Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'Industrie Nationale
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- BULLETIN
- DE LA
- B
- ‘nP
- POUR
- L’INDUSTRIE NATIONALE
- PUBLIÉ
- SOUS LA DIRECTION DES SECRÉTAIRES DE LA SOCIÉTÉ
- MM. H. HITIER R P. TOULON
- 1923
- Pour faire partie de la Société, il faut être présenté par un membre et être nommé par le Conseil d’Administration.
- (Extrait du Règlement.)
- PARIS
- SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ, 44, RIE DE RENNES (6e arr.)
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- SECRÉTARIAT RE EA SOCIÉTÉ
- ET
- RÉDACTION DU BULLETIN
- Communications, dépôts, renseignements, abonnements au Bulletin, annonces,
- de 14 h. à 10 h.
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- 122' ANNEE.
- JANVIER 1923.
- BULLETIN
- D E
- LA SOCIÉTÉ D'ENCOURAGEMENT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE
- CONSEIL D’ADMINISTRATION
- LISTE DES MEMBRES TITULAIRES ET HONORAIRES DU CONSEIL D’ADMINISTRATION. ET DES MEMBRES CORRESPONDANTS POUR L’ANNÉE 1923
- MEMBRES TITULAIRES Bureau.
- Année
- àu cuiis,.'ii'. Président.
- 1900. — Bâclé (O. %), Ingénieur civil des Mines, 57, rue de Cbâteaudun (9e AIT1).
- Vice-présidents.
- 1901. — Rateau (O. ifc), membre de l'Institut, ancien Ingénieur au Corps des Mines, 10 bis, avenue Elisée-Reclus (7e arr1).
- 1897. — Lyon (O. ), directeur de la fabrique de pianos Pleyel, Lvon
- et Gie, 22, rue Rochechouart (9° arr1).
- 1907. — Me snager (O. &), membre de l’Institut, Inspecteur général des Ponts et Chaussées, 182, rue de Rivoli (1er arrf).
- 1899. — Rapiiaël-Georoes Uévv (O. %), sénateur, membre de l’Institut, 3, rue de Noisiel (10e arr1).
- Secrétaires.
- 1900. — Toulon (Paul) (#), Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, Ingé-
- nieur en chef honoraire des Chemins de fer de l’Etat, 106 bis, rue de Rennes (6e arr1).
- 1901. — Hitieii (Henri) (^), Ingénieur-agronome, membre de l’Académie
- d’Agriculture, professeur à l’Institut national agronomique, 6, rue du Général-Foy (8e arr1).
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- CONSEIL D’ADMINISTRATION (1923). — JANVIER 1923.
- Année
- <le l’entrée
- au Conseil.
- Trésorier.
- 1906. — Alrv (O. %), ancien Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, 55, boulevard Lannes (16e arr').
- Censeurs.
- 1884. — B ordet (%). ancien Inspecteur des Finances, administrateur de la Compagnie de Chàtillon, Commentry etNeuves-Maisons, 181, boulevard Saint-Germain (7e arr').
- 1866. — Tisserand (Eugène) (G. C. ^), membre de l’Institut et de l’Académie d’Agriculture, directeur honoraire de l’Agriculture, Conseiller Maître honoraire à la Cour des Comptes, 17, rue du Cirque (8e arr').
- Commission des Fonds.
- 1884. — Bordet (^), ancien Inspecteur des Finances, administrateur de la Compagnie de Chàtillon, Commentry et Neuves-Maisons, Président, boulevard Saint-Germain, 181 (7e arr1).
- 1876. — P ereire (Henry), Ingénieur des Arts et Manufactures, vice-président de la Compagnie des Chemins de fer du Midi, boulevard de Courcelles, 33 (8e arr').
- 1891. — d’Eiciitmal (Eugène), membre de l’Institut, vice-président de la
- Compagnie des Chemins de fer du Midi, directeur de l’Ecole des Sciences politiques, boulevard Malesherbes, 144 (17e arr1).
- 1892. — IIelrteau (O. %), Ingénieur en chef des Mines, directeur honoraire
- de la Compagnie du Chemin de fer d’Orléans, rue de Clichy, 17 (9° arr').
- 1900. — Lavollée (J.) (i}fc), avocat à la Cour d’Appeî, 88, boulevard Malesherbes (8e arr').
- 1903. — Lafosse (II.) (O. ^), membre de l’Académie d’Agriculture, Inspecteur général des Eaux et Forêts, 61, rue de Yaugirard (6e arr1).
- 1906. — Alby (O. %), ancien Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, 55, boulevard Lannes (16e arr1).
- 1908. — Biver (Comte), Ingénieur des Arts et Manufactures, 14, rue de Prony (17e arr').
- Comité des Arts mécaniques.
- 1905. — Bertin (C. ^), membre de l’Institut, Président, 8, rue Garancière (6e arr').
- 1891. — Sauvage (O. #), Inspecteur général des Mines, professeur au Conservatoire national des Arts et Métiers, rue Eugène-Fla-chat, 14 (17e arr').
- 1897. — Barbet (O. %), ingénieur, 47, rue de Liège, Paris (8e arr').
- 1897. — Diligeon (tfc), Ingénieur des Arts et Manufactures, conseiller du Commerce extérieur, 23 bis, avenue Niel (17e arr').
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- CONSEIL D ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT EN 1923. 5
- de Feutrée ii Conseil.
- 1898.
- 1900.
- 1901. -1906. 1911. -
- 1913. -
- 1914. -
- 1916. -
- 1917. -
- 1918. -1922. -
- 1922. -
- 1885. -
- 1885. -
- 1898. -1900. -
- 1903. -
- 1905. -
- 1907. -
- - Masson (L.) (O. ifc), ingénieur civil, directeur en congé hors cadre du Conservatoire des Arts et Métiers, 22, rue Alphonse-de-Neuville (17e arr').
- W alckenaer (O. #), Inspecteur général des Mines, 218, boulevard Saint-Germain (7e arr').
- Bateau (O. üfc), membre de l’Institut, ancien ingénieur au Corps des Mi nés, 10 bis, avenue Elisée-Reclus (7e arr1).
- Le cornE' (O. %), membre de l’Institut, Inspecteur général des Mines, professeur à l’Ecole polytechnique, 3, rue Gay-Lussac (5e arr1).
- Leblanc (Maurice) (O. #), membre de l’Institut, ingénieur, 1, boulevard Montmorency (16e arr1).
- Dantzer (James) (%), ingénieur, professeur au Conservatoire national des Arts et Métiers, 17, avenue Sainte-Foy, à Neuilly-sur-Seine (Seine).
- Salomon (Louis) (O. ^), ancien président de la Société des Ingénieurs civils de France, Ingénieur en chef honoraire du Matériel et de la Traction des Chemins de fer de l’Est, 175, rue du Faubourg-Poissonnière (9e arr1).
- de Fréminville (Charles), Ingénieur des Arts et Manufactures, 18, rue Pierre-Curie (5e arr1).
- Arbel (Pierre) (C. ifc), administrateur-délégué de la Société des Forges de Douai, 103, avenue Henri-Martin (16e arr*).
- Guillery (ifc), ingénieur, directeur des Etablissements Malicet et Blin, 111, rue de Flandre (19e arr').
- Koenigs (Gabriel) (ifc), membre de l’Institut, directeur du Laboratoire de Mécanique de la Sorbonne, 77, rue du Faubourg-Saint-Jacques (14e arr').
- Androuin (M.-J.), ingénieur-conseil, 44, rue Dombasle (15e arr').
- Comité des Arts chimiques.
- Le Chatelier (Henry) (C. ifc), membre de l’Institut, Inspecteur général des Mines, professeur à la Faculté des Sciences, Président, rue Notre-Dame-des-Champs, 75 (6e arr').
- Appert (Léon) (O. ifc), ingénieur-manufacturier, 14S, boulevard Ilaussmann (8e arr').
- Livache, Ingénieur civil des Mines, 24, rue de Grenelle (7e arr').
- Bâclé (O. i&), Ingénieur civil des Mines, 57, rue de Châteaudun (9e arr').
- IIaller(G. O.ifc), membre de l’Institut et del’Académie d’Agriculture, professeur à la Faculté des Sciences, 10, rue Vauquelin (5e arr').
- Prud’homme (>&), chimiste, ancien élève de l’École polytechnique, 78, avenue de la Grande-Armée (17e arr1).
- Guillet (O. ^), ingénieur, professeur au Conservatoire national des Arts et Métiers, directeur de l’École centrale des Arts et Manufactures, 8, avenue des Ternes (17e arr').
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- CONSEIL D’ADMINISTRATION (1923). — JANVIER 1923.
- Année do Centrée au Conseil.
- 1908. — Bertrand (Gabriel) (O. >fr), professeur à la Faculté des Sciences et
- à l’Institut Pasteur, (H, boulevard des Invalides (7e arr1).
- 1911. — Trillat (A.) (O. i&), chef de laboratoire à l’Institut Pasteur, 25, rue
- Du tôt (15e arr1).
- 1912. — Delloye (Lucien) (^), directeur général des Glaceries de la G"’de
- Saint-Gobain, 1, place des Saussaies (8e arr1).
- 1913. — Loebnitz (J.) (O. v^), fabricant de faïences artistiques, 4, rue Pierre-
- Levée (11e arr').
- 1914. — Gale (Henry) (%), ancien président de la Société des Ingénieurs
- civils de France, administrateur délégué de la Société d’Electro-chimie, président de la Société des Carbures métalliques, 2, rue Blanche (9e arr1).
- 1915. — Pagès (Albert) (^), ancien président du Syndicat général des Produits
- chimiques, 34, boulevard Henri-lV (4e arr').
- 1917. — Cilesneau (Gabriel) (G. 4fc), Inspecteur général des Mines, directeur de l’Ecole nationale supérieure des Mines, 60, boulevard Saint-Michel (6°).
- 1921. — Ciiarpy(Georges) (O. ^), membre de l’Institut, professeur à l’Ecole
- nationale supérieure des Mines, 123, rue de Lille (7e arr’).
- 1922. — Mallet (Paul), Ingénieur des Arts et Manufactures, 10, rue de
- Milan (9e arr1).
- Comité des Arts économiques.
- 1876. — Sebert (Général IL) (C. #), membre de l’Institut, Président, rue Brémontier, 14 (17e arr').
- 1897. — Lyon (U. ^), directeur de la fabrique de pianos Plcyel, Lyon et Cie, 22, rue Bochechouart (9e arr').
- 1900. — Toulon (Paul) (^), Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, Ingénieur en chef honoraire des Chemins de fer de P Etat, 106 bis, rue de Bennes (6e arr1).
- 1902. — 1 Iillairet (#), ingénieur-constructeur, 22, rue Vicq-d’Azvr (10e arr'). 19U7. — Bertiielot (Daniel), membre de l’Institut, 168, boulevard Saint-Germain (6e arr1).
- 1909. — Bordas (Dr F.) (C. ^), professeur suppléant au Collège de ETance,
- 58, rue Notre-Dame-des-Champs (6e arr1).
- 1909. — Bénard (Paul) (O. ifc), lieutenant-colonel du Génie territorial,
- 8 bis, rue de l’Eperon (6e arr1).
- 1910. — Mai ire (U. ifc), ingénieur-mécanicien, 72, boulevard de Courcelles
- (17e arr').
- 1910. — Féiiy (%), professeur à l’Ecole municipale de Physique et de Chimie, 28, rue de l’Arbalète (5e arr').
- 1915. — Arnould (Pierre) (O. #), ingénieur-conseil, commissaire expert du Gouvernement pour l’examen des contestations en douane, 31, rue Bonaparte (6e arr').
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- <]<> l'end-an Couse
- 1916
- 1917 1919.
- 1919.
- 1922.
- 1922.
- 1866.
- 1896.
- 1901.
- 1901.
- 1905.
- 1905.
- 1906.
- 1906.
- 1907.
- CONSEIL D’ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ D'ENCOURAGEMENT EN 1923. 7
- <‘C
- il.
- . — Leguu' z (Baynald) (G. #), Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, 25, rue Molitor (16e arr1).
- • — Zetteu (Charles) (>&), Ingénieur des Arts et Manufactures, 49, rue Maubeuge (9e arr1).
- — De lage (Gustave) (O. #), lieutenant de vaisseau de réserve, admi-
- nistrateur-directeur technique de la Société Nieuport-Astra, 46, boulevard Gallieni, à Issy-les-Moulineaux (Seine).
- — Rey (Jean) (O. #), Ingénieur civil des Mines, associé gérant de la
- maison Sautter-IIarlé et C' a 26, avenue de Suffren (15e arr1).
- — Breton (Jules), sénateur, membre de l’Institut, directeur des
- Recherches scientifiques et industrielles et des Inventions, 81 bis, boulevard Soult (12e arr1).
- — Feurié (Général G. A.) (O. ifc). membre de l’Institut, Inspecteur
- général de la Télégraphie militaire, 2, square Latour-Maubourg (7e arr').
- Comité d’Agriculture.
- — Tisserand (Eug.) (G. C. ^), membre de l’Institut et de l’Académie
- (l’Agriculture, directeur honoraire de l’Agriculture, Conseiller Maître honoraire à la Cour des Comptes, Président, rue du Cirque, 17 (8e arr').
- — Lindet (C. %), membre de l’Institut et de l’Académie (l’Agricul-
- ture, professeur à l’Institut national agronomique, 108, boulevard Saint-Germain (6e arr').
- — Ringelmann (O. %), Ingénieur-agronome, membre de l’Académie
- d’Agriculture, directeur de la Station d’Essais de Machines, 2, avenue de Saint-Mandé (12e arr').
- — Hi tier (Henri) (ij£), Ingénieur-agronome, membre de 1 Académie
- d’Agriculture, professeur à l’Institut national agronomique, 6, rue du Général-Foy (8e arr').
- — Sciiribaux (E.) (O. ^), Ingénieur-agronome, membre de l’Académie
- d’Agriculture, professeur à l’Institut national agronomique, 140 bis, rue de Bennes (6e arr').
- — Dybow.ski (O. Inspecteur généra! de l’Agriculture coloniale,
- membre de l’Académie d’Agriculture, 4, rue de Fontenav, à Nogent-sur-Marne (Seine).
- — Girard (A.-Ch.)(0. ifc), Ingénieur-agronome, membre de l’Académie
- d’Agriculture, professeur à 1 Institut national agronomique, 60, rue Madame (6° arr').
- — Wery (Georges) (O. ^), Ingénieur-agronome, membre de l’Académie d’Agriculture, directeur de l’Institut national agronomique, 6, rue Joseph-Bara (6e arr').
- — Dabat (G. O. ^), membre de l’Académie d’Agriculture, directeur
- général honoraire des Eaux et Forêts, conseiller-maître à la Cour des Comptes, 48, boulevard de La-Tour-Mau bourg (7e arr').
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- CONSEIL D ADMINISTRATION (1923).
- JANVIER 1923.
- Anm'e île1 l’entivo. au Conseil.
- 1015.
- 1910.
- 1917.
- 1917.
- 1917.
- 1921.
- 1922.
- 1899.
- 1898.
- 1903.
- 1907.
- 1908. 1908. 1908. 1911. 1913.
- 1915.
- 1916.
- Pi ..uciiet (Emile) (>&), ancien président de la Société des Agriculteurs de France, membre de l’Académie (l’Agriculture, régent de la Banque de France, 5, rue d’Estrées (7e arr‘).
- Viala (Pierre) (O. i^), député, membre de l’Institut et de l’Académie d’Agriculture, professeur à l’Institut national agronomique, Inspecteur général de la Viticulture, 35, boulevard Saint-Michel (5e arr').
- Hitier (Joseph) (ifc), professeur à la Faculté de Droit et à l'Institut national agronomique, 19, rue Servandoni (6e arr1).
- Mangin (Louis) (O. i^), membre de l’Institut et de l’Académie d’Agriculture, directeur du Muséum national d’Histoire naturelle, 57, rue Cuvier (5e arr').
- Moussu (^), membre de l’Académie d’Agriculture, professeur à l’École vétérinaire d’Alfort, à Alfort (Seine).
- Petit (Henri) (O. ^), membre de l’Académie d’Agriculture, agriculteur, 3, rue Danton (6° arr').
- Kayser (Edmond), directeur du Laboratoire de Fermentation à l’Institut national agronomique, 9 Ois, rue d’Assas (6e arr1).
- Comité des Constructions et Beaux-Arts.
- Larivière (Pierre) (#), Ingénieur civil des Mines, Président, 164, quai Jemmapes(10e arr').
- Bonaparte (Prince Roland), membre de l’Institut, 10, avenue d’Iéna (16e arr').
- Maes (Georges) (#), manufacturier, 45, rue de Courcelles (8e arr').
- Mesnager (A.) (O. i^), membre de l’Institut, Inspecteur général des Ponts et Chaussées, 182, rue de Rivoli (1er arr').
- Hersent (Georges) (O. ifc), Ingénieur des Arts et Manufactures, 60, rue de Londres (8e arr').
- Bourdel (Joseph) (O. #), imprimeur-éditeur, ancien juge au Tribunal de Commerce, 10, rue Garancière (6e arr').
- d’Allemagne (Henri) (%), archiviste-paléographe, bibliothécaire honoraire de l’Arsenal, 30, rue des Mathurins (8e arr').
- Bertrand de Font violant («)> professeur à l'Ecole centrale des Arts et Manufactures, Les Acacias, à Vaucresson (Seine-et-Oise).
- Hachette (André), secrétaire de la Société française de Photographie, 2, Square de Luynes (7e arr1).
- Bodin (O. ^), ingénieur, professeur à l’École centrale des Arts et Manufactures, 50, rue Saint-Ferdinand (17e arr').
- Taillefer (André) (^), ancien élève de l’École polytechnique, docteur en droit, avocat à la Cour de Paris, secrétaire général de
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- CONSEIL D’ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT EN 1923. 9
- Année do l'entiée ou Consul.
- 1919,
- 1919.
- 1922.
- 1892.
- 1897.
- 1897.-1899. -
- 1910. -
- 1910. -
- 1911. -1913. -1913. -1913. -
- l’Association française pour la Protection industrielle, 213 bis, boulevard Saint-Germain (7e arr*).
- Magne (Marcel) (^), professeur au Conservatoire national des Arts et Métiers, 34, quai de Béthune (4e arr1).
- Bechmann (Georges) (C. ijfc), Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, en retraite, membre de l’Académie d’Agriculture, 52, avenue Victor-Hugo (16e arr1).
- Plumet (Charles), architecte, 49, avenue Victor-Hugo (16e arr1).
- Comité de Commerce.
- Gruner (E.) (O. ^), Ingénieur civil des Mines, vice-président du Comité central des Houillères de France, ancien président de la Société des Ingénieurs civils de France, Président, 60, rue des Saints-Pères (7e arr1).
- Paulet (G.) (C. i&), ancien conseiller d’Etat, administrateur du Crédit foncier de France, 21, rue d’Ourches, à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise).
- Dupuis (^), Ingénieur civil des Mines, 18, avenue Jules-Janin (16e arr1).
- Lévv (Raphaël-Georges) (O. ifc), sénateur, membre de l’Institut, 3, rue de Noisiel (16e arr1).
- Aleassa (Maurice), Ingénieur civil des Mines, 15, rue Soufflot (5e arr*).
- Risler (Georges) (C. ^), président de l’Union des Sociétés de Crédit immobilier de France et d’Algérie, président de la Société centrale de Crédit immobilier et de la Société des Habitations ouvrières de Passy-Auteuil, membre du Comité permanent du Conseil supérieur des Habitations à bon marché, 115, avenue des Champs-Elysées (8e arr*,).
- Carmiciiael (Robert S.) (O. #), filateur et tisseur de jute, 4, rue Saint-Florentin (1er arr*).
- Roy (Ferdinand) (O. %), négociant, membre du Comité consultatif des Arts et Manufactures, 24, place Malesherbes (17e arr').
- Riciiemond (Pierre) (O. ifc), ingénieur-constructeur, 52, avenue Edouard-Vaillant, à Pantin (Seine).
- de Rousiers (Paul) (^), professeur à l’École des Sciences politiques, 12, rue de Bourgogne (7e arr*).
- Commission du Bulletin.
- Hitier , Toulon , secrétaires ; Lafosse , Sauvage , Masson , Prud’homme, Livache, Sebert, Arnould, Lindet, Ringelmann , Larivière, Bourdel, de Rousiers, Dupuis.
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- CONSEIL D’ADMINISTRATION (1923). — JANVIER 1923.
- Agent général de la Société.
- 1913. — Lemaire (Eugène), Ingénieur des Arts et Manufactures, 44, rue de tiennes (6e arr1). — Téléphone : Ségur. 29.75.
- MEMBRES HONORAIRES DU CONSEIL
- Présidents honoraires de la Société.
- A mire
- de l'entrée
- au Conseil.
- 1866. — Tisserand (Eugène) (G. C. ^), membre de l’Institut 17, rue du Cirque (8e arr1).
- 1869. — Haton de la Goupillière (G. C. 4fc), membre de l’Institut, président honoraire de la Société et du Comité des Arts mécaniques, 56, rue de Vaugirard (6e arr1).
- Comité des Arts mécaniques.
- 1895. — Bourdon (Edouard) (0. -&), constructeur-mécanicien, rue du Fau-bourg-du-Temple, 74 (11e arr1).
- Comité des Arts chimiques.
- 1889. —- Vieille (G. O. membre de l'Institut, 16, avenue Pierre-Ier-de-Serbie (16e arr1).
- Comité des Arts économiques.
- 1893. — Violle (C. . membre de l’Institut, professeur au Conservatoire
- national des Arts et Métiers, 89, boulevard Saint-Michel (5e arr1).
- 1903. — Perot {%), professeur à l’Ecole polytechnique, 16, avenue Bugeaud (16e arr1).
- MEMBRES CORRESPONDANTS
- Comité des Arts mécaniques.
- Correspondants français.
- Année de la nomination
- 1913. — Leflaive (Joseph), ancien Ingénieur de la Marine, gérant des Etablissements Leflaive et G1C, La Chaléassière, Saint-Etienne (Loire).
- 1913. — Schubert (Adrien) Ofc, U, f|), Ingénieur des Arts et Manufactures, de la maison F. Bapterosses et G,e, 6, rue Fourcroy, Paris (17e).
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- CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT EN 1923. 11
- Année de la nomination
- 1919. —
- 1919. —
- 1919. —
- 1919. —
- 1919. — 1919. —
- 1906. —
- 1914. —
- 1922. —
- 1922. — 1922. —
- Bouchayer (x4uguste) (g$t), Ingénieur des Arts et Manufactures, administrateur-délégué des Etablissements Bouchayer et Viallet à Grenoble — Corenc (Isère).
- Comité des Arts chimiques.
- Correspondants français
- Boyoud (Émile) (g^r), Ingénieur des Arts et Manufactures, directeur général de la Compagnie des Produits chimiques d’Alais et de la Camargue, 126, rue La Boétie, Paris (8e).
- Jossier (Gabriel) (^), Ingénieur des Arts et Manufactures, président de la Chambre syndicale des Cuirs et Peaux de Paris, 19, rue Béranger, Paris (3e).
- Michelin (André) (^), Ingénieur E.C.P., de la maison Michelin et Cie, président de l’Aéro-Club de France, membre du Conseil de Direction du Comité français des Expositions, membre du Conseil supérieur de la Natalité, membre du Comité des Travaux publics pour l’Amélioration du Béseau routier, 105, boulevard Pereire, Paris (17e).
- Sciieurer (A.), secrétaire-président du Comité de Chimie de la S oci été industrielle de Mulhouse, Bitschwiller-Thann(IPaut-Rhin).
- Zuber (Louis), industriel, Bixheim (Haut-Rhin).
- Correspondants étrangers.
- Hadfield (Sir Robert Abbott), membre de la Royal Society, D. Sc., D. Met., Steel Manufacturer, 22, Carlton House Terrace, London, S. W. 1 (Angleterre).
- Ni ciiols (H. William), Sc. D., II. D., Commandatore Crown of Italy, Chev. order S. S. Mauvezie et Lazare, chemist, chairman of Board Allied Chemical and Dye Corporation, 61, Broadway, New York (U. S. A.).
- PIauser (Enrique), Ingénieur des Mi nés, membre de l’Académie royale des Sciences de Madrid, président de la Commission espagnole du Grisou, ancien président de la Société espagnole de Physique et Chimie, professeur-chef du Laboratoire de Chimie industrielle de l’Ecole des Mines et du LaboratoireGomez Pardo, 33, rue Zorrilla, à Madrid 14° (Espagne).
- Hannon (Edouard), ingénieur, gérant de la Société Solvay et Cie, 33, rue du Prince-Albert, Bruxelles (Belgique).
- Sauveur (Albert) #), ingénieur métallurgiste, membre de
- l’American Academy of Arts and Sciences, membre honoraire de la Société des Ingénieurs sortis des Picoles de Liège, président du Salon français de Boston, professeur de métallurgie et de métallographie à l’Université Harvard, Harvard University, Cambridge, Mass. (U. S. A.).
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- CONSEIL ü’adMIXISTRATIOX ( i923)-
- JANVIER 1923.
- Année de ht nomination
- f^22. — Mrazec, professeur de minéralogie, directeur de l’Institut géologique de Roumanie, membre de l’Académie roumaine, Rucarest (Roumanie).
- Comité des Arts économiques.
- Correspondants frannats.
- 1919. — Chauveau (Dr Claude) (ifc), sénateur, docteur-médecin, 225, boulevard Saint-Germain, Paris (7°).
- 1919. — Fékol (Comte Jean-Emile de), administrateur-délégué de la Société française d’incandescence par le Gaz (Système Auer), 21, rue Saint-Fargeau, Paris (20e).
- 1919. — Lebeuf (Auguste) (l^t, I. f|), correspondant de l’Institut et du Bureau des Longitudes, professeur d’astronomie et directeur de l’Observatoire, Université de Besançon, Besançon (Doubs).
- 1919. — Yisseaux (Jacques), industriel, 88 et 90, quai Pierre-Scize, Lyon (Rhône).
- 1922. — Gahnier ( Maurice) (O. 1. f|), Ingénieur en chef d’artillerie
- navale, adjoint à l’Inspecteur général d’artillerie (13, rue de l’Université, Paris, 7e, tél. Séyur 25-04). 7, place de Breteuil, Paris (7e).
- Correspondants étrangers.
- 1890. — Elihu-Thomsox (0. ^), A. M. (Yale University), D. Sc. (Harvard University), Consulting Engineer, Electrician, Member of Corporation, Mass. Institute of Technology, Cambridge, Mass., General Electric Companv, Lynn, Mass., 22, Monument Avenue, Swampscott, Mass. (U. S. A.).
- 1913. — Guillaume (Charles-Edouard) (O. ^£), correspondant de l’Institut
- de France, (prix Nobel), physicien, directeur du Bureau international des Poids et Mesures, Pavillon de Breteuil, Sèvres (Seine-et-Oise).
- 1914. — Kamerlixgh Oxxes (Heike), chevalier du Lion néerlandais, docteur
- ès sciences physiques et mathématiques, (prix Nobel), membre correspondant de l’Académie des Sciences de Paris, professeur de physique expérimentale et directeur du Laboratoire de Physique (laboratoire cryogénique) de l’Université de Leyde, Huize ter Wetering, Haagweg 49, Leyde (Pays-Bas).
- 1919. — Empaix (Général baron), 33, rue du Congrès, Bruxelles (Belgique),
- et 50, rue de Lisbonne, Paris (8e).
- 1920. — Tzitzeica (Georges), commandeur de la Couronne de Roumanie,
- docteur ès sciences de Paris, membre de l’Académie roumaine, secrétaire général de la Société roumaine des Sciences, membre
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- CONSEIL D’ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT EN 1923. 13
- Année de !a nomination
- du Conseil permanent de l’Instruction publique, doyen de la Faculté des Sciences de Bucarest, 82, Strada Dionisie, Bucarest (Roumanie).
- 1920. — Toriies y Quevedo, membre de l’Académie royale des Sciences de Madrid, directeur du Laboratorio de Automatica de Madrid, membre correspondant de l’Institut de France, Valgame Bios, 3, Madrid (Espagne).
- Comité d’Agriculture.
- Co rresp ondants fra >1 ç a is.
- 1890. — Milliau (Ernest), correspondant de l’Académie d’Agriculture, direc-
- teur du Laboratoire d’Essais techniques, 30, rue Sainte, Marseille (Bouches-du-Rhône).
- 1891. — Briot (Félix) (O. C. |§, I ||), membre correspondant de l’Aca-
- démie d’Agriculture, conservateur des Eaux et Forêts en retraite, administrateur-délégué de la Société française d’Eco-nomie alpestre, 12, rue Nézin, Chambéry (Savoie).
- 1907. — Monicault (Pierre de) (ü), Ingénieur-agronome, membre de l’Académie d’Agriculture, agriculteur, 9, rue Jean-Goujon, Paris (8e), et à Versailleux (Ain).
- 1919. — Chervin (Pierre) (O. |§, O), administrateur du Jardin d’Essai du Hamma et Stations annexes, sous-directeur au Gouvernement général de l’Algérie, Direction de l’Agriculture, du Commerce et de la Colonisation, 26, boulevard Carnot, à Alger (Algérie).
- 1919. —Faucon (Paul), membre de l’Académie d’Agriculture et du Conseil supérieur de l’Agriculture, 16, rue Lagrange, Paris (5e), et à La Fauconnerie (Tunisie).
- 1919. — Girard (Henry) (^, |§), membre du Conseil supérieur de l’Agriculture, correspondant de l’Académie d’Agriculture, vice-président de la Société des Agriculteurs de l’Oise, agriculteur, éleveur, Domaine de Bertrandfosse, Plailly (Oise).
- 1919. — Gouin (André) (^), membre non résidant de l’Académie d’Agriculture, président du Comice agricole de Vertou, agriculteur, Château des Montys, par Ilaute-Goulaine (Loire-Inférieure).
- 1919. — IIelot (Jules) (O. ^), président de la Chambre de Commerce de Cambrai, membre de l’Académie d’Agriculture, fabricant de sucre, 6, rue de l’Epée, Cambrai (Nord).
- 1919. — M ennesson (Constantin) ($£), président de la Chambre syndicale des Producteurs français de graines de betteraves à sucre, membre du Conseil supérieur des Stations agronomiques et des Stations agricoles, agriculteur et distillateur, ancien fabricant de sucre, 8, rue Brémontier, Paris (17e), et à Lizy par Anizy-le-Château (Aisne).
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- CONS Kl L d’aOMINISTRATIoN (l 923 ). — .IANVIKR 1923.
- Allure .le la iioniimitiim
- 1919. — Potin (Julien) (O. président de la Société Potin et G", 103, boulevard Sébastopol, Paris, industriel, 9, boulevard Richard-W allace, Neuilly-sur-Seine (Seine).
- 1919. — Simon (Albert) (O. C. ^, @), president de la (chambre de Commerce de Cherbourg, administrateur-délégué de la Banque de France, président du Conseil d’administration de la Société anonyme des Etablissements Simon frères à Cherbourg, industriel, 4b, rue de l’Alma, Cherbourg (Manche).
- Comité des Constructions et Beaux-Arts.
- Correspon d tint s franco, > s.
- 1913. — Cou T u raid (Pierre) (JG, Ingénieur des Arts et Manufactures, administrateur-délégué de la revue Chaleur et Industrie, 5, rue Michel-Ange, Paris (16e).
- 1919. — A rnodin (Ferdinand) (O. ^). ingénieur, constructeur spécial de ponts suspendus et de transbordeurs, Clmteauneuf-sur-Loire (Loiret).
- 1919. — Lumière (Louis) (C. membre de l’Institut, industriel, 293.
- cours Gambetta, Lyon (Rhône).
- Comité de Commerce.
- Correspondants français.
- 1919. — Isaac (Auguste) (O. ^). député du Rhône, ancien ministre, ancien industriel, 12, quai des Brotteaux, Lyon (Rhône).
- 1919. — Lacroix (Camille de) (O. président de la Société industrielle de Mulhouse, ancien industriel, 10. faubourg du Miroir, Mulhouse (Haut-Rhin).
- Correspondant élrant/er.
- 1890. —- Hemptinne (Comte Paul de), industriel, président de la Société linière gantoise, des Glaceries nationales belges, de l’Académie de Saint-Luc, 429, chaussée de Courtrai, Gand (Belgique).
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- BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ d’eNCOURAG. POUR L’INDUSTRIE NATIONALE. -JANVIER 1923.
- LES PROJECTIONS EN RELIEF
- PAR LA LUMIÈRE POLARISÉE 0
- Parmi les différents modèles d’appareils photographiques aujourd’hui si nombreux, il est une catégorie d’instruments que beaucoup de personnes préfèrent, à cause du relief merveilleux qu’ils permettent d’obtenir : ce sont les appareils stéréoscopiques. Leur usage est actuellement si répandu qu’il est presque superflu de rappeler ici sur quels principes ils sont fondés. Il suffît d’enregistrer côte à côte sur la même plaque ou sur deux plaques différentes, deux clichés au moyen de deux chambres noires juxtaposées horizontalement, et comportant chacune un objectif indépendant pour obtenir une épreuve stéréoscopique. L’examen de l’épreuve positive correspondante, au moyen de lentilles convenables, permet d’obtenir l’illusion du relief, en reproduisant sur la rétine de chacun de nos deux yeux une image analogue à celle qu’ils percevraient devant la réalité.
- Il est ainsi possible de restituer intégralement à notre esprit la notion des distances du sujet photographié.
- Toutefois, pour percevoir le relief des clichés stéréoscopiques, il est indispensable de les observer à l’aide d’un dispositif optique, appelé stéréoscope, ou mieux, à l’aide d’un stéréo-classeur, qui permet le changement automatique des photographies. Tous ces appareils présentent cependant un inconvénient grave : le cliché ne peut être observé que par une seule personne à la fois; et il n’existe pas actuellement de dispositif pratique qui permette de montrer à une nombreuse assistance les clichés stéréoscospiques, tout en donnant à chaque spectacteur la véritable sensation du relief. Les tirages des clichés sur papier, les agrandissements, les projections, qui constituent les moyens commodes pour montrer les photographies à des amis, ne permettent pas de bénéficier de l’illusion du relief provenant de la vision binoculaire, et la complication, l’encombrement et le poids supplémentaire de l’appareil double nécessaire à la prise des vues stéréoscopiques n’est plus alors justifié.
- Les appareils que j’ai étudiés, et que je vous présente ici, ont pour but précisément de donner l’illusion du relief à un grand nombre de spectateurs
- (!) Communication faite en séance publique par l’auteur le 1er juillet 1922.
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- PROJECTIONS EN RELIEF PAR POLARISATION.
- JANVIER J923.
- à la fois. Ils permettent de projeter un cliché stéréoscopique quelconque de telle façon, qu’en regardant la projection à l’aide d’un face à main très léger, chaque observateur perçoive le relief, absolument de la même manière que s’il observait dans un stéréoscope ou dans un stéréo-classeur.
- Ils sont basés sur l’emploi de la lumière polarisée, et permettent indifféremment la projection des clichés stéréoscopiques en noir ou en couleur, des vues fixes ou animées.
- Le problème de la vision stéréoscopique par un grand nombre de personnes, en projection, a été cherché depuis fort longtemps, et c’est une preuve de l’intérêt qu’il présente. Il a fait l’objet de nombreuses études, mais aucun des dispositifs proposés jusqu’à ce jour n’a donné lieu à des applications étendues, car aucun ne présente à la fois tous les avantages du dispositif que nous allons décrire.
- Parmi tous ces procédés, le plus anciennement connu est celui des anaglyphes. Il consiste à employer deux couleurs complémentaires, par exemple bleu et rouge, et à projeter l’une des vues avec une couleur, l’autre avec la seconde. Les deux images, bleu et rouge, sont à peu près superposées sur l’écran. Le spectateur regarde à traAers un lorgnon spécial comportant d’un côté un verre bleu, de l’autre un verre rouge. Le verre rouge ne permet pas d’apercevoir la vue projetée en bleu, et le verre bleu s’oppose à la vision de la vue rouge. Il en résulte que chacun des deux yeux voit seulement celle des vues qui lui est réservée. Le relief peut ainsi apparaître. Le système des anaglyphes avec verres de couleur absorbe beaucoup de lumière ; les contours des objets situés au premier plan paraissent colorés, les parties qui devraient être blanches conservent presque toujours une légère teinte rouge ou bleu, en raison des irrégularités de la sensibilité de la rétine. Mais un des principaux inconvénients est l’impossibilité pratique de projeter des clichés en couleurs, puisque les colorations rouges et bleues ajoutées artificiellement servent précisément à produire la sensation du relief.
- Un autre procédé consiste à projeter les deux vues, droite et gauche, à côté l’une de l’autre sur l’écran. Pour regarder les vues, chaque spectateur est muni soit d’un groupe de prismes ou de miroirs mobiles, soit d’une jumelle d’approche, dont la position des axes optiques peut être modifiée. Un déplacement convenable des prismes, des miroirs ou des objectifs permet d’amener en coïncidence pour l’observateur les deux vues projetées. Lorsque cette coïncidence est obtenue, le relief apparaît. Mais ce procédé exige que l’observateur règle attentivement et minutieusement les organes mobiles de la jumelle; car ce réglage dépend, en effet, de la position de l’observateur dans la salle. En outre, la jumelle dont chaque spectateur doit être muni, est généralement lourde, encombrante et coûteuse.
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- Il y a lieu de citer encore un autre dispositif qui s’applique particulièrement bien aux projections cinématographiques. Sur le même écran, les vues correspondant à l’œil droit et à l’œil gauche sont alternativement projetées, à une allure assez rapide. Chaque spectateur est muni d’un appareil comportant une ouverture pour chaque œil. Des écrans déplacés, soit par un moteur électrique synchronisé avec le mouvement du film, soit au moyen d’électro-aimants, viennent obturer alternativement ces ouvertures, de façon que chaque œil ne puisse voir que la vue qui lui est destinée. Ce dispositif ne paraît pas avoir reçu d’application pratique importante, parce qu’il comportait des organes mobiles susceptibles de se dérégler, et que la nécessité d’un fil souple connecté à la lunette en rendait l’usage peu pratique.
- Le système que j’ai étudié, et suivant lequel sont construits les appareils que vous allez voir, repose sur un principe tout différent : l’emploi de la umière polarisée. Pour expliquer comment la lumière polarisée permet d’obtenir des projections en relief, je dois rappeler ici sommairement quelques propriétés des rayons lumineux.
- Sans entrer dans le détail de la nature électro-magnétique des rayons lumineux et de leur formation, sur laquelle nous ne sommes pas encore aujourd’hui définitivement fixés, on peut dire d’une façon générale qu’une source lumineuse ordinaire donne des vibrations perpendiculaires au rayon lumineux, et réparties dans des azimuts quelconques. En général, il y a symétrie parfaite entre tous les plans passant par la trajectoire du rayon lumineux, et l’onde y revêt la même intensité; mais si ce rayon lumineux se réfléchit ou se réfracte au passage de deux milieux d’indice différent, la symétrie parfaite cesse en général d’exister, et il y a polarisation partielle. Sous certaines incidences, la polarisation peut être totale, c’est-à-dire que fonde lumineuse cesse d’exister dans un des plans passant par la direction de propagation du rayon. On a dit souvent que la lumière est constituée par des vibrations transversales de l’éther : par ce mot, il faut entendre que ces vibrations sont, à un instant donné, localisées dans un plan perpendiculaire à la direction de propagation, et indépendants de l’orientation dans ce plan. Il y a polarisation, quand l’intensité de la vibration est variable suivant cette orientation. Certains cristaux, comme le spath d’Islande, permettent de séparer dans certaines conditions un rayon lumineux en deux faisceaux indépendants, respectivement polarisés à angle droit. C’est sur cette pro priété qu’ont été établis les niçois. Ces appareils ont précisément pour but de ne laisser qne des vibrations lumineuses planes, c’est-à-dire parallèles à un plan déterminé, tandis qu’aucune vibration ne passe dans un plan perpendiculaire au précédent, et appelé plan de polarisation. Lorsque l’on place deux polarisateurs à la suite l’un de l’autre le long d’un faisceau lumineux, Tome 135. — Janvier 1923. 2
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- PROJECTIONS EN RELIEF PAR POLARISATION. — JANVIER l'J23.
- on constate qu’aucune lumière ne passe si les plans des deux polarisateurs sont croisés et perpendiculaires l’un sur l’autre. Si les plans des polarisateurs sont parallèles, le faisceau lumineux qui a traversé le premier polariseur traverse également le second, presque sans absorption. Je me borne à rappeler ces détails, connus des physiciens, pour faire comprendre comment, sur ces principes, on peut obtenir la vision en relief des projections.
- A l’aide d’un appareil de projection double, nous projetons au même emplacement sur l’écran les deux images des clichés stéréoscopiques. Pour effectuer cette double projection nous utilisons une source de lumière polarisée; le cliché qui est destiné à être perçu par l’œil droit est éclairé avec de la lumière polarisée verticalement, tandis que le cliché destiné à l’œil gauche, est éclairé avec de la lumière polarisée horizontalement. Le spectateur est muni de lunettes constituées par des polariseurs ; le polariseur qu’il a devant l’œil droit est vertical, et celui qu’il a devant l’œil gauche est horizontal. Dans ces conditions, en vertu de la propriété des polariseurs croisés, l’observateur ne perçoit avec son œil droit que l’image destinée à son œil droit, et celle-ci seulement. Avec son œil gauche, dont le plan de polarisation est horizontal, il verra l’image destinée à son œil gauche, et celle-là seulement. Chaque œil, ne recevant que l’image qui lui est destinée, l’observateur percevra le relief absolument de la même manière que dans un stéréoscope.
- Pour polariser la lumière, on utilise généralement des niçois ou de la tourmaline. Les cristaux assez rares ainsi employés, sont généralement de petites dimensions. Ils suffisent pour des expériences de laboratoire, mais se prêtent mal à l’obtention de faisceaux lumineux d’assez grandes dimensions, nécessaires pour la projection.
- La difficulté est encore plus grande pour construire les nombreux polariseurs nécessaires à l’établissement des lunettes dont chaque spectateur doit être muni. Le seul dispositif pratique est de polariser la lumière à l’aide d’une pile de glaces. C’est une propriété optique bien connue des lames de verre à faces parallèles. Un rayon lumineux qui tombe sur une lame de verre à faces parallèles, est partiellement réfléchi, et partiellement réfracté; de plus le rayon réfléchi, ainsi que le rayon réfracté sont partiellement polarisés. Lorsque l’incidence est telle que le rayon réfléchi est perpendiculaire au rayon réfracté, le rayon réfléchi est totalement polarisé; cette circonstance se produit pour le verre dans le cas d’une incidence de 54°. En disposant un nombre suffisant de lames à faces parallèles les unes contre les autres, le phénomène précédent se répète au contact de chaque lame, et il est possible d’obtenir un faisceau lumineux réfléchi ou réfracté presque totale-
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- ment polarisé. On obtient une polarisation très suffisante pour les expériences que nous indiquons ici, avec 18 ou 20 lamelles superposées.
- Il faut aussi que la lumière polarisée qui éclaire le cliché, reste polarisée après avoir frappé l’écran. L’expérience montre qu’un écran blanc ordinaire qui dilîu se la lumière, détruit la polarisation, et il ne serait pas possible d’obtenir ainsi l’effet cherché. Mais il existe heureusement depuis plusieurs années des écrans métallisés dans le commerce, qui donnent toute satisfaction. Ils sont recouverts d’un enduit de peinture d’aluminium en poudre très fine, dont les grains forment des surfaces réfléchissantes très petites. Les réflexions sur de tels grains ne dépolarisent pas la lumière.
- L’idée d’utiliser la lumière polarisée pour obtenir le relief en projection avait été déjà indiqué il y a plus de trente ans en Angleterre, en 1891, par Anderton. Mais le dispositif ne semble pas avoir reçu à cette époque d’application pratique. L’usage des appareils stéréoscopiques qui permettent d’obtenir côte à côte, sur la même plaque, les deux clichés n’était pas répandu. Quant au cinématographe, il était alors dans sa période d’enfance et n’avait pas reçu l’essor extraordinaire qu’il a pris aujourd’hui.
- Sans connaître au début de mes études les expériences d’Anderton, j’ai cherché à donner aux appareils que je vous présenterai ce soir, une forme aussi pratique, aussi simple et aussi économique que possible. Le premier problème consistait à réaliser un type de lunette qui soit léger, solide, d’une forme agréable, et d’une fabrication très facile. L’épaisseur de la lame ne joue aucun rôle dans le phénomène de la polarisation; seules les faces extérieures, et le nombre des lamelles interviennent; il y a donc avantage à utiliser des lamelles de verre très minces. J’ai employé, pour la fabrication des polariseurs des lunettes, des lames de couvre-objets. Ce sont des lames de verre ultra-minces, ayant à peine 1/10 de millimètre d’épaisseur, qui sont commercialement fabriquées et couramment utilisées pour protéger les préparations xmes au microscope.
- Ces lamelles sont disposées dans un petit cube en carton qui leur sert de monture, et les maintient dans l’incidence convenable. Elles sont abritées contre la poussière et l’humidité, à l’avant et à l’arrière par une lame de verre assez épaisse, en sorte que le polariseur forme un petit bloc à peu près cubique. Le polariseur ainsi constitué doit être soigneusement protégé contre l’humidité, car il faut empêcher les condensations de se produire entre les lames. Ces condensations finissent par faire disparaître la transparence de la lunette. Dans ce but, les blocs, une fois terminés, sont recouverts de paraffine ou de gomme-laque. Les blocs polariseurs, qui sont tous identiques et d’une construction très simple, sont alors enchâssés dans une monture en aluminium, destinée à les maintenir sans effort devant les yeux. Cette mon-
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- ture peut revêtir la forme d'une lunette d’automobiliste, et s’attacher derrière la tête au moyen d un élastique, de manière à laisser les mains libres à l’observateur. Ou bien les polariseurs peuvent être ajustés à un manche, et constituer un facc-à-main. Ce dispositif est préférable pour les personnes qui doivent se servir d un lorgnon. La distance horizontale des deux polariseurs peut être réglée, suivant l’écartement personnel des yeux de chaque spectateur, par simple glissement de l’un des polariseurs sur la tige de son support (fig. 1).
- Pour la projection, il était essentiel de pouvoir utiliser les clichés stéréoscopiques du commerce, au format 45 x 107 mm, 6 x 13 cm ou 7 x 13 cm. Il fallait assurer la projection simultanée des deux épreuves sur l’écran sans avoir besoin de les couper. Nous avons voulu utiliser des lamelles de verre économi-Fig. i. — Face à main poiariseur. ques, par exemple des lamel-
- les de verre dont on se sert pour doubler les épreuves positives. Mais elles présentent toujours des défauts, et ne sont jamais exactement parallèles. Pour obtenir néanmoins une projection excellente nous avons placé le polariseur sur le trajet des rayons lumineux, entre la source lumineuse et la plaque. Pour la projection des clichés 45 x 107, nous avons simplement disposé le polariseur dans le cône de concentration des rayons lumineux, entre le condensateur et la plaque. L’ensemble des deux polariseurs contenant les lamelles de verre avec leur inclinaison convenable constitue un bloc, qui peut être facilement séparé de l’appareil et nettoyé.
- Pour le format G x 13 ou 7 x 13, il n’était pas possible, en raison dë l’extrême rapprochement des deux épreuves, de disposer le polariseur après le condensateur, d’ai obtenu de très bons résultats, en le plaçant entre les deux lentilles du condensateur, sur un faisceau lumineux sensiblement parallèle. Les lentilles du condensateur sont, par raison de simplicité, plan-convexes. Celle qui est située du côté de la source lumineuse, a un foyer très court, qui coïncide précisément avec le foyer lumineux, tandis que celle qui se trouve du côté de la plaque a un foyer égal à celui de l’objectif. Les lentilles ont été sectionnées parallèlement à l’axe optique, suivant un rectangle, de façon à pouvoir être montées très facilement avec les lamelles du polariseur dans un bloc ayant la forme d’un parallélipède en tôle. Il suffit de
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- juxtaposer 2 blocs identiques, tournés respectivement de 90° l’un par rapport à l’autre pour obtenir le résultat cherché. Le montage des lamelles de verre et des lentilles dans le bloc est assuré par des cales triangulaires glissant dans, des rainures. Il est ainsi possible d’obtenir une immobilisation très simple, rapide et économique, des différents éléments.
- La même disposition a été adoptée pour accoupler la lanterne aux stéréo-classeurs. Voici l’adaptation de la lanterne au stéréo-classeur Mattey qui est tout à fait analogue à celui de la Maison Richard, au stéréodrome Gaumont, etc. Les petits blocs polariseurs sont enchâssés dans une monture métallique qui peut pénétrer à l’intérieur de l’ébénisterie. Il suffit de retirer le verre dépoli pour introduire en quelques secondes la lanterne dans l’appareil, et assurer la projection. Les appareils que nous venons de décrire sont destinés à la projection des clichés 43 x 107, mais le même principe peut être appliqué avec succès aux clicés 6x 13. La juxtaposition de la lanterne est particulièrement facile avec le nouveau stéréo-classeur de la Maison Leroy, comme vous pouvez en juger par l’appareil que vous avez ici sous les yeux (fig. 2).
- Pour assurer l’éclairage des projections, il était essentiel de disposer de sources de lumière très régulières, faciles à régler, et assez puissantes pour permettre la projection des clichés en couleur. Nous avons utilisé dans nos appareils des lampes électriques à filament métallique de forme cylindrique, fonctionnant sous 110 V, et dont les intensités lumineuses sont comprises entre 300 et 600 bougies. Avec ces lampes, il est possible d’obtenir une fixité telle du foyer lumineux, que le réglage peut être fait une fois pour toutes et n’a plus à être modifié par la suite. La coïncidence sur l’écran des images correspondant à l’œil droit et à l’œil gauche n’est pas nécessaire. Théoriquement la position la plus conforme à la réalité, est celle dans laquelle les images des points homologues à l’infini sur les deux clichés, se forment sur l’écran à une distance horizontale égale à l’écartement des yeux de l’observateur, c’est-à-dire à environ 5 cm. Pratiquement, des écarts considérables dans la superposition peuvent être tolérés. Sur la projection de 3,50 m que nous allons faire, l’accommodement est tel que des écarts peuvent atteindre plus de 80 cm. Toutefois, il était intéressant, pour certains clichés, de régler
- Fig. 2. — Lanterne de projection accouplée au stéréo-classeur de la maison Leroy, Guérin et C'p.
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- cet écart, et, par un déplacement vertical ou horizontal de l’un des objectifs par rapport à l’autre, d’amener la coïncidence de certaines parties du cliché. Il serait trop long de décrire ici les divers dispositifs réalisés dans ce but. De préférence, nous avons séparé les 2 mouvements et l’un des objectifs peut se déplacer verticalement, et l’autre horizontalement. Avec les stéréoclas-seurs usuels, on peut se contenter de faire la projection à l’aide des bonettes qui servent à l’observation, et faire varier seulement dans le sens horizontal la position respective des deux projections, à l’aide du système de réglage de l’écartement des yeux.
- Les appareils que je viens de vous décrire permettent de faire une projection de 1,50 m de côté environ, et peuvent être utilisés très agréablement dans un salon, ou lorsque l’on veut montrer les projections à une quarantaine de personnes. Ils ne pouvaient suffire pour permettre à chacun de vous d’observer le relief, comme nous nous sommes proposé de le faire aujourd’hui. Une première difficulté était de construire un nombre suffisant de lunettes pour que chacun d’entre vous puisse en avoir une entre les mains. Le Comité des Constructions et Beaux-x4rts de votre société, devant qui j’ai eu l’honneur de présenter il y a quelques mois mes premiers résultats, et qui a bien voulu m’encourager dans ces essais, m’a donné le moyen de mener à bien cette construction. Au cours des mises au point de ces divers appareils, longues et difficiles, l’accueil si bienveillant que j’ai rencontré auprès de votre société m’a été particulièrement précieux, et je vous en suis très reconnaissant.
- La construction de ces lunettes m’a été facilitée par deux collaborateurs dévoués, MM, Antoine Grataloup et Lucien Lebocq.
- Pour éclairer d’une manière intense le grand écran que vous avez sous les yeux, avec de la lumière polarisée, il était nécessaire d’utiliser des lampes à arc assez puissantes. En raison du dégagement considérable de chaleur produit par ces deux lampes, nous avons dû constituer un appareil entièrement métallique avec une lanterne d’assez grandes dimensions, et des objectifs de très grande distance focale. Enfin nous voulions utiliser les clichés 45 107 qui sont les plus répandus. Cette expérience mentait d etre tentee,
- non seulement parce qu’elle permettait de montrer le résultat à un grand nombre de personnes, mais aussi parce que la position relative de l’écran et des objets projetés était très différente dans ce cas; en effet, sur un petit écran, la plupart des objets projetés semblent derrière l’écran, comme si celui-ci était une fenêtre ouverte, tandis que sur l’écran de 3,50 m que vous allez voir, les premiers plans apparaissent très nettement à l’intérieur de la salle. Pour la construction de l’appareil de projection, j’ai été aidé par la Direction des Recherches scientifiques, industrielles et des Inventions. A la
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- suite du rapport favorable que M. le Dr Broca a présenté à la Commission supérieure des Inventions, M. Breton, Directeur de l’Office, a bien voulu donner à ces recherches l’appui et le concours de son établissement. M. le Dr Commandon, chef de la Section cinématographique de la Direction des Inventions m’a témoigné une bienveillance dont je lui suis reconnaissant.
- Les personnes qui sont placées très près de l’écran éprouveront peut-être une certaine difficulté à le voir en entier à travers la lunette, dont le champ est limité à environ 30°. De plus, par un effet d’optique assez curieux, l’écran semble de dimensions plus restreintes lorsqu’il est observé à travers la lunette que lorsqu’on l’examine à l’œil nu. Ce défaut peut être corrigé en utilisant une autre diiposition de polariseur, dans laquelle les lamelles obliques qui servent à assurer la polarisation sont disposées en forme de V, chaque branche du Y étant constituée par un paquet de 18 lamelles. L’angle d’ouverture du Y est inférieur à *2 fois 36°. (Cet angle de 36° étant le complément de l’angle d’incidence le plus favorable à la polarisation.) L’œil est placé dans la concavité du V, en sorte que la ligne de séparation des deux paquets de lamelles est presque invisible avec des lamelles suffisamment minces. Avec cette disposition, il est facile de réaliser des lunettes polarisant convenablement la lumière, et ayant un angle d’ouverture de 50° environ. Ces lunettes sont toutefois plus difficiles à fabriquer et plus coûteuses et nous n’avons pu en réaliser qu’un exemplaire.
- A côté des diverses applications qui permettent de voir en relief des projections fixes, il est tout naturel d’utiliser la même méthode pour les projections cinématographiques. Le problème est ici compliqué parce qu’il faut préparer des films spéciaux pour pouvoir obtenir le relief. Pour y parvenir, nous avons accouplé deux appareils de prise de vues cinématographiques, de manière que les objectifs soient à une distance voisine de celle de l’écartement des yeux. Les mouvements des deux films sont solidarisés par un arbre moteur commun qui permet de prendre simultanément les deux séries d’épreuves. Les vues peuvent être prises simultanément, ou bien on peut faire chevaucher les intervalles pendant lesquels se produisent l’obturation de l’objectif et le déplacement du film. Avec l’aide de la Direction des Inventions, j’ai pu réaliser le petit appareil d’étude que vous avez devant les yeux. Pour des raisons d’économie, nous avons dû utiliser des mécanismes d’entraînement très rudimentaires. Bien que construit à peu de frais, cet appareil nous a permis de prendre, avec un peu de patience, des films intéressants. Deux mécanismes analogues accouplés à un système de lanterne polarisante, nous ont permis d’obtenir à Bellevue des projections cinématographiques en relief avec ces épreuves; les premiers essais que nous avons faits et que nous espérons pouvoir poursuivre, nous ont montré que, dans
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- PROJECTIONS EN RELIEF PAR POLARISATION. — JANVIER 1923.
- certaines conditions, il est possible de faire des projections cinématographiques en relief, avec une longueur de film à peine supérieure à celle d’un film simple. Avant de montrer les premiers résultats, ces essais doivent être poursuivis pendant longtemps afin d’atteindre une forme véritablement pratique et industrielle. La question du cinématographe en relief, qui préoccupe aujourd’hui beaucoup d’esprits, mériterait à elle seule une longue conférence. La lumière polarisée apporte à ce difficile problème une solution sérieuse* et qui, si elle n’est pas définitive, mérite d’être approfondie.
- La lumière polarisée en projection permet encore d’autres applications curieuses, sur lesquelles il ne nous est pas possible de nous étendre ce soir.
- Parmi tous ces appareils, ce qui est vraiment pratique dès aujourd’hui, et susceptible de rendre des services très intéressants, est la projection en famille des clichés stéréoscopiques. J’espère que d’autres personnes s’intéresseront aux questions que je viens de vous exposer et je me tiens à leur disposition pour leur donner des renseignements complémentaires.
- Je remercie la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale de m’avoir permis de montrer aujourd’hui pour la première fois, devant un important auditoire, les résultats des projections en relief par la lumière polarisée.
- Pierre Toulon,
- Ingénieur E. S. E.
- Paris, septembre 1922.
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- BULLETIN DE LA SOC. d’eNCOURAG. POUR L’INDUSTRIE NATIONALE. —1 JANVIER 1923.
- L'INDUSTRIE DE LA PEAU DE PORC
- La fabrication de la peau de porc a diminué considérablement en France depuis une trentaine d’années, bien que son emploi comme peau fabriquée soit encore assez important; celle qui est employée provient en grande partie de cuirs fabriqués, importés d’Angleterre et d’Allemagne.
- La nomenclature des douanes à l’importation ne permet pas d’établir des chiffres séparés pour cet article, puisque les cuirs crouponnés pour sellerie fine et les peaux de cochons corroyées figurent sous la même rubrique dans le tableau du Service des Douanes à l’importation.
- Les chiffres relevés à ce service sous l’article 47f> sont les suivants :
- Peaux corroyées crouponnées pour sellerie fine et peaux de cochons importées :
- Années. Quantités.
- 1910
- 1911
- 1912
- 1913
- 1914
- 1915
- 1919
- 1920
- 1921
- 2.636 Quintaux 2.431 —
- 2.594 —
- 3.068 —
- 1.921 —
- 2.859 —
- 1.090 546 —
- 145 —
- Quoique nous n’ayons pas les chiffres de consommation intérieure, il est certain que, grâce à la résistance de la fleur, cette peau répond à des besoins spéciaux et son utilisation pourrait être plus importante si les prix n’en étaient pas si élevés.
- Si la fabrication ne s’est pas développée en France, il faut en rechercher les causes.
- 1° La France et nos colonies produisent-elles la matière première répondant en quantité, qualité, choix, aux demandes de la clientèle, ou est-il actuellement nécessaire d’importer la peau de cochon en poil des pays où l’élevage est considérable, tels que : la Serbie, la Roumanie et les Balkans?
- 2° Les tanneries et corroieries françaises connaissent-elles les procédés
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- l’industrie de la peau de porc.
- JANVIER 1923.
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- à employer et possèdent-elles l’outillage nécessaire pour concurrencer les articles similaires anglais, allemands ou autrichiens?
- 3° Le prix de revient auquel cet article peut être établi en France permet-il de le vendre en concurrence, vu nos frais généraux, avec les produits importés?
- Peaux de cochons en poil. — Production française. — On abat en France annuellement environ 10 millions de porcs, ce qui fournirait 80 millions de kilog. de peaux en poil.
- Mais, de temps immémorial, en France, le porc n’est généralement pas dépouillé; l’animal est abattu, épilé en partie et grillé, et la peau reste adhérente à la chair et se vend avec celle-ci, le même prix que la viande : « c’est la couenne ».
- Avant la guerre, on trouvait encore une région, très limitée d’ailleurs (Condé-sur-Noireau, Fiers, Vire) où quelques bouchers-charcutiers dépouillaient le porc; cette région fournissait environ 3.000 cuirs par an, mais depuis que la viande a atteint un prix exorbitant, on ne dépouille plus; la peau est vendue avec la viande.
- Ce bénéfice important, dont profitent les bouchers, sera certainement un obstacle aux mesures que l’on pourrait prendre pour les engager à dépouiller le porc, et ce ne serait que d’accord avec certains syndicats d’alimentation s’occupant des conserves, jambons et autres viandes fumées, que des dispositions spéciales pourraient être prises.
- D’un autre côté, nous savons que dans les campagnes l’abatage du porc n’est pas soumis aux mêmes formalités que celle des bovidés et des chevaux. Dans beaucoup de fermes, on élève et on tue des cochons, dont les différentes parties sont fumées et conservées pour les besoins de la famille, et même, quand l’animal est dépouillé, s’il n’est pas fait par un tueur professionnel, l’habillage est mal fait et les peaux sont coutelées.
- L’objection qui a été faite ausujet de la meilleure conservation des jambons auxquels la peau est adhérente ne peut être péremptoire, car certaines conserves d’Ecosse ou d’Autriche sont préparées sans couenne, celle-ci étant remplacée par une feuille mince de papier parcheminé.
- Quoi qu’il en soit, la question vaut la peine d’être étudiée d’une manière particulière, en se rappelant que ces 80 millions de kilog. de peaux de porcs, dont une grande partie n’est pas utilisée, représentent, à 2 francs le kilog., plus de 130 millions de francs; c’est une perte sèche pour le pays puisque la couenne n’est pas comestible et est jetée aux déchets : c’est un devoir national de chercher les remèdes à cette situation.
- Grande-Bretagne. — Un de nos confrères, M. ITerrenschmidt, a étudié spécialement la fabrication de la peau de porc en Ecosse et en Angleterre.
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- l’industrie de la peau de porc.
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- Les principaux marchés de peaux de porcs en poil en Angleterre sont : Glasgow, Edimbourg, Carlisle, et un peu Londres.
- Il n’y a pas d’abattoir officiel pour les porcs; les cochons sont tués soit par les bouchers, soit dans des abattoirs de ville travaillant pour le compte des fabricants de conserves (bacon curers).
- Les tanneurs ont plusieurs bouchers attitrés dans la région environnante qui leur envoient les peaux fraîches non salées, immédiatement après abatage. Ces peaux doivent être mises en travail dès réception.
- Quand les points d’abatage sont plus éloignés, les tanneurs ont des arrangements avec des ramasseurs d’abats (hide dealers) qui font des expéditions de peaux légèrement salées, et qui touchent de ce fait une commission par peau.
- Mais les quantités que l’on pourrait obtenir d’Angleterre et d’Ecosse ne sont pas suffisantes pour les besoins de la fabrication, et on importe en Angleterre des peaux de provenance d’Irlande, qui sont de second choix et mal dépouillées; on a importé aussi en Angleterre des peaux de France avant la guerre, qui fournissaient de grandes et fortes peaux. L’Allemagne et l’Autriche fournissaient aussi des peaux qui étaient généralement très belles.
- La Chine envoyait des peaux de second choix, habituellement coutelées, trouées et mauvaises de fleur.
- L’Algérie produisait des peaux, mais très mal dépouillées.
- Enfin les Etats-Unis fournissaient en Angleterre des peaux salées et bien dépouillées provenant surtout des abattoirs de Chicago.
- Fabrication en France. — Si la fabrication de la peau de porc était encouragée en France, nous espérons que l’on pourrait trouver dans nos colonies soit à Madagascar ou en Indochine, des peaux pouvant nous être expédiées sous la réserve qu’une modification importante soit obtenue pour la dépouille. Nous ne parlons pas des peaux du Maroc, son bétail étant généralement expédié vivant.
- Il serait très intéressant, s’il était possible d’importer des peaux en poil, d’avoir des renseignements sur les choix et qualités que l’on pourrait trouver dans les différents pays producteurs. Nos attachés commerciaux pourraient fournir des renseignements à cet égard.
- Dépouille. — Mais si l’on obtenait que le porc soit obligatoirement dépouillé, il y a quelques précautions à prendre pour cette opération. Le porc est tué de la façon ordinaire, au couteau, après avoir été assommé au maillet; il est de suite lavé à grande eau à la lance pour éviter que le sang ne se coagule dans les poils. L’opération de la dépouille se fait par terre avec
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- l’industrie DE LA PEAU DE PORC. — JANVIER 1923.
- un couteau pointu ordinaire de boucher; la bête est placée sur le dos les quatre pattes en l’air. Le travail de la dépouille nécessite des spécialistes. Si l’on voulait généraliser la dépouille des peaux de porcs en France dans les abattoirs, il serait facile d’obtenir d’un des abattoirs de Glasgow, où cette opération est faite d’une manière remarquable, qu’un boucher spécialiste vienne en France, à titre d’instructeur, pour bien montrer la façon de procéder.
- La dépouille se fait uniquement au couteau; on ne peut pas tirer sur la peau comme on le fait pour le bœuf ou le cheval; il faut éviter à la fois de laisser trop de graisse après la peau ou d’y faire des coutelures. On commence par sectionner les quatre pattes à la hauteur du genou ou du jarret; puis on fend la peau le long de la gorge et des pattes pour les dégager, puis, à droite et à gauche, les jambons pour pouvoir les dépouiller; enfin, le long du ventre, on fait une incision longitudinale qui permet de dégager ainsi ehaque côté successivement; les oreilles, le museau, sont laissés avec les pattes.
- Quand une peau est bien dépouillée, il ne doit rester de graisse qu’après la partie recouvrant la tête; si le travail est mal fait, il peut rester environ 5 à 6 kg de graisse par peau, ce qu’il faut absolument éviter.
- Conservation. — La peau de porc peut se conserver par le salage, mais il y a intérêt à conserver les peaux salées le moins longtemps possible ; cependant, quand cette opération du salage est bien faite, les cuirs restent sains : on reçoit de Chicago des peaux qui arrivent en très bon état.
- D’un autre côté, quand la peau est chargée de graisse, un salage de deux mois serait un maximum, car le sel pénétrant facilement dans la peau de porc, une certaine quantité de graisse non imprégnée se décompose très rapidement, surtout en été; si les peaux doivent voyager, il faut les saler plus abondamment et, comme le sel agit sur la graisse qu’il détruit en partie, un lot de peaux de porcs salées ayant séjourné un mois sous le sel, donnera une quantité de graisse à l’écharnage moitié moins grande que celle qui aurait été obtenue sur la peau fraîchement salée.
- Utilisation de la peau de porc. — Les selliers et maroquiniers déclarent que les peaux provenant d’Allemagne et d’Angleterre sont mieux fabriquées qu’en France et que les prix en sont plus avantageux; cette remarque a son importance; toutefois, il est fort possible qu’il y a vingt-cinq ans, les produits français n’avaient pas le fini exigé. Les études scientifiques faites depuis vingt ans ont fait évoluer les procédés de fabrication : en France, les tanneurs ont perfectionné tous les genres de tannage existants, ils connaissent
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- i/industhie de la peau de porc.
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- et emploient les matières tannantes les mieux appropriées pour obtenir des cuirs répondant aux besoins de la clientèle. Nous croyons qu’au point de vue technique, les fabricants français sont à même de produire comme qualité, les peaux de porcs répondant aux besoins de la clientèle comme ils ont su le faire pour les peaux de vaches teintes; la seule question sur laquelle il faut insister est la qualité de la matière première comme cuir brut.
- La peau de porc se vend à la douzaine suivant taille et qualité.
- Ses principaux emplois sont les suivants :
- 1° pour leggings. — Ce sont des peaux fortes de 2,3 à 3 mm; cet article correspond à la production française; l’armée les emploie pour leggings d’officiers.
- 2° pour la sellerie. — La peau de porc produit des selles d’un très bon usage, mais l’emploi en est assez restreint; pendant la guerre, on a employé aussi la peau de porc dans les aéroplanes comme siège, mais on a fait observer que vu la durée très limitée de l’avion, la peau de porc n’était pas nécessaire pour cet usage, le cuir de vache ayant une résistance bien suffisante.
- 3° pour aéroplanes. — Pour les ailes d’aéroplanes, la peau de porc a été employée à l'état de cuir parcheminé et a donné de bons résultats; mais, actuellement, les enduits que l’on est arrivé à appliquer sur les peaux parcheminées destinées à garnir ces ailes d’aéroplanes, ont des qualités de résistance telles que la peau de porc ne présente pas plus d’intérêt que des peaux d’autres natures, qui sont d’un prix moins élevé.
- 4° semelles premières. — La peau de porc s’emploie aussi comme semelles premières; pour cette application, on n’utilise que des bandes de peaux de cochons importées d’Amérique; ces bandes proviennent de bêtes qui n’ont pas été dépouillées immédiatement après leur abatage, qui ont été flambées et ébouillantées pour enlever le poil, ce qui détériore considérablement la fleur. Sur le côté, on découpe deux bandes près de la raie du dos de 13 à 20 cm de largeur sur 00 à 80 cm de longueur, et on les tanne au végétal; elles sont classées suivant l’épaisseur et servent comme semelles premières dans la chaussure.
- 3° pour la m aroquinerie, les articles de voyage. — La peau de porc quand la (leur est belle et que la peau a été sciée en tripe, peut servir pour reliure, pour le sac de voyage et la maroquinerie, pour l’ameublement, pour le portefeuille et le porte-monnaie; pour ce dernier emploi, on utilise les peaux d’écart ayant des trous et des coutelures; la croûte provenant du sciage est généralement mise à la colle.
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- l’industrie de la peau de porc.
- JANVIER 1923.
- 60 pour articles secondaires. — D’autres fois, les peaux de qualité secondaire sont tannées à l’alun et peuvent servir comme doublure de chaussure, ou corroyées façon veau ciré pour certains articles secondaires.
- Prix de revient. — Au point de vue du prix de revient, la question qui se pose tient à des considérations générales et nous croyons que si la clientèle qui emploie cet article continue à se servir de peaux de fabrication étrangère, cela tient non seulement à une habitude, mais surtout au choix, c’est-à-dire au classement des marchandises qui ne peut être fait dans des conditions suffisantes et ces défauts de classement proviennent certainement de ce que le nombre de peaux de porcs mises en travail n’est pas assez important pour faire toutes les sortes répondant aux besoins divers des consommateurs.
- Si nous trouvions en France la peau de porc provenant de notre cheptel en quantité suffisante, bien dépouillée, bien conservée, le prix de la matière première baisserait et permettrait d’établir des prix de cuirs fabriqués qui décideraient la clientèle à employer les produits nationaux de préférence aux produits importés.
- Un droit d’entrée approprié pourrait d’ailleurs protéger cette fabrication dans ses débuts et permettrait son développement, augmentant ainsi notre richesse nationale.
- G. JOSSIER,
- membre correspondant du Conseil.
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- BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ I)’eNCOURAG. POUR L’iNDUSTftlE NATIONALE. —JANVIER 1923.
- LES CIMENTS A HAUTE TENEUR EN ALUMINE (1)
- Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs.
- Je m’apprêtais à réclamer votre indulgence, n’ayant pas l’habitude de parler en public, mais voilà que les paroles si flatteuses et si élogieuses pour moi que vient de prononcer M. Mesnager augmentent encore ma confusion et, tout en lui témoignant ma gratitude, je suis obligé de constater qu’il a rendu ma tâche plus difficile, parce que j’ai maintenant le sentiment que je serai tout à fait au-dessous du portrait qu’il a tracé de moi.
- Je fais donc appel à toute votre bienveillance et j’aborde directement le sujet de ma communication que peut-être vous trouverez un peu aride.
- Qu appelle-t-on ciment alumineux ? — On peut donner le nom de ciment alumineux à tous les ciments dans lesquels le poids d’alumine est nettement supérieur au poids de silice; étant entendu également que le poids de la silice, augmenté du poids de l’alumine, doit être nettement supérieur au poids de la chaux et de la magnésie. C’est vous dire que les ciments alumineux donnent une analyse toute différente de celle des ciments artificiels ordinaires.
- L’analyse des ciments artificiels ordinaires ne s’écarte pas beaucoup de la suivante :
- SiO2.............
- AbO3.............
- Fe203............
- CaO..............
- MgO..............
- SO!..............
- Perte............
- Total
- 21
- 7
- 4
- 66
- 1
- 0,50
- 0,50
- Tôô
- L’analyse des ciments alumineux varie entre des limites plus étendues qu’on peut résumer dans le tableau suivant :
- (1) (2) (3)
- SiO2............................. 5 10 15
- AbO3............................ 45 40 35
- Fe203 .......................... 15 10 15
- CaO............................. 35 40 35
- (1) Communication faite par l’auteur en séance publique le 16 décembre 1922.
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- LES CIMENTS ALUMINEUX. — JANVIER 1923.
- Je me hâte d’ajouter que le fer qui est indiqué dans l’analyse sous la forme de Fe203 est toujours contenu dans le ciment alumineux, soit sous forme de fer métallique, soit sous forme de fer réduit à l’état de FeO ou de Fe304.
- Vous voyez donc, par ces simples indications, combien les ciments alumineux sont différents des ciments artificiels ordinaires, au point de vue de la composition chimique.
- Par suite de quelles circonstances ont été découverts les ciments alumineux. — Les ciments alumineux ont été découverts en recherchant un produit indécomposable à l’eau de mer ou en présence des eaux chargées de sulfate de chaux.
- Pendant très longtemps, ,on a ignoré l'influence néfaste des sulfates de chaux et de magnésie sur les ciments artificiels. Le Capitaine Dolot avait bien signalé, il y a de nombreuses années, que certaines parties des fortifications de Paris s’étaient décomposées par suite du contact des joints de mortier et des moellons taillés dans du gypse.
- M. Henry Le Chatelier avait attiré l’attention sur la décomposition des égouts de Boulogne, qu’il attribuait nettement au sulfate de chaux.
- Enfin M. Edouard Candlot, qui travaillait au Laboratoire des Ciments français, put, avec les conseils de M. Henry Le Ciiatelier, mettre en évidence la formation du sulfo-aluminate de chaux (A1203 3CaO) 3 (SO3 CaO), qui cristallise avec 30 ou 32 équivalents d’eau et avec un énorme gonflement en produisant la désagrégation des maçonneries ; ce sulfo -aluminate est universellement connu sous le nom de « sel de Candlot ».
- Dès 1808, j’ai été interrogé par M. Boutillier, Inspecteur général des Ponts et Chaussées, professeur du cours de travaux publics à l’Ecole Centrale des Arts et Manufactures et directeur général, à la Compagnie de Fives-Lille, des travaux de la ligne de Linares à Alméria.
- Un souterrain et les culées d’un viaduc (souterrain et viaduc d’Alicun) subissaient des mouvements et des désagrégations dont on ne trouvait pas la cause. Après quelques recherches, j’ai pu mettre en évidence la décomposition par le sulfate de chaux et il suffit de mettre les maçonneries à l’abri de l’infiltration des eaux sulfatées pour faire tout rentrer dans l’ordre.
- En PJ02, on me signala diverses décompositions. D’abord, dans les souterrains de Rimontet de la Plagnotte, sur la ligne de Saint-Girons à Foix; puis, dans le sud de l’Algérie. Je visitai toutes ces séries d’ouvrages et constatai, dans les souterrains français, la présence de mortier complètement en bouillie et chargé de sulfate de chaux dans les endroits où pénétraient les eaux séléniteuses, tandis que, sur la piste de M’sila à Bou-Saada, je trouvai des maçonneries présentant de grandes fentes, comme si l’on avait
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- LES CIMENTS A HAUTE TENEUR EN ALUMINE.
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- mis à l’intérieur une cartouche de dynamite insuffisante pour détruire complètement l’ouvrage; cela tenait à ce que, d’un côté, on avait employé des produits excessivement siliceux et que la décomposition s’était faite par simple dépôt du sulfate de chaux dans les pores du mortier, tandis que dans le second cas, il y avait eu formation de sulfo-aluminate et gonflement des maçonneries.
- Cette impression de la cartouche de dynamite insuffisante à faire éclater l’ouvrage, est celle qu’a eue, sans connaître les communications que j’avais faites sur ce sujet, M. Gauthier lorsqu’il a étudié les décompositions observées dans le Sud-Tunisien (Voir le journal Le Ciment).
- L’attention des ingénieurs ayant été attirée sur cette décomposition, on en signala de plus en plus nombreuses et il devenait urgent de rechercher un liant qui put résister aux eaux sulfatées.
- Sur les conseils de M. H. Le Chatelier, je recherchai, dans les ouvrages du célèbre ingénieur Vicat, les travaux qu’il avait faits sur l’argile déshydratée : lorsqu’on cuit du kaolin ou une argile réfractaire contenant beaucoup de kaolinite, à une températvre voisine de 730°, on les transforme en une matière pouzzolanique de premier ordre. La pouzzolane a, comme on sait, la propriété de se combiner à la chaux en présence de l’eau ; de sorte que, en mettant en présence d’un ciment dosé en chaux une matière pouzzolanique, la chaux libre se combine au fur et à mesure du processus de la prise avec la silice ou l’alumine de la pouzzolane, et la formation du sulfo-aluminate de chaux n’est plus possible. En même temps que je recommandai comme pouzzolane l’argile déshydratée, M. Feret, le distingué Directeur du Laboratoire des Ponts et Chaussées à Boulogne-sur-Mer, étudiait la gaize, matière siliceuse qu’on trouve en grande quantité dans les Ardennes et qui, après avoir subi un très léger grillage, est aussi une matière pouzzolanique de premier ordre.
- La Société des Ciments Français mit alors sur le marché un ciment à la gaize, tandis que la Société J.-A. Pavin de Lafarge faisait, sous le nom de ciment indécomposable, un ciment rouge à l’argile déshydratée. Malheureusement, les ciments pouzzolaniques ont un inconvénient : pour obtenir la combinaison de la silice et de l’alumine avec la chaux, il faut la présence de l’humidité et, dans le Sud-Algérien en particulier, ces ciments durcissaient difficilement.
- Je dus alors pousser mes études d’un autre côté, toujours suivant les principes de Yicat qui avait déclaré que, si l’on pouvait réaliser un ciment dont
- r. , silice 4- alumine ., , . , .
- 1 indice, c est-a-dire le rapport : cjiaux ni!in.n^; ~ serait supérieur a 1, on
- magnésie
- obtiendrait un ciment indécomposable.
- Tome 135. — Janvier 1923.
- 3
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- LES CIMENTS ALUMINEUX.
- JANVIER 1923.
- Je cherchai donc à obtenir par cuisson un liant hydraulique répondant à ces desiderata.
- Malheureusement, les silicates, qui sont au nombre de trois :
- SiO'2CaO SiCTâCaO -J j SiO-3CaO
- ne sont pas tous hydrauliques. Le silicate mono-calcique, SiO2 CaO, est toujours inerte; le silicate bi-calcique, Si022Ca0, se présente sous trois formes différentes : a, [3, y, stables entre 0° et 600°, entre 600° et 1.400" et au-dessus de 1.4-00°. On peut, par la trempe, conserver à froid les formes stables à chaud, mais quoique la question soit encore légèrement controversée, il semble bien qu’aucun de ces silicates n’ait une valeur hydraulique importante.
- Il est donc impossible d’obtenir un ciment à indice élevé, en augmentant la teneur en silice. J’ai donc dû chercher à augmenter la teneur en alumine.
- Les aluminates de chaux connus sont au nombre de quatre •
- 5APO:i3CaO
- APCPCaO
- 3Al2035Ca0
- Al-033Ca0
- On peut les assimiler à des aluminates demi-calcique, mono-calcique, bi-calcique et tri-calcique.
- Or, les aluminates demi-calcique et mono-calcique ont ries propriétés tout à fait intéressantes et répondent à la demande de Yicat, c’est-à-dire sont indécomposables à l’eau de mer, tandis que le bi-calcique et le tri-calcique ont des prises instantanées.
- Ces ciments alumineux peuvent s’obtenir comme les ciments ordinaires par clinkérisation, c’est-à-dire par cuisson prolongée à une température voisine de la température de fusion, mais comme ils ont un palier de ramollissement excessivement réduit, il est très difficile de les obtenir de cette façon et, jusqu’à présent, on n’a pu les obtenir que par fusion, soit au water-jacket, soit au four électrique.
- Propriétés des ciments alumineux. — Les ciments alumineux sont pratiquement indécomposables. Les expériences qui ont été faites depuis 1908, date de leur découverte au Laboratoire des Ponts et Chaussées, ont montré qu’ils résistent à tous les procédés d’attaque qu’on a l’habitude d’employer aux laboratoires pour amener la décomposition des ciments ordinaires.
- M. Séj ourné, Ingénieur en Chef des Ponts et Chaussées, sous-directeur à
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- LES CIMENTS A HAUTE TENEUR EN ALUMINE.
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- la Compagnie P.-L.-M., ayant à reconstruire le souterrain de Brauss, sur la ligne de Nice à Coni, souterrain dont les maçonneries avaient été complètement détruites par les eaux sulfatées, a fait depuis 1946 toute une série d’expériences où il a étudié, comparativement au ciment alumineux, tous les autres ciments. Pour cela, dans une rigole où coulaient des eaux séléniteuses du tunnel, on immergeait des blocs faits à des dosages différents. De tous les ciments qui étaient proposés pour la construction du tunnel, seuls les ciments alumineux ont résisté à ces essais très durs et, non seulement ils ont pu supporter le contact des eaux sulfatées, mais on a pu les gâcher en employant comme sable de l’anhydrite (sulfate de chaux non hydraté) sans pour cela arriver à les décomposer.
- Sans donc affirmer que les ciments alumineux ne peuvent pas être décomposés, on peut dire qu’?7.s sont pratiquement indécomposables puisqu’ils résistent aux conditions les plus dures qu’ils peuvent rencontrer dans le courant des travaux ordinaires.
- Ils rendront donc, aussi bien dans les terrains gypseux que dans les ports, des services tout à fait importants. Mais, en outre, ces ciments jouissent d’une propriété assez particulière et qu’on ne prévoyait pas au début : ce sont des ciments à prise lente qui, par conséquent, peuvent se gâcher comme se gâchent les ciments Portland ordinaires. Leur prise commence au bout de 2 ou 3 heures et finit au bout de 5 heures, mais leur durcissement est si rapide qu’à 24 heures ou à 48 heures, ils ont déjà des résistances supérieures à celles des meilleurs Portlancl artificiels à 28 jours.
- C’est ainsi qu’en mortier 1/3 plastique, à la traction, un bon ciment artificiel donne :
- 12 kg : cm2 à 3 jours,
- 20 - 7 —
- 25 — 28 —
- tandis qu’un ciment alumineux donnera :
- 30 kg : cm2 à 3 jours,
- 33 — 7 —
- 40 — 28 —
- A la compression, la différence est encore plus grande et, tandis que le ciment artificiel donnera :
- 80 kg : cm2 à 3 jours,
- 150 7
- 200 — 28 —
- le ciment alumineux donnera :
- 300 kg : cm2 à 3 jours.
- 400 — 7 —
- 500 — 28 —
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- LES CIMENTS ALUMINEUX. — JANVIER 1923.
- Les courbes des figures 1 et 2 résument ces propriétés.
- Une autre propriété intéressante de ces ciments alumineux, c’est que les résistances en béton composé de :
- 800 litres de gravier;
- 400 litres de sable;
- 350 kg de ciment,
- sont égales et même quelquefois supérieures aux résistances en mortier 1/3 plastique.
- On voit de suite quels services incomparables peut rendre un pareil
- so
- IZ3HS6739 10
- Fig. 1. — Résistance à la traction : Mortier plastique 1/3.
- ciment dans les travaux à la mer et dans les travaux en béton armé. Il permettra le travail entre deux marées. On pourra immerger des blocs 3 ou 4 jours après leur confection. Ce sera une économie considérable des terrains nécessaires à l’établissement des chantiers dans les travaux des ports.
- Il permettra, dans les travaux en ciment, le décoffrage rapide des hourdis et des poutres. On cite le cas de l’élargissement d’un pont (en Suisse) où l’on a pu faire passer un tracteur de 12 t, 48 heures après la fin du gâchage du béton.
- Ce sera donc pour les entrepreneurs une économie considérable de coffrage mais, d’autre part, les résistances élevées du ciment alumineux permettront de réduire les épaisseurs de ciment. Il en résultera une diminution importante du poids mort et on pourra envisager des travaux que, jusqu’à présent, on ne se permettait pas de concevoir.
- Les travaux en ciment alumineux sont, d’ores et déjà, très nombreux. Je ne puis, dans cette communication vous les citer tous. J’indiquerai simplement •
- Les battages de pieux 3 jours après leur confection ;
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- LES CIMENTS A HAUTE TENEUR EN ALUMINE.
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- Les travaux de M. Lossier, le spécialiste bien connu, aussi bien dans les hangars à dirigeables de Montebourg, que dans la remise à locomotives de Yierzon ;
- Le décoffrage fait par M. Pelabeuf au bout de 48 heures des hottes et des cheminées d’une remise à locomotives dans la région du Nord;
- Le fonçage, par MM. Sainrapt et Brice, pour le compte des Chemins de Fer du Nord, à Paris, des caissons en ciment alumineux armé le lendemain de leur fabrication;
- L’emploi par la Société d’Applications du Béton armé et par la Société
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- Fig. 2. — Résistance à la compression : Mortier plastique 1/3
- des poteaux Ferrier du ciment alumineux pour la fabrication de poteaux des lignes électriques;
- La construction de poutres qui devaient être décoffrées rapidement par M. Perret frères, dans un immeuble de la rue Caumartin;
- La Société des Transports en Commun de la Région parisienne emploie avec succès le ciment alumineux pour l’installation de ses caniveaux de tramways réalisant ainsi une diminution considérable de l’interruption de la circulation.
- Comme je viens de vous l’indiquer, les applications du ciment alumineux sont actuellement tellement nombreuses qu’on ne saurait les citer toutes.
- Nous indiquerons cependant que le ciment alumineux doit être employé avec certaines précautions. La quantité d’eau employée pour faire le mortier a une influence très considérable sur les résistances initiales. La prise se faisant avec mise en liberté d’alumine, il reste généralement à la partie supérieure une pellicule colloïdale qui durcit difficilement.
- Les coffrages dans lesquels se coulent les poutres doivent être fortement mouillés et le mortier, dont la température s’élève pendant la prise, doit être arrosé à la pomme d’arrosoir de manière à être maintenu complètement humide pendant un jour ou deux.
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- lies reprises de ciment alumineux sur le ciment artificiel ordinaire ou (le ciment alumineux sur lui-même méritent une attention particulière.
- Les surfaces doivent être bien brossées, piquées et bien lavées. Je recommande, en général, de n’employer ni le béton, ni le mortier trop secs; de maintenir les massifs humides; de gâcher le mortier à une consistance bien plastique qui permette de bien couler le béton, sans cependant le noyer; de ne jamais faire de chape ou d’enduit dont le dosage dépasse 600 kg de ciment par mètre cube de sable.
- Il est également très important d’éviter, au moment du gâchage, tout mélange en proportion très faible avec d’autres ciments ou avec de la chaux, car le ciment alumineux perd ses propriétés s’il est mélangé avec 1 p. 100 de chaux ou 3 p. 100 de ciment Portland. Il faut donc débarrasser tous les instruments : pelles, aires de gâchage, rabots, etc... des matériaux qu’ils peuvent conserver, et laver les bétonnières.
- F abrication des ciments aluniineux. — Nous ne dirons que quelques mots de la fabrication des ciments alumineux.
- Comme nous l’avons expliqué plus haut, ces ciments peuvent être obtenus, soit par fusion soit par clinkérisation. Cependant, actuellement, à notre connaissance le procédé par fusion est le seul employé.
- Le premier appareil mis en usage pour obtenir la fusion, appareil qui est encore, sauf peut-être des modifications tenues secrètes, celui auquel a recours la Société Anonyme des Chaux et Ciments de Lafarge et du Teil, est le water-jacket à coulée continue et à vent légèrement réchauffé.
- La difficulté de la fabrication au water-jacket est que la fonte produite par la réduction de l’oxyde de fer de la bauxite se trouve transformée en acier à 0,6 p. 100 de carbone et que le creuset doit être maintenu très chaud pour qu’on puisse obtenir la coulée de cet acier qui fond à une température beaucoup plus élevée que le ciment lui-même.
- Après l’armistice, devant le prix élevé du coke, le Bureau d’Organisation économique entreprit des essais méthodiques qui furent conduits par M. Blanchet, le technicien distingué du four électrique, pour fabriquer le ciment alumineux au four électrique, (dette fabrication, qui a ses avantages dans les pays qui ne possèdent pas de charbon mais qui disposent de courant à bon marché, comme la Norvège et la Suisse, a aussi ses inconvénients, inconvénients qui proviennent en partie de ce que la résistance des aluminates de chaux atteint 2.000.000 y O par centimètre carré, tandis que celle des silicates ne paraît pas dépasser 500 000 ut. O. L’aluminate de chaux est d’ailleurs employé comme résistance dans certains fours électriques de laboratoire. Il y a, au four électrique, un très grand avantage à partir du
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- mélange bauxite + chaux, au lieu du mélange bauxite -f- calcaire, parce que la réaction CO2 -|- C = 2C0 est très active avec ce dernier mélange et qu’elle amène une usure très élevée des électrodes.
- D’autres modes de fusion sont en essai actuellement et, tout en ne pouvant pas encore prévoir leur avenir, on peut cependant, semble-t-il, affirmer que le prix de revient du ciment alumineux obtenu par fusion s’abaissera sensiblement d’ici peu de temps. Indiquons, en passant, que plusieurs marques ont été déposées : celle de ciment fondu pour le produit obtenu au water-jacket par la Société Anonyme des Chaux et Ciments de Lafarge et du Teil; celle d’électro fondu pour le ciment fabriqué électriquement par la même Société, et celle de ciment électrique pour le ciment fabriqué par le Bureau d’Organisation économique au four électrique.
- Travaux étrangers sur les aluminates. — L’Américain Spackmann avait depuis longtemps étudié aux Etats-Unis les produits alumineux, mais il n’avait guère fait que des expériences de laboratoire et considérait ces produits comme devant constituer des additions qui, en mélange avec du ciment naturel, de la chaux grasse, ou même du plâtre, devaient donner des produits ayant des qualités nouvelles de résistance et permettant des applications intéressantes. Il a résumé dernièrement ses travaux dans un article paru dans Y Engineering News-Recorcl, du 18 mai 1922, où il explique que les travaux de M. Bied, qui ont vu le jour à peu près en même temps que les siens, avaient comme but la fabrication de ciments nouveaux, tandis que lui recherchait l’emploi des aluminates en mélange.
- M. Spackmann avait été conduit à ces études par l’existence à Cuba de hauts fourneaux dont les laitiers avaient à peu près la composition d’un ciment alumineux et qui, en mélange, donnaient des résistances tout à fait particulières.
- M. Spackmann explique qu’il a fabriqué en tout 20 t de ciment au laboratoire, tandis qu’il reconnaît, qu’après les travaux de M. Bied, la Société Anonyme des Chaux et Ciments de Lafarge et du Teil a livré ce produit en assez grande quantité pendant la guerre pour les plates-formes de canons, les abris blindés des mitrailleuses en première ligne. Seule, la difficulté de faire parvenir ce ciment aux points où on devait l’employer, s’est opposée à la généralisation de son emploi pendant la guerre.
- M. Bâtes, chimiste du Bureau of Standards, à Washington, a publié l’année dernière (27 septembre 1921) le résultat des études qu’il a faites sur les aluminates de chaux. M. Bâtes signale la livraison de ciment alumineux, pendant la guerre, pour l’Artillerie, par la Société Lafarge.
- Il a étudié des clinkers faits dans un four de 2 pieds de diamètre et 20 pieds
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- de longueur, avec des aluminates purs et impurs, mais, comme impuretés, M. Bâtes a spécialement étudié la silice, alors que l’impureté qu’on est amené à rencontrer le plus fréquemment dans la pratique est le fer qui est contenu dans la bauxite.
- Les conclusions de M. Bâtes sont absolument conformes à celles obtenues en France, sauf sur un point que nous signalerons tout à l’heure.
- M. Bâtes, en particulier, reconnaît que seuls les aluminates demi-calcique et mono-calcique peuvent donner du ciment, que les résistances en mortier de ces ciments sont supérieures aux résistances en pâte pure et les résistances en béton au moins égales aux résistances en mortier. Il indique également la prise lente et le durcissement extrêmement rapide. Il signale aussi que de petites quantités de chaux ou de ciment Portland transforment le ciment alumineux en un produit de prise instantanée et n’ayant plus, par ce fait même, aucune résistance, la prise étant détruite pendant le gâchage.
- Parmi les ciments étudiés, il y en a quelques-uns dont les analyses, à la teneur en fer près, sont celles des ciments obtenus en France. Les ciments sont portés dans son travail sous les n09 4, 5, 0 et 7.
- Voici leurs analyses :
- n° 4 n° 5 n° 6 n1 7
- SiO2 . . . 10,48 17,23 17,38 11,33
- APO3 . . . 46.71 39,96 30,52 47,66
- Fe203 . . . 2,13 2,57 1,85 3,10
- CaO . . . 39,79 38,84 46,72 34,87
- MgO . . . 1.04 1,29 2,28 3,70
- Perte au feu .... . . . 0,32 0,14 0,78 0,17
- M. Bâtes a examiné ces ciments au microscope polarisant et il a trouvé pour trois d’entre eux, les nos 4, 5 et 7, les compositions suivantes :
- Constituants principaux : 2CaO, APO3. SiO2 et CaO APO3;
- Constituants secondaires : 2CaO. SiO2.
- Pour le n° 6, c’est, au contraire, le silicate bicalcique, 2CaO. SiCP, qui est le constituant principal avec l’aluminate demi-calcique 3GaO. 5 APO3, l’aluminate mono-calcique, CaO. APÜ3, n’entrant que comme constituant secondaire.
- M. Bâtes indique que la prise des ciments alumineux se fait par la transformation de l’aluminate mono-calcique APO3. CaO en aluminate tricalcique APO3. 3CaO, avec mise en liberté d’alumine. Cette mise en liberté d’alumine est très facilement constatable et nous avons souvent trouvé des briquettes recouvertes d’une pellicule blanche colloïdale qui était, à n’en pas douter, de l’alumine mise en liberté.
- Tous ces travaux sont fort intéressants et n’ont pas leur équivalent en
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- France, mais là où l’expérience contredit le travail de M. Bâtes, c’est quand il déclare que les ciments alumineux ne se conservent pas à l’eau. Il existe en France, depuis très longtemps, des essais qui ont été poursuivis à l’eau pendant plusieurs années et, si l’on constate quelquefois, surtout dans les résistances à la traction, une très légère dégression, il n’en reste pas moins vrai que les ciments conservent une dureté beaucoup plus grande que celle qu’atteignent les Portland artificiels.
- Nous espérons que, dans d’autres travaux, M. Bâtes reconnaîtra le bien-fondé de notre opinion et trouvera les raisons qui l’ont amené à conclure en sens inverse.
- Ciment alumineux et béton armé. — Un pareil ciment, comme nous l’avons dit, devrait être employé, non seulement pour les travaux à la mer et dans les eaux sulfatées, mais aussi pour les travaux en béton armé. La rapidité de décoffrage amène une économie que les entrepreneurs savent très bien chiffrer et telle entreprise que nous connaissons a demandé à substituer le ciment alumineux au ciment ordinaire, sans augmentation dans le prix du contrat. Aussi, a-t-on étudié le ciment alumineux au point de vue de ses résistances à la compression en béton armé et déterminé son coefficient d’élasticité, tant au Laboratoire des Ponts et Chaussées de Paris, qu’au Laboratoire de Lausanne où on a étudié particulièrement du ciment obtenu au four électrique en Suisse, dans la région du Valais.
- M. Paris, le professeur de Lausanne, qui a fait les études, a attiré particulièrement l’attention du consommateur sur l’influence de l’eau de gâchage. 11 a étudié des colonnettes en béton armé dont le béton était gâché, soit avec 90 p. 100 du poids du ciment, soit avec 65 p. 100 d’eau du poids du ciment. Les résistances sont beaucoup plus fortes avec la plus faible quantité d’eau de gâchage : à 2 jours, l’augmentation est de 40 p. 100 de la résistance la plus faible. Nous donuons ci-joint les courbes obtenues par M. Paris sur des colon-nettes carrées de 12,5 cm de côté, armées de 12 barres de 8 mm, avec un dosage rapporté au mètre cube fini de 650 1 de gravier, 650 1 de sable et 300 kg de ciment. M. Paris a fait le calcul du prix de revient en millièmes de centime du kilogramme de résistance par centimètre carré (en francs suisses naturellement) pour du Portland ordinaire et du ciment alumineux, à 2 jours, à 7 jours et à 28 jours. Voici les chiffres trouvés
- Prix de revient du kilogramme par centimètre carré cle résistance à la compression-en millièmes de centimes (francs suisses).
- 2 jours 7 jours 28 jours
- 2,66 2,22
- 2,08 1,95
- Portland ordinaire Ciment alumineux
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- Le ciment alumineux reste donc supérieur au ciment Portland ordinaire au point de vue du prix de revient du kilogramme de résistance.
- M. Paris a également étudié le coefficient d’élasticité du ciment alumineux et il a trouvé une moyenne de 360.000 kg : cm2, nombre qui se rapproche, croyons-nous, tout à fait de celui qui a été trouvé au Laboratoire des Ponts et Chaussées.
- En ce qui nous concerne, nous avons assisté à la rupture de plusieurs
- poutres en béton de ciment alumineux et nous avons toujours vu les poutres détruites par suite du dépassement de la limite d’élasticité de l’acier. Contrairement à ce qui se produit avec les poutres de ciment ordinaire, on n’aperçoit, même à la loupe, aucune fente apparente et la rupture se produit brusquement sans qu’on en soit prévenu. La poutre prend une flèche considérable sans se fissurer.
- Nous avons vu des poutres de 4 m de portée et de 16 cm de hauteur qui avaient pris à la rupture une flèche de 28 mm sans qu’aucune fente ait apparu, même par un examen à la loupe.
- Le ciment alumineux est donc infiniment plus élastique que le ciment
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- artificiel ordinaire; peut-être, y aura-t-il intérêt à l’employer avec des aciers a coefficient d’élasticité élevé pour obtenir les meilleurs résultats. En tout cas, en permettant de faire des hourdis moins épais, son emploi diminue dans une grande proportion le poids mort par mètre carré; cela permet, d’ailleurs, d’espacer les poutrelles et dans un plancher ordinaire de traiter les dalles comme des dalles carrées, ce qui permet de diminuer la quantité de fer employée. Si, sur une portée de 6 m, on peut espacer les poutres de 6 m et avoir un hourdis carré, on aura une diminution assez considérable du prix de revient de l’ouvrage.
- Conclusions. — Il serait assez difficile actuellement de se rendre compte de l’avenir du ciment alumineux. Cet avenir dépend, à mon avis, tout d’abord du prix de revient auquel on arrivera à le fabriquer. Nul doute que si ce prix de revient s’abaisse et s’il ne dépasse pas, par exemple (ce qui me parait tout à fait possible), le double du prix du ciment ordinaire, les quantités de ciment fondu employées seront de suite considérables. Les grands ouvrages en ciment armé, les travaux dans les terrains sulfatés, tant en France qu’aux colonies, en emploieront des quantités très importantes.
- Mais je vois un autre avenir au ciment fondu : c’est son emploi dans les chaussées. Actuellement, on essaie de plusieurs côtés, et avec un certain succès, les routes en ciment. Or, pendant l’exécution de ces routes, le ciment a l’inconvénient d’interrompre la circulation pendant un certain nombre de jours. Avec le ciment alumineux, il n’en sera plus ainsi : 48 heures après le gâchage, la circulation pourra être rétablie sur les routes. Nous avons vu nous-mème une chaussée faite le samedi soir entre 20 h. et 24 h. et où un tracteur de 5 t passait le lundi matin sans laisser aucune trace de son passage.
- De toute façon l’avenir du ciment alumineux est brillant.
- Je serais heureux, Messieurs, si i’ai pu vous intéresser à un produit nouveau qui, certainement, doit rendre d’ici peu de grands services à l’art de la construction et si j’ai réussi, je ne regretterai pas les années de ma vie passées à sa découverte et à sa diffusion.
- Jules Bied,
- ingénieur.
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- BULLETIN DE LA SOC. d’eNCOURAG. POUR L’INDUSTRIE NATIONALE. — JANVIER 1923.
- NOTES DU COMITÉ DE COMMERCE
- IVe Congrès annuel de la Natalité (Tours, 21-24 septembre 1922)
- PAR
- M. Georges Risler, membre du Conseil.
- Le Congrès annuel de la Natalité s’est réuni en 1922, pour la quatrième fois, à Tours, du 21 au 24 septembre, sous la présidence de M. Isaac, président du Conseil supérieur de la Natalité. Il faisait suite aux manifestations similaires qui avaient eu lieu à Nancy, à Rouen et à Bordeaux et nous devons constater que leur succès s’accroît rapidement.
- Cette année, plus de 900 congressistes s’étaient fait inscrire et avaient payé leurs cotisations. Nous sommes encore très loin du but que se sont assigné les organisateurs du premier Congrès de la Natalité, mais il est impossible de ne pas constater que le nombre des indifférents va constamment diminuant et qu’une imposante minorité parmi nos concitoyens commence enfin à se rendre compte du cataclysme dont nous sommes menacés parce que nous ne voulons pas avoir d’enfants.
- Reconnaissons tout de suite que les ingénieuses plaisanteries sur les familles nombreuses n’ont plus le même succès que jadis, mais la propagande qui s’exerce en face de la nôtre est encore animée de la même énergie malfaisante et les résultats immédiats obtenus par nos organisations continuent à être très insuffisants. M. le Président ïsaac a raison lorsqu’il dit que « les ménages français étant encore résolus à s’en tenir à un ou deux enfants, le suicide national continue », et que, malheureusement, les habitudes de basse ilatterie qu’on croyait à tort inhérentes aux traditions monarchiques sont aussi à l’usage de la souveraineté populaire. Il se trouve des corrupteurs du peuple pour faire l’apologie d’un semblable système et laisser croire aux Français qui sont leurs adeptes qu’ils sont quand même de bons citoyens.
- Comment nos ennemis et nos concurrents ne nous braveraient-ils pas lorsqu’ils voient que nous n’avons personne à envoyer au delà de nos frontières, que nous ne sommes môme pas en nombre suffisant pour exploiter nos magnifiques colonies, et que nous serons forcément appelés à succomber dans la lutte économique et même, si nous continuons, dans toutes les luttes.
- Le nombre des mariages avaient beaucoup augmenté en 1920; le nombre des naissances n’a pas suivi la même progression qu’on aurait pu considérer comme certaine et ce fait est extrêmement grave. Presque normalement, jusqu’ici, le premier
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- 4e CONGRÈS DR LA NATALITÉ (TOURS, 21-24 SEPT. 1922).
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- enfant arrivait de suite, et jadis, même quand la situation était déjà mauvaise, le second ne tardait pas; ceci, hélas! n’est plus acquis.
- Comment nos concitoyens ne se rendent-ils pas compte du danger qui nous menace lorsqu’ils savent que l’Allemagne soutient avec la plus grande énergie dans notre pays une propagande malthusienne constante, tout en maintenant chez elle, même dans ces années de misère, le taux de sa natalité.
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- Les bons Français, réunis en grand nombre à Tours, ont recherché pendant trois journées bien employées les moyens leur apparaissant comme particulièrement susceptibles d’agir sur la mentalité de nos concitoyens.
- Les travaux ont été animés, dans toutes les sections; les présidents avaient été presque unanimement choisis parmi les habitants de la région, peut être même d’une manière un peu excessive.
- La Section d’Agriculture s’est signalée par des travaux particulièrement intéressants dont quelques-uns ont été effectués de concert avec la Section de Statistique et de Propagande. Un ordre du jour, signé de MM. J.-B. Martin, Yavasseur et Georges Risler, a été adopté à la suite d’une communication de ce dernier sur une question primordiale : le logement des salariés des exploitations agricoles. Les conditions si défectueuses de l’habitation des travailleurs ruraux contribuent, pour une très large part, à l’exode vers les villes; elles sont également l’une des causes importantes de la diminution de la natalité dans nos campagnes qui ont un si grand besoin d’enfants. Cette dénatalité s’accentue constamment et l’on ne saurait s’en exagérer la gravité. La Commission a bien voulu reconnaître qu’il était indispensable d’organiser une propagande susceptible de faire connaître aux agriculteurs et aux ouvriers ruraux les avantages que leur offre la législation sur les habitations à bon marché et tout particulièrement la loi Ribot.
- Un remarquable rapport de M. Boverat a traité, avec un peu de timidité, de l'aide sociale à la famille. Nous estimons pour notre part qu’au lieu de préconiser des mesures si diverses et quelquefois discordantes, c’est une politique d’ensemble qui s’impose, embrassant dans sa totalité le problème de la natalité. Nous pensons que l’action doit être envisagée dans toute son envergure, qu’un plan complet, comportant une solution même radicale et un processus net, doit être établi. Il pourra n’être réalisé que progressivement et au début, dans des conditions modestes que nous impose notre situation financière, mais, au moins, on sera sur le terrain de la logique et l’on saura où l’on va.
- Le recrutement de l’armée et le vote familial, les assurances sociales et la natalilé, les primes départementales et municipales, la loi sur l'avortement, la famille et le code ont donné lieu à des communications et à des discussions.
- 11 en a été de même pour l’action si importante et les résultats vraiment considérables déjà obtenus par les caisses de compensation. Ici la question a été remarquablement exposée par M. Bonvoisin.
- M. Albert Glorieux, président de la ligue des Fonctionnaires pères de Familles nombreuses, a indiqué en faveur de ceux-ci toute une série de mesures qui, loin d’être coûteuses pour l’État, permettraient des économies réelles tout en entraînant de sérieuses améliorations dans le fonctionnement des services. Dans les milieux
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- M CONGRÈS DE LA NATALITÉ. — JANVIER 192:?.
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- administratifs, les familles nombreuses ne sont point en honneur, nous le savons depuis longtemps; il serait vraiment grand temps que cet état d’esprit se modifie.
- Dans la Section de l'Hygiène et de l’Habitation, un remarquable rapport a été présenté par le très distingué député, maire de Tours, M. Camille Chautemrs. Celui-ci dans un exposé lumineux, dicté par une conviction sincère s’est montré partisan ardent de nos idées.
- Un rapport sur le fonctionnement des offices publics d'habitations à bon marche et plusieurs communications relatives au crédit immobilier et à la création de cités-jardins ont été présentés dans cette même section, par le signataire de ces lignes.
- Un rapport intéressant a été lu par le I)1 Thierry, directeur de l’Ecole de Médecine et de Pharmacie de Tours sur le fonctionnement de la maison maternelle fondée par Mme de la Panouse, née de Wendel.
- On a beaucoup discuté la question du régime successoral et de son action sur la diminution de la natalité; on a reparlé du divorce-, nous ne croyons pas, pour notre part, que des modifications de cet ordre soient susceptibles d’augmenter sensiblement la natalité dans notre pays.
- Les travaux de la sixème section (Hygiène et Statistique) ont été extrêmement animés. M. le Dr Moisonnier y a présenté un très intéressant rapport sur le mouvement de la population en Touraine, en France et à l'étranger. M. Acpetit. Inspecteur du Travail, qui a prêté à cette section un concours très actif et fort apprécié, a parlé spécialement des variations du. coût, de la tue dans le monde et de {'échelle des salaires à l'étranger.
- Un rapport de premier ordre a été présenté par M. Jean-Jauerschmidt, Inspecteur des Eaux et Forêts, père lui-même d’une belle famille, sur l’action de la Fédération nationale des Associations de Familles nombreuses. Celle-ci s’exerce de la manière la plus heureuse et la plus favorable; on ne sait ce qu’il faut admirer le plus, du dévouement déployé ou de l'ingéniosité et de la délicatesse des moyens.
- M. Viei'ille. secrétaire général du Comité permanent de la Fatalité a présenté des considérations du plus haut intérêt sur la propagande encore bien imparfaite, faute de fonds suffisants, de cette organisation M. L. Watlne et l'éminente et charmante sociologue qu’est Mme Eugène Mathon, sont venus exposer le développement des associations de familles nombreuses de la région du Ford et les très importants résultats qui ont déjà été obtenus.
- Il faut lire le compte rendu de ces séances pour se rendre compte de l'ingéniosité, de l'énergie et de l’admirable dévouement que déploient nos collègues de cette région du Nord, si cruellement éprouvée pendant la guerre, en faveur de la cause qui nous est chère.
- M. A. ( Couvreur a exposé d’une manière très intéressante les moyens d'intéresser les jeunes ménages au mouvement familial.
- M. CEEA s, ancien député, délégué du Ministère de l'Hygiène, a résumé, on ne peut mieux, {'action du Ministère de VHygiène et de la Prévoyance sociale en faveur de la natalité-, il n’a oublié qu'un seul point c’était de laisser soupçonner (pie c’est à lui que sont dus tous les progrès réalisés dans cet ordre d’initiative.
- M. Bourdon nous a parlé d’une manière très intéressante du mouvement de la population en Furope au XL\° siècle. Il a montré que si le tiers ou la moitié seulement des pères de familles françaises se décidaient à avoir un enfant de plus, la situation s’améliorerait largement.
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- 7e congrès des pêches maritimes (Marseille, 1922).
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- Il a aussi été question, à la sixième section, des jardins ouvriers qui ne comptent plus aujourd’hui que des partisans et de la question de l’éducation en vue du mariage par la présentation d’un vœu signé de MM. Isaac, Georges Risler, Professeur Richet et Abbé Viollet et déjà adopté par le Comité permanent du Conseil supérieur de la Natalité.
- Une résolution a été adoptée par la sixème section en faveur d’un système de retraites pour la vieillesse préconisé par M. Lallemand, l'admirable préfet social de la Seine-Inférieure et par le sous-préfet du Havre, M. Jozon.
- Le grand événement du Congrès a été l’annonce officielle, par les membres du bureau de l’Association nationale pour l’Accroissement de la population française, du magnifique don de 300.000 f fait par M. André Michelin et par son frère, en vue de l’attribution d’un prix qui sera décerné au meilleur ouvrage sur les moyens de provoquer en France une augmentation de la natalité. Une partie de cette somme sera consacrée à la propagande, et l’on peut dire que rien d’aussi important ne s’était produit jusqu'ici en faveur de l’action engagée avec un si grand dévouement et une si louable activité par tant de bons Français.
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- Le banquet traditionnel a clos les travaux du Congrès et a été suivi de quelques excursions charmantes aux châteaux des bords de la Loire et aux vignobles environnants.
- Nous sommes convaincu que cette manifestation aura des résultats heureux et contribuera d’une manière réelle à la lutte qui s’impose contre le fléau social actuellement le plus grave parmi tous ceux qui s’acharnent à la destruction de notre race : la diminution de la natalité française.
- Georges Risler, membre du Conseil.
- Le 7‘ congrès des Pêches maritimes (Marseille, 25 septembre-1er octobre 1922).
- En 1896. la société l’Enseignement professionnel et technique des Pèches maritimes, frappée des difficultés dans lesquelles l’industrie de la pèche se débattait, par suite de l’évolution rapide des moyens de pêche (emploi des vapeurs de poche, chalutage, etc.) et par suite de la diversité de vues des pêcheurs et armateurs sur les questions techniques, eut l’idée de provoquer un groupement de tous ceux qui ont souci de l’avenir des pêches maritimes. En même temps, pour hâter la propagation d’œuvres analogues à celles des écoles dépêche déjà créées, elle décida l'organisation d’un Congrès des Pêches maritimes aux Sables-d’Olonne, devant embrasser tout ce qui touche à l’aquiculture marine.
- G était, en effet, le moyen de voir aborder par des hommes compétents des questions depuis longtemps à l’ordre du jour, de les entendre discuter leurs intérêts et leurs vues au grand jour et en toute liberté, de permettre en même temps aux
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- CO Ml T K DE COMMEHCE. — JANVIER 1023.
- hommes de science de venir exposer, dans des séances de sections, sans participer aux votes des résolutions prises, la valeur de certaines idées ayant cours, ou d’indiquer des méthodes scientifiques à introduire. Grâce au Congrès, enfin, il devenait possible de faire valoir des revendications, d’émettre des vœux réfléchis et de convaincre ceux qui, dans l’Etat, ont pour mission d’élaborer des lois ayant l’intérêt général pour but et de les faire appliquer.
- Depuis le premier Congrès, organisé par la société l’Enseignement professionnel et technique des Pèches maritimes, 6 congrès se sont réunis successivement. Voici les dates et sièges des sept congrès.
- 1896, aux Sables-d’Olonne,
- 1898, à Dieppe,
- 1899, à Bayonne-Biarritz,
- 1907, à Bordeaux
- 1909, aux Sables-d’Olonne,
- 1914, à Tunis,
- 1922, à Marseille.
- Les organisateurs des premiers congrès ont vu leurs désirs se réaliser entièrement et ont pu se rendre compte combien ils avaient eu raison de fonder des espoirs sur la libre discussion des questions de pêche entre savants et techniciens.
- Il a toujours existé une tendance de la part des hommes qui se livrent pratiquement à certaines professions à ne pas tenir compte des considérations théoriques présentées par les savants et, inversement, il arrive que des considérations théoriques, bien que strictement exactes, causent des déceptions dans l’application pratique. Les savants, d’un côté, et les praticiens, de l’autre, se considèrent souvent comme séparés par une barrière infranchissable. C'est cette barrière que les congrès de pêche s’efforcent de renverser.
- Le 7e Congrès des Pêches maritimes a été particulièrement fructueux, grâce à l’examen d’un grand nombre de questions nouvelles. Les modifications profondes apportées aux conditions économiques par la guerre, le laps considérable de temps qui a séparé ce congrès du précédent, de Tunis, avaient, en effet, changé bien des aspects du problème.
- Le Congrès a été présidé par M. Maurice Ajam, député, et organisé par M. Pf.rard dont le dévouement et la compétence sont reconnus de tous.
- Le 7e Congrès des Pêches maritimes s’est tenu à Marseille du 25 septembre au 1er octobre 1922; il était rattaché à l’Exposition coloniale de Marseille dont l’excellente organisation et le succès ont mis en relief la richesse de production de nos colonies et ont été ainsi une révélation pour beaucoup de Français.
- Les travaux du Congrès ont été répartis en six sections et deux sous-sections.
- Dans chaque section un nombre considérable de rapports ont été soumis :
- lre Section : Questions d’ordre scientifique.
- Répartition du tissu adipeux chez les cétacés, par le Dr R. Anthony.
- Sur la constitution chimique des laminaires, par M. Feundler.
- Le spratt des côtes de Galice et du Portugal, par M. Fage, docteur ès sciences, assistant au Muséum national d’Histoire naturelle.
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- Caries de pêche de la mer du Nord, par le Dr L. Joubin, membre de l’Institut, professeur au Muséum et à l’Institut océanographique.
- Observations biologiques faites, dans la mer du Nord, à bord du bateau-phare de Sandetti, par M. Heldt, attaché à l’Office des Pêches.
- Sur la biologie de la morue de Terre-Neuve, par M. le Danois, docteur es sciences, attaché à l’Office des Pêches.
- Quelques observations sur la reproduction des huîtres comestibles (huître édule et huître portugaise), par M. Lheenardt, attaché à l’Office des Pêches.
- La poutine, par le commandant Charcot.
- Observations biologiques sur le Banc de Terre-Neuve, Campagne de 1922, par M. le Danois, docteur ès sciences, naturaliste de l’Office des Pêches.
- 1° La pêche des éponges sur la Côte d’Azur; — 2° Essais de spongiculture par essaimage; —N Parcage des éponges; — 4° Perles naturelles et perles artificielles, par M. E. Dubois, professeur honoraire à la Faculté des Sciences de Lyon.
- Observations biologiques sur les animaux des côtes de l Indochine et, plus spécialement sur ceux utilisés dans l'alimentation ou l’industrie, par M. Krempf, directeur du Service scientifique de l’Indochine.
- La pêche et l'industrie des conques (Turbinella) dans l'Inde, par M. Louis Germain, docteur ès sciences, assistant au Muséum.
- Contribution à l'étude de la faune pélagique du Sud-Ouest de la Bretagne, par M. Monod, attaché au Laboratoire des Productions coloniales d’origine animale, au Muséum.
- 2e Section : Technique des Pêches maritimes.
- 1° La pêche sardinière ; — 2° Etude sur l'invasion des pieuvres sur les côtes bretonnes, en 1922, par M. Bronkiiorst, administrateur en chef de l'Inscription maritime, directeur à Quimper.
- La pêche en Allemagne, par M. Lorin de Seurs, administrateur principal de l’Inscription maritime, chef du quartier de Nantes.
- La région de Saint-J’ean-de-Luz, divers genres de pêche, développement des usines de conserves de poissons, par M Traverse, administrateur principal de l’Inscription maritime, chef du quartier de Bayonne.
- Etude sur la « senne danoise », par M. Raoul Ficheux, armateur à Boulogne.
- Le nouvel engin Vigneron-Dahl, par M. Dahl, armateur à la Rochelle.
- Etude sur l'évolution des diverses pêches pratiquées à Boulogne, par M. Jacques Altazin, armateur à Boulogne.
- Le développement delà pêche au chalut, en Méditerranée, et à Marseille en particulier, par M. Arman, administrateur délégué de la Société de Chalutage de la Méditerranée à Marseille.
- 1° La protection des fonds côtiers; — 2° Communication sur la protection des câbles sous-marins, par M. Polidor, chef de bureau, adjoint au Directeur du Service des Pêches maritimes au Sous-Secrétariat d’État de la Marine marchande.
- 1° La pêche des crustacés sur les côtes bretonnes ; — 2° La pêche des crustacés sur les côtes de Portugal, d'Espagne et d’Irlande, par M. Bronkhorst, administrateur de lre classe de l’Inscription maritime.
- La pêche du thon, par MM. Bronkhorst et Mercier, administrateurs de lre classe de l’Inscription maritime.
- Tome 135. — Janvier 1923.
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- COMITÉ DK COMMERCE.
- JANVIER 1923.
- L'emploi de la T. S. F. et la pêche, par M. Dulot, directeur de l’Ecole de Mécaniciens de Marine de Boulogne.
- Les moyens de sauvetage à bord. La Loi de 1907 et son application, par M. Roze, Inspecteur de la Navigation.
- 3e Section : Pèches et industries maritimes. Transport et écoulement des
- produits.
- Le régime du transport de la marée par voie ferrée, tarifs et délais, par M. de Laurens, secrétaire de la Section des Pêches au Comité central des Armateurs de France.
- Sur la nécessité d'organiser les transports de la marée, par M. Denimal, secrétaire du Syndicat des Armateurs de Chalutiers de la Rochelle.
- Les débouchés de la marée vers l'intérieur, par M. Richard Bloch. Ingénieur en chef, adjoint au Directeur des Chemins de fer du P. 0.
- Consommation du poisson dans les villes de l'intérieur (Résumé de Venquête faite par le Comité d'organisation du Congrès), par M. Noirot, rédacteur de lre classe au Sous-Secrétariat d’Etat de la Marine marchande.
- Le marché du poisson à Paris, par M. Monsarrat, commissaire de police, chef du Service actif des Halles centrales.
- La pèche du goémon, l'industrie de la soude et de ses dérivés, par M. Bignon, administrateur de 3e classe à l’inscription maritime.
- L utilisation industrielle des algues, par M. Lapicque, professeur à la Faculté des Sciences de Paris.
- L'évolution économique de la pèche de 1910 à 1921, par M. Jacques Daviel, licencié en droit, secrétaire des Sections techniques au Sous-Secrétariat d’Etat de la Marine marchande.
- 4e Section : Economie sociale et législation.
- Le régime douanier du poisson, par M. de Laurens, secrétaire de la Section des Pêches au Comité central des Armateurs de France.
- Le commerce du poisson et l'application de l'impôt sur le chiffre d'affaires et de la Loi du 13 août 1913 sur la taxe d'octroi, par M. Gadel, président du Syndicat des Mareyeurs et Expéditeurs de Bretagne.
- Le crédit maritime, par M. Bronkhorst, administrateur de lro classe de l’Inscription maritime.
- Quelques questions concernant le crédit maritime, par M. Lasiioux.
- La santé publique et l'application au poisson de mer des découvertes de Pasteur et de Tellier, par M. Mahout.
- L Ecole de Pêche de la Rochelle, par le commandant Darde.
- L'impôt sur le chiffre d'affaires dans l'industrie ostréicole, par M. L.-A. Delau-bier, ostréiculteur à Ors, Château d’Oléron.
- L'assurance mutuelle des bateaux de pêche et la coopérative du port de Roulogne-sur-Mer, parle commandant Massiée.
- Le droit réglementaire et pénal de la marine marchande, par M. Halary, avocat à la Cour d’appel de Bordeaux.
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- 5e Section : Pèches aux colonies.
- La pêche aux filets bœufs pratiquée en Algérie, par F. Ramos, président du Syndicat des Armateurs de Chalutiers de l’Afrique du Nord.
- La pêche en Tunisie, par M. Bourge, Inspecteur des Pêches de la Régence.
- Les pêcheries maritimes au Maroc. La pisciculture d'eau douce au Maroc, par M. Gruvel, professeur au Muséum national d'Histoire naturelle.
- L'alose au Maroc, par M. le Dr J. Pellegrin, assistant au Muséum national d'Histoire naturelle.
- U organisation des pêcheries de Port-Etienne, par M. Barris.
- La pêche des cétacés au Gabon, par M. Hytten.
- La pêche à Djibouti, par M. Arman, administrateur délégué de la Société de Chalutage de la Méditerranée, à Marseille.
- 1° Observations climatologiques océanographiques, zoologiques sur les côtes de Madagascar. Leur application à l'industrie des pêches-, — 2° La pêche des tortues et des holoturies sur les îles madréoporiques du canal de Mozambique. Rôle économique des récifs de coraux; — 3° Sur la réglementation des pêches à Madagascar, l'avenir de cette industrie dans la colonie, par M. Petit, préparateur, chargé de missions à Madagascar.
- Liste prodromique des poissons marins comestibles de la côte de Madagascar, par M. Chabanaud.
- Le laboratoire des Antilles, par M. Conseil.
- Pêche en Indochine, le laboratoire de pêche en Cochinchine, par M. Krempf.
- 1° La pêche à Kerguelen-, — 2° Les matières grasses des animaux marins des eaux coloniales, par M. Bossière.
- La sardine et l'anchois sur les côtes du Maroc, leur utilisation, par M. Thomas.
- 6e Section : Ostréiculture et conchyliculture.
- Les appellations d'origine des huîtres, par M. L.-A. Delaubier, Directeur des Etablissements ostréicoles Baudrier à Ors, Château d’Oléron.
- Les perles fines obtenues par culture, par M. Pohl, importateur de perles fines.
- Mémoires sur l'ostréiculture et la myticulture en Méditerranée. Considérations générales. Parc de Bonifacio. Parc flottant de la rade de Toulon. Parc de Saint-Union près Cassis. Parc de Palagules et de Brégallon, Rade de Toulon. Création d'un parc en bordure de la mer à 80 m d'un rivage. Myticulture, par M. E. de Jouette, ostréiculteur à Toulon.
- Mémoire sur l'ostréiculture et la myticulture en Méditerranée : 1° Les expériences sur la reproduction des huîtres en bassin fermé. Conditions qui doivent être réalisées pour réussir-, —- 2° Le banc de pecten Varius de Saint-Martin-de-Ré. La cause de sa décadence et les mesures propres à sa reconstitution, par M. R. Dollfus, attaché au laboratoire des pêches et industries coloniales au Muséum.
- 3° Détermination de l'époque optimum pour la pose des collecteurs dans les rivières du Morbihan.
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- COMITE DK COMMERCE.
- .1ANVIER 192A.
- Sous-Section : Application dij froid a la conservation et au
- TRANSPORT DES PRODUITS DE LA PÈCHE.
- Compte rendu dé expériences faites à Ostende sur la conservation du poisson pendant une durée d'un mois par simple réfrigération à 0° sans congélation, par M. Les-CARDÉ.
- Le transport de la marée par wagons frigorifiques, par M. Sioran.
- 2e Sous-Section : Application des moteurs aux industries maritimes.
- Les moteurs tonnants, par M. Aura', Ingénieur des Arts et Manufactures.
- Les moteurs semi-Diesel, par M. Marcel Bociiet, chef des Travaux pratiques à l’Kcole centrale des Arts et Manufactures.
- Les moteurs Diesel, par M. Richard Périsse, Ingénieur E. S. A.
- Les organes de transmission et de propulsion M. .Y.; Statistique sur les embarcations à moteur existant dans nos ports, par M. (i. Lumet, Directeur du Laboratoire de l’Automobile Club de France.
- La simple énumération des rapports présentés au Congrès dans les différentes Sections suffit pour donner une idée de l’importance des sujets traités. 11 est difficile d’en faire un résumé.
- Les conclusions pratiques du Congrès sont données par les vœux qui ont été adressés aux Pouvoirs publics. Ils sont trop nombreux pour être tous reproduits ici. Cependant, nous nous permettons de citer les principaux d’entre eux qui donneront ainsi la physionomie des revendications qui feront l’objet de démarches de la part des pécheurs.
- Vœux.
- 2e Section.
- Que le Décret de 1859 réglementant la pêche côtière soit refondu dans le plus bref délai.
- Que soit délivré en franchise aux mareyeurs le sel qui leur est nécessaire pour la cuisson de certains crustacés.
- 3e Section.
- Qu’il soit établi des réserves spéciales aux cantonnements pour éviter que, par une coupe prématurée du goémon, on ne détruise les fonds où le poisson vient frayer.
- 41' Section.
- 1° Crédit maritime. — Qu'il soit institué trois catégories de prêts pour le fonctionnement du crédit maritime mutuel : prêts à court terme, prêts à moyen terme et prêts à long terme.
- Que le crédit maritime participe dans une plus large mesure aux avantages réservés aux œuvres de crédit par la loi du 20 décembre 1915, relative au privilège de la Banque de France, en portant de 2 à 10 millions, le maximum des prélève-
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- ments sur les avances prévues à l’art. 3 de la dite loi, avec faculté de les affecter aux prêts à long ternie comme aux prêts à court ou à moyen terme.
- 2° Droits de douane. — Que le coefficient de majoration des droits de douane qui frappent le poisson frais de provenance étrangère à son entrée en France soit maintenu jusqu’à l’amélioration des conditions économiques générales.
- Que les droits de douane actuels qui frappent le hareng salé et le hareng préparé à son entrée en France subissent une majoration et que cette majoration soit différente suivant qu’il s’agit de harengs simplement salés ou de harengs préparés.
- Que l’attention de M. le Ministre des Finances soit attirée sur la nécessité de prendre d’urgence les mesures nécessaires pour que l’impôt sur le chiffre d’affaires, en ce qui concerne la vente du poisson, soit perçu au moment de la vente au consommateur.
- Qu’il soit créé un brevet de patron de pêche au large conférant aux titulaires des avantages assurés dans leur carrière professionnelle maritime et pendant leur séjour à bord des bâtiments de la Flotte.
- o1' Section.
- Que le Ministère des Colonies, ainsi que les gouvernements généraux ou locaux intéressés facilitent dans la plus large mesure les recherches de zoologie marine devant aboutir à la mise en valeur industrielle de notre domaine colonial maritime.
- 6e Section.
- Que le contrôle sanitaire obligatoire soit permanent, qu’un certificat d’origine, de salubrité et de contrôle soit officiellement délivré aux établissements coquilliers reconnus salubres et maintenus en cet état.
- lre Sous-Section.
- Que l’Administration de la Marine marchande continue et développe les études qu'elle a commencées à Lorient sur la conservation par le froid des produits de la pêche et en publie les résultats.
- Que les Pouvoirs publics et les services sanitaires favorisent l’application des procédés de congélation et de réfrigération du poisson en n’édictant aucune réglementation pouvant porter une entrave à la vente des poissons ainsi traités.
- Que le transport de la marée par wagons isothermiques soit développé dans la plus large mesure, afin : 1° de faciliter les envois sur des points toujours plus éloignés; 2° de créer de nouveaux débouchés; 3° d’augmenter la consommation du poisson pendant la saison estivale.
- Que les compagnies de chemins de fer étudient la révision de la liste des « trains désignés » dans le but d’homologuer l’état de fait actuel, c’est-à-dire de faire figurer dans la liste des « trains désignés » ceux qui transportent réellement de la marée à la satisfaction des expéditeurs, et comprennent, en outre, dans cette révision tous les trains à marche rapide dont l’utilisation serait reconnue possible pour hâter l’arrivée de la marchandise aux diverses destinations.
- Que des tarifs saisonniers soient prévus pour certaines espèces de poissons.
- P. DE ROUSIERS. membre du Conseil.
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- BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ d’eNCoURAG. POUR i/lNDUSTRIE NATIONALE. — JANVIER 1923.
- COMPTES RENDUS
- DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- CONSEIL D’ADMINISTRATION
- SÉANCE PUBLIQUE
- DU 2 DÉCEMBRE 1922 Présidence de M. Bâclé, président.
- La séance est ouverte à 17 h.
- Le procès-verbal de la séance du 18 novembre est adopté.
- Est présenté pour devenir membre de la Société et admis séance tenante :
- Le Syndicat professionnel des Industries Électriques, 9, rue d’Edimbourg, Paris (8e), présenté par Al. Jean Rey et AL Zetter (1923).
- Al. Raclé, président. — Dans sa séance en comité secret du 23 novembre 1922, notre Conseil a nommé membres de ce Conseil :
- Al. E. Kayser, directeur du Laboratoire des Fermentations à l’Institut national agronomique, au titre du Comité cl'Agriculture-,
- AI. Ch. Plumet, architecte, au titre du Comité des Constructions et Beaux-Arts.
- Conformément à l’article 37 de nos statuts, ces nominations seront soumises à la ratification par l’Assemblée générale de nos membres qui se tiendra le 16 décembre 1922. C’est dans cette même séance que seront soumis à la réélection pour 1923 les membres de notre Bureau.
- AI. Bâclé, président. — Notre Conseil d’Administration a nommé aussi, dans sa séance en comité secret du 23 novembre, cinq membres correspondants nouveaux :
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- CONSEIL I) ADMINISTRATION.
- SÉANCE PUBLIC UE DU 2 DÉCEMBRE 1922.
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- M. Maurice Garnier, Ingénieur en chef d’Artillerie navale, qui est dorénavant membre correspondant français du Comité des Arts économiques-,
- M. Mrazec, de Bucarest, professeur de minéralogie, directeur, de l’Institut géologique de Roumanie, membre de l’Académie roumaine;
- M. Enrique Hauser, Ingénieur des Mines, membre de l’Académie des Sciences de Madrid, professeur chef du Laboratoire de Chimie industrielle de l’Ecole des Mines, président de la Commission espagnole du Grisou, à Madrid;
- M. H annon, ingénieur, membre du Conseil d’administration de la Société Solvay et Cie, à Bruxelles.
- M. Albert Sauveur, professeur de métallurgie à l’Université Columbia (États-Unis).
- Ces quatre nouveaux collègues feront partie du Comité des A rts chimiques, au titre de correspondants étrangers.
- M. B aclé, président. — Vous avez encore présente à l’esprit l’intéressante conférence que nous a donnée en juin dernier notre collègue M. Louis Le Chatelier qui consacre toute son activité à combattre le fléau social qu’est la svphilis, fléau qui menace de tarir à sa source même toute activité industrielle.
- Le Comité pour l’Abolition de la Syphilis, que M. L. Le Chatelier avait en vue, a été définitivement, créé lors d'une assemblée générale constitutive qui s’est tenue dans notre hôtel avant-hier.
- Je crois devoir vous rappeler que cette association, qui fait appel au concours moral et financier des industriels, est placée sous le patronage de notre Société et de la Société des Ingénieurs civils; leurs deux présidents font partie du Conseil d’administration de la nouvelle association.
- Le Comité pour l’Abolition de la Syphilis (C. A. S.) a son siège social dans notre hôtel. Il a déjà en vue la création de trois dispensaires en province; les concours qui lui ont été promis lui permettent d’espérer qu’ils fonctionneront prochainement. Pour créer des dispensaires dans toutes les régions industrielles, densément peuplées, de notre pays, il lui faudra d’autres nombreux concours. J’adresse donc un nouveau et pressant appel à ceux de* nos sociétaires qui n’ont pas encore répondu à celui qui leur a été adressé en juillet dernier et je les prie d’envovcr prochainement leur adhésion à la nouvelle association.
- MM. Toulon et IL IIitier, secrétaires, présentent et analysent quelques-uns des ouvrages qui sont entrés récemment dans notre Bibliothèque.
- M. IIitier présente les ouvrages suivants :
- Le caoutchouc, les colloïdes dans ïindustrie, par M. Paul Bary (Don de l’auteur) ;
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- COMPTES PENDUS DES SEANCES.
- JANVIER 1923.
- 5 G
- Nouveau manuel complet de filature \ 2e partie : Fibres végétales, (Manuels Boret), par M. D. de Prat :
- Manuel du peintre en décors (Filage, Lettres) (Bibliothèque professionnelle), par M. Paul Guievert.
- M. T oueon présente les ouvrages suivants :
- Feed-wa(er beat ers for locomotives, by professeur E. Sauvage (Don de l’auteur) ;
- Fabrication de la poussière blanche. Chaux. Ciment. Plâtre, par M. P. Du.mesnil;
- IJ industrie des agglomérés et pierres artificielles. (Blocs, Moellons. Tuiles, Carreaux, Sihco-calcaires), par M. Vugnon :
- Organisation administrative industrielle appliquée â la construction mécanique en petite et mogenne série, par M. «J.-M. Casouas.
- La radiotéléphonie, par M. Garlo Tocni: :
- Le négatif en photographie, 2e éd. (Encyclopédie seientitîque), par M. A. Sevewetz ;
- IJ avenir de Variation, par Louis Breguet (Don de l’auteur):
- Le rendement aérodgnamique des avions et le prix des transports aériens, par Louis Breguet (Don de l’auteur) ;
- Fssais prolongés de résistance et de décomposition des principaux tgpes de liants hgdrauliques, par R. Feret (Don de l’auteur):
- Agglomérés et pierres artificielles. Considérations générales et technique particulière, par P. Lozacii.
- M. Bâclé, président. — Nous allons entendre M. Duperrier qui veut bien nous entretenir ce soir des applications de l’électricité à la campagne pour les travaux de la ferme et des champs. C’est là comme vous le savez, et je n’ai pas besoin d’y insister auprès de vous, une question dont l’intérêt n’est plus limité à une industrie ou à une région particulière; mais qui prend désormais un caractère général affectant le pays tout entier alors que nos campagnes sont désertées par la dépopulation, par cette émigration continuelle qui entraîne à la ville les jeunes gens de nos villages. La main-d'œuvre agricole fait cruellement défaut, et dès lors, l'application de l’électricité pour les travaux de la ferme et des champs nous apporte l’un des moyens les plus efficaces pour suppléer à la main-d’œuvre défaillante et atténuer dans une certaine mesure les conséquenses de ces deux terribles lléauv qui compromettent la vitalité et l’avenir de la nation.
- M. Duperrier a vu le danger, il a compris toutes les ressources que l’électricité vient mettre à la disposition de nos campagnes dans cette lutte pour le salut de la patrie française et il s’en est fait l’apùtre et le propagateur, il
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- CONSEIL D’ADMINISTRATION. ---- SÉANCE PUBLIQUE DU 2 DÉCEMBRE 1922. 57
- s’est même attaché à montrer par un exemple vécu la fécondité des résultats qu’elle peut nous apporter. Dans le département d’Eure-et-Loir, où il occupe les fonctions d’ingénieur en Chef des Ponts et Chaussées, il a réussi, grâce à la haute autorité dont il dispose, à réaliser cette application effective de l’électricité aux travaux des champs. Dans organisation qu’il a adoptée, le plan général de distribution de l’électricité est établi en quelque sorte sur le modèle de la voirie départementale routière, comportant, en principe, des canalisations principales à haute tension partant de l’usine génératrice et alimentant des dérivations diverses, de façon à figurer en quelque sorte la grande route avec les chemins vicinaux et même les chemins de culture qui s’en détachent. Nous nous rappelons que le développement de la voirie routière a été l’un des facteurs principaux de la prospérité agricole au cours du siècle dernier, il n’y a donc pas à douter que le développement de la voirie électrique n’est appelé à produire dans le siècle présent les mêmes effets bienfaisants.
- C’est cette conviction qui inspirait M. Duperrier lorsqu’il y a quatre ans déjà, il établissait un projet d'organisation technique et financière, en vue de jeter les bases d’un réseau de distribution d’énergie électrique qui devra peu à peu couvrir toute l’étendue du département. Le courant est amené sous la tension de 30.000 Y par les soins du département dans une série de postes transformateurs convenablement répartis sur le territoire; puis, dans chacun de ces postes, l’énergie électrique est mise à la disposition des populations intéressées groupées en coopératives ou en syndicats réunissant les communes avoisinantes et elle est ainsi amenée jusque dans les champs.
- Ces applications sont déjà réalisées sur plusieurs cantons du département, elles ont même reçu la sanction d’une pratique remontant à plusieurs années. M. Duperrier va nous exposer les formalités administratives qu’elles ont exigées, les conditions techniques qu’il a fallu observer pour les mener à bonne fin; il vous montrera toute l’importance des résultats économiques obtenus. En l’entendant, vous pourrez ainsi juger de l’intérêt capital qui s’attache à cette œuvre du développement des applications agricoles de l’électricité dont M. Duperrier s’est fait l’initiateur et l’apôtre; aussi, je ne doute pas que vous n’applaudissiez à sa généreuse initiative en formant des vœux pour que son exemple trouve bientôt de nombreux imitateurs.
- M. D uperrier, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, fait une communication sur Vélectricité rurale, à la ferme et aux champs (1).
- L’emploi de l’électricité s’impose dans nos campagnes parce que notre population rurale, décimée par la guerre et par l’exode des jeunes gens vers la ville, manque de
- (l) Le texte la extenso de cette communication, augmenté d'annexes, à paru dans le Bulletin de décembre 1922, p. 935-980.
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- COMPTES RENDUS DES SÉANCES. — JANVIER 192:i.
- main-d’œuvre. L’électricité peut non seulement y suppléer d’une façon commode dans toutes les applications, comme l’expérience l’a prouvé, mais elle permet encore d’augmenter notablement la production du territoire cultivé.
- Le conférencier décrit surtout les installations faites en Eure-et-Loir depuis 1911, grâce à l’initiative d’un grand agriculteur, M. Oscar Benoist, de Rosay-Prouais, et à l’action bienveillante de M. Le Couppcy de la Forest, Inspecteur général du Dénie rural. D’autres initiatives ont été prises en 1919 et en 1920. M. Duperrier lire des résultats acquis en Eure-et-Loir et dans d’autres régions, les règles qui paraissent devoir s’imposer partout où, dans des conditions analogues, on voudra distribuer l’électricité dans les campagnes pour les besoins agricoles.
- L'utilisation de l’énergie électrique par la culture étant saisonnière, et variant comme l à 5, il a été avantageux pour le département d’Eure-et-Loir, au profit de trois syndicats électriques, de traiter avec la Société de Distribution d’Electricité de l’Ouest qui possède près de Laigle une usine thermique pouvant produire 20.000 k4Y, la centrale d'Aube, qui alimente déjà des usines textiles et métallurgiques. Le réseau d’Eure-et-Loir est construit pour un débit de 5.500 kVA dont o.000 agricoles.
- L’électrification présente, aussi bien dans la Beauce que dans le Perche, les deux earactéristisques principales des réseaux ruraux : 1° un grand développement îles lignes (8 à 10 fois celui des réseaux urbains); 2° une utilisation saisonnière très variable.
- Les populations agricoles doivent donc se résigner à pratiquer des prix supérieurs d’environ moitié à ceux des villes, au moins pendant les premières années, et la solidarité s’impose entre les communes, de même qu’une discipline entre les consommateurs qui devront s'efforcer de répartir leur consommation aussi uniformément que possible. En outre, il convient de généraliser l’emploi des ateliers ambulants qui effectuent le battage des grains, le pressage des pailles, des pommes.
- L’évaluation de la consommation probable ne doit pas se faire par tête d’habitant, mais par hectare arable électrifié.
- L’expérience et l’évaluation du trafic probable montrent qu’on peut s’attendre au bout d’une dizaine d’années d’exploitation à une consommation totale de 24 à 2(4 k\Yh par hectare dans les régions de culture intensive.
- Les coopératives et sociétés d’intérêts collectifs agricoles (S. L C. A.) sont des groupes concessionnaires; les syndicats sont des organismes concédants, de sorte que les premières peuvent être concessionnaires d’un syndicat de communes, mais la formation de celui-ci n’est pas utile quand les concessions municipales sont confiées à une S. L C. A., la communauté de vues y étant assurée par les coopérateurs qui sont à la fois consommateurs et contribuables.
- (irâce à l’absence de tout organisme administratif communal, la S. I. C. A. de Rosay-Brouais, qui englobe maintenant 20 communes, a pu réunir très vite 1.400.000 francs sur les 2 millions nécessaires à ses travaux : les 600.000 francs restants ontétéempruntés à la caisse régionale agricole au taux de 2,5p. 100. Les travaux, exécutés en 21 mois, comprennent 82 km de lignes à 15.000 V; 74 km à 120 V pour la lumière et à 210 V pour la force motrice, et 33 transformateurs de 5 à 40 kVA, le tout desservant 46 agglomérations ou grandes fermes.
- Sept syndicats intercommunaux électriques en Eure-et-Loir englobent 360.000 ha
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- CONSEIL D’ADMINISTRATION. — SÉANCE PUBLIQUE DU 6 DÉCEMBRE 1922. 59
- et 160.000 habitants. Sur des territoires aussi étendus, le syndicat s’impose si on veut assurer de bonnes conditions d’exploitation.
- Four la ferme, le cultivateur n’a pas avantage à choisir des moteurs puissants : il a intérêt à souscrire un abonnement de puissance modérée età prolonger le fonctionnement des ateliers électrifiés. 12 kVA suffisent à une exploitation de 200 ha. Il est préférable de ne pas utiliser des moteurs ambulants de plus de 15 ch.
- Les canalisations doivent être à l’extérieur des granges et des hangars; il faut encoffrer les prises de courant et les fusibles là où ils avoisinent les tas de paille ou de foin, et les ateliers de battage. Les installations de coltinage sont recommandées pour la manutention des pailles, du fourrage, des grains, des engrais et du fumier.
- Les premiers essais de labourage électrique remontent à 1879. Depuis, les progrès réalisés ont été considérables. Signalons à litre d’exemple quelques résultats des essais qui ont été exécutés en 1921 sur le territoire de la coopérative de Rosay-Prouais, par le Comité de démonstration d'Electromotoculture qui avait été formé par le Conseil général d’Eure-et-Loir en 1919.
- Des essais faits en 1921 sur l’équipage à treuil unique, de 60 ch, de la Compagnie générale d’Entreprises Electromécaniques, ont montré la grande économie de main-d’œuvre réalisable (le système n’emploie qu’un homme par jour et par hectare pour labourer à 30/32 cm de profondeur) et la possibilité d’augmenter notablement la puissance mise en œuvre. Au cours des mêmes essais, avec une charrue mono-soc du petit équipage Douilhct à treuil unique, de 15 ch, qui fait travailler une charrue hi-soc ou mono-soc, on a pu atteindre la vitesse de 90 m : min en consommant 73 k\Vh pour labourer à 22 cm de profondeur une terre argilo-siliceuse après cinq mois de sécheresse persistante. Beaucoup de cultivateurs croyaient que cette grande vitesse serait défavorable à la bonne exécution du labour. 11 n’en a rien été.
- E. L.
- M. Bacl£, président. — Je remercie M. Duperrier de son intéressante conférence si documentée, et je le félicite des beaux résultats qu’il a obtenus, bien qu’il n’ait rien fait paraître de son intervention dans son exposé. Mes collègues penseront comme moi qu’il conviendrait de les faire connaître dans les campagnes et d’y répandre, par conséquent, une brochure qui les contiendrait. Je demande à M. Duperrier de vouloir bien nous remettre le texte de sa conférence complété de ses annexes ; nous demanderons à notre Commission du Bulletin, non seulement de le publier mais encore d’en faire des tirés à part destinés à la propagande.
- La séance est levée à 18 h. 30 m.
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- COMPTES H EXDUS DES SEANCES.
- JANVIER 1922.
- Pe ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
- 10 DÉCEMBRE 19 22
- Présidence de M. L. Raclé, président.
- La séance est ouverte à 17 li.
- Sont présentés pour devenir membres de la Société et admis séance tenante :
- AI. Gouraud (Paul), constructeur-mécanicien, membre de la Chambre de Commerce française de Port-au-Prince, à Port-au-Prince (Haïti), présenté par Al. Bâclé et Al. Lemaire;
- Al. Oettli (Emile), ingénieur à la General Electric Company, 4, rue d’Aguesseau, Paris (8e) présenté par Al. G. Lumet et la Compagnie française Thomson-Houston :
- La Parfumerie L.-T. Pi ver (MAL P. Nui ;arr et Gie), 10, boulevard de Strasbourg, Paris (10e), présenté par Al AI. Alexis-Godillot et Alaurice Tenaille (membre perpétuel).
- AL Bâclé, président, annonce que le scrutin est ouvert pour l’élection des membres du Bureau pour 1923, ainsi que pour la ratification de la nomination de deux nouveaux membres du Conseil d’administration.
- ATM. T üulon et II. Hitier, secrétaires, présentent et analysent quelques ouvrages reçus récemment par notre Bibliothèque.
- AI. II. Hitier présente les ouvrages suivants :
- Chimie industrielle. La grande industrie chimique; les métalloïdes et leurs composés’, les métaux et leurs sels; industries organiques, par AI. Paul Baud (don de l’auteur) ;
- Congrès de la Pomme (Rennes, 4, 5, G novembre 1921);
- Aluminium, par J. T. Pattisox, traduit de l’anglais par AI. N. Giiamrsaur.
- Al ï 'oulon présente les ouvrages suivants :
- Le plâtre. Fabrication. Propriétés. Applications, par Al. J. Eritscii ;
- L’usine et Chabitation ouvrière aux Etats-Unis, par AI. Charles Cestre (don de l’auteur);
- Organisation et rénovation nationales, par AL Henri Michel;
- Les piles électriques (Bibliothèque des Actualités industrielles, n° 1G3), par
- AL L. AIicnel :
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- lrc ASSEMBLÉE GÉNÉRALE (lG DÉCEMBRE 1922). (il
- Forgeage et laminage (Encyclopédie minière et métallurgique), parM. Léon Geuze.
- Livre commémoratif offert par ses amis, collaborateurs et admirateurs, le 11 novembre 1922, à M. Kamerlingh Onnes, en souvenir de sa 40e année d’enseignement au Laboratoire cryogénique de Leyde (Pays-Bas).
- 4L Mesnager, vice-président. — 4L Jules Bied est très connu de tous ceux •pii s’intéressent aux progrès des liants hydrauliques.
- Sorti de l’Ecole polytechnique'- en 1884, il n’a guère tardé à s’orienter Aers l’étude des chaux et ciments. Entré comme ingénieur dans la 4iaison Pavin de Lafarge au Teil, il a publié de nombreuses études sur les questions relatives à la fabrication des chaux et ciments. Il a en particulier doté la construction de deux produits nouveaux : la chaux dite maritime et le ciment alumineux.
- La chaux du Teil avait un durcissement excessivement lent et des résistances initiales très faibles. Cela prolongeait considérablement les délais de construction des voûtes, et obligeait à donner un déAreloppement énorme aux chantiers de travaux à la mer. Il fallait en eIlet, laisser durcir pendant dos mois les voûtes sur cintre, et les blocs des ports devaient attendre au moins trois mois leur immersion. Des emplacements très importants étaient nécessaires pour conserver ceux-ci.
- 4L Bied. à 1 a suite d’expériences de laboratoires méthodiquement conduites, constata que les pierres des carrières du Teil surcuites donnaient une chaux à durcissement rapide et à résistance initiale se rapprochant de celle du ciment. Pour transporter ces résultats de laboratoire dans la pratique, il mit au point de toutes pièces :
- a) Un four à gaz pour cuisson de chaux et de cimenta haute température et eut à vaincre, de ce chef, de multiples difficultés;
- b) Un extincteur rotatif rationnel, composé de deux cylindres de 2.30 m de diamètre et de 13 m de longueur, où le produit de la cuisson est soumis à l’action de la vapeur d’eau. L’extinction à chaud a l’avantage d’éviter la destruction d’une partie des produits actifs que l’eau froide transforme en corps inertes.
- La chaux maritime a rendu les plus grands services dans la construction des ponts, des souterrains, des viaducs et des ports. On immerge couramment dans la mer au bout d'un mois, les blocs faits à la chaux maritime. Les ports algériens, plus particulièrement, et le port de Marseille ont vu leurs travaux grandement facilités par l’emploi de ce nomveau liant.
- Les aments alumineux que M. Bied a découverts en cherchant un produit
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- COMPTES IlENRUS RK S SÉANCES. — .IANVIKI! 1923.
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- qui résistât aux décompositions par les eaux sulfatées, ont rendu à la construction un service encore plus considérable que la chaux maritime.
- Ces ciments, obtenus par la cuisson d’un mélange de chaux et de bauxite, permettent d’atteindre un indice d'hydraulicité beaucoup plus élevé qu’avec les ciments siliceux, lesaluminates à forte teneur en alumine restant actifs, tandis que les silicates deviennent inertes quand on veut forcer la proportion de silice. 11 en résulte qu’il n’y a pas de chaux libre que l’eau de mer puisse dissoudre pour pénétrer dans le mortier Par suite, les mortiers de ciment alumineux sont pratiquement indécomposables par l’eau de mer et même par les eaux sulfatées les plus concentrées. Ils ont en outre, à la fois une prise lente, qui permet de les utiliser sur le chantier aussi facilement que les ciments Portland, et ensuite un durcissement rapide avec des résistances à trois jours, qui atteignent celles des meilleurs Portland à un mois et demi. On peut donc décintrer et mettre en charge en quelques jours.
- Il n’est pas exagéré de dire que ce produit provoquera à bref délai, une révolution complète dans la construction.
- Ici encore, M. Bied ne s’est pas contenté de trouver : il a transporté les résultats du laboratoire dans la pratique. Après avoir constaté que, contrairement aux autres ciments, ce dernier gagnait à être fondu, il en a mis au point la fabrication au water-jacket et au four électrique. Ce dernier mode de fabrication est particulièrement appelé à un grand avenir en Suisse, en Norvège, et le premier de ces pavs a déjà entamé la fabrication.
- M. Bied est entré au Bureau d’Organisation économique, où il dirige la Section des Ciments.
- L’Académie des Sciences vient d’attribuer à .M. Bied le prix Caméré pour ses travaux, et un décret du 5 décembre vient de le nommer membre de la Commission des Chaux et Ciments au Ministère des Travaux publics.
- M. Jules Bier, directeur du Service des Ciments du Bureau d’Organisation économique, faitune communication sur les e iments à ha u te teneur en a lu mine ( 1 ).
- Ces ciments se caractérisent par une prise lente et par un durcissement extrêmement rapide. On leur donne les noms de ciment noir, ciment fondu, ciment électrique, électro-ciment, ciment électro-fondu, qui rappellent leur aspect ou leur mode de fabrication. Ces ciments doivent leur origine à la recherche d’un liant hydraulique comparable au Portland mais résistant à l’eau de mer et aux eaux sulfatées.
- Vicat a montré que si l’indice d’hydraulicité d’un ciment est supérieur à 1, ce ciment est indécomposable. M. Bied a reconnu que si on cherche à augmenter cet indice en augmentant la proportion de silice on obtient des produits inertes. Si, au
- (1) Voir le texte in extenso de cette communication dans le présent numéro du Bulletin, p. 31.
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- contraire, on augmente l’alumine, on peut obtenir des produits intéressants. On connaît quatre aluminates de calcium : Al20:î. 3CaO; — 3A1203. 5CaO; — A1203-CaO; — 5A1203. 3CaO.
- Les deux premiers sont inutilisables : ils font prise dès qu'ils sont mouillés et il est impossible de les gâcher. Les deux autres, au contraire, donnent des produits utilisables ; ce sont eux, comme l’ont montré les recherches ultérieures de l’Américain Bâtes, qui constituent, avec le silicate monocalcique, les constituants principaux des nouveaux ciments.
- C'est généralement par fusion qu’ils sont obtenus : la réaction entre les matières premières employées, chaux et bauxite, ne commence guère qu’à la fusion. Le palier de température correspondant au ramollissement est très étroit : à 30 ou 40 degrés près ou il n’y a pas réaction ou il y a fusion et réaction.
- Le passage par la fusion est coûteux car, si on opère au four électrique à résistance, on a affaire à des matières premières peu conductrices, et si on opère au four à arc, on consomme une quantité formidable d’énergie électrique et d’électrodes. C'est pour cette raison qu’un four à cuve soufflé (au vent chauffé à 250o/3Ü0°) et à water-jacket a été imaginé et construit tout d’abord en vue de cette fabrication. Cependant, le prix élevé du coke a fait envisager la construction d’un four électrique. La fusion au four électrique peut en effet être plus avantageuse quand on dispose d’énergie hydro-électrique à bon marché, et c’est le cas pour la Suisse, où la fabrication des nouveaux ciments a été commencée.
- 11 est fort possible qu’on puisse les fabriquer par clinkérisation et de façon beaucoup plus économique car Bâtes a réussi à les obtenir dans un four rotatif de 60 cm de diamètre et de 6 m de longueur. 11 a trouvé ainsi, en chauffant à des températures comprise entre 1.360° et 1.460°, des ciments tout à fait comparables à ceux qu’on fabrique en France. Ils n’en diffèrent que par une teneur moins forte en oxyde ferrique, Bâtes ayant opéré sur des matières premières plus pures que celles dont on dispose en France.
- La composition normale des ciments alumineux français courants est de SiO2 r 10 à 12 p. 100; — A1203 : 40 à 43 p. 100 — CaO : 35 à 40 p. 100 ; — Fe203 : 15 à 20 p. 100; leur indice est supérieur à 1,25. Leur marge de composition est très grande : la silice peut varier de 5 à 13 p. 100, l’alumine de 35 à 45 et la chaux de 35 à 40. Dans le Portland ordinaire, la marge est beaucoup plus limitée.
- Bien entendu, ces ciments sont absolument indécomposables par l’eau de mer et les eaux sulfatées : c’est la propriété que M. Bied recherchait, mais ce qui les rend surtout précieux, c’est de durcir extrêmement vite. Leur prise commence au bout de quatre heures et est achevée au bout de 7 à 8 heures. Quant au durcissement, il progresse assez vite pour que, souvent, 24 heures après gâchage, on puisse décoffrer. D’une façon générale, la résistance à la compression du mortier 1/3, au bout de 24 heures, est le quadruple de celle du Portland et la résistance à la traction est le double au bout de 3 ou 4 jours. Ces deux résistances restent ou deviennent 2.5 à 3 fois plus fortes que pour le Portland à partir des 4e et 5e jours et cela jusqu’au 28° jour. On conçoit quelle économie de moules, de coffrages, de cintres et de charpente, l’emploi de ces ciments peut faire réaliser
- L’indécomposabilité des ciments alumineux a été vérifiée au cours d’expériences d’une durée de cinq ans faites au Laboratoire des Ponts et Chaussées et dans des essais en grand d’une durée de trois ans, entrepris par la Compagnie du P.-L.-M. sur la ligne de Nice-Coni. E. L.
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- COMETES RENDUS DUS SÉANCES. — JANVIER 1923.
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- M. M esnager, vice-président, croit devoir ajouter quelques mots que M. Bied n’a pas dits, et signaler les grands senuces que les ciments à haute teneur en alumine, malgré leur prix relativement élevé, ont déjà rendus et peuvent rendre dans certains cas particuliers, d’ailleurs très nombreux. Ils servent couramment au repavage rapide des rues de Paris.
- Le pont de Lausanne, qu’on avait agrandi, a pu porter des tracteurs de 12 t 18 heures après le gâchage du tablier; les pieux en ciment armé peuvent être battus trois jours après leur confection; le décoffrage des grosses pièces peut s’exécuter le lendemain du gâchage et, s’il s’agit de caissons, on peut les immerger aussitôt après le décoffrage. Pendant la guerre, des plates-formes d’artillerie lourde ont pu être utilisées trois jours après leur achèvement alors qu’auparavant il fallait attendre six semaines. Grâce à la possibilité de diminuer les épaisseurs et par suite le poids mort, on peut envisager sans crainte et sans difliculté la construction d’arcs à très grande portée, de 200 m par exemple.
- M. Bâclé, président, remercie M. Bied de son intéressante communication et M. Mesnager des renseignements complémentaires qu’il a bien voulu donner pour montrer l’importance pratique des travaux de M. Bied. Il espère que M. Bied, malgré ses nombreuses occupations, voudra bien nous remettre un mémoire détaillé, destiné à notre Bulletin, que nos membres consulteront avec le plus vif intérêt.
- Ses travaux sont de ceux que notre Société doit remarque]' et signaler aux techniciens.
- M. B aclé, président. — Le quorum statutaire n’ayant pas été atteint, le renouvellement du Bureau et la ratification de la nomination de deuxmembres nouveaux de notre Conseil n’ont pu avoir lieu : une deuxième assemblée générale est donc nécessaire. Elle se tiendra le 6 janvier 11)23. Je crois devoir attirer l’attention de nos membres sur ce que, conformément aux statuts, les décisions do cette deuxième Assemblée générale seront valables quel que soit le nombre des membres présents.
- La séance est levée à 18 h. 30 m.
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- BULLETIN DE LA SOC. d’eXCOURAG. POUR L’INDUSTRIE NATIONALE. — JANVIER 1923.
- BIBLIOGRAPHIE
- La politique française des combustibles liquides. Pétrole, charbon liquide, alcool.
- Le carburant national, par M. Charles Pomaret, auditeur au Conseil d’Etat.
- Un vol. (25 X 16 cm) de 418 p. Paris, Éditions de la Vie universitaire.
- 13, quai Conti, 1923 (Prix : 20 fr.).
- Il est peu de problèmes aussi propres que celui des combustibles liquides à montrer l'importance des questions économiques et leur répercussion profonde sur la vie des nations.
- Un des moments les plus inquiétants du conflit mondial fut celui où, en raison des menaces de la guerre sous-marine, les importateurs des États-Unis arrêtèrent les envois des pétroles et essences nécessaires à nos avions et à nos camions : le danger ne put être conjuré que par une intervention pressante du gouvernement français auprès du gouvernement américain.
- Depuis l'armistice, la question du charbon et celle du pétrole ont pour une grande part inspiré la politique de l’Angleterre et dicté sa ligne de conduite vis-à-vis de la France, de l'Allemagne, des États-Unis, delà Russie et des pays orientaux.
- Au cours des vingt dernières années, le rôle des combustibles liquides a toujours été croissant; seuls ils ont permis la navigation aérienne et la navigation sous-marine; ils sont en train de révolutionner la navigation maritime et les transports terrestres.
- La nécessité pour un grand pays de dépendre le moins possible de l’étranger pour ces produits essentiels s’est ainsi manifestée de plus en plus clairement à tous les yeux.
- Le problème des combustibles liquides présente à la fois des côtés techniques, financiers et politiques. Les rivalités des grandes sociétés pétrolifères revêtent souvent une importance internationale.
- Amené par les circonstances à examiner de près toutes ces questions, M. Charles Pomaret, auditeur au Conseil d’État, s’est efforcé d’en exposer l’ensemble aussi clairement que possible dans un livre de plus de 400 pages intitulé La politique française des combustibles liquides et divisé en trois parties : le pétrole, les hydrocarbures liquides obtenus dans la carbonisation de la bouille, l’alcool et le carburant national.
- M Pomaret passe en revue successivement l’origine du pétrole, ses gisements et leur avenir, le régime administratif et fiscal en vigueur,' les luttes d es grands trusts, les accords internationaux conclus au cours des dernières années, la politique suivie par la France et par les principaux pays étrangers.
- Il discute de même, à la lumière des textes et à celle des statistiques, tout ce qui a trait à la carbonisation de la houille, des schistes, des lignites, des tourbes, ainsi qu’au régime financier des droits de douane, d’octro i, etc.
- Tome 135. — Janvier 1923.
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- BIBLIOGRAPHIE. — JANVIER 1923.
- Enfin il examine la production de l’alcool en France, et les dispositions législatives et administratives touchant la dénaturation, la circulation, ainsi que les efforts faits pour la réalisation d’un carburant national.
- Rédigé avec beaucoup d’ordre, de méthode et de clarté, toujours inspiré par un louable souci d’impartialité, l’ouvrage de M. Pomaret rassemble sur une des plus importantes questions qui soient à l'ordre du jour, non seulement en France mais dans le monde entier, un ensemble considérable de documents de toute nature : économiques, techniques, législatifs, politiques, appelés à rendre les plus grands services à ceux, de plus en plus nombreux — industriels, financiers, parlementaires — qui auront à s’en occuper. Daniel Berthelot.
- World Atlasof commercial Geology. Part 1 : Distribution of Minerai Production, de 72 p., LXXI1 pl. — Part II : Water Power of the World, de 39 p., VIII pl., 2 vol. (27x33 cm). Publication of Department of the Interior, Albert B. Fall, Secre-tary. — United States Geological Survey, Georges Otis Smith, Director, Washington, D. C. 1921.
- Sous une forme nouvelle et très remarquable, le « United States Geological Survey » présente le tableau d’ensemble de la distribution des produits minéraux et des forces hydrauliques du monde.
- Le premier volume, consacré à la répartition des minéraux, comporte une introduction accompagnée de cartes donnant les nouvelles frontières du monde à la suite de la guerre, puis une série de chapitres consacrés chacun aux productions minérales les plus importantes. Chacun de ces chapitres renferme un texte et des cartes sur lesquelles est figurée graphiquement l’importance des exploitations relatives aux produits considérés dans les divers pays.
- C’est ainsi qu’un 1er chapitre est consacré au charbon; un 2e, aux pétrole, huiles minérales, gaz naturel; un 3e, aux fer, manganèse, chrome; un 4e, aux nickel, tungstène, vanadium, molybdène; un 3e. aux cuivre, fonte, zinc; un 6e. aux platine, or et argent;
- un 7e, aux phosphates, nitrates, à la potasse, aux sulfures et aux pyrites ; un 8e, aux mercure, étain, antimoine, arsenic, alumine; un 9°, aux graphite, magnésie, mica.
- Grâce aux signes graphiques employés, un seul coup d’oeil permet de se rendre compte de l’importance de 1’expLoitation du produit dans les divers pays.
- Le second volume, conçu dans le même ordre d’idées, est consacré à l’examen des ressources hydrauliques des différents continents. Il contient, comme le premier, une introduction, une carte d’ensemble, donnant les principales altitudes du globe, une autre les précipitations en pluie, et, à la suite, une série de chapitres contenant des données statistiques fort intéressantes et complétées par des cartes sur lesquelles, par des moyens graphiques appropriés, sont représentées les puissances hydrauliques utilisées ou. en réserve.
- L’ouvrage, facile à consulter,, paraît appelé à un grand succès auprès des ingénieurs et techniciens qui peuvent avoir besoin de se faire une idée rapide des ressources géologiques et hydrauliques des-différents pays du monde.
- A. Taillefer.
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- BIBLIOGRAPHIE.
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- Les brevets d'invention dans l’industrie chimique. Législation, jurisprudence, par M. Maurice Guérin, docteur en droit. Un vol. (25x16 cm), de 188 p. Paris, Librairie Dalloz, 1922. Prix 12 f.
- Parmi les questions qui ont été le plus discutées dans les milieux techniques pendant ces derniëree années, figure celle de la brevetabilité des produits nouveaux et spécialement des produits chimiques. On sait que la loi française actuelle autorise d’une façon générale la brevetabilité des produits industriels nouveaux. Cette prescription s’applique tout naturellement aux produits chimiques. Il s’ensuit qu’en permettant à l’inventeur de breveter le produit chimique lui-même, indépendamment des moyens de l’obtenir, elle lui donne le droit de s’opposer pendant toute la durée de son brevet à la mise en exploitation de procédés d’obtention du même produit, même industriellement supérieurs, sans entente préalable avec lui.
- Une seule exception est écrite dans la loi de 1844 : elle concerne les produits chimiques à usage pharmaceutique qui, à titre de compositions pharmaceutiques et remèdes, sont exclus de la brevetabilité.
- D’autres lois, au contraire, et notamment la loi allemande, excluent de la brevetabilité le corps chimique considéré en lui-même, et ne permettent de protéger que le procédé spécial de fabrication .
- Dans le travail mentionné plus haut, M. Maurice Guérin étudie, en chimiste, la question de la brevetabilité des produits chimiques. Après un exposé du rôle de l’invention dans l’industrie chimique, il fait un parallèle entre la doctrine française et la doctrine allemande en matière d’invention chimique, sans cacher sa préférence pour cette dernière à laquelle il attribue, comme beaucoup d'autres, un rôle important dans le développement de l’industrie chimique allemande.
- Examinant ensuite les projets de réforme de la loi de 1844, en ce qui concerne le point spécial de la protection des inventions chimiques, il les déclare insuffisants et plutôt de nature à faire naître des difficultés, tout en laissant l’inventeur français en situation peu favorable par rapport à la concurrence étrangère.
- On sait qu’en ce qui concerne ce point spécial, il est proposé, en général, dans les projets de réforme de la loi de 1844, de maintenir aussi bien pour les produits chimiques que pour tous autres produits industriels nouveaux, la brevetabilité du produit, mais en la tempérant et l’atténuant par l’obligation pour le titulaire du brevet, d’accorder licence aux inventeurs de procédés nouveaux de préparation du même produit.
- Le système proposé apparaît comme logique et a pour lui de ne porter qu’une atteinte aussi réduite que possible aux principes généraux régissant la protection des inventions.
- M. Guérin se montre hostile à cette réforme, qu’il juge insuffisante. Les critiques qu’il lui adresse apparaissent toutefois comme assez comtestables.Jdn doit, d’ailleurs reconnaître, qu’au point de vue international, ainsi qu’il le signale d’ailleurs, même après la modification proposée, l’inventeur étranger pourra continuer a prendre en France un brevet de produit, tout comme l’inventeur français, et tout inventeur d’un nouveau et meilleur procédé de préparation devra, s'il veut l’exploiter en France, lui payer tribut, tandis que l’inventeur français du nouveau produit continuera, en Allemagne notamment, à n’obtenir qu’un brevet limité au procédé d’obtention de son produit.
- Tome 135. — Janvier 1923.
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- BIBLIOGRAPHIE.
- JANVIER 1923.
- M. Guérin émet l’opinion très ferme qu’il faudrait adopter le principe de la non-brevetabilité du produit, et limiter la protection au procédé et qu’il conviendrait, d’autre part, d’instituer un examen préalable à la délivrance des brevets. C’est là une question qui a soulevé depuis bien des années de vives discussions.
- Même en admettant l’utilité théorique de l’examen préalable, on peut toutefois penser que la complication croissante des découvertes chimiques est de nature à rendre cet examen chaque jour plus difficile, ce en dépit de toute la science et de tout le zèle que l’on peut supposer aux examinateurs, et que ce n’est guère le moment de le créer à grands frais de toute pièce en France.
- Dans une dernière partie de son ouvrage, M. Guérin étudie la situation des produits chimiques à usage pharmaceutique, et il lui apparaît que, là aussi comme pour l’invention chimique en général, un examen préalable à la délivrance serait utile, mais que, sous cette réserve, les produits chimiques à usage pharmaceutique doivent rentrer dans la loi commune « l’exception de circonstance édictée par la loi de 1844 n’ayant plus aujourd’hui de raison d’être ». Cette opinion qui nous apparaît comme très fondée est actuellement partagée par beaucoup d’esprits.
- Il n’existe pas en effet à vrai dire, maintement, de raisons sérieuses pour exclure de la brevetabilité les produits chimiques définis, même à usage pharmaceutique, surtout si l’on admet, comme on tend à le faire, la nécessité d’introduire dans la loi des brevets, une procédure générale d’expropriation des brevets.
- Le travail de M. Guérin apporte une contribution des plus intéressantes à l’étude de la brevetabilité des inventions de l’industrie chimique, et mérite, par sa documentation et les idées qu’il contient, d’être lu par tous ceux qui s’intéressent à cette difficile question.
- A. Taillefer.
- Cours de finance et de comptabilité dans l’industrie professé à l’École spéciale des Travaux publics, du Bâtiment et de l’Industrie, par M. Édouard Julhiet, ancien élève de l’École polytechnique, Ingénieur civil des Mines, ingénieur-conseil de la Banque de l’Union parisienne, 3e édition. Un vol. (15x16 cm) de 526 p. Paris, Librairie de l’Enseignement technique, 3, rue Thénard, 1921 (Prix : 36 f).
- En publiant le résumé du cours professé par lui à l’École spéciale des Travaux publics, M. Édouard Julhiet a rendu un véritable service aux hommes d’affaires, quels qu'ils soient, qui ont des intérêts dans les entreprises industrielles. Il leur fait toucher du doigt que la comptabilité industrielle n’est pas simple affaire de comptable, mais qu’elle doit être le guide, le conseiller permanent du chef et de ses auxiliaires. Ils doivent la consulter comme l’agriculteur consulte le thermomètre et le baromètre; comme le mécanicien consulte son manomètre et les différents indicateurs qui, dans toute machine, permettent de mesurer la puissance de l’énergie développée, la ragidité du mouvement, son intensité ; comme le médecin consulte la fiche d’hôpital sur laquelle se trouve tracée la courbe de fièvre de chacun de ses malades. Ainsi entendue, la comptabilité est tout autre chose qu’un service détaché ayant pour objet de faire régner l’ordre dans les paiements et les rentrées de fonds et de permettre en fin d’année l’établissement d’un bilan. C’est un tableau de la vie entière de l’entreprise; c’est un témoin journalier qui note chaque opération, signale tout équilibre et fait ressortir toute anomalie.
- Mais, pour que la comptabilité puisse jouer ce rôle, il faut qu’elle soit établie
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- BIBLIOGRAPHIE.
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- par les soins des chefs mêmes de l’entreprise. Abandonnée aux comptables de profession, elle fournit des indications exactes, mais qui peuvent être sans intérêt. Elle est, en somme, un instrument d’analyse. Pour en tirer parti, il faut savoir quel service on veut lui demander, sur quel point il convient de le faire porter. L’ouverture de comptes aux différentes opérations que comporte une exploitation doit donc faire l’objet des réflexions des directeurs eux-mêmes, de ceux qui ont la responsabilité de l’affaire et qui ont besoin d’être éclairés sur l'efficacité des méthodes techniques ou commerciales qu’ils emploient. En d’autres termes, un industriel doit se préoccuper lui-même de l’établissement de sa comptabilité, parce que c’est lui qui doit la consulter et qu’il est seul à connaître les questions sur lesquelles il a besoin de la consulter, seul, par conséquent, capable de la mettre à même de lui répondre.
- L’ouvrage de M. Julhiet a précisément cet avantage que, sous une forme élémentaire, il présente une philosophie de la comptabilité. Ce n’est pas l’œuvre d’un comptable, mais celle d’un ingénieur qui a su se servir de la comptabilité pour analyser et juger des entreprises importantes, nombreuses et différentes, dans l’ancien et le nouveau monde. C’est de l’expérience raisonnée et systématisée par une présentation logique. Par suite, le livre de M. Julhiet répond aux besoins des hommes d’affaires qui ont à apprécier la marche de leur propre entreprise ou celle d’une entreprise les intéressant.
- En dehors de cette leçon de première importance, qui domine et inspire l’ouvrage, on y trouve un exposé complet et résumé du mécanisme de la comptabilité, de son organisation et de son fonctionnement. Un chapitre spécial est consacré à la lecture des bilans, à leur examen dans diverses hypothèses. Enfin, à la suite de la partie concernant proprement la comptabilité, on trouve plusieurs chapitres sur les banques, leurs opérations et leur classification ; sur les sociétés et leur fonctionnement; sur les assurances et sur les bourses. C’est dire que le livre de M. Julhiet contient des notions précises et raisonnées sur l’ensemble des questions de comptabilité et de finance qu’un industriel doit connaître. Il a été rédigé principalement pour servir aux jeunes ingénieurs faisant partie des états-majors industriels; mais il sera lu et consulté avec fruit par des hommes d’affaires de toute origine. Ceux qui ont acquis une longue expérience personnelle profiteront souvent de l’expérience de l’auteur sur les points où elle complétera la leur. Ceux mêmes qui n’apprendraient rien à la lecture de l’ouvrage, prendront plaisir à voir exprimer avec clarté, exactitude et dans un ordre logique ce qu’ils connaissaient déjà et se hâteront de le recommander à leurs collaborateurs.
- Paul de Rousiers.
- Le ferblantier-plombier-zingueur, par M. Thouvenin, sous-directeur de l’École pratique d’industrie de Marseille, professeur de l’enseignement technique. Un vol. (18x 12 cm) de 627 p. avec 667 fig. de la collection « Le Livre de la Profession », directeur, M. C. Caillard, Inspecteur général de l’Enseignement technique (lre catégorie. livre de l’apprenti et de l’ouvrier); Paris, Librairie de l’enseignement technique, Léon Eyrolles, éditeur (Prix : 10 f.).
- L’ouvrage de M. Thouvenin, le ferblantier-plombier-zingueur, est un manuel élémentaire très clair, illustré de très nombreux croquis, qui ne peut manquer d’être utile aux ouvriers et apprentis de cette profession et qui n’est pas d’ailleurs dénué d’intérêt pour beaucoup d’autres personnes, par exemple pour celles qui désirent pou-
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- BIHLIÛt iHAI’HIli.
- .1 AN VIK U 1923.
- voir exécuter certaines opérations telles que des soudures. La géométrie tient une grande place dans les explications de M. Thouvenin, principalement les développements et les intersections de surfaces, qui trouvent des applications continuelles dans les travaux de ferblanterie. Les propriétés utiles des ligures géométriques, sans s’attarder aux démonstrations, sont indiquées avec beaucoup de précision. L’outillage à main et l’outillage mécanique sont traités avec soin, sans détails supertlus.
- L’ouvrage est divisé en trente et une leçons, relatives aux diverses branches de la profession; chaque leçon est accompagnée d’un questionnaire et d’exercices. Toutes ces branches sont étudiées avec des développements qui n’excluent pas la concision. 11 n’y a d'exception que pour la robinetterie, et les installations dites sanitaires, qui paraissent traitées un peu plus sommairement que le reste; il est vrai que ces sujets sont tellement étendus qu'à eux seuls ils exigeraient un manuel spécial.
- En résumé, l'ouvrage de M. Thouvenin nous parait à recommander.
- E. Sauvage.
- Les métaux précieux, par M. Jean Voisin, Ingénieur-chimiste. (Encyclopédie de chimie industrielle publiée sous la direction de M. Matignon, professeur au Collège de France). Un vol. (.23 X lo cm) de x h- 2(14 p., avec 88 tig. Bibliographie, p. 241-2o(i. Paris, J.-B. Baillière et fils, 19, rue d'Hautefeuille, 1922 (Prix : 2o f.).
- L’ouvrage sur les métaux précieux : or, argent, platine et ses congénères que M. Jean Voisin vient de faire paraître dans l’Encyclopédie de chimie industrielle, est un exposé à la fois concis et très documenté des propriétés physiques et chimiques de ccs métaux, de leurs gisements naturels, des méthodes d’exploitation et du traitement de leurs minerais, de leurs applications aux différentes branches de l’art, de l'industrie et du commerce, enfin des modes d'essais de leurs alliages.
- L’auteur, comme il l’indique lui-même dans son introduction, n’a pas eu la prétention de faire une œuvre personnelle sur un sujet aussi vaste, mais il s’est appliqué, — et il y a pleinement réussi — à rassembler et résumer sur les métaux précieux une documentation éparse, que l'on ne pourrait réunir qu’au prix de longues recherches dans de nombreux ouvrages et périodiques très divers, en langues variées : il faut donc savoir le plus grand gré à M. Voisin d’avoir simplifié la tâche du lecteur par son propre labeur, extrêmement considérable. Tous ceux qui voudront acquérir des notions précises sur des métaux dont les bouleversements économiques de la grande guerre n’ont que trop mis en relief la valeur et la rareté, trouveront aisément dans l’ouvrage de M. Jean Voisin la réponse à toutes les questions que l’on peut se poser aujourd’hui sur les métaux précieux au triple point de vue : scientifique, technique et économique. Cet ouvrage paraît donc bien à son heure et rendra de multiples services tant par lui-même que par la bibliographie très étendue et bien classée que l’auteur a placée à la fin de son traité et qui permettra au lecteur voulant pousser à fond l’étude d’un point abordé dans l'ouvrage, de trouver immédiatement les sources où il pourra compléter sa documentation sur ce point déterminé.
- (!. Chksneau.
- En Norvège. L'industrie des pêches. (Applications à l’exploitation des pêcheries coloniales françaises), par M. A. Gruvkl, Professeur au Muséum national d'His-
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- BIBLIOGRAPHIE.
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- toire naturelle, Directeur du Laboratoire des Pêches et Productions coloniales d’origine animale. Un vol. (25 X 16 cm), de 170 p. avec 33 fig. et XXIV pi.. Paris, Ed. Blondel la Rougery, 7, rue Saint-Lazare, 1922.
- L’auteur étudie d’abord la côte et les fonds, puis il montre Ueffort considérable fait par la Norvège, petit pays de moins de trois millions d’habitants, pour le développement des recherches scientifiques appliquées à l’industrie des pêches, par la création de stations biologiques, de musées spéciaux de pêche, par l’armement de navires spéciaux pour les recherches océanographiques, etc. M. Gruvel étudie ensuite les pêches journalières et les pêches saisonnières (sprat, hareng, morue) qui prennent là-bas une importance énorme. Il montre l'organisation des marchés, l’utilisation des déchets et la fabrication des sous-produits (guano, huile de foie, huile, rogue, vessie, langue, etc.), la pêche aux cétacés et aux phoques; enfin il termine par un chapitre des plus intéressants : c’est l’application de certaines méthodes norvégiennes à l’exploitation des pêches coloniales (bateaux à moteur, senne de surface, sous-produits).
- L. Mangin.
- Applications de la biologie à l’art de l'ingénieur. Hygiène des villes, des armées et des chantiers de travaux. Travail dans l’air comprimé, raréfié, trop chaud ou trop humide (milieux irrespirables). Leçons professées à l’Ecole des Ponts et Chaussées, par M. le Docteur Ed. Imbeaux, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, correspondant des Académies des Sciences de Paris et de Stockholm. Un vol. (25x16 cm) de xn -+- 151 p., avec 15 fig. et ( pl. Paris, Dunod, 47 et 49, Quai des Grands-Augustins (6e), 1922 (Prix : 13, 50 f.).
- Applications de la biologie à l'art de l'ingénieur, tel est le titre de l’ouvrage dans lequel M. le Docteur Imbeaux, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, a réuni l’ensemble des cours faits par lui à l’École des Ponts et Chaussées.
- Dans la préface de ce livre, M. le Docteur Calmette rappelle avec raison que le temps n’est plus, où l'ingénieur qui dirige une mine, un chantier de travaux, un atelier, l’officier responsable de la conduite d’une armée ou d’un simple bataillon, avaient le droit d’ignorer les sciences biologiques et leurs applications à la sauvegarde de la vie et de la santé des hommes. Ignorance et négligence, ajoute-t-il, deviennent ici homicides et coupables.
- La lourde responsabilité des accidents qui peuvent se produire dans les mines, sur des chantiers ou dans les usines, doit-on la laisser entièrement aux ingénieurs qui dirigent ces travaux? Pour les rendre aptes à remplir au mieux leurs fonctions, faut-il en faire également des hygiénistes?
- M. le Dr Calmette a soulevé là incidemment une question des plus complexes.
- Si nous sommes d’avis que les ingénieurs, les officiers, les architectes, les entrepreneurs de travaux publics, et, de manière générale, tous les hommes possédant un certain niveau de culture, n’ont pas le droit d’ignorer les éléments des sciences biologiques, en ce qui concerne du moins leurs grandes lignes, il nous est difficile d’admettre comme possible que ces sciences puissent leur devenir assez familières pour les mettre à même d’éviter, dans ce domaine, des erreurs entraînant fatalement des accidents de toute espèce.
- Un chef d’industrie ne saurait honnêtement accepter le poids d’une responsabilité semblable.
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- BIBLIOGRAPHIE. — JANVIER 1923.
- Nous louchons ici à des questions qui ont passionné et qui passionnent encore le monde industriel et tous ceux qui se sont occupés d’hygiène sociale.
- A la Conférence internationale de Chimie, tenue à Bruxelles en 1921, à celle de Lyon en 1922, ce sujet a été longuement discuté en ce qui concerne l’industrie chimique. A la Conférence de Bruxelles, on a émis le vœu que, par des cours d’enseignement dans les écoles supérieures, l’on donnât aux médecins comme aux chimistes et aux ingénieurs, l’instruction nécessaire pour bien connaître et pour apprécier avec justesse les questions d’hygiène touchant à l’industrie en général, et surtout à l’industrie chimique.
- Cette proposition a soulevé bien des objections. Il est en effet impossible de croire sérieusement que des ingénieurs ou des chefs d'industrie puissent trouver le temps matériel de se documenter sur toutes les questions relatives à l’hygiène. De semblables motions ont toujours reçu la même réponse négative.
- En Angleterre, en Belgique, en Allemagne, on a considéré que le problème devait être résolu par l'étroite collaboration entre le médecin-hygiéniste et l’ingénieur, qu’il s’agisse de l’aménagement des locaux, des installations, des méthodes de travail ou de la santé des ouvriers.
- Nous sommes également d’avis que ce problème éminemment complexe ne comporte pas d’autre solution réelle.
- Dans un siècle où, par suite de l’évolution rapide des connaissances humaines, la spécialisation s’impose dans toutes les sciences et va même pour chaque branche, jusqu’à se subdiviser en un nombre plus ou moins grand de spécialisations secondaires, nul ne saurait acquérir un ensemble de connaissances assez étendues et assez profondes pour suivre à la fois deux voies différentes, et, tout en remplissant des fonctions d’ingénieur ou de technicien, se tenir au courant des progrès de l’hygiène générale, c’est-à-dire de questions touchant à la médecine, à la physiologie, à la parasitologie, à la prophylaxie des maladies contagieuses et des maladies professionnelles, etc.
- Cela veut-il dire que l’on doive laisser dans l’ignorance absolue des lois fondamentales, de la biologie par exemple, les futurs ingénieurs de nos grandes écoles? Nous ne le pensons pas et la tentative de M. le Docteur Imbeaux, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, professeur à l’Ecole des Ponts et Chaussées, est des plus intéressantes.
- Réunir et condenser en un livre de 150 pages toutes les applications de la biologie à l’art de l’ingénieur est une œuvre que, seul, un savant de la valeur de M. Imbeaux pouvait entreprendre et mener à bien.
- Comme le dit très justement le Docteur Calmette dans la préface de l’ouvrage on ne peut qu’admirer la méthodeimpeccableet la clarté toute française avec lesquelles il a su grouper en une sorte de schéma ou de vue d’ensemble pour les mettre à la portée de tous, des sciences si diverses dont les progrès marchent à pas de géant.
- F. Bordas.
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- BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ü’eNCOURAG. POUR L’iNDUSTRIE NATIONALE.—JANVIER 1923.
- OUVRAGES REÇUS A LA R1BLIOTHÈQUE
- EN DÉCEMBRE 1922
- Baud (Paul). — Chimie industrielle. La grande industrie chimique. Les métalloïdes et leurs composés. Les métaux et leurs sels. Industries organiques. In-8 (24x16) de XI 704 p., 270 fig. Paris, Masson et C,e, 1922 (Don de M. Paul Baud). 16463
- Fritsch (J.). — Le plâtre. Fabrication, propriétés, applications. In-8 (23x14) de vm -f 247 p., 43 lig. Paris, Desforges, 1923. 16464
- Michel (L.). — Les piles électriques. Description et fabrication des piles les plus usitées, dont une grande quantité inédites. In-12 (19 x 13) de 135 p., 100 fig. Paris, Gauthier-Villars et Cia, 1923. 16465
- Michel (Henri). — Organisation et rénovation nationale. In-12 (19 x 12) de 163 p. Paris, Armand Colin, 1922. 16466
- Pattison (J. T.). — Aluminium. Fabrication. Alliages. Analyse et examen des matières employées. Fabrication des électrodes. Traduit de l'anglais par N. Champsaur. In-12 (19 x 13) de 100 p., 16 fig. Paris, Ch. Béranger, 1923. 16467
- Geuze (Léon). — Forgeage et laminage (Ercyclopédie minière et métallurgique). In-8 (23 X 15) de 362 p., 229 fig. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1922. 164 68
- VON Wagner (Ladislaus). — Die Stârkefabrikation in Verbindung mit der Dextrin-und Traubenzuckerfabrikation. 2‘e Auflage. In-8 (23x14) de xxvi-f-719 p., 192 fig. Braunschweig, F. Vieweg und Sohn, 1886. 16469
- Pomaret (Charles). — La politique française des combustibles liquides. In-8 (25 X 16) de 418 p. Bibliographies. Paris, Éditions de la Vie universitaire, 1923 (Don de M. Charles Pomaret). 16470
- Lorain (Pierre). — L'hélice propulsive. Étude théorique et expérimentale du propulseur marin. Applications pratiques. In-8 (25 x 16) de 196 p., 92 fig. Paris, Dunod, 1923 {Don de M. Pierre Lorain). 16471
- Gruvel (A.). — En Norvège. L’industrie des pêches. (Applications à 1 exploitation des pêcheries coloniales françaises). In-8 (25 x 16) de 170 p., 33 fig., XNIV pi. Bibliographie, p. 159-161. Paris, Ed. Blondel la Rougery, 1922 (Don de M. A. Gruvel). 16472
- Cuvelette. — La destruction et la reconstitution des mines de Lens. Conférence faite au Conservatoire national des Arts et Métiers, le 12 mars 1922. In-4 (28 x 23) de 92 p., XLVI pl. (Don de M. Cuvelette). 16473
- Ampère (André-Marie), 1775-1836 (Numéro spécial de la Revue générale de VÉlectricité). In-4 (27 x 22) de 306 p., fig. Paris, 12, place de Laborde (8°). 16474
- Bonnamaux (Henri). — La menuiserie pratique. Tome II : L’exécution pratique des travaux (Collection Baudry de Saunier). Jn-18 (15 x 11) de 202 p., 115 fig. Paris, Ernest Flammarion, 1922 (Don de M. Henri Bonnamaux). 16475
- Bauer (Edmond). — La théorie de la relativité. In-12 (19 x 14) de iv + 128 p., 21 fig. Paris, Librairie de l’enseignement technique, 1922. 16476
- Thouvenin. — Le ferblantier-plombier-zingueur. (Le livre de la profession). In-12 (18 x 12) de 627 p., 667 fig. Paris, Librairie de l’enseignement technique, 1922. 16477
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- OUVRAGES REGl'S. — JANVIER 1923.
- L’Indochine (Numéro spécial, hors série, de la Vie technique, industrielle, agricole et coloniale), ln-4 (31 < 24) de 161 p., (ig. Paris, 18, rue Séguier (6°). 1922. Pièce 12744 Dumas (LA. — La question des pétroles à Madagascar (Bulletin économique de Madagascar, 1922). Iu-8 (27 x 18) de 16 p., VII pl. Tananarive, 1922. Pièce 12745
- Evesque (F.). — Étude sur les hydrocarbures de l'ouest de Madagascar (Bulletin économique de Madagascar, 192h. In-4 (27 x 18) de 30 p., VI pl. Tananarive, 1921.
- Pièce 12746
- Breton (Jules-Louis). — Notice sur la vie et les travaux d’Adolphe Carnot (1839-1920) (Académie clés Sciences, séance du 23 octobre 1922). ln-4 (28 x 22) de 10 p. Paris, Gauthier-Viliars et G"', 1922. Pièce 12747
- D’Ocagne (Maurice). — Notice sur la vie et les travaux de Jules Carpentier (Aeadéin ie des Sciences, séance du 26 juin 1922). In-4 (28 < 22) de 8 p., I pl. Paris, Gauthier-Viliars et Cio, 1922. Pièce 12748
- Association minière d’Alsace et de Lorraine. — L’emploi de l’explosif à l’oxygène liquide dans les mines de fer de Lorraine, étudié par la Commission technique de l’Association minière d’Alsace et de Lorraine Supplément à la Hecue de l'industrie minérale du 13 décembre 1922). In-4 27 x 21 ) de 84 p., 11 11g. Metz, 21, avenue Marechal-Foeh, 1922.
- Pièce 12749
- Traitements et salaires comparés des fonctionnaires, des agents de chemins de fer et des ouvriers de l’industrie (Revue politique et parlementaire, 10 novembre 1922). In-S (24 x 13) de 59 p. Paris, 36, rue Vaneau, 1922. Pièce 12750
- Arias (Gino). — Les relations économiques franco-italiennes. Exposé fait à la Fédération des Industriels et des Commerçants français. In-8 (24 x 16) de 28 p. Paris. 74. boulevard Ifaussmann. Pièce 12751
- Day (David TA. — Petroleum and natural gas (The Minerai Industry, Vol. XXX, 1921, p. 490-335). Pièce 12752
- Burelle (EA. — Mesures à prendre contre la pollution et en vue de la conservation des eaux. Rapport à la Chambre de Commerce de Lyon (Séance du 7 décembre 1922). ln-4 (27 < 18) de 7 p. Pièce 12753
- Michotte (Félicien). — Les théâtres et l’incendie (Comité technique contre l'incendie, juillet 1922, 8 p. . Paris, 45, avenue Trudaine. Pièce 12754
- Michotte (Félicien1. — L’eau et l’incendie. Pompes et pompiers (Comité technique contre l'incendie, août-septembre-octobre 1922, 11 pA. Paris, 45, avenue Trudaine.
- Pièce 12755
- École Polytechnique. — Journal. IP- série. 22° cahier. Paris, Gauthier-Viliars et O, 1922. Pér. 281
- Institution of naval Architects. — Transactions. Vol. LX1V, 1922, London, 5, Adelphi Terrace, W. C. 2. Pér. 222
- Institution of Civil Engineers. — Minutes of Proeeedings. Vol. CCXIII, 1921-22 (part I). London, Great George Street. Westminster, S. W. 1. Pér. 189
- Royal Institution of Great Britvin. — Proeeedings. Vol. XXII, part III, 1919. London, Albemarle Street, Piccadilly. Pér. 258
- Bureau of Standards (Washington). — Scientific Papers, Vol. XVIII (1922), nos 440 : The spectral transmissive properties of dyes : \. Seven permitted food dyes in the visible, ultra-violet, and near infra-red, by K. S. Gibson, H. J. Mc Nicholas, E. P. T. Tyndale. M. lv. Freiiafer, W. E. Mathewson, p. 121-184, 64 fig., II pl. — 443 : Measurement of the
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- OUVRAGES REÇUS EN DÉCEMBRE 1922.
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- color température of the more efficient artifcial lie/ht sources by the method of rotary dispersion, by I. G. Priest, p. 221-234, 8 fig. — 444 : Practieal spectrographic analysis, by W. F. Mkggers, C. C. Kif.ss, F. J. Stimson, p. 235-255, 7 fig., II pl. — 445 : A piezo-electric method for the instantaneous measurement of high pressures, by J. C. Karcher, p. 257-264, 1 fjg. — 446 : Spectrophotoelectrical sensivity of argentite {Ag.,S), by W. W. Coblentz, p. 265-280, 12 fig. — 448 : Decarburization of ferrochromium by hydrogcn, by L. Jordan, F. E. Swindells, p. 327-334. — 449 : lladio-frequency amplifiers, by P. D. Lowell, p. 335-343, 7 fig. Pér. 61
- Bureau of Standards (Washington). — Technologie papers, Vol. XVI (1922), n0S216 : Properties of clcctrical insulating materials of the laminated phenol-methylene type, by J. H. Delunger, J. L. P HESTON, p. 501-627, 55 fîg., I pl. — 217 : Photomicrography of paper fibtrs, by R. E. Lofton, p. 629-65)0, 28 lig. Bibliography, p. 649-650. — 218 : Rcsults of some compression tests of structural steel angles, by A. II. Stang, !.. R. Strickenberg, p. 651-667, 17 fig., I pl. Pér. 61
- Bureau of Standards i Washington . — Circulars, nos 24 (6 th ed.) : Publications of the Bureau of Standards, 182 p.; supplément 17 p. (1922). — 123 : United States Government spécification for ichite fioating soap, 5 p. (1922). — 124 : United States Government spécification for liquid soap, 4 p. 1922 . — 125 : United States Government spécification for soap powder, 3 p. (1922). — 126 : United States Government spécification for sait water soap, 5 p. (1922). — 127 : United States Government spécification for automobile soap, 4 p. (1922). — 128 : United States Government spécification for chip soap, 5 p. (1922). — 129 : United States Government spécification for ordinary laundry soap, 4 p. (1922). — 130 : United States Government spécification for grit cake soap, 5 p. (1922). — 131 : United States Government spécification for scouring compounds (a) and (b) for floors and soap scouring compound (c), 5 p. (1922). — 132 : United States Government spécification for hand grit soap, 4 p. (1922). — 134 : United Siales Government spécification for fire-extinguishing liquid carbon tetrachlorid base), 4 p. (1922). — 136 : Spécification for numbered cotton duck for Government and commercial use, 4 p. (1922). Pér. 61
- L’agent général, gérant, E. Lemaire.
- Coulommiers. — lmp. Paul BRODARD.
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- 122e ANNEE.
- FEVRIER 1923.
- BULLETIN
- DE
- LA SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE
- COMITÉ DES ARTS ÉCONOMIQUES
- Rapport présenté par M. G. Lyon, au nom du Comité des Arts économiques, sur un nouveau type de mandoline, imaginé et construit par M. N. Uzklac.
- M. N. Uzelac, 123, rue de l'Evêché, à Marseille, a imaginé et construit une nouvelle mandoline qui peut être fabriquée en série et dont la forme générale serait assez semblable à un tambour de basque qui serait fermé par une table circulaire en épicéa, si bien que la construction de cet instrument se compose essentiellement d’une éclisse circulaire de G ou 7 cm de hauteur et de G mm d’épaisseur dans laquelle on a pratiqué au tour, sur les deux bords, une levée de 3 mm de profondeur environ sur 3 mm de hauteur.
- On a ainsi créé le siège de collage et d’encastrement pour un fond circulaire de 3 mm de hauteur et pour la table circulaire en épicéa dont il est parlé plus haut.
- Cet ensemble, muni d’un manche, d’un cordier et du chevalet nécessaire constitue une mandoline nouvelle dont l’échantillon présenté possédait une sonorité fine et musicale en même temps que puissante.
- On conçoit facilement qu’une pareille mandoline peut être fabriquée en grande série et présente par sa construction même les moyens les plus commodes pour perfectionner l’instrument, puisque rien n’est plus lacile que de remplacer une table par une autre, un fond par un autre, constitués avec des bois différents, etc.
- Tome 13a. — Février 1923.
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- CO.MITE DES ARTS ECONOMIQUES.
- FÉVRIER 1923.
- On conçoit également qu’aussitôt qu’un perfectionnement est observé, un contrôle sévère permet de rendre les mandolines ainsi constituées absolument comparables.
- Votre Comité des Arts économiques vous propose doue de remercier M. A. Uzelac de son intéressante communication, d’insérer le présent rapport dans le Bulletin de la Société et de retenir l’invention de M. N. Uzelac parmi celles auxquelles notre Société, en principe, est disposée à accorder une de ses récompenses.
- Le rapporteur :
- G. Lyon.
- Lu cl approuve en séance publique du Conseil, le 10 décembre 1922.
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- BULLETIN DK LA SOCIÉTÉ d’eNCOURAG. POUR L’INDUSTRIE NATIONALE. -FÉVRIER 1023.
- LA PEINTURE A FRESQUE SUR CIMENT1
- par
- M. Marcel Magne
- membre du Conseil.
- Monsieur le Président, mes chers Collègues,
- Votre Comité des Constructions et Beaux-Arts a désiré que je vous fisse une communication au sujet de la peinture à fresque sur ciment, que je viens d’employer pour la décoration extérieure d’un nouvel édifice religieux de Paris.
- Je commence par vous dire que ce procédé n’est pas une invention, tout au plus une nouveauté, plus exactement la rénovation sur le ciment des procédés de peinture à fresque usités depuis un temps immémorial par tous les peintres qui comprenaient ce qu’est la décoration murale et qui savaient leur métier.
- La peinture à la fresque est la plus belle technique de peinture parce qu’elle exige une exécution rapide : de là, la nécessité pour l’artiste d’avoir médité sa composition, de l’avoir précisée dans tous ses détails, d’en avoir arrêté sur son carton le dessin ne varietur, d’en avoir fixé les valeurs et les couleurs d’une manière définitive, sachant même par avance la limite de l’ombre et de la lumière qui déterminera le modelé. C’est là une autre discipline que la pratique actuelle de la peinture à l’huile, où l’on commence parfois une toile au hasard, en se réservant de mettre une figure à la place d’un rocher ou inversement, de repeindre en blanc ce qui était primitivement en noir; vous savez d’ailleurs que cette pratique aboutit à la destruction rapide de la plupart des œuvres contemporaines, ce qui est profondément regrettable, tout au moins pour quelques-unes.
- Les procédés de préparation et de glacis employés par les Italiens et les Flamands du xvic siècle, la pâte maniée du premier coup par les Hollandais avaient une autre qualité artistique et technique et l’on ne saurait oublier que
- (1) Communication faite par l’auteur en séance publique le 20 janvier 1923.
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- LA PEINTURE A FRESQUE SUR CIMENT. ---- FEVRIER 1923.
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- cette honnêteté de métier avait eu pour point de départ, en Italie, l’apprentissage de la fresque : Baphnël était un fresquiste.
- C’est là malheureusement une vérité trop oubliée aujourd’hui et je me souviens qu’il y a quelques années, lorsqu’il s’agit de rétablir à notre Ecole nationale des Beaux-Arts l’enseignement de la fresque et de Je confier à Beaudouin, certain membre de l’Académie des Beaux-Arts s’y opposait ouvertement, déclarant dans une interview que la fresque ne devait pas entrer à l’Ecole des Beaux-Arts, que c’était un « métier de maçon ».
- Ce prix de Borne n’avait pas vu les fresques de Baphaël et de Michel-Ange. D’ailleurs, la fresque fùt-elle un métier de maçon qu’elle n’en serait pas encore méprisable.
- Le procédé do fresque remis en honneur par Beaudouin dans la décoration des voûtes de la galerie du Petit-Palais et dans son enseignement de l’Ecole des Beaux-Arts, c’était la fresque sur chaux grasse, telle que l’avaient pratiquée les Italiens ou les Français du Moyen Age et de la Benaissance.
- La chaux étant éteinte, on la tamise très finement pour que les incuits ne passent pas à travers le tamis.
- On mélange à sec la chaux et le sable de rivière, dans la proportion de 1 de chaux pour 2 de sable. On ajoute progressivement l’eau, mais en faible proportion, 1/6 à 1/4 environ du volume de chaux et de sable.
- On applique le mortier sur la surface du mur, et on fait un enduit un peu rugueux : la couleur prend mal sur un enduit lisse.
- On reporte le dessin par un piquage et un frottis, opération délicate parce qu’elle peut faire ressortir l’eau du mortier, ou par un trait gravé.
- On prépare les tons en poudre, en mettant un peu do chaux dans chaque ton; on les mélange avec de l’eau et l’on peint très fluide et d’une touche légère, pour éviter les encollages qui feraient perdre à la fresque ses qualités de transparence, et les arrachages de mortier qui abîment l’enduit et dénaturent les tons, en y ajoutant une certaine proportion de blanc. C’est en elf'et la chaux qui donne le blanc, comme le papier le donne dans l’aquarelle.
- On a toujours évité les couleurs d’origine organique qui sont sensibles à faction solaire, et on a toujours employé des matières minérales fixes plutôt que des sels solubles dans l’eau.
- Il en est résulté une très grande solidité de la fresque et une palette restreinte qui est tout à l’avantage de la simplicité qui convient à des œuvres de grande décoration architecturale.
- L’aspect lisse des fresques anciennes était obtenu, en fin de travail, par un lissage à la bouteille roulée ou à la truelle, un papier étant interposé pour protéger la peinture.
- Les mécomptes do la fresque sur chaux grasse résident dans le passage à
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- travers le tamis, si fin soit-il, des incuits, qui, incorporés dans l’enduit et s’éteignant par la suite, déterminent des éclatements et des trous blancs dans la fresque.
- Ce sont, d’une part, ces mécomptes qui m’ont conduit à rechercher l’application du procédé de la fresque aux liants d’une fabrication plus moderne et plus parfaite.
- D’autre part, le développement de l’emploi du ciment dans la construction
- Fig. 1. — Saint Christophe protecteur du piéton.
- incitait à rechercher un procédé durable de le décorer par la peinture, l’absorption du pigment des couleurs préparées d’avance rendant impossibles sur le ciment sec les procédés habituels usités dans la peinture en bâtiment.
- Or, si l’on cherche à se rendre compte de la manière dont, dans la fresque sur chaux grasse, la couleur en poudre, délayée avec de l’éau, s’incorpore à l’enduit, il semble bien que la couleur pénètre très légèrement 1 enduit par capillarité, que c’est pour cela qu’il est nécessaire que l’enduit soit rugueux et qu’au moment de la prise, la poudre de couleur est rendue
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- adhérente par un phénomène de cohésion analogue à celui qui rend adhérents les grains de sable.
- Dès lors, il ne paraît pas qu’il y ait de raison que l’opération se comporte différemment sur la chaux hydraulique ou sur le ciment que sur la chaux grasse, à condition qu’on prenne des précautions analogues, c’est-à-dire d’abord qu’on se limite à l’emploi d’oxydes fixes qui ne puissent pas, à la température ordinaire, déterminer de combinaisons chimiques avec les composés du ciment.
- Aussi me suis-je limité à l’emploi des oxydes de fer, qui donnent toutes
- Fig. 2. — Saint Christophe protecteur de l’automobiliste.
- les variétés du jaune au rouge et au brun, de cobalt et de chrome.
- Ensuite j’ai pris la précaution de mélanger une légère proportion de ciment avec la couleur, par analogie avec la recette des vieux maîtres italiens.
- J’ai fait, il y a quatre ans, les premiers essais parallèlement sur la chaux hydraulique et sur le ciment. Ces essais, exposés pendant l’hiver sous des tuyaux de descente, à toutes les intempéries, eau ou glace, pendant l’été au soleil, n’ont pas changé.
- J’ai alors fait exécuter par mes élèves du Conservatoire national des Arts et Métiers d’autres essais qui ont figuré, il y a deux ans, à l’Exposition internationale de Gand. C’est un de ces essais que vous avez sous les yeux.
- Ces essais ont décidé M. Ch.-II. lîesnard, architecte de la nouvelle église Saint-Christophe du quartier de Javel à Paris, à me demander de compose]- et d’exécuter autour du presbytère et de l’église une frise de la légende de saint Christophe, protecteur des voyageurs.
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- Je n’ai malheureusement pas de photographie d’ensemble à vous montrer, la présence des échafaudages s’opposant à une prise de vues. La frise continue comporte des panneaux d’ornements, avec la médaille de saint Christophe, et des panneaux de figures (Fig. 1).
- Pour relier la frise avec les bandeaux de ciment moulé qui l’encadrent et avec le ton du ciment qui alterne, dans la construction, avec le ton des remplissages de brique, j’ai utilisé largement le ton du ciment, qui donne un gris très fin au contact des bleus du fond, des jaunes, des bruns, des violets et des verts employés dans les vêtements, du blanc réservé à la robe de saint Christophe et qui est obtenu avec la chaux éteinte (Fig. 2).
- Fig. 3. — Saint Christophe protecteur du marin.
- C’est là, en effet, la principale différence qu’il v ait entre l’emploi de la fresque sur ciment et l’emploi de la fresque sur chaux grasse : sur le ciment, le fond ayant une \raleur et un ton, il faut employer la chaux pour donner le blanc ou éclaircir les tons que l’on veut enlever en valeur claire sur le fond, comme ici les jaunes clairs des auréoles, l’écume verte de la mer (Fig. 3).
- Sur des panneaux de cette dimension, qui ont une surface de 3 à i m2, il fallait naturellement exécuter très vûte.
- Les cartons grandeur ont été décalqués avec une pointe, ce qui sertit le dessin d’une manière très ferme, utile à l’effet décoratif pour une frise extérieure, vue à une certaine distance.
- Vous voyez, ainsi que je vous le disais en commençant, que je n’ai rien inventé; j’ai cherché l’utilisation à une matière nouvelle, du procédé le plus ancien et le plus durable de la peinture.
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- Ce que je souhaite, c’est que ces essais incitent les chimistes à mettre au point, grâce à leur science que je ne possède pas, la question de l’adhérence de la couleur au ciment frais, au moment de la prise, et de la manière dont les différents oxydes peuvent se comporter au contact du ciment.
- Etablies sur des données scientifiques précises, ces tentatives empiriques pourraient alors se généraliser d’une façon intéressante pour l’emploi décoratif du ciment.
- Marcel Magne,
- membre du Conseil.
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- BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ d’eNCOUR. POUR L’INDUSTRIE NATIONALE. ------ FÉVRIER 1923.
- LE CHANGE, PHÉNOMÈNE NATUREL0
- Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs,
- La théorie que je vais développer devant vous ne peut, à proprement parler, être qualifiée de nouvelle. Elle repose, en effet, sur des idées classiques concernant les relations qui unissent le cours dn change d’un pays à l’état de sa balance commerciale. Elle possède, par contre, cette particularité de présenter ces relations sous une forme numérique qui permettra d’en assurer la confrontation avec les faits révélés par les statistiques, et par suite la vérification expérimentale. Elle donnera, en outre, la possibilité de préciser l’ordre de grandeur des differents éléments qui concourent à la détermination du cours du change d’un pays dans un autre.
- A. — THÉORIE DU CHANGE
- I. — Définitions préliminaires. — Dans la plupart des pays civilisés, il est publié, mensuellement, par les services de statistique, un indice dit « des prix de gros ». Pour calculer cet indice, on additionne, chaque mois, les prix d’un certain nombre de denrées et marchandises, choisies une fois pour toutes (45 pour l’indice de la Statistique générale de la h rance).
- On fait choix d’une période dite période de base et l’on représente par 100 l’indice moyen relatif à cette période. Si, pour la période de base, la somme des prix des marchandises considérées est égale à 3.000, par exemple, il suffît de diviser par 30 le total obtenu pour le rendre égal à 100. Dans celte hypothèse, on obtiendra l’indice mensuel, rapporté à la période de base, en divisant par 30 le nombre obtenu, chaque mois, par l’addition des prix des marchandises retenues pour le calcul de l’indice.
- On voit ainsi que l’indice des prix de gros augmente avec la moyenne générale des prix, et l’on peut dire que, lorsque cet indice croît, le pouvoir d’achat de l’unité monétaire, à l’aide de laquelle sont exprimés les prix étudiés, décroît dans la même proportion.
- (1) Conférence frite par l’auteur en séance publique le 6 janvier 1923.
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- Ceci posé, si 1 est l’indice des prix de gros, à un instant donné, à l’intérieur d’un certain pays, nous appellerons pouvoir il'achat intérieur de In monnaie de ce pays la grandeur
- 100
- le pouvoir d’achat de la même monnaie, pendant la -période de base, ('‘tant [tris pour unité.
- (On vérifie immédiatement que, pendant la période de base, l’indice des prix de gros étant égal à 100 par définition, la grandeur - est bien égale à l’unité.)
- Nous appellerons cours du change du pays (2) dans le pays (I) et nous désignerons par <\., le nombre d’unités monétaires du pays (I) nécessaire pour acquérir l’unité monétaire du pavs (2).
- L’unité monétaire du pays (1) permettra donc d’acquérir unités moné-
- G| -2
- taires du pays (2). Si nous désignons par -L1 le pouvoir d’achat intérieur de la monnaie du pays (1), par le pouvoir d’achat intérieur de la monnaie du pays (2), l’unité monétaire du pays (1) donnera dans le pays (2) un pou-
- voir d’achat ; -,2, que nous appellerons pouvoir d.'achat de l'unité monétaire
- C 1.-2
- du pays (I) dans le pays (2) et désignerons par le symbole ~LÎ.
- II. — Principes. — Ceci posé, notre théorie des changes s’exprime par les deux principes suivants, dont nous exposerons plus loin la vérification expérimentale :
- Principe 1. — En première approximation, et lorsque dans les pays (I) et (2) il n'est pas pratiqué démissions de papier-monnaie autres que des émissions d'origine commerciale, la monnaie du pays (1) s'échange contre celle du pays (2) à un cours qui lui donnera, à ïintérieur du pays (2), un pouvoir d’achat sensiblement égal à celui quelle possède à l'intérieur du pays (1).
- Autrement dit, le cours du change cLi du pays (2) dans le pays (1) sera
- tel que ' -,.2 soit très peu difièrent de ,.
- ^1.2
- Posons :
- _ 1 _ _
- Ll fi* 1.2
- Nous appellerons disparité de la monnaie du pays (1) dans le pays (2) la grandeur pXi. La disparité de la monnaie du pays (I) dans le pays (2) sera positive lorsque la monnaie du pays (1) aura un pouvoir d’achat intérieur
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- LE CHANCE, PHÉNOMÈNE NATUREL.
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- plus grand que celui qu'elle possède dans le pays (2). Cette disparité sera négative dans le cas contraire.
- Le principe 1 signifie que la valeur absolue de la disparité de la monnaie du pays (1) dans le pays (2) est petite, relativement au pouvoir d’achat intérieur -,, de la monnaie du pays (1).
- Afin qu’il ne soit pas commis d’erreur d’interprétation, relativement à la portée du principe 1. il importe d’insister sur la première partie de son énoncé. Celle-ci précise, en effet, que ce principe n’est applicable que lorsque dans les pays ( I) et (2) il n’est pas pratiqué d’émissions de papier-monnaie autres que des émissions d’origine commerciale, c’est-à-dire provoquées par les besoins de l’escompte des effets de commerce.
- Ainsi se trouvent exclus de notre étude des pays comme l’Allemagne ou la Russie qui augmentent d’une manière continue leur circulation fiduciaire. Les phénomènes de change qui s’y produisent sont de même nature que dans les autres pays, mais les apparences se trouvent compliquées par des phénomènes nouveaux, dont nous traiterons dans un autre mémoire consacré à l’étude de l’inflation. Nous devons faire remarquer, dès maintenant, que le pouvoir d’achat du franc en Allemagne est, pendant les périodes d’inflation, très différent du pouvoir d’achat du franc en France. La différence qui sépare ces deux grandeurs, différence qui varie constamment, est de l’ordre du pouvoir d’achat du franc en France et peut même le dépasser.
- Notre théorie du change s’applique donc seulement à des états à circulation métallique ou dont la circulation fiduciaire varie peu, tels la France, les Etats-Unis, l’Angleterre, l’Espagne, la Suisse, la Belgique, l’Italie pendant les années 1920-21-22. Elle sera étendue facilement au cas des pays qui pratiquent l’inflation d’une manière continue.
- Principe S. — Les variations de la disparité de la monnaie du pays (1) dans chacun des autres pays ont pour effet de maintenir Véquilibre de la balance des comptes du pays (1), ou de le rétablir lorsqiiil y a été accidentellement troublé.
- Nous rappelons que la balance des comptes d’un pays est, à chaque instant, la différence algébrique entre le montant des dettes immédiatement payables à l’étranger et celui des créances extérieures immédiatement exigibles.
- Il importe d’insister sur le fait que, dans le calcul de la balance des comptes, il n’entre que des dettes et des créances, et que ces dettes et créances ne se distinguent en rien suivant leur origine.
- Un pays peut acquérir des créances étrangères de deux façons différentes et de deux seulement :
- soit en exportant à l’étranger des marchandises ou des services (transports
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- maritimes, par exemple), des monnaies métalliques, des métaux précieux, ou enfin du pouvoir d’achat sous forme de papier-monnaie;
- soit en se faisant reconnaître, par des traités politiques, des créances d’un montant déterminé.
- l)e la même manière, un pays ne peut devenir débiteur de l’étranger que par des traités politiques ou par l'importation de marchandises, de services, de monnaie métallique, de métaux précieux ou de pouvoir d’achat sous forme de papier-monnaie.
- Les dettes et créances étant ainsi acquises, il n’existe et ne peut exister aucun autre procédé de règlement que la compensation, opération qui consiste dans l’annulation d’une dette par la transmission au créancier d’une créance que le débiteur doit posséder.
- Le paiement en billets de banque, par exemple, n’est que le transfert d’une créance sur la banque qui a émis les billets. Le paiement en or, lui-même. peut être considéré comme un transfert de créance puisque, en régime de circulation métallique, l’administration des monnaies de chaque pays s’engage, en général, à remettre, en échange d’uu poids quelconque d’or fin, de la monnaie nationale. Le transfert d’or est donc un transfert de créance sur l’administration des monnaies du pays qui le reçoit.
- Il est indispensable de bien comprendre que tous les moyens de payement, tous les envois d’eiïets de commerce, ne créent ni dettes ni créances étrangères, mais sont seulement des procédés de compensation des dettes et créances acquises par l’un des procédés que nous avons énumérés.
- En outre, il faut insister sur le fait que des dettes ou créances n’entrent dans le calcul de la balance des comptes que lorsqu’elles sont exigibles. Jusqu’à l’instant de leur exigibilité, elles n’exercent aucune influence sur le montant de cette balance, réserve faite des phénomènes, peu importants d’ailleurs, auxquels l’escompte des effets de commerce peut donner lieu.
- Ceci posé, un exemple précisera l'énoncé du principe 2. Si , est positif, le pouvoir d’achat de la monnaie du pays (1) est plus grand à l’intérieur du pays(l) que dans le pays (2). Il sera donc avantageux d’acheter dans le pays (1) et de vendre dans le pays (2), pour rapatrier ensuite dans le pays ( 1 ), par l’échange de la monnaie de (2) contre celle de (J), les capitaux provenant de cette vente. La grandeur de la disparité mesure l’imporlance de cet avantage. Il est bien évident, d’ailleurs, que l’opération inverse, consistant à acheter dans (2) pour vendre dans (1), est rendue désavantageuse dans la même proportion, par l’existence de cette disparité.
- Le principe 2 signifie que, si Je déficit de la balance des comptes du pays (1) augmente, soit par suite d’une augmentation du déficit de la balance commerciale, soit par la venue à échéance de dettes que le pays (1) aurait
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- contractées à l’étranger par des traités politiques, la disparité positive pL2 devra augmenter, pour qu’augmente l’avantage que les exportateurs de (1) trouvent à vendre dans (2), et diminuer au contraire celui que les exportateurs de (2) peuvent avoir à vendre dans (1).
- Ainsi se trouvera corrigée l’augmentation du déficit de la balance des comptes du pays (1) par l’augmentation des exportations de (1) dans (2) et la diminution consécutive des importations de (2) dans (1).
- Il est normal de rechercher par quel mécanisme se trouvent pratiquement réalisées, sur les marchés financiers, ces variations de disparité.
- Fig. 1.
- En supposant constants les pouvoirs d’achat intérieurs de la monnaie des pays (!) et (2), la disparité/?, _> de la monnaie du pays (1) dans le pays (2) dépend du cours du change de la monnaie de (1) contre celle de (2). Or, l’offre et la demande des moyens de paiement sur l’étranger sont le facteur essentiel de la détermination pratique du cours des changes.
- Ainsi, par exemple, lorsque les chèques sur Londres sont plus demandés qu’offerts, le cours de la livre sterling à Paris s’élève, ce qui détermine un accroissement de la disparité du franc en Angleterre. C’est donc bien la loi (le l’offre et de la demande qui règle le jeu des phénomènes de change.
- III. — Vérification des principes. — Pour la vérification des principes ! et 2, nous conviendrons de compter positivement les dettes payables et
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- négativement les créances exigibles. De la sorte, lorsque la balance des comptes d’un pays sera délicitaire, le nombre qui la traduira sera positif.
- Si nous représentons par des courbes (tig. 1) les variations de la disparité et celles de la balance des comptes, l’augmentation du déficit de cette balance se traduit par une portion ascendante de la courbe qui lui correspond. Cette augmentation doit déterminer une augmentation de la disparité, qui se traduit, à son tour, par une portion ascendante de la courbe de disparité. A partir d’une certaine valeur de la disparité, le déficit de la balance des comptes se trouve corrigé par les phénomènes consécutifs à l’augmentation de la disparité, fia courbe de la balance commerciale doit donc être descendante et la diminution de déficit qu’elle exprime a pour effet de diminuer, à son tour, la valeur de la disparité.
- De sorte que, si le principe 2 est vrai, les courbes qui traduisent les variations de la balance des comptes et celles de la disparité doivent présenter des formes analogues, tout maximum ou minimum de l'une devant se retrouver dans l’autre. C’est là ce que nous vérifierons par la suite.
- fia première partie de ce travail est destinée à [trouver que la théorie contenue dans les principes 1 et 2 est vraie au sens scientifique du mot, c’est-à-dire qu’elle donne une explication satisfaisante de tous les faits observés.
- Toutefois, avant d’en rechercher la vérification expérimentale, il n’est pas inutile de montrer que notre théorie est mathématiquement possible, autrement dit que les conditions qu’expriment les principes 1 et 2, jointes à celles qui doivent être nécessairement satisfaites entre les différents marchés financiers, ne fixent pas plus de conditions qu’il n’est d’inconnues dans le problème.
- J U sti El c at ion MATHÉ-MATinUE A — Nous considérerons les marchés financiers de trois pays (1 ), (2) et (3). Soient r.iA, ~2,, les pouvoirs d’achat intérieurs des monnaies des pays (1), (2) et (3). Ces pouvoirs d’achat dépendent pour chacun de ces pays, d’un certain nombre de conditions, dont la détermination fera l’objet du travail que nous consacrerons à l’étude de l’inflation. Ils ont, à chaque instant, une valeur bien déterminée que la connaissance des nombres indices correspondants permet de calculer. Ils sont donc une fonction bien déterminée du temps et nous pouvons écrire :
- ~i.l = A 3 1 ~ f-~3.:i = I
- Nous considérerons, d’autre part, les pouvoirs d’achat des monnaies des pays (1), (2) et (3) dans chacun des autres pays. En vertu des définitions
- (1) Cette justification mathématique n'a pas été exposée à la conférence.
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- précédemment énoncées, nous pouvons écrire le s}rstème d’équations ci-dessous :
- ( TR-l = A (0
- ( i ) < 771.2 = 771.1 + .
- V 77] ;i = 771 l -|- p 1
- 2.1 = ~2.-> + p-2.1
- V2 = AA>
- ^3.1 = ~i.3 + lh.l = 71:1.3 + P:1.2
- ^3.3 ~ A (A-
- Ceci posé, notre définition du cours du change dn pays (2) dans le pays ( I), qui nous a conduit à l’équation :
- I
- nous donne pour les pays ( l), (2) et Çi) :
- Ci.l
- c.i.l
- d .1
- ;u
- D’autre part, l’unité monétaire du pays (1) permet d’acquérir sur le
- \
- marché financier du pays (1) unités monétaires du pays (2).
- 0.2
- Sur le marché financier du pays (2) elle en donne c,A.
- Si l'on n’avait pas
- £ _
- Cl.-2
- il serait possible, en changeant constamment de la monnaie du pays (1) contre celle du pays (2) dans l’un des pays (1) ou (2), et en la transformant en monnaie de (1) dans l’autre de ces deux pays, de réaliser indéfiniment des bénéfices, ce qui est évidemment impossible.
- On a donc nécessairement :
- 1
- = c c 1.2
- et ceci permet d’écrire le système :
- (3)
- ^ Ci.î-Ci.i — 1. -, Cl.3.C.i.l = 1 C-lM.C-.i.ï = \
- De la même manière si l’on n’avait pas :
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- il serait possible en changeant, par exemple, de la monnaie de (J) contre celle de (2) sur le marché financier de (I), la monnaie obtenue contre celle de (3) sur le marché financier de (2), et celle-ci contre de la monnaie de (1) sur le marché financier de (3), de réaliser indéfiniment des bénéfices, ce qui est évidemment impossible.
- Nous avons donc nécessairement :
- C1.2.C2.3.C3.I = 1 .
- D’autre part, soient b{,, éi:j; b,A, b,A\ bAA, bA, les balances des comptes des groupes de pays (1) et (2), ( l) et (3), (2) et (1), (2) et (3), (3) et (1), (3) et (2); et soient B,, B2, B;i les balances totales des comptes des pays (1), (2) et (3). On a évidemment :
- ' Ifi = 0.2 -f bi.-i (5) ) 112 = 62.1 + 62.3 / B:1 = 6:u + 6î.2
- et
- ( 0.2 = -- 0. 1
- (6) } 6u = —63.1 ( 63.2 = - 62.3.
- Le principe 2 signifie qu’il existe une relation entre les variations des disparités p, 2, plA de la monnaie du pays (1) dans les pays (2) et (3) et celles des balances des comptes bi2 bt A.
- Il nous permet donc d’écrire les trois équations
- . Fi (dpi.2, dp 1.3, dbi.i, db 1.3) = 0
- (7) - l'Adp-i.-i, dp-i.ii db-i.-.s, dbi.i) — 0 ( F3(dp:u, dp-3.i. db1.11 db-.i.->) = 0.
- Il signifie en outre que l’existence de ces relations a pour etlet de maintenir l’équilibre de la balance totale des comptes du pays (1 ) ; c’est-à-dire que, pour la position d’équilibre du marché financier des trois pays, on doit avoir, à chaque instant :
- Kj = 0
- B2 = 0
- 11, = 0.
- Mais les systèmes 3 et b entraînant la relation :
- «1 + r>, + h., = 0,
- l’égalité Bj = 0 résulte des deux précédentes et le dernier système se réduit aux deux équations :
- ( ih = o
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- LE CHANGE, PHÉNOMÈNE NATUREL.
- 9$
- Ainsi le problème de l’équilibre des changes se traduit pour trois pays par un système de trente équations à trente et une inconnues. Nous pourrons donc exprimer trente d’entre elles en fonction de la dernière, le temps par exemple, et nous aurons, à chaque instant, la valeur de toutes les inconnues du problème.
- Vérification expérimentale. — Ayant ainsi montré que notre théorie est possible au sens mathématique du mot, il nous reste à montrer qu’elle est vraie.
- Principe i. — Nous vérifierons le principe 1 pendant la période 1920-21-22 et pendant la période 1912-13, prétendant ainsi prouver que notre théorie s’applique aussi bien au régime de la circulation métallique qu’à celui du cours forcé.
- Nous écartons l’année 1919 pour éviter l’exposé des répercussions de l’inllation.
- Pour la vérification des principes I et 2, le choix des unités est capital. Nous prendrons pour unité de pouvoir d’achat, le pouvoir d’achat moyen du franc en France pendant la période 1901-10. Autrement dit, si pendant un certain mois, IK est l’indice des prix de gros en France rapporté à la base 100 pour la période 1901-10 (indice publié chaque mois par les services de la Statistique générale de la France), le pouvoir d’achat du franc pendant le
- mois considéré sera exprimé en unités égales au pouvoir d’achat moyen
- t|
- du franc en France pendant la période 1901-10. Nous désignerons cette unité par le symbole Ly mi-iu-
- De même, si IA est pour le même mois l’indice des prix de gros en Angleterre rapporté à la base 100 pour la période 1901-10, le pouvoir d’achat de
- l’unité monétaire anglaise sera, pour ce mois, , exprimé en unités égales
- t A
- au pouvoir d’achat moyen de la livre sterling en Angleterre pendant la période 1901-10 (CA.
- Four comparer ces deux grandeurs, il est nécessaire d’établir un lien entre les unités dans lesquelles elles sont exprimées.
- Nous admettrons que, pendant la période 1901-10, le pouvoir d’achat moyen d’un gramme d’or était sensiblement le même en Angleterre et en France. Si, en eiïet, le pouvoir d’achat d’un gramme d’or avait été pendant un certain temps supérieur en Angleterre à ce qu’il était en France pendant la même période, les achats de marchandises faits en Angleterre pour le compte de la Franco eussent rapidement rétabli, par suite de la libre circulation de l’or, l’égalité des pouvoirs d’achat. Cette hypothèse serait d’ailleurs Tome 135. — Février 1923. 7
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- EK Cil AN G K, PII É NOM K N K NATUHKK. — FEVRIER lî»23.
- susceptible d’une vérification expérimentale, par la comparaison des prix moyens des mêmes marchandises en Angleterre et en France pendant la période 1901-10. Elle sera rendue infiniment vraisemblable par les considérations qui seront développées dans la deuxième partie de cet exposé.
- Fn admettant cette égalité des pouvoirs d’achat moyens d’un gramme d’or en Angleterre et en France, pendant la période 1901-10, nous pouvons écrire, la livre sterling contenant 2o,22 fois plus d’or que le franc :
- I r.i.Hii-n> — '._>vt-A.i'.iui-in.
- .Viuvi-T Cl a.VW i")u cu .Siivuf , cm . uu;i l cu NtaC, et <n 4
- FJ M I h
- O.OSO
- Fi". 2. — Pouvoirs d’iicli-it en It.i'hii-io du franc en France, en Angleterre, aux Etats-Unis,
- en Italie et en Espagne.
- de sorte que le pouvoir d’achat de la livre sterling, en U,. 10, sera pour le
- mois considéré :
- 100;< 2a,22
- __ T;
- < )r. si (\ x est, pour le même mois, le cours moyen du change de la monnaie anglaise en France, c'est-à-dire le nombre de francs nécessaires pour
- acquérir une livre sterling, 1 franc permettra d’acquérir ^ livre sterling, et
- ri.\
- aura par suite en Angleterre un pouvoir d’achat :
- _ I -J00x 20.22
- -la — a . ’
- C I . A l.v
- pouvoir d’achat exprimé en U,m-
- Four vérifier le principe 1, nous tracerons sur le même diagramme (tig. 2) les courbes du pouvoir d’achat du franc en France et dans différents pavs étrangers.
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- EE CHANGE, PHÉNOMÈNE NATUREL.
- 95
- Pour les années 1920-21-22. nous avons établi ces courbes en prenant, pour la France, l’indice mensuel des prix de gros de la Statistique générale de la France, pour l’Angleterre, l’indice de Sauerbeck, pour les États-Unis, l’indice de l)un et pour l’Italie, celui du professeur Hachi.
- Ces quatres indices, ramenés à la base 100 pour la période 1901-10, sont donnés mensuellement par le Bulletin de la Statistique générale de la France.
- L’indice des prix de gros en Espagne est donné par le même bulletin, mais rapporté à la base 100 pour l’année 1913. Nous avons admis, par généralisation de l’hypothèse précédemment énoncée, l’égalité du pouvoir d’achat moyen de 1 gramme d’or en France et en Espagne pendant l’année 1913, ce qui nous a permis d’exprimer le pouvoir d’achat du franc en Espagne en U,.\i<)oi_io en multipliant l’indice des prix de gros en Espagne par l’indice moven des prix de gros en France pendant l’année 1913.
- Nous avons tiré les moyennes mensuelles des changes du Recueil mensuel de l'Institut international du Commerce de Bruxelles. Cette publication donne des indices de change, qui sont le produit par 100 du rapport du cours du change, tel que nous l’avons défini, à celui qui traduirait la parité métallique des deux monnaies envisagées.
- Si CA est le cours du change de la livre sterling en France, l’indice de change correspondant sera :
- CA = 100 X 2-> !
- ce qui nous donne pour le calcul du pouvoir d’achat du franc en Angleterre la formule
- 10.000
- “IW = / •
- I A C\
- A titre d’exemple, nous donnons ci-après le calcul du pouvoir d’achat du franc en Angleterre pour l’année 1920 (Voir page 96).
- La figure 2 représente les variations des pouvoirs d’achat du franc en France, en Angleterre, aux Etats-Unis, en Italie et en Espagne, pouvoirs d’achat exprimés en U,, 1!l011ü
- Elle nous montre que pendant toute la période 1920-21. la disparité du franc n’a pas dépassé 0,051 en Angleterre, pour une valeur du franc en France de 0,213 (Janv. 1921), soit 0,2i de la valeur correspondante du franc (chiffres exprimés toujours en U,, 1!IOMO).
- Aux Etats-Unis, la disparité a atteint en décembre 1920 sa valeur maximum, soit 0,22 de la valeur correspondante du franc. En Italie, elle a atteint sa plus grande valeur en février 1921, soit 0,17 de la valeur correspondante du franc. En Espagne, enfin, elle n’a pas dépassé 0,11 de la valeur correspondante du franc, et ceci pour le mois de janvier 1921.
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- 90 LE CHANGE. RIlÉXCftlÈNE NATUREL. — FÉVRIER 192:?.
- ANNÉE i920.
- MOIS bv c'\ 10.000 771 ' Le.; “r.i- “k. a
- Janvier 334 171 0,174 + 0,004
- Février 354 191 0,149 + 0,017
- Mars 356 206 0,136 + 0,020 j
- Avril 362 253 0,110 + 0,037
- Mai 354 224 0,126 -f- 0,031 i
- Juin 348 198 0,145 + 0.031
- J aille l 347 189 0,153 + 0,021
- Août 345 201 0,145 + 0,028
- Septembre 339 207 0,142 + 0,022
- ! Octobre 327 211 0,145 -F 0,029
- Novembre 305 228 0,144 + 0,04 4 S;
- Décembre 1 282 234 0,152 + 0,047 !
- La figure 2 nous montre, en outre, que pendant l’année 1921, cependant que la France s’éloignait de la période des troubles monétaires consécutive à la guerre et due principalement à l'inflation pratiquée à cette époque, les courbes représentant le pouvoir d’achat du franc à l’étranger se rapprochaient d’une manière continue de celle qui traduisait le pouvoir d’achat du franc en France.
- D’octobre 1921 à décembre 1922, la disparité du franc n’a pas dépassé :
- 0,029 en Angleterre soit 0,12 de la valeur correspondante du franc.
- 0,034 en Italie soit 0,14 de la valeur correspondante du franc.
- 0,038 aux Etats-Unis soit 0,15 de la valeur correspondante du franc.
- 0,015 en Espagne soit 0,00 de la valeur correspondante du franc.
- Ainsi, d’octobre 1921 à décembre 1922, le pouvoir d’achat du franc à l’étranger ne s’est pas écarté du pouvoir d’achat du franc en France de plus de 15/100 de cette dernière valeur. Le principe I peut donc être tenu pour largement vérifié.
- Four montrer qu’il représente une loi permanente des phénomènes de change, nous avons cherché à le vérifier pendant une période de libre circulation de l’or, soit pendant les années 1912-13.
- Pour cette période, nous avons tracé les courbes du pouvoir d’achat du franc en France et du franc en Angleterre. Les indices des prix de gros nous ont été fournis par le Bulletin de la Statistique </éncrale de la France. Nous avons déterminé les moyennes mensuelles de change en calculant la moyenne arithmétique de quatre ou cinq valeurs prises dans le mois à huit jours d’intervalle.
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- La figure 3 nous montre que, dans cette période, la disparité du franc en Angleterre, tantôt négative et tantôt positive, n’a jamais dépassé en valeur absolue 0,037, valeur atteinte en juin 1912 et qui n’est que les 4/100 de la valeur correspondante du franc.
- Ce résultat étant du même ordre que le précédent, et par suite le confirmant, nous tiendrons le principe 1 pour établi.
- Principe 2. — Il reste alors à assurer dans les mêmes conditions la vérification du principe 2.
- Pour ce faire, il nous suffira de vérifier, comme nous l’avons montré précédemment, la similitude de forme des courbes représentant les variations
- 1 £ ^ 1000 ^ °'9°0 4 5 0800 £ I 0700 § ‘ 0,600 U S 0.500 Il OAOO ^ § 0.300 1 0.200 \ 0.700 * 0000 7912 1913
- J F A M J J A S 0 AI 0 J F M A Al J J A 5 0 N D
- -
- *
- Fig. 3. — Pouvoirs d’achat du franc en France et en Angleterre en UF 19(J1_10
- de la balance des comptes et celles de la disparité, tout maximum ou tout minimum de Vune devant se retrouver dans l’autre.
- Toutefois, une difficulté se présente dans le tracé de la courbe de la balance des comptes. S’il est relativement facile de connaître les engagements internationaux arrivés à échéance et résultant pour chaque état de traités politiques, il n’est, pas possible de déterminer d’une manière complète le total des dettes et créances d’origine commerciale.
- Nous avons montré précédemment que ces dettes et créances ne pouvaient provenir que de ventes de marchandises, de services, de monnaies métalliques, de métaux précieux, ou de papier-monnaie.
- Or, ces éléments ne nous sont pas tous également connus.
- Les mouvements de marchandises sont révélés, d’une manière à peu près satisfaisante, par les statistiques douanières.
- Par contre, la valeur des services vendus ou achetés à des étrangers ne peut être trouvée dans aucun document existant. Ces services, que l’on a qualifiés d’exportations invisibles, se composent essentiellement des transports
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- 1)8
- ],]•; CIIA.Vil' P11!•:X< iMKXK NATUIîKl..
- ’KVIÜKR 1923.
- maritimes faits pour le compte d’étrangers, et de l’entretien des voyageurs étrangers sur le territoire national.
- l)e la même manière, les statistiques des mouvements de monnaie métal-liq ne et de métaux précieux sont, de toute évidence, très imparfaites, ces mouvements échappant en grande partie aux investigations douanières.
- Enfin, nous connaissons à peine les achats et les ventes de papier-monnaie faits par des étrangers dans un but spéculatif.
- Ces lacunes dans la connaissance des différents éléments de la balance des comptes ne nous empêcheront pas de vérifier le principe 2.
- Tout d’abord, en période normale, pour des pays ne pratiquant pas l’inflation fiduciaire, et dont, par suite, la monnaie est à peu près stabilisée, les achats et ventes de papier-monnaie faits par des étrangers dans un but spéculatif sont extrêmement réduits relativement au montant des règlements commerciaux.
- La valeur des métaux précieux et des espèces métalliques circulant d’un pays à un autre, si elle avait quelque importance en période de libre circulation de l’or, n’est depuis la guerre, et pour la plupart des pavs, qu’une quantité intime relativement à la valeur des marchandises échangées. Ceci, les statistiques, si imparfaites qu elles soient, permettent de le constater.
- Aussi n’avons-nous tenu compte des mouvements de métaux précieux révélés par les statistiques que dans la période antérieure à la guerre, sauf lorsqu’il s’est agi de la détermination de la balance des comptes de l’Amérique vers laquelle ont convergé, depuis Ibll, tous les mouvements d’or du monde.
- Ainsi, pendant les années 11)20-21-22, en ne faisant entrer dans le total de la balance des comptes que la valeur des marchandises et services échangés, nous devrons obtenir des résultats peu différents de ceux que nous aurions obtenus par la connaissance complète de la balance des comptes.
- Mais il y a plus : la valeur des services échangés nous échappe à peu près complètement. On peut admettre toutefois :
- 1° que la différence entre la valeur des créances et des dettes extérieures, qui résultent des échanges de services, est faible relativement à la balance commerciale :
- 2° que la balance de ces dettes et créances varie dans le même sens que la balance commerciale puisqu’il est très vraisemblable, en effet, que l’activité des opérations bancaires ou des transports maritimes faits pour le compte d’étrangers suit approximativement l’activité du commerce international.
- Si l’on admet toutes ces hypothèses, qui se trouveront confirmées, a posteriori, par l’exactitude des déductions que nous en avons tirées, on voit que la courbe qui traduit les variations de la balance commerciale, tracée en
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- ne tenant compte que de la valeur des marchandises échangées, doit être semblable à celle que l’on aurait pu obtenir par la connaissance complète de la balance des comptes.
- Ainsi, si notre théorie est vraie, nous devrons constater la similitude de la courbe de la disparité et celle de la balance commerciale, cette dernière n’étant tracée qu’à l'aide des renseignements fournis par les statistiques douanières. A tout maximum ou minimum de l’une devra correspondre, ainsi que nous l’avons annoncé, un maximum ou un minimum de l’autre.
- Pour juger de la valeur des résultats obtenus dans les vérifications qui suivent, il importe de connaître les principales imperfections des renseignements utilisés.
- 1° Les nombres indices sont susceptibles de certaines variations, faibles il est vrai, suivant la nature des marchandises qui entrent dans leur calcul. D’où une première cause d’erreur, qui, si elle n’affecte pas le sens des variations de la disparité, peut modifier la valeur absolue de cette grandeur.
- 2° Dans les statistiques douanières, les prix des diverses marchandises sont déterminés une fois pour toutes. Ainsi, pour les années 1920-21, la balance commerciale de la France a été calculée à l’aide des prix fixés par la Commission des Valeurs en Douane pour l’année 1919. Pour les premiers mois de l’année 1922, les importations sont évaluées d’après la valeur déclarée par l’importateur pour l’application de la taxe sur le chiffre d’affaires, les exportations d’après les prix du tarif de 1919.
- D’où une cause d’erreur importante qui, étant données les variations rapides des prix en 1920-21, modifie grandement la valeur absolue du déficit de la balance commerciale, bien qu’elle permette d’en apprécier les variations.
- Ceci est une nouvelle raison de n’accorder qu’une faible importance à la forme de la courbe qui représente les variations de la balance commerciale, et de tenir compte seulement des maxima et minima qu’elle présente et qui marquent des changements de sens des variations de cette balance.
- Enfin, nous n’avons calculé que des moyennes mensuelles, ce qui a pour principal avantage d’éliminer l’effet des mouvements quotidiens du cours des changes, mais risque, par contre, de faire disparaître de nos diagrammes des variations de disparité d’une durée inférieure à un mois. Or ces variations peuvent trouver leur cause dans des variations de la balance des comptes de durée supérieure et qui, comme telles, sont représentées par nos courbes. Entre deux points consécutifs, enfin, nous avons supposé la courbe continue, hypothèse toujours admise pour les courbes qui représentent des phénomènes physiques.
- Ceci posé, il nous reste à étudier dans le détail chacune des courbes tracées.
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- La figure 4 représente la disparité de la monnaie française en Angleterre et le commerce total de la France.
- Nous constatons qu’à tout maximum de l’une des courbes correspond un maximum de l’autre, à tout minimum de l’une, un minimum de l’autre. Nous avons placé les mêmes lettres aux points correspondants et nous pouvons observer que l’intervalle qui sépare deux points correspondants ne dépasse jamais un mois et demi.
- L’existence de cet intervalle variable peut s’expliquer par la considération des différentes modalités de paiement. Considérons en effet une opération commerciale déterminée. Cette opération concourt à la détermination de la
- CblOjxwttc jocuvo civ CLvg Cetvwi. il Coiiinvc/icc total \ fa Tuaiita
- Fig. 4. — Disparité du franc en Angleterre et commerce total de la France. — Les courbes tracées en gros traits sont obtenues en joignant purement et simp ement les points déterminés chaque mois et qui sont indiqués sur le graphique. Le fait que les valeurs correspondant aux ordonnées de ces points représentent des moyennes mensuelles, peut dissimuler des oscillations de durée inférieure à un mois. Aussi a-l-on Iracé en traits plus lins dans la région k l m une courbe qui passe par les points déterminés et qui est donc possible, sans être certaine.
- balance commerciale à l’instant où les marchandises qu’elle concerne passent en douane.
- Les phénomènes de disparité correspondants seront provoqués, eux, par l’achat des devises ou créances qui serviront au règlement de l’opération considérée. Si l’acheteur prévoit la hausse du change, il achètera dès ht commande les devises qui lui seront nécessaires et la courbe de disparité précédera la courbe de la balance commerciale. S’il escompte, au contraire, la baisse du change, il achètera les devises à l’échéance seulement et la courbe de disparité suivra la courbe de la balance commerciale.
- L’ordre de grandeur du décalage des deux courbes, décalage qui ne dépasse jamais deux mois, confirme cette interprétation, qui permet également de comprendre les phénomènes antérieurs à la guerre. A cette époque, en effet, on se préoccupe peu des variations de change; les devises nécessaires au règlement d’une commande ne sont, en général, achetées qu’à
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- l’échéance. Or, ainsi que la théorie permet de le prévoir, la courbe de la balance commerciale précède presque toujours, et de deux mois environ, la courbe de la disparité.
- A titre d’exemple, nous allons étudier les deux courbes pendant les mois de novembre et décembre 1920 et les premiers mois de 1921.
- En novembre 1920, le déficit de la balance commerciale française croît et atteint son maximum en h'. Pendant la même période, la disparité du franc en Angleterre s’accroît, rendant de plus en plus désavantageuses les importations d’Angleterre en France, et au contraire de plus en plus avantageuses les exportations de France en Angleterre. A partir d’une certaine valeur de la disparité, le déficit de la balance commerciale cesse de croître, puis
- $ 1 |
- ÿ- _ 0,020
- 4 -0.OS0.
- Fig. o. — Disparité de la livre sterling en France et commerce total de l’Angleterre en 1920-22.
- diminue, diminution qui provoque à son tour une diminution h i de la disparité. Le même phénomène se reproduit en i,j, k.
- On peut remarquer en outre que, dès le mois de janvier 1921, notre balance commerciale apparente devient favorable, ce qui doit avoir pour effet de diminuer nettement l’intérêt que nous avons à exporter en Angleterre. Ceci se traduit en effet sur notre diagramme par la brusque diminution de la disparité de mai 1921.
- Enfin la figure 4 explique la hausse du change anglais qui s’est produite au printemps de 1922 et qui correspond à la portion ascendante s' l' de la courbe qui représente les variations de la balance commerciale.
- Ayant ainsi vérifié que le principe 2 régissait bien les variations de la disparité du franc en Angleterre, nous avons voulu étudier les variations de la disparité de la livre sterling en France pendant la même période. La figure 5 rapproche les variations de cette disparité de celles de la balance commerciale anglaise. La concordance est entièrement satisfaisante et l’on
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- IJ0 CIIAXGF, PHFXOMFNF XATUIiFF. — FFYHIFIt 192:5.
- pourrait ré[)éter au sujet de ces deux courbes les mêmes considérations que dans le cas précédent.
- Remarquons en passant que, pendant toute la période étudiée, la disparité de la livre sterling' en France est négative. Nous reviendrons sur ce fait dans le paragraphe que nous consacrons, dans la troisième partie de ce mémoire, à l’étude du chômage en Angleterre.
- Il nous reste, pour montrer la généralité du principe 2, à en assurer la vérification dans une période de libre circulation métallique.
- A cet effet, nous avons rapproché dans la figure fi la courbe de la disparité de la livre sterling en France pendant la période 1!) 12-1 fi de celle des
- Fig. G. — Disparité de la livre sterling en France et commerce total de l’Angleterre en 1912-13.
- variations de la balance des comptes de l'Angleterre pendant la même période (1).
- Il est bon de remarquer, à ce sujet, que la courbe tracée en rouge représente, avec les échanges de marchandises, les mouvements de monnaie métallique et de mélaux précieux entre la France et l’Angleterre. Pendant les années 1912-13, les mouvements de métaux précieux sont en effet de quelque importance relativement aux mouvements commerciaux. Si imparfaites que soient les statistiques à ce sujet, il importait d’en tenir compte. Nous avons donc ajouté le chiffre des importations de mélaux précieux à celui des importations de marchandises et fait de même [tour les exportations. Les chiffres utilisés ont été tirés du supplément mensuel de The Economat.
- (I) Pendant la période 1 y 12-13, nous avons étudié la disparité de la livre sterling en France, plutôt que celle du franc en Angleterre, par suite des difficultés qu'appoile à la détermination de la balance des comptes de la France, pendant les mois d’avril de ces deux années, le changement de tarif pratiqué à cette époque dans les estimations globales des statistiques du Ministère des Finances.
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- La concordance des deux courbes est extrêmement satisfaisante. On remarque que la courbe de la balance des comptes précède toujours la courbe de la disparité et que les points correspondants sont distants d’un mois au moins et de deux au plus. Cette uniformité montre à quel point sont réguliers, en période normale, les phénomènes de change.
- ^tcuvc eu**' <f ta.h>-t"Uivu> cl l&taX O’-c Ceu
- Fig. 7. — Disparité du franc aux ËLals-Unis et commerce total de la France.
- Après des concordances aussi nombreuses, les principes 1 et 2 pouvaient être considérés comme vérifiés. Afin qu’aucun doute ne soit plus possible, nous avons tenu à en contrôler l’exactitude dans d’autres cas encore.
- Dans la figure 7, nous avons étudié les variations de la disparité du franc
- éXKsya/ùU ôu. fxA-ruy cw il Cotnvnzxte C’taf At Ctv Avance
- Fig. 8. — Disparité du franc en Belgique et commerce total de la France.
- aux Etats-Unis, dans la figure 8, celles de la disparité du franc en Belgique. Nous avons fait en outre de très nombreuses vérifications, non reproduites dans cet article et portant pour les années l!)20-2i-22, sur les variations de la disparité du franc en Italie, en Belgique et en Suisse, de la livre sterling en France, aux États-Unis, en Italie, en Espagne, en Belgique et en Suisse, du dollar en France et en Belgique, etc.
- Pour résumer les vérifications relatives aux variations de la disparité du
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- EÉYR1ER 1923.
- franc dans différents pays étrangers, nous avons rapproché, dans la figure 0, les variations de la balance commerciale de la France de celles de la disparité moyenne du franc à l’étranger (moyenne arithmétique des disparités du franc en Angleterre, en Italie et aux Etats-Unis pour l’année 1920, en Angleterre, en Italie, aux Etats-Unis, en Belgique, en Suisse et en Espagne pour les années 1921 et 1922). La correspondance des maxima et des minima est extrêmement frappante.
- Ainsi, dans tous les cas étudiés, la concordance des deux courbes de la balance commerciale et de la disparité est restée aussi satisfaisante. L’inter-
- Cbimiiffniu V. gaii.c a 1 etiangee et (Vninve/tcc Ic'tM ÎVe 3to-h.cc
- Fig. 9. — Disparité moyenne «lu franc à l'étranger et commerce total de la France. — La disparité moyenne du franc est la moyenne arithmétique des disparités du franc dans les pays suivants : en 1920, Angleterre, États-Unis, Italie; en 1921-22, Angleterre, Etats-Unis, Italie, Belgique, Espagne, Suisse.
- valle de temps séparant deux points correspondants s’est toujours trouvé inférieur ou au plus égal à deux mois.
- Dans ces conditions, nous considérons dorénavant les principes 1 et 2 comme établissant une théorie en complet accord avec l’expérience et pouvant par suite être tenue pour vraie, dans l’état actuel des observations économiques.
- B. — LA PLACE DU CHANGE PARMI LES PHÉNOMÈNES NATURELS
- La pérennité de notre système économique pose, à elle seule, un vaste problème. Comment un ensemble de nations, inégalement dotées en ressources minérales, aux territoires inégalement fertiles, et peuplées d’individus de tempéraments très divers, a-t-il pu subsister dans un état d’équilibre
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- UE CHANGE, PHÉNOMÈNE NATUREL.
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- relatif, ou retrouver cet équilibre après les perturbations que lui ont fait subir les guerres et les révolutions?
- Il semble, cependant, que les influences individuelles s’exerçant au hasard, sans autre caractère commun que la recherche du profit maximum, eussent dû, en régime de libre circulation métallique, amener tout l’or du monde dans les pays riches où les produits se trouvaient à bon compte, et conduire à la ruine les nations moins heureusement pourvues.
- Il n’en a pas été ainsi. L’équilibre du monde a été maintenu, de telle façon que la vie a été possible dans tous les groupements nationaux. C’est à la recherche du mécanisme stabilisateur, assurant l’équilibre économique de nations inégalement dotées, qu’est consacrée la deuxième partie de ce travail.
- M. Coi .son, dans le tome I de son Cours d’économie politique, fait, en un paragraphe intitulé La direction du mouvement économique par le mécanisme des prix (p. 432 et suivantes), un lumineux exposé de la façon dont les prix, à l’intérieur d’un même pays, « guident l’action libre de chaque individu cherchant à utiliser ses ressources et ses facultés dans un emploi spécial, au mieux de ses intérêts propres ».
- Il montre, d’une manière très complète, comment « les prix guident cette action, précisément comme il convient, pour qu’elle contribue à faire arriver, à chaque consommateur, les objets infiniment divers dont il a besoin, à meltre à sa disposition les services qu’il désire à peu près dans la proportion où il a les moyens et la volonté de les acquérir ».
- Ce mécanisme des prix, conservateur de l’équilibre, c’est la hausse d’un produit plus demandé qu’offert, c’est-à-dire la réalisation du phénomène qui, s’il se produisait seul, ferait diminuer la demande de ce produit, ou en ferait augmenter l’offre, sur le marché.
- Il suffit d’avoir étudié quelques phénomènes physiques ou chimiques pour reconnaître, dans le jeu du mécanisme des prix, un cas particulier d’application de la loi du déplacement de l’équilibre, loi qui prend, lorsqu’elle est relative à des variations de température, le nom de loi de Yan’t Hoff, qui devient, pour des variations de pression, la loi do Le Chatelier, qui s’appelle en électricité loi de Lenz et s’énonce, sous sa forme la plus générale, de la manière suivante :
- « Lorsqu’on produit une variation de l’un des facteurs de l’équilibre d’un « système, il se produit une modification de ce système, qui, si elle s’accom-« plissait seule, à partir de l’état primitif, entraînerait une variation inverse « du facteur considéré. »
- Un exemple éclairera cet énoncé. Le système considéré sera le marché des rentes françaises à la Bourse de Paris, marché supposé isolé de tous les
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- autres marchés financiers. Le système est en équilibre si les offres de vente sont aussi nombreuses que les demandes d’achat. Le cours ne varie pas.
- Supposons que les demandes viennent à augmenter. C’est là la variation considérée de l’un des facteurs de l’équilibre du système. 11 se produit alors une « modification de ce système », la hausse du cours, qui « si elle se produisait seule entraînerait une variation inverse du facteur considéré », c’est-à-dire la diminution des demandes.
- La vie économique, dans son ensemble, et pour un groupe important d’individus, paraît bien ainsi régie par la loi la plus générale de la nature.
- Or, il se trouve que les phénomènes de change ne sont que l’un des aspects, mais l’un des plus caractéristiques, de ce mécanisme des prix.
- Les variations de change sont, en effet, comme toutes les courbes de disparité nous l’ont montré, et ainsi que l’exprime le principe 2, des manifestations du phénomène par lequel est maintenu l’équilibre de la balance des comptes de chaque pays. Elles assurent, en quelque sorte, le mécanisme des prix internationaux, puisqu’elles déterminent, pour une nation, le prix, en monnaie nationale, de toutes les marchandises que ses importateurs pourront acheter à l’étranger. Elles réalisent des variations d’ensemble des prix de toutes les marchandises d’un pays, pour tous les acheteurs d’un autre; et ceci explique que les lois du change n’aient pu être mises en évidence que par la considération du pouvoir d’achat de la monnaie d’un pays à l’étranger.
- Un exemple fera peut-être mieux comprendre encore le rôle des phénomènes de change dans la vie internationale.
- Considérons trois pays ( l), (2) et (6), soumis, les uns et les autres, au régime du cours forcé.
- Le pays (1) possède du minerai en quantité limitée seulement par la rapidité de l'extraction. Il tire de son sol du blé on quantité qui suffit à sa propre alimentation.
- Le pays (2), au contraire, ne dispose d’aucune ressource souterraine. Il cultive le blé, mais dans des conditions moins bonnes que le pays (1).
- Le pays (2), voisin du pays (2), y achète son blé, mais ne possède pas de minerai.
- Le pa}^s (2) ne peut subsister qu’en achetant du minerai dans le pays (1), opération qui ne sera possible que si le pays (2) réussit à se procurer dos moyens de paiement dans (1). A cette fin, il va demander do la monnaie du pays (1), dont le cours dans le pays (2) s’élèvera. Cette ascension, qui détermine une augmentation du pouvoir d’achat de la monnaie du pays (1) dans le pays (2) se prolongera jusqu’à ce que le pays (2) dispose, dans le pays (1), de tous les moyens de paiement qui lui seront nécessaires.
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- Or, ceux-ci ne lui seront fournis que lorsque le pays (1) achètera son blé dans (2), c’est-à dire lorsque le prix du blé de (2), calculé en monnaie de (1), sera inférieur au prix du blé de (1), calculé dans la même monnaie. Ce résultat devra avoir lieu quel que soit le prix du blé du pays (2), maintenu élevé par les besoins de (3).
- La variation du change de (2) dans (1) aura ainsi déterminé, automatiquement, pour tous les acheteurs de ( 1), et pour ceux-là seulement, la variation du prix du blé du pa}7s (2) nécessaire et suffisante pour que les habitants de de ce pays puissent subsister.
- 11 suffit de poser le problème pour se rendre compte que tous les conseils ou encouragements que l’on aurait pu prodiguer aux cultivateurs ou aux exportateurs de (2) n’auraient pas donné un résultat aussi parfait.
- En régime de libre circulation métallique, le phénomène serait un peu plus complexe. L’amplitude des variations de change aurait été limitée aux frais de transport et d’assurance de l’unité monétaire de (2) dans (1). Si ces variations n’avaient pas produit, à elles seules, un effet sulfisant, les habitants de (2) auraient envoyé leur or dans le pays (1) pour payer leur minerai.
- La diminution du stock métallique de (2) y aurait provoqué une baisse générale des prix, tandis que l’afflux d’or dans (1) aurait été suivi d’une hausse générale. Ce double phénomène se serait accentué jusqu’au moment où les acheteurs de (1) auraient, par des achats de blé dans (2), mis à la disposition de ce pays les ressources extérieures nécessaires à l’achat de son minerai.
- Dans les deux cas, les phénomènes monétaires auraient ainsi rétabli l’équilibre des balances des comptes des pays (1) et (2), tout en permettant aux habitants de ces deux pays de subsister.
- On voit bien, de la sorte, comment les variations de change constituent le régulateur de la vie économique des peuples. Elles expliquent le merveilleux équilibre des relations commerciales internationales, équilibre comparable à ceux qu’étudient les sciences phj^siques, puisque régi par les mêmes lois (1).
- D’une manière plus particulière, les variations de la disparité du franc à l’étranger nous permettent de comprendre comment la France, après les perturbations produites par la guerre, a pu retrouver son équilibre économique.
- En 1920, notre balance commerciale apparente présente un déficit de 13 milliards. En 1921, ce déficit n’est plus que de 2 milliards de francs
- (I) Tout le début de cette deuxième partie n’a pas été exposé à la conférence.
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- papier, qui représentent, en pouvoir d’achat, environ 580 millions de francs 1912. (Indice moyen de l’année 1921 : 399; indice moyen des années 1912-13 : 116.)
- Pendant les années 1912-13, au contraire, le déficit apparent de notre balance commerciale était d’environ 1.350 millions.
- Ainsi, après une guerre de plus de quatre années, la partie la plus productive du sol français étant dévastée, et le marché intérieur susceptible d’absorber, pour la reconstruction, bien plus que la production nationale ne pouvait lui fournir, le déficit apparent de la balance commerciale de la France est tombé, en 1921, au tiers de ce qu'il était en 1912.
- Ce résultat paradoxal confirme pleinement notre théorie. En 1912, le déficit apparent de notre balance commerciale est comblé, en partie, par les ressources extérieures représentant les revenus des capitaux français placés à l’étranger.
- En 1921, beaucoup de ces capitaux sont devenus improductifs; d’autres ont été aliénés. D’où une diminution de revenus en monnaie étrangère, diminution à laquelle notre balance commerciale devait nécessairement s’adapter.
- Cette adaptation n’a pu évidemment être obtenue par faction isolée des exportateurs. Il suffit de jeter un coup d’œil sur la figure 9 pour reconnaître, sans que le doute soit possible, qu’elle est la conséquence des variations de la disparité du franc à l’étranger.
- Pour le calcul de la disparité moyenne, dont la figure 9 représente les variations, il eut fallu probablement multiplier la disparité du franc dans chaque pays par un coefficient proportionnel à la balance commerciale de la France avec ce pays. La moyenne arithmétique des disparités n’en donne pas moins des indications précieuses.
- La, ligure 9 nous montre, en effet, que, dès avril 1920, la disparité moyenne du franc à l’étranger devient positive, et le demeure jusqu’en juin 1921. Pendant toute cette période, le franc a, en France, un pouvoir d’achat supérieur à celui qu’il possède dans presque tous les pays étrangers. Les variations de la disparité du franc tendent constamment à s’opposer à l’augmentation du déficit commercial et provoquent, dès le mois de février 1921, un excédent marqué des exportations sur les importations.
- A partir de ce moment, la disparité diminue, tout en suivant les variations de la balance commerciale. Elle devient un instant négative, en juillet-août 1921, alors que notre balance commerciale est nettement favorable, et elle croît à nouveau à la fin de cette même année, pour parer à une nouvelle augmentation des importations.
- Nous comprenons ainsi comment la France a pu, dans des conditions très
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- défavorables, retrouver l’équilibre de sa balance commerciale. Nous voyons, en outre, la puissance et la précision de cet admirable mécanisme des prix, qui peut, par des variations de quelques millimes dans le pouvoir d’achat du franc, parer à un déficit de plus de 10 milliards (1).
- C. — LES CONSÉQUENCES POLITIQUES
- Dans notre Introduction à Vétude de ta morale et de l'économie politique rationnelles, nous avons montré que la politique ne pouvait être que l’art d’utiliser, en vue de certaines fins, les lois que l’économie politique découvre. « L’affirmation qu’il existe des lois économiques immuables, avons-nous dit, n’entraîne pas que nous soyons leur esclave. La pesanteur existe, et cependant les avions évoluent dans les airs. Nous pourrons tirer de la connaissance des lois économiques tout un art, la politique proprement dite, qui nous permettra de réaliser tel ou tel but que nous nous serons fixé (2).» La politique, ainsi considérée, doit être à l’économie politique, ce que l’art de construire les moteurs est à la thermodynamique classique.
- Une théorie des changes qui rend compte, d’une manière précise, de tous les faits observés doit éclairer certains problèmes politiques. La troisième partie de ce mémoire a pour objet d’étudier quelques-unes des conséquences de notre théorie dans ce domaine.
- Le chômage anglais. — La connaissance de la disparité moyenne de la livre sterling à l’étranger permet de rattacher immédiatement l’existence du chômage en Angleterre à la situation économique générale.
- L’observation de la courbe qui représente les variations de cette disparité moyenne (fîg. 10) nous montre que, pendant l’année 1920 et presque toute l’année 1921, la disparité de la livre sterling à l’étranger est restée négative. C’est là le véritable obstacle qui a entravé le développement des exportations anglaises, comme le révèle, d’une manière certaine, le fait que, pendant toute celte période, la courbe de la balance commerciale suit, avec une précision satisfaisante, la courbe de la disparité.
- Or, les considérations qui précèdent nous permettent d’interpréter, à son tour, l’existence de cette disparité négative.
- En 1912-13, la balance commerciale de l’Angleterre présente un déficit apparent de 130 millions de livres sterling. A cette époque, on peut admettre
- (1) Dans la période antérieure à l’année 1920, les mêmes phénomènes se produisent, mais sont compliqués par les répercussions de l’augmentation continue de la circulation monétaire, répercussions que nous étudierons dans un autre travail.
- (2) Des sciences physiques aux sciences morales, p. 185 (Alcan, 1922).
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- qu’en Angleterre l’équilibre de la balance des comptes se trouve réalisé, la disparité de la livre sterling en France étant tantôt positive et tantôt négative (fig. 6).
- Le montant des exportations invisibles (rémunération des transports maritimes, revenus en monnaies étrangères) doit donc compenser le déficit apparent de 150 millions de livres sterling de la balance commerciale.
- En 1020, le déficit apparent de la balance commerciale anglaise est de 580 millions de livres sterling; l’indice moyen des prix de gros en Angleterre est de 337, alors qu’il était de 116 en 1912-13. Le déficit apparent de 1920
- Fig. 10. — Disparité moyenne île la livre sterling à l'étranger et. commerce total de l'Angleterre en 1920-22. — La disparité moyenne de la livre sterling est la moyenne arithmétique des disparités de la livre dans les pays suivants : en 1920, France, États-Unis, Italie; en 1921-22. France, Etats-Unis, Italie, Suisse, Belgique, Espagne.
- représente donc 128 millions de livres sterling de 1912, soit les 4/5 seulement du déficit de cette même année.
- D’autre part, il est infiniment vraisemblable que les ressources que l’Angleterre tirait en 1920 de sa marine marchande et de son portefeuille étranger étaient égales, et très probablement supérieures à ce qu’elles étaient en 1913.
- La balance des comptes de l’Angleterre présentait donc, en 1920, un excédent certain et c’est pour parer à l’existence de cet excédent, c’est-à-dire pour rétablir l’équilibre de la balance des comptes, que, conformément à ce que le principe 2 nous eût permis de prévoir, la disparité de la livre sterling à l’étranger est devenue négative, provoquant ainsi la décroissance des exportations anglaises et par suite le chômage.
- Pendant l’année 1921, la disparité de la livre sterling décroît nettement en
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- valeur absolue; la courbe qui représente ses variations se rapproche de la courbe de la balance commerciale, au lieu de lui rester parallèle.
- Il y a là une anomalie que l’on peut facilement interpréter.
- Pendant l’année 1920, le montant des créances étrangères que l’Angleterre tire des transports maritimes qu’elle exécute est encore considérable. En 1921, par suite de la diminution du prix de ces transports, le montant des créances étrangères qu’ils fournissent est sensiblement moins élevé.
- Or ces créances n’apparaissent pas dans les statistiques d’où nous tirons la balance commerciale. De la sorte, pour obtenir la courbe représentant les variations de la balance des comptes véritable, il faudrait faire subir à la courbe de la balance commerciale une translation de haut en bas plus considérable en 1920 qu’en 1921, ce qui aurait probablement pour effet de rétablir la similitude complète des deux courbes.
- Dès octobre 1921, la disparité moyenne de la livre sterling est positive. Les exportations doivent s’en trouver facilitées et les effets de la crise de chômage s’atténuer(1).
- C’est là un résultat que les faits semblent confirmer, et qui paraît devoir subsister tant qu’un nouvel excédent de la balance des comptes anglaise ne rendra pas à nouveau négative la disparité moyenne de la livre sterling à l’étranger (2).
- Ceci nous conduit à l’étude du problème des dettes internationales.
- Le problème des dettes internationales. — Les considérations qui précèdent nous permettent de prévoir les conséquences qu’entraînerait le règlement de certaines dettes internationales.
- La venue à échéance de toute dette importante de la France vis-à-vis de l’Angleterre donnerait naissance à un nouvel excédent de créances de la balance des comptes anglaise. Cet excédent provoquerait à son tour une diminution, en valeur algébrique, de la disparité de la livre sterling à l’étranger; et ainsi se trouveraient rendues plus difficiles encore les exportations anglaises, tandis qu’au contraire se trouverait stimulée l’importation en Angleterre des marchandises étrangères. Ce double phénomène aurait pour conséquence immédiate une recrudescence de la crise de chômage qui sévit actuellement dans le Uoyaume-Uni.
- Après l’étude qui précède, ces résultats ne peuvent être mis en doute. Ils
- (1) Nous trouvons dans Le Temps du 19 septembre 1922 une vérification de nos prévisions. D’après les dernières statistiques anglaises, l’excédent des importations sur les exportations se serait élevé de janvier à août 1922, à 107.952.000 livres, alors qu’il était de 20S.315.000 livres pendant la même période de 1921.
- (2) Les mêmes considérations pourraient être répétées à l’occasion de la disparité moyenne du dollar à l’étranger. Elles expliqueraient, aussi bien que la crise de chômage anglaise, celle qui sévit aux États-Unis.
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- sont d’ailleurs d’une portée générale, et nous renseignent sur la véritable nature des règlements internationaux.
- Il est possible de transférer, d’un pays à un autre, un certain pouvoir d’achat par transfert de créances ou de métaux précieux; mais ces versements, dès qu’ils sont effectués, donnent naissance à des phénomènes stabilisateurs, qui provoqueront des courants commerciaux rétablissant l’équilibre de la balance des comptes.
- Tout se passe donc comme si, au lieu d’avoir transféré une quantité déterminée de pouvoir d’achat, ou avait transféré directement les marchandises que ce pouvoir d’achat eut permis d’acquérir.
- Il semble, toutefois, que le mécanisme des paiements en numéraires ou en créances étrangères soit très supérieur à celui des paiements en nature. Il a l’avantage, en effet, de diriger les courants commerciaux en tenant compte des conditions générales de l’équilibre mondial et de répartir sur toute la production d’un pays le stimulant aux exportations qui, dans le second système, n’atteint que les industries exécutant les commandes de l’étranger. Il est enfin plus souple, plus automatique, et par suite plus parfait, que le mécanisme compliqué des paiements en nature.
- L’Allemag-ne et les réparations. — Nous disposons, maintenant, de tous les éléments indispensables à l’étude du problème des réparations.
- Ce problème réside, d’une part, dans la recherche du pouvoir d’achat nécessaire à la reconstruction des régions dévastées par la guerre, d’autre part, dans le transfert de ce pouvoir d’achat des pays qui le possèdent, ou qui peuvent le trouver, à ceux qui doivent l’utiliser.
- A l’intérieur de chaque état, le pouvoir d’achat nécessaire à la reconstruction peut être trouvé par l’impôt ou par l’emprunt.
- L’impôt est un prélèvement opéré par l’état sur le pouvoir d’achat dont disposent les individus, soit qu’ils le tirent de l’intérêt de leurs capitaux, soit qu’ils l’acquièrent par leur travail. Le pouvoir d’achat des capitalistes est ainsi définitivement réduit, pendant toute la durée d’existence de l’impôt. Au contraire, les travailleurs peuvent conserver le pouvoir d’achat dont ils disposaient antérieurement en travaillant davantage pour créer,par leur travail supplémentaire, l’équivalent du pouvoir d’achat qui leur est demandé par l’état.
- L’emprunt, lui, peut être intérieur ou international.
- L’emprunt intérieur met à la disposition de l’état d’abondantes ressources dont celui-ci n’aura à payer, chaque année, que l’intérêt et l’amortissement. Les sommes nécessaires au service de l’emprunt devront être trouvées par l’impôt, c’est-à-dire, comme dans le cas précédent, par prélèvement sur les ressources des contribuables.
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- L’emprunt intérieur ne se distingue donc de l’impôt que parce qu’il répartit sur un grand nombre d’années l’effort nécessaire au paiement des dettes en vue desquelles il est contracté.
- L’emprunt international met, à la disposition de l’emprunteur, d’abondantes ressources étrangères, qui peuvent, comme nous le verrons tout à l’heure, faciliter la solution du problème du transfert. Il impose, par contre, à l’état qui emprunte, un service annuel d’intérêt et d’amortissement, service payable en monnaie étrangère, et qui accroît le déficit ou diminue l’excédent de la balance des comptes.
- De ce fait, et dès que le premier paiement a été opéré, la disparité de la monnaie de l’état emprunteur augmente en valeur algébrique et détermine, si rien ne vient s’v opposer, un accroissement des exportations d’une valeur égale au montant des sommes qui ont été payées pour le service de l'emprunt.
- L’état emprunteur est ainsi assuré de trouver indéfiniment, auprès de ses nationaux, les devises étrangères qui lui seront nécessaires. Il devra, pour se les procurer, racheter aux exportateurs, en les pavant en monnaie nationale, les devises que ceux-ci détiennent et qu’ils n’ont acquises qu’en répercussion des versements déjà opérés par l’état.
- Ainsi, dans ce cas encore, l’état devra prélever en monnaie nationale, sur les revenus des contribuables, des ressources d’une valeur égale à celle des réparations qu’il doit effectuer.
- On voit par là que dans tous les cas, quel que soit le mode de paiement adopté, et si l’on suppose qu’il n’est pas pratiqué d’émission de papier-monnaie, la solution du problème des réparations n’est possible que si l’état, à la charge duquel elles se trouvent, frappe ses contribuables d’une imposition supplémentaire susceptible de fournir le pouvoir d’achat nécessaire à la réparation des dommages causés. Tout revient donc en somme à affecter chaque jour, directement ou non, à l’œuvre de reconstruction, une partie des revenus des capitalistes et le produit d’un certain nombre des heures de travail fournies par les citoyens du peuple qui doit réparer.
- L’importance du prélèvement possible est ainsi limitée parla différence qui existe entre les ressources que possèdent les contribuables ou qu’ils peuvent acquérir par leur travail et celles qui doivent leur être laissées, pour que leur subsistance se trouve assurée.
- Jusqu’à présent, et dans toute la mesure où il n’a pas été recouru à 1 emprunt pour faire face au service des emprunts antérieurs, ce prélèvement a été opéré par la France sur les contribuables français. Nous venons de voir que cela revenait à imposer chaque jour, aux uns une réduction de consommation, aux autres un certain nombre d’heures de travail non rémunérées.
- On conçoit immédiatement qu’il y ait une absolue nécessité morale à ce
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- I II
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- que ces privations et ce travail forcé soient imposés au peuple qui est l’auteur volontaire de ces dévastations, et qui s’est engagé à en assurer le paiement.
- Toutefois, dès que les réparations sont mises à la charge d’un peuple différent de celui chez lequel ont été commises les dévastations à réparer, un second problème se pose, celui du transfert de richesses d’un état à un autre.
- Si l’état qui répare se procure les ressources qui lui sont nécessaires par un emprunt international, il dispose immédiatement des devises étrangères dont il a besoin pour exécuter ses obligations. Nous avons vu, d’autre part, qu'il était assuré, par le simple jeu du mécanisme des changes, de trouver à chaque instant, auprès de ses propres contribuables, les ressources en monnaies étrangères nécessaires au service de l’emprunt.
- Cependant, si l’emprunt international ne peut être contracté, ou s’il ne pouvait l’être qu’à des conditions trop onéreuses, il resterait à l’Allemagne les deux autres solutions de l’impôt et de l’emprunt intérieur.
- Dans ces deux cas, les ressources obtenues le seraient en monnaie nationale. Pour en assurer le transfert, l’Allemagne serait amenée à rechercher, sur tous les marchés financiers, les devises étrangères. Le cours de la monnaie allemande par rapport à toutes les autres monnaies baisserait, en dehors de toute mesure d’inflation et sans qu’il y ait variation sensible de son pouvoir d’achat intérieur.
- Du fait de la disparité positive du mark à l’étranger ainsi réalisée, les exportations allemandes se trouveraient stimulées, dans la mesure exactement nécessaire pour fournir à l’état les monnaies étrangères dont il aurait besoin. Pour se les procurer, il ne lui resterait qu’à les acheter en monnaie allemande, à ses exportateurs.
- Ainsi, l’on voit l’entière équivalence des deux procédés d’emprunt, intérieur et international. Ils peuvent et doivent être employés simultanément et produiront les mêmes variations du total des exportations allemandes, à condition, bien entendu, que les ressources fournies par l’emprunt intérieur soient entièrement consacrées à l’œuvre de réparation.
- Il est bon d’insister, à ce sujet, sur le fait que l’Allemagne ne pourra trouver d’une manière permanente les ressources nécessaires à l’exécution de ses obligations que si l’on n’entrave pas le jeu des phénomènes stabilisateurs.
- Ceci suppose plusieurs conditions.
- 1° A l’intérieur de l’Allemagne, les répercussions des phénomènes monétaires ne doivent pas être troublées par des mesures d’inflation et nous venons de montrer que l’Allemagne pouvait trouver, sans elles, les ressources qui lui sont nécessaires.
- De la même manière, aucune restriction de sortie, aucune taxation ne devra s’opposer au libre jeu du mécanisme des prix.
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- Enfin, des impositions élevées devront fournir au gouvernement allemand, régulièrement et à l’avance, les ressources dont il aura périodiquement besoin pour acquérir auprès de ses nationaux, et auprès d'eux seulement, des devises étrangères. Ces devises ne seront elles-mêmes que la contre-partie de l’excédent d’exportation auquel les phénomènes monétaires auront donné naissance.
- 2° A l’extérieur, aucune mesure prohibitive ne devra s’opposer aux exportations allemandes. Les deux prétentions d’obliger l’Allemagne à payer et de l’empêcher d’exporter sont contradictoires, donc absurdes.
- Au reste, la situation d’un pays exportant pour fournir à l’étranger la rémunération de ses exportations est celle d’un condamné qui expie, par le travail gratuit et la réduction de son bien-être, les dommages qu’il a causés.
- Cette situation ne paraît nullement enviable et l’on s’explique difficilement que des rivaux de l’Allemagne cherchent à l’y supplanter. S’ils persistaient dans ce désir, il serait pour eux un moyen sûr et immédiat d’augmenter considérablement le total de leurs exportations : ce serait de prendre à leur charge, sans aucune rémunération, la réparation du dommage causé par l’Allemagne.
- En résumé, il n’est pas possible de tirer argument de la situation actuelle de l’Allemagne pour dire qu’elle ne peut payer. Elle pourra payer, et sans qu’il soit besoin d’employer le mécanisme compliqué des réparations en nature, dès qu’elle entreprendra l’exécution méthodique de ses obligations, à condition, toutefois, que les pays voisins ne cherchent pas à entraver, par des mesures restrictives, le libre jeu des phénomènes monétaires et de leurs répercussions.
- On peut affirmer, en outre, que, dans l’hypothèse où cette éventualité se réaliserait, aucune dépréciation excessive du change allemand ne serait à redouter. Toutes les courbes tracées nous montrent en effet qu’en aucun cas, quel que soit le déficit ou l’excédent apparents de la balance commerciale d’un pays, la disparité de sa monnaie n’a dépassé 0,08UF. jn;),.)0 pour le franc, 0,14Ua lfl01_ic pour la livre sterling.
- Ces disparités correspondant à des variations de change d’un ordre de grandeur entièrement différent de celui des variations qui caractérisent la chute actuelle du mark, on peut en conclure que cette chute n’est pas déterminée par le déficit de la balance d^s comptes de l’Allemagne, déficit qui serait provoqué par les prestations déjà fournies en exécution des traités de paix, mais par des causes toutes différentes. Nous montrerons dans un autre travail que ces causes se rattachent toutes à la pratique continue de l’inllation monétaire.
- Jacques Rueff,
- Ancien élève de l'École Polytechnique.
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- BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ d’EXCOURAG. POUR l’iNDUSTHIE NATIONALE. -LÉVRIER 1923.
- L’ORGANISATION
- ET
- DE* LA DOCUMENTATION INDUSTRIELLE EN FRANCE
- TECHNIQUE
- Introduction.
- Nous donnons ci-après le compte rendu de la réunion du Bureau Bibliographique de Paris, tenue le 19 octobre 1922, en y annexant celui de la Conférence internationale de Bibliographie, tenue à Bruxelles, les ier et 2 septembre 1922, ainsi que quelques autres documents concernantl’organisation du Bureau Bibliographique de Paris.
- Cette publication fait suite à celles qui ont paru dans le Bullo.lin de novembre-décembre 1920, et dans celui de aoùt-septembre-octobre 1922. Elle signale quelques faits intéressants concernant l'état actuel de la question de la bibliographie scientifique, et montre les difficultés que rencontre, en France, l’organisation des services bibliographiques en général et spécialement celle d'offices de documentation technique et industrielle.
- BUREAU BIBLIOGRAPHIQUE DE PARIS
- COMPTE RENDU DE LA REUNION DU 19 OCTOBRE 1 922-
- Cette réunion des membres du Bureau Bibliographique, à laquelle avaient été convoquées également un certain nombre de personnes que peut intéresser la reprise des travaux de ce Bureau, a été tenue dans hune des salles de l’hôtel de la Société d’Encouragement, sous la présidence de M. le général Sebert, président du Bureau, assisté de M. Gariel, vice-président, et de M. Sustrac, conservateur de la Bibliothèque Sainte-Geneviève, remplaçant, à titre provisoire, le Secrétaire empêché (1).
- En ouvrant la séance, le Président rappelle que la convocation, qui avait été adressée aux membres présents, indiquait comme ordre du jour l’examen de la convenance de procéder immédiatement à l’organisation du Bureau, l’étude du rôle principal à lui attribuer actuellement et des moyens d’en assurer, pour l’avenir, le fonctionnement régulier.
- (1) Étaient présents : MM. P. Arnould, K. Bennel R. G. E.. Lucien Paliin, Bauwens, Cheneaux, Ch. Mortet, L. Barrau-Dihigo, A. Belrine, Cli. Bayle, Secques, Colonel Defrasse, Dieudonné, G. Bigourdan, Lemaire, Blondin, Faillebin, Robert Reeaux, Toulon, A. Esler.
- S’étaient excusés : MM. Sauvage, Lyon, Gapet, Renard, Général Julien, représenté par M. le Colonel Defrasse, Yves-Guyot.
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- ORGANISATION DE LA DOCUMENTATION TECHNIQUE ET INDUSTRIELLE EN FRANCE. 117
- Mais l’examen préalable de ces questions, auquel s’est livré le Comité d’études qui a pris initiative de l’envoi de celte convocation, a montré que des circonstances nouvelles, qui viennent modifier la situation, ne permettent pas de proposer à l’Assemblée une décision immédiate sur la question complexe que comporte la réorganisation du Bureau, mais nécessitent encore des études préalables.
- Ce Comité est, par suite, amené à demander à l’Assemblée d’examiner seulement aujourd’hui la situation qui résulte de ces conditions nouvelles et de lui donner les moyens de se compléter, par l’adjonction des membres de cette réunion, qui voudront bien en faire partie, pour lui permettre d’apporter, finalement, à une Assemblée constitutive, les bases de réorganisation du Bureau et de ses services qui seront à soumettre à son vole.
- En conséquence le Président se contentera de rappeler, sommairement, à l'Assemblée, la situation dans laquelle se trouvait le Bureau Bibliographique lors des réunions préparatoires qui ont été déjà tenues, avant cette séance. Il cherchera ainsi a faire ressortir la nature du rôle que ce Bureau peut encore avoir à jouer dans la situation nouvelle dans laquelle il va se trouver placé par suite des faits qui son t mention nés plus haut et sur lesquels il donnera quelques détails.
- Il espère, qu’après cet exposé, un certain nombre des membres de cette Assemblée n’hésiteront pas à donner leur concours au Comité d'étude qui est en voie de constitution et il pense qu’ils voudront bien avant de sortir de cette salle s’inscrire sur la liste d’adhésion à ce Comité.
- Après ce préambule, le Président rappelle que la situation irrégulière actuelle du Bureau Bibliographique provient d’événements qu’il serait trop long d’énumérer et de l’impossibilité où l’on s’est trouvé, au cours de la guerre, de tenir les Asssemblées régulières qu’exigeaient les statuts de la Société.
- Les membres présents du Conseil d’administration, nommé dans la dernière Assemblée, tenue régulièrement, se sont trouvés, par suite, dans l’obligation de conserver leurs fonctions, malgré les vides faits parmi eux par les événements et ils ont pu, avec l’aide de quelques collaborateurs dévoués, assurer certaines parties du service du Bureau, jusqu’en ces derniers temps.
- Les communications qui ont été faites, d’abord pendant la guerre, au Congrès du Livre, en 1917, et au Congrès général du Génie Civil en 1918, les publications qui ont été faites depuis l'armistice sur les réunions préparatoires, tenues à Paris, ainsi que sur les Conférences de Bibliographie, tenues à Bruxelles, en 1920, 1921 et 1922, ont conservé les traces des manifestations d'activité auxquelles a pu procéder le Bureau et les documents concernant ces manifestations ont pu être distribués à toutes les personnes intéressées. La nomenclature des premiers d’entre eux a été donnée dans l’appendice au rapport inséré dans les comptes rendus du Congrès Général du Génie Civil tenu en mars 1918. Les documents plus récents ont été publiés dans le Bulletin de la Société d'Encouragement pour VIndustrie nationale et ont fait l’objet de tirages à part.
- Ils comprennent notamment les comptes rendus des Conférences internationales de Bibliographie, tenues à Bruxelles, et auxquelles ont pu prendre part les représentants du Bureau, délégués à la suite des réunions préparatoires tenues à Paris.
- Le compte rendu de la dernière de ces réunions, tenue le 6 juillet de cette année, est toutefois encore sous presse et ne paraîtra qu’à la fin du mois.
- Il n’est pas inutile de rappeler que, dans toutes ces manifestations, les repré-
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- sentants du Bureau ont dù rester dans les limites du rôle qui leur était tracé par les statuts de cette Association.
- On sait, en effet, que le Bureau n’a été créé, en principe, que pour coopérer à « la préparation et à la publication du Répertoire Bibliographique établi sur le plan conçu par l’Institut international de Bibliographie, de Bruxelles, et basé sur l’emploi de la classification décimale universelle ».
- Constitué sous la forme de Section française de l’Institut international, il a, de plus, limité son rôle à la préparation de la partie du Répertoire universel qui concerne spécialement les sciences pures et appliquées, tandis que le répertoire prototype, tenu à Bruxelles, embrasse l’universalité des connaissances humaines.
- Le Bureau a môme, dans ces dernières années, et au cours des événements survenus pendant la guerre, été amené à préciser davanlage encore son rôle, en spécifiant qu’il cherche à le limiter à la préparation de la Documentation technique et industrielle et il s’est attaché à faire connaître les conditions dans lesquelles il peut coopérer à la constitution, en France, notamment, d’Offices de Documentation de cette nature.
- En le faisant, il s’est borné, de fait, à la préparation de ce qu’on peut appeler la première étape de la Bibliographie scientifique en laissant, à d’autres Associations, le soin d’aborder la seconde étape qui comprend l’analyse bibliographique de tous les articles intéressants, au point de vue scientifique, qui sont publiés dans tous les pays. Le Répertoire universel, dont doit s’occuper le Bureau, ne contient au contraire que les simples titres de tous les articles parus, de cette nature, parmi lesquels doivent être choisis ceux dont les grandes publications scientifiques ont intérêt à donner l’analyse détaillée.
- La Fédération des grandes Associations scientifiques de France s’est donné pour mission de faire paraître ces analyses. Ce travail exige le concours de nombreux collaborateurs spécialisés dans les différentes branches de sciences et connaissant les langues étrangères dans lesquelles ont été faites les publications. Il nécessite aussi des crédits considérables surtout si l'on veut le mènera bonne fin sans le concours de coopérations étrangères.
- Le rôle du Bureau Bibliographique, se bornant à l’établissement du répertoire universel des sommaires d’articles recueillis sur fiches individuelles et pour les branches des connaissances humaines se rattachant surtout à la technique industrielle, est beaucoup plus modeste. Il se trouve encore simplifié si l’on a recours, pour l’exécution du travail, à la coopération internationale comme l’admet l'Institut international de Bibliographie, et si par conséquent les collaborateurs français n’ont à relever eux-mêmes que les sommaires des articles publiés en langue française.
- Ces considérations ne doivent pas être perdues de vue et ce sont elles que devra prendre pour bases le Comité d’étude dans la préparation des décisions qui pourront être soumises à l'Assemblée constitutive dont il aura à préparer la réunion.
- Le Président rappelle encore que c’est dans ces conditions que des représentants du Bureau Bibliographique ont pu prendre part aux dernières séances de la Conférence internationale de Bibliographie de Bruxelles. Ils ont pu lui apporter leur concours pour les travaux de la Commission internationale de la classification décimale et ils ont obtenu de l’Institut de Bibliographie l’autorisation de prendre les dispositions voulues pour obtenir la réimpression des fascicules épuisés des tables de cette classification, l’addition à ces tables des compléments rendus nécessaires
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- par le progrès des sciences et enfin la continuation de la publication des manuels spéciaux, limités à des branches de sciences déterminées, que le Bureau Bibliographique avait commencée, en 1905, et qui s’est trouvée momentanément interrompue.
- Le compte rendu de la séance du Bureau du 6 juillet dernier, que va publier le Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'Industrie nationale, comme celui de la Conférence de Bruxelles du 1er septembre dernier, dont l’Institut de Bibliographie a préparé la publication, donneront au Comité d’étude toutes les indications nécessaires pour le guider dans ses travaux. Ces documents sont de nature à justifier encore la nécessité de reconstituer, sur des bases régulières, l’organisation du Bureau Bibliographique et d’apporter des précisions nouvelles au texte du règlement intérieur qui en définit le mode de fonctionnement.
- Mais les faits nouveaux auxquels le Président a fait précédemment allusion, doivent donner aussi aux travaux de ce Comité une nouvelle orientation.
- En première ligne doit se placer la décision qui vient d’ètre prise par la Société des Nations de constituer, dans son sein, une Commission de coopération intellectuelle à laquelle a été renvoyée l’étude d’un grand nombre de questions, d’un grand intérêt d’actualité, intéressant les milieux scientifiques, et parmi ces questions se trouve notamment celle de la Bibliographie générale.
- Le résumé mensuel des travaux de la Société des Nations pour le mois d’août dernier, donne d’intéressants détails sur les décisions prises par cette Commission au sujet de l’organisation internationale de la Bibliographie, c’est-à-dire, d’après elle, « des moyens à la fois de conserver et de faire circuler, le plus rapidement, le savoir humain ».
- Le Président signale que la Commission s’est demandée s’il convenait d’investir les Institutions Bibliographiques existantes du soin d’organiser la Bibliographie internationale ou s’il fallait s’adresser aux spécialistes eux-mêmes dans les différentes branches de la science.
- Elle a été d’avis que la collaboration des spécialistes et des bibliographes est absolument nécessaire et, en vue du choix à faire des Institutions à charger du soin d’organiser la Bibliographie internationale, elle a constitué une Sous-Commission, composée de Mme Curie et de M. Destrée pour mettre la question au point, d’une manière définitive, en autorisant cette Sous-Commission à s’adjoindre les personnalités appartenant aux deux catégories d’intellectuels dont la collaboration paraît nécessaire, bibliographes d’un côté, savants spécialistes de l’autre.
- Dans cette situation, il est à penser que le concours du Bureau Bibliographique pourra être réclame par cette Sous-Commission, tout au moins pour l’étude de la partie des questions bibliographiques qui s’appliquent plus spécialement à la Documentation technique et industrielle dont il s’est donné pour mission de réaliser l’organisation.
- Le Président de la Commission, M. Bergson, dans une allocution, dont M. le général Sebert fait donner lecture, par M. Sustrac, résume, en termes éloquents, les traits caractéristiques de l’œuvre de cette Commission et en fait valoir toute l’importance.
- Il n’est pas douteux que le rôle qu’elle doit jouer, au point de vue bibliographique, peut avoir une grande influence sur l’organisation même à donner au Bureau Bibliographique.
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- D 0 G U M K N T A TI < i X TGGIINInUG HT INUUSTIUHLLK.
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- Le second fait nouveau dont il y a lieu aussi de tenir compte, en vue des travaux prochains de ce Bureau, est l’annonce de la tenue, à Paris, au printemps prochain, d’un Congrès des Bibliothécaires et des Bibliophiles organisé par l’Association des Bibliothécaires français avec le concours de la Société des Amis de la Bibliothèque nationale et des grandes bibliothèques de France.
- Ce Congrès, dont le Secrétariat général est au Collège de France, et dont le Président du Comité d’organisation est M. Henri Martin, comprend une Section placée sous la présidence de M. Eugène Morel et qui est réservée à l'étude des questions concernant l’utilisation des Bibliothèques et la diffusion du Livre.
- M. le général Sebert fait donner lecture par M. Sustrac du programme de cette Section et appelle l’attention de l’Assemblée sur le rôle que les représentants du Bureau pourront avoir à jouer dans la discussion des questions qui y sont mentionnées. 11 émet, par suite, la pensée qu’il y aura intérêt à faire représenter les membres du Bureau, dans ce Congrès, par une délégation de cinq membres qu’en prévoit le règlement.
- 11 signale encore que l’Institut international de Bibliographie de Bruxelles se proposerait de reprendre la publication du ('dialogue de la Bibliographie seaeiili-fujue que la Société Royale de Londres a renoncé à continuer. C’est du moins ce qui paraît résulter du procès-verbal de la Conférence de Bruxelles du 1" septembre. Cette décision peut motiver aussi l’intervention du Bureau Bibliographique, car la publication du catalogue devrait se faire, dans des conditions nouvelles, en l’étendant aux sciences appliquées tandis qu'il était resté limité jusqu’ici aux sciences pures. A cette occasion se présente le problème de l’adoption d’une classification unique pour toutes les branches de sciences où tout au moins celui de la juxtaposition delà classification décimale universelle aux autres classifications qui ont pu déjà être employées pour le classement des rubriques concernant les différentes branches de sciences.
- C’est une question dont le Bureau Bibliographique a eu déjà à s’occuper, à propos précisément des critiques qu'a soulevées le mode d’établissement des tables particulières de classification adoptées pour le catalogue de la Société Royale de Londres. Il pourra encore faire valoir les raisons qui militent en faveur de l’adoption de la classification décimale universelle, pour permettre de réunir, dans un classement d’ensemble, toutes les rubriques déjà classées dans des groupements particuliers, en laissant possible l’emploi simultané des classifications primitivement adoptées.
- En terminant, le Président rappelle encore que la question de la création de l’Office national des Recherches scientifiques et industrielles qui doit se rattacher à celle de l’organisation internationale des recherches scientifiques, qui a été décrétée à Bruxelles, ne peut tarder maintenant à recevoir une solution et peut avoir aussi une grande influence sur le mode de fonctionnement des services du Bureau Bibliographique.
- La loi, concernant la création de cet office, dont le vote était resté en suspens, va pouvoir, sans doute, être prochainement promulguée après l’accomplissement d'une dernière formalité législative. Le Bureau pourra être appelé alors à jouer le rôle de Conseil technique qui doit lui être réservé pour les questions d’organisation des Offices de documentation technique et industrielle, d’après les principes posés dans le rapport présenté au Congrès général du Génie Civil en 1918.
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- Le Président pense que ces explications doivent suffire pour éclairer les membres de l’Assemblée et fixer chacun d’eux sur la décision qu’il peut avoir à prendre. Il leur signale encore toutefois que la note historique qui leur a été distribuée leur donne, sur la situation actuelle du Bureau Bibliographique, des indications qui doivent être complétées par celles que donne sur la division des Services du Bureau Bibliographique et sur son mode de fonctionnement le texte du règlement intérieur dont il lui reste à rappeler les divisions principales.
- 11 le fait en quelques mots en ajoutant que ce règlement pourra être tenu, après la séance, à la disposition des personnes qui en feront la demande.
- Enfin, avant de donner la parole aux membres de la réunion qui voudront bien la prendre, il donne connaissance des dernières lettres d’excuses qu’il vient de recevoir : savoir celles de M. Lyon, de M. Sauvage, de M. Yves-Guyot et aussi celle de M. Capet, secrétaire du Bureau, qui confirme, malheureusement, l’impossibilité dans laquelle il se trouve de continuer à lui apporter un concours effectif.
- Un échange de vues s’établit alors auquel prennent part notamment MM. Pierre Arnould, Bigourdan, Blondin, Chesneaux, Defrasse, Secques et Sustrac. 11 est notamment parlé des divers procédés de réimpression des tables. Plusieurs vœux sont exprimés touchant : 1° la réimpression des tables du 54-66 et du 561; 2° l’adhésion du Bureau Bibliographique à l’Union des Offices de Recherches scientifiques (M. Bigourdan); 3° la publication de sommaires scientifiques (M. Secques); 4° la création d’un cours d’indexation au Bureau même (M. Bayle); 3° la publication de règles catalographiques à l’usage des éditeurs (M. Bayle); 6° Burnou nécessaire de toutes les forces bibliographiques françaises (M. Sustrac); 7° les tables de classements des documents administratifs (M. Chesneaux). L’étude de ces questions et des autres est renvoyée au Comité d’initiative. Un certain nombre de personnes acceptent d’ores et déjà de faire partie de ce comité. Les réunions auront lieu le jeudi au siège du Bureau.
- ANNEXE I
- Conférence internationale de Bibliographie. (Bruxelles, 1er et 2 septembre 1922).
- Compte rendu.
- L’Assemblée générale annuelle des membres de l’Institut International de Bibliographie a eu lieu à Bruxelles, Iqs P'1' et 2 septembre. La date de la réunion avait été choisie de manière à la faire coïncider avec la troisième quinzaine du Palais mondial et à assurer à ses membres l’avantage d'un temps et d’un lieu de rendez-vous général. Une quarantaine des membres délégués par les principaux groupes coopérateurs ont pris part aux séances. Les délégations française, hollandaise et belge étaient les plus nombreuses.
- Les communications et travaux ont été rattachés à trois chefs d'idées : les
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- progrès de la Bibliographie et de la Documentation depuis la dernière Assemblée à la fois ceux réalisés par 1 1. I. B. et ceux accomplis au dehors; les questions d’organisation, enfin les questions d’ordres scientifiques.
- I. — Exposé des prourès de la Bibliooraphie et de la Documentation.
- A. — Le rapport général présenté au nom de l’I. 1. B. par M. <Hlet à relevé les points suivants : loin encore d’avoir repris l'activité d’avant-guerre, les travaux bibliographiques de l’année ont gagné partout en extension sur les années antérieures. La statistique de la production des ouvrages marque en général une progression. Des périodiques nouveaux sont nés si d'autres très anciens ont dû cesser de paraître. Des signes nombreux témoignent de l’intérêt que l’on attache partout à l'Information et à la Documentation bibliographiques. Les centres informateurs se multiplient, le mouvement en faveur des bibliothèques s'étend. Le besoin d'échange, de coopération et par suite d’organisation grandit parallèlement. C’est dire la grande tâche dévolue à l’Institut international de Bibliographie qui représente précisément l’idée d’organisation coopérative et fédérative s'étendant à tous les pays et à toutes les branches du savoir. Une énorme économie d'efforts, de temps et d’argent peut résulter d’un plan commun, de méthodes unifiées et d’une division rationnelle du travail sur une double base. La base nationale (Conseils nationaux groupant les délégués de tous les éléments intéressés d'un même pays; et la base internationale (Associations internationales veillant à la coordination dans le domaine d’une même spécialité).
- L’année a été marquée par quelques faits de grande importance : c'est d'abord la suspension officielle des travaux du Catalogue international de la Littérature Scientifique (sciences pures, mathématiques, physiques et naturelles). La convention du catalogue, réunie le il juillet dernier, a pris acte de la cessation du concours apporté jusqu’ici par la « Boval Society» à l'œuvre. Les bureaux régionaux pourront continuer à exister, mais l'organisme central s’il ne se dissout pas. tombe en léthargie. Il y a lieu de souligner les causes de l’échec qui remontent à l’avaut-guerre : d’une part, l'obstination des dirigeants anglais à ne pas envisager la coopération avec les (ouvres existantes et, d'autre part, l’isolement du catalogue confiné dans les seules sciences pures avec des méthodes toutes particulières, pour le classement, la rédaction et la publication des notices. Le Concilium bibliograficum établi à Zurich pour la bibliographie des sciences biologiques, qui a perdu son directeur M. Field dans des circonstances si regrettables, est maintenant réorganisé. L'aide du National Council of Research de Washington lui est assurée pour une période de cinq ans. Le Concilium coopère avec l’I. 1. B.
- Un autre fait d’importance capitale est la décision prise par la Commission de la Société des Nations qui a siégé le 1er août. Cette Commission a été formée à la suite des démarches actives de l'Union des Associations internationales à laquelle s’est associé l’I. I. B. Ces démarches tendent à ce que la Société des Nations s’intéresse aux besoins du travail intellectuel comme elle s'intéresse à ceux du travail manuel. La Commission, présidée par M. Bergson, a fait à la bibliographie une place toute spéciale; elle a envisagé celle-ci dans son universalité, ce qui est le point de vue essentiel de l’I. I. B. Une Sous-Commission va être appelée à statuer sur les moyens efficaces de réalisation.
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- La situation de l’I. I. B. est donc singulièrement fortifiée par ces faits généraux extérieurs à lui-même. Elle l’est aussi par le développement que chaque jour apporte à la coopération directe, à l’emploi de ses méthodes, à l’accroissement des collections centrales. Celles-ci ont été placées dans leur véritable milieu, au Palais Mondial auquel la troisième quinzaine internationale vient de donner une nouvelle consécration. Le 20 août, en effet, une conférence a eu lieu et le gouvernement belge a appuyé l’invitation aux autres gouvernements à se faire représenter. Les délégués de ceux-ci, au nombre d’une vingtaine, ont arrêté une convention tendant à ériger en fondation, sous le haut protectorat des États, le centre intellectuel formé par le Palais Mondial et ses diverses institutions autonomes, dont fait partie PL I. B. Pour pourvoir aux besoins généraux, un budget officiel de 500.000 francs-or a été prévu, budget dans lequel la bibliographie aurait sa part. Après avoir entendu l’exposé de ce rapport général, l’Assemblée a reçu les rapports particuliers sur la situation dans les divers pays.
- B. — Le rapport au nom du Bureau Bibliographique de Paris, a été présenté par M. Blondin. Le nombre des adhérents augmente en France et il deviendrait considérable si l’on disposait des outils de coopération que sont les tables de la classification décimale. Une réunion du Bureau Bibliographique a eu lieu récemment sous la présidence du général Sebert. Elle a envisagé toute la situation. Elle attend les meilleurs résultats de la loi appelée à consacrer l’Office national des Recherches scientifiques et des Inventions qui pourra s’occuper de bibliographie. On espère aussi arriver prochainement à une entente générale sur la base d’une véritable fédération des groupes intéressés.
- B bis. — Le rapport hollandais présenté par M. Aling Prins rappelle la constitution du Nederlandsche Institut voor Documentatie et Registratur le 31 août 1921. Un grand nombre d'établissements et associations scientifiques sont représentés ou prêtent leur concours à l’Institut qui tend à devenir une fédération de tous les intérêts bibliographiques et documentaires des Pays-Bas. Les progrès sont considérables dans la documentation décimale administrative. Actuellement 56 communes ont introduit chez elles le système, deux administrations provinciales et trois administrations centrales ainsi que plusieurs grands organismes industriels entre autres la grande Société des Pétroles (Battafsche Petroleum Maatschappij).
- C. — L’Institut Néerlandais a servi d’intermédiaire avec l’Allemagne et son action a permis de maintenir l’unité indispensable dans les méthodes de classification menacées d’un schisme qui aurait été grandement préjudiciable a tous.
- D. — Aux États-Unis, le livre et la documentation ont conquis une première place. Les grandes institutions scientifiques lui apportent leur appui. L’intérêt pour l’I. I. B. y grandit. L’American Library Association a délégué cette année à Bruxelles deux de ses leaders, MM. Bishop et Richerdson, qui ont examiné toute la situation d’après-guerre et qui ont concl/i à la nécessité d’appuyer largement l’Institut Central.
- E. — La Russie n’est pas restée inactive. D’importantes réformes y ont été accomplies récemment. MM. Roussinoff et Bodnarsky ont fait connaître la nouvelle organisation centralisée des archives et les mesures centralisées ainsi prises pour la bibliographie. Dans le Palais du Livre, à Moscou, afflue toute la production du Pays, distribuée ensuite aux Bibliothèques officielles; la publication du Recueil
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- bibliographique a repris; la classification décimale et les méthodes de l’I. I. B. sont devenues obligatoires.
- F. — Dans les pays nouveaux de l’Est, en Pologne et en Tchécoslovaquie, on peut enregistrer diverses coopérations importantes de Fl. I. B. Dans les pays de langue portugaise, c’est le Brésil qui a fait preuve d’initiative, la Bibliothèque de Rio de Janeiro travaille en coopération avec l’I. I. B. On espère la coopération de la Bibliothèque de Lisbonne.
- I. — La Chine nouvelle prend un vif intérêt au livre et à la documentation. Se souvenant qu’elle est le pays des grandes encyclopédies, elle manifeste l'intention de rendre accessibles par la bibliographie ses immenses trésors intellectuels accumulés. Ce point de vue a été mis en lumière par M. de Pian Ling, premier' secrétaire de la légation de Chine à la conférence du 20 août.
- J. — L’Australie, à la suite de la guerre, s’est sentie plus rattachée à la vie internationale. Comme l’a dit à la même conférence M. Taylor, spécialement délégué par le Premier Ministre Hughes, il serait possible d’obtenir un envoi in globe à la Bibliothèque internationale de toute la production australienne par disposition législative réalisant le dépôt international.
- K. — La situation de la Grèce a été exposée par M. Tybaldo Basia. La coopération des Bibliothèques nationales et du Parlement peut être espérée.
- L. — La situation du Grand-Duché de Luxembourg, où la classification décimale est appliquée dans les bibliothèques officielles, a été exposée par M. Gunsbourg.
- M. — En ce qui concerne la Belgique l’exposé de M. Masure a relaté les progrès nouveaux réalisés par les applications des méthodes universelles à des bibliothèques, des catalogues, périodiques. La Bibliographie officielle est continuée et s’étend à la fois aux livres et aux contenus des périodiques. Les services documentaires de l'Union des Villes basés sur les méthodes de l’L I. B. ont été exposés par MM. Wauters et Kats. Ils méritent une mention spéciale. La loi nouvelle qui organise les Bibliothèques publiques a donné l’occasion à une large diffusion de la C. D. line vingtaine de périodiques techniques ont adopté le système décimal.
- IL — Questions d’organisation.
- Les communications faites et les discussions à ce sujet ont conduit l’Assemblée à adopter les résolutions suivantes relies ont amené les interventions des rapporteurs et en outre de MM. Sustrac et Bayle (France); Donker Duyvis, Zaalberg, Bomeyn (Hollande); La Fontaine, Huon, de Boelpaepe (Belgique).
- 1° Il y a lieu de poursuivre la réalisation du plan général de coopération arrêté par la Conférence de 1920 et de multiplier les démarches en vue de la création des Conseils nationaux et de la coopération des Associations internationales. L’organisation entière doit devenir de plus en plus coopérative et fédérative.
- 2U L’unification des méthodes, leur développement et leur diffusion doivent être poursuivis activement. Un appel doit être adressé aux intéressés en vue de voir traduire en toutes langues tout ou partie du Manuel qui les expose. Appel constant doit être fait aux organisations et aux sociétés, aux Academies, Universités, Etablissements et Instituts scientifiques et sociaux, aux administrations officielles, aux éditeurs et aux auteurs, afin qu’ils envoient à Bruxelles les notices bibliogra-
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- phiques des œuvres publiées pour être enregistrées dans le Répertoire bibliographique universel, et s’il est possible, les œuvres elles-mêmes, notamment les périodiques, pour être déposés dans la Bibliothèque internationale.
- 3° Il y a lieu de voir créer dans tous les centres de travail des répertoires spécialisés de bibliographie et de documentation (offices, sections, services) et d'établir une liaison entre eux par l’intermédiaire de l’Institut central, de manière à pouvoir mettre leurs ressources à la disposition de tous les travailleurs intellectuels (envoi régulier de duplicata à Bruxelles; envoi de copies sur demandes concernant desquestions spécifiées).
- 4° Une instruction générale sera préparée et répandue pour présenter aux intéressés, auteurs, éditeurs, rédacteurs, les principaux desiderata auxquels devraient répondre les livres et les périodiques, en vue de faciliter la consultation, le collec-tionnement dans les bibliothèques, l’enregistrement bibliographique et l’utilisation documentaire (Voir annexe 1).
- 5° La direction de l'Institut international de Bibliographie prend des mesures pour la publication de son Bulletin imprimé. Le bulletin dactylographié qui rend, compte de son activité et des travaux poursuivis par la coopération qu’il organise est insuffisant.
- 6QL’l. I. B. participera à l’Université internationale en 1923, en organisant un cycle d’exposés sur les questions du livre et de la documentation.
- 7° Il est désirable que dans chaque pays soit entrepris et publié un relevé général des centres d'études et de documentation permettant aux intéressés d’avoir recours aisément aux organismes les mieux qualifiés pour leurs recherches. (Ex. : Les ressources du travail intellectuel en France, par E. Tassy et P. Léris).
- 8° Le vœu est renouvelé de voir la Société des Nations apporter promptement à l’Institut le plein concours que permettent d’entrevoir les conclusions récentes de sa Commission de coopération intellectuelle.
- 9° Constatant les avantages évidents de la coopération de l’Institut international de Bibliographie avec les autres institutions qui forment ensemble le centre intellectuel du Palais Mondial, l’Assemblée décide qu’il y a lieu de continuer cette coopération. Elle ratifie, en ce qui la concerne, la convention du 20 août 1920 relative au Palais Mondial, convention qui déclare l'unité essentielle de l’œuvre entreprise et qui en érige les collections en patrimoine international inaliénable et indivisible.
- 111. — Questions d’ordre scientifique et technique.
- En ce qui concerne ces questions, l’Assemblée s’est occupée exclusivement, cette année, des travaux de la Commission de la classification décimale.
- 1° Cette Commission a produit un grand travail depuis sa constitution. Une vingtaine d’avant projets de développement des Tables sont établis par ses membres. Ceux-ci ont aussi continué dans des rapports spéciaux, les discussions verbales entreprises sur des points généraux de méthodes. Un état des divers travaux est dressé au jour le jour. 11 a été communiqué aux intéressés. Aucun travail ne s est trouvé assez avancé pour provoquer des décisions.
- 2° L’Assemblée a confirmé le règlement-statut de la Commission, l’expérience ayant démontré le bien-fondé de ses articles. Elle s’est mise d’accord sur les moyens pratiques d’organiser la correspondance entre membres de la Commission et des
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- sous-commissions. En principe, l’Institut central à Bruxelles sera saisi de tous les avant-projets, de tous les rapports, notes d'observation et suggestions et il en fera la communication aux intéressés. Toutefois, afin de le décharger, autant que possible, ces communications pourront être faites directement de membre à membre, de sous-commission à sous-commission, pourvu toutefois que l’Institut reçoive toujours copie des documents échangés et avis des communications faites directement aux intéressés. Les sous-commissions internationales tiendront telles séances qu’elles jugeront utiles.
- 3° Sans attendre l’achèvement des manuscrits de l’édition nouvelle qui pourra d’ailleurs paraître par fascicules, dont certains à une date rapprochée, il y a lieu de procéder à la réimpression immédiate de certaines parties aujourd'hui épuisées des tables de 1905, comme ont été réimprimées déjà les tables de la technique. La décision est prise de réimprimer, notamment en France, les tables de la Chimie et de la Métallurgie (fascicule 32) et la souscription des groupes couvrira la dépense. (France 4 8, bfollande 2/8, Belgique 2/8, Luxembourg 10 ex.) Le concours de la librairie sera demandé pour l’édition.
- 4° Un débat a été ouvert sur les principes généraux qui doivent servir aux développements des tables et sur les conclusions préparatoires des notes de principe présentées. L’opinion a prévalu, malgré les arguments présentés en faveur d’une refonte partiellc de certaines parties des tables de 1903, qu'il fallait s’en tenir au principe de l’unité et de la continuité des tables. Un nouvel appel en ce sens est adressé à tous les intéressés, en vue d’éviter toute dissidence et toute divergence. La classification décimale doit servir à atteindre des buts pratiques. Instrument indispensable de la coopération universelle (tous les pays, toutes les sciences, documents de toutes formes, de tous temps et de toutes langues), sa fixité et son invariabilité sont des conditions pour assurer l’addition et la continuation des efforts. Au demeurant, l’étude de la technique de la classification, notamment celle des subdivisions communes et des nombres composés, met aujourd’hui au service du développement des tables des moyens très perfectionnés, des procédés d’évolution des tables, parallèles à l’évolution des faits ou à celle des connaissances elles-mêmes. En conséquence, l’œuvre principale de la Commission doit être le développement plus détaillé des tables, la précision des termes, la correction des erreurs, la coordination plus étroite, entre les diverses parties, l’extension des références, la fixation du siège principal des matières, l’amélioration et l’enrichissement des index alphabétiques.
- 3° Toutefois, il y a lieu d’élargir les travaux de la Commission de manière à permettre qu’il leur soit donné la plus large base théorique et qu’ainsi l’avenir soit préparé en même temps que le présent. La classification bibliographique a des rapports étroits avec la classification scientifique et philosophique des sciences et des objets de connaissances. Sous forme des concordances, il sera toujours possible d’établir la corrélation entre, d’une part, des tables élaborées pour répondre aux besoins de la systématique des sciences et qui sont essentiellement variables, différentes même d’après les systèmes et, d'autre part, les tables bibliographiques qui doivent répondre à un besoin de stabilité et de continuité du classement.
- 0° La classification bibliographique a aussi des rapports avec la nomenclature, la terminologie, ainsi que les systèmes de définition des unités et les formules avec l’expression des caractéristiques des choses et leur représentation par des notations, des diagrammes et schémas. On entrevoit même la possibilité de compléter de cette
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- manière les tables spécialisées. Des essais ont été présentés à l’appui do ces idées notamment la publication très suggestive de la Royal Aeronaulical Association.
- 7° II y a lieu de poursuivre l’extension de la classification décimale à d’autres domaines encore que ceux du livre et des périodiques proprement dits. Les études et les essais démontrent les avantages de son application au domaine tout entier de la documentation : Archives administratives, commerciales et industrielles, Brevets d'invention, Constantes scientifiques et techniques, Statistique, Législation et Jurisprudence des cours et tribunaux, classement des cas de la pratique professionnelle, Iconographie, Répertoire des Administrations. Un manuel spécial pour l’administration est en cours d’élaboration à l’I. I. B. avec le concours spécial de la section hollandaise (Nederlandsche Registratuur Bureau).
- 8° L’Assemblée a été saisie des travaux sur la Psychologie bibliologique (M. Nicolas Roubakine) et sur l’Aulodidaxie (M. Boiarsky).
- Annexe. — MM. Sustrac et Otlet prépareront un avant-projet sur la question à l’ordre du jour de la réforme des publications périodiques en fonction du plan général poursuivi de documentation pratique universelle.
- Il a été énergiquement demandé :
- a) que toute publication périodique indexe décimalement tous les articles qu’elle publie; b) qu’elle fasse précéder chaque article d’un résumé ou court sommaire qui serait reproduit tel quel dans le Répertoire de documentation sur fiches; c) que les articles soient séparés les uns des autres et placés de façon à pouvoir être découpés sans nuire aux articles voisins, et tous classés ainsi au besoin dans des dossiers respectifs à l’aide d’un seul exemplaire de la publication. Ceci est réalisable en commençant les articles en belle page et, dans les cas où ils prendraient fin sur une page impaire, en partageant cette fin par moitié pour en adosser dans la mise en page la dernière moitié à la première; cl) que les formats des publications qui peuvent ou désirent être qualifiées de documents scientifiques ou techniques, seront autant que possible uniformes.
- Celte question de la réforme des périodiques a amené l’examen de ce qu’il serait désirable de faire pour que les prospectus et catalogues des éditeurs soient utilisables pour les fichiers documentaires.
- M. Bayle indique que, pour ce fait, on n'aura qu’à s’inspirer utilement du catalogue trimestriel de la maison Dunod, imprimé seulement au recto et indexé décimalement, puis à faire état du vocabulaire de mots-souches avec nombres-index correspondants de la C. D. (l'Index alphabétique) qu'il a publié dans La Librairie de décembre 1921, afin de permettre aux éditeurs de faire facilement l’indexation de leurs ouvrages.
- M. Sustrac, de la bibliothèque Sainte-Geneviève, qui s’est déjà fait remarquer, en plus d’un Congrès bibliographique, par la logique et la clarté de ses points de vue et la présentation de Règles catalographiq^ies qui ont reçu l'approbation de l’Association des Bibliothécaires français, fit observer qu’il serait utile de compléter et surtout d’uniformiser les indications fournies par les éditeurs dans leurs prospectus et catalogues.
- A la suite de ces remarques il est décidé de rédiger des règles qui seront transmises aux éditeurs. La Librairie s’est engagée à les publier intégralement aussitôt qu’il sera possible.
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- ANNEXE II
- R E N S E11 i N E M E N T S C O N C E R N A NT IV 011G A NIS ATIO N DU BUREAU BIBLIOGRAPHIQUE DE PARIS
- Nota. — Pour faciliter les travaux du Comité d'études, chargé d’arrêter les bases d’organisation du Bureau Bibliographique de Paris, on a reproduit ci-après les principaux documents à consulter pour ces travaux, savoir :
- La note du 31 janvier 1921 sur l’Histoire et la Situation actuelle de ce Bureau, le texte des Statuts approuvé à la date du 30 mai 1902 et le projet de règlement intérieur qui serait à adopter aujourd’hui pour tenir compte des faits survenus pendant la guerre et qui conduisent à étendre un peu le rôle du Bureau en vue de l’organisation des Services de Documentation technique et industrielle.
- Histoire et situation actuelle du Bureau Bibliographique de Paris.
- Origine et Travaux. — Un Institut international de Bibliographie a été fondé à Bruxelles en 1893, à la suite d’une Conférence internationale. Il a entrepris la préparation d’un Répertoire bibliographique de toutes les connaissances humaines. Ce travail devait être établi sur fiches individuelles et basé sur l’emploi de la classification décimale universelle pour le classement méthodique de ces fiches.
- A cet effet, l’Institut a fait appel à la collaboration des savants de tous les pays et, en 1896, une Section française de l’Institut international fut constituée à Paris. Ses fondateurs étaient, en grande partie, membres de l’Association française pour l’Avancement des Sciences; c’est cette Section française qui, transformée en 1899, prit le nom de Bureau Bibliographique de Paris et fut installée, 44, rue de Bennes, dans un local mis gratuitement à sa disposition par la Société d’Encoura-gement pour l’Industrie nationale.
- Le Bureau coopéra à l’œuvre du répertoire universel en limitant toutefois son action aux sciences pures, à leurs applications et à l’art de l’ingénieur.
- Répertoire, Tables de Classification et Matériel. — Les Tables de Classification décimale universelle fournissaient le moyen d’assurer le classement méthodique des fiches de ce Répertoire.
- La première édition anglaise de ces Tables a été publiée en 1873 par le bibliothécaire américain, M. Mclvil Dewey, qui les avait appliquées au classement de la Bibliothèque de l’Etat de New-York dont il était alors directeur.
- On disposait, pour le travail du Répertoire, de la 3° édition, parue en 1894 (1).
- Malgré leur étendue, ces tables se trouvèrent insuffisantes pour assurer leclassc-ment des nouveaux ouvrages scientifiques et des nombreux articles de périodiques techniques à incorporer au Répertoire.
- L’Institut international de Bibliographie fut ainsi amené à entreprendre d’ajouter
- (I) Une sixième édition a paru en 1899, et une dixième édition, toujours en anglais, a paru aux Etats-Unis en 1919.
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- aux Tables de M. Melvil Dewey les développements nécessaires. Le Bureau bibliographique de Paris prit une part active à ce travail, notamment pour les divisions a, 6 et 7, relatives aux sciences et à leurs applications.
- L’édition française des tables développées, sorties de ces travaux, a été terminée en 1905 et publiée sous ce titre : Manuel du Répertoire bibliographique universel (pub. n° 63, de l’L I. B.). Elle forme un volume de plus de 2.200 pages, comprenant environ 33.000 divisions méthodiques et un index alphabétique de plus de 40.000 mots qui rend extrêmement faciles, après quelques minutes d’initiation, l'établissement et le classement des fiches.
- On pouvait, avant la guerre, se procurer les différentes parties de ce Manuel ( 1) de sorte que chacun pouvait facilement se composer un manuel réduit, s’appliquant aux seules connaissances qui l'intéressaient, et former ainsi et classer aussi tous les renseignements relatifs à une science ou à une technique.
- Des extraits du Manuel, spéciaux à certaines branches de sciences, telle que la physique, la photographie, l’agriculture, la locomotion et les sports (tourisme, cyclisme et automobilisme), ont d’ailleurs été publiés et renferment tous les renseignements nécessaires pour l’établissement et le classement des fiches des répertoires de ces branches de sciences.
- De plus, pour faciliter à tous l’établissement de ces répertoires et le classement de leurs fiches, le Bureau bibliographique avait fait construire un matériel spécial, économique, qui comporte tous les perfectionnements indiqués par une longue pratique.
- Situation actuelle. — Plusieurs des manuels réduits précités avaient déjà été publiés à part, et les services que rend l’application de la classification décimale étaient déjà fort appréciés par un très grand nombre de personnes lorsque la guerre est venue en interrompre la diffusion. Aujourd’hui, cette édition des tables est complètement épuisée par suite du développement pris par l'emploi de la classification décimale, en France et à l’étranger, notamment dans l’Amérique du Sud. Il en résulte que le Bureau bibliographique se trouve actuellement dans l’impossibilité de le fournir à tous ceux qui en ont besoin. Il est donc amené à organiser ses services pour permettre de suppléer, pour le moment, à cette absence des tables qui, il l’espère, ne sera que momentanée, en aidant les intéressés à établir eux-mêmes le répertoire dont ils ont besoin.
- La guerre, en suspendant le fonctionnement de l’Institut international de Bruxelles dont, fort heureusement, tous les documents ont pu être préservés, et aussi celui du Bureau Bibliographique de Paris, avait d’ailleurs créé une situation nouvelle, et c'est pourquoi, en mars 1918, un rapport fut présenté au Congrès du Génie civil de Paris dans le but de prendre les mesures nécessaires à la réorganisation en France d’un Service central de documentation en utilisant les moyens d’action du Bureau Bibliographique de Paris. C’est en s’inspirant de ce rapport que paraît devoir être réorganisé ce Bureau. A cet effet, un nouveau règlement intérieur a été préparé pour compléter les statuts, qui datent du 30 avril 1902, et, en même temps, un appel a été adressé, en date du 31 janvier 1921, à tous les industriels qui
- (!) La dernière édition française, complète et revisée, du Manuel du Répertoire bibliographique universel, date de 190c ; elle est épuisée.
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- peuvent apporter leur concours à l'organisation dont il s’agit. Le projet de règlement précité prévoit les tarifs à appliquer pour la rémunération des services demandés au Bureau Bibliographique.
- Dans ces conditions, le Bureau Bibliographique de Paris pourra se charger de l’organisation du dépouillement des différentes sources d’information intéressant les diverses branches de l’industrie française. Il pourra apporter son concours, par la publication d’un Bulletin périodique, à tous ceux qui veulent se tenir au courant de ce fjui les intéresse.
- Paris, Le 21 janvier 1921.
- Bureau Bibliographique de Paris. Rue de Rennes, 44.
- STATUTS
- adoptés dans la séance du 30 avril 1902.
- Article premier. — Il est fondé, par les présentes, une société ayant pour but de faciliter, par tous les moyens en son pouvoir, la préparation et la publication de Bépertoires bibliographiques établis sur le plan conçu par l’Institut international de Bibliographie de Bruxelles et basés sur l’emploi de la Classification décimale universelle.
- Art. II. — Cette Société prend le nom de Bureau Bibliographique de Paris.
- Elle a son siège à Paris, rue de Bennes; ce siège pourra être transféré à toute autre adresse, sur simple décision du Conseil d’administration.
- Art. III. — Le Bureau Bibliographique de Paris forme la Section française de l'Institut international de Bibliographie, et est composé des personnes acceptées par le Conseil qui ont adhéré ou qui adhéreront aux présents statuts et qui effectueront les versements indiqués ci-après.
- Art. IV. — Le Bureau Bibliographique a pour objectif principal la conservation et la mise à jour d’un exemplaire du Bépertoire bibliographique universel sur fiches, destiné à être conservé au siège social et tenu a la disposition des travailleurs affiliés à l’œuvre et la préparation de duplicata entiers ou partiels de ce Bépertoire pour les établissements ou sociétés qui désireraient posséder des répertoires de ce genre, limités, le cas échéant, à certaines branches de sciences déterminées. Il s’occupe de réunir, soit par ses propres moyens, soit à l’aide de publications existantes ou dont il provoque la création, les documents entrant dans la composition de ces différents répertoires.
- 11 prête son concours à tous les travaux bibliographiques se rapportant à la préparation du Bépertoire bibliographique universel et à la publication éventuelle des différentes parties de ce travail que des sociétés, des établissements ou des particuliers pourraient être amenés à entreprendre.
- Art. V. —Le Bureau Bibliographique est dirigé parmi Conseil d'administration composé d’un président, un vice-président, un trésorier et un secrétaire, auxquels peuvent être adjoints d'autres membres, en nombre variable, suivant les besoins.
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- Art. VI. — Les membres du Conseil sont nommés par l’assemblée générale des membres de la Société pour une période de trois ans. Les membres sortants sont rééligibles.
- Art. VII. — Les ressources de la Société se composent :
- 1° Des cotisations de ses membres;
- 2° Des dons, legs et offrandes en nature ou en argent;
- 3° Des subventions qui peuvent lui être accordées;
- 4° Des produits des ventes, cessions ou échanges de fiches, publications ou répertoires et des allocations qui peuvent lui être attribuées en échange de travaux de concours à des œuvres scientifiques.
- Ces ressources ne peuvent être employées que pour soutenir ou développer l’œuvre des Répertoires bibliographiques ou pour venir en aide aux travaux scientifiques collectifs ou individuels qui peuvent y coopérer.
- Art. VIII. — Le Conseil d’administration a la gestion des fonds de la Société. Il recrute le personnel nécessaire pour l’exécution des différents services et en fixe les attributions et les émoluments.
- Art. IX. — Le président, ou à son défaut un membre du Conseil délégué par lui, représente la Société en justice et dans les actes de la vie civile.
- Art. X. — Il est tenu chaque année une assemblée générale des membres de la Société, dans laquelle il est rendu compte des travaux et de la situation financière.
- Le Conseil peut convoquer toutes les fois qu’il le juge nécessaire, une assemblée générale extraordinaire.
- La date et l'ordre du jour en sont fixés par le Conseil.
- Art. XL — Un règlement intérieur préparé par le Conseil et approuvé par l’assemblée générale détermine les conditions de détail propres à assurer l’exécution des présents statuts.
- Art. XII. — Les Membres adhérents payent une cotisation annuelle dont le taux est fixé par le règlement intérieur. La cotisation peut être rachetée moyennant le versement d’une somme déterminée.
- Sont Membres souscripteurs donateurs, les membres qui font don à la Société de sommes avec ou sans affectation spéciale.
- Tout membre ayant fait don à la Société d’une somme d’au moins 500 f reçoit le titre de Membre bienfaiteur.
- Le titre de Membre honoraire peut être conféré, comme un hommage et une distinction, à des personnes ayant rendu à l’œuvre des services éminents. Les membres honoraires sont nommés par l'assemblée générale sur la proposition du Conseil.
- Art. XIII. — Les statuts de la Société ne peuvent être modifiés que par décision d’une assemblée générale extraordinaire convoquée spécialement.
- Art. XIV. — En cas de dissolution, l’assemblée statue sur l’emploi à faire de l’actif de la Société.
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- Bureau Bibliographique de Paris.
- Projet de nouveau réglement intérieur.
- Préambule.
- D’après ses Statuts, le Bureau Bibliographique de Paris n’a pour but, que les travaux se rattachant à la préparation et à la publication du Répertoire bibliographique universel établi sur le plan arrêté par l’Institut international de Bibliographie de Bruxelles.
- Il n’a donc, en principe, qu’à s’occuper de relever les titres des ouvrages ou des articles à porter sur les fiches du Répertoire, en complétant seulement au besoin ces titres par des sous-titres explicatifs ou de très courtes analyses.
- Ce travail constitue ce que l’on peut appeler la première étape de la Bibliographie documentaire et l’établissement de cette nomenclature de tous les articles concernant les sujets d'ordre technique et industriel est nécessaire pour permettre d’effectuer, parmi ces articles, le choix de ceux qui méritent d'être analysés dans les organes périodiques des Sociétés spéciales qui abordent ainsi la deuxième étape de la Bibliographie scientifique.
- Le règlement intérieur qui suit est établi de façon à répondre à ce programme en tenant compte des besoins nouveaux qu’ont pu faire ressortir les faits qui se sont passés au cours de la guerre et qui l’ont amené à prêter surtout son concours à l’organisation des Offices de Documentation technique et industrielle.
- Division des services.
- Les Services du Bureau Bibliographique de Paris comportent les divisions suivantes :
- 1° Service de la Bibliothèque.
- La Bibliothèque du Bureau se limite, en principe, à une Bibliothèque spéciale de références, destinée à aider les lecteurs dans les travaux bibliographiques et dans les recherches des ouvrages et documents qu’ils peuvent avoir à consulter, mais qui se trouvent classés dans d’autres bibliothèques.
- Elle réunit, autant que possible, les diverses Bibliographies spéciales, concernant les sciences pures et appliquées ou relatives aux matières qui font l’objet du programme particulier du Bureau, ainsi que les ouvrages généraux concernant le Service des Bibliothèques et collections bibliographiques.
- Elle doit notamment chercher à réunir les renseignements sur les Catalogues des Bibliothèques scientifiques de Paris et plus spécialement sur les périodiques qui y sont conservés.
- 2° Service du Répertoire bibliographique universel.
- Le Bureau doit chercher à se procurer le duplicata des fiches individuelles composant le Répertoire bibliographique universel dont le primata est conservé à Bruxelles au siège de l’Institut international de Bibliographie.
- Il se limite toutefois, en principe, à la partie de ce répertoire qui est consacrée aux seules branches de sciences qui font partie de son programme.
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- Ces fiches doivent être établies en double et être classées les unes alphabétiquement par noms d’auteurs et les autres méthodiquement par matières d’après les indices numériques de la classification décimale.
- A défaut de la possession du duplicata de ces fiches, le Bureau doit être en mesure de s’en procurer l’expédition rapide, en cas de besoin, pour les sujets sur lesquels il est consulté.
- Après accord avec l’Institut international de Bibliographie, il apporte son concours à la préparation du Répertoire en ce qui concerne du moins le dépouillement des catalogues de la Librairie française et celui des articles de publications périodiques déterminés.
- A cet effet, il est établi autant de sections qu’il est nécessaire pour les diverses branches du répertoire, dont la préparation est entreprise.
- Ces Sections comprennent celles affectées au dépouillement des principales revues techniques, demandé par des Services intéressés, ou celles chargées du dépouillement des périodiques reçus par cerlaines Bibliothèques déterminées et notamment par la Bibliothèque de la Société d’Encouragcment.
- 3° Service des Publications.
- A défaut de publications spéciales, le Bureau collabore à la publication du Bulletin de l'Institut international de Bibliographie de Bruxelles pour y rendre compte notamment des mesures prises, en France, pour l’organisation de la Documentation technique industrielle.
- Il prépare les instructions qui peuvent être utiles pour faciliter cette organisation en France et pour établir les relations nécessaires, à ce sujet, avec les organisations étrangères.
- Il travaille de concert avec l'Institut international de Bibliographie, à la préparation des développements des Tables de la Classification décimale.
- Il s’occupe spécialement de la préparation des Manuels spéciaux, extraits du Manuel général du Répertoire bibliographique universel pour l’usage particulier des branches spéciales des sciences, afin de compléter la publication n° 65 de l'Institut par de nouveaux fascicules.
- 4° Service du Matériel bibliographique.
- Ce service spécial a pour but de faciliter aux membres du Bureau l’acquisition du matériel dont ils peuvent avoir besoin pour l’établissement de leurs répertoires particuliers et des fiches qu’ils comportent.
- 5° Cotisations et tarifs des travaux.
- Le taux de la cotisation annuelle des membres du Bureau est fixé à 25 f au minimum.
- Ces membres peuvent consulter sur place les collections du Bureau et peuvent se faire délivrer les copies des fiches qui y sont déposées moyennant le paiement des frais de copies. Ces frais sont fixés à 0,10 f par fiche, avec minimum de 0,25 f par demande.
- Les membres du Bureau peuvent aussi demander l’établissement de séries de fiches sur des sujets déterminés ou l’envoi périodique du dépouillement sur fiches d’articles de revues également déterminées.
- Les prix à admettre, dans chacun de ces cas, sont fixés, d’un commun accord, suivant la nature des services demandés.
- Le Bureau peut être appelé à coopérer, pour le compte d’éditeurs déterminés, à la
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- publication des Sommaires bibliographiques d’un certain nombre de revues techniques de langue française. Les conditions à fixer pour cette collaboration doivent faire l’objet de conventions spéciales.
- Ces conventions, comme toutes celles mentionnées plus haut, doivent être approuvées par le Conseil et il en est rendu compte dans les Assemblées périodiques de la Société.
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- BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ d’eNCOURAG. POUR i/lNDUSTRIE NATIONALE. — FÉVRIER 1923.
- COMPTES RENDUS
- DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- IIe ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
- DU 6 JANVIER 1923 Présidence de M. Bâclé, président.
- La séance est ouverte à 17 h.
- Est présenté pour devenir membre de la Société et admis séance tenante :
- M. S pangberg (Arthur), industriel-négociant (calibres Johansson), 106 bis, rue de Rennes, Paris (6°), présenté par M. Guillery et M. Androuin (membre à vie);
- M. Bâclé, 'président, annonce que le scrutin est ouvert pour l’élection des membres du Bureau pour 1923, ainsi que pour la ratification de la nomination de deux nouveaux membres du Conseil d’administration.
- M. Bâclé, président. — J’ai le regret de vous faire connaître le décès d’un des plus anciens membres de notre Conseil, M. Bardy, survenu le 20 décembre 1922.
- M. Bardy était entré dans notre Conseil, au Comité des Arts économiques, en 1883. Après nous avoir apporté un concours précieux pendant de longues années et avoir rédigé d’importants rapports sur les questions les plus variées, il a été nommé membre honoraire de notre Conseil en 1917.
- Il était directeur honoraire du Service scientifique au Ministère des Finances, vice-président de la Société centrale de la Dynamite Nobel, vice-président de la Société des Matières plastiques, officier de la Légion d’honneur, chevalier de l’Ordre de sainte Anne de Russie et du Lion néerlandais.
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- COMPTES RENDUS DES SÉANCES. —• KKVRIUR 1923.
- Al AL T oui.on et II. Hitier, secrétaires, présentent et analysent quelques ouvrages reçus récemment par notre Bibliothèque.
- AL II. IIitier présente les ouvrages suivants :
- Eu Norvège, U industrie des pèches, par M. A. Grever (don de l’auteur);
- L’Indochine. Numéro spécial de La vie technique, industrielle, agricole et coloniale.
- M. T oui.on présente les ouvrages suivants :
- La politique française des combustibles liquides, par Al. Chartes Romaret (don de l’auteur) ;
- L'hélice propulsive. Etude théorique et empérimentale du propulseur marin, par AI. Pierre Lorain (don de l’auteur) ;
- La destruction et la reconstruction des mines de Lens, par A!. Cuyei.ette (don de l’auteur);
- Ampère (André-Marie) 1775-1836 (numéro spécial de la Revue générale de l’Electricité)-,
- La menuiserie pratique. Tome II : L’exécution pratique des travaux, par AI. II enri Bonnamaux (don de l’auteur) ;
- La théorie de la relativité, par AI. Edmond Bauer;
- Le ferblantier plombier-zingueur, par AI. AI. Thouvenin.
- AL BapiiaÉi.-Georges Lévy, vice-président, montre l’intérêt de la question du change que va exposer M. Ruefï’. Autrefois, elle n’intéressait que les spécialistes; aujourd’hui, tout le monde en parle et la presse quotidienne s’en est emparée sans que d’ailleurs les lecteurs soient toujours bien informés. Les phénomènes de change sont complexes : ils traduisent des ellets de la vie économique, tant internationale qu’intérieure. Ils ont leur répercussion à leur tour sur la vie économique.
- AI. J acoues Rueee, ancien élève de l’Ecole polytechnique, fait une communication sur le change, phénomène naturel.
- L’auteur a établi une théorie mathématique du change, en se basant sur les données statistiques, la balance du commerce extérieur et la loi physique du déplacement de l'équilibre, formulée par Van’t Hoff, Lenz et Henry Le Chatelier, à savoir :
- Dans un système réversible en équilibre, toute modification d’un facteur qui tend à rompre l’équilibre, détermine la production du phénomène qui, s’il survenait spontanément, provoquerait une variation en sens contraire du facteur considéré.
- Cette loi ne se vérifie pas seulement en physique, mais aussi en économie poli-lique, c’est la loi de l’offre et de la demande. Un état d’équilibre, qui mérite une attention particulière, est celui qui existe, ou qui, lorsqu'il a été troublé, tend à se
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- 2mc ASSEMBLÉE GÉNÉRALE (<> JANVIER 1923).
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- rétablir, entre les différentes nations. Comment tout l’or du monde n'a-t-il pas fui vers les pays riches, où les produits se trouvent à bon compte?comment les nations déshéritées ont-elles pu subsister?
- M. J. Rueff montre que le maintien de cet équilibre est régi par la loi du déplacement de l’équilibre, et que le fonctionnement de cette loi se trouve assuré par le jeu des phénomènes de change.
- Il expose le sens général de sa théorie et montre de quelle utilité elle peut être pour étudier certains problèmes politiques ou commerciaux, tels que le paiement des dettes extérieures, le chômage généralisé dans un pays, les réparations dues par l'Allemagne.
- Il convient préalablement de définir certaines grandeurs. Le pouvoir d'achat.
- d’une monnaie dans son pays, pendant un mois considéré, est le rapport , 100
- étant le pouvoir d’achat, pris pour base, pendant la période décennale 1901-1910, un est l’indice des prix de gros d’un nombre fixé d’arlicles bien déterminés, établi tous les mois par les services de statistiques de chaque état. On peut établir aussi, pour
- un même mois, le pouvoir d’achat du franc en France, de la lire en Angle-
- terre, du dollar aux Etats-Unis. Sachant que 1 dollar vaut n francs à Paris d
- pendant le mois considéré, M. J. Rueff appelle pouvoir d’achat du franc aux États-Unis le rapport ^ . Il peut ainsi comparer le pouvoir d’achat du franc dans les
- différents pays à son pouvoir d’achat en France. Il observe alors qu’entre tous ces pouvoirs d’achat à différentes époques dans les différents pays, la différence avec le pouvoir d’achat en France ne dépasse pas 6 p. 100 de cette dernière valeur. On peut donc admettre en première approximation que : lorsque dans les pays A et B, il n'est pas pratiqué d'inflation monétaire, la monnaie du pays A s’échange contre celle du pays B à un cours qui lui donnera, à l’intérieur du pays B, un pouvoir d’achat sensiblement égal à celui qu’elle possède à l’intérieur du pays A.
- M. J. Rueff appelle disparité de la monnaie du pays A dans le pays B, la différence entre le pouvoir d’achat intérieur de la monnaie du pays A et son pouvoir d’achat dans le pays B.
- A chaque instant, l’équilibre économique d’une nation se trouve défini, au point de vue international, par l’égalité des dettes immédiatement payables et des créances immédiatement exigibles. On appelle, à chaque instant, balance des comptes d’un pays, la différence entre le montant de ses dettes et celui de ses créances immédiatement exigibles. Lorsque cette balance devient déficitaire, il se produit des phénomènes tendant à augmenter le montant des créances et à diminuer celui des dettes, c’est-à-dire à favoriser les exportations et à gêner les importations.
- Les exportations d’un pays se trouvent facilitées lorsque la disparité de sa monnaie à l’étranger est positive. En même temps, les importations se trouvent rendues moins avantageuses.
- Ainsi, lorsque le déficit de la balance des comptes d’un pays augmente, la disparité de sa monnaie dans tous les pays étrangers doit augmenter. A partir d’une certaine valeur de la disparité, le déficit de la balance des comptes diminue par suite
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- COMPTES RENDUS DES SEANCES.
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- —- FÉVRIER J 023.
- de l’augmenta lion des exportations et de la diminution des importations provoquées par l’accroissement de la disparité. Le déficit de la balance des comptes diminuant, la disparité diminue à son tour... et ainsi de suite.
- Donc, à tout maximum de la balance des comptes, doit correspondre dans un certain délai, un maximum de la disparité; à tout minimum de la balance des comptes, un minimum de la disparité. C’est ce qu'on vérifie, et l'intervalle de temps séparant deux points correspondants n’a jamais dépassé deux mois.
- Il convient de remarquer, toutefois, que la balance des comptes d’un pays n’est pas entièrement connue. On en connaît, il est vrai, les éléments les plus importants et surtout de beaucoup les plus variables, c’est-à-dire les dettes et créances étrangères d’origine commerciale que révèlent les statistiques douanières.
- Donc, les variations de la disparité de la monnaie du pays A dans le pays B, ont pour effet de maintenir l’équilibre de la balance des comptes du pays A ou de le rétablir lorsqu’il a été accidentellement troublé.
- Ce sont les variations de la disparité du franc à l'étranger qui expliquent le merveilleux redressement de notre balance commerciale en 11)21. En 1920, elle est déficitaire de 13 milliards. En 1921, le déficit apparent est réduit à 2 milliards de francs-papier, soit 380 millions de francs d’avant-guerre. Il était en 1912-1913 de 1.330 millions et l’on peut admettre qu’à celte époque, il était comblé parles sources de revenus non décelés par les statistiques douanières, ceux des capitaux placés à l’étranger notamment. En 1921, beaucoup de ces capitaux sont improductifs et, pour qu’il y ait adaptation, l'excédent apparent de notre balance commerciale s’en est trouvé diminué. Après une guerre de plus de quatre années, la partie la plus productive du sol français étant dévastée et le marché intérieur susceptible d’absorber, pour la reconstruction, bien plus que la production nationale ne pouvait lui fournir, le déficit apparent de notre balance commerciale est tombé, en 1921, au tiers de ce qu’il était en 1912. Ce résultat paradoxal et nécessaire a été provoqué par les variations de la disparité du franc à l’étranger, les variations de la balance commerciale suivant d'une manière très précise les variations de cette disparité.
- De la môme façon, la crise du chômage qui sévit actuellement, en Angleterre, peut être rattachée à la situation économique générale. En effet, pendant toute l’année 1920 et une partie de l’année 1921, la disparité delà livre à l’étranger est restée négative, gênant considérablement le développement des exportations anglaises et provoquant le chômage.
- A partir d’octobre 1921, cette disparité redevient positive et, conformément aux prévisions, on observe, des cette époque, une augmentation des exportations et une diminution du chômage.
- La théorie des changes de M. Rueff permet de prévoir les conséquences qu’entraînerait le règlement de la dette de la France vis-à-vis de l’Angleterre, par exemple : il diminuerait le déficit apparent de la balance des comptes anglaise, ce qui provoquerait une diminution de la disparité de la livre à l’étranger, diminution qui rendrait plus difficiles encore les exportations anglaises, alors qu’elle favoriserait les importations étrangères dans ce pays. La crise du chômage qui y sévit actuellement présenterait une recrudescence certaine.
- Cette théorie montre aussi que le problème des réparations n’est pas insoluble. Les prestations qui peuvent être annuellement exigées de l’Allemagne sont,
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- 2me ASSEMBLEE GÉNÉRALE (6 JANVIER 1923).
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- quant à leur valeur, nettement définies dans l’excédent des ressources fournies par les impôts, sur celles qui sont strictement nécessaires pour assurer l’équilibre d’un budget dont les dépenses doivent être réduites au minimum. Si cet excédent n’existe pas, quel que soit le procédé de paiement imaginé, il ne peut être question de réparations. L’emprunt même est impossible, puisque les ressources nécessaires au paiement des intérêts et de l’amortissement qu’il entraîne ne pourraient être trouvées.
- Lorsque, au contraire, cet excédent fiscal sera réalisé, le problème du transfert ne présentera plus de réelles difficultés. On peut affirmer que, pour que l’Allemagne puisse payer, il faut et il suffit qu’elle commence à payer, et qu’elle se contente, ainsi que ses débiteurs, de ne pas entraver par des mesures restrictives ou des opérations d’inflation, le jeu des phénomènes monétaires et de leurs répercussions : la politique des réparations ne comporte donc aucun plan sensationnel, aucun dispositif de paiement nouveau.
- E, L.
- M. Raphaël-Georges Lévy, vice-président, remercie et félicite AI. J. RuelT de son intéressante communication. Il croit devoir attirer l’attention sur deux idées qui peuvent, selon lui, en être la conclusion. M. RuelT a signalé le magnifique redressement de la balance du commerce extérieur de la France en 1921. C’est là l’œuvre du pays, tout entier, qui, par conséquent, a fait son devoir.
- Mais, pour pouvoir améliorer la situation économique d’un pays, comme l’a montré M. RuelT, il faut aussi qu’il n’y ait pas inflation fiduciaire, problème dont la solution ne dépend pas du pays mais de son gouvernement.
- M. Raclé, président, annonce les résultats du scrutin qui vient d'être dépouillé par MM. P. Toulon et H. Hitier, secrétaires.
- Sont élus membres du Rureau pour 1923 :
- Président : M. L. Raclé.
- Vice-présidents : M. A. Rateau; M. Lyon; M. Mesnager; M. Raphaël-Georges Lévy.
- Secrétaires : M. II enri IIitier; M. Paul Toulon.
- Trésorier : M. Alby.
- Censeurs : M. Rordet; M. Tisserand.
- M. Raclé, président, exprime à l’Assemblée, au nom des membres du Rureau, tous leurs remerciements pour la nouvelle marque de confiance qu’elle vient de leur donner par cette élection qui sera pour eux le meilleur encouragement dans les elîorts qu’ils poursuivent pour assurer la bonne marche de la Société.
- Est ratifiée, la nomination de deux nouveaux membres du Conseil d’Administration :
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- J 40
- C O AI PTK.S RENDUS DES SEANCES.
- FÉVRIER 1923.
- M. E. Kavser, directeur du Laboratoire des Fermentations à l’Institut national agronomique (Comité déAgriculture).
- M. Ch. Plumet, architecte (Comité des Constructions et Beaux-Arts).
- La séance est levée à 18 h. 4b m.
- CONSEIL
- D’ADMINISTRATION
- SEANCE PUBLIQUE
- DU 20 JANVIER 1923 Présidence de M. Bâclé, président.
- La séance est ouverte à 17 h.
- MM. Toulon et II. Hitieh, secrétaires, présentent et analysent quelques ouvrages reçus récemment par notre Bibliothèque.
- M. H. Hitier présente les ouvrages suivants :
- La conservation par le froid des denrées périssables, par A. Mhnvoisin (don de l’auteur) ;
- Traité général sur lé application de la nouvelle législation des établissements classés, par MM. Léopold Magistry et A. Magisthy;
- Blanchiment, teinture, impression, apprêts (Encyclopédie de Chimie Industrielle), par M. P. Lederllx;
- Poules qui pondent, poules qui payent. Méthodes d’aviculture anglo-américaines, par M. Ad.-J. Ciiarox.
- M. T oulox présente les ouvrages suivants :
- Aménagement hydraulique de la Bégion du Sud-Ouest. Congrès de Bordeaux (12-22 juin 1922), rapports, discussions, vœux; organisé par la Ligue fluviale pour l’Aménagement et l’Utilisation des Cours d’eau;
- Dynamique des solides; gyroscopes (Encyclopédie de mécanique appliquée), par M. J. Beveillé ;
- Les sourciers et leurs procédés, 2e édition, par M. Henri Maoer;
- IJévidence delà théorie d'Einstein, par M. Paul Drumaux;
- Traité de Stéréotomie (Charpente et coupe des pierres), par M. Jules Pillet;
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- La houille blanche (Collection A. Colin, Section de Géographie, n° 23), par Al. Henri Cavaillès;
- Les marées et leur utilisation industrielle (Collection Science et Civilisation), par M. E. Ficimt.
- AI. AIarcel AIagne, membre du Conseil, fait une communication sur la peinture à fresque sur ciment ( Y).
- La peinture à fresque est la meilleure technique de peinture : elle exige une exécution rapide qui oblige l’artiste à arrêter son œuvre d’avance dans tous scs détails, dans la forme comme dans la couleur. Les Italiens et les Flamands du xvic siècle, puis, plus tard, les Hollandais, avaient bien compris l’importance qu’elle a pour la formation de l’artiste à qui elle impose une discipline : c’est à leur apprentissage de la fresque qu’il faut attribuer leur « honnêteté de métier »; Raphaël et Michel-Ange étaient des fresquistes. Si c’est un « métier de maçon », comme l’a prétendu un membre de l'Académie des Beaux-Arts, il y a quelques années, alors qu il s’opposait au rétablissement de l’enseignement de la fresque à notre Ecole nationale des Beaux-Arts, ce titre seul lui vaudrait de retenir l’attention de la Société d’Encou-ragement pour l’Industrie nationale.
- Dans le procédé ancien, on utilisait la chaux grasse. La chaux étant éteinte, on la tamise pour retenir les incuits. On mélangea sec la chaux tamisée et du sable; on en fait un mortier qu'on applique en enduit sur la surface à décorer; on y reporte le dessin. On prépare les tons en poudre en y ajoutant un peu de chaux; ou peint très fluide et très légèrement. C'est la chaux qui donne le blanc et qui éclaircit les tons, par transparence, comme le papier dans l’aquarelle.
- La limitation de la palette — on ne peut employer que des pigments minéraux — s’accorde avec la simplicité qui convient à des œuvres de grande décoration architecturale. Bien exécutée, avec des pigments stables, la fresque est quasi indestructible si la chaux ne renferme pas d’incuits; ceux-ci, en s’éteignant, provoquent plus tard des éclatements et la formation de trous blancs. Ce sont ces mécomptes dus aux incuits qui ont conduit M. Magne à rechercher l’application du procédé aux liants hydrauliques modernes, dont la fabrication est parfaite. D’ailleurs, l’importance prise par le ciment dans la construction incitait aussi à cette recherche.
- Dans le nouveau procédé, on recourt aux mêmes pigments minéraux (oxydes), que dans l’ancien et on applique les tons en les mélangeant à un peu de ciment au lieu d'employer la chaux. La couleur grise du ciment forme ainsi le fond comme la chaux dans le procédé des vieux maîtres italiens. Cette technique paraît sans inconvénient : la teinte grise du ciment est assez fine ; elle ne paraît désagréable que par sa monotonie. Prise comme fond, elle s’harmonise fort heureusement dans un ensemble polychrome. Le blanc y devient donc un ton fourni par la chaux.
- C’est ainsi que M. Magne a procédé pour une frise qui orne l’église Saint-Christophe et son presbytère, actuellement en construction à Paris, dans le quartier de Javel.
- Auparavant, des essais très durs, commencés il y a quatre ans, sur la chaux hydraulique et le Portland. ont prouvé que ce nouveau genre de fresque résiste aux
- (1) Voir le texte in extenso de cette communication dans le présent numéro, p. 79. Tome 135. — Février 1923. 10
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- n-2
- COMPTES RENDUS DES SEANCES. — FÉVRIER 1923.
- intempéries. Ces bons résultats ont décidé M. Ch. Besnard, architecte de la nouvelle église, à employer le procédé. Sur des panneaux de 3x2 m, on a décalqué, avec une pointe, des cartons grandeur d'exécution.
- M. Magne espère que ce premier essai incitera les chimistes : à étudier la question de l’adhérence de la couleur au ciment frais; à rechercher de nouvelles couleurs pour enrichir la palette du fresquiste; et à étudier de quelle manière les différents pigments se comportent au contact du ciment. Le nouveau procédé pourra ainsi prendre tout le développement auquel il paraît appelé.
- E. L.
- M. Bâclé, président. — Nous remercions M. Magne de son intéressante communication et nous le félicitons des résultats qu’il a obtenus. Si l’art est une des plus hautes manifestations de l’esprit humain, on peut dire qu’il s’agit là d’une véritable rénovation de la fresque par l’emploi du ciment, ce matériau nouveau auquel M. Magne a su ainsi conférer ses titres de noblesse. Avec lui, nous souhaitons que les chimistes et les artistes étudient et emploient son nouveau procédé et lui donnent ainsi tout le développement qu’il mérite.
- M. L.-P. Clerc, préparateur à la Sorbonne, fait une communication sur
- l'état actuel de la science /diotographii/ue, son influence sur les /irogrès des industries photograpliiques.
- M. Clerc regrette que la photographie soit peu connue et souvent mal utilisée dans nos laboratoires scientifiques ou industriels, pour qui elle est cependant une aide non seulement précieuse, mais encore indispensable. La documentation photographique serait fréquemment laissée chez nous aux soins de professionnels, d’une préparation tout à fait insuffisante, empiriques, sans culture générale. Le fait paraît devoir être attribué à ce que la photographie n’est pas enseignée de façon systématique, ni dans nos universités ni dans la plupart de nos écoles techniques; elle constitue cependant une branche des sciences physiques qui a beaucoup évolué et qui devrait trouver la place qu’elle mérite aussi bien dans le programme des cours théoriques que dans celui des travaux pratiques. Le peu de théorie photographique qui est enseigné ne tient pas compte le plus souvent des progrès considérables qui ont été réalisés depuis une trentaine d’années.
- Il n’en est pas de même dans la plupart des pays étrangers. 11 en résulte que la plupart des derniers travaux de science photographique sont dus à des savants étrangers; et, cependant, la France est la patrie de la photographie et de ses principales applications scientifiques et industrielles.
- Les grandes associations scientifiques étrangères discutent fréquemment et publient régulièrement d’importants mémoires sur les phénomèmes physicochimiques qui se manifestent dans l’émulsion photographique ; ces mémoires exposent les résultats de recherches entreprises dans les universités et dans de nombreux laboratoires privés, tels que le Laboratoire de Recherches Eastman, à Rochester, et celui qui est annexé à l’Institut de Chimie de l'Université de Londres; ce der-
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- nier fonctionne aux frais communs des industriels anglais de la photographie. Il n’existe rien de semblable en France.
- Les travaux actuellement en cours, notamment ceux du professeur Svedberg, de l’Université d’Upsala, et les recherches suscitées par ses publications récentes permettent d’espérer que le problème de l’image latente sera bientôt résolu. On est aussi sur la voie de la technique qui permettra d’obtenir un positif par exposition directe, instantanée bien entendu, ce qui fera du cinématographe un véritable instrument de documentation mis à la portée des savants et des industriels.
- L’étude scientifique des phénomènes photographiques n’a pas seulement un intérêt spéculatif; elle avantage considérablement les industriels de la photographie en mettant à leur disposition des moyens de contrôle et de travail permettant d’améliorer leurs fabrications ou d’en entreprendre de nouvelles et de lutter contre leurs concurrents.
- E. L.
- M. Raclé, président. — Je remercie M. Clerc de sa communication si suggestive et qui nous laisse entrevoir les progrès qui pourraient être réalisés dans la science et l’industrie photographiques, progrès auxquels, nous l’espérons, nos savants sauront s’associer.
- La séance est levée à 18 h. 45 m.
- to.
- Tome 133. — Février 1923.
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- BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ d'eNCOUR. POUR L’INDUSTRIE NATIONALE. — FÉVRIER 1923.
- BIBLIOGRAPHIE
- La mise en valeur des colonies françaises, par M. Albert Sarraut, Ministre des
- Colonies. Un vol. (23x14 cm) de 63G p., avec 11 cartes, dont G en couleurs.
- Paris, Payot et Cie, 1923 (Prix : 20 f).
- Le volume de GoO pages que la Librairie Payot vient d’éditer et dans lequel notre actuel ministre des colonies présente une magistrale étude admirablement documentée sur la productivité actuelle et celle à venir de nos belles colonies, est une œuvre qui arrive à son heure pour diriger de nouvelles énergies vers le vaste champ de travail que présente notre empire colonial.
- Cette opportune publication a pour but d’appuyer le projet de loi déposé par M. Sarraut lui-même, le 12 avril 1921, sous le même titre que celui de cet ouvrage : Mise en valeur des colonies françaises.
- Les en-têtes des chapitres que nous donnons ci-dessous font clairement ressortir le plan et le dessein de l’auteur : le livre Ier, qui a pour titre : Les raisons et les conditions de la mise en valeur, est divisé en sept chapitres comme suit :
- Chapitre I. — L’effort de guerre de la France coloniale;
- Chapitre IL — Les colonies et le relèvement de la France;
- Chapitre III. — Une politique coloniale;
- Chapitre IV. — Le domaine colonial français ;
- Chapitre V. — La valeur économique de notre domaine colonial;
- Chapitre VI. — L’œuvre d’organisation déjà réalisée;
- Chapitre VIL — Nécessité de nouvelles méthodes.
- Dans le deuxième livre, nous trouvons présenté en douze chapitres, un pour chacune de nos colonies ou groupe de colonies, le programme des travaux à exécuter pour assurer leur développement.
- Enfin, l’auteur publie en annexe le projet de loi rappelé ci-dessus en le faisant suivre des vœux émis par de nombreuses institutions ou groupements commerciaux en faveur de sa prompte adoption.
- Cette étude laisse en dehors de son programme l’Afrique française du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie) qui ne ressortissent pas au ministère des colonies; mais les pays qui constituent nos colonies proprement dites sont assez nombreux et présentent une importance assez grande pour que la lecture de cet ouvrage retienne l’attention intéressée de tous les Français. En effet, ces colonies ne représentent-elles pas une superficie de près de 9 millions de kilomètres carrés (soit 16 fois celle de la France) et ne comprennent-elles pas plus de 42 millions d’habitants (un peu plus que la métropole)? soit :
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- BIBLIOGRAPHIE.
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- Afrique occidentale.......................
- Afrique équatoriale.......................
- Indochine .................................
- Madagascar ................................
- Autres colonies...........................
- Si l’on ajoute l’Afrique du Nord, soit. . . . la France d’outre-mer représente le total imposant de...............................
- Kilomètres N ombr e Habitants
- carrés. d’habitants. par km. carré
- 4.722.000 13.000.000 2,75
- 2.687.000 5.800.000 2,25
- 711.000 19.000.000 27
- 582.000 3.400.000 6
- 239.000 1.100.000 2,25
- 1.300.000 7.900.000 6
- 10.211.000 55.600.000 5,5
- Rappelons à titre de comparaison que l’empire colonial britannique mesure 35 millions de kilomètres carrés et qu’il comprend environ 400 millions d’habitants, soit 11,5 par kilomètre carré.
- L’auteur passe successivement en revue, pour chacune des colonies, les produits que l’on en tire : houille, métaux et minerais, céréales, café, graines oléagineuses, bestiaux (viande fraîche et conservée), riz, thé, tabac, sucre, cacao, vanille, girolle, cannelle, manioc, rhum, poissons de mer, textiles (laine, coton, soie), caoutchouc, et compare les besoins de la métropole avec le rendement actuel de nos colonies et leurs possibilités futures. Il résume tous ces chiffres dans un tableau qui montre que pour une importation totale en France de ces différents produits, qui s’cst élevée à 6 milliards de francs en 1913, nos colonies n’entrent que pour 694 millions, soit environ 11 p. 100. Signalons en passant que deux colonies seulement exportent actuellement davantage qu’elles n’importent : l’Indochine et l’Afrique Occidentale.
- Dans le même tableau statistique figurent les chiffres de 1919 et de 1920; mais il no us semble que ces deux années ne sont pas à considérer par suite du déséquilibre général des affaires mondiales. Quoi qu’il en soit, M. Sarrautest persuadé que ce n’est pas 10 p. 100 seulement, mais bien 50 p. 100 de nos besoins en matières premières et en produits alimentaires que nous pouvons tirer de nos colonies. En augmentant nos exportations de France et en diminuant nos importations de l’étranger au profit de nos importations coloniales, nous améliorerions considérablement notre change; ce serait, en effet, deux milliards de moins d’achats effectués à l’étranger.
- M. le Ministre expose que ce résultat ne peut pas être atteint sans grandement améliorer l’organisation déjà réalisée. Il examine donc successivement dans chacune de nos colonies le système ferroviaire, le système routier, les cours d’eaux, les canaux, les irrigations, les ports, l’éclairage et le balisage des côtes, l’assainissement, l’hygiène, les postes et télégraphes, l’assistance médicale, l’enseignement, etc., et démontre lumineusement qu’il est essentiel d’avoir une vue d’ensemble afin d’établir un programme général.
- Tel est le but du projet de loi présenté devant la Chambre en 1921. Malheureusement, la situation financière, due en grande partie à l’inexécution des engagements de l’Allemagne, ne permet pas d’envisager actuellement les dépenses élevées qui résultent de ce projet. Pourtant ce sont des dépenses qui peuvent être qualifiées de productives et qu’il serait urgent de retarder le moins possible car elles doivent
- amener des résultats positifs.
- Tel est bien l’avis du Congrès de l’Outillage colonial à l’Exposition nationale coloniale de Marseille dont les délibérations confirment les vœux émis de leur côté par de nombreuses Chambres de commerce.
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- BIBLIOGRAPHIE.
- FÉVRIER 1923.
- Eh résume, nous estimons que tout ingénieur, tout industriel ou tout commerçant est intéressé à connaître les ressources de notre magnifique empire colonial; or il trouvera dans cette nouvelle publication l'ensemble des renseignements qui lui permettront de faire les études les plus utiles pouvant l’amener à contribuer pour sa part à la mise en valeur de ce domaine. Nous devons donc souhaiter que cet ouvrage, dont la lecture doit être si fructueuse, soit appelé à de nombreuses éditions.
- F. Roy.
- Navigation intérieure. Canaux. Cours professé à l’Ecole nationale des Ponts et Chaussées, par M. O. Jacquinot, Inspecteur général des Ponts et Chaussées. Revu avec la collaboration de M. F. Calliot, Inspecteur général des Ponts et Chaussées. (Encyclopédie du yénic civil et des travaux publics, publiée sous la direction de M. Mesnauer.) Un vol. (23 X 13 cm) de vu -+ 600 p., avec 244 fig. Paris, J.-B. Baillière et fils, 19, rue Hautefeuille, 1922 (Prix : 43 fj.
- Sous le titre Navigation intérieure. Canaux, vient de paraître, à la Librairie J.-B. Baillière, un nouveau volume de l’Encyclopédie du Génie Civil, dont le directeur est M. A. Mesnager.
- Faisant suite aux cours remarquables professés successivement à l’Ecole nationale des Ponts et Chaussées par les inspecteurs généraux Guillemain et Barlatier de Mas, et qui ont paru l’un et l’autre en deux et môme trois volumes in-8°, dans l'Encyclopédie Lechalas, à la librairie Bérenger, en 1883 et 1899-1904, ce nouvel ouvrage se distingue nettement des précédents par le fait de l’adoption d’un plan très différent, qui comporte une division nouvelle, inaugurée dans son cours par M. l’Inspecteur Général Dusuzeau, bien connu par scs grands travaux du Canal de Saint-Quentin, et que l’auteur — en lui succédant — s’est imposé de conserver scrupuleusement, lorsqu’il a entrepris de rédiger le cours de son prédécesseur, à qui le temps avait manqué pour le publier à son tour.
- Lui-même, M. Jacquinot, dont toute la carrière avait été consacrée aux travaux de construction et d’entretien du Canal de la Marne à la Saône, puis du Canal du Nord, eût succombé à la tâche, frappé par une maladie cruelle, s’il n’avait trouvé la précieuse collaboration d’un collègue et ami, M. Galliot, également spécialisé dans les travaux de navigation intérieure dans une autre région, de sorte que l’œuvre, péniblement élaborée, porte à juste titre les noms réunis de MM. les Inspecteurs Généraux Jacquinot et Galliot.
- La lecture en fait apparaître, presque à chaque pas, le fruit des efforts consciencieux et persévérants de toute une génération d’ingénieurs, qui ont consacré leur vie entière à ces ouvrages hydrauliques, dont la construction, l’entretien et l’exploitation comportent des travaux particulièrement délicats, ainsi qu’une surveillance de tous les instants. Il n’est, pour ainsi dire, pas un chapitre qui ne porte en soi un précieux enseignement, résultat d’une pratique ininterrompue et d’une expérience consommée, ce qui différencie assurément l’ouvrage de tant d’autres, où le plus souvent la théorie domine, où les règles générales sont bien mises en relief, mais où ne l’on trouve guère ce souci des détails, cette connaissance approfondie des incidents de toute nature, qui apparaissent à chaque instant dans la pratique de l’exploitation, et des moyens d’y parer utilement.
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- BIBLIOGRAPHIE.
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- De là le caractère très particulier qui ressort de la lecture de ce volume, plein de constatations intéressantes, d’observations justes, de conseils judicieux, et qui est appelé à rendre dans la pratique journalière des services inappréciables.
- G. Bechmann.
- Organisation administrative industrielle appliquée à la construction mécanique en petite et moyenne série, par M. J.-M. Caquas, organisateur-conseil, membre de la Compagnie des Experts-Comptables de Paris, et de la Conférence de l’Organisation française. Un vol. (27x18 cm) de 80 p., avec 32 modèles de documents. Paris, Dunod (Prix : 10 f).
- L’auteur, adepte convaincu de la doctrine administrative dont M. H. Fayol a exposé les principes, montre à l’aide d’un exemple bien choisi, comment une comptabilité rationnelle, renseignant à chaque instant la direction sur la marche de l’affaire, peut être adaptée aux besoins de la construction mécanique en petite et moyenne série. M. Caquas expose ses idées avec méthode, mais sans parti pris, insistant sur ce qu’on ne doit pas s’efforcer d’imposer à une affaire une organisation -toute faite, mais, bien au contraire, étudier méthodiquement celle qui lui convient.
- L’ouvrage est divisé de la façon suivante : fractionnement des fabrications en-séries; service d’approvisionnement et magasins ; comptabilité de la main-d’œuvre; mouvement des pièces en cours d’usinage et de montage; comptabilité des prix de revient.
- Ch. de Fréminville.
- La force motrice électrique dans l'industrie, par M. Eugène Marec, ancien élève des Écoles Nationales d’Arts et Métiers, Ingénieur diplômé de l’École Supérieure d’Éleclricité, Préface de Paul Janet, membre de l'Institut, Directeur du Laboratoire central et de l’École supérieure d’Électricité. Un vol. (25x16 cm) de vnn-613 p., avec 541 fig. Paris, Gauthier-Villars et Clc, 1922.
- « La première idée de l’industriel qui a besoin de force motrice est maintenant « de s’abonner à un réseau de distribution électrique existant dans son voisinage,
- « plutôt que d’installer lui-même des moteurs thermiques ou hydrauliques dit « M. Janet dans la préface.
- « Mais que de questions délicates et complexes soulève cette adoption!
- «................................................................................
- « C’est ici qu’intervient Futilité des ouvrages comme celui que M. Marec pré-« sente aujourd’hui au public. Essentiellement pratique et écrit par un praticien, il « fera profiter ses lecteurs de toute l’expérience personnelle de l’auteur. Le jeune « ingénieur électricien frais émoulu de l’école y trouvera une multitude de rensei-« gnements pratiques,... et quant à l’ingénieur non spécialisé, il pourra sans « grande difficulté s’engager dans la lecture de ce livre qui, la plupart du temps,
- « n’exige pour être compris que des connaissances générales en électricité.
- « M. Marec précise en débutant qu’il a voulu prendre le matériel à sa sortie de « chez le constructeur.
- « Faire ressortir ses propriétés caractéristiques fondamentales en vue d’en per-« mettre le choix raisonné.
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- BIBLIOGRAPHIE. — FÉVRIER 1923.
- « Montrer comment on doit l’installer, l’entretenir, localiser ses avaries.
- « Etudier l’organisation des services électriques d’une usine.
- (( Utiliser les connaissances acquises sur les moteurs électriques pour passer une « revue critique de leurs principales applications industrielles. »
- Le but de l’auteur a été atteint; dans les 600 pages de son traité sont condensés avec concision et clarté le rappel des principes des constructions électriques et les renseignements indispensables à leur emploi.
- Ce livre sera consulté avec fruit même par les spécialistes à qui il servira de mémento et qui apprécieront la parfaite correction avec laquelle y sont traités les divers chapitres.
- Agenda Lumière-Jougla 1923, édité par I’Union photoohaphiqüe industrielle (Établissements Lumière et Jougla réunis). Un vol. (15 X 10 cm) de 520 p., avec fîg. Paris, 82, rue de Rivoli (Prix : 3 f).
- L'Union photographique industrielle (Lumière-Jougla) a fait paraître son agenda pour 1923. Cet agenda qui paraît depuis 1905 est le vade-mecum du photographe. 11 contient sous un petit format tous les renseignements nécessaires à l’obtention de bons résultats, sans recherches ni tâtonnements : renseignements généraux, documents physiques, documents chimiques, documents photographiques proprement dits sur les objectifs, les plaques, les papiers et leur emploi, des recettes et formules diverses et les caractéristiques des produits fabriqués par la maison. Il est très utile dans le laboratoire et à l’atelier.
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- BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ d’eNOOUR. POUR L’iNDUSTRIE NATIONALE. ----- FÉVRIER 1923.
- OUVRAGES REÇUS A LA BIBLIOTHÈQUE
- EN JANVIER 1923
- Monvoisin (A.). — La conservation par le froid des denrées périssables. Chimie et microbiologie des substances alimentaires. Production du froid. — Emploi du froid dans la conservation des viandes, œufs, produits de laiterie, en sériciculture, horticulture, floriculture, boulangerie et dans les industries des boissons fermentées. In-8 (23 x 16) de xxii + 502 p., 178 fig. Paris, Dunod, 1923 (Don de Vante ur). 16478
- Mac.istry (Léopold) et Magistry (A.). — Traité général sur l’application de la nouvelle législation des établissements classés. Établissements dangereux, insalubres ou incommodes. Réglementation, conditions d’autorisation. Commentaires des articles de la loi. Jurisprudence. In-8 (25 x 16) de xvn + 710 p. Bibliographie, p. XI1I-XIV. Paris, Association des Établissements classés de France, 49, rue de la Victoire, 1923. 16479
- Ligue fluviale pour l’aménagement et l'utilisation des cours d’eau (Transports, navigation, houille blanche). — Aménagement hydraulique de la région du sud-ouest. Congrès de Bordeaux, 17-22 juin 1922. Rapports. Discussions. Vœux. In-8 (24 x 16) de 677 p., V pl. Paris, Librairie de l’Enseignement technique, 1922. 16480
- Lederlin (P.). — Blanchiment, teinture, impression, apprêts (Encyclopédie de chimie industrielle). In-8 (23 x 15) de 543 p., 145 fig., IV pl. dont 3 en couleurs. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1923. 16481
- Reveille (J.). — Dynamique des solides (Encyclopédie de mécanique appliquée). In-8 (23 x 15) de 506 p., 135 fig. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1923. 16482
- Mager (Henri). — Les sourciers et leurs procédés. Les baguettes. Les pendules. Les appareils automatiques et autres procédés. 2° édition exposant les progrès considérables réalisés de 1913 à 1922 dans l’art de rechercher, de découvrir, d’étudier les eaux souterraines. In-8 (21 X 14) de xvi + 331 p., 113 fig. Paris, Dunod, 1923. 16483
- Drumaux (Paul). — L’évidence de la théorie d’Einstein. In-8 (25 x 16) de 72 p. Paris, J. Hermann, 1923. 16484
- Pillet (Jules). — Traité de stéréotomie (Charpente et coupe des pierres). Cours de sciences appliquées aux arts. In-4 (32 x 25) den -j- 167 p., 241 fig. Paris, Albert Blanchard, 1923. 16485
- Cavàillès (Henri). — La houille blanche (Collection Armand Colin, Section de géographie, n° 23). In-16 (17 x H) de vi + 216 p., 12 fig. Paris, Armand Colin, 1922. 16486
- Fichot (E.). — Les marées et leur utilisation industrielle (Collection « Science et civilisation »). In-12 (19 x 14) de vi + 255 p. Bibliographie, p. 249-254. Paris, Gauthier-Villars et C‘e, 1923. 16487
- Charon (Ad.-J.). — Poules qui pondent, poules qui paient. Méthodes d’aviculture anglo-américaines. In-12 (19 x 12) de vin -f- 236 p., 60 fig. Paris, Librairie agricole de la Maison rustique. 16488
- Catalogue modèle de l’ingénieur, 1922-1925, publié par les éditeurs du Catalogue modèle de l’architecte. In-4 (32 x 23) de xvi + 968 p., lig. Paris, Société de publication de Catalogues modèles, 5. rue du Pré-aux-Ciercs (7e). 16489
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- OUVRAGES REGUS. — FÉVRIER J923.
- Desmarest (L.) et Lehner(S. — Manuel pratique de la fabrication des encres, 31' édi-
- tion ( bibliothèque des actualités industrielles, n° (15). 1 il -12 (19 x 13 ) de 372 p. Paris, Gautliier-Villars et Cx 1923. 16490
- Scelle (Georges). — Le droit ouvrier. Tableau de la législation française actuelle iCollection Armand Colin, Section de droit, n° 2/i. In-10 (17x11) de vi + 213 p. Paris, Armand Colin, 1922. 16491
- Henry (Yves). — Éléments d'agriculture coloniale : Plantes à huile (Collection Armand Colin, Section d’agriculture, n° 3). In-10 (17x11) de 220 p., 35 tîg. Paris, Armand Colin, 1921. 16492
- IIabaud (Étienne). — L'hérédité (Collection Armand Colin, Section de biologie, n° 13). In-16 (17 x 11) de 190 p., 34 fig. Paris, Armand Colin, 1921. 16493
- Sorre (M. ). — Les Pyrénées iCollection Armand Colin, Section de géographie, n° 13). In-10 (17 x 11) de 216 p., G fig., III pl. Bibliographies. Paris, Armand Colin, 1922.
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- Hardy (Georges). — Vue générale de l’histoire d’Afrique (Collection Armand Colin, Section d’histoire et sciences économiques, ré' 25). In-16 (17 x 11) de xx -f- 200 p., 1 carte. Bibliographie, p. 192-194. Paris, Armand Colin, 1922. 16495
- André (Gustave). — Propriétés générales des sols en agriculture (Collection Armand Colin, Section de chimie, n° 24). In-10 (17 x 11) de VI -j- 184 p. Bibliographie, p. 180-181. Paris, Armand Colin. 1923. 16496
- Gendron (L.). — Le chaudronnier en fer (Le livre de la profession). In-12 (18x12) de 380 p., 249 fig. Paris, Librairie de l’enseignement technique. 16497
- Guillet (Léon). — Les méthodes étude des alliages métalliques. In-8 \25 x 16) de xv + 303 p., 577 fig., XXVIII pl. Bibliographies. Paris, Dunod, 1923. 16498
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- Boudouard (0.). — Paul Schutzenberger et l'isotopie (Bulletin mensuel de VAssociation amicale des anciens élèves de l’École de Physique et de Chimie industrielles de la Ville de Paris, n° 337 (supplément), novembre 1922, 11 p.). (Don de l'auteur.) Pièce 12759
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- Gèze (J.-B.). — Le blé Carlotta Strampelli et quelques autres nouveaux blés d’Italie [Le progrès agricole et viticole, 12 octobre 1919, p. 343-347). [Don de l'auteur, membre de la Société.) Pièce 12762
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- OUVRAGES REÇUS EN JANVIER 1923.
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- GÈZE (L-B. . — Essais de blés dans le département de l’Hérault. In-8 (23 x 13)
- de 36 p. Montpellier, Roumégous et Déhan, 1922. (Don de l'auteur, membre de la Société.)
- Pièce 12763
- GÈZE (J.-B.). — Le sorgho à sucre dans la région toulousaine (Journal d'agriculture du Sud-Ouest, juin 1922, 4 p.). (Don de l'auteur, membre de la Société.) Pièce 12764
- Agenda Lumière-Jougla 1923. Paris, Union photographique industrielle (Établissements Lumière et Jougla réunis), 82, rue do Rivoli. Pér. 286
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- Chambre syndicale des Constructeurs d'Automobiles. — Annuaire 1922-1923. Paris, 59. avenue Hoche (8e . Pér. 91
- Société de chimie physique. — Publications. Fasc. XI : Exposé concernant les résultats actuels relatifs aux éléments isotopes. Conférence faite le 10 novembre 1920, par Maurice de Brogi.ie, 15 p., I pl. Paris, J. Hermann, 1922. Pér. 46
- Société d'économie politique. — Bulletin. Année 1922. Paris, 108, Boulevard Saint-Germain. Pér. 55
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- Pér. 188
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- Institut d’Égypte. — Mémoires présentés Tome IV (1er fascicule) : Mémoire sur les anciennes branches du Nil. Époque ancienne, par S. A. le Prince Omar Toussoun, viii + 61 p., XIII pl. Le Caire, 1922. Pér. 32
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- Smithsonian Miscellaneous Collections. — Vol. 74, n° 2 publ. 2574); n° 3 (publ. 2707); n° 4 (publ. 2708). Washington, 1922. Pér. 27
- L'agent général, gérant, E. Lemaire.
- Coulommiers. — lmp. Paul BRODA BD.
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- BULLETIN
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- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE
- LA CONSTRUCTION ET L’ORGANISATION DES HÔPITAUX MODERNES'11
- M. LE Pri Aident, Mesdames, Messieurs,
- Je n’ai pas la prétention de retracer ici l’histoire des édifices hospitaliers, laquelle a d’ailleurs été magistralement écrite par Casimir Tollet dans plusieurs de ses publications; il est utile néanmoins, avant d’aborder l’étude des principes sur lesquels repose actuellement la science des hôpitaux, de jeter un coup d’œil sur ce qui s’est fait dans les siècles passés.
- Les premiers établissements hospitaliers étaient des fondations qui avaient comme but principal de fournir un abri temporaire aux pèlerins se rendant vers les sanctuaires où les entraînait l’accomplissement, d’un vœu ou le désir d’expier un péché grave; à ces hospices, ou « xénoclochies », s’ajoutèrent successivement des bâtiments annexes pour loger les malades proprement dits et les services accessoires. Vint ensuite la création des hôtels-Dieu, en exécution des prescriptions de divers conciles, notamment celui d’Aix-la-Chapelle, en 816, faisant aux chanoines une obligation de concourir pécuniairement et matériellement aux soins à donner aux malades près desquels ils devaient se rendre fréquemment. En même temps, s’élevaient les maladreries ou léproseries, où l’on internait les lépreux d’une ville ou de plusieurs villages qui associaient leurs ressources à cet effet. Ces léproseries étaient généralement situées aux confins de territoires urbains, et de préférence dans un îlot entouré d’eau courante afin d’en assurer l’isolement complet. Vint
- (1) Communication faite par l’auteur en séance publique, le 17 février 1923. Tome 135. —
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- ensuite l’utilisation des bâtiments conventuels, particulièrement d’abbayes bénédictines qui, présentant des logements collectifs spacieux et relativement salubres, furent convertis en hôpitaux, telles les abbayes de Saint-Itemy, à Reims et de Saint-Martin, à Laon.
- Dans les villes de moyenne importance, des fondations pieuses se traduisirent à la fin du Moyen Age par la construction d’établissements hos-
- Fig. 1. — ilopiCil de IL'.'unie i\v'' siècle). — Farndr principale, parlic gauche du ciicho. (Cliché prêté par M. ltonco).
- pitaliers spécialement conçus pour le traitement des malades, tel l’hôpital de Beaune dù à la libéralité de Nicolas Rollin, chancelier du duc de Bourjroime et de Guigone de Salins, son épouse.
- De ces origines diverses il résulte que les établissements hospitaliers présentaient des caractères très différents répondant plus ou moins bien à des besoins variés. En les comparant à nos établissements modernes, nous retrouvons les types divers : hôpitaux-hospices, recevant à la fois les malades et les déshérités de la vie; vieillards, orphelins, voyageurs sans ressources;
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- hôpitaux proprement dits, servant exclusivement au traitement des malades et blessés; hôpitaux d’isolement, telles les léproseries.
- Certains d’entre eux, comme l’hôpital de Beaune, présentaient des dispositions où le confort et l’hygiène se rapprochaient déjà de ce que nous recherchons aujourd’hui. Il est même remarquable de constater que certains modes de construction et de distribution que nous considérons comme un progrès moderne s’y rencontraient déjà; c’est ainsi qu’à Beaune, la grande salle des malades présente un plafond voûté en ogive rappelant, par sa
- Fig. 2. — Hôpital de Beaune. — Vue de la cour (Cliché prêté par M. Ronco).
- forme et par l’aération qu’il assure à la salle, les dispositions adoptées par Tollet à l’hôpital de Montpellier et à l’hôpital Auban-Moët d’Epernay. C’est ainsi que, dans cette même salle, les malades sont isolés dans des cases, suivant la formule préconisée depuis quelques années, disposition que nous retrouvons plus complète encore dans l’hôpital de Tonnerre, fondé en 1293 par Marguerite de Bourgogne, reine de Sicile, belle-sœur de saint Louis.
- Mais il n’en était pas de même dans les hôtels-Dieu des grandes villes, où la nécessité de recevoir, surtout en temps d’épidémie, un nombre considérable de malades était souvent la cause d’encombrement effrayant. Non seulement des lits de fortune venaient remplir les salles, mais des malades étaient entassés à plusieurs dans un lit, sans aucune distinction entre la
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- nature des maladies et sans précaution aucune contre les contagions possibles.
- Dans un rapport présenté par Tenon en 178C), la situation de lTIôlel-Dieu de Paris est présentée sous un jour effroyable :
- « Les convalescents avaient une salle au troisième étage à laquelle on ne « pouvait parvenir qu’en traversant la salle où étaient les petites véroles;
- Fig. 3. — Hôpital de Beaune. — Intérieur de la grande salle Les lits sont placés dans des alcôves formant boxes (Cliché prêté par M. Ronco).
- <( la salle des fous était contiguë à la salle des malheureux qui avaient soufre fert les plus cruelles opérations et qui ne pouvaient obtenir de repos par « suite des cris qu’ils entendaient nuit et jour. Les malades contagieux « étaient mélangés dans les mêmes salles avec les autres malades.
- « Dans la salle destinée pour les hommes attaqués de la petite vérole, le « même lit contient quelquefois 6 hommes ou 8 enfants.
- « La salle des opérations où l’on trépane, où l’on taille, où l’on ampute
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- « les membres, contient également ceux que l’on opère, ceux qui doivent être « opérés, ceux qui le sont déjà. Les opérations se font au milieu de la salle « même; on y voit les préparatifs du supplice, on y entend les cris du « supplicié; celui qui doit l’être le lendemain a devant lui le tableau de ses « souffrances futures, de celui qui a passé par cette terrible épreuve; qu’ou « juge comme il doit être remué par ces cris de douleur! »
- Aussi ne doit-on pas s’étonner si le même auteur signale qu’à l’Hotel-Dit u le nombre de morts atteint 22 p. 100 du nombre des malades, tandis qu’à l’Hôpital de la Charité, où l’entassement est moindre, la proportion ne dépasse pas 12 p. 100. Ce n’est pas cependant que tout soit pour le mieux dans ce dernier hôpital; dans le rapport déjà cité, Tenon signale qu’entre les lits des malades se trouvent des chaises percées qui leur sont communes, lesquelles sont vidées seulement tous les matins dans un local où un évier sans fond communique directement avec l’égout; ce système barbare est cause d’une abominable infection dans les salles de malades et dans leurs abords.
- Cette situation commença à s’améliorer lorsqu’en 1793 un certain nombre de maisons religieuses déclarées propriété nationale furent converties en hôpitaux et hospices, ce qui permit d’augmenter le nombre de lits, de coucher les malades séparément et de les classer par catégories.
- Dès 1740, Turgot, alors prévôt des marchands, avait proposé d’éloigner l’Hôtel-Dieu du centre de Paris et de le transporter dans l’ile des Cygnes, idée reprise ultérieurement par divers architectes ou administrateurs, notamment en 1748 par Lejeune, en 1736 et 1772 par Chamousset à la suite d’incendies qui avaient partiellement détruit l’établissement, puis par Poyet et par Leroy en 1783 et 1786.
- Il est remarquable de constater que les objections faites, notamment au premier projet de Lejeune, sont celles que Ton voit se reproduire pour continuer de funestes errements chaque fois qu’il est question d’éloigner du centre d une ville un hôpital pour le transporter à la périphérie suivant la formule généralement adoptée de nos jours.
- Fig. 4. — Hôpital de Tonnerre (xin° siècle). — Salle des malades. Les lits sont placés dans des boxes d’isolement (D’après G. Tollef, Les édifices hospitaliers).
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- Fig. 5. — Une salle de l’Hùtel-Dicu de Paris (Miniature du xve siècle, d'après Le Magasin pittoresque).
- Fig. C. — L’ancien Hôtel-Dieu de Paris. — Vue du côté de la Porte d’Fau et des cuisines
- (D’après C. Tollet).
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- L’Académie des Sciences, saisie en 1786 de la question de reconstruction de l’IIôtel-Dieu, adopta, en décembre 1786 et en mars 1788, de remarquables rapports dans lesquels sont préconisées la plupart des dispositions qui constituent actuellement le code des constructions hospitalières : réduction du nombre de malades par hôpital et par salle ; disposition des bâtiments en pavillons parallèles isolés les uns des autres ;
- largeur des cours entre les bâtiments assurant une ventilation et un éclairement suffisants;
- cube d’air minimum par lit dans chaque salle;
- imperméabilité des sols permettant le nettoyage par lavage;
- emploi, tant dans les bâtiments que dans le mobilier, de matériaux
- incombustibles et à l’abri de la vermine;
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- L’ancien Hôtel-Dieu de Paris. Plan du deuxième étage du bâtiment méridional (D’après Tenon).
- installation de [latrines, de salles de bains, etc., suivant des règles en assurant la propreté ;
- organisation de services d’entrée et de réception des malades, avec baignoire et cabinet de déshabillage et même avec désinfection des effets des malades, etc., etc.
- Le second rapport était accompagné d’un plan type dont les dispositions se rapprochent de celles aujourd’hui adoptées dans les hôpitaux les plus perfectionnés.
- En 1805, Clavareau, architecte de l’Administration des Hospices de Paris, compléta, par une remarquable étude de détail, les instructions données par l’Académie des Sciences.
- Comment se fait-il que, malgré les prévisions géniales de la Commission dont Tenon était le rapporteur et qui comptait parmi ses membres Daubenton, Lavoisier, Laplace et Coulomb, un siècle entier se soit écoulé pendant lequel les constructions hospitalières neuves, en particulier celle qui porte le nom
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- même de l’illustre rapporteur, n’ont présenté presque aucun des progrès préconisés par lui?
- De lamentables erreurs ont encore été commises même dans la construction d’établissements entièrement nouveaux et, pour n’en citer qu’une aujourd’hui bien reconnue, les millions prodigués dans la reconstruction de l’Ilôtel-Dieu de Paris n’ont pas doté la capitale d’un établissement en rapport avec les dépenses qu’il a entraînées.
- Ce n’est que dans les dernières années du xix'! siècle, surtout depuis la
- Fig. 8. —L'Hôpital des Frères de la Charité (D’après le Plan de Paris de Turgot, reproduit par G. Tollet).
- lumière apportée dans toutes les questions d’hygiène par les découvertes de Pasteur, de ses disciples et de ses émules étrangers, qu’une véritable révolution s’est opérée dans l’architecture des hôpitaux, tant au point de vue du choix de leur emplacement et de leur plan général, conformément d’ailleurs aux conclusions des rapports de Tenon et de ses collègues, que plus encore peut-être dans tous les détails qui concourent à en assurer la salubrité et la bonne exploitation, à rendre leur aspect intérieur et extérieur moins attristant et à donner aux malades le maximum de bien-être qu’il soit possible de leur procurer.
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- Quel est tout d’abord le meilleur emplacement à donner à un hôpital?
- Lorsqu’en 1737, après le premier incendie, Turgot émit la première fois l’idée du déplacement de l’Hôtel-Dieu, qu’en 1748 fut publié le projet de Lejeune, qui reportait l’établissement dans l’ile des Cygnes, qu’avec une remarquable persévérance Chamousset combattit pour la même idée depuis 1756 jusqu’après le deuxième incendie de 1772, tous se heurtèrent à des objections basées surtout sur les inconvénients qui résulteraient pour les malades, pour les familles et pour les médecins, de la trop grande distance à parcourir pour se rendre à l’hôpital.
- Ce sont encore celles qu’ont rencontrées tous les auteurs de projets préconisant pour les grandes villes la création d’hôpitaux suburbains.
- Or, à notre époque de tramways électriques et d’automobiles, que peuvent peser ces considérations en présence de l’avantage immense de procurer aux malades le maximum de bien-être en plaçant l’hôpital au milieu d’un parc suffisamment étendu et dont l’aération ne soit gênée par aucun obstacle comme elle l’est dans l’intérieur des villes?
- Un remarquable rapport, présenté en 1883 à la Société de Médecine publique et d’Hygiène professionnelle par le docteur Rochard, directeur du Service de Santé de la Marine, définissait ainsi les règles qui doivent guider le choix de l’emplacement :
- « Les hôpitaux doivent toujours être situés en dehors de l'enceinte des « villes, tant dans leur intérêt propre que dans l’intérêt de celles-ci; on « trouve généralement dans les faubourgs des emplacements assez vastes et « assez dégagés pour remplir le but qu’on se propose, le terrain y coûte « moins cher que dans l’intérieur, on peut s’y étendre plus à l’aise et les « champs ne sont pas d’un voisinage dangereux; autant que faire se peut, il « faut choisir un coteau un peu élevé et placer l’hôpital sur une des pentes; « mais cette condition est difficile à remplir dans les pays de plaine et n’est « pas de premier ordre.
- « Ce qui est indispensable, c’est de ne jamais accepter comme emplacement « le fond d’ une vallée ou une plaine déclive où les eaux peuvent séjourner; « on évitera avec soin le voisinage des casernes, des lycées, des ateliers, des « usines. L’idéal de la salubrité serait réalisé par un hôpital s’élevant au « milieu des champs. »
- C est ce principe qui, malgré les objections soulevées comme elles l’étaient déjà au cours du xviii6 siècle, paraît actuellement prévaloir. C’est ainsi que les nouveaux hôpitaux construits par les villes de Saint-Étienne, de Grenoble
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- Fig. 9. — Plan de l’Hôpital suburbain du Puy, en construction (Architecte M. Proy).
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- Plan de l’Hôpital de la Maison Blanche à Reims (en projet) (Architecte M. Portevin
- A, Bâtiments de consultations, administration, etc. ; — Al, Administration; — A2, Consultations de médecine; — A3, Rotonde; — A4, Consultations de chirurgie (radiographie et radiothérapie); — A5, Consultations spéciales, ophtalmologie, stomatologie, oto-rhino-laryngologie; — A6, Logement du personnel; — A7, Hydrothérapie, méca-nothérapie; — B. Chirurgie; — Bl, B3, B5, B7, Salles d’hospitalisation; — B2 et B6, Salles d'opérations et annexes; — B4, Pavillons de services; — C, Médecine; — Cl, C3, C4, C6, Salles d'hospitalisation; — C2 et C5, Pavillons de service ; — D, Maternité. — 1)1, Pavillon d’isolement; — D2, Expectantes; — D3, Convalescentes; — D4, École de sages-femmes; — E, Pouponnière; — F, Pavillon des entrants; — G, Gl, Chapelle; — G2, Service (les morts; — G3, Salles des cultes; — II, Vénériens;
- — I, Contagieux; — J, Aliénés; — K, Tuberculeux; — L, Cuisines; — M, Logement du personnel d’entretien; — N, Buanderie; — O. Logement des infirmières et surveillantes des contagieux ; — P, Désinfection ; — Q, Magasin ; — R, Usine; lil, frigorifique ; — R2, Atelier de réparations; — R3, Générateur; — R4, Salle dos machines ; -- S, Hangar à camions; — T, Logement du gardieD ; — U, Poste de transformation; — V, WW, Momorial Hospital (don américain) hôpital d’enfants; — X, Laiterie;
- — Y, Fumière; — Z, Vacherie.
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- (hôpital de la Tronche), de Toulouse (hôpital de Purpan), de Montpellier, ceux en construction ou projetés à Lyon, à Marseille, à Reims, à Mézières, au Puy, ont été placés à la périphérie, dans des terrains peu coûteux et très étendus (30 à 33 ha pour des hôpitaux pouvant atteindre au maximum 1.000 lits) et en des emplacements choisis de telle sorte qu’une vue étendue en assure à la fois la salubrité et la gaîté.
- Il est bien entendu que les villes et les commissions hospitalières se sont préoccupées d'assurer les moyens de transport du personnel et des familles, aussi bien que des malades venant à la consultation, en choisissant une direction desservie par des tramways électriques avec des départs suffisamment fréquents.
- Il faut évid emment faire exception en ce qui concerne Paris, où l’étendue de la ville et de sa banlieue entraînerait le rejet des établissements hospitaliers à des distances qui ne sont plus d’ordre admissible.
- Dans les grandes villes, il est également nécessaire de prévoir, pour pallier aux inconvénients de l’éloignement de l’hôpital, en un ou plusieurs points, des postes de prompt secours et des dispensaires de consultation permettant, les uns de procéder aux pansements les plus urgents avant le transfert des blessés à l’hôpital; les autres d’examiner les malades peu gravement atteints et de procéder, au besoin, parmi eux à un triage renvoyant à la consultation hospitalière ceux qui ont besoin de soins temporaires plus complets.
- A Grenoble en particulier, l’administration des hospices a créé en plein centre de la ville une policlinique qui constitue le centre de triage d’où les malades peuvent être dirigés sur l’hôpital de la Tronche, soit en vue de leur entrée, soit simplement en vue de consultations plus étendues.
- Le terrain choisi, il s’agit de placer au mieux les bâtiments des divers services.
- Ceux-ci peuvent comprendre, s’il s’agit de l'hôpital général d’une grande ville, exclusivement les services destinés au traitement des malades des diverses catégories (voir fig. 9, 10 et 11). S’il s’agit au contraire d’une agglomération moins importante, il y a intérêt à grouper les bâtiments servant au traitement des malades proprement dits et ceux appelés à abriter les déshérités : vieillards et enfants assistés (orphelins ou abandonnés). En effet, les services généraux sont d’une installation et d’une exploitation plus coûteuse quand ils s’appliquent à un nombre trop restreint de parties prenantes. C’est alors le type hôpital-hospice auquel on doit donner la préférence, et, dans ce cas, il est bon de grouper de part et d’autre des services généraux, comportant entre
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- l’Hôpital <le la Nouvelle-Pitié à Paris (Architecte M. Rociiet).
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- autres le service (les consultations et des entrées, d’un côté les services de l’hôpital, de l’autre celui de l’hospice (voir fig. 12).
- Examinons d’ahord quels sont les locaux nécessaires pour un hôpital général d’un nombre de lits atteignant ou dépassant 500.
- Service des consultations et des entrées. — Les consultations doivent comprendre celles de médecine, de chirurgie et les consultations spéciales (ophthalmologie, oto-rhino-laryngologie, urologie, odontologie). Chacune de ces consultations comporte tout d’abord une salle d’attente d’une ampleur suffisante, subdivisée en deux, pour les hommes et pour les femmes; dans le service de médecine, il est indispensable de prévoir un certain nombre de boxes d’isolement où, soit l’interne, soit l’infirmière de service, puisse immédiatement placer tout malade dont l’aspect peut laisser soupçonner une affection contagieuse; l’idéal est même que le nombre de ces boxes, qui n’ont pas besoin d’être fermés sur toute leur hauteur, soit suffisant pour isoler sans exception tout malade, au besoin avec les personnes qui l’accompagnent.
- Dans le service de chirurgie et dans les consultations spéciales, il faut tout au moins prévoir quelques boxes dont l’utilisation est laissée à la sagacité de la personne chargée de la réception.
- Les locaux de consultation de médecine et de chirurgie doivent comprendre, outre le cabinet du médecin qui doit être vaste, des pièces tant pour les hommes que pour les femmes, pour le déshabillage, pour le pansement, pour le repos des malades après les petites interventions, enfin les water-closets, lavabos, etc., nécessaires tant pour le public que pour le personnel.
- Le cabinet du chirurgien doit être outillé pour permettre de petites opérations ne nécessitant pas l’hospitalisation.
- Les consultations spéciales doivent posséder un outillage comportant pour certaines d’entre elles une chambre noire.
- Il est utile que toutes les consultations se trouvent à portée du service de radiographie.
- Tous ces services doivent se compléter par les locaux préparatoires à l’admission, comprenant des salles de déshabillage, de nettoyage (bains et bains-douches), de lingerie, et tous doivent se concentrer vers le bureau des entrées contigu à un hall suffisamment vaste dans lequel, au besoin, puisse évoluer la voiture amenant un blessé ou un malade recueilli en ville.
- A proximité des services de consultation, il est bon que se trouvent les bu reaux de l’administration proprement dite (direction, économat, etc.).
- Pavillons de malades. — Il a été de mode pendant un certain temps de n’admettre que des pavillons en simple rez-de-chaussée sur sous-sol d’aéra-
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- - flOPiTAL de MÉZiÈRF.S—
- - Plan d ' Ensemble _
- Fig. 12. — Hôpital-Hospice de Mézières (Architecte M. Portevin).
- 1, Pavillon de consultations, d’administration et d’entrée; — 2, Pavillon do médecine (contagieux dans un rez-de-chaussée inférieur isolé) ; — 3, Services communs et salles d’opérations ; — 4, Pavillon de chirurgie (tuberculeux dans un roz-do-chausséc inférieur isolé avec galerie orientée au midi) ; — 5, Pavillon des enfants ; — 6, Maternité ; — 7, Isolement; — 8, Pouponnière; — 9, Aliénés; — 10, Maison de retraite payante; — 11, Hospice de vieillards; — 12, Enfants assistés; — 13, Hospice départemental (en projet); — 14, Cuisine; — 15, Buanderie; — 10, Chaudières à vapeur; — 17, Logement du personnel féminin; — 18, Communauté religieuse et logement du personnel féminin; — 19, Chapelle et service des morts; — 20, Fosse septique et lits bactériens; — 21, Porcherie; — 22, Concierge; — 23, Jardinier.
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- Fig. 13. — Hôpital de Reims : Consultations et entrées.
- Al. Bureaux de direction et d’économat;
- A-2. Consultations de médecine ; 1, Elèves; — 2, 3, Cabinets de médecins; — 4, Lavabos et W.-C; — 3, Salle de repos; — 6, Salles d’examen; — 7, Salle de consultations: — 8, Salle d'attente avec boxes d'isolement; — 9. Lingerie: — 10, Déshabillage et propreté; — 11, Bureau des entrées;
- A3, (trand hall accessible aux voitures: escaliers et ascenseur;
- AL Consultations de chirurgie : 1, élèves; -- G 3, Cabinets de chirurgiens : — 4, Lavabos et W.-C.: — 5. Salles de repos; — 6, Salles d'examen: — 7, Salle d'interventions; — 8, Salle d'attente avec boxes; — 9, Lingerie; — 10, Déshabillage- et nettoyage; — 11, Bureau des entrées (commun avec la médecine,): -- lg Salles de pansements: — 13, (tardions;
- Af>, Consultations spéciales ;
- AG, Logement du personnel soignant ;
- A7, Hydrothérapie.
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- tion. Ces dispositions avaient l’inconvénient d’augmenter dans d’énormes proportions le prix de la construction, puisqu’une même fondation et une même toiture peuvent correspondre à un nombre de lits d’autant plus grand que le nombre d’étages est plus élevé; de plus, l’augmentation considérable des distances à parcourir pour atteindre tous les pavillons à partir des services généraux exigeait un personnel de service beaucoup plus nombreux.
- L’emploi des ascenseurs et des monte-charges a permis de revenir à des pavillons à 2 ou 3 étages, rez-de-chaussée compris. 11 suffit de laisser entre eux des espaces suffisants pour que le soleil puisse atteindre leurs parois pendant une grande partie de la journée. L’orientation de ces pavillons doit
- c Fig. 14. —Hôpital de la Nouvelle-Pitié. — Vue d’une salle de malades (chirurgie-femmes).
- être autant que possible uniforme; on a longuement discuté, depuis le rapport de Tenon jusqu’à nos jours, sur le meilleur sens adonner à cette orientation. Il est généralement admis, au moins pour les climats tempérés, que l’axe des bâtiments, dans le sens de leur longueur, doit se rapprocher de la direction nord-sud, les faces de long-pan recevant ainsi l’insolation directe pendant la plus grande partie de la journée.
- Les services généraux (cuisine, lingerie, pharmacie, laboratoire, radiologie, etc.) doivent être reliés à tous les pavillons par des galeries couvertes dans lesquelles débouchent les ascenseurs et les monte-charges ; dans les hôpitaux importants, il est utile que ces galeries soient en sous-sol et présentent au minimum deux étages, l’un, sans pente, servant à la circulation du personnel et des chariots, l’autre avec une pente régulière, recevant les canalisations de toute nature : chauffage, eau froide, eau chaude, eaux usées.
- Tome 135. — Mars 1923.
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- Fip. L'J. — Hôpital du Puy (M. Proy, architecte) : Plans, coupe et élévation du pavillon de médecine. Les malades sont groupés par chambres de deux lits.
- -iFr
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- fOPITAL
- PAVILLON d. ME.DE.CINE.
- Fig. 16. — Hôpital de Reims : Plan d’un pavillon de médecine
- Dans les salles communes, chaque lit est placé dans un box, adossé à une épine centrale. Les locaux communs à deux pavillons (office, lingerie, elc.)
- sont groupés dans un bâtiment central desservant deux pavillons.
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- LES HÔPITAUX MODERNES. — MARS 1923.
- Les matériaux employés dans la construction doivent ne pas se laisser pénétrer par l’humidité, sans être complètement imperméables à l’air.
- Les planchers doivent être incombustibles, insonores, susceptibles d’être lavés et entretenus à l’abri de toute poussière; ces conditions peuvent être obtenues, soit au moyen de planchers en fer avec voûtains en briques, soit au moyen de solivages en béton armé rempli avec des hourdis appropriés; ils sont revêtus, soit d’un carrelage en céramique, soit de préférence d’un enduit à base de magnésie et de sciure de bois, moins froid aux pieds et moins susceptible de laisser des joints dans lesquels la poussière puisse s’accumuler.
- Tous les angles entre les planchers et les murs, ainsi que ceux des murs entre eux et avec les plafonds doivent être arrondis, les parois ne doivent comporter aucune mouluration.
- Le rez-de-chaussée doit toujours reposer sur un sous-sol d’aération, lequel peut être utilisé pour le chaulïage et la ventilation, ainsi que nous l’expliquerons plus loin.
- Les fenêtres doivent avoir, surtout en hauteur, une grande surface; celles du type dit à guillotine sont particulièrement à recommander parce qu’elles permettent, presque par tous les temps, une aération directe de la salle sans exposer les malades à des courants d’air nuisibles.
- Les toitures doivent ménager un matelas d’air au-dessus du bâtiment, ce qui exclut l’emploi des toitures-terrasses qu’on pourrait être tenté d’appliquer en raison de leurs avantages économiques.
- Spécialisation des pavillons. — Il y a lieu de prévoir des pavillons distincts pour les dilférentes catégories de malades ci-après : médecine générale (hommes et femmes); — chirurgie (hommes et femmes); — enfants; — contagieux; — tuberculeux; — vénériens; — aliénés; — maternité; — pouponnière.
- Dans chaque catégorie, les malade,s doivent être distribués par services correspondant au nombre dont un même médecin ou chirurgien peut s’occuper utilement. En principe ce nombre ne doit pas dépasser GO. Ils doivent être répartis dans des salles où le nombre des lits ne dépasse pas 10 à 12 au maximum et dans des chambres d’isolement, qu’on tend à faire actuellement de plus en plus nombreuses. En effet, si, pour les malades les moins atteints, le service est plus facile dans une salle commune, il est nécessaire de mettre à part tous ceux que le bruit pourrait fatiguer ou ceux dont la présence pourrait être pénible pour les autres (agonie, toux bruyante, etc.). L’idéal serait certainement de pouvoir donner à chaque malade sa chambre séparée.
- On peut déjà s’en rapprocher en plaçant chaque lit dans un box, comme
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- nous l’avons vu tout à l’heure pour les hôpitaux moyenâgeux de Beaune et de Tonnerre, ou dans des chambres à deux lits où le malade se sent moins isolé.
- Pour faciliter le service, les salles peuvent être placées de part et d’autre d’un pavillon central contenant les chambres d’isolement et les annexes devant être à la portée immédiate des malades, tel que les water-closets, vidoirs, lavabos, salle de pansements, les dépôts de linge sale et de petit matériel, etc. Entre deux pavillons de malades peut se trouver un pavillon central, dont la position doit être telle qu’il ne porte pas ombre sur les autres, et qui contient les locaux communs à tout le service (cabinets du médecin et de la surveillante, office, lingerie, salle de réunion des malades circulant, etc.).
- A l’extrémité des salles elles-mêmes il est bon de prévoir un espace libre avec véranda largement vitrée où puissent se tenir les malades susceptibles de se lever, mais ne devant pas beaucoup s’écarter de leur lit.
- Les services de chirurgie nécessitent une organisation plus complexe; il est en effet essentiel de séparer d’une façon absolue les malades septiques des malades aseptiques et de prévoir pour chacune des deux catégories une salle d’opérations distincte, avec toutes ses annexes (stérilisation, anesthésie, salle d’examen à la lumière artificielle, etc.). La salle d’opérations, elle-même, doit comporter des parois peintes en une tonalité neutre et, en avant, une bretèche vitrée sur trois faces et sur sa couverture.
- Si l’importance de l’hôpital comporte plusieurs services de chirurgie, chacun d’eux, comprenant deux salles de malades septiques (hommes et femmes) et deux salles de malades aseptiques, ainsi que la salle d’opérations et toutes les annexes nécessaires, peut occuper l’ensemble d’un étage (voir fig. 10).
- Les salles d'opérations des différents étages doivent être en retrait les unes par rapport aux autres, de façon à laisser toujours venir la lumière par les parois et la toiture de la bretèche décrite ci-dessus.
- Cette disposition a été appliquée à l’Hôpital de la Nouvelle-Pitié et va l’être également à l’Hôpital de Reims.
- Le mobilier des salles se compose essentiellement des lavabos nécessaires pour aseptiser les mains du chirurgien et de ses assistants, et de la table d’opérations, dans la description de laquelle je ne puis entrer, mais dont les caractères essentiels doivent être :
- — la possibilité d’un nettoyage aseptique complet;
- — la mobilité de ses différentes parties permettant de placer le membre ou l’organe à opérer dans la position la plus favorable;
- — l’existence d’un]moyen de chauffage permettant d’éviter aux malades un contact susceptible de le refroidir; la salle d’opérations elle-même doit être
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- Fig. 17. — Hôpital de Reims : Détail d’un pavillon de chirurgie, d’une salle de malades et ses annexes et des locaux communs,
- Un étage contenant un service complet de chirurgie comprend : 4 pavillons de malades, 2 salles d’opérations avec leurs annexes
- et des locaux communs (voir tig. 10).
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- maintenue à une température voisine de 30°; elle doit pouvoir être largement aérée après la sortie du malade.
- Il est des cas où, en dehors du chirurgien et de ses aides, des auditeurs doivent pouvoir assister à l’opération et recevoir les explications du maître. Mon confrère Bechmann a réalisé à cet effet un dispositif extrêmement ingénieux comportant une galerie formant tribune autour de la salle et des téléphones haut-parleurs permettant aux spectateurs d’entendre les explications du chirurgien (fig. 19).
- Le pavillon des enfants, pour éviter à ceux-ci une impression pénible,
- Fig-. 18. — Hôpital de la Nouvelle-Pitié : Intérieur d’une salle d’opérations.
- doit posséder son service d’entrée spécial; comme il est souvent difficile de diagnostiquer, au moment de l’admission, si l’enfant n’est pas en puissance d’une maladie contagieuse (scarlatine, rougeole, diphtérie...) il est indispensable que le pavillon de traitement soit précédé d’un pavillon d’expectation où chaque entrant est placé dans un box; c’est après une période d’attente suffisante que l’enfant est admis dans le pavillon principal; dans le cas où il serait reconnu atteint de l’une des affections ci-dessus, il serait immédiatement évacué sur le pavillon des contagieux proprement dit.
- Le pavillon des enfants doit être divisé en service de médecine et en service de chirurgie, avec salles spéciales dans chacun d’eux pour les garçons et pour les filles. Le service de chirurgie peut ne comporter que des salles de pansement et de plâtrage, les opérations proprement dites étant effectuées dans l’un des services de chirurgie générale avec lequel l’hôpital des enfants
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- doit avoir une communication facile; toutefois, dans les très grandes villes, il peut être intéressant, ainsi que cela existe à Paris, de créer, dans différents quartiers, des hôpitaux spéciaux pour enfants (Hôpital des Enfants-Malades, Hôpital Trousseau, Hôpital Bretonneau).
- Pour le pavillon des contagieux, il y a deux systèmes en présence; dans
- Fig. 19. — Hôpital Saint,-Josepli (M. L. Bkciimann, architecte) : Intérieur d’une salle d’opérations, avec tribune pour les élèves en médecine spectateurs, avec appareils téléphoniques haut-parleurs (Cliché Radiola).
- certains hôpitaux, par exemple à l’Hôpital de la Fraternité à Boubaix, il a été prévu plusieurs pavillons, chacun étant consacré à une maladie déterminée. A l’Hôpital Pasteur à Paris, le meme pavillon reçoit au contraire toutes les affections, chaque malade étant isolé dans un box entièrement fermé et toutes précautions étant prises pour que, ni le médecin, ni l’infirmière, ne puissent porter la contagion d’un malade à un autre.
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- Fig. 20. — Hôpital de Reims : Pavillon de contagieux
- Ce pavillon est établi sur les principes appliqués à l’Hôpital Pasteur (malades isolés dans des chambres vitrées, visiteurs ne voyant le malade
- que par une terrasse extérieure).
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- Les familles venant visiter les malades ne sont pas admises ni dans le box, ni dans l’allée de service intérieure. C’est par des balcons extérieurs qu’ils peuvent voir celui qu’ils viennent visiter. Cette disposition a été conçue, sous la direction du docteur Roux, par le docteur Louis Martin, actuellement médecin-chef de l’Hôpital Pasteur, et exécutée par mon regretté confrère Florentin Martin.
- Les résultats obtenus, depuis vingt-cinq ans que cet hôpital existe, ont réalisé toutes les espérances de ses auteurs, et on n’a jamais eu à constater de cas de contagion interne.
- Les tuberculeux ont été pendant longtemps, et sont encore, hélas! dans beaucoup trop d’hôpitaux, mélangés aux malades ordinaires. Il est indispensable que le tuberculeux d’hôpital, c’est-à-dire celui dont l’état ne permet pas le traitement à domicile et qui ne peut être transporté dans un sanatorium extérieur, soit isolé des autres malades et placé dans des conditions telles qu’il puisse vivre à peu près complètement en plein air. En Amérique, on ne craint pas de les faire coucher dans des salles ne comportant sur une face d’autre fermeture que des cadres sur lesquels une toile claire est tendue.
- Il nous paraît préférable de les loger dans des salles ne comportant qu’un très petit nombre de lits placés dans des boxes, toujours avec chambre d’isolement et dont les fenêtres à guillotine peuvent permettre une aération complète toutes les fois que le temps n’est pas trop rigoureux; ces petits pavillons sont disposés perpendiculairement à une galerie exposée au midi, sur laquelle les malades peuvent reposer sur des chaises-longues ou même sur laquelle les lits peuvent être directement sortis.
- Ce service doit être aussi éloigné que possible des autres parties de l’hôpital, et, quand le terrain le permet, entouré de plantations, de préférence en arbres résineux (voir fig. 10).
- Les vénériens, dans les grands hôpitaux généraux, doivent avoir un pavillon spécial, différant peu d’ailleurs comme disposition des pavillons de médecine ordinaire. Dans les hôpitaux plus restreints, il suffit de leur consacrer des salles séparées d’un nombre de lits proportionné à l’importance de la population.
- Les aliénés ne sont pas l’objet d’un traitement en dehors des hospices spéciaux qui leur sont réservés; mais il est indispensable de prévoir un local où puissent être provisoirement abrités ceux qui attendent l’accomplissement des formalités nécessaires pour leur transfert à l’asile spécial, ou ceux dont l’état, consécutif à une maladie ordinaire, a pris naissance dans l’hôpital. Il suffit donc d’un petit nombre de cellules disposées de telle sorte qu’aucun objet ne puisse causer au dément ou à ceux qui le soignent aucun danger; auprès de
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- ces cellules doivent se trouver une chambre de gardien et une salle de bains avec les appareils spéciaux pour le traitement hydrothérapique de cette catégorie de malades.
- Reste la question de la maternité et de son annexe la pouponnière. Il est des grandes villes où ces deux services, qui ne s’appliquent pas à des maladies proprement dites, ne font pas partie de l’hôpital général. Ils sont placés au centre même de l’agglomération. Les mères n'y font qu’un très court séjour, depuis le moment où elles sont prises des douleurs de l’accouchement jusqu’après l’isolement de neuf jours réglementaire. Beaucoup déraisons nous semblent devoir faire préférer le rattachement de la maternité à l’hôpital général, surtout si l’on dispose d’un terrain suffisant pour donner à ce pavillon l’ampleur qu’il comporte et l’entourer d’un jardin séparé. Le séjour de la mère doit, en effet, y être assez long pour lui permettre d’éviter les fatigues des dernières semaines de la grossesse, de se remettre complètement après les couches avant de reprendre son travail, et de recevoir les notions qui lui permettront d’élever son enfant avec les plus grandes chances de survie.
- En outre, il y a intérêt, au point de vue de l’économie d’exploitation, à ce qu’une maternité d’un nombre de lits important bénéficie des services généraux de l’ensemble du groupe hospitalier; enfin il est indiqué de placer cette maison maternelle dans le parc à la limite de la campagne, que nous avons indiqué plus haut comme l’idéal en matière de groupe hospitalier.
- Il résulte de ces considérations que la maternité doit comprendre :
- — des locaux pour les expectantes pouvant avoir les dimensions voulues pour permettre à certaines d'entre elles un assez long séjour avant l’accouchement;
- — des locaux pour les accouchées permettant également un séjour à l’hôpital suffisamment long après l’accouchement;
- — les salles de travail et leurs annexes (stérilisation, lingerie, etc.), et
- — une salle d’intervention pour les cas nécessitant des manœuvres d’ordre chirurgical.
- Dans les locaux destinés aux accouchées, il est indispensable que la proportion des chambres d’isolement soit aussi élevée que possible. L’idéal serait même que chaque mère eut sa chambre; mais, toujours au point de vue de la simplification du service et, d’autre part, de l’agrément pour celles qui sont tout à fait bien portantes de jouir de la société de leurs compagnes, on peut prévoir une salle commune pour un certain nombre d’entre elles.
- La salle de travail doit autant que possible se composer de boxes distincts, mais vitrés de façon à en rendre la surveillance plus facile; elle doit être pourvue de tous les appareils permettant la propreté absolue des mains de
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- l’accoucheur et de ses aides, la stérilisation des instruments et des pansements, etc. Les dispositifs de stérilisation doivent être communs avec la salle d’intervention, laquelle, tout en étant d’un accès facile, doit être suffisamment isolée du service pour 11e pas impressionner les patientes. .
- Il est indispensable de prévoir dans la maternité même un service de consultations et d’entrées avec toutes ses annexes (boxes d’isolement, salle de nettoyage et de repos, etc.). Enfin un local bien isolé, ayant si possible une entrée distincte sur la rue et une seule communication intérieure, fermée à clef, avec le reste de la maternité, reçoit, tant au moment de l’accouchement que lors de ses suites, les femmes suspectes d’affection contagieuse et spécialement de fièvre puerpérale. Il est bien entendu que ce service doit comprendre tous les éléments de traitement et d’asepsie nécessaires, y compris une salle d’intervention.
- La pouponnière est un complément assez naturel de la maternité, surtout en vue de recueillir les enfants que les filles-mères abandonnent après l’accouchement, ou ceux dont les mères, obligées de reprendre leur travail, 11e pourraient leur donner elles-mêmes les soins minutieux qu’exigent les premiers mois de la vie.
- La pouponnière doit se composer de petites salles 11e dépassant pas un maximum de 10 berceaux. Ceux-ci doivent être placés dans des boxes les isolant les unes des autres.
- A côté de chaque salle doit se trouver un local pour la stérilisation du lait et pour le nettoyage des biberons et un autre pour le lavage et la balnéation des enfants; enfin une chambre pour l’infirmière de service.
- Les pavillons doivent être groupés le long d’une galerie qui peut servir de préau dans lequel les berceaux sont sortis lorsque le temps ne permet pas de les placer en plein air dans le jardin qui doit entourer le service.
- Sur cette galerie, doit donner également, le pavillon d’entrée et de direction contenant le cabinet de consultations, les boxes d’expectation par lesquels doivent passer les enfants admis de l’extérieur sans être nés dans l'établissement, le cabinet et l’appartement de la directrice, ainsi que les chambres des nourrices lesquelles peuvent être choisies parmi les femmes ayant accouché à la maternité et dont l’enfant a déjà atteint un âge permettant de l’alimenter en partie au moins au biberon; ces nourrices peuvent ainsi donner leur lait aux bébés pour lesquels l’alimentation au sein serait indispensable.
- Services spéciaux. — Indépendamment des services de médecine générale et de chirurgie, il est nécessaire de prévoir un nombre restreint de lits placés autant que possible dans des chambres d’isolement rapprochées des services de consultation, pour l’hospitalisation des catégories de malades
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- ressortissant aux spécialités. C’est dans le pavillon même des consultations spéciales qu’il est préférable de placer ces lits, divisés en deux groupes, l’un pour les hommes, l’autre pour les femmes; étant donné que les malades sont isolés, les petites chambres ainsi prévues peuvent servir indifféremment soit pour l’ophtalmologie, soit pour l’oto-rhino-laryngologie; etc. Quelques chambres peuvent être également prévues à proximité du service de radiothérapie dans les grands hôpitaux où celui-ci a reçu un développement suffisant, surtout dans ceux où serait installé un service de lutte contre le cancer (voir fig. 21, p. 183).
- Logements du personnel. — Dans un certain nombre d’hôpitaux, les logements du personnel sont dispersés dans les divers pavillons, généralement dans les combles; cette disposition présente de nombreux inconvénients, en particulier au point de vue de la surveillance et de la propreté dans le sens médical du mot.
- Le personnel se divise en personnel soignant, religieux ou laïque, en élèves pouvant comprendre les internes, dans les localités qui possèdent une école de médecine, et les élèves infirmières et sages-femmes; et en personnel de service, hommes et femmes, préposé aux besognes de nettoj^age, de cuisine, etc.
- Dans les hôpitaux à personnel religieux, la communauté des sœurs doit former un bâtiment distinct et être aménagée suivant les règles de l’ordre auquel elles appartiennent; il doit être à proximité de la chapelle.
- Dans ceux à personnel laïque, les infirmières et surveillantes mariées peuvent loger en ville, n’ayant dans l’hôpital d’autres locaux personnels que les chambres de veille contiguës aux salles de malades.
- Il y a intérêt au contraire à loger les célibataires dans un pavillon où elles disposent chacune d’une chambre avec toilette et de locaux communs (salon, salle à manger, bibliothèque, salle de bains). Les élèves infirmières peuvent avoir un étage spécial dans le même pavillon, qui comprendra aussi pour elles, outre les locaux communs de même nature, une salle de cours et une salle d’études; il est bon que dans ce même pavillon soit logée la directrice ou une sous-directrice qui garde ainsi le contact avec les jeunes élèves.
- Les internes doivent avoir des chambres avec salle de garde, salle à manger, bibliothèque et salle de récréation.
- Pour les cours de clinique annexes d’une école, des salles de cours peuvent être placées dans les pavillons eux-mêmes, dans des sous-sols bien éclairés, comme dans l’Hôpital de la Blanche-Côte, en construction à Lyon.
- Les élèves sages-femmes doivent être logées dans un pavillon dépendant
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- de la maternité et communiquant avec elle. La maîtresse sage-femme doit y avoir son appartement.
- Enfin, pour le personnel de service, des pavillons pour hommes et pour femmes, avec chambres séparées et locaux communs, doivent être placés, autant que possible, à proximité des services généraux.
- Services généraux. — Ils se divisent en deux catégories :
- les services d’ordre médical et pharmaceutique;
- les services d’exploitation.
- Services d’ordre médical et pharmaceutique. — Ils comprennent :
- la pharmacie et ses annexes ;
- les laboratoires de bactériologie et d’histologie;
- la radioscopie, la radiographie et la radiothérapie;
- l’hydrothérapie.
- Pharmacie et laboratoires. — La distribution des médicaments doit se faire à heures fixes au moyen de chariots correspondant à chaque salle et sur lesquels est placé, par les pharmaciens, avec des bulletins évitant toute confusion, tout ce qui a été prescrit par les médecins à l’heure de leur visite. Un guichet permet aux infirmières de venir prendre les médicaments dont des cas exceptionnels peuvent rendre l’usage nécessaire, sur la prescription de l’interne de service.
- Les locaux pour la préparation des médicaments comprennent l’officine et la tisanerie, auxquelles viennent se joindre les laboratoires d’analyses et de recherches chimiques, l’un pour le pharmacien en chef, l’autre pour ses aides.
- En outre, des magasins spacieux pour les drogues et la verrerie, et une cave pour les liquides à conserver au frais, doivent être en communication facile avec le service.
- Les laboratoires de bactériologie et d’histologie doivent comprendre, outre le cabinet du chef de service, une salle avec étuves pour les cultures et les inoculations d’animaux et une salle de microscopie et de microphotographie. Un local, au besoin en sous-sol, mais bien éclairé et bien ventilé, reçoit la réserve d’animaux vivants (lapins, cobayes, etc.) destinés aux inoculations.
- Radiologie. — Il est essentiel de donner à ces services, avec l’ampleur suffisante, les aménagements mettant les médecins et le personnel de service à l’abri des radiations qui ont causé les douloureuses catastrophes dont de trop nombreux martyrs de la science, tels le docteur Vaillant et le docteur
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- Fig. 21. — Hôpital de Reims : Pharmacie, laboratoires, radiologie, etc.
- Al, Logements des fonctionnaires do direction ;
- A2, Pharmacie et laboratoires de chimie, de bactériologie et d’histologie ;
- A3, Vestibule donnant accès aux galeries venant de tous les services;
- Ad, Services de radiologie, de radioscopie, de radiothérapie et d’électrothérapie ;
- A5, Chambres d'hospitalisation pour les malades des services spéciaux occupant le rez-de-chaussée du pavillon (ophtalmologie, oto-rhino-laryngologie, stomatologie);
- A6, Logements du personnel soignant:
- A7, Chambre d’hospitalisation pour les malades traités dans le service de radiothérapie.
- HOSPlTALIDATiOM HyDOOTH tQAPl E.
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- Hergonié, pour ne citer que les derniers en date, ont été les glorieuses victimes.
- Ces précautions comprennent tout d’abord l’emploi de revêtements en plomb, sur les parois des locaux où sont manipulés les rayons dangereux, de verres spéciaux pour les glaces de regard, etc. En outre, de récents perfectionnements dans les appareils eux-mêmes, où les ampoules sont enfermées dans des enveloppes imperméables aux radiations dangereuses sauf en un
- Fig. 22. — Salle pour la radiothérapie profonde, avec dispositif de protection entourant l’ampoule et appareil de manœuvre extérieur.
- point limité, où le réglage de ces appareils, tant comme position que comme action, peut s’effectuer du dehors, viennent encore diminuer les risques courus par les opérateurs et leurs aides.
- En raison même de la nécessité de ces aménagements, de la complexité du matériel et des connaissances spéciales qu’exigent leur manipulation et leur adaptation aux cas spéciaux tant au point de vue de la radiographie que de la radiothérapie, il est indispensable de réunir en un service unique, placé sous la direction d’un spécialiste, tout l’ensemble des salles consacrées au maniement de ces merveilleux mais dangereux appareils. Tout au plus peut-
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- on tolérer qu’à proximité des salles d’opérations, une chambre noire, pourvue d’un appareil portatif, puisse permettre, dans des cas exceptionnels, un examen urgent ou une intervention sous l’appareil radioscopique.
- A côté des services de radiologie doivent trouver place ceux d’électro-thérapie, où l’analogie du matériel peut permettre d’en confier le maniement ù un personnel unique.
- La meilleure place à prévoir pour l’ensemble des services de pharmacie, de laboratoire et de radiologie est au point de jonction ou abou-
- Fig. 23. — Appareil de radiothérapie profonde en fonctionnement.
- tissent les galeries réunissant les rez-de-chaussée de tous les services de •médecine, de chirurgie, etc.
- Hydrothérapie. — Les salles de bains dans chaque service sont munies de baignoires en cuivre mince portées sur grandes roulettes; des robinets très robustes permettent d’y introduire les quantités d’eau froide et d’eau chaude nécessaires, et une sorte d’évier encastré dans le sol en reçoit la décharge.
- Quand le malade peut se transporter jusqu’à la baignoire, il prend son bain dans la salle où celle-ci est placée; mais la baignoire peut être amenée à proximité du lit après avoir été emplie si l’état du malade le nécessite.
- En dehors de ce service de balnéation, il est indispensable de prévoir nn service d’hydrothérapie comportant, dans un pavillon spécial, des baignoires fixes en grès ou porcelaine, qui ne sont pas détériorées par les Tome 135. — Mars 1923. 13
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- LRS HOPITAUX MODKRXKS.
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- bains médicamenteux, et tous les appareils à douclie usités dans le traitement des diverses afl’ections.
- Jl est utile que le pavillon soit facilement accessible aux malades externes; il peut être placé prés des services de consultations.
- S k it vie us d’ai.lmuxtatiox RT d’iiygikxh. —• Ces services comprennent : la cuisine et ses annexes; — la buanderie; — la désinfection : — le drainage des eaux usées; — l’adduction de l’eau propre, froide et chaude; — le chauffage et la ventilation, le dépoussiérage; — l’éclairage; — les transports entre les divers services (voirfig. 10),
- Cuisine et annexes. — La cuisine, pour l’ensemble des malades et la plus grande partie du personnel, est faite dans des marmites chauffées à la vapeur, et, pour les grillades, dans de grands appareils à gaz.
- Kn avant des appareils de cuisson, dont la buée doit être toujours enlevée par des dispositifs appropriés, se trouvent des tables chauffées sur lesquelles la préparation des portions puisse se faire sans que les aliments se refroidissent.
- Une autre table, parallèle à la première, reçoit tout ce qui n’a pas été l’objet d’une cuisson : pain, boissons, salades, etc. Les chariots desservant chacune des salles, munis d’un compartiment comportant un petit réchaud, circulent entre les deux tables et reçoivent d’une part les aliments chauds, d’autre part les aliments froids.
- Une salle spéciale avec un grand fourneau à gaz sert à la préparation des cuisines de régime pouvant être prescrites par le médecin pour des malades déterminés.
- Le même chariot les prend au passage sur un comptoir pour les transporter avec la cuisine générale dans la salle à laquelle il est affecté.
- fin principe, la laverie adjointe à la cuisine ne sert que pour les récipients, plats ou marmites, recevant les aliments au départ de la dite cuisine. La vaisselle et les couverts servant à chaque malade doivent être nettoyés et stérilisés dans l’office spécial à chaque pavillon.
- Pour les pavillons de contagieux, de vénériens, de tuberculeux, les ustensiles communs doivent être désinfectés dans le service lui-même et être apportés à la cuisine par le chariot spécial à chacun de ces services.
- Buanderie. — Le linge sale provenant de chacun des locaux est placé dans des sacs en filet, jetés par une trémie formée de gros tuyaux de grès dans les sous-sols, où ils tombent dans des bacs sur roulettes contenant une solution faible de lysol ; c’est après le séjour dans cette solution qu’ils sont transportés encore humides à la buanderie, où, après un triage qui ne peut
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- plus présenter aucun danger pour le personnel de service, il passe par les laveuses désinfecteuses et les appareils de séchage et de repassage avec une manipulation réduite au minimum.
- Les effets des malades, immédiatement après leur admission, tous les objets, matelas, couvertures, etc., provenant des contagieux, des tuberculeux et éventuellement des vénériens, passent parle service de désinfection; ils sont transportés par des wagonnets fermés spéciaux dans une salle où ils sont chargés à l’entrée des étuves, chambres à formol et à soufre, dont la sortie
- Fig. 24. — Hôpital de la Nouvelle-Pitié : Cuisine.
- Au fond, marmites à vapeur; à droite, fourneau pour les grillades et les petites portions.
- s’effectue dans une autre salle entièrement séparée de la première, afin d’éviter tout contact entre les objets infectés et les objets désinfectés.
- L’ouvrier préposé à ce service doit lui-même, pour passer d’une chambre à l’autre traverser une sorte d’écluse où il change de blouse et prend un bain-douche au sortir de la chambre aux objets infectés.
- Eaux usées. — Dans chaque pavillon les water-closets doivent être de préférence des appareils sur lesquels le malade puisse s’asseoir, mais portés par des consoles qui permettent le lavage à grande eau de tout le pavé du local, les appareils à pied ordinaire présentant l'inconvénient d’infiltrations de matières putrescibles entre ce pied et le sol.
- Les vidoirs doivent comporter une table en grès permettant le lavage des
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- toiles caoutchoutées, ainsi que les lances nécessaires pour le lavage complet des bassins et urinaux.
- Bien entendu ils doivent être munis d’appareils de chasse assurant leur nettoyage absolu après chaque utilisation.
- L’évacuation des eaux usées de tou te nature est assurée par des canalisations en fonte à joints précis pour éviter tout dépôt possible. Ces canalisations doivent être placées à faible profondeur, dans le sol des galeries souterraines, sectionnées par des regards de visite suffisamment rapprochés et pourvus de
- Fig. 25. — Hôpital de.la Nouvelle-Pitié (M. Pochkt, architecte) : Entrée principale de l’Hôpital (à droite), et entrée du service des consultations (à gauche).
- réservoirs de chasse à fonctionnement automatique pour en assurer le nettoyage périodique.
- Tous les tuyaux de chute doivent être en plomb; il est inu ile de leur donner un trop grand diamètre, les chasses étant d’autant [dus efficaces qu’elles provoquent dans les tuyaux un courant plus rapide.
- Les pieds de chute sont constitués par des boîtes en fonte avec regard de nettoyage; à proximité doivent se trouver des valves légères de rentrée d’air pour éviter le désamorçage des siphons. Dans le même but, le coude supérieur de ceux-ci doit être ventilé au moyen d’une canalisation verticale de petit diamètre. Enfin, le tuyau de chute lui-même doit se prolonger jusqu’au-dessus de la toiture pour permettre l’évacuation de tous les gaz qu’il pourrait contenir.
- Si l’hôpital est placé k proximité d’un égout public susceptible de recevoir les matières fécales, c’est à ce regard que doivent aboutir, par un ou plu-
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- sieurs branchements, toutes les canalisatious d’eaux usées. Les eaux pluviales recueillies dans l’intérieur de l’hôpital par un réseau distinct viennent se déverser dans la partie de la canalisation urbaine destinée à les recevoir.
- Dans le cas où le réseau d’égouts n’est pas disposé pour le système dit « tout à l’égout », il est nécessaire de prévoir, dans la partie la plus basse des terrains de l’hôpital, et aussi loin que possible des pavillons des malades, des fosses septiques avec lit bactérien, et, dans le cas où la pente du terrain serait insuffisante pour amener les eaux par simple gravitation, de relever celle-ci par des éjecteurs à air comprimé (voir fig. 12).
- Fig. 26. — Hôpital de la Nouvelle-Pitié : Vue d’ensemble prise du côté de la Salpêtrière.
- Eaux propres. — L’adduction de l’eau propre doit être faite par des conduites de diamètre suffisant pour assurer une pression régulière quel que soit le débit simultané dans les différentes parties de l’hôpital; la disposition en boucle avec des transversales parallèles à la longueur des pavillons est la plus avantageuse parce qu’elle permet d’assurer partout le service en cantonnant une fuite qui viendrait à se produire. Toutes les vannes de sectionnement doivent être placées dans des regards pour en faciliter l’entretien. Les postes d’eau doivent êtres nombreux dans tous les pavillons et pourvus des dispositions permettant de combattre tout commencement d’incendie, bien que le mode de construction des bâtiments en rende la propagation à peu près impossible.
- Outre l’eau froide, l’eau chaude est nécessaire pour les baignoires, les lavabos, les offices, etc. Sa production a lieu au moyen de chaudières tubu-
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- laires alimentées par la vapeur provenant de l’usine centrale, sur lesquelles viennent se brancher des canalisations en boucle, où la circulation est assurée par de petites pompes centrifuges à moteur électrique.
- Chauffage, ventilation et dépoussiérage. — Le chauffage d’un établissement dont les pavillons sont dispersés sur une grande surface peut se faire soit au moyen de chaudières à basse pression placées dans le sous-sol de chaque pavillon, soit au moyen d’une station centrale de vapeur. Ce dernier système est le seul pratique quand il s’agit d’un établissement important, la main-
- Fig. 27. — Hôpital Rothschild (M. Lucien Bechmann, architecte ) : Vue d'ensemble.
- d’œuvre étant infiniment moindre qu’avec des appareils dispersés. La vapeur prise sur une batterie de chaudières munies de tous les perfectionnements modernes subit une première détente avant d’être envoyée dans les canalisations maîtresses; puis, à l’entrée de chaque pavillon, elle est ramenée à une pression peu supérieure à celle de l’atmosphère.
- Le dispositif le plus recommandable consiste à employer cette vapeur à chauffer l’air pris à l’extérieur par un ventilateur et refoulé à travers des appareils convenables de dépoussiérage sur des batteries de chauffe placées dans des sous-sols fermés communiquant avec tous les locaux occupés par les malades au moyen de gaines de ventilation; la légère surpression ainsi produite empêche les rentrées d’air froid par les joints des ouvertures.
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- L’évacuation se fait au moyen d’autres gaines aboutissant à la toiture et éventuellement par une légère ouverture des fenêtres à guillotine. Le renouvellement de l’air des salles se trouve non seulement assuré, mais réglable à la volonté du médecin.
- Il est toutefois nécessaire de prévoir dans chaque local une certaine surface de chauffe sous forme de tuyaux lisses longeant les murs pour compenser les déperditions par radiations extérieures. Dans les locaux autres que ceux occupés par les malades, il n’est pas nécessaire de prévoir de ventilation; les radiateurs doivent être portés par des consoles pour éviter toute accumulation de poussière sous leurs pieds.
- Fig. 28. — Hôpital Rothschild : Pavillons de chirurgie.
- La constance de la température de l’air doit être assurée dans la chambre de chauffe par un réglage automatique; en outre, le degré même auquel cette température doit être fixé doit pouvoir être modifié à partir d’un tableau central, au moyen des dispositifs manœuvrés par une petite canalisation d’eau sous pression. Ce type de chauffage et de ventilation appliqué depuis quinze ans à l’Hôpital de la Fraternité à Roubaix, a toujours donné les meilleurs résultats; l’odeur caractéristique de l’hôpital n’existe dans aucune des salles grâce au renouvellement régulier de l’air.
- Dans le nettoyage des salles, il faut éviter tout soulèvement dépoussiéré; les sols peuvent être lavés au moyen de torchons humides, mais il est pratique d’installer dans tous les locaux le nettoyage par le vide, au moyen de canalisations fixes sur lesquelles peuvent être branchés les tuyaux souples portant les appareils appropriés; ces canalisations aboutissent aux galeries du sous-sol
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- dans lesquelles peut circuler un chariot portant un ventilateur d’aspiration à moteur électrique.
- Eclairage. — L’éclairage est fait partout au moyen de lampes à incandescence de puissance appropriée. Dans les salles de malades, les lampes d’éclairage normal doivent être placées dans des diffuseurs ne pouvant offusquer les yeux des malades couchés. Des circuits de veille et de secours doivent alimenter des lampes assurant pendant la nuit l’éclairage nécessaire à la circulation et à la surveillance sans pouvoir nuire au sommeil. L’est sur
- Fig. 2). — Hôpital Rothschild : Cuisines.
- ces circuits spéciaux que doivent être branchées les prises de courant permettant d’approcher une lampe d’exploration du lit des malades.
- L’existence des chaudières à vapeur, dont une partir au moins fonctionne même en été pour les services de cuisine, de buanderie, d’eau chaude, etc., permet la création d’une centrale produisant, dans des conditions économiques, l’énergie électrique, l’échappement de vapeur des machines pouvant être récupéré. Néanmoins, pour ne pas être obligé de faire fonctionner jour et nuit cette centrale, il est utile que l’ensemble de l'installation puisse être branché sur le réseau public, le secteur pouvant consentir des conditions peu onéreuses si l’énergie aux heures de pointe est produite par la centrale de l'établissement. On possède de plus ainsi un dispositif de sécurité, puisqu’en cas de défaillance, soit du réseau, soit de la centrale, l’un peut suppléer l’autre.
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- Pour l’éclairage des salles d’opérations, où toute interruption, même momentanée, pourrait produire une catastrophe, il est bon de prévoir une batterie d’accumulateurs alimentés par une petite commutatrice, sans préjudice de la possibilité, au moyen d’un inverseur, de pouvoir brancher instantanément l’appareillage sur le réseau général.
- Transports. — Il nous reste à parler des services de transport entre toutes les parties de l’hôpital, service assez compliqué dans un grand établissement en raison de son étendue.
- Des galeries à rez-de-chaussée doivent réunir les pavillons de médecine, de chirurgie et d’enfants, tant au service d’entrée qu’aux services généraux d’ordre médical (radiographie, pharmacie, laboratoires, etc.). Le transport vertical dans l’intérieur des pavillons à étages est assuré par des ascenseurs dont la dimension doit être suffisante pour recevoir un malade couché sur brancard roulant avec l’infirmière qui l’accompagne. Ces ascenseurs doivent être silencieux, ce qu’il est généralement plus facile de réaliser avec les ascenseurs hydrauliques.
- Dans la galerie en sous-sol réservée aux services généraux d’exploitation doivent circuler les chariots à roues caoutchoutées servant au transport des aliments et du linge. Pour réduire la main-d’œuvre, on peut en composer des convois remorqués par un tracteur électrique à accumulateurs tels que ceux employés dans les gares pour la manutention des chariots à bagages. Ce tracteur doit être muni lui-même de roues caoutchoutées.
- Le transport des malades contagieux venant soit de l’extérieur, soit du pavillon des enfants expeetants vers le pavillon spécial, doit se faire au moyen d’une voiture exclusivement réservée à ce service et devant passer chaque fois à la désinfection. Le transbordement doit s’effectuer à l’intérieur d’une véranda fermée pour éviter aux malades tout danger de refroidissement.
- Les descriptions que nous venons de faire vous montrent la complexité d’un hôpital moderne.
- En faisant visiter l’Hôpital de la Fraternité, à Roubaix, à M. Mirman alors directeur de l’Assistance et de l’Ilygiène publiques, et à M. Ogier, qui fut depuis ministre des Régions libérées, je leur avais tenu le propos suivant : « Un hôpital est une usine à guérir les malades ». Je ne savais pas alors que je me rencontrais avec un illustre devancier, Leroy, qui, dans le mémoire présenté par lui à l’Académie de Sciences en 1783, a dit presque dans les mêmes termes : « Une salle d’hôpital est une véritable salle de machines à traiter les malades et doit être construite à ce point de vue ».
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- Mais il faut que cette usine présente en temps que confort et même esthétique tous les raffinements qui en rendent le séjour moins pénible à ceux qui sont appelés à en faire usage.
- Ce serait une erreur économique, un gaspillage du bien des pauvres que de chercher dans des matériaux de prix, dans des décorations coûteuses, une satisfaction pour l’œil du visiteur qui ne serait d’aucun profit pour la clientèle de l’hôpital.
- Il est néanmoins désirable et possible d’obtenir un aspect non seulement satisfaisant, mais agréable, et parfois même d’un grand caractère.
- C’est tout d’abord, quand la chose est possible, la disposition d’ensemble au milieu d’un parc en un emplacement bien choisi au point de vue de l’aération et de la vue; puis, c’est, à l’extérieur, par la sobriété des lignes, l’heureuse proportion des pleins et des vides, par des décrochements pittoresques et justifiés par les dispositions intérieures, par les formes accentuées des toitures, qu’il faut trouver l’élément rompant la monotonie qui pourrait être l’écueil d’un tel genre de construction.
- A l’intérieur c’est la lumière qu’il faut chercher par la bonne dimension des baies, dans le ton clair des peintures laquées et des c arrelages, la bonne proportion entre la hauteur et la largeur des salles.
- C’est ce qu’ont réalisé le maître Hochet à la Nouvelle-Pitié de Paris et mon excellent confrère Bechmann à l’Hôpital Rothschild, et ce que s’efforcent à leur tour d’obtenir, en même temps que la bonne disposition des locaux de traitement et le bon groupement des services, les auteurs des études reproduites dans les figures qui ont été projetées au cours de la présente conférence.
- Hippolyte Portevin,
- Ingénieur-architecte, ancien élève de l'École polytechnique.
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- BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ d'eNCOURAG. POUR L’INDUSTRIE NATIONALE. - MARS 1923.
- TRAVAUX DE LA COMMISSION D’UTILISATION DU COMBUSTIBLE (1>
- Ministère des Travaux publics.
- Huitième Rapport ‘1 2.
- Dans les usines où la vapeur est employée à plusieurs usages, production de puissance motrice, élaborations et chauffages divers, il était usuel, autrefois, de laisser les services indépendants les uns des autres, les générateurs de vapeur de l’établissement fournissant directement à chaque service la quantité de vapeur correspondant à ses besoins.
- Pareille solution est commode, mais elle aboutit à un gaspillage de calories que les conditions actuelles de l’industrie n’autorisent plus.
- Actuellement, on doit s’efforcer de faire en sorte que tout le fluide (vapeur ou eau chaude) employé dans l’usine parte de l’état initial de vapeur à haute température et accomplisse, au cours d’abaissements progressifs de sa température et de sa pression, une suite de fonctions étagées. Ces utilisations successives doivent être organisées et liées entre elles de manière à réduire au minimum, dans 1 ensemble des appareils et des canalisations, les phénomènes irréversibles et à ne laisser qu une valeur négligeable, si possible, aux chaleurs finalement perdues sans récupération, c’est-à-dire déversées à l’atmosphère ou à l’égout.
- L’association en série des appareils employant la vapeur ou 1 eau chaude réduit, dans une proportion qui peut être fort importante, la quantité totale de vapeur à fournir par les générateurs de 1 établissement ; quant à la qualité de cette vapeur, résultant de sa haute pression et de sa surchauffe, on l'obtient sans augmentation sensible de la quantité de combustible consommée par kilogramme de vapeur, grâce à l emploi de générateurs et de surchauffeurs convenablement étudiés. Finalement, la consommation de combustible se trouve notablement diminuée.
- C est en conformité de ce programme que* dans les usines ayant besoin de vapeur et d eau chaude à différents états de pression et de température, on est conduit, soit à envoyer tout d’abord la vapeur dans des machines motrices à contre-pression, dont on utilise ensuite la vapeur d’échappement, soit à faire des prélèvements de vapeur à tels ou tels étages des turbines, ou encore à reprendre des eaux
- (1) Journal officiel du 26 février 1923 et du 28 février 1923.
- (2) Voir les sept premiers rapports dans les Bulletins de : janvier 1921, p. 124 à 127, mars 1921, p. 286 à 301 ; — mai 1921, p. 476 à 507; — octobre 1921, p. 1088 à 1124; — janvier 1922, p. 50 à 78; — juin 1922, p. 565 à 599; — août-sept.-octobre 1922, p. 817 à 838.
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- chaudes à une certaine pression pour les faire repasser à l’état de vapeur dans une enceinte à pression moindre (auto-évaporation), à utiliser une fraction disponible de la puissance motrice pour régénérer des vapeurs par compression mécanique, etc.
- Lorsque des combinaisons de ce genre lient entre eux les appareils ou les services d'une usine, il n’est généralement pas possible d'arriver, môme pour l'allure moyenne de chaque partie de l’ensemble, à un équilibre exact entre les consommations. La solution ne sera donc souvent qu’incomplète; elle sera d’autant plus efficace que l’on pourra, sans nuire à la sûreté de fonctionnement de chaque service, s'approcher davantage de l'équilibre thermique général.
- Il ne faut toutefois pas perdre de vue que, dans le cas où cet équilibre se trouverait exactement réalisé en allure moyenne, il ne manquerait pas de se trouver rompu, tantôt dans un sens, tantôt dans l’autre, par les fluctuations de la consommation de chaque appareil. Il est donc nécessaire d’avoir une marge suffisante, ou. à défaut, des dispositifs de secours appropriés, afin que l’alimentation des divers appareils consommateurs de vapeur ou d’eau chaude soit assurée en toute circonstance. Dans certains cas, il sera possible de parer aux déséquilibres par l’interposition de « volants », tels que des batteries d’accumulateurs électriques fournissant leur courant de décharge à des chaudières électriques, ou des récipients d’eau et de vapeur formant accumulateurs de vapeur de suffisante capacité.
- On trouvera, dans le rapport ci-après, l'étude des économies de vapeur dans l'une des industries oii l’utilisation de la vapeur en cascade est depuis longtemps classique, mais où l'application de ce principe est en voie d extension et de perfectionnement. C’est l'industrie de la sucrerie et de la raffinerie de sucre.
- Ce rapport, dû à la plume autorisée de M. E. Sommier, donne une comparaison instructive entre ce qu’était, il y a quelques années, l’organisation courante d'une usine sucrière, et l’organisation vers laquelle il faut tendre et qui s'impose aujourd’hui pour l’établissement des usines qui sont à créer ou à reconstruire de toutes pièces, comme les sucreries et raffineries des régions dévastées par la guerre. Le rapport est suivi d’une note technique de M. Eugène Caron, présentant 1’analyse raisonnée des pertes de chaleur et indiquant les moyens efficaces dont on dispose pour les réduire.
- Le Secrétaire, Le Vice-Président de la Commission,
- Lancrenon. Walckenaer.
- L’économie de combustible en sucrerie.
- Parmi les industries grandes consommatrices de charbon, on compte la sucrerie et la raffinerie.
- En France, avant 1914, le tonnage consommé durant chaque campagne par les sucreries oscillait entre 650.000 et 780.000 t environ, suivant l'importance de la récolte mise en œuvre; on peut estimer de 240.000 à 280.000 t environ celui utilisé par l'ensemble des raffineries.
- Il faut de la vapeur à ces industries, non seulement pour produire la force motrice nécessaire à leurs ateliers et à leurs manutentions, mais aussi pour une série d’opérations telles que l’évaporation, la cristallisation, le réchauffage des jus, etc.
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- L ECONOMIE DK COMBUSTIBLE EN SUCRERIE.
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- Le problème d’une meilleure utilisation du combustible a pris là, comme dans mainte autre branche de l’activité industrielle, une importance particulière depuis la guerre.
- Ce n’est pas seulement le résultat direct du prix élevé du charbon, mais aussi celui des circonstances nouvelles relatives à la main-d’œuvre. Auparavant, étant données l'abondance et la facilité de celle-ci, on était moins enclin à lui substituer les engins mécaniques; à l’heure actuelle, le développement de l’automaticité est devenu indispensable. Une des conséquences de cette évolution est l’augmentation de la puissance motrice, ce qui rend d’autant plus impérieuse la nécessité où se trouve l’industriel de rechercher l’économie du combustible, si coûteux actuellement.
- On peut compter que la dépense en charbon forme environ le quart des frais de fabrication du sucre; on voit l’utilité que présentent toutes les recherches tendant à comprimer cette dépense par des augmentations de rendement.
- Cette question offre un intérêt d’autant plus vif, que par suite de la dévastation de nos régions du Nord et de l’Est, l’industrie sucrière française est en grande partie à reconstituer : 131 fabriques de sucre et G raffineries ont été gravement endommagées ou détruites. Il est donc essentiel que celles qui doivent être réédifiées le soient en tenant compte de tous les perfectionnements et améliorations acquis à ce jour.
- On se trouve, d’ailleurs, étant données ces circonstances spéciales, dans les meilleures conditions pour réaliser les progrès indiqués par les études, ce qui n’est pas toujours aisé lorsqu’il s’agit d’usines en plein fonctionnement, où souvent l'économie à obtenir est absorbée par l’amortissement du nouveau matériel et les frais de la transformation.
- Aussi a-t-on voulu indiquer dans le présent travail, non seulement le point où l’on est actuellement mais celui où l’on tend, celui qu’indique la théorie et dont il est désirable de se rapprocher dans la mesure du possible.
- En ce qui concerne la production de vapeur par les générateurs, toutes les études de la commission et tous les perfectionnements ou améliorations qu’elle a préconisés, trouvent leur application dans les autres usines, et il est inutile de revenir sur ce sujet, déjà si complètement traité.
- C’est dans l’emploi et dans l’adaptation de cette vapeur aux usages particuliers à l’industrie sucrière qu’il est intéressant d’examiner ici les économies réalisables. Les principaux emplois que nous avons à envisager sont, indépendamment de la production motrice :
- Le chauffage de l’eau, des jus et des sirops aux différents stades de la fabrication (diffusion et traitement ultérieurs) et dans les différents postes de l’usine;
- Le chauffage de certains locaux où une température élevée est nécessaire;
- La concentration des jus afin de les amener à l’état de sirops;
- La cristallisation de ces derniers;
- Le clairçage des sucres.
- Enfin, il faut lutter contre les pertes par les purges et les refroidissements qui peuvent, si l’on n’y prend garde, devenir importantes.
- Nous décrirons, en premier lieu, comment, jusqu’à ces dernières années, étaient équipées le plus souvent les sucreries et dans quelles conditions elles produisaient et utilisaient la vapeur; puis, nous passerons au type d’usine tel qu’on le conçoit
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- l’ÉUONOMIK DK COMBUSTIBLE EX SUCRERIE. — MARS 1923.
- actuellement et vers lequel tendent les transformations en cours et les constructions nouvelles.
- Durant la période d’avant-guerre, dans le plus grand nombre des cas, les usines étaient équipées et fonctionnaient à peu près de la manière suivante :
- 1° Générateurs. — Les générateurs étaient, en général, divisés en deux batteries:
- L’une, dite « batterie motrice », timbrée à 8 ou 10 kg : cm2;
- L’autre, dite « batterie de chauffage », timbrée à 3 ou 5 kg : cm2.
- C’étaient presque toujours des générateurs semi-tubulaires; les multitubulaires commençaient seulement à faire leur apparition en sucrerie.
- 2° Force motrice. — Une ou plusieurs machines perfectionnées à détente réglable avaient, petit à petit, remplacé toutes les anciennes et nombreuses machines à détente fixe. Ces machines mettaient en mouvement des transmissions mécaniques, plus rarement des transmissions électriques. Elles fonctionnaient avec une pression de vapeur de 8 ou 10 kg : cm2 au maximum. La vapeur d’échappement était utilisée en général dans un appareil d’évaporation sous une pression effective ne dépassant guère 0,80 kg : cm2. La consommation de vapeur pour ces machines oscillait entre 10 et 16 kg par cheval-heure (entre 14 et 22 kg par kilowatt-heure).
- 3° Appareils de chauffage des liquides. — Les appareils employés étaient les injecteurs, barboteurs, serpentins et réchauffeurs tubulaires à vapeur. Ces derniers prenaient déjà une grande importance.
- Certains, cependant, de surface trop faible, devaientutiliser de la vapeur d’échappement des machines motrices, au lieu de vapeur provenant du « multiple effet ». On trouvait également quelques diffusions chauffées à vapeur directe, des émous-seurs à vapeur aux carbonatations et souvent des barboteurs à vapeur pour le réchauffage des bas produits.
- Quelques usines, enfin, utilisaient encore les serpentins à vapeur directe pour le chauffage des jus carbonatés.
- 4° Chauffage de certains locaux. — Ce chauffage était assuré par des radiateurs et des tuyaux à ailettes dans les salles de traitement des mélasses, dans les étuves et séchoirs à toiles. On utilisait le plus souvent la vapeur directe et, plus rarement, la vapeur d’échappement des machines motrices, à raison de 0,700 kg de vapeur environ par 100 kg de betteraves.
- 5° Clairçage des sucres. — Le clairçage des sucres était assuré par la vapeur directe et, selon les usines, on dépensait ainsi de 3 à 6 kg de vapeur pour la fabrication du sucre blanc.
- Le tableau ci-après résume la quantité de vapeur qui était employée pour les différents chauffages qui viennent d’être énumérés.
- La vapeur pour ces chauffages était fournie, en majeure partie par l’appareil d’évaporation. On utilisait ainsi le plus possible de vapeur de jus, de manière à faire produire à la vapeur venant des générateurs plusieurs effets successifs.
- 6° Concentration. — L’appareil d'évaporation du type le plus courant était à quadruple effet. Cet appareil résultait de la transformation qu’on avait effectuée presque partout du type initial à triple effet : la vapeur évaporait ainsi très approximativement quatre fois son poids d’eau au lieu de trois fois, de sorte que, pour
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- l’économie de combustible en sucrerie.
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- une évaporation de môme importance, on réduisait la vapeur dépensée dans la proportion de 25 p. 100 environ.
- Kilogr. de vapeur par 100 kg de betteraves.
- Diffusion...................................................... 7
- Jus verts...................................................... 3
- Jus de première carbonatation................................... 3,300
- Jus de deuxième carbonatation................................... 6,500
- Bouillisseur................................................... 4
- Sirops......................................................... 1,500
- Egouts............................................................ 0,500
- Cuites, premier et deuxième jets............................... 17
- Chauffage des locaux.............................................. 0,700
- Clairçage ..................................................... 6
- Total..................................................... 49,700
- La dernière caisse envoyait aux condenseurs de 7 à 15 kg de vapeur par 100 kg de betteraves. La chaleur correspondante était ensuite définitivement perdue dans les brouillards du réfrigérant.
- Lorsqu’on voulait augmenter la puissance de l’usine, on installait, soit des circulateurs, soit mieux, des préévaporateurs en tête de ces quadruples effets. Cette préévaporation, constituée à simple ou double effet, permettait de faire accomplir à la vapeur directe, introduite nécessairement dans l’évaporation, un complément de travail qui suffisait généralement à donner l’augmentation désirée.
- Le quadruple effet précité était alimenté par la vapeur d’échappement des machines et par la vapeur de jus provenant de la préévaporation.
- La pression effective de la vapeur d’échappement était, comme nous l’avons dit, de 0,8 kg : cm2 au maximum, soit 117°.
- Les chauffages divers étaient prélevés généralement sur les deux premières caisses et sur la préévaporation de la manière suivante :
- La préévaporation chauffait les cuites de premier et deuxième jets et le bouillisseur.
- Le bouillisseur est un appareil destiné à porter à l’ébullition les jus filtrés en vue de décomposer les bicarbonates alcalins en acide carbonique et carbonate de calcium, qu’on retient sur un filtre.
- La première caisse chauffait le jus de deuxième carbonatation, les sirops et les diffusions.
- Enfin, la deuxième caisse chauffait les jus verts chaulés et les jus de première carbonatation.
- On arrivait ainsi à un appareil d’évaporation qui demandait environ 65 kg de vapeur par 100 kg de betteraves et qui laissait aller aux condenseurs de 7 à 20 kg de vapeur selon les usines.
- 7° Cristallisation. — La cristallisation des sirops était réalisée dans les appareils dénommés appareils à cuire qui, comme nous venons de le voir, étaient chauffés par la préévaporation.
- En outre, des serpentins posés dans la partie inférieure utilisaient la vapeur directe ou la vapeur d’échappement pour le grainage. Tous les appareils à cuire étaient reliés au condenseur barométrique. Quelques fabricants utilisaient une faible partie des vapeurs de cuite pour le réchauffage des jus verts.
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- I. KCuXnMIK DK COM lil’STIlil.K K N SKCIiKlîIK.
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- 8° Perles par refroidissement et par purges. — Une attention suffisante n’était pas toujours apportée à ces pertes; trop souvent on se contentait de calorifuges insuffisants et, dans certains cas, on a constaté que les susdites pertes atteignaient jusqu’à 10 ou 11 kg de vapeur par 100 kg de betteraves.
- On peut dire que, dans le type d’usine qui vient d’ètre décrit, l’emploi de la vapeur était, en résumé, à peu près le suivant :
- Par 100 kg de betteraves.
- Appareil d’évaporation....................................... tin Kg
- Chauffage des locaux........................................ 0,700 —
- Clairçage...................................................... 0 —
- Pertes par refroidissement et par purges.................... 10 —
- Pertes par force motrice (condensation des machines). . . . 2,300 —
- Total................................................. 8 i kg
- ce qui, avec du charbon à 8.000 calories donnant, dans les générateurs de l'usine, 8 kg de vapeur par kilogramme représente une consommation de 105 kg de charbon par tonne de betteraves.
- C’est là le type d’usine que nous pourrions appeler à consommation maximum et qui était encore assez répandu. On peut et on doit faire mieux. Il faut dire cependant que, pour arriver-à une consommation minimum dans une usine existante, les travaux et les dépenses à faire seraient parfois considérables; mais ce minimum doit être l'objectif de toutes les usines en voie de réédification ou de celles dont la situation financière permet d’engager les mises de fonds nécessaires.
- Voici donc comment on devra envisager le matériel de l’usine que l’on pourrait appeler la sucrerie moderne à consommation minimum.
- Nous mettons à profit, dans les indications qui vont suivre, les études de M. Duret, ingénieur à la Compagnie nouvelle de Sucreries réunies. On trouvera, d’autre part, à la suite du présent rapport, une note due à M. Eugène Caron, ingénieur conseil, donnant des développements sur les abaissements de consommation susceptibles d’être obtenus par l’équilibre thermique de l’usine et par la compression des vapeurs.
- Dans cette sucrerie type de l’avenir, le nombre et la nature des chauffages à effectuer seront les mêmes que dans les usines anciennes, mais leur organisation sera mieux coordonnée en vue de l’utilisation rationnelle de la chaleur et les appareils seront mieux proportionnés, mieux utilisés, mieux protégés contre les déperditions de chaleur. Voici les quantités de vapeur de chauffage qu'on s’efforcera de ne pas dépasser :
- kilogr.
- Diffusion........................................................... 6
- Jus verts (chauffés par les eaux chaudes et les vapeurs des cuites).
- Jus de première carbonatation....................................... 3,300
- Jus de deuxième carbonatation..................................... 6
- Bouiliisseur........................................................ 4
- Sirops.............................................................. 0,700
- K go u ts........................................................... 0,300
- Cuites............................................................. 14,500
- Itéchaulfage avant évaporation..................................... 0
- Chauffage des locaux................................................ 0,500
- Clairçage........................................................... 2
- Total...................................................... 43,500
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- i/kconomie de combustible en sucrerie.
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- Les chauffages seront assurés par des réchauffeurs nombreux à circulation rapide, par des calorifères à ailettes, et toutes les eaux chaudes pourront être dirigées vers les récupérateurs de chaleur devant réchauffer les jus verts.
- L’appareil d’évaporation à multiple effet sera l’objet d’une étude approfondie, puisque c’est lui qui devient le grand régulateur de dépense du combustible; il devra être puissant, souple, autant que possible sous pression, de manière à éviter l’envoi des vapeurs au condenseur et à les utiliser complètement pour le chauffage des différents postes de l’usine.
- Cet appareil sera alimenté par de la vapeur d’échappement des machines à une pression de 2,3 à 3 kg : cm2 effectifs, soit à une température de 138° à 144°. On devra s’attacher à réduire, autant que possible, la consommation de vapeur; toute l’évaporation sera réalisée entre les températures extrêmes de 140° à 150°. Il sera nécessaire d'envisager des appareils à faible volume de jus et de veiller à un travail d’épuration parfait pour éviter la coloration des jus à ces températures élevées.
- Il semble conforme à une bonne pratique de renvoyer aux générateurs les eaux condensées provenant delà première caisse d’évaporation, car ces eaux sont les plus chaudes et les plus pures, ne contenant ni sucre, ni ammoniaque; on augmente ainsi le rendement des générateurs par unité de surface et on peut, par cette méthode, éviter l’achat d’économiseurs.
- L’excédent des eaux chaudes condensées des autres caisses sera envoyé dans des appareils échangeurs de température et devra servir au réchauffage des jus verts extraits de la betterave.
- Par suite des rentrées d’eau à haute température, les gaz des générateurs seront évacués plus chauds; mais on pourra les utiliser au séchage des pulpes, comme il est exposé plus loin.
- Le type de pareille évaporation pourrait être, par exemple, à triple effet avec appareil de concentration de sirop avant la cuite.
- Le chauffage serait réparti comme l’indique le tableau ci-après.
- Ce tableau montre que la vapeur totale à fournir au ballon de l’évaporation est de 47,900 kg. Il ne tient pas compte de la diminution de chaleur latente au fur et à mesure de l’augmentation de pression, car l’erreur commise sur les appréciations de la chaleur nécessaire aux différents chauffages est d’un ordre plus élevé.
- Ces 47,900 kg pourront être fournis, comme nous le verrons plus bas, par 25 kg de vapeur d’échappement des machines motrices et 22,900 kg de vapeur venant directement des générateurs.
- La dépense totale de cet appareil d’évaporation serait ainsi de 47,900 kg par 100 kg de betteraves. En y ajoutant 4 kg pour les pertes par refroidissement, la consommation totale de vapeur de l’usine serait de 51,900 kg ce qui correspond à environ 6 kg de charbon à 8.000 calories donnant 8,5 kg de vapeur au kilogramme. Autrement dit, la consommation de charbon serait de 60 kg par tonne de betteraves.
- On s’imposera de réaliser tous les chauffages avec l’appareil d’évaporation. Le clairçage du sucre, lui-même, sera effectué avec de la vapeur de lre ou de 2e caisse. En un mot, on ne fera plus appel à la vapeur d’échappement des machines ou à la vapeur directe dans les divers appareils de chauffage de l’usine, autrement que pour un cas de secours.
- On devra enfin envisager la compression de l’excédent de vapeur pouvant sortir Tome 135. — Mars 1923.
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- .MA IiS 1(123.
- l’économie di: combustible ex sucrerie. —
- à la dernière caisse, excédent qui est dans le cas précité 2,200 kg1. Dans ce cas, la consommation de vapeur deviendra : 51,000 kg —2,200 kg — 49,700 kg par 100 kg de betteraves, soit environ 55 à 5S kg de charbon à 8.000 calories par tonne de betteraves avec des générateurs bien installés. Cette compression de la vapeur peut être effectuée, soit avec des compresseurs rotatifs, soit avec des éjecteurs.
- DÉSIGNATION DU CHAUFFAGE HALLON Dr coups *2'’ coups 3e coups LONG K N- T H ATI O N DLS SIROPS
- Diffusion 6,0
- Jus verts (chauffés par les récupérateurs de
- chaleur et les cuites).
- Jus de lie carbonatation 3,3
- Jus de 21' carbonatation 3,0 3,0
- Bouillisseur 4,0
- Réchauffage avant évaporation (3,0
- Sirops 0,7
- Cuites 8,0 t>,5
- Clairçage 2.0
- Egouts 0,3
- Chauffage des locaux 0,3
- Concentration (dont vapeurs reprises par
- compression) 2 2 2,2
- Réchauffage du .jus à évaporer dans le Ccorps. ’2.2
- Vapeur de chauffage du 3" corps 22,7 22,7
- Vapeur de chauffage du J" corps 39,7 39,7
- Vapeur de chaufface du l"r corps 13,7 45, ~
- ; Total des vapeur- nécessaires au ballon. ! 47.'J 1
- Total d'eau évaporée : 1 1,7 -f 30,7 -r 22,7 = 108,1 kg
- Peut-être pourra-t-on arriver un jour à réaliser les cuites sans condenseurs. Dès lors, théoriquement, il deviendrait possible de réutiliser, par compression, tout ou partie des 14,500 kg de vapeur envoyée habituellement par les appareils à cuire aux condenseurs pour alimenter l'appareil d’évaporation. II y aurait la une nouvelle économie de vapeur à inscrire à l’actif du bilan thermique de l’usine, qui arriverait alors à ne pas consommer plus de 40 kg de vapeur par 100 kg de betteraves, soit environ 4,800 kg de charbon par 100 kg de betteraves ou 48 kg par tonne.
- Il faut s’attendre à ce que la puissance motrice de ces usines nouvelles soit plus considérable que celle des usines d'avant la guerre, ainsi que nous l’avons déjà signalé plus haut, par suite du développement de toutes les manutentions mécaniques et de l’électrification générale de tous les postes de l’établissement. On pourra tabler sur un peu moins de deux chevaux (1,8 ch soit 1,330 k\V), par 100 kg de betteraves travaillées à l’heure.
- Les machines motrices, qui devront fonctionner avec le minimum de consommation de vapeur, seront établies pour restituer la vapeur d’échappement à 2 ou 3 kg : cm2 de pression effective.
- Il est possible d’utiliser pour de fortes usines des turbines actionnées par de la vapeur à 18 kg : cm- surchauffée à 350°, qui, avec une pression effective d’échappe-
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- l’économie de combustible en sucrerie.
- ment de 2,500 kg : cm2 ne consommeraient pas plus de 13 kg de vapeur par cheval et par heure.
- On pourrait aller peut-être plus loin dans cette voie, mais alors il faut tenir compte du coût plus élevé atteint par l’entretien des tuyauteries et des générateurs aux très hautes pressions, et ce serait peut-être acheter un peu cher les réductions de consommation de vapeur des machines, alors qu’en définitive il faut toujours ajouter à la vapeur d’échappement des machines motrices une certaine quantité de vapeur directe. Dans le cas présent, en comptant sur une consommation de vapeur de 13 kg par cheval-heure, on obtient : 13x1,8 = 23,400 kg de vapeur d’échappement par 100 kg de betteraves, soit environ 25 kg.
- Comme l’appareil d’évaporation exige, en pleine marche, 47,900 kg, il faut donc lui fournir 22,900 kg de vapeur directe, plus l’appoint correspondant aux pertes par refroidissement.
- Il y aurait donc une marge suffisante pour ne pas risquer d’avoir trop de vapeur d’échappement, même dans le cas d’une marche quelque peu réduite.
- La cristallisation se fera comme autrefois, dans des appareils fonctionnant sous le vide et recevant la vapeur de chauffage du multiple effet dans des faisceaux tubulaires largement calculés.
- Enfin, les pertes par refroidissement seront réduites au minimum en calorifu-geant avec soin, non seulement les générateurs et les tuyauteries de vapeur directe, mais aussi les tuyauteries de vapeur d’échappement, ainsi que tous les appareils et vaisseaux où circulent les jus et sirops chauds. C’est à cette condition seulement qu’on pourra tirer profit de l’installation précédemment exposée.
- Depuis quelques années, de nouvelles utilisations des chaleurs perdues sont apparues; c’est ainsi que divers procédés de séchage des pulpes par les gaz ont été mis au point et commencent à être employés en sucrerie. Les conséquences en sont, très intéressantes. On sait, en effet, que les pulpes de betteraves provenant de lai diffusion et sortant des presses contiennent de 80 à 90 p. 100 d’eau. Leur dessiccation permet d’obtenir un produit ayant sous un volume infiniment plus réduit une même valeur alimentaire, d’où notable économie de transport et facilités beaucoup plus grandes de manutention.
- En ce qui concerne la raffinerie, toutes les mesures désirables en sucrerie lui sont applicables pour autant qu’elles concernent des appareils qui sont communs; elles sont même d’autant plus utiles que la raffinerie travaille toute l’année, alors que la fabrique de sucre ne fonctionne guère plus de trois mois.
- Par suite des difficultés et du coût de la main-d’œuvre, ainsi que de l’établissement des trois postes dans un grand nombre d’ateliers, conséquence de la loi de-huit heures, on est amené, en raffinerie, plus encore qu’en sucrerie, à réduire le travail humain et à lui substituer les engins mécaniques; dans certaines usines, on a> même une tendance à aller très loin dans cette voie. Aussi, la force motrice nécessaire devient-elle de plus en plus considérable; comme conséquence, les raffineries ont un intérêt très grand aujourd’hui à mettre en œuvre des chaufferies établies et conduites suivant les principes recommandés par la Commission, qui y trouvent leur application.
- Les procédés d’évaporation et de chauffage n’ont pas besoin de tout le développement qui leur est nécessaire en sucrerie. C’est ainsi que tout ce qui concerne l’évaporation par effets multiples a beaucoup moins d’importance; en effet, l’appareil
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- i/ÉCONOMIE DE COMRUSTIRLE EN SUCRERIE.
- MARS 1923.
- d’évaporation ne marchant plus d’une façon continue, car il ne sert qu’à concentrer les différentes eaux de lavage, ne peut plus être, comme en sucrerie, le grand consommateur des vapeurs d’échappement. Par contre, les opérations de cuites, ainsi que d’étuvages, en prennent beaucoup et nécessitent d’assez fortes consommations de vapeur; aussi, afin d’éviter l'emploi de vapeur, prise directement aux chaudières, fait-on appel à la vapeur d’échappement des machines motrices et essaye-t on de l’utiliser pour presque toutes les opérations.
- On a été amené à choisir en conséquence la valeur de la contre-pression aux machines motrices. Il semble que, en raffinerie, on ait intérêt à échapper entre 1 et 2 kg : cm2 de pression effective, ce qui rend la vapeur utilisable dans la suite.
- Mais, pour avoir des moteurs à vapeur restant économiques dans ces conditions (que ce soient des machines alternatives ou des turbomoleurs), on est conduit à élever de plus en plus la pression de la vapeur directe jusqu’à 18 ou même 2o kg : cm2.
- Quant à la thermocompression, elle peut trouver son application en raffinerie comme en sucrerie, en reprenant des vapeurs à basse pression et en les régénérant. Ce procédé peut donc, dans l’une ou dans l’autre industrie, être l’un des éléments des économies de combustible dans l’avenir.
- E. Sommier.
- Vu :
- Le vice-président de la Commission, Walckenaer.
- Note sur les économies de vapeur dans l’industrie sucrière, par M. Eugène Caron.
- Les machines motrices employées dans l’industrie sucrière sont toujours à contre-pression et la vapeur d’échappement est employée aux chauffages.
- Dans les sucreries et dans les raffineries de sucre, la quantité de vapeur d'échappement disponible est insuffisante pour réaliser à elle seule toutes les opérations de chauffage nécessitées par les procédés de fabrication ; les générateurs doivent fournir directement aux chauffages le complément de vapeur nécessaire, détendu à la pression convenable.
- Il n’en est pas de même dans les ràperies de betteraves, où les chauffages n’utilisent qu'une partie de la vapeur d’échappement; l’excédent de celle-ci, dans la pratique courante, est évacué à l’atmosphère.
- Les rcâperies sont donc les seules, parmi les usines que nous considérons ici, présentant une perte de calories par les vapeurs d’échappement des machines motrices.
- Passons au matériel de chauffage et voyons les pertes auxquelles donne lieu son fonctionnement.
- On distingue deux espèces d’opérations de chauffage, à savoir le réchauffage et l’évaporation.
- Dans le rechauffage, on élève la température d’un produit liquide sans formation de vapeur. Les appareils employés, ou réchauffeurs, sont en général des appa-
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- reils tubulaires, dans les tubes desquels circule le liquide à réchauffer, tandis que la vapeur de chauffage se condense au contact de ces tubes.
- Dans l’évaporation, on concentre un produit en vaporisant une partie de l’eau qu’il contient. Le chauffage est encore obtenu au moyen de vapeur qui se condense dans un appareil tubulaire. La vapeur provenant de l'évaporation est susceptible d’être ensuite utilisée à de nouvelles opérations de chauffage de l’une ou l’autre espèce (réchauffage ou évaporation) en agissant sur des produits à plus basse température. Les appareils employés, ou appareils évaporatoires, sont à simple effet, comme en raffinerie, ou à multiple effet, comme en sucrerie. Dans ce dernier cas, l’appareil se compose de plusieurs corps associés en série, la vapeur formée par l’évaporation dans le premier corps servant de vapeur de chauffage pour le deuxième corps et ainsi de suite. Une partie des vapeurs émises dans l’un quelconque des corps peut être prélevée, s’il en est besoin, pour des opérations de réchauffage, et dans ce cas ce n’est que la quantité de vapeur restant après ce prélèvement qui est employée comme vapeur de chauffage pour l’évaporation dans le corps suivant.
- Les vapeurs émises par un appareil évaporatoire à simple effet ou par le dernier corps d’un multiple effet ont, dans le cas où ces appareils fonctionnent sous vide, une température d’environ 60° et ne sont généralement pas utilisées pour de nouvelles opérations de chauffage. Elles sont évacuées directement au condenseur, établi le plus souvent sur le principe des condenseurs barométriques, et les calories emportées par ces vapeurs constituent ce qu’on appelle la perte au condenseur.
- Une partie desdites vapeurs est cependant quelquefois utilisée pour le réchauffage de certains produits à température particulièrement basse, tels que les jus verts chaulés.
- Nous parlerons plus loin d’un système d’appareil évaporatoire à multiple effet dit sous pression, dans lequel les vapeurs du dernier corps sont totalement employées à des réchauffages et même aussi, en certains cas, à une évaporation subséquente à plus basse température.
- Il est clair que le fonctionnement de l’appareil évaporatoire sous pression ne donne lieu, par lui-même, à aucune perte au condenseur. Mais il est clair aussi que cette remarque ne suffit pas à elle seule pour trancher la question d’économie, qui doit être envisagée en tenant compte de tout l’ensemble des opérations d’évaporation et de réchauffage liées les unes aux autres.
- Toute opération de chauffage, qu’il s’agisse d’un réchauffage ou d’une évaporation, donne lieu à la formation d'eaux de condensation, désignées sous le nom d’eaux de retour. Ces eaux de retour sont à telle ou telle température, selon le poste de chauffage d’où elles proviennent. On les emploie aux usages auxquels convient en particulier cette température. Dans les appareils évaporatoires à multiple effet des sucreries, les eaux de retour provenant de chaque corps, après prélèvement de la fraction dont on a besoin pour d’autres usages, sont réunies à la vapeur de chauffage du corps suivant, où, par suite de la chute de pression, elles subissent l’auto-éva-poration; de sorte que, finalement, sauf les prélèvements effectués à des températures choisies, le multiple effet n’évacue d’eaux de retour qu’à la température de son dernier corps.
- Dans les sucreries, par suite de l'emploi du multiple effet, il y a surabondance d’eaux de retour, c’est à-dire que, généralement, l’alimentation des générateurs et les prélèvements effectués par les services de fabrication, pour le lavage des filtres-
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- 206 l’économie de combustible en SUCRERIE. — MARS 1023.
- presses et autres usages, n’absorbent pas la totalité des eaux de retour. Les eaux en excédent constituent les eaux de retour résiduaires. Elles sont évacuées en pure perte et les calories ainsi emportées an dehors constituent la perte aux eaux chaudes.
- Dans les raffineries, où l’on n’emploie guère que des appareils évaporatoires à simple effet (sauf pour la concentration de certaines eaux de lavage), il y a théoriquement égalité entre la quantité des eaux de retour et celle de l’eau d’alimentation des générateurs. Il n’y a donc pas d’eaux de retour résiduaires ni, conséquemment, de perte aux eaux chaudes.
- Dans les râperies, qui n’ont pas d’appareil évaporatoire, la perte aux eaux chaudes n’existe pas. Par contre, il y a dans ces usines, comme on l’a vu, une perte de vapeur d échappement des machines motrices et la quantité des eaux de retour est insuffisante pour l’alimentation des générateurs. Cette perte et cette insuffisance seraient toutefois évitées dans le cas où l’usine posséderait un condenseur à surface pour la condensation de la partie de la vapeur d’échappement (pii n’est pas utilisée à des opérations de chauffage.
- En résumé, il y a pertes de calories :
- 1° Par les vapeurs d'échappement des machines motrices, dans les râperies seulement ;
- 2° Par les vapeurs perdues au condenseur, dans les sucreries et les raffineries seulement ;
- 3° Par les eaux chaudes, dans les sucreries seulement.
- Passons maintenant en revue les procédés susceptibles de réduire ces pertes.
- 1° Râperies. — 11 s’agit de réduire la perte de vapeur d’échappement.
- Supposons le cas particulier d’une usine où les quantités de vapeur nécessaires à la force motrice et aux chauffages seraient égales. Il y aurait alors égalité entre la quantité des eaux de retour et celle de l’eau d’alimentation et la perte serait évitée.
- Cette condition d’égalité se réalise rarement d’elle-même. Toutefois, on pourrait chercher à la remplir par des moyens artificiels. Par exemple, il serait possible, dans certains cas, de ne laisser à la charge de la ràperie que la production de puissance motrice convenable pour la condition d’égalité supposée ci-dessus, le complément de puissance étant fourni par un transport de force. C’est la solution tout indiquée pour une ràperie annexée à une sucrerie centrale, laquelle sera toujours en mesure de fournir cet appoint sans troubler d’une façon appréciable son propre régime d’utilisation de la vapeur.
- Dans un autre ordre d’idées, on pourrait aussi envisager l’installation, dans la ràperie, d’un appareil évaporatoire pour faire une légère concentration des jus sucrés avant de refouler ces jus à la sucrerie centrale. Toutefois, ou n’obtiendrait ainsi un rendement thermique équivalent à celui de l’autre solution que si l’appareil évaporatoire, au moyen duquel on réaliserait cette concentration partielle, était aussi économique que celui de la sucrerie centrale elle-même.
- Ni l'un ni l’autre de ces procédés n'a jusqu’à présent été mis en usage, à cause de la complication qu’ils apporteraient dans l’organisation de la ràperie, établissement où l’on recherche la simplicité du matériel. Toutefois, dans les râperies importantes, où la perte par les vapeurs d’échappement des machines motrices n’est nullement négligeable, on pourrait appliquer l’un ou l’autre de ces procédés, le premier de préférence.
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- 2° Sucreries et raffineries. — Passons au cas des sucreries; les mômes conclusions peuvent s’appliquer aux raffineries.
- Comme nous l’avons déjà indiqué, on rencontre en sucreries deux systèmes d’appareils évaporatoires à multiple effet : ceux sous vide et ceux sous pression.
- Les premiers présentent, ainsi qu’on l’a vu, une perte au condenseur et une perte aux eaux chaudes.
- Dans le second système, l’appareil à multiple effet est exempt de la perte au condenseur. Les vapeurs émises par le dernier corps ont une température un peu supérieure à 100° et sont intégralement employées, tant pour divers réchauffages que pour l’évaporation dans les appareils à cuire.
- Quant aux eaux chaudes en excès, leur quantité est la même, qu’il s’agisse d’un appareil sous pression ou sous vide, mais elles sont à plus haute température dans le système sous pression. La perte aux eaux chaudes serait donc nécessairement plus grande dans le second système, si l’on ne récupérait partiellement les calories de ces eaux dans des appareils dits échangeurs de température. Ces appareils, semblables aux réchauffeurs, sont généralement à contre-courant et servent à réchauffer les jus sucrés sortant des bacs chauleurs. Les eaux chaudes en excès peuvent ainsi être ramenées à une température de 40° à 50°. Remarquons que, dans l’évaporation sous vide, les jus chaulés sont en général réchauffés par des vapeurs perdues du chauffage, soit du dernier corps, soit des appareils à cuire, d’où il résulte une diminution delà perte au condenseur.
- Finalement, il subsistera toujours, dans les deux systèmes d'évaporation, une perte au condenseur importante provenant des appareils à cuire.
- Si une nouvelle amélioration est possible, elle parait devoir être recherchée dans une autre voie et à l’aide de moyens nouveaux.
- En se bornant aux modes d’emploi de la vapeur ci-dessus décrits, on peut assurer le service à l’aide d’un matériel de force motrice de rendement moyen, tel que l'équilibre thermique soit satisfait avec une certaine marge de sécurité. Le matériel moteur ne donnant pas lieu à perte par vapeur d’échappement, le montant des pertes, qu’il s’agisse d’une sucrerie avec appareil évaporatoire sous vide ou avec appareil sous pression, est la somme de la perte au condenseur et de la perte aux eaux chaudes, irréductibles dans l’un comme dans l’autre système au delà d’une certaine limite. C’est dans ces conditions que fonctionnaient les anciennes sucreries.
- Par contre, les sucreries modernes sont établies avec une tendance très nette à assurer le meilleur rendement possible à la production de la puissance motrice. On emploie, à cet effet, des pressions initiales élevées et la surchauffe. Les machines motrices, qui dans tous les cas, sont à contre-pression, consistent en machines alternatives ou en turbines. On donne la préférence aux turbines dans lesinstallations puissantes, sans que cette préférence paraisse liée à la question de rendement : elle est surtout motivée par le moindre coût d’établissement et par la considération de la propreté de la vapeur qui, dans le cas des turbines, n’est pas souillée d’huile.
- Quoi qu’il en soit, ces nouvelles conditions de production de la puissance motrice n’auraient pas d’influence sur les pertes auxquelles donnent lieu les opérations de chauffage, si elles ne permettaient d’envisager une manière nouvelle d’utiliser l’énergie de la vapeur provenant des chaudières et affectée directement au chauffage.
- On se borne actuellement à détendre cette vapeur depuis la haute pression ini-
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- L ECONOMIE DE Ci (MRUSTIBEE EN SUCRERIE.
- MARS 1923.
- tiale jusqu’à la pression d’utilisation, c’est-à-dire jusqu’à la pression d’entrée à l’appareil évaporatoire, au moyen d’un détendeur-régulateur réduisant la pression par étranglement de la section de passage. L'énergie contenue dans la vapeur avant l’organe de réduction se retrouve dans la vapeur détendue, et celle-ci est en conséquence plus ou moins surchauffée. L’état de surchauffe disparaît au contact de l’eau de condensation déjà présenté sur la surface extérieure du faisceau tubulaire et certaines expériences ont montré que l'évaporation est plus active, lorsqu’il y a une certaine surchauffe, sous la condition que la température à l’état de saturation soit supérieure à celle régnant dans la chambre d’ébullition. Tel est le procédé actuel d’utilisation de la vapeur complémentaire.
- Mais on peut procéder autrement. La vapeur à haute pression surchauffée peut être amenée à l’état correspondant à la pression de la première chambre de l’appareil évaporatoire en utilisant l’énergie disponible entre les deux états de la vapeur, pour la récupération d’une partie des vapeurs perdues au condenseur.
- C’est le principe, connu depuis longtemps, de la compression de la vapeur.
- Si ce procédé n’a pas reçu jusqu’à présent d’applications méthodiques dans l’organisation des sucreries, cela provient uniquement de ce que l’outillage de production de vapeur et de force motrice ne permettait pas d’obtenir de résultats appréciables. Les nouvelles conditions de production de la vapeur à haute pression et à forte surchauffe peuvent faire naître, maintenant, des possibilités de succès dans cette voie.
- L’énergie disponible peut être utilisée par la récupération des vapeurs perdues, soit à l’aide d’un compresseur rotatif, soit à l'aide d'un éjecteur convenablement agencé. Les compresseurs à piston paraissent inutilisables pour la compression des vapeurs à basse tension.
- Le rendement à attendre des compresseurs rotatifs dans le cas qui nous occupe, paraît devoir être en moyenne de 52 p. 100 du rendement théorique; celui des éjecteurs est moindre : 25 p. 100 du rendement théorique environ. Mais l’éjecteur a l’avantage de la simplicité.
- L’application du procédé de la compression mécanique des vapeurs soulève, il faut le reconnaître, un problème moins aisé dans l’industrie sucrière que dans certaines autres industries, parce qu'il y a un grand écart de température entre la tête de l’appareil évaporatoire et le condenseur. Le rendement de l’opération de compression variant en raison inverse de l’écart des températures, il conviendrait, en vue de la compression des vapeurs, de diminuer cet écart dans la mesure du possible en donnant plus d’importance aux surfaces de chauffe des corps de l’appareil évaporatoire et des réchauffeurs. On serait également amené à accroître le rendement des appareils producteurs de la force motrice, en augmentant la pression initiale de la vapeur et son degré de surchauffe, et, au besoin, en limitant la température de la vapeur d’échauffement à 118° ou 119° environ, température correspondant à la pression effective de 1 kg : cm2.
- Le prix de l’outillage nécessaire paraît devoir être compensé, en grande partie, dans une installation nouvelle ou en transformation, par l’économie de matériel résultant d’une moindre production de vapeur et de la réduction du poids de vapeur à condenser.
- En ce qui concerne la perte aux eaux chaudes résiduaires, on pourrait, dans
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- l'économie de combustible en sucrerie.
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- certains cas, réduire cette perte au moyen d’échangeurs de température, comme on est amené à le faire dans le système d’évaporation sous pression sans concentrateur, par exemple, pour le réchauffage des eaux froides destinées à alimenter la diffusion.
- Les diverses considérations ci-dessus permettent d’espérer que, compte tenu des économies réalisables à la chaufferie, la consommation de combustible pourra être réduite à un chiffre inférieur à 50 kg de charbon par tonne de betteraves.
- E. Caron.
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- BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ d’eNCOUIUG. PoUR l’iNDUSTUIE NATIONALE.
- MARS 1923.
- NOTES D’AGRICULTURE
- Par M. Henri IIitier,
- Membre du Conseil.
- L'année agricole 1922 : Nos récoltes de blé et de vins, le marché de la viande et du sucre.
- La hausse des prix, que nous subissons à nouveau depuis quelques mois, inquiète vivement tous ceux qui se préoccupent de la situation économique et sociale de notre pays. Les prix des principales denrées nécessaires à notre alimentation se sont élevés à un taux que généralement on ne prévoyait pas.
- Quelles sont les causes de cette hausse? Avant de chercher à les définir, convient-il tout d’abord de se rendre compte exactement de l’état de notre production agricole; quelles quantités avons-nous récolté de blés? quelles quantités de betteraves? quelles sont nos disponibilités en viande, en vins? etc.
- 11 semble que ce soient là les premiers éléments qu’il faille réunir si l'on veut aborder le problème de la vie chère autrement (pie par des impressions vagues.
- Dans ces Notes d'Agriculture nous allons tâcher d'exposer la situation actuelle de notre production agricole pour ces quelques principaux produits qui intéressent tout le monde.
- Les céréales et le blé.
- La hausse des cours de blé en Amérique et la tension des changes étrangers ont amené sur nos marchés français, depuis septembre dernier, une hausse des prix telle que, au milieu de mars, le blé disponible à la Bourse de Paris était côté 97 fr. alors qu’au milieu du mois de septembre à la même Bourse de Paris le quintal de blé se vendait 70 fr. Si nos marchés français sont aussi sensibles aux mouvements des cours des blés à l’étranger et aux fluctuations des changes, c’est que, malheureusement, nous sommes encore une fois redevenus importateurs de blé pour de grandes quantités.
- La campagne 1920-1921 avait été, au point de vue des circonstances météorologiques, exceptionnellement favorable à la végétation du blé; jamais nous n'avions obtenu un aussi fort rendement à l’hectare; aussi, malgré des emblavures ne s’étant étendues que sur 5.300.000 ha, nous avons récolté en France près de 88 millions de quintaux de blé, c'est-à-dire que nous avons été bien près de nous suffire avec notre récolte de blé indigène. Le fait est que durant l’année 1922 nos importations de blé ne se sont élevées qu’à 0 720.289 qu.
- 'Malheureusement les conditions météorologiques de la campagne 1921-1922 ont
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- été tout autres que celles de la campagne précédente : des semailles à la moisson la végétation du blé s’est poursuivie d’une façon défectueuse et finalement notre production totale de blé indigène n’aurait atteint d’après les statistiques du Ministère, que 64 millions de quintaux.
- Il y a eu nouvelle réduction des surfaces consacrées au blé; 5.140.130 ha seulement et un rendement à l’hectare de 12,46 qu au lieu de 16,33 en 1921.
- Semé dans des conditions de sécheresse telles qu’un certain nombre de terres destinées à la culture du blé n’ont même pas pu être labourées, le blé, à l’automne de 1921, a eu sa levée arrêtée par des gelées très précoces; puis des gels et dégels ont, dans maintes régions, détruit quantité de plantes qui se trouvaient dans des sols déjà soulevés et en poussière; enfin un printemps excessivement humide a fait germer une multitude de mauvaises herbes, qui, dans les régions de l’Est entre autres, ont littéralement étouffé les plants de blé qui s’étaient maintenus. Aussi, sauf dans la région du Nord et les environs de Paris, les rendements ont été très bas : au-dessous de 10 qu. dans les régions Est, Est central, Sud-Ouest, Massif Central, Midi.
- On s’est beaucoup, et avec juste raison, inquiété de la diminution que présentent depuis la guerre, nos emblavures en blé. Ce mouvement de diminution de nos emblavures en blé date, en réalité, depuis plus longtemps; encore en 1902 la moyenne décennale (1893-1902) était de 6.864.580 ha; elle n’était plus pour la période 1903-1912 que de 6.533.150 lia. Or si l’on fait abstraction de la période des hostilités proprement dites et de l’année qui a suivi l’armistice, nous constatons que nous n’avons ensemencé en blé, y compris l’Alsace et la Lorraine, que 5.093.570 ha en 1920, 5.382.270 ha en 1921, 5.140.130 ha. en 1922. Nous n’ensemençons plus guère en blé, ces dernières années que 78 p. 100 des étendues de 1913. Cette réduction des emblavures en blé est générale et s’étend à toutes les régions de la France tout en étant très inégale d’une région à l’autre.
- Si elle correspond à la moyenne observée pour l’ensemble de la France dans les régions Centre et Massif Central, elle est bien moindre dans la grande région à blé de l’Ouest où l’on a encore ensemencé en blé, en 1921-1922, 89 p. 100 des surfaces consacrées au blé en 1913, elle est moindre également dans l’autre grande région à blé, celle du Nord, qui a ensemencé en blé, en 1921-1922, 81 p. 100 des surfaces de 1913 Cette réduction est, par contre, beaucoup plus sensible dans la région du Midi; qui n'a plus consacré au blé que 53 p. 100 des étendues qui étaient réservées à cette céréale en 1913, beaucoup plus sensible aussi dans la région Est où les emblavures en 1921-1922 n’ont atteint que 66 p. 100 des emblavures de 1913.
- Quelles sont les causes de cette réduction générale des emblavures en blé? C’est tout naturellement la question que I on se pose tout d’abord. Il y en a évidemment d’accidentelles qui tiennent aux conditions météorologiques de l’année, les quelques centaines de milliers d’hectares que l’on peut constater en plus ou en moins dans les emblavures d’une campagne à l’autre s’expliquant par le fait des saisons, favorables ou non, qui ont permis ou non de préparer les terres à blé, de poursuivre plus ou moins longtemps les semailles, d’effectuer ou non des semis au printemps. Il est certain que la campagne d’automne 1920 avait beaucoup contrarié les semailles et que nombre d’agriculteurs n’ont pu semer en blé toutes les terres qu’ils auraient voulu consacrer à cette céréale. Au contraire la campagne de 1922 a été favorisée à cet égard par des conditions exceptionnelles : si les seules gelées que nous avons
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- eues et qui n’ont duré que quelques jours à la fin d’octobre avaient persisté, nous aurions eu des emblavures en blé excessivement faibles, mais le temps s’est remis très vite au beau et est demeuré doux; on a pu, en novembre, décembre, janvier, faire des semailles de blé sans presque être obligé de s’arrêter. Aussi, les prix pratiqués pour les blés incitant les cultivateurs à « faire du blé », nous avons à constater aujourd’hui des emblavures sensiblemement plus étendues en blé que l’an dernier à pareille époque.
- Toutefois, à côté de causes accidentelles, dépendant des saisons, nous le répétons qui peuvent occasionner des variations d’une année à l’autre, il en est de permanentes ou tout au moins de profondes qui déterminent l’agriculteur à changer son système de culture et à vouloir faire moins de blé.
- Si on examine d’un peu près nos statistiques agricoles on constate que la réduction des emblavures en blé est surtout accentuée dans les pays où la nature du sol permet la création d’herbages, de prairies, et dans les pays où la culture de la vigne peut être faite avec profit. Partout où la nature du sol permet la mise en prairie, comme cette transformation supprime la main-d’œuvre et que le prix actuel des animaux, de la viande, du lait, du beurre et des fromages, laisse entrevoir des bénéfices moins aléatoires que ceux de la culture en blé, on a « couché en herbes » le plus grand nombre possible de terres labourables, dans la Manche, l’Orne, la Sarthe, le Maine-et-Loire, dans la région de l’Ouest, dans Saône-et-Loire, la Nièvre, dans la région du Centre, etc. Le département de la Manche fournit, à cet égard, un exemple bien caractéristique. L’enquête agricole de 1892 y indiquait 79.400 ha semés en blé; en 1912 il n’y en avait plus que 58.000; en 1921 que 31.850 lia. Pendant ce temps les prairies, herbages et paccages s’étendaient de 186.400 ha à 328.500 ha.
- Dans les départements de l’Est où sévit, avec une intensité plus forte que partout ailleurs peut-être, la crise de la main-d’œuvre en agriculture, où déjà bien avant la guerre, M. Caziot signalait la mauvaise situation des exploitations agricoles (morcellement excessif de la propriété, dépopulation, etc.), pour lesquels il employait cette expression de pays usés, on a abandonné la culture du blé et on l’abandonne de plus eu plus, on crée des « parcs », on laisse l'herbe envahir les terrains. Enfin, dans le Midi, il est incontestable que dans le Gard, l’Hérault, les Bouches-du-Rhône, on a planté de la vigne partout où la vigne pouvait être plantée, et surtout là où il y avait de la terre profonde, c’est-à-dire là où, si le blé pouvait venir, la vigne était susceptible de donner les rendements les plus élevés en quantité. Ainsi s’est trouvée réduite la culture du blé.
- Quoi qu’il en soit, le Ministre de l’Agriculture, en présence de la récolte déficitaire de 1922 et afin d’atténuer les conséquences si fâcheuses pour la France d'être obligée de recourir à de larges importations de blés étrangers, a fait prendre par le Parlement et le Gouvernement la série de mesures que l’on connaît : tout d’abord une meilleure utilisation du blé et des farines en déterminant les taux minimums d’extraction au-dessous desquels les produits de la mouture du blé-froment ne pourraient être fabriqués, mis en vente ou vendus (loi du 15 juillet 1922), ensuite l’emploi obligatoire des succédanés du blé en addition à la farine de blé destinée à la panification. A partir du 25 décembre dernier et jusqu’au 31 août 1923, la farine destinée à la fabrication du pain doit êlre composée de 90 p. 100 de farine entière de froment et de 10 p. 100 de farine soit de seigle, soit de riz.
- Mais en même temps le Ministre de l’Agriculture, M. Henry Chéron, menait et
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- continue à mener la plus active propagande pour intensifier notre production en blé à l’avenir; car, comme il le rappelle à toutes occasions dans les réunions agricoles où il se rend par toute la France, « si jamais on a pu comprendre combien nous avons raison de combattre les importations de denrées alimentaires et d’organiser la France agricole, pour vivre sur notre propre sol, c’est bien à une heure comme celle que nous traversons.
- « Au cours actuel de la livre nous achetons 75 f au dehors ce qui vaudrait 25 f chez nous. On voit ce qu'il en coûte d’être tributaire des autres. Que sont les légers sacrifices qu’il faudrait faire pour équiper la terre de France à côté de tout cet or que nous portons aux autres pays.
- « Que l’effort national nous aide donc à défendre l’agriculture française et à secouer le joug de tous les mercantis du change. Soyons maîtres chez nous et n’allons plus chercher notre pain à l’étranger. »
- De remarquables instructions ont été adressées par le Ministre de l’Agriculture dans toutes les campagnes pour faire connaître les perfectionnements à apporter dans la culture du blé, les meilleurs procédés de préparation des terres, de fumure, les meilleures variétés de blé à semer, etc. Notre éminent collègue M. Schribaux et M. l’Inspecteur général Rabaté ont rédigé de petits tracts, modèles du genre, auxquels la plus large publicité a été donnée.
- S’il faut viser à arrêter la diminution de nos emblavures en blé, viser même à accroître celles-ci, il faut surtout prendre toutes mesures pour augmenter nos rendements à l’hectare, et faire que le blé paie. Pour que le blé paie, il faut en abaisser le prix de revient en répartissant les dépenses sur un plus grand nombre de quintaux produits par hectare. C'est le seul moyen d’obtenir l’abaissement relatif du prix de revient, le seul qui puisse être envisagé. Toute culture, comme le montrait Lecouteux, comporte nécessairement une certaine somme de frais qu’il a justement appelés les frais irréductibles, autrement dit qui restent constants quel que soit le nombre de quintaux récoltés. La culture, à 10 qu de blé à l’hectare, comme la culture à 20, comporte sous forme de loyer, impôt, quote-part des frais généraux, semence, etc., une somme de frais fixes à l’hectare qu’on ne peut réduire et qui grèvent le prix de revient d’autant plus lourdement qu’ils se répartissent sur un nombre de quintaux plus faible. Les frais se trouvent relativement diminués quand on peut les répartir sur un produit brut plus élevé.
- Puisque aujourd’hui les frais irréductibles ont considérablement augmenté avec l'accroissement des impôts, du coût de la main-d'œuvre, des frais généraux, plus que jamais s’impose aux cultivateurs comme une nécessité impérieuse, la politique qui cherche à répartir les frais irréductibles sur un produit brut plus élevé. Aux frais irréductibles il faut savoir ajouter pour cela des frais supplémentaires. 11 y a bénéfice à le faire tant que le supplément de produit obtenu représente comme valeur une somme supérieure à celle qu’il a nécessitée. L’abaissement du prix de revient est au bout.
- Au lieu d’employer comme semences des grains de blé quelconque pris dans le tas de la ferme, ce qui évidemment ne lui occasionnerait comme dépenses que le prix du blé marchand, le cultivateur, qui achète un blé sélectionné d une variété particulièrement bien adaptée au climat de sa région, s’il doit débourser ainsi quelques dizaines de francs en plus, fait en fin de compte une excellente opération en obtenant à l’hectare 20 qu au lieu de 12 ou 15. Ne fait-il pas la même bonne
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- opération s’il emploie sur son champ de blé au printemps 100 kg- de nitrate qui devront lui assurer 300 kg supplémentaires de grain à la récolte?
- C’est ce que semblent fort heureusement comprendre maintenant de plus en plus nombreux les agriculteurs et nous en avons comme preuve l’essor vraiment remarquable pris depuis quelques années — et qui ne cesse de s’accentuer, — par la production et la vente des semences sélectionnées. Cette sélection des semences est une des réalisations que le Comité national du Blé — si heureusement créé par M. J.-H. Ricard, alors qu'il était ministre de l’Agriculture — a poursuivies dans toute la France avec le plus de persévérance. C’est aussi une des œuvres qui ait été le mieux comprise et ait déjà donné les résultats les plus tangibles. Partout en France les foires de semences, les concours de blé se sont multipliés; d’autre part, les stations d’amélioration des semences se sont développées à Besançon, Clermont-Ferrand, Toulouse, Valence, etc., sans parler de celles beaucoup plus anciennes dont les travaux sont connus du monde entier par les blés qui en sont sortis, comme celle de Verrières-le-Buisson en Seine-et-Oise. Des associations de production se sont organisées et fonctionnent. A côté de celles de Lorraine et d’Alsace, nous trouvons aujourd'hui les coopératives des producteurs de semences de l'arrondissement de Melun, de production de semences sélectionnées de Seine-et-Oise, du Syndicat de triage-et de sélection de Beauce, l’union agricole des cantons de Bourbourg et de Gravelines dans le Nord, etc. ; des producteurs isolés également dans toutes les régions de la France se sont fait une spécialité de la production des semences.
- Enfin le commerce des semences a pris une importance croissante et le nombre des maisons de toute confiance augmente: telles d’entre elles ne craignent pas, par exemple, de faire connaître les régions et dans ces régions les fermes où elles se sont assuré la multiplicalion des variétés qu’elles devront mettre en vente, afin que chacun puisse se rendre compte des conditions dans lesquelles ces semences sont produites.
- Jamais encore, d’après tout ce qu’il nous a été donné d’observer, l’achat de semences, choisies et triées, par les agriculteurs n’aura été aussi considérable qu’à l’automne 1922. Bien entendu se rendant compte de ce mouvement qui pousse les producteurs de blé à renouveler leurs semences et à rechercher les meilleurs blés, des mercantis, là aussi, ont saisi l’occasion de faire des affaires, sans aucun souci de probité commerciale, et nos campagnes ont vu s’abattre jusque dans les moindres de nos villages ruraux, des courtiers en grains offrant des blés, soi-disant merveilleux, décorés de noms mirifiques, et ils ont fait payer très cher des blés ramassés n’importe où, dont ils ignoraient même souvent les vrais noms.
- Le ministère de l’Agriculture s’est ému de ce mercantilisme dont étaient victimes les petits agriculteurs surtout, c’est-à-dire les plus intéressants; des indications précises ont été communiquées au Service de la Répression des Fraudes pour arrêter ce commerce malhonnête. D’autre part le ministre de l’Agriculture a fait prendre un décret (3 décembre 1922) qui a pour objet de créer un registre généalogique des semences sélectionnées et il a institué un comité chargé du contrôle des semences. Ces créations répondent, nous devons le rappeler ici, à un voeu émis par la Société d’Encouragcment pour l’Industrie nationale lorsqu’elle a eu à s’occuper de la réforme de la législation des brevets et qu’elle a exprimé le regret que la découverte et l’obtention des nouvelles variétés de plantes ne soient l’objet d’aucune garantie pour leur inventeur. La création de nouvelles variétés de plantes, qu’il s’agisse de plantes
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- utiles ou de plantes ornementales, qu’elles soient herbacées ou ligneuses, exige un travail délicat, de longs et patients essais. Aucune législation ne protège celui qui les a créées et ne lui assure la légitime rémunération de ses efforts ; bien plus, il arrive même qu’il est dépossédé de la notoriété qui devait s’attacher à son succès, par le fait de l’habileté de concurrents qui s’approprient le fruit de ses recherches.
- C’est sur quoi la Société d’Encouragement avait élevé de vives protestations; l'institution de registres de contrôle qui sauvegarderaient les intérêts des inventeurs de cette sorte a été réclamée. Par le décret qu’il a fait prendre, le ministre de l’Agriculture est entré dans cette voie. Nous devons nous en féliciter.
- Grâce au temps propice que nous avons eu pour prolonger les semailles autant que besoin était, grâce au prix payé pour le blé, ce qui constitue le plus sérieux encouragement pour l’agriculteur, grâce aux semences sélectionnées qu’a trouvées facilement celui-ci, etc., nous avons en 1925, des étendues consacrées à la culture du blé, supérieures à celles des années dernières. Rien que pour les blés d’hiver, les évaluations publiées au 11 janvier au Journal Officiel par le ministre de l’Agriculture relèvent une augmentation de 457.040 ha. En outre les blés à la fin de l’hiver se présentent avec une végétation aussi satisfaisante qu’on pouvait le souhaiter. Quelques champs cependant ont souffert d’une humidité excessive, et les terres lavées par les pluies continuelles que nous avons eues, demanderaient un large emploi des nitrates sur les blés au moment actuel. Les agriculteurs vont-ils le faire? l’ont-ils déjà fait? Malheureusement pas assez, et en voici les raisons. Les nitrates de soude ou de chaux, le sulfate d’ammoniaque ne sont pas offerts sur le marché en aussi grande quantité qu’on le souhaiterait et surtout ces engrais le sont à un prix excessif. Ils suivent, quant à leur prix de vente, le cours de la livre : il n’y a pas en France de marché indépendant du nitrate; c’est là une situation de fait très préjudiciable à l’agriculture française et il en sera ainsi tant que la France ne produira pas sur son propre territoire l’azote qui lui est nécessaire, tant que pour les nitrates et le sulfate d’ammoniaque, nous serons obligés d’être tributaires de l’étranger, des nitrates du Chili, du sulfate d’ammoniaque anglais. On avait annoncé qu’avec la mise en application du procédé Haber ou du procédé Claude, l’agriculture française allait disposer d’énormes quantités d’azote à bon marché. Le chiffre de 12 f les 100 kg pour le nitrate de soude avait même été publié dans des rapports officiels. Or l'agriculture française se le procure actuellement à plus de 100 f les 100 kg. Notre Chambre des députés vient, seulement il y a quelques semaines, de voter un projet de loi qui permettrait de commencer la fabrication de quelques milliers de tonnes d'azote dans l’usine de Toulouse; le Sénat n’a pas encore ratifié le vote de la Chambre.
- Durant ce temps, l’Allemagne d’après le rapport de M. Matignon 1, a dù atteindre à la fin de l’année 1922 une capacité de production en matières azotées de 500.000 t d’azote (300.000 t d’ammoniaque synthétique, 100.000 t des usines à gaz et cokeries, 100.000 t de cyanamide). L’vUlemagne qui, avant la guerre, importait 60 p. 100 de sa consommation en azote combiné, est désormais pratiquement affranchie du nitrate de soude de Chili.
- (1) Rapport à la Commission interministérielle des Engrais.
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- La situation de notre cheptel.
- Les statistiques officielles sur lesquelles nous pouvons nous appuyer pour connaître l’état de notre cheptel datent malheureusement déjà de plus d’un an. Le Ministère de l’Agriculture en août 1922 a publié la statistique des effectifs des animaux de ferme au 31 décembre 1921.
- Nous avions alors 13.343.440 bêtes bovines en y comprenant l’Alsace et Lorraine alors que nous avions en 1913 (non compris ces provinces recouvrées) 14.787.710 bêtes bovines.
- Pour les ovins 9.599.560 têtes au lieu de 16.131.390 têtes en 1913.
- Pour les porcs 5.166.080 têtes au lieu de 7.035.850 têtes en 1913.
- Ces chiffres de fin décembre 1921, indiquent une sérieuse amélioration dans notre cheptel par rapport aux années précédentes, mais en même temps témoignent de l'effort qui nous reste cà faire pour retrouver notre situation d’avant guerre. Nous sommes en bonne voie, l’année 1921 avait été pour l’élevage une mauvaise année par suite de la sécheresse de l’été et les agriculteurs n’avaient souvent pas eu la possibilité de conserver tout le bétail qu’ils auraient voulu. Tout autre a été l’année 1922 : les fourrages ont été abondants, la récolte des racines à l’automne exceptionnelle, et sans aucun doute un nouveau recensement de nos effectifs d’animaux de ferme soulignera un progrès très sensible. Ce progrès puisse t il coïncider avec une baisse des prix de la viande et des produits de la laiterie au détail, au profit des consommateurs! Voyons à cet égard la situation.
- La viande.
- Dans une récente étude que M. F. Rollin a publiée dans la Revue de Zootechnie (n° de février 1923), le secrétaire honoraire de la Chambre syndicale des Commissionnaires et Marchands de Bestiaux, avec la compétence et l’autorité que chacun se plaît à lui reconnaître, a fait une revue du marché aux bestiaux de la Yillette de 1911 à 1922 inclusivement.
- C’est durant la période de 1900 à 1910 que se sont manifestés les premiers symptômes de la vie chère. Mais comme le fait remarquer M. Rollin. « c’est un phénomène presque universel, et non seulement nous n'avons plus recours à l’étranger pour notre alimentation en viande, mais nous sommes devenus exportateurs, le bétail étant plus cher autour de nous que chez nous-mêmes. En moutons nous avons besoin du concours de l’Algérie ».
- Du commencement à la fin de la période, les prix s’établissent comme suit pour les premières qualités :
- Gros bétail. Moutons. Veaux. Pores.
- en 1900 .............. 1,40 f 1,98 f 1,92 f 1,43 f ^ par kilogramme
- en 1910............... 1,70 f 2,30 f 2,30 f l,e0 f \ de viande.
- De 1910 à 1914 les prix semblent stabilisés pour toutes les espèces.
- Mais de 1915 à 1920 les prix ont plus que quintuplé.
- « Dans cette augmentation s’incorporent bien entendu, l’accroissement’des frais de foute nature en toute branche; frais de production, de transport, de manipulation,
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- de transformation, de détail, d’accroissement des impôts, des droits de ville, etc. Il n’en eût peut-être pas été tout à fait ainsi s’il n’y avait pas eu de toutes parts dans le pays une sorte de course à l’approvisionnement. En remontant du consommateur jusqu'au producteur, sans négliger les intermédiaires à tous les degrés, on constate que chacun avait peur de manquer de ce qu’il lui fallait. Les hauts salaires payés dans les usines de guerre, entraînant l’augmentation de ceux de toutes les industries, ont permis aux classes laborieuses de ne plus discuter le prix d’aucune chose. Rouchers et charcutiers achetaient en hâte sur les marchés d’approvisionnement pour avoir ce que leur clientèle désirait. Lue certaine catégorie des approvisionneurs des marchés et particulièrement du marché de la Villette, profitant de l'impulsion donnée aux cours, après avoir vendu à une séance, s'en retournaient en province et achetaient de nouveau jusqu’à n’importe quel prix, certains qu’ils étaient de trouver preneur, avec bénéfice à la revente, quelques jours plus tard.
- « L’agriculture a certainement tiré avantage de la situation, mais on peut dire pourtant qu’elle n’a jamais marché qu’à distance. »
- C’est ce que M. de Mauny, grâce à l’Office des Renseignements créé à la Société des Agriculteurs de France, a pu établir d'une façon très nette, en traçant la courbe des prix pratiqués à la production dans les principaux centres d’élevage et d’engraissement de la Iran ce et au marché de la Villette.
- Le fait capital qui ressort du tableau établi par M. de Mauny. comme l a fait remarquer M. Sagnier, secrétaire perpétuel de l’Académie d’Agriculture, c’est l’absence de parallélisme entre la marche du cours du bétail sur les marchés des centres de production et sur le marché de la Villette. En outre à chaque petite hausse qui se produit à la production correspond immédiatement une hausse plus forte à la Villette.
- Quelle est alors cette hausse à la boucherie de détails 1 Car enfin ce qui intéresse la masse des consommateurs ce sont les prix auxquels ils peuvent se procurer la viande chez les bouchers. Et là y a-t-il parallélisme non seulement avec les prix à la production mais même avec les prix au marché en gros de la Villette.
- En 1921, parexemple, nous voyons, d'après M. Rollin, à la Villette les cours de toutes les espèces fléchir de 30 p. 100 sur le taux qu’ils avaient atteint en 1920. Les consommateurs s’en sont-ils aperçus? Nous voudrions, répond M. Rollin, pouvoir relater ici que le consommateur a profilé de cette baisse comme il conviendrait. « Mais le commerce de la boucherie et de la charcuterie nous paraît avoir conservé comme base presque généralement, les cours de 1920. La concurrence, en cette branche, ne se manifeste pas vite. »
- En revanche le consommateur s’est certainement aperçu de la hausse qui s’est produite à la Villette. après un fléchissement nouveau des cours en 1922, à la fin de cette même année.
- Evidemment le marché de la viande en France est resté, — comme nous l’avons déjà, maintes fois, montré ici même d’après l’opinion des personnes les plus autorisées, comme celle de M. le professeur Moussu, — tout à fait archaïque sans utiliser les progrès de toutes sortes qui ont été réalisés dans les transports, la conservation des denrées périssables, etc. Des réformes profondes devraient être faites, et un peu de lumière apporté en ces transactions sur lesquelles on semble vouloir concentrer au contraire de plus en plus d’obscurité; il en résulterait pour le consommateur incontestablement une baisse des prix et des cours plus en rapport avec
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- ceux pratiqués à l’élevage. Mais en attendant un moyen se présente dont il faut savoir user, celui de la concurrence. Il faudrait, que le consommateur, par exemple, puisse trouver partout de la viande congelée, frigorifiée. 11 n’en veut pas, s’écrient les boucliers, adversaires résolus de cette sorte de viande! Que l’on offre au consommateur de la viande frigorifiée dans des conditions convenables, nous sommes persuadés que le consommateur la recherchera d’autant plus qu'il pourrait l’avoir à un prix sensiblement inférieur à celui de la viande fraîche. Les importations de viande frigorifiée permettraient à une masse de personnes qui aujourd’hui ne peuvent plus acheter de la viande, au prix où elle est vendue chez les bouchers, d’en consommer. Nous sommes persuadés, nous le répétons, que le boucher, beaucoup plus que l’éleveur français, redoute la concurrence des viandes frigorifiées. Pour notre élevage indirectement, en outre, l’importation de viandes frigorifiées pourrait être un avantage.
- La Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale, sur le rapport de son Comité d’Agriculture, a, l’an dernier, accordé une subvention au Syndicat d'Expor-tation de la Race bovine charolaise, pour témoigner de tout l’intérêt qu’elle portait à la belle œuvre d’expansion économique poursuivie par ce syndicat à la tête duquel se trouve un homme de haute initiative et du plus intelligent dévouement, le général de Laguiche, en même temps un de nos grands éleveurs.
- Le Syndicat a envoyé l’été dernier en Amérique du Sud, après les avoir fait vacciner, un certain nombre de taureaux, de vaches et de génisses de la race charolaise. Ces animaux y ont été très appréciés; un certain nombre ont été achetés comme reproducteurs à des prix élevés. Tous auraient pu l’être si le Syndicat avait pu procurer au Gouvernement qui voulait les acheter les garanties sur les conditions dans lesquelles les viandes frigorifiées produites par ce pays entreraient en France.
- Pour créer un courant d’exportation de nos belles races d'animaux, comme reproducteurs, dans les pays d’élevage étrangers, il faut que les éleveurs étrangers puissent être assurés de pouvoir faire du commerce avec la France. C’est de toute évidence. L’intérêt général comme l’intérêt particulier des éleveurs y trouveraient, nous le croyons, avantage. La vente d’animaux reproducteurs, à des prix élevés à l'étranger, serait pour notre élevage le meilleur des stimulants, c’est ce qui a fait le succès et la prospérité de l’élevage anglais. A l'introduction de viandes frigorifiées le consommateur français trouverait lui aussi des avantages. Entin comme le rappelait M. Moussu à l’Académie d’Agriculture le 31 janvier dernier : il y a là un intérêt national.
- « Un gros effort a été fait en faveur de l'industrialisation du froid, au cours de la guerre, sous l’empire de nécessités supérieures; il semble qu’il soit abandonné, en partie tout au moins, et que l’on ait tendance à retomber dans les routines du passé: les services rendus ont déjà été oubliés. Des dépenses considérables ont été faites pour l’aménagement de bateaux frigorifiques ou la construction d'entrepôts ; ces installations demeurent aujourd’hui inutilisées et improductives, par suite de mesures économiques, sans doute discutables, qui en entraîneront peut-être la destruction dans un avenir proche. Et alors si, comme en 1914, de nouvelles nécessités se présentaient, ce serait le recommencement. »
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- LA RECOLTE DLS VINS EN FRANCE EN 1022.
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- La récolte des viDs en France en 1922.
- Si nous avons eu une récolte de blé déficitaire en France en 1922, nous avons eu par contre une magnifique récolte des vins à tel point que l’on a parlé de surproduction, de crise de mévente, etc.; il y a là une grande exagération et il est nécessaire d'examiner avec sang froid et réflexion notre situation viticole. C’est ce qu’a fait notre éminent collègue, M. Prosper Gervais, devant l’Académie d’Agriculture à la séance du 17 janvier.
- D’après les déclarations de récolte, nous avons eu en France en 1922 une récolte de plus de 70 millions d’hectolitres ; nous n’avions pas vu cela depuis près d’un demi-siècle, la génération actuelle n’a pas connu de semblables rendements, et il faut remonter à la période antiphylloxérique pour en trouver de semblables b
- La récolte déclarée est pour la France, de 69.250 899 hl et avec les stocks à la propriété de 71.136.199 hl; la production de l’Alsace-Lorraine, non plus que celle de la Corse et de l’Algérie ne sont comprises dans ce total. 11 faut remonter à 1875, date qui marque l’apogée de la viticulture française, pour retrouver une aussi forte récolte, mais, alors, l’étendue de notre vignoble était de 2.500.000 ha : 1 million d'hectares de plus en nombre rond, « d’où cette constatation que la reconstitution de notre vignoble à l’aide de greffage sur porte-greffes américains résistants au phylloxéra, n’a pas été pour lui — quoi qu’on ait pu dire — une cause de décadence ».
- Ce qui frappe, dès l'abord, dans cette grosse récolte de 1922, c’est la part relativement faible qu’occupe la production méridionale. Tandis que le vignoble méridional fournit d’une façon presque constante un contingent de 50 p. 100 de la récolte totale, cette année les quatre départements grands producteurs du Midi arrivent seulement avec 26 millions d'hectolitres sur 70 millions, d’ot'i cette conséquence sur laquelle insiste M. Prosper Gervais que le bloc méditerranéen ne domine plus cette fois, d’égale manière, le marché des vins de consommation courante qui va trouver ailleurs dans les rendements inattendus des autres centres viticoles, les ressources dont il a besoin2.
- Ou'il s’agisse de nos régions viticoles en effet de l’Est, du Centre, du Sud-Ouest, de l'Ouest, partout l’accroissement est considérable, mais il l’est d’une façon toute particulière, presque impressionnante suivant l'expression même de M. Prosper Gervais, dans celles qui bordent les rives de la Loire et de ses affluents (Loiret, Loir-et-Cher, Indre-et-Loire, Maine-et Loire, Loire-Inférieure et aussi Vendée, Charente).
- La question qui se pose est de savoir si les capacités fonctionnelles du marché des vins vont suffire à absorber les disponibilités; si ce que M. Prosper Gervais a appelé le point de saturation du marché ne va pas être dépassé, absorbé, si un encombrement, un engorgement du marché ne sont pas à redouter avec les conséquences fâcheuses qu’ils entraînent.
- Si, au chiffre de la récolte déjà indiqué, on ajoute la production d'Alsace-Lorraine, celle de la Corse, de l’Algérie et enfin les stocks commerciaux, on arrive au
- (!) La moyenne décennale est d’environ 42 millions d’hec.tolil res et celle des quarante dernières années de 46 millions d’hectolitres, dépassée de 2'i millions par la récolte actuelle.
- (2) Si dans certaines régions, cette année de grosses récoltes, la qualité des vins laisse à désirer, dans le Midi surtout les vins sont de qualité exceptionnelle, et. on ne pourra pas se passer de ses vins. « Par là. Faction que le Midi est appelé, malgré tout, à exercer sur le marché des vins de consommation courante, demeure prépondérante. On ne pourra se passer de lui; il lui suflit d’attendre; son heure viendra. >> (Prosper Gervais.)
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- NOTES D’AGRICULTURE. — MARS 1923.
- 1er octobre à un total de 8!) millions d’hectolitres comme disponibilités, existences ou ressources des vins en France. Pour les absorber, deux éléments essentiels sont à mettre en regard : la consommation taxée et la consommation en franchise. La première n’a jamais dépassé 48 et 49 millions d’hectolitres en 1907 et 1908. On peut espérer et souhaiter qu’elle atteindra cette année le même niveau, favorisée par une baisse déjà sensible des prix sur les places de consommation. Quant à la consommation en franchise, elle peut, en présence d’une récolte surabondante, atteindre 20 à 25 millions d’hectolitres.
- Le commerce, pour profiter des bas prix, sera incité à faire de larges approvisionnements afin de reconstituer des stocks analogues à ce qu’ils étaient avant 1914, de sorte que la situation viticole, difficile sans doute, et quelque troublée qu'elle paraisse, s’éclaircirait si d’une part certains détenteurs de vins, au printemps, dans la crainte de ne pouvoir garder une marchandise peu sûre comme qualité ne jetlent de très grandes quantités sur le marché et si surtout le marché de l’alcool, solidaire en l’espcce du marché des vins nous offrait ses ressources habituelles. Toutes nos grosses récoltes, rappelle une fois de plus M. Prosper Gervais, se sont liquidées par l’alambic. Malheureusement à l’heure actuelle, meme dans les régions où la distillation était à la base même de la vie économique, les Charentes et l’Armagnac, la production des eaux-de-vie naturelles se ralentit d’année en année, la distillation y est comme frappée de paralysie.
- Le sort du marché des vins est intimement lié aux possibilités de distillation et par conséquent aux décisions qui fixeront le régime définitif de l’alcool. « C’est dans les circonstances comme celles que nous traversons que l’alcool apparaît comme étant le terme final du vin. »
- C’est aussi dans des circonstances comme celles que nous traversons, ainsi que l'a fait encore remarquer M. Gervais, qu’apparaît la tare originelle dont souffre trop souvent notre viticulture, le défaut d'organisation, l’insécurité de la production limitée aux seules ressources de notre marché intérieur et surtout le manque de débouchés extérieurs qui, normalement, devraient être les grands régulateurs de nos récoltes en vins communs et en vins de choix. « Les débouchés extérieurs dont l’absence cause son extrême faiblesse, notre viticulture doit, à toute force, les conquérir; sa sécurité, sa prospérité définitives sont à ce prix. »
- Malheureusement, les circonstances économiques actuelles ne sont guère favorables et la politique de nombreux pays, autrefois d’excellents clients pour nos vins, est devenue quasi prohibitive ou même tout à fait prohibitive comme c’est le cas pour les Etats-Unis.
- Les tableaux de nos exportations de vins les années 1922, 1921, 1920 d’une part et 1912, 1911, 1910 d’autre part, apportent la preuve de la gravité de la situation.
- j j 1922 1921 1920 1912 1911 1910
- lit Ht ut lit lit lit
- i Vins \ de la Gironde . . . 17 229.179 388.098 727.112 532.321 S 12.503
- en futailles ( d’ailleurs 506.501 1.292.921 1.01 i.330 899.568 619.932 1.039.415 ;
- Vins ( de la Gironde. . . 20.091 35.202 71.957 10.13.3 10.170 11.903
- en bouteilles ( d’ailleurs 36.877 50.307 78.971 15.277 11.326 16.283 i
- Vins de Champagne 109.281 101.307 233.105 21S 023 205.517 217.617
- j Vins de liqueur 67.975 101.730 81.02 i 126.701 106.270 103.933 ;
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- LE SUCRE.
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- En 1922, nous n’avons exporté que 1.188.058 hl de vins, au lieu de 2.071.336 hl en 1921, et 2.151.439 hl en 1920.
- Par rapport aux années antérieures à la guerre, la diminution la plus forte se constate pour les vins en futailles de la Gironde. Nous en avons exporté, en 1922, 15.345 hl en Allemagne au lieu de 244.542 hl dans ce même pays en 1912. Au Brésil, en République Argentine nous en avions exporté, en 1912, 14.064 hl et 71.064 hl, seulement 1.933 et 3.305 hl en 1922. Diminution également très forte dans nos exportations de vins de Champagne, réduction de moitié des achats en Angleterre, plus de vente aux États-Unis.
- Les 1.188.058 hl de vins exportés en 1922 représentent cependant encore une très forte somme 265.834.000 f; mais cette même année nous avons importé en France 9.110.301 hl dont la valeur a été estimée 798.991.000 f. Nous sommes donc en face d’une différence de 533 millions de francs que la France a dû verser à l’étranger L
- Le sucre.
- Le régime sec que se sont imposé les États-Unis n’a pas été sans influence sur l’augmentation de la consommation de sucre constatée par les statistiques dans ce pays depuis la guerre (Les États-Unis auront consommé en 1922, 5.002.758 t de sucre). Dans l’ensemble du monde, d’autre part, la population a augmenté et enfin la consommation du sucre et de ses dérivés se développe rapidement dans les pays neufs qui, autrefois, n’en employaient guère; si bien qu’il apparaît que malgré une augmentation de la production mondiale du sucre (du fait du sucre de canne) celle-ci n’a pas crû aussi vite que la consommation 1 2.
- La situation de l’Europe continentale est en outre toute différente de ce qu’elle était avant la guerre en ce qui concerne le marché des sucres; l’Europe continentale est loin de produire autant de sucre qu’avant la guerre, et elle est obligée d’importer du sucre de canne dont le prix paraît exorbitant parce qu’il est payé en monnaie dépréciée.
- C’est le cas notamment pour la France. Avant la guerre, on ensemençait en France 210.000 ha de betteraves à sucre et il y avait 210 fabriques qui produisaient 725.000 t de sucre, lesquelles suffisaient à peu près à notre consommation.
- En 1922 on a ensemencé en France 130.000 ha environ de betteraves à sucre et on estime que les 83 fabriques de sucre, qui ont travaillé cette campagne excellente pour la production de la betterave, produiront 430.000 t de sucre raffiné. C’est un accroissement de plus de 50 p. 100 sur la campagne précédente qui n’avait produit que 275.000 t de sucre. Les prix du sucre n’en sont pas moins à un niveau beaucoup plus élevé que ceux de l’année dernière. Voici les raisons qu’en donne M. René Franck3, président de la Chambre syndicale du Commerce des Sucres à Paris :
- « Malgré de grands efforts dont témoignent, de la part de la culture et de la
- (1) Il est vrai que sur cette importation en France de 9 millions d’hectolitres, 4 millions nous sont venus d’Algérie; les pays étrangers qui nous ont importé de leurs vins sont le Portugal, l’Espagne, l’Italie et la Grèce.
- (2) D’après MM. Willet et Gray la production totale du sucre aurait été en 1921-22 de 17.437.478 t dont 4.041.852 t seulement de sucre de betteraves pour l’Europe. Pendant la période 1909-1910 à 1913-1914 la production mondiale totale moyenne du sucre n’avait été que de 16.147.000 t. Mais la part de sucre de betterave pour l’Europe s’élevait à 7.500.000 t (1912-1913).
- (3) Revue politique et parlementaire, 10 mars 1923 : la hausse du sucre.
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- NOTES 1) AURICULTURE.
- MARS 1923.
- fabrique de sucre, les chiffres comparatifs de la production, cette production est encore malheureusement loin de suffire à une consommation qui, pour la campagne 1921-1922, a été d’environ 725.000 t et qui paraît devoir être pour le moins égale, sinon supérieure, pour la campagne 1922-1923, alors surtout qu’au début de la campagne actuelle, nous avons commencé sans aucun stock aussi bien dans les entrepôts que dans le commerce.
- « Nous devons, pour cette campagne, recourir à l’étranger pour importer 300.000 t environ qui vont nous manquer. Les importations, de beaucoup moins fortes que celles de la campagne dernière, ne devront pas moins s’effectuer malheureusement, sur la base d’une parité d importation 1 beaucoup plus élevée. »
- Les principaux facteurs qui déterminent cette parité sont, en effet, le prix mondial du sucre et le change. Or la livre est passée, depuis octobre dernier, du cours de 58 à celui de 80 (début de mars), pour s’établir actuellement, aux environs de 77, et les cours du dollar se sont élevés parallèlement à ceux de la livre.
- Le cours du granulé américain — caf ports français qui, en février 1922, était de 3.50 dollars aux 45,350 kg est (mars) de G 40.
- Nous sommes sous la dépendance du prix mondial et du change, et d’après M. Franck, ce sont ces deux éléments qui fixeront le prix du marché intérieur. Jusqu’à la prochaine campagne, le marché de Paris ne pourrait être alors que le retlet des tlactuations des cours de New-York et de celles du change.
- Mais M. Franck pense que si regrettables que soient les circonstances qui motivent la hausse actuelle des prix, il est du moins permis d’espérer qu’elle aura pour effet d’inciter la culture, qui, par ses contrats, est le principal bénéficiaire de la hausse des cours, à redoubler d’efforts pour augmenter les emblavements de betteraves pour la prochaine campagne et à nous rapprocher ainsi du moment où le marché français sera à môme de recouvrer, comme avant la guerre, son indépendance vis-à-vis de l'étranger.
- L’agriculture est-elle par ses contrats, le principal bénéficiaire de la hausse des cours'? Nous ne le croyons pas d’une façon absolue, car il y a des producteurs de betteraves qui n’en bénéficient pas. Des réclamations se sont produites assez vives et assez fondées malheureusement. Mais ne le seraient-elles pas, la culture se trouve limitée dans les ensemencements de betteraves qu’elle voudrait faire, par la question main-d’œuvre : encore l’an dernier, nous connaissons des producteurs de betteraves qui ont dû labourer les champs qu’ils avaient semés en betteraves, dans l’impossibilité de les faire biner.
- Comme l’a excellemment rappelé M. le Marquis de Vogué dans le discours qu'il a prononcé le 19 février à l’ouverture de l’Assemblée générale de 1923 de la Société des Agriculteurs de France : en réalité, « toutes les questions gravitent autour de celle de la main-d’œuvre, qui, par ses ramifications, par l’importance qu’elle prend dans la vie agricole, devient un des problèmes les plus graves, les plus angoissants des temps nouveaux ».
- Henri Hitier,
- Membre du Conseil.
- (1) On entend par là : le prix des sucres importés calculé d’apres le prix qu’ils coûtent à l’étranger, d’après le change, d’après les impôts, d'après les prix de transport et d’après les autres frais.
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- BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ d’eNCOURAG. POUR L’iNDUSTRIE NATIONALE. — MARS 1923.
- COMPTES RENDUS
- DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- CONSEIL D’ADMINISTRATION
- SÉANCE PUBLIQUE
- DU 3 FÉVRIER 1923 Présidence de M. Bâclé, président.
- La séance est ouverte à 17 h.
- Le procès-verbal de la séance du 20 janvier 1923 est adopté.
- Sont présentés pour devenir membres de la Société et admis séance tenante :
- M. Hau ser (Enrique), Ingénieur des Mines, membre de l’Académie royale des Sciences de Madrid, rue Zorrilla, 33, Madrid (Espagne), présenté par MM. H. Le Chatelier et M. Chesneau (membre à vie);
- M. Nagaé (Sousmou), Capitaine de corvette, ingénieur de la Marine impériale japonaise, 9, rue La-Pérouse, Paris (16e), présenté par M. Bertin et M. Lemaire;
- M. Bloch (Richard), Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, ingénieur en chef adjoint au directeur de la compagnie du Chemin de fer d’Orléans, 103, boulevard Malesherbes, Paris (8e), présenté par M. Bâclé et M. Toulon.
- M. Bâclé, président. — Nous remercions M. Enrique Hauser de la marque d’intérêt qu’il donne à l’œuvre de notre Société en se faisant membre à vie. M. Enrique Hauser a été nommé récemment membre correspondant de notre Conseil, sur la proposition du Comité des Arts chimiques. C’est un grand ami de notre pays à qui il a rendu, ainsi qu’à la science et aux industries chimiques et minières, de grands services. Nous sommes particu-
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- COMPTES RENDUS DES SÉANCES. — MARS 1923.
- lièrement heureux d’apprendre qu’il a voulu se rattacher plus étroitement encore à notre Société, où il rencontrait déjà de très vives amitiés.
- MM. Toulon et II. IIitier, secrétaires, présentent et analysent quelques ouvrages reçus récemment par notre Bibliothèque.
- M. II. IIitier présente les ouvrages suivants :
- Eléments dé agriculture coloniale : Plantes à huile, par M. Yves Henry [collection Armand Colin (section d’agriculture), n° 5];
- IJ Hérédité, par M. Etienne Badaud [collection Armand Colin (section de biologie), n° 13];
- Les Pgrénées, par M. Sorre [collection Armand Colin (section de géographie), n° 15];
- Vue générale de l'Histoire dé Afrique, par M. Georges Hardy [collection Armand Colin (section d’histoire et sciences économiques), n° 25J ;
- Propriétés générales des sols en agriculture, par M. Gustave André [collection Armand Colin (section de chimie), n° 24].
- M. Tout .on présente l’ouvrage suivant :
- Catalogue-modèle de l'ingénieur, 19SH-1925 publié parles éditeurs du Catalogue-modèle de l’architecte.
- M. Bâclé, président. — Je suis heureux de vous informer que notre éminent et vénéré collègue M. K. S. Garmiciiaél, membre de notre Comité de Commerce, a reçu dimanche dernier à Lille la grande Médaille d’Or de la fondation Kuhlmann, la plus haute récompense que puisse décerner la Société industrielle du Nord.
- Président de l’Union des syndicats patronaux de l’Industrie textile, M. R. S. Ca rmichaël dirige depuis de longues années, avec le concours de son fils, à Ailly-sur-Somme, des établissements de filature et de tissage de jute, qui ont été créés par son père. Situés à l’extrême limite de la zone qui a pu être maintenue presque constamment hors de l’occupation allemande, mais qui a été sans cesse bombardée et dévastée, ces établissements ont été maintenus continuellement en activité grâce à l’énergie et à la présence constante de M. R.-S. Carmichaël, des membres de sa famille non mobilisés et d’employés dévoués; ils ont été remis complètement en état, aussi rapidement que les circonstances l’ont permis.
- Entourés des représentants des grands syndicats textiles de Lyon, Saint-Etienne, Angers, Mazamet, les présidents des syndicats de Lille, Roubaix, Tourcoing ont tenu, dans une séance solennelle, à témoigner à M. R. S. Carmichaël leur admiration et leur reconnaissance pour les services éminents que lui, et les siens, ont rendus depuis près d’un siècle à l’industrie textile française.
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- CONSEIL DADMINISTRATION. — SEANCE PUBLIOUE DU 3 FÉVRIER i‘.>23. 225
- Dans le discours magistral qu’il a prononcé à cette occasion, M. Nicolle, président de la Société industrielle du Nord, a rappelé les services distingués que M. Carmichaël a rendus à l’industrie de la région et il a retracé les étapes de sa belle et laborieuse carrière. Il serait trop long de la résumer aujourd’hui, mais vous me permettrez cependant de reprendre ici un passage du discours de M. Nicolle, car il met particulièrement bien en relief l’esprit de généreux dévouement dont M. Carmichaël s’est toujours inspiré au cours de sa carrière, tant au point de vue industriel, lorsqu’il a fondé, par exemple, l’Union des Syndicats patronaux de l’Industrie textile, qu’au point de vue social, par la création de nombreuses institutions bienfaisantes destinées à venir en aide à la population ouvrière :
- « Vos débuts furent proprement industriels, dit M. Nicolle, s’adressant à M. Carmichaël. Il nV avait que six ans que votre père avait importé, d’Ecosse en France, la filature du jute quand vous naquîtes aux bords verdoyants et marécageux de la Somme, dans ce modeste village d’Aillv, que l’activité de trois générations devait peupler de vastes usines et de nombreuses maisons ouvrières. Vous n’aviez guère que vingt ans en entrant dans la maison « Carmichaël et Cu‘ » dont vous devîntes gérant en 1875, pour venir, ensuite en 1880, à Paris, prendre la direction de la branche commerciale de vos entreprises jusqu’au jour où la mort de votre frère, en 1891, mettait sur vos seules épaules la charge doublement lourde de vos usines à Ailly et de vos négoces à Paris.
- « Mais dès le début de votre carrière, votre âme se manifesta trop grande pour borner son activité au seul souci de vos affaires. Un ardent désir de développer les forces productives du pays par le travail, l’économie et l’amélioration physique et morale du sort des ouvriers, vous poussait vers les groupements et les œuvres.
- « Dès lors, vous vous êtes interdit tout délassement. De votre vie, exclusivement laborieuse, vous avez fait trois parts : deux que les hommes connaissent bien, car elles se révèlent par le développement de vos entreprises et par votre rôle sans cesse plus important dans la vie publique, la troisième, plus obscure, parce que vous vous ingéniez à cacher derrière l’épais manteau de votre modestie, la flamme de votre bienfaisance et de votre bonté. »
- La Société d’Encouragement ne saurait rester étrangère au témoignage de haute estime qui vient d’être donné à l’un des membres les plus éminents de son Comité de Commerce et à exprimer à son tour à M. R. S. Carmichaël toute sa reconnaissance pour les services qu’il n’a cessé de rendre à la France par son incessante activité industrielle et par ses hautes qualités morales qui ont fait de lui un des patrons les plus aimés de ses ouvriers et les plus justement estimés de notre pays.
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- COMPTES RENDUS DES SÉANCES. — MARS 1R23.
- Je suis certain d’être votre interprète en disant que nous nous associons tous aux éloquentes déclarations de M. Nicolle, et en exprimant en votre nom nos cordiales et respectueuses félicitations à l’éminent Collègue que notre Société est heureuse et fière de compter dans ses rangs.
- M. Bâclé, président. — J’ai d’autre part la satisfaction de vous informer que notre très distingué collègue, M. Léon ( juillet, président de la Société des Ingénieurs civils vient d’être nommé directeur de l’Ecole centrale des Arts et Manufactures. M. Léon (juillet est un savant ingénieur qui s’est consacré, comme vous le savez, à l’étude scientifique des opérations métallurgiques et il est arrivé ainsi à les éclairer d’un jour nouveau à la lumière des découvertes dues à la métallographie microscopique et des théories actuelles sur la constitution intime des métaux, des alliages métalliques et sur les réactions naturelles de leurs constituants. M. Léon (juillet est l’auteur de nombreux ouvrages qui sont devenus pour l’ingénieur praticien, fabriquant ou mettant en œuvre le fer ou les autres métaux, des guides particulièrement précieux.
- Depuis douze ans déjà, il fait au Conservatoire national des Arts et Métiers, un cours de métallurgie qui obtient le plus grand succès. Je n’ai pas besoin du reste d’insister auprès de vous sur la haute valeur de son enseignement car vous avez pu reconnaître par vous-mêmes, lors des conférences qu’il a faites devant nous à l’occasion de l’Exposition de l’Aluminium par exemple, comment il réussit à exposer les théories les plus délicates, avec clarté et précision, en un langage d’une rare élégance qui fait de lui un maître en la matière. M. Léon (juillet professe depuis quelques années également, et avec le même succès, le cours de métallurgie des métaux autres que le fer, à l’Ecole centrale qu’il va diriger maintenant. A tous ces titres, il était particulièrement bien désigné pour ce poste éminent, et nous sommes d’autant plus heureux d’applaudir au choix dont il a été l’objet car il y sera vraiment suivant l’énergique expression anglaise theright mcin in the right place.
- M. Bâclé, président. — J’ai le plaisir de vous faire savoir que notre collègue du Conseil, M. Legouez, membre du Comité des Arts économiques, vient d’être promu commandeur de la Légion d’honneur.
- M. Legouëz est président de l’Union des Syndicats de l’Electricité et vice-président de la Chambre de Commerce de Paris. En dehors de ces fonctions, on doit mentionner, en particulier, son rôle comme fondateur et président de l’Union nationale intersyndicale des Marques collectives, connue sous le nom d’Unis France. C’est un des porte-parole les plus autorisés de la grande industrie française.
- M. le Lieut.-Col. Paul Bénard, membre du Conseil. — Le nom de Séguin
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- CONSEIL D’ADMINISTRATION. — SÉANCE PUBLIQUE DU 3 FÉVRIER 1923. 227
- est bien connu des ingénieurs : Marc Séguin, le grand-père de notre conférencier, est l’inventeur des ponts suspendus et de la chaudière tubulaire.
- M. Augustin Séguin a hérité de l’esprit inventif de la famille. Ancien élève de l’Ecole supérieure d’Aéronautique et de Constructions mécaniques, il a commencé à piloter des avions il y a plus de dix ans. Deux accidents graves survenus, l’un avant la guerre, l’autre en 1915, l’ont obligé à renoncer provisoirement puis définitivement à l’aviation; il se consacre aujourd’hui exclusivement à la mécanique, et d’une façon fort heureuse comme vous pourrez en juger.
- M. Augustin Séguin fait une première communication sur une machine à multiplier basée sur un principe nouveau.
- Soit à multiplier 123 par 456. Développons ces deux nombres comme des polynômes à termes ordonnés suivant les puissances décroissantes de 10 et effectuons la multiplication comme on le fait en algèbre; on a :
- 102 X 1 + 10' X 2 + 10» X 3
- 102 x 4 + 10' x a + 100 x 6
- ne (4 X 1) + 103 (5 x 1 : 4 x 2) + 102'(6 xl + 5 X 2 + 4x3;+ U" (6 X 2 + 5 X 3) X 10» ,0 x 3).
- Si on inverse les chiffres du multiplicateur et si on place le nombre ainsi obtenu dans les cinq positions suivantes par rapport au multiplicande :
- 123 123 123 123 123
- 65 4 654 654 654 654,
- on remarque que la somme des produits des chiffres placés sur la même verticale fournit le coefficient des puissances successives de 10 du produit.
- La machine réalise mécaniquement et automatiquement ces opérations.
- Un premier groupe d’organes réalise l’inversion d’un des facteurs et amène ce nombre inversé dans ses cinq positions successives.
- Un autre groupe comprend les organes multiplicateurs chargés d’effectuer les produits des chiffres qui se correspondent. Ces produits sont réalisés mécaniquement au moyen de cylindres montés sur un même axe et portant chacun des crémaillères dirigées suivant les génératrices ; le nombre de dents de ces crémaillères est égal aux produits des nombres 0, 1, 2..., 8, 9 par 0, 1, 2..., 8, 9.
- La troisième partie comprend les organes totalisateurs chargés, pour chacune des positions relatives des deux facteurs, de faire, à leur rang d’unité, la somme des produits représentée par la somme des dents des crémaillères et de reporter les dizaines s’il y a lieu.
- Ce totalisateur marque le produit cherché.
- Dès que la pose est faite, la seule manœuvre à effectuer est celle d’une tige droite qui doit être animée d’un mouvement rectiligne alternatif facilement réalisable au moyen d’un moteur. E. L.
- M. Augustin Séguin fait une deuxième communication sur un indicateur de vitesse instantanée.
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- COM PT K S RENDUS DES SEANCES.
- MARS J923.
- Considérons deux mobiles partant au même instant d’un même point d’un cercle et décrivant ce cercle dans des sens inverses; le premier A, étant animé de la vitesse à mesurer ou d’une vitesse qui lui est proportionnelle; le deuxième B, étant animé d’une vitesse dite de comparaison obéissant à une loi déterminée qui, d’ailleurs, pourra être quelconque. On conçoit que la position du point de rencontre des deux mobiles sur le cercle est fonction de la vitesse du mobile A, si la loi des vitesses du mobile B reste la môme, ce qui peut être assuré facilement par un simple ressort spiral.
- L’appareil qui réalise ces conditions matérialise la position du point de rencontre au moyen d’une aiguille qui peut se déplacer devant un cadran gradué et qui reste à la place oCi a eu lieu la rencontre. Les organes fonctionnent de telle sorte que, à chaque tour du mobile A, correspond un nouveau point de rencontre des deux mobiles, et par suite une nouvelle position de l'aiguille. 11 en résulte que si A est animé d’un mouvement uniforme, l’aiguille restera à la même place et indiquera sur le cadran la valeur de cette vitesse uniforme.
- Tout l’appareil, y compris le pignon destiné à transmettre le mouvement au mobile A, se présente sons l’aspect du boîtier d’une pendule et peut même ne pas dépasser les dimensions d’une montre de grandeur moyenne. E. L.
- AI. B a clé, président. — Je félicite M. Augustin Séguin de son ingéniosité et des résultats auxquels il estarrivé. Ses deux appareils sont fort intéressants non seulement à cause de l’originalité de leur principe mais aussi à cause de la façon élégante dont ils résolvent le problème que AL Séguin s’était posé et des applications pratiques qu’ils peuvent recevoir. Je prie Al. A. Séguin de vouloir bien nous remettre un mémoire détaillé sur chacune de ses inventions; nous les soumettrons aux comités compétents en vue de leur insertion dans le Bulletin.
- Al. Bâclé, président. — Nous allons entendre maintenant Al. Guiselin qui veut bien nous faire une communication sur les progrès réalisés en France dans la construction des grands navires pétroliers.
- Je n’ai pas besoin de vous présenter AI. Guiselin qui s’est créé, comme vous le savez, une autorité unanimement reconnue dans les questions intéressant le pétrole. Vous savez toute l’importance qu’elles ont prise actuellement dans les tractations internationales diplomatiques et financières et, d’une manière générale, dans les préoccupations des nations industrielles alors qu’elles s’efforcent aujourd’hui par tous les moyens de s’assurer la possession des gisements de ces combustibles liquides si précieux que sont les pétroles de toutes compositions et les essences volatiles. Vous voyez par là-même l’importance que prend en même temps la question des transports de ces combustibles liquides et par suite celles de la construction et de l’aménagement des navires qui en seront chargés. C’est donc là un sujet intéressant la France au premier chef et sur lequel nous devons porter tous nos efforts si nous ne voulons pas être obligés de recourir encore au service dispendieux
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- CONSEIL D’ADMINISTRATION. ---- SÉANCE PUBLIQUE DU 3 FÉVRIER 1023. 229
- des armateurs anglais. JM. Guiselin va nous exposer cette question avec sa compétence indiscutée.
- JM. A. Guiselin, Ingénieur E. P. G. I., membre du Comité général du Pétrole, fait une communication sur les progrès réalisés en France dans la construction des r/rands nar ires pétroliers.
- Notre infériorité en matière de transport des pétroles par mer n’est pas due à l’insuffisance technique de nos ingénieurs ni de nos chantiers navals, mais à des raisons d’ordre purement économique, dont nous avons failli être victimes pendant la guerre. En 1914, quelques pétroliers seulement battaient pavillon français; en réalité, les importateurs français possédaient une flotte de pétroliers de 45.000 t que, pour des raisons inhérentes a notre législation maritime, ils avaient eu intérêt à faire construire et gérer en Angleterre.
- De 1893 à 1897, nos chantiers avaient cependant construit 4 pétroliers (voiliers), puis cette construction avait repris en 1910 aux Chantiers de Normandie et de Rouen auxquels on doit 4 beaux pétroliers modernes, de 5.000 t, pourvus de moteurs Diesel, achevés en 1914, et dont un seul sombra à la suite d’un torpillage pendant la guerre.
- Le programme de 1920-1921 indiquait que 92.500 t de pétroliers étaient commandées ou en construction dans les chantiers français (100.000 à l'étranger) et que 60.000 t de navires pétroliers battaient pavillon français.
- Les navires pétroliers sont presque tous construits aujourd’hui suivant le système dit de Ishervood, caractérisé par ses membrures longitudinales, et dont la conception est due au Français Brunei qui l’appliqua au célèbre Great Eastern.
- C’est un très beau navire de ce type, le Saint-Boni face, récemment construit par les Chantiers navals français de Caen, sous la direction de M. Dhome, que décrit plus particulièrement M. Guiselin.
- Le Saint-Boni face, construit en quelques mois, a été mis à flot en avril 1922. il jauge 10.000 t, mesure 140 m de longueur, 17,40 m de largeur, et 8,45 m de tirant d’eau. Il est pourvu de 5 générateurs de chacun 254 m2 de surface de chauffe, brûlant du mazout et produisant 13,7 kg de vapeur surchauffée à 520° et à 15 kg : cm2 par kilogramme de mazout consommé. II est mû par des turbines à vapeur.
- Aux essais, le Saint-Boniface a fourni une vitesse de 12,08 nœuds au lieu de 11 prévus en ne consommant que 95 kg de mazout par mille parcouru au lieu de 125 prévus.
- Les citernes sont au nombre de 20, d’une capacité totale de 13.270 m3. Les pompes, au nombre de 3, peuvent débiter chacune 300 m3 à l’heure.
- E. L.
- JM. Bâclé, président. — Je remercie vivement JM. Guiselin de son intéressante communication et de nous avoir rappelé que nos ingénieurs et nos chantiers de constructions navales ne le cèdent en rien à leurs émules étrangers. Seule notre construction coûte plus cher et cela, parce que nous construisons moins : c’est là une des conséquences de notre renoncement à une politique navale.
- La séance est levée à 19 b.
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- MARS 1923.
- SÉANCE PUBLIQUE
- DU 17 FEVRIER 1 923.
- Présidence de M. L. Bâclé, président.
- La séance est ouverte à 17 heures.
- Le procès-verbal de la séance du 3 février 1023 est adopté.
- Sont présentés pour devenir membres de la Société et admis séance tenante :
- AL Cahen (Émile), (0.2^), ingénieur-conseil, 7, avenue Niel, Paris (17e), présenté par Al. Ernest Cahen et M. Charles l)ony ;
- AL D upieux (Jules-Joseph), gérant de la Société Durieux et Cie (appareils de chauffage industriel), 31, rue Laugier, Paris ( 17°), présentée par Al. Cardozo fils et AL Ch. Coulon;
- La Société des Ocres de France, à Auxerre (Yonne), présentée par AL Livache et AL Lemaire.
- Al. Bâclé, président. — J’ai le regret de vous faire connaître le décès d’un de nos collègues du Conseil, le lieutenant-colonel Espitallier, qui en faisait partie depuis 1915 comme membre du Comité des Constructions et Beaux-Arts. Ancien élève de l’Ecole polytechnique, où il était entré en 1860. Georges Espitallier faisait partie de la promotion du maréchal Joffre et de nos collègues Henry Le Chatelier et Sauvage. Il prit part, comme ses camarades, à la guerre de 1870-71.
- Classé dans l’arme du Génie, depuis son séjour à l’Ecole d’application de Fontainebleau, il fut affecté comme lieutenant au 3e régiment du Génie à Arras. C’est là qu’il fit la connaissance de Charles Renard et commença à s’intéresser à la navigation aérienne.
- Jeune capitaine, il fut envoyé en Indochine où, de 1876 à 1878, il eutl’occa-sion de se signaler comme ingénieur habile à tirer un excellent parti des ressources locales et à édifier des constructions élégantes et admirablement adaptées à leur but, notamment le Palais de la Résidence à Haïphong.
- Rentré en France, il occupa différents emplois dans le Service du Génie, participa à la construction de plusieurs forts et construisit un quartier de cavalerie. Lors de la reconstitution des troupes d’aérostation en 1884, il fut appelé au commandement d’une des compagnies nouvelles qu’il mit rapidement en forme. Dès lors, il prit, par la parole et par la plume, une part importante dans le mouvement aéronautique. Il publia, soit sous son nom, soit sous divers pseudonymes, de nombreux articles de revues et quelques livres, notamment Iji technique du lia/lon; tous ses ouvrages sont d’une lecture
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- CONSEIL D’ADMINISTRATION. — SÉANCE PUBLIQUE DU 17 FÉVRIER 1923. 231
- facile où l'ailrait de la forme ne fait que servir d’ornement à la valeur du fond. Lorsqu’en 1909, le Lieutenant-Colonel Roche fonda l’Ecole supérieure d’Aéronautique et de Constructions mécaniques, Espitallier en fut l’un des professeurs les plus appréciés.
- Toutefois, l’aéronautique ne fut qu’un épisode dans sa carrière. Il fut avant tout un constructeur. A Vienne, au camp de Châlons, et dans d’autres postes, il a laissé partout des traces de son passage. Ses travaux le désignèrent en 1894 pour les importantes fonctions de professeur de construction à l’Ecole d’Application de l’Artillerie et du Génie de Fontainebleau.
- Il se retira assez jeune du service actif, mais, pour lui, la retraite ne fut pas le signal du repos. Professeur à l’Ecole spéciale des Travaux publics, dès 1902, administrateur ou directeur technique de sociétés de constructions démontables, il déploya jusqu’à la fin de sa vie une activité extraordinaire, ne cessant d’ailleurs jamais d’écrire et de vulgariser les connaissances techniques qu’il possédait si bien. Il collabora notamment au Génie civil, et à la Technique aéronautique.
- A la déclaration de guerre, en 1914, il fut mobilisé comme directeur du Génie à Paris, poste qu’il occupa jusqu’à ce que l’atteignît la limite d’âge, en juillet 1917. La besogne ne lui manqua pas, et il fut un des bons ouvriers de la mise en état de défense de la capitale. D’autres se seraient contentés de ces fonctions absorbantes, mais elles ne suffirent pas à son inlassable puissance de travail. Sa compétence technique était connue dans tout le corps du Génie; aussi, lorsque ses camarades du front avaient besoin de matériel de toute nature, ils s’adressaient volontiers au Colonel Espitallier qui s’empressait de leur donner satisfaction. Il devint ainsi, peu à peu, à titre purement officieux, le pourvoyeur et le conseiller technique des commandants du Génie aux Armées. 11 a rendu ainsi les plus précieux services à la défense nationale.
- Membre depuis 1915 de notre Comité des Constructions et Beaux-Arts, le Lieutenant-Colonel Espitallier laissera parmi nous le souvenir d’un collègue affable et distingué. La Société d’Encouragement partage le deuil de sa famille à laquelle elle adresse ses plus sincères condoléances.
- M. Bâclé, président. — .l’ai le regret de vous annoncer également le décès d’un des plus anciens membres de notre Société, M. François-Philibert Pellin, Ingénieur des Arts et Manufactures, officier de la Légion d’honneur, membre du Conseil de la Société de Physique et de l’Institut d’Optique, et qui fut président de la Chambre syndicale de l’Optique et de la Précision. Il était constructeur d’instruments de précision et notamment des appareils qui servent couramment dans l’industrie pour l’examen micrographique des métaux et des alliages.
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- COMPTES RENDUS DES SÉANCES. ----- MARS 1023.
- M. IUclé, président. — Dans la séance en comité secret qu’il vient de tenir, notre Conseil d’Administration vient de s'adjoindre, an titre de la Commission des Fonds, M. Cornu-ïuénard, déjà membre de notre Société. Conformément à nos statuts, cette nomination sera soumise à la ratification de notre prochaine assemblée générale.
- M. Bâclé, président. — J’ai le plaisir de vous annoncer queM. Ferdinand Uov, notre collègue du Conseil, membre du Comité de Commerce, vient d’être promu officier de la Légion d’honneur.
- M. F erdinand Boy, vice-président de l’Union des Syndicats patronaux de l’Industrie textile de FYance, membre du Comité consultatif des Arts et Manufactures, est une des personnalités les plus marquantes de l’industrie cotonnière. Il représente particulièrement le centre normand du tissage.
- M. Bâclé, président. — Nous allons entendre M. II. Portevix, qui veut bien nous entretenir ce soir d’un sujet qui prend actuellement une importance toujours croissante, celle de la construction et de l’organisation des hôpitaux modernes.
- M. II. Portevin, ingénieur-architecte, ancien élève de l’École polytechnique, s’est spécialisé, dès le début de sa carrière, dans l’étude de la construction des usines, et en développant ainsi par la pratique ses connaissances en architecture, parallèlement à celles qu’il avait déjà comme ingénieur, il est arrivé à les appliquer à la construction d’édifices utilitaires d’un caractère plus général, comme les écoles professionnelles et les hôpitaux. Il a été appelé, en particulier, à collaborer à la construction des hôpitaux de Dunkerque et de ltoubaix, et il est chargé maintenant de l’établissement des projets des hôpitaux de Reims et de Mézières. Il s’est créé dans ces matières une autorité incontestée et je ne doute pas que vous n’entendrez avec grand intérêt cette conférence dans laquelle il va nous montrer l’évolution profonde, et même, nous pourrions dire, la transformation radicale qu’a subie l’organisation des hôpitaux au cours du siècle dernier.
- M. H. Portevix, ingénieur-architecte, ancien élève de l’Ecole polytechnique, fait une communication sur la construction et l'organisation des hôpitaux modernes h
- M. Raclé, président. — Je remercie M. Portevin de la très intéressante conférence qu’il vient de nous faire. Nous espérons qu’il voudra bien nous remettre prochainement le texte de sa communication, qui a sa place toute marquée dans notre Bulletin.
- La séance est levée à 18 h. io m.
- (1) Voir à la page 153 du présent numéro le texte in extenso de cetlc communication.
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- BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ d’eNCOUHAG. POUR L’iNDUSTRIE NATIONALE. —MARS 1923.
- BIBLIOGRAPHIE
- Chimie industrielle. La grande industrie chimique. Les métalloïdes et leurs composés. Les métaux et leurs sels. Industries organiques, par M. Paul Baud. Un vol. (24 X 16 cm) de xi + 704 p., avec 270 fig. Paris, Masson et Clc, 1922.
- Il m’a toujours semblé que, pour rendre compte des services mutuels que la chimie et l’industrie échangent chaque jour, on peut orienter son enseignement, en lui donnant le titre de chimie industrielle ou celui d'industrie chimique; l’un est l’œuvre du chimiste, l’autre de l’ingénieur. Sans jouer sur les mots, je considère que le premier terme est plus avantageux à suivre que le second et donne lieu à moins de mécomptes.
- Présenter la science sous le couvert de la chimie industrielle, c’est exposer simplement les réactions dont se sert l’industrie, continuation appliquée des principes élémentaires appris au collège, chimie qui s’étend au delà des frontières de nos livres classiques; ces réactions sont immuables, quels que soient les appareils que l’on met en jeu. Les réactions qui se passent dans une chambre de plomb, dans un haut fourneau, seront les mômes, tant que l’on se servira de pyrite pour fabriquer l’acide sulfurique, de minerai de fer et de gaz réducteurs pour fabriquer la fonte; même raisonnement vis-à-vis d’une chloruration, d’une carbonatation, d’une hydrolyse, d’une fermentation, et cependant les appareils qui assureront ces fabrications, pourront être différents et subir des modifications avec le temps.
- Présenter la science sous le couvert de l'industrie chimique, c’est avoir en vue la technique des industries dont les matières premières, de nature chimique, transformées par des réactions chimiques, aboutissent à des produits dénaturé chimique également. On est assez embarrassé pour découvrir une industrie qui ne touche à la chimie par un côté quelconque, en sorte que l’industrie chimique comprend un nombre indéfini de ressortissants qui en compliquent quelque peu la description et l’enseignement. Ajoutez à cela que beaucoup de ses appareils sont communs à plusieurs industries, tels que les laveurs, broyeurs, tamis, tels que les filtres-presses, les triples-effets, les appareils distillatoires et les réfrigérants. Quelle est l’industrie privilégiée qui se réservera la description de tel ou tel appareil? A ce point que, désirant mettre les élèves de l’Ecole de Physique et de Chimie de la Ville de Paris, au courant de l’industrie chimique, je me suis borné à faire l’énumération méthodique de tous les appareils en usage dans l’industrie chimique, agricole et alimentaire (1). Mais ceci n’est qu’une question de renvois bien établis. Ce qui est plus grave, c’est que ces appareils se succèdent les uns aux autres avec une extrême rapidité, et qu’un livre, si bien fait qu’il soit, a, dès son apparition, ses jours comptés.
- (1) L'outillage de l’induslrie chimique, agricole et alimentaire. Paris, 1922. Librairie de l’Ensei-g nement technique, 3, rue Thénard.
- Tome 133.
- Mars 1923.
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- BIBLIOGRAPHIE.
- MARS 1923.
- Ces réflexions me venaient à l’esprit en lisant la Chimie industrielle de M. Paul Baud, où l’auteur a en la hardiesse de ne pas adopter l’un des partis que je viens de proposer et d’unir au contraire l'art dn chimiste avec la technique de l’ingénieur. Je crois que, depuis le Dictionnaire de chimie industrielle d’AiMÉ Girard et Barreswill, les leçons de Girardin et le traité de Payen, personne n’avait osé aborder semblable ouvrage; nous en félicitons M. Paul Baud. L’auteur a adopté les grandes divisions de la chimie pure; il étudie successivement les industries des métalloïdes, les industries des métaux, les industries organiques. Dans chacun de ces chapitres, les industries se comptent nombreuses et un lecteur, si soucieux soit-il de s’instruire, pourra-t-il lire ce que l’auteur dit de chacune d’elles, tant les faits sont nombreux dans ce livre de 700 pages ; mais il y trouvera facilement les renseignements qu’il désirera y rencontrer.
- L. Lindet.
- La séparation industrielle des solides en milieu liquide, par M. Lucien Fabre, Ingénieur chimiste conseil (E. I. M-), ancien examinateur à l’Ecole d’ingénieurs de Marseille, Professeur de technologie industrielle à l’Association polytechnique Un vol. (25x16 cm) de m-f-227 p., avec 78 fig. Paris, G. Doin, 1922. (Prix : 16 f).
- Le livre de M. Léonce Fabre touche à des points qui semblent ne pas avoir été abordés scientifiquement et qui sont réservés jusqu’ici à l’appréciation des praticiens. Ceux-ci n’ont pas attendu que l’on discute les théories sur lesquelles sont basés la filtration proprement dite, le déplacement du filtratum par l’eau de lavage, le déplacement de l’humidité du gâteau par l’air comprimé, le rejet du gâteau par courant renversé, etc., pour adapter aux travaux qu’ils poursuivent les filtres que la construction mécanique met à leur disposition. Mais il leur sera précieux maintenant de connaître, par le livre de M. Léonce Fabre, les courbes qui établissent la résistance opposée à la filtration et au lavage, par les différentes surfaces de nos filtres, qu’ils soient à pression comme le filtre-presse, à dépression comme les filtres à immersion Moore, etc., et les filtres à tambours Oliver, Zénith, Bruna, Valiez, Babrowski, Kelly, ou sans pression, comme les épaississeurs Zénith, Dorr, les centrifuges, les ramasse-pâtes, les décanteurs, etc. Ils y verront comment il existe pour chaque liquide une pression critique, c’est-à-dire un point singulier au delà duquel l’augmentation de pression, donnée au liquide que l’on filtre, arrive à équilibrer la compacité du gâteau que cette pression même détermine ; comment la rapidité de filtration d’un liquide visqueux est fonction de sa température; comment l’addition d’une poudre inerte facilite le passage d’un liquide colloïdal, en fonction de sa dilution; comment l’homogénéité des matériaux en suspension assure, par l’homogénéité du gâteau, la vitesse de filtration, etc.
- Aussi recommanderons-nous ce livre aux industriels qui, par eux-mêmes, par leurs chimistes et leurs ingénieurs, veulent mettre un nouveau procédé au point, ou traiter, par un ancien procédé, un produit nouveau, et sont fort embarrassés pour adopter l’outil qu’ils jugent le plus propre à leur travail. Non seulement ils trouveront dans le livre de M. Lucien Fabre, l’indication des différents modes de filtration auxquels président les filtres décrits, mais également leurs constantes et leurs techniques.
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- Dans le précédent article j’ai dit que l'outillage des industries chimiques n’est pas toujours réservé à des transformations exclusives à telle industrie, mais se prête au contraire aux transformations d’industries parfois fort différentes, et qu’il est bon de connaître cet outillage quand on veut faire passer du laboratoire à l’usine un procédé dont on a poursuivi l’étude.
- M. Lucien Fabre a traité une partie seulement du problème, une des plus intéressantes, celle de la filtration; nous souhaitons qu'il traite bientôt les autres chapitres de l’outillage avec le même soin et la même compétence.
- L. Lindet.
- Le chaudronnier en fer, par M. L. Gendron, Ingénieur des Arts et Manufactures. Un volume (18x12 cm) de 380 p., avec 249 fîg. de la collection Le livre de la profession, directeur, M. C. Caillard, Inspecteur général de l’Enseignement technique. Paris, Librairie de l’Enseignement technique, Léon Eyrolles, éditeur, 3, rue Thénard (5e).
- L’ouvrage de M. Gendron, Le chaudronnier en fer, est un manuel élémentaire, rédigé de telle manière qu’il puisse être compris sans difficulté de tout ouvrier, ou même apprenti, possédant une bonne instruction primaire.
- Plusieurs centaines de figures sont intercalées dans le texte.
- Il serait désirable que dans les manuels de cette sorte, les figures fussent encore plus nombreuses et que celles représentant des machines ou de l'appareillage mécanique fussent toujours conformes aux derniers progrès de la technique.
- En outre, les auteurs seraient heureusement inspirés si, dans leurs manuels, ils faisaient ressortir comme il convient l’importance du facteur temps dans l’exécution des travaux, cela au moyen d’exemples pris sur le vif dans les ateliers ou chantiers où l’on travaille vite et bien.
- L’ouvrage de M. Gendron, tel qu’il est, n’en est pas moins à recommander.
- Les explications sont claires; lorsqu’il est fait usage de l’arithmétique et de la géométrie, les notions utilisées sont des plus simples et répondent néanmoins au but poursuivi par l'auteur, même dans le chapitre où est traitée la difficile question des tracés et coupes; le plan est méthodiquement ordonné; les exercices donnés à la fin de chaque chapitre sont judicieusement choisis.
- M. J. Androuin.
- La houille blanche, par M. Henri Cavaillès, professeur au Lycée de Bordeaux. — Un vol. (17 X 11 cm) de vi -f- 216 p., avec 12 fig., de la Collection Armand Colin (Section de Géographie). — Paris, Librairie Armand Colin, 103, boulevard Saint-Michel (5“), 1922 (Prix 5 f).
- Beaucoup de personnes ont entendu parler de la houille blanche, mais peu, en dehors des spécialistes, sont au courant des conditions de son emploi, Pour beaucoup, elle constitue une source d’énergie entièrement gratuite et supérieure à toutes les autres, ce qui est hélas inexact. D’autres, par contre, exagérant parfois un peu volontairement les frais qu’exige son utilisation, les inconvénients de celle-ci au point de vue du respect des paysages, se montrent résolument hostiles à l’aménagement de nos chutes d’eau.
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- Tome 13;». — Mars 1923.
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- BIBLIOGRAPHIE.
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- Pendant la guerre, la houille blanche paraissait avoir cause gagnée; depuis les hostilités, la raréfaction de l’argent, l'accroissement énorme des frais de construction, l’abaissement sensible du prix des charbons, ont permis à ses adversaires de rouvrir le débat. Ceux qui liront le précis de M. Cavaillès seront pleinement instruits et pourront se faire une idée personnelle sur un problème qui intéresse grandement l’avenir économique de notre pays.
- L’auteur, dans une première partie, explique fort clairement ce qu’est l’industrie hydro-électrique. Quatre chapitres composent cette première partie.
- Le premier est consacré à l’étude des eaux courantes comme source d’énergie; le seconda la production de l’énergie hydro-électrique; le troisième à la distribution et à la vente de l’énergie électrique; le quatrième à l’utilisation du courant électrique.
- La deuxième partie présente le tableau de la répartition de la houille blanche par régions naturelles. 11 est plus détaillé et plus complet pour la France, succinct mais suffisant pour les autres pays; il comprend pour chacune des régions décrites un état des ressources en énergie hydraulique, et de l’utilisation qui en est faite. Des données numériques nombreuses empruntées aux statistiques officielles ou fournies parles entreprises industrielles, permettent de se faire une idée exacte des quantités d’énergie disponibles ou déjà mises en œuvre.
- Le lecteur est successivement conduit par l’auteur dans les Alpes du Nord, dans les Alpes du Sud, les Vosges, les Pyrénées, le Massif Central, et, hors de France, en Espagne, en Italie, en Suisse, dans la Péninsule Scandinave, au Canada et aux États-Unis.
- Après ce long voyage, l’ouvrage se termine par un aperçu intéressant sur l’avenir de la houille blanche dans le monde, qui a des produits de la terre, la solidité et la permanence, et doit être considérée comme une inépuisable richesse en réserve pour l'avenir.
- Le travail de M. Cavaillès est essentiellement une œuvre de vulgarisation, mais sous une forme d’exposition très simple, et « sans prétention technique », il contient une mise au point fort intéressante d’une question qui, encore à l’heure actuelle, est l’objet de discussions passionnées.
- André Taillefer.
- Traité général sur l’application de la nouvelle législation des Établissements classés. Établissements dangereux, insalubres ou incommodes. Réglementation, conditions d’autorisation. Commentaires des articles de la loi. Jurisprudence, par MM. Léopold Magistry, Docteur en droit, Président du Tribunal civil d’Embrun, et A. Magistry, Ingénieur civil, Directeur de l’Association des Établissements classés de France. Préface de M. Lindet, Membre de l’Institut. Un vol. (25 X 16 cm) de xvm-t- 710 p. Paris, Association des Établissements classés de France, 49, rue de la Victoire, 1923 (Prix : 35 fr).
- Jusqu’en 1917, les établissements présentant un danger, une insalubrité ou une incommodité pour le voisinage étaient régis par le décret du 15 octobre 1810 et l’ordonnance royale du 15 janvier 1815. Mais, avec les progrès de l’industrie et les idées actuelles de protection ouvrière, on se heurtait à de nombreuses lacunes; aussi, en 1899, M. Bezançon, chef de division à la Préfecture de Police, fut chargé d’étudier un projet relatif à une nouvelle réglementation totale de ces établissements, et,
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- dans le rapport qu’il déposa à ce sujet, M. le sénateur Chautemps attira surtout l'attention sur les parties suivantes de cet intéressant travail :
- Préoccupation de la santé des ouvriers dont l’ancienne loi s’était complètement désintéressée; à cet effet, il y avait intérêt à unifier dans chaque département le personnel des inspecteurs des établissements classés et celui des inspecteurs du Travail ;
- Organisation de la surveillance pour toute la France et fixation des peines pour les infractions à la loi;
- Simplification de Vapplication de la loi, en ne soumettant les établissements de 3e classe qu’à une simple déclaration remplaçant l’autorisation qu’ils devaient demander;
- Protection de l'agriculture.
- Après de longues discussions, fut enfin votée la loi du 19 décembre 1917 relative aux établissements dangereux, insalubres et incommodes, suivie du décret du 17 décembre 1918 visant la réglementation de ces établissements.
- Afin de renseigner les industriels tant sur les nouvelles obligations qui leur étaient imposées, que sur les facilités qui leur étaient accordées pour les établissements précédemment soumis à une autorisation, il était utile de leur fournir un commentaire de cette nouvelle loi; c’est ce que se sont proposé M. L. Magistry, président du tribunal civil d’Embrun et M. A. Magistry, ingénieur, directeur de l’Association des Etablissements classés de France. Tous deux, par leurs études et leurs fonctions, étaient parfaitement qualifiés pour écrire un semblable traité.
- Après un court historique, les auteurs étudient d’abord la question juridique ; ils examinent la nouvelle loi, article par article, indiquant tout ce qui y a été introduit de nouveau.
- C’est ainsi que, dans l’article i, on voit que les intérêts sauvegardés par la loi sont : 1° la sécurité, la salubrité et la commodité du voisinage; 2° la santé publique; 3° la conservation des produits agricoles.
- D'après l’article 11, dès l’origine de l’instruction pour une demande d’autorisation, le service de l'inspection du travail examine les plans, et le Préfet, après avoir pris Y avis de l'inspecteur du travail, surseoit à la délivrance de l’autorisation jusqu’à modification du plan s’il y a lieu. L’arrêté préfectoral d’autorisation fixe les conditions jugées indispensables pour la protection des intérêts mentionnés à l’article 1.
- Les inspecteurs du travail sont exclusivement chargés de l’application des prescriptions concernant l’hygiène et la sécurité du personnel employé dans l'établissement. Les inspecteurs des établissements classés auront par contre à surveiller l’exécution des clauses concernant les intérêts du voisinage et de la santé publique.
- Point important à signaler, les conditions fixées par l’arrêté d’autorisation ne pourront pas faire'obstacle à l’application des dispositions édictées par le livre 11 du Code du Travail et par les décrets réglementaires qui pourraient être régulièrement ordonnés dans ce but.
- Le titre III comprend les dispositions applicables aux établissements soumis à la déclaration. Ces dispositions sont nouvelles, car à l’ancien régime de l’autorisation est substitué celui d’une simple déclaration pour les établissements de 3e classe.
- L’article 18 fixe que les prescriptions et réglementations relatives à l’hygiène et à la sécurité des travailleurs devront être rappelées aux déclarants, en même temps que leur sont communiqués les arrêtés visant les intérêts du voisinage et la protec-
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- tion de la santé publique. La procédure consiste à élaborer des arrêtés régissant l’ensemble des exploitations similaires entre elles et leur fournissant l'énumération complète des conditions et réserves auxquelles elles doivent se conformer.
- La seconde partie de l’ouvrage vise la partie technique. On trouve d’abord la nomenclature des établissements classés, à laquelle a été faite une addition indiquant le rayon d'affichage pour chaque industrie soumise à cette formalité.
- A la suite de chaque nature d’inconvénients visés dans la nomenclature les auteurs ont mis des numéros qui renvoient facilement le lecteur à l'indication aussi complète que possible des moyens susceptibles, sinon de les faire totalement disparaître, du moins d’en atténuer les effets de manière à les rendre inoffensifs ou tolérables.
- Enfin l’ouvrage contient les prescriptions générales imposées aux industries déclarées, et se termine par le décret du 19 juillet 1913 relatif aux mesures générales de protection et de salubrité applicables à tous les établissements visés par le livre II du Code du Travail et de la Prévoyance sociale.
- Tel est cet important volume qui sera très utile aux fonctionnaires et aux industriels. La compétence des auteurs leur a permis de traiter ce sujet avec une grande autorité; chaque cas envisagé au point de vue juridique ou technique est illustré de nombreux exemples qui font bien comprendre la jurisprudence et les exigences administratives.
- L’ouvrage est particulièrement intéressant en ce qu’il traite à fond les prescriptions nouvelles visant la salubrité du travail et la protection de l’agriculture. Enfin, il sera indispensable aux industriels si nombreux qui devront exploiter les industries soumises aujourd'hui à une simple déclaration.
- Ce volume est précédé d’une préface de M. Lindet, si versé dans ces questions d’hygiène. 11 en dit tout le bien qu’il en pense et, malgré l’aridité du sujet, il a su y mettre une pointe d’humour qui engagera les industriels à le consulter.
- Acii. Livache.
- Les engrais. Emploi raisonné et lucratif, par M. A.-Cu. Girard, Membre de l’Académie d’Agriculture, Professeur à l’Institut national agronomique. Un vol. (19 X 12 cm) de 163 p. de la Nouvelle bibliothèque du cultivateur, publiée sous la direction de M. Henry Sagnier. Paris, Librairie agricole de la Maison rustique, 29, rue Jacob (6e).
- Une très ardente campagne est menée à l'heure actuelle dans tous les milieux pour développer notre production agricole et tout naturellement un des moyens les plus efficaces qui sont envisagés est une large vulgarisation de l'emploi des engrais chimiques puisque ces engrais presque toujours augmentent les récoltes. On se demande alors pourquoi l’agiiculture hésite encore à les employer partout et toujours; c’est que les engrais ne doivent pas seulement donner des excédents de récoltes : il faut que ces excédents correspondent à des excédents de recettes nettes pour l’agriculteur, et c’est même là tout ce qui importe à ce dernier. « La question qui le préoccupe par dessus tout, c’est de savoir quels engrais il doit choisir et quelles doses il doit en répandre pour chacune des cultures de son assolement afin d’obtenir les meilleurs rendements non seulement en poids, mais en bénéfices liquides. »
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- Pour répondre à cette question, notre collègue A.-Ch. Girard a écrit le petit volume de la nouvelle bibliothèque du cultivateur: Les engrais, emploi raisonné et lucratif. Jamais titre ne fut plus exact, car c’est bien l’emploi raisonné et lucratif des engrais dont nous trouvons la théorie et la pratique dans cet ouvrage, exposé, d’une façon remarquablement claire et précise avec la concison qu’exigeait le petit nombre de pages dont disposait l’auteur. M. A.-Ch. Girard a pu l’écrire parce qu’il est depuis longtemps maître de ce sujet et le domine, parce que non seulement il a étudié les engrais au laboratoire, mais qu’il les a employés en grande culture et pour des plantes très différentes, parce qu’il a multiplié les expériences à propos de leur emploi, et enfin, parce que, du fait même de ses fonctions de directeur des laboratoires de l’Institut agronomique et du cours qu’il y professe, il a dû se tenir au courant de tout ce qui a été écrit sur le sujet en France et à l’étranger. Les agriculteurs trouveront dans ce livre la solution des questions que journellement ils se posent : quels sont les besoins des diverses plantes? que peuvent trouver celles-ci dans le sol? quel est le rôle du fumier et des engrais? quels sont les différents engrais, d’où viennent-ils? Quelles sont leurs qualités respectives, quelles sont les règles à suivre pour leur achat et leur emploi? etc., etc.
- Ils y trouveront en même temps et, pour ainsi dire à chaque page, des idées générales dont ils pourront faire grand profit parce qu’elles leur suggéreront les plus utiles réflexions et les guideront dans la pratique raisonnée de toutes leurs opérations culturales; ils y trouveront un certain nombre d’aperçus nouveaux qui laissent entrevoir tout ce que nous pouvons encore attendre de nouvelles recherches scientifiques sur la nutrition des plantes, et ils seront mis en garde contre certaines réclames, très habilement lancées, et dont le moindre des défauts est de devancer les conclusions à tirer d’études à peine commencées.
- On a jusqu’ici considéré l'azote, l’acide phosphorique, la potasse et la chaux comme les seuls principes actifs des fumures, mais des travaux en pleine évolution portent en germe des découvertes qui vont peut-être révolutionner nos idées.
- On a découvert dans toutes les plantes des traces de substances minérales qu'on a appelées les infiniment petits chimigues ; on a cherché quelle pouvait être, sur le développement des végétaux, l’influence du manganèse, du bore, du cuivre, du fluor, de l’aluminium, etc., etc. ; on s’est demandé si ces substances n’exerçaient pas une action stimulante, comparable à celle des métaux dits catalytiques, qui, dans les réactions chimiques, jouent, à très faible dose et par leur seule présence, un rôle inexpliqué, mais considérable dont l’industrie a pu tirer de merveilleux résultats (1).
- Certaines substances, comme le radium, le mésothérium, le polonium, émettent un gaz appelé émanation et diverses sortes de rayons animés d’une vitesse extrême, qui produisent de puissants effets physiques, chimiques et physiologiques, des actions radio-actives.
- Le sol est un milieu vivant, siège de nombreux organismes microscopiques tra-
- (I) M. A.-Ch. Girard ajoute ici très judicieusement à propos des actions catalytiques :
- •< Ce rôle catalytique, les engrais eux-mêmes ne le possèdent-ils pas? On est porté à le penser lorsqu’on voit les résultats surprenants obtenus avec 100 kg de nitrate par hectare, représentant 1,5 g d’azote par mètre carré, soit quelque cent millième du poids de la couche arable; ou avec 300 kg de superphosphate représentant 15 kg de phosphore par hectare.
- « On se demande si vraiment ce qu’on est convenu d’appeler engrais ne possède pas, à côté du rôle nutritif, quelque action mystérieuse se rapprochant de l’action catalytique. »
- (Les Engrais, p. 125.)
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- vaillant pour féconder nos récoltes. On a cherché à accroître ou à modifier la tïore microbienne en ensemençant la terre avec des cultures microbiennes artificielles.
- Mais dans ce milieu vivant du sol, à côté des bactéries utiles, se trouvent d’autres infiniment petits, des protozoaires notamment, qui gênent le développement des premières; cette lutte pour la vie se traduit par l’abaissement de la fertilité, par ce qu’on appelle la fatigue du sol. Les microbes et les végétaux eux-mêmes secrétent, a-t-on dit, des toxines pouvant jouer le rôle de poisons vis-à-vis des plantes.
- L’idée très logique est donc venue de désinfecter le sol, comme on désinfecte un logis après une maladie infectieuse, par l’emploi de produits antiseptiques.
- « Catalyse, radioactivité, ensemencement et désinfection du sol; voilà des choses bien nouvelles! L’agriculteur les connaît sans doute par les réclames commerciales faites autour de certains produits qu’on a décorés, abusivement à mon avis, du nom d’engrais. S’il ne doit pas encore se laisser séduire par de merveilleuses promesses, du moins doit-il suivre attentivement les travaux des savants autorisés qui s’attachent à l’étude de ces questions délicates et préparent peut-être une évolution dans les pratiques culturales.
- « A tout homme qui réfléchit, il apparaît que nous sommes actuellement enlizés et que nous piétinons sur place; la fertilisation du sol ne se limite certainement pas à nos notions simplistes sur l'azote, l’acide phosphorique, la potasse et la chaux. On sent qu’on est actuellement dans une période de gestation et que des idées nouvelles vont surgir. Laissons à la science le temps d’accomplir son œuvre; elle marche d’un pas lent, mais sûr, vers de nouvelles conquêtes, dont nous ou nos enfants tirerons profit (1). »
- La théorie de la fertilisation du sol, en effet, est certainement beaucoup moins simple qu’on ne le professait il y a quelques années; les différentes théories sur la fumure que pendant longtemps on avait voulu utiliser pour se guider sur l’emploi des engrais, n’ont pas résisté à un examen plus complet de la question, car elles ne tenaient pas compte d’un certain nombre défaits, chaque jour mieux établis.
- La fumure ne doit pas être réglée uniquement d’après la composition des récoltes, elle ne doit pas l’être non plus uniquement d’après l’analyse du sol.
- Est-ce donc à dire qu’on ne peut donner aux agriculteurs des conseils précis relativement à l’application des engrais aux diverses cultures? Voici ce qu’en pense M. A.-Ch. Girard :
- a Si, sortant de la théorie, on se reporte aux écrits et aux conseils de nos meilleurs agronomes, ceux dont la science est doublée de l’expérience pratique; si. d’un autre côté, on fait le relevé des méthodes suivies par les agriculteurs de progrès, tous gens qui savent observer et compter, on constate qu’à l’heure actuelle un accord s’est tacitement établi pour l’adoption de l’engrais chimique complet concurremment avec le fumier de ferme.
- « Sans trop se soucier de la composition des récoltes et de celle du sol, au sujet desquelles nous voyons régner tant d’incertitudes, l’agriculteur se préoccupe avant tout du côté économique de la question et cherche, pour diminuer les prix de revient unitaires, à obtenir de son exploitation le maximum de rendement. Or, le moyen le plus sûr d’y parvenir, c’est d’employer à la fois l’azote, l’acide phosphorique et la potasse », en se souvenant toujours que a l’application des fumures intensives doit marcher de pair avec une culture très perfectionnée ».
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- Si la question de l’application des engrais se trouve ainsi bien simplifiée, — quelques-uns, imbus d’anciennes théories plus ou moins erronées, seront tentés même de la trouver trop simplifiée, —restent à rechercher les variantes delà formule générale de l’engrais complet, les doses respectives d’engrais qui pour le minimum de dépenses donneront le maximum de bénéfices nets. M. A.-Ch. Girard estime que l’expérience directe seule renseignera à cet égard l’agriculteur; il est amené ainsi à terminer son bel et bon ouvrage en donnant la méthode à suivre pour expérimenter, et en exprimant le vœu de voir réaliser enfin en France l’organisation générale des expériences agricoles.
- Henri Hitier.
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- BULLKTtNOX (AS) .UK T K d’kMC )UI* VO. 1*0 U U l/lNDUSTRlK NATIONALE. — M VRS l.)23.
- OUVRAGES REÇUS A LA BIBLIOTHÈQUE
- E.\ FÉVRIER 1923
- Marec (Eugène). — La force motrice électrique dans l’industrie. In-8 (2a >: 16) de Vin + 613 p., 541 fig. Paris, (iauthier-Villars et Cie, 1922. 16501
- D’Adhémar (Hubert,. — Statique graphique. Éléments de mécanique à l'usage des ingénieurs. In-8 (25 x 16) de xi + 254 p., 153 lîg. Paris, Gauthier-Villars et Cie, 1923. 16502
- EejÈs (André). — Pratique de l’organisation rationnelle. In-8 (25 x 16) de xxvi -j- 594 p., 35 fig., 25 tableaux. Bibliographie, p. 593-594. Paris, G. et M. Ravisse,
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- Hresson (Paul). — Manuel du prospecteur (Bibliothèque professionnelle), ln-18
- (16 x 10) de 452 p., 137 fig. Paris, J.-H. Baillière et fils, 1923. 16504
- Smits (A.). — La théorie de l’allotropie. 1"' édition française traduite par J. Gilles. ln-8 (25 X 16) de xix + 523 p., 239 fig. Paris, Gauthier-Villars et G"’, 1923. 16505
- Petitpas (Julien). — L’usinage du bois. Puissance requise par les machines à bois. Dynamique des machines à grande vitesse. 44 barèmes pratiques (vitesse, charges, débits, courroies, puissance) permettant d’obtenir un travail rationnel et économique des machines à bois. In-8 (23 x 16) de xvm + 236 p., 36 fig. Paris, Dunod, 1923. 16506
- Michel (Jacques). — Travail du bois. Choix et propriétés des bois. Outillage, sciage,
- rabotage, assemblage. Modèles à construire pour amateurs et professionnels. Décoration, ponçage, pyrogravure, vernissage, teinture. Incombustibilisation et imperméabilisation des bois (Nouvelle collection des Recueils de recettes rationnelles). In-12 (19x12) de xiv -j- 288 p., 132 fig. Paris, Desforges, 1923. 16507
- Gros (Louis). — Madagascar pour tous. Gomment aller, que faire à Madagascar. In-8 (21 x 14) de 480 p., 18 fig. Paris. Albin Michel (Don de l’auteur). 16508
- Pariselle (II.). — Les instruments d’optique {Collection Armand Colin [Section de physique), n° 26). ln-16 (17 x 11) de VI + 218 p., 82 lig. Paris, Armand Colin, 1923.
- 16509
- Pitaval (Robert). — Traité général de commerce des minerais et métaux (Combustibles, alliages, engrais, etc.). 2‘‘ édition. In-8 (25x16) de xvi -J- 1235 p. Paris, chez l’auteur, 7, rue d’Offémont (17e) (Don de l'auteur, Membre de la Société). 16510
- Ministère de l’Agriculture. Direction générale des Eaux et Forets (2e partie). — Service des grandes forces hydrauliques (Région du Sud-Ouest). Tonie VI, fascicule F : Résultats obtenus pour les bassins de l'Agly, de la Têt, du Tech et du Scgre pendant les années 1915 et 1916. 16511
- MESNAGER (A.). — Matériaux de construction. Pierres [Encyclopédie du Génie civil et des travaux publics). In-8 (23 < 15) de 514 p , 112 fig. Paris, J.-R. Baillière et (ils, 1923 [Don de l'auteur, membre du Conseil d'Administration). 16512
- Fremont (Ch.). — Le marteau. Le choc. ,Le marteau pneumatique (Etudes expérimentales de technologie industrielle. 64° mémoire). In-4 27 < 22) de 194 p., 398 fig.
- Paris, chez l’auteur, 25, rue du Simplon (18e), 1923 (Don de l'auteur, membre de la Société).
- 16513
- Stanley Frank A ). — Poinçons et matrices pour le travail des métaux en feuilles.
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- OUVRAGES REÇUS EN FÉVRIER 1923.
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- Étude, construction et emploi. Traduit de la lre édition américaine par Maurice Varinois. In-8 (25 X 16) de xu + 468 p., 618 fig. Paris, Dunod, 1923. 16514
- Graffigny (H. de). — Catéchisme de l'automobile à la portée de tous. 4e édition. (Bibliothèque des actualités industrielles, n° 125). In-12 (18 x 13) de 261 p., 88 fig. Paris, Gauthier-Villars et Cie, 1923. 16515
- Duperrier (G.). — L’électricité rurale à la ferme et aux champs (Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'Industrie nationale, décembre 1922, p. 955-980). Paris, 44, rue de Rennes (6e). Pièce 12765
- Annuaire-Chaix. Les principales Sociétés par actions. 32e année, 1923 (Don de l'Imprimerie Chaix). Pér. 90
- Société technique de l’Industrie du Gaz en France. — Compte rendu du 45e Congrès tenu à Paris, en 1922. Paris, 12, rue de Glichy. Pér. 298
- Comité des Travaux historiques et scientifiques. — Comptes rendus du Congrès des Sociétés savantes de Paris et des départements, tenu à Marseille en 1922. Section des Sciences. Paris, Imprimerie nationale, 1922. Pér. 26
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- Comité des Forges de France. — Annuaire 1922-1923. Paris, 7, rue de Madrid (8e).
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- Royaume de Belgique. Ministère de l’Industrie et du Travail. Inspection du Travail et des Établissements dangereux, insalubres et incommodes. — Rapports annuels de l’Inspection du Travail. 22e année, 1921. Bruxelles, J. Lebègue et Cie; Albert Dewit, 1922. Pér. 277
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- New York State Department of Labor. — Annual Report of the Industrial Commis-sioner, 1921. Albany, 1922. Pér. 128
- Bureau of Standards (Washington). — Scientific Papers, Vol. XVIII (1922), nos 447 : Theory, construction and use of the photometric integrating sphere, by E. B. Rosa, A. H. Taylor, p. 281-325, 10 fig., I pl. Bibliography, p. 322-325. — 450 : An électron tube amplifier using 60-cycle alterning current to supply poiver for the filaments and plates, by P. D. Lowell, p. 345-352, 6 fig., I pl. — 451 : Spectrophoto-electrical sensitivity of bourno-nite and pyrargyrite, by W. W. Coblentz, J. F. Eckford, p. 353-372, 18 fig. — 452 : Structure of martensitic carbon steels and changes in microstructure which occur upon tempe-ring, by H. S. Rawdon, S. Epstein, p. 373-409, 18 fig. — 453 : Préparation and propertics of pure iron alloys : I. Effects of carbon and manganèse on the mechcinical properties of pure iron, by R. P. Neville, J. R. Caïn, p. 411-443, 16 fig., I pl. — 454 : Action of charred paper on the photographie plate and a method of cleciphering charred records, by R. Davis, p. 445-450, 3 fig., I pl. — 457 : Gases in metals : I. The détermination of combined nitrogen in iron and Steel and the change in form of nitrogen by beat treatment, by L. Jordan, F. E. Swindells, p. 499-511, 1 fig. Pér. 61
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- OUVRAGES REÇUS — MARS 1923.
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- Bureau of Standards (Washington). — Technologie Papers, Vol. XVI (1922), n° 219. Effect of température, deformation, and rate of loadmg on tke tensile properties of low-carbon Steel below the thermal critical range, by II. J. French, p. 679-725, 31 fig., IV pl., Bibliogra-phy, p. 724-725. — Vol. XVII (1922), n09 221 : Magnetic susceptibility and iron content of cast red brass, by L. H. Marshall, R. L. Sanford, p. 1-14, 6 fig., I pl. — 223 : Réclamation of use petroleum lubricating oils, by W. H. Herschel, A. H. Anderson, p. 93-108. Pér. 61 Bureau of Standards (Washington). — Circulars n03 86 (2d ed.) : United States Government spécification for turpentine, 11 p., 2 fig. (1922). — 135 : Caustic magnesia cernent, 14 p. (1922). Pér. 61
- Bureau of Standards (Washington). — Miscellaneous Publications, nos 50 : Annual Report of the Director of the Bureau of Standards to the Secretary of Commerce, 1922. — 51 ; Weights and measures. Fifteenth annual Conférence, 1922. Pér. 61
- College of Science. Impérial University of Tôkyô. — Journal, Vol. XLIV (1922), art. 3 : On some Japanese Tricladida Maricola, wilh a note on the classification of the group, by T. Kaburaki, 54 p., 6 fig., I pl. Bibliography, p. 48-52. — art. 4 : On the Terrestrial planarians from Japanese territories, by T. Kaburaki, 54 p., 23 fig., I pl. Bibliography, p. 50-53. — art. 5 : Ueber das Reciprocitàtsgesetz in einem beliebigen algebraischen Zahlkôrper, von T. Takagi, 50 p. Pér. 441
- L’agent général, gérant, E. Lemaire.
- Coulommiers. — lmp. Paul BRODARD.
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- 122e ANNÉE.
- AVRIL 1923.
- BULLETIN
- D E
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE
- ASSEMBLÉE GÉNÉRALE SOLENNELLE
- DU 24 MARS 1923.
- DISTRIBUTION DES RÉCOMPENSES DÉCERNÉES POUR L’ANNÉE 1922
- Présidence de M. L. B AC LÉ, président de la Société d’Encouragement.
- La séance est ouverte à 17 h.
- Le fauteuil présidentiel est occupé par M. L. Bâclé, président de la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale. A ses côtés siègent MM. Paul Toulon et Henri Hitier, secrétaire, et les membres du Conseil rapporteurs des comités techniques sur la demande desquels les récompenses sont décernées.
- Discours de M. L. Bâclé, président de la Société.
- Messieurs et chers Collègues, *
- Continuant la tradition reprise l’an dernier, nous sommes aujourd'hui réunis pour la distribution solennelle des récompenses accordées par notre Société pendant l’année écoulée. Nous avons pensé, en effet, qu’il convenait que cette cérémonie reste encore accompagnée du même
- Tome 135. — Avril 1923.
- 17
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- 246 ASSEMBLÉE GÉNÉHALE SOLENNELLE DU 24 MA BS 1923. — AVB1L 1923.
- éclat que nous avons toujours observé clans le passé, car celle solennité répond bien d’ailleurs à l’esprit de la mission d'encouragement à l’industrie nationale qui incombe à notre Société. Par là, en effet, nous montrons à nos lauréats la haute estime en laquelle nous tenons leurs travaux, l’éminente valeur que nous y attachons, et, avec nous, l’industrie tout entière.
- Lorsque, tout à l’heure, nous allons proclamer leurs noms, vous saluerez de vos applaudissements, en les réunissant dans une ovation commune, ces bons serviteurs du pays : savants, ingénieurs ou industriels aussi bien que ces ouvriers, leurs collaborateurs compétents et dévoués qui, tous, à des titres divers, ont été ou sont encore les meilleurs artisans du relèvement de notre industrie nationale. Vos acclamations leur apporteront la meilleure récompense qu’ils ambitionnent, en leur montrant que leurs efforts et leurs travaux sont appréciés comme ils le méritent; mais, en même temps, vous me permettrez d’ajouter que, de votre côté, vous y puiserez aussi le meilleur réconfort que nous puissions espérer devant les difficultés de la situation économique présente, lorsque vous entendrez la lecture des rapports dans lesquels nos collègues les plus compétents exposeront les titres de nos lauréats, les découvertes qu’ils ont réalisées, exalteront le dévouement qu’ils ont tous apporté à l’accomplissement de leur tâche obscure ou glorieuse. Xous y trouverons, en effet, un témoignage nouveau et non moins décisif des qualités d’initiative et d’énergie dont notre race française a donné déjà tant de preuves à travers les péripéties de sa merveilleuse histoire et, par là, cette cérémonie, qui est destinée avant tout à honorer ces lauréats, sera en même temps pour nous tous un exemple vécu, un encouragement et un réconfort.
- Avant cette lecture, je dois toutefois dès maintenant, pour obéir à la tradition, exposer devant vous la situation présente de notre Société, redire un dernier adieu aux collègues que nous avons perdus, saluer à nouveau ceux qui sont ^enus les remplacer parmi nous et, enfin, résumer nos travaux de l’exercice écoulé.
- La situation générale a subi peu de changement en 1922, mais les résultats obtenus nous permettent néanmoins de dire encore que notre Société conserve au même degré dans les milieux techniques compétents, tant en France qu’à l’étranger, la haute estime dont elle a tou-
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- discours de m. raclé, président.
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- jours joui dans le passé, et cette observation est particulièrement vraie dans les pays étrangers, car nous y comptons un nombre fort important de nos sociétaires. Il y a là, ainsi que je vous le disais l’an dernier, une propagande elïective dont il nous est permis de nous féliciter, car elle contribuera certainement pour une large part à accroître le prestige et le bon renom de l’industrie et de la science françaises en même temps que ceux de notre Société. Vous savez déjà, toutefois, qu’il n’en est pas de même au point de vue financier, car l’augmentation du nombre de nos sociétaires a plutôt pour résultat de diminuer que d’augmenter nos ressources. La cotisation demandée à nos adhérents a été maintenue en effet sans changement au taux invariable de 3b francs depuis la fondation de notre Société remontant à l’année 1801, et je n’ai pas besoin de vous dire qu’aujourd’hui ce chiffre est fort loin de couvrir les frais de nos publications.
- Jusqu’à présent, nous avons pu faire face à nos obligations au moyen des intérêts de quelques-unes des fondations dont nous disposons, mais c’est là évidemment une situation qui ne peut pas se prolonger sans inconvénients et nous avons dû rechercher si, à l’exemple d’associations diverses ou de sociétés techniques analogues à la nôtre, nous ne devrions pas augmenter le taux de cette cotisation. Comme le chiffre en est fixé toutefois par nos statuts, nous nous trouvons, en conséquence, obligés de les modifier sur ce point, et nous avons été ainsi amenés à procéder en même temps à une révision générale de ces statuts dans le but de les mettre mieux en harmonie avec les besoins de l’époque présente. C’est dans cet esprit que nous avons établi le projet définitif que vous connaissez : nous y avons prévu en particulier, pour l’élection des membres du Bureau, le vote par correspondance qui n’était pas admis jusqu’à présent; nous avons décidé, d’autre part, que le Bureau comprendrait un représentant de chacun des comités techniques; nous avons porté en outre à lb au lieu de 10 le nombre des membres du Comité de Commerce, en considérant que les questions ressortissant à ce (Comité, comme l’apprentissage, les rapports respectifs des ouvriers et des patrons, les relations économiques internationales, prennent aujourd’hui une importance toujours croissante. Enfin, pour le taux des cotisations, nous n’avons pas encore fixé dès maintenant un chiffre nouveau, mais nous avons prévu que ce taux pourrait être modifié dans certaines limites par une simple décision d’une assemblée générale extraordinaire.
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- Le projet des statuts ainsi modifiés a été voté dans notre assemblée générale extraordinaire du 17 juin 1022, et ce projet est actuellement soumis à l’examen de l’Administration supérieure dont l’approbation nous est nécessaire, comme c’est le cas, d’ailleurs, pour toutes les sociétés ayant obtenu la déclaration d’utilité publique.
- Nous avons tout lieu d’espérer que cette approbation nous sera accordée au cours de la présente année; après quoi, nous pourrons prendre la décision modiüant le taux de la cotisation.
- En dehors de cette question de modification des statuts, nous avons mis au point pour vous être prochainement distribué le programme de la manifestation solennelle qui se tiendra au mois de juin prochain pour le J 22e anniversaire de la fondation de notre Société à l’occasion du prochain centenaire de la déclaration d’utilité publique qui a été prononcée en avril 1824. Nous avons pensé, en effet, que cette manifestation viendra vraiment à son heure, alors que la situation générale présente rappelle malheureusement à tant d’égards celle du début du siècle dernier. Alors en effet, comme aujourd’hui, la France invaincue mais épuisée, s'efforcait, à peine délivrée de l’invasion ennemie, de réparer ses ruines en intensifiant sa production industrielle et agricole; elle voulait se mettre en mesure d’aborder sans trop d’infériorité la lutte économique qui allait surgir, non moins difficile et dangereuse que la lutte militaire à laquelle elle succédait. Elle y a heureusement réussi au siècle dernier et elle a pu alors apporter sa contribution prépondérante dans cette merveilleuse floraison de découvertes et de progrès techniques qui ont si profondément transformé l’industrie dans tous les ordres d'activité et modifié notre civilisation contemporaine.
- La Société d'Encouragement, doyenne de nos sociétés techniques, peut se re nd re ce témoignage que, dans la mesure forcément limitée des moyens d’action dont elle pouvait disposer, elle a certainement contribué quelque peu à susciter ce magnifique essor par les initiatives qu’elle a provoquées, les encouragements et les récompenses qu’elle a distribuées; par là en effet, elle a réussi à convaincre tous nos producteurs, industriels ou agriculteurs, de la nécessité de faire appel aux études scientifiques en leur montrant la fécondité des résultats qu'ils pouvaient en attendre.
- La manifestation solennelle que nous projetons nous fournira l’occasion de résumer cette histoire, déjà plus que séculaire, qui se
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- discours de m. bâclé, président.
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- confond en quelque sorte avec celle des inventions nouvelles qui en ont marqué les grandes étapes, et ainsi cette manifestation prend en meme temps un intérêt patriotique en ce qu’elle servira à montrer la part importante qu’a prise notre pays, au siècle dernier, dans ces grandes découvertes qui ont enrichi le patrimoine commun de l’humanité. Nous croyons pouvoir dire qu’à ce point de vue spécial, comme à tant d’autres, le génie français a rendu au monde civilisé des services éminents que nul ne saurait oublier sans injustice et qui permettent d’en espérer d’autres dans l’avenir. Dès lors, nous avons pleine confiance qu’une pareille appréciation sera partagée par ces juges compétents et impartiaux que seront nos invités étrangers; ils estimeront sans doute avec nous que, dans l’intérêt général du monde entier, il est absolument nécessaire que notre pays retrouve bientôt les moyens de relever les ruines de la guerre et de reprendre son activité passée dans le calme de la sécurité enfin reconquise. Ce problème de l’avenir économique du pays présente aujourd’hui en efïet un caractère angoissant qui préoccupe tous les cœurs français. Il s’impose tout particulièrement à l’attention de notre Société puisqu'il se rattache à la mission essentielle que lui ont assignée ses fondateurs, et, à ce titre, elle est tenue d’y apporter sa contribution, si modeste soit-elle. Si, en effet, sa collaboration restait autrefois presque toujours limitée à la technique proprement dite, aujourd’hui, au contraire, la situation générale de l’industrie s’est profondément modifiée, car les difficultés se- sont aggravées, ne portant plus seulement sur le côté technique, mais plus fréquemment au contraire, comme je viens de le rappeler, sur des questions d’ordre économique ou social. Notre Société qui compte dans son sein, spécialement au Comité de Commerce, des économistes éminents, a déjà discuté à diverses reprises ces problèmes nouveaux, et elle a pu leur proposer souvent des solutions intéressantes, mais il faut prévoir toutefois que ces questions vont prendre, dans un avenir prochain, une importance toujours croissante affectant bientôt toutes les branches de l’activité nationale. C’est donc là une des tâches principales qui vont s’imposer désormais à notre Société alors qu’il s’agit de porter remède aux difficultés économiques résultant de la situation générale présente.
- Au cours de l’année écoulée, nous avons perdu cinq de nos collègues
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- (lu Conseil dont vous me permettrez de rappeler seulement les noms, car la plupartd’enlre eux ont fait Fobjet de notices nécrologiques insérées au Bulletin : MM. Daubrée, Fouret, Moreau, le Lieutenant-Colonel Espitallier; M. Bardy, membre honoraire, et quatre membres correspondants : MM. A. Loreau, H. Howe, Ernest Solvay et M. Gouin.
- Presque tous ont occupé un rang éminent dans la carrière qu'ils ont suivie, aussi nous restons fiers de les avoir comptés dans nos rangs; nous renouvelons d'autre part à leurs familles en deuil l’expression de la part bien vive que nous prenons à leur chagrin.
- V ous avez désigné pour leur succéder : MM. Kayser, Counu-TiiExard, Plumet, comme membres du Conseil, et MM. Baiser, Hawox. Sauveur, Mrazec et Maurice G armer, comme membres correspondants, et je suis heureux, en votre nom, de présenter à nouveau aujourd'hui à nos distingués collègues tous nos souhaits de bienvenue.
- Arrivant maintenant à la question des prix et subventions, je dois vous indiquer que, pendant l'année 1922, la Société d’Encouragement a dépensé ou engagé en prix, récompenses, secours, subventions et allocations diverses, une somme totale de 55.700 f qui a été prélevée surtout sur les revenus de ses fondations.
- Sur cette somme, 10.200 f sont des subventions à des travaux ou recherches d’ordre technique.
- Dans cette revue de l’activité de notre Société, vous me permettrez d’accorder une mention spéciale à notre Bibliothèque qui m' paraît pas être suffisamment connue, malgré les services qu’elle rend à de nombreux chercheurs. Ln principe, elle n’est ouverte qu’aux membres de la Société d’Encouragement, mais, en fait, elle est publique et elle reçoit tous les travailleurs de bonne volonté pourvu seulement qu'ils justifient de l’intérêt des recherches qu'ils veulent y effectuer.
- La moyenne journalière du nombre des lecteurs fréquentant notre' Bibliothèque est de 12. Ce chiffre est un peu supérieur à celui des années d’avant-guerre. Le nombre des personnes présentes simultanément dans la salle de lecture s’élève quelquefois à plus de 15. C'est le cas, notamment, le samedi après-midi, et' qui nous montre qu’un grand nombre de nos lecteurs savent utiliser d’une façon intelligente les loisirs que leur laisse la semaine anglaise.
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- Il convient de signaler que notre Bibliothèque est une des plus riches de France, peut-être même la plus riche, en ouvrages techniques et surtout en périodiques techniques de toutes langues. Nos sociétaires pourront d’ailleurs s’en rendre compte en consultant notre prochain annuaire qui renfermera le catalogue des périodiques reçus par notre Bibliothèque, méthodiquement classés.
- Ajoutons encore que notre bibliothécaire se tient toujours volontiers à la disposition des chercheurs pour les aider à trouver l’ouvrage contenant le renseignement qu’ils désirent, même lorsqu’ils ne sont pas en mesure de le désigner avec précision, et il y réussit le plus souvent. Il y a là, comme vous voyez, un exemple assez rare pour qu’il nous soit permis de le signaler.
- En ce qui concerne d’autre part les travaux de nos divers comités, ils se rattachent en général à l’étude des principales questions actuellement à l’ordre du jour, et celles-ci ont fait ainsi l’objet d'intéressantes conférences dont vous n’avez pas perdu le souvenir, ou de savants travaux publiés dans notre Bulletin.
- Je citerai notamment les magistrales conférences de M. Belix sur l’organisation de la librairie française, de M. Appert sur les progrès réalisés dans l’industrie du verre, de M. Jules Bied sur les ciments à haute teneur en alumine, de M. Duperrier sur l’électricité rurale, à la ferme et aux champs, de M. Pierre Toulon sur l’intéressant procédé, dont il est l’inventeur, pour l’obtention des projections en relief par l’emploi de la lumière polarisée. Les moteurs d’aviation et, d’une façon générale, les moteurs légers à explosion, ont été étudiés dans les savantes conférences de M. le Commandant Martinot-Lagarde et de M. Ch. Faroux.
- De son coté, M. Ad. Schubert, membre correspondant de notre Comité des Arts mécaniques, nous a donné un travail bien documenté, qui a été fort remarqué, sur les moteurs dits semi-Diesel qui occupent aujourd’hui une place si importante parmi les moteurs à combustion interne.
- Nous nous sommes attachés, d’autre part, à deux questions d’importance majeure pour toutes nos industries, soit d’abord celle de la bonne utilisation des combustibles ainsi que celle de la production et de Futilisation de la vapeur, et nous avons reproduit dans le Bulletin
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- les conclusions auxquelles s'est arrêtée la commission spéciale* constituée à cet effet au Ministère des Travaux publics, sous la présidence de notre éminent collègue, M. lTnspecteur général \\'ai.crever. M. Marillier a, en outre, résumé les études faites à l’occasion du Congrès qui s’est tenu à Béziers en 1922 sur la question du carburant national qui prend aujourd’hui une importance capitale* dans la situation économique du pays. Nous avons donné également dans notre Bulletin une étude due à M. Meunier sur l’alcool éthylique ele cellulose et un travail de M. L. Colas sur l’industrie de la pâte à papier d’alfa.
- Au cours de l’année écoulée, le Comité du Retour aux Etudes techniques, qui avait été fondé, ainsi <{iie vous vous le rappelez, au début de l’année 1919 en faveur des jeunes gens dont la guerre avait interrompu les études techniques, dans le but de leur permettre de les reprendre utilement par des voies plus rapides, a terminé détiniti-vement ses travaux. Vous apprécierez l’importance des services qu’il a rendus en songeant qu’il a pu donner à de nombreux jeunes gens un appui moral particulièrement précieux grâce auquel ils ont pu s’assurer des situations intéressantes. Vous avez pu vous en rendre compte, d’ailleurs, par la lecture du compte rendu détaillé des tra\aux du Comité dans notre Bulletin d’aoùt-septembre-octobre 1922, et, en songeant à l’intérêt des résultats ainsi obtenus, vous vous joindrez certainement à nous pour adresser vos remerciements et vos félicitations à M. le Général Dlval, à M. IIknry Le Chatelier et à tous les savants et industriels qui ont apporté leur appui autorisé à l’œuvre du Comité du Retour aux Etudes techniques.
- Je rappellerai, enfin, la collaboration apportée par notre Société à la patriotique initiative qu’a prise M. Louis le Cuatelier en se faisant l’apôtre d’une véritable croisade pour l’abolition de la syphilis. Vous n’avez pas oublié, en effet, la magistrale conférence dans laquelle notre éminent collègue nous a exposé toute la gravité de cette maladie en nous montrant qu’elle constitue un véritable fléau, aussi dommageable au point de vue industriel qu’il est dangereux au point de vue individuel et social, non moins nocif que ses deux terribles frères, l’alcoolisme et la tuberculose, car, tous ensemble, ils font certainement plus de victimes que les guerres les plus meurtrières. Devant un péril aussi angoissant, il est inutile d’insister sur l’intérêt essentiel qui s’attache
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- à lutter contre la syphilis avec la même ardeur que nous devons apporter d’autre part contre l’alcoolisme et la tuberculose; car il s’agit bien là, vraiment, d’une question de vie ou de mort pour la race française et pour le pays tout entier. Cette lutte s’impose à nous d’une façon d’autant plus impérieuse que la méthode de détection et de mesure imaginée par M. le Docteur Vernes est venue apporter maintenant nn moyen sûr de suivre les différents traitements et de modifier les modalités de leur application; il ne paraît pas douteux qu’elle devra donc amener dans l’avenir la disparition complète de cette maladie lorsque l’application pourra en être généralisée dans toute l’étendue du pays. On ne pourra y réussir toutefois qu’en dotant chaque région d’une station de traitement appropriée, ce qui entraînera nécessairement des dépenses fort élevées auxquelles l’Etat n'est pas en mesure présentement de subvenir. Il faut donc faire appel à la générosité publique en s’attachant à éclairer l’opinion sur la gravité du péril qu'il est possible maintenant de conjurer.
- M. Louis Le Chatelier s’est consacré à cette noble tâche avec un dévouement que vous avez pu apprécier en entendant la belle conférence que je viens de vous rappeler, et, joignant l’action à la parole, il s’est fait le principal fondateur du Comité pour l’Abolition de la Syphilis qui a pour mission d’assurer, dans la mesure des moyens financiers dont il pourra disposer, la diffusion des méthodes de traitement ainsi que la création de stations de traitement appropriées, notamment dans les centres industriels.
- Le Comité est actuellement en pourparlers pour la création de centres médicaux, comprenant chacun un ou plusieurs dispensaires avec un laboratoire, dans les villes de Nancy, Valenciennes, Denain, Bordeaux, Lens et Béthune.
- Consciente de servir ainsi les intérêts supérieurs de l’industrie, notre Société a tenu à s’associer à la généreuse initiative de M. Louis Le Chatelier en accordant son patronage au Comité pour l’Abolition de la Syphilis et en mettant à sa disposition les locaux dont il a besoin pour son siège social. C’est là, sans doute, une décision sortant un peu du cadre habituel de nos travaux, mais je ne doute pas que vous ne soyez unanimement d’accord avec nous pour estimer qu’elle rentre bien dans la mission de notre Société. C’est donc en toute justice que 1 appui, ainsi accordé à des œuvres d’un intérêt social aussi élevé, peut
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- prendre place dans le résumé sommaire (pie je viens de vous présenter de l’activité de notre Société pendant l’année écoulée. En dépit des moyens différents qu’elles emploient, ces œuvres tendent en effet au meme but que les études et recherches techniques auxquelles nous accordons des subventions. Les encouragements donnés, aux unes comme aux autres, ont toujours pour effet de contribuer au développement général de la production et de venir en aide à l’industrie nationale dont notre Société veut rester l’auxiliaire dévouée en même temps que la conseillère avisée.
- L’est encore cette même pensée qui l’a inspirée, dans la désignation de ces bons serviteurs de l’industrie que sont les lauréats dont nous allons maintenant, proclamer les noms en procédant à cette distribution de nos récompenses qui forme le principal objet de notre réunion présente.
- A cet effet je vais donner successivement la parole aux rapporteurs désignés par nos divers Comités qui ont eu à examiner et discuter les titres de nos lauréats. Auparavant, je vous prierai d’excuser ceux de nos lauréats qui ne viendront pas ce soir recevoir leur médaille. La plupart d'entre eux sont pris en effet par leur travail et n’ont pu l'abandonner, même pour quelques heures, ou obtenir de leurs chefs 1 autorisation de venir jusqu’à Paris. Tous les absents se sont excusés en nous remerciant. Quelques-uns se sont fait représenter. Nous sommes d’ailleurs un peu responsables de leur absence, car notre Société va chercher ceux qu’elle récompense aux quatre coins de la France. Enfin, quelques-uns de nos lauréats sont indisposés ou sont trop Agés [tour entreprendre un voyage quelquefois assez long. (Test le cas notamment pour plusieurs des vieux ouvriers ou contremaîtres que nous sommes si heureux de récompenser.
- M. IIaclk, président, proclame les noms des lauréats des grands prix et des prix spéciaux décernés en 11)22.
- MM. Paul Toulon et Henri IIitikr, secrétaires, proclament ensuite les noms des lauréats à qui sont attribuées des médailles d’or, de vermeil, d’argent ou de bronze [tour les progrès industriels qu’ils ont réalisés ou pour des travaux remarquables de technique ou de science industrielle.
- M. Henri Hitikr prononce une allocution relative aux lauréats des médailles de bronze décernées aux bons serviteurs de l’agriculture, de l’industrie et du commerce ( I ).
- (1) Voir ci-après les noms des lauréats et les rapports présentés au sujet de leurs Ira vaux.
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- BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ d’eNCOUHAG. POUR L’INDUSTRIE NATIONALE. — AVRIL d923.
- LISTE DES RÉCOMPENSES
- DÉCERNÉES PAR LA SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- ANNÉE 1022
- Grande médaille d’or annuelle de la Société.
- La Société (l’Encouragement décerne chaque année, sur la proposition d’un des six comités techniques de son Conseil, une grande médaille d’or portant l’effigie de l’un des plus grands hommes qui ont illustré les arts ou les sciences, aux auteurs, français ou étrangers, des travaux qui ont exercé la plus grande influence sur les progrès de l'industrie française, pendant le cours des six années précédentes.
- Cette grande médaille, à l’effigie de Jean Goujon, est décernée pour 1922, par le Comité des Constructions et Beaux-Arts, à M. Jules Bied pour /’ensemble de ses travaux sur les liants hydrauliques.
- Rapport présenté par M. Mesnager, au nom du Comité des Constructions et
- Beaux-Arts, sur les titres de M. Jules Bied à la grande médaille d’or à
- l’effigie de Jean Goujon.
- M. Jules Bied est très connu de tous ceux qui s’intéressent aux progrès des liants hydrauliques.
- Sorti de l’Ecole polytechnique en 1884, il n’a guère tardé à s’orienter vers l’étude des chaux et ciments. Entré comme ingénieur dans la Maison Pavin de Lafarge au Teil, il a publié de nombreuses études sur les questions relatives à la fabrication des chaux et ciments. Il a en particulier doté la construction de deux produits nouveaux : la chaux dite maritime et le ciment alumineux.
- Chaux maritime. — La chaux du Teil avait un durcissement excessivement lent et des résistances initiales très faibles. Cela prolongeait considérablement les délais de construction des voûtes, et obligeait à donner un développement énorme aux chantiers de travaux à la mer. Il fallait en effet, laisser durcir
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- pendant des mois les voûtes sur cintre, et les blocs des ports devaient attendre au moins trois mois leur immersion. Des emplacements très importants étaient nécessaires pour conserver ceux-ci.
- M. Bied, à la suite d’expériences de laboratoires méthodiquement conduites, constata que les pierres des carrières du Teil surcuites donnaient une chaux à durcissement rapide et à résistance initiale se rapprochant de celle du ciment.
- Pour transporter ces résultats de laboratoire dans la pratique, il mit au point de toutes pièces :
- ci) Un four à gaz pour cuisson de chaux et de ciment à haute température et eut à vaincre, de ce chef, de multiples diflicultés;
- b) Un extincteur rotatif rationnel, composé de deux cylindres de 2,50 m de diamètre et de 15 m de longueur, où le produit de la cuisson est soumis à l'action de la vapeur d’eau. L’extinction à chaud a l’avantage d’éviter la destruction d’une partie des produits actifs que l’eau froide transforme en corps inertes.
- La chaux dite maritime a rendu les plus grands services dans la construction des ponts, des souterrains, des viaducs et des ports. On immerge couramment dans la mer au bout d’un mois, les blocs faits à la chaux maritime. Les ports algériens, plus particulièrement, et le port de Marseille ont vu leurs travaux grandement facilités par l’emploi de ce nouveau liant.
- Ciment alumineux. — Les ciments alumineux que M. Bied a découverts en cherchant un produit qui résistât aux décompositions par les eaux sulfatées, ont rendu à la construction un service encore plus considérable que la chaux maritime.
- Ces ciments, obtenus par la cuisson d’un mélange de chaux et de bauxite, permettent d’atteindre un indice d’hydraulicité beaucoup plus élevé qu’avec les ciments siliceux, les aluminates à forte teneur en alumine restant actifs tandis que les silicates deviennent inertes quand on veut forcer la proportion de silice. Il en résulte qu’il n’y a pas de chaux libre que l’eau de mer puisse dissoudre pour pénétrer dans le mortier. Par suite, les mortiers de ciment alumineux sont pratiquement indécomposables par l’eau de mer et même par les eaux sulfatées les plus concentrées. Ils ont en outre, à la fois une prise lente, qui permet de les utiliser sur le chantier aussi facilement que les ciments Portland, et ensuite un durcissement rapide avec des résistances à trois jours, qui atteignent celles des meilleurs Portland à un mois et demi. On peut donc décintrer et mettre en charge en quelques jours.
- Il n’est pas exagéré de dire que ce produit provoquera à bref délai, une révolution complète dans la construction.
- Ici encore, M. Bied ne s’est pas contenté de trouver : il a transporté
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- HAPPORTS RELATIFS AUX RÉCOMPENSES DÉCERNÉES EN 1922.
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- les résultats du laboratoire dans la pratique. Après avoir constaté que, contrairement aux autres ciments, ce dernier gagnait à être fondu, il en a mis au point la fabrication au water-jacket et au four électrique. Ce dernier mode de fabrication est particulièrement appelé à un grand avenir en Suisse, en Norvège, et le premier de ces pays a déjà entamé la fabrication.
- M. Bied est entré au Bureau d’Organisation économique, où il dirige la Section des Ciments. L’Académie des Sciences vient de lui attribuer le prix Caméré, prix destiné à récompenser les progrès dans l’art de la construction. Le Ministère des Travaux publics, voulant profiter de sa haute compétence, vient de nommer M. Bied membre de la Commission permanente des Chaux et Ciments.
- Particulièrement soucieuse de distinguer les applications industrielles qui découlent directement de recherches théoriques, la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale ne peut choisir de lauréat plus digne de la grande médaille Jean Goujon que M. Jules Bied. Aussi, notre Conseil, sur la proposition de son Comité des Constructions et Beaux-Arts, a-t-il décidé de lui décerner cette récompense.
- Le Rapporteur, Mesnager.
- Prix de la classe 50 à l’Exposition universelle de 1867.
- Les exposants de cette classe, sur l’initiative du baron Thénard, ont donné à la Société d’Encouragement une somme de G.326 f 80 pour la fondation d’un prix qui est accordé .à l’auteur du perfectionnement le plus important apporté dans le matériel des usines agricoles et des industries alimentaires.
- Le Comité d’Agriculture, chargé de désigner les bénéficiaires de ce prix, eu égard aux arrérages dont dispose la fondation, a proposé, sur la demande de M. L éon Lindet, de décerner, en 1922, deux prix de chacun 500 f en espèces accompagnés d’une médaille de bronze, à :
- M. Charles Lesage, inventeur et constructeur d’une nouvelle machine à teiller le lin et à :
- M. Placide Navarre, inventeur et constructeur de machines à écosser, à décortiquer, à dénoyauter, etc., les fruits et les légumes destinés à la préparation des conserves.
- Cette proposition a été approuvée par le Conseil.
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- En ce qui concerne la machine à teiller le lin de M. Charles Lesage, voir dans le Bulletin de février 1922, p. 158, la description qui en a été donnée par M. Leon Lixdet.
- Rapport présenté par M. Léon Lixdet, au nom du Comité d’Agriculture, sur les machines à écosser, décortiquer, dénoyauter, etc. les fruits et les légumes destinés à la préparation des conserves, imaginées et construites par M. Placide Navarre.
- M. Placide Navarre, constructeur, 50, avenue de Châtillon, à Paris, a, depuis une dizaine d’années, consacré son activité à la création et à la construction d’appareils destinés principalement à la fabrication des conserves alimentaires, dans le but de rendre mécaniques et automatiques des opérations qui employaient une nombreuse main-d’œuvre, aussi exigeante qu’incertaine aujourd’hui.
- Nous citerons au hasard, les machines à écosser les petits pois, à peler les pommes, à découper les choux, à effeuiller les artichauts, à gratter les asperges, à préparer la moutarde, à « équeuter » et à « dénoyauter » les cerises, les prunes, à « passer » les marmelades, les tomates cuites, à emboîter les conserves, à embouteiller les sirops, etc. Il n’v a guère de légumes ou de fruits devant le travail desquels Al. Navarre se soit déclaré impuissant à lutter contre la main-d’œuvre humaine.
- 11 a de plus, tout en restant dans la même direction d’activité, monté nombre d’usines de conserves alimentaires, tant en France qu’à l’étranger, où toutes les opérations s’exécutent automatiquement, depuis le lavage et l'épluchage de la matière première, sa cuisson et son évaporation s’il v a lieu, jusqu’à sa mise en boîtes et sa stérilisation.
- M. Navarre, dont le nom se répand chaque joui-, a rendu de très grands services à l’industrie des produits alimentaires et notre Conseil, sur la proposition de son Comité d’Agriculture, a décidé de lui attribuer un prix en espèces de 500 f accompagné d’une médaille de bronze.
- Le Rapporteur,
- Léon Lindet.
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- RAPPORTS RELATIFS AUX RÉCOMPENSES DÉCERNÉES EN 1922.
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- Médailles Dumas.
- Ces médailles ont été instituées en 1897 — sur l’initiative de M. Aimé
- Qjrar(j___ en faveur des ouvriers qui, sans quitter les ateliers, se sont peu à
- peu élevés jusqu’au rang de directeur d’usine ou de chef d’un service important dans un grand établissement industriel ou agricole.
- Pour concourir à cette récompense, les seules conditions à remplir sont d’appartenir à la nationalité française et d’être présenté à la Société par les personnes auxquelles appartiennent les établissements dont les candidats font partie.
- La Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale, parmi les hommes de très haute valeur qui lui ont été présentés pour cette distinction à laquelle est attaché très justement tant de prix, forcée de limiter son choix, accorde cette année exceptionnellement deux médailles Dumas.
- Les titulaires pour l’année 1922 sont :
- M. Petitiiuguenin, ancien ouvrier ajusteur-mécanicien, actuellement directeur de l’Usine des Clavaux, de la Société d’Electro-Chimie ;
- M. Houssay, ancien ouvrier monteur-mécanicien, actuellement ingénieur-directeur au Chantier de Penhoët, de la Société des Chantiers et Ateliers de Saint-Nazaire.
- Voici les titres des deux lauréats.
- M. Petithuguenin (Henri-Alfred), né aux Gras, canton de Morteau (Doubs), le 12 septembre 1868, est entré à la Société d’Electro-Chimie le 1er mai 1890. 11 compte donc à l’heure actuelle plus de trente-deux ans de services ininterrompus à cette Société.
- C’est en qualité d’ajusteur-mécanicien qu’il débuta à l’usine de Vallorbe (Suisse) où il eut tout d’abord à s’occuper de l’installation de l’usine chimique pour la fabrication des chlorates, sous la direction de M. de Montlaur. Dès qu’elle fut en état de fonctionner, il fut affecté à la surveillance de l’usine hydroélectrique où il fît spécialement l’entretien du matériel électrique et mécanique.
- En octobre 1893, il fut désigné comme contremaître, puis contremaître général à l’usine de Prémont, par Saint-Michel-de-Maurienne (Savoie). Il y fut chargé de l’entretien de tout le matériel électrique, mécanique et chimique et eut à s’occuper également de la fabrication électrolytique des chlorates de soude et de potasse, ainsi que de celle du permanganate de potasse.
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- 21)0 ASS KM B KK K GKNKHALK SOLKNNKI.I.K DU 24 MABS 1023. — AVBIK 1923.
- De plus, il fut chargé également de la fabrication du carbure de calcium, ainsi que de celle du ( brome, du manganèse et du ferro-titane par l’alumino-thermie.
- Nommé sous-directeur à l’usine de la Société, aux Clavaux, par Ilioupéroux (Isère), le l,r janvier 1903, on lui confia en avril 1900 la direction de cette même usine qu’il 11’a. pas quittée depuis.
- En tant que directeur de l’Usine des Clavaux, M. Petithuguenin a eu à diriger les fabrications suivantes :
- 1° Sodium, dont il a pu perfectionner les appareils de fabrication en augmentant la capacité productive et le rendement.
- 2° Peroxyde de sodium et oxylithe « S » ;
- 3° Alliages liquides (potassium-sodium) et oxylithe « P. S. »; a collaboré à la mise au point et a organisé cette fabrication dangereuse;
- U Calcium et hydrure de calcium : a collaboré à la mise au point et a organisé cette fabrication;
- o° Magnésium : a collaboré avec le Prof. Flusin à la mise au point de cette fabrication et l’a organisée pour une importante production en vue de la défense nationale pendant la guerre;
- b° Fabrication des alliages ultra-légers à base de magnésium',
- 7° Cérium : a apporté des perfectionnements à cette fabrication;
- 8° Fabrication de l'aluminium ;
- 9° Oxygène et hydrogène par électrolyse.
- Le fait que M. Petithuguenin, seize ans après son entrée à la Société d’Electro-Chimie en qualité de simple ajusteur-mécanicien et alors qu’il avait à peine trente-huit ans, se soit vu confier la direction d’une usine particulièrement importante en raison de la nature et de la grande variété de ses fabrications, constitue le témoignage le plus éclatant de sa valeur technique et morale ainsi que de ses mérites personnels.
- Et s’il était besoin encore d’une nouvelle preuve de sa capacité professionnelle et de la haute conception qu’il a de ses obligations, il nous suffirait de rappeler qu’il a pu, pendant la guerre, malgré des difficultés de toute nature qui, à certains moments paraissaient insurmontables, non seulement assurer et même augmenter les fabrications qui existaient déjà à l’usine en temps de paix, mais encore en entreprendre de nouvelles, telle, par exemple, celle du magnésium dont la pénurie dans les pays alliés s’était fait sentir dès le début des hostilités.
- La carrière et la vie de M. Petithuguenin sont un des plus beaux exemples qui puissent être donnés aux jeunes ouvriers, ayant foi et confiance dans leur avenir, volonté et persévérance pour arriver. C’est bien pour de tels hommes que la Société d’Encouragement. sur la proposition d’iAmé Girard, décidait, d’instituer la médaille Dumas.
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- RAPPORTS RELATIFS AUX RÉCOMPENSES DÉCERNÉES EN 1922. 2G1
- M. Houssay, ancien mécanicien de la Marine, est entré à la Société des Chantiers et Ateliers de Saint-Nazaire, au chantier de Penhoët, comme ouvrier monteur mécanicien, le Ie1' août 1892 et, par son ardeur au travail et sa volonté de s’instruire, il a réussi à s’élever jusqu’au grade d’ingénieur qui lui a été donné en novembre 1909.
- M. Houssay a été chargé spécialement de la direction du montage, à l’atelier et à bord, de toutes les grosses machines sorties du chantier de Penhoët, en particulier des machines des croiseurs-cuirassés Ernest-Renan et Léon-Gambetta, des cuirassés Diderot, Condorcet et Mirabeau, des paquebots France, Lutetia, et Paris, et d’un grand nombre de paquebots de moindre importance et de cargo-boats.
- Il a, pendant la guerre, donné les preuves du plus grand dévouement et d’une compétence jamais en défaut, pour tous les travaux que le Chantier de Penhoët a faits pour la défense nationale.
- Il a toujours su, au cours de sa carrière, se concilier la confiance et l’estime de ses chefs, l’affection et le dévouement le plus complet de la part de ses subordonnés. C’est grâce à l’ascendant pris par lui sur ses collaborateurs de tous ordres, qu’il a pu obtenir des ouvriers du chantier de Penhoët ,l’effort exceptionnel de plusieurs mois de travail de jour et de nuit, sans lequel le paquebot Paris n’aurait pu être mis en service pour la saison d’été en 1921.
- La Société d’Encouragement est particulièrement heureuse de pouvoir ce soir décerner la médaille Dumas au petit apprenti d’Indret (Loire-Inférieure), aujourd’hui ingénieur des Chantiers de Penhoët, chevalier de la Légion d’honneur.
- Le Rapporteur,
- Henri Hitier.
- Prix Fourcade en faveur d’ouvriers de fabriques de produits chimiques.
- Les exposants de la classe 47, à l’Exposition universelle de 1878, sur 1 initiative et avec la coopération de M. Fourcade, ont fondé, auprès de la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale, un prix de 1.000 francs qui est remis chaque année, au simple ouvrier des exposants de la classe 17 ayant le plus grand nombre d'années consécutives de service dans la même .maison.
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- Tome 13b. — Avril 1923.
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- La Société décerne en 1922 le prix Fourcade à :
- M. Léon Slmmonet, qui est depuis quarante-sept, années consécutives, ouvrier à la Société des Ocres de France, Auxerre (Yonne).
- Médailles d’or.
- Rapport présenté au nom du Comité des Arts Economiques par le lieutenant-colonel Renaud au sujet de l’attribution d’une médaille d’or à M. le D1' Magnan, pour ses travaux sur le vol à voile.
- Depuis de longues années, notre Société a manifesté l’intérêt qu’elle porte à la conquête de l’air, soit en réservant dans ses séances et dans son Bulletin une large place aux questions aéronautiques, soit en encourageant par des subventions ou par des récompenses ceux qui cherchent à faire progresser la navigation aérienne. Elle n’a pas attendu pour cela que l’aéronautique se soit développée comme elle l’est aujourd’hui et ait conquis les faveurs du grand public; en remontant dans ses archives jusqu’à vingt ou trente ans en arrière, on trouvera en effet des preuves incontestables de l’intérêt que la Société d’Encouragement portait déjà aux questions concernant l’atmosphère et les véhicules aériens. Notre Société ne faisait d’ailleurs en cela que se conformer à des traditions aussi anciennes que respectables. L’un de ses fondateurs en elïet, Conté, connu de tout le monde par les crayons dont il fut l’inventeur, avait été en 1792 le créateur et le premier chef de l’aérostation militaire française, qui, avec ses compagnies d’aérostiers, joua dans les guerres de la première République, un rôle des plus intéressants.
- En 191 i, sur l’initiative du Comité des Arts économiques, la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale avait bien voulu réserver une médaille de vermeil pour récompenser des travaux scientifiques ou techniques se rattachant à la navigation aérienne. Rien que son Conseil renfermât dans son sein plusieurs membres d’une compétence indiscutable en la matière, on préféra confier l’attribution de cette récompense à un groupement spécialisé dans ce genre d’études : la Société française de Navigation aérienne. Cette Société, sans pouvoir prétendre à la longévité plus que séculaire de la nôtre, peut néanmoins être fière de son ancienneté, car elle a fêté il y a quelques mois le cinquantenaire de sa fondation. A l’origine, elle était en France, et même dans le monde, le seul groupement s’intéressant à la conquête de l’air. Depuis lors, de nombreuses associations se sont fondées dans tous les pays
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- civilisés pour favoriser le développement de la navigation aérienne à différents points de vue : sportif, militaire, commercial, industriel, etc. La Société française de Navigation aérienne s’est de plus en plus spécialisée dans les recherches scientifiques et techniques; elle était donc parfaitement placée pour s’acquitter de la mission que lui avait confiée la Société d’Encourage-ment. D’ailleurs, des liens étroits existent entre les deux sociétés. Parmi les membres de notre Conseil, on compte aujourd’hui quatre anciens présidents de la Société française de Navigation aérienne : son Altesse le Prince Roland Bonaparte, M. Lecornu et M. Daniel Berthelot, tous trois membres de l’Académie des Sciences, et enfin celui qui a l’honneur de parler devant Amus; le président actuel est encore un de nos collègues, M. Rateau, membre de l’Institut.
- La médaille devait être attribuée pour des travaux exécutés en 1914; la guerre arriva et l’on eut d’autres préoccupations. A la cessation des hostilités, personne ne pensa d'abord à cette médaille sans titulaire; on se rappela son existence il y a environ un an, et, sur la proposition du Comité des Arts économiques, il fut décidé que la médaille de 1914 serait reportée à 1922 et attribuée dans les conditions primitivement prévues.
- Le choix du Conseil de la Société française de Navigation aérienne, approuvé par le Conseil de notre société, s’est fixé sur M. le docteur Magnan, directeur à l’Ecole des hautes Etudes. Il a fait de très intéressantes recherches sur le vol des oiseaux et son application au vol humain, en faisant ce qu’on appelle aujourd’hui le vol à voile, c’est-à-dire celui qui utilise le vent pour prolonger la sustentation de l’appareil au sein de l’atmosphère. Ses études ont été communiquées à plusieurs reprises dans des séances de la Société française de Navigation aérienne, et les plus importantes résumées dans une plaquette intitulée Recherches expérimentales sur le vol à voile. Je vais simplement vous énumérer les titres des différents chapitres de cette étude. Après une introduction, le docteur Magnan examine successivement :
- Le vol à voile des oiseaux marins;
- La structure des vents dits horizontaux;
- Les courants ascendants et le vol à voile des rapaces ;
- Les caractéristiques des oiseaux voiliers;
- L aile des oiseaux voiliers ;
- Les rémiges des oiseaux voiliers ;
- L’avion voilier;
- Le pilotage dans les courants ascendants;
- Le temps me manque évidemment pour vous donner une idée, même sommaire, de ces différents chapitres; je me bornerai à signaler deux points particuliers.
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- Pour l’étude des vents dits horizontaux, le docteur Magnan a imaginé et employé un anémomètre à /ils chauds qui permet de déceler avec une grande précision les faibles variations de la vitesse.
- Dans le paragraphe intitulé « Pilotage dans les courants ascendants », le docteur Magnan a indiqué comme un procédé pouvant permettre de se maintenir longtemps en l’air, la marche en crabe, alternativement à droite et à gauche, grâce à laquelle l’aviateur peut demeurer pendant une longue durée dans la zone favorable. Je ne sais si ManeyroJ a eu connaissance des travaux techniques du docteur Magnan: toujours est-il qu’il a appliqué h* procédé suggéré par lui, lorsqu’au mois d’octobre dernier, par un vol de plus de trois heures en Angleterre, il a ravi aux Allemands le record de durée du vol à voile. Ce record, depuis, avec différents aviateurs et finalement avec Maneyrol lui-même, a été porté à plus de 8 heures. Il est évidemment fort intéressant de souligner cet accord entre les idées d’un technicien et d’un savant et celles d'un praticien.
- Ce n’est pas seulement la Société française de Navigation aérienne qui a apprécié les travaux du docteur Magnan. Plusieurs membres de l’Académie des Sciences s’y sont intéressés. La Commission supérieure des Inventions a été également saisie de la question, et a émis un vœu favorable à l’allocation au docteur Magnan de subventions lui permettant de continuer ses travaux; le rapport a été présenté à la Commission supérieure des Inventions par notre collègue, M. le professeur lvœnigs, membre de l’Institut. Je demanderai la permission de vous citer les conclusions de ce rapport :
- « Le problème qu’étudie M. le docteur Magnan offre le plus grand intérêt. Il a déjà été l’objet d’études en Allemagne, où il est dit que, récemment, un vol prolongé a pu être réalisé dans les conditions de vol à voile (1). Les observations pénétrantes de M. le docteur Magnan, les relevés métriques et précis qu’il a obtenus et dont a déjà pu profiter la construction de certains avions, entin ies initiatives qu’il a déjà prises à son compte et à ses risques personnels, tout cela le désigne à l’attention de la Commission supérieure des Inventions. Votre rapporteur vous demande de prendre sa demande en considération ». A la suite du vœu favorable de la Commission supérieure des Inventions et des démarches des diverses personnalités compétentes, la Commission technique de la Caisse des Recherches scientifiques a voulu lui permettre de poursuivre ses études et lui a dans ce but alloué une somme de 00.000 f. ; nul doute qu’il n’en tire d’ici peu le meilleur parti.
- Avant de terminer, permettez-moi de vous faire remarquer que M. le docteur Magnan est avant tout un physiologiste, et que, néanmoins, ce sont
- I) Le rapport «le AI. Kœnigs a été écrit pendant l’été 1922, à une époque où la supériorité dans le vol à voile appartenait sans conteste a l'Allemagne.
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- des mécaniciens tels que nos éminents collègues MM. Rateau et Ivœnigs qui se sont principalement intéressés à ses travaux. Je considère ce fait comme un signe des temps.
- Vous vous rappelez peut-être une vieille boutade de Leverrier, qui ne passait d’ailleurs pas précisément pour avoir un caractère très agréable. A une séance de l’Académie des Sciences, il avait à faire une communication sur une question astronomique très ardue. « La question que je vais avoir l’honneur de vous exposer, dit-il, est par sa nature très difficile; je tâcherai d’être tellement clair que j’espère être compris de tous nos confrères, même des botanistes. » Ce n’était évidemment pas très aimable; mais, il y a une cinquantaine d’années, l’opinion de Leverrier était justifiée. Les naturalistes, comme on les appelait alors, étaient convaincus que les sciences naturelles étaient une chose, et que les sciences mathématiques, mécaniques ou physiques étaient une autre chose; il n’y avait aucun rapport entre ces deux genres d’études. Depuis longtemps, ceux qu’on appelle aujourd’hui les physiologistes s’étaient intéressés au vol des oiseaux, et beaucoup d’entre eux avaient fait à ce sujet des observations et des études remarquables; mais alors, les plus éminents d’entre eux, tels que Marey dont l’œuvre est encore aujourd’hui une mine de renseignements précieux, n’avaient aucune notion même élémentaire de mécanique. Ils ne savaient pas distinguer un kilogramme d’un kilogrammètre; ils ignoraient ce qu’était une vitesse relative, etc. Aussi, malgré toute leur ingéniosité et toute leur science, malgré les observations très précises et très intéressantes qu’ils ont accumulées, ce ne sont pas eux qui ont créé l’aviation; elle est le résultat des efforts des mécaniciens. M. le docteur Magnan n’appartient pas à cette race de naturalistes d’il y a un demi-siècle; il possède en mécanique des connaissances étendues et précises, et c’est ce qui lui permet d’exécuter des mesures exactes et d’en tirer des conclusions rationnelles. Il fut d’ailleurs à bonne école pour acquérir ainsi une formation scientifique complète; son maître fut en effet le regretté professeur Houssay, ancien doyen de la Faculté des Sciences de l’Université de Paris, auteur de travaux remarquables sur les poissons étudiés au point de vue hydrodynamique. Il commençait une étude analogue sur les oiseaux; la mort ne lui a pas laissé le temps de l'achever, mais il a trouvé dans son ancien élève, le docteur Magnan, un continuateur digne de lui.
- Celui-ci d’ailleurs n’est pas le seul savant qui réunisse en lui la double compétence que je viens de signaler. Heureusement, pour le plus grand bien de la science en général, et de l’aéronautique en particulier, la catégorie des physiologistes purs tend à disparaître, et beaucoup d’entre eux sont en même temps des mécaniciens avertis. Le docteur Langlois, le docteur Lapicque et
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- bien d’autres savent apporter dans leurs recherches physiologiques la précision la plus remarquable; ils sont bien convaincus que les êtres organisés n’échappent pas aux lois générales de la mécanique, de la physique ou de la chimie, et c’est ainsi qu’ils orientent leurs recherches d’une façon fructueuse, et peuvent en tirer des conclusions aussi intéressantes qu’inattaquables.
- Et maintenant, j’ai à m’excuser d’avoir pris la parole. Ce rôle revenait sans conteste au président actuel de la Société française de Navigation aérienne, notre éminent collègue M. Kateau ; absent de Paris, il n’a pu assister à cette séance et je l’ai suppléé de mon mieux.
- J’ai, en outre, à présenter des excuses à notre lauréat. Par suite d’une erreur matérielle, son nom figure sur la liste des médailles d’argent et non sur celle des médailles de vermeil. Le Bureau de la Société d’Encouragement s’est ému de cet incident et a tenu à le réparer; il l’a fait royalement, car il a décidé d’attribuer au docteur Magnan, non pas une médaille de vermeil, mais une médaille d’or. L’importance des travaux de celui-ci justifie pleinement cette décision prise un peu in extremis’, le Conseil la ratifiera certainement par acclamation. Il peut le faire d’ailleurs sans crainte d’objections de la part de notre intègre et un peu redoutable Commission des Fonds, gardienne vigilante de notre budget. Vous savez en effet que. dans les temps difficiles que nous traversons, les membres les plus éminents de notre Comité des Arts chimiques ne pourraient trouver aucune différence entre la constitution d’une médaille d’or et celle d’une médaille d’argent doré. La frappe de l’or est interdite aujourd’hui, si bien que les médailles d’or de 1923 sont réellement des médailles de vermeil. C’est donc une simple étiquette que la dénomination de médaille d’or décernée à M. le docteur Magnan. Je pense néanmoins qu il en sera satisfait, car il y verra la preuve éclatante du très grand intérêt porté à ses travaux par la Sociélé d’Encouragement pour l’Industrie nationale.
- Le Rapporteur,
- Paul Re NARD.
- Les propositions contenues dans ce rapport ont été approuvées par le Conseil le 14 avril 1929.
- Rapport présenté par M. Léon Masson, au nom du Comité des Arts mécaniques, sur /’ensemble des travaux de AL Aimé Witz.
- Le numéro de mai 1922 du Ihdieùn de notre Société contient une notice bibliographique relative à un ouvrage publié l’année précédente, sur la
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- rapports relatifs aux RÉCOMPENSES DÉCERNÉES EN 1922.
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- double question des Gazogènes et de Y Utilisation des Combustibles, par l’un des correspondants de l’Académie des Sciences de l’Institut de France, M. Aimé Witz, Ingénieur des Arts et Manufactures et doyen honoraire de la Faculté libre des Sciences de Lille.
- Et notre Comité des Arts mécaniques a estimé qu’en comprenant cet intéressant ouvrage au nombre de ceux qu’il convient de proposer pour l’attribution d’une médaille au titre de l’année qui vient de s’écouler, il y aurait lieu de spécifier que l’intention de la Société est de récompenser ainsi l’ensemble des travaux du savant auteur.
- Il suffit en effet, selon nous, pour justifier cette pensée, de rappeler qu’entre autres ouvrages et indépendamment du travail dont il vient d’être parlé, M. Aimé Witz a donné en 1883 un Cours de manipulations de physique, préparatoire à la licence, livre de haute qualité didactique, complété quelques années plus tard par un choix à'Exercices de physique et d'Applications; et qu’on lui doit également, en outre d’un exposé de Thermodynamique à l’usage des Ingénieurs, un travail remarquable sur les Machines thermiques d vapeur, à air chaud et à gaz tonnants, ainsi qu’un fort important Traité théorique et pratique des moteurs à gaz et à pétrole, ayant fait l’objet de plusieurs éditions à diverses dates depuis 1892, et complété en 1913 par une étude sur la question générale des Moteurs à combustion interne.
- Ces différents travaux, joints aux services rendus par leur auteur dans l’ordre expérimental, ainsi que dans le haut enseignement de la Faculté libre des Sciences de Lille, forment un ensemble de grande valeur, et notre Comité des Arts mécaniques a proposé de décerner à M. Aimé Witz, l’une des médailles d’or décernées au titre de 1922 par la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale. Cette proposition a été approuvée par notre Conseil.
- Le Rapporteur,
- Léon Masson.
- Rapport présenté par M. Pierre Arbel, au nom du Comité des Arts mécaniques, sur Y ensemble des travaux de M. A. Montupet.
- Votre Comité des Arts mécaniques se permet d’appeler la bienveillante attention du Conseil, sur les travaux d’un ingénieur qui vient de prendre sa retraite, après une carrière bien remplie de 1878 à 1921, M. A. Montupet, ancien Elève de l’Ecole nationale des Arts et Métiers d’Angers (1860), ancien constructeur et ingénieur-conseil, expert.
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- Cet ingénieur est un de ceux qui ont contribué aux perfectionnements des chaudières à vapeur et de l’industrie des conserves, sans parler des installations en grand suivant des procédés très particuliers, pour la fabrication des organes de transmission, procédés pour l’exploitation desquels a été créée la Société des Engins graisseurs.
- Successivement contremaître, ingénieur, directeur d’atelier, et enlin patron, M. Montupet a marqué, dans toute sa carrière, l’effet utile de sou travail opiniâtre et de ses conceptions techniques marquées au coin d’un esprit d’observation très averti, et de déductions très logiques.
- Il est l’auteur d’un cours pratique de chaudronnerie à l’usage des ouvriers et contremaîtres de chaudronnerie, qui fait encore école à l’heure actuelle, et dont plus de 12.000 exemplaires sont en circulation.
- M. Montupet s’est spécialement occupé, en outre, de perfectionner les procédés et appareils employés par les industriels, en s’attaquant tout particulièrement à la circulation de l’eau dans les chaudières, et aux précautions à prendre contre l’explosion des chaudières à vapeur.
- La Société des Ingénieurs civils et la Société industrielle du Nord de la France ont récompensé les résultats acquis par la pratique de la conduite des chaudières, par les procédés de M. Montupet.
- En ce qui concerne les conserves alimentaires, M. Montupet a imaginé un procédé de cuisson des aliments en vases clos, dans de la vapeur saturée, procédé adopté par l’Armée et qui est devenu d’un usage courant, car il présente le grand avantage d’assurer aux aliments la conservation de toutes leurs qualités nutritives.
- De tout ce qui précède, il a semblé qu’au moment où M. Montupet vient de prendre une retraite bien méritée, après une carrière de quarante-trois années de travail, la Société d’Enc-ouragement devait couronner l’effet utile de tant de services rendus à l’industrie, par l’attribution d’une médaille d’or à un homme aussi modeste qu’il a été bon travailleur et ingénieur intelligent.
- Le Rapporteur,
- Pierre Arbel.
- Rapport présenté par M. Guii.lerv, au nom du Comité des Arts mécaniques, sur l'Œuvre du Syndicat des Mécaniciens, Chaudronniers et Fondeurs de France, en matière d'apprentissage et d'enseignement professionnel.
- Dès 1910, le Syndicat des Mécaniciens, Chaudronniers et Fondeurs de France, 94, rue d’Amsterdam, Paris (9e), s’est préoccupé de donner à ses
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- RAPPORTS RELATIFS AUX RÉCOMPENSES DÉCERNÉES EN 1922.
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- adhérents des directives fermes en matière d’apprentissage et d’enseignement professionnel, et de réaliser pratiquement une organisation d’ensemble, en vue du recrutement, du placement et de la formation de leurs apprentis.
- Pour le recrutement, une propagande s’est excercée soit dans les écoles communales, soit dans les salles de mairie, soit dans l’hôtel du Syndicat, auprès des enfants terminant leurs études primaires. Des causeries très simples ont montré les avantages du travail manuel et fait connaître les particularités des industries représentées au Syndicat.
- Le placement est assuré par un bureau permanent, qui se tient en liaison, d’une part avec les industriels et, d’autre part, avec les familles et les comités de patronage de la région parisienne.
- Pour faciliter la formation pratique des apprentis à l’atelier, un modèle de contrat d’apprentissage a été établi en 1912. Il précise les conditions principales de l’apprentissage, fixe les limites dans lesquelles doivent être rémunérés les apprentis, et prévoit une prime de fin d’apprentissage à titre d’encouragement.
- Pour contrôler les progrès réalisés à l’atelier, et pour stimuler le zèle des apprentis, un concours pratique a lieu chaque année au mois de juin, entre les apprentis de Paris et de la province. En raison du nombre élevé des inscriptions (543 en 1921—816 en 1922), les épreuves ont été dédoublées. La première partie du concours (épreuve éliminatoire) s’effectue dans les ateliers auxquels appartiennent les apprentis, et les épreuves finales sont passées dans les Ecoles municipales Diderot et Dorian, ainsi qu’à l’Ecole d’Arts et Métiers de Paris. Cette année, 381 candidats ont subi la totalité des épreuves et les résultats obtenus témoignent de progrès sensibles sur les années précédentes. Les travaux sont examinés par un jury, composé du personnel de maîtrise des ateliers des adhérents, et une méthode d’évaluation et de classement a été déterminée pour donner toutes garanties aux candidats.
- En ce qui concerne la formation technique des apprentis, il a été organisé des cours professionnels dans les quartiers industriels et dans la banlieue de Paris, en utilisant soit des locaux scolaires, soit des salles mises à la disposition du Syndicat par des particuliers ou des adhérents.
- A l’origine, ces cours avaient lieu le soir de 20 h. 30 m. à 22 h. et comportaient : l’enseignement de la géométrie, de la mécanique, du dessin industriel, de la chaudronnerie, etc. En 1911, ces cours étaient au nombre de 49 et réunissaient 950 auditeurs environ.
- L année suivante, le Syndicat décidait de porter tout particulièrement sçs efforts sur le développement des cours dits de demi-temps. Ces cours eurent lieu de 17 h. 30 m. à 19 h. et le temps qui y était consacré se trouvait pris, moitié sur le temps du travail de l’apprenti, moitié sur ses heures de
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- liberté. Neuf cours étaient ainsi créés dans Paris et groupaient 253 apprentis. Leur enseignement comprenait encore : le dessin industriel, la géométrie étudiée au point de vue des applications à l’atelier et la technologie élémentaire. On maintenait néanmoins les cours du soir, pour les adultes et les apprentis d’élite qui désiraient se perfectionner dans leur spécialité.
- La guerre survint, suspendant l’elfort du Syndicat. Toutefois, l’expérience de cette première année de cours réservés aux apprentis avait montré la nécessité d’unilier l’enseignement. Aussi dès 1910, la Commission d’Apprentis-sage élaborait un programme-type qui devait être réparti sur les trois années de cours qu’avaient à suivre les apprentis.
- En octobre de cette même année, les cours étaient réorganisés et au 1er mars 1920, près de 700 apprentis recevaient un enseignement dans 29 cours, tous de première année. En octobre 1920, des cours de deuxième année étaient institués et l’année scolaire réunissait près d’un millier d’élèves.
- Dans le courant de 1920, la Commission d’Apprentissage complétait son étude des programmes d’enseignement et arrêtait successivement, par année, les programmes des spécialités suivantes :
- — Première année : Cours pour l’ensemble des apprentis sans distinction de spécialité.
- — Deuxième année : Cours pour mécaniciens, chaudronniers, fondeurs, forgerons.
- — Troisième année : Cours pour ajusteurs, tourneurs, chaudronniers en fer, chaudronniers en cuivre, fondeurs, forgerons.
- En octobre 1921, des cours de troisième année furent créés et les movennes de présences relevées de novembre 1921 à juin 1922, ont varié de :
- — 700 à 825, en première année.
- — 200 à 280, en deuxième année.
- — 20 à 30, en troisième année.
- Enfin, au commencement de l’année scolaire 1922-23, le nombre des cours institués est de 75 et l’effectif inscrit était à lin novembre de 1.700 élèves.
- Pour cet enseignement, le Syndicat s’est attaché des professeurs, choisis parmi des ingénieurs, chefs d’ateliers et dessinateurs, sortant principalement des Ecoles d’Arts et Métiers. Pour s’assurer de l’assiduité des élèves, un contrôle est établi par un livret de présence, soumis au visa de la maison et un inspecteur, attaché au Syndicat, procède à des visites quotidiennes dans les différents cours.
- En fin d’année, des interrogations dans chaque cours classent les élèves par ordre de mérite. Les premiers classés sont soumis aux interrogations d’un jury constitué par les membres mêmes du Syndicat.
- Pour subvenir aux frais de cet enseignement, le Syndicat des Mécaniciens,
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- Chaudronniers et Fondeurs de France, sur la demande de sa Commission d’Apprentissage, a voté, au début de 1922, une taxe syndicale initiale de 2 f par ouvrier ou employé, pour les membres de la région de Paris. L’institution de cette taxe permettra au Syndicat de développer d’une manière encore plus efficace l’enseignement professionnel de l’apprentissage.
- Le Comité des Arts mécaniques estime très intéressants les résultats obtenus par le Syndicat des Mécaniciens, Chaudronniers et Fondeurs de France et vous propose de le remercier des sacrifices qu’il a si judicieusement consentis à l’œuvre de l’apprentissage et de le féliciter des résultats qu’il a obtenus.
- Sur la proposition de son Comité des Arts mécaniques, le Conseil a décidé d’attribuer les récompenses suivantes aux principaux collaborateurs de cette œuvre :
- Une médaille d'or à M. Jules Quantin, vice-président du Syndicat des Mécaniciens, Chaudronniers et Fondeurs de France, président de la Commission d’Apprentissage et d’Enseignement professionnel, qui s’est adonné complètement à cette organisation et qu’il mène à bien;
- Une médaille de vermeil à M. Georges Gautard, Ingénieur en chef de la Société générale de Constructions mécaniques à La Courneuve;
- Une médaille d’argent à M. Edouard Grunenwald, chef mécanicien-outilleur aux Etablissements Lbuillier à Dijon;
- Une somme de mille francs destinée aux meilleurs élèves des cours d’apprentissage du Syndicat.
- Le Rapporteur,
- R. Guillery.
- Rapport présenté par M. Léon Lindet, au nom du Comité d’Agriculture, concernant l'ensemble des travaux sur l'industrie laitière de M. Ch. Porcher.
- M. Ch. Porcher, professeur à l’Ecole nationale vétérinaire de Lyon, a poursuivi de remarquables travaux, auxquels ses connaissances de physiologie et de chimie l’avaient préparé, et qui rendent à l’industrie laitière, devenue chaque jour plus scientifique, des services qu’elle est la première à reconnaître.
- Celui de ces travaux qui a déjà fait la grande réputation deM. Porcher, est la découverte de l’équilibre osmotique qui s’établit entre les éléments solubles du sang et les éléments solubles du lait, et qui assure dès lors à la composition du lait une stabilité analogue à celle du sang. De cette découverte, découle une certitude presque absolue pour l’expert, qui est en face de la composition
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- 272 ASSEMBLAI-; 0 ÉNÉRALE SOLENNELLE DU 2Ï MA MS 4 92.T. — AVRIL 1923.
- d’uu luit, pour se prononcer sur sa pureté ou sur sa souillure par mouillage; celui-ci peut dès lors invoquer le dosage de ce que l’on nomme ou l’extrait sec débeurré ou la constante moléculaire; celle-ci peut être déterminée chimiquement (Mathieu et Ferré) ou par cryoscopie, résistivité ou réfractométrie.
- A la suite de cette découverte, M. Porcher en a fait connaître une autre qui a bouleversé également les notions que nous possédions sur la composition du lait. Quand un animal n’a pas été trait à temps, il se «retient»; son lait, et spécialement le lactose, se résorbe, passe dans le sang, puis dans l’urine et provoque de la lactosurie. Pour éviter pareil inconvénient, il convient d’augmenter la gymnastique fonctionnelle des traites fréquentes, soit en temps normal (usage des trois traites), soit en cas de lièvre aphteuse, soit même dans les premiers jours du colostrum. Beaucoup de laits de rétention sont pauvres en lactose; on y voit même apparaître les « corps de Donné », c'est-à-dire les leucocvtes que l’on constate dans le colostrum.
- Citons en outre de nombreuses études sur le lait concentré et le lait en poudre, en collaboration avec le Dr Rothschild.
- M. P orcher est un propagandiste de l’industrie laitière et en même temps du lait sain et propre. Il a accompli de nombreuses missions, dont il a fait connaître les résultats, dans la mesure que les crédits dont il disposait, lui ont permis.
- Depuis deux ans, M. Porcher s’est consacré à la fondation et à la direction de la revue Le lait, revue purement scientitique et technique, parce qu’il sait que c’est la science seule qui est appelée à améliorer l’industrie laitière. Celle-ci ne possédait en France aucun organe qui pût la renseigner sur ce qui se passe dans le monde entier; la revue répondait à un véritable besoin, dont il est facile de se rendre compte en lisant la liste des très nombreux abonnés, et surtout de leurs professions : ingénieurs, chimistes, biologistes, médecins, vétérinaires, avocats et sociologues. La laiterie n’emprunte-t-elle pas à toutes les sciences leurs moyens d’action et leurs procédés de travail?
- Sur la proposition de son Comité d’Agriculture, le Conseil a décidé d’accorder une médaille d’or à M. Porcher pour l’ensemble de ses travaux.
- Le Rapporteur,
- Léon Fini»et.
- Rapport présenté par M. A. IIallem, au nom du Comité des Arts chimiques, sur les travaux de M. Paul Bary sur les colloïdes et sur son ouvrage intitulé « Le caoutchouc ».
- Auteur de recherches très originales sur les colloïdes et de deux volumes sur Les Colloïdes en général et sur Les colloïdes métalliques, M. Bary, Ingénieur
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- E. P. C., ex-chef des travaux à l’École de Physique et de Chimie etau Laboratoire central d’Électricité, s'est attaché à faire une étude particulière du colloïde par excellence qu’est le caoutchouc. Il prend la matière à l'origine, c’est-à-dire dans les latex, étudie la composition de ces derniers au point de vue des sucres, des produits azotés et des enzymes qu’ils renferment ainsi que l’influence des bases et des acides sur leur coagulation.
- Il envisage ensuite la constitution et les propriétés chimiques de la précieuse substance, rappelle les nombreuses études analytiques et synthétiques dont elle a été l’objet depuis une vingtaine d’années, son état de polymérisation, ses isomères, ses composés d’addition et son oxydation sous l’influence des agents les plus divers.
- Tout un chapitre est consacré aux propriétés physiques du caoutchouc avec une description minutieuse du matériel pour les essais d’élasticité, d’allongement et d’écrasement. Il va sans dire que les phénomènes observés au cours de ces essais, comme les variations thermiques accompagnant les •déformations, l’augmentation de volume sous la tension, sont soigneusement décrits. Le gonflement du caoutchouc sous l’influence des solvants, ses dissolutions ainsi que leur viscosité ont été d’autant mieux étudiés que l’auteur y a apporté ses contributions personnelles. Le chapitre consacré à la vulcanisation n’est pas moins attachant que ceux qui précèdent. Tous les agents vulcanisateurs : soufre, chlorure de soufre, sulfure d’antimoine, ont été passés en revue, ainsi que leurs catalyseurs naturels, minéraux et organiques. Une étude sur l’état du soufre dans le caoutchouc, sur l’influence de la température de la vulcanisation, complétée par une théorie de la vulcanisation au soufre rend ce chapitre particulièrement intéressant.
- L’ouvrage se termine par l’étude des caoutchoucs synthétiques et régénérés et des factices. Elle implique nécessairement la préparation des carbures fondamentaux du groupe isoprène, de même que les conditions de leur polymérisation. L’auteur fait un historique rapide de cette captivante question de la synthèse du caoutchouc et passe en revue tous les essais, toutes les tentatives qui ont été effectués pour rendre cette synthèse pratiquement réalisable. Il rappelle, à ce propos, les efforts faits par l’Allemagne, au cours de la grande guerre, et les résultats obtenus. Il relate, en outre, les opinions de •différents auteurs sur les produits synthétiques dont les qualités actuelles et le prix de revient rendent, pour le moment, impossible toute concurrence au caoutchouc naturel.
- L’analyse succincte que nous venons de faire de l’ouvrage de AL ifary ne donne qu’une idée approchée du labeur fourni pour sa rédaction. On sent, à la lecture de ce volume, que l’auteur est pénétré de son sujet et qu’il a •compulsé toutes les publications qui pouvaient contribuer à sa docu-
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- nientation. Il a d’ailleurs soin d’énumérer à la fin du volume tous les brevets pris sur la matière depuis 1847 jusqu’à nos jours.
- Un raison de l’originalité et de la conscience apportées par l’auteur à l’élaboration de son ouvrage, en raison aussi des recherches propres qu’il a réalisées sur le caoutchouc, en raison enfin de l’ensemble de son œuvre sur les colloïdes de toute nature, notre Conseil, sur la proposition de son Comité des Arts Chimiques, a décidé de lui décerner une médaille d’or.
- J a* Ilapportem A. Il a lui: n.
- Médailles de vermeil.
- Rapport présenté par M. IIknri IIitikr, au nom du Comité d’Agriculture. sur un ouvrage de M. 1\ A rbos, intitulé La vie pastorale dans les Alpes françaises.
- M. Philippe Arhos, ancien élève de l’Ecole normale supérieure, agrégé d’histoire et de géographie, maître de conférences à l’Université de Clermont-Ferrand, docteur ès lettres, dans l’ouvrage qu’il vient de publier, La vie pastorale dans les Alpes françaises, nous apporte une étude de géographie humaine qui ne le cède en rien comme valeur et intérêt aux monographies déjà parues sur d’autres régions de la France et que nous devons à la brillante pléiade des élèves de Vidal de la Blache.
- Les Alpes avaient pratiqué jusqu'au \i\e siècle une économie qui combinait l’agriculture et l’élevage. Les conditions naturelles rendaient l’agriculture nécessaire parce que le manque de communications faciles ne permettait pas aux Alpes do s’approvisionner au dehors.
- Chaque vallée, repliée sur elle-même, était un petit monde qui cherchait de son mieux à tirer toutes ses ressources de son propre fonds. Elle se livrait donc à une exploitation agricole qui ne négligeait, dans la mesure où le climat et le sol le permettaient, aucun des produits servant à alimenter l’homme, à le désaltérer, à le vêtir, mais qui, essentiellement, accordait la première place aux plantes nourricières par excellence, aux céréales.
- Et cependant, le milieu naturel était infiniment plus favorable à l’élevage, les montagnards reconnaissaient que, sans le bétail, leur vie était impossible. L’exploitation de celui-ci n’était nulle part ce qu’elle aurait pu être, parce que nulle part les animaux ne recevaient la nourriture convenable. La rareté du fourrage était le grand défaut de l’élevage alpestre, surtout pendant l’hiver.
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- HAPI'OHTS RELATIFS AUX RÉCOMPENSES DÉCERNÉES EN 1922.
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- Mais le jour où se développèrent les moyens de communication, où les routes, en même temps que les voies ferrées pénétrèrent les Alpes, une révolution agricole commença : le dehors pouvait offrir ses produits aux Alpes et les Alpes pouvaient envoyer les leurs au dehors.
- Les montagnards se consacrèrent spécialement au hétail dont la vente devenait facile et fructueuse. Ils le firent d’autant mieux qu’ils pouvaient faire venir les céréales, qui leur étaient nécessaires, des pays plus favorisés sous le rapport de cette production, les prairies artificielles se multiplièrent, notamment dans tes Alpes du Sud qui n’auraient pu se régénérer sans leur concours.
- L’exploitation du bétail s’intensifia en même temps et se modifia. Du jour où les Alpes ont été riches en fourrages, les modes d’exploitation de ce bétail n’ont plus dépendu étroitement du milieu naturel. La révolution agricole a presque toujours profité au gros bétail au détriment du petit. Dans les Alpes du Nord, les moutons ont disparu des Préalpes, du Mont-Blanc, de Belledone, etc.; leur éviction de ces régions, où le milieu est favorable au gros bétail, est moins surprenante que le recul de leur exploitation devant celle des vaches dans les Alpes du Sud. Ce recul ne se produit pas seulement dans l’humide arrière-pays de la Riviera, mais il est en pleine voie dans l’Embrunais, il commence dans l Uhaye; le Dévoluy enfin a réussi à combiner les deux élevages.
- Au progrès du gros bétail se lie la généralisation de l’industrie laitière dans les Alpes du Sud comme dans celles du Nord. L’élevage proprement dit est localisé à quelques régions.
- Les moutons sans doute n’ont pas disparu des Alpes; et, au fond, leur disparition n’est ni désirable, ni possible. Car seuls les moutons sont capables de tirer parti, soit des landes des Préalpes méridionales, soit des steppes des fortes altitudes. Mais le mouton n’est plus seulement l’animal à laine : de plus en plus il est exploité comme producteur de viande. D’autre part, les animaux dont se compose le troupeau transhumant, moins nombreux qu’autrefois, se répartissent plus également sur l’ensemble de la chaîne, et il n’est que juste de reconnaître que les éleveurs provençaux comme les Alpins évitent la surcharge pastorale depuis qu’ils cherchent à produire de la viande. Avec la meilleure exploitation du bétail, marche de pair celle des pâturages. Ce qu’a pu avoir de fâcheux la transhumance s’en trouve encore atténué, remarque M. Arbos. (Toutefois la transhumance commerciale pratiquée par des négociants, commissionnaires insouciants de la surcharge qu ils imposent aux pâturages en y amenant des moutons italiens, africains, etc., constitue un véritable péril pour la montagne. M. Arbos prend soin de le signaler.)
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- La vue économique des Al[)cs françaises présente des variétés et des nuances que le bel ouvrage de M. Arbos aide mieux à saisir et ainsi est rendue encore plus attachante la description de cette région française, à première vue si simple. L’élevage reste dans les Alpes le grand principe de la vie humaine et celle-ci gardera longtemps en ses manifestations, une originalité à laquelle ne fera point défaut une nuance d’archaïsme.
- L’ouvrage de M. Philippe Arbos, a été écrit à la suite d’enquêtes personnelles sur place et par correspondants dans les années qui ont précédé la guerre, de 1911 à 1914. Depuis, les événements n’ont pas épargné les Alpes, mais il ne paraît pas que les conclusions du livre doivent être modifiées. L’évolution générale continue dans le sens que délinit M. Arbos.
- L’ouvrage de M. Arbos représente un travail considérable.
- Les travaux antérieurs de l’auteur, ses connaissances générales, le milieu dans lequel il était appelé à vivre, lui ont permis de le mener à bien. Tous ceux qui s’occupent des questions économiques, et en particulier des questions agricoles, v trouveront une masse de documents qu’il leur serait bien difiicile de se procurer ailleurs, et en même temps, une histoire du passé qui seule peut expliquer le présent et faire éviter bien des erreurs.
- AI. A rbos, dans une première partie, étudie quelles sont les conditions de la vie pastorale : la nature et l’homme, dans les variétés qu’offrent les Alpes françaises; une seconde partie est spécialement consacrée à l’exploitation du bétail, ce qu’était l’exploitation ancienne de ce bétail, ce qu’est l’exploitation actuelle. La vie pastorale avec le genre de vie savoyard, en pays de grandes montagnes, et en pays de petites montagnes, avec le genre de vie des Préalpes méridionales et le genre de vie des Alpes provençales, la transhumance dans le passé, la transhumance actuelle et l’avenir de la transhumance forment les grandes divisions de la troisième partie de l’ouvrage, tandis que la quatrième et dernière partie est consacrée à la vie pastorale dans ses rapports avec l’habitatet la circulation. 14 planches hors texte, 54 ligures dans le texte, 2 planches hors texte en couleurs, une bibliographie extrêmement complète des cartes, documents, ouvrages, articles utilisés pour la rédaction de ce livre sur les Alpes françaises, font de l’ouvrage de AL Arb os une œuvre qui, désormais, tiendra une des premières places parmi celles consacrées aux Alpes françaises.
- Notre Conseil, sur la proposition de son Comité d’Agrieulture, a décidé de décernera Al. P. Arbos une médaille de vermeil.
- Le Rapporteur,
- Henri IIitier.
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- Sur la proposition du Comité des Arts mécaniques, une médaille de vermeil est décernée à M. Robert Lebocq pour son 'procédé de lissage mécanique à « patelle libre ».
- Un résumé de la communication faite sur ce procédé, par M. H. Lkbocq, dans la séance publique du 25 février 1922, a paru dans le Bulletin de mars 1922, p. 254.
- Sur la proposition du Comité des Arts économiques, une médaille de vermeil est décernée à M. Charles Pomaret pour son ouvrage intitulé : La politique française des combustibles liquides.
- (Voir dans le Bulletin de janvier 1923, p. 05, le compte rendu de cet ouvrage rédigé par M. Daniel Berthelot.)
- Rapport présenté par M. Moussu, au nom du Comité d'Agriculture, sur un ouvrage de M. A. Monvoisin, intitulé La conservation par le froid des denrées périssables.
- Toutes les personnes instruites savent aujourd’hui que jusqu’à 1914, notre pays comptait parmi les plus retardataires dans le monde pour tout ce qui avait trait aux applications industrielles du froid, et en particulier pour ce qui concernait la conservation des denrées alimentaires; bien que ce soit chez nous que les principes scientifiques de cette conservation aient été posés, établis et appliqués en premier lieu. La découverte et l’œuvre de Tellier n’ont guère servi qu’à l’étranger. On n’avait pas, et il ne semble pas que l’on ait même, aujourd’hui encore, bien compris tous les avantages que l’on en peut tirer. S’il y avait moins de denrées alimentaires altérées et perdues par négligence, l’abondance en serait plus grande sur les marchés et la vie plus facile.
- Un grand effort a été fait en faveur de l’industrialisation du froid au cours de la guerre, sous l’empire de nécessités impérieuses; il semble qu’il soit abandonné, en partie tout au moins, et que l’on ait tendance à retomber dans les routines du passé. Les services rendus ont déjà été oubliés. Des dépenses considérables ont été faites pour l’aménagement de bateaux frigorifiques ou la construction d’entrepôts; ces installations demeurent aujourd’hui inutilisées et improductives par suite de mesures économiques sans doute
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- discutables, qui en entraîneront peut-être la destruction dans l’avenir. Et alors, si de nouvelles nécessités arrivaient à les imposer comme en 11)14, ce serait le recommencement.
- Cependant, quand un progrès est réalisé, il est bon de l’entretenir; c’est à cela que travaille l’Association française du Froid par l’enseignement qu’elle distribue.
- Elle a organisé depuis la guerre un enseignement technique complet, créé des diplômes d’ingénieur-frigoriste pour les constructions, un brevet d’études supérieures pour les exploitants des établissements frigorifiques, des brevets de mécanicien-frigoriste pour les contremaîtres d’usines ou d’établissements variés.
- Notre pays a donc ce qu’il faut pour que l’industrie nouvelle soit dirigée méthodiquement et scientifiquement; pour chaque denrée périssable à conserver en bonne condition, il y a des exigences à réaliser : exigences de récolte, de manutention, d’entreposage, de durée de séjour, etc.
- Aucun exploitant d’établissement frigorifique ne doit plus ignorer ces données s’il veut éviter un échec financier.
- Ee livre de M. Monvoisin est l’exposé de l’un des enseignements donnés à l’Association française du Froid; c’est celui qui, sans conteste, intéresse le plus les agriculteurs et éleveurs puisqu’ils sont les producteurs.
- Il me suffira d'énoncer les chapitres dont il traite pour faire juger de l’intérêt qu’il présente :
- Dans une première partie, l’auteur s’occupe de données générales de chimie et de microbiologie concernant la composition des denrées alimentaires ainsi que les modifications ou altérations qu’elles subissent sous l’influence des actions microbiennes, des diastases et des fermentations.
- La deuxième partie traite de la production du froid, de son transport et de sa conservation; mais, on le comprend, cette deuxième partie ne comporte que l’indispensable à la compréhension du reste, sans entrer, bien entendu, dans les détails de construction et de fonctionnement des machines à froid. Il y a de ce côté, pour cette branche, un enseignement tout différent, de première importance, puisqu’il est à la base même de toute l’industrie du froid. M. Monvoisin s’est limité à l’indispensable et rien de plus.
- La deuxième partie est au contraire celle qui devient la plus importante puisqu’elle est relative aux conditions spéciales qu’il faut réaliser selon les cas et les denrées elles-mêmes pour leur bonne conservation.
- La conservation et les différentes modalités de conservation des viandes par le froid figurent en tête, naturellement; ensuite viennent les poissons, les volailles et gibiers, les œufs, etc. ; et enfin les produits de laiteries, beur-reries et fromageries.
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- La conservation des produits d’origine végétale forme le chapitre suivant : conservation des fruits, des fleurs, des légumes, des semences, etc.
- Le livre se termine par des considérations sur les applications du froid en boulangerie, œnologie, cidrerie et brasserie.
- Cette rapide énumération suffit à montrer tout l’intérêt qu’il présente non seulement pour les exploitants d’entrepôts frigorifiques, mais aussi et surtout pour les producteurs ou groupements de producteurs qui pourraient, s’ils le savaient et le voulaient, stocker durant un temps des marchandises momentanément surabondantes, susceptibles d'acquérir une plus-value marquée en une saison plus favorable.
- Il est évident que l’industrie frigorifique, si elle se généralisait, aboutirait à changer notablement les habitudes commerciales, parce qu’elle permettrait plus de régularité dans l’écoulement des denrées altérables. Mais le grand, le très grand service qu’elle peut rendre, et c’est sur celui-là surtout qu’il faut insister, c’est qu’elle doit permettre d’éviter les pertes qui, chaque jour et partout, s’additionnent au grand détriment du bien-être de la société.
- Sur la proposition de son Comité d’Agriculture, notre Conseil a décidé de décerner une médaille de vermeil à M. A. Monvoisin pour son ouvrage traitant de la conservation par le froid des denrées périssables.
- Le Rapporteur,
- Moussu.
- Rapport présenté par M. Léon (juillet, au nom du Comité des Arts chimiques, sur les travaux de \1. le Pharmacien principal en retraite Antoine Ralland, correspondant de l’Académie des Sciences.
- En janvier 1892, M. A. Ralland, pharmacien de l’Armée, commença ses études sur l’emploi de l’aluminium dans l’équipement militaire. C’était à l’époque où M. de Frevcinet, alors ministre de la Guerre, avait demandé son avis au Comité technique de l’Intendance.
- Les premières recherches de M. Ralland prouvèrent que le métal pur pouvait être employé avantageusement dans l’armée, et c’est à la suite de son rapport que furent mis en essai, dans divers régiments de France, d’Algérie et, plus tard, des corps expéditionnaires de Madagascar, des bidons et des gamelles en aluminium.
- D’ailleurs, M. le Pharmacien principal A. Ralland présenta plusieurs mémoires sur cette question, notamment à l’Académie des Sciences. Le
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- 27 juin 1802, il concluait : « L’aluminium peut être employé avec avantage à la confection des ustensiles servant aux usages domestiques. L’air, l'eau, le vin, la bière, le cidre, le café, le lait, l’huile, le beurre, la graisse, etc., l’urine, la salive, la terre, etc., ont moins d’action sur lui que sur les autres métaux ordinaires (fer, cuivre, plomb, zinc, étain). Le vinaigre et le sel marin l’attaquent, mais dans des proportions qui ne sauraient compromettre son emploi. »
- D’autres notesfurent présentées à l’Académie le ieraoùt 1895etle 8 juin 1807.
- D’autre part, il donna dans le Journal de Pharmacie el de Chimie des mémoires importants, en 1892, en mars 1895, etc.
- Incontestablement, M. Balland a été l’un des pionniers de l’emploi de l’aluminium et notre Conseil, sur la proposition de son Comité des Arts chimiques, a décidé de lui attribuer une médaille de vermeil.
- Le Rapporteur,
- Léon (juillet.
- Une médaille de vermeil est décernée à M. Georges Gautard, pour sa collaboration à l’œuvre d’apprentissage du Syndicat des Mécaniciens, Chaudronniers et Fondeurs de France.
- (Voir dans le présent numéro, p. 271, au sujet de l’œuvre de ce Syndicat, le rapport présenté par M. Guillery, au nom du Comité des Arts mécaniques.)
- Médailles d’argent.
- Sur la proposition du Comité des Constructions et Beaux-Arts, une médaille d’argent est décernée à M. Pierre Toulon, pour ses appareils de projection en relief utilisant la lumière polarisée.
- (Voir le texte in extenso de la communication faite sur ce sujet, par M. Pu iRRE Toulon en séance publique le P1'juillet 1922, dans le Bulletin de janvier 1923, p. 15.)
- Rapport présenté par M. Henri Hitier, au nom du Comité d’Agriculture, sur un ouvrage delYl. A.-J.Cil\uon, intitulé Poules qui pondent, poules qui paient.
- Nous importions annuellement avant la guerre près de 400.000 quintaux d’œufs et nous n’en exportions que 65.000 quintaux environ.
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- Cependant, dans leurs rapports devant la Commission permanente des Valeurs en Douane, notre vénéré et éminent doyen, M. Tisserand, et notre collègue, M. R. Berge, n’ont cessé d’insister sur les bénéfices que la France pourrait tirer de sa basse-cour si celle-ci était mieux conduite. Nul pays, font-ils observer très justement, n’est placé dans de meilleures conditions que la France pour produire économiquement les œufs et la volaille et pour écouler avantageusement sa production.
- En J!) 13, l’Angleterre importait pour 239 millions de francs d’œufs, ce qui représentait la moitié de sa consommation. Les Anglo-Saxons estiment qu’il leur faut un œuf par personne et par jour. Si en France il en était de même, il nous faudrait 38 millions d’œufs par jour, c’est-à-dire, au cours actuel, une quantité d’œufs représentant une valeur journalière de 19 millions.
- Nous sommes très loin de tels chiffres parce que la volaille, surtout en ce qui concerne la ponte, continue à rester en France « le cendrillon de l’agriculture ». Et cependant, nous en coûterait-il beaucoup de doubler notre production en œufs? Certainement non, si tous ceux, si toutes celles qui possèdent des poules connaissaient, puis mettaient en pratique les quelques règles, somme toute, très simples auxquelles se réduit la question de la ponte : règles de sélection, d’alimentation, de logement.
- Il s’agit tout d’abord de faire connaître ces règles : c’est à quoi répond parfaitement l’ouvrage que vient de publier M. R.-J. Charon, ingénieur agricole, secrétaire de la rédaction du Journal d'agriculture pratique. Poules qui pondent, Poules gui paient est un livre que chacune de nos écoles devrait avoir dans sa petite bibliothèque, un livre qui devrait être dans toutes les mains.
- D’une lecture très attrayante, orné de jolies et instructives gravures, il ne traite que de choses pratiques et vécues; il nous met au courant des nouvelles méthodes d’aviculture anglo-américaines, en pleine voie de progrès. Poules qui pondent, Poules qui paient, sous différentes rubriques, sans craindre les répétitions, force le lecteur à se laisser imprégner de certains axiomes dont doit être pénétré quiconque veut organiser une basse-cour de ponte :... C’est le coq qui transmet la faculté de la ponte;... la matière animale et la matière verte sont indispensables pour obtenir une abondante production d’œufs;... la sélection des meilleures pondeuses est la clef de voûte de l’industrie de l’œuf, etc.
- De ce dernier axiome, par exemple, il est impossible de ne pas demeurer convaincu après avoir lu l’ouvrage de M. Charon, et, dès lors, pour l’agriculteur, il en découlera naturellement cette notion, base de tous les progrès que l’agriculture est aujourd’hui appelée à réaliser : le rôle de la sélection.
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- Il n’y a pas de livre qui puisse convaincre davantage l’agriculteur de cette vérité primordiale qui devra être pour lui et le pays la source de si grands profits, une fois qu’elle sera appliquée non pas seulement pour le choix de poules pondeuses, mais pour toutes les espèces et races végétales et animales qu’il est amené à exploiter.
- La portée du livre de M. A.-J. Charon apparaît ainsi considérable; aussi, sur la proposition de son Comité d’Agrieulture, notre Conseil a décidé d’attribuer à l’auteur de Poules qui pondent, Poules qui paient, une médaille d’argent.
- Le Rapporteur,
- Henri Hitier.
- Sur la proposition du Comité des Arts mécaniques, une médaille d’argent est décernée à M. Diard, pour son appareil de levage portatif dit « pont démontable universel ».
- (Voir le rapport de M. Pierre Arbel, présenté au nom du Comité des Arts mécaniques, dans le Bulletin d’avril 11122, p. 317.)
- Une médaille d’argent est décernée à M. A. Uzelac, pour sa mandoline perfection née.
- (Voir le rapport, présenté par M. Lyon, au nom du Comité des Arts économiques, dans le Bulletin de février 1923.)
- Une médaille d’argent est décernée à M. Édouard Grunenwald, pour sa collaboration à l’œuvre d’apprentissage du Syndicat des Mécaniciens, Chaudronniers et Fondeurs de France.
- (Voir dans le présent numéro, p. 271, au sujet de l’œuvre de ce Syndicat, le rapport présenté parM. Guillery, au nom du Comité des Arts mécaniques.)
- Sur la proposition des Arts mécaniques, une médaille d’argent est décernée à M. Leroy (Georges), élève à l’École nationale des Arts et Métiers d’Angers (année scolaire 1921-1922).
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- Sur la proposition du Comité des Arts chimiques, une médaille d’argent est décernée à M. Voisin (Maurice), apprenti aux Etablissements Bonvillain et Ronceray.
- Médailles de bronze.
- Une médaille de bronze est décernée à M. A. Girard, pour son récupérateur de cubilot.
- (Voir le rapport présenté par M. Guillet, au nom du Comité des Arts chimiques, dans le Bulletin d’avril 1922, p. 321.)
- Une médaille de bronze est décernée à Mlle Yvonne Chrétien, pour son appareil automatique d'alimentation des chaudières.
- (Voir dans le Bulletin de novembre 1922, p. 875, le rapport présenté à ce sujet par M. Edouard Sauvage, au nom du Comité des Arts mécaniques.)
- Sur la proposition du Comité des Arts mécaniques, une médaille de bronze est décernée à M. Vandenthoren (Armand), élève à l’Ecole nationale des Arts et Métiers d’Angers (année scolaire 1921-1922.)
- Sur la proposition du Comité des Arts chimiques, une médaille de bronze est décernée à M. Lacroix (Jean), apprenti aux Établissements Bonvillain et Ronceray.
- Médailles de bronze décernées aux contremaîtres et aux ouvriers des établissements industriels et des exploitations agricoles.
- « La Société d’Encouragement, dans le but d’inciter les contremaîtres et les ouvriers à se distinguer dans leur profession et à encourager ceux qui se font remarquer par leur bonne conduite et les services qu'ils rendent aux chefs
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- qui les emploient, a pensé que Je moyen le plus propre à amener ce résulta! était d’accorder des récompenses à ceux qu’une longue expérience aurait fait reconnaître comme ayant servi avec zèle, activité et intelligence; en conséquence, elle a pris l’arrêté suivant :
- « 1° Il sera décerné, chaque année, des médailles de bronze aux contremaîtres et ouvriers des grands établissements industriels et des exploitations agricoles de France;
- « 2" Chaque médaille, à laquelle sera jointe une allocation de od francs, portera gravés : le nom du contremaître ou de l'ouvrier et la désignation soit de l’atelier, soit de l’exploitation agricole à laquelle il est attaché. »
- Le Conseil de la Société d’Encouragement, dans sa séance du 17 février 1U23, a décidé de fixer à 100 francs la somme allouée en 1022.
- Mesdames, Messieurs.
- Vous venez de saluer, de vos unanimes et chaleureux applaudissements,, des savants illustres, des ingénieurs qui ont apporté au perfectionnement de nos diverses industries des progrès de tout premier ordre, des inventeurs, des auteurs de mémoires et d’ouvrages justement distingués au milieu du grand nombre des publications de l’année: il vous reste maintenant à applaudir encore nos lauréats contremaîtres et ouvriers, ces précieux collaborateurs de notre industrie et de notre agriculture. Leur labeur de chaque jour, à quelques-uns, mal informés, peut paraître modeste parce qu’il est obscur, mais tous ici nous savons, au contraire, combien ce labeur est honorable et tout aussi indispensable que celui des savants, des ingénieurs, des chefs d’entreprise, à la prospérité de l’agriculture et de l’industrie.
- Depuis les premières années de sa fondation notre Société a toujours tenu-à associer les uns et les autres dans l’attribution des récompenses qu’elle décerne lors de sa séance solennelle. (Lest pourquoi, une fois encore, nous allons aujourd’hui distribuer des médailles dites « d’Encouragement » à des contremaîtres et ouvriers des grands établissements industriels et agricoles « qu’une longue expérience a fait connaître comme ayant servi avec zèle, activité, intelligence ».
- Le nombre des concurrents à nos médailles était particulièrement élevé cette année, nous nous en félicitons; les titres des candidats étaient vraiment très grands. Aussi est-ce avec un profond regret que nous n’avons pu répondre à toutes les demandes appuyées cependant d’une façon si chaleureuse parles patrons qui avaient dû déjà opérer une première et délicate sélection parmi leurs ouvriers et contremaîtres; nos lauréats n’ont que plus de fierté à se sentir avoir été choisis. Nous avons retenu leurs noms, non seulement parce que ces ouvriers et contremaîtres comptaient une longue suite
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- RAPPORTS RELATIFS AUX RÉCOMPENSES DÉCERNÉES EN 1922.
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- d’années de services, plusieurs plus de cinquante ans, non seulement parce que, dans les fonctions qui leur ont été confiées, ils se sont montrés toujours d’une parfaite honnêteté et moralité, d’un excellent exemple comme assiduité et travail, d’un grand dévouement, mais parce que certains d’entre eux, dans les circonstances tragiques que nous avons traversées de 1914 à 1918, ont tenu ici à rester à leurs postes dans les pays envahis et à défendre les usines, là par leur ardeur au travail, à atténuer l’insuffisance du personnel technique; parce que d’autres de nos lauréats ont, au milieu des plus grandes difficultés matérielles, tenu à s’instruire davantage et ont su s’élever du rang de simple ouvrier à celui de chef d’atelier et contremaître, même ingénieur; parce que d’autres encore ont su élever une nombreuse famille et faire de leurs enfants d’excellents ouvriers qui travaillent dans la même usine ou la même exploitation agricole. Cet attachement à la maison du patron, nous la constatons en elïet dans l’industrie et l’agriculture.
- AI. Houssard Louis, aux Y’erreries de Folembrav (Aisne), a eu onze enfants ; les huit fils ont travaillé comme verriers, deux d’entre eux ont été tués au front, une fille avait épousé un ouvrier verrier, elle aussi, son mari a été tué à Salo-nique, mais son fils qui n'a que quinze ans est actuellement verrier couleur.
- AI. Potel Ernest, ouvrier verrier, à la ATerrerie de Drigonis, a eu dix enfants, sept travaillent en verrerie.
- Al. Potron Albéric travaille depuis cinquante-huit ans comme ouvrier agricole et charron chez Al. le Alarquis de Chassepot de Pissv; son père a travaillé dans la même exploitation pendant trente-sept ans et son grand-père maternel pendant quarante ans en qualité de chef de culture.
- Dans la même exploitation agricole, Aime Hautcoeur AIarie, femme Lesobre, est basse-courrière depuis 1874, c’est-à-dire depuis quarante-neuf ans. Son père y était resté vingt-trois ans comme chef de culture, sa mère quarante-sept ans, l’un et l’autre y sont demeurés du reste jusqu’à leur mort.
- Le mari de Aline Hautcœur est lui-même chef de culture actuellement, à la ferme de Pissy; il y compte maintenant trente-neuf ans de service. Leur fils n’a jamais quitté la ferme où il est aujourd’hui premier charretier.
- Cet attachement au métier, cette fidélité à la même maison honorent à la fois patrons et ouvriers. Ces exemples ne sont pas exceptionnels dans notre France. Nous pouvons en être fiers, car c’est la grande force de notre pays, ce qui lait son soutien dans les heures de crise, ce qui constitue son meilleur gage de prospérité pour l’avenir.
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- 286 ASSEMBLÉE GÉN K B ALE SOLENNELLE DU 24 MARS 1<>23. — AVRIL -1923.
- Liste des contremaîtres et ouvriers à qui est décernée la médaille de bronze en 1922.
- Maison Cil Lorilleux et Gie, 10, rue Suger, Paris (0e) :
- Arnoult (Ernest), mécanicien-ajusteur.
- Etablissements Agache fils, 12, rue du Vieux-Faubourg, Lille (Nord) : Meuiullon (Henri), homme de peine.
- Imprimerie Oiiaix, 20, rue Bergère, Paris (9e) :
- .Joly (Prosper-Auguste), comptable;
- Monestier (Eugène), chef correcteur.
- Im primerie Paul Brodard, à Coulommiers ( Seine-et-Marne) :
- Pernot (Mlle Joséphine), metteur en pages;
- Drouet (Edouard), conducteur-chef;
- Pin guet (Alexandre), chef imposeur ;
- Henry (Mme Madeleine), maîtresse d’apprentissage.
- Maison Colin et Cie (Société Blanzy, Poure et Cie), à Boulogne-sur-Mer : Morel (Mme Marie), monteuse;
- Lavoisier (Mme Marie), marqueuse ;
- Talleux (Mlle Angéline), emboîteuse.
- Journal d’agriculture pratique, 20, rue Jacob, Paris (6e) :
- Jesson (Henri).
- M. A. Blomme, Domaine de la Jaunière, à Adainville, par Comlé-sur-Vesgre (Seine-et-Oise) :
- Dubüc (Céleste), chef de culture.
- Asile public d’aliénés de Blois (Loir-et-Cher) :
- Guillot (Gaston), maçon.
- Maison Jules Potet, à Parthenay (Deux-Sèvres) :
- Adien (Pierre), contremaître.
- Compagnie des minerais de fer magnétique de mokta-el-iiadid, 00, rue de la Victoire, Paris (9e) :
- Satte (François), chef géomètre;
- Petit (Paul), ingénieur;
- Jevodan (M arius), caissier.
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- RAPPORTS RELATIFS AUX RÉCOMPENSES DÉCERNÉES EN 1922.
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- Compagnie des chemins de fer de l’est, 21-23, rue d’Alsace, Paris (10°) : Janin (Jules), chef d’atelier;
- Tiiévenin (Jules;, contremaître adjoint;
- Otton (Léon), peintre.
- Verreries de Dijon, au Petit-Bernard, Dijon (Côte-d’Or) :
- Cramoisy (Arsène), ouvrier verrier.
- Verrerie Lapeyre, à Boisse-Penchot (Aveyron) :
- Criner (Louis), verrier souflleur.
- Verreries de Folembray (Aisne) :
- Hoissard (Louis-Jules), ouvrier verrier.
- Société nouvelle de la verrerie de Gironcourt (Vosges) :
- Schwaller (Emile), ouvrier verrier.
- Société anonyme des verreries a bouteilles du Nord, Usine de Dorignies (Nord) :
- Potel (Ernest), ouvrier verrier.
- Maison Er. Schmidt et Cie (Verreries Sainte-Désirée), Fresnes (Nord) : Frère (Henri), ouvrier verrier.
- Verreries de Clairey (Vosges) :
- Mou ginot (Eugène), ouvrier verrier.
- Verreries de Decize, à Saint-Léger-des-Vignes (Nièvre) :
- Copin (Lazare), souffleur.
- Société anonyme de Saint-Gobain, Chauny et Cirey, 1, place des Saussaies, Paris (8e) :
- Forest (François), contremaître;
- Guy (Pierre), ouvrier;
- Poux (François), ouvrier;
- Costes (Célestin), ouvrier.
- Exploitation agricole de M. le Marquis de Chassepot de Pissy(Somme) : Potron (Albéric), ouvrier agricole et charron;
- Lesobre (Mme Marie), basse-courrière.
- Le Rapporteur,
- Henri Hitier.
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- BULLETIN DK LA SOCIETE d’eNCOURAG. POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- AVRIL 1929.
- COMITÉ DES ARTS MÉCANIQUES
- Rapport présenté par M. M.-l. Axdrouin, au nom du Lomité des Arts
- mécaniques, sur un appareil enregistreur construit par M. Gleugnox.
- M. Gueugnon a présenté à notre Société un appareil enregistreur destiné principalement à renseignement et construit surtout dans le but de faciliter aux élèves la compréhension des mouvements périodiques.
- Par suite d’additions et de perfectionnements divers, l’appareil a été* rendu applicable à une très grande variété de cas.
- Les organes essentiels de l'appareil sont :
- 1 Un cylindre caoutchouté, à axe horizontal, disposé de manière à pouvoir entraîner un papier d’une longueur quelconque ;
- ±° Un équipage de stylet pouvant se déplacer parallèlement à l’axe du cylindre. Le tracé des diagrammes s’effectue dans le plan vertical et peut ainsi être observé par un assez grand nombre de spec-tate urs ;
- d° Divers dispositifs permettant de donner au papier et au stylet des mouvements définis, uniformes ou non, ou encore de relier entre eux les mouvements du papier et du stylet de manière à éliminer le facteur temps.
- Pour la démonstration des lois de la pesanteur, de la proportionnalité des accélérations aux forces, etc., l’appareil peut être disposé en machine d’Atwood avec enregistrement des temps par un pendule actionnant le stylet, ou encore en machine combinée de Morin et d’Atwood permettant de tracer la loi parabolique du mouvement uniformément accéléré et aussi de prolonger la courbe par sa tangente pour enregistrer le mouvement uniforme, cela en mettant hors de cause, à l’instant choisi, la masse additionnelle dont le poids déterminait la chute (fig. J et ±j.
- Pour l’étude des mouvements périodiques, le stylet est miî au moyen d’un équipage comprenant deux systèmes « bielle et manivelle »
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- APPAREIL ENREGISTREUR GUEUGNON.
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- et proportionné de telle manière que les obliquités de bielles n’altèrent pas dans une proportion gênante la forme des diagrammes obtenus. Les deux plateaux-manivelles peuvent être réglés individuellement,
- Fig. I. — Appareil enregistreur Gueugnon disposé en machine combinée de Morin et d’Atwood.
- conjugués entre eux et reliés au mécanisme du déplacement du papier, cela de toutes les manières qu’il faut pour réaliser les diverses combinaisons utiles d’amplitudes, de phases et de périodes (fîg. 3
- et 4).
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- COMITÉ DE,S A HT S MÉCANIQUES. - AVHIL 1923.
- Les opérations que l’appareil permet d’effectuer, clans le domainedes fonctions périodiques, se ramènent aux trois groupes principaux suivants :
- a) Enregistrement d’un mouvement périodique ;
- b) Addition de deux fonctions sinusoïdales de périodes, phases et amplitudes quelconques ;
- c) Eomposilion de deux mouvements sinusoïdaux quelconques.
- Dans le groupe a) est comprise la démonstration expérimentale de la loi du mouvement du pendule.
- Le groupe b) fournit la représentation graphique des harmoniques, des phénomènes d’interférence, des battements, des résonnances, etc.
- Chacune de ces applications fournit, pour le cas auquel elle se rapporte, la vérification expérimentale du théorème de Foncier.
- Les applications appartenant à ce groupe sont particulièrement fécondes, car elles mettent en lumière les principaux phénomènes de l’acoustique, de l’optique et surtout des courants électriques alternatifs.
- Dans ce domaine des courants alternatifs, l’appareil peut être utilisé au calcul de la puissance instantanée; à cet elfet, le produit des fonctions tension et intensité, est mis d’abord sous la forme d’une somme, par l’application d’une identité trigonométrique connue; cette somme est ensuite inscrite par l’appareil. Dans le groupe c) figurent principalement le tracé des courbes de Lissajous et la démonstration expérimentale de la production du champ tournant au moyen du courant diphasé.
- Fig. 2. —Diagramme obtenu au moyen Te l’équipement de la figure I.
- Au mouvement uniformément accéléré représenté par l'arc de parabole OB, succède un mouvement uniforme représenté par la tangente BT.
- La sinusoïde, représentée dans la partie inférieure de la figure, donne l'échelle des temps; cette sinusoïde représente le mouvement d'un pendule dont la période est d'une seconde.
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- APPAREIL ENREGISTREUR GUEUGNON.
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- L’appareil permet de représenter en coordonnées polaires un grand nombre de fonctions, et de tracer ainsi la spirale d’Archimède, la développante de cercle et les courbes des fonctions périodiques, courbes dont certaines constituent des rosaces décoratives.
- En outre, il a été appliqué, moyennant l’équipement approprié, à divers usages spéciaux tels que la démonstration de l’existenee des anomalies de dilatation des aciers. Dans ce dernier cas, on
- cuurs de son rufruidis&eineiit u, l’air; les allongements et les contractions, amplifiés par un levier, sont transmis au tambour porte-papier. Le stylet se déplace d’un mouvement uniforme. Chaque transformation physico-chimique subie par le métal au cours de son refroidissement se traduit par un changement dans l’allure de la courbe.
- L’appareil peut être facilement adapté à une grande variété d’applications spéciales.
- llestjustedementionnerquesila réalisation de l’appareil est l’œuvre de M. Gueugnon, un certain nombre des problèmes qu’il résout ont été posés à la faveur de la collaboration de l’auteur et de M. Poucholle, professeur de physique à l’École Nationale d’Arts et Métiers de Paris.
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- *2(.)2 COMITÉ DES ARTS MÉCANIQUES. — AVRIL 1923.
- M. Poucliolle a fait connaître l’appareil à la Société au cours delà séance publique du 20 février 1022. Il en a expliqué et démontré le fonctionnement.
- L’appareil de M. Gueugnon peut rendre de grands services : pour l’enseignemenl de certaines parties des sciences physiques, son emploi
- i t I Elévation ( 2 ) Plan ( 3 > Coupe suiyant
- o
- Fig. 4. — Schéma de l'appareillage permettant d'additionner deux fonctions sinusoïdales.
- Les périodes relatives sont obtenues au moyen du rapport des engrenages reliant entre eux les deux plateaux-manivelles P, et P,.
- Les amplitudes sont représentées par les excentricités respectives des boutons de manivelles M, et XL.
- La phase est déterminée par les positions angulaires des rayons de manivelles au commencement do l'opération. Les bielles sont matérialisées au moyen du câble M, G M, passant sur la poulie G.
- Le ,ambour T. qui commande le plateau-manivelle, produit aussi le mouvement du papier.
- supplée dans une certaine mesure à l’insuffisance de préparation mathématique des élèves; à ceux qui ont reçu cette préparation, il rend les démonstrations plus claires.
- De plus, cet appareil est d’un maniement relativement facile.
- Aussi votre Comité des Arts mécaniques vous propose-t-il de retenir l’invention de M. Gueugnon parmi celles qu’en principe notre Société est disposée à récompenser, de remercier l’auteur et M. Poucholle, et d’ordonner l’insertion du présent rapport, avec les gravures et légendes qui l'accompagnent, au Bulletin de la Société.
- Le Rapporteur,
- M. J. An DROUIN.
- Lu et approuvé en séance publique du Conseil, le 14 avril 1021}.
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- BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ d’eNCOURAG- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE. --AVRIL 1923.
- COMITÉ DES ARTS CHIMIQUES
- Rapport présenté par M. A. Livache, au nom du Comité des Arts
- chimiques, sur la répartition des revenus des fondations de secours
- attribuées au Comité.
- Les fondations dont dispose le Comité des Arts chimiques sont faites en faveur d’ouvriers ou contremaîtres malheureux ou ayant rendu des services appréciés.
- Ces fonds ont été attribués de la manière suivante :
- 1° Fondation Legrand (industrie de la savonnerie).
- Cette fondation dispose de 3.436 f; il n’a été adressé que 3 demandes, auxquelles ont été alloués 3 secours de 300 f, soit 900 f.
- Compagnie générale de l’Afrique française :
- Mme Vimenay Justine, 66 ans et 47 ans de service;
- Mme Dcspouy Jeanne, 72 ans et 59 ans de service.
- Chambre syndicale de la Stéarinerie et de la Savonnerie :
- M. Mathieu July, 76 ans, 32 ans de service interrompus par la maladie.
- 2° Fondation dé Milly (industrie de la savonnerie et des corps gras).
- Celte fondation dispose de 2.731 f ; il n’a été adressé qu’une seule demande à laquelle a été allouée la somme de 400 f.
- Stéarinerie L. Félix Fournier :
- M. Pierre Orsini, 64 ans, 33 ans de service; lourdes charges de famille.
- 3° Fondation Fauler (industrie des cuirs).
- Cette fondation dispose de 1.142 f; il a été adressé 7 demandes, dont 4 ont été retenues pour un secours de 250 f, soit 1.000 f.
- Usine Tavernier Frères :
- M. Gagnebien, 70 ans et 49 ans de service.
- Tome 135. — Avril 1923.
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- COMITÉ DES AHTS CHIMIQUES.
- AVRIE 1923
- Usine Dorron, E. Guignjer :
- M. Dessoud, 74 ans et 42 ans de service.
- La Confection de (a irs Lecomte :
- M. Watlebleid Gustave, 54 ans de présence à F usine.
- Maroquinerie Petitpont :
- M. Flamand Désiré, 70 ans, 42 ans de service.
- 4° Fondation Ménier industrie des arts chimiques).
- Cette fondation dispose de 326 f*; une demande a été faite par les Usines de Produits chimiques de Saint-Gobain, Chauny et Cirey, pour M. Delrez Edouard, 01 ans, 43 ans de service, a eu 5 enfants et a rendu de grands services pendant la guerre: 300 f lui ont été alloués.
- 5° Fondation Baccarat (industrie de la cristallerie).
- Cette fondation ne dispose que de 722 f.
- De nombreuses demandes ont été adressées, mais vu la somme disponible, nous n'avons pu en retenir que deux; les autres ont été renvoyées à la Commission des médailles décernées aux vieux ouvriers. Nous avons alloué 350 f à chacun des ouvriers suivants :
- Verrerie de l'Etablissement de Saint-Galmier ;
- M. Reynaud Thomas, 75 ans, 49 ans de service, 13 enfants dont 10 travaillent comme verriers.
- Société industrielle de Verrerie Laignelet :
- M. Guilïon Auguste, 74 ans, 62 ans de service, 4 enfants dont un fils et un gendre travaillent comme verriers.
- En résumé, le Comité des Arts chimiques aura réparti pour 1922 :
- Fondation Legrand........................ 900 f.
- Fondation de Milly....................... 400 —
- Fondation Fauler........................1.000 —
- Fondation Ménier......................... 300 —
- Fondation Baccarat....................... 700 —
- Total. 3.300 f.
- Le Rapporteur,
- A. LlVACHE.
- Lu et approuvé en séance publique du Conseil, le 14 avril 1923.
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- BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ d’ENCOURAG. POUR L’iNDUSTRIE NATIONALE. - AVRIL 1923.
- COMITÉ DES ARTS CHIMIQUES
- Avis de la Société d’IJncouragement sur la création projetée, par 1 Institut polytechnique de Grenoble, d’un laboratoire de recherches, s’occupant spécialement des industries de la cellulose. (Institut de la Cellulose.)
- PAR
- M. L. Lindet, Mtmbre du Conseil.
- L'Institut polytechnique de l’Université de Grenoble est le plus bel exemple de ce que peut faire l’enseignement universitaire, lorsqu’écou-tant les légitimes revendications de l’industrie, il donne aux recherches que celle-ci comporte, une direction scientifique et expérimentale.
- L’Institut polytechnique comprend aujourd’hui un certain nombre de groupements qui sont synchrones des industries intéressant la région dauphinoise et savoisienne. C’est à la fois un établissement d’enseignement (École élémentaire électrotechnique, École supérieure de Papeterie), un établissement de contrôle et d’étalonnage, mécaniques, électriques, d’analyses et d’essais de papiers et matières employées en papeterie, et enfin un établissement pour les recherches électriques, mécaniques et hydrauliques. On constate que l’industriel papetier, qui connaît déjà l’Ecole supérieure de Papeterie et le laboratoire d’analyses, et qui espère trouver, à l’Institut polytechnique, les ressources scientifiques que d’autres industriels, électriciens, mécaniciens, hydrau-lieiens vont y rencontrer, ne sait où s’adresser pour y faire faire une recherche relative à la cellulose.
- Notre collègue, M. Barbillion, le zélé directeur de cet Institut polytechnique, s’est demandé si, en présence de l’importation, constamment croissante, de libres et de papier, et en présence d’une réduction de travail de nos papeteries, l’attention des industriels papetiers ne devrait pas être appelée sur l’utilité que présenterait un organisme de
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- COMITÉ DES ARTS CIIIMRjUES. ------- AVRIL 1923.
- ce genre, sur la direction qu’il conviendrai! de lui donner et sur la collaboration pécuniaire que les industriels pourraient lui apporter.
- Se rappelant que notre Société a toujours encouragé les initiatives industrielles, M. Barbillion est venu demander conseil à la grande ancêtre, celle qui a fait la première connaître la machine de Robert, la machine de Branah, la machine de Désétables, etc., celle qui, de 1805 à 1810, a ouvert un concours pour le meilleur procédé de collage du papier, qui, avec Mérimée, Braconnot et d’Arcet, a créé le collage à la gélatine et à la résine, tel qu’il se poursuit aujourd’hui, celle qui a présidé aux origines des papeteries d’Annonay, avec Montgolfier, d’Arches, de Sorel, de l’Ardèche, avec Seguin, etc.
- Formuler ici une demande de ce genre c'est deviner d’avance comment elle sera accueillie. Notre Société se rend compte que, devant le formidable développement de l’industrie et la tendance du groupement des gens de même nature, l’action isolée, en matière de recherches scientiliques, est aussi précaire et dispendieuse que le soutien des intérêts professionnels. Je ne veux pas dire que le laboratoire d’usine devienne par là même inutile; celui-ci est au contraire indispensable, il ne lui est pas interdit d’y faire4 de la recherche; nous avons besoin de toutes les bonnes volontés; mais il doit être avant tout, laboratoire de contrôle, pour tout ce qui entre dans l’usine, et pour tout ce qui en sort.
- A côté de ce laboratoire, annexe de l’usine, doit s’ériger un laboratoire commun à tous les industriels de la même profession, sous condition, bien entendu, qu’ils contribuent tous à son entretien, soit directement, soit par l’intermédiaire de leur syndicat. Le travail d’une papeterie n’est pas si différent de celui d’une autre papeterie qu’une recherche faite sur un point de la fabrication qui touche l une ne puisse intéresser l’autre, et comme les papetiers se comptent par centaines, il vaut mieux avoir un ou plusieurs chimistes et ingénieurs, bien rétribués, qui soient rompus aux travaux de la papeterie, pour exécuter une recherche, pour donner une consultation, pour établir une bibliographie, que de nombreux jeunes gens, si distingués soient-ils, sortant des écoles, disséminés dans de nombreuses usines éloignées les unes des autres et n’ayant jamais vu une lessiveuse ou une pile à papier. C’est dans ces laboratoires centraux que se ferait leur éducation et qu’ils se formeraient en vue du travail commun. Naturelle-
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- AVIS SUR LE FUTUR INSTITUT DE LA CELLULOSE.
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- ment, le ou les préposés à ce laboratoire devraient, comme le fait remarquer le Président du Syndicat des~Fabricants de Pètes, Papiers et Cartons, connaître bien des choses; placé devant l’étude d’une fibre nouvelle, il ne lui suffirait pas d’étudier sa ténacité et sa souplesse; il lui faudrait se rendre compte de son « peuplement », de la possibilité de son traitement et de son blanchiment sur place, du fret que son transport entraînerait, de la consommation de produits chimiques qu’elle exigerait pour son décreusage, et du rendement qu’elle fournirait. Chaque fibre, chaque procédé, chaque produit chimique devrait avoir son index bibliographique, portant les mémoires publiés, les brevets parus, les adresses auxquelles il convient de se référer. L’on conçoit que ce laboratoire de recherches ait beaucoup à faire, et surtout demande des travailleurs compétents et une documentation suivie.
- Ce laboratoire, alimenté à fonds communs, serait-il autorisé à faire, moyennant un prix convenu, des recherches pour des particuliers, recherches qui resteraient secrètes? Je ne le crois pas; ce serait s’engager dans une mauvaise voie, le client qui solliciterait une recherche au nom du syndicat risquerait d’être servi après l’isolé qui apporterait la grosse somme. Le Président du Syndicat des Fabricants de Pètes, Papiers et Cartons, par le don annuel de 5.000 f qu’il adresse à M. Barbillion, dans sa lettre du 2 février 1923, semble entrer dans l’idée que j’exprimais de réserver à la communauté les travaux du laboratoire.
- Je n’ai eu en vue jusqu’ici que l’industrie papetière et M. Barbillion voudrait étendre les recherches du laboratoire aux autres industries de la cellulose, la nitro-cellulose, la soie Chardonnet et autres, l’acétate, le formiate de cellulose, le celluloïd, la viscose, etc... La question n’est plus la même ; alors que tous les papetiers ont des intérêts communs, parce que les procédés de la papeterie sont connus de tous, nous voyons chacun des fabricants dont nous avons énuméré les produits avoir leurs tours de main, leurs secrets de fabrication. Ceux-ci en papeterie sortent de la bouche de Polichinelle; mais dans l’industrie des soies et des plastiques, il sont arrêtés au fond du gosier d’iïarpagon.
- En résumé, le Comité des Arts chimiques de la Société d’Encoura-gement pour l’Industrie nationale approuve l’idée de M. Barbillion de créer un laboratoire, où seraient concentrées les recherches relatives aux industries de la cellulose, et spécialement à la papeterie. Il
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- COMITÉ DES ARTS CHIMIQUES. — AVRIL 1923.
- n’est pas très partisan du terme « Institut de la Cellulose », parce que d'abord, celui-ci ferait partir de l'Institut polytechnique, et qu’il n’est pas d’usage de mettre un institut sous la dépendance d’un autre institut, et qu'ensuite cette dénomination semblerait interdire toute autre tentative de créer un organisme semblable. 11 semble que a laboratoire d’essais et de recherches des industries de la cellulose » conviendrait mieux; il aurait le même titre que les deux autres laboratoires de l’Institut polytechnique qui se rapportent à la métallurgie et à l’hydraulique.
- Votre rapporteur vous propose de remercier M. Barbillion de sa communication de lui faire connaître le présent avis et de l’insérer au Bulletin.
- Le Rapporteur,
- L. Lindet.
- Lu et approuvé en séance publique du Conseil le Ib avril 1023.
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- BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ D’ENCOURAG. POUR L’INDUSTRIE NATIONALE. — AVRIL 1923.
- RÉCHAUFFEURS D’EAU D’ALIMENTATION POUR LOCOMOTIVES111
- PAR
- M. Edouard Sauvage, Membre du Conseil.
- En considérant l’évolution de la locomotive depuis l’origine, on remarque d’une part une augmentation progressive des dimensions et des pressions de vapeur et, d’autre part, un fort petit nombre de modifications essentielles des dispositions primitives. Les grands perfectionnements se réduisent, en effet, à la chaudière tubulaire de Séguin, à l’échappement de vapeur dans la cheminée, à la coulisse de changement de marche, à la détente compound, et à la surchauffe. Un autre perfectionnement possible, dont l’effet paraît évident, est le réchauffage de l’eau d’alimentation à l’aide de chaleurs perdues ; mais l’installation de réchaufîeurs sur la locomotive ne va pas sans de grandes difficultés : bien qu’appliqués presque dès le début de la traction à vapeur, bien qu’essayés à diverses époques avec des dispositions variées, ces appareils n’ont pu se maintenir en service prolongé.
- Toutefois, depuis quelques années, la question a été reprise de divers côtés et, semble-t-il, avec la ferme volonté de réussir; les ingénieurs de chemins de fer s’y intéressent et multiplient les applications. Cette tendance a été constatée au Congrès international des chemins de fer tenu à Rome en 1922 : sur cette question le Congrès est arrivé à la conclusion suivante :
- « Quelques réseaux ont utilisé sur une large échelle les réchaufîeurs d’eau d’alimentation et les injecteurs à vapeur d’échappement. Les résultats obtenus justifient l’extension de l’emploi de ces appareils. »
- Les chaleurs perdues utilisables proviennent des gaz de la combustion et de la vapeur d’échappement. La récupération des calories des gaz exige des réchaufîeurs ayant une grande surface de chauffe : très employés dans les installations fixes, ces appareils, à cause de leur poids et de l’emplacement qu’ils demandent, ne conviennent guère aux locomotives. Quelques applica-
- (1) Conférence faite en séance publique par l’auteur le 10 mars 1923.
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- RÉCHAUFFKURS D’EAU DES LOCOMOTIVES. — AVRIL J023-
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- tions en ont été faites; mais elles sont exceptionnelles et ne paraissent pas, dans l’état actuel de la question, appelées à se multiplier beaucoup.
- Les calories de la vapeur d’échappement sont, au contraire, utilisables avec des appareils de poids et d’encombrement restreints.
- Il est facile de calculer, dans chaque cas, l’effet utile qu’on peut obtenir. La pression de la vapeur d’échappement étant devenue égale à celle de l’atmosphère, la température en est d’environ 100° : elle pourra donc chauffer l’eau jusqu’à 95° et même au delà. Avec cette température, en supposant l’eau prise à 10°, un kilogramme d’eau recevra 85 calories. Pour former un kilogramme de vapeur à la pression de 15 kg : cm'2, et surchauffée à 325°, en partant d’eau à 10°, il faut 730 calories. On récupérera donc 11 à 12 p. 100 des calories nécessaires. En ce qui concerne l’économie de combustible correspondante, on verra qu’en pratique deux causes agissent en sens inverses, l’une pour la diminuer, l’autre pour l’augmenter.
- Quelle proportion de la vapeur d’échappement faudra-t-il dériver pour chauffer l’eau d’alimentation? Un kilogramme de vapeur d’échappement ne contient pas toutes les calories apportées par le kilogramme de vapeur sortant de la chaudière, puisque cette vapeur a produit du travail et a en outre subi une perte par refroidissement extérieur. En évaluant la disparition de chaleur à 20 p. 100, valeur qui paraît élevée, il reste environ 58L calories dans la valeur d’échappement, avec l’exemple choisi, de sorte que la récupération de 85 calories demanderait la dérivation d’un peu plus du 7e du poids de la vapeur d’échappement. On peut admettre le 6e, pour tenir compte des pertes de l’appareil réchauffeur.
- On a quelquefois exprimé la crainte que cette dérivation de vapeur d’échappement eut un effet nuisible, en diminuant l’intensité du tirage; mais cette crainte est illusoire. En l’exprimant, on oublie que les calories de la vapeur dérivée retournent à la chaudière, où elles forment un poids de vapeur presque égal, le déchet n’étant que d’un cinquième d’après le calcul précédent. La diminution réelle de la quantité de vapeur sortant de la tuyère d’échappement ne sera pas du sixième, mais d’un trentième. On pourra donc maintenir la même combustion sur la grille en produisant plus de vapeur. Si, au contraire, la production de vapeur n’a pas besoin d’être augmentée, sur la locomotive munie du réchauffeur, une combustion moins active suffira, à laquelle correspondra un échappement réduit.
- La vapeur d’échappement se condense de deux manières, directement dans l’eau d’alimentation, ou sur des surfaces métalliques qui la séparent de l’eau à réchauffer. Le premier procédé est plus simple, il utilise mieux la chaleur, puisqu’il conserve l’eau chaude provenant de la condensation de la vapeur; enfin le renvoi à la chaudière de cette eau diminue la consommation
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- de celle qu’on prend au tender, et l’eau ainsi récupérée ne tient plus de sels en dissolution. Par contre, elle entraîne dans la chaudière de l’huile provenant du graissage des tiroirs et des pistons. On diminue la quantité de cette huile par l’emploi d’un séparateur, mais cet appareil, forcément très simple, ne semble pas donner une purification complète.
- Vu les dangers de l’huile dans les chaudières, on conçoit qu’à la condensation directe, malgré ses avantages, on préfère souvent la condensation par surface. Toutefois, comme nombre de réchauffeurs par condensation directe sont en service, la pratique permettra d’apprécier quelle en est l’action sur l’entretien des chaudières; des observations précises et prolongées à ce sujet sont désirables.
- Si l’on excepte l’injecteur à vapeur d’échappement, tous les réchauffeurs exigent une pompe. On a depuis longtemps renoncé à commander cette pompe par le mécanisme de la locomotive, comme on le faisait avant l’invention de l’injecteur, et on emploie un moteur à vapeur analogue à celui des compresseurs d’air pour freins. Ces moteurs ont le défaut de mal utiliser la vapeur. On en dirige l’échappement dans le réchauffeur, mais les calories ainsi reçues par l’eau d’alimentation sont prises à la chaudière et diminuent l’effet de la vapeur d’échappement. Pour ce motif, la proportion de cette vapeur, qu’il faut dériver dans le réchauffeur, est moindre que celle indiquée par le calcul donné plus haut.
- Pour apprécier un appareil réchauffeur, il est nécessaire de mesurera part les calories provenant du moteur de la pompe en le faisant fonctionner sans vapeur d’échappement, et il est utile de refaire cet essai en service afin de déterminer le moment où une réparation est opportune. En admettant une dépense, par le moteur de la pompe, de 2 p. 100 de la vapeur produite, nombre indiqué par le constructeur d’un de ces appareils, c’est, avec les données du calcul précédent, 15 calories venant de la chaudière, qui réduisent de 85 à 70 la récupération de chaleur due à la vapeur d’échappement.
- L’emploi d’un réchauffeur, comme de toutes les dispositions qui augmentent l’utilisation de la vapeur, permet, ou de réaliser une économie de combustible si la locomotive conserve le même service, ou d’augmenter sa puissance avec la même dépense. En considérant non pas la locomotive seule, mais l’ensemble de l'exploitation, le second avantage semble en principe le plus grand. Toutefois, il n’est pas toujours possible de charger constamment la locomotive au maximum; certaines parties d’un même trajet sont d’ailleurs plus faciles que d’autres. Lorsque la locomotive munie du réchauffeur fait le même travail que sans cette adjonction, la combustion se trouve ralentie, et il en résulte une économie supplémentaire qui peut être importante. La production de vapeur par kilogramme de combustible, dans la
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- chaudière de locomotive, diminue rapidement à mesure que la quantité brûlée par heure augmente. On a trouvé, par exemple, dans une série d’expériences, qu’en brûlant 300 — 400 — 500 et 600 kg par mètre carré de grille et par heure, cette production est de 7,3 — 6,7 — 6,2 et 5,7 kg.
- Il en résulte que si une production horaire de 3.100 kg de vapeur par mètre carré de grille est nécessaire, exigeant la combustion de 500 kg de houille sur la locomotive sans réchaufîeur, et si le réchaulTeur produit un dixième du poids de vapeur, le foyer n’aura plus à vaporiser que 2.800 kg, ce
- Fig. 1. — Injeeteur à vapeur d’échappement Davies et Metcalfc.
- i. Valve de vapeur d échappement : — 2. lige de commande de cette valve; — 3. Came; — 4. Vapeur d'échappement : — h. Tuyère de vapeur vive supplémentaire: — 6. Kau; — 7. Tuyère centrale de vapeur •l'échappement: — 8. Régulateur d'eau: — 9. Tube d’aspiration 1;— 10. Tube d'aspiration 2; —11. Tuyère de mélange: - 12. Divergent; — 13. Clapet de retenue; -- 14. Refoulement.
- qui réduira la consommation horaire de houille à 436 kg : c’est une économie de 13 p. 100.
- L’eau chauffée vers 100° abandonne une partie des sels qu’elle tient en dissolution: les dépôts qui en résultent entartrent les appareils, surtout les réchaulfeurs par surface. Il est nécessaire qu’ils puissent être facilement et rapidement débarrassés de ces incrustations : c’est en pratique une des conditions les plus importantes pour le bon fonctionnement de ces appareils.
- Outre les sels, l’eau chauffée peut se débarrasser d’une partie des gaz qu’elle tient en dissolution, si le chauffage se fait sous la pression atmosphérique. Il est très intéressant de permettre le dégagement à l’extérieur de <'es gaz, qui sont la cause principale de la corrosion des chaudières.
- Pour le même motif, l’alimentation dans la vapeur, qu’on pratique de plus en plus, est fort utile, les gaz étant entraînés par la vapeur.
- L’injecteur à vapeur d’échappement de Davies et Metcalfe (fîg. 1) pour les fortes pressions exige une addition de vapeur prise directement à la chaudière, dont la proportion est plus difficile à mesurer que dans un réchauffeur à pompe. La vapeur d’échappement traverse un filtre à huile, consistant
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- en une tôle perforée recouverte d’un tissu éponge. Lorsque le régulateur est fermé, cet injecteur peut fonctionner uniquement avec la vapeur de la chaudière.
- Comparé aux autres réchauffeurs, l’appareil est plus simple, moins lourd et moins coûteux ; mais il parait moins efficace. Appliqué aux locomotives du North Eastern Ry, en Angleterre, il donne, d’après Sir Vincent L. Raven, une économie de 5 p. 100 sur le combustible (1).
- Le réchaulfeur américain de Wor-thington (fig. 2) condense directement la vapeur dans l’eau froide : il comporte deux pompes, l’une prenant l’eau au tender et l’envoyant dans le réchauffeur, l’autre refoulant l’eau chaude du réchauffeur dans la chaudière. Le débit de cette seconde pompe est un peu inférieur à ce qu’il serait nécessaire pour correspondre au débit de la première, augmenté de l’eau provenant de la vapeur condensée. Aussi l’eau s’accumule dans le réchauffeur, mais un flotteur ouvre, quand il est nécessaire, un orifice qui la renvoie à la pompe à l’eau froide.
- La vapeur d’échappement traverse un séparateur d’huile et un évent permet le dégagement d’air. Le séparateur d’huile a même été supprimé dans certaines installations.
- Dans le réchauffeur Caille-Potonié, construit par Y Auxiliaire des Chemins de fer et de /’Industrie, l’eau d’alimentation est séparée de la vapeur d’échappement. Cet appareil (fig. 3) comprend : sur la tuyère d’échappement, une prise avec clapet manœuvré à la main (n° 3 de la figure); un régulateur du débit de vapeur ((3) ; un condenseur tubulaire (3) ; une pompe alimentaire à eau chaude (1), avec commande directe par moteur à vapeur (2).
- Le régulateur (fig. i) contrôle le débit de vapeur par la position du piston supérieur, qui se déplace devant des ouvertures. Ce piston est entraîné par le piston inférieur, qui s’abaisse lorsque la pression s’élève en aval du courant.
- Fig. 2. — Réchaulïeur Worthington avec ses pompes.
- pl) Proceedim/s of the Institution of Mechanical Engineers, 1922, p. 728.
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- Le condenseur ou réchauffeur (fig. 5) consiste en une caisse en tôle contenant un faisceau tubulaire; la vapeur circule dans les tubes, en quatre circuits successifs, et l’eau est à l’extérieur. La coquille qui reçoit les extrémités des tubes, à gauche sur la figure, est libre de se déplacer dans la caisse, de sorte que la dilatation des tubes n’est pas gênée. Un évent débouche librement à l’extérieur et permet le dégagement de l’air. La vapeur d’échappement de la pompe pénètre dans le troisième circuit. Un plateau démontable est prévu à la partie supérieure de la caisse ou sur la face verticale extérieure.
- Fig. 3. — RéchaulTeur Caille-Potonié.
- 1. Cylindre à eau chaude de la pompe; — 2. Cylindre à vapeur de la pompe; — 3. Réchautî'eur tubulaire; — 1. Colonne d’échappement de la machine; — 5. Volet de captation de vapeur; — 6. Régulateur de température; — 7. Tuyau de captation de vapeur; — 8. Tuyau d’échappement de la pompe à air; — 9. Tuyau d’arrivée d’eau froide au réchauffeur; — 10. Tuyau d’eau chaude du réchauffeur à la pompe; — 11. Tuyau de refoulement; — 12. Chapelle d’introduction à la chaudière; — 13. Tuyau d’évacuation à l’air libre du réehauff'eur; — 14. Tuyau d'évacuation d’eau condensée du réchauffeur; — 15. Pyromètre; — 16. Tuyau flexible du Pyromètre; — 17. Robinet de prise de la pompe de vapeur; — 18. Tuyau de prise de vapeur de la pompe; —19. Tuyau d’échappement de la pompe;—20. Graisseur mécanique delà pompe; — 21. Tuyau de prise de pression du graisseur; — 22. Tuyau de graissage de la pompe; — 23. Clapet d’évacuation des buées de la pompe; —24. Reniflards d’évacuation des buées de la pompe; — 25. Tuyau d évacuation des buées de la pompe; —26. Porte de lavage du réchauffeur; —27. Robinet de vidange du réchauffeur; --28. Bouchon de nettoyage du réchauffeur.
- La pompe (fig. 6) porte un dispositif qui en permet le fonctionnement avec de l’eau bouillante, dispositif qui comporte des tuyaux d’évacuation des buées branchés sur le corps de pompe et munis de clapets.
- Le réchauffeur doit être placé assez bas pour que l’eau du tender y pénètre constamment en charge. S’il n’est pas possible de le monter de la sorte, une pompe supplémentaire à eau froide, commandée en tandem avec la pompe à eau chaude, envoie l’eau du tender dans le réchauffeur; un tuyau de retour, partant d’un vase d’expansion posé sur la chaudière, renvoie l’excès d’eau à l’aspiration de cette pompe.
- Dans le type le plus récent de réchauffeur, les pompes sont placées horizontalement sur le tablier de la locomotive.
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- Un grand nombre d’appareils Caille-Potonié sont en service sur les locomotives des réseaux français, notamment du P.-L.-M. Les résultatshl’essais exécutés par cette administration, qui m’ont été communiqués par Y Auxiliaire des Chemins de fer et de VIndustrie, sont satisfaisants à tous égards.
- Le réchauffeur allemand Knorr sépare également Peau d’alimentation et la vapeur condensée; mais la pompe alimentaire prend l’eau froide et la refoule dans la chaudière à travers le réchauffeur (fig. 7 et 8). Une autre différence est la circulation de l’eau dans les tubes, avec la vapeur à l’extérieur. L’entartrement des tubes est à craindre avec cette disposition.
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- Les dispositions du réchauffeur Weir (fi". 0) sont analogues, ainsi que celles du récliauffeur Willans-Luard, construit par « the Feed Water Heating Syndicate » (fig. 10). Ce dernier appareil comporte, en outre, un système de chauffage de l’eau par les gaz de la combustion avant son entrée dans la chaudière. A cet effet, une portion des tubes surchauffeurs de vapeur du type Schmidt, généralement employé sur les locomotives, est remplacée par des
- Fig. ,'i. — Réchaulîeur à l’air libre Gaille-Potonié à I circuits avec porte de lavage sur le dessus.
- tubes à eau : le surchauffeur, qui normalement comprend quatre tubes dans un gros tube à fumée, est réduit à deux sur une partie de la longueur, les quatre tubes n’étant conservés que dans le voisinage du foyer : des tubes à eau remplacent les tubes surchauffeurs manquant.
- D’après des expériences du Pennsylvania il. U. (1), ce raccourcissement des tubes surchauffeurs ne diminue pas la température de la vapeur surchauffée. Il a toutefois l’inconvénient de donner lieu à des accumulations d’escarbilles au point où s’élargit la section de passage des gaz.
- (1) Voir l’étude expérimentale de la chaudière de locomotive, par M. Conte, dans la Revue générale des chemins de fer et des tramwai/s, février 1923, p. 128.
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- L’eau parcourt une série de tubes formant un circuit unique, puis elle est déversée dans la vapeur à la partie supérieure de la chaudière.
- Fig. 6. — Pompe à eau chaude Caille-Potonié.
- Pour maintenir pleins d’eau ces tubes quand la pompe alimentaire est arrêtée, une chapelle supplémentaire d’introduction est montée sur la partie inférieure de la chaudière à l’origine de la canalisation sortant du réchauffeur; cette chapelle contient une soupape qui s’ouvre automatiquement dès que
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- Fig. 7. — Réchauffeur Knorr à tubes courbés d une surface de chaulTc de 13,6 nff.
- RéchaufTeur Knorr à tubes droits d'une surface de chauffe de 13,i m-.
- Fig. b. — Réchauffeur Weir.
- A. Réehautleur; - B. Pompe; — C. Chapelle d'alimentation; — I). Dérivation de vapeur d'échappement; -E. Aspiration de la pompe; — F. Refoulement de la pompe; — G. Refoulement du réchautfour à la chaudière; — H. Tuyau de prise de vapeur de la pompe; — F. Echappement do la pompe.
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- cesse le refoulement de la pompe, de sorte que l’eau de la chaudière pénètre dans la canalisation, où peut même s’établir une circulation, par vaporisation partielle de l’eau.
- Le système prévoit aussi un réchauffage automatique de l’eau des soûtes par la vapeur de la chaudière, lorsque la pression approche de celle qui ferait lever les soupapes de sûreté.
- En résumé, 1 emploi des réchauffeurs à vapeur d’échappement permet une économie de combustible et une augmentation de la puissance des machines.
- Fig. 10. — RéchaufTeur du « Feed Water Heating Syndicate ».
- Pump, pompe.
- Exhaust pipe from pump to heater, échappement de la pompe.
- Pipe from exhaust steam from cylinders to heaters, dérivation de vapeur d’échappement dans le réchauffeur. Exhaust heater, réchauffeur à vapeur d’échappement.
- Heater éléments, tubes réchauffeurs dans les gros tubes de la chaudière.
- Combination clack-box, chapelle inférieure.
- Short looped superheater tubes, surchauffeur de vapeur raccourci.
- Top delivery pipe, tuyau d’alimentation.
- Top shut off valve, chapelle d'alimentation supérieure.
- Surplus steam valve, prise de vapeur en excès.
- Heater and circulator, réchauffeur d’eau du tender par la vapeur en excès.
- Les résultats de la pratique confirment les prévisions théoriques à cet égard.
- Pour la bonne marche des appareils, il est indispensable qu’on puisse facilement enlever le tartre qui se dépose dans les réchauffeurs.
- La dérivation d’une portion de la vapeur d’échappement ne nuit en rien à la production de la chaudière, qu’on peut au contraire facilement augmenter.
- L’emploi d’une pompe à vapeur rend facile le réglage de l’alimentation continue.
- L’élimination des gaz dissous dans l’eau est désirable; l’alimentation dans la vapeur rend d’ailleurs ces gaz moins nuisibles.
- Dans les appareils neufs, et surtout après un certain temps de service, il est intéressant de mesurer la dépense de vapeur prise à la chaudière par la pompe.
- L’échappement du compresseur d’air, que porte la locomotive, peut être utilement envoyé dans le réchauffeur.
- Tome 133. — Avril 1923.
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- QUELQUES INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES SUR LES RÉCIIAUFFEURS
- Appareil Kirchweger, Couche, voie, matériel roulant et exploitation technique des Chemins de fer, t. III, p. 280.
- Pompe Chiazzari, Revue générale des Chemins de fer, juin 1870, p. 445, et août 1879, p. 107.
- Injecteur Mazza, Revue générale des Chemins de fer, août 1879, p. 106, et novembre 1882, p. 355.
- Injecteur double Kœrting, Revue générale des Chemins de fer, mai 1880, p. 319.
- Pompe Lencauchez, Bulletin de la Société des Ingénieurs Civils, juin 1890, p. 729, et juin 1898, p. 1110; Revue générale des Chemins de fer, 1883, 2, p. 10.
- Réchaufîeur Strong, Proceedings of the institution of mechanical engineers, 1881, p. 539; Revue générale des Chemins de fer, 1883, 2, p. 9.
- Réchaufîeur américain Copeland, Revue de Mécanique, 1899, 1, p. 649.
- Réchaufîeur Rieger, Zeitschrift des Vereines deutscher Ingenieure, 1913, 1, p. 857; Bulletin de VAssociation internationale du Congrès des Chemins de fer, 1913, p. 759.
- Réchaufîeur Weir, Bulletin de C Association internationale du Congrès des Chemins de fer, 1914, p. 307.
- Réchaufîeur Worthington, Génie civil du 8 avril 1922, p. 320; Bulletin de C Association internationale du Congrès des Chemins de fer, novembre 1920, p. 797.
- Réchauffage par les gaz chauds de l’Atchison, Topeka et Santa Fe R., R. Revue générale des Chemins de fer, 1911, 1, p. 561.
- Réchaufîeur Trevithick (par gaz chauds), Proceedings of the institution of mechanical engineers, mars 1913, p. 345; Revue générale des Chemins de fer, 1911, 1, p. 482 et 566.
- Production et utilisation économique de la vapeur des locomotives, Bulletin de C Association internationale du Congrèscles Chemins de fer, 1921, p. 623 et 2111 (M. Lacoin et M. Churehward).
- Appareil réchaufîeur de l’eau d’alimentation des locomotives (par l’échappement du petit cheval compresseur d’air), Revue générale des Chemins de fer, 1899, 1, p. 199.
- Edouard Sauvage.
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- BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ d’eNCOURAG. POUR L’INDUSTRIE NATIONALE. — AVRIL 1923.
- NOTES DU COMITÉ DES CONSTRUCTIONS ET BEAUX-ARTS
- Déformation et rupture des solides.
- La note que M. Mesnager a publiée sur cette question, constitue une importante contribution à l’étude des conditions, jusqu’à présent très controversées, dans lesquelles la limite d’élasticité est atteinte dans l’acier doux et dans le cuivre, ainsi qu’à l’étude des conditions dans lesquelles se produit la rupture des solides fragiles. Les remarquables résultats auxquels M. Mesnager est parvenu découlent d’une ingénieuse analyse de diverses expériences récentes, au moyen delà Théorie mathé-mathique de l’élasticité.
- Cette note, après avoir fait l’objet d’une communication, le 1er avril 1922, à l’Association franco-belge pour l’Essai des Matériaux, a été publiée par la Revue de Métallurgie. En voici un bref résumé.
- I. Limite d’élasticité de l’acier doux et du cuivre. — La connaissance des conditions dont dépend la limite élastique des métaux usuels est très intéressante pour les constructeurs. Elle permet de fixer, pour chaque pièce d’une construction, les efforts à ne pas dépasser. Jusqu’à ces dernières années elle était assez mal connue. On savait seulement qu’elle dépendait des trois tensions principales en un point. On trouve, en effet, dans les traités spéciaux, quatre définitions différentes :
- 1° Théorie de la plus grande tension. — L’équilibre élastique est rompu quand la plus grande tension ou pression normale, qui se produit dans une section quelconque du corps, atteint une certaine valeur. C’est ce qu’admettait liankine.
- 2° Théorie de la plus grande dilatation. — L’équilibre élastique est rompu quand la plus grande dilatation dépasse une certaine valeur; c'est ce que pensait de Saint-Venant.
- 3° Théorie du frottement interne. — La déformation par glissement a lieu dès que la tension tangentielle, augmentée du produit de la pression normale par un coefficient fixe (ou diminuée du produit de la tension normale par ce même coefficient), dépasse une certaine valeur. C’est ce que supposaient Coulomb, Navier, Duguet.
- 4° Théorie du plus grand cisaillement. — La limite d’élasticité est atteinte, et des glissements intérieurs se produisent, dès que la tension tangentielle (ou de cisaillement) atteint une valeur fixe. C’est la loi que Guest a énoncée en 1900, pour l’acier doux, à la suite d’expériences.
- Il résulte des expériences déjà anciennes de Bausehinger (1874) : 1° que la limite d’élasticilé à la torsion correspond à une valeur de la plus grande tension moitié de celle qui correspond au cas de la tension simple ou de la pression simple; 2° que la
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- limite d’élasticité à la tension simple et à la pression simple sont égales. La théorie de la plus grande tension est donc à rejeter en vertu du 1°; celle de la plus grande dilatation se trouve dans le même cas, puisqu’en particulier le 2° donne une dilatation triple, dans la direction de la tension simple, de ce qu’elle est dans la direction perpendiculaire à la compression simple. (Le coefficient de Poisson est, en effet, égal à 0,3 environ.)
- L’égalité des limites à la compression et à la tension simples entraîne la nullité du coefficient de frottement interne et l’on voit, par conséquent, que seul le plus grand cisaillement peut intervenir.
- Restait à établir si les faits étaient d’accord avec cette théorie. C’est ce que M. Mesnager démontre nettement par la discussion des expériences faites notamment par M. Smith, du Collège de Londres-Est, dans le cas où il n’y a que deux tensions principales.
- La note fait remarquer qu’il serait très désirable que le cas où la troisième tension varie notablement fût étudié. Or, ainsi que M. Mesnager a bien voulu me le signaler, ce desideratum a été rempli, postérieurement à l’impression de sa note, par des expériences très intéressantes, faites au Laboratoire de l’Artillerie de Marine (voir notamment une communication de M. Malaval, insérée dans les Comptes rendus de l'Académie des Sciences du 19 février 1923).
- De cette première étude se dégagent plusieurs conclusions importantes, dont notamment la suivante :
- « Il faut faire disparaître de nos livres d’enseignement et de nos formulaires « officiels, des règles fausses telles que celle qui limite, aux quatre cinquièmes de la « tension admise à la traction, la tension de cisaillement agissant seule. C’est non les « quatre cinquièmes, mais la moitié quil faut. Cette observation est d’un usage « courant dans le calcul de l’effort tranchant des poutres et des rivets, dans celui « des arbres soumis à la torsion, etc. »
- IL — Ruptures des solides fragiles. — Ces corps se rompent avant d’avoir atteint leur limite d'élasticité :
- 1° par traction simple, perpendiculairement à la direction de la traction;
- 2° par compression simple, dans la direction de l’effort de compression;
- 3° dans le cas de deux pressions perpendiculaires, sensiblement sous la même valeur de la pression que dans le cas d’une seule pression.
- Ces résultats peuvent s’expliquer par des discontinuités analogues à des bulles;
- 4° dans le cas de trois pressions principales
- KR >
- vraisemblablement quand
- ÏÏTt — K cr3
- atteint une valeur déterminée, K étant un coefficient convenable, qui paraît être une fonction lente des pressions.
- IIL Expériences du Dr Karman. — Cette partie de la note de M. Mesnager expose les résultats remarquables obtenus par le Dr Karman qui, en ajoutant à une pression longitudinale, des pressions transversales convenables, est parvenu à transformer en corps plastiques, des corps fragiles, tels que le marbre et le grès.
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- DEFORMATION MT RUPTURE DES SOLIDES.
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- Il est extrêmement curieux de suivre les modifications de la courbe de compression, lorsque la pression transversale augmente, et de constater en particulier la complète identité entre les micrographies du marbre et celles des métaux.
- VI. Rupture par efforts alternatifs. — Dans ce chapitre, M. Mesnager donne une ingénieuse explication des lois assez surprenantes a priori qui régissent les ruptures sous les répétitions prolongées d’efforts de sens contraire.
- V. Résumé. — M. Mesnager résume de la manière suivante les résultats auxquels l’a conduit l’analyse des résultats des expériences citées plus haut :
- « 1° Il faut renoncer aux théories admises jusqu’à ce jour, en France, pour « déterminer la limite d’élasticité de l’acier doux et du cuivre. Cette limite paraît « être uniquement fonction du cisaillement principal, et celui-ci est égal au demi-« écart des tensions principales extrêmes au point considéré.
- a 2° Les conditions de la rupture des corps fragiles paraissent dépendre de la « plus grande tension positive et s’expliquent en considérant le solide comme un « corps continu contenant des bulles.
- « 3° Il est de première importance de distinguer les ruptures d’équilibre se « traduisant par la déformation permanente, de celles causant la rupture. Lesfonc-« tions des efforts principaux à considérer ne sont pas les mêmes.
- « 4° Le même corps peut être fragile ou plastique, suivant les efforts principaux « auxquels il est soumis.
- « 3° Les lois de la déformation des métaux ont les plus grandes analogies avec « celles de matériaux très différents en apparence.
- « 6° Les effets des efforts de sens alternés, sur les métaux, paraissent pouvoir « s’expliquer de façon simple en tenant compte de leur structure. »
- En terminant, je crois devoir revenir sur l’une des conclusions essentielles de M. Mesnager, savoir : « La tension de cisaillement agissant seule doit être limitée « non aux quatre cinquièmes, mais à la moitié seulement de la tension admise à la « fraction. »
- Il est équivalent de dire que la limite admissible pour la tension normale et la limite admissible pour la tension tangentielle, sont entre elles dans le rapport de 2 à 1.
- Or, il existe un nombre considérable de constructions en acier doux, dans lesquelles la tension tangentielle atteint et dépasse même 6 kg : mm2; et la solidité de ces constructions ne laisse rien à désirer. On peut donc, en toute sécurité, fixer à ce taux, la limite de la tension tangentielle; et, par suite, conformément à la conclusion précitée de M. Mesnager, adopter comme limite de la tension normale 6 X 2 = 12 kg : mm2.
- Cette remarque justifie pleinement l’opinion unanime des constructeurs français qui estiment que les limites de sécurité relatives à l’extension et à la compression, imposées par les règlements administratifs, sont notablement trop basses.
- A l’époque actuelle où le prix des aciers est extrêmement élevé, il y aurait un intérêt majeur à relever ces limites réglementaires ; on réaliserait ainsi des économies importantes sur le poids et, par suite, sur le prix des constructions métalliques, sans aucunement courir le risque d’en compromettre la stabilité.
- Bertrand de Fontviolant.
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- 314 NOTE L)U COMITÉ UES CONSTRUCTIONS UT REAUX-ARTS. — AVRIL 1923.
- La cheville Rawl.
- Nul n’ignore les ennuis que l’on éprouve quand on veut enfoncer un clou dans la brique ou dans la pierre, car par les anciens procédés, la cheville en bois, placée dans le trou foré à l’aide d’un vilebrequin ou d’un tamponnoir, était toujours sujette à s’arracher en même temps que le clou quand le bois s’était un peu desséché.
- Les chevilles Rawl (1) ont résolu une grande partie de ce problème ardu, car elles sont composées d’une fibre rendue inaltérable, fibre qui remplit exactement le trou percé dans la matière dure. La fibre dont est composée la cheville prend exactement la forme du pas de vis, elle se gonfle légèrement sous la pression et remplit si exactement le trou qu’il est impossible de l’arracher. Par contre, on peut retirer autant de fois qu’on veut et sans jamais abîmer la cheville, la vis qui a été insérée à l’intérieur.
- Ce n’est certes pas une de ces inventions destinées à bouleverser la science et l’industrie, mais, dans son cadre modeste, cette petite adaptation d'un procédé nouveau peut rendre des services réels et appréciables, c’est pourquoi nous avons cru devoir la signaler à nos lecteurs,
- H. R. D Allemagne.
- (1) 35, rue Boissy-fJ’Anglas, Paris (8e).
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- BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ D’ENCOURAG. POUR L’INDUSTRIE NATIONALE. — AVRIL 1923.
- COMPTES RENDUS
- DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- CONSEIL D’ADMINISTRATION
- SÉANCE PUBLIQUE
- DU 10 MARS 1923 Présidence de M. Bâclé, président.
- La séance est ouverte à 17 h.
- Le procès-verbal de la séance du 17 février 1923 est adopté.
- M. Bâclé, président. — J’ai le plaisir de vous informer que notre très distingué collègue, M. Gabriel Bertrand, vient d’être élu membre de l’Académie des Sciences en remplacement de M. Lemoine.
- Je n’ai pas besoin d’insister auprès de vous sur l’intérêt des travaux et découvertes effectués par M. G. Bertrand, qui s’est acquis une autorité incontestée dans cette science de la chimie biologique qu’il a contribué à fonder, et où il est passé maître; vous avez pu du reste les apprécier déjà par les intéressantes communications qu’il nous a faites à diverses reprises, et je suis certain d’être votre interprète en lui adressant, en votre nom à tous, nos cordiales félicitations, en lui disant que nous sommes d’autant plus heureux du choix que l’Académie des Sciences vient de faire en sa personne, que l’honneur en rejaillit sur notre Société elle-même qui est fière de le compter dans ses rangs.
- M. Bâclé, président. — J’ai le plaisir de vous annoncer que notre collègue du Conseil, M. Schribaux, vient d’être promu commandeur de la Légion d’honneur. M. Schribaux fait partie de notre Comité d’Agriculture depuis 1905. Il est professeur à l’Institut national agronomique, directeur de la Station d’Essais de Semences.
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- COMPTES RENDUS DES SÉANCES.
- AVRIL 1923.
- M. Bâclé, président. — Aux termes de la loi du 29 décembre 1922 qui a créé le Conseil national de l’Office national des Recherches scientifiques et industrielles et des Inventions, et du décret du 16 janvier 1923, qui en détermine l’organisation, la Société d’Encouragement doit désigner un délégué chargé de la représenter au sein de ce Conseil. Notre Bureau, dans sa dernière séance, a désigné notre secrétaire, M. Paul Toulon, membre de notre Conseil au titre du Comité des Arts économiques, et déjà attaché à l’Office des Inventions. Votre Bureau vous demande de vouloir bien ratifier cette nomination.
- Approuvé.
- M. H. H hier, secrétaire, présente et analyse les ouvrages suivants :
- Traité général de commerce des minerais et métaux, combustibles, alliages, engrais, etc., 2e édit, par M. Robert Pitaval (Don de l’auteur);
- Madagascar pour tous, par M. Louis Cros (Don de l’auteur) ;
- La théorie de l'allotropie, par le Docteur A. S.mits, traduction de J. Gillis;
- Manuel du prospecteur (Bibliothèque professionnelle), par M. Paul Bresson.
- M. T oulon, secrétaire, présente et analyse les ouvrages suivants :
- Matériaux de construction. Pierres (Encyclopédie du Génie civil et des Travaux publics), par M. A. Mesnager (Don de l’auteur);
- Le marteau, le choc, le marteau pneumatique, 64e mémoire, par M. Ch. Fremont (Don de l’auteur) ;
- Les instruments d'optique (Collection A. Colin. Section de Physique, n° 26), par M. H. Pariselli ;
- Travail du bois (Nouvelle collection des Recueils de Recettes rationnelles), par M. J. Michel;
- Pratique de iorganisation rationnelle, par M. André Fe.iès;
- Statique, cinématique, par M. Robert D’Adiiémar;
- La force motrice électrique dans l'industrie, par M. Eugène Marec ;
- Poinçons et matrices pour le travail des métaux en feuilles. Etude, construction et emploi, par M. Franck A. Stanley, traduction de M. Maurice Varinois ;
- Catéchisme de Vautomobile à la portée de tous (Bibliothèque des actualités industrielles; n° 125), par M. H. de Graffignv.
- M. Bâclé, président. — Nous allons entendre M. Sauvage, qui veut bien nous entretenir ce soir des réchaufîeurs d’eau d’alimentation des locomotives.
- Je n’ai pas besoin de vous rappeler que notre éminent collègue s'est attaché spécialement aux questions intéressant l’étude et la construction des locomotives, dans lesquelles il s’est acquis une autorité unanimement
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- CONSEIL D’ADMINISTRATION. — SÉANCE PUBLIQUE DU 10 MARS 1923.
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- reconnue ; aussi nous entendrons avec intérêt et profit cette communication dans laquelle M. Sauvage va exposer devant nous un sujet toujours actuel mais qui prend dans les circonstances présentes une importance toujours croissante, puisqu’il s’agit de l’étude des dispositions permettant de diminuer la consommation de charbon de nos locomotives.
- M. E. Sauvage, membre du Conseil, fait une communication sur Les réchauffeurs d’eau dalimentation des locomotives (1).
- M. Bâclé, président. — Je remercie M. Sauvage, notre collègue, de l’exposé si intéressant et si lumineux qu’il nous a fait sur un problème à l’ordre du jour et dont la solution, toute simple en théorie, présente des difficultés considérables dans la pratique, ce qui explique la diversité des procédés employés.
- M. M asson fait une communication sur le goniostadigraphe, appareil pour levé des plans à grande échelle de son invention, construit par la Maison P.-E. Valette et Cle.
- Il n’existait pas jusqu’ici de procédé pratique pour le levé exact et rapide à
- grande échelle
- 1 1 1 \
- 300 ’ 200 ’ Î0Ô/’ ^es P^ans compliqués, celui des rues par exemple.
- Le goniostadigraphe vient combler cette lacune.
- C’est un tachéomètre auto-rapporteur et auto-réducteur, mais possédant des propriétés tout à fait spéciales.
- L’appareil se présente sous la forme d’une boîte tournant autour d’une pointe que l’on pique sur la planchette, et munie d’une réglette-rapporteur.
- Cette boîte est équipée optiquement et mécaniquement pour être manœuvrée comme suit :
- L’opérateur qui fait les visées verticalement et sans se déplacer autour de la planchette, dirige, en tenant l’appareil par la molette d’inclinaison, l’axe optique sur le point à viser, qu’il voit dans une lunette sans grossissement, et donnant des images redressées.
- Cela fait, la manœuvre d’une molette concentrique à la première, transforme cette lunette en système à fort grossissement et fait la mise au point pour la lecture directe de la distance horizontale sur une mire tenue par un aide. Le point obtenu est piqué sur le papier, le long de la réglette-rapporteur. Un indicateur de pente donne de plus la pente approximative. On peut mesurer toute distance entre 1 et 30 m. L’erreur est inférieure à 10cm. Les images sont redressées par un système de prismes.
- Pour donner la stabilité, toute la masse est concentrée vers le pivot, et l’appareil ne met en mouvement que des pièces légères (miroir et lentille).
- Pour donner le maximum de rapidité à la lecture de la distance, celle-ci est
- (I) Voir à la page 299 du présent Bulletin le texte in extenso de cette communication.
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- Gm.MPTE.S RENDUS DES SEANCES.
- AVRIL 1923.
- obtenue par un dédoublement d’images que donne un objectif scié en deux. L’action d’une came circulaire sur une des moitiés, réduit automatiquement les distances à l'horizontale.
- Le goniostadigraphe peut être utilisé avec n’importe quelle planchette, mais s’emploie de préférence avec une planchette spéciale formant boîte, dans laquelle il est logé ainsi que les accessoires (pointe, fil à plomb, rouleaux porte-papier amovibles, etc.).
- Il permet de piquer et tracer 60 à 80 points à l’heure, sans fatigue ni apprentissage, et convient particulièrement pour les plans de rues, voies ferrées, etc. Il sert aussi à vérifier rapidement qu’un levé coté de haute précision ne contient pas d’erreur grossière.
- E. L.
- M. Bâclé, président, remercie M. Masson de son intéressante communication et le prie d’en remettre un texte détaillé qui sera soumis au Comité des Constructions et Beaux-Arts, en vue de son insertion dans notre Bulletin.
- La séance est levée à 18 h. 30 m.
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- BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ d’eNCOURAG. POUR L’INDUSTRIE NATIONALE. — AVRIL 1923.
- BIBLIOGRAPHIE
- Le marteau, le choc, le marteau pneumatique, par M. Ch. Fremont (Études expérimentales de technologie industrielle, 64e Mémoire). Un vol. (27x22 cm), de
- 194 p., avec 398 fig. Paris, chez l’auteur, 25, rue du Simplon (18e), 1923.
- Doué d’un tempérament d’artiste, M. Fremont estime que, même dans les travaux techniques, le fond ne doit pas faire négliger la forme. Aussi ses publications sont-elles remarquables par leur typographie et surtout par leur belle illustration. Ces qualités se remarquent au plus haut degré dans ce nouveau travail, consacré à l’étude du marteau ; les nombreuses reproductions d’objets et de dessins qui l’illustrent sont exécutées avec une telle perfection que ce mémoire technique peut se comparer aux ouvrages artistiques les plus soignés. Qu’on examine par exemple les figures 4 et 5, p. 13, qui représentent de simples pierres : les photographies en ont été si bien prises par M. Fremont, et le tirage si bien fait, que l’aspect en est saisissant.
- Mais si la forme de l’ouvrage est digne d’éloges, le fond même n’est pas inférieur, et cette nouvelle étude nous apporte de précieux enseignements. Une première partie, avec 327 figures, nous conduit des percuteurs préhistoriques, taillés dans une pierre, au marteau-pilon moderne; on y remarquera plusieurs dessins de Léonard de Vinci, et une curieuse collection de vingt vues d’ateliers gravées au xvie siècle.
- La seconde partie contient l’étude expérimentale du choc et du marteau. Après avoir rappelé les anciennes expériences faites à ce sujet, l’auteur rend compte de celles qu’il a exécutées. 11 a étudié l’effet du choc d’un mouton sur un crusher, puis sur un ressort : il a constaté, dans ce second cas, que la déformation du ressort ne restait pas la même, quand le poids et la hauteur de chute du mouton variaient, le produit de ces deux facteurs restant constant de manière à donner la même quantité de travail.
- Viennent ensuite des expériences sur l’influence de l’interposition d'une masse entre le percuteur et la pièce ouvrée, interposition qui diminue le travail utile du choc; puis M. Fremont a analysé, avec des appareils enregistreurs délicats, le travail dépensé par l’ouvrier travaillant au marteau.
- La troisième partie du mémoire est consacrée à l’étude expérimentale du marteau pneumatique. Après avoir rappelé les intéressantes expériences faites par M. Baril avec cet appareil, expériences dont il a été rendu compte dans le Bulletin (janvier 1908, p. 12), M. Fremont décrit celles qu’il a faites, suivant une méthode différente : cette partie de son travail contient des renseignements utiles pour les nombreux industriels qui font usage du marteau pneumatique.
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- BIBLIOGRAPHIE
- AVRIL 1923.
- 520
- Le format adopté par M. Fremont pour ce mémoire, comme pour les précédents, est celui du Bulletin de la société, qui en a publié un certain nombre. Ces études expérimentales de technologie industrielle, comme les appelle leur auteur, forment une très belle série (I ).
- E. Sauvage.
- Notice sur les instruments de précision appliqués à l’oenologie, à la pomologie et à la brasserie. Essai des raisins, Micrographie des moûts et des vins, Vérification, Travail des vins mousseux, Analyse du vin fait, Recherche de ses falsifications, Fabrication et analyse des vinaigres, Alcoométrie, Analyse des alcools et des eaux-de-vie, Législation, Loi de répression des fraudes, par MM. J. Dujardin (successeur de Salleron) et Lucien et René Dujardin. oe édition entièrement refondue et mise à jour. Un vol. (24 X 16 cm) de xxx 1019 p., avec fîg. Paris, chez les auteurs, 24, rue Pavée (4e).
- La menuiserie pratique, par Henri Bonnamaux. 2 vol. (15 X 12 cm) delà Collection Baudry de Saunier. Tome I : L'Outillage, de 217 p , avec 157 fig. ; Tome II : L’exécution pratique des travaux, de 202 p., avec 115 fig. Paris, Ernest Flammarion. 26, rue Racine (6e) (Prix : 12 f chaque vol.).
- M. Henry Bonnamaux vient de faire paraître dans la Collection Baudry de Saunier (Flammarion, éditeur) un traité de menuiserie pratique permettant à un débutant ou à un amateur, dit l’énoncé du titre du volume, d’acquérir toutes les notions indispensables à cet art, de faire ou réparer les meubles, boîtes, caisses, tables, échelles, etc.
- Le premier volume est consacré plus spécialement à l’outillage et à son emploi. Il explique comment on doit choisir le bois de menuiserie, comment on doit se servir des outils pour préparer le bois et le rendre apte à être travaillé.
- L’auteur passe ensuite en revue différents outils servant à creuser, percer et profiler : il indique la manière de faire les coupes, les assemblages, de pousser les moulures, de faire le montage. Enfin il donne quelques recettes pratiques sur la teinture du bois et sur les différents vernis.
- Dans le second volume il passe de la théorie à la pratique, montre comment on peut procéder à la fabrication des petits meubles, puis s’occupant de la menuiserie de bâtiment, il donne des renseignements sur la distribution intérieure, la manière d’établir les cloisons, de poser les huisseries, les portes, les croisées, etc. Il n’oublie ni les escaliers, ni les devantures des boutiques et ceux qui se sont pénétrés de cet enseignement doivent être tout prêts à recevoir quelques bonnes leçons pratiques qui, en définitive sont toujours préférables aux théories les plus savantes.
- Tel qu’il est néanmoins présenté, ce travail est susceptible de rendre des services et nous ne saurions trop en recommander la lecture à ceux qui veulent avoir une notion sommaire de l’art de la menuiserie.
- H. R. D’Allemagne.
- (I) Au moment de mettre sous presse nous recevons le 65e mémoire que M. Fremont vient de publier; il est intitulé : Essai mécanique des tubes d'acier. Ce mémoire, comme les précédents, peut être consulté à notre Bibliothèque.
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- BIBLIOGRAPHIE.
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- Betterave et sucrerie de betterave. I. Les méthodes d’analyse. Le contrôle chimique de la fabrication, par M. Émile Saillard, Ingénieur agronome, Professeur à l’École nationale des Industries agricoles, Directeur du Laboratoire des Recherches du Syndicat des Fabricants de Sucre de France, 3e édit, entièrement refondue. Un vol. (19x12 cm) de Y Encyclopédie agricole, publiée sous la direction de M. G. Wery, de 470 p., avec 46 fîg. Paris, J.-B. Baillière et fils, 19, rue Hautefeuille (6e), 1923 (Prix : 10 f).
- En 1904, l’auteur publiait dans F « Encyclopédie agricole Wery » la première édition de son ouvrage qui comprenait à la fois, en un seul volume, la sucrerie, la meunerie, la boulangerie et les industries des matières amylacées. En 1913, la seconde édition comportait un volume réservé uniquement à la sucrerie. Actuellement l’Encyclopédie agricole consacre deux volumes à cette industrie.
- La sucrerie est l’une des industries agricoles où le contrôle chimique est effectué avec le plus de rigueur; ce fait résulte peut-être des dispositions Fiscales anciennes, mais il s’est maintenu pour le plus grand avantage des industriels. Aussi doit-on attribuer aux chimistes de sucrerie une part prépondérante dans les progrès réalisés dans cette industrie. Dans ces conditions, il était logique de consacrer un volume entier à ce contrôle scientifique.
- L’auteur, quidirige depuis vingt-trois ans le laboratoire du Syndicat des Fabricants de Sucre, était particulièrement autorisé pour indiquer les règles du contrôle qui porte à la fois sur toutes les matières premières, sur les produits en cours de fabrication et sur les produits fabriqués et résiduaires. Il faut même ajouter l’essai des graines de betteraves souvent demandé au chimiste des sucreries qui fournissent la graine aux cultivateurs.
- Un point sur lequel l’industriel doit porter toute son attention, c’est le contrôle des générateurs. Ce contrôle doit renseigner sur la marche de la combustion, sur les pertes de chaleur par les gaz, sur la quantité de charbon brûlée par mètre carré de surface de grille et par heure, sur la quantité de vapeur produite par mètre carré de surface de chauffe et par heure, sur la quantité d’eau vaporisée par kilogramme de charbon (1). Le chapitre très détaillé qui traite cette question sera lu avec profit par tous ceux qui, sans s’intéresser à la sucrerie, ont à s’occuper des générateurs, c’est-à-dire par presque tous les industriels. Ils trouveront en outre dans ces pages l’exemple d’un contrôle scientifique admirablement étudié.
- Quant aux fabricants de sucre et aux chimistes de sucrerie, ce sera leur vade mecum, car ce volume résume toutes les méthodes d’analyse et renferme des tables utiles.
- P. Nottin.
- (1) Voir à ce sujet le 8e rapport de la Commission d’Utilisation du Combustible dans \e Bulletin de mars 1923, p. 195 à 209.
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- BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ d’kXCOURAG. POUR [/INDUSTRIE NATIONALE. -- AVRIL 1 923.
- «I
- OUVRAGES REÇUS A LA BIBLIOTHÈQUE
- EN MARS 1923
- Saili.ard (Émile). — Betterave et sucrerie de betterave. I : Les méthodes d’analyse. Le contrôle chimique de la fabrication. 31' éd. (Encyclopédie agricole publiée sous la direction île G. Wery.> In-12 ' 18 x 12) de 470 p., 46 lig. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1923. 16516
- Colomer s Félix). - Exploitation des mines. 3*' éd. (Bibliothèque de l'Ingénieur de Travaux publics.) Ili-12 ^18 x 12 de 483 p., 211 tig. Paris, Dunod, 1923. 16517
- Dachemont (Édouard)1. — Électricité. U1 partie : Théorie. Production. Transformation. 21' éd. mise à jour par Léon Grimnoer. i Bibliothèque de T Ingénieur de Travaux
- publics.) In-12 (18 x 12) de xn -j- 846 p., 609 fig. Paris Dunod, 1923. 16518
- Franche (Georges). — Les huiles en mécanique. Graissage. Combustibles liquides. In-12 (18 x 12' de vin + 376 p., 118 fig. Paris, Desforges. 1923. 16519
- Larriffe 'Charles). — Manuel de tissage. (Bibliothèque professionnelle.) In-18 (16 x 10) de 416 p., 168 fig., XII pl. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1923. 16520
- Karaté i J. ). — Manuel de l'arpenteur-métreur. i Bibliothèque professionnelle.) In-18
- .16 x 10; de 366 p., 2.40 fig. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1923. 16521
- Ueéret (Y.). —Manuel de l'industrie du gaz. Appareillage. Bibliothèque professionnelle.; In-18 (16 x 10) de 322 p., 123 fig. Paris, J.-B. Raillière et fils, 1923. 16522
- Izart J ). — Aide-mémoire de l'ingénieur mécanicien. Recueil pratique de formules, tables et renseignements usuels. 4e éd. In-8 21 x 13 de xxvi-j-1125 p., 718 fig. Paris. Dunod, 1923. 16523
- Prudiiomme (Fm.). — Plantes utiles des pays chauds. In-8 25 x 16) de n -j- 137 p., LXIll pl. Paris, Emile Larose, 1920. 16524
- Roux vUlysse;. — La grande industrie des acides organiques. Bitartrate de potassium. Acide tartrique. Acide citrique. 2e éd. mise à jour par Alrert Auiîrv. In-8 (25 x 16) de vin + 560 p., 147 fig. Paris, Dunod, 1923. 16525
- Lévy (André). — Le commerce et l'industrie du pétrole en France. In-8 (25 x 16) de vu + 170 p., XX pl. Bibliographie, p. v-vu. Paris, 1923. (Don de l'auteur.) 16526
- Creager (WiLi.iAM-PiTCHER). — La construction des grands barrages en Amérique. Traduit de l'anglais par Edouard Cai.landreau et Henry-Philippe Humbert. In-8 (25x16) de xvi -f 243 p., 88 fig., VII pl. Paris, Gauthier-Yillars et CiP, 1923. 16527
- Vasseur (L.). — Les chemins de fer d’intérêt local, tramways et services publics automobiles (Législation et réglementation). (Encyclopédie du génie civil et des travaux publics.) In-8 (23 x 15) de 729 p. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1923. 16528
- Laubeuf (M.) et Stroii (Henri). — Sous-marins. Torpilles et mines. (Encyclopédie de mécanique appliquée.) In-8 (23 x 15) de 810 p., 343 fig., X pl. Bibliographie, p. 801-803. Paris, .J.-B. Baillière et fils, 1923. 165 29
- Gruner (L.-E.). — Cours d’exploitation des mines professé à l'École spéciale des Travaux Publics, du Bâtiment et de l'Industrie. In-8 (25 x 16). Livre IV : Transports souterrains. Extraction, de 306 p., 161 fig. — Livre V: Épuisement. Aérage et éclairage, de 343 p., 170 fig. Paris, Librairie de l’Enseignement technique. Léon Eyrolles, 1922. 16530-1
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- OUVRAGES REÇUS A LA BIBLIOTHÈQUE EN MARS 1923.
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- Varinois (M.). — La soudure électrique. Soudure par résistance, soudure à l’arc Machines à souder, exemples de travaux. In-4 (28x19) de vr + 423 p., 514 fig. Paris, Dunod, 1923. 16532
- De Broglie (Maurice). — Les Rayons X. (Recueil des conférences-rapports de documentation sur la physique. Vol. I, lre série. Conférences 1, 2, 3.) In-8 (24x15) de 164 p., 33 fig., V pl. Bibliographies. Paris, Albert Blanchard, 1922. 16533
- Brillouin (Léon). — La théorie des quanta et l’atome de Bohr. (Recueil des conférences-rapports de documentation sur la physique. Vol. II, 1rc série. Conférences 4, 5, 6.) In-8 (24 x 15) de 181 p., 44 fig. Paris, Albert Blanchard, 1922. 16534
- Leblanc fils (Maurice). — L’arc électrique. (Recueil des conférences-rapports de documentation sur la physique. Vol. III, lrc série. Conférences 7, 8.) In-8 (24 x 15) de 131 p., 70 fig. Bibliographie, p. 127-128. Paris, Albert Blanchard, 1922. Ié535
- Gutton (C.). — La lampe à trois électrodes. (Recueil des conférences-rapports de documentation sur la physique. Vol. V, lre série. Conférences 11, 12,13.) In-8 (24 x 15) de 181 p., 90 fig. Bibliographie, p. 173-178. Paris, Albert Blanchard, 1923. 16537
- Petot (Albert). — Étude dynamique des voitures automobiles. In-4 (29 x 22). Tome III : Embrayages, changements de vitesse, freins, de 192 p., fig. (autographié). Lille, Janny; Paris, Gauthier-Villars, 1921. 16538
- Gouin (André) et Andouard (Pierre). — Elevage intensif. Veaux et porcs. Lait et Viande. (Nouvelle bibliothèque du cultiva'eur.) In-12 (19 x 12) de 159 p. Paris, Librairie agricole de la Maison rustique, 1920. (Don de Mme Vve André Gouin.) 16170
- Dujardin (J.) et Dujardin (Lucien et René). — Notice sur les instruments de précision appliqués à l’œnologie à la pomologie et à la brasserie. 5e éd. In-8 (25 x 16) de xx -j- 1019 p., fig. Bibliographie œnologique moderne, p. 991-1019. Paris, chez les auteurs, 24, rue Pavée (4e). (Don des auteurs.) 16539
- Guiselin (A.). — L’industrie du raffinage des pétroles bruts en Belgique. (Congrès scientifique de VAssociation des Ingénieurs sortis de l'École de Liège (Section des industries chimiques), Liège, 18-24 juin 1922, p. 195-223.) In-8 (24 x 15). Pièce 12766
- Guiselin. — Compte rendu de l'Exposition des travaux de la lre section (Pétroles) et des visites d’installations organisées par le Congrès des Combustibles liquides. (Bulletin de la Société des Ingénieurs civils de France, octobre-décembre 1922, p. 686-713.) In-8 (24 x 15). Pièce 12767
- Soulier (Alfred). — L’amélioration du facteur de puissance. (L'Industrie électrique, 10 février 1923.) In-8 (22 x 14) de 8 p., 4 fig.Paris, Imprimerie Lahure, 1923. Pièce 12768 Smal (Pierre). — Théorie de la puissance motrice des moteurs monos et polycy-lindriques. Moteurs polycylindriques pour l’industrie, l’aviation et la marine, système Smal (Breveté). In-4 (31 x 24) de 12 p. (autographié). Liège, Société technique de la Force motrice. Pièce 12769
- Hallopeau (L.-A.). — Travaux pratiques de chimie générale. Analyse qualitative. In-8 oblong (26 x 40) de 32 p. Melun, Imprimerie administrative, 1922. Pièce 12770
- Don de M. Bâclé, président de la Société.
- Association technique maritime. — Bulletins, nos 9, session de 1898; 12, session de 1901; 15, session de 1904; 16, session de 1905; 17, session de 1906; 18, session de 1907; 19, session de 1908; 20, session de 1909; 22, session de 1911; 23, session de 1912 ; 24, session de 1913 ; 25, session de 1914. Paris, Gauthier-Villars et Cic, éditeurs.
- Pér. 480
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- 324-
- OUVRAGES REÇUS.
- AVRIL 1923.
- Ministère de i/Agriculture. Direction de l’Agriculture. Office de Renseignements agricoles. — Statistique agricole annuelle, 1920. Paris, Imprimerie nationale, 1923.
- Pér. 242
- Service technique de l’Aéronautique. — Bulletin technique n° 11 (février 1923) : L'atmosphère standard du Service technique, 26 p., 7 fig., VIII tableaux. Issy-les-Moulineaux (Seine), 2, rue Jeanne-d’Arc. Pér. 117
- Bureau of Standards (Washington). — Scientific Papers, Vol. XV (1919), nos 332; Preliminary détermination of the thermal expansion of molybdenum, by L. W. Schad and P. Hidnert, p. 31-40, 2 fig. — 335 : Effect of rate of température change on the transformations in an allô y steel, by H. Scott, p. 91-100, 7 fig., II pl. — 336 : A simplification of the inverse-rate method for thermal analysis, by P.-D. Merica, p. 101-104, 1 fig. Pér. 61
- Bureau of Standards (Washington). — Technologie Papers, n03 18 (2d ed. 1919) : Electrolysis in concrète, by E.-B. Rosa, B. McCollum, O.-S. Peters, 142 p., 32 fig., VII pl. Bibliography, p. 141-142. — 99 (1917) : Gas-mantle lighting conditions in ten large cities in the United States, by R.-S. McBride and G.-E. Reinicker, 37 p. — 108 (1918) : Ground connections for electrical Systems, by O.-S. Peters, 224 p., 42 fig. Bibliography, p. 222-224.
- Pér. 61
- Bureau of Standards (Washington). — Circular n° 24 (6 th ed. 1922) : Publications of the Bureau of Standards, 182 p. ; supplément (july 1922), 17 p. Pér. 61
- United States Geological Survey (Washington). — Minerai Resources, 1918, part I : Metals ; part II : Nonmetals. Pér. 158
- L’agent général, gérant, E. Lemaire.
- Coulommiers. — lmp. Paul BRODARD
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- 122e ANNEE.
- MAI 1923.
- BULLETIN
- DE
- LA SOCIÉTÉ D'ENCOURAGEMENT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE
- COMITE DES CONSTRUCTIONS ET BEAUX-ARTS
- Rapport présenté par M. Map,cm Magne, au nom du Comité des Constructions et Beaux-Arts, sur la répartition des revenus de la fondation Christofle et Bouilhet.
- La fondation Christofle et Bouilhet est destinée à venir en aide à des artistes industriels malheureux.
- Une partie des revenus disponibles, qui comprend les arrérages de plusieurs années, a été attribuée comme suit :
- M. Gally-Bolttevtlle, ancien artiste-peintre et dessinateur indus-
- riel, aveugle, âgé de 83 ans . .................... 500 francs.
- M.Ramelet (Jules), sculpteur-modeleur, âgé de 71 ans. 500 —
- M. Quénard (Armand), ciseleur, âgé de 50 ans, père
- de 7 enfants............................................ 500 —
- Mlle Driancolt.t, fleuriste, 70 ans, soutien de sa belle-sœur, aveugle et alitée........................... 500 —
- Soit au total.......................................2 000 francs.
- Le Rapporteur,
- M. Marcel Magne.
- Lu et approuvé en séance publique du Conseil, le 12 mai 1923.
- Tome 133. — Mai 1923.
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- BULLETIN DU LA SOCIÉTÉ d’eNCÜURAG. POUR i/lNDUSTRIE NATIONALE. — MAI 1923.
- COMITÉ DES ARTS MÉCANIQUES
- Rapport présenté par M. E. Sauvage, au nom du Comité des Arts mécaniques, sur un raccord articule pour conduites de vapeur à haute
- pression, imaginé et construit parM. Luc Denis.
- La lionne installation des tuyauteries de vapeur est d’une importance capitale, tant pour la sécurité que pour l’économie d’entretien. La principale diflieulté de ces installations vient des dilatations et contractions des conduites.
- Dans les anciennes usines, les tuyaux, de petit diamètre et à minces parois, les pressions de vapeur étant peu élevées, étaient assez ilexibles pour se prêter à ces déformations, d'autant mieux qu’ils étaient en cuivre.
- Les tuyauteries des grandes usines actuelles sont portées à une liante température par la vapeur à forte pression, souvent surchauffée, et le cuivre a du être remplacé par l’acier; l’importance des débits exige de grands diamètres : les tuyaux forment un ensemble rigide, dans lequel l'addition de parties cintrées, coudes, lyres boucles, n'est plus qu’un palliatif insuffisant.
- Afin de donner à ces tuyauteries la liberté nécessaire, M. Luc Denis 110-118, boulevard de Ménilmontant, Paris, 20e), a établi un svstème d'articulations, qui, convenablement réparties, permettent toutes les déformations. Celte articulation consiste en une sorte de bride d’assemblage, qui n’est pas beaucoup plus encombrante qu’une bride ordinaire, et qui permet aux deux parties assemblées une rotation autour de leur axe commun l’une par rapport à l’autre.
- Cette articulation, combinée avec un coude à angle droit rapporté à l’extrémité d’une conduite rectiligne, permet de former des polygones à angles variables, dont les cotés ne sont plus astreints à conserver une longueur tixe.
- D’importantes applications de ce système ont été exécutées avec
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- RACCORD ARTICULÉ POUR CONDUITES DE VAPEUR A HAUTE PRESSION. 327
- succès, notamment à l'usine d’Issy-les-Moulineaux de la Compagnie parisienne d’Électricité. C’est pourquoi nous croyons utile de publier la description que M. Luc Denis nous en a remise.
- Le Rapporteur,
- Ed. Sauvage.
- Lu et approuvé en séance publique le 28 avril 1923.
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- BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ D’ENCOURAU. POUR L’INDUSTRIE NATIONALE. — MAI 1923.
- CONDUITES DE VAPEUR A HAUTE TEMPÉRATURE.
- Dans ces dernières années, une transformation complète s’est produite dans l’établissement des conduites de vapeur. L’emploi de la vapeur surchauffée donnant lieu à de grandes différences de température, celui de grosses unités conduisant à des tuyaux de grand diamètre (c’est-à-dire à peu près inflexibles), il est presque impossible de compter uniquement, ainsi qu’on le faisait autrefois, sur la flexion pour absorber les dilatations fort considérables de ces tuyaux qui, en service, sont tantôt froids tantôt chauds.
- Dans ces conditions, les boucles de dilatation ne sont, avec leurs dimensions admissibles, qu’un expédient impuissant et la tuyauterie n’en reste pas moins soumise tout entière à des efforts de flexion considérables, particulièrement sensibles aux points faibles que sont les assemblages, les vannes, les ballons séparateurs, les tubulures de turbines, etc. : les joints fuient sans remède; des déformations se produisent sur les ballons, sur les vannes qui ne fonctionnent plus que très mal et s’avarient vite, et, ce qui est extrêmement grave, sur les turbines où ces déformations apportent un élément néfaste (et trop souvent insoupçonné) dans leur fonctionnement.
- Quant aux boucles, elles ne peuvent résister longtemps aux efforts considérables et alternés qui s’exercent sur elles et finissent par provoquer des ruptures. Les ondulations dont on les munit quelquefois n’ont qu’une efficacité illusoire dans les proportions permises par la fabrication. Elles n’améliorent pas sensiblement la flexibilité de la boucle et ne font qu'ajouter une cause de faiblesse de plus à cet organe. C’est ainsi que dans telle centrale importante on a dû, après de fréquents accidents (bris de vannes, de tubulures d’admission et de boucles même) renoncer à ce dispositif inopérant et le remplacer par les appareils décrits plus loin.
- Il est donc nécessaire d’isoler les parties délicates de l’installation de tout effort exagéré. Il faut aussi constituer uni' tuyauterie homogène, quant à la résistance à la flexion, en réalisant une liaison entre les éléments de même résistance à la flexion que ces éléments eux-mêmes.
- C’est pour répondre à ces divers desiderata que nous avons créé, d’une part, le svstème d’assemblage décrit plus loin et, d’autre part, un raccord articulé étanche permettant de remplacer à des endroits convenablement
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- CONDUITES DE VAPEUR A HAUTE TEMPÉRATURE, SYSTÈME LUC DENIS. 329
- choisis du circuit de tuyauterie la flexion demandée au tuyau par une articulation jouant sans effort et par suite permettant un mouvement libre pendant la période d’échauffement ou de refroidissement.
- Système d'assemblage. — Ce système d’assemblage est décrit complètement dans la Ilevue de Mécanique de janvier 1906. Nous rappelons qu’il consiste à faire pénétrer des saillies de hauteurs croissantes ménagées sur la bride, dans des gorges de formes correspondantes, préparées au moyen d’une machine ap propriée sur le tuyau par un mandrinage de celui-ci provoquant une augmentation de son diamètre.
- On voit sur la figure 1 que la résistance de l’assemblage, dépendant de
- 17"uyau fixé Apèés mandrinage
- ’jyau préparé 6t introduit Avant mandrinage
- Fig. I. — Type d’assemblage des tuyaux de vapeur.
- la surface totale des appuis progressifs ainsi créés, peut avoir toute valeur désirée. La section du tuyau n’est affaiblie que de la profondeur de la première gorge, laquelle étant fonction du nombre des gorges peut être réduite à une quantité négligeable.
- De plus, l’étanchéité de l’assemblage est absolue, les parties travaillées de la bride et du tuyau étant seules en contact. Celle entre les brides est assurée par un des nombreux joints ordinaires commerciaux.
- Etant donné que les sections de repos sont déterminables exactement par avance et sont assurées sans déformation ni écoulement de métal, mais par des moyens mécaniques, on peut par avance être certain de la résistance de l’assemblage autant que de celle d’un organe de machine quelconque correctement calculé. D’ailleurs, des essais faits au Laboratoire du Conservatoire des Arts et Métiers ont confirmé en tous points les résultats attendus.
- Raccord articulé étanche. — Le programme que nous nous sommes posé dans l’établissement de cet appareil est le suivant :
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- CONDUITES A HAUTE TEMPÉRATURE.
- MAI 1923.
- 1° Il doit constituer une véritable articulation pouvant résister aux elîorts très considérables dus aux pressions élevées usitées actuellement (lu, 20 et même 25 kg : cm2) et se mouvant avec un frottement aussi faible que possible sous les elforts demandés, tout en conservant l’étanchéité pour toutes les positions angulaires. Par suite, cela conduit à séparer nettement les deux fonctions demandées, fonction d’articulation résistante et mobile et fonction d’étanchéité, celle-ci devant être soustraite à tout effort extérieur dépendant du fait de l’articulation.
- Il faut ajouter que le mouvement doit pouvoir se faire, malgré l’impossibilité de graissage, aux températures usitées pour la vapeur surchaulfée (300°, 400° et plus);
- 2° L’étanchéité doit être obtenue sans bourrage ni presse-étoupes quelconques demandant de l’entretien et, au surplus, impraticables à cause de la température. C’est donc dire qu’elle sera obtenue par simple contact de surfaces métalliques.
- Quelle que soit du reste la disposition employée, il est d’une grande importance que les surfaces où s’opère le joint ne soient jamais découvertes, ni à chaud, ni à froid, car les organes étant souvent immobilisés dans l’un ou dans l’autre cas, ces surfaces seraient susceptibles de s’oxyder, rendant ainsi l’étanchéité impossible;
- 3° Le passage de la vapeur se fera directement et à plein orifice, sans diminution brusque de section, ni interposition de cavités, de façon à éviter toutes pertes de charge du fait de l’appareil.
- On voit sur la figure 2, qui est une coupe transversale d’un raccord articulé complet, comment le programme a été réalisé.
- X et Y sont des coudes ou piètements destinés à se raccorder sur les tuyaux d’arrivée et de sortie. Ce sera, suivant le cas, deux coudes ou un coude et un piètement (ce dernier en pointillé sur la figure).
- l/articulation proprement dite, interposée entre X et Y, comporte les quatre pièces principales suivantes :
- 1° Un premier plateau A, avec gorge de roulement demi-circulaire F et portée sphérique h, siège du joint;
- 2Ü Un deuxième plateau B, presque semblable, ayant aussi une portée sphérique h, mais avec un filetage extérieur j;
- 3° Un anneau de liaison C entre ces deux plateaux, tournant librement sur À, au moyen d’une rangée de billes engagées dans sa rainure f, semblable à celle de A, et faisant corps avec B, sur lequel il est vissé par j.
- Ces trois pièces forment l’ossature mécanique résistante, inébranlable de l’articulation; le roulement à billes permet une rotation facile malgré les efforts d’écartement considérables dus à la pression intérieure, auxquels
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- CONDUITES DE VAPEUR A HAUTE TEMPÉRATURE, SYSTÈME LUC DENIS. 331
- peuvent s’ajouter les efforts latéraux ou de gauchissement, venant de causes extérieures;
- Et 4° l’anneau évidé D, faisant le joint proprement dit, à cet effet, sa
- Fig. 2. — Raccord articulé Luc Denis.
- A, Plateau à gorge; — B, Plateau vissé; — C, Anneau de liaison; — D, Joint; — f, Gorges de roulement; j, Filet de 4 mm; — h, Portées sphériques; — k. Vis d’arrêt; - X, Y, Coudes ou piètements.
- surface extérieure est formée de deux cônes sphériques convexes se raccordant angulairement, par lesquels il porte sur les sièges des plateaux A et B.
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- T'VVr-rrfm'TTrT'’
- 1 iliution d’tëlectricilé, à Issy-les-Moulineaux (Seine)
- Plan de tuyauterie de l’usine de la Compaq
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- CONDUITES A HAUTE TEMPÉRATURE. — MAI 1923.
- On exécute facilement des surfaces sphériques avec la plus grande exactitude, laquelle, du reste, est nécessaire pour que le joint parfait soit obtenu par simple contact. De plus, la forme évidée mince donnée à cet anneau D permet à celui-ci, par une légère expansion, de s’appliquer avec d’autant plus de force sur ses sièges que la pression intérieure est plus élevée.
- Enfin, la forme bi-sphérique donnée à D a une propriété géométrique précieuse, dont on peut se rendre compte d’après la figure. C’est qu elle permet une légère tolérance de centrage entre les parties sphériques h et le roulement à billes f, la pièce D se déplaçant d’elle-même pour compenser la différence.
- Au montage et à froid, il suffit pour assurer le joint de rapprocher par vissage C sur B, les deux pièces A et B jusqu'au contact du joint D sur ses deux sièges par une pression légère. Le joint est alors assuré de lui-même sous pression, par l’effet d’expansion des lèvres de D, comme il a été dit plus haut.
- Ap rès vissage, on immobilise C sur B au moyen d’un certain nombre de vis d’arrêt k serrées sur la bride de Y, dont le diamètre a ôté agrandi à cet effet.
- Pour ne pas multiplier par trop le nombre des articulations, on peut utiliser la flexibilité des tuyaux dans le cas où les efforts de flexion ne sont pas exagérés. C’est pourquoi il faut considérer la résistance à la flexion de l’articulation dans le plan où elle ne s’articule pas. A cet effet, on a donné au roulement et au filet, parties sensibles de l’appareil, un diamètre plus grand que celui de la tuyauterie.
- D’une part, l’effort d’écartement se répartit ainsi sur un plus grand nombre de billes et sur une plus grande longueur de filet, proportionnels à ce diamètre.
- D’autre part, le module de tlexion, en remplaçant les billes (ou les filets) par une section annulaire idéale travaillant à un certain taux, est proportionnel au diamètre de cet anneau pour une même section totale travaillant au même taux. Il sera donc plus grand que celui du tuyau [tour un roulement (ou des filets) de même résistance à la traction que ce tuyau. Nous ne considérons par conséquent que la résistance à l’écartement dans les nombres suivants.
- Soit un type courant d’appareil, le n° 7, de 333 mm d’orifice. Pour une pression de 20 kg : cm2, la poussée agissant sur la surface à fond de gorge du joint de 274 mm de diamètre, soit 1.098 cm2, sera en nombre rond 22.000 kg.
- Or, le roulement de 600 mm de diamètres contient 83 billes de 22,2 mm
- 2> 000
- et par suite chacune supporte un effort de — = 260 kg, chiffre très faible par rapport à ceux admis en pratique (Revue de Mécanique d’avril 1901).
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- CONDUITES DE VAPEUR A HAUTE TEMPÉRATURE, SYSTÈME LUC DENIS. 335
- En effet, bien que les surfaces de contact soit d’acier non trempé, il faut remarquer que la surface d’appui est beaucoup plus étendue que dans les roulements usuels (le diamètre de la gorge étant égal à celui de la bille) et que les déplacements sont extrêmement faibles et peu fréquents.
- Quant au filetage du pas uniforme de k mm pour des raisons d’usinage, en le faisant travailler en flexion et cisaillement au taux de 10 kg : mm2, il peut supporter 12,5 kg par millimètre de longueur, soit pour les 1.885 mm de développement du même appareil, 23.000 kg par filet. Or, la pression d’écartement est de 22.000 kg et il y a pratiquement 8 filets.
- Pour mettre en place les billes, on a pratiqué sur A et C des encoches demi-circulaires allant à fond de gorge et par lesquelles ces encoches étant en regard, les billes peuvent s’indroduire librement une à une dans les gorges. Elles n’en pourront plus sortir après mise en place de l’appareil si on a disposé les encoches suivant un angle supérieur aux quelques degrés de course utile pratiquement utilisés.
- -Les vis h, outre leur fonction de frein, s’opposant à la rotation de l’anneau après réglage, servent à rattraper le jeu indispensable du filetage. Il pourrait arriver, en effet, que les efforts de flexion soient tels qu’il y ait d’un côté décollement des surfaces d’appui de ce filetage et pression exagérée sur l’anneau de joint de ce même côté. Les vis k, qui ne sont d’ailleurs que rapprochées et légèrement serrées, s’opposent à ce décollement.
- Mode d'emploi et forme à donner à la tuyauterie. — On comprend, d’après la description de notre raccord articulé étanche, quelles ressources il peut apporter dans l’étude et l’établissement d’une tuyauterie puisqu’on dispose d’un raccord qui peut s’anguler en ne demandant que des efforts très faibles, tout en conservant par ailleurs la solidité et l’étanchéité du restant du corps de tuyauterie. (Nous voulons dire par là qu’il ne crée en aucun point de développement de la tuyauterie un point faible au point de vue résistance, ou susceptible de fuites.)
- Chacun peut, évidemment, étudier à sa manière la disposition d’une tuyauterie raccordant divers organes fixes donnés, générateurs, turbines, ballons, réservoirs etc., en y intercalant d’une manière judicieuse des raccords articulés en des points choisis, pour compenser les effets de la dilatation. Toutefois, il est une disposition méthodique que nous préconisons et qui permet de concevoir comme nous l’avons dit au début une tuyauterie comme constituée d’éléments mécaniques et, par suite, exécutés à l’atelier sur des cotes d’avant-projet et non déterminées sur place au moment du montage et d’une façon empirique.
- Nous allons faire voir quelle est la base sur laquelle s’appuie le principe
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- CONDUITES A I1AUTK TEMPERATURE.
- MAI 1923.
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- •de cette disposition au moyen du cas simple de deux appareils, générateurs, moteurs, etc., à raccorder au moyen d’une tuyauterie qui est tantôt froide et tantôt chaude.
- Ces deux appareils (f et T (fig. 3), placés d’une façon quelconque dans un bâtiment, sont supposés avoir des départs de tuyau à peu près au même niveau. La solution généralement adoptée sera une tuyauterie de forme CST avec coude en S, et faite de telle façon que les deux parties droites CS et ST soient dans la direction des grandes lignes du bâtiment aussi bien pour des raisons esthétiques que pour la facilité du support.
- Nous ne parlerons donc que pour mémoire d'un simple tuyau droit (ligne pointillée CT) raccordant les deux appareils. La dilatation en serait
- Montage d’une tuyauterie avec trois articulations.
- impossible puisqu’on n’aurait aucune possibilité de flexion et l’exécution difficile à cause de l’exactitude absolue de la distance CT à prendre sur place après la fixation des appareils à pied d’œuvre.
- ltevenons au tuyau CST. Ce dernier est fixé en C et en T et sa fixation en ces deux points constitue ce que l’on appelle dans les traités de résistance des matériaux un encastrement, c’est-à-dire que c’est non seulement un point fixe, mais encore que la direction initiale est fixe aussi.
- Si donc, le tuyau ayant été éxécuté et monté à froid, on vient à l’échauffer à la température de la vapeur, il va se dilater; en d’autres termes la longueur CT, mesurée sur le tuyau froid, tend à devenir plus grande sur le tuyau chaud. Il faut, pour le ramener à sa longueur initiale, développer un effort faisant fléchir ce tuyau : il est facile alors de constater, puisque les directions initiales du tuyau restent les mêmes en (> et en T, qu’il 3^ a trois zones où les flexions sont les plus grandes, en C, en T et au sommet S; que, de plus, la flexion en C et en T tendant à se faire en sens inverse de celle en
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- CONDUITES DE VAPEUR A HAUTE TEMPÉRATUHE, SYSTÈME LUC DENIS. 337
- S, ces effets se contrarient et on n’a, en définititive, par cette disposition qu’un tuyau fort rigide et demandant pour sa tlexion un efTort très grand.
- Supposons maintenant qu’on ait disposé des raccords articulés en G et en T, ainsi qu’au sommet S. Le tuyau ayant à froid la position GST en traits pleins, aura à chaud la position GST en traits pointillés, et cela sans autres efforts à développer que le très léger frottement aux articulations. De plus, au lieu d’attendre la fixation à leur place définitive des appareils. GT pour déterminer la cote précise de distance nécessaire à l’exécution du tuyau, il eût été possible d’exécuter d’avance, à l’atelier, les deux bouts droits GS et ST. et cela seulement d’après la cote d'avant-projet, puisque toute longueur de GS et de ST peut résoudre le problème.
- Cette solution est la solution intégrale de la question mais elle exige trois articulations. Si les tuyaux sont assez longs, on peut faire l’économie d’une ou de deux articulations, en admettant bien entendu certains efforts de la flexion. Mais ceux-ci sont loin d’avoir la même valeur que pour le tuvau absolument sans articulation.
- En effet, on peut mettre une articulation seulement en S ; on a donc deux pièces, l’une encastrée seulement en G, l’autre en T et libres en S; ou, avec deux articulations, l’une en G, l’autre en T, donnant une forme de pincettes, libre en G et en T.
- Soit que l’on adopte l’une ou l’autre de ces solutions, on est en face d’efforts généralement faibles, et dans tous les cas calculables avec sécurité, ce qui n’est pas le cas d’un tuyau d’une seule pièce fixé aux deux extrémités.
- Il est bon d’insister sur cette remarque : si le fait d’introduire des articulations dans un corps de tuyauterie est par lui-même une nouveauté, nous ne faisons que suivre les progrès accomplis depuis quelques années dans la construction des ponts ou grands ouvrages métalliques, où l’on remplace les systèmes entièrement rivés et fixés, usités autrefois, par d’autres divisés en parties reliées entre elles par des articulations, présentant des avantages de sécurité dans les calculs d’établissement, et donnant des latitudes de montage, de dilatation, etc.
- Si maintenant nous envisageons un système plus complexe, nous poserons en principe qu’à tout nœud ou changement de sens de la tuyauterie, on disposera une articulation. Celle-ci serait donc constituée par une véritable chaîne articulée, formée de maillons droits.
- lîien entendu, dans beaucoup de cas, on pourra économiser une articulation, lorsque le calcul aura démontré que cette suppression n’entraîne qu’une poussée de faible valeur.
- La figure 4 donne une partie de la tuyauterie d’une centrale moderne
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- CONDUITES A HAUTE TEMPÉRATURE.
- MAI 192.1.
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- (usine d’Issy-les-Moulineaux de la Compagnie parisienne de Distribution d’Electricité).
- On voit sur cette figure que la disposition adoptée permet, grâce à l’emploi des articulations indiquées, la dilatation libre de tous les éléments : en particulier, leur montage sur les séparateurs permet à ceux-ci (reposant à cet effet sur des guidages appropriés) d’absorber, par un mouvement de rotation, les dilatations des collecteurs des chaudières et celle de la liaison au collecteur des turbines. Ce dernier collecteur se dilate librement vers la gauche de la figure, sans réaction sur les turbines, ainsi qu’on peut s’en rendre compte par l’examen de la figure.
- Un détail de l’élévation montre des articulations manœuvrant dans un plan vertical; combinées avec l’emploi de supports avec ressorts d’équilibrage, elles permettent les déplacements de bas en haut dans les cas particuliers nécessitant cette disposition.
- Luc Denis,
- ingénieur civil.
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- BULLETIN DE LA SOCIETE d’eNCOURAG. POUR L’iNDUSTRIE NATIONALE. — MAI 1923.
- COMITÉ DES ARTS ÉCONOMIQUES
- Rapport présenté par M. Jean Rey, au nom du Comité des Arts économiques, sur un disjoncteur automatique pour appareit de chauffage électrique, inventé par M. Alfred Guy.
- M. Alfred Guy, ingénieur civil, 280, boulevard Pommery, à Reims, a inventé et breveté un disjoncteur automatique pour appareil de chauffage, qui s’applique d’une manière heureuse aux appareils domestiques, tels que bouilloires électriques, fers à repasser, chauffe-bains, coupe-circuits et meme étuves à gaz ou à alcool, et fours métallurgiques.
- Le principe de cet appareil consiste à employer une mordache maintenue contre une pièce formant déclenchement, à l’aide d’une soudure tendre.
- Dès que la température de l'organe contre lequel est fixée ladite mordache, vient à s’élever, au bout d’un certain temps, la soudure, qui fixe la mordache sur son axe, fond, la mordache pivote et l'encoche qui maintient le dispositif de déclenchement laisse échapper la pièce formant loquet. La tige du déclenchement peut agir, soit sur un contact électrique pour le rompre, soit meme, lorsqu’il s’agit, par exemple, d’un appareil à gaz ou à alcool, sur le robinet qui amène le gaz ou le fluide combustible.
- Dans un appareil de chauffage électrique, le courant est coupé et la chauffe s’arrête. Il en est de même dans un appareil à gaz ou à alcool.
- Pour remettre l’appareil en marche, il suffit d’appuyer sur un bouton, de ramener la tige du déclenchement et d’enclencher à nouveau la mordache. La température ayant baissé, la mordache s’est ressoudée d’elle-même sur son axe, et la même soudure peut servir indéfiniment.
- Nous avons eu occasion de voir fonctionner cet ingénieux dispositif sur une bouilloire électrique. Lorsque l’eau était entièrement évaporée, au bout de peu d’instants, la température du fond de la bouilloire sur
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- COMITE DES ARTS ECONOMIQUES. — MAI 1923.
- ;uo
- lequel était fixé l’appareil de M. Guy s’élevait suffisamment pour que la soudure en fondant amenât le déclenchement et la rupture du courant.
- (le disjoncteur automatique est d'uni4 construction simple, très facile à établir avec toute la solidité désirable pour les appareils de cb au liage d’une certaine importance, ou avec la légèreté nécessaire s’il s’agit de petits appareils domestiques.
- Il peut fonctionner presque indéfiniment et son prix est peu élevé.
- On a déjà proposé l’emploi de déclenchements à soudure, mais on n’avait pas jusqu’ici trouvé le moyen de faire servir indéfiniment la même soudure, ce qui donne au disjoncteur de M. Guy une valeur vraiment pratique.
- Va\ conséquence, votre Comité des Arts économiques vous propose de remercier M. Alfred Guy de son intéressante communication, d’insérer le présent rapport dans notre Bulletin, ainsique la note, accompagnée de figures, qui nous a été remise par M. A. Guy, et de retenir son invention parmi celles qu’en principe, notre Société est disposée à récompenser.
- Le Rapporteur,
- Jean Rey.
- Lu et approuvé en séance publique du Conseil le 2S avril 11)22.
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- 'BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ d’eNCOURAG. POUR L’iNDUSTRIE NATIONALE. — MAI 1923.
- NOTE SUR UN CONTROLEUR DE TEMPÉRATURE
- Les appareils de chauffage, en particulier les bouilloires et fers à repasser électriques, les chauffe-bains à gaz, etc., présentent l’inconvénient d’atteindre des températures excessives lorsqu’on omet de supprimer, en temps voulu, la source de chaleur. Cet inconvénient se traduit par la détérioration des appareils eux-mêmes et des objets environnants, sans compter les risques sérieux d’incendie.
- Plusieurs dispositifs, généralement basés sur le principe de la dilatation, ont été proposés pour arrêter automatiquement la source de chaleur, dès que la température atteint un certain degré; mais ces appareils sont volumineux, onéreux et facilement déréglables.
- Le contrôleur de température que nous avons breveté et réalisé est basé sur l’emploi d’une mordache soudée avec une soudure tendre, et retenant dans une encoche un dispositif de déclenchement quelconque ; lorsque la température atteint un certain degré la mordache se dessoude; sous l’action du dispositif de déclenchement, elle s’écarte légèrement de sa position normale et le déclenchement se produit; le retour de la mordache à sa position normale s’opère par le dispositif de déclenchement lui-même, agissant sur un plan incliné de la mordache.
- Lorsque la température baisse, la mordache se ressoude d’elle-même; la même soudure sert donc indéfiniment.
- Une simple pression sur un bouton extérieur remet l’appareil en circuit.
- Cet appareil peut être de dimensions si réduites qu’on peut le loger facilement dans un fer à repasser ou une bouilloire électriques du commerce; il est robuste, indéréglable et d’un prix presque négligeable.
- Cette invention vient d’être adoptée par la Maison Ch. Milde, 60, rue Des-renaudes, Paris, pour les appareils de chauffage électrique, et par la Maison Ch. Blanc, 42-42 bis, boulevard Richard-Lenoir, Paris, pour les chauffe-bains de toutes catégories (gaz, pétrole, électricité).
- Nous allons, pour fixer les idées, décrire l’appareil que nous avons adapté aux bouilloires électriques.
- Les figures 1 et 2 représentent, en plan et en coupe, à l’échelle 2/3 grandeur, le fond d’une bouilloire munie du contrôleur. Pour en faciliter l’expli-
- Tome 133. — Mai 1923.
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- CONTRÔLEUR DE TEMPÉRATURE. — MAI 1923.
- cation, nous avons représenté, aux figures 3 et 4, à l’échelle 4 fois grandeur, le plan et la coupe de la partie essentielle de notre appareil; cette partie reste à peu près identique quelle que soit l’application (fers électriques, chauffe-bains à gaz, etc.).
- Fonctionnement. — La mordache (2) est soudée au bâti (1) par une sou-
- Fig. I et 2 : Echelle 2/3grandeur. — Plan et coupe AB du fond d’une bouilloire électrique munie
- du protecteur.
- dure tendre ah. Ce bâti est fixé sous le fond de la bouilloire, à la périphérie ; la mordache maintient dans son encoche (3) le loquet (9); dans cette position, le ressort à lame (6) est maintenu bandé par l’intermédiaire de la tige (3) guidée en (17); le contact électrique, entre les bornes (11) et (12) est assuré par la plaque (8).
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- DISJONCTEUR AUTOMATIQUE POUR APPAREIL DE CHAUFFAGE.
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- Lorsque l’eau vient à diminuer, la périphérie du fond de la bouilloire s’assèche tout d’abord, carie fond est légèrement bombé; dans ces conditions, la température de notre appareil dépassera 100°, et comme la soudure de la mordache a été choisie en conséquence, cette dernière se dessoudera avant même que l’eau ne soit totalement évaporée.
- La mordache étant dessoudée, le loquet (U) appuyant sur le bord de l’encoche, fera pivoter légèrement la mordache autour de son axe (7); le dispositif de déclenchement est alors lâché et vient occuper la position en pointillé; et le contact, qui était assuré par la lame (8) est rompu.
- Dans le mouvement de déclenchement, la plaquette (10), qui possède un trou rectangulaire dans lequel passe la mordache, vient buter contre le plan incliné (13) de la mordache, et la ramène instantanément dans sa position normale.
- Pour réenclencher l’appareil, il est indispensable d’attendre qu’il soit suffisamment refroidi pour que la soudure soit solidifiée. A partir de ce moment, on peut appuyer sur le bouton (4); le loquet (9) butant contre la mordache se soulève en 9" puis retombe dans sa position normale contre sa butée ( 14) ; il est alros replacé dans l’encoche (5) comme précédemment; l’appareil est prêt à fonctionner à nouveau.
- La soudure, étant à l’abri de l’air, dure indéfiniment; nous avons expérimenté un appareil plus de cinq cents fois, et il continue à fonctionner parfaitement.
- Il est à noter que le bon fonctionnement, en particulier dans l’application aux bouilloires électriques, exige un appareil interrupteur minuscule, c’est-à-dire ayant une masse presque négligeable, prenant très rapidement la température de la bouilloire après l’évaporation de l’eau.
- Pi 'ernière variante. — L’appareil peut être réglé, en choisissant une soudure plus tendre, de façon à fonctionner dès l’ébullition de l’eau.
- De uxième variante. — La bouilloire contient deux contrôleurs, l’un fonctionnant à 100°, et branchant en série, avec la résistance principale, une
- Fig. 3 et 4 : Échelle 4 fois grandeur. Détail du protecteur.
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- seconde résistance, ce qui met la bouilloire « en veilleuse »; l’autre fonctionnant en cas de manque d’eau.
- Autp.es applications. — 1° Fers à repasser clec/ripues. —- L’appareil est logé dans un trou borgne pratiqué dans la plaque chauffante, trou de 24 mm de diamètre et G mm de profondeur. L’appel du déclenchement est opéré par un ressort à boudin. Le fonctionnement est identique à celui qui a été décrit.
- La soudure a une composition telle que, tant que le fer à repasser est promené sur le linge, et par conséquent refroidi par ce contact, la mordache reste soudée: par contre, si l’on abandonne pendant quelques minutes le fer à la même place, sa température s’élève, la mordache se dessoude et le déclenchement se produit avant que l’étolfe ne soit roussie.
- 2° Chauffe-bain.s au rjaz. — Dans cette application, l’appareil comporte une mordache passablement plus forte que dans les deux applications ci-dessus; cette mordache, en effet, doit avoir la force de maintenir un ressort assez puissant pour pouvoir fermer un robinet, ou une valve à gaz.
- La mordache est placée sur la partie supérieure du serpentin ou de la chaudière pour que le déclenchement se produise très peu do temps après l’arrêt de l’eau.
- Les appareils déjà existants, basés sur la pression de l’eau, sont compliqués et onéreux. L’appareil que nous proposons est d’une extrême simplicité; il est indéréglable et d’un prix minime.
- 3” Coupe-circuits. — Notre interrupteur a une application tout indiquée dans les coupe-circuits d’appartements, étant donnés son bon marché et sa simplicité.
- Mais, bien entendu, son fonctionnement n’étant pas instantané, il y a lieu de maintenir, en série, un plomb comme d’ordinaire, pour le cas de court-circuit; l’avantage de l’adjonction de notre appareil réside dans ceci que, 9 fois sur 10, lorsqu’un plomb fond, c’est à la suite d’une surcharge sur l’installation (et non d'un court circuit); en adjoignant notre interrupteur et en le réglant de façon qu’il fonctionne juste avant la fusion du plomb qui est en série avec lui, on évitera donc, 9 fois sur 10, l’inconvénient du remplacement du plomb; il suffira d’appuyer sur un bouton pour remettre l’installation en circuit.
- Dans cette application, notre interrupteur est entouré par un solénoïde en maillechort; on aura soin de peindre le bouton extérieur en rouge par exemple, pour qu’à première vue, l’on distingue le coupe-circuit qui a fonctionné.
- Lorsque, par suite d’une surcharge sur l’installation, le maillechort atteint
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- DISJONCTEUR AUTOMATIQUE POUR APPAREIL DE CHAUFFAGE. 345
- un certain degré de température, la mordache se dessoude, et le déclenchement se produit.
- 4° Étuves à gaz ou à alcool. — Dans le cas du chauffage par l’alcool, le ressort, après qu’il est lâché par la mordache, actionne un chapeau venant coiffer la flamme.
- 5° Fours métallurgiques. — Dans la préparation de certains alliages, il est important de ne pas dépasser une température limite; notre appareil, d’une façon absolument sûre, déclenchera et actionnera une sonnerie avertisseuse, ou même fermera un registre.
- 6° Avertisseur de chauffe des organes de machines. — On pourra dans cette application, remplacer la soudure métallique, par une cire quelconque, par exemple de la cire à cacheter fondant à basse température.
- Alfred Guy,
- ingénieur civil.
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- BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ d’eNCOUHAG. POLI! l’iNDUSTÜIE NATIONALE.
- MAI 1923.
- LA CONSTRUCTION DES ÉCRÉMEUSES ASSURÉE PAR L'INDUSTRIE FRANÇAISE
- Je suis obligé, en commençant cette communication, de reconnaître que la première idée d’employer la force centrifuge pour l’écrémage du lait est d’origine allemande; toutefois, un brevet a été pris en France parla Société Fives-Lille dès novembre 1874. Mais c’est en Suède et au Danemark, vers 1878, que furent simultanément construites les premières écrémeuses centrifuges continues. Cette industrie se développa surtout en Suède et en Allemagne comme le montre le nombre d’ouvriers employés par les constructeurs d’écrémeuses des différents pays (2) :
- Allemagne. . .
- Suède ........
- France........
- Grande-Bretagne Danemark . . . Belgique .... Finlande ....
- 5.000 ouvriers. 4.000 —
- 1.000 —
- 1.000 —
- 1.000 —
- 300 —
- •200 —
- Dès 1890, M. Garin réalisa, en France, à Cambrai (Nord), la construction d’une écrémeuse à bol suspendu, en exploitant pour la France le brevet Mélotte. L’usine, complètement anéantie par les Allemands, a été reconstruite, et maintenant M. Garin, tout A fait indépendant de l’inventeur belge, construit une écrémeuse à laquelle il a apporté des perfectionnements successifs.
- Dep uis 1900, M. Lebaupin fabrique, à Courtenay (Loiret), l’écrémeuse « La Fermière ». Enfin, pendant la guerre et surtout depuis l’armistice, plusieurs autres usines ont été organisées pour construire des écrémeuses. Aussi existe-t-il actuellement une industrie française de l’écrémeuse.
- D’ailleurs, le 25 janvier 1923, une Chambre syndicale des Constructeurs français d’Ecrémeuses a été constituée groupant :
- 1° MM. Garin et Neveu, à Cambrai (Nord;
- 2° M. Lebaupin, à Courtenay (Loiret);
- (1) Communication faite en séance publique par l’auteur le 12 mai 1923.
- (2) Documents de la Chambre Syndicale des Constructeurs de Machines agricoles.
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- LA CONSTRUCTION DES ÉCREMEUSES EN FRANCE.
- 347
- 3° La Société de Construction française d’Appareils de Laiterie (C. F. A. L.), à Saint-Étienne (Loire);
- 4° M. Delacourt, à Levallois (Seine);
- 5° MM. Maury Frères et CIe, au Mans (Sarthe);
- (i° MM. Forissier et Bonnefo}^ à Saint-Étienne (Loire);
- 7° M. P. Vialis et Cle, à Grenoble (Isère).
- Certains constructeurs français d écrémeuses n’ont pas adhéré au groupement; tels MM. Lioret et Olivier, à Levallois-Perret (Seine).
- Comme le montre cette énumération, les usines sont réparties dans toute la France. Elles construisent tous les genres d’écrémeuses, sauf l’écrémeuse américaine, à bol nu, allongé, connue sous le nom d’écrémeuse « Tubular ».
- Il ne rentre pas dans le cadre de cette note de décrire le fonctionnement des éerémeuses. Je rappellerai simplement que l’organe essentiel est une sorte de petite turbine appelée bol, où s’opère la séparation de la crème et du lait écrémé sous l’influence de la force centrifuge. Un bâti en fonte renferme les organes de multiplication de la vitesse; des distributeurs de lait et des récepteurs à crème et à lait écrémé complètent l’appareil.
- Une première distinction peut être faite, entre les différents modèles d’écrémeuses, d’après la façon dont le bol est relié aux organes de multiplication.
- Dans la plupart des machines, le bol repose sur un pivot qui lui donne le mouvement; le lait pénètre alors dans le bol par un orifice supérieur, descend au fond du bol par un tube central relativement étroit, puis remonte dans le bol, à l’extérieur du tube central, en circulant autour des organes de polarisation dont le rôle est de faciliter la séparation en crème et en lait écrémé. Ces deux produits sortent du bol par deux trous distincts ménagés en haut du couvercle, et sont colligés dans deux récepteurs en fer-blanc, exceptionnellement en maillechort, reposant sur le bâti fixe (fig. 1 à 7).
- Les organes de polarisation sont, le plus généralement, des assiettes tronconiques empilées les unes sur les autres. Tel est le cas des éerémeuses « Antilope » (32 types différents), « Croix d’or », « Delacourt 1923 »,
- « L’Intégrale » (273 1), « Lutetia », « Morisons », « Lena » (fig. 3, 4, 6), et toutes les grosses éerémeuses de 1.200 à 3.000 1 qui ne sont construites que par M. Garin et par la Société C. F. A. L.; une modification de ces grosses éerémeuses permet de les utiliser comme épurateurs pour les huiles, le lait, la suintine, le collodion, etc. Nos deux constructeurs français ont réalisé cet appareillage spécial (fig. 1 et 2).
- Quelquefois, les organes de polarisation sont des ailettes verticales, disposées obliquement au rayon du bol (« Pallas », « L’Intégrale » de 130 1) (%• ?)•
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- LES ÉCRÉMEUSES FRANÇAISES.
- MAI 1023.
- Le bol de l’écrémeuse « La Fermière » repose également sur un pivot, mais le lait s’écrème en descendant à l’intérieur du bol et les collecteurs à crème et à lait écrémé sont placés en dessous du bol.
- l)aus les écrémeuses « La Gauloise » et « Déesse », la crème s’échappe à la partie supérieure du bol, tandis que le lait écrémé s’écoule par un orifice inférieur. Les organes de polarisation sont des ailettes en acier étamé poulies débits de 90 à 130 1, ou en aluminium pour les débits de 150 à 300 1 (fig. 5).
- Un type différent d’écrémeuse est celui où le bol est suspendu à l’axe
- Fig. I. —Kcrémcuse Antilope ; 3.000 litres Fig. 2. —Écrémeuse Garin ; 3.000 litres
- (Roi reposant sur pivot). (Bol reposant sur pivot, commande par cène à
- friction).
- moteur. Le lait pénètre dans le bol par l’orifice central du couvercle, est réparti uniformément par une coupelle sur les assiettes coniques et descend en s’écrémant. Les collecteurs à crème et à lait écrémé sont placés sous le bol. Ge type est construit, pour les débits de 50 à G50 1, par M. Garin et par M. Delacourt (fig. 8).
- La forme du bâti constitue également une distinction entre les écrémeuses.
- Les petits modèles à bol monté sur pivot se placent sur une table de la laiterie, ou bien ils sont fixés sur un pied en fonte vendu avec l’appareil. Ge pied est muni d’un supportpourles seaux à crème et à lait écrémé (fig. 3, 4,5).
- Les écrémeuses à bol suspendu qui s’actionnent au moyen d’une manivelle
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- LA CONSTRUCTION DES ÉCRÉMEUSES EN FRANCE.
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- supérieure, reposent directement sur le sol ainsi que les seaux recevant les produits de l’écrémage (fig. 8); il en résulte une certaine facilité pour la
- Fig. 3. — Écrémeuse Antilope (Bol reposant sur pivot).
- Fig. 4. — Écrémeuse Croix cl’Or montée sur socle (Bol reposant sur pivot).
- manœuvre de ces récipients; aussi, par une modification du bâti des appareils à bol monté sur pivot, a-t-on construit des écrémeuses, dites à chaînes,
- Fig. 5. — Ecrémeuse La Gauloise Fig. 6. — Écrémeuse Croix d'or, modèle à chaîne
- (Bol reposant sur pivot). (Bol reposant sur pivot).
- qui concilient les deux systèmes (« Croix d’or » ty^pe A, « Pallas » à chaîne) (fig. fi et 7).
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- MAI 1923.
- LES ÉCRÉMEUSES FRANÇAISES. -
- .Je n’entrerai pas dans la description des organes de transmission du mouvement. Les différences légères entre les diverses machines portent notamment sur le dispositif adopté pour équilibrer automatiquement l’axe de rotation, sur le mode de graissage de cet axe, sur l’emploi de roulements à billes, etc. Je signalerai, toutefois, une nouveauté en matière d’écré-meuse : le cône à friction employé dans les appareils Garin de 1.200 à 3.000 1
- (%• -)•
- La valeur de certaines de ces écrémeuses a été établie par des expériences officielles : le concours d’écrémeuses de Boulogne-sur-Mer en 1005; les essais de l’écrémeuse Garin en janvier et septembre 1013 par la Station
- Fig. E — Ecrénieuse Pallas, modèle à chaîne Fig. 8. — Ecrémeuse Garin
- (Bol reposant sur pivot). (Bol suspendu à l'axe de rotation).
- d’industrie laitière de Surgères: les essais de l’écrémeuse « Antilope » en novembre 1022 par la même station; les analyses du laboratoire municipal du Mans en 1021 pour l’écrémeuse « Croix d’or ».
- Ayant montré que ces écrémeuses existent et que leurs formes variées répondent à tous les désirs des agriculteurs et des laitiers, je dois prouver en quoi ces machines sont françaises.
- Nous porterons notre attention sur le bol : c’est un organe délicat à fabriquer, mais surtout difficile à bien régler et à bien équilibrer. Construits avec des aciers français provenant de Saint-Chamond, de Firminy, de Châ-tillon-Commentry, d’Ugine, etc., les bols des machines ci-dessus énumérées sont forgés ou emboutis, puis usinés en France. Le travail du bol brut
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- I.A CONSTRUCTION DUS ÉCRÉMEUSES EN FRANCE.
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- nécessite beaucoup de main-d’œuvre: aussi, 70 p. 100 du prix de revient sont-ils imputables à cette dépense. Pour justifier ce chiffre, je décrirai sommairement la fabrication d’un bol dont j’ai pu suivre tous les détails à l’usine de Cambrai.
- Le bol comprend C> pièces principales composées de 28 éléments assemblés représentant 122 opérations délicates qui nécessitent l’intervention de plus de 150 outils diiïérents; les cloisons polarisatrices, au nombre moven de 20, demandent en plus 12 opérations chacune.
- Le dessus et le dessous du bol sont pris dans des disques en acier Martin de 12 mm d’épaisseur et emboutis à chaud à l’aide d’une puissante presse; avant leur usinage, comme il est nécessaire de débarrasser leurs parois de l’oxyde qui les recouvre, ils subissent un décapage dans une cuve chauffée à la vapeur contenant de l’acide sulfurique étendu d’eau, puis un lavage neutralisant l’action de l’acide.
- L’usinage a lieu sur des tours automatiques, des fraiseuses, perceuses. etc. en suivant l’ordre des opérations suivantes pour le dessous :
- 1 " Dressage du bord ;
- 2° Usinage de l’intérieur (4 outils);
- 3° Encoche d’entraînement pour usinage de l’extérieur;
- 4° Dégraissage extérieur (2 outils):
- 5° Finissage extérieur (4 outils);
- 6° Mise de longueur, rainure pour joint en caoutchouc et filetage ( i outils);
- 7° Encoche pour serrage et desserrage du bol;
- 8” Mortaisage des sorties de lait et crème.
- Le dessus s’opère de la même façon sans subir les opérations 6, 7 et 8, remplacées par un perçage destiné à recevoir le joint de bol sur lequel se fixe l’anneau de suspension.
- L’écrou-frette qui relie le dessus au dessous du bol, est également en acier; sa fabrication part de la barre rectangulaire sciée de longueur, roulée pour recevoir les extrémité bout à bout et soudée. L’usinage se fait sur des tours automatiques et le filetage à la fraise.
- Comme ces 3 pièces (dessus, dessous et écrou de bol) sont soumises à une très grande vitesse de rotation (8.000 tours par minute), leur vérification se fait aux calibres à tolérance ±0,01 mm, puis elles sont soumises individuellement à un appareil vérificateur de balourd et assemblées pour l’équilibrage rotatif par métal d’apport, de façon que le centre de gravité du bol soit exactement dans l’axe de rotation. Cet équilibrage est fait par tâtonnements: un bon ouvrier équilibre par jour 10 à 12 bols; il y a donc là une dépense considérable. Le bol est finalement réglé au pourcentage de crème par rapport au petit lait.
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- LES ÉCRÉME US ES FRANÇAISES. — MAI 1023.
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- Les autres parties de l’écrémeuse sont d'une fabrication plus courante ; arbres en acier, engrenages en acier et en bronze, bâtis en fonte, ferblanteries, etc. Aussi, ne reconnaîtrons-nous la nationalité française à une écrémeuse que si tous ses organes, spécialement le bol, sont fabriqués en France; si des omissions avaient été commises à mon insu dans les listes précédentes, je serais prêt à les réparer après enquête.
- L’industrie française des écrémeuses est-elle susceptible d’assurer une production importante? D’un rapport fait en 1922 par la Chambre syndicale des Constructeurs de Machines agricoles en France, il résulte que les usines françaises produisent annuellement 1.000 t d’écrémeuses environ, et qui1 leur capacité de production est double de ce chiffre. En totalisant les renseignements recueillis auprès de chaque constructeur, j’obtiens, pour 1922, une production de 20.000 écrémeuses et une capacité de production de 50.000 écrémeuses. Ces chiffres semblent coïncider entre eux puisque les écrémeuses d’un débit inférieur à 150 1 représentent «environ la moitié des écrémeuses vendues chaque année.
- L’importation des écrémeuses en France ne peut être mise en relief par suite de l’insuffisance des tableaux statistiques qui groupent sous une même catégorie toutes les machines agricoles (moteurs exclus) comprises sous le n° 522 du tarif officiel. Dans le rapport cité plus haut, cette importation était évaluée à 1.000 t, quantité égale à la production nationale. Il en résulte que si les usines françaises pouvaient travailler à plein rendement, elles assureraient la consommation nationale.
- Le développement pris par la construction française des écrémeuses a eu pour résultat heureux de faire baisser les prix de vente qui avaient été exagérés sous prétexte du change.
- Mais cette industrie est gênée, comme toutes les autres, par son prix de revient élevé par rapport à celui de l’industrie allemande et cela d’autant plus que le facteur main-d’œuvre y intervient pour un pourcentage important. Les droits de douane, jusqu’alors insuffisants, ont été augmentés par décret du 14 novembre 1922 et fixés à 00 p. 100 ad valorem, au tarif général, et à 15 p. 100 ad valorem, au tarif minimum.
- Malgré cela, deux dangers subsistent : d’abord la possibilité pour un importateur de faire passer par un pays jouissant du tarif minimum une écrémeuse dont les pièces fabriquées en Allemagne seront réunies et montées sur un territoire plus favorisé par le tarif douanier. Le trafic de la Finlande, qui s’effectue presque obligatoirement par les ports allemands de la mer du Nord, favorise les procédés frauduleux. Il en est de même pour les sociétés suédoises ou danoises qui ont des filiales en Allemagne.
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- LA CONSTRUCTION DES ÉCREMEUSES EN FRANCE.
- 353
- Le second danger est l’invasion de petites écrémeuses allemandes, d’une construction défectueuse, dont le prix minime est alléchant pour le cultivateur français. Ces machines sont de vulgaires articles de bazar qui ne peuvent être vendues que comme écrémeuses de ménage; il serait déplacé de les comparer aux écrémeuses de construction française de toute première qualité dont certaines subissent depuis plus d’un quart de siècle les dures épreuves auxquelles elles sont soumises à la ferme.
- Ces machines se composent généralement d’un multiplicateur de vitesse très réduit formé d’une roue dentée actionnant directement l’arbre à vis sans fin qui supporte le bol. L’axe de la roue et l’arbre sont pris dans de l’acier calibré simplement coupé de longueur sans autre usinage. Le bol est composé de pièces embouties dans des tôles très minces sans aucune rectification au tour. Les ferblanteries sont grossières et le robinet lui-même est en tôle emboutie de même épaisseur. Le bâti creux ne prévoit aucun mode de lubrification par bain d’huile et l’ensemble de la machine atteint péniblement le poids de quelques kilogrammes. La peinture est obtenue par trempage des pièces dans une mixture de la couleur désirée, sans aucune préparation préliminaire de masticage, d’enduisage, de ponçage, etc.
- Néanmoins, ces écrémeuses passent nos frontières journellement; livrées sans marque le plus souvent, elles peuvent être affublées par l’importateur d’une dénomination française ou suédoise et être vendues par lui avec un gros bénéfice. Au dernier Salon de la Machine Agricole, malgré les précautions prises par le Comité d’Organisation, plusieurs négociants exposaient ce genre d’appareils qu’il m’a été permis depuis de retrouver à leur entrée en douane. Les acheteurs ne pourront avoir satisfaction ni au point de vue de la solidité des pièces, ni au point de vue de la perfection d’écrémage. Les offres reçues l'an dernier de Herlin par un constructeur français pour des écrémeuses livrées franco-frontière, emballage compris, sont suffisamment éloquentes, si on les compare aux prix français de revient, départ usine.
- Prix allemand Prix de revient français,
- Débit horaire. frontière. usine.
- 50 1 50 f 280 f
- 75 60 305
- 125 70 470
- 175 80 580
- La situation n’est guère changée depuis et voici la reproduction d’une offre de vente au détail pour la France faite le 18 janvier 1923 (fig. 9).
- Une telle différence entre les prix de vente allemands et les prix de revient français ne peut se justifier uniquement par la différence entre les prix de la main-d’œuvre et des matières premières dans les deux pays.
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- LES KG REM EUS ES FRANÇAISES.
- MAI 1923.
- £
- pRIED. KRUPP
- ÀkriengefelItchAft
- ESSEN.
- Anlage zum Schreiber» Koklein Nr IÎI/2795 vom 18.1.23. an International Trade Developer, G.m.b.H.,
- A 1 a Berlin C.2.
- AngebOt fiir Frankreich.
- Preis netto Kasae,
- Lfde Nr. Menge Gegenfland f,t-, Work Esaen,
- fiir 1 Stück zufamrnen
- franz.Frcs.
- Milcbentrahmer
- mit Zubehbr
- 1 40 Liter Stundenluistong (Marke 40 A) 70.- .
- 1 60 Liter Stundenleiatung (Marke 60 C) 85.-
- 1 L00 Liter Stundenlelstung (Marke ICO C) 110.-
- 1 L26 Liter Stundenlelatung (Marke 126 B) 125.- .
- 1 L&O Liter Stundenlelatung (Marke 150 C) 150.- /
- 1 ÎOO Liter Stand enleiarttmg (Marke 200 C) 190.-
- 1 400 Liter Stundenlelatung (Marke 400 C) 575.- /
- Lieferfrift: (unverbindlich) Bach Vereinbarong.
- Abnahme: Iœ Werk.
- Verpackung: preise eingeachloaaen.
- Zahlungsbedingungen: Sahlbar netto Kasse, nach Brhalt onaerer Recbnung vor Veraand der Ware in franzoaischen Franken.
- A
- Fig. il. — Fac-similé d'une ollïe allemande de vente au détail.
- Mais si l’on considère ces machines, on explique facilement leur prix infime par leur qualité défectueuse. En Suède, les prix de vente au détail des bonnes écrémeuses sont beaucoup plus élevés qu’en Allemagne, et même qu’en France. Si on suppose la couronne à 4 f on trouve :
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- LA CONSTRUCTION DES ÉCRÉMEUSES EN FRANCE.
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- Débit horaire. Marque D. Marque C. Marque A. L.
- 40 1 290 f
- 00 et 65 — 360 — O O
- 90 et 100 — 800 f 880 —
- 120 et 130 — 432 — 960 —
- 200 à 220 — 700 — 820 — 1.340 —
- Il semble d’ailleurs, d’après le cours des actions des sociétés suédoises fabriquant les écrémeuses, et d’après leurs bilans, que l’industrie suédoise des écrémeuses subit une crise en ce moment. Au contraire, les filiales allemandes des mêmes sociétés, sont en pleine prospérité, comme le montrent des renseignements envoyés par une agence d’information, renseignements dont j’ai les originaux.
- C’est ainsi que les actions d’une société suédoise au capital de 31.800.000 couronnes ont été offertes à 0,07 couronne pour une valeur nominale de 50 couronnes, alors qu’une filiale de cette même société à .Berlin voit son chiffre d’affaires atteindre 24 millions de marks pour un capital de 300.000 marks. La situation semblerait paradoxale si l’on ne songeait pas à la différence des changes et à la ressource occulte du dumping. Les écrémeuses de la marque D, dont les prix sont indiqués ci-dessus, doivent provenir de la filiale allemande, ce qui explique leur bas prix par rapporta ceux des autres marques.
- Doit-on conseiller aux industriels français de renoncer à faire des écrémeuses de construction irréprochable et d’imiter leurs concurrents allemands? Je crois que ce serait une faute. Si nos cultivateurs se laissent tenter par les écrémeuses allemandes plus ou moins déguisées sous des noms divers, ils reconnaîtront rapidement leur erreur. Mais ne conviendrait-il pas d’empêcher les agriculteurs d’être ainsi volés? Notre législation est riche en dispositions pour réprimer la fraude et la tromperie à l’égard du consommateur; l’extension de ces mesures pourrait débarrasser notre marché de ces machines qui n’ont de l’écrémeuse que le nom et l’apparence extérieure.
- En résumé, si la fabrication des écrémeuses a été réalisée en France, elle a besoin d’être encouragée et protégée. Il importe de faire comprendre aux agriculteurs et aux syndicats agricoles qu’ils ont intérêt à favoriser notre industrie en s’adressant aux maisons françaises. C’est pourquoi, sur les conseils de notre ancien président, M. Lindet, j’ai tenu à vous présenter une industrie nationale dont la production pourrait dépasser une valeur de 16 millions de francs par an, si elle était mieux connue des consommateurs.
- P. Nottin,
- Ingénieur-agronome,
- Chef de travaux à !Institut national agronomique.
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- RULLKTIX DK LA SOCIKTK ü’kXCOURAG. FOUR i/lNDUSTRIK XATIOXALK.
- .MAI 1923.
- TRAVAUX DE LA DU
- COMMISSION D,UTILISATION COMBUSTIBLE1 2
- Ministère des Travaux publics.
- Xkuvik.mk Rapport (2).
- L’importance qui s’attache, pour la bonne utilisation de la houille, à ce qu’elle soit fournie à l'industrie sous forme de produits définis, calibrés et, dans la mesure du possible, améliorés par préparation mécanique, a fixé l’attention de la Commission dès le début de ses travaux.
- On était alors en 1920, à une époque d'extrême pénurie de combustible. Les difficultés de l’importation et de la répartition des charbons mettaient les usines à la merci d’arrivages incertains, formés de tout-venants quelconques. Les charbons livrés par l’Allemagne contenaient parfois jusqu’à 20 p. 100 de cendres et étaient de nature et de qualité si variables que la Société industrielle de Mulhouse, dans sa séance du 12 février 1920, avait émis le vœu qu’il fût créé au port de Strasbourg un ou deux grands chantiers de classement et de mélange des charbons arrivant de la Ruhr.
- Dans une note du 14 mai 1920, préparatoire à une délibération de la première sous-commission, M. Kammerer écrivait :
- « Le contrôle de la combustion est loin de donner dans les circonstances actuelles les résultats que l’on devrait pouvoir en attendre. Que signifient en effet la mise au point d’un foyer ou les instructions données aux chauffeurs, lorsque le combustible varie d’un jour à l’autre, non seulement de qualité, ou de dimension, mais encore de nature? De même, le but principal recherché par le contrôle de la combustion, c’est-à-dire la réduction de l'excès d’air, ne peut être atteint d’une façon efficace que lorsque l’on dispose d’un combustible bien classé et bien calibré. Avec des tout-* xœnants et des mélanges de dimensions très inégales, il est presque impossible •d’arriver à une réduction sensible de l’excès d’air sans tomber dans le défaut de la combustion incomplète des gaz, qui peut entraîner des pertes plus importantes que le premier état. »
- Depuis lors, la situation industrielle et économique s’est modifiée, sans se stabiliser. Mais quoi qu'il en soit, la nécessité subsiste au travers des vicissitudes que subissent et subiront l’extraction, l’importation et le commerce des combustibles, de faire effort pour généraliser la vente et l’emploi des charbons sous forme de
- (1) Journal officiel du P’r avril 1923.
- (2) Voir les huit premiers rapports dans les Bulletins de : janvier 1921, p. 124 à 127; — mars 1921, p. 280 à 301;— mai 1921, p. 476 ii 507 ;—octobre 1921, p. 1088 à 1121 janvier 1922, p. 30 à 78; — juin 1922, p. 563 à .599; — aoùt-scpt.-octobre 1922, p. 817 à 838; — mars 1928, p. 195 à 209.
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- LA PREE’ARATION DES CHARDONS.
- •537:
- produits classés, homogènes et bien définis, seuls susceptibles d’un emploi satisfaisant dans les foyers modernes.
- Soit au sein delà Commission, soit au dehors, M. Loiret et ses collègues de la première sous-commission n’ont cessé d’insister sur ce sujet. M. Kammerer, en-particulier, n’a laissé échapper aucune occasion d’en souligner l’importance.
- Dans le compte rendu de l’Exposition d’Economie de Combustible, organisée à Mulhouse, en juin 1920, par l’Association alsacienne des Propriétaires d’Appareils à vapeur, il donnait aux consommateurs de charbon ces sages avis :
- « La supériorité des charbons bien calibrés et, si possible, lavés, n’est pas toujours appréciée à sa juste valeur, et maint industriel ne se rend pas compte qu’il a, la plupart du temps, avantage, comme rendement et prix de revient de la vapeur, à employer un charbon calibré même sensiblement plus cher que le tout-venant, et ceci non seulement parce que le triage ou le lavage, qui accompagnent généralement le classement, éliminent des matières inertes, schistes et cendres, mais encore parce que les pertes dans le cendrier et les imbrûlés dans les mâchefers sont beaucoup moindres et que, d’une façon générale, la régularité de la combustion en est beaucoup accrue, ce qui diminue les pertes par chaleur sensible et combustion incomplète. Et les industriels pourraient aider grandement à l’économie considérable qui résulterait d'une généralisation du classement et de la meilleure adaptation des qualités à leurs besoins, en ne demandant systématiquement à leurs fournisseurs dès que la liberté sera rendue au commerce du charbon, que des produits calibrés à l’exclusion du tout-venant.
- Plus récemment, en 1922, au cours de son rapport sur la comptabilité des calories dans les usines à vapeur, présenté au Congrès des Sociétés industrielles de France, M. Kammerer s’exprimait ainsi :
- « Le rendement d’une installation est loin d’être constant lorsqu’on change de combustible. 11 n'y a pas grande différence pour des combustibles de qualité semblable, mais le rendement baisse sensiblement lorsque la qualité du combustible décroît, soit comme valeur intrinsèque, soit comme régularité de calibrage, soit comme teneur en matières étrangères et particulièrement en cendres.... L’idéal serait évidemment si les sociétés houillères et les négociants en combustibles offraient leurs marchandises avec des spécifications complètes et précises, correspondant bien à la moyenne des produits livrés par eux, comme cela se fait pour d’autres matières premières. »
- 11 y a beaucoup à faire en ce sens. Avant la guerre, les houillères françaises ne classaient guère plus d’un tiers de leur production; à l’heure actuelle, par suite des destructions subies et nonobstant quelques installations nouvelles déjà réalisées, la proportion n’atteint pas même ce chiffre.
- Notons que l’intérêt de la question est double. La préparation des charbons, dans sa formule complète, poursuit en effet deux buts.
- l)’u ne part, elle réalise, par des criblages successifs, par dépoussiérage, etc., un classement qui fournit des assortiments définis sous le rapport de la grosseur des morceaux ou des grains et qui, sur certains carreaux de mines ou dans certains chantiers, donne en outre l’occasion défaire, s’il y a lieu, des mélanges de qualités, de manière à arriver à des fournitures répondant sous tous les rapports à des spécifications déterminées et constantes.
- D’autre part, au moyen des opérations de triage et de lavage, effectuées sur les Tome 135. — Mai 1923. 2't
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- LA PRE LA RATION DLS CHARBONS.
- MAI 1923.
- catégories qui s’y prêtent, la préparation améliore la qualité en diminuant la proportion de stérile.
- Il n’est pas besoin d’insister sur les multiples avantages de ce dernier résultat, qui, en améliorant la combustion et en facilitant le fonctionnement des foyers, va bien au delà des conséquences arithmétiques de la réduction de la teneur en cendres.
- Quant à la régularité de calibrage, elle devient de plus en plus indispensable à mesure que les procédés d’emploi des combustibles se diversifient et se perfectionnent. Les foyers et les fours d’aujourd'hui, avec leurs dispositifs perfectionnés de chargement et de réglage, leurs systèmes d’introduction d’air, de tirage, d'évacuation de cendres, ne s’accommodent bien que de charbons constants comme qualité et uniformes comme grosseur de grains.
- Ce n’est pas à dire qu’il faille renoncer à utiliser toute espèce de charbon. Bien au contraire, la diversité des méthodes et des types d’appareils étend de plus en plus les possibilités d’emploi des combustibles pauvres et même de certains menus, résidus ou déchets autrefois jugés inutilisables. Mais la préparation mécanique, dont certains procédés, tels que la flottation, ont précisément pour objet la récupération et l’enrichissement de ces anciens rebuts, est l’auxiliaire nécessaire de ce genre de progrès.
- L’utilisation intégrale des produits de l’extraction minière et l’élévation au maximum du rendement de cette utilisation, résultats auxquels il faut tendre, ne peuvent être espérés que si chaque sorte de charbon reçoit l’emploi qui lui convient et si chaque appareil d'utilisation, foyer à grille de tel ou tel système, gazogène de tel ou tel type, est alimenté avec un combustible de nature et de dimensions appropriées.
- L’étude même des questions techniques et la recherche des perfectionnements, en matière de chauffage industriel, ne sauraient être menées à bien si les essais et les expériences n’ont pas lieu sur des combustibles d’espece et de constitution parfaitement déterminées. C’est en fonction de l’état physique aussi bien que chimique du combustible que peut être établi un bilan de chaleur instructif.
- D’une manière générale, toute matière première d’un prix élevé est l’objet, avant emploi, d’une sélection, d'un triage, d’un enrichissement préalable, d’autant plus soignés que la valeur du produit enrichi justifie mieux ces soins. La houille suit cette loi. A l’heure actuelle, on entrevoit pour ce combustible, devenu coûteux et dont il faudra, tôt ou tard, ménager les réserves, des méthodes d’utilisation de plus en plus variées ; à chacune des formules d'emploi ne peut convenir qu’un approvisionnement choisi.
- Le rapport qu’on va lire et oii M. Loiret, sans chercher à donner une étude complète de la préparation des charbons, expose et met au point quelques-unes des questions techniques et commerciales qui s’y rattachent, ne tend donc pas seulement à une bonne organisation du marché des combustibles; il intéresse, à un degré qui mérite attention, la production économique delà chaleur dans le présent et dans l’avenir.
- Le Secrétaire, Le Vice-Président de la Commission,
- L A N C R EN ON. W A L C K EN A E R.
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- LA PRÉPARATION DES CHARBONS.
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- Rapport
- SUR LA PRÉPARATION DES CHARBONS.
- Pour que les consommateurs puissent tirer bon parti du charbon qui leur est livré, il importe que celui-ci soit de bonne qualité et adapté à leurs besoins ; c’est aux producteurs, exploitants de mine ou importateurs de houille, qu’il appartient de satisfaire à ce desideratum dans toute la mesure où ils le peuvent.
- La valeur utile d’un charbon varie d’ordinaire bien plus que proportionnellement à sa pureté. Les cendres qu’il contient réduisent son pouvoir calorifique, amènent par des ouvertures de portes plus fréquentes un excès d’air au foyer, exigent une multiplicité de décrassages qui aggrave les pertes et rend pénible la conduite du feu; lorsque pendant la guerre, l’insuffisance des approvisionnements obligeait à substituer des charbons cendreux à des combustibles de qualité normale, cette substitution a souvent provoqué des accroissements de consommation tout à fait hors de proportion avec l’augmentation des teneurs. La mauvaise qualité du combustible restreint d’ailleurs la capacité de production des appareils qui l’emploient, et il n’est pas toujours aisé d’y suppléer. Fournir des charbons aussi purs que possible est donc l’une des conditions principales d'une bonne utilisation.
- Mais il y a plus. Le charbon n’est pas un produit interchangeable qui, à égalité de teneurs en cendres, donne partout et toujours le même résultat. D’après la nature des besoins et l’outillage employé, tel charbon convient ou non, ou convient inégalement; des produits insuffisamment calibrés seront mal utilisés sur des grilles mécaniques, et l’on ne saurait alimenter des fours à coke avec des charbons maigres, ni avec des charbons gras des moteurs à gaz pauvre; chaque industrie, chaque système de four ou de grille demande un combustible qui lui soit approprié. Pour le lui procurer il faut en choisir avec soin la provenance; les mines qui disposent de couches de diverses natures y parviendront en faisant porter leur effort, suivant les besoins, de préférence sur l’une ou l’autre d’entre elles. Ce moyen d’adapter le combustible à la demande du commerce sort toutefois du cadre de la présente étude, où l’on se bornera à rechercher comment tirer d’un tout-venant donné le meilleur parti possible pour satisfaire aux besoins des consommateurs.
- Le problème ainsi posé serait même trop vaste. On retire de la houille bien autre chose que de la chaleur : sa distillation produit des goudrons, de l’ammoniaque, des gaz à fort pouvoir calorifique; son traitement par divers réactifs donne les produits les plus variés; la chimie du charbon commence seulement, et nul ne saurait dire si un avenir plus ou moins éloigné ne bouleversera pas les idées que nous nous en faisons aujourd’hui. On peut d’ailleurs ne le livrer à l’industrie qu’après avoir transformé en gaz ou en électricité l’énergie qu’il contient. Dès maintenant, la création de fours à coke ou l’installation de grandes centrales électriques sur la mine même sont des questions qui s’imposent à l’attention des exploitants et dont la solution a sur toute l’orientation à donner au traitement des produits extraits une influence capitale. Nous ne nous en occuperons pas cependant et, écartant tout ce qui a trait à la transformation du charbon, ne parlerons ici que de ce qui intéresse, au point de vue technique ou au point de vue commercial, sa préparation proprement dite.
- On sait en quoi consiste la préparation du charbon. Le tout-venant, classé
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- LA PH LPA RATION DLS CIIAHHONS.
- MAI 1023.
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- d’abord par grosseur est, suivant le calibrage, trié à la main ou, en utilisant la différence de densité ou l'entraînement par l'eau du combustible pur et des schistes dont il faut le séparer, traité par voie humide : le criblage et le lavage en forment les deux parties essentielles (I).
- Les appareils de criblage où s’effectue le classement par grosseur, appareils sur lesquels des culbuteurs viennent verser le charbon, séparent du menu le gros qui, dirigé sur des toiles de triage, passe devant les trieurs et va au quai de chargement. Quant au menu, c’est-à-dire à tout ce qui est inférieur à la dimension choisie comme limite du gros (50, 60 ou 80 mm par exemple), son traitement varie avec les demandes du commerce, la pureté du charbon et l'outillage de la mine : il est, soit envoyé tout entier au lavoir, soit subdivisé en calibrages divers qui sont vendus directement ou servent à la formation de tout-venants reconstitués, le surplus, formé surtout des fines (0/8 ou 0/10 par exemple), allant seul au lavage.
- Au lavoir, les menus arrivant du criblage sont classés en catégories à laver séparément, par exemple, les dimensions indiquées étant toujours en millimètres, en 0/6-6/12-12/25-25/50 ou toute autre subdivision analogue, et chaque catégorie est ensuite traitée dans une série d’appareils de lavage.
- L'appareil généralement usité pour le lavage lui-même est le bac à piston, où la-couche à laver est soumise à chaque coup de piston aux oscillations de la masse d’eau dans laquelle elle est plongée, ce qui sépare du charbon plus léger les schistes plus lourds. On emploie aussi, de plus en plus, le rhéolaveur, constitué par un couloir à rainures dans lequel un courant d’eau continu entraîne le charbon, une boîte en fonte de forme spéciale placée sous chaque rainure et à courant d’eau ascendant livrant passage aux schistes seuls.
- Des dispositions spéciales permettent, avec les bacs à pistons, de laver les fines (moins de 8, 10 ou 12 mm) en recouvrant le fond du bac, oii un tamis trop lin s’obstruerait, par un lit filtrant de feldspath que les schistes seuls traversent. Avec les rhéolaveurs, c’est, au contraire, pour le lavage des grains (plus de 8, 10 ou 12 mm) que des dispositions particulières doivent être prises; le rhéolaveur fonctionne alors à niveau plein, grâce à un caisson étanche, réunissant le fond de l'appareil à la noria d’évacuation, pour éviter des consommations d’eau excessives.
- A la sortie des bacs ou des rhéolaveurs, les charbons lavés sont remontés par norias à des tours d’égouttage et d’emmagasinement. Facile pour les grains, dont la séparation avec l’eau est presque immédiate, l’égouttage est, au contraire, lent et difficile avec les fines : pour celles-ci, les tours d'égouttage sont d'ordinaire séparées des tours d’emmagasinement et une durée de séjour plus longue est à prévoir. Une décomposition en diverses calibrages, à volonté avant ou après emmagasi-nement, décomposition précédée parfois de l'arrosage des grains, se fait, s'il y a lieu, en vue de donner satisfaction aux besoins du commerce.
- Les parties les plus tenues ou schlamms (0/1 ou 0/2 par exemple) entraînées par l'eau vont, soit au sommet des tours d'égouttage des fines sur lesquelles elles sont filtrées, soit à des caisses pointues où le ralentissement du courant d’eau commence à les déposer; les boues schlammeuses provenant de ces caisses sont ensuite envoyées à des bassins de dépôt où elles achèvent de se séparer.
- (1) Voir pour tout ce qui a trait à l’élude technique d'un atelier de préparation, le récent ouvrage tic M. De ma « kt -F kks< » x : Triage et lavage des charbons, Librairie Victor Collin, a Nimy-les-Mons, lîel,trique.
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- LA PREPARATION DES CHARBONS.
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- De nombreuses questions, d’ordre technique ou commercial, se posent à l’occasion de la préparation des charbons; nous ne retiendrons ici, pour les examiner de plus près, que quelques-unes des plus importantes.
- A. Question technique. — 1° Règles générales à observer dans l'installation d'un atelier de 'préparation mécanique. — Dans toute installation de préparation mécanique, il faut évidemment se préoccuper d’abord du choix des appareils; ils doivent correspondre à la nature du charbon et aux besoins du commerce, donner avec le minimum de frais le maximum de rendement, réduire autant que possible la formation de poussier.
- La friabilité plus ou moins grande du combustible, la nécessité d’un calibrage plus ou moins soigné, les difficultées d’équilibrage des bâtis, particulièrement à considérer pour des cribles placés à la partie supérieure d'un bâtiment, feront préférer, suivant les cas, pour le classement des charbons, les grilles fixes ou mobiles, les cribles à secousses de divers types ou les trommels.
- Au lavoir, on devra se décider entre les bacs à piston, avec ou sans retour d’eau, et les rhéolaveurs. La discontinuité du mouvement dans les bacs à retour d’eau provoque à chaque coup de piston une succion qui attire des particules de charbon fin au fond du lit de lavage et accroît par conséquent les pertes; par contre, un courant d’eau continu risque d’entraîner du schiste fin dans le charbon; avec des fines propres, le courant continu, le plus souvent en usage aujourd’hui, sera plus avantageux; avec des fines plus sales, la discontinuité pourra parfois être nécessaire. Quant au rhéolaveur, il a pour lui la simplicité de son installation et ses facilités de réglage; c’est un outil très souple, ne nécessitant qu’un emplacement réduit, des frais d’établissement minimes, et excellent pour du charbon facile à laver; aussi son emploi tend-il de plus en plus à se généraliser. Pour des charbons de lavage difficile, les avis à son sujet sont toutefois partagés : certains lui conservent toujours la préférence, d’autres le considèrent surtout comme un bon dégrossisseur et ne. croient pas pouvoir obtenir avec lui un lavage aussi parfait qu’avec les bacs; l’expérience ne saurait encore permettre de trancher définitivement le débat; il est en tout cas certain qu’avec des charbons difficiles à laver, il faut multiplier la série des appareils, ce qui fait perdre au rhéolaveur une partie de ses avantages.
- Si important que soit un choix bien approprié de l’outillage, une bonne disposition des ateliers n’est pas moins nécessaire. Un atelier de préparation mécanique doit être assez largement établi pour réserver aux diverses opérations à effectuer tout l’emplacement utile, et l’on ne saurait trop se préoccuper dans son installation des facilités à prévoir pour la surveillance et l’entretien. 11 y a parfois des triages si resserrés qu’il est impossible aux trieurs, coude à coude et en nombre insuffisant, d’exécuter convenablement leur travail, des lavoirs encombrés, dont faute d’ordre de clarté dans l’installation on ne peut suivre commodément la marche, d’autres où la moindre réparation courante se fait difficilement; de telles dispositions doivent être absolument évitées. Rien de ce qui peut rendre aisé le travail d’entretien ou la tâche de la surveillance n’est à négliger; la présence, par exemple, d’un simple plancher de circulation à la base des tours d’égouttage peut avoir sur la régularité de fonctionnement d’un lavoir une importance beaucoup plus grande qu’on ne serait tenté de le croire. Tout cela demande à être, dans chaque cas, sérieusemen étudié; quelque perfectionnés que soient les appareils, leur mise en service pourrait,
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- LA PRKPARATIOX DES CHARRONS. — MAI d923.
- sans cette élude approfondie de l’organisation d’ensemble, exposer à de graves mécomptes.
- 11 faut surtout donner à l’installation la souplesse nécessaire, en prévoyant pour l'approvisionnement des ateliers et le départ des produits des volants de nature à parer à l’irrégularité des expéditions et des arrivages, et en prenant toutes dispositions utiles pour former, suivant les besoins, des mélanges variés des diverses qualités obtenues.
- La tendance, au moins dans les mines importantes, est aujourd’hui, de plus en plus, d’établir les criblages seuls sur les fosses et d’amener les menus à laver à des lavoirs centraux. Au criblage l'irrégularité des arrivages n’a pas de grave inconvénient, pourvu qu'une fois le charbon versé au culbuteur le débit sur les toiles de triage se fasse sans à-coup; elle en présente, au contraire, un très grave au lavoir. Une trémie de charbon brut de 50 t, par exemple, comme il en existe pour des lavoirs de 100 à 120 t à l’heure, est tout à fait insuffisante; Anzin n'a pas craint, pour des ateliers de préparation de cette importance, de prévoir des tours d’emma-gasinement allant jusqu'à 800 et même 1.500 t. Les wagons circulant entre un lavoir central et les divers criblages qui l’alimentent contiennent, il est vrai, un tonnage parfois assez considérable pour régulariser presque à lui seul le débit; mais il est bon de ne pas s’en contenter et de prévoir, même en ce cas, des trémies correspondant à un approvisionnement d’une certaine durée, d'un jour par exemple, comme au nouveau lavoir central de Montceau.
- Du côté des expéditions, l’irrégularité peut provenir du manque de wagons ou de la variabilité des demandes du commerce; il convient d’avoir, pour y obvier, des tours ou des trémies d’emmagasinement largement calculées, surtout pour des fines humides, à l’égouttage desquelles il faut également penser; une capacité d'emma-gasinement correspondant à trois jours de la production de fines est un minimum, quelquefois plus que doublé.
- Les voies d’arrivée et de départ des wagons doivent, en tout cas, être établies de manière à rendre la circulation facile et à ne pas craindre d’embouteillage, et des voies de réserve être prévues pour parer à toute éventualité. Des installations de stockage et de reprise au stock sont, de même, le complément indispensable d’un atelier de préparation des charbons.
- Assuré, par de tels volants, d’une marche régulière, cet atelier n’aura cependant toute la souplesse de fonctionnement voulue que s'il est outillé pour effectuer avec les charbons dont on dispose tous les mélanges utiles. 11 lui faut d'abord se prêter à la reconstitution des diverses catégories de grosseur. Dans les nouveaux criblages de Lens, au-dessous du crible à secousses séparant le 5/180 en trois calibrages, des ouvertures réglables à volonté regroupent immédiatement, à la sortie même de l’appareil et en telle proportion que l’on veut, les éléments de 5/15, de 15/50, de 50/180. Des fines à coke ou à briquettes, séparées pour le lavage en 0/5 et 5/10 ou en 0/6 et 6/12, doivent de même pouvoir êtres réunies après traitement dans le même canal d’évacuation, et il n’y a que des avantages à prévoir, comme au lavoir de Thiers de la compagnie d’Anzin, la jonction l’un à l’autre des bacs de lavage par un quadrillage de rigoles où l’on puisse diriger à volonté les produits lavés.
- Le mélange de charbons de diverses natures n’est pas moins indispensable à la sortie des tours d’emmagasinement : des soles doseuses à la base des tours, et des
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- LA PRÉPARATION DES CHARBONS.
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- transporteurs, formés do toile ou de vis sans fin, sont, dans les installations modernes, établies pour permettre à cet égard toutes les combinaisons. Ces mélanges, lorsqu’il s’agit de charbons faciles à laver, se font parfois avec le charbon brut; le produit obtenu est ainsi plus intime, plus homogène; mais le plus souvent ils ne sont possibles qu’après lavage. Des ateliers spéciaux peuvent être prévus à cet effet pour le service même des compagnies minières; c’est ainsi qu’Anzin fournit à ses chaudières, avec ceux de ses charbons qui conviennent le moins au commerce, le mélange à environ 17 p. 100 de matières volatiles et 20 p. 100 de cendres qu’elles peuvent le plus facilement utiliser.
- Cette souplesse de l’installation, avec les volants et les ateliers de mélange qu’elle entraîne, est d’autant plus nécessaire que les conditions de marche prévues à l’origne sont, avec les progrès de l’industrie, plus sujettes à varier. A la Grand’Combe, par exemple, le développement des grilles mécaniques tend à rendre plus difficile l’emploi par la mine même de barrés fins et humides aux chaudières; ces barrés maigres, dont les grilles fixes s’accommodaient parfaitement, ne s’allument plus lorsque la vapeur d’eau qu’ils dégagent refroidit la voûte du foyer; des tours d’égouttage plus nombreuses seraient nécessaires pour parer à cet inconvénient. A Anzin, où l’on ne savait autrefois comment utiliser le poussier, la création d’une centrale à charbon pulvérisé va peut-être rendre la production de ce poussier insuffisante et laisser les charbons de chaudière sans preneur; bien que l’atelier de mélange de ces charbons actuellement existant à l’ouest de la concession eût donné toute satisfaction, la construction prévue d’un second atelier similaire a dû être suspendue lorsque la décision a été prise de construire la nouvelle centrale.
- 2° Dépoussiérage ou utilisation des schlamms. — La difficulté du lavage croît avec la finesse du produit : les fines sont plus difficiles à laver que les grains; quant au poussier fin, 0/1 ou 0/1/2 par exemple, il est pratiquement impossible à laver, et la question de savoir s’il n’est pas préférable de l’enlever avant lavage est une des plus importantes à résoudre lorsqu’on a à installer un atelier de préparation des charbons.
- Les schlamms que ce poussier forme avec l’eau gênent l’action des bacs et diminuent considérablement leur capacité de production et la perfection du lavage, surtout avec des charbons argileux. Ils encombrent les lavoirs de caisses pointues et de bassins de décantation multipliés, majorant d’autant les frais d’établissement. Ils rendent difficile l’égouttage, ce qui entraîne la nécessité d’importantes tours d’emmagasinement et la présence dans les fines d’une proportion d’eau souvent excessive : à la Grand’Combe par exemple, tandis que les fines 0/12 sans schlamms, le 0/1 ayant été enlevé par arrosage, tombent très vite de 20-22 p. 100 d’eau au sommet des norias à 6-7 p. 100 seulement, les mêmes fines, si des schlamms purs y sont incorporés, ne descendent pas au-dessous de 12 à 13 p. 100 d’eau après plusieurs jours d’égouttage; ces teneurs élevées, encore acceptables dans certains cas pour des fines à coke, réduisent souvent d’une manière excessive la valeur marchande du produit, accroissent inutilement les frais de transport, nécessitent, sous peine d’augmenter notablement les consommations de brai, un séchage plus complet pour celles qui seront agglomérées. Les schlamms sont d’autre part d’une utilisation difficile : quand on ne les réincorpore pas aux fines dans les tours d’égouttage, ce qui ne convient qu’à des schlamms suffisamment purs, on ne peut guère les utiliser, en mélange avec d’autres charbons, qu’aux chaudières delà mine;
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- LA DliLPAHATION DLS CHARDONS.
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- Anzin en fait passer ainsi jusqu’à I;> p. 100 dans ses charbons de chaudières; les schlamms de médiocre qualité sont aussi parfois, notamment dans le Gard, transformés, par l’agglomération à la main avec de l’argile, en « mottes » formant il ;i charbon de chauffage bon marché.
- Le dépoussiérage préalable supprime tous ces inconvénients.
- 11 pr ésentera un intérêt d’autant plus marqué que l’utilisation du poussier sec sera plus facile : avec du poussier relativement propre, susceptible d’être mélangé directement à des hnes à colcc ou à briquettes, cette utilisation est aisée et a même l’avantage de faciliter le séchage des fines; du poussier plus cendreux trouve aussi des débouchés dans la fabrication des boulets, et l’emploi du charbon pulvérisé, qui permet dès aujourd’hui à des mines comme Bruay de brûler à leurs centrales des charbons à fortes teneurs en cendres, étendra de plus en plus la gamme des poussiers directement utilisables.
- Le dépoussiérage s'effectue d’ordinaire par passage des fines, soit sur des tamis vibrants, soit dans des dépoussiéreurs pneumatiques. Le choix à faire entre ces deux types d’appareils dépend, dans une large mesure, de la nature du charbon et du résultat qu’on veut obtenir. Si la dimention maximum des particules à éliminer n'est pas moins de I ou 2 mm et qu’on tienne à avoir un dépoussiérage complet, les tamis auront généralement la préférence; si au contraire on ne veut enlever, en tout ou en partie, que du 0/1/2 ou des particules encore plus fines, on s’adressera plutôt aux appareils à ventilateur, dont l’effet utile est moins facile à régler, mais qui ne risquent pas de s’obstruer.
- Les uns et les autres donnent de bons résultats avec des charbons secs, n'ayant pas plus de 2 à 4 p. 100 d’humidité. Avec des teneurs plus élevées, leur fonctionnement devient plus incertain : à Carmaux, où l’on aspire le 0/1/2 dans un séparateur pneumatique, la proportion enlevée, pour 4 à 5 p. 100 d'eau, n'est que de 40 p. 100 du poussier contenu dans les fines, et tombe à 25 p. 100 seulement quand la teneur en eau atteint 0 à T unités. D’après M. Demaret-Freson, quand l'humidité s'accroît les appareils à ventilateur donneraient plus longtemps que les tamis des résultats appréciables; la question est toutefois controversée : dans des essais faits sur des fines brutes 0/10 à 4,1 p. 100 d'eau, les mines de Montceau ont encore trouvé après dépoussiérage pneumatique une proportion de 0/1 dépassant 17 p. 100 du poids des fines, tandis que des charbons analogues et même un peu plus humides, à 4,9 d’humidité, ne contenaient plus que 1,5 p. 100 de poussier après passage sur tamis. Des dépoussiéreurs pneumatiques à palettes mobiles employés dans diverses mines belges recueillent 70 à 80 p. 100 du 0/1 à éliminer.
- Presque toujours le dépoussiérage préalable présente le plus grand intérêt : à la fosse Thiers de la compagnie d’Anzin, l’enlèvement du 0/1 (20p. 100 du tonnage traité) avant lavage réduit à 3 p. 100 la quantité de schlamms, tandis qu’au lavoir de Trescol de la compagnie de la Grand’Combe, où l'on ne fait presque pas de dépoussiérage, il reste encore, même après réincorporation des schlamms propres aux fines, 10 p. 100 de schlamms à utiliser aux chaudières. A Pont-à-Vendin, oii la compagnie de Lens compte n'enlever à sec que le 0/1/2, soit environ 15 p. 100 du 0/6, on évitera ainsi la majeure partie des 6 à 8 p. 100 de schlamms actuels.
- Quand la mine est sèche, le dépoussiérage du charbon qui vient d’en être extrait n’offre aucune difficulté; mais on peut hésiter à effectuer cette opération si le charbon sort humide du puits ou n’est traité, comme dans le cas d’un lavoir central.
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- qu’aprcs un séjour plus ou moins prolongé au dehors; on estime, à Lens, qu’une demi-journée de circulation entre la fosse et le lavoir suffit, s’il pleut, à porter à 5 ou 6 p. 100 d’eau du charbon qui n’en avait que 2 à 3 p. 100 au départ. Les mines qui pratiquent l’arrosage systématique au chantier se trouvent à ce point de vue dans une situation particulièrement difficile; aussi, la Sarre, dont les charbons bruts ont de 3 à 8,5 p. 100 d’humidité, n’y recourt-elle qu’exceptionnellement; la Compagnie de Blanzy bien qu’arrosant, aussi avant le tir, accuse des teneurs moindres, 3 à 5 p. 100 en temps normal, ce qui rend le dépoussiérage encore possible, et elle n’a pas craint de prévoir des tamis vibrants même à son nouveau lavoir central.
- Sauf dans le cas où l'on a affaire à du charbon trop humide, ou dans celui, qui deviendra de plus en plus rare, oii le poussier est trop cendreux pour être directement employé, le dépoussiérage est donc à conseiller. Il serait toutefois inutile, bien entendu, si la proportion de poussier était insignifiante ou si tout l’ensemble des fines était assez pur pour qu’on puisse se contenter du lavage des grains.
- 3° Etude technique des charbons à traiter. — Le choix des appareils et les dispositions à prendre pour l’installation d’un atelier de préparation mécanique dépendent, en même temps que des nécessités commerciales, de la nature des charbons à traiter : suivant que ces charbons sont gras ou maigres, durs ou friables, propres ou cendreux, les conditions de leur traitement pourront être toutes différentes; la proportion des divers calibrages donnée par le tout-venant est nécessaire à connaître pour fixer le nombre d’appareils correspondant à chacun d’eux, leur plus ou moins grande facilité de lavage sera un élément essentiel du choix entre les types de lavoir aussi bien que de l'importance à prévoir pour les appareils de traitement des mixtes, la quantité et la propreté du poussier auront leur influence sur la solution du dépoussiérage préalable; une fois le lavoir construit, le réglage de son allure variera d’ailleurs avec les divers charbons à y passer.
- Aussi bien pour l’établissement même de l’installation que pour sa marche journalière, une étude technique des charbons à traiter s’impose donc, et le meilleur moyen d’éviter de fausses manœuvres est de la pousser le plus loin possible.
- Un charbon est caractérisé principalement par sa teneur en matières volatiles et la teneur et la nature de ses cendres, ainsi que par son pouvoir calorifique et son aptitude à la cokéfaction : ces deux dernières propriétés sont d’ailleurs assez étroitement liées aux premières pour que le plus souvent, celles-ci soient seules à retenir. Sa dureté ou sa friabilité, et la facilité avec laquelle il se conserve ou s’altère sous l’action de l’air atmosphérique, ont également leur importance.
- a) Matières volatiles. — Les matières volatiles constituent la première caractéristique du charbon, et, à bien des points de vue, la plus essentielle : entre les houilles sèches à longue flamme, les charbons à gaz et à coke, les charbons maigres et les anthracites, existent des différences capitales sur lesquelles il n’est pas besoin d’insister; or, les propriétés de ces diverses sortes de charbon sont dans leurs grandes lignes liées à leurs teneurs en matières volatiles.
- Elles ne le sont, il est vrai, que dans les grandes lignes. Tel charbon à 1 8-20 p. 100 de matières volatiles peut donner du coke, et tel autre n’être nullement agglomérable; certains anthracites, à égalité de teneurs en matières volatiles, sont aptes ou non à alimenter des moteurs à gaz pauvre; il y a des charbons à gaz dont
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- le gaz trop sulfuré nécessite une épuration compliquée ; des charbons à coke qui, gonflant à la cuisson, détériorent les parois des fours, et des charbons très maigres qui, grâce au goudron qu’ils distillent, peuvent, au moins en mélange, passer facilement aux fours à coke.
- Au surplus, ce que l’on est convenu d’appeler teneurs en matières volatiles n’a rien de bien défini et, suivant le mode d’opérer, la même houille peut être classée comme ayant des teneurs assez différentes; tant qu’on ne se sera pas entendu sur sur une méthode précise pour les déterminer, il restera dans leur désignation quelque chose d’arbitraire. Si importante qu’en soit la détermination, elle ne donnera, d’ailleurs, jamais qu’une indication générale des propriétés du combustible et, en particuiier, de son pouvoir cokéfiant, ce dernier pouvant être notablement modifié suivant la température à laquelle la distillation s’effectue.
- En pratique, la recherche des teneurs en matières volatiles, complétée, s’il y a lieu, par un essai du pouvoir cokéfiant, renseignera toutefois suffisamment sur l’emploi courant qu’on peut réserver au charbon disponible et sur le mode de préparation qu’il comporte.
- Pour les charbons gras qui s’agglomèrent au feu, un calibrage précis a moins d’importance que pour les charbons maigres, dont les fines risquent de passer à travers les barreaux de grille d’une chaudière; il faut cependant séparer du gros les fines grasses, pour permettre le lavage soigné nécessaire aux fines à coke.
- Un classement par grosseur et, s’il y a lieu, un lavage particulièrement poussé sont, au contraire, indispensables pour les charbons maigres, dont les gros calibrés vont au chauffage domestique, les petits calibrés aux grilles mécaniques et les fines à l’agglomération, pendant que les mixtes et les barrés ont, dans les usines à chaux et ciments, un débouché tout indiqué. Le calibrage et parfois le lavage sont encore plus nécessaires pour les anthracites.
- La préparation d’un charbon, au moins dans le sens limité que nous avons admis, ne peut toutefois, modifier, sauf par son mélange avec d’autres charbons, la teneur d’une houille en matières volatiles ; il n’y a donc pas lieu de s’arrêter longuement sur ce point.
- b) Teneurs en cendres. — Il en va tout autrement des teneurs en cendres, que le triage et le lavage des charbons peuvent complètement transformer.
- La répartition de ces cendres dans la houille varie considérablement avec le charbon traité : il y a des charbons qu’un simple triage ou un déschistage sommaire suffit à purifier, et d’autres où le stérile est si intimement mêlé que la séparation en est presque impossible; la diminution de teneurs en cendres pourra donc entraîner, suivant les charbons, des proportions de déchets complètement différentes, et la connaissance précise de cette « facilité de lavage » est de première importance. Si, pour diminuer d’une unité la teneur en cendres, il fallait accroître les déchets dans des conditions excessives, on ne saurait y songer; même avec un déchet relativement faible, il reste à savoir si l’intérêt, variable avec les conditions d’emploi du combustible, qu’il y a à améliorer sa qualité, intérêt qui a sa contrepartie dans une augmentation de prix du produit livré, est ou non suffisant pour compenser les frais de traitement et les pertes. On ne saurait trop insister sur ce point vis-à-vis des consommateurs, comme vis-à-vis des exploitants de mines.
- La construction et l’étude, qui se généralisent de plus en plus, des courbes de lavabilité des charbons s’imposent avant le traitement d’un charbon donné.
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- Proposée pour la première fois en 1903, par M. Charvet (1), perfectionnée depuis par d’autres ingénieurs, notamment par M. Henry, au Congrès de Liège en 1905 (2) et M. Hanappe en 1910 (3), tout récemment étendue grâce à l’emploi de procédés graphiques par M. Moreau, ingénieur aux mines de Blanzy (4), cette méthode donne toutes facilités pour étudier, sous toutes ses faces, le problème de la lavabilité d’un charbon.
- On sait en quoi elle consiste. Un appareil de laboratoire se rapprochant le plus possible des conditions du lavage industriel, opère, pour une grosseur donnée, la répartition des couches de charbon dans une éprouvette comme elles léseraient dans un bac à piston, et l’analyse des diverses tranches du charbon ainsi classé permet de tracer trois courbes donnant, pour le charbon étudié, en fonction de la position d'une tranche dans le lit de lavage, les teneurs en cendres de cette tranche, de la moyenne des tranches supérieures et de la moyenne des tranches inférieures; on a ainsi la courbe des teneurs élémentaires et les deux courbes caractéristiques des charbons lavés et des déchets. Leur examen permet d’évaluer, pour chaque teneur des charbons lavés, le rendement que l’on peut atteindre, la teneur minima et la teneur moyenne des déchets.
- On en déduit facilement l’augmentation de prix qui doit correspondre à la réduction d’une unité dans le pourcentage des cendres. Supposons, par exemple, qu’un charbon contenant 15 à 20 p. 100 de cendres à l’état brut puisse être ramené à 10 p. 100 avec 90 p. 100 de rendement, ou à 9 p. 100 avec un rendement de 88; si p et p' sont les prix respectifs des charbons à 10 et à 9 p. 100 de cendres, la réduc-
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- tion d’une unité sur la teneur ne sera avantageuse que si p > gg! c’est-à-dire si
- ^ P > avec une valeur de p de 100 f, on aurait ainsi environ 2 f pour la valeur de l’unité de cendres en moins.
- Ce calcul suppose les déchets sans valeur. Avec des houilles difficiles à laver, où le schiste et le charbon sont intimement mêlés l’un à l’autre, l’évaluation peut être plus complexe. Un premier lavage donnera souvent dans ce cas des schistes à teneurs relativement faibles en cendres; si au lieu d’en contenir 70 à 80 p. 100 ils n’en ont que 40 à 50 p. 100, par exemple, on a intérêt à les relaver et à obtenir avec les tranches les moins coûteuses, du lit de lavage des barrés, utilisables tout au moins sous les chaudières de la mine. Les courbes de lavabilité permettent de s’en rendre compte : le produit restant après l’enlèvement du premier charbon de lavage est en effet assimilable à un nouveau charbon brut dont la courbe de lavage est facile à tracer. Soit un charbon pour lequel il faille compter sur un rendement de 75 p. 100 pour le ramener à 10 p. 100 de cendres, de 70 p. 100 pour le ramener à 9;
- avec des déchets inutilisables, la valeur de l’unité serait de H r-n -, soit 7 f environ
- dans l’hypothèse ou p —100 f; ce serait prohibitif. Mais admettons que le relavage des déchets puisse ajouter dans le second cas au charbon lavé 15 p. 100 de barrés à
- (1) Charvet, Bulletin de VIndustrie minérale, 1903.
- (2) Henry, Le lavage des charbons (Congrès international des Mines, Liège, 1903, section mines, tome H, fascicule Ior).
- (3) Hanappe, Préparation des charbons, cendrées, minerais, et lavabilité des charbons, Imprimerie Bénard, Liège, 1910 et 1911.
- (I) Moreau, Élude sur le lavage des charbons (Revue de Métallurgie, novembre-décembre 1919).
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- 2o p. 100 de cendres alors que dans le premier il n’en eût donné que 10 p. 100; un calcul simple montre qu’en comptant les barrés à o0 f la valeur de l’unité de cendres en moins correspondrait à O.oO f.
- 11 suffit d'ailleurs de jeter un simple coup d’œil sur les courbes de lavabilité d'un charbon pour avoir au moins un premier aperçu de sa facilité de lavage : si la courbe est formée de deux parties complètement distinctes, raccordées par un congé très net, c’est une indication qu’il sera facile d'éliminer les schistes et de ramener sans grandes perles le charbon à sa teneur minimum, tandis qu’une courbe d’inclinaison régulière correspondrait au contraire à un charbon peu lavable, par contre, dans le premier cas, une fois atteinte la limite correspondante à peu près à la teneur constitutionnelle du charbon, il faudrait diminuer le rendement dans des proportions inacceptables pour ne gagner parfois sur les cendres qu’une fraction d’unité, et l'abscisse du point supérieur de la courbe indique le chiffre qu’en aucun cas on ne saurait dépasser. Il est vrai que l’éprouvette servant au classement de laboratoire réalise un lavage moins parfait que celui des bacs à piston et que, par suite, on peut atteindre dans la pratique des résultats un peu meilleurs que ceux auxquels conduit l'examen des courbes de lavabilité ; les indications qu elles donnent n’en sont pas moins très rapprochées de la réalité et précieuses à retenir.
- L’étude de ces courbes permet d’ailleurs non seulement d'étudier à l'avance les facilités de lavage des charbons, mais encore de contrôler la marche du lavoir et de comparer les rendements des divers appareils employés.
- Certaines mines ont poussé très loin leur utilisation courante. C'est le cas en particulier des mines de Blanzy où, depuis de longues années, le traitement des charbons est minutieusement étudié à l’avance et où les diverses qualités produites par les mines donnent lieu d’après l'examen de ces courbes, à des mélanges appropriés correspondant aux meilleurs rendements. M. Moreau a particulièrement insisté dans son récent article de la Ho vue de Métallurgie sur l'étude, grâce aux courbes de lavabililé. de la question complexe des mélanges. Si à un poids connu d’un charbon donné on mêle le produit du lavage à des teneurs variables d’une quantité constante d’un second charbon, la relation existant entre les poids et les teneurs de deux constituants permet de déterminer, par une simple lecture les meilleures conditions du lavage en vue d’obtenir au mélange un maximum de tonnage ou un minimum de teneur. Au lavoir n" 4 de Blanzy, on avait à mélanger des flambants avec des anthracites dans une proportion fixée par la teneur en matières volatiles, des deux tiers de la première catégorie pour un tiers de la seconde: la teneur en cendres du mélange devait être ramenée à 1 2 p 100. Or, si les llambants étaient faciles h laver il n’en était pas de même des anthracites; en les lavant l’un et l’autre séparément à 12 p. 100 on aurait obtenu pour les llambants un rendement de 84 p. 100 très acceptable et pour les anthracites un rendement de 20 p. 100 tout à fait inadmissible; l’examen des courbes, en fixant à 10 et lu p. 100 respectivement les teneurs en cendres des charbons lavés des deux catégories, permit d'élever jusqu’au chiffre encore acceptable de 70 p. 100 le rendement de l’anthracite, tandis que celui des llambants, ramené à 80p. 100, n’était diminué que de 4 unités, sur le tonnage traité, l’économie réalisée dépassant 8 p. 100.
- La réincorporation des poussiers secs à des fines lavées en vue de la fabrication de coke ou de briquettes soulève des difficultés de même ordre, dont les courbes de lavabililé donnent aussi aisément la solution.
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- On voit l’intérêt qu’elles présentent et quels tâtonnements longs et onéreux elles évitent. Elles devraient être partout d’un usage courant dans les mines. Qu’il s’agisse d’élaborer de nouveaux lavoirs ou d’utiliser les anciens, leur emploi est devenu indispensable et il faut souhaiter qu’il ne tarde pas à se généraliser.
- Les courbes de lavabililé d’un charbon doivent d’ailleurs être accompagnées, ou plutôt précédées, pour chaque charbon à traiter d’une courbe de classement donnant les proportions dans le tout-venant, des diverses catégories de grosseur et la teneur en cendres du charbon brut correspondant à chaque calibrage.
- c) Nature des cendres. — La nature des cendres d’un charbon n’est pas moins utile à connaître que leur teneur; elle peut avoir, en effet, sinon sur les dispositions d’une installation de préparation mécanique, au moins sur l’utilisation de ces charbons et la possibilité de réaliser utilement les mélanges, une influence capitale. Des cendres sulfureuses par exemple peuvent avoir pour certains usages, notamment pour des charbons à coke, une action particulièrement nuisible.
- La fusibilité des cendres est surtout à considérer. Des cendres fusibles forment des gâteaux de mâchefers, rendent pénible le travail, multiplient les pertes, abîment les tôles des chaudières par les coups de feu que provoque la présence de trous dans la couche en ignition ; elles sont surtout nuisibles là où l’on ne dispose pour la chauffe que d’un espace de travail restreint, comme c’est le cas des locomotives ou des chambres de chauffe des navires, ou encore lorsqu’il s'agit d’alimenter des gazogènes dont des cendres pâteuses entraînent facilement l’obstruction.
- Avec des fusibilités de 1.300 à 1.350°, ces gâteaux de mâchefers ne se forment pas, tandis qu’avec des fusibilités de 1.000 à 1.100° ils sont tout à fait à craindre. D’après d’intéressants essais faits par le docteur Benedetti, des Chemins de fer de l’Etat italien, il semble qu’au moins dans certains cas l’action des barreaux de fonte de la grille soit loin d’être sans influence, et qu’une température capable de provoquer un commencement de fusion des premières particules cendreuses suffise à former avec la fonte un composé plus sensible à l’action de la chaleur et entraîne rapidement la fusibilité complète du mélange; une différence de température de 150 degrés entre le point de fusion de la fonte et le point de fusibilité des cendres des charbons serait nécessaire pour que cette action puisse se produire.
- Les mélanges de charbon donnent à ce point de vue de la fusibilité des cendres des résultats très variables. Des essais effectués par la Grand’Combe en mélangeant ses charbons à cendres fusibles du Mazel avec du charbon Pise à cendres infusibles ont donné, pour l’ensemble, quelle que fût la proportion du mélange, la fusibilité inférieure; la même compagnie, en mélangeant du charbon à cendres fusibles des Rimes et du charbon à cendres infusibles du Trescol a obtenu, pour une proportion de 25 p. 100 du premier, une fusibilité aussi bonne qu’avec le Trescol seul, alors qu’avec un mélange par moitié les résultats étaient complètement différents. Lorsqu’on mêle l’un à l’autre des charbons de fusibilités différentes, il peut donc arriver que le mélange prenne la fusibilité du meilleur ou du plus mauvais des deux. Ceci s’explique facilement lorsqu’on compare les analyses des cendres : des cendres siliceuses rapprochées de cendres ferrugineuses ou calcaires donnent, parleur mélange, des silicates extrêmement fusibles, et par suite on ne gagnerait rien, bien au contraire, à mélanger l’un à l’autre de tels combustibles. La connaissance du degré de fusibilité et de la nature chimique des cendres est donc, elle aussi, chose indispensable à connaître.
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- d) Altération à Vair et dureté du charbon. — Les charbons s’altérant à l’air sont difficiles à stocker; ils doivent être soumis à des précautions spéciales pour éviter tout échaulîement; la disposition et l’importance des trémies d’emmagasinement, et d’une manière générale les conditions de stockage, peuvent donc complètement différer d’une mine à l’autre et ne sauraient être les mêmes avec du charbon pratiquement inaltérable ou avec du lignite par exemple.
- La dureté des produits est, elle aussi, des plus variables et entraîne des traitements tout différents pour les tout-venants. Le broyage du gros s’impose pour les qualités dures comme le sont généralement les anthracites, dans la préparation desquels les concasseurs jouent un rôle important. Au contraire, avec des bouilles friables, les transports et les manutentions doivent être autant que possible évités; il est tout à fait inutile de les classer soigneusement au départ si ce classement est destiné à disparaître en cours de route.
- B. Questions commerciales. — a) Besoins des consommateurs. — Liaison à établir entre les services techniques et commerciaux d'une entreprise. — Pour tirer le meilleur parti possible des charbons dont on dispose, il ne suffit pas d’en bien connaître les propriétés; on ne saurait fixer le traitement à leur faire subir qu'après un examen attentif des nécessités commerciales.
- Suivant la région oii l’on se trouve, son climat, ses industries, les besoins des consommateurs peuvent en effet considérablement varier.
- S’agit-il, par exemple, de chauffage domestique? Lu pays froid demandera pour ses poêles ou ses installations de chauffage central des charbons anthraciteux, sans matières volatiles activant la combustion et encrassant les tuyaux, peu cendreux afin d’éviter les décrassages, et d’un calibrage permettant à Pair de circuler. Là au contraire où le chauffage se fait par cheminées, un combustible trop maigre, à moins d’avoir la porosité du coke, s’éteindrait vite et un charbon trop flambant brûlerait comme un feu de paille, il est préférable d’avoir de la houille mi-grasse: le calibrage ici importe peu, sauf pour des menus maigres passant à travers les barreaux des grilles, et, si gênantes que soient toujours les cendres, on peut plus facilement cju’ailleurs en accepter les teneurs un peu plus élevées.
- Des charbons à coke devront satisfaire à des nécessités très differentes, liants fourneaux et fonderies ne peuvent utiliser que des cokes denses et de bonne qualité, et comme le départ des matières volatiles à la carbonisation accroît forcément les teneurs en cendres, il ne faut enfourner que des charbons particulièrement propres, pour obtenir un coke métallurgique à moins de 12 p. 100 de cendres. On ne saurait dépasser 9 p. 100 environ pour les fines. Le coke de gaz au contraire n’a besoin d’être en général ni aussi dense, ni aussi pur. Celui qui est destiné au chauffage central ou à la production de gaz à l’eau fait toutefois exception; aussi le Gaz de Paris fabrique-t-il pour son gaz à beau du coke spécial avec des fines propres. Pour la fabrication du coke, on ne recherche d’ailleurs, au lieu de calibrés, que des fines.
- Dans la marine, particulièrement dans la marine de guerre, l’emplacement réduit des soutes et l’absence de dégagements des chaufferies font une obligation particulièrement pressante d’avoir des charbons propres et à cendres infusibles, surtout pour des navires auxquels de grandes vitesses peuvent être demandées; le risque d’être aperçu de loin, obligeant les navires de guerre à marcher sans fumée, limite les teneurs en matières volatiles, et les manutentions pour charger en soute réclament un combustible dur ou des briquettes.
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- Certaines industries, comme les fours à chaux, ont besoin de charbons maigres et peuvent se contenter de combustibles cendreux, alors que d’autres, telles que les fours de céramique, de verrerie ou d’aciérie demandent des bouilles à longue flamme. Aux locomobiles de battage, à qui sont nécessaires de petites quantités d’un bon combustible, de transport et de distribution faciles, les briquettes conviennent parfaitement; il faut de petits calibrés d’anthracite pour les moteurs à gaz pauvre, et la forge veut des charbons gras et purs, susceptibles de s’agglomérer facilement en formant voûte au-dessus de l’outil à forger. Quant aux chemins de fer, ils s’accommodent mal de fines maigres, que le tirage trop vif de l’échappement entraînerait à la cheminée et emploient de préférence des charbons de 20 à 23 p. 100 de matières volatiles; suivant qu’ils ont à remorquer des rapides ou des trains de marchandises, à faire circuler des locomotives en palier ou en pays de montagne, les proportions de briquettes et de menus qu’ils délivrent aux mécaniciens pourront être fort différentes; l’ennui des cendres fusibles, un peu moins marqué que pour la navigation, est cependant là aussi particulièrement à craindre, en raison de l’emplacement restreint dont on dispose.
- Variables avec les lieux ou les industries, les besoins des consommateurs le sont également avec leur outillage. Aux grilles mécaniques conviennent des charbons de petites dimensions et bien calibrés, afin que la combustion s’opère d’une manière régulière et qu’il ne reste pas d’imbrûlés à la fin du parcours, tandis qu’une grille ordinaire se prête plus aisément à l’utilisation de tout-venants. Des foyers soufflés permettent l’emploi de charbons plus maigres et plus cendreux que le tirage naturel. Ailleurs, l’adoption de dispositifs pour la pulvérisation du charbon rend inutile le calibrage de menus qu’il faudra ultérieurement broyer et, pourvu que le garnissage des brûleurs soit assez réfractaire et la dimension des chambres de combustion assez largement calculée, supprime une grande partie de l'intérêt du lavage.
- Il importe aussi de tenir compte des habitudes prises et de l’état du marché. Dans telle région habituée à brûler du charbon gras on n’en veut pas d’autre pour le chauffage; dans telle autre où la proximité des mines d’anthracite a fait mettre au point des dispositifs appropriés, les charbons maigres sont plus appréciés pour le même usage. Les chemins de fer, suivant l’intensité de leur trafic et les disponibilités de leur situation financière, admettront dans leurs approvisionnements jusqu’à 40 p. 100 de briquettes ou en limiteront la proportion à moins de 20 p. 100. Suivant les périodes de prospérité ou de dépression de telle ou telle industrie, les charbons qui conviennent à cette industrie peuvent ou non se trouver en excès.
- Il y a donc un intérêt majeur, tant pour l’installation d’un atelier de criblage mécanique que pour son utilisation, à se renseigner attentivement sur les besoins des consommateurs et à en suivre de près les variations. C’est le rôle du service commercial. Les renseignements qu’il recueille auront d’autant plus de valeur qu’ils émaneront d’agents plus au courant de la préparation des charbons et que la liaison sera plus étroite entre les services techniques et les services commerciaux de l’entreprise; c’est pour cela que certaines compagnies minières confient à des ingénieurs leurs agences de représentants; celles-là môme qui ne croient pas devoir pousser si loin le souci de la compétence technique dans leur organisation commerciale ont tout intérêt à donner à leurs agents, par un stage à la mine, des notions suffisantes sur la nature des charbons qu’ils auront à vendre et sur les disponibilités diverses que l’outillage existant permet de réaliser. Il appartient en tout cas à la direction
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- do maintenir en contact étroit ces divers services, de manière à faire connaître aux uns les desiderata des autres et à assurer au bénéfice de tous la parfaite exécution des ordres donnés; les conférences de chefs de service, sur l’importance desquelles M. Kayol a attiré l’attention, sont là pour y pourvoir.
- b) Liaison entre acheteurs et vendeurs. Hases des marchés. — Lue liaison étroite n’est pas seulement utile à l'intérieur d'une môme entreprise; elle devrait être réalisée de plus près qu’elle ne l'est généralement aujourd’hui entre acheteurs et vendeu rs.
- 11 existe encore des usines dont l’approvisionnement en combustible dépend d’un sous-ordre sans compétence ou d’un simple chauffeur : le charbon sera déclaré de bonne ou de mauvaise qualité suivant les habitudes, les commodités, ou môme l’intérêt personnel de cet agent, dont la rémunération est parfois une véritable prime au gaspillage. De telles pratiques sont inadmissibles et devraient être complètement abandonnées. Acheteurs et vendeurs ont tout intérêt à n’entrer en rapport que par l’intermédiaire d’agents qualifiés, connaissant bien les questions qu’il ont à débattre et capables de les discuter sérieusement.
- Nous avons vu que par l'étude technique de ses charbons le vendeur doit pouvoir calculer la prime qui lui serait nécessaire pour améliorer dans des proportions déterminées leur teneur en cendres; l'acheteur, de son coté, devrait être à même de chiffrer l’intérêt qu’il y a pour lui à avoir telle ou telle teneur; de la mise en parallèle de ces deux données résulteront les meilleures conditions à fixer à l’avantage simultané des deux parties. Il peut en être ainsi pour les matières volatiles, la fusibilité des cendres, la proportion de gros ou le calibrage, la cohésion s'il s’agit d’agglomérés, etc.
- C’est là ce que font déjà quelques consommateurs importants comme les chemins de fer ; leurs contrats avec les compagnies minières, après avoir fixé les teneurs de base d’un marché, précisent les maxima et les minima à ne pas dépasser et la valeur de la prime ou de la pénalité correspondant à chaque unité en plus ou en moins. Cette prime, qui avant la guerre était habituellement de 0,30 f par unité, est actuellement, pour certains marchés de briquettes tout au moins, de 2,3 p. 100 ad valorem, pour une teneur de base de 9 à 10 p. 100, la prime ou la pénalité étant calculée par unité inférieure à 1) ou supérieure à 10; les mêmes marchés prévoient pour les matières volatiles une moyenne de 18 p. 100 et un minimum de 17 p. 100, une cohésion minimum déterminée, etc. La marine, plus spécialement intéressée à avoir des cendres infusibles, a parfois payé des primes pour des températures de fusion de cendres variant de 30 en 30 degrés au-dessus d’un minimum de 1.300° par exemple. 11 faut seulement éviter dans de tels contrats que des exigences injustifiées de l’acheteur n’écartent le vendeur ou ne l’obligent à majorer sans nécessité ses prix, alors que des conditions moins dures lui permettraient de faire des offres acceptables ; là encore, une discussion entre personnes également compétentes est le meilleur moyen d’aboutir au résultat cherché.
- De petits consommateurs, quel que soit 1 intérêt qu'ils puissent théoriquement y avoir, ne sauraient évidemment imposer aux vendeurs des conditions de réception spéciales; un atelier de préparation mécanique ne peut à tout instant modifier sa marche, et des conditions trop différentes de celles de la généralité des livraisons se traduiraient pour eux par d’inacceptables augmentations de prix. L’allure générale des criblages et surtout des lavoirs étant déterminée par les contrats les plus impor-
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- tants, les teneurs de base des marchés, pour une catégorie donnée de combustible, doivent différer le moins possible d’un acheteur à l’autre; il faut tendre à l'homogénéité des commandes; mais rien n’empêche les divers consommateurs, suivant l'intérêt qu ils ont à traiter des charbons plus ou moins flambants ou plus ou moins purs, de s’entendre avec la mine pour un taux variable de primes. Cela suppose, il est vrai, que la réception des combustibles a été organisée de manière à assurer une surveillance efficace des livraisons.
- c) Réception des combustibles. — Seule en effet, la réception des combustibles donne une sanction au marché conclu, et il ne servirait de rien de prévoir des primes ou pénalités déterminées si l’on devait être ultérieurement en contestation constante pour leur détermination. Cette réception, sauf dans des cas exceptionnels, ne peut pratiquement se faire qu’au départ; la réception à l’arrivée permet toujours de mettre en cause, au moins pour l’humidité et le tonnage, des modifications survenues en cours de route, et rendrait à peu près impossibles les prises d’essai contradictoires indispensables à effectuer. Malheureusement, il n’y a guère eu jusqu’ici que de très importants consommateurs comme des chemins de fer ou la marine à pouvoir convenablement s’outiller pour de telles réceptions; chaque acheteur ne peut avoir son représentant sur place. L’organisation, par bassin minier, d’un service d'ensemble dont tout acheteur de combustible quelle que fût son importance pût bénéficier, présenterait donc un réel intérêt. Une telle organisation n’a rien d’impraticable. Elle a existé effectivement ces dernières années, grâce au concours des compagnies de chemins de fer, en 1920 dans le Pas-de-Calais, et du 1er février 1921 au 1er octobre 1922, dans le Gard.
- Elle fonctionnait dans le Gard de la manière suivante. Le P.-L.-M. avait mis à la disposition de tous les acheteurs de charbon des agents réceptionnaires installés par lui sur les mines; moyennant une minime rétribution de 0,25 f par tonne, tout adhérent à l’organisation recevait mensuellement, pour les diverses mines où le service fonctionnait, l’indication des teneurs moyennes en cendres des livraisons de fines, de petits calibrés et de briquettes; il pouvait donc régler avec la mine, à telles conditions qu’il avait pu convenir au préalable, les primes ou pénalités correspondant à ces livraisons. Pour les criblés, pour lesquels la détermination de teneurs moyennes est plus difficile, on opérait d’une manière différente : des wagons pris au hasard parmi ceux destinés aux adhérents étaient soumis à un épierrage et et à un déschistage portant sur 500 kg; au cas où la quantité de pierres retirées dépassait une proportion maximum de 4 p. 100, les pierres étaient déduites et le charbon seul payé.
- Sur cetle base 3.000 à 3.500 t ont été reçues en moyenne chaque mois pour des adhérents divers, à côté de 15.000 à 20.000 t reçues par le P.-L.-M. lui-même; pendant les vingt mois d'organisation du service, le tonnage total auquel il s’est appliqué s’est ainsi élevé à environ 60.000 t pour les premiers et 400.000 t pour le second. S’il avait été possible à l’administration des mines, sur l’initiative de qui il avait été institué, d’en faire ressortir les avantages auprès des trop nombreux consommateurs qui en ignoraient l’existence, il n’est pas douteux que le nombre de ses adhérents fût devenu plus considérable et qu’il eût pu être maintenu; le contrôle régulier des teneurs en cendres qu’il a effectué pendant cette période et l’amélioration très marquée pour certaines mines, qu’il a permis d’obtenir dans les livraisons de criblés, montrent assez l'intérêt qu’il présentait. Seule, une raison d’économie a
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- obligé le P.-L.-M. à le supprimer : mais l’expérience est faite, et le jour où un nombre suffisant de consommateurs le demanderaient, rien certainement ne s’opposerait à ce que, sous une forme ou sous une autre, il soit remis en vigueur.
- Conclusion. — Très variable suivant les régions, le développement pris par la préparation des charbons tend de plus en plus à s’accentuer. Même aux Etats-Unis, oii la richesse des gisements permet de n’exploiter le plus souvent que des houilles à faible teneur en cendres, on commence à s’en occuper activement. A plus forte raison l’attention des pays moins favorisés est-elle portée sur ce problème.
- Les progrès de l’outillage mécanique pour le chauffage industriel et, pour la consommation domestique, l’accroissement du nombre des installations de chauffage central, nécessitent en effet un calibrage de plus en plus soigné, et l’intérêt qu’ont la plupart des consommateurs à brûler de bons combustibles leur fait exiger pour les charbons fournis une pureté de plus en plus grande. En même temps, au fur et à mesure que l’épuisement progressif des meilleurs gisements amène à en ouvrir d’autres jugés d’abord moins fructueusement exploitables, il faut recourir plus fréquemment au lavage pour en tirer parti. Pour cette double raison, une extension croissante de la préparation des charbons est à désirer et à prévoir. Il est d’ailleurs inadmissible qu’on transporte au loin, à grands frais, des houilles cendreuses. alors qu’un traitement approprié peut ne laisser sur place que les déchets ’ 1). Particulièrement indispensable pour les fines à coke et pour les petits calibrés d’anthracite, le lavage est nécessaire toutes les fois que le charbon brut a une teneur en cendres excessive, et même avec des produits purs, un classement par grosseur s'impose presque toujours, surtout aux houilles maigres.
- Utiliser à la mine même les combustibles inférieurs et ne livrer à distance que des charbons classés et purs est certainement la solution de l’avenir.
- Déjà bien des mines en France passent au criblage la totalité et au lavoir une part des plus importantes (50 p. 100 à Lens dès 1913, près de 70 p. 100 à la Grand’ Combe) de leur production. Certaines mines ne craignent pas, pour satisfaire leurs acheteurs, d’admettre pour leurs charbons à laver jusqu'à 13 p. 100 de sous-produits et 23 p. 100 de déchets, ne laissant plus, par rapport au combustible brut, que 00 p. 100 de charbon proprement dit. Lorsqu'on étudie le rendement des houillères françaises et qu’on le rapproche de celui d’autres mines comme celles des Etats-Unis, c’est, en dehors de la nature même et de la difficulté d’exploitation de nos gisements, un côté delà question qui ne saurait être perdu de vue. Dans le bassin du Gard, par exemple, la proportion du tonnage brut utilisé directement n’était, en 1920, que de 7 p. 100, dont l’emploi se faisait d’ailleurs presque uniquement à la mine même; le reste comportait, avec 1(5 p. 100 de déchets et 8 p. 100 de sous-produits utilisables, 30 p. 100 livrés après triage et 32 p. 100 après triage et lavage. On doit souhaiter que partout où la chose est utile, pareil effort se fasse et que la préparation des charbons, plus ou moins développée suivant les besoins, devienne l’accessoire obligé de toute exploitation minière.
- Il doit en être de même, dans une certaine mesure, pour les livraisons de charbons importés. Comme les mines, les ports maritimes ou fluviaux qui reçoivent des
- (1) L'utilisation de ce qu'on abandonnait autrefois comme déchets peut elle-même être poussée beaucoup plus loin qu’on ne le fait généralement. D’intéressants essais se poursuivent à ce sujet aux mines de Nœux, où l'on traite les déchets par flottation, et aux mines de Béthune, qui étudient l’emploi du procédé Trent.
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- combustibles sont de véritables centres de production, et il convient de les outiller en conséquence. Des charbons soumis à des manutentions répétées., comme ceux qui arrivent par voie d’eau, ne peuvent en effet être utilement criblés au départ, le bris en cours de route modifiant à tout instant leur calibrage ; pour eux, un criblage à l’arrivée est nécessaire, criblage souvent accompagné, pour l’anthracite, du concassage des gros. D’importants ateliers de préparation, généralement accompagnés d’usines d’agglomération pour l’utilisation des fines, existent déjà dans les ports tels que Rouen, Nantes, Bizerte, Strasbourg, et ne peuvent qu’y prendre de jour en jour plus d’extension. La nécessité de ne pas dépasser, pour les livraisons à la marine ou aux chemins de fer, les teneurs maxima en cendres imposées aux briquettes fabriquées avec les menus du criblage, et les facilités d’installation que présentent les rhéolaveurs, pourraient bien amener les importateurs à adjoindre, plus souvent qu’ils ne l’ont fait jusqu’ici, des lavoirs à leurs ateliers de criblage et d’agglomération, mais les installations de lavage à créer éventuellement dans les ports ne sauraient se comparer à celles qui sont indispensables sur le carreau des mines.
- En résumé, pour tirer le meilleur parti possible d’un tout-venant, il convient de lui faire subir une préparation appropriée à la fois à sa nature et aux nécessités commerciales, et la livraison au commerce de charbons sales et de tout-venants maigres doit rester tout à fait l’exception. 11 est donc à souhaiter que sur les mines et dans les ports se créent, là où elles n’existent pas encore, des installations de préparation mécanique de plus en plus complètes, que le plus tôt possible tous les charbons soient calibrés et, partout où cela peut être utile, lavés, et qu’on ne transporte au loin que des produits riches et classés.
- Parmi les questions d’ordre technique ou commercial que soulève la préparation des charbons et qui ont été successivement abordées au cours du présent rapport, il faut particulièrement retenir, d’une part la nécessité de soumettre à une étude rationnelle les charbons à traiter et de faire partout entrer l'emploi des courbes de lavabilité dans la pratique courante; d’autre part, l’intérêt qu’il y a à établir des liens de plus en plus étroits entre les services techniques et commerciaux d’une même mine et à donner aux acheteurs et aux vendeurs, par des marchés bien compris et dont l’exécution soit efficacement contrôlée, la possibilité d’obtenir les livraisons de combustibles les mieux appropriées aux besoins des uns et des autres.
- Vu : Le Vice-président de la Commission Walckenaer.
- Le Président de la 1 l'G Sous Commission.,
- J. Loiret.
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- MAI 'lit 23.
- RUl.LKTIN UK KA SOCIÉTÉ Ij'EN CO LRA 0. POUR ^INDUSTRIE NATIONALE. —
- COMPTES RENDUS
- DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ I) E N C O E R A (i E M E N T
- CO N S E IL D ’ A D MINIS T R A T10 N
- SÉANCE DUIUJoLE
- DU 14 AVRIL 1923 Présidence de M. Bâclé, président.
- La séance est ouverte à 17 h.
- Le procès-verbal de la séance du 10 mars 1923 est adoplé.
- Sont présentés pour devenir membres de la Société et admis séance tenante :
- M. Carpentier (Jean), administrateur-délégué de la Société « Ateliers J. Carpentier » (20, rue Delambre, Paris, 14e), 31, rue Guynemer, Paris (6e), présenté par le Général Ferrié et M. Gustave Lyon (membre à vie);
- M. IIa.meein (Loger, Maurice), lieutenant de vaisseau, 47, rue de la Victoire, Paris (9e), présenté par le lieutenant-colonel llenard et M. IL De-laval ;
- M. Merlan (Jean, Paul), Ingénieur diplômé par la Société d’Encoura-gement et l’Association française du Froid, 1, rue Edith-Cavell, Le Creusot (Saône-et-Loire), présenté par M. Bâclé et M. Toulon;
- M. ILli .and (Antoine), pharmacien principal en retraite, 60, rue de Yerneuil, Paris (7e), présenté par M. Guillet et M. Livache;
- M. le Docteur Magnan (Antoine), directeur à l’Ecole des Hautes Etudes, 20, rue Pierre-Curie, Paris (5e), présenté par M. Bâclé et le lieutenant-colonel Renard;
- La Ciiamrre de Commerce de Lille, Palais de la Bourse, Lille (Nord), présentée par M. Henri Boulanger et M. E. Lemaire;
- Les Papeteries Ciiérieiennes (Salon de lecture de la Librairie de la Presse
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- française), 11, avenue Moulay-Youssef, llabat (Maroc), présentées par M. Raclé et M. Lemaire.
- M. R aclé, président. — Nous sommes particulièrement heureux de voir figurer parmi nos nouveaux adhérents, M. Jean Carpentier, le fils et successeur de notre regretté collègue du Conseil; et deux de nos derniers lauréats : M. Ralland et M. Magnan, qui ont tenu à s’associer étroitement à notre œuvre. Nous les en remercions très vivement.
- M. Raclé, président. — J’ai le regret de vous informer du décès de l’un de nos plus distingués membres à vie, M. Joseph Gillet, chef de la grande maison de teinture, de produits chimiques et textiles de Lyon, décédé subitement il y a quelques jours alors qu’il était de passage à Paris.
- Je n’ai pas besoin d’insister auprès de vous sur l’importance de la situation qu’occupait M. Gillet dans la grande industrie de la région lyonnaise et même de la France entière; on peut dire en effet qu’il jouissait d’un prestige universel, car son nom était connu et apprécié dans le monde entier.
- L’activité de sa maison s’était étendue peu à peu de la teinturerie aux diverses branches de l’industrie chimique et de l’industrie textile. Elle se manifestait dans la plupart des principaux pays de production ou de transformation, notamment aux Etats-Unis. Elle continuait à se développer à Lyon même et dans la région lyonnaise, centre de sa première fortune.
- M. Gillet, qu’entourait une sorte de légende industrielle, était un homme de manières très simples et très discrètes, d’une régularité de vie et d’un labeur prodigieux, toujours soucieux de s’instruire, orienté inlassablement vers les améliorations techniques et les dernières découvertes, ne négligeant aucun détail, d’un réalisme prompt mais mesuré, d’accueil courtois, abhorrant les « honneurs » et les phrases, ayant enfin, parmi les Français, cette particularité rare de connaître par le menu la géographie industrielle du monde.
- Il ne limitait pas son activité inlassable à la direction de la grande maison dont il était le chef : il était en même temps vice-président du Crédit lyonnais, administrateur, associé ou participant d’innombrables affaires tant en France qu’à l’étranger, ce qui explique par là même la renommée mondiale qui s’attachait à son nom.
- Sa mort est un véritable deuil pour la grande industrie française qui perd en lui un de ses représentants les plus éminents, un des meilleurs pionniers qui en assuraient l’expansion à l’étranger.
- La Société d’Encouragement tient à joindre l’expression de ses regrets à ceux de sa famille en deuil et elle conservera son souvenir respecté comme celui d’un bon serviteur du pays qu’elle est fière d’avoir compté dans ses rangs.
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- M. Bâclé, président. — Notre Société et l'agriculture française ont fait également une grande perte dans la personne de M. André Gouin, décédé à Nantes le 12 janvier 11)23, à lVige de 71 ans.
- Retiré des affaires jeune encore, M. Gouin se fixa aux Montys et résolut de consacrer ses loisirs à l’agriculture. Tout de suite frappé du peu de rendement de l’élevage du bétail en France, l’idée lui vont d’appliquer à la culture animale, les méthodes de rendement intensif appliquées aux plantes, grâce aux engrais chimiques. Il se mit à l’œuvre, installa un laboratoire doublé d’une étable d’expériences, s'adjoignit un chimiste, commença par l’élevage artificiel des veaux. Les résultats dépassèrent son attente, et ses études à ce sujet attirèrent l’attention du monde agricole.
- Vient ensuite toute une série d’études et tout un ensemble d’essais pratiques qui lui permirent de dégager une loi de la croissance des animaux, loi confirmée par des essais plus récents ellectués aux Ftats-Lnis. M. A. Gouin a résumé ses travaux en F.>20 dans un ouvrage L'élevage intensif, publié en collaboration avec M. Audouard.
- M. André Gouin était membre de l’Académie d’Agriculture, de l’Office Régional de l’Ouest, administrateur de l’Ecole d’Agriculture de Rennes, chevalier de la Légion d’honneur.
- M. Raclé, président. — J’ ai le plaisir de vous informer de la promotion comme officier de la Légion d'honneur de notre éminent collègue du Conseil, M. L. De lloye, directeur général des Glaceries de la Compagnie de Saint-Gobain.
- Lui aussi, il compte parmi les chefs les plus éminents de la grande industrie française qu’il représente également à l’étranger avec une autorité unanimement reconnue ; aussi, notre Société est-elle particulièrement heureuse d’applaudir à la distinction méritée qui vient ainsi attester la haute valeur des services qu’il rend au pays en même temps qu’à l’industrie française et elle le prie d’agréer l’expression de ses cordiales félicitations.
- MM. H. IIitier et Toulon, secrétaires, présentent et analysent quelques ouvrages reçus récemment par la Bibliothèque.
- Betterave et sucrerie de betterave (Encyclopédie agricole), par M. E. Sail-lard. Paris, J.-B. Baillière et fils;
- J,es huiles en mécanique. Graissage, combustibles liquides, par M. Georges Franche. Paris, Desforges;
- Plantes utiles des pays chauds (Bibliothèque du Jardin colonial), par M. E m. Prudiiomme. Paris, E. Larose;
- La grande industrie des acides organiques, par M. Ulysse Roux, 2° édit, mise à jour par M. Albert Auisry. Paris, Dunod ;
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- Le commerce et l'industrie du pétrole en France, par M. André Lévy, Paris (Don de l’auteur) ;
- Notice sur les instruments de précision appliqués à Vœnologie, à la porno-logie et à la brasserie, 5e édit., par MM. J. Dujardin et Lucien et René Dujardin. Paris (Don des auteurs);
- Recueil des conférences-rapports de documentation sur la physique. Paris, Albert Blanchard :
- Volume I : Les rayons X, par .M. Maurice de Drogue;
- Volume II : La théorie des quanta et l'atome de Bohr, par M. Léon Brillouin ;
- Volume III : L'arc électrique, par M. Maurice Leblanc Fils;
- Volume V : Im lampe à trois électrodes, par M. G. Gutton.
- Exploitation des mines (Bibliothèque de l’ingénieur des travaux publics), 3e édit., par M. Félix Colomer. Paris, Dunod;
- Electricité; lre partie, Théorie, production, transformation (Bibliothèque de l’ingénieur des travaux publics), par M. Édouard Dacremont, 2e édit, mise à jour par M. Léon Grininger. Paris, Dunod;
- Manuel de tissage (Bibliothèque professionnelle), parM. Charles Labriffe. Paris, J.-B. B aillière et fils ;
- Manuel de V arpenteur-métreur (Bibliothèque professionnelle), par M. J. R abaté. Paris, J.-B. Baillière et fils;
- Manuel de l'industrie du gaz; appareillage (Bibliothèque professionnelle), par M. Y. Queret. Paris, J.-B. Baillière et fils;
- Aide-mémoire de Vingénieur mécanicien, 4e édit., par M. J. Izart. Paris, Dunod ;
- La construction des grands barrages en Amérique, par M. William Pitciier Creager, traduit de l’anglais, par MM. Édouard Callandreau et Henry-Philippe Humbert. Paris, Gauthier-Villars et Cle ;
- Chemins de fer d'intérêt local, tramways et services publics automobiles (Législation et réglementation) (Encyclopédie du génie civil), par M. L. Vasseur. Paris, J.-B. Baillière et fils;
- Sous-marins. Torpilles et mines (Encyclopédie de mécanique appliquée), par MM. M. Laubeuf et II. Stroii. Paris, J.-B. Baillière et fils;
- Cours d’exploitation des mines, livres IV et V (Encyclopédie industrielle et commerciale), par M. L.-E. Gruner. Paris, Léon Eyrolles;
- La soudure électrique, par M. M. Varinois. Paris, Dunod;
- Etude dynamique des voitures automobiles, tome III, par M. Albert Petot. Paris, Gauthier-Villars.
- M. J. Androuin présente un rapport, au nom du Comité des Arts mécaniques, sur un appareil enregistreur construit par M. Gueugnon (*)•
- (1) Voir ce rapport dans le Bulletin d’avril 1923, p. 288.
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- M. A. Livauiik présente un rapport, au nom du Comité des Arts chimiques. su!1 2 la répartition (1rs revenus des fondations de secours attribuées à ce corn t té {I).
- Lecture est donnée d’un avis de la Société d’Encouragement, présenté par M. L. Lendet, au nom du Comité des Arts chimiques, sur la création, projetée par l’Institut polytechnique de Crenoble, d'un laboratoire de recherches s'occupant spécialement des industries de la cellulose (Institut de la Cellulose) (2).
- Ces trois rapports sont approuvés.
- M. Bâcle, président. — Les prix élevés auxquels sont montés les cuirs appellent l’attention sur cette matière première; la guerre a été roecasion d’une consommation considérable de cuir, et dans notre pays, comme partout, le cheptel a diminué, et les stocks de peaux brutes n’ont pu être reconstitués.
- Dans certains pays comme la Russie, qui était une source d’approvisionnement importante, il n’existe plus de troupeaux : la famine les a décimés et ils ne sont pas près d’être reconstitués.
- Cette diminution de la production s’accompagne actuellement d’une diminution de la qualité des cuirs obtenus : les animaux abattus étant plus jeunes, les peaux n’ont pas la même épaisseur qu’autrefois ; la dépouille en est faite avec moins de soins : elles sont eoutelées, trouées, et ces défauts ne permettent pas de tirer des cuirs toutle parti que l’on pourrait en obtenir.
- Puisque la production est en déficit, il est important de chercher par tous les moyens possibles à améliorer le rendement; M. Tainturier va nous parler aujourd’hui de quelques-uns de ces défauts, et particulièrement des trous provoqués par le A7arron, parasite qui vit aux dépens de la race bovine. Le varron est déposé sur le bétail au moment de la ponte, vers juin ou juillet, l’œuf pénètre dans le corps de l’animal et y accomplit son évolution larvaire complète qui dure plusieurs mois; au printemps, il sort en perçant la peau pour continuer son existence, se transforme en chrysalide, devient mouche et pond des œufs qui donneront naissance à de nouvelles générations. Les trous produits par les larves ont de I mm à 1,5 mm de diamètre.
- Dans une conférence faite récemment au Leather Sellers Hall de Londres, par le professeur Carpenter, du Collège royal des Sciences de Dublin, on estimait pour la Grande-Bretagne seulement à 15 millions de livres, la perte annuelle causée par le varron.
- Depuis plusieurs années, des recherches ont été faites dans différents pays sur l’évolution de cet insecte, sur ses transformations, sur les moyens de le détruire.
- (1) Voir ce rapport, dans le Bullelin d'avril 1923, p. 293.
- (2) Aroir ce rapport dans le Bullelin d'avril 1923, p. 293.
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- En Angleterre, en Irlande, au Danemark, en Belgique, en Allemagne, aux Etats-Unis, au Brésil, etc., des essais ont été tentés et ont donné des résultats très encourageants.
- En France, une association s’est constituée il y a 12 ans, pour la destruction du varron; elle a été aidée dans ses travaux par les recherches du regretté Eucet, assistant au Muséum d’IIistoire naturelle, et de M. Yanev, professeur à la Faculté des Sciences de Lyon. Elle a reçu aussi des encouragements du Ministère de l’Agriculture.
- Désirant entrer dans une période active, le Syndicat général des Cuirs et Peaux de France cherche actuellement à faire connaître, aux éleveurs et aux agriculteurs, les études déjà faites et les résultats obtenus, afin de créer une organisation pratique.
- Ce sont tous ces travaux et les résultats obtenus dont M. Tainturier va nous parler; il s’est lui-même occupé de cette question depuis plusieurs années, et je ne doute pas que les explications qu’il A'a vous donner ne vous intéresseront très vivement de sorte que vous n’hésiterez pas à faire connaître, autour de vous, les efforts que poursuit le Syndicat général des Cuirs et Peaux de France pour la destruction du varron.
- M. Gaston Tainturier, président de Section du Syndicat général des Cuirs et Peaux de France, fait une communication sur le varron, parasite du bétail; les pertes qu’il occasionne à ï agriculture et à la tannerie; moyens de le détruire.
- Le varron ( fïypoderma bovis) est un insecte diptère dont la larve se loge sous la peau des bovidés, généralement le long de l’échine; cette larve perce la peau et sort par le trou qu’elle a percé au moment où elle a achevé son stade larvaire pour devenir chrysalide, puis insecte parfait. Les peaux ainsi percées fournissent un cuir perforé qui a perdu beaucoup de sa valeur. Des peaux sont perforées de trous si nombreux qu’il est quelquefois impossible d’y trouver un décimètre carré qui soit utilisable. On conçoit la dépréciation qui en résulte pour l’éleveur et pour le ta nneur.
- Or, rien n’est plus facile que de combattre le varron. Sans doute, on ne sait pas encore d’une façon certaine comment la larve parvient à se loger sous la peau : l’insecte parfait ne paraît vivre que juste le temps nécessaire à la reproduction et ses mœurs sont difficilement observables; la femelle n’est pas organisée pour déposer ses œufs sous la peau et on ne s’aperçoit de la présence des larves sous la peau, que quand elles y ont pris déjà un certain développement : on y observe alors des nodosités. L’éleveur peut expulser la larve mûre par simple pression des doigts ; la larve demi-mûre peut être extirpée au moyen d’une pince introduite dans le trou; quant à la toute jeune larve, qui n’a pas encore percé la peau, on ne peut l’enlever qu’après avoir incisé la peau. Cette dernière opération ne peut guère être exécutée que par un vétérinaire, mais les deux autres et surtout la première, peuvent l’être par l’éleveur. La première, répétée 4 ou o fois pendant la saison larvairer
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- COMPTES RENDUS DES SEANCES.
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- suffit pour détruire toutes les larves. L’expérieucc faite au Danemark et ailleurs montre que seule, elle suffit pour débarrasser du varron tout un district au bout de huit ans. Aussi, une loi danoise récente oblige-t-elle tous les éleveurs au a dévarronnage ».
- Etant donnée la pénurie des cuirs, ce qui explique en partie leur prix élevé, il importe, plus que jamais, que toutes les peaux de bovidés originaires de France soient dévaronnées. Aussi, une association d'éleveurs et de tanneurs, fondée en 1911, a-t-elle entrepris de lutter contre le varron. Son activité a été suspendue pendant la guerre, mais elle se propose d’agir à nouveau auprès de tous les intéressés : on évalue en effet à 100 millions de francs le tort causé à la tannerie par le varron dans la France métropolitaine et dans l’Afrique française du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie).
- 11 convient de signaler d’autres torts causés à l’agriculture : les bovidés infestés maigrissent, fournissent moins de viande et les vaches fournissent beaucoup moins de lait.
- F. L.
- M. Bâclé, président. — Je remercie M. Tainturier de sa très intéressante communication. Notre Société se devait de signaler le danger du varron, et elle est toute disposée à bien accueillir la demande de patronage que lui adressera l’Association française pour la destruction du varron. File restera ainsi dans son rôle car elle s’est toujours intéressée à cette grande industrie des peaux et du cuir; elle a subventionné, il v a quelques années, des recherches scientiliques concernant la résistance et la micrographie des cuirs, le tannage, les taches de sel, etc. La communication de M. Tainturier vient heureusement compléter notre documentation.
- La séance est levée à 18 h. 40 m.
- SEANCE PUBLIQUE
- DU 28 A V R IL 1923 Présidence de M. L. Bâclé, président.
- La séance est ouverte à 17 h.
- Le procès-verbal de la séance du 14 avril 1923 est adopté.
- Sont présentés pour devenir membres et admis séance tenante :
- M. Il annox (Edouard), ingénieur honoraire des Ponts et Chaussées (Belgique), gérant delà Société Solvay et Cin, 33, rue du Prince-Albert, Bruxelles (Bel*; rique), présenté par AI. Étienne (membre à vie);
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- M. Caiien (Henri), pi-ésident du Syndicat professionnel des Producteurs et Distributeurs d’Energie électrique, 11, rue Ampère, Paris (17e), présenté par M. Alb)^ et M. Bâclé;
- M. I jEMOine (liobert), tanneur, 41, rue des Cordelières, Paris (13"), présenté parM. Ernest Cahen et M. G. Jossier;
- M. Nicou (Paul), Ingénieur des Mines, 17, boulevard Flandrin, Paris (16') présenté par M. Bâclé.
- M.. Bâclé, president. —Nous tenons à remercier particulièrement de son adhésion M. Hannon, qui, récemment nommé membre correspondant de notre Conseil (Comité des Arts chimiques), a tenu à s’associer plus étroitement à notre œuvre en se faisant membre à vie.
- M. J. H. Bréc, eat, 6, rue Saint-Georges, Paris (9e), membre de la Société d’Encouragement, a déposé, le 25 avril 1923, un pli cacheté concernant un procédé de fabrication d'acétylène, d'éthylène et d'hydrocarbures synthétiques. M. Brégeat a autorisé notre Société à ouvrir ce pli cacheté et à en faire tel usage qu’il lui conviendra si, le 25 avril 1928, M. Brégeat n’en a pas effectué le retrait ou demandé l’ouverture.
- MM. H. IIitier et Toulon, secrétaires, présentent et analysent les ouvrages récemment entrés dans notre Bibliothèque.
- M. Hitier présente les ouvrages suivants :
- Histoire du netské, par M. L.-E. Bertin. Paris, Société franco-japonaise (Don de l’auteur);
- Manuel du laitier-crémier (Bibliothèque professionnelle), par M. A. Corvez. Paris, J.-B. Baillière et fils;
- La fabrication des savons industriels. Emulsions pour l’ensimage et huiles solubles, par M. B. Eiirsam, 2e édit. Paris, Dunod;
- Les isotopes, par M. F. W. Aston, traduit par Mlle S. Veil. Paris, J. Hermann;
- Traité de chimie générale; 2e partie : Transformations de la matière et de l’énergie, par W. Nernst, 2e édit, française, par A. Corvisy. Paris, J. Hermann.
- M. Toulon présente les ouvrages suivants :
- Le mouvement de création et d'extension des caisses d'allocations familiales, par M. Victor Glesdon. Paris, la Vie universitaire (Don de l’auteur);
- Essai mécanique des tubes d'acier. 65e mémoire, par M. Ch. Fremont. Paris (Don de l’auteur);
- Chauffage, ventilation et fumisterie (Bibliothèque de l’ingénieur des
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- travaux publics), par M. E. Aucamus. 2e édit., revue et mise à jour par M. Auguste Moreau. Paris, Dunod ;
- La voiture automobile, parM. II. Maillard. Paris, Gauthier-Villars et G1'';
- Le ballon, l’avion, la roule aérienne. [Collection Armand (dolin (Section des Arts militaires) n° 2I[, par M. Maurice Earrouv. Paris, A. Col in ;
- Théorie du navire. Tome I. LCollection Armand Golin (Section des Arts militaires) n° 28j, par M. M. Le Besnerais. Paris, A. Colin;
- Manuel de l'automobiliste. Types, conduite, entretien (Bibliothèque professionnelle), par M. A. Leuere. Paris, J.-B. Baillière et fils.
- M. Bâclé, président. — J’ai la satisfaction de vous informer que le décret portant approbation des moditications à nos statuts, votées dans notre assemblée du 17 juin 1922. a été signé par M. le Président de la Bépublique le 16 courant, de sorte que ces nouvelles modifications vont entrer en vigueur dès maintenant.
- Elles comportent, comme vous le savez, certaines dispositions votées à titre définitif sur lesquelles il n’y a pas à revenir, et elles nous accordent d’autre part la faculté de modifier le taux actuel des cotisations, sans fixer par avance le nouveau chiffre à adopter.
- Nous allons donc étudier cette question, de manière à nous mettre en mesure de vous soumettre prochainement des propositions à ce sujet.
- M. B a. :lé, président. — J’ai la grande satisfaction de vous informer de la nomination comme chevalier de la Légion d’Honneur, au titre militaire, de M. En, ène Lemaire, agent général de notre Société. Nous sommes d’autant plus heureux d’applaudir à cette distinction que l’honneur en rejaillit en même temps sur notre Société dont M. Lemaire dirige les services avec tant d’intelligence et de dévouement.
- de suis certain d’ètre votre interprète en lui exprimant avec les cordiales félicitations du Président celles de mes Gollègues du Bureau, de tous les membres du Gonseil qui le voient continuellement à l’œuvre, de nos sociétaires et surtout des personnes étrangères à notre Société qui ont eu l’occasion d’éprouver l’aimable obligeance avec laquelle il s’attache toujours à leur fournir les renseignements dont ils ont besoin.
- M. B allé, président. — Vous avez reçu la circulaire par laquelle notre Bureau sollicite votre adhésion à la manifestation solennelle qui se tiendra au mois de juin prochain dans le but de célébrer le 122e anniversaire de la fondation de notre Société coïncidant avec le centenaire de la déclaration d’utilité publique.
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- Vous savez que nous avons invité à cette cérémonie les représentants des grandes sociétés savantes et techniques en France et à l’étranger, et j’ai la satisfaction de vous informer que nous avons reçu déjà de la plupart d’entre elles des réponses acceptant nos invitations. Nous aurons donc à recevoir un grand nombre de délégués étrangers qui viendront en France pour participer à ces fêtes; ils auront ainsi l’occasion de se rendre compte par eux-mêmes des souffrances que l’ennemi nous a infligées, de l’importance des pertes et dégâts de toute nature que nous avons éprouvés, des sacrifices que nous nous sommes imposés pour restaurer nos établissements industriels détruits, alors que jusqu’à présent nous n’avons pas encore pu obtenir des Allemands les réparations qui nous sont dues; nous ne doutons pas que cette visite ne contribue dans une large mesure à éclairer le jugement impartial de nos invités étrangers en leur montrant sous son véritable jour la situation générale de notre pays qu’ils ignorent trop souvent, les difficultés économiques de toute nature contre lesquelles nous avons à lutter; et alors ils comprendront que nos réclamations trop légitimes ne sont pas inspirées par une pensée d’orgueilleux impérialisme, comme nos ennemis ne cessent de le répéter, mais qu’elles résultent au contraire des nécessités absolument vitales que notre pays ne peut pas méconnaître sans se condamner à périr.
- Vous voyez par là que cette réception des délégués étrangers peut présenter un véritable intérêt patriotique en dehors de l’intérêt spécial qui s’attache au bon renom et à l’autorité morale de notre Société, et c’est pour nous un véritable devoir que de ne rien négliger en vue d’en assurer le succès.
- Vous me permettrez donc, en m’autorisant de cette conviction sur laquelle je crois, nous sommes tous d’accord, de vous adresser à tous, Messieurs et chers Collègues, un nouveau et pressant appel pour que vous vouliez bien nous apporter vos adhésions aussi nombreuses que possible, car nous devons, à tout prix, assurer le succès de cette manifestation qui aura certainement sa répercussion sur l’appréciation que nos invités étrangers ne manqueront pas de porter à l’égard de notre pays.
- Lecture est donnée d’un rapport présenté par M. Jean Rev, au nom du Comité des Arts économiques, sur un disjoncteur automatique pour appareil de chauffage, électrique notamment, inventé par M. Alfred Guy(1).
- Ce rapport est approuvé.
- M. Alfred Guy décrit l’invention qui fait l’objet de ce rapport, et fait fonctionner un fer à repasser et une bouilloire chauffés électriquement, ainsi qu’un appareil de démonstration qui permet de mieux se rendre compte du
- (1) Voir ce rapport in extenso dans le présent Bulletin, p. 339.
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- fonctionnement du dispositif, car il occupe au total une place si réduite qu’il est invisible à des spectateurs non rapprochés. Cet appareil de démonstration fait ressortir en outre la possibilité de régler l’appareil pour le faire fonctionner à telle température fixée d’avance. Celui qu’il montre coupe le courant électrique quand la température de l’eau qu’on y chauffe atteint 75°.
- M. A. Guy signale que son appareil a été adopté par plusieurs constructeurs d’appareils de chauffage électrique et de chauffe-bains (J).
- M. B aceé, président, remercie M. Guy de son intéressante communication et le félicite de son ingéniosité.
- M. Baci.é, président. — Vous allez entendre M. Henri Boulanger, industriel à Lille, qui veut bien nous entretenir d’un document sensationnel qui n’est rien moins que le recueil des instructions confidentielles rédigées pendant la guerre par les autorités militaires allemandes à l’effet de mettre à la disposition des armées occupant le Nord et l’Est de notre pays, alors envahis, tous les renseignements concernant les installations industrielles.
- M. Boulanger n’est pas un inconnu pour nous. Sur rapports de M. Livache, notre Société lui accordait, en 1903, une première médaille d’or pour ses travaux sur la résistance des cuirs; en 1904, une deuxième médaille d’or pour ses études micrographiques des cuirs et la méthode d’investigation qu’il a imaginée. Ces travaux, qui ont paru dans notre Bulletin et dont la majeure partie ont fait l’objet d’un gros volume tiré à part, sont toujours d’actualité.
- Aujourd’hui, ce n’est pas le savant industriel qui est devant nous mais le patriote, profondément ému de voir que, dès 1915, les Allemands préparaient déjà une guerre économique et se proposaient sinon de détruire notre industrie, au moins de la réduire à l’impuissance pendant de nombreuses années.
- Ainsi que vous allez le voir d’après les citations tirées d’un ouvrage confidentiel dans lequel les Allemands ont réuni tous les renseignements recueillis par eux sur tous les établissements industriels situés dans les régions occupées, ces renseignements ont été réunis par eux avec la préoccupation exclusive de servir à la préparation de la guerre économique qui devait suivre la lutte militaire et d’assurer à tout prix la victoire de l’industrie allemande par la suppression plus ou moins complète de la concurrence française; ils s’attachent en effet à montrer comment l’industrie allemande va trouver désormais devant elle un champ libre d’expansion pour une période de temps plus ou moins prolongée qu’ils s’efforcent du reste de calculer à l’avance suivant les bonnes méthodes d’organisation que l’Allemagne n’oublie jamais,
- (1) Voir la note de M. A. Guy, relative à ce contrôleur, dans le présent Bulletin, p. 311.
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- et ils s’appuient à cet effet sur la considération du degré d’avancement des dévastations et destructions que les armées allemandes auront pu infliger aux établissements industriels français dont l’industrie allemande voulait écarter la concurrence.
- Un pareil document venant après tant d’autres qui aboutissent à la même conclusion, établit d’une façon irréfutable la mauvaise foi et la préméditation allemandes, et nous ne saurions trop remercier M. Boulanger qui a réussi à se le procurer, de vouloir bien nous en apporter la primeur.
- Nous comptons d’ailleurs le présenter également au cours de la manifestation solennelle du mois de juin prochain, car nous y voyons le meilleur moyen d’éclairer la religion de nos invités étrangers à l’appréciation desquels nous attachons le plus haut prix puisqu’ils représentent déjà pour nous le jugement que l’histoire impartiale portera dans l’avenir sur les dévastations allemandes.
- J’ajouterai du reste que le Ministère des Affaires étrangères à qui ce document avait été communiqué depuis quelque temps et qui en reconnaît tout l’intérêt, s’occupe maintenant d’en faire la traduction intégrale à l’effet de le répandre ensuite parmi tous les peuples civilisés pour leur permettre d’apprécier les faits en pleine connaissance de cause.
- Nous ne doutons pas que, après en avoir pris connaissance, ils n’estiment avec nous qu’il s’agit bien de destructions voulues, opérées de sang-froid avec les engins les plus efficaces, d’après les méthodes scientifiques les plus perfectionnées, par un concurrent jaloux et envieux qui veut avant tout imposer son hégémonie sur le monde par la suppression de ses rivaux.
- C’est là en effet une conclusion qui s’impose absolument à tout esprit impartial ainsi que vous pourrez en juger après avoir entendu M. Boulanger.
- M. Henri Boulanger, tanneur à Lille, fait une communication sur
- Vouvrage secret établi par les soins et par ordre du Grand Etat-Major allemand « Die Industrie im bezetzten Frankreick, î916 ».
- Dès leur arrivée à Lille, les Allemands se préoccupèrent, tout en réquisitionnant dans les usines et les magasins les stocks de matières premières, de produits demi-ouvrés ou fabriqués, de se renseigner aussi exactement que possible sur la situation industrielle et commerciale des établissements où ils opéraient. Ils ont procédé par persuasion, intimidation, basse flatterie souvent à l’égard du personnel subalterne, menace. Mais ces moyens ne leur ont pas donné ce qu’ils cherchaient parce que les industriels ou leurs représentants, soit spontanément, soit après s’être concertés ou avoir suivi les conseils, par exemple ceux de la Chambre de Commerce de Lille, ne s’y sont pas prêtés. Les Allemands ont eu recours alors à l’emploi de questionnaires habilement rédigés mais qui ne leur ont pas mieux réussi.
- La situation économique de l’Allemagne devenant plus précaire à la fin de 1915,
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- le grand Etat-Major allemand résolut alors de procéder manu militari à une grande enquête organisée méthodiquement.
- 200 experts allemands y furent employés; en deux mois ils visitèrent plus de 4.000 établissements. Le travail de récolement fut exécuté dans les bureaux de la succursale de la Banque de France à Lille. De ceci font foi un rapport du directeur de cet établissement, qui a pu se rendre compte de ce qui s'y passait, et certains documents oubliés par mégarde par les Allemands, documents qui ont été retrouvés au fond de quelques tiroirs.
- Le résultat de l’enquête a été publié sous la forme d’un volume intitulé : Die Industrie im beselzten I rankreich, imprimé à Munich chez Oldenbourg, au commencement de 1916.
- C’est un ouvrage très bien fait et où les Français eux-mêmes pourraient trouver des renseignements précieux. Il est du format de 22x30,5 cm., compte 482 pages, 9 très grandes cartes ou graphiques hors texte, 8 pages de figures hors texte et 6 grands tableaux de chiffres de 43 cm de largeur.
- M. Boulanger, après avoir donné ces détails et aussi d’autres, relatifs aux façons d’opérer des Allemands, notamment lors des réquisitions, avant et après l’enquête, lit la préface de l’ouvrage. Le désir des Allemands de savoir exactement sur quelles ressources ils pouvaient compter y apparaît nettement. En fait, l’expérience a prouvé dans la suite, que ces ressources leur étaient parfaitement connues car, jusqu’à la fin de la guerre, l'autorité militaire allemande se présenta fréquemment dans tels ou tels établissements pour y prendre un objet, une pièce de machine, une machine tout entière, bien déterminés, connus d’avance, désignés et trouvés sans hésitation et du premier coup au moment de l’enlèvement.
- Les répercussions de l'enlèvement des produits et de l’outillage français sur l'industrie allemande, une fois la guerre finie, y apparaissent aussi très clairement. A titre d’exemple, M. Boulanger lit le chapitre du livre relatif à son industrie, la tannerie et la peausserie. On y voit que l'enlèvement ou la destruction dans tels ou tels établissements spécialisés, et poussés à tel ou tel degré, doivent mettre les industriels français, pendant tant d’années, dans l’impossibilité de fabriquer et de satisfaire leur clientèle d’avant-guerre; ce qui devait permettre aux concurrents allemands de les remplacer.
- L’ouvrage était secret; il a été tiré à un petit nombre d’exemplaires numérotés, probablement 1.000. M. Boulanger a su qu’il en existait 4, peut-être 5 exemplaires en France, Alsace-Lorraine ou Rhénanie au lendemain de l’armistice, et il a été assez heureux pour détenir un de ces exemplaires pendant quelque temps, ce qui a permis d’en photographier les planches hors texte les plus importantes. M. Boulanger présente l'exemplaire qui circule entre les mains des personnes présentes.
- E. L.
- M. B aceé, président. — Au nom de notre Société tout entière, je remercie M. Boula nger de son intéressante communication. Notre Société se devait de faire connaître le document allemand puisque ayant pour mission d’encourager l’industrie française, elle a le devoir de la protéger et de signaler tout ce qui pourrait lui nuire en dehors de la concurrence libre et loyale.
- La séance est levée à 18 h. 45 m.
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- BULLETIN UE LA SOCIÉTÉ d’eNCOURAG. POUR I.’lNDUSTRJE NATIONALE. ------------ MAI 1923.
- BIBLIOGRAPHIE
- blanchiment, Teinture, Impression, Apprêts, par M. P. Ledeklin, Administrateur-Directeur de la Blanchisserie et Teinturerie de Thaon-les-Vosges (Encyclopédie de Chimie industrielle, publiée sous la direction de M. Matignon). Un vol. (23x15 cm) de 543 p., avec 145 fig. et IV pl., dont 3 en couleurs. Paris, J.-B. Baillière et fils, 19, rue Hautefeuille (6e), 1923. (Prix : 45 f.)
- Sans avertissement, ni préface, et présenté sous une forme presque impersonnelle, cet ouvrage n’en est pas moins des plus remarquables. En réalité, il constitue une monographie complète du coton, considéré en soi et dans ses rapports avec le blanchiment, la teinture, l’impression et les apprêts. Les fibres animales, laine et soie, n’y occupent en effet qu’une place secondaire.
- L’étude du coton comprend ses origines, l’indication des pays producteurs, les propriétés physiques et chimiques de la cellulose, dont il renferme de 84 à 91 p. 100, à côté d’une certaine proportion de graisse, de cire et de matières protéiques. L’action de divers réactifs, des acides et des alcalis, est étudiée avec un grand luxe -de détails, mais dont aucun n’est indifférent. Sous leur influence, le coton subit des transformations qui peuvent aller jusqu’à la destruction de la fibre.
- La plus intéressante est obtenue par l’opération du mercerisage, c’est-à-dire par le traitement, soit à l’état de fils, soit à celui de tissus, par la soude caustique suffisamment concentrée. Le mercerisage, surtout s'il est fait sous forte tension, donne à la fibre une régularité, qui se traduit par un brillant égal à celui de la soie. Aussi, les fils mercerisés prennent ils parfois le nom de similisés.
- Nous signalerons toute une série de tableaux, comprenant les produits de l’hydratation ou de l’oxydation de la cellulose du coton, hydracelluloses d’où dérivent le coton mercerisé ou similisé, hydrocelluloses et oxycelluloses, qui sont la source de nombreux accidents dans le blanchiment et la teinture. Ces tableaux énumèrent les caractéristiques principales de ces produits et des accidents auxquels leur formation peut donner lieu. Toutes les réactions indiquées ont été soigneusement vérifiées au laboratoire de recherches de l’importante usine, Blanchisserie et Teinturerie de Thaon, dont M. Paul Lederlin est le directeur-administrateur.
- Connaissant à fond les comportements de la fibre du coton vis-à-vis des réactifs mis en œuvre dans le blanchiment, on peut aborder l’étude des diverses opérations qu’il comporte. Celles-ci sont variables avec la forme sous laquelle se présente le coton, et un blanchiment spécial, avec des appareils appropriés, correspond au coton naturel, aux filés, aux bobines, cannettes et chaînes, aux fils mercerisés et Tiux tissus.
- Le coton bien blanchi est prêt pour la Teinture ou pour l’Impression, celle ci .pouvant être considérée comme une teinture locale.
- Tome 135. — Mai 1923.
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- BIBLIOGRAPHIE.
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- La classification et les propriétés des colorants s’imposent avant tout : classification scientifique d’une part reposant sur leur constitution chimique et d’autre part classification technique basée uniquement sur le mode de teinture. A ce point de vue les matières colorantes sont divisées en sept groupés : colorants basiques, acides, directs, à mordants, au soufre, à cuve, et colorants développés sur la fibre. Chacun d’eux est étudié à fond, avec une série d’exemples : il en est de même de leur résistance aux agents chimiques et physiques.
- Le travail de la teinture tend à devenir purement mécanique, avec un matériel d’une grande simplicité, qui peut se diviser en trois parties : celui de la teinture proprement dite, le matériel de lavage et enfin celui de séchage.
- Nous appellerons l’attention sur un projet d’appareil, dans lequel on pourrait teindre indifféremment n'importe quelle matière. Cet appareil présenterait le plus grand intérêt pour une usine possédant à la fois filature, tissage et apprêt (p. 353).
- La partie théorique concernant les phénomènes de la teinture fait l’objet d’un chapitre très intéressant, où les diverses théories et hypothèses sur la teinture sont examinées dans l’esprit le plus impartial. L’examen des couleurs au point de vue de l’échantillonnage et celui des lumières artificielles appropriées à ce but complète l’étude des colorants.
- Pour ce qui concerne l’Impression, nous nous bornerons à dire, sans entrer dans les détails, qu’elle est traitée avec le même soin et la même maîtrise que la Teinture, soit au point de vue des procédés, soit à celui des machines et appareils spéciaux.
- La quatrième et dernière partie de l’ouvrage a trait aux Apprêts. Le but de ceux ci est de mettre les tissus en valeur, en leur donnant un toucher, un aspect, un maintien convenable. On y arrive en incorporant aux tissus certains corps étrangers, mais le finissage comporte en outre une série d’actions mécaniques et physiques, séchage sur rames, vaporisage, grattage, moirage, gaufrage, etc.
- Il nous suffira de rappeler que dans ce domaine la Blanchisserie et Teinturerie de Thaon jouit d’une réputation universelle.
- En résumé, ce livre est excellent : 144 figures ou planches intercalées dans le texte, en facilitent singulièrement l’intelligence. Nous ne saurions trop le recommander à tous ceux que peuvent intéresser les importantes industries dont il traite.
- Maurice Prud’homme.
- Travaux pratiques de chimie générale. Analyse qualitative, par M. L.-A. Hallopeau, docteur ès sciences, préparateur à la Faculté des Sciences de l’Université de Paris. Un vol. oblong (26x40 cm) de 32 p. Melun, Imprimerie administrative, 1922.
- M. Hallopeau qui s’occupe depuis de longues années de diriger les travaux analytiques des élèves confiés à ses soins, a eu l’heureuse idée de rassembler ses observations concernant le choix des méthodes les plus commodes et les plus sûres, et de les présenter sous forme de tableaux synoptiques.
- Son travail est divisé en six chapitres. Les chapitres i, ir, m ont trait à l’analyse qualitative d’un mélange de sels dissous dans l’eau. L’auteur donne d’abord une méthode générale pour les recherches des métaux usuels en présence des principaux acides puis il fait une étude particulière de chacun des groupes analytiques envisagés dans ce chapitre; il décrit les méthodes pour la recherche des différents métaux dans
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- ce même groupe. Il aborde ensuite les méthodes générales pour la recherche des acides, minéraux usuels en envisageant les cas particuliers et les cas généraux.
- Le chapitre iv vise l’analyse qualitative d’un mélange de sels solides en faisant ressortir les cas particuliers et fréquents. Enfin les chapitres v et vi renferment les principaux caractères complémentaires des acides et des bases.
- La disposition des tableaux analytiques de M. Hallopeau et leur interprétation présentent un perfectionnement sur les nombreux tableaux analytiques usuels pour les raisons suivantes.
- C’est ainsi que sur le tableau indiquant la découverte d’un métal par précipitation au moyen du réactif général approprié, l’élève voit immédiatement les réactions complémentaires essentielles permettant de bien caractériser le métal. Ces réactions pour chaque métal ont été réduites au plus petit nombre, afin de ne pas surcharger la mémoire de l'étudiant.
- L’auteur s’est efforcé d’indiquer une réaction simple et nette, réalisable avec un matériel aussi restreint que possible et avec les réactifs les moins coûteux. Il remet en honneur la pratique, trop négligée aujourd’hui, des colorations données à la flamme par certains métaux.
- Les acides sont décelés autant que possible par des essais préliminaires rapides, donnant des dégagements gazeux caractéristiques, ou des réactions colorées : on ne recourt à la méthode par précipitation que pour vérifier les réactions données par les essais préliminaires. Enfin dans des cas particulièrement difficiles, M. Hallopeau donne des procédés ou des tours de main qui facilitent le travail de l’élève : par exemple, l’addition de sucre en quantité très minime, pour faciliter la précipitation de l’hydrate de nickel au moyen de la potasse.
- Comme on le voit, M. Hallopeau, tout en s’inspirant des tableaux analytiques déjà connus, s’est appliqué à simplifier le travail de l’élève en y ajoutant une foule d’observations personnelles. Sa méthode a été adoptée pour les travaux pratiques des candidats à la licence.
- Quoique le travail de M. Hallopeau ne s’applique qu’à la recherche des métaux et des acides usuels, j’estime cependant que son opuscule sera très apprécié aussi bien par l'étudiant que par le praticien.
- A. Trillat.
- Les marées et leur utilisation industrielle, par M. E. Fichot, Ingénieur hydrographe en chef de la Marine (« Science et Civilisation ». Collection d’exposés
- synthétiques du savoir humain, publiée sous la direction de Maurice Solovine).
- Un vol. (19x14 cm) de vi+255 p., avec une Bibliographie, p. 249-254.
- Paris, Gauthiers-Villars et Cle, 55, quai des Grands-Augustins, 1923.
- Parmi les premiers volumes parus dans la nouvelle Collection d'Exposés synthétiques du Savoir humain, publié par la maison Gauthier-Villars et Cle, sous la direction de Maurice Solovine, celui intitulé les Marées et leur utilisation industrielle, par E. Fichot, Ingénieur-Hydrographe en Chef de la Marine, présente, en un format modeste et dans un langage à la fois scientifique et littéraire, qui n’est pas sans charme, un des « phénomènes les plus majestueux que nous offre la nature», et qui, loin d’avoir livré tous ses secrets, semble appelé cependant à nous laisser entrevoir prochainement une conquête récente de la science, celle qu’on vient de baptiser du nom gracieux de la Houille bleue.
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- Mais, avant d’aborder utilement ce sujet nouveau, l’auteur — dans une courte-introduction — donne un aperçu préliminaire de la « théorie des marées », dont le-génie des Newton et des Laplace a soulevé le voile et que vient d’ébranler à nouveau la « relativité » d’Einstein.
- En trois chapitres, où il traite successivement de « l'action perturbatrice du Soleil et de la Lune », sur Fonde marine, « des mouvements ondulatoires de l’Océan », puis de « la formation et de la propagation des marées », il tente de préparer la notion de cette nouvelle victoire de l’homme sur la nature, qui semble déjà mûre-pour les premières applications et laisse entrevoir de prochains et remarquables succès.
- Puis, dans un dernier et lumineux exposé, il fait par avance apparaître un aperçu suggestif des applications possibles de la « houille bleue », dont la France aura sa grande part, car notre littoral possède, dans la Manche et l’océan Atlantique, un long développement décotes maritimes profondément découpées, où précisément les marées atteignent une amplitude qu’on ne rencontre guère que dans quelques rares autres points du globe terrestre.
- Mais que de difficultés à vaincre pour tirer parti de ces grandes forces de la nature, dont les mouvements essentiellement et constamment variables se laissent difficilement asservir! On y parviendra néanmoins, en aménageant des bassins naturels de grande capacité, « associés » ou « conjugués », pour assurer la continuité du travail, en dépit des variations alternatives du (lot et du jusant, ainsi quo des marées de morte et de vive eau. En créant des turbines spéciales, fonctionnant à grand débit sous des hauteurs de chute toujours faibles et constamment variables, en reliant, par de larges réseaux de transport d’énergie à haute tension, les usines « marémotrices » et les usines « hydro-électriques », qui s’entr’aideront alternativement par périodes régulières, en dépit des difficultés à vaincre, et des énormes dépenses à envisager, on n'en viendra pas moins à substituer, en partie, aux combustibles qui s’épuisent et qu’il importe d’économiser, les forces naturelles, qui se renouvellent sans cesse, de manière à établir un « équilibre général », qui maintiendra à peu près uniforme la puissance partout disponible, malgré les variations-propres des diverses stations.
- Et déjà, en attendant la création d'installations grandioses, entrevues dans l’estuaire de la Rance, dans le bassin du .Morbihan ou la baie de Cancale, l’Administration des Travaux publics prépare l’établissement d’une usine d’essai dans l’Abcr-Vrach, petit (leuve voisin de la Ville de Brest, qui serait la première tentative dans le monde d’une usine, à fonctionnement continu, actionnée par le jeu des marées.
- G. Bechmanx.
- Organisation et rénovation nationale, par M. Henri Michel, Ingénieur en chef des
- Ponts et Chaussées. Un vol. (11) Xl- cm) de 103 p. Paris, Librairie Armand
- Colin, 103, Boulevard Saint-Michel, 1922. (Prix : a f.)
- L’auteur, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, commandant d'un régiment d’artillerie d’assaut pendant la guerre, n’était-il pas, par sa culture générale considérable et par ses études d'avant-guerre, particulièrement qualifié pour traiter de cette importante question? Le problème de l’organisation revêt aujourd’hui plus que jamais une importance capitale.
- Le monde appartiendra aux mieux organisés, n’est-ce pas la formule qu’on
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- entend répéter de toutes parts? Que notre pays ne se soit pas jusqu’ici suffisamment préoccupé de cette grave question, personne ne saurait prétendre le contraire.
- Que le système D ait été en honneur en France plus qu’il ne le fut jamais chez les grandes nations qui nous entourent et sont nos redoutables concurrentes, c’est ce qui, malheureusement, ne pourrait être nié!
- Et cependant un trop grand nombre de nos concitoyens et plus encore de nos administrations ne sont point encore acquis à d’autres principes.
- Quand comprendra-t-on enfin en France que la vivacité d’intelligence, don spécial accordé à la race bénéficiaire de notre merveilleux sol ne nous dispense pas du souci de l’organisation dont le mépris amène à se contenter constamment d'à peu près, sans jamais s’efforcer d’approcher de la perfection, et à augmenter les dépenses dans d’énormes proportions.
- C’est ce que nous trace, avec des mots particulièrement expressifs, l’auteur de ce volume, dans un avant-propos riche en aperçus hardis. Il ne se contente pas. d’ailleurs, dans les autres parties de l’ouvrage, de formuler des critiques; il pose des principes qu’on aimerait voir enseignés, diffusés, afin qu’ils puissent conduire à des réalisations.
- (( Toute la machine, dit-il notamment, devrait être combinée pour fortifier la volonté, multiplier la force et décupler l’action de l’élite de notre pays. Or « la machine fonctionne comme un pilon qui les broie ».
- Il met en relief les facteurs indispensables pour une réorganisation mondiale : l’ordre, l’équilibre international; la force nationale capable d'imposer le respect, et il étudie ensuite successivement comment se pose le problème de la compétence et comment pourrait être réalisé partout « l’enseignement de l’organisation ».
- Nous parlerons en dernier de l’admirable préface de cet ouvrage, parce qu’elle le résume merveilleusement. Elle est due au Maréchal Lyautey et porte bien nettement sa griffe.
- Il a extrait et résumé, en quelques lignes, les idées essentielles exprimées dans les chapitres suivants; il les a présentées dans un ordre et sous la forme saisissante dont il a le secret.
- Qui aurait pu mieux que lui donner une opinion autorisée sur un semblable ouvrage? Il a non seulement le droit de dire comment il faut organiser, mais comment on organise et il peut engager les gens à visiter Madagascar et le Maroc.
- Ce livre sera consulté avec profit par l’élite de notre jeunesse et par tous ceux auxquels appartient ou doit échoir une part de direction dans une entreprise quelconque.
- Georges Rjsler.
- Le droit ouvrier. Tableau de la législation française actuelle, par M. Georges
- Scelle, professeur à la Faculté de Droit de l’Université de Dijon [Collection Armand
- Colin (section de droit), n° 21]. Un vol. (17 X 11 cm) de vi -+- 213 p. Paris, Librairie
- Armand Colin, 103, Boulevard Saint-Michel, 1922. (Prix : 5 f.)
- Ainsi qu’à soin de le faire remarquer l’auteur, en tête de ce volume, il ne s'agit pas ici d’un exposé exégétique des textes législatifs intéressant les salariés, mais bien plutôt d’une étude de vulgarisation cantonnée dans le domaine de la législation du travail et destinée indistinctement au public.
- Nous y trouvons successivement un aperçu général du droit ouvrier, avec indi-
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- MAI 1923.
- cation des étapes successives qu’il a parcourues avant de parvenir à son état actuel. Celui-ci ne représente certainement pas encore une forme définitive, mais peut-il y avoir quelque chose de définitif en ce monde et qu’y a-t-il de plus mouvant actuellement que l’état social des différentes contrées existant sur la surface de la terre? N’y a-t-il pas, entre elles, et dans leur manière de comprendre la civilisation, de colossales différences? Les facteurs qui ont contribué d’une façon particulière à l’évolution rapide de la législation du travail sont principalement : le progrès social qui, depuis 50 ans, a pris une allure plus rapide; le facteur politique d’abord caractérisé par l’institution du suffrage universel, premier outil de lutte entre les mains des classes laborieuses, ensuite le facteur d’action sociale déclenché par la reconnaissance légale accordée aux associations professionnelles. La partie de l’ouvrage plus spécialement consacrée à la vie pratique externe, si l’on peut s’exprimer ainsi, du droit ouvrier, est suivie d’un exposé de l'évolution intérieure de ce même droit, et de considérations intéressantes sur la technique de la législation, les conflits entre collectivités et syndicats, l’arbitrage, etc., etc. Le volume contient enfin une dernière et importante partie consacrée à la vie professionnelle du travailleur, aux mesures encore incomplètes qui ont été édictées dans le but de protéger la femme et l'enfant, puis aux questions de travail proprement dites : apprentissage, contrat de travail, durée du travail, salaires, diverses formes sous lesquelles peut être envisagé le salariat, etc., etc.
- Cette étude met vivement en relief les améliorations considérables réalisées au point de vue social au cours des 50 dernières années par les travailleurs et surtout par ceux qui se livrent au travail manuel.
- Elle est, à la fois, une histoire sans prétention et une étude du droit ouvrier, et constitue un véritable petit manuel de législation sociale. A ce point de vue elle est appelée à rendre, croyons-nous, de réels services.
- Georges Risler.
- Madagascar pour tous, par M. Louis Cros. Un vol. (21x14 cm) de 480 p. avec
- 18 fig. Paris, Albin Michel, 22, rue Huyghens. (Prix : 10 f.)
- Continuant ses études sur nos colonies, M. Louis Cros après nous avoir présenté le Maroc, l’Algérie et la Tunisie, nous donne cette année une description méthodique de la Grande Ile dont il envisage la puissance économique dans l’avenir et qu’il considère comme un prolongement de la métropole que les Français peuvent et doivent avoir la ferme volonté de mettre en valeur.
- M. Cros montre qu’avec son relief très accidenté, ses vastes plateaux d’une altitude variant de 1 300 m (Fianarantsoa) et 1.400 m (Tananarive) dominés par des cimes qui approchent de 3.000 m. Madagascar jouit d'un régime facilement utilisable d’eaux courantes dont les chutes pourront un jour alimenter de puissantes centrales électriques et offrir aux colons anémiés par un séjour prolongé sur les côtes chaudes et humides des emplacements pour nombreux sanatoriums, dont quelques-uns sont déjà sommairement aménagés et qui permettront avant peu aux Européens de prolonger leur séjour dans la Grande Ile sans avoir à rentrer périodiquement dans la Métropole.
- L’existence des sources minérales de composition analogue aux eaux de Vichy permet de prévoir le moment où les affections du foie peuvent être soignées sur place
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- OUVRAGES REÇUS EN AVRIL 1923.
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- et dès leur apparition. La faible densité de la population offre de vastes possibilités à la colonisation. La qualité des terres, dont beaucoup sont facilement irrigables, fait entrevoir le moment où pourront être installées des cultures intensives des espèces les plus variées telles que le coton, le café, le cacao, etc.
- L’élevage, combiné avec la préparation des conserves alimentaires, a déjà dans certains districts donné des résultats intéressants.
- A d’autres égards, nous sommes quelque peu tentés de modérer les vues d’avenir par trop enthousiastes de l'auteur, qui, sur les multiples mais modestes indices recueillis jusqu’à ce jour, voit déjà la production houillère et pétrolifère, comme celle de l’or, des gemmes et des minerais métalliques, prendre une prodigieuse intensité. Les nombreuses recherches entreprises à ce jour ont fait apparaître de grandes variétés de gîtes minéraux, mais pour la plupart des matières, sauf le graphite et l’amiante, la poursuite des travaux n’a pas apporté de résultats rémunérateurs. Bien des affleurements restent encore à étudier, et des régions entières sont encore à prospecter ; mais à Madagascar, comme partout ailleurs, ce n’est qu’avec une prudente circonspection qu’il faut envisager l’avenir de la plupart de ces gisements entrevus.
- Il n’en reste pas moins que, grâce à la variété des climats dont bénéficie la Grande Ile et à la multiplicité de belles terres irrigables, notre grande colonie réserve aux travailleurs prudents, sobres et persévérants un bel avenir pour eux et surtout pour leurs enfants — s’ils savent faire œuvre patiente en collaboration confiante avec ces populations douces et travailleuses, que des siècles de sous-alimenta-tion et de mauvaise hygiène ont anémiées, mais qui sont aptes à devenir d’utiles auxiliaires à ceux qui savent graduer leurs exigences et associer les indigènes aux avantages qu’ils poursuivent pour eux-mêmes.
- E. Gruner.
- OUVRAGES REÇUS A LA BIBLIOTHÈQUE
- EN AVRIL 1923
- Aucamus (E.). — Chauffage, ventilation et fumisterie. 2e édition entièrement revue et mise à jour par Auguste Moreau. (Bibliothèque de l’Ingénieur des Travaux publics). In-12 (18 x 12) de x+ 382 p., 277 fig. Paris, Dunod, 1923. 165 43
- Ehrsam (R.). — La fabrication des savons industriels. Émulsions pour l’ensimage et huiles solubles. 2° édition. In-8 (25 x 16) de 304 p., 4 fig. Paris, Dunod, 1923. 16544
- Corvez (A.). — Manuel du laitier-crémier. Lait, beurre, fromage, fruits, légumes et œufs. Production et commerce. (Bibliothèque professionnelle). In-18 (16 x 10) de 307 p., 114 fig. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1923. 16545
- Maillard (H.). — La voiture automobile. In-8 (23 x 17) de vui + 278 p., 251 fig. Paris, Gauthier-Villars et Cie, 1923. 16546-
- Larrouy (Maurice). — Le ballon, l’avion, la route aérienne. (Collection Armand Colin
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- OUVRAGES REÇUS. — MAI 1923.
- 3‘J«
- {Section des Arts militaires), n° Si). In-16 (17 x 11) de vm + 210 p., 25 fig. Paris, Armand Colin, 1923. 16547
- Ia: Besnerais (M.). — Théorie du navire. Tome I. (Collection Armand Colin (Section des Arts militaires'), n° 28). In-16 (17 x 11) de vi + 162 p., 61 fig. Paris, Armand Colin, 1923.
- 16548
- Cuesdon (Victor). — Le mouvement de création et d’extension des caisses d’allocations familiales. In-8 (25 x 16) de 283 p. Paris, Éditions de la Vie universitaire, 1922 {Don de Vauteur). 16549
- Lecerf (A.). — Manuel de l’automobiliste. Types. Conduite. Entretien. (Bibliothèque professionnelle). In-18 (16 x 10) de 428 p., 207 fig. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1923. 16550 Nernst )W.). — Traité de chimie générale. 2e édition française complètement refondue d’après la 10e édition allemande par A. Corvisy. In-8 (25 x 16). 2° partie : Transformations de la matière et de l'énergie, de 500 p. Paris, J. Hermann, 1923. 16552
- Aston i E.-W.). — Les isotopes. Traduit par Mu<‘ S. Veil. ln-8 (23 x 14 de xix + 164 p., 21 lig., IV pl. Paris, J. Hermann, 1923. 16553
- Fremont Ch.). — Essai mécanique des tubes d’acier (Etudes expérimentales de technologie industrielle. 65° Mémoire). In-4 (27 x 22' de 52 p., 130 fig. Paris, chez l’auteur, 25, rue du Simplon ( 18e), 1923. (Don de l'auteur, membre de la Société). Pièce 12771
- Bertin (E.-E.C — Histoire du netské. (Société franco-japonaise de Paris, Bulletin n° 54, octobre-décembre 1922, 16 p., 70 fig.). Paris, 107. rue de Rivoli (1er). (Don de l'auteur, membre du Conseil d'Administration). Pièce 12772
- L’Indochine (Numéro spécial, hors série, de la Vie technique, industrielle, agricole et coloniale), ln-4 v31 < 24) de 161 p., fig. Paris, 18, rue Séguier i6'X (Don de l'Agence économique de l'Indochine. 20, rue La-Boétie). Pièce 127 44
- Ministère des Travaux publics. — Recueil de lois, ordonnances, décrets, règlements et circulaires concernant les services dépendant du Ministère des Travaux publics,
- dressé par les soins de l’Administration centrale. 2e série. Tome XXIII (année 1914). Paris, Imprimerie nationale, 1922. Pér. 144
- Société des Sciences naturelles du Maroc. — Mémoires. Tome II (lor décembre 1922) : Les piroplasmes et les piroplasmoses, par Henri Velu, de 285 p., 32 fig. Bibliographie, p. 263-285. Rabat i Maroc ; Paris, E. Larose. 1922. Pér. 469
- Institut d’Égypte. — Bulletin. Tome V, 1er fascicule. Session 1922-1923. Le Caire, 1923. Pér. 32
- Société des Ingénieurs civils de France. — Annuaire de 1923. Paris, 19, rue Blanche (9' !. Pér. 313
- Unis-France. — Union nationale inter-syndicale des marques collectives. Annuaire officiel 1923. Paris, 4, Place de la Bourse. Pér. 91
- Institution of Mechanical Engineers. — Proceedings, 1922, Vol. II (june-decemher). London, Storey’s Cale, St. James’s Park, S. W. I. Pér. 114
- United States Department of Agriculture. — Year Book 1921. Washington, 1922.
- Pér 410
- J jugent général, gérant, E. Lemaire.
- Coulommiers.
- lmp. Paul BRODARD.
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- 122e ANNEE.
- JUIN 1923.
- BULLETIN
- DE
- LA SOCIÉTÉ D'ENCOURAGEMENT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE
- COMITÉ DES ARTS MECANIQUES
- Rapport présenté par M. E. Sauvage, au nom du Comité des Arts mécaniques, sur une Caisse métallique démontable imaginée et réalisée par M. Dasse.
- M. Dasse, industriel à Fondettes (Indre-et-Loire), a présenté à la Société une caisse métallique démontable, objet du brevet 513.132, délivré le 28 octobre 1920. Cette caisse, démontée, n’occupe que peu de place, ce qui facilite l’emmagasinage et le transport à vide.
- Elle est constituée par deux fonds et quatre faces latérales, les fonds munis de rebords sur les quatre côtés, les faces munies chacune d’un seul rebord, rabattu à angle droit sur un des côtés verticaux. Les faces s’emboîtent dans les fonds et s’assemblent entre elles par leurs rebords.
- Pour le montage et le remplissage de la caisse, on place un fond et les quatres faces dans une forme appropriée en bois ou en métal; une fois la caisse remplie et fermée, elle est entourée de ceintures en feuil-lards, dont les extrémités sont reliées par de petits rivets posés avec une pince, et qu’on coupe pour le déballage.
- Le métal employé pour la caisse présentée à la Société est le duralumin.
- D’après les renseignements fournis par l’inventeur, une de ces caisses, avec un chargement de 80 kg, a fait des voyages répétés sans détérioration.
- Tome 135. — Juin 1923.
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- JUIN 1923.
- COMITÉ DUS ARTS MÉCANlOUUS. -
- Sou le une pratique prolongée permettra de savoir comment le système se comporte dans des conditions variées de service et comment il est apprécié par les expéditeurs. Toutefois, étant donnée la simplicité de la solution imaginée par M. Dasse au problème qu’il s’est posé, votre Comité des Arts mécaniques vous propose de remercier cet inventeur de sa communication et d’insérer le présent rapport dans le Bulletin de la Société.
- Le rapporteur,
- Kd. Sauvage.
- Lu et approuvé en séance publique le 23 juin 1023.
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- BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ d’eNCOURAG. POUR L’INDUSTRIE NATIONALE. — JUIN 1923.
- LE GONIOSTADIGRAPHE, APPAREIL POUR LE LEVÉ DES PLANS A GRANDE ÉCHELLE1»
- Le problème du levé des plans compliqués à grande échelle (1/500, 1/^00, 1/100) est d’importance toute récente. On peut dire qu’il est né avec la complication de la vie moderne, quand de nombreuses compagnies d’eau, de gaz, d’électricité et de tramways ont occupé le sol des rues pendant que de leur côté les chemins de fer établissaient dans les grandes gares de nombreux appareils de signalisation ou d’éclairage avec les canalisations correspondantes.
- (l’est donc une multitude de détails qu’il s’agit de représenter exactement sur un plan. Les méthodes de la géodésie, de la tachéométrie ordinaire ou de l’arpentage s’y prêtent fort mal. Il suffît, pour s’en convaincre, de constater l’épouvantable désordre qui, sous un ordre apparent, règne dans les plans des différentes compagnies dont les canalisations empruntent le sol de la banlieue parisienne. Le dessin est souvent très soigné, mais quelques vérifications sur place ont vite fait de montrer qu’il est rempli d’erreurs grossières.
- fin examinant les solutions possibles, on est d’abord tenté d’avoir recours à la photographie, mais en dehors des complications qu’elle entraîne, un grand nombre de détails, peu visibles ou masqués par des obstacles, lui échappent.
- Toute autre méthode de levé indirect conduit à des cotes tellement nombreuses que les erreurs sont inévitables, le contrôle presque impossible, et l’établissement du plan très laborieux.
- Seul, le levé à la planchette paraît susceptible de résoudre la question, mais, même dans ce cas, il faut modifier profondément les appareils habituels pour atteindre une rapidité suffisante et diminuer la fatigue des opérateurs, sous peine de décourager ces derniers, aussi bien que ceux qui les emploient.
- En analysant de plus près la question, on constate que le problème est avant tout un problème d’optique. E’est l’optique qui doit se plier aux
- (1) Communication faite par l’auteur en séance publique le 10 mars 1923 (Voir le Bulletin d’avril 1923, p. 317).
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- GONIOSTADIGIUPIIE MASSON.
- JUIN 1923.
- exigences de la mécanique, contrairement à ce qui a lieu dans les alidades et les tachéomètres où la lunette stadimétrique est toujours utilisée sous sa forme classique, ce qui entraîne des mouvements nombreux et des visées très lentes.
- Finalement, nous nous imposerons les conditions suivantes :
- Étant donné une réglette rapporteur tournant autour d’une pointe que l’on pique sur la planchette, nous la rendrons solidaire d’un système optique donnant des images redressées pour éviter toute confusion, comportant une lunette sans grossissement permettant des visées très inclinées et ayant un champ étendu pour la recherche rapide en hauteur et en direction du point à viser, puis se transformant en système à fort grossissement pour la lecture directe de la distance horizontale sur une mire tenue par un aide. LeTte lecture sera indépendante des vibrations. La commande de l’appareil, le passage d’une visée à l’autre, et la mise au point devront se faire sans nécessiter de déplacement sensible ni du corps, ni de la main, ni de l’œil de l'opérateur, pas plus d’ailleurs que le report sur la planchette du point ainsi obtenu.
- Notons tout de suite qu'il serait déraisonnable de vouloir faire en même temps un nivellement de précision, car c’est par essence une opération longue et délicate. On peut néanmoins demander à l’instrument, l’indication de la pente approximative.
- Une fois admises les conditions ci-dessus, on a presque déterminé la forme de l'appareil avant de savoir comment l’optique pourra être réalisée. Jj’autre part, l’expérience montre qu’il faut pouvoir mesurer, et avec une erreur inférieure à 10 cm, tout*' distance comprise entre l et 50 ni, ce qui conduit à la fois à la nécessité d'une très grande précision et du grossissement variable.
- Fnlin, l’ensemble de l'appareil, de la planchette et de la mire devra être facilement transportable et rapidement mis en station.
- Toutes ces conditions sont bien difficiles, presque contradictoires, mais la négligence d’une seule d’entre elles réduirait à néant la solution. La ligure I montre que le problème pouvait se résoudre, et représente un appareil manœuvré d’un seule main, posé sur une boîte planchette spéciale, et laissant à l'opérateur une grande aisance.
- Les rouleaux porte-papier sont amovibles, et possèdent des réglages nécessaires pour une tension uniforme.
- La boite contient différents accessoires : étrier, fil à plomb, alidade-niveau pour la mise rapide en station.
- La figure 2 montre que les conditions de transport sont réalisées aussi.
- La ligure 3, qui donne l’appareil plus en détail, montre que toutes les
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- manœuvres sont faites au moyen de c assez loin de la pointe pour permettre en même temps l’orientation précise de l’instrument.
- On voit également sur cette figure que, par suite de sa forme massive, l’appareilesttrès stable; qu’un réglage par pince permetun certain angle entre la lignée de visée et la réglette-rapporteur ce qui supprime la nécessité d’une mise en direction rigoureuse de la planchette; que l’indicateur de pente est facilement lisible par un très petit déplacement de l’œil ; que la main qui tenait les molettes pourra sans se déplacer beaucoup piquer le long de la réglette le point obtenu; enfin,
- Fig. 2.
- Pour cela, on a eu recours à un objectif scié en deux avec décalage
- molettes concentriques, et placées
- Fig. 1.
- que l’on peut facilement changer la réglette rapporteur et par conséquent, l’échelle de réduction.
- N’est pas représentée ici, une petite boite contenant untampon-encre, indépendante dans le premier appareil construit, et maintenant fixée sur la cellule avant au-dessus des molettes. Elles sert à encrer une petite pointe recourbée avec laquelle l’opérateur pique sur le papier, d’une façon précise et visible, les points obtenus.
- Voici maintenant comment ces différentes propriétés ont pu être réalisées.
- La question la plus délicate est celle qui concerne la lecture de distance, dédoublement d’image donné par un relatif des centres optiques des deux
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- GONIOSTADIGRAPIIE MASSON. — JUIN 1923.
- moitiés. L’avantage considérable qui en résulte est l’indépendance complète des vibrations et la grande augmentation de rapidité due à l’obtention.
- d’une lecture directe sans qu’il y ait à établir de coïncidence avec un réticule.
- La lecture de distance a donc lieu comme l’indique la figure 4. L’inconvénient habituel du dédoublement réside dans les images grises.
- Il a été supprimé par l’emploi d’une mire peinte en blanc sur fond noir.
- La forme en trapèze des taches de la mire a pour but de rappeler à l’opérateur, par une impression physique, où est l'origine de la graduation.
- Le calcul des propriétés de la lunette utilisant un tel objectif est fort simple.
- Soient en effet (tig. 5) :
- O et O' les centres optiques des deux moitiés d’objectif ;
- xy = l la longueur de mire interceptée quand les deux images coïncident en I; s, le décalage entre les centres optiques;
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- LE LEVÉ DES PLANS A GRANDE ÉCHELLE.
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- I), la distance à mesurer.
- On a :
- l _ D + d s— d ’
- d’après les triangles semblables.
- K étant d’autre part la focale de l’objectif, on a aussi :
- 1 _ 1 _ 1> + d
- 1 I) + d ~ \)d ’
- d’après les propriétés des lentilles.
- Le qui conduit immédiatement à :
- La longueur de mire interceptée est donc proportionnelle à la distance comptée depuis l’objectif. Mais, d’autre part (la mire étant toujours tenue
- verticalement), si la visée se fait sous un angle a, il est facile de voir qu’on lit une distance trop grande et que la distance horizontale Dft s'en déduit par la formule
- l)/t = !)„ cos-a,
- comme dans tous les tachéomètres.
- Pour que l’appareil indique directement D/(, il suffit d’établir entre a et £ la relation :
- — A_
- cos2a’
- K étant une constante.
- - Pour obtenir cette correction automatique avec toute la précision voulue, on utilise, à l’aide d’un engrenage transformant a en 2a, la formule :
- . i + eos2a cos-a = —‘—ç—- ,
- ce qui permet de faire la correction par le simple emploi d’une came circulaire (dont le tracé est, par conséquent, facile et précis), qui fait mouvoir une des moitiés de l’objectif.
- Pour éviter tout jeu les boîtiers d’objectif sont portés par des lames
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- GONIOSTADIGHAPIIE MASSON. — JUIN 1923.
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- llexibles. Ils appuient par des faces en bronze, l’un sur un excentrique de réglage, l’autre sur une came en bronze.
- Le foyer choisi suffisamment grand, les deux points d’appui ci-dessus choisis tout près l’un de l’autre, les matériaux employés assurent une grandi' précision à ce mécanisme.
- Pour terminer l’étude de la partie optique, il reste à voir la marche des rayons lumineux dans l’appareil.
- Il y a deux cas à distinguer :
- Position lecture de distance. — Les rayons traversent d’abord une glace à faces parallèles qui empêche toute entrée de poussières, tombent sur un miroir mobile, traversent l'objectif, et, après plusieurs réflexions sur les prismes placés à la base, remontent dans l’oculaire en traversant un véhicule commandé par la petite molette et réalisant la mise au point avec grossissement variable, ce qui permet la lecture même aux plus petites distances (1 m). Les réflexions multiples permettent de loger sous un faible volume les rayons d’un objectif à long foyer et redressent en même temps l’image.
- Le miroir mobile commandé par la grande molette commande lui-même, par engrenage, la came de réduction des distances à l’horizontale qui agit sur une des moitiés d’objectif. Le jeu de l'engrenage est annulé par un ressort de rappel.
- On peut remarquer que les pièces mobiles sont légères, ne produisent pas de déplacement du centre de gravité, et réalisent ainsi d’excellentes conditions de stabilité.
- On peut remarquer aussi que les rayons entrant assez haut, on peut faire des visées très inclinées même avec une planchette d’assez grandes dimensions.
- Sur la figure (3, les éléments représentés en pointillé fin sont ceux qui servent à la visée sans grossissement; on voit ainsi leur position relative par rapport au système dont il vient d'être parlé.
- Les figures 7 et 8 représentent les vues en plan des deux moitiés d’objectif O et O', telles qu’elles sont disposées, et du jeu de prismes placé à la base de l’instrument.
- 17sec sans grossissement. — Les rayons entrent encore par une glace à faces parallèles, tombent sur un petit miroir solidaire du précédent, traversent une petite lunette coudée par un prisme, donnant une image réelle sur la lentille réticulée J, et, après 2 indexions sur le prisme culbuteur O? remontent dans l’oculaire en traversant le véhicule qui, cette fois, sert à redresser l’image comme dans une lunette terrestre. Le prisme O prend
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- LE LEVÉ DES PLANS A ORANDE ÉCHELLE.
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- automatiquement sa place quand la petite molette est manœuvrée à fond. Donc, la seule manœuvre de cette molette fait la mise au point pour la visée
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- E ^
- I
- I
- « lecture de distance », et ramène ensuite à la position « visée sans grossissement ». I‘ar le même mouvement, le véhicule a accentué son déplacement et changé de fonction.
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- GONIOSTADIGRAPHE MASSON.
- JUIN 11*23.
- Gomme dans la visée « lecture de distance », il n’y a encore mise en mouvement que de pièces légères.
- 11 y a lieu de remarquer que la lentille réticulée sur laquelle se forme
- E ^
- I
- i
- l’image réelle est placée avant le prisme mobile Q, et que le jeu ne peut donc influencer la précision de la visée.
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- LE LEVÉ DES PLANS A GRANDE ÉCHELLE.
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- Enfin, le champ est très étendu (8 m sur 50 m), ce qui permet de trouver instantanément en hauteur et en direction le point à viser.
- La figure 10, qui représente le goniostadigraphe, couvercles et parasoleil enlevés, permet de voir la disposition des divers organes optiques et mécaniques.
- On conçoit, d’après la description ci-dessus, qu’il a fallu imposer aux différentes pièces une discipline assez rigoureuse pour réaliser la concordance
- Fig. 10.
- de tous ces éléments, dans un volume restreint, et en laissant libre passage aux rayons lumineux.
- Details de construction. — Deux objections peuvent être faites.
- D’abord, il y a deux axes optiques à considérer : celui de la Avisée « sans grossissement », et celui de la visée « lecture de distance ».
- Ils sont tous les deux décalés, et inégalement, par rapport à la réglette-rapporteur; on pourrait donc croire que le levé n’est pas rigoureux. A ce point de vue, il n’v a qu’un axe à considérer, puisque la mise en direction se fait uniquement d’après l’axe « visée sans grossissement ».
- •Quant au décalage de cet axe, une simple construction de triangles semblables montre qu’il est sans influence si, ce qui est le cas, la pointe autour de laquelle tourne l’appareil est décalée par rapport à la réglette-rapporteur d’une quantité, d’ailleurs petite, et qui dépend de l’échelle de réduction.
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- GONIOSTADIGRAPIIE MASSON. — JUIN 1923.
- Autre objection : il peut paraître étrange de faire tourner autour d’une pointe une masse aussi importante, et cette pointe finira par détériorer la planchette. Ces deux difficultés sont résolues : d’une part, par un fond en ébonite rainurée donnant un frottement très doux et ne salissant pas le papier ; d’autre part, par l’emploi d'un fort papier tendu sur la planchette, iorinant matelas, et, grâce à un dispositif spécial, remplacé très rapidement quand il est percé de trous trop nombreux.
- Le goniostadigraphe et sa mire forment un ensemble utilisable avec n'importe quelle planchette, mais la boîte-planchette spéciale augmente la facilité du transport et la rapidité du levé.
- La mire est pourvue d’une règle qui permet d’obtenir directement certains points cachés par des saillants. Elle est munie d’un lil à plomb, et repliée pour le transport, elle est protégée de toute détérioration.
- On peut piquer, tracé compris, 60 à 80 points à l'heure. Le piquetage seul des points est beaucoup plus rapide, puisque dans une expérience, un dessinateur exercé a pu piquer 140 points en 20 minutes.
- En terminant cet exposé, des remerciements sont dus : à la Société d’Encouragement qui a bien voulu m’entendre; à VL Valette, constructeur, qui a bien accueilli, malgré les aléas, un appareil aussi spécial: à M. Ménétrat, qui en a dirigé la construction, enfin à tout le personnel de la Maison Valette (1) qui a rivalisé de soin et de bonne volonté.
- 11 est un autre devoir de reconnaissance envers un homme que les pouvoirs publics ont oublié. La mise au point d'un appareil de ce genre exige pour celui qui l’a établi une certaine liberté manuelle. Elle est due à un chirurgien, jeune à l’époque, le docteur Douay, qui, prisonnier à Maubeuge, envoyé au camp d'Ohrdruf, a, pendant de longs mois et malgré des difli-cultés de toutes sortes, rendu d’inestimables services aux blessés français. Il disposait, il est vrai, de deux puissants moyens : son talent opératoire et son dévouement
- (1) P. E. Valette et U'% 39, avenue de la République, Paris (11e).
- E. Masson.
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- BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ d’eNCOURAG. POUR L’iNDUSTRIE NATIONALE. — JUIN 1923.
- LES DISTRIBUTEURS VOLUMÉTRIQUES D'ESSENCE A LECTURE DIRECTE ET DÉBIT SOUS PRESSION1.
- Avant la guerre et jusqu’à ces dernières années, le ravitaillement des automobiles particulières s’est fait exclusivement en France au moyen de bidons plombés livrés en caisses aux détaillants par les raflineurs.
- Depuis près de trois ans, l’usage s’est rapidement développé, dans les garages et chez les commerçants, de vendre l’essence en la distribuant directement aux voitures au moyen d’appareils de pompage mécanique de différents modèles, pour la plupart pompes alternatives de fabrication étrangère.
- Il n’est pas contestable que le stockage de l’essence en vrac dans des réservoirs souterrains, et sa distribution directe aux voitures, présentent, au point de vue de la sécurité et de l’économie générale, de très grands avantages sur le ravitaillement par bidons, mais il faut que les appareils utilisés permettent le contrôle rigoureux des quantités débitées pour éviter les fraudes ou les erreurs.
- Par suite de l’imprécision ou du déréglage des appareils de pompage ou de mesurage mécaniques de l’essence, il peut arriver dans certains cas que les consommateurs ne reçoivent que des quantités sensiblement inférieures à celles qu’ils paient d’après les indications des distributeurs d’essence.
- Il n’est pas étonnant que, dans ces conditions, des plaintes nombreuses se soient élevées parmi les consommateurs et qu’ils aient demandé aux Pouvoirs publics d’intervenir pour les protéger et pour mettre tin à des abus. En particulier, les chambres de commerce ont émis des vœux pour que soient interdits les appareils mesureurs d’essence servant à la vente au détail, non vérifiés ni contrôlés par le Service des Poids et Mesures.
- Il a été très judicieusement rappelé à ce sujet qu’il existait des instructions mûrement étudiées et nullement abrogées, pour la vente des liquides en volumes, émanant du Ministère du Commerce et de l’Industrie, et auxquelles il convenait de se conformer : en particulier, la circulaire de base du 17 décembre 1875, complétée parla circulaire du 25 mars 1911 prescrit que,
- (1) Communication faite en séance publique par l’auleur le 12 mai 1923 (Voir le présent numéro du Bulletin, p. 454).
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- DISTRIBUTEURS VÜUUMKTRIoUKS D’ESSENCE.
- JUIN 1923.
- pour la vente des liquides en volumes, il doit être fait usage de dépotoirs poinçonnés par l’Administration des Poids et Mesures et suscep-tibl es de donner aux acheteurs les mêmes apaisements que les balances ou les mesures linéaires poinçonnées.
- (l’est pour répondre aux besoins d’une catégorie nouvelle de consommateurs, en respectant très exactement les prescriptions de l’Administration des Poids et Mesures en ce qui concerne les conditions d’établissement des dépotoirs, que nous avons étudié deux modèles de distributeurs doseurs volumétriques à débit sous pression, dont nous nous proposons de donner aujourd’hui la description.
- Nous avons eu déjà l’honneur de présenter, le 8 janvier 1921, à la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale, une communication sur un sujet plus général : « La manipulation pneumatique des liquides » (1).
- Dans cette communication, nous avons exposé les principes d’établissement d’appareils de distribution automatique, permettant d’effectuer sans diffusion de vapeurs inflammables dans l'atmosphère, l’emmagasinage et la distribution de liquides contenus dans des réservoirs-magasins de position et de dimensions quelconques dans lesquels règne toujours exactement la pression atmosphérique.
- Ces appareils ont reçu depuis lors des applications industrielles très diverses que nous avons développées dans une communication présentée le 10 novembre 1922 à la Société des Ingénieurs civils de France.
- Nous avons considéré que pour résoudre le problème très particulier de la vente au détail dans des conditions correctes, il convenait de réaliser des appareils satisfaisant aux quatre conditions ci-après :
- a) Assurer les mouvements du liquide par manipulation pneumatique sans l’emploi d’aucun organe mécanique déréglable ou mobile en contact avec le liquide distribué aux consommateurs;
- b) Pouvoir débiter rapidement sous l’action élastique d’un gaz, sans égouttures ni diffusion de vapeurs dans l’atmosphère, par une manœuvre simple, un volume quelconque de liquide au moyeu de dépotoirs-jaugeurs en suivant constamment sur une graduation poinçonnée le niveau du liquide débité sous pression;
- c) Etre en mesure d’arrêter, de suspendre ou de reprendre à tout instant le débit du liquide sans que le consommateur puisse être jamais frustré s’il prend soin de suivre en même temps que l’opérateur les mouvements du liquide débité;
- <1) Pouvoir effectuer aussi bien le débit rigoureux d’un volume quelconque
- (1) Voir le Bulletin de février 1921, p. 193.
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- de liquide fixé à l’avance, depuis le quart de litre, que la détermination après coup du volume précis d’un débit quelconque, limité ou interrompu à la demande du consommateur.
- Ces conditions se trouvent déjà en partie réalisées dans les installations d’application générale que nous avons précédemment décrites.
- K En effet, dans ces installations, les mouvements du liquide sont assurés pneumatiquement, non pas comme dans les monte-jus, mais suivant un procédé très particulier dans lequel la pression et la dépression d’un gaz
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- Fig. I. — Agencement des appareillages dans une installation système « Mauclère ».
- A, Compresseur; — B, Réservoir régulateur de pression; —C, Réservoir régulateur de vide; — D, Robinet soupape d’équilibre ; — E, Réservoir-magasin ; —• F, G, Capacités conjuguées d’un groupepulsateur ; — H, Robinets d’inversion.
- Trait plein : canalisations de pression et de vide.
- Trait interrompu : tuyauteries de liquide.
- s’exercent alternativement dans des capacités qui aspirent et refoulent le liquide à la manière des pompes ordinaires.
- Le gaz comprimé dans l’une des capacités conjuguées pendant la vidange de celle-ci s’en échappe au moment de l’inversion par la canalisation de dépression, jusqu’au réservoir régulateur de vide où il est repris par un compresseur qui le refoule au réservoir régulateur de pression.
- La masse de gaz fonctionne donc en cycle fermé, saturée de vapeurs du liquide manipulé qui ne peuvent jamais s’échapper à l’air libre.
- Les réservoirs-magasins, dans lesquels on puise ou refoule le liquide, restent d’ailleurs constamment à la pression atmosphérique.
- Afin d’obtenir des distributeurs volumétriques à lecture directe et débit sous pression répondant exactement aux conditions indiquées ci-dessus, il nous a suffi de réaliser dans nos appareils ordinaires, d’une part le jaugeage invariable et précis des capacités conjuguées à partir d’un niveau supérieur
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- déterminé, et, d’autre part, un mécanisme simple de commande du robinet de distribution.
- Pour le jaugeage des capacités conjuguées, nous nous sommes inspirés des principes en usage dans la mesure des longueurs.
- De même que pour mesurer une longueur, on amène en coïncidence le zéro d’une règle étalonnée avec l’origine de la longueur à mesurer, et qu’à partir de là on lit le nombre de divisions qui passent jusqu’à l’extrémité de cette longueur, de même, dans les jaugeurs de nos distributeurs volumétriques à lecture directe et débit sous pression, le plan d’origine du volume de liquide à mesurer est toujours amené en coïncidence avec le zéro de l’échelle graduée et, à partir de là, la surface libre du liquide descend, lors du soutirage, jusqu’au niveau lilial, sans qu’il y ait jamais, en contact avec le liquide, entre les deux niveaux extrêmes de la graduation, de corps étrangers mobiles tels que flotteurs, mécanismes de commande, etc., dont il soit nécessaire de décompter le volume et dont l’usure ou les perturbations puissent entraîner des erreurs de débit.
- La coïncidence du plan d’origine du volume de liquide à mesurer avec le zéro de l’échelle graduée des jaugeurs, est rigoureusement obtenue au moyen d'un tube de trop-plein faisant corps avec chaque jaugeur et affleurant à ce niveau.
- A partir du zéro, une graduation de litre en litre avec subdivisions par quart de litre, s’étend vers le bas avec toute la précision désirable.
- Pour éviter la présence d’un flotteur ou de mécanismes au contact du liquide, les appareils sont construits de telle sorte que le soutirage ne s’arrête pas automatiquement quand le niveau du liquide atteint l’extrémité inférieure de l’échelle graduée, mais seulement par la fermeture commandée à la main du clapet de refoulement.
- Ceci a pour avantage d’obliger le manipulateur, en l’espèce le vendeur, à suivre l’opération de débit, et sauvegarde parfaitement les intérêts de l’acheteur quand la distribution se fait sur quantité fixée à l’avance, s’il est entendu que le vendeur ne peut exiger le paiement de ce qu’il donne en trop par maladresse ou par inattention.
- L’arrêt commandé à la main présente encore cet autre avantage de mieux répondre aux nécessités courantes quand l’acheteur, désireux par exemple de refaire le plein de son réservoir d’essence, demande au vendeur de lui reconstituer sa réserve sans pouvoir lui fixer d’avance exactement la quantité à débiter.
- Ces généralités s’appliquant aux deux modèles de distributeurs volumétriques à lecture directe et débit sous pression que nous avons étudiés, nous allons maintenant décrire sommairement chacun d’eux.
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- 1 ° ])lSTRIBUTEUR VOLUMÉTRIQUE A DEUX CORPS CONJUGUÉS. — Cet appareil se compose de deux capacités J1 et .1, munies chacune d’une glace de niveau
- Fig. ±. — Distributeur volumétrique à lecture directe et débit sous pression, à deuï corps
- conjugués.
- plane portant une graduation poinçonnée de litre en litre jusqu’à 3 litres, avec subdivisions par quart de litre.
- Les deux capacités Jt et J, sont montées sur un meme tableau vertical Tome 135. — Juin 1923. 28
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- AU
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- scellé invariablement dans un mur avec les tuyauteries et le mécanisme de com mande.
- (diaque capacité reçoit le liquide à sa partie supérieure par une tuyauterie venant du réservoir contenant l’essence et le débite à la partie inférieure par une tuyauterie débouchant dans line chambre à flotteur dont le rôle est d’empèeher la vidange complète dujaugeur correspondant si l’opérateur, par inattention, néglige de ramener le levier à sa position médiane en fin de soutirage : dans ce cas, en effet, le flotteur tombe et applique le clapet de sécurité sur son siège.
- A la partie supérieure de chaque capacité aboutit une tuyauterie de gaz venant du robinet et pouvant être obturée par un clapet commandé par un flotteur qui s'élève et suspend l’action du gaz quand le niveau du liquide atteint une hauteur déterminée au-dessus du zéro.
- La commande des mouvements du liquide et du gaz est assurée simultanément par un levier unique, grâce à une combinaison de conjugaison très simple.
- (le levier en effet commande directement le mouvement de la came qui soulève l’un ou l’autre des clapets de refoulement du liquide et indirectement, par l'intermédiaire d’une bielle, le mouvement de la noix du robinet distributeur de gaz.
- Au repos, dans la position verticale médiane du levier, les clapets de liquide sont fermés et le robinet de gaz est également dans sa position moyenne.
- Grâce aux trous dont la noix de ce robinet est percée, la pression s’exerce dans les deux jaugeurs â la fois, assurant dans celui des jaugeurs où le niveau est au-dessus du zéro, le départ du trop-plein et mettant ce jaugeur en mesure de débiter dès qu’on poussera le levier de son côté.
- Le jaugeur de droite étant plein par exemple, son niveau à zéro, si l'on pousse le levier vers la droite, la came soulève le clapet correspondant et permet l’écoulement du liquide sous pression hors du jaugeur, tandis que la noix du robinet, agissant maintenant comme noix pleine, maintient ce jaugeur sous pression pour le refoulement et met le jaugeur de gauche en dépression pour le remplissage.
- Avec ce modèle de distributeur, grâce à la combinaison des deux capacités conjuguées, il est possible d’effectuer rapidement le débit d’un volume absolument quelconque en multipliant les inversions comme il convient.
- 2° Distributeur volumétrique a un seul corps. — Get appareil se compose d’une seule capacité jaugée munie d’une glace de niveau plane portant
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- Fig. 3. — Garage équipé avec un distributeur volumétrique à deux corps.
- une graduation poinçonnée de litre en litre jusqu’à 10 1, avec subdivisions par quart de litre.
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- Le liquide qui pénètre dans ce jaugeur par la partie1 supérieure', <isl débité à la partie inférie'ure par une tuyauterie munie el’iin edape't ce)m-mandé.
- La différence' essentiedle de cet appareil avec le1 précéelent, réside' élans le elispositif d’évacuatiein élu trop-plein.
- Le jaugeur porte ici une chambre latérale d’où part la tuyaute'rie1 de retenir du trop-pleun vers le rése'rvoir en sous-sol et où arrive* la canalisation de gaz venant el’un robinet de manœuvre' à trois voies.
- Les deux orifices corresponelants sont fermés par eles clapets montés sur des tiges solidaires d'un même* tlotteur.
- Le fonctionnement de l’appareil est le suivant :
- Pour le remplissage élu jaugeur, on maneeuvre le* robinet à trois voies de* manière à aspirer dans celui-ci et élans sa chambre' auxiliaire, le levie'r de* commande du clapet elc soutirage dememrant à sa position de requis.
- La capacité principale se remplit jusqu’au zéro, puis le liquiele*, qui continue à monter seins l’elfet de la dépression, se déverse dans la capacité latérale jusqu’à ce que h' tlotteur, soulevé, ferme* l’orifice d'aelmissiein du gaz.
- dépendant, le liquiele1 continue à arriver élans l’appareil sous l’edfel de la dépression qui y règne encore, et le niveau continue à monte'!- dans la chambre auxiliaire.
- det afflux ne cesse qu'au moment où, par suite* de la eliminutiem de son volume, la masse de gaz emprisonnée est parvenue à une pression trop élevée pour continuel’ l’aspiration du liquide.
- det arrêt doit être obtenu naturelh'ment avant que* le niveau élu liquide dans la chambre' auxiliaire n'arrive à la hauteur élu niveau zéro dans la capacité principale : h's dimensions eh* la capacité auxiliaire* ont été calculée-s en ceinséquence.
- Dans cc'S conditions, l’appareil se trouve' re'inpli prêt à débite']’ à partir du niveau zéro.
- Si par la manœuvre combinée des robinets de liquide* et eh* gaz, on aelmet alors le gaz sous pressiem élans le* jaugeur, on peut en soutireu- rapidement la quantité ele liquiele' que l’on veut jusqu’à 10 I en une seule opération.
- Pour des quantités supérieures à 10 1, il suffit de fermer le robinet du liejuide après chaque fraction de* 10 1 »*t d’inverser le reibinet de gaz pour remplir à nouveau le jaugeur, puis ele re'prendre* le elébit après cette* opération.
- Application de ces appareils aux garages et magasins de vente au détail. — Les ligures d et 5 memtrent schématiquement la disposition eles deux types
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- Fig. 4. — Distributeur volumétrique à lecture directe et débit sous pression, à un seul corps.
- de distributeurs que nous venons de décrire, dans des dépôts d’essence pour garages ou des magasins de vente au détail.
- Chaque dépôt type comprend en principe un ou plusieurs réservoirs H
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- Fig. 5. — Garage équipé avec un distributeur volumétrique à un seul corps et une station de
- gonflage des pneus.
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- établis en sous-sol, dont le remplissage se fait par gravité au poste d’emmagasinage E.
- Le puisage de l’essence dans le réservoir H est effectué par l’appareil de soutirage S jouant lui-même le rôle d’élévateur.
- L’air comprimé et raréfié nécessaire pour ce travail est fourni par un petit compresseur C qui aspire l’air dans un réservoir régulateur de vide V et le refoule dans un réservoir régulateur de pression P.
- La même masse d’air ou de gaz, saturée de vapeurs d’essence, fonctionne en cycle fermé de l’élévateur distributeur au réservoir de vide, de ce réservoir au compresseur, puis au réservoir de pression, et de là à l’élévateur pour s’échapper à nouveau dans le réservoir de vide et ainsi de suite indéfiniment.
- Toute diffusion de vapeurs d’essence dans l’atmosphère se trouve donc évitée pendant l’opération du soutirage.
- Le compresseur C, considéré comme une pompe à main sur la figure 3 et représenté à l’intérieur du garage avec une commande par moteur électrique sur la figure 5, peut aussi bien être mis en mouvement par une transmission mécanique, par exemple, ou toute autre source d’énergie dont on dispose.
- La commande du soutirage s’effectue simplement par la manœuvre du levier L assurant à la fois le mouvement du robinet de liquide et du robinet inverseur de gaz I.
- En plus du poste de soutirage de l’essence, l'installation de la figure 5 est munie d’un poste de gonflage des pneus.
- L’air comprimé servant à ce travail est fourni par le même compresseur C et emmagasiné dans le réservoir d’air G. La marche du compresseur pour la recharge du réservoir G ou pour le soutirage de l’essence par l’appareil S est déterminée, au poste même d’utilisation, suivant les besoins et les possibilités du moment, au moyen d’une manette M, montée sur le fût de la colonne du poste distributeur, et assurant les connexions eonvenables entre les différentes canalisations d’air.
- Ce dispositif supplémentaire peut être également installé dans le cas envisagé sur la figure 3, avec le distributeur à deux corps conjugués.
- Pierre Mauclère,
- Ingénieur des Arts et Manufactures.
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- ' BULLETIN I)E LA SOCIÉTÉ d’eNCOUR. POUR i/lNDUSTRIE NATIONALE.
- JUIN 1923.
- UN CENTENAIRE OUBLIÉ : LE COTON JUMEL
- Eejx mémoires du consul général de France en Égypte Drovetti sur la culture et le commerce du coton d’Égypte (1824 et 1825) publiés avec une introduction et des notes par M. Auriant.
- Le 17 juin 1823 mourait à Boulaq, faubourg du Caire, le sieur Louis-Alexis Jumel. Originaire de la commune de Breuil-le-Sec, arrondissement de Clermont (Oise), le défunt s'était tout d’abord signalé par un certain esprit d'aventure qui lui fit quitter la France pour l’Egypte. Le pacha Méhémet-Ali était réputé pour accueillir avec plaisir et munificence tous les infidèles doués de quelque initiative et versés soit dans l'art militaire, soit dans ce qu’aujourd’hui on appelle les sciences appliquées, notamment celles qui touchaient à la mécanique. Il chargeait les premiers d'organiser son nizcnn (1) et les autres d’enseigner aux fellahs le secret de faire, dans ses ateliers, (ouvre de leurs dix doigts, à la franque.
- Louis-Alexis Jumel n'était peut-être point artiste mécanicien ; il se fit en tout cas présenter comme tel. Méhémet croyait les Francs sur parole, jusqu'à preuve de leur incompétence ou de leur vilenie — expérience qui souvent lui coûta gros. En Franc, pour lui, était le type parfait dont l’espèce humaine avaità s’enorgueillir ; un être supérieur de qui les mains prestes et adroites, aux ordres d’un cerveau cultivé et ingénieux, jonglaient étonnamment avec la matière, en tiraient des choses surprenantes et utiles. C’est pourquoi, dans l’espoir qu’ils parviendraient à transformer ses fellahs à leur image, il importait de France et d’Italie des officiers et des capitaines en demi solde, des contremaîtres et des artisans. Sitôt débarqué, il embaucha M. Jumel.
- On regrette de ne pouvoir préciser à quel emploi il le destina non moins que de n'avoir pu découvrir en quoi exactement consistaient les talents de cet artiste mécanicien. Les débuts du personnage sont fort obscurs et il est probable qu’on eût oublié jusqu’à son nom sans une trouvaille qu'il fit par hasard, et non pas dans le domaine de la mécanique, mais dans celui de l’agriculture.
- Parmi les Turcs de l’entourage du Pacha, dont Jumel avait jugé avantageux de cultiver l’amitié, était Mahou Bey. Durant les quelques années d’épreuves difficiles et troubles qui précédèrent la reconnaissance par la Porte de Méhémet-Ali comme vali d’Egypte, le Bey avait lié sa cause à celle du Pacha, ce dont il n’eut pas à se repentir. Méhémet le nomma gouverneur de la province de Béhéra, et d’entre les dépouilles mameloukes, détacha, à l’intention de ce lieutenant borné mais fidèle, un palais sis à Boulaq entouré d’un jardin. Pareil à tous les jardins d’Egypte, celui-ci était luxuriant et désordonné : les arbres fruitiers, les arbres à essence, les Heurs,
- (I) Armée.
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- UN CENTENAIRE OUBLIE
- LE COTON JUiMEL.
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- les plantes, exotiques ou indigènes, poussaient là en liberté et au hasard. Aux après-midi ou aux soirs d’été, usant de la permission que lui en avait donnée son ami le gouverneur, Jumel y venait parfois se promener. Et cependant que s’évanouissait l'énervement que lui avaient causé les fellahs rebelles à l’apprentissage, il flânait dans les allées.
- Jumel se piquait de connaître les arbres et les plantes, il les nommait à Mahou Beyetluien expliquait les propriétés. Un jour (1), un arbrisseau intrigua son regard.
- Chose curieuse, jamais, dans aucun jardin d’Egypte, ni dans les champs de Thèbes et du Saïd, il ne l’avait encore rencontré si splendidement épanoui. Il s’en approcha, l'examina, arracha des feuilles qu'il tritura, cueillit une Heur. C’était un cotonnier. Mahou Bey interrogé, répondit que c’était là une plante d’agrément, importée de l'Inde, qui donnait un peu d’ombre et des fleurs curieuses, et que du reste elle faisait l’ornement de deux ou trois autres jardins du Caire. La découverte enchanta d'autant plus Jumel qu'il en espéra aussitôt quelque profit et de l’avancement. Il connaissait en effet le prodigieux intérêt que Méhémet-Ali prenait à tout ce qui concernait la production agricole du pachalik. Jumel alla immédiatement lui communiquer sa trouvaille, développa d'alléchante façon les idées qu’elle lui avait inspirées, suggéra un essai de plantation. Il réussit si parfaitement que Méhémet-Ali prit aussitôt des mesures pour accroître, au moyen de la nouvelle culture, les revenus de son trésor (2).
- Modeste, Jumel donna à son coton le nom de Mahou Bey, s’estimant comblé d’avoir été promu Directeur des Fabriques du Pacha. Ses appointements se ressentirent avan tageusement de l'importance du grade; toutefois à ne se priver désormais de rien et à collectionner des antiquités, il les dépensa si bien qu’il mourut en laissant beaucoup de dettes.
- *
- % H*
- Le coton Mahou, désormais connu en France sous le nom de coton Jumel, était depuis longtemps recherché sur les marchés d’Europe et particulièrement de l’Angleterre, quand il attira l’attention en France. A la date du 11 juin 1824, le Ministre des Affaires étrangères écrivait Drovetti (3), consul général de France à M. Bernardin en Egypte :
- «... Un des points sur lesquels il eût été à désirer que vous fissiez parvenir des « renseignements au Ministère est l’introduction que le sieur Jumelle (sic) a faite « parmi les productions de l’Egypte d’une nouvelle espèce de coton connue déjà « depuis quelque temps à Marseille où il est fort recherché. Ce coton paraît par ses « qualités se rapprocher des espèces les plus estimées de l’Amérique et pourrait « s’employer à un grand nombre d’usages auxquels les cotons du Levantétaient jus-« qu’ici restés inutiles. La France aurait donc un intérêt particulier à en encourager « la consommation et peut-être serait elle disposée à adopter quelques mesures à cet « effet. Mais il serait nécessaire avant tout de savoir :
- (1) En 1821, d’après Clot-Bey : Aperçu général sur VEggple. Paris, 1840, t. II, p. 278.
- (2) En 1832, le Pacha possédait 21 manufactures de colon valant 150.000 dollars chacune, soit en tout 3.600.000 dollars.
- (3) Al. Drovetti était piémontais d’origine.
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- LE COTON JUMEL.
- JUIN 1923.
- « 1° Quelle est la quantité de ce lainage que l'Égypte produit annuellement et « celle qu’elle peut produire par la suite;
- « 2° Si les qualités qu’on lui reconnaît déjà sont susceptibles de s’améliorer encore a soit par une culture mieux entendue, soit par une préparation plus perfectionnée;
- « 3° Dans quelles parties du pays ont lieu cette culture et cette préparation;
- « 4° Si elles se font pour le compte du pacha ou pour celui des particuliers et « sans entraves; si, d’ailleurs, dans ce dernier cas, ceux-ci ont la permission de « vendre librement les produits de leur industrie ou si, au contraire, le gouverne-« ment s’en est assuré le monopole, ainsi qu'il l’exerce sur plusieurs autres denrées;
- « 5° Quel est le mode actuel d’achat suivi tant par les négociants français que « par ceux des autres nations ;
- « 6° Quelles tentatives ces derniers et particulièrement les Anglais ont faites pour « s’assurer plus ou moins exclusivement cette branche de commerce et quelles « seraient les mesures à prendre pour s’opposer à leurs projets;
- « 7° Quelle est votre opinion particulière sur les avantages que la France pourrait « avoir à attirer chez elle cette exploitation de préférence à celle des cotons de l’Amé-« rique, ainsi que sur les moyens que nous aurions de faire entrer en Égypte en « échange une valeur égale de nos produits.
- « Enfin je désire, Monsieur, que vous examiniez avec une grande attention la « question de savoir s’il ne conviendrait pas de réserver la conduite de nos opéra-« tions à une Compagnie privilégiée. »
- Le 24 juillet, M. Drovetti répondit avec toute la précision possible au questionnaire du Ministre; cet écrit forme le second des deux mémoires sur le coton qu’on lira plus loin; le premier est une réponse (9 juin 1825) à une nouvelle demande de renseignements de la part du Ministère des Affaires étrangères, datée du 11 février 1825 et ainsi conçue :
- « L’avantage que paraissent trouver nos manufactures à employer le coton que « l’on tire aujourd’hui de l’Égypte sous le nom de coton Jumel, a donné lieu d’exa-« miner si la culture de la plante qui le produit ne pourrait pas être naturalisée au « Sénégal. M. Roger, administrateur, commandant pour le Roi dans cette colonie, « se trouvant actuellement à Paris, a été consulté sur ce projet, mais les renseigne-« ments que le gouvernement a déjà recueillis sur cet objet et qui lui ont été com-« muniqués ne lui ayant paru suffisants, il a rédigé une série de questions sur la (( manière dont se fait en Égypte la culture, la récolte et la vente du coton Jumel. »
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- On ne saurait je crois, mieux célébrer le centenaire de Louis-Alexis Jumel, artiste mécanicien au service de Méhémet-Ali et inventeur du coton qui porte son nom, qu’en publiant pour la première fois (1) les deux mémoires de M. Drovetti, qui
- (1) Celui qui a traita la culture du coton a été déjà utilisé par le docteur Clot-Bey (ouvr. cité, II, 278-281) qui s’est bien gardé de citer sa source. 11 a résumé le mémoire de M. Drovetti, mais un résumé est souvent arbitraire, et c’est pourquoi nous n’hésitons pas à publier le texte intégral. Le citoyen Girard, dans son Mêmohe sur le Commerce et VAgriculture de la Haute-Égypte [Mémoires sur l'Égypte, publiés dans les années VU, VIII et IX, Paris An X, t. III] consacre deux pages (50-61 ) à la culture du coton dans le Saïd.
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- constituent une intéressante contribution à l’histoire des origines d’un commerce et d’une industrie qui ont enrichi les Francs d’Égypte (1) et fait prospérer beaucoup de manufacturiers à l’étranger.
- A u RIANT.
- 1er Mémoire de Drovetti.
- 1. — Le sol de l’Egypte est généralement favorable à la culture du coton Jumel; on le sème dans tous les terrains- mais on donne la préférence à une terre forte, conservant de l’humidité. On recherche aussi la proximité du Nil pour arroser plus aisément et avec moins de frais.
- 2. — Les terrains où l’on sème le coton sont à l’abri des débordements du fleuve, car la permanence des eaux ferait périr les plantes. Les fellahs ont grand soin de diguer le voisinage des terres qui seraient sujettes à être inondées dans le moment de la haute crue. Cependant les cotonniers reçoivent des arrosements périodiques. En hiver, on les arrose tous les quinze jours; au printemps, s’il y a beaucoup de rosées, chaque douze jours; et en été, tous les huit jours.
- 3. — Les machines hydrauliques dont se servent les fellahs pour les arrosements sont les puits à roues et le deloa ou chadouf. Les premiers sont assez connus pour me dispenser d’en faire la description. La machine appelée delou ou chadouf est composée d’un balancier suspendu à une traverse soutenue par deux montants parallèles; un contre-poids attaché à l’arrière du balancier facilite l’ascension d’un seau en bois ou en cuir, suspendu à l’extrémité antérieure. Un fellah fait descendre ce seau pour puiser l’eau, et la déverser en l’élevant dans la rigole destinée à la conduire au terrain que l’on veut arroser. Outre les chadoufs, on se sert aussi dans la Basse-Egypte du latouè; c’est une coulfe en feuilles de palmier, que deux hommes tiennent suspendue avec deux cordes de chaque côté et au moyen de laquelle ils puisent l’eau et la versent dans la rigole.
- 4. — Aussitôt après l’ensemencement on arrose et l’on continue d’arroser ainsi qu’il est dit à l’article 2, tant que produit le cotonnier, c’est-à-dire pendant trois ans.
- 5. — Dans la Basse-Egypte, on donne un seul labour à la terre où l’on
- (1) Préciser dans quelle mesure nous entraînerait trop loin. Un seul exemple suflira à donner une idée des fortunes que, grâce au coton, purent édifier les marchands européens d’Alexandrie. En 1832, leurs spéculations sur ce produit rapportaient 4.600.000 dollars à MM. Pastré et Gautier, et plus de 200.000 dollars à Messers Briggs et Thurburn. D’autre part, les revenus que Méhémet-Ali dériva du monopole de la nouvelle culture le secondèrent puissamment dans son essai d’organisation militaire et sociale de l’Egypte; la découverte de l’arbrisseau du jardin Mahou ne fut pas étrangère à l’expansion de ses projets de conquête; si elle n’en fut pas le facteur déterminant, elle a certainement été le coefficient qui, centuplant ses facultés d’achat, lui permit de s’attaquer avec succès au Grand Seigneur. Ce thème mériterait un développement qui ne manquerait pas d’intérêt, mais ici une telle étude serait hors de propos.
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- veut ensemencer le coton. Dans le Saïd, on laboure deux fois, si le sol est friable et léger; ensuite on tract* des sillons à la distance d’un mètre à un mètre et 25 centimètres.
- t>. — En général, on laboure la terre dans toutes les provinces à 30 centimètres de profondeur environ; si elle est trop forte et qu’elle conserve de l’humidité, le labour devient moins profond.
- 7. — Les fellahs se servent de la charrue pour labourer; quelques fois ils emploient la houe, lorsque le terrain n’a pas beaucoup d’étendue. Et* bœuf, Je buffle, l’Ane et parfois le chameau sont les animaux destinés à l’usage delà charrue, tant dans le Saïd que dans la liasse-Egypte. Après le labour, on brise les mottes avec la houe, et l’on achève avec le meme instrument de niveler la terre- qui n'a besoin d’aucune autre préparation.
- 8. — On fait des trous de trois à quatre pouces de diamètre sur autant de profondeur.
- h. — On dépose de deux à quatre graines dans les trous à deux et trois pouces de profondeur, après avoir laissé tremper ces graines dans l’eau pendant vingt-quatre heures, pour les amollir, et hâter la germination. On sème toujours eu mars et avril.
- 10. — On laisse un mètre et souvent moins de distance entre les pieds des cotonniers. Dans les plantations rapprochées des villes, les fellahs mettent ce terrain à profit en semant des légumes et autres productions.
- 11. — Ee fellah tâche autant qu’il le peut de semer en ligne; mais malgré ses soins, on rencontre dans presque toutes les plantations beaucoup d’irrégularités; il y a souvent confusion.
- 12. — On laisse croître dans le même trou depuis un pied jusqu’à trois, sans que cela nuise à la croissance du cotonnier.
- 13. — A l’époque de l’inondation, on sarcle à la main les herbes parasites qui croissent autour et dans les intervalles des cotonniers; puis, au commencement de l’hiver, les fellahs qui ont de grandes plantations y font passer la charrue pour économiser le temps, ce qui endommage souvent les cotonniers. Deux qui n’ont que de petites plantations se servent de la houe. 11 se fait deux sarclages la première année; et un seulement les années suivantes, au mois de mars.
- 14. — Du commence à sarcler dès que la plante est élevée à un décimètre environ.
- 15. — Ees fellahs sarclent dans toute l’étendue de leurs plantations, pour détruire les herbes qui nuisent à la croissance des plantes, et, en même temps, amender la terre.
- 10. — On n’est point dans l’usage en Egypte de butter les cotonniers ni autres arbres, dans aucune saison, ni dans aucun temps.
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- 17. — On ne remue la terre la 2e année que pour enlever par le moyen de la charrue ou de la houe les herbes parasites que les irrigations font croître en abondance. Le sarclage a lieu une seule fois.
- 18. — Le cotonnier s’élève d’environ un mètre à un mètre et demi la première année; sa croissance est moindre dans la seconde et la troisième.
- 19. —1 On taille les cotonniers avec une espèce de serpette ; on l’émonde tellement qu’on ne laisse que le tronc; toutes les branches disparaissent et servent de combustible. Les fellahs, qui n’ont pas d’instrument tranchant, se contentent de casser les branches, méthode qu’ils emploient surtout dans la Haute-Egypte. Elle ne nuit point à la croissance ni au produit de l’arbuste.
- 20. — L’usage de tailler les cotonniers a lieu la première année et se renouvelle la deuxième et la troisième, à l’exception que la première on laisse les branches un peu longues, et que dans les deux autres années on les taille plus courtes : cette opération est salutaire à l’arbuste; elle lui donne plus de vigueur et le garantit du froid, qui ferait aussi périr les branches ainsi que cela est arrivé l’année dernière dans plusieurs cantons.
- 21. — Le cotonnier dure très longtemps; on en a vu qui étaient sur pied après cinquante ans, mais on a généralement reconnu qu’il convenait de l’arracher, et de le renouveler après trois ans. Passé cette époque, il produit beaucoup moins, quoiqu’il s’élève davantage et donne un feuillage épais.
- 22. — Le rapport d’un cotonnier est d’une livre à une livre un quart poids brut pour la première année; il donne dans la deuxième une livre et quart à deux livres. La quantité est la même dans la troisième année, puis il dégénère.
- 23. — La récolte du coton commence pour la première année en juillet et finit en janvier, quand il ne fait pas froid; mais si la saison devient tant soit peu rigoureuse, la récolte finit en décembre; nous en avons eu un exemple l’année dernière, 1824. La seconde et troisième année, la récolte commence à la fin de juin et continue également jusqu’à la fin de janvier.
- 24. — Un ouvrier ramasse ordinairement dans sa journée de 15 à 18 livres de coton.
- 25. —Un homme cultive jusqu’à quatre feddans de terre, qui contiennent chacun environ mille cotonniers, à l’exception qu’à la récolte, lorsqu’il s’agit de détacher le coton des capsules, on emploie des enfants pour accélérer l’opération.
- 26. — On se sert uniquement d’une machine assez semblable à un rouet; elle est surmontée de deux cylindres d’environ neuf pouces de diamètre, placés l’un sur l’autre, et fixés à deux montants. L’n homme avec son pied imprime le mouvement au rouet qui fait tourner les deux cylindres entre
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- lesquels on met le coton, qui passe d’un cote, tandis que les graines s’arrêtent de l’autre.
- 27. — Un ouvrier égrène ordinairement 12 à lu livres de colon net poids de marc pendant sa journée.
- 28. — Si le fellah cultive peu de cotonniers, il travaille lui-même à l’égrenage du coton dans sa demeure; si, au contraire, la plantation est grande, il prend des ouvriers à qui il donne un salaire de 5 francs par quintal de 120 livres.
- 29. — On ne donne aucune autre préparation au coton après l’égrenage. Les fellahs le mettent de suite en halles dans l’état poudreux où il se trouve; aussi le peu de soins que la plupart apportent lorsqu’ils le détachent des capsules, et pendant qu’ils l'égrènent le rend-il sale et poivré. Il y a pourtant des villages où le fellah met de l’amour-propre à bien préparer le coton soit avant, soit pendant l’égrenage. Cette distinction a été souvent faite en Europe.
- 30. — Les fellahs se contentent de presser le coton avec leurs pieds à mesure qu’ils le mettent en halles; mais depuis peu de temps le Yice-Itoi a fait venir d’Angleterre une presse usitée en Amérique, et dont il a déjà ordonné plusieurs modèles. Il est à croire que ce moyen économique sera mis en usage dans les provinces. Il y a maintenant dix presses en activité à Boulaq; chacune d’elles, servie par trois ouvriers, presse de 18 à 20 balles par jour.
- 31. — La balle qui est pressée avec les pieds porte un mètre et demi de hauteur, sur un mètre de diamètre environ. La balle pressée, comme je viens de le dire, suivant le procédé qu’emploient les Américains, n’a qu’un mètre de hauteur, sur un demi-mètre de diamètre.
- 32. — Le Pacha ne fait aucune avance au fellah qui cultive le coton; seulement il n’exige de lui le miry (impôt foncier) qu’après la récolte. Le fellah ne peut distraire une livre de coton à son profit ; il est obligé de tenir toute sa récolte à la disposition du Pacha qui la fait acheter par ses agents. Ceux-ci payent le coton au cultivateur de 112 à 150 piastres le quintal de 120 livres, suivant la qualité, avec la condition que celui-ci doit le transporter au Dépôt établi dans les chefs-lieux des provinces. Il reçoit alors un récépissé de la valeur de sa marchandise. La somme est déduite de ses contributions s’il ne les a pas encore payées, ou bien il la touche par à-compte et à la volonté du Directeur du Dépôt chargé de cette comptabilité.
- Pour l’année 1823, le prix du coton fut fixé à 175 piastres le quintal, première qualité et à 150 la seconde; en 1824 à 150 piastres la première, à 120 et jusqu’à 100 les qualités inférieures.
- 33. — Le prix de la main-d'œuvre pour l’agriculture n’est pas lixe ; il
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- varie suivant les lieux; dans le Saïd, il est de 10 et à 30 paras par jour pour le salaire d’un ouvrier. Dans la Basse-Egypte on paye de 30 à 40 paras. On calcule que le para représente à peu près un centime.
- 34. — La nourriture d’un homme employé aux travaux de la campagne est de la moitié du prix de sa journée ; ainsi dans le Sa'ïd un homme vit avec 12 à 13 paras et dans la Basse-Egypte il dépense 20 paras. On trouverait cette somme bien modique, si l’on ne savait avec quelle frugalité vivent les fellahs.
- 33. — Les terrains que l’on destine à ensemencer le coton doivent être à l’abri de l’inondation, soit par leur élévation, soit par de fortes digues qui empêchent les eaux d’y pénétrer. Au contraire, les terrains où l’on sème le blé, les fèves, l’orge, etc., doivent au préalable être inondés, car ce n’est qu’au mois de novembre, après la retraite des eaux, que l’on confie les semences à la terre On ne pourrait donc ensemencer le coton dans ces terrains, sans s’exposer à perdre les récoltes, puisque les semailles ont lieu en mars et avril. Ainsi il n’y a point ou bien peu de cotonniers où il y avait auparavant du blé, de l’orge ou des fèves; plutôt on a ensemencé dans les terrains où l’on récoltait du doura (maïs) que l’on sème dans les terrains élevés et qui reçoit des irrigations artificielles.
- On a aussi ensemencé le coton dans des terres incultes, les plus rapprochées du Nil. Ainsi jusqu’à présent le coton a été cultivé au détriment du maïs; cet article a diminué dans les quantités.
- 36. — Par suite des ordres du Pacha, les Commandants des Provinces assignent à chaque village le nombre de feddans qu’il doit ensemencer de coton; la division a lieu d’après l’examen des localités et la nature des terrains. Le chef du village fait alors lui-même la répartition entre les fellahs, qui savent combien chacun d’eux doit ensemencer de feddans. La récolte tout entière est livrée au Pacha aux prix que j’ai indiqués.
- Il existe au chef-lieu de chaque province un Dépôt où l’on transporte les cotons; le Directeur de ce Dépôt les reçoit, en estime la valeur suivant les qualités; il les fait peser et donne aux propriétaires des reçus avec lesquels ils reçoivent à diverses époques les payements de leur coton.
- 37. — Dans le principe, les fellahs se livraient avec peine à ce genre de culture parce qu’ils étaient incertains si la chose réussirait; mais la seconde année lorsqu’ils ont vu que les cotonniers produisaient beaucoup et que le Pacha leur payait jusqu’à 173 piastres le quintal de première qualité, que d’ailleurs cette culture ne tournait pas au détriment des denrées de première nécessité, ils s’y sont livrés avec d’autant plus de goût que le Pacha a fait établir dans ces villages des puits à roues, dont il s’est fait ensuite rembourser
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- les dépenses par les fellahs. Maintenant la diminution des prix refroidit leur émulation, ils soignent moins les cultures.
- Le Kaire, 9 juin iS2è.
- Bernardin DrOVETTI,
- Consul général de France en Egypte.
- 2e Mémoire de Droyetti.
- La mauvaise foi, ou l’ignorance des commerçants m'avaient fait croire jusqu’à présent, que les cotons Mahou... n'étaient pas recherchés en France, vu leur qualité inférieure et le prix trop haut comparativement à ceux d’Amérique; j’en étais si bien persuadé que j’ai consenti sur la demande de ces mêmes négociants à faire des démarches auprès de Méhémet-Ali pour l’engager à en diminuer le prix. Je fus depuis confirmé dans celte opinion par les faits qui se passaient sous mes yeux. Le Pacha ne trouvant pas à vendre ses cotons et poussé par le besoin d’argent en demanda à la maison anglaise llriR-Rs and Co et à celle de Nioliers et Graban de Livourne en faisant livrer à la première trente-cinq mille balles de coton et à la seconde quinze mille pour être expédiés pour son compte en Angleterre par MM. Briggs, en France et en Italie par MM. Nioliers et Co.
- Les négociants français témoins de ces opérations qui paraissaient laisser à ces entremetteurs des bénélîces considérables changèrent tout à coup de-langage, les cotons Mahou sont devenus bons; ils conviennent autant que ceux d’Amérique, et lâchés de n’avoir pu faire l’entreprise confiée à MM. Bi •iggs et Nioliers, se sont plaints à V. F. que je ne cherche pas à rendre mes services aussi utiles qu’ils pourraient l’être, et c’est des bureaux de Y. E. qu’est venue fondre sur moi l’orage de leurs plaintes et de leurs regrets. Et qui sont ces Français? Je l’ignore, mais si ce sont les négociants établis en cette ville je puis bien assurer Y. E. que tous réunis ils seraient bien embarrassés d’avancer en argent comptant la valeur de six mille quintaux de coton Mahou. Tant que ces commerçants ne pourront disposer que des minces fonds qu’ils reçoivent de Marseille en marchandises, comme V. E. peut l’observer dans l’état de commerce du premier semestre de cette année, ils pourront difficilement soutenir la concurrence des étrangers, surtout des Anglais, dont les caisses sont toujours bien fournies et à l’ordre de Méhémet-Ali.
- Il n’y a point eu jusqu’à présent de privilège pour qui que ce soit : tout le monde a pu acheter des cotons, même à terme, et si on en a refusé à des Français parce que la nature de leurs établissements ne présentait pas une garantie suffisante, je ne crois pas que Y. E. veuille me rendre responsable
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- de ces refus; j’aurais pu, à la vérité, les leur épargner, en me portant caution pour eux, mais V. E. ne m’aurait pas non plus approuvé si j’avais contracté de tels engagements.
- Je vais maintenant tâcher de répondre aussi catégoriquement qu’il me sera possible aux questions que V. E. a bien voulu m’adresser au sujet des colons Mahou.
- 1. — Les avances promptes et considérables que Méhémet-Ali a faites à la culture des cotons Mahou en a porté la récolte de cette année à 200.000 quintaux, la récolte prochaine en produira environ 400.000; elle pourra dans trois à quatre années s’élever à un million, et successivement jusqu’à deux millions de quintaux, si les manufactures de l’Europe peuvent les consommer; le Pacha compte y consacrer un sixième de son territoire cultivable, c’est-à-dire 50.000 feddans (à peu près arpents de France).
- 2. — Méhémet-Ali a fait demander des cultivateurs en Amérique pour soigner la culture et le triage de ses cotons; ils peuvent être améliorés de beaucoup. M. Lobin, associé de la maison suisse Nioliers et Graban m’a assuré que sur une partie de 500 balles qu’il va expédier à Marseille, il y en a 100 dont la qualité surpasse celle du plus beau Pernam-bouk.
- 3. — On cultive les cotons Mahou dans la Basse comme dans la Haute-Egvpte, mais le projet du Pacha est de donner dorénavant la préférence à cette dernière partie du Royaume, où les produits des plantations ont toujours été plus abondants, et de meilleure qualité; le coton arbrisseau, mais d’une autre espèce que celle découverte par M. Jumel, était connu depuis longtemps dans les provinces d’Esneh, et les pays supérieurs tels que le Barabra, le Dongola, etc.
- 4. — Le Pacha faisant aux agriculteurs toutes les avances qu’exigent les plantations, et percevant les contributions en nature, il devient nécessairement maître de tous les cotons, ce qui le force d’acheter ce qui peut rester à la disposition des paysans; cette administration qui se présente sous un aspect si tyrannique pour les ennemis du monopole est pourtant la cause principale des ressources immenses que Méhémet-Ali puise dans l’agriculture, ainsi que de la prospérité du commerce et de la navigation.
- 5. — Tous les négociants européens à quelques pays qu’ils appartiennent peuvent acheter des cotons soit pour argent comptant s’ils ne sont pas connus, soit à terme, si le Pacha peut compter d’après l’expérience sur leur probité et exactitude.
- 6. — G’est le besoin urgent de fonds pour l’expédition contre les insurgés
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- grecs qui a forcé le Pacha à livrer aux maisons liriggs et Aioliers la plus grande quantité de ses cotons de la dernière récolte; on en a aussi vendu par petites parties à d’autres négociants français, italiens, etc., qui les ont expédiés à Marseille, Livourne et Trieste, mais ce qui me parait mériter toute l’attention de Y. E. est que le chef de la maison Briggs qui est en ce moment en Angleterre a réussi à faire goûter dans les manufactures de son pays le coton Mahou, et en a tellement pressé et prôné l’introduction qu’il est parvenu, dit-on, à obtenir du gouvernement des facilités pour les droits, frais de quarantaine, etc. La probabilité des résultats avantageux que ces mesures peuvent produire a engagé plusieurs maisons anglaises a venir en Égypte. II n’y avait eu jusqu’en 1822 qu’un seul établissement de cette nation. On en compte maintenant déjà cinq et on en attend encore d'autres.
- 7. — Tout projet de la part de l’Angleterre, comme de la part de toute autre nation commerçante, tendant à s’assurer plus ou moins exclusivement l’exploitation de la branche de commerce dont il s’agit doit nécessairement échouer tôt ou tard contre la masse énorme de coton que l’Egypte peut dans quelques années fournir à toute l’Europe. D’ailleurs, je ne crois pas Méli émet-Ali Pacha disposé à écouter des propositions exclusives ; elles l'entraîneraient nécessairement dans des discussions où le divan de Constantinople ne tarderait pas à vouloir intervenir, et c'est ce qu’il tâche d’éviter avec l’attention la plus scrupuleuse.
- 8. — Les manufacturiers français Uniront par préférer tôt ou tard les cotons d’Egypte à ceux do l’Amérique de la même qualité, parce que les premiers pourront descendre à tels prix que les Américains ne pourront plus en soutenir la concurrence. La main-d’œuvre est si peu chère, le labour offre si peu de difficultés, et le climat est si propice en Egypte, que sous ces rapports aucun pays de la terre ne pourra jamais fournir des matières premières aux mêmes conditions; il y aura pourtant une grande difficulté à vaincre : l’avidité et la ténacité de Méhémet-Ali dans ses résolutions; il n'y a que la force des circonstances qui peut le faire démordre du prix qu'il aura fixé à ses denrées. L'est ce qui lui est arrivé l’année dernière : il a mieux aimé laissé vieillir et pourrir dans des tas amoncelés sur les bords du Ail lot).000 ardebs (1) de fèves de la récolte de 1823 plutôt que de les vendre à un prix qui lui laissait encore quelque bénéfice. Quoique nos draps, nos armes, nos étoffes, nos shals façon de cachemire et antres manufactures
- (1) « L’ardeb est la seule mesure de capacité en usage; sa grandeur varie dans les dille-rentes provinces de la llaute-Egypte ». F. Mengin : Histoire de l'Eggple sous le gouvernement de Mo/iammed-Alg, Paris, 1823, t. II, p. 138 ; « l’ardeb du Kaire [auquel tous les autres se
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- rapportent]... équivaut à quatorze boisseaux de Paris ou à un hectolitre », 16, p. 315, note 1.
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- soient préférées aux anglaises, la consommation n’en est cependant pas assez conséquente pour compenser la valeur de 200.000 quintaux de coton, que je suppose pouvoir être employés par nos fabriques. D’ailleurs les administrations de Méhémet-Ali font rarement des échanges ; elles reçoivent la valeur des denrées argent comptant, et le gouvernement fait payer de même ce qui lui est nécessaire, ou bien lorsque l’opération en est susceptible, on a recours à des virements de fonds.
- Tout ce qu’on a pu dire et écrire pour ou contre les compagnies privilégiées a été dit et écrit; je n’ai jamais pu regarder comme favorables à l’industrie et au commerce d’une nation des établissements dont la nature est d’agir en sens directement opposé à ce beau laissez faire dans lequel un ministère aurait voulu renfermer tous les règlements commerciaux; les seuls avantages que présenterait à mon avis une compagnie privilégiée, ce seraient la facilité de réunir les capitaux considérables qu’exige l’exploitation de cette riche branche de commerce, une plus grande activité et précision dans les opérations; mais si les négociants particuliers ne pouvaient avoir ces mêmes fonds pour accaparer en temps et lieu la quantité de coton Mahou dont la France peut avoir besoin, la nécessité forcera toujours le Pacha qui place toutes ses ressources financières dans le commerce à les envoyer pour son propre compte et à les vendre à tels prix qu’on voudra lui donner, comme il vient de faire par l’entremise de la maison Nioliers de Livourne. Cet inconvénient me paraît bien moindre que celui de mettre à la discrétion d’une compagnie la marine marchande pour transports et les fabricants de l’intérieur pour le prix de la marchandise. Un autre effet immédiat de ce privilège serait d’éloigner de nos marchés les Suisses et les Allemands qui font acheter en France les cotons nécessaires à leurs manufactures. On dit déjà ici que les Suisses ont conçu le projet d’engager le Roi de Sardaigne à établir un lazaret à Villefranche près de Nice pour y recevoir les cotons du Levant, et surtout de l’Egypte, qui passeraient ensuite par le Piémont en payant des droits moins onéreux et des frais moins considérables qu’en France.
- II existe peut-être entre le privilège et la liberté absolue un terme moyen qui concilierait tous les intérêts : ce serait il me semble une diminution des droits que paient à l’entrée les cotons d’Egypte sous la condition qu’ils seraient expédiés par des négociants français, adressés de même à des sujets de S. M. et importés sur des bâtiments nationaux.
- Quelle que soit de la part de V. E. la solution de ce problème, j’ai l’honneur de la prévenir qu’elle peut compter sur la moitié de la récolte prochaine, c’est-à-dire sur environ 200.000 quintaux de coton Mahou que le Pacha m’a promis de réserver pour le commerce français... le prix en est fixé à 15 tala-
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- ris 1 /3 de la Reine (1) les 50 kg-, auxquels il faut ajouter encore 1 talari pour droits et autres frais à payer en cette échelle (I).
- Ri -IRNARDIN DrOVETTI,
- Consul général de France en Égypte.
- Le Kaire, 24 juillet 1824.
- (1) Il est matériellement impossible de fournir la valeur exacte des monnaies ayant cours en Egypte au temps de M. Drovetti. « La piastre qui sert de base aux monnaies étrangères, témoigne F. Mengin (Histoire de VEgyple sous Méhémet-Ali, Paris, 1823, t. II, pp. 138-9), est en baisse continuelle; elle ne vaut maintenant que 40 centimes de France. On calcule le talari à 12 piastres et demie, tel qu’on l’achète des sarafs [changeurs de monnaie], La piastre, qui pèse deux drachmes un quart, ne contient qu’un tiers d’argent; le reste est du cuivre sans alliage. Le poids du talari est de neuf drachmes : le taux auquel il est porté n’est point en proportion avec celui des piastres, qui doit lui servir de base; mais sa rareté et les besoins du commerce causent cette différence, dont la progression augmente sensiblement. » M. Henry Sait, consul de S. M. B., signalait déjà [1819] : <* ... la valeur incertaine de notre numéraire et son inquiétante dépréciation (le dollar vaut aujourd’hui onze piastres et demie de monnaie égyptienne) qui est entièrement due à la mauvaise gestion des affaires du Pacha. »
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- BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ d’eNCOURAG. POUR L'iNDUSTRIE NATIONALE. — JUIN 1923.
- LE LIVRE FRANÇAIS, DES ORIGINES A 1870,
- A L’EXPOSITION DU PAVILLON DE MARSAN (Paris, avril-mai 1923) (1)
- C’est au plein d’un succès qui n'a fait que croître et s’affirmer durant plus d’un mois que s’est clôturée, le 4 mai dernier, au Pavillon de Marsan, l’exposition du livre français des origines à 1870. Des engagements antérieurement pris ont contraint la direction du Musée des Arts décoratifs à mettre fin à cette manifestation, qui a réuni les suffrages de la presse et de la critique d’art, plus tôt que ne l'eût souhaité un public chaque jour plus nombreux et, malgré la prolongation obtenue en dernière heure du dévouement éclairé de M. Metman, l’intérêt suscité autour de cette exposition n’était point épuisé quand elle atteignit son terme.
- Un tel succès s’explique et se justifie par la haute portée de l’œuvre entreprise ainsi que par l’autorité, le goût et le dévouement de ceux qui l’ont réalisée. Au lendemain d’une guerre sans merci, qui mettait en péril notre vie matérielle et morale, à l’heure où la victoire exige encore de nous dans l’ordre moral, intellectuel et économique, des efforts sans cesse renouvelés, il convenait de saisir l’occasion du congrès international qui devait réunir les bibliothécaires et les bibliophiles du monde entier (2) pour grouper dans un cadre digne d’elles, les magnifiques productions de l’artfrançais du livre et montrer par douze siècles de chefs-d’œuvre dans un domaine où, sans blessure d’amour-propre, se peuvent affirmer des ferveurs communes, la continuité du goût, l’originalité et la sincérité du style, la perfection de la mesure dans l’alliance de l’intellectuel et du plastique, qualités essentielles de notre race.
- D'autre part, c’était là une grande leçon d'histoire propre à galvaniser les énergies de ceux de chez nous qui croient que dans cet art et cette industrie du livre on peut sans orgueil puiser dans l’amour, le respect et la légitime fierté d’un passé glorieux la conviction que tant de progrès accomplis ne resteront pas sans lendemain. C’est un fait, qu’au milieu des difficultés économiques de l’heure présente, l’édition du livre d’art connaît une renaissance ; bien plus, il apparaît qu’on abandonne les procédés mécaniques d’illustration, j’entends dans la publication des ouvrages non techniques, pour revenir à l’harmonie typographique réalisée dès les premiers âges par l’alliance de la gravure en relief et du texte; on renoue la chaîne des beautés d’antan. Nous ne saurions donc trop rendre hommage au comité de l’exposition d’avoir employé ses soins à mettre sous les yeux des amateurs et des
- (1) Je tiens à remercier tout particulièrement M. Albert Morancé à l’obligeance duquel je dois les figures qui illustrent ce compte rendu et qui sont empruntées au catalogue par lui édité à. l’occasion de cette exposition.
- (2) Paris, du 3 au 9 avril 1923.
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- professionnels cet ensemble réuni avec l'éclectisme le plus judicieux des plus beaux livres illustrés français.
- Ce comité se composait, indépendamment de M. Henry Martin, administrateur de la Bibliothèque de l’Arsenal, président général du Congrès, du comte Paul Durrieu, membre de l’Institut, président, de MM. Charles Morlet et Amédée Boinet, administrateur et bibliothécaire à la Bibliothèque Sainte-Geneviève, érudits bien connus et dont les travaux sur le livre manuscrit et imprimé font autorité. Ces noms seuls disent assez quel soin et quelle compétence ont présidé au choix des ouvrages à exposer et à leur présentation matérielle. Et, de fait, la sélection avait été des plus rigoureuses : on n’avait retenu que ce qui offrait une incontestable valeur d’art et cette leçon d’histoire de qualité rare, fut cependant complète, très nourrie et définitive.
- L’ensemble comprenait 773 ouvrages appartenant aux collections publiques et privées. M. le Ministre de l’Instruction publique et M. le Directeur des Beaux-Arts avaient facilité grandement la tâche des organisateurs en autorisant, à titre exceptionnel, le transfert de volumes appartenant aux trois bibliothèques publiques de Paris, Arsenal, Mazarine, Sainte-Geneviève; à la bibliothèque de l’Ecole des Beaux-Arts; à la Bibliothèque d'Art et d’Arcbéologie et aux bibliothèques municipales classées de province. Le choix se trouvait ainsi très élargi. De plus, grâce à l’activité de M. Am. Boinet, les collectionneurs particuliers consentirent à se dessaisir momentanément des pièces les plus rares de leurs collections, et, ceux-là mômes qui gardent le plus jalousement d’ordinaire les joyaux de leur bibliothèque, se laissèrent fléchir en cette occasion. Il convient, au nom du grand public, de leur en témoigner notre reconnaissance. Les dépôts publics, à eux seuls, n’eussent point été capables de fournir toutes ces richesses, à raison surtout de l’abstention de notre Bibliothèque Nationale, dont les règlements rigoureux s’opposent à tout concours à l'extérieur.
- Grâce à Mme la marquise de Ganay, à Mme Th. Belin, et à MM. Jean Masson, Beraldi, Rahir, Gruel, Gallice, A. Marie, André Hachette, de Billy, Renevey, d’autres encore qui pardonneront une omission où l’ingratitude n’a point de part, tout ce qui devait être là, y fut et en exemplaires de conservation parfaite.
- Si, cherchant à dégager une impression d’ensemble, nous laissons de côté les sections de reliure et d'ex-libiâs, arts annexes du livre, l’exposition apparaissait divisée matériellement en deux parties, l’une réunissant les premiers monuments des arts graphiques, manuscrits enluminés et incunables à figures du vnP au xvc siècle inclus, l'autre réservée aux livres illustrés du x\T au xixe siècle.
- Pour dignement recevoir les richesses médiévales et créer autour d’elles une atmosphère convenable, les organisateurs avaient eu la louable idée de revêtir les flancs de la nef du pavillon de Marsan d’une suite de panneaux empruntés à la célèbre tapisserie de l’Apocalypse de la cathédrale d’Angers. Les sujets, si étrangement décoratifs dans leurs couleurs graves, retenaient les regards à mi-hauteur de cette nec dont l’architecture vers les étages supérieurs est, on le sait, d’une ordonnance, d’un goût à tout le moins discutable.
- Ces magnifiques tapisseries qui se composaient à l'origine de 90 tableaux, ont été exécutées dans la seconde moitié du xive siècle pour Louis d’Anjou, sur les car-tous de Jean de Bruges par Nicolas Bataille, artisan dont la réputation était consi-
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- dérable et qui fut à maintes reprises, la comptabilité royale en fait foi, honoré des commandes de la cour de France. On connaît le goût de Charles V pour les tapisseries; le duc d’Anjou, son frère, n’était pas un moindre amateur. Les conditions dans lesquelles fut entrepris ce chef-d’œuvre de l’art décoratif sont assez curieuses et touchent à l’histoire du livre de façon directe. Jean de Bruges ne composa pas ses maquettes d’imagination; il voulut se documenter; peut-être, le lui conseilla-t-on, en raison de la nature du sujet. Quoi qu’il en soit, le duc d’Anjou eut recours pour cette documentation à la librairie de son frère, laquelle contenait plusieurs manus^ crits historiés de l’apocalypse de saint Jean. Le roi prêta un manuscrit. On trouve trace de ce prêt dans un récolement opéré en 1320 par le libraire de Charles V, qui, constatant l’absence du volume à cette date, note que le roi « Va baillé à M. d'Anjou pour faire son beau tappisn. La complaisance du roi eut les conséquences ordinaires en pareille matière : Charles V ne revit jamais son livre.
- Quel est exactement le manuscrit qui servit de modèle à Jean de Bruges pour ses cartons? On ne saurait avec précision répondre à cette question; on a trouvé seize apocalypses dont les figures ont des rapports avec la tapisserie. La librairie du roi en contenait plusieurs qui ont été dispersées au cours des âges. Les recherches auxquelles les érudits se sont livrés semblent toutefois aboutir à donner la préférence aux manuscrits de Cambrai ou de Metz.
- L'Apocalypse de la bibliothèque de Cambrai figurait en bonne place à l’exposition et il ne fut pas d’un médiocre intérêt de pouvoir observer la concordance entre les miniatures et les tapisseries exposées. Une fois de plus on était amené à constater la place considérable qu’occupe l’art de la miniature dans l’histoire de l’art au moyen âge.
- La section des manuscrits, comme celle de la reliure, fut à l’exposition, sans conteste, la plus fréquentée du grand public et cela, pour une raison qui, du moins pour le plus grand nombre, n’a point affaire directe avec l’art, l’attrait de la couleur.
- Cette section comprenait un vaste ensemble s’étendant du vme au xvme siècle. Nous ne dirons rien du seul exemplaire appartenant au vme siècle, un Paul Orose, de la bibliothèque de Laon, non plus que des manuscrits des xvne et xvme siècle. Ces derniers ne sont que des curiosités en marge de l’histoire du livre dès que l’impression a remplacé la calligraphie.
- Du ixe au xne siècle, les manuscrits sortent des ateliers monastiques groupés principalement dans le nord et le nord-est de la France. Les abbayes de Corbie, de Saint-Vaast, de Saint-Amand, de Saint-Omer, de Marchiennes, de Reims entretiennent des scriptoria où des religieux que leurs talents affectent spécialement à cette œuvre pie, travaillent avec activité à la transcription et à la décoration de sacramentaires, de bibles, de psautiers, d’évangéliaires qui, dans l’ensemble, révèlent un indéniable sens artistique. Toutefois, jusqu’au xie siècle, les influences byzantines et irlandaises sont sensibles et pèsent fâcheusement dans ces grands tableaux à pleine page, figeant les personnages dans des attitudes hiératiques. Le geste et l’expression sont stéréotypés; les draperies, lourdes et mortes comme des coulées de lave, mettent une irréparable ankylosé sur le mouvement qui tenterait parfois d’animer le sujet. Au reste, l’intention symbolique seule importe; elle atteint toujours son but, et la composition n’est point sans grandeur. Mais au xie siècle, l’influence byzantine s’efface, les grandes peintures sont plus rares et les enlumineurs s’appliquent davantage à l’ornementation proprement dite. Et cette ornemen-
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- lation est bien caractéristique et bien étrange : au milieu de rinceaux et de postes, d’entrelacs et de portiques à colonnes, rehaussés seulement de couleurs primaires, s'agitent, se contorsionnent plutôt, toute une horde d'animaux et d’êtres fantastiques qui concourent par leurs gestes incohérents et tumultueux aux lignes générales des motifs décoratifs. La volonté d’épouvante est très nette chez les enlumineurs de cette époque, et pourtant lo vie simple et vraie est encore absente de tout cela. Il faudra attendre jusqu’au xme siècle pour voir s’épanouir ces chefs-d’œuvre incontestés,
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- Fig. 1. — Apocalypse figurée du monastère de Bethléem, près Louvain, xme siècle (Selon toutes probabilités c’est ce manuscrit qui a servi de modèle pour la tapisserie de la cathédrale d'Angers). [Bibl. de Cambrai] (cliché Éditions Albert Moraneé).
- empreints d’un réalisme discret où la naïveté le dispute à la grâce, le charme à la vérité.
- Parmi les plus remarquables manuscrits exposés pour cette période antérieure au xme siècle, signalons : Évangéliuire de Charlemagne, écrit en lettres d’or, du début du ixe siècle ; l’évangéliaire dit Psautier de sainte Aure, du ixe siècle encore, de l'école de Corbie, qui, jusqu'à la Révolution, fut solennellement porté en procession chaque année le jour de la fête de sainte Aure, seconde patronne de Paris. Ce manuscrit est protégé par une riche reliure en bois recouverte de vermeil où s’enchâssent des pierres précieuses, et qui porte sur le plat supérieur une plaque d’ivoire sculpté représentant la Vierge et l’Enfant, sur le plat inférieur un nielle représentant le Christ. Notons encore un psautier glosé (Bibliothèque de Boulogne-sur-Mer) qui présente cette particularité que l’enlumineur en est connu; c’est le
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- moine Hervée de l'abbaye de Saint-Berlin à Saint Orner. Enfin, la Bibliothèque de Dijon avait envoyé quatre manuscrits de l'abbaye de Citeaux, une Bible et des Commentaires de saint Jérôme et de saint Grégoire, historiés avant la promulgation des statuts interdisant la décoration des manuscrits cisterciens.
- Au xme siècle, on le sait, et notamment sous le règne de saint Louis, une transformation importante s’opéra dans l’art de la miniature. La laïcisation de l'art de l’enlumineur entraîna la rupture avec la tradition. Contraint de plaire à une clientèle qui le paie, l’artisan doit renouveler son fonds, assouplir sa manière et l'adapter au goût du jour. Jusqu’alors la transcription et la décoration des livres saints s'était accomplie dans le monastère avec ferveur sans doute, mais sans fièvre, dans la
- Fig. 2. — Grandes chroniquede France rédigées en français par Primat, moine de Saint-Denis et exécutées dans l’abbaye de cette ville au xin3 siècle. [Bibl. Sle-GenevièveJ (cliché Editions Albert Morancé).
- sérénité; les grandes peintures des siècles précédents sont écrites comme des prières dont elles gardent la majesté, mais aussi le ton monotone. Désormais, les livres saints n’auront plus seuls les honneurs d’une riche transcription; les textes profanes se multiplient.
- D’autre part, le nombre des lecteurs s’accroît; l’Université de Paris est au plein de son développement; il faut un grand nombre de manuscrits afin de satisfaire une clientèle d’étudiants chaque jour plus nombreuse; de là la création d’une corporation de copistes laïques. Notons au surplus qu’en haut lieu on donne le ton. Blanche de Castille aimait les beaux livres et sut en inspirer le goût à son fils.
- L’influence de l’architecture et de la peinture sur verre est très nette à cette époque. Les surfaces des vitraux se divisent en petits compartiments; les scènes s'y inscrivent dans des médaillons et dans des losanges; le cadre des histoires sera de même sorte. Comme dans les vitraux aussi, le bleu et le rouge dominent dans les
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- miniatures; gables, pinacles, arcatures, crochets, lobes, tous éléments propres à la sculpture se retrouvent sur les parchemins, et le réalisme s’affirme dans l’observation de la forme. Plus tard, la couleur s’éclaircira, se nuancera, s’affinera, les scènes à personnages, vives et vraies, se profileront sur des fonds d’or damasquinés.
- Signalons : les Grandes chroniques de France (Bibl. Sainte-Geneviève), exemplaire exécuté à l’abbaye de Saint-Denis et ayant appartenu à Charles V; le Recueil d'anciennes poésies françaises copié et enluminé vers 1285 pour Marie de Brabant, seconde femme de Philippe le Hardi; le magnifique Bréviaire de Châlons-sur-Marne (Bibl. de l’Arsenal) et sa belle crucifixion, si décorative et si caractéristique de l’époque. Enfin, des écoles du nord de la France, dont l’activité ne s’est point ralentie bien que la préséance reste acquise a l’école parisienne, un Traité de morale de Richard de Saint-Laurent (Bibl. de Saint-Omer) qui contient un beau portrait de Robert de Béthune, et le Missel de Corbie de la bibliothèque d’Amiens.
- Au xive siècle, l’art de l’enlumineur est en plein développement; il atteindra son apogée au xve siècle avec les Jean Fouquet, les Bourdichon, les Pol de Limbourg, qui sont plus encore peut-être des peintres que des enlumineurs, des miniaturistes, au sens moderne du mot, que des illustrateurs.
- Le xive siècle c’est le siècle de Jean Pucelle et le triomphe de l’école parisienne; il se caractérise par un certain souci d'idéalisme, par un retour vers la grâce et l’harmonie dans la délicatesse du coloris et la souplesse du dessin ; les encadrements se forment des linéaments ténus de stolons stylisés et capricieux qui naissent dans les initiales et où s’attachent des folioles aigus et des épines qu’habitent des insectes et des oiseaux. Parfois celte végétation grêle se propage dans le texte, entoure la page comme d’une mousse translucide semée de minuscules fers de lance dorés ou bigarrés. Enfin, et c’est là peut-être l’essentiel, la lumière commence à jouer dans le dessin et à donner la vie réelle aux êtres et aux choses.
- Pour cette période, comme pour celle qui suit, on comprend que choisir n’est qu'un moyen d’être bref; il faudrait s’arrêter sur chaque volume. Il convient toutefois de retenir : la Somme le Roi, de Frère Laurent (Bibl. de l’Arsenal); la Bible histo-riale, dite Bible de Jean de Papeîeu du nom du clerc qui en achève à Paris, la transcription ; le Miroir historial, de Vincent de Beauvais (Bibl. de l’Arsenal); le beau Tile-Live de la Bibliothèque Sainte-Geneviève, exécuté vers 1370 par le « Maître aux boqueteaux » puis, de la Bibliothèque de Bourges, un lectionnaire à l’usage de la Sainte-Chapelle de Bourges et aux armes du duc de Berry.
- Et nous atteignons le xve siècle. On eût désiré voir figurer dans cette exposition les 'Très riches heures du duc de Berry qui sont sans doute le chef-d’œuvre accompli de la miniature. Mais le Musée Condé de Chantilly ne prête point et, pour apprécier les beautés de cet art franco-flamand du xve siècle, force nous fut de nous contenter du Térence des ducs de la Bibliothèque de l’Arsenal Sans insister sur la valeur expressive du dessin, sur les qualités très remarquables des peintures qu’il contient, et qui ont été étudiées par M. Henry Martin, il importe de rappeler que les sujets sont exclusivement profanes et que, pour la première fois, nous trouvons le paysage dans la miniature. Notons aussi : Le livre des cas des nobles hommes et femmes de Jean Boccace, exécuté entre 1309 et 1319 pour Jean sans Peur; le Missel de Saint-Magloire. Mais à cette date, l’école parisienne n’a pas seule le privilège de produire de beaux manuscrits. C’est à l’école de la Loire notamment que revient l’honneur d’avoir produit : la belle Cité de Dieu qui appartient à la Bibliothèque Sainte-Geneviève
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- et compte parmi ses joyaux; le Livre de prières de Jeanne Laval de la Bibliothèque de Poitiers; mentionnons encore, de l’École de Bourges, le Livre d'heures de Jeanne de Valois. Les livres de prières, on le sait, furent très abondants et recherchés à cette époque. L’art de la miniature ne s’arrête pas là. Le xvie siècle a produit encore des manuscrits enluminés comme aussi le xvn° et lexvme. Mais nous l’avons
- Fig. 3. — Térence des ducs, manuscrit ayant appartenu à Louis, duc de Guyenne, fils de Charles VI, puis au duc de Berry. Art parisien du début du xv' siècle. [Bibl. de l’Arsenal] (cliché Éditions Albert Morancé).
- dit, quand naît le livre imprimé, surtout quand il ose s’avouer, qu’il est reconnu, admis, le manuscrit doit s’effacer en tant que livre. Cependant nous ne pouvons omettre au xvie siècle, le Livre du gouvernement des Princes qui contient une très belle peinture, représentant une rue avec ses maisons à encorbellement, ses boutiques, où drapier, barbier, pâtissier, accomplissent avec conviction et gentillesse les actes de leur profession.
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- Il n’est guère possible d’opérer une classification analytique dans les incunables illustrés. Force nous est de parcourir avec le lecteur le champ vaste mais plein de curiosités qui s’offrait aux yeux des visiteurs.
- A l'origine, le livre imprimé ne fut qu’une contrefaçon du manuscrit; les caractères imitent les lettres calligraphiées etTenlumineur, auquel l’imprimeur réserve dans le texte des blancs pour les rubriques et les initiales, achève la contrefaçon en les comblant par des ornements en couleur. Les gravures sur bois, elles-mêmes, semblent n’être là que pour guider le coloriage, et le trait disparaît souvent sous la gouache. Mais bientôt la gravure reprend ses droits. On commence à sentir le prix du travail accompli par le tailleur d’images et le livre montrera désormais qu’il peut triompher paré seulement de la gamme infinie et féconde des noirs et des blancs, pour peu que le graveur sache les disposer avec harmonie et que la science du dessin et des valeurs le dispense du secours des rehauts de la teinte.
- Les deux grands centres de production du livre au xv° siècle sont Paris et Lyon, mais, sauf peut-être par les éditions de Trechsel, cette dernière ville ne peut rivaliser avec Paris.
- Le premier incunable parisien orné de bois est le Missel de .Jean Dupré. Il contient deux grandes planches dont l'une figure une crucifixion, l’autre, Dieu le père dans sa gloire; le style en est encore archaïque, mais la composition n’est point sans grandeur. L’exposition ne nous donnait pas ce missel dans sa première édition de 1481, mais dans une édition postérieure, de 1490. Les bois sont les mêmes. Rappelons à ce propos que cet usage d’utiliser les mêmes bois dans des éditions différentes, de les faire repasser à plusieurs reprises dans le corps d'un même ouvrage, de se les prêter enfin entre imprimeurs est constant au xv° siècle.
- C'est ainsi que nous retrouvons les figures de la Destruction de Trope le Grant dans les Commentaires de César édités par Pierre Levet en 1485 (Bib 1. Sainte-Geneviève), un des livres les plus remarquables de ce temps par la pureté étonnante de la taille et l’habile distribution des noirs et des blancs, un des plus anciens aussi et des plus rares avec le Boccace de Jean Dupré (collection J. Masson) de 1484 et la Danse macabre imprimée en 1485 par Guy Marchand dont il n’existe qu’un exemplaire en France, à la Bibliothèque de Grenoble. La Danse macabre est intéressante à plusieurs titres. D’abord l’illustration en est très caractéristique de la mentalité médiévale; de plus, les graveurs qui composeront les encadrements des livres d’heures ne se feront pas faute de s’en inspirer. On y voit des personnages de toutes sortes et de tous rangs aux prises avec la mort; le pape, l’empereur, le paysan, le médecin, le pédagogue, le dameret, l’enfant sont saisis par l’horrible squelette à figure grimaçante. Les scènes, groupées deux à deux sous des arcs en anse de panier de style Louis XII, sont d’un dessin très poussé et l’ensemble est d’un bel effet décoratif.
- Nous arrivons maintenant aux grands noms de l’Imprimerie. Pierre Lerougc est un de ceux qui ont le plus fait pour l’art du livre. Voici d’abord son chef-d’oeuvrc, Ta mer des histoires, deux grands volumes in-folio pleins de grandes et petites figures et d’ornements d’une grande richesse et qui révèlent un véritable génie d’adaptation de l’art de la miniature aux besoins nouveaux du livre. Les planches du Baptême de Cloviset de la Bataille de Tolbiac sont d’un intérêt capital, mais c’est surtout à l’ornementation des fastueuses initiales et notamment du fameux « S »,
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- formé de deux dragons affrontés, qu’il doit sa célébrité. On peut mettre aussi à l’actif de Lerouge l’illustration de La Cité de Dieu d’Abbeville, imprimée en 1486 par Jean du Pré. Il y a parenté dans la facture des bois de ces deux ouvrages. L’intluence de Lerouge a élé considérable à la fin du xve siècle et le grand éditeur Vérard lui a repris le matériel qu'il a utilisé pendant toute sa carrière. Les livres imprimés par Vérard sortent des ateliers les plus divers. Ils sont en nombre considérable et se recommandent à notre admiration par des qualités communes : soin dans la disposition des ornements, initiales calligraphiques aux grotesques expressifs, vignettes pleines de mouvement et de grâce naïve. Ce sont : les Chroniques de France, les Heures et Vigiles des morts de 1493; le Grand lioèce de consolation de 1494; le Miroir historial de Vincent de Beauvais et la si charmante édition du Homan de la Bose de 1495. Rappelons que c’est à Vérard que l’on doit les premiers livres d'heures imprimés, et qu’il ouvrit le chemin où s’illustra Pigouchet, notamment en 1498, avec ses heures à l'usage de Home dont il nous fut donné d’admirer un bel exemplaire sur velin de la Bibliothèque Sainte-Geneviève. Enfin, c’est à de Marnef qu’on doit une intéressante Nef des fous un peu archaïque de style mais pleine d’humour.
- Les impressions de Lyon restent dans l’ensemble très rudes et primitives. Toutefois il faut retenir le Térence de Trechsel et un ouvrage unique parce qu’il est le seul du xve siècle avec gravures en taille douce : Les pérégrinations de Oullremer en Terre Sainte du Breydenbach.
- Nous abordons maintenant les salles modernes. Au début du xvie siècle, nous retrouvons des volumes semblables d’aspect aux incunables : mêmes lettres gothiques, mêmes bois un peu rudes où les courbes franches sont rares; mais, plus tard, sous l’influence de la Renaissance et par le retour à l’antique, le style deviendra plus souple, et l’on se trouvera en présence d’une abondance luxuriante de motifs qui montrent une habileté dans la technique de la gravure en bois qu’on ne reverra plus avant que deux siècles se soient écoulés. Arsène Houssaye s’enthousiasmait à juste titre pour ces belles impressions et ces belles figures et la description synthétique qu'il en donne vaut d'être rapportée.
- « Quelles surprises, dit-il, réserve la variété de ces encadrements qui joignent au souverain caractère de l’antiquité, la richesse d’imagination, l’exubérance de pittoresque, le miracle d’imprévu de la Renaissance ; des canephores voilées, belles et sévères comme des statues tumulaires, s’accolent aux deux montants des cadres ornés de nielles, d’oves et d’acanthines. A la base nagent des chevaux marins ou volent des hippogriffes reliés par leurs queues de serpents. Au sommet, deux chiens arc-boutés sur leurs pattes, l'échine basse, la gueule ouverte, se regardent nez à nez prêts à s’entre-dévorer. Ce sont aussi de sveltes cariatides supportant des frontons doriques dont les deux versants sont occupés par des figures couchées de femmes nues, des colonnes cannelées ayant pour chapiteaux des guirlandes de fleurs et des banderoles à devise au milieu desquelles se modèlent des masques de satyres où s’accolent des médailles grecques, des draperies relevées par des amours, des gerbes de blé portées par des génies, des grappes de fruits tombant des cornes d’abondance. C’est un monde où concourt tout ce qui est nature, art, science, attribut, emblème, tradition, invention. »
- Les grands noms d’imprimeurs à retenir pour cette époque sont pour Paris ceux : de Geoffroy Tory, de Gille de Gourmont, de Denys Janot, de Simon de
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- Colline, des Étienne, bien que peu de livres illustrés soient sortis des presses de ces derniers; pour Lyon, ceux de Trechsel, de Roville et de Tournes, pour lesquels gravèrent Jean Duvet, Bernard Salomon, Woeriot. Nous ne pouvons donner une fastidieuse énumération; signalons particulièrement les Heures, le Champ fleuri/ cl
- Fig. 4. — Entrée de Henri II à Paris. Portrait équestre du roi, gravé sur bois (peut-être par G. Tory) et extrait du livre publié par RolTet à l’occasion de la joyeuse entrée que le roy Henri, deu.iiesme de ce nom, a fuie te en sa bonne ville de Paris, le sezième jour de juiny 1549. [Bibl. Ecole des Beaux-Arts) (cliché Éditions Albert Moranoé).
- le Diodore de Sicile de Tory; la belle planche des Tableaux accomplis de lous les arts libéraux, de Gourmont, où l’on retrouvera à profusion les éléments décoratifs de l’époque; le célèbre portrait de Henri II, dans HEntrée du roy Henri à sa bonne ville de Paris, 1549, de Tory. Enfin Le Songe de Poliphile imprimé par Kerver en 1546.
- Le xvii0 siècle est une époque critique pour le livre et, à l’exception de quelques
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- rares volumes, l’ensemble reste assez ennuyeux dans sa grandiloquence. Le culte de la raison n’est point favorable au développement de la personnalité artistique, et si l’on excepte Abraham Bosse et C. de Passe, plus tard Chauveau et Sébastien Leclerc, les graveurs apparaissent surtout comme de bons architectes décorateurs, j’entends du moins quand ils mettent leurs talents au service du livre A cette époque, en effet, les grands frontispices gravés sur cuivre avec leur cortège d’allé-
- Fig. 5. — Desmarkts (J.). L’Ariane publiée chez Guillemot à Paris en 1639; frontispice gravé par Abraham Bosse. [Bibl. Sainte-Geneviève] (cliché Éditions Albert Morancé).
- gories, remplacent les gracieux rinceaux tracés sur bois du siècle précédent. De plus, on revient aux incommodes formats in-folio. L’influence plantinienne est introduite en France par Léonard Gaultier qui, l’un des premiers, travaille pour l’imprimeur Cramoisy. Il grave des planches pour le Roland furieux de 1616, pour L'Odyssée de 1619, pour L’Argents de Barclay de 1624. Thomas de Leu s’apparente à Gaultier et collabore avec lui pour les Images de plalte peinture des deux Philostrates
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- en 1614, pour les Œuvres de Ronsard chez Nicolas Buon, en 1623. Claude Mellaii, si caractéristique par son parti pris d éviter les tailles croisées, travaille également pour ce dernier ouvrage. Avec les De Passe, originaires des Pays-Bas, et surtout avec Crispin de Passe, le style s’assouplit. L'instruction du roy en l’exercice de monter à cheval de 1625 est véritablement un beau livre. Il contient un grand nombre de planches représentant le roi se livrant à ces exercices de haule école sous la direction de Pluvinel, qui sont exécutées avec goût et adresse; le dessin en est sûr et la composition vivante et harmonieuse. Du même artiste notons aussi les gravures de Daphnis et Chloé (1626).
- Jacques Callot, on le sait, s’est essayé dans l’illustration mais occasionnellement. La lumière du Cloître en 1696, recueil de petites eaux-fortes dans la manière du maître, mais tracées très rapidement et accompagnées de quelques vers, n’a vraiment qu'un intérêt de curiosité.
- Mais avec Abraham Bosse nous revenons au livre d’art; nul mieux que lui n’a su à cette époque allier la vignette et le texte : il a déjà la grâce et lorsqu’il n’est point contraint de concentrer ses efforts sur les sujets graves, où d’ailleurs il est mal à l’aise, le pittoresque perce à chaque trait sous les raideurs voulues du temps; Abraham Bosse était largement représenté à l’Exposition. On y voyait : La manière universelle de üesaiynes de 1647; La Pucelle de Chapelain de 1656 et surtout cette délicieuse Ariane de Desmarels de 1639, d’un charme un peu précieux mais très pénétrant et d’un style soutenu.
- De Chauveau et de Sébastien Leclerc, ces précurseurs des grâces du siècle suivant, citons enfin Les métamorphoses d'Ovide en rondeaux de Benscrade, publiées en 1676 par l’Imprimerie royale.
- Nous voici parvenus au siècle des grâces mièvres et des bergères. Lassé des allégories et de la mythologie, on revient à la peinture directe de la société et des mœurs contemporaines. Tout cet art du xvmc siècle est trop connu pour qu’il soit besoin d’insister. Notons toutefois le retour aux petits formats. Le grand succès de librairie est marqué par l’édition des fables de La Motte à l’illustration desquelles collaborent plusieurs graveurs, mais dont les meilleurs vignettes sont de Gillot, le maître de Watteau. Laurent Cars traduit Boucher pour le Molière de 1734. Gra-velot, Eisen, Cocliin ornent le Dccameron (1757). Eisen encore, les Contes de La Fontaine des fermiers généraux, Marillicr les Fables de Dorât (1773) et les Idylles de Berquin. Moreau le Jeune, les œuvres de Rousseau, les fameuses Chansons de La Borde, Moreau le Jeune! le poète des grâces affadies mais exquises, des tendresses poudrederizées, qui répand avec abandon les guirlandes de roses, noue d’une main féminine les rubans de satin autour des cadres, oii vivent des scènes de la plus piquante galanterie et invente pour les œuvres de Molière des culs-de-lampe d’une originalité délicate, où l’humour se pare de distinction. Regrettons que parfois le souci de plaire à un public que ne retenait point assez la bienséance ait amené ces artistes à des excès dont ils ne semblent même pas soupçonner l’inconvenance tant ils y mettent de bonne grâce ingénue et souriante.
- La transition entre le xvme et le xixc siècle est marquée par Prudhon et par Debucourt qui tous deux travaillent pour les Didot. Les délicates planches en couleurs de Héro et Le an dre (1801) gardent encore quelque chose des charmes fragiles d’hier. Cependant l’école Davidienne règne en maîtresse. Le Racine in-folio publié
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- LE LIVRE FRANÇAIS AU PAVILLON DE MARSAN.
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- par Didot aîné, l’an IX, se pare non sans grandeur des grecs académiques de Gérard et de Girodet. Mais la partie la plus attachante de ce xixe siècle, si proche de nous et dont nous commençons à connaître le prix, c’est la période romantique, qui va de 1830 à 1830. On revient à la gravure sur bois; mais usant d'un procédé
- Fig. 6. — Rousseau (J.-J.). Œuvres publiées à Bruxelles, 1771-1783, illustrées par Moreau le-Jeune et Le Barbier. [Bibl. Ste-Genevicve] (cliché Éditions Albert Morancé).
- nouveau qui consiste à attaquer la fibre de bout, pour tailler dans une matière plus dense et plus résistante, les graveurs obtiennent des finesses qui permettent la reproduction en fac simile rigoureux des plus capricieuses hachures venues sous la plume des illustrateurs. Gigoux ouvre la marche avec son GU Btas et, dès lors, toute la fantaisie des Gavarni, des Daumier, des Grandville, des Monnier se donne Tome 135. — Juin 1923.
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- 440 DE DIVHE FINANÇAIS DES OIUGINES A 1870. ----- JUIN 1923.
- carrière dans les belles éditions de Curmer et de Fnrne. Chariot, Bafïet commencèrent l'épopée napoléonienne. D'ailleurs, on ne s’en tient pas exclusivement au bois; pour les ouvrages de luxe, les éditeurs accueillent la gravure en taille douce, et telles des vignettes de Tony Johannot pour le Werther de (iœthe peuvent être
- Fig. 7. — Cervantes (Michel). L'ingénieux hidalgo Don Quichotte de la Manche. Paris, Hachette, 5863. Illustrations de Gustave Doré. )Bibl. Musée des Arts décoratifs) (cliché Editions Albert Morancé).
- regardées comme ce qu’il y a de plus exquis dans cet art 1830. Enfin, la lithographie, elle aussi, a sa place avec le Faust illustré par Delacroix.
- Nous voici parvenus au terme de notre voyage dans ce paradis des livres et des images, car c'est presque parler du présent que de redire l’étourdissante fantaisie, la prestigieuse imagination, la puissance d'évocation de Gustave Doré dans ses vastes commentaires de Dante, de Cervantès, de Perrault et de Balzac. C'est fini! Tous ces monuments du passé si vivants et si beaux et qui parlent et qui charment,
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- LE LIVRE FRANÇAIS AU PAVILLON DE MARSAN.
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- sont maintenant retournés prendre leur place, leur service pourrait-on dire, dans leurs habitations respectives. Les uns pour attendre avec abnégation le périlleux dévouement quotidien et se llétrir lentement sous des curiosités qui s’exercent parfois avec la rudesse de droits, les autres plus heureux sans doute, mais cœurs toujours fermés, indifférents aux hommages les plus légitimes pour retrouver dans la douceur des écrins et la solitude des vitrines l’inutile sommeil sous des regards attendris, mais qui vont rarement jusqu’à l’âme. Souhaitons, en l’attente de ce « Musée du Livre » dont la nécessité incontestable au point de vue technique et artistique se fait chaque jour plus pressante, que ceux-là qui sont venus en avril, demander au Musée des Arts décoratifs les joies rares du bibliophile, se ressouviennent que nos bibliothèques publiques ont repris possession de ces trésors et que c’est à leur intention qu’elles les conservent avec une prudence sévère sans doute, mais nécessaire et qui n’exclut pas la bienveillance de l’accueil.
- Frantz Calot,
- bibliothécaire à la Bibliothèque Sainte-Geneviève.
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- BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ d’eNCOURAG. POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- JUIN 1923.
- L’IMPORTATION EN FRANCE DES ESSENCES
- Déïret du 30 mai 1923, fixant les modalités d’application de l'article 6 de la loi du 28 février 1923, relatif à l’importation des essences de pétrole et prodiits similaires (1).
- Le Président de la Hépublique française,
- Sir le rapport du Ministre du Commerce et de l'Industrie et du Ministre des Finances,
- Vu l’article Ode la loi du 2N février 1923 portant ouverture sur l'exercice 1923, au titre du budget général, de crédits provisoires applicables au mois de mars 1923 et notamment les six premiers pragraphes ainsi conçus :
- (( Six mois au plus après la promulgation de la présente loi, les importateurs d'essences de pétrole et autres, pures ou en mélange, destinées à être consommées en Fnnce, seront tenus, pour obtenir des licences d’importation, d’acquérir de l’État chaque mois, une quantité d’alcool éthylique comptée en volumes à 15° C. et à lOOdegrés Gay-Lussac. correspondant à un pourcentage minimum de 10 p. 100 en vo ume de la quantité d'essence par eux dédouanée dans le mois précédent.
- « La même obligation s’appliquera aux importateurs de benzols, benzines, toluères, essences de houille pures ou en mélange. Seront cependant exempts de l’obligation les produits employés à la fabrication des matières colorantes et produits chimiques.
- « L’alcool cédé aux importateurs visés aux deux paragraphes précédents devra être exclusivement destiné à la force motrice.
- « Les décrets rendus sur la proposition du Ministre du Commerce et de l’Industrie et du Ministre des Finances fixeront les modalités d'application des dispositions ci-dessus, et notamment, pour chaque année, et avec un préavis de trois mois, le pourcentage minimum obligatoire d’alcool à acquérir, la formule de dénaturation de cetalcool et le prix de cession des alcools purs ou dénaturés.
- « Les arrêtés rendus par les mêmes ministres pourront fixer la composition des mélanges, leur prix de vente en gros, ou éventuellement l’écart de ce prix avec le prix de vente en gros de l’essence, ainsi que les conditions auxquelles ils devront être livrés au public.
- « Au cas d’infraction aux dispositions ci-dessus, le Ministre du Commerce sera autorisé à suspendre ou à retirer les licences d’importation ».
- Vu les articles 104 et 105 de la loi du 25 juin 1920 portant institution de droit intérieur de consommation sur les huiles minérales raffinées ou lampantes et les essenœs de pétrole et autres, pures ou en mélange, d'une part, et, d'autre part, sur les benzols, benzines, toluènes, essences de houille, purs ou en mélange;
- (1) J aimai officiel du 1er juin 1H23.
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- DÉCRET DU 30 MAI 1923 SUR ^IMPORTATION DES ESSENCES.
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- Vu les décrets des 30 juin et 18 août 1920 relatifs à l’application des articles 104 et 105de la loi du 25 juin 1920, susvisés;
- Vu les lois des 11 janvier 1892, 30 juin 1893 et 29 mars 1910, 5 août et 7 novembre 1919, sur le tarif général des douanes ;
- Vu la loi du 29 décembre 1917 et le décret du 30 mai 1921, relatifs au régime des entrepôts de douane;
- Vu le décret du 4 décembre 1919 qui a soumis à la formalité de l’autorisation préalable d’importation des huiles de pétrole, de schiste et autres huiles minérales propres à l'éclairage, ainsi que des huiles lourdes et résidus de pétrole et d'autres huiles minérales,
- Décrète :
- Art. 1er. — Sont considérées comme essences de pétrole ou autres, au point de vue de l’obligation prévue à l’article 0 de la loi susvisée du 28 février 1923 :
- 1° Les produits qui donnent à la distillation 95 p. 100 en volume à une température au plus égale à 215° C. ;
- 2° Les produits qui, dans un mélange contenant des essences de pétrole ou autres, passent à la distillation à une température inférieure à 225° C.
- Ne sont pas soumises toutefois à ladite obligation les huiles lampantes telles qu'elles sont définies pour l’application du tarif des douanes, à la condition qu’elles donnent à la distillation 30 p. 100 au moins en volume après 225° C.
- La distillation servant à la détermination des caractéristiques ci-dessus indiquées sera effectuée avec l’appareil de Luynes-Bordas, en suivant les modes opératoires employés par les laboratoires du Ministère des Finances.
- Art. 2. — Sont considérés, au point de vue de l’obligation prévue au dit article 6 de la même loi, comme benzols, benzines, toluènes, essences de houille pures ou en mélange :
- Les produits assujettis à la taxe de 20 francs par hectolitre, en application de l’article 105 de la loi du 25 juin 1920.
- Ne sont pas soumis toutefois à ladite obligation les benzols pour fabrications industrielles tels qu’ils sont définis pour l’application du tarif des douanes.
- Art. 3. — Pour l’application de l'article G de la loi du 28 février 1923, sera subordonnée à partir du 1er novembre 1923, à l’obtention d’une licence d’importation délivrée par le Ministre du Commerce et de l’Industrie, toute importation, sous un régime douanier quelconque, des benzols, benzines, toluènes, essences de houille pures ou en mélange visés à l’article précédent.
- Transitoirement resteront admissibles aux conditions antérieures :
- Les chargements que l’on justifiera avoir été expédiés directement pour la France à une date antérieure au l,r octobre 1923;
- Les produits déclarés pour l’entrepôt à la même date.
- Art. 4. — La reprise d’alcool ne sera toutefois imposée qu'en proportion des quantités d'essences de pétrole ou autres, de benzols, benzines, toluènes, essences de houille pures ou en mélange déclarées pour la consommation, soit à l’importation directe de l’étranger, soit à la sortie d’entrepôt de douane, soit, pour les essences de pétrole ou autres, à la sortie des usines exercées par la douane.
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- i/lMPoRTATIOX DES ESSENCES
- JUIN 1923.
- Art. 5. — Les benzols, benzines, toluènes, essences de houille, purs ou en mélange, qui seront déclarés à l’importation ou à la sortie des entrepôts de douane pour les fabrications industrielles au bénéfice de la dispense du mélange avec de l’alcool provenant de stocks de l’Ltat devront, comme il est déjà réglé pour l’exemption de droit de douane inscrite au tarif minimum à l’égard des benzols, être placés sous le lien d’un acquit à caution garantissant leur arrivée dans les dépôts ou usines destinataires, lesdits acquits devant être déchargés par le service des contributions indirectes du lieu de destination.
- Art. G. — Le pourcentage obligatoire d’alcool à acquérir est fixé, pour la période s’étendant du 1er octobre 1925 au 30 septembre 1924, à 10 p. 100 en volume des quantités d’essences et autres produits visés par le présent décret déclarées pour la consommation, les quantités d’alcool étant comptées à 100 degrés (iay-Lussac à 15" C.
- Art. 7. — L’alcool livré aux importateurs visés aux deux premiers paragraphes de l'article 6 de la loi du 28 février 1923 devra être dénaturé préalablement à son mélange avec l’essence, le benzol ou les produits similaires.
- Des décisions du .Ministre des Finances, après avis du Comité consultatif des Arts et Manufactures, détermineront les conditions de dénaturation.
- Les substances dénaturantes seront fournies par l’Etat.
- Dans les établissements où s’effectueront les dénaturations, des dépôts de substances dénaturantes pourront être installés aux conditions qui seront fixées par l’administration.
- Art. 8. — Les prix de cession de l’alcool aux importateurs, ou aux groupements qu’ils pourraient constituer pour la fabrication ou la vente en commun des mélanges, sont fixés, pour la période s’étendant du l'1’ octobre 1923 au 30 septembre 1924 ainsi (fu’il suit :
- Alcool titrant au minimum 99 ,4 à 15° C., 120 fr.
- Alcool titrant au minimum 94" à 15° C., 110 fr., et flegmes titrant au minimum 90° à 15" C., 105 fr.
- Ces prix s’entendent à l’hectolitre d’alcool compté à 100" (iay-Lussac à la température de 15°, dénaturé, en wagons-réservoirs rendus franco établissement.
- Art. 9. — Le Ministre du Commerce et de l’Industrie et le Ministre des Finances sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret.
- A. Millerand.
- Fait à Strasbourg, le 30 niai 1923.
- Par le Président de la République :
- Le Ministre du Commerce et de /’Industrie, Lucien Dior.
- Le Ministre des Finances.:
- Cii. de Lasteyrie.
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- BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ d’eNCOURAG. POUR L’INDUSTRIE NATIONALE. — JUIN 1923.
- LA COMPOSITION DES MÉLANGES ALCOOL-ESSENCE LIVRÉS AU PUBLIC (CARBURANT NATIONAL)
- Arrêté du 31 mai 1923 fixant la composition des mélanges alcool-essence ainsi que les conditions auxquelles ces mélanges devront satisfaire et celles dans lesquelles ils devront être livrés au public (1).
- Le Minisire du Commerce et de l'Industrie et le Ministre des Finances,
- Vu l’article 6 de la loi du 28 février 1923 portant ouverture sur l’exercice 1923, au titre du budget général, de crédits provisoires applicables au mois de mars 1923;
- Vu le décret du 30 mai 1923,
- Arrêtent :
- Art. 1 — L’alcool destiné à la force motrice doit, après dénaturation spéciale,
- être mélangé à des hydrocarbures dans une proportion volumétrique qui ne soit pas inférieure à 30 volumes d’iiydrocarbures pour 100 volumes d'alcool éthylique, ce dernier étant évalué en alcool à 100 degrés Gay-Lussac à 15° C.
- Art. 2. — Les mélanges ainsi obtenus ne peuvent être mis en vente ou vendus au public que s’ils satisfont aux conditions ci-après.
- Les hydrocarbures mélangés à l’alcool doivent être soit des benzols ou homologues, soit des essences de pétrole. Ces hydrocarbures doivent être de qualité équivalente à celle des hydrocarbures employés isolément dans les moteurs d’automobiles et leur volatilité (tension de vapeur à 15° C.) doit être du moins égale à celle de l’alcool pur.
- La proportion volumétrique d’alcool dans le mélange, évaluée en alcool à 100 degrés Gay-Lussac à LL C., ne doit pas être inférieure à 93 volumes ni supérieure à 105 volumes pour 100 volumes d’hydrocarbures.
- La qualité de l’hydrocarbure et le degré de déshydratation de l'alcool doivent être suffisants pour qu’après addition de 1 p. 100 d’eau en volume, le mélange refroidi dans la glace fondante pendant trente minutes au minimum et amené ainsi à une température inférieure à 1 degré centigrade reste limpide et homogène.
- Le mélange doit être limpide et ne contenir aucune impureté susceptible d’attaquer les moteurs usuels, soit à froid, soit à chaud.
- Art. 3. — Les indications de l’article 2 doivent être reproduites sur tous les récipients contenant les carburants à base d’alcool mis en vente ou vendus au public
- (I) Journal officiel du 1er juin 1923.
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- COMPOSITION DU CARBURANT NATIONAL. — JUIN 1923.
- et sur tous les appareils dislributeurs servant à la livraison directe de ces produits aux consommateurs.
- Seuls les produits répondant aux conditions fixées à l'article 2 pourront être mis en vente ou vendus au public sous la dénomination de carburant national.
- Fait à Paris, le 31 mai 1923.
- Le Mi nistre du Commerce et de l'Industrie, Lucien Dior.
- Le Mi nistre des Finances, Ch. de Lasteyrif.
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- BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ d’eNCOURAG. POl R i/lNDUSTRIE NATIONALE. — JUIN 1923.
- COMPTES RENDUS
- DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- CONSEIL D’ADMINISTRATION
- SÉANCE PUBLIQUE
- DU 12 MAI 1923
- Présidence de M. Mesnager, vice-président.
- La séance est ouverte à 17 h.
- Le procès-verbal de la séance du 28 avril 1923 est adopté.
- Sont présentés pour devenir membres et admis séance tenante :
- M. Janniard (Victor), administrateur d’immeubles, 153, boulevard Malesherbes, Paris (17e), présenté par M. Hippolyte Portevin et M. Bâclé (membre à vie);
- M- A. Gliselin, Ingénieur E. P. C. I., membre du Comité général du Pétrole, 39, rue de Maubeuge, Paris (9e), présenté par M. Lindet et M. Lemaire (membre à vie).
- MM. H. Hitier et Toulon, secrétaires, présentent et analysent les ouvrages récemment entrés dans notre Bibliothèque.
- Les colloïdes, par M. J. Duclaux, 2e édition. Paris, Gautier-Villars et Cie (Don de l’auteur) ;
- Maniialisme et éducation, par M. Julien Fontègne. Paris, Librairie de l’Enseignement technique;
- Cours de machines-outils, Livre IL par le Général L. Gages. Paris, École spéciale des Travaux publics ;
- A. B. C. de téléphonie sans fil, par M. Fernand Vitus (Collection des A. B. C.). Paris, Delagrave;
- Répertoire d'aérodynamique expérimentale, par MM. A. Toussaint, W. Mar-goulis et R. Pris. Paris, Payot;
- Les forces hydrauliques et les usines hydroélectriques, par M. Étienne Pacoret. Paris, Delagrave;
- Cours de géodésie. Triangulations cadastrales et complémentaires, par M. Jarre. Paris, École spéciale des Travaux publics;
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- COMPTES RENDUS DES SEANCES.
- JUIN 4923.
- Veriiandelingen van Dr. P. Zeeman over Magneto-Qptisgue Versciiijnselen. Leiden.
- Il est donné lecture d’un rapport présenté par M. Marcel Magne, au nom du Comité des Constructions et Beaux-Arts, sur la répartition des revenus de la fondation Christofle et Bouilhet.
- Ce rapport est approuvé (1).
- M. Pierre Mauclère, Ingénieur des Arts et Manufactures, fait une communication sur les distributeurs volumétriques d'essence à lecture directe (2).
- Depuis la guerre, on a vu se répandre rapidement, chez les vendeurs d’essence au détail, l’usage de livrer ce liquide à la clientèle, non plus en bidons, mais directement, sans emballage, au moyen de distributeurs puisant dans un réservoir où ce liquide est emmagasiné en vrac, procédé évidemment supérieur à l’ancien au point de vue de la sécurité et de l’économie, à condition que les appareils employés soient d’un fonctionnement irréprochable. Mais l’imprécision de la plupart de ces distributeurs a provoqué des plaintes nombreuses : les Pouvoirs Publics s’en sont émus, et la nécessité est apparue de recourir à des appareils plus exacts.
- M. Mauclère, en appliquant à ce problème le principe des systèmes qu'il a imaginés pour la manipulation des liquides et qui ont été déjà décrits dans une communication présentée le 8 janvier 1921 devant la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale, a étudié des appareils permettant d’obtenir, par la simple manœuvre d’un levier, la distribution précise de quantités quelconques de liquide, au moyen de distributeurs volumétriques à lecture directe et à débit sous pression conformes aux prescriptions édictée par le Ministère du Commerce.
- Ces appareils répondent aux quatre conditions ci-après :
- 1° Assurer les mouvements du liquide par manipulation pneumatique sans l’emploi d’aucun organe mécanique déréglable ou mobile en contact avec le liquide distribué;
- 2° Pouvoir débiter rapidement sous l’action élastique d’un gaz, sans égouttures ni diffusion de vapeurs dans l’atmosphère, par une manœuvre simple, un volume quelconque de liquide au moyen de dépotoirs-jaugeurs en suivant constamment sur une graduation poinçonnée le niveau du liquide débité sous pression ;
- 3° Etre en mesure d’arrêter, de suspendre ou de reprendre à tout instant le débit du liquide sans que le consommateur puisse être jamais frustré s’il prend soin de suivre en même temps que l’opérateur les mouvements du liquide en dépotage;
- 4° Pouvoir effectuer aussi bien le débit rigoureux d’un volume quelconque de liquide fixé à l’avance, depuis le quart de litre, que la détermination après coup du volume précis d’un débit quelconque, limité ou interrompu, à la demande du consommateur.
- L’auteur de la communication, après avoir fait la description des deux modèles conçus et réalisés suivant ce programme, le distributeur volumétrique à deux corps conjugués et le distributeur volumétrique à un seul coiys, montre le premier de ces appareils en fonctionnement. E. L.
- M. Mesnager, vice-président. —• Je remercie M. Mauclère de son intéressante
- (1) Voir ce rapport dans le Bulletin de mai 1023, p. 325.
- (2) Voir le texte in extenso de cette communication dans le présent numéro, p. 409.
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- CONSEIL d’adMINISTHATION. — SÉANCE PUBLIQUE BU 12 MAI 1923. 455
- communication. Ses appareils mesureurs viennent compléter heureusement ceux qu’il nous a déjà décrits et qui permettent l’emmagasinage et la manipulation des liquides volatils combustibles.
- M. P. Nottin, Ingénieur-agronome, chef de travaux à l’Institut national agronomique, fait une communication sur la conslrucAion des écrémeuses assurée par l'industrie française (1).
- C’est en 1878 que furent simultanément construites les premières écrémeuses centrifuges continues en Suède et au Danemark. Mais cette industrie se développa surtout eu Suède et en Allemagne.
- En France, dès 1890, M. (iarin installa une usine à Cambrai ; cette usine, détruite pendant la guerre, est actuellement reconstruite. En 1906, M. Lebaupin entreprit la fabrication des écrémeuses à Courtcnay (Loiret). Depuis la guerre, plusieurs autres usines furent créées : la Construction française d'Appareils de Laiterie, à Saint-Ftienne; Delacourt, à Levallois-Perret ; Maury frères, au Mans; Forissier et Bonnefoy, à Saint-Étienne; Vialis et Cic. à Grenoble; Lioret et Olivier, à Levallois-Perret.
- Les écrémeuses françaises sont de tous les types, et la variété des modèles peut satisfaire les désirs des agriculteurs. La production française en 1922 a représenté la moitié des besoins de notre agriculture, soit 20.000 écrémeuses environ ; mais la capacité de fabrication des usines est telle que tous les besoins nationaux pourraient être satisfaits par nos constructeurs.
- Malgré la majoration des droits de douane, effectuée par décret du 1 1 novembre 1922, deux dangers subsistent : il est toujours possible d’assembler dans un pays jouissant du tarif minimum des pièces fabriquées en Allemagne; à ce point de vue, l’auteur signale l’existence de filiales allemandes des sociétés suédoises. D’autre part, les Allemands construisent en ce moment des écrémeuses défectueuses, achetées à vil prix par des négociants français, qui les affublent de noms français ou suédois et réalisent un gros bénéficiée malgré leurs prix de vente très bas.
- Les constructeurs français d’éerémeuses doivent continuer à faire des machines irréprochables ; mais il convient de renseigner les agriculteurs et les syndicats agricoles sur les vraies marques françaises et sur l’erreur qu’ils commettent en achetant des appareils d’origine allemande qui seront mis rapidement hors d'usage.
- M. Mesnageb, vice-président. — Je remercie M. Nottin de son intéressant exposé. Les explications qu’il nous a données sur la construction des écrémeuses et surtout sur sa partie essentielle, le bol, montrent bien que cette construction est incompatible avec les bas prix des écrémeuses d’origine allemande. Il rend un double service à nos agriculteurs en leur signalant le danger des écrémeuses allemandes et en les informant de la possibilité de se fournir auprès de nos compatriotes d’appareils irréprochables et répondant à tous les besoins.
- La séance est levée à 18 b. 45 m.
- (1) Voir le texte in extenso de celte communication dans le Bulletin de mai 1923, p. 310.
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- BULLETIN DI': LA SOCIÉTÉ d’eNCOURAG. POUR L’iNDUSTRIE NATIONALE. — JUIN 1923.
- BIBLIOGRAPHIE
- Manuel pratique de la fabrication des encres, par MM. L. Desmarest et S. Lehner,
- ingénieurs-chimistes. 3'“ édition (Bibliothèque des actualités industrielles, n°6ô).
- En vol. (19 X 13 cm) de 372 p. Paris, (îauthier-Villars et Cie, 53, quai des Grands-
- Augustins (VIe), 1923 (Prix : 12 f).
- MM. Desmarest et Lehner. ingénieurs-chimistes, font paraître dans la collection Tignol éditée par Gauthier-Yillars et Cie, la troisième édition française d’un manuel pratique de la fabrication des encres.
- Ainsi que le font remarquer les auteurs dans leur préface, l’art de la préparation des encres semble avoir rétrogressé au cours des temps. Alors que les parchemins du Moyen Age nous restent encore bien conservés, des manuscrits datant seulement d'un demi-siècle sont déjà devenus totalement illisibles.
- La nature du papier actuel, ainsi que la chaux et le chlore qui s’y trouvent renfermés, quoique à l’état de traces, ne sont certainement pas étrangers à cette destruction de l’écriture, destruction qui s’opère à la longue sur le papier lui-même et qui en limite la conservation. Aussi est-il à craindre que beaucoup de nos documents actuels ne passent pas à la postérité, étantdonnée l’altérabilité du support.
- On peut prétendre que la préparation des encres est un art : il n’est pas facile de préparer une encre qui satisfasse à toutes les exigences.
- Le manuel de MM. Desmarest et Lehner est un ouvrage de 373 pages contenant un grand nombre de formules et divisé en deux parties. Dans la première, les auteurs traitent des matériaux devant servir à la préparation des encres dont ils donnent la composition et les modes d’obtention. 11 est impossible de signaler toutes les encres mentionnées dans les 23 chapitres traitant spécialement ce sujet : encres à écrire, à copier, hectographiques, de sûreté; encres de couleur, encres en tablettes, crayons d’encre; encre à marquer le linge et les métaux; encres pour étiquettes de laboratoire. encres sympathiques, encres pour stylographes, encres à tampons, encres à report, etc. Pour chacune d’elles, les auteurs donnent plusieurs formules parmi lesquelles on n’a que l’embarras du choix.
- Cette première partie se termine par un chapitre spécial sur les modifications que le temps fait subir aux encres, et sur les agents de conservation susceptibles de les éviter.
- La seconde partie traite des encres diverses d’imprimerie, de leur composition et de leur fabrication.
- Lu chapitre spécial traite des laques employées comme pigments artificiels dans la préparation des encres d’imprimerie.
- Enfin, les excipients ou vernis pour encres d’imprimerie font l'objet de plusieurs chapitres bien documentés, auxquels s’ajoute un chapitre spécial sur les vernis divers.
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- L’ouvrage de MM. Desmarest et Lehner, par sa documentation, est appelé à rendre les plus grands services, non seulement à l'industriel spécialisé dans la fabrication des encres, mais encore à l’artiste graveur, au dessinateur, à l’imprimeur, au photographe qui retireront des renseignements précieux de sa lecture, et à l’amateur qui, dans une foule de cas, est à la recherche d’une recette d’encre spéciale.
- Il sera également utile au chimiste à qui peut être soumise une expertisejudiciaire, toujours délicate sur la composition ou l’identification d’une encre.
- A. Tbillat.
- Les méthodes d’étude des alliages métalliques, par M. Léon Guillet, professeur au Conservatoire national des Arts et Métiers et à l’Ecole centrale des Arts et Manufacture. Un vol. (25 X 16 cm) de xv -f- 505 p., avec 577 fig. et xxvin planches. Paris, Dunod, 47 et 49, quai des Grands-Augustins (VIe), 1923 (Prix : 65 f).
- Le livre que publie M. Léon Guillet commence la réédition de son ouvrage bien connu sur l’étude théorique et industrielle des alliages métalliques. M. Guillet prévoit quatre volumes pour exposer l’ensemble de la question des alliages dans son état actuel, en tenant compte des innombrables travaux qui ont vu le jour depuis quelques années. Nul n’est plus à même que le savant directeur de l’Ecole Centrale de classer ces données dont il a constamment suivi l'apparition et contrôlé la valeur et d’en extraire un exposé dont les ingénieurs de tout ordre, qu’ils aient à produire des métaux ou qu’ils aient à les utiliser, ont le plus pressant besoin.
- Le premier volume, qui vient de paraître, est relatif aux méthodes d’étude des alliages. M. Guillet y passe successivement en revue les essais physiques, physicochimiques, chimiques et mécaniques. Le premier groupe comprend la description des procédés employés pour l’analyse thermique, et la détermination directe des diagrammes d’équilibre; puis l'exposé des études basées sur les mesures dilato-métriques, ainsi que sur les mesures de résistance électrique, de thermo électricité, de force électro-motrice de dissolution et de propriétés magnétiques.
- Les chapitres consacrés aux méthodes physico-chimiques visent surtout la métallographie microscopique, la macrographie et rappellent aussi les données connues relativement aux chaleurs de formation des alliages.
- A propos des essais chimiques, M. L. Guillet se borne naturellement à des généralités, laissant de côté ce qui concerne les méthodes d’analyse proprement dites. Mais il s’étend sur les essais de corrosion dont on sait l'importance capitale.
- Les essais mécaniques, enfin, sont passés en revue et minutieusement décrits, ainsi que les appareils qui servent à les exécuter. Un chapitre de conclusions générales résume cet important ouvrage dont l'énumération donnée ci-dessus suffit à faire ressortir tout l’intérêt, étant donnée l’autorité de son auteur.
- G. Charpy.
- Propriétés générales des sols en agriculture, par M. Gustave André, professeur à l’Institut agronomique, agrégé de la Faculté de Médecine (Collection Armand Colin [Section de Chimie] n° 24). Un vol. (17 X 10 cm) de vi H- 184 p. Paris, Librairie Armand Colin, 103, boulevard Saint-Michel, 1923 (Prix : 5 f).
- Le bel ouvrage de « Chimie agricole », en deux volumes, publié dans l’Encyclopédie agricole que dirige notre collègue M. Wéry, par M. G. André, professeur à
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- l'Institut agronomique, est bien vite devenu classique. Il présente en effet aux lecteurs, l’exposé le plus complet des travaux accomplis jusqu’à ce jour dans cette branche importante de la science en France et à l’étranger et par conséquent l'état actuel de nos connaissances sur la Chimie du sol et la Chimie végétale.
- On doit être reconnaissant à M. André d’avoir résumé en un petit livre de 184 pages, intitulé « Propriétés générales des sols en agriculture », ce qu’il estessen-tiel pour l’agriculteur de savoir sur la formation de la terre arable, sa constitution et ses propriétés physiques, sa composition chimique et son analyse. Les chapitres relatifs à la transformation des matières organiques et aux propriétés biologiques des sols sont particulièrement intéressants. On sait en effet qu’à la suite des découvertes de Pasteur, on a été conduit à envisager la terre comme un milieu vivant peuplé de microorganismes; leur rôle dans la préparation des aliments de la plante est capital et leur étude prend une importance très grande que Fauteur résume à merveille.
- Il est de plus en plus nécessaire que l'agriculteur ait une connaissance approfondie des phénomènes d’ordre physique, chimique et microbiologique, dont est le siège la terre qu’il cultive, afin de l’améliorer, d’en corriger les défauts, d’amplifier ses qualités, en un mot de l’exploiter judicieusement pour obtenir les meilleurs rendements. Pour le diriger dans cette étude, il ne saurait trouver de meilleur guide que le livre de M. André.
- A. Ch. Cirard.
- Matériaux de construction. I : Pierres, par M. A. Mesnager, membre de l'Académie des .Sciences, Inspecteur général des Ponts et Chaussées, professeur au Conservatoire national des Arts et Métiers, professeur et ancien directeur des Laboratoires à l’Ecole des Ponts et Chaussées (Encyclopédie du génie civil et des travaux publies). Un vol. (23x15 cm) de 514 p., avec 112 fig. Paris, J.-B. Baillière et fils, 19, rue Hautefeuille. 1923 (Prix : 45 f).
- Dans ce très remarquable et utile ouvrage, M. Mesnager s'est attaché et a d’ailleurs pleinement réussi à donner des moyens, aussi simples et faciles à appliquer que possible, en tous lieux, pour reconnaître les qualités des pierres de construction. Le constructeur a en effet besoin constamment de rechercher à proximité de son travail des matériaux appropriés. Après des indications générales sur différentes natures de pierres, M. Mesnager donne donc des indications sur les moyens de caractériser sur place les qualités ou défauts, facilités de taille, de polissage, et de mesurer immédiatement et approximativement sans instruments spéciaux la résistance, la densité, l’aptitude à supporter la gelée, les intempéries. Il indique ensuite les renseignements qu’on peut demander à un laboratoire pour préciser davantage ceux qu’on a recueillis sur place et obtenir ceux qui exigent un matériel spécial. Il étudie la valeur à attribuer à ces renseignements.
- Il est ainsi tout naturellement conduit à rechercher quelles sont les conditions que doivent remplir ces pierres pour supporter les efforts complexes auxquels elles sont soumises dans les ouvrages en maçonnerie. Se basant sur les recherches du professeur Foppl, de Considère et du docteur Alfons Léon, il donne une théorie de la rupture des corps fragiles, qui fait dépendre celle-ci d’une façon très simple de la valeur des trois tensions principales. Il utilise très habilement dans cette
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- étude la méthode de Mohr, peu connue en France, dont il donne un exposé très simple. La résistance des matériaux permettant de terminer les tensions principales, on est ainsi à même de prévoir avec certitude les conditions de résistance des maçonneries. Les indications fournies sur les formes de rupture permettent, à la suite d’accident, d’en rechercher les causes et l’origine.
- Il ne pouvait passer sous silence, à cette occasion, les recherches si curieuses du professeur Karman, d’où résulte la possibilité de faire subir des déformations plastiques aux pierres et qui lient d’une façon tout à fait inattendue les propriétés des marbres à celles des métaux; les pierres placées dans des conditions appropriées subissent des déformations permanentes tout à fait comparables à celles que les métaux éprouvent quand la limite d’élasticité est dépassée; on y constate les lignes Piobert; les micrographies montrent des cristallites et des lignes de glissement, des déformations des cristallites tout à fait identiques.
- Ces indications théoriques, utiles pour les ingénieurs qui veulent avoir des vues d’ensemble, n’ont pas détourné l’auteur du but pratique qu’il poursuivait. Pour les praticiens, il donne de nombreux renseignements sur les essais de laboratoire, en utilisant à cet effet la vaste documentation qu’il a eue à sa disposition dans les archives du Laboratoire de l’Ecole des Ponts et Chaussées, où des essais sur des pierres de toute provenance sont poursuivis méthodiquement depuis de longues années et classés avec soin. Il a pu ainsi présenter au lecteur des données très intéressantes : on trouve dans ce volume plus de 130 pages de tableaux contenant les résultats d’un très grand nombre d’essais qui portent sur des pierres très diverses et donnent, pour chaque nature de pierre, le poids moyen par mètre cube, la résistance à la compression, à la traction, au cisaillement, la quantité d’eau absorbée dans différentes conditions, la dilatation produite par cette imbibition, le coefficient de dilatation thermique, la résistance à l’usure par frottement, la résistance au choc des matériaux de pavage, la résistance à l’usure des matériaux d’empierrement, l’adhérence au ciment, des renseignements numériques sur les fibro-ciments, les briques pleines et creuses, les tuiles, les carreaux de terre cuite et de grès.
- Ces données sont du plus haut intérêt pour les constructeurs, ingénieurs, architectes et entrepreneurs, qui ont à mettre journellement en œuvre ces matériaux.
- Cette documentation est complétée par le Cahier des charges de l’Administration des Ponts et Chaussées, qui indique les qualités demandées pour les différents matériaux et les règles de réception admises.
- Enfin, on trouve également, dans l’ouvrage de M. Mesnager, des moyens faciles à appliquer partout, pour caractériser les matériaux et reconnaître à toute époque sur un chantier, leur provenance et même les bancs de carrière d’où ils sont extraits. Il importe, en effet, de s’assurer si les matériaux fournis sont bien ceux de la provenance demandée.
- Bertrand de Fontviolant.
- Le mouvement de création et d’extension des caisses d’allocations familiales,
- par M. Victor Guesdon, avocat à la Cour d’appel de Paris. Un vol (25 X 16 ern)
- de 283 p. Paris, Editions de la Vie universitaire, 13, quai Conti, 1922.
- Ce travail constitue l’un des premiers ouvrages généraux relatifs à l’intéressante question du régime des allocations familiales. Très documenté, très précis et bien
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- construit, il apporte au public, sinon tous les renseignements nécessaires pour connaître en détail le fonctionnement de ce régime, du moins, un tableau d’ensemble bien dressé et dans lequel les éléments importants ont été heureusement mis en relief.
- Sur certains points, pourtant, nous formulerons quelques réserves qui sont, d'ailleurs, beaucoup plutôt des précisions que des critiques.
- Au seuil de ses explications (chap. i), M. Guesdon rattache directement la mise en œuvre des allocations familiales au souci d'encourager la natalité. Présentée sous cette forme, l'idée n’est pas exacte.
- Nous ne pensons pas en effet qu’on puisse dire que les allocations ont été organisées dans le but direct de favoriser les naissances. Il faut, pour comprendre la genèse du mouvement, le replacer avec précision dans son milieu. L'auteur l’a d’ailleurs parfaitement senti et il a consacré, au chap. m, de longs et fort intéressants développements aux origines de la caisse de Grenoble, exposant très heureusement tous les précédents de la décision des Etablissements Joya, puis de la Ciiambre syndicale patronale de Grenoble.
- La conclusion de ces indications historiques s’impose. Essentiellement, les allocations familiales sont des primes de cherté de vie évoluées, c’est-à-dire adaptées, avec un souci de justice et de meilleure répartition, à des conditions économiques données.
- Si donc l’on veut dégager le principe profond qui a guidé la mise en œuvre et la généralisation du régime des allocations familiales, il faut, nous semble-t-il, dire ceci. Ce régime est une concession volontairement faite au concept, moral et étranger aux lois économiques (on peut môme dire parfois contraire aux lois économiques), en vertu duquel on admet que le salaire doit être suffisant pour faire vivre l’ouvrier. Il est la continuation, sous une forme améliorée, du système des primes de cherté de vie institué pendant la guerre.
- Que ses organisateurs aient vu, d’autre part, son intérêt au point de vue de la lutte contre la dépopulation et qu’ils aient cherché à situer leur geste dans l'ensemble des mesures prises pour enrayer ce fléau, c’est certain et c’est tout naturel. Mais le souci de l’état de la natalité n’a certainement pas été et ne pouvait pas être leur objectif direct : nul n’ignore en effet que des mensualités de quelques dizaines de francs ne peuvent constituer un mobile d’accroissement des foyers!
- M. Guesdon dresse, d’autre part, un tableau très vivant des principes d'organisation qui ont guidé la mise en œuvre du régime des allocations. Il montre bien les points importants et délicats du problème, notamment en ce qui concerne la question de la remise à la mère. Il insiste très heureusement dans une partie spéciale (ch. vi) sur le développement tout à fait remarquable des œuvres sociales fonctionnant en connexité avec le régime des allocations et dont le Congrès de Grenoble, en 1922, a bien présenté la synthèse. Peut-être seulement l’auteur insiste-t-il un peu trop sur la question de l’incorporation des allocations dans le salaire au point de vue de la loi de 1898. Il est certainement exagéré de dire que cette question « constitue l'un des problèmes qui préoccupent le plus le Comité d’études ». Ajoutons que l’incursion à laquelle l’amènent ses développements, dans le domaine des organisations syndicales patronales, révèle des erreurs sur la situation même de ces organisations : telle la confusion entre le Comité des Forces et l'Union des Industries métallurgiques et minières. Disons, enfin, qu’il eût peut-être été intéressant d’insister sur le
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- mécanisme de la péréquation par laquelle les caisses de compensation règlent la situation de leurs adhérents.
- Dans un troisième groupe de développements, M. Gucsdon apporte une série de renseignements sur l'organisation des caisses de compensation et l’état d’avancement du régime des allocations. On ne saurait lui faire grief de ce que ses renseignements soient, en quelque sorte, périmés dès leur parution :1a raison en est dans l’extrême mobilité de la matière, dans ses progrès incessants, au sujet desquels l’auteur a très justement noté qu’ils « vont croissant tous les jours, si bien que les statistiques, à un moment donné, sont déjà très loin de la réalité un mois plus tard ».
- Nous nous contenterons ici d’apporter l’état le plus récent de la documentation. En mai 1923, le nombre des caisses régulièrement constituées est de 112; celui des caisses en formation, de 25 environ; le nombre d’établissements intéressés au mouvement est de quelque 7.000, celui des ouvriers de 800.000, le nombre des parents attributaires de 190.000 et celui des enfants bénéficiaires de 310.000; le total annuel des primes et allocations versées est de 80 millions de francs.
- En ajoutant à ces chiffres ceux des administrations et services publics, on a : nombre d’ouvriers intéressés au régime environ 2.500.000; total annuel des primes et allocations, environ 300 millions de francs.
- Pierre Richemond.
- Travail du bois. Choix et propriétés des bois. Outillage, sciage, rabotage, assemblage. Modèles à construire pour amateurs et professionnels. Décoration, ponçage, pyrogravure, vernissage, teinture, incombustibilisation et imperméabilisation des bois, par M. Jacques Michel, ingénieur civil. (Nouvelle collection des llecueils de recettes rationnelles.) Un vol. (19x12 cm) de xiv-t-288 p., avec 132 fig. Paris, Desforges, 29, quai des Grands-Augustins, 1923 (Prix : 13 f 50).
- L’auteur a rassemblé, dans un ordre qui en facilite la recherche, de nombreux renseignements utiles. Ces renseignements, présentés sous forme de recettes, sont puisés à diverses sources, livres ou revues, que l’auteur indique dans chaque cas.
- Traité général de commerce des minerais et métaux. Combustibles, alliages, engrais, etc., par Robert Pitaval, Ingénieur civil des Mines. 2e édition entièrement refondue et augmentée. Un vol. (25x16 cm) de xvi-bl235 p. Paris, Publications Robert Pitaval, 7, rue d’Offémont (17e) (Prix : 100 f). (Don de l’auteur, membre de la Société.)
- Tome 13o. — Juin 1923.
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- BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ d’eNCOURAG. POUR IÉINDUSTRIE NATIONALE. — JUIN 1923.
- OUVRAGES REÇUS A
- LA RIBLIOTIÏÈQ UE
- EN MAI 1923
- Duclaux (J.). — Les colloïdes (Actualités scientifiques). 2*“ éd. In-12 (19 x 12) de x + 30b p. Paris, Gaulhier-Yillars et Cic. 1922. (Don de l'auteur.) 16554
- Gages (Général L.) — Cours de machines-outils professé à l'École spéciale des Travaux publics, du Bâtiment et de l’Industrie. Livre II : Étude de détail des différents types de machines. In-8 (22 x 17) de 663 p., 771 lig. Paris, Ecole spéciale des Travaux publics, 1922. 16556
- Fontègxe (Julien . — Manualisme et éducation. In-8 122 x 14> de vm + 259 p. Paris, Librairie de l’Enseignement technique, Léon Eyrolles, 1923. 16557
- Vitus (Fernand). — A B C de téléphonie sans fil (Collection des 3 II C). In-12 (17 x 12) de 122 p., 41 fig. Paris, Delagrave, 1923. 16558
- Toussaint (A.), Margoulis (W.) et Pris (IL). — Répertoire d’aérodynamique expérimentale. In-8 (22 v; 14) de 160 p. Paris, Payot, 1923. 16559
- PacORET (Etienne). — Les forces hydrauliques et les usines hydroélectriques. Aménagement des chutes d’eau et des centrales électriques. In-8 20 x 13) de xi 4-451 p. 239 fig. Paris, Delagrave, 1923. 16560
- Jarre Pii.). — Cours de géodésie. Triangulations cadastrales et complémentaires. In-4 (31 x 21 de 66 p., 44 fig., et 46 p. de tableaux modèles avec dessins. Paris, École spéciale des Travaux publics, 1923. 16561
- Verhandelingen van Dr P. Zeeman over Magneto-Optische Verschijnselen. In-8 (24 x 16) de xy -f- 341 p., fig., XIV planches. Leiden, Eduard Ijdo, 1921. 16562
- Jamin (R.). — La pratique des abaques. In-4 (28 x 19) de vm + 126 p.. 67 fig. Paris,
- Dunod, 1923. 16563
- Antoine A.). — Les travaux publics et le bâtiment aux États-Unis. In-8 (21 x 13) de 211 p., 123 fig. Paris, Dunod, 1923. 16564
- Edom (IL et J.). — La gestion des affaires. Etude administrative des entreprises. Prix de revient. Comptabilités. Inventaires et bilans. 4e éd. In-8 (21 x 13) de vi + 354 p. Paris, Dunod, 1923. 16565
- Hitier (Henri) et Hitier Joseph). — Les problèmes actuels de l’agriculture (La Renaissance agricole). In-12 (19 x 12) de 155 p. Paris, Payot, 1923. (Don des auteurs, membres du Conseil d'Administration.) 16566
- Boiir (Niels). — Les spectres de la structure de l’atome. (Trois conférences.) Traduit sur le manuscrit de l’auteur par A. Corvisv. ln-8 (23 x 14) de 152 p., 6 fig. Paris, J. Hermann, 1923. 16567
- Fritsch (J.). — Fabrication du vinaigre d’après les procédés les plus récents. In-8 (22 x 14i de vm -f- 331 p., 62 fig. Paris, Amédée Legrand, 1923. 16568
- De Joly (Georges). — Travaux maritimes. La mer et les côtes. Cours professé à
- l’École nationale des Ponts et Chaussées, publié par Charles Laroche (Encyclopédie du génie civil et des travaux publics). In-8 (23 x 14) de vui + 480 p., 196 fig., Paris, J.-B. Baillière et fils, 1923. 16569
- Ray (Georges). — Manuel des vins, cidres, poirés, eaux gazeuses {Bibliothèque professionnelle). In-18 (16 x 10) de 406 p., 142 fig. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1923. 16570
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- OUVRAGES REGUS A LA BIBLIOTHÈQUE EN MAI 1923.
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- Ireland, edited by George Fletcher, In-12 (19 x 13'j de xiv -f- 29ir p., fig., 2 cartes. Cambridge, Universily Press, 1922. (Don de l'auteur.) 16571
- Ministère de l’Hygiène, de l’Assistance et de la Prévoyance sociales. — Indications et conseils pratiques pour la construction des habitations à bon marché préconisés par la Commission des Procédés de Construction, des Rois coloniaux et de Standardisation; approuvés par le Comité technique des Habitations à bon Marché. In-18 (13 x 11) de 119 p. Paris, Ch. Réranger, 1923. (Don de M. F. Cellericr, Directeur du Laboratoire d'essais du Conservatoire national des Arts et Métiers.) 16572
- Fletcher (Georgel — Ireland’s industrial opportunities {Journal of the Department of Agriculture and Technical Instruction for Ireland, Vol. XV, n° 3, 16 p., 4 fig.). (Don de l'auteur.) Pièce 12773
- Fletcher (George). — Peat as source of power Morgan (Gilbert T.). — Some Chemical aspects of the peat problem (Journal of the Department of Agriculture and Technical Instruction for Ireland. Vol. XVI, n° 1, 14 p., 6 fig. . i Don de l'auteur. (
- Pièce 12774
- Fletcher (George). — Water power in Ireland and in France (Journal of the Department of Agriculture and Technical Instruction for Ireland, Vol. XXI, n° 3, 8 p., 8 fig.). (Don cle l'auteur.) Pièce 12775
- Fletcher (George). — The power resources of Ireland (Journal of the Royal Society of Arts, 14 July 1922, p. 604-616*. iDon de l'auteur .< Pièce 12776
- Portevin (IIippolyte). — La construction et l’organisation des hôpitaux modernes. Conférence faite à la Société d'Encouragement le 17 février 1923 (Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'Industrie nationale, mars 1923, p. 153-194, 29 fig.). Paris, 44, rue de Rennes (6e). Pièce 12777
- Loiret. — La préparation des charbons. Rapport à la Commission interministérielle d’Utilisation des Combustibles. Supplément au n° 36 >avril 1923* de Chaleur et Industrie. In-4 (27 x 22) de 21 p., 11 fig. Paris, 5, rue Michel-Ange. Pièce 12778
- Fourquet (J.!. — Le dessin pour l’apprenti menuisier (Le livre de la profession). In-8 (22x17) de 60 p., 26 pl. Paris, Librairie de l’Enseignement technique, Léon Eyrolles, 1923. Pièce 12779
- Service techniq-e de l’Aéronautique. — Bulletin technique. n° 12 (mars 1923* : Aérodynamique. Recherches expérimentales. Fascicule 1 : Profils d'ailes, par le Lieutenant-Colonel Robert, 9 p., 89 diagrammes, VI pl. Issy-les-Moulineaux (Seine), 2, rue Jeanne-d’Arç. Pér. 117
- Ministère de l’Instruction publique et des Reaux-Arts (Sous-Secrétariat d’Etat de l’Enseignement technique). — Conservatoire national des Arts et Métiers. — Rapport général du Conseil d’Administration du Conservatoire national des Arts et Métiers sur l’état matériel de 1 Etablissement, le fonctionnement des services et les résultats de l’enseignement pendant les années 1919-1920. 1920-1921 et 1921-1922. M. II. Couriot, rapporteur. In-8 (23 x 16) de 19 p. Pér. 308
- Comité des Travaux historiques et scientifiques. — Bulletin de la Section de Géographie. Tome XXXVII, année 1922. Paris, Imprimerie nationale; Ernest Leroux, 1923.
- Pér. 26
- Ministère des Travaux publics. Direction des Mines (2e Bureau). — Statistique de l’industrie minérale et des appareils à vapeur en France et en Algérie pendant l’année 1920, avec un appendice concernant la statistique internationale. Paris, Imprimerie nationale, 1922. Pér. 138
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- OUVPAGES REÇUS — JUIN 1923.
- Le Génie civil. — IV1' Table générale des matières. Tomes LXI-LXXX (1912-1922). Paris, 6, rue de la Chaussée-d'Antin (91'a Pér. 154
- Iron and Steel Institute. — Subject and Name Index to Vols. LXXXIII-CIV, 1911-1921 and to Vols, III-X of the Carnegie Scholarship Memoirs. London, 28, Victoria Street, S. W. J. Pér. 157
- The Textile Manufacturer. — Year Book, 1923. Manchester, 65, king Street.
- Pér. 421
- I.ibrary ue Gongress. — Report of the Librarian of Congress and Report of the Superintendent of the Library Building and Grounds, 1922. Washington, 1922.
- Pér. 350
- Pureau of Standards i Washington a — Scientific Papers, Vol. XVIII (1922), n03 455 : Tables for the calculation of (lie inductance of circular coils of rectangular cross section, by T. W. G ROVER, p. 451-487, 6 üg. — 456 : Spcctrophoto-clectrical sensitivily of sonie halide salts of thallium, leacl and silver, by W. W. Coblentz and J. K. Eckfürd, p. 489-498, 5 (ig. — 458 : Apparatus for the détermination of the magne tic properties of short bars, by M. F. Fischer, p. 513-526, 7 lig. — 459 : The structure of facose, by E. P. Clark, p. 527-531. — 460 : Furtlier tests of Stellar radiomet rs and sonie measurcments of planetary radiation, by XV. W. Coblentz, p. 535-558. — 461 : Spherical aberration of thin lenses, by T. T. Smith, p. 359-584, 15 (ig. — 462 : Varions photo-electrical investigation, bij XV. W. Coiîi.entz, p. 585-607, 9 (ig. — 463 : Préparation and properties of pure iron alloys : II. Maynetic properties of iron-rarbon alloys as affccled by beat Ircatment and carbon content, by W L. Ciieney, p. 609-635, 12 lig. Bibliography, p. 635. — 464 : Préparation and properties of pure iron alloys : 111. Effed of manganèse on the structui e of alloys of the iron carbon system, by H. S. Rawdon, F. Sillers, p. 637-653, 7 lig. Pér. 61
- Pureau of Standards i Washington . — Technologie Papers, Vol. XV I 1922', n° 220 : Test of a hollow tile and concrète floor slab reinforeed in two directions, by W. A. Slater, A.#IIagener, C. P. Antiies, p. 727-793, 53 lig. — Vol. XVII (1923), nos 224 : Rate of exhaustion of a elosed tank by a reciprocatiny air pump, by F. Buckingham, p. 109-116. — 225 : A new method for determininy the rate of sulphation of storage-battery plates, by G. VV . VTnal, L. M. Ritchie, p. 117-124, 1 pl. — 226 : A study of commercial dial micro-meters for wcasuriny the thickness of paper, by P. L. Houston, I). R. Miller, p. 125-152, 6 fig. — 227 : American and enylish hall clays, by H. II. Sortwell, p. 153-182. 12 fig.
- Pér. 61
- Bureau of Standards i Washington . — Circulars, nos 13 ! tOth ed. : United States gover-nment spécifications for large tunystm filament incandescent electric finnps, 16 p. (1923). — 46 f3d ed. ) : Ttstiny of barometers and altimetcrs, 22 p., 3 lig. (1922). 62 (3d ed.) : Soap,
- 24 p. (1923). — 73 (2d ed.) : Coppcr, 108 p., 25 lig. Bibliography, p. 102-108 (1922). — 79 (2d ed.) : Electrkal chaructcristics and testiny of dry cells, 62 p., 20 lig. (1923). — 81 i2d ed.) : Bibliography of scientific Htemture rclating to hélium, 32 p. (1922). — 104 i2d ed.) : United States goeernment spécification for asphalt varnish, ~ p. (1923). — 133 : Description and operation of an electron-tubc detector unit for simple radio rcceiuing oulfits, 21 p., 7 fig. (1922). Pér. 61
- L’agent général, gérant, E. Lemaire.
- Coulomrnicrs. — lmp. Paul BRODAKD.
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- COMPTE RENDU
- DE LA
- MANIFESTATION SOLENNELLE
- ORGANISÉE PAR LA
- SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT POUR L'INDUSTRIE NATIONALE
- POUR CÉLÉBRER LE 1-2-2’ ANNIVERSAIRE DE SA FONDATION ET LE CENTENAIRE DE SA DÉCLARATION D’UTILITÉ PUBLIQUE
- (paris, 7-10 JUIN 1923.)
- Tome 135. — Juillet-Août-Septembre 1923.
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- TABLE DES M ATI EUES
- DI' BULLETIN I)E LA SOCIÉTÉ D'ENCOl HAEEMENT POUR L'INDUSTRIE NATIONALE DE JL'ILLET-AO ET-SEPTEMDUE 1923.
- l’aies.
- Introduction, par M. Paul Toulon.......................................................... 407
- Programme de la manifestation solennelle.................................................. i08
- Comptes rendus des séances de la Société d-Encouragement tenues à l’occasion de la manifestation solennelle :
- Séance inaugurale du vendredi S juin 1023................................................. 170
- Séance solennelle du samedi 0 juin 192:!.................................................. 17 1
- Comptes rendus des réunions de la Société d'Lncouragement tenues à l’occasion de la manifestation solennelle :
- Visites du jeudi 7 juin 1923 : 1° Oflice national des Recherches scientiliques et industrielles
- et des Inventions..................................................................... 17s
- 2“ Pureau international des Poids et .Mesures............................................. 179
- 3° .Manufacture nationale de Porcelaine................................................... 479
- T' Société de Recherches et de Perfectionnements industriels.............................. 18!)
- Visite du Centre radioélectrique de Sainte-Assise vendredi 8 juin 1928)................... 181
- Visite de l’Aéroport du Bourget (samedi 9 juin 1923;...................................... 182
- Banquet à l'IIùtel Lutetia (samedi 9 juin 1923)........................................... 183
- Visite de l'Exposition du Cliauliage industriel dimanche. 10 juin 1923)................... 188
- Soirée musicale et chorégraphique à la Salle Pleyel (dimanche 10 juin 1923)............... P 1
- I/O ldi ce national des llechcrcln's scientiliques et industrielles et des Inventions, par
- MM. Breton et A nu.ai u............................................................... 483
- Le Bureau international des Poids et Mesures............................................. 19 1
- La Manufacture nationale de Porcelaine, par Al.M. Lkciikvai.hkh-Ciikviuxakd, Branler et
- Savreux.................................................................................. 197
- La Société1 de Recherches eide Porfectionnemeuls industriels, par MM. Léauté, Baume et
- Punoykh............................................................................... oui
- Allocution de bienvenue prononcée par M. L. Bâclé. le 8 juin 1923 ....................... 311
- Discours prononce par M. L. Baci.k, le 8 juin 1923....................................... ai 1
- La reconstitution des industries agricoles après la guerre, par MM. Lixukt e! Naudkt . . . 529 La reconstitution des industries textiles dans les régions libérées, par AI. Alfhkd Bknouaril 311 Le document confidentiel du Grand Etal-Maj>>r al’emand sur l'étal de l'industrie dans la
- France occupée, par Al. Hkniu Boula nu kr............................................ 589
- Conférence faite au Centre radioélectrique de Sainte-Assise, pur AI. le général Fkruik . . . 911
- Allocution prononcée au Centre radioélectrique de Sainte-Assise, par le commandant
- Brenot................................................................................ 017
- L’organisation et le 'onctionnement des ports aériens, par AL le lieutenant-colonel Paul
- Renaud................................................................................ 952
- L’Aéroport du Bourget................................................................... crm
- Allocution adressée à Al. Alillerand, président de la République, par M. L. Raclé....... 997
- La fondation de la Société (l'Encouragement en lMJl et son réde dans le développemcnt,
- de l’industrie française, par AL Paul Toulon........................................ 979
- Discours prononcé par AL L. Dior, ministre du Commerce et de l’Industrie................ îu:>
- Allocution prononcée par Al. A. AIillera.ni>. président de la République................ 797
- Adresses présentées par les délégués a la Séance inaugurale............................. 7 U s-
- Extraits de quelques lettres reçues par la Société d'Enrouragemcnl à l'occasion de la manifestation solennelle................................................................... 729
- Toast port./' par AL L. Raclé, lors du banquet du 9 juin 1923........................... 73s
- Toasts portos par les délégués lors du banquet du 9 juin 1923........................... 713
- Discours de AL AIii.iiac, représentant AL le Alinislre du Commerce...................... 791
- Prix et médailles décernés par la Sociélé d’Eneouragement de 1802 à 1851................ 79 t
- .Médailles et récompenses décernées par la Société d'Encouragomenl de 1852 à 1911 .... 795
- Ordonnance du roi du 21 avril 1821 approuvant les statuts de 1: 01...................... S12
- Premiers statuts (1801) de la Sociélé d'Encouragemenl................................... 813
- Décret présidentiel du 7 février 1879 approuvant les statuts de 1875.................... sis
- Seconds statuts (1875) de la Société d’Eneouragement.................................... 819
- Décret présidentiel du 10 avril 1923 autorisant les statuts de 1922 .................... 821
- Statuts actuels de la Sociélé d’Eneouragement........................................... 825
- bienfaiteurs de la Société d’Eneouragement depuis l’origine............................. 830
- Présidents de la Société (l'Encouragement depuis sa fondation....................... 832-1900
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- BULL. DK LA SOC. d’eNG. POUR L’INDUSTRIE NATIONALE. ---- JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- INTRODUCTION
- Lu Société d'Encoura^ement pour l’Industrie nationale a été fondée en 1801, il y a plus d’un siècle. En 1821, une ordonnance royale a sanctionné ses statuts et Ta déclarée d’utilité publique.
- En 1001,1a Société, la plus ancienne des insti tutions scientifiques ou industrielles de France dues à l’initiative privée, atteignait la centième année de son existence. C’était au lendemain de l’Exposition universelle de 1000. Après les nombreux congrès et manifestations qui avaient réuni à Paris les représentants les plus qualifiés de toutes les nations, il ne parut pas opportun d’organiser une fête nouvelle pour le centenaire de la fondation de la Société.
- Aujourd’hui, une longue guerre a bouleversé l’Europe ; toutes les énergies doivent être tendues pour le relèvement économique de la France; l’industrie nationale doit être développée et encouragée; c’est la mission de la Société d’Encouragement. Son Conseil d’Administration a donc jugé que le moment était venu de commémorer le centenaire de l’époque où furent présentés au Gouvernement les statuts qui ont été sanctionnés par la déclaration d’utilité publique, et de commémorer le souvenir de sa fondation en 1801. Il est salutaire de célébrer le grand effort que la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale a fait depuis plus d’un siècle pour provoquer les applications de la science à l’industrie. Elle a été la première à en signaler l’importance. L’idée féconde d’où elle est née, ne rencontre plus de détracteurs. Aujourd’hui, plus encore que par le passé, son rôle doit grandir et son action se développer pour soutenir, encourager et récompenser toutes les bonnes volontés, toutes les initiatives heureuses et les découvertes utiles pour le bien général et la prospérité de la France.
- Paul Toulon,
- Secrétaire général de la Société d'Encouragement.
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- BULL. DE LA SOC. D’ENC. POUR i/lNDUSTUIE NATIONALE.
- .1UILL. -AOUT-SEPT. 1923.
- PROGRAMME
- DE LA MANIFESTATION SOLENNELLE
- POUR CELEBRER LE 122e ANNIVERSAIRE DE LA FONDATION ET LE CENTENAIRE DE LA DÉCLARATION INUTILITÉ PUBLIQUE
- DE LA
- SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT POUR L’INDUSTRIE NATIONALE
- Jeudi 7 juin 1923.
- Après-midi. Visite d’un des quatre établissements suivants :
- 1° Office national des Recherches scientifiques et industrielles et des Inventions, à Rellevue, sous la direction de M. Breton (En autobus : un départ, 44, rue de Rennes, à 14 h. ; Retour, en autobus, 44, rue de Rennes, vers 17 h.).
- 2° Bureau international des Poids et Mesures, Pavillon de Breteuil, à Sèvres, sous la direction de M. Guillaume (En autobus : un départ, 44, rue de Rennes, à 14 h.; Retour, en autobus, 44, rue de Rennes, vers 18 h. 30).
- 3° Manufacture nationale de Porcelaine, à Sèvres, sous la direction de M. Lechevallier-Chevignard (En autobus : deux départs, 44, rue de Rennes, à 14 h. et à 15 h. 30 m. ; Retour, en autobus, 44, rue de Rennes, vers 16 b. 30 m. et
- 18 h. 30 m.). (A chaque départ, limitation à 30 personnes.)
- 4° Société de Recherches et de Perfectionnements industriels, 123, avenue du Président-Wilson, à Puteaux, sous la direction de M. Dunoyer et de M. Baume (En autobus : trois départs, 44, rue de Rennes, à 14 h., 15 h. 15 m. et
- 16 h. 30 m.; Retour, en autobus, 44, rue de Rennes, vers 16 h. 15m., 17 h. 30 m.et
- 18 h. 45 m). (A chaque départ, limitation à 30 personnes.)
- Vendredi 8 juin 1923.
- 10 h. —Séance inaugurale, à la Société d'Encouragement, 44, rue de Rennes.
- 1° Allocution de bienvenue, par M. L. Bâclé, président de la Société;
- 2° Lecture des adresses par les représentants des Sociétés étrangères et françaises;
- 3° Remerciements, par M. L. Bâclé, président de la Société;
- 4° Les dévastations allemandes dans les régions occupées, par M. Bâclé, président de la Société ;
- 5° La reconstitution des industries agricoles dans les régions dévastées, par
- M. L. LlNDET;
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- PROGRAMME DE LA MANIFESTATION SOLENNELLE.
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- 6° La reconstitution des industries textiles dans les régions dévastées, par M. Alfred Renouard ;
- 7° Le document secret allemand sur l'industrie dans la France occupée, par M. Henri JIoulanger.
- 14 h. 30 m. — Visite du Centre radio-électrique de Sainte-Assise (gare de Ponthierry, P.-L-.-M.) et Conférence par M. le Général Ferrié (En autobus : départ, 44, rue de Rennes, à 14 h. 30 m . ; Retour, en autobus vers 19 h. 30 m., 44, rue de Rennes).
- Samedi 9 juin 1923.
- 10 h. — Séance solennelle, à la Société d’Encouragement, 44, rue de Rennes, présidée par M. le Président de la République, assisté de M. le Ministre du Commerce et de l’Industrie, des représentants de MM. les Ministres des Travaux publics, de l’Agriculture, de MM. les Sous-Secrétaires de l’Aéronautique et de l’Enseignement technique :
- 1° Allocution, par M. Bâclé, président de la Société;
- 2° La fondation de la Société d’Encouragement en 1 801 et son rôle dans le développement de l'industrie française jusqu'à nos jours, par M. Paul Toulon, secrétaire général de la Société.
- 14 h.—Visite de l’Aéroport du Bourget et Conférence, par M. le Lieutenant-Colonel P. Renard (En autobus : départ, 44, rue de Rennes, à 14 h.; Retour, en autobus, vers 17 h., 44, rue de Rennes).
- 19 h. 30 m. — Banquet, sous la présidence de M. Lucien Dior, ministre du Commerce et de l’Industrie (Hôtel Lutetia, 43, boulevard Raspail, 6e arr.).
- Dimanche 10 juin 1923.
- Après midi.—Visite de l’Exposition du Chauffage industriel, au Conservatoire national des Arts et Métiers, 292, rue Saint-Martin (3e arr.). (Entrée gratuite.)
- 16 h. 15 m. — Conférences-promenades sur l’histoire du chauffage industriel, dans les galeries du Conservatoire national des Arts et Métiers, organisées par le Congrès du Chauffage industriel.
- 21 h. — Soirée musicale et chorégraphique (chants, danses et instruments de 1800), à la Salle Pleyel, 22, rue Rochechouart, Paris (9e).
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- BULL. DE LA SOC. d’eNCOURAG. POUR l/INI) U ST RIE NATIONALE. JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- COMPTES RENDUS
- DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT TENUES A L’OCCASION DE LA MANIFESTATION SOLENNELLE
- (Ces comptes rendus ne donnent qu’un résumé des paroles prononcées au cours des séances. Leur texte in extenso est donné plus loin; sa place est indiquée chaque fois par une note en bas de page.)
- SÉANCE INAUGURALE
- DU VENDREDI 8 JUIN 1923.
- Présidence de M. L. Bâclé, président de la Société.
- La séance est ouverte à 10 h.
- M. B a clé, président, souhaite la bienvenue aux délégués des sociétés techniques, industrielles etsaA^antes, étrangères et françaises, qui assistent à la séance. Il expose rapidement le programme de la manifestation et montre l’intérêt des visites qui ont été ou seront faites, et des conférences qui seront données. Puis il rappelle l’objet de la manifestation (1).
- Au sortir de la terrible guerre qui a laissé la France victorieuse mais ruinée, il est apparu que la situation présente rappelle celle des années qui ont suivi la fondation de la Société d’Encouragement en 1801. Notre pays, comme maintenant, cherchait à réparer ses ruines. Au point de vue technique, il nous faudra, non plus comme après les guerres de la Révolution, créer de toutes pièces notre industrie, mais lui donner une orientation nouvelle; toutefois, la méthode reste la même : allier intimement la science et l’industrie. La Société d’Encouragement, doyenne des sociétés techniques françaises, ne pouvait rester à l’écart de ce mouvement et elle se devait à elle-même d’évoquer le souvenir de ses fondateurs et de rappeler la contribution qu’elle a pu, sous leur inspiration éclairée, apporter de son côté dans les découvertes et inventions nouvelles qui ont marqué le siècle écoulé.
- M. Bagué termine en résumant brièvement les destructions industrielles dont les Allemands se sont rendus coupables et qui pèsent encore si lourdement sur notre situation économique; il montre ce que la France
- (1) Voir à la page -U 1 du présent, Bulletin, le texte in extenso de cette allocution.
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- COM PT K S RENDUS DES SÉANCES. — SEANCE INAUGURALE DU 8 JUIN 1923. 471
- seule, sans rien obtenir des réparations que les Allemands avaient formellement promises, a fait pour restaurer les industries dévastées que nos ennemis croyaient avoir anéanties à jamais. Il proteste contre l’accusation d’impérialisme portée souvent contre notre pays : réparer le mal commis est une œuvre de justice qui, si elle n’était pas accomplie, pèserait lourdement non seulement sur la France, mais sur l’humanité tout entière (F).
- Lecture est ensuite donnée des adresses parles représentants des Sociétés invitées (2). Prennent ainsi successivement la parole :
- Pour la Belgique, M. Delleur;
- Pour la Grande-Bretagne, AI. Cross;
- Pour l’Irlande, M. Fletcher;
- Pour les Etats-Unis, M. Benêt et M. de Pulligny;
- Pour l’Italie, M. Ugo Nardi;
- Pour le Japon, M. Nagaé ;
- Pour les Pays-Bas, M. von Hemert;
- Pour le Danemark, M. Jacobsen;
- Pour l’Association des Ingénieurs russes à Paris (lu par M. Lemaire);
- Pour les Associations internationales, M. Dor;
- Pour l’Académie des Sciences, M. Haller;
- Pour les Sociétés industrielles de France, M. Mieg;
- Pour les Sociétés techniques françaises, M. L. (Juillet;
- Pour les Chambres de Commerce, M. Roger;
- Pour les Ecoles techniques françaises et les Associations de leurs Anciens Elèves, M. Ciiesneau.
- M. L. Lindet, ancien président de la Société d’Encouragement, fait une communication sur La reconstitution des industries agricoles dans les régions dévastées (3).
- M. Lindet limite son exposé à la sucrerie, la distillerie, la brasserie.
- Le document secret allemand dont M. Boulanger parlera tout à l'heure dit : « rindustrie sucrière française doit disparaître du marché mondial ». Pour une fois, les Allemands ont tenu parole : sur 214 usines produisant 100.000 t de sucre par 24 heures, 148 ont été anéanties; elles représentaient 68.000 t par jour. 66 des 148 usines détruites sont aujourd’hui debout et produisent 32.000 t. 110 usines ont été groupées par 2, 4, 8 et même 13, et, en général, ce groupement s’est accompagné d’une amélioration du travail et de l’outillage permettant d’obtenir un rendement supérieur à celui d’avant-guerre. Pour un tiers des usines détruites, il n’est pas encore question de restauration; ce tiers correspond au tiers déficitaire de notre
- (1) Voir à la page 511 du présent Bulletin, le texte in extenso de ce discours.
- (2) Voir à la page 708 du présent Bulletin le texte in extenso de ces adresses.
- (3) Voir à la page 526 du présent Bulletin, le texte in extenso de cette communication.
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- 472 MANII'KSTATIOX SOLEXNKLLE (T-10 JUIN 1923). — JI'ILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- consommation en sucre, que nous devons acheter très cher à l'étranger. Il est probable que la betterave sucrière sera cultivée ailleurs que dans le Nord.
- 152 de nos 300 distilleries ont été détruites; elles représentent plus de 50 p. 100 de notre production de 1913. Ici le relèvement est lent parce que l’alcool, sauf ce qui est nécessaire à la défense nationale ou à la fabrication des produits chimiques, ne peut être que bu. Or, depuis le 30 juin 191G, l’Etat s’est réservé le monopole de l'alcool industriel et empêche qu’il soit bu, ce que l'on ne saurait blâmer. Mais l’alcool pourra servir à la fabrication du carburant national, et alors il pourra être produit non seulement dans le Nord, mais dans tous nos départements.
- Sur 2.570 brasseries, 1.707 ont été détruites, ce qui représente les 8/10 de notre consommation. La reconstruction a été facile : 78 p. 100 de la capacité de production d’avant-guerre ont été reconstitués. Il ne semble pas cependant qu’il y ait déficit : la vie chère, la préférence donnée aux bières de fermentation basse sur celles de fermentation haute, plus coûteuses, et aussi le goût du vin, pris et apporté par nos soldats pendant la guerre,- ont singulièrement réduit la consommation. Ainsi dans le Nord, on boit moitié moins de bière maintenant qu’avant 1914.
- E. L.
- M. Alfred Rexouard fait une communication sur la reconstitution des industries textiles dans les régions dévastées (1).
- Lix. Filature. — Avec ses 600.000 broches en 1914, la France venait au second rang dans le monde; 60.000 broches étaient hors des régions occupées. Les Allemands ont détruit facilement toutes les autres, qui étaient groupées, par : le vol, la détérioration, la destruction. Le 1/4 des débris provenant de l’explosion de Lille, près de la porte de Valenciennes, quartier des fil atures, a été reconstitué chez nos ennemis. Notre reconstitution est très lente car les machines proviennent d’Angleterre, la seule usine de construction mécanique, à Lille, ayant été détruite par les Allemands. Actuellement 430.000 broches sont en activité.
- Tissage. — Il était plus disséminé : 4 groupes. La reconstitution a été plus facile parce qu'un tissage se réajuste progressivement, plus aisément, par conséquent. qu’une filature.
- Teinture. — Toutes les teintureries de Lille (12) ont été détruites. Quelques-unes se sont groupées pour se reconstituer.
- Blanchiment. — Une des gloires du Nord. Reconstitution très lente mais presque complète.
- Coton. Filature. — 4 groupes en France; celui du Nord, le plus important (2.000.000 broches) a été facilement détruit à cause de sa concentration, notamment pour les fils fins. Dans les Vosges, où l’industrie est plus éparse, la destruction a été plus difficile et moins poussée. Reconstitution lente.
- Tissage. — S'est relevé assez aisément bien que l’exportation coloniale ait beaucoup diminué.
- Laixe. — Filature. — Les filatures de laine aussi étaient concentrées dans le Nord (95 p. 100 de la production française). Presque tout a été détruit malgré
- (l)Voii’ à la page 5il du présent Bulletin, le texte in extenso de cette communication.
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- COMPTES PENDUS DES SÉANCES. — SÉANCE INAUGURALE DU 8 .JUIN 1923. 473
- l’énergie et l’habileté des Roubaisiens qui ont réussi assez longtemps à retarder la destruction. La reconstitution s’est faite sur une fabrication différente de celle d’avant-guerre, car il a fallu recourir aux fils fins anglais, plus gros que les nôtres.
- Teinture. — L’industrie de la teinturerie roubaisienne, complètement arrêtée car elle dépendait de l’Allemagne pour ses matières colorantes, est à peu près reconstituée grâce au contingentement de ces matières prévu par le Traité de Versailles et grâce au concours des fabricants français de ces matières.
- Broderie. — Concentrée à Saint-Quentin, elle a été anéantie. Il a fallu s’adresser à la Suisse pour les métiers à broder, notre pays n’en construisant pas. Celte industrie est à peu près reconstituée dans ses 2/o.
- Tulle. — Spécialité de Caudry. Grâce à un beau geste des constructeurs de métiers de Nottingham qui nous ont réservé 90 p. 100 de leur fabrication, cette industrie est complètement reconstituée.
- La broderie et le tricotage, la bonneterie mécanique, qui n’existaient guère avant 1914 qu’à Troyes et en Picardie, se sont généralisés en France. La production de notre bonneterie est actuellement double de celle d’avant-guerre.
- E. L.
- M. He nri Boulanger, industriel à Lille, fait une communication sur l’ouvrage secret établi par les soins et par ordre du Grand État-Major allemand « Die Industrie im besetzten Frank-reich, 1916 » (1).
- Dès leur arrivée dans le Nord et l’Est de la France, les Allemands se préoccupèrent, tout en réquisitionnant dans les usines et les magasins les stocks de matières premières, de produits demi-ouvrés ou fabriqués, de se renseigner aussi exactement que possible sur la situation industrielle et commerciale des établissements où ils opéraient. Ils ont procédé par persuasion, intimidation, basse flatterie souvent à l’égard du personnel subalterne, menace. Mais ces moyens ne leur ont pas donné ce qu'ils cherchaient parce que les industriels ou leurs représentants, soit spontanément, soit après s’être concertés ou avoir suivi les conseils, par exemple ceux de la Chambre de Commerce de Lille, ne s’y sont pas prêtés. Les Allemands ont eu recours alors à l’emploi de questionnaires habilement rédigés mais qui ne leur ont pas mieux réussi.
- Le Grand Etat-Major allemand résolut alors de procéder manu militari à une grande enquête organisée méthodiquement.
- 200 experts ailemands y furent employés; en deux mois ils visitèrent plus de 4.000 établissements. Le travail de récolement fut exécuté dans les bureaux de la succursale de la Banque de France de Lille. De ceci font foi un rapport du directeur de cet établissement, qui a pu se rendre compte de ce qui s’y passait, et certains documents oubliés par mégarde par les Allemands, documents qui ont été retrouvés au fond de quelques tiroirs.
- Le résultat de l’enquête a été publié sous la forme d’un volume intitulé : Die Industrie im besetzten Frankreich imprimé à Munich chez Oldenbourg, au commencement de 1916.
- (1) Voir à la page oS6 du présent Bulletin le texte in extenso de cette communication.
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- 474 MANIFESTATION SOLENNELLE (t-10 JUIN 1923). — .IUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- C’est un ouvrage très bien fait et oii les Français eux-mêmes pourraient trouver des renseignements précieux. Il est du format de 22x80,5 cm, compte 482 pages, !) très grandes cartes ou graphiques hors texte, 8 pages de ligures hors texte et 0 grands tableaux de chiffres, de 45 cm de largeur.
- M. Boulanger résume la préface de l'ouvrage. Le désir des Allemands de savoir exactement sur quelles ressources ils pouvaient compter y apparaît nettement. En fait, l’expérience a prouvé, dans la suite, que ces ressources leur étaient parfaitement connues car, jusqu’à la fin de la guerre, l’autorité militaire allemande se présenta fréquemment dans tels ou tels établissements pour y prendre un objet, une pièce de machine eu une machine tout entière bien déterminés, connus d’avance, désignés et trouvés sans hésitation et du premier coup au moment de l’enlèvement.
- Les répercussions de l’enlèvement des produits et de l'outillage français sur l’industrie allemande, une fois la guerre finie, y apparaissent aussi très clairement. A titre d’exemple, M. Boulanger cite le chapitre du livre relatif à son industrie, la tannerie et la peausserie. On y voit que l'enlèvement ou la destruction dans tels ou tels établissements spécialisés, et poussés à tel ou tel degré, doivent mettre les industriels français, pendant tant d’années, dans l’impossibilité de fabriquer et de satisfaire leur clientèle d’avant-guerre; ce qui devait permettre aux concurrents allemands de les remplacer. Pour toutes les industries, la conclusion est la meme.
- L’ouvrage élait secret; il a été tiré à un petit nombre d’exemplaires numérotés, probablement 1 000. M. Boulanger a su qu’il en existait 4, peut-être 5 exemplaires en France, Alsace-Lorraine ou Bhénanie au lendemain de l’armistice, et il a été assez heureux pour détenir un de ces exemplaires pendant quelque temps, ce qui a permis d’en photographier les planches hors texte les plus importantes. M. Boulanger présente l'exemplaire qui circule entre les mains des personnes présentes.
- E L.
- La séance est levée à 1 1 h. 45 m.
- SEANCE SOLENNELLE
- DU SAMEDI 9 JUIN 1 923.
- Présidence- de M. A. Millehand, président de la République, assisté de M. Dior, ministre du Commerce et de /’Industrie.
- Tri séance est ouverte à 10 h.
- M. Ba< :lé, président de la Société, exprime au nom de la Société la joyeuse fierté qu’elle éprouve de recevoir M. Millerand et M. Dior ainsi que les représentants de MM. les Ministres des Travaux publics et de l’Agriculture, et de MM. les Sous-Secrétaires d'Etat de l'Enseignement technique et de l’Aéronautique. Il rappelle les séances de la Société que M. Millerand a bien voulu déjà présider en 1918 et en 1919 (1).
- (1) Voir à la page tan du présent Bulletin, le texte in extenso de cette allocution.
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- COMPTES RENDUS DES SÉANCES. — SEANCE SOLENNELLE DU 9 JUIN 1923. 175
- iVI. B a clé rappelle le rôle joué par la Société d’Encouragement dans les premières années qui ont suivi sa fondation : celui d’un collaborateur et d’un conseiller de l’industrie et du Gouvernement, préoccupé surtout d’aider et de développer les industries nécessaires à la prospérité et à la défense du pays. Si les modalités d’application ont changé, le programme est resté le même. La Société d’Encouragement a donc contribué pour sa part au merveilleux épanouissement pris par l’industrie française au siècle dernier. Puis M. Bâclé montre quels sont l’activité et le mode de fonctionnement actuels de la Société. Elle décerne des prix et des médailles aux inventions et progrès industriels remarquables; accorde des subventions pour exécuter des recherches; confie des missions d’études; aide les inventeurs peu fortunés; distribue des secours aux inventeurs malheureux; décerne des médailles et des prix aux vieux ouvriers et contremaîtres ; accorde des prix et des bourses aux élèves des écoles d’apprentissage ou d’enseignement professionnel ; organise des conférences et des expositions gratuites; publie un Bulletin renfermant des mémoires originaux de science industrielle.
- Sa bibliothèque, pratiquement publique, et très fréquentée par une élite, est une des plus riches de France en ouvrages et périodiques techniques français et étrangers.
- M. Baci.é poursuit en montrant le rôle que l’industrie française lui paraît devoir jouer dans l’avenir au lendemain de la grande guerre : mettre k profit les enseignements et les découvertes de la science, discipliner plus efficacement les forces naturelles irrésistibles dont nous sommes encore les jouets.
- Il termine en montrant que tous ces efforts seraient vains si les événements terribles qui viennent de se passer devaient se renouveler, et si ceux qui commettent le mal ne se sentaient pas obligés de le réparer, si la science et l’industrie n’étaient que des instruments dociles pour des fins odieuses, entre les mains de savants barbares, sans valeur morale.
- M. P aul Toulon, secrétaire général de la Société, fait une communication sur la fondation de la Société d'Encouragement en -I80Î et son rôle dans le développement de l’industrie française jusqu'à nos jours (l).
- Notre Société, par les concours qu’elle a institués, par les récompenses qu’elle a décernées, a provoqué et encouragé tous les progrès dans toutes les branches d’industrie : c’est le bilan d’un siècle dont il faudrait faire l’histoire.
- Parmi les membres de son Conseil figurent les noms qui ont le plus illustré la science et l’industrie françaises; leur autorité a fait la haute valeur des récompenses de notre Société.
- (I) Voir à la page 676 du présent Bulletin, le texte in extenso de cette communication.
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- 176 MANIFESTATION SOLENNELLE (T-!!) JUIN 1023). — JIIEE.-AOUT-SEI’T. 1923.
- Al. T oulon rappelle comment la Société a été fondée en 1801, sur l’initiative de Al. de Lasteyrie, au retour d’un voyage en Angleterre et de Gerando. Elle obtint immédiatement le concours du 3e consul Lebrun, du ministre Chaptal, son premier président. Puis, il montre, dans le cadre de ses statuts, peu modiliés depuis 1801, les étapes successives de son mode de fonctionnement, de la constitution de son Conseil, véritable académie de sciences industrielles, l’intérêt que prit tout de suite son Bulletin, toujours si apprécié; la déclaration d’utilité publique en 1824.
- Al. Toulon signale les grandes industries dont la Société a provoqué la création ou l'introduction en France, les infortunes des grands inventeurs qu’elle a soulagées, les dons généreux qu’elle a reçus et qui lui permettent d’accomplir encore aujourd’hui, malgré les difficultés de l’heure présente, la tâche que ses fondateurs lui avaient assignée; il rappelle les noms de quelques-uns des titulaires de la grande nédaille annuelle instituée en 1876.
- La Société d’Encouragement a pris, à maintes reprises, d’utiles et de fécondes initiatives : en 1891, l’unification des filetages, origine de ce qui est aujourd’hui la standardisation industrielle; la documentation scientifique et industrielle; les initiatives de Al. Lindet, son président pendant la grande guerre : notamment les expositions des produits et du matériel fabriqués par l’industrie française pendant la guerre en remplacement de ceux dont les Allemands s’étaient assuré le monopole; conférences sur ces industries nouvelles et sur les ressources de nos colonies; la réadaption des mutilés au travail; le retour aux études techniques pour les mobilisés par le stage en usine; les conférences de 1919 sur l’organisation méthodique du travail dans les usines; la célébration en 1920, par des conférences et une exposition, du centenaire de l’invention de la première machine à calculer industrielle; l’exposition et les conférences, en 1921, sur l’aluminium et les métaux légers, essentiellement français.
- AL Dior, ministre du Commerce et de VIndustrie. — En mesurant le chemin parcouru et les voies ouvertes par la Société d’Encouragement depuis cent vingt-deux ans, on ne peut s’empêcher de songer à la parole du philosophe : « l’homme est fait pour agir encore plus que pour penser ». La Société d’Encouragement a su à la fois penser et agir. Elle a compris il y a plus d’un siècle que, pour que l’industrie se développe, il lui faut connaître, et que pour connaître, il lui fallait s’aider de la science. La Société d’Encouragement a rendu la science proprement humaine, en se montrant soucieuse des découvertes, non seulement pour leur intérêt doctrinal, mais encore pour leur application positive et utile. C’est un titre de gloire que d’avoir aidé des hommes tels que Philippe de Girard, Nicolas Leblanc, Gramme,
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- comptes rendus des séances. — séance solennelle du 9 juin 1923. 477
- Tellier, Guimet. Ayant passé rapidement en revue l’œuvre de la Société d’encouragement, M. Dior termine en rappelant les paroles prononcées par de Gerando en 1801 : « Elle (la Société d’Encouragement) s’identifie avec le perfectionnement des sciences et le progrès de l’esprit humain » (1).
- M. Mile erand prononce les paroles suivantes :
- En me rendant à l’invitation de la Société d’Encouragement d'assister à cette cérémonie cenlenale, j’ai tenu à lui apporter le témoignage de gratitude que lui doit la nation.
- Tout à l’heure, M. le Président a bien voulu rappeler qu’au cours de la guerre, j’avais été modestement associé à vos travaux.
- Lorsque le recul des années permettra d'écrire, en toute sérénité, l'histoire de la grande guerre, on dira la place incomparable qu’a tenue dans la victoire l'industrie nationale : permettez à un témoin de lui en rendre publique m e n t ho m m a g e.
- Ce jour-là, comme toujours, la Société d’Encouragement s’est associée à la science et à l’industrie; elle ne faisait que suivre une tradition fondée et maintenue depuis plus de cent années.
- Après le ministre du Commerce, après MM. lîaclé et Toulon, je n’ai pas la prétention de reprendre votre histoire. A les entendre, nous avons compris comment, à chaque heure, votre Association avait été intimement unie aux efforts des inventeurs, des industriels, des savants, pour le développement de la grandeur et de la prospérité françaises.
- Ce que vous avez fait hier, vous le ferez demain. Nous comptons sur vous, jamais, plus qu’aujourd’hui, la France n’a eu besoin que chacun de ses enfants travaille au maximum et produise le plein de son rendement.
- Dans cette entreprise nécessaire, une société telle que la votre a un grand rôle à jouer. Son passé m’est garant qu’elle le remplira comme il convient et d’avance, au nom du pays, je la félicite et je la remercie.
- La séance est levée à 11 h. 15 m.
- (1) Voir à la page 703 du présent Bulletin, le texte in extenso de ce discours.
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- DELL. DK IA SOC. D’EiNC. POUH i/lNDUSTIÜK NATIONALE. .ILILL. -AOUT-SHPT. 1923.
- COMPTES RENDUS
- DES REUNIONS DE LA SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- TENUES
- A L’OCCASION DE LA MA NI GESTATION SOLENNELLE
- (Ces comptes rendus ne donnent qu'un résumé. Le texte in e.rleimo des paroles prononcées au cours de ces réunions est donné plus loin dans un compte rendu détaillé. Sa place est indiquée chaque fois par une note en bas de page.)
- Visites du 7 juin 1923
- 1° Office national des Recherches scientifiques et industrielles et des Inventions, à Rcllevue, 1. avenue du Maréchal-Gallieni (I).
- M. J.-L. Rue ton, sénateur, directeur de l'Office, membre du Conseil de la Société d’Encouragement, reçoit les visiteurs à leur arrivée et prononce une allocution dans laquelle il rappelle les origines de l’Office et expose son but et son fonctionnement.
- Sa création, sous le nom de Direction puis de Sous-Secrétariat des Inventions, remonte à 191 fi. Elle est due à l'initiative de M. Paul Painlevé. Cet organisme rendit les plus grands services à la défense nationale. Après l’armistice, le travail de recherches qu'on y exécutait fut répaiii entre les différents services de plusieurs ministères : les recherches techniques civiles furent confiées à l'Instruction publique, et le service correspondant est devenu l'Office actuel en décembre 1922.
- L’Office a pour buts : réaliser la liaison : d’une part, entre les différents laboratoires ; d'autre part, entre les laboratoires et l’industrie; rechercher la valeur des inventions ; mettre au point celles qui paraissent bonnes. A cet effet, l’Office dispose de moyens (in s ta Hat ion s, ateliers, perso miel spécialisé qu'on trouve difficilement ail leurs, et de crédits qui, quoique très insuffisants, permettent de poursuivre les essais.
- M. Masson, au nom de la Société d’Encouragement, remercie M. Breton des intéressantes explications qu’il vient de donner. 11 monlre en quoi la lâche de l'Office diffère de celles d’autres organismes, avec lesquelles elle pourrait être confondue : il n’y a pas double emploi : l’Office doit surtout venir en aide aux inventeurs à qui manquent les moyens de rendre leurs inventions viables, car il y a souvent loin de l’idée, si bonne soit-elle, à sa réalisation industrielle, qui en mesure la valeur pratique. M. Masson félicite M. Rreton de la persévérance et de l'activité qu'il a déployées pour mener à bonne fin la création de l’Office, organisme de première utilité et qui est surtout son œuvre. Il lui souhaite, ainsi que M. Rreton le souhaite lui-même, de pouvoir être un jour autonome et, grâce à ses propres ressources, de n’avoir plus besoin du concours financier de l'Etat.
- (1) Voir à la page 485 du présent Bulletin, le compte rendu délaillé de celle visite et le texle m extenso des paroles prononcées.
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- COMPTES RENDUS DES REUNIONS.
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- Une ovation est faite à M. le professeur Gariel, représentant la Société scientifique d’Hygiène alimentaire, qui, très savamment actif, en cela comme en toutes choses clans sa longue carrière, a donné maintes fois son concours à l’Office.
- Les invités voient ou visitent successivement et reçoivent en même temps des explications à leur sujet : un puissant appareil de levage qui monte sur la terrasse tous les poids lourds qui y sont nécessaires pour exécuter certaines recherches; une installation d’essai de T. S. F. à très courtes longueurs d’ondes (9 m); l'atelier de fabrication des films cinématographiques pour l’analyse de certaines opérations; l’installation électrique pouvant utiliser des courants de 4 500 A sous 400 Y; les laboratoires de chimie; un four électrique; la salle des essais; les salles de dessin; le musée où sont rassemblées, surtout matérialisées, les inventions qui ont été réalisées ou non pendant la guerre; les ateliers, etc.
- Bureau international des Poids et Mesures, Pavillon de Bretenil, à Sèvres (1).
- M. Guillaume, directeur du Bureau international des Poids et Mesures, membre correspondant de la Société d’Encouragement, et ses adjoints, MM. À.Pérard et L. Maudet, tous deux lauréats de la Société, reçoivent les visiteurs à leur arrivée et, après un bref exposé, fait par M. Guillaume, sur l’histoire du Bureau international, sur son but, sur son développement, ils les conduisent dans les différents laboratoires, où ils exécutent les principales opérations dont le Bureau international est chargé. Pour les étalons de longueur, la diversité est très grande, ainsi que les méthodes. On peut avoir à faire de simples comparaisons, ou des étalonnages donnant les subdivisions d’un étalon; on peut avoir aussi à multiplier le mètre, et à déterminer des étalons rigides jusqu’à 4 m, et, pour les mesures géodésiques, des fils dont la longueur normale est de m, mais qui, pour des opérations particulières, a pu atteindre 168 m. Pour les mesures très précises, on se sert des interférences lumineuses. Les étalons à faces planes Johansson retiennent longuement l'attention des membres de la Société en raison de leur emploi presque universel dans l’industrie. Pour les poids, les méthodes sont depuis longtemps à peu près fixées. Ce qu’on cherche surtout, c’est à créer des étalons sûrs et qui n’atteignent pas le prix prohibitif du platine.
- 3° Manufacture nationale de Porcelaine, à Sèvres.
- M. Lechevallier Cuevignard, administrateur de la Manufacture, souhaite la bienvenue aux visiteurs (2).
- M. Ma RCEL Magne, au nom de la Société d’Encouragement, exprime d’abord tous ses regrets de ne pouvoir assister à la visite jusqu'au bout, mais il connaît bien la Manufacture et croit devoir, dès son arrivée, adresser les remerciements de la Société d’Encouragement à M. Lechevallier-Chevignard. Il rappelle que notre Société et la Manufacture sont deux très vieilles dames qui ont fait beaucoup de bien et qui en feront longtemps encore, car toutes deux s’efforcent de précéder le progrès et par conséquent restent jeunes- C’est ainsi que la Manufacture, tout en restant fidèle à ses traditions dans les recherches artistiques nouvelles, n'en est pas
- (1) Voir à la page UH du présent Bulletin, le compte rendu détaillé de cette visite.
- (2) Voir à la page UH du présent Bulletin, le compte rendu détaillé de cette visite et le texte in extenso des paroles prononcées.
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- 480 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1020). — JUILL.-AOL'T-SEI'T. 1920.
- moins un établissement industriel, travaillant comme les particuliers à améliorer son rendement et à diminuer ses prix de revient : ses essais récents et heureux de chauffage des fours au mazout en sont le témoignage.
- M. Lechevallier-Ciievignard rappelle l’histoire de « sa vieille maison » que peu de Parisiens connaissent parce qu’elle est trop près d’eux. Jusqu’à la fin du xvnc siècle, notre céramique était représentée par la faïence et le grès qui furent bientôt concurrencés par la porcelaine dure chinoise importée par la Compagnie des Indes. C'est alors que nos céramistes se mirent à l’œuvre pour trouver une matière équivalente à la porcelaine chinoise; leurs recherches aboutirent à la porcelaine tendre qui fut fabriquée pour la première fois à l’atelier du Donjon de Vincennes. Grâce à la protection de Mme de Pompadour, l’atelier fut transféré à Sèvres où il put recevoir tous les développements désirables. D’abord jouet destiné à amuser le roi Louis XV, la Manufacture, grâce au concours de chimistes et de céramistes éminents, perfectionna la fabrication de la porcelaine tendre, dont elle tira tant d’œuvres d’art au xvme siècle. La découverte du kaolin de Saint-Yrieix conduisit à la mise au point, en 1770, de la composition de la porcelaine dure ou vraie porcelaine que Brongniart, amena, par ses recherches poursuivies pendant un demi-siècle, à un haut degré de perfection. Dans la période 1875-1880, furent repris les travaux sur la porcelaine tendre dont la fabrication avait été abandonnée. Actuellement, les deux fabrications sont poursuivies en même temps que d'autres sur les grès.
- M. G ranger, chef des laboratoires d’essais à la Manufacture, et M. Brémond, chimiste en chef, prennent ensuite chacun la direction d’un groupe de visiteurs qu'ils conduisent dans toutes les parties de la Manufacture, en donnant les explications nécessaires. A noter notamment la fabrication, entreprise pendant la guerre et menée à bonne fin, de grès utilisables dans les usines de produits chimiques et résistant aux acides chauds. Puis M. Lechevaîlier-Chevignard conduit les visiteurs au Musée dont M. Maurice Savreux, conservateur, fait admirer les merveilles.
- 4° Société de Recherches et de Perfectionnements industriels, 12o, avenue du Président-Wilson, à Puteaux (1).
- M. Léauté, administrateur-délégué, souhaite la bienvenue aux visiteurs et leur explique le fonctionnement de sa Société. C’est une société anonyme, profondément imprégnée des méthodes d’administration industrielle. Si les industriels ne font pas faire plus souvent les recherches scientifiques qui les intéressent, c’est parce qu’elles sont coûteuses et ne sont pas toujours conduites avec l’esprit qu’il faut- La Société ne travaille que sur programme déterminé; elle ne cherche à résoudre que des problèmes nettement posés et qui s’imposent aux industriels intéressés à les résoudre. Elle s’entend avec eux : sur la rémunération et la part de bénéfices qui lui reviendront si elle a résolu le problème posé, en partie, ou complètement; sur l’association possible de ses intérêts et des leurs. On conçoit que la Société soit tenue d'être discrète. Elle fonctionne depuis trois ans sans qu’aucun incident fâcheux se soit produit à cet égard.
- Les essais sont poussés presque toujours jusqu’à la phase industrielle.
- M. Léaute énumère quelques-uns des problèmes qui ont été résolus par la Société et sur lesquels une discrétion exagérée ne s’impose plus. M. G. Baume et
- (1) Voir à la page 001 du présent Bulletin, le compte rendu détaillé de cette visite.
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- COM PT K S RENDUS DES REUNIONS : CENTRE RADIOÉLECTRIQUE DE SAINTE-ASSISE. 48 t
- M. Dunoyek donnent ensuite aux visiteurs des explications détaillées sur la solution de ces problèmes et les moyens employés pour les résoudre.
- Ce sont : l’utilisation des charbons très riches en cendres; le goudronnage des chaussées; l'imprégnation des pavés de bois; l’imputrescibilité des farines; une balance suspendue à une grue; des recherches sur les gaz, les laques, les alcools, les boues d’égout, les produits pharmaceutiques; des redresseurs de courants à mercure.
- M. Lindet qui, au nom de la Société d’Encouragemeu t, avant la visile. avait prononcé quelques paroles rappelant qu'elle avait vu naître avec plaisir la Société de Recherches, remercie après la visite. M. Léauté et ses co-directeurs, MM. Baume et Dunoyek, de l’accueil fait aux visiteurs; ils ont été émerveillés : les laboratoires sont une véritable ruche de travailleurs telle qu’on n'en trouve nulle part, môme pas dans les laboratoires de l’Etat.
- Visite du Centre radioélectrique de Sainte-Assise.
- (Vendredi 8 juin 1923.)
- Les visiteurs, à leur arrivée à Sainte-Assise, sont partagés en trois groupes qui. sous la direction du commandant Brenot, du commandant Garnier et de M. R. Bouvier, parcourent la station et ses installations et reçoivent de chacun de ces trois guides, si compétents, les explications les plus détaillées sur leur construction, leur fonctionnement et leur entretien.
- Réunis dans la grande salle du château de Sainte-Assise, après s’y être restaurés, ils y entendent deux communications :
- M. le général Ferrié fait une communication sur l'état actuel et l’avenir des transmissions hertziennes (1).
- Le poste de T. S. F. de Sainte-Assise est la plus grande usine hertzienne du monde. Il a été entièrement étudié et réalisé par la Compagnie générale de T. S. F. qui n’a utilisé que des appareils et des dispositifs d’origine française. Il est surtout l’œuvre du commandant Brenot, de MM. Béthenod et Latour et de M. Bouvier.
- Le général Ferrié signale le rôle capital que les communications hertziennes à grande distance sont appelées à jouer en France :
- 1" Indépendance vis-à-vis des câbles étrangers pour correspondre directement avec nos colonies. Aucune puissance européenne n’est aussi bien dotée que la France pour la T. S. F. à grande portée. Pour les petites et moyennes distances, notre organisation est tout aussi satisfaisante.
- 2° Liaison avec les navires en mer et les avions en vol.
- L’emploi des lampes à 3 électrodes permet d’envisager les communications lointaines par télégraphie, et les communications moyennes par téléphonie. Elles paraissent pouvoir s’affranchir des perturbations électriques naturelles.
- Le général Ferrié signale encore quelques autres applications : la radiogoniométrie, pour la détermination de la position des navires en mer; la télémécanique,
- (1) Voir à la page 6il du présent fiullulin, le texte in extenso de celte conférence. Tome 135. — Juitlet-Août-Septembre 1923. 33
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- 482 .MAMI'KSTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 192:î). — J I ILL.-A* iUT-SEI’T. ltLi.'l.
- pour la conduite des avions ou le guidage des navires et des avions; la bélinotélé-graphie pour la transmission de dessins et des manuscrits; la détermination exacle du temps; la résolution de certains problèmes d'astronomie ou de géophysique; la prévision du temps; l’étude des phénomènes électriques naturels; le sondage à la mer; l’obtention de très liantes températures dans les fours électriques.
- Le commandant Brenot retrace ensuite l’histoire du Centre radioélectrique de Sainte-Assise, montrant quelles difficultés il a fallu vaincre pour arrivera en faire ce qu’il est devenu. La progression constante du trafic depuis sa création montre qu’il répondait à une nécessité; elle montre aussi que le public comprend et utilise de plus en plus les avantages de la T. S. F. (1).
- M. Bâclé, président, remercie les éminents conférenciers : M. le général Ferrie. M. le commandant Brenot, ainsi que tous ceux qui nous ont guidés dans cette visi'e si intéressante, dont nous conservons tous le meilleur souvenir.
- Visite de l’Aéroport du Bourget.
- (Samedi 9 juin 1923.
- Les visiteurs se réunissent sous un hangar pour entendre le lieutenant colonel Paul Bénard, membre du Conseil de la Société d’Eneouragement, qui leur explique ce qu’il faut entendre par voies, ports aériens et comment ceux-ci sont organisés, de quels services annexes ils ont besoin pour fonctionner normalement. L’aéroport du Bourget est le plus grand et le mieux outillé du monde. De 1919 à 1922, le nombre des passagers s’est accru dans le rapport de 1 à 20 (2).
- Les visiteurs se partagent en plusieurs groupes qui se rendent successivement : au Service médical, dirigé par le l)1 2' Carsaux; au Service météorologique, dirigé par M. Mot reul en l'absence du chef de service, M. Thierry; aux bureaux des compagnies de navigation aérienne; au Service de la Signalisation ; dans les hangars des compagnies où des explications sont données sur les divers types d’avions qui s'y trouvent
- Toutes ces visites avaient été grandement facilitées par le distingué commandant de l’Aéroport, M. Benvoisé.
- Pendant ce temps, quelques visiteurs reçoivent le « baptême de l’air » dans les appareils de la Compagnie aérienne française.
- (1) Voir à la page 6VT du présent Bulletin, le texte in extenso de celte communication.
- (2) Voir à la page 6Ü2 du présent Bulletin, le texte in extenso de celte conférence.
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- COMPTES RENDUS DES REUNIONS.
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- Banquet à l’Hôtel Lutetia.
- (Samedi 9 juin 1923.)
- Présidence de M, Milhac, représentant M. le Ministre du Commerce.
- Ce banquet a réuni plus de 200 personnes.
- M. Bâclé, 'président de la Société, adresse des remerciements à tous ceux qui ont contribué au succès de nos fêtes, notamment aux délégués des sociétés étrangères : leur présence au milieu de nous vient en effet attester une fois de plus la cordialité des relations qui nous rattachent aux groupements qu'ils représentent; leur témoignage de sympathie dépasse notre modeste Société pour embrasser toute la patrie française. Il propose de lever les verres en l’honneur : de M. Millerand; des Souverains et Chefs d'Etat de toutes les nations étrangères représentées; de MM. les Ministres, ainsi que des conférenciers et collaborateurs bénévoles de la manifestation, et de MM. les délégués étrangers et français (1).
- Puis des toasts (2) sont portés successivement par :
- M. Delleur. au nom de la Belgique;
- M. Cross, au nom de la Grande Bretagne;
- M. Fletcher, au nom de l’Irlande;
- M. Benêt et M. de Pulligny, au nom des Etats-Unis;
- M. Nicolini, au nom de l’Italie;
- M. Nagaé, au nom du Japon;
- M. von Hemert, au nom des Pays-Bas ;
- M. Lemaire, au nom de l’Association des Ingénieurs russes à Paris;
- M. Jacobsen, au nom du Danemark;
- M. Doi>, au nom des associations internationales;
- M. Haller, au nom de l’Académie des Sciences;
- M. Mif.o, au nom des sociétés industrielles françaises;
- M. L. Guillet. au nom des sociétés techniques françaises;
- M. Chesneau, au nom des écoles techniques françaises et des associations de leurs anciens élèves;
- M. Milhac, au nom de M. le Ministre du Commerce.
- Après chacun de ces toasts, tous vigoureusement applaudis, l’orchestre joue l'hymne national du pays représenté par l’orateur.
- Visite de l’Exposition du Chauffage industriel
- et conférences-promenades sur l’histoire du chauffage industriel, au Conservatoire national des Arts et Métiers (Dimanche 10 juin 1923.)
- sous la conduite de M. Gabelle, M. Walckenaer, M. Sauvage.
- (1) Voir à la page 73S ilu présent Bulletin, le texte in extenso de cette allocution, cl) Voir à la pige TU! du présent Bulletin. le texte in extenso de ces toasts.
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- 484 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- Soirée musicale et chorégraphique
- Salle Pleyel, 22, rue Rochechouart (Dimanche soir 10 juin 1923.)
- M. Gustave Lyon, administrateur de la Société Pleyel, vice-président de la Société d’Encouragement, avait dressé un exquis programme (1) qui fut exécuté par la Société des Instruments anciens (quintons, viole d’amour, viole de gambe, basse de viole, luth, clavecin) : cette société, fondée il y a plus de vingt ans, par M. Henri Casadesus, et composée presque entièrement de membres de la même famille, exécuta les charmantes danses qui composent le Jardin des Amours, de Mouret, puis des pièces ingénieusement arrangées pour des instruments au timbre aussi « sympathique » que les cordes de résonance de la viole d’amour.
- L’excellente claveciniste, Mme Régina Patorni, fit applaudir son art délicat dans deux sonates de Scarlatti.
- Mlle Emmy Magliani, avant d’aller triompher sur la scène de l’Opéra-Comique, ravit les invités de la Société d’Encouragement en dansant, en costume Louis XV. une gavotte de Lulli et le Tambourin de Rameau.
- La soirée se termina par un quatuor de harpes chromatiques i Mme M . L. H. Casadesus interpréta, avec trois autres gracieuses exécutantes, des pièces charmantes composées par son mari.
- (T) Programme. — I. Le Jardin des Amours, de Mouret: Pavane, Gaillarde, Menuet Tendit’, Canarie, par « La Société des Instruments anciens ». — IL Sonatine pour Clavecin, de Scari.atti, par Mme Régina Patorni. — lit. Sérénade à l'Infante, pour Viole d'Amour et Luth, de Dalayrac, par M. et Mme Henri Casadesus. — IV. Variations pour quatuor des Violes, de Nicolay, par MM. Marius et Henri Casadesus, Mme Marius Casadesus, M. Devilliers. — V. Danses du X VIIIe siècle, accompagnées par les Instruments anciens, par Mlle E\imy Magliani. — VI. Trois pièces pour quatuor de Harpes chromatiques, de H. Casadesus, par le QuatorM.-L. Henri Casadesus. (Clavecin, Harpe-luth. Harpes chromatiques Pleyel).
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- BULL. DE LA SOC. ü’eNC. POUR L’iNDUSTRIE NATIONALE. — .1 UILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- VISITES DU JEUDI 7 JUIN 1923
- Office national des Recherches scientifiques et industrielles et des Inventions, à Bellevue, 1, avenue du Maréchal-Grallieni.
- M. J.-L. Breton, membre de l’Institut, sénateur, ancien ministre, directeur de l’Office, membre du Conseil de la Société d’Encouragement, reçoit les visiteurs à leur arrivée et leur souhaite la bienvenue.
- M. Breton. — Vous savez, Mesdames et Messieurs, que l’Office national des Recherches scientifiques et industrielles et des Inventions est de création toute récente, puisque la loi qui l’a institué a été votée seulement au mois de décembre dernier. En fait, cependant, l’Office existait déjà sous la forme d’une Direction des Recherches scientifiques et industrielles et des Inventions.
- L’origine première de cet organisme remonte à 1916. C’est en pleine guerre, en effet, que M. Paul Painlevé eut l’idée de le constituer. Quelque temps après, il fut transformé en sous-secrétariat d’État puis en Direction des Inventions des Etudes et des Expériences techniques, et il rendit les plus grands services à la défense nationale. Après les hostilités, au moment de l’armistice, cette Direction fut supprimée; mais les services de recherches, au lieu de disparaître, furent rattachés à différents ministères : certains bureaux, s’occupant plus spécialement de questions militaires, restèrent au Ministère de la Guerre; les services techniques civils allèrent au Ministère de l’Instruction publique. Ces derniers sont devenus la « Direction des Recherches scientifiques et industrielles et des Inventions ».
- A ce moment, le Gouvernement avait déposé un projet de loi tendant à transformer cette Direction des Recherches en un office spécial et autonome. Mais ce n’est qu’au mois de décembre dernier que la loi elle-même a pu finalement être votée.
- Les décrets qui doivent organiser définitivement notre statut budgétaire n’ont pas encore été pris, si bien que nous sommes encore un peu dans une période transitoire.
- Malgré cela, nous avons pu mettre sur pied un certain nombre de moyens de recherches, dont les applications, officiellement constatées, ne manquent pas de revêtir déjà une très réelle importance.
- Ce que la loi nous indique comme devant être le but de notre action peut se résumer en trois points :
- D’abord réaliser la liaison entre les différents laboratoires. Un peu partout en France, nous avons des laboratoires, qui ne disposent que de ressources très insuf-
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- i8(î M AN IFKSTATK >N SoLKNNKUUE ( T -10 JUIN PJ23). — J H LU.-AO UT-S K PT. l‘»2.'L
- fîsri il les. Il est bon. par conséquent, de pouvoir mettre à leur disposition les moyens d’action qui leur manquent. Ici nous nous efforçons, de réaliser certaines installations de recherches qui n’existent pas ailleurs, qui ne peuvent pas exister dans des laboratoires particuliers. Notre premier rôle, à l’Office national, est de réaliser précisément ce qui ne peut pas être exécuté ailleurs. C’est ainsi que. dans un instant, je vous montrerai toute une série d’installations électriques destinées à réaliser des essais qui ne peuvent l’être aisément au dehors, et qui mettent à la disposition des chercheurs des moyens d’expériences qui jusqu’ici leur faisaient complètement défaut. Nous disposons, par exemple, de courants de 4.Ü00 A, et vous allez bientôt pouvoir vous rendre compte et de notre situation tout à fait privilégiée, et de notre aménagement spécial, qui nous facilitent grandement la réalisation d’expériences variées et la manipulation de notre matériel de recherches et d’étude.
- A ce point de vue, je vous dirai même que je me félicite maintenant de n’avoir pu, au moment de l’armistice, trouver dans Paris le local disponible pour notre installation. Si nous nous étions fixés à Paris, nous aurions été confinés dans quelque coin, étouffés entre quatre murs, où nous n’aurions pas pu réaliser la moitié des expériences que nous avons déjà exécutées et que nous pensons bien continuer ici. Nous nous réjouissons donc d’avoir été obligés de nous installer dans la banlieue.
- Cet hôtel, dans lequel nous sommes installés maintenant, était exploité autrefois par la Compagnie des Wagons-Lits. Puis, Mme Isadora Duncan l’avait acheté à cette société et en avait fait une école de danse qui a eu. vous vous en souvenez, sa période de célébrité. L’Etat, par la suite, a acheté dans des conditions très avantageuses cet immeuble et ses dépendances, et il en a fait le siège de cet office.
- Par le simple coup d’œil que vous avez pu jeter ici en entrant, il vous a été facile de vous rendre compte que nous n’avons rien perdu pour attendre, puisque nous sommes aujourd’hui fort bien placés, dans une situation exceptionnelle, avec vue sur la capitale, ses monuments et sa banlieue, ce qui déjà, au seul point de vue des applications de la T. S. F., nous assure de précieux avantages. Vous verrez dans un instant notre terrasse. Nous avons pu y réaliser récemment un poste d émission pour les dernières expériences du général Ferrié qui n’avait pu trouver nulle part une situation aussi avantageuse. Nous avons également, tout en bas de nos terrains, la Seine, qui nous permet de faire rapidement certaines expériences sur l’eau. C’est là encore un avantage topographique dont vous ne manquerez pas de saisir toute l’importance.
- Ainsi, Messieurs, le premier but de l’Office, vous disais-je, est la liaison entre les différents laboratoires, et la mise à la disposition des chercheurs des moyens d’action qui peuvent leur manquer.
- Le deuxième but de notre Office est la liaison entre l’industrie et les laboratoires. Voilà une question qui a été agitée depuis bien longtemps mais dont la réalisation n’a jamais encore pu être assurée dans la pratique. Il est bon que, pour l’industrie, l’on crée des laboratoires de recherches dans les usines mêmes, en contact direct avec la pratique industrielle, comme on le fait couramment déjà dans certains pays. Cette initiative heureuse a d’ailleurs tendance à s’étendre de plus en plus chez nous. Mais, quel que soit l’effort déployé par les industriels, il y aura toujours, dans la réalisation de leurs recherches, de nombreuses circonstances dans
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- lesquelles leur feront défaut, non seulement certains moyens d'expérimentation, mais les connaissances scientifiques indispensables. Il est bon alors que, partout en France, les ingénieurs et les industriels soient à même, à un moment donné, de faire appel à la somme considérable de savoir, de science, d’esprit d’invention qui existe dans l'ensemble de nos laboratoires scientifiques. Cet Office a précisément été créé pour que nos industriels puissent, chaque fois qu’ils en auront besoin, faire appel par notre intermédiaire au concours de ces laboratoires.
- Toutes les fois qu'une demande de recherche ou de renseignements nous est adressée par un industriel ou un ensemble d’industriels, nous mettons la question à l’étude. Si cette demande est susceptible d'apporter une amélioration à notre industrie nationale, et si nous ne pouvons y répondre nous-mêmes, nous la transmettons alors, avec les indications et données qui nous ont été primitivement fournis, avec nos propres études et observations, à des établissements qualifiés, ou aux laboratoires les plus compétents pour résoudre le problème posé.
- Enfin, Messieurs, un troisième point qui répond au but de notre Office, c’est la mise au point des inventions qui nous sont soumises. Nous sommes à même de constater, bien souvent, que beaucoup d’inventeurs ont des idées remarquables, possèdent un esprit véritablement inventif, mais qu’ils n’ont pas les moyens de réalisation nécessaires pour mettre au point leurs créations. Grâce à cet organisme, ces inventeurs peuvent désormais s’adresser à nous. Ils peuvent nous soumettre leurs idées. Nous les faisons examiner par la Commission supérieure des Inventions. Evidemment, toutes les propositions ne sont pas retenues mais toutes sont examinées et celles qui nous paraissent les plus remarquables sont immédiatement mises à l’étude avec tout le soin et toute l’attention qu’elles méritent. C’est ainsi que nombre de procédés qui, restés entre les mains de leurs seuls inventeurs, n'eussent jamais vu le jour, ont déjà pu, grâce à l'Office, prendre corps et entrer dans la pratique.
- La tâche, Messieurs, qui nous est confiée est immense et fort délicate. Je ne vous surprendrai pas, je pense, en vous avouant que ce qui jusqu'ici nous fait le plus défaut, c’est l’argent. Notre budget est loin d’être suffisant, et nos ressources sont encore beaucoup trop limitées. Les crédits qui nous ont été votés par le Parlement sont maigres. Us s’élèvent à 1.410.200 f par an.
- Comme vous voyez, c’est très insuffisant pour l’entretien de bâtiments tels que ceux que nous occupons, pour les salaires du personnel attaché à notre établissement. personnel comprenant les ouvriers et les services techniques, enfin pour les frais de recherches nécessaires aux inventions et à leur mise au point. C’est fort peu de chose surtout lorsqu’on compare ce maigre budget à ce qui se fait à l’étranger. En Angleterre, c’est 30.000.000 f qui ont été votés par le Parlement pour être mis à la disposition d'un organisme analogue à celui-ci; en Amérique, la subvention est plus large encore, puisqu'elle s’élève à 130.000.000 f! Nous faisons, par conséquent, assez modeste figure, avec notre petit budget de 1.400.000 f, aux côtés de ces offices étrangers, disposant de ressources aussi munificentes.
- Cela ne nous a pas empêchés, Messieurs, d'accomplir des choses déjà fort intéressantes Nous espérons d’ailleurs que nos ressources iront en s’accroissant. Même, je ne vous cacherai !pas que je me fais un point d’orgueil particulier à rendre cet organisme, que nous sommes en train de mettre debout, absolument autonome.
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- Oui, j’ai l’ambition d’arriver, un jour ou l’autre, à lui trouver des ressources suffisantes pour qu’il n’ait plus besoin du concours du budget de l’Etat.
- En effet, Messieurs, il y a un moyen surtout qui peut, dans l’avenir, être pour nous une source assez considérable de bénéfices : ce sont les inventions elles-mêmes (jne nous aurons mises au point. Je m’explique.
- Lorsqu’un inventeur nous apporte un projet intéressant, nous lui demandons de passer avec nous un contrat. Ce contrat spécifie que si l’invention n’aboutit pas, si malgré nos efforts et toutes les recherches effectuées pour la rendre définitivement applicable, les résultats ne répondent pas à notre attente et nous obligent à abandonner les expériences, tous les frais resteront à notre charge. Par contre, si l’invention, minutieusement contrôlée et mise au point, entre dans le domaine de la pratique et procure à celui qui l’a conçue les bénéfices sur lesquels il comptait, nous demandons alors à l’inventeur de nous céder une légère partie de ses bénéfices.
- Crâce à ce système, nous pensons, Messieurs, pouvoir alimenter notre caisse, et nous créer petit à petit des ressources qui nous permettront d’aider d’autres inventeurs. Cette sorte d’impôt, prélevé sur les inventions qui auront heureusement abouti, assurera lui-même la réalisation d’inventions nouvelles.
- Nous avons déjà quelques inventions qui commencent à nous rapporter. J’ai tout lieu d’espérer que, d’ici quelques années, nous serons un peu plus riches et pourrons étendre davantage notre effort.
- Il me reste à vous montrer maintenant les moyens d’action dont nous disposons à l’heure actuelle, et qui sont loin d’être dépourvus d’intérêt. Auparavant, laissez-moi vous dire deux mots de notre station électrique en général.
- J'ai réalisé ici une installation que vous examinerez à loisir, spécialement pour les recherches électriques, dans des conditions un peu spéciales. Ce sont les stocks américains qui ont été notre point de départ. Ordinairement, lorsqu’on fait une installation de ce genre, on en établit d’abord les plans puis, on achète le matériel. Nous ne pouvions pas, nous, procéder de cette manière. Nos fonds étaient beaucoup trop modestes pour nous permettre des opérations d'achat de grande envergure. Nous avons eu l’idée de nous adresser tout simplement aux stocks américains, oii nous avons trouvé, effectivement, un matériel hétérogène et quelque peu disparate dans l'ensemble, mais dont beaucoup d’éléments pouvaient nous être d’une grande utilité. J’ai combiné ce matériel épars, afin d’en tirer le maximum de parti possible. Celte installation a été montée entièrement par le personnel delà Direction des Recherches et Inventions. Pas un ouvrier n’est venu du dehors. C’est mon personnel qui a pu rassembler, nettoyer et grouper de la sorte tout ce matériel dont nous avons fait cet ensemble si important qui est là, aujourd’hui, sous vos yeux.
- Mais le tout n’est pas d’installer. Tl faut encore tirer le maximum de parti de cette installation. Ici, bien entendu, l’économie la plus stricte est de rigueur : nos expériences pourraient entraîner une consommation d’énergie considérable. J’ai donc voulu éviter à tout prix le gaspillage dont j’ai horreur : nous avons un budget très maigre; tout ce qui est gaspillé étourdiment ou maladroitement me fait horreur. Je tiens par-dessus tout à ce qu’on ne gaspille pas inutilement du courant, et j’ai fait monter ici même, dans mon bureau, un appareil de contrôle qui me renseigne à tout instant sur la marche de notre station. C/est ce tableau que
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- vous voyez à 1 entrée. Il me permet de suivre toutes les opérations qui se font en bas. Chaque fois que l'on agit sur un interrupteur, j’ai une de ces lampes qui s’allume ou s’éteint. Les lampes vertes signalent les manœuvres normales, régulières; les lampes rouges, au contraire, tous les faits accidentels. Chaque fois qu’un disjoncteur fonctionne, par suite d’un court-circuit, une de ces petites lampes rouges s’allume : instantanément je puis me rendre compte de ce qui se passe. D'autre part, j’ai un appareil qui enregistre l’heure des manœuvres, de sorte que tout m’est signalé, même si je ne suis pas là, à mon retour, je n’ai qu’à consulter mes tableaux, et je suis renseigné. Cela me dispense de faire des observations à mes électriciens. Ceux-ci savent que je contrôle toutes leurs manœuvres; ils agissent en conséquence.
- Je vous signale entin cet appareil enregistreur, placé au fond de la salle, et dont le montage n’est pas terminé.
- M. Ma sson, représentant la Société d'Encouragement. — Monsieur le Ministre, J’ai l’honneur d’avoir été chargé par M. le Président de la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale de joindre ses remerciements aux nôtres pour la visite que vous voulez bien nous autoriser à faire de vos installations : car nous connais sons tous la part prépondérante que vous avez prise à la constitution de 1 important organisme qu’est l'Office national des Recherches scientifiques et industrielles et des Inventions; et de plus, parmi différentes autres institutions, on peut faire quelque rapprochement entre l’œuvre de cet Office et la mission de la Société d'Encourage-ment. au Conseil d’administration de laquelle j'ai l’honneur d’être l’un de vos collègues et dont le programme vise notamment, comme on sait, l’aide à fournir aux recherches d’applications scientifiques, et l’attribution à faire de récompenses et de subventions aux auteurs de ces recherches ainsi que pour les travaux les meilleurs qui lui sont présentés par les savants, par les industriels et par les inventeurs.
- Je suis donc bien sur, Monsieur le Ministre, d’être l’interprète des sentiments de cette assistance, en exprimant tout d’abord le vœu que les rapports entre l’Office que vous avez le soin de diriger et notre Société d’Encouragement pour l'Industrie nationale deviennent chaque jour plus intimes et plus efficaces.
- Lorsque nous nous trouvons en présence d'un inventeur, qui vient nous soumettre son idée, tout ce que nous pouvons faire, nous, c’est de lui faciliter la prise de son brevet, en lui donnant le cas échéant quelques indications au point de vue du choix des industriels qui seraient le mieux disposés à accueillir ses plans. Mais là se borne notre action.
- Votre rôle, à vous comme à vos collaborateurs, est bien plus étendu, puisque vous êtes en mesure de mettre au point l’invention qui vous est soumise. C’est superbe, et nous ne pouvons qu’admirer.
- Nous sera-t-il permis, Monsieur le Ministre, de vous faire une proposition? Tous ces inventeurs, qui s’adressent ainsi à vous et dont vous mettez au point les découvertes, ne pourriez-vous leur conseiller de venir, à la sortie de votre Office, s’inscrire à notre Société d’Encouragement et de lui donner communication de leurs travaux? Ils y trouveraient un avantage certain, tout particulièrement celui de se créer les chances d’obtenir, par la voie de notre Ihdleti», une publicité fort intéressante dans laquelle ils trouveraient une juste récompense de leurs efforts.
- Vous nous avez dit vous-même, Monsieur le Ministre, que vous comptiez, grâce au succès de votre tentative et au bénéfice que doivent rapporter vos travaux, arriver
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- un jour ou l’autre à dispenser votre Oflice du concours financier de l'Etat. G’est la grâce que je me permets de vous souhaiter, aussi prochaine que possible
- Et puisque j’ai l’honneur de prendre ici la parole comme représentant de la Société d’Encouragement pour l'Industrie nationale, je forme en son nom le vœu que l’enfant que vous avez déjà conduit à un point de développement remarquable, avec l’aide de votre outillage et grâce surtout à une activité personnelle à laquelle nous rendons tous hommage, je forme, dis-je, le vomi que cet enfant grandisse et vous apporte bientôt la récompense de votre labeur ainsi que la rémunération légitime de votre effort-
- M. Breton. — Je vous remercie de vos aimables paroles et de l’hommage vraiment trop bienveillant que vous voulez bien rendre à mon activité. Je n’ai, je vous assure, aucun mérite dans cette entreprise car tout ce que nous faisons ici est tellement passionnant que nous ne sentons vraiment pas notre peine. Nous sommes les témoins et les exécutants des créations les plus variées, dans tous les domaines. Ce n’est donc nullement une charge pour nous de consacrer notre activité à une œuvre comme celle-ci ; au contraire, c’est du matin au soir un véritable plaisir.
- Permettez-moi de vous répondre sur un seul point. Les relations entre notre Office des Recherches et votre Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale existent déjà. Je ne puis que souhaiter leur développement. Toutes les collaborations nous sont précieuses; la liaison avec tous les organismes scientifiques et les centres industriels nous est particulièrement chère, sous quelque forme qu’elle se présente. C’est vous dire l’étroite connexion que je désire voir maintenue entre nous et votre solide organisation qui, depuis longtemps, a fait ses preuves.
- M. Ma s son. — Je m’excuse, Monsieur le Ministre, d’élever la voix une fois encore; mais c’est pour signaler la présence ici. parmi nous, de M. le Professeur (iariel, qui a toujours pris une part si active aux travaux scientifiques de notre pays, et dont il me serait impossible de taire le nom dans une réunion aussi cordiale.
- M. Brf.ton. — Parfaitement. J’avais aperçu, en effet, M. le Professeur (iariel, et je suis heureux de l’accueillir ici. Il nous a donné à maintes reprises un concours des plus précieux. Je suis sûr qu’il voudra bien nous le continuer dans l’avenir.
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- M. Breton, directeur, conduit ses hôtes sur la terrasse de l'Etablissement.
- M. Breton. — Notre terrasse est merveilleusement située, comme vous pouvez le constater. D’ordinaire, un panorama splendide se déroule devant nous. Aujourd'hui, malheureusement, cette brume qui noircit toute la vallée de la Seine nous empêche de voir Paris : c’est à peine même si l’on devine la Tour Eiffel.
- M. Breton signale à ses hôtes le puissant appareil de levage qu’il a fait installer à l’entrée de la terrasse, et qui permet l’adduction de poids et d’appareils très lourds.
- Puis il fournit quelques explications sur une installation de T. S. F. pour émissions de longueurs d’ondes très courtes (9 m), qui n’est pas encore complètement terminée et qui doit permettre au général Ferrié de poursuivre les plus intéressantes expériences.
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- Tandis que les invités regagnent l'accès de la terrasse, un film cinématographique est pris an passage des visiteurs. Des remerciements sont adressés à M. Breton pour son aimable attention.
- Avant de quitter la terrasse, les visiteurs passent dans une salle spécialement aménagée pour la présentation de films.
- M. Breton. — Nous utilisons beaucoup le cinématographe comme moyen de recherches. (Test un appareil extrêmement précieux pour nos études scientifiques et pour nos diverses expériences.
- M. Breton. — Vous voyez ici, Messieurs, notre installation électrique. Ce matériel, d'aspect déjà imposant, provient, pour la plus large part, des stocks américains de Meliun sur-Yèvre, entre Bourges et Vierzon. Les Américains avaient fait là-bas une installation grandiose, un véritable arsenal, ne couvrant pas moins de 20 ha.
- Ce matériel était destiné évidemment à tout autre chose qu'à ce que nous en avons tiré. A quoi devait-il servir exactement? Je ne saurais vous le dire. 11 n’a d’ailleurs jamais été monté complètement. Des plans avaient été prévus. Nous n’en avons pas eu connaissance, et l’armistice les a rendus inutiles. Nous avons cherché à tirer de notre mieux parti de ce matériel. 11 nous a fallu faire une longue et judicieuse sélection, en vue des expériences très précises que nous aurions à réaliser. Il fallait, en effet, tout prévoir, car si nous savons ce que nous faisons aujourd’hui, nous ignorons ce que nous pouvons être amenés à entreprendre demain. Une partie de ce matériel américain était en assez bon état; mais une autre partie était bien endommagée. Ces convertisseurs, par exemple, étaient dans un état pitoyable. Il nous a fallu les reviser complètement.
- De chaque coté de notre tableau à courant continu, vous voyez les grilles de couplage permettant de réaliser instantanément toutes les combinaisons.
- Le laboratoire de chimie est installé dans les sous sols de l’hôtel, à l'emplacement des anciennes cuisines. Une tranchée creusée dans la cour, devant le mur latéral, a permis l’installation de larges fenêtres donnant accès à l'air et à la lumière.
- On visite ensuite une petite salle pour la soudure à l'arc. M. B. Dffour, chargé des manipulations, donne aux visiteurs quelques explications sur la construction et l’installation d’un four électrique, aménagé spécialement pour les différentes expériences à haute température en usage dans l’établissement.
- Dans les machines ordinaires, correspondant à la technique courante, on avait, est-il dit, à tenir compte des pertes de chaleur dans les pièces magnétiques voisines des circuits. Ces pertes de chaleur sont d’autant plus élevées que la fréquence est plus grande. On a cherché, tout en augmentant considérablement la fréquence, à profiter de la production de chaleur, à l’aide d’un dispositif destiné à chauffer l’intérieur d’une masse conductrice.
- Quel que soit le mode de formation du courant de haute fréquence, le four reste à peu près le même. C’est un transformateur sans fer, dans lequel le primaire est constitué par un enroulement inducteur, et le secondaire est un creuset dans lequel est maintenue la haute température. Ce creuset doit être moyennement conducteur. Les courants à l’intérieur des creusets peuvent atteindre plusieurs milliers d'ampères. On utilise simplement la décharge d’un condensateur à travers un éclateur. Ce condensateur est chargé par un transformateur à haute
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- tension. Les courants traversent l'enroulement inducteur. Le creuset correspond comme dimension à une puissance de 5 k\V. Avec cette puissance on obtient 2.000° en 6 minutes environ.
- M. Breton fait fonctionner le four électrique devant les visiteurs.
- M. Breton. — L’une des questions qui retient au plus haut point, à l’heure actuelle, notre attention, est celle des carburants. Vous sentez tout l’intérêt qu’elle présente, au point de vue national. Que nous utilisions le bois, le charbon de bois, l’huile lourde, etc., nous voudrions parvenir à actionner nos camions avec les carburants que nous trouvons le plus facilement chez nous Nous avons pensé1 notamment au gaz pauvre. M. Auclair va vous donner quelques explications sur les expériences qu’il a poursuivies depuis plusieurs an mies à ce sujet.
- M. Ait.l air. —- Depuis longtemps déjà la question de l’application du gaz pauvre à la locomotion a fait l’objet de longues et laborieuses études. On s’est heurté d’abord à de grandes difficultés. Aussitôt après la guerre, la Direction des Recherches et des Inventions a repris la question.
- L’Automobile Club nous a prêté son concours. Nous avons organisé un premier concours de camions à gazogène, qui a eu lieu l’année dernière; <S concurrents s’étaient fait inscrire. L’un d’eux, un constructeur anglais, n’a pas été prêt en temps voulu; un autre a dù être éliminé par suite d'une question de procédure sportive-Les 6 camions qui ont pris part en définitive à l’épreuve sont arrivés à faire des parcours sur route de 00 km. Us sont tous rentrés à la fois, a peu près dans les mêmes conditions qu’un convoi militaire. Aucun n’est resté en panne. Il y a eu un incident de graissage dù à la maladresse d’un conducteur de camion. Il y a eu également une petite fissure dans la tuyauterie d’un gazogène. Elle aurait pu être réparée en quelques minutes.
- Les voitures ont effectué le parcours dans les meilleures conditions. La moyenne des consommations a été de 1 kg de combustible par kilomètre; celle de la vitesse, de 15 km : heure. Si vous voulez vous faire une idée de ce qu’était la vitesse des camions, je vous dirai que, dans la côte du Recq, que vous connaissez bien, il était impossible de les suivre au pas. Je n’exagère donc pas en disant qu’ils marchaient à plus de 7 km : heure à ce moment-là. Dans les terrains plats, ils filaient sûrement à 25 km : heure.
- De plus, tous ces appareils ont subi un essai au banc d’une journée entière suivant un horaire déterminé. Entre midi et 14 h., il y a eu un arrêt. Pendant ce temps, le gazogène était en veilleuse. Tous les appareils ont fonctionné normalement, sauf quelques menus incidents qui n'ont pas été suffisants pour arrêter l’un quelconque d’entre eux.
- Après l’épreuve, on a procédé à un examen minutieux des moteurs. On a trouvé des traces assez abondantes de corps goudronneux. Mais la présence de ces éléments n’est pas entièrement imputable au gaz, car tous les conducteurs ont fait ce qu’ils ont la déplorable habitude de faire en ces circonstances : ils ont graissé d’une façon excessive, dans la crainte qu’il n’arrive un accident. L’huile a fini par monter dans les cylindres, où elle a déterminé des encrassements.
- Après le concours, d’autres expériences ont été faites. L’un des appareils a effectué un parcours de 1.000 km. La consigne formelle avait été donnée, cette fois, au conducteur de ne rien ouvrir du tout. Et il a si peu ouvert qu’il a omis d’enlever
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- les cendres du cendrier. L'inconvénient n’a cependant pas été bien grand, lin seul incident a été constaté : une ou deux soupapes d’échappement ont été coincées pat-suite de l’entraînement de poussières minérales dans le moteur. Cet incident d’ailleurs est très explicable, parce qu'aucune extraction de cendres n’ayant été faite, l'épurateur a fini par se remplir. Lue fois plein, il ne pouvait forcément plus fonctionner d’une manière satisfaisante. En somme, cet essai de 1.000 km est déjà, du point de vue de l'endurance, fort encourageant.
- Cette année, la Direction des Inventions et l’Automobile Club, avec le concours du Mi nistère de la Guerre, organisent une nouvelle épreuve dont les conditions seront beaucoup plus sévères. Il y aura trois essais sur route, de 100 km chacun; ensuite, un parcours complémentaire de 1.200 km devra être effectué. L’épreuve sera conduite de manière que les camions fournissent à peu près 1.500 km avant qu’il ne soit procédé au démontage. Les indications qui serviront de base au jury pour apprécier la valeur des concurrents et fixer le classement seront les suivantes : 1° la consommation: 2° la pureté du gaz; 3° les incidents de marche. On constatera la consommation par tonne-kilomètre transportée sur route. Les camions ne devront pas s’écarter d’une allure fixée d’avance. Après le démontage, il sera procédé à un examen des moteurs, permettant la constatation des altérations qui auraient pu se produire dans les divers organes de l’appareil.
- La préparation de ce concours nécessite donc que nous nous mettions en mesure de nous renseigner sur la pureté des gaz et la proportion de goudrons qu’ils contiennent. C'est pour cela que nous avons monté une installation particulière. Le gazogène que vous apercevez d'ici est muni d’une canalisation spéciale pour la circulation d’eau. Le gaz est extrait du gazogène par un éjecteur, et épuré par lavage. Il pénètre alors dans le moteur.
- L'appareil prismatique qui est ici est un simple réfrigérant pour l’eau. 11 >e compose d’une série de plateaux sur lesquels l’eau descend en cascades.
- M. A uclair montre aux visiteurs un carburateur à pétrole en essais :
- Comme d’autres que nous possédons, cet appareil est basé sur le principe de la formation d’une émulsion dans l’air de gouttelettes liquides par condensation de vapeur de pétrole. Comme dans tous les cas où un brouillard liquide se produit par condensation, celui-ci est très tin. C’est là, sinon la solution du problème de la carburation, du moins quelque chose d'assez satisfaisant. L’appareil qui est sous vos yeux a fonctionné avec du mazout. La combustion a été insuffisante; néanmoins, nous avons obtenu une puissance analogue à celle qui est atteinte avec l’essence.
- Les invités parcourent ensuite la salir de dessin, dont iis apprécient l’aménagement pratique et confortable, ainsi que le musée, où sont groupées de nombreuses pièces militaires se rattachant à la défense.
- M. Breton. — Nos ateliers nous permettent de réaliser les appareils étudiés par notre bureaux de [dessin. Ils sont assez bien outillés, et dotés de machines modernes, qui nous permettent les expériences les plus intéressantes.
- Un visiteur demande quel est à peu près, le rendement des inventions?
- M. Breton. — J’aurais sur ce point quelque difficulté à vous donner des chiffres précis. Pendant la guerre, beaucoup d’inventeurs nous apportaient des projets fan-
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- tastiques. Le nombre des propositions était considérable mais le rendement relativement faible, car il nous fallait écarter le plus grand nombre de ces projets; à peine 2 à B p. 100 étaient à retenir. Mais ce pourcentage s’est sensiblement relevé après l’armistice; il atteignait 20 p. 100 environ quelque temps après la guerre. Maintenant, il a plutôt une tendance à descendre, en raison précisément du très grand nombre de propositions qui nous sont de nouveau envoyées.
- M. Breton. — Sur ces plaies-bandes qui agrémentent le devant de notre bôtel, nous avons fait quelques semis. (îràce à Véleclri/iealion -- nous employions du courant continu à liante tension — nous avons pu constater une augmentation de rendement de 20 à 2o p. 100. Mais ces essais ne seront pas continués. Nous avons estimé que, puisqu’il y a maintenant un office des Recherches agronomiques, c’était à lui plutôt qu’il appartenait de s’occuper de toutes les questions intéressant directement la culture Les plates-bandes que vous voyez vont donc disparaître et nous utiliserons leur emplacement pour des essais contrôlés de voitures électriques actuellement en organisation.
- La visite étant terminée, M. Masson au nom de toutes les personnes présentes, remercie une fois encore M. Breton pour la visite si aimable et si pleine d’intérêt qu’il a bien voulu diriger lui-même et dont tous conserveront le meilleur souvenir.
- Bureau international des Poids et Mesures,
- Pavillon de Breteuil, à Sèvres.
- Après avoir souhaité aux visiteurs une cordiale bienvenue dans le « sanctuaire mondial du Système métrique », M. Guillaume., directeur du Bureau international des Poids et Mesures, membre correspondant de la Société d Encouragement, rappelle qu’à l'époque déjà lointaine de ses premiers travaux sur les alliages, la Société d'Encouragement lui est venue puissamment en aide, en lui accordant le prix des Arts chimiques; et, il y a à peine un an, elle décernait à ses dévoués collaborateurs, MM. Péraud et Maudet, le prix Galitzine, qui venait récompenser leurs travaux de détermination d’étalons à bouts. Les bénéficiaires de ces prix en gardent une grande reconnaissance à la Société.
- M. Guillaume expose ensuite les origines du Bureau et la nature de ses travaux. Gréé par la Convention du Mètre du 20 mai 187o, modifiée par la Convention additionnelle du (1 octobre 1921, le Bureau est chargé avant tout de conserver les étalons prototypes du Système métrique et de leur comparer les étalons de premier ordre qui sont destinés aux Etats de la Convention du Mètre; puis d’établir les valeurs des unités qui ne font pas partie du Système métrique, de comparer les étalons qui servent en géodésie, et, d’une façon générale, d’étudier tout ce qui peut accroître la précision des mesures de la longueur et de la masse.
- Aujourd’hui, vingt-neuf Etats participent à la Convention, et plusieurs autres sont en pourparlers pour y adhérer. L’accession d’un Etat n’entraine d’autre obligation que celle de collaborer à l’entretien du Bureau international, proportionnellement à sa population, avec un maximum et un minimum. Les Etats versent
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- HI’ltEAU INTERNATIONAL DES POIDS ET MESURES.
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- ensemble 250.000 f par an, qui doivent servir à toutes les dépenses du Bureau, y compris les publications.
- La Convention prévoyait à l’origine deux périodes dans l’existence du Bureau : période antérieure à la distribution des étalons aux Etats, et période postérieure. Pendant la seconde période, l’activité du Bureau devait être considérablement réduite. La distribution des prototypes eut lieu en 1889, et, après une réduction passagère, le Bureau a repris sa pleine activité avec un programme nouveau.
- Une détermination est, en réalité, complexe; par exemple, une mesure de longueur comprend la détermination de la température, une pesée, celle de la température et de la pression, afin de pouvoir réduire à des conditions normales.
- Le Bureau international a, en conséquence, consacré ses premiers travaux à perfectionner le thermomètre et le baromètre, pour pouvoir ensuite mesurer avec certitude les longueurs et les masses. Dans cette période de travail du Bureau, a été réalisé l’unification de l’échelle de température, qui est devenue, en 1887, celle de l’hydrogène, l’échelle du thermomètre à mercure servant de transition.
- M. (iuillaume passe rapidement en revue les travaux faits au Bureau, et donne des détails sur ceux concernant les alliages; il montre comment, en métrologie, tout se tient, comment un perfectionnement en entraîne un autre; en cherchant les causes de l’erreur secondaire du chronomètre, il montre, à titre d’exemple, comment on a pu la corriger, par une étude systématique des dilatations; cette correction s’est trouvée liée à la dilatabilité d’un métal possédant un coefficient fi négatif.
- La visite des laboratoires fixe ensuite ces idées. Les comparateurs ont, comme organes essentiels, des microscopes fixes ou mobiles, suivant qu’ils sont destinés à mesurer le mètre ou ses multiples, ou à déterminer une longueur quelconque entre certaines limites, et des dispositifs particuliers pour recevoir les étalons à comparer, auge à eau ou espace bien protégé contre les variations de la température.
- Le comparateur Brunner, destiné à la comparaison des mètres à la température ambiante, le comparateur à dilatation, qui permet de modifier entre certaines limites la température des étalons à comparer, le comparateur géodésique, destiné aux règles de 4 mètres, appartiennent au type à microscopes fixes. Le comparateur universel, au contraire, possède des microscopes mobiles et des dispositifs particuliers pour mesurer les épaisseurs. C’est au moyen de ce comparateur qu’ont été faites toutes les déterminations de longueur qui ont conduit à mieux connaître le volume du kilogramme d’eau.
- Le comparateur Brunner a servi à toutes les mesures des mètres prototypes ainsi qu'à de nombreuses mesures des unités métriques. En ce moment, le Bureau est précisément occupé à reviser les mesures antérieures à 1889, et gagne un peu en précision sur les valeurs données à cette époque.
- Le comparateur à dilatation a servi à mesurer la dilatabilité de tous les étalons étudiés au Bureau, puis à faire l’étude de plus de 500 échantillons divers d’alliages, dont beaucoup avaient subi des traitements variés.
- Le comparateur géodésique a été utilisé pour la détermination des étalons employés pour les mesures de base, et a permis l’unification qu’il aurait été impossible de réaliser sans les Iravaux faits à cet instrument.
- Aujourd’hui, on n’emploie plus les étalons géodésiques rigides en usage autrefois, mais bien les fils d’invar, tendus sous 10 kg, qui permettent la détermination rapide d’une longueur sur le terrain. Le nombre des fils déjà étudiés au Bureau est
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- voisin de 700, el, comme un bon nombre d’entre eux reviennent périodiquement pour leur vérification, on peut dire que, jusqu’à présent, plus de 1.000 déterminations précises de fils ont été faites au Bureau. Aujourd’hui, il semble qu’on puisse garantir le millionième de la longueur des fils. Mais ce résultat n’a été atteint qu’après un labeur considérable, marqué par le fait qu’il a été exécuté au Bureau plus de 000.000 lectures pour l’étude des fils.
- Les études à l'appareil Fizeau pour la mesure tic la dilatation permettent de déterminer, avec une précision analogue à celle qu’assure le comparateur, des échantillons de petite dimension (10 mm), dans un large intervalle de température. Des mesures nombreuses ont été faites dans le passé, et ont été reprises récemment, en utilisant les nouvelles sources de lumière monochromatique.
- Pour les mesures d’étalons à bouts, le Bureau possède un comparateur automatique de Hartmann, qui est constamment en service, ainsi qu’une machine à mesurer de la Société (iénevoise. (tes deux instruments se contrôlent et se eom plètent. Les mesures absolues sont faites soit au moyen de la machine, soit au comparateur universel, où l’on emploie aujourd’hui la méthode d’Airy.
- Des étalons Johansson à faces planes ont été déterminés, soit par la méthode des étalons auxiliaires tracés, soit, avec [dus de précision, par la méthode interfé-rcntielle. Le Bureau est, aujourd’hui, bien muni d'étalons connus, et est apte à déterminer les étalons industriels de la plus liante précision qui sont présentés à son contrôle.
- Lue machine à diviser les règles droites d’une capacité de 1 m, avec correcteur automatique du pas et des erreurs de la vis, complète l’outillage destiné aux mesures de longueur.
- La section des pesées est moins diverse: la balance est arrivée depuis longtemps à un degré de perfection qu'on n’accroit plus que par un soin croissant dans les réalisations matérielles. Les grandes balances du Bureau sont automatiques, en ce sens que l’observateur n’a pas à s’approcher de la balance pour faire l'échange des poids sur les plateaux. Ainsi, on évite des perturbations qui tiennent aux modifications de la température.
- Lorsqu’il n’y a pas de réduction de la pesée à faire, c'est-à-dire lorsque les poids à comparer ont sensiblement le même volume. la balance donne, sans aucune correction, le centième de milligramme sur le kilogramme. C’est ce qui avait été vérifié par les nouvelles pesées qui ont été faites sur les kilogrammes distribués en 1889.
- Les mesures interférentielles ont été inaugurées au Bureau par un travail qu’a exécuté M. Michelson avec la collaboration de M. J.-René Benoit, en 1892. Il s’agissait alors de déterminer, avec une précision encore inconnue, la valeur absolue des longueurs d’onde émises par le cadmium. Ln travail analogue, a été effectué, dans des conditions plus parfaites, par MM. Benoit. Fabry et Perot en 1906. Les longueurs d’onde fondamentales ont pu être déduites de ce travail avec une précision du dix-millionième.
- Depuis lors, les méthodes d'interférence se sont développées, et mettent aux mains des métrologistes des procédés d’exécution relativement faciles et extraordinairement précis pour mesurer les épaisseurs. On étudie en ce moment, au Bureau, des procédés de mesure interférentieilc d’étalons en quartz allant jusqu’à 10 cm, et qui, répartis entre les bureaux qui s'attachent aux mêmes déterminations, serviront
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- à unifier les méthodes et les résultats. Dans la suite, ces étalons, qu’on a toute raison de supposer invariables, constitueront un troisième témoin avec le Mètre international et les longueurs d’onde elles-mêmes, pour fixer l’unité de longueur et la conserver invariable.
- Manufacture nationale de Porcelaine, à. Sèvres.
- M. Marcel Magne, au nom de la Société d’Encouragement, exprime d’abord tous ses regrets de ne pouvoir assister à la visite jusqu’au bout, mais il connaît bien la Manufacture et croit devoir, dès l’arrivée, adresser les remerciements de la Société d'Encouragement à M. Lecbevallier-Chevignard. 11 rappelle que notre Société et la Manufacture sont deux très vieilles dames qui ont fait beaucoup de bien et qui en feront longtemps encore, car toutes deux s’efTorcent de précéder le progrès et par conséquent restent jeunes. C’est ainsi que la Manufacture, tout en restant fidèle à ses traditions dans les recherches artistiques nouvelles, n’en est pas moins un établissement industriel, travaillant comme les particuliers à améliorer son rendement et à diminuer ses prix de revient : ses essais, récents et heureux, de chauffage des fours au mazout en sont le témoignage.
- Allocution de M. G. Lechevallier-Chevignard Administrateur de la Manufacture.
- Mesdames, Messieurs,
- Je suis heureux de vous souhaiter la bienvenue dans notre maison et je tiens à vous remercier dès l’abord d’être venus aussi nombreux vers nous. Les excursions qui vous étaient proposées aujourd’hui étaient toutes intéressantes et je vous avoue que je redoutais un peu la concurrence des établissements scientifiques qui vous ouvraient leurs portes.
- Vous allez dans quelques instants parcourir nos ateliers sous la conduite du 1) Albert Granger, chef de nos laboratoires d’essais et de M. Bremond, notre chimiste en chef, qui sauront, j’en suis certain, vous intéresser à nos travaux. Auparavant, je voudrais brièvement vous rappeler l’histoire de notre vieille maison que vous connaissez évidemment de renommée mais dans laquelle bien peu d’entre vous sans doute ont eu l’occasion de pénétrer. L’origine de Sèvres remonte à la première moitié du xviii0 siècle. Jusqu’à 1680, la céramique française était uniquement constituée par deux produits, la faïence et le grès, la première présentant une incontestable supériorité sur le second au double point de vue de l’importance commerciale et de la valeur artistique. A partir du début du xvme siècle, les importations de la Compagnie des Indes commencèrent à mettre en sérieuse concurrence la porcelaine dure chinoise avec la faïence française et c’est pour parer ce danger que les céramistes de notre pays se mirent à l’œuvre pour fabriquer, eux aussi, de la porcelaine. Mais, ne disposant pas d’une part des moyens d'investigations qui leur auraient permis de découvrir la composition chimique de la porcelaine, ne soupçonnant pas
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- d’autre part que la France pouvait leur fournir les matières premières constituant la porcelaine chinoise, ils bornèrent leur souci à la découverte d’une céramique identique par l’aspect à la porcelaine dure chinoise qui leur faisait concurrence. Et c’est ainsi que lentement, au cours des trente premières années du xvme siècle, fut mise au point, par les faïenciers de Chantilly, de Sceaux ou de Saint-Cloud, la matière admirable que I on a appelée la porcelaine tendre, sans qu elle ait aucun rapport de composition avec la véritable porcelaine.
- Le hasard voulut qu’un financier de ce temps, épris comme beaucoup de ses contemporains de tout ce qui touchait aux progrès de l’industrie, s’intéressât à ces recherches, recueillît en grand secret dans le donjon de Vincennes des ouvriers se prétendant détenteurs du secret de la préparation de la porcelaine tendre et parvint à obtenir pour ceux-ci la protection de Mme de Pompadour, puis du roi Louis XV, pour que naquit vers 1738 un modeste atelier duquel devait sortir la Manufacture royale de Sèvres. Cet atelier eut des débuts difliciles et ne parvint guère avant 1745 à livrer au public des produits incontestablement supérieurs à ceux de ses concurrents. Très vite le succès lui vint, mérité d’ailleurs par la perfection de la matière employée, par les collaborations scientifiques et artistiques que les fondateurs et les protecteurs surent lui assurer et, rapidement alors, l’installation de fortune du donjon de Vincennes devint insuffisante. Pourquoi la Manufacture fut-elle installée à Sèvres? Le secret de ce choix est bien simple : Mme de Pompadour l'imposa, voyant dans l'établissement qui grandissait un jouet pour le roi éternellement ennuyé qu’était Louis XV, plaçant ce jouet sur la route qui reliait le château de Versailles à son merveilleux domaine de Bellevue. Souvent ainsi de grandes institutions sont nées de petits intérêts.
- Je ne vous rappellerai pas quelle fut la splendeur artistique de la Manufacture royale des Porcelaines de France pendant tout le cours du xviiU siècle, mais je veux vous signaler quelle fut, pendant le même temps, l’œuvre des savants et des techniciens attachés à l'illustre maison. Deux noms surtout doivent être rappelés ici : celui de Hellot qui, sur la demande du roi, s’attacha à mener au plus haut point de perfection la porcelaine tendre, et son successeur, le chimiste Macquer, de qui la gloire est d’avoir créé à Sèvres d’abord, en France ensuite, l’industrie de la porcelaine dure ou chinoise qui, depuis cent cinquante ans, occupe une place si considérable dans la production de notre pays. Ce résultat est dù à l’acharnement qu’apporta ce chimiste à la découverte des gisements de kaolin et de feldspath qui existaient dans la région de Limoges et dans les Pyrénées. Grâce à lui, Sèvres fabriqua conjointement, à partir de 1772, la porcelaine artificielle ou tendre et la porcelaine naturelle ou dure; et je n'ai pas besoin de vous signaler avec quel éclat, quelle richesse et quelle variété les artistes de la maison surent utiliser ces deux matières.
- Après la tourmente révolutionnaire, période critique ici comme ailleurs, Alexandre Brongniart, alors jeune chimiste de trente ans à peine, reçut de Bonaparte la charge de réorganiser et de diriger la maison. Avec lui, une conception nouvelle s’affirma et la Manufacture de Sèvres cessa en fait d’être une maison de commerce pour devenir un établissement rattaché à la maison du souverain et destiné cà fournir à celui-ci les somptueux cadeaux qu’il se plaisait à offrir aux cours européennes. Mais il lui donna en même temps un but plus élevé, lui fixant comme destination d’être un centre de recherches pour l’industrie céramique et de devenir « le conservatoire des arts céramiques »; c’est alors que furent développés les labo-
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- MAXUFACTTHR NATIONALK DK PDIîKKKAIXTE DK SKVHKS. 199
- ratoircs et créé le musée de céramique générale, le plus complet du monde, que vous visiterez tout à l’heure.
- Brongniart, dont tous vous connaissez les travaux considérables, et, à vrai dire, définitifs, dirigea la Manufacture pendant un demi-siècle, jusqu’en 1847, et parvint à établir la formule parfaite de la porcelaine dure, formule qui n’a subi depuis lors que des modifications insignifiantes. Le sentiment de la perfection de la matière qu'il avait mise au point lui fit malheureusement prendre une mesure radicale que l’on doit regretter puisqu’elle nous a privés d’une ressource précieuse : il abandonna complètement la fabrication de la porcelaine tendre dans laquelle ses prédécesseurs avaient su trouver un élément incomparable de richesse. Jusqu’en 1875, ce fut donc uniquement la porcelaine dure qu’employa la manufacture de Sèvres et ce n’est guère qu’avec Charles Lauth, à partir de 1880, que l’établissement reçut une impulsion nouvelle, reprenant les recherches relatives à la porcelaine tendre et poursuivant les études qui devaient ramener en 1900 l’attention sur les grès comme matière de construction et de décoration.
- Actuellement, la Manufacture a conservé son double caractère de maison de production et d’établissement scientifique. La diffusion de ses produits, qui pourrait être si utile à l'industrie céramique française dans le monde, est encore gênée par une organisation surannée qui ne correspond plus aux nécessités présentes; mais, de plus en plus, le goût du public s'attache à ses productions auxquelles collaborent les meilleurs décorateurs contemporains; et le temps est sans doute proche où la maison, libérée de certaines entraves, pourra prendre un nouvel essor. Elle reste, d’autre part, un centre de recherches et ce caractère s’est affirmé, au cours des dernières années, par la création de laboratoires d’essais uniquement destinés à aider les industriels et à leur faciliter les progrès qu’exige chaque jour la lutte contre la concurrence mondiale. Elargissant par ailleurs au delà des limites d’un laboratoire le champ des recherches de cette nature, la Manufacture s’efforce d’être, tout entière et par tousses services, un exemple utile à l’industrie et vous verrez tout à l’heure des fours céramiques cuisant aux huiles minérales, les premiers de ce type qui aient été établis en France et qui ont été mis au point par la Manufacture. Nous estimons remplir par là notre rôle d’établissement national.
- Ceci dit, Mesdames et Messieurs, je ne veux pas plus longtemps retenir votre attention par des mots, alors que vous êtes venus constater des résultats. Je vous souhaite bonne visite à travers nos ateliers et mon désir est que vous emportiez de cette maison le souvenir d’un organisme vivant et utile.
- M. Gkanger explique que la fabrication de la porcelaine comporte d’abord la préparation d’une pâte dans laquelle entrent trois éléments : un élément plastique, qui est le kaolin, un élément fusible ordinairement du feldspath additionné ou non de craie, et un élément silicieux constitué par du sable quartzeux.
- Le kaolin (provenant du lavage de roches kaoliniques) est délayé et les matières dures, après concassage et broyage à l’eau dans les broyeurs à galets, sont amenées également à l’état de barbotines. Le tout est mélangé et tamisé- La barbotine ainsi préparée est trop liquide pour servir au façonnage; elle est passée dans un filtre-presse qui exprime l’eau en excès et donne la pâte sous forme de galettes, homo-
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- gènes an point (le vue chimique, mais très inégales au point de vue de la plasticité, les parties extérieures élant plus serrées que la partie médiane. On soumet alors la pâte ainsi préparée au tnarchage, qui s'effectue avec une machine spéciale ; la pâte, au bout de vingt minutes, a acquis la texture homogène nécessaire. La pâteest alors prête pour le façonnage. M. Oranger après avoir montré comment ces diverses opérations étaient conduites dans le moulin, explique les différents procédés suivis dans la fabrication.
- Autrefois on se servait du tour, procédé qui a à peu près disparu dans l’industrie mais qui s’est conservé à Sèvres on les modèles de pièces sont très variés. La fabrication en nombre limité ne convient pas au travail en série que nécessite le façonnage mécanique. Le tournage a été remplacé en grande partie par le calibrage. La pâte est introduite dans un moule qui donne soit le profil extérieur (calibrage à la housse) soit la forme intérieure (calibrage à la croûte). Le premier procédé sert à la fabrication des tasses, le second à celui des assiettes. Le moulage en pâte molle est spécialement employé dans la confection des biscuits et des garnitures (becs et anses). Dans l’électrotechnique on se sert de petites pièces moulées différemment. La pâte, pulvérisée et additionnée de pétrole, est pressée dans des moules en acier. Un procédé qui est de plus en plus employé est le coulage. On verse dans un moule de plâtre la pâte à l’état de barbotine qui se dépose, par suite de la succion du plâtre, sur les parois du moule. Quand l’épaisseur obtenue est suffisante, on vide le moule. Le retrait de la pâte permet le démoulage au bout d’un certain temps. A Sèvres, le coulage présente un intérêt particulier pour l’obtention de grands vases. L'enlèvement de la barbotine nécessite des artifices particuliers pour éviter la chute de la pâte déposée sur les parois du moule; aussi a-t-on recours à l’air comprimé ou au vide pour la maintenir immobile. Les pièces façonnées sont achevées, tournas-sées et polies, puis soumises à une cuisson en dégourdi dans le premier étage des fours. Cette opération est nécessaire pour permettre l’émaillage par trempage. La pièce sortant du bain d’émail est prête alors pour la cuisson en porcelaine qui s’effectue dans le laboratoire du four.
- La fabrication de Sèvres est très variée ; elle comprend celle de :
- 1° la porcelaine dure ancienne, très alumineuse, excellente pour le service, à couverte feldspathique ;
- 2° la porcelaine dure nouvelle, plus siliceuse que la première et se rapprochant du type chinois, excellente pour les décorations en émaux que la précédente porcelaine ne peut supporter (la couverte est alcaline et calcaire);
- 3° la porcelaine tendre à couverte plombeuse ;
- 4° le grès.
- En traversant la salle de démonstration, M. Granger profite de la collection qui s’y trouve réunie pour montrer divers dispositifs de cuisson intéressants et explique les différents modes de décoration. En terminant, les visiteurs traversent l’atelier d'impression et le bâtiment des mouffies où se font les cuissons de décor au petit feu.
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- SOCIÉTÉ DE RECHERCHES ET DE 1>EIIFECTIONNEAlENTS INDUSTRIELS.
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- Allocution de M. Maurice Savreux conservateur du Musée céramique.
- Mesdames, Messieurs.
- Le Musée céramique de Sèvres, dont je suis heureux de vous faire les honneurs aujourd hui, a été fondé, en 1824, par Alexandre Brongniart, alors administrateur do la Manufacture de porcelaine. Cet important musée, considéré à juste titre comme le Musée céramique le plus complet du monde, occupe une partie des salles du rez-de-chaussée et les galeries du premier étage du bâtiment principal de la Manufacture.
- Les salles du rez-de-chaussée réunissent tout ce qui a rapporta l’histoire de la Manufacture de Vincennes-Sèvres, depuis sa fondation, en 1739, jusqu’en 1914. Les galeries du premier étage sont réservées aux produits céramiques de toutes les époques, classés par dates et lieux d’origine. Vous verrez, au cours de votre visite, dans la galerie de droite, les poteries antiques, les terres vernissées et les faïences émaillées de toutes provenances. Dans la galerie de gauche, vous pourrez admirer les porcelaines et les grès de la Chine, du Japon, de la Corée et des Indes, ainsi que les porcelaines tendres et les porcelaines dures européennes, et, pour terminer, les œuvres des céramistes contemporains à qui nous faisons l’accueil le plus complet et le plus bienveillant.
- Le Salon d’Honneur, où vous ôtes réunis en ce moment, devenu historique depuis la cérémonie de la signature de la paix avec la Turquie par les représentants des Alliés et la délégation ottomane, le 10 août 1920, a été, depuis cette date, transformé et réservé pour des expositions temporaires de céramistes et verriers contemporains. Nous achevons en ce moment la préparation de l’exposition de l’œuvre de verre de René Lalique, et je suis heureux de pouvoir vous montrer aujourd’hui, à côté des richesses permanentes de notre Musée, les créations les plus récentes de ce bel artiste.
- Société de Recherches et de Perfectionnements industriels,
- 125, avenue du Président-Wilson, à Puteaux.
- M. Lindet, au nom de la Société d'Encouragement, remercie M. Léauté et ses collaborateurs de vouloir bien accueillir les membres de la Société d’Encourage-ment. « Si nous pouvons contribuer, ajoute-t-il, à l’œuvre que vous avez entreprise dans vos laboratoires, nous en serons très heureux, et le jour où vous pourrez divulguer telle ou telle recherche, notre Société se fera un devoir de faire connaître et de récompenser le travail que vous aurez mené à bonne fin. »
- M. Léauté, administrateur-délégué, souhaite la bienvenue aux visiteurs et leur explique le fonctionnement de sa Société dans les termes suivants.
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- J U1LI,. - A 0 U T - S K PT. \(.)2À
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- Messieurs,
- La Société de Recherches et de Perfectionnements industriels, au nom de qui j’ai l’honneur de vous souhaiter la bienvenue, est heureuse que la Société d’Encourn-gement pour l’Industrie nationale ait incorporé aux fêtes de son centenaire une visite de nos laboratoires.
- N’était-il pas naturel que la Société d Encouragement attirât l’attention de ses membres sur un organisme comme le nôtre, dont l’intérêt général est fortement marqué et qui pourra, dans sa maturité, rendre d’incalculables services? Puisqu’elle a pour objet de stimuler, de soutenir les initiatives utiles à l’industrie, quelle meilleure forme la Société d’Encouragement pouvait elle donner à son témoignage d’intérêt que de vous amener ici, Messieurs, vous qui, pour la plupart, dirigez des services d’administration publique ou des entreprises privées et qui, à ce titre, pour peu que vous le vouliez, trouverez des occasions d’employer notre concours. En .vous montrant les moyens matériels dont nous disposons, la qualité supérieure des hommes que nous avons groupés, et en vous présentant le sommaire des sujets sur lesquels nos études ont déjà porté, la visite que vous allez faire aiguillera sans doute certains de vous, soit aujourd’hui, soit un peu plus tard, vers de nouveaux problèmes, où notre Société accroîtrait utilement, si elle collaborait avec vous, votre puissance d’investigation.
- Avant que vous parcouriez nos laboratoires, quelques mots sur notre organisation et un court historique de nos travaux, ne seront pas superflus.
- Disons d’abord à ceux qui songeraient à s’adresser à nous, qu’ils auront affaire à une société anonyme, imprégnée profondément des méthodes d’administration industrielles. G est un point qui semble être de pure forme, mais qui me paraît, à moi, fondamental; je voudrais vous expliquer pourquoi. On reproche beaucoup aux français de ne pas s'appuyer sur la science, ou plutôt sur les savants; mais, on ne cherche pas assez à démêler les motifs de cette abstention. Il est trop puéril d’accuser d’aveuglement, une catégorie de gens par ailleurs fort intelligents et, en règle générale, attentifs à veiller sur leurs intérêts. S’il était avéré qu’il suffit de recourir à la science pour amasser des profits, pourquoi les industriels ne courraient-ils pas en foule vers une si engageante perspective? En réalité, la plupart sont réfractaires à la collaboration avec des savants, et ils n'ont pas tout à fait tort. 11 n’ignorent pas que les recherches sont coùleuses et qu’elles mènent plus souvent à des pertes qu’à des bénéfices, si elles ne sont pas conduites avec l’esprit qu’il faut. Eh bien! notre ambition, c’est qu’on trouve ici cet esprit particulier, qui, à chaque minute, concilie la rigueur de la méthode avec les préoccupations pécuniaires. Inventer des perfectionnements, tel est notre objet social; par une induction peut-être hardie, nous assimilons l’invention à un produit manufacturé. Nous la fragmentons en éléments, en phases successives, de même qu’on divise en des opérations partielles la fabrication industrielle d’une marchandise. Chaque élément est étudié à part, confié au cerveau le plus expert; le prix de revient de l’invention subit la même décomposition et le risque du bailleur de fonds est réduit à celui d’une seule étape. C’est là que réside notre originalité. Pour qu’on la saisisse en entier, il faudrait donner tous les détails de notre organisation; mais, comme ce sont eux qui en rendent la copie difficile, nous préférons ne pas trop les divulguer. J’en ai dit assez
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- pour dégager le sens qui s’attache à celte forme de société anonyme que revêt notre organisme.
- Elle nous confère, en plus, la souplesse, la liberté d évolution. Nous en voyons l’utilité quand, en vue d’une recherche, nous traitons avec un établissement privé ou un département ministériel. L'accord entre lui et nous se fait sous la forme d’une lettre de commande, dont nous préparons nous-mêmes le projet et que nous soumettons à notre futur client. J’emploie à dessein ces termes : « commande » et « client » pour appuyer sur le point de vue pratique et commercial que nous apportons dans cette négociation. Au sujet de la propriété des résultats, au sujet des brevets, au sujet du mode d’exploitation, nos commandes, sur une trame uniforme, brodent les clauses d’association les plus diverses. Nous essayons de nous adapter à chaque cas d’espèce, et, dans nos conventions initiales avec chaque industriel, nous tenons compte de l’importance relative du but qu’il poursuit, de la nature de son exploitation et, disons-le aussi, de ses habitudes et de ses désirs.
- A ces deux traits bien caractéristiques, il s’en ajoute un troisième, non moins important : nous sommes discrets. Les précautions les plus minutieuses sont prises pour que le secret de nos travaux soit, quand il y a lieu, rigoureusement gardé. Nul étranger n’entre dans cette citadelle sans une autorisation, qui n’est délivrée qu’à bon escient; ceux pour qui nous menons nos éludes restent dans l’ignorance totale des expériences autres que les leurs, et nous refusons même, par principe, d’entreprendre des recherches qui, trop voisines de travaux antérieurs, risqueraient d’empiéter sur eux. Là-dessus, mes assurances sont peu de chose; ce qui vaut, ce sont les faits. Trois ans de marche sans un incident fâcheux, sans une divulgation intempestive, voilà la meilleur preuve. Certes! nul établissement n’est à l’abri du bavardage de ses ouvriers; mais, ce danger est moindre ici que dans un atelier ou un laboratoire d’usine, car nos ouvriers à nous, ce sont, presque tous, des hommes de haute science, dont la valeur morale est une excellente garantie
- Sans doute est-ce à cette organisation, mûrement conçue, que nous avons dû de recevoir, depuis notre création, un nombre déjà grand de commandes. Des établissements industriels d’abord, puis plusieurs services publics nous ont fait confiance. Notre activité s’étend de jour en jour, et le domaine de nos études s’enrichit constamment de nouvelles branches. Traçons-en le contour, en quelques mots.
- Le charbon, par lequel il est logique de commencer, puisqu’il est à la base de presque toutes les industries, nous a occupés de tout temps. Une étude sur l’emploi du charbon pulvérisé, vieille déjà de plusieurs années et dont l’intensité ne se relâche pas, nous conduira probablement, si l’on en juge d’après les résultats déjà obtenus, à une forme nouvelle et pratique d’appareils. Le prélude de ce travail a, bien entendu, consisté à fixer les conditions les meilleures de la combustion, à mesurer la régularité delà température, à analyser les gaz; nous aurions ruiné nos prétentions scientifiques si nous n’avions procédé à ces déterminations avec méthode et avec rigueur. Un assez grand foyer que nous possédons, et qui nous servira sans doute encore pour d’autres fins, nous a été très utile en cette circonstance. Nous voilà dans le cadre d’une recherche bien industrielle, menée par des savants; ce trait s’accentue dans la partie qui s’applique à la construction proprement dite de l’appareil. Un bureau de dessins, un atelier devenaient ici des organes indispensables : nous avons l’un et l’autre,*’et c’est pour nous un précieux complément car,
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- gràce à eux, nous pouvons apporter dans la construction de nos instruments, la môme méthode et d’aussi riches facultés inventives que dans leur conception initiale.
- Ce premier exemple me permet de prouver que nous ne sommes pas des spéculatifs (lui, en abordant un problème, se bornent à des mesures théoriques. Certes! l’esprit scienlilique nous guide toujours ; mais, sans nous en départir, nous savons matérialiser nos idées et faire œuvre de constructeurs-mécaniciens, non pas pour produire un modèle de laboratoire, mais pour mettre au point le premier type d’une série d’appareils industriels.
- La purification des charbons cendreux, en partant des méthodes de l’inventeur américain William Trent, se relie au sujet précédent; mais, ici, on opère en milieu aqueux, et non à sec, la fragmentation du combustible en particules très ténues. Cette pulvérisation sous l’eau, la dispersion de l’huile qu’on ajoute, le barattage auquel on procède soulèvent une foule de problèmes qui ressortissent à la chimie physique. Cette science, plus neuve que les autres branches de la chimie, nous rend de grands services. C’est elle qui nous a permis de trouver un fil directeur dans des phénomènes aussi complexes. Une longue suite d’expériences nous a conduits à fixer les conditions les meilleures pour traiter les houilles dans 1’usine qui, la première en France, va appliquer les procédés Trent, et elle nous a aussi fait découvrir une autre voie pour purifier les combustibles en leur donnant la forme d’une poudre. Mais, c’eût été ne remplir notre rôle seulement à demi que de nous borner à des manipulations de laboratoire : un appareil semi-industriel, sorte d'usine en miniature, fonctionne régulièrement. Vous le voyez, nous portons toujours nos soins à la soudure si délicate entre le laboratoire et l’usine.
- Le choix de l’huile joue, dans ces traitements, un grand rôle. Aussi sommes-nous devenus des spécialistes pour tout ce qui concerne les goudrons, les huiles, les brais, les mazouts. D'ailleurs, c’est à plusieurs points de vue différents que nous avons à nous servir de ces matières.
- Le goudronnage des chaussées, l'imprégnation des pavés de bois, la distillation, le briquettage, etc., autant de questions que nous travaillons depuis plus de deux ans. Je ne saurais, faute de temps, insister sur elles. Vous avez vu, du moins, en arrivant à notre immeuble, devant notre porte, un essai de goudronnage institut' par l'Administration à la suite de nos expériences. Vous aurez peut-être aussi, dans Paris, remarqué des pavés de bois, très noirs, qui sont imprégnés avec notre créosote spéciale et que la ville commence à poser : dans cette spécialité, nous avons poussé à l’extrême notre caractère industriel, puisque nous nous sommes faits les propres fabricants de notre produit d'imprégnation. Une petite usine, dans ce but. a été organisée dans l'enceinte de nos laboratoires pour le compte de la Société des Bois et Antiseptiques; n’en étant pas propriétaires, nous ne saurions vous la faire visiter; mais, vous trouverez un grand intérêt à examiner l’autoclave et le pourris-soir, où l’imprégnation et la protection des bois sont, pour nous, suivies à l’échelle semi-industrielle. Le pourrissoir, surtout, est un outil remarquable, unique en France, et pour rendre possible son fonctionnement, nous avons dû nous avancer profondément sur le difficile terrain de la mycologie. Nous n'hésitons pas, quand un sujet nous y pousse, à jeter ainsi des antennes qui préparent la fondation ultérieure de nouveaux services de notre Société.
- Nous n avons pas été moins actifs en électrochimie, où un beau succès a récom-
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- SOCIKTK DK UKCÜKRCHKS KT DK PKRKKCTIOXXKMKNTS IXDUSTRIKKS. >)0.r)
- pensé noire labeur; dans un autre domaine, celui de la putrescibilité des farines, nos résultats, eux aussi, sont en cours d’application industrielle. Je ne puis m'arrêter sur chaque question; d’autres études, sur les gaz, les laques, les alcools, les boues d’égout, sur des produits pharmaceutiques, etc., nous ont occupés, et je les cite en passant pour vous montrer la variété des branches de notre compétence.
- Ajoutez-y encore, pour acquérir une idée juste de notre activité, un nombre vite croissant d’instruments élaborés par nous. Une balance destinée à être suspendue à des grues, ponts-roulants ou autres engins de levage vous en fournira le type : la suppression des couteaux par l’emploi de roulements à billes, judicieusement traités de façon à annuler leur résistance de frottement, constitue la base de l’invention. Mais j’insiste pour qu’en admirant cette ingénieuse idée, vous notiez aussi que, loin de nous en tenir à elle, nous avons calculé et construit toutes les pièces de l’appareil, en sorte que la balance, dont le fonctionnement vous sera montré, est le prototype d’une série dont la fabrication peut être assurée par une copie pure et simple du premier exemplaire.
- Les instruments de précision fournissent à notre Service de Physique une extension naturelle à laquelle nous voulons donner beaucoup d’ampleur. Par ailleurs, une partie du temps de ce service reste consacrée aux appareils d'électricité comportant l’emploi du vide et l’utilisation du verre; la technique que nous avons mise au point, dans le cas particulier des redresseurs à mercure, est susceptible de recevoir une foule d’autres applications, et c’est pourquoi il nous paraît utile de vous la signaler.
- Je regrette que le peu de temps dont vous disposez et aussi, — je dois le dire — une obligatoire discrétion me forcent à être si concis. Je m’aperçois que je ne vous ai rien dit de nos matériaux calorifuges, couvre-vannes et protège-joints, de nos études sur le séchage des pâtes, des minerais, etc. La visite de nos laboratoires comblera une partie de ces lacunes. Peut-être, elle aussi, sera-t elle toutefois trop rapide et succincte : nos directeurs, MM. Baume et Dunoyer qui, chacun dans son service, vont vous guider, ne sauraient, sur certains points, être bien bavards. Excusez-les et permettez-moi de vous prier de ne pas poser de questions en dehors des explications qui vous seront fournies, car, ainsi que je l’ai dit au début, beaucoup de nos travaux sont ici gardés dans un scrupuleux secret. Cette nécessité ne nous inspirera jamais plus de regret qu’aujourd’hui où elle nous fait écourter votre examen: mais, d’autre part, vous y verrez la meilleure preuve qu’en nous confiant une recherche, nul ne court le risque de la voir divulguée. Par contre, si notre réunion fait voir à quelques-uns d’entre vous la possibilité d'étendre nos recherches dans une voie que nous n’avons pas encore aperçue, nous serons extrêmement intéressés de recevoir de telles suggestions.
- En terminant, il ne me reste qu’à formuler un vœu : c’est que nos laboratoires vous aient intéressés et que vous les croyiez capables d’apporter une aide à notre industrie. Notre espoir le plus cher, c’est qu’en résolvant une foule de problèmes particuliers, quelquefois même de toute petite importance, nous arrivions un jour, par leur réunion, à avoir participé pour une part au progrès de notre industrie nationale et à avoir ainsi servi l’intérêt général.
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- JCILL.-AOUT-SEPT. iO'iO.
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- Services physiques. — La visite des services physiques a lieu sous la conduite de M. Louis Dunoyer, directeur de ces services.
- Combustion du charbon pulvérisé. — La S. K. P. I. a procédé à des recherches étendues sur le mode de chauffage au charbon pulvérisé en se proposant spécialement l’application aux chaudières fixes et surtout aux locomotives.
- Ce mode de chauffage, très répandu en Amérique, commence à se diffuser en France pour les fours métallurgiques et même pour les chaudières. Mais, dans le cas des chaudières, les systèmes américains, dans lesquels les brûleurs tendent à produire un effet de chalumeau, rendent nécessaire l'emploi d'un avant-foyer. Cet avant-foyer est malheureusement impossible à admettre sur une locomotive. Aussi, la S. L. P. I. a-t-elle dû réaliser un dispositif tout à fait différent des systèmes américains habituellement en usage.
- La question a été résolue en donnant aux grains de charbon une vitesse aussi faible que possible et en conservant la grille, de sorte que le charbon pulvérisé ne forme que l’appoint du chauffage ordinaire.
- Il est alors montré un distributeur en fonctionnement: à travers une porte de four en verre pyrex, les visiteurs peuvent constater que les flammes remplissent la chambre de combustion avec une homogénité remarquable et qu'il n'est procédé à aucune insufflation d’air. La température est très uniforme.
- D’après les mémoires américains, le séchage est très important pour l’emploi du charbon pulvérisé. Particularité curieuse du nouveau système, il n’est nullement besoin du séchage presque parfait que les Américains déclarent nécessaire. Au lieu d’amener le charbon à une humidité de 2 p. 100, la S. IL P. I. peut travailler avec des charbons à 8 p. 100 d’humidité.
- Les travaux ainsi amorcés dans les laboratoires de Puteaux, sont actuellement en cours de réalisation industrielle. L’équipement d’une locomotive se poursuit et la mise au point des détails pratiques du procédé est d’ores et déjà assez avancée pour qu’on envisage à bref délai des essais sur machine en marche.
- Convertisseurs à vapeur de mercure. — Les services électriques de la S. IL P. 1. poursuivent depuis deux années l’étude approfondie des convertisseurs à vapeur de mercure.
- Ils ont abouti à la construction d’un type 40-50 A dont le premier exemplaire est montré en fonctionnement aux visiteurs.
- Cet appareil avait atteint la durée de fonctionnement de 3.000 heures sans déceler aucune fatigue. L’appareil continue d'ailleurs à rester en marche d’une façon permanente (1).
- Dans un ordre d’idées analogues, la S. IL P. 1. est arrivée à construire des ampoules à basculement dans lesquelles le mercure sert à conduire et à couper le courant électrique. De semblables ampoules sont actuellement employées d’une façon courante dans les enseignes lumineuses, les minuteries, etc. Mais, jusqu'ici, les types commerciaux ne fonctionnaient qu’à faible tension et sous quelques
- (1) A li date d i 12 octobre, ce convertisseur avait aileini, sans incident, une durée de marche de o.OtO heures.
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- SOCIETE DK RECHERCHES ET DE PERFECTIONNEMENTS INDUSTRIELS. ">07
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- ampères. La S. R. P. I. a pu élaborer des modèles fonctionnant d’une manière satisfaisante sous plusieurs milliers de volts et sous 30 A. Un nouveau débouché semble, de ce fait, devoir être ouvert aux ampoules à basculement qui paraissent appelées à jouer désormais un rôle important dans l’appareillage électrique, spécialement pour la commande à distance.
- Les résultats obtenus par la S. R. P. I., soit pour les convertisseurs à vapeur de mercure, soit pour les ampoules à basculement, sont dus, les uns et les autres, à la technique du vide et du verre que plusieurs années d’études ont permis de mettre au point.
- Cette même technique a conduit la S. R. P. 1. à réaliser une remarquable expérience de télémécanique de laquelle des applications importantes semblent devoir sortir.
- L’expérience, qui est répétée devant les visiteurs, consiste à commander par un courant téléphonique, un moteur de 3 kW en prenant pour unique relais un convertisseur à mercure asservi.
- Le relais ainsi constitué a une puissance remarquable puisqu’il suffit de produire un son dans le téléphone, notamment d’y parler à voix basse, pour commander un moteur de 3 kW. En outre, en utilisant les variations de différence de phase entre le potentiel de l'anode et celui de la gaine d’asservissement, on peut régler l’intensité du courant qui parcourt le moteur, de sorte qu’avec un rhéostat extrêmement réduit tel que ceux qu’on utilise dans les jouets électriques, on peut contrôler à son gré le fonctionnement du moteur de 3 kW.
- Il est permis d’escompter qu'en se basant sur le même principe, l'appareillage des automotrices pourrait être de beaucoup simplifié.
- Calorifuges. — La S. R. P. I. a établi un procédé de fabrication des calorifuges à base d’argile et les visiteurs peuvent examiner différents modèles de toutes grandeurs qui leur sont soumis, depuis les petites briques jusqu’aux plus grandes pièces destinées à servir de couvre-joints et de protège-vannes.
- La mesure et l’étude de la conductibilité calorifique de ces produits sont faites au moyen des appareils mis au point par la Société elle-même.
- Bascule automatique. — Le problème qui a été résolu par la S. B. P. 1. consiste à peser, au moyen d’un instrument suspendu à une grue ou à un pont roulant, la charge que la grue ou le pont roulant soulève. La pesée doit être faite pendant l’opération de levage sans allonger la durée de cette dernière. L’appareil a été conçu, étudié et construit dans les laboratoires de Puteaux. La difficulté a été la suivante. Une grue ou un pont roulant peut avoir à soulever des charges de poids très variables; aussi le rapport entre les longueurs des deux bras de levier doit être aussi grand que possible. Comme, d’autre part, l’encombrement est limité, on est amené pratiquement à ne donner au petit bras de levier qu’une longueur de quelques millimètres. Si on emploie des couteaux, les chocs que provoque la manœuvre de la grue ou du pont roulant usent très rapidement les arêtes, et il en résulte des erreurs d’autant plus grandes que le bras du levier est plus court. On aboutit ainsi à une impossibilité pratique. Cette difficulté a été tournée en substituant au couteau des roulements à billes. Le fonctionnement de l’appareil est montré aux visiteurs qui constatent qu’une charge de 2 t est pesée à 2 kg
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- près et en moins de 20 secondes, durée très inférieure à celle de la manœuvre du pont lui-même.
- Installations diverses. — Les principales ressources de la Société au point de vue de l’obtention du vide sont montrées aux visiteurs, de même qu’une puissante batterie d'accumulateurs à haute tension.
- Services ciiimioues. — La visite des services chimiques a lieu sous la conduite de AL Ceorges Baume, directeur de ces services.
- Procédés de purification de< charbons. — La S. H. P. 1. a consacré plusieurs années à étudier la question de la purification des charbons, notamment à partir des procédés de l’inventeur VA'illiam Trent.
- Les visiteurs voient fonctionner les appareils de laboratoire qui permettent pour chaque charbon de déterminer les meilleures conditions de travail ainsi qu'une installation semi industrielle qui permet de vérifier en grand les résultats obtenus dans les appareils réduits et de déterminer le rendement.
- La méthode permet de traiter des charbons extrêmement cendreux, qualifiés de stériles. Ces stériles sont broyés en présence d'eau, puis la bouillie est additionnée d’huile et soumise, dans des barattes, à une vive agitation. On obtient ainsi une séparation des cendres permettant souvent d’obtenir un produit ne tenant plus que d à 6 p. 100 de cendres, sous forme d'un « amalgame » contenant le charbon proprement dit et l’huile ajoutée au système.
- Toutefois, AI. Baume signale qu’il y avait un cas où les phénomènes ci-dessus décrits ne se produisent pas : c'est lorsque le stérile contient des produits métalliques (pyrite, etc.) dans sa gangue. Une étude systématique des phénomènes d’absorption auxquels donnent lieu le charbon d'une part et les produits métallifères d'autre part a permis à la S. R. P. I. de résoudre cette difficulté.
- Dans un ordre d’idées inverse, la S. R. P. I. a trouvé une méthode de traitement des sables pétrolifères grâce à laquelle elle peut extraire en quelques instants plus des 9/10 des pétroles contenus dans les sables-
- Dans cette même branche de son activité, la Société dispose d’une installation pour déterminer la température d’inllammation des charbons, étudiée par ses services physiques.
- Imprégnation des bois. — La S. R. P. I. a aussi consacré son activité à l’étude de 1 imprégnation des bois : imprégnation des pavés, des poteaux et des traverses. L’étude est terminée pour les pavés et elle se poursuit pour les poteaux et les traverses.
- Pour les pavés, suivant sa méthode habituelle, la Société a d'abord procédé à une expérimentation à l’échelle du laboratoire. Elle dispose, à cet effet, d’un appareil qui est mis sous les yeux des visiteurs et qui permet de réaliser, sur de petits volumes de liquide et sur des pièces de bois de dimensions réduites, toutes les opérations de vide, de compression, de chauffage, etc., qui sont nécessaires pour l’imprégnation.
- Il importait, en outre, de disposer d’un procédé permettant de contrôler les résultats des injections et de mesurer le degré de protection des bois.
- Cette méthode de contrôle a été des plus difficiles à mettre au point : elle l’a
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- SOCIÉTÉ DE RECIIEHCIIES ET DE PEHFKCTK »NXEAIKNTS INDUSTRIELS. ->0U
- été grâce nu concours de M. le Professeur Lutz. Pour la réaliser, il a fallu recueillir, sélectionner et reproduire en grande quantité une vingtaine d'espèces mycolo-giques pures, choisies parmi les espèces de champignons qui, dans la nature, attaquent les bois. Ces champignons sont ensemencés sur des éprouvettes de bois prélevées sur les pièces imprégnées dont on veut mesurer le degré de protection : ils permettent d’être fixé en quelques jours sur la putresci'bilité du bois ainsi que sur la répartition de l'antiseptique à l’intérieur de celui-ci, alors que les procédés anciens ne permettaient d’obtenir ce résultat qu’en plusieurs années.
- Crâce à ces méthodes perfectionnées, la S. R. P. I. a pu mettre au point un procédé et un produit d’imprégnation des pavés qui permettent d’obtenir une pénétration beaucoup plus profonde et une grande étanchéité du pavé à l’eau. Non seulement, l’aubier des pavés de pin est complètement injecté, mais le cœur lui-même, réputé jusqu'ici rebelle à toute imprégnation, est fortement pénétré.
- En outre, les expériences d’imperméabilisation montrent que les pavés S. R. P. I. sont beaucoup plus étanches à l’eau que les pavés anciens et même que les pavés anglais dont la qualité était pourtant particulièrement admirée par les services compétents.
- Après cette expérimentation en laboratoire, la Société a procédé, conformément à sa formule habituelle, à un contrôle semi-industriel de ces résultats : elle dispose à cet effet d’un véritable chantier d'imprégnation comportant un autoclave, deux bâches graduées, une chaudière, une machine à faire le* vide, et un grand pourrissoir accéléré. La grandeur de cette installation est caractérisée si l’on précise que l’autoclave peut recevoir à la fois deux traverses de chemins de fer ou une cinquantaine de pavés de bois.
- C’est de ces études qu’est sortie la technique d’injection qui permet d’obtenir les pavés noirs et colmatés dont de nombreux exemples peuvent déjà être vus dans les rues de Paris.
- Produits chimiques de synthèse. —- La S. R. P. I. s’occupe également des produits chimiques synthétiques, notamment en vue des usages médicaux ou pharmaceutiques; l’attention des visiteurs est attirée sur une adrénaline d’une pureté parfaite qui, grâce au concours de M. Calzavara, vient d’être fabriquée par les laboratoires de Puteaux.
- Contrairement à ce qui a lieu avec les autres adrénalines synthétiques et même, quoique à un moindre degré, avec l'adrénaline naturelle, le produit de la S. R. P. I. est totalement débarrassé de ses impuretés qui, non seulement rendent l’effet de l’adrénaline inconstant, mais augmentent son pouvoir toxique.
- Le nouveau procédé de fabrication de l’adrénaline présente donc une grande supériorité sur toutes les synthèses connues jusqu’ici.
- Recherches diverses. — La S. R. P. I. a, pour le compte du département de la Seine, effectué des recherches relatives à la dessiccation des houes d'égout-, elle est parvenue à transformer rapidement les boues d’égout en un terreau n’ayant plus aucune odeur et permettant de belles cultures dont plusieurs exemples sont mis sous les yeux des visiteurs.
- Le problème du carburant national n’a pas non plus trouvé la S. R. P. 1. inactive. Notamment plusieurs questions relatives à l’alcool ont été traitées par elle. Elle est ainsi parvenue à démontrer que l’attaque des métaux reprochée au
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- )10 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN J'.lNî). — JUILL.-AOUT-SEPT. Il)-Ni.
- carburant national, était provoquée, non pas par l’alcool lui-même, mais par les impuretés, notamment par celles qui accompagnent les benzols très impurs ou les essences de mauvaise qualité.
- Il suffit donc d’employer des benzols ou des essences dépourvus d’impuretés corrosives pour éviter cet inconvénient (1 ). La S. R. P. I. a trouvé des procédés qui permettent soit d’obtenir des carburants sous une forme assez pure pour ne pas provoquer d’attaques, soit d’ajouter au carburant de très faibles quantités de substances permettant de supprimer cette attaque.
- D’autres laboratoires où sont traités des problèmes d’électrolyse, de purification des gaz, etc., sont également rapidement parcourus.
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- M. Lindet, au nom de la Société d’Encouragement, apporte à M. Léauté, M. Dunoyer, M. Baume, M. Pierre Toulon, etc., les affectueux sentiments de reconnaissance de tous ceux qui. devant leurs intéressantes explications, ont été émerveillés de l’effort qu'ils ont fait et des résultats qu'ils ont acquis déjà- La S. R. P. 1. est une ruche de travailleurs, dont les alvéoles prêtent aux méditations et aux recherches, et d’où les abeilles ne s’échappent que pour échanger les idées directrices de toute entreprise faite en commun.
- (1) Les essences el benzols commerciaux de qualité courante ne contiennent pas de semMaliles impuretés.
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- BULL. DU LA SOC. d’eNC. POUR i/lNDUSTRIE NATIONALE.
- .1UILL .-AOUT-SEPT. 1923.
- ALLOCUTION DE BIENVENUE
- prononcée à la séance inaugurale le 8 juin 1923
- par M. L. Bâclé, président de la Société d’Encouragement.
- Messieurs les Délégués etrangers et français,
- Messieurs et chers Collègues,
- Au nom de la Société d'Encouragement pour l’Industrie nationale, j’ai l'agréable devoir d’exprimer à nos invités nos souhaits de cordiale bienvenue, «m leur disant combien notre société est honorée de penser qu’ils ont bien voulu se joindre à nous à l’occasion de ces fêtes pour en rehausser l'éclat par leur présence.
- C’est là en elfet, pour nous, un sujet de légitime fierté que de voir réunis dans cette enceinte, délégués auprès de nous par les corps savants, les grandes sociétés industrielles et techniques des nations civilisées, tant de savants, d’ingénieurs et industriels éminents qui se sont acquis par leurs travaux, par les découvertes dont ils sont les auteurs, une autorité unanimement reconnue dans le monde entier.
- Vous avez répondu à notre appel avec un empressement et une bonne grâce dont nous 11e saurions trop vous remercier, car nous y voyons le meilleur témoignage de l'intérêt que des personnalités éminentes comme les vôtres, que les grandes associations dont vous êtes les représentants veulent bien porter aux travaux de notre Société, et de l’estime en laquelle vous voulez bien tenir les services qu’elle a pu rendre dans le passé poulie bien général de l’humanité et, avec elle, l’industrie française tout entière qu’elle a pour mission de promouvoir.
- Nous saluons tout d'abord Messieurs les Délégués étrangers dont la svmpathie nous est doublement précieuse, car nous croyons avoir le droit do penser qu’elle dépasse notre modeste société, qu’au delà des murs de cette enceinte, (die s'adresse en même temps à notre patrie française, et, en son nom comme en celui de notre société, nous ne saurions trop vous en remercier.
- Merci également à vous, Messieurs les Délégués français, représentants de l’Académie des Sciences, des sociétés techniques, des grandes écoles
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- iechniques, et (les divers groupements d'ingénieurs, des svndieats et sociétés industrielles, des chambres de commerce, des offices coloniaux, qui, de votre côté, par votre participation à nos fêtes, nous apportez également le témoignage de la communauté de sentiments qui anime tous nos groupements, puisque nous nous efforçons tous, par des voies diverses, dans la mesure des moyens d'action dont nous disposons, d'augmenter l'emprise de l'homme sur la nature, en contribuant aux progrès nouveaux des sciences techniques et au développement de leurs applications à l'industrie, (l’est d’ailleurs cette même pensée qui nous a inspirés dans la préparation du programme de nos réunions; nous y avons prévu en effet, comme vous avez pu le voir, une série de conférences ou de visites consacrées aux grandes questions techniques qui occupent aujourd'hui plus spécialement l'attention générale. Hier, c’était: le Bureau international des Poids et Mesures, présenté par son éminent directeur, notre collègue M. Guillaume, et ses deux adjoints, MM. Pé HA1U) et Maü dut; la Manufacture nationale de Porcelaine de Sèvres, par M. Lechevallier-Ciieyignard, son directeur ; l'Office national des Recher-ches scientifiques et industrielles et des Inventions, par notre collègue M. Bri <;ton ; les laboratoires de la Société de Recherches et de Perfectionnement industriels, par MM. André Léauté, administrateur-délégué, Dunoyer et Georges Baume, co-directeurs. Cet après-midi nous visiterons sous la conduite de notre'collègue M. le Général Ferrie, le Centre radioélectrique de Sainte-Assise, qui est, comme vous le savez, la plus grande station radio-télégraphique du monde; demain, le plus grand aéroport du monde, celui du Bourget, sous la conduite de notre collègue M. le Colonel Renard, et enfin, dimanche, le Conservatoire national des Arts et Métiers sous la conduite de M. le Directeur Gabelle, de concert avec le Congrès du Chauffage industriel, présidé par notre collègue M. Walckenaer. Tout à l’heure, nous entendrons les conférences données par MM. Lindet, Renouard et Boulanger sur les dévastations commises parles Allemands dans les régions françaises occupées et sur la reconstitution de quelques-unes de leurs industries; puis, dans la séance solennelle de demain, l’historique de la Société pendant le centenaire écoulé, présenté par M. Toulon, et, le soir, nous nous réunirons dans un banquet final sous la présidence de M. le Ministre du Commerce.
- Pour ces conférences comme pour les visites industrielles nous avons obtenu, comme vous le voyez, le concours des savants les plus qualifiés, des ingénieurs les plus compétents jouissant dans ces matières d’une autorité universellement reconnue; aussi avons-nous lieu d’espérer que vous les entendrez avec grand intérêt; mais nous ne pouvons pas nous dissimuler toutefois que c’est là un programme bien sévère convenant sans doute à l’âge plus que centena.ile de la vénérable Société qui a aujourd'hui l’honneur de
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- ALLOCUTION DE BIENVENUE IMtONONCÉE PAR M. BACLE LE 8 .JUIN J923.
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- vous recevoir, et vous n’y trouverez probablement pas tout le charnu1 et l’agrément que vous seriez en droit d’en attendre. Nous avons pu heureusement en atténuer la gravité trop austère en y adjoignant une soirée artistique et musicale, gracieusement oiïerte par notre collègue du Conseil, M. (1 ustave Lyon, et qui présentera en même temps l’intérêt exceptionnel d’une véritable reconstitution historique nous reportant au début du siècle dernier, à la date même de la fondation de notre société. Vous y entendrez en effet des airs et des chants de l'époque interprétés sur des instruments authentiques par des acteurs qui seuls n'en seront pas, et pour cause; mais ils en porteront tout au moins les costumes, nous donnant ainsi l’illusion d’être reportés d’un siècle en arrière et d’assister en quelque sorte à une fête comtemporaine de l’événement que nous commémorons aujourd’hui.
- Nous espérons donc, et c’est là notre plus vif désir, que l’intérêt de notre manifestation ainsi complétée ne se limitera pas pour vous au seul côté technique, et que, de ces trois journées passées en commun dans la cordialité de nos relations réciproques, vous emporterez Je même heureux souvenir que nous en conserverons de notre côté.
- Par une attention délicate qui nous a profondémement touchés, les nombreux groupements qui se sont ainsi fait représenter parmi nous, ont voulu nous apporter en même temps l’expression écrite de leurs sentiments de cordiale sympathie à l’égard de notre Société en nous remettant des adresses spéciales, et je demanderai à MM. les Délégués de vouloir bien nous en donner lecture.
- Tome 133. — Juillet-Août-Sept. 1923.
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- BULL. DK LA SOC. I)’eNC. POUR I,'INDUSTRIE NATIONALE.
- .1UI LL .-AO ÜT-SEPT. 1923.
- DISCOURS PRONONCÉ A LA SÉANCE INAUGURALE DU 8 JUIN 1923
- par M. Bâclé, président de la Société.
- Messieurs les Délégués,
- Je suis certain d’interpréter les sentiments unanimes de nos collègues du Conseil et de tous nos sociétaires sans exception en vous disant toute la joie que nous éprouvons de recevoir ces adresses émanant de juges aussi compétents et qualifiés qui, depuis de longues années, avez pu suivre et apprécier le rôle et l’action de notre Société. Elles constituent pour elle la meilleure récompense des services qu’elle a pu rendre dans le passé, le meilleur encouragement pour notre action à venir, et c’est avec une légitime fierté que nous allons les déposer et les conserver dans nos archives.
- Arrivant maintenant à l’objet de notre réunion, je dois rappeler qu’elle a pour but de célébrer le centenaire de la déclaration d’utilité publique dont notre Société a été l’objet en avril 1824 alors qu’elle existait depuis vingt-trois années déjà, puisque sa fondation remonte à l’année 1801; mais je dois ajouter qu’en dehors de cette considération du centenaire, la manifestation présente trouve aussi dans le souvenir des grands faits historiques qui ont présidé aux débuts de la Société une justification plus décisive encore.
- Au sortir de la terrible guerre qui a laissé la France victorieuse, mais ruinée et appauvrie, il nous est apparu que la situation présente rappelle à bien des égards celle des premières années du siècle dernier alors que la France, épuisée par les guerres continuelles de la Dévolution, à peine délivrée des invasions étrangères, cherchait, commis aujourd’hui, les moyens de réparer ses ruines.
- Observons en outre que les événements contemporains marquent vraiment une date capitale dans l’histoire de la France, et même, nous pouvons le dire, dans celle de l’Europe et de l’humanité entière; ils ne pouvaient donc pas ne pas affecter en même temps l’histoire de notre Société qui doit nécessairement subir les répercussions obligées du bouleversement mondial auquel nous venons d’assister.
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- DISCOURS DE M. BÂCLÉ (SÉANCE INAUGURALE DU 8 JUIN 1923). 515
- L’époque présente vient clore en effet dans nos annales une première période caractérisée surtout par ce magnifique essor industriel qui a permis tout d’abord de réparer les ruines accumulées en France au début du siècle dernier et d’assurer dans la suite la prospérité générale du pays. De même aujourd’hui, la situation économique actuelle nous apparaît encore non moins difficile, plus inquiétante même qu’elle ne l’était alors, et c’est maintenant un sujet de préoccupation continuelle pour tous les esprits soucieux de l’avenir, aussi bien à l'étranger qu’en France, que de savoir déterminer les meilleurs remèdes à y apporter. Il n’est pas douteux que, au point de vue technique, il nous faudra chercher encore ces remèdes dans cette collaboration continue, cette alliance intime de la science et de l’industrie dont notre Société s’est toujours fait l’apotre et qui a donné dans le passé des résultats si féconds; mais nous ne pouvons pas nous dissimuler que les problèmes qui se posent déjà, qui se poseront demain, plus impérieux encore, devant l’industrie nouvelle, sont tellement complexes qu’il nous est impossible d’entrevoir présentement les solutions qu’ils pourront comporter.
- 11 s’agit donc bien d’un chapitre, on pourrait même dire d’un livre nouveau, qui va s’ouvrir dans l’histoire de notre Société comme dans celle du pays tout entier, et dès lors, nous comprenons aussitôt la signification profonde que prend pour nous cette date du centenaire que nous retenons aujourd’hui. Nous y trouvons en même temps la justification de la manifestation présente, et c’est là du reste une observation qui ne concerne pas seulement les questions industrielles faisant l’objet de nos travaux; mais elle se retrouve également dans tous les autres modes de l’activité humaine, qu’ils soient d’ordre artistique, intellectuel ou technique, car tous ont subi, à des titres divers, la répercussion de ces grands faits qui ont marqué le siècle passé, et c’est là certainement l’explication de ces manifestations répétées qui, aujourd'hui, se succèdent d’une façon presque continue pour célébrer les centenaires d’institutions littéraires ou scientifiques aussi bien que celui des hommes illustres, savants, artistes ou littérateurs qui ont marqué dans l’histoire.
- La Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale, doyenne de nos sociétés techniques françaises, qui peut être justement fiére de ses annales, ne pouvait rester à l’écart d’un mouvement aussi général, et elle se devait à elle-même d’évoquer à son tour le souvenir de ce que ses fondateurs ont fait dans le passé et de la contribution qu’elle a pu, sous leur inspiration éclairée, apporter de son côté dans les découvertes et inventions nouvelles qui ont marqué le centenaire écoulé.
- Dans la séance solennelle que pious tiendrons demain, nous relaterons l’histoire de notre Société en insistant plus particulièrement sur l’intérêt de
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- scs recherches et de ses travaux; aujourd’hui, vous nous permettrez de nous attacher de préférence à cette considération que j’indiquais tout à l’heure, des terribles difficultés de la situation générale présente en vous montrant comment elles se rattachent aux destructions systématiques dont la France a été, au cours de la grande guerre, la malheureuse victime.
- Xoiis trouvons là en effet l’occasion d’exposer devant vous le douloureux tableau, trop ignoré à l’étrange]-, des ravages et des dévastations que les armées allemandes ont opérés pendant l’occupation sur toutes les installations industrielles de nos régions envahies dans l'espérance de détruire à jamais la concurrence française. Nous croyons pouvoir nous rendre ce témoignage, attesté par h-s compagnons d’armes qui sont venus spontanément à nous de toutes les parties du monde, qui' la France a versé h* sang des meilleurs de ses enfants et sacrilîé toutes ses ressources en luttant au nom de la justice et du droit pour l’intérêt commun de l’humanité, alors qu’elle avait en face d’elle un ennemi qui n’hésitait pas à recourir aux moyens les plus barbares et les plus odieux pour mener à bonne tin son rêve de domination mondiale; et, puisque nous avons aujourd’hui 1 honneur et la bonne fortune de recevoir parmi nous les savants et industriels les plus éminents des pavs étrangers, c’est un devoir pour nous que de faire appel à leur jugement impartial et compétent qui saura guider l’appréciation de leurs concitoyens en attendant la condamnation formelle que l’histoire incorruptible ne manquera pas de prononcer devant les générations à venir.
- Vous allez entendre tout à l’heure l’exposé que deux orateurs particulièrement compétents ont bien voulu se charger de nous présenter sur les dévastations : notre collègue M. Léon Lindet, membre de l’Institut, pour les industries agricoles, et XI. Alfred !tenouahd, pour les industries textiles.
- Ces dévastations ont été plus marquées encore pour les industries primordiales, comme les mines, la métallurgie et les transports dont les installations et les ouvrages les plus importants ont été le plus souvent complètement ruinés ou même détruits tout à fait, jusque dans leurs fondations. Mal gré l’intérêt capital d’un pareil sujet, nous n’avons pas cru cependant devoir y consacrer aujourd’hui une conférence spéciale, car cette étude a déjà été présentée dans des mémoires ou des conférences antérieures données, soit devant notre Société, soit devant celle des Ingénieurs civils de France.
- Toutefois, comme les conséquences de pareilles destructions pèsent lourdement encore sur notre situation économique, vous me permettrez de les résumer brièvement devant vous en vous indiquant en même temps ce que nos grandes sociétés industrielles ont déjà fait jusqu’à présent pour y remédier.
- Les régions du nord et de l’est de la Franc»' qui ont été occupées pendant
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- les années de guerre par les années allemandes comptent, ainsi que vous le savez, parmi les plus riches et les plus industrieuses du pays. Elles possèdent en ellet des gisements de minerais de 1er qui pourraient alimenter l’Europe entière pendant plusieurs siècles, des mines de houille qui assurent la plus grande partie de la consommation française, de nombreuses usines métallurgiques, hauts fourneaux, forges et aciéries qui peuvent rivaliser avec les plus puissantes de l’Europe, une agriculture perfectionnée, à production intensive avec les industries annexes, distilleries, sucreries; des ateliers de constructions mécaniques et électriques, des usines de filature et de tissage dont la renommée s’étend dans le monde entier, etc.
- Toutes ces industries, dirigées le plus souvent par des hommes d’initiative et d'énergie, secondés par des collaborateurs de tous ordres, compétents et dévoués, tous aimés et estimés des populations ouvrières, étaient en pleine activité en 1914; elles luttaient avantageusement sur le marché intérieur contre les importations étrangères et plusieurs d’entre elles avaient réussi à reconquérir le marché extérieur, fréquemment envahi par les produits similaires allemands. Il y avait là pour nos voisins d'outre-llhin, une concurrence très gênante qu’ils supportaient avec impatience, car ils y voyaient une menace pour l’avenir en même temps qu'une offense aux droits de suprématie qu’ils s’attribuaient, et, lorsque l'invasion les mit en possession de ces laborieuses régions, objet de leur envie, ils n’hésitèrent pas, dans l’ivresse de leur orgueil et dans un esprit de basse jalousie, à démonter d’abord, puis à détruire graduellement toutes ces installations qui leur portaient ombrage.
- Et j’ai le cruel devoir de rappeler que ces destructions ne furent pas le résultat obligé des ravages involontaires que la guerre traîne toujours avec elle; non, il s’agit au contraire d’opérations effectuées de sang-froid, avec les engins les plus efficaces, d’après les méthodes scientifiques les plus perfectionnées, par un concurrent jaloux et envieux qui veut, avant tout, imposer son hégémonie sur le monde par la suppression de ses rivaux. Quelle que soit l’issue de la guerre, il veut triompher dans la lutte industrielle qui suivra, et, pour y parvenir, il n’hésite pas à recourir aux moyens de pillage et de destruction les plus odieux.
- Et ne voyez pas dans la sévérité d'un pareil jugement qui met l’Allemagne au ban de la civilisation, le simple résultat d’une insinuation malveillante qui ne s’appuierait sur aucun fondement, car vous allez entendre tout à l’heure M. Henri Boulanger qui nous donnera lecture d’instructions confidentielles rédigées pendant l’invasion par les autorités allemandes afin de montrer les avantages plus ou moins étendus que leurs nationaux devront tirer de la suppression de la concurrence française, suivant que la destruc-
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- lion des établissements industriels français pourra elle-même être opérée de façon plus ou moins complète.
- Un pareil document, venant après tant d’autres qui aboutissentà la même conclusion, établit d’une façon irréfutable qu’il s’agit bien de dévastations systématiques, méthodiquement opérées, avec la seule préoccupation de la concurrence commerciale en dehors de toute nécessité militaire.
- C’est ainsi que, pour les houillères par exemple, les Allemands se sont acharnés à les inonder afin de les mettre hors d’état de rien produire pendant de longues années.
- Dès le début de l’occupation, l’ennemi espérait bien se les annexer déli-nitivement; aussi les ménagea-t-elles pendant la première année, comptant en tirer parti pour ses besoins, comme il le lit pendant quatre ans dans les houillères belges.
- Il dut toutefois renoncer à cette espérance à partir de mai 11)15, lors des attaques de Cens et de Yimy qui l'obligèrent à prévoir désormais la possibilité d’un refoulement, et c’est alors que, dans sa rage impuissante, il prit la décision de rendre inexploitables ces gisements miniers, voisins du front de bataille, qu’il aurait voulu anéantir à jamais.
- Et ce fut alors la destruction systématique, scientifiquement opérée d après les méthodes les plus perfectionnées. Les ingénieurs allemands les plus qualifiés n’hésitèrent pas à s'associer à cette (ouvre barbare et l’enquête poursuivie a montré, nous dit notre collègue M. Giiuneh, par l’examen des propositions établies par eux pendant la guerre sur la demande du quartier général allemand, tout le soin et la méthode qui présidaient à l’établissement de ces projets. On y saisit sur le vif cette volonté formelle et réfléchie d’obtenir la destruction systématique, poursuivie jusqu’à la ruine totale des installations occupées.
- En lisant, par exemple, l’histoire détaillée des dévastations successives ainsi opérées dans les concessions de Liévin et de Lens, rédigée par ceux-là mêmes qui en ont été les auteurs, nous pouvons suivre cette œuvre de destruction dans toutes ses étapes, y admirer l'esprit de méthode et de ténacité infernales des ingénieurs allemands. Nous les voyons en effet qui, voulant par exemple faire sauter les cuvelages pour inonder les puits de mine, s’attachent d’abord à déterminer les niveaux les plus dangereux et s’efforcent ensuite de provoquer des brèches dans le cuvelage en employant des charges de dynamite continuellement croissantes jusqu’à ce que le résultat visé soit atteint. Et ce n'est pas sans peine, car la tâche est particulièrement rude et difficile, et le plus souvent il faut y revenir à plusieurs reprises, comme c’est le cas par exemple dans les mines de Lens pour la fosse n° 12 qui a été attaquée à cinq reprises différentes, du 21 octobre 1915
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- au 23 juin 1916, aux profondeurs de 52, 55, 67 et 103 m, et pour la fosse n° 14, qui a été attaquée sept fois du 23 octobre au 8 novembre 1915.
- Aucun des puits de Lens n’est resté intact, tous ont été dynamités et inondés, et à Lens comme à Liévin, les concessions ont été noyées dans toute leur étendue. Les ingénieurs allemands peuvent être fiers de leur œuvre car ils ont travaillé pour la prédominance de la plus grande Allemagne qui est au-dessus de tout, et ils ont bien mérité les distinctions et récompenses qui ne leur ont pas été ménagées.
- De leur côté, les établissements métallurgiques ont été soumis au même traitement barbare et systématiquement détruits comme l’ont été les exploitations houillères.
- Dans ces usines du Nord qui comptent parmi les plus belles et les plus puissantes de l’Europe entière, les Allemands enlèvent d’abord les produits finis et les matières premières, évitant de faire aucun dommage tant qu'ils entretiendront en eux-mêmes l’espoir de les conserver définitivement; mais, lorsqu’ils ont perdu toute illusion sur la victoire militaire, ils s’attaquent sans vergogne à l’outillage fixe et mobile en emmenant tout ce que les concurrents allemands trouvent à leur convenance, puis aux bâtiments eux-mêmes; ils démolissent et brisent complètement le matériel restant pour en faire de la ferraille en poussant la prévoyance jusqu'à fausser où à détruire toutes les pièces qui pourront subsister encore, comme par exemple les boulons d’attache dans les fondations en béton qui pourraient servir plus tard à reconstruire ces installations détruites; la prévoyance allemande n’oublie pas en effet qu’il ne faut rien négliger pour abattre par avance la concurrence à venir, et cette besogne de brigandage à main armée est dignement complétée le plus souvent par le a oI des espèces et des titres en caisse.
- Et ce qui accentue encore, s’il était possible, le caractère odieux de ces mesures barbares, ce sont les déclarations hypocrites invoquées pour les justifier, car les Allemands ont toujours eu soin de les présenter comme inspirées par le désir de sauvegarder le matériel des usines envahies. Dès les premiers jours de l’occupation, ils organisent, sous le nom de Schutzver-waltung, une administration spéciale chargée de veiller sur les usines françaises, et celle-ci s’empresse d’ailleurs de les dépouiller aussitôt de tous leurs approvisionnements qu’elle expédie à barrière; mais, c’est, dit-elle, simplement pour les éloigner du front afin de les mettre à l’abri des dangers de la guerre. Plus tard, dans une circulaire du 18 novembre 1916, la Schutz invoque le prétexte imaginaire d’attaques d’avions français pour décider le
- transfert des installations industrielles à l’intérieur du territoire allemand, et
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- elle pousse même le cynisme jusqu’à inviter les sociétés intéressées, proprié-
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- taires do ces installations, à apporter leur concours à. l'exécution des mesures qui vont les en dépouiller.
- Ainsi ({lie le remarquait, avec juste raison, l’éminent administrateur-directeur de la Société des Aciéries de Longwy, AI. Dreux, dans le rapport adressé par lui au conseil d’administration de cette société, ce document caractéristique présente bien toutes bus marques de la duplicité germanique, car aucun établissement n’avait encore été bombarbé, et les avions français n’étaient jamais apparus dans b» région qu’à do rares intervalles.
- « Toute la méthode allemande est là, observe M. Dreux avec une juste sévérité, piller et couvrir le pillage du nom de protection dans tous les documents officiels pour donner le change et essayer de tromper l’histoire. Peine inutile, les faits sont là prouvant de la part de nos ennemis une fourberie et une hypocrisie révoltantes qui sont trop souvent allées de pair avec les dévastations les plus éhontées. »
- Lorsque les Allemands décidèrent ensuite de consommer la destruction complète des usines occupées, ils créèrent dans le même esprit, un service démise en valeur des machines et matières, la Rohstoff-und-Maschincnverwer-tungstelle, désigné par abréviation sous le vocable de Roiima, qui se hâta aussitôt et par ordre d’enlever ou de briser tout ce qu'il était censé devoir conserver, poussant le cynisme jusqu'à demander aux sociétés intéressées de fournir elles-mêmes les ouvriers nécessaires pour aider les spécialistes chargés des démolitions.
- Parfois même ces opérations s’accompagnent d'une véritable mise en scène, comme pour le dynamitage des machines soufflantes des usines de Micheville près Longwy, qui fut opéré le 15 août 1917 devant une réunion d’officiers allemands spécialement convoqués pour assister à ce spectacle si riche d'espérances nationales et de haines assouvies qu’ils accueillirent de leurs joyeuses acclamations, tel Néron contemplant, du haut du Mont Palatin, l'incendie qu’il venait d’allumer dans la ville de Rome.
- Et c’est ainsi que s’est poursuivi et consommé le douloureux martyre de nos établissements métallurgiques, d’abord dépossédés de tous leurs approvisionnements, puis de tout leur outillage mobile, ce qui les rendait déjà inutilisables pour longtemps. Mais cela ne suffit pas encore : voici que la défaite parait imminente; il faut à tout prix détruire ce qui ne peut être enlevé, raser toutes les constructions, aller jusque dans l’intérieur du sol fouiller les fondations elles-mêmes qui devront être rendues inutilisables; car le salut de l’Allemagne exige que de ces belles usines il ne reste pas pierre sur pierre; les ruines elles-mêmes doivent être détruites suivant l’expression du poète : etiam periere ruinæ; il ne faut pas, en un mot, que dans le chaos informe des champs dévastés, labourés par les explosions meurtrières, il subsiste
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- aucun souvenir de ces installations grandioses qui étaient la vie des populations industrielles rassemblées autour d’elles.
- Cette histoire douloureuse est malheureusement celle de toutes les usines situées en pays envahis, car toutes ont été d’abord pillées, puis graduellement détruites dans les derniers mois de la guerre, alors qu’il n’y avait même plus de possibilité d’invoquer le prétexte des nécessités militaires; la seule différence entre elles tient à ce que la destruction a été partielle pour les unes et totale pour les autres suivant le temps dont l’ennemi a pu disposer avant de battre en retraite.
- En même temps qu’ils s’acharnaient ainsi contre nos mines de houille et nos usines métallurgiques, les Allemands s’attaquaient aux installations d’une autre industrie primordiale, celle des transports, espérant ainsi paralyser pour de longues années la production française, et, là encore, ils ont eu recours aux moyens de destruction les mieux adaptés suivant les besoins pour démolir les gares avec tous les bâtiments servant à l’exploitation des chemins de fer ou de la batellerie, enlever les voies ferrées, défoncer les. routes, ébouler les berges de canaux, elîondrer les tunnels, abattre les ponts et viaducs, etc.
- Il serait trop long de vous donner ici le détail de toutes ces destructions que vous trouverez dans les comptes rendus spéciaux; disons seulement que le total atteint finalement les chiffres suivants :
- Pour le réseau du Nord, 1.700 km de voies principales, 10.000 km de voies accessoires, 811 ponts (passages supérieurs ou inférieurs), 8 grands viaducs, 5 tunnels, 338 gares ou stations, 115 alimentations d’eau.
- Pour le réseau de l’Est, 945 km de voies principales, 202 ponts en maçonnerie dont 17 ouvrages de 70 à 120 m de longueur sur la Meuse, l’Aisne, l'Avre, la Marne et l’Ourcq, 162 ponts métalliques et 10 souterrains; ['ensemble de ces destructions représente pour les chemins de 1er une somme de 4 milliards de francs.
- Pour le réseau routier des régions occupées, 69.800 km, représentant 13 millions de mètres cubes de matériaux, 100 millions de pavés, 2.000 ponts ayant plus de 3 m d’ouverture, le tout d’une valeur supérieure à 1.600 millions de francs.
- Pour les voies navigables, 1.036 km de canaux, 1.120 ouvrages d’art (ponts et passerelles, écluses simples et doubles) d’une valeur supérieure à 600 millions de francs.
- Quelque énormes qu’ils soient, de pareils chiffres ne représentent encore qu’une faible proportion des dommages causés, car les dévastations ont porté en même temps sur les installations industrielles de toute nature dont aucune n’a été épargnée, ainsi que vous le verrez du reste, par l’exemple
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- des deux industries faisant l’objet des communications que vous allez entendre.
- (le n’est pas tout encore, et il faut que le désastre soit connu dans toute son horreur et apprécié en conséquence par l’opinion universelle dans les pays étrangers, neutres ou alliés, aussi bien que dans les pays ennemis ; il faut en un mot que l’humanité entière sache que dans les régions dévastées un barbare ennemi s’est livré aux violences les plus odieuses sur les hommes et sur les choses, en faisant périr ou emmenant en otage des citoyens inol-fensifs, des femmes, des jeunes filles et des enfants, en incendiant méthodiquement des villages entiers, détruisant 794.000 immeubles a usage d'habitation, allant jusqu’à violer la terre elle-même par l'enlèvement de la couche d’humus appropriée à la culture, par la destruction des arbres fruitiers coupés à un mètre au-dessus du sol, car nos barbares envahisseurs, dignes successeurs du chef des Iluns, de l'Attila qui leur avait montré la voie dans le passé, tenaient à honneur de pouvoir dire, comme lui, que l’herbe ne saurait plus pousser là où ils avaient posé leurs pas.
- De cette région si fertile et industrieuse, ils ont fait vraiment « le désert de France » où la terre inculte et abandonnée, apparaît maintenant sur une superficie de 3.306.000 ha, comprenant 2.000.000 ha de terre labourable, creusée, déchiquetée, bouleversée en tous sens, impuissante à revenir à la vie, comme dans une sorte de paysage lunaire qu’un cataclysme géologique aurait tout à coup fait surgir devant nos yeux épouvantés.
- Sur les terrains dévastés qui, après le départ des Allemands, subsistaient seuls pour conserver le souvenir des grands établissements qui n'étaient plus, plane réellement cette tristesse infinie dont parlait le poète lorsqu’il évoque devant nous la vision des champs déserts où s'élevait dans le passé la grande ville de Troie, et ccnnpos ubi Troja fuit, et, en vérité, il s’agit bien pour la France d’un désastre comparable à celui qu’entraînait pour les Troyens la destruction de leur capitale, puisque nos établissements industriels du nord et de l’est étaient, en quelque sorte, le rempart de la France dans les luttes économiques présentes.
- Vous voyez immédiatement l’immensité de la tâche qui s'est imposée à notre pays, lorsqu’il s’est agi, après l’armistice, de réparer ces ruines accumulées, de dénoyer les mines, de rétablir les installations industrielles, les voies de transport avec leurs ouvrages d’art, de rebâtir les maisons détruites, de niveler le sol bouleversé, de le remettre en état de culture pour lui rendre sa fertilité passée, etc.
- La France s’est attachée à cette besogne sans se laisser décourager par l’immensité de la tâche et nous avons la légitime fierté de pouvoir dire qu’en dépit de toutes les difficultés de la situation économique présente, de
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- tous les obstacles qui lui ont été opposés, elle a pu en mener déjà la plus grande partie à bonne fin.
- Actuellement en effet, les moyens de transport sont complètement rétablis, les mines sont dénoyées et atteignent déjà un chiffre de production voisin de celui d’avant-guerre, et la situation serait la môme pour nos usines métallurgiques si, trop souvent, elles n’étaient pas arretées par le manque de combustibles, charbon et coke.
- Ajoutons toutefois que, si ce travail est déjà fort avancé pour la reconstitution industrielle proprement dite, il n’en est pas de même malheureusement pour les habitations privées et pour la remise en état du sol arable. Plus de 1 a moitié des villages dévastés ne sont pas encore reconstruits et quatre ans après que la lutte militaire est terminée, nos malheureuses populations sont encore réduites à loger dans des masures ou des baraquements improvisés; elles attendent toujours la restauration de leurs maisons détruites qui se trouve arrêtée par le manque de disponibilités nécessaires. Et cependant, les dépenses engagées jusqu’à présent, pour les travaux déjà effectués, atteignent ce total formidable de 8i milliards que la France a dû couvrir par ses seules ressources en se condamnant ainsi à la ruine forcée, alors que l’Allemagne se refuse à rien faire pour réparer les dommages qu’elle a volontairement causés.
- Et vous comprenez aussitôt l’importance capitale que présente pour nous la question de ces réparations que nous réclamons au nom de la justice et du droit violés : la France a lutté dans la grande guerre pour l’intérêt commun de l’humanité menacée par l’hégémonie allemande, elle a versé le sang des meilleurs de ses enfants dans un immense holocauste dont l’étendue dépasse tout ce que l’histoire a jamais vu, puisque le sacrifice a porté sur près de ï p. 100 de la population entière, elle a épuisé toutes ses ressources pour restaurer les régions dévastées, et aujourd’hui, après ce nouvel et immense effort, il lui devient impossible de se relever si elle n’obtient pas les garanties de sécurité et les réparations qui lui sont dues.
- Pendant quatre années de laborieuses négociations au cours desquelles elle a fait preuve d’un esprit de patience que nul autre peuple n’aurait certainement pas montré au même titre, elle s’est heurtée à une mauvaise volonté continuelle, à peine déguisée, et c’est seulement devant l’impossibilité manifeste d’aboutir autrement, qu’elle s’est résignée enfin, d’accord avec son alliée belge, à occuper le bassin de la Ruhr et à recourir à des mesures de rigueur, bien anodines du reste si on les rapproche des attentats et des violences de toute nature par lesquels les Allemands ont marqué l’occupation des pays envahis. Aujourd’hui encore, nos ennemis essaient de donner le change en intervertissant les rôles et, grâce à des complicités
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- r>24 MANITKSTATI0N SOI.KNNKI.l.K (7-10 .M IN 1923). — JUlLL.-AoUT-SKPT. 1923.
- intéressées, ils ont pu égarer parfois l’opinion des neutres en dénonçant lies visées de l'impérialisme français, mais c’est là une accusation mensongère contre laquelle nous ne saurions protester avec trop d’énergie; nous demandons uniquement que l’Allemagne exécute ses engagements, et si nous luttons aujourd’hui pour l’v obliger, c’est sans doute parce qu'il s’agit pour la France d’une question absolument vitale, mais c’est aussi dans 1 intérêt commun de tous les peuples civilisés, car la France ne saurait périr sans qu’il en résulte un dommage commun pour l’humanité entière.
- Si en effet, nous n’v mettons pas obstacle, il faut prévoir que l’Allemagne réussira prochainement à reprendre dans la lutte économique présente une revanche éclatante de sa défaite militaire, et il lui sera peut-être même permis, sans témérité excessive, d’entrevoir désormais la possibilité d'atteindre bientôt celte hégémonie industrielle qui fait, depuis si longtemps, l’objet de ses rêves ambitieux. File comprend maintenant en elfet l’erreur qu’elle a commise en déclarant la guerre dans le fol espoir de hâter la solution désirée, elle voit qu’elle a provoqué par là même la coalition hostile de tous les peuples qu’elle menaçait, tandis qu'elle aurait au contraire abouti plus sûrement si elle avait laissé les événements suivre leur cours pacilique alors qu’elle s’était acquis déjà, dans les principales branches de la production industrielle ou de l’activité commerciale, une supériorité marquée qui allait tous les jours en augmentant. Il lui suffit donc de revenir aux méthodes d'avant-guerre en proiitant en même temps de tous les avantages de la situation présente et de l'appui indirect qu'elle retrouve aujourd’hui de la part des concurrents étrangers dont elle a su encore capter à nouveau la confiance.
- Ses établissements industriels dont la puissance de production a été décuplée pendant la guerre sont restés complètement intacts, elle n’a, d'autre part, aucune dette extérieure, et elle a réussi à se libérer de sa dette intérieure en multipliant à l’infini la monnaie fiduciaire qui lui sert à l'acquitter.
- Si donc, elle peut échapper en même temps à l’obligation de réparer les dévastations dont elle est l’auteur, elle abordera par là même la lutte économique dans des conditions de succès tout exceptionnelles que ne connaissent pas les nations concurrentes respectueuses de leurs engagements. Il y a là, certainement, quoi qu’elle puisse dire, une menace évidente dont les grandes nations industrielles doivent se préoccuper puisqu'elle est de nature à ébranler leur situation acquise et à compromettre par suite leur prospérité à venir, tant il est vrai qu’à l’époque présente les nations civilisées sont rattachées entre elles par une solidarité elfective qui devient chaque jour de plus on plus étroite, et aucune violation de la justice et du droit ne peut plus rester impunie sans qu’elles en ressentent toutes, à des degrés divers, la répercussion obligée.
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- DISCOURS DK M. RACLÉ (SÉANCE INAUGURALE DU 8 JUIN 1923).
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- Quoi qu’il en soit, cette question des réparations va certainement dominer pour longtemps, au cours du cycle nouveau, commencé avec la guerre, l’histoire de notre industrie nationale et par suite celle de notre Société, qui en est le reflet obligé, et, si les éminents savants et industriels étrangers, qui sont aujourd’hui nos hôtes, veulent bien partager cette appréciation et reconnaître avec nous que nous défendons toujours la justice et le droit dans la lutte économique comme nous le faisions dans la guerre, ce sera pour nous la meilleure récompense de nos elforts et la meilleure consécration de la manifestation qui nous réunit aujourd’hui.
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- BULL. DE LA SOC. d’eNC. POUR L’INDUSTRIE NATIONALE. — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- LA RECONSTITUTION DES INDUSTRIES AGRICOLES APRÈS LA GUERRE
- par
- M. L. Lindet(I).
- Membre du Conseil.
- Avant-phopos .
- Si nous avons le droit de haïr ceux qui ont voulu ruiner l’industrie du Nord de la France, si nous avons le droit de mépriser ceux qui ont prolité de nos défaillances ou de nos hésitations, notre dignité nationale nous interdit de nous plaindre, surtout devant des étrangers, et, après vous avoir rappelé la situation où la guerre a laissé nos sucreries, nos brasseries et nos distilleries, je m’attacherai à vous montrer avec quelle énergie ces industries renaissent de leurs cendres, mais quelles difficultés elles ont rencontrées.
- Je n’aurais jamais pu aboutir ù un résultat scientifiquement exact si je n’avais trouvé, pour le chapitre « Sucrerie », dans la personne de M. Xaudet, Ingénieur des Arts et Manufactures, spécialisé dans les questions sucrières, inventeur de plusieurs procédés dont la sucrerie a profité, président de l'Association des Chimistes de Sucrerie, la plus dévouée des collaborations. Je tiens à le remercier et à l’associer à la première partie de cette conférence.
- Je remercie : MM. les Chefs des 2e, 3e, 4e, 5e, 6e, 7e, 8e, 0e Secteurs de l’Office de Reconstitution industrielle qui m’ont fourni des documents précieux sur la reconstitution des distilleries et des brasseries; — M. .Marchand, Ingénieur-agronome, expert au Secteur I; — M. Fique, secrétaire du Syndicat des Fabricants d’Alcool; — M. Charlie, secrétaire du Brasseur français ; — M. M orel, chef du Bureau des Alcools à la Direction des Foudres.
- (1) Conférence faite devant la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale, à la séance inaugurale du 8 juin 1923.
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- IA RKCONSTITUTION DES INDUSTRIES AGRICOLES APRÈS LA GUERRE. 527
- I. — La reconstitution des sucreries, par
- MM. Lindet et Naudet.
- Le « document secret allemand », dont M. Boulanger doit nous entretenir, s’exprime ainsi : « L’industrie sucrière française doit disparaître du marché mondial. » Pour une fois, l’Allemagne a tenu parole; les champs ravagés par les obus semblaient ne plus pouvoir porter de la betterave; toutes les sucreries qui se trouvaient sur les territoires envahis, c’est-à-dire 148 sur 214 que nous possédions en France, étaient détruites ou fortement endommagées.
- Ces 148 sucreries représentaient une capacité de travail (mesurée par le tonnage de betteraves absorbé en 24 heures) qui se chiffrait par 67.970 t. Et comme la capacité totale de nos sucreries était, avant la guerre, de 100.000 t, on peut dire que les 2/3 de la production étaient anéantis, et que la production française n’était plus assurée que par 32.000 t de betteraves.
- Chacun des fabricants sinistrés a reçu une indemnité équivalente à ses dommages. Les uns ont employé cette indemnité à reconstruire l’usine, les autres ont cédé cette indemnité, soit à d’autres fabricants de sucre qui désiraient augmenter l’importance de leur exploitation afin de diminuer les frais généraux, soit à des industries étrangères à la sucrerie : des distilleries, des briqueteries, des fabriques de pâtes alimentaires, des margarineries, etc. ; d'autres, enfin, n’ont pas pris encore de décision.
- Sur les 67.970 t, représentant le tonnage des usines détruites, on en a récupéré 54.110, soit 79 p. 100, c’est à-dire que les indemnités afférentes à une capacité de production de 54.110 t ont été versées aux sucreries reconstruites ou à reconstruire. Ces 54.110 t ont été assurées par l’apport des indemnités de 110 sucreries sur 148.
- Far suite du groupement qui s’est produit entre sucreries sinistrées, ce n’est pas dans 110 usines que l’on traite ces 54.110 t de betteraves, mais dans 51 seulement.
- Ces 51 usines devraient absorber 54.110 t de betteraves en 24 heures; mais si l’on fait l’addition de ce que chacune peut travailler suivant le montage qu’elle a adopté, on voit que ce n’est plus 54.110 t., mais 41.640 t, à savoir :
- 3.715 t en 1919 et 1920 ..................................... 10 usines.
- 22.350 t en 1920 et 1921 ..................................... 23 —
- 4.200 t en 1922................................................ 8 —
- 11.375 t en 1923..............t.............................. 10 —
- 41.640 t 51 usines.
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- 328 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — .lUILL.-AOLT-SELT. 1923.
- dette disproportion entre le chiffre théorique (54.110 t) et le chiffre réel (il.040 t), qui semble indiquer que les industriels n’ont pas remployé en totalité leurs indemnités de sucrerie ou ne les ont remployées que dans la proportion de 77 p. 100, demande dos (explications :
- (Certains fabricants, en général peu atteints, satisfaits de remplacement de leurs usines, satisfaits do l’outillage qu’ils possédaient, ont demandé à •l’indemnité de remplacer simplement cet outillage; ils ont conservé leur même tonnage; ils ont reconstruit « à l’identique ». L’indemnité a couvert leurs dépenses.
- A côté de ces industriels, il en est d’autres qui, ayant racheté « les dommages » de sucreries sinistrées, estimés sur la valeur d'appareils souvent anciens, ont éprouvé le besoin de n’avoir, dans les usines rénovées, que les appareils les plus perfectionnés. Là, il fallait substituer aux chaudières à bouilleurs, des chaudières à chargement automatique: là, les grandes turbines Watson devaient remplacer les turbines à cône de friction; il était nécessaire d’augmenter la puissance des filtres, des récbaulfeurs, d’établir des lignes de raccordement, des appareils de manutention mécanique, et tout ceci devait être payé sur l’indemnité; en sorte que les industriels, pour éviter de débourser une somme supérieure à celle qu’ils recevaient, ont diminué fictivement leur tonnage d’environ 80 p. 100 en moyenne.
- Telles usines, dont les tonnages réunis se chiffraient par 1.200, 1.500 t de betteraves en 24 heures, ne feront plus, dans l’usine nouvelle, que 1.000 ou 1.200 t; telle autre, avant racheté les dommages de 5, (i, 7, même 13 sucreries, représentant 2, 3 ou 5.000 t, établira celte sucrerie synthétique, de façon à ne fabriquer que 1.500, 2.000, 3.000 t. On en trouvera de nombreux exemples dans le tableau ci-dessous où, grâce à la compétence et au dévouement de l’un de nous, M. Naudet, nous avons présenté la liste des diverses sucreries reconstituées, avec leur tonnage, le caractère qui leur est propre, et l’année dans laquelle elles ont pu ou pourront être remises en marche.
- SITUATION ACTUELLE DES SUCRERIES Y RANÇAISES
- Aisne. — 47 socueiuf.s sinistrées.
- Arrondissement de Laon.
- Tonnage de 1913. Tonnage actuel.
- 1921, 1922. Rlêranrourl...................................... 3(10 300
- 1921, 1922. Maisy-Itautes-Rives............................... 500 500
- 1921, 1922. Marie (remonté sans râperies)..................... 930 G00
- 3921, 1922. Montcornet (030 t) 4- Clermont-les-Eermes (380 t),
- soit au total.................................. 1.030 700
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- LA RECONSTITUTION DES INDUSTRIES AGRICOLES APRÈS LA GUERRE. 529
- Tonnage do 1913.
- 1923. Guignicourt (350 t) -f- Loivre (arrond. de Reims)
- (300 t), soit au total.............. 650
- 1923. Nogent-sous-Goucy (600 t) + Chauny (850 t), soit
- au total. ........... .............. 1.450
- 1924. Aulnoy-sous-Laon (Bertrand, 500 t) + Aulnoy-sous-Laon (Société, 300 t) + Chambry (300 t) -f- Crépy-en-Laonnois (500 t) -f- Mesbrecourt (3001) -f- Chevrésis Monceau (arrond. de Saint-
- Quentin, 450 t), soit au total............. 2.350
- ' 1924. Bertaucourt-Epourdon (800 t) + Nouvion-le-
- Comte (300 t), soit au total............... 1.100
- Arrondissement de Château-Thierry.
- 1919, 1920. Château-Thierry (réparée en identique) .... 210
- 1919, 1920. Neuilly-Saint-Front (réparée.en identique) . . . 600
- Arrondissement de Saint-Quentin.
- 1921, 1922. Foreste ; : ; : ; . . ; . . 300
- Arrondissement de Soissons.
- 1919, 1920. Braine (devenu râperie de Fismes)............... 250
- 1919, 1920. Noyant-Aconin................................... 350
- 1921, 1922. Vierzy.......................................... 600
- 1924. Bucy-le-Long (nouvelle localité) : Ciry-Salsogne (100 t) -f Milempart (3501) + Pommiers (550 t)
- + Vic-sur-Aisne (500 t) + Faucoutzy- (arrond. de Vervins, 300 t). soit au total ....... 2.100
- Arrondissement de Vervins.
- 1919, 1920. La Neuville-Housset............................. 130
- Ardennes. — 5 sucreries sinistrées. Arrondissement de Iietfml,
- 1921, 1922. Saint-Germainmont (600 t) -(— Ecly (350 t), soit
- au total.................................... 950
- 1923. Coucy-Rethel.................................. 500
- Arrondissement de Vonzicrs.
- 1923. Attigny (250 t) + Vouziers (250 t), soit au total. 500
- Marne. — 5 sucreries sinistrées. Arrondissement de Reims.
- 1921, 1922. Fismes-Gare (400 t) + Fismes-Mission (400 .t)
- -f- Braine (pour mémoire), soit au total . . . 800
- Arrondissement de Vitry.
- 1921, 1922. Sermaize........................................ 400
- Tome 135. — Juillet-Aoûl-Sept. 1923.
- Tonnage actuel.
- 600
- 1.000
- 2.000
- 800
- 210
- 600
- 300
- 250
- 350
- 500
- 700
- 130
- 800
- 450
- 500
- 800
- 400
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- 530 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- Nord. — 37 sucreries sinistrées. Arrondissement de Lille.
- Tonnage de 1913.
- 1921, 1922. Seclin (Dujardin)................................. 800
- 1921. 1922. Thumeries (1.800 t) -j- Bauvin (230 t) + Marquil-
- lies 11.300 t) + Phalempin (400 t), soit au total. 3.750 1924. Santés............................................ 350
- Arrondissement de Cambrai.
- 1919, 1920. Boistrancourt (réparé en identique, s’augmentera
- d’Inchy)........................................ 325
- 1919, 1920. Masnières......................................... 300
- 1921, 1922. Iwuy (5501) + Graincourt (arrond. d’Arras, 500 t),
- soit au total................................. 1.050
- 1921, 1922. Caudry-Esnes (800 t) + Cauroir (450 t) -j- Quiévy
- (300 t), soit au total........................ 1.550
- 1921, 1922. Escaudeuvres (3.000 t) -f- Noyelles-sur-Escaut (400 t) + Havrincourt (arrond. d'Arras, 300 1).
- soit au total................................. 3.700
- 1921, 1922. Solesmes.......................................... 500
- 1923. Aubencheulles-au-Bac (reçoit dommages agri-
- coles).......................................... 200
- 1924. Inchy (rattaché à Boistrancourt).................. 325
- 1924. Banteux (1.250 t) -f Boliain (500 t), soit au total. 1.750
- Arrondissement de Douai.
- 1919, 1920. Hornaing.......................................... 150
- 1921, 1922. Masny............................................. 400
- Arrondissement de Valenciennes.
- 1919, 1920. Abscon............................................ G0O
- 1921. 1922. Artres (350 t) -J- Sin-le-Noble (arrond. de Douai,
- 450 t), soit au total........................... 800
- Oise. — 4 sucreries sinistrées. Arrondisstment de Compïègne.
- 1919, 1920. Berneuil-sur-Aisne................................ 800
- 1923. Crisolles......................................... 500
- Arrondissement de Clermont.
- 1923. Tricot (300 t) -f- Boiry Sainte-Rictrude (arrond.
- d’Arras, 500 l), soit au total................ 1.100
- Pas-de-Calais. — 19 sucreries sinistrées.
- Arrondissement d'A rras.
- 1921, 1922. Bihucourt (400 t) + Transloy (375 t), soit au total. 775 1921, 1922. Corbehem (nouvelle localité) : Ecourt-Sainl-Quentin (250 t) + Quéant (400 t) -)- Villers-les-Cagnicourt (400 t) + L écluse (Dubois, arrond. de Douai, 350 t) + Eécluse (Fiévet, arrond. de Douai, 3501) -j- Pont-de-Férin (arrond. de Douai, 300 t), soit au total............................. 2.050
- Tonnage actuel..
- G00
- 2.000
- 350
- 500
- 300
- 1.000
- 1.000
- 3.000
- 500
- 500
- a
- 1.400
- 150
- 400
- G00
- 600
- 800
- 500
- 400
- 800
- 1.800
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- LA HEGOX8TITUTIOX DLS INDUSTRIES AGIÎIGOLES A Pli LS IA GULHUL
- 531
- Tonnage de 1913. Tonnage actuel.
- 1924. Roileux: (nouvelle localité) : Gongueval (285 l)
- + Vis-on-Artois (350 t), soit au total........ G35 1.000
- Autre usine projetée.............................. 1.000?
- Somme. — 31 sucreries sinistrées.
- Arrondissement, de Montdidier.
- 1921, 1922. Roye Febaudy (300 t) -4- Roye Saint-Gilles (280 t)
- ~f Roye Mandron (350 t) -f- La. Roissière (220 L),
- soit au total................................. 1.350 1.000
- Arrondissement de Péronne.
- 1921, 1922. Eppeville (nouvelle localité, 230 t) -)- Athies (1 000 t) -j- Matigny (500 t) -j- Monchy-Lagache (500 t) + Mons-en-Cliaussée (200 t) -|- Erclieu (arrond. de Muntdidier, 250 t) -(- Moyencourt (arrond. de Montdidier, 350 t) + Courcelles (arrond. de Saint Quentin, 375 t.)-j- Flavy-le-Martel (arrond. de Saint-Quentin, 950 ti Lesdin (arrond. de Saint-Quentin, 700 t) -j-Montescourt-Lizerolles (arrond. de Saint-Quentin, 700 t i -j- Seraucourt-le-Grand (ar-rond. de Saint-Quentin, 750 t) + Villers-Saint-Christophe (arrond. de Saint-Quentin, 500 t),
- soit- au total 6.025 3.500
- 1921, 1922. Ram 900 900
- 1923. Fins-Sorel 1924. Dompierre (700 l) -f Chaulnc.s (250 t; -f Proyart (480 t) -f- Saint-Denis (400 t) -f Drelincourt (arrond. de Montdidier, 3C0 t) -j- Guillaucourt (arrond. de Montdidier, 300 tj -j- Rosières 300 300
- (arrond. de Montdidier, 230 t), soit au total. . 1924. Sainte-Emilie (1.400 t) + Cartigny (OOO^tj -f lier- 2.560 1.400
- villy ( t 000 G, soit au total Autre, usine projetée par la même Société . . . 3.000 1.400 1.000
- Peut-on, en examinant les tonnages qui sont attribués par les constructeurs aux usines nouvelles, en déduire l’importance que doit avoir une sucrerie pour qu’elle présente le minimum de frais généraux et le maximum de rendement? Les usines sinistrées d’avant-guerre traitaient en moyenne 460 t de betteraves par 24 heures. Le problème de la reconstruction des usines complètement démolies s’est posé d’une façon telle que les fabricants ont eu le temps de consulter des compétences, de réunir des concours de la part des cultivateurs, des indemnitaires, des ingénieurs; ils ont eu le temps de juger en connaissance de cause, et le tonnage moyen qu’ils ont fixé peut être considéré comme représentant l’unité de sucrerie qu’il convient d’adopter. Les usines nouvelles ont une capacité moyenne de 800 à 900 t; mais elles
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- 532 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILI..-AOUT-SEIT. 1923.
- ne sont pas condamnées quand elles dépassent ce chiffre, même de beaucoup; nous constatons tant de variétés dans les conditions d’exploitation; l’important est de ne pas être arrêté par l'approvisionnement de betteraves.
- Il y a un certain intérêt à examiner, avec ce tableau, comment s’établit la répartition des usines dans les différents départements.
- (l’est b' Mord qui, avec 10 usines, dont, le tonnage moyen est do 820 t, tient la tête ; puis viennent l’Aisne, avec 10 usines également et un tonnage moyen de 009 t, la Somme, avec 0 usines et un tonnage moyen de 1415 t, chiffre que fait déborder la sucrerie d’KppeviIle avec ses 3.500 t; les départements des Ardennes et do l’Oise avec hoirs 3 usines chacun, et des tonnages de 588 et 500 t, etc. Le Pas-de-dalais, dont la puissance sucrière était considérable autrefois, ne comporte que 3 usines avec un tonnage moyen de 1.200 t: mais c’est là uni1 illusion, car deux de ces usines sont des sucreries (iigognc qui comportent des ràperies, établies dans le département même ou dans le département voisin. Ml puis on prévoit, pour un avenir plus lointain, une sucrerie de 1.000 t(l).
- Mais la question la plus préoccupante doit, pour tout consommateur, être celle de savoir si nous atteindrons bien tôt à la production d’avant-guerre. Un tiers de notre production n’a pas été touché par la guerre; la moitié des deux autres tiers, c’est-à-dire un tiers encore, a été reconstituée ; il faut que nous retrouvions b* plus lot possible nos 100.000 t de betteraves par jour, afin de nous affranchir des sucres de Cuba. Ma chose est-elle possible?
- Les départements du Mord semblent — permettez-moi l'expression — assez bien garnis de sucreries, sans prétendre cependant qu’aucune sucrerie ne puisse s’v établir dans les espaces qu'elles laissent; mais chacune d’elles peut fabriquer une plus grande quantité de sucre.
- L’expérience démontre que, dans ses débuts, une1 sucrerie nouvellement créée ne peut donner toute sa puissance; il va des tâtonnements à fa in; pour harmoniser les différentes opérations, pour mettre au point les différents services; l’éducation des ouvriers, sans être à hure, doit se conformer aux exigences des nouveaux appareils. Les premières années, l’usine n’épuisera pas le tonnage pour lequel elle a été construit»1, puis elle l’atteindra, pour le dépasser ensuite. Une usine de 1.000 t fera 1.200 t et plus.
- D’autre part, un»; augmentation de nuuleimuit viendra du prolongement de la campagne, beaucoup de sucreries d’avant guerre, mal outillées, concurrencées par un trop grand nombre de sucreries qui leur enlevaient la
- (1) Les raffineries détruites ont été malheureusement bien nombreuses; elles sont aujourd’hui reconstruites ou en voie de reconstruction :
- Dans l’Aisne : Sailly à Tergnier, François à Ouessy;
- Dans le Nord : Bernard frères à Lille, Caslelot à ltonchin-lez-Lille, Bourlet à Mare»|-en-Bareul, Pelerue à lîaisme, Raffinerie de France à Vieux-Condé, Iieniard neveux à Santés (sucrerie-radinerie), Bcghin à Thumeries (sucrerie-raffinerie), Sirot-Mallez à Denain (sucrerie-raffinerie).
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- LA RECONSTITUTION DUS INDUSTRIES AGRICOLES APRÈS LA GUERRE.
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- betterave <\ un prix trop élevé, travailla ient pendant 60, 70 jours. Vous concevez l’avantage qu’une sucrerie obtiendra quand, sans augmenter sensiblement ses frais généraux, elle travaillera un temps plus long, une centaine de journées par exemple, ce temps étant naturellement limité par l’altération de la betterave.
- Enfin, une sucrerie importante, comme celles qui groupent plusieurs usines, peut, sans grossir beaucoup ses frais généraux, rémunérer des ingénieurs spécialistes qui donneront à la fabrique une marche plus régulière, y exerceront un contrôle plus sévère.
- Mais nous considérons que le problème doit surtout obtenir sa solution dans la construction des sucreries ailleurs que dans la région du Nord. Il n’y a pas que le Nord qui puisse nous donner de la bonne betterave à sucre, et nous possédons des sucreries dans la Seine-Inférieure, l’Eure, l’E ure-et-Loir, le Loiret, la Côte-d’Or, la Ilaute-Marne, la Saône-et-Loire, l’Yonne, le Puy-de Dôme, le Gard, la Vaucluse.
- La consommation de charbon par l’industrie sucrière, qui pouvait être invoquée pour justifier sa localisation dans le Nord, perd de sa valeur depuis qu’au lieu de brûler 120 à 130 kg de charbon par tonne de betteraves, une sucrerie moderne ne doit en brûler que 70.
- Le problème des transports qui limitait aussi la consommation des usines a complètement changé de face; aux tombereaux d’autrefois ont succédé des wagons, des péniches, des câbles aériens.
- Le Syndicat des Fabricants de Sucre fait connaître qu’en 1923, 94 fabriques, dont 40 reconstituées depuis la guerre, travailleront les betteraves de 149.848 ha, soit un excédent de 22.398 ha sur 1922, soit 7,5 p. 100.
- Nous pouvons donc avoir confiance dans l’avenir. La fabrication du sucre en France n’est pas encore « retranchée du marché mondial », messieurs Jes Allemands !
- II. — La reconstitution des distilleries,
- par M. Lindet.
- La distillerie de betteraves, de grains, de mélasses, était, avant la guerre, exercée dans 300 usines.
- La dévastation s’est abattue sur 152 d’entre elles, c’est à-dire sur la moitié de nos distilleries; mais les distilleries sinistrées étaient de beaucoup les plus importantes, la guerre ayant épargné les distilleries de Seine-et-Oise, de Seine-et-Marne, et plusieurs de l’Oise, c’est-à-dire les distilleries fermières,
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- ">34 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923 ). ----------- JlilLL.-AOUT-SEI’T. 1023.
- qui no travaillent, en général que de 2b à oO.OOO kg de betteraves, en sorte que la fabrication de l’aleool a perdu plus de la moitié de son importance.
- On peut cliilTrer la porto subie, en comparant la capacité en hectolitres d’alcool à 100", des distilleries situées sur les terres envahies, d'une part en 1013, d’autre part en 1010; on verra que, dans certains départements, l’Aisne et les Ardennes, la dévastation a été complète, et que, dans les départements dont il restait quelques lambeaux de terre non envahie, la production a fléchi dans la proportion de 80 à 00 p. 100.
- OTANTITES 1) ALCOOL
- (en hectolitres a 100" o.-i.).
- produites par Capacité détruito
- Nombre produites par toutes les usines par rapport
- d’usines les usines détruites, du département à la capacité
- détruites. en 1913. en 1913. totale.
- Aisne . . . 21 403.481 400.4 81 100 )). 100
- Ardennes .... . . . 10 31.202 31.202 100 —
- Nord . . . 01 300.000 724.505 82 —
- Oise . . . 32 15 3.40 0 174.181 89 —
- Pas-de-Calais. . . . . . 20 361.800 372.152 99 —
- Somme . . . 8 186.013 206.236 91 —
- 152 1.743.048 1.017.037
- Sur les 152 distilleries dont il est question, 72, les moins atteintes, ont pu être remises en marche dès 1010-1020. Il en restait 80, pour lesquelles les réparations étaient telles que les propriétaires, surtout en face des incertitudes législatives et commerciales, hésitèrent à faire entrer leurs indemnités dans la reconstruction de leur distillerie, et les vendirent ou les employèrent en vue du développement d’autres industries.
- La perspective de ne pouvoir, au moins pendant les premières années, s’approvisionner de betteraves sur une terre bouleversée par les obus, les arrêtait également dans leur initiative.
- Quinze distillateurs seulement en 1021-22, et six autres en 1022-23, abordèrent la reconstitution. D’autres distilleries fonctionneront en 1023-24. Mais il en reste, quant à présent, et en déduisant un certain nombre de projets dont on parle, une cinquantaine qui ne reprendront pas
- Plusieurs se sont groupées ou ont augmenté leur travail : les distilleries du Soissonnais, la sucrerie-distillerie d’Aubencheul-au-Bac(arr. de Cambrai), celles d’il lies, de Comines, de Tressin, de Quesnoy-sur-Deulc (arr. de Lille), la distillerie d’Ecurie (arr. d’Arras), la sucrerie-distillerie d’Eppeville-IIam (arr. de Péronne) qui a racheté les indemnités d’Aisy-le-Yerger (arr. d’Arras).
- Pourquoi donc ces hésitations, ces lenteurs dans la reconstitution?
- L’alcool, et spécialement l’alcool de betteraves, n’est pas, quant à présent
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- LA RECONSTITUTION LES INDUSTRIES AGRICOLES APRÈS LA GUERRE.
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- du moins, un article de consommation qui soit de toute nécessite, comme le sucre; abstraction faite du rôle qu’il joue dans l’organisation de la défense nationale, dans la fabrication des produits chimiques, etc., la distillerie produit des quantités d’alcool excessives par rapport aux besoins. L’Etat, par la loi du 30 juin 1010, se réserve l’achat et la vente de ces alcools d’industrie et empêche qu’on les boive, dans l’espoir, déjà réalisé, de diminuer l’alcoolisme; mais, en réalité, il n’en a que faire tant que le carburant national n’aura pas ouvert largement les moteurs à sa consommation. Aussi l’Etat, après avoir modéré, par des prix d’achat insuffisamment rémunérateurs, la fabrication de l’alcool de grain et de l’alcool de mélasse, a-t-il accepté, sans l’encourager, la fabrication de l’alcool de betteraves, qui est plutôt une nécessité culturale qu’un avantage commercial.
- Cependant, son prix, fixé par l’Etat en conformité du prix du sucre, a été plutôt avantageux, et si les distillateurs avaient trouvé devant eux un statut assuré, ils auraient, avec plus d’entrain, cherché à reconstruire leurs usines suivant l’exemple des fabricants de sucre.
- La destruction des distilleries du Nord et leur réparation si incomplète a déterminé, dans tous les départements, une chute brusque de la production, puis son relèvement progressif, mais très lent.
- Si on ne considère que la production de l’alcool de betteraves, elle atteint à peine la moitié de ce qu’elle donnait avant guerre dans le département du Nord, le tiers dans les départements de l’Oise et du Pas-de-Calais, le sixième dans le département de l’Aisne ; elle a peu souffert dans celui de la Somme.
- Voici d’ailleurs les chiffres fournis par la Régie pour l’alcool de betteraves, de grain et de mélasse.
- ALCOOL UE BETTERAVES, DK GRAINS ET DE MÉLASSE
- (en hectolitres à 100° G.-L.).
- Production en : 1913 1919 1920 1921 1922
- Aisne....................... 409.500 0 0 22.800 42.900
- Ardennes................. 31.300 0 0 0 0
- Nord ....................... 724.600 75.610 148.200 262.200 250.000
- Oise........................ 174.100 39.100 66.100 68.000 80.000
- Pas-de-Calais............ 372.100 9.400 74.600 148.300 124.000
- Somme....................... 206.200 76.300 71.300 143.800 172.500
- Nous donnons ci-après les chiffres pour l'alcool de betteraves considérant qu’il est toujours facile d’amener à la distillerie des mélasses ou des grains, tandis que l’apport des betteraves aux distilleries, dépendant de la restauration du sol, traduit mieux la stabilité de l’industrie.
- Quelle conclusion cette discussion nous apporte t-elle?
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- 536 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923).
- JUILL. -AOUT-SE PT. 1923.
- AI.COOL DE UETTERAVES
- (en hectolitres à 100" G.-L.).
- Production on: 1913 1919 1920 1921 1922
- Aisne.................... 146.700 0 0 0 22.600
- Ardennes................. 31.000 0 0 0 0
- Nord ....................... 466.900 71.700 132.600 194.100 187.900
- Oise........................ 174.200 38.000 65.900 62.200 59.200
- Pas-de-Calais .............. 270.000 26.900 58.800 78.500 65.900
- Somme........................ 43.200 27.300 28.700 30.300 29.600
- La distillerie subit un temps d’arrêt, parce qu’elle change de direction; autrefois, tout cet alcool industriel devenait liqueurs et eaux-de-vie ; on le buvait. Aujourd’hui, on va le transformer en carburants nationaux, on le brûlera: et le jour où ces carburants auront fait leurs preuves et inspiré confiance, il n’y aura pas assez de distilleries, non seulement dans le Nord, mais dans toute la France.
- III. — La reconstitution des brasseries (1).
- Les brasseries des pays occupés par l’ennemi ont été d’autant moins épargnées que la plus grande partie des appareils était en cuivre, que les fûts eux-mêmes étaient de bonne prise et qu’aussitot enlevés, ils gagnaient le chemin de l’Allemagne où on les a retrouvés.
- Le nombre des brasseries sinistrées, c’est-à-dire de celles qu’il a fallu indemniser, ne représente pas moins de 1.767 sur 2.570, c’est-à-dire plus des deux tiers des brasseries françaises; il est vrai que la consommation dans les départements du Nord et de l’Est de la France forme les 7/10 ou 8/10 de la quantité totale fabriquée.
- Les besoins pressants de la population qui, après l’armistice, semblait devoir regagner ses foyers, engageaient les brasseurs d’autant plus à reconstruire leurs usines que l’outillage n’a pas la complexité et la précision de l’outillage de la sucrerie : des cuves, des réfrigérants; c’est plutôt le matériel de tonnellerie qui a ralenti le mouvement de reconstitution.
- On constate que la reconstruction des brasseries représente environ de 60 à 80 p. 100 des brasseries détruites. Le mouvement de regroupement n’a pas été aussi suivi qu’en sucrerie; le tableau ci-après, très difficile à établir, et, de ce fait, très incomplet, nous permet d’admettre que 1.200 brasseries ont été reconstruites, à l’identique, et que 181 brasseries se sont réunies au moins en 25 brasseries, soit 1.225 brasseries, ce qui fait 69,3 p. 100 des brasseries détruites.
- (1) On trouvera dans les Annales de Brasserie et de Distillerie de 1919-1920 (pages 49, 65, 81, 97). un article de M. Boullangek sur le problème de la reconstitution des brasseries.
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- LA RECONSTITUTION DES INDUSTRIES AGRICOLES APRÈS LA GUERRE. 537
- Nombre de brasseries en 1914. Brasseries détruites.
- 181 Aisne . . . 125
- 202 Ardennes . . . 184
- ? Meurthe-et-Moselle. . 16
- ? Meuse 11
- 1.417 Nord :
- Lille, Avesnes, Ila/.e-
- brouek . . Valenciennes, Cam- 380 j
- brai, Douai 600 f
- Maubeuge. . 186 )
- 18 Oise 5
- 581 Pas-de-Calais. . 215
- 108 Somme . . . . 44
- » Vosges 1
- 2.507 (?) 1.767
- Brasseries réparées à l'identique » Brasseries dont les indemnités . ont été réunies.
- 47 36 (en 4) 66 p. 100
- 100 3 (?) 57 —
- 9 5 (en 2) 87 —
- 4 9 36 —
- 300? 22 (en 4) 84 —
- 420? 35? (en 4i 7 4 —
- 5 » 100 —
- 173 34 (en 4) 86 —
- 23 8 (en 1) ' 100 —
- 1 »
- 1.200 181 78 —
- Voici, d’autre part, la liste des principaux groupements qui se sont établis entre les brasseries :
- Aisne :
- Deux brasseries près d’IIirson (6 brasseries réunies);
- Société anonyme des Brasseries Saint-Quentinoises (10 brasseries dont la réunion représentait 80.000 hl en 1914); fera 60.000 hl ; Brasserie centrale de Guise (17 brasseries); 60 à 70.000 hl ;
- Brasseries réunies de Marie (3 brasseries) ; 50.000 hl.
- Ardennes :
- Brasserie de l’Espérance, à Charleville;
- Brasserie Jivres, à Retliel ;
- Brasserie à Sedan.
- Meurthe-et-Moselle :
- Brasserie à Jarny (2 brasseries) ;
- Brasserie à Longwy (3 brasseries).
- Nord (secteur de Lille) :
- Grande Brasserie de Lille (15 brasseries); fera 140.000 hl ;
- Brasserie Vandame, à Lille (2 brasseries);
- Brasserie Mulliez, à Lomme (2 brasseries);
- Brasserie Motte-Cordonnier, à Armentières (2 brasseries);
- Brasserie de Marcq-en-Barœul (5 brasseries).
- Nord (Secteur de Valenciennes) :
- L’Union, à Avesnes-les-Aubert, près Cambrai (25 brasseries);
- Groupes de 6 à 7 brasseries réunies, près de Valenciennes, Douai, Cambrai, etc.
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- Ü88 MANIFKSTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1023). — JU1LL.-AOUT-SEPT. 1023.
- Nord (Secteur de*, Al aubeu^e) :
- brasseries réunies de JMaubeuge (12 brasseries);
- IJi •asseries réunies de Hautmout (i brasseries);
- brasserie à Trélon-(ilageoi) ((> brasseries);
- b. asserie des Trois-Eantons, à Eelleries (12 brasseries);
- Sainte-Anne, Poulain-,lonequin et (lie, à Kourmies (i brasseries).
- Pa*-de-( 'niais :
- h brasseries à Arras, comportant chacune 11, 7, 12, 8 brasseries.
- Somme :
- Société coopérative des brasseries du Santcrre et du Yermandois (8 brasseries).
- Cette tendance à grouper les indemnités afin de créer des brasseries plus importantes et diminuer les frais généraux, s’est fait sentir surtout dans le département du Nord, là où elle se trouvait d’ailleurs préparée par la création, avant la guerre, de grandes brasseries, coopératives ou non.
- Les considérations qui précèdent semblent montrer qu'en moyenne 78 p. 100 de la capacité des brasseries, détériorées ou détruites, ont été récupérés.
- Et, d’autre part, si on jette un coup d’teil sur la statistique de la production de la bière, on voit que l’on est loin de consommer ce que nos brasseries peuvent fabriquer ( I ) :
- PRODUCTION un la lUKHK (en liecLo 1 i très.) proil fl c 1921
- 1913 1919 1920 1921 Prod' de 1913
- Aisne 577.000 7.000 102.000 213.000 36,9
- Ardennes 389.000 36.000 188.000 270.000 45,8
- Marne 414.000 211.000 244.000 380.000 91,8
- Meurlhe-et-Moselle. . 1.469.000 1.000.000 1.039.000 1.375.000 93,5
- Nord 8.410.000 1.300.000 3.432.000 4,105.000 48,7
- Oise 88.000 64.000 70.000 76.000 86,3
- Pas-de-Calais . . . . 3.082.000 1.385.000 1.468.000 1.597.000 47,6
- Somme 380.000 231.000 231.000 246.000 76,5
- Il est bien entendu que les consommations que ces chiffres représentent se rapportent à l’ensemble du département, y compris la partie qui n’a pas été envahie; nous ne pouvons la déduire de la statistique; mais ce fait accentue encore la différence entre les chiffres de 1918 et 1921 ; nous n’avons pas encore ceux de 1922; d’après nos renseignements, l’augmentation a été faible et en rapport avec le peu d’avantages que la brasserie offre aujourd’hui.
- (I) La Kégie présente les cliilTres de consommation en degrés hectolitres. J’ai, pour calculer la quantité de bière, supposé que le degré moyen a été de 3"3.
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- i.a reconstitution des industries agricoles après la guerre. b-P.)
- Ou voit qu’on dehors de la consommation de la Marne et de la Meurthe-et-Moselle, qui ont été peu atteintes, les chiffres fournis par la Régie sont bien eu dessous de ceux qui représentent l’activité de la reconstitution.
- Ouelle en est la raison, et pourquoi nos brasseurs du Nord ne travaillent-ils pas à plein rendement?
- (l'est (pie la consommation a baissé et pour deux causes : beaucoup d habitants du Nord si* sont, au cours de la u'uerre, habitués au vin et ont <1 autant moins facilement repris 1 habitude de la bière que le prix de l’orge et de la main-d'ouivre des ouvriers brasseurs a augmenté, et que la bière, qui était délivrée gratuitement aux ouvriers, aux domestiques, leur est vendue aujourd’hui ou leur est retenue sur leurs salaires; en outre, les réparations ont amené des ouvriers de tous pays, de France, d'Italie, d’Fspagne, de Pologne, de Tehéco-Slovaquie, et ceux-ci ne connaissent pas la bière.
- 1) autre part, la reconstitution de la brasserie a transformé le caractère de la brasserie du Nord.
- Avant la guerre, on y rencontrait dans les grandes villes, à Lille, Roubaix, Tourcoing, Armentières, des brasseries importantes de 2b, bO.OOO lil, et même davantage; mais combien de petites brasseries de 2 à lb.000 hl, dans les faubourgs et surtout dans les villages! Chaque brasseur possédait plusieurs estaminets qu’il louait à bas prix, à la condition que le locataire y débite exclusivement sa bière, et plusieurs brasseurs se disputaient la clientèle du village et même des bourgeois.
- Dans ces conditions, il convenait de vendre la bière le meilleur marché possible, et seul le procédé de fermentation haute permettait de le faire. L’outillage est extrêmement simple, puisqu’une fois la saccharification et le houblonnage terminés, on fait fermenter le moût dans les fûts mêmes d’expédition.
- Ces petites brasseries sont loin d’avoir disparu, mais le groupement dont nous avons parlé s’est fait à leurs dépens; c’est dire également que les brasseries groupées ont été amenées à améliorer leur travail.
- Déjà avant la guerre, quelques brasseurs pratiquaient, sinon la fermentation basse qui était exceptionnelle dans le Nord, du moins la fermentation mixte qui consiste à faire subir au moût la première fermentation en cuves ouvertes et à température haute (1.2 à 14°), puis la seconde fermentation dans des foudres, en une cave légèrement refroidie.
- Cette méthode s’est, depuis la guerre, quelque peu étendue, et les brasseurs n’ont même pas craint d’adopter la fermentation basse pour les deux fermentations, persuadés qu’ils obtiendraient une bière meilleure, de bonne conservation, que les consommateurs, malgré le prix, n’hésiteraient pas à boire. La Rrasserie centrale de Guise est montée pour la fermentation haute,
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- 540 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- mixte et basse. Les Brasseries réunies de Marie, la Brasserie de l’Espérance à Charleville, celles de Delcourt-Salembier à Houbaix, Motte-Cordonnier à Armentières, le Coq hardi à La Madeleine-les-Lille, etc., pratiquent, en partie ou en totalité, la fermentation basse. D’autres brasseries, à Laon, à Chauny, à Armentières, à Lille, à Lomme, etc., font de la fermentation mixte, suivant le procédé chilling', c’est-à-dire que le moût est spécialement refroidi à la seconde fermentation, jusqu’à 5 ou 0°, quelquefois brusquement, quelquefois progressivement.
- Dans ces conditions, il est bien entendu que les « vieilles bières » ou bières « durcies », c’est-à-dire celles qui, ayant subi les fermentations acétique et lactique, avaient acquis le goût des bières type Lambic ou des « gueuses Lambic », disparaissent de plus en plus de la consommation ; elles ne répondent qu’à la demande d’une clientèle belge, flamande, de moins en moins nombreuse.
- L’outillage s’est naturellement adapté aux bières que l’on voulait fabriquer; les macérateurs s’adjoignent aux cuves-matière, les filtres-presses se substituent aux cuves à filtrer, les « tanks » remplacent les cuves de fermentation qui remplacent elles-mêmes les fûts. On a introduit la machine à glace; les salles de filtration peuvent être stérilisées; on récolte l’acide carbonique. Bref, on s’achemine peu à peu \rers la fabrication de la bière de l’Est dont on craint la concurrence dans le Nord. Au fur et à mesure que son prix de vente s’élève et fait obstacle à son usage comme boisson, les brasseurs en font une boisson de luxe et n’hésitent pas à subir la dépense que sa fabrication entraîne, parce qu’ils saA^ent que le consommateur les couvrira de leurs frais s’ils l’assurent d’une bière de bonne qualité et de bonne conservation.
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- IÎULL. DE LA SOC. d’eNC. POUR L’INDUSTRIE NATIONALE. — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- LA RECONSTITUTION DES INDUSTRIES TEXTILES DANS LES RÉGIONS LIBÉRÉES
- par
- M. Ali RED KeNOUARD (1).
- Pour bien préciser à quel point en est actuellement la reconstitution de nos industries textiles dans les régions libérées, il me faut jeter un coup d’œil en arrière et me reporter à ce qu’elles étaient avant la guerre; il m’est nécessaire d’indiquer à quel point les Allemands les ont anéanties ou amputées au cours des hostilités, et montrer enfin à la suite de quels efforts et au prix de quelles difficultés la France est arrivée à leur reconstitution partielle actuelle. On aura ainsi sous les yeux, comme dans une projection cinématographique, les phases successives par lesquelles elles ont transité, et l'on pourra ainsi juger de leur situation par la comparaison statistique et matérielle des années extrêmes do cette période de plus de neuf ans do travail, d’épreuves et de réparation.
- Pour apporter quelque ordre dans mon exposé, j’examinerai successivement devant vous les industries principales du lin, du colon et de la laine, aux divers points de vue de la filature, du tissage, clu blanchiment et de la teinture; puis les industries que je ne voudrais pas qualifier de secondaires en raison de leur importance, mais auxquelles je donnerai plutôt le nom d’industries « dérivées » des premières, du tulle, de la broderie mécanique, de la confection et de la bonneterie.
- I. — Industrie du lin.
- Pour mieux se rendre compte de la situation de la filature française du lin en 1914 et de son importance par rapport aux autres pays producteurs de. fils, il est bon d’avoir sous les yeux, la statistique générale que voici, où se
- (I) Conférence faite devant la Société d'ffncouragement pour l’Industrie nationale, à la séance inaugurale du S juin 1923.
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- 542 MANIFESTATION SOLENNELLE. (7-10 JUIN 1923). — JITLI..-AOÜT-SKFT. 1923.
- trouvant dénombrées par ordre d'importance les broches linières des diverses contrées du monde avant la guerre :
- Irlande..............
- France ..............
- Russie...............
- Belgique.............
- Autriche-Hongrie . .
- Allemagne............
- Angleterre et Ecosse
- États-Unis...........
- Italie ..............
- Japon
- Oüü.OOO broches 641.000 —
- 368.000 —
- 321.494 —
- 296.833 —
- 287.009 —
- 212.534 —
- 67.412 —
- 20.000 — 10.000 —
- 2.169.662 —
- Ainsi donc, le premier rang est occupé par l’Irlande, intentionnellement ici séparée do l’Angleterre et de l’Fcosse dont l’addition du reste 11e changerait rien à la place qui lui est dévolue, et le second l’est par la France.
- Mais, il v a mieux : si l’on fait la discrimination du nombre des broches situées dans la zone de guerre au moment de l’ouverture des hostilités, on en trouve 540.000, ne laissant plus dans le reste de la France qu’un solde de 01.580. On pouvait donc dire qu’en 1914, la filature du lin se trouvait presque entièrement concentrée dans la région du Nord, et cette particularité n’a pas échappé aux Allemands qui avaient ainsi beau jeu pour exercer leur esprit de destruction et se disaient que s'ils arrivaient à faire entièrement disparaître le groupement industriel qu'ils avaient sous la main, ils priveraient à peu de chose près la France entière d'une industrie qui faisait sa richesse et sa gloire.
- On devine avec quelle joie mauvaise nos ennemis ont réalisé cette intention et, pour ce faire, ils ont eu recours à trois moyens : le vol, la destruction complète, la détérioration. Je vais donner quelques détails sur ces procédés, dans l’application desquels ils sont passés maîtres.
- Le vol pour eux a consisté à transporter sur leur propre territoire tout ce qu’ils ont pu trouver comme matériel de choix : neuf, perfectionné ou particulièrement bien entretenu. Arrivé en Allemagne, ce matériel a suivi deux voies : une partie a pris place dans les lilatures de lin du pays, une autre a été vendue par les Allemands à l’Autriche-Hongrie et notamment à la partie de ce pays qui forme aujourd’hui la Tchéco-Slovaquie. Nous avons eu ainsi 75.000 broches volées : je ne trouve pas d’autre mot. Je dirai tout à l’heure comment et dans quelles conditions une partie de ce matériel a pu être récupérée après la guerre.
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- l.A RECONSTITUTION DES INDUSTRIES TEXTILES DANS LES REGIONS LIBÉRÉES. 543
- Ouant à la destruction, (‘Ile a porté sur 280.000 broches, totalement réduites à néant. Et ici l’on peut dire que les Allemands ont anéanti pour le plaisir de détruire, et, pour que la postérité ne puisse en ignorer, ils ont eux-mêmes, dans certains centres, reproduit sur caries postales quelques scènes de destruction caractéristiques, dans lesquelles on voit leurs soldats frapper avec de lourds marteaux sur les métiers pour en hâter la démolition. C’était pour eux une façon de propagande terroriste, destinée dans leur pensée à montrer la prédominance de leur force.
- A ce propos, ils ont mis à profit diverses circonstances dont je ne veux citer qu’une. Lne explosion formidable, qui s’est produite à Lille dans les casemates bourrées d’obus de la porte de Valenciennes, a mis à mal tout un quartier de filatures. Les dégâts étaient réparables, mais les Allemands n’ont pas hésité : tout le matériel plus ou moins détérioré par l’explosion a été considéré par eux comme mitraille et vieux fers, et mis en adjudication à ce titre, mais le marchand de vieux métaux, leur compatriote, qui en a été le bénéficiaire, n’a eu rien de plus pressé que de faire choix des meilleurs métiers et des pièces les moins atteintes, pour les vendre en Allemagne même à des industriels qui, avec quelques réparations, les ont rapidement mis en état à leur profit.
- A cette destruction du matériel liuier, je dois ajouter en passant, comme destruction annexe, si je puis m’exprimer ainsi, celle de la seule usine de construction mécanique de cette spécialité, la firme Walker et Eic, à Lille. L’idée qui avait germé dans l’esprit des Allemands était alors celle-ci : empêcher les industriels français de s’adresse]* à celte source pour reconstituer leurs établissements après la guerre et les obliger à se retourner du côté des seules usines de construction allemandes ou anglaises. Ils se sont même tellement acharnés sur la destruction de l’établissement dont je vous parle, qu’à l’heure actuelle celui-ci n’a pu encore être remis en marche.
- Enfin, la détérioration — troisième étape de leurs malversations — a consisté principalement à « décuivrer » les machines, c’est-à-dire à enlever toutes les parties en cuivre. Nul ne savait mieux qu'eux qu’un métier à filer dont on a enlevé les coussinets, par exemple, n’ayant plus les soutiens de ses arbres moteurs et de ses cvlindres, s’affaisse naturellement et se disloque. Mais à ce genre de dégradation ils en ont ajouté un autre, car il leur a suffi de ne pas entretenir intentionnellement le matériel en réquisitionnant dans la région toute espèce de graisses et d’huiles, pour le voir se rouiller à fond : on devine dans quel état ont pu être retrouvé des organes relativement délicats comme les broches avec leurs ailettes des métiers à filer par exemple, enlevées des machines et abandonnées en tas, quatre
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- années durant, sur le sol des usines. L’ensemble du matériel ainsi détérioré peut être évalué à 200.000 broches.
- Je ne parle ici que de l’outillage, mais vous n’ignorez pas ce que sont devenus nombre de bâtiments. De ces grandes salles de lilature dépourvues de leurs métiers, les unes furent transformées en écuries, d’autres en magasins à fourrage, d’autres en dépôts de toutes sortes de marchandises et approvisionnements ou en logements de troupes ennemies. De leur coté, les usines abandonnées, ouvertes à tous les vents, restaient perpétuellement exposées aux intempéries.
- I.VDI'STKIE DK I.V KILATL'HK U U UX.
- Fig. I. — La salli' des pcigneuscs dans la filature de la Société anonyme de Pérenehies vidée de ses métiers par les Allemands, telle qu’on l’a retrouvée après l'armistice.
- Filature. — Après les hostilités voici la période de reconstitution : avant de songer à remettre les choses en état, il fallut que chacun procédât à son inventaire, je veux dire aux formalités de constat et de véritication de ses dommages. La loi du 17 avril 19lt) venait à peint1 d’être votée, après que les articles de son texte eussent été bailf)tés durant plus de dix-huit mois entre la Fhambre et le Sénat, il fallait la suivre dans son application. Les experts officiels, puis ceux désignés par les tribunaux de commerce, ceux particuliers aux sinistrés, ceux enlin du Syndicat des Filateurs de Lin et Ftoupes, opérèrent successivement suivant des règles déterminées et arrivèrent à formuler d’une façon forcément approximative, les chilfres bruts des réquisitions et des dommages.
- Fournie je l’ai dit tout à l’heure, il n’était plus possible aux industriels liniers de commander en France le matériel dont ils avaient besoin. A l’armistice, ils ne trouvèrent plus devant eux qu’un seul fournisseur en activité :
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- I.A RECONSTITUTION DES INDUSTRIES TEXTILES DANS LES RÉGIONS LIBÉRÉES. 545
- la (irande-Bretagne. Mais les constructeurs anglais eux-mèmes 11e sont pas légion dans l’industrie de la construction des machines à lin : leurs seuls représentants pour cette spécialité se trouvaient à Lecds, Belfast, Paisley, et quelques autres centres de moindre importance; toutes les commandes leur arrivèrent en même temps.
- Cet empressement, tout naturel d’ailleurs, eut une double conséquence : l’élévation des prix par suite de l’excès de la demande sur l’offre, et l’échelonnement forcé des livraisons de matériel sur une très longue période. Mais ces deux inconvénients en amenèrent aussitôt d’autres, car il fallait compter, pour le paiement des livraisons, non pas sur les disponibilités d’industriels que la guerre avait démunis de leurs ressources, mais sur les paiements de l’Etat, et tenir compte à ce propos de l’élévation continue des changes qu’on ne croyait pas encore devoir s’accentuer jusqu’aux limites actuelles. L’industrie du lin entra dès lors dans une série de difficultés dont les principales peuvent se résumer ainsi :
- 1° Difficultés de paiements qui, au moment où les constructeurs anglais se déclaraient prêts à effectuer leurs livraisons, se heurtaient au fonctionnement anormal des services de trésorerie officiels, issu des dépenses de la guerre et de la carence allemande;
- 2° Difficultés dans les installations, par suite du manque de spécialistes décimés par la guerre : mécaniciens, monteurs, ajusteurs et mûriers du bâtiment ;
- 3° Difficultés dans le réajustement des salaires d'après guerre d’avec ceux de 1914, avec toutes leurs conséquences : discussions sans lin entre syndicats patronaux et ouvriers, conflits sociaux de tout genre, etc.;
- 4“ Difficultés dans les débouchés en raison de la hausse du lin, aussi bien sur le marché intérieur concurrencé par le coton, que sur celui de l’exportation, où l’on ne rencontrait que des pays qui, les uns après les autres, s’étaient rendus producteurs pendant la guerre et avaient à l’envi augmenté leurs tarifs douaniers ;
- 5° Enfin, une fois l’installation effectuée, difficultés dans l’achat des matières premières nécessaires; sur ce dernier point, je demanderai à m’arrêter avec vous quelques instants avant de reprendre par le détail l’examen des obstacles dont je viens de vous faire la rapide énumération.
- Avant la guerre, la Erance se procurait les lins nécessaires à ses filatures à quatre sources distinctes : pour une moindre part, elle avait ses lins propres, puis ceux de Belgique dont l’importation en 1913 avait été de 13 millions de francs, ceux de Hollande dont nous avions reçu environ 700.000 f, à la même date, et surtout ceux de llussie qui se chiffraient pour 102 millions de francs, .le ne saurais m’étendre trop longtemps sur ces indications bien connues,
- Tome 13”).
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- 540 MAX! FFSTATIOX SOLENNELLE (7-10 JUIN 1023). — JUILL.-AOUT-SFPT. 4923.
- mais ce <jue je tiens surtout à rappeler, c'est ([lie les lins français, belges el hollandais ne constituent pour la filature que des adjuvants précieux, pour la fabrication des iils moyens et lins, mais que ceux de Russie, meilleur marché, se prêtent à tous les emplois, s’utilisant aussi bien pour les gros numéros que pour les plus lins dans la gamme du n° 1 au n° 100, et étaient devenus les seuls dont la production fût vraiment indispensable à la bonne marche de nos établissements. Or, nous nous sommes trouvés, au lendemain de la guerre, à la suite de circonstances que je juge inutile de rappeler, non seulement en présence de la raréfaction des lins russes, mais aussi d’une production délicitaire des autres provenances. Notre propre acréage notamment
- I.NRLSTRIE DE LA FILATl'RE I)L' LIN.
- Fig. g. — L'une des salles fie préparation dans la filature de lin de la Société anonyme de Pérenchies reconstituée.
- était passé de 22.304 ha en 1012 et 28.007 en 1018 à 8.225 en 1915, 7.073 en .191(), 8.729 en 1917, 11.331 en 1918, 15.513 en 1919, pour arriver à une moyenne de 15.000 à 17.000 jusqu’aujourd'hui. En d’autres termes, au moment de la reconstitution, la matière première lit complètement défaut à nos établissements liniers.
- Niais, ceci établi, je reprends maintenant les données que je vous indiquais tout à l’heure.
- Je viens de vous énumérer cinq chefs de difficultés relatifs à la reconstitution de la filature de lin : vous aile/ me demander comment celles-ci ont été résolues. Je vais vous l’indiquer sommairement.
- Sur le chapitre du payement des dommages de guerre, les sinistrés ont en principe bénéficié de la loi du 17 avril 1919. Ma situation d’expert de l’Etat pour les dommages de guerre de l’industrie textile des régions libérées,
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- LA KECONSTITITIOX DLS IXDr.STlUKS TKXTILK3 DANS LKS IlKÙIoXS LIBÉRÉES. 547
- m interdit d’ètre en môme temps juge et partie et d’apprécier l’application ([ni a été faite de la loi. .l’entends les sinistrés se plaindre que des circulaires officielles ont apporté dans ses modalités des modifications qu’ils jugent excessives. Il est évident que ces heurts sont inévitables. Le grain de sable de Pascal est devenu administratif, mais il produit en ce vingtième siècle les mômes effets qu’au dix-septième. Je n’ai en somme rien à juger, même en y apportant tout le doigté désirable, et mes auditeurs comprendront que je dois leur demander de m’abstenir de formuler en cette matière une appréciation quelconque. Le temps à cet égard est un grand maître et je reste persuadé que, la patience aidant, les réajustements en cette matière se feront d’eux-mêmes et rapidement.
- Si vous voulez d’ailleurs, prendre en considération combien ont été malaisées les mesures propres à la reprise de la vie écomique après l’armistice, vous serez convaincus, en y regardant de près, ([lie de grands efforts ont été élaborés. Pour ne plus y revenir à propos des industries du coton et de la laine dont je vais vous entretenir tout à l’heure, je rappellerai de suite quelles initiatives administratives, dont la plupart existent encore aujourd’hui, ont été prises en lbltl, en vue du retour de l’activité économique dans les régions sinistrées. Les départements libérés ont à cette époque été divisés en « secteurs », dans chacun desquels a été créé un « bureau de reconstitution industrielle », à la tête duquel a été placé un officier ayant la délégation permanente du Ministre des Légions libérées. Chaque bureau s’est efforcé de travailler d’accord avec les chambres de commerce, municipalités et groupements patronaux divers, et, pour atteindre les buts proposés, a créé chez lui cinq services :
- 1° Service des constats, destiné à la constitution de toutes pièces utiles pouvant servir aux indemnités à payer;
- 2e Service technique, concentrant les indications des grands groupements industriels ;
- 3° Service du personnel, chargé de toutes les questions relatives à l’utilisation et à la réintégration de la main-d’œuvre;
- 4° Service des transports en vue de maintenir les livraisons permanentes avec les intéressés pour obtenir des compagnies le maximum de matériel de transport;
- 5° Service administratif, s’occupant des questions d’ensemble, intérieures (d extérieures.
- Ces bureaux constituaient en somme une véritable maison d’ingénieurs ayant les pouvoirs nécessaires pour aplanir les difficultés d'ordre technique, administratif, commercial ou matériel, bit à côté de l’Office central de la Leconstitution industrielle qui les dirige tous au Ministère des Légions
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- H48 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- libérées, a été créé un mandataire, le Comptoir central d’Achats, spécialement organisé en vue de coordonner les demandes d’outillage, matières premières et autres, de les réaliser dans les conditions les plus favorables et les délais les plus courts, de passer des commandes en série avec les movens particuliers et les priorités exceptionnelles dont ils disposent. Tout cela est assurément quelque chose.
- Mais je reprends les unes après les autres, après cette parenthèse, les questions dans l’ordre où je les ai énumérées.
- J’ai parlé du remplacement de l’outillage. Pour y remédier, une firme importante a été créée en France, à Sedan, peu de temps après l’armistice; mais il a fallu tout d’abord s’adresser aux constructeurs anglais, et comme, ainsi que je vous l’ai dit, toutes les commandes, du moins celles du début, se sont produites en même temps et en grand nombre, les premiers demandeurs ont dû subir des prix excessifs; de sorte qu’on ne peut dire que la première période de réinstallation a été pour l'industrie linière la plus onéreuse de toutes. On a vu des coefficients de reconstitution s’élever en 1020 à 12, 18, 15 et au-dessus.
- Ces matériaux de construction ont haussé à l’avenant. Malgré la création de fours flamands dans un grand nombre le localités rurales qui en avaient l’expérience, on a rapidement manqué de cet élément indispensable qu’est la brique, et il a fallu avoir recours aux importations des fours belges. Ca situation a été la même pour tous les accessoires du bâtiment : chaux, ciment, bois, poutrelles et divers. Les frais de main-d’œuvre et l'application stricte de la loi de huit heures ont ajouté leur note à tout ce désarroi. Enfin, les constructeurs de machines à vapeur, générateurs, transmissions, paliers, poulies et pièces de forge de tout genre, se sont trouvés débordés au début de la reconstitution, et la lenteur de leurs livraisons a été la conséquence naturelle de cet afflux de la première heure.
- C’est dans ces circonstances qu’un certain nombre de (dateurs de lin, compris dans le nombre de ceux dont le matériel de choix avait été enlevé sur place par les Allemands, ont essayé do le retrouver. Des commissions de récupération avaient été constituées; ils se joignirent à elles, et plusieurs furent assez heureux, après de longues recherches et en dépit du maquillage d’un ennemi profondément rusé, de retrouver leur bien. Mais une machine de filature ne subit pas ces déplacements successifs sans avaries : des machines à peigner le lin, par exemple, munies de nombreuses presses et pourvues d’un système de renversement automatique, ne fonctionnent bien ([ue sur un sol soigneusement nivelé et stable; ces machines ont eu beau être récupérées, leur réinstallation chez leurs propriétaires, faite pour le
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- 1-A RECONSTITUTION DK.S INDUSTRIES TEXTILES DANS LES RÉGIONS LIBÉRÉES.
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- moins pour la troisième fois, n’a pu s'effectuer sans les déprécier profondément.
- .J’ai indiqué également, parmi les difficultés que la filature du lin a dû surmonter, le réajustement des salaires. C'est 1 à l’une des questions dont la solution a été et est encore des plus délicates. Après les hostilités, nos dateurs ont dû mettre la rémunération de leur personnel en rapport avec le coût de la vie: mais comme celui-ci a été des plus variables, on devine combien de conllits a pu susciter la publicité donnée à des chiffres de cherté de vie plus ou moins erronés ou discutables, souvent intentionnellement (exagérés. Les syndicats ouvriers, à la moindre élévation des index numhers officiels, publiés par le Ministère du Travail, (exigeaient immédiatement une hausse correspondante des salaires, oubliant, au moment de la baisse, de consentir à des réductions. L’année 1920 a marqué sous ce rapport dans le coût de la vie l’étape la plus élevée, qui depuis lors a évolué en une baisse plus ou moins sensible et que des fluctuations diverses dans le sens de la reprise n’ont jamais ramené aux données correspondantes de cette époque. La situation des industriels, en présence de ces conllits, n'a pas toujours été aisée, car ils étaient obligés, s'ils ne voulaient pas être ruinés, (l avoir constamment les yeux sur le maintien de leurs prix de revient. Ils n’ont pas pour cela méconnu leurs responsabilités morales, et on leur a dù depuis la guerre, la création d’une foule d’institutions qui ont mis au premier rang de leurs occupations l'aide aux ouvriers de la filature de lin; parmi elles, la Caisse familiale du Textile de Lille ligure au premier plan.
- J’ai encore mentionné la question des débouchés. Ceux-ci ont été rendus plus difficiles par le prix auquel il a fallu olîrir les fils de lin aux tissages consommateurs : le n° 20, lin sec qui, au 50 juin 1914, se cotait au paquet 67/70 f à 78/85 f en prenant les prix extrêmes, de la qualité ordinaire à la qualité supérieure, vaut aujourd’hui de 370 à 410 f; le n° 30, lin mouillé, est passé de 47/53 f et 59/75 f, à 320/345 f en chaîne et 250/275 f en trame; le u° 16, étoupe mouillé, qu’on achetait entre 66 et 82 f suivant qualité, se vend actuellement de 285 à 290 f. La clientèle a eu beaucoup de peine à s’accoutumer à ces écarts, mais elle a dù cependant s’incliner. D’autre part, de semblables prix mettaient un certain nombre de filateurs dans l’impossibilité de songer à faire du stock, de peur d’immobiliser une partie de leurs capitaux, et ceux-là se trouvaient ainsi privés de choisir comme auparavant le moment propice de leur vente; parfois les différences des changes entre l’Angleterre et nous ont favorisé nos exportations et nous ont permis d écouler à l’étranger une partie dç notre production, mais cet élément nous a parfois aussi fait trop souvent défaut car, sur ce marché extérieur, nous
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- 530 .MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 .ILLN 1923). — JUlLL.-AoUT-SEPT. 1923.
- nous sommes trouvés concurrencés par la Belgique, l’Allemagne et la Tchéco-SJovaquie. On dit môme qu'à certaines époques, des Ii 1 s de lin japonais ont fait leur apparilion à la Bourse de Lille, mais ceci nous montre avec quelle âpreté la lutte commerciale s’est ouverte après la guerre. Le (îouvernement, dans ses décrets-lois, a bien accordé à la filature des eoefli-cients de majoration des droits de douane pour garantir son propre marché menacé par la même concurrence, mais beaucoup de ceux-ci ont été jugés insuflisants par les producteurs. Un essai d'entente internationale pour le maintien moyen des cours entre les filatenrs français, belges et irlandais, a
- Inim strik de la cordkkie MÉC.ANIQI'E.
- Fig. 3. — Vue prise par les Allemands des ateliers de la firme « Filature de Chanvre, Ficellerie et Corderie de Douai » à Douai, avant leur destruction.
- été tenté en 1920, mais il a été rapidement abandonné, le résultat, pour des causes diverses sur lesquelles il ne m’est pas possible de m’étendre, ne correspondant pas aux désirs de l’industrie.
- ,1e disais tout à l’heure que la différence des changes entre l’Angleterre et nous avait parfois favorisé notre exportation de fils. Cet élément s'est retourné contre nous à propos des achats de lin à l’étranger, et nous nous sommes trouvés de l’autre coté de la barricade, si je puis m’exprimer ainsi, lorsque les Busses ont exigé que nous leur payions leurs Liasses à la cotation sterling. Et, bien entendu, ces lins, comme aussi les matières premières d’autres provenances, ont subi après la guerre des majorations de prix dans le détail desquels je ne saurais entrer. On a bien essayé de lutter contre ces
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- LA I î L 0 0 N S TIT U T10 X DES INDUSTRIES TEXTILES DANS LES RÉGIONS LIBÉRÉES. 551
- difficultés on entreprenant la culture du lin dans le Maroc français et en propageant divers procèdes de rouissage industriel. Mais la récolte marocaine, qui provient actuellement de plusieurs milliers d’hectares, n’est encore qu’une espérance d’avenir, et l’application du rouissage industriel, bien qu’ayant rendu à certains points de vue de signalés service, a encore peine à faire son chemin.
- J’ajoute que, depuis la guerre, quelques-uns de nos tîlateurs français ont particulièrement cherché les moyens d’implanter sur le sol français, sous la forme anonyme, des établissements manufacturiers de grande importance, susceptibles de lutter avec efficacité contre la concurrence étrangère. C’est là un effort qui ne saurait passer inaperçu. Les anciennes sociétés anonymes de filature ont, petit à petit, fait appel aux émissions publiques pour augmenter leur importance déjà grande : telles le Comptoir de l’Industrie linière et la Société anonyme de Pérenchies; d’autres firmes en nom collectif, hautement réputées, se sont transformées ou groupées en sociétés anonymes, telles les Filatures et Filteries de France, la Société anonvmo des Etablissements Nicolle, la Linière de la Madeleine, la Linière de Wambrechies, la Société anonyme d’Esquermes, la Linière lilloise de Lomme, la Société textile de France de Thumesnil, la Société anonyme des Etablissements Claude Guillemaud à Seclin, la Société linière douaisienne, la filature La Dunker-quoise, etc.; tous, en un mot, ont rivalisé d’ardeur pour doter notre pays d’établissements de haute notoriété, égaux en importance aux sociétés anonymes belges et anglaises.
- Enfin, toute la filature a trouvé après la guerre dans divers groupements professionnels anciens, un concours moral désintéressé ; le Comité linier de France, continuant son œuvre d’avant guerre (récompenses aux vieux serviteurs, encouragements à la culture du lin), l’a complétée en organisant un concours d’arracheuses de lin et de teilleuses ; le Syndicat des Filateurs de Lin et d’Etoupes a prêté son concours en toutes circonstances aux sinistrés; et des réunions linières mensuelles ont été organisées à Paris, mettant en contact d’une façon salutaire les divers représentants de la culture du lin, du négoce de la filature et de l’industrie linière à ses divers degrés.
- C’est ici que je dois mentionner en passant deux industries sinistrées qui se rattachent à la branche que j’examine : la friterie de lin, représentant la fabrication des fils à coudre, centralisée avant la guerre à Lille et Comines, et représentant environ 25.000 broches; et la corderie mécanique et à la main, la première surtout représentée par divers établissements de grande importance, dont les principaux, anéantis par l’ennemi, puis reconstitués dans
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- nos niions septentrionales, oui été la Corderie do Lens et la Société ano-nvme do Filature do Chanvre, Corderio et Ficellerie do Douai (tig. 3 ot 4).
- Les elîorts réunis de cet ensemble ont abouti à la reconstitution des 4/5 de la filature française du lin d’avant guerre, et à un chiffre de broches do 370.000 qui, ajoutées aux 61.380 de la zone non envahie, donnent aujourd’hui un total de broches en activité de plus de 430.000.
- Liais je vous ai suffisamment entretenu de la reconstitution de la filature du lin, j’aborde maintenant avec vous, si vous le voulez bien, celle du tissage de toiles dans les régions libérées.
- Industrie de la corderie mécanique.
- Fig. 7. — L'un des ateliers de la Corderie de Douai après enlèvement des métiers par les Allemands.
- ïissagf. — Cette industrie n’est pas, comme celle de la filature, presque entièrement concentrée dans nos régions du Nord. Elle compte, en dehors de celles-ci, des centres d’une importance relative : celui de Normandie, que représente plus particulièrement Lisieux, ceux du Maine et de l’Anjou dont Cliolet est le centre, et celui des Vosges avec les spécialités de Gérardmer. Ce sonl les quatre groupes du Nord, autrement importants, qui ont été ici l’objet des déprédations allemandes : le premier, constitué par Armen-tières, Lille, Iïalluin, Estaires, La Gorgue, Bailleul, La Bassée, produisant tous les genres de toile; le second, formé par Abbeville, Hallencourt et Amiens, dont la spécialité est le linge de table de toutes qualités; le troisième, qui a
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- LA RECONSTITUTION DLS INDUSTRIES TEXTILES DANS LES REGIONS LIBÉRÉES.
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- pour centre domines, dont la fabrication est celle des rubans de (il, bofducs, sangles, tirants de molletières et tissus pour corsets; et le quatrième, formé par ('.ambrai et Valenciennes, renommés de temps immémorial pour leurs batistes et linons.
- 11 y a dans toutes ces localités des métiers de tous les genres : métiers mécaniques et à bras pour les tissus des plus lourds aux plus lins, métiers de grande largeur pour draps sans couture, et métiers étroits, métiers à armures les plus diverses et jacquards de tous systèmes. Mais, dans cet ensemble, chaque ville avait encore sa spécialité : Lille et Armentières, la première avec 8!) tissages, 25 filatures de lin et 8 filteries ; la seconde avec 45 tissages et 4 filatures, se concurrençaient, pourrait-on dire, avec une louable émulation pour la production des toiles écrites, c.rêmées, blanches ou teintes, toiles pour fournitures, toiles à voile et à tente, toiles d'ameublement pour tapisseries, matelas, stores, toiles pour tailleur, coutils, toiles pour lingerie à tous les degrés; et à coté de ces deux grands centres, îfalluin, avec ses 1 8 tissages, tendait à se spécialiser dans la fabrication du linge de table, Bailleul dans celle des essuie-mains et torchons à ht main, etc. Il fallait voir, avant la guerre, ces lourdes voitures fermées, désignées sous le nom de « calandres», s’entrecroiser toute la journée sur la route de Lille à Armentières, les unes chargées de fils, les autres remplies de toiles, procédant à un échange permanent des produits de la filature aux tissages et des tissages au négoce et aux maisons de dépôts, donnant lieu à un chiffre d'affaires de plusieurs centaines de millions.
- Après l’invasion, un silence de mort a remplacé bientôt cette activité bruyante : l’Allemand avait passé. Il avait détruit les métiers, incendié de nombreuses usines, décuivré tout l’outillage qu’il n’avait pas eu le temps d’enlever, voulant avant tout anéantir en France les centres les plus importants de l’industrie du tissage de toiles, comme il l’avait fait pour la filature de lin. Je ne saurais entrer dans le détail aussi profondément que je ne l’ai fait pour la filature, car je ne pourrais sans trop allonger ce rapide récit, rappeler les multiples déprédations de nos ennemis, la transformation des salles de tissage en écuries, magasins à fourrage, dépôts d’approvisionnements de toute sorte, casernements de troupes allemandes, étables pour le bétail, etc. ; peu d’entre nos établissements sont restés debout et ont échappé à ces transformations; et comme pour ces derniers, dans un grand nombre de cas, les moteurs, générateurs, transmissions, courroies et câbles étaient enlevés, les ateliers non utilisés n’offraient plus que l’aspect morne et désolé de grandes salles vides, dans lesquelles le plus souvent, la pluie se déversait au travers des toitures éventrées. *
- Là aussi, les industriels, au moment de la reconstitution, se sont trouvés
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- en face des diverses difficultés que j’ai énumérées pour la filature, mais que, le plus souvent cependant, il a été possible de résoudre plus facilement. la* tissage de toiles, en effet, a une production plus variée que celle de la filature, et comme il peut orienter sa fabrication de manière à être moins touché par la hausse, on peut dire qu’il dépend moins qu’elle des cours de la matière première. Enfin, il lui est plus facile de restreindre sa production aux époques de mévente sans qu’il y paraisse trop. Mais d’autre part, il subit les inconvénients des industries qui ne livrent que des produits finis, et qui ont affaire par conséquent à une clientèle de gros ou de détail plus difficile, plus réservée
- INDUSTRIE DK LA COKDERIE MÉCANIQUE.
- Fig. 5. — La Corderic de Douai reconstituée sous forme de tréfilerie.
- aussi dans ses achats, en présence de la concurrence incessante des tissus de coton.
- A lui aussi le personnel nécessaire a fait défaut au moment de sa reconstitution, mais il a essayé, lorsque cela lui a été possible, de faire conduire ses métiers par des femmes. Il lui a été également plus facile de remettre son matériel en marche par petits paquets et, pour ne pas engager trop de capitaux et donner satisfaction à une clientèle dont le pouvoir d’achat avait singulièrement diminué, il a suppléé le plus souvent à la pénurie des fils en fabriquant des tissus mixtes /il et coton et quelquefois fil et jute ; de sorte que dans les ateliers où cette fabrication, avant la guerre, n’était que l’exception, elle est devenue presque la règle, la moitié et quelquefois les trois quarts des métiers battant pour la toile métis. Et alors, en raison des coefficients de veille de l’article toile, par rapport à l’article coton, s’est établie après la
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- LA RECONSTITUTION DLS INDUSTRIES TEXTILES DANS LES RÉGIONS LIBÉRÉES. 5Î>5
- guerre, bien autrement vive qu’avant les hostilités, une concurrence entre les deux genres de tissus, dont l’intensité varie suivant les prix de l’un et de 1 autre textile et qui même s est traduite provisoirement par l’élimination, rapportée heureusement depuis quelques jours, des toiles de lin des adjudications de l’Etat. Mais, fort heureusement, je m’empresse de vous le dire, si le coton a fait tort au lin et ne l’a pas encore remplacé, il s’est substitué parfois à lui, en raison de son bas prix, mais il ne l’a pas fait oublier. La stabilisation des hauts salaires, la diffusion des habitudes de confort, lui donneront
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- Industrie du tissage de toiles.
- Fig. G. — Le tissage de linge de table du Comptoir de l’Industrie linière à Cambrai, après l'armistice.
- encore, j’en suis sûr, un nouvel essor, et je reste persuadé que sa consommation ne pourra qu’augmenter dans la suite.
- La reconstitution de nos tissages de toiles a trouvé un adjuvant important dans les ateliers de construction français, épars sur notre territoire. Alors que la fabrication du matériel de filature est devenue inexistante ou des plus réduite à un moment donné, celle du matériel de tissage a vu plutôt accroître le nombre de ses représentants à. Lille, Armentières, Koubaix, Sedan, Fourmies même, et quelques autres centres de l’intérieur.
- La reconstitution de ses débouchés d'avant guerre a été aussi pour le
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- •>•')(> MANIFESTATION SULFNNF1 J.F (7-10 JUIN 1923). — JUILI..-AOlT-Sm\ 1923.
- lissait1 de toiles uni' préoccupation de premier plan. Ou sait ([ue cette industrie trouve surtout sa clientèle sur le marché intérieur, mais (die essaye maintenant, dans une certaine mesure, de suivre le courant d’exportation sans lequel une industrie ne peut sérieusement songer à s’épanouir. Mlle a créé pour y arriver divers organismes, dont l’un des principaux est l’« Cuion des Fabricants du Nord de la France » orientée du coté des ventes à l’étranger; et Je Comité linier a créé spécialement pour le lin un annuaire de l'exportation dont 10.000 exemplaires ont été envoyés dans tous bus pays du monde.
- Comme la lilature, le tissage de toiles a également pensé que d’impor-
- Inim sikh-: ni TissAiu: ni: toilks.
- Fi<j;. 7. — L'une des salles du lissage de linge de Labié du Comptoir de l'Industrie linière à Cambrai, reconstitué.
- tants groupements industriels, constitués sous la forme anonyme, lui permettraient de lutter plus avantageusement contre la concurrence étrangère, et c’est ainsi que nous avons vu se constituer des organismes de grande ampleur, dont le type créé depuis la guerre est la Société armentièroise des Tissages réunis (fusion des firmes Villard, Castelbon et Via!, Hurtrel et Faure, Poirier et Longevilie). Et je ne retiens pas ici les sociétés anonymes de filature qui dans leur ensemble comportent également des tissages annexés. Du reste, depuis l’armistice, tous les fabricants de toiles de France ont créé un Syndicat général pour la défense de leurs intérêts particuliers.
- Blangiiisskkie kt tfintukk. —- Mais je ne puis parler de la reconstitution de l’industrie linière, sans mentionner ces autres industries de la teinture et
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- 1,A RECONSTITUTION DES INDUSTRIES TEXTILES DANS LES RÉGIONS LIBÉRÉES. 557
- de la blanchisserie qui, tout en sémillant n’en être que les annexes, en font partie intégrante au premier chef, puisque, sans elles, la consommation des produits liniers serait réellement par trop limitée.
- La plupart des vêtements de travail se faisant en toile bleue, la teinture à l'ind'ujo avait dans toutes les localités importantes de l’arrondissement de Lille un certain nombre de représentants. On comptait avant la guerre sept teintureries de ce genre dans cette ville et ses environs. Plusieurs d’entre elles, Ici aussi, se sont reconstituées en se groupant et on en compte maintenant cinq en pleine activité.
- Mais cette spécialité de la teinture en indigo s’intégre en quelque sorte avec une autre, celle du crêmatje des /Us, dont elle dépend. Si certaines toiles, en effet, pour des usages spéciaux, se tissent et s’emploient en écru, la plupart se fabriquent et se teignent avec des fils préalablement crémés. Il a donc fallu reconstituer l’industrie du crémage, très importante à Lille, Hau-bourdin, ILilluin, Armentières et leurs environs et dont les Allemands avaient pris à cœur de détruire le matériel. Aujourd’hui, la plupart des crémages d’avant guerre fonctionnent dans des conditions normales.
- Avec le crémage s’intégre une autre industrie autrement importante, celle de la hl nichisserie, puisqu'on ne blanchit pas la toile à l’état écru. Sur celle-ci, la main de l’Allemand s’est abattue lourdement. Le touriste qui, avant la guerre, parcourant les campagnes du Nord, de la Somme et de l'Oise, ne pouvait manquer d'y remarquer ces toiles étendues sur pré, à la manière irlandaise, soumises à l’action de la nature qui complétait ainsi leur traitement industriel proprement dit. Plusieurs des établissements de traitement avaient une réputation de premier ordre; partout le négoce de toiles connaissait les blancs de Boves-les-Amiens, de Senlis et de Cambrai, pour ne citer que les principaux. Une reconstitution bien conduite a permis à la plupart des blanchisseries de se remettre en route mais, là aussi, la difficulté de retrouver un personnel expérimenté, la hausse excessive des produits chimiques, l’adaptation et la mise au point d’un matériel neuf et très spécialisé, ont été des obstacles qui, dans une mesure appréciable, ont entravé quelque temps leur retour à l’activité normale.
- IL — Industrie du coton.
- L’industrie cotonnière se présente d’une tout autre façon que celle du lin. Nous avons affaire ici, en effet, à une matière première exclusivement produite au dehors et à un outillage très perfectionné de filature construit, sauf par quelques firmes alsaciennes, presque entièrement à l’étranger, et nous nous trouvons en face d’une industrie qui n’est plus comme le lin,
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- ramassée pour ainsi dire dans un seul département, mais groupée en un certain nombre d’îlots bien définis sur tout le territoire de la France. Ce sont ces divisions cpie je vais d’abord vous rappeler, afin que vous jugiez plus méthodiquement dans quelles conditions se sont exclusivement produites la destruction du matériel cotonnier français par l’Allemagne en pays envahi et sa reconstitution.
- En dehors d’un certain nombre de broches disséminées dans toute la France, la filature de coton comporte trois groupes principaux :
- 1° celui du Nord, comprenant avant tout, les centres de Tulle, Roubaix, Tourcoing et environs ;
- 2° celui de l’Est, où dominent surtout les Vosges;
- 8° celui de la Seine-Inférieure, englobant principalement l’agglomération rouennaise.
- Sur les 7.1Ü.958 broches que la statistique attribuait à la France avant la guerre, ces trois groupes comprenaient les chiffres suivants :
- Groupe du Nord........................ 2.015.728 broches
- — de l'Est....................... 1.976.600 —
- — de Normandie................... 1.296.708 —
- Les deux premiers seuls figurent dans les départements envahis. La filature a été plus atteinte dans le Nord et le tissage a subi plus de destructions dans l’Est, ceci en raison de la constitution économique de ces groupements respectifs, le premier comportant trois quarts de tilateurs sans tissage et un quart seulement de tîlateurs-tisseurs ; le second, au contraire, deux tiers de ses filateurs possesseurs de tissages et un tiers de tilateurs sans tissage.
- Mais si les Allemands, dans le Nord, se sont plutôt acharnés à la destruction des filatures, ils avaient pour cela une raison, c’est que la fabrication des fils fins en Jumel d'Egypte s’y trouve surtout concentrée côté des fils en coton américain. A Lille, la proportion y est importante ainsi que le prouvent les chiffres ci-dessous :
- Broches Améri([i; e. Broches .] umel. Totaux.
- Lille.......................494.142 74.238 1.2IH.380
- Roubaix-Tourcoing........... 766.856 40.492 807.318
- On ne rencontre plus ensuite de filatures de fils tins que dans quelques centres de l’Est et pas du tout à Rouen.
- Les Allemands avaient donc une occasion, précieuse à leur sens, de détruire une spécialité qu’on ne filait plus sur aucun autre point du territoire, et ils n’y ont pas manqué. L’est ainsi que, d’une manière1 générale, [tins d’un
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- LA RECONSTITUTION DES INDUSTRIES TEXTILES DANS LES RÉGIONS LIBÉRÉES. 559
- million de broches, Egypte et Amérique, ont été détruites dans le groupe du Nord, alors qu’il n’y en a eu qu’une vingtaine de mille dans les Vosges, qui par contre, ont perdu au cours de l’occupation, 9.000 métiers à tisser. L’ennemi a ensuite rencontré dans cet autre groupement des établissements industriels plus épars, situés dans des communes très différentes, qui ont présenté à leurs coups une destruction plus malaisée.
- Ajoutons que, d’une manière générale, le tissage du coton proprement dit, est en France plus dispersé que la filature. Il comporte quatre régions principales de fabrication : l’Est, le Centre, la Normandie et le Nord, dont toutes, à l’exception des Vosges et de lîouen, comprennent des métiers mécaniques et dos métiers à bras.
- Des deux groupes situés en pays envahis, celui du Nord ne comporte guère de métiers à tisser le coton qu’à Saint-Quentin et Amiens mais, par contre, on peut dire des Vosges qu’elles constituent une grande région de tissage. On sait qu’à Saint-Quentin, centre avant tout de la broderie mécanique que nous examinerons tout à l’heure de façon plus spéciale, les Allemands n’ont rien laissé debout des établissements industriels de la localité : toutes les filatures de coton et les tissages qui s’y trouvaient ont disparu avec le reste.
- Nous venons d’indiquer dans ses grandes lignes, l’œuvre de destruction de l’ennemi. Nous voici arrivés à l’époque de la reconstitution.
- Filature. — En filature d’abord, l’effort a été considérable. Il a porté non seulement sur la reconstitution du matériel détruit, où il a rencontré les mêmes difficultés que la filature du lin, mais aussi sur la question des approvisionnements en coton, dont il nous paraît intéressant d’examiner à ce propos les divers aspects après la guerre.
- Il est bon de préciser que, dans toute filature de coton, deux questions doivent être envisagées : les modifications et perfectionnements du matériel, assurant la bonne qualité du produit fabriqué, ainsi que la production et le rendement qui entrent pour une si grande part dans le prix de revient, mais aussi les approvisionnements qui, s’ils sont adroitement effectués, assurent incontestablement un bénéfice appréciable à l’entreprise. Avec les fluctuations du marché à terme, cette question revêt une importance toute particulière. En un mot, le filateur qui a bien acheté son coton, a déjà en mains une source de profits considérables. E’est pourquoi une bonne part des efforts de la reconstitution a porté sur Y organisation nouvelle des approvisionnements en matière première.
- Il a fallu d’abord se préoccuper, bien autrement qu’avant la guerre, de l’organisation des éléments propres à contre-balancer, dans la mesure du pos-
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- 500 MANIFESTATION SOLENNELLE (T-10 .JUIN 1923).
- .1U11.1.. - A O U T-SF PT. 1923.
- sible, le monopole de fait acquis par la j)ro(luction américaine, Uelle-ci a bien augmenté, de 11)01 à 1921 de 9.540.000 à 12.583.400 balles, c’est-à-dire de 35 p. 100, mais les Etats-Unis, d’autre part, grands mangeurs de coton si l’on peut dire, ont accru le nombre de leurs broches durant la même période de 20 318.000 à 35.032.000, soit 75 p. 100. On avait bien créé, quelque ving't ans avant la guerre, l’Association cotonnière coloniale française, alimentée par les cotisations des filateurs et par quelques subventions ofli-cielles et privées ( I ), destinée à propager la culture du coton dans notre domaine colonial ; mais cet organisme n’avait, dans les conditions que nous venons d’indiquer, que des ressources insuffisantes. Depuis la cessation îles
- I.NlH'STKlIi I)K LA FI LA TU H K DU COTON.
- Fig. 8. Étal :lans lequel les Allemands ont laissé la (ilalure de coton Delesnllc-Desmcrit,
- à Cantcleu-Lille.
- hostilités, nos filateurs français ont fait un grand effort pour les augmenter : suivant en ceci l’exemple de la filature anglaise, qui verse à sa propre association cotonnière coloniale (i pence par balle de colon consommée, ils se sont imposé à l’avenir le versement effectif à l’Association cotonnière coloniale française, de 1 f par balle entrantdans leurs établissements. Fait curieux, en présence de ce geste généreux, l’Etat n’a pas voulu demeurer en reste : il avait organisé au cours de la guerre, pour l'approvisionnement et la répartition du colon, un consortium cotonnier qui lui avait laissé un bénéfice appréciable; il a alors décidé, en vertu de l’article 98 de la loi du 30 juin 1920, d’accorder à l’Association française, sur cette réserve pécuniaire, une suhven-
- (I) La Société d’KncotiiMgrunent subventionne celle Association depuis plusieurs années.
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- LA RECONSTITUTION DES INDUSTRIES TEXTILES DANS LES RÉGIONS LIBÉRÉES. 561
- tion égale aux cotisations qu’elle pourrait réunir jusqu’à concurrence de 2 millions en cinq ans. Voilà donc une première question réglée.
- Une autre difficulté résultait des avatars incessants qu’éprouvaient les filateurs lors de l’arrivée en France du coton acheté par leurs soins dans les pays producteurs. Des initiatives privées ont alors suscité depuis la guerre la création d’une société anonyme au caractère coopératif, la Société centrale de Réception du Coton, ayant essentiellement pour objet de remettre entre les mains des filateurs actionnaires les documents relatifs aux diverses opérations de la réception de leurs cotons au Havre. Ce nouvel organisme n’a eu nullement pour but de se substituer à ceux qui déjà pouvaient exister, mais il a pu fournir un exemple probant des conditions dans lesquelles
- Industrie I)E la filature du coton.
- Eig. 9. — La filature de coton Delesalle-Desmedt reconstituée.
- peuvent et doivent normalement s’effectuer les opérations de réception.
- C’est également l’initiative privée qui, depuis la cessation des hostilités, a fondé au Havre un établissement public de condition spécialement destiné aux cotons arrivant sur ce marché. Les industriels qui ne veulent pas acheter de l’eau pour de la fibre, non seulement ont tout intérêt à faire passer leurs cotons par ce bureau avant leur réception définitive, mais encore ils acquièrent le droit d’obtenir de ceux de leurs vendeurs qu’ils arrivent à obliger à accepter ce contrôle, les réfactions légitimes. Le Bureau de Conditionnement du Havre déterminant en outre les propriétés hygroscopiqucs des cotons suivant leurs provenances et se proposant de suivre d’année en année les variations de ces propriétés, s’enrichira ainsi d’une documentation qui ne peut manquer d’être par la suite très intéressante et utile.
- La filature française du coton a eu enfin à s’occuper d’une façon très active depuis la guerre des questions relatives au transport de la matière première en France, notamment pour les régions cotonnières éloignées de nos Tome 133. — Juillet-Août-Sept. 1923.
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- r»I' 2 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEPT. 102.3.
- porls d'arrivage comme les Vosges et l’Alsace. Un « Comité des Transports » a été créé et là aussi, par les soins du Comptoir cotonnier français, important organisme créé en 1913 mais qui, depuis lors, s’est entièrement transformé avec le concours de l'industrie et du négoce, les questions d’accélération dans le transport, de diminutions tarifaires, de répartition rapide, et autres, après entente avec les Compagnies, ont été mises au point dans des conditions plus satisfaisantes.
- Ai-je besoin de dire — mais c’est là un point que je ne retiens en passant que pour vous indiquer que l’activité de nos industriels depuis la guerre s’est étendue à tous les facteurs — que les syndicats cotonniers de tout genre des régions envahies ont attiré et retenu leur attention sur les accords commerciaux projetés ou en cours et sur les modifications qu’on tente d’apporter dans l’organisation de nos ta ri fs douaniers et qu’à ces divers points de vue, un concours efficace a été obtenu?
- Enfin, il a fallu songer, depuis la guerre, non seulement au maintien, mais encore à l’extension de nos débouchés, tout aussi importante pour la filature que pour le tissage. Je rappellerai à ce propos que l’exportation des fils de coton, a toujours été en France plus malaisée que celle des tissus, parce que le prix de revient des premiers est en général plus élevé que celui des filés anglais, et que, d’autre part, la qualité, le fini et le goût de l’article français n’interviennent pas facilement comme pour les seconds à ce stade de la production.
- ('/est donc sur cette question de l’exportation cotonnière des tissus que les elforts se sont surtout coordonnés après 1919. Il a fallu en effet la diviser en deux parts : l’exportation vers nos colonies, qui déjà en 1913 se chiffrait par 126 millions, et l’exportation en dehors de notre domaine colonial, évaluée à 239 millions. Pour la première, nos industriels ont merveilleusement compris l’importance du groupement corporatif. Laissant de coté certains organismes désuets d’avant-guerre, qui, comme la Société d’Exportation de l’Est, n’avaient jamais pu fonctionner que dans des conditions précaires, lors des périodes de crise et au moyen de primes d’exportation, ils ont avant tout compté sur leur initiative individuelle et ont constitué entre eux les groupements de firmes ayant surtout en vue l’exportation coloniale. Pour la seconde, ils ont avant tout fait appel au concours du Comptoir cotonnier français, organisé de façon à pouvoir garantir à ses membres un pourcentage d’exportation le plus élevé possible.
- Vous le voyez, Messieurs, l’industrie cotonnière française n’est pas restée inactive dans sa reconstitution depuis la guerre. Mais, pour terminer ce qui la concerne, j’ajouterai que si j’ai surtout insisté sur l’importance de ses efforts en dehors de tout élément technique proprement dit, cet autre côté de la question n’a pas été négligé par nos industriels dans la mise au point
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- de leur matériel : la question des grands étirages en filature, celle des multiples perfectionnements de détail réalisés en tissage en vue de l’augmentation de la production, de la diminution des défauts et de la qualité des produits, ont également retenu leur attention. Nos constructeurs d’Alsace dans le premier cas, nos nombreux constructeurs de Roubaix, Lille, Sedan et autres centres dans le second, ont rivalisé de zèle pour contrebalancer l’inlluence de l’élément étranger : c’est là un hommage que nous ne pouvons que leur rendre, en constatant les résultats auxquels ils sont arrivés depuis la guerre.
- Lutin, je crois devoir rappeler à cette place, que depuis la guerre, par suite de la réannexion de l’Alsace, le nombre de nos broches de coton s’est accru de plus de 1.500.000. Le matériel a plutôt souffert de son inaction forcée au cours des hostilités que des dépréciations de ceux qui ne pensaient jamais le voir revenir à la France. Aujourd’hui, l’industrie cotonnière alsacienne souffre surtout d’une crise de main-d'œuvre.
- III. — Industrie lainière.
- L’invasion du Nord a porté un coup sensible à 1 industrie de la laine. Non seulement elle a privé les industriels de leurs immeubles, de leur outillage et de leurs marchandises, mais elle s’est produite dans la saison où se règlent les achats des matières premières et avant que ces achats ne fussent payés, ce qui a ajouté au problème de la reconstitution, la question du crédit industriel après la guerre.
- Peignage, filature et tissage. —- On pouvait, avant les hostilités, estimer l’outillage lainier français à 200 laveuses, 2.150 peigneuses, 2.365.000 broches en peigné, 713.000 en cardé et 55.000 métiers à tisser. Sur ce nombre, on pouvait estimer que les régions envahies de Roubaix, Tourcoing et Four-mies, cette dernière comprenant dans son ensemble les usines de ses environs dans les départements du Nord et de l’Aisne, retenaient 05 p. 100 de la filature de laine peignée, 15 p. 100 de celle de laine cardée, et 60 p. 100 du tissage.
- Le matériel provenait de sources extrêmement différentes : celui du lavage était bien entièrement de construction française, de même qu’une partie de celui des deux genres de filature et une plus importante encore de celle du tissage, mais le reste avait été tiré d’Angleterre, de Belgique et d’Allemagne. Nos industriels se trouvaient donc en mauvaise posture pour reconstituer leur matériel mis à mal par les Allemands. Lependant, c’est encore grâce à la collaboration de nos firmes françaises et alsaciennes pour
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- 564 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 192.'!). — JUILL.-AOUT-SEI'T. 1923.
- la filature, grâce aussi au concours de nos maisons françaises de Roubaix, Tourcoing' et autres pour le tissage et le matériel de teinture et d’apprêts, que la reconstitution a pu partiellement avoir lieu dans les meilleures conditions de rapidité et d’exécution. Mais en attendant la mise au point de nos maisons de construction partiellement détruites elles-mêmes, il a bien fallu au début accepter les offres venues d’Angleterre, de Suisse et même d’Espagne et des Etats-Unis; peut-être môme celles des pays neutres ont-elles pu servir de couverture à certaines livraisons allemandes, mais nous nous
- 'Fig. 10. — Une salle vidée de ses métiers par les Allemands à la Société anonyme de Peignage de
- la Laine, à Roubaix.
- garderons bien de nous faire l’écho de pareils soupçons, inévitables du reste en un temps de période aussi troublée.
- L’industrie lainière en général n’a pas été matériellement aussi atteinte dans ses œuvres vives que les autres industries textiles des pays envahis : elles ont été avant tout détruites ou endommagées là où des combats, où des bombardements ont eu lieu, à Sedan, Fourmies, Reims et dans un certain nombre de régions de l’Aisne et des Ardennes, mais à Roubaix-Tourcoing et environs, les établissements ont peut-être un peu moins souffert, bien que les filatures y aient été plus éprouvées que les tissages et que le matériel de la teinture et des apprêts y ait été l’objet des sévices les plus graves. Par contre, là où il a voulu détruire, l’Allemand n’a apporté aucune retenue
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- dans sa rage de destruction : ici les ancres des murailles ont été arrachées pour provoquer des écroulements dans les immeubles, là l’outillage a été décuivré ; le manque d’entretien, l’influence des intempéries, l’absence de graissage, ont fait le reste. .L’ennemi n’a eu garde d’oublier que, comme celle du lin, l’industrie de la laine se trouvait avant tout massée dans certains centres qu’ils occupaient, et il a pu ainsi espérer nous priver tout au moins de toute l’industrie de la laine peignée française.
- Mais ce qui a élevé ses déprédations à un chiffre considérable, ce sont ses vols de nos matières premières. 11 n’était pas sans savoir qu’à côté des
- I.NDl"STRIE DU PEIGNAGE DE LA LAINE.
- Fig. 11. — Une salle de la Société anonyme de Peignage transformée en garage d'automobiles pendant l’occupation.
- filatures et notamment des peignages, nos industriels avaient accumulé des stocks importants de laines brutes et que celles-ci remplissaient également les magasins du négoce. Leur premier soin a été d’enlever toutes ces matières et de les expédier en Allemagne pour le compte de leurs établissements industriels. Notre exportation de laines étrangères en 1913, presque entièrement à destination des pays envahis, se montait à 650 millions de francs au prix de l’époque, sans compter les déchets. Ce chiffre permet de juger l’importance des prélèvements ennemis, reconnus par eux pour la façade avec et souvent sans bons de réquisition. Plusieurs semaines leur ont suffi à peine pour enlever toutes ces matières que les habitants des régions envahies voyaient d’une façon incessante charger sur wagons à destination des villes allemandes. Et lorsque ce nouveau genre de butin eut été enlevé,
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- 5fi(> MANIFESTATION SOLENNELLE (T-!*) JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- l’ennemi s’attaqua à la laine des matelas privés. Joint à cela, dans certaines régions, comme en Champagne, il s’attachait en outre à la destruction la plus complète possible du cheptel ovin.
- J’ajouterai pour mémoire que ces enlèvements de laines brutes suscitaient au point de vue de leur reconstitution des problèmes insoupçonnés : tel stock n’appartenait pas à son détenteur, tel autre était saisi sur wagons en cours de route, celui-ci était incendié dans les gares, cet autre constituait une réquisition française abandonnée ensuite aux mains de l’ennemi. On peut juger combien il a été malaisé de se mettre d’accord sur le principe de ces restitutions après la guerre.
- Aussitôt après l’armistice, les tissages s’étant reconstitués plus rapide-
- I.NDUSTRIE DU l'EICNAGE DE LA LAINE.
- Fig. 12. — Les établissements de la Société anonyme de Peignage reconstitués.
- ment que les filatures, ont dû commencer par demander à l’étranger des fils qu’ils ne pouvaient encore trouver dans l’industrie nationale. Alors, par un renversement complet de la situation, d’exportateurs que nous étions avant la guerre, nous sommes devenus provisoirement importateurs de fils. Cette situation n’a pas été exempte d’inconvénients : les fils anglais, par exemple, conçus pour la solidité et non pour la finesse, ne convenaient que difficilement à la fabrication de nos articles; les fils italiens ont été loin d’obtenir le même succès que les fils de coton de même provenance; les fils espagnols n’ont pas non plus donné satisfaction à nos manufacturiers; quant aux fils alsaciens de Malmerpach et d’Erstein, ils ne constituaient pas un élément suffisant d’alimentation : il n’y eut à ce moment que les tissages de cardé et de laine renaissance, surtout ceux travaillant pour l’armée, qui purent trouver satisfaction avec les fils de Vienne et du Midi.
- En outre, nos fournisseurs éventuels de fils, ne pouvaient que difficilement donner satisfaction à un tissage aussi spécialement, organisé que celu
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- LA RECONSTITUTION DES INDUSTRIES TEXTILES DANS LES REGIONS LIBÉRÉES. 507
- des régions envahies. Contrairement à ceux d’Angleterre, produisant des articles de grande consommation presque toujours les mêmes, nos établis-
- ii <&£{ xïVx c-.-’i h-»;-- a t & b r, l‘j, c y yÂ-i
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- Industrie lainière.
- Fig. 13 à 13 1er. — Les affiches relatives à l’industrie textile apposées sur les murs de Roubaix, pendant l’occupation allemande.
- sements lainiers ont comme caractéristiques de leur production, la variété des tissus, l’originalité et la complexité de leur fabrication. Ils vivent surtout de la mode et créent avant tout des tissus fantaisie. Us en retirent
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- .')08 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- évidemment des avantages an point de vue de l’exportation, mais comme ils ne peuvent faire de stock avec de tels articles, ils ont besoin de toute nécessité d’un bon courant de vente pour écouler leur production.
- Pour résoudre les problèmes résultant de cette situation, en mémo temps que pour tenir en éveil les autorités sur ceux qui pouvaient se présenter dans la suite, l’industrie lainière de Roubaix-Tourcoing notamment, a créé depuis la guerre des organismes chargés d’en étudier les diverses modalités.
- *rbr. TES SM
- Industrie lainifre.
- Fig. L3 à 13 1er. — Les affiches relatives à l’industrie textile apposées sur les mirs de Roubaix pendant l’occupation allemande.
- De ce nombre sont la « Fédération industrielle et commerciale de Rcubaix-Tourcoing » et le « Consortium de l’Industrie textile » de ces deux villes, la première chargée de rechercher la meilleure solution à donner aux faits d’ordre économique intéressant l’industrie de la laine, le second, s’iitéres-sant plus particulièrement aux questions d’ordre social. En outre, l’industrie lainière générale a centralisé depuis la guerre les divers syndicats qu’elle comporte en un troisième organisme, le Comité central de la Laine, créé à Paris, dans le but de résoudre les problèmes d’ordre général susceptibles d’intéresser leur industrie.
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- LA RECONSTITUTION DES INDUSTRIES TEXTILES DANS LES RÉGIONS LIBÉRÉES. 569
- La question des salaires a été une de celles qui ont tout d’abord appelé l’attention des deux premières de ces institutions. Une longue période de grève qui s’est produite à Roubaix en 1920, a montré à tous à quels genres de conflit pouvaient se heurter les meilleures volontés. Je rappellerai à ce sujet que c’est au Consortium de Roubaix qu’a été due à ce propos la création de la première caisse d’allocations familiales de l’industrie textile en France.
- Mais la main de l’Allemand s’est abattue d’une façon plus intense encore,
- Industrie de la filature de laine.
- Fig. 11. — La salle de la machine à vapeur de la lilature de laine peignée Adrien Legrand et C“, à Glageori, après le passage des Allemands.
- s’il est possible, sur d’autres régions lainières : à Fourmies, au Cateau, à Reims, à Sedan. De ce dernier côté, par exemple, — car je ne saurais m’arrêter d’une façon détaillée sur chacun des points particulièrement dévastés, — les Allemands n’ont pas caché que, s’ils détruisaient la région sedanaise, qu’ils ne pouvaient raisonnablement songer à s’annexer, même après une victoire, ils avaient au moins l’espoir de fournir à sa reconstitution le matériel de leurs propres constructeurs. Dégustez ce document, extrait d’une brochure « confidentielle » portant l’entête du Grand Quartier général allemand adressée par lui à toutes les chambres de commerce et
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- 570 .MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — J UIUI.. -A O U T-S F PT. 1923.
- associations industrielles allemandes en 1917 : « Dans la région de Sedan-Hethel, y lisons-nous, les dommages sont exceptionnellement graves. Sur quinze établissements, dix tissages de lîls cardés ont été complètement anéantis, c’est-à-dire que toutes les machines et installations ont été enlevées des bâtiments et gisent on plein air comme de la ferraille; les bâtiments ont, en outre, fortement souffert par suite de l'abatage ou de la perforation des jnurs, de l’enlèvement des planchers, de l'enlèvement partiel des murs, (de., •de sorte que si ces maisons veulent reprendre le travail après la lin de la
- Industrie de i.a filature de laine.
- Fig. 15. - La destruction de la filature de laine peignée Adrien Legrand et Cle, à Ulageon. Etat dans lequel les Allemands ont laissé les magasins.
- guerre, il faudra nécessairement rééquiper les fabriques entièrement à neuf... Si les relations de politique commerciale entre la France et l’Allemagne se présentent sous un jour favorable, un débouché d'une importance énorme, notamment pour les constructeurs allemands de machines destinées à l'industrie -textile, doit s'ouvrir pour toutes les régions que nous avons anéanties. » Ce sont eux qui parlent, et l’on 11e saurait dire que je leur prête des intentions qu’ils n’ont certainement pas eues.
- Et c’est ainsi que, dans cette région des Ardennes, ils ont d’abord complètement anéanti, soit à la dynamite, soit autrement, ceux des établissements qui 11’avaient pas de similaires dans la région, comme les usines de
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- LA RECONSTITUTION DES INDUSTRIES TEXTILES DANS LES RÉGIONS LIRÉREES. 571
- construction du matériel d’apprêt de MM. («rosselin père et fils à Sedan, les ateliers de construction de matériel pour laine cardée de MM. Antoine et Alexandre à Ilaraucourt, la fabrique de feutres A. Sommer de Mouzon ; ils ont transporté en Allemagne tout le matériel des usines de la Soie artificielle de Civet; et avant leur départ ils se sont acharnés sur Jes Établissements ITanrion de Sedan, les tissages de l'Espérance, la filature de laine de Pont-Maugis, les manufactures Lombard, etc.
- Malheureusement pour nos ennemis, nos constructeurs français ont fait
- Industrie de la filature de laine.
- Fig. 16. — La filature de laine peignée Adrien Legrand et Cle, à Glageon, reconstituée.
- un effort qui mérite d’être mentionné. Ceux de Roubaix, de Tourcoing et d’Alsace ont donné à leurs établissements l’extension nécessaire à la reconstitution rapide des établissements Jainiers anéantis, et dans la région do Sedan dont je parle, l’initiative privée a voulu elle-même construire pour le tissage de la draperie, qui lui est propre, les métiers saxons qu’elle demandait avant la guerre à Chemnitz.
- D’un autre côté, comme dans les autres industries, beaucoup de manufacturiers ont augmenté leurs moyens de production en s’organisant sous la forme de sociétés anonymes de grande envergure. Le principal exemple à cet égard a été donné par la « Société anonyme des Filatures de Laine
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- 572 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- poignée de la Région de Fourmies », aujourd’hui au capital de 24 millions, comprenant plus de 200.000 broches à hier et 50.000 à retordre dont 1 initiative de création revient à .MM. Robert, Adrien Legrand et Mariage; par la Société des Ftablissements Miehau et Seydoux (fusion des usines Seydoux et Cle, Miehau et C'e, au Cateau, Reauvois, Brusy, Fontaino-au-Pire et Naurois), et bien d’autres.
- 14e grands efforts ont également été faits en ce qui concerne l’exportation. Dans la région de Roubaix, notamment, un organisme « lloubaix-
- Industrik du tissage de la laine.
- Fig. 17. — Soldats allemands se faisant photographier au cours de la destruction d’un tissage de lainages.
- Exportation », aujourd’hui disparu depuis que le but visé par lui a été atteint, fut créé aussitôt après la guerre, ayant ses voyageurs, comptoirs au dehors, et correspondants, dans le but de donner naissance à un nouveau courant de clientèle à l’étranger et de montrer que la guerre n’avait pas absolument annihilé la production réputée du pays. Des échanges de visites industrielles et des réceptions furent organisés par la Chambre de Commerce de ce centre et de celui de Tourcoing avec les représentants des principaux centres lainiers de l’Angleterre, qui permirent de mettre sous les yeux de ceux-ci les progrès de la reconstitution et la grande vitalité de l’industrie lainière française. Tout cela a porté ses fruits et aujourd’hui, la réputation et
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- LA RECONSTITUTION DES INDUSTRIES TEXTILES DANS LES RÉGIONS LIBEREES. 573
- le bon goût de notre fabrication ont repris à l’étrang'er des racines profondes et durables.
- Enfin, Messieurs, je crois devoir vous signaler que, depuis la guerre, la reconstitution de notre cheptel ovin dans nos régions dévastées et la question de la production de la laine dans notre domaine colonial, ont fait l’objet des préoccupations des milieux lainiers français. Les ventes publiques périodiques de laines du pays pour le compte des éleveurs ont été reconstituées (Reims) et d’autres ont été créées (Nancy). Enfin la Chambre de Commerce de Tourcoing a désigné un comité d’études en vue d’acclimater dans certaines de nos colonies des moutons mérinos : des essais ont été commencés à Madagascar et au Soudan et on en attend de bons résultats.
- Teinture. — Mais il est une industrie qui touche de près à celle de la filature et du tissage de la laine, au point que celles-ci ne sauraient vivre sans elle, c’est celle de la teinture, de la reconstitution de laquelle il me semble intéressant de vous dire rapidement quelques mots. Sa remise sur pied a comporté deux phases :
- 1° Remplacement de son matériel;
- 2° Reconstitution de son alimentation en matières colorantes.
- Le remplacement de leur outillage a été tout d’abord pour nos teinturiers une occasion de marcher de l’avant en mettant à profit les progrès techniques qui leur ont paru en cette matière pouvoir être appliqués à la pratique courante : modifications Wallaves aux bacs de teinture, adoption de la cuve universelle Kaufmann, utilisation des produits nouveaux comme le formasol, la rapidase, l’eulan, le katanol, le protectol; adoption de nouveaux procédés de teinture; de sorte qu’on peut dire aujourd’hui, non seulement que les anciens errements qui consistaient à apporter au traitement des marchandises un soin et une attention tout spéciaux avec de vieux appareils ont été traditionnellement repris, mais qu’ils font été avec le concours d’un matériel avant tout impeccable et essentiellement moderne.
- Quant à la question des matières colorantes, elle a dû être l’objet de la part de l’industrie lainière d’une attention toute particulière. Avant la guerre, en effet, vous le savez, les grandes manufactures de colorants allemands avaient implanté sur notre territoire un assez grand nombre de filiales, soit ouvertement, soit même sous des dénominations françaises, et nos usines nationales se bornaient à quelques fabriques de produits intermédiaires et de colorants artificiels dont la Société anonyme de Produits chimiques et Matières colorantes de Saint-Denis était le principal et important représentant. Il a été nécessaire pour mettre au point les problèmes de la reconstitution :
- 1° de créer de nouvelles fabriques et d’agrandir les anciennes;
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- 2" d'utiliser les fabriques allemandes;
- 5° d’organiser après la victoire l'importation méthodique des colorants allemands en France. Fc triple but a été atteint.
- Au cours des hostilités, l’Office national de Produits chimiques et pharmaceutiques, œuvre du Gouvernement, avait rendu tant bien que mal quelques services au point de vue de la répartition des colorants aux ateliers de teinture français qui en avaient besoin. La guerre terminée, il fallut plus particulièrement, s'occuper des régions envahies. Toutes les initiatives privées se mirent en branle : des usines nouvelles furent créées dont la principale a été la Société nationale des (Matières colorantes; les usines allemandes séquestrées ont été mises en vente et rachetées par des firmes françaises, un Service spécial des Matières colorantes et un Comité corporatif de la Teinture furent créés dans la région de Itoubaix pour activer la reconstitution; enfin, une institution spéciale, l’Union des Producteurs et Consommateurs de Matières colorantes en France, prit en mains pour ses adhérents la direction de la répartition des colorants en France. Comme résultats, en 11)22, il a été reçu, au titre de prestations prévues par le traité de Versailles un total de 770 t de matières colorantes artificielles contre 330 en 1921 et 320 en 1920. En dehors des importations d’Allemagne, nous avons reçu de Suisse 935 t contre 029 en 1921 et de divers pays des quantités beaucoup moins fortes, portant le total des importations en France à 1.797 contre 1.134 en 1921. Enfin, la production des usines françaises en 1922 a atteint 8.065 contre 5.842 en 1921 et 7.356 en 1920.
- Si vous voulez avec moi jeter un coup d’œil d’ensemble sur toutes les initiatives que je vous ai rapidement signalées depuis le début de cette conférence, vous ne vous étonnerez pas aujourd’hui que, grâce à elles, l’industrie lainière des régions envahies se soit rapidement reconstituée et se rapproche sensiblement de la situation d’avant-guerre. Roubaix et Tourcoing comptent maintenant 1.200 peigneuses, 920.000 broches à filer en peigné et 300.000 à retorde, 153.000 broches de cardé, 23.000 métiers à tisser les lainages, 1.100 en tissus d’ameublement et tapis, et un nombre suffisant d’ateliers de teinture pour traiter plus de 800.000 pièces de lainage et draperie. A Fourmies et au Cateau, la reconstitution poursuit son œuvre avec vigueur. Sedan, dans la la région drapière, voit peu à peu revivre autour d’elle toutes ses filatures et ses tissages, encouragée par une clientèle qui ne cesse d’apprécier ses velours et cuirs de laine, ses ratines et tissus fantaisie. Dans l’Aisne, les tissages des régions lainières de Rohain et Sains-Richaumont battent leur plein. Partout c’est une ruche en pleine activité, un travail fécond, dont les résultats fructueux font honneur à l’énergie et à l’activité françaises.
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- IV. — Industrie du tulle.
- Dans le Nord envahi, l'industrie du tulle avait, avant la guerre, Laudry comme centre principal. L’industrie qui y dominait était celle des articles en coton : séries à fond de filet, guipures, laizes et fantaisie, tulles grecs pour rideaux et quelques tulles lins unis. Les Allemands n’ignoraient pas quelle concurrence efficace l'industrie caudrésienne faisait à celle de Plauen : aussi peut-on dire qu’ils ont eu à cœur de n’en rien laisser debout.
- Je ne saurais ici, pour vous indiquer le sens de leurs déprédations, vous.
- Industrie du tulle.
- Fig. 18. — Le magasin des cartons Jacquard d’une fabrique de tulle de Caudrv, après incendie par les Allemands (usine Vvu Ilallette).
- montrer en quelques mots ce qu’est un métier a tulle, organe des plus complexes dont le prix de l’unité, aujourd’hui doublé, se traduisait avant la guerre, par une dépense de 35.000 f par mètre. AI ai s pour expliquer ma pensée, il me suffira de vous dire que dans toutes ces machines — leavers et circulaires — tissant des articles à armures fantaisie, les barres actionnées par un jacquard sont renfermées dans un emplacement central qui, en-terme d’atelier, porte le nom de « fossé » ou « intérieur ». Aux premières années de la fabrication, on n’arrivait à placer dans l’« intérieur » qu'une soixantaine de barres; aujourd’hui, on réussit à y faire manœuvrer 100 à 210 barres. Les soldats allemands ont commencé par briser les métiers, à coups de masses de fonte dont ils s’étaient munis à cet effet; puis, estimant
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- que la destruction ne marchait pas assez vite, guidés par des spécialistes, ils se sont contentés d’enlever les intérieurs, ce qui a rendu chaque unité inutilisable pour longtemps; il leur a suffi ensuite de briser pour en faire de la ferraille tout ce qu’ils avaient enlevé et, pour le reste, de laisser à la rouille et aux intempéries le temps de faire leur œuvre.
- Comme résultat, après l’occupation, sur les 12.000 métiers qui existaient à Caudry avant la guerre, il en restait 100 réparables dans l’espace de trois mois, 400 dont les intérieurs avaient été enlevés et dont la remise en marche devait nécessiter au moins un an, et 700 détruits ou si gravement détériorés qu’aucune réparation n’y semblait plus possible.
- Industrie du tulle.
- Fig. 19. — Salle des métiers Leavers et à dentelles de la fabrique de tulle Vve Ilallette,
- à Caudry, reconstituée.
- La remise sur pied des métiers était d’autant moins facile après les hostilités qu’il n’y avait en France, avant 1914, que deux firmes s’occupant de la construction des métiers à tulle : MM. Quilliet et Cie, à Calais, et Johnson et Cie, à Lyon, et qu’il était de toute nécessité de s’adresser aux constructeurs de Nottingham. Mais ici se produisit un coup de théâtre tout à l’honneur des Anglais et auquel les Allemands ne s’attendaient certes pas : après en avoir délibéré, les constructeurs de Nottingham, à l’unanimité, s’engagèrent à livrer à la France 90 p. 100 de leur fabrication totale en métiers et à ne livrer les 10 p. 100 restants à la clientèle des autres pays, y compris le leur, qu’avec une majoration de 1/10 sur les prix consentis aux fabricants de Caudry. Le contrat fut aussitôt signé et mis à exécution : la bonne manière était trouvée.
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- A partir de ce moment, la reconstitution de l’industrie du tulle fut d’autant mieux assurée en pays envahi que deux nouvelles maisons de -construction de métiers, l’une à Gaudry, l’autre à Saint-Etienne, furent créées pour assurer d’une façon certaine l’appoint de leur concours aux besoins les plus pressants. Calais, qui n’avait pas été envahi, mais dont un certain nombre de métiers avaient été atteints par les obus lancés par avions, bénéficia ainsi de cet effort. Si l’on songe à la délicatesse des organes de ces métiers et à leur multiplicité, on comprendra facilement que leur reconstitution ait été longue et onéreuse : elle est aujourd’hui à peu près terminée.
- Ijes plus grandes difficultés que l’industrie du tulle de Caudry a eu à surmonter depuis la fin des hostilités ont été celles résultant de la main-d’œuvre et des débouchés. La guerre en a fauché les spécialistes — dessinateurs, esquisseurs, metteurs en carte, monteurs, mécaniciens ou ouvriers tullistes — qui, dans une fabrication toute d’initiative ne sont pas légion : elle a appris également à un certain nombre de nations à se passer du tulle français qui, en présence de l’extension de la mode en décolleté, a perdu par cela même une de ses principales localisations dans le costume de la femme. .Mais le génie inventif de nos fabricants a déjà surmonté ces obstacles, et les commandes qui leur viennent aujourd’hui de l’étranger, montrent à tous que le goût français est encore entre tous hautement apprécié.
- Y. — Industrie de la broderie mécanique.
- Ceux d’entre vous qui, au cours de la guerre, ont suivi les progrès de la destruction allemande durant la longue occupation de Saint-Quentin peuvent se douter combien cette ville, siège principal de la broderie mécanique en France, a souffert dans ses œuvres vives. Aucune industrie textile du reste n’est restée debout dans la région dont cette cité est le centre : ni la filature du coton, ni les fabriques de guipure, ni les manufactures de lingerie, ni la fabrication à bras des tissus nouveautés et des gazes dont je parlerai tout à l’heure.
- En ce qui concerne la broderie, celle qui se fait à la mécanique, sortait presque tout entière de Saint-Quentin : on ne la tirait en dehors de cette ville qu’en petites quantités d’Argenteuil, Suresnes, Calais, Tarare et Lyon. Nous devînmes, dès lors, tributaires de la Suisse. Mais on y fabriquait aussi de la broderie à la main; fort heureusement pour celle-ci, des centres importants comme Nancy et Mirecourt, pour les broderies lorraines, Lyon et Tarare pour les soies brodées, et la Normandie pour les broderies sur tulle, purent remplacer celles que nous n’avions plus.
- Tome 13;;. — Juillet-Aoûl-Sept. 1923.
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- L’ennemi, qui était, dans la place et y resta trente et un mois, prit son temps pour la destruction. Des industriels allemands furent appelés pour l’ell’ectuer méthodiquement avec h1 service de récupération allemand. La.
- Industrie de la «rouerie mécanique.
- Fi<r. 20. — L’um* îles plus imporlanlcs fabriques de broderies mécaniques de Saint-Quentin après l'occupation (Etablissements Y'1' Julien Daltroiï et Ciu).
- plupart commençaient [>ar vider les usines de leurs métiers qu’ils démontaient un à un, puis de leurs accessoires : plomb des tuyauteries, zinc des toitures, courroies, poulies: puis de leurs matières premières et marclian-
- Indcsïrik de la «rouerie mécanique.
- Fig. 21. — La salle des métiers automatiques à broder (Il m de longueur), des Etablissements Vv,‘ Julien Daltroiï et G10, reconstitués.
- dises : le tout était numéroté, étiqueté, minutieusement désigné, conduit emballé à la gare de Saint-Quentin par des camions automobiles, soigneusement rangé dans des wagons à destination des villes allemandes; ce déménagement terminé, bien souvent on mettait le l’eu d’une façon quel-
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- conque aux bâtiments vides. On peut dire de Saint-Quentin qu'il a etc à proprement parler un « sinistré intégral ».
- Après l’évacuation, les industriels français se trouvèrent, si je puis m’exprimer ainsi, en présence du vide; et comme il leur arrivait à ce moment des commandes de l’étranger et du marché intérieur, il devint nécessaire, pour sauver la face, de prendre un moyen détourné. En attendant la reconstitution proprement dite, le Gouvernement consentit à recevoir de la Suisse, libres de tous droits, une quantité de broderies mécaniques
- INDUSTRIE DU iîLANClIIME.Ni ET DE LA TEINTURE.
- Fig. 2-}. — Les décombres de l’usine de la Société anonyme de Blanchisserie el Teinturerie de Saint-Quentin, après l’occupation.
- dont la proportion fut « contingentée » par décret. Il fallut créer un organisme officiel de répartition entre les industriels sinistrés, et ceux-ci, en attendant des temps meilleurs, durent vendre ces articles à leur clientèle comme provenant de leurs usines reconstituées.
- Mais cette reconstitution dura longtemps. Ce n’est qu’en Suisse, en effet, à Saint-Gall et environs, que nos manufacturiers durent commander des métiers à broder qui leur manquaient; et, soit que les constructeurs helvétiques fussent débordés de commandes, soit qu’ils ne se pressèrent pas d’effectuer leurs livraisons, parce que leur clientèle locale de fabricants avait tout intérêt à pouvoir continuer le plus longtemps possible à livrer à la France
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- un contingent appréciable de broderies manufacturées, nos fabricants durent s’armer de patience pour voir leurs usines remises à nouveau en roule.
- Plusieurs, durant ce temps, usèrent du système du groupement corporatif, pour se reconstituer sous la forme d’établissements plus importants, réunissant sous une dénomination anonyme plusieurs tirmes anciennes, ('/est ainsi qu’ont été fondées depuis la guerre : la Manufacture de Broderies mécaniques et Ameublements (anciennes maisons Paul Petit, Petit et Picard réunies), la Société La Broderie mécanique française (anciens Llablissements A. Trêves tils, II. et A. Busquin frères, O. Huche, à Saint-Quentin, et Picard
- INDUSTRIE DU I! LA N cm Mi: NT ET DE LA TEINTURE.
- Fig. 23. — La salle de blanchiment dans l'usine reconstituée de la Société anonyme de Blanchisserie et Teinturerie de Saint-Quentin.
- frères au Cateau), et plusieurs autres. Ces initiatives nous ont paru intéressantes à mentionner.
- Nous avons dit plus haut qu’autour des fabriques de broderies mécaniques essaimaient à Saint-Quentin et environs, un certain nombre d’autres manufactures de tissus. Citons celle des étoffes de colon en tous genres à Iloisel, Lpehy, Levergues, Ltreillers, Serra ins, Ilomblières et Fresnoy-le-Grand ; celle des broderies méc and pies à Lucy, Estrées et Montbrehain ; celle des tresses à Ribemont et Boliain: celle des tulles et guipures à Bellecourt et Naurois. Je ne saurais les énumérer toutes.
- Mais en dehors de ces ateliers essentiellement mécaniques, un nombre considérable de métiers à brus battaient à domicile dans une foule de villages du département de l’Aisne, et tous avaient été entièrement détruits par
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- 1 ennemi. Les fabrications dont ils s’occupaient étaient des plus diverses : nouveautés pour robes, astrakan, peluches et tissus de Picardie, à llohain et Perthuy, couvre-hls piqués à Fpehy, tissus-crins à llendicourt, plumetis à Joueourt, etc. La reconstitution de ces métiers à bras était moins facile que celle des métiers mécaniques. Avant la guerre, ils étaient l'œuvre pour la plupart des spécialistes locaux et ne sortaient pas comme les autres de vastes ateliers de construction pouvant les fabriquer en série et susceptibles de les fournir au fur et à mesure des demandes.
- Pour surmonter ces difficultés, le Comptoir central d’Achats lit d'abord construire par un ouvrier de Saint-Denis, M. Prouvier, un métier à tissera bras qui servit de premier type. .Mais cela ne pouvait suflire. Après l'armistice en effet, les ouvriers revinrent dans leurs villages : les industriels, qui surveillaient ces rentrées, les embauchaient immédiatement, et les groupaient dans des baraques hâtivement installées sous la direction de contremaîtres, mettant à leur disposition des métiers du tvpe Prouvier fournis par le Comptoir.
- Ce fut le début. Fort heureusement, une maison de construction de métiers à bras, la firme Delamarre-Peboutleville, Cobin et Doris, s’établit à Paris, rue de .Montreuil : elle devint le principal fournisseur des sinistrés. Plus de 2.000 métiers à bras de tous modèles, avec leurs moulins à ourdir, rouets, porte-échevaux, battants divers, mécaniques d'armure, etc., ont déjà été réinstallés par ses soins dans les dillerents villages du département; et c'est encore là un effort sur lequel je dois attirer votre attention que la création de cette industrie nouvelle de la construction des métiers à bras, qui a permis de faire plus rapidement revivre chez nous l’industrie quasi-familiale du tissage à domicile.
- VI. — Industrie de la bonneterie mécanique.
- Je terminerai cette conférence, déjà longue, en m’occupant de l’industrie de la bonneterie mécanique, l’une de celles qui, après la guerre, a pris le plus d’extension en pays envahi. Vous n'ignorez pas que cette spécialité textile, en tant que fabrication, était, avant les hostilités, représentée en France par un certain nombre de régions dont les centres principaux travaillaient sur une échelle moyenne le coton, la laine ou la soie. Celles qui furent occupées par l’ennemi ont été surtout la Picardie et le Nord : mais elles n’étaient en général représentées que par des ateliers d’ordre moyen n’occupant qu'un nombre assez restreint de métiers — la plupart des circulaires ou des tricoteuses — ou, par des filatures qui avaient annexé à leurs usines quelques métiers de bonneterie. Les grands ateliers s’étaient surtout concentrés à
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- Troyes pour le colon cl à Lyon pour la soie, mais, fort heureusement, ceux-là étaient en dehors des atteintes de l'ennemi.
- L’Allemand, là encore, eut la main d’autant plus lourde qu’il rencontrait à chaque instant de nombreuses machines dans la construction desquelles il s’était spécialisé : les métiers-chaîne notamment, et les tricoteuses qu’en dehors de chez lui on ne trouvait qu’en Suisse. 11 était donc de cette partie du matériel devenu le principal fournisseur et il les détruisait avec d'autant plus d’acharnement qu'il lui semblait certain que pour les remplacer on serait obligé de s’adresser à lui.
- Industrie de la bonneterie mécanique.
- Fig. 21. — A telier des métiers circulaires dans l’usine de MM. Jules Desurmont et Clu, à Tourcoing.
- II y avait notamment certains accessoires de métiers, comme les aif/uilles à palettes qui ne venaient que d'Allemagne; et, à cette époque, la partie de l’industrie française qui employait ces organes indispensables risqua après la déclaration de guerre de subir un arrêt complet, (le danger fut évité parce que, sous le couvert de provenance espagnole, nous pûmes continuer à nous procurer provisoirement des aiguilles allemandes pour notre fabrication nationale : forcément, le gouvernement français ferma les yeux.
- Mais la leçon était dure. Aussi le premier soin de nos maisons françaises fut-il d’implanter en France cette fabrication spéciale, très difficile et délicate, je me hâte de le dire. Mais après des tâtonnements d’une certaine durée, la
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- Société française d’Aiguilles de Billancourt commença à en livrer à la clientèle française, puis après elle, les maisons Lebocey frères de Troyes, et W isner, de Puteaux.
- En outre, pour qu’on ne fut plus forcé de s’adresser à l’Allemagne pour les machines principales, de nouvelles firmes prirent l’initiative d’installer des ateliers perfectionnés pour la construction du matériel de bonneterie sous les formes les plus variées. En dehors des anciennes maisons de construction de l’Aube et de l’Oise, qui toutes s’agrandirent dans des
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- Fig. 23. — Atelier de la fabrication des bas et chaussettes dans l'usine reconstituée de MM. Jules Desurmont et Clc, à Tourcoing.
- conditions spéciales, on vit se créer des maisons de construction nouvelles à Nantes (Amineau frères), Paris (Bresson, G. Lamy, Danger, fils), La Gourneuve (Ferbois), Aix-sur-Vienne, etc. Mais toutes ces firmes, dont un grand nombre datent de la guerre, voulurent sortir des sentiers battus et ell es prirent 1 initiative de la construction des métiers pour lesquels nous avions été jusque là partiellement dépendants de l’étranger : tricoteuses, grands métiers rectilignes Gotton, métiers à bords-côtes, métiers pour la fabrication des chéchias et des cravates, métiers-chaîne simples, métiers Bachel, métiers milanais. D’autres firmes se firent importatrices de métiers à grande vitesse, américains, espagnols ou suisses. Bref, il y eut à cet égard
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- nu mouvement d’émulation remarquable qu’il nous paraît particulièrement intéressant de signaler à cette place.
- Ft comme à ces maisons il fallait une clientèle, grâce à leur concours, la France entière s’est depuis lors couverte d’une foule de [ledits et grands ateliers de bonneterie; do sorte qu’on peut dire aujourd’hui de cette industrie que, grâce à la guerre, elle est devenue autrement puissante et étendue quelle ne l’était en 11)14. Il est bon d’ajouter qu’elle est devenue très prospère car elle a été aidée dans son extension par la mode, dont le concours est venu juste à point pour quadruple]" notre production nationale, (fet état de choses s’est traduit par une augmentation, considérable depuis la guerre, de nos exportations d'articles de bonneterie et un recul réconfortant de nos impor-
- Fig. 26. — Etat comparatif schématique des zones dévastées dans les déparlements envahis.
- tâtions, parmi lesquelles l’Allemagne occupait avant la guerre une place considérable.
- Messieurs, j’ai terminé. Je viens de vous montrer dans ses grandes lignes jusqu’à quel point l’industrie textile française, l’une de nos richesses nationales de premier plan, a souiïert de l’invasion allemande; et en regard, je vous ai indiqué la grandeur de l’effort auquel elle doit d’être en partie reconstituée.
- Mais il est un point que j’ai laissé dans l’ombre : c'est que, pour relever ces ruines, il a fallu de l'argent, et qu’en présence de la carence voulue de son débiteur, c’est la Franco qui jusqu’ici, seule, a payé.
- L’évaluation des dommages aux biens a été évaluée pour toutes les industries à 85 milliards : au 51 décembre 1922, nous en avions payé 41, de sorte que dans les années à venir, il reste encore 44 milliards à verser. Mais nos dix départements envahis reprennent peu à peu leur place dans notre pays : avant la guerre, ils payaient, réunis, un tiers des impôts; depuis la paix, ils ont versé au Trésor, au cou rs de l’année 1922, 1.918.615.000 f, soit le cinquième; mais il est juste ch' dire qu’ils n’ont pas
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- 1-A RECONSTITUTION DK S INDUSTRIES TEXTILES DANS LES RÉGIONS LIRKRKKS. 585
- encore retrouvé toute leur population laborieuse. Celle-ci comprenail, en 1014, 4.81)0.01)2 habitants; au jour de l’armistice, (die n’était plus que 2.075.715; au Ie'' avril 1023, elle était redevenue 4.210.085. Il eu reste doue environ 10 p. 100 à rentrer.
- Vous excuserez, Messieurs, la brutalité de ces chilires. Mais ils vous permettront de mieux apprécier les éléments de la tache accomplie. Celle-ci, vous le voyez, a été considérable et nous avons l’espoir que, Dieu aidant, nous la verrons bientôt rapidement et fructueusement terminée, pour le plus yrand profit de notre (duo- pavs.*
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- BULL. DU LA SOC. d’uNCOUBAG. POUR l’iNDUSTHIU NATIONALE. — .1UILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- LE DOCUMENT CONFIDENTIEL DU GRAND ÉTAT-MAJOR ALLEMAND SUR L'ÉTAT DE L'INDUSTRIE DANS LA FRANCE OCCUPÉE :
- DIE INDUSTRIE IM BESETZTEN FRANKREICH, 1916 (1).
- Je me garderai de refaire ici le tableau de la destruction des régions envahies, au cours des années 1911 à 1918 : de nombreuses conférences n’ont-elles pas été faites sur ce sujet, tant dans cette salle que dans celles d’autres sociétés industrielles ou économiques du Pays?
- Les comptes rendus de notre Société, de même que ceux d’autres groupements similaires, les nombreux journaux illustrés français ou étrangers, vous ont mis sous les yeux l’état de dévastation dans lequel se sont trouvées, après la guerre, ces riches et puissantes régions, autrefois, la gloire de la France industrielle.
- L’étranger qui n’a pas éprouvé nos souffrances peut, en parcourant les zones dévastées, attribuer ces amoncellements de ruines aux conséquences inévitables de cette guerre, la plus terrible que l’histoire ait eu à enregistrer, et qui dans l’avenir fera frémir d'épouvante les nouvelles générations, lorsqu’elles voudront l’étudier dans ses moindres détails.
- Combien cet étranger sera-t-il étonné lorsque nous lui prouverons, par une documentation officielle, que ces dévastations, ces ruines, ne sont pas les conséquences inévitables de la lutte de deux peuples qui ont loyalement défendu leur droit les armes à la main, mais que l’un d’eux avait depuis longtemps prémédité de détruire les moyens de travail de son adversaire, pour le réduire à l’inactivité, à l’esclavage peut-être, et s’enrichir ensuite à ses dépens.
- Ces preuves nous les possédons, nous allons vous les exposer ; elles n’étonneront pas ceux qui connaissent quelles étaient, avant la guerre, les ambitions de l’Allemagne sous la poussée de sa foi en son empereur, ivre d’orgueil.
- (1) Conférence faite par Bailleur en séance publique inaugurale, le vendredi 8 juin 1923.
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- 1-f; document confidentiel allemand su II l’industrie française. 587
- Désormais le soldat allemand portera le stigmate du vandalisme auquel ses chefs l’ont préparé de longue main, car si nous l’avons vu, aussitôt arrivé dans nos régions industrielles, enlever avec la rage que donne le succès des armes, les produits ouvrés, semi-fabriqués ainsi que des matières premières brutes, on peut dire que jamais il ne serait venu à l’esprit d’un o f fi ci er français de faire procéder à semblable besogne si le sort des armes nous avait fait traverser le Ithin; parce que jamais, au cours des conférences faites jadis sur la mobilisation, l’ombre de cette idée n’est venue à l’esprit de notre Etat-Major. Cette conduite n’a du reste aucun précédent dans l’histoire.
- Quatre jours sont à peine écoulés depuis la prise de Lille, que déjà nos ennemis ont procédé aux enlèvements de matières premières : jute, cuir, lin, chanvre, coton, etc. Si les propriétaires des marchandises parvenaient, à force de supplications, à se faire délivrer un bon d’enlèvement, un reçu quelconque, ce document imprimé portait le nom de la ville de Lille, première preuve d’une organisation étudiée d’avance.
- Maître de nos régions, l’Allemand veut en connaître les moindres ressources: pour y parvenir, il interdira toutes les ventes en gros. Puis obligera, sous menace d’amende et de prison, les détenteurs des marchandises à en faire la déclaration exacte.
- L’état, dressé immédiatement, est affiché à la porte du magasin; leproprié-taire est déclaré responsable. C’est alors que l’autorité militaire forme des trains complets de marchandises; elles sont envoyées en Allemagne pour être mises en vente au profit de l’Etat.
- Non contents de vider les usines, les magasins, les Allemands veulent connaître l’organisation particulière de chaque établissement industriel. A cet effet, ils ont fait établir, chez eux, en langue allemande, sur papier rouge (d’où le nom de questionnaire rouge), un long interrogatoire auquel chacun devra répondre dans un délai déterminé.
- Indignés de cette inquisition, les industriels, les commerçants, appuyés par les chambres de commerce, refusèrent de répondre, chacun, comme bien on le pense, prétextant une raison plausible.
- Cette résistance n’arrêta pas les Allemands qui recrutèrent chez eux de nombreux industriels et négociants spécialistes: ils accoururent joyeusement fouiller les usines, les magasins, relevant les renseignements suscep-tibl es de les intéresser, et désignant tel ou tel lot de marchandises à expédier en Allemagne, quand ce n’était pas chez certains neutres.
- Les résultats ne donnèrent pas satisfaction au Grand Etat-Major, dont l’action fut toujours, de son propre aveu, ainsi que nous le verrons plus loin, étroitement liée avec celle des organisations économiques de
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- 588 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — .IUILL.-AilUT-SFTT. 1922.
- l’Fmpire (1); aussi, celui-ci décida-t-il de prendre la direction d’une enquête de grande envergure.
- Cette enquête, comme nous allons le voir, devait permettre à nos ennemis do tirer parti, pendant et après la guerre, directement ou indirectement, de toutes les ressources industrielles des régions envahies, et de parfaire ainsi la grande victoire qu’ils escomptaient remporter rapidement par les armes.
- Le 1er janvier 1910, peu avant de déclencher le mouvement offensif sur Verdun, plus de 200 experts spécialisés dans toutes les branches industrielles sont rappelés des armées et envoyés à Lille. On les installe dans les vastes locaux de la succursale de la Banque de France (2). Les éléments nécessaires sont mis à leur disposition, pour procéder à de savantes enquêtes sur tous les établissements industriels des régions envahies occupant plus de dix ouvriers : sur leur matériel, leurs moyens de production, leurs débouchés.
- Tous les renseignements qu’il est possible de recueillir, soit de la bouche des propriétaires terrorisés, soit chez des ouvriers, des voisins, etc., sont relevés sur de grandes fiches portant la mention « Secret » (3) puis
- ces fiches sont dépouillées pour former des tableaux comparatifs.
- Le nombre, la valeur des machines-outils de provenance étrangère, sont minutieusement relevés. Des rubriques spéciales permettent de connaître le nombre d’ouvriers étrangers, leur nationalité.
- Leurs investigations ne se bornent pas aux établissements industriels : toute documentation administrative pouvant fournir une indication à un titre quelconque est classée, cataloguée; les statistiques de douane sont pour leur part largement mises à contribution. *
- Voici en termes généraux les matériaux qui ont servi à la création de cet ouvrage intitulé Die Industrie im besetzten Frankreich, 1916. (L’industrie française dans les régions occupées) ouvrage du format de 22x 30,5 cm, de 182 pages dont 8 hors texte, renfermant de nombreux tableaux et accompagné de 9 grandes cartes ou graphiques, exposés au cours de la conférence, et reproduits tels quels, sans réduction, par les soins de la Société d’Fncou-ragement.
- Le manuscrit de cet ouvrage paraît avoir été composé en deux mois de temps. A quelle époque l’édition est-elle sortie? nous n’avons pu le savoir. Le tirage paraît avoir été d’un millier d’exemplaires, tous numérotés, portant la recommandation « Confidentiel » ce qui en marquait l’importance. Ils
- (1) Voir plus loin, p. 393, la préface de l’ouvrage.
- (2) Voir plus loin en annexe, pages 629 el 632, la pièce justificative.
- (3) Voir plus loin en annexe, pages 630 et 631, la pièce justificative.
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- LE DOCUMENT COXEIDENTIEL ALLEMAND SUll L’iNDL'STIUE FRANÇAISE.
- 5 (SI
- furent distribués aux chambres de commerce, aux grandes bibliothèques, aux groupements industriels d’Allemagne et sans doute aussi d’Autriche.
- Le succès de nos armes et quelque heureux hasard nous ont mis en possession en France de quatre exemplaires (1).
- Ce volumineux ouvrage, dans le corps duquel ne se trouve aucun renseignement militaire ou stratégique, ne pouva.it intéresser que la grande industrie et le grand commerce des empires centraux; les professionnels pouvaient y puiser des renseignements dont les suivants étaient pour eux les plus essentiels :
- 1° Telles industries françaises, qui approvisionnaient de tels produits des marchés français ou étrangers, deviendront incapables de produire pendant des périodes dont la durée, plus ou moins longue, est chaque fois évaluée avec précision ;
- 2° Toutefois, en dépit des difficultés, les Allemands savaient que les populations laborieuses du Mord de la France ne se décourageraient certainement pas, et qu’elles s'efforceraient sûrement à reconstituer leurs usines. Minutieusement informés par ce livre, de l’outillage nécessaire à cette reconstitution, les commis-voyageurs allemands, après la guerre, devaient donc pouvoir faire avantageusement leurs offres de services à nos industriels sinistrés.
- Pour fournir aux producteurs allemands ces deux catégories d’informations, le plan général de l’ouvrage est le suivant :
- Un chapitre est consacré à chacune des industries des régions envahies, et chaque chapitre est divisé en parties comportant elles-mêmes des sous-titres en marge :
- La première partie décrit l’industrie envisagée au moment de l’invasion.
- La seconde, résumant les dommages qu’elle a déjà subis, décrit sa situation en février 1916.
- La dernière partie, la plus intéressante, examine quelles répercussions ces dommages exerceront sur l’industrie allemande concurrente, ou sur les industries allemandes dont l’industrie française dépend, soitpour son outillage, soit pour ses matières premières.
- Nous avons reproduit, pages 620 à 622, à titre de spécimen, réduites aux deux tiers, les pages 211 à 214 du livre. Files sont relatives à l’industrie du cuir.
- Fn somme, l’armée allemande a détruit pour que l’industrie allemande, ou bien bénéficiât de la disparition de concurrents gênants, ou bien trouvât son profit à participer à l’œuvre de reconstitution.
- (1) Un exemplaire, devenu propriété de la Commission historique du Nord, est déposé à Lille aux Archives départementales. Une fiche questionnaire rouge y est jointe.
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- Ü90 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- En lisant cet ouvrage, et aussi ce que nous en reproduisons, il convient d’observer, en ce qui concerne les dommages :
- Que la distinction est toujours assez soigneusement faite entre ceux qui proviennent directement des opérations de guerre proprement dites, et jusqu’à un certain point inévitables, et ceux qui résultent des actes de l’autorité allemande; ces derniers sont toujours et de beaucoup les plus considérables ;
- Que ces dommages sont ceux dont la constatation a été faite en février 1910, c’est-à-dire près de trois ans avant la fin des hostilités; ils ne représentent donc qu’une fraction, souvent insignifiante, des dommages commis jusqu’à la fin de la guerre ; et on sait que, dans leur retraite, les Allemands se sont acharnés dans leur œuvre de destruction. Les délais indiqués comme nécessaires pour la remise en état de certaines industries, doivent donc être presque toujours fortement majorés. Et c’est ce que l’expérience nous a appris.
- Nous donnons ci-après, à titre d’indication :
- 1° La traduction de la préface de l’ouvrage allemand;
- 2° Quelques extraits des chapitres relatifs à chaque industrie, en nous limitant aux parties intitulées Dommages et Répercussions, puisque la situation avant la guerre nous est connue (1 ). Nous donnons in extenso, à litre de spécimen, la traduction des pages 211 à 21 i relatives à l’industrie du cuir;
- 3° Des extraits de la conclusion;
- 4° En vraie grandeur, les 9 grandes planches (cartes et graphiques) hors texte de l’ouvrage;
- 5° Pour l’industrie du cuir seulement, la fraction correspondante des tableaux qui résument l’enquête et qui font, en quelque sorte, double emploi avec quelques-uns des graphiques des planches hors texte.
- Ma sincérité m’oblige à déclarer que je n’ai pas la prétention d’exposer un ouvrage absolument inconnu de nos Pouvoirs publics, de nos plénipotentiaires : sachons au contraire qu’un exemplaire complet de cet ouvrage mystérieux a été envoyé au Ministre des Finances aussitôt l’armistice.
- (1) Il y a cependant dans cette partie, des aperças et des vues d’ensemble qui ne manquent pas d’intérêt même pour les Français, notamment sur la participation allemande à un titre quelconque dans les industries visées. Nous avons laissé de côté les passages où les Anglais sont visés. Ils auraient aussi beaucoup à y glaner.
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- LE DOCUMENT CONFIDENTIEL ALLEMAND SUR i/lNDUSTRIE FRANÇAISE. 591
- Malheureusement, soit que l’on n’ait pas reconnu à cette trouvaille toute l’importance qu’elle méritait, soit que l’on ait eu confiance dans les signataires du traité de Versailles, on se contenta alors de faire traduire simplement les passages principaux de cet ouvrage, pour composer deux petites brochures : l’une, la première, de 25 petits feuillets 15 X 24 cm, l’autre de 109 pages, de même format, avec une planche hors texte. Ces brochures, distribuées dans les commissions qui siégèrent pour jeter les bases préliminaires du traité de paix, sont aujourd’hui presque introuvables (1). Une troisième édition fut faite en anglais; ces derniers exemplaires ont tous disparu.
- Depuis, les temps ont changé, et j’ai eu la grande satisfaction, avec le concours de mon ami M. II. Mauger, sénateur, de faire revivre cette preuve de l’hypocrisie allemande; bientôt, on nous l’assure, la traduction complète de ce travail sera terminée; et, cette documentation historique, devenue diplomatique, passera à la postérité chez tous les peuples civilisés.
- Puisse le faible concours que j’ai apporté en la circonstance, être utile à mon Pays : ce sera ma plus belle récompense.
- Il me reste un devoir bien doux à remplir.
- La découverte des quatre exemplaires cités plus haut ne s’est pas faite sans difficultés. Dès qu’il m’a été possible de disposer de l’und’eux, j’ai demandé un rendez-vous à M. Henry Le Chatelier, ancien président de notre Société, avec lequel j’ai eu de si agréables relations depuis vingt-cinq ans; immédiatement, il comprit l’importance qu’il y avait à vulgariser cette preuve incontestable de l’organisation de la guerre économique faite à la France; et, moins de deux heures après notre entretien, il décidait, avec notre dévoué président M. Bâclé, la publication dans le Bulletin du texte d’une conférence que je consentais à faire sur cette question.
- En huit jours, grâce au bienveillant concours de M. E. Lemaire, agent général de la Société d’Encouragement, qui s’est dépensé sans compter pour mener à bonne fin la tâche ingrate que nous nous étions imposée tous deux, nous parvenions à faire reproduire les 9 grandes planches ou graphiques, ainsi que la collection de clichés de projection qui illustrèrent la première conférence que je fis le 28 avril 1923.
- Aussitôt tirés, les premiers exemplaires des 9 grands graphiques furent mis à la disposition des groupements industriels du Nord.
- fl) Un exemplaire de chacune de ces deux brochures a été déposé à la Bibliothèque de la Société d’Encouragement.
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- 892 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). —• JUILL.-AOUT-SEPT. 1023.
- Il appartenait à la Société d’Fncouragement, la plus ancienne des Sociétés ((‘cliniques de France, de prendre la direction de cette manifestation; la vigilance que ses administrateurs apportent journellement dans l’étude de toutes les questions se rattachant à la prospérité de nos industries nationales, était pour moi un sûr garant de l’accueil qu’ils auraient réservé à la cause des sinistrés. Aussi suis-je heureux de dire à tous les membres du lîureau et au nom des industriels des régions envahies : Merci. Soyez assurés de notre reconnaissance.
- IIeniii Iïoulangek, industriel à Lille.
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- Lederindustrie :
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- xv Lederfabriken zum Teil in Verbindtmg mit Gerbereien X Ledersonderfabriken ^ Schuh- und Pantoffelfabriken
- Papierindustrie :
- E3 Kartenschlagereien B Pappschachtelfabriken cCj Buntpapierfabriken A Papierhülsenfabriken a Papier- und Pappen-Fabriken
- Drucktechn. Gewerbe:
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- Druck von R. Oldenbourg, Müiwhen.
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- „Die Industrie im besetrten Frankreich*, Karte Nr. 7,
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- Gesamtübersicht der Dampîkessel, ftntriebs- und flrbeitsmaschinen
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- Verteilung der Arbeiter im besetzten Qebiet nach Qeschlecht und Alter
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- Zucker/ndustr/e
- Die Ergebnisse der Industriezâhlung
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- Druckfect/n Geurerbe
- Bemerkung: Der Raumersparnis luegen tuurden die Zahien sprungtueise angegeben. jeder Sprung ist durch einen Stârkeren Strich gekennzeichnet.
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- %C‘i’8 Industrie im besetzten Frankreich^ Karte Nr. 9.
- Druck von R. Oldenbourg, Mttnchen.
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-
-
-
- BULL. UK LA SOC. d’kNC. POUR u’iNDUSTRIK NATIONALE.
- JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- EXTRAITS DU DOCUMENT CONFIDENTIEL ALLEMAND :
- DIE INDUSTRIE IM BESETZTEN FRANKREICH, 7976(1)
- PREFACE (2)
- Les relations économiques actives entre la France et l’Allemagne avant la guerre, les velléités d’indépendance industrielle manifestées parla France depuis une dizaine d’années (boycottage de marchandises allemandes, protestations contre l’exportation du minerai de fer, difficultés douanières, etc,) et les démarches récemment entreprises par la France en vue de l’exclusion systématique des produits allemands après la guerre, telles qu’elles ont trouvé leur expression notamment dans les délibérations et les mesures économiques de la Quadruplice, ont donné lieu, en Allemagne, à de nombreuses études sur les rapports économiques franco-allemands.
- Afin de fournir aux études de ce genre des bases aussi sûres que possible, la Direction suprême de l'Armée a fait procéder, au sujet de l’industrie en territoire français occupé, à des enquêtes dont les résultats sont consignés dans ce travail. Effectuées sur place, ces enquêtes ont fourni des renseignements qui seront précieux pour l’activité de l’Allemagne, et cela en dépit des erreurs qu’ils renferment. Ces erreurs étaient inévitables : elles sont dues au caractère personnel de ceux qui se sont procuré ces renseignements et surtout aux conditions spéciales du temps de guerre dans lesquelles ces enquêtes ont été effectuées.
- Les enquêtes ont été faites, tout d’abord, par zones d’armées sous l’unique direction de militaires que leur profession civile qualifiait pour ce travail, à l’aide de feuilles de recensement d’un type uniforme. Au total 4.031 entreprises ont été examinées par environ 200 militaires, le travail étant réparti par branches professionnelles. Le temps dont ils ont disposé n’a pas dépassé un à deux mois; en raison de leur situation militaire, il ne pouvait être accordé aux experts un délai plus prolongé. Par suite même de ce court délai, il ne pouvait être procédé qu’à un recensement par catégories d’entreprises et non pour chaque exploitation distincte. On a donc pris comme base non pas, comme dans le recensement industriel allemand, l’unité technique de chaque exploitation, mais l’unité d’organisation commerciale.
- La réunion et l’étude de toutes les feuilles de recensement ont donc fourni les bases de l’exposé d’ensemble ci-après.
- (1) On a imprimé en caractères italiques les passages qui méritent plus particulièrement d’attirer l’attention du lecteur. Cette distinction n’existe pas dans le document original.
- (2) La préface est traduite in extenso.
- Tome 135. — Juillel-Aout-Seplembre 1923.
- 40
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-
-
-
- -391 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- L’enquête s'est heurtée aux difficultés suivantes : absence des personnes responsables de la conduite de l'exploitation; de la part des personnes présentes, réserve dans les déclarations; déclarations sincères en apparence, mais en réalité faites avec l’intention d'induire en erreur; méfiance; ignorance technique, etc.
- L’article 418 do la loi française du 13 mai 18(13 a également constitué un sérieux obstacle chaque fois qu’il s’est agi d’approfondir, par la conversation, l'idée d’ensemble résultant de la visite. Cet article est ainsi conçu :
- (( Tout directeur, employé ou ouvrier d’une fabrique qui aura communiqué ou tenté de communiquer à des étrangers ou à des Français résidant à l'étranger, des secrets de fabrication, etc. »
- Lien que les inspections, et les observations échangées au cours de ces enquêtes, n’aient jamais eu pour but la recherche de secrets de fabrication, mais simplement la recherche de renseignements sur la situation générale de l’industrie pendant la guerre et dans l’avenir, la réserve qui s’est partout manifestée se comprend parfaitement en raison de la loi précitée; cette réticence des habitants à fournir des renseignements a été partout [irise en considération, parce qu’elle provenait du respect des lois.
- Parmi les difficultés que rencontrèrent les enquêteurs, il faut citer encore l’arrêt des exploitations qui rendait impossible un compte rendu tout à fait exact.
- Si, malgré ces difficultés, on est arrivé à fournir un travail digne de foi dans son ensemble, encore qu’il ne soit pas complet et que les chiffres qu’il renferme doivent être considérés comme approximatifs, le mérite en revient aussi bien à l’étude de documents imprimés à peu près exacts et aux démarches des enquêteurs qui, chaque fois, ont visité personnellement les usines, qu’au zèle avec lequel ces mêmes enquêteurs se sont consacrés à leur tâche.
- La limitation des enquêtes aux entreprises vraiment industrielles et la distinction entre celles-ci et les petites industries et, dans certains cas, entre les entreprises commerciales, offraient en outre une difficulté qu’il ne faut pas méconnaître. En général, il n’a pas été fait d’enquête sur les usines comptant moins de 10 ouvriers; mais il était évident que, pour certains groupes d’industries, ce signe extérieur était sans valeur. Dans certains cas, on s’est basé sur d’autres considérations (le nombre de chevaux-vapeur par exemple, etc.). En utilisant des documents officiels français relatifs au territoire occupé, il a été possible, en outre, de faire ressortir l'importance des métiers manuels, du commerce et du travail à domicile.
- Les enquêtes ont porté sur les branches industrielles suivantes :
- Mines (mines de houille, fours à coke, distillation du goudron, mines de fer, phosphatières) ;
- Usines métallurgiques (fer et autres métaux);
- Ateliers de constructions mécaniques;
- Industrie électrotechnique et usines électriques;
- Industries textiles ;
- Industrie du vêtement;
- Industrie du papier ;
- Industrie chimique y compris les usines à gaz. l’industrie des gaz liquifiés ou comprimés, les raffineries de pétrole, les fabriques de caoutchouc, la savonnerie et la verrerie;
- Les moulins à céréales, les moulins à huile ;
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-
-
-
- EXTRAITS RU DOCUMENT CONEIDENTIER ALIEMAND.
- 51)5
- Les brasseries el malteries ;
- L’industrie sucrière;
- L'industrie de l’amidon ;
- L’industrie de l’alcool ;
- L’industrie du cuir ;
- L’industrie du bois ;
- Les industries se rattachant à l’imprimerie.
- Les recherches sont limitées à la zone occupée en janvier 1916, et les relevés ont été effectués en février 1910. Il en résulte que ce travail n’embrasse pas la totalité des dommages causés par la guerre aux établissements industriels français car, indépendamment des destructions et saisies postérieures à la date indiquée, il existait immédiatement à l’arrière du front français toute une série de villes industrielles, florissantes avant la guerre, dont les établissements industriels doivent être considérés comme entièrement détruits. Qu’il suffise de signaler Armenlières, Béthune, Reims et Lunéville. Pour évaluer le dommage que la guerre a fait subir h l’industrie française, les données de ce travail devront être complétées par des chiffres qu’il ne sera possible de fixer qu’après la guerre.
- Quelques considérations sur les différentes catégories de dommages auxquels l’industrie a été exposée par la guerre mondiale trouveront ici leur place. 11 faut distinguer :
- a) Les dommages de guerre naturels;
- b) Les dommages provoqués par l’isolement de l’Allemagne du marché mondial, contrairement au droit des gens;
- c) Les dommages pécuniaires et autres.
- Doivent être considérés comme dommages de guerre naturels : la destruction totale ou partielle des usines par les projectiles ou l’incendie; la destruction d’exploitations industrielles ou d’usines situées dans la zone de feu (leurs machines sont abandonnées à elles mêmes et, par suite de leur arrêt, sont exposées à une mise hors service complète); l’évacuation de machines de bâtiments d’usines transformés en hôpitaux, en salles de spectacles, en écuries, etc-, cas dans lesquels, en raison du peu de temps disponible, il n’a pas toujours été possible de procéder à un démontage soigné et à une préservation méthodique.
- Rentrent dans la catégorie b) : la saisie et l’enlèvement, en quantités qui, avec la durée de la guerre, ont été sans cesse en croissant, de matières premières, de produits semi-ouvrés et fabriqués et de machines, le tout servant à la guerre. Le blocus presque complet de l’Allemagne et les difficultés considérables du commerce notamment avec la Hollande, la Roumanie et la Suisse, ont rendu nécessaire le transport en Allemagne, afin de satisfaire aux besoins des troupes combattantes et du pays, de toutes les matières qu’elle importait en temps de paix. Lorsque les matières premières trouvées sur place ne suffisaient pas, il a fallu naturellement se rabattre sur des objets fabriqués et même sur des pièces de machines qui, ayant déjà reçu leur affectation, en faisaient partie.
- Si grave qu’ait été, au moment même, le préjudice subi par les entreprises du fait de l’enlèvement de matières textiles, de cuir, de bois, de caoutchouc, de produits chimiques, de minerais de fer, de métaux bruts, etc., les régions occupées n’ont toutefois ressenti tout le poids de la politique de blocus de l’Angleterre que le jour où les installations industrielles ont dû subir, outre l’enlèvement de machines
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-
-
- 596 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEFT. 1923.
- entières, le démontage intégral de parties importantes en cuivre, en bronze, en aiton, etc. ; c’est ainsi, par exemple, que les hauts fourneaux ont été dépouillés de leurs coquilles, les laminoirs de leurs cylindres et de leurs coussinets.
- Si la reconstitution des stocks de matières premières et de produits semi-ouvré* ainsi que l'acquisition de nouvelles machines sont avant tout une question d'indemnité, partant de crédit, les dommages de guerre de celte dernière catégorie auront des répercussions plus durables : ils n atteignent pas seulement le crédit de l'entreprise-, ils vont jusqu'à mettre en question la prolongation de son existence après la guerre. Il en est de même pour la main-d'œuvre : soit que les anciens ouvriers reviennent après la guerre, suit qu'ils n'aient pas quitté la région, ils se verront contraints de vivre ailleurs jusqu'à ce que l'usine où ils travaillaient se soit reconstituée. Ces usines, en effet, ne disposeront pas de moyens suffisants pour maintenir le personnel jusqu à restauration complète et remise en marche des ateliers. La partie du personnel ouvrier qui sera nécessaire, pour la remise en état de ientreprise sera relativement faible. Il existe des localités dont les habitants émigreront par milliers.
- Les dommages pécuniaires prévus dans la catégorie c) sont représentés par le manque à gagner provoqué par l’arrêt complet de toute activité économique, et par la nécessité de procéder après la guerre à des amortissements particulièrement importants. Il en résultera inévitablement une vaste concentration d’actions équivalant à une formidable perle de capital. Il ne pourra non plus être accordé d’indemnité ni pour le chômage auquel des entreprises se verraient condamnées après la conclusion de la paix, ni pour la diminution du chiffre d’affaires et des bénéfices qui en résultera pour longtemps encore.
- 11 était à prévoir que la guerre donnerait lieu, avant la fin même des hostilités, à de nouvelles fondations d’entreprises industrielles dans les régions de la France non occupées : le fait est confirmé par diverses informations venues des pays neutres ou parues dans les journaux français. Quant à savoir si ces entreprises demeureront viables après la guerre, c’est là une question que nous n’avons pas à étudier ici. Mais il est peu vraisemblable que, par suite du transfert, ou pour mieux dire, par suite de l’extension de certaines industries, le caractère industriel propre du territoire occupé subisse dans son ensemble une modification importante. Beaucoup d’usines anciennes disparaîtront complètement; d’autres, au contraire, outillées à la moderne, se créeront. D'une façon générale, l’industrie française des erritoires occupés doit aller au-devant d’une rénovation et les dommages de guerre qui pèsent aujourd'hui lourdement sur elle doivent provoquer indirectement le progrès de la technique française. La puissance financière, considérable en elle-même, des diverses entreprises y aidera puissamment.
- Partant de ce principe qu'une connaissance approfondie des conditions industrielles et économiques du territoire occupé est nécessaire dans les milieux autorisés de l'Empire, on a essayé, dans ce travail, d'en fournir une description en quelque sorte complète, d'après les relevés effectués sur place.
- Ce travail embrasse, au point de vue technique comme au point de vue économique, les branches industrielles les plus importantes; il dépeint les conditions d'existence des diverses industries; il expose leurs rapports avec l'Allemagne et avec le marché mondial et donne un aperçu des répercussions qui résulteront probablement pour /’Allemagne de la destruction de certaines branches d'industrie.
- Le choix des différents groupes, ainsi que l'étude faite à part de branches indus-
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- trielles normalement reliées entre elles, ont été motivés par l'importance que ces branches d’industrie présentent, non seulement pour le territoire occupé, mais encore en ce qui touche leurs rapports avec l’Allemagne et avec le reste delà France. Tel est le motif pour lequel certains travaux statistiques s’écartent de la répartition par groupes.
- En annexe à la description des différentes industries, les conditions générales dans lesquelles elle travaillaient avant la guerre sont décrites dans la seconde partie de ce travail. Pour l’exposé des conditions économiques du territoire occupé, on a eu largement recours aux données des statistiques françaises. Le cadre du travail s’est trouvé élargi du fait qu’on y a incorporé les conditions de peuplement et l’agriculture. Le commerce extérieur, les moyens de transport du territoire occupé, la condition des travailleurs et les divers métiers, sont autant de problèmes directement rattachés à la description des industries fournies dans la première partie de l’ouvrage.
- Toutes les données de la seconde partie, sauf indication contraire (par exemple pour l’exposé du bilan du commerce français pendant la guerre) se rapportent à la période d’avant-guerre. Les tableaux statistiques faciliteront de nouvelles recherches.
- Dans la troisième partie, on a tenté une évaluation économique du territoire occupé. La valeur en capital du territoire occupé est calculée en prenant comme base toutes les appréciations des valeurs particulières ainsi que les considérations relatives aux questions de crédit et de finances. On a en outre recherché dans quelle mesure le territoire français occupé constitue, dans l'économie globale française, un territoire en excédent.
- EXTRAITS DES CHAPITRES DE L’OUVRAGE ALLEMAND RELATIFS A CHAQUE INDUSTRIE
- Mines de houille.
- Dommages.
- La guerre a fortement éprouvé le bassin houiller du Nord. Les détériorations devenues nécessaires dans les installations destinées à l’exploitation des mines commencent au bassin de Dourges et augmentent au fur et à mesure qu’on se rapproche du front. Tout le cuivre, le laiton, le bronze ont été enlevés des machines, des canalisations électriques, etc., à l’une des fosses du bassin de Dourges, à toutes les fosses de Drocourt ainsi qu’à la fosse 5 de Courrières. Dans le petit bassin de Carvin, toutes les parties métalliques des machines ont été enlevées. Le démontage de ces pièces n’ayant pas toujours été exécuté par des mains expérimentées, il en est naturellement résulté de graves dommages aux machines et aux installations électriques, et leur remise en état ne sera pas seulement coûteuse, mais encore difficile et très longue.
- Il va de soi que l’administration de l’armée, ainsi que les troupes, ont enlevé des
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- fosses tous les matériaux qui pourraient être affectés à des emplois militaires, tels que : bois de mines, rails et tout matériel en fer, le coke, l'essence, l’huile, etc.
- Le travail de destruction n'a pu être laissé au seul feu de l'ennemi. Certains motifs stratégiques nous ont amenés à abattre les bâtiments d'extraction. La communication souterraine, si dangereuse pour nos troupes, entre les bassins, situés départ et d'autre du front, a été interrompue en inondant les travaux des mines. A cet effet, on a détruit le ciwelage aux endroits où des couches d'eau permettaient de provoquer une forte inondation à l'intérieur des galeries. Par suite, les bassins sont immobilisés pour plusieurs années.
- On peut évaluer la diminution de la production de houille pendant la première année de paix, pour l’ensemble de la région, à 13 ou 15 millions de tonnes, et cette diminution ne sera guère inférieure à 10 millions de tonnes pendant la seconde année de paix. Il est certain que les fosses de Lens et de Liévin, peut-être aussi celles de Meurchin, demeurent hors de compte pour des années; leur production atteint, en nombre rond, 5,5 millions de tonnes.
- L’excédent de main-d’œuvre qui se manifestera après la guerre donnera lieu à des émigrations qui pourront par la suite créer des difficultés quand il y aura lieu de combler les vides.
- Répercussions.
- Remplacement des machines. — Les mines de houille du Nord de la France ont perdu tant de machines que si elles veulent se remettre rapidement au travail, elles seront forcées de s’adresser à l’étranger. Quelles que soient les modalités du rétablissement des rapports politiques entre la France et l’Allemagne, l’industrie mécanique allemande profitera en toute circonstance de sa bonne réputation, l'Angleterre et l’Amérique n’étant pour ainsi dire pas introduites dans la région.
- L’industrie française du coke entre en jeu comme concurrente de l’Allemagne sur le marché français, en tant qu’elle cherche à diminuer l’écoulement considérable du coke allemand sur ce marché (en 1912-1913, plus de 2,5 millions de tonnes annuellement).
- 11 est peu vraisemblable que les mines qui fournissent le charbon à coke soient en mesure de le livrer en quantités suffisantes pour subvenir entièrement aux besoins des fours, de sorte que les usines à coke devront avoir recours dans une large mesure aux charbons étrangers, notamment au charbon gras allemand. La concurrence anglaise n’entrera guère en jeu, après la guerre, pour cette catégorie d’acheteurs, voisins de l'Allemagne, et cela en raison des frets maritimes élevés.
- Quand ils auront été remis en état, les fours à coke de la Compagnie de Lens seront, pendant des années, obligés de se fournir de charbons à coke étrangers, car le charbon gras des mines de Lens leur fera défaut par suite de la destruction des travaux et de l’inondation du bassin minier. On a peine à supposer que Lens reprendra la fabrication du coke avant l’exploitation de ses propres charbons. Les établissements ainsi atteints comprennent 554 fours avec fabrication de produits dérivés et une production annuelle de 620.000 t de coke.
- Même si les riches gisements de fer et de charbon du territoire français occupé par les troupes allemandes devaient rester à la France, il est à prévoir pour l’Allemagne qu’elle aura à livrer un pourcentage plus élevé que par le passé du déficit laissé par la production française.
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- Produits dérivés de l’industrie du coke et de la distillation du goudron.
- Dommages.
- Avec la destruction des principales installations, telles que celle de la Société de Lens, celte industrie a reçu un coup très rude.
- Répercussions.
- Il faut donc prévoir après la guerre un accroissement des exportations, en France, des produits de l’industrie allemande du charbon et du goudron.
- Les consommateurs français de ces produits devront, pendant les premières années qui suivront la guerre, recourir, plus que par le passé, aux importations allemandes, anglaises ou belges.
- Mines de fer.
- Dommages.
- De toutes les usines, celle de Landre seule a été légèrement endommagée; en outre, les mines de Murville, Amermont et Pienne ont souffert directement en ce sens que, les réservoirs ayant cessé de fonctionner, les installations ont été inondées. Après rétablissement des conditions de paix, les travaux d’épuisement de ces mines pourront, suivant prévisions, être effectués en 6 ou 9 mois. En ce qui concerne la remise en exploitation, après la guerre, des autres mines, rappelons que les mines de Hussigny, Auboué, Homécourt, Moutiers et Jœuf, ont été prises en charge par la « Commission de protection des mines et hauts fourneaux du territoire français occupé )) de Metz, afin de satisfaire aux besoins impérieux de l'industrie sidérurgique allemande qui avait grand besoin de ces minerais. La remise en exploitation des autres mines non inondées pourra s’effectuer dans un temps relativement court, à condition toutefois qu’après rétablissement des conditions du temps de paix ces exploitations puissent trouver des ouvriers et des employés; la Commission de protection a en effet maintenu en état de fonctionnement les appareils d’exbaure. Le rachat du matériel et des machines d’exploitation, en particulier, des rails, berlines, locomotives, cuivre et bronze, qui ont été réquisitionnés dans les usines pour les besoins de la guerre, occasionneront ici quelques difficultés et retards. Cependant, il faut admettre que les mines reprendront aussitôt leur exploitation qui se relèvera lentement.
- Phosphatières.
- Répercussions.
- Vu la pauvreté de la France en hommes, la question de la main-d’œuvre paraît particulièrement importante. Déjà en temps de paix le recrutement des ouvriers suscitait des difficultés et, dans certains cas, on embauchait des Belges. La région des gisements de phosphates a subi des pertes sensibles; en outre, l’afflux des ouvriers belges se ralentira probablement, et l’agriculture occupera la population
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- indigène dans une plus large mesure que par le passé, de sorte qu’il y a lieu de prévoir un exode des ouvriers des exploitations de phosphates.
- Cette région n’exportait guère de phosphates en Allemagne avant la guerre. Bouvier, Pouilly et Cie, à Templeux-la-Fosse, seuls en ont exporté de petites quantités dans les provinces du Rhin et en Westphalie. L’industrie des phosphates n’avait aucune influence sur les marchés allemands, ni pour l’achat de machines et de matières premières, ni pour la fourniture du marché allemand en matières premières, et il n’y a pas lieu de prévoir qu’elle acquerra une influence importante car elle se trouvera, après la conclusion de la paix, en présence de l’importation des phosphates à haute teneur américains, africains et du Pacifique.
- Usines métallurgiques.
- Dommages.
- Les dommages de guerre pris isolément ne sont pas très grands; cependant, considérés dans leur ensemble, ils sont très importants. Il s’agit, dans la plupart des cas, de l’enlèvement de matières premières et de machines, notamment détours, de moteurs, de courroies de transmission, de coquilles, de trains de laminoirs, de souffleries, etc.
- La situation en janvier 1916 est toujours prise comme base; mais, depuis, il est survenu des destructions et des réquisitions importantes.
- La restauration pourra, en moyenne, demander de 8 à 16 mois pour toutes les entreprises; il est de grande importance, pour la question de la reprise de l’exploitation après la guerre, de savoir si les réquisitions continueront et notamment s’il faudra continuera enlever des machines ou des installations importantes. Après la guerre, il faudra certainement des années pour se procurer des laminoirs, et les usines atteintes perdront, en attendant, beaucoup des clients qui demandaient des profils spéciaux.
- Dans les fonderies d'acier, les dommages de guerre consistent en premier lieu, en réquisitions importantes de machines-outils, de moteurs, de câbles et de matières premières. Les fabricants pourront reprendre le travail 3 à o mois après la fin de la guerre bien que cette reprise ne puisse être que partielle au début.
- Dans les fonderies de fer et d’autres métaux, il a été enlevé des machines spéciales, difficiles à remplacer, et dont l’acquisition, l'installation et la remise en marche demanderont des mois, peut-être de 1 à 2 ans.
- Dans plusieurs fonderies, tous les modèles en bois eux-mêmes ont été employés pour des buts de guerre et ces fonderies ne pourront reprendre le travail qu’au bout de 1 à 3 ans.
- Dans les ateliers de construction de charpentes en fer, le remplacement des nombreuses machines enlevées, ainsi que du fer manquant qu’il faudra se procurer à l’étranger, sera possible en 3 à 4 mois environ
- Dans toutes les branches de l'industrie métallurgique, le manque de main-d’œuvre qui s’est déjà fait sentir avant la guerre, rendra plus difficile encore après la guerre la reprise de l’exploitation. Il est à supposer qu’une fraction des ouvriers, notamment ceux établis dans le territoire occupé, reviendra après la guerre, mais que la plus grande partie d’entre eux, ceux du moins qui n’étaient pas mobilisés, ont
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- trouvé une occupation rémunératrice dans d’autres régions de la France et ne reviendront pas au pays. Tel sera spécialement le cas des ouvriers qualifiés, qui ne trouveront dans les régions envahies, longtemps après la guerre, aucune occupation dans leur profession.
- Par suite du long arrêt de l’exploitation au cours de la guerre et pendant la période qui suivra, les usines subiront une forte diminution de production, partant de recettes. Cette perte, qui s'accroîtra sensiblement par suite des frais de reconstruction des fabriques causera à de nombreuses entreprises un préjudice financier tel qu’il leur sera difficile soit de reprendre leur exploitation, soit de la ramener à son niveau primitif. Celles-là même qui pourront à cet effet se procurer les ressources nécessaires ne pourront sans de longs délais ramener leur production au niveau d’avant guerre; un long temps s’écoulera avant qu’elles retrouvent leurs anciens débouchés et qu’elles redeviennent aussi rémunératrices qu’avant la guerre.
- Répercussions.
- La question est de savoir si un établissement a subi des dommages tels qu’il soit mis hors de cause pour une longue période, ou qu’il ne puisse plus être remis en exploitation. S’il en était ainsi, l’Allemagne aurait ce double avantage que la concurrence, en ce qui touche l’acquisition des minerais de fer et l’écoulement sur le marché mondial, se trouverait réduite et que le danger pour elle du développement rapide de l'industrie métallurgique française signalé plus haut serait amoindri. Or, aucun des établissements métallurgiques n’est endommagé à tel point qu’il soit mis hors de cause d’une façon permanente, mais on peut dire avec presque certitude que tous les hauts fourneaux, toutes les aciéries et tous les laminoirs sont rejetés en arrière de plusieurs années, que tel est particulièrement le cas pour les laminoirs du Nord.
- En ce qui concerne les usines pour le moulage de l’acier, une répercussion indirecte est possible en ce sens que, par suite des détériorations considérables subies par les ateliers de construction de locomotives et de wagons, les chemins de fer français seront peut-être contraints d’acheter du matériel roulant à l’Allemagne et que les commandes qui en résulteront reviendront aux usines allemandes pour le moulage de l’acier.
- La proportion dans laquelle l’Allemagne pourra intervenir comme fournisseur des fers laminés dépendra de la durée de la période pendant laquelle, après la guerre, les hauts fourneaux du Nord de la France seront éliminés du marché, comme aussi de la question de savoir si l’Angleterre n’interviendra pas immédiatement et, dans certains cas, ne sera pas également en mesure de fournir des charpentes entièrement achevées.
- Industrie électro-technique et usines d’électricité.
- Dommages.
- Etant donnée l’importance relativement minime de l’industrie électro-technique dans le territoire occupé, les dommages n’ont pas été sérieux pour l’ensemble de cette branche industrielle. Si gravement qu’aient été endommagées les diverses entreprises situées sur le territoire en question par suite de la réquisition des
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- machines et des matières premières, notamment du cuivre, il faut admettre qu’après la conclusion de la paix, un délai d’un an environ sera suffisant pour rendre, aux établissements dont il s’agit leur entière capacité de production, après acquisition des machines nécessaires. Toutefois, l’industrie française éprouvera de grandes difficultés, après la fin de la guerre, pour se procurer des ingénieurs et des ouvriers en nombre suffisant.
- Répercussions.
- Le démontage d’un grand nombre d’installations électriques dans les entreprises industrielles, ainsi que la réquisition des canalisations en cuivre, créeront des besoins extrêmement élevés en matériel électrique de toute nature.
- 11 n’est pas douteux qu’après le rétablissement des conditions du temps de paix l’industrie française ne sera plus en état de satisfaire aux besoins en machines électriques, en transformateurs et en appareillage qui se manifesteront, car il s’agira alors de remettre en pleine exploitation, dans le plus bref délai possible, toute l'industrie française du territoire occupé. L’industrie allemande pourra t-elle en dépit de la profonde aversion des industriels, reconquérir sa position sur le marché français du matériel électro-technique et contribuer dans une proportion importante à faire face à une demande considérable? La réponse à celte question dépend en grande partie du règlement définitif de nos rapports avec la France.
- Constructions mécaniques.
- Dommages.
- Les dommages de guerre directs ne sont pas très importants car un petit nombre seulement d’usines situées dans le territoire occupé ont été détruites. Toutefois, 10 à 12 usines ont été complètement anéanties.
- Répercussions.
- Il est difficile de déterminer quelle sera la répercussion sur l’Allemagne. Un grand nombre d’entre les machines réquisitionnées doit déjà avoir été commandé en Amérique et sera disponible aussitôt après la conclusion de la paix. Il serait à désirer que l’industrie mécanique allemande participât à la reconstitution de l’industrie mécanique du territoire occupé, d’autant plus que cette dernière prendra certainement un plus grand développement.
- Industries textiles : lin, chanvre et ramie.
- Dommages.
- Les dommages des bâtiments et des machines par suite de bombardements, d’incendies et d’occupation par les troupes ne sont pas importants si l’on considère le nombre total des filatures, quoique certaines filatures aient été très fortement atteintes.
- Il ne faut pas sous-estimer toutefois les dommages qui ont été occasionnés par suite de Venlèvement de courroies, de pièces en cuivre, d'électro-moteurs, etc., car la
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- possibilité du remplacement de ces moteurs et de ces pièces dépendra, après la guerre, des circonstances les plus diverses. Cette remise en activité dépendra aussi du recrutement d’une quantité suffisante de main-d’œuvre, de la substitution (qui sera sans doute nécessaire sur une grande échelle) à la main-d’œuvre masculine, de femmes et de jeunes gens, du remplacement rapide des matières premières enlevées, de la possibilité d’exécution immédiate des travaux de réparation, enfin de la consolidation de la situation financière des divers établissements.
- Répercussions.
- Après la guerre, une forte demande de fils de lin se manifestera certainement sur le marché français, demande à laquelle les filatures françaises parviendront difficilement à faire face tout au moins pendant les premières années. En aucun cas, la France nepourra. pendant celte période, exporter de fils de lin en Allemagne. Les filatures de lin allemandes devront donc s'organiser pour augmenter leur fabrication de ce produit.
- Retordage.
- Dommages.
- Les dommages de guerre subis dans les retorderies sont tels que pour quatre exploitations, il faut compter environ un an après la conclusion de la paix pour la remise en activité; la fabrique Hassebrouck Frères, à Comines, doit être considérée comme complètement anéantie.
- Fabriques de ficelles et Câbleries.
- Dommages.
- Les dommages de guerre subis par les filatures de chanvre et les câbleries ne sont pas négligeables.
- Six exploitations se trouvent dans un état tel que leur remise en activité après la guerre paraît extrêmement douteuse.
- Dans ces exploitations il faudra remplacer entièrement l’outillage; dans les autres câbleries on a enlevé de nombreuses pièces de cuivre et des courroies, de sorte que, ici encore, un temps très long sera nécessaire pour leur remise en activité.
- Répercussions.
- Les fabriques de machines de Chemnitz et de liarmen doivent essayer d'obtenir des commandes pour la reconstruction îles câbleries dans la zone de guerre; les machines allemandes sont spécialement vantées par les contremaîtres et leur supériorité sur les machines anglaises est franchement reconnue.
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- Industrie du jute.
- Dommages.
- Les dommages apparents peuvent être considérés comme insignifiants.
- Répercussions.
- Après la guerre, l’exportation française de fils de jute subira certainement un recul par suite de l’augmentation des besoins intérieurs. L’Allemagne doit donc compter sur une diminution des importations pour les premières années de paix : dès lors, Vinstallation en Allemagne de tissages pour le jute fin devra être rémunératrice.
- Industrie du coton.
- Dommages.
- Les dommages subis par la filature et le retordage du coton ne sont pas trop considérables. Les bombardements, et surtout l’explosion de Lille du 10 janvier 1910, ont eu pour conséquence un déchet total d’environ 100.000 broches et 70.000 broches à retordre.
- Afin d’abriter la troupe et les chevaux, les machines ont été démontées dans 6 exploitations comptant environ 100.000 broches à retordre et sont, par suite, devenues inutilisables pour la plus grande partie; dans plusieurs cas toutes les machines, ainsi que les machines à préparer, ont été exposées à la pluie, de sorte qu’il est douteux qu’on puisse les utiliser de nouveau.
- Répercussions.
- Il est impossible de fixer même d’une façon approximative le délai qui sera nécessaire après la conclusion de la paix pour pouvoir reprendre l’exploitation, acquérir les matières premières réquisitionnées ainsi que les courroies, remplacer les nombreuses cardes détériorées et exécuter les réparations nécessaires aux machines; trop de facteurs inconnus entrent ici en jeu.
- Dans le territoire occupé, la grande masse des broches à filer et des broches à retordre ne pourra fonctionner que 6 à S mois après que l'industrie allemande correspondante aura repris son exploitation.
- Peignage de la laine.
- Dommages.
- Il est à peu près impossible d’évaluer la totalité des dommages. Les pièces en cuivre des peignages ont été enlevées ; les installations des chaudières et les machines à laver avec leur corps en cuivre perforé ont été également réquisitionnées.
- Il s'agit de pièces qu'il est impossible de remplacer rapidement. En outre, les courroies ont été enlevées presque sans exception.
- A moins qu’on ne remplace provisoirement de nombreuses pièces en cuivre par des pièces en fer, il faudra au moins un an pour remettre les peignages en marche, ce qui doit avoir sa répercussion sur toute l’industrie de la filature de la laine.
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- Répercussions.
- La première répercussion sur l’Allemagne se manifestera par la mise à contribution plus intense que précédemment des filatures allemandes. Si elles disposent de matières premières en quantité suffisante, elles auront vraisemblablement à travailler nuit et jour à plein rendement.
- Quant à savoir s'il sera possible de faire disparaître après la guerre la supériorité de la France dans le domaine de la fabrication des laines peignées, c'est un problème dont la solution dépend de l'activité des peignages allemands et de la mobilité du marché allemand de la laine.
- La situation défavorable des peignages français après la conclusion de la paix assure aux peignages allemands un avantage qu'ils doivent mettre à profit en établissant des prix modérés.
- Fabriques de feutres.
- Dommages.
- Des dommages ont été provoqués par l’enlèvement des pièces métalliques et des courroies et par la dessiccation des pièces en bois des fouloirs et des machines à laver. La remise en état n’occasionnera ni frais considérables, ni pertes possibles d'aucune autre sorte, de telle façon qu’aucune difficulté ne s’opposera au développement ultérieur de cette industrie.
- La durée de la remise en activité peut être évaluée à 6 ou 8 mois.
- Fabriques de chaussons de feutre.
- Dommages.
- Les dommages subis par cette fabrique (une seule) du fait delà guerre sont très importants. Toutes les machines ont été transportées dans un hangar à moitié ouvert et sont devenues inutilisables par suite des intempéries. La chaudière à vapeur et la machine à vapeur sont seules conservées. Les formes et les emporte-pièce sont également inutilisables. Une installation entièrement nouvelle est indispensable.
- Filatures de laine cardée, de laine peignée, de laine à tricoter.
- Retorderies.
- Dommages.
- Les dommages subis par les filatures de laine peignée et de laine cardée sont très importants.
- Dans les fabriques on a enlevé presque toutes les pièces en cuivre des chaudières et partout les courroies en cuir ont été emportées; les canalisations pour l’éclairage électrique ont été démontées dans maintes usines, les petits électromoteurs seront enlevés d'ici la fin de la guerre.
- Dans la région d’Avesnes et de Sedan, quelques fabriques ont été vidées, de
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- sorte qu’un certain nombre de machines, i/ui ont dû être abandonnées aux intempéries peuvent être considérées comme de la ferraille.
- Les filatures Simonnet, à YVarmeriville, et Happe, à Solesmes peuvent être considérées comme entièrement anéanties, cette dernière par l’incepdie.
- Répercussions.
- Dans quelle mesure la prolongation après la paix, de la guerre économique per-meltra-t-elle à la France de reprendre Vavantage que /’Allemagne possède par suite de ci; fait qu'elle n'a pour ainsi dire, pas subi de domnuujes de (juerrei C'est un problème que devra étudier l'industrie allemande intéressée.
- Si, dans le momie entier, aussitôt après la conclusion de la paix, la libre concurrence se rétablit comme précédemment, on peut admettre que l’Allemagne doit être en situation de reprendre sa pleine capacité de production dans le domaine de la fabrication des filés de laine au moins 1 à 2 ans plus tôt que la France.
- Ce sera un résultat d'autant plus enviable que les branches d'industries connexes, tissage et teinture, ainsi que le commerce d'exportation bénéficieraient du même avantage et que ce dernier notamment se trouverait en situation, non seulement de reconquérir les débouchés qu'il a perdus, mais même d'acquérir de nouveaux débouchés là où la France était jusqu'à présent l'unique fournisseur.
- Filatures de soie.
- Il existe sur le territoire occupé une seule filature de schappcs située à Roubaix ; cette usine n'est qu’une filiale de la grande société suisse « Société industrielle pour la Schappe », qui possède d’autres fabriques à Reims, en Alsace, dans le Sud de la France et en Suisse. L’usine de Roubaix emploie 230 personnes dont 200 femmes. Les trois quarts de sa production sont exportés aux Etats-Unis.
- La filature de schappes de Roubaix n’a pas subi de dommages de guerre.
- Soie artificielle. — A Rivet, se trouve la fabrique « La Soie artificielle ». Cette fabrique est une succursale des « Vereinigtcn Glanzstoffabriken A. G. » d'Elberfeld, et doit par conséquent être considérée comme entreprise allemande. Elle met en œuvre, dit-on, (30.000 kg de pâte de soie par mois.
- La « Compagnie nouvelle des applications de la cellulose », société anonyme, à Fresnoy-le-Grand, avec un capital d’exploitation de 3 millions de francs, était arrêtée deux ans avant la guerre, car la fabrique de fil et toile de soie artificielle n’a pas donné de résultats financiers satisfaisants. Au moment de la déclaration de guerre, la fabrique se trouvait en voie de réorganisation ; on devait, dit-on, y exploiter un nouveau procédé pour le traitement des fourrures. L’installation delà fabrique est devenue inutilisable par suite de l’utilisation des locaux pour les besoins de l’armée.
- Tissages y compris les étoffes d’ameublement et les tapis.
- Dommages.
- Le dommage causé aux tissages dans le département du Nord est important. Les grands tissages de toile, de demi-toile ou d’articles divers situés à Lomme, llau-bourdin, Comines, Wervick, Pérenchies, Deulemont et Provin, comptant ensemble
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- 1.900 métiers en nombre rond, ont peu souffert, mais ils sont cependant endommagés, de telle sorte qu’il faudra une reconstruction complète ou une remise en état très étendue des bâtiments et installations. Môme dans les conditions habituelles, ces établissements pourront à peine être remis en état et en pleine marche avant un an ou deux. Dix autres établissements, comportant 1 400 métiers, ont été considérablement endommagés en partie par le bombardement, mais en partie aussi par l’enlèvement de toutes les pièces utilisables pour la construction des positions, par l’occupation des troupes, etc., de sorte qu’il faudra entreprendre de grands travaux de réfection qui demanderont au moins 6 à 8 mois. Dans la plupart des tissages, il faut s’attendre à de nouveaux dommages car les localités dont il s’agit sont exposées au feu.
- Tous les métaux manquants en Allemagne tels que : cuivre, laiton, bronze, etc. ont été saisis et enlevés. Pour les machines à vapeur, ce furent les coussinets, les arbres de transmission; mais, ces réquisitions ont été jusqu’ici moins nombreuses que pour les machines à parer et à sécher auxquelles de nombreux tuyaux et revêtements en cuivre ont été enlevés.
- On a expédié en Allemagne des quantités considérables de matières premières, de marchandises demi ouvrées et fabriquées; on a enlevé également sans exception les machines et fils terminés sur bobines ainsi que les chaînes. Les conditions sont analogues dans les autres régions de lissages du territoire français occupé.
- Dans la région de Sedan-Rethel, les dommages de guerre sont exceptionnellement graves. Sur quinze établissements, dix tissages de fils peignés ont été complètement anéantis, c’est-à-dire que toutes les machines et toutes les installations ont été enlevées des bâtiments et gisent en plein air comme de la ferraille. Les bâtiments ont en outre fortement souffert par suite de l’abatage ou de la perforation des murs et de l’enlèvement des planchers, de l'enlèvement partiel des murs, etc , de sorte que si ces maisons veulent reprendre le travail après la fin de la guerre, il faudra nécessairement re-équiper les fabriques entièrement à neuf. Il est certain qu’aucun des dix établissements énumérés ne pourra commencer à fonctionner même partiellement qu’un an au moins après la conclusion de la paix, à condition que les fabriques de machines intéressées soient en mesure de livrer dans ce délai.
- La reprise du travail dans les tissages a donc à lutter avec de grandes difficultés. Par suite du manque de matières premières et d’ouvriers expérimentés, par suite de la.pénurie générale, par suite aussi de la destruction de tant d’usines, il n’est pas vraisemblable que les pièces manquantes puissent être remplacées en peu de temps ou que les dommages subis puissent être réparés à bref délai.
- Rérercussions.
- L'indus t> ie française du tissage aura perdu pendant la guerre maints débouchés. Pour les reconquérir et pour savoir tirer parti du coup terrible subi par l'industrie du tissage dans les régions occupées, il est particulièrement important pour l'Allemagne de remettre en marche aussi rapidement que possible après la guerre ses tissages intacts, grâce à la prompte acquisition de matières premières et de fils.
- Si les relations de politique commerciale entre la France et l’Allemagne se présentent sous un jour assez favorable, un débouché d’une importance énorme notamment pour les constructeurs allemands de machines destinées à l’industrie textile doit s’ouvrir dans le nord de la France.
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- L’accroissement inévitable des salaires et le prix des matières premières, qui demeurera certainement élevé pendant une longue période, obligeront les industriels du textile en territoire occupé, dans La mesure où ces industries pourront renaître, à acquérir les machines les plus économiques. Les machines allemandes ont conservé, malgré la guerre, cette réputation dans les régions occupées.
- Bonneterie.
- Dommages.
- Le dommage subi par l’industrie de la bonneterie sur le territoire occupé est insignifiant; en dehors de l’enlèvement de quelques tuyaux en cuivre et de quelques courroies, les ateliers sont intacts. Le développement de cette industrie après la guerre dépendra de la remise en marche des filatures de laine et de coton ; il faudra par conséquent 10 à 12 mois avant que les ateliers de tricotage puissent recommencer à travailler à plein rendement, à moins qu’on ne puisse se procurer plus tôt du fil des parties de la France non occupée ou de l’Angleterre.
- Il n’en résultera une répercussion sur l’industrie allemande que si l’industrie allemande de la bonneterie dispose de produits demi-fabriqués et de main-d’œuvre en quantité suffisante pour subvenir aux premiers besoins de l’Allemagne et à la possibilité de tirer parti des besoins de la France.
- Rubans, galons et soutaches.
- Dommages.
- Le dommage occasionné par la guerre au tissage du ruban est assez important.
- Comines, où sont rassemblés la plupart des établissements, se trouve tout près du front et est constamment et violemment bombardée. L'occupation de Comines par des troupes a eu pour conséquence que, dans presque toutes les fabriques, les machines ont dû être démontées, avec cette conséquence qu’elles ont été les unes très fortement endommagées, les autres complètement détruites.
- Les machines à préparer ont particulièrement souffert; de nombreux locaux industriels servent d’abris pour les chevaux; les installations pour l’apprêt ont été transformées en bains et en lavoirs militaires; les canalisations électriques, les courroies et les pièces de cuivre ont été enlevées de toutes les exploitations. Abstraction faite des produits demi-fabriqués nécessaires, il faudra au moins 18 mois à 2 ans et 3 à 4 millions de francs d’achats et de réparations avant que les établissements puissent travailler de nouveau à plein rendement. Il est à remarquer que la maison Shouteten Frères, à Comines, est assurée pour 1.800.000f, contre tous risques de guerre; il doit en être de même pour les autres fabriques de rubans de Comines. Cette assurance semble être une assurance mutuelle entre membres du syndicat des fabriques de rubans; les exploitations endommagées dans la zone de guerre seraient indemnisées par les fabriques situées en dehors de cette zone. Les fabriques situées dans les autres localités ont été endommagées, bien qu’à un degré beaucoup moindre, par suite de l’enlèvement des cuivres, etc.
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- Blanchiment, teinture, apprêt et impression de tissus.
- Dommages.
- On a enlevé entièrement les pièces de cuivre et les courroies qui ont été envoyées en Allemagne. 11 est très douteux que les réparations puissent être entreprises immédiatement après la guerre car la main-d’œuvre nécessaire fera probablement défaut et on ne pourra se procurer assez rapidement le cuivre et le cuir en quantités suffisantes. On peut admettre que la remise en activité des teintureries el des établissements d’apprêt ne sera guère possible en règle générale avant 1 ou 2 ans en admettant les conditions les plus favorables. Les machines sont toutes abandonnées, démontées et très attaquées par la rouille.
- Répercussions.
- Les ateliers de construction de machines ayant également beaucoup souffert, cette industrie sera réduite à se procurer des machines allemandes et à recourir aux usines allemandes pour sa remise en activité. La teinture, le blanchiment et l’apprêt ont subi de grands dommages et il faudra plusieurs années pour les ramener à leur plein essor.
- Un débouché important est ouvert aux usines allemandes de construction de machines pour la réinstallation des établissements de teinture, de blanchiment et d'apprêt.
- Industrie du papier.
- Dommages.
- Les dommages occasionnés par la guerre aux machines et aux bâtiments de l’industrie du papier sont assez considérables, car il s’agit principalement de l’enlèvement de canalisations importantes en cuivre, de formes et de cylindres en laiton, dont le remplacement sera difficile après la guerre.
- Par exemple, dans les seules fabriques de papier de Bousbecque, il a été démonté environ 90 t de cuivre ouvré.
- Répercussions.
- L’industrie mécanique allemande qui. avant la guerre, a trouvé dans l’industrie du papier un débouché si important pour ses machines devrait s’efforcer de contribuer à la remise en état des usines, afin d’éliminer ainsi la concurrence qui ne manquera pas de surgir, notamment delà part de l’Amérique. Autrement, les machines américaines pourraient s’implanter facilement dans cette industrie; il serait ensuite difficile de les en déloger.
- Industrie du vêtement.
- Dommages.
- Les dommages sont très grands. Le nombre des fabriques entièrement anéanties, celles dont le chiffre d’affaires annuel est d’environ 10 millions de francs, est toutefois minime. Il est douteux que ces fabriques soient reconstruites après la guerre.
- Tome 13o. — Juillet-Août-Septembre 1923. 41
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- On ne peut prévoir si le remplacement des machines à coudre réquisitionnées offrira des difficultés ; de nombreuses ouvrières n’auront pas les moyens d’acheter une nouvelle machine ; en ce qui concerne les ateliers, il s’agit de 1.163 machines enlevées ou endommagées. L’acquisition des étoffes nécessaires demandera également un délai considérable, car il s’agit de quantités importantes et toutes les étoffes ont été transportées en Allemagne ou utilisées directement pour l’habillement des troupes.
- Industries chimiques.
- Dommages.
- Quelques fabriques ont été atteintes par la guerre au point qu’il sera nécessaire de les reconstruire entièrement. D’autre part, il n’y a guère qu'un petit nombre de fabriques qui soient demeurées intactes. La plupart ont subi de tels dommages par suite de destructions ou d’enlèvements de cuivre, du plomb des chambres, du cantonnement des troupes pendant des mois durant et de la réquisition de leurs matières premières que leur réfection demandera des mois, peut-être une année sinon plus.
- Répercussions,
- Ici encore la question est de savoir quel avantage l'industrie allemande pourra tirer de la situation. L’Allemagne a précédemment fourni une série de machines spéciales qui se sont très bien comportées. L’industrie française devra se procurer après la guerre un plus grand nombre d’entre elles afin de remplacer la main-d’œuvre dont elle a été jusqu’ici très prodigue, mais dont elle ne disposera plus après la guerre par suite des pertes de vies humaines. Pour les mêmes motifs, l’industrie allemande trouvera également un bon débouché en ce qui concerne les installations d’extraction, car l’extraction mécanique est encore peu développée dans les fabriques françaises.
- Usines à Gaz.
- Dommages.
- Il n’a été constaté de dommages occasionnés par le bombardement que dans une petite usine, qui est entièrement détruite. Toutes les autres usines à gaz sont demeurées en exploitation, pendant la guerre, sous la surveillance des autorités allemandes. Les sociétés ont naturellement subi des dommages importants par suite de la perte des bénéfices provenant de la distillation, de la diminution de la consommation du gaz et par suite d’un arrêt dans l’accroissement du nombre des abonnés.
- Gaz comprimés et liquéfiés.
- Dommages.
- Les dommages sont peu importants. Voici en quoi ils consistent : dans les divers établissements, les machines et appareils ont souffert par suite de leur long arrêt et du manque de produits pour les préserver de la rouille; en outre, dans les
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- diverses installations, on a enlevé les tuyaux et armatures en cuivre. Dans les magasins, on a également enlevé les petites armatures ainsi que les canalisations électriques. Les tubes en acier ont élé saisis dans presque tous les établissements et employés pour les besoins de l’armée; leur remplacement rapide ne doit cependant pas être difficile après la guerre.
- Industrie du caoutchouc.
- Dommages.
- Deux fabriques seulement ont subi d importants dommages dus à l’installation de casernements; toutes les autres sont dans un état qui permet la reprise immédiate du travail.
- Le long chômage, la saisie de tous les stocks de caoutchouc se feront sentir pendant plusieurs années. Toutefois, il faut prévoir qu’au bout de 6 mois environ, l'industrie caoutehoutière du territoire occupé recevra des commandes d’importance croissante, car, à mesure que se rétabliront les autres industries, il faudra remplacer le caoutchouc qui a été enlevé en quantités importantes.
- Actuellement l’acquisition du caoutchouc brut ne doit pas offrir de difficultés car des stocks importants ont dù se constituer en Angleterre, en Hollande et dans les plantations. Les matières et produits chimiques, qui étaient précédemment fournis en partie par l'Angleterre et l'Allemagne, pourront être livrés rapidement par ces pays ainsi que par la France. L’activité très grande à laquelle il faut s’attendre pourra atténuer en partie les conséquences économiques de la guerre.
- Répercussions.
- La commande de machines va de pair avec l'accroissement de la production. Cette perspective, favorable pour l’industrie allemande des machines spéciales, ne compense cependant pas la fermeture, à brève échéance, d’un débouché pour 1 industrie allemande du caoutchouc. Il faudra à celle-ci 1 an ou pour suppléer à la pénurie générale de caoutchouc en Allemagne. Après cette période d’activité intense, l’absence du débouché qui aura élé perdu entre temps se fera sentir.
- Savonnerie.
- Dommages.
- Il a été constaté peu de dommages. La fabrique de bougies César Lefebre, à La Lassée, est complètement détruite. On constate de moindres dommages, dont la réparation demandera de 1 à d mois, dans les fabriques Steverlinck et H Delrue, à Lille, dans la fabrique Sunlight, à Haubourdin, et P. Desbiens, à Condecourt.
- Si elles disposent des quantités de matières premières nécessaires pour la remise en marche, toutes les savonneries à l’exception des cinq citées ci-dessus, pourront reprendre le travail à bref délai.
- Les légers dommages ne doivent pas exercer une influence fâcheuse sur le développement ultérieur des savonneries. Vu le peu d'importance de ces entreprises, il ne peut être question d'une répercussion sur I industrie allemande.
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- Verrerie.
- Dommages.
- On constate des dommages par destruction dans trois établissements seulement-Par ailleurs, on relève naturellement, dans toutes les fabriques, des dommages de moindre importance occasionnés par la construction d'abris pour les troupes, d’écuries, etc. En outre-, dans presque tous les établissements, on a réquisitionné les moteurs, les courroies de transmission et les installations pour l’éclairage électrique. Mais tous ces dommages peuvent être rapidement réparés et ne retarderont pas la reprise du travail, reprise que l’on peut prévoir dans un délai de 3 h 6 mois après que tout sera rentré dans l'ordre Ce laps de temps relativement considérable est nécessaire, car après ce long arrêt, il faudra procéder à une vérification complète des fours; il faudra remplacer les briques réfractaires qui seront en partie tombées en morceaux et il faudra procéder d'abord à des essais afin de voir dans quelle mesure les fours sont encore utilisables et quelles sont les réparations nécessaires.
- Répercussions.
- La question principale pour le développement de celte industrie après la guerre sera qu’elle dispose de main d’œuvre en quantité suffisante. De divers côtés on a exprimé la crainte qu’une grande partie des ouvriers expérimentés fasse défaut et que celte pénurie de main-d’œuvre ait pour conséquence une augmentation du taux des salaires. Ces difficultés fourniront peut-être l’occasion de recourir dans une plus large mesure au travail mécanique. Bans ce cas, un excellent débouché s'offrira aux maisons allemandes qui construisent du matériel pour les verreries.
- La concurrence de l’industrie française de la verrerie étant de peu d’importance pour le marché allemand comme pour l’exportation, les dommages ne doivent avoir aucune influence, sous ce rapport, sur 1 industrie allemande.
- Céramique.
- Dommages.
- On relève des dommages considérables par suite de destruction, de réquisition sur une vaste échelle d'installations et de canalisations électriques.
- Par suite de la réquisition des métaux et des pièces de machines, comme aussi de l’enlèvement de machines afin de gagner de la place, ces dernières ont été les unes endommagées, les autres mises complètement hors de service.
- Il a été procédé à d’importantes réquisitions de produits fabriqués pour les besoins de l’armée. Il ne faut pas s’attendre à la reprise du travail avant 1 an dans la plupart des établissements.
- Répercussions.
- L'industrie allemande de construclio•? de machines doit trouver dans ce domaine, après la guerre, une bonne occasion d écouler scs produits.
- Avec des efforts appropriés, l'Allemagne doit réussir à s'emparer des quelques marchés extérieurs français, notamment la Turquie et les pays balkaniques-, le long chômage des fabriques françaises et Vimpossibilité où elles se trouveront de fabriquer et d'exporter aussitôt après la guerre pourraient y contribuer.
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- Minoteries.
- Dommages.
- Les dommages de guerre dans la minoterie sont très divers. Alors que certains établissements, môme les plus importants, par exemple à Lille, Sedan, Valenciennes, etc., sont entièrement indemnes, de sorte qu’ils pourront immédiatement reprendre le travail, d'autres ont tellement souffert qu'il faudra les reconstruire entièrement, par exemple les moulins de Saint-Irénée près de Rilly, de Clavy-Marley, de Voncq, etc. La récolte des métaux a aussi occasionné de nombreux dommages; en outre, on a enlevé une partie des pièces en bois ainsi que les planchers, etc. Cependant, les dommages, considérés dans l’ensemble, ne sont pas excessifs. Les plus gravement atteints sont les petits et les moyens établissements placés dans des conditions défavorables et qui sont depuis longtemps condamnés au chômage, tandis que les grands moulins, mieux placés, travaillent pour le Comité d’Alinien-tation du Nord de la France et couvrent, par conséquent, tout au moins les frais courants. Les dommages ne devraient pas avoir de répercussions sur le développement ultérieur de cette branche d'industrie.
- Il est peut-être intéressant de signaler que les moulins de Don ont été gravement atteints par des bombes d’aviateurs britanniques. Par ailleurs, quelques moulins à vent, d’importance tout à fait secondaire, ont été rasés. Les moulins arrêtés sont entièrement intacts, bien que la plupart aient subi des dommages pécuniaires du fait qu’ils ont supporté, sans pouvoir travailler, des frais d’assurance contre l’incendie, de salaires, d’intérêts, d’amortissement, etc.
- Moulins à huile.
- Dommages.
- Les dommages aux bâtiments ont été occasionnés en partie par l’incendie, le feu de l’artillerie et les bombes d’avions, en partie par l’enlèvement de pièces de bois par les troupes. Les dommages aux machines ont été provoqués moins par les bombardements que par l’enlèvement de machines entières ou de pièces de machines et par la rouille. En outre, des dommages matériels ont été occasionnés par les réquisitions de cuivre, de courroies, de sacs, de fûts, etc., ainsi que par la démolition de bâtiments transformés en cantonnements, écuries, magasins, exploitations techniques pour l’armée.
- Même dans les fabriques les moins éprouvées, il faudra plusieurs mois de travail pour remettre les machines et les batiments en état. Le remplacement des pièces de machines présentera une difficulté spéciale. Ces pièces ne pourront être obtenues qu’avec beaucoup de peine.
- Répercussions.
- A supposer qu’il se trouve des chefs d’entreprise et des capitaux pour entreprendre la reprise de l’exploitation, il faudra souvent renoncer à la remise en état, aussi coûteuse que compliquée, des machines endommagées et recourir à l’achat de nouvelles machines, afin de s’assurer du même coup les avantages d’une installation moderne. En raison de leurs qualités et de leur réputation, les machines allemandes viendront ici en première ligne en concurrence avec les machines anglaises.
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- Brasseries et Malteries.
- Dommages.
- Les opérations militaires n’ont occasionné que de légers dommages aux bâtiments des brasseries, exception faite naturellement pour celles, assez nombreuses, qui se trouvent dans la zone de feu.
- Les brasseries ont subi de lourds dommages par suite de l’enlèvement des pièces de cuivre
- Seules ont été préservées celles qui ont brassé pour les troupes ou qui ont élé exploitées directement par l’armée comme brasseries militaires. Leur nombre n’est pas élevé.
- La brasserie en territoire occupé peut être considérée en majeure partie comme anéantie. Certains propriétaires de brasseries, les mieux placés au point de vue pécuniaire, auront besoin d'un délai de ’l ans au moins pour le rétablissement de leur exploitation, s'ils remplacent en partie le cuivre et le fer.
- Répercussions.
- Une bonne partie des commandes reviendrait à Vindustrie mécanique allemande si elle peut assurer des délais de livraison plus courts que ses concurrents anglais et américains.
- Raffineries de pétrole.
- Dommages.
- L’usine de Wasquehal, exploitée par l’administration militaire allemande, n’a pas subi de dommages de guerre directs. L’usine Paix, par contre, a subi de graves dommages par suite des bombardements par canons ou par avions ainsi que par suite de l’enlèvement des métaux. Les appareils distillatoires, avec leurs coûteux appareils, de nombreux enregistreurs de pression, les ateliers spéciaux, les installations électriques ont été complètement détruits ou enlevés. Les bâtiments eux-mêmes ont subi d'importantes détériorations. Tout ce qui n’a pas été endommagé a tellement souffert d’un long chômage et du manque d'entretien que les propriétaires auront fort à faire pour remettre l'usine en état, si toutefois la chose en vaut la peine-, il serait préférable de la reconstruire entièrement à neuf. L’usine avait projeté, avant la guerre, l’extension de son installation et la production de l’essence.
- Les deux établissements ont également subi un dommage considérable par suite de la réquisition du pétrole, de l’essence, etc., qu’ils contenaient. Les stocks étaient très importants.
- Industrie sucrière.
- Dommages.
- Les fabriques, à quelques rares exceptions près, ont énormément souffert de la guerre. Il n’en est aucune qui ait échappé aux réquisitions; partout, les stocks de sucre et de mélasse, les approvisionnements de charbon, de coke et de pétrole, le caoutchouc et les courroies, les chevaux, les bœufs, les animaux de trait, les
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- voitures, les harnais, l’outillage, les voies Decauville, les wagonnets à bascule, les canalisations électriques, etc., ont été enlevés; et dans quelques établissements seulement, on n'a laissé que le plus indispensable.
- Mais les dommages causés aux fabriques elles-mêmes et à leurs installations sont plus graves encore.
- Le manque de surveillance, Voccupation par les troupes, Venlèvement des objets précités ont déjà causé de grands dommages; mais les fabriques ont souffert bien davantage du démontage des pièces en cuivre, en laiton et en bronze.
- La guerre a endommagé à un tel point toute une série de fabriques qu’il faudra renoncer à les reconstruire,
- Celles-là mêmes qui ont tant bien que mal subsisté subiront longtemps encore le contre coup de la guerre. A supposer qu’il soit possible de les dédommager peu après la guerre pour l’enlèvement de leurs approvisionnements, de leurs machines, de leurs métaux, etc., ces établissements auront à prendre en charge beaucoup de dettes anciennes pour fourniture de betteraves, de matières premières et d’autres articles, opération qui influencera défavorablement les rapports entre fournisseurs et usines.
- Dans les établissements où les chaufferies, les appareils, les coussinets des machines, les armatures, les soupapes, les robinets et les pièces moulées spéciales, etc., ont été démontées, leur remplacement, qui devra se faire par des pièces également en cuivre ou en laiton, demandera un long délai par suite de la pénurie de matières premières et de main-d'œuvre expérimentée et exigera des frais considérables, étant donnée l’importance du travail.
- Sur les 230 fabriques de sucre françaises, la moitié environ se trouve en territoire occupé, dont les 4/5 dans la zone atteinte par la guerre et bon nombre dans la zone de feu. 15 à 20 fabriques sont entièrement inutilisables. Pour d’autres motifs, un nombre au moins égal est hors d’état de reprendre la fabrication. Lîn certain nombre d’entre elles se consacreront à la fabrication de l’alcool : le reste aura fort à faire.
- Répercussions.
- L'in dus Ire sucrière française doit disparaître comme concurrente sur le marché mondial {Angleterre) dans les deux à trois prochaines années. Elle sera, au début, à peine en mesure de subvenir aux besoins du pays et de reconstituer les stocks épuisés.
- En dépit de sentiments quelque peu hostiles, les relations commerciales avec l'Allemagne demeureront assurées car Vindustrie sucrière française ne pourra se passer des semences de betteraves allemandes sans se nuire à elle-même. Il lui faudra, en outre, acheter en Allemagne de la terre d’infusoires et du charbon, ce dernier vraisemblablement en grandes quantités, les houillères françaises ayant également beaucoup souffert. Elle aura peut-être même, dans une certaine mesure, recours aux fabriques allemandes spéciales en vue de sa reconstitution, car les ateliers de constructions mécaniques français, situés pour la plupart dans le Nord et affaiblis par la guerre, ne pourront suffire à la tâche.
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- 016 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- Amidonneries et glucoseries.
- Dommages.
- Les fabriques ont peu souffert. Dans les deux fabriques de glucose, on a enlevé tout le cuivre; mais il sera facile de le remplacer après la guerre et les fabriques seront en mesure de reprendre rapidement le travail si elles se procurent leurs matières premières.
- Cette industrie est trop peu importante pour qu'il puisse être question d'une répercussion quelconque sur VAllemagne.
- Distilleries d'alcool.
- Dommages.
- Toute une série de distilleries situées dans le voisinage immédiat du front est complètement détruite. Dans les autres distilleries, les tuyaux, appareils et machines necessaires à la distillation, qui étaient en métal, ont été enlevés. Comme les appareils les plus importants dans les distilleries sont en cuivre ou en laiton, les dommages sont exceptionnellement élevés. Ces établissements, avec les faibles ressources financières dont les propriétaires disposeront après la guerre, ne reprendront jamais leur importance primitive. Il faudra se borner à reconstruire le plus indispensable. H faudra des années pour que l'industrie de l'alcool se relève de la guerre.
- Répercussions.
- La livraison de machines et d’appareils allemands ne devrait pas être impossible, bien qu’il soit à supposer que les constructeurs français de machines, qui fournissaient jusqu’à présent cette industrie, chercheront à conserver leur ancienne clientèle.
- Industrie du cuir (1).
- Statistique. — Parmi les 66 fabriques de cuirs établies dans les territoires occupés, 13 sont des fabriques de cuirs au sens propre du mot, 37 des tanneries et 6 des fabriques de cuirs spéciaux. En outre, on compte 18 fabriques de chaussures et de pantoufles. L’industrie du cuir occupe au total 3.283 ouvriers, 783 femmes et 244 enfants. Les fabriques de cuirs et les tanneries occupent exclusivement des hommes; dans l’industrie de la chaussure, par contre, travaillent 493 femmes et 218 enfants ; d’autre part, les fabriques spéciales emploient 290 femmes et 26 enfants. 11 n’y a pas d’Allemands parmi les ouvriers, mais on y compte 700 étrangers. L’industrie du cuir des régions occupées est donc, dans une large mesure, tributaire de la main-d’œuvre étrangère, et en particulier de la main d’œuvre belge; par contre, les 139 employés occupés dans l’industrie du cuir sont, à de très rares exceptions près, de nationalité française.
- Capital. — xAu moment de l’occupation, le capital d’exploitation pouvait être
- (1) Le chapitre relatif à l'industrie du cuir est traduit en entier à titre de spécimen. Le texte allemand est reproduit sur les pages 620 à 623.
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- EXTRAITS DU DOCUMENT CONFIDENTIEL ALLEMAND.
- G17
- évalué à 44 190 000 f dont 18.600.000 f pour les fabriques de cuir, 20.500.000 f pour les tanneries, 4.115.000 f et 975.000 f pour les fabriques de chaussures, et les fabriques spéciales, respectivement. L’importance de la production échappe à toute évaluation précise. Une fabrique de cuirs et une de chaussures se trouvaient en cours d’agrandissement. L’importance de la force motrice était de 3.182 ch actionnant 1.744 machines.
- Nature des produits fabriqués. — Les fabriques de cuirs et les tanneries des territoires occupés fabriquent principalement du cuir à semelle et du cuir à courroies. Etant donné l’important développement de l’industrie, en particulier dans les régions du Nord, ces entreprises se trouvent au centre d’un marché important pour les courroies de transmission et les cuirs industriels. C’est également à cette circonstance qu’il faut attribuer le fait que pendant les 10 ou 20 dernières années, quelques fabriques se sont outillées spécialement et ont pu s’adonner à la fabrication presque exclusive des cuirs pour usages industriels.
- Tanneries. — Le plus grand nombre de tanneries et de fabriques de cuirs se trouve réuni dans le département du Nord, qui compte 29 des premières et 12 des dernières. La répartition est la suivante, dans les autres départements :
- Ardennes 5, Oise 1, Meurthe-et-Moselle 2 tanneries et Aisne 1 fabrique de cuirs. En ce qui concerne les fabriques de cuirs spéciaux, on en compte 2 dans le département du Pas-de-Calais, 3 dans le département du Nord et 1 dans les Vosges.
- Les tanneries et les fabriques de cuirs produisent toutes les sortes de cuirs, partie dans des usines archaïques, partie dans des usines installées entièrement à la moderne. Toutes les méthodes de tannage y sont représentées.
- Industrie de transformation du cuir. — L’industrie de la transformation du cuir est de faible importance comparativement au nombre des tanneries et des fabriques de cuirs; la raison en est, comme nous l'avons déjà indiqué au début, que le cuir fini est destiné en majeure partie à des usages industriels. Seules les fabriques de chaussures et de pantoufles (13) ont pris un certain développement dans le département du Nord, ce qui s’explique par la nombreuse population ouvrière de ce département.
- Dans les fabriques de transformation du cuir, on fabrique surtout des courroies de transmission, et en deuxième ligne des articles en cuir pressé ou comprimé et des étuis en cuir. Le nombre total de ces entreprises s’élève à 6, dont 2 dans le département du Pas-de-Calais, 3 dans le département du Nord, et 1 dans le département des Vosges. Dans le même ordre d’idées, il y a lieu de mentionner encore deux entreprises à Mory etMartinpuich, villes du Pas-de-Calais. A Mory, on fabrique industriellement, mais sans machines, des fouets et des cols en cuir, et à Martin-puich des doublures en cuir pour maroquinerie fine (étuis à cigarettes, portefeuilles, sacs à main, valises) pour lesquelles on utilise surtout le travail en chambre. Ces produits demi ouvrés sont expédiés à Paris, où ils sont transformés. La distribution des travaux était faite par l’intermédiaire d’agents, qui répartissaient les commandes et les matières premières, et étaient chargés de la réception des marchandises. Suivant toute apparence, ce travail en chambre pour articles de maroquinerie fine ne constituait qu’une faible partie d’une industrie à domicile très étendue, qui avait son siège à Albert et dans les environs de cette ville. L’enquête n’a pas permis de décou-
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- vrir de fabriques de gants et articles en cuir dans les territoires occupés. Il n’existe pas non plus de tanneries pour pelleteries.
- Le salaire quotidien était pour les ouvriers de 4 à 6 f.
- Approvisionnement en cuirs en poil allemands. — Une grande partie des fabriques de cuirs et des tanneries achetaient directement en Allemagne des cuirs en poil allemands.
- L’exportation totale de cuirs en poil d’Allemagne vers la France s’élevait en 1912, pour le commerce spécial, à 65.439 quintaux métriques d’une valeur de 21.577.000 f (suivant les statistiques françaises). En 1911, elle ne s’était élevée qu’à 51.885 q. d’une valeur de 16.818.000 f.
- La part du Nord, lequel mérite presque seul d’entrer en ligne de compte, dans le commerce total des peaux brutes, était approximativement la suivante :
- : spécial. Quintaux Valeurs
- métriques. en francs.
- Importation à la douane du Havre . . 300.493 74.551.000
- Exportation — du — .... . . 201.400 44.721.000
- Importation — de Dunkerque . . . . . 20.280 4.900.000
- Exportation — de — ... . . 4.870 1.279.000
- Importation — de Boulogne .... . . 2.034 2.020
- Exportation — de — .... . . 3.719 1.247
- Importation — de Calais . . 872 193.000
- Exportation — de — . . — —
- Importation — de Jeumont .... . . 12.960 3.890.000
- Exportation — de — .... . . 16.313 5.451.000
- Importation — de Tourcoing . . . . . 16.276 3.916.000
- Exportation — de — .... . . 15.366 5.226.000
- Importation — de Valenciennes . . . . 14.617 3.399.000
- Exportation — de — . . . . 7.584 1.734.000
- Importation — de Lille . . 1.131 281.000
- Exportation — de — . . 1.128 235.000
- Importation — de Roubaix .... . . 116 41.000
- Exportation — de — .... 190.000
- Total des importations françaises de peaux en poil. — Le total des importations françaises de peaux en poil atteignait en 1912 pour le commerce spécial :
- Quintaux Valeurs
- métriques. en francs.
- 1° Peaux de chèvres 19.986 12.231.000
- 2° Peaux de chevreaux 90.395 46.463.000
- 3° Peaux de veaux 21.514 10.714.000
- 4° Autres peaux 4.138 2.360.000
- 5° Peaux de lapins et lièvres 18.7 49 10.312.000
- 6“ Autres peaux 3.848 15.392.000
- ; principaux participants à ce commerce (articles figurant pour plus de
- 1.000 quintaux métriques dans le commerce spécial) sont les suivants (les numéros des paragraphes correspondent aux numéros d’ordre des catégories de peaux ci-dessus) :
- Paragr. 1. — Espagne (2.229), Italie (3.667), Grèce (1.261), Turquie (4.068), Argentine (3.798), Allemagne (497).
- Paragr. 2. — Russie (4.565), Angleterre (3.815), Allemagne (3.543), Espagne (8.878), Autriche-Hongrie (3.106), Italie (2.174), Turquie (7.624), Égypte (3.548),
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- EXTRAITS L)U DOCUMENT CONEIDENTIEE AEEEMAXD.
- fi U)
- Afrique anglaise (2.191), Indes anglaises (18.879), Indes néerlandaises (1.485), Brésil (2.G87), Chili (1.075), Alger (8.114), Tunis (2.524), Maroc (8.277).
- Paragr. 3. — Russie (1.735), Angleterre (1.002), Allemagne (5.396), Belgique (2.157), Suisse (2 032), Espagne (1.096), Italie (1.560).
- Paragr. 4. — Angleterre (1.533), Allemagne (795).
- Paragr. 5. — Angleterre (5.880), Allemagne (5.012), Belgique (3.650), Espagne (1.363), Australie (1.020).
- Paragr. 6. — Angleterre (1.220), Allemagne (624), États-Unis (1.139).
- L’exportation de cuirs en poil d’Allemagne était désavantageuse pour l’industrie allemande du cuir, car, par suite de ces achats considérables de l’étranger, elle perdait le meilleur de ses matières premières indigènes et se voyait contrainte de les remplacer par des cuirs d’Amérique du Sud de moindre valeur.
- Machines allemandes. — 27 entreprises, dont 10 fabriques de cuirs, 9 tanneries, 3 fabriques de cuirs spéciaux et 5 fabriques de chaussures, achetaient des machines allemandes. On a pu dénombrer exactement les machines allemandes en usage dans 23 entreprises ; cette détermination n’a été possible que dans 4 fabriques de chaussures. Cette réserve faite, le nombre total de machines allemandes est de 85, dont 59 achetées par des fabriques de cuirs et des tanneries, 19 par les usines de cuirs spéciaux et 7 par l’industrie de la chaussure.
- Produits chimiques allemands. — Les achats d’autres produits allemands étaient également considérables. Le chrome, nécessaire pour le tannage au chrome, venait exclusivement d’Allemagne. A la vérité, le tannage au chrome n’a été tout d’abord introduit dans le Nord que d’une manière isolée, mais il y a de nombreux indices permettant de croire, qu'après la guerre, il sera adopté dans une bien plus large mesure.
- Extraits tannants. — Quelques maisons allemandes sont très bien introduites pour les extraits tannants, bien que la majeure partie des extraits consommés soit fournie encore par des maisons françaises qui les importent directement de l’Amérique du Sud.
- Produits allemands divers. — Le cuir à dessus, de provenance allemande, n’est employé qu’en petite quantité, pour les chaussures et les pantoufles. Les machines allemandes pour chaussures étaient en voie de prendre pied à côté des machines américaines, qui avaient encore la prédominance.
- On importe d’Allemagne à des prix extrêmement bas des chaussures et des pantoufles qui sont vendues comme produits français.
- Répercussions.
- Concurrence avec l'Allemagne. — L’industrie du cuir des territoires occupés n’entre pas en ligne de compte comme concurrente pour le marché allemand. Il faut par contre mentionner la concurrence que font pour le box-calf noir et couleur et le chevreau noir, les fabriques de cuir à dessus, situées dans le centre et le midi de la France. Mais pour les deux derniers produits, l’industrie allemande possède une grande capacité de production et est organisée pour la grande exportation. Étant donné le droit de douane élevé existant à l'entrée en France, ce pays ne constituait pour l’Allemagne qu’un débouché de très faible importance.
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- 620 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923
- Reproduction, aux 2/3 de leur grandeur, des pages 211, 212, 213 et 214 DU document confidentiel allemand relatives a l’industrie du cuir.
- £ederfnduflm.
- 3$ou beu 56 £eberfabriïen, bie im befefcteu ©ebietc feftgeftellt tourben, finb 13 Sebeu etatifüjrf^ fabriten im eigentlidjen ©inn, 37 ©erbereien unb 6 gabriïen für befonbere Seberartcn.
- Sïufjetbem murben nod) 18 ©d)ut)* unb ifîantoffelfabriïen gcàiiljlt. Stu Çtrbeitern murben inêgefamt 3283 mânnlidje, 783 meiblidje unb 244 jugenbKdjc befdjaftigt; in ben cigent lidjen Seberfabriten unb in ben ©erbereien orbeiten nur Canner, bngcgen finb in ber ©djutjin&uftrie 493 grauen unb 218 ®inber unb in ben ©onberfabrifen 290 grauen unb 26 iîinber tatig. Seutfdje finben fxdf) unter ben 5lrbcitfrciftcn nid)t, mol)l aber 700 anbere Stuêlanber; bie Seberinbuftrie beê befe^ten ©ebieteë ift alfo in ïjotjem lüîafee auf au»Ianbifd)e, unb gmar inëbefonbere auf belgifdje Slrbeitëïrafte angemiefeu. Sa* gegen finb bie 139 Slngeftellten mit gan^ oereinâelten §lu§naf)men gran^ofen.
- Saë ÜBetriebsîapital ïonnte mit grê. 44190000 ermittclt merben, mooon grê. 18650000 flattai b^m. gr3. 20500000 auf Seberfabriten unb ©erbereien, gr§. 4115000 itnb grê. 975000 auf ©dont) fabriten bj$m. ©onberfabriten treffen. Über beu Umfang ber ©racugung fonnten âatjlenmafjige Unterlagen nidjt ermittelt roerben. ge eine Seber* unb ©cpul)* fabri! patten ©rmeiterungêbauten in Stngriff genommen. 3182 PS treiben 1744 9(r* bcitmafcpinen.
- Sic Seberfabriïem unb ©erbereien beê befefjten ©ebieteê ftellen pauptfacphu) sut ber snenanni Untcrleber unb Sîiemenleber t)er. Surd) bie grofje ©ntmidlung ber gnbuftrie, bcfonbers in ben norblicpeu Separtement, befinben fief) biefe Unterncpmungen mitteu in eiuem grojjeu Sfbfajjgebiet für Sreibriemen unb fonftige tecpnifcpe Seber. Siefem ilmftanbe ift es aud) àujufdjreiben, baff gerabe in ben lepten 10—20gapren ficp einige gabrifeu mit befoubercr Sciftungëfapigteit perauêgebilbet paben unb fid) mit ber faft auëfdjliefp lid)en Jperfteffung bon Seber für teepnifepe ftnoeâe befaffeu tonnten.
- Sie ©erbereien finb mit 29 am gapfreicpften im Separtement 9(orb oertreten, ©nbeveieu ebenfo bie eigentlicpen Seberfabriïen mit 12. gtn Separtement Sfrbenneë befinben fid)
- 5, im Separtement Dife 1, im Separtement 2)?curtpc*et*2),iofelIe 2 ©erbereien unb im Separtement 2ltne 1 Seberfabriï. $on ben gabrifeu für befonbere Seberarten befinben fid) 2 im Separtement ‘•paê*be*©afat, 3 im Separtement 9?orb unb 1 im Separte* ment $o§ge£>.
- Sie ©erbereien unb Sebetfabriïen ftellen teité in oeralteten, teit in gan^ neu^eit* lid) eingeriepteten Sktrieben aile Strten Bon Seber per. ©amtlid)c ©erbmeifeu finb uertreten.
- Sic SeberoerarbeitungSinbuftrie ift im $erpaltniê §u ber 3apl ber ©erbereien unb acberuMarteitimo* Seberfabrifen uiept fcîjr bebeutenb; bie Urfacpe pierfür ift, mie fd)ou eiugaugs ermapnt, barin 511 fucpcn, bafj bas? fcrtiggeftellte Sebcr in ber ^auptfadje gubuftrie5mecfen guge-fid)rt mirb. fiebiglid) bie ©epup* unb $antoffcIfabrifeu (13) pabcn'im Separtement 9torb eine gemiffe 33ebeutung erlangt, ma§ in ber japlreicpen Sfrbeiterbcnofferung gerabe biefe© Separtement^ feiue ©rtlarung finbet.
- 3n ben Scber ocrarbeitenben $etrieben merben in erfter Sinie Sreibriemeu, baueben geflodjteue unb gcprcfde Sebcrmaren unb Seberïjülfen ergeugt. Sie ©efamt^af)! biefer llntevnel)mungen befâuft fid) auf 6, baDon in ben Separtement $a^beÆa(aiê 2, 9?orb 3 jnO $o§geê 1.
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- EXTRAITS DU DOCUMENT CONFIDENTIEL ALLEMAND.
- 1)21
- — 212 —
- 2ln biejer ©telle maren nod) 2 Unternebmungeit in Tltorp nub 'IJlartinpuid), berne m ^aé^be'Gplaië gelegen, enuiiljiicn. gu 9}îimj tuerben fabrifmdfiig, aber oljne ÎRa fd)incn, s$ntjd)eu unb .'pal^bdnbcr, in 'Ulartiupuid) in nuogepuigter Ç)ri:niubuftrie l'eberfutter fur feme Sebenuareu (53rief3igarren» unb toanbtafdjen) fjcrgefîdlt. <3)iefe .'oalberaeugniffe nnirben nad) ^ori* ^ur fficiterncrarbeitung gefanbt. 3)ic ^ergcbung ber 9ïvbeiten erfofgte burd) 9lgenten, bie bie 9(uftrage utib Sîol^euge ucrtoilten unb bie gefcrfigten 'Pareil in (Smpfang notjmcu. ^filetu 9(n|d)ein nad) mar biefe feeunarbeit füv fciiu' 9ebertt)areu nur cin flciuer ïeil emei auégebe()nten tpauêiubuftrie, bie in Sllbeit unb llmgegenb ifyren Si(3 ^atte. ,()aubfd)u()-- unb Sebenuarenfabrifeu fonntcn ini
- befebten Olcbiete nidjt fcftgefteltt tuerben. 91ud) 3Sel3gcïbereien. jinb nid)t iH>r()anbni.
- 'ÂMe 9ol)ne für Scbcrarbeiter beliefen fid) auf gré 4—6 fin ben îag. lU%dliufdl" ®’n 9V°ÔCV ^e*l ^ev ^erbereicn unb îeberfabafen be^og beutfd)e 9îobl)dute un» mittelbar auê <3)cutfd)lanb.
- 1)ic 0)ejnmtau3fuf)r Pon 3îof)t)auten au§ ®eutfd)lanb nad) granüreid) betrug 1912 im Spejiadjanbel 65439 dz ^u grê. 21,577 Sftill. (nad) ber fran^ofifdjen Statiftif). 1911 batte fie nur 51885 dz ju gr§. 16,818 ïïfêill. betragen.
- 9(uf ben 9?orben, tue(d}er faft allein in $etrad)t format, entfielen fd)a(3uugérueife uom Oiefamtoerïeljr mit 9?of)l)nulen:
- (Spejialfyanbel:
- Giufu()r im gollamt 3e (èjaPrc 300493dz 5u 74,551 Üibl! gré
- 9(u§fuf)r „ tt n 204 400 „ „ 44,721
- Giuful)r „ “3)ünïird)en 20280,, „ 4,900
- 9(u5ful)r „ 4 876,, „ 1,279
- Ginfuljr „ Boulogne 2034 „ „ 2,020
- ?Uiê(uf)r „ „ 3719„ „ 1,247 tt ft
- ©infuljr „ (Salaiê 872 „ „ 0,195 tt t>
- 2luêful)r „ „ — » „ — tt tt
- Ginfuljr „ Qenmont 12960 „ „ 3,890 tt tt
- Ühtsfufjr „ 16313„ „ 5,451
- Ginfuljr „ Tourcoing 16276,, „ 3,916
- 2(usfuf)r „ tt 15366,, „ 5,226 tt tt
- Ginfrdjr „ SSalencienneê 14617 „ „ 3,399 tt tt
- îluefufjr „ 7585„ „ 1,734
- Ginfufyr „ Sille 1134 „ „ 0,281
- 9Iuéful)r „ H28„ „ 0,235 n tt
- Ginfuljr „ Stoubaij 116 „ „ 0,041 tt tt
- 9lu3ful)r „ „ 754 „ „ 0,190 tt tt
- 5ranaoUîd)C • Dpfamleiniutir mm ^auîen.
- ®ie ©efamtein[uf)r an 9îof)büuten unb gellen in granfreid) tuar 1912 itn Spécial banbel :
- 1. giegenbaute
- 2. gicfetyaute
- 3. îïdbdjaute
- 4. 91nbere (çaute
- 5. Sîanindjen* unb £>afenfelle
- 6. 9(nbere gdle
- 19 986 dz su 12,231 M. gtê.
- 90395 „ „ 46,463 „
- 21514 „ „ 10,714 „
- 4 318 „ „ 2,360 „
- 18749 „ „ 10,312 „
- 3848 „ „ 15,392 „
- §ierou finb l)auptfad)lid) folgeube.Sânber beteiligt (^ofîen non mefjr alê 1000 dz im ©pe^ialbanbel) :
- 3u 1. Spanicn (2229 dz), gtalien (3667), @rietf)enlanb (1261), îürtei (4068), 9lrgentinien (3798), (Deutfdjlanb (497)
- 3u 2. SRujjlanb (4565), (Snglanb (3815), '3>eutfd)Ianb (3543), Spameu (8878), ©[terreiduUngarn (3106), italien (2174), Aürfet (7624), tJîgppten (3548), @ngl.‘3lfrifd (2191), Êngl »3nbien (18879), Otiebev! gnbien (1485), <8ra)ilien (2687), (Ebile (1075), 9l!gier (8114), ïunié (2524), Waroffo (8277)
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- 622
- MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 192:i). — JUILE.-AOUT-SEPT. 1923.
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- 3u 3. iRufjlaub (1735), ©nglanb (1002), Deutfd)ianb (5396), «elgien (2157), 3d)toeig (2032), ©panien (1096), 31°6en (1560).
- 3u 4. (Snglanb (1533), Deutfd)lanb (795).
- 3u 5 (Snglanb (58S0), Deutfd)lnnb (5012), Selgien (3650), ©panien (1363), 9luftralien (1020)
- 3u 6 ©nglanb (1220), Deutfd)lanb (624), 9?cr ©taaten (1139).
- ®iefc 9lu3fuf)r bon fpauten aué Deutfdflarib lt»at für bie beutfd)e fieberinbuftrie nirf)t non 93orteil, ba ifjr baë beftc l)eimifd)e ÏÏRatt’rial burd) bie betradjtlidjen Wuffciufe ncrlorcn ging uiiù fie jid) gegtuungen (al), ©rfaf) in minbertoertiger fübamerifanifdjer IRoljtuarc gu fud)en.
- Deutfcfye Sftafdjinen begogen 27 gitmen, unb gtoar 10 Scberfabrifen, 9 ©erbereien, 3 Sonberïeberfabriîen unb 5 ©djuljfabriïen. 'Sic 3aï)l ber bcutfdjen ÏÏRafdjinen ift für 23 girmeti genou auêgutoeifen getoefen; bei 4 ©d)ul)fabrilen mar nut bie Datfadje bes Segugeê feftguftellen. Die 3at)ï ber beutfcfyen ÏÏRafdjinen ift mit biefet ginfdjrau* fung 85, non benen bie Oebcrfabrilcn unb ©erbereien 59, itjrc ©onberinbuftrie 19 unb bie ©d)uf)inbuftïie 7 begog
- 9lud) ber fonftige 53egug non beutfdjen ©rgeugniffeu tuar bctrad)tlid). Das fiir l£[)romgerbung oblige Sl)rorti roirb auêfdjliefflid) aub Deutfd)lanb begogen. 3m ^orben 2fïanfreicf)£i ift gtoar bie ©fyromgerbuug erft nereingelt eiugcfüljrt, eê fpredjeu aber bie 91ngeid)en bafür, bafî fie nad) bem ffriege in oiel ftarïerem üfêajfe aufgcnommen tuer* beu luirb.
- ©inige beutfd)e êciufer fixib mit ©erbejtralten feïjr gut eingefüfjrt, tocnn aud) ber groffte ïeil bes Sebarfeé barin allerbingS gurgeit nod) burd) fran^ofifcf>e Sinfufyr* f)aufer unmittelbar aus Siibamerifa gebedt toirb.
- ffür ©d)ut)e unb s$antoffeln tttirb in geringem Umfangc beutfd)eS Oberleber uer* toenbet. Deutfd)e ©d)ul)mafd)inen toaren gegeirüber ben nod) Dorfyerrfdjenben ameriîanU jdjen SJÎafdjitien au? bem iïBege fid) toeiter eingubürgern.
- Çertige Sd)ul)e unb iÇantoffeln roerben gu gang billigen fpreifen non Deutfdjlanb eingefüfyrt unb a(3 frangbfifdjeê ©rgeugnië nerfauft.
- Çür ben beutfdjcn 9J?arft fommt bie fieberinbuftrie bes befcfcten ©ebietes ois ©ettbetoerberiu nidjt m 93etiad)t. (2Bol)l aber ift ber ÎSettbetocrb ber in 9Jîittel= unb ©übfranlreid) gelegeucn Oberleberfabrifen für fdpoargc SSojrcalf unb farbige unb jd)tnarge Sfjenreauf ertocdjnenëtuert. ©crabe in ben beiben lebtgcnaunten ©rgeugniffen ift bie beutfdre Seberinbuftrie felbft fcf)r leiftungëfdtjig unb auf groge 9(uSful)r ange* miefen. 3nî°-8e bes tjofyeu ©ingangëgoUeS nad) fÇranfreid) mai lectures aïs 9(bfabgebiet Deutjd)lanbs non nur untergeorbneter 93ebeutung.)
- giir lluter* unb Siiemenleber toirb ber frangofifdje ‘tJJduft oollftdnbig non ben ©rgeuguiffen bes eigeuen üaubes bel)errfd)t.
- 9iuf bem ÜSeltmarfte toettftreitet bas fraugofifdje Unterleber mit bem beutfdjen. Dei .f^anbel in frangdfifdjcm Unterleber entmidelt fid) in Sübd)ina mfolge ber Um» ge]taltung ber Slleibuug bei ber Senolferung gang betriid)t(id). ^e^nr Sljiuefe mittleren tetaubes tragt jebt ©djulje ans iîebcr, fo ba^ fid? eiu grogeb îlbfabgebiet fiir bie frangbjifdjen ©rgcugmffe eroffnetc.
- Da bie englifdje ©rgeugung an llnter* unb Stiemeuleber uollftdnbig ungenügenb ift, uni beu betrdd)tîid)eu îtnforberuugeu feiner ^nbuftrie gu entfpred)cn, fo fieljt es fid) qegiuungeu, burd) 93egug nom îluslanbe abguljelfcn; auf biefem iOîarfte fiubet eiu leb’ (jaftet 29cttbeinerb gmifd)eu Deutfri)laub unb f^raufreid) ftatt.
- DaS ottomanifd)e ifaiferreid) tuai fiir 3-rautreid) ein fcljr bebeutenber SJÎarft fiir lliderlebei, bejfeu ©efamteiufnljr jid) jal)rlid) auf rb. 3'1» b 9JUII. belief, muoon auf 3'iaufveid) allcui rb fyi'5 5 tUfill. entfalleu Die l)auptfnd)lid)cii .fpàfen, nod) njeldjcn bas îeber, uerfd)ifft tourbe, jiub: ©alouifi, 93eirut, Smprna, Drapeguut, 9Hejanbrette, Sagbab ufto. Deutfd)laub ftanb feittjev für bie ©iufid)r non Unterleber nad) ber Diirlei an (efjter \rtelle (viu bie europciifd)? Aüvtei fnm fÇvanfreid) bei ber ©iuful)r non Unterleber an goede; ctelfe, bie erfte ©telle naljm 93elgieti, bie leftte -Cfterreicb-Ungarn
- Xfwtfrije ÏRoirijincn
- ^)eutfd)r
- Cf)cmffûlt€w
- <^2rbf^lT0tît'
- fonftige beutfrfjf (fr^cugnfîfe.
- UHettboucrb mit !Tn:tïri)fanb
- îécftmarft
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- EXTRAITS IJ U DOCUMENT CONFIDENTIEL ALLEMAND.
- (>23
- — 214 —
- 1111b Spaiiien ein. ©cutfdjfanb tuât btéfjcr an ber ©infutjr bon Untedeber uad) ber europai{ri)cn îaufei fo gut tuie gar nid)t beteiligt.
- Sic im be{c|5tcn ©ebict tiorfjanbcnen ScberDerarbcitungêfabriïen fteljen auf béni SBcItmarïte aufjer SBettbetucrb.
- ftnrfl»(d)âben. ®cï grofjte ïeil ber ©ebâube ber im befefcten ©ebiete beftnblid)cn Seberfabrilen ift mtbcfcfyabigt. ‘Sa bci biefen bie gangen, ttod) Dcrljanben geroefenen Seftdnbe au 9ioï)f)cmtcn, tpaïbergeugniffen unb fertigem Sebcr {otoie ©erbejtraften, Çcttcn unb Olen burrï) bie beutfdjen t-Otilitarbefydrbeu befeglagnaffmt trmtbcn, fo fônneu bicfc ftabritcu erft nad) £erbei{d)affimg entfpredjenben ©rfafteê mieber in SBetricb gcfe^t merben. $)a toeiter bie ©erbbauer bon tinter* unb Sîiemenlcber nad) ben ïjier angemcnbeten ©erb»erfaî)ren minbeftenë 5—ô 2Jlonate beanfprudft, {0 bürftc ber frangofifdjc SBett* bemerb früfjeftenâ in iy2^o^reu toieber auf bem ÉSeltmarfi gu ermartcn {ein. 5 be* {d)dbigte ‘Sampfîeîfef unb 67 befdjabigte Slrbeitêmafdjinen tourben feftgeftcUt, maê im Skifjaïtniô gur ©e)'amtgaf)l nidji &etrad>tlicî) ift.
- surftritiiinjcn. {Bie ttoffftanbige 3erftorung einiger îfeiner unb mittlerer SSetriebe in £a 93ûffée, 93affet)iUe, ©un*Saingf)in, SBaumn, $étend)ies bürfte fût bie {pdtcrc ©cftaîtung ber Uuterieberinbuftrie 37orbfran!reid)ê of)ne ©infïufî {ein. fBogegen loirb roof)î für bie {pdtere SBeiterentnndlung biejer fraugdfifdjen Qnbuftrie bie ©elbfrage auëfdjlaggebenb roerben. 3ft Çranfreid) nad) bem.S'riege nidjt imftanbe, bie Seberinbuftrie im fftorben bc3 S^nbeê njeügetjenb mit ©elb gu unterftü^en, gum minbeften ûber fdjnellftenê für bie fetjr betradjtlidjen SSeitreibungen burd) bie beutfcfye ^eereêbermaUung gu enifdfabigen, {ô ift itjre früîjete SBlüte für Qfa^rjetjnte bat)in.
- 93ei bie{er Sage ber {Binge ïonnte burd) umfidjtigeê 5krf)alien ber beutfdjen tinter leber* unb {Riemenleberinbuftrie auf metjrere 3û^re binaus im 97orben ^rantreid)ê ein grofseê ^éb{a^g^biet gemonnen merben. 3mmert)in ift bamit gu red)nen, ba{3 3rûnïreid) uerfudfen mirb, ben 93ebarf an Unterleber unb {Riemenleber in ÏÏtmeriïa gu beden,.tua3 burdjauë ïeine ©d)tt>ierigïeit nerur{ad)en mürbe. Slnberfeits bürfte es ber beutfdjen Seberinbuftrie nid)t fdpoer merben, fid) bie früïjeren bebeutenben 2lb{aÇgebiete frangofu fdE>er ©rgeugniffe in S'Ieinafien unb ber europdifdjen ïürïei für bie gu {id)etn.
- Pour les cuirs a semelles et le cuir à courroies, le marché français est entièrement sous la prédominance des produits du pays.
- Marché mondial. — Sur le marché mondial, le cuir à semelles français rivalise avec le cuir à semelles allemand. Le commerce des cuirs à semelles français est en voie de grand développement dans le sud de la Chine, par suite de la transformation de l'habillement de la population. Tout Chinois de condition moyenne porle maintenant des chaussures de cuir; aussi ce pays commençait-il à offrir un grand débouché pour les produits français.
- La production anglaise en cuir à semelles et eu cuir a courroies étant tout à fait insuffisante pour satisfaire les exigences considérables de son industrie, elle se voit contrainte d'y subvenir par des achats à l'étranger; il y a en conséquence une vive concurrence sur ce marché entre l’Allemagne et la France. L’empire ottoman constituait un marché très important pour les cuirs à semelles français, les importations totales annuelles de ce pays s’élevant à 8 millions de francs, dont 5 millions pour la France seule. Les principaux ports de destination du cuir fabriqué étaient Salo-nique, Beyrouth, Smyrne, Trébi/oude, Alexandrette, Bagdad, etc. L’Allemagne se
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- f)21 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEI’T. 1923.
- trouvait au dernier rang pour l’importation des cuirs à semelles en Turquie. En ce qui concerne l’importation des cuirs à semelles en Turquie d'Europe, la France se trouvait au deuxième rang, le premier étant occupé par la Belgique; I’Autrichc-Hongrie et l’Espagne venaient en dernier. L’Allemagne ne participait pour ainsi dire pas, jusqu’ici, aux importations de cuirs à semelles en Turquie d’Europe.
- Les fabriques de transformation de cuirs existant dans les territoires occupés, n’entrent pas en ligne décompté au point de vue de la concurrence sur le marché mondial.
- Dommages.
- La plus grande partie des bâtiments des fabriques de cuirs situées dans les territoires occupés, est indemne. Comme dans ces fabriques, tous les stocks qui existaient encore en cuirs en poil, produits demi-fabriqués et cuirs finis, de même que les extraits tannants, les graisses et les huiles ont été réquisitionnés par les autorités militaires allemandes, ces fabriques ne pourront être remises en exploitation qu’après un réapprovisionnement en produits de remplacement. En outre, le tannage des cuirs à semelles et courroies exigeant, d’après les méthodes de tannage employées dans la région, une durée de 5 à 6 mois, la concurrence française ne pourrait se faire sentir à nouveau sur le marché mondial qu’au bout d'un an et demi au plus tôt. On a reconnu comme endommagées 5 chaudières à vapeur et 67 machines-outils, ce qui est de faible importance par rapport au nombre total
- La destruction totale de quelques petites et moyennes usines à La Bassée, Don-Sainghin, Bauvin, Pérenchies, ne saurait avoir aucune influence sur la situation ultérieure de l'industrie du cuir à semelles dans le Nord de la France; par contre, la question d’argent pourrait bien être déterminante pour le développement ultérieur de cette industrie française. Si la France, après la guerre, n’est pas en état de subventionner largement l’industrie du cuir dans le Nord du pays, ou tout au moins de la dédommager au plus tôt des exactions très considérables de l'Intendance de Guerre allemande, il ne faut pas attendre le début de sa renaissance avant 10 ans.
- Dans cet état de choses, en agissant avec circonspection, l’industrie allemande des cuirs à semelles et des courroies pourrait acquérir dans le Nord de la France, et pour plusieurs années, un important débouché. Il ne faut pas perdre de vue, évidemment, que la France essayera de pourvoir à ses besoins en cuir à semelles et en cuir à courroies en Amérique, ce qui n’offrirait absolument aucune difficulté. D'autre part, l’industrie du cuir allemand pourrait sans peine s’assurer pour l’avenir les anciens débouchés importants que trouvaient les produits français en x4sie Mineure et en Turquie d’Europe.
- Industrie du Bois.
- Dommages.
- En général, il n’y a pas lieu de croire à un dommage prolongé pour l’industrie française du bois. En ce qui concerne les établissements qui dépendent de la renaissance d'autres branches industrielles (fabriques de caisses, fabriques de bobines), la reprise du travail dépendra des conditions dans lesquelles la clientèle reprendra elle-même le travail. En tout cas, le déficit des matières premières en France sera compensé par une augmentation des importations de l’étranger.
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- EXTRAITS DU DOCUMENT CONFIDENTIEL ALLEMAND.
- 625
- II ne peut y avoir de répercussion sur l’Allemagne que si certaines industries, notamment l’industrie du bois elle-même, essayent, en raison des frais de transport moins élevés, de couvrir leurs besoins en mettant à contribution les forêts allemandes situées dans le voisinage de la frontière. Il n’est pas non plus impossible que l’Allemagne fournisse, pendant les premières années qui suivront la guerre, des articles en bois semi-ouvrés. Par suite de l’accroissement de ses besoins après la guerre, la France interviendra comme acheteur sérieux, outre l’Angleterre, la Belgique et l’Allemagne, sur le marché suédois et sur le marché russe. Il en résultera une hausse importante des prix......
- Les fabriques allemandes de machines pour le travail du bois (machines à raboter, machines à moulurer, machines à percer) auront la possibilité de trouver en France un débouché qui n'est pas sans importance, car, par suite du manque de main-d'œuvre et du renchérissement du bois, il faudra remplacer le travail manuel par le travail mécanique.
- Imprimerie et Arts graphiques.
- Répercussions.
- La répercussion qui se manifestera en Allemagne est la suivante : par suite de la reprise très lente des affaires, les commandes de machines, d’encres de couleur et de pierres lithographiques cesseront pendant longtemps.
- Tableaux présentant les résultats statistiques du recensement industriel en territoire français occupé.
- Remarques.
- Pour les motifs exposés dans la préface, les chiffres indiqués dans les tableaux récapitulatifs ci-après (1) ne sont qu’approximatifs. Ils donnent la situation des diverses entreprises au début du mois de janvier 1916 et. par suite, les changements survenus ultérieurement dans les moyens d’exploitation n’y apparaissent pas. Les cartes nos 8 et 9 représentent les données graphiques les plus importantes pour l'appréciation de la situation, également en janvier 1916.
- En ce qui concerne les chiffres indiqués dans la première colonne « nombre des machines allemandes », il convient de remarquer que seules ont été comptées les machines dont l’origine allemande pouvait être irrécusablement établie. Ces chiffres sont certainement inférieurs à la réalité, car il n’est pas douteux que de nombreuses machines d'origine al! amande aient été « francisées » par l'enlèvement de la plaque d'origine allemande et son remplacement par une plaque française.
- Pour les autres chifïres, il faut tenir compte de ce fait qu’ils reposent souvent sur les indications d’employés, de maires, etc., et qu’on ne peut être assuré de leur exactitude. Autant que possible, ils ont été vérifiés par des enquêtes complémentaires et à l’aide de documents imprimés; toutefois, ils comportent encore des erreurs pouvant atteindre 20 p. 100.
- (1) Nous n’avons reproduit sur les pages 02fi et 02 7 que la partie de ces tableaux relative à l’industrie du cuir.
- Tome 135. — Juillet-Août-Septembre 1923. 42
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- JUILL.-AOUT-SEPT. 1023.
- 626 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1023). —
- nature des fabrications DÉPARTEMENTS Des entreprises. J z V 2 ( ° Dos établissements % £ annexes. ] Hommes. MAI NOMBR (avan <s a B N DŒU ES D’OU t la gi a ’o s s a> rt c © « c m VUE VHIEKS erre) a ci a <D < Autres étrangers. NOM I) EM P (av la gi 73 o ss 13RES LOYKS ant erro) rO a <D <
- 1 ( Nord 29 650 6 25
- T.YNNERIKS Ardennes 5 86 12 5
- Oise I 50 2
- Meurthe-et-Moselle. 2 72 i
- Total. . . 3" 858 18 33
- Nord 12 9°0 605 A 7
- Fabriques de cuirs . . . . Aisne I 25
- ! Total. . . 13 9 45 605 47
- Pas-de-Calais . . . 2 125 50 4
- Fabriques de cuirs spéciaux. Nord 3 360 240 26 \
- ; < Vosges 1 12
- Total. . . 0 497 290 26 8
- t Pas-de-Calais . . . 2 30 18 5 2
- ! Fabriques de chaussures . Nord 13 708 425 163 77 •4 in
- | f Aisne 3 215 50 50 6
- Total. . . 18 983 4(J3 218 77 51
- Total pour l’industrie du cuir. . . . 74 3.283 783 244 700 139
- Le territoire occupé en tant que région en excédent dans l’économie générale de la France. (Extraits.)
- Résultats d’ensemble fournis par l’étude de la balance commerciale.
- Dans l’ensemble, on assistera donc à une transformation profonde de la balance du commerce de la France. Elle va se manifester par un recul ou une disparition complète de toute exportation puis de l'importation de matières premières auxquelles se substituera 1 acquisition onéreuse et incertaine de produits fabriqués et, dans le cas le plus favorable, de produits semi-ouvrés. Cette situation implique une aggravation de la balance commerciale et la dépendance de l'étranger sur une vaste échelle.
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- EXTRAITS DU DOCUMENT CONFIDENTIEL ALLEMAND.
- 627
- MACHINES EN1 ["REPRIS c/î ES û 1 z < ; 5
- ENTREPRISES EN COURS d’agrandissement au total ^ S 3 w moteurs (nombre)
- Électr 3 o 3 ci \ ^ utilisables. i g Hydi liqt d O 3 ci au- îes © 3 CO 3 A va ci O 3 ci :>eur O 3 CO 3 A combu inte d O 3 3 stion rne CD 3 CO 3 Force motrice totale (chev.-vapeur). ! MACH OUT 3 O 3 ci NES- LS © 3 CO * 3 Employant des machines allemandes. * Employant f des matières ) prem. allemandes. 1 Écoulant ' leurs produits en Allemagne. j NOMBRE DES MACHINES ALLE
- 19 16 8 7 12 12 3 3 327 216 208 4 5 1 3 '
- : 5 5 4 3 3 \ 3 2 2 120 114 102 2 2
- 2 2 2 2 62 10 5
- 27 23 12 10 18 17 5 5 509 345 320 6 5 1 i 5
- i ; i6 16 10 8 11 li 3 3 1.378 734 730 9 6 1 48
- i 1 1 1 40 31 i 1 6
- 1 17 17 10 8 12 12 3 3 l.il 8 765 730 10 6 2 o 4
- 10 10 1
- 14 14 1 1 1 1 800 7 fi 76 2 1 1 ! 18
- 1 1 4 7 1 1
- 10 10 14 14 1 1 1 1 1 1 804 83 83 3 1 2 - 19 i
- 1 1 1 2 2 22 40 3' ! 1
- 1 4 3 3 3 3 2 9 9 298 441 43' i 4 1 2 : 7 j
- 1 1 2 1 130 70 70|
- 1 5 4 5 4 3 2 13 12 45C 551 54 1 i 4 2 2 j 7
- 2 59 54 41 36 l 1 1 34 32 22 21 3.181 1.744 1.677 23 14 8 85
- Dépendance croissante de l’étranger.
- La balance commerciale de la Fiance se traduit par un passif considérable au regard des trois principaux pays entrant en ligne de compte (la Grande-Bretagne, l’Italie, les Etats-Unis-, la Russie ayant à peu près disparu). Cette situation est particulièrement frappante en ce qui touche l’Angleterre et les Etats-Unis. Il est hors de doute que Voccupation du Nord et de l'Est de la France a pour une large part provoqué cette situation qui se traduit par un endettement de la France dont il est impossible de prévoir le terme. Si en effet cette occupation ne s’était pas produite, la France eût été en mesure d’importer des matières premières au lieu de produits fabriqués et d’exporter ces derniers pour améliorer sa balance commerciale.
- La situation de fait créée par la guerre continuera longtemps encore d'exercer ses effets; elle peut interdire à la France de redevenir un état créancier et bailleur de fonds.
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- 628 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- Conclusions.
- En tout cas, un examen approfondi semble confirmer cette situation déjà suffisamment mise en relief dans les parties antérieures de cet ouvrage, à savoir que le territoire occupé, si l'on fait abstraction des entraves apportées par une centralisation poussée à l'extrême, apparaît comme une région économique autonome et, dans l'ensemble, se suffisant à elle-même.
- Dans la mesure où il existe des relations d’échange nécessaires avec la capitale, elles n’assurent à cette dernière une indiscutable supériorité qu’en ce qui touche les questions de goût et de modes et les industries qui en vivent; mais pour tout ce qui touche aux problèmes les plus importants, ceux de la production, du commerce, du crédit et du travail, les régions occupées apparaissent comme une région en excédent et non comme une région complémentaire.
- ANNEXE N° 1
- Lettre ds<: M. E. Gkéau, directeur de la Banque de France, à Lille,
- à M. Boulanger.
- Lille, le 9 mars 19 “23.
- Monsieur,
- Monsieur Boulanger,
- Membre de la Commission historique du Département du Mord, Faubourg de Douai, Lille.
- J’ai appris avec un très vif plaisir que vous aviez formé le projet de faire traduire et de vulgariser en plusieurs langues le manuel composé par les Allemands pour arriver à la destruction complète de l’industrie dans la France occupée.
- Je vous félicite bien sincèrement de votre courageuse et patriotique initiative et souhaite vivement de la voir réussir. Il importe en effet, en présence des infâmes calomnies que les Allemands répandent dans l’univers entier à l'occasion de l’occupation de la Ruhr, que les procédés qu’ils ont employés dans les pays occupés soient enfin dévoilés et cloués au pilori comme ils le méritent.
- Je pense être utile à votre œuvre en y apportant une contribution et un témoignage qui ne sauraient être contestés ni récusés et qui sont, je crois, d’un certain intérêt.
- J’ai assisté, en effet, à l’élaboration des éléments qui ont servi à l’établissement du livre qui est tombé entre vos mains, et que l’on peut appeler le « Manuel du parfait destructeur ». Voici dans quelles circonstances :
- Le 1er janvier 1916, la galerie des recettes et le hall de la caisse principale de la succursale de la Banque de France à Lille, dont jetais le directeur, furent réquisitionnés par l’autorité allemande. On y installa un organisme qui sous le nom de « Commission de l’Industrie » se livra à une étude minutieuse de l’industrie française dans la région du Nord. Cet organisme comprenait plusieurs sections : industrie textile, industrie du fer, industrie du cuir, etc., réparties dans les divers bureaux du local.
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- AN N H XK S AU DOCUMENT CONFIDENTIEL ALLEMAND.
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- Des séries de soldats, sous-officiers et officiers, qui se renouvelaient au bout de quelques jours, venaient, à tour de rôle, travailler dans ces sections sous la surveillance d’un lieutenant, et sous la haute direction d’un officier supérieur, le major von Weinberg. Celui-ci faisait, dans l’après-midi, de véritables cours dans le hall de la caisse, transformé en salle d’étude.
- De nombreux Bottins de la France et Annuaires de Lille avaient été réquisitionnés et servaient de base pour les recherches. Chaque bureau était muni d’une machine à écrire. De nombreuses cartes du Nord de la France, à une grande échelle, étaient fixées aux murs.
- Les renseignements que l’on avait pu recueillir sur chaque maison étaient transcrits sur des imprimés passe-partout dans lesquels tous les détails concernant les industriels étaient prévus. A titre documentaire, je vous adresse, ci-joints, quelques exemplaires de ces imprimés que j’ai retrouvés froissés au fond d’un tiroir où ils avaient été évidemment oubliés, puisqu’ils portaient en gros caractères la mention « Secret ». Ce document montre comment les Allemands s’entendaient à disséquer une industrie. Pour se procurer les renseignements recherchés, tous les moyens étaient bons : on procédait soit par des interrogations verbales auprès des intéressés, soit par des questionnaires auxquels on était invité à répondre par écrit, soit au moyen de perquisitions comme le montre le fait suivant.
- Un jour le lieutenant eut l’aplomb de me demander de vouloir bien lui dire s’il n’y avait pas de faute d’orthographe dans le document suivant.
- Commission de VIndustrie.
- M... est autorisé à prendre connaissance des documents secrets de la firme...
- Je lui ai répondu en gouaillant que je serais bien surpris si les industriels français déféraient jamais à semblable exigence.
- Vers la fin de février 1916, le major von Weinberg fit un travail d’ensemble sur les rapports spéciaux des diverses industries qui avaient été élaborés dans cette commission. Ce travail, porté à Charleville au G. Q. G. allemand, valut (d’après le récit de l’ordonnance à une de nos concierges) des félicitations à son auteur.
- Ce fut évidemment l’origine du volume qui est entre vos mains.
- Les documents que je vous ai communiqués visent des fabriques de parfumerie de la région. Dans la colonne « Observations » du tableau concernant la savonnerie Maubert, on lit cette phrase, qui synthétise à elle seule le travail : « quelques machines spéciales pour lesquelles la maison possédait un brevet, ont été envoyées en Allemagne ». Ce fait prend, en outre, plus de saveur si l’on sait que le major von Weinberg s’occupait spécialement de parfumerie.
- Enfin, j’ajouterai que la carte des concessions minières du bassin de Briey est la reproduction simplement réduite de moitié d’une autre carte qui se trouve dans un ouvrage publié en 1907 sous les auspices de la Chambre de Commerce de Meurthe-et-Moselle, Le fer en Lorraine, dont je suis l’auteur.
- Les Allemands ont également emprunté à cet ouvrage une autre carte indiquant les limites du bassin de minerai de fer en Lorraine annexée, en Luxembourg, et en France, avec le nombre des usines métallurgiques et des hauts fourneaux de ces régions. Cette carte a été publiée dans l’exemplaire n° 22 des cartes éditées par la maison Paasche donnant la position des armées sur les différents fronts.
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- ANNEXE N° 2
- Reproduction, réduite de moitié, d’une fiche d’enquête relative à une entreprise.
- OEM
- SV!
- Betriebsart ? : Betriebssltz:^ Dcpartrm.
- Betriebskapital :
- Hrbeiterzahl: JûO Mànncr. Frauen - frO . Kinder anler 1<> Jüiirrn
- davouy^^^^Deutsciic Sonstiçc Ausl;i:uicr u. zwar : w- -
- Beamte : (ingenieure, Chemikcr, Kautle
- Name: 0
- Inhaber: ... ... Staatsung-eliorigkeil : .
- Üirektor :
- rît.....
- Dampfkessel
- B. Sniodohi, Webslühlc (anler Angalie der Ht :u:r, Prcswn, D/rhbaçnko, Naehmaschinen, H<
- ln welchen limfan^e sind die Itnmobilien ((iehâude, Bassins, Danime,
- Ilerstelh
- zerstôrl oder beschàdigl ?
- Bei Kriegsk>eginn
- G'Uteich.tlich.e A-eu.sser\ang; ü.t>er d.ie Vorai
- Sonstiges
- v'V' —
- Auskunft erteilte
- Gcfertigi durch
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- Traduction de la fiche précédente.
- SECRET
- industrie : e//a/èiaa-c- f/e- Aa l/u-md.
- Nom ^//j/aut/ei-/ r.y <f/y'.
- Propriétaire : nationalité: ^/Ifmcctfd/.
- Directeur :
- Siège de l'Établissement : E£//e. Départemont : S/f//e.
- Capital d'exploitation : - Sstco/t Jff/...................... ....
- Nombre d’ouvriers : Sû'û' hommes, Ô'<7 femmes, enfants
- au-dessous de 16 ans dont fftectfSZ Allemand. .................
- Autres étrangers : ffn lyffczen/ c/e J 'Z^/ta nyff/l. Personnel : (Ingénieurs, Chimistes, Commerçants, etc.) Ç co??Z-?netca-'?z/d e/ ewy'i/oyey o/e //i-eezieae, /ictd a/'z-J/fy/ema n e/d; tcerc y/te- c/ed ///&asrzcacfj...............
- Dans quelle mesure les immeubles) Bâtiments, Bassins, Chaussées,
- Chaudières.
- Machines motrices.
- Machines opératrices.
- Broches, Métiers à tisser (indiquer la largeur), Marteaux à vapeurs, Presses, Tours, Machines à coudre, Hauts fourneaux, etc.
- Rails, etc.) ont-ils été détruits ou abîmés? Z îz "2 xn Noms des constructeurs. r. ^ < Z Aptes h servir. z £ Nom des constructeurs. = i £ £ c ! p -Q Nature. Noms des constructeurs. < “ s O Aptes au service.
- La fabrique n'a subi au- S EnshU R. Vilette. non oui 4 Malaxeuses milan- Indiscernable. non oui
- cnn dommage. 140 ne Lille. 1? geuses de savon. Presses à main. Rivoir, Offenbach. ,
- 1 Machine à vapeur de 100 chevaux. Indiscernable. » »
- î Pelotonneuses. De Lille. „ »
- I Séchoir pour savons Appareil breveté » »
- 1 de toilette. Coupev.se de savon à de la maison.
- 1 la main. Appareil à récupérer Breveté par la
- 1 la glycérine brute (autoclave). Imprimerie (voir gra- maison.
- phique).
- Agrandissements en cours d’exécution au début de la guerre.
- Estimation à dire d’expert sur l’éventualité de reprise de l'exploitation.
- Autres remarques.
- Néant.
- L'usine est en excellent état et le travail pourra reprendre dès qu’il y aura des ouvriers et des matières premières en nombre et quantité suffisait ts.
- La Maison Maubert est connue dans le monde entier et se livre particulièrement à la fabrication des parfums, des pâtes, des pommades et des savons de toilette de belle qualité. De ces derniers elle produit la quantité très importante de 4 000 litres par jour, remarquable pour savons de ce genre.
- La Maison a pour clientèle la France entière, la Belgique, la Hollande et aussi l'Allemagne. De plus, la Maison M. entretient des rapports empreints de sentiments amicaux avec les maisons allemandes de la même branche et jouissant d'un bon renom. La glycérine brute quelle produit, environ 800 litres par jour, était vendue en Allemagne. Diverses machines spéciales, inventées et brevetées par la maison, ont été livrées en Allemagne.
- Préparé par : E. Kruntz (?)
- Renseignements fournis par le propriétaire.
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- 632 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEI'T. 1923.
- Comme elle n’avait rien à voir avec les opérations militaires, cette publication démontre péremptoirement qu’elle avait simplement pour but de montrer aux Allemands la région française qui viendrait après leur victoire (?) enrichir leur domaine minier et métallurgique et qu’ils convoitaient si ardemment.
- Croyez, je vous prie, Monsieur, à mes sentiments très distingués et dévoués.
- Signé : E. Gréau,
- Directeur de la Banque de France à Lille.
- ANNEXE N” 3
- Titres et Légendes des 9 cartes ou graphiques hors texte insérés entre les pages 592 et 593.
- Carte n° 1. CARTE DU BASSIN ROUILLER DU NORD DE LA FRANCE
- Départements du Nord et du Pas-de-Calais.
- Echelle 1 : 130.000.
- Sigyies conventionnels.
- Routes, chemins. Front en janvier 1916.
- Canaux, fleuves, ruisseaux. Puits en exploitation (charbon gras).
- Chemins de fer, embranchements. — — — (charbon maigre).
- Frontière franco-belge. Puits en préparation (charbon gras).
- Limite de département. — — — (charbon maigre).
- Carton : La concession de Lens et hauts fourneaux, aciéries et laminoirs de Wlxgles.
- Échelle 1 : 60.000.
- Carte n° 2. LE BASSIN MINIER DE LONGWY ET BRIEY
- Échelle 1 : 130.000.
- Signes conventionnels.
- Concessions. Usines métallurgiques.
- Concessions avec des intérêts allemands. Puits.
- Concessions appartenant à des Aile- Chemins de fer. mands.
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- ANNEXES AU DOCUMENT CONFIDENTIEL ALLEMAND.
- 633
- Carte n° 3. PLAN DE SITUATION DES DIVERSES INDUSTRIES EN TERRITOIRE FRANÇAIS OCCUPÉ
- INDUSTRIES SIDÉRURGIQUES ET INDUSTRIES MÉTALLURGIQUES.
- Échelle 1 : 450.000.
- Usines sidérurgiques (y compris les fonderies de fonte et des autres métaux) et établissements de constructions mécaniques.
- Signes conventionnels.
- Hauts fourneaux.
- Aciéries.
- Laminoirs.
- Laminoirs He tuyaux et usines d’étirage de tuyaux.
- Forges, estampage, poinçonnage, martelage.
- Moulages d’acier.
- Fonderies (fer et autres métaux).
- Constructions métalliques.
- Construction de chaudières et réservoirs.
- Poêles et fours.
- Chaînes, ancres et clous.
- Engrenages.
- Fabriques d’émaux et de produitsémaillés.
- Usines diverses (serrureries d’art et serrureries ordinaires, coffres-forts, voitures d’enfants, récipients en tôle).
- Ferrures de voitures et pour la construction, fers à cheval.
- Outils.
- Vis et boulons.
- Brides, colliers, clavettes, boucles, éperons, fourches.
- Pièces détachées pour matériel de chemins de fer, voies, matériel roulant, locomo-
- tives, pièces détachées de bicyclettes.
- Ateliers de galvanisation et de dorure.
- Fonderies de cuivre, laminoirs et presses pour cuivre.
- Machines à vapeur.
- Machines-outils.
- Appareils de transmission.
- Pompes et ventilateurs.
- Instruments de mesure, d’optique, fabriques d’armes.
- Machines agricoles.
- Machines pour le traitement des denrées alimentaires.
- Locomotives et voitures de chemins de fer, fournitures diverses pour les chemins de fer.
- Matériel des industries minières et métallurgiques.
- Matériel pour l’industrie textile.
- Matériel pour blanchisseries et installations sanitaires.
- Moteurs à combustion.
- Machines locomobiles.
- Autre matériel pour la construction mécanique.
- Ateliers de réparations.
- Carte n° 4. PLAN DE SITUATION DES DIVERSES INDUSTRIES EN TERRITOIRE FRANÇAIS OCCUPÉ
- INDUSTRIES TEXTILES ET VESTIMENTAIRES.
- Échelle 1 : 430.000.
- Signes conventionnels.
- Filatures de lin, de chanvre et de jute. Ateliers de blanchissage. Filatures et retorderies de coton. Filatures et retorderies de laine.
- Peignages. Fabriques de feutre.
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- 634 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- Ateliers de blanchiment, teinture et Tissus tricotés, tulles, rideaux, dentelles, apprêtage. rubans, bords et galons.
- Tissages. Vêtements.
- Corderies et câbleries.
- 1er Carton : Territoire cultivé en lin.
- 2e Carton : Le Tissage a domicile de la Région comprise entre Cambrai, Saint-Quentin, Péronne et Bapaume.
- Échelle 1 : 300.0JO.
- Carte n° 5. PLAN DE SITUATION DES DIVERSES INDUSTRIES EN TERRITOIRE FRANÇAIS OCCUPÉ.
- sucreries, amidonneries, distilleries et industries chimiques, brasseries.
- Échelle 1 : 430.000.
- Signes conventionnels.
- Sucreries.
- Amidonneries.
- Distilleries d’alcool.
- industries chimiques :
- Colles.
- Laque, vernis, couleurs. Caoutchouc.
- Gaz comprimés ou liquéfiés.
- Raffineries de pétrole.
- Explosifs.
- Acides et engrais.
- Fabriques de ciment.
- Usines à gaz.
- Fabriques de savons, parfums et bougies Verreries.
- Céramique.
- Brasseries.
- Carte n° 6. PLAN DE SITUATION DES DIVERSES INDUSTRIES EN TERRITOIRE FRANÇAIS OCCUPÉ
- industries du bois, du cuir et du papier et imprimeries. Échelle 1 : 430.000.
- Signes conventionnels.
- INDUSTRIE DU BOIS I
- Charpente, menuiserie, ébénisterie. Brosseries.
- Stores et jalousies.
- Imprégnation des bois (conservation, ignifugation, coloration, etc.)
- Fabrique de caisses.
- Fabriques de meubles.
- Scieries.
- Fabriques de chaises.
- Chantiers de construction de chalands et oatcaux.
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- ANNEXES AU DOCUMENT CONFIDENTIEL ALLEMAND.
- 035
- Broches et autres accessoires pour l’industrie textile.
- Fabriques de wagons, carrosseries, charronnage.
- Travail spécial du bois.
- Fabriques de boulons (corne, etc.)
- Vannerie.
- INDUSTRIE DU CUIR :
- Tanneries.
- Fabriques de cuir faisant aussi de la tannerie.
- Fabrications spéciales du cuir.
- Fabriques de chaussures et pantoufles.
- INDUSTRIE DU PAPIER :
- Fabriques de cartes découpées.
- Boîtes en carton.
- Papiers de couleur.
- Sacs de papier.
- Papiers et cartons.
- INDUSTRIE TYPOGRAPHIQUE :
- Imprimeries.
- Carte n° 7. CARTE I)U TRAFIC PENDANT LA DECADE 1903-1912 SUR LES VOIES D’EAU DU TERRITOIRE OCCUPÉ
- (3 mm de largeur correspondent à 150.000 tonnes kilométriques).
- Signes conventionnels.
- Combustibles. Métaux.
- Matériaux de construction. Produitsagricolesetdenréesalimentaires.
- Bois et bois flotté. Divers.
- Carte n° 8 : RÉSULTATS DU RECENSEMENT INDUSTRIEL, DANS LE TERRITOIRE FRANÇAIS OCCUPÉ, présentés sous forme de graphiques. (Etat en janvier 191 G) il).
- Pour économiser la place, on a eu recours à des ressauts, indiqués par un trait fort.')
- Carton (.3 graphiques) de l'angle gauche supérieur : Ensemble des chaudières à vapeur, des machines motrices et opératrices.
- Iec Graphique : Nombre des chaudières
- (nombre total : hachuré; — enlevées ou inutilisables; en noir) Indications portées en abscisses :
- Industrie sidérurgique. Construction de machines. Industrie éleclrotechnique. Industrie textile.
- Industrie du vêtement. Industrie du papier. Industries chimiques.
- Moulins à céréales et à huile.
- Brasseries et malteries. Sucreries. Amidonneries. Distilleries.
- Industrie du cuir. Industrie du bois. Imprimerie.
- (1) Lire cette planche de graphiques de gauche a droite et de haut en bas.
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- 636 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- 2e Graphique : Nombre des machines motrices.
- Signes conventionnels :
- Moteurs électriques. Moteurs à explosion.
- Moteurs hydrauliques. Moteurs enlevés ou inutilisables (en noir).
- Moteurs à vapeur.
- Mêmes indications portées en abscisses que pour le 1er Graphique.
- 3° Graphique : Nombre des machines opératrices.
- Mêmes signes conventionnels et mêmes indications portées en abscisses que pour le 1er Graphique.
- Les nombres portés en ordonnées doivent être multipliés par 1000.
- Onze autres graphiques : Répartition des chaudières à vapeur, des machines motrices, et des machines opératrices dans les diverses industries.
- Ordonnées communes aux 11 graphiques : Nombre des chaudières, machines motrices et opératrices.
- Signes conventionnels communs à ces il graphiques.
- Chaudières à vapeur. Moteurs électriques. Moteurs hydrauliques. Moteurs à vapeur.
- Moteurs à explosion.
- Machines opératrices.
- Machines enlevées ou inutilisables (en noir').
- 1° Sidérurgie :
- Hauts fourneaux, fonderies et aciéries. Laminoirs.
- Laminage et étirage de tubes.
- Forges, presses, poinçonneuses, martelage. Acier moulé.
- Fonte et autres métaux moulés.
- Charpentes en fer.
- Chaudières et réservoirs.
- Foyers et fours.
- Chaînes, ancres et clous. Engrenages.
- Émaillage.
- Divers.
- Petits objets en fer. Galvanisation et dorure. Travail du cuivre.
- 2° Moulins : A céréales. A huile.
- 3° Construction de machines
- Constructions de tous genres. Matériel de mines et de métallurgie. Matériel roulant et locomotives. Machines-outils.
- Machines agricoles.
- Machines pour l’industrie textile.
- Machines pour les industries alimentaires. Matériel de blanchissage et produits sanitaires.
- Instrumentsdemesure, d’optique, armes,etc.
- 4° Industrie électrotechnique :
- Construction de moteurs électriques, dyna- Commutateurs et appareillage.
- mos et transformateurs. Cables et isolants.
- Construction d’accumulateurs. Usines électriques.
- Charbons.
- 5° Industries textiles :
- Filatures, retorderies, blanchisseries de Tricots, tulles, rideaux, rubans, dentelles, laine, peignages. galons.
- Tissages. Ateliers de blanchiment, teinture et apprêt.
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- ANNEXES AU DOCUMENT CONFIDENTIEL ALLEMAND.
- 637
- G° Industrie du vêtement :
- Lingerie. Confection.
- Corsets. Chapeaux.
- 7° Industrie du papier :
- Papeteries et cartonneries. Sacs de papier.
- Papier de couleur. Cartes découpées.
- Boîtes de carton.
- Colle.
- Laqué, couleurs, vernis. Caoutchouc.
- Gaz comprimés ou liquéfiés. Raffineries de pétrole. Explosifs.
- Râperies. Sucre brut. Sucre raffiné.
- 8° Industries chimiques :
- Acides et engrais.
- Ciment.
- Usines à gaz.
- Savonneries (parfums, bougies). Verrerie et céramique.
- 9° Sucrerie :
- Sucreries.
- Raffineries.
- Installations mixtes.
- 10° Industrie du cuir :
- Tanneries. Fabrications spéciales du cuir.
- Fabriques de cuir faisant aussi la tannerie. Fabriques de chaussures et de pantoufles.
- 11° Industrie du bois :
- Scieries.
- Carrosserie, charronnage.
- Fabriques de caisses.
- Charpente, menuiserie et ébénisterie. Meubles.
- Chaises.
- Broches, bobines et accessoires pour l'in-
- dustrie textile. Stores et jalousies. Brosses.
- Chalands et bateaux. Autres travaux du bois. Vannerie.
- Boutons.
- Carte n° 9 : RÉSULTATS DU RECENSEMENT INDUSTRIEL, DANS LE TERRITOIRE FRANÇAIS OCCUPÉ, présentés sous forme de graphiques. (État en janvier 1916) (1).
- (Pour économiser la place, on a eu recours à des ressauts, indiqués par un trait fort.)
- Graphique isolé dans l'angle gauche supérieur : Machines opératrices allemandes comparées au nombre total de machines.
- En ordonnées : Nombre des machines allemandes (nombre total des machines : hachuré; — nombre des machines allemandes; en noir).
- Industrie sidérurgique. Construction de machines. Industrie électrotechnique. Industrie textile.
- En abscisses :
- Industrie du vêtement. Industrie du papier. Industries chimiques. Moulins à céréales et à huile.
- (1) Lire cette planche de graphiques de gauche à droite et de haut en bas.
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- 638 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOLT-SEIM'. 1922.
- Brasseries et malteries. Sucrerie.
- Amidonneries. Distilleries d’alcool.
- Industrie du cuir. Industrie du bois. Industries typographiques
- Carton (7/ graphiques) de l'angle supérieur droit : Répartition des machines opératrices allemandes dans les différentes industries.
- Nombre total des machines : hachuré; — nombre des machines allemandes; en noir. Ordonnées communes aux 11 graphiques : nombre des machines allemandes.
- 7or Graphique : Sidérurgie.
- Hauts fourneaux, fonderies et aciéries. Laminoirs.
- Tubes laminés ou étirés.
- Forges, presses, poinçonnage, martelage. Acier coulé.
- Métaux fondus (y compris la fonte de fer). Constructions métalliques.
- Chaudières et réservoirs.
- Foyers et fours.
- Chaînes,'ancres et clous. Engrenages.
- Emaillage.
- Divers.
- Quincaillerie.
- Galvanisation et dorure. Ateliers travaillant le cuivre.
- 2e Graphique : Construction de machines.
- Constructions mécaniques en général. Machinerie de mines et de métallurgie. Matériel roulant de chemins de fer. Machines-outils.
- Machines agricoles.
- Machines textiles.
- Machines pour l’industrie alimentaire. Matériel de blanchissage et appareils sanitaires.
- Instruments de mesure, d’optique, armes.
- .‘7e graphique : Industrie électrotechnique.
- Moteurs électriques, dynamos, transforma- Commutateurs, et appareillage.
- leurs. Câbles et isolants.
- Accumulateurs. Usines électriques.
- Charbons.
- Te graphique : Industries textiles (multiplier les ordonnées par 1000).
- Filatures, Retorderies, Blanchissage de la Tricots, tulles, rideaux, rubans, dentelles, laine, Peignages. galons.
- Tissage. Blanchiment, teinturerie, apprêt.
- 5e graphique : Industrie du vêtement.
- Confections.
- Chapeaux.
- 6e graphique : Industrie du parier.
- Fabriques de papier et de carton. Sacs de papier.
- Papier de couleur. Cartes découpées.
- Boites de carton.
- Lingerie.
- Corsets.
- 7e graphique : Industries chimiques.
- Gaz comprimés ou liquéfiés. Raffineries de pétrole. Explosifs.
- Colle.
- Laques, couleurs, vernis. Caoutchouc.
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- ANNEXES AU DOCUMENT CONFIDENTIEL ALLEMAND.
- Acides et engrais. Fabriques de ciments. Usines à gaz.
- g:w
- Savonneries, Parfumeries, bougies. Verrerie et céramique.
- 8e graphique : Moulins.
- Moulins à grains. Moulins à huile.
- 9e graphique : Sucrerie.
- Sucreries.
- Raffineries.
- Travail mixte.
- 70e graphique: Industrie du cuir.
- Tanneries. Fabrications spéciales du cuir.
- Fabriques de cuir faisant aussi la tannerie. Chaussures et pantoufles.
- Raperies. Sucre brut. Sucre blanc.
- / Ie graphique : Industrie du rois.
- Scieries.
- Carrosserie, charronnage.
- Caisses.
- Charpente, menuiserie, ébénisterie. Meubles.
- Chaises.
- Broches et accessoires de l’industrie textile.
- Stores et jalousies. Brosses.
- Chalands et bateaux. Imprégnation.
- Autres travaux du bois. Vannerie.
- Boutons.
- Carton de deux graphique en cercle : Puissance en chevaux et ouvriers du territoire occupé répartis par industries, exprimés en fractions centésimales (vH = pour 100}.
- Abréviations (communes aux deux graphiques).
- Bb (Bergbau) Mines, houille et fer.
- Ei (Eisenindustrie) Sidérurgie.
- Mb (Maschinenbauarstalten) Construction de machines.
- El (Eleklrotechnische Industrie) Industrie électrotechnique.
- Fa (Faserstoffindustrie) Industrie textile.
- Bk (Bekieidungsindustrie) Industrie du vêtement.
- Pa (Papierindustrie) Industrie du papier.
- Ch (Chemische Industrie) Industries chimiques.
- Mü (Getreide-und Oelmühlen) Moulins à grains et à huile.
- BM (B rauereien und Mâlzereien) Brasseries et malteries.
- Zu (Zuckerindustrie) Sucrerie.
- St (Starkeindustrie) Amidonnerie.
- Sp (Spiritusindustrie) Distillerie.
- Le (Lederindustrie) Industrie du Cuir.
- Ho (Holzindustrie) Industrie du Bois.
- Dr (Drucktechnische Industrie) Industrie typographique.
- /C1' Graphique : Puissance en chevaux. 2e Graphique : Ouvriers.
- Carton de 15 graphique en cercle : Répartition des ouvriers de la région occupée dans les différentes industries selon le sexe et l’âge.
- Indication commune aux 13 graphiques :
- Manner.... vil = hommes pour 100.
- Frauer.... vil = femmes pour 100.
- Jungliche.... vil = jeunes gens pour 100.
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- G40 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1123). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1023.
- 1er graphique : Sidérurgie.
- 2e graphique : Construction de machines.
- 3e graphique : Industrie électrotechnique. 4e graphique : Industrie textile.
- 5e graphique : Industrie du vêtement.
- 6e graphique : Industrie du Papier.
- 7e graphique : Industries chimiques.
- 8e graphique : Moulins a céréales et a huile.
- 9e graphique : Brasseries et Malteries.
- 4 0e graphique: Sucrerie.
- 14e graphique : Amidonnerie.
- 42e graphique : Distillerie.
- 43e graphique : Industrie du cuir.
- 44e graphique : Industrie du bois.
- 45e graphique : Industrie typographique.
- Carton isolé dans l'angle droit inférieur : Nombre total des ouvriers (répartis par sexe et par âge) et des chevaux-vapeur des différentes industries.
- Ordonnées : Nombre total des ouvriers (avant la déclaration de guerre) :
- hachures croisées : personnel total; — hachures inclinées de gauche à droite : hommes; — hachures inclinées de droite à gauches : femmes; — hachures et pointillé : jeunes gens de moins de 16 ans; — noir: chevaux-vapeur.
- Abscisses :
- Mines.
- Sidérurgie.
- Construction de machines. Électrotechnique.
- Industrie textile.
- Industrie du vêtement. Industrie du papier. Industries chimiques.
- Moulins à grains et à huile. Brasserie et malterie. Sucrerie.
- Amidonnerie.
- Distillerie.
- Cuir.
- Bois.
- Typographie.
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- ,1UI LL.-AO UT-S K PT. 1923.
- BULL. UK LA SOC. d’eNC. POUR l/lXUl'STlUK NATIONALE.
- CONFÉRENCE FAITE AU CENTRE RADIOÉLECTRIQUE DE SAINTE-ASSISE
- le 8 juin 1923,
- par M. le CiÉnéral (i. Ferrie
- Mon sieur le Président. Mesdames, Messieurs,
- Le poste de télégraphie sans Jil que vous venez de visiter est la plus grande usine hertzienne qui existe an inonde. Il a été entièrement étudié et réalisé par la Compagnie générale de Télégraphié' sans Fil qui n’a utilisé que des appareils, des machines et des dispositifs français. Aucune installation de puissance et de valeur technique égales n'existe ailleurs. La Compagnie générale de Télégraphie- sans Fil peut donc être tière de son ce livre et je suis certain d être l’interprète de la Société d'Fiicouragenient en lui adressant nos plus vives félicitations. M. le Commandant Brenot, MM. Bethenod et Latour et M. Bouvier sont les auteurs principaux de cette création; qu'ils reçoivent ici tous nos compliments.
- Vous avez vu cette usine en plein travail, c'est-à-dire transmettant à. grande vitesse de multiples télégrammes dont un grand nombre doivent aller à l’autre bout du monde pour parvenir directement à leurs destinataires. M. 1 e Commandant Brenot vous dira quelle est l'organisation qui a été adoptée pour que l’émission et la réception de ces radiotélégrammes soient effectuées avec le maximum de rapidité et de rendement; il vous exposera aussi la très grande importance commerciale des résultats obtenus. Je me bornerai à vous signaler tout d’abord le rôle capital que les communications hertziennes à grande distance sont appelées à jouer pour notre pays, dont les possessions sont réparties sur toute la surface du globe et qui n’avaient jusqu’à maintenant de liaison télégraphique avec la métropole que par l'intermédiaire de cables étrangers.
- Dès que les progrès de la télégraphie sans fil permirent d’envisager la possibilité d’échange de télégrammes à plusieurs milliers de kilomètres au moyen des ondes hertziennes, un projet de réseau radioélectrique fut établi de manière à faire communiquer toutes nos colonies entre elles et avec la métropole. On ne pouvait encore songer à relier directement chaque colonie Tome 135. — Juillet-,[oûl-Sepleinbre 1923. 43
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- 642 MANIFESTATION SOLKNNKLLK (--10 JUIN 102.'!). — .IUII.L.-AoUT-SKIT. 102.'!.
- à la France, les distances étant trop considérables en l’état de la technique à cette époque (101 J). Le réseau projeté alleclait la forme d’un polygone passant par toutes nos colonies et par l'Algérie. Le poste algérien devait seul en principe assurer la liaison de tous avec, la métropole.
- Pour diverses raisons, l'exécution de ce programme n’était pas encore entreprise au moment de la guerre; seul le poste do Saïgon avait déjà été mis en construction avec l'espérance qu'il pourrait peut-être communiquer avec la France pendant quelques heures chaque jour, au moment où la propagation des ondes est la plus facile, (iràee aux progrès accomplis pendant la guerre, le programme primitif a pu être modifié et le matériel prévu [tour chaque station de notre grand réseau colonial permettra, dans la presque totalité dos cas, la correspondance directe avec la France. Les postes de llamako, llrazzavdle, Tanauanve, Saigon seront tous achevés avant un an. Les postes de Xouméa, Tahiti, etc., vont être mis en construction. Tous seront entièrement dus à la science et à l’industrie françaises.
- Sur le territoire de la métropole nous possédons, avec le poste de Sainte-Assise, ceux ch* llordeaux, Lyon, Mantes et de la Tour Lilfel qui appartiennent à l'Ftat et sont exploités par lui. Aucune puissance européenne n'est aussi bien dotée que la Franco au [joint de vue de la T. S. F. à grande portée.
- Four les communications à moyenne et petite distances, notre organisation est également très satisfaisante. De nombreux postes radiolélégra-phiquos assurent les communications intérieures de nos colonies ainsi que les liaisons complémentaires par télégraphie sans lil entre la franco et les diverses nations européennes. Vous avez pu voir, ici même à Sainte-Assise, un poste destiné à ce dernier usage et un autre plus spécialement affecté à l'échange de radiotélégrammos extra-rapides avec l'Angleterre. Les installations ne laissent rien à désirer au point de vue technique.
- Signalons encore les énormes services rendus par la télégraphie sans fil pour les liaisons des navires et des avions.
- L’emploi des lampes à 2 électrodes, qui a déjà permis d’obtenir des résultats surprenants pour la réception (lies radiotélégrammos (unis aux distances les plus considérables qui [missent exister sur la terre et de lutter avec un succès déjà très grand contre les perturbations électriques naturelles, reçoit aussi d'importantes applications [mur l’émission des radiotélégrammes aux moyennes distances. Le petit poste de Sainte-Assise, alîeeté aux communications avec l'Angleterre, est équipé avec de telles lampes, qui permettent également de fa in* des (unissions de ! (‘là phonie sans fil. A Faris, •> postes fout des émissions de ce genre : la Tour Lilfel, le poste do Lovallois (à la (lompagnie
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- OONFKHKNCK DU GKNKUAD KKItltlK A SAINTK-ASSISK. (>48
- gu nu raie de T. S. I1’.) ul uului dus I*. T. T. (Rue < I <* (irenelle). La Tour LiiïoL (|in a commencé sus émissions d \' a (Lmix ans environ, n’emploie maintenant (jii'nnu sunlu Iamjm* du 0 k\V ])onr faire sus (‘missions radiotélé-|>honi<|ii(‘S qui sonl entendues jusqu’à Constantinople. Dans quelques mois, eu rayon d'action sera encore augmenté. Nous ni' pouvons pas nous étendre, Imite du temps, sur lu sujet du la téléphonie sans lil. Je me bornerai à appeler votre attuntion sur lu rôle considérable <[u'ullu ust appelée à jouer, au point du vuu social dans l'avenir, lorsque un un point quelconque de la France, il sera possible à tout habitant d'écouter au moyen d’un appareil simple et peu coûteux lus (unissions rad iotéléphouiques qui seront laites soit de Paris soit d’aulrus points du territoire. Les événements de politique intérieure et extérieure seront annoncés et commentés, les renseignements météorologiques et agricoles, lus cours dus valeurs et des denrées, lus conférences littéraires, lus concerts, etc., etc., viendront maintenir un lien permanent utile et agréable entre le fermier ou le citadin et les centres vitaux de notre pays. L’existence paraîtra ainsi moins triste, au travailleur de la campagne notainment, qui alors enviera probablement moins le citadin. Dans deux ans environ, ce résultat sera certainement atteint.
- Les ondes hertziennes ont reçu du très inlérussantes applications eu duhors des communications rad iolélég ra phiques et radiotéléphnniques que nous venons de signaler sommairement. Dermetlez-moi de ne vous eu exposer que les grandes lignes, faute de temps.
- La radiof/oniomêh'ie, dont le principe avait été donné1 par M. Rlondel dès 11)01, permet de déterminer la direction dans laquelle se trouve un poste émetteur dont on entend les signaux, fille a reçu un important développement depuis la création des amplificateurs à lampes. De nombreux postes radiogoniomutriques sonl installés sur les cotes pour donner aux navires leurs relèvements par rapport à ces postes. Trois et même deux relèvements suffisent pour déterminer la position du navire. Des appareils radiogomomé-triques sonl aussi installés à bord de nombreux navires qui peuvent ainsi déterminer eux memes leurs relèvements par rapport a dus postes umutteurs connus, situés à terru.
- La /(‘lémdraniqne a également été grandement perfectionnée. Des 1018, il ne vedette avait pu circuler dans la rade de I union en (‘tant dingue parmi avion situé à d ou f km et sans que l'équipage intervienne en aucune façon. Des résultats analogues avait été obtenus à l'Aérodrome d’Llampes. De nouveaux progrès ont été réalisés depuis cette époque, mais il ne semble pas que la télémécanique puisse recevoir de nombreuses applications un temps du paix.
- Le (jnidat/e <!<>$ noionx, par les procédés Lolh, dont Lun consiste à
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- 644 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 192iî). — JUILL.-AOUT-SEPT. '102:1.
- envoyer cle-s ondes hertziennes dans les fils télégraphiques on téléphoniques qui suivent le même trajet que l’avion, et à disposer à hord des appareils permettant de connaître si l’avion est à droite ou à gauche du fil, paraît pouvoir recevoir de très utiles applications pour la navigation aérienne de nuit ou par la brume.
- L '(‘Uüoi de dessins et (fée ri turcs par les ondes hertziennes d’un poste de T. S. F. a été réalisé depuis plusieurs années déjà par AI. lîelin qui a réussi, en 1921, à transmettre ainsi une page d’écriture de Bordeaux à Washington. Dos améliorations sont sans cesse apportées à ce procédé qui semble appelé à recevoir de nombreuses utilisations pratiques.
- Pour un grand nombre de problèmes relatifs à l'heure et au temps, l’emploi des ondes hertziennes est venu apporter des solutions inespérées. Depuis 191)'.), la Tour Eiffel a été organisée de manière à envoyer régulièrement plusieurs fois par jour, avec l aide de l'Observatoire de Paris, des signaux horaires donnant l’heure du méridien origine avec une approximation du dixième de seconde. Des signaux ont considérablement amélioré les conditions de précision dans lesquelles les navigateurs pouvaient faire « le point », c’est-à-dire déterminer finir position avec l’aide d’observations astronomiques. L’heure du méridien origine leur était fournie, autrefois, par des chronomètres, réglés à terre, et dont les irrégularités de marche occasionnaient souvent des erreurs importantes.
- Cet envoi de signaux horaires présente aussi une très grande importance pour les administrations et les particuliers.
- D’assez nombreuses émissions analogues ont été organisées également dans les diverses parties du monde.
- Une précision plus grande étant nécessaire pour certaines opérations géodësiques ou astronomiques, une méthode spéciale d’envoi de signaux horaires, comportant une sorte de vernier acoustique, a été établie aussi à la Tour Eiffel. Elle a permis notamment de déterminer la différence de longitude entre Paris et Washington en 1919, avec une approximation de 2 100 ou 3/100 de seconde. Cette méthode est devenue classique. On on fait usage dans toutes les parties du monde pour déterminer à nouveau les positions géographiques de points importants, qui n’avaient pas été obtenues avec une précision suffisante par les anciennes déterminations.
- Si les observateurs disposent d’appareils enregistreurs, la précision de la comparaison d’un signal hertzien à une pendule peut atteindre une précision encore beaucoup plus grande que par les méthodes précédentes.
- Au moyen de signaux hertziens et d’appareils spéciaux utilisant des lampes à 3 électrodes, on peut également étudier les variations de /’intensité
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- CONFFIIKNCF DU UKNFKAL FKHIUF A SAINTF-ASSISF. <*i
- de la pesanteur simultanément en plusieurs points. Des études à ce sujet sont (ni cours à l’Observatoire de Paris.
- La mesure de l’intervalle de temps séparant deux signaux, inscrits sur un enregistreur pour les diverses opérations dont il vient d’êlre parlé, est grandement facilitée par un dispositif spécial créé par M. II. Abraham an moyen de lampes à 3 électrodes et qui constitue une sorte d'horloge électrique ne comportant aucun organe mécanique.
- L’association de lampes à trois électrodes avec, des cellules photoélectriques au potassium, qui sont sensibles à la lumière donnée par une étoile de T grandeur, permettra très probablement d’améliorer les résultats donnés par certains instruments astronomiques. Des études sont en cours à ce sujet à l’Observatoire de Paris.
- Peut-être même pourra-t-on envisager au moyen d’une association analogue de ces appareils la réalisation de la télévision.
- Dans un autre ordre d’idées, la propagation des ondes dans Pair permettra propablement de pénétrer plus avant dans la connaissance et la prévision des phénomènes météorologiques. On a observé en elfet que les ondes hertziennes provenant de postes éloignés avaient une intensité variable selon les jours et heures, que la direction d'où elles paraissent provenir (déterminée par un radiogoniomètre) variait aussi avec les heures de la journée et notamment la nuit, et que ces diverses variations relatives n’étaient pas les mêmes quand on les observait en des points différents ou lorsqu’on changeait la longueur d’onde à l’émission. On admet que ces phénomènes sont dus à l’existence de la couche réfléchissante d’Heaviside, située à une hauteur d’une centaine de kilomètres et dont la surface est irrégulière et variable. Les phénomènes d’ionisation aux différentes hauteurs de l’atmosphère jouent également un rôle important dans ces variations. Aucune loi précise n’a pu encore être déterminée mais il paraît certain que les causes de ces phénomènes sont en relation étroite avec celles des phénomènes météorologiques. Lue coopération internationale a été réalisée pour poursuivre des études à ce
- Les phénomènes électriques naturels apportant d’autre part des troubles aux appareils récepteurs de T. S. F., il a été possible déjà d’utiliser ces troubles pour étudier leurs causes. On a pu ainsi déterminer la position de centres orageux et la marche d'orages.
- La propagation des ondes dans le sol fait en ce moment l’objet d’études dans le but de l’utiliser pour déterminer la disposition et ta nature des couches géologiques.
- En réalisant au moyen d’appareils radiotélégraphiques associés à des dispositifs spéciaux, M. Langevin est parvenu à produire dans l’eau un
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- 040 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 192:5). — JUILT.-AOUT-SEI'T. 192.'!.
- mouvement vibratoire matériel, de liante fréquence, qui peut être transmis sous forme d’un étroit faisceau qu’on dirige à volonté et qui se réfléchit sur les obstacles matériels qu’il rencontre Un nouveau procédé de sondae/e en mer a pu être ainsi établi.
- Les progrès de la technique hertzienne ont été également appliqués en médecine pour tous les usages comporta ni l’emploi de courants de haute fréquence.
- La chnnie les a aussi utilisés pour constituer des fours électriques, actionnés par des courants de haute fréquence. On obtient ainsi très simplement des températures extrêmement élevées.
- Dans les laboratoires scientifiques, tous les progrès dont nous avons parlé reçoivent de nombreuses applications. De nouveaux procédés de mesure des éléments de circuits et des courants ont été créés grâce à eux et donnent une précision ne pouvant pas être atteinte par les autres méthodes. Les recherches sur les émissions électroniques ont été grandement facilitées aussi ])ar ces progrès. 4L Ilollweck en particulier a pu rendre audible le départ des particules a au moyen d’amplilicateurs de T. S. F.
- AL Dufour, le physicien bien connu, professeur à l’Lcole centrale des Arts et Manufactures, a créé un merveilleux appareil de recherches scientifiques, Voscillographe cathodique, qui permet notamment d’enregistrer sur une plaque photographique tous les phénomènes électriques se produisant dans un circuit et en particulier les oscillations électriques jusqu’à une fréquence supérieure .à bO millions à la seconde.
- Beaucoup d’autres applications scientifiques pourraient être citées.
- Il convient donc de conclure qu'un immense avenir est encore réservé à toutes les applications des ondes hertziennes et que tous les ingénieurs et tous les physiciens quelle que soit leur spécialité, ont le plus grand intérêt à suivre de près et à favoriser les développements de cette science particulière.
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- .1 ri LL.-A ni; T-SKI'T. 1 02.'L
- nri.L. i)r la sur. d’lnc. mm i.’ixnrsru; natl»xall.
- ALLOCUTION PRONONCÉE
- AU CENTRE RADIOÉLECTRIQUE DE SAINTE-ASSISE,
- ie 8 juin 1923.
- Pau M. LK ( Io.MMAXILVXT Bl IKXnT,
- Directeur de I;i Coinj>aiznio (iénéraie de la T. S. F.
- Mlsuaues, Messieurs,
- N'avant pas préparé cette petite allocution, je vous dcniande d’èlre indulgents. ,1 e parlerai très mal et vous m'excuserez. Je lâcherai en tout cas de ne pas parler longtemps.
- Je remercie 1res vivement M. le Général Ferrié des paroles si aimables qu'avec sa bienveillance habituelle il a bien voulu nous adresser. Sans-filistes français, nous ne faisons que suivre renseignement et l’exemple de .M. le Général Ferrié.
- Je crois que la meilleure1 façon de lui montrer notre reconnaissance consiste à lui prouver que nous 11e sommes pas de trop mauvais élèves.
- Quand on vient chez quelqu'un, on aime bien savoir quel est ce quelqu’un. Je me permets donc de vous dire d’où nous venons et qui nous sommes.
- Avant la guerre, l'industrie français!1 de la T. S. F. ne comptait pas ou presque pas dans le monde.
- Il n’y avait en France que trois ou quatre petites compagnies, ne disposant que de peu de capitaux, quelques centaines de mille francs!
- Une société, un peu plus importante, au capital de quelques millions, venait bien de se fonder:., mais c’était pour l’exploitation en France de brevets allemands! Elle a disparu depuis.
- La technique française était excellente.
- Elle était parvenue, malgré la modestie de ses moyens, à créer quelques petits postes à l’étranger. Mais tout cela était bien peu de chose, de la poussière, à côté des grandes organisations étrangères.
- La F’rance, au premier rang par ses savants, dont Blondel, le général Ferrié, Latour, Bethenod, etc..., comptait beaucoup dans le monde au point de vue technique. Elle ne comptait pas au point de vue des communi-
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- 048 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 J L'IN 102.'!). — JUILL.-AOUT-SEPT. 102:!.
- cations internationales. Or, vous savez le rôle que celles-ci jouent dans les échanges entre les peuples.
- A l’étendue des lignes de communications d’un pays, on peut presque mesurer l’importance do ses tractations économiques, de sa situation internationale. Lisez un grand journal de l’Amérique du Sud : voyez la part des nouvelles venant de Paris, la part des nouvelles venant de New-York, de Londres... et vous comprendrez combien l'expansion de la pensée française est étouffée par les câbles étrangers.
- La guerre arrive. Une des compagnies françaises, la plus forte, fondée pour l’exploitation de brevets allemands, qui ne valaient pas graud’cbose, et qui vivait obscure dans quelques bureaux, est rachetée par une compagnie anglaise. Son capital a été porté à 10 millions de francs! La situation déjà triste s'est aggravée encore : des quatre compagnies françaises, la plus forte est passée sous le contrôle étranger!
- En 1918, des hommes avertis ont voulu modifier ce lamentable état de choses. Us se rendaient compte du rôle qu'allaient jouer les communications radiotélégraphiques dans le monde, de l’importance particulière que devaient avoir ces communications pour un pays comme la France qui, n’ayant presque pas de câbles, était à la merci des voies étrangères.
- Us ont fini par obtenir, avec l’appui des Pouvoirs publies, qui les ont soutenus dans cette action, que la compagnie étrangère, qui détenait les actions de la principale compagnie française, abandonne son contrôle. Us ont fini par grouper les efforts dispersés des petites compagnies françaises, et par constituer une seule grande compagnie qui, elle, pouvait commencer à faire figure dans le monde : c’est la Compagnie générale de Télégraphie sans Fil qui a pris, comme objet, d’étudier les grandes liaisons internationales, de rechercher des concessions et de se présenter à côté des compagnies étrangères dans la lutte mondiale pour les radiocommunications. Elle a constitué plusieurs liliales formées avec les éléments des petites compagnies qui existaient avant la guerre : l'une d'elles, la Société française radio-électrique, est chargée de l’étude et de la construction du matériel; une autre, la Compagnie radio-maritime, de l’exploitation à bord des bateaux et des aéronefs, une troisième, toute récente, Radio-France, exploite le poste de Sainte-Assise.
- La lutte industrielle commença aussitôt avec l’appui de quelques millions mis à la disposition du groupe. .Mais qu’arrivait-il? Quand nous nous présentions à un gouvernement et que nous disions : « Nous avons d’excellents systèmes, que nous croyons les meilleurs, des techniciens parfaitement aptes; nous vous demandons de nous donner une concession pour établir une communication entre votre pays et la France. » Un nous demandait : « Des
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- ALLOCUTION I>( COMMANDANT BltKXOT A XAINTE-AXXISE.
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- communications, mais avec quels postes, sous ([u<' 11os garanties? » Nous répondions : « Avec ceux de l'Etat français. N ous discuterez avec cet Etat les heures de services, les conditions de trafic, etc. » Et la partie était alors perdue. L’interlocuteur se sentait en présence de tractations trop compliquées, d’alT aires diplomatiques! Il ne sentait pas la possibilité de combinaisons commerciales souples et d’un bon rendement.
- De leur côté, Anglais, Américains, Allemands «lisaient au même gouvernement : « Nous vous donnons, nous, la communication tout, de suite. Voici nos garanties. Voici nos conditions. Car nos compagnies exploitent elles-mêmes en Angleterre, aux Etats-Unis, en Allemagne! Tandis qui1 la compagnie française, par suite du monopole que l’Etat se réserve en Eranci1, ne peut être qu’un intermédiaire ». L’oll’re français!' était ainsi toujours laissée de côté.
- Malgré nos efforts et nos capitaux, malgré une action très énergique, nous ne pouvions obtenir aucun résultat important. Peu à peu, toutes les communications passaient aux mains des étrangers. En Argentine, nous trouvions une concession allemande, une concession anglaise et une conces-sion américaine; au Bi ésil, une concession anglaise; eu Chine, des concessions anglaise, japonaise et américaine; en Espagne, une concession anglaise. De tous côtés, les industries étrangères; la France, nulle part.
- Peu à peu, l’inlluence française allait disparaître dans le monde car, à notre époque, l'influence se mesure presque à Fini portance des communiea, tions qui la transportent. Il y avait donc là une tache énorme à remplir et nous ne pouvions rien.
- Le Gouvernement a compris enfin la gravité de la situation et, s affranchissant — on le lui a beaucoup reproché depuis, et au nom de quels intérêts... sans doute ceux des cables étrangers! — des habitudes administratives, avant pour lui, d'ailleurs, la légalité, mais ne suivant pas la tradition, consacrée jusqu'alors en France, selon laquelle l'étatisme intégral en matière de T. S. F. s’imposait, le Gouvernement s’est dit : il vaut mieux qu’on touche un peu à un principe et que la pensée française vive dans le monde. Et il a donné une concession d’exploitation à la Compagnie générale de Télégraphie sans Fil. pour qu'à égalité elle puisse se présenter dans le monde avec les compagnies étrangères.
- Dès lors, tout a changé. Nous avions le droit d'oser. En possession de cette concession, nous avons d’abord réuni plus de fit) millions. Nous avons construit le centre qui est ici. Il a coulé bi millions environ. Nous avons ensuite groupé d'autres capitaux pour travailler au dehors, plus de IIHI millions. Des missions sont allées dans tous les pays. L'une, dirigée par le Commandant Garnier, est partie pour Buenos Aires; d’autres sont allées en
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- .ITlTL.-AoFT-SFPT. I02T.
- 050 .MANIFESTATION S01.FNNK1.I.F (7-J0 .HIIN J'.)2:î). —
- Tchéco-Slovaqnie, ou ^ ougo-Slavie, <mi Roumanie, (Mi J urqme, en Chine, au Japon, (‘te., (‘te.
- Je vous apporta1 le bilan d’aujourd'hui. On a dit qu’en France nous parlions beaucoup, niais qui1 nous ne réalisions jamais. Je parle beaucoup, c’est entendu, et je m’en excuse, mais vous allez voir que nous avons tout de même fait quelque chose. Le poste de Sainte-Assise est lini et c’est ce qu'il y a de mieux, et de beaucoup, au monde. Anus I avons fait visiter par des techniciens anglais, américains, allemands, (de. Ils ont vu que, désormais, il faudrait compter avec l'industrie radio-électrique française dans le monde. Loyalement, les Américains ont reconnu la valeur exceptionelle de nos résultats. Ce sont des hommes qui ne se paient pas de mots, qui naimenl j > a s les déductions, et jugent sur des résultats. Ils ont jugé et nous ont léI km tés.
- Récemment encore, au moment d'orages violents, ils nous télégraphiaient que le poste de Sainte-Assise était h1 seul poste européen reçu, et eu service rapide, aux Ftats-luiis, alors que tous les autres postes avaient dù interrompre hoirs émissions, qu’on ne pouvait lire.
- Lorsque noire délégué se présenta de nouveau en Argentine, il put dire : « C est nous (pu vous apportons le meilleur correspondant du monde : Sainte-Assise. Nous sommes prêts, en outre, à vous organiser un centra équivalent. » Lus compagnies étrangères, malgré leur situation acquise, comprirent que la lutte pouvait devenir dangereuse pour elles, étant donnés les moyens techniques et financiers considérables que la compagnie française mettait en œuvre.
- Devant le risque à courir, on préféra donner à notre pays la part qu’il demandait loyalement et qu'il méritait.
- Il fut entendu qu’en Argentine, la compagnie française aurait même situation que les compagnies américaine, anglaise et allemande, et que les organisations entreprises seraient elîectuées d'accord, chacune ayant part égale.
- Il faut se rappeler que nous ne comptions pas eu 111 11-, Maintenant, la pensée française disposera à Buenos Aires des mêmes moyens de communication que la pensée anglaise, que la pensée américaine..
- Ft ces accords se sont ensuite généralisés et étendus à toute l’Amérique du Sud.
- Fil Chine, nous avons trouvé la même situation. Toutes les places étaient prises. Il y avait lutte entre plusieurs compagnies étrangères, ayant chacune des concessions plus ou moins exclusives et qui discutaient entre elles. L’accord devait évidemment se faire... en dehors des intérêts français. Nous sommes intervenus au nom de ces intérêts.
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- AI.I.oCirnu.N DU COMMANDANT lUiKXoT A SAINTK-ASSISIi.
- (..‘il
- La I'rance, «|iii n’avait demandé en Chine aucune concession exclusive, paire que i'cspeclnense de la souveraineté (diinoise et des principes d<‘ la porte ouverte, ne pouvait è're lésée pour avoir été scrupuleuse. Nous avons obtenu pain de cause. L industrie radioélectrique française aura la même part, en Chine que les induslries de T. S. F. étrangères.
- lit maintenant, 1 üurope. Nous sommes allés en A ougo-Slavie. (l'est I industrie Irancaise qui lait le poste de Ifidgrade. Mêmes succès à Prague eu Tchécoslovaquie, à Hucarest en lloumanie. Nous coopérons en Belgique avec une compagnie belge pour la jurande station de Jîruxelles. Nous fournissons le matériel de grande puissance du poste italien de (loltano, du poste de M i la n.
- On a dit de divers cédés, et même au Parlement, que le public n’allait pas à la télégraphie sans Jil, que les cables conservaient sa faveur et restaient les meilleurs outils pour les grandes communications. .le ne réponds pas par des phrases. Vous n avez qu'à regarder ces courbes. Elles indiquent la progression rapide et constante du ira lie par T. S. F.
- En tiers du trafic mondial entre f Europe et les Etats-Finis passe maintenant par télégraphie sans fil. Nous avons là-bas uni' compagnie américaine amie, qui, comme nous, livre le bon combat : la Itadio Corpo-ration of America, dont l’organisation est de premier ordre. Entre elle et nous s’écoule maintenant le tiers du tralie français. Or, il y a 17 câbles qui font concurrence à nos deux stations. Vous voyez combien la concurrence tourne à 1 avantage de la télégraphie sans lil.
- Entre Paris et Londres, la lutte pourrait paraître plus difficile car les lignes et les cables sont alimentés par des appareils JLimlot. qui fonctionnent à plus de cent mots à la minute. Néamoins. nous avons attiré à nous déjà le tiers du tralie ordinaire, les deux tiers du trafic urgent. C'est une bonne note encore pour la télégraphie sans fil!
- Le public vient vers elle... et il v vient vite... sans cesse plus vite.
- Laissons de cédé les critiques plus ou moins désintéressées : Les chiens aboient... La caravane passe.
- La télégraphie sans lil a fait ses preuves, «le crois vous avoir montré que l'industrie française de T. S. F., consciente de ses devoirs dans sa patrie et à l’étranger, avait lait aussi les siennes. Vous êtes industriels. Vous ne jugez pas sur des mots, mais sur des bilans. ,le vous ai l’appelé d abord le bilan de PUF Vous avez pu voir aujourd'hui ce lui do f.)2;l
- Eh bien ! ,J ugez-nous !
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- BULL. DE LA SOC. ü’ENCOURAG. POUR l’iNDUSTBIK NATIONALE. —JUILL.-AOU'l SLPI . 1923.
- L'ORGANISATION ET LE FONCTIONNEMENT DES PORTS AÉRIENS
- par
- M. le Lieutenant-Colonel Paul Renard (1), Membre du Conseil.
- Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs,
- L’idée qu’on attache aux mots navigation aérienne s’est un peu modifiée depuis quelque temps, ou, plus exactement, à côté du sens primitif est venu se juxtaposer une autre acception, je ne dirai pas plus précise, mais plus restreinte.
- De tout temps, l'expression navigation aérienne a signifié l’ensemble de tout ce qui concerne les moyens que l'homme peut employer pour parcourir l'atmosphère. Il en est encore de même aujourd’hui; mais parmi toutes les études et les travaux qui concernent la conquête de l’air, on a pris peu à peu l'habitude de considérer les recherches aérodynamiques, les règles de construction et de pilotage des appareils, etc., comme constituant des branches de l'aéronautique en dehors de la navigation aérienne. Dans son domaine plus restreint, celle-ci ne comprendrait que ce qui est nécessaire, étant donné qu'on possède des navires aériens, pour les utiliser dans des voyages de toute nature, dans le but de parcourir des routes déterminées avec le maximum de commodité et de sécurité. La cartographie aérienne, les manières de faire le point en aéronef, l’organisation de ce qu’on a appelé les routes aériennes rentrent dans son domaine.
- Je viens de prononcer le nom de routes aériennes. Cette expression est fort critiquable; nous nous représentons en effet une route comme une bande de terrain ininterrompue, spécialement aménagée pour recevoir des véhicules déterminés, piétons, chevaux ou mulets non attelés, voitures à traction animale ou à traction mécanique, tramways ou chemins de fer. En navigation aérienne, il n’y a rien de semblable; aucune installation continue n’est faite sur le sol; il y a seulement, de distance en distance, des terrains plus ou
- (I) Indications données par l'auteur le 9 juin 1923, à l’Aéroport du Bourget, avant la visite.
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- ollOANISATIOX KT KONC'l'h l.XNK.M K NT I)K.S l’oHTS A KUIKNS.
- (î:ï:{
- moins vastes aménagés d’une manière spéciale; c’est à pou près comme si, sur iino ligne de oliomin do. for, il n’y avait .que dos gares isolées sansaiicuiu1 voio intermédiaire. Quoi qu’il on soit, l'expression <le route aérienne ayant été généralomiMit adoptée, il faut bien l'appliquer, mais en l'entendant comme elle doit I être.
- On parle assez fréquemmen l de 1’ i n [ras f raclure des lignes aé ri (Mimes par assi-nulalion avec b's chemins de 1er. Vous savez qu'on désigne sous ce mot la partie des lignes ferrées qui supporte la voie proprement dite. Iraneliéos, remblais, tunnels, viaducs; le mot superstructure est réservé à la voie elle-même, ballast, traverses et rails. Ici le mot infrastructure est aussi impropre que possible; on désigne en elTel par cette expression tous les travaux ou installations lixes concernant les lignes aériennes: mais cela suppose qu'il doit v avoir une superstructure, et celle-ci ne peut exister en navigation aérienne caria voie, c'est l'atmosphère elle-même, et aucune préparation spéciale n'est nécessaire pour 1 utiliser.
- Les routes aériennes sont donc simplement jalonnées par des terrains spécialement aménagés pour faciliter les voyages à travers I atmosphère. Un leur a donné le nom général (Yaérodrotn^s avec diverses variantes telles que aéro-poids, aéro-gares, aéro-places, etc.
- Les installations sont plus ou moins importantes: tantôt ce sont (b* simples terrains d'atterrissage destinés à être utilisés exceptionnellement, en cas de panne surtout: d’autres lois, ils sont coin piétés par des hangars susceptibles d'abriter quelques aéronefs ; dans d'autres cas, il v a des magasins de ravitaillement et des ateliers de réparations. La plupart du temps, ces installations sont reliées par téléphone ou par T. S. F. à des aéro-poids plus importants auxquels on peut demander aide en cas de besoin. Le nom d'aéro-port est réservé aux plus développées de ces installations: celui du llourget est certainement le plus complet qui (existe en France, et peut-être dans le monde, (l'est pour ce motif qu'il a été choisi entre tous pour recevoir la visite des membres de la Société d’Encouragement et des représentants des groupements français et étrangers qui ont bien voulu répondre à son invitation.
- En France, la plupart des aérodromes sont organisés par l’Etat qui fournit les terrains et les installations d'un intérêt général. Il concède en outre, dans des conditions déterminées, une partie du terrain et des bâtiments à des compagnies privées ou à do simples particuliers. Nous allons donc voir ici des installations publiques appartenant à l’Etat et dos installations particulières.
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- 054 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 192:1). — .1 UILL.-AUUT-SEI'T. 1929.
- Parlons d’abord dos servions publics, doux qui sont installés an liourget comprennent : une direction, — un service de contrôle, — des ateliers de réparation, — un service de communication comprenant les postes, les télégraphes, les téléphones et les communications sans lil par télégraphie ou
- téléphonie, — un service de douane,---un commissariat spécial do polie»', —
- et un certain nombre de services moins importants. Cet ensemble occupe environ 80 personnes.
- Dans un premier bâtiment sont installés les bureaux de la di rrc! ion, les services de communications de toutes natures, un»' salle d’alhml»1, un bureau de change, un marchand de journaux, en somme tous les services «l'ordre général auxqmds peuvent avoir à fair<« toutes les catégories de p»'rsonnos qui fréquentent l’aérodrome, personnel permanent, personnel des coinpagnios de navigation aérienne, voyageurs, visiteurs, etc.
- Un deuxième bâtiment est affecté à un semce (deelrique. Toutes les machines utilisées dans l'aérodrome sont mues électriquement; en principe, le courant est fourni par le secteur, mais on possède une installation éh'ctrique de secours destinée à fonctionner en cas de panne de courant de l'extérieur. Cette installation ne présente rien de particulier.
- L»' troisième batiment offre au contraire un intérêt tout spécial: c’est là qu'est installé le service >nélroro/oi/it/ur destiné à fournir aux navigateurs aériens des renseignements dont il est inutile de souligner l’utilité: h* bureau que vous visiterez est en relation avec l'Office national météorologique et, par suite, avec tous b's posb's d’observation du monde civilisé. 11 re»;oit plusieurs fois par jour des av»*rlissenmnts sur la situation général»' de l'atmosphère et peut obtenir chaque fois qu'il le désire des renseignements supplémentaires. Oràce à l’exct'llente organisation des communications électriques, avec ou sans fil, il peut transmettre des indications aux différents postes de liimes aériennes rattachés au IJourgel et aux aéronefs eux-mêmes en cours de route: il peut également en recevoir.
- .le n’ai rien de spécial à vous dire du quatrième bâtiment qui renferme le service des douanes: je vous citerai seulement deux chiffres; en 11121, il a encaissé environ 300.000 f et en 1022, plus d’un million. C’est là un indice du développement de l’importance croissante de la navigation aérienne.
- Le cinquième bâtiment <vst attribué au serai ce. médical. Il sert évidemment en cas d'accident à donner les priunicrs soins à c»mx qui eu s»'raient victimes, mais ce n’est là (ju'une partie heureusement exceptionnelle et relativ»'inent peu importante de son r»'de. Son but principal »'st l'examen médical des pilotes de l’air et éventuellement des passagers; les navigabmrs aériens sont amenés à atteindre les régions élevées <I»' l’atmosphère et à y séjourner pinson moins
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- ORGANISATION K T FO N G TI ( > N N KM K N T DITS PORTS AK RI F NS.
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- longtemps ; il faut donc s’attendre à co qu'ils soient (exposés à <1 os malaises plus ou moins graves, parfois mortels, analogues au mal des montagnes auquel sont sujets les alpinistes. Les conditions ne sont pas tout à fait les mêmes dans les deux cas. D’un coté, la situation est plus avantageuse pour les navigateurs de l'air, et d’un autre coté elle l’est moins. Pour arriver à une altitude élevée, l'alpiniste est obligé de faire des dlorts continuels, de dépenser une somme d'énergie dont l’importance est mesurée par le produit de son propre poids et de celui de son équipement multiplié par la différence de niveau entre bi point do départ et le point d’arrivée. Pour les navigateurs aériens, c’ost suivant le cas, la force ascensionnelle de l'hydrogène ou le moteur qui assure l'ascension, et le vovageur de l'atmosphère n’a aucun effort à faire pour atteindre les liantes régions. Cela le place dans des conditions pins avantageuses: aussi conslate-t-on que le mal des montagnes fait son apparition sensiblement plus haut en aéronef qu'en excursion alpestre ; tandis qu’on en éprouve sur le sol les effets à partir de 3.000 ou -4.000 m, on n’v est guère exposé en navigation aérienne qu'à partir de 0.000 à 8.000 m suivant le tempérament. Par contre, l’ascension moyenne d’un alpiniste no dépasse guère 400 m à l’heure, soit environ I I cm : s. Les aéronefs peuvent monter à des allures beaucoup plus rapides : il en existe qui peuvent en I 0 minutes s’élever à 2.000 m de hauteur ce qui correspond à 3,33 m : s. L’organisme est obligé dans ce cas de s'adapter rapidement à des conditions atmosphériques très différentes; il v a donc là une fatigue toute spéciale, inconnue aux alpinistes. Los descentes sont plus rapides encore : elles peuvent atteindra des vidasses de o m : s, et dans certains cas bien davantage sans qu’il v ait catastrophe.
- De tout ce qui précède, il résulte que les navigateurs de Pair doivent être à même de résister à des changements brusques de pression accompagnés de changements non moins rapides de température. Je ne puis entrer dans le détail des procédés employés pour constater leurs aptitudes. Vous serez parfaitement mis au courant de la question pendant la visite du bâtiment médical de l'aéro-port. Je me borne à faire remarquer qu'il est évident que le cœur et l’appareil respiratoire -doivent être en excellent état.
- .Mais, me direz-vous, chacun est libre d’affronter les dangers qu’il lui plaît de courir? ('/est vrai pour le simple particulier qui su promène dans un aéronef qui lui appartient on qui est mis à sa disposition; il n’en est pas de même pour les pilotes des services publics qui assurent le transport dus voyageurs payants; il ne faut pas que la sécurité do ceux-ci soit à la merci d'une défaillance phvsiquc de celui qui les conduit dans les routes do l'air. Quant aux simples passagers, ils ont intérêt à être renseignés sur leurs propres
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- .MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 192.'!). — JUILL.-AOUT-SEPT. 102.'!.
- aptitudes physiques et ils feront bien de se soumettre à un examen médical pour peu qu'ils aient des doutes à cet égard.
- Enlîu, il existe des installations spéciales pour le logement du personnel permanent, et aussi pour les pilotes qui, à la suite do leurs voyages aériens, ont besoin de trouver dans l’aéro-port des locaux pour se reposer, se nourrir et même s’occuper et se distraire.
- Cette énumération des bâtiments, malgré son développement, no comprend pas toutes les installations publiques de l’aéro-port: il faut v ajouter dos hangars construits par l'Etat et mis à la disposition dos aéronefs qui ^appartiennent pas à des sociétés ayant leurs installations particulières.
- Passons maintenant aux /'nstaUations des compagnie* /mirées; celles-ci consistent essentiellement dans de vastes hangars destinés à abriter les avions. Au Bourget, ces hangars sont construits par l'Etat et loués aux compagnies; dans les plus récents, des bas-cotés ont été aménagés pour recevoir en général toutes les installations lixes dos compagnies : les bureaux, magasins, ateliers et, en général, toutes les installations fixes des compagnies aériennes. Vous constaterez (jue ces intallations ne laissent rien à désirer au point de vue delà commodité et du confort. Certaines compagnies ont en outre, en dehors de leurs hangars, des pavillons destinés au public et qui renferment en particulier le service des renseignements : ces pavillons sont disposés vers l’entrée de l’aéroport et par suite plus accessibles que les hangars qui, en raison ch1 leurs dimensions mêmes, ne peuvent être ramassés dans un espace restreint.
- Quatre compagnies ont, au Bourget, des installations de ce genre. Ce sont : l’Air-Vnion, la Compagnie franco-roumaine, la Compagnie aérienne française et la Compagnie Ilandley Page. Cette dernière compagnie (est anglaise et les autres compagnies sont françaises.
- \d Air-Union vient d’être récemment formée parla fusion de doux compagnies anciennes qui parcouraient les mêmes lignes ou à peu près; elle assure h1 service d'une part entre Paris et Londres, d’autre part entre Paris et Bruxelles: cette dernière ligne est prolongée par un service de Bruxelles à Amsterdam assuré par une compagnie hollandaise.
- Le Compagnie franco roumaine relie Paris à Prague, par Strasbourg; de Prague, une branche atteint Varsovie et une autre Vienne, Budapest, Bucarest; elle vient d'être récemment poussée jusqu'à Belgrade etatteindra Constantinople dès que la situation politique le permettra.
- La Compagnie aérienne française ne dessert pas de ligne à grand parcours mais elle fait des voyages de tourisme aérien à la volonté des particuliers suides itinéraires choisis par eux. Elle organise également des promenades aériennes collectives, et ce qu’on appelle des baptêmes de l'air. Ces ha (dèmes consistent en des promenades de quelques minutes destinées à donner aux
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- HUMANISATION ET FONCTIONNEMENT DES PORTS AERIENS. ().")7
- passagers 1 impression de ce qu’est un voyage aérien. Le prix do ces excursions est de dû 1 j>ar personne; la Lompagnie aérienne française a bien voulu ollrir aux membres de la Société d’Lucouragcment et à leurs botes ces promenades aériennes au tarif réduit de 2b f. Les personnes qui désireront prendre part à ces excursions sont priées de vouloir bien se groupera l’issue de cette causerie, et l’un des dirigeants de la Lompagnie aérienne française se mettra à leur disposition.
- Lutin la Compagnie Handley Paye assure comme l'Air-Union leservice de Paris à Londres; son port d'attache principal est à Crovdon, près de la capitale de l’Angleterre; (die n’a ici qu’un hangar terminus. Pour ce motif, et afin de ne pas allonger par trop la séance, je ne l'ai pas comprise dans l’itinéraire de notre visite, mais nous verrons successivement l’installation des trois compagnies fra n ça i ses.
- Avant de terminer, j'aurais encore quelques indications techniques à vous donner.
- 11 arrive assez fréquemment dans l'histoire de l’industrie que deux découvertes se produisent à peu près simultanément au moment voulu, et que la deuxième permet de développer (d d’intensifier les applications de la première. L'est ainsi par exemple que la télégraphie électrique est apparue à peu près en même temps que les chemins de 1er. Or, tout le monde sait que sans la télégraphie, l’exploitation des voies ferrées avec son intensité actuelle serait absolument impossible; on ne pourrait lancer des trains qu'à des intervalles très éloignés sous peine de les voir entrer en collision à chaque instant. Ln navigation aérienne il en est de même : la télégraphie sait* /// a tait son apparition pratique en même temps que l’aviation, et dès aujourd'hui, elle en facilite extrêmement l'emploi. Grâce à elle, Les pilotes sont en relation constante avec la terre, et il est inutile d'insister sur les avantages que présente celte communication permanente au point de vue de la sécurité.
- Avant la guerre, on considérait comme un axiome que 1 anation nocturne était pratiquement impossible en raison des difficultés d atterrissage. Les choses ont bien changé depuis ; les routes aériennes sont balisees, c est-à-dire jalonnées de signaux facilement visibles par les aviateurs, de nuit aussi bien que de jour. Ln plus, pendant la nuit, de puissants projecteurs éclairent les terrains d'atterrissage dans les aéro-ports importants, et permettent en toute sécurité de reprendre le contact du sol. Il y a là un fait de nature à intensifier singulièrement les relations par voie aérienne. Puisque je vous parle Tome 135. - Juillet-Août-Septembre 1923. 14
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- 058 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- de cette question, je vous demanderai la permission de vous citer encore deux: chiffres. En 1911), 1.000 voyageurs aériens sont partis du Bourget; il y en a eu 20.000 en 1922.
- J’ai Uni et je vais vous demander de vouloir bien vous former en groupes d’une quarantaine de personnes environ pour visiter l’aéro-port. Vous verrez successivement :
- Ea piste et les installations générales;
- Le service météorologique et la T. S. F. ;
- Le service médical ;
- Les installations do la Compagnie l’Air-Union;
- Les installations de la Compagnie franco-roumaine;
- Les installations de la Compagnie aérienne française,
- La visite aura lieu clans l’ordre indiqué, mais en commençant par des points différents pour chaque groupe. Je dois vous faire une recommandation toute spéciale en ce qui concerne la visite de la piste; vous devrez vous maintenir sur les bords de celle-ci sans y pénétrer sous aucun prétexte; c’est une consigne absolue, donnée par les autorités de l’aéro-port; il est à peine utile d'ajouter qu’elle est surabondamment justifiée par des questions de sécurité; on serait exposé à des accidents aussi graves que fréquents si la piste n’était pas laissée complètement libre à la disposition des aviateurs.
- Dans les autres visites que vous avez faites à l’occasion du centenaire de la Société d’Encouragement, vous avez été reçus partout par les propriétaires ou les directeurs des établissements. Il n’en est pas de même ici. Je ne suis pas chez moi. D'autre part, l’aéro-port du Bourget, bien que dépendant d'un service officiel, n’est pas exclusivement affecté à l’Etat; les compagnies privées sont chez elles dans leurs installations respectives; vous serez donc reçus successivement par les représentants des différents services publics ou privés que vous visiterez. Vous serez guidés dans celte visite par nos jeunes et sympathiques commissaires que vous avez vus ces jours derniers et que vous reconnaissez à leurs bérets d’étudiant. Un d’entre eux est affecté à chaque groupe; vous n’aurez qu’à les suivre et ils vous conduiront dans les différentes parties de l’aéro-port que vous aurez à visiter.
- Quant à moi, je n’ai eu d’autre mérite que de préparer cette visite; je suis certain d’être l’interprète de la Société d’Encouragement et de tous ceux qui.
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- ORGANISATION K T KONCTIONN KMENT I)K.S PORTS A K RI EN.S. 659
- m’écoutent en adressant nos plus vifs remerciements aux dirigeants de l’aéroport notamment : à M. Laurent Eynac, sous-secrétaire d’Etat de l’Aéronautique; au colonel Casse, directeur de la Navigation aérienne; au capitaine .loux, spécialement chargé du Service des Aéro-ports; à M. Benvoisé, commandant de l’Aéro-port du Bourget et à ses collaborateurs parmi lesquels je dois une mention toute spéciale au docteur Garsaux, chef du Service médical; notre gratitude ira également aux administrateurs et aux directeurs des compagnies aériennes et à leurs représentants au Bourget.
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- BULL. DE LA SOC. d’eNC. POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- .TUILE.-AOUT-SEPT. 1923.
- VISITE DE L’AÉROPORT DU BOURGET
- (Samedi 9 juin 1920)
- Service médical.
- Après avoir visité la salle d'opérations chirurgicales et la pharmacie, nécessaires pour les cas urgents, on passe aux salles d’examen d’aptitudes physiques des pilotes.
- Réactions visuelles et auditives. — Cette salle est réservée à l'examen des réactions psychomotrices visuelles et auditives.
- Le docteur (iarsaux, directeur du Service, explique le maniement d’un appareil qui permet de calculer en centièmes de seconde le temps qu'un pilote met à actionner un manipulateur, après l’apparition d’une petite lumière. 11 est important, en effet, pour un aviateur d’avoir une bonne vue, mais, surtout l'expérience à laquelle ils doivent se prêter dans cette salle permet de déterminer, au cas où la réaction provoquée se ferait dans des conditions non satisfaisantes, qu’il y a quelque chose d'anormal dans une partie de leur organisme. C’est donc un indice d’une infériorité physique sur quelque point, qui est déterminé par des vérifications ultérieures. Par exemple, une réaction trop longue fait supposer a priori que le cœur ou le poumon ue sont pas en parfait état.
- Examen du cœur et du poumon. — Un aviateur doit avoir un cœur en parfait état pour pouvoir supporter aux hautes altitudes les pressions atmosphériques diminuées par la raréfaction de l’air. En effet, à 5.500 m, par exemple, il n’y a plus qu’une demi-atmosphère, c’est-à-dire la moitié de l’oxygène que l’on respire au sol. Cette diminution d’oxygène doit être compensée par des mouvements respiratoires et des battements du cœur plus fréquents. 11 est indispensable que le cœur puisse fournir le surcroît de travail qui lui est imposé.
- Il en est de môme pour les poumons qui doivent avoir une surface totale de 200 cm2. La moindre lésion supprime 20 à 40 cm2. Une lésion congestive peut entraîner, sous l'influence de la dépression atmosphérique, des quintes de toux et môme des syncopes.
- On examine le pilote également au point de vue de l’estomac, de l'intestin et de la présence de l’albumine dans l’urine. Lorsque le cœur d’un pilote paraît atteint, on l’examine à l’aide d’un appareil enregistreur qui permet d’établir la régularité ou l’irrégularité du pouls et des battements du cœur.
- L’ensemble de ces constatations est établi sur des tableaux photographiques qui présentent un grand intérêt, d’abord pour le cas où le pilote se plaindrait d’avoir été congédié, et en second lieu dans un cas d’accident, notamment pour faire foi vis-à-vis des compagnies d’assurances.
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- i.’akropoht du BOURGET.
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- Chambre noire. — Dans cotte pièce, on mesure le degré d’équilibration en plaçant le pilote sur un fauteuil qui est manoeuvré de telle manière qu’on puisse calculer le retard ressenti dans la perception du changement de position dans l’espace. Ce retard, pour un pilote bien entraîné, arrive à ne pas dépasser 0,08 seconde.
- L’oreille est également un organe très important en aviation. Il faut que le pii ote puisse percevoir d’une manière parfaite la régularité du rondement de son moteur.
- C'est dans l’oreille aussi que se trouvent les organes d’équilibration qui, indépendamment de toute notion de l’horizontale, permettent desavoir quelle position on occupe dans l’espace par rapport à l’horizontale et à la verticale.
- Si on a eu en 1910 à regretter tant d’accidents d’aviation, notamment dans les exercices de vrilles, cela tient à ce qu’on n’avait pas soumis les élèves à un examen suffisamment sérieux de ces organes d’équilibration.
- Il arrive parfois qu'une oreille fonctionne mieux que l’autre. Pour s’en rendre compte, on fait marcher le pilote, au commandement, les yeux fermés, en avant ou en arrière. Si le pilote a une tendance à se diriger vers la droite, c’est que l’oreille droite est plus sensible que l’oreille gauche.
- Lorsque le pilote tourne en avion, il a forcément le vertige, mais, il ne faut pas que ce vertige dure longtemps. Ln siège tournant permet de calculer en secondes la durée du vertige.
- SERVICE METEOROLOGIQUE.
- Dans une salle on dépouille les renseignements météorologiques qui arrivent par télégraphie sans fil et par téléphone.
- Ces renseignements sont divisés en deux parties. D’un coté, la ligne Paris-Londres-Bruxelles; de l'autre, Paris-Strasbourg-.Marseilie; cette division s’explique par le régime des vents dominants qui sont généralement d'ouest. Les messages sont reçus chiffrés; ils contiennent un petit nombre de chiffres pour passer le plus grand nombre de renseignements à la fois. Le message indique la direction et la vitesse du vent au sol, le temps présent, le temps passé, la hauteur des nuages et la visibilité. Pour apprécier actuellement la visibilité, il suffit de distinguer quelques points de repère à l’horizon dont on connaît la distance sur la carte, la butte d’Ecouen par exemple, qu’on peut distinguer très nettement. Les repères sont aussi nombreux que l’horizon le permet. Pour la navigation aérienne, une visibilité de 4 km est suffisante.
- Pour mesurer la hauteur des nuages, on se sert de petits ballonnets gonflés d’hydrogène; quand leur diamètre est de 7o cm, leur force ascensionnelle est de 150 g, ce qui correspond à une vitesse de 200 m : min. On biche le ballonnet et on déclenche en même temps un chronomètre : si le ballonnet disparaît dans les nuages au bout de o minutes, c’est que les nuages sont à l 000 m. S’il sont en réalité à 1 020 m ou à 1 030 m, l’erreur est insignifiante. D’ailleurs, la base des nuages n’a pas toujours une altitude rigoureuse. D’autre part, si à l’aide d’un théodolite placé dans un plan horizontal parfait et orienté par rapport au nord magnétique, on suit le ballon, toutes les 30 secondes, on peut lire l’angle que fait le ballon avec l’horizon et le nord magnétique. On peut ainsi reconstituer un triangle et calculer facilement la base, ce qui donnera la vitesse du vent. Ensuite, on
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- pourra connaître sa direction. Lorsque les nuages sont très bas, il n’est pas nécessaire d’employer des ballons aussi gros. On emploie des ballonnets plus petits dont la force ascensionnelle est moindre. Enfin, la nuit, comme on ne peut pas voir le ballon et qu’on peut avoir besoin de renseignements, on suspend à ce ballon une lanterne vénitienne très légère qui contient une petite bougie qui peut brider 30 minutes, ce qui correspond à 6 000 m d’altitude.
- Pendant la première demi-heure de chaque heure, le Service reçoit des renseignements français par téléphone. Toutes les heures, exactement à II. 28 m. il fait une émission. On fait donc ici une concentration dont l’émission est écoulée par Londres, Bruxelles, Amsterdam, Strasbourg et par toutes les escadrilles; elle donne la situation atmosphérique sur les lignes aériennes françaises. Passée cette demi-heure, le poste reçoit les concentrations analogues qu’ont opérées Strasbourg, Bruxelles, Amsterdam. Lyon, etc. II faut environ une heure pour recueillir tous ces renseignements. Au bout d’une heure, (“es renseignements sont inscrits sur une feuille spéciale et affichés en clair sur un tableau qui est la reproduction synoptique de cette feuille.
- Le délai d’une heure étant un peu long on espère pouvoir afficher plus rapidement d'ici peu ; ainsi les pilotes ne seront plus obligés quelquefois de venir chercher au poste des renseignements complémentaires.
- Lu petit graphique représente la progression des renseignements fournis : le noir y représente l'année 11)21 ; le rouge l’année 11)22; le vert, 11)23- Le total, pour l'année 11)22, est de 7 000 renseignements fournis.
- Toutes les heures, le poste émet aussi des avertissements. Ce ne sont pas des prévisions. Ce sont des renseignements basés sur la situation atmosphérique actuelle et son évolution dans un court délai. On commence à 6 h. du matin et on continue jusqu’à 18 h.
- Le poste s'occupe des grains et également des cartes; il établit la situation isobarique. D'un coté, se trouvent les fortes pressions; de l’autre, les basses pressions. On y porte également les variations barométriques dans les trois heures : en rouge, pour la hausse: en bleu pour la baisse, et en jaune, pour le stationnaire. Ces caries sont dressées deux fois par jour.
- Quelques instruments sont montrés aux visiteurs :
- Un baromètre à large cuvette de façon que les variations de niveau du mercure dans le tube par rapport au niveau du mercure dans la cuvette soient insignifiantes;
- Sur l’appareil se trouve un thermomètre, qui sert à corriger la dilatation due à la température: il y a lieu ensuite de corriger l'influence de l’altitude. L’altitude du Bourget est de 45 m; la correction est d’environ 4 mm, soit environ 9 mm pour 100 m ;
- Un anémomètre appelé anémocinémographe qui donne la vitesse moyennedu vent en mètres par seconde. 11 y a un contact tous les 12,50 m de vent. On pense quelquefois que le vent est constant. C’est inexact : le vent varie continuellement de force et ces irrégularités sont absolument normales. Lorsqu’elles deviennent plus prononcées, elles constituent le phénomène qu’on appelle les rafales, très défavorables pour les aviateurs qui rencontrent ce qu’ils appellent des trous d'air;
- Un baromètre à poids qui est réduit à 0°. L’appareil est intéressant pour marquer la tendance, c’est-à-dire les variations de pression;
- Un baromètre réduit au niveau de la mer;
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- l’aÉHOI’OHT DU BOURGET.
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- Un théodolite sert à suivre le ballon. C’est une lunette coudée avec un oculaire mobile que l’on peut placer dans la direction du nord magnétique. On peut l’orienter très facilement. Un niveau à bulle d’air permet de le placer horizontalement. Par conséquent, on peut réaliser une base de triangle absolument parfaite;
- Un anémomètre à main pour prendre le vent à un endroit quelconque, qui comporte un chronomètre et un compteur métrique. En le plaçant convenablement dans le vent, l’hélice tourne et fait décrire un certain nombre de tours à l’aiguille des mètres. Par conséquent, l’appareil donne d’une partie temps en secondes; d’autre part le chemin parcouru en mètres. Il suffit de diviser le nombre de mètres par le nombre de secondes pour avoir exactement la vitesse du vent en mètres par seconde.
- Une salle est en cours d’installation en vue de donner des renseignements plus rapidement aux pilotes. A l’aide du téléphone, on pourra afficher immédiatement les renseignements. Un dispositif adjoint aux flèches permet de voir du premier coup la vitesse et la direction du vent; la couleur indique : disque bleu, beau temps; jaune, brouillard; gris, ciel couvert. Il y a enfin un petit disque qui donne la visibilité en mètres ou en kilomètres.
- Dans un petit jardin, se trouvent :
- Des pluviomètres, dont l’un inscrit automatiquement la quantité d'eau tombée.
- Un instrument de forme bizarre, la herse néphoseopique, permet de calculer le déplacement d’un nuage, le nombre de mètres que ce nuage parcourra dans quelques secondes. Malgré son apparence extraordinaire, le renseignement fourni est assez exact. D’ailleurs, l’erreur ne serait pas énorme si la vitesse calculée était approchée au vingtième; par exemple 20 m au lieu de 21 m.
- Plus loin, un abri qui contient des thermmètres à maxima et minima un psyrhromètre et un hygromètre, et une petite baraque isolée dans laquelle on gonfle les ballonnets avec de l'hydrogène.
- Piste et Signalisation.
- Phare. — Un phare de signalisation d'une puissance de 600 bougies est installé au sommet d’un pylône de 30 m de hauteur. Ce phare, visible la nuit à plus de 60 km, constitue un excellent repère pour les pilotes.
- Projecteur. — Ce projecteur, d’une puissance de 8.000 bougies, qui va être portée à 24.000 bougies, sert à éclairer tout l’aérodrome du Bourget pendant la nuit. Il est si puissant qu’il permet de lire un journal à 350 m.
- Signaux. — L’aviation civile s’est mise d’accord avec l’aviation militaire pour avoir les mêmes signaux, et la réglementation, à ce point de vue, est très sévère.
- Une grosse boule indique, si elle est levée, que le vent est inférieur ou au plus égal à 2 m : s et que le départ doit être pris face au Nord, direction la plus dégagée de l’aérodrome.
- Une sorte de disque visible de haut et de loin est un autre mode de signalisation. Si le côté du disque qui regarde le ciel est noir, et si, en même temps, la boule est baissée, le pilote est averti qu’il doit atterrir face au vent. Si c’est la surface blanche qui est présentée au zénith, le pilote doit atterrir face au Nord. La boule et le disque constituent donc deux signaux synchrones destinés l’un à être vu de terre
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- pour les pilotes qui vont partir, l’autre à être vu par les pilotes qui se disposent a atterrir.
- il y a encore une croix qu'on allume la nuit en vert pour avertir les pilotes qu il n’y a pas d’obstacles sur le terrain. Si la croix est allumée en rouge, cela veut dire : « Attendez! La piste n’est pas libre!» Lorsque l’aviateur envoie une fusée rouge, elle signifie : « Je dois atterrir coûte que coûte ». Dans ce cas on lui répond en lui disant qu’on va éclairer le terrain à l’aide de projecteurs, mais qu'il y a un obstacle et qu’il doit prendre ses précautions.
- De nuit et par mauvais temps, des fusées éclairantes sont tirées chaque fois qu'un avion est attendu. Ces fusées, qui montent très haut, brûlent au-dessus de la bruine et indiquent nettement aux pilotes la position exacte du terrain d’atterrissage. De plus, durant la nuit, tous les batiments et hangars sont signalés par des feux rouges qui signifient « obstacles ».
- Bureaux communs a la Compagnie franco-roumaine et a lTnion-air
- t. s. F.
- La T. S. F. jonc un rôle prépondérant dans l’aviation civile.
- Le port dispose de 3 postes de T. S. F. L’un, appelé « poste de trafic » sert à signaler aux gares de destination tous les avions qui quittent le port aérien du Bourget; par réciprocité, ce poste reçoit tous les messages informant le Bourget que des avions sont en route pour cet aérodrome. 11 permet donc un contrôle précis de la circulation aérienne.
- Lu deuxième poste est affecté au service météorologique. Il reçoit les messages provenant des différents postes météorologiques répartis dans les principales régions et remet toutes les heures les résultats de sondages aérologiques effectués sur place. Il est egalement utilisé pour passer les avis de grains et de tempêtes.
- Le troisième poste est réservé à la « téléphonie sans fil » entre les avions et le sol.
- Actuellement, l’avion qui est en vol n’est plus isolé, car son pilote reçoit fréquemment des communications lui faisant connaître les conditions atmosphériques qu'il rencontrera sur sa route. Le pilote peut aussi, et c’est là un grand avantage, tenir sa compagnie au courant des petits incidents de bord qui peuvent se produire en cours de route; il peut aussi donner sa position.
- Enfin, un poste goniométrique est en cours d’aménagement. Ce poste permettra d’indiquer aux pilotes s’ils sont dans la bonne route et, en cas de brume, de leur indiquer leur situation exacte. Ce sera donc un gage de sécurité supplémentaire.
- Ces postes et les différentes organisations du port aérien sont directement sous les ordres du commandant de l'aérodrome qui est assisté de trois adjoints.
- Le personnel du port aérien, tant fonctionnaires qu’ouvriers, est d’environ 00 agents.
- Le Bourget étant une gare frontière, aussitôt après l’atterrissage, les passeports sont visés par un commissaire de police et les passagers accomplissent les formalités de la douane.
- Pour le retour, les locaux comportent des cabinets où les passagers peuvent faire leur toilette; ils sont amenés en automobile au siège de la Compagnie à Paris ; c’est aussi à ce siège qu’on les prend pour les conduire au Bourget.
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- L AKMOPOMT DU ROURGET.
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- Actuellement, on ne peut encore exploiter le tronçon Bucarest-Constantinople, parce que les Turcs interdisent de survoler leur territoire. Un passager part de Londres à 12 h., il est au Bourget à 15 h. et le soir même à Strasbourg. Il en repart le lendemain matin et va jusqu'à Prague où l’on change de machine; de là à Vienne; nouveau changement de machine à Budapest. Ce qui représente I.000 km parcourus dans une journée.
- Une ligne Prague-Varsovie est aussi exploitée. Le passager qui part de Londres à 12 h. est le lendemain soir à Belgrade, gagnant deux jours sur le bateau et sur le chemin de fer.
- Depuis l’occupation de la Ruhr, quand les pilotes sont obligés d’atterrir en Allemagne, ils sont gardés quelques jours, l’avion est confisqué et n’est pas rendu. Heureusement 235 voyages ont été exécutés sans une panne, mais il s’en est produit 3, coup sur coup. L’avion te Lorraine est à quatre places, pilote non compris. Les avions de ce type font 150 km : h et sont chargés à 300 kg. Avec des appareils du type Goliath, qui font 110 km : h, des trajets comme celui de Strasbourg à Budapest n’auraient pas pu être parcourus dans la journée.
- Bureaux et hangars de la compagnie des Messageries aériennes.
- Un tableau donne les heures et le nombre de kilomètres parcourus: un autre tableau indique où se trouve tel ou tel moteur Salmson et Renault). Un graphique indique le fonctionnement des moteurs et leur durée, qui est de (>0 heures en moyenne sans révision.
- La Compagnie a des avions pour 1- voyageurs; deux départs par jour sur Londres. Le transport des journaux est un de ses services les plus importants. Tous les jours, elle transporte plus d’une tonne de marchandises de toute espèce, jusqu’à des bestiaux. Le premier kilomètre coûte 5 f, le prix va ensuite en diminuant.
- Bureaux de la Compagnie franco-roumaine.
- Le siège de la compagnie est rue des Pyramides, à Paris. Elle a à sa tête un directeur général et un directeur commercial. Dans charpie centre, elle a un directeur et un agent, appelé adjoint technique. Le chef de centre s’occupe des services généraux, de la correspondance et des relations avec la clientèle, et en même temps de la partie technique. Au point de vue de l’organisation générale et au point de vue financier, Le Bourget est absolument autonome. Il a à sa tête un technicien de grande valeur, M. Jansen.
- Au Bourget, une salle est réservée aux pilotes, qui sont suivis de très près au point de vue physique et moral, et à qui sont procurées toutes sortes de distractions ; une bibliothèque est à leur disposition. Ils jouissent d’une liberté complète au dehors; il ne leur est demandé que d’être ponctuels. Dès leur arrivée, ils font un rapport de leur voyage. Ils signalent les anomalies observées. Le tout est transmis au service technique.
- Les hangars sont fermés par de grandes portes actionnées par des moteurs électriques. Deux moteurs électriques entraînent quatre portes à un moment donné. Comme parfois les chaînes et les engrenages en fonte cassent, ils seront remplacés par des chaînes et des engrenages en acier.
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- Une salle est réservée au service des pistes, c’est-à-dire aux avions qui peuvent assurer le départ immédiatement.
- Les principaux types d’avions en service sont :
- Le Spad 33, biplan du type monocoque, c’est-à-dire coque faite d’une seule pièce sur moule, avec moteur Salmson de 230-ch. Il lève une charge utile de 300 kg, soit 3 passagers et leurs bagages, plus le pilote, les instruments, et une charge complète d’essence pour quatre à cinq heures. La contenance des réservoirs est d’environ 400 1 et la vitesse commerciale de 130 km : h (vitesse rnaxima, 180 km: h). On réduit la vitesse de façon à ne faire travailler le moteur qu'aux trois quarts de sa puissance. Ce sont des avions de transition entre l’avion de guerre et le type commercial. Ils ne sont pas encore d’un grand confort. Les passagers se plaignent notamment que ces avions ne soient pas hermétiques et qu’ils reçoivent par conséquent des courants d'air et des jets de vapeur ainsi que de l'huile! Ce sont de très lions planeurs. On leur reproche un train d’atterrissage trop rigide. Il arrive, au bout de deux ou trois heures, de vol, que la rigidité du train d’atterrissage produit des fléchissements de la coque, ce qui oblige à des réparations. Après 200 heures, les appareils sont revus complètement.
- Le moteur Lorraine-Dielrich de 370 ch a 120 mm d'alésage et 170 mm. de course. Au ralenti, le moteur fait des pétarades analogues à des feux de mitrailleuses. Cet inconvénient est compensé par un avantage, c’est que les tubulures d’admission étant à l’intérieur, l’échappement peut être fait à l'extérieur et on évite ainsi des risques d’incendie, parce que toutes les parties chaudes de l’appareil sont immédiatement évacuées.
- Un avion de 47 m2 du même type, dont seuls les longerons et les nervures sont un peu renversés. Il emporte 400 kg de charge utile et consomme 90 litres d’essence. Pour obtenir o heures de marche, son réservoir a été agrandi. Avec ces appareils, l’Allemagne est survolée sur 410 km soit plus des trois quarts du parcours Strasbourg-Prague.
- La Compagnie à porté ses efforts sur les pays étrangers où les chemins de fer sont encore peu développés.
- Un Gâtiez type 1) qui porte 370 kgetfait 160 km: h. Au lieu d’être à coque, il est à fuselage. Il a quatre longerons avec des montants, le tout entoilé.
- Des Goudron de 800 kg de charge, dont le défaut est d’être très gros et par conséquent de ne pas avancer très vite. Us ne font que 103 km : h. Le moteur Hispano-Suza de 180 ch est celui avec lequel les as ont combattu pendant la guerre.
- Tous les avions sont munis d’éclairage électrique et d'appareils de T. S. F.
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- BULL. DE LA 80C. d’eNG. POUR L’iNDUSTRIE NATIONALE. --------------- .lUII.L.-AOüT-SEI'T. 192.'L
- ALLOCUTION ADRESSÉE A M. MILLERAND
- Président de la République
- par M. Bâclé, président de la Société d’Encouragement lors de la séance solennelle du 9 juin 1923.
- Monsieur le Président de la Républioue,
- Les acclamations qui viennent de saluer votre arrivée vous disent mieux que je ne saurais le faire toute la joyeuse fierté que nous éprouvons de vous recevoir aujourd'hui au milieu de nous avec M. le Ministre du Commerça' qui a bien voulu vous accompagner, ainsi que les distingués lîeprésentanls de M. le Ministre des Travaux publics et de MM. les Sous-Secrétaires d'Etat pour l'Enseignement technique et de l’Aéronautique, et de vous exprimer nos remerciements pour cette nouvelle marque de votre haute bienveillance. Nous ('il sommes d’autant plus touchés que nous connaissons l’attention éclairée avec laquelle vous suivez les questions industrielles et techniques faisant l'objet de nos travaux, car vous savez apprécier en elîet dans toute leur valeur les répercussions qu'elles peuvent entraîner sur la prospérité nationale. C'est ainsi que vous avez été le créateur du Laboratoire d’Essais du Conservatoire national des Arts et Métiers qui rend aujourd’hui des services incontestés; vous avez présidé pendant de longues années le conseil d'administration de cet établissement.; vous avez de même présidé, avec une autorité unanimement appréciée, Je grand Congrès du Génie civil tenu en 1918, et, en ce qui concerne notre Société, elle est particulièrement heureuse d'évoquer aujourd’hui le souvenir des deux séances que vous nous avez déjà fait l'honneur de présider, soit le 12 janvier 1.918, lorsque M. Chailley exposait devant nous l’importance des ressources que nous pourrions et devrions tirer de nos colonies; la seconde, le 19 janvier de l’année suivante, lorsque M. le Capitaine Compagnon nous décrivait l’application des principes de l’organisation scientifique d’après le système Taylor qui venait d’être si heureusement réalisée sous votre haute direction dans les ateliers du Ministère de la Guerre. A cette occasion, vous vouliez bien nous déclarer l’intérêt avec lequel vous suiviez nos travaux, nous autorisant ainsi en quelque sorte, par une condescendance dont nous ne saurions trop vous
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- remercier, à vous considérer comme l’un des nôtres, et vous comprenez par là les sentiments d’émotion intime, de cordiale sympathie, oserais-je dire, qui se mêlent dans nos coeurs à la respectueuse déférence due au Chel de 1’ Il ta t, lorsque vous venez ainsi vous associer à nos fêtes, en présidant cette séance dans laquelle nous allons évoquer h; souvenir de la fondation de notre Société dont nous célébrons aujourd’hui le 122e anniversaire coïncidant avec le centenaire de la déclaration d’utilité publique dont elle a été l’objet en avril 1821.
- (bétail donc il y a cent vingt-deux ans, à l'aurore du siècle dernier, au cours d’une époque qui a laissé dans notre' histoire nationale des souvenirs glorieux, mais qui rappelle en même temps ceux des terribles épreuves qu'elle traversait alors, les mêmes d’ailleurs que nous avons vécues pendant la grande guerre et dont nous subissons encore les suites, si bien qui' nous retrouvons aujourd'hui devant nous les mêmes difficultés auxquelles les fondateurs de notre Société voulaient essayer d'apporter une* solution appropriée.
- Alors (>n clï’et, comme aujourd’hui, la France invaincue, riche de gloire, mais endeuillée par la perte des meilleurs de ses enfants tombés sur les champs de bataille, affaiblie par des guerres continuelles, dévastée par l'invasion étrangère, s'efforcait de relever ses ruines et de rétablir, dans la paix enfin reconquise, sa prospérité passée.
- Four remédier à cette détresse, il fallait nécessairement intensifier l'activité nationale sons toutes les formes dont elle était susceptible, donner à l'industrie naissant!' un essor nouveau, pour que, à son tour, elle puisse devenir à côté de l'agriculture, qui en était restée jusqu'à présent le facteur essentiel, l’un des principaux éléments delà prospérité nationale. L'Angleterre dont l'industrie avait puis déjà, vers la lin du xvmc siècle, un développement marqué qui la mettait en avance sur les autres nations, nous donnait à cet égard un exemple dont il fallait nous inspirer, et c'est ainsi que prit naissance l’idée de fonder en France une Société d'Fncourag’ement pour l'Industrie nationale, lorsque M. de Lasteyrie, qui revenait d’un voyage en Angleterre, exposa en 1801, devant un groupe de Français éminents, préoccupés de contribuer pour leur part au relèvement économique du pavs, les services appréciés que rendait à cet égard la société fondée à Londres eu I7'ii, sous le titre de The Royal Society of Arts « Société d’Fneouragemont des Arts et Manufactures et du Commerce ».
- L’idée de M. de Lasteyrie fut accueillie dans les sphères dirigeantes de la politique et de la science avec la faveur qu’elle méritait, et c’est ainsi que notre Société peut s’enorgueillir de compter parmi ses fondateurs les personnages les plus éminents de l’époque, comme le Premier Consul Bonaparte
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- ALLOCUTION DK M. IIACLK A M. .MILLKIiAM).
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- avec ses lieux; collègues, le ministre Ghaptal et nombre de grands savants, comme Prony, Lourcroy, Vauquelin, De Candolle, Montgollier, Laplace, etc., qui tous s'étaient acquis une autorité incontestée dans les éludes particulières dont ils s'occupaient. Ils assignèrent à la nouvelle société la mission de promouvoir l’activité nationale dans toutes ses manifestations, en s’attachant spécialement à l’industrie, mais sans négliger du reste l'agriculture dans laquelle ils voyaient, à juste titre, notre première industrie nationale. La nouvelle société devait en ell'et, suivant le programme tracé par 31. De Gerando, dans l’assemblée inaugurale tenue le 1er novembre 1801, « accorder à l'industrie des encouragements sagement conçus et appliqués et mettre à sa disposition les lumières de l’instruction en faisant appel en sa faveur à l’esprit public ».
- Ge programme résume ell’ectivement la mission essentielle de notre Société qui n'a jamais cessé de s’en inspirer, et, grâce à la haute autorité de ses fondateurs, aux appuis généreux, aux concours dévoués qu elle rencontra pendant le centenaire écoulé, elle put l'appliquer avec un plein succès. LUe eut en ell’et cet insigne honneur de voir successivement à sa tète ou de compter dans son conseil des savants ou des administrateurs éminents dont les noms sont inséparables de l'histoire générale du pavs, comme le comte, C h a p ta 1, le baron Thénard, le général Poncelet, le mécanicien Prony, le naturaliste Brognard, l’illustre savant .Jean-Baptiste Dumas qui présida la Société pendant quarante années, son successeur, le physicien Becquerel, pour ne parler que des morts, et nous conservons avec lier té leur souvenir glorieux qui plane encore sur nos réunions avec ces portraits qui sont vraiment la galerie de nos grands ancêtres.
- Sous leur direction éclairée, elle sut provoquer utilement, dès les premières années de sa fondation, des recherches intéressant le développement d’industries de toutes sortes, s'elJorçant avant tout de-leur apporter la solution dos difticullés pratiques qu’elles rencontraient et de susciter en même temps l'apparition de progrès nouveaux, faisant ainsi chaque joui- apprécier davantage les services qu'elle rendait; aussi, lorsque intervint la déclara lion d’utilité publique, prononcée par 1 ordonnance royale, dont nous célébrons aujourd’hui le centenaire, celte décision ne lit-elle qui1 consacrer la liante autorité dont elle jouissait déjà. Mlle apparut désormais comme constituant, en quelque sorte, une institution oflicielle, une académie de l'industrie nationale dont elle sut du reste se montrer constamment la conseillère avisée en s’attachant à mettre à la disposition des praticiens, suivant l’expression de 31. de Gerando, les lumières de l'instruction qui seules pouvaient les guider dans leurs travaux, dégager pour eux l’explication cachée des tours de mains professionnels, des incidents de fabrication de tout»; nature dont jusque-là ils
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- avaient cru impossible ou superllu de rechercher les causes effectives, il fallait les amener à cette conviction que ces incidents résultent au contraire de lois ignorées dont la pleine connaissance leur est nécessaire pour le succès de leurs opérations, car c’est seulement en obéissant aux lois de la nature que nous pouvons la dompter et l’obliger à servir nos lins.
- Notre Société s’attachait en outre à encourager par l’attribution de récompenses spéciales les recherches effectuées sur sa demande, en même temps que les inventions et les découvertes nouvelles, affectant chaque année pour ces prix des sommes importantes, qui en 1803, pour la deuxième année de son existence, atteignaient déjà 24.500 1.
- Les encouragements ainsi distribués, les concours organisés par notre Société, furent souvent le point de départ de progrès importants dans des industries fort diverses, et, pour nous en tenir seulement à la première moitié du siècle dernier, je pourrais citer par exemple, le concours que la Société ouvrit en 1820, pour la construction des machines à bois, de même que celui de 1839, pour les machines-outils travaillant le fer et qui tous deux mirent au jour nombre de simplifications nouvelles et dispositifs particulièrement heureux grâce auxquels l’industrie française de la construction de ces machines put dans la suite supporter avec succès la concurrence anglaise.
- Je pourrais y ajouter l’industrie de la papeterie qui trouva auprès de la Société d’Encouragement à ses débuts un appui particulièrement fécond d’où elle tira en grande partie le merveilleux essor qu’elle prit dans la suite. C’est en effet à l’occasion du concours ouvert par la Société, de 1805 à 1810, pour la détermination du meilleur procédé de collage du papier, que Canson, Rra-connol et Darcet réalisèrent le collage au savon de résine emplové encore aujourd’hui avec de légères variantes qui n’en altèrent pas le principe. C’est encore l’initiative prise par la Société qui amena les industriels français à appliquer à leur tour là machine à papier continue imaginée en 1797 à Essonnes par Louis Robert, et qui, n’ayant pas été alors adoptée en France, était passée en Angleterre où elle avait été perfectionnée et mise au point. Nous pourrions citer de même les machines de Desestable dont notre Société propagea aussi l’emploi, et rappeler encore le patronage qu’elle accorda aux Monlgoltier et aux Séguin pour la fondation des belles papeteries d’Annonay et de l’Ardèche.
- Les initiatives que prit à cet égard la Société d’Encouragement eurent même parfois pour effet de provoquer la création de véritables industries nouvelles, comme celle de la fabrication du bleu d’outremer qui fut réalisée par Guimet à la suite d’un concours ouvert par la Société eu 1824.
- Rappelons encore que la Société tint à honneur d’intervenir à de nombreuses reprises en faveur d’inventeurs malheureux dont les droits étaient
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- ALLOCUTION DU M. BAC LU A M. MILLERAND.
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- méconnus, et, grâce à l’auto ri lé incontestée dont elle jouissait, ses efforts furent souvent couronnés de succès. C’est ainsi qu’elle se lit la protectrice de Nicolas Leblanc, le génial et infortuné inventeur du procédé de fabrication de la soude artificielle et que, d’autre part, elle réussit également à faire reconnaître la priorité de l’invention de Guimet alors qu’elle était contestée en Ml emagne. Il en fut encore de même pour Philippe de Girard, l’inventeur du métier à filer le lin dont la priorité était constestée en Angleterre, et notre Société obtint pour lui, en 1832, la réparation morale et pécuniaire qui lui était légitimement due après les quinzes années de luttes qu’il avait du soutenir pour faire reconnaître ses droits. C’était là sans doute une réparation trop tardive, comme l’histoire des grandes inventions au siècle dernier en offre malheureusement trop d’exemples dans notre pays, car Philippe de Girard arrivait alors à la lin de sa carrière, et d’autre part, l’industrie de la filature avait déjà pris à l’étranger, notamment en Angleterre et en Pologne, par rapport à l’industrie française, une avance marquée qu’elle devait surtout à l’emploi des dispositifs dont il était hauteur. Néanmoins, c’était là un acte de justice qui servait en même temps l’intérêt national, et c’est l’honneur de la Société d’Encouragement d’avoir pu y contribuer.
- Nous autorisant de pareils souvenirs, que l’histoire du centenaire écoulé nous permettrait d’ailleurs de multiplier ici, nous croyons pouvoir, sans témérité excessive, dire que, dans ses rapports avec l’industrie nationale qu’elle avait pour mission de promouvoir, la Société d’Encouragement a contribué pour sa part à ce merveilleux épanouissement qu’elle a pris au siècle dernier, et la liste de nos lauréats comprend effectivement les noms de tous les grands inventeurs, savants, ingénieurs ou industriels que leurs découvertes ont illustrés.
- En même temps qu’elle honorait les inventeurs et les industriels, la Société se préoccupait aussi de leurs modestes collaborateurs : contre-maîtres et ouvriers, estimant avec raison que, par la continuité de leur labeur, par le dévouement dont ils font preuve, ils contribuent eux aussi, dans l’obscurité de leur tâche, au succès de l’œuvre commune, et qu’ils devaient être appelés par conséquent, à venir à l’honneur comme ils étaient à la peine. Elle institua donc des récompenses et des prix spéciaux qui sont décernés chaque année aux ouvriers les plus méritants, et, encore aujourd’hui, ces prix nous fournissent l’heureuse occasion de mettre en évidence nombre de dévouements obscurs et de mérites ignorés dont nos travailleurs offrent toujours tant d’exemples.
- L’histoire de la Société d’Encouragement, pendant le centenaire écoulé, se confond ainsi avec celle des progrès de l’industrie, intimement rattachée elle-même par une série de répercussions réciproques, aux grands événements
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- de notre histoire nationale dont elle forme l’un des principaux chapitres, et nous comprenons dès lors que cette histoire soit aujourd’hui elle aussi, profondément affectée par la grande catastrophe qui vient d’ébranler le monde.
- C’est là en effet la préoccupation obsédante qui a conditionné toute notre action, inspiré tous nos efforts depuis l’ouverture des hostilités, en 1911, alors que notre Société s’efforçait de contribuer dans la modeste mesure de ses moyens au salut et au relèvement de notre industrie nationale si gravement compromise. Sous l’impulsion de son éminent président d’alors, M. Léon Lindet, elle s’attacha, par une heureuse initiative qui restera son titre d’honneur, à restaurer l’activité des industries menacées en mettant à leur disposition par des études bien documentées publiées dans notre Bulletin, par des conférences et même des expositions organisées par des spécialistes compétents, les renseignements de toute nature qu’elle a pu recueillir sur les progrès qu’avaient déjà réalisés à l’étranger et spécialement en Allemagne, les industries similaires. Ce faisant, notre Société a montré qu’elle savait adapter son action aux besoins nouveaux et imprévus que la guerre venait créer, et il nous est permis de dire que le centenaire qui nous réunit aujourd’hui, venant au milieu des terribles perturbations économiques de l’époque présente, constituera bien dans nos annales, comme dans l’histoire générale de l’humanité, une date capitale marquant la fin d’un cycle épuisé et ouvrant une ère nouvelle.
- C’est qu’en effet, la guerre est venue soulever nombre de problèmes imprévus en même temps qu’elle aggravait, hors de tonte mesure, les difficultés d’ordre économique et social qui commençaient à se manifester déjà.
- En ce qui concerne notre industrie nationale, elle a dû, tout d’abord, au sortir de la guerre, consacrer tous ses efforts au relèvement des ruines qu’un envahisseur barbare n’avait pas eu honte de semer sous ses pas dans les régions qu’il occupait; il lui fallut donc construire de nouvelles habitations, remettre les mines inondées en état d’exploitation, rebâtir les usines qui avaient été détruites jusque dans leurs fondements, remplacer leur outillage volé ou brisé, restaurer même la vie intime de cette terre féconde de France que l’ennemi, dans sa haine impitoyable, avait creusée, bouleversée, déchiquetée en tous sens pour en enlever l’humus approprié à la culture, afin qu’elle devînt infertile à jamais.
- Il faut maintenant que l’industrie comme l’agriculture, de même que tous les autres facteurs de la prospérité nationale, s'efforcent de mettre à profit les enseignements, les découvertes nouvelles que la science nous apporte chaque jour et nous fait espérer pour l’avenir. Dans les horizons illimités qu’elle ouvre aujourd’hui devant nous, nous pouvons entrevoir en effet qu’elle parviendra sans doute au cours du centenaire nouveau à nous montrer la voie à
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- suivre |>our discipliner plus efficacement 1 os forces naturelles irrésistibles dont nous sommes encore les jouets, comme la chaleur solaire, les vents ou les marées, qu’elle réussira peut-être même à atteindre derrière- le voile de la matière des forces subtiles plus puissantes encore qui gouvernent le monde des infiniment petits et maintiennent par exemple les liaisons des éléments constitutifs des atomes invisibles. Par là certainement, elle entraînera dans la civilisation à venir des modifications beaucoup plus profondes encore que celles dont nos contemporains sont restés les témoins émerveillés, mais toujours quelque peu inquiets.
- C’est ({Lie ces transformations prestigieuses qui mettent en jeu des forces toujours plus puissantes entraînent avec elles des difficultés techniques avec des répercussions d’ordre économique et social également croissantes dont il nous sera impossible de triompher sans posséder la connaissance complète des lois naturelles correspondantes, car, si la nature obéit toujours à l’esprit averti qui sait la dompter en s’appuyant sur ses lois, par contre elle se venge cruellement sur l’ignorant imprudent qui les méconnaît.
- Et cette situation inquiétante devient d’autant plus difficile et dangereuse qu'elle subit à chaque instant des transformations imprévues posant devant nous des problèmes nouveaux dont il nous faut trouver la solution immédiate sans qu’il nous soit possible de corriger en temps utile les erreurs commises ou d’en prévenir les répercussions fâcheuses.
- Dans ce bouleversement universel des hommes et des choses qui carac-rise les temps actuels, les événements se succèdent avec une rapidité vertigineuse, et nous pouvons dire qu’ils accélèrent le cours de l’histoire comme si elle était montée eu chemin de fer ou en avion rapide avec les voyageurs contemporains, (/est ainsi que nous voyons seulement à l’époque présente se dérouler sous nos yeux, dans toute leur gravité terrifiante, des répercussions, jusque-là insoupçonnées, d’événements passés remontant souvent à plusieurs siècles, comme sont par exemple ces deux grands faits historiques qui ont marqué la fin du Moyen Age et l’avènement des temps modernes, la découverte de l’Amérique et l’invention de l’imprimerie, puisque l’un et l’autre sont devenus désormais des facteurs décisifs dans l’histoire générale du monde et dans l’évolution de la pensée humaine.
- Et en songeant d’autre part à toutes les ruines, à toutes les dévastations, à toutes les violences et les cruautés dont les Allemands se sont rendus coupables, nous ne pouvons pas oublier que toutes ces destructions ont été systématiquement opérées d’après les méthodes techniques les plus perfectionnées, par un ennemi haineux, qui n’a pas eu honte de faire servir les progrès de la science moderne à la satisfaction de ses sentiments de basse jalousie dans l’espoir d’anéantir, pour de longues années, une concurrence gênante.
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- Nous avons rappelé brièvement dans notre réunion d hier le douloureux martyre des régions occupées en montrant les dévastations commises sur les grandes industries primordiales et insistant plus particulièrement sur les industries agricoles et textiles qui ont fait l’objet de deux émouvantes conférences, données par M. Lindet et par M. Ilenouard. Nous avons entendu également M. Ilenri Roulanger, qui nous a présenté à ce sujet un document confidentiel du plus haut intérêt dans lequel les autorités allemandes avaient réuni pendant l’invasion les renseignements les plus circonstanciés sur les établissements industriels de toute nature situés dans la région occupée. Les notices qui accompagnent ces renseignements statistiques ne manquaient pas de signaler soigneusement pour chaque industrie considérée les avantages que les établissements similaires allemands pouvaient attendre sur le marché mondial de la disparition de leurs concurrents français, en tenant compte des dépenses et des délais de reconstruction, des difficultés de recrutement du personnel dispersé.
- Un pareil document, venant après tant d’autres qui aboutissent à la même conclusion, établit bien qu’il s’agit de dévastations voulues et préméditées dont les Allemands avaient calculé à l’avance l’importance financière avec les conséquences commerciales obligées; aussi, sommes-nous d’autant mieux fondés à en demander la réparation au nom de la justice et du droit violés, et nous avons pleine confiance que nos invités étrangers, à l’appréciation desquels nous attachons le plus haut prix, n’hésiteront certainement pas à le reconnaître.
- Il nous faut bien admettre, quoi qu’il nous en coûte, que ces progrès scientifiques et industriels dont nous sommes si fiers peuvent servir aux fins les plus odieuses s’ils sont mis au service des plus basses convoitises, et, en voyant l’usage que les Allemands ont fait de leurs connaissances techniques pour amplifier au delà de toute mesure les maux qu’ils semaient autour d’eux, nous en arrivons à comprendre la sagesse cachée des civilisations antiques qui réservaient l’enseignement de la haute science aux seuls initiés ayant pu montrer, au cours d’un noviciat poursuivi pendant de longues années, qu’ils possédaient vraiment les qualités morales nécessaires pour n’en jamais faire un usage contraire à la justice.
- Nous ne songeons certainement pas aujourd’hui à reprendre de pareilles restrictions; mais il n’en reste pas moins vrai que la barbarie savante dont les Allemands ont fait preuve, a soulevé dans le monde civilisé un sentiment tout particulier de désillusion épouvantée tenant à la surprise indignée que l’humanité a éprouvée en voyant les fruits odieux que la science pouvait ainsi porter.
- En face d’un pareil danger qui menace toute notre civilisation, nous
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- comprenons, mieux que jamais, les sentiments de solidarité qui s’imposent maintenant à toutes les nations désireuses de la sauver, car elles ne pourront y réussir qu’en unissant leurs .efforts, en opposant un front commun à la fois contre la nature aveugle, pour augmenter l’emprise de l’homme sur les forces inconnues qu’elle recèle encore, et contre la barbarie savante, pour empêcher le retour des forfaits dont nous avons été les témoins attristés. La France qui s’est faite si souvent dans l’histoire le soldat désintéressé de l’idéal et qui a participé pour une si large part à toutes les découvertes du siècle dernier, tient toujours à l’honneur d’apporter son concours dans cette œuvre généreuse pour le bien commun de l’humanité; mais, comme il est impossible de mener celle-ci à bonne fin en dehors du respect de la justice et du droit, elle ne doute pas qu’elle ne puisse compter sur la sympathie agissante des nations étrangères qui, mieux éclairées sur ses véritables intentions, voudront bien reconnaître que c’est à bon droit et dans l’intérêt général de l’humanité qu’elle réclame des garanties pour sa sécurité toujours menacée, et des indemnités pour les dévastations qu’elles a subies
- Quant à la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale, elle continuera certainement d’observer dans le cycle nouveau, qui s’ouvre maintenant, les traditions qui lui ont assuré son autorité dans le passé; elle associera ses efforts à ceux des corps savants, des sociétés techniques françaises et étrangères pour aider au succès de l’œuvre commune, et, si vous voulez bien, vous, Monsieur le Président, qui nous avez toujours honorés de votre haute bienveillance, vous, Messieurs les Ministres, qui avez la tutelle de la production nationale dans chacune de ses branches, et vous, Messieurs les Délégués, que nous sommes si honorés de recevoir aujourd’hui, estimer que, ce faisant, nous aurons travaillé utilement dans la sphère modeste où notre action peut s’exercer pour la gloire de la France et le bien général de l’humanité, nous y trouverons la meilleure récompense que nous puissions espérer, et nous conserverons avec une légitime fierté le souvenir de cette journée mémorable qui fera époque dans les annales de la Société.
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- BULL. DE LA SOC. D’ENC. POUR L’iNDUSTRIE NATIONALE. —JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- LA FONDATION DE LA SOCIÉTÉ EN 1801 ET SON ROLE DANS LE DÉVELOPPEMENT DE L’INDUSTRIE FRANÇAISE "
- par M. Paul Toulon,
- Membre du Conseil,
- Secrétaire général de la Société.
- La mission qui m’incombe aujourd’hui de vous résumer le rôle de la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale depuis sa fondation en 1801, est une tâche redoutable. Notre Société, par les concours qu’elle a institués, par les récompenses qu’elle a distribuées, a provoqué et encouragé tous les progrès dans tous les genres d’industries; c’est le bilan d’un siècle dont il faudrait faire le tableau.
- Le n’est donc pas une vaine formule de faire appel à votre indulgence. Si, depuis seize ans, vous nous avez confié, à mon collègue et ami, M. Henri Hitier et à moi-même, la charge du secrétariat, combien ces modestes services comptent peu en face de la grande figure du premier secrétaire général de notre Société, le baron de Gerando, qui a rempli ces fonctions pendant quarante-deux ans, de 1801 à 1813.
- Le souvenir impérissable de ceux qui nous ont précédés doit nous soutenir et nous aider dans notre effort. S’il n’est pas possible de rappeler tous les progrès auxquels notre Société a contribué, si des lacunes ou des oublis sont inévitables, les principales étapes peuvent être marquées; ce sont les assises mêmes du majestueux édifice que la science française a élevé pour la prospérité de l’industrie et le bien général. Et s’il nous faut ici rappeler les grands noms qui se sont associés à notre œuvre, ce n’est pas pour leur décerner des éloges au-dessus desquels plane leur souvenir, mais pour proclamer que c’est à eux que reviennent l’autorité des jugements de la Société, la valeur morale si justement estimée de ses récompenses, la permanence de ses traditions qui sont l’honneur de son Conseil.
- C’est en Lan IX de la première République, en 1800, que M. de Las-teyrie, au retour d’un voyage en Angleterre, conçut l’idée de fonder en
- (1) Communication faite à la séance solennelle, le 9 juin 1923.
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- LA SOC. D'ENVOI! R AGEMENT ET LE DÉVELOPPEMENT DE L’INDUSTRIE FRANÇAISE. 077
- France une société pour susciter les progrès de l’industrie. Dans une réunion qui eut lieu chez j\l. Benjamin Delessert, rue du Coq-Héron, il parla des observations qu’il avait faites dans son voyage et, en particulier, delà société fondée à Londres sous le titre : « Société d’Encouragement des Arts, des Manufactures et du Commerce ». Il fit ressortir tous les services qu’elle avait rendus en Angleterre et montra qu’une telle institution manquait en France. L’idée lancée par M. de Lasteyrie fut bien accueillie et les premières bases de cette création furent immédiatement posées.
- Dans la réunion préparatoire du 12 vendémiaire an X, en 1801, des remerciements furent votés au troisième Consul Lebrun et au Ministre Chaptal, qui se sont engagés, le premier pour trente souscriptions, le second pour cinquante.
- Chaptal avait répondu à son ami de Gerando, lorsqu’il était venu le solliciter : « C’est une grande pensée, mais prenez garde. Tout d’abord, vous aurez le plus beau zèle, cela durera un an, deux ans; après, ce feu s’éteindra, et, cependant, si la société nouvelle dure trois ans, son existence, j’en ai la conviction profonde, est assurée, et elle contribuera utilement au développement de l’industrie française. »
- La première assemblée générale, qui a constitué la Société, se réunit le 9 brumaire an X (1er novembre 1801). C’est à cette date que fut fondée la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale.
- Dans cette première et mémorable séance, M. de Gerando, membre de l’Institut, prononça un discours magistral. 11 faut en citer quelques passages parce que c’est le plus éloquent exposé des hautes pensées qui justifient la fondation de la Société.
- M. de Gerando débutait ainsi :
- « S’il est un intérêt sacré pour les philosophes, cher aux amis du bien,
- « précieux aux cœurs patriotiques, s’il est un intérêt commun et évident « pour tous les hommes, c’est sans doute l’intérêt de l’industrie. Source de « la richesse, remède du malheur, moyen des jouissances, soutien de la « morale, exercice utile des facultés, l’industrie laborieuse se lie également à « la prospérité sociale et au bien-être des individus; dans ses effets et dans « ses causes, elle s’identifie au perfectionnement des sciences et au progrès « de l’esprit humain. »
- « Or, pour seconder l’industrie dans son développement, pour lui donner « tout l’essor dont elle est capable, trois sortes de secours sont nécessaires :
- « les lumières de l’instruction, des encouragements sagement conçus etappli-« qués, et l’influence générale de l’esprit public. »
- Et plus loin, M. de Gerando s’écrie :
- « Quel moment plus favorable eût pu se présenter dans l’histoire entière
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- « de la France pour fonder une institution semblable? Sous quels auspices « plus heureux pouvait-elle naître? Elles ont disparu, ces institutions « anciennes qui enchaînaient l’industrie et flétrissaient les artistes; ils ont « disparu, aussi, ces préjugés révolutionnaires qui portèrent partout la des-« truction avec le désordre. »
- « Nos ateliers se repeuplent, des écoles se fondent, le temple du com-« merce se relève, tout revit; et ce jour de gloire et de bonheur est celui de « votre fondation, et cette institution que vous créez, devient comme un « monument destiné à solenniser tant d’événements et à consacrer cette « mémorable époque. »
- C’est avec cet enthousiasme que nos grands ancêtres ont fondé la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale.
- Le premier président fut Ciiaptal qui dirigea ses travaux pendant trente et un ans consécutifs, de 1801 à 1832. Professeur de chimie à l’Ecole de Médecine de Montpellier en 1781, à l’âge de vingt-cinq ans, déjà célèbre, il refusa, par patriotisme, les offres de Washington qui l’avait invité à venir s’établir aux Etats-Unis. En 1789, les principes de la Révolution française, dans ce qu’ils présentaient de noble et de généreux, trouvèrent en lui un adepte clairvoyant et confiant dans les espérances qui enflammaient tous les cœurs.
- Appelé à Paris, il dirigea les ateliers de Grenelle pour la fabrication du salpêtre, autrefois importé de l’Inde ; il était associé dans ses travaux à Ber-thollet, Monge, Guyton de Morveau, d’Arcet, Fourcroy. Il fut un des premiers professeurs à l’Ecole polytechnique, lors de sa création, et y enseigna la chimie végétale. Associé de l’Institut, de France à sa fondation, il en devint membre le 3 prairial an VI. Il fut nommé Ministre de l’Intérieur en l’an IX, après la disgrâce de Lucien Bonaparte. Son œuvre, comme ministre, fut particulièrement féconde dans une période difficile où les services publics devaient être réorganisés sur des bases nouvelles : création du conseil des hospices, propagation de l’emploi de la vaccine, réforme du régime des prisons, police des ateliers, création des bourses, des chambres de commerce, des chambres consultatives des arts et manufactures, (elles sont les principales institutions et réformes dont il eut le mérite. Persuadé de l’utilité de la collaboration de la science avec l’administration, il mit soin d’appeler les premiers savants dans les conseils publics.
- Par une circulaire ministérielle du 14 messidor an XII, il lit connaître aux préfets le but de la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale et les invita à seconder ses efforts.
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- LA SOC. D ’ ENCO U RAG EM ENT ET LE DÉVELOPPEMENT DE L’iNDUSTRIE FRANÇAISE. 679
- Comte J. A. C. Ciiaptal,
- 1er président de la Société d’Enconragement (de 1801 à 1832) (*).
- (1) Les portraits des cinq premiers présidents de la Société d’Encouragement sont la reproduction des tableaux qui se trouvent dans la grande salle des séances de son hôtel.
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- Chaptal quitta le Ministère de l’Intérieur à la lin de l’an XII et, plus tard, fut pendant dix ans sénateur de l’Empire.
- Professeur, savant, homme d’Etat, écrivain, Ehaptal a été aussi industriel, commerçant, agriculteur, dans son atelier à Montpellier, puis à la barrière du Roule, dans son domaine de Ehanteloup, où il introduisit une grande exploitation de la culture de la betterave. Il perfectionna la fabrication des vins par des méthodes nouvelles et opéra une véritable révolution dans cette industrie si française. Il fut de ceux qui comprirent le mieux l’utilité des th éories scientifiques pour les applications pratiques.
- Rappeler le souvenir de cette grande figure, c’est rendre un juste hommage à celui qui, par sa haute conception des liens de l’industrie et de la science, par ses talents d’administrateur, par ses vues prophétiques de l’avenir, a su construire les assises inébranlables de la Société d’Encourage-ment pour l’Industrie nationale. Son ombre tutélaire plane encore sur nous; la bienveillance entre les membres de la Société, l’heureuse harmonie qui règne dans le Conseil d’Administration, toutes les traditions qui font sa force et son honneur, sont encore aussi vivaces aujourd’hui qu’à l’heure de sa fondation.
- Le règlement de la Société, adopté dans la première séance du î) brumaire an X (1er novembre 1801), contient les dispositions générales qui ont été maintenues avec quelques additions ou perfectionnements, mais sans aucun changement essentiel dans les statuts successifs qui ont régi la Société.
- La souscription annuelle de tout membre était fixée à 36 francs et n’a pas varié depuis 1801.
- Le Conseil d’Administration comprenait 33 membres; le 0 messidor an X, ce nombre fut porté à 53, répartis en 5 comités de 0 membres et une commission des fonds de 8 membres. Le Bureau était composé d’un président, de deux vice-présidents, d’un secrétaire général, do deux secrétaires adjoints et d’un trésorier. Les cinq comités techniques étaient les suivants :
- Arts mécaniques;
- Arts chimiques;
- Agriculture ;
- Arts économiques;
- Commerce.
- L’objet de la Société et le but de la souscription étaient définis presque dans les memes termes que dans les statuts actuels 'b
- Dès la séance du 1er nivôse an X, la Société décida de s’abonner aux périodique utiles aux arts, afin d’en procurer la jouisssance à ses membres
- (1) Voir à la page 813 du présent Bulletin le texte des premiers statuts de la Société.
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- I.A SOC. Il ’ E N fi O I J I i A G K M K N T ET LE DÉVELOPPEMENT DE i/lNDUSTME FHANOALSK. (»8 I
- dans le local do ses séances qui leur serait ouvert trois fois par semaine. Les livres nouveaux leur seraient également communiqués, (l’est l’origine de notre luld iothèque. Aujourd’hui, la Bibliothèque s’est considérablement développée ; elle reçoit plus de 500 publications, journaux et revues techniques de tous les pays et contient plus de 80.000 volumes. Ouverte tous les jours, elle rend d’importants services qu’attestent la qualité, le nombre et l'assiduité des lecteurs.
- La publication du bulletin contenant les actes et travaux de la Société, lut décidée dans la séance du 4 germinal an X. Une commission, présidée par un secrétaire de la Société et comprenant des représentants de chaque comité, est chargée de diriger cette publication qui est envoyée à tous les membres. L’importance du Bulletin s’est accrue d’année en année. C’était au début un volume annuel de 500 pages environ. Aujourd’hui, le Bulletin comprend tous les ans 1.200 pages et souvent davantage. Depuis 1801, le Bulletin n’a jamais cessé de paraître, sans interruption, même pendant la longue et terrible guerre dont la France vient de supporter le poids. La souscription des membres, toujours à 36 francs par an comme en 1801, ne suffit pas à couvrir les frais d’une publication dont le Conseil tient à honneur de maintenir l’importance et la valeur.
- La Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale fut déclarée d’utilité publique par une ordonnance royale du 21 avril 1824 dont nous célébrons aujourd’hui le centenaire.
- Les statuts, qui étaient restés sans changement depuis les premières années de sa fondation, furent modifiés par un décret du Président de la République en date du 7 février 1876 u. Ces modifications consistèrent dans la création d’un nouveau comité pour les constructions et beaux-arts appliqués à l’industrie, et dans l’augmentation du nombre des membres du Con-sei I qui fut porté à 1 60 :
- 16 membres dans chacun des comités techniques;
- Arts mécaniques;
- Arts chimiques;
- Agriculture ;
- Arts économiques et applications de la Physique
- Constructions et Beaux-Arts appliqués à l’industrie;
- 10 membres dans le Comité de Commerce ;
- 10 membres dans la Commission des Fonds.
- Le Conseil, désireux d’accroître ses moyens d’action, a demandé récem-
- (1) Voir à la page 8111 dü présent Bulletin le texte des statuts de 1875-1876.
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- ment d’introduire quelques nouveaux changements dans les statuts. Les questions économiques et commerciales ont pris aujourd’hui une importance souvent prépondérante dans les relations nationales et internationales. Il a donc paru nécessaire d’augmenter le nombre des membres du Comité de Commerce et de le porter à 16, comme celui des membres des comités techniques, au lieu de 10.
- La cotisation annuelle, qui est restée la même depuis 1801, doit pouvoir être un peu augmentée pour accroître les ressources de la Société.
- Sur l’avis du Conseil d’Etat, M. le Président de la République, et nous tenons à l’en remercier vivement ici, a bien voulu sanctionner ces modifications par un décret du 10 avril 1923 (1).
- C’est dans le cadre de ces statuts que s’est déroulée l’histoire de la Société.
- Dans la première période, à partir de 1801 jusqu’à la déclaration d’utilité publique, en 182-4, la Société se mit à l’œuvre avec ardeur. Le programme des concours ouverts en 1803, promet aux lauréats un ensemble de prix s’élevant à 34.500 francs. Los métiers à tisser, la fabrication de l’acier fondu, du lil d’acier, la gravure sur bois, la production de l’alun, la fabrication du fer blanc, sont les principaux objets de ces concours.
- Presqu’à son début, alors qu’elle n’avait dans sa caisse que la somme de 2.000 francs, la Société vint au secours de l’infortuné Leblanc, l’inventeur de la soude artificielle. A l’époque de la révolution américaine, l’exploitation des forêts de ce pays était la seule source qui fournît la potasse. L’Académie des Sciences montra que la soude pouvait remplacer la potasse dans le plus grand nombre île ses applications usuelles. Leblanc résolut le problème de l’extraction de la soude du sel marin. L’usine de la Franciade où il fabriquait la soude, se trouva malheureusement comprise parmi des biens séquestrés. L’elîort de la Société était méritoire et-montra qu’elle sait ne pas oublier ceux qu’un sort injuste prive du bénéfice de découvertes utiles.
- De 1824 à ce joui*, s’étendent deux grandes périodes de notre histoire.
- Pendant la première, de 1824 à 1875, date où les statuts furent modifiés pour accroître le nombre des membres du Conseil, la Société développe sans cesse son activité, fille reçoit des dons généreux et des legs importants.
- En 1829, le comte et la comtesse de Jollivet lèguent une somme de près de 250.000 francs, avec cette condition qu’une partie des revenus devait être capitalisée pendant cinquante ans.
- (I) Voir à la page 825 du présent Bulletin le texle des nouveaux statuts.
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- Successivement, Bapst en 1838, puis Lhristolle et Bouilhet en 1844, donnent des fonds destinés à secourir les inventeurs et artistes industriels malheureux. Une fondation spéciale de Bapst est destinée à subventionner les inventeurs pour leur permettre de prendre les premières annuités de brevets.
- Les ouvriers et contremaîtres ne sont pas oubliés; la Société de Baccarat pour la cristallerie, Menier pour l’industrie chimique, donnent des sommes pour leur venir en aide. La classe 50 à l’Exposition universelle de 1867 fonde un prix pour le perfectionnement du matériel des usines agricoles et des industries alimentaires. La classe 27 de la même Exposition, sur l’initiative de 31. Gustave Boy, fit don d’une somme pour encourager le développement de l’industrie cotonnière en Erance et dans les colonies françaises. La classe 65 fonde, sur la proposition de 3L Elphège Baude, un prix consistant en une médaille de 500 francs à décerner tous les cinq ans à l’auteur des perfectionnements les plus importants au matériel du génie civil et de l’architecture.
- Le prix le plus notable de la Société a été fondé par le marquis d’Argen-teuil en 1845. Le montant de ce prix est de 12.000 francs; 'il est décerné tous les 6 ans. Le premier lauréat fut Vicat en 1846, pour ses études sur la fabrication des chaux et ciments. Vicat s’était déjà distingué dans les concours ouverts par notre Société; ses recherches et ses découvertes ont transformé l’industrie du bâtiment.
- L’accroissement des ressources par les fondations, legs et subventions, permit de distribuer environ un million de francs en prix, encouragements et médailles, de 1801 à 1875. De ce palmarès, qui comprend 1.900 médailles d’or, de platine, d’argent et de bronze, il n’est possible de citer ici que quelques noms pour caractériser l’œuvre de la Société.
- Philippe de Girard avait réussi la -filature mécanique du lin et entrepris la fabrication en Bologne. Grâce à l’appui de la Société, une patente anglaise, prise au détriment des droits de Philippe de Girard, fut annulée et l’inventeur reçut un prix en 1832.
- Gi.tmet obtint, on 1838, sur le rapport de Mérimée, un prix de 6.000 francs pour avoir réalisé la fabrication du bleu d’outremer. L’était à la suite d’un concours ouvert pour cette fabrication, dette couleur em plovét* par Raphaël, extrade jusqu’alors du lapis-lazuli d’Italie, se vendait au prix d’un poids de poudre d’or équivalent. La découverte de Guimet résulte de l’observation de la couleur bleue des cendres provenant de la production de la soude par le procédé Leblanc.
- La Société lit reconnaître la propriété de l’invention de Guimet contre les prétentions de Gmelin, professeur à l’Université de Tubingue. Le pre-
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- (>84 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 .M IN 102.T). .1 LI LL.-A< R:T-SEPT. 102.'!.
- mier eunploi do ]’oulreme*r arliliciel do (liiimol a été lait par Ingros dans 1 <* plafond roprosenlan! l'apothéose d’IJomôro. La récompense* roono par (iuinKd orienta sa carrière ol, h1 conduisit aux succès qu'il obtint dans la fabrication dos couleurs et qui boni rendu justement ‘olèbro.
- La Société encouragea et récompensa Lnmffmann et Lemercieh pour les progrès qu’ils ont réalisés dans l’art de la lithographie, bile donna dos prix à Xiepce MF Saint-Victor et. Poitevin, les créateurs de la photographie.
- Il y (Mit une époque où il fut question de renoncer à la culture de la betterave pour la fabrication du sucre*. L’aubrité et l'influence de la Société parvinrent à combattre cette erreur : la culture* de* la bett<*rave put être maintenue et développée* dans l’arrondissement de Valencie*nnes, <*t c’est aujour-d hui une* source eh* prolits pour l’agricultire nationale*.
- Le grand prix d'Argenteuil fut successi\eme*nt attribué : e*n 1852, à (rie-vm:rL ])0iir ses travaux sur les corps gras, au grand savant qui devait poursuivre ses infatigables recherches jusqu’à Page* le plus avancé; en 1858, à II1; 11 .Mann pour sa peigmuise mécanique*; e*n 1871), à (Iija.mponNius, pour l’organisation des distilleries agricoles.
- A partir de l’année 181)8, la Société décida de décerner chaque année, sur la proposition de* l'un de* se*s comités, lire grande* médaille d’or à l’un des plus grands hommes qui ont illustré la science et les arts, aux auteurs, fraimais ou étrangers, epii ont exercé la plus grande influence sur les progrès de l’industrie* française*.
- (les grandes médailh's sont : à l'effigie de* Prony pour b*s Arts mécaniques:
- — de* Lavoisie*r pour le*s Arts chimiepms:
- — d’Ampère pour les Arts économiques <*t la Physique:
- — de Thénard pour l'Agriculture;
- la médaille* de .lean-tioujon pour les (Àonslmotions et b*s Peaux-Arts; la médaille* à l’efligie* de (lhaptal pour le (Commerce.
- Avant 1875 , les titulaires de ces médailles furent successivement :
- de Lesseps;
- II. Sainte-Praire Deville;
- PoiJSSlNUAUET ;
- Sir Charles Wiieatstone ;
- Pastelr;
- .IacoLES SlE(IFRlEI).
- Denis les nombreux encouragements distribués à l'industrie française, il faut signaler ceux qui ont été accordés à. k suite de* concours pour la lutte contre la maladie de* 1 a vigne*. Atin de* moudre* cette* question si capitale pour l’agriculture française, la Société disribua en 185b, 5.000 f de prix
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- LA SOC. o’eNCOUHAOLMLNT LT LL DÉVELOPPEMENT DE l’iNDUSTIUE FRANÇAISE.
- Laron L. J. Thénakd,
- 2e présidenl de la Société d’Encouragement (de 1832 à 1845).
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- 686 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-IO JUIN d92il). ---- JUILL.-AOIJT-SEPT. 1023.
- répartis entre 10 lauréats, et en 1867, 10.600 f entre 15 lauréats, soit au total 25.500 f. C’était une contribution efficace à la reconstitution du vignoble français dont l’existence était gravement menacée.
- Parmi les premiers promoteurs d’industries qui sont nées au siècle dernier de l’initiative française, il faut citer Gramme pour sa machine magnéto-électrique, et Tellieu pour l’application du froid artificiel.
- Dans un concours ouvert par le Comité des Arts économiques, Gramme obtint, en 1873, un prix de 3.000 f pour sa machine magnéto-électrique. La
- Hôtel de la Société «'Encouragement pour l’Industrie nationale. Façade sur la rue de lîennes (Place Saint-Germain-des-Prés).
- machine de Gramme était le premier appareil véritablement industriel pour la production du courant électrique; c’est l’origine de l’industrie électrique qui, depuis lors, s’est si merveilleusement développée.
- C’est également à la suite d’un concours ouvert par le Comité des Arts économiques que Tellier obtint un encouragement de 500 f, trop modeste récompense à l’inventeur du froid artificiel pour la conservation des denrées alimentaires. Si le créateur d’une industrie devenue aujourd’hui si importante, ne réussit pas à tirer un juste bénéfice de son invention et mourut dans la gêne, c’est à notre Société qu’est due l’initiative du concours qui a provoqué de si utiles recherches.
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- LA SOC. D’ENCOURAGEMENT ET LE DÉVELOPPEMENT DE IÉINDUSTRIE FRANÇAISE. 687
- La Société n’a pas voulu limiter ses récompenses et ses encouragements à ceux qui, par leurs travaux persévérants, leur génie inventif, ont réalisé les plus remarquables progrès industriels. Dès l’année 1846, soucieuse d’encourager tous les mérites, elle a décidé de décerner des médailles aux contremaîtres et ouvriers qui se sont le plus distingués; elle a pensé qu’il était juste de récompenser ces sous-officiers et soldats de l’industrie, dont l’ingéniosité, l’ardeur au travail et le dévouement, réalisent si souvent les perfectionnements les plus efficaces de la technique et dont la collaboration
- Hôtel de la Société d'Excouragement pour l’Industrie nationale. Salle de réunion des séances publiques.
- active est indispensable. La Société, depuis cette époque, n’a pas cessé de distribuer des médailles aux contremaîtres et ouvriers les plus méritants qui lui sont signalés.
- Les développements de la, Société pendant les quarante premières années exigeaient l’amélioration de son installation. Elle avait tenu tout d’abord ses séances dans divers locaux. Elle put acquérir un immeuble, précédemment affecté à la gendarmerie, dans les dépendances de l’ancienne abbaye de Saint-Germain-des-Prés, y aménager des salles pour ses séances générales et ses comités, et y installer sa bibliothèque.
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- 088 MANIFESTATION SOLKNNKLLH (7-10 .M IN 192.1). - .niITL.-AOUT-SKPT. 19211.
- Eu 18-11), fut inaugurée la grande salle des séances dans laquelle nous siégeons aujourd'hui. E’un des angles de celte salle est formé par les murs de la tour du Vieux-Colombier de l'ancienne abbaye.
- IM us tard, le percement de la rue de Rennes et le dégagement des abords de la place Saint-Germain-des-Prés, ont été pour la Société l’occasion d’améliorer l’installation de son hôtel. Les batiments nouveaux furent construits en façade sur la rue de Ilennes avec les dispositions qu’ils présentent aujourd’hui.
- Hôtel de l.v Société d’Hncoukagemenr pour l'Industrie nationale. Salle de réunion du Conseil (l’Administration.
- Dans la seconde période, de 1875 à 11)28, de nouvelles fondations, dues à de généreux donateurs, sont venues en aide aux efforts do la Société.
- Les exposants de ht classe 47 à l’Exposition universelle de 1878, sur l’initiative et avec la collaboration de M. Eourcade, fondent un prix annuel de 1.000 f en faveur de l’ouvrier d’une fabrique de produits chimiques ayant le plus grand nombre d’années consécutives dans la môme maison.
- Henri Giffard lègue, en 1883, une somme de 50.000 f pour subventionner des recherches et distribuer des secours.
- Suivant les traditions des précédentes expositions universelles, les expo-
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- sauts de la classe 50, en 1880, fondent le prix Parmentier, à décerner tous les trois ans pour les recherches scientifiques et techniques en vue de l’amélioration des usines agricoles et des industries alimentaires. La classe 21 fait un don pour secourir les ouvriers de l’industrie des tapis et de l'ameublement. Les exposants de la classe 03 créent un prix pour le génie civil, les travaux publics et l’architecture.
- Ln 1003, Gilbert lègue une somme de 20.000 f; M. Massion, en souvenir de son fils, André Massion, donne 30.000 f pour des recherches de mécanique.
- IIoikl nu i..v Société d’iSnoocr aukmenr pour l’Indus i kie nationale. Salle de leclure de la Dibliolhèque.
- La fondation Lamy a pour but rencouragement à l’industrie française.
- Mme Armengaud aîné a légué, en 1007, une somme de 2.800 f de rente pour la création d’une bourse annuelle de recherches et d’études industrielles qui porte le nom de .Michel Perret. Ces recherches doivent contribuer au développement des aids chimiques.
- Ln outre, suivant les intentions de Mme Armengaud aîné, une grande médaille d’or est décernée tous les cinq ans à l’auteur de découvertes et inventions ayant contribué en France à la création d’une industrie nouvelle ou au développement d’une industrie déjà existante.
- Tome 13 il. — Juillet-Aoùt-Septembre 1923.
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- 090' M AN1KKSTATI0N S‘al.KNNKLLU (7-10 JUIN 1923). — JUII.U.-AOUT-SUPr. 1923.
- La fondation Danton s’applique à des études de chimie.
- Pour les arts économiques, sont fondés les prix Melsens, Gai i t/une, Carré.
- Le prix Meynot, de la valeur de 1.000 f, est décerné alternativement à une petite culture de la région du Sud-Est, et à une exploitation de pelite ou de moyenne étendue de France, d’Algérie ou des colonies.
- Les plus récentes donations sont parmi les plus importantes : Osmond dont les célébrés études sur la métallographie ont justement mérité une des grandes médailles de la Société, a légué un;' somme de 100.000 f. Félix Robin, Ingénieur des Arts et Manufactures, mort pour la France des suites de ses blessures, en 1911, a donné 100.000 .f. Nous conservons un souvenir particulièrement ému de ce héros quia sacrifié sa vie pour la défense de la patrie et dont la dernière pensée a été une généreuse donation pour la science et l’industrie françaises. Ouels regrets amers restent dans nos cœurs de tant d’espérances trop tôt fauchées!
- Diverses sommes ont été remises à la Société pour Avenir en aide aux ouvriers et contremaîtres. Ce sont les fondations ;
- Fauler pour l’industrie des cuirs;
- Legrand, pour celle de la savonnerie;
- de Milly, pour celle de la stéarine;
- Menier, pour les arts chimiques.
- La fondation de Salverte a pour but d’accorder une médaille d’argent et une somme de 23 f à un ouvrier français de la corporation du bâtiment, âgé de soixante ans au moins et père d’une famille nombreuse qu’il aura bien élevée.
- En 1897, sur l’initiative d’Aimé Girard, secrétaire de la Société, le Conseil décida d'accorder, sous le nom de médailles Dumas, des récompenses en faveur des ouvriers qui, sans quitter les ateliers, se sont peu à peu élevés jusqu’au rang de directeur d’usine ou de chef d’un service important dans un erand établissement industriel ou agricole. La Société, qui décerne tous les ans une médaille Dumas, tient à témoigner ainsi combien elle apprécie l’effort particulièrement méritoire de ceux qui, après avoir débuté dans les rangs les plus modestes, ont réussi, par leur travail persévérant, à parvenir aux plus liants emplois. C’est un honneur pour notre démocratie accueillante et libérale que les candidats à cette récompense se présentent toujours nombreux et dignes de l’obtenir.
- Dans cette période qui s’étend de 1893 à ce jour, comment choisir, parmi les nombreuses récompenses et les multiples encouragements qui ont été distribués, pour donner ici, en quelques instants une vue d’ensemble
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- de l’activité de la Société? Il faut se borner à cueillir quelques gerbes dans cette abondante moisson.
- Le prix d’Argenteuil, de 12.000 f, a été attribué : en 1880, à Poitevin pour ses découvertes en photographie; en 1886, à Lenoir pour son moteur à gaz;
- en 1892, à Berthelot pour .ses remarquables travaux qui ont puissamment aidé aux progrès des industries chimiques; en 1898, à Moissan pour ses travaux de chimie;
- en 1904, à MM. Auguste et Louis Lumière pour leurs découvertes en photographie ;
- en 1910, à M. Branly pour ses recherches et découvertes qui ont conduit à la télégraphie sans fil;
- en 1916, au Général Ferrié pour ses travaux sur la télégraphie sans fil.
- Les grandes médailles de la Société ont été attribuées :
- pour les Arts mécaniques :
- en 1876, à M. GifTard; en 1884, à M. Joseph Farcot; en 1890, à M. Pierre-André Frey; en 1896, à M. Kreutzberger; en 1902, à M. Steinlen; en 1908, à M. de Glehn ; en 1914, à M. Pierre Arbel ; en 1920, à M. Charles Fremont.
- pour les Arts chimiques : en 1877, à M. Walter Weldon; en 1885, à M. Michel Perret; en 1891, à M. Solvay; en 1897, à M. Osmond ; en 1904, à M. Iléroult; en 1909, à M. le Comte de Chardonnet; en 1921, à M. Vieille,
- pour les Constructions et Beaux-Arts : en 1880, à M. Charles Garnier, architecte de l’Opéra; en 1886, à M. Barbedienne ; en 1892, à M. Froment-Maurice ; en 1898, à M. Paul Maine ; en 1904, à M. Arnodin; en 1910, à M. Bertrand de Fontviolant; en 1916, à Lucien Magne; en 1922, à M. Jules Bied.
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- pour 1rs Arts économiques : en 1802, à AI. Gaston Planté; en 1888, à AI. Pmile Baudot; en 1800, à M . G ram me; en 180i, à AP Lord Kelvin: en 1000, à AP Potier; en 1000, à AP le Docteur d’Arsonval; en 1012, à AP Paul Janet; en 1018, à .M. Georges Glande.
- pour le (Commerce :
- en 1883, à la Ghimbre de Gommerce de Paris:
- en 1880, à la Société de Géographie commerciale de Paris;
- en 1805, au Gomité de l'Afrique française*:
- (*n 1001, à la Ghambre de Gommerce de Lyon ; en 1007, à la Société industrielle de Mulhouse;
- (m 1013, à la Société industrielle de l'Pst: en 1010, en général Pyautey.
- pour l'Agriculture : en 1887, à M. Gaston Bazille ; en 1803, à M. I .ecouteux ('ii 1800, à M. Joly ;
- ('ii 1005, à M. Thomas :
- en 1011, à MM. Vilmorin-Andneux :
- en 1017, à M. Méline.
- 11 faut citer encore :
- b' prix Elphège Baude décerné successivement à M. Hersent en 1880, et à M. Pi [Tel en 1880;
- les grandes médailles d'or distribuées depuis 1010 à AP lladtield pour la métallurgie, à Al. Ph. Guye pour la fabrication de l’acide azotique, à Al. Charpv, à Al. Auguste Ghevalier, à AI. Paul Nicolardot ; la médaille Alieliel Perret accordée à AlAI. Gall et de Alontlaur qui ont créé la première usina' électro-chimique, et à Al. Alphonse Iluillard pour les sécbeurs employés dans diverses industries.
- Gombien une pareille énumération paraît sèche et insuftisante en face des (ouvres qui représentent les progrès éclatants de l’industrie française! Quels regrets de ne pouvoir donner un aperçu des remarquables rapports où sont développés tous les mérites des lauréats!
- Alais il ne faut pas songer seulement aux récompenses données aux plus illustres représentants de la science et de l’industrie. Que d’initiatives
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- LA SOC. D’ENCOURAGEMENT ET LE DÉVELOPPEMENT DE l.’lXDUSTPIE FRANÇAISE.
- Jean-Baptistk Dumas,
- 3e président de la Société d’Encouragemenl (de 18i3 à 1881).
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- OUI MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 192.'{). — JUILL.-AOUT-SEPT. 102:5.
- fructueuses, que de recherches utiles, ont été provoquées et encouragées parmi les plus modestes récompenses, dans les 1.000 médailles et les prix et encouragements montant à 2.000.000 f environ que la Société a distribués depuis sa fondation!
- N’est-ce pas dans la bienveillance témoignée à des travaux moins universellement connus, que la Société a le mieux rempli sa mission? Les progrès les plus éclatants sont le plus souvent la résultante de l’effort de nombreux chercheurs dont le travail accumulé conduit aux grandes découvertes.
- Si la Société a pu grandir et prospérer, (Oh1 le doit d’abord aux illustres présidents qui ont dirigé ses travaux. Après Chaptal dont j’ai rappelé la mémoire, ce sont successivement le baron Thénard, Jean-Baptiste Dumas, qui présida la Société pendant trente-neuf années consécutives, de 1845 à 1884, et dont le grand nom et la haute autorité ont si largement contribué à sa prospérité. Après sa mort, il fut décidé que le président ne serait désormais nommé que pour une période de trois ans. Successivement Edmond Becouerel, M. Haton de la Goupillière, AL Tisserand, qui continue encore, dans sa verte vieillesse, d’apporter à notre conseil, avec son inépuisable bienveillance, le concours de sa grande expérience, M asc art, Adolphe Carnot, Lixder, M. Henry Le Chàtelier, Huet, H. Gruner, AL B ERTIN, AL T jI.ndet dont la présidence se poursuivit exceptionnellement pendant toute la durée de la guerre et qui, au cours de cette période difficile, sut maintenir sans aucune interruption la vie de notre Société, enfin AI. B acté, notre actuel président, dont l’heureuse initiative a obtenu les modifications de nos statuts sanctionnées par le décret du 1(1 avril 1923.
- Parmi les membres du Conseil de la Société, que de noms illustres devraient être rappelés, et je ne cite que les morts.
- Pour les Arts mécaniques : de Prony, Bréguet, Ampère, Combes.
- Pour les Arts chimiques : Berthollet, Yauquelin, Fourcrov, Brongniart, Payen, Pelouze, Péligot, Frémy.
- Pour les Arts économiques : Alontgolfier, Cuvier, Gay-Lussac, Jean-Baptiste Say, le duc de la Uochefoucault-Liancourt, le baron Cagniard de la Tour, Poncelet, Edmond et Henri Becquerel, Jamin, Laussedat, Alascart, Carpentier.
- Pour l’Agriculture : le duc de la Rochefoucault-Doudeauville, le comte de Gasparin, Hervé Afangon.
- Pour les Constructions et Beaux-Arts, le Commerce et dans la Commission des Fonds : de Brillat-Savarin, Dupont de Nemours, le duc de Praslin, Léon Say, Voisin-bey, Cheysson.
- Que d’oublis dans un tel résumé ! Il faudrait pouvoir nommer tous ceux qui ont fait la gloire de la science et de l’industrie françaises, et qui ont bien voulu apporter leur concours à l’oeuvre de la Société.
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- IA SOC. d’kNCOUJUGEMENT ET LE DÉVELOPPEMENT DP e’lNDUSIMK FPAN'PAIoK.
- Edmond Becquerhi..
- 4*p:ésider.t de la Société d’Encouragc mcnl (de 188j à 1888).
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- 090 .MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN d<>23). — .H II.1..-AOUT-SKIT. 192:5.
- Le Conseil d’Adminislration, avec les hautes compétences qu’il rassemblait, a pris, à maintes reprises, d’utiles et fécondes initiatives. C’est ainsi que, dès 1 année J 891, il étudia la question de Y uni [(cation des filetages des (as. Les propositions du Conseil présentaient de te 1 s avantages que cette unification s’est aujourd hui universellement répandue. C'était l’origine de ce qui est aujourd hui connu sous le nom de standardisation industrielle et dont le développement, sagement limité aux nécessités économiques, rendra les plus grands services à l'industrie.
- La documentation scientifique et industrielle, devenue aujourd’hui si necessaire au milieu ch1 la multiplicité des publications, est une (ouvre qui a aussi occupé le Conseil d administration et dont notre vénéré collègue, AL le Général Sehert, est toujours l’apôtre infatigable. .
- C est surtout pendant la guerre que le Conseil (l'Administration, sous 1 active et inlassable impulsion de son président, Al. Linclet, multiplie ses initiatives.
- Dans l'impossibilité de distribuer des récompenses puisque toutes les forces de la nation sont tendues vers sa déboise, il songe d’abord à venir en aide aux ouvrières, aux réfugiées que la guerre prive de leurs ressources, et installe un ouvroir, de 191-1 à 1918, dans les salles do l’hôtel; les membres de la Société s’empressent d'apporter leur offrande pour le fonctionnement de cet ouvroir.
- En juillet 1915, le Conseil, préoccupé du sort des mutilés de la guerre, décide d’encourager par des subventions et des prix, les études, travaux et inventions propres à. faciliter l’emploi des mutilés dans les ateliers industriels et les exploitations agricoles.
- Le recrutement des ingénieurs après la guerre était une question particulièrement angoissante. Quel serait le sort des jeunes gens qui, candidats aux grandes écoles en 1914, devaient revenir, après un long séjour dans les tranchées, trop Agés pour passer encore plusieurs années à suivre des cours? Le Conseil a organisé le placement de ces jeunes gens comme stagiaires, dans les usines, et pour donner une sanction à leurs études, a, sous le titre de « Retour aux Etudes techniques », créé une série d’examens pour pouvoir donner aux plus capables un diplôme d’ingénieur. Sous la présidence de M. Henry Le Chatelier, ces examens ont eu lieu en 1921 et en 1922 Trente candidats ont obtenu le diplôme d’ingénieur et quatre le certificat d'études.
- Pendant la guerre, il fallait se préparer à la lutte économique. Des séries de conférences ont été organisées par la Société sur les diverses industries françaises. C’est un tableau d’ensemble de ce qu’elles étaient avant la guerre, des progrès qu’elles doivent réaliser, de leur développement à espérer et de leur avenir après la victoire.
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- LA SOC. d’eNCOURAGEVENT LT LE DÉVELOPPEMENT DE L’iNDUSTRIE FRANÇAISE. (t'J7
- HAÏ ON DK LA COLPILLIÈRK,
- j résident de la Société d'Encouragemcnt (de 1889 à 1891).
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- <>98 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- Une exposition du matériel de laboratoire a été ouverte au mois de juin 1916, ici môme, pour montrer les progrès réalisés dans l’outillage mis à la disposition des travailleurs.
- Faire connaître les efforts de l’industrie française pendant la guerre, c’était un devoir pour rappeler ce grand et noble labeur qui a été l’un des
- M. Léon Lindkt,
- président de la Société d’Encourngement pendant la grande guerre (de 1913 à 1920).
- facteurs de la victoire. Le bulletin de la Société a publié une série méthodique d’articles pour signaler ces efforts souvent prodigieux, en rappeler la mémoire à ceux qui seraient tentés de les oublier et en conserver, dans des rapports bien documentés, un impérissable souvenir. La Société a voulu faire plus encore. Une exposition ouverte dans son hôtel du 7 au 11 juin 1917, a réuni les produits fabriqués en France depuis la guerre, qui, pour la presque totalité, étaient importés de l’étranger, et ceux dont la fabrication, localisée avant la guerre dans les régions envahies par l’ennemi, a pu être transplantée
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- LA soc. d’encoliuoement et le développement de l’industhie khançaise. (>99
- ou dooà de la zone des armées. L’affluence du public à celle exposition a été la preuve de son opportunité et de son intérêt.
- Une série de cinq conférences a eu pour objet l'application des principe* de l'ort/auisation scienti/it/ue et du laij'orismn. M. Millerand nous a fait le grand honneur de présider la première de ces conférences, le I 1 janvier 19PL
- AI. Louis Bâclé,
- président actuel de la Société d’Encouragement (1921-1923).
- Les machines à calculer sont un des utiles instruments des organisations modernes. Pascal a inventé la première machine à calculer. Thomas de Colmar a réalisé, le premier, un arithmomètre d’une applicatiou véritablement pratique et notre Société lui a donné une de ses médailles d’or en 1820. Le Conseil a jugé nécessaire de faire connaître les progrès réalisés depuis celte époque, et a ouvert dans les salles de l’hotel, en 1920, une exposition de machines à calculer, cent ans après l’invention de Thomas de Colmar..
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- En 1921, ce sont les métaux légers : aluminium, magnésium, calcium, sodium, qui ont donné lieu à une exposition. Une série de conférences a fait connaître les résultats aujourd’hui obtenus par l’industrie française, et les multiples applications des métaux légers. La navigation aérienne doit ses plus grands progrès à l’emploi de l’aluminium et du magnésium.
- Enfin, pour rappeler toutes les formes de l’activité du Conseil, il faut signaler les vœux nombreux et mûrement étudiés qu’il a présentés sur diverses questions intéressant l’industrie nationale. Je n’en citerai qu’un seul qui a donné lieu à de longues et fructueuses discussions : ce sont les propositions formulées pour la réforme, depuis si longtemps attendues, de la loi de 1881 sur les brevets d'invention.
- Si la Société a pu poursuivre son œuvre sans défaillance, elle le doit aux généreux donateurs qui l'ont aidée; elle le doit aussi, il serait injuste du l’oublier, à la prudente gestion de sa Commission des Fonds dont la création remonte à 1801 et dont les membres, avec un dévouement méritoire et une bienveillance constante, ont si largement contribué à une sage administration de ses ressources.
- Telle est dans ses grandes lignes, avec quelques traits pour en caractériser les détails, l'histoire trop résumée pour l’ampleur du sujet, bien que sans doute trop longue pour votre bienveillante attention, de la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale depuis sa fondation en 1801.
- Née sous le Consulat, au lendemain du grand effort de la Révolution française et des troubles inévitables qui ont accompagné la suppression de l’ancien régime, la création de nouveaux droits pour l'industrie et la pensée, et l’avènement île la première République française, elle a puisé, dans ses origines memes, dans la sage prévoyance de ses fondateurs, dans leurs vues prophétiques, une force d’expansion qui a soutenu ses efforts, assuré son développement et sa vitalité par les traditions mêmes dont elle est la lidèle gardienne.
- Avec un tel passé, la Société n’est-elle pas certaine de pouvoir continuer sa mission avec un succès sans cesse grandissant?
- Sans doute, il est téméraire de chercher à prévoir l’avenir. L’industrie, depuis 1801, s’est développée avec une activité toujours croissant!;. La technique, dans toutes les branches de la production, a pris une telle étendue que l’esprit humain ne peut en embrasser tous les détails. Ne faut-il pas se borner à l’étude d’un compartiment relativement restreint de la technique pour le bien connaître?
- La spécialisation semble ainsi la forme nouvelle à laquelle conduisent, par une loi fatale, la complexité et la multiplicité des problèmes offerts au travail persévérant des chercheurs et à l’ingéniosité des inventeurs.
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- Mais la spécialisation, c’est la langue dont Esope disait qu’elle est à la fois ce qu’il y a de meilleur et ce qu’il y a de pire. Poussée à l’extrême, ce sont des œillères qui limitent la vue et cachent les larges horizons. L’industriel, quelque limité que soit le champ d’application de son travail, doit avoir recours à des branches variées de la technique. L’ingénieur, même dans une spécialité étroite, ne doit pas ignorer les ressources qu’il peut tirer des divers progrès réalisés dans d’autres directions. L’agriculteur, pour améliorer ses cultures, fait appel à la chimie, à la mécanique, à la physique générale.
- Il faut donc savoir concilier l’étude des détails dans une catégorie particulière de la technique avec la connaissance des progrès généraux des autres spécialités et avec des vues d’ensemble précises.
- Le programme de notre Société, qui a pour but d’encourager l’industrie nationale, quels que soient le développement et l’amplitude des applications modernes de la science, est donc aujourd’hui aussi justifié qu’il l’était lors de sa fondation en 1801. Les concours que notre Société institue, les recherches qu’elle subventionne, les prix et récompenses qu’elle distribue, s’étendent à tous les domaines. Si la haute impartialité et l’autorité de ses jugements ont été universellement reconnues et toujours appréciées, c’est que les membres du Conseil : savants, industriels, ingénieurs, spécialistes réputés dans la catégorie qui a fait l’objet de leurs principales études, savent joindre à ces connaissances spéciales, un savoir étendu et une curiosité sans cesse en éveil sur les problèmes généraux de la technique industrielle.
- Depuis un siècle, de nombreuses sociétés ont été créées avec des buts scientifiques ou industriels :
- la Société des Ingénieurs civils de France, il y a 75 ans ;
- la Société française de Physique, il y a 51 ans;
- la Société chimique de France;
- la Société internationale des Electriciens, devenue la Société française d’Electricité ;
- la Société française de Photographie; et combien d’autres dont la liste serait longue !
- Les membres de notre Conseil ont contribué, pour la plupart, à ces utiles créations.
- La Commission supérieure des Inventions, organisée pour la guerre, continue son œuvre et l’étend aujourd’hui aux travaux de la paix.
- [/Office national des Itecherches scientifiques etindustrielles etdes Inventions donne son aide au progrès de la technique sous la haute direction de notre collègue M. H reton qui, bienveillant à tons les chercheurs, apporte à celle (ouvre son inlassable dévouement.
- Enfin, l’Académie des Sciences, dont nous comptons tant de représentants
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- dans le Conseil d’Administrution, a voulu donner un éclatant témoignage de l’intérêt qu’elle attache à l’union de la science et de l’industrie; elle a créé dans son sein une section spéciale pour ouvrir ses portes à ceux qui ont conquis une place éminente dans l’industrie française.
- Il faut ajouter encore, et ce n’est pas le symptôme le moins précieux, les tendances actuelles de l’esprit public dont nous apercevons le reflet dans le magnifique élan, aujourd’hui universel, en faveur des laboratoires.
- Notre Société ne peut que se réjouir de voir tant d'efforts s’engager dans les voies qu’elle a ouvertes. Son rôle grandit encore; souhaitons qu’il soit de mieux en mieux compris et que de généreux concours viennent l’aider dans une tache sans cesse plus étendue.
- Monsieur le Président de la .République,
- Nous n’oublions pas que, deux fois déjà, vous nous avez fait l’honneur de présider nos séances, le 2G janvier 1918 et le 1 I janvier 1919.
- En 1801, sous la première République, les premiers bienfaiteurs de notre Société étaient :
- Ronaparte, premier Consul;
- Cambacérès, deuxième Consul :
- Lebrun, troisième Consul.
- Aujourd’hui, c’est le Président de la troisième République française, M. Millerand qui veut bien venir inaugurer 1ère nouvelle dont l’aurore se lève au lendemain de la victoire, vers l’avenir de la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale. C’est un honneur dont le souvenir restera gravé dans nos mémoires et qui nous impose le devoir de travailler avec plus d'ardeur encore à 1 <euvre fondée., d v a plus d’un siècle.
- Les pensées et les sentiments que le secrétaire général de Cerando développait avec enthousiasme le jour de la fondation de la Société, sont ceux qui soutiennent nos espérances, comme ils animaient nos grands ancêtres en 1801. C'est presque dans les mêmes termes qu’i!s peuvent être exprimés a ujourdhui.
- L’ennemi est chassé de notre territoire, nos provinces perdues sont reconquises; quel moment plus favorable pour donner un plus grand essor aux applications fécondes de la science!
- La Société d’Encouragement pour l'Industrie nationale, forte de ses traditions, ouverte à tous les progrès, restera toujours jeune de couir et ardente pour le bien public, toujours debout pour la prospérité nationale et la grandeur de la France.
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- BULL. DE LA SOC. Ii’enC. POUR L’INDUSTRIE NATIONALE. — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- DISCOURS PRONONCÉ PAR M. LUCIEN DIOR,
- Ministre du Commerce et de l’Industrie,
- LORS DE LA SÉANCE SOLENNELLE
- du 9 juin 1923.
- Monsieur le Président, Messieurs,
- C’est un périlleux honneur que d’avoir à louer l’œuvre d’une grande Société qui, depuis cent-vingt-deux ans, apporte à l’industrie de notre pays le concours singulièrement fécond d’une activité sans cesse en éveil. Et l'on ne peut s’empêcher, en mesurant le chemin parcouru et les voies ouvertes, de songer à la parole du philosophe contemporain « l’homme est fait pour agir plus encore que pour penser ». Vous, Messieurs, vous avez su, à la fois, dans une harmonieuse synthèse, allier la pensée et l’action, la science et l’industrie pour fonder et développer la science industrielle, l’art de combiner les différentes sciences en vue de leur application à l’industrie; vous avez votre part dans le merveilleux effort du siècle qui s'achève, dans la sorte de capitalisation intellectuelle, matérielle et morale que le progrès industriel fait chaque jour plus importante pour le mieux être des peuples contemporains.
- Et tout d’abord, Messieurs, combien nous devons savoir gré à votre Société d’avoir, dès son origine déjà séculaire, compris et enseigné que, pour que l’industrie se développât, il convenait qu’elle connut et que, pour connaître, elle aidât la science à chercher les lois essentielles de la nature. Cette entreprise paraît aujourd’hui trop logique et trop rationnelle pour que nous n’y donnions pas tous une entière adhésion, mais vous avez eu pourtant un mérite extrême en la menant à bien.
- N’aviez-vous pas, alors, à éclairer, je dirais presque, à convertir et la science et l'industrie. La science, forte do son traditionnel prestige, se cantonnait volontiers dans un orgueil médiéval et dédaignait de penser aux bienfaits que ses inventions contenaient en germes : elle était vraiment celle que sur les fresques on représente par une ligure mythologique sur les hautes cimes avec cette légende : Pacem summa tenenl. Il y a quelques années une, revue savante rappelait que, vingt-cinq ans auparavant, on avait donné à
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- 704 MANIFESTATION SOLENNELLE (î-10 JUIN 10*23). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- l’examen d’eutrée dans une grande école le sujet de discours suivant : « La science doit rester théorique et se désintéresser des applications pratiques. » Kt, vous, vous avez rendu la science proprement humaine, vous montrant soucieux des découvertes non seulement pour leur intérêt doctrinal, mais encore pour leur application positive et utile.
- L'industrie de son côté ne se rendait pas compte alors de quels secours pouvait lui être la connaissance si nécessaire de ces lois de la nature : vous lui avez démontré que ces lois plus sûrement encore que les lois de la (’.ité dont parle Platon se vengent quand on les méconnaît et qu’à les ignorer, on risque de les voir peser sur les entreprises humaines d’un poids iinexorable et meurtrier.
- Votre Société, Messieurs, ayant pressenti ces principes, a tout mis en muvre pour réaliser l’union de la science et de l’industrie, car étudier les découvertes depuis un siècle c’est évoquer à tout instant votre clairvoyante action qui s’est manifesté à d’innombrables reprises Qu’il s’agisse de la construction des machines à bois, des machines-outils travaillant h1 fer, de l’industrie du papier, des perfectionnements à apporter en matière de génie civil et d’architecture, du développement de l’industrie cotonnière en France et dans les colonies, de l’art de la lithographie; en tout, vous suscitez les recherches et vous provoquez les inventions. L’est votre Société encore qui soutint l'inventeur de la soude artificielle, qui aida Philippe de Girard, l’inventeur de la filature mécanique du lin, qui encouragea Gramme, l’inventeur de la machine magnéto-électrique, l’inventeur du froid artiliciel : qui ouvrit un concours pour la fabrication du bleu d’outre-mer.
- De nos jours, l’action de votre Société ne se ralentit point : la tourmente tragique dans laquelle la France jouait sa destinée contre l’envahisseur qui mettait la science au service de la plus barbare destruction, cette tourmente vous donna même comme une passion nouvelle pour l’étude et pour la recherche scientifique. J’ai lu les Bulletins de la Société d’Encouragement parus durant la guerre. Quel bilan d’activité généreuse et savante ! Vous avez émis des voeux relatifs à l’enseignement technique; vous avez donné votre attention à la fabrication des parfums synthétiques, des matières colorantes arlilicielles ; vous avez organisé des expositions de produits fabriqués pour souligner mieux encore que nous n’étions pas tributaires de l’ennemi. Fidèles à votre habitude traditionnelle de voir par delà l’heure présente ce
- (I) L'idée d’nne collaboration étroite du savant et de l’industriel, du laboratoire et de l’usine, est, française. L’organisation si vantée de l’industrie allemande, faisant appel au concours des savants, date tout au plus de 1827, époque à laquelle Liebig, de retour en Allemagne après trois années de séjour en France auprès de nos grands chimistes, crut utile d’introduire la méthode française dans son pays; à son avis, notre industrie chimique lui devait sa supériorité d’alors.
- (N. I). L. R.)
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- DISCOURS DU M. L. DIOR, MINISTRE DU COMMERCE ET DE L’iNDUSTRIE. 705
- qui est lo magnifique privilège de la science, vous envisagiez déjà, rappelant le programme Freycinet de 1878, un grand plan de travaux publics à réaliser après la guerre et vous développiez vos vues touchant l’amélioration et l’extension de notre outillage national. Avant même que l’ennemi fût « bouté » hors de la France, mais comptant bien qu’il le serait sans tarder, vous faisiez paraître dans votre Bulletin des études complètes sur les plans de reconstruction des villes et la reprise de l’activité commerciale.
- Aujourd’hui, vous vous attachez à une des questions les plus graves pour la science et l’industrie, question si grave qu’échappant aux milieux techniques, elle est discutée partout pour susciter, après l’inquiétude des savants, toute l’attention populaire : je veux parler des laboratoires. Votre éminent collègue AT. Henry Le Chatelier disait dans une communication à l’Académie des Sciences en 191(5 : « L’erreur capitale est de réduire la science à des collections de faits, c’est-à-dire de résultats : mais, à côté, il v a la méthode scientifique, génératrice de ces résultats; cette méthode, on l’acquiert aux laboratoires ». Connaissant bien le rôle prépondérant des sciences expérimentales dans le développement de l’industrie et justement soucieux, en face des grands laboratoires étrangers comme le National Phy-sical Laboratory qui fonctionne sous le contrôle de la Royal Society, de soutenir en France des centres de recherches agissants, vous menez le bon combat sans vous lasser.
- C’est le même souci que vous incite à encourager les organismes de bibliographie technique et à faire tous vos efforts puur obtenir l’organisation systématique de la documentation industrielle.
- Dans le domaine de l’organisation des usines, de ce que les Anglais appellent le scientific management, n’avez-vous pas été des précurseurs? car la première tentative de standardisation industrielle a été faite en France par la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale et a abouti à l’unification des filetages.
- Enfin, sachant par votre expérience que l’industrie inspirée par la science vit par les hommes, vous encouragez l’apprentissage et l’orientation professionnels, vous récompensez les ouvriers méritants, et, par un hommage singulièrement justifié dans une démocratie comme la nôtre, vous récompensez les ouvriers qui, sans quitter les ateliers, se sont peu à peu élevés au ranR’ de directeur d’usine.
- Cette vue très générale, trop rapide à mon gré sur vos œuvres, nous amène certainement à conclure que votre Société a magnifiquement répondu au vœu de ses fondateurs qu’exprimait M. de Gerando, disant en 1801 : « File s’identifie avec le perfectionnement des sciences et le progrès de l’esprit humain ». Programme immense à la vérité, mais qui ne donne que Tome 13:i. — Juillet-Août-Septembre 1923.
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- "00 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-iO JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1112:$.
- plus clo prix au succès avec lequel vous vous employez chaque jour à le réaliser davantage.
- Mt il convenait, Messieurs, qu’en ce centenaire qui commémore la fondation de votre Société et qui rappelle vos grands services, vous fussiez publiquement remerciés parce que vous êtes des hommes de bonne volonté et parce que vous travaillez à une œuvre magnifique avec, dans le cœur, un double idéal : celui de la science et celui de la patrie.
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- RULL. UK LA SOC. d’kNC. POUR L’iNDUSTRIE NATIONALE.
- JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- ALLOCUTION PRONONCÉE PAR M. ALEXANDRE MILLERAND
- Président de la République,
- LORS DE LA SÉANCE SOLENNELLE DU 9 JUIN 1923
- M e s dames, Messieurs,
- En me rendant à l’invitation de la Société d’Encouragement d’assister à cette cérémonie centenale, j’ai tenu à lui apporter le témoignage de gratitude que lui doit la nation.
- Tout à l’heure, M. le Président a bien voulu rappeler qu’au cours de la guerre, j’avais été modestement associé à vos travaux.
- Lorsque le recul des années permettra d’écrire, en toute sérénité, l'histoire de la grande guerre, on dira la place incomparable qu’a tenue dans la victoire l’industrie nationale : permettez à un témoin de lui en rendre publiquement hommage.
- Ce jour là, comme toujours, la Société d’Encouragement s’est associée à la science et à l’industrie : elle ne faisait que suivre une tradition fondée et maintenue depuis plus de cent années.
- Après le Ministre du Commerce, après MM. Bâclé et Toulon, je n’ai pas la prétention de reprendre votre histoire. A les entendre, nous avons compris comment, à chaque heure, votre association avait été intimement unie aux efforts des inventeurs, des industriels, des savants, pour le développement de la grandeur ét de la prospérité françaises.
- Ce que vous avez fait hier, vous le ferez demain. Nous comptons sur vous. Jamais, plus qu’aujourd’hui, la France n’a eu besoin que chacun de ses enfants travaille au maximum et produise le plein de son rendement.
- Dans cette entreprise nécessaire, une société telle que la vôtre a un grand rôle à jouer. Son passé m’est garant qu’elle le remplira comme il convient et d'avance, au nom du pays, je la félicite et je la remercie.
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- BULL. DU LA SOC. ü’eNC. POUR l’iNDUSTHIL NATIONALE. — JUII.L.-AOUT-SEl'T. IB23.
- ADRESSES PRÉSENTÉES PAR LES DÉLÉGUÉS A LA SÉANCE INAUGURALE
- du vendredi 8 juin 1923.
- BELGIQUE
- Messieurs,
- En 180 L, lorsque votre illustre Société fut fondée, le Royaume de Belgique n’était pas né et notre territoire faisait partie de la République française sous le Consulat.
- Notre entité nationale, due à la révolution brabançonne de 1830 contre les Rays-Bas, fut réellement assise en 1831, grâce à l'appui de la France, notre éternelle amie.
- Notre industrie était naissante alors, mais déjà les Belges avaient pu inscrire dans leurs annales le record du premier chemin de fer et de la première locomotive du Continent, établis dans les dépendances des Mines du Grand Ilornu.
- En 1835, on inaugurait en Belgique le premier grand train à voyageurs et, petit à petit, des industries, d’abord timorées, plus tard audacieuses, se développèrent rapidement en s'établissant sur le sol même d’où l’on extrayait la houille.
- Bientôt, tout le pays était sillonné d’usines car la mécanique se répandit par contagion de contrée à contrée et l’on vit même naître dans les parties les plus agricoles, des industries spéciales comme les filatures, les fabriques de tissus, les soies artificielles, les industries du bois, du cuir, les papeteries, les sucreries, de telle sorte que, vis-à-vis de la France, avant la guerre, nous représentions une puissance industrielle, principalement métallurgique, d'un ordre à peu près équivalent au sien.
- Nos écoles scientifiques et techniques avaient procédé des méthodes françaises.
- La langue française, si claire, si précise, si élégante, avec sa puissante et merveilleuse littérature, est pour ainsi dire la seule qui véhicule les idées dans notre enseignement supérieur.
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- A DHKS.SK.S PRÉSENTÉES PAH LIAS I)K LL GU LS LE 8 JUIN 4 0^3.
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- Du reste, toutes nos institutions nationales copient celles de la France.
- Nos codes sont presque identiques aux codes français et la superposition des mentalités est tellement complète que les lois nouvelles votées par les chambres belges sont, sinon la paraphrase des lois françaises, du moins basées sur les mêmes principes; elles ont les mêmes buts sociaux.
- Ainsi, on comprend que les actions économiques des deux pays se soient souvent interpénétrées.
- Il sufiit de parcourir les régions industrielles du Nord de la France pour apercevoir le rôle important que nos compatriotes jouent dans votre pays.
- Nous avons certainement ressenti par répercussion les bons effets des encouragements à l’industrie de votre puissante Société, mais permettez-nous de rappeler que les Belges ont apporté en France certaines méthodes nouvelles de travail.
- Ainsi, les populations des deux pays sont pétries dans les mêmes limons par les mêmes artistes.
- Jusque l’esprit français, le plus subtil, le plus profond, le plus apprécié du monde entier, nous nous en sommes pénétrés, autant que nous avons pu, par vos vins généreux qui nous arrivaient jadis par la mer et par les fleuves et qui y pénètrent aujourd’hui, si facilement et si abondamment, par les voies ferrées et par les routes.
- Sur le marché mondial des affaires, les deux peuples frères étaient cependant rivaux et, avant la guerre, la France avait élevé contre la Belgique des barrières douanières difficiles à franchir.
- C’est alors que beaucoup d’industries belges se dédoublèrent et installèrent des usines de l’autre côté de la frontière.
- Ainsi donc, la douane séparait les produits mais pas les gens.
- La guerre éclate et l’on peut juger toute la profondeur de l’union intime des deux nations voisines et amies.
- Nos fils se sont battus côte à côte dans les mêmes tranchées; nos terres ont été salies par le même envahisseur; nous avons subi les mêmes avanies; nos ruines ont été fumantes dans le même temps. Nous avons eu les mêmes douleurs.
- Nos intérêts sont restés identiques sous des apparences légèrement différentes. Nos revendications sont les mêmes devant les Alliés et devant les ennemis. Et nous sommes les seuls, avec vous, arme à l’épaule, dans la Bulir.
- La grandeur de la France, la richesse de ses départements favorisent la Belgique.
- La prospérité de la Belgique, le rétablissement de ses provinces enrichissent la France.
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- 710 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- Malgré cette parenté profonde il y a encore cet anachronisme : la douant' féroce entre les deux pays.
- Les métallurgistes sont concurrents : il faut aux nôtres le libre-échange pour vivre; chez vous, l’agriculture réclame une certaine protection qui nous serait peut-être dangereuse.
- Cependant, nos ouvriers continuent à travailler en grand nombre sur vos champs et dans vos usines; vos commerçants sont innombrables dans nos villes et y prospèrent.
- Quand nous, Belges, nous tournons nos regards vers les autres peuples, nous voyons s’élever des barrières, toujours plus hautes, pour enrayer la vente de nos produits.
- Ne serait-il pas sage qu’exception soit faite entre la Belgique et la France? Ne serait-il pas logique d’envisager le moyen d’unir nos industries pour alimenter ensemble nos colonies et conquérir, la main dans la main, le marché mondial des affaires?
- Cela doit se faire graduellement, sans heurts, par une sage évolution, comme l’industrie elle-même s’est développée.
- Vous avez vos qualités que nous apprécions au plus haut point puisque nous les avons copiées; nous avons les nôtres. Les deux peuples se complètent merveilleusement. De plus, ils s’aiment et s'entr’aident toujours.
- La douane, voilà la dernière barrière qui les sépare; c’est à sa disparition plus ou moins lointaine que je convie la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale à consacrer une partie de ses efforts.
- Je n’ai pas de mission spéciale des sociétés belges pour énoncer ce vœu, mais je sais qu’il pénètre le cœur de la majorité de mes concitoyens et en le formulant, je ne crains pas d’être désavoué.
- Messieurs, je termine; c’est dans l’esprit de haute fraternité qui unit les peuples français et belge d’une amitié indissoluble que j’ai l’insigne honneur d’adresser l’expression delà haute admiration des sociétés savantes, techniques et industrielles de la Belgique, leurs félicitations les plus chaleureuses, à la puissante Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale de France, qui fête si cordialement ses glorieux anniversaires.
- J. H. Delleur,
- Ingénieur,
- ancien vice-présidert de la Société lelgcdes Ingénieurs et des Industriels.
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- ADRESSES PRÉSENTÉES PAR LES DÉLÉGUÉS LE 8 JUIN 1928.
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- GRANDE-BRETAGNE
- Adresse présentée par M. C.-F. Cross, membre de la Royal Society de Londres, représentant la Royal Society of Arts de Londres.
- Monsieur le Président,
- Au nom de la Royal Society of Arts, nous tenons à vous remercier de l’honneur que vous nous ave/ fait en nous invitant à nous faire représenter à la manifestation solennelle destinée à célébrer le 122e anniversaire de la fondation de la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale, à l’oc-sion du centenaire de la déclaration d’utilité publique.
- Les travaux de votre Société nous sont bien connus et nous les apprécions d’autant plus que, depuis cent soixante-dix ans, nous suivons nous-mêmes un sillon à peu près parallèle au votre, et nous sommes convaincus que vos efforts ont rendu d'éminents services aux industries de Erance.
- En vous adressant nos vœux les plus cordiaux pour la prospérité croissante de votre Société, nous vous prions, monsieur le Président, d’agréer l’expression de nos sentiments confraternels.
- Ont signé : Arthur, duke of Connaught,
- President of the Royal Society of Art*.
- Askwitii (Lord),
- Chairman of the Council of the ltoyal Society of Arts.
- M. Cross, après avoir donné lecture de l'adresse qui précède, ajoute les paroles suivantes :
- Messieurs,
- Je suis également chargé de représenter à cette occasion plusieurs des sociétés anglaises dont je suis membre, ou dont je fais partie, à titre de membre du Conseil, telles que la Chemical Society (Londres), la Society of Chemical Industrv, la Society of Dyers and Colourists.
- Et, s’il m’est permis d’ajouter quelques mots, en évitant toute question Rélicate en ce moment, je vous dirai qu’en Angleterre, au-dessus et en dehors de toute question politique, vous jouisse/ d’une sympathie qui vous est entièrement acquise, et spécialement en tenant compte des événements qui se sont déroulés pendant les années qui se sont écoulées.
- Nous sommes particulièrement sensibles à ce fait que, non seulement, les Allemands vous ont profondément outragés mais que, par un calcul tout à fait diabolique, ils ont voulu vous porter un coup véritablement mortel.
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- 712 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- Nous n’avons pas encore pu trouver le moyen do vous tirer de la situation pénible où vous vous trouvez par suite de ces circonstances, mais je vous assure, M. le Président, qu’en Angleterre, les sentiments de « l’Entente cordiale » sont les plus profonds et les plus actifs de ceux de vos confrères industriels. Nous évitons soigneusement, nous qui sommes des hommes de science, toute question politique, mais dans les questions de science intégrale, dans le domaine de l’industrie, nous voulons travailler avec vous, en nous inspirant du même objectif.
- Personnellement, c’est le moment que je trouve le plus honorable dans toute ma vie, car c’est celui où je suis chargé de venir à Paris pour vous assurer de ces sentiments de confraternité, que je tiens à vous exprimer au nom du monde industriel anglais.
- IRLANDE
- Adresse présentée par M. George Fletcher, membre de la Geological Society (de Londres), membre du Council of tbe Royal Dublin Society and of the Committee for Science and its Industrial Applications, Secretary for Technical Instruction, Department of Agriculture and Technical Instruction Ireland, représentant la Royal Dublin Society.
- Le Pr ésident et le Conseil de la Société Royale de Dublin désirent offrir par mon intermédiaire leurs félicitations chaleureuses à la Société d’Encou-ragement pour l’Industrie nationale à l’occasion de son cent vingt-deuxième anniversaire. Ils se rappellent avec une profonde satisfaction les relations cordiales qui ont existé entre les deux sociétés et ils expriment le vœu sincère que ces relations seront maintenues et fortifiées. Les deux sociétés se ressemblent dans leurs objets et leurs visées. La Société Royale de Dublin a ses commencements dans l’année 1731 ; elle avait pour objet « l’amélioration de l’agriculture, des manufactures, des autres arts utiles et des sciences ». Elle est devenue l’intermédiaire qui s’occupe de l’administration des fonds publics pour l’encouragement des sciences, des arts et de l’industrie. Elle fut l’initiatrice des mouvements qui amenèrent l’établissement de notre Musée des Sciences et des Arts, de notre Bibliothèque Nationale, et des autres grandes institutions qui, étant parvenues à une position éminente, jouent maintenant un rôle d’une importance vitale dans la vie agricole, industrielle et commerciale de la Communauté. Le programme de la manifestation solennelle et ses rapports avec le Congrès du Chauffage industriel nous rappellent les travaux de la Société Royale de Dublin, car c’était juste au moment de la fondation de la Société d’Encouragoment pour l’Industrie
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- nationale que la Société lloyale de Dublin faisait progresser nos connaissances sur les vastes ressources qu’offre la tourbe en Irlande. Ces travaux ont eu pour effet l’établissement d’une Commission chargée de prendre des informations sur les tourbières irlandaises (1809-1814) et la publication d’un rapport d’une grande valeur.
- Au cours des temps, les méthodes employées par la Société Royale de Dublin se sont modifiées pour répondre aux conditions et aux besoins du moment. Son but reste le même. Quelques-uns de ses travaux scientifiques d’aujourd’hui sont publiés régulièrement dans ses Scienlific Proceedings. La Société, qui compte un grand nombre de sociétaires, a passé maintenant sous l’égide du Saorstat Eireann, aux efforts duquel, dans le champ de la reconstruction économique, elle espère pouvoir consacrer ses connaissances amassées, ses ressources, et ses travaux. Une similarité de but caractérise donc nos organisations respectives, chacune dans sa sphère d’activité nationale. Cette similarité de but devient une identité du moment qu’on cherche à assurer le bien-être de ses semblables. Inspirée de ces sentiments, la Société Royale de Dublin offre ses félicitations cordiales à la Société d’En-couragement pour l’Industrie nationale et souhaite pour elle une vie longue et honorable au service du bien public.
- Ont signé : Rathdonnell (Lord),
- Président,
- W. E. Adeney et Denis R. Pack Beresford, secrétaires honoraires.
- ÉTATS-UNIS
- Adresse présentée par M. Laurence V. Benêt, vice-président honoraire de l'American Society of Mechanical Engineers, de New-York.
- Monsieur le Président,
- C’est pour moi un grand honneur d’être appelé à vous apporter les hommages et les félicitations chaleureuses des sociétés techniques et des fondations savantes des Etats-Unis à l’occasion de cette manifestation solennelle. Même pour la vieille Europe, la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale est une institution ancienne et vénérable, une société qui, pendant près de cent vingt-cinq ans, a exercé une influence prépondérante sur le développement scientifique, industriel et économique d’un grand peuple. Vous ave/, compté parmi vos membres Napoléon Bonaparte, des rois de France, des savants et des techniciens dont les noms sont inscrits sur le livre d’or de l’histoire. Vous avez vu se dérouler des grandes guerres qui
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- ont profondément changé la carte du monde. Vous avez vu s’écrouler des empires et des royaumes, vous avez vu naître des républiques qui sont devenues l’espoir de la civilisation, vous avez en quelque sorte assisté à la naissance de notre nation d’outre-mer. A l’époque de votre fondation, les pères de notre pays avaient à peine disparu : Washington, Franklin, Ilamil-ton, étaient presque vos contemporains. La Louisiane, ce grand territoire qui forme aujourd’hui treize de nos états les plus prospères, était encore un apanage de la France. A cette époque déjà lointaine, les Américains pensaient peu au développement de leur industrie nationale; ils étaient les pionniers d’un continent inexploré et inconnu; ils luttaient contre des forêts vierges, contre des bêtes fauves, contre des hommes sauvages : ils avaient à conquérir leur patrie. Pendant ces longues années de notre enfance nationale, votre Société continuait son travail; elle posait les bases solides de votre industrie nationale qui est devenue l’admiration du monde entier. Sans ces bases solides vos industries n’auraient jamais été capables de fournir cet effort magnifique qui seul a rendu possible la victoire sur les hordes germaniques qui, pendant quatre années, ont menacé et qui ont presque réussi à détruire et la France et la civilisation humaine. Comparées à vous-mêmes, nos sociétés techniques, nos institutions savantes, sont jeunes, mais elles ont progressé avec le développement remarquable de notre pays. Comme vous, elles comptent parmi leurs membres des techniciens et des savants qui ont largement contribué à l’essor de l’industrie mondiale.
- Elles vous tendent des mains fraternelles, et elles ne cherchent qu’à coopérer avec vous pour l’avancement de la science, de l’industrie et de la civilisation. Au nom de toutes ces sociétés :
- The Smithsonian Institution,
- The United States Bureau of Standards,
- The American Institute of Mining and Metallurgical Engineers,
- The American Society of Mechanical Engineers,
- The American Chemical Society,
- The California Academy of Sciences,
- The Carnegie Institution,
- The Washington Academy of Sciences,
- Je vous présente mes salutations chaleureuses, mes félicitations sincères et mes vœux pour la continuation, pendant des siècles encore, de vos efforts magnifiques pour l’encouragement de vos industries nationales, efforts qui seront en même temps un encouragement pour l’industrie du mpnde entier.
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- Adresse présentée par M. de Pulligny, membre de l’American Society of Civil Engineers.
- Monsieur le Président,
- L’ingénieur distingué qui m’a précédé vous a parlé au nom de plusieurs sociétés américaines. .le suis chargé de vous saluer au nom d’une seule d’entre elles, dont j’ai l’honneur d’être membre. C’est la plus ancienne et je crois, la plus nombreuse. C’est l’American Society of Civil Engineers. Cette société a été fondée en 1852 et elle compte aujourd’hui 10.500 membres répartis dans tous les Etats de l’Union.
- C’est à ces ingénieurs civils américains, architectes aussi, techniciens habiles et hardis que s’adressent les Etats, les villes, les chemins de fer, les industriels, les compagnies pour construire à travers leur immense pays les routes, les canaux, les ponts titaniques, les chemins de fer audacieux et aussi ces énormes usines et ces gigantesques buildings qui sont la parure originale et un peu barbare des villes américaines.
- Les ingénieurs civils américains ont eu souvent d’excellentes relations confraternelles avec les membres de la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale. Ils savent le rôle important que votre Société a joué dans le progrès et le développement des industries françaises. Us sont heureux à l’occasion de votre centenaire de vous envoyer leur salut, leurs congratulations et leurs vieux.
- ITALIE
- Adresse présentée par M. Ugo Nardi représentant la Società di Cbimica industriale, de Milan.
- Monsieur le Président,
- J’ai l’honneur de vous adresser de chaleureuses salutations de la part de la Société de Chimie industrielle de Milan que je représente, puis des sociétés savantes et techniques, que vous avez eu l’amabilité d’inviter à votre belle manifestation.
- Le concept, qui vous a inspiré, M. le Président, à célébrer le cent vingt-deuxième anniversaire de la fondation de votre Société, me touche plus particulièrement en ma qualité d’Italien,"parce que nos deux nations ont bien senti l’impérieuse nécessité, après la guerre, de réclamer à la science une collaboration intime pour nous affranchir des productions pour lesquelles nous avons été tributaires de l’Allemagne.
- Ces nobles efforts ont été couronnés d’un succès tel que nous avons été
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- étonnés de constater la réussite complète de ce qui était, jusqu’alors, reconnu comme presque impossible par nous-mêmes.
- Pour affranchir notre industrie du joug1 par lequel elle était dominée, il faut poursuivre notre tâche dans la plus étroite entente, entre la France et l’Italie, à seule fin que nos deux chères patries prennent une place prépondérante dans l’évolution scientifique et industrielle du monde entier.
- Je me permets, M. le Président, de souhaiter à votre institution, au nom de la Société de Chimie Industrielle de Milan, au nom des sociétés savantes et techniques et en mon nom, un avenir toujours de plus en plus grand qui sera d’influence heureuse sur le développement de vos florissantes Industries. Vive la France! et vive l’Italie!
- JAPON
- Adresse présentée par M. Sousmou Nagaé, capitaine de corvette. Ingénieur de la Marine impériale japonaise, ancien élève de l’École polytechnique.
- Monsieur le Président,
- Les sociétés techniques et savantes japonaises que j’ai le plaisir, en même temps que l’honneur, de représenter parmi vous ont été très touchées par votre aimable invitation.
- Je m’excuse de ne pouvoir m’exprimer avec toute l’aisance que me permettrait ma propre langue, mais je tiens à rendre hommage aux efforts de la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale qui, durant plus de cent ans, fut le promoteur de l’industrie française et le sera toujours.
- Au nom de l’industrie japonaise, toujours prête à profiter des leçons de son aînée, je remercie sincèrement ici ses représentants, et espère de tout cœur une collaboration toujours plus étroite entre nos deux industries.
- Et je termine en formant les vœux les plus ardents pour la prospérité de la Société d’Encouragement et de l’industrie française.
- PAYS-BAS
- Adresse présentée par M. Ph. L. von Hemert, président de la Chambre de Commerce néerlandaise à Paris, représentant la Nederlandsche Maats-chappij voor Nijverheid en Handel, de Haarlem.
- Monsieur le Président,
- La Nederlandsche Maatschappij van Nijverhekl en Handel, qui est une société industrielle et une association d’industriels et de commerçants éner-
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- landais m’a demande de bien vouloir la représenter ici aux fêtes du centenaire de votre Association.
- J’ai accepté cette invitation avec empressement, et je suis très honoré de représenter cette Société à cette importante solennité où je me trouve entouré d’hommes représentant la grande industrie française, et qui actuellement sont les constructeurs d’une partie de cette industrie si brutalement détruite.
- Le Président de ma Société me prie de vous transmettre tous ses regrets de ne pouvoir assister personnellement à cette réunion; il le regrette d’autant plus que la Maatscliappij van Nijverheid en Ilandel s’occupe en effet à peu près des mêmes intérêts que la Société d’Lncouragement. En effet le but que vise ma Société est d’arriver, par tous les moyens, à accroître la prospérité nationale en encourageant l’industrie.
- Voici quelques exemples qui vous démontreront les méthodes d’action.
- Sur son initiative furent fondés, à Haarlem, l’Ecole de l’Art appliqué à l’Industrie, et à Amsterdam, le lîureau de Renseignements commerciaux; elle a donné des bourses pour des voyages d’études destinées aussi bien aux professeurs qu'aux élèves; elle accorde aussi des primes aux ouvriers. Elle publie mensuellement un bulletin dont la rédaction me parait extrêmement intéressante, etc.
- Vous voyez, Messieurs, par ce qui précède que, non seulement le but visé, mais même les moyens adoptés, sont identiques aux vôtres; il me semble donc de la plus haute importance que les liens qui ont uni nos deux Sociétés puissent se resserrer.
- Les ingénieurs et les industriels de mon pays ont certainement grand avantage à suivre ce qui se passe dans le monde industriel et technique français, c’est-à-dire dans le pays ou presque toutes les grandes inventions ont pris naissance.
- D’un autre côté, il me semble que l’esprit pratique du Hollandais pourra servir de complément à l’esprit inventif du Français.
- Tout ce que nous pouvons faire pour mieux nous connaître réciproquement nous sera utile et agréable.
- La situation géographique de notre pays a eu comme conséquence un développement du commerce avec l’Allemagne dans les cinquante années qui viennent de s’écouler.
- Cette situation n’a pas toujours été ainsi. Il me suffira de rappeler qu’au temps des sept provinces réunies en république, notre pays ne comptait guère qu’une ville commerçante : Amsterdam avec le territoire qui l’entoure; elle ne commerçait guère avec l’Allemagne, mais, par contre, elle avait des relations avec le monde entier. A ce moment, le port de Rotterdam n’existait pas encore.
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- De même que nous avons assisté après la guerre de 1870-1871 a une extension formidable de l’industrie et du commerce allemands, de meme, nous assistons aujourd’hui à des changements fondamentaux dans les relations commerciales. De nouvelles situations créent de nouveaux besoins, et de nouvelles relations commerciales, et, comme nous sommes à une époque bouleversée par excellence, il est utile d’être vigilant si on veut profiter de toutes les occasions que nous offre une situation sans précédent.
- Il me semble que jamais la situation n’a été plus favorable pour la France qu’elle ne l’est maintenant pour se créer une clientèle en Hollande, grâce à la différence du coût de la vie entre les deux pays et en faveur de la France.
- Est-il besoin de rappeler que, pour beaucoup de Français, la Hollande est un pays très lointain avec une langue incompréhensible, tandis qu'en réalité ce pays n’est pas plus éloigné de Paris que Lyon; le même commerçant qui, facilement, prendra deux fois par semaine le train pour se rendre à Lyon, hésitera une dizaine d’années avant de prendre le train pour Rotterdam ou Amsterdam. Je puis, dans ce cas-ci, vous parler avec une certaine expérience. Je m’occupe en effet, ici, à Paris, depuis vingt ans maintenant, de la Chambre de Commerce néerlandaise à Paris et nous ne faisons que répéter journellement à des personnes qui cherchent des relations et espèrent les trouver en venant nous voir et en nous écrivant, qu’il faut qu’elles se déplacent.
- Dans notre pays, tout commerçant parle votre langue. De ce côté, aucune difficulté. Si le commerçant de votre pays était aussi persuadé du grand intérêt que représente le marché hollandais pour lui que l’est par exemple le commerçant allemand, je suis certain que beaucoup plus d’efforts seraient faits pour capturer ce marché, qui est des plus intéressants et où les Allemands entretiennent des filiales importantes, envoient une armée de représentants et tout un état-major d’ingénieurs et de directeurs de premier ordre. Vous pouvez m’en croire : les Allemands font ceci en connaissance de cause; ils se rendent compte de l’importance du chiffre d’affaires obtenu et obtenable.
- Si ces quelques paroles pouvaient vous persuader de la grande importance du marché hollandais pour les produits de votre pays, j’aurais déjà contribué pour une petite part à renouer ces relations qui seront profitables aux deux pays.
- J’attire encore votre attention sur la foire d’Utrecht; il suffit de deux ou trois jours d’absence pour s’y créer des relations intéressantes.
- Voici quelques chiffres qui montrent ce qu’a été la participation de plusieurs pays à cette foire :
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- Participants à la 8° foire (Sept. 1922). Représentés par un agent néerlandais.
- Allemagne.................13 . ........................... 131
- Belgique..................12............................... 10
- Angleterre................ 1............................... 42
- France.................... 2............................... 15
- Amérique.................. 2............................... 15
- Il y a encore une condition, indispensable pour conquérir le marché, c’est savoir faire crédit.
- Par le temps qui court et pour faire face à. la concurrence, il est indispensable, le plus souvent, d’accorder des crédits aux acheteurs ; or, pour ce faire, il faut connaître son client et plus on le connaît intimement, c’est-à-dire dans son entourage, dans sa vie privée, mieux on peut le juger. C’est une raison et une très importante raison de pousser aux voyages.
- Si le voyage en Hollande vous est extrêmement facile, il l’est peut-être moins dans les Colonies néerlandaises mais, par contre, il en vaut peut-être encore plus la peine.
- Nos colonies n’ont presque pas d’industrie en dehors de celle qui est attachée aux cultures; tous les objets fabriqués doivent donc y être importés.
- Il fut un temps où toutes les fabriques de sucre de Java étaient installées par des ateliers de constructions françaises (Fives-Lille et Cail); il me semble qu’il y a encore des chances d’y importer des machines françaises, mais il faut des voyageurs et des agents sur place.
- Les dernières années d’après-guerre ont été prospères pour nos colonies et des objets de luxe doivent y trouver preneur.
- Nos colonies comptent une cinquantaine de millions d’habitants; elles représentent un marché très important; elles sont trop peu connues en France.
- Avant de terminer, je voudrais vous faire remarquer une petite coïncidence qui, comme Français, vous intéressera sans doute. Les bureaux et le musée de l’Association que je représente sont situés à Ilaarlem dans un palais dénommé Het Paviljoen; ce nom n’est autre chose qu’une mauvaise prononciation du mot « Le Pavillon ». Le bâtiment qui a été baptisé de ce nom fut construit pour le compte du banquier Ilope, et a été pendant le règne de Louis Bonaparte, roi de Hollande, sa résidence d’été. C’est là également qu’il a signé son abdication.
- Messieurs, je souhaite vivement une prospérité toujours plus grande de votre Association et un resserrement des liens amicaux qui unissent nos deux sociétés.
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- DANEMARK
- Adresse présentée par M. Carl Jacobsen, professeur de chimie appliquée, représentant l'Institut polytechnique royal de Copenhague et la Société des Ingénieurs civils danois.
- L’Institut polytechnique de Copenhague et la Société des Ingénieurs civils danois m’ont confié l’agréable et honorable mission de présenter à la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale leurs meilleurs vœux à l’occasion du centenaire de sa déclaration d’utilité publique. Les deux institutions danoises sont pénétrées de la plus vive reconnaissance pour votre Société qui, par son aimable invitation, leur a permis d’être les interprètes des sentiments amicaux que l’on nourrit aussi en Danemark pour une société qui a su si admirablement travailler à la collaboration des sciences et de l'industrie. Elles sont heureuses d’avoir cette occasion d’exprimer leur profonde admiration pour l’œuvre si précieuse que la Société s’est vue en état de produire pendant tant d’années grâce à tous les savants éminents et les grands industriels qui n’ont cessé de prodiguer leurs efforts et leurs talents.
- Nous désirons aussi vous exprimer toute la gratitude que ressentent tant de techniciens de notre pays pour l’admirable Bulletin de la Société où tant de travaux de la plus haute importance ont été si généreusement et noblement livrés au public. Les institutions danoises, qui nourrissent l’espoir certain qu’un brillant avenir se joindra à votre glorieux passé, espèrent que la Société aura le bonheur de travailler encore de longues années à son but si élevé, pour l’honneur du pays qui lui a donné le jour et pour le bien de toute l’humanité.
- RUSSIE
- Adresse lue par M. Lemaire, au nom de l’Association des Ingénieurs russes à Paris.
- L’Association des Ingénieurs russes à Paris envoie ses congratulations sincères à la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale à l’occasion du cent vingt-deuxième anniversaire de sa fondation et du centenaire de sa déclaration d’utilité publique.
- Durant le premier siècle de son existence, l’industrie française s’est développée considérablement dans toutes les branches et elle est à l’époque actuelle un facteur prépondérant du progrès technique.
- Dans le cours des dernières années, pour ne citer que les faits les plus
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- saillants, c’est l’essor fantastique de l’aviation, c’est la prodigieuse popularité de la télégraphie sans fd, suivant de près les travaux des plus grands savants. La Société d’Encouragement a le droit d’être lîère.
- Notre Association, qui se compose presque exclusivement d’ingénieurs diplômés d’écoles techniques françaises, aimant la France à l’égal de leur pays et espérant avec ferveur en une nouvelle amitié franco-russe, attend le moment où il lui sera possible de servir de chaînon dans cette amitié, en apportant à son pays, en même temps que les connaissances techniques acquises en France, l’amour de sa patrie d’adoption.
- L’Association des Ingénieurs russes à Paris est heureuse de profiter de cette occasion pour remercier la Société .d’Encouragement pour l’Industrie Nationale de l’hospitalité qu’elle lui a généreusement accordée. Vive la Société d’Encouragement!
- ASSOCIATIONS INTERNATIONALES
- Adresse présentée par M. Louis Dop, membre de l’Académie d'Agricul-ture, vice-président de l’Institut international d’Agriculture de Rome, délégué de la France et des Colonies françaises.
- Messieurs,
- Les sociétés, comme les individus, marquent les étapes glorieuses de leur histoire par la célébration de leurs fastes et de leurs succès.
- Hier, c’était Pasteur, dont l’humanité entière célébrait le centième anniversaire.
- Aujourd’hui, c’est la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale qui fête le cent vingt-deuxième anniversaire de sa fondation et le centenaire de la déclaration de son utilité publique.
- De même que les nations du monde entier se sont associées, ces jours derniers, à l’hommage de pieuse reconnaissance rendu par la France au plus illustre de ses savants, de même les Instituts et les Bureaux internationaux, les Commissions et les Associations internationales dont je suis ici l’interprète, tiennent à s’unir aux Français qui, en ce jour, viennent apporter en cette enceinte le tribut d’honneurs et d’éloges qui est dû à la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale.
- Représentants des organisations internationales, ayant à résoudre tous les jours les difficultés résultant de la complexité des relations internationales, nous nous rendons compte des efforts continus et des luttes qu’il a fallu soutenir pour assurer l’existence et le progrès incessant d’une Société qui a rendu tant et de si brillants services à la cause de l’industrie nationale.
- Tome 13o. — Jaillet-Aoü'.-Septembre 1923.
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- Votre Société, Messieurs, peut et doit servir d’exemple à toutes les organisations qui, dans leur impatience à obtenir des résultats rapides, mais trop souvent illusoires, ne savent pas attendre du temps les réalisations, la stabilité et la permanence qui, seules, assurent la pérennité du succès dans toutes les manifestations de l’activité humaine.
- Vos conseils, vos encouragements si précieux, ne tirent leur vraie valeur que de l’expérience acquise le long des ans, des traditions transmises de génération à génération, de la science mise au service de la pratique, en un mot, de tout cet ensemble d’influences morales qui représente la vie centenaire d’une Société qui, comme la votre, trouve la justification de sa gloire et de son utilité dans le vaste champ d’expériences et de documentation qu’elle a pu recueillir, depuis les cent vingt-deux ans qu’elle a été fondée.
- I/lnstitut international (l’Agriculture, que j’ai le grand honneur de représenter ici, se fait un agréable devoir de vous apporter ses félicitations (h l’hommage de sa gratitude pour les services éminents que votre Société a rendus et ne cesse de rendre à l’agriculture, au commerce et à l’industrie, dont les intérêts sont solidaires et qu’on ne devrait pas séparer quand il est question d’encourager l’industrie nationale d’un pays.
- Permettez-moi, Messieurs, d’exprimer le vœu sincère que les Associations internationales s’inspirent de votre exemple, de vos mérites, de votre longue expérience pour célébrer à leur tour des anniversaires, et même des centenaires, susceptibles de marquer, comme la manifestation solennelle de ce jour, dans l’histoire du progrès national, comme dans la voie de la pacification des peuples.
- FRANCK : ACADÉMIE DES SCIENCES
- Adresse présentée par M. Haller, président de l’Académie des Sciences.
- Dans une de ses dernières séances, l’Académie des Sciences a bien voulu déléguer son président pour qu’en la solennité de ce jour, il se fasse l’interprète de ses sentiments de haute confraternité envers la Société d’Encoura-gement pour l’Industrie nationale. Des rapports étroits ont, de tout temps, existé entre nos deux compagnies et, si le champ d'action de l’Académie comprend tous les domaines de la science pure, celui de la Société d’Encouragement n’est pas moins vaste ni moins digne d’attention, puisqu’il est en réalité l’aboutissement même des données fournies par l’investigation des hommes qui se consacrent à la recherche, dans son acception la plus large et la plus élevée.
- Cette union a été scellée, depuis l’origine de la Société jusqu’au commen-
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- A DH ES S IC S PKKSENTKES PAU LUS DÉLÉGUÉS LE 8 JUIN' 11*23.
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- cernent de ce siècle, par la présence ininterrompue à la tête de la Société d’Encouragement des membres les plus éminents de notre Académie. C’est d’abord Ghaptal qui, de 1801 à 1832, préside aux destinées de la Société. Il a comme successeur le baron Thénard dont la présidence dure treize ans. De 1845 à 1884, c’est-à-d ire pendant près de quarante ans, c’est J.-B. Dumas qui dirige les débats de la Société. Le fauteuil de la présidence est ensuite occupé successivement par Edmond Becquerel, par MM. Iïaton de Goupillière, Tisserand, Mascart, Adolphe Carnot qui le cède, en 1901, à M. Linder.
- Le rôle bienfaisant des deux Institutions s’est affirmé parallèlement et par des procédés analogues.
- La sollicitude de la Société d’Encouragement s’étend à tous ceux qui, par leur génie d’invention, par leur travail persévérant et leur fidélité à leurs employeurs, sont susceptibles de contribuer au développement et à la prospérité de notre industrie et de notre agriculture nationales.
- Par l’action heureuse qu’elle a exercée et par les résultats qu’elle a obtenus, la Société justifie pleinement le titre qu’elle s’est donné en 1801 de « Société d’Encouragement pour l'Industrie nationale » et a, par suite, bien mérité de la patrie.
- FRANCE : SOCIÉTÉS INDUSTRIELLES
- Adresse présentée par M. Daniel Mieg. président de la Société industrielle
- de Mulhouse.
- En revoyant aujourd’hui les buts que s'étaient proposés, il y a cent vingt-deux ans, les fondateurs de la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale et le règlement qu’ils avaient établi en vue de les réaliser, on est rempli d'une profonde admiration pour la perspicacité avec laquelle ils avaient saisi les moyens les plus propres à favoriser les progrès de l’industrie, de l’agriculture et des arts, et pour la précision des quelques articles dans lesquels ils les ont résumés.
- Ces articles, compte tenu des transformations qui se sont produites depuis lors, peuvent encore être cités comme modèles. Us ont servi de base aux statuts ou règlements des sociétés analogues qui se sont constituées postérieurement en France.
- Grâce au dévouement désintéressé des hommes éminents qui l’ont dirigée, à la science et à, la compétence de ceux qu’elle s’est attachés ou dont elle a obtenu la collaboration, la Société d’Encouragement a brillamment rempli la mission qu’elle s’était assignée. Rendant sa longue période d’activité, elle a su se maintenir à la hauteur des circonstances et s'y adapter. La lecture de son Bulletin nous en donne un éclatant témoignage.
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- Elle a ainsi pris une large part au développement économique et scientifique de notre pays auquel elle a rendu les plus signalés services.
- Au nom des Sociétés industrielles de France, qui sont, pour ainsi dire, les disciples de la Société d’Encouragement, et spécialement de la Société industrielle de Mulhouse, qui est leur doyenne, je suis heureux d’apporter ici à la Société d’Encouragement le témoignagne de notre admiration et de notre reconnaissance.
- FRANCE: SOCIETES TECHNIQUES.
- Adresse présentée par M. Léon Guillet, président de la Société des Ingénieurs civils de France.
- Mon Cher Président, Messieurs,
- La Société des Ingénieurs civils a l’agréable mission d’apporter ici, le salut et les vœux de toutes les sociétés techniques de France.
- Elle vient dire à sa sœur aînée quel exemple elle a été pour elle et combien elle a été heureuse, en maintes circonstances, de suivre la belle et large route tracée par elle.
- D’ailleurs, Messieurs, la vie de nos deux Sociétés n’a-t-elle pas été singulièrement entremêlée. Et, si, plus âgée que la nôtre de quarante-sept ans, puisqu’il y a quelques jours nous fêtions notre soixante-quinzième année, votre Société a pu guider depuis plus de temps, notre industrie nationale, du moins nos deux groupements ont-ils pu assister à l’éclosion des mêmes grandes découvertes. Tous deux ont fêté, avec la même joie intense, les évolutions des métallurgies avec les procédés Ressemer, Martin, Thomas et le four électrique, avec le convertisseur à matte de cuivre, l’électrolyse de l’alumine, la découverte de la garniérite.
- Tous deux ont fêté l’éclosion et le développement de l’électricité, de l’automobilisme, de l’aviation, de la télégraphie sans fil, les grandes découvertes de nos industries chimiques synthétiques et de nos grandes fabrications d’ordre minéral.
- Tous deux ont ardemment travaillé à perfectionner les matériaux de construction et à en développer l’emploi.
- Tous deux ont cherché à maintenir les travailleurs, patrons et ouvriers, dans le chemin do la concorde, qui, seul, peut aider la production.
- Tous deux ont célébré les mêmes savants, les mêmes inventeurs, les mêmes ingénieurs. Tous deux, hélas! ont pleuré les mêmes morts et aussi les mêmes héros.
- Tous deux ont bien servi l’industrie française et l’humanité tout entière.
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- Vraiment, Messieurs, il nous appartenait bien de nous réunir à peu de semaines de distance pour fêter d’heureux anniversaires.
- Au nom de la Société des Ingénieurs civils, au nom de toutes les sociétés techniques de France, j’apporte ici les félicitations les plus vives à celte sœur aînée dont nous sommes tous fiers, et les vœux que tout bon Français doit formuler pour la grande et belle Société d’Ëncouragement pour l’Industrie nationale.
- FRANCE : CHAMBRES DE COMMERCE
- Adresse présentée par M. Roger, président de la Chambre de Commerce de Paris.
- Mon Cher Président, Messieurs,
- La Chambre de Commerce de Paris s’associe au magnifique témoignage de reconnaissance et d'admiration qu’apportent, en cette solennelle circonstance, à la Société d’Ëncouragement pour l’Industrie nationale, les corps savants les plus illustres ainsi que les représentants les plus autorisés de l’industrie et de l’agriculture nationales.
- Cet hommage, que l’activité remarquable et sans cesse renouvelée de votre Société lui mérite si justement, est inspiré par l’importance de l’œuvre accomplie et des services rendus par elle depuis plus de cent ans à la cause scientifique et à la cause nationale.
- Il n’est aucune recherche ou découverte qui n’ait sollicité ou retenu l’attention de vos membres éminents, pendant cette longue existence, et qui n’ait trouvé chez eux les juges les plus éclairés et les plus ardents promoteurs. Vos prix, vos encouragements, vos publications, ne cessent de contribuer à donner aux inventeurs comme aux savants l’aide la plus précieuse en stimulant et favorisant la recherche scientifique qui apparaît plus que jamais, au lendemain du glorieux centenaire de Pasteur, comme le point de départ de l’évolution et des progrès de l’humanité, en même temps qu’elle est la source féconde de la prospérité nationale.
- La liste de vos lauréats groupe en un tableau saisissant, à côté des grandes institutions qui sont la force du pays, les noms les plus brillants dans les sciences, dans les arts et leurs applications à l’industrie, au commerce et à l’agriculture.
- C’est avec un légitime orgueil que la Société d’Ëncouragement pour l’Industrie nationale peut, à l’occasion de l’émouvant centenaire de sa reconnaissance d’utilité publique, considérer l’œuvre accomplie, et notre Compagnie se fait un devoir de lui exprimer publiquement le sentiment de grati-
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- 726 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1023). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1023.
- tude et de haute estime que professent à son égard les industriels et commerçants français. Elle fait tous ses vœux pour que se continue dans un lointain avenir une tâche admirable, digne en tous points des grandes idées auxquelles se dévoue votre Société : la science et la patrie.
- FRANCE : ÉCOLES TECHNIQUES ET ASSOCIATIONS DE LEURS ANCIENS ÉLÈVES
- Adresse présentée par M. Chesneau, directeur de l’École nationale supérieure des Mines,
- La Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale m’a fait le très grand honneur de me demander d’être l’interprète des grandes écoles techniques françaises et des associations de leurs anciens élèves qui ont tenu à participer à la célébration de son centenaire, et à lui apporter dans cette circonstance mémorable le témoignage de leur chaleureuse et cordiale sympathie. Le nombre considérable de ces écoles et groupements montre quelle place importante occupe à juste titre la Société d’Encouragement dans le monde des ingénieurs, et c’est un agréable devoir pour moi de vous les énumérer; en voici la liste par ordre alphabétique :
- Ecole supérieure d’Aéronautique ;
- Ecole centrale des Arts et Manufactures ;
- Ecoles nationales d’Arts et Métiers;
- Ecole coloniale ;
- Ecole supérieurs d’Electricité ;
- Ecole d’Application du Génie maritime;
- Ecole des Ponts et Chaussées ;
- Ecole des Hautes études commerciales;
- Ecole nationale supérieure des Mines;
- Institut d’Optique théorique et appliquée;
- Ecole polytechnique ;
- Ecole supérieure des Postes et Télégraphes;
- Ecole des Sciences politiques ;
- Ecole des Travaux publics.
- Associations des élèves : de l’École centrale des Arts et Manufactures, de l'Ecole centrale lyonnaise, de l’Ecole de Chimie de Lyon, de l’Ecole de Filature et de Tissage de .Mulhouse, de l’Institut national agronomique, de l’Ecole des .Mines de Paris, de l’Ecole des Ponts et Chaussées, de l’Ecole des Mines de Saint-Étienne, de l’Ecole de Physique et de Chimie de Paris, et de l’École Polytechnique.
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- ADRESSES PRÉSENTÉES PAR LES DÉLÉGUÉS LE 8 JUIN 1923.
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- Si les grandes écoles et leurs anciens élèves ont apporté tant d’empressement à s’associer à l’imposante manifestation qui nous réunit aujourd’hui, c’est que le but poursuivi par la Société d’Encouragement est en tous points semblable à celui qui oriente l’enseignement de ces écoles, et que, dans la vie pratique, le rôle de la Société d’Encouragement est comparable à celui des écoles techniques dans la formation de leurs élèves.
- Ee que veulent enseigner ces écoles à leurs élèves, c’est l’application de la théorie à la pratique; ce que recherche la Société d’Encouragement, c’est l’application judicieuse de la science à l’industrie : les mots diffèrent, le sens est le même.
- Entre la théorie et la pratique, il faut un trait d'union qui en réalise la synthèse : cette liaison se trouve dans les lois générales de la mécanique, de la physique, de l’économie sociale, qui régissent les opérations industrielles, le plus souvent sans que les praticiens en aient conscience, et il appartient aux écoles techniques de montrer à leurs élèves comment l’étude scientifique des facteurs de qui dépend le succès de toutes fabrications, permet d’en améliorer les résultats.
- De même, non plus dans les écoles préparant les ingénieurs, mais dans les industries en pleine action, il est nécessaire qu’un organisme d’une autorité incontestée mette en lumière les problèmes qu’il faut résoudre pour faire progresser ces industries, et en pose les données scientifiques permettant d’en aborder la solution : c’est ce rôle que remplit avec tant de succès depuis plus d’un siècle la Société d’Encouragement, dont l’œuvre est ainsi le couronnement de l’enseignement technique des grandes écoles.
- Il suffit pour se pénétrer des vues de cette grande et vénérable Société, fondée en 1801 « pour l’amélioration et le développement de toutes les branches de l’industrie française » de parcourir la liste de ses présidents et des grands inventeurs auxquels elle a décerné ses plus hautes récompenses.
- Ses trois premiers présidents pour ne citer que les chefs de file, ont été : Chaptal, qui, après avoir professé la chimie à .Montpellier, est devenu l’instigateur de nos premières usines à acide sulfurique, puis fabricant de nos explosifs de guerre en 1703, avant d’être le grand ministre, organisateur des Chambres de Commerce, des Ecoles d’Arts et Métiers, de notre réseau de canaux, etc. ; après Chaptal, Thénard, dont les belles découvertes ont fait progresser nos industries chimiques minérales dans des voies si variées; enfin, ,1.-11. Dumas, dont les immortels travaux ont contribué pour une si grande part à édifier sur des bases solides les industries chimiques dans le domaine organique.
- Parmi les personnalités auxquelles la Société d’Encouragement a décerné ses grandes médailles, créées depuis un demi-siècle, il me suffira de citer,
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- 728 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1023.
- pour montrer les idées directrices de la Société, les noms de F. de Lesseps, II. Sainte-Claire Deville, lîoussingault, (riflard, Ch. Garnier, Gramme, Solvay.
- Vous voyez par là, Messieurs, que les successeurs des trois premiers présidents de la Société d’Encouragement, dont la plupart sont encore parmi nous, en personne ou en pensée, ont, avec l’aide du Conseil de celte Société, contribué puissamment à maintenir féconde cette union de la science et de l’industrie, si clairement envisagée par les créateurs de la Société, et nous sommes heureux, comme représentant des grandes Ecoles, d’exprimer ici à la Société d’Encouragement notre profonde reconnaissance pour avoir su faire germer si abondamment dans la vie économique du pays, la semence de leurs enseignements.
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- RIE. [>!; LA SOC. DENR. POUR [.'INDUSTRIE NATIONAL!':. — J1IILL.-A0UT*SEI’T. 10ÎT.
- EXTRAITS DE QUELQUES LETTRES REÇUES PAR LA SOCIÉTÉ D'ENCOURAGEMENT A L’OCCASION DE LA MANIFESTATION SOLENNELLE
- Koninklijkii Akadkmik van Wetensciiappen tk Amsterdam.
- Amsterdam, 25 ?nars 1923.
- Noire Académie regrette de devoir se borner à vous adresser par cette lettre ses meilleures félicitations à roccasion de la fête de votre Société, avec laquelle elle se sentira heureuse de continuer les cordiales relations entretenues déjà depuis de longues années.
- Elle y ajoute le souhait que votre illustre Société qui, pendant le centenaire écoulé, a produit tant pour les progrès techniques, ne cessera pas de se développer plus encore au bénéfice de l’industrie nationale et continuera à s’adonner au service de l’utilité publique.
- Royal Agiiiclltural Society of Exglaxd.
- Londres, 26 mars 1923.
- Nous regrettons de ne pouvoir prendre part à votre manifestation surtout à cause des relations cordiales qui existent depuis si longtemps entre votre Société et la nôtre.
- SOCIETÂ ITALIAXA PER IL PrOGRESSO DELLE SüIEXZE.
- Rome, 29 mars 1923.
- Nous souhaitons le plus vif succès à votre intéressante manifestation et aussi un accroissement toujours plus grand de la prospérité de votre Société.
- Eü.umissiox permaxexte de l’Associatiox ixterxationale du Goxglès
- DES GIIEMIXS DE Fer.
- Bruxelles, 3 avril 1923.
- lai manifestation que vous organisez pour célébrer cet événement important dans les annales de votre Société a toutes nos sympathies. Nous vous prions d’agréer nos meilleurs vœux pour la prospérité croissante de votre Société.
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- California Academy of Sciences.
- San Francisco, 3 avril 1923.
- Nous chargeons notre représentant de vous présenter les cordiales congratulations et les bons souhaits de la California Academy of Sciences. Que votre future activité continue à remporter le succès qu’elle mérite.
- Zeeuwscii Genootsciiap le h Wetensciiappen.
- Middelbourg, 6 avril 1923.
- Nous vous adressons nos vœux sincères pour la prospérité de votre Société.
- American Institute of Mining and Metallurgical Engineering.
- New York, 7 avril 1923.
- En vous transmettant nos meilleurs vœux pour le succès de votre manifestation, nous tenons aussi à vous dire que nous considérons la réception de votre invitation comme un nouveau témoignage des relations étroites qui unissent les intérêts industriels de nos deux pays.
- Société scientifique de Bruxelles.
- Louvain, 14 avril 1923.
- Nous sommes très honorés de l’aimable invitation que vous nous adressez pour la célébration du centenaire de la distinction si bien méritée par votre Association. Nous vous en remercions. Tout en regrettant de ne pouvoir nous faire représenter par un délégué, nous nous associons aux témoignages de sympathie et de fraternité qui ne manqueront pas d’être rendus à votre Compagnie et nous vous prions d’agréer avec nos félicitations l’expression de nos vœux de féconde prospérité.
- Agence économique du Gouvernement général de l’Afrique occidentale française.
- Paiis, 16 avril 1923.
- Il m’est particulièrement agréable de prendre part aux travaux d’une Société dont j’ai eu souvent l’occasion d’apprécier l’intelligente activité, et je serai heureux qu’une coopération plus intime s’établisse entre nos services. C’est dire que vous me trouverez toujours disposé à seconder votre action dans la mesure de mes moyens et des possibilités de l’Agence économique.
- G. François, directeur.
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- EXTRAITS DK LETTRES RELUES RAR EA SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT.
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- Société française de Navigation aérienne.
- Paris, 17 avril 1933.
- La Société française cle Navigation aérienne est très heureuse de rendre hommage à votre Société dont la réputation s’étend au delà de nos frontières et dont J’œuvre a été si féconde.
- Société technique de l’Industrie du Gaz en France.
- Paris, 17 avril 1923.
- Nous apprécions les très importants services rendus par la Société d’Encouragement à la science et à l’industrie française et les progrès marquants qu’elles lui doivent dans toutes leurs branches.
- Association nationale d’Expansion économique.
- Paris, 19 avril 19-23.
- 11 nous est très agréable d’accepter votre invitation et de marquer ainsi une fois de plus, les relations cordiales que nous entretenons depuis notre fondation avec la Société d’Encouragement.
- Association des anciens Élèves de l’École supérieure de Filature
- et de Tissage.
- Mulhouse, 26 avril 1923.
- Nous formons des vœux pour la prospérité et le développement de votre distinguée Société et souhaitons un plein succès à votre fête.
- Association amicale des anciens Élèves de l’École de Physique et de Chimie industrielles de la Ville de Paris.
- Paris, 30 avril 1923.
- Nous professons pour l’ancienne et importante Société que vous présidez la sympathie la plus respectueuse; des liens particuliers nous unissent puisque huit de nos camarades appartiennent à la Société, dont l’un est membre de votre Conseil, M. Féry.
- Je vous prie de croire que votre aimable invitation contribuera à nous unir davantage, et je vous prie d’accepter tous nos vœux pour la longévité elle bienfaisant développement de votre Société pour le pays.
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- 732 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUII.L.-AOUT-SEPT. 1923.
- ElDG. lYI A TELIA LI’H U E F U N G S A N S T A L T AN DEL ElDG- TeGHNISGIIEN HogILSCIIULE.
- Zurich, rr mai 19Î;>.
- Nous remplissons un devoir agréable en exprimant à votre Société toutes nos sympathies et les félicitations qu’elle mérite car, pendant plus d’un siècle, elle n’a pas seulement contribué, dans une large mesure, au développement de l’industrie française mais, par ses publications remarquables, a aussi exercé une influence fécondante sur l’essor des sciences techniques en général.
- SoCIEDAD CIENTIFICA ANTONIO AlZATE.
- Mexico, 2 mai 1923.
- Veuillez accepter nos félicitations les plus chaleureuses ainsi que les vœux sincères que nous formons pour la prospérité incessante de votre Société.
- American Society of Civil Engineers.
- New York, 9 mai 1923.
- Permettez-moi de vous adresser nos sincères congratulations à l'occasion de l’accomplissement de tant données de si bons services, et nos meilleurs souhaits de continuité dans votre prospérité et de succès de votre manifestation.
- The Siam Society.
- Banr/kok, 9 mai 1923.
- En vous exprimant nos regrets de ne pouvoir assister à votre manifestation, nous avons l’espoir que vous voudrez bien accepter les souhaits les plus cordiaux de la Siam Society de complet succès de votre commémoration et de prospérité longue et continue pour la Société d’Eiicouragement pour l’Industrie nationale.
- Société des Arts de Genève.
- Généré, Il mai 1923.
- Nous vous prions de trouver ici l’expression de notre sympathie et nos vœux les plus sincères pour le développement toujours croissant de votre si utile et appréciée Société.
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- EXTRAITS I)K LETTRES H K K U K S I>AIt LA SOCIETE d’eNO UJRAGEM EXT.
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- Professeur I)r II. Ka.mereingii Onnes,
- Membre correspondant de la Société d'Encouragement.
- Le g de, 1,1 mai J 021.
- Je regrette d’autant plus de ue pouvoir prendre part à votre manifestation ([lie j’aurais aimé témoigner par ma présence de la grande admiration que m'inspire l'ieuvre brillante et féconde de votre Société.
- Loyal Society oe Edi.xburgii.
- Edimbourg, 15 mai 192,1.
- Nous vous adressons nos sincères congratulations à l’occasion de votre fête commémorative et nous tenons à vous exprimer la très haute considération dans laquelle nous tenons les buts et la tâche de votre Société.
- Sir Robert Iïadfield,
- Membre correspondant de la Société d'Encouragement.
- Londres, 13 mai 1023.
- Je regrette vivement que des engagements antérieurs me retiennent à Londres au moment de votre manifestation, mais permettez-moi, étant un de vos membres anglais, de vous offrir mes félicitations très cordiales et de vous présenter mes meilleurs souhaits pour le succès continu de l’œuvre précieuse de votre Société.
- Je n’ai pas oublié que la Société d’Rncouragement a eu la bienveillance de remarquer mes travaux de métallurgie et m’a décerné une médaille d’or pour la découverte et l'invention des aciers au manganèse, question sur laquelle j’ai présenté un premier mémoire à rinstitution of Civil Eugeneers de Londres le 28 février 1888; ces travaux m’ont valu la médaille d'or et le. prix Telford de cette Société. Deux ans après, votre Société me décernait sa médaille d’or, puis une autre en 181)8 et enfin, en 1909, une médaille spéciale pour l'ensemble de mes travaux de métallurgie.
- Au cours de nues diverses recherches, j’ai toujours rencontré l’appui cordial de mes amis français, savants et techniciens, parmi lesquels je tiens à nommer MM. Il enrv Le Chatelier, André Le Ghatelier, Eoureel, Gautier, Euverte, Moissan, Dumas, Guillet, Guillaume, Charpy, Rreuil, Cellerier, Cheveneau, Ghcvenard, Fremont, Girod, Grenet, Geroult, le regretté Félix Robin: tous ces noms sont ceux d’hommes qui ont fait beaucoup progresser la science métallurgique.
- Je profite de l’occasion qui m’est offerte de vous écrire pour vous envoyer
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- entre autres un petit livre intitulé Spécial Steels qui vient de paraître. Il n’a pas la prétention d’être un traité sur la matière; il n’a pour but que de donner aux jeunes métallurgistes une idée de ce qui a été fait et de ce qui se fait actuellement dans cette importante question des alliages du fer avec d’autres éléments.
- Vous remarquerez dans ce livre les portraits de ceux qui ont le plus illustré la branche de la science métallurgique des aciers spéciaux : ce sont ceux de trois Français, cinq Anglais, un Italien, un Américain. On n’y voit aucun Allemand. Il n’y a à cela aucune raison politique : la raison en est qu’aucun Allemand n’a fait œuvre de grande originalité en ce qui concerne les aciers spéciaux. Le fait est curieux et mérite d’être signalé car, si je déteste le Hoche, je suis tout disposé à reconnaître à chacun ses mérites scientifiques s’ils sont justifiés et c’est après des recherches approfondies et consciencieuses que j’ai déterminé mon choix de portraits.
- Bureau of Standards.
- vu ashington, 16 mai 1923.
- Je tiens à vous assurer du vif intérêt que le National Bureau of Standards de Washington porte à votre œuvre. Personnellement, j’ai eu l’occasion d’avoir connaissance des grands travaux que votre Société a accomplis et vos publications continuent à trouver une place importante dans notre bibliothèque technique à l’usage des experts.
- Je félicite votre organisme pour son œuvre splendide et je lui souhaite les plus grands succès dans l’avenir.
- George K. Burgess, directeur.
- SocIETV OF G LAS,S TeCHNOLOGV.
- Sheffielcl, 19 mai 19-29.
- La célébration d’un centenaire est un événement important pour toute Société, et c’est particulièrement le cas pour la vôtre qui s’occupe des applications de la science à l’industrie.
- Association amicale des Ingénieurs anciens Elèves de l’École des Ponts et Chaussées de France.
- Paris, P1 juin 1923.
- Votre Société peut être fière de l’œuvre accomplie et des éminents services qu’elle a rendus et ne cesse de rendre, par son action vigilante et éclairée, non seulement à la France, mais encore à la civilisation et, par suite, à riiumanité entière.
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- EXTRAITS l)K LETTRES RELUES PAH LA SOCIÉTÉ [/ENCOURAGEMENT.
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- Institution oe Naval Architects.
- l.omlre<, V' juin 1923.
- L’œuvre que votre Société a accomplie pendant le siècle écoulé a été d’uue très grande valeur et cela non seulement pour le commerce et l’industrie de la France, car, en fournissant un brillant exemple de l’alliance de la science et de l’industrie, elle a montré au monde comment cette alliance peut être utilisée non seulement par le développement des ressources d’un pays mais aussi au bénéfice de toute l’humanité. La France a toujours tenu très haut le flambeau du progrès, dans les sciences comme dans les arts, et le monde lui doit un tribut d’admiration et de gratitude. En rendant hommage à la splendide activité de votre Société pendant plus d’un siècle, les délégués des sociétés savantes, lointaines ou proches, vous exprimeront les sentiments cordiaux qui animent vos collègues de toutes les branches de l'industrie et des sciences appliquées, et cela dans le monde entier.
- Académie royale serbe des Sciences et des Arts.
- Belgrade, 2 juin 1923.
- Au nom de l’Académie royale serbe, veuillez agréer nos félicitations à l'occasion du centenaire que célèbre ces jours-ci votre Société. Nous regrettons que les difficultés de l’heure actuelle ne permettent pas à l’Académie de s’v faire représenter et d’exprimer comme elle le désirerait ses sentiments envers une société qui poursuit une tâche si utile au progrès de la civilisation.
- Société hollandaise des Sciences, de IIaarlem.
- Haarlem, 3 juin 1923.
- (/est avec une juste satisfaction que vous pouvez passer en revue ce qui a été fait par votre Société pendant plus d’un siècle, et nous espérons de tout cœur qu’il lui sera donné, pendant de longues années encore, do prendre une part de plus en plus importante aux progrès techniques de toute nature et de travailler ainsi pour l’avantage de la civilisation et pour le bonheur de l’humanité.
- Society oe G las s Technology.
- Slieffield, A juin 1923.
- Y,.us avez eu, en vérité, une vie de cent vingt-deux ans sans cesser d’être utile, et pendant ce temps vous avez été témoins et ouvriers de progrès scientifiques nombreux et importants.
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- 136 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1023). — JUILL.-AOUT-SKIT. lî>23.
- Vos travaux et vos publications, en embrassant comme ils le font, tout le champ des applications scientifiques, la mécanique, l’électricite, les constructions civiles, l’aviation, l’automobilisme, les industries chimiques, l’agriculture et les beaux-arts, intéressent la vie de votre nation dans toutes ses manifestations. Nous avons constaté que, en ce qui concerne la verrerie, votre Bulletin renferme depuis un siècle des mémoires nombreux et fort remarquables.
- Nous sommes certains que la célébration de votre centenaire sera pour votre Société une source d’encouragement à persévérer dans ses elle rts et qu’elle aura pour effet de lui rendre une jeunesse nouvelle et d’accroître son désir de poursuivre sa grande tâche.
- Société des Arts, Classe d’industrie et de commerce ( Atii énée de G enÈ VE).
- Genève, .ï juin 192.1.
- L’attrait que nous aurions trouvé aux séances et aux visites qui auront lieu en l’honneur du centenaire de la déclaration d'utilité publique de la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale suffirait à justifier nos regrets. Mais il y a plus : nous aurions été heureux de pouvoir, par notre présence, affirmer avec plus de force encore, l’intérêt et la sympathie qu'une sœur aînée porte à vos travaux.
- La Société des Arts de Genève, fondée en 1770, sous le nom de « Société pour l’Encouragement des Arts », et tout spécialement la Classe d’industrie et de Commerce de la Société des Arts de Genève, poursuivant un but identique à celui de votre Société, vous comprendrez toute la sincérité de nos félicitations et de nos vœux à l’occasion de votre brillant centenaire, ainsi que l’intérêt que nous portons à vos travaux, dont le désintéressement et l’incontestable utilité ne peuvent qu’admirablement conduire à l’idéal élevé que vous vous êtes assigné.
- A S S 0 CIA Z10 N E E L E T T R 0 T E C NIC A IT A LIA N A.
- Borne, 7 juin 192:1.
- Je vous confirme nos meilleurs sentiments et les vœux sincères que nous formons pour la prospérité de votre Société et pour la plus cordiale entente entre nos deux associations.
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- KXTHAIT.S DE LETTRES REÇUES PAR LA SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT. 737 Institut polytecunioue de (! renoble (télégramme).
- Grenoble, 1 juin 192,3.
- Institut polytechnique de (irenoble envoie Société vœux les meilleurs et félicitations sincères occasion centenaire déclaration utilité publique.
- Barbillion.
- StOWARZYSZENIE TECHNIKOW W LuBLINlE.
- Lubline, .30 juin >923.
- Nous regrettons d’autant plus de n’avoir pu nous faire représenter à votre manifestation que nous avons manqué une occasion de vous témoigner une fois de plus le vif intérêt que nous portons à toute preuve de la vitalité de votre Société et de n’avoir pu aussi profiter de cette occasion pour entretenir avec vous des relations plus étroites, si désirables pour nous. Nous sommes persuadés que, dans l’avenir, nous serons plus heureux et que nous pourrons vous prouver le vif intérêt que nous portons à votre Société.
- Nous ne vous en envoyons pas moins, quoique en retard, nos plus chaleureuses félicitations pour l’événement mémorable que vous venez de célébrer.
- Tome 13b. — Juillet-Août-Septembre 1923.
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- BULL. DE LA SOC. d’eNC. POUR L’iNDUSTRIE NATIONALE.
- JUI LL.-AO U T-,SE PT. 1923.
- TOAST PORTÉ PAR M. BÂCLÉ,
- Président de la Société d’Encouragement,
- LORS DU BANQUET DU 9 JUIN 1923
- Monsieur le Président,
- Messieurs les délégués étrangers et français,
- Mesdames, Messieurs et chers Collègues,
- Ce banquet de ce soir vient clore la série des remuons solennelles par lesquelles nous avons commémoré le souvenir, déjà plus que centenaire, de la fondation de la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale, et avant que nous ne nous séparions, j’ai l’agreable devoir d’exprimer en son nom nos meilleurs remerciements à tous ceux qui, à des titres divers, ont contribué au succès de nos fêtes.
- Nous me permettrez de commencer par nos collaborateurs bénévoles, industriels, ingénieurs ou savants, qui nous ont gracieusement fourni les éléments de cette manifestation, soit en nous accueillant dans les établissements qu’ils dirigent, soit en exposant devant nous, dans des conférences du plus liant intérêt, l’état des questions faisant l’objet de leurs travaux.
- M. Breton, à l’Oftîce des Inventions industrielles,
- M. Guillaume, au Pavillon de Breteuil, ainsi que MM. Pérard et Mande!, ses adjoints,
- M. E e c h e va 11 i e r- G h e vi gn a r d, à la Manufacture de Porcelaine de Sèvres,
- NI. André Léauté, administrateur-délégué, MM. Dunoyer et Georges Baume, co-directeurs a la Société de Recherches et de Perfectionnements industriels.
- MM. les commandants Garnier et Brenot, ingénieurs à la Compagnie de Télégraphie sans Fil qui, avec l’aimable autorisation de MM. J. Cambon et Bousquet, présidents des compagnies Radio-France et de T. S. F. nous ont reçus et guidés dans nos visites au Centre radioélectrique de Sainte-Assise ainsi que MM. Benvoisé, chef de poste, le commandant Jeux, et NI. le IMGar-saux, 1 habile organisateur des ingénieux appareils que nous avons admirés pour 1 examen medical des pilotes a l’Aéroport du Bourget, puis nos éminents conférenciers qui ont su illustrer l’intérêt de ces visites en développant
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- TOAST PORTÉ PAH M. BAC LÉ LE 9 JUIN 1923.
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- devant nous ces questions nouvelles dans lesquelles ils se sont acquis une maîtrise incontestée, comme M. le général Ferrié et M. le colonel Renard.
- Nous leur adjoignons dans l’expression de nos remerciements nos conférenciers d’hier matin, MM. Lindet, Renouard et Boulanger, qui nous ont entretenus des dévastations allemandes spécialement dans les industries agricoles textiles et des cuirs, M. Toulon qui nous a présenté l’histoire de la Société d’Fncouragement pendant le centenaire écoulé, et, en prévision de la visite que nous devons faire demain au Conservatoire des Arts et Métiers, de concert avec le Congrès du Chauffage industriel, présidé par notre collègue, M. Walckenaer, nous remercions à nouveau M. le directeur Gabelle qui veut bien nous y recevoir.
- Vous vous joindrez certainement à moi pour adresser aussi nos remerciements tout spéciaux à notre dévoué collègue, M. Gustave Lyon, qui nous offre demain une soirée artistique sur l’intérêt de laquelle je n’ai pas besoin d’insister, car elle constituera en même temps, comme vous savez, une véritable reconstitution historique nous reportant à l’époque même de la fondation de notre Société.
- Vous ne me pardonneriez pas d’omettre ici dans l’expression de mes remerciments, tout le personnel attaché à notre Société qui n’a pas hésité à s’imposer un effort exceptionnel pour assurer le succès de cette manifestation, et spécialement notre Agent Général, M. E. Lemaire, qui s’est consacré à cette tâche écrasante avec tant d'intelligence et de dévouement, de même que nos jeunes commissaires dont vous avez pu apprécier toute l’obligeance et la courtoisie.
- En dehors des concours gracieux que nous avons rencontrés, le succès de cette manifestation est dû en même temps, et pour une large part, aux patronages qu’elle a obtenus des plus hautes personnalités de l’Etat, comme à la participation des nombreux délégués étrangers et français qui ont rehaussé par leur présence l’éclat de nos fêtes, et je dois maintenant leur exprimer à tous, les sentiments de profonde gratitude que nous en éprouvons.
- Nous les présentons tout d’abord, en y joignant nos respectueux hommages, à M. le Président de la République, qui a bien voulu se faire représenter à ce banquet après nous avoir fait l’insigne honneur de présider notre séance solennelle; à M. Dior qui, non content d’avoir accompagné ce matin M. le Président de là République, a bien voulu se faire représenter à ce banquet qu’il s’est trouvé empêché au dernier moment de présider personnellement.
- Nos remerciements s’adressent en même temps à MM. les Ministres qui ont bien voulu se faire représenter également à notre séance solennelle de ce matin et à ce banquet; nous sommes d’autant plus honorés de voir au milieu de nous les hauts fonctionnaires qui ont bien voulu accepter cette
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- mission que les services qu’ils dirigent dans ces ministères, Commerce et Industrie, Travaux publics, Agriculture, Enseignement technique, Aéronautique, réunissent vraiment les principaux facteurs de l’activité nationale dont ils sont les tuteurs obligés et au développement de laquelle notre Société s’efforce d’apporter sa collaboration suivant la mission que lui ont assignée ses fondateurs. Elle est fière de se rappeler qu’en sa qualité de doyenne de nos sociétés techniques de France, elle a été considérée pendant le centenaire écoulé comme une sorte d’institution officielle, une véritable académie des sciences industrielles, dont l’avis était souvent demandé par les ministères techniques; elle a eu fréquemment du reste l’honneur de compter parmi les membres de son Conseil, nombre de liants fonctionnaires attachés à leurs différents services. C’est ainsi que, tout en conservant sa pleine indépendance dans la conduite de ses travaux, elle a pu souvent concerter son action avec la leur, pour le plus grand profit de l’industrie dont elle veut être l’auxiliaire dévouée en même temps que la conseillère avisée; et 1 appui qu’elle a rencontré auprès d’eux a contribué certainement, dans une large mesure, à lui mériter l’autorité que les milieux techniques compétents veulent bien lui reconnaître en France et à l’étranger.
- Nous exprimons également nos remerciements à l’Académie des Sciences quia bien voulu se faire représenter à nos différentes réunions en y déléguant son éminent président, iM. Ilaller. Il nous apporte en effet par sa présence un nouveau témoignage de l'intérêt que la docte assemblée, qui réunit les savants les plus distingués de notre pays, veut bien accorder à nos travaux ; nous sommes fiers de penser que nous comptons parmi nos collègues une proportion élevée de membres de l’Institut, et c’est encore dans nos rangs que l’Académie des Sciences a choisi la plupart des membres de la nouvelle section des applications industrielles qu’elle vient de constituer récemment. Par là, elle a voulu à son tour contribuer au perfectionnement des méthodes de fabrications restées encore empiriques en montrant aux praticiens la fécondité des résultats qu’ils pouvaient attendre des recherches scientifiques rigoureusement conduites, pour éclairer la technique de leurs fabrications.
- E’est là du reste le programme que notre société s’est constamment effo rcée d’appliquer dans le passé et dont notre éminent collègue, M. Henry Le Chatelier a su fixer les règles précises. Nous sommes heureux de voir que, d’accord avec lui, l’Académie l’adopte à son tour en y donnant la consécration de sa haute autorité.
- A cette œuvre féconde qui nous intéresse tous au même titre, les diverses sociétés savantes ou techniques ici représentées, ont apporté également leur collaboration, et c’est un devoir pour le président de la Société d'Encouragement de le proclamer aujourd’hui à nouveau devant les délégués
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- TOAST PORT K PAR m. bâclé le 9 JUIN 1923.
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- qu’elles ont bien voulu charger de les représenter à nos Tètes en môme temps que nous leur en exprimons nos vifs remerciements. Leur présence au milieu de nous vient en effet attester une fois de plus la cordialité des relations qui rattachent notre Société à ces différents groupements, dans lesquels du reste nous comptons presque toujours quelques-uns de nos sociétaires. Plusieurs de ces groupements sont d’ailleurs des sociétés filiales de la nôtre qui s’en sont détachées pour pouvoir se consacrer plus spécialement à l’industrie particulière qu’elles avaient en vue.
- Quelle que soit la variété des programmes que nos sociétés françaises se sont ainsi assignés, elles n’en restent pas moins toutes guidées comme nous par celte préoccupation commune d’apporter leur collaboration effective, si modeste soit-elle, pour la recherche des progrès que les applications scientifiques peuvent provoquer dans l’industrie ou l’agriculture, car nous estimons tous qu’en nous efforçant ainsi d’accroître l’emprise que l’homme peut exercer sur les forces aveugles de la nature, nous travaillons pour l’intérêt de l’humanité aussi bien que pour la gloire et la prospérité de la patrie française.
- Forts de cette conviction, c’est avec confiance que nous faisons appel à la collaboration des corps savants et des sociétés techniques étrangères qui se rattachent au même idéal, et qui poursuivent, comme nous, le progrès de la civilisation dans une même pensée d’union et de fraternité des peuples, fondée sur le respect du droit et de la justice. A ce titre, je tiens à redire à nouveau à leurs éminents délégués combien notre Société est honorée de leur participation à ces fêtes, et à leur exprimer nos sentiments de vive et profonde gratitude en les priant de vouloir bien se faire nos interprètes auprès des groupements qu’ils représentent.
- Nous avons entendu avec une joyeuse fierté et non sans une profonde émotion la lecture des adresses qui nous ont été remises hier en leur nom, car nous y avons trouvé, en même temps qu’une marque de haute estime pour notre Société, un témoignage de cordiale sympathie qui nous a vivement touchés.
- Vous me permettrez en effet, MM. les Délégués étrangers, d’estimer que ce témoignage dépasse notre modeste Société pour embrasser en même temps notre patrie française ; aussi, nous est-il d’autant plus précieux, et il restera pour nous le meilleur souvenir que nous conserverons de ces fêtes.
- Nous y trouverons encore, et tous nos compatriotes avec nous, le meilleur gage des progrès nouveaux que nous pouvons espérer dans l’avenir lorsque les sociétés techniques, les savants et les chercheurs de toutes les nations sauront concerter leurs efforts pour le bien commun de l’humanité en écartant ces sentiments égoïstes d’envie haineuse et de basse jalousie
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- dont nous avons éprouvé, pendant la guerre, les effets malfaisants. Par la en effet, nous préparerons vraiment pour un avenir meilleur cette paix à laquelle nous aspirons tous et qui est réservée suivant le message évangélique « aux hommes de bonne volonté ».
- En attendant celte échéance malheureusement encore lointaine qui apportera, nous l’espérons, le couronnement du cycle nouveau que la grande guerre vient d’ouvrir dans l’histoire de l’humanité, permetlez-moi aujourd’hui de résumer l’expression de notre gratitude dans les toasts suivants par lesquels je suis certain de traduire vos sentiments unanimes.
- Je vous propose tout d’abord de lever vos verres en l’honneur de M. Alexandre iMillerand, ie vénéré président de la République française, et de tou» les Souverains et Chefs d’Etat des nations étrangères ici représentées ;
- Je bois à la santé de MM. les Ministres ici représentés, et de leurs très distingués représentants :
- M. L. Dior, ministre du Commerce, qui s’est fait le défenseur avisé des intérêts de la production nationale dans la lutte économique présente;
- M. Le Trocquer, ministre des Travaux publics, qui poursuit avec succès dans la Ruhr cette lutte économique non moins difficile et dangereuse que la lutte militaire à qui elle succède;
- M. Cliéron, ministre de l’Agriculture, qui, de son coté, lutte avec tant de bonheur et d’énergie pour celte industrie primordiale qu’est l’agriculture;
- M. Gaston Vidal, qui s’est attaché avec tant d’énergie et de dévouement à donner à l’enseignement professionnel, à tous les degrés, le développement dont il a besoin dans notre pays;
- M. Laurent Eynac, qui a su imprimer à l’Aéronautique française une impulsion si féconde;
- A tous nos conférenciers et à nos collaborateurs bénévoles dont je rappelais les noms en commençant;
- Et enfin, à vous, MM. les Délégués, qui représentez parmi nous, les corps savants, les diverses sociétés techniques étrangères et françaises, nos sœurs et nos émules, qui travaillez comme nous pour le progrès des sciences appliquées dans l’intérêt général de l’humanité, la Société d’Encouragement vous exprime à tous, par ma voix, avec les remerciements qu’elle vous adresse, les vœux qu’elle forme pour le succès de vos travaux et pour la prospérité des pays que vous représentez.
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- RUEE. DK LA SUC. ü’eNC. POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- JüILL.-AOUT-SERT. l'J2,'L
- TOASTS PORTÉS PAR LES DÉLÉGUÉS LORS DU BANQUET A L’HOTEL LUTETIA
- le 9 juin 1923.
- BELGIQUE
- Toast porté par M. Delleur.
- Pendant la guerre, lorsque la grande majorité des Belges étaient enfermés dans un cercle infernal, nous avions d'un côté, au nord, 1 Allemagne, qui représentait pour nous les territoires où l’on emmenait nos ouvriers en esclavage; d’un autre côté, la Hollande, si généreuse, si accueillante, de laquelle, cependant, nous étions séparés par des fils de fer où l’on faisait [tasser des courants électriques allante tension, et contre lesquels allaient mourir nos malheureux enfants qui cherchaient à rejoindre leur armée.
- Et enfin, vers la France, une barrière infranchissable de fer, de feu, de flammes et de gaz asphyxiants.
- Et, dans cet enfer, nous avions, pour alimenter nos esprits, la presse allemande, qui voulait imprimer dans nos cœurs le sentiment de la puissance germanique.
- dépendant, nous avions confiance dans la victoire. Cette confiance se basait non seulement sur le secours des Anglais, des Italiens et des Américains, pour lesquels nous avons la plus grande reconnaissance, mais surtout, je tiens à le dire devant une assemblée française, se basait sur la confiance que nous avions dans la science française. Nous savions que toutes les grandes découvertes émanaient de vous; nous nous rappelions que le premier ballon était dû à Montgolfier, que la chimie avait été inventée par Lavoisier, que dans l’électricité ce sont les Français qui ont été les maîtres et qu’il en a été ainsi dans toutes les branches de la science.
- Nous nous disions que, du moment que la France était à la tète de la guerre, nous pouvions compter sur la victoire. C’est pour cela que nous avons maintenu cette mentalité belge, qui a été admirée du monde entier ( Vifs applaudissements).
- Et aujourd’hui encore, alors qu’une vague de bolchévisme passe sur
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- le monde, alors que tous les esprits sont troublés, nous avons confiance, car nous savons, s’il est un peuple qui saura opposer une barrière infranchissable à cette influence mauvaise, c’est la France. Nous savons qu’un peuple qui a pu produire une littérature aussi puissante que la vôtre, un peuple qui possède des noms comme ceux de Fa Fontaine, Racine, Molière, et tant d’autres qui sont admirés dans le monde entier, un peuple qui s’appuie sur de tels exemples et sur de telles leçons 11e peut pas périr (Applaudissements un a n im es ).
- C’est pour cela, Messieurs, que nous avons confiance que si l’Europe est traversée par ces courants néfastes, c’est encore du côté de la France que la barrière la plus forte sera opposée (Applaudissements).
- Et ici, je demande pardon à nos Collègues des Etats-Unis, pour lesquels nous avons, nous Belges, tant de reconnaissance, puisqu’ils nous ont aidés et soutenus pendant la guerre, je leur demande pardon de ce que je vais dire, mais nous croyons en Belgique que cet esprit subtil de la France est dù aux bons vins que son territoire produit (Rires et applaudissements).
- Et c’est pour cela que je vais lever mon verre, rempli de ce vin pétillant, à la santé de l’avenir éternel du peuple français (Salue d'applaudissements).
- GRANDE-BRETAGNE Toast porté par M. Cross.
- J’ai l’honneur et l’agréable mission de prendre la parole pour représenter, en premier lieu, la Royal Society of Arts de Londres, société aussi fort ancienne, dont les fonctions et les intérêts sont semblables à ceux de la Société d’Encouraofement.
- Je suis chargé aussi de représenter la Chemical Society, de Londres, et la Society of Chemical Industry, de Londres, et de vous apporter leurs félicitations les plus chaleureuses à l’occasion de cette manifestation solennelle.
- Messieurs, nous vivons malheureusement à une époque de secousses et de bouleversement, conséquences prolongées, fruit de ce que l’esprit violent et le super-égoïsme de l’Allemagne ont semé.
- Fermant les yeux sur ces actualités, nous nous réjouissons en pensant aux progrès de l’humanité, dans le sens où l’a compris la Société d’Encoura-gement. L’industrie marche, ou plutôt coule comme un fleuve; sa marche est réelle et le fleuve est alimenté par les innombrables ruisseaux du progrès technique.
- En remontant ce fleuve, on arrive aux sources actuelles et idéales’; nous citons le moulin primitif, la forge, le rouet de la fileuse d’autrefois, le
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- TOASTS PORTES PAR LITS DÉLÉGUÉS LE 9 JUIN 19-23.
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- pressoir des premiers vignerons; ils rappellent à notre imagination toute cette vie de travail joyeux des artistes-ouvriers d’autrefois, qui caractérise l’aurore de notre civilisation. A notre époque de production intensive, ces types de l’industrie primitive ne sont plus confiés qu’aux soins des conservateurs de musées, mais ils sont immortalisés par nos artistes dans les innombrables chefs-d’teuvre que la peinture, la littérature et même la musique nous ont légués. Et ces chefs-d’œuvre, s’ils éveillent en nous le sentiment du pittoresque, du romanesque, ils nous rappellent aussi à la notion de la vérité. Ces types primitifs représentent les vérités fondamentales de la technique, la base véridique de l’industrie qui n’est autre chose que la réalisation intégrale au point de vue scientifique des qualités des matières premières et des puissances de l’énergie, et au point de vue philosophique des principes primaires avec lesquels l’esprit humain façonne ses conceptions de l’évolution harmonieuse, équilibrée. En ce qui concerne l’industrie, ces principes se résument dans ces trois mots : beauté, utilité, économie.
- Dans une assemblée telle que la présente, je me permets de considérer cette formule comme admise, et d’autant plus que je peux me placer sous la protection de l’économie pour raccourcir mes paroles!
- J’arrive au but que vous avez prévu, porter à votre Société un toast au nom des Sociétés anglaises, des Associations, de ceux de nos confrères anglais qui travaillent directement ou indirectement au développement de l’industrie.
- Aies compatriotes savent apprécier la contribution de la France au progrès de l’industrie moderne et au progrès de la civilisation; et notre appréciation est accompagnée d’une vive admiration, car nous savons reconnaître avec émotion combien de dons de l’esprit ont inspiré tant de vos compatriotes que leurs découvertes et leurs inventions ont placés à la tête des industries les plus importantes de l’Europe moderne : l’automobile, l’aéroplane, les industries aussi hétérogènes que vastes, créées, remodelées et développées par les recherches de Pasteur, les applications industrielles des travaux de Sabatier; en dernier lieu, je me permettrai de citer la soie artificielle que nous devons à la conception géniale de Hilaire de Chardonnet et dont le développement industriel, grâce à la Société française de la Viscose, a pris aujourd’hui une importance considérable.
- Le Français est un précurseur, un promoteur, un pionnier.
- Messieurs, buvons un coup en l’honneur de la Société d’Encouragemcnt qui a près d’un siècle et quart d’existence; en l’honneur des pionniers de l’industrie française, à la gloire de la France dont l’industrie est, si j’ose dire, traduisant mon anglais, sa chère et plus tendre moitié.
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- IRLANDE
- Toast porté par M. George Fletcher.
- Monsieur le Président,
- Je désire, en premier lieu, vous remercie]’ de l’honneur que vous m’avez fait en me confiant la tache de porter un toast en cette occasion mémorable. J’ai déjà eu le privilège de présenter les salutations très cordiales de la Société Royale de Dublin, laquelle, en réponse à votre aimable invitation, m’a nommé son représentant auprès de vous.
- Déjà en 1780 cette Société — aujourd’hui vieille de deux siècles d’une vie utile et vigoureuse — s’est vu louée par le célèbre écrivain Arthur Young. Arthur Young, qui n’est pas inconnu en France, écrivait dans son livre .1 Tour in Ireland : « A l’Irlande est dû l’honneur d’avoir donné naissance à la Société de Dublin qui a le mérite incontesté d’être la plus ancienne de toutes les sociétés semblables qui existent en Europe. »
- Son œuvre pour la science, l’agriculture et l’industrie vous est bien connue. J’y fais allusion seulement pour indiquer la similarité des objets poursuivis par la Société de Dublin et la Société (l’Encouragement et pour indiquer les liens de sympathie et d’amitié qui ont caractérisé toute la durée déjà longue de leurs rapports. Je souhaite que ces rapports deviennent plus rapprochés encore et se fortifient.
- On ne peut guère mentionner la Société royale de Dublin sans se rappeler la Société sœur, l’Académie royale irlandaise. Complément de la première, l’Académie, comme elle, est tout irlandaise par son origine. Cette grande Société, connue pour son travail plein de zèle à l’égard des recherches scientifiques, l’est d’une façon spéciale à l’égard de l’ancienne culture irlandaise. Elle veille sans cesse à la conservation et à l’étude de sa collection sans égale de souvenirs précieux et des restes d’une civilisation celtique qui a donné aux pays de l’Europe occidentale plus même qu’elle n’en a reçu.
- Le sentiment artistique et la merveilleuse habileté, dont le calice d’Ardagh et la Croix de Cong sont les plus frappants exemples, ne sont pas perdus : témoins les produits artistiques qui sortent des ateliers irlandais d’aujourd’hui.
- On dit parfois que l’industrialisme moderne est ennemi de l’art manuel. Et cependant l’art manuel n’est jamais parvenu à un point plus élevé qu’aujourd’hui. Mais l’irrésistible progrès des découvertes scientifiques a nécessairement changé son caractère. L’introduction de la vapeur et le développement de l’industrie mécanique qui s’ensuivit, ont rendu essentielles une plus grande perfection et une adaptation aux nouvelles conditions néces-
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- TOASTS l'oRTKS PAH I.KS DKI.KGUKS l.K 9 .111X 1923.
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- sitées par l’application toujours croissante des sciences à l’industrie. Ces développements entraînent une formation plus serrée de nos industriels et nous reconnaissons maintenant l'importance de l’enseignement technique et scientifique dans tous les rangs de notre armée industrielle.
- Pour cette raison, je suis d’autant plus heureux de pouvoir vous apporter les félicitations de l’Association Irlandaise de l'Enseignement technique qui tient cette semaine à Dublin son congrès annuel.
- Résolution du Congrès de l’Irish technical Instruction Association [6 juin 10 23).
- L’frish technical Instruction Association réunie en congrès envoie ses cordiales félicitations à la Société d’Encouragement pour l'Industrie nationale et, reconnaissant la similarité de buts et d’objets des deux associations, souhaite à la Société d’Encouragement une longue carrière d’utilité publique toujours croissante.
- Ce congrès, où se réunissent les représentants des Comités de l’Enseignement technique du pays tout entier, nmd de grands services depuis vingt-deux ans. Les fonctions de l’Association sont analogues à celles qui sont exercées par la Société d’Encouragement car le système d’instruction technique administrée par le Département de l’Agriculture et de l'Instruction technique comprend l'encouragement de l’industrie.
- Cm Département, par exemple, a commencé des enquêtes sur nos ressources en force motrice et, depuis quelques années, nous avons des rapports très utiles rédigés par les Comités et les Commissions chargés d’examiner nos ressources en charbon, en tourbe- et en forces hydrauliques. Ces rapports ont été complétés par les discussions de nos sociétés professionnelles telles que l'Institut des Ingénieurs civils et l’Institut des Ingénieurs électriciens. Ces travaux porteront leurs fruits, sans doute, dans un avenir prochain au bénéfice de l'industrie irlandaise.
- Dans le domaine de l'agriculture — la principale industrie de l’Irlande — la Société irlandaise pour l’Organisation de l’Agriculture a rendu des services inestimables par ses encouragements à la coopération entre nos fermiers et par l'organisation de la production et des marchés de leurs produits.
- Ces sociétés irlandaises et d’autres encore travaillent bénévolement poulie bien-être de l’Etat libre et leurs travaux trouvent leur plein essor dans la liberté de l’ère nouvelle qui commence.
- Nous avons suivi avec une admiration profonde les triomphes de vos hommes de science, la rapidité avec laquelle leurs découvertes sont appliquées et adaptées aux besoins de l’industrie, et pour ne citer qu’un seul exemple, l’utilisation croissante des sources naturelles de force motrice. J’ai eu moi-même l’occasion d'étudier vos énormes progrès faits dans l’emploi de la houille blanche, surtout dans l’Isère. Nos yeux se tournent tout naturel-
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- lement vers l’œuvre splendide de votre Société dont les objets sont si semblables à ceux des Sociétés que je viens de mentionner. Elles apprécient hautement cette œuvre et elles souhaitent pour votre Société une longue vie de travail utile au service du bien public.
- Il suffît de se rappeler les nombreux liens historiques et autres qui nous unissent si heureusement pour se convaincre que ces souhaits viennent du cœur.
- ETATS-UNIS
- Toast porté par M. Laurence V. Benêt.
- Vice-président honoraire de VAmerican Society of Mechanical Enyineers.
- Monsieur le Président, Messieurs,
- Parlant au nom des Sociétés techniques et des Fondations savantes des Etats-Unis, je me fais un grand plaisir de vous exprimer mes félicitations à l’occasion de cette manifestation solennelle et de vous apporter l’admiration de mes compatriotes pour vos efforts magnifiques en faveur de vos industries nationales pendant près de cent vingt-cinq ans. Mais je ne remplirais pas tout mon devoir en me bornant à cette expression de nos hommages en quelque sorte professionnels. Je tiens à vous apporter en même temps nos sentiments de sympathie profonde, sympathie qui a son origine au xvme siècle, lorsque nos aïeux ont versé ensemble leur sang dans la lutte pour l’indépendance des Etats-Unis. En évoquant les noms de Washington, de Lafayette, de Ilochambeau, je trouve l’occasion de vous assurer que les sentiments des Américains n’ont nullement changé à travers les siècles et que nos efforts communs pendant la grande guerre n’ont fait que resserrer les liens entre nos deux grands peuples.
- Quand la terre de la belle France a été souillée par l’envahisseur barbare, le cœur du peuple américain s’est serré devant vos souffrances; quand nous sommes entrés, — tardivement peut-être — dans la lutte à côté de vos héroïques armées, ce fut pour nous un privilège inoubliable; quand la victoire a été gagnée, ce fut une réjouissance qui s’étendit de l’Atlantique au Pacifique.
- Depuis la libération de vos départements envahis, depuis que l’Alsace et la Lorraine ont été rendues à la patrie, nous avons suivi avec la plus profonde admiration la restauration de vos pays dévastés, le rétablissement de vos industries, et cela par vos propres moyens, et en dépit de la carence de l’Allemagne, cherchant comme toujours des échappatoires à ses engagements solennels.
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- TOASTS PORTES PAU LITS DÉLÉGUÉS LL il JUIN 11)23.
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- Los ennemis de la France ont vainement cherché à faire croire au peuple américain à l’impérialisme, au militarisme, de la France. Nous connaissons trop bien votre désir de paix, de sécurité, de tranquillité; nous vous avons vu passer de la guerre au travail; nous avons vu vos industries se relever, vos anciens combattants retourner joyeusement aux champs et aux ateliers. Nous sommes convaincus de vos intentions pacifiques; les mesures que prend actuellement la France pour s’assurer les paiements prévus par le Traité de Versailles, nous les comprenons. Nous avons pleine confiance en vos efforts, et nous voyons pour la France un avenir plus prospère et plus heureux et toujours montrant le chemin dans la marche de la civilisation.
- Au nom des sociétés que j’ai l’honneur de représenter, je vous salue, Messieurs les Français. Vive la France!
- Toast porté par M. de Pulligny.
- Mesdames, Messieurs,
- A votre séance inaugurale, je vous ai apporté les compliments et les vœux des Ingénieurs civils américains, dont la vieille et puissante Société, la doyenne des sociétés techniques des Etats-Unis, m’a fait l’honneur de me désigner pour la représenter à votre fête.
- En son nom, je porte tout particulièrement un toast à la Société d’Encou-ragement, à sa prospérité, à son brillant avenir, mais je vous propose encore autre chose, je le propose à tous les ingénieurs, à tous les techniciens, à toutes les personnes présentes. Je propose que ce soient nous qui envoyions une pensée confraternelle à nos amis les ingénieurs américains, et je propose que ce message sans fil, qui se passera d’antenne comme d’alternateur, soit chargé de notre amitié, de notre estime, de notre admiration pour ces rudes travailleurs et pour la part glorieuse qu’ils ont prise au développement, à la richesse et à la grandeur de leur pays (Vifs applaudissements).
- ITALIE
- Toast porté par M. Nicolini.
- Monsieur le Président, M ESSIEURS,
- Invité à parler au nom de l’Italie, de ses nombreuses Académies et Sociétés scientifiques et industrielles et en particulier au nom de l’Association électrotechnique italienne que j’ai l’honneur de représenter en France, il m’est très agréable d’ètre leur interprète auprès de votre éminent président M. Bâclé et
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- de tous les membres de la Société d’Encouragement pour l'Industrie nationale, des sentiments de vive reconnaissance des savants et des industriels italiens que vous avez bien voulu convier à participer aux fêles du 122° anniversaire de votre Société.
- Ce n’est pas toutefois sans une grande émotion que je prends la parole dans cet illustre milieu où vibre l’âme généreuse de ceux qui, savants, industriels ou mécènes, ont uni depuis plus d’un siècle leurs efforts pour encourager sous toutes les formes le progrès industriel de la France.
- Honorer aujourd’hui la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale dans toutes ses manifestations, dans tous ses travaux, depuis ses origines lointaines, signifie exalter tout ce qu’il y a de plus noble et généreux dans l’esprit humain; c’est glorifier le travail dans toute sa plus haute signification.
- Quoi de plus élevé, en effet, et de plus efficace que cette union intime constamment réalisée par cette Société entre la science et l’industrie, que l’émulation créée en accordant de nombreux prix, des médailles, des subventions pour les recherches et les études, des aides aux inventeurs peu fortunés, des récompenses aux vieux serviteurs ; ou en patronant des écoles d’apprentissage et d’enseignement professionnel !
- Société conseillère par excellence, elle est devenue peu à peu une vraie académie de sciences industrielles. Elle peut être fière d’avoir donné naissance à une nombreuse lignée de sociétés scientifiques très brillantes qui aujourd’hui partagent avec leur aînée le champ toujours plus fécond des recherches et des réalisations industrielles.
- Chaque guerre pose aux pays qui la subissent des questions nouvelles et la grande et terrible guerre que la France et l’Italie ont supportée si vaillamment côte à côte, a laissé, en même temps que d’énormes blessures encore ouvertes, une quantité infinie de problèmes à résoudre.
- D’autre part un esprit nouveau est né des souffrances endurées. De nouvelles méthodes s’imposent en toute chose et notamment dans l’organisation du travail et dans l'industrie en général.
- L’effort guerrier, en éprouvant pendant de longues années les intelligences et les énergies, dans les découvertes et dans les applications de guerre, a décuplé la force du travail et a permis de découvrir la vraie mesure de la capacité industrielle du pays.
- Libérées du joug industriel allemand, conscientes des qualités de leur race, nos deux nations sœurs préparent résolument leurs nouvelles activités nationales.
- Pour la longue et pénible période des réparations, la France sait qu’elle peut compter sur ses enfants dont la guerre a trempé l’intelligence et les
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- TOASTS PORTÉS PAR LES DÉLÉGUÉS LE 9 JUIN 1923.
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- bras. Le merveilleux travail de reconstruction déjà accompli dans les régions dévastées depuis la fin des hostilités à ce jour est là pour le témoigner. A ces activités renouvelées doivent aller les plus larges encouragements.
- Plus que jamais devant cette nouvelle situation le rôle des sociétés, telle que celle que nous honorons ce soir, au lieu de s’effacer ne peut que grandir davantage.
- C’est dans cette pensée de confiance que les savants et les industriels italiens s’associent ce soir de tout cœur à cette fête de l’intelligence et de l’esprit français, et à l’hommage universel aux glorieux souvenirs de votre Société.
- Monsieur le Président, Messieurs, en levant mon verre en l’honneur de votre beau pays, je bois au développement et à l’avenir toujours plus fécond de la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale et à une coopération toujours plus intense entre la France et l’Italie. Vive la France! Vive l’Italie !
- JAPON
- Toast porté par M. Sousmou Nagaé.
- C’est avec grand plaisir que je prends la parole, en tant que représentant des sociétés techniques et savantes japonaises et que je remercie M. le Président de la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale d’avoir bien voulu m’inviter aujourd’hui.
- J’ai été à même de remarquer quels grands efforts ont été ceux de la Société d’Encouragement qui fête aujourd’hui son 122e anniversaire; et combien l’industrie française est, et a toujours été l’excellente conseillère de l’industrie japonaise ; celle-ci ne peut rester insensible aux remarquables résultats que la France a obtenus sur ce terrain.
- En effet, n’est-ce pas l’ingénieur Verny qui a fondé les Chantiers de Yokosuka? n’est-ce pas M. Bertin qui a construit trois croiseurs importants de notre Marine, ce qui a marqué une date dans l’évolution de la Marine japonaise. Enfin, notre aviation n’a pris son essor qu’à dater de la visite de la Mission du Colonel Faure en 1918. D’une façon plus générale encore, tous les grands principes qui régissent l’industrie, découvertes scientifiques, techniques ont permis à notre industrie de s’éveiller et ont guidé ses premiers pas.
- Et ceci rapproche tout naturellement nos deux pays dans la paix, comme ils l’ont été pendant la guerre; que les relations du Japon et de la France soient, à tous les points de vue, mais particulièrement au point de vue éco-
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- nomique, parfaitement unies ; les efforts de la Société d’Encouragement y auront contribué fortement, et je veux lever mon verre à la prospérité de cette belle association et à celle de l’industrie française tout entière.
- PAYS-BAS
- Toast porté par M. von Hemert.
- Monsieur le Président, Messieurs,
- Je ne puis refuser l’aimable invitation de votre Conseil qui me donne l’occasion de vous exprimer à nouveau mes vœux pour une longue période de succès de vos travaux, et de vous redire également combien la Société d’Encouragement à l’Industrie en Hollande désire s’associer à vos efforts pour collaborer avec vous à l’extension et au développement de l’industrie et du commerce non seulement en France et en Hollande, mais dans le monde entier.
- Au moment où nous célébrons votre centenaire, la nécessité d’un développement et d’une amélioration de l’industrie se fait sentir d’autant plus qu’elles ont lieu à la suite des tristes événements par lesquels toute l’Europe a été dévastée ou ruinée.
- Vous m’excuserez de reprendre le même thème dont j’ai parlé hier matin à votre séance d’ouverture, c’est-à-dire la question des voyages.
- Dès qu’un Hollandais a des économies pour un petit voyage, sa première idée est d’aller les dépensera Paris. Malheureusement, la Hollande ne possède pas un centre d’attraction comme Paris ; néanmoins, un voyage d’affaires peut devenir un voyage d’agrément également en Hollande. Si le voyageur n’a pas la mauvaise fortune de voir son séjour gâté par la pluie et le vent, ce qui malheureusement arrive trop souvent, il sera certainement très agréablement surpris par la fraîcheur de la campagne. Il est inutile que je vous fasse l’éloge des musées, mais un fait dont je voudrais vous convaincre est le suivant : je suis persuadé que vous y serez reçus à bras ouverts car, contrairement à ce qui a peut-être, ces dernières années, été exprimé quelquefois par des journaux dans des moments d’angoisse et de mauvaise humeur temporaire, le Hollandais comprend et admire le Français; je crois même pouvoir dire qu’il le comprend probablement mieux que la plupart des autres nations. Tous les Hollandais connaissent plus ou moins votre langue, mais tous l’admirent, et la conséquence en est que vous verrez partout la Hernie des Deux Mondes, le Figaro, VIllustration, et que vous serez étonnés d’entendre dans vos conversations combien on est au courant et admirateur de votre littérature, de votre théâtre et de votre musique. J’ose
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- meme prétendre, en ce qui concerne la musique, car j’ai pu m’en rendre compte moi-même, que plusieurs compositeurs modernes ont été compris en Hollande avant de l’être dans leur propre pays, exemple : Debussv.
- Il ne faut pas oublier que le Hollandais est artiste. Vous connaissez ses peintres et ses musiciens. Il s’ensuit qu’avec l’admiration de la langue française et la connaissance qu’il a de ce qui se passe dans votre pays, un sentiment d’intérêt, tout d’abord, d’admiration, et d’amitié ensuite se forme <[ui est la base d’un lien que même des événements graves ne peuvent modifier.
- Dans ces conditions, je renouvelle mes vœux de voir venir vos commerçants et industriels dans mon pays, afin qu’ils se rendent compte par eux-mêmes de ce qu’est la Hollande et des vrais sentiments de la majorité des Hollandais. Je suis sûr qu’ils en reviendront avec une opinion entièrement différente de celle qui, quelquefois, a été exprimée dans la presse française.
- Ces visites auront un triple but : elles auront resserré les liens entre deux pays amis; elles auront dissipé bien des malentendus qui se sont créés à la suite de cette malheureuse guerre; et, finalement, elles auront contribué, j’en suis certain, à un grand développement des relations industrielles et commerciales. Je le répète encore ici : je considère que, actuellement, le moment est extrêmement favorable pour que l’industrie française se crée un champ d’action en Hollande et dans ses colonies. Je pourrais vous en donner la preuve par plusieurs exemples, mais je ne désire pas abuser de vos instants.
- Pour conclure, je lève mon verre à une union plus étroite entre votre Société et celle que je représente, au développement des relations commerciales et industrielles entre nos deux pays, et au succès des travaux futurs de votre grande Association.
- RUSSIE
- Toast porté par l’Association des Ingénieurs russes à Paris, lu par M. Lemaire.
- L’Association des Ingénieurs russes à Paris ne représente qu’une petite fraction des techniciens russes mais comme elle est composée presque exclusivement d’anciens élèves diplômés des écoles techniques françaises et en tout cas d’ingénieurs qui ont tous vécu déjà de longues années auprès de vous, qui travaillent dans vos usines, cette Association peut se prévaloir de mieux connaître votre pays et vos compatriotes que ceux des nôtres qui n’ont pas vécu en France. De ce contact journalier avec nos camarades Tome 133. — Juillet-Août-Septembre 1923. 30
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- français à l’école, à l’usine, dans les chantiers et les bureaux d’études, nous est né un amour profond de votre pays; nous l’aimons presque autant que le nôtre parce qu’on y vit dans une atmosphère de liberté, de paix, de bienveillance, et de travail. La France, surtout à Paris, est peut-être le seul pays occidental où les Orientaux qu’on reproche souvent aux Russes d’être restés, ne se sentent pas dépaysés; et nous savons que les Russes ne sont pas les seuls étrangers de cette opinion. Sans doute, la mentalité slave est différente de la vôtre, mais les deux peuples possèdent des qualités telles qu’ils peuvent aisément se comprendre. Tous deux sont généreux, idéalistes, profondément artistes : ce sont des qualités qui seront mieux appréciées quand aura cessé le règne de la force brutale. Aussi l’Association des Ingénieurs russes à Paris espère-t-elle avec confiance et ferveur en une nouvelle amitié franco-russe; elle attend le moment où il lui sera possible de servir de lien dans cette amitié, en apportant à son pays, en même temps que les connaissances et les méthodes techniques acquises en France, l'amour de sa patrie d’adoption.
- L’Association des Ingénieurs russes à Paris, reconnaissante envers la France de tout ce qu 'elle lui doit, en vers la Société d’Encouragement de l’hospitalité qu’elle lui a accordée, boit à la prospérité toujours plus grande de la doyenne des sociétés techniques françaises restée si accueillante aux jeunes et aux déshérités; elle boit aussi à la grandeur de la France, à la prospérité de son industrie, et cela pour le plus grand bien de l’humanité tout entière.
- DANEMARK
- Toast porté par M. Carl Jacobsen.
- Mesdames, Messieurs,
- S’il m’est donné ce soir en qualité de Danois l’honneur de porter un toast dans cette brillante assemblée, réunie pour fêter le centenaire de l'œuvre française qui a su unir les sciences et la technique, ma première pensée est de rappeler l’amitié traditionnelle qui a toujours rapproché la France et le Danemark, et d’exprimer les sentiments chaleureux que tous les Danois éprouvent pour la chevaleresque nation française. C’est à son héroïsme, à son infaillible sentiment de justice, que nous devons en première ligne la joie de voir cicatrisée la douloureuse blessure dont souffrait notre patrie. Si nous restons dans le seul domaine de la science, les liens qui unissent nos deux pays sont aussi forts et nombreux. Permettez-moi de rappeler que, par un curieux hasard, il se trouve qu’il y a aujourd’hui justement cent ans que (Ersted, le savant danois, quia découvert l’électromagnétisme, a été reçu
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- membre correspondant de l’Académie des Sciences de Paris. La meme année, il venait à Paris, ou il taisait un assez long séjour dont un des résultats était une amitié intime avec les savants de réputation mondiale, Arago, Brongniart, Eresnel et Ghevrcul. C’est aussi ici sans doute qu’il a conçu l’idée de l’Ecole polytechnique qu’il fondait à Copenhague quelques années plus tard sous ce nom et qui est encore aujourd’hui le centre de l’enseignement technique supérieur de notre pays et le centre de son champ d’expériences.
- Et les relations ont continué ainsi entre nos deux patries pendant tout le siècle : les grandes réformes scientifiques et pratiques dans les industries de la fermentation, réformes auxquelles sont liés les noms d’Emile Christian Hansen et de Carlsberg, sont inimaginables sans les immortelles recherches de Pasteur et les noms de Berthelot et de J nies Thomsen seront toujours unis comme ceux des fondateurs de la thermochimie moderne. Notre Institut polytechnique a voulu témoigner sa reconnaissance envers la science française en nommant comme son premier, et jusqu’ici unique, docteur honoraire votre illustre compatriote, le Professeur Henry Le Chatelier, membre de l’Institut, une des personnalités les plus marquantes dans le domaine moderne de la chimie technique inorganique, et membre du Conseil de votre Société. Son nom et sa personne sont pour nous un symbole de l’idée que nous nous faisons de l’activité de la Société : mettre les résultats de la science au service de l’industrie afin de faire progresser le développement de la technique poulie bien de toute l’humanité. Et, tandis que je lève mon verre pour boire à la continuité intime des relations entre les sciences et la technique des nations française et danoise, je me permets d’exprimer l’espoir que M. II. Le Chatelier restera pendant longtemps le lien qui nous unit plus spécialement à cette Société à qui nous souhaitons de tout notre cœur tant de succès et tant de gloire.
- ASSOCIATIONS INTERNATIONALES
- Toast porté par M. Louis Dop.
- Monsieur le Président,
- Mesdames, Messieurs,
- Vous voyez en moi un homme très embarrassé. Comment, en effet, exprimer les idées, les sentiments et les souhaits des 63 états ou gouvernements que je représente? Ma modeste voix ne peut y suffire. .Je me contenterai donc de vous dire en deux mots pourquoi je suis ici, et quelle est, en outre, l’organisation internationale que je représente, car il me semble que,
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- dans des réunions comme celle-ci, il est bon qu’il y ait un enseignement général qui se dégage du contact de tons les hommes qui sont venus assister à la manifestation solennelle donnée par la Société d Encouragement pour l’Industrie nationale (/I p> plaud issements).
- L’Institut international d’Agriculture est une institution d’états, qui a son siège à Rome; il a été créé par Sa Majesté le Roi d’Italie. Celte institution internationale a pour objet de concentrer, de publier, d’étudier dans le plus bref délai possible tous les renseignements d’ordre statistique, économique et social, qui sont étudiés dans les différents pays, et qui concernent soit la production végétale, soit le commerce des produits agricoles, soit les prix pratiqués dans les différents marchés du monde.
- Notre organisation, en outre, a pour objet de proposer à l’approbation des différents gouvernements, toutes les mesures générales susceptibles d’améliorer la situation des agriculteurs du monde entier, en transmettant les vœux exprimés dans toutes les autres sociétés agricoles.
- Voilà comment l’Institut international d’Agriculture est heureux de pouvoir s’inspirer soit des vœux exprimés au cours de la manifestation solennelle de la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale, soit également d’apporter ici les vœux qu’elle forme, soit pour scs succès présents, soit pour l’avenir de la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale ( Applaud issem eu ts).
- Au nom de l’Institut international d’Agriculture, au nom des Associations internationales représentées à cette manifestation :
- Association internationale permanente des Congrès de la Honte, Paris;
- Commission permanente de l’Association internationale du Congrès des chemins de fer, Bruxelles;
- Bureau international des Poids et Mesures, Sèvres;
- Au nom de ces Associations, j'ai l’honneur de lever mon verre à la gloire passée, au succès à venir de la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale (Eifs applaudissements).
- Permettez-moi d’exprimer le vœu que des relations continues s’établissent de plus en plus entre les organisations officielles émanant de l’initiative des gouvernements, et les organisations et sociétés engendrées par l’initiative privée, afin de procurer à ces organismes divers cette collaboration permanente, cordiale et confiante qui, seule, permet la coordination des travaux e des efforts, en vue d’assurer le progrès scientifique comme les résultats pratiques des sociétés existant dans les divers pays.
- Je bois à cette entente cordiale et aux succès présents et futurs de la Société d’Encouragement (Applaudissements redoublés).
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- FRANCE : ACADÉMIE DES SCIENCES
- Toast porté par M. A. Haller.
- Monsieur le Président,
- En adressant ses hommages à la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale, l’Académie des Sciences souligne une fois de plus les liens de solidarité qui unissent nos deux grandes institutions dans les efforts qu’elles fout pour contribuer à la grandeur morale, intellectuelle et matérielle de la France.
- L’influence heureuse et manifeste que, depuis ses origines lointaines, la Société d’Encouragement a exercée sur toutes les branches de l’activité nationale, l’impulsion qu’elle a su donner à maintes industries, à l’agriculture et au commerce, la haute autorité dont elle jouit, à juste titre, dans le pays et à l’étranger, font que l’Académie des Sciences s’associe pleinement à tous les vœux qui ont été formulés pour que son illustre émule, la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale, voie se prolonger à travers les âges son noble et fécond apostolat.
- FRANCE : SOCIÉTÉS INDUSTRIELLES Toast porté par M. Daniel Mieg.
- Je tiens tout d’abord à remercier le Conseil d’Administration de la Société d’Encouragement d’avoir convié le président de la Société industrielle de Mulhouse à assister à cette solennité et à y prendre la parole au nom des Sociétés industrielles de France.
- Les relations cordiales que nous entretenons avec elle depuis près d’un siècle, la sympathie qu’elle nous a témoignée pendant les longues années durant lesquelles nous avons été séparés de la mère patrie et enfin le témoignage d’estime qu’elle nous a donné en décernant à notre Compagnie, en 1908, sa grande médaille d’or, sont pour nous des souvenirs inoubliables et je suis heureux d’avoir cette occasion d’exprimer à la Société d’Encouragement notre profonde reconnaissance.
- Je me fais l’interprète de toutes les Sociétés industrielles de France en lui apportant notre tribut d’hommages et d’admiration pour sa longue et féconde carrière et les inappréciables services qu’elle a rendus dans tous les domaines intéressant la prospérité du pays et de l’humanité.
- Je lève mon verre en l’honneur de la Société d’Encouragement, de son Conseil d’Administration et de son éminent président.
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- FRANCE : SOCIÉTÉS TECHNIQUES
- Toast porté par M. Léon Guillet.
- Mon Cher Président, Messieurs,
- Il y a quelques semaines, nous nous trouvions réunis, dans un autre palace parisien, pour fêter le 75° anniversaire de la Société des Ingénieurs civils de France. Aujourd’hui, nous fêlons le centenaire, plus que le centenaire, de sa sœur aînée, la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale.
- Et, il appartient ce soir au président de la Société des Ingénieurs civils d’apporter ici les vœux, si profonds, si sincères, formés par toutes les sociétés techniques de France.
- j’ai dit hier combien heureusement entremêlées avaient été les vies de nos deux grandes sociétés. Je veux, ce soir, noter ici tout ce que l’on doit espérer de cette vie un peu commune et combien sont semblables nos inspirations, toutes régies par le bien du pays et de l’humanité tout entière.
- D’ailleurs, Messieurs, ne suffît-il pas d’ouvrir nos annuaires respectifs, d’étudier la composition de nos comités pour savoir quels liens étroits et affectueux nous lient. Et celui qui parle ce soir au nom de la Société des Ingénieurs civils ne saurait oublier qu’il a le très grand honneur et la très grande joie d’être des vôtres depuis vingt ans, et d’appartenir à votre Comité des Arts chimiques depuis 1905.
- D’ailleurs, votre Président, dont nous apprécions tous cette haute culture, ce grand esprit philosophique et technique, n’est-il pas le président de la Section des Mines et Métallurgie de notre Société.
- Aussi, me semble-t-il qu’en levant mon verre en l’honneur de la Société d’Encouragement, c’est un peu nos succès communs que je fête. Mais, en tous les cas, je suis bien sûr qu’en souhaitant leur prospérité, je pense au pays tout entier, à notre belle France, à l’avenir de laquelle tous nous travaillons si ardemment.
- FRANCE : ÉCOLES TECHNIQUES ET ASSOCIATIONS DE LEURS ANCIENS É LÈVE S
- Toast porté par M. Chesneau.
- Au moment où se termine avec tant d’éclat la superbe manifestation à laquelle nous a conviés la Société d’Encouragement pour célébrer son glorieux centenaire, permettez-moi de venir associer nos grandes écoles
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- toasts portés par lks délégués lk p juin 1P23.
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- techniques au concert d’éloges qu’a si bien mérités cette société pour l’œuvre grandiose qu’elle a accomplie depuis sa fondation.
- Son éminent président, M. Bâclé, que nous ne saurions trop féliciter de la belle organisation de ces fêtes inoubliables, nous rappelait dans son émouvant discours de ce matin, que la Société d’Encouragement avait été créée à une époque d’angoisses semblables aux nôtres. A ce moment, comme aujourd’hui, la France, victorieuse de ses envahisseurs, mais désolée par les ruines de la guerre, avait à lutter dans la paix comme elle avait lutté sur les champs de bataille, pour retrouver sa prospérité passée, et triompher dans le tournoi économique qui allait s’engager entre les nations d’Europe. 31. Bâclé nous exposait comment l’union féconde de la science et de l’industrie, dans toutes les branches de l’activité humaine, avait permis à la France de reconquérir la place qui lui revient dans la marche de la civilisation, et il nous montrait quelle analogie frappante présente notre situation actuelle avec celle d’il y a cent vingt ans.
- Vous savez, Messieurs, quelle part revient à la Société d’Encouragement dans la résurrection merveilleuse des industries françaises au xixe siècle, après les guerres de la Révolution et de l’Empire. La guerre impitoyable que nous a imposée un ennemi, méprisant tout droit et toute justice, nous a laissés plus meurtris encore qu’il y a un siècle, et, bien plus encore que jadis, la restauration de nos industries, affaiblies ou ruinées, exigera que toutes les ressources de la science viennent à leur secours, pour leur donner un nouveau regain de prospérité. Nous pouvons être assurés, Messieurs, que le rôle de la Société d’Encouragement ne sera pas moindre dans cette seconde résurrection que dans la première, et l’on peut mesurer l’étendue de son œuvre future à celle de son œuvre passée : tournant nos regards avec confiance vers l’avenir, je vous propose, Messieurs, de boire à la grandeur de la Société d’Encouragement, gage certain de la prospérité de la France!
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- BULL. DE LA SOC. d’eNC. POUR L'INDUSTRIE NATIONALE. — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- DISCOURS DE M. Ml LH AC,
- Représentant M. le Ministre du Commerce.
- Monsieur le Président,
- Mi sdames, Messieurs,
- Je suis semblable en vérité à cet homme qui, au crépuscule, s’en va dans les champs après que les moissonneurs y sont passés. La moisson était belle, les gerbes étaient abondantes, mais comme les moissonneurs étaient nombreux, il reste bien peu de chose.
- Vous m’en excuserez certainement, Messieurs, et pourtant, je regrette d’autant plus que M. le Ministre du Commerce ne soit pas ici qu’il m’avait chargé, — et M. le Président le sait, à qui je n’ai pas manqué de le dire dès mon arrivée ici — de témoigner à votre Société tout l’attachement qu’il lui porte. Et tous ceux d’entre vous, Messieurs, qui ont pu entendre ce matin M. Lucien Dior savent que sa parole très spontanée, très chaude, très sincère, n’avait rien d’une parole de commande, je ne dirai pas — car je ne voudrais pas faire de l’ironie — qu’elle n’avait rien d’une parole officielle, car les paroles officielles sont toujours sincères (Rires et applaudissements).
- A la vérité, rien n’aurait été plus souhaitable que le Ministre du Commerce vînt ici, et c’est une tâche bien délicate de parler devant des hommes chez qui l’âge a fait, je ne dirai pas couler la glace, car l’âge ne connaît pas de glace, de parler devant des hommes de valeur, qui ont acquis, au contact des réalités brutales, cette expérience dont je m’excuse peut-être de manquer, et qui ne peut pas donner aux quelques paroles que j’aurai à prononcer devant vous cette autorité que, certainement, elles auraient empruntée à l’autorité même du Ministre du Commerce que j’ai l’honneur de représenter ici (Applaudissements).
- Messieurs, s’il était venu, il vous aurait marqué ce soir, comme il l'a fait ce matin devant une assemblée un peu différente, il vous aurait marqué, ce soir, d’une façon toute particulière le rôle merveilleux que vous avez rempli, ce rôle sur lequel la parole si éloquente et si sincère de M. le Président de la République a également insisté (Vifs applaudissements).
- Je craindrais, en insistant trop dans cette séance sur ce rôle, de passer à
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- DISCOURS DU M. MILIIAC LE 1) JUIN 11)23.
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- vos yeux pour un courtisan. On prétend que l’on ne courtise que les forces. O’est peut-être parce que vous en êtes une, mais ce n’est pas mon attitude qui vous aurait révélé votre force interne, car il y a longtemps que vous le savez. Vous savez depuis longtemps quelle est votre force, car vous l’avez expérimentée dans la guerre, comme dans la paix. Pour la bien mesurer, il serait peut-être bon de remonter jusqu’à ces théories qu’exposait votre premier secrétaire général, M. de Gerando, inspiré, comme on le rappelait ce matin, lorsqu’il posait les bases essentielles de ce qu’il prétendait devoir être votre activité, qui devait être plus que séculaire.
- Messieurs, vous êtes évidemment, on vous le confirmait ce matin, parmi ces hommes qui êtes montés jusqu’au sommet, où jaillissent les eaux vives des sources. Ces eaux vives sont sur les hauts sommets, on ne les utilise point : c’est la science; mais elles descendent vers les plaines fécondes qu elles fertilisent : c’est l’industrie.
- Vous avez fait cette heureuse synthèse, comme on vous le marquait déjà, et vous avez fait en sorte que ce qui était chez les anciens quasi divin, que ce caractère grave qui planait bien au-dessus de la cité, pût s’unir avec ce caractère proprement réaliste qu’a en ce moment l’industrie, et de cela je ne saurais trop vous remercier (Applaudissements).
- Vous êtes, je ne vous l’apprendrai pas, des animateurs, et il suffit, Monsieur le Président, de lire vos archives et le témoignage de votre activité, pour n’en pouvoir pas douter.
- On sait que tout corps au repos possède en lui-même une force potentielle formidable : il suffit de quelque choc, de quelque réaction, pour tout déterminer.
- On a prétendu quelquefois (et vous me pardonnerez de le dire, à moi qui ne suis que littéraire et qui ne me suis préoccupé que de loin du point de vue scientifique) que nos ingénieurs ne sont pas absolument experts dans l’art de désintégrer les formules et d’en trouver les richesses profondes d’une façon complète; mais, Messieurs, vous avez parfaitement réalisé ce double objectif et vous nous avez donné l’union de la science et de l’industrie {Applaudissements).
- Il faut, pour bien comprendre la force d’une Société comme la votre, connaître d’une façon approfondie toutes ses manifestations depuis un certain temps.
- On se prend alors à reconnaître qu’il est véritablement curieux de voir quels services a rendus une association comme la vôtre qui, pour n’être pas proprement d’état, qui est même complètement privée, n’en a pas moins eu un rayonnement tout particulier.
- Nous avons pu vous suivre ce matin, Monsieur le Président, ainsi que
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- M. le Secrétaire général, dans vos développements historiques On prétend que les Français sont un peuple qui mange beaucoup de pain et qui ne sait pas la géographie (Rires), mais nous savons en tout cas plus d’histoire, depuis que nous avons entendu ce savant exposé de ce matin, se combinant admirablement avec l’histoire démocratique de notre pays, si bien que le politique et l’économique étaient dans cet état d’interpénétration vers lequel nous nous acheminons toujours davantage.
- Je songeais, en écoutant ce matin cet exposé, Monsieur le Président, que déjà, dans des temps très anciens, votre Société avait rendu à la France de signalés services, notamment pendant le blocus continental, et qu’alors la Société d’hier, pendant la tragique mêlée qui nous a déchirés, s’est souvenue de cela. Je suis bien assuré qu’elle ne l’a pas fait sans un certain regret, car vous êtes, Monsieur le Président, Messieurs, des scientifiques, je crois en avoir entendu l’écho dans quelques discours, et je suis assuré que vous avez eu comme une manière de regret profond de voir que la science fût mêlée à la réalité tragique sanglante et douloureuse des guerres humaines.
- Cependant, pour qui réfléchit, il n’y a là rien de surprenant; on se l’explique quand on veut se rappeler ce siège fameux où le Grec Archimède captait les rayons solaires au moyen de miroirs, pour incendier les vaisseaux de la flotte ennemie; on se l’explique quand on songe à cet ingénieux renégat qui, en 1453, imagina le premier canon en faveur des Osmanlis contre les chrétiens, et l’on se prend à songer combien il est merveilleux, qu’alors que les Allemands continuaient précisément à mettre la science au service de la force, il se soit trouvé précisément en France une association, combien puissante, qui ait su mettre la science au service du droit (Applaudissements).
- Je voudrais ne pas vous entraîner trop loin, parce que nous avons eu l’heur, et nous ne saurions trop les en remercier, d’entendre les délégués étrangers, qui sont venus nous apporter ici, précisément au lendemain de la guerre, dans une manifestation qui tire tout son prix, tout à la fois de leur nationalité même, de leur caractère proprement technique, et de la passion amicale qu’ils ont apportée dans leur voyage, j’aurais mauvaise grâce, dis-je, après qu’ils vous ont apporté de si bonnes paroles, à prolonger trop avant cette soirée de sympathie cordiale.
- Cependant, je me permettrai de leur rappeler très brièvement, pour leur marquer combien la science française s’est souvenue pendant la guerre de ce qu’il convenait de faire — à quel point la Société d’Encouragement pour l'Industrie nationale a été fidèle à ses origines — je me permettrai de leur rappeler, encore qu’ils le sachent certainement bien, tout ce qu’a fait cette Société pendant la guerre : les initiatives qu’elle a provoquées, des confé-
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- DISCOURS DE M, UILIIAG LE R .IUIN 1R23.
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- ronces, des expositions, il n’y a rien qu’elle n’ait entrepris sous la présidence de JM. Lindet. 11 suffit de parcourir ses archives, et nous voyons alors (car c’est le privilège, non seulement des hommes forts, mais encore des sociétés vigilantes comme la vôtre de prévoir) nous voyons dès 1915 des hommes éminents comme votre collègue, M. de Bousiers, parler de la reprise des affaires, et M. Raphaël Georges-Lévy, ici présent, qui est mon ancien maître dont je m’honore d’avoir suivi l’enseignement, vous parler de la reprise iinancière. {Vifs applaudissements.)
- Quelle leçon réconfortante, à la vérité, que de voir un pays envahi, pressé par les Ilots assaillants de la ruée barbare, et dont les savants comme vous vont montant vers ce que les anciens appelaient Sapientiæ templa æterna, étudiant les progrès de la carbonisation ou les transformations de la chimie agricole! (Applaudissements unanimes.)
- Quand on a étudié cela, quand on a réfléchi sur tous ces problèmes, on se prend à penser qu’un pareil peuple, non seulement ne pouvait pas mourir mais encore qu’il devait vivre glorieusement. (Applaudissements.)
- Messieurs les délégués, je me permets d’ajouter mes modestes remerciements, mais, par delà ma personnalité fragile, il y a le Gouvernement que j’ai l’honneur de représenter, et c’est uniquement parce que je parle ès qualité que cet hommage aura à vos yeux tout le prix que je souhaite vous y voir attacher : Dante, rencontrant son vieux maître Brunetto Latini, lui disait : « Vous m’avez enseigné comment l’homme s’éternise. » Eh bien, Monsieur le Président, votre Société nous a enseigné elle-même comment les sociétés s’éternisent : vous vous éternisez en faisant une œuvre durable, en poursuivant une œuvre que vos prédécesseurs avaient commencée et que vous avez vous-même dignement continuée, et qui défiera le cours des temps, comme la science elle-même, dont vous vous inspirez si profondément. (Triple salve de chaleureux applaudissements.)
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- TABLEAU DU LA RÉPARTITION DES PRIX ET MÉDAILLES DÉCERNÉS DE 1802 à 1851
- TITRES I'HIX ENCOURA- GEMENTS MÉDAILLES MÉDAILLES I)’ENCOURAGEMENT
- O C.'i G Platine. ! Argent. Bronze. TOTAL Or 1™. 5 l’iatino. a c ta Bronze. TOTAL TOTAL GÉNÉRAL
- Agriculture 28.600 12.480 9 3 2 31 7 48.355 3 )) )) 7 9 et 10Ü f 2.225,00 50.580,00
- Beaux-Arts 16.100 16.840 10 1 «> 25 10 39.890 13 2 12 44 18 8.250,00 48.140,00
- Arts céramiques 34.700 7.960 9 )) 2 6 1 35.005 10 4 5 19 9 8.505,00 63.510,00
- Chapellerie et Chaussures. . . . 4.000 200 3 )) » 2 )) 5.780 3 » 1 8 6 2.150,00 7.930,00
- Chauffage et Éclairage 9.000 2.360 1 1 » 3 2 12.290 6 1 7 23 12 6.380,00 18.670,00
- Économie domestique O O 400 1 » » > » 2.100 )) » )) 2 4 100,00 2.200,00
- Économie politique )) 1.500 )> ;) » » » 1.500 » ï> - » )) )> 1.500,00
- Art de la guerre » » )) )) » » » » « ' 4 70o,00 793,00
- Horlogerie, Optique )) )) » )) » )) » )) 9 r> 3 25 15 8.575,00 8.373,00
- Hydraulique, Navigation .... 11.000 1.500 6 1 » y> » 13.800 4 2 4 8 3 4.133,00 19.933,00
- Locomotion )> 3.300 1 l » » )> 4.300 2 2 » 6 9 1.885,00 6.185,00
- Machines-outils oc O O 8.680 2 4 » 4 i 19.545 17 4 6 18 17 12.305,00 31.850,00
- Métallurgie 22.000 2.000 4 3 » 9 » 25.260 11 4 3 8 » 7.920,00 33.180,00
- Musique 2.000 1.500 2 )) » )) » 4.500 3 )> 1 4 7 1.995,00 6.495,00
- Orthopédie 1.000 2.930 i )) )> 9 )> 4.790 2 »> 1 5 5 1.525,00 6.315,00
- Papeterie 5.000 )) 2 1 » )) >> 6.300 2 •> 2 3 2 1.730,00 8.030,00
- Produits chimiques 6.600 » i 1 i 4 » 7.815 1 » 2 4 i 1.265,00 9.080,00
- Substances alimentaires 8.500 5.000 i 2 » 6 3 14.855 5 )) )> 7 3 2.795,00 17.650,00
- Sucres 21.700 1.000 2 2 » ♦) )) 24.380 5 2 6 )) 3.940,00 28.320,00
- Teintures » 2.100 2 » i 2 1 3.445 i » » 2 1 545,00 3.990,00
- Tissage, Buanderie 11.800 13.920 6 3 2 15 3 30.835 12 3 6 12 10 8.630,00 39.465,00
- Vapeur 17.300 10.720 3 1 )) 7 -> 31.300 2 1 •) ;> )) 2.100,00 33.400,00
- Vinification » » » )) )) » )) )) )) 1 1 4 4 1.280,00 1.280,00
- Prix d’Argenteuil 24.000 )) » )) » )> » 24.000 )) » » )) » » 24.000,00
- Contre-maîtres (liv. j )) 10.050 » » » )> » 10 050 » )) )> » 201 1.000,00 11.050,00
- Legs Bapst )) 16.6(3 )) » D »> » 16.613 )) )) )) )) 2) )) 16.613,00
- Totaux 233.200 121.253 68 24 10 125 28 408.708 111 33 38 224 343 90.030,00 498.738,00
- 10- LL. DE LA SOCIÉTÉ d’eNC. POUR L’INDUSTRIE NATIONALE. — JUILL.-AOUT-SEPT. 1023.
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- MU LL. DE LA SOC. ü’eNC. POUR L’INDUSTRIE NATIONALE. — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- MÉDAILLES ET RÉCOMPENSES DÉCERNÉES PAR LA SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT POUR L’INDUSTRIE NATIONALE DE 1852 A 101A
- 1852, séance du 11 août, p. 528-546.
- 10 Médailles de bronze : Arts mécaniques, 2; Arts chimiques, 1; Arts economiques, 7.
- 15 Médailles d’argent : Arts mécaniques, 8; Arts chimiques, 3; Arts économiques, 4.
- 5 Médailles de platine :
- Arts mécaniques : M. Boussard, Mouvements d'horlogerie à force constante. Arts chimiques : \1. Mabrun, Caries murales géographiques et historiques et tableaux d'église.
- Arts économiques : M. Stahl, Procédé de moulage des mollusques.
- M. Holland, Nouveau système de pétrin et four de boulangerie aëro-therme à sole tournante.
- M. Bezançon, Améliorations apportées dans la fabrication de la céruse. 4 Médailles d’or :
- Arts chimiques : MM. Théodore Lefèvre, Notables perfectionnements dans la fabrication de la céruse.
- Saint-Amans, Travaux céramiques.
- Bapterosses, Fabrication de boutons en pâte céramique.
- Arts économiques : M. Betz-Penot, Perfectionnements apportés dans la mouture du mais.
- 25 Médaillles aux contremaîtres et ouvriers et à chacun des ouvrages pour une somme de 50 f.
- 1853, séance du 9 mars, p. 113-127.
- Concours pour un mémoire sur l’histoire critique et raisonnée de la pro-
- duction chevaline en France.
- MM. Charles de Souudeval. 500 f.
- Goux................. 500 f.
- de Challemaison . . . . 500 f.
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- 766 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- 1854, séance du 17 mai, p. Ill-X.
- Médailles décernées pour des inventions ou des perfectionnements industriels.
- 18 Médailles de bronze.
- 8 — d'argent.
- 5 Médailles de platine :
- MM. Aubert et Gérard, Fabrication des fils ronds en caoutchouc.
- Fritz-Sollier, Perfectionnements apportés dans la fabrication du caoutchouc.
- Fontaine, Métier à façonner les corsets.
- Perreaux, Appareil dynamométrique propre à essayer la résistance des tissus.
- Vulliamy, Echappement d'horlogerie.
- 5 Médailles d’or :
- MM. W olfel, Perfectionnements dans la construction des pianos. Cavaillé-Coll, Perfectionnement dans les orgues d'église.
- Fabri, Appareil propre à l'aérage des mines.
- Gouin (Ernest), Machines locomotives, machines de filature et grandes constructions en tôle.
- Dubrunfaut, Travaux de chimie appliquée aux arts et notamment son procédé d'extraction de l'alcool de betteraves, etc.
- 25 Médailles aux contremaîtres et ouvriers.
- 1856, séance du 20 février, p. 129-189.
- 25 Médailles d’encouragement aux contremaîtres et ouvriers.
- 11 Médailles de bronze,
- 25 Médailles d'argent.
- 6 Médailles de platine :
- MM. Dussauce, Peinture encaustique à la cire et papiers peints. Carville, Four à air chaud pour la boulangerie. de Bettignies, Fabrication de porcelaine tendre.
- Breval, Machine à faire les sacs en papier.
- Régnault, Appareils de télégraphie électrique.
- Vignier, Appareils de sûreté pour les chemins de fer.
- 12 Médailles d’or :
- MM. Béghade, Education des sangsues.
- Simoneau, Four à chaux.
- Vachon, Trieur de blé.
- Champonnois, Fabrication de l'alcool de betterave.
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- RÉCOMPENSES DÉCERNÉES PAH PA SOCIÉTÉ DE 1852 A l'JPi.
- 707
- Lariviere, Perfectionnement dans l'exploitation des ardoisières d'Angers.
- Vieillard, Fabrication de produits céramiques.
- Delapnay, Palu et CIe, Fabrication de la céruse, du minium, etc. Périn, Scierie à ruban.
- Martin, Fabrication perfectionnée des peluches.
- Meynikr (Prosper), Montage de métiers à tisser.
- Dpboscq (Jules), Appareil régulateur photo-électrique. Ruhmkorff, Appareils électro-magnétiques.
- Récompenses résultant des Concours :
- MM. Bobierre, Méd. d’or de 500 f, Analyse des engrais.
- Go.ntier, 1.000 fr., Travaux concernant la maladie de la vigne. Targioni Tozzetti et Bechi. 1.000 f, —
- GASPARINI................... 500 f, —
- Polli et Bonzanini.......... 500 f, —
- Camille Leroy . 500 f, —
- Guérin-Méneyille . 500 f, —
- IIeuzé.................. 500 f, —
- Gcillot................. 500 f, —
- Malapert et Collinet . 500 f, —
- Lefèvre-Chabert . . . 500 f, —
- André Jean........... 3.000 f, Amélioration et éducation des races
- de vers à soie.
- Léon Isabey.......... 1.000 f, Instruction générale sur les maté-
- riaux incombustibles.
- Diard................ 1.500 f, Introduction d'une espèce de canne
- à sucre.
- Féry................. 1.500 f, Culture du riz dans les landes de
- Bordeaux.
- 1857, séance du 3 juin, p. 449-507.
- 24 Médailles d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
- 15 Médailles de bronze.
- 12 — d'argent.
- 3 Médailles de platine :
- MM. A rmengaud aîné, Publication industrielle des machines-outils, etc. Muller (Emile), Publication sur les habitations ouvrières. Derrien, Fabrication d'engrais à titre constant.
- 7 Médailles d'or :
- MM. Isidore (Pierre), Recherches relatives aux engrais de mer.
- Fritz-Sollier, Enduit pour l'imperméabilisation des tissus. Gérard et Aubert, Traitement du caoutchouc.
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- 768 .MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1023). — JUILL.-AOUT-SEi'T. 1023.
- Duboscq (Jules), Construction et perfectionnement du stéréoscope ; scs applications aux sciences, à l’industrie, aux arts.
- Perreaux, Appareils de précision (comparateur du mètre dynamomètre pour l’essai de la résistance des tissus, soupapes en caoutchouc).
- Clair, Dp namomèlres nouveaux.
- Guérin, Frein automoteur pour chemins de fer.
- Récompenses résultant des Concours.
- MM. Kyle, 2.500 f, Ti avaux relatifs à la maladie de la. vigne.
- Kyle, Méd. d'or de 500 f, Première découverte du moyen efficace de combattre la maladie de la vigne.
- Du UH AUTRE. . 2.500 f, 7 'ravaux relatifs à la maladie de la vigne.
- Gontier. . . 2.500 f, —
- Mares. . . 2.500 f, —
- Mares. . . 3.000 f, 7 ’ravail sur la nature de la maladie de la
- vigne.
- Camille Leroy. 1.000 f, —
- Kopczinsky. . 1.000 f, Fmploi d’un mélange de plâtre et de
- soufre.
- Berkeley. . 500 f, Etude de l’Oi lium Tuckeri.
- Chancel, . . 500 f, Procédés d'essiii des soufres en fleur et tri-
- turés du commerce.
- Gaudry (Albert). 500 f , Ilecherches sur la propagation de la maladie de la vigne en Orient.
- Hardy. . . . 500 f, Coopération aux expériences de M. Du-chartre.
- L’abbé Money. . 500 f, Expériences sur l'efficacité du soufrage.
- Benoit Bonnel. . 500 f, —
- Bobouam. . . . 500 f, Couchage de la vigne.
- Lambardi . . . 500 f, —
- Prix d’Argenteuil :
- MM. Heilmann (Josué), 12.000 f, Peigneuse méeanigue.
- Yicat............ 2.000 f, Découverte d'un procédé pour recon-
- naître, par des expériences d'une exécution prompte et facile, les matières hydrauliques susceptibles de résister à l'action de l'eau de mer à l'étal de repos et d'agitation.
- Vicat, 2.000 f, Etudes sur les mortiers déjà employés et destinés aux constructions à la mer.
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- R INCOMPENSES DÉCERNÉES PAR LA SOCIÉTÉ DE 1852 A 1914.
- 700
- 1858, séance du 4 août, p. 585-630.
- 25 Médailles d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
- 5 Médailles de bronze.
- 13 — d’argent.
- 5 Médailles de platine :
- MM. Castor, Machines à draguer, appareils éléoatoires.
- Y’iolette, Travaux chimiques.
- Sacc, Emploi des sulfures métalliques dans l'impression des tissus. Charnelet, Tondage et grillage des tissus.
- Dufresne, Procédés de damasquinurc, etc.
- 3 Médailles d’or :
- MM. Gosse, Produits en porcelaine de Bayeux.
- François Durand, Inventions et perfectionnements dans la filature et le tissage.
- Agasse (Henri), Témoignage de profonde gratitude pour avoir exerce, pendant trente ans, les fondions de trésorier avec une vigilance et une sollicitude toutes paternelles.
- 1860, séance du 28 mars, p. 201-252.
- 5 Médailles d'or :
- MM. Digney frères, Système de télégraphe écrivant et de télégraphe imprimeur.
- De Milly, Fabrication perfectionnée des bougies stéariques.
- Carré, Machine à produire du froid pour tous les besoins de l'industrie.
- Chambrelent, Création et exploitation d'un domaine de 500 ha dans les landes de Gascogne.
- Syndicat du Canal d’irrigation de Carpentiias, Canal destiné à arroser une surface de / 6.000 ha.
- 4 Médailles de platine :
- MM. Gagin, Fabrication de toiles imperméables et sablées pour u'agons, etc.
- Planchon, Fabrication de tapisseries pour ameublements par des moyens économiques.
- Achard, Embrayage électrique pour les appareils cl'alimentation des chaudières à vapeur, etc.
- Thomas Joiin, Système de télégraphe écrivant.
- 25 Médailles d’argent.
- 17 — de bronze.
- 25 Médailles d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
- Tome 135. — J uillel-Août-Septembre 1923. 31
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- 770 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JLIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- 1862, séance du 23 avril, p. 201-248.
- 4 Médailles d’or :
- MM. Guérin-Méneville, Travaux relatifs à l'introduction de nouveaux vers à soie.
- Hébert et Voisin, Nouveau procédé de tissage.
- Castor, Travaux de fondation du pont du Rhin près Kehl.
- Melsens, Essai des poudres de guerre, de mine, etc.
- 11 Médailles de platine :
- MM. Mandet, Parement salubre pour la fabrication des tissus.
- Farcot fils, Régulateur à bras croisés pour machines à vapeur. Cheret, Mécanisme propre à mouvoir mécaniquement les balanciers. Normand, Nouveau mode de transmission pour faire disparaître les irrégularités du mouvement obtenu par Vin termédiaire du joint de Cardan.
- Samain, Presse à genoux.
- Mourey, Soudure de l'aluminium.
- Oudry', Cuivrage galvanique des objets en fonte de grande dimension. Serrin, Régulateur de lumière électrique.
- Gloesener, Ensemble de ses travaux sur la chronographie électrique. Martin de Brettes, Chronographe électrique.
- Lenoir, Moteur à gaz.
- 23 Médailles d'argent.
- 15 — de bronze.
- 25 Médailles d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
- 1864, séance du 6 avril, p. 193-239.
- Prix d’Argenteuil à M. Sorel, 12.000 f, Galvanisation du fer.
- 7 Médailles d’or :
- MM. Alibert, Découverte, en Sibérie, d'un gisement de graphite d’une grande pureté.
- Cavaillé-Coll, Perfectionnements aux orgues et reconstruction du grand prgue de Saint-Sulpice.
- Dflos, Procédés de gravure en creux et en relief.
- Durand (François), Machines à égrener le colon.
- Latry et Cie, Préparations de bois durci.
- Laurent (Victor), Machine à fabriquer les clous pour ferrer les chevaux.
- Henri Sainte-Claire Deville et Debray', Aluminium et bronze d'alu-
- minium.
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- RÉCOMPENSES DÉCERNÉES PAR LA SOCIÉTÉ DE 18-".2 A 1914.
- 771
- 6 Médailles de platine :
- MM. Kessler, Procédés de gravure sur verre à l'acide fluor hydrique.
- Kopp (Emile), Produits industriels extraits de la garance d'Alsace.
- LÉ oni et Coblenz, Teillage mécanique du lin sans rouissage. Leyherr, Métier à filer continu.
- Staiîl , Perfectionnement à ses procédés de moulage. (Rappel de médaille.)
- Thierry fils, Appareil fumivore.
- 16 Médailles d’argent.
- 11 — de bronze.
- 25 Médailles d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
- 1865, séance du 14 juin, p. 335-383.
- 8 Médailles d'or :
- MM. Deleuil, Balances et appareils photomélriques.
- Devinck, Ensemble de sa fabrication, appareils spéciaux, services éminents rendus au commerce et à l'industrie.
- Koenig, Instruments d'acoustique.
- Savaresse, Fabrication de cordes à boyaux.
- Société l'Alliance, représentée par M. Berlioz, Machine magnéto-électrique.
- Staiîl, Procédés de moulage.
- Taurines, Appareils dynamométriques.
- Violette, Applications de la vapeur surchauffée à diverses fabrications.
- 4 Médailles de platine :
- MM. B a roné, Gazonnement des montagnes.
- Giroud, Bégulateur télégraphique pour l'éclairage au gaz.
- Ozouf, Fabrication de l'acide carbonique.
- Robert et Petit, Extraction du jus de raisin destiné à la distillation.
- 6 Médailles d’argent.
- 16 — de bronze.
- 26 Médailles d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
- 1867, séance du 20 février, p. 70-122.
- 7 Médailles d’or :
- MM. Achard, Frein à embrayage électrique. de Clermont, Couperie de poils. Paris, Fonte et tôle émaillées.
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- 772 .MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEI'T. 1923.
- Rattier, Câbles télégraphiques sous-marins.
- Serrin, Régulateur automatique de lumière électrique.
- Tailbouis, Machines à tricoter.
- W ulveryck, Tissus de laine et impressions.
- 8 Médailles de platine :
- MM. Bosio, Pendule à échappement libre.
- Castelnau, /Enseignement spécial pour conducteurs de travaux publics. Ciiamhon-Lacroisare, Appareils économiques pour chauffer les fers à repasser.
- Cillou fils et Tiioraillier. Fabrication de papiers peints.
- Groult, Farines alimentaires et potages économiques.
- Lambotte, Peinture de fleurs et horticulture.
- Lauth, IXoir d'aniline.
- Naudet, Baromètre holoslérique.
- 13 Médailles d'argent.
- 14 — de bronze.
- 27 Médailles d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
- Prix : MM. Gamba et Lobquin, Elèves de l'École de dessin de la rue de la Jussienne, à Paris, dirigée par le frère Athanase.
- Clavel et Boisson. Elèves de l'Ecole normale de IXimes.
- 1870, séance du 11 février, p. 68-130.
- Prix du Marquis d'Argenteuil (12.000 f).
- M. Cramuonnois, Création des distilleries agricoles.
- Prix de 500 f offert par M. Goldenberg.
- M. Masselotte, Dorure au mercure par l'électricité. Concours pour un moteur à eau de petit atelier (Prix de 1.000 f).
- Arts mécaniques : M. (Moue, Moteur à eau pour petit atelier.
- 9 Médailles d’or :
- MM. Billet, Cressonnières de JJuvy et de Gonesse.
- Coez, Extraits tinctoriaux.
- Godchaux, Impression des cahiers pour les écoles. Hoffmann, Four à briques à feu continu.
- Laville, Cresuin et Petit, Fabrication de chapeaux.
- Le Cler, Création nouvelle de polders.
- Menikr, Fabrique de chocolat à Noisicl.
- Sagebien, Roue hydraulique.
- Tulbin aîné, Machines pour l'industrie des tissus.
- 6 Médailles de platine :
- MM. Bréval, Presse à sécher la tannée.
- De long (veuve), Découpage artistique des métaux.
- Donnet, Puits pneumatique.
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- ni: COM PENSES DÉCERNÉES PAH LA SOCIÉTÉ DE 1852 A 11)14.
- 773
- üubreuil, Machines à fabriquer les clous dorés. Fournier, Grosse horlogerie électrique.
- Quénot, Fabrication de chapeaux. Association ouvrière.
- 26 Médailles d’argent.
- 27 — de bronze.
- 25 Médailles d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
- 1870, séance du 15 juillet, p. 385-442.
- Arts mécaniques (Concours).
- Prix de 1.000 f à \1. Giroud, Perfectionnements apportés aux régulateurs de pression des becs à gaz.
- Médaille de platine à M. Garnier, Perfectionnements apportés aux régulateurs de pression des becs à gaz.
- Arts chimiques (Concours).
- Prix de 1.000 f à MM. Bu QUet et Hofmann, Utilisation des résidus de fabrique.
- Arts économiques (Concours).
- Prix de 1-000 f à M. Breton-Laugier, Fabrication du vinaigre de vin par des procédés réguliers et rapides.
- Médaille d’argent à M. Merlin, contremaître de la fabrique.
- Agriculture (Concours).
- Prix de 3.800 f à MM. Giret et Vinas, Appareils pour le chauffage des vins en vue de leur conservation.
- Grandes Médailles.
- Arts chimiques, Médaille à l’effigie de Lavoisier à M. H. Sainte-Claire Deville pour l'ensemble de ses remarquables travaux et découvertes en chimie.
- Commerce, Médaille à l'effigie de Chaptal à M. Ferdinand de Lesseps, l’illustre auteur du canal de Suez.
- 25 Médailles d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
- 1872, séance du 12 avril, p. 209-267.
- Comité d’Agriculture.
- Grande Médaille à l'effigie de Thénard, à M. Boussingault, pour ses remarquables travaux sur la chimie agricole.
- Concours.
- Prix de 1.000 f à M. Théron de Montaugé, pour son ouvrage VAgriculture et les classes rurales dans le pags toulousain.
- Prix de 1.000 f à M. P. Tochon, pour son ouvrage Histoire de l'agriculture dans la Savoie.
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- 774 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 .JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- Mention très honorable à M. L. Destremx de Saint-Christol, pour son ouvrage Vagriculture méridionale, le Gard et l'Ardèche.
- Prix de 500 f à M. Sirand, pour ses travaux de sériciculture.
- Comité des Arts chimiques (Concours).
- Encouragement de 500 f à M. Coupier, pour la fabrication de son encre, dite encre des écoles.
- Comité des Arts économiques (Concours).
- Encouragement de 300 f àM. A. Vigie, pour sa fontaine à sable.
- 2Médailles d’or :
- MM. Bignon, Eludes pratiques sur le métayage dans le Bourbonnais. Bourbouse, Nouveaux instruments de physique.
- 5 Médailles de platine :
- MM. Chambrier, Télégraphe imprimeur perfectionné.
- Guilliet, Fabrication mécanique des roues de voitures.
- Houzeau, Etudes sur l'ozone.
- Merget, Etude sur la diffusion des vapeurs mercurielles.
- Stilmant, Freins pour chemins de fer.
- 14 Médailles d’argent.
- 6 — de bronze.
- 22 Médailles d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
- 1873, séance du 28 mars, p. 241-311.
- Comité des Arts économiques.
- Grande Médaille à l’effigie d’Ampère, à Sir Charles Wheatstone pour ses remarquables travaux de physique théorique et appliquée.
- Prix de la Société d’Encouragement, 12.000 f à M. Pasteur, pour ses études sur les vers à soie et sur les mycodermes.
- Comité des Arts mécaniques (Concours).
- Encouragement de 1.000 f à M. Fontaine, pour son moteur à vapeur de petite dimension.
- Comité des Arts économiques (Concours).
- Prix de 3.000 f à M. Gramme, pour sa machine magnéto-électrique.
- Comité d’Agricullure (Concours).
- Prix de 6.000 f partagé entre M. Paul Decauville et MM. Testard (Stanislas et Émile), pour les travaux de labourage à la vapeur.
- Prix de 500 f à M. Bonneeond, pour la production de graines saines de vers à soie.
- 4 Médailles d’or :
- MM. Duseigneur-Kléber, Moulin à soie à double effet et à grande vitesse.
- Meyer, Télégraphe autographique.
- Muller et Eichelbrenner, Nouveau système de chauffage des fours à gaz.
- Van Malderen (J.), Coopération au succès de la machine magnéto-électrique . l'AUiance.
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- RÉCOMPENSES DÉCERNÉES PAR LA SOCIÉTÉ DE 1852 A 1914.
- 775
- 3 Médailles de platine :
- MM. d’IIupaïs, Travaux de sériciculture.
- Dunod et Bougleux, Produits chimiques et engrais extraits des os. Gautier, Défrichement de landes.
- 10 Médailles d’argent.
- 4 — de bronze.
- 26 Médailles d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
- 1875, séance du 25 juin, p. 389-430.
- Comité de Commerce.
- Grande Médaille à l’effigie de Chaptal, à M. Jacques Siegfried, pour les encouragements qu’il a donnés et les efforts qu'il a faits dans le but de développer, en France, les relations commerciales avec VInde et l’Orient.
- Comité des Arts chimiques (Concours). *
- Prix de 1.000 f à M. Cap, pour ses travaux sur la glycérine.
- Comité des Arts économiques (Concours).
- Encouragement de 500 f à M. Tellier, pour ses études sur l'action du froid artificiel appliqué à la conservation des matières animales. Comité d’Agriculture (Concours).
- Prix de 500 f à M. Rouffia, pour la production de graines saines de vers à soie.
- 6 Médailles d’or :
- MM. Clamond, Pile thermo-électrique.
- Dubu, Progrès réalisés dans la fabrique de velours et peluches de Mme veuve Martin, à Tarare. de la Bastie, Verre trempé.
- Michelet (Maxime), Fabrication des superphosphates de chaux. Richard, Palette de demi-grand feu poux la p or ce laine.
- Tresca, Thorel et Ratieuville, Perfectionnements dans la fabrication des châles imités de l'Inde.
- 9 Médailles de platine :
- Mme Audouin, Emplois divers de la glu marine.
- MM. Deprez (Marcel), Intégrateur, instrument de planimétrie.
- Deschiens, Pendule électrique pour un observatoire et instruments divers de précision.
- Fua, Propagation de la culture et de l'emploi du maïs.
- Gaiffe, Allumage instantané des lustres à gaz de l'Assemblée nationale de Versailles.
- Loua, Atlas de l'industrie française.
- Meugy et Nivoit, Carte agronomique de Varrondissement de Vouziers. Mignon et Rouart, Télégraphie pneumatique.
- Seguin, Reboisement des montagnes.
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- 776 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JITLL.-AOUT-SEPT. 1923.
- 10 Médailles d’argent.
- 5 — de bronze.
- 25 Médailles d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
- 1876, séance du 9 juin, p. 360-401.
- Comité des Arts mécaniques.
- Grande Médaille à l’effigie de Prony, à M. Henri Giffard, l'inventeur de l'injecleur qui porte son nom.
- (Concours) (Prix fondé par les industriels de La Ferté -sous-Jouarre) :
- Prix de 4.000 f à M. Georges Roger, fabricant de meules, pour son procédé de fabrication qui met l'ouvrier à l’abri des poussières.
- Prime de 500 f à M. J. Poirel, pour son appareil protecteur contre les poussières de la taille des pierres meulières.
- Prime de 500 f à M. J.-C. Delaplace, pour un appareil remplissant le même but.
- Comité d’Agriculture (Concours).
- Prix de 2.000 f à M. F.-J. Thonion, pour Vorganisation et /’exécution des arrosages du syndicat de la plaine de Conflans (Savoie).
- Prix de 2.000 f à la Compagnie des Polders de l’Ouest, pour les endi-guements importants quelle a exécutés dans la baie du Mont Saint-Michel et dans celle des Veys (Manche).
- Encouragement de 500 f aux héritiers de M. Lièvre, pour l'organisation, à Casabianda (Corse), par M. Lièvre, d'une éducation de vers à soie qui donne d’une manière permanente de la graine saine.
- Encouragement de 250 fàM. Meyère, pour ses essais de semoir d'engrais pulvérulents.
- Encouragement de 100 f à M. Yverneau, pour son installation de parcs mobiles pour l'élevage des lapins en plein champ.
- 11 Médailles d’or :
- MM. Aubin, Meules blutantes.
- Beauchamp (A.), Dessèchement des marais de Parempuyre (Gironde).
- Bétille, Dessèchement du marais de Meuraines (Calvados).
- Compagnie des Fonderies et Forges de Terrenoire, Lavoulte et Bessèges, Fabrication de rails en acier phosphoré.
- Faure (P.), Machines à mouler les assiettes en porcelaine.
- Faure et Kessler, Appareils nouveaux pour la concentration de l'acide sulfurique.
- Hardy (E.), Ensemble de ses travaux pour la télégraphie et les instruments de précision.
- Lecuyer (Ph.-J.), Travaux d'irrigations remarquables.
- Mourceau (H.), Perfectionnements importants dans la fabrication des étoffes pour tentures et ameublement.
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- RÉCOMPENSES DÉCERNÉES I’AH LA SOCIÉTÉ DE 18;i2 A Dit.
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- Savalle (D.) fils, Perfectionnement des appareils pour la distillation méthodique des alcools, etc.
- Springer (de), Fabrication perfectionnée de levure pure et d'alcool de grains.
- 8 Médailles de platine :
- MM. Baux (Ch.), Lavoir barbolteur pour les rognures de peaux, les minerais et autres substances.
- Chameroy (H.), Bascule à contrôle enregistrant mécaniquement le poids.
- Delachanal et Mermet, Perfectionnement des appareils pour l'anulqse chimique par te spectroscope.
- Galland, Malterie pneumatique
- Laurent (L.), Perfectionnement du saccharimètre optique.
- Lenoir, Perfectionnement dans Vargenture des glaces.
- Le Roux (Julien), Longue et utile collaboration aux travaux de la Compagnie des Polders de l'Ouest.
- Pelouze (E. i et Audouin (P.), Condensation mécanique des matières goudronneuses entraînées par le gaz.
- 7 Médailles d’argent.
- 12 — de bronze.
- 13 Médailles d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
- 1877, séance du 15 juin, p. 349-391.
- Comité des Arts chimiques.
- Grande Médaille à l’effigie de Lavoisier, à M. W. Weldon, inventeur de l'appareil qui porte son nom, et qui est employé aujourd'hui dans les fabriques de chlorure de chaux pour la régénération du bioxyde de manganèse.
- 10 Médailles d’or :
- MM. Bourdon (Eugène), Ensemble de ses travaux mécaniques.
- Bréval (Laurent), Machine à drayer les peaux.
- Deck (Th.), Faïences artistiques.
- Feil (Ch.), Fabrication de verres d’o/.tique.
- Lartigue, Forest et Digney, Sifflet automoteur pour chemins de fer. Latry (Bappel de Médaille d'or), E burine.
- Rédier, Ensemble de ses travaux d'horlogerie.
- Rousselon, Photogravure.
- Vétillart (M.), Analyse des fibres végétales.
- Vincent, Exploitation des vinasses de betteraves.
- 3 Médailles de platine :
- MM. Appert frères, Émaux et verrerie.
- Flourens (Gustave), Etude sur la fabrication du sucre candi.
- Turpin, Applications diverses du caoutchouc.
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- 778 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- 11 Médailles d’argent.
- 8 — de bronze.
- 26 Médailles d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
- 1880, séance du 9 juillet, p. 345-431.
- Grand prix du Marquis d’Argenteuil (12.000 f) à M. A. Poitevin, pour les progrès importants dont l'industrie de la photographie lui est redevable.
- Comité des Constructions et Beaux-Arts.
- Grande Médaille à l’effigie de Jean Goujon, à M. Ce. Gaunieu, architecte, membre de l’Institut.
- Prix Elphège Baude (500 f) à M. Hersent, auteur d'une combinaison nouvelle pour la construction de nouvelles formes de radoub de grandes dimensions.
- Comité des Arts mécaniques (Concours).
- Prix de 1.000 f à M. de Bisschop, pour un petit moteur destiné à un atelier de famille.
- Encouragement de 500 f à M. G. Anthoni, pour ses recherches sur un moyen pratique d'amortir les secousses produites par les marteaux mécaniques.
- Comité des Arts chimiques (Concours).
- Prix de 1.000 f à M. Camille Vincent, pour Vutilisation des résidus de fabriques non encore employés.
- Encouragement de 1.000 f à M. Jean-Abel Martin, pour ses recherches sur un procédé rendant les tissus et les bois ininflammables.
- Comité des Arts économiques (Concours).
- Médaille d’argent à M. Idrac, pour ses recherches sur la dessiccation rapide des bois.
- Comité d’Agriculture (Concours).
- Encouragement de 500 f à M. Goetz, pour ses travaux relatifs aux prairies artificielles.
- Comité des Constructions et Beaux-Arts (Concours).
- Encouragement de 1.500 f à M. Ch. Guillaume Petit, pour ses recherches sur un procédé permettant de transformer sans retouche un cliché photographique en une planche typographique.
- 13 Médailles d’or :
- MM. Achard (Rappel de Médaille d’or), Frein à einbrayage électrique perfectionné.
- Babey, Fabrication de tulles-guipures.
- Callier, Balancier pour chronomètres de marine.
- Deleuil (rappel de Médaille d’or), Instruments de précision. Faïenceries de Gien, Faïences artistiques.
- Gilbert, Fabrication des crayons.
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- RÉCOMPENSES DÉCERNÉES PAR LA SOCIÉTÉ DE 1852 A 1914.
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- Jourdain, Organisation de VAssociation des Propriétaires de Machines à Vapeur.
- Laurent, Appareils de physique.
- Monot, Verreries et cristaux décorés par de nouveaux procédés. Morane aîné (Paul), Machines à couler les bougies.
- Rosenstiehl, Application des couleurs complémentaires dans la décoration.
- Thomas de Bojano, Perfectionnements à la machine à calculer. Turpin, Couleurs non vénéneuses.
- 9 Médailles de platine :
- MM. Chardon, Emulsion sèche au bromure d'argent pour la photographie. Fenon, Remise à l'heure des horloges.
- Francq (Léon), Locomotive sans foyer.
- Hélouis, Emploi du métal blanc et des lames irisées en passementerie. Marcadier, Machine à délirer les tissus.
- Mékarski, Traction par l'air comprimé.
- Moreau, Serrurerie artistique.
- Orsat, Analyse des gaz.
- Reynier, Lampe électrique à incandescence.
- 14 Médailles d’argent.
- 11 — de bronze.
- 35 Médailles d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
- 1882, séance du 22 décembre, p. 609-648.
- Comité des Arts économiques.
- Grande Médaille à l’effigie d’Ampère, à M. Gaston Planté.
- Concours.
- Prix de 2.500 f à M. Martin, pour un frein pneumatique.
- Allocation de 2.500 f et Médaille d’or à M. H. Garnier, pour diverses inventions.
- 18 Médailles d’or :
- MM. Baudot, Télégraphe multiple.
- Bourdon (Eugène), Anémomètre multiplicateur.
- Cailletet, Appareil pour la compression des gaz.
- Capgrand-Mothes, Culture perfectionnée du liège.
- Compagnie parisienne du Gaz, Becs intensifs d'éclairage au gaz. Delpérier, Ferrure à glace des chevaux.
- Deprez (Marcel), Ensemble de ses travaux relatifs à l'électricité. Dumoulin-Froment, Enregistreur électrique.
- Garnier, Photogravure, athmogravure et aciérage des planches gravées. Jus, Recherches de l'eau dans le Sahara de Constantine.
- Lacroix, Fabrication de couleurs et de crayons vitrifiables.
- Le Cyre, Télémètre à retournement.
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- 180 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- Lefèvre, Ouvrages sur les opérations commerciales et sur renseignement commercial.
- Henry-Lepaute frères, Echelle de marée et phare de direction. Manhës, Traitement du cuivre par l'appareil Bessemer.
- Muller et Caoheux, Association pour les habitations ouvrières. Muntz, Alimentation des chevaux de trait.
- Siemens (de Dresde), Becs de gaz à air chaud.
- 2 Rappels de Médailles d’or :
- MM. Betz-Penot, Moulure perfectionnée du blé dur et du mais.
- Duboscq, Appareils de physique.
- 9 Médailles de platine :
- MM. Berlier, Vidange pneumatique des villes.
- Carpentier, Frein funiculaire.
- Desgranchamps, Développement de l'emploi de la fraise.
- Gallois, Epuisement des pulpes de sucreries.
- Jarre, Pompe hydro-pneumatique. Hausses de barrages. Robinets de conduites de gaz.
- Ma istre, Culture des vignes phylloxérées.
- Richard, Méléréographes.
- Savignon (de), Etude sur la production de la laine en Australie. Solignac, Lampe électrique.
- 7 Médailles d'argent 4 — de bronze.
- 28 Médailles d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
- 1883, séance du 28 décembre, p. 549-587.
- Grand prix de la Société (12.000 f), à M. Faucon, pour son Traitement par submersion des vignes phylloxérées.
- Comité de Commerce.
- Grande Médaille à l’effigie de Chaptal, h la Chambre de Commerce de Paris, pour la Création de l'Ecole des hautes Etudes commerciales.
- Allocation de 2.000 f sur le Prix Gustave Roy pour l’industrie cotonnière, à M. J. Imbs, pour un progrès réalisé dans l'industrie cotonnière.
- Prix Fourcade (fondé par les exposants de la classe 47 à l’Exposition de 1878) pour les ouvriers des fabriques de produits chimiques (800 f), à M. P.-F. Lemoigne, ouvrier dans les Établissements Malétra, à Rouen.
- Comité des Arts chimiques (Concours).
- Prix de 1.000 f à MM. Mignon et Rouart, pour l'emploi d'un froid énergique et celui de la glace salée pour la conservation des viandes
- crues.
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- RECOMPENSES DÉCERNÉES PAR LA SOCIÉTÉ DE 1852 A 1914.
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- 1 Médaille d’or :
- M. G iLLOT, Gravure héliographique.
- 5 Médailles de platine :
- MM. Ancelin, Chaufferettes à acétate de soude.
- Daussin, Petit moteur domestique.
- Duponchel, Système de roues hydrauliques.
- Maurel, Articles de Paris.
- Verdol, Machine Jacquarl à cylindre réduite.
- 5 Médailles d’argent
- 2 — de bronze.
- 24 Médailles d'encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
- 1884, séance du 26 décembre, p. 557-602.
- Comité des Arts mécaniques.
- Grande Médaille à l'effigie de Prony, à M. Joseph Farcot, pour son servo-moteur.
- Prix Fourcade (fondé par la classe 47 à l’Exposition de 1878) pour les ouvriers des fabriques de produits chimiques (800 f), à M. Claude Genreau, ouvrier chez M. Lefranc à Paris.
- Comité des Arts mécaniques (Concours).
- Prix de 2 000 f partagé entre M. Bonxaz et M. Saget, pour leurs machines à tailler les fraises.
- Comité des Arts chimiques (Concours).
- Prix de 1.000 f. à M. Paul Manhès, pour son alliage de cuivre cl de manganèse.
- Comité d’Agriculture (Concours).
- Prix de 1.500 f. à M. Bouchard, pour son Essai sur Vhistoire du département de Maine-et-Loire.
- Prix de 500 f. à M. Eloire, pour son Etude sur l'agriculture de la Thiérache (Aisne).
- Encouragement de 1.000 f. à M. Pierre Boiteau, pour continuer ses recherches sur Vœuf du phylloxéra.
- Encouragement de 300 f. à M. Piallat, pour perfectionner sa méthode destinée à reconnaître la falsification du beurre.
- 6 Médailles d or :
- MM. Bu xtorf (Emmanuel). Outillage de la bonneterie.
- Fenon, Pendule astronomique.
- Gastine, Pal pour l'injection de sulfure de carbone dans les vignes phylloxérées.
- Kessler, Durcissement des pierres. Ensemble de ses travaux.
- Legrand frères, Tissus et velours frappés.
- PA ms (Rappel de Médaille), Mosaïques artistiques.
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- 782 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- 3 Médailles de platine :
- MM. Bazilier, Perfectionnements au bobinoir de la laine peignée. Clémandot, Trempe de l'acier par compression.
- Comte (En.), Perfectionnements apportés à la filature de la laine peignée.
- 5 Médailles d’argent.
- 7 — de bronze.
- 35 Médailles d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
- 1886, séance du 8 janvier, p. 9-48.
- Comité des Arts chimiques.
- Grande Médaille à l’effigie de Lavoisier, à M. Michel Perret.
- Prix Fourcade (800 f) à M. I. R. Merckel, contremaître à la manufacture de Javel.
- Prix Elphège Baude (Médaille d’or de oOO f), pour le matériel du génie civil et de l'architecture à M. G. Eiffel, ingénieur-constructeur. Comité de Commerce.
- Prix d'Aboville, à la Société des ateliers d’aveugles.
- 8 Médailles d’or :
- MM. Biétrix, Fabrication d'agglomérés.
- Bonnaz, Couso-brodeur.
- Cacheux Rappel de Médaille), l’Economiste pratique.
- J. Delattre, père et fils, Epuration des eaux industrielles.
- Dubois et François, Bossegage mécanique.
- Loebnitz, Faïences artistiques.
- Lucas, Boulangerie-laboratoire.
- M allet, Locomotive compound.
- 5 Médailles de platine :
- MM. Gemy, Planche à dessiner.
- Houdard, Chauffage des vins.
- Lemoine, Freins funiculaires.
- Livache, Siccativité des huiles.
- Michel et Cle, Compteurs d'eau.
- 9 Médailles d’argent.
- 1 — de bronze.
- 34 Médailles d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers .
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- RECOMPENSES DÉCERNÉES PAR LA SOCIÉTÉ DE 1852 A l'J14.
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- 1887, séance du 24 décembre 1886, p. 9-60.
- Grand prix du Marquis d’Argenteuil (12.000 f) à M. E. Lenoir, pour ses moteurs à gaz et à pétrole et ses diverses inventions.
- Comité des Constructions et Beaux-Arts.
- Grande Médaille à l’effigie de Jean Goujon, à M. Barbedienne, pour le développement donné à l'industrie des bronzes d'art.
- Prix Fourcade (800 f) à M. François Hennequin, ouvrier à la Soudière de Chauny (Cie de Saint-Gobain), 56 années de services.
- Comité des Arts mécaniques (Concours).
- Prix de 2 000 f, à la Société de Distribution de Force motrice a Domicile, pour ses petits moteurs.
- Médailles de bronze à MM. Boudenoot, ingénieur-conseil, et Petit, ingénieur de la Société.
- Comité des Arts chimiques (Concours).
- Prix de 3.000 f à M. Roussin, pour l'utilisation de la naphtaline à la fabrication des matières colorantes.
- Comité d’Agyiculture (Concours).
- Encouragement de 1.000 f à M. Bourgne, pour son manuscrit : le département de l'Eure-, Etude d'agriculture et d'économie rurale.
- Médaille d’argent à M. F. Nicolle, pour son Etude sur l'économie agricole de la Meuse.
- Médaille de bronze à M. du Puymontbrun, pour ses Recherches d'économie rurale.
- Médaille de bronze à M. Garnier, pour son Esquisse sur l'agriculture et l'économie rurale du département de l'Aube.
- Médaille d’or à M. Gaillardon, pour son Etude sur les cultures de l'Algérie.
- Médaille d’or à M. Bernard, pour son Etude sur les cultures de l'Algérie.
- 5 Médailles d’or :
- MM. Deschiens, Compteurs de tours.
- Hansen, Levure de bière pure.
- Manzi, Procédés de photo-typographie,
- Risler (Georges), Express-carde.
- Rousset (Maurice), Forage de puits.
- 4 Médailles de platine :
- MM. Aubine, Appareils de déclenchement.
- Aureggto, Ensemble de travaux.
- Duquesne, Fabrication du tapis parisien.
- Raffard, Ensemble de ses travaux.
- 7 Médailles d’argent.
- 6 — de bronze.
- 30 Médailles d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
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- 784 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 .ILIN J923).
- .1UI LL .-AOUT- SEPT. 1923.
- 1888, séance du 23 décembre 1887, p. 9-53.
- Comité d’AgricuIture.
- Grande Médaille à l’effigie de Thénard, à M. Gaston Bazille.
- Prix Fourcade (800 f) à M. Charles Bettmann, ouvrier à l’usine de Loos (Etablissements Kuhlmann), 52 années de services.
- Comité des Arts économiques (Concours).
- Encouragement de 1.000 fr. à M. Parentiiou,
- — — à MM. Biciiard frères,
- — — à M. Chavannon, pour leurs appareils
- transmettant à distance l'indication de la température d'une enceinte chauffée.
- Comité de Commerce (concours).
- Prix de 1.000 f partagé entre MM. Acdoynaud et Levallois, pour leurs méthodes propres- à reconnaître les falsifications des huiles d'olive.
- Médaille de platine à M. Bechi.
- Encouragement de 500 f à M. Babot, pour son moyen de reconnaître les falsifications du beurre.
- Encouragement de 500 f à MM. Dubois et Padé, pour leurs moyens de reconnaître les falsifications du beurre.
- Comité d’AgricuIture (Concours).
- Prix de 1 000 f à M. Louis D ubois, pour son Étude du département de la Haute-Saône au point de vue agricole.
- Prix de 500 f à M. Collard, pour ses Études agricoles sur le département de la Marne.
- Prix de 500 f a M. X. Levrier, pour son Elude sur /'agriculture du département des Deux Sèvres.
- 2 Médailles d’or :
- MM. Simonin, Elude zootechnique du département du Doubs.
- Fénon (Bappcl de Médaille), Plume inscrivante.
- 4 Médailles de platine :
- MM. Baillif, Imitation d'ébène.
- Guillaumin, Pont à bascule.
- Grosselin père et fils, Machine à lainer.
- Manuel Perier, Pyrogravure.
- 15 Médailles d'argent.
- 9 — de bronze.
- 32 Médailles d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
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- RECOMPENSES DÉCERNÉES PAR LA SOCIÉTÉ DE 1852 A 1914.
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- 1889, séance du 28 décembre 1888, p. 9-97.
- Comité des Arts économiques.
- Grande Médaille à l’effigie d’Ampère, à M. Emile Baudot, pour son télégraphe imprimeur à transmissions multiples et ses perfectionnements.
- Prix Fourcade (800 f) à M. Wallach, ouvrier chez MM. Lefranc et Cir, fabricants de couleurs à Issy (47 ans de services).
- Comité des Arts mécaniques (Concours).
- Prix de 2.000 f à M. Labeyrie, pour son clapet de retenue pour vapeur à réglage.
- Médailles d’argent à M. Carette et à MM. Lethuillier et Pinet, pour leurs clapets de retenue de vapeur.
- Comité des Arts chimiques (Concours).
- Prix de 3.000 f à M. Osmond, pour son étude expérimentale des propriétés physiques des métaux.
- Prix de 1.500 f à M. Candlot, pour une étude des propriétés des ciments.
- Prix de 1.000 f à M. Kolb, pour Vapplication du chlorure de calcium à la fabrication des sels de baryte et de stronliane.
- Prix de 1.500 f à M. Alvergniat, pour les progrès réalisés dans le soufflage du verre, pour les appareils scientifiques ou industriels.
- Prix de 1.000 f à M. Louis Marx, pour son ouvrage : le Laboratoire du brasseur.
- Comité d’Agriculture (Concours).
- Prix de 2.000 f à M. Millot, pour son étude sur les cultures de V Algérie.
- Prix de 600 f à M. Magnien,
- — 400 f à M. Allard,
- Médaille d'or à M. Marcel Vacher, pour leur meilleure organisation des champs de démonstration.
- 9 Médailles d’or :
- MM. Hélouis, Fils métalliques d'ornement.
- Milliau, Procédés pour reconnaître les falsifications de l'huile d'olive.
- Pouriau, Ouvrage sur la laiterie.
- de Quillacq, Machines à vapeur perfectionnées.
- Rolland, Création d’oasis en Algérie.
- Rousseau, Elude sur la culture de la vigne dans l'Aude.
- Roux, Pompe à colonne d'eau.
- Schlumberger, Papiers et encres de sûreté.
- Verdol, Ensemble de ses travaux relatifs aux métiers à tisser.
- 4 Médailles de platine :
- MM. Ciialigny et Guyot-Sionnest, Condenseur double à eau régénérée.
- Geneste et HERSCHER,ü7wues à désinfection.
- Manuel-Perier, Agrandissement des dessins pour projections optiques.
- Mme veuve Meyer, Appareils télégraphiques.
- Tome 13b. — Juillet-Août-Septembre 1923.
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- 786 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1023). — JLJILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- 11 Médailles d’argent.
- 10 — de bronze.
- 37 Médailles d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
- 1890, séance du 13 juin, p. 425-532.
- Grand Prix de la Société (12.000 f) à M. Benjamin Normand, pour le perfectionnement de la machine à vapeur et l'ensemble de ses travaux mécaniques.
- Comité des Arts économiques.
- Prix Henri Gifïard (6.000 f) à M. Ferdinand Carré, pour ses appareils à produire le froid et ses charbons destinés à la lumière électrique.
- Comité de Commerce.
- Grande Médaille à l’effigie de Chaptal, à la Société de Géographie
- COMMERCIALE DE PARIS.
- Comité des Arts mécaniques.
- Grande Médaille à l'effigie de Prony, à M. Pierre-André Frey, pour l'ensemble de ses travaux mécaniques.
- Comité des Arts économiques.
- Grande Médaille à l’effigie d’Ampère, à M. Gramme, pour ses découvertes en électricité.
- Prix Fourcade (800 f) à M. Jacques Courtel, ouvrier à l’usine Bardot, fabricant de produits chimiques (pour 1889).
- pour 1890, à M. Jean-Louis Gayarry, ouvrier à l’usine Roure-Bertrand. à Grasse (4 J ans de services).
- Comité de Commerce (Concours).
- Prix d’Aboville pour des manufacturiers qui emploient des ouvriers infirmes, partagé entre :
- Sœurs aveugles de Saint-Paul, à Paris, 2.000 f.
- Société marseillaise des Ateliers d’Ayeugles, à Marseille, 1.000 f.
- Œuvre de la Prévoyance des Infirmes de Sainte-Élisaretii, à Lyon. 1.000 f.
- Comité des Arts économiques (Concours).
- Prix Melsens (600 f) à M. J. Morin, pour ses travaux relatifs à l'hygiène et à l'art militaire.
- Comité des Constructions et Beaux-arts. (Concours).
- Médaille d’or de 500 f à M. Lantrac, pour les procédés employés nu levage et au montage des charpentes métalliques du palais des machines de l'Exposition universelle de 1889.
- Comité des Arts mécaniques (Concours).
- Prix de 4.000 f à M. Joseph Imrs,
- — — à M. Augustin Vlmont,
- — — à la Blanchisserie et Teinturerie des Vosges à
- Thaon, pour les perfectionnements de l'industrie cotonnière.
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- RK COMPENSES DÉCERNÉES PAR RA SOCIÉTÉ DE 1852 A 1914. 787
- Comité des Arts chimiques.
- Prix de 1.000 f à M. Martinon, pour la récupération de l'étain dans les eaux de lavage de la soie traitée par le bichlorure d'étain.
- Prix de 1.000 f à M. Henry,pour la fabrication du ciment de laitier.
- Prix de 2.000 f à M. Brüstleln, pour la fabrication courante et industrielle des aciers au chrome.
- Encouragement de 500 f à M. Hallopeau, pour son ouvrage : Principes de la fabrication du fer et de l'acier.
- Encouragement de 1.000 f à M. Deval, pour une étude sur les ciments à prise lente.
- Comité des Arts économiques (Concours).
- Encouragement de 1.500 f à M. Clémanoot,
- — 1.000 f à M. de Baillehache, pour leurs appareils
- annonçant, à distance, le passage d'un train en marche.
- Prix de 2.000 f à MM. Richard frères, pour un appareil permettant de transmettre à grande distance la pression d'un gaz ou d'une vapeur.
- Comité d’Agricullure (Concours).
- Encouragement de 500 f a M. Éloire,
- — — à M. Ferté, pour leur carnet agricole aide-
- mémoire.
- Prix de 1500 f à M. J.-B. Martin, pour son Étude sur l'agriculture de la Haute- Vienne.
- Prix de 500 f à M. Albert Larbalétrier, pour son Etude sur l'agriculture du Pas-de-Calais.
- Médaille d’argent à M. Valentin Pelosse, pour son Etude sur l'économie rurale du département du Ilhône.
- Médaille de bronze à M. Paul Dirat.
- Encouragement de 600 f à M. de Mauroy, pour l'utilisation de la tourbe en agriculture.
- Prix de 1.500 f à M. Garola, pour son étude La contribution à l'élude du sol d'Eure-et-Loire dans ses rapports avec la production agricole.
- Prix de 1.000 f à M. Marcel Vacher, pour son étude géologique et agronomique du Canton de Montniarciult (Allier).
- Prix de 500 f à M. Vassilière, pour son étude : Les terrains agricoles de la Gironde.
- Comité de Commerce (Concours).
- Prix de 2.000 f à MM. Georges Michel et Alfred Renouard, pour leur étude économique d'un centre industriel [Anzin).
- 18 Médailles d’or :
- Association de Mulhouse, pour prévenir les Accidents de Machines.
- Association des Industriels de France contre les Accidents du Travail.
- Association rouennaise, pour prévenir les Accidents de Fabriques. Ensemble des travaux.
- MM. Baltet Charles, Ouvrages sur Vhorticulture.
- Berlier, Ensemble des travaux.
- Camel, Appareils pour le filage de la soie.
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- 788 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JU1LE.-A0UT-SEPT. 1923.
- Carpano, Ensemble des travaux.
- Ducretet, —
- Fümat, Lampe de sûreté pour les mines.
- Godillot (Alexis), Foyers à combustion méthodique. Hadfield, Acier au manganèse.
- Leroy (Isidore), Ensemble des travaux.
- Lorilleux,
- Parenty, —
- Pellin, —
- Reverchon, Culture rationnelle des abeilles.
- Robert frères, Cours de dessin et méthode d'enseignement. Viala, Ensemble des travaux.
- 1 Médaille de platine :
- M. Maron frères, Machine à chiner.
- 21 Médailles d'argent.
- 4 — de bronze.
- 58 Médailles d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers
- 1891, séance du 22 mai, p. 349-402.
- Comité des Arts chimiques
- Grande Médaille à l'effigie de Lavoisier, à M. Ernest Solyay.
- Prix Fourcade (800 f) à M. Antoine Verbecq, ouvrier aux Manufactures de produits chimiques du Nord (Etabl. Kuhlmann à Lille). (55 ans de services.)
- Comité des Arts mécaniques.
- Prix exceptionnel de 3.000 f cà M. B eau de Rochas, pour son invention du cycle à quatre temps appliqué aux moteurs à gaz.
- Comité des Arts chimiques (Concours).
- Prix de 3.000 f à M. Candlot, pour son étude sur les produits hydrauliques.
- Prix de 2.500 f à M. Henri Howe, pour son ouvrage : Métallurgie de l'acier.
- Prix de 1.000 f à M. Louis Knab, pour son ouvrage : La fabrication et les emplois industriels de l'acier.
- Comité d’Agriculture (Concours).
- Prix de 2.000 f à M. Hitier, pour l'utilisation des tourbes françaises en agriculture.
- Prix de 2.000 f à M. Benoist d'Entrevaux, pour le reboisement et le gazonnement des terres incultes.
- Médaille d’or à M. Arthur Noël.
- Prix de 1.000 f à M. Schribaux, pour la conservation de la pomme de terre et autres légumes.
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- RÉCOMPENSES DÉCERNÉES PAU LA SOCIÉTÉ DE 18;>2 A 1914.
- J89
- Prix de 1.000 f à M. Mesnault,
- — - à M. B niOT, pour leurs études sur Vagriculture et l'éco-
- nomie rurale d'une province ou d’un département.
- 4 Médailles d’or :
- MM. Guillaumin, Perfectionnements aux bascules.
- M archand (Henri), Ouvrage intitulé : Tu seras agriculteur. de Pahvillk, Ensemble des travaux.
- Raffart, — —
- 11 Médailles d'argent.
- 5 — de bronze.
- 43 Médailles d'encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
- 1892, séance du 27 mai, p. 389-458.
- Grand prix du Marquis d’Argenteuil. à M. Berthelot, pour ses remarquables travaux qui ont puissamment contribué aux progrès des indus tri es c hit nique s.
- Comité des Constructions et Beaux-Arts.
- Grande Médaille à l’effigie de Jean Goujon, à M. Emile Froment-Me urice, pour ses remarquables travaux en orfèvrerie, joaillerie et bijouterie.
- Comité des Arts chimiques.
- Prix Fourcade 800 f) à M. Jean-Marie Navarre, saunier aux Salins de Berre (57 ans de services).
- Comité de Commerce (Concours pour le prix d’Aboville).
- 2.000 f à I’Internat des Sourdes-Muettes dépendant de l’Imprimerie Firmin-Didot et Cie, au Mesnil-sur-l’Estrée (Eure).
- 1.000 f à I’Ouvroir des Ouvrières aveugles, à Illiers (Eure-et-Loir).
- Comité des Arts mécaniques (Concours).
- Prix de 3.000 f à M. Hillairet, 7 ’ransport à grande distance des forces naturelles.
- Comité des Arts chimiques (Concours).
- Prix de 2.000 f à M. Joseph Dépierre, pour ses ouvrages : Apprêts des tissus de colon blâmes, teints et imprimés. Peinture et impression des matiè> es colo: antes artificielles.
- Prix de 1.000 f à M. Léo Vignon, pour son ouvrage : Recherches sur la soie.
- Comité des Arts économiques (Concours).
- Encouragement de 500 f à M. Wiborgh, pour son calorimètre.
- Comité d’Agriculture (Concours).
- Prix de 2.000 f à M. Prudiiomme. pour son élude : lAgriculture du département de la Meuse.
- Prix de 3.000 f à M. Maximilien Ringelmann, pour son instrument permettant de mesurer facilement le travail des machines agricoles.
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- 790 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- Prix de 2.000 f à M. Cohnevin, pour ses importants travaux sur l’alimentation du bétail.
- Prix de 500 f à Frère Arel,
- — — à M. Hérissant.
- — — à M. Félix Henneguy, pour leurs études sur l'anthonome
- et le moyen de prévenir ses ravages.
- 8 Médailles d’or :
- MM. Courtier, Publications industrielles.
- Dur enne, Ensemble des travaux.
- Eferont, Emploi des fluorures dans la distillation.
- Gall, Eabrication de l'acide carbonique liquide.
- Gruner, Ensemble de ses travaux sur les accidents du travail. Hermite, Blanchiment électro-chimique.
- Samain, Ensemble des travaux.
- Villain fils, Métier à gazer les fils de coton.
- 2 Médailles de platine :
- MM. Barre, Eabrication du vinaigre.
- Mares (Etienne). Compteur d'énergie électrique.
- 11 Médailles d’argent.
- 5 — de bronze.
- 44 Médailles d'encouragement à des contremaîtres et ouvriers
- 1893, séance du 9 juin, p. 480-544.
- Comité d’Agriculture.
- Grande Médaille à l’effigie de Thénard, à M. Lecouteux.
- Comité des Arts chimiques.
- Prix Fourcade (1.000 f) à Mlle Marie-Joseph Floris, ouvrière à la manufacture de parfums de M. Criris, à Grasse (Alpes-Maritimes) {51 ans de services).
- Comité des Arts économiques.
- Prix Melsens (500 f) à M. Gustave Trouvé, pour l'ensemble de ses travaux sur les applications de l'électricité.
- Comité des Arts mécaniques (Concours).
- Prix de 3.000 f à M. Murgue, pour perfectionnement de l'aérage des mines.
- Encouragement de 500 f à M. l’abbé Le Dantec, pour un appareil destiné à l'étude des coefficients nécessaires au calcul d'une machine aérienne.
- Comité des Arts économiques (Concours).
- Encouragement de 1.000 f à M. le Dr Paquelin, pour ses nouveaux appareils permettant d'utiliser les hydrocarbures légers du pétrole.
- Comité d’Agriculture (Concours).
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- INCOMPENSES DÉCERNÉES PAR LA SOCIÉTÉ DE 1852 A 191L
- 701
- Prix de 3.000 f à M. Kayser, pour ses éludes sur les ferments alcooliques.
- Prix de 2.000 f à M. A.-Ch. Girard, pour les meilleures expériences sur Valimentation du bétail.
- Comité de Commerce (Concours).
- Médaille d’or à M. Eugène Leroeuf, pour son élude sur l'industrie sardinière.
- Médaille d’argent à M. Thiolloer, pour son étude sur la Chambre de Commerce de Saint-Etienne et sur les industries de sa circonscription. Comité des Constructions et Beaux-Arts (Concours).
- Prix de 1.000 f à M. Decaux, pour son obturateur photographique.
- Prix de 500 f à M. Cuavanon, — — —
- 5 Médailles d’or :
- MM. L. Figuier, Ensemble de travaux.
- Fournier, Plan incliné pour transbordement de bateaux.
- M ustel, Orgue Célesta.
- Peyrusson, Décoration de la porcelaine.
- Tissandier, Ensemble de travaux.
- 2 Médailles de platine :
- MM. Dulac, Soupape de sûreté et études sur ce sujet.
- Marix, Appareil pour la formation rationnelle des mélanges.
- 5 Médailles d’argent.
- 2 — de bronze.
- 45 Médailles d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
- 1894, séance du 22 juin, p. 365-420.
- Comité des Arts économiques.
- Grande Médaille à l’effigie d’Ampère à M. Lord Kelvin (sir William Thomson), pour l'ensemble de ses travaux scientifiques.
- Comité des Arts chimiques.
- Prix Fourcade (1.000 f) à M. Louis Dauchet, ouvrier à la fabrique de produits chimiques d’Amiens (Etablissements Kuhlmann) (53 ans de services).
- Comité des Arts mécaniques (Concours).
- Prix de 3.000 f à M. Dulac, pour son foyer fumivore.
- Comité des Arts chimiques (Concours).
- Prix de 1.000 f à MM. Fuchs et de Launay, pour leur Traité des gîtes minéraux et métallifères.
- Prix de 500 f à M. Chapel, pour son ouvrage : Le caoutchouc et la qutta-percha.
- Prix de 2.000 f à M. Roberts Austen, pour ses études sur les propriétés des alliages métalliques.
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- 792 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923. Comité d’Agriculture (Concours).
- Prix de 1.500 f à M. Pagnoul, pour son élude sur les terres arables du Pas-de-Calais.
- Prix de 500 f à la Société d’Agriculture de Meaux, pour une étude agronomique du canton de La Ferté-sous-Jouarre.
- Comité de Commerce (Concours).
- Prix de 1.000 f à M. Eugène Lebeuf, pour son élude économique de la ville de Cholet.
- 11 Médailles d’or :
- MM. Artigues, Papier photographique dit de velours.
- Bar, Fabrication de paillons métalliques.
- Bollée, Machines à calculer. de Bovet, Louage électrique.
- Digeon, Ensemble de travaux.
- Kessler, Concentration de l'acide sulfurique.
- Londe, Appareil de chronophotographie.
- Schabaver, Ensemble de travaux.
- Serpollet, Générateur à vaporisation instantanée.
- Simon (André), Traduction du Traité de la fabrication de la bonneterie de Franz Reh.
- Vachon (Marius), Ouvrage sur l’Exposition de Saint-Étienne en 1 891.
- 2 Médailles de platine :
- MM. Faucheur, Ouvrage sur la Chambre de Commerce de Lille et l'industrie linière.
- Fromholt, Outils diamantés.
- 9 Médailles d’argent.
- 47 Médailles d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
- 1895, séance du 28 juin, p. 769-838.
- Grand prix de la Société (12.000 f) à M. Lippmann.
- Comité de Commerce.
- Grande Médaille à l’effigie de Chaptal, au Comité de l’Afrique française.
- Prix d’Aboville (3 300 f) à la Maison fondée par les Frères Saint-Jean-de-Dieu, rue Lecourbe.
- Comité des Arts chimiques.
- Prix Fourcade (1.000 f) à M. Joseph Detrez, ouvrier à la Compagnie de Saint-Gobain, Chauny et Cirey [51 ans de services).
- Prix pour le perfectionnement de l'industrie cotonnière (Fondation Roy). Médaille d’argent et prix de 500 f à M. Delessart, pour son ouvrage : La filature du coton par les machines modernes.
- Comité des Arts chimiques (Concours).
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- RÉCOMPENSES discernées PAR LA SOCIÉTÉ DE 18”>2 a ÜM4.
- 793
- Prix de 2.000 f à M. Osmond, pour ses recherches sur la mélallographie microscopique de l'acier au carbone.
- Prix de 500 f à M. Jules Garçon, pour son ouvrage sur l'industrie de la teinture.
- Comité des Arts économiques (Concours).
- Encouragement de 1.000 f à M. Tellier, pour ses travaux sur l'épuration des eaux par la chaleur et sous pression.
- Encouragement de 500 f à M. Lacroix, pour ses travaux sur la stérilisation de Veau par Vélectricité.
- Encouragement de 500 f à M. Schlumberger, pour ses travaux sur Vépuration de l'eau.
- Encouragement de 500 f à M. Meignen, pour ses travaux sur Vépuration de Veau.
- Encouragement de 500 f à M. Lartigue,
- — — à M. Roux, pour leurs travaux permettant
- d'évaluer l'isolement des différentes parties d'une installation électrique.
- Comité d’Agriculture (Concours).
- Encouragement de 1 000 f à M. Guerrier, pour son élude sur l'agriculture de la Marche et du Limousin.
- Encouragement de 500 f à M. Allard, pour son étude sur l'agriculture de la Haute-Saône.
- Encouragement de 500 f à M. Martin, pour son étude sur l'agriculture de la Corrèze.
- Comité des Constructions et Beaux-Arts (Concours).
- Encouragement de 2.000 f à M. Tessier, pour la continuation de ses études et travaux sur un nouveau procédé de peinture.
- Encouragement de 1.000 f à M. Jamin, pour son Traité de la Menuiserie.
- Comité de Commerce (Concours).
- Encouragement de 500 f à X (1), pour son étude sur l'industrie de la féculerie dans le département de l'Oise.
- 11 Médailles d’or :
- MM. Charpy, Etude sur la trempe des aciers.
- Delcroix, Règle topographique.
- Debains, Traité de mécanique agricole.
- Duquesne, Tapis.
- Garola, Culture des céréales.
- Hadfield, Travaux de métallurgie.
- Malherbe, Table d'opérations pour les chevaux.
- Mallet, Locomotives compound articulées.
- Martin, Ouvrage statistique des voies de communication dans Pans.
- Marzocchi, Procédé de peinture à la fresque.
- Vallot, Observatoire météorologique du Mont-Blanc,
- (1) L'auleur avait adopté une devise mais a gardé l’anonymat. Ce cas s’est présenté plusieurs fois dans la suite.
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- 7i>4 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOLT-SEI’T. 1923. 3 Médailles de platine :
- MM. Furne, Mémoire sur la race chevaline boulonnaise.
- Petit, Antheximètre.
- Leoaisne, J'issus ondulés.
- 7 Médailles d’argent.
- 1 — de bronze.
- 40 Médailles d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
- 1896, séance du 26 juin. p. 921-934.
- Prix (iiffard, 5.000 f à M. Désiré Légat, 5.000 f à M. Adolphe Martin.
- Comité des Arts mécaniques.
- Grande Médaille à l'effigie de Prony, à M. Frédéric-Guillaume Kreutzberg, pour l'ensemble de ses travaux.
- Comité des Arts chimiques.
- Prix Fourcade (1.000 f) à Mme Vve Lagarez, ouvrière à la Pharmacie centrale de France (66 ans de services).
- Comité des Arts mécaniques (Concours).
- Prix de 1.000 f à M. de Faramond de Lafajole, pour son moteur Priestmann à huile, lourde.
- Comité des Arts économiques (Concours).
- Prix Melsens à M. le D1' Castaing, pour son système de ventilation des habitations.
- Encouragement de 1.000 f à MM. Javaux et Nysten, pour leurs lampes à incandescence.
- Encouragement de 1.000 f à M. Solignac, pour ses lampes à incandescence.
- Comité d’Agriculture (Concours).
- Encouragement de 1.500 f à MM. Beuret et Brunet, pour leur étude sur le département de la Dordogne.
- Encouragement de 500 f à M. Waldman, pour son étude sur l'agriculture de la Vallée d'Auge.
- Encouragement de 1.000 f à M. Zipcy,
- — — à M. Jaefier, pour leurs mémoires sur la
- pisciculture.
- Comité de Commerce (Concours).
- Encouragement de 500 f à M. X (devise), pour son mémoire sur l'industrie de Villedieu-les-Pocles.
- Médaille d’argent à M. Lebeuf, pour son mémoire : L'industrie moru-tière en France.
- Médaille d’argent à M. X (devise), pour son mémoire : Les ardoisières de Roche f or l-en-terre.
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- RECOMPENSES DÉCERNÉES PAR LA SOCIÉTÉ DE 1852 A 19H.
- 795
- 6 Médailles d’or :
- MM. Col, Fabrication de produits résineux.
- Hardy, Formènophone.
- ( ] R A m P i G N y , Tachéomètre.
- Lencauchez et Durand, Distribution pour locomotives.
- Samain, Compteurs d'eau.
- Comitédes Compagnies d’Assurances sur la Vie, Tables de mortalité. 13 Médailles d’argent.
- 2 — de bronze.
- 48 — d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
- 1897, séance du 25 juin, p. 873-934.
- Prix Gifïard (1 000 f) à M. D ucos du Hauron, pour ses procédés de photographie polychrome.
- Comité des Arts chimiques.
- Grande Médaille à l’effigie de L avoisier à M. F. CPmond, pour se travaux de métallurgie.
- Prix Fourcade (1.000 f) à M. E. Liborelle, ouvrier aux établissements Kuhlmann {53 ans de services).
- Comité des Arts mécaniques (Concours).
- Prix pour le perfectionnement de l'industrie cotonnière.
- Encouragement de 1.000 f à M. G. Faiiquet, pour sa carde à chapeaux chaînés.
- Prix exceptionnel de 2.000 f à M. Henri Ronsse, pour ses procédés de fabrication de tissus-chenille.
- Comité des Arts chimiques.
- Prix de 500 f à M. A. Liyache, pour son ouvrage : Vernis et huiles siccatives.
- Comité de Commerce (Concours).
- Encouragement de 1.500 f à M. Garnault, pour ses travaux sur l'histoire du commerce de La Rochelle.
- Encouragement de 500 f à M. E. Lebeuf, pow' son mémoire sur l'industrie salicole en France.
- Encouragement de 500 f à M X (devise), pour son mémoire sur l'assurance contre le chômage.
- 8 Médailles d’or :
- MM. Baudran, Ouvrage sur les habitations dans le département de l'Oise.
- Brillié et Dubois, Auto-indicateur.
- Hamelle et Chedville, Tissus en amiante.
- Lencauchez, Gazogènes.
- Rivoire, Piano enregistreur.
- M inet, Travaux d'électro-métallurgie.
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- 796 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- Singrun, Turbines hydrauliques.
- Steinheil, Ouvrage sur la reproduction des couleurs.
- 6 Médailles d’argent.
- 2 — de bronze.
- Médailles Dumas (argent) en faveur des ouvriers qui, sans quitter les ateliers, se sont peu à peu élevés jusqu'au rang de directeur ou de chef d'un service.
- MM. Louis Duboc, directeur de la fabrique de cuirs vernis de M. Charles Soyer.
- Thomas-Célestin Montreuil, proie, chef de service de l’imprimerie chez MM. Gauthier-Villars et fils.
- 56 Médailles d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
- 1898, séance du 24 juin, p. 785-839.
- Grand prix du Marquis d’Argenteuil (12.000 f) à M. Moissan, pour l'ensemble de ses travaux.
- Comité des Constructions et Beaux-Arts.
- Grande Médaille à l’effigie de Jean Goujon à M. Paul Mame, pour ses travaux sur Vimprimerie.
- Comité des Arts chimiques.
- Prix Fourcade (1.000 f) à M. Émile-Hyacinthe Fagan, ouvrier aux Etablissements Malétra (48 ans de services).
- (Concours). Prix de 2.000 f à M. C.-E. Guillaume, pour ses études sur les aciers au nickel.
- Prix de 1.000 f à M. Fleurent, pour ses travaux sur la composition immédiate des matières albuminoïdes des grains.
- Prix de 500 f à M. Campredon, pour son ouvrage : Guide pratique du métallurgiste et de Vessayeur.
- Encouragement de 500 f à M. Bigot (A.), pour ses émaux de grand feu. Comité d’Agriculture (Concours).
- Prix de 1.000 f à M. Pagès, pour son élude agronomique sur le département du Cantal.
- Encouragement de 500 f à M. Mazel, pour son étude sur l agriculture et l'économie rurale du Vivarais.
- Médaille d’or à M. de Bec, pour son étude sur l'agriculture et l'économie rurale de la Provence.
- Prix de 2.000 f à M. Cord, pour son étude agricole et géologique des terrains du département de la Lozère.
- Médailles Dumas.
- MM. Buceron, chef du service des études de la Maison Muller et Roger. Marchal, directeur des fabriques de produits chimiques de la Société des Salines de l’Est.
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- RÉCOMPENSES DÉCERNÉES PAR LA SOCIÉTÉ DE 1852 A 1914.
- 797
- Il Médailles d’or:
- Alliance française, Services rendus à la propagation de la langue française
- Association des Chimistes de Sucrerie et Distillerie de la France et des Colonies, Services rendus à la sucrerie et à la distillerie. Barre, Graisseur continu.
- de Bec, Sa carrière agricole et ses notes très intéressantes sur l'agriculture en Provence.
- Bonjour, Inventions mécaniques.
- Bourdon, Chauffage à la vapeur.
- Donard et Boulet, Sous-produits de la distillation des matières amylacées.
- Lefèvre, Ouvrages sur la céramique du bâtiment.
- Pellet, Analyse des betteraves porte-grames.
- Bothwell, Ouvrage intitulé : Minerai Industry.
- Verdol, Mécanique Jacquard.
- 8 Médailles d’argent.
- 1 — de bronze.
- 32 — d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
- 1899, séance du 23 juin, p. 929-979.
- Comité d’Agriculture.
- Grande Médaille à l’effigie de Thénard à M. H. Joulie, dont les travaux ont très efficacement aidé au développement de la production agricole en France.
- Comité des Arts chimiques.
- Prix Fourcade (1.000 f) à M. Dorne, ouvrier aux Établissements Kuhlmann (usine de Loos) {49 ans de services).
- Comité des Arts économiques.
- Prix Melsens (500 f) à M. le Dr N. Gréhant.
- Comité des Arts mécaniques (Concours).
- Encouragement de 1.700 f à M. l'abbé Le Dantec, pour un appareil destiné à l'étude des coeff dents nécessaires au calcul d'une machine aérienne.
- Médaille de vermeil à M. Canovetti {même sujet).
- Prix de 2.000 f à MM. F. Huillier et Ch. Fremont, pour leur Étude sur la production des machines-outils façonnant les métaux.
- Comité des Arts chimiques (Concours).
- Prix de 500 f à M. Boudouard, pour ses travaux sur les conditions de la dissociation de l'oxyde de carbone.
- Prix de 500 f à M. Mouneyrat, pour son travail sur une nouvelle méthode générale de synthèse de carbures d'hydrogène chlorés, bromés et chloro-bromés de la série acyclique.
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- 798 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOIJT-SEPT. 1923.
- Comité d’Agriculturc.
- Prix Meynot (1.500 f)
- à M. Louis Brunet, cultivateur à Barnave (Drôme) 600 f.
- à M. Daniel Blaciion, — à Saint-Uze — 400 f.
- à M. Élie Bonneton, — à Saint-Uze — 300 f;
- à M. J.-B. Raymond, — à Francey — 200 f.
- Encouragement de 500 f à M. E. Géry, pour sa monographie agricole de la commune de J en fosse.
- Encouragement de 500 f à M. Guénaux, pour son élude sur la plaine de Caen.
- Médaille de vermeil à M. Rayer, pour son élude sur l'économie rurale du déparlement de Seine-et-Marne.
- Médaille de vermeil à M. Ed. Zaciiarewicz, pour son élude du Vaucluse agricole.
- 10 Médailles d'or :
- MM. Bapst et Hamet, Vulcanisation du caoutchouc.
- A. et J. Bastie, Métier brodeur.
- Bodin, Fabrication du. cidre.
- Chabaud, Appareils de radiographie.
- Chauvin et Arnoux, Appareils de mesures électriques.
- Ecole d’Horlogerie de Paris, — —
- Fromholt, Scies diamanlées pour le travail des pierres.
- Gages (Capitaine), Traité de la métallurgie du fer.
- Blot, Guyenet et de Mocomble, Plate-forme mobile de V/Exposition de 1900.
- Niclausse, Chaudières.
- 1 Rappel de Médaille d’or :
- M. Ducos de IIauron, Chromographoscope.
- 6 Médailles de vermeil :
- MM. Boutet, Laveur épierreur.
- Farcot fils, Elévateurs pneumatiques.
- Furne, Ouvrage sur le Boulonnais.
- Hinstin, Foyers fumivores domestiques.
- Larciievèque, Ouvrage sur la porcelaine dure.
- Quivy, Zingage électro-chimique.
- 7 Médailles d’argent.
- 1 Médaille de bronze.
- Médaille Dumas.
- M. Fleurant, directeur de l'Imprimerie Chaix.
- 29 Médailles d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
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- RECOMPENSES DÉCERNÉES PAR LA SOCIÉTÉ DE i852 A 1014.
- 70!)
- 1900, séance du 8 juin 1900, 2e semestre, p. 1-35.
- Comité des Arts économiques.
- Grande Médaille à l’effigie d’Ampère à M. A. Potier.
- Comité des Arts chimiques.
- Prix Fourcade (1.000 f) à M. Naviaüx, ouvrier aux Établissements Parent, à Civet {49 ans de services).
- Comité des Arts mécaniques (Concours).
- Prix de 2.000 f à M. C. Codron, pour ses, éludes sur la production des machines-outils façonnant les métaux.
- Comité des Arts chimiques (Concours).
- Prix de 2.000 f à MM. Ciiararot, Dupont et Pillet, pour leur ouvrage :
- Les huiles essentielles et leurs principaux constituants.
- Prix de 500 f à M. Blanc, pour ses travaux sur la constitution du camphre.
- Prix de 500 f à M. Halphen, pour ses travaux sur l'analyse des corps gras.
- Encouragement de 500 f à M. Oranger, pour ses éludes sur far pli-cation du bleu de tungstène à la céramique.
- Comité d’Agriculture (Concours).
- Encouragement de 1.000 f à MM. Condox et Bussard, pour leur élude sur la pomme de terre alimentaire.
- 7 Médailles d’or :
- MM. Bertin, Ouvrage sur les chaudières et les machines marines.
- Bonnet, Destruction de la sanve.
- Brigalent, Fibroléum.
- Cross, Bevan et Beadle, Viscoide.
- Leneveu, Ensemble de ses travaux.
- Schabaver, Pompes centrifuges.
- Trillat, Ensemble de ses travaux.
- 2 Médailles de Vermeil :
- MM. Luxfer Prisai (Société du), Prismes pour l'éclairage des appariements. Rougeron, Vignerot et Demoulin, Travaux de photogravure.
- 1 Rappel de Médaille d’or :
- MM. Donard et Boulet, Appareil rotatoire à dessécher dans le vide.
- 9 Médailles d’argent.
- 1 Rappel de Médaille d’argent.
- 1 Médaille de bronze.
- 23 Médailles d'encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
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- 800 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUIEL.-AOUT-SEPT. 1923.
- 1901, séance du 28 juin 1901, 2e semestre, p. 3-36.
- Comité de Commerce.
- Grande Médaille à l’effigie de Chaptal, à la Chambre de Commerce de Lyon, pour Vorganisation de la Mission lyonnaise en Chine.
- Comité des Arts chimiques.
- Prix Fourcade (1.000 f) à M. Pierre Gagneur, ouvrier chez M. Guimet, fabricant de bleu d’outremer à Fleurieu (.3/ ans de services).
- Comité des Arts chimiques (Concours).
- Encouragement de 1.000 f à M. Horsin-Déon, pour son ouvrage : Fabrication du sucre de betteraves.
- Prix de 500 f à M. Richard Fosse, pour ses travaux sur le binaphlol.
- Prix de 500 f à M. Marcel Guichard, pour ses travaux sur le molybdène.
- Comité d’Agriculture (Concours).
- Encouragement de 1.000 f à M. Triboudeau, pour son étude sur l'agriculture et Véconomie rurale du département du Pas-de-Calais.
- Encouragement de 600 f à M. Lièvre, pour sa Monographie agricole et économique du Beaujolais.
- Encouragement de 400 f à M. Marre, pour sa Monographie agricole du département de l'Aveyron.
- Médaille d’argent à MM. Fasquelle et Follet, pour leurs éludes agricoles sur le département de la Manche.
- Médaille d’argent à M. Coaloret, pour sa monographie agricole de l'arrondissement de Tournon (Ardèche).
- Encouragement de 1.000 f à M. Faure, pour son élude sur l'emploi agricole de l'eau en grande culture.
- Encouragement de 1.000 f à M. le baron Louis Thénard, pour son étude sur l'emploi agricole de l'eau en grande culture.
- 7 Médailles d’or :
- MM. Bouch er, Fabrication mécanique des bouteilles.
- Debray, Rapports de la Commission des Méthodes d'essai des Mal ériaux.
- Dormoy, Emaillage mécanique.
- Rivière et Lecq, Manuel de Vagriculteur algérien.
- Rolet, Etude sur la composition du lait.
- Sinigaglia, Ouvrages et travaux de mécanique.
- Société des Usines a gaz du Mans, Institutions de prévoyance.
- 2 Médailles de vermeil :
- MM. Gérard Lavergne, Ouvrage sur les automobiles.
- Rocca, Tassy et de Roux, La végélaline.
- 1 Rappel de Médaille d’or :
- M. Samain, Compresseur.
- 2 Médailles d’argent.
- 23 Médailles d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
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- RÉCOMPENSES DÉCERNÉES PAR LA SOCIÉTÉ DE 1832 A 1914.
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- 1902, séance du 27 juin 1902, 2e semestre, p. 3-65.
- Comité des Arts mécaniques.
- Crande Médaille à l'effigie de Prony, à M. V. Steinlen, pour ses travaux sur les machines-outils.
- Comité des Arts chimiques.
- Prix Fourcade (1.000 f) à M. Simon Comte, ouvrier chez M. Guimet, manufacturier à Fleurieu-sur-Saone (49 ans de services).
- Comité d’Agriculture (Concours).
- Prix Parmentier (1.000 f) à M. Rabaté, pour ses éludes sur l'industrie résinière des Landes.
- Prix de 2.000 f à M. C. Brioux, pour son élude géologique et agronomique de la Basse Bourgogne.
- Prix de 1.500 f à M. A. Misset, pour ses meilleures variétés d'orge de brasserie.
- Comité des Arts chimiques (Concours).
- Prix de 500 f à M. C. Urbain, pour ses travaux sur les acélylacétonates de fer, de chrome... et sur la préparation des terres rares.
- Prix de 500 f à M. Guyot, pour ses travaux sur les matières colorantes.
- Comité des Arts mécaniques (Concours).
- Prix de 3.500 f offert par la Commission d’organisation du Congrès international des Méthodes d’essai des Matériaux de Construction de 1900, à M. Fremont (Ch.).
- Encouragement de 1.000 f à M. Canovetti, pour ses expériences sur la résistance de l'air.
- 6 Médailles d’or :
- MM. Barbier, Métier mécanique pour ruban.
- Chameroy, Appareils de pesage.
- Hélot, Ouvrage sur la sucrerie.
- Lencauchez, Dragues cl excavateurs.
- Vaillard et Desmaroux, Appareils stérilisateurs.
- Varlez, Etude sur le plan social de G and.
- 2 Médailles de vermeil :
- MM. Dessolle, Galvanoplastie.
- Prangey, Baffineuse continue.
- 8 Médailles d’argent.
- 3 — de bronze.
- 26 Médailles d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
- 1903, séance du 26 juin 1903, 2e semestre, p. 3-23.
- Allocations de 6.000 f à l’Union cotonnière coloniale, dans le but d’encourager le développement delà culture du coton dans nos colonies. Subvention de 3.000 f à M. Teisserenc de Bort, pour l'élude des hautes
- Tome 135. — Juillet-Août-Septembre 1923.
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- 802 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOL’T-SEPT. 1923.
- régions de Vatmosphère au moyen de cerfs-volants et de ballons-sondes.
- Subvention de 1.500 f à M. Sayous, actuellement en mission aux États-Unis.
- Subvention de 400 f à M. Dupay, pour l'aider à continuer ses recherches sur les distributions d'engrais.
- Subvention de 800 f à M. Rousseau, pour ses travaux sur la culture des asperges.
- Subvention de 500 f à M. Lavialle, pour l'impression de son ouvrage sur le châtaignier.
- Comité des Arts chimiques.
- Prix Fourcade (1.000 f) à M. Félix-Alexandre Henneijique, ouvrier aux Établissements Kuhlmann, à Lille (49 ans de services).
- Comité des Arts économiques (Concours).
- Prix de 2.000 f à M. Lepage, pour son stérilisateur d’eaux.
- Comité de Commerce (Concours).
- Encouragement de 2.000 f à M. Fuster, pour son mémoire sur le Syndicat des Houilles de Westphalie.
- 6 Médailles d'or :
- MM. Boulanger, Travaux sur la résistance des cuirs.
- Dumas, Ouvrage sur l'acier au nickel.
- Dupont, Émaillage des grosses pièces de fonte.
- Gervais, Reconstitution des vignobles en terrains crayeux.
- Hersent, Travaux du Port de Bizerte.
- Ravaz, Reconstitution des vignobles en terrains crayeux.
- 4 Médailles de vermeil :
- MM. Donders, Grille Kudlicz.
- Espitallier, Constructions démontables.
- Johansson, Calibres.
- Sagourin et Ponsart, Reconstitution des vignes en terrains crayeux.
- 7 Médailles d’argent.
- 1 Médaille de bronze.
- Médaille Dumas :
- M. Milon, Directeur de l’exploitation de la Tour Eiffel.
- 18 Médailles d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
- 1904, séance du 23 décembre (104 année du Bulletin, 1905, p. 12-54).
- Grand Prix du Marquis d’Argenteuil (12.000 f) à MM. Auguste et Louis Lumière, pour leurs découvertes en photographie.
- Comité des Arts chimiques.
- Prix Fourcade (l.000 f) à M. Louis-Gaston Osselin, ouvrier à la Compagnie de Saint-Gobain, Chauny et Cirey (50 ans de services).
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- RÉCOMPENSES DECERNEES PAR LA SOCIÉTÉ DE 1852 A 1914.
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- Grande Médaille à l’effigie de Lavoisier à M. Héroult, pour ses travaux d'électro-métallurgie.
- Comité des Constructions et Beaux-Arts.
- Grande Médaille à l’effigie de Jean Goujon à M. Arnodin, pour ses ponts transbordeurs.
- 6 Médailles d’or :
- MM. Boulanger, Micrographie des cuirs.
- Grey, Laminoir de Differdange.
- Guillet, Travaux de métallurgie.
- Schwoerer, Surchauffeur.
- Société Chaleur et Lumière, Appareils de chauffage.
- Syndicat de la Boulangerie de Paris, Travaux du Service scientifique.
- 11 Médailles de vermeil :
- MM. A R pin, Secrétaire du Syndicat de la Boulangerie de Paris.
- Barbillion et Griffisch, Ouvrage sur la traction électrique.
- Brunhes, Ouvrage sur les irrigations.
- Collin et Perrot, Ouvrage sur les tourteaux.
- Detourbe (D1'), Lunettes et yyiasques d'ateliers.
- Farcot, Ventilateurs.
- Faure, Ouvrage sur le drainage.
- Féry, P g romètre optique.
- Fromholt, Fil hélicoïdal.
- Mélard, Ouvrage sur la disette des bois d’œuvre.
- Plicque (Dr), La dépopulation des campagnes.
- 7 Médailles d’argent.
- 1 Médaille de bronze.
- Médaille Dumas :
- M. Arthur Poterie, Directeur des Ateliers de tréfilerie-corderie mécanique de Saint-Léonard, dépendant de la Compagnie des Ardoisières d'Angers. 16 Médailles d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
- 1905, séance du 22 décembre (105° année du Bulletin), 1906, p. 12-28.
- Comité des Arts chimiques.
- Prix Fourcade (1.000 f) à M. Auguste Boulanger, ouvrier aux Établissements Kuhlmann, à Lille (53 ans de services).
- Comité d Agriculture.
- Grande Médaille à l’effigie de Thénard à M. Thomas, pour ses travaux sur les gisements de phosphates d'Algérie et de Tunisie.
- Encouragement de 1 000 f à M. Briot, pour la publication de son travail sur l'économie alpestre.
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- 80i MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1023.
- 5 Médailles d’or :
- MM. Bonvillain et Ronceray, Machine à mouler,
- Boistel, Publications sur l'électricité.
- De Mercey, Travaux sur les phosphates de la Somme.
- G ciller Y, Machine à essayer les métaux au choc.
- Vassart (abbé), Institut technique de Iloubaix.
- 1 Médaille de vermeil :
- M. Demangeon, Ouvrage sur la Plaine picarde.
- 7 Médailles d'argent.
- 1 Médaille de bronze.
- Médaille J.-B. Dumas :
- M. Gustave-Louis-Xavier Liiuillier, prote chef du service des travaux de l'Imprimerie Chaix.
- 24 Médailles d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
- 1807, séance du 25 janvier, p. 88-116.
- Comité des Arts chimiques.
- Prix Fourcade (1.000 f) à.M. Florent Lecroart, ouvrier aux Etablissements Kuhlmann (52 ans de services).
- Comité des Arts économiques.
- Grande Médaille à l’effigie d’Ampère à M. d’Arsonval, pour ses travaux en électricité.
- 4 Médailles d'or :
- MM. Boir ault, Attelage de wagons.
- Juillerat, Casier sanitaire de la Ville de Paris.
- Kestner, Appareils évaporatoires.
- Luc Denis, Indicateur de vitesse.
- 5 Médailles de vermeil :
- MM. Blanchard, Ouvrage sur les Flandres.
- Bresson, Ouvrage sur la houille verte.
- de Loverdo, Ouvrage sur la conservation des produits alimentaires.
- M arre, Ouvrage sur la région de Roquefort.
- Yves Henry, Ouvrage sur le caoutchouc dans l'Afrique occidentale française.
- 4 Médailles d’argent.
- Médaille J.-B. Dumas :
- M. Albert Brull, Directeur de la Société française de Baguettes pour Encadrements et Tentures.
- 25 Médailles d'encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
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- RÉCOMPENSES DÉCERNÉES PAR LA SOCIÉTÉ DE 1852 A 1914.
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- 1908, séance du 24 janvier, p. 177-221.
- Comité de Commerce.
- Grande Médaille à l’effigie de Chaptal à la Société industrielle de Mulhouse.
- Comité des Arts chimiques.
- Prix Fourcade (1.000 f) à M. Auguste Dumon, ouvrier aux établissements Kuhlmann à Loos (Nord) (52 ans de services).
- Comité d’Agriculture.
- Prix Meynot (l.°200 f) à M. Léon Bouvaret, cultivateur à Chcvrières, près Saint-Marcellin (Isère).
- Médailles J.-B. Dumas :
- MM. Victor Guérin, Inspecteur des ateliers des Mines de Lens.
- E. Pinat, directeur de la librairie H. Dunod et E. Pinat.
- 6 Médailles d’or :
- MM. Baril, Frappeur mécanique.
- Christofleau, Pétrin mécanique.
- Établissement du Creusot, Institutions patronales.
- Eyrolles, Ecole des travaux publics.
- Fritsch, Ensemble de ses publications de chimie.
- Luc Denis (Rappel), Frappeur.
- 2 Médailles de vermeil :
- MM. Mermet, Exercices pratiques de chimie.
- Rousseaux et Brioux, Culture de l'asperge.
- 12 Médailles d’argent.
- 3 — de bronze.
- 30 Médailles d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
- 1909, séance du 22 janvier, p. 229-279.
- Comité des Arts mécaniques.
- Grande Médaille à l’effigie de Prony à M. Glehn, pour ses travaux relatifs aux locomotives elaux constructions mécaniques en général. Comité des Arts chimiques.
- Prix Fourcade (1.000 f) à M. Achille Delbecque, ouvrier aux Établissements Kuhlmann, à Loos (Nord), 52 ans de services.
- Comité des Arts économiques.
- Prix Melsens à M. le Dr Gréhant, pour ses travaux sur la lutte contre l’oxgde de carbone dans les locaux habités et contre le grisou dans les mines.
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- 806 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- Médaille J.-B. Dumas :
- M. Saucier, directeur de la forge de Morvillars dans les Etablissements Vicllard-Migeon.
- Comité des Constructions et Beaux-Arts.
- Médailles Baude à MM. Considère et Coignet, pour leurs travaux sur le ciment armé. (Médailles d’or.)
- 9 Médailles d’or :
- MM. Belin, Téléstéréographe.
- Bourdon (Ch.), Chaudière.
- Crevât, Travaux sur les irrigations.
- Delagk, Chauffage par radiations.
- Lodgiî, Allumage pour moteurs à gaz.
- Mastain et Delfosse, Malaxeur pour sucrerie.
- Meu risse. Chaudière.
- Nicolardot, Ensemble de ses travaux.
- Roger, Lampe à pétrole.
- 11 Médailles de vermeil :
- MM. André, Ouvrage sur la chimie agricole.
- Boullanger, Ouvrage sur les industries de fermentation.
- Cardin, Photosculpture.
- Combemale, Filtrage de l'air.
- Croîs, 0 uvrage sur Venlèvement des poussières.
- Gilbert, Joint de tugaux.
- Le Soudier, Bibliographie française.
- Manufacture d’Horlogerie de Béthune, Bascule automatique. Monnoyer, Cheminées en ciment armé.
- Noël, Essoreuse.
- Rosset, Ouvrage sur les accumulateurs.
- 7 Médailles d’argent.
- 28 Médailles d'encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
- 1910, séance du 28 janvier, p, 181-207.
- Comité des Arts chimiques.
- Grande Médaille à l’effigie de Lavoisier à M. le comte de Chardonnet, pour la création d'une nouvelle industrie, celle des soies artificielles.
- Prix Fourcade (1.000 f) à M. Alexandre Rey, ouvrier à l’usine Guimet (5.2 de services).
- Médaille Michel Perret à MM. Gall et de Montlaur, qui ont créé la première usine électrochimique.
- Grande Médaille d’or à M. Hadfield, pour ses travaux sur la métallurgie.
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- RÉCOMPENSES DÉCERNÉES PAR LA SOCIÉTÉ DE 18P>2 A FMI.
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- Médaille J.-B. Dumas :
- M. Julien Brasseur, chef du laboratoire de l’usine de Eoos des Etablissements Kuhlmann.
- 11 Médailles d’or :
- MM. Agostini, Traitement des textiles.
- Alliamet (A.), Travaux sur l’électricité.
- MM. Baudet, Inventions de mécanique.
- Brunswick, Travaux sur l'électricité.
- Collette, Diffuseur,
- Fremont, 'Travaux de mécanique.
- Kayser et Manceau, Travaux sur la graisse des vins.
- Letomre, Gazogènes.
- De Mony-Colciien, Habitations ouvrières agricoles.
- Petitalot, Gazagc des fils.
- Syndicat de la Boulangerie de Paris, Concours de pétrins mécaniques.
- 3 Médailles de vermeil.
- MM. Cavalier, Ouvrage sur les alliages.
- Pipereaut et Vila, Fabrication et utilisation du sulfure de zinc. Picquet, Travaux de chimie.
- 9 Médailles d’argent.
- 2 — de bronze.
- 29 Médailles d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
- 1911, séance du 27 janvier, p. 145-181.
- Prix du Marquis d’Argenteuil (12.000 f) à M. Branly, pour sa découverte de la télégraphie sans fil.
- Comité des Arts chimiques.
- Prix Fourcade, (1.000 f) a M. Henri Wagner, ouvrier aux Etablissements Borrel et Rebière {54 ans de services).
- Comité des Constructions et Beaux-Arts.
- Grande Médaille à l’effigie de Jean Goujon à M. Bertrand de Font-violant, pour ses travaux sur la résistance des matériaux et la statique graphique.
- Médaille J.-B. Dumas :
- M. Jules Deiion, directeur de l’atelier de tissage de Bertry (Nord), de la maison Pénicaud et Malàtre.
- Comité des Arts chimiques.
- Grande Médaille d’or à M. Pu.-A. Guye et à ses collaborateurs MM. C.-E.
- Guye et Aloys-Naville, pour leurs recherches concernant un procédé de fabrication de l'acide azotique.
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- 808 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923-
- 6 Médailles d’or :
- MM. Bajac, Trac leur-treuil.
- Benoist, Industrie de la choucroute.
- Fery, Spectrophotomètre.
- Pollet, Pétrin mécanique.
- PuECti, Tiltration.
- Richet, Aérofiltre.
- 7 Médailles de vermeil :
- MM. Alfassa (G.), Cours d'apprentissage.
- Oranger, Traité de céramique.
- Jully, Cours d'apprentissage. de Loverdo, Congrès du Froid.
- Mauron et Broquelet, Art lithographique.
- Pinçon, Conduits de cheminées.
- G. Simonet, Organisation des ateliers.
- 18 Médailles d’argent.
- 3 — de bronze.
- 33 — d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
- 1912, séance du 26 janvier, p. 157-187.
- Comité d’Agriculture.
- Grande Médaille à l'effigie de Thénard, à la Maison Vilmorin-Andrieux.. Comité des Arts chimiques.
- Médaille d’or grand module, à M. Charpy.
- Prix Fourcade (1.000 f) à M. Schmitt Mathias, ouvrier à la maison Camus et Cie (57 ans de services).
- Médailles J.-B. Dumas :
- MM. Charles Étienne, chef des ateliers de la Ville-Gozet (Montluçon;
- de la Compagnie des Forges de Châtillon-Commentry et Neuves-Maisons.
- Deroy, constructeur d’appareils pour la distillerie.
- 9 Médailles d’or :
- MM. Carmichael, Développement à imprimer aux industries nationales. Escard, Ouvrages sur l'industrie électrique.
- Gaumont, Ensemble de ses travaux.
- Getting et Jonas, Courroies Titan.
- Gin, Grilleur de tissus Pelitaloi.
- Grenet, Travaux sur les filtres.
- Mestre, Frein pour wagons.
- Saillard, Travaux de chimie agricole.
- Wattebled, Fours de céramique.
- 1 Rappel de Médaille d’or :
- M. Petitalot, Grilleur de tissus.
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- RÉCOMPENSES DÉCERNÉES PAR EA SOCIÉTÉ DE 1852 A 1914.
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- 4 Médailles de vermeil :
- MM. Auzout, Compteur horo-kilomélrique.
- Ballu, Débrayage de moissonneuses.
- Freitag et Cis, « Le Microsol ».
- Gauthier et Capelle, Traité de composition décorative.
- 3 Médailles d'argent.
- 36 Médailles d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
- 1913, séance du 24 janvier, p. 185-244.
- Comité des Arts économiques.
- Grande Médaille à l’eftigie d’Ampère à M. Paul Janet.
- Comité d’Agriculture.
- Médaille d'or grand module à M. Auguste Chevalier.
- Prix Meynot (1.000 f) à M. Joseph-Emile Debos, cultivateur aux Avias, commune de Mirabel (Ardèche).
- Le reliquat du prix Meynot est partagé de la façon suivante :
- 200 f à M. Louis Roussel, au quartier des Gras à Joyeuse.
- 200 f à M. Camille Desserre, à Saint-Marcel d’Ardèche.
- 100 f à M. Louis Soulerin, à Joannas.
- 100 f à M. Olivier Teyssier, au Pouget, à Saint-Pierre-de-Colombier.
- 100 f à M. Paulin Delhomme, à Longuefayssolle-Chassiers.
- 100 f à M. Auguste Arnal, aux Reys-d’Assiens, par les Vans.
- 100 f à M. Joseph Mirabel. à Bidon, par Bourg-Saint-Andéol.
- 100 f à M. Albert Seauve. à Saint-Fortunat.
- Comité des Arls chimiques.
- Prix Fourcade (1.000 f) à M. Pierre Sciiutz, ouvrier à l’usine de produits chimiques Camus, Duchemin et CIe, à Ivry-Port (ôô ans de
- services).
- Médailles J.-B. Dumas :
- MM. Georges Bossé, directeur de l’usine de la Société française de Coton à coudre à PanLin (Seine).
- Paul Bourge, protc-dirccteur à l’Imprimerie Renouard et Ci3, à Paris. 11 Médailles d’or :
- Société de Protection des Apprentis, Cours complémentaires de fin d'après-midi aux apprentis.
- Chambre syndicale des Fabricants de Lampes, Ferblantiers et Industries annexes, Cours complémentaires de fin d'après-midi aux apprentis. Chambre syndicale des Entrepreneurs de Menuiserie et Parquetf.rie, Cours complémentaires de fin d'après-midi aux apprentis.
- MM. Jully, — —
- Charles Barrat, Ouvrage sur les conditions du travail aux États-Unis..
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- 810 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEPT. J923.
- Bouilliant et Crolbois, Conservation des pulpes en silos par !ensemencement de ferments lactiques.
- Lucas, Expériences sur la traite mécanique des vaches.
- Louis Petit, Nouveau mode de labourage mécanique.
- Manufacture d’IIorlogerie de Béthune, Bascule automatique Acquilas.
- C. Chéneveau et Dr F. Heim, Elasticimèlre enregistreur.
- Lii iVRE (Hector), Lattis armé Lièvre.
- 6 Médailles de vermeil :
- MM. He rrgott, Tissus ikermopkiles.
- Mager, Ouvrage sur les moyens de découvrir les eaux souterraines et de les utiliser.
- Picard, Dents artificielles.
- Prost, Cours de métallurgie.
- Rendle, Vitrage sans mastic.
- Blanchin, Propagande de nouveaux procédés de culture maraîchère dans VArdèche.
- 11 Médailles d’argent.
- 34 — d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
- 1914, séance du 30 janvier, p. 121-182.
- Comité de Commerce.
- Grande Médaille à l’effigie de Chaptal à la Société industrielle de l’Est (Nancy).
- Comité des Arts chimiques.
- Médaille d’or grand module à M. Paul Nicolardot.
- Prix Fourcade (1.000 f) à M. Émile Desmadrille, ouvrier aux Établissements Kuhlmann à Loos (àô ans de services).
- Médailles J.-B. Dumas :
- MM. A.-F. Marxer, chef du service commercial de la Société des anciens Établissements Weyher et Richemond.
- Louis Marétheux, directeur de l’Imprimerie Louis Marétheux, dite imprimerie de la Cour d’appel, a Paris.
- 11 Médailles d’or :
- MM. Delaporte (Maurice), Invention de V « éjectair » Breguel.
- Blot-Garnieii et Chevalier (G.), Dispositif de remontage électrique des horloges.
- N.-G. Martin-Mayeur, Dispositif de remontage électrique des horloges. Petit (G.), Zinox, produit destiné à la peinture.
- Abt (Georges), Ensemble de ses travaux sur les cuirs et peaux. Portevin (Albert), Ensemble de ses travaux de métallurgie Eiffel (G.), Travaux de météorologie.
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- RÉCOMPENSES DÉCERNÉES PAR LA SOCIÉTÉ DE 18;»2 A 1914.
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- Commandant Roche, Création de l'Ecole supérieure d'Aéronautique et de Construction mécanique.
- Monchicourt (Ch.), Étude du Haut-Tell en Tunisie.
- André (Gustave), Travaux de chimie agricole.
- Etablissements Gaumont, Cinématographie en couleurs naturelles.
- 10 Médailles de vermeil :
- MM. Chenu (G.) et Pellet (M.), Edition française du Traité d'analyse industrielle de Post et Neumann.
- Chomienne (Cl.), Ensemble de ses publications techniques.
- Clément (L.) et Rivière (C.), Ensemble de leurs travaux sur l'acélyl-cellulose.
- Goutereau (Ch.) Travaux de météorologie.
- Marié (Pierre), Invention de V « insectoscope ».
- Andrault (G.-A.), Invention de Volisthographe.
- Renker et Millberg, Introduction de Vexcavateur Wenh en France. Truffaut (Georges), Ouvrage sur les ennemis des plantes cultivées
- 7 Médailles d’argent.
- 34 — d’encouragement à des contremaîtres et ouvriers.
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- BULL. DE LA SOC. ü’eNC. POUR i/lNDUSTRIE NATIONALE. — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- ORDONNANCE DU ROI DU 21 AVRIL 1824 APPROUVANT LES STATUTS DE 1801
- Ministère de l’Intérieur.
- Paris, le 27 avril 1824.
- Messieurs,
- Sa Majesté vient de rendre, sur la proposition du Ministre, et conformément à la demande que vous aviez faite, une ordonnance qui approuve et homologue les statuts de la Société d’Encouragement, et que vous verrez incessamment paraître dans le Bulletin des lois. Je m’empresse de vous adresser ci-jointe l’ampliation de cette ordonnance.
- Recevez, Messieurs, l’assurance de la parfaite considération avec laquelle j’ai l’honneur d’être votre très humble serviteur.
- Le conseiller d'Etal, directeur,
- Signé : Castelbajac.
- Enreg. n° .2089, ,3e lieg. d'ord. Ampliation.
- ORDONNANCE
- Paris, le -21 avril -1824.
- Louis, par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre, à tous ceux qui ces présentes verront, salut.
- Vu les statuts de la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale, fondée à Paris depuis l’année 1802;
- Vu l’article 910 du Code civil, et nos ordonnances des 26 février 1817 et 19 mars 1823;
- Considérant que, si ladite association se compose de souscriptions annuelles dont le renouvellement est purement volontaire, la disposition de l’article 539 pourvoirait où la Société prendrait fin;
- Notre Conseil d’État entendu;
- Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit :
- Article premier. — Sont approuvés les statuts de la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale annexés à la présente ordonnance.
- Art. 2. — Notre ministre secrétaire d’État au département de l’Intérieur est chargé de l’exécution de la présente ordonnance.
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- ORDONNANCE ROYALE DU 21 AVRIL 1824 ET PREMIERS STATUTS.
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- Donné en noire château des Tuileries le 21 avril de l'an de grâce 1824, el d< notre règne le 29e
- Signé : Louis.
- Par le roi :
- Le ministre secrétaire d'Etat au département de l'intérieur,
- Signé : Corbière.
- Pour ampliation :
- Le conseiller d'Etat, secrétaire du ministère de l'intérieur,
- Signé : baron Capelle.
- Enregistré le 2 2 avril 1 824, n° 205 1.
- STATUTS
- APPROUVÉS PAR ORDONNANCE ROYALE LE 21 AVRIL 1824, insérée au Bulletin des lois, n° 667 bis (oe de ce bulletin).
- Titre premier.
- Admission cl droits des Membres de la Société.
- Article premier. — Les personnes qui se sont déclarées Souscripteurs jusqu’à la seconde Assemblée générale forment la Société d’encouragement pour l’industrie nationale.
- Art. 11. — Pour devenir, dans la suite, Membre de cette Société, il faudra être présenté par un Membre et reçu par le Conseil d’administration.
- Art. 111. — Les étrangers peuvent être admis comme Souscripteurs.
- Art. IV. — Toute personne, quel que soit son domicile, peut devenir Membre de la Société. L’Assemblée générale et le Conseil d’administration tiennent leurs séances à Paris.
- Art. V. — Chaque Membre de la Société reçoit un exemplaire du Bulletin de ses travaux, des règlements, des listes et des comptes rendus par le Conseil d’administration.
- Art. VL — U peut visiter le dépôt des modèles et machines que la Société formera, et consulter les journaux et les registres du Conseil d’administration.
- Art. VIL — Les Membres admis dans les trois derniers mois de l’année ne jouiront des droits de Sociétaires qu’à partir du 1er janvier suivant, à moins d’avoir payé la Souscription de l'année courante.
- Titre IL
- Conditions de la Souscription.
- Article premier. -— Chaque Membre de la Société souscrit pour une contribution de trente-six francs au moins par année.
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- 814 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1023.
- Art. II. — Il cesse d’être Membre de la Société et de recevoir le Bulletin, s’il ne renouvelle pas sa contribution chaque année; il peut, néanmoins, être admis de nouveau, en suivant la marche ordinaire.
- Art. III. — Les souscriptions sont payables d'avance.
- Art. IV. — Il y aura une époque commune à laquelle tous les Sociétaires devront acquitter leur cotisation.
- Art. V. — Cette époque est fixée au 1er janvier de chaque année.
- Art. VI. — Un Sociétaire payant plusieurs souscriptions recevra un nombre égal d’exemplaires du Bulletin.
- Titre III.
- But de la Souscription.
- Les fonds provenant de la Souscription seront employés :
- Article premier. — A proposer des prix pour l’invention, le perfectionnement et l'exécution des machines ou des procédés avantageux à l’agriculture, aux arts et aux manufactures.
- Art. IL — A introduire en France les procédés établis avec avantage dans les manufactures étrangères.
- Art. III. — A répandre l’instruction relative à l’agriculture, aux arts et manufactures, soit par la voie de l’impression et de la gravure, soit en faisant construire des modèles de machines ou appareils dont Futilité aurait été démontrée par l’expérience, soit en faisant former des élèves dans les branches d’industrie utiles à naturaliser ou à étendre en France.
- Art. IV. — A faire des expériences nécessaires pour juger le degré d’utilité qu’il est possible de retirer des nouvelles inventions annoncées au public.
- Art. V. — A faire exécuter à ses frais, distribuer dans le public, et spécialement dans les ateliers, les machines ou instruments qui méritent de l’être.
- Titre IV.
- Direction des fonds.
- Article premier. — L’emploi des fonds est dirigé par un Conseil d’administration nommé et composé comme il sera dit ci-après.
- Art. IL — Une Commission des fonds fait verser chez le Trésorier le montant des Souscriptions, tient note de tous les mandats de payement du Conseil d’administration, et règle les dépenses intérieures de la Société.
- Art. III. — Un Trésorier nommé par l’Assemblée générale et choisi hors du Conseil d’administration reçoit le montant des souscriptions, et acquitte tous les mandats de payement du Conseil d’administration et ceux de la Commission des fonds.
- Art. IV. — Deux Censeurs nommés par l’Assemblée générale et choisis hors du Conseil d’administration examinent les comptes du Trésorier et en rendent compte dans la séance générale d’hiver.
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- ORDONNANCE ROYALE DU 21 AVRIL 1824 ET PREMIERS STATUTS.
- 815
- Titre Y.
- Recette.
- Article premier. — Lorsqu’un Candidat a été admis par le Conseil au rang des Membres delà Société, le Secrétaire délivre un extrait du procès-verbal à la Commission des fonds et prévient le Candidat de son admission.
- Art. II. — La Commission des fonds remet au Trésorier une quittance visée de la somme pour laquelle le Candidat a souscrit.
- Art. III. — Le Trésorier reçoit ou fait recevoir la contribution contre la quittance de la Commission des fonds.
- Art. IV. — La Commission des fonds est tenue de présenter, chaque mois, au Conseil une vérification de la Caisse.
- Titre VI.
- Dépense.
- Article premier. — Lorsqu’une proposition tendant à occasionner une dépense quelconque est faite au Conseil, elle est renvoyée à l’examen du Comité ou des Comités qu’elle regarde, conjointement avec la Commission des fonds.
- Art. If. — Le Comité présente, dans un rapport, son opinion sur la proposition, et, au cas que le rapport soit favorable, il y joint un devis de la dépense.
- Art. III. — Le Conseil prononce sur le rapport du Comité; s’il y a lieu à la dépense, il en fixe la quotité.
- Art. IV. — Le Secrétaire remet à la Commission des fonds un extrait du procès-verbal constatant la somme fixée et le nom des Commissaires.
- Art. V. — La Commission des fonds conserve et enregistre cette pièce, et écrit au Trésorier pour l’autoriser à payer jusqu’à concurrence de la somme fixée, en lui indiquant le nom de celui ou de ceux des Commissaires qui sont chargés de faire cette dépense.
- Art. VL — Lorsqu’un comité fait une proposition au Conseil, celui-ci suit la même marche que si le Comité eût fait un rapport sur une proposition faite antécé-demment.
- Titre VII.
- Conseil d'administration.
- Article premier. — Le Conseil d'administration écrit et agit au nom de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale.
- Art. IL — Il convoque l’Assemblée générale aussi souvent qu’il le juge convenable.
- Art. III. — Il autorise, sur le rapport des divers Comités qui le composent, les dépenses nécessaires pour remplir l'objet de l’Association.
- Art. IV. — Il admet les personnes qui se présentent pour être de la Société, sur la présentation d’un Membre.
- Art. V. — Il choisit des Correspondants chez l’Etranger sur la présentation d’un des cinq Comités.
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- :816 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 192.'i). — JUILL.-AOUT-SEPT. 192-'î.
- Art. VI. — Il est chargé, par l'Assemblée générale, de prendre les mesures nécessaires pour remplir l'objet de la Société.
- Art. VII. — Il rend compte de sa geslion à l’Assemblée générale.
- Art. VIII. — Il est composé de soixante-trois Membres, savoir :
- Un Président;
- Deux Vice-Présidents ; Un Secrétaire;
- Deux Secrétaires adjoints; Un Trésorier;
- Deux Censeurs;
- Une Commission des fonds, composée de neuf Membres;
- Un Comité de neuf Membres, qui s’occupe de l’amélioration des branches d'industrie qui dépendent des arts mécaniques ;
- Un Comité de neuf Membres, qui s’occupe de l’amélioration des branches d’industrie qui dépendent des arts chimiques ;
- Un Comité de neuf Membres, qui s'occupe de l’amélioration de l'agriculture-,
- Un Comité de neuf Membres, qui s’occupe de Véconomie domestique;
- Un Comité de neuf Membres, qui s’occupe du commerce.
- Art. IX. — L’Assemblée générale nomme le Président, le Secrétaire, le Trésorier et les Censeurs, à la majorité absolue.
- Art. X. — Elle élit, de la même manière, les deux Vice-Présidents, l’un parmi les Membres qui composent les Comités.
- Art. XL — Elle nomme, en un seul scrutin et à la majorité relative, chacun des cinq Comités et la Commission des fonds.
- Art. XII. — Tous les Membres du Conseil d’administration sont élus pour un an, et indéfiniment rééligibles.
- Art. XIII. —Le Conseil d’administration est autorisé à s’adjoindre des Membres de la Société en nombre égal à celui des individus dont il est composé.
- Titre VIII.
- Organisation des Comités et correspondance.
- Article premier. — Les Comités se concerteront sur la fixation du jour et de l’heure de leurs séances, de manière à ce que les séances ne coïncident point entre elles.
- Art. II. — Chaque Comité nomme dans son sein un Secrétaire.
- Art. III. — Le Conseil s’assemble ordinairement deux fois par mois, de deux mercredis l’un, à sept heures et demie du soir.
- Art. IV.— Le Bureau convoque extraordinairement le Conseil lorsque les circonstances l’exigent.
- Art. V. — Les lettres, machines, mémoires, appareils, etc., qui sont adressés au Conseil, dans l’intervalle d’une séance à l’autre, sont envoyés, par le Secrétaire, au Comité qu’ils concernent.
- Art. VL — Les lettres sur les choses administratives sont rédigées par le Secrétaire du Conseil et expédiées par le Bureau; celles qui ont rapport aux arts sont rédigées par les différents Comités et expédiées par le Bureau du Conseil.
- Art. VIL — Il est tenu registre des modèles, livres, machines, etc., envoyés à la Société.
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- ORDONNANCE ROYALE DU 21 AVRIL 1824 ET PREMIERS STATUTS.
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- Art. VIII. — On ne donnera communication d’aucune invention sans la permission de l’auteur.
- Art. IX. — Tout acte émané d’un Comité devra être signé au moins de trois de ses Membres.
- Titre IX.
- Assemblée générale.
- Article premier. — L’Assemblée générale a lieu au moins deux fois par an ; savoir, une en hiver et une en été.
- Art. II. — L’Assemblée générale d’hiver est consacrée :
- 1° A entendre le rapport des travaux du Conseil d’administration;
- 2° A décerner les médailles d’encouragement;
- 3° A entendre le rapport de la Commission des fonds et celui des Censeurs;
- 4° A nommer les Membres du Conseil d’Administration ;
- o° A nommer deux Censeurs pour la vérification des comptes;
- 6° A décider les questions réglementaires qui pourraient être proposées par le Conseil d’administration.
- Art. III. — L’Assemblée générale d’été est principalement consacrée :
- 1° A proposer les prix que la Société croira devoir accorder pour l’encouragement de l’industrie;
- 2° A décerner ceux qui ont été proposés dans les séances précédentes.
- Art. IV. — Le Conseil d’Administration fixe le jour, l’heure et le lieu des Assemblées générales, et convoque les Membres de la Société.
- Art. Y. — Le renouvellement du Conseil d’Administration se fera tous les ans par tiers.
- Art. YI. — Dans ce tiers seront compris ceux qui auront donné leur démission, ou qui, pendant l’année, n’auront assisté à aucune des séances; à cet effet, le Conseil tiendra des feuilles de présence, qui seront signées par chacun de ses Membres.
- Art. VIL — Excepté ceux désignés dans l’article précédent, tous les Membres sortants sont rééligibles.
- Art. VIII. — Pour faciliter la formation des scrutins, il sera dressé des listes de Candidats; ces listes se feront sur des feuilles ayant en tête le nom de chacun des six Comités qui composent le Conseil; les Membres présents seront invités à inscrire, avant le moment de leur réunion, le nom des Candidats qu’ils proposent pour chacun des Comités.
- Art. IX. — Les listes seront fermées à l’ouverture de la séance.
- Art. X. — Ces feuilles porteront, sur une colonne séparée, les noms des Membres sortants qui sont rééligiblcs.
- Tome 4 35.
- Juillet-Août-Septembre 1923.
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- BULL. DE LA SOC. d’eNC. POUR L’INDUSTRIE NATIONALE. — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- DÉCRET DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
- du 7 février 1876.
- APPROUVANT LES STATUTS I)E LA SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT POUR L’iNDUSTRIE NATIONALE, PROPOSÉS PAR L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE CETTE SOCIÉTÉ DU
- 9 JUILLET 1875.
- Le Président de la République française,
- Sur le rapport du Ministre de l’Agriculture et du Commerce;
- Vu l’ordonnance royale du 21 avril 1824, qui a déclaré établissement d’utilité publique la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale et approuvé ses statuts ;
- Vu la délibération prise le 9 juillet 1875, par l’Assemblée générale extraordinaire des membres de ladite association ;
- Le Conseil d’Etat entendu,
- Décrète :
- Article premier.
- Les modifications proposées aux Statuts de la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale sont approuvées, telles qu’elles sont contenues dans l’expédition annexée au présent décret, et qui restera déposée dans les Archives du Ministère de l’Agriculture et du Commerce.
- Art. 2.
- La Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale sera tenue de transmettre, au commencement de chaque année, au Ministère de l’Agriculture et du Commerce, un extrait de son état de situation arrêté dans la dernière Assemblée générale.
- Art. 3.
- Le Ministre de l’Agriculture et du Commerce est chargé de l’exécution du présent décret, qui sera inséré au Bulletin des Lois et publié au Journal Officiel de la République française.
- Fait à Paris, le 7 février 1876.
- Maréchal de Mac-Mahon,
- Duc de Magenta.
- Tar le Président de la République :
- Le Ministre de l'Agriculture et du Commerce,
- C. de Meaux.
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- DÉCRET PRÉSIDENTIEL DU 7 FÉVRIER 1876 ET SECONDS STATUTS.
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- STATUTS
- APPROUVÉS PAR ORDONNANCE ROYALE DU 21 AVRIL 1824 et modifiés par un décret du 7 février 1876.
- TITRE PREMIER
- ADMISSION ET DROITS DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ
- 1. La Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale a pour but l’amélioration et le développement de toutes les branches de l industrie française.
- Elle a son siège à Paris.
- 2. Pour devenir Membre de la Société, il faut être présenté par un membre et reçu par le Conseil d’Administration.
- 3. Les étrangers peuvent être admis comme souscripteurs.
- 4. Chaque membre de la Société reçoit un exemplaire du Bulletin de ses travaux, des règlements et des comptes rendus par le Conseil d’Administration.
- 5. Il peut consulter les livres de la bibliothèque de la Société et les journaux qu’elle reçoit.
- 6. Les membres admis dans les trois derniers mois de l’année ne jouissent des droits de sociétaire qu’à partir du 1er janvier suivant, à moins d’avoir payé la souscription de l’année courante.
- TITRE II
- CONDITIONS DE LA SOUSCRIPTION
- 7. Chaque membre de la Société s’engage à payer une cotisation de trente-six francs par année.
- 8. Il cesse d’être membre de la Société et de recevoir le Bulletin, s’il ne renouvelle pas sa cotisation chaque année; il peut néanmoins être admis de nouveau, en suivant la marche ordinaire.
- 9. Les souscriptions sont payables d'avance.
- 10. Les membres à vie sont ceux qui ont été autorisés, par une délibération du Conseil, à verser un capital unique de 500 francs pour remplacer leur cotisation pendant leur vie entière.
- 11. Les membres perpétuels-donateurs sont les membres qui ont été autorisés, par une délibération spéciale du Conseil, à verser une somme de 1 000 francs pour représenter leur cotisation à perpétuité et obtenir la faculté de transmettre leur droit de membre de la Société à ceux de leurs héritiers qui rempliraient les conditions nécessaires pour être éligibles, ou bien à un établissement d’intérêt public.
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- 820 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1923).
- JUI LL.-AOUT-S EPT. 1923.
- TITRE III
- BUT DE LA SOUSCRIPTION
- 12. Les fonds provenant de la souscription sont employés :
- A décerner des prix pour l’invention, le perfectionnement et l’exécution des machines ou des procédés avantageux à l’agriculture, aux arts et manufactures;
- A introduire en France les procédés établis avec avantage dans les manufactures étrangères ;
- A répandre l'instruction relative à l’agriculture, aux arts et manufactures, soit par la voie de l’impression et de la gravure, soit en faisant former des élèves dans les branches d’industrie utiles à naturaliser ou à étendre en France;
- A faire des expériences nécessaires pour juger le degré d’utilité qu’il est possible de retirer des nouvelles inventions annoncées au public.
- TITRE IV
- DIRECTION DES FONDS
- 13. L’emploi des fonds est dirigé par le Conseil d’Administration, nommé et composé comme il est dit ci-après.
- 14. Une Commission des Fonds fait verser chez le Trésorier le montant des souscriptions, tient note de tous les mandats de payement du Conseil d’Administration, et règle les dépenses intérieures de la Société.
- 15. Un Trésorier, nommé par l’Assemblée générale, reçoit le montant des souscriptions et toutes les sommes quelconques qui doivent être versées à sa caisse, et il en donne quittance au nom de la Société. 11 acquitte tous les mandats de payement du Conseil d’Administration et ceux de la Commission des Fonds.
- 16. Deux censeurs nommés par l’Assemblée générale examinent les comptes du Trésorier, et en rendent compte dans la première séance générale.
- TITRE V
- RECETTES
- 17. Lorsqu’un candidat a été admis par le Conseil au rang des membres de la Société, le Secrétaire délivre un extrait du procès-verbal à la Commission des Fonds, et il informe le candidat de son admission. La Commission des Fonds remet au Trésorier une quittance visée de la somme pour laquelle le candidat a souscrit.
- Le Trésorier reçoit ou fait recevoir la contribution contre la quittance de la Commission des Fonds.
- 18. La Commission des Fonds est tenue de présenter, chaque mois, au Conseil, une vérification de la caisse.
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- DÉCRET PRÉSIDENTIEL DU 7 FÉVRIER 1870 ET SECONDS STATUTS.
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- TITRE VI
- DÉPENSES
- 19. Lorsqu’une proposition tendant à occasionner une dépense quelconque est faite au Conseil, elle est renvoyée à l’examen du Comité ou des Comités qu’elle regarde, et à celui de la Commission des Fonds.
- Le Comité présente, dans un rapport, son opinion sur la proposition, et, si le rapport est favorable, il y joint un devis de la dépense.
- Le Conseil prononce sur le rapport du Comité et sur l’avis de la Commission des Fonds; s’il y a lieu à la dépense, il en fixe la quotité.
- Le Secrétaire remet à la Commission des Fonds un extrait du procès-verbal constatant la somme fixée et le nom des Commissaires chargés de l’exécution de cette décision.
- La Commission des Fonds conserve et enregistre cette pièce et écrit au Trésorier pour l’autoriser à payer jusqu’à concurrence de la somme fixée, en lui indiquant le nom de celui ou de ceux des Commissaires qui sont chargés de faire cette dépense.
- 20. Lorsqu’un Comité fait une proposition au Conseil, celui-ci suit la même marche que si le Comité eût fait un rapport sur une proposition faite antécé-demment.
- TITRE VII
- CONSEIL D’ADMINISTRATION
- 21. Le Conseil d’Administration écrit et agit au nom de la Société d’Encoura-gement pour l’Industrie nationale.
- Il convoque l’Assemblée générale aussi souvent qu’il le juge convenable.
- Il autorise, sur le rapport des divers Comités qui le composent, les dépenses nécessaires pour remplir l’objet de l’Association.
- Il admet les personnes qui demandent à faire partie delà Société, sur la présentation d’un membre.
- Il élit, à la majorité absolue, les membres du Conseil pour remplir les vacances survenues dans son sein.
- 11 choisit des Correspondants en France et à l’Etranger sur la présentation des six Comités.
- 22. Il est chargé, par l’Assemblée générale, de prendre les mesures nécessaires pour remplir l’objet de la Société.
- Il rend compte de sa gestion à l’Assemblée générale.
- 23. Il est composé de cent membres, savoir :
- Un Comité de seize membres, qui s’occupe de l’amélioration des branches d’industrie qui dépendent des Arts mécaniques ;
- Un Comité de seize membres, qui s’occupe de l’amélioration des branches d’industrie qui dépendent des Arts chimiques ;
- Un Comité de seize membres, qui s’occupe de l’amélioration de Y Agriculture ;
- Un Comité de seize membres, qui s’occupe des Arts économiques et des applications de la Physique ;
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- 822 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-JO JUIN 1023). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1023.
- Un Comité de seize membres, qui s’occupe de Y Art des Constructions et des beaux-arts appliqués à l’industrie ;
- Un Comité de dix membres, qui s’occupe du Commerce-,
- Une Commission des Fonds, composée de dix membres.
- 24. L’Assemblée générale nomme le Bureau, à la majorité absolue, parmi les membres du Conseil, savoir :
- Un Président;
- Quatre Vice-Présidents;
- Deux Secrétaires ;
- Un Trésorier;
- Deux Censeurs.
- 25. La nomination des membres du Conseil qui ont été élus depuis la séance générale de l’année précédente est soumise à la ratification de l’Assemblée générale.
- TITRE VIII
- ORGANISATION DES COMITÉS ET CORRESPONDANCE
- 26. Les Comités se concertent sur la fixation du jour et de l’heure de leurs séances, de manière que les séances ne coïncident point entre elles.
- Chaque Comité nomme dans son sein un Président et un Secrétaire.
- 27. Le Conseil s’assemble en séance ordinaire deux fois par mois.
- Le Bureau convoque extraordinairement le Conseil lorsque les circonstances l’exigent.
- 28. Les lettres, machines, mémoires, appareils, etc., qui sont adressés au Conseil, dans l’intervalle d’une séance à l’autre, sont envoyés, par le Président, au Comité qu’ils concernent.
- 29. Les lettres relatives aux affaires administratives sont rédigées par les Secrétaires du Conseil et expédiées par le Bureau; celles qui ont rapport aux arts sont rédigées par les différents Comités et expédiées par le Bureau du Conseil.
- Il est tenu registre des modèles, livres, machines, etc., envoyés à la Société.
- On ne donne communication d’aucune invention sans la permission de l’auteur.
- 30. Tout acte émané d’un Comité doit être signé au moins de trois de ses membres.
- TITRE IX
- ASSEMBLÉES GÉNÉRALES
- 31. Les Assemblées générales ont lieu au moins deux fois par an.
- La première est consacrée :
- A entendre le rapport des travaux du Conseil d’Administralion ;
- A entendre le rapport de la Commission des Fonds et celui des Censeurs;
- A décerner les médailles d’encouragement et les prix mis au concours par la Société;
- A proposer les prix que la Société croit devoir mettre au concours pour l’encouragement de l’industrie.
- La deuxième Assemblée générale est principalement consacrée :
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- DISCRET PRÉSIDENTIEL DU 7 FÉVRIER 1876 ET SECONDS STATUTS.
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- A nommer le Bureau de la Société;
- A ratifier la nomination des membres du Conseil élus pendant l’année;
- A décider les questions réglementaires proposées par le Conseil d’Administration.
- 32. Le Conseil d’Administration fixe le jour, l’heure et le lieu des Assemblées générales, et convoque les membres de la Société.
- 33. Les membres du Conseil d’Administration qui, pendant l’année, n’ont assisté à aucune des séances du Conseil ou des Comités, peuvent être considérés comme démissionnaires et remplacés.
- A chaque séance, les membres du Conseil signent au registre de présence.
- 34. Lors de l’Assemblée générale pour les élections, il est dressé des listes de candidats, sur des feuilles portant la désignation des membres du Bureau à élire et celle des membres du Conseil élus dans l’année, dont l’Assemblée est appelée à ratifier la nomination. Les membres présents y inscrivent leur vote.
- 33. Après la clôture du scrutin, le dépouillement des votes a lieu séance tenante.
- 36. Les Statuts ne pourront être modifiés que sur la proposition du Conseil d’Administration et à la majorité des deux tiers des votants, dans une Assemblée générale spécialement convoquée un mois à l’avance.
- 37. L’Assemblée générale annuelle, appelée à ratifier les nominations des membres du Conseil d’Administration, doit compter cent membres au moins.
- Dans le cas où il s’agit de modifier les Statuts, l’Assemblée générale doit se composer de deux cents membres au moins.
- Si l’une ou l'autre de ces conditions n’était pas remplie, il serait procédé immédiatement à une nouvelle convocation dans la même forme.
- Les décisions de cette seconde Assemblée sont valables, quel que soit le nombre de ses membres.
- 38. En cas de dissolution, le Conseil d’Administration est chargé de la liquidation de la Société. L’actif net est appliqué à des établissements publics ou à des Sociétés ayant un but analogue au sien et reconnues comme établissements d’utilité publique.
- Le Conseil d’Administration en détermine l’emploi. La décision est soumise à l’approbation du Gouvernement.
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- BULL. DE LA SOC. D’ENC. POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- JUILL.-AO UT-SEPT. 1923.
- DÉCRET DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
- du t6 avril 1923
- AUTORISANT LES MODIFICATIONS AUX STATUTS VOTÉES PAR l’assemblée GÉNÉRALE DU 17 JUIN 1922.
- Le Président de la République française,
- Sur le rapport du Ministre de l’Intérieur;
- Vu la délibération du 17 juin 1922 de l’Assemblée générale de l’association dite Société d’Encouragement pour l'Industrie nationale dont le siège est à Paris; ensemble le texte des statuts proposés;
- L’ordonnance du 21 avril 1824 qui a reconnu d’utilité publique cette association et en a approuvé les statuts ;
- Les pièces établissant sa situation financière;
- L’avis du Préfet de la Seine du 28 janvier 1923 ;
- L’avis du Ministre du Commerce du 15 février 1923;
- La loi du 1er juillet 1901 et le décret du 16 août 1901 ;
- Le Conseil d’État entendu,
- Décrète :
- Article premier.
- L’association dite Société d1 Encouragement pour l'Industrie nationale dont le siège est à Paris et qui a été reconnue d’utilité publique par ordonnance du 21 avril 1824, sera désormais régie par les statuts annexés au présent décret.
- Art. 2.
- Le Ministre de l’Intérieur est chargé de l’exécution du présent décret qui sera inséré au Bulletin des lois.
- Fait à Paris, le 16 avril 1923.
- Par le Président de la République, Le Ministre de l'Intérieur ;
- Signé : Maunoury.
- Signé : A. Millerand.
- Pour ampliation,
- Le Chef du 3e Bureau de la Direction du Personnel et de l'Administration générale;
- Signé : Ardouin.
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- DÉCRET PRÉSIDENTIEL DU 16 AVRIL 1923 ET STATUTS ACTUELS.
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- STATUTS
- APPROUVÉS PAR ORDONNANCE ROYALE DU 21 AVRIL 4824
- et modifiés par les décrets du 7 février 1876 et du 16 avril 1923
- TITRE PREMIER
- ADMISSION ET DROITS DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ
- 1. La Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale a pour but l’amélioration et le développement de toutes les branches de l’industrie française.
- Elle a son siège à Paris.
- 2. Pour devenir Membre de la Société, il faut être présenté par un membre et reçu par le Conseil d’Administration.
- 3. Les étrangers peuvent être admis comme souscripteurs.
- 4. Chaque membre de la Société reçoit un exemplaire du Bulletin de ses travaux, des règlements et des comptes rendus par le Conseil d’Administration.
- 5. Il peut consulter les livres de la bibliothèque de la Société et les journaux qu’elle reçoit.
- 6. Les membres admis dans les trois derniers mois de l’année ne jouissent des droits de sociétaire qu’à partir du 4er janvier suivant, à moins d’avoir payé la souscription de l’année courante.
- TITRE II
- CONDITIONS DE LA SOUSCRIPTION
- 7. Tout membre de la Société s’engage à payer une cotisation annuelle de trente-six francs. Le taux de cette cotisation pourra être modifié par décision de l’Assemblée générale sans pouvoir dépasser cent francs.
- 8. Il cesse d’être membre de la Société et de recevoir le Bulletin, s’il ne renouvelle pas sa cotisation chaque année; il peut néanmoins être admis de nouveau, en suivant la marche ordinaire.
- 9. Les cotisations annuelles sont payables d’avance.
- 10. Les membres à vie sont ceux qui, autorisés par une délibération du Conseil, auront versé un capital unique égal à 15 fois le montant de la cotisation annuelle à l’époque de leur versement.
- 11. Les membres perpétuels-donateurs sont ceux qui, autorisés par une délibération du Conseil, auront versé un capital unique égal à 30 fois la cotisation annuelle à l’époque de leur versement, pour représenter leur cotisation à perpétuité et obtenir la faculté de transmettre leur droit de membre de la Société à ceux de leurs héritiers qui rempliraient les conditions nécessaires pour être éligibles, ou à un établissement d’intérêt public.
- C
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- 826 MANIFESTATION SOLENNELLE (7-10 JUIN 1023). — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- TITRE III
- BUT DE LA SOUSCRIPTION
- 12. Les fonds provenant de la souscription sont employés :
- A décerner des prix pour l’invention, le perfectionnement et l’exécution des machines ou des procédés avantageux à l’agriculture, aux arts et manufactures;
- A introduire en France les procédés établis avec avantage dans les manufactures étrangères ;
- A répandre l’instruction relative à l’agriculture, aux arts et manufactures, soit par la voie de l’impression et de la gravure, soit en faisant former des élèves dans les branches d’industrie utiles à naturaliser ou à étendre en France;
- A faire des expériences nécessaires pour juger le degré d’utilité qu’il est possible de retirer des nouvelles inventions annoncées au public.
- TITRE IV
- DIRECTION DES FONDS
- 13. L’emploi des fonds est dirigé par le Conseil d’Administration, nommé et composé comme il est dit ci après.
- 14. Une Commission des Fonds fait verser chez le Trésorier le montant des souscriptions, tient note de tous les mandats de payement du Conseil d’Administration. et règle les dépenses intérieures de la Société.
- 13. Un Trésorier, nommé par l’Assemblée générale, reçoit le montant des souscriptions et toutes les sommes quelconques qui doivent être versées à sa caisse, et il en donne quittance au nom de la Société. Il acquitte tous les mandats de payement du Conseil d’Administration et ceux de la Commission des Fonds.
- 16. Deux censeurs nommés par l’Assemblée générale examinent les comptes du Trésorier, et en rendent compte dans la première séance générale.
- TITRE V
- RECETTES
- 17. Lorsqu’un candidat a été admis par le Conseil au rang des membres de la Société, le Secrétaire délivre un extrait du procès-verbal à la Commission des Fonds, et il informe le candidat de son admission.
- La Commission des Fonds remet au Trésorier une quittance visée de la somme pour laquelle le candidat a souscrit.
- Le Trésorier reçoit ou fait recevoir la contribution contre la quittance delà Commission des Fonds.
- 18. La Commission des Fonds est tenue de présenter, chaque mois, au Conseil, une vérification de la caisse.
- TITRE VI
- DÉPENSES
- 19. Lorsqu’une proposition tendant à occasionner une dépense quelconque est faite au Conseil, elle est renvoyée à l’examen du Comité ou des Comités qu’elle regarde, et à celui de la Commission des Fonds.
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- DISCRET PRÉSIDENTIEL DU 16 AVRIL 1923 ET STATUTS ACTUELS.
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- Le Comité présente, dans un rapport, son opinion sur la proposition, et, si le rapport est favorable, il y joint un devis de la dépense.
- Le Conseil prononce sur le rapport du Comité et sur l’avis de la Commission des Fonds; s’il y a lieu à la dépense, il en fixe la quotité.
- Le Secrétaire remet à la Commission des Fonds un extrait du procès-verbal constatant la somme Fixée et le nom des Commissaires chargés de l’exécution de cette décision.
- La Commission des Fonds conserve et enregistre cette pièce et écrit au Trésorier pour l’autoriser à paver jusqu’à concurrence de la somme fixée, en lui indiquant le nom de celui ou de ceux des Commissaires qui sont chargés de faire cette dépense.
- 20. Lorsqu’un Comité fait une proposition au Conseil, celui-ci suit la même marche que si le Comité eût fait un rapport sur une proposition faite antécé-demment.
- TITRE YII
- CONSEIL D’ADMINISTRATION
- 21. Le Conseil d’Administration écrit et agit au nom de la Société d’Encoura-gement pour l’Industrie nationale.
- Il convoque l’Assemblée générale aussi souvent qu’il le juge convenable.
- Il autorise, sur le rapport des divers Comités qui le composent, les dépenses nécessaires pour remplir l’objet de l’Association.
- Il admet les personnes qui demandent à faire partie de la Société, sur la présentation d’un membre.
- Il élit, à la majorité absolue, les membres du Conseil pour remplir les vacances survenues dans son sein.
- Il choisit des Correspondants en France et à l’Etranger sur la présentation des six Comités.
- 22. Il est chargé, par l’Assemblée générale, de prendre les mesures nécessaires pour remplir l’objet de la Société.
- Il rend compte de sa gestion à l’Assemblée générale.
- 23. Le Conseil d’Administration est composé de cent six membres, savoir :
- Un Comité de seize membres, qui s’occupe de l’amélioration des branches d’industrie qui dépendent des Arts mécaniques-,
- Un Comité de seize membres, qui s’occupe de l’amélioration des branches d'industrie qui dépendent des Arts chimiques-,
- Un Comité de seize membres, qui s’occupe de l’amélioration de Y Agriculture-,
- Un Comité de seize membres, qui s’occupe des Arts économiques et des applications de la Phgsique;
- Un Comité de seize membres, qui s’occupe de Y Art des Constructions et des Beaux-Arts appliqués à l'industrie-,
- Un Comité de seize membres, qui s'occupe du Commerce-,
- Une Commission des Fonds, composée de dix membres.
- 24. L’Assemblée générale nomme le Bureau, à la majorité absolue, parmi les membres du Conseil, savoir :
- Un Président;
- Cinq Vice-Présidents;
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- Deux Secrétaires généraux ;
- Un Trésorier ;
- Deux Censeurs.
- 25. La nomination des membres du Conseil qui ont été élus depuis la séance générale de l’année précédente est soumise à la ratification de l’Assemblée générale.
- TITRE VIII
- ORGANISATION DES COMITÉS ET CORRESPONDANCE
- 26. Les Comités se concertent sur la fixation du jour et de l’heure de leurs séances, de manière que les séances ne coïncident point entre elles.
- Chaque Comité nomme dans son sein un Président et un Secrétaire.
- 27. Le Conseil s’assemble en séance ordinaire deux fois par mois.
- Le Bureau convoque extraordinairement le Conseil lorsque les circonstances l’exigent.
- 28. Les lettres, machines, mémoires, appareils, etc., qui sont adressés au Conseil, dans l’intervalle d’une séance à l’autre, sont envoyés, par le Président, au Comité qu’ils concernent.
- 29. Les lettres relatives aux affaires administratives sont rédigées par les Secrétaires du Conseil et expédiées par le Bureau; celles qui ont rapport aux arts sont rédigées par les différents Comités et expédiées par le Bureau du Conseil.
- Il est tenu registre des modèles, livres, machines, etc., envoyés à la Société.
- On ne donne communication d’aucune invention sans la permission de l’auteur.
- 30. Tout acte émané d’un Comité doit être signé au moins de trois de ses membres.
- TITRE IX
- ASSEMBLÉES GÉNÉRALES
- 31. Les Assemblées générales ont lieu au moins deux fois par an.
- La première est consacrée :
- A entendre le rapport des travaux du Conseil d’Administration ;
- A entendre le rapport de la Commission des Fonds et celui des Censeurs ;
- A décerner les médailles d’encouragement et les prix mis au concours par la Société;
- A proposer les prix que la Société croit devoir mettre au concours pour l’encouragement de l’industrie.
- La deuxième Assemblée générale est principalement consacrée :
- A nommer le Bureau de la Société;
- A ratifier la nomination des membres du Conseil élus pendant l’année ;
- A fixer, le cas échéant, le montant de la cotisation annuelle;
- A décider les questions réglementaires proposées par le Conseil d’Administration.
- 32. Le Conseil d’Administration fixe le jour, l’heure et le lieu des Assemblées générales, et convoque les membres de la Société.
- 33. Les membres du Conseil d’Administration qui, pendant l’année, n’ont assisté
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- DÉCRET PRÉSIDENTIEL DU i6 AVRIL 1923 ET STATUTS ACTUELS.
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- à aucune des séances du Conseil ou des Comités, peuvent être considérés comme démissionnaires et remplacés.
- A chaque séance, les membres du Conseil signent au registre de présence.
- 34. Lors de l’Assemblée générale pour les élections, il est dressé des listes de candidats sur des feuilles portant la désignation des membres du Bureau à élire et celle des membres du Conseil élus dans l’année, dont l’Assemblée est appelée à ratifier la nomination. Ces feuilles seront adressées à l’avance à tous les membres de la Société qui pourront, pour ces élections, voter par correspondance.
- 33. Après la clôture du scrutin, le dépouillement des votes a lieu séance tenante.
- 36. Les Statuts ne pourront être modifiés que sur la proposition dû Conseil d'Administration et à la majorité des deux tiers des votants, ^dans une Assemblée générale spécialement convoquée un mois à l’avance.
- 37. L’Assemblée générale annuelle, appelée à ratifier les nominations des membres du Conseil d’Administration, doit compter cent membres au moins.
- Dans le cas où il s’agit de modifier les Statuts, l’Assemblée générale doit se composer de deux cents membres au moins.
- Si l’une ou l’autre de ces conditions n’était pas remplie, il serait procédé immédiatement à une nouvelle convocation dans la même forme.
- Les décisions de cette seconde Assemblée sont valables, quel que soit le nombre de ses membres.
- 38. En cas de dissolution, le Conseil d’Administration est chargé de la liquidation de la Société. L’actif net est appliqué à des établissements publics ou à des Sociétés ayant un but analogue au sien et reconnues comme établissements d’utilité publique.
- Le Conseil d’Administration en détermine l’emploi. La décision est soumise à l’approbation du Gouvernement.
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- BULL. DE LA SOC. ü’eNC. POUR i/lNDUSTRlE NATIONALE. — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- BIENFAITEURS DE LA SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT DEPUIS L’ORIGINE
- Napoléon Bonaparte, premier Consul, membre de l'Institut.
- Charles X, roi de France.
- Louis-Philippe, roi des Français Duc d’Orléans.
- Mmc Adélaïde d’Orléans.
- Napoléon III.
- Comte d’Aboville.
- Comte Chaptal.
- Lebrun, troisième Consul.
- S. E. le Ministre de l’Agriculture, du Commerce et des Travaux publics. La Ville de Paris.
- Comte et Comtesse Jollivet.
- Lasteyrie (Charles de).
- Marquis d’Argenteuil.
- Bapst.
- Princesse Galitzin.
- Baron Benjamin Delessert.
- Duc de Praslin.
- Baron de Silvestre, père.
- Christofle, père.
- Besançon.
- Christofle, Fils.
- Legrand (Al.).
- La Compagnie parisienne de l’Éclairage au gaz.
- Le Carpentier (Bruno).
- Christofle (P.) et Bouilhet (H.), manufacturiers (nouvelle fondation). Bertrand, ancien capitaine de frégate.
- Giffard (Henri), ingénieur civil.
- Meynot aîné père et fils, de Donzère (Drôme) (fondation d’un prix).
- Melsens (Mmo veuve), à Bruxelles (fondation d’un prix).
- Classe 65 à l’Exposition universelle de 18G7 (fondation d’un prix).
- Classe 27 à l’Exposition universelle de 1867 (fondation d’un prix).
- Classe 50 à l’Exposition universelle de 1867 (fondation d'un prix).
- Classe 47 à l'Exposition universelle de 1878 (fondation d’un prix).
- Classe 50 à l’Exposition universelle de 1889.
- Classe 51 à l’Exposition universelle de 1889.
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- BIENFAITEURS DE LA SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT.
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- Howe (M. Henry), à New-York.
- Pone (M||R).
- Classe 64 à l’Exposition universelle de 1900.
- Classe 19 à l’Exposition universelle de 1900.
- Classe 32 à l’Exposition universelle de 1900.
- Congrès international des méthodes d’essai des Matériaux de Construction. Classe 38 à l’Exposition universelle de 1900.
- Massion (René), notaire à Paris.
- Osmond, ingénieur à Paris.
- Lamy (Ernest), ancien banquier à Paris.
- Gilbert, manufacturier à Givet.
- Pavin de Lafarge (MM.), manufacturiers à Viviers (Ardèche).
- Danton, ingénieur, à Neuilly-sur-Seine.
- Armengaud aîné (Mmc), à Paris.
- Classe 65 (Exposition universelle de 1900). (Petite métallurgie.)
- Broquette, propriétaire, à Montignv-Lencoup (Seine-et-Marne).
- Osmond, ingénieur à Saint-Leu-Taverny (Seine-et-Oise) (legs, 1913).
- Robin (Félix), Ingénieur des Arts et Manufactures, 1916.
- Toussaint (Victor), ingénieur, 1922.
- Farcot (Emmanuel), ingénieur, 1923.
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- 832-1000 BULL. DE LA SOC. d’eNC. POUR L’iND. NAT. — JUILL.-AOUT-SEPT. 1923.
- PRÉSIDENTS DE LA SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- DEPUIS SA FONDATION
- 1801-1832. Chaptal (comte) (G. C. ifc), pair de France, membre de l’Institut. 1832-1845. Thénard (baron) (G. 0. &), pair de France, membre de l’Institut. 1845-1884. Dumas (J.-B.) (G. C. $£), membre de l’Académie française, secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences.
- 1885-1888. Becquerel (Ed.) (G. ^), membre de l’Institut.
- 1889-1891. Haton de la Goupillière (G. C. ifc), membre de l’Institut.
- 1892-1894. Tisserand (G. C. membre de l’Institut.
- 1895-1897. Mascart (G. O. ^), membre de l’Institut.
- 1898-1900. Carnot (Adolphe) (G. ifc), membre de l’Institut.
- 1901-1903. Linder (C. $£), Inspecteur général des Mines.
- 1904-1905. Le Chatelier (Henry) (C. %), membre de l’Institut.
- 1906. Huet (E.) (O.ifc), Inspecteur général des Ponts et Chaussées, en retraite. 1907-1909. Gruner (E.) (O.^), Ingénieur civil des Mines, vice-président du Comité central des Houillères de France.
- 1910-1912. Bertin (E.) (C. ifë), membre de l’Institut.
- 1913-1920. Lindet (L.) (C. ^), membre de l’Institut.
- 1921-1923. Bâclé (L.) (O. $), Ingénieur civil des Mines.
- L’agent général, gérant, E. Lemaire.
- Coulommiers. — lmp. Pail BRODARD.
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- 122e ANNEE.
- OETOI'RE 1923.
- BULLETIN
- DE
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE
- LE VARRON, PARASITE DU BÉTAIL; ,LES PERTES QU'IL OCCASIONNE A L’AGRICULTURE ET A LA TANNERIE;, MOYENS DE LE DÉTRUIRE
- Monsieur le Président, Messieurs,
- Les communications qui sont habituellement faites au cours des séances périodiques de la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale, ont toujours trait à une invention, à un perfectionnement, à un progrès dans le développement de l’activité humaine, en deux mots, à une victoire de l’esprit sur la matière.
- Vous voudrez donc bien m’excuser si je déroge aujourd’hui à cette règle, car, en effet, je me propose de vous exposer brièvement les méfaits, les dégâts occasionnés à l’agriculture et à l’industrie par un parasite; c’est donc bien d’une victoire, tout au moins momentanée, de la nature sur l’homme, dont il va être question, et le but de cette causerie est d’essayer de contribuer à renverser les rôles en mettant l’homme à même de dominer la nature, de supprimer le parasite ennemi.
- Je vous disais, à l’instant, que des pertes étaient occasionnées à l’agriculture et à l’industrie, à quelle industrie? A celle du cuir, plus particulièrement à la tannerie, et c’est, en quelque sorte, en son nom que j’ai l’honneur de prendre la parole aujourd’hui devant les membres et les amis de votre Société.
- (I) Conférence faite par l’auteur en séance publique le 21 avril 1923. Tome 13o. — Octobre 1923.
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- LE VARRON, PARASITE DU BETAIL. — OCTOBRE 1923.
- La tannerie, comme vous le savez, est l’art de rendre utilisable la peau des animaux. Je dis l’art, Messieurs, car malgré que les perfectionnements incessants apportés à notre industrie par les chimistes et les techniciens tendent à la rapprocher de la science, l’expérience et l’habileté du tanneur ont encore trop d’importance dans la réussite de la fabrication pour dire que la tannerie est une des branches de la science chimique.
- La peau des animaux, l’objet de notre industrie, constitue notre matière première. Toutes les peaux peuvent être tannées, et, dans la pratique, sont tannées et transformées en cuir : depuis la peau de taupe, utilisée dans la fourrure jusqu’à celle de l’éléphant dont, à vrai dire, le tannage constitue surtout un objet de curiosité, sans oublier les peaux d’animaux marins tels le phoque et le requin.
- Naturellement, un certain nombre de peaux présentent beaucoup plus d’intérêt pour notre industrie, en raison de leur quantité et de leurs nombreuses applications. Ce sont celles des bovins (bœufs, vaches, taureaux, veaux), celles des ovins et des caprins, celles des équidés et enfin celles des porcins. Je vous les ai nommés dans leur ordre d’importance, et, sans nul doute, ce sont les peaux de bovidés qui constituent la matière première de la grande majorité des tanneries.
- Si la nature même de la matière première traitée, matière animale, donc organique, cause déjà de nombreuses difficultés au tanneur, les défauts des peaux ne font qu’accroître ces difficultés.
- Ces défauts, nombreux, ont deux origines différentes :
- 1° ceux qui sont dus à la main de l’homme;
- 2° ceux qui proviennent de la seule nature.
- Les premiers, défauts dus à la main de l’homme, sont au nombre de trois :
- a) la mauvaise dépouille, c’est-à-dire les trous et les entailles provoqués par le boucher avec le couteau ;
- b) l’aiguillonnage, c’est-à-dire les cicatrices des blessures provoquées par l’usage de l’aiguillon. Vous connaissez cet instrument qui semble inoffensif car on l’a toujours vu utiliser. Cependant, chaque coup d’aiguillon perfore la peau de 1 à 4 mm, occasionnant ainsi une blessure dont la peau garde indéfiniment la trace;
- c) les ronces artificielles. L’animal en se grattant contre les fils de fer à ronce artificielle se fait de longues éraflures dont les traces restent également sur la peau. Nous devons constater avec regret que la France détient le monopole de ce mode de clôture des herbages, à peu près inconnu à l’étranger.
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- LA DESTRUCTION DU VARRON, PARASITE DU DÉTAIL.
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- Les défauts naturels, de leur côté, sont :
- a) les plaies de maladie, gales, etc....;
- b) le varron.
- J’en arrive de suite à ce dernier et d’abord à l’importance des dégâts qu’il occasionne.
- D’après les documents statistiques du Ministère de l’Agriculture, et d’après des chiffres tirés d’une étude publiée par M. Alfred Massé, ancien ministre de l’Agriculture, nous avions établi avant la guerre qu’il était abattu annuellement en France, environ 2.800.000 têtes de gros bétail et que, sur ces 2.800.000 têtes, on pouvait considérer environ 10 p. 100 comme étant affectées par le varron, ce qui représente au total environ 280.000 têtes; étant donné la valeur actuelle de la peau, la moins-value occasionnée est d’au moins 20 p. 100 de la valeur de cette peau (approximativement 40 f par peau) soit au total environ 11 millions de dépréciation. Et encore, je ne tiens compte là que du bétail français proprement dit, à l’exclusion du bétail algérien, tunisien ou marocain, lequel est affecté du varron dans une proportion encore plus grande que le bétail français, à telle enseigne que, durant la moitié de l’année, tous les cuirs sans exception sont criblés de trous comme la peau que vous avez devant les yeux. Je n’exagère certainement pas en disant que le tort causé à notre bétail colonial atteint 4 millions, soit une perte sèche de 15 millions annuellement pour la France.
- A l’étranger, des enquêtes ont été faites qui permettent de préciser encore davantage.
- La Farmer s Review, publication américaine, fit naguère une enquête d’après laquelle il résulte que, durant la belle saison, de 33 à 73 p. 100 des animaux amenés sur les marchés étaient varronnés.
- En Allemagne, Ruser, directeur de l’Abattoir de Kiel, signale que 40 à 50 p. 100 des animaux du Holstein sont varronnés.
- En considérant donc le nombre total des animaux sacritiés annuellement dans le monde, le dégât total occasionné, rien que sur les cuirs, dépasse certainement la centaine de millions.
- Mais à côté de la perte subie par le cuir, perte qui se reporte automatiquement sur le producteur, en l’espèce l’éleveur, ce dernier subit un préjudice probablement beaucoup plus important par suite du déficit dans la production de la viande et du lait. Boas, professeur à l’Académie royale d’Agriculture du Danemark, cite ce fait :
- « Une grande vache restait maigre et donnait 15 kg de lait par jour. « On la débarrassa de 46 larves d’hypoderme et huit jours après elle donna « 20 kg de lait par jour; elle continua ainsi une grande partie de l’été,
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- 1004 LE VARRON, PARASITE DU BÉTAIL. — OCTOBRE 1923.
- « engraissa, et l’automne venu, elle rentra à l’étable dans de bonnes con-« ditions. »
- Différents auteurs ont essayé de chiffrer les dommages ainsi causés a l’éleveur. Clark estimait à 25 f par tête le dommage causé par le retard au développement. Kuhman admet environ 20 f; Miss Ormerod, qui a beaucoup travaillé la question en Angleterre, fixe aussi le chiffre de 25 f par tête.
- Si l’on tient compte que ces chiffres ont été cités il y a une quinzaine d’années et qu’aujourd’hui il faut les multiplier par trois; si l’on tient compte en même temps de l’importance de la population bovine en France, environ 13 millions de têtes, on arrive à un chiffre d’environ 75 millions; tenant compte de l’Algérie, de la Tunisie et du Maroc, prolongement naturel de la mère patrie en Afrique du Nord, le chiffre de 100 millions de préjudice n’est certainement pas exagéré.
- Tous ces chiffres, me dira-t-on, ne sont pas démontrés. Evidemment^ mais la simple observation confirme l’affirmation faite précédemment.
- En effet, il convient de remarquer que les bêtes âgées sont épargnées par les hypodermes ; au contraire, les jeunes bêtes de un à quatre ans en sont véritablement infestées, et jamais on ne rencontre d’animaux très varronnés en bon état. Au moment où le varron les travaille, ils sont amaigris, leur poil est terne et tout dénote chez eux un mauvais état général ; au contraire, dès que la saison des varrons est passée, ces jeunes animaux reprennent de la vigueur et se développent à vue d’œil; de là, sans doute, le préjugé si répandu dans les campagnes, en France comme à l’étranger, qui fait regarder cette affection comme une preuve d’aptitude à l’engraissement.
- Quel est donc ce parasite qui cause autant de dégâts? L’Hyjioderma Bovis. Pour le bien définir j’emprunterai aux travaux de Vaney (professeur de sciences naturelles à l’École de Tannerie de Lyon) et de Haillet (professeur de parasitologie à l’Ecole vétérinaire d’Alfort ) les quelques passages suivants :
- Vaney dit notamment :
- « Le varron, bien connu des éleveurs, des bouchers et des tanneurs, est une espèce de gros asticot qui produit, sous la peau des bœufs, des vaches et des taureaux, une tumeur saillante, véritable galle animale, pouvant atteindre la grosseur d’une noix. Ces tumeurs sont généralement localisées sur l’échine, vers la région lombaire et surtout de part et d’autre de la masse charnue formée par les muscles lombaires et vendue par les bouchers sous le nom d’aloyau » (fig. 1).
- « Au mois de mai, les varrons ne peuvent être extraits des tumeurs de petite taille que par une incision pratiquée dans la peau; on retire ainsi un asticot blanchâtre, qui était complètement encastré dans le feutrage serré
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- LA DESTRUCTION DU VARRON, PARASITE DU BÉTAIL.
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- des fibres dermiques. Plus tard, ces larves arrivent elles-mêmes à perforer la peau de dedans en dehors et, par l’ouverture ainsi faite, elles peuvent puiser directement dans l’atmosphère l’oxygène nécessaire à leur complet développement. Dans ces conditions, leur coloration se fonce et devient grisâtre; leur corps se renfle de plus en plus et peut atteindre 25 mm de longueur et on observe sur chacun de leurs segments, des verrucosités saillantes, recouvertes en majeure partie de fines aspérités grenues. En comprimant progressivement la base de la tumeur entre le pouce et l’index, on fait saillir, par l’ouverture, l’extrémité postérieure du varron, puis finalement, son corps entier, et, en même temps, un liquide purulent, blanchâtre, s’échappe des bords de la plaie. L’asticot ainsi obtenu est noirâtre; il a une allure indolente et ses mouvements sont peu marqués. Sitôt à l’air libre, cet asticot continue à noircir, son enveloppe se durcit et s’épaissit et, en moins de douze heures, la larve s’est transformée en chrysalide sous forme d’une pupe noire et dure. »
- Vingt-quatre jours après, sous l’influence d’une poussée interne, un petit opercule circulaire se détache de la pupe et l’on assiste à l’éclosion d’une mouche à deux ailes; c’est notre hypoderme.
- Railliet expose ainsi l’évolution ultérieure ainsi que la description de la mouche :
- « Les premières études sur le développement de l’hypoderme remontent à Vallisnieri et surtout à notre grand naturaliste Réaumur. Celui-ci n’ayant pu trouver des larves sur des vaches qui paissaient dansleboisde Vincennes, avait dû, pour les étudier, se faire expédier à Saint-Maurice deux génisses de l’Abbaye de Malnoue-en Rrie.
- Mais c’est à notre époque seulement qu’on est parvenu à préciser en quelque mesure les conditions de ce développement, et le principal mérite à cet égard revient au vétérinaire américain Cooper Curtice.
- Évolution. — L’insecte parfait de l’hypoderme du bœuf est une grosse mouche velue offrant, selon la remarque de Réaumur, l’apparence d’un bourdon. La face supérieure du corps, en arrière de la tête, est revêtue de poils blanchâtres ou jaunâtres en avant, de poils noirs en arrière. L’abdomen, vu également en dessus, montre en avant une mince bande de poils blanc grisâtre, au milieu une bande plus large de poils noirs, tandis que l’extrémité postérieure est revêtue de poils jaune roussâtre. Le corps de la femelle
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- est long1 d’environ 15 mm, sans compter l’oviscapte, de & à 5 mm, noir luisant, en forme de lunette d’approclie à quatre articles dont le dernier est terminé par une sorte de pince à trois valves.
- Cette mouche apparaît dans les mois d’été, ordinairement de la mi-juin au commencement de septembre. On l’a du reste rarement observée en liberté, sans doute parce qu’elle ne vit qu’un temps très limité et que son vol est très rapide. Elle ne prend aucune nourriture et ne possède même que des organes buccaux tout à fait rudimentaires.
- Elle fréquente surtout les pâturages, et de préférence ceux qui avoisinent les régions boisées, mais ne voltige guère que par les journées chaudes et ensoleillées. On assure qu elle ne vole pas au-dessus de l’eau, et, par conséquent, ne poursuit pas le bétail quand il se réfugie dans les étangs ou les rivières ; on prétend aussi qu’elle ne pénètre ni dans les bâtiments, ni sous les hansrars, et cesse même de troubler les animaux qui prennent soin de se mettre à l’ombre.
- M ais, fait singulier, on discute encore sur le point de savoir où elle dépose ses œufs. Il ne semble pas, en effet, que personne l’ait jamais vue positivement effectuer sa ponte, ou même ait pu découvrir les œufs sur le corps des animaux. Ces œufs n’ont été vus jusqu’à présent que par les naturalistes qui les ont extraits de l’abdomen de la femelle ou recueillis dans la pince de l’oviscapte. Leurs dimensions et leur aspect les rendent pourtant facilement reconnaissables : longs de 1 mm à 1,5 mm, ils sont blancs, ellipsoïdes, un peu comprimés et prolongés au pôle postérieur par un appendice bilobé (fig. 2).
- Fig. 2.
- Lieu de la ponte. — A défaut d’observations directes, diverses hypothèses ont été émises quant au point où sont déposés les œufs. Deux surtout méritent d’être examinées.
- 1° Les premiers observateurs, 'Vallisnieri et Uéaumur, ont admis que la femelle, à l’aide de son oviscapte, perforait la peau des bêtes bovines, de manière à introduire ses œufs dans le tissu conjonctif sous-cutané. Cette théorie, développée principalement par Meigen, a contre elle divers faits d observation fort simples. D’abord, l’oviscapte n’est pas assez résistant pour perforer la peau d’un bœuf, et il est trop court pour atteindre le tissu conjonctif sous-cutané. De plus, on ne trouve aucune trace de piqûres à la face externe ou interne de la peau, et les larves n’apparaissent dans le tissu conjonctif ni en été ni en automne. Il faut dire cependant qu un vétérinaire danois, M. Stub, vient de rapporter une observation semblant appuyer l’hypothèse de la ponte sous-cutanée. En dépouillant une génisse jutlandaise,
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- on avait remarqué à la face profonde de la peau, dans la région lombaire, une sorte de tache jaunâtre. M. Stub trouva en ce point des débris d’ovis-capte. Mais ce fait n’a réellement aucune portée : l’abandon de l’oviscapte ne peut être qu’un phénomène accidentel, et l’on peut considérer, par suite, que sa pénétration n’a pas été naturelle; il a dû se trouver pris dans une plaie cutanée.
- Un des principaux arguments invoqués à l’appui de l’hypothèse en question est la panique que l’on voit souvent se manifester parmi les bœufs au pâturage, et dont Virgile a tracé un tableau pittoresque. C’est ce que les paysans allemands appellent « la furie des bœufs » (Biesen des Rindes) et que nos éleveurs apprécient comme « course de chaleur » ou folie des temps orageux. Plus d’un naturaliste, cependant, a mis en doute la relation admise entre ces accès de frayeur et l’approche des hypodermes, tendant à les attribuer plutôt à l’attaque des insectes piqueurs, et en particulier des taons. La question reste à résoudre : une mouche capturée par Sciileigiier au moment même où elle poursuivait un bœuf affolé a été en effet reconnue pour une femelle d’hypoderme en action de ponte. D’autre part, on a constaté en Danemark que la destruction des hypodermes dans une région donnée entraînait une diminution parallèle des « courses de chaleur ».
- 2° Déjà Bracy Clark, en 1815, admettait la possibilité du dépôt des œufs sous la peau du bœuf. Quelques années plus tard, Greve appuyait cette manière de voir en affirmant avoir observé des hypodermes en action de ponte : d’après lui, la femelle plane un certain temps au-dessus de l’animal, puis s’abat avec rapidité, plane de nouveau, se pose encore et répète ce manège une douzaine de fois dans l’espace d’une demi-heure.
- Mais comment se fait-il qu’on ne rencontre pas les œufs sur le corps de l’animal? On peut supposer qu’ils sont fixés soit sur la peau même, soit dans la profondeur du pelage, et par conséquent cachés à l’observation courante. Henriciisen a même émis l’hypothèse qu’ils seraient déposés sur les herbes des pâturages et ainsi ingérés par les bêtes bovines.
- L’opinion la plus vraisemblable, cependant, est qu’ils sont bien fixés sur les poils. Leur constitution, et en particulier celle de leur appendice, parle absolument en faveur de cette manière de voir. Quand on appuie sur le corps de la femelle, c’est cet appendice qui apparaît le premier à l’extrémité de l’oviscapte, ainsi que l’a constaté Brauer; d’ailleurs, son aspect bilobé le montre tout à fait propre à embrasser un poil et témoigne manifestement de son rôle fixateur. Pour les gastrophiles, moins bien organisés à ce point de vue, cette fixation est bien connue. Mais l’argument décisif est fourni par l’espèce très voisine IJypoderma lineatum. Longtemps on était resté dans le
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- -doute au sujet du siège de la ponte de cette mouche, lorsqu’un agent du Bureau de l’Industrie animale de Washington, envoyé au Texas, parvint à •observer, sur un sujet vieux et affaibli, un grand nombre d’hypodennes : les mouches s’approchaient rapidement et déposaient leurs œufs en des points variés, sur les flancs, le ventre, la queue, au voisinage de l’anus et sur les membres antérieurs. Ces œufs furent trouvés sans difficulté, ordinairement par files de 4 à 6 sur le même poil, et envoyés à Biley, qui en a donné un dessin. Une enquête ouverte par ce naturaliste a montré au surplus que cette ponte était connue des éleveurs de bétail des Etats-Unis, qui désignaient l’insecte sous le nom de « beel fly » (mouche des talons) parce qu’il avait été vu dans quelques cas pondant sur les talons ou dans leur voisinage. Sur dix éleveurs, sept déclaraient que les œufs sont déposés sur les talons, immédiatement au-dessus des onglons; deux sur les lianes et le ventre, le dernier seul n’avait aucune notion à cet égard (fig. 3).
- Il est donc infiniment probable que des observateurs attentifs parviendront à reconnaître quelque jour la ponte de VHypoclerma Bovis dans des conditions semblables.
- Cette question n’est pas moins discutée que la précédente. Disons tout d’abord que, d’après une observation précise de IIandlirsch, l’œuf renferme au moment où il est pondu une petite larve épineuse. Sur le devenir de cette larve, deux théories ont été émises :
- 1° Clark, le premier, a émis l’opinion que la jeune larve issue de l’œuf perfore la peau du bœuf pour gagner le tissu sous-cutané, où elle se développerait directement. Cette manière de voir, soutenue par Brauer, a été admise par la plupart des auteurs, de 1863 à 1884, et quelques-uns s’en montrent encore partisans. Elle se heurte cependant à bien des invraisemblances. On peut objecter qu’aucune trace de la perforation de la peau n’a jamais été observée. A la vérité, cette objection n’a que peu de portée, car les faibles dimensions de la larve pourraient lui permettre de se frayer un chemin sans occasionner de lésions facilement saisissables. Mais il est un fait beaucoup plus important c’est que, sauf de rares exceptions, on ne trouve de larves dans les tissus sous-cutanés ni en été ni en automne; les premières apparaissent d’ordinaire en ce point vers le mois de février seulement.
- 2° Les observations qui se sont multipliées dans le dernier quart du siècle
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- dernier ont conduit à admettre un mode tout différent de pénétration des larves. Dès 1878, le professeur Goubaut, d’Alfort, rappelait qu’il avait autrefois trouvé, dans le canal rachidien d’une bête bovine, deux larves vivantes logées dans le tissu adipeux périmédullaire, et qu’il les avait remises pour étude à son maître Delafond (mort en 1861). En 1884, Hinriciisen publiait une observation analogue et commençait à mettre en doute la théorie de la pénétration des larves par la peau; quatre ans plus tard, après de nouvelles trouvailles, il rattachait nettement les larves rachidiennes à Y Hypoderma Dovis et émettait pour la première fois l’hypothèse de la pénétration par la bouche.
- Cette hypothèse trouvait bientôt un appui inattendu dans une découverte relative à Y Hypoderma lineatum, faite en Amérique par (b Curtick. Dans l’automne de 1890, cet observateur constatait la présence des larves de cette espèce dans les parois de l’œsophage; fin février, elles avaient disparu de cet organe et se rencontraient sous la peau. Les recherches se multiplièrent alors, surtout en Danemark, en Hollande, en Allemagne, et l’on découvrit en automne et en hiver, des larves non seulement dans l’œsophage, mais à l’entrée de la panse, dans les grandes séreuses, la rate, les reins, le canal rachidien. Il faut réserver cependant une mention spéciale aux recherches de Koorevaar, d’Amsterdam. En introduisant sous la peau d’une chèvre des larves recueillies dans le canal rachidien d’un bœuf, il les vit poursuivre leur évolution, et obtint de la pupe l’insecte parfait de Y Hypoderma Bovis. Et pour se rendre compte de l’aptitude de ces mêmes larves à des migrations actives, il en introduisit sous la peau chez des chiens : en sacrifiant ces animaux il put reconnaître qu’en très peu de temps, elles avaient gagné les organes internes les plus variés.
- Ainsi se trouvaient éclairés quelques-uns des points sujets à discussion et la théorie de la pénétration par la bouche ralliait la plupart des spécialistes. Une belle thèse de Jost, soutenue en 1907, acheva de mettre la question au point.
- Ainsi que cet exposé le laisse entendre, les chercheurs ne sont pas d’accord sur le mode d’évolution des larves. Les uns considèrent comme plus vraisemblable la théorie ancienne de Meigen : la mouche pond sur le bétail ; la larve issue de l’œuf, pénètre immédiatement sous la peau et, sans bouger, continue son évolution jusqu’à la perforation du tissu dermique.
- Les autres admettent l’évolution par la voie interne : l’animal se lèche, l’œuf éclôt dans la bouche et la larve s’insinue immédiatement dans les tissus de l’œsophage pour, de là, gagner le dos de l’animal où se termine l’évolution.
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- Laquelle des deux écoles a la vérité? Je ne saurais prendre parti. Une chose est certaine, c’est que la démonstration péremptoire n’a été faite par aucun des deux partis. La deuxième école, celle qui admet l’évolution interne, semble réunir le plus de suffrages, et, en tous cas, de remarquables recherches ont été faites pour la démonstration de cette évolution interne et les nombreux documents accumulés faciliteront la tâche des futurs chercheurs.
- Destruction. — Mais je dois revenir à des questions d’ordre plus pratique. Vous avez vu, Messieurs, les dégâts occasionnés, et, je vous ai montré le parasite et son évolution.
- N’y a-t-il pas moyen de remédier au mal? Parfaitement, tout simplement en détruisant le parasite. On peut agir de deux façons différentes : ou bien en cherchant à empêcher le dépôt des œufs sur le corps des animaux, ou bien en détruisant les larves lorsqu’elles sont parvenues sous la peau. 1° Pour empêcher la ponte, on a conseillé d’appliquer sur la peau des substances gluantes grasses ou à odeur persistante. Miss Ormeiiod adonné à cet égard des formules diverses dans lesquelles figurent notamment : goudron, soufre, acide phénique, huile de lin et surtout huile de baleine.
- D’autres ont conseillé l’établissement dans les pâturages de bosquets ou de hangars propres à fournir aux animaux une ombre protectrice, voire même d’étangs pour leur permettre d’échapper plus sûrement encore à la poursuite des femelles d’hypodermes.
- Un vétérinaire français, Péricaud, dans une série d’articles parus dans une revue professionnelle, conseillait également l’emploi externe cle l’huile empyreumatique pour la destruction des larves, qui peut être poursuivie dès que se montrent les tumeurs, c’est-à-dire au printemps.
- Cette destruction s’effectue souvent d’une façon spontanée lorsque les animaux sont mis en pâturage vers 10 h. ou midi seulement, ce qui est le cas ordinaire dans certaines contrées : les larves en effet, tombent sur le sol de l’étable et n’y trouvant pas l’abri nécessaire à la nymphose ne tardent pas à périr. Le professeur Lucet, qui avait commencé l’étude de la question avant la guerre, avait conseillé la destruction des larves en introduisant dans l’orifice des tumeurs ou bien une simple aiguille à tricoter qui tuait la larve en la perforant, ou bien une injection de teinture d’iode dans le même orifice, qui aseptisait la plaie en même temps qu’elle tuait la larve.
- 2° Mais le mode d’intervention qui semble jusqu’à ce jour le plus efficace, le plus inoffensif et le plus réellement pratique, consiste à enlever les larves du dos de l’animal par une opération simple, à la portée de tout le monde.
- En passant la main à la surface du dos, on perçoit aisément les tumeurs.
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- Pour celles qui sont tout à fait mûres une simple pression des deux doigts et la larve est expulsée de son logement (fig. 4). Si l’on sent une petite résistance, on n’a qu’à introduire dans l'orifice de la tumeur une petite pince eflilée et l’on extrait la larve (fig. 5 et 6).
- Enfin, on peut encore utiliser un troisième moyen. A l’aide d’un instrument tranchant, on pratique l’incision, après quoi, grâce à une légère pression, on en fait sortir la larve qu'on écrase 'aussitôt (fig. 7). La blessure
- Fig-, 6. Fig. 7.
- légère ainsi produite se cicatrise beaucoup plus rapidement que la perforation déterminée par la larve elle-même.
- Ces opérations connues sous le nom d’élarvement ou dévarronnagc sont recommandées depuis longtemps dans certains pays, tels que le Danemark et l’Allemagne, et divers auteurs ont précisé les conditions de son application.
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- Pour donner tous ses fruits, le dévarronnage doit être naturellement étendu à l’ensemble des animaux d’une région; d’autre part, il doit être pratiqué en premier lieu avant de mettre les animaux au pâturage; il doit être enfin renouvelé tant qu’il subsiste des larves, au moins tous les quinze jours. En Danemark, la méthode est employée depuis plus de vingt ans et les chiffres cités par le professeur Boas sont des plus intéressants à examiner.
- Je cite textuellement le professeur Boas : « Pour illustrer les effets de la guerre contre les larves de l’oestre, je citerai les résultats de quelques endroits de ce pays, où, pendant des années, on a extrait les larves du bétail. A Skaerum (par Vemb, Jutland) c’est la laiterie coopérative qui a commencé la lutte et l’a bien menée, avec beaucoup d’énergie et de soins (voir ci-dessous); l’administrateur M. Niels Villemoes, qui en a été l’âme, m’a donné des renseignements sur l’entreprise qui a eu lieu depuis 1901. De la première année, on n’a malheureusement pas de chiffres. L’année suivante 1902, on recueillait encore 22.394 larves sur 3.803 bêtes examinées, c’est-à-dire environ G par tête; en 1903, le chiffre a baissé jusqu’à 15.049, en 1904, à 11.779; en 1905 à 10.396 et en 1906 à 8.996 sur 4.092 bêtes, ce qui fait un peu plus de deux larves par tête, mais sur ces 8.996 larves, 4.980 c’est-à-dire bien plus de la moitié, furent trouvées sur 336 bêtes importées qui ainsi portaient chacune environ 15 larves, tandis que le reste 4.016 larves se partage sur 3.756 bêtes, ce qui fait environ une larve par tête. Les sociétaires qui, d’abord, regardaient le procédé d’un œil très sceptique sont d’accord que le bétail ne fait presque plus de courses de chaleur.
- District servi par la laiterie coopérative de Skaerum :
- 1902 1903 1904 1905 1906
- Vaches traitées 2.082 2.034 2.350 2.317 2.284
- Génisses et bouvillons traités. . 1.721 1.705 1.930 2.016 1.808
- Journées de travail 96 73 70 58 3/4 48
- Salaires en couronnes 288 219 210 176 144
- Larves tuées 22.394 15.049 11.779 10.390 8.996
- Dépense par tête en oeres . . . 7,5 5,8 4,9 4,0 3,
- L’autre endroit d’où l’on m’a fourni des renseignements est la commune de Raabjerg et la propriété de Gaardbogaard ; M. Jorgen Larsen a eu la bienveillance de me communiquer le nombre des larves recueillies et sur ses terres et sur le reste de la commune; elles ont été payées à 2 oeres la pièce la première année, 3 oeres les années suivantes. Voici les résultats :
- 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905
- Gaardbogaard 832 215 65 229 64 0 0
- iLe reste de la commune de Raabjerg 818 519 498 447 400 203 279
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- Les dernières années les larves ont presque toutes été recueillies vers les frontières des communes voisines, dans lesquelles on ne les recueille pas, tandis que dans le milieu de la commune on ne trouve plus que celles introduites par les bœufs importés (qui cependant sont très peu nombreux). Pendant les dernières années on n’en a vu que très rarement à Gaardbogaard, si rarement que les gens ne se sont plus donné la peine d’en demander le salaire. Intéressante l’augmentation soudaine en 1902, attribuée parM. Larsen avec raison sans doute à l’effet d’un vent du sud qui aurait apporté un certain nombre de mouches dans la commune. A Raabjerg, c’est la commune qui s’est chargée de l’affaire et les écoliers ont été intéressés par leur professeur leur enseignant la vie de l’oestre et le ravage causé par lui.
- Des résultats pareils ont été obtenus par M. Lichtenberg Hesse!, et par Svanhol-Nielsen, Svalhomsgaard ; en Angleterre on a, dans certaines régions, presque totalement exterminé les oestres. Là on exerce et l’extraction et l’application de graisse aux ouvertures.
- La cause des effets particulièrement heureux produits par ces procédés à l’égard de l’oestre, réside évidemment dans le fait que, si l’on suit un plan bien ordonné, il permet d’atteindre presque tous les oestres existants. Les difficultés ne sont plus les mêmes que lorsqu’il s’agit de la plupart des autres insectes nuisibles qui vivent au grand air ou se cachent dans la terre; d’eux on ne peut généralement atteindre qu’un nombre restreint; en tous cas, il en reste tellement que le travail devient inutile. Les larves en sont plus faciles à trouver; si l’examen est renouvelé plusieurs fois au cours du printemps et de l’été, on peut les attraper presque toutes, et il n’en restera qu’un nombre faible pour en perpétuer l’espèce.
- Des essais de dévarronnage furent également prescrits dans le Grand-Duché d’Oldenbourg; c’était là une obligation et le récalcitrant était frappé d’une amende allant jusqu’à ISO marks. Les événements survenus en 1914 ont empêché que nous soyons au courant des résultats obtenus.
- En Angleterre, la question est actuellement poussée à fond par des organisations professionnelles et le professeur (Arpenter a déjà illustré son nom à la suite d’expériences et de résultats remarquables.
- Aux Etats-Unis, les associations de tanneurs ont affecté des subventions importantes aux recherches entreprises sur l’hypoderme; en Belgique, le Syndicat des Tanneurs a repris l’étude de cette question de même qu’en Suisse.
- Tous les pays se préoccupent de la question mais c’est incontestablement au Danemark que les résultats les plus féconds ont été obtenus. Déjà, l’an dernier, un projet de loi concernant la destruction obligatoire des larves
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- d’hypoderme avait été déposé au Parlement danois. Cette année, un nouveau projet de loi a finalement été adopté, qui rend le dévarronnage obligatoire pour toute l’étendue du royaume, les administrations municipales étant tenues de prendre les lieu et place des récalcitrants.
- Qu’avons-nous donc fait en France pour tâcher de nous débarrasser du varron? En 1910 l’industrie et le négoce du cuir constituaient l’Association française pour la Destruction du Varron. Cette association fut fondée sur la proposition de notre sympathique et honoré collègue, M. Gabriel dossier, président de la Chambre syndical© des Cuirs et Peaux de Paris. M. dossier en fut non seulement le fondateur mais le président.
- Cette association publiait un bulletin périodique reproduisant les travaux des savants français et étrangers. Ses principales publications furent les travaux de MM. Vaney, Railliet, Boas, dost, Toulouse, Stub, dames Scott, B. Peter, professeur Glaeser.
- En 1913 et avec l’approbation du Ministère de l’Agriculture, l’association chargeait M. Lucet, membre de l’Académie de Médecine, assistant au Muséum d’Histoire naturelle, de prendre la direction de ses travaux.
- Elle commençait la propagande auprès des agriculteurs par des conférences, des tracts, des affiches, dont vous avez un spécimen sous les yeux et qui sont actuellement affichées par toute la France.
- Bref, tous les travaux nécessaires étaient en route lorsque survint le bouleversement de 1914; tout fut suspendu et notre distingué collaborateur M. Lucet succombait en 1915.
- A la fin de la guerre, les préoccupations étaient nombreuses pour tout le monde et la question ne fut reprise qu’en 1921. L’association était dissoute et le Syndicat général des Cuirs et Peaux de France, sur la proposition de M. Jossier et de MM. Poullain et Lepage, président et vice-président du Syndicat, décida de reprendre les travaux suspendus involontairement.
- Notre Syndicat est actuellement en démarches officieuses auprès du Ministère de l’Agriculture, et nous espérons que, dès la fin de ce mois, un accord sera intervenu qui permettra d’obtenir des résultats appréciables. Il nous faut en effet obtenir les concours officiels pour pouvoir toucher efficacement l’agriculture qui tient la clef de la réussite.
- Mais, à côté du concours officiel, nous sollicitons aussi les concours de toutes les personnalités qualifiées pour nous aider efficacement.
- Et c’est pour obtenir le vôtre, Messieurs, que je viens d’avoir l’honneur de faire devant vous ce trop long exposé.
- La Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale peut nous rendre les plus grands services par son autorité et la diffusion de ses publications;
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- chacun de ses membres, dont beaucoup louchent de près à l’agriculture, peut faire connaître les pertes occasionnées par l’hypodenne et encourager, sinon même provoquer, toutes les mesures de destruction. J’espère vous avoir démontré le préjudice énorme causé à la richesse nationale en même temps que la possibilité d’y porter remède.
- C’est donc votre concours à tous, Messieurs, que je viens solliciter au nom de l’industrie et du commerce du cuir, certain que mon appel sera entendu.
- Gaston Tainturier.
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- INDICATEUR DE VITESSES DE ROTATION 1]
- On a imaginé de nombreux appareils indicateurs de vitesse, dans lesquels la vitesse est mesurée par l’intermédiaire d’un organe chronométrique susceptible de définir des temps ou des espaces constants. En particulier, dans beaucoup de ces appareils, la vitesse est mesurée par l’espace parcouru par un mobile animé d’une vitesse de rotation proportionnelle à celle à mesurer, pendant un temps fixe déterminé. C’est la définition même de la vitesse moyenne pendant ce temps, qui sera d’ailleurs pris suffisamment court pour que, pratiquement, cette vitesse moyenne puisse être considérée comme une vitesse à un instant donné.
- Tous les appareils de cette classe ont l’avantage de donner une mesure chronométrique de la vitesse dont l’exactitude n’est plus fonction de la tension d’un ressort comme, par exemple, dans les appareils à force centrifuge ou magnétique. Ils définissent de plus la vitesse à un instant donné par une vitesse moyenne pendant un certain temps, ce qui assure une grande stabilité de l’aiguille indicatrice et une grande commodité de lecture.
- L’indicateur de vitesse décrit ici, est également un appareil chronométrique, mais il définit la vitesse à mesurer par l’espace parcouru pour un mobile animé de cette vitesse, non plus pendant un temps constant, mais pendant un temps qui est lui-même fonction de cette vitesse à mesurer.
- Dans cet appareil, l’indication de la vitesse moyenne pendant un temps très court à partir d’un instant, qui peut être pratiquement considérée comme la vitesse instantanée à cet instant, est donnée par la position du point de rencontre de deux mobiles se déplaçant sur un même cercle en sens inverses. Ces deux mobiles partent du même point au même instant, le premier est animé d’une vitesse proportionnelle à celle à mesurer, le second est animé d’une vitesse de comparaison obéissant à une loi déterminée qui pourra d’ailleurs être quelconque, pourvu que cette vitesse du second mobile ne soit pas constamment proportionnelle à celle du premier.
- La figure théorique (fig. 1) montre : en A, le premier mobile se déplaçant
- (1) Communication faite par l’auteur en séance publique du Conseil, le 3 février 1923. Voir le Bulletin de mars 1923, p. 226-228.
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- dans un sens sur le cercle 0; en 11, le second mobile se déplaçant en sons inverse sur le môme cercle avec une vitesse de comparaison obéissant à une loi déterminée. Les deux mobiles A et 11 partent du même point au même instant et viennent se rencontrer en A' et 11' en un point S dont la position sert de mesure à la vitesse de A.
- La figure schématique (fig. 2) montre une réalisation mécanique de l’appareil.
- L’appareil se compose d’une platine P et d’un pont p entre lesquels tournent les organes mobiles ; le premier mobile A est représenté par un crochet l portant un e goupille 2, pivoté en 3 sur une roue 4 commandée à une vitesse proportionnelle à celle à mesurer et maintenu fermé vers le centre de la roue par un ressort 5. Le second mobile est représenté par un bras
- 0, solidaire d’un balancier 8, analogue à un balancier d’horloger.e et rappelé en sens inverse de la rotation de la roue 4 par un ressort spiral 13.
- Fig. 2. — Schéma d'une réalisation de l'indicateur de vitesses.
- Lorsque la roue I tourne dans le sens de la (lèche, la goupille 2 vient buter contre le bras 0 et l’entraîne en remontant le balancier 8, mais cette butée
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- ne se fait qu’après que la goupille 2 a remonté une rampe 7 clu bras 0 et ouvert ainsi le crochet 1. Arrivée à un point fixe déterminé, la goupille 2 est soulevée par une came fixe 12 suffisamment pour dégager le bras 6, qui est à ce moment arrêté dans son mouvement de remontée par une butée fixe. A partir de ce moment, le crochet 1 continue à tourner, le bras 6 part en sens inverse avec une vitesse de comparaison déterminée par la loi de détente du balancier et la position de leur nouveau point de rencontre pourra servir à mesurer la vitesse de la roue ht. Le jeu de l’appareil recommence ainsi de nouveau à chaque tour.
- La position de ce point de rencontre, mesurant la vitesse, est alors matérialisée par une aiguille indicatrice 9 montée à friction sur le dessus du pont/). Cette aiguille 9 porte une goupille 10 qui peut être entraînée dans le sens de sa rotation par le crochet 1 mais seulement lorsqu’il est fermé et dans le sens de la détente du balancier par le bras G. Cette aiguille sera alors toujours amenée au point de rencontre du crochet et du bras, et y restera puisque à partir de ce moment le bras entraîné par la goupille du crochet sera remonté en sens inverse de la détente du balancier et que, d’autre part, le crochet sera ouvert comme nous l’avons vu et n'entraînera plus la goupille de l’aiguille.
- On voit finalement que dans cet appareil, la vitesse est mesurée comme nous le disions au début par l’espace parcouru par le crochet l, animé d’une vitesse proportionnelle à celle à mesurer pendant un temps mesuré par le balancier 8, jouant le rôle d’organe chronométrique, mais ce temps est fonction de la vitesse à mesurer et diminue en fonction de l’augmentation de cette vitesse.
- La vitesse de comparaison du second mobile 6, déterminée par la loi de détente du balancier 8, est indépendante de la vitesse à mesurer; elle est de la forme v = f (t). Mais cette vitesse de comparaison pourrait tout aussi bien dépendre de la vitesse à mesurer v' et être de la forme : v = F (t, v) ; le point de rencontre des deux mobiles 6 et 1 n’en continuera pas moins à pouvoir servir de mesure à la vitesse. Il faut seulement faire une restriction pour le cas où la fonction r = F (/, v') prendrait la forme v = \iv'xf(t) et où la vitesse de comparaison serait constamment proportionnelle à la vitesse à mesurer; dans ce cas, en eiïet, le point de rencontre des deux mobiles 1 et 6 deviendrait fixe et indépendant des variations de la vitesse.
- Cette remarque est importante car elle a permis, en donnant à la vitesse de détente du balancier, une forme r = FÇ, v') d’égaliser les graduations de l’appareil qui, sans cela, vont en se resserrant de plus en plus à mesure que les vitesses à mesurer augmentent. Dans ce but, le bras G est monté libre sur l’axe du balancier 8 et est rendu solidaire de ce balancier par l’inter-
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- INDICATEUR DE VITESSES DE ROTATION, SYSTÈME A. SÉGUIN.
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- médiaire d’un petit ergot 11. Cet ergot permet au bras G de remonter le balancier mais, lorsque ce bras s’arrête contre sa butée après avoir été libéré de son entraînement par la goupille 2, laisse le balancier continuer son mouvement par inertie et amortir librement son lancer aArant de revenir en .arrière rattraper le bras G. Le mouvement de retour du balancier 8, ou mouvement de comparaison, dépend donc de cette période d’amortissement qui dépend elle-même de la vitesse de remontée du balancier, c’est-à-dire de la vitesse à mesurer.
- Le mouvement de lancer du balancier étant d’autant plus allongé que la
- vitesse à mesurer est grande, les graduations de l’appareil seront finalement sensiblement équidistantes pour toutes les ATitesses.
- On remarquera en outre que, à vitesse constante, l’aiguille indicatrice n’est plus en rapport avec aucun organe mobile de l’appareil, ce qui lui assure une stabilité parfaite. On peut, de plus, entre le point d’attaque de cette aiguille par le balancier et son point d’attaque par le crochet, ménager un angle mort déterminé permettant à l’aiguille de ne modifier son indication que pour une variation de vitesse donnée, c’est-à-dire d’avoir une apé-riodicité donnée.
- Cet indicateur de vitesses présente une réalisation mécanique particulièrement simple, comme on peut s’en rendre compte sur la figure 3 qui est une photographie de l’appareil hors de sa boîte. La figure i représente l’appareil fermé avec son cadran.
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- BULL. DE LA SOC. d’eNCOURAG. POUR i/lNDUSTRIE NATIONALE. — OCTOBRE 1923.
- MACHINE AUTOMATIQUE A MULTIPLIER1
- Les machines à multiplier peuvent se diviser d’une façon générale en deux classes.
- La première comprend les machines effectuant la multiplication par additions successives. Ces machines ne sont en somme que des machines à additionner; et pour effectuer par exemple le produit 1) X 5, additionnent 0 neuf fois, en faisant passer 5 neuf fois dans leur totalisateur.
- La seconde classe comprend les machines à multiplier directement, qui, pour effectuer le produit 9 x 5, permettent de faire passer directement dans le totalisateur de la machine le résultat 45 do ce produit. Dans ce hut, ces machines comportent des séries d'organes multiplicateurs représentant les produits deux à deux des nombres de 0 à 9 et l’inscription sur la machine des deux facteurs 9 et 5 suffît pour amener celui de ces organes représentant le produit 45 = 9x5 en position pour actionner le totalisateur.
- Les types de ces machines à multiplication directe sont représentés par les machines de Bollée et de Barbour. Dans la machine de Bollée, les organes multiplicateurs sont représentés par des tiges dont les longueurs sont proportionnelles aux produits représentés et forment une véritable table de Pythagore matérialisée.
- Dans la machine de Barbour, les organes multiplicateurs sont au contraire représentés par des crémaillères disposées sur la surface d’un cylindre parallèlement à son axe et ayant successivement des nombres de dents proportionnels aux produits succesifs deux à deux des nombres de 9 à 9.
- Ces machines, permettant d’obtenir directement un produit de deux nombres de 0 à 9, procèdent alors pour effectuer la multiplication de nombres de plus de deux chiffres en suivant la règle arithmétique de la multiplication. Pour effectuer par exemple le produit 123 x 456, la machine commencera par effectuer le produit partiel Î23x6 en faisant passer dans le totalisateur à leur rang d’unité respectif les produits 6 X 1, (ÎX2, 6 x 3. Ce premier produit partiel obtenu, la machine effectuera alors le second
- (1) Communication faite par l'auteur en séance publique du Conseil le 3 février 1923. Voir le Bulletin de mars 1923, p. 220-227.
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- MACHINE AUTOMATIQUE A MULTIPLIER, SYSTÈME A. SÉGUIN.
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- produit partiel 123x5 en faisant passer dans le totalisateur, à leur rang d’unité respectif, les produits : 5 X J, 5 x 2, 5 x 3. Il en sera de même pour les produits partiels successifs qui, s’additionnant successivement en passant dans le totalisateur, donneront finalement le produit cherché.
- La machine à multiplier décrite ici est du type des machines à multiplication directe, mais elle est caractérisée par le fait qu’elle suit la règle de la multiplication algébrique des polynômes en considérant les chiffres des nombres à multiplier comme les coefficients d’un développement suivant les puissances de 10. Cette façon de procéder permet en particulier d’obtenir directement les chiffres successifs du produit sans passer par la formation des produits partiels et de réaliser ainsi, sous une forme particulièrement simple, une machine à multiplier entièrement automatique. Les deux facteurs sont en effet inscrits sur la machine au début de l’opération et il ne reste plus alors qu’à effectuer une manœuvre purement mécanique indépendante des facteurs inscrits, pouvant être obtenue par un moteur électrique par exemple, pour avoir le résultat cherché de l’opération.
- Avant de décrire brièvement la machine, nous allons voir sous quelle forme se présente la multiplication algébrique de deux nombres dont les chiffres sont considérés comme les coefficients d’un développement suivant les puissances de 10 et comment les différents termes de ce produit peuvent être obtenus grâce à l'inversement de l’un des facteurs par une règle facile à trad uire mécaniquement.
- Prenons par exemple un produit à effectuer : 123x 450. Considérons les chiffres de ces nombres comme les coefficients d’un développement suivant les puissances de 10 et faisons la multiplication comme un produit de deux polynômes; nous obtenons alors :
- 102 X 1 + 101 X 2 + 10» X 3 10X4+ 101 x :j + 10° X 6
- 10A4 X 1) A 10++ X1+ 4x 2,) + 10+6 X 1+'5x2 +4x3) + 10+6x2 + 5 X 3j + 10+6X 3)
- Remarquons que les coefficients des puissances successives de 10 au produit, c’est-à-dire les chiffres successifs du produit cherché, peuvent s’obtenir de la façon suivante.
- Ecrivons d’abord l’un des facteurs puis en dessous l’autre facteur renversé. Déplaçons ce facteur renversé en dessous du premier de façon à faire venir successivement en correspondance verticale les différents chiffres de ces deux facteurs les uns avec les autres. Nous obtenons ainsi 5 combinaisons comme représentées plus loin. Si alors, pour chacune de ces combinaisons, nous faisons successivement la somme des produits des chiffres en correspondance verticale, nous obtenons les chiffres successifs du produit cherché.
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- MACHINE AUTOMATIQUE A MULTIPLIER. — OCTOBRE 1923.
- Il ne restera plus qu’à faire le report des dizaines s’il y a lieu, pour avoir le produit définitif.
- 123 123 123 123 123
- 651 654 634 654 634 (1,
- 4;<1 5 X 1 + 4 x 2 6xl + 5x2 + 4x3 6 X 2 + 5 X 3 6 x 3.
- Ce sont ces opérations successives représentées dans le tableau (1) ci-dessus que réalise la machine, pour obtenir successivement les termes successifs du produit :
- Les deux facteurs étant incrits sur la machine, cette dernière devra donc :
- S--Et. I
- IL
- 1 09
- 1 O 9
- FlhôTT
- Vbgk
- 09
- | 10 9!
- -K ^
- jyvwiï é/èi'Qq
- 43
- 2 2 2 !
- ü ;; - ; i 1 : ; ^ -
- w 3 3 W 3 i .J
- T
- X'f/
- Fig. 1. — Vue schématique de la machine.
- 1° réaliser l’inversement d’un des facteurs et l’amener dans ses différentes positions successives par rapport à l’autre facteur;
- 2° faire à chaque position le produit des chilTres en correspondance de ces deux facteurs;
- 3° à chacune de ces positions, faire la somme de ces produits qui représentera un terme du résultat cherché et le faire passer à son rang- d’unité sur un totalisateur à report de dizaines sur lequel se lira ce résultat.
- Nous allons montrer brièvement les dispositions mécaniques permettant de réaliser ces trois points pour arriver finalement au produit cherché. Le schéma (fig. 1) représente une vue de face de la machine, et à droite une de profil en coupe; la figure 2 représente une photographie d’un modèle de démonstration de la machine, les mêmes lettres de références correspondant aux mêmes organes dans les deux figures.
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- MACHINE AUTOMATIQUE A MULTIPLIER, SYSTÈME A. SÉGUIN.
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- La machine se compose essentiellement d’un bâti formé de deux flasques. 1 et 2, réunis par des entretoises 3, et sur lequel est monté un arbre horizontal X. Sur cet arbre sont montés des cylindres A, en nombre égal au nombre maximum de chiffres du premier facteur, ici trois. Ce sont ces; cylindres qui constituent les organes multiplicateurs dont nous avons parlé plus haut et qui sont chargés de faire passer directement dans le totalisateur de la machine un produit de deux nombres quelconques de 0 à 9. Pour cela, chacun de ces cylindres porte sur sa surface des crémaillères successives disposées parallèlement à son successivement proportionnels aux produits successifs des nombres de 0 à 9 par les nombres de 0 à 9. Chaque cylindre possédera d’ailleurs 200 crémaillères puisque, pour représenter un produit, il faudra une crémaillère pour représenter le chiffre des unités et une crémaillère pour représenter le chiffre des dizaines.
- On pourra ainsi amener une crémaillère d’un cylindre représentant un produit quelconque, à venir se placer suivant un axe déterminé SS' en faisant tourner ce cylindre. La position angulaire de chaque cylindre est déterminée par la position (P) de ce cylindre par rapport à un bras B dont il dépend et parla position (P') d’une butée mobile C qui vient arrêter ce bras B. La position (P) est obtenue en faisant tourner à la main le cylindre par rapport à son bras B et la position (P') en déplaçant à la main longitudinalement la butée C.
- Les cylindres A portent sur leur pourtour des graduations de 0 à 9 dont les chiffres viennent se déplacer devant un index fixe lorsque ces cylindres tournent, et peuvent former un nombre. Les butées mobiles C se déplacent longitudinalement devant des échelles graduées et peuvent également former un nombre.
- Les bras B sont solidaires des cylindres A par l’intermédiaire de tubes concentriques T, de telle sorte que l’ordre de ces bras représente l’ordre inversé des cylindres. L’ensemble des butées C peut se déplacer en face des bras B parallèlement à l’axe des cylindres A.
- Lorqu’une butée C, marquant comme on l’a vu un chiffre, arrête un bras B correspondant à un cylindre, marquant comme on l’a vu un autre
- axe et ayant des nombres de dents
- Fig. I. — Vue schématique de la machine.
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- MACHINE AUTOMATIQUE A MULTIPLIER. — OCTOBRE 1923.
- chiffre, la crémaillère de ce cylindre qui se trouve suivant l’axe SS est celle qui représente le produit de ces deux chiffres.
- Si alors, on marque comme on l’a vu un premier nombre au moyen des cylindres A et un second nombre au moyen des butées C; si ces butées h représentant le second nombre sont, par rapport aux bras 11 représentant le premier nombre inversé, dans des positions correspondant à celles de l’une des combinaisons du tableau 1, la somme des dents des crémaillères des cylindres A qui seront suivant l’axe SS' représentera le terme du produit correspondant à cette combinaison. Les butées, en se déplaçant par rapport aux bras il, réaliseront d’ailleurs les combinaisons successives du tableau (1).
- Pour avoir le produit des deux nombres, il subira alors à chaque combi-
- Fig. 2. — Vue d'un n.o lèle de démonstration.
- naison de faire tourner les tambours successifs d un totalisateur à report de dizaines de quantités proportionnelles à la somme des dents des crémaillères qui se trouveront suivant l’axe SS'.
- Pour cela, un totalisateur à axe vertical K monté sur un chariot mobile II, peut se déplacer suivant l’axe SS' parallèlement à l’axe des cylindres A au moyen d’une tige P, et d'une poignée extérieure Y . Les tambours du totalisateur sont dentés extérieurement et, pendant ces déplacements, le tambour qui se trouve en face des cylindres vient engrener successivement avec les crémaillères des cylindres A qui se trouvent suivant 1 axe SS et tourne d une quantité proportionnelle à la somme des dents de ces crémaillères. Ce totalisateur peut d’autre part se déplacer verticalement le long de son axe pour amener ses différents tambours en face des cylindres. Ces tambours sont gradués sur leur pourtour de 0 à 9, et la lecture du produit se fait dans un voyant fixe.
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- Les déplacements de l’ensemble des butées G par rapport aux bras B et les déplacements longitudinaux du totalisateur sont contrôlés par des échappements qui sont déclenchés automatiquement à la fin de chaque déplacement du totalisateur parallèlement aux cylindres. Chacun de ces déplacements fera alors passer à son rang sur le totalisateur un terme déllnitf du produit.
- Pour réaliser un produit quelconque, il suffira finalement d’inscrire les deux facteurs comme on l’a vu au moyen des cylindres A et des butées G et d’imprimer à la poignée V des mouvements alternatifs de va-et-vient jusqu’au passage dans le totalisateur du dernier chiffre du produit. Ce produit se lira alors dans le voyant.
- Cette machine se présente sous une forme mécanique simple du fait qu’elle évite de passer par les produits partiels successifs. Il n’y aura jamais pendant les mouvements de la machine plusieurs tambours du totalisateur actionnés en même temps et le report des dizaines pourra se faire directement d’un tambour sur l’autre, sur des tambours non actionnés.
- La commande du mouvement de la poignée Y peut se faire électriquement et il suffira alors, les deux facteurs étant et restant d’ailleurs inscrits sur la machine, de mettre en marche le moteur pour obtenir le produit cherché.
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- LA CORRECTION DES LUMIÈRES ARTIFICIELLES RICHES EN RADIATIONS NOCIVES POUR L’ŒIL
- La teinte de la lumière fournie par un corps solide chauffé dépend surtout de la température à laquelle est porté ce solide. Plus cette température est élevée et plus les radiations sont riches en bleu, violet et même ultraviolet.
- L’expression mathématique de ce fait est donnée par la loi dite du déplacement et qui est due à Wien : le produit de la longueur d’onde (1) qui occupe la position du maximum dans la courbe spectrale de l’énergie du
- fl) Rappelons que la longueur d’onde, qu’on désigne par X, est le chemin parcouru par la lumière pendant une oscillation complète de la molécule vibrante qui, dans la théorie des ondulations, est l'origine du mouvement lumineux.
- Malgré la vitesse énorme de la lumière, 300.000 km : sec, les radiations xûsibles
- ont des longueurs’d'onde de l’ordre du sTqqq de millimètre. En prenant comme unité
- 1
- le j-qqq de millimètre qu’on désigne par a, on a :
- X rouge = 0,8g À vert = 0,5fjt. X violet = 0,3o;a.
- 11 existe avant le rouge toute une série de rayons obscurs, dits infra-rouges, s’étendant de 0,8a à 120a; ces rayons étaient appelés autrefois rayons calorifiques, parce qu’ils sont décelés par clés procédés thermométriques.
- Après le violet visible, on trouve, grâce à la photographie, une autre zone de rayons invisibles appelés ultra-violets; ils s’étendent de0,3o;aà 0,1a. Ces derniers rayons, découverts par Schumann, sont arrêtés par 1 mm d’air.
- En T. S. F., les longueurs d’onde actuellement employées sont comprises entre 300 m et 20 km. Pour la Tour Eiffel, X = 2.600 m, et la fréquence du courant oscillant qui prend naissance dans l’antenne est de — , soit un peu plus de
- 2,6 km
- 100.000, valeur qui représente le nombre d’oscillations de ce courant à « haute fréquence ».
- 2 600 m
- Il faudrait multiplier encore ce nombre par - (rapport de leurs lon-
- r 0,000 000omv
- gueurs d’onde) pour avoir la fréquence du rayon lumineux, les vibrations lumineuses et hertziennes étant transmises par le même milieu élastique, « l’éther » des physiciens.
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- CORRECTION DES LUMIÈRES ARTIFICIELLES PAR DES ÉCRANS.
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- corps rayonnant, par la température absolue de ce corps, est égal à une constante :
- A m 0=2940.
- Ainsi le soleil, dont la température est voisine de 0.000°, a le maximum de l’énergie de son spectre vers 0,o4y (radiation verte).
- L arc qui est à 3.000° présente ce maximum vers 0,8g, rouge à peine visible, et la lampe à incandescence à 1,2p., c’est-à-dire dans l’infra-rouge.
- Il résulte de ces considérations générales que les lumières artificielles et l’arc lui-même paraissent rouges par rapport aux radiations solaires et dénaturent plus ou moins la teinte de certaines étoffes.
- C est dans le but de faire des comparaisons correctes de teintures qu’on a imaginé récemment un certain nombre de lampes fournissant une lumière comparable à celle du jour.
- Pour cela, on se contente d'absorber, par des écrans en verre bleu spécial, l’excès de radiations rouges renfermé dans la radiation totale des lampes artificielles.
- 11 va de soi que le rendement optique de tels systèmes est déplorable. Je citerai une lampe de 2.000 bougies en radiations totales, qui tombait à 80 bougies lorsqu’on la munissait de son écran bleu absorbant le rouge, l’orange et le jaune.
- Il a été présenté à la Société d’Encouragement un appareil à un autre point de vue; son inventeur semble croire que la radiation du jour est la meilleure pour la vue et que par conséquent la lampe la meilleure sera celle qui fournira la répartition spectrale s’en rapprochant le plus.
- Ce point de vue est faux et on est tout à fait d’accord aujourd’hui pour admettre que ce sont les radiations les plus réfrangibles (violet et surtout ultra-violet) qui sont dangereuses pour la rétine.
- La conséquence des faits présentés est que les luminaires modernes à bon rendement, parce que fonctionnant à haute température, sont plus mauvais pour l’œil que la torche de nos pères, la bougie ou les anciennes lampes à huile ou à incandescence à fil de charbon (température 1.800°).
- Cependant, ces lampes modernes se rapprochent plus de la lumière du jour que la lampe Carcel.
- Comment expliquer ces contradictions apparentes?
- Etant donné l’intérêt de cette question, qui est peu connue de certains inventeurs, le Comité des Arts économiques a décidé de publier la présente note.
- La température du soleil étant voisine de 6.000°, il est bien certain que cet astre doit nous envoyer des radiations très riches en ultra-violet et qui,
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- RADIATIONS NOCIVES POUR L OEIL.
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- par conséquent, seraient très nocives pour l’œil. C’est en elïet ce qui se produirait si l’atmosphère terrestre ne se chargeait de liltrer ces radiations et de les débarrasser de leurs terribles rayons qui auraient lot fait de détruire toute vie à la surface du globe.
- Ces rayons ultra-violets, qu’on a étudiés jusqu’à 0,1 pan moyen de spec-trographes en lluorine fonctionnant dans le vide (car 1 mm d’air les arrête complètement), sont appelés abiotiques et on connaît leur rôle dans la stérilisation de l'eau par la lampe à mercure en quart/.
- L’absorption de ces rayons par les hautes régions de l’atmosphère a pour conséquence d’y Caire naître de l’ozone dont le rôle utile est bien connu dans l’air de la campagne et qui manque malheureusement dans l’air des villes.
- Ce n’est donc pas en munissant les lampes modernes d’écrans bleus qu’on les améliorera du point de vue de l'hygiène de l’œil, mais au contraire en se servant d’écrans à teinte plutôt jaune clair (I) et absorbant énergiquement toutes les radiations de ).<<0,ip.
- De tels écrans existent déjà et on fabrique industriellement des verres spéciaux destinés à Caire des ampoules pour lampes électriques ou des cheminées pour les manchons à incandescence par le gaz.
- Ces verres, qui ne font perdre que 3 p. 100 des radiations lumineuses, arrêtent complètement l’ultra-violet; ils servent aussi comme verre de lunettes aux alpinistes.
- Charles Fera.
- (1) Cette indication de couleur n’est cependant pas absolue. Nous avons vu que les rayons nocifs ultra-violets sont invisibles-, c'est d’ailleurs ce qui les rend si dangereux car leur présence ne se décèle que par des troubles de la vue et non par la cou leur.
- Toutefois, en général, les écrans qui absorbent l'extrémité violette du spectre, et qui sont jaunes par conséquent, étendent généralement leur action sur la région voisine occupée par l’ultra-violet.
- L’étude photographique d’un spectre riche en ultra-violet avant et après interposition du verre étudié, et cela au moyen d’un spectrographe en quartz (transparent pour l’ultra-violet), permet seule de déterminer à ce point de vue la valeur réelle d’un écran absorbant.
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- TRAVAUX DE LA COMMISSION D’UTILISATION DU COMBUSTIBLE^
- Ministère des Travaux publics.
- Dixième Rapport (2).
- Parmi les industries, la métallurgie et l’industrie des chemins de fer sont les deux plus grosses consommatrices de charbon. A l’époque actuelle, en raison des événements survenus depuis 1914 et de la réduction delà production métallurgique, les deux consommations sont du même ordre; en temps normal, avant la guerre, la métallurgie venant en tête. En 1923, sur un ensemble de consommation de 64.800.000 t de combustibles minéraux (le coke étant remplacé par la quantité de houille correspondante), les usines productives de fonte, fer et acier consommèrent 12.300.000 t soit plus de 19 p. 100 du total. En cette même année, les chemins de fer n’entraient dans la consommation du combustible que pour 9 millions de tonnes, soit 14 p. 100 du total.
- A cette consommation de 113 millions de tonnes correspondaient, d’une part la coulée de 3.200.000 t de fonte et, d’autre part, tant par la transformation de la plus grande partie de cette fonte que par l’élaboration de vieux fers, riblons, etc., la fabrication de 6 millions de tonnes de produits bruts, dont 4.700.000 t d’acier (lingots et moulages), 330.000 t de fer et d’acier soudé et 930.000 t de fonte de moulage.
- Il ne doit pas être perdu de vue que ces chiffres, se rapportant à la France d’avant guerre, ne comprenaient pas la partie de la Lorraine qui est maintenant redevenue française et dont la seule production de fonte, durant la seule année 1913, fut de 3.400.000 t ce qui, en admettant une mise au mille de 1.100 à 1.200 kg de coke par tonne de fonte, implique une consommation de coke équivalant à environ 3 millions de tonnes de houille crue.
- Lorsque, dans un avenir que nous espérons prochain, les usines des départements dévastés auront relevé leurs ruines et que, dans son ensemble, la sidérurgie française, avec l’appoint des usines lorraines et un outillage moderne à grande capacité de production, se trouvera placée dans des conditions favorables d’activité etdedéve-
- (1) Journal officiel du 9 juin 1923.
- (2) Voir les neuf premiers rapports dans les Bulletins de : janvier 1921, p. 121 à 127; — mars 1921, p. 280 à 301; — mai 1921, p. 476 à 507; — octobre 1921, p. 1088 à 1121; — janvier 1922, p. 30 à 78; — juin 1922, p. 505 à 399; — août-sept.-octobre 1922, p. 817 à 838; — mars 1923, p. 195 à 209; — mai 1923, p. 330 à 375.
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- 1030 L’ÉCOXO.UIE DE COMBUSTIBLE EN MÉTALLURGIE. — OCTOBBE 1023.
- loppement, on voit par ces chiffres du passé combien sera considérable la demande de combustible des métallurgistes. La question des économies réalisables sur celte demande offre donc un intérêt de premier ordre.
- Or, ces économies peuvent être importantes. Elles sont à rechercher dans deux directions.
- D’une part les hauts fourneaux et les fours à coke étant des producteurs de gaz combustible, il est rationnel de lier ensemble les différentes parties de la fabrication du métal, depuis le minerai jusqu’aux produits finis, de manière à utiliser sur place et dans les meilleures conditions la totalité de ces gaz aux divers chauffages et à la production de la force motrice. Sans doute, cette formule entraîne des sujétions et, selon les circonstances de lieu et de temps, elle pourra n’être pas intégralement réalisable avec avantage. Il n’en est pas moins vrai que, du point de vue de l’économie de combustible, une grande aciérie complète doit théoriquement se concevoir comme employant pour matières premières le minerai et la houille crue et comme fabriquant son coke et sa fonte avant de transformer celle-ci en lingots, puis en laminés.
- D’autre part, dans chacune des parties de cet ensemble, il faut s’ingénier de toute façon à porter au maximum le rendement thermique ou thermodynamique des diverses opérations, à éviter tout gaspillage de chaleur, bref à rendre aussi satisfaisant que possible le bilan des calories.
- C’est à ce double point de vue que la question a été étudiée, dès 1919, devant Ylron and Steel Instituts, par le professeur William A. Bone, sir Robert Hadfield et M. Alfred Hutchinson (1). Leur rapport s’attachait à établir que, dans une usine moderne comprenant fours à coke, hauts fourneaux, aciérie Martin et laminoirs, il devrait suffire de 1,60 t à l,7o t de bonne houille à coke fournie à la cokerie pour assurer la totalité des services de l’usine sans dépense de charbon supplémentaire.
- C’est à des conclusions analogues, et au moins aussi favorables dans leur ensemble, que M. de Loisy a été conduit, dans le remarquable mémoire qu’il a présenté lors de la discussion à laquelle a donné lieu, en 1920, devant la Société des Ingénieurs civils de France (2), la question de l’utilisation rationnelle des combustibles. M. de Loisy envisage comme type une usine complète, fonctionnant suivant le procédé Thomas et produisant par an 300.000 t de laminés. La fonte Thomas exigeant, pour le bon fonctionnement du haut fourneau, une quantité de coke quelque peu supérieure à la fonte Martin, il considère que cette usine consommera, sous forme de coke, 1,8 t de houille par tonne de produit laminé; mais, par contre, les gaz des fours à coke et des hauts fournaux, d’après ses calculs, non seulement suffiront à la totalité du fonctionnement de l’usine, mais laisseront un excédent, et cela en l’état actuel des procédés de chauffage et de fabrication. Quant au perfectionnement de ces procédés, il mentionne comme désirables à la cokerie, la récupération de chaleur du coke détourné, aux hauts fourneaux, l'augmentation du rendement des cowpers par réduction de l’excès d’air comburant et rapidité de l’allure; à la centrale, l’élévation du coefficient de charge et la récupération de la chaleur des gaz brûlés; à l’aciérie Thomas, le renvoi des chutes, partie au convertisseur et
- (1) Journal of lhe tron and Steel Instilute, U) 19, n" II, pages 11 à a1 2.). — Report on fuel economy and consomptions in the manufacture of iron and Steel, presented on belialf of the British fuel economy Committee. — Voir aussi la discussion, p. 97 à 125, et la correspondance, p. 123 à 13S.
- (2) Séance du 25 juin 1920. — Bulletin de La Société des Ingénieurs civils de France, mémoires, 1020, p. 303-ooG.
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- partie au haut fourneau; aux laminoirs, la réduction de l’énergie absorbée parla marche à vide; et pour l'étude du tout et l'efficacité de la guerre aux gaspillages, la surveillance et la mesure des débits gazeux et des quantités de chaleur correspondantes.
- C’est également sous la forme de l’analyse du fonctionnement d’une usine type que l’on trouvera la question présentée et discutée dans le rapport ci-après de la 2e sous commission, compte tenu de l’état actuel des perfectionnements et des conceptions qu’il est aujourd’hui permis de considérer avec assurance comme pratiquement réalisables
- Le Secrétaire, Le Vice-Président de la Commission,
- Lancrenon. Walckenaer.
- L’économie de combustibles dans une grande usine sidérurgique.
- Depuis qu’elle est rentrée en possession des riches territoires ferrifères que la guerre de 1870 lui avait arrachés, la France se trouve dans la nécessité de devenir un des premiers pays exportateurs de produits sidérurgiques du monde. A.la capacité annuelle d’élaboration de 10 à 11 millions de tonnes de fonte et d’aciers sur laquelle il n’est pas exagéré de tabler, les besoins nationaux n’opposent, en effet, qu’une consommation moyenne probable de o à G millions de tonnes : c’est donc la moitié de sa production qu’elle devra, dans l’avenir, en temps normal, écouler à l'extérieur. Dans ces conditions, les métallurgistes français ont l’intérêt le plus immédiat à chercher, par tous les moyens, à économiser la bouille, facteur prépondérant de leurs prix de revient, pour pouvoir affronter avec succès l’âpre concurrence qui se manifeste sur les marchés mondiaux.
- Par ailleurs, cette économie, que la compression indispensable des coûts de fabrication impose aux techniciens, se présente, de jour en jour, comme une nécessité plus impérieuse, lorsqu’on considère l’indigence du sous-sol national en charbon et le recours que les industriels sont contraints d’avoir à l'importation pour compenser le déficit des ressources du territoire.
- Alors, en effet, que, d’après les indications les plus dignes de foi des géologues, les réserves de houilles peuvent être évaluées à :
- 300 milliards de tonnes pour l’Angleterre;
- 400 milliards de tonnes pour l’Allemagne ;
- 4.000 milliards de tonnes pour les Etats-Unis, celles de la France atteignant à peine 18 milliards de tonnes : le mot « indigence » n’est donc pas excessif pour caractériser l’état de notre pays en matière de charbon. En conséquence, toutes les volontés doivent être tendues vers la meilleure utilisation de ce combustible dont nous sommes si pauvres, dont nous n’extrayions de nos mines, avant la guerre, que les deux tiers de notre consommation annuelle, et dont l’excédent de nos besoins sur notre production, qui ne saurait que croître dans l’avenir, doit être couvert par l’appel à l’étranger, au risque d'entraver le rétablissement si urgent de notre balance commerciale.
- Pour répondre aux préoccupations ministérielles qui ont donné naissance à son
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- institution, la Commission d’Utilisation des Combustibles se doit d’étudier l’ensemble des résultats qui ont été obtenus, ces derniers temps, par les métallurgistes, dans les recherches qu’ils ont entreprises pour réduire au minimum leur consommation de houille; il semble que la mise au point de l’état actuel de la question, dans ce domaine particulier, soit susceptible de servir non seulement la sidérurgie, principale intéressée, mais l’industrie française tout entière, qui, par voie de comparaison pourra trouver, dans le présent rapport, des indications susceptibles de suggérer à ses techniciens l’application d’améliorations ou de modifications heureuses aux formules habituelles de fabrication ou d’exploitation.
- Nous nous proposons ici, après avoir donné un schéma de l’établissement métallurgique choisi comme type, de comparer succinctement aux quantités d’énergie calorifique ou électrique nécessaires à la marche des ateliers, les quantités de chaleur contenues dans les gaz de fours à coke ou de hauts fourneaux en ne faisant intervenir que la quantité de houille suffisant strictement à la fabrication du coke d'alimentation des fourneaux : nous serons ainsi amenés à constater, à notre tour, qu’il n’est point utile, dans une installation bien conçue, bien conduite et munie d’un bon outillage moderne courant, de faire intervenir des tonnages complémentaires de charbon. Nous chercherons, ensuite, à préciser de façon générale les errements à suivre pour arriver à cette utilisation optima des combustibles : nous nous efforcerons, chemin faisant, en suivant dans leur ordre naturel les diverses phases de la fabrication, de présenter les économies de houille ou les récupérations supplémentaires de chaleurs, qui peuvent être réalisées par l’amélioration des conditions usuelles de marche, l’intervention de simples modifications des appareils existants ou, éventuellement, l’exécution d’installations nouvelles. Dans cet examen, nous écarterons délibérément les solutions, souvent séduisantes, qui ont pu être proposées, mais qui n’ont pas encore reçu la sanction de l’expérience, pour ne retenir que celles dont les bons résultats techniques et financiers ont été confirmés par une pratique suffisamment longue, sérieusement contrôlée.
- Commençons donc par définir l’établissement métallurgique que nous choisissons comme exemple. Cet établissement ne correspond à aucune installation réellement existante : mais l’hypothèse faite nous paraît vraisemblable et elle est nécessaire pour nous permettre de chiffrer avec précision les consommations de combustibles et d’énergie.
- Définition de l’usine sidérurgique choisie comme type.
- Nous considérons tout d’abord, avec les métallurgistes les plus avertis, que le haut fourneau est, à l’heure actuelle, et restera probablement longtemps encore, l’organe essentiel de l’établissement sidérurgique moderne. Cet appareil, en effet, satisfait, à la fois, à trois conditions indispensables à la bonne marche de l’usine : il assimile, sans difficultés, les minerais les plus variés; il assure, grâce au volant calorifique d’une masse incandescente de plusieurs centaines de tonnes, une constance remarquable dans la qualité des matières élaborées; enfin ces dernières étant produites à l’état liquide, il permet de réaliser convenablement et régulièrement l’épuration chimique du métal et la séparation du laitier. D’autre part, le haut fourneau exécute ces opérations dans des conditions de rendement satisfaisantes : par sa construction môme, comportant un faible rapport de la surface au
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- volume, les perles par rayonnement s’abaissent à 20 p. 100 environ; la réduction du minerai s’effectue par réaction chimique directe, c’est-à-dire dans les conditions optima; quant à l’énergie non utilisée dans cette réaction, elle se retrouve dans les gaz du gueulard dont la récupération représente 45 p. 100 environ des calories contenues dans la charge de coke.
- En confirmation de ce qui précède, nous considérons que les résultats acquis, à ce jour, dans l’étude des « procédés directs », ne permettent pas de faire état de ces méthodes, dont l’application réaliserait certainement un progrès remarquable, mais dont les auteurs n’ont obtenu, jusqu’ici, que des insuccès plus ou moins retentissants.
- Ceci étant posé, nous choisissons comme exemple un établissement sidérurgique capable de produire annuellement 500.000 t de fonte.
- En raison des fluctuations de la fabrication, des arrêts, incidents et réparations inévitables, nous supposons que ce tonnage doit être fait en trois cents jours de-vingt-quatre heures, soit sept mille deux cents heures.
- Nous admettons que 50.000 t de fonte sont vendues directement à la clientèle, et que 450.000 t sont transformées dans l’usine même, en un tonnage égal d’acier, grâce à l’appoint voulu de ferrailles (l’usine repasse ses chutes) et à l’incorporation; directe des minerais dans les bains d’acier (ore process).
- Sur ces 450.000 t, nous comptons 200.000 t de blooms, billettes, rails Thomas, tôles ordinaires, correspondant à des lingots laminés en une seule chaude, et 250.000 t de profilés ou tôles soignées provenant de billettes, largets ou brames et nécessitant plusieurs chaudes.
- Nous admettons, en outre, qu’un tiers de l’acier, soit 150.000 t, est élaboré au four Martin et deux tiers, soit 300.000 t, au convertisseur Thomas. On prévoit également un petit tonnage d’acier fin au four électrique.
- Nous supposons que l’usine fabrique elle-même son coke : elle fait ainsi bénéficier le pays des produits liquides de la distillation, qui sont indispensables à l’industrie chimique; elle utilise elle-même, en outre, les gaz dégagés pendant la cokéfaction, au chauffage des fours Martin et de certains fours métallurgiques; elle peut, en outre, livrer une partie de ces gaz soit à la consommation urbaine, soit à une fabrique d’ammoniaque synthétique, soit, etc.
- Enfin, l’usine traite l’ensemble de ses sous-produits, goudrons, laitiers de hauts, fourneaux ou scories Thomas.
- Mode de présentation des résultats et données de base des calculs.
- Dans ce qui suit, nous considérons, le plus généralement, les chiffres relatifs à une période d’une heure, prise comme base; de cette manière, les dépenses d’énergie expriment directement la puissance des machines.
- Les nombres auxquels nous nous sommes arrêtés sont, à dessein, arrondis; ils ne comportent, en effet, qu’une approximation assez large, affectés qu’ils sont par toute une série de conditions différentes, parmi lesquelles on peut citer l’inégale qualité des charbons ou des minerais, la variation des circonstances atmosphériques, l’entretien plus ou moins satisfaisant des machines, etc.
- Par ailleurs, nous simplifions la présentation du bilan en n’y faisant figurer que
- Tome 135. — Octobre 1923.
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- des calories ou des mètres cubes de gaz, dans l’étude des opérations qui consomment directement des combustibles, et que des kilowatts-heure pour tout ce qui peut ou doit être conduit électriquement.
- Enfin, tous les éléments fournis, dans ce rapport, pour donner une idée de l’ordre de grandeur des économies susceptibles d’être réalisées, doivent être considérés comme des limites théoriques dont on doit, dans la pratique, chercher à se rapprocher le plus possible; mais il est bien évident que, ici encore, les résultats effectivement obtenus en régime courant sont influencés par de nombreuses contingences qu’il est impossible de chiffrer, telles que les conditions locales diverses, l’état du matériel, la qualité de la main-d’œuvre et du personnel de maîtrise, etc.
- L’usine, prise pour exemple, produit, avons-nous dit, 500.000 t de fonte par an; ses fourneaux doivent donc élaborer, par heure :
- 500.000 t : 7.200 = 70 t de fonte.
- En comptant sur une mise au mille de coke de 1.200, ce qui correspond à un lit de fusion d’une richesse moyenne, il faut que les batteries de fours donnent, également par heure, 84 t de coke utilisables par le fourneau; ces 84 t seront accompagnées de 4 t environ de menus et de fraisil à consommer en dehors des hauts fourneaux.
- Le rendement de la houille à coke étant de 0,7 environ, la consommation horaire de fines à coke sera de : 88 t : 0,7 = 126 t.
- Les données que nous prenons comme bases de nos calculs et auxquelles il sera fait le plus fréquemment allusion dans la suite, sont les suivantes :
- Les fours à coke produisent 275 m3 de gaz à 4.000 calories par tonne de houille distillée.
- Les hauts fourneaux produisent 4.500 m3 de gaz à 900 calories, par tonne de fonte élaborée.
- L’énergie électrique est fournie par une centrale à gaz; les chaleurs d’échappement des moteurs sont récupérées par des chaudières dont la vapeur alimente des turbo-alternateurs. Les moteurs consomment 5 m3 de gaz de fourneaux par kilowattheure produit : ce chiffre est évidemment exagéré, mais nous le maintenons pour introduire dans nos calculs, un large coefficient de sécurité.
- L’électrification de l’établissement est poussée au maximum; nous considérons, en effet, qu’une centrale importante doit avoir un rendement global notablement supérieur à celui des petits groupes isolés dans l’usine; qu’un organisme unique et puissant compense automatiquement une partie des fluctuations qui se produisent dans la consommation; que le transport se fait, sous la forme électrique, avec le minimum de perte d’énergie; que le courant est, en outre, susceptible de mesure, de réglage et de contrôle, ce qui facilite considérablement la recherche et la découverte des excès de consommation ; enfin, que l’énergie électrique peut être accumulée aisément, ce qui, dans certaines circonstances, peut présenter un intérêt pratique de premier ordre.
- Ces premiers éléments étant posés, nous pouvons passer à la recherche des disponibilités horaires de notre usine en gaz de fours à coke ou de hauts fourneaux et des besoins horaires de cette même usine en énergie électrique ou calorifique.
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- Comparaison des disponibilités horaires de gaz et des besoins
- HORAIRES EN ÉNERGIE ÉLECTRIQUE OU CALORIFIQUE.
- Disponibilités horaires de gaz. — Les fours à coke, ayant à carboniser, par heure (voir ci-dessus1), 126 t de houille, produisent dans le même temps 126 X 275 = 34.650 m3 de gaz à 4.000 calories.
- Par ailleurs, les hauts fourneaux élaborant, à l’heure (voir ci-dessus), 70 t de fonte, produisent simultanément 70 X 4.500 — 315.000 m3 de gaz à 900 calories.
- Consommations horaires d’énergie électrique ou calorifique. — A ces disponibilités en gaz combustibles, proposons-nous d’opposer les besoins d’énergie électrique ou calorifique que nous avons à satisfaire.
- Energie électrique. — L’expérience indique qu’il faut prévoir les dépenses suivantes, comptées très largement :
- Services généraux. — Transport des matières premières du port ou de
- l’embranchement particulier à l’usine et mouvements entre services. . 700 k\Vh
- Eau de refroidissement fournie à tous les services indistinctement par l’intermédiaire de réservoirs placés à 25 ou 30 m de hauteur, y compris
- l'eau nécessaire à la centrale........................................... 2.000 —
- Ateliers d’entretien et divers................................................ 600 —
- Éclairage (moyenne pour l’ensemble de l’usine)............................... 300 —
- Fours à coke. — Élévateurs, broyeurs, service des fours....................... 600 —
- Hauts fourneaux. —Machines soufflantes, monte-charges, service des accumulateurs à minerai......................................................... 8.000 —
- Épuration des gaz........................................................... 3.000 —
- Aciérie Martin. — (Production horaire moyenne 150.000 t : 7.200 = 20,8 t) :
- Ponts roulants, ventilateurs, préparation de matériaux réfractaires,
- pompes à haute pression.................................................... 400 —
- (On remarquera que c’est le service qui demande le minimum d’énergie pour une production donnée.)
- Aciérie Thomas. — (Production horaire : 300.000 t : 7.200 = 41,6 t). Machine soufflante (une seule soufflante peut assurer la production à la
- condition de régler convenablement la marche du convertisseur) . . . 1.500 —
- Ponts roulants, ventilateurs, service d’eau, pompes à haute pression,
- préparation des matériaux réfractaires, etc............................. 300 —
- Laminage des produits répartis suivant le tableau ci-dessous :
- Blooming (production horaire : 325.000 t : 7.200 = 45 t)...................... 1.000 —
- Tous les accessoires du train de blooming....................................... 500 —
- Tôles et profilés (production horaire : 400.000 : 7.200 = 55,5 t)............. 3.000 —
- Accessoires de ces divers trains.............................................. 2.000 —
- Ateliers divers, récolte de sous-produits : goudron, benzol, etc.............. 150 —
- Briqueterie des laitiers........................................................ 250 —
- Cimenterie...................................................................... 800 —
- Scories Thomas.................................................................. 800 —
- Briqueterie réfractaire......................................................... 400 —
- Divers, tels que briqueterie de pyrites, laboratoire, etc....................... 300 —
- Total........................................... 26.600 kWh
- TR AXS FORMATION
- 1 chaude. 2 chaudes.
- Métal (450.000 t).
- (Bloomé (325.000 t).
- Vendu en demi-produits
- (50 000 t)...........
- 1 Préparé pour les autres
- ( trains (275.000 t) Laminé directement (125.000 t)........
- 50.000
- 125.000
- 75.000
- 150.000
- 50.000
- 250.000
- 200.000
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- 1036 l' 'ÉCONOMIE DE COMBUSTIBLE EN MÉTALLURGIE. — OCTOBRE 1923.
- Il eslbien certain que la puissance instantanée exigible par tel ou tel service sera tantôt bien inférieure, tantôt très supérieure aux chiffres indiqués; c’est le cas d’une soufflante d’aciérie Thomas et de trains de laminoirs.
- Par exemple, la dépense moyenne horaire du moteur du train blooming est prise égale à 1.000 kWh. Cette consommation est, en effet, largement suffisante si on envisage la consommation par tonne telle qu’elle est relevée au compteur; mais il ne faut pas perdre de vue que si la puissance horaire moyenne est environ de 1.400 ch, la puissance instantanée requise par le moteur peut dépasser 10.000; on l’obtient, d’ailleurs, grâce à l’adjonction d’un convertisseur à volant. La pratique montre que la coïncidence des pointes de consommation est extrêmement rare, et la demande d’énergie de la centrale ne subit que des variations très faibles vis-à-vis de celles des consommations individuelles. Nous verrons, d’ailleurs, plus loin, comment on peut parfaire la régularité du régime.
- En résumé, nous admettons que, à 10 ou 12 p. 100 près, on doit livrer à l’usine 26.000 kWh, en moyenne, pour assurer ses besoins d’énergie électro-mécanique.
- Pour réduire à leur commune mesure, les besoins et les disponibilités, exprimons ces kilowatts-heure en mètres cubes de gaz de hauts fourneaux; d’après ce qui a été dit plus haut, il faut 5 m3 de gaz pour produire 1 kWh ; d’après cela,
- 26.600 X 5m3 = -133.000m3
- nous pouvons remplacer, dans la suite de notre étude, 26.600 kWh, par 133.000 m3 de gaz.
- Voyons maintenant ce qu’il faut fournir à l’usine comme énergie calorifique.
- Énergie calorifique. — Appareils Cowpers. — Le service des hauts fourneaux est lui-même son principal client, en raison de la consommation de gaz des appareils Cowpers servant au chauffage du vent : on peut admettre que des récupérateurs bien construits et bien conduits ne doivent pas exiger plus de 35 p. 100, pertes comprises, de la quantité totale du gaz produit.
- Si l’on adopte comme chiffre de production de gaz, au fourneau, une moyenne de 4.500 m3 par tonne de fonte, en se rappelant que l’élaboration horaire de fonte est de 70 t, on en déduit que la fourniture de gaz aux Cowpers sera de 110.000 m3 à l’heure environ.
- Fours à coke. — Les fours à coke, qui n’exigent qu’une température de régime de 1.000°, peuvent avantageusement, comme la pratique l’a démontré, être chauffés au gaz de hauts fourneaux, si on a soin de munir les batteries de bons récupérateurs pour l’air. Cette manière de faire permet de conserver le gaz de fours à coke pour des chauffages de plus haute qualité.
- Une batterie de construction récente, convenablement conduite, doit consommer moins de 50 p. 100 des gaz produits, ce qui correspond, en chiffres ronds, en supposant que chaque tonne de houille donne 275 m3 de gaz à 4.000 calories, à
- 65 millions de calories, qui peuvent être obtenues par ^ — 72.000 m3 de
- gaz de hauts fourneaux. Ainsi, la totalité des gaz de fours à coke peut être réservée aux usages qui réclament, outre une température élevée, une atmosphère peu oxydante : tels sont l’élaboration de l’acier et les réchauffages nécessités par le
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- L’ÉCÜNOMIE DE COMBUSTIBLE DANS LES USINES MÉTALLURGIQUES. 1037
- laminage, certains traitements thermiques, l’alimentation de la briqueterie réfractaire, celle du laboratoire, etc.
- Aciérie Martin. — Le service des fours Martin est l’un des premiers à faire bénéficier des gaz de fours à coke.
- On sait qu’il serait tout à fait inexact, en ce qui concerne les questions de chauffage, de comparer le gaz de fours à coke au charbon en ne tenant compte que des pouvoirs calorifiques respectifs. La mise en œuvre de la houille, en effet, ne va pas sans mettre en jeu diverses pertes qui diminuent considérablement son rendement calorifique. En particulier pour les fours Martin, qui consomment 300 kg environ de bonne houille moyenne par tonne de métal utile (déduction faite des chutes), il suffit d’employer une quantité de gaz de fours à coke équivalant à environ 200 kg de charbon pour gazogènes, soit 350 m3.
- La production horaire de l’aciérie étant, d’après ce que nous avons dit antérieurement (voir ci-dessus), de 20,8 t, l’élaboration de ce métal exigera : 350x20,8 = 7.300 m3 de gaz de fours à coke.
- Fours de réchauffage des laminoirs. — Nous admettons que la distance et les moyens de transport entre les aciéries et les laminoirs sont tels qu’on utilise, autant qu’il est possible, la chaleur du métal coulé, et nous prendrons 33 p. 100 pour le rendement des fours judicieusement construits et conduits.
- En prenant 0,18 pour la chaleur spécifique de l’acier entre 20° et 1.200°, il faut, en tenant compte du rendement de 33 p. 100 :
- 650.000 calories pour chauffer 1 t de lingots laminés en une seule chaude, et 1.300.000 calories pour 1 t de lingots laminés en deux chaudes.
- Pour tous les lingots laminés en une seule chaude, soit d’après le tableau ci-dessus :
- 250.000
- 7.200
- 34,7 t à l’heure
- nous admettons, en moyenne, une mise au mille de 1.200; c’est-à-dire qu’il faut réchauffer en réalité :
- 34,7 X 1,2 = 41,7.
- Pour tous les lingots laminés en deux chaudes, soit :
- 200.000
- 7.200
- : 27,8 t à l’heure,
- nous admettons, en moyenne, une mise au mille de 1.400, c’est-à-dire qu’il faut réchauffer :
- 1,4 x 27,6 = 39 t à l'heure.
- Le nombre total de calories nécessaires sera donc : 650.000 X 41,7 + 1.300.000 X 39 = 77.900.000 calories.
- En comptant 4.000 calories par mètre cube de gaz de fours à coke, le chauffage exige :
- 77.900.000
- 4.000
- = 19.500 m3 de gaz.
- Fours à recuire et divers. —L’ensemble des fours à recuire absorbera au plus 5 p. 100 de la quantité de gaz néces-
- saire aux fours à réchauffer soit, par heure.............. 400 m3
- Briqueterie réfractaire............................... 400 —
- Fours divers des ateliers d’entretien, essais, laboratoire, etc. 200 — Total....................................................... 1.300 m3
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- 1038 l’économie de combustible en MÉTALLURGIE. — OCTOBRE 1923.
- Si nous faisons la somme des diverses quantités de gaz, tant de hauts fourneaux que de fours à coke, que nous devons réserver au service particulier de l’usine envisagée, nous arrivons aux chiffres suivants :
- Gaz de hauts fourneaux :
- Production de l’énergie électrique...................................... 133.000 m;!
- ChaulTage des fours à coke............................................... 72.000 —
- ChautTage des Cowpers................................................... 110.000 —•
- Total......................................... 315.000 m3
- Gaz de fours à coke :
- ChautTage des fours Martin................................................ 7.300 m3
- ChautTage des fours de laminoirs......................................... 19.500 —
- ChautTage des fours à recuire et divers................................... 1.300 —
- Total.......................................... 28.100 m3
- Reste à faire la comparaison des disponibilités et des besoins horaires d’énergie, en prenant comme commune mesure les gaz combustibles.
- Comparaison des disponibilités et des horaires de gaz. — En ce qui concerne le gaz de hauts fourneaux, les disponibilités atteignent exactement les besoins avec 313.000 m3.
- Nous rappelons, à ce propos, que nous avons compté très largement les consommations de gaz, tant pour la production de l’énergie électrique que pour le chauffage des Cowpers; de ce fait, l'égalité à laquelle nous arrivons ne risque pas de se traduire, en pratique, par un déficit. Nous verrons, d’ailleurs, que, par une utilisation supérieure à celle réalisée couramment, on peut réduire notablement les consommations indiquées, particulièrement dans le service des Cowpers.
- Passons au gaz de fours à coke.
- Les disponibilités horaires s'élèvent à 34.630 m3 et les besoins horaires à 28.100 m3. La fabrication du coke nécessaire à l’alimentation des hauts fourneaux nous laisse donc :
- a) Un excédent de G.600 m3 de gaz à 4.000 calories. Cette quantité permet d’obtenir, à raison de 1,1 m3 par kilowatt-heure, consommation normale pour moteurs à gaz fonctionnant au voisinage de la pleine charge, une puissance
- continue de — 6.000 kWh.
- En distrayant seulement 2.000 kWh pour alimenter un ou deux fours électriques montés au voisinage de l’aciérie, en vue d’affiner de l’acier liquide — ce qui permet de ne consommer que 800 kWh par tonne environ — on peut fabriquer, par heure, 3 t d’acier fin, et il resterait encore 4.000 kWh à disposition ;
- b) 4 t de petit coke et de fraisil, combustibles qui peuvent être consommés aux chaudières de l’atelier des sous-produits, dans divers ateliers répartis dans les services, ou encore distribués au personnel des usines : nous n’en tiendrons pas compte dans la suite;
- c) Les sous-produits de la carbonisation de la houille. Les 126 t de charbon distillé à l’heure produisent environ 760 kg de benzol et 3.300 kg de goudron brut fournissant, à la distillation, 900 kg environ d’huile pouvant convenir aux moteurs à combustion interne, 33 kg de naphtaline, 110 kg de pâte anthracénique.
- 80 à 90 kg de benzol peuvent être avantageusement vendus; le reste est grande-
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- l’économie de combustible dans les usines métallurgiques. 1039
- ment suffisant pour assurer le service automobile de l’usine et le fonctionnement des petits groupes électrogènes de secours dont nous parlerons ultérieurement.
- Les 900 kg d’huile serviront d’appoint au gaz de fours à coke pour le chauffage de certains fours; ils seront également utilisés pour les gros moteurs des groupes électrogènes de secours et constitueront, en dehors de la quantité destinée à la vente, une réserve précieuse de combustible.
- Il y a lieu de remarquer que la quantité d’huile obtenue permettrait d’alimenter régulièrement plus de 3.000 ch.
- La naphtaline et la pâte anthracénique sont quelquefois employées pour augmenter la teneur en matières volatiles de certains charbons.
- Par heure, la distillation de goudron brut fournit environ 2.000 kg. de brai vendu aux fabricants de briquettes de charbon, et on peut réserver approximativement 400 kg de goudron liquide, débarrassé de son eau et des produits les plus volatils, pour la fabrication des briques spéciales de dolomie destinées à l’aciérie Martin.
- Ainsi donc, en ne mettant en œuvre que la quantité de houille correspondant à la fabrication du coke des hauts fourneaux, nous constatons que nous ne disposons pas seulement de tout le combustible de chauffage des fours métallurgiques, de l’énergie électrique nécessaire au service de la totalité de l’usine; mais nous pouvons encore alimenter les fours Martin dans les meilleures conditions, fournir du courant à des fours électriques pour l'élaboration de 2 à 4 t d’acier fin à l’heure, assurer le service des camions et tracteurs à essence de l’usine, etc. Tous ces services rendus, l’excédent de gaz de fours à coke laisse encore une disponibilité de 4.000 kWh, sans compter toute une série de sous-produits de la carbonisation, qu’il est loisible de vendre ou d’utiliser sur place.
- Cependant, on sait qu’un grand nombre d’usines consomment régulièrement, en plus de leurs fines à coke, une quantité notable de houilles diverses pour gazogènes, fours et chaudières, qui atteint fréquemment le tiers en plus du tonnage indiqué ci-dessus comme nécessaire et largement suffisant.
- On peut conclure de ces constatations qu’il reste, dans la majorité des cas, des efforts considérables à faire pour ramener la consommation du combustible à ce qu’elle doit être normalement : nous nous proposons donc d’examiner succinctement, dans ce qui va suivre, les points principaux sur lesquels, dans la suite des opérations de fabrication, les chefs de service ont à porter particulièrement leur attention pour réduire au minimum leurs besoins de houille; nous nous efforcerons, en outre, de montrer, chemin faisant, que, dans une installation où l’outillage n’est pas seulement de qualité courante, mais où l’on s’est préoccupé de faire bénéficier le matériel des derniers perfectionnements techniques acquis, on peut récupérer des quantités importantes d’énergie dont la mise en œuvre permet de faire, soit directement par utilisation dans l’usine même, soit indirectement par la vente, des économies notables de charbon et d’assurer ainsi des profits appréciables aux métallurgistes.
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- RÉDUCTION DES CONSOMMATIONS EXCESSIVES DE COMBUSTIBLES ET RÉCUPÉRATIONS SUPPLÉMENTAIRES DE CALORIES.
- Nous allons suivre, ici, les différentes périodes de la préparation des matières ou de la fabrication, en cherchant à localiser les causes des consommations excessives et à indiquer les économies supplémentaires qu’on peut réaliser, soit en prenant certains soins particuliers, soit en modifiant les formules habituelles d’exploitation, soit éventuellement en créant des installations nouvelles. Nous ne ferons intervenir ici, comme il a été dit plus haut, que les solutions basées sur des expériences industrielles ayant fait leurs preuves, en rejetant a priori les hypothèses, même les plus séduisantes, que la pratique n’a pas sanctionnées.
- Enfin, nous nous bornerons à rappeler, de façon générale, sans entrer dans le détail des constructions et des fabrications, les améliorations considérables qu’ont apportées, depuis une vingtaine d’années, dans toutes les phases de l’élaboration de l’acier, l'accroissement de dimensions des appareils, l’accélération des opérations, etc. Ces augmentations de la capacité de production se traduisent, en définitive, par une économie de combustibles que nous tenons à signaler, mais dont l’étude, dans chaque cas particulier, nous entraînerait hors des limites du présent rapport.
- Déchargement et stockage des charbons. — La manière dont sont effectués le déchargement et le stockage des charbons ne sont pas indifférents; la houille à coke se présente, le plus généralement, à l'état de « fines », parfois assez sèches; ces fines peuvent être entraînées par le vent quand elles sont reprises des wagons et répandues sur le quai, lorsque le système des bennes est défectueux ou que la disposition de déchargement est mauvaise; des wagons mal clos ou mal entretenus concourent aussi à déterminer une perte appréciable du combustible.
- D’autre part, les estacades doivent être suffisamment spacieuses et conçues de façon qu’on puisse reprendre les charbons dans l’ordre de leur arrivée; un trop long stockage, provoquant réchauffement du combustible et la perte d’une partie de ses propriétés de cokéfaction, peut entraîner la détérioration d’un tonnage considérable de fines, devenues tout à fait impropres à la fabrication d’un bon coke métallurgique.
- Fours à coke. — Nous avons supposé, dans ce qui précède, que nous avions affaire à des fours à récupération dont on pouvait capter les gaz et tous les sous-produits. Même avec des batteries bien étudiées, seule une surveillance constante permet d’éviter une série d'incidents, qui se traduisent, au total, par des pertes importantes : perte de coke par suite des rentrées d’air dans les cellules, provoquées par une mise en route précipitée ou une conduite trop brutale; perte de bon coke par formation de petit coke et de fraisil, à la suite de manipulations inutiles entre les fours à coke et les hauts fourneaux; perte de gaz brut, qui peut atteindre 2 p. 100, au moment du chargement, lorsque la houille, mise brusquement au contact des parois des cellules, distille abondamment, faute d’enfourneuses-pilonneuses ou de systèmes à double fermeture analogues à ceux des hauts fourneaux; perte de gaz, encore, lorsque les extracteurs ne marchent pas avec une régularité parfaite; perte de coke, enfin, par combustion, sur faire de défournement; lorsque l’arrosage est insuffisant.
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- A ce propos, nous croyons devoir citer ici un procédé de récupération de la chaleur contenue dans le coke au moment du détournement, dont les résultats pratiques paraissent particulièrement intéressants.
- L’extinction du coke, sitôt après son expulsion du four, est presque uniquement faite, à l’iieurc actuelle, par arrosage à l’eau froide; il y a là une dissipation importante de calories, qu’il est facile de chiffrer. Si, en effet, on adopte, pour la chaleur spécifique du coke de qualité moyenne, à 10 ou 15 p. 100 de cendres, entre la température ambiante et 1.050°, le chiffre de 0,35, on constate que la chaleur sensible d’une tonne de combustible, à sa sortie du four, s’élève à :
- 1.000 X 0,35 X (1.050 — 15) = 362,230 calories environ.
- De nombreuses tentatives ont été faites, dans ces vingt dernières années pour récupérer cette chaleur et il semble bien que, récemment, diverses solutions pratiques aient été mises au point. A l’usine à gaz de Zurich, en particulier, une installation de récupération fonctionne depuis la lin de 1919 et y donne des résultats qu’il n’est pas possible de passer sous silence.
- Le principe du procédé est le suivant : à la sortie de la cellule, le coke est déchargé dans un récipient bien calorifugé et bien clos qui fait partie d’un circuit étanche, comportant une chaudière et un ventilateur. Une fois le coke en place, on met en marche le ventilateur qui imprime un mouvement de circulation continué l’air contenu dans le circuit; dès que l’oxygène de cet air a réagi sur le coke incandescent, on n’a plus qu’un flux de gaz inerte circulant dans l’ensemble et abandonnant à la chaudière la chaleur dont il s’est chargé en traversant la masse du coke du récipient. A Zurich, dans une bonne allure de marche, le combustible est sorti à 250° ou 350° et la période du cycle, c’est-à-dire le temps qui s’écoule entre deux remplissages de l’extincteur, est de trois heures. Pendant toute l’année 1921, soit pour deux cent quatre-vingt-cinq jours de marche, l’installation de Zurich a éteint 7.630 t de coke et produit 2.922 t de vapeur, à une pression moyenne de 6,4 atm, soit 383 kg de vapeur par tonne de coke.
- Revenons maintenant au problème que nous étudions ici en nous rappelant que l’usine type envisagée a 88 t de coke par heure à fabriquer : l’extinction de ces 88 t permettrait de produire, en admettant un chiffre moyen, plutôt bas, de 350 kg de vapeur à la tonne de combustible éteint :
- 330 x 'SB = 30.800 kg de vapeur à l’heure.
- Supposons qu’il faille consommer 7 kg de vapeur, dans les conditions ci-dessus décrites pour obtenir 1 kWh ; la récupération de la chaleur sensible du coke nous, donnerait
- En dehors de celte production supplémentaire d’énergie électrique, le procédé d’extinction dont il s’agit a l’avantage de ne pas incorporer d’eau au coke : il en résulterait une économie notable de combustible au haut fourneau, où l’on n’aurait plus à fournir, en pure perte, la chaleur nécessaire à la vaporisation de cette eau inutile. Nous devons ajouter que, à notre connaissance, aucune usine métallurgique ne s’est encore outillée pour, procéder à cette extinction à sec du coke.
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- Pour en terminer avec les fours à coke, nous nous bornerons à signaler l’économie du gaz, trop souvent négligée, qu’on obtient facilement en assurant l’étanchéité des conduites, des joints et des divers appareils de traitement, tels que les épurateurs.
- Hauts fourneaux. — La consommation des combustibles, dans l’usine dont il s’agit, est évidemment fonction de la régularité de marche des hauts fourneaux, source des gaz mis en œuvre; tous les éléments qui concourent à assurer celte régularité doivent donc être spécialement surveillés. Ainsi, la qualité du combustible a une influence très nette; un coke trop mou, par exemple, provoque souvent des accrochages, d’où résultent de longs arrêts dont la répercussion est profonde sur l’activité générale de l’établissement. Le chauffage de l’air, également, doit être fréquemment contrôlé et la température doit être maintenue entre 800° et 900°; ce résultat dépend, d'ailleurs, de la bonne utilisation des cowpers, dont nous nous occupons plus loin.
- Les fuites de gaz sont généralement plus faciles à éviter, ici. qu’aux fours à coke, tout au moins au gueulard, en raison de l’adoption quasi universelle des appareils de chargement automatique à double fermeture, dont le fonctionnement est satisfaisant. Restent, toutefois, les fuites dans les canalisations, les extracteurs, etc.
- L’épuration des gaz des hauts fourneaux, qui est encore trop négligée dans les établissements sidérurgiques, joue cependant un rôle de premier plan dans l’économie des combustibles. Une épuration assez poussée est déjà indispensable lorsqu'il s'agit d’alimenter des appareils de chauffage tels que les cowpers : les poussières, en effet, outre qu’elles absorbent une quantité notable de chaleur pour atteindre la température de l’enceinte à chauffer, forment rapidement, à la surface des briques, un enduit isolant qui s’oppose aux échanges entre le ruchage et l'air; par ailleurs, elles produisent des diminutions de section plus ou moins rapides des orifices de passage, défaut qu’aggrave la déformation des empilages due à l’abaissement du point de fusion de la combinaison matières réfractaires — poussières.
- Mais, lorsqu’il s'agit d’alimentation des moteurs, la nécessité d’épuration s’impose de façon plus impérieuse encore. Le même moteur consommant du gaz épuré à 1 g par mètre cube, peut, dans les conditions les plus favorables, donner des signes de faiblesse au bout de 200 heures de marche, alors que, si l’épuration à 5 cg par mètre cube est réalisée, il tourne aisément et normalement pendant 1.000 heures consécutives. Actuellement, les métallurgistes tendent à pousser le dépoussiérage jusqu’à quelques milligrammes seulement par mètre cube et ils recueillent immédiatement les fruits des dépenses importantes qu’ils sont obligés, d’engager pour arriver à ce résultat Le procédé à sec, dont la mise au point s'achève, paraît se prêter, de façon particulièrement satisfaisante, à cette épuration soignée.
- Quand le moteur est ainsi alimenté en gaz convenablement préparé, qu’il est bien conduit et bien entretenu, c’est une excellente machine, dont le rendement est supérieur, en moyenne et à pleine charge, à celui des turbines modernes.
- Puisque nous sommes amenés à parler des moteurs à gaz, en même temps que des hauts fourneaux, nous croyons devoir, en terminant faire une remarque sur l’emploi des soufflantes à gaz. La nécessité de faire travailler les moteurs à gaz au voisinage de leur pleine charge pour atteindre un bon rendement, ne s’accorde pas avec l’usage des soufflantes à gaz. Les conditions de marche des hauts fourneaux
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- exigent, en effet, pour chacun d’eux, une machine indépendante, à pression et à débit réglables à volonté, et il faut bien observer ceci : en période normale, un haut fourneau n’absorbe guère plus de la moitié de la puissance maxima dont il faut pouvoir disposer lors de certains dérangements d’allure; en sorte que la soufflante à gaz fonctionne, la plupart du temps, avec le rendement défectueux qui caractérise la demi-charge. En outre, la soufflante à gaz s’accommode mal des vitesses lentes et des hautes pressions parfois requises. Aussi, malgré la perte de 15 p. 100 par transformation qu’il faut consentir, est-il indiqué, tant pour la souplesse de manœuvre que pour l’économie de gaz, d’actionner la soufflante de hauts fourneaux au moyen de moteurs électriques dont le rendement est peu affecté par la variation de charge et dont les vitesses sont réglables très facilement. Il semble donc que l’emploi des soufflantes à gaz ne soit pas à recommander et qu’il convienne de fournir au service des hauts fourneaux, comme aux autres services de l’usine, toute son énergie sous forme électrique.
- Enfin, nous ne pouvons que signaler ici des expériences intéressantes au point de vue de l’utilisation des combustibles, exécutées, pendant ces dernières années, sur le soufflage d’air enrichi d’oxygène et l’emploi du gaz de gazogènes ou de charbon pulvérisé dans les hauts fourneaux, méthodes susceptibles d’entraîner une réduction notable de la consommation de coke métallurgique. Mais ces essais n’ont pas fait jusqu’ici, à notre connaissance, l’objet d’applications pratiques de durée.
- Cowpers. — Laissant délibérément de côté les questions de construction des empilages et d’établissement des brûleurs, nous nous bornerons à rappeler que, de façon générale, les observations, relatives à la conduite des fours et appareils divers à réchauffer, s’appliquent également aux Cowpers; il est bien évident, en conséquence, qu’il convient d’éviter les excès d’air ou de gaz et de contrôler fréquemment, par des mesures pyrométriques et des analyses de fumées, les conditions de marche réalisées ; en cas de décalage, plus l’intervention est rapide, plus le rendement moyen des installations est satisfaisant et plus la consommation de combustibles peut être réduite.
- En ce qui concerne plus spécialement les Cowpers eux-mêmes, nous voudrions appeler l’attention sur deux points particuliers : d’abord, sur un nouveau mode d’exploitation de ces appareils, connu sous le nom de procédé Pfoser-Strack-Stumm ; puis, sur l’emploi qu’on peut faire de ces récupérateurs comme accumulateurs de chaleur.
- Dans la pratique courante, le chauffage du vent de soufflage des fourneaux est effectué à l’aide de 4 Cowpers (parfois 7 Cowpers pour 2 hauts fourneaux) dont 3 sont en période de gaz et se réchauffent, pendant que le quatrième est en période de vent et cède, à ce vent, les calories qu’il a accumulées antérieurement : dans ces conditions, on admet que l’opération dont il s’agit consomme 35 p. 100 environ de la production de gaz du haut fourneau. Mais on doit à un nouveau mode d’exploitation de ces récupérateurs, normalement utilisé depuis plusieurs années dans une usine de la Sarre, la possibilité de réduire notablement cette consommation; il semble que l’application de ce procédé, qui ne nécessite que des transformations somme toute peu onéreuses et faciles à exécuter, dont les résultats immédiats ne sont, en outre, pas douteux, doive se généraliser rapidement dans tous les établis-
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- 1 ou l’économie de combustible en métallurgie.
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- sements métallurgiques; il est donc intéressant d’indiquer ici, au moins succinctement, le principe de la méthode.
- Le procédé Pfoser-Strack-Stumm est basé sur le résultat d’expérience suivant : le réchauffage des Cowpers, pendant la période de gaz, est notablement amélioré par l’utilisation de plus grandes vitesses du gaz et de l’air de la combustion. Autrement dit, si on souffle l’air de la combustion au lieu de laisser agir le tirage naturel seul, on constate que le réchauffage des empilages se fait notablement plus vite et que, la température de briquetage en fin d’opération restant la même, la température des fumées ne s’élève pas au-dessus du point aux environs duquel elle se fixe en allure ancienne.
- Ce fait, qui peut surprendre au premier abord, est cependant entièrement conforme aux conceptions théoriques actuelles : les échanges de chaleur entre les gaz et les solides se font exclusivement au contact, en effet, par ce que l’on appelle les « phénomènes de convection », c’est-à-dire les mouvements tourbillonnaires qui amènent successivement toutes les molécules du gaz en contact avec les parois solides; ces mouvements croissant proportionnellement à la vitesse des gaz, les échanges de chaleur croissent aussi proportionnellement à la masse de gaz soufflés : rien d’étonnant, en conséquence, à ce que, l’unité de masse perdant la même quantité de chaleur, les gaz sortent de l’appareil à la môme température et que l’utilisa-tion des calories reste la même.
- En tout état de cause, la pratique de plusieurs années a montré que la durée de réchauffage d’un appareil soufflé à l’aide d’un ventilateur de 30 ch (pression de l’air = 30 cm d’eau environ) peut être réduite de 4 heures et demie à 1 heure et demie : dans ces conditions, la période de temps pendant laquelle un récupérateur se réchauffe devenant égale à la période de temps pendant laquelle il cède sa chaleur — au lieu d’en être le triple — il n’est plus nécessaire d’avoir 3 appareils à gaz pour 1 au vent, mais seulement 1 au gaz pour 1 au vent. Autrement dit, c’est là le point capital, on peut ne faire intervenir, pour le service d’un fourneau, que 2 Cowpers au lieu de 4, l’un étant au gaz pendant que le deuxième est au vent. L’étude de l’opération, en régime, confirme pleinement les indications données plus haut sur la manière dont se comportent les températures des empilages et des fumées; on constate, en outre, que le briquetage ne subit aucun effet anormal de détérioration; enfin, les poussières entraînées par le flux gazeux plus rapide, se déposent en moindre quantité sur les empilages, ce qui accroît de 50 p. 100 environ la durée des campagnes, entre deux nettoyages.
- On conçoit aisément l’avantage immédiat, au point de vue de l’économie des combustibles, que procure ce procédé, en ce qu’il réduit les pertes par rayonnement proportionnellement au nombre d’appareils qu’il permet de supprimer. Or, les pertes par rayonnement ont, dans les cowpers, une importance qui est loin d’être négligeable : elles s’élèvent, en effet, à 18 p. 100, environ, de la quantité de chaleur totale fournie aux récupérateurs courants de 28 m de hauteur (20 p. 100 dans les récupérateurs de 35 m). L’emploi de deux appareils au lieu de quatre réduisant de moitié cette perte, celle-ci n’atteint plus que 9 p. 100 de la quantité totale de calories introduites : le rendement du covvper — en comptant 26 p. 100 de pertes par les fumées — passe alors de56 p. 100 à 65 p. 100, et l’économie de gazquien découle ressort à
- 100
- 100 X 36 65
- 14 p. 100.
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- Appliquons maintenant ces résultats à notre établissement-type : si l’on se rappelle que le haut fourneau produit environ 4.500 m3 de gaz par tonne de fonte — soit 315.000 m3 par heure dans le cas de l’usine considérée, — et que le gaz nécessaire au chauffage des cowpers est de 35 p. 100 de la quantité totale produite — soit, ici, 110.000 m3 — on voit que l’application du procédé Pfoser-Strack-Stumm procure une disponibilité horaire de :
- 110.000 x 14
- 10 0
- 15.400 m3 de gaz.
- Si l’on exprime enfin, suivant nos conventions initiales, ce volume de gaz en énergie électrique, en supposant le kilowatt produit avec 5 m3 de gaz de fourneau, et en tenant compte de l’alimentation du ventilateur, des pertes, etc., on constate que la méthode d’exploitation dont il s’agit permet de récupérer par heure un total de 2.500 à 3.000 kWh.
- Il va sans dire que, dans les usines existantes où 4 appareils ont été prévus pour le réchauffage normal de l’air de chacun des fourneaux, on peut, par des combinaisons appropriées, exploiter chaque groupe de 2 cowpers d’après la méthode indiquée et employer les appareils, rendus inutiles, à d’autres fins, par exemple à l’accumulation des gaz produits en excédent; ce dernier point sera examiné plus loin.
- D’autre part, dans le cas d’une usine en construction ou en réfection, il faut considérer, outre l’économie de gaz chiffrée ci-dessus, la réduction des frais de premier établissement correspondant à la possibilité de n’édifier que 2 cowpers (ou 2,5 ou 3, pour rechanges) au lieu de 4 ; c’est là un point de vue qui a une importance pratique de tout premier ordre.
- Le procédé Pfoser-Strack-Stumm rend disponibles un certain nombre de cowpers dans chaque usine : il est donc possible, comme nous le disions plus haut, de les employer à l’accumulation des gaz, ce qui est extrêmement intéressant en raison des quantités souvent considérables de gaz qui restent sans emploi, dès que les excédents de production prennent quelque importance.
- Nous ne nous arrêterons pas à considérer les petites variations qui se produisent fatalement en régime courant, et dont la durée ne dépasse pas une demi-heure; nous nous bornerons à envisager les excédents produits soit par suite d’une diminution normale ou accidentelle de consommation des services, soit par suite des arrêts de nuit ou de changement de poste, soit par suite des chômages du dimanche ou des jours fériés.
- Dans le cas d’une variation de consommation, dans les services, d’une durée relativement restreinte—une demi-heure à une heure — on peut facilement faire supporter l’à-coup qui en résulte par le Gowper, en réduisant ou augmentant, suivant les circonstances, la vitesse du ventilateur de soufflage, de façon à ralentir ou accélérer le débit de gaz et le réchauffage, quitte à compenser, dans la suite, par la manœuvre inverse, l’effet de celte intervention. Ce système de compensation peut être très largement employé, dans l’usine, et on peut en tirer d’heureux effets en ce qui concerne l’utilisation des gaz, si le réglage de la combustion est suivi convenablement.
- Quand il s’agit d’accumuler de grandes quantités de gaz correspondant à des
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- arrêts prolongés (la nuit, les jours fériés, etc.), le problème est plus difficile à résoudre, en raison des volumes considérables auxquels on a affaire. Mais c’est alors qu’on fait, le plus avantageusement, intervenir les récupérateurs rendus disponibles par l’application du procédé Pfoser-Strack-Stumm, en y consommant les gaz d’excédent au moment même de leur production. On peut ainsi, par exemple, chauffer des Cowpers pendant la nuit et les affecter au réchauffage du vent des hauts fourneaux, pendant la journée, aux heures où la demande en gaz des autres services de l’usine est la plus active; on peut encore, éventuellement, se servir de la chaleur accumulée pour produire de la vapeur, en mettant en œuvre un circuit analogue à celui qui a été décrit plus haut pour la récupération des calories contenues dans le coke, à sa sortie des cellules.
- Il serait loisible de poursuivre l’énumération des nombreux artifices auxquels on peut faire appel pour utiliser, dans les récupérateurs, les gaz en excédent; nous nous contenterons, toutefois, de ces quelques indications pour ne pas surcharger notre exposé, et nous nous résumerons en disant que les Cowpers sont des auxiliaires précieux de l’ingénieur métallurgiste, qu’on les considère, soit comme de véritables accumulateurs de chaleur, soit comme des volants calorifiques, compensateurs entre le fourneau, source de gaz, et les services consommateurs.
- Fours Martin et fours des laminoirs. — Nous avons supposé, dans ce qui précède, que nous alimentions au gaz de fours à coke les appareils à haute température, tels que les fours des laminoirs et les Martin; pour ces derniers, on consommera, en outre, dans certaines phases de l’élaboration, une petite quantité des huiles lourdes obtenues comme sous-produits de la cokéfaction.
- Cet emploi des gaz de fours à coke n’a pas seulement pour objet l’utilisation pure et simple des gaz de la distillation de la houille; il a l’avantage de supprimer le chauffage des Martin au gaz de gazogènes et celui des fours des laminoirs à la houille et c’est un point sur lequel nous croyons devoir retenir un instant l’attention.
- Les gazogènes qu’on rencontre couramment, è l’heure actuelle, dans les usines métallurgiques, sont des appareils perfectionnés, d’un réglage relativement facile et d'un rendement satisfaisant. Mais ils ont le grave défaut de ne pas permettre la séparation de certains produits de la distillation d’avec les produits de la carbonisation proprement dite : les essais exécutés, en effet, dans cette voie, n’ont pas encore donné, jusqu’ici, les résultats susceptibles d’application pratique. On est donc contraint de brûler, dans les fours, des substances de haute valeur, indispensables à d’autres industries nationales. Il faut bien se représenter, en effet, qu’en alimentant deux fours Martin de 50 t avec une batterie de gazogènes, on s’interdit la récupération quotidienne de plus d’une tonne de sulfate d’ammoniaque et de 500 à 600 kg de benzol. La même remarque est applicable, en ce qui concerne les fours de laminoirs, au chauffage par foyers automatiques ou au charbon pulvérisé.
- Qu’ils soient chauffés à la houille consommée sur grilles, au charbon pulvérisé, au gaz de gazogènes ou au gaz de fours à coke, les fours métallurgiques peuvent être aisément disposés pour permettre la récupération de la chaleur emportée parles produits de la combustion, en interposant une chaudière, dite « à chaleurs perdues », sur le trajet du carneau conduisant les fumées cà la cheminée. La question est suffisamment connue, aujourd’hui, pour que nous puissions nous dispenser de
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- l’économie de combustible dans les usines métallurgiques. 1047
- donner une description détaillée des dispositifs les plus généralement adoptés : nous nous bornerons à rappeler que les générateurs mis en œuvre doivent présenter un faisceau tubulaire de section totale suffisante pour ne pas introduire de résistance supplémentaire excessive, mais à éléments longs et étroits, pour faciliter les échanges de chaleur entre l’eau et les gaz; en outre, le tirage de l’ensemble four-chaudière doit être assuré par un ventilateur. Pour nous permettre de préciser l’importance des récupérations de chaleur à attendre de ces dispositifs dans l’établissement choisi comme type, nous allons donner ici quelques chiffres, en nous maintenant délibérément aux environs des évaluations les plus basses de la littérature technique.
- Pour les fours Martin, on compte que les fumées emportent à la cheminée de 35 à 55 p. 100, suivant les cas, de la quantité totale de calories disponibles dans le combustible et que les chaudières « à chaleurs perdues » permettent de récupérer 20 p. 100 de ce total. Notre aciérie Martin consommant 7.300 m3 de gaz de fours à coke à l’heure (voir ci-dessus), il passe dans les fours,
- 7.300 X 4.000 = 29.200.000 calories
- par heure; d’après ce qui précède, les produits de la combustion entraînent, à la cheminée, 12 à 15 millions de ces calories, dont on peut employer 5.800.000 environ à la production de vapeur. Or, les gaz peuvent être considérés comme entrant dans le générateur à 600° ou 700°, et comme en sortantà 250° ou 300° ; dans ces conditions, on peut prévoir une vaporisation de 5 t à l'heure, à une pression moyenne de 6 kg : cm'2, soit — pour ramener ce résultat à la commune mesure adoptée dans ce rapport, et en supposant une consommation de 7 kg de vapeur (à 6 kg : cm2) par kilowatt heure — une production horaire de 700 kWh supplémentaires, compte tenu du service du ventilateur, des pertes, etc.
- En ce qui concerne les fours de laminoirs, nous admettons que nous avons affaire à des appareils continus, à réchauffage méthodique des produits, consommant dans la pratique courante, une quantité de houille égale à 7 ou 10 p. 100, en poids — suivant qualité du charbon utilisé et nature des produits traités — du tonnage de métal passé; en outre, les gaz de la combustion sont supposés entrer dans le générateur à 650-700° et en sortir à 300-350°. Dans ces conditions, les chaudières placées en bout des fours vaporisent facilement un poids d’eau égal à 11 ou 12 p. 100 du tonnage de métal réchauffé. Or, l’usine envisagée, en ne considérant que les produits laminés en deux chaudes, passe, en moyenne, par heure, dans les fours :
- 1,4 x
- 200.000
- 7.200
- 39 t;
- d’après ce qui précède, ces 39 t correspondent à une vaporisation horaire de 4 t, sous une pression de 6 kg : cm2; soit, compte tenu du service du ventilateur, des pertes, etc., et dans les mêmes hypothèses que ci-dessus, à une production supplémentaire d’énergie électrique de 570 à 600 kWh.
- Ainsi, la récupération des chaleurs perdues des fours des laminoirs et des fours Martin met, à la disposition de l’usine, 1.200 à 1.300 kWh supplémentaires. On voit que l’opération envisagée présente un intérêt très sérieux et que la réalisation des dispositifs décrits plus haut est susceptible de concourir efficacement à l’utilisation maximum des combustibles.
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- Centrale' électrique. — La centrale de l’usine est supposée équipée avec les moteurs à gaz, de façon à tirer le meilleur parti possible du gaz de hauts fourneaux; on sait, en effet, que, à consommation égale de gaz dans les cylindres ou sous des chaudières, le rendement thermique effectif d’un bon moteur à gaz est supérieur à celui d’une machine à vapeur moderne. La puissance des moteurs utilisés est supposée comprise entre 1.000 et 3.000 ch, les écarts entre les consommations de ces deux types de machines n’étant pas appréciables quand on se propose d’étudier, dans les grandes lignes seulement, les résultats économiques obtenus.
- La consommation moyenne des moteurs à gaz, à quatre temps, à double effet, type le plus répandu aujourd’hui, est d’environ 2.000 cal par cheval-heure indiqué à pleine charge. Le rendement mécanique de ces machines est au moins de 82 p. 100; le cheval-heure effectif est donc produit par 2.440 cal, et le kilowatt-heure, en supposant un rendement de l’alternateur de 0,92, par 3.000 cal. Lorsque la charge varie, la dépense en calories s’accroît, de telle façon que, à 3/4 de charge, l’augmentation est de plus de 10 p. 100.
- La centrale d’une usine métallurgique fonctionnant, en général, à une charge moyenne comprise entre 0,7 et 0.8 de la puissance maximum, la consommation des moteurs est sensiblement égale à 2.800 cal par cheval-heure ou à 4.200 cal par kilowatt-heure. En admettant 900 cal pour le pouvoir calorifique du gaz de hauts fourneaux, on arrive à une consommation moyenne de 4,65 m3 par kilowatt-heure.
- Ceci posé, voici le bilan thermique approximatif d’un moteur à gaz fonctionnant à pleine charge :
- Travail moteur............................................ 20 p. 100
- Frottements................................................... 5 —
- Rayonnement et divers........................................ 5 —
- Eau de refroidissement....................................... 33 —
- Gaz d’échappement........................................... 31 —
- Total.................................... . 100 p. 100
- L’examen de ce bilan pose tout de suite la question de savoir s’il ne serait pas possible d’utiliser les chaleurs contenues dans l’eau de refroidissement et les gaz d’échappement; ce sont des problèmes qui sont depuis longtemps à l’étude, mais le succès n’a pas couronné également, dans l’une et l’autre de ces deux voies, les efforts des techniciens.
- L’eau de refroidissement s’écoule normalement à une température voisine de 55° et, dans ces conditions, la récupération économique des calories n’est guère possible. Dans des essais effectués, avant et pendant la guerre, on s’est proposé d’augmenter les températures de refroidissement et de les porter jusqu’à 120°; mais les expériences intéressantes qui ont été entreprises à ce sujet ne paraissent pas avoir donné de résultats encourageants et elles ont été abandonnées, tout au moins provisoirement.
- La récupération de la chaleur des gaz d’échappement, au contraire, est réalisée pratiquement depuis assez longtemps et elle constitue un des moyens les plus efficaces à mettre en œuvre pour accroître le rendement économique d’une installation de moteurs à gaz; plusieurs usines sont actuellement montées pour faire cette récupération et de nombreuses autres se préparent à l’entreprendre. Nous pouvons donc, dans ce rapport, faire état de résultats obtenus dans des installations qui ont fait leurs preuves'depuis un temps appréciable.
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- Les gaz d’échappement quittent le moteur à une température comprise entre 375° et 625° ; la chaudière ne pouvant pas être installée immédiatement à la sortie du moteur, les gaz subissent une légère perte de température et, de façon générale, ne parviennent guère au générateur qu’à 550° ou 600°.
- Normalement, ces gaz, passant dans un surchaufïeur, dans un faisceau tubulaire et dans un réchaulïeur, quittent l'ensemble à une température voisine de 175° ou 180°. La totalité des calories abandonnées par les gaz dans le générateur, lorsqu’ils passent de G00° à 180°, sert effectivement à la vaporisation, défalcation faite de 7 à 8 p. 100 pour le rayonnement. On récupère, ainsi, environ 650 cal par cheval-heure effectif en produisant, approximativement 0,9 kg à 1,2 kg de vapeur, à 12 kg : cm3 de pression et à 325°.
- Les variations de charge du moteur diminuent légèrement cette production; mais, à charge constante, et en comptant avec un facteur d’utilisation élevé, la production de la chaudière peut être maintenue à environ 0,850 kg par cheval-heure. Le rendement économique effectif total du moteur muni de la chaudière de récupération peut donc se chiffrer à plus de 50 p. 100 de la chaleur totale employée.
- Ajoutons, en terminant, que l’entretien de ces chaudières est minime et que le travail de surveillance se borne à la vérification de l’alimentation et au réglage de la pression de vapeur.
- Si nous appliquons à la centrale de l’usine-type les résultats que nous venons d'indiquer succinctement, on constate que, la centrale fournissant 26.000 à 27.000 kWh, les gaz d’échappement produiront, dans les chaudières spéciales, 23 à 24 t de vapeur par heure, soit 3.500 et 4.000 kWh aux bornes du turboalternateur.
- Cette courte description permet de se rendre compte de l’avantage que les métallurgistes peuvent tirer de l’établissement de pareilles chaudières de récupération, dont la vapeur alimente, généralement, un turbo-alternateur associé à l’ensemble de la centrale et destiné à fournir le courant, dans le cas des pointes que les moteurs à gaz sont impuissants à absorber. Pour ajouter encore à l’intérêt de la chose, il faut signaler que, dans les conditions actuelles de prix du charbon et de revient de la construction, le coût de ce type d’installation est amorti en 3 ou 4 ans au maximum; ce résultat nous amène donc à constater, une fois de plus, que, ici encore, la nécessité, d’ordre général, d’économiser les combustibles conduit aux mêmes conclusions que l’intérêt particulier de l’usager.
- Dans tout ce qui précède, nous avons tablé sur des moyennes de production et de consommation d’énergie. Or, dans la pratique, il se produit des fluctuations considérables, aussi bien dans la production que dans la consommation et il serait très avantageux de pouvoir compenser, à point nommé, les fluctuations.
- Nous avons déjà eu l’occasion d’aborder une question analogue lorsque nous nous sommes occupés des Cowpers et nous avons vu qu’on pouvait, en partie, pallier aux variations de régime dans le service des gaz, en se servant des récupérateurs, tantôt comme volants compensateurs, tantôt comme accumulateurs. Dans ce cas particulier des gaz, nous aurions pu citer aussi l’emploi des gazomètres : mais les masses de gaz auxquelles on a alïaire, dans un établissement sidérurgique important, conduiraient à donner aux gazomètres, pour leur assurer quelque efficacité, des dimensions pratiquement inabordables; tout au plus, peut-on envi-
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- sager rutilisation de gazomètres de compensation, à l’entrée des canalisations d’alimentation de certains appareils, tels que les Cowpers; cette conception a d’ailleurs, reçu un commencement d’exécution dans certaines usines. De môme, dans le cas de la vapeur, on a préconisé l’emploi d’accumulateurs « Ruths » ; le principe de ces appareils est extrêmement intéressant : l’application en est appelée, croyons-nous, à un certain avenir; mais nous n’avons pas connaissance qu’elle ait été faite, jusqu’ici, à la métallurgie, et, en conséquence, nous n’insistons pas ici, sur ce genre d’appareils.
- Dans le service de l’énergie électrique, des fluctuations analogues à celles auxquelles il est fait allusion ci-dessus se produisent naturellement aussi et le diagramme de consommation générale de l’usine rend compte de leur ampleur, aux différentes époques; pointes très aiguës correspondant aux démarrages d’engins divers, aux subites variations de charge des moteurs, etc. ; dentures plus accentuées, dues à la mise en service ou à l’arrêt'des soufflantes, des machines de grande puissance, aux coïncidences de fortes charges ou de repos relatif des engins de fabrication, etc.; enfin, affaissement généralisé de la courbe, pendant les démontages, les heures de repos, la nuit, etc.
- Evidemment, dans une grande usine, comme celle que nous considérons, la répartition, si habile soit-elle, du travail entre les diverses machines, ne saurait égaliser complètement la consommation moyenne de chaque poste, ou de chaque heure de marche. Il faut donc se demander si, dans le cas de l’énergie électrique, il est possible d’envisager des dispositifs d’accumulation analogues à ceux auxquels se prêtent les gaz, la chaleur et la vapeur.
- Nul n’ignore le rôle que pourrait jouer dans l’industrie sidérurgique une puissante batterie d’accumulateurs électriques, adjointe à la centrale : elle compenserait les écarts que nous avons décrits plus haut, en libérant, pendant un poste de charge maximum, l’énergie accumulée aux heures de moindre consommation, et en permettant aux génératrices de la centrale de tourner toujours à pleine charge, c’est-à-dire dans les conditions optima de fonctionnement. Mais, dans l'état actuel des choses, les accumulateurs électriques peuvent-ils être, pratiquement, mis en œuvre dans un établissement métallurgique?
- L'expérience a été tentée, il y a quelques années, dans une usine sidérurgique italienne et elle se poursuit, à l’heure actuelle, à la pleine satisfaction des techniciens de cette usine. La question se présente de la façon suivante : l’établissement reçoit son énergie sous forme de courant triphasé à haute tension, fourni par un secteur indépendant, et l’utilise soit directement, soit après transformation en continu à 600 V. La batterie d’accumulateurs a été installée, d’une part, pour parer aux irrégularités de livraison — arrêts imprévus, pannes dues aux orages fréquents, suspension des fournitures pour visite et entretien des lignes, etc.; d’autre part, pour compenser les pointes de consommation dépassant la puissance maximum prévue au contrat; enfin, pour utiliser au mieux l’énergie livrée, qui est décomptée, non pas en raison du nombre de kilowatts-heure consommés, mais à forfait, pour une puissance maximum limitée par l’importance de la ligne et des appareils d transformation et de sécurité.
- La batterie comprend 300 éléments (600 V) d’une capacité de 1,550 Ah; son régime de charge ne dépasse guère 750 A, mais elle peut fournir des pointes de décharge atteignant 2.000 A. Elle se compose d’éléments au plomb à 27 plaques
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- de 490 mm de largeur et 430 mm de hauteur, immergés dans un bac de bois soigneusement peint et doublé de plomb. La charge est effectuée par un groupe-moteur-génératrice et le jeu des entrées et des sorties de courant est confié à un survolteur-dévolteur.
- L’entretien de la batterie est assuré, à forfait, par le constructeur, dans des conditions peu onéreuses; ceci, pour répondre, à la principale objection formulée,, très généralement, contre l’emploi des accumulateurs.
- D’après ce qui a été dit plus haut, le problème de l’utilisation de l'énergie dans un établissement sidérurgique important, comportant une centrale à gaz de hauts fourneaux, est très analogue à celui qui s’est posé à l'usine italienne dont il vient d’être question, et qu’elle a heureusemant résolu. Nous ne prétendons, toutefois, pas fixer a priori l’importance de la batterie qui conviendrait le mieux à la grande installation que nous envisageons dans ce rapport; nous manquons, à ce sujet, de points de repères. S’il existe, en effet, de très nombreuses batteries capables de fournir, par à-coups, une puissance de 300 à 3.000 kWh, et qui donnent satisfaction soit à des compagnies de distribution d’électricité, soit à des sociétés d’exploitation de tramways, on n’en trouve cependant pas, à notre connaissance, qui répondent assez exactement à notre programme pour constituer une référence de premier ordre. Nous nous bornerons donc à indiquer, en nous basant sur l’exemple cité plus haut, que, pour l’usine-type dont il s’agit, une batterie, capable de fournir momentanément, une puissance maximum de 10.000 kWh, rendrait des services appréciables et contribuerait heureusement à la bonne utilisation de l’énergie, facteur prépondérant de l’économie.
- Conclusions.
- Nous avons cherché à faire ressortir, dans ce rapport, qu’un établissement sidérurgique, pourvu d’un bon outillage moderne et capable de la production considérée actuellement comme normale (500.000 t de fonte-, n’avait à faire appel qu’à la quantité de houille strictement nécessaire à la fabrication du coke destiné à ses hauts fourneaux. Nous avons dû, pour arriver à cette conclusion, supposer que les conditions commerciales étaient saines, que le carnet de commandes était abondamment et convenablement garni et que, conséquemment, la répartition du travail entre les divers engins de fabrication pouvait se faire rationnellement. Notre examen, basé sur les résultats qu’on peut obtenir au cours des périodes économiques normales, n’est donc applicable aux époques de crise que sous réserve de certaines adaptations de détail, variables, d’ailleurs, d’un moment ou d’un établissement à l’autre. Mais les principes d’ordre général restent valables, et il était nécessaire, pour les établir avec quelque précision, de ne considérer qu’un état d’équilibre stable à la faveur duquel, seulement, l’étude du système complexe envisagé peut être entreprise avec quelques chances de succès.
- Nous croyons avoir montré également que si l’outillage de l'usine peut être maintenu en harmonie avec les derniers perfectionnements techniques acquis, des disponibilités importantes de gaz, de chaleur et d’énergie électrique peuvent lu être rendues. Ces disponibilités, elle peut les utiliser elle-même, mais elle peut aussi en tirer parti en en livrant une fraction, sous forme appropriée, à la consommation générale. Si l’on tient compte, par ailleurs, des sous-produits recueillis ou
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- transformés au cours des diverses phases de la fabrication, on constate qu’un grand établissement sidérurgique peut ou doit, à notre époque, suivant les circonstances, devenir vendeur, en dehors des fers et des aciers, de gaz d’éclairage pour la consommation des agglomérations urbaines, ou d’hydrogène pour l’élaboration de l’ammoniaque synthétique, de sous-produits de la cokéfaction pour l’agriculture ou les industries chimiques, de briques et de ciments pour la construction, de scories de déphosphoration pour l’agriculture et enfin de courant électrique pour les grands secteurs nationaux qui se chargent de distribuer l’énergie à bon marché dans les régions éloignées des centres de production.
- La valeur globale de ces diverses matières peut atteindre, en cas de récupération poussée, un chiffre élevé et il est loisible de penser que, le jour où l’assainissement de la situation économique générale et l’achèvement de la reconstitution des usines sinistrées rendront à la concurrence, sur le marché français, sa pleine activité, les sociétés métallurgiques devront, de toute nécessité, rechercher une partie importante de leurs bénéfices dans l’exploitation intensive de tous leurs sous-produits et déchets de fabrication.
- C’est un chapitre particulier de cette exploitation intensive des déchets ou des excédents que nous nous sommes proposé de présenter ici, en rappelant succinctement quelques-uns des moyens auxquels on peut recourir, en métallurgie, pour assurer aux combustibles leur utilisation maximum. Des efforts considérables ont été faits, dans cette voie, ces dernières années, par les sidérurgistes de notre pays; il reste, cependant, beaucoup à faire encore. Mais la crise, née de la guerre, a donné au mouvement une impulsion nouvelle et profonde, dont l’ampleur ne peut que se développer et dont on est en droit d’attendre des résultats importants et féconds.
- En terminant, nous tenons à remercier les ingénieurs qui. sous la direction de M. Métayer, ont fourni une grande partie des renseignements pratiques contenus dans ce rapport et, en particulier, M. Deboudé, dont la collaboration nous a été particulièrement précieuse.
- Vu :
- Le président de la 20 Sous-Commission, Métayer.
- Le rapporteur,
- Corne-Thénard.
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- BULL. DE LA SOC. d’eNCOURAG. POUR L’iNDUSTRIE NATIONALE.
- OCTOBRE 1923.
- IV' CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE LA CHIMIE PURE ET APPLIQUÉE
- (Cambridge, 16-20 juin 1923.)
- C’est à Cambridge que l’Union internationale de la Chimie pure et appliquée a tenu cette année sa conférence, la 4° depuis sa fondation en 1919 (1).
- Les travaux de cette conférence internationale se sont déroulés du 16 au 20 juin dans les locaux de Y Arts School sous la présidence de sir William Pope.
- Vingt-trois pays adhèrent à Y Union, soit directement par le concours de leurs gouvernements, soit par l’entremise d’organismes scientifiques officiels En France, cet organisme est la « Fédération nationale des Associations de Chimie ». Elle avait délégué pour représenter notre pays :
- MM. Béhal, président de la Fédération, membre de l’Académie des Sciences et de l’Académie de Médecine, professeur à la Faculté de Pharmacie de Paris ;
- Boudouard, professeur au Conservatoire national des Arts et Métiers;
- Marc Bridel, secrétaire général de la Société de Chimie biologique;
- Delépine, professeur à la Faculté de Pharmacie de Paris;
- B. Étienne, professeur à l’École nationale supérieure des Mines;
- J. Gérard, secrétaire général de la Fédération nationale des Associations de Chimie et de la Société de Chimie industrielle;
- Haller, président de l’Académie des Sciences, professeur à la Sorbonne;
- Paul Kestner, président de la Société de Chimie industrielle;
- Kling, directeur du Laboratoire municipal de Chimie de Paris;
- Lindet, membre de l’Académie des Sciences, professeur à l’Institut agronomique, ancien président de l’Association des Chimistes de Sucrerie et de Distillerie ;
- Ch. Lormand, chimiste au Ministère de l’Agriculture;
- Ch. Marie, secrétaire général de la Société de Chimie physique;
- Marquis, rédacteur en chef du Bulletin de la Société chimique de France, maître de conférences à l’Institut de Chimie appliquée de Paris;
- C. Matignon, professeur au Collège de France;
- Ch. Moureu, membre de l’Académie des Sciences et de l’Académie de Médecine, professeur au Collège de France, ancien président de la Fédération nationale des Associations de Chimie, président de la Société chimique de France;
- A '15dot, répétiteur à l’École Polytechnique.
- (1) Voir le compte rendu de la lre Conférence tenue à Rome en 1920, dans le Bulletin de juillet-août 1920, p. 539.
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- La conférence de l’an dernier qui s’était tenue à Lyon avait arrêté dans ses grandes lignes le programme de la conférence de Cambridge.
- De cette dernière, il n’entre pas dans nos vues de donner ici un compte rendu détaillé. L’étendue de ses travaux imposerait, à qui voudrait être complet, de tels développements que la chose ne saurait être entreprise dans le cadre restreint qui nous est imposé. D’autres au surplus sont plus qualifiés pour le faire et les chimistes professionnels savent qu’ils trouveront dans Chimie el Industrie la documentation complète qu’ils souhaitent. Nous nous bornerons à retracer dans leurs grandes lignes les faits et les résultats essentiels des travaux de cette conférence.
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- Une première remarque générale qui s’impose, c’est que les problèmes abordés par la Conférence ont été d’ordre très divers. Onze commissions internationales se répartissaient l’étude des questions suivantes :
- 1° Réforme de la nomenclature de chimie inorganique;
- 2° Réforme de la nomenclature de chimie organique;
- 3° Documentation sur les produits industriels;
- 4° Documentation bibliographique;
- 5° Tables de constantes;
- 6° Etablissement d’un étalon thermo-chimique;
- 7° Combustibles solides;
- 8° Combustibles liquides;
- 9° Propriété scientifique et industrielle;
- 10° Hygiène industrielle;
- 11° Conservation des matières alimentaires.
- Ainsi voit-on dès l'abord que l’Union internationale de la Chimie n’entend pas restreindre aux seules questions d’un intérêt purement théorique l’objet de ses délibérations, mais aborde aussi des problèmes d’ordre industriel.
- D’une manière générale, ses travaux peuvent donc être groupés en deux catégories. Les uns s’attachent à unifier les méthodes, à ordonner et à simplifier le langage de la chimie. Ceux-ci relèvent de son autorité propre, les décisions auxquelles ils conduisent ont un caractère d’obligation pour tous les savants. Les autres visent à coordonner les efforts faits en vue de résoudre les problèmes complexes que pose un état industriel et à confronter leurs résultats dans les différents pays. Ils ne prétendent alors aboutir qu’à l’énoncé de directives dont les législations puissent utilement s’inspirer quand elles envisagent la solution de questions d’un intérêt universel.
- Réforme de la nomenclature. — C’est dans la première de ces catégories que rentrent les questions de nomenclature d’un si grand intérêt non seulement pour faciliter les relations des chimistes entre eux, mais pour soulager la mémoire et servir l’enseignement qui trouve dans un cadre schématique simple et rationnel, un instrument précieux pour l’acquisition de la connaissance.
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- IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE LA CHIMIE (CAMBRIDGE, 10-20 JUIN 1923). 1055
- La difficulté dans cet ordre d'idées est de trouver les dénominations expressives qui fournissent au seul énoncé du mot des renseignements aussi approfondis que possible sur la nature du corps, sa fonction, sa dérivation et son enchaînement naturel; mais une difficulté bien plus grande est, ces noms une fois trouvés et admis, de les faire adopter par la généralité des chimistes de préférence aux noms en usage.
- Un travail assez important s’est fait cette année en vue de préciser le langage et l’écriture dans la désignation des corps de la chimie minérale en partant des conclusions adoptées l’an dernier à Lyon relatives :
- 1° Au répertoire des combinaisons minérales, soit dans les index de formules, soit dans les tables alphabétiques des matières;
- 2° Aux terminaisons ate et ite des sels oxygénés; ainsi qu’à l’usage des termes monoacides, biacides, etc., bibasiques, tribasiques, etc., conclusions qui ont été généralement ratifiées par les comités nationaux.
- En chimie organique, les progrès sont lents. « L’élaboration d’un système complet de nomenclature de chimie organique demande beaucoup de temps, lit-on dans le rapport présenté par le comité des rédacteurs de journaux de chimie organique, chaque détail exigeant un examen attentif. Un travail préliminaire important a été effectué, mais ne peut être exposé encore. »
- L’originalité de la conférence de Cambridge est d'avoir posé les premiers fondements de la nomenclature de chimie biologique. Le rapport présenté à Lyon par M. Gabriel Bertrand et dont il avait paru aux membres étrangers de la Commission nécessaire, d’étudier en détail, dans chaque pajrs, les propositions, a servi de base à la discussion et l’on s’est mis d’accord sur les points suivants :
- 1° Toutes les fois qu’un principe immédiat tiré du règne animal ou du règne végétal correspondra à une espèce chimique bien définie, celui-ci sera nommé d’après les principes de nomenclature de la chimie organique;
- 2° Pour les grands groupes de principes immédiats sur la composition desquels on est imparfaitement fixé et dont les combinaisons nombreuses et variées jouent un rôle important en chimie biologique, trois classes sont créées : les glucides, les lipides et les protides.
- Le nom général de glucide désignera dorénavant les sucres simples (glucose) et tous les composés qui, par hydrolyse, donnent au moins une molécule de glucose.
- Les lipides grouperont les matières grasses et les principes immédiats du type des éthers sels.
- Enfin les protides comprendront les acides-aminés et tous les principes immédiats, l’albumine par exemple.
- 3° Le mot lipoïde sous lequel on avait rassemblé des substances qui n’ont entre elles aucun rapport de constitution, comme la lécithine et la cholestérine et qui ne répondait en réalité à rien, est supprimé.
- Les subdivisions à introduire dans les groupes fondamentaux ainsi définis seront examinées lors de la prochaine conférence mais, d’ores et déjà, il apparaît que ces premiers jalons de classification reposent sur des fondements durables; en effet, quelque connaissance plus parfaite qu’on acquière dans la suite de la composition moléculaire d’un corps, celui-ci ne cessera pas d’appartenir à un groupe dans lequel il se trouve rangé en raison du résultat de sa décomposition par hydrolyse.
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- Documentation internationale et définition du terme céramique. — Le délégué des Pays-Bas M. F. Donker-Duijvis présentait sur cette question un rapport demandant notamment que le secrétariat de l’Union fasse faire une enquête sur les offices de documentation, spécialisés ou non, existant déjà dans les divers pays et publie le résultat de cette enquête.
- Il semble désirable, disait-il, que les membres de la Commission, en fournissant des données sur les instituts documentaires an secrétariat de l’Union, ne se limitent pas seulement à la communication des titres et adresses des instituts, mais donnent aussi une courte description concernant leur fonctionnement. Par exemple, les offices qui ont un caractère général auront toujours quelques domaines pour lesquels ils sont spécialement bien documentés. Ainsi, les offices de documentation en Hollande ont surtout bien réuni et classé leurs collections de données sur les combustibles, sur le caoutchouc, sur l’industrie textile, sur la sécurité du travail, sur les cultures et industries tropicales et sur les brevets modernes, anglais, allemands et français.
- De son côté, M. Nicolardot, dans le rapport sur l’activité du service de documentation sur les produits industriels et technologiques, signalait l’intérêt que présenterait pour le service central, la possession d’une liste complète des fabricants de produits chimiques. Actuellement, les listes dont il dispose sont celles qui ont été établies par les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, la Grèce, l’Italie et les Pays-Bas; or il serait utile, dit-il, que ce travail de documentation soit poussé aussi activement que possible dans chaque état adhérent à l’Union, même quand le nombre des industriels est très réduit.
- D’autre part M. Nicolardot suggérait l’idée d’organiser un service international de documentation sur les matières premières végétales, organisme qui pourrait être rattaché au service de documentation sur les produits industriels et technologiques et constituerait la branche végétale de son département « matières premières ».
- La question de la documentation bibliographique a été d’autre part abordée par la Conférence qui réclame des différents pays l’unification des méthodes employées, conformément aux principes adoptés par l’Institut international de Bibliographie de Bruxelles et la Sous-Commission bibliographique de la Société des Nations.
- C’est dans un ordre d’idées connexe qu’une commission présidée par M. Wash-burn (États-Unis) s’est appliquée à définir le terme « céramique ».
- Elle a décidé que cette appellation serait dorénavant employée pour toutes les industries telles que celles des terres cuites, porcelaines, ciments, chaux, plâtre, verre et verrerie, émaillage des métaux, matières réfractaires et abrasives ainsi que produits isolants de l’électricité et de la chaleur fabriqués avec des matières terreuses.
- Sur la proposition de M. Lecrenier (Belgique) il a été ensuite décidé de porter à l’ordre du jour de la prochaine conférence, le choix de terres types ou étalons qui devront servir à l’étude des propriétés chimiques et physiques des terres réfractaires.
- Étalons physico-chimiques. — Du rapport sur l’activité au cours de l’exercice 1922-1923 du Bureau d’Étalons physico-chimiques que présentait M. Timmermans, professeur à l’Université de Bruxelles, il ressort que, depuis le 1er février dernier, les premiers étalons préparés par ce laboratoire sont mis en vente.
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- Ces étalons — tous pour basses températures — sont les suivants :
- Tétrachlorure de carbone
- Chlorobenzène...........
- Chloroforme.............
- Acétate d’éthyle . ... Sulfure de carbone. . . . Éther éthylique.........
- Méthylcyclohexane
- Température do congélation.
- — 22°,9
- — 43°,2
- — 63",5
- — 83",6
- — lit",6
- — 116°,3 (forme stable)
- — 123°,3 ( — instable)
- — 126°,3.
- Cette série d’étalons reproduit, à 0,1 degré près, l’échelle des basses températures du thermomètre à hélium employé au Laboratoire cryogénique de Leyde.
- Les échantillons, vendus au prix uniforme de 25 francs, sont fournis par fractions de 50 cm3 enfermés en tube scellé, à l’abri de l’air et de la lumière. La valise diplomatique est utilisée pour les expéditions à l’étranger afin d’éviter que les flacons ne soient ouverts lors du passage en douane.
- La préparation de quatre autres étalons est envisagée pour compléter cette série et les Etablissement Poulenc Frères, de Paris, ont entrepris, à la demande du Bureau international, la préparation en masse de certaines matières premières destinées à la préparation de ces étalons.
- Le Bureau a saisi d’autre part toutes les occasions d’enrichir sa collection de produits purs dont il tient de petites quantités à la disposition des chimistes pour faciliter leurs recherches. Enfin, il a entrepris la publication d’exposés critiques sur la valeur des constantes de différentes catégories de corps très purs, leur mode de purification et leurs critères de pureté. 11 prépare en ce moment un tel travail pour les hydrocarbures de la série grasse.
- A ce sujet, la Conférence a estimé qu’une grande enquête auprès des divers laboratoires du monde entier serait utile pour savoir quels sont les nouveaux étalons physico-chimiques dont la préparation serait la plus urgente; elle a recommandé que ce travail, une fois coordonné, chaque état s’efforçât d’obtenir la collaboration des industriels pour fabriquer les étalons dans les conditions de pureté qui auront été ainsi fixées.
- L'étalon thermo-chimique a fait l’objet d’une discussion spéciale.
- La Conférence a constaté qu’en raison des décisions prises par le Bureau of Standards, de Washinsgton, l’acide benzoïque, préparé à cet effet, ne pouvait plus être délivré comme substance étalon, dans les recherches calorimétriques, que pour des buts purement scientifiques. Pour les buts techniques, tels que la détermination de la chaleur de combustion des combustibles, solides ou liquides, l’emploi d’échantillons d’acide benzoïque d’autres provenances s’impose.
- Toutefois, la Conférence a cru utile de recommander de ne procéder à 1 étalonnage des bombes calorimétriques qu’à l’aide d’échantillons d’acide benzoïque contrôlé par un thermo-chimiste compétent.
- Les tables de constantes. — C’est à Londres en 1909, au Congrès international de Chimie appliquée, que furent jetées les bases d’un organisme chargé de recueillir les déterminations de constantes qui sont effectuées dans les laboratoires du monde entier et de publier d’une manière continue celles de ces données numé-
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- riques qui sont utiles au développement de la chimie physique et au progrès des industries qui s’y rattachent.
- L’œuvre accomplie depuis lors par le Comité international des Tables annuelles de Constantes et Données numériques de Chimie, Physique et de Technologie, sous l’active impulsion de son secrétaire général M. C. Marie, est considérable.
- Bien que partiellement interrompu pendant la guerre, ce travail ingrat autant qu’utile a été poursuivi avec le souci très louable de doter au plus tôt la science et l'industrie de ce précieux instrument de travail. Quatre volumes sont déjà parus, le cinquième doit voir le jour en 1923 et le Comité annonce le sixième pour 1925.
- Par une heureuse compréhension des besoinsdes spécialistes, deschapitres séparés extraits des volumes déjà parus ont été publiés en fascicules afin de faciliter la diffusion des tables auprès de tous ceux auxquels on ne peut demander de s’intéresser à l'ensemble de la documentation numérique.
- D'ores et déjà, les fascicules suivants sont à la disposition des techniciens : Speclroscopie; — Radioactivité, atomistique, ionisation; — Electricité, magnétisme, électrochimie ; — Cristallographie, minéralogie ; — Art de l'ingénieur et métallurgie; — Biologie.
- Bien, mieux que l’œuvre de ce comité international, ne montre ce que peut faire pour 1 intérêt général l’entente cordiale d’hommes dévoués à la science. « Avec une organisation aussi réduite que possible, a pu dire M. Marie en retraçant dans ses grandes lignes l’histoire de cette (ouvre, le Comité est parvenu à mettre à la disposition des nombreux chercheurs de tous les pays une documentation qui, par son caractère même, échappe le plus souvent à la recherche. Les données numériques sont en effet fréquemment noyées dans des mémoires où ceux qui rédigent les tables de constantes usuelles ne peuvent aller les chercher, parce que rien n indique qu elles y sont contenues.
- Par suite de la publication des tables annuelles, tout ce que l’effort persévérant des hommes produit dans ce domaine est soigneusement recueilli. Cette accumulation systématique de documents permet maintenant d'effectuer avec facilité tous les travaux bibliographiques concernant la documentation numérique.
- Mettre à la disposition de tous ce que l’effort de tous a produit, tel est le résultat atteint; il suffit à expliquer l’importance scientifique du travail effectué par le Comité des Tables annuelles. Il justifie tous les efforts qui ont été faits et les sacrifices infimes comparés au but atteint, que le Comité est en droit de demander à ceux qui sont intéressés au progrès scientifique et technique (1).
- Au cours de la conférence de Cambridge, le Comité a été amené à constater, avec satisfaction, que l’adhésion au fonds international créé en 1922, de la Belgique, du Danemark, des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France, de la Norvège, des Pays-Bas, du Portugal et de la Tchécoslovaquie permet de dire que l’avenir des tables annuelles est assuré.
- L’Union a émis d’autre part le vœu que la documentation numérique des années 1917 à 1922soitpubliéeaussirapidement que possible, de manière que les Tables internationales de Constantes et Données numériques reprennent à bref délai leur forme annuelle.
- Elle a formulé l’espoir que la souscription ouverte à cet effet et sous son patronage dans les milieux scientifiques et surtout industriels des pays adhérents, permettra au Comité des Tables de réaliser ce vœu.
- (1) La Société (l’Encouragement subventionne celte publication depuis plusieurs années.
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- L’étude scientifique des combustibles. — A la suite de la conférence de Lyon, chaque état avait été invité à établir dans son pays :
- 10 La nomenclature des divers combustibles, les définitions légales et industrielles sous lesquelles ils sont désignés, avec l’indication précise de leurs propriétés physiques, chimiques, physico-chimiques, organoleptiques;
- 2° La liste des méthodes et appareils de recherches, d'analyse, de vérification, de prévisions, officiels ou d’un emploi très général, pour permettre aux chimistes, aux ingénieurs et aux industriels de s’entendre, soit en vue d’une unification éventuelle, soit pour atteindre un but plus immédiat : savoir exactement quels sont les écarts ou les différences entre ces méthodes, afin d’éviter toute discussion inutile.
- Mais un tel travail ne pouvait être utilement poursuivi, sur une solide base scientifique, que par des laboratoires spécialisés en vue de cet objet. La question préalable était donc de savoir si de tels laboratoires existent. Le premier soin de la conférence de Cambridge a par suite été d’inventorier les efforts faits dans ce sens par les différents états. Elle a été amenée ainsi à constater que trois pays seulement pour l’instant sont dotés de cet organisme de recherches, ce sont : la France, la Tchécoslovaquie et la Hollande.
- En France, le mérite de cette réalisation revient au Comité central des Houillères de France, qui a décidé d’installer aux environs de Paris un laboratoire fonctionnant sous son autorité scientifique.
- En Tchécoslovaquie F « Institut national pour l'Etude de l’Economie des Combustibles » répond spécialement à cet objet. Des laboratoires ont été mis à sa disposition par l’usine à gaz de la ville de Prague. Prochainement, a annoncé le Dr J. Kavax, l’Institut, dont le conseil d’administration est composé de savants (chimistes, ingénieurs, géologues), d’industriels, de consommateurs de charbon, de fabricants de grilles, foyers, etc., aménagera une usine d’essais pour l’étude des combustibles à 1 échelle industrielle comprenant:
- 1° une petite usine à gaz d’éclairage;
- 2° une petite cokerie;
- 3° des gazogènes;
- 4° un four rotatif;
- 5° une usine d’essai des divers systèmes de foyers pour générateurs;
- 6° une usine d’essai pour les poêles de divers systèmes.
- Enfin, une section de cet Institut se spécialise dans l’étude systématique des combustibles du pays, une autre dans le choix des combustibles convenant le mieux pour les diverses industries.
- Aux Pays-Bas, c’est l’Institut royal pour l’Economie des Combustibles (Rijks-Instituut voor Brandstoffen-Economie) qui assume cette tâche et son organisation est assez avancée pour qu’il ait pu fournir à la Conférence des données précises sur l’analyse et l’échantillonnage des charbons.
- Les rapports des États-Unis, de la Belgique, de l’Espagne ont, par ailleurs, alimenté la discussion d’utiles renseignements et de suggestions intéressantes relativement aux essais au sujet desquels il y aurait, de l’avis deM. Henry Le Chatelier, intérêt à s’entendre sur les points suivants :
- 1° Détermination rigoureuse du mode opératoire destiné à définir la proportion •de matières volatiles des combustibles. Pour la houille à longue flamme, par
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- exemple, on peut avoir des teneurs variant de 30 à 35 p. 100 pour un môme échantillon suivant le mode opératoire employé;
- 2° Il serait très important de trouver un procédé permettant de séparer les matières volatiles réelles du combustible et l’eau contenue en combinaison dans les schistes qui forment les cendres de la houille. Aujourd'hui, on dose les deux en bloc sans avoir le moyen de faire de distinction. Dans les combustibles à 30 et 40 p. ÎOO de cendres, comme on commence à en employer, cette teneur en eau des silicates comptée comme matières volatiles du charbon peut varier de 2 à 5 p. 100 suivant la teneur en cendres ;
- 3° 11 serait indispensable de définir un mode opératoire précis pour déterminer les points de fusion des cendres. Les méthodes françaises donnent un écart de 200 degrés avec la méthode belge;
- 4° Il y aurait lieu de s’entendre sur un procédé unique pour déterminer le pouvoir agglomérant des houilles destinées à la fabrication du coke.
- Mais d’une manière générale, l’enquête sur la nomenclature des charbons, en vue de préciser leurs caractères et de faciliter l’identification des termes en usage dans les différents pays, n’a pas paru suffisamment poussée. Aussi, sur la proposition de M. Etienne, professeur à l'Ecole nationale supérieure des Mines de Paris, qui présidait à la fois la commission des combustibles solides et celle des combustibles liquides, a-t-on dressé une nomenclature précise des questions à poser concernant la caractérisation des charbons.
- Cette nomenclature sera envoyée à chacune des nations représentées et les délégués se sont engagés à répondre au questionnaire avant le mois de janvier prochain.
- A l'aide des réponses reçues, on poursuivra avec fruit l’étude de la normalisation des caractères servant de base aux transactions commerciales Ce sera l’œuvre delà prochaine conférence.
- De son côté, la Commission des Combustibles liquides a travaillé à préciser les caractères qui doivent servir de base à la classification.
- Dans cette voie, son travail s’est trouvé facilité par l'exposé deM. Gané, directeur du Laboratoire de Chimie à l’Institut géologique de Roumanie, qui a proposé une doubleclassification, dans laquelle les produits du pétrole seraient classés, soitd’après leurs propriétés, soit d’après leurs usages industriels et par la présentation de 21 tableaux établis sur le modèle de celui que nous reproduisons ci-dessous et qui forment l’inventaire des combustibles liquides utilisés en Roumanie.
- ROUMANIE
- CLASSE : BENZÈNES
- Dénomination commerciale du produit : benzène raffiné 90 p. 100 à 100°.
- CARACTÈRES OC PROPRIÉTÉS
- 1. Caractères organoleptiques...........couleur comme l’eau distillée, odeur forte.
- 2. Caractères physiques.................liquide
- 3. Densité..............................0,885a.-f- 15°rapporlée à l’eau distilléeà-f-15°.
- 4. Point d’inflammabilité...............—39°.
- 3. Point de combustion..................—34°.
- 0. Limites de distillation ou de fractionnement ....................................+ 70° à -f 100°.
- 7. Point de congélation.................—8°.
- 8. Pouvoir calorifique.................. 10.000.
- Usages : moteurs à explosion.
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- Dans cet ordre d’idées, la Conférence a décidé d’étendre son enquête aux pétroles et dérivés, aux produits de distillation (houilles, lignites, tourbes, bois, schistes bitumineux), aux huiles et à l’alcool industriel.
- Propriété scientifique et industrielle. — A la Commission de la Propriété scientifique et industrielle, que présidait M. P. Kestner, président de la Société de Chimie industrielle de France, la nécessité d’une réforme de la législation des brevets et d’une organisation légale de la propriété scientifique, a fait l’objet d’une discussion approfondie.
- En matière de brevets, l’idéal serait évidemment la réduction à l’unité qui permettrait à l’inventeur de garantir en une seule fois ses droits dans tous les pays, sans avoir à supporter les frais considérables qu’entraîne à l’heure actuelle semblable opération.
- Mais il faut compter avec les législations assez dissemblables des états, qu'il peut paraître un peu chimérique pour l’instant de vouloir concilier. Aussi fut-il moins question à Cambridge d’instituer un brevet international que de débroussailler la question.
- Tous les systèmes législatifs en vigueur dans le monde sur ce sujet peuvent être, en gros, rattachés à trois types essentiels. Si l’on parvenait à ramener à l’unité les brevets de chaque type, un grand progrès serait déjà réalisé. La poursuite de ce résultat pourrait être un but suffisant. L’idée en avait été émise l’an dernier à Lyon. Elle a été reprise à Cambridge avec plus de force et la Conférence a insisté pour que les membres des différents pays fassent effort, en vue d’amener leurs savants et leurs inventeurs nationaux à se grouper d’abord en un syndicat unique. Ensuite, dans chaque groupe de pays ayant une législation des brevets analogue, on provoquera la constitution d’une commission ayant pour mission d’étudier l’unification de la réglementation dans le groupe.
- La question de la propriété scientifique se présente sous un jour un peu différent. Ici pas de difficultés tirées d’un état de choses existant : la matière est vierge. Raison de plus pour qu’elle soit examinée d’un point de vue élevé et son principe dégagé d’emblée dans une forme unique.
- Mais quel organisme international sera qualifié pour en aborder l’étude et proposera une solution inspirée par un esprit assez large pour donner satisfaction à tous?
- Le sujet n’est pas étranger aux occupations de la Société des Nations, mais celle-ci, déclare M. Kestner, qui fut récemment entendu par elle, l’envisage avec un esprit hautement philosophique, d’une façon qui peut paraître abstraite et sous un jour un peu trop strictement intellectuel.
- La Chambre de Commerce internationale, de son côté, ne manque pas de compétence en la matière, mais on peut craindre qu’à l’inverse de la précédente compagnie elle ne considère les choses que sous le seul aspect industriel et commercial.
- Un organisme conciliant les deux points de vue aurait beaucoup plus de chances de réussir.
- Pourquoi des « unions » comme l’Union internationale de la Chimie ne seraient-elles pas cet organisme?
- Quels groupements paraîtraient mieux qualifiés pour assumer cette tâche et formuler les directives utiles en vue d’aboutir aux solutions pratiques?
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- La Conférence a partagé cet avis, mais le sujet était trop neuf pour qu’on pût espérer ces directives d'une première délibération. Tout s’est borné à 1 expression d'un vœu tendant à assurer à la propriété scientifique un droit analogue à celui qui est reconnu à la propriété littéraire, droit qui ne devra pas être confondu avec le brevet d’invention.
- Hygiène industrielle. — A la Commission d’Hygiène industrielle, la base de discussion fut fournie par le rapport que présentait son président M. C. Lormand, auditeur au Conseil supérieur d’Hygiène de France.
- Dans un sujet aussi vaste, il fallait savoir se limiter; fort sagement donc, la Conférence n’avait voulu faire inscrire qu’une seule question à son ordre du jour, celle des fumées.
- On peut, déclara M. Lormand, classer approximativement celles ci en deujc catégories : fumées de charbon et fumées métallurgiques, ces dernières comprenant les fumées produites par des industries telles que la fabrication du sulfate d’alumine, la métallurgie du cuivre et du zinc, la fabrication des émaux, les cimenteries, etc.
- En ce qui concerne les fumées de charbon, les inconvénients qui en résultent peuvent être évités si les principes suivants sont observés :
- 1° Le charbon doit être fourni aux foyers par petites quantités, à de fréquents intervalles;
- 2° L’air doit être admis en léger excès de la quantité théorique requise et principalement au-dessus du lit de chauffe avec une petite quantité d’air auxiliaire pénétrant à la partie supérieure et au fond du lit de charbon incandescent pour permettre de brûler les gaz;
- 3° La température dans le foyer doit être suffisamment élevée pourbrûler les gaz produits parle charbon incandescent.
- M. Boudouard, professeur au Conservatoire national des Arts et Métiers, s’associa à cette remarque et montra par des exemples, que là où il est fait usage de foyers à grille mécanique, on parvient à supprimer les fumées, résultat qui est encore obtenu en substituant à la houille, le coke ou des charbons distillés à basse température.
- Pour les fumées métallurgiques, M. Lormand préconisa les chambres à poussières munies de fils et de grilles permettant leur récupération.
- La précipitation électrique donne, dit-il, les meilleurs résultats; elle permet d’éliminer non seulement les poussières métalliques, mais encore l’anhydride sulfurique qui se trouve dans ces fumées à l’état vésiculaire,
- M. Swain (Etats-Unis) se déclara entièrement de cet avis. Dans son pays, a-t-il fait remarquer, le procédé en question est utilisé avec succès pour l’absorption des liquides et des poussières, mais il ne faut pas vouloir l’étendre aux gaz.
- Une opinion différente a été formulée par M. Obdclio Fernandez (Espagne). MM. Kaï Warming (Danemark) et Umberto Pomilio (Italie) ont d’autre part formulé quelques réserves au sujet du coût de ce procédé.
- La question de l’élimination des odeurs industrielles et celle de Yintoxicalion par l'oxyde de carbone que peuvent produire notamment les moteurs alimentés par un mélange d’essence et d’air a été également abordée.
- D’après M. Yandell Hknderson (Etats-Unis), qui avait spécialement consacré son rapport à cet objet, les odeurs industrielles peuvent être détruites par le chlore. Le procédé consiste à capter les odeurs produites en tous les points d’une usine au
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- moyen de ventilateurs et d’aspirateurs puissants dans une grande chambre, dans laquelle on fait dégager du chlore gazeux en quantité voulue. Les appareils du. procédé Wallace et Tiermann, employés pour la chloration de l’eau, peuvent être utilisés pour cet usage.
- Quant à l’intoxication par l’oxyde de carbone, il serait dorénavant possible de la combattre en employant pour disloquer la carboxyhémoglobine, non plus des inhalations d’oxygène pur comme on le faisait jusqu'ici, mais d'oxygène contenant 5 p. lOOd’acide carbonique.
- Les moyens de combattre le mal sont donc maintenant connus en grande partie au moins.
- Reste à savoir de quelle manière les états pourront en imposer l’observation, tant dans l'intérêt de l'industrie que pour la sauvegarde de la santé publique.
- C'est en s’inspirant de cette idée et après avoir fait remarquer combien l’Angleterre est en avance dans l’organisation de la lutte contre les gaz toxiques dans les usines, que M. Boudas, directeur du laboratoire du Ministère des Finances de France, fit adopter par la Conférence les résolutions suivantes :
- 1° Que dans chaque pays, on communique à l’Union internationale delà Chimie la réglementation concernant la pollution de l’atmosphère par les fumées et les gaz toxiques;
- 2a Que communication soit donnée à l’Union de tous les procédés et appareils destinés à combattre les commencements d'intoxication parles gaz toxiques dans les usines.
- Conservation des matières alimentaires. — Une très importante documentation avait été apportée à la Conférence par les délégués qui avaient inventorié dans leurs pays respectifs les textes législatifs et réglementaires concernant la conservation des matières alimentaires.
- Il s’agit maintenant de dépouiller cette documentation et d’en dégager les traits essentiels. Aussi la Commission des matières alimentaires que présidait M. Paternô (Italie) a-t-elle jugé utile de constituer une sous-commission composée de MM. Bordas, Paternô, Pondal, Alsberg et Voermann, qui a reçu mission d’effectuer ce dépouillement et de présenter à la prochaine conférence un rapport d’ensemble sur l’état de la question au point de vue de la réglementation.
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- Tels sont les faits saillants et les résultats essentiels de cette 4e Conférence internationale de la Chimie pure et appliquée, dont en retraçant ici, aussi rapidement qu’il était possible, les grandes lignes, nous espérons avoir contribué à diffuser les enseignements pour le profit de tous.
- Quatre communications du plus haut intérêt étaient intercalées dans ses travaux. Nous ne saurions mieux faire pour clore ce compterendu, que d’en faire connaître les auteurs.
- M. J. W. Mac Bain a traité de la nature des solutions savonneuses (Beport on the Study of Soap Solutions ant its Bearing upon Colloïd Chemistry) ;
- M. F. G. Hopkins a traité du mécanisme chimique des oxydations dans les tissus vivants (The Mechanism of Oxydation in the living Body);
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- M. E. K. Rideal a traité de la catalyse (Recent Développements in Contact Cala-lysis);
- et M. J. F. Thorpé a parlé delà taulomérie (Some new Aspects of Tautomerism).
- Enfin, deux cérémonies se sont déroulées en marge de la Conférence : la remise de la première médaille Paterno à M. Aston, le savant anglais qui s’est fait connaître par la découverte des isotopes et
- la réception dans le grade de docteur honoris causa de l’Université de Cambridge, de six savants universellement estimés, MM. Haller (France), Bancroft (États-Unis), Moureu (France), Cohen (Pays-Bas), Nasini (Italie), Pictet (Suisse) et Swartz (Belgique).
- Georges Kimpflin, docteur ès sciences.
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- BUL. DE LA SOC. d’eNCOUUAG. POUR L’INDUSTRIE NATIONALE. — OCTOBRE 1923.
- NOTES DE MÉCANIQUE
- Note bibliographique sur les indicateurs.
- Le numéro 2 de 1923 des Proceedings of lhe Institution of Mechanical Engineers donne une intéressante étude sur les indicateurs, avec description de quelques lypes
- Fig. 1. — Indicateur Marcel Dcprez.
- récents de ces appareils appropriés aux moteurs tournant à grande vitesse, notamment un indicateur optique du professeur F. VV. Burstall, le micro-indicateur de
- Tome 135. — Octobre 1923. 70
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- NOTES DE MÉCANIQUE.
- OCTOBRE 1923.
- Mr. W. G. Collins, qui conserve la transmission mécanique des mouvements à enregistrer, mais en les réduisant à de très faibles parcours, l’indicateur électrique R. A. E (Royal Aircraft Establishment), de Mr. Harry Wood.
- Ce dernier appareil applique, sous une forme nouvelle, la disposition imaginée par Marcel Deprez, enregistrement par points de diagrammes successifs (1). Dans l'appareil Wood, cet enregistrement se fait à l’aide d’un courant électrique qui perfore un papier au moment ou la pression dans le cylindre du moteur en essai atteint une valeur déterminée. Cette pression, variable d’une manière continue, est celle d’air comprimé qui agit simultanément sur un piston d’indicateur avec ressort et sur une soupape montée sur le cylindre en expérience. Les ordonnées du diagramme correspondent à la position du piston d’indicateur, et les abscisses à celle d’un tambour entraîné d’une manière continue par 1 arbre de distribution du moteur.
- La description de cet indicateur électrique est accompagnée de diagrammes relevés à diverses altitudes (150, 1.500 et 3.000 m) sur un moteur d’avion.
- E. Sauvage.
- Adjonction d'un téton-guide aux vis mécaniques.
- M. Ramu, membre de la Société, attire l’attention sur l’intérêt qu’il y aurait à généraliser l’emploi d’un dispositif spécial appliqué aux vis mécaniques, qu’il utilise depuis de longues années et qui lui a toujours donné d’excellents résultats.
- Ce dispositif consiste à prolonger la vis par un téton qui permet de la guider à son entrée dans la pièce taraudée, empêchant ainsi le filetage de s’émousser, avantage appréciable dans le cas de dévissages fréquents.
- M. Ramu préconise également l’emploi d'une entrée-guide dans l’écrou, lequel comporterait ainsi une partie lisse d’une certaine hauteur, donnant les mêmes avantages que le dispositif désigné ci-dessus.
- Ces procédés, déjà adoptés par diverses maisons dans la fabrication de leurs boulons, peuvent être recommandés dans certaines applications à la condition que l’augmentation de longueur des vis ou écrous qui en résulte ne gêne en rien leur utilisation. Lorsque les vis sont destinées à être serrées une fois pour toutes il n’est pas utile d’employer ce dispositif qui en élève le prix de revient.
- Le téton-guide de la vis et l’entrée-guide de l’écrou, sont peu connus et méritent d’être signalés.
- C. Z.
- (I) Marcel Deprez a ajouté, à l’indicateur ordinaire, deux butées qui ne permettent au piston de l’appareil qu’un très faible déplacement. Ces butées sont déplacées par l’opérateur. Le crayon trace une série de traits horizontaux, avec petits décrochements correspondant aux mouvements du piston entre les butées. L’indicateur Marcel Deprez a été employé pour le relevé de diagrammes sur des locomotives du chemin de fer du Nord. 11 a été décrit dans les Annales industrielles, 1872, Ur sein., p. 653 et planche U.
- Les collections du Conservatoire national desArtset Métiers en possèdent deux exemplaires. La ligure ci-jointe représente l’un de ces exemplaires, d’après un relevé effectué par M. IL Hughes, élève des cours du Conservatoire.
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- U U LL. DE LA SOC. D’ENCOURAG. POUR L’INDUSTRIE NATIONALE. — OCTOBRE 1923.
- NOTES DU COMITÉ DE COMMERCE
- Le salut par nous-mêmes, par M. Georges Hersent (Revue cle France, du 15 avril et du 1er mai 1923).
- M. Georges Hersent pense avec raison que notre équilibre économique ne pourra être rétabli d’une façon durable et efficace par aucun moyen extérieur à nous-mêmes. Sans doute, la France a droit d’être payée de ses dommages de guerre. Elle aurait droit aussi d’être payée de tous les capitaux que ses bourgeois économes ont prêtés à des nations devenues insolvables. Mais en supposant même que tout ce qu’elle a ainsi perdu lui fût jamais remboursé, l’amélioration très sensible qui en résulterait dans sa situation financière demeurerait momentanée et ne résoudrait pas au fond le problème qui se pose. Nous ne sommes pas seulement un peuple qui a subi des pertes; nous sommes aussi, ce qui est bien plus grave, un peuple qui, dans ces dernières années, a des dépenses publiques plus élevées que ses recettes budgétaires. Ce déséquilibre de nos finances d’État est alarmant et réclame une prompte réforme. M. Hersent voit les deux éléments de cette réforme dans une compression des dépenses, mais plus encore, dans une meilleure exploitation de nos forces productrices qui, en créant de la richesse privée, fournira un nouvel élément à l’impôt.
- La compression des dépenses ne doit pas être recherchée en grignotant sur le traitement, souvent insuffisant, des fonctionnaires. Ce sont les fonctions qu’il faut supprimer en déchargeant l’État de ce qu’il peut confier à d autres, qui le feront mieux et avec plus de profit. M. Hersent cite d’intéressants exemples : le monopole du tabac n’a donné en France, en 1922, que 816 millions de bénéfices. L impôt sur le tabac a donné 300 millions de dollars aux États-Unis et 52 millions de livres en Angleterre, sommes représentant au change actuel respectivement 1 et 5 milliards de francs. Nos réseaux de chemins de fer de l'État donnent un déficit de 400 millions. Les P. T. T. perdent 200 millions ou 600 millions par an selon les appréciations. Impossible de savoir exactement ce que coûtent notre service des poudres et nos arsenaux. Enfin, depuis 1906 au moins. l’État français ne fabrique plus les allumettes et les achète à l’étranger, parce qu’il réalise ainsi une économie estimée à 30 p. 100 à cette époque. Singulière combinaison qui tue une industrie française prospère pour en faire un monopole d'État coûteux et, finalement, fait passer la clientèle française à des fabricants étrangers.
- Ces résultats sont d’autant plus frappants que l’Etat confie à des spécialistes éminents la direction de son service des poudres, de ses arsenaux, de ses manufactures de tabac. A la tête, ou dans l'état-major de l’industrie privée, ils ne supporteraient pas les abus criants, l'indiscipline et la négligence dont ils sont les témoins attristés. Mais, comme fonctionnaires, ils ne sont pas maîtres des exploitations
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- NOTES DU COMITÉ DE COMMERCE. — OCTOBRE 1923.
- qu’ils dirigent et les ouvriers qu’ils ont soi-disant sous leurs ordres sont des électeurs qui, en cette qualité, exercent une action directe sur l'Etat, leur patron. Au fond, dans les industries d’Etat, le patron se trouve sous la domination de ses ouvriers- C’est cette situation qui compromet irrémédiablement le bon ordre.
- Sous une direction privée, les chefs des industries actuellement confiées à l’Etat connaîtront sans doute des difficultés de toutes sortes. Mais ils les trancheront au mieux, en s’inspirant, d’une part, de l’obligation où ils seront de travailler sans perte et, d’autre part, du souci qu’ils auront de s’assurer de bons ouvriers. Ceux qui échoueront dans cette tâche difficile seront remplacés par d’autres plus habiles, mais, en aucun cas, le contribuable ne supportera le poids de leurs fautes ou de leur insuffisance.
- Tout ne sera pas fait, d’ailleurs, quand on aura débarrassé l’Etat d’un fardeau qu’il porte si mal. Nous aurons évité des sources de dépenses. Nous n’aurons probablement pas ramené le total de ces dépenses à un chiffre tel que le total des recettes le dépasse. Et comme certaines dépenses s’accroîtront forcément, il est indispensable de pourvoir à un accroissement des recettes.
- Pour l’obtenir, M. Hersent développe tout un programme économique. Rappelant que la production agricole représente en France plus de la moitié de la produe-tiou totale (40 milliards de francs en 1922 contre 30 milliards pour la production industrielle et commerciale), il prône l’effort des agriculteurs, en montre la direction et en escompte les profits. Il y a là, à coup sûr, une magnifique source de richesses ; mais la division de la propriété rurale, si heureuse au point de vue social, ne permet pas une prompte mise en valeur de la plus grande partie de notre sol cultivable. Ce n’est pas que l’énergie fasse défaut; mais les connaissances techniques nécessaires manquent souvent à ceux qui ont conquis la propriété de la terre en demeurant fidèles aux coutumes traditionnelles d’épargne et de simplicité. De plus, la culture scientifique, plus profitable à la longue, demande parfois au début des essais coûteux. Le paysan-propriétaire consent rarement à en courir les risques et n’est pas toujours apte à interpréter la leçon qui s’en dégage. Enfin, certains procédés très recommandables, dont l’efficacité est prouvée depuis longtemps, supposent préalablement de bonnes pratiques culturales qui sont loin d’être générales. Par exemple, l’emploi des engrais azotés dans des terres mal nettoyées, peut produire des désastres. M. G. Hersent n’aura que plus raison de réclamer des améliorations agricoles et l’espoir qu’il place sur les profits à en tirer est fondé, quoiqu’il soit sage d’en prévoir la réalisation par étapes successives.
- L’effort industriel n’est pas moins nécessaire. Nos ressources ont augmenté à ce point de vue d’une façon sensible avec le retour de l’Alsace-Lorraine à la France; mais nous n’avons pas toujours chez nous ce qui est nécessaire pour en tirer parti et nous ne sommes pas organisés en vue de l’exportation que comporterait une production très accrue. C’est, en particulier, le problème qui se pose à notre métallurgie. Nous avons deux fois plus de minerai de fer qu’avant la guerrre; nos hauts fourneaux pourraient donner deux fois plus de fonte; nous devrions fabriquer deux fois plus d’acier; mais nous manquons de coke pour fondre notre minerai et, si nous devions écouler chaque année dix millions de tonnes d’acier, nous serions embarrassés de leur trouver des débouchés. Mais, dans l’histoire de la métallurgie française, d’autres crises ont sévi depuis un siècle. En fait, chaque progrès technique a été accompagné d’un bouleversement, d’une brusque rupture d’équilibre;
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- mais après l’effort sauveur, un autre état d’équilibre s’est produit, précaire lui aussi, menacé par les nouveaux progrès de la fabrication comme par les transformations économiques et politiques, mais suffisant cependant pour permettre la vie et souvent la prospérité de l’industrie.
- 11 en est ainsi de toutes les branches de la fabrication et des industries de transports, soumises à de nombreux aléas et exposées à de constantes transformations. Les vicissitudes qu’elles comportent sont bien autres que celles de l’agriculture mais leurs profits, moins réguliers, ont une amplitude plus grande. Au point de vue du relèvement de nos finances publiques, elles peuvent fournir éventuellement de grandes ressources.
- Au surplus, comme le dit fort bien M. Hersent, le salut ne nous viendra pas d’un seul côté, du relèvement de notre agriculture, de l’essor de notre industrie ou de notre commerce. 11 ne peut être dû qu’à l’effort universel et concerté de tous; il réclame des vertus morales en même temps que du travail matériel. C’est une œuvre complexe et ardue. Mais elle s’impose à nous.
- Paul de Rousiers.
- Les publications techniques de la Colonie de Madagascar et Dépendances.
- Le Comité de Commerce croit devoir signaler à l’attention des membres de la Société d’Encouragement et aux personnes qui fréquentent sa bibliothèque, les publications techniques fort remarquables éditées depuis quelques années par le gouvernement de Madagascar. Ce sont notamment : le Bulletin économique (trimestriel) et le Bulletin des Mines de Madagascar (mensuel).
- A titre d’indication nous donnons un extrait du sommaire du Bulletin économique du 1er trimestre 1923.
- Introduction à l’étude de l’industrie des pêches à Madagascar; — L’élevage à Madagascar; — Chemin de fer du Betsileo à la Côte Est, rapport d’ensemble; — La population de Madagascar; — L’organisation du crédit à Madagascar; — L’île Maurice; — L’Antsihanaka, région du lac Alaotra à Madagascar; — Chez les Betsimisaraka et les Tsimihety de Maroantsetra ; — Mananjarv : renseignements économiques; — Cheptel bovin à Madagascar— Note sur l’élevage de la chèvre angora à Tuléar; — Note au sujet de la situation actuelle de l’élevage de l’autruche à Tuléar; — Madagascar : industrie animale; — La végétation malgache : la végétation autochtone, la forêt orientale; — Notes sur les bois de Madagascar; — Le santal malgache; — Au sujet des acacias à tanin; — Documentation sur l’industrie du mimosa au Sud-Afrique; — Sur quelques plantes à parfum de Madagascar; — Notes sur la culture de l’ananas; — Comment fut introduit le caféier moka à Bourbon; — Madagascar et ses exportations de café; — Les exportations de vanille de Madagascar et Dépendances; — Documentation sur l’arachide; — Documentation sur le quinquina; — Nouvelles recherches pour la captation des eaux thermales d’Antsirabe; — Minéralogie de Madagascar; — Madagascar : documentation statistique minière;— Le mica; — Liste des sources thermales ou minérales de
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- NOTES DU COMITÉ DE COMMERCE. — OCTOBRE 1923.
- Madagascar; — Résumé météorologique de l’année 1922, à Tananarive; — Madagascar : Observations météorologiques du quatrième trimestre 1922 et du premier trimestre 1923; — Les travaux publics à Madagascar.
- Ce numéro, qui forme un très fort volume de 330 pages est accompagné de nombreuses figures, plans, cartes et tableaux hors texte dont quelques-uns en couleurs.
- Créé en 1901 par le Général Gallieni, le Bulletin économique a été publié régulièrement jusqu’en 1913, a cessé de paraître de 1913 à 1919 pour reprendre en 1920, date à partir de laquelle on s’est attaché à y présenter des renseignements précis sur toutes les ressources économiques de la Grande Ile dont l’évolution est extrêmement rapide et dont l’avenir paraît extrêmement brillant. Les richesses minérales de l’île, en particulier, paraissent considérables; elles sont d’une très grande variété.
- Il convient de signaler quelques études antérieures ou en cours de publication de ce Bulletin qui ont été tirées à part et qui traitent de l’élevage, des forêts et des bois de Madagascar. Cette dernière dont l’auteur est M. Louvel, Inspecteur des Eaux et Forêts, chef du Service forestier de Madagascar, a été présentée à la ire Foire commerciale de Tananarive (1923) accompagnée d’un album qui renferme 40 échantillons de bois malgaches classés par destination : ébénisterie, construction, traverses de chemins de fer.
- Voici, extraits de leurs sommaires, quelques-unes des études parues dans les numéros 7 (juillet 1923) et 8 (août 1923) du Bulletin des Mines, périodique nouveau dont l’apparition est justifiée par l’importance croissante des exploitations minières de la Grande lie.
- Le corindon et l’émeri; — La recherche des substances radioactives; —- Talc et stéatite; — La grande mission d’études des terrains bitumineux; — Caractères physiques des minerais de Madagascar; — Minéralogie de Madagascar; — L’industrie des pierres précieuses à Madagascar; — Le cristal de roche employé dans l’optique; — Statistique du graphite au Japon; — Cours commerciaux (mensuels) des divers produits minéraux intéressant Madagascar; — Situation minière (trimestrielle) à Madagascar; — Nouvelles, annonces et avis divers; — Tableau (mensuel) pour la détermination du Nord vrai.
- E. L.
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- nui . DE LA SOC. d’eNCOUIIAG. POUR l’industrie NATIONALE. — OCTOBRE 1923.
- COMPTES RENDUS
- DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- CONSEIL D’ADMINISTRATION
- SÉANCE PUBLIQUE
- DU 23 JUIN 1 923.
- Présidence de M. Bâclé, président.
- La séance est ouverte à 17 h.
- Le procès-A^erbal de la séance du 12 mai 1923 est adopté.
- Sont présentés pour devenir membres et admis séance tenante :
- M. R azous (Paul), licencié ès sciences mathématiques et physiques, secrétaire général de l’Institut des Actuaires français, commissaire-contrôleur des assurances au Ministère du Travail, 35, avenue du Parc-de-Montsouris, Paris (14e), présenté par M. Rateau et M. Paulet ;
- M. Legros (Lucien-Alphonse), M. Inst. C. E., O. B. E., ingénieur-conseil, 25, Cumberland Park, Acton, Londres, W. 3 (Angleterre), présenté par M. A. Oranger et M. E. Brillié (membre à vie);
- La Société anonyme des Papeteries Matussière et Forest, 7, Cours Jean-Jaurès, à Grenoble (Isère), présentée par M. Pierre Arnould;
- M. Thouvenin (Maurice), Ingénieur des Arts et Manufactures, maître de verrerie, Verrerie de Vierzon, à Vierzon-Forges (Cher), présenté par M. E. Nusbaumer.
- M. Bâclé, président. — M. Legrand (Alexandre), membre de la Société, 135, rue Blomet, Paris (15e), a déposé à la Société d’Encouragement, le 8 juin 1923, un pli cacheté concernant un procédé de décatissage et apprêt continu. M. Legrand a autorisé la Société à ouvrir ce pli et à en faire tel usage
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- COMPTES RENDUS DES SEANCES.
- OCTOBRE 1923.
- qu’il lui conviendra si, avant le 9 juin 1928, M. Legrand n’en a pas effectué le retrait ou demandé l’ouverture.
- Lecture est donnée de deux rapports :
- Rapport présenté par M. E. Sauvage, au nom du Comité des Aids mécaniques, sur un raccord articulé pour conduites de vapeur à haute pression, imaginé et construit par M. Luc Denis (1).
- Rapport présenté par M. L. Sauvage, au nom du Comité des Arts mécaniques, sur une Caisse métallique démontable imaginée et construite par M. Dasse (2).
- Ces deux rapports sont approuvés.
- Les ouvrages suivants sont entrés récemment dans la Bibliothèque de la Société d’Encouragement.
- Ireland, edited by George Fletciieh, Cambridge Universily Press (Don de l’auteur);
- Ireland1 2 s industrial opportunités, by George Fletcher (Don de l’auteur);
- Peat as a source of power, by George Fletcher (Don de l’an leur);
- Water power in Ireland and in France, by George Fletcher (Don de l’auteur) ;
- The power resources of Ireland, by George Fletcher (Don de l’auteur);
- Fabrication du vinaigre, par M. J. Fritsch. Paris, A. Legrand;
- Manuel des vins, cidres, poirés, eaux gazeuses, par M. Georges Ray, (Bibliothèque professionnelle). Paris, J.-B. Baillière et fils;
- Les problèmes actuels de l'agriculture, par MM. Henri Hitier et Joseph Hitier (La renaissance agricole). Paris, Payot (Don des auteurs);
- Travaux maritimes. La mer et les côtes, par M. Georges de Joly, publié par M. Charles Laroche (Encyclopédie du génie civil et des travaux publics). Paris, J.-B. Baillière et fils;
- Les spectres et la structure de l'atome, par M. Niels Boiir, traduit par M. A. Corvisy. Paris, J. Hermann;
- La gestion des affaires, par MM. H. et J. Edom, 4e édition. Paris, Dunod;
- Les travaux publics et le bâtiment aux Etats-Unis, par M. A. Antoine. Paris, Dunod;
- Pratique des abaques, par M. R. Jamin. Paris, Dunod;'
- La prëparalion des charbons, par M. Loiret (Publications de Chaleur et Industrie) ;
- (1) Voir le texte de ce rapport dans le Bulletin de mai 1923, p. 326.
- (2) Voir le texte de ce rapport dans le Bulletin de juin 1923, p. 397.
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- CONSEIL • D'ADMINISTRATION. •— SÉANCE PUBLIQUE DU 23 JUIN 1923. 1073
- Le dessin pour l'apprenti menuisier, par M. J. Fou rouet (Le livre de la profession). Paris, M. L. Eyrolles.
- iM. IIaclk, président, donne lecture d’une lettre de la Société française de Physique annonçant qu’elle célébrera le cinquantenaire de sa fondation par une Exposition nationale de Physique et de T. S. F. qui se tiendra au Grand Palais du 20 novembre au 17 décembre 1923. dette exposition a obtenu les plus hauts patronages, à coté de celui de notre Société, et de nombreux concours financiers qui permettent d’assurer son succès. MM. les sociétaires sont invités instamment à y prendre part.
- M. Me snager, vice-président, rappelle les nombreux travaux qui signalent M. Ch arles llabut à l’attention des techniciens : il a construit de nombreuses lignes de chemins de fer, notamment le goulot de la gare Saint-Lazare, avec les encorbellements si hardis de la rue de Home; il a étudié les efforts réels, exercés sous charge dans les charpentes métalliques, imaginant une véritable méthode d’auscultation aujourd'hui classique, qui permet de savoir si les ouvrages d’art anciens peuvent satisfaire aux nouvelles conditions du trafic. Il s’est spécialisé en ces dernières années par ses ouvrages en béton armé et surtout en béton léger, matériau appelé à provoquer une nouvelle révolution dans l’art de construire.
- M. C harles Kabut, Inspecteur général des Ponts et Chaussées en retraite, fait une communication sur les constructions légères et leur avenir.
- La lutte contre la pesanteur, caractéristique de la vie, est une nécessité dominante dans les industries de la construction et des transports : les constructions fixes (bâtiments, ponts, etc.) et les véhicules terrestres, aquatiques ou aériens ont d’abord à se porter eux-mêmes; s'ils sont légers, ils peuvent coûter moins cher ou atteindre une plus grande puissance.
- Pour les alléger, les constructeurs ont imaginé successivement quatre moyens distincts qui sont employés, soit séparément, soit combinés entre eux.
- 1° Evidement : tours et flèches ajourées, élégissements des ponts en maçonnerie, poutres métalliques à treillis.
- 2° Emploi de matériaux plus résistants : substitution de la pierre au bois, du ciment à la chaux, du ciment fondu au portland, du métal à la maçonnerie, du métal tréfilé au métal laminé, de l’acier au fer, de l’acier dur à l’acier doux.
- 3° Division du travail entre matériaux différents : combinaison du fer tendu avec toute matière propre à supporter une compression, soit le bois (ponts et combles .modernes en charpente, cintres Séjourné) soit le béton (béton armé) soit la maçonnerie (ponts suspendus) soit le béton armé (cantilever Seguin).
- 4° Emploi de matériaux légers : béton de pouzzolane, de mâchefer, de terre cuite émulsionnée, dans les constructions fixes; alliages d’aluminium dans les véhicules aériens.
- Les matériaux les plus avantageux sont généralement ceux où le rapport de la
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- résistance à la densité est le plus grand. A ce titre, il faut ranger parmi eux le fibro-cimcnt.
- Apres cet exposé, M. Rabut fait projeter des vues de constructions où ces principes ont été appliqués avec succès et ont permis de battre des records de hauteur, de portée, de puissance, d’élégance ou de légèreté : cathédrale de Strasbourg, tour Eiffel; cintras du pont de Luxembourg, ponts des Amidonniers à Toulouse, de Sapiac à Montauban, de Brooklyn à New York, de Québec sur le Saint-Laurent, pont tiisclard à Fontpédrouse, viaducs sur l’Oise à Contiens, sur la vallée de la Souleuvrc près Vire, sous les voies ferrées locales autour de Saint-Brieuc, sous la station d’Asnières; appointements de Lestonnat à Bordeaux, des Constructions navales à Lorient; dessous du Grand-Théâtre à Lyon; wagons-citernes en béton léger armé; caissons de fondation flottables en béton armé du nouveau viaduc sur la Seine à Asnières; bateau Lambot en béton armé, bateaux Lorton en béton léger armé. Portraits de Marc Seguin, Vicat, F lâchât, Monnier, Hennebique, Considère, Gisclard.
- Le conférencier insiste particulièrement, avec détails, sur les essais de résistance mécanique et chimique faits au laboratoire des Ponts et Chaussées sur les bétons légers, et sur les travaux exécutés jusqu’à présent en béton léger armé.
- Il montre :
- 1° Que pour les constructions fixes, le seul remplacement du béton ordinaire par du béton léger, où le rapport de la résistance à la densité est moitié plus grand, permet de relever dans une proportion encore plus grande les limites actuelles de portée des voûtes et des corniches; de hauteur des poteaux de lignes électriques, pylônes, tours, mars de soutènement ou de réservoirs; de longueur des pilotis;
- 2° que pour les conslructions fixes de toutes dimensions, la combinaison des bétons légers de ciment à haute résistance armés, en surface, d'acier dur, employés en pièces évidées moulées d’avance, confectionnées et mises en place mécaniquement, sans pilonage, est la formule de l’avenir parce quelle réunit toutes les conditions de puissance et d’économie; à citer comme cas particulier l’enrobement, dans du béton, de tous les ponts métalliques, moyen absolument imposé par les circonstances pour les mettre à même de résister au poids et à la vitesse des surcharges modernes en supprimant pour l’avenir toute dépense d’entretien ;
- 3° que pour les wagons et navires de tous types, surtout de grandes dimensions, la construction métallique est, dès à présent, moins avantageuse, tant pour les réparations que pour le premier établissement, que l’emploi de béton léger projeté à la lance (en prenant pour véhicule l’eau chaude ou, de préférence, la vapeur) sur une tôle mince cintrée ou emboutie, servant à la fois de coffrage et d'armature ;
- 4° Que la même conclusion s’applique à la traverse de chemin de fer, au poteau de mine, à tous pilotis, caissons de fondation, cuvelages de puits et ouvrages analogues.
- C. R.
- M. Mesn ager, vice-président, remercie M. Rabut de son intéressante conférence si pleine d’idées et de faits. Il signale la modestie du conférencier qui n’a pas dit que quelques-uns des ouvrages les plus remarquables qu’il a
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- cites ou non, sont son œuvre. Grâce à. lui aussi, on a pu conserver des ouvrages anciens qui paraissaient condamnés, et il entreprend une campagne pour éviter que les municipalités, surtout ne remplacent leurs vieux ponts suspendus, si avantageux à certains égards, par des ponts en maçonnerie, trois fois plus chers; il a montré que la plupart des ponts suspendus sont réparables, transformables, peuvent être rajeunis en quelque sorte, et rendus aussi rigides que des ponts en maçonnerie.
- La séance est levée à 18 b. 30 m.
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- BUL. 1)K LA SOC. d’eNCOURAG. POUR i/l.XDUSTRIE XATIOXALE. ------------
- BIBLIOGRAPHIE
- L’usinage du bois. Puissance requise par les machines à bois. Dynamique des machines à grande vilesse. 44 barèmes pratiques (vitesses, charges, débits, courroies, puissance) permettant d’obtenir un travail rationnel et économique des machines à bois, par M. Julien Petitpas, Ingénieur des Arts et Métiers. Tu vol. (23 X 10 cm) de xvm -h 130 p., avec 30 tig. Paris (0e), Dunod. 47 et 41), Quai des Grands-Augustins, 1923. (Prix : PS f).
- L auteur, en s’aidant de nombreuses mesures effectuées sur des machines en travail normal, analyse le sciage et le rabotage des bois et décompose en ses éléments l’énergie absorbée par les machines usuelles.
- Il donne des formules pratiques pour la détermination de ces cléments et pour le calcul des machines, tant au pointde vue de leurs allures de marche qu’à celui de la résistance de leurs organes.
- Les machines sur lesquelles l'auteur a effectué ses recherches sont des types les plus modernes ; de ce fait, les exemples numériques figurant dans l’ouvrage sont utilisables dans la construction des machines à grand rendement.
- A la fin du volume, l’auteur expose ses vues sur le fonctionnement des courroies à grande vitesse et sur la dynamique des mécanismes à rotation rapide. Il faut espérer que cette partie de l’ouvrage incitera de nombreux lecteurs à étudier eux-mêmes ces questions, car en ce moment la diffusion des connaissances relatives aux rotations rapides semble être en retard par rapport au développement des applications industrielles.
- M. J. Axnnouix.
- Le Congrès international des Combustibles liquides. Compterendu publié parla Société de Chimie industrielle (Chimie cl Indus/rie, numéro spécial, mai 1923, de 831 p., avec fig.). Paris, 49. rue des Mathurins.
- En 1922, il s’est tenu, à Paris, un Congrès international des Combustibles liquides, organisé par la Société de Chimie industrielle dont l’organe Chimie cl Industrie a publié un compte rendu très complet.
- Le Comité d’organisation jugea, tout d’abord, qu’en présence des divergences de désignation des produits dans les divers pays, il importait de s’occuper avant tout de la terminologie et de la spécification des divers combustibles liquides. A cet effet, fut nommée une Commission spéciale.
- On créa ensuite six Sections embrassant les pétroles, les schistes, les lignites et tourbe, les goudrons et benzols, les alcools et les huiles végétales, dans lesquelles
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- seraient groupées les diverses communications demandées aux spécialistes les plus autorisés.
- Enfin une exposition présentait les échantillons des divers combustibles liquides, les modèles d’extraction et de séparation, et surtout les appareils qui les utilisent, c’est-à-dire les brûleurs et les tracteurs. Une série de conférences illustra cette exposition.
- La Commission d’études de la Terminologie décida que, dans chaque pays, une Sous-Commission établirait un inventaire de tous les combustibles liquides en usage à l’heure actuelle, qui serait présenté au Congrès de Chimie de Cambridge.
- Le Compte rendu publie ensuite les travaux des Sections du Congrès.
- La Section des pétroles passe en revue l’origine des pétroles, leur inventaire mondial, leur technique, leur enseignement technique, les intérêts du pétrole h l’étranger, l’accroissement du rendement en produits légers, les propriétés physico-chimiques, leurs applications.
- La Section des schistes fait l’inventaire mondial des schistes, leur inventaire en France, donne la technique de leur industrie et recherche l’avenir de l’industrie.
- La Section du lignite et de la tourbe fait l’inventaire du lignite et indique son traitement par les divers procédés et appareils. Elle fait de même l’inventaire de la tourbe, traite de son exploitation, de son utilisation et de sa carbonisation.
- La Section des goudrons et benzols a étudié la production du benzol, la carbonisation à basse température et la préparation de divers produits, de la Cosmoline, de la Cyclohexanone, etc.
- La Section des alcools a recherché les sources d’alcool.
- Enfin la Section des huiles végétales a étudié leur production et leur utilisation.
- Le Congrès visita plusieurs établissements industriels parmi lesquels sont relatées tout particulièrement les mines et les usines de Pechelbronn.
- Le Congrès avait été ouvert par une conférence de M. Daniel Berthelot sur l’étude scientifique des carburants et clos par une conférence de M. Mailhe sur la préparation du pétrole à l’aide d’huiles végétales dont on trouvera un résumé.
- Suit un travail très important, qui rendra de grands services, sur les caractéristiques commerciales des produits issus des pétroles de Pechelbronn, sur celles des benzols et goudrons, et celles des produits tirés des schistes bitumineux d’Autun.
- Suivant le plan ainsi tracé, le Compte rendu développe alors les travaux des diverses Sections.
- Pour les pétroles, on trouve des renseignements sur les pétroles galiciens et roumains, sur les gisements de la République Argentine, de la Tchéco-Slovaquie ; une étude économique sur l’exploitation du pétrole par drainage souterrain: la technique de l’exploitation minière à Pechelbronn. On trouvera également des renseignements sur un nouveau procédé de cimentage pour la fermeture des eaux supérieures; sur l’emploi des super-centrifuges de l’industrie des pétroles; sur le pétrole de Madagascar où les travaux effectués jusqu’à présent montrent qu’il y a des centaines de millions de tonnes de sables, ayant au moins un hectolitre d’huile à la tonne, facilement exploitables à ciel ouvert.
- La Section étudie encore la transformation des hydrocarbures solides ou à points d’ébullition élevés en hydrocarbures liquides volatils; la question des carburants dans ses rapports avec la méthode d’hydrogénation sous pression élevée ; l’hydrogénation des huiles minérales suivant le procédé Bergius; la production
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- OUVRAGES REÇUS-
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- d'hydrocarbures liquides à partir de l’éthylène; la dépolymérisation des hydrocarbures lourds; la standardisation des essais des pétroles, le point d inflammation des combustibles liquides, etc. Enfin, on trouvera des considérations pratiques concernant le résidu combustible du pétrole, c’est-à-dire des fractions les plus importantes du pétrole brut et leurs applications.
- Les combustibles liquides et leurs emplois industriels sont bien exposés; on discute en particulier leur utilisation dans les moteurs Diesel. Enfin un chapitre important est consacré à l’emploi des moteurs à hydrocarbures à la traction sur voies ferrées.
- La deuxième section des schistes et des torbanites indique qu'il y a des dépôts considérables de schistes bitumineux. On trouvera une description sommaire de ces schistes français, s’élevant à 200.000.000 tonnes distillabiés, ce qui, à 12 gallons par tonne, correspondrait à 20.000.000 tonnes d’huiles.
- On trouvera des détails sur les calcaires bitumineux de Syrie considérés comme source d’hydrocarbures ; sur les schistes bitumineux d'Ecosse; sur les dépôts des schistes esthoniens; sur ceux de Cypris.
- La troisième section, lignite et tourbe donne une description sommaire des gisements français du lignite, représentant environ un milliard de tonnes, puis des lignites de Serbie et de Bohème. Une étude sur les fours modernes pour la carbonisation du lignite réduirait à néant celte croyance que les lignites français ne valent pas la peine d’être traités.
- Quant à la tourbe, son utilisation dépendrait du prix de revient de la tourbe sèche, actuellement trop élevé.
- La section des goudrons et benzols a fourni des rapports très importants sur l’extraction du benzol du gaz de houille, et sur le traitement des goudrons comme source de combustibles liquides,; sur le débenzolage du gaz d’éclairage par voie sèche. On trouvera un chapitre très intéressant sur l’hydrogénation catalytique des liquides, la production des cyclohexanols et des hexahydrophénols, des hydrurcs de naphtaline dont la tétraline qui entre dans la composition du carburant national allemand,
- L’étude des huiles de goudron dans les moteurs Diesel fait l’objet d’un rapport détaillé.
- La cinquième Section des alcools s’est occupée particulièrement de l’alcool comme combustible pour moteurs.
- Quoique Arrhenius ait déclaré que les champs de pétrole seront épuisés en quinze ans, il faut cependant compter avec la découverte actuelle de nombreux champs pétrolifères, mais, toutefois, il viendra un jour où la production du pétrole ne suffira plus aux besoins mondiaux ou, avant ce temps, à certains besoins dans des circonstances particulières et la quantité des succédanés du pétrole s’est posée en France et en Grande-Bretagne.
- On a d abord recherché les sources diverses d’alcool : grains, pommes de terre, etc; l’emploi de l’alcool mélangé à d’autres carburants; la fabrication des alcools éthylique et méthylique par le traitement du bois; l’industrie des alcools en Pologne et en Tchéco-Slovaquie.
- La question du combustible pour les transports en commun dans la ville de Londres et les expériences faites avec divers mélanges d’alcool, de benzol et d’éther, afin de trouver un succédané du pétrole, ont été l’objet d’une discussion inté-
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- rcssante- De même, la Section a étudié l’emploi rationnel de divers combustibles liquides dans les moteurs à combustion interne,
- Un rapport des plus intéressants a été celui sur les travaux du Comité scientifique du carburant national. Mais de nombreux essais pratiqués avec les mélanges essence-alcool absolu sont en cours et il y a lieu d’en attendre les résultats pour se prononcer sur leur valeur.
- Enfin la sixième section s’est occupée des huiles végétales. Leur emploi est particulièrement important pour la traction mécanique aux colonies; les expériences ont démontré que toutes les plantes oléagineuses des colonies sont susceptibles de fournir des combustibles utilisables avec profit dans les moteurs à combustion interne. On les a appliqués également au chauffage industriel, à la force motrice et à la traction et il semble bien que leur emploi y soit possible.
- Enfin, rappelons la conférence faite par M. Mailhe sur la préparation des hydrocarbures à l’aide d huiles végétales et auimales, ce qui permet les plus grandes espérances pour l'avenir.
- En résumé, le Congrès a condensé une foule de renseignements et présenté un inventaire remarquable des ressources en combustibles liquides, de leur traitement et de leurs divers emplois; il prépare utilement, en la précisant, la tâche d’un nouveau Congrès dont on peut espérer les plus fructueux résultats.
- A. Livache.
- Évolution des Foires et Marchés à travers les siècles, par M. G. Zetter, ancien président et délégué général du Syndicat professionnel des Industries électriques, membre du Comité de Direction et ancien président du Groupe d'Elec-tricité de la Foire de Paris. Un vol. (27x18 cm) de 190 p., avec 94 fig. Paris, Comité de la Foire de Paris, 8, place de la Bourse, 1923.
- M. G. Zetter a étudié en archéologue et en artiste, en même temps qu’en négociant bien informé, l’évolution des foires et marchés dès les temps les plus reculés jusqu’à leur renaissance en France dans ces dernières années.
- La transformation apportée dans les relations entre les peuples, au travers des âges, par suite de l’amélioration de la sécurité des grandes voies de communication, du perfectionnement des moyens de transport par terre et par eau comme aussi des relations postales, complétées par les relations télégraphiques et téléphoniques, a totalement modifié les conditions dans lesquelles peuvent se réaliser les approvisionnements non seulement en produits exotiques mais aussi en produits européens.
- Nous ne remonterons pas, comme l’auteur, aux temps les plus reculés où, au travers de difficultés sans nombre, de hardis navigateurs allaient au loin chercher les épices, les tissus précieux, les métaux rares et s’efforçaient d’aborder sur nos cotes, ou de remonter nos fleuves, de façon à arriver sur des lieux d'échange aux époques où, fidèles à de lointaines coutumes et assurés d’une protection relative et toute momentanée, nobles et roturiers de nos pays se réunissaient pour échanger les produits de leur sol ou de leur industrie, contre les richesses lointaines si ardemment recherchées.
- Nous nous contenterons de rapprocher les trois formes successives qui, au cours des derniers siècles, ont caractérisé les relations commerciales : au moyen âge, et jusque dans les temps actuels dans les pays à évolution plus lente, nous consta-
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- Ions, un peu partout, à certaines époques, l’accumulation de marchandises quer habitants de provinces éloignées ou étrangers viennent examiner, acheter, et emporter à leur retour chez eux; telles étaient les foires des environs de Paris (Saint-Denis, Saint-Germain ou autres) et celles voisines du littoral dont celle de Beaucaire a été la plus caractéristique et la plus vivace; telles ont été encore, dans ces derniers temps, les foires de Leipzig et de Nijni-Novogôrod. Au cours du xixe siècle, la transformation des relations entre les peuples a incité les producteurs à ne plus grouper que des marchandises types, mais dons des conditions de plus en plus brillantes de présentation. Telles ont été les expositions universelles que l’éclat incomparable de la dernière, celle de Paris en 1900, a, en quelque sorte, condamnées, tant les dépenses ont été excessives et l’étendue a dépassé les espaces disponibles à proximité des grandes villes.
- Les créations sans cesse nouvelles de l’ingéniosité industrielle imposaient l’obligation de maintenir et de rendre plus fréquentes les rencontres périodiques entre producteurs et consommateurs, tout en rendant à la fois moins fastueuses et plus-pratiques ces prises de contact. De là sont nées les foires annuelles ou semestrielles, spéciales comme la foire aux jouets de Paris, création du préfet de police Lépine, ou générales pour l’ensemble des produits du pays (foire de Paris) ou de certaines régions foire de Lyon, foire de Bordeaux, etc.).
- Persistent cependant en leur forme ancienne, les foires aux tableaux connues sous le nom plus aristocratique de salons de peinture et de sculpture, ou les expositions coloniales destinées à faire connaître à la métropole les multiples produits, de nos colonies ou pays de protectorat, ou encore les expositions lointaines destinées à faire apprécier aux peuples en plein développement la variété et la perfection des produits que peut leur fournir l’industrie métropolitaine.
- L’intensité de la lutte pour la vie industrielle suscite sans cesse de nouvelles méthodes de propagande par Tutilisation des meilleurs moyens de transports : tels sont ces expositions flottantes qui vont, de port en port, présenter, dans des entreponts clairs et heureusement aménagés, des types de produits que cherchent à faire-apprécier des agents polyglottes ou encore ces trains-expositions qui vont, de ville en ville, présenter des types de marchandises bien choisies et surtout bien en rapport avec les besoins que le pays parcouru n’est qu’imparfaitement en mesure, de satisfaire par lui-meme.
- Le commerce s’ingénie sans cesse à susciter plus efficacement les désirs desconsommateurs et à faire naître des besoins nouveaux. M. Zetter, dans une élégante brochure abondamment illustrée, fait entrevoir les formes successives suivant lesquelles a été poursuivie cette constante recherche d’une clientèle plus étendue, rendue par la vue et la parole plus consciente de besoins qu’elle ne concevait pas jusqu’alors.
- La Société d'Encouragement pour l’Industrie nationale se devait de signaler à l’attention de tous ses membres cet intéressant aperçu qui ne peut qu’inciter bien des industriels et commerçants à mieux adapter leurs méthodes de réclame et leurs efforts vers des marchés nouveaux aux évolutions des relations mondiales.
- E. Gruner.
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- BIBLIOGRAPHIE.
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- Ireland, edited by M. George Fletcher. Un vol. (19 X 13 cm) de xiv + 294 p.,
- avec fig. et 2 caries en couleurs. Cambridge, University Press, 1922. (Prix :
- 8 s. 6 d.).
- Voici un petit livre que liront avec plaisir tous ceux qui, à un titre quelconque, s’intéressent à l’Irlande. C’est une sorte d’initiation à la nature, aux choses et aux gens de ce pays. Et cette initiation est l'œuvre d’Irlandais. L’ouvrage a etc conçu de la façon suivante. Chaque matière formant un tout est traitée, sous une forme extrêmement condensée, par un spécialiste qui expose plutôt des faits, ces « choses entêtées » comme disent les Anglais, qu’il ne formule d’opinion; ce qui écarte toute velléité de controverse. Cette règle, de laquelle ne s’est écarté aucun des coauteurs de l’ouvrage, aurait pu conduire aune certaine sécheresse : il n’en est rien cependant et ce serait mal connaître l’esprit irlandais que de supposer qu’il ait pu en être autrement : le livre est vivant, extrêmement vivant dans toutes ses parties; c’est ainsi qu’il est impossible de lire certains chapitres comme ceux qui traitent de la population, de la langue, de la religion, de l’archéologie, des antiquités et de l’architecture sans être pris sinon d’admiration, du moins de sympathie, pour l’Irlande et surtout pour les Irlandais. Il n’y a pas si longtemps encore c’étaient, en effet « les plus artistes et les plus sympathiques des sujets britanniques ».
- M. George Fletcher, membre de la Geological Society de Londres, qui a représenté l’Irlande à la manifestation organisée par la Société d’Encouragement les 7, 8, 9 et 10 juin 1913, est le rédacteur en chef de l’ouvrage. Il en a écrit la préface et toute la partie économique (administration, instruction publique, industrie et usines.)
- Deux des plus importantes monographies de l’ouvrage sont celles qui sont surtout descriptives : La topographie, par M. Lloyd Praeger et Les provinces irlan daises, par M. W. F. Butler (37 pages). Elles montrent que l’Irlande mérite d’être connue pour ses seules beautés naturelles ou pour ses seules richesses archéologiques et artistiques. Si elles étaient connues, elles attireraient certainement de nombreux touristes. Le paysage, extrêmement varié, ne rappelle en rien le paysage anglais si monotone. Il n’est pas douteux que les touristes français recevraient en Irlande un accueil chaleureux.
- Une autre révélation de l’ouvrage : on ne connaît guère l’Irlande que comme un pays agricole; elle offre cependant de grandes possibilités industrielles, comme s’attachent à le prouver les collaborateurs qui traitent de cette question; les causes de l’arrêt du développement industriel de l’Irlande sont connues; elles sont maintenant du domaine de l’histoire et il n’y avait plus d’intérêt à les signaler à nouveau. Les ressources industrielles demandent cependant à être étudiées avec la plus grande attention étant donné que l’Irlande passe par une transition et cela à une époque où les difficultés économiques, nées de la grande guerre, se sont accrues.
- Le dernier chapitre : Irlandais éminents est aussi une surprise pour le lecteur non prévenu ; la part prise par les Irlandais dans la littérature, la science et les arts a été de tout temps considérable; on y trouve de courtes biographies de personnages comme Berkeley, Boyle, Burke, Goldsmith, Hamillon, Thomas Moore, Sheridan, Swift, Tyndall, Wallace. L’auteur n’a cru devoir citer que des morts; signalons cependant, en passant, que la rénovation récente du théâtre anglais est due tout entière à une école d’auteurs et d’acteurs irlandais; le plus connu en France de ces rénovateurs est Bernard Shaw.
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- BIBLIOGRAPHIE. — OCTOBRE 192,‘i.
- Indications et conseils pratiques pour la construction des habitations à bon marché, préconisés par la Commission des Procédés de Construction, des Bois coloniaux et de Standardisation, approuvés par le Comité technique des Habitations à bon Marché. Un vol. (11x13 cm) de 119 p. avec fig. Paris et Liège, Librairie polytechnique Béranger, 1923.
- Ce petit opuscule, auquel un format commode a été donné à dessein pour qu’il puisse tenir dans la poche de celui qui l’utilise, est avant tout un guide pratique, qui s’adresse non seulement aux sociétés d’habitations à bon marché, aux municipalités, aux techniciens (architectes et entrepreneurs) mais aussi aux artisans, ouvriers, agriculteurs, petits propriétaires qui, par économie, « opérant eux-mèmes » construisent dans les banlieues urbaines ou à la campagne la maison qu’ils devront habiter.
- L’ouvrage a été élaboré par une commission de 18 membres, présidée par M. Cellerier, directeur du Laboratoire d'Essais du Conservatoire national des Arts et Métiers et dans laquelle on relève surtout les noms d'architectes, d’entrepreneurs, de fabricants de matériaux de construction et d’ingénieurs. Cette Commission était elle-même l’émanation d’un comité technique créé par M. P. Strauss, ministre de l’Hygiène, pour étudier les moyens d’étendre les bienfaits des habitations modernes à bon marché. Le mot moderne, supposant une habitation en dur et salubre, la Commission n’a retenu que les procédés qui permettent de réaliser des conditions de confort compatibles avec une dépense aussi peu élevée que possible; elle les a décrits simplement, en évitant les expressions techniques, de façon à les rendre accessibles à tous ceux qui ont le désir de se créer un foyer durable et indépendant. C’est pour cette raison qu’elle n'a envisagé que les cités-jardins et les habitations individuelles, et nullement les habitations collectives pour la construction desquelles les conseils techniques ne manquent pas.
- La Commission préconise l’emploi des matériaux et des éléments constructifs normalisés; elle les signale soigneusement. Elle recommande aussi, de préférence à la maison individuelle, la cité-jardin, qui permet mieux l’application de la loi Hibot en ce qui concerne l'hygiène. La cité-jardin procure d’ailleurs d’autres avantages : salle de réunion et bibliothèque communes; bains; buanderie; terrains de jeux; assainissement du sol.
- Les constructions visées, quoique permanentes et « en dur », sont dites légères, c’est-à-dire à un seul étage. Signalons au hasard quelques passages qui donneront une idée assez nette de l’ouvrage.
- (( Ne pas perdre de vue qu’il ne suffit pas de bien garnir un mur avec du mortier et que la bonne maçonnerie de meulière ou de caillasse comporte l’emploi de tous les débris que la taille fait tomber. On obtient ainsi : 1° un bon travail; 2° une économie de mortier dont le volume est remplacé par celui des débris; 3° le nettoyage du chantier sans enlèvement de gravoia. ceux-ci étant utilisés. »
- « Ne jamais emprisonner dans les murs Ls tuyaux de chute ou d’adduction d’eau. Ils doivent rester entièrement apparents. Dans l’Est de la France, les canalisations d’eau et de gaz sont presque exclusivement en fer, y compris toutes les pièces accessoires. Ces canalisations en fer sont économiques et donnent de bons résultats.
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- Elles sont conseillées dans les régions où l’on peut facilement s’en procurer et où l’on trouve des ouvriers habitués à les travailler. »
- « La fosse septique donne de bons résultats si elle est employée consciencieusement. Ces fosses, dont la contenance doit être proportionnée au nombre des habitants, se vendent prêtes à fonctionner. C’est, semble-t-il, à défaut du « tout à l'égout », la solution la plus rationnelle. Toutes les fosses dites septiques sont loin d’avoir la môme valeur. Il faut exiger des références sérieuses. »
- « Avant de décider la construction d’un puits allant chercher beau d'une nappe peu profonde, il conviendra de s’assurer que l’eau n’est pas contaminée par des puisards absorbants ou des fosses d’aisances non étanches. Si la nappe est profonde, il faut recourir au forage par tube de petit diamètre. Dans les deux cas, il faut puiser l’eau au moyen d’une pompe, les seaux pouvant être une cause grave de contamination. Si on recherche un certain confort, employer une pompe aspirante et foulante et, en vue de sa distribution, au lieu d élever l'eau jusqu’au grenier dans un réservoir en tôle couvert, il est préférable de refouler l’eau dans un réservoir d’eau sous pression, placé en cave, d’où la distribution se fait aux appareils. »
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- Fabrication du vinaigre, d’après les procédés les plus récents, par J. Fritsch, ingénieur-chimiste. Un vol. (14x23 cm) de 331 p. avec 62 fig. Paris, Amédée Legrand, éd. 93, boul. Saint-Germain, 1923. Prix, broché, 25 f.
- Pasteur, dit l’auteur, n’a connu et décrit qu’un seul ferment du vinaigre, le mijcoderma aceli. Or, depuis 1886, on en a découvert un grand nombre d’autres qui interviennent à des titres divers dans la fermentation des liquides alcooliques employés pour la fabrication du vinaigre. Ces ferments ont fait l’objet de publications importantes: de longues expériences et patientes recherches ont établi nettement la multiplicité et la diversité de races des ferments acétiques. Cette diversité se reconnaît aux particularités de leur habitat, à la température optima de leur évolution, à la dose d’alcool et d’acide qu’ils supportent, à la composition du milieu optima, au mode de formation du voile, etc.
- La plupart des auteurs français qui ont écrit sur la matière depuis 35 ans, dit M. Fritsch, se sont contentés de paraphraser l’œuvre de Pasteur sans rien y ajouter et sans tenir compte des découvertes nouvelles, dues aussi cependant aux théories pastoriennes si fécondes. Or ces découvertes sont d’une importance considérable au point de vue industriel puisque, non seulement elles expliquent les anomalies et les difficultés de la fabrication du vinaigre de vin, en permettant de les éviter, mais encore elles fournissent le moyen de préparer le vinaigre avec bien d’autres matières premières que le vin : malt; bière; amidons de riz, de maïs, de malt, de seigle, d’orge; cidre; poiré; fruits; betteraves; sucre; lait; lagmi. La fabrication de ces vinaigres est décrite; celle du vinaigre d’alcool et de vin est développée en détail. Les titres des chapitres donneront un aperçu du contenu de l’ouvrage. Introduction historique; — Aperçu théorique de l’acétification; les ferments du vinaigre et leurs conditions biologiques; — Description des bactéries acétiques; — Aliments des bactéries acétiques ; — Action des poisons minéraux et organiques; — — Octobre 1923. 71.
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- bibliographie.
- OCTOBRE 1923.
- Processus chimique de la fermentation acétique; — Fabrication du vinaigre par le procédé allemand, dit rapide; — Méthodes de fabrication par le procédé rapide; — Systèmes d’affusion employés pour l’alimentation des générateurs rapides; — Fabrication du vinaigre de vin; — Vinaigres divers; — Traitement et conservation du vinaigre: — (ïroupe de champignons qui jouent un rôle dans la fabrication du vinaigre; — Analyse des matières premières et du vinaigre. E. L.
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- BULL. DK LA SOC. d’eNCOURAG. POUR l’INDUSTRIE NATIONALE. — OCTOBRE 1923.
- OUVRAGES REÇUS A LA BIBLIOTHÈQUE
- EN JUIN, JUILLET, AOUT ET SEPTEMBRE 1923.
- Congrès international des Combustibles liquides. — Compte rendu. (Chimie et Industrie, numéro spécial, mai 1923). In-i (27 x 22) de 851 p., fig. Paris, 49, rue des Mathurins. 16573
- Colomer (Félin). — Recherches minières. Guide pratique de prospection, de reconnaissance et d’expertise des gisements. 4e éd. In-8 (2i x 14) de xn + i01 p., 125 lig. Bibliographie, p. 375-379. Paris, Dunod, 1923. 16574
- Reynaud-Bonin (E.). — Radio-télégraphie, téléphonie, concert. In-8 (22x14) de VI + 178 p., 88 fig. Bibliographie, p. 175-176. Paris, Gaulhier-Villars et C'°, 1923. 16575
- Varinois (Maurice). — Le fraisage. La fraise. Les machines à fraiser. Les machines à tailler les engrenages. Exemples de travaux de fraisage. 2e éd. In-8 (25 x 16) de vm + 784 p., 590 üg. Paris, Dunod, 1923. 16576
- Rousselet (Louis) et Petitet (Aimé). — Déformations des constructions usuelles. Recherche graphique en vue du redressement des ossatures. Fermes rigides : Poteaux droits, halls d’usines et de magasins, combles de maisons. — Fermes semi-rigides : Hangars de ports et halls de chemins de fer. Fermes à trois rotules et fermes continues. — Marquises, Halls de marchés, Rotondes, Hippodromes. Auvents, Fermes avec et sans auvents et fermes cantilever. In-4 (27 x 21) de vm -j- 290 p., 494 fig. Paris, Dunod, 1923. 16577
- Pitois (E.). — Méthodes modernes d’essais à l’usine et d’essais relatifs à l’art de tailler les métaux avec résumé pratique de la théorie des erreurs appliquée à la précision des essais et exposé de l’organisation rationnelle d’un laboratoire d’usine. In-4 (28 x 22) de vm + 252 p., 127 fig. Paris, Delagrave, 1923 (Don de l'auteur). 16578
- Cliftgn (Edgar). — La photographie industrielle. Traduit de la 3e édition anglaise et augmenté de divers compléments par L.-P. Clerc (Bibliothèque de la Revue française de Photographie). In-12 (19 x 12) de 103 p. Paris, Paul Montel, 1923. 16579
- Maurer (P.). — Calcul pratique des conducteurs dans les installations électriques (sur les réseaux publics et privés). In-8 (25 x 16) de 56 p., 3 fig., 10 abaques. Paris, Desforges, 1923. 16580
- DÉvÉdec (Pierre). — Calcul des enveloppes de révolution avec applications aux réservoirs en béton armé et métalliques. In-8 (25 x 16) de xii -f- 74 p., 34 fig. Paris, Librairie de l’Enseignement technique, Léon Eyrolles, 1923. 16581
- Commission interministérielle d’Etilisation du Combustible. - Rapport, ln-8 (23 x 14) de vm + 433 p Index bibliographique sur les combustibles et leur utilisation (quelques mentions bibliographiques recueillies par l’Association de Documentation scientifique, industrielle et commerciale), p. 375-430. Paris, Dunod, 1923. 16582
- Iîenoist (L.). — Les méthodes modernes d’organisation industrielle avec exemples du Calcul des temps d’usinage en construction mécanique, par Hermann, In-8 (23 xl4) de vi + 208 p., 39 fig. Paris, Gauthier-Villars et Cie, 1923. 16583
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- OUVRAGES REÇUS
- OCTOBRE 1923.
- Le Marquant) (H.). — La question des arsenaux (Guerre et Marine). (Les problèmes (Vaujourd'hui). In-12(19x 12) de 180 p. Paris, Plon-Nourrit et Ci0, 1923 (Don de I auteur).
- 16584
- Sauvage (E.). — Production et condensation de la vapeur (Encyclopédie de mécanique appliquée), ln-8 (23 x 15) de 306 p., 303 fig. Paris, J.-B. Baillière et lils, 1923 (Don de l'auteur, membre du Conseil d'Administration). 16585
- Fritscu (J.). — Les pierres artificielles. In-8 (23 x 14) de 284 p., 43 fig. Paris, Desforges, 1923. 16583
- Mai.gorn (G.). — Radiotélégraphie et radiotéléphonie à la portée de tous. In-8 (23 x 14) de vm + 231 p., 160 fig. Paris, Gauthier-ViIlars et Cic, 1923. 16587
- Union des Sociétés industrielles de France. — 4° Congrès, Rouen 12-15 juin 1922. In-8 ;24 x 16) de 457 p. Rouen, Imprimerie de la Vicomté, 1922. 16588
- Fr. Marie-Victorin, des E. G. — Les Filicinées du Québec (Contribution du Laboratoire de Botanique de l'Université de Montré il, nu 2). Thèse présentée à la Faculté des Sciences de l’Université de Montréal, pour l’obtention du grade de docteur ès sciences, le 22 mai 1922 (Supplément à la Revue trimestrielle canadienne, mars 1923). In-8 (23 x 14) de 98 p. Bibliographie, p. 89-93. Montréal, 1923. 16589
- Fremont (Cil ). — La forge maréchale (Etudes expérimentales de technologie industrielle. 66e mémoire). In-i (27 x 22) de 101 p., 232 fig. Paris, chez l'auteur, 25, rue du Simplon (18e), 1923 (Don de l'auteur, membre de la Société). 16590
- Amar (Jules). — Le moteur humain et les bases scientifiques du travail professionnel. 2e éd. In-12 (18 X 12 de xvi + 690 p., 324 fig. Paris, Dunod, 1923. 16591
- Marii.ler (Cii.). — Manuel du distillateur (Bibliothèque professionnelle). In-18 (16 x 10) de 305 p , 58 fig. Paris, J.-B. Baillière et fils, 192.3. 16592
- Scii.MiTT (F.). — Manuel du fabricant de boutons et de peignes. Articles en celluloïd et en galalithe (Bibliothèque professionnelle). In-18 (16 X 10) de 274 p., 277 fig. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1923. 16593
- Miciiotte (F.’. — Manuel de l’industrie du liège ,Bibliothèque professionnelle). In-18 16x10) de 334 p., 23 fig. Bibliographie, p. 325-327. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1923.
- 16594
- Lecomte (Henri;. — Les bois coloniaux (Collection Armand Colin, Section de génie civil, n° 33t. In-16 (17x11) de ix -j- 194 p., 28 fig. Bibliographie, p. 184-180. Paris, Armand Colin, 1923. 16595
- Graesel ( A R n i .m ). — Manuel de bibliothéconomie. Traduction de Jules Laude. Edition française revue et considérablement augmentée. In-8 i 20 x 13) de xix -j- 028 p., 72 fig., XIII tableaux. Paris, H. Welter, 1897. 16596
- Marin-Darrel (G.!. — Nouveau manuel complet du charron-forgeron. Nouvelle édition (Manuels Bord). In-18 (15 x 9) de xn -f- 443 p., 173 fig. Paris, L. Mulo, 1923. 16597
- Bourgoin (P.). — Nouveau manuel complet d’arpentage. Art de lever les plans (Manuels Bord). Nouvelle édition. In-18 (15x9) de vi + 532 p., 250 fig. Paris, L. Mulo, 1923. 16598
- Ciiaplet A.). — Nouveau manuel de chimie du praticien (Manuels Roret). In-18 (15 x 9) de x + 258 p., 44 fig. Paris, L. Mulo, 1923. 16599
- Clausel de Cousserguks (Cil). — L’électro-sidérurgie. Fabrication de l’acier au creuset (Encyclopédie minière et métallurgique). In-8 (23 x 15) de 416 p., 150 fig. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1923. 16600
- Bertrand de Eontvioi.ant. — Résistance des matériaux, analytique et graphique. Théories générales, poutres droites isostatiques et hyperstatiques (Enci/clopédie du génie civil et des travaux publics). Iu-8 (23 x 15) de xx + 580 p., 168 fig. Paris, J -B. Baillière et fils, 1923. 16601
- Appell (Pierre). — Les économies de combustibles. Conduite rationnelle des foyers
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- OUVRAGES REÇUS EN JUIN, JUILLET, AOUT ET S E PT EM I! RE 1923. 1087
- (Encyclopédie Léaulé. 2e série). In-12 (19x13) de xiv + 341 p, 72 fig. Bibliographie, p. 325-330. Paris, Gauthier-Villars et Cin; Masson et C‘°, 1923. 16602
- Darmois (E.). — L’éclairage. Solations modernes des problèmes d’éclairage industriel (Encyclopédie Léauté, 2e série). In-12 (19x13) de xv + 276 p., 99 fig. Bibliographies. Paris, Gauthier-Villars et CiP; Masson et Ci0, 1923. 16603
- Gandillot (Maurice). — L’éthérique. Essai de physique expérimentale. In-8 (23 x 16) de iv + 930 i)., 117 lig. Paris, Vuihert, 1923. 16604
- Catalogue officiel des produits de la Cochinchine, présentés à la foire de Hanoï, 1922. In-8 (24 x 16) de 485 p., 2 cartes. Saigon, Imprimerie commerciale (Don de P Agence économique de l’Indo-Chine). 16605
- L’hydraulique agricole en Indochine. Inauguration des canaux d’irrigation du Vinli-Yên (Tonkin), 24 février 1923. In-8 (24 x 16) de 109 p., XXIII pl. Hanoï, Imprimerie d'Extrême-Orient, 1923 (Don de l'Agence économique de VIndochine). 16606
- Louvel (M.). — Notice sur les bois de Madagascar à l’usage des commerçants et des industriels. In-8 (20 x 13) de 33 p., avec un album de 40 échantillons. Tananarive.
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- Guillot (Emile.'. — La construction à la portée de tous. Comment construire une villa. 3e éd. In-8 (21 x 13) de vi 4- 320 p., 474 fig. Paris, Dunod, 1923. 16608
- Le Bouteiller (Marcel). — Exploitations forestières et scieries. In-8 (21 x 13) de x + 308 p., 178 fig. Paris, Dunod, 1923. 16609
- Jûyant (En.). — Traité d’urbanisme. In-4 (31x21). lrP partie : 192 p., 314 fig. formant XCVII pl.; 2e partie : 112 p., 84 fig. formant LXXVI pl. Paris, Librairie de l’Enseignement technique, Léon Eyrolles, 1923. 16610-1
- Les méthodes d’application du régionalisme. In-8 (23 x 16) de 323 p. Trévoux, Imprimerie J. Jeannin, 1923 (Don de M. Pierre de Monicault, membre de la Société). 16612 Barbillion (L.). — La traction électrique à courant continu (Bibliothèque de l'ingénieur électricien ). In-8 (23 x 16) de vin + 376 p., 324 fig. Paris, Albin Michel, 1923.
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- Bei.tzer (Francis J.-G.). — Industries des poils et fourrures, cheveux et plumes. 2° éd. In-8 (25 x 16) de xv + 261 p., 83 fig. Bibliographies. Paris, Dunod, 1923. 16614
- Congrès de la houille blanche et des applications de l’électricité tenu à Marseille, à l’occasion de l'Exposition coloniale, les 17-20 juin 1922. In-4 (27 x 18). Tome I, 122 p., fig. Grenoble, J. Rey. 16615
- Zetter (G.). — Évolution des foires et marchés à travers les siècles. In-4 (27 x 18) de 190 p., 94 fig. Bibliographie, p. 186-188. Paris, Comité de la Foire de Paris, 8. place de la Bourse, 1923 (Don de l'auteur, membre du Conseil d'Administration). 16616
- Ventou-Duclaux (L.). — Les moteurs à deux temps. Moteurs à explosion et à combustion à essence et à carburants lourds destinés à l’automobilisme et à l’aviation. 3e éd. revue et augmentée par G. Lienhard. In-8 (21 x 13) de 234 p., 88 fig. Paris, Dunod, 1923. 16617
- Lamborn (Leebf.RT Lloyd). — La fabrication moderne des savons, bougies, glycérines. Manuel pratique des méthodes modernes d'utilisation des graisses et des huiles pour la fabrication des savons et des bougies et pour la récupération de la glycérine. Traduit sur la 2P éd. américaine par Maurice Appert. In-8 (25x16) de xiv + 678 p., 221 fig. Paris, Dunod, 1923.
- Tiiibaudeau (J.). — L’ajusteur mécanicien. 2e volume : Travail aux machines (Le livre de la profession). In-12 (18x12) de 384 p., 344 fig. Paris, Librairie de l'Enseignement technique, Léon Eyrolles. 16619
- Tociié (Carlo). - La radiotéléphonie. Émission, réception, montage des postes d’amateurs, applications. 2° éd. revue et augmentée. In-8 (25x16) de vin + 120 p., 51 fig. Paris, Gauthier-Villars et Cic, 1923. 16620
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- OUVRAGES REÇUS. — OCTOBRE 1923.
- Tripier (Henri). — Les fonctions circulaires et les fonctions hyperboliques étudiées parallèlement en partant de la définition géométrique. In-8 (23 x 14) de IV + 58 p., 25 fi g. Paris, Vuibert, 1923 (Don de l'auteur). 16621
- Mounari (Ettore). — Chimie générale et industrielle. Traduit de l’italien par J.-A. .Montpellier et R. de Viviés. 4” éd. revue et augmentée. In-8 (25 x 16). Tome IV : Chimie organique. Généralités. Série forménique, de 683 p., 327 fig. Paris, Dunod, 1923. 16623
- Bunet (IV). — Les transformateurs (Encyclopédie d'électricité industrielle). In-8 (23 x 15) de 632 p., 456 fig. Bibliographie. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1923. 16624
- Diénert (M ). — Cours d’épuration des eaux et assainissement des cours d’eau (3° partie du Cours d’hydrau'ique). 2e éd. In-8 (22 x 17) de 391 p., 72 fig., III pl. Paris, Ecole spéciale des Travaux publics, 1922. 16625
- Brillie (E.). — Application du moteur à hydrocarbures à la traction sur voies ferrées [Revue générale des chemins de fer et des tramways, avril et mai 1923). In-4 (30 x 21) de 63 p., 130 fig. Paris, Dunod, 1923 (Don de l'auteur, membre de la Société).
- Pièce 12780
- Fremont (Cii.). — Origine et début de l'évolution de la chaudière à vapeur (Études expérimentales de technologie industrielle. 67° mémoire). In-4 (27 x 21) de 15 p., 34 fig. Paris, chez l’auteur, 25, rue du Simplon ( 18‘‘), 1923 (Don de l'auteur, membre de la Société).
- Pièce 12781
- Fremont (Cil). — Origine et évolution des pompes centrifuges (Études expérimentales de technologie industrielle. 68° mémoire). In-4 (27 x 21) de 7 p., 18 fig. Paris, chez l’auteur, 25, rue du Simplon (18°), 1923 (bon de l'auteur, membre de la Société).
- Pièce 12782
- I,allemand (Ch.). — Rapport sur les travaux du service du nivellement général de la France de 1912 à 1921 inclus (Comptes rendus de la Conférence de Rome, mai 1922). in-4 (30 x 23) de 12 p., 2 fig. Paris, Imprimerie nationale, 1922 (Don de l'auteur).
- Pièce 12783
- GËze (J.-B.). — Notes sur quelques sorghos (Annales de la Société d'horticulture et d'histoire naturelle de l'Hérault, mars-avril 1923). In-8 (21 x 13), p. 125-151. Montpellier, lmp. Firmin et Montané, 1923 (bon de l’auteur, membre de la Société). Pièce 12784
- Louvel. — Notes sur les bois de Madagascar (suite). (Bulletin économique de Madagascar, 3e et 4° trimestre de 1922). In-4 (28 x 19) de 6 p., XXI pl. Tananarive, 1923.
- Pièce 12731
- Ti ssié et Rakoto. — L’élevage à Madagascar (Bulletin économique de Madagascar, 3° et 4e trimestre de 1922). In-4 (28 x 19) de 35 p. Tananarive, 1923. Pièce 12785
- Colonie de Madagascar et Dépendances. — Les exportations en 1922 par les ports de Diégo-Suarez, Nossi-Bé, Majunga, Tulear, Mananjary, Tamatave et Vohemar. in-4 (28 x 19) de 32 p. Tananarive, 1923. Pièce 12786
- Güisei.in (Albert). — Pétrole et alcool. Du pétrole naturel aux pétroles de synthèse et à l’alcool carburant national. Causerie faite à Paris, le 21 mars 1923. In-8 (24 x 16) de 35 p. Paris, Association amicale des anciens élèves de l’École de physique et de chimie industrielles de la Ville de Paris. Pièce 12787
- Fournier (Vice-amiral F. E.). — Carènes de formes nuisibles ou favorables à leurs grandes vitesses et résistances de l’eau à leur translation. In-8 (23 x 14) de v -j- 27 p., 5 fig. Paris, Gauthier-Villars et C*1', 1923. Pièce 12788
- jNerard (J. B.). — Le gaz d’eau approprié aux chauffages industriels. In-12 (19 x 12) de 47 p., 1 fig. Paris, Desforges, 1923. Pièce 12789
- Nom.N (P.). — Documents relatifs au contrôle scientifique de la féculerie recueillis
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- OUVRAGES REÇUS EN JUIN, JUILLET, AOUT ET SEPTEMBRE 1923.
- 1089'
- au cours de la campagne 1922-1923 (Annales de l'Institut national agronomique, Tome XVII). ln-8 (23 x 16) de 21 p., G fig. Paris, J.-R. Baillière et fils; Librairie agricole. 1923- Pièce 12790
- Les plantes à parfum d'Indochine. (Rapport présenté au Congrès de la parfumerie
- tenu à Marseille en juin 1922). (Publications de l'Agence économique de l’Indochine). In-4 (27x18) de 18 p. Paris, 1922 (Don de l'Agence économique de l'Indochine, 20, rue La-Boétie). Pièce 12791
- Le riz et le maïs en Indochine (Rapports présentés au Conseil supérieur des colonies, section des plantes alimentaires). (Putdications de l'Agence économique de l'Indochine). In-8 (24 x 16) de 25 p. Paris, 1922 (Don de l'Agence économique de l'Indochine, 20, rue La-Boétie). Pièce 12792
- Direction générale des Douanes. — Tableau général du commerce et de la navigation. 1er vol.; Commerce de la France arec ses colonies et les puissances étrangères; 2e vol. : Navigation (Navigation internationale, cabotage français et effectif de la murine marchande). Années 1916, 1917, 1918, 1919, 1920, 1921. Paris, Imprimerie nationale.
- Pér. 34
- Préfecture de Police (2e Division : 2e Bureau). — Rapport sur les opérations du service d’inspection des établissements classés dans le département de la Seine, pendant l’année 1921, présenté à M. le Préfet de Police, par M. E. Portier. Paris, lmp. Chaix, 1922. Pér. 245
- Service technique de l'Aéronautique. — Bulletins techniques, n° 13 (juin 1923) : Les hélices aériennes propulsives, par E. Leroux, 31 p., 13 fig., VIII pl. —n° 14 (juillet 1923) : L'unification et les produits standards dans la mobilisation industrielle de l'aéronautique, par le colonel Grard, 22 p., fig. Issy-les-Moulineaux (Seine), 2, rue Jeanne-d’Arc. Pér. 117 Comité électrotechnique français. — Fascicule n° 12 (août 1922) : Règles françaises d'unification du matériel électrique. V : Spécification de machines électriques, 7 p. Paris, 14. rue de Slaël. Pér. 10S
- Mémorial des Poudres publié par les soins du Service des Poudres, avec l’autorisation du Ministre de la Guerre. — Tome XX (lrr et 2° fascicules). Paris, Gauthier-Villars et Cic, 1923. Pér. 223
- Recueil de lois, ordonnances, décrets, règlements et circulaires, concernant les services dépendant du Ministère des Travaux publics. — 2e série, Tome XXIV (années 1915-1916); Tome XXXI, année 1923 (lor trimestre). Paris, lmp. nationale, 1923.
- Pér. 144
- Fédération des Industriels et des Commerçants français. — Annuaire 1923. Paris, 74, Boulevard Ilausmann. Pér. 92
- Chaleur et Industrie, n° 39 (juillet 1923) : Comités rendus du Congrès du Chauffage industriel, Tome I. Paris, 5, rue Michel-Ange. Pér. 473
- Colonie de Madagascar et Dépendances. — Bulletin économique publié par les soins du Gouvernement général. 20° année, 1923 (1e1' trimestre). Tananarive, lmp. officielle, 1923. Pér. 446
- Syndicat des Mécaniciens, Chaudronniers et Fondeurs de France. —Annuaire 1923. Paris, 94, rue d’Amsterdam. Pér. 431
- Chambre de Commerce de Paris. — Compte rendu des travaux. Année 1921. Tome I : Commissions d'études; Tome II : Commissions administratives. Paris, Librairies-Imprimeries réunies, 1922. Pér. 148
- Ministère du Travail. Direction du Travail. — Statistique des grèves survenues pendant 1 année 1919. Paris, lmp. nationale, 1922. Pér. 205
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- OUVRAGES REÇUS.
- OCTOBRE 1923.
- Institut polytechnique de l'Université de Grenoble. — Publication n° 107 (mai-juin 1923) : École française de papeterie de Grenoble. Travaux et mémoires par MiM. Barbillion, Vidal, Aribert, Bonnet et Reymond, 23 p., fig. Grenoble, 1, rue Général-Marchand.
- Pér. 331
- Annuaire financier « France-Extrême-Orient » 1922-1923. Paris, Ernest Martin et Ci0, banquiers, 16, rue Drouot. Pér. 92
- Association parisienne des Propriétaires d’Appareils a Vapeur. — Bulletin annuel. 48° exercice, 1922. Paris, 66, rue de Rome. Pér. 33
- Comité des Travaux historiques et scientifiques.—Bulletin (Section des sciences économiques et sociales). Années 1919-1920. Paris, Imprimerie nationale; Ernest Leroux, 1921.
- Pér. 26
- Institution of civil Engineers, — Minutes of Proceedings. Vol. CCXV, 1922-23 (parti). London, Great George Street, Westminster, S. W. 1. Pér. 189
- Institution of mechanicai. Engineers. — Proceedings. 1923, Vol. I (january-aprilj. London, Storey’s Gâte, St. James’s Pqrk, S. W. I. Pér. 114
- National Physical Laboratory. — Report for the year 1922. London, 1923.
- Pér. 62
- Royal Institution of Great Britain. — Proceedings. Vol. XXIII, part I, 1920. London, Albemarle Street, W. 1. Pér. 258
- Royal Society of New South Wales. — Journal and Proceedings. Vol. LV, 1921. Sydney, 5 Elizabeth Street. Pér. 29
- Bureau of Standards (Washington). — Scientific Papers. Vol. XVIII (1923), nos 465 : Composition, purification and certain constants of ammonia, by E. C. Mc Kelvy, C. S. Taylor, p. 653-693, 6 fig. References, p. 691-693. — 466 : Wave length measurements in the arc spcctra of gadolinium and dysprosium, by C. G. Kiess, p. 695-706. — 467 : Spécifie volume of saturated ammonia vapor, by C. S. Cragoe, E. C. Mc Kelvy, G. F. O’Connor, p. 707-733,
- 3 fig.; References, 735. — 468 : Formulas and tables for the calculation of the inductance of coils of polygonal form, by F.W. Grover, p. 737-762, 2 fig. — Vol. XIX (1923), nos 469 : Directive radio transmission on a wave length of 10 rneters, by F. W. Dunmore, F. IL Engel, p. 1-16, 16 fig. — 470 : A melhod for the accurate measurcment of short-time intervals, by IL L. Curtis, R. G. Duncan, p. 17-38, Il fig. — 471 : Methods of measurement ofproperlics of electrical insaluting matériels, by J. H. Dellinger, J. L. Piieston, p. 39-72, 29 fig. — 473 : A method for the measurement of souncl intensily, by J. G. Karcher, p. 103-111. 2 fig.
- Pér. 61.
- Bureau of Standards (Washington). — Technologie Papers. Vol. XVII V1923), n05 228 : Lathe breakdown tests of some modem highspeed tool steels, by H. J. French and J. Strauss, p. 183-225, 17 fig. — 229 : Some tests of stcel-wire rope on sheaves, by E. Skillmann, p. 227-243, 14 fig. — 230 : A recording chronograph for the inverse rate method of thermal analysis, by IL J. French, p. 245-253, 7 fig. — 231 : Tentative standard test methods and percentages of oil and moisture in hair press cloths, by F. R. Mc Gowan,
- G. W. Sciioffstall, p. 257-276, 6 fig. — 234 : Methods of measuring the plasticity of clays, by F. P. Hall, p. 345-366, 9 fig. — 235 : Thermal stresses in steel car ivheels, by G. K. BuRGESS, G. W. Quick, p. 367-403, 38 fig. — 236 : Loading test of a hollow tile and reinforced concrète floor of Arlington building, Washington, D. C. by L. J. Larson.
- S. N. Petrenko, p. 405-443, 30 fig. ; Bibliography, p. 444-445. Pér. 61
- Bureau of Standards (Washington). — Circulars, nos 78 (2d ed.) : Soldcrs for aluminium, 14 p., 7 fig. (1923). — 98 (2'1 ed.) : United States Government spécification for volatile minerai spirits for thinning points, 10 p., 2 fig. (1923). — 137 : Auxiliary condenser and loading coil used ivith simple homemade radio receiving outfits, 19 p., 9 fig. (1923). — 138 : Décimal classification of radio subjects-an extension of the Dcirey System. 33 p. (1923). — 139 : United States Government spécification for dry ce Ils, 9 p. (1923). — 140 : United States Government spécification for ivood screics, 6 p. (1923). — 141 : Description and opéra-
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- OUVRAGES REÇUS EN JUIN, JUILLET, AOUT ET SEPTEMBRE 1923.
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- lion o fan audio-frequency amplifier unit for simple radio receivinq outfits, 18 p., 4 fig. (1923t. — 142 : Tables of thennodynamic properties of ammonia, 47 p., I pl. (1923). Pér. 61
- American Institute of Mining and Metali.urgical Enginekrs. — Transactions. Vol. UXVIII, 1922. New York, 29 West 39th Street. Pér. 201
- Nova Scotian Institute of Science. —Proceedings and Transactions. Vol. XV, part 2 (session of 1919-1920). Halifax, 1923. Pér. 334
- Smithsonian Institution. —Annual Report of the Board of Regents, 1921. Washington. 1922. Pér. 27
- Smithsonian Misceli.aneous Collections. — Vol. 74, n° 5 (publ. 2711); n° 6 (publ. 2713; ; n° 7 (publ. 2714). — Vol. 76, n° 1 (publ. 2715). Washington. 1923. Pér. 27
- United States Department of Agriculture. — Yearbook 1922. Washington.
- Pér. 410
- United States Department of Agriculture. — Department Bulletin n° 1147 : Chemical, physical ami inseclicidal properties of arsenicals, by F. C. Cook and N. E. Mc Indoo, 37 p.; Bibliography. p. 55-37. — n° 1158 : Production of sirup frorn sweet potaloes, by H. C. Gore, II. C. Reese, J. 0. Reed, 33 p., 14 lig. Washington, 1923. Pér. 410
- L'agent général, gérant, E. Lemaire.
- Coulommiers. — lmp. Paul BRODARD,
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- awee
- NOVEMBRE 19'23.
- BULLETIN
- D E
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE
- ÉTAT FINANCIER DE LA SOCIÉTÉ
- Rapport
- présenté par M. Cornu-Thénard, au nom de la Commission des Fonds, sur les comptes de l’exercice 1921.
- Messieurs.
- Conformément à l’article 31 des statuts de notre Société, j’ai l’honneur de vous présenter, au nom de la Commission des Fonds, le résumé des comptes de l’exercice 1921.
- PREMIERE PARTIE
- FONDS GÉNÉRAUX
- RECETTES
- 1° Cotisations des membres de la Société ( l .052 cotisations) .................
- 7 cotisations des années
- 1919 et 1920..............
- 2° Abonnements au Bulletin de la Société.......
- 3° Vente au numéro du Bulletin de la Société. . .
- 4° Vente de volumes, de mémoires et de diverses
- publications..............
- 5” Locations des salles
- de l'Hôtel................
- A reporter............
- f
- 37.891,05
- 253,25
- 15.140,00
- 17.798,85
- 4.438,95
- 26.372,15
- DÉPENSES
- 1° Bulletin : achat du papier, frais d’impression et
- d’expédition...............
- 2° Imprimés divers : comptes rendus des séances, circulaires, annuaire, calendrier (y compris l’expédition), etc.................
- 3° Bibliothèque : traitement des agents, achats, abonnements, reliures, etc.
- 4° Agence et économat : traitement des agents, frais divers.....................
- 101.894,85
- A reporter,
- Tome 135. — Novembre 1923.
- 1' C
- 87.825,30
- 15.260,90
- 14.235,05
- 43.232,70
- 160.553,95
- 72
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-
-
- 1004 COMPTES DE e’exercice 1921. — NOVEMBRE 1923.
- Report 101.894,85 Report f < 160.553,95
- 6° Locations de l’im- 5° Jetons de présence. . 5.190,00
- meuble de la rue Saint-Be- 6° Hôtel de la Société :
- noît, n° 15 8.223,10 a. Aménagement, entre-
- 7° Arrérages et intérêts tien.répa-
- divers 69.171,50 rations . 16.987,10
- 8° Recettes diverses . . 10.428,10 h. Mobilier. . 1.110,90
- 0° Subventions au Bul- c. Contribu-
- letin 7.167,00 tions . . 9.272,30
- 10° Publicité 48.050,00 d. Eau, assu-
- rances, divers. . . 2.062,70 54.731,70
- e. Chaufïagect
- éclairage. 21.698,70
- /’. Concierge :
- traitement. 3.000,00 Indemnité de vie chère. . 1.825,00 Remisesurles locations. . 2.778,00 7° Immeuble, 15. rue / 1.603.00
- Saint-Benoit, entretien et charges diverses 4.598,45
- 8° Prix et Médailles . . co O
- 9° Conférences .... 920,55
- 10° Subventions . . . 305,00
- 110 Divers et secours. . 12° Allocation à la ré- 2.655,00
- serve 1.500,00
- 13° Publicité 14.821,15
- 14° Pensions 3.951,65
- 15° Exposition de l’alu-
- minium 2.125,85
- Emprunt au Fonds de 16° Versement à Réserve
- réserve 15.266,85 de la table décennale.. . . 1.000,00
- Total comme ci-contre. 260.201,40 Total des dépenses. 260.201,40
- Les divers chapitres de cet état appellent les observations suivantes.
- En ce qui concerne les recettes, 68 membres nouveaux ont été admis, en 192J, dans notre Société; de ce fait, compte tenu par ailleurs des décès et démissions, le montant du recouvrement des cotisations dépasse de 1.06d,6o f, le chiffre de l’an dernier. Le nombre des cotisations arriérées devient insignifiant.
- Le produit des abonnements au Bulletin a augmenté, d’une année à l’autre, de 3.500 f environ; c’est la preuve manifeste de l’intérêt qu’attachent savants
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- COMMISSION DES FONDS : EXERCICE FINANCIER 1921.
- 1095
- et industriels à cette publication; nous avons à en féliciter et à en exprimer notre gratitude à nos deux secrétaires, MM. Hitier et Toulon, à qui, principalement, est du cet heureux résultat. D’autre part, la vente au numéro est en excédent do plus de 11.000 f sur la vente de 1920; cette recette, à laquelle il faut reconnaître un caractère extraordinaire, doit être attribuée à l’exposition de l’aluminium, dont le succès s’est confirmé, après sa clôture, par l’intérêt avec lequel on a recherché le compte rendu des conférences qui y ont été données.
- La location des locaux de vos immeubles a rapporté 6.907 f de plus, au cours de cet exercice, qu’au cours du précédent.
- A quelque 800 f près, les recettes diverses, arrérages et intérêts, subventions au Bulletin, publicité, restent les mêmes qu’en 1920. Signalons, toutefois, le versement de 300 f, à titre de souscripteurs perpétuels, de deux de vos membres, MM. Brylinski et Pelieu, et le versement de 1.000 f, à titre de membres perpétuels, de M. Chagnaud et de la Société de Péchelbronn.
- La comparaison des recettes et des dépenses, du fait de l’insuffisance des premières, fait ressortir un solde débiteur de 13.206,8b f, qui doit être balancé par un prélèvement de pareille somme sur le fonds de réserve. On ne peut s’étonner de cette insuffisance lorsqu’on considère que le montant de la cotisation n’a pas été relevé depuis la fondation de notre Société — contrairement aux dispositions prises par d’autres groupements analogues — alors que les prix de toutes choses ont plus que triplé depuis l’année 1914. Gomme vous le savez, votre Conseil s’est préoccupé de cet état de choses : les modifications apportées à vos statuts par l’Assemblée générale du 17 juin 1922 et approuvées par décret de M. le Président de la République en date du 16 avril 1923, lui permettront, après avoir pris toutes les mesures de compression compatibles avec l’activité de votre Société, de vous soumettre des propositions en vue de rétablir l’équilibre normal de votre budget.
- Cet accroissement général des prix, auquel il est fait allusion ci-dessus, a sa répercussion naturelle sur les divers postes du débit.
- En ce qui concerne les dépenses, les frais de publication du Bulletin sont, pour l’année 1921, en augmentation de 24.268,10 f sur le chiffre de 1920; les imprimés divers de 2.467,73 f; le service de la Bibliothèque de 8.624,13 f; le service de l’Agence et de l’Economat de 6.237,70 f.
- Les dépenses d’entretien général de vos immeubles, compris charges diverses, sont passées de 40.016,25 f en 1920 à. 63.933,15 f en 1921; c’est donc une majoration, d’une année à l’autre, de plus de 62 p. 100.
- Les frais de publicité n’ont atteint que 14.821,15 f durant l’exercice dont nous vous rendons compte, contre 17.736,45 f pour l’exercice antérieur, de sorte que la diminution des dépenses compense à peu près intégralement
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- COMPTIvS DE L'EXERCICE 1921.
- NOVEMBRE 1923.
- la diminution des recettes. Le produit net de la publicité ressort, ainsi, à 33.228,83 f pour 1921.
- Étant donné l’augmentation considérable des frais d’impression, il a paru opportun de porter à 1.000 fie versement à la « Uéserve de latable décennale ».
- L’état des dépenses, en 1921, s’élève, au total, à 260.201,40 f contre 220.402,37 f en 1920 et contre 100.000 f, en moyenne, pour les exercices précédant immédiatement la guerre.
- deuxieme partie FONDS SPÉCIAUX ET FONDATIONS
- Les rapports des années antérieures donnent toutes indications d’ordre général relatives aux divers fonds spéciaux et fondations; d’autre part, le bilan, que nous donnons ci-après, renseigne suffisamment, par comparaison avec le précédent, sur le mouvement des différents comptes; il a donc paru inutile, à la Commission des Fonds, de reprendre, cette année, l’examen individuel et détaillé de chacun de ces postes.
- Bornons-nous à signaler que le portefeuille commun aux fonds spéciaux et fondations, dont vous avez jugé, dans le passé, la constitution opportune pour faciliter la gestion des capitaux dont vous disposez, figure au bilan pour une somme de 117.173,30 f, représentée par les valeurs suivantes :
- Un titre de 389 f de rente française 4 p. 100 1918 pour 0.883,30 f
- — 2.977 — 5 — 1920 — 39.540,00 f
- — 2.190 — 0 — 1920 — 36.500,00 f
- Un titre de 15.000 f de bons de la défense nationale à 1 an pour 14.250,00 f.
- Voici, d’autre part, l’état récapitulatif des titres constituant les portefeuilles des fonds spéciaux et fondations :
- 23.808 f de rente 3 p. 100 sur l’État
- 8.388 — 5 — (1915)
- 3.000 — 4 — (1918)
- 2.977 — 5 — (1920)
- 8.001 — 0 — (1920)
- 80 obligations Est 2,5 p. 100 Midi — —
- P.-L.-M. — —
- Ls t 3 —
- Midi — —
- P.-L.-M. — —
- Ardennes 3 —
- Est 5
- 174
- 77
- 534
- 10
- 30
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- COMMISSION DES FONDS : EXERCICE FINANCIER 1921.
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- Signalons, en terminant, à titre documentaire, que les fonds généraux sont représentés, de leur côté, par :
- 53.702 f de rente 3 p. 100 sur l’Etat 3.968 — 5 — (1915)
- 23 — 5 — (1920)
- 16 obligations P.-L.-M. 2,5 p. 100 Il — P.-L.-M. 3 —
- Messieurs,
- Notre comptabilité fait ressortir qu’il a été prélevé, en 1921, sur les revenus de vos fondations, pour être distribuée à titre de prix, subventions ou secours, une somme de 41.461,95 f ainsi répartie :
- Prix............................................... 13.000.00 f
- Subventions et brevets............................. 24.052,45 —
- Secours............................................. 4.409,50 —
- Total..................................... 41.461,95 f.
- Cette somme se trouve portée à 47.667,95 f, si on y ajoute le montant des prix et médailles, subventions et secours divers imputés aux fonds généraux. Ces chiffres suffisent à mettre en évidence l’étendue et la valeur des services que rend notre Société à l’industrie nationale.
- Nous vous proposons, Messieurs, d’approuver les comptes qui vous sont présentés et de renouveler à notre président, M. Bâclé, et à notre trésorier, M. Alby, 1’ expression de notre vive gratitude, pour la part si importante qu’ils veulent bien prendre à la bonne administration de notre Société,
- Le Rapporteur,
- Cornu-Tiiénard.
- Lu et approuvé e7i assemblée (jénérale le 10 novembre 1923.
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- BILAN AL ,‘M DÉCEMBRE \<)± I
- ACTIF
- PASSIF
- f c f c
- Immeuble rue de Rennes. n° 44................... 600.000,00 )
- Immeuble rue Saint-Benoit. n° 15................ 14-1.452,50 [ 2.756.303,21
- Portefeuille de la Société (valeur d’achat). . . 2.014.850,71 )
- Portefeuille des fondations (valeur d’achat) . . 1.000.960,31 )
- Portefeuille du fonds d’accroissement (fonda- t 1.529.037,15
- tion Jollivet) (valeur d’achat).............. 452.071,1 4 )
- Portefeuille commun (valeur d’achat)........................... 117.175,30
- Caisse et banquiers................................................. 52.171,05
- Débiteurs divers.................................................... 17.289,35
- Total de l’actif............................. 4.472.570,36
- Valeurs mobilières et immobilières appartenant à la Société. 2.756.303,21
- f c
- Valeurs des fondations............................... 1.529.637,45
- Fondation Jollivet................................... 0,11 \
- — d’Argenteuil................................. 7.854,74
- — BapsL (secours).............................. 8.881,70
- — Bupst (recherches)......................... lO.G'aS.OO
- — Ciii'istolle................................. 4.029,15
- — Galit/.ine................................... 1.308,44
- — Carré.......................................... 633,08
- — Fauler....................................... 2.056,84
- — Legrand...................................... 2.551,89
- — Cliristolle et Bouilhet...................... 3.683,37
- — de Mille..................................... 2.232,05
- — de Baccarat.................................... 554,85
- — Fourcade...................................... » »
- — Menier.................................... 438,01
- — Boy............................................. 70,93
- Baude....................................... 1.136,28
- — Cilîard..................................... 10.550,23
- — Meynot....................................... 5.036,64
- — Mclsens...................................... 1.380,49 1
- — Classe 50 (1867)............................... 779.65 ) 186.635,70
- — Parmentier.................................... 1.68° 00
- — Classe 51 (1889)................................. 2,43
- — — 21 (1889)............................. 73,72
- — — 63 (1889).......................... 1.347,21
- — De Salverte.................................... 211,45
- — .Massion..................................... 1.311,28
- — Lamy........................................... 270,00
- — Gilbert...................................... 2.670,40
- — Danton.......................................... 76,68
- — Armengaud................................... 23.500.00
- — (liasse 65 (1900).............................. 287,68
- — Osrnond......................................10.401,85
- — . Robin....................................... 7.883,35
- Souscriptions perpétuelles et à vie.................. 18,06
- Réserve de la Société.................................. 13.915,66
- Réserve Table décennale................................. 3.929,15 i
- Recherches sur la fragilité des aciers.................. 2.581,00
- Dons divers............................................... 503,00
- Créanciers divers ..................................... 51.892,33 /
- Total du passif
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- BULL. DU LA SOCIÉTÉ d’eNOOURAG. POUR L’iNDUSTRIE NATIONALE. - NOVEMBRE 1923.
- Rapport présenté au nom des Censeurs par M. Lucien Bordet, l’un d’eux.
- Le compte des Fonds généraux présente en 1921 un déficit que nous pouvons couvrir avec notre réserve, mais si nous voulons, d’une façon régulière, maintenir l'équilibre entre nos recettes et nos dépenses, sans réduire en rien les services que nous rendons, il nous faut certainement augmenter le montant de notre cotisation. C’est la conséquence du renchérissement de toutes choses.
- En ce qui concerne les fondations, le rapport de la Commission des Fonds expose la situation sous une forme simplifiée que nous approuvons pleinement.
- Les fondations sont en effet de plus en plus nombreuses et les opérations de l’année dont on rend compte se bornent très souvent à une capitalisation d’intérêts.
- Jusqu’à présent on donnait une énumération qui n’est que la copie de notre grand livre, très longue et sans utilité.
- Lorsque, dans un des comptes, un mouvement intéressant se produira on en donnera le détail mais d’ordinaire il sera suffisant d’indiquer l’ensemble des ressources qui nous ont été confiées par les donateurs et le total des sommes employées.
- Nous vous proposons d’approuver les comptes qui vous sont présentés; la bonne marche de la Société est assurée par les soins dévoués du Président, des Secrétaires et du Trésorier, nous avons le devoir de leur exprimer toute notre reconnaissance.
- Lun des Censeurs,
- Lucien Bordet.
- Lu et approuvé en assemblée générale le 10 novembre 1923.
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- BULL. DE LA SOCIÉTÉ d’eNCOURAG. POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- NOVEMBRE 1923.
- L'ÉTAT ACTUEL DE LA TÉLÉGRAPHIE DES DESSINS, TEXTES ET PHOTOGRAPHIES(1) 2
- Mi <isdames, Messieurs,
- j’ai, pour la troisième fois, l’honneur de venir exposer devant la Société d’Ëncouragement pour l’Industrie nationale les résultats successifs des travaux que je poursuis depuis nombre d’années déjà, en vue d’atteindre à la solution définitive du problème de la transmission télégraphique des images et l’intérêt que votre Société veut bien témoigner à mes efforts, m’est un encouragement précieux dans la tâche longue et difficile que je me suis assignée.
- Sans revenir sur les détails de mes précédentes communications, je dois cependant rappeler, dans leurs grandes lignes, l’hypothèse générale du problème et les principales données des solutions jusqu’ici réalisées.
- Je tiens d’abord à bien insister sur la nécessité qui s’impose de ne pas confondre deux problèmes différents qui concernent cependant, l’un et l’autre, la télégraphie de l’image en général.
- Le premier, désigné sous le terme erroné, mais consacré par l’usage, de téléphotographie (2) est la transmission et la reproduction, à distance, de documents photographiques, d’images de demi-teintes ou de traits préalablement existants. Le facteur « temps » ne joue dans ce cas qu’un rôle secondaire et le procédé ne constitue qu’une catégorie spéciale de la télégraphie ordinaire.
- Le second, récemment désigné sous le nom de télévision, a pour but de produire instantanément, à distance, par voie télégraphique ou radiotélégra-phique, non pas l’image matérielle préalablement établie d’un objet quelconque, mais l’image optique aérienne, rigoureusement instantanée et fugitive, autant que le présent lui-même, pendant lequel elle se produit.
- Je me bornerai aujourd’hui à vous entretenir de la téléphotographie proprement dite.
- Malgré que ces choses aient été déjà dites, quelques mots d’histoire
- (1) Conférence faite par l’auteur en séance publique le 18 novembre 1922.
- (2) On a quelquefois proposé avec raison d’employer de préférence le mot « téléphotocopie » car on désigne plus exactement par téléphotographie, la photographie au moyen d’un téléobjectif.
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- s’imposent pour permettre, non seulement de préciser la situation actuelle de la question, mais aussi d’éliminer des recherches futures tout ce qui a déjà été tenté sans avoir été couronné de succès.
- L’idée de transmettre, par fil, une image formée de traits noirs sur fond blanc est presque aussi ancienne que la télégraphie elle-même et il était en somme logique, une fois la télégraphie Morse mise au point, que des esprits curieux eussent songé à se servir de l’électricité pour transmettre des images reproduisant l’écriture de l’expéditeur au lieu de recourir au code conventionnel constituant des lettres par l’assemblage convenable de points et de traits.
- Pain paraît avoir été un des premiers à proposer, pour le problème de la transmission de l’écriture, une solution réalisable. Il fut suivi par quelques autres mais le plus important d’entre eux qui reste, en somme, comme le véritable créateur de la télautographie, est l’abbé italien Caselli dont le « pantélégraphe » nous a été décrit dans nos études élémentaires de physique.
- Le système était simple et ce n’était pas sa moindre qualité. Le texte, tracé avec une encre isolante sur une feuille conductrice, était tendu sur une surface cylindrique explorée par une pointe. A l’arrivée, une autre pointe explorait une surface semblable sur laquelle était placé un papier au cyanure de potassium. Les deux pointes étaient reliées entre elles par un fil et les deux surfaces cylindriques métalliques étaient à la terre.
- Le synchronisme des deux mouvements était garanti par un système pendulaire et chaque fois qu’un trait isolant passait sous la pointe de départ, un point ou un trait bleu s’inscrivait, par décomposition chimique, au poste d’arrivée.
- Les résultats furent relativement très satisfaisants, mais le système ne se prêtait pas à une transmission assez rapide et le rendement était trop faible pour que le pantélégraphe pût résister victorieusement à la concurrence ultérieurement créée par les appareils imprimeurs.
- Une tentative fut faite, par l’Etat français, pour exploiter le système Caselli sur la ligne Paris-Lyon, en 1865. Elle aboutit à un échec. Mais voici que notre administration des Postes et des Télégraphes est à la veille d’ouvrir à nouveau un service télautographique entre Paris et d’autres villes de France; c’est donc que des conditions nouvelles sont venues donner à des méthodes également nouvelles des conditions d’emploi et de rendement susceptibles, aujourd’hui, de lutter avec les autres systèmes existants.
- L’exposé de ce système que j’étudie depuis tant d’années fera précisément l’objet principal de ma conférence d’aujourd’hui.
- Caselli fut suivi par bien d’autres chercheurs, mais tous les systèmes alors proposés ne furent que des variantes de l’idée générale qu’il avait émise.
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- TÉLÉORAPIIIE DES DESSINS ET DES TEXTES. ----- NOVEMBRE 1023.
- 1‘our mémoire je citerai : Meyer, d’Arlincourt, Flisa Grey, Jordan, etc.
- Au début du xxe siècle, la photographie au gélatino-bromure ayant créé un moyen de faire des enregistrements extrêmement rapides, l’idée de se servir de cette préparation pour l’inscription des télégrammes devait logiquement venir à ceux qui tenaient à transmettre l’image sous une forme quelconque.
- Celui qui, de la façon la plus complète et la plus sérieuse a, le premier, attaqué de face le problème de la téléphotographie, est le professeur allemand Arthur Korn qui enseignait alors à l'Université de Munich.
- Après une série de dispositifs qui n’auraient, à être rappelés, qu’un intérêt technique d’étude, le professeur Korn présenta, vers la fin de 190b, l'ensemble d’un procédé qui eut, en France, dans le monde scientifique et dans la société parisienne, un très grand retentissement puisque l’inventeur fut appelé à présenter solennellement ses appareils et son procédé, en une séance mémorable, qui fut organisée le 1er février 1907 parla grande revue f r a n ç a i s e L 'Ill u s t va t io n.
- Korn faisait appel et fait — je crois — encore appel à cette propriété curieuse du sélénium d’être d’autant plus conducteur de l’électricité qu’il est lui-même plus ou moins éclairé.
- Devant le sélénium, employé sous forme d’une cellule, passait un film agrandi du cliché photographique original. Le tout était disposé pour que le faisceau lumineux intéressât successivement, suivant un pas hélas encore assez large, tous les points du cliché lui-même.
- La conséquence de ce mouvement était d’influencer le sélénium par des illuminations successives variables traduites sur la ligne télégraphique reliée à la cellule, par des variations correspondantes d’intensité électrique.
- A l’arrivée, ce courant variable agissait sur un galvanomètre spécial, galvanomètre à double corde entre lesquelles était maintenue une petite plaque d’aluminium.
- L’ensemble, lils et plaque, interceptait le faisceau lumineux d’une source fixe dirigé sur la surface photographique1 réceptrice. Les variations d’intensité de courant ayant pour conséquence d’écarter plus ou moins les fils et la plaque d’aluminium de leur position d’origine, il s’ensuivait que la quantité de lumière tombant sur la surface photographique était elle-même plus ou moins grande et qu’une inscription lumineuse se trouvait ainsi reproduire les variations du cliché original.
- Un dispositif convenable assurant le synchronisme des deux opérations de transmission et de réception, il est évident que le résultat devait être une reproduction du document de départ.
- A vrai dire, le résultat eût été plus parfait si, à côté de ses qualités
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- TELEGRAPHIE DES DESSINS, TEXTES ET PHOTOGRAPHIES.
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- merveilleuses, le sélénium n’avait le défaut d’avoir une inertie que Korn a combattue sans pouvoir cependant la supprimer complètement.
- Une fois éclairé, le sélénium tend à revenir vers son état primitif, mais il n’y revient pas instantanément; il met, pour ce travail, un temps d’autant plus long que la lumière qui l’a impressionné était elle-même plus grande, et il s’ensuit fatalement dans le procédé Korn, lorsque l’exploration de l’image fait passer le faisceau lumineux d’une région très transparente à une très obscure, telles par exemple qu’un fond blanc sur lequel se détache un vêtement foncé, que l’inertie du sélénium ne permet pas au galvanomètre de revenir instantanément à sa position de départ. Les contours du dessin, au lieu d’être nets, se traduisent alors par un dégradé donnant à l’image elle-même une impression de llou si exagéré qu’il devient impossible, même sans tenir compte d’autres raisons secondaires, d’utiliser le système Korn pour la reproduction d’un sujet détaillé : paysage, monument ou toute autre chose qu’une ligure occupant toute l’image.-
- Malgré que de nombreux perfectionnements immédiats aient alors été annoncés avec un certain fracas, le professeur Korn a, à cette époque, semblé renoncer momentanément à son système au sélénium pour proposer alors sous le nom déjà bien connu et employé par tant d’autres, de « télau-tographie », un système rappelant étrangement celui de l’abbé Gaselli et n’en différant, en somme, qu’à la réception, puisqu’il disposait, lui, de ce merveilleux gélatino-bromure que Gaselli 11e pouvait, de son temps, pas même soupçonner.
- Le télautographe de Korn ne peut naturellement donner, des demi-teintes, qu’une illusion en étalant plus ou moins les traits de même intensité constituant un dessin. Ce n’est donc pas une photographie réelle.
- M’étant, de mon côté, préalablement attaché à la solution du problème bien plus difficile de la « télévison » et ayant été ainsi amené à approfondir la majorité des questions relatives à la télégraphie de l’image, je pouvais difficilement connaître les expériences du professeur Korn et l’accueil fait à son système, sans penser qu’une solution toute différente et peut-être meilleure, pouvait être trouvée pour la téléphotographie.
- Bien entendu, un autre système ne pouvait être proposé que s’il présentait, sur toutes les antériorités, des avantages vraiment appréciables, C’est ainsi que j’ai posé, avant toute étude, que mon système ne ferait appel à aucun agent chimique et serait d’ordre seulement mécanique et électrique, de façon à pouvoir, à mon gré, reculer la limite des détails transmis en n’entachant pas les épreuves reçues du llou caractéristique de l’inertie.
- J’ai voulu, également, que la transmission puisse être beaucoup plus rapide et j’ai, dès le début, pensé que le système devait un jour se prêter à
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- la réalisation d’appareils transmetteurs de très faible volume, (l’est meme dans ce souci de faire appel seulement à la mécanique, que j’ai trouvé un premier système qui, pour avoir cependant donné des résultats dépassant alors mes espérances, était encore entaché de défauts graves auxquels les perfectionnements ultérieurs ont apporté les remèdes nécessaires.
- C’est pour ce premier système que la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale, appréciant les progrès alors déjà obtenus, a bien voulu me décerner, dès 1008, une médaille d’or qui n’a pas été le moindre encouragement à mes travaux ultérieurs.
- Le principe, que je rappelle en deux mots, est celui de l’utilisation des reliefs que présentent après séchage, certaines préparations sensibles à la lumière, telles que celles à la gélatine bichromatée.
- Mélangée à un bichromate alcalin, la gélatine soumise à l’action de la lumière, devient insoluble. Si l’on prend une feuille de papier recouverte d’une telle couche et si on l’expose derrière un cliché négatif, la lumière insolubilise la gélatine dans les régions transparentes, et cela d’autant plus que cette transparence est elle-même plus ou moins complète.
- Que la feuille de papier ainsi préparée soit alors plongée dans l’eau chaude, les parties insolubilisées subsistent avec toutes leurs épaisseurs tandis que, dans les blancs de l’image, la gélatine disparaît complètement. On obtient donc, après séchage, une épreuve dont la hauteur des reliefs traduit les valeurs lumineuses de l’objet.
- Sans revenir sur les détails du système primitif qui a déjà fait l’objet de mes précédentes communications, ici même, je vais envisager le système dans son état actuel, dans ses applications immédiates et dire, pour finir, un mot des espérances que l’on peut fonder sur ce qui est dès à présent acquis.
- A la transmission, l’épreuve en relief est décalquée par le procédé habituel de la photographie au charbon, non pas sur papier, mais bien sur le cuivre même du cylindre.
- Ce dernier est placé sur l'appareil où il est animé d’un mouvement circulaire uniforme.
- La surface de ce cylindre est explorée, suivant une hélice au pas de I/o de millimètre, par une pointe en saphir, fixée à l’extrémité d’une lame flexible. Le coté opposé à la pointe appuie sur la membrane de charbon d’un microphone étudié et construit spécialement pour le but auquel il est destiné. Cet organe, qui joue, dans tout le système, un rôle de premier plan, doit, à l’encontre des microphones employés en téléphonie et, suivant un principe qui leur est presque opposé, jouer le rôle d’un appareil de mesure.
- Il doit donc être d’une très grande stabilité d’origine, et de mêmes pressions exercées sur la membrane doivent entraîner des variations toujours égales de
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- la résistance intérieure. C’est à ce prix seulement que les tracés peuvent être nets et surtout que les demi-teintes peuvent être fondues en tonalités parfaitement dégradées.
- J’emploie, à cet effet, suivant les circonstances, deux types différents de microphones.
- L’un (fig. 1) est constitué par trois éléments de charbon rigoureusement pressés l’un contre l’autre de manière à rendre impossible le moindre mouvement mécanique d’une des trois pièces; la membrane de fond absolument rigide, un seul granule de 1/2 millimètre de diamètre et la membrane, suffisamment épaisse. Le granule est immobilisé et situé, géométriquement, de
- Fig. 1. — Microphone de transmission monosphère.
- manière convenable puisqu’il est logé dans une petite ouverture placée excentriquement dans une rondelle de mica collée sur la plaque de fond.
- L’appareil travaille donc uniquement par variation de résistance au contact des deux points de tangence et malgré que, pour assurer sa fixité, le microphone soit bloqué par la couronne maintenant la membrane sur le boîtier et qu’il apparaisse que le tout devrait être en court-circuit, l’expérience démontre que des pressions, même infiniment faibles, exercées sur le centre de la membrane, entraînent encore des variations considérables de la résistance intérieure du système. La déformation de la membrane qui épouse, en somme, une surface plus ou moins grande du granule, joue certainement dans le phénomène un rôle prépondérant.
- Ce microphone à un seul granule et désigné, pour cette raison, monosphère, a toujours donné les meilleurs résultats que j’aie pu obtenir; mais il a un grand inconvénient, c’est celui d’être naturellement très peu résistant et de ne pouvoir, en courant continu du moins, être employé que pour des transmissions à très faible distance.
- Je dirai tout à l’heure comment cet instrument peut rendre cependant
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- TÉLÉGRAPHIE DES DESSINS ET DES TEXTES. — NOVEMBRE 1923.
- de grands services pour les transmissions lointaines, en faisant usage du courant alternatif.
- Dans la pratique courante, je donne la préférence à un instrument qui, tout en étant très suffisant, est certes un peu moins parfait que le mono-sphère mais qui présente, par contre, l’avantage considérable d’ètre toujours prêt à fonctionner sans qu’il soit jamais besoin de régler, au préalable, par un serrage des vis de la couronne, la pression convenable des trois éléments l’un sur l'autre. Ce microphone, qui rappelle beaucoup plus ceux que 1 ou emploie on téléphonie, est constitué d’uni1 plaque de fond, d’uni1 membrane et d’une quantité variable de granules très petits et strictement
- Fig. ±. — Schéma de réception optique.
- calibrés. Il n’y a aucune alvéole, comme dans les microphones employée pour la parole. Contre la plaque de fond et contre la membrane sont collées des feuilles de papier percées excentriquement d'un trou dont le diamètre est d’environ 5 mm. Les deux trous sont placés en regard sur le diamètre vertical et dirigés vers le bas. La résistance intérieure du système dépend naturellement de la quantité de granules placés entre la plaque de fond et la membrane, du diamètre des trous percés dans Je papier, et de l’éloignement de ces trous par rapport au centre du système.
- Enfin, dans un troisième type destiné seulement au courant alternatif, la pression sur la membrane ne s’exerce pas par l’extérieur, mais bien par l’intérieur : une tige très légère traverse la plaque de fond et les granules et vient agir sur la membrane en sens contraire de la marche normale, de façon à pouvoir obtenir, même avec du courant alternatif, sans autre précaution, des épreuves de sens contraire à celles que donne généralement l’ensemble du système.
- Donc, lorsque tourne le cylindre du poste de transmission, les reliefs font
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- T EKKGRAPIIIE DK S DKSSINS, TKXTKS ET PHOTOGRAPHIES.
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- que la membrane du microphone est plus ou moins comprimée et que ses variations de résistance laissent passer sur la ligne un courant électrique d’intensité variable.
- A l’arrivée (fig. 2), le système est, à très peu de chose près, ce qu’il a toujours été. Je rappelle, pour mémoire, que le courant est reçu par un galvanomètre du type « oscillographe Monde! », que la lumière qui converge sur le miroir est réfléchie horizontalement et vient rencontrer la préparation sensible, au foyer conjugué de ce miroir, par rapport à une lentille aplané-tique placée sur le parcours des rayons réfléchis.
- Devant cette lentille, un écran dégradé ou gamme de teintes fait que le spot renvoyé par le galvanomètre trouvant des régions plus ou moins opaques est, de ce fait, plus ou moins éteint et que l’action photographique est elle-même variable.
- Si l ensemble de l'installation : course du galvanomètre réglée par un
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- cbéma de courant alternatif avec alternateur.
- Fig.
- shunt, largeur du spot, choix de la gamme de teintes et position exacte de cette dernière, est convenablement réglé, le résultat est une photographie comparable à celle de départ.
- La source lumineuse actuellement employée n’est plus, comme jadis, la lampe Nernst, mais la lampe pointolite Ediswan, petite lampe à arc enfermée dans un globe de verre, fonctionnant à faible débit sur courant continu 110 Y et présentant l’immense avantage d’avoir une anode constituée par une petite sphère métallique incandescente.
- On obtient donc, avec toute lentille, une image de la source affectant la forme d’un cercle absolument fixe et toujours uniformément éclairé.
- Tous ceux qui ont eu, en laboratoire, à employer des sources lumineuses devant avoir une position géométrique exacte, apprécieront la valeur d’une telle disposition. L’appareil chargé de faire converger la lumière sur le miroir est, ici, une véritable petite lanterne de projection, dans laquelle le cliché photographique habituel est remplacé par un diaphragme à joues d’écartement micrométrique variable. La source lumineuse est intéressée, comme dans la lanterne de Foucault, par le système condensateur-objectif et forme son
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- image sur le miroir du galvanomètre. Au contraire, le diaphragme, intéressé seulement par l’objectif, lorme naturellement son image dans un plan beaucoup plus éloigné, et c’est précisément ce qui constitue le spot dans le plan même de la gamme de teintes.
- A la dernière communication que j’ai eu l’honneur de faire à la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale, j’ai présenté, comme tout a fait; récente, la réalisation d’un appareil transmetteur portatif destiné au reportage. Cet appareil a, depuis cette époque, été mis définitivement au point; mais son utilisation s’est trouvée retardée, au début, par l’obligation où je me trouvais de résoudre les autres problèmes nécessités par les conditions nouvelles de l’exploitation des réseaux téléphoniques.
- Très simple, en apparence, cette difficulté n’a pas été sans demander des
- Fig. 4. — Schéma de courant alternatif avec vibreur.
- essais nombreux afin de choisir le dispositif le meilleur, en même temps que le plus simple.
- A l’origine de mes recherches de téléphotographie, et lors des premiers essais, on pouvait envisager l’exploitation de ces nouvelles méthodes en utilisant les lignes téléphoniques considérées seulement comme des circuits métalliques clairs.
- La téléphotographie a donc été, à ce moment-là, étudiée pour faire appel au courant continu mais, depuis quelques années, les réseaux ont subi des transformations profondes et, tant chez l’abonné que clans les bureaux centraux et sur les lignes, de nombreuses barrières, constituées soit par des condensateurs, soit par des transformateurs, s’opposent au passage du courant continu. Cela dit, sans parler des amplificateurs qui, très peu employés jusqu’ici en Europe, ont cependant permis, par leur généralisation, une formidable extension du service téléphonique en Amérique.
- Dès lors, il ne pouvait plus être question d’envoyer purement et simplement nne photographie d’un point à un autre en branchant le transmetteur
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- sur une ligne téléphonique quelconque, à condition seulement d’alimenter cet appareil par quelque pile logée dans une boîte accessoire; il fallait que le courant porteur du document fût un courant de même forme et de même fréquence que le courant téléphonique moyen. Je me suis donc trouvé dans l obligation de voir comment les appareils étudiés jusqu’ici pouvaient être employés avec le courant alternatif à 800 périodes, puisque ce chiffre est celui des fréquences téléphoniques moyennes.
- Au point de vue des appareils eux-mêmes, aucune difficulté sérieuse 11e s’est élevée :
- A la transmission aucun changement.
- A la réception, un transformateur abaisseur de tension doit être placé à la sortie de la ligne; immédiatement avant l’oscillographe et, logiquement, à la gamme de teintes ordinaire devrait être substituée une gamme de teintes symétrique, noire au milieu et transparente aux deux bords extrêmes.
- En fait, dans la pratique, on n’utilise qu’une alternance sur deux, et 011 travaille comme si l’on employait du courant détecté. On ne change rien à la gamme de teintes ancienne et bien que l’image doive être, ainsi, formée, non pas d’une teinte pleine, mais de traits parallèles à raison de 800 par seconde, la diffraction d’une part, et l’irradiation photographique d’autre part, se chargent en réalité de confondre suffisamment ces lignes pour que l’œil n’v trouve aucun inconvénient. Evidemment, la lumière doit être alors suffisamment puissante pour impressionner convenablement la préparation photographique, puisque cette dernière ne reçoit plus que la moitié de la quantité de lumière qui lui est normalement destinée.
- Donc, pour la transmission entre postes fixes, aucune difficulté très sérieuse 11e peut s’élever. Le courant alternatif peut être produit par les moyens habituels, soit par un alternateur soit, plus commodément, par un rupteur quelconque, éventuellement mécanique, coupant périodiquement le Tome 135. — Novembre 1923. 73
- Fig. 3. — Schéma du dispositif de synchronisation employé sur les circuits de faible longueur. — Au repos, le courant de la pile P se ferme par l'armature de Ri et la bulée de repos. Dès que l’armature tend à quitter celte butée sous l’action du courant de correction, le courant de la pile passe par Rj et son effet s'ajoute à celui de la ligne.
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- courant de la source mise en série avec la primaire d’un transformateur. C’est ainsi faire, en quelque sorte, une opération absolument analogue à celle de la téléphonie. La note est donnée par l’organe producteur de courant alternatif et les variations d’amplitude sont produites par le microphone monté en dérivation sur le primaire du transformateur. Si ce dernier est, lui-même, peu résistant, le microphone « monosphère » donne des résultats excellents (lig. 3).
- Suivant le terme consacré, je dirai que la variation des reliefs de la gélatine, en agissant sur le microphone, « module » le courant alternatif à 800 périodes.
- Mais la grande difficulté a été de réaliser un système producteur de courant alternatif qui fût, en même temps, facilement transportable par un reporter, de manière à permettre l’emploi d’un appareil transmetteur portatif.
- Différents systèmes ont été étudiés dans ce sens. A vrai dire, il ne peut être pratiquement question que de vibrateurs ou de diapasons. J’étudie encore, parallèlement, les deux systèmes qui donnent des résultats à peu près comparables; mais je ne serais pas surpris de donner sous peu définitivement la préférence au diapason. Jusqu’ici cependant, j’ai travaillé et fait toutes mes expériences avec un petit vibrateur établi sur les dispositions suivantes :
- Un circuit oscillant (fîg. 4) est excité au moyen d’un vibreur Y en série avec une résistance R et une pile P de tension constante. Le circuit oscillant comprend le primaire d’un transformateur et deux condensateurs C et (7, montés directement sur la ligne. Avec ce dispositif, les variations de résistances du microphone M donnent des variations d’amplitude.
- La résistance R intercalée clans le circuit du vibreur a pour effet de le rendre pratiquement insensible aux variations de débit dans la ligne occasionnées par le microphone.
- R est évident que l’on ne dispose plus de la possibilité de changer le sens des épreuves de réception par l’inversion de sens du courant de ligne ou par le seul retournement de la gamme de teintes. Même en ne travaillant que sur une alternance, il n’est plus possible de retourner la gamme de teintes et, par exemple, cle placer la région transparente au centre avec des régions totalement obscures sur les bords, parce que le spot allant toujours 800 fois par seconde d’un extrême à l’autre de sa course, passerait 800 fois également sur la région transparente et finirait par donner, non plus un noir, mais un gris très appréciable, alors que des blancs purs devraient être enregistrés.
- C’est à cet effet qu’est destiné le troisième microphone dont j’ai parlé
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- précédemment et dont la membrane est actionnée, non pas par l’extérieur, mais par l’intérieur. On peut donc, à volonté, obtenir à la réception, des épreuves positives ou négatives.
- Pendant la guerre, et pour la recherche du secret des transmissions télégraphiques et radiotélégraphiques, j’ai été amené à étudier d’une manière plus complète que précédemment, l’application du téléstéréographc à l’expédition des dessins ou de l’écriture, c’est-à-dire des images au trait.
- Le système général n’a pas subi de modifications importantes.
- A la réception, on continue à substituer à la gamme de teintes, un écran percé d’une ouverture sur laquelle tombe ou ne tombe pas la lumière réfléchie par le galvanomètre.
- Au départ, comme précédemment toujours et, sauf quelques perfectionnements de détail et de réglage, le tracé est exploré par une pointe fixée sur une lame très légère formant interrupteur et dont la pression est réglée par une vis micrométrique qui l’arme plus ou moins.
- Par contre, deux difficultés ont dû être résolues. D’abord, pour la T. S. F. celle de la synchronisation éventuelle des deux postes sans qu’il y ait, entre eux, aucun lien matériel. Ensuite, pour l’exploitation courante, la question de l’écriture ou du tracé devant être facilement obtenu en relief.
- Pour synchroniser deux postes sans fil et, d’une manière générale, sans aucune liaison électrique ordinaire, on ne peut plus songer à conduire le récepteur par le transmetteur, en faisant, en somme, émettre par ce dernier, des émissions de correction rigoureusement périodiques. Mais un fonctionnement similaire peut être facilement obtenu par un batteur de temps quelconque et notamment par une horloge ou un chronomètre à contacts électriques. Dans ce cas, transmetteur et récepteur, doivent l’un et l’autre être isochronisés par des batteurs de temps ayant rigoureusement la même fréquence.
- Ce résultat n’est pas difficile à obtenir avec les bons instruments que construit l’horlogerie de précision; mais le résultat cherché serait encore ainsi incomplet si une disposition complémentaire n’était envisagée car, si deux horloges peuvent aisément avoir la même durée de battement, il est par contre bien exceptionnel que ces battements soient en coïncidence et que les deux pendules soient en parfaite concordance dans leurs oscillations.
- Sans dispositif complémentaire, le document reçu ne serait pas « en page » et les parties du texte transmises pendant l’arrêt du cylindre de réception, manqueraient dans le télégramme reçu.
- La difficulté a été vaincue de la manière suivante :
- A la transmission, l’horloge ou le chronomètre agissent purement et
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- simplement pour isochroniser le système ; mais chaque fois que se produit la fonction d’isochronisation, c’est-à-dire chaque fois que le cylindre est libéré après son arrêt, un top est émis, qui, par sa périodicité, devient facilement reconnaissable.
- Au poste d’arrivée, l’action de l’horloge se produit non pas sur le mobile même qui entraîne le cylindre, mais sur un mobile intermédiaire qui s'arrête toutes les secondes et repart aussitôt après. Ce mobile tourne au centre d'une couronne dentée, susceptible elle-même d’être actionnée par une vis tangente (lig. Ci).
- Disque et couronne portent chacun un contact; ces contacts sont reliés à une pile locale et au véritable électro-aimant de synchronisme.
- Fig. G. — Schéma de synchronisation sans lien matériel.
- La fonction de synchronisation proprement dite sur l’appareil récepteur se produit donc, non pas au moment du battement de l’horloge, mais au moment précis où le contact du disque et celui de la couronne viennent à se rencontrer.
- On peut donc déplacer, dans le temps, cette fonction en agissant sur la vis tangente qui fait tourner la couronne dentée et mesure, en quelque sorte angu-lairemcnt, l’écart de temps qui sépare le battement de chacune des deux horloges.
- L’opérateur ayant Je téléphone à l’oreille entend le top périodique de la transmission; il entend également le top qui se produit dans l’appareil de réception et il agit sur la vis tangente jusqu’à ce que ces deux tops tombent en parfaite coïncidence.
- A ce moment, les deux appareils sont en synchronisme et peuvent y
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- Tester, même s’ils sont momentanément arrêtés, tant que les deux horloges n’ont pas eu, de par leur différence de marche, un écart appréciable.
- L’établissement de l’écriture ou du tracé en relief, après avoir été l’objet de nombreux essais s’obtient aujourd’hui très aisément de la manière suivante :
- L écriture est tracée sur un papier quelconque avec une encre spéciale, d emploi aussi aisé que l’encre ordinaire. Au moment de l’expédition du télégramme, le papier est légèrement humidifié sur de la vapeur d’eau, puis saupoudré d’une fine poudre de gomme-laque qui n’adhère que sur le tracé lui-même.
- Le document est rapidement chauffé, de préférence sur une machine spéciale qui fait automatiquement tout le travail, puis ayant été, pour toute la durée de l’opération, acheminé sur des chaînettes sans fin, il arrive à l’extrémité de sa course en portant un tracé émaillé en relief, rappelant, en tous points, le timbrage des papiers de luxe.
- Il n’y a plus, dès lors, qu’à placer le document sur le cylindre de transmission et à l’expédier suivant la méthode habituelle.
- La synchronisation sans lien matériel devait amener à des applications un peu inattendues et que je vais brièvement rappeler avant de terminer.
- Puisque deux mobiles peuvent être synchronisés à quelque distance que ce soit et sans aucune commande directe de l’un sur l’autre, il devient évident qu’en cas d’emploi de la télégraphie sans fil, les deux appareils peuvent être facilement mis en concordance de marche.
- Le traducteur de transmission peut être éventuellement considéré comme un manipulateur et agir, comme tel, sur le relais ou la suite de relais qui commandent un poste radiotélégraphique (arc, alternateur ou lampes).
- De même, d’autre part, peut-on substituer au téléphone de réception un galvanomètre suffisamment sensible et suffisamment rapide. Généralement, l’oscillographe Blondel convient parfaitement, et dans les cas de très faibles puissances à la réception, le galvanomètre à cordes d’Einthoven m’a donné d ’ ex ce! 1 ents rés ul tats.
- Dans ces conditions plus rien ne s’oppose à ce que le téléstéréographe soit appliqué à la télégraphie sans fil et c’est ainsi que, sans qu’aucune expérience du même genre ait été faite, des textes autographiques ont pu être transmis, par-dessus l’Atlantique, au cours de l’été 1921. Le premier document adressé par le New York Times au journal Le Matin, a été envoyé par la station de la marine américaine d’Annapolis et reçu, à mon laboratoire de la Malmaison, le 5 août 1921, à 5 h. du matin.
- De nombreuses expériences similaires ont été faites par la suite, parmi
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- lesquelles il convient particulièrement de citer la première transmission effectuée en sens contraire entre Paris et la station de réception de la Marine américaine à BarHarbor, dans l’ile de Mount Desert, près delà frontière du Canada.
- Le premier document ainsi reçu était un message de M. Briand (fig. 7), transmis un jour où les conditions météorologiques étaient particulièrement mauvaises et où les parasites atmosphériques rendaient la lecture au Morse, sinon impossible, du moins très difficile.
- Le document, bien qu’imparfait, surtout parce que les postes n’étaient pas encore très bien réglés, reste cependant intégralement lisible et on peut ainsi se rendre compte des avantages que l’écriture autographique présente
- Fig. 7. — Télautogramme transmis par T. S. F. de Paris à Par Ilarbor (États-Unis). — Le texte reste lisible malgré les parasites qui remplissent le fond de l’épreuve et rendaient, le jour où cette transmission a été faite, la lecture au Morse à peu près impossible.
- par rapport au télégraphe Morse dans cette lutte si difficile et si longue que la science radiotélégraphique livre contre les parasites.
- Je poursuis actuellement des études qui aboutiront très prochainement, je crois, à l’utilisation de la radiotélégraphie, non pas seulement pour la transmission des textes ou de l’écriture, mais bien pour celle de la photographie proprement dite.
- La synchronisation sans lien matériel m’a permis, d’autre part, de résoudre d’une façon que je déclare absolument complète, le problème du secret des transmissions télégraphiques ou radiotélégraphiques. Il ne s’agit plus ici de brouillages destinés à empêcher la lecture d’un message; cette
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- solution brutale doit, pour être particulièrement efficace, être produite plutôt au voisinage de la réception que de la transmission et elle nécessite, par suite, le concours d’une station intermédiaire.
- Elle ne constitue, d’autre part, aucune originalité et ceux qui en sont les victimes peuvent aisément et sans disposition spéciale, employer vis-à-vis de leurs adversaires, des procédés identiques.
- En temps de paix, d’ailleurs, de telles méthodes ont pour inconvénient grave de ne pas gêner seulement le destinataire d’nn télégramme mais de les gêner tous, et cette méthode ne peut être admise dans l’exploitation courante de la vie normale.
- Le système que j’ai étudié est essentiellement différent et, s’il est dépourvu d’élégance scientifique, il a, du moins, l’avantage d’être simple et d’être essentiellement mécanique.
- Je ne puis m’attarder ici, sous peine de longueur, à en faire la description complète. Je me bornerai à en exposer le principe.
- Les documents autographiques pour être aisément lisibles doivent être aisément synchronisés avec une très grande précision; dans le cas contraire, les points successifs qui forment un caractère donnent au tracé des sinuosités telles que deux éléments d’une même lettre risquent de se confondre ou même de s’inverser et, en tous cas, toutes les boucles sont bouchées. Si l’écriture est fine, le document devient alors complètement illisible.
- C’est précisément à ce défaut que je fais appel et au lieu de m’appliquer à l’éviter je m’ingénie à le créer artificiellement.
- Tandis que les arbres moteurs des deux postes sont parfaitement mis en concordance de marche par la méthode de synchronisation que je viens d’exposer, les cylindres de transmission et de réception ne sont plus solidaires directement de ces arbres moteurs et ne sont entraînés par eux que sous l’action d’un embrayage.
- L’arbre moteur de chaque poste entraîne une série de 6 disques porteurs chacun d’une encoche où peut tomber un levier établissant le contact (fig. 8). Ces 6 disques sont décalables les uns par rapport aux autres et les chiffres qui mesurent ce décalage sont précisément ceux qui représentent le nombre secret formant la clé du système.
- Donc, si l’ensemble tourne, chaque fois qu’un disque présente son encoche devant le levier correspondant, le courant passe dans l’embrayage électrique; le cylindre est entraîné et le télégramme passe. Aussitôt après, le cylindre s’arrête jusqu’à ce que le second disque vienne produire la même fonction. Il en résulte que, bien que la vitesse absolue de chacun des 2 cylindres soit toujours uniforme, ces derniers ont des départs irréguliers et que tout cylindre qui ne se trouverait pas en parfait accord avec eux
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- recevrait des impressions où les points formant une lettre auraient des écarts pouvant aller jusqu’à la moitié de la circonférence complète. Entre ces points parsemés sur le papier, viendraient alors s’ajouter les points des autres lettres, de telle façon que le télégramme serait absolument confus.
- Pour éviter qu’un observateur espion puisse trouver le chiffre en relevant les temps où les émissions se font entendre et ceux du silence, l’appareil cryptotéléstéréographe comporte un dispositif émetteur de parasites ayant la
- Fig. 8. — Schéma de l’appareil cryptotéléstéréographe.
- même allure que les signaux des caractères autographiques. Le dispositif émetteur de parasites est court-circuité quand le cylindre de transmission tourne, de manière à se taire pendant que le texte passe; aussitôt que le cylindre s’arrête, les parasites recommencent leur action et l’observateur espion se trouve ainsi dans l’impossibilité de distinguer les moments où l’appareil Belin tourne et ceux où il s’arrête.
- Le résultat final se présente sous l’aspect d’une feuille complètement criblée de points noirs sans aucune signification, tandis que le destinataire, accordé sur le chiffre du transmetteur, reçoit purement et simplement, un télégramme autographique en clair qui a, en plus du secret, l’avantage
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- considérable en temps de guerre et dans bien d’autres cas, de l’authenticité.
- Telles sont actuellement les conditions générales de mise au point des a ppareils télé plio tographiques.
- Bien qu’il soit diflicile de préciser et surtout de limiter, aujourd’hui, les applications qui en seront faites, on peut en toute certitude considérer que tout d’ahord la presse quotidienne trouvera, dans la transmission télégraphique de ses illustrations, un moyen de développement et un essor qui ne lui a d’ailleurs pas échappé. Un grand quotidien français en a, le premier, compris l’importance et il n’est pas douteux que, dans un avenir assez prochain, l’entente s’établisse d’une part avec les principaux journaux étrangers et, d’autre part, avec les principaux régionaux, pour quei l’échange des photographies se généralise et tende à devenir une nécessité de presse.
- En conformité d’une tradition déjà ancienne, les Etats-Unis ne pouvaient rester en arrière dans cette application d’un procédé susceptible de constituer un progrès. Tout récemment, l’entente vient de se faire, pour permettre à tout un groupement de puissants journaux américains, d’employer le téléstéréo-graphe sur tout le territoire de l’Amérique du Nord.
- Dans quelques mois, lorsque sera complètement résolu le problème pratique de la radiotéléphoto-graphie, les illustrations passeront, en quelques minutes, d’un continent à l’autre et cette adjonction de l’image à la nouvelle ne sera pas sans aider de manière indirecte aux peuples des deux cotés de
- l’Océan, à se mieux connaître.
- ,, . , . . . . îi- Fig. 9. — Télautogramme
- Mais c est dans la transmission des dessins au chinois.
- trait, et particulièrement de l’écriture autographique, que le téléstéréographe trouvera, à très brève échéance, une de ses applications les plus importantes.
- On dit généralement que les administrations françaises sont quelquefois rebelles' au progrès et que, puisque nul n’est prophète en son pays, c’est à l’étranger que nos inventions doivent d’abord chercher leur premier développement. En cette circonstance du moins, ce préjugé se trouve démenti puisque, en la personne de l’éminent directeur de l’Exploitation télégraphique, M. Brouin, l’Administration française des Postes et des Télégraphes prend l’initiative d’étudier les conditions dans lesquelles un service d’essai pourrait être créé sur certaines lignes télégraphiques du territoire, afin de
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- permettre l’expédition de télégrammes autographiques authentiques, voire mêmes sténographiques.
- Là aussi l’usage de la T. S. F., vérifié déjà par l’expérieuce, peut apporter, par ce nouveau mode de correspondance, d’importantes améliorations au service général : d’autant qu’au moment où se créent les grands
- Fit?. 10. — Belinogramme transmis par fil (Lyon-Paris).
- postes internationaux, il est intéressant d’espérer que les nationaux des pays à langue idéographique tels que les Chinois et les Japonais, pourront, depuis l’Amérique ou l’Europe, rester en communication authentique avec leur pays d’origine.
- Il n’est pas jusqu’au service de l’identité judiciaire qui n’ait à faire un emploi immédiat d’un procédé permettant de transmettre à la fois des photographies et des dessins au trait. Far les premières pourront être reconstituées les scènes nécessaires à l’exactitude d’une enquête et transmis les portraits des individus en cause.
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- Par des dispositifs qui ont été expérimentés à maintes reprises déjà, des dessins au trait pourront transporter instantanément des signalements d’autant plus exacts qu’il n’existe aucune signature ayant la valeur d’une empreinte digitale.
- Plus tard, lorsque après les solutions techniques, seront résolues toutes les difficultés des diverses exploitations pratiques, le moment sera venu, semble-t-il, de reprendre le problème que j’avais jadis envisagé et qui, sans avoir peut-être de très grands avantages matériels, présentera du moins l’intérêt d’une étude scientifique originale; je veux parler de la télévision, qui semble, dans les données actuelles de la science, ne plus être, comme jadis, du domaine de l’impossible.
- A de telles recherches, les encouragements sont indispensables. Votre Société, fidèle à son titre, ne me les a, jusqu’ici, pas ménagés et je tiens, en terminant, à lui en exprimer toute ma gratitude.
- Depuis cette conférence, faite le 18 novembre 1922, l’étude de la télévision a été effectivement reprise et des premières expériences présentées. Dès le 30 novembre, à une conférence que j’ai eu l’honneur de faire à la Sorbonne, pour le Radio-Club de France, j’ai réalisé une première expérience fondamentale susceptible de confirmer beaucoup d’espérances.
- Quelques jours plus tard, à la Société française des Electriciens, puis à la Société française de Photographie, j’ai complété cette première expérience.
- Enfin, le 7 juin dernier, lors du Jubilé de M. Branly, au Trocadéro, j’ai pu, par une méthode analogue à celle de la téléphonie sans fil, faire apparaître d’une extrémité à l’autre de la scène, l’image instantanée d’un point lumineux d’abord puis celle d’un cercle lumineux alternativement éteint, allumé ou brisé.
- Les expériences ultérieures porteront logiquement sur la reproduction des surfaces. Lorsqu’elles aboutiront, les premières étapes de la télévision seront définitivement franchies.
- Édouard Belin.
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- BUI.L. UK LA SOCIÉTÉ Ij’kNUOURAG. POUR LINDUSTRIK NATIONALE.
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- IVe CONGRÈS NATIONAL DU FROID
- (Strasbourg, 24-27 septembre 1923.)
- VAssociation française du Froid a tenu à Strasbourg', du 24 au 27 septembre dernier, sous la présidence de M. André Lebon, ancien ministre, président de l'Association, son IVe Congrès du Froid. Cette manifestation a été heureusement complétée par une exposition de matériel frigorifique et de produits frigorifiés organisée dans l'enceinte de l'Exposition internationale du Centenaire de Pasteur.
- Le Congrès, placé sous le patronage de plusieurs ministres, avait pour buts essentiels :
- 1° Mettre à nouveau en évidence l’importance primordiale et croissante de l’utilisation du froid artificiel comme agent de progrès et d'amélioration dans les divers domaines de 1 activité nationale;
- 2° Examiner les dispositions et mesures à prendre pour assurer la défense et la protection de l’industrie frigorifique et formuler à cet égard tous vœux utiles à adresser aux Pouvoirs publics.
- Les travaux du Congrès ont occupé quatre séances, qui se sont tenues les 24 et 2o septembre à l’Institut d’Hygiène de Strasbourg.
- Applications du froid a l'hygiène et a la médecine.
- En hommage à la mémoire de Pasteur, la première séance, présidée par M. André Lebon et consacrée aux applications du froid à l’hygiène et à la médecine, débuta par l'audition du rapport de M. Lambert : L'Œuvre de Pasteur et les industries du froid.
- Après avoir glorifié l’œuvre de l’illustre savant français, l'auteur a rappelé, dans leur ordre chronologique et en les rapprochant des travaux de Pasteur exécutés à la môme époque, les débuts de l'industrie frigorifique et les premières applications du froid, œuvre de Charles Tellier. Les découvertes de Pasteur et les recherches de ses disciples sur les ferments et les microbes et les transformations qu’ils provoquent dans toute matière organique permettent actuellement aux frigoristes de mieux utiliser l’invention de Tellier; et les découvertes les plus récentes semblent démontrer que le froid est appelé à remplacer la chaleur comme agent de stabilisation des matières organiques et comme régulateur des fermentations.
- Toutefois, il est regrettable de constater que les notions nouvelles, acquises grâce à la science pastorienne, n’aient pas été suffisamment utilisées par les techniciens frigoristes pour qui, cependant, l’étude de la vie et des fonctions des infiniment petits aux basses températures doit permettre de mieux connaître les causes et le processus des altérations des denrées alimentaires, leur bonne conservation appa-
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- \\° CONGRÈS U U FROID, STRASBOURG, 24-27 SEPTEMBRE 1923. 1121
- raissant aujourd’hui, en effet, comme un facteur important du problème de la vie chère.
- Autres rapports présentés :
- La production et la conservation des vaccins par le froid et dans le vide absolu, par M. Bordas. — L’auteur rappelle les travaux poursuivis par M. d’Arsonval et lui-môme sur ce sujet et souligne l’importance qu’il y a à recueillir le vaccin sec et pulvérisé sur vide absolu dans des tubes scellés de petite dimension et isolés suivant le procédé d’Arsonval-Dewar, atin d’éviter l’action nuisible de l’oxygène et de l’humidité. Les bouteilles, dites « thermos », se prêtent moins bien à la conservation de ces vaccins; les vaccins desséchés sont aussi préférables à la pulpe glycérinée, les poudres de tels vaccins se conservant très longtemps et pouvant être transportées sans altération dans des régions où la température dépasse oo°.
- Technique de la préparation de vaccins microbiens curatifs, grâce à l'utilisation du froid, parle docteur René Zivy. —Les basses températures n’altérant pas les albuminoïdes, par gels tà — 18° et dégels à + 15° C. successifs, le docteur Zivy a obtenu la stérilisation complète de vaccins, d'une efficacité toute particulière pour le traitement de la bronchite, de la pneumonie, de la furonculose, de l'entérite, grâce à la suppression des réactions (rougeurs, abcès, élévation fébrile, etc.) observées lors de l’emploi de vaccins curatifs, stérilisés par la chaleur, et attribuées à la décomposition des matières albuminoïdes.
- Méthode cryothérapeutique par le docteur Lortat-Jacob. — L’auteur a pu établir cette méthode à la suite d’études sur l’action du froid sur les tissus vivants et notamment sur la peau. 11 montre les résultats qu’il a obtenus dans le traitement d’angiomes de la face, de taches de vin, nœvi vasculaires et pigmentaires, cancroïdes, cicatrices vicieuses, lupus érythémateux, verrues, etc. Ces résultats sont tels que la méthode apparaît, en beaucoup de cas, supérieure aux rayons X, notamment lorsqu’il s’agit de tumeurs à traiter au niveau du crâne, l’action du froid, étant limitée, alors que celle des rayons X sur le système nerveux ne peut jamais être contrôlée dans son étendue.
- M. le Professeur D.-A. de Jong, de la Faculté de Médecine de Leyde, a exposé les études et recherches réalisées sous sa direction à la station d’expériences ervogé-niques-biologiques sur : La résistance des micro-organismes d'origine végétale (bactéries) ou d'origine animale (trypanosomes, trichinelles, ankylostomes, œufs d’acaris, etc.) à des températures s’échelonnant entre — 15° à — 253° (température de l'hydrogène liquide). Les résultats communiqués au Congrès par le docteur de Jong montrent qu'alors que les températures de — 90° à — 30° C., sont mortelles, la température de — lo° C. n’exerce aucune influence sur les micro-organismes expérimentés.
- M. Gabriel Bertrand et le docteur Bidault rendent compte des résultats de leurs recherches sur la désinfection des chambres frigorifiques concernant notamment l’efficacité des différents agents (solutions et gaz) employés pour lutter contre les moisissures. D’expériences effectuées avec l’anhydride sulfureux, l’acide cyanhydrique, la chloropicrine, ils concluent en faveur de l'emploi de cette dernière pour la destruction des parasites animaux dans les locaux affectés cà l’emmagasinage des produits frigorifiés. Néanmoins, les auteurs estimant nécessaire de réaliser de nouvelles expériences pour la fixation d’une méthode de désinfection absolue et pratique
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- IVe CONGRÈS DU FROID A STRASBOURG. — NO V FM B RF 1923.
- des locaux frigorifiques, le Congrès a émis un vœu demandant la continuation de leurs recherches et la publication de leurs résultats.
- M. Brossé décrit les caractéristiques du thermostat qu’il a imaginé afin de mettre à la disposition des laboratoires les moyens propres à réaliser la constance des basses températures nécessaires dans l’étude de nombreux phénomènes physiques, chimiques ou biologiques. Deux types d’installations ont été établis, la réfrigération étant obtenue, dans le premier, par circulation de saumure, dans le second, par détente directe. Ces deux types ont été exposés dans le Groupe des Industries du Froid de l'Exposition Pasteur.
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- La deuxième séance présidée d’abord par M. Imbeaux, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, puis par M. Léon Lindet, membre de l'Institut, représentant le Ministère de l’Agriculture, fut consacrée, d’une part, aux questions relatives au matériel frigorifique, d’autre part, à celles qui ressortissent aux procédés de conservation par le froid des denrées périssables.
- Matériel frigorifique.
- Lecture est donnée d’une note, établie par M. Corblin, ingénieur-constructeur, sur un compresseur à membrane de sa construction, appareil caractérisé par le fait que l’aspiration et le refoulement du gaz sont obtenus en faisant osciller un disque métallique, placé entre deux plateaux circulaires, et mis en mouvement par un piston se déplaçant dans un cylindre rempli d’huile. Les avantages attribués à ce compresseur résident essentiellement dans la suppression du graissage et du presse-étoupe, la conservation de la pureté de l’agent frigorigène, une économie de force motrice.
- La normalisation des mouleaux à glace, parM. Malaquin. — Les mouleaux représentent dans les fabriques de glace, une fraction importante des frais d’installation et d’entretien. Il y a donc intérêt à normaliser les dimensions des mouleaux les plus employés (12,5-25 et 40 à 50 kg). Mais une entente entre constructeurs est nécessaire pour fixer : les dimensions les plus convenables si on utilise les tôles du commerce; les épaisseurs et qualités de ces dernières suivant la capacité des mouleaux; un modèle pratique d’assemblage de mouleaux. Le Congrès, se ralliant aux suggestions du rapporteur, a émis un vœu demandant que Y Association française du Froid et le Syndicat général de l'Industrie frigorifique recherchent la réalisation d’une telle normalisation.
- Dans son rapport : Le liège, matière première des isolants, M. Broussais, mettant en parallèle la production du liège en France et dans ses colonies (Algérie, Tunisie, Maroc) avec celle des pays étrangers, fait ressortir la concurrence faite par ces derniers, et notamment l’Italie, au liège français. Bien que l’auteur se montre optimiste quant à l’avenir des industries françaises qui utilisent le liège, il est d’avis qu’il ne saurait être assuré et favorisé qu’à condition : 1° d’éviter les incendies de forêts aussi bien en France qu’en Afrique; 2° de créer un marché des lièges d’origine française provoquant la classification de la matière première et sa livraison dans de meilleures conditions.
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- M. Roussan a fait connaître les possibilités d’utilisation, comme isolant, du liège de Melaleuca leuradendron, dont le pouvoir isolant est double de celui du chêne-liège. Ce nouvel isolant, s’il était employé dans la construction des navires, wagons, etc., permettrait de réaliser une économie de üO p. 100, sans tenir compte de sa supériorité quant à la durée. Considérant les avantages présentés par le Melaleuca, le Congrès a émis un vœu demandant d’en interdire la destruction et de protéger ses peuplements. Dans un autre ordre d’idées, et vu les résultats concluants obtenus à Madagascar, à la Guyane, au Congo, dans l’assainissement des terrains marécageux, grâce à leur plantation en Melaleuca, le Congrès a également exprimé le vœu que cette essence soit utilisée partout où un tel assainissement est désirable.
- A la suite de ce rapport et sur la proposition de M. Douane, le Congrès a résolu d’intervenir à nouveau auprès du Conservatoire national des Arts et Métiers pour la réalisation d’études spéciales sur tous les isolants nouveaux.
- Une étude a été présentée au nom de M. le Professeur Petit, Directeur de l’École de Brasserie de Nancy, sur Yin/luen^e de la disposition des isolants sur les déperditions de froid. L’auteur y démontre les avantages que présente l’apposition de l’isolant, le liège aggloméré en l’espèce, à l'extérieur de la maçonnerie. Une telle disposition rendrait le réchauffement du local isolé cinq fois plus lent qu’avec la disposition inverse, généralement adoptée.
- Conservation frigorifique des denrées périssables.
- M. Lescardé décrit son procédé de conservation industrielle des œufs frais. — Ce procédé, déjà préconisé lors des précédents Congrès du Froid, a pour caractéristique la conservation des œufs en vase clos, dans un milieu gazeux composé d’acide carbonique et d’azote et à une température d’environ 0°. Au point de vue chimique, l'œuf ainsi conservé ne présente de différence avec l’œuf frais qu’en ce qui concerne la fluidité du blanc, accrue légèrement; au point de vue biologique, le procédé provoque la destruction de la presque totalité des germes; au point de vue commercial, on peut juger son économie en mettant en regard de la dépense de 20 fr (chiffre fourni par l’auteur) entraînée par le traitement de 1.440 œufs, la plus-value donnée aux œufs ainsi traités, qui, non seulement, conservent les qualités de l’œuf frais mais, déplus, peuvent être consommés longtemps après leur sortie des chambres froides.
- M. Fontanel a traité la question des frigorifiques agricoles, de leur développement à l’étranger (Etats-Unis, Canada, Angleterre, Italie), de leur fonction économique et de leur avenir en France. L’auteur, citant la conclusion du livre remarquable de MM. Henri et Joseph Hitier : Les problèmes de l'agriculture, rappelle que la surproduction agricole est non seulement possible, mais désirable en l’état actuel de l’économie nationale. Il y a lieu de considérer, toutefois, que cette surproduction ne peut être vraiment profitable que grâce à l’intervention de l’entreposage frigorifique. L’auteur, non partisan de l’ingérence de l’Etat, a démontré comment, grâce à la coordination des efforts pour l’organisation régionale des frigorifiques agricoles, et celle, bien comprise, des transports frigorifiques et des entrepôts des ports, il serait possible de créer une œuvre féconde en résultats fructueux pour l’agriculteur, l’industriel du froid et le consommateur.
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- IVe CONGRÈS DU FROID A STRASBOURG.
- NOVEMBRE 1923.
- M. Georges Ray, Professeur à l’Ecole nationale d’Agriculture de Rennes, a défini le rôle qui devrait être dévolu à Y industrie frigorifique dans les crises de surproduction fruitière. Considérant que seules les solutions industrielles y peuvent apporter un remède efficace, l’auteur conseille l’utilisation des excédents de récolte pour la fabrication de jus de fruits non fermentés et de moûts concentrés. Un emploi judicieux des basses températures permet de fabriquer des jus de fruits cl de leur assurer une longue conservation. La technique de la concentration des moûts par le froid est moins précise. Aussi, le Congrès a-t-il, comme le demandait AI. Ray, émis le vœu que les stations de recherches, pourvues du matériel frigorifique nécessaire, entreprennent des études sur les applications du froid à la conservation des récoltes fruitières et de leurs produits de transformation.
- D’autre part, le Congrès, considérant le développement de la production et du commerce des fruits dans certains pays, tels que le Canada, la Californie, l’Australie, par la mise en pratique de méthodes appropriées pour la culture des arbres fruitiers, la sélection, l’emballage des fruits, a émis le vœu de voir introduire ces méthodes en France et que, dans ce but, des recherches soient entreprises par les stations agricoles et que leurs résultats soient largement vulgarisés.
- La conservation du lait a fait l’objet de deux rapports. Dans le premier, AL Delaunay, étudiant la conservation du lait par congélation, fait ressortir que ce mode de conservation, permettant une prolongation appréciable de la durée de conservation, pourrait être avantageusement utilisé pour l’approvisionnement hivernal de régions où la population varie d’une saison à l’autre dans des proportions analogues à celles qu'on observe sur la Côte d’Azur. Alalheureusement, la technique du procédé n’est pas suffisamment définie pour permettre une exploitation commerciale. A la décongélation, on observe une séparation des différents éléments du lait; des essais sont nécessaires pour fixer les règles qui permettront d'obtenir un lait décongelé parfaitement homogène. Un vœu a été émis dans ce sens par le Congrès.
- Dans le second rapport, AI. Lucas a décrit un nouveau dispositif, de son invention, pour la production du lait cru. Son appareil comporte un réfrigérant à double circulation : d’eau ordinaire, dans sa partie supérieure, de saumure ou d’eau très froide, dans sa partie inférieure. Le réfrigérant reçoit le lait à sa partie supérieure et comprend, à la base, un récipient d'une contenance de 20 1 qui reçoit le lait réfrigéré. Un manteau métallique, avec joint hydraulique, recouvre l’appareil et empêche tout contact avec l’air extérieur, supprimant les condensations sur la paroi froide et le dépôt des poussières atmosphériques.
- Cet appareil qui a été exposé au Concours des Laits, Reurres et Fromages, qui s’est tenu à Paris en mars dernier, constitue un réel progrès dans le « ramassage » hygiénique du lait.
- Le Congrès s’est rallié aux vues de M. Lucas concernant les prescriptions hygiéniques (propreté des étables, des animaux, des manipulations, de l’outillage, etc.) qu’il est indispensable d’observer pour obtenir un lait propre et sain, car pour le lait, comme pour toute denrée alimentaire périssable, la difficulté principale d’une conservation satisfaisante ne réside aucunement dans les procédés d'application du froid mais dans l’éducation des producteurs (fui devraient savoir que le froid permet seulement de conserver une denrée en l’état où elle se trouve au moment où elle est soumise à son action.
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- IVe CONGRES DIJ FROID, STRASBOURG, 24-27 SEPTEMBRE 1923.
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- Conventions d'entreposage. Assurances. Douanes, octrois.
- La troisième séance, tenue sous la présidence de M. André Lebon, a été consacrée à l’étude des questions d’ordre économique et législatif.
- Deux rapports ont été présentés sur la question des assurances : l’un par M. Hérold, l’autre parM. de Laptow.
- M. H érold examine et définit ce qu'est la responsabilité légale en matière d assurances et à qui elle incombe dans les divers accidents pouvant survenir dans l’industrie de l’entreposage frigorifique. 11 préconise l’assurance « tous risques », comme étant la plus satisfaisante, et la certification de l’irresponsabilité de l’entrepo-sitaire pour les avaries survenant à la marchandise conservée.
- M. de Laptow a traité des modes d'assurance des marchandises déposées dans les entrepôts frigorifiques (assurance incendie et assurance contre tous risques). Exposant les différents recours qui peuvent être produits soit contre l’entrepositaire, soit contre le déposant, M. de Laptow préconise un système d’assurance en compte courant qui présente l’avantage de couvrir l’assuré uniquement pour les marchandises dont la présence effective est constatée journellement dans l’entrepôt.
- Les questions douanières ont donné lieu à la présentation d'un Mémoire en faveur delà protection de l'industrie frigorifique en France, par M. Duciiochois, et d’une Note sur l'utilité de la protection de l'industrie frigorifique en France, établie par les Chantiers et Ateliers Augustin Normand, concluant en faveur de l'établissement d'un droit d'importation sur les glaces d’origine étrangère, plus particulièrement la glace naturelle de Norvège.
- La question a été particulièrement controversée et le Congrès a estimé que les taux élevés des frets et des changes se révélaient suffisamment protecteurs à l'heure présente et qu’une telle mesure ne semblerait opportune que si les conditions économiques internationales se modifiaient de façon à ne plus constituer une protection efficace.
- Par contre, le Congrès s’est rallié à une demande présentée par M. Malaquin visant la suppression générale des droits d'octroi sur la glace et a décidé, en particulier, d’intervenir auprès de l'autorité compétente pour que la taxation de la glace à Nice ne soit plus autorisée.
- Le Congrès s’est également prononcé pour la suppression de tous les droits d’octroi frappant les denrées périssables.
- M. Lapierre, secrétaire général des Associations agricoles du Plateau Central, a présenté au Congrès l'état actuel des abattoirs industriels. Sous la pression des événements, nombre de ces établissements ont été créés en France; dans la plupart l’exploitation est déficitaire. M. Lapierrc a démontré combien il serait néfaste tant au point de vue économique qu'à celui de la défense nationale, de laisser péricliter ces entreprises. Entre autres remèdes, peut-être pourrait-on intéresser les groupements agricoles à l’exploitation des abattoirs industriels en les transformant, suivant la conception actuellement admise par le Ministère de l'Agriculture, en abattoirs coopératifs. Toutefois, la coopération, bien que présentant des avantages indéniables ne paraît pas pouvoir être généralisée, la transformation de certains
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- grands abattoirs industriels présentant des difficultés sérieuses. D’autre parf, pour parer aux exigences du temps de guerre, les abattoirs industriels doivent pouvoir assurer la congélation de la viande nécessaire au ravitaillement des armées. Il y a là une sujétion inévitable; il semble donc nécessaire de recourir aux subsides de l’État.
- Dans le même ordre d’idées, M. l’Intendant militaire Moizard a fait une communication sur l'organisation commerciale d'un abattoir industriel. L'auteur, partisan de l’exploitation coopérative, a préconisé la vente de la viande par l’abattoir pour le compte du fournisseur de bétail, en l’espèce, les producteurs ou commissionnaires en bestiaux, qui s'engageraient à lui fournir une quantité minima de têtes de bétail. Par cette interdépendance, une certaine régularité de travail serait assurée à l’abattoir.
- Le Congrès a adopté le vœu de l'auteur demandant que le Ministère de l’Agriculture intervienne auprès des préfets pour les inviter à réaliser, entre les producteurs et les abattoirs industriels, des ententes en vue de l’abatage du bétail et de la vente directe au consommateur de la viande produite par ces établissements.
- Quatre autres rapports ont également abouti à des vœux demandant à l’Etat de protéger l’industrie frigorifique française pour sauvegarder ses intérêts aussi bien que la défense nationale. Ce sont les rapports de ; M. deLavaur,sur Le commerce des viandes congelées en France depuis ses origines; de M. Dupont, sur La répercussion que peut avoir sur le maintien du coût de la vie chère l'insuffisance des facilités données à l'importation des viandes frigorifiées; de la Compagnie des Chargeurs Réunis, sur Les transports et entrepôts frigorifiques en France; de M. Malaqi in, sur Les entrepôts de l'Etat et des villes.
- Les deux premiers rapporteurs ont signalé les difficultés auxquelles se heurte le commerce des viandes frigorifiées et demandé que le Congrès intervienne auprès des Pouvoirs publics pour que soit adoptée une politique plus libérale, rétablissant notamment la liberté d'importation de ces viandes tout en assurant l’observation de règlements sanitaires équitables.
- La Cic des Chargeurs Itéunis a, en quelque sorte, présenté le bilan de l’outillage frigorifique français : la Hotte frigorifique comprend 2o navires, susceptibles d’importer annuellement 220.000 t de produits frigorifiés; la capacité totale des entrepôts frigorifiques est estimée à 80.000 t environ; la Krance dispose de 2.Ü00 wagons frigorifiques ou isothermes pour les transports terrestres. Navires, entrepôts, wagons représentent un effort financier de près d’un demi-milliard de francs. Cet outillage doit permettre de ravitailler normalement le pays en temps de guerre et être toujours en bon état en temps de paix Le Congrès a donc émis le vœu que les Pouvoirs publics s’opposent à toute mesure douanière ou taxe intérieure pouvant faire obstacle à l’importation et à la distribution des produits frigorifiés, et qu’une réglementation n’autorise la vente que de produits de première qualité.
- M. de Beau repaire expose le Plan d'une politique de mieux-être basée sur les applications du froid industriel dans laquelle il suggère les dispositions à adopter et les expériences à entreprendre avec le concours des Pouvoirs publies pour assurer une production et un ravitaillement meilleurs des produits alimentaires.
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- Ln quatrième séance fut présidée par M. André Luron; les communications suivantes y furent faites.
- Enseignement du froid.
- M. Jupeau, représentant le Ministre de l’Instruction publique et le Sous-Secré-taire d Etat de l’Enseignement technique, a fait connaître les vues de son département quant à Y organisation de V enseignement technique. Celui-ci doit comporter deux étapes : la grande école et, à sa sortie, l’école d’application ou institut spécialisé subventionné et encouragé par l’Etat. M. Jupeau n’est pas d’avis d’introduire l’enseignement du froid dans toutes les écoles; il attire l’attention du Congrès sur un projet de loi, qui va être incessamment présenté au Parlement, et qui englobe tous les degrés de l’enseignement technique, le degré supérieur étant représenté par les instituts spécialisés.
- M. de Beaurepaire, dans le rapport cité plus haut, a exposé les mesures (création de prix, bourses de voyage, attribution de récompenses diverses) les plus propres, selon lui, à assurer la diffusion des connaissances relatives à la production et à l’utilisation du froid et à provoquer la meilleure émulation parmi les constructeurs de matériel frigorifique.
- Procédés de congélation du poisson et de la viande.
- L’alimentation par le poisson est à l’ordre du jour. Sa haute valeur alimentaire est connue; sa production est illimitée. En prolongeant la durée de conservation du poisson, le froid devrait permettre d’en faire un aliment populaire dans les grands centres de consommation même les plus éloignés des lieux de pêche.
- Cette utilisation du froid a donné lieu à deux procédés : emploi de la glace et congélation. Le premier est de pratique courante. Le second, exploité aux Etats-Unis, au Canada, dans quelques pays du Nord de l’Europe, n’est pas encore appliqué en France.
- M. de Goer, dans son rapport : Le poisson congelé, a signalé les raisons qui s’opposent à cette application. La principale réside dans l’élévation du prix de revient du poisson congelé. Four y remédier, l’auteur a conçu un bac de congélation automatique du poisson, qui permet de Iraiter industriellement 1.000 kg de poisson à l’heure et qu’il a combiné de telle sorte que les frais d’installation et d’exploitation soient réduits au minimum.
- M. Verrière a rendu compte des essais de congélation du poisson faits au frigorifique de Lorient. Il semble que la congélation en saumure permette de conserver les gros poissons 4 à 5 mois; les petits, telle la sardine, 6 semaines. Mais, si ces poissons doivent être consommés frais, deux difficultés sérieuses sont à vaincre : lu l'augmentation du prix de revient occasionnée par la congélation et le stockage (l’auteur l’estime à 0,o0 f par kilo pour une conservation de 4 mois); 2° l’imperfection de la décongélation, qui doit être parfaite pour conserver au poisson
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- sa valeur alimentaire et ses qualités culinaires. Dans ce cas, l’économie du procédé semble discutable.
- La congélation du poisson pour conserves peut, au contraire, être considérée comme un moyen excellent de régulariser le travail des fabriques. Les résultats obtenus à Lorient dans la préparation de sardines à l’huile avec des poissons congelés depuis (5 semaines permettent d’espérer la fixation d’une technique dont la mise en pratique pourrait provoquer une augmentation de 20 à 2o p. 100 du travail annuel des usines.
- Le Congrès, considérant l’intérêt national que présente la fixation d’une telle technique, a exprimé le vœu que les recherches entreprises au frigorifique de Lorient soient poursuivies.
- Le Docteur A. de Joxg a fait connaître les recherches comparatives, effectuées au Laboratoire de Pathologie comparée et de Parasitologie de la Faculté de Médecine de Leyde, concernant la congélation de la viande et du poisson soit dans Pair refroidi, soit par application de la méthode d’Ottesen (congélation par immersion dans une solution de sel marin maintenue à une température inférieure à 0°).
- La méthode d’Ottesen présenterait l’avantage de réduire notablement la durée de la congélation, qui serait 10 à 20 fois plus rapide que dans Pair refroidi; elle n’est d'ailleurs accompagnée d’aucun échange de sel et des substances solubles des tissus à travers la peau ou les tissus du poisson ou de la viande.
- Des recherches effectuées à Leyde sur les causes d’altération des matières grasses dans les poissons congelés, il résulte que cette altération doit être attribuéeà l'action directe de Pair.
- Entrepôts et transports frigorifiques.
- Au cours de la guerre, les entrepôts et wagons frigorifiques se sont révélés indispensables au ravitaillement des troupes et de la population civile en viande frigorifiée; mais leur importance n’est pas moindre en temps de paix; aussi les efforts des compagnies de chemins de fer en vue de doter les réseaux français de l’outillage frigorifique nécessaire au trafic des denrées périssables ont-ils donné lieu à plusieurs rapports.
- Al. Faraligq a mis en évidence les résultats obtenus dans ce sens. Depuis la guerre, plusieurs grands entrepôts frigorifiques ont été construits à Paris (Ivry, Bercy, Yaugirard), Lyon-Perrache, Bordeaux-Bassons, dans lesquels 23.000 t de marchandises peuvent être emmagasinées. Les réseaux français disposent actuellement de 2.300 wagons isothermes ou réfrigérants ; des horaires et des trains spéciaux ont été créés et permettent de transporter des points les plus éloignés de la France et même de l’étranger les produits agricoles et piscicoles les plus variés.
- M. le Colonel Cervais a exposé les avantages de l'emploi des wagons isothermes pour le transport de la marée et décrit les aménagements spéciaux apportés à ces wagons pour assurer l’écoulement de l’eau de fusion de la glace enrobant le poisson et leur ventilation. Grâce à la collaboration des compagnies de chemins de fer et des syndicats d’armateurs, des transports réguliers de marée sont maintenant assurés entre les ports de F Atlantique et de la Manche et les grandes villes de France et d’Italie.
- M. le Colonel Dessiaux a rendu compte de Y action des chemins de fer de l'Etat
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- pour l'amenagement frigorifique de leur réseau en vue de faciliter l'écoulement des produits alimentaires des riches régions agricoles qu'il dessert. 11 a décrit l’entrepôt frigorifique de Paris-Vaugirard, mis en exploitation en juin 1922; il disposera d’ici peu de chambres froides permettant d'entreposer plus de 2.000 t de denrées. Un entrepôt secondaire a été ouvert récemment au Mans, trois autres sont en projet pour les lignes de Normandie.
- L'utilisation des iragons frigorifiques pour le transport des viandes a été exposée par M. Sigmann. Dès 1920, on avait prévu — et on l’a réalisé depuis — l’emploi de ces wagons pour les transports du beurre, des œufs, des salaisons, des fruits et légumes. Une autre denrée fait maintenant l’objet d’un trafic intéressant : la viande fraîche abattue en province, destinée plus particulièrement à l’approvisionnement de Paris. Depuis 1920, la Cio de Transports frigorifiques a organisé le transport de ces viandes sur le réseau d’Orléans; à cet effet, on a muni les wagons de dispositifs spéciaux d’aération, d’accrochage, de suspension. D’après M. Sigmann, les viandes fraîches introduites dans Paris, représentaient, en 1914, environ le quart de celles qui sont abattues dans la capitale; aujourd’hui elles représentent plus de 40 p. 100 de ces dernières.
- M. Lenoir a fait connaître Y extension prise par le transport frigorifique des fleurs coupées et du lait sur le P.-L.-M. Des expériences réalisées pour fixer la technique de ces transports, il résulte qu’il faut compter sur une dépense de 800 à 1.000 kg de glace (sans mélange de sel), pour 1.500 kg de fleurs voyageant 36 heures; pour des transports plus lointains, tels que ceux de Nice sur Amsterdam, Copenhague ou Stockholm, d’une durée de 2 jours et demi, la dépense atteint 1.200 à 1.400 kg de glace à laquelle il faut ajouter 2 p. 100 de sel.
- Un fait intéressant est à signaler : les fleurs transportées en wagons réfrigérants conservent leur fraîcheur plus longtemps, 3 à 6 jours, que celles qui sont transportées dans les wagons ordinaires. Leur éclosion est aussi plus lente.
- Les avantages du transport du lait en wagon à glace sont connus : agrandissement du rayon d’approvisionnement et de desserte; livraison d’un lait riche, sain et de bonne conservation. M. Lenoir a exposé les conditions techniques et commerciales de ces transports; pour un transport frigorifique journalier de 5 t de lait à 400 km, la dépense supplémentaire (location de wagon, achat et cassage de la glace) est estimée devoir atteindre 0,03 f par litre.
- Dans son exposé des moyens propres à propager la consommation du poisson, M. Dahl a montré l’importance de la rapidité et de la régularité de son transport. Elle est d’autant plus grande que, grâce aux nouveaux engins de pêche (dispositif Vigneron et chalut V. D.), les chalutiers peuvent maintenant augmenter leur capture de 100 à 130 p. 100 et même davantage. L’abondance du poisson frais et à bon marché provoquerait la baisse de la viande et d’autres aliments. Les moyens propres à augmenter la consommation du poisson ont fait l’objet de plusieurs vœux.
- Applications du froid au traitement et a la conservation des boissons.
- L’utilisation du froid en œnologie, brasserie, cidrerie, a ouvert un champ nouveau aux études des frigoristes. Dans son rapport sur le traitement des vins en entrepôt frigorifique, M. Cabane s’est particulièrement attaché à démontrer les ressources que pourraient procurer aux exploitants ces entrepôts : la clarification des vins par
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- le froid et la concentration des moûts par congélation. Cette dernière opération est subordonnée ail vote de la loi Lesaché-Viala, actuellement pendante devant le Parlement, et tendant à autoriser la concentration des moûts et des vins. Le Congrès s’est déclaré favorable au vote de cette loi et a décidé de l’appuyer auprès des Pouvoirs publics.
- Trois rapports sur l’emploi du froid en brasserie et cidrerie qui n’ont pas été présentés en séance seront cependant insérés in extenso dans les comptes rendus du Congrès. Ce sont : L’emploi du froid en mallerie, par M. le Professeur Petit; La technique du froid en brasserie, par M. le Professeur Pierre; Un nouveau mode d'action pour l'industrie frigorifique : fabrication du cidre et utilisation de la pomme en France, par M. Lambert.
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- A l'issue du Congrès, M. André Lebon a convié les congressistes à se rendre aux fritureries de poisson installées à Strasbourg pendant la Semaine du Poisson, organisée dans cette ville à l’occasion du IVe Congrès du Froid. Certains des appareils exposés rendraient possible la préparation de 1.000 portions cà l’heure. Près de 25.000 portions furent distribuées gratuitement pendant cette Semaine.
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- H* ^
- Deux films cinématographiques ont été présentés aux congressistes, après la clôture du Congrès : le premier, relatif aux viandes frigorifiées de la République Argentine et de l'Uruguay, a mis sous les yeux des congressistes les principales phases de leur production, de leur transport et de leur entreposage en France; le second leur a montré les principaux épisodes de la pêche à bord d’un chalutier de Boulogne et les différentes opérations auxquelles donnent lieu le débarquement, la préparation et l'expédition du poisson.
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- En réunissant le IVe Congrès national du Froid, {'Association française du Froid a voulu attirer l’attention des Pouvoirs publics, des grands groupements commerciaux et industriels, et même des particuliers, sur la nécessité de ne pas laisser inutilisé l'outillage frigorifique créé à tant de frais et à si grand’peine pendant la guerre, d’autant plus que cet outillage peut faire jouer au froid son rôle de régulateur dans la crise économique actuelle.
- L. L.
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- BULL. DK LA. SOCIETE DEXGOTJRAG. POUR l/lNDUSTRIR NATIONALE. — NOVEMBRE 1923.
- COMMISSION PERMANENTE DE STANDARDISATION
- Normalisations adoptées le 27 janvier 1923.
- Dans sa séance du 27 janvier 1923, la Commission permanente de Standardisation (Ministère du Commerce et de l’Industrie), 80, rue de Yarenne, Paris (7e), a adopté les six normalisations suivantes (1) faisant l’objet d’autant de fascicules (2).
- OBJET DU FASCICULE
- Désignation
- du fascicule. -----------
- Prix
- (francs).
- A3, — 4. Cahier des charges pour la fourniture des tôles et bandes, tubes,
- barres et profdés en alliages légers à haute résistance. . . . 2,00
- A33 — 1. Cahier des charges pour la fourniture de platine pur, platine
- allié au cuivre, platine iridié, platine à l’état de chlorure . . 0,00
- A;Vj — 2. Cahier des charges pour la fourniture du zinc industriel . . . . 1,00
- J — 1. Normalisation du matériel des constructions navales : bittes en
- fonte ........................................................... 1,60
- j _ 5. Normalisation du matériel des constructions navales : chaumards
- simples.......................................................... 1,30
- J — 7. Normalisation du matériel des constructions navales : bouchons
- de pont en fonte................................................. 1,90
- Conformément à l'article 7 du décret du 10 juin 1918 qui a institué la Commission permanente de Standardisation, ces normalisations, ont été rendues obligatoires dans l’exécution des travaux qui relèvent directement du Ministère du Commerce et de l’Industrie par décret, le 28 mai 1923.
- (1) Pour les normalisations précédentes, voir le Bulletin : de mars-avril 1920, p. 211 ; — de juillet-août 1920, p. 492; — de mars 1922, p. 506; — d’août-septembre-octobre 1922, p. 870.
- (2) Ces fascicules sont en vente à l’Imprimerie nationale (Bureau de vente), 87, rue Vieille-du-Temple, Paris (3e).
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- BULL. DE LA SOCIÉTÉ d’kNCÜUIÎAG. POUR i/lNDUSTRIE NATIONALE. — N'oVEM BUE 19~;i
- COMITÉ DU COMMCHCC
- Le projet de réforme fiscale de la Chambre de Commerce de Poitiers.
- La Chambre de Commerce de Poitiers a envoyé à notre Société un projet de réforme fiscale élaboré par un de ses membres, M. François Gautier; elle a fait sien ce projet et lui a donné une large publicité.
- Son auteur, avec une louable ardeur, n’entend pas faire moins que de réformer entièrement notre système fiscal actuel. Le point de départ de la réforme préconisée c’est la suppression des procédés inquisitoriaux, ce qui amène son auteur à réclamer tout d’abord la suppression des différents impôts cédulaires sur les revenus et de l’impôt sur le chiffre d’affaires, voire — mais seulement dans le cas où les impôts nouveaux qu’il propose donneraient un rendement suffisant, — de l’impôt global sur les revenus. C’est un trou dans le budget d’environ a milliards dans le premier cas, et de 7 milliards dans le second; le problème est de boucher ce trou par des impôts basés sur les signes extérieurs.
- Voici l’économie positive du projet :
- M. François Gautier entend, d’une part, que l’on revienne « mais avec prudence et dans les limites nécessaires » aux quatre vieilles contributions, et. d’autre part, propose la création d’un certain nombre de nouvelles contributions « toutes de quotité et basées sur les signes extérieurs ».
- A. Retour aux quatre vieilles contributions. — Il y a peu d’observalions cà faire en ce qui concerne les idées de M. F. Gautier sur le rendement possible de l'impôt foncier et de celui des portes et fenêtres. Il attend de l'impôt foncier beaucoup plus que le rendement actuel par suite de la révision des valeurs locatives.
- Il pose, d’autre part, comme condition du rétablissement de Yimpôt des patentes, une révision qui serrerait de plus près la diversité des professions et qui multiplierait les signes extérieurs devant servir de base à la taxation. Remarquons qu’il propose de n’affecter que du coefficient 2,5 le taux des patentes de 1913, alors que la circulation des billets de banque a presque sextuplé de 1914 à 1923 et que la valeur du franc-papier n’est que les 3/10 de ce qu’elle était avant la guerre. On n’obtiendrait ainsi qu’un rendement d’environ 407 millions, alors que les rôles émis en 1922 au titre de Fimpôt sur les bénéfices industriels et commerciaux ont atteint 748 millions.
- B. Nouvelles contributions proposées. — Voici quelles sont les nouvelles contributions dont M. Gautier propose l’application :
- 1° Un impôt professionnel non commercial, qui atteindrait les personnes exerçant une profession mais qui ne sont pas soumises à la patente des professions indus-
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- PRO.IKT DK H K FORAI K KISGALK DK LA Cil. DK COM.MK RC K DK ROITIKR.S. 1133
- trielles ou commerciales, c’est-à-dire, d’après son énumération; les parlementaires, les fonctionnaires, les agriculteurs, les artisans, les propriétaires, les employés de commerce, les domestiques, enfin les salariés de toutes sortes; chaque profession serait assujettie à un impôt spécial.
- L’idée est juste, mais le rendement attendu de trois milliards et demi parait exagéré, bien que le nombre de ces nouveaux redevables, évalué à 10 millions, soit de beaucoup supérieur à celui des patentés actuels (1.150.000). Il ne nous apparaît pas, notamment, qu’on puisse appliquer aux ouvriers de l’industrie et de l'agriculture et aux serviteurs un impôt rapportant par tête de contribuable autant que ce qui serait demandé à la moyenne des patenlés (1 .
- 2° Un impôt de non-profession, frappant toute personne non imposée à la contribution des patentes ou à l’impôt professionnel : rentiers, retraités, pensionnés à quelque titre que ce soit.
- L idée est curieuse, mais est-elle juste? En tout cas, le rendement prévu ne s’élèverait qu’à 26,5 millions.
- 3° Un impôt sur la force motrice. — Nous ferons immédiatement remarquer que la force motrice est déjà un des éléments qui entrent en ligne de compte pour l’établissement de l’impôt des patentes industrielles; il y aurait donc double emploi, ou, si l’on préfère, ce serait un impôt superposé. Il serait préférable d’augmenter la patente afin de ne pas créer un nouvel impôt.
- 4° Un impôt sur les salaires payés par les employeurs. — L’auteur considère que le nombre des employés, salariés, serviteurs, etc., est un des signes de la richesse et de la prospérité. L’impôt serait de 2 p. 100 sur les 75 milliards de salaires de toutes sortes payés annuellement (y compris les gratifications, indemnités diverses, salaires en nature, etc.). Le rendement serait donc de 1 milliard et demi.
- Le grand inconvénient de cet impôt c’est qu’il serait perçu sur l’employeur et non sur le bénéficiaire du salaire; mais il présente du moins l’avantage de supprimer l’impôt de 1,10 p. 100 sur le chiffre d’affaires difficilement perçu chez les petits commerçants.
- Nous remarquons que M. Gautier considère que le rendement d’une industrie, d’une maison de commerce dépend, dans la majorité des cas, de l’importance du personnel qu’elles emploient. Cette affirmation n’est pas exacte; en effet, telle industrie fait un chiffre d’affaires dix fois plus important que telle autre avec un nombre d’ouvriers dix fois moindre; de même, tel commerce de gros fera un chiffre vingt fois plus élevé que tel commerce de détail avec un personnel vingt fois moins nombreux. Déjà les industries et les commerces nécessitant un personnel très élevé vont être surchargés par l’application des lois sociales; l’ensemble de ces charges arriverait à dépasser de beaucoup leurs bénéfices normaux. Dans ces conditions, les prix de vente devraient être augmentés, d’où nouvelle aggravation du coût de la vie. Nous croyons donc que l’application de cette proposition créerait une grande inégalité entre contribuables. C’est à signaler à l’auteur du projet-
- 5° et 6° Un impôt sur les titres des sociétés anonymes et commandites par actions, sur les titres de la rente française et le revenu des bons de la défense nationale. — Cet impôt frapperait le capital des sociétés d’une taxe de 1 p 100; mais, d’un autre côté,
- (1) M. Gautier fait le calcul suivant : 1.150.000 assujettis à la patente devant payer 406 millions, 10 millions de contribuables à l’impôt professionnel pourraient payer 3.500 millions.
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- COMITE DK COMMEHOE.
- XoYEMBHE 1923.
- l’impôt général sur le revenu serait supprimé. Le rendement que prévoit l'auteur est de 1.200 millions. Ce chiffre demanderait à être appuyé par des preuves.
- Les titres de la rente française ainsi que le revenu des bons de la défense nationale seraient frappés d’un impôt spécial. Nous devons rappeler que le crédit de l’Etat français exige que ces valeurs soient exemptes d’impôts, car il faudrait évidemment tenir compte de celui-ci dans les calculs lors des émissions.
- L’auteur paraît critiquer la constitution de fonds de reserve dans les sociétés anonymes. Nous devons nous élever contre cette critique; en effet, avec les fluctuations sensationnelles que l’on constate dans le cours des matières premières, les sociétés qui ne constitueraient pas dans les années prospères des réserves leur permettant de passer les années de crise, iraient droit à la ruine.
- 7° Une taxe sur les annonces de publicité dans les journaux, livres, etc. C’est la généralisation de la taxe sur les affiches. La proposition est ingénieuse et, au fond, parfaitement acceptable en principe; mais le rendement de 50 millions que l’auteur en attend entraînerait la création d'une armée de vérificateurs chargés du contrôle de toutes les publications : revues, journaux, livres, etc.
- Ceci dit, si l'on se rappelle les critiques qui ont accueilli la création de l’impôt sur le revenu et sur les bénéfices industriels et commerciaux à cause de l’inquisition qu’ils impliquent, on ne peut que féliciter M. François Gautier d’avoir cherché à mettre sur pied un ensemble d’impôts basés exclusivement sur les signes extérieurs, c’est-à-dire frappant les objets et non les personnes.
- Les divers impôts proposés ne sont peut-être pas parfaits ni sans inconvénients: nous en avons présenté la critique, mais M. François Gautier mérite l’attention que l’on doit à un travail inspiré par l'idée de supprimer la déclaration, le contrôle et l’inquisition qui en est le corollaire. L'auteur s’est attaché à rendre facile l’application des impôts, tant en ce qui touche le contribuable qui ne serait plus soumis aux investigations du fisc, qu’en ce qui concerne l’administration elle-même qui serait débarrassée du souci du contrôle des déclarations et, par suite, du contrôle des comptabilités.
- Les industriels et les commerçants, comme aussi les groupements qui les représentent, doivent donc examiner ce projet qui est certainement amendable, mais qui répond, en tous cas, aux désirs de tous ceux qui sont touchés par les nouveaux impôts grevant principalement l’industrie et le commerce.
- F. Roy.
- La production et la consommation mondiales du coton. L'action de l’Association cotonnière coloniale dans les colonies françaises depuis 1922.
- D'après les chiffres relevés dans les documents officiels et autres, on peut évaluer la production mondiale du coton en 1922-1923 à 18.300.000 balles (de 200 kg en moyenne).
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- l'action DK l’association COTONNIÈRE COLONIAL!-: DEPUIS 1922.
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- La consommation do coton dans le monde entier pendant celte même période de 1922-1923 a été de 20.300.000 balles.
- D’où un déficit de 2.000.000 déballés qui a pu être couvert parles stocks constitués les années précédenles; mais ces stocks sont près d’être complètement épuisés et l’industrie n’aura désormais à sa disposition que le produit des récoltes annuelles. Si ces récoltes sont déficitaires, comme elles menacent de le devenir dans certains pays et notamment aux Etats Unis, les importations seront insuffisantes pour alimenter en matière première nos industries textiles.
- Extrait d'un article de Sir Charles W. Macara dans le Texas Journal :
- « Non seulement la perspective d’une disette de coton a amené beaucoup de gens dans les régions cotonnières du monde entier à étudier les possibilités
- Maison d’habitalion à rfégou.
- d'obtenir de la matière première, mais les filateurs, en Angleterre en particulier, semblent avoir compris quel danger les menaçait. Us se sont intéressés à tel point à la question qu’ils se sont adressés au Parlement pour obtenir l'autorisation de forcer tous les consommateurs de coton à paver une taxe sur chaque balle dans le but de créer un fonds pour favoriser la culture du coton; quoique le Parlement n’ait pas encore donné sanction à ce projet, la majorité des filateurs a payé volontairement, pendant l’année dernière, une taxe de 6 pence par balle.
- « Ce fait prouve que le sentiment général a totalement changé vis-à-vis de la question et qu’on semble décidé à ne plus laisser aller les choses sans essayer d’y remédier.
- « Il faut toujours se rappeler, quand il s'agit du coton, que la question doit être considérée à un point de vue international et que la moindre augmentation de la quantité de coton produite profite au commerce du coton du monde entier. »
- Les projets de l’Association cotonnière coloniale ont eu en vue de multiplier le nombre des stations d’égrenage dans les régions où la population indigène demande, pour s’adonner plus volontiers à la culture du coton, à avoir les faci-
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- NuVE.M BRE 192.'!.
- lités et les encouragements (fue leur procure inévitablement le voisinage aussi rapproché que possible de ces usines. L’expérience a démontré, en effet, que l’établissement, dans des régions judicieusement choisies, de chaque centre d’égrenage a eu pour conséquence l’augmentation sensible et rapide de la production de coton indigène. Plusieurs directeurs de plantations et des directeurs do maisons de commerce d’importation de produits coloniaux n’hésitent pas à évaluer sans exagération à plus de ,'iOO t la quantité de coton (en libres; qui sera exportée cette année-ci du Soudan français; ils affirment que si les moyens d’égrenage et de pressage
- étaient augmentés, celte quantité serait immédiatement doublée et que la production du coton indigène obtenue par culture sèche dans la colonie du Soudan atteindra des chiffres beaucoup plus élevés lorsque les planteurs ou les producteurs de toutes catégories, colons ou indigènes, seront assurés d'avoir à leur portée les moyens de traiter convenablement leurs terres, de disposer de semences scientifiquement sélectionnées, d’être initiés dans des fermes-écoles à des procédés de culture méthodiques et raisonnés et de transporter leurs produits dans des centres d’égrenage et de pressage aussi voisins que possible des centres.de production et des centres d’achat; c’est précisément en tout cela que consiste le rôle que s’est assigné l’Association cotonnière coloniale, en plein accord avec l’administration et les autorités locales.
- WÊÊÊm
- MÊÊlÊÊÊIÊÊÊÊÊÊÊÊÊIÊÊÊÊÊÊÊIÊÊÊÊÊÊÊÊÊIÊÊÊÊm
- Charges de coton arrivant à Ségou.
- C’est pour accomplir cette mission, et pour l’accomplir non seulement au Soudan français mais aussi dans les autres parties de l’A. 0. T. (le Sénégal, la Haute-Yolta, la Guinée, la Côte d’ivoire, le Dahomey;, en Afrique Equatoriale française (au Togo, au Cameroun, au Gabon), au Cambodge, en Algérie et dans d’autres colonies telles que Madagascar, les Nouvelles Hébrides, la Nouvelle-Calédonie et la Guyane, et enfin même en Syrie et en Abyssinie, où notre concours, notre intervention et notre appui sont très ardemment sollicités, que nous avons besoin de disposer d’importantes ressources financières, de façon à pouvoir adapter à la réalisation du vaste programme que nous avons élaboré les disponibilités d’un budget largement alimenté.
- Que fait actuellement l’Association cotonnière coloniale et de quelle façon le présent marque-t-il une amélioration sur le passé?
- L’Association cotonnière coloniale est dès maintenant assurée que la production de la campagne 1922-1923 sera sinon supérieure, au moins égale au maximum
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- déjà obtenu les «innées précédentes. Les anciennes usines d’égrenage du Soudan, remises en parfait état en 1922 et pourvues de machines perfectionnées, doivent être en 1923 augmentées d une nouvelle station d’égrenage et d’une ferme-modèle en voie de construction, destinée à accroître sensiblement le rendement et à faire face à des besoins qu’il n’a pas été possible de satisfaire l’année dernière; la ferme-école dirigée par un ingénieur-agronome qui a pu. par les soins de l’Association cotonnière coloniale, se spécialiser dans la pratique des travaux agricoles et des soins tout particuliers qu’exige la sélection des graines de coton pour l’ensemencement des plantations ainsi que dans l’application des méthodes culturales propres à faire produire par les indigènes des récoltes plus abondantes et de meilleure qualité, va permettre de donner aux cultivateurs un précieux « enseignement par l’exemple a et de former ainsi une nombreuse main-d’œuvre expérimentée et
- Déchargement de coton brut à l’usine de Ségou.
- initiée à des procédés de culture complètement ignorés jusqu’à ce jour dans ces pays.
- C’est à cette création de ferme-école et d'usine modèle que l’Association cotonnière coloniale consacre actuellement une grande partie de ses ressources et qu’est employée aussi une part de l'activité de son personnel du Soudan.
- Par ailleurs, elle a satisfait à des demandes de matériel d’égrenage et de pressage de coton que lui ont adressées les gouverneurs du Soudan et de la Haute-Volta, ainsi que quelques colons, planteurs de coton, dont les tentatives et les efforts lui ont paru dignes d’intérêt et d’encouragement.
- On ne peut pas qualifier de stérile une œuvre semblable; on peut la trouver insuffisante, mais il n'a pas dépendu de ceux qui ont dirigé l'Association cotonnière coloniale qu'il en fut autrement.
- L’Association cotonnière coloniale, sans aucun parti pris, s’est, de tout temps, montrée disposée à témoigner sa sollicitude et à répandre ses bienfaits sur tous les producteurs de coton sans distinction. Elle pense que, partout où l’on peut faire du coton pouvant être utilisé par 1 industrie française, elle doit aider à la création de toutes les entreprises et à la prospérité de tous les essais tentés dans cette voie.
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- Elle reconnaît même que le coton obtenu en terrain irrigué doit être plus abondant et de qualité meilleure ou plus- homogène que celui qui est produit en terrain sec, sans méthode, sans effort, par les indigènes et par les planteurs inexpérimentés; mais elle ne peut fermer les yeux cependant sur les difficultés que présente la culture en terrain irrigué, les longs délais qu’elle exige et les énormes capitaux qu’elle doit absorber ; il lui semble qu’il serait peu sage et peu logique delà part d’une société de propagande et de vulgarisation de ne pas metlre à profit, en attendant que la culture irriguée ait donné les résultats attendus, la production importante de coton qui est d’ores et déjà obtenue en terrain sec dans les petites et les moyennes plantations existant dans certaines colonies et surtout dans les plantations parcellaires que les indigènes entretiennent depuis longtemps dans leurs cultures familiales.
- Cette production, comme l’Association cotonnière coloniale l’a déjà fait con-
- Déchargument de colon brut a l’usine de Scgoii.
- naître, a atteint dès 1!)H)-19.20 plus de 10.000 balles de coton égrené importé en Fra nce. En 1923, ces ({nantités ne seront pas moindres et elle a l’espoir qu elles pourront être considérablement augmentées avant peu si elle met à exécution les projets qu’elle a envisagés, c'est-à-dire si elle s’applique avec persévérance à faire pénétrer et répandre dans les milieux indigènes des notions et des procédés de culture propres à concilier leurs intérêts et leurs goûts personnels et ceux de l’agriculture locale en général; cet enseignement doit être donné par le personnel de l’Association cotonnière coloniale, spécialisé dans la technique et dans la pratique delà culture du coton dans les fermes-écoles et dans les champs d’essais; des leçons de choses et des exemples montreront aux planteurs comment il est possible d’obtenir un meilleur rendement de leurs récoltes et les stations d’égrenage de l’Association cotonnière coloniale, multipliées et perfectionnées, fourniront les moyens de traiter plus facilement les produits et d’en trouver l’écoulement plus rapide et plus avantageux.
- Mais demandera-t-on encore, quelle sera la qualité de ce coton obtenu en terrain sec? L’Association cotonnière coloniale est aujourd’hui en mesure de fournir la preuve que les cotons coloniaux égalent en qualité certains bons cotons de prove-
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- l’action DK i/aSSOOIATION COTONNIKKK COLONIALE DEDUIS 1922.
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- nance étrangère et les plus communément employés par les filatures françaises. La sélection des graines de coton du pays, pratiquée avec tous les soins voulus par des spécialistes opérant dans des centres d’égrenage, a donné et donnera plus certainement encore dans l’avenir des résultats meilleurs a tous égards que ceux obtenus par l’emploi de graines exotiques pures ou métissées. Des graines indigènes convenablement sélectionnées répandues à profusion et gratuitement chez les planteurs, devront, à la diligence des autorités locales, être employées comme semences à l’exclusion de toutes autres et donneront presque infailliblement de beaux produits abondants et de bonne qualité si l’on tient la main à ce que les récoltes se fassent en temps opportun, ni trop tôt ni trop tard ainsi que cela arrive encore malheureusement trop souvent aujourd'hui.
- Cette assertion s’appuie sur les dires des directeurs de plantations coloniales et de maisons de commerce d’exportation de produits coloniaux; divers lots de ces
- Attelages de bœufs à la charrue (Ferme-Ecole de BarouellD.
- cotons achetés au Havre ont été employés par des filateurs, membres de l’Association cotonnière coloniale, qui ont déclaré en être très satisfaits et l’Association a en dépôt à son siège social des échantillons permettant de les comparer avec avantage aux cotons américains de même classement.
- Nous n’hésitons pas à déduire de ce qui précède que l’Association cotonnière coloniale aurait failli au premier de ses devoirs si elle avait négligé de s’intéresser comme elle l’a fait à la culture du coton indigène en terrain sec, puisque l’article 2 de ses statuts lui fait une obligation de favoriser le développement de la culture du coton dans les colonies françaises sous toutes ses formes. D’ailleurs, elle ne fait en cela que suivre une voie qui a été signalée comme la meilleure dans les colonies britanniques. En Angleterre, où la thèse contraire a été longtemps défendue, le « Comité impérial britannique pour la Culture du Coton » a émis formellement l’avis que, pour une large part, la culture du coton devrait être pendant longtemps pratiquée par les cultivateurs locaux travaillant à leur compte.
- Personne n’ignore les inquiétudes qu’a fait naître dans la plupart des milieux industriels, la possibilité d’une crise redoutable que provoquerait l’accaparement
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- XOYEM RRE 1 023.
- prochain par les Etats-Unis de toute la production de coton brut et qui aurait pour conséquence la raréfaction, la pénurie, voire la disette complète de coton en Europe. En Angleterre, cette éventualité a été envisagée depuis longtemps et, dans tout l'Empire britannique, la question de la production du coton est devenue une question d'intérêt national; rien n'a été négligé pour échapper à toute crise menaçante et pour s’affranchir du tribut payé aux fournisseurs américains.
- Deux groupements distincts dont la mission est parfaitement définie, s’occupent, par des voies différentes, d’encourager et de développer la culture du coton dans les colonies anglaises. Ce sont la « British Cotlon Crowing Association » et « L’Empire Cotton Crowing Corporation ».
- Pourquoi donc, a-t-on demandé de divers côtés, la France ne fait-elle pas de même, et en particulier pourquoi l’Association cotonnière coloniale ne s’engage-t-elle pas dans la voie suivie par les groupements similaires anglais? pourquoi ne
- Chantier des briques de Kouliala.
- serait-elle pas pour les colonies françaises ce que la « British Association » et « L'Empire Corporation » sont pour les colonies anglaises ?
- 11 ne nous appartient pas de préjuger des intentions du Gouvernement français ni de porter une appréciation quelconque au sujet du projet de loi qu'il a déposé au Parlement pour la mise en valeur de nos colonies. Nous ne pouvons à cet égard que former les vœux les plus ardents pour que ce projet de loi soit discuté, voté et mis en application dans le plus bref délai possible ; tous les Français retireront d’énormes avantages de la réalisation rapide d’un pareil programme.
- Mais en ce qui concerne l’Association cotonnière coloniale, nous pouvons répondre que, visant exactement le même but que les deux groupements anglais cités plus haut, son organisation ne diffère de la leur que sur les deux points suivants :
- 1° L'Association cotonnière coloniale est exclusivement et doit rester une œuvre de propagande et de vulgarisation n'ayant en vue que l'intérêt général de l'industrie cotonnière française-, il lui est interdit, tant 'par ses statuts que par les prescriptions des départements ministériels qui la subventionnent, de se livrer à des opérations commerciales ou financières, quelles quelles soient, et de retirer des bénéfices ou de
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- I,'action DK I.’as^OCIATION C.oToNNIKliK COLONIALE DEDUIS 1922.
- subir drs portes pur suite de. son intervention dans les affaires de coton dont elle s'occupe. L'u’urre de. l'Association cotonnière coloniale est donc, essentiellement désintéressée etc'e.st en cela qui idle.se distingue de la u /iritish Cation (Hrotcinc/ Association » ipii ne rit i/ue de ses bénéfices;
- '"i" Son hudip’l est alimenté par des subreniions du. (Houverneine.nl et du Consortium cotonnier, de (/uelifues centaines de nulle francs, et par des cotisations volontaires de ses membres (et notamment par l'adhésion de plus de. St) p. 100 des broches françaises en actinie éi lu la.ce d>' un franc par balle de colon consommée) tandis <jue les i/roupeincnls am/lais similaires du sien qu'est « Ihrnptre (notion (iro/ciiaf Cor parut ton » a reçu du (îourerncmenl anglais une subre.nl ion de.
- Marché de M’ IV: solia (février l'J:23).
- 08.77 Ci livres sterlinq. soit près de 7 0.000.000 francs, auqmentés de la taxe de 0 pence par balle de coton consommée imposée. par une loi récente.
- Armée d’une longue expérience nrquise dans tonies les colonies, l’Association cotonnière coloniale a appris ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire en matière de culture cotonnière coloniale: elle a acquis ainsi quelques cerliludes; elle sait par exemple qu au Soudan.cn culture sèche, l'indigène bien dirigé peut produire un coton équivalent au rjood. maldlinq américain de 2N mm. Celle culture déjà existante, elle a un intérêt immédiat à la développer et à l’améliorer. Ses moyens, accrus de la contribution de un franc par balle, vont maintenant le lui permettre :
- En fondant des fermes-écoles q ni fourniront aux planteurs des graines sélectionnées et qui, outre l'enseignernent par l'exemple, leur donneront des notions générales d'ordre technique, elle exercera une très heureuse inlluence (|ui se fera rapidement sentir; aux avantages d'un rendement meilleur en quantité et en qualité, s'ajouteront ceux delà formation d'une rnain-d omvre qualifiée et c'est dans cette main-d'œuvre que les grandes sociétés exploitantes pourront, le jour venu, recruter tous les échelons de leur personnel de travailleurs. Pour qui s’est heurté à
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- Tome 155. — Novembre 1925.
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- COMITE DE COMMENCE.
- NOVEMBRE
- cette délicate question du travail indigène ne serait-ce pas déjà un grand résultat?
- En outre l’Association cotonnière coloniale se propose de préparer un personnel dirigeant français, une sorte d’étut-major apte à résoudre certains problèmes quelquefois ardus, tels que le choix de terrains propices, la détermination des graines convenant à ces terrains, les soins à donner aux plants, la cueillette, l’égrenage, la préparation et le classement des balles, etc. Envoyés dans nos colonies, ces ingénieurs du coton corrigeront les erreurs des indigènes, s’efforceront d’améliorer les méthodes pratiquées dans les centres de culture déjà en exploitation et rechercheront les contrées où de nouveaux centres pourront être créés dans de bonnes conditions.
- Le plan d'action de l’Association cotonnière coloniale, ne doit donc pas, toutes
- Achats de colon sur h* mardi û de M’ Peso)ta par des acheteurs indigènes à la solde des commerçants français.
- proportions gardées, différer sensiblement de celui qui est appliqué dans les colonies anglaises; elle doit se féliciter de ce que, pour le réaliser, les filateurs français, en l'aidant de leur contribution volontaire, lui aient manifesté leur confiance.
- L’Association cotonnière coloniale ne négligera rien pour mériter cette confiance et elle espère fermement que les résultats obtenus sous ses auspices dissiperont les inquiétudes de ceux que l’avenir difficile qui menace nos industries cotonnières ne laisse pas indifférents.
- F. Ko y.
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- BULL. DE LA SOCIÉTÉ d’eNCOURAG. POUR L’INDUSTRIE NATIONALE. — NOVEMBRE 1923.
- LA FORMATION PROFESSIONNELLE DES FONDEURS.
- Sur la proposition de son Comité des Arts chimiques, la Société d’Encouragement décernait le 24 mars 1923, lors de sa séance solennelle, deux médailles, l’une d’argent, l’autre de bronze, aux meilleurs élèves d’un cours d’apprentissage que les Établissements Ph. Bonvillain et E. Ronceray, de Choisy le-Roi, venaient de créer dans leurs usines. En décernant ces récompenses, la Société d’Encouragement, qui s’est toujours beaucoup préoccupée de la formation professionnelle, entendait surtout marquer combien elle apprécie l’initiative privée en matière d’apprentissage, et ses récompenses s’adressaient autant, si ce n’est plus, à des patrons intelligents, soucieux de relever le niveau de leur profession, qu’aux apprentis eux-mêmes. Ces cours avaient été créés en 1921, à la suite d'un appel de M. E. Ronceray auprès du Groupement parisien du Syndicat général des Fondeurs de France (1), appel qui fut entendu. Le succès de ce cours de première année fut le point de départ de toute une floraison d’œuvres d’enseignement professionnel qui ont vu le jour en moins de deux ans et dont les fondeurs de France peuvent justement être fiers car les difficultés auxquelles on se heurte pour recruter des apprentis et aussi pour conserver ceux qu’on a pu recruter sont considérables. M. Ronceray a exposé ces difficultés dans la séance du 23 novembre 1923 de la Société des Ingénieurs civils, au cours de la discussion instituée par cette Société sur l’apprentissage.
- C’est ainsi que l’année dernière, mille affiches ont été apposées dans la région parisienne pour inviter les jeunes gens à se faire inscrire comme apprentis mouleurs : une demi-douzaine de jeunes gens seulement se sont présentés parmi lesquels on n’a pu en retenir que trois.
- Si on veut conserver les apprentis fondeurs et pousser leur formation professionnelle jusqu’au bout, voici ce que l'expérience de ces dernières années a fait reconnaître comme nécessaire. 11 faut :
- a) Payer à l’apprenti un salaire qui, dans chaque région, soit au moins équivalent à celui d’un manœuvre de même âge que l’apprenti;
- b) Choisir, si possible, des jeunes gens possédant au moins une bonne instruction primaire;
- c) Former des sections d’apprentis sous la direction d’un maître bien rétribué, choisi, habile, aimant les enfants et doué d’aptitudes pédagogiques ;
- d) Séparer les apprentis des ouvriers pendant la première et la seconde année, et si possible la troisième;
- e) S’en tenir à une durée d’apprentissage de trois ans, ne rien tenter pour empêcher l’apprenti de voyager lorsque son apprentissage est terminé, sauf dans des cas spéciaux et tout à fait exceptionnels (par exemple l’apprenti sera retenu pendant un certain temps par des avantages ou des primes);
- (T) Siège social : 8, rue Je la Victoire, Paris (9e).
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- 1144 LA FORMATION PROFESSIONNELLE DES FONDEURS. —• NOVEMRRE 1923.
- f) lasser avec l’apprenti un contrat d’apprentissage prévoyant pour lui une forte prime à la fin de l’apprentissage;
- g) Suivre attentivement le travail des apprentis et leur donner l'impression qu’on s’occupe réellement d’eux;
- h) Organiser des concours chaque année, en vue de créer une émulation, non seulement entre les apprentis d’une même maison, mois encore entre les usines qui les ont formés.
- Pour compléter l’apprentissage, des cours de perfectionnement sont nécessaires. Il y a ici à faire deux efforts : le premier consiste à élever le niveau intellectuel moyen (les écoles de préapprentissage pourraient, à cet égard, rendre de grands services). Le second consiste à intensifier l’apprentissage, par tous les moyens et à tous les degrés de formation, en créant une chaîne continue des cadres de la fonderie.
- Voici par quelles étapes a passé la réalisation des idées qui viennent d’être exposées :
- Tout d’abord en 1922, alors que les cours d’apprentissage de première année étaient repris aux Ltablissemenls Bonvillain et Boneeray, un cours de deuxième année y était créé pour les meilleurs élèves ayant déjà une année d’apprentissage; et un nouveau cours de lie année était créé à Paris même, dans le 1 Ie arrondissement.
- Le 21 juin 1923, M. E. Boneeray faisait connaître à la Société d'Encouragcment les résultats du concours de 1923, organisé à l’intention de tous les apprentis formés dans son établissement, concours auquel ont pris part par conséquent des jeunes gens ayant une ou deux années d’apprentissage. Ces renseignements étaient accompagnés de photographies fort suggestives, représentant chaque lauréat à côté de la pièce qu’il a exécutée. Ce qui frappe dans ces photographies, qu’il a semblé judicieux de reproduire, c'est l’air mâle, éveillé, le regard franc, l’attitude ferme de tous ces jeunes gens, et cela presque sans exception. On sent que ce sont déjà des hommes. On s'en étonne moins si l’on songe que le métier de fondeur exige de l'intelligence, de l’adresse, de la vigueur et., souvent aussi du goût, et que presque tous les fondeurs aiment leur métier et l’exercent avec joie A tous ces jeunes gens, il a fallu certainement à la fois du courage pour se décider à apprendre un métier après tout, assez pénible, et de l’intelligence pour comprendre la dignité du travail manuel. Mais quelle satisfaction ils ont dû éprouver en constatant les résultats de leurs premiers efforts; il n’est pas douteux que c’est cette satisfaction qui éclaire leur visage d’une lumière si vive. On ne saurait trop louer ceux qui, comme M. E. Box-ceray et M. Bousseau, ont été les maîtres de ces jeunes gens.
- On trouvera plus loin la liste des lauréats du concours de juin 1923 ainsi que divers renseignements sur chacun d’eux. Le concours comprenait l’exécution d’une pièce, reproduite sur la photographie, et des interrogations verbales posées par un jury désigné par la Commission d’Apprenlissage et d'Enseignementtechniqueformée au sein du Syndicat général des Fondeurs de France. Voici la composition de ce jury :
- Président : M. Derdinger, président de la Section parisienne de la Commission d’Apprentissagedu Syndicat général des Fondeurs de France;
- Membres : M. Dfbarry, vice-président delà Section des Fondeurs de Fer;
- M. H allot, vice-président de la Section des Fondeurs de Bronze;
- M. W ertz, membre de la Section des Fondeurs de Fer.
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- LA FOI!.MAT ION PROFESSIONNELLE DES FONDEURS.
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- SECTION D’APPRENTISSAGE DES ÉTABLISSEMENTS P. BONVILLAIN ET E. RONCERAY (année 1922-1923;.
- Résultats des Concours de 1923 (1).
- AlM'RENTIS DE 2'‘ ANNÉE.
- \ oisin (Maurice). Age......................................... 18 ans et demi.
- Durée d’apprentissage..................... 30 mois.
- Poids de la pièce......................... 274 kg.
- Temps employé à sa confection............. 21) heures.
- Note du Jury.............................. 18,5
- Lacroix. (Jean). Age........................................... 18 ans 4 mois.
- Durée d’apprentissage...................... 30 mois.
- Poids de la pièce.......................... 500 kg.
- Temps employé à sa confection.............. 30 heures.
- Note du Jury............................... 18.
- (1) Les photographies reproduites ici ayant été prises quelque temps après le concours, il en résulte que la durée totale de l’apprentissage à ce moment, qui est portée sur la pancarte qui figure sur la photographie, est quelquefois supérieure il la durée de l'apprentissage au moment où la pièce a été exécutée; c’est ce second renseignement qui est donné dans la liste des lauréats.
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- 1146 LA FORMATION PROFESSIONNELLE DES FONDEURS.
- NOVEMBRE
- Millac (Eugène). Age............................................ 17 ans 3 mois.
- Durée d'apprentissage......................... 29 mois.
- Temps employé à sa confection............. 68 heures.
- Note du Jury................................. 18.
- Pasquet (Robert). Age.......................................... 16 ans 1 mois.
- Durée d’apprentissage......................... 30 mois.
- Poids de la pièce............................. 96 kg.
- Temps employé à sa confection............. 6 heures.
- Note du Jury................................. 18.
- Pasquet (André). Age............................................ 15 ans 3 mois.
- Durée d’apprentissage...................... 29 mois.
- Poids de la pièce.......................... 256 kg.
- Temps employé à sa confection.............. 14 heures.
- Note du Jury............................... 17.
- Besin (Henri). Age......................................... 16 ans 10 mois.
- Durée d’apprentissage...................... 32 mois et demi
- Poids de la pièce.......................... 272 kg.
- Temps employé à sa confection.............. 20 heures.
- Note du Jury............................... 16,5.
- Rollot (Pierre). Age......................................... 17 ans 3 mois.
- Temps d’apprentissage...................... 32 mois.
- Poids de la pièce.......................... 272 kg.
- Temps employé à sa confection.............. 22 heures.
- Note du Jury............................... 16,5.
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- I-A FORMATION PROFESSIONNELLE DES FONDEURS.
- 1147
- Apprentis de l10 année.
- Villers (Cîeorges). Age......................................... 15 ans 4 mois.
- Durée d’apprentissage lors de la confection
- de la lre pièce......................... 14 mois.
- Duree d’apprentissage lors de la confection
- de la 2e pièce.......................... 18 mois.
- Poids de la \''ù pièce..................... 706 kg.
- Poids de la 2° pièce....................... 254 kg.
- Rion (René).
- Temps employé à la confection de la
- lie pièce..............................
- Temps employé à la confection de la
- 2e pièce ..... ........................
- Note du Jury...............................
- Age........................................
- Durée d’apprentissage lors de la confection
- de la 11C pièce........................
- Durée d’apprentissage lors de la confection
- de la 2e pièce.........................
- Poids de la lrc pièce......................
- Poids de la 2e pièce.......................
- Temps employé à la confection de la lre pièce..................................
- 66 heures.
- 21 heures. 20.
- 15 ans.
- 13 mois.
- 18 mois. 920 kg.
- 94 kg.
- 42 heures.
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- 1118 LA FORMATION PROFESSIONNELLE DKS FOND F U HS. — NOVEMBRE 192:?.
- Temps employé à la confection de la
- 2e pièce ...............................
- Note du Jury...............................
- Rériaux (Gaston). Age...........................................
- Durée d’apprentissage......................
- Poids de la pièce..........................
- Temps employé à sa confection..............
- Note du Jury...............................
- Sass (Edouard). Age.............................................
- Durée de l’apprentissage...................
- Poids de la pièce..........................
- Temps employé à sa confection..............
- Note du Jury...............................
- Clédièrf.s (Henri). Age.........................................
- Durée d’apprentissage......................
- Poids de la pièce..........................
- Temps employé à sa confection..............
- Note du Jury...............................
- Al tl k h (Roger). Age..........................................
- Durée d’apprentissage......................
- Poids de la pièce..........................
- Temps employé à sa confection..............
- Note du Jury...............................
- Métra (André). Age..............................................
- Durée d’apprentissage......................
- Poids de la pièce..........................
- Temps employé à sa confection..............
- Note du Jury...............................
- Bociiakt (Pierre). Age..........................................
- D u r ée d ’ a p p r e n t i s s a ge......
- Poids de la pièce..........................
- Temps employé à sa confection. . . . . . Note du Jurv...............................
- H) heures.
- 19.
- 15 ans 1 mois.
- 17 mois.
- 128,5 kg.
- IG heures.
- 18.
- 16 ans I mois. 13 mois.
- 165 kg.
- 10 heures. 17.5.
- 15 ans 7 mois.
- 16 mois 1/2. .149 kg.
- 7 heures.
- 17.
- 16 ans.
- 18 mois.
- 132 kg.
- 3 heures.
- 16.
- 15 ans 10 mois.
- 19 mois.
- 229 kg.
- 22 heures.
- 16.
- 15 ans.
- 19 mois.
- 149 kg.
- 15 heures.
- A l’occasion du Congrès et de l’Exposition internationale de Fonderie que l’Association technique de Fonderie avait organisés à l'Ecole nationale des Arts et Métiers de Paris et qui s'y sont tenus du 2 au 15 septembre dernier, un concours d’apprentis mouleurs et modeleurs, mais national cette fois, avait été prévu (1). On y retrouve, bien classés, la plupart des meilleurs apprentis formés aux Etablissements Bonvillain et Ronceray. Ce sont :
- Pour les apprentis ayant trois ans d"apprentissage : 1", M. Voisin (Maurice) ;
- Pour les apprentis ayant au moins deux ans d'apprentissage : l"r, M. Besin (Henri) ; — 3C M. Pasquet (Robert) ; — 4e, M. Rion (René) ; — 6e, Villeils (Georges) ;
- (1) En même temps, deux autres concours ont été ouverts : l’un pour les chefs de fabrication et les contremaîtres; l’autre pour les ouvriers mouleurs en fonte et en bronze. L’organisateur des trois concours était M. Léon Thomas.
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- LA FORMATION PROFESSIONNELLE DLS FONDEURS.
- 1H9
- Pour les apprentis ayant moins de deux ans d'apprentissage : l'1', M. Brades; — 2", M. Metra (André); -- 3°, M. Dériaux (Gaston); — 4% M. Sass (Édouard); — 3‘, M. Fouquet.
- Un nouveau concours, organisé par la Commission parisienne d’Apprentissage du Syndicat général des Fondeurs de France doit avoir lieu du 12 au 23 novembre prochain; il s’adressera à tous les apprentis de la région parisienne et il aura comme sanction un certificat de capacité professionnelle délivré par le Sous-Secrétariat de l’Enseignement technique.
- L’expérience a prouvé que, compris et réalisé comme il vient d'ètre dit, l’apprentissage, malgré les salaires relativement élevés qui doivent être alloués tant aux apprentis qu’à leurs maîtres, non seulement ne coûte rien, mais encore est une opération habile, qui couvre largement ses frais.
- *
- 'N ^
- Pour créer la chaîne continue des cadres de la fonderie qui permettra à ceux qui ont débuté comme apprentis d’accéder aux plus hauts postes, le Syndicat général des Fondeurs de France a créé deux organismes, l’un d'enseignement secondaire, l’autre d’enseignement supérieur de la fonderie. Ce sont :
- 1° les cours de contremaîtres, organisés par le Sous-Secrétariat de l'Enseignement technique, à l’École des Arts et Métiers de Paris; ces cours avaient lieu une fois par semaine, le dimanche matin, et se sont terminés le 23 mars 1923; ils ont été suivis très régulièrement par 33 à 40 auditeurs adultes.
- 20 leçons ont été données : deux, par M. Deudingeu (président de la Section du Bronze de Paris); la leçon relative à la fonte trempée, par M. Hamas, président de l’Association technique de Fonderie; deux, sur le moulage mécanique, par M. Fillon, professeur à l’Ecole centrale des Arts et Manufactures; une, sur les appareils de levage, par M. B kde, des Etablissements "Severy-Bedu, et les autres, soit par M. Rousseau, soit par M. E. Roxceray.
- 2" Y Ecole supérieure de Fonderie. L'idée de cette école a été émise par M. E. Rox-ceiîay, lors du Congrès de Liège, en septembre 1021. Elle a reçu un bon accueil du Sous-Secrétariat de l'Enseignement technique.
- Voici les grandes lignes de son organisation et de son fonctionnement.
- Les candidats devront avoir au moins un an de stage dans les fonderies.
- Les cours et travaux pratiques dureront 8 à 10 mois à raison d’une demi-journée par jour.
- Les élèves seront recrutés, moitié parmi les ingénieurs sortis des grandes Ecoles techniques, moitié parmi les meilleurs ouvriers des usines; ces derniers auront à subir un examen d’enlrée.
- Le Conseil supérieur de l’École sera composé de membres désignés soit par le Syndicat, soit par le Sous Secrétaire de l'Enseignement technique, les premiers étant en majorité.
- Les dépenses seront couvertes moitié par l’Etat, moitié par les patrons fondeurs.
- Les frais d’études ne dépasseront pas 300 f. Des bourses pourront être données aux élèves intéressants.
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- 1150 LA FORMATION I'ROFESSRiNNELLE DES FONDEURS. •— NOVEMBRE 1923.
- On a prévu : des cours spéciaux pour chaque branche de la fonderie et des visites d’usines.
- Les cours se tiendront deux jours par semaine, de 20 à 22 h., à l’Ecole centrale des Arts et Manufactures, 1, rue Montgollier, Paris (3e). Les cours commenceront le 7 janvier 1924. Le directeur des études est M. E. Ronceray; le chef des travaux est M. J. Pillon, professeur à l’Ecole centrale.
- Le Syndicat espère que la possibilité offerte aux praticiens provenant de l’apprentissage d’accéder aux plus hautes situations aussi bien que les élèves des grandes écoles, permettra d’assurer pour l’apprentissage un recrutement de plus en plus élevé. Ceux qui ne pourront arriver au sommet trouveront en route le moyen d’améliorer leur situation dans les cours secondaires. En outre, les élèves de ces cours et ceux de l’Ecole supérieure de Fonderie formeront une élite dévouée à l’apprentissage.
- E, L.
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- BULL. DK LA SOCIÉTÉ D’ENCOURAG. POUR L’INDUSTRIE NATIONALE. — NOVEMBRE 1923.
- COMPTES RENDUS
- DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- CONSEIL D’ADMINISTRATION
- SÉANCE PUBLIQUE
- DU 27 OCTOBRE 1923 Présidence de M. L. Bâclé, président.
- La séance est ouverte à 17 h.
- Le procès-verbal de la séance du 23 juin 1923 est adopté.
- Sont présentés pour devenir membres et admis séance tenante :
- Le Comité électrométallurgique de France, 13, rue Lafayette, Paris (9e), présenté par M. Gall;
- M. Painvin (Georges, Jean), Ingénieur en chef des Mines, administateur-délégué du Comité électrométallurgique de France, 13. rue Lafayette, Paris (9e), présenté par M. Gall;
- M. Minet (Auguste), administrateur-délégué de la Construction française d’Appareils de Laiterie, Le Rond-Point, Saint-Étienne (Loire), présenté par MM. L. Lindetet P. Nottin;
- M. Garin (Edmond), (0.t$r), conseiller général du Nord, fabricant d’écré-meuses centrifuges, Cambrai (Nord), présenté par MM. Lindet et Nottin;
- La Société du Louvre, place du Palais-Royal, Paris (1er), présentée par MM. Henry et Maurice Pereire;
- M. Gouyaud (Gabriel, Marcel), Ingénieur des Arts et Manufactures, constructeur spécialiste de béton armé, 13, boulevard Magenta, Albi (Tarn), présenté par M. Compagnon et M. Toulon;
- M. Pujol (René) (0.^), ancien élève de l’École polytechnique, ancien professeur à l’École d’application de l’Artillerie et du Génie, ancien commun-
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- COMPTES RENDUS DK S SEANCES.
- NOVEMBRE 1923.
- dant d’artillerie, ingénieur civil, 1, rue Mignet, Paris (10'’), présenté par MM. Bâclé, lia tenu, Waton;
- La Chambre ryxdicaek de i/Ixde.strie du Bas-Rhin et des Reuioxs limitrophes, 1, rue du 22-Novembre, Strasbourg (Bas-Rhin), présentée par M. Un geror (membre perpétuel);
- M. I ,amv (Kdouard), Ingénieur des Arts et Manufactures, ingénieur aux établissements Kuhlmann, délégué de la S. S. B. M. pour la 2e Région, 17, boulevard Raspail, Paris (7e), présenté par M. Raclé et M. II. Tlitier.
- M. R aclé, président. — J’ai le regret de vous informer de la perte que nous venons de faire en la personne de notre éminent collègue, membre honoraire du Conseil, M. Jules Violle, décédé au mois de septembre dernier.
- Je n’essaierai pas de retracer devant vous la belle et laborieuse carrière de M. J. Violle dont le souvenir est appelé certainement à survivre dans l’histoire de la physique. Vous savez du reste que ses pairs dans la science ont tenu à consacrer l’autorité de ses travaux en choisissant pour désigner l’étalon de lumière son nom qui est venu ainsi prendre place à coté de ceux des créateurs de la physique moderne dont les noms subsistent également dans la désignation des unités nouvelles qu’elle a dù créer.
- Comme le proclamait en effet M. Vi 1 lard dans les paroles qu’il a prononcées devant l’Académie des Sciences, en résumant les travaux de .M. Violle, la contribution qu’il a apportée à la science est de premier ordre et son œuvre n’a point vieilli, car les sujets de ses recherches étaient de ceux dont l'intérêt va toujours en s'accroissant avec les découvertes modernes, et la valeur des méthodes qu’il a employées, l’ampleur des moyens d’action dont il s’est servi n’ont pas encore été dépassées.
- Ainsi que vous le savez, M. Violle s'est attaché spécialement à l’étude des hautes températures qu’il a réussi à mesurer avec précision d’après une méthode complètement nouvelle, basée sur la loi de variation des chaleurs spéciliques des corps très réfractaires et en employant en même temps des arcs électriques fournis par des courants de très haute puissance avec lesquels il parvint à déterminer les températures du cratère de l’arc et de la flamme qui en jaillit. 11 détermina de même la température de fusion des divers métaux précieux, comme l’or, le palladium, le platine, etc..., fournissant par là aux physiciens de nouveaux repères bien déterminés dans l’échelle des hautes températures.
- (l’est ainsi qu’il fut amené à la création de l’étalon absolu de lumière qu’il définit pour la première fois avec une précision absolue en adoptant comme source lumineuse l’unité de surface du platine fondu à la température de solidification, et cette définition audacieuse apparut tellement parfaite
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- CONSEIL d’aDMINISTHATION. —• SÉANCE PUBLIQUE DU 27 OCTOBRE 1923. 1 153
- qu’elle fut adoptée presque immédiatement par la Conférence internationale de 1881 qui décid a en meme temps d’attribuer le nom de violle au nouvel étalon.
- Ce résumé trop sommaire vous permet d’apprécier le haut intérêt des travaux de M. Violle, et vous avez pu reconnaître que, tout en s’inspirant de préoccupations théoriques, ses travaux ont entraîné cependant des conséquences pratiques fort intéressantes; mais, dans notre Société, où nous nous préoccupons surtout de l’application industrielle des recherches scientifiques, vous ne me pardonneriez pas d’omettre de mentionner une autre application d’importance capitale due à la création du four électrique dont le principe a été imaginé par M. Violle au cours de ses savantes recherches.
- A ce titre, il nous apparaît bien comme le principal initiateur des progrès de toute nature et des transformations si profondes que subissent aujourd’hui sous nos veux les industries de la métallurgie et de la chimie par l’emploi du four électrique, et qui sont appelées sans doute à se multiplier encore dans l’avenir.
- Nous trouvons ainsi dans les travaux de notre éminent Collègue un nouvel et frappant exemple de la fécondité des recherches désintéressées, et, en exprimant à sa famille en deuil la part que nous prenons à son chagrin, nous pouvons ajouter que nous conserverons son souvenir vénéré comme celui d’un des maîtres de la science contemporaine que notre Société est fière d’avoir compté dans ses rangs.
- M. Bagué, président. — J’ai le plaisir de vous annoncer que plusieurs membres de notre Société et de notre Conseil ont été promus à différents grades de la Légion d’honneur depuis notre séance du 23 juin. Ce sont :
- Au grade de grand officier :
- M. Charles Moureu, membre de l’Institut, professeur au Collège de France (promotion Pasteur);
- Au grade de commandeur :
- M. T MELAT, chef de service à l’Institut Pasteur, membre de notre Comité des Arts chimiques;
- M. Auguste Lumière, industriel à Lyon, auteur de recherches scientifiques (promotion Pasteur);
- Au grade à'officier :
- Al. Bertrand de Fontviolant, vice-président du Conseil de l’Ecole centrale des Arts et Manufactures, membre de notre Comité des Constructions et Beaux-Arts ;
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- il ru
- COMPTES RENDUS DES SÉANCES. — NOVEMBRE 1923.
- AI. E dmond Kayser, directeur de laboratoire à l’Institut des Recherches agronomiques, membre de notre Comité d’Agriculture (promotion Pasteur);
- AI. M aurice Lerlanc, membre de l’Institut, membre de notre Comité des Arts mécaniques (promotion Pasleur);
- M. Georges Urbain, membre de l’Institut, professeur à la Faculté des Sciences de Paris (promotion Pasteur);
- Al. de Chardonnet, membre de l’Institut (promotion Pasteur).
- Nous leur adressons nos très vives félicitations.
- Al. R acre, président. — Notre Société a été représentée à différentes réunions depuis notre séance du 23 juin dernier;
- Par son président, au Congrès de Fonderie de Paris;
- Par Al Al. Lindet et Rordas, au Congres du broid de Strasbourg;
- Par Al. Lindet, au Congrès de Chimie industrielle de Paris;
- Par AI. Lindet, à la 4® Conférence internationale de la Chimie pure et appliquée de Cambridge.
- AI. R aclÉ, président. — Dans le désir de resserrer les liens qui unissent nos deux Sociétés dont les buts et les modes d’action sont fort analogues, le Conseil de la Royal Society of Arts, de Londres, m’a nommé membre à vie de cette Société. Cet honneur m’est fait au titre de président de notre Société, et l’initiative de cette nomination revient à AL G. F. Cross, qui a représenté la Royal Society of Arts lors de notre manifestation de juin dernier. Je lui transmets ainsi qu'à cette Société nos très vifs remerciements, tant au nom de la Société d'Encouragement qu’en mon nom personnel.
- Aï Al. II. Hitier et Toulon, secrétaires, présentent et analysent les ouvrages récemment entrés dans notre Ribliothèque.
- AL II itier présente les ouvrages suivants :
- Les méthodes d’application du régionalisme, par Trévoux. Imp. .1. Jeannin (don de AL Pierre de Alonicault) ;
- Evolution des foires et marchés à travers les siècles, par AI. C. Zetter. Paris (don de l’auteur);
- Le moteur humain, par AL J. Amar. Paris, Dunod;
- Union des Sociétés industrielles de France. Quatrième Congrès, Rouen, 12-15 juin 1922. Rouen, Imprimerie de la Vicomté;
- Congrès international des Combustibles liquides. Numéro spécial de Chimie et Industrie;
- La fabrication moderne des savons, bougies, glycérines, par Al. Leebert Lloyd Lamborn; traduit par AL Ataurice Appert;
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- CONSEIL D’ADMINISTRATION. — SÉANCE PUBLIQUE DU 27 OCTOBRE 1023. 1155
- Exploitations forestières et scieries, par 31. Marcel Le Buuteileer. Paris, Dunod.
- M. T oulon, présente les ouvrages suivants :
- Les fonctions circulaires et les fonctions hyperboliques étudiées parallèlement en partant de la définition géométrique, par M. Henri Tripier. Paris, Vuibert (don de l’auteur) ;
- Méthodes modernes d'essais à l'usine et exposé de Vorganisation rationnelle d'un laboratoire d’usine, par M. E. Pitois. Paris, Delagrave (don de l’auteur);
- La forge maréchale (b(ic mémoire), par M. Ch. Fremont (don de l’auteur);
- La question des arsenaux, par 31. II. Le Marquand. Paris, Plon-Nourrit et Cie (don de l’auteur);
- Production et condensation de la vapeur (Encyclopédie de mécanique appliquée), par M. E. Sauvage. Paris, J.-B. Baillière et fils (don de l’auteur);
- Traité d'urbanisme, lie et 2e parties, par M. Ed. Joyant. Paris, Librairie de l’Enseignement technique;
- La traction électrique à courant continu (Bibliothèque de l’ingénieur électricien), par 31. L. Barbieeiox. Paris, Albin 3!ic-hel ;
- Padio-télégraphie, téléphonie, concert, par 31. E. Reynaud-Bünin. Paris, Gauthier-3rillars et Cie;
- Radiotélégraphie et radiotéléphonie à ta portée de tous, par 31. G. Malgorn. Paris, Gauthier-Yillars et Cie;
- Les pierres artificielles, par 31. J. Fritscii. Paris, Desforges;
- Les méthodes modernes d'organisation industrielle, par 31. L. Benoist. Paris, Gauthier-Yillars et Cie.
- 31. Henri Guillou fait une communication sur un indicateur de puissance de son invention.
- Il est souvent désirable de connaître à tout moment la puissance instantanée transmise par un arbre. C'est le cas lorsqu'on expérimente des appareils dont le fonctionnement absorbe des puissances variables. L'indicateur décrit fournit ce renseignement. En un point favorable de l'arbre de transmission, coupé à dessein, est claveté un dynamomètre à ressort spiral. La torsion du ressort, sous l’action de l'effort, se transmet à un manchon dont le déplacement linéaire est à chaque instant proportionnel au couple de rotation. Ce déplacement est transformé en un mouvement radial d’amplitude r, celui d’un galet devant un disque circulaire animé lui-même à chaque instant d'un mouvement de rotation co proportionnel à la vitesse dont l’arbre est lui-même animé. Le produit w r représente donc bien, à un facteur constant près, la puissance en jeu : c’est la vitesse linéaire de la partie du disque précité qui se trouve en face du galet au moment considéré. Cette vitesse linéaire est transformée en vitesse angulaire et est appréciée avec précision par un tachy-mètre.
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- CO.MI'TKS IiKNDrs DK S SKAXCKS.
- XOYKMIiHK IU23.
- Pour permettre une lecture directe, ce tachymètre doit être étalonné expérimentalement. Il peut être pourvu d'un enregistreur.
- Deux appareils semblables sont actuellement en service à la Station d’Kssais de Machines dirigée par M. Hingelmann où ils donnent toute satisfaction; leurs puissances respectives sont de 50 ch à 1.000 tours : minute, et de 5 ch à 200 tours : minute. Trois autres, destinés à la même station, sont actuellement en construction ; deux, d'un modèle spécial, seront utilisés comme dynamomètres de traction. Un modèle portatif accompagnant un moteur thermique de 15 ch est à l’étude.
- K. L.
- M. Iîagkk, president, remercie M. Uiiiillou de son intéressante communication et des résultats qu'il a obtenus par l’emploi de son indicateur. Sous sa forme transportable qu’il a signalée, en permettant d’ell'ectuer des essais dans les exploitations agricoles mêmes, il est appelé à rendre les plus grands services.
- La séance est levée à 17 h. 45 m.
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- BULL. DK LA SOCIETE D’ENCOURAG. POUR l/lNDUSTRIE NATIONALE.—NOVEMBRE 1923.
- BIBLIOGRAPHIE
- Microbes et fertilité du sol, par M. Edmond Kayser, Ingénieur-agronome, docteur ès sciences, Directeur du Laboratoire de Fermentation à l’Institut national agronomique. Un vol. (19 X 12 cm) de 160 p. {La Itenaissance agricole). Paris, Payot, 106, Boulevard Saint-Germain. (6e), 1923 (Prix : 4 f.)
- Parmi les faits les plus saillants de la chimie agricole se place en première ligne la découverte du ferment nitrique par Schlœsing et Miintz en 1877. La démonstration qu'un des phénomènes les plus importants qui se passent dans le sol, la transformation de l'azote organique en azote nitrique, était l’œuvre d’un microbe, fut une des plus belles applications des idées de Pasteur; cette notion que la terre n’était pas une chose inerte, mais qu’elle était le siège d’une vie intense, a ouvert de vastes horizons aux recherches agronomiques. Dans un petit livre de vulgarisation de 160 pages, notre collègue M. Kayser en expose le résumé. Pour synthétiser ainsi un sujet aussi vaste il fallait la science profonde en ces matières de notre collègue, le savant directeur du Laboratoire de Fermentation de l’Institut agronomique. Dans son traité général de microbiologie agricole, devenu rapidement classique, M. Kayser avait traité tout ce qui concerne l’œuvre des microbes dans les phénomènes intéressant l'agriculture et les industries agricoles; dans ce petit volume, il ne s’occupe que de leur travail dans la terre arable.
- Dans la première partie, divisée en neuf chapitres, nous voyons les microbes pulluler dans le sol, travailler à la fermentation du fumier de ferme dans le tas, puis à la transformation de celui-ci dans la terre où il donne naissance à l’humus, à l’ammoniaque et finalement aux nitrates; les microbes préparent ainsi la nutrition azotée de nos récoltes; et dans certains cas, ils apportent gratuitement cet azote en l’empruntant à l’atmosphère.
- La deuxième partie comprend trois chapitres; l’un deux retiendra particulièrement l’attention des lecteurs; il est relatif à ces phénomènes si mystérieux delà fatigue du sol et aux explications qu’on en a données : accumulation des sécrétions végétales et bactériennes, prédominance de certaines espèces microbiennes, lutte pour la vie entre les bonnes et les mauvaises espèces, sécrétions de toxines, etc.
- De là est nce l’idée de désinfecter le sol comme on désinfecte un logis après une maladie, et un chapitre nouveau est ouvert ; celui de l’hygiène du sol. De même, est venue l’idée d’ensemencer le sol par des cultures artificielles et d étudier l’action possible de ce qu’on appelle les infiniment petits chimiques. Toutes ces recherches sont encore en pleine évolution ; l’agriculteur doit les suivre avec la plus grande attention car elles peuvent un jour amener une révolution dans les pratiques pulturales.
- Tome 13">. — Novembre 1923.
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- 11-58
- BIBLIOGRAPHIE.
- NOVEMBRE 1923.
- « Nos connaissances sur la flore microbienne de l’air et du sol, dit M. Ivayser, sont encore très limitées ; des études méthodiques restent à faire : il y a là un vaste champ d'exploration pour les chercheurs résolus et tenaces. »
- Les chercheurs, comme les agriculteurs eux-mêmes, ne pourront trouver de meilleur guide pour leur faire connaître l’état actuel de nos connaissances en microbiologie agricole, que les ouvrages de notre confrère M. Kayser.
- A.-Ch. Girard.
- Betterave et sucrerie de betterave. II : Production de la betterave et technique sucrière, par M. Emile Saillard, Ingénieur-agronome, professeur à l’Ecole nationale des Industries agricoles, Directeur du Laboratoire des Recherches du Syndicat des Fabricants de Sucre de France. 3e édition entièrement refondue. Un vol. (19x12 cm) de l'Encyclopédie agricole, publiée sous la direction de M. G. \Y ery, de 391 p., avec 97 11g. Paris, J.-B. Baillière et fils, 19, rue Haute-feuille (fle), 1923. (Prix : lof.)
- Le premier tome, analysé dans le Bulletin d’avril 1923, p. 321, est consacré au contrôle de la fabrication. Le second tome est réservé à l’étude de l’appareillage et des méthodes de fabrication.
- Deux questions importantes dominent l’industrie sucrière : les économies à réaliser sur le chauffage et l’utilisation de betteraves riches en sucre. C’est pourquoi l’auteur y consacre près du tiers du volume.
- Depuis la guerre, on a réalisé en France la production des graines de betteraves à sucre, et les variétés françaises les meilleures ont donné d’aussi bons résultats que les variétés étrangères. Mais les méthodes de sélection et les résultats obtenus ne sont pas encore suffisamment connus du public. L'ouvrage de M. Saillard les vulgarisera.
- La production de la vapeur; son utilisation pour les chauffages ou comme force motrice; l'évaporation par multiple effet dans le vide ou sous pression; l’utilisation des vapeurs de jus et des eaux condensées sont longuement étudiées. De nombreux calculs montrent les avantages et les inconvénients des différents systèmes préconisés. La balance des calories pendant la fabrication indique que le tiers des calories apportées par la vapeur est perdu au condenseur et un autre tiers constitue des pertes indéterminées.
- La documentation recueillie depuis vingt-cinq ans par M. Saillard est réunie dans cet ouvrage; elle lui donne une grande valeur qu’apprécieront les fabricants de sucre, les directeurs et les chimistes de sucrerie, et tous ceux qui s’intéressent à l’industrie sucrière et à la production de la graine de betterave et de la betterave.
- P. Nottin.
- The provinces of Ireland, edited by M. George Fletcheiî. 4 vol. (19 X 13 cm). Cambridge University Press.
- Ulster, de xi+ 185 pages, avec 49 fig. et i l plans, diagrammes ou cartes dont 2 en couleurs, 1921 ; 6 sh. G p.
- Munster, de vi -+-176 pages, avec 45 lig. et 10 plans, diagrammes ou cartes dont 2en couleurs, 1921 ; G sh. G p.
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- BIBLIOGRAPHIE.
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- Connaught, de xi —t— 171 pages, avec ol fig. et 10 plans, diagrammes ou cartes dont 2 en couleurs, 1922; 0 sh. 6 p.
- Leinster, de xivh-256 pages, avec 74 fig. et 13 plans, diagrammes ou cartes dont 2 en couleurs, 1922 ; 7 sh. 6 p.
- Ces quatre volumes ont été conçus sur le même plan que le volume intitulé Ireland dont il a déjà été rendu compte (1) et qui les résume. On n’y trouve cependant aucun chapitre spécial sur la population, la langue et la religion, questions qui ont été traitées en 68 pages du volume intitulé Ireland.
- Les chapitres, communs aux quatre volumes, sont les suivants : Géographie ancienne, par Stewart Macalister; — Topographie, par Lloyd Praeger; — Géologie, par Isaac Swain et A. J. Cole; — Botanique, par Lloyd Praeger; — Zoologie par Lloyd Praeger; — Antiquités, par E. C. R. Armstrong; —Architecture, par E. C. R. Armstrong; — Administration, par G. Fletcher; — Industrie, Agriculture et Pêche, par G. Fletcher; — Hommes éminents, par R. J. Best.
- Les renseignements qu’on trouve dans ces quatre volumes intéressent surtout l’homme de science et le technicien, pour qui ils paraissent avoir été écrits plus spécialement, mais ils intéresseront aussi l'archéologue, le préhistorien, le naturaliste, le touriste et tous ceux qui aiment les belles choses; ils leurs feront connaître un pays qu’on visite peu et qui, cependant, à bien des égards, mérite de l’être : la nature y est attrayante, la flore et la faune y sont assez particulières, les habitants sont sympathiques, l’agriculture et l’industrie y sont beaucoup plus développées qu’on ne le croit généralement; le pays et les musées renferment un ensemble considérable de richesses archéologiques qu’on ne rencontre nulle part ailleurs, monuments, œuvres d’art, curiosités, qui remontent au delà de l’âge néolithique. L’Irlande fut aussi pendant longtemps un centre de rayonnement pour la civilisation celtique, et les traces de cette civilisation se retrouvent à chaque pas dans toute la grande île. Rien qu’à ce titre l’Irlande mériterait d’être mieux connue. Ces excellents petits livres ne sauraient être trop recommandés à ceux qui voudront la visiter; ils ne font pas double emploi avec les guides ordinaires sur l’Irlande, d’ailleurs très rares et incomplets; ce sont des traités de géographie physique, archéologique et économique ni trop détaillés, ni trop concis, et rédigés avec le plus grand souci de la méthode scientifique.
- E. L.
- (1) Voir le Bulletin d’octobre 1023, p. 1081.
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- BULL. DK LA SOCIÉTÉ d’eNCOURAG. POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- NOVEMBRE 19'2.'!.
- OUVRAGES REÇUS A LA BIBLIOTHEQUE
- EN OCTOBRE 1923
- Franchf.t (A. et L.). — Pour former les hommes qu’il faut à la France de l’après-guerre. In-12 (19 x 12) de 192 p. Paris, Bibliothèque d’éducation, 15, rue de Cluny (5,!), 1923. (Don des auteurs.) 16626
- Matthis (A.-R.). — Des essais des fils et câbles isolés au caoutchouc. In-8 (22 x 14) de 128 p. Paris, Dunod, 1923. 16627
- Masse (René) et Baril (Auguste). — Les procédés modernes de l’industrie du gaz.
- (Encyclopédie Léauté, 2e série). I : Distillation de la houille. In-12 (19 x 13) de xvi + 295 p., 77 fig. — II : Traitement des produits et sous-produits de la distillation de la houille. In-12 (19 x 13) de xvn + 307 p., 113 fig. Paris, Masson et Cie; Gauthier-Viliars et Cie, 1923.
- 16628-9
- Barême Henri Morin ou Tables de calculs tout faits pour les journées à payer aux ouvriers, employés, etc., depuis le prix de 0 fr. 10 jusqu'à 1 franc de l’heure, comprenant 4 colonnes : 1° sans réduction et 2° avec retenues de 1, 2 et 3 p. 100 pour les assurances, retraites ou autres. In-8 (24 x 16) de 364 + 80 p. Paris, H. Morin, 11, rue Dulong (17e). (Don de M. H. Morin.) 16630
- Witz (AiMÉj. — Traité théorique et pratique des moteurs à gaz, à essence et à pétrole. 5e édition. In-4 (28 x 20). Tome I, vin + 598 p., 113 fig. — Tome II; 686 p., fig. 114 à 379. Paris, Albin Michel, 1923. 16631-2
- Kayser (Edmond). — Microbes et fertilité du sol. (La Renaissance agricole.) In-12 (19 X 12) de 160 p. Paris, Payot, 1923. (Don de l'auteur, membre du Conseil d'administration.) 16633
- Saillard (Émile). — Betterave et sucrerie de betterave. II : Production de la betterave et technique sucrière. 3e édition. (Encyclopédie agricole, publiée sous la direction de M. G. Wery.) In-12 (19 x 12) de 591 p., 97 fig. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1923. 16634
- Labounoux (Paul) et Jannin (Georges). — L’agriculture dans le département de la Seine-Inférieure, suivi d’un Rapport sur le Concours de la Prime d’honneur et des Prix culturaux du département de la Seine-Inférieure en 1922, par Prosper Croisé. In-8 (21 x 16) de 178 p., fig., 1 carte. Rouen, Wolf, 13-15, rue de la Pie, 1923. (Don des auteurs.) 16635 de Vilmorin (Jacques-Levèque). — L’hérédité chez la betterave cultivée. Thèse de doctorat, soutenue le 11 juin 1923 devant la Faculté des Sciences de Paris. In-4 (27 x 17) de 133 p., 106 fig , IX pl. dont 2 en couleurs. Bibliographie, p. 129-140. Paris, Gauthier-Viliars et Cic, 1923. (Don de l'auteur, membre de la Société.) 16636
- Mugnier (E.).— Manuel de la coupe des pierres. (Bibliothèque 'professionnelle.) In-18 (16 x 10) de 268 p., 169 fig. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1923. 16637
- Rurniiam (Thos. H.). — Spécial steels (Chiefly founded on the researches regarding alloy steels of Sir Robert IIadfield). In-18 (16 x 10) de xxi + 194 p., 40 fig. Bibliography, p. 189-190. London, Sir Isaac Pitinan and Sons, 1923. (Don de Sir Robert IIadfield, membre de la Société.) 16638
- Morain (Alfred). — La reconstitution du Nord dévasté au 1er septembre 1923. Exposé
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- OUVRAGES REÇUS EN OCTOBRE 1923.
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- présenté au Conseil général du département du Nord. In-8 (24 x 16) de 261 p., VI pl. Lille, lmp. Martin-Mamy, Crouan et Roques, 1923. (Don de M. Henri Boulanger, membre de la Société.) 16639
- L’industrie française dans les régions envahies. Ouvrage publié sous la direction et par ordre du Grand État-Major allemand en février 1916 (extraits). 2 fascicules in-8 (23 x 13) de xi -j- 109 p., I pl. et 50 p., I pl. (Don de M. Henri Boulanger, membre de la Société.)
- 16640
- Royaume de Belgique. Ministère de l’Industrie et du Travail. Office du Travail. — Rapport relatif à l’exécution de la loi du 31 mars 1898 sur les Unions professionnelles pendant les années 1911-1921, présenté aux Chambres législatives par M. le Ministre de l’Industrie et du Travail. In-8 (21 x 14) de xxxvn -j- 266 p. Liège, lmp. Georges Thone, 1923.
- 16641
- Ministère du Travail (Paris). Office du Travail. — Enquête sur la participation aux bénéfices. In-8 (23 x 15) de vu + 129 p. Paris, lmp. nationale, 1923. 16642
- Hadfield (Sir Robert A.). — Classified table of the 137 research papers and addresses from 1888 to 1923, to various scientific and technical Institutions. In-18 (16 x 10) de 20 p., II pl. (Don de l'auteur, membre de la Société.) Pièce 12793
- Institut de France. — Cérémonies du Centenaire de Louis Pasteur, à Dole du Jura, à Lons-le-Saulnier, à Besançon, à Chantilly, à Strasbourg, à Marnes-la-Coquette. In-4 (28 x 22) de 52 p. Paris, Typ. Firmin-Didot et Cie, 1923. (Don de M. le Comte de Chardonnet, membre de la Société.) Pièce 12794
- Ditmas (F. I. Leslie). — The French collieries in the devastated area ofthe Nord and Pas-de-Calais. (Transactions ofthe Institution of mining Engineers. Vol. LXIV, 12 p.,-5 fig. London, 1922. (Don de Vauteur.) Pièce 12795
- Ponts spéciaux pour aciéries des types les plus modernes. (Science et Industrie, n° spécial). In-4 (31 x 23) de 11 p., 15 fig. (Don de la Société anonyme des anciens Établissements Chavanne-Brun Frères, membre de la Société.) Pièce 12796
- Haury (Paul). — La vie ou la mort de la France. (Prix Michelin de la Natalité. Concours organisé par l’Alliance nationale pour l’Accroissement de la Population française.) In-8 (23 x 15) de 32 p., fîg. Paris, 10, rue Vivienne (2e), 1923. Pièce 12797
- Leroy (Thérèse). — Essais de détermination du prix de revient des transports par chemins de fer. Esquisse de tarification résultant de la connaissance du prix de revient ( Rapport présenté au lpr Congrès de l’Organisation scientifique lenules 28, 29 et 30 juin 1923, à Paris. V° section : Le prix de revient.) In-8 (25 x 16) de 48 p., VI pl. Index bibliographique, p. 47-48. Montrouge (Seine), lmp. de l’Édition et de l’Industrie. Pièce 12798
- Chambre de Commerce de Paris. — Compte rendu des travaux. Année 1922. Tome I Commissions d'études; Tome II : Commissions administratives. Paris, Librairies-imprimeries réunies, 1923. Pér. 148
- Service technique de l’Aéronautique. — Bulletin technique, n° 15 (septembre 1923) : Étude comparative sur lis qualités respectives des tabes pour essieux en acier 22 et en wûr 14, par M. Chevalier, P. Gillet et le Capitaine Lecceuvre, 21 p., fig., II pl. Issy-les-Moulineaux (Seine), 2, rue Jeanne-d’Arc. Pér. 117
- Institut national agronomique (École supérieure de l’Agriculture). Annales. — Tome XVII. Paris, J.-B. Baillière et fils; Librairie agricole de la Maison rustique, 1923.
- Pér. 20
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- OUVRAGES REÇUS. — NOVEMBRE 1923.
- Ministère de l'Agriculture. Direction de l’Agriculture. Office de Renseignements agricoles. — Statistique agricole annuelle, 1921. Paris, Imprimerie nationale, 1923.
- Pér. 242
- Association française pour i.a Protection de la Propriété industrielle. — Bulletin. 21’ série, n° 16 (1923) : Travaux de l’Association. Congrès de Mulhouse (2S-2!) juin 1923). Paris, 117, Boulevard Saint-Germain, 1923. Pér. 320
- Chambre syndicale des Fabricants et des Constructeurs de Matériel pour Chemins de fer et Tramways. — Annuaire 1923-1924. Paris, 7, rue de Madrid (8e). Pér. 399
- Chambre syndicale des Constructeurs de Navires et Machines marines. — Annuaire 1923-1924. Paris, 7, rue de Madrid (80. Pér. 91
- Revue universelle des Mines, de la Métallurgie, des Travaux publics, etc. — Numéro spécial : Exposition de G and., juin-septembre 1923, 73 p., lï g., Liège, 16, quai des États-Unis. Pér. 181
- Iron and Steel Institute. — Journal, 1923, n° I. Vol. CVII. London, S. W. 1, 28, Victoria Street. Pér. 157
- Iron and Steel Institute. — Carnegie Scholarship Memoirs. Vol. XII. London, S. W. 1, 28, Victoria Street. Pér. 157
- New York State Department of Labor. — Annual Report of the Industrial Commis-sioner, 1922. Albanv, 1923. Pér. 128
- New York State Department of Labor. — Miscellaneous Labor Laws, 1923. Albany.
- Pér. 128
- Bureau of Standards. — Circular n° 43 (2d ed.) : Jewelers’ and Silvcrsmiths’ weights and measures, 46 p., 3 fig. Washington, 1921. Pér. 61
- United States Department of Agriculture. — Department Bulletin n° 1168 : Weariny qualifies of shoe leathers, by F. P. Veitch, R. W. Frey and I. D. Clarke, 24 p., 2 fig., II p. Washington, 1923. Pér. 410
- Küninklijke Akademie van Wetensciiappen te Amsterdam. — Proceedings of the
- Section of Sciences. Vol. XXII, p. 1, 2 i4920j; XXIII, p. 1, 2 (1921); XXIV (1922).
- Pér. 279
- Koninkluke Akademie van Wetensciiappen te Amsterdam. — Verhandelingen. ltc Seclie, Deel XIII, n° 1. — 2d0 Sectie, Deel XXI, nos 1-3; Deel XXII, n1’8 1-4. Pér. 279
- L'agent général, gérant, E. Lemaire.
- Coulommiers. — lmp. Paul BRODARD.
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- i2‘2e année.
- DÉCEMBRE 1023
- BULLETIN
- D K
- LA SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- POUK L’INDUSTRIE NATIONALE
- INDICATEUR DE PUISSANCE A LECTURE DIRECTE ".
- J’ai riionnour de soumettre à l’appréciation de la Société d’Encourage-ment pour l’Industrie nationale un nouvel appareil de mesure de mon invention que j’ai dénommé indicateur de puissance.
- Les appareils similaires existant jusqu’à ce jour, et connus sous le nom générique de dynamomètres de rotation, mesuraient soit simplement 1 effort, soit le travail. Parmi ces derniers, les plus pratiques étaient certainement ceux qu’a imaginés notre collègue, M. |{ingelmann, créateur et Directeur de la Station d’Essais de Machines du Ministère de l’Agriculture, fondée en 1888 (2).
- Toutefois, ces dynamomètres enregistreurs, bien que très perfectionnés et très sensibles, ne peuvent renseigner immédiatement sur la puissance en jeu; ils nécessitent des observations d’une certaine durée, complétées par une planimétrie et des calculs assez longs; le résultat obtenu dans ces conditions représente la puissance mise en jeu pendant l’observation.
- Or, il est presque toujours désirable de connaître à tout instant la puissance momentanée, surtout lorsque les appareils à expérimenter absorbent des puissances très variables.
- C’est là précisément le but atteint par mon appareil qui n’est plus seule-
- (1) Communication faite par l’auteur en séance publique le 27 octobre 1923.
- (2) Il convient également de citer l’appareil proposé dès 1807, par Ilirn et dénommé panilyna-momètre, appareil basé sur l’évaluation de la torsion que subit tout organe de transmission en travail. On trouve une description complète de ce remarquable appareil dans les Annales des Mines, 0* série, t. XI, p. 169 et suivantes.
- Tome 135. — Décembre 1923. 77
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- INDICATEUR DE PUISSANCE H. GUILLOU. --- DÉCEMBRE 1923.
- ment, dès lors, un simple dynamomètre1, mais bien un indicateur de puissance.
- Description. — En un point favorable d’un arbre de transmission 1-2
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- Fig. 1 et 2. — Élévation et plan-coupe de l’indicateur ue puissance à lecture directe.
- (figé 1 et r2) sectionné à dessein, est claveté un dynamomètre à ressort S (fîg. 1, 2 et 3). Grâce au déplacement angulaire relatif des deux portions de l’arbre qui résulte de la flexion du ressort sous l’elfort, un manchon à
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- rî'or&Ts â-, se déj)laee longitudinalement d’une quantité en rapport avec 1 importance du couple; c’est le doigt de toc 5, et la rainure hélicoïdale d, dans laquelle circule un ergot solidaire de qui réalise ce déplacement. Le levier pivotant 7", dont une des extrémités est articulée au manchon 4-, con-duil un fourreau 8, coulissant sur la tringle 10, de telle sorte qu’il puisse au besoin entraîner cette tringle dans un mouvement de rotation; le fourreau 8 est de plus solidaire d’un galet à bord rond 9.
- D’autre part, le galet 9 est pressé, moyennant l’action d’un ressort
- Oi (J5C ûuiv ott^X Ot. tj .
- Fi". 3 et 4. — Vue latérale et coupe suivant .ry de l’indicateur de puissance à lecture directe.
- approprié, contre le disque circulaire 11 (fîg. 1, 2 et 3); de cette manière, il peut être entraîné lors de la rotation de ce disque, lequel est relié à l’arbre moteur 4, par l’intermédiaire d’un jeu de pignons d’angle 12.
- Ainsi qu’on le voit, le galet 9 est disposé de telle sorte qu’il puisse se déplacer radialement devant le disque 11, sous l’action du manchon 4-, et par l’intermédiaire des pièces 7 et 8.
- La pièce 18 (fig. 1, 2 et 3) est un tachymètre dont nous verrons le rôle en examinant le fonctionnement de l’appareil.
- Fonctionnement. — Le dynamomètre 8 mesure l’effort et le traduit moyennant une longueur, laquelle est appliquée sous forme de rayon au
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- INDICATEUR DE PUISSANCE II. GUIEEOU.
- DÉCEMBRE 1923.
- disque rotatif 77; nous appellerons donc cet elTort r. Quant au disque 77, il représente le chemin parcouru sous forme de vitesse angulaire soit w; le produit >(<) représente donc bien la puissance en jeu; il n’est autre que la vitesse linéaire de la partie du disque 11 qui se trouve en face du galet 9 au moment considéré.
- Reste donc à réaliser un moyen pratique d’apprécier celte vitesse linéaire. Or, h'plus simple, en même temps que le plus précis, consiste à la transformer en vitesse angulaire, et c’est la fonction du galet de friction #, dont l’axe 10 commande un tachymetre 13.
- Le tachvmètre est un appareil classique qui mesure avec une précision suffisante les vitesses angulaires ; il nous renseignera donc à tout moment sur la vitesse actuelle du galet 9 qui, par suite de l’enchaînement que nous venons d’examiner, représente précisément la puissance en jeu, puisqu’il y a vitesse, c’est-à-dire notion de temps.
- Il est bien entendu que, pour permettre une lecture directe, ce tachy-mètre aura dû être étalonné parla méthode expérimentale.
- 11 résulte de ce que nous venons de voir que, faisant abstraction de la notion de temps, chaque révolution du galet de friction 9 représente une somme de travail qu’il est très facile de déterminer par le calcul : en disposant sur l’axe de ce galet un compteur de tours convenablement démultiplié, on pourra donc totaliser soit des kilogrammètres, soit des chevaux-heure (270.000 kgm), suivant l'importance et l’application de l'appareil, qui constituera ainsi un véritable compteur d'énergie mécanique.
- Dans la pratique, le tachymetre employé est un appareil connu en automobile sous le nom de compteur et qui comporte un totalisateur.
- Le tachymetre pourra aussi être muni d'un enregistreur qui fournira une courbe des variations de puissance.
- Les résultats fournis par l’indicateur de puissance sont mathématiquement exacts puisqu’ils sont basés, ainsi que nous l avons vu, sur une application de la formule no; cette exactitude est d’ailleurs pleinement confirmée par l’analyse de son fonctionnement.
- En effet cette analyse montre qui* :
- 1° Quel que soit le chemin parcouru (ou vitesse du disque 77), le galet 9 ne peut tourner s’il n’y a pas d’effort, puisqu’il demeure au centre de ce disque ;
- 2° Que ce galet ne tourne point davantage quel que soit l’effort, s’il n’y a pas de chemin parcouru, puisque, dans ce cas, le disque 7 7 est au repos;
- 3° Que, pour un même chemin parcouru (vitesse uniforme du disque 77), la vitesse de rotation du galet est soumise aux variations de l’effort, puisqu’il en résulte son déplacement radial proportionnel à cet effort;
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- 4° Que pour un même effort (immobilité du galet dans sa course radiale) la vitesse de rotation de ce galet est soumise aux variations du chemin parcouru, puisqu’il en resuite une variation proportionnelle dans la vitesse de rotation du disque.
- Il va de soi que tout ceci n’est vrai qu’à la condition de déplacements du manchon l, rigoureusement proportionnels à la valeur de l’effort; mais il en
- Fig. 5. — Essai d’un hache-brindilles.
- est forcément ainsi, puisque, ainsi qu’on le sait, la courbe d’écrasement d’un ressort est toujours une fonction linéaire.
- D’autre part, on remarquera que les déformations résultant des transformations de mouvement du levier 7 s’annulent, puisque ces transformations de mouvement sont réalisées à ses deux extrémités par un même dispositif (coulisseau).
- Applications. — L’indicateur de puissance trouve son application partout où cette puissance est transmise par l’intermédiaire d’un arbre rotatif.
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- Dans lus usines, il renseignera sur la puissance absorbée par les transmissions, et, en procédant par diiïérence, sur celle qui est absorbée par telle ou telle machine ; il permettra, en outre, de contrôler fréquemment le rendement du moteur, qu’il s’agisse d’une machine thermique ou électrique.
- Installé sur un arbre spécial muni de poulies à chaque extrémité, il permettra au constructeur de déterminer exactement et avec facilité, la puissance nécessaire aux machines ou appareils de sa fabrication (on sait quelle incertitude régnait jusqu’ici à cet égard).
- Combiné avec un appareil à absorption (frein à collier, frein hvdrau-
- Fig. 6. — Essai d’un laraiv.
- lique, moulinet, etc.), il constituera un groupe d’essais robuste et précis, ne nécessitant aucune connaissance spéciale, et pouvant être employé sans aucune chance d’erreur par le personnel le plus modeste.
- Chaque fois qu’il s’agira d'une cession de force motrice effectuée autrement que par l’électricité, il sera employé comme compteur et sauvegardera les intérêts des deux parties, en supprimant toute cause de discussion pouvant provenir de différences dans les appréciations.
- Lutin, il sera indispensable à tous les laboratoires d’essais, centrales, etc.
- La simplicité et la robustesse de son mécanisme en feront un appareil elativement peu coûteux d’acquisition, d’un fonctionnement sûr, et d’entre-
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- IX DK IAT Fi U H DF I>U ISS ANC F A LECTURE DIRECTE, SYSTÈME II. GUILLOU. 1169
- tien facile; les nécessités de l’industrie moderne le placent au premier rang des appareils de contrôle indispensables.
- Mais c’est surtout aux constructeurs de moteurs (thermiques ou autres) que le modèle portatif industriel deviendra indispensable. En effet, il leur permettra de déterminer sur place, et sans contestation possible, la puissance réelle absorbée par les installations pour lesquelles ils sont appelés à fournir leurs machines.
- Or, avec les moyens actuels (essai au frein) c’est seulement la puissance développée par le moteur qui est mise en évidence, et cela moyennant des
- Fig. — Indicateur de puissance accouplé avec un frein hydraulique.
- calculs dont se délient souvent les clients non initiés, lesquels ont naturellement tendance à sous-estimer, dans ce cas, la puissance qui leur est nécessaire.
- Les fîg'ures 5 et 6 représentent deux indicateurs de puissance d’une capacité respective de : l’un 30 chevaux à 1.000 tours par minute; l’autre 3 chevaux à 200 tours par minute.
- Ces appareils ont été fournis à M. Ringelmann qui a bien voulu me permettre d’utiliser les photographies montrant quelques applications de mon indicateur à certains essais de machines effectués au laboratoire qu’il dirige.
- Trois autres indicateurs de puissance sont actuellement en construction
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- INDICATEUR DE PUISSANCE II. GUILLOU. — DÉCEMBRE 1923.
- pour AI. lîingelmann, dont deux d’un modèle spécial permettant leur utilisation comme dynamomètre, de traction, avec des capacités de 750 kg et 500 kg.
- Ces derniers seront établis pour fournir les indications suivantes :
- 1° puissance momentanée;
- 2° totalisation du travail ;
- 5° vitesse momentanée de translation;
- 4° totalisation du chemin parcouru;
- 5° effort momentané.
- De plus, AI. Uin gelmann, qui ne cesse de perfectionner et d’augmenter le matériel de sa Station d’Essais de Machines, prépare un châssis transportable comprenant un moteur thermique de 15 ch fourni par Al. André Citroën, avec boîte de vitesse, lequel sera accouplé avec un quelconque de mes indicateurs de puissance.
- Ce groupe, étudié par AI. Passelègue, chef de travaux à la Station, permettra d’ell'ectuer des essais dans les exploitations mêmes, quelles que soient les conditions de fonctionnement de la machine à essayer.
- Je suis heureux de pouvoir ici remercier Al. lîingelmann de sa bienveillance à mon égard, ainsi que de rendre hommage à son large esprit d’initiative et de progrès.
- Henri Guillou.
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- BULL. UK LA SOCIETE d’eNGOURAG. POUR i/lNDUSTRIE NATIONALE. — DÉCEMBRE 1923.
- LE CONGRÈS DU CHAUFFAGE INDUSTRIEL
- (Paris, 10-17 juin 1923).
- Au mois d’octobre 1922 la Commission interministérielle d’Utilisation du Combustible, considérant que les progrès en matière de chauffage industriel, rendus si désirables par la situation déficitaire de la France en combustible, seraient grandement facilités si des données scientifiques précises et des résultats d’expériences méthodiquement conduites étaient rassemblés, discutés et publiés, décida de prendre l’initiative d’un Congrès du Chauffage industriel.
- Le Ministre des Travaux publics, le Ministre du Commerce et de l’Industrie et le Sous-Secrétaire d’Etat de l’Enseignement technique accordèrent leur patronage à ce congrès. De nombreuses sociétés savantes ou industrielles, parmi lesquelles il convient de citer l’Académie des Sciences et la Société d’Encouragement pour l’industrie nationale, apportèrent leur appui au projet formé.
- M. Henry Le Chatelier accepta d’être le président d’honneur du Congrès et participa très activement à ses travaux.
- Le Congrès s’est tenu du 10 au 17 juin 1923, sous la présidence de M. Walckenaer, Inspecteur général des Mines, dans les amphithéâtres du Conservatoire national des Arts et Métiers. 800 congressistes environ s’étaient inscrits, parmi lesquels une centaine d’étrangers personnellement invités. Le texte des communications ayant, pour la plupart, été distribué à l’avance, ces communications purent donner lieu à des discussions précises et utiles.
- Les comptes rendus in extenso du Congrès ont été publiés par le journal Chaleur et Industrie (1) et forment deux fascicules de 400 pages chacun.
- I. — Méthodes d’essais des combustibles.
- En ouvrant la première des séances consacrées aux méthodes d’essai des combustibles, M. Mahler, administrateur de l’Office central de Chauffe rationnelle, fit ressortir Yimportance du rôle du laboratoire dans les questions de chauffage. Ce rôle peut être considéré dans deux directions :
- Rôle d’ordre pratique et en quelque sorte commercial tendant à donner les éléments de comparaison entre les combustibles de façon à renseigner exactement les intéressés et à éviter les contestations, voire les procès, entre les vendeurs et les acheteurs.
- Rôle d’ordre technique consistant à apporter des chiffres aussi certains que possible dans les calculs du chauffage.
- Ces deux points de vue devaient tour à tour être envisagés au cours des séances.
- (1) Numéros de juillet et août. 1923.
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- CONGRES DE CHAUFFAGE INDUSTRIEL.
- DÉCEMBRE 1923.
- A. — Détermination de l’humidité des cendres et des matières volatiles
- DANS LES COMBUSTIBLES SOLIDES.
- Ces déterminations, désignées sous le nom, d’ailleurs impropre, d’analyse immédiate, fournissent les données les plus fréquemment utilisées pour l’appréciation de la valeur relative des combustibles. Or, malgré leur apparente simplicité, elles comportent une grande part d’incertitude. Les désaccords entre laboratoires consacrés à ce genre d’essais ont été maintes fois signalés; pour la détermination de la teneur en matières volatiles, en particulier, les divergences atteignent jusqu'à 13 p. 100(1). Il appartenait au Congrès du Chauffage industriel de s’efforcer de remédier à cette situation en précisant les conditions dans lesquelles les essais doivent être exécutés pour uniformiser les résultats.
- Quatre communications ont été présentées sur ces sujets.
- Joseph. Remarques sur la détermination des matières volatiles et des matières combustibles dans les lignites. — Dans ces notes, extraites d’une étude en cours de M. Arnoux, directeur des laboratoires de la Société nouvelle des Raffineries de Sucre de Saint-Louis, \1. Joseph attire l'attention sur les erreurs provenant delà présence de carbonates terreux, principalement de carbonate de chaux, dans les lignites. Suivant la température et suivant la durée de la chauffe adoptée dans les opérations de distillation sèche et d’incinération, les carbonates peuvent être plus ou moins décomposés et l'anhydride carbonique est compté à tort comme matière combustible.
- L’auteur estime donc qu’il convient, soit pour le dosage des matières volatiles, soit pour le dosage des cendres, d’opérer dans des conditions de température et de durée telles que la décomposition des carbonates terreux soit pratiquement négligeable.
- On peut y parvenir pour la détermination des matières volatiles par une méthode qu’indique l’auteur; il n’en est pas de même pour le dosage des cendres; dans ce cas, la recarbonatation est une opération indispensable.
- M. Joseph donne les résultats de nombreux essais effectués : ces résultats montrent qu’en employant la méthode ordinaire, sans recarbonatation, pour déterminer la teneur en cendres des lignites, on commet une erreur en moins sur le poids des cendres qui varie de 5 à 30 p. 100 de ce poids.
- Wirtz, Directeur du Rijks Instituut voor Brandstoffen Economie (La Haye). Détermination de la teneur en matières volatiles du charbon. — M. Wirtz rend compte des efforts faits par l'Office de Chauffe hollandais pour unifier les méthodes employées en Hollande pour la détermination de la teneur en matières volatiles des combustibles. Une enquête faite auprès des divers laboratoires du Royaume montra que trois méthodes étaient employées : méthode de Muck, méthode de Rochum et méthode américaine.
- Méthode de Muck. — 1 g de houille est pesé dans un creuset en platine haut de 3 cm au moins, muni d’un couvercle solidement appliqué, chauffé sur un triangle en fil mince dans la flamme d’un bec Bunsen haute de 18 cm; le fond du creuset ne
- (1) Voir Goutal, Sur les désaccords observés dans les déterminations du pouvoir ca'oripque et des matières volatiles. C/iaUur et Industrie, décembre 1912.
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- LE CONGRÈS DU CHAUFFAGE INDUSTRIE!. (PARIS, 7-10 JUIN 1023). 117:]
- doit pas se trouver à plus de 3 cm de l’ouverture du bec. Le chauffage doit être rapide et intense, et doit être poursuivi jusqu’à ce qu’il ne se dégage plus de gaz combustible. Le creuset est refroidi ensuite dans un exsiccateur et pesé.
- Méthode de Bochum. — I g de bouille est pesé dans un creuset de platine d’un diamètre supérieur de 22 à dû mm, recouvert d'un couvercle dépassant la paroi et percé au milieu d’un trou de 2 mm, placé sur un triangle en til (in, chauffé dans une llamme de Bunsen haute de 18 cm de manière que le creuset se trouve dans la zone d’oxydation supérieure, à (i mm environ au-dessus de l’ouverture du bec. Le chauffage rapide et intense est poursuivi jusqu’à ce qu’on n’observe plus de llamme à l'ouverture du couvercle. Le creuset est refroidi dans un exsiccateur et pesé.
- Méthode américaine. — I g de bouille réduite en poudre fine (passant à travers un tamis à (if) mailles par pouce) est pesé dans un creuset en platine bien poli et luisant, à couvercle rentrant bien adapté; le creuset fermé a une capacité de 10 cml Le creuset placé sur un triangle en platine ou en nickel chromé est chauffé pendant 7 minutes exactement dans la pleine flamme (haute de 10 à 18 cm) d'un bec Mél <er n° 3, le creuset se trouvant à 2 cm au-dessus du bec et atteignant dans la flamme une température de9o0°. Pour éviter l’influence des courants d’air, le creuset et le bec sont entourés d'une cheminée en tôle de construction déterminée.
- Après une série d'essais 1 Office de Chauffe hollandais fut amené à préconiser la méthode américaine, mais en ramenant la durée de chauffage à 3 minutes. Il fut d’autre part constaté que, dans les conditions indiquées, la température atteignait 1.030°.
- Les résultats obtenus en 3 minutes sont notablement inférieurs à ceux obtenus en 7 minutes. Il semble bien que cette différence soit due à une oxydation par suite de la mauvaise fermeture des creusets.
- Des essais à ce sujet sont en cours.
- Jean Durand. Sur la détermination des matières volatiles des houilles. — M. Durand s’est proposé de compléter les données que l’on possède sur l’influence des divers facteurs du problème en recherchant quelle est l’action sur la distillation des matières volatiles, de la température atteinte et de la durée de chauffage, c’est-à-dire des deux paramètres d’une loi de chauffage déterminée.
- Cette étude ne pouvait pas être faite par simple distillation en creuset fermé, car dans ce cas les matières volatiles se condensent partiellement sur les parois du récipient qui contient le charbon et faussent les pesées; M. Durand a donc adopté la distillation dans un courant d’hydrogène qui évite cet inconvénient.
- Les essais ont été effectués sur deux charbons de la Loire. Pour tenir compte de la variation possible de la teneur en matières volatiles par suite d’oxydation, la teneur en matières volatiles a été déterminée au début de chaque série d’essais (le chiffre correspondant figure au tableau des résultats); cette détermination a été effectuée suivant la technique précisée par M Chesneau (1).
- Les résultats numériques des essais sont condensés dans le tableau ci-après :
- Il résulte de ces essais que pour une bouille déterminée, à chaque température correspond un dégagement déterminé de matières volatiles; ce dégagement ne croît pas proportionnellement à la température.
- (1) Princif es théoriques et pratiques d'analyse minérale, p. 27i.
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- CONGRÈS DU Cil A U F F AG K INDUSTRIEL. - DÉC KM R RE 1923.
- Distillation des houilles a températures croissantes.
- TKMPKKATfJRK DE CHAPFFAOE CO O O O O m 00 O O 950»
- MATIÈRES pp ht p MA l I PU PS PEUT P MATIÈRES PERTE MA I ! PUES I’ PUT P
- VOLAT 1 LES DP POIDS VOLATILES DP POIDS VOLATILES DK POIDS VOLATILES DP POIDS
- DU CH A U P PA G U r. 100 i'. 100 i>. 100 p. luo O O p. 100 p. 100 P. 100
- Ciiarro N A.
- 2 heures 29,0 1,2 29,8 20,0 29,8 27,95 30,1 27,55
- 4 — 29,0 1,1 28,9 17,0 29.8 28,05 30,1 27,95
- a 29.8 1.2 29,8 22,1 29,8 28,05 30,1 27.8
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- Charron R.
- 2 heures 10,7 0,1 ]t>,7 0,8 17,8 11,3 17,0 10.25
- 1 10.7 0,2 17,3 9,0 17,5 10,55 17,0 17,0
- il — Di,7 0.2 17.8 7,88 17,5 10,5 17,0 17.2
- Mêla nue a imiids kuaux DES CHARRONS A et R.
- 2 heures 22.8 0,1 18,8 23.2 21,05 23,8 22.9
- 1 — : 22,8 0.7 23.2 i 3,4 23.2 22,7 5 23,8 22,8
- 0 — 22.8 0,:u> 23.2 16,44 24,2 22.7 23,8 23.05 i
- S — i * 24.2 10.0 ”
- En. ( ! octal. Chef des travaux chimiques à l'École nationale supérieure des Mines. Déterminât ton de Vhumidité, des cendres et des matières volatiles dans les combustibles solides. — M. Goûtai a étudié les divers facteurs intervenant dans l'analyse immédiate des combustibles, et a cherché des règles permettant d'obtenir des résultats concordants sans qu'il soit pour cela nécessaire de préciser tous les détails (d'ailleurs conventionnels) d'exécution.
- Pour la détermination de l’humidité et de la teneur en cendres, la question est relativement facile; il suffit de bien déterminer les températures auxquelles on procède à la dessiccation ou à l’incinération. M. Goûtai propose UKC et 7001J, températures d'ailleurs adoptées par presque tous les laboratoires. Il indique les précautions à observer pour que les déterminations ne soient pas faussées par oxydation ou volatilisation partielle des constituants.
- Pour la détermination des matières volatiles la question est beaucoup plus complexe. Dans les règles conventionnelles qui ont été adoptées par les divers laboratoires, on précise dans leurs moindres détails le mode de chauffage la matière et la dimension des creusets, l’importance de la prise d’essai, etc. M. Goûtai a effectué une série d’essais pour déterminer l’inlluence de ces divers facteurs. Pour cela il a construit un petit four électrique dans lequel on place, avec le creuset contenant la matière en expérience, un autre creuset identique. Un couple thermoélectrique introduit dans ce deuxième creuset permet la mesure de la température. Quelques morceaux de charbon de bois placés dans le four rendent son atmosphère neutre. Les résultats de ces essais sont les suivants :
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- 1° L’importance 5e la prise d’essai ne paraît pas influencer les résultats analytiques, ainsi que le montrent entre autres les déterminations suivantes sur une houille de Courrières.
- Sur 3 g. Sur 5 g. Sur 7 g.
- Matières volatiles à 1.000°, humidité comprise. 32,53 p. 100 32,58 p. 100 32,50 p. 100
- 2° Les modifications apportées dans la nature et dans la grandeur des creusets n ont pas d'influence sur les résultats obtenus dans les conditions de l’expérience (en portant l’échantillon à 1.000°, en une demi-heure dans le four électrique, et en le maintenant un quart d’heure à cette température).
- Le même échantillon a donné les résultats suivants :
- Matières volatiles à 1.000°
- (humidité comprise). Sur 3 g. Sur 5 g. Sur 7 g.
- Creuset de silice...................... 32,57 p. 100 32,50 p. 100 32,45 p. 100
- Creuset de platine..................... 32,07 p. 100 32,72 p. 100 32,55 p. 100
- 3° Les résultats obtenus dans un milieu non oxydant se trouvent pratiquement indépendants de la durée de la chauffe maximum au delà de 1.000°, pourvu que cette dernière ne soit pas prolongée exagérément. En maintenant le même échantillon que ci-dessus trois quarts d’heure à 1.000° au lieu d’un quart d’heure, on a trouvé :
- Sur 3 g. Sur 5 g. Sur 7 g.
- 32,70 p. 100 32,68 p. 100 32,60 p. 100
- 4° L’écart entre la chauffe brusquée et la chauffe lente peut atteindre à 1.000° une valeur positive ou négative de J p. 100 par rapport à la quantité totale des matières volatiles suivant que la comparaison se fait en creuset de porcelaine ou de silice d’une part, de platine d’autre part.
- 3° Les résultats obtenus par chauffe brusquée et par chauffe lente présentent des différences variables avec les températures. La différence, avec la houille de Courrières examinée et les combustibles analogues, devient négligeable dès que la température atteint ou dépasse 1.050°, et si l’on opère en creuset de silice ou de porcelaine, ainsi qu’on le voit par le tableau suivant :
- TEMPÉRATURES OBTENUES 1 MATIÈRES VOL Chauffe progressive, durée 17 heure. ATI LES >’ 100 Chauffe brusquée, durée 5 minutes. DIFFÉRENCE RELATIVE P. 100
- 550° 22,8 2 4,3 -f 0,0
- 7 00° 25,1 29,4 + 15,8
- 800° 27,7 31,2 + 12,6
- 900° 30,6 32.3 + 3.5
- 1.000° 52,5 32,8 + 0,9
- 1.100" 33.2 33,1 — 0,3
- 1.200" 33,4 33,3 — 0,3
- 11 n’en est pas ainsi avec les autres genres de combustibles : les houilles ligni-teuses donnent plus de matières volatiles par chauffe brusquée et les houilles anthraciteuses en donnent moins.
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- Toutes ces constatations ont conduit M. Goûtai à conclure que l’on peut employer soit la chauffe progressive et lente, soit la chauffe brusquée. Chacune de ces méthodes conduit à des résultats comparables d’un laboratoire à un autre.
- La chauffe progressive et lente peut être réalisée :
- A. En double creuset avec interposition de charbon de bois dans un moufle chauffé à 1.050° (température minimum) quels que soient, d ailleurs, le mode de chauffage utilisé (gaz ou électricité) et la matière des creusets (le platine convient moins bien).
- B. En creuset de silice ou de porcelaine, placé dans un four chauffé électriquement d’une façon progressive jusqu'à 1.050°, et contenant des fragments de charbon de bois. L’enroulement avec 61 nichrome RNC 3 donne satisfaction; il permet de chauffer sans inconvénients jusqu’à 1.100".
- La chauffe brusquée peut être obtenue :
- A. En creuset de silice ou de platine d’une capacité de 40 cm* contenant de 2 à 3 g de charbon, et placé dans un petit four alimenté par un brûleur Méker, permettant d’atteindre 1.100° en 5 minutes (Méthode Sainte Claire-Deville). Si le creuset est retiré à l’instant précis où s’arrête le dégagement des matières combustibles, on observe en moyenne une diminution relative de 1 p. 100 sur les teneurs en matières volatiles déterminées par les méthodes précédentes.
- B. En creuset de porcelaine, de silice ou de platine contenant environ 3 g de charbon et placé 10 minutes dans un four électrique fermé, maintenu à une température constante de 1.050°, et contenant quelques fragments de charbon de bois.
- La température de 950° est trop basse pour assurer le départ suffisamment complet des matières volatiles.
- Toutes les méthodes basées sur une chauffa directe du creuset en atmosphère libre doivent être écartées comme non comparables et comme susceptibles de fournir avec chacune d’elles des résultats discordants d’un laboratoire à un autre.
- En cas de contestations sur la valeur réelle devant être attribuée aux matières volatiles la chauffe progressive doit être préférée.
- Comme vérification de l’exactitude de ces conclusions M. Goûtai a fait effectuer deux séries d’expériences, l’une à l’Office de Chauffe sur 5 g. en creuset de porcelaine chauffé progressivement dans un moufle jusqu’à 1.050°, l’autre à l’Ecole des Mines sur 3 g, en creuset de silice chauffé dans un four électrique jusqu’à 1.050°. Ces essais, effectués par des opérateurs différents, ont donné des résultats très sufhsamment concordants :
- NATURE DES COMBUSTIBLES MATIÈRES VOLATILES -H HUMIDITÉ P. 100
- Office central de chaull'c. Ecole supérieure des Mines.
- Anthracile de la Mure 10,11 0,95
- Courrières (veine Joséphine) 31,30 31,18
- Courrières (veine Sainte-Barbe) 32,65 32.62
- Sarre (AItenwald) 33,67 33,80
- — (Griesborn) 30,80 40,01
- Tourbe du Gers 56,70 56,oo
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- LE CONGRÈS DU CHAUFFAGE INDUSTRIEL (PARIS. 7-10 JUIN 1923). 1177
- Discussion sur la détermination de la teneur
- EN MATIÈRES VOLATILES DES COMBUSTIBLES SOLIDES. — VOEU.
- Les diverses idées émises au cours des communications de MM. Joseph, Durand, Wirtz et Goûtai ont donné lieu à une ample discussion à laquelle ont pris part MM. Mahler, qui présidait la séance, Émile Sainte Claire-Deville, Lebeau, Damour, Florentin, Campredon, Gutli. Les intervenants se sont mis d’accord sur les deux points les plus importants, à savoir que la détermination de la teneur en matières volatiles devait avoir lieu en creusets fermés et à une température bien définie. En ce qui concerne le choix de cette température le chiffre de 1.050°, préconisé par M. Goûtai, fut finalement adopté comme étant le plus propre à assurer la concordance des résultats.
- Un vœu dans ce sens a été rédigé par le Bureau du Congrès et adopté à l’unani-mité par les congressistes à la séance de clôture; en voici le texte :
- Le Congrès du Chauffage industriel, considérant qu il est indispensable d'unifier-les procédés de détermination de la teneur des combustibles en matières volatiles, émet le vœu :
- Que Vopération soit exécutée dans un creuset placé dans une enceinte fermée dont la température soit portée à 1.050°(de 1.000°à 1.100°), cette enceinte pouvant d'ailleurs être constituée par un moufle chauffé soit au gaz, soit électriquement, et cela quelles que soient les modalités qui pourront être adoptées en ce qui touche l'allure de la chauffe, l'importance de la prise d'essai (comprise entre 2 et 5 g), la grandeur et la matière des creusets utilisés.
- B. — Point de fusion des cendres.
- La connaissance du point de fusion des cendres est un élément important dans l’appréciation de la facilité d’emploi et de la valeur marchande des combustibles. Il importe donc de bien se rendre compte de la valeur des méthodes employées pour déterminer ce point de fusion, et de savoir jusqu’à quel point les résultats obtenus par des méthodes différentes sont comparables entre eux.
- Deux communications sur cette question ont été présentées au Congrès.
- Charles Roszak, professeur de physique industrielle à l’École centrale des Arts et Manufactures. — Les méthodes actuellement employées pour mesurer ou calculer les températures de fusibilité des cendres. Exposé d'une méthode d'appréciation pratique du point de fusion des cendres.
- M. Roszak rappelle les trois principales méthodes employées :
- 1° Méthode des montres de Seger.
- On agglomère les cendres à l’aide d’empois d’amidon dans des moules en forme de tétraèdres, et on compare leur point de fusion à celui de tétraèdres constitués par des matières à point de fusion connu, dits montres de Seger.
- 2° Méthode belge par fusion au creuset de platine.
- Les cendres sont placées dans un creuset de platine, portées au four et chauffées jusqu’à ce que le contenu devienne liquide et étale comme de l’eau; on mesure alors la température du four, température qui est prise comme mesure du point de fusion des cendres.
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- 3° Méthode de Prost fondée sur l’analyse des cendres.
- On sait que les cendres de houille contiennent en général des silicates multiples à base d’alumine, d’oxvdes de fer, de chaux, de magnésie et d'alcalis.
- On y trouve également, mais en plus faibles quantités, des phosphates, des sulfates de fer et de calcium et de l’oxyde de manganèse.
- Le point de fusion est affecté par la proportion de ces différents éléments. L'infusibilité augmente avec la proportion d’alumine; elle diminue lorsque augmente la proportion d’oxydes de fer, de chaux et de magnésie.
- Supposons faite l’analyse de la cendre, (dette analyse a fourni les proportions de SiOd APO3, Ke203, CaO, MgO, S0:î, PJ<>\ Mn30'f, ainsi que des alcalis K2() et Na20.
- On calcule alors les poids d’oxygène respectivement contenus dans la silice, dans l’alumine, dans les oxydes de fer, la chaux et la magnésie.
- On divise le poids de l'oxygène de la silice par le poids de l’oxygène de l’alumine : appelons a ce quotient.
- Puis on divise le poids de l’oxygène de l'alumine par la somme des poids de l’oxygène des oxydes de fer, de la chaux et de la magnésie réunis : appelons b ce quotient.
- Enfin, on fait le quotient de b par a; désignons ce quotient par (J.
- Il résulte de ce qui précède que l’on a :
- __ (Oxygène de l'alumine)2
- ' (Oxygène de la silice) x (Oxygéné des oxydes de 1er, de la chaux et de la magnésie)’
- Prost indique que :
- 1° Si Q est supérieur à 3, les cendres sont infusibles à 1.300°;
- 2° Si Q est compris entre 1,3 à 2 et 3, les cendres sont fusibles vers 1.430° ;
- 3° Si O est supérieur à 1 et inférieur à 1,3 ou 2, les cendres sont fusibles à 1.330°;
- 4° Enfin, si Q est inférieur à 1, les cendres sont fusibles au-dessous de 1.200°.
- Il y a lieu de remarquer que cette méthode néglige l’influence de SO3, de P-0:i, de l'oxyde de manganèse et des alcalis.
- On se rend compte par ailleurs qu’elle est fondée sur l’influence contraire de l'alumine, d’une part, et des oxydes de fer, de la chaux et de la magnésied’autrepart, en même temps que sur l’influence de la proportion d’alumine par rapport à la silice.
- Les résultats auxquels ces trois méthodes conduisent diffèrent sensiblement. Pour se rendre compte de l’importance des différences, M. Roszak a effectué des essais sur les cendres de 30 combustibles différents. Il a trouvé :
- a) que la méthode belge donnait des résultats supérieurs de 200 à 240 degrés à ceux de la méthode de Seger.
- b) que la méthode de Prost donne des résultats tantôt supérieurs, tantôt inférieurs à celle des montres de Seger, la différence atteignant fréquemment, et dépassant même parfois 100 degrés.
- Après avoir fait ces constatations, M. Roszak observe que pour la majorité des charbons dont les cendres fondent entre 1.200 et 1.400°, les indications fournies par les méthodes précédentes ne suffiront généralement pas pour renseigner l’industriel
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- i i' congrès du chauffage industriel (fams, 7-1 o juin 1923). 1179
- sur la manière dont se comportera le combustible dans les foyers de son usine. Ce qui intéresse l’industriel est la réponse à la question suivante. « Les cendres sont-elles de nature à s’agglomérer par l’effet de la température qui résultera, en pratique, de la combustion du combustible? » Ces considérations ont conduit M. Roszak à préconiser un essai direct dans un petit four d'essai à paroi épaisse ou le combustible serait brûlé sur grille, sans excès d’air. On réalisera pratiquement dans ce four la température la plus élevée que pourrait donner le combustible examiné dans un foyer industriel, et l’on observera, par des regards appropriés, comment les cendres se comportent à cette température.
- Celle méthode a l’avantage de mettre les cendres en contact avec une grille, comme dans les foyers industriels; or l’influence de la grille sur la fusibilité des cendres peut n’étre pas négligeable.
- Riccardo de Benedetti, de l’Institut expérimental des Chemins de fer de l'Etat italien. Essais sur la. fusibilité des cendres des charbons du bassin d'A lais. — M. Ric-cardo de Benedetti a apporté au Congrès les résultats qu’il a obtenus par l’étude systématique de la fusibilité des cendres des charbons du bassin d’Alais. 11 a en particulier fait ressortir deux constatations très importantes concernant l’une les mélanges de charbon, l'autre l’action des grilles.
- La température de fusion des cendres d’un mélange de charbons est souvent notablement inférieure à la moyenne des températures de fusion pour les deux charbons considérés. 1711e est parfois égale à la température de fusion la plus basse, même lorsque le charbon correspondant n’entre ({lie pour un tiers dans le mélange.
- Lorsque les cendres ont un point de fusion qui ne dépasse pas de plus de 150 degrés la température du commencement de ramollissement des barreaux, la présence de ceux-ci abaisse notablement le point de fusion.
- Discussion sun la détermination du point de fusion des cendres. — Voeu.
- Dans la discussion qui suivit les communications de MM. Roszak et de Benedetti, les indications qu’ils avaient apportées furent confirmées par divers congressistes. Toutefois M. Kammerer fit observer que la détermination dans un four d’essai proposée par M. Roszak, fournissait sans doute des indications fort intéressantes, mais ne permettait pas d’obtenir des résultats certainement concordants d’un laboratoire à un autre. En principe, cette méthode a l’inconvénient d'associer dans un seul et même résultat l’influence de plusieurs variables : nature de la cendre, température de combustion, action chimique du métal de la grille. Une mesure précise du point de fusion considéré en lui-même, semble indispensable à M. Kammerer.
- Dans ces conditions les congressistes estimèrent qu’ils n’étaient pas en mesure d’édicter des règles précises et se contentèrent de faire figurer dans le voîu concernant les investigations scientifiques et techniques que les informations apportées et les observations échangées au cours des séances du Congrès font apparaître comme particulièrement désirable l'étude scientifique et méthodique des relations existant entre la composition des cendres et leur fusibilité, notamment en vue de prévoir les résultats auxquels conduisent, sous le rapport de la température de fusion des cendres, les mélanges de charbons.
- Tome 135. — Décembre 1923. 18
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- CONGRÈS DU CHAUFFAGE INDUSTRIEL. ------ DÉCEMBRE 1923.
- C. — Détermination du pouvoir agglutinant des combustibles.
- La faculté qu’ont certains charbons de s’agglomérer, ou pouvoir agglutinant, présente une très grande importance pour le choix des combustibles destinés à certains usages, notamment à la fabrication du coke. Diverses méthodes ont été préconisées pour mesurer cette faculté et l’exprimer par un nombre conventionnel.
- Deux communications ont été faites sur ce sujet au Congrès.
- Albert Meurice, directeur de l’Institut Meurice de chimie. Détermination du pouvoir agglutinant des combustibles.
- M. Meurice étudie depuis plusieurs années les méthodes de détermination du pouvoir agglutinant des combustibles. Dans sa communication au Congrès, il expose le procédé auquel il est arrivé après de très nombreuses expériences. Ce procédé est celui de M. Campredon perfectionné. M. Campredon mélange la bouille finement pulvérisée avec du sable et soumet le mélange à la carbonisation; il détermine la quantité maxima de sable que la houille peut agglomérer de manière à donner un culot solide; le poids de houille étant pris pour unité, son pouvoir agglutinant sera représenté par le poids de sable aggloméré.
- M. Meurice a été conduit à considérer non seulement le poids maximum de sable, mais aussi la résistance à l’écrasement du culot et le poids des déchets. D’après lui la valeur d’un charbon à coke est fonction du produit de la résistance du culot par le poids de sable nécessaire à l’essai d’agglomération, divisé par le
- poids de déchet non aggloméré. L’indice de fabrication du coke sera en appelant
- S le poids de sable. R la résistance du culot à l’écrasement, 1) le poids des déchets non agglomérés.
- Jean Sainte-Claire Deville, directeur des Laboratoires centraux aux Mines domaniales françaises de la Sarre. Sur l'indice limite d'agglutination des charbons.
- — Sur la demande du Service commercial des Mines de la Sarre, M. Sainte-Claire Deville a entrepris une série d’essais sur les charbons de la Sarre par le procédé Meurice. Ces essais lui ont permis de constater :
- 10 Que 1 indice d’agglutination est susceptible d’assez grandes variations dans le même faisceau du bassin houiller;
- 2° Que sa valeur est parfois assez inattendue et ne peut être prévue d’après les résultats de l’analyse chimique;
- D'autre part au cours des essais, M. Sainte-Claire Deville a cherché la loi qui relie le déchet et la résistance à la proportion de sable introduit dans le mélange; il a ainsi établi une série de courbes analogues à celle de la figure 1. M. Sainte-Claire Deville attire l’attention sur deux articles récents parus dans la revue Fuel in Science an d Pra dire. Dans le premier (1923-2) Th. Gray montre la concordance des indices trouvés au laboratoire avec les résultats observés dans la pratique industrielle. Dans le second (1923-3) MM. Badaran et Tideswell montrent l’intérêt que présentent les courbes de résistance en fonction du poids de sable (voir fi g- 1) et proposent de les reproduire sur la « fiche » du charbon étudié.
- Malgré l’intérêt des résultats obtenus de divers côtés, M. Sainte-Claire Deville estime qu’il lui est impossible de formuler une opinion précise sur la technique à employer, ses essais n’ayant été ni assez variés, ni assez prolongés.
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- LE CONGRÈS DU CHAUFFAGE INDUSTRIEL (PARIS, 7-10 JUIN 1923). 1181
- Discussion sur la détermination du pouvoir agglutinant DES COMBUSTIBLES. — VüEU.
- Les congressistes ont estimé qu’en l’état actuel de la question il n’était pas possible de formuler de règle fixe pour la détermination du pouvoir agglutinant ; ils se sont contentés d’inscrire parmi les investigations scientifiques et techniques que les débats du Congrès font apparaître comme particulièrement désirable l'étude méthodique, en tenant compte des résultats déjà acquis, de la propriété des
- Notnére ale grammes de sable pour 1 pr de charbon
- Fig. I.
- charbons connue sous le nom de pouvoir agglutinant, afin d'en préciser la définition et de fixer les règles de sa mesure.
- D. — Propriétés diverses des combustibles.
- Ed. Goutal, chef des travaux chimiques à l’Ecole nationale supérieure des Mines et Ed. Bruet, ingénieur diplômé de l’Ecole de Chauffage industriel. Etude des substances minérales contenues dans les combustibles. — Les matières minérales contenues dans les combustibles peuvent être envisagées comme des matières inertes dont la quantité et la composition, variables, déprécient plus ou moins la valeur d’usage de ces combustibles. Désignées sous le nom de cendres, elles sont déterminées quantitativement par incinération.
- Au cours de cette opération destructive de la matière organique, les constituants minéraux peuvent éprouver des modifications chimiques.
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- CONGRÈS DU CHAUFFAGE INDUSTRIEL. ------ DÉCEMBRE lttS.'L
- MM. Goutal ol Bruet ont étudié des procédés permettant le dosage direct des substances minérales contenues dans les combustibles. Ils exposent dans leur communication les résultats de leurs premières recherches qui ont porté sur la détermination du phosphore et des métaux alcalins.
- En. Goutal. La détermination de carbone total dans les combustibles. — La connaissance exacte de la quantité totale de carbone contenue dans les combustibles
- de
- «etta'Aâ miVtCA 0
- Ça*«Matant Juini(e> _ _ _Je_____ oa
- 15. .*>-
- industriels présente pour l’ingénieur chargé du contrôle de la chauffe un très grand intérêt. L’analyse élémentaire à la grille permet cette détermination, mais elle ne peut être effectuée avec succès que par des chimistes entraînés et compétents, dans des laboratoires spécialement outillés. Un procédé plus simple et plus rapide rendrait de grands services. L’emploi de la bombe calorimétrique à deux pointeaux a été préconisé, mais, en fait, n’est guère répandu. xM. Goutal décrit une nouvelle bombe à deux pointeaux, de capacité réduite, qu’il a fait établir. Avec cet appareil la détermination du carbone total est facile et rapide.
- Lebeau, professeur à la Faculté de Pharmacie de Paris. Sur la qualité et la quantité des gaz dégagés par les divers combustibles solides sous l'action de la chaleur
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- UE CONGRUS DU CHAUFFAGE INDUSTRIEL (PARIS, 7-10 JUIN 1923). 1183
- cl du vide. — M. Lebeau a déterminé, par un mode expérimental simple, la nature et le volume des gaz dégagés à diverses températures, dans le vide, par différents combustibles. Les résultats sont donnés sous forme de courbes analogues à celles de la figure 2.
- Aubert et Andant. Sur la mesure des coefficients de viscosité. —- La connaissance de la viscosité des fluides utilisés comme lubrifiants ou comme combustibles est d'une importance capitale. Or, actuellement, on utilise pour cette détermination des appareils très divers, tous réalisés empiriquement (Barbey, Engler, Iledwood, Saybold, etc.). Non seulement les indications de ces appareils ne sont pas les mômes, mais il est impossible d’établir des tables de concordance exactes. La comparaison ci-dessous entre les correspondances données par deux auteurs le prouve :
- d’après wad swort11 d'après DEN ! LU
- 1 Saybold. Engler. Rcdwood. Saybold. Engler. Redwooci.
- 600 17,3 5 10 600 16 510
- 1.000 29 850 1.000 •26 810
- 1.750 51 1.180 1.770 i 8 1.480
- La seule manière de résoudre la difficulté est de construire un appareil mesurant la viscosité absolue, quantité parfaitement déterminée. C'est dans ce but que M. Dupouy a réalisé un appareil nouveau avec lequel des mesures vont être faites sur des builes employées dans l’industrie.
- Philips, Chef du laboratoire de l’Office central de Chauffe. Méthodes employées au laboratoire de VOffiee central de Chauffe. — Les méthodes employées pour les principaux essais concernant les combustibles varient souvent d’un laboratoire à l'autre. L'Office central de Chauffe n'a fixé son choix qu’après des études complètes et souvent des essais prolongés. M. Philips indique les méthodes finalement adoptées.
- Kammerer, Ingénieur en chef, et Guth, ingénieur chimiste de l’Association alsacienne des Propriétaires d’Appareils à Vapeur. Humidité accidentelle et eau hygrosco-pique des combustibles fossiles. — La détermination de la teneur en eau des combustibles se fait au laboratoire de l’Association alsacienne des Propriétaires d’Appareils à Vapeur en deux opérations distinctes; la première consiste en un séchage à l'air libre des échantillons bruts, la seconde en un séchage à letuve de l’échantillon pulvérisé.
- L’humidité déterminée par le séchage à l’air est appelée « humidité accidentelle » ; celle déterminée par séchage à l’étuve est appelée « eau hygroscopique ».
- Il n’y a pas, il est vrai, de démarcation bien déterminée entre l'humidité hygros-co pique et l’humidité accidentelle, et la limite entre les deux est variable avec l’état h ygrométrique de l’air et, dans une certaine mesure aussi, avec la grosseur du grain. Toutefois, ces variations sont faibles par rapport aux valeurs absolues de la teneur en eau hygroscopique. L’examen d’un très grand nombre d’analyses (plusieurs milliers) a permis de confirmer, malgré l’incertitude due aux deux facteurs susnommés, une constatation faite déjà par ailleurs et extrêmement intéressante, à
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- savoir que la teneur en eau hygroscopique est une propriété caractéristique des combustibles fossiles au môme titre que, par exemple, leur teneur en matières volatiles; qu’elle est à très peu de chose près constante pour une môme provenance et peut même servir à distinguer et à classer, dans des cas douteux, des types de combustibles. Toutes autres choses égales, elle semble décroître à mesure que I on s’élève dans l’Age des combustibles, certains anthracites faisant toutefois exception à cette règle. La teneur en eau hygroscopique pour les houilles est comprise entre ü.o et 7 p. 100; elle est sensiblement plus élevée pour les lignites et les tourbes. Pour une môme provenance de houille, la valeur reste dans des limites assez étroites.
- MM. Kammerer et Gutli donnent les résultats d'un certain nombre de déterminations. Ils montrent que les erreurs qui s'introduisent par variation de l’état hygrométrique du laboratoire et de la grosseur des grains ne sont pas importantes, et que par conséquent la méthode qu’ils emploient est satisfaisante.
- Vœux divers.
- A la suite des séances consacrées à l’étude des méthodes d’essais des combustibles, divers vœux ont été émis par le Congrès. Ces vœux sont, outre ceux déjà mentionnés, les suivants :
- Publication de tableaux de caractéristiques des combustibles. — Le Congrès du Chauffage industriel, considérant que pour faciliter les calculs relatifs aux questions de chauffage, il est très utile que les ingénieurs disposent de renseignements aussi détaillés que possible sur les combustibles, émet le vœu :
- Que des tableaux complets et précis soient publiés, donnant pour les combustibles de diverses origines et notamment pour les houilles françaises, la composition élémentaire,, la teneur en matières volatiles, le pouvoir calorifique supérieur, et cela à la fois pour le combustible brut et pour le combustible abstraction faite des cendres et de l'humidité.
- Au sujet des procès-verbaux d'essais — le Congrès du Chauffage industriel émet le vœu que les procès-verbaux d'essais de combustibles présentant les résultats analytiques, obtenus au laboratoire et le pouvoir calorifique sur combustible, brut indiquent également les résultats fournis par le calcul sur combustibles purs (abstraction faite des cendres et de l'humidité).
- Au sujet de la détermination du carbone total — le Congrès du Chauffage industriel signale que les informations apportées et les observations échangées au cours des séances du Congrès font apparaître comme particulièrement désirable, parmi Unîtes les investigations scientifiques et techniques qu'il est utile de poursuivre, la continuation des travaux en cours pour la comparaison des procédés de dosage, du carbone total, soit par la méthode de l'analyse organique, soit au moyen de la bombe à deux pointeaux, une détermination exacte du carbone total étant nécessaire en vue des calculs de bilans thermiques.
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- LE CONGRÈS DU CHAUFFAGE INDUSTRIEL (PARIS, 7-10 JUIN 1923). 1185
- H. — Pouvoirs calorifiques des combustibles.
- A. — Doit-on employer dans les calculs de chauffage industriel
- LE POUVOIR CALORIFIQUE INFÉRIEUR OU LE POUVOIR CALORIFIQUE SUPÉRIEUR?
- Les divers auteurs ou expérimentateurs ne rapportent pas les calculs de bilans thermiques ou l’expression des rendements d’appareils de chauffage industriels au même pouvoir calorifique des combustibles. Les uns adoptent le pouvoir calorifique dit « supérieur » ; les autres le pouvoir calorifique dit a inférieur ». On a également proposé l'emploi du « pouvoir calorifique industriel », du « pouvoir calorifique réel », etc.
- Les usages sur ce point diffèrent non seulement d’un pays à l’autre, mais souvent entre les écoles ou les groupements d’un même pays. C’est le cas notamment en France.
- Or l’emploi de pouvoirs calorifiques différents dans les calculs présente des inconvénients : des confusions se produisent dans l’interprétation des résultats d’essais; on ne peut comparer des rendements ou bilans rapportés à des pouvoirs calorifiques différents qu’après des calculs fastidieux pour lesquels on ne dispose d’ailleurs pas toujours des éléments nécessaires.
- 11 était important qu’au cours du Congrès une entente se fit à ce sujet.
- En réalité il s’agissait de choisir entre le pouvoir calorifique supérieur et le pouvoir calorifique inférieur, seuls en usage actuellement.
- Le pouvoir calorifique supérieur (aussi appelé pouvoir calorifique « fort », (f eau-liquide », etc.), est la quantité de chaleur, exprimée en grandes calories, dégagée par la combustion complète de 1 kg de combustible (combustibles solides et liquides), ou d’un mètre cube pris à la pression de 760 mm de mercure (combustibles gazeux), les éléments de la combustion étant pris — et les produits de la combustion ramenés — à 0°, l’eau provenant de l’humidité ou de la combustion du combustible étant condensée. Suivant que la combustion est supposée avoir lieu à volume constant ou à pression constante, on distingue le pouvoir calorifique supérieur à volume constant, et le pouvoir calorifique supérieur à pression constante. La différence, pour les combustibles usuels est, en fait, négligeable.
- Le pouvoir calorifique inférieur (aussi appelé pouvoir calorifique a faible », « utile », « eau-vapeur ») est la quantité de chaleur, exprimée en grandes calories, dégagée par la combustion complète à la pression atmosphérique de 1 kg de combustible (combustibles solides et liquides) ou d’un mètre cube (combustibles gazeux), les éléments de la combustion étant pris — et les produits de la combustion ramenés — à 0°, l’eau provenant de l’humidité ou de la combustion étant supposée restée à l’état de vapeur à 0°.
- M. Hoszak a présenté, à la demande du Bureau, un exposé de la question; M. Wirtz a apporté des indications sur la solution adoptée par l’Office de Chauffe hollandais.
- Ch. Roszaiv, professeur de physique industrielle à l’Ecole centrale des Arts et Manufactures, Propositions en vue de /’unification des pouvoirs calorifiques des combustibles.
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- M. Roszak, en examinant les arguments donnés par divers auteurs pour l’adoption des divers pouvoirs calorifiques, est arrivé à la conclusion que pour donner satisfaction à tous, le pouvoir calorifique choisi devait satisfaire à un certain nombre de conditions qu’il a dégagées au début de son étude. Ces conditions sont les suivantes :
- 1° Le pouvoir calorifique doit être la quantité de chaleur que peut faire apparaître la combustion lorsqu’elle se produit dans les conditions mêmes de l’expérience industrielle.
- 1" Il n'est légitime d’incorporer la chaleur de condensation delà vapeur contenue dans les fumées dans la chaleur utilisable, (pie s’il est possible d'abaisser la température des fumées au moins jusqu’au point de rosée.
- 3’ Il est désirable que deux appareils thermiques identiques, fonctionnant dans des conditions identiques, mais utilisant deux combustibles différents, n’accusent pas une différence apparente de rendement due uniquement à la différence des teneurs en hydrogène des deux combustibles.
- 4" 11 importe que le pouvoir calorifique adopté, dénominateur de la fraction qui exprime le rendement, ne soit pas altéré par la proportion de l’air en excès délivré au foyer.
- •’)" Le pouvoir calorifique doit caractériser le combustible; il doit mesurer la quantité de chaleur maximum qu’on en peut pratiquement obtenir.
- (> ’ Le pouvoir calorifique adopté pour le calcul du rendement ne saurait, en aucun cas, permettre d'aboutir à des valeurs du rendement supérieures à l’unité.
- M. Jioszak montre que le pouvoir calorifique supérieur satisfait particulièrement bien aux conditions 1,4, o et (>, mais est mis en échec par la deuxième et peut l'ètre par la troisième. Le pouvoir calorifique inférieur satisfait particulièrement bien aux conditions 2, 3 et 4; il peut être à la rigueur considéré comme satisfaisant aux conditions 1 et o (encore peut-on le contester); il est mis en échec (dans des cas très exceptionnels il est vrai) par la condition G.
- Aucune des définitions employées, ou proposées, n’est donc entièrement satisfaisante- Aussi M. Roszak propose-t-il de distinguer les divers cas :
- a Pour calculer le rendement d’un appareil ou établir un bilan thermique, on emploiera, en règle générale, le pouvoir calorifique inférieur. Cependant, dans les cas exceptionnels, où il y a possibilité que la température des fumées s’abaisse au-dessous du point de rosée, on emploiera le pouvoir calorifique supérieur.
- b) Pour la définition d'un combustible, on emploiera le pouvoir calorifique supérieur.
- Wihtz, directeur du Rijks Instituut voor Brandstoffen de la Haye, Choix du pouvoir calorifique supérieur ou inférieur. — On admet en Hollande deux définitions ; la chaleur de combustion qui n’est autre que le pouvoir calorifique supérieur; la valeur de chauffage qui est identique au pouvoir calorifique inférieur (à une simplification de calcul près).
- Les arguments qui ont été apportés en faveur de l’emploi de l’un ou l’autre sont les suivants :
- En faveur de lu, valeur supérieure :
- 1° C’est la quantité de chaleur réellement introduite théoriquement.
- 1° C’est la valeur que l’on trouve expérimentalement de la façon la plus simple.
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- >' On obtient un bilan de chaleur dans lequel le rendement ne paraît pas plus élevé qu’il n’est.
- 4" On ne perd pas de vue les pertes réelles.
- b’ Cette valeur est encore utilisable pour le bilan de chaleur d’un procédé dans lequel l’eau des gaz dégagés se condense.
- ha /avpiir de la valeur inférieure :
- 1° C’est à proprement parler la seule valeur qui ait un sens en pratique.
- -u Mieux que la valeur supérieure, elle permet de comparer entre elles les diverses espèces de houille.
- 8“ CUe constitue une meilleure base pour l’appréciation du rendement de l’appareil dans lequel le combustible est consommé.
- Mien (pie beaucoup d’auteurs considèrent les raisons qui militent en faveur de l’emploi de la valeur supérieure comme des avantages purement théoriques, on doit cependant convenir qu’elles sont toutes justifiées.
- Les motifs qui sont mis en avant en faveur de l’emploi delà valeur inférieure, principalement ceux qui se rapportent à l’appréciation du combustible et au rendement de l’appareil, sont inexacts.
- Un combustible ne doit pas être jugé exclusivement d’après le nombre de calories qu’il peut développer, mais encore d’après le nombre de calories quiarrivent utilement dans l’un ou l’autre appareil; c’est-à-dire qu’on doit tenir compte du rendement.
- De même le rendement d’un appareil consommant du combustible ne peut être apprécié exactement qu’en rapport avec l’espèce de combustible consommée.
- Dans ces conditions, les motifs de l’introduction de la valeur de chauffage tombent, puisque le combustible peut être apprécié eu faisant usage des deux espèces de valeurs, à condition de tenir compte [tour chaque espèce du rendement qui y correspond.
- Les avantages de l’emploi de la valeur supérieure subsistant donc, l’Institut de Chauffe hollandais a choisi cette valeur, bien qu’en Hollande on se serve généralement de la valeur de chauffage.
- Mais, afin d’éviter, pendant une période de transition, l’inconvénient provenant de ce que beaucoup de lecteurs ne seraient pas encore bien orientés, lorsqu'on publie la petite valeur du rendement correspondant à l’emploi de la valeur supérieure. l’Institut communique en outre, dans scs publications, ce qu’on appelle « l’effet de chauffage » (stookeffect), c’est-à-dire le rendement rapporté à la valeur inférieure.
- Discussion sur le choix du pouvoir calorifique
- SUPÉRIEUR OU INFÉRIEUR. YoKU.
- Une ample discussion sur ce sujet a rempli toute une séance du Congrès, séance présidée par M. Taffanel.
- Dès le début il a paru que la grande majorité des congressistes avaient le désir qu’à l’avenir un seul pouvoir calorifique fût employé pour éviter les confusions. Dans ces conditions, les conclusions de M. Roszak ne pouvaient être adoptées, bien que seules elles répondissent à une stricte logique : elles n’auraient pas fait cesser l’incertitude dont on se plaignait.
- Il était certain, d’autre part, que le pouvoir calorifique supérieur, seule donnée
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- CONGRÈS DU CHAUFFAGE INDUSTRIEL. D INI ITM R RE 1923.
- fournie par l'expérience, ne pouvait pas disparaître. L’accord devait donc se faire, et s’est fait en effet, sur l’emploi du pouvoir calorifique supérieur. La discussion au cours de laquelle divers congressistes ont développé les arguments qu’on peut apporter en faveur de l’un et de l’autre des pouvoirs calorifiques n’en est pas moins intéressante et utile, non seulement parce qu’elle prouve que la décision finale n’a pas été prise à la légère, mais surtout parce qu’elle montre quelles erreurs d’interprétation il faut s’attacher à éviter lorsqu'on emploie le pouvoir calorifique supérieur.
- M. Pierre Aprell prend l’exemple de deux appareils chauffés l'un avec de l’oxyde de carbone, l’autre avec de l’hydrogène, et montre qu’en exprimant les rendements en fonction du pouvoir calorifique supérieur, on risque d’arriver à des conclusions fausses au sujet des qualités comparées des deux appareils. A ce point de vue, le pouvoir calorifique inférieur rend mieux compte de la réalité.
- M. Kammerer estime que la définition du rendement d’une opération thermique implique qu’il faut rapporter la chaleur utilisée au maximum de chaleur disponible de manière à ce que la combustion complète et parfaite, sans aucune perte extérieure, telle qu’elle se produit par exemple dans l’obus calorimétrique, ait un rendement égal à 1 ; on ne comprendrait pas pourquoi cette combustion là aurait un rendement supérieur à l’unité. L’emploi du pouvoir calorifique supérieur s’impose donc.
- Pour ce qui est de l’argument apporté par M. Appell contre l’emploi du pouvoir calorifique supérieur, M. Kammerer estime que le rendement n’étant pas une qualité intrinsèque des appareils, il n’y a pas lieu d’être choqué du fait que le rendement est différent avec de l'hydrogène et de l’oxyde de carbone.
- M. H. Le Chatelier reconnaît tout l’intérêt de la discussion à laquelle M. Roszak s’est livré au sujet de la définition des pouvoirs calorifiques. La précision du langage est de première importance. Il est certain d’ailleurs que suivant les objets en vue, on peut être conduit à envisager des pouvoirs calorifiques différents, mais certains d’entre eux sont cependant d’une importance plus grande et doivent être mis particulièrement en évidence.
- En premier lieu, c’est une règle absolue de donner en toute circonstance, pour chaque grandeur mesurable, le résultat brut de l’expérience, avant de lui avoir fait subir aucune correction. Cela évite bien des confusions et bien des erreurs. La bombe calorimétrique, universellement employée aujourd’hui, donne le pouvoir calorifique dit supérieur, c’est-à-dire y compris la condensation de la vapeur d’eau à l’état liquide. Ce doit être là le pouvoir calorifique type, qui est toujours rapporté au combustible brut avec ses cendres et son eau d imbibition. Quand on parle de pouvoir calorifique, sans rien spécifier de particulier, c’est de celui-là qu’il doit être question.
- Ce pouvoir calorifique, intéressant pour le cas donné étudié, ne peut par contre être considéré comme une des grandeurs caractéristiques du dit combustible; il ne doit pas figurer dans les tables de constantes, car la présence indéfiniment variable des cendres et de l’eau d'imbibition, lui enlève toute constance. La grandeur caractéristique d’un combustible est sa chaleur de combustion, défalcation faite des cendres et de l’eau. On pourrait conserver pour exprimer cette grandeur le terme de chaleur de combustion, habituellement employé dans les ouvrages scientifiques de thermochimie.
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- LK CONGRÈS DU CHAUFFAGE INDUSTRIEL (PAHIS, 7-10 JUIN 1923). 1189
- On a beaucoup insisté sur les raisons qui conduisent à donner la préférence poulies bilans thermiques à ce que l’on appelle le pouvoir calorifique inférieur, c’est à-dire à eau non condensée. M. Appella montré les anomalies auxquelles on arriverait, avec le pouvoir calorifique supérieur si l’on voulait comparer le rendement thermique d’un four dans lequel on brûlerait tantôt de l’oxyde de carbone, tantôt de l’hydrogène. A cela on peut répondre que si l’on comparait le rendement d’un même four alimenté, soit avec du coke sec, soit avec du coke arrosé d’eau, on aurait au contraire les mêmes anomalies en employant le pouvoir calorifique inférieur pour 1 établissement du bilan. On ne peut pas dire que d’une façon générale l’emploi de telle ou telle définition du pouvoir calorifique soit préférable : c’est une question d’espèce.
- En fait, la difficulté n’est qu’apparente et il est facile de la lever. Les bilans thermiques, les rendements calorifiques n’ont par eux-mêmes aucun intérêt. Que nous importe de savoir si nous avons utilisé 30 ou 60 p. 100 de la chaleur disponible dans un combustible. La seule chose qui nous importe est de savoir ce que nous avons dépensé en argent de combustible pour obtenir un résultat donné. Il faut multiplier le rendement thermique par le prix de la calorie pour avoir le résultat seul intéressant. Or, ce produit, comme il est facile de s’en rendre compte, est indépendant de la définition du pouvoir calorifique, parce que cette définition fait varier en sens inverse le rendement calorifique et le prix de la calorie, de telle façon qu'il y a exactement compensation. Soit un combustible où la vaporisation de l’eau représente 1 p. 100 du pouvoir calorifique total. En prenant le pouvoir calorifique inférieur, nous augmentons de 1 p. 1U0 le prix de la calorie, mais aussi nous diminuons de 1 p. 100 les pertes accusées par le bilan calorifique. Il y a compensation.
- M. Damour estime que dans toute étude sérieuse, il faut indiquer le pouvoir calorifique supérieur, le pouvoir calorifique inférieur et la perte inévitable (chaleur emportée par les fumées à la température minima à laquelle elles peuvent descendre). Dans ces conditions qui ne sont que celles d’une technique un peu précise, le choix du pouvoir calorifique étalon a véritablement une importance assez faible, parce que si les 3 nombres sont présentés, le rendement établi sur celui qu’aura choisi l’opérateur pourra toujours être ramené au pouvoir calorifique supérieur et les comparaisons des nombres seront possibles et rigoureuses.
- M. Dieterlen estime que si l’on n’utilise pas la chaleur de condensation de la vapeur des fumées, c’est par la faute de l’industriel qui n’est pas capable d’employer cette chaleur dégradée, ou de l’ingénieur qui ne sait pas construire l’échangeur nécessaire; ce n’est pas par la faute du combustible. Il est donc illogique de « pénaliser » le combustible en employant le pouvoir calorifique inférieur.
- M. Mahler fait remarquer qu’au point de vue dont il s’agit, un combustible est parfaitement défini par le pouvoir calorifique mesuré expérimentalement à la bombe et par sa composition élémentaire, notamment par sa teneur en hydrogène. Ce sont ces renseignements-là qu’il y a lieu de mettre d’abord en évidence.
- M. Taffanel, président de la séance, résuma les arguments apportés, et fait approuver par l’assemblée les principes d'un vœu.
- Ce vœu, rédigé définitivement par le Bureau, a été adopté à l'unanimité à la séance de clôture. En voici le texte :
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- CONGRÈS I)U CHAUFFAGE INDUSTRIEL. — DÉC EM 13 RE 1923.
- Le Congrès du Chauffage, industriel, soucieux de clarté, désireux d'éoiter toute confusion dans la terminologie technique, et frappé des graves inconvénients qui résultent de la multiplicité des définitions du pouvoir calorifique, recommande instamment que, pour les usages industriels, il soit fait emploi, de préférence à tout autre, du pouvoir calorifique supérieur, lequel a pour définition la quantité de chaleur, exprimée en grandes calories dégagée par la combustion complète, à pression constante, d'un kilogramme de combustible solide ou lignite ou d'un mètre cube de combustible gazeux, les éléments de la combustion étant pris et les produits de la combustion étant ramenés à la température de zéro degré, et à la pression de 760 mm de mercure, l'eau provenant de Vhumidité ou de la combustion du combustible étant condensée.
- L’expression « pouvoir calorifique », employée sans autre qualificatif, doit s'appliquer exclusivement au pouvoir calorifique supérieur défini comme il est dit ci-dessus. Toutefois, en vue d'éviter les confusions qui naîtraient de la diversité des habitudes prises, le Congrès recommande de ne pas employer cette expression, mais de faire suivre les mots « pouvoir calorifique » du qualificatif qui supprime toute ambiguité.
- Considérant, d’autre part, que le pouvoir calorifique supérieur ne donne pas toujours, notamment dans les éludes de rendement, tous les éléments désirables pour une juste appréciation de l'opération thermique, le Congrès souhaite que lindication du pouvoir calorifique soit habituellement accompagnée, ou de la composition centésimale et particulièrement de la teneur en hydrogène du combustible sec, ainsi que du taux cThumidité du combustible brut, ou de /'indication du nombre de calories correspondant à la condensation totale de l'eau provenant de la combustion de l'hydrogène ou de l'humidité du combustible brut.
- Le Congrès demande en outre que, pour les usages industriels, le pouvoir calorifique soit rapporté habituellement, et sauf spécification contraire, au combustible brut, c'est-à-dire y compris les cendres et lhumidité existant dans les conditions d'emploi.
- Il estime que Vexpression « chaleur de combustion » doit être réservée aux déterminations concernant le combustible pur et sec, c'est-à-dire abstraction faite des cendres et de l humidité, et faites en vue d'études techniques ou scientifiques.
- B. — Communications diverses concernant le pouvoir calorifique.
- (’iRERel. Les pouvoirs calorifique et comburivore des combustibles solides. — M Cirebel montre que la connaissance de la quantité d’air nécessaire à la combustion théorique complète, ou pouvoir comburivore, est indispensable pour arriver au réglage optimum de la combustion. Il indique la méthode qui permet la mesure directe de cette quantité.
- Després. Mesure du pouvoir calorifique desgaz. — M. Després décrit les appareils enregistreurs ou non enregistreurs employés pour la détermination du pouvoir calorifique des gaz. 11 rend compte des essais effectués à ce sujet à l’usine expérimentale de la Société du Gaz de Paris.
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- LE CONGRÈS DU CHAUFFAGE INDUSTRIEL (UARIS, 7-iO JUIN i 023 ). 1191
- III. — Chaleur d é chauffe ment des gaz.
- Jusque vers 1910 environ, les chiffres de Mallard et H. Le Chalelier sur les chaleurs spécifiques des gaz étaient universellement admis. A la suite des expériences entreprises plus récemment par divers auteurs, une tendance se manifeste d’adopter un barème de chaleurs spécifiques présentant par rapport à l’ancien de notables modifications.
- Les chaleurs spécifiques interviennent dans les problèmes de combustion et pour l’établissement des bilans. 11 y a le plus grand intérêt à ce qu’un barème international soit adopté pour permettre de comparer entre eux plus aisément les différents travaux et les différents appareils.
- M. W OLKovviTscii, chargé par le Bureau de présenter au Congrès un exposé de cette question, rappelle, dans sa communication sur l'adoption d'un barème des chaleurs déchau/fement des gaz, comment ont procédé les divers expérimentateurs : Mallard et Le Chatelier, Langen. Fier, Bjerrum, ilolborn et Henning, David. Dixon, Womersley.
- Les résultats trouvés sont loin d’être concordants, ainsi qu’on le voit d’après le tableau suivant :
- Chaleurs spécifiques (I) à la pression atmosphérique de Vanhgdride carbonique de 00 à t° exprimée en petites calories et rapportées à une molécule.
- TLM BLBATUH LS M \ I.LAHL) K T LL l H A T L LI L B LAX'i KN WOMFKSLKY H O LROItN 1)1 \nN r : lui-,r\i
- 500 10,30 8 8,72 8,10 8.30
- 1.000 12,2 9,3 9,9 t 9,33 10,03
- 1.500 11 10,0 10,50 9.9 t 12.12
- 2.000 15,9 11.9 10,72 1 L50
- 2.987 10.9
- A 1.000°, température particulièrement intéressante pour le chauffage industriel, la différence entre les chiffres extrêmes est 1.2,2 —• 9,33 = 2.87 ou plus de 30 p. 100 du chiffre faible; à 1.500°, la différence est 44— 9.94 = 4,00 ou plus de 40 p. 100 du chiffre faible.
- Dans ces conditions, on est autorisé à considérer les chiffres donnés seulement comme des ordres de grandeur, en attendant qu’un congrès de physiciens statue sur la question qu’on doit considérer comme pendante jusqu’à nouvel ordre.
- Il n’y aurait intérêt à abandonner les chiffres de Mallard et Le Chatelier que si ceux qu'on proposait présentaient une plus grande garantie d’exactitude.
- M. Wolkowitsch estime qu’il n’en est pas ainsi : certaines des méthodes employées ne comportent pas une grande précision; les expérimentateurs qui ont procédé par explosion en vase clos ont trouvé les mêmes résultats expérimentaux que Mallard et Le Chatelier, mais les ont interprétés différemment, et il n’est nullement certain qu’ils aient raison.
- (1) La chaleur d'échauirement d’un gaz de 0° à L" n’est autre que la chaleur spécifique moyenne multipliée par t.
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- Si la fourchette donnée par les chiffres de Mallard-Le Ghatelier et Holborn avait été plus resserrée, on aurait pu proposer de prendre la moyenne à 1.000 soit 10,76 dont la différence avec le chiffre inférieur sera 10,76 — 9,33=1,43 environ 13 p. 100 du chiffre inférieur; mais cela ne vaut pas la peine de changer les chiffres de Mallard et Le Ghatelier, tantqu’onne sera pas en état d’interpréter plus sûrement les mesures faites ; ces chiffres étant approchés dans le sens de la sécurité quand on calculera une température de combustion.
- Les chiffres pour l’acide carbonique étant ceux qui présentent les plus grandes différences, une fois adoptés ceux de Mallard et Le Ghatelier pour ces gaz, il n’y a aucun inconvénient à adopter ceux des mômes auteurs pour les gaz qu’on rencontre dans les combustions, ce qui conduit aux formules :
- 6(t + 273 X 2)
- G H4
- 1.000
- Discussion sur l’adoption d’un barème de chaleurs d’échauffement des gaz. Voeu.
- Aucune objection n’a été faite aux propositions de M. Wolkowitsch. M. Le Ghatelier a pris la parole pour préciser les raisons qui ont pu amener des divergences entre les résultats trouvés par les divers auteurs, et déclarer que. sans vouloir attribuer à ses anciennes expériences une précision exagerée, il se ralliait cependant à la conclusion de M. Wolkowitsch, à savoir que la précision des nouvelles expériences n’offre pas de garanties plus grandes. Dans ces conditions, il estime préférable, pour éviter la confusion, de conserver dans les calculs les chaleurs d'échauf-fement admises jusqu’ici, aussi longtemps du moins que des expériences d’une précision incontestable ne conduiront pas à les modifier d’une façon définitive. Incertitude pour incertitude, il vaut mieux s’en tenir aux usages actuels.
- Le vœu émis à l’unanimité par les congressistes sur ce sujet est le suivant :
- Le Congrès du Chauffage industriel, constatant que de nouvelles déterminations des chaleurs spécifiques des gaz ont été effectuées dans ces dernières années par divers auteurs; mais que ces déterminations qui différent de celles fixées il y a quarante ans par Mallard et Le Chatelier, ne concorden t pas entre elles ; estimant qu’il n apparaît pas avec certitude, d après les documents publiés, que ces déterminations nouvelles comportent de moindres causes d’erreur que les déterminations anciennes de Mallard et Le Chatelier; ne se trouvant pas, par ailleurs, en mesure de chiffrer la part d'erreur de chacune de ces déterminations, mais estimant indispensable d'éviter, dans le domaine des applications industrielles, l'incohérence qui résulterait de l'emploi ad libitum de l'une ou l'autre des dites déterminations, demande que dans les calculs thermiques, et notamment dans le calcul de la température théorique de combustion, il ne soit fait usage que des chaleurs spécifiques de Mallard et Le Chatelier, aussi longtemps du moins que l'on n aura pas la certitude de pouvoir leur substituer des données plus exactes.
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- IV. —- Méthodes et appareils de mesure pour l’étude et le contrôle de la chauffe.
- De la Condamine, directeur du Service des Essais à l’Office central de Chauffe. Dosage de l'oxygène au moyen de pgrogallate de sodium. — M. de la Condamine rend compte des expériences qui ont été faites au laboratoire de l’Office central de Chauffe pour :
- 1° Déterminer la proportion la plus avantageuse d’acide pyrogallique et de soude à employer pour obtenir une absorption complète et rapide de l’oxygène;
- 2" Déterminer le volume d’oxygène absorbable par le réactif;.
- 3° Examiner si l’emploi du pyrogallate donne lieu à un dégagement d’oxyde de carbone.
- Ces expériences, failes avec un appareil Orsat, modèle de la Condamine, ont conduit aux conclusions suivantes :
- On obtiendra une absorption complète de l’oxygène si on emploie une solution de soude contenant 160 g environ de Na 011 par litre de liquide et si on ajoute 180 g d’acide pyrogallique par litre de solution. Il convient de rejeter le réactif lorsqu’il a absorbé treize fois son volume d'oxygène.
- On doit maintenir autant que possible le réactif à une température comprise entre 13° et 20°; si la température est plus basse il faut multiplier les barbotages.
- On n’a jamais constaté la présence d’oxyde de carbone avant la 113e analyse. 11 suffit donc de changer le réactif à la 100e analyse pour que cet inconvénient ne se produise pas.
- Pierre Chevenard, professeur à l’Ecole nationale des Mines de Saint-Etienne. Applications des alliages spéciaux à la pyrométrie.
- Le pyromètre thermoélectrique platine-platine rhodié, imaginé par M. Le Chate-lier, est l’instrument le plus commode, le plus précis et le plus constant pour mesurer et enregistrer les températures mises en jeu dans la plupart des opérations thermiques industrielles, car seuls les appareils fonctionnant au-dessus de 1.300° requièrent l’emploi des pyromètres optiques. Malheureusement, le prix élevé du couple LeChatelier restreint son emploi.
- Mais la rareté croissante du platine a suscité de nombreuses recherches, dans le but de réaliser des alliages de métaux communs, approximativement pourvus de quelques-unes de ses propriétés.
- En ce cfui concerne la pyrométrie, ces efforts poursuivis, tant en Europe qu’en Amérique, ont abouti à créer des couples industriels d’un bon usage jusqu’à 1.000°, et par suite utilisables pour contrôler la chauffe de nombreux appareils : fours de traitements thermiques, chaudières, gazogènes, récupérateurs, etc. D’autre part, les propriétés particulières de certains alliages ont permis, soit d’améliorer les galvanomètres associés aux couples thermoélectriques, soit de perfectionner d’autres types de pyromètres.
- M. Chevenard décrit quelques applications des alliages spéciaux à la mesure des températures élevées, et fait connaître les travaux effectués, dans ce domaine, aux Aciéries d’Imphy, de la Société Commentry-Fourchambault et Decazeville.
- 11 examine successivement, dans son étude, l’application des alliages spéciaux,
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- aux pyromètres à dilatation, aux pyromètres thermo électriques (couples et galvanomètres), aux pyromètres calorimétriques.
- Il donne également les résultats des déterminations auxquelles il a procédé au cours de ses recherches, dans un domaine étendu de températures ; ces déterminations ont trait à la dilatation et à la chaleur spécifique des alliages nickel-chrome, et aux propriétés thermoélectriques des alliages formés par le nickel avec le cuivre, le chrome, le manganèse et l’aluminium.
- Jean OEutlé, Ingénieur des Arts et Manufactures. Sur la mesure des pressions el des débits et sur la détermination du titre de la vapeur. — La Société Rateau,
- spécialisée dans la construction des turbo-machines : turbines à vapeur, pompes et ventilateurs centrifuges, s’est trouvée dans la nécessité de contrôler les pressions et les débits des divers fluides circulant dans ses appareils, c'est-à-dire : les liquides, les gaz et la vapeur d’eau ; pour ce dernier fluide, il fallait de plus connaître exactement son titre.
- La Société Rateau s’est efforcée, alors, de créer des appareils de mesure véritablement industriels.
- M. QErtlé, ingénieur en chef de la Société Rateau, indique dans sa communication, les dispositifs adoptés et les résultats pratiques obtenus.
- Pour la mesure des faibles pressions, on emploie généralement des manomètres à colonne liquide inclinée, ou des manomètres à deux liquides non miscibles. Ces deux types de manomètres ne sont pas d’un emploi commode dans l’industrie : les lectures sont difficiles à cause des ménisques, et la précision est insuffisante en raison de la viscosité des liquides dans les tubes. M. Rateau a réalisé un manomètre multiplicateur à cloche flottante qui permet de mesurer avec une grande
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- précision les faibles pressions on dépressions. Cet appareil est schématiquement représenté par la figure 3. Le tuyau t relie la cloche à l’enceinte dans laquelle on veut mesurer la pression. En appelant Z le déplacement de la cloche, h la pression ou dépression, S' la section de la cloche tiR2,s la section annulaire tcR- — Ttr2, on voit aisément que
- S
- Comme on est maître du rapport —, on peut amplifier le mouvement de la cloche autant qu’on le désire.
- M. Oertlé donne la description de l’appareil réalisé par la Société Rateau.
- La mesure des débits se ramène facilement à la mesure d’une différence de pression. Si l’on dispose de deux prises de pression sur la conduite, l’une mesurant la pression totale, l’autre mesurant la pression statique, la différence de ces pressions donnera la pression dynamique qui est fonction de la vitesse du fluide au point considéré. M. Oertlé décrit les appareils utilisés pour résoudre pratiquement ce problème.
- La mesure du titre de la vapeur présente une très grande importance. M. Oertlé donne la description du siccimètre imaginé par M. Rateau, qui peut être employé quel que soit le titre initial de la vapeur.
- Max Gérard. Le dosage permanent de l'oxyde de carbone dans les combustions industrielles. Son but. Son importance. — M. Max Gérard montre combien est importante pour la conduite des foyers la connaissance de la teneur des fumées en oxyde de carbone. Il indique que des appareils enregistrant cette teneur, en même temps que la teneur en anhydride carbonique ont été réalisés, et donne des indications sur la précision obtenue avec l’appareil « Mono duplex ».
- Job, professeur au Conservatoire national des Arts et Métiers, Remarques au sujet de la mesure des températures élevées. — M. Job indique divers procédés qu’il a employés pour mesurer les températures, notamment un procédé fondé sur la variation de viscosité des gaz.
- Vœu.
- Comme suite aux observations échangées sur les appareils de mesure, le vœu suivant a été émis :
- Le Congrès du Chauffage industriel, considérant que seules des mesures fréquentes et précises peuvent faire réaliser des progrès dans la construction et la conduite des appareils de chauffage industriel ;
- Considérant d'autre part que l'usage des appareils de mesure ne pourra se généraliser que s'ils répondent réellement aux nécessités de la pratique industrielle, émet le vœu :
- Que les industriels fassent connaître aux constructeurs d'appareils de mesure les conditions particulières d'emploi de ces appareils dans les usines, ainsi que les desiderata auxquels ils estiment que les dits appareils doivent satisfaire dans chaque cas.
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- V. — Règles à adopter dans les essais d’appareils de chauffage industriel.
- De nombreux comptes rendus d’essais de générateurs de vapeur, fours ou gazogènes sont publiés dans la presse technique française ou étrangère. Ces comptes rendus constitueraient une documentation très précieuse pour les ingénieurs qui ont à conduire ou à construire des appareils de chauffage s’ils étaient suffisamment complets et détaillés. Ce n’est malheureusement pas le cas général. Chaque essai est entrepris pour un but déterminé, et les ingénieurs qui les effectuent négligent trop souvent de faire, ou de reproduire, des observations peu difficiles qui, si elles ne les intéressent pas immédiatement, seraient néanmoins très précieuses pour ceux qui entreprennent après eux des essaisanalogues.
- 1 y aurait, pour ces raisons, grand intérêt à ce que, pour les essais et comptes rendus d’essais, on se mît d’accord sur des règles et modèles qui éviteraient aux expérimentateurs l’oubli de renseignements importants et rendraient les tableaux de'résultats mieux comparables enlre eux. Cette question était une des premières inscrites à l’ordre du jour du Congrès. Plusieurs communications la concernant ont été faites.
- Pierre Appell, secrétaire général de l’Office central de Chauffe. Généralités sur les règles à adopter dans les essais et comptes rendus d'essais d'appareils de chauffage industriels — A chaque catégorie d’appareils conviennent des méthodes d’essais et des modèles de procès-verbaux différents. Certains principes généraux sont cependant applicables à tous les cas. M. Appell a essayé de les mettre en lumière. 11 indique les données qu'il faut toujours relever. A son avis le bilan thermique doit notamment toujours être établi. Ce bilan constitue un résumé clair etsuccinctdes mesures faites concernant le fonctionnement de l’appareil étudié.
- David Brownhe. La nécessité d'un code international pour les essais désinstallations de générateurs. Critique des codes qui existent et suggestions pour un nouveau code international. — M. Brownlie estime qu’un des plus urgents besoins pour l’économie des combustibles est l’adoption d’un Code international type convenable pour les essais des installations de générateurs. Environ 45 p. 100 de la consommation mondiale de combustible est employée à la production de vapeur, or le rendement de cette opération est de 60 p. 100 en moyenne, alors qu’on peut raisonnablement espérer atteindre 75 p. 100. Une des raisons de ce faible rendement est que le fonctionnement des installations de générateurs n’est pas contrôlé scientifiquement, ce qui est dû, pour une grande part, au fait que nous n’avons pas une méthode type déterminée, pratique et scientifique, pour éprouver une installation de générateurs et exprimer les résultats obtenus, c’est-à dire que nous n’avons pas de code d'épreuve approprié pour les générateurs.
- Les codes employés dans le monde sont : celui de l’Institut of Civil Engineers, employé en Grande-Bretagne; le code de l’American Society of Mechanical Engineers, employé aux États-Unis et au Canada (et peut-être dans le reste du continent américain) et le code allemand, employé en Allemagne, en Autriche, en Scandinavie, en Hollande et en Belgique. M. Brownlie estime que le code anglais des Civil Engineers est bien inférieur aux deux autres, que tous les trois sont démodés et beaucoup trop théoriques pour le but pratique d’aider à obtenir l’économie de combustible. Il
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- souhaite que les ingénieurs américains, français et anglais sa réunissent pour rédiger un code international pratique de façon à unifier et simplifier les opérations d'épreuves, et, par suite de contrôle des générateurs de vapeur.
- M. Brownlie a écrit un livre sur ce sujet : Epreuves des installations de générateurs (Editeurs Chapmann et Hall, Londres). II a établi un nouveau code d’après les résultats qu’il a obtenus dans des centaines d’essais, et suggère qu’il pourrait servir de base au nouveau code international. Dans sa communication il insiste sur les points qu’il considère comme les plus importants.
- La durée de l’épreuve doit être de huit heures au plus, et comprendre une journée complète, ou la durée de travail d’une équipe. Une épreuve d'une semaine serait très utile.
- L’analyse du combustible et son pouvoir calorifique doivent être donnés avec tous renseignements utiles. Le pouvoir calorifique doit être mesuré à la bombe. On peut éviter le dosage del’hydrogène à condition d’employer le pouvoir calorifique supérieur.
- Les analyses des fumées doivent être soigneusement faites; l’emploi d'un appareil enregistreur, et le dosage fréquent de CO2, CO et O doivent être obligatoires.
- La mesure de l'eau d'alimentation est très importante ; des compteurs bien tarés donnent d’aussi bons résultats que l'emploi de petits réservoirs.
- La mesure de l'humidité de la vapeur est très difficile. On pourrait employer un séchoir de vapeur moderne pour tourner la difficulté.
- Il est très important de mesurer exactement la vapeur ou la puissance employées comme auxiliaire de la production de vapeur.
- M. Brownlie estime que le bilan thermique n’a pas l’importance que bien des gens lui attribuent; son établissement comprend trop d’hypothèses.
- M. Brownlie pense qu’après avoir calculé le rendement d’après le pouvoir calorifique du combustible, il convient d’apporter une correction spéciale pour « la réduction du pouvoir calorifique )) afin d’avoir une base réelle de comparaison de toutes les installations de générateurs et de donner sa place réelle au producteur de vapeur qui emploie des combustibles inférieurs. Il propose l’emploi d’une courbe donnant la correction en fonction du pouvoir calorifique.
- A la suite de sa communication M. Brownlie donne à titre d’exemple un rapport d’épreuve complète d’une installation de générateurs établi d’après le code qu’il propose.
- Kammerer, Ingénieur en chef de l’Association alsacienne de Propriétaires d’Ap pareils à Vapeur. Règles à adopter dans les essais de générateur de vapeur. — M. Kammerer après avoir fait l’historique des tentatives de réglementation des essais, et avoir examiné les diverses questions qui se posent au cours des essais de générateurs de vapeur, arrive aux conclusions suivantes :
- Il est difficile de formuler des règles précises et détaillées sur la manière d’exécuter les essais de vaporisation et d’en présenter les résultats. La variété des buts que l’on se propose et les circonstances diverses dans lesquelles les générateurs travaillent dans l’industrie, ne permettent de prescrire ni méthodes particulières, ni une durée déterminée. Il faut, au contraire, laisser à l’ingénieur qui établit le programme et dirige un tel essai, une certaine liberté, qui doit avoir, cela va de soi, comme corollaire indispensable, une grande expérience des essais et une connaissance approfondie de la technique des chaudières. Toutefois, à côté de cette latitude,
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- il est utile, sinon nécessaire, pour assurer aux essais une exactitude suffisante et rendre leurs résultats comparables et profitables, de faire un certain nombre de recommandations et de conventions. Pour ces dernières M. Kammerer fait les propositions suivantes :
- 1° Tendre à substituer à l’essai en régime constant, qui est de plus en plus difficile à réaliser, l’essai en régime périodique et prévoir ce régime dans les contrats ;
- 20 Adopter comme vapeur de comparaison une vapeur qui exige pour sa production 640 calories par kilogramme;
- 3’ S’entendre le plus tôt possible sur des formules et tables de vapeur et, en attendant, prendre pour la vapeur saturée,
- = 1108 + 0,3110
- et comme chaleur spécifique moyenne de la vapeur surchauffée des valeurs comprises entre 0,48 et 0.55 suivant la pression ;
- 4° Adopter pour le calcul du rendement exclusivement le pouvoir calorifique supérieur ;
- 5° Etablir pour chaque essai un bilan de chaleur aussi complet que possible et ne pas publier de procès-verbal d'essai sans ce bilan et sans donner tous les renseignements utiles pour pouvoir apprécier les résultats.
- Le bilan pourra par exemple être donné de la manière suivante, avec une colonne en calories et l’autre en centièmes de la chaleur disponible :
- Bilan de chaleur d'un kilouuamme de combustible.
- CALORIES 1>. 100.
- C a) dans la chaudière.......................
- Chaleur utilisée j b) dans le surchaufTeur....................
- f c) dans le réchaulleur d'eau...............
- Total..........................................
- ici) par imbnilés solides (dans les cendres el
- mâchefers)............................
- b) par chaleur latente de vaporisation de la
- vapeur dans les gaz ..................
- c) par chaleur sensible dans les gaz humides.
- d) par imbrùlés gazeux et suies............
- e) par rayonnement et convection (évaluées) .
- f) pertes non déterminées et erreurs pour balance (par différence)....................
- Chaleur totale disponible = pouvoir calorifique supérieur
- P. 100de lachaleur utilisée.
- Consommations
- auxiliaires.
- Vapeur (soufll., etc.)......y
- Énergie mécanique ou élec- i trique......................!
- Total . . . . I
- Rendement brut.......................................p. 100.
- Rendement net (consommations auxiliaires déduites)...p. 100.
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- Pierre Appell et Charles de la Condamine, ingénieur de l'Office central de Chauffe. Règles à adopter pour les essais de gazogènes sans récupération de sous-produits. — Les seules règles qui aient été publiées pour les essais de gazogènes sont celles adoptées en 1914 par le « Verein deutcher Eisenhüttenleute ». L’Office central de Chauffe a estimé qu’elles devaient être simplifiées en certains points, complétées en d’autres. MM. Appell et de la Condamine donnent le cadre d’un procès-verbal d’essai effectué suivant les règles finalement adoptées par l’Office central de Chauffe. Ils estiment qu’après que toutes les mesures faites ont été indiquées, il faut reproduire dans le procès-verbal le bilan thermique de l’appareil, établi suivant un modèle analogue au suivant :
- Bilan thermique du gazogène.
- Calories reçues. Calories dépensées.
- Pouvoir calorifique supérieur du combustible.........
- Calories apportées par la vapeur, et le cas échéant, par
- l’air.............................................
- Calories perdues par les imbrùlés....................
- Chaleur latente des gaz..............................
- Chaleur sensible des gaz.............................
- Pertes diverses (rayonnement, conductibilité) déterminées par différence......................................
- Smal, secrétaire rapporteur de la Commission des Economies de Combustible de l’Association belge de Standardisation. D'un poste nouveau du bilan thermique. — M. Smal attire l’attention sur la nécessité de faire figurer dans les bilans thermiques la différence des quantités de chaleur accumulées dans les maçonneries ou tôles de l’appareil au début et à la fin de l’essai. Il montre comment on peut se rendre compte de l’ordre de grandeur et du signe de cette différence.
- Discussion des règles a adopter dans les essais. Vœu.
- Les règles à adopter dans les essais ont donné lieu à une discussion assez longue. Plusieurs congressistes auraient désiré que le Congrès arrêtât des règles précises pour les essais, particulièrement en ce qui concerne les générateurs de vapeur. La majorité a cependant estimé qu’il valait mieux se borner à des recommandations d’ordre général, la complexité et la diversité des cas rendant impossible l’observation de règles immuables.
- Le vœu suivant a été émis :
- Le Congrès du Chauffage industriel, considérant que seules des mesures fréquentes et précises peuvent faire réaliser des progrès dans la construction et la conduite des appareils de chauffage industriel, recommande que la plus grande précision possible soit apportée dans les essais de ces appareils, ainsi que dans les analyses de combustibles;
- que les procès-verbaux d'essais publiés contiennent tous les renseignements nécessaires à leur in’erprélation;
- que plus particulièrement, le bilan thermique détaillé cl complet soit toujours donné, <jue les procès-verbaux d'essais de combustibles présentant les résultats analytiques obtenus au laboratoire et le pouvoir calorifique sur combustible brut, indiquent également les résultats fournis par le calcul sur combustibles purs (abstraction faite des cendres et de l'humidité).
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- Résultats d’expériences sur les combustibles et les foyers.
- Un des résultats les plus utiles du Congrès aura été d’amener les ingénieurs qui ont, ces dernières années, procédé à des essais méthodiques d’appareilsdechauffage, à les publier. Cette publication a non seulement l'avantage de faire connaître les conclusions fort intéressantes, auxquelles ont conduit les essais effectués, mais encore de mettre à la disposition des ingénieurs qui entreprendront à l’avenir des essais analogues, des exemples de nature à leur faciliter la conduite des expériences et l’interprétation des résultats.
- Nous ne pouvons dans notre résumé qu’indiquer la nature des essais et les conclusions qui en résultent : on trouvera dans les comptes rendus complets publiés par Chaleur et Industrie les tableaux complets des observations faites, avec tous diagrammes et dessins utiles.
- Ces essais ont été répartis en quatre groupes : générateurs de vapeur, gazogènes, fours métallurgiques, fours céramiques et de verrerie.
- VI. — Résultats d’expériences sur les combustibles et les foyers.
- A. — Générateurs de vapeur. —Delorme, ingénieur principal à l'Office central de Chauffe. Emploi de charbons contenant une forte proportion de cendres très fusibles pour la production de la vapeur. — M. Delorme rend compte d’essais entrepris par l’Office central de Chaiiffe, à la demande de la Direction des Mines, pour montrer aux industriels le parti qu’on pouvait tirer des charbons cendreux de l’Ailier. Chaque essai a consisté à brûler successivement, sous une même chaudière, un charbon cendreux (26 à 36 p. 100 de cendres), puis un charbon de qualité normale. Le bilan thermique de la chaudière a été établi dans chaque cas et permet non seulement de constater la différence des rendements, mais de voir à quelles variations de perte elle est due.
- H résulte des essais effectués que des charbons contenant une forte proportion de cendres très fusibles (point de fusion 1 200°) comme les charbons des bassins de Bert et de l’Aumance peuvent être employés dans des conditions très acceptables à la production de la vapeur.
- Les résultats seront satisfaisants si la combustion est effectuée sur des grilles soufflées; ils seront meilleurs avec des grilles mécaniques qu’avec des grilles à main, sauf dans le cas où ces dernières sont peu poussées. Sur les grilles à main en effet, les charbons très cendreux nécessitent des décrassages fréquents, d’où parfois des difficultés à maintenir la pression.
- Le rendement obtenu avec les charbons contenant une forte proportion de cendres très fusibles est dans tous les cas inférieur à celui obtenu avec des charbons moins cendreux et à cendres moins fusibles. La principale cause de diminution de rendement réside dans les fortes pertes par imbrûlés dans les mâchefers. Les cendres fondues enrobent du carbone non brûlé, qui se trouve isolé de l’air comburant et est entraîné au cendrier. La perte ainsi amenée est d'autant plus forte que les morceaux de charbon sont plus gros; aussi, contrairement à ce qui a lieu généralement, les résultats sont-ils meilleurs avec les menus qu’avec les braisettes.
- David Brownlie. U économie de combustible par V emploi de méthodes plus efficaces pour la production de la vapeur. — M. Brownlie a travaillé depuis 1908, comme
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- conseil et spécialiste de la chauffe, à l’examen scientifique complet de la marche de 400 installations de chaudières en Grande-Bretagne, représentant 41 industries différentes. Le total de ces 400 épreuves donne une moyenne arithmétique exacte de 08 p. 100 d’utilisation nette dans les chaudières, économiseurs et surchauffeurs compris, après déduction de la vapeur utilisée comme auxiliaire pour la vaporisation.
- Si l’on examine les résultats de ces centaines d’usines à ce point de vue. un des faits les plus surprenants est l’énorme variation dans les résultats obtenus: c'est une preuve frappante que les méthodes généralement employées sont arriérées. On peut partager ces 400 usines en groupes :
- NUMERO DGR I) U E ne groupe i irm.L'ATIlIN' NCI TK ('Chaudières. économiseurs et suivliaulfeurs après déduction do !a vapeur auxiliaire.) NOMBRE D'USINES DU G ROULE
- i NO |>. 1 OU et au-dessus ±
- ± 7a à NI) p. 100 9
- 3 70 à 75 — 17
- 05 à 70 — 58
- 00 a 05 — 00
- 6 55 à 00 — 90
- 7 50 à 55 — 80
- s Au-dessous tie 50 p. 1 <>0 09
- M. Brownlie conclut de ces résultats qu'il y a des économies énormes à réaliser; il estime en effet que l’on peut, en adoptant des méthodes facilement applicables pour le contrôle des générateurs, obtenir une utilisation moyenne de 7b p. 100. Avec une attention très grande, des méthodes très perfectionnées, et dans des conditions favorables, on peut arriver à des rendements de 7b à 82,b p. 100.
- Le regrettable état de choses actuel (qui est sensiblement le même dans tous les pays) est dù d’une part aux dispositions défectueuses des installations, d’autre part au défaut de contrôle scientifique et méthodique.
- Le type de la chaudière n’a pas une très grande importance : cependant les chaudières tubulaires ont en général un meilleur rendement que les chaudières cylindriques.
- Le mode d'alimentation des feux à la main ou mécanique n’a pas d’influence sur le rendement. M. Brownlie a même trouvé un rendement moyen plus fort pour les chaudières chauffées à la main.
- Le tirage est presque partout trop faible.
- L’usage des économiseurs et des surchauffeurs est loin d’ètre suffisant.
- La quantité de vapeur ou de force motrice employée comme auxiliaire pour la vaporisation est beaucoup trop grande.
- Les enveloppes des chaudières et conduites de vapeur sont défectueuses.
- Les mélho-tes scientifiques de contrôle ne sont pas appliquées. Les compteurs d’eau, compteurs de charbon, analyseurs de gaz sont indispensables.
- Enfin les chauffeurs devraient être d’habiles ouvriers et non d’ignorants pelleteurs de charbon ; il faut les payer et les traiter en conséquence.
- Frédéric Smal, secrétaire rapporteur de la Commission des Economies de Combustible de l’Association belge de Standardisation. Conduite du chauffage direct sur
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- grilles. — M. Smal expose les principes essentiels de la méthode préconisée par l’Association belge de Standardisation pour la conduite des foyers à grilles. Une très grande importance est attachée aux essais ayant pour but de déterminer rapidement l’épaisseur à adopter pour les feux.
- Cette méthode a été appliquée lors du concours de chauffeurs qui a eu lieu en juin 1922 aux usines de Grivegnée. Elle a donné d’excellents résultats.
- M. de la Condamine, directeur du Service des Essais à l’Office central de Chauffe. Essais effectués sur des locomotives de la compagnie des chemins de fer de VEst entre Chaumont et Belfort. — Le but de ces essais était de comparer les rendements de trois machines de modèles différents. L’analyse des fumées et la mesure de leur température ont été faites en marche à très fréquents intervalles. Le bilan thermique de la chaudière a été établi. Voici les bilans trouvés pour les trois machines d’après les résultats moyens :
- Perdu dans les escarbilles 1,8 1.5 1,26
- Perdu dans les mâchefers 1,1 1,2 1,08
- Perdu dans les cendres M 0,2 0,21
- Entraîné par les fumées : Chaleur sensible 10,8 13,0 10,77
- Chaleur latente 12,5 11,1 13,02
- Vaporisation de l’humidité 1,1 1,2 0,91
- Production de la vapeur 61,4 61,4 63,05
- SurchaulTe 7,0 6,6 6,00
- Rayonnement 3,9 3,S 3,70
- Total disponible..................... 100,7 100,0 100,00
- Rendement........................... 08,4 68,0 69,05
- Leflot. Note sur la chauffe des locomotives au « fuel oil » sur les réseaux français. — M. Leflot résume les résultats obtenus au cours des essais de chauffe de locomotives au « fuel oil » qui furent entrepris en 1919 par les divers réseaux à la demande du Ministère des Travaux publics.
- Dans l’ensemble, les résultats techniques obtenus sur les réseaux français ont été satisfaisants. Us ont fait ressortir d’une façon indiscutable les avantages suivants de la chauffe au mazout par rapport à la chauffe au charbon :
- Gain de temps pour la mise en pression des locomotives;
- Augmentation de la puissance des locomotives par suite de la possibilité d'augmenter dans une très large mesure la production de vapeur d’une chaudière déterminée;
- Fumivorité presque absolue sous réserve d’une conduite convenable de la chauffe ;
- Facilité de manutention, réduction de l’encombrement et du poids du combustible, suppression des résidus tels que mâchefers, cendres, fraisil de boîte à fumée;
- Très grande réduction de la fatigue imposée au chauffeur, d’où possibilité de chauffer avec le même personnel des machines beaucoup plus puissantes que les machines actuelles.
- D’autre part, il n’a pas été constaté que l’emploi du « fuel oil » occasionne une usure des foyers plus rapide que l’emploi du charbon, à condition que les précautions nécessaires pour éviter les refroidissements et les réchauffages brusques aient été prises.
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- Malheureusement, les avantages économiques de la chauffe au mazout sont loin d’être aussi nets et aussi certains.
- En ne tenant compte que des consommations de combustible, on peut admettre que l’équivalence économique des deux systèmes de chauffe serait obtenue pour un
- rapport des prix à l’unité de poids, ïytaz!3lï^ =1,7 environ.
- r charbon
- Il n’y a pas lieu de tenir compte des avantages accessoires procurés par la chauffe au « fuel oil » (principalement l’économie de main-d’œuvre dans les dépôts), car ils compenseraient à peine les frais d’amortissement des dépenses considérables qu’entraîneraient l’équipement d’un grand nombre de machines et les installations fixes correspondantes.
- De plus, même en tenant compte de ce que les tonnages de mazout transportés seraient plus faibles que leurs équivalents en charbon, le transport de ce produit serait au moins aussi onéreux que celui du charbon, car il faut tenir compte, d’une part, de ce que le poids mort des wagons-réservoirs rapporté au tonnage utile est plus élevé que celui des wagons à houille, d’autre part de ce que ces wagons réservoirs doivent obligatoirement effectuer à vide le voyage de retour.
- Or, les prix du mazout et du charbon en France sont essentiellement variables avec le temps, le lieu d’emploi et la provenance, et les moyennes de ces prix pour les grands réseaux restent, pour le moment, dans un rapport trop voisin du rapport d’équivalence pour qu’il y ait un intérêt indiscutable à étendre l’emploi du combustible liquide sur les locomotives.
- Enfin, étant donné que la production nationale du mazout est pratiquement nulle, il est impossible de faire jouer dans la fixation des cours du mazout un facteur analogue à celui que donne la production nationale du charbon. La France reste donc pour le mazout complètement tributaire de l'étranger sans possibilité d’influer d’une façon suffisante sur la fixation des prix.
- Pillard. Au sujet du chauffage mixte des chaudières et des fours pour l'utilisation des combustibles très inférieurs. — M. Pillard estime que, par la combustion simultanée dans un même foyer de deux combustibles de richesse différente et de teneur en matières volatiles différentes (mazout et gadoue, mazout et scories, etc.), il est parfaitement possible :
- 1° D'améliorer la combustion des deux combustibles employés simultanément.
- 2° De permettre la bonne combustion de combustibles très inférieurs, contenant beaucoup d’humidité ou peu de matières volatiles.
- 3° D’augmenter considérablement l'élasticité des générateurs et d’améliorer la fumivorité.
- M. Pillard justifie cette opinion par des considérations théoriques et des résultats d’essais.
- Desboeuf, mécanicien principal de la Marine, professeur à l’Ecole de Chauffage industriel. Essais effectués sur une chaudière à bord du cargo Clauaius Magnin.
- Delorme, ingénieur à l’Office central de Chauffe. Etude de l'efficacité de Vinsufflation de jets de vapeur au-dessus d’une grille pour supprimer les fumées. —-M. Delorme a effectué des essais comparatifs sur une chaudière munie d’un appareil fumivore, avec injecteurs en fonction et injecteurs arrêtés.
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- CONGRÈS DU CHAUFFAGE INDUSTRIEL. — DÉCEMBRE 1923.
- Dans le cas étudié, l'emploi intermittent de jets de vapeur a fait disparaître presque complètement les fumées.
- Il a produit, en outre, une amélioration de la combustion, par suite de laquelle la production de vapeur (y compris la vapeur envoyée aux comburateurs) par kilogramme de combustible, a été très sensiblement augmentée.
- Il semble, sans qu’une mesure précise ait été faite à ce sujet, que l’augmentation de la quantité de vapeur produite a été supérieure à la quantité de vapeur consommée par les jets. Il en résulterait donc finalement, dans le cas envisagé, une économie de combustible pour l’usine.
- On peut donc conclure qu’en insufflant de la vapeur avec des appareils parfaitement réglés, et pendant le temps strictement nécessaire à la suppression des fumées après chaque charge, on peut réaliser une légère économie de combustible. 11 importe toutefois d'attirer l’attention sur les dangers que pourrait présenter l’emploi abusif de ce système : un mauvais réglage des appareils ou leur emploi pendant un temps exagéré, amènerait facilement une perte de vapeur supérieure à l’économie résultant de l’amélioration, d’ailleurs indéniable, du rendement de la chaudière.
- Barré, chef du Service des appareils tNvapeur aux Mines domaniales françaises de la Sarre. Note sur les améliorations obtenues dans le service d<js chaufferies des mines de la Sarre.
- Delorme, ingénieur à l’Office central de Chauffe. Essai de vaporisation effectué sur une chaudière munie d'un dispositif de tirage équilibré.
- Vil. — Résultats d’expériences sur les combustibles et les foyers.
- B. Gazogènes.
- Vaudeville, Ingénieur en Chef des Mines. Utilisation des déchets de mines et des mauvais combustibles.
- Plusieurs compagnies minières du bassin de la Loire ont, dans ces dernières années, mis en service des installations destinées à tirer parti de combustibles cendreux ou même de véritables déchets de triage. Ce sont, par ordre de dates :
- Les houillères de Montramberl et de la Béraudière, avec les fours à coke et gazogènes de Montrambert;
- Les Mines de la Loire, avec la Centrale électrique de Basse-Ville.
- Les Houillères de Saint-Etienne, avec le gazogène à fusion de cendres de Méons.
- A Montrambert, on se propose d’utiliser des combustibles dits « crus », c’est-à-dire des mixtes de triage ou de lavage, où le charbon et le stérile sont pratiquement inséparables; il s’agit d’ailleurs de houille riche en matières volatiles et coké-fiant bien, ce qui en rend difficile le passage direct au gazogène; la solution adoptée consiste à carboniser les crus, pour obtenir des sous-produits et du coke à 50 p. 100 de cendres qu’on brûle dans un gazogène; le gaz pauvre peut donner lieu à une nouvelle récupération de produits ammoniacaux avant d’être utilisé dans un moteur à combustion interne.
- A Méons, les schistes de triage à 50-80 p. 100 de cendres sont passés dans un gazogène soufflé au vent chaud (pour réaliser la combustion directe du carbone à
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- l’état d’oxyde de carbone), avec les additions nécessaires pour obtenir la fusion des cendres; on obtient du gaz pauvre, du laitier propre à la fabrication du ciment et accessoirement de la fonte siliceuse; la houille dont proviennent les schistes de triage est ici du charbon demi-gras, peu collant.
- Quanta la centrale de Basse-Ville, elle ne nécessite aucune explication spéciale, le combustible y étant brûlé dans les conditions habituelles sur des grilles mécaniques soufflées.
- Le but de la communication de M. Vaudeville n’est pas de décrire dans le détail les trois installations étudiées, ni même de discuter la valeur des principes très différents qui ont guidé leurs auteurs, mais seulement de rechercher les résultats obtenus au point de vue économique, et notamment la valeur à laquelle la balance des recettes et des frais d’exploitation fait ressortir le combustible utilisé.
- Les chiffres donnés correspondent à une marche industrielle et sont extraits de documents comptables.
- M. Vaudeville arrive aux conclusions suivantes ;
- 1° Lorsque, comme à Montrambert, on carbonise des charbons très cendreux, les frais de l’opération ne sont pas couverts par la vente des sous-produits; en second lieu, le coke obtenu ne peut être utilisé que dans un gazogène, constituant un appareil d’installation très coûteuse eu égard à son débit (12 t par jour pour chacun des gazogènes de Montrambert); enfin le gaz pauvre est lui-même brûlé dans un appareil qui, s’il possède un meilleur rendement thermodynamique que la machine à vapeur, lui est inférieur au point de vue des dépenses d’établissement et d’entretien.
- 2° Dans une centrale thermique, on peut obtenir de bons résultats par l’emploi de combustibles médiocres. C’est le cas à la centrale de Basses-Villes où on utilise un mélange de lavés 3 à 30 ou oo p. 100 de cendres avec 8 à 15 p. 100 de poussier de coke.
- 3° Le procédé d’utilisation des schistes réalisé à Méons est nettement rémunérateur : il permet, non seulement d’en extraire un combustible dont on ne voit guère, dans l’état actuel du chauffage industriel, d’autre moyen de tirer parti, mais encore de transformer en produit marchand, fonte et ciment, le stérile qu'on se contente habituellement d’éliminer.
- M. Vaudeville ajoute que les résultats auxquels il est arrivé pour la valeur des combustibles ou des déchets de triage utilisés dans chacune des trois solutions ne doivent pas être considérés comme fournissant en quelque sorte la mesure de l’intérêt qu’elles présentent.
- Victor Sepulciire. Le gazogène à fusion de cendres. —• M. Sepulchre décrit les gazogènes à fusion de cendres réalisés par Ebelmen, par lui-même, et par Fichet et Heurtey, et en indique le fonctionnement. Les avantages du gazogène à fusion de cendres sont, à son avis, les suivants :
- Puissance de production, infiniment supérieure pour les gazogènes de ce type, à celle de tous les autres appareils pour une même section de travail (surface de la grille ou du cercle aux tuyères).
- Possibilité de faire varier dans les plus larges limites cette puissance de production, non seulement avec les sections de travail, mais aussi avec les volumes d’air soufflé.
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- D’où économie de frais de premier établissement et de main-d'œuvre de service ;
- Facilité de faire varier, et même de suspendre temporairement suivant les besoins, la nuit par exemple, le fonctionnement d’un appareil en prenant soin simplement de boucher hermétiquement les tuyères comme on le fait dans les hauts fourneaux ;
- Production de gaz très réguliers et à très faible teneur de CO2 grâce à la haute température de combustion obtenue;
- Possibilité de récupérer facilement les sous-produits de toute espèce.
- De la Condamine, directeur du Service des Essais à l’Office central de Chauffe. Considérations sur la conduite des fours métallurgiques et des gazogènes. — M. de la Condamine, au cours des très nombreux essais qu’il a effectués, a constaté l'importance très grande pour la bonne marche des fours et gazogènes de quelques phénomènes qui sont parfois perdus de vue. Sa communication a pour but d'attirer l’attention sur eux.
- Pour les fours, il importe tout d’abord d’éviter les rentrées d'air. L’air extérieur pénètre à travers les parois, mais aussi et surtout par les portes du four, que celles-ci soient ouvertes ou fermées.
- Un four doit pouvoir marcher presque aussi bien avec les portes entr’ouvertes que fermées. Le travail nécessite, en effet, que les portes soient au moins en partie ouvertes pendant la moitié ou même les trois quarts du temps.
- Il est donc tout à fait illusoire d’examiner un four quand ses portes sont fermées, on obtiendrait ainsi des résultats qui ne correspondraient pas à la réalité.
- D’autre part, les rentrées d’air dans le four sont toujours nuisibles, à tel point que, si elles étaient excessives, il serait impossible d'obtenir la température que l’on a en vue.
- L’influence d’une rentrée d’air est surtout néfaste quand la température à obtenir est élevée, comme dans le cas d’un four Martin, par exemple. Si la température de régime est relativement basse, l’inconvénient est moindre. Il se traduit seulement par une consommation plus élevée de combustible.
- Il n’existe qu’un moyen de réduire les rentrées d’air au minimum, c’est de s'arranger de façon que le laboratoire du four soit en surpression.
- On ne peut que réduire les rentrées d’air et non pas les supprimer parce que, en pratique, pour les supprimer, il faudrait que le four fût en surpression depuis la sole jusqu’à la clef de voûte. Or, les gaz chauds qui se trouvent à l'intérieur du four étant plus légers que l'air extérieur, on se trouve presque toujours en surpression à la voûte par rapport à l’atmosphère extérieure au même niveau, et en dépression à la sole. Ce fait peut être vérifié expérimentalement : il est, en effet, facile de constater, dans bien des cas, que des rentrées d’air se produisent dans un four par les ouvertures pratiquées à la hauteur de la sole, tandis que des flammes sortent par des ouvertures pratiquées à hauteur de la voûte. Il y a un point où la dépression est nulle. Il y a intérêt à ce que ce point soit aussi près que possible de la sole. M. de la Condamine expose les divers procédés qui permettent d’obtenir ce résultat.
- M. de la Condamine attire ensuite l’attention sur l’importance de l'allure du four. Pour réaliser des économies de combustible, il faut, bien entendu, régler au mieux chaque appareil de chauffage et pour cela s’approcher le plus possible de la
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- I.U CONGRUS DU CIIAUUUACU INDUSTRIEL ( PARIS, 7-10 JUIN 1023). 1207
- combustion complète sans excès d'air, mais il ne faut pas oublier que le rendement du four dépend en grande partie de son allure et de son coefficient d'utilisation.
- On conçoit, en effet, que, si on brûle un poids très faible de charbon par heure, le métal mettra très longtemps pour se réchauffer, le rendement sera faible parce qu’une grande partie des calories seront dissipées par rayonnement.
- Si on augmente la dépense horaire de combustible, le rayonnement horaire va croître mais les calories perdues par rayonnement et par kilogramme de charbon vont décroître de sorte que le rendement va d’abord croître, puis passer par un maximum et décroître enfin parce que les calories perdues à la cheminée vont finir par devenir prépondérantes.
- 11 est donc nécessaire, lorsqu’on établit le bilan thermique d’un four, de ne pas se contenter de déterminer la perte à la cheminée. Cette perte est, en effet, du même ordre de grandeur que le rayonnement et comme ce dernier est, en général, supérieur au rendement, si on le néglige, on ne peut avoir une idée, même approximative, du rendement du four.
- Pour le réglage des gazogènes. un des points importants est la température. On entend souvent affirmer que, plus la température d’un gazogène est élevée, meilleur est le gaz.
- Cette affirmation est tirée des résultats obtenus par M. Boudouard qui a fait des essais sur les équilibres chimiques à 650°, 800° et 925°. Ces essais ont été faits avec du charbon de bois ou du coke.
- Les résultats obtenus ont été les suivants :
- Température. CO2 p. 100. CO p. 100
- 650"................. 61 30
- SUIT.................. 7 03
- 020".................. 4 06
- On voit donc que la proportion d’oxyde de carbone croît avec la température, mais les conditions dans lesquelles ces essais ont été faits ne sont pas celles de la pratique où le temps de contact est de l’ordre de quelques fractions de seconde.
- De plus, les essais de Boudouard ont porté sur des combustibles ne contenant pas de matières volatiles et ils ne nous permettent pas de prévoir ce qui se passera dans un gazogène consommant du charbon.
- M. de la Condamine rend compte d’une série d’essais où l’on a fait varier la température de marche du gazogène. Il cite plusieurs cas dans lesquels la teneur en CO2 du gaz augmente avec la température, ce qui entraîne une diminution du pouvoir calorifique. Les conclusions de cette étude sont les suivantes :
- Dans le cas des gazogènes à la houille, une température supérieure à 700 ou 750° est toujours nuisible.
- Dans le cas des gazogènes au coke, une température élevée n’est pas un critérium de bonne marche, mais si le gazogène est bien piqué et si la hauteur de coke est suffisante, le gaz sera de meilleure qualité s’il est produit en allure chaude.
- L’idéal serait donc, lorsqu’on veut gazéifier une houille, de faire l’opération en deux temps :
- 1° Distillation du gaz à température relativement basse;
- 2° Gazéification du coke à température élevée.
- Temps nécessaire pour atteindre l’équilibre.
- 12 heures.
- 1 heure à 2 heures et demie. 9 heures.
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- CONGRÈS DU CHAUFFAGE INDUSTRIEL.
- DÉCEMBRE 1923.
- Ces conditions sont réalisées dans le ga/.ogcne Sepulchre dont il a été question dans la communication précédente.
- Philipon. Le gazogène à fusion des cendres soufflé au vent chaud et ses rapports avec le haut fourneau et le cubilot de fonderie.
- Dans les gazogènes à fusion des cendres soufflés au vent réchauffé à haute température (600 à 800°), on obtient comme sous-produits de la fabrication du gaz, des laitiers à ciment et de la fonte siliceuse. La température atteinte dans la région des tuyères est de l’ordre de 2.000°; la fonte obtenue résulte de la réduction directe de l’oxyde de fer contenu dans les cendres des combustibles traités
- Il existe une différence profonde à ce point de vue entre le haut fourneau et le gazogène à fusion des cendres soufflé au vent chaud.
- Dans le haut fourneau, appareil de grande capacité, les charges descendent lentement. Dans un fourneau de 250 t par exemple, les charges mettent de 25 à 30 heures pour arriver aux tuyères.
- C’est au cours de ce trajet que les réactions de réduction de Fe2(P et Fe:!Ol pour FeO et Fe se produisent par contact prolongé des oxydes et de CO.
- La réduction s’achève dans l’ouvrage où se produit alors la carburation du métal qui donne la fonte.
- Celte réduction par CO a pour conséquence l'enrichissement des gaz en CO2 et
- la
- marche de l’appareil est d’autant plus économique que le rapport
- CO
- CO1
- dans les
- gaz du gueulard est plus faible.
- Le gazogène à fusion des cendres soufflé au vent chaud, tel qu’il a été conçu et réalisé à Saint-Etienne, est caractérisé par son profil cylindrique et par la rapidité de fusion des combustibles traités.
- Avec une descente aussi rapide, les accrochages dans cet appareil deviennent chose impossible.
- La cokéfaction, qui conduirait à la prise en masse des charges, n’a pas le temps de se produire; les gâteaux de coke qui pourraient se former sont aussitôt disloqués.
- Les charges introduites dans le gazogène mettent quelques heures seulement pour arriver aux tuyères; il s’ensuit que seule est possible la réduction directe par le carbone dans l’ouvrage du gazogène.
- L’oxyde de fer chargé dans le haut de l’appareil se comporte très différemment suivant qu’il se trouve dans les cendres du combustible ou qu’il est ajouté à part sous forme de minerai.
- Dans le premier cas, la réduction directe a lieu parce que l’oxyde de fer des cendres se trouve dans l’ouvrage en contact intime avec le carbone incandescent.
- Dans le second cas, l’oxyde de fer ajouté aux charges, sous forme de minerai par exemple, chemine parallèlement au combustible et fond rapidement en traversant la zone de fusion ; il se rassemble dans le creuset sans avoir subi la réduction complète.
- M. Philipon a eu l’occasion de mettre très nettement ces phénomènes en évidence avec le gazogène soufflé au vent chaud de la Société des Houillères de Saint-Étienne. Il rend compte de ses essais et arrive aux conclusions suivantes :
- Le gazogène à fusion des cendres soufflé au vent chaud est un appareil susceptible de traiter des quantités importantes de déchets de fonte pour les transformer, sans dépense de colories en produits industriels intéressants.
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- LE CONGRÈS DE CHAUFFAGE INDUSTRIEL (PARIS, 7-10 JUIN 1923). 1209
- Les fontes ainsi obtenues se classeront parmi les fontes les plus siliceuses données par les hauts fourneaux.
- On peut môme concevoir, dans une fonderie, un gazogène marchant d’une façon continue pour donner le gaz nécessaire aux divers services de l’usine, les charges de charbons cendreux recevant une addition systématique de fonte.
- La coulée du métal s’effectuerait régulièrement dans un mélangeur chauffé par une fraction du gaz, produit qui alimenterait lui-même à intervalles déterminés
- I atelier de moulage.
- Le gazogène utilisant le charbon au lieu du coke pour les fonderies de seconde fusion est ainsi susceptible de réduire dans une certaine mesure, la consommation du coke métallurgique actuellement employé dans les cubilots.
- Cousin, Gazogènes soufflés. — M. Cousin examine successivement le soufflage à l’air sec par ventilateur, le soufflage à la vapeur par un injecteur type Koerling, et le soufflage avec évents noyés (procédé Cousin). 11 montre les avantages de ce dernier système.
- Dans la discussion qui a suivi la communication de M. Cousin, M. Damour a développé l’idée qu’il valait mieux injecter de la vapeur dans le gazogène : on est ainsi plus maître de la qualité du gaz, et on dispose d’un excellent moyen de lutter contre les aggloméralions de mâchefers.
- VIII. — Résultats d’expériences sur les combustibles et les foyers. C. Fours métallurgiques.
- Maurice Derclaye, ingénieur en chef de la division hauts fourneaux de la Société Ougrée-Marihaye. Détermination du rendement des appareils cowpers d'un haut fourneau munis de brûleurs rotatifs IGickivorth. — M. Derclaye a effectué des essais très complets pour se rendre compte de l'efficacité des brûleurs Eickworth.
- II en donne un procès-verbal détaillé, avec reproduction des diagrammes des appareils enregistreurs. Les conclusions auxquelles il arrive sont les suivantes :
- La qualité du brûleur rotatif est d’assurer automatiquement une combustion complète dans de larges limites de variations du débit gazeux.
- Reste à savoir si cette qualité, évidemment précieuse, est bien indispensable à la bonne marche des cowpers.
- Des essais ultérieurs exécutés sur des cowpers pourvus de brûleurs ordinaires ont donné des résultats tout aussi satisfaisants au point de vue combustion, à la condition toutefois d’avoir un service organisé pour le contrôle de la combustion.
- L’avantage du brûleur rotatif est d’échapper à cette sujétion du contrôle.
- Ce résultat est compréhensible si l’on veut bien se rappeler que, de par sa construction, l’appareil Cowper est pourvu d’un énorme puits de combustion de 25 à 30 m de hauteur, dans lequel, à défaut d'une combustion complète immédiate à la sortie du brûleur, cette combustion a tout le temps de s'achever avant que la flamme ne vienne s’épanouir dans les empilages pour y effectuer les échanges calorifiques.
- La conception du cowper sous sa forme actuelle, est déjà fort ancienne; elle répond entièrement aux exigences des lois sur la circulation des fluides chauds ou froids et par la présence du puits de combustion supplée presque entièrement aux défauts des brûleurs primitifs dont ces appareils sont généralement pourvus.
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- Le brûleur rotatif, de conception récente, ne pourrait s’appliquer efficacement qu’en remaniant l’ancienne disposition des appareils à chauffer lèvent, parce que le puits, dont le rôle était de suppléer à l’imperfection des anciens brûleurs, n’a plus de raison d’être par l’emploi du brûleur rotatif.
- 11 faudrait moderniser le cowper par suppression du puits devenu inutile : le eowper moderne serait constitué par un empilage couvrant toute la section utile, et le brûleur serait installé sur la coupole.
- Il en résulterait un avantage énorme : la surface de chauffe serait augmentée de un quart au moins pour le même encombrement et l’efficacité en serait accrue d’autant.
- Le seul inconvénient, et il est assez grave, serait de répartir au gueulard toutes les installations d’alimentation en gaz des cowpers, rendant ainsi la surveillance très difficile, les gazeurs opérant à un étage très éloigné de celui des fondeurs.
- Le développement des tuyauteries à gaz et à vent chaud serait considérablement accru, mais d’autre part on pourrait diminuer le nombre des cowpers.
- Dans ces conditions, il est préférable d’avoir recours au procédé Pfaser qui résout entièrement le problème.
- M. Derclaye croit cependant que, dans l’avenir, il y aura intérêt à remplacer le brûleur Pfaser par le brûleur Eickworth.
- Les qualités du brûleur Eickworth n'en sont pas moins précieuses et ces qualités peuvent être efficacement utilisées aux chaudières dont le circuit des fumées répond entièrement aux exigences du brûleur rotatif. On réalise en effet dans les chaudières ce que produit l’Eickworth : une flamme chaude et courte.
- Appell et de la Condamine, ingénieurs à l’Office central de Chauffe. Essais d’un four à haut rendement, type Revergen, chauffé au gaz de ville. — Le four Revergen est un four muni de deux chambres de récupération sur l’air seulement. Il peut être chauffé soit au gaz riche, soit au gaz pauvre, soit à l’huile lourde. Le four examiné par MM. Appell et de la Condamine était chauffé au gaz de ville.
- Deux séries d’essais ont été effectuées à quelques jours d’intervalle. Les indications données par le premier essai ont été utilisées pour améliorer le réglage et obtenir un meilleur rendement.
- Les bilans obtenus sont reproduits ci-dessous :
- 1er ESSAI 2e ESSAI
- Calories disponibles dans le gaz 100,0 100,0
- Calories utilisées au réchauffage 40,1 48,7
- Calories entraînées dans les fumées 4, i 3,9
- Calories perdues par rayonnement, par non-
- condensation de la vapeur d’eau des fumées,
- pertes diverses S 5,5 47,4
- . 100,0 100,0 100,0 100,0
- Le point le plus remarquable de ces bilans est le peu d’importance des pertes à la cheminée. La récupération se fait très bien, la température des fumées oscille de 70 à 110° avec une température extérieure de 25°.
- Il ressort de ces résultats que ce four, même lorsqu’il n’est pas très bien réglé, a
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- LU CONGRÈS DU CHAUFFAGE INDUSTRIEL (PARIS, 7-10 JUIN 1923). 1211
- un rendement remarquablement élevé. Avec un bon réglage le rendement atteint, dans des conditions de marche industrielle, la valeur exceptionnelle de 48,7 p. 100. Ce résultat est d’autant plus remarquable qu’il est obtenu avec un four très simple ne comportant qu’une récupération sur l’air.
- L’amélioration entre les deux essais a été réalisée en diminuant d’une part l’excès d’air, ce qui a permis l’obtention d’une température de combustion plus élevée et une légère réduction des pertes par les fumées, et en organisant d'autre part le travail de manière à accélérer le débit du four, c’est-à-dire à réchauffer un plus grand poids d’acier dans le même temps.
- Au cours de la discussion qui a suivi cette communication, M. Charpy, qui présidait la séance, a attiré l’attention sur la température de combustion très élevée qu’on devait obtenir dans ce four, puisqu’on emploie un gaz à 4 700 calories et que la récupération est complète, cependant les réfractaires tiennent bien. Cela est très intéressant au point de vue de l’emploi des gaz de fours à coke en métallurgie.
- Arnoul de Grey, Ingénieur civil des Mines, ldtude expérimentale sur les fours poussants. — M. Arnoul de Grey ayant eu l’occasion d’effectuer le réglage d'un four poussant à réchauffer les lingots chauffé au gaz pauvre et à récupération continue sur l’air secondaire, a été amené, après avoir établi le bilan thermique, à étudier de près le fonctionnement de ce type de four, au point de vue des pertes de charges, de l’influence de la hauteur des voûtes, de la transmission de chaleur dans les récupérateurs et du calcul de la longueur des fours-
- Il donne dans sa communication les mesures faites, le bilan thermique, le calcul des pertes de charge par frottement et changement de direction, le taux d'absorption de la chaleur dans les laboratoires, la constante de rayonnement entre les flammes et les lingots, etc.
- Blagé, Ingénieur civil des Mines, chef du Service des Aciéries d’Ougrée-Marihaye et Conte, Ingénieur E. C. P., breveté de l’École de Chauffage industriel, chef du Service de Contrôle thermique d’Ougrée-Marihaye. Chauffage des fours Martin au gaz de fours à coke pur. — La Société anonyme d’Ougrée-Marihaye a construit, depuis l’armistice, une batterie de fours Martin, destinée à être chauffée au gaz de fours à coke.
- Le but de l’étude de MM- Blagé et Conte est de savoir ;
- 1° S’il est possible de chauffer les fours Martin au gaz de fours à coke;
- 2° S’il est économique d’employer le gaz de fours à coke dans les fours Martin.
- Ils arrivent à la conclusion que l'emploi de gaz de fours à coke pour le chauffage des fours Martin est possible.
- Au point de vue économique, on peut dire que l’usage du gaz de fours à coke pur est, avant tout, un problème de produits réfractaires.
- L’emploi des hautes températures dans les appareils métallurgiques est indispensable, tant pour obtenir un affinage parfait du métal que pour augmenter la production.
- La résistance des produits réfractaires est le seul obstacle à l’emploi de ces hautes températures.
- Le jour où l’on pourra fabriquer des produits réfractaires qui résisteront à la température de 2.000°, sans ramollissement préalable, ce jour-là, le gaz de fours à coke deviendra le combustible idéal pour les fours Martin.
- Tome 133. — Décembre 1923. 80
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- CONGRÈS DU CHAUFFAGE INDUSTRIEL. — DECEMBRE 192:!.
- On pourra alors en retirer tout son effet pyrométrique en profitant de toutes les simplifications qu'il apporte dans la construction et la marche de cos fours.
- Df.ladrière, Ingénieur attaché à la Société John-Cockerill. L'in fluence sur le rendement des moteurs à gaz, des chaudières chauffées au moyen des gaz d'échappement. — M. Deladrière rend compte des essais effectués à la Société Cockerill sur un moteur à gaz muni de chaudières de récupération. Il montre que la solution adoptée par la Société Cockerill s’impose dans les usines métallurgiques si l’on veut utiliser au maximum les sous produits gazeux des hauts fourneaux.
- Dans une usine métallurgique en effet, le gaz produit par les hauts fourneaux est non seulement utilisé à la production de la force motrice, mais aussi au chauffage d’appareils divers, tels que cowpcrs, fours pits, fours à réchauffer, etc. Sous peine de déranger l’allure de ces appareils, il est essentiel d’y régulariser la distribution du combustible et, pour y arriver, de maintenir aussi constante que possible la pression du gaz dans les conduites de l’usine. En effet, toute augmentation ou diminution du débit de gaz, non accompagnée d’une variation concomitante de l'air de combustion, ne peut être que nuisible aux divers récepteurs.
- Comme la centrale doit pouvoir disposer de la quantité de gaz nécessaire pour produire les charges maxima. on réduira les variations de pression dans le réseau de distribution, malgré les fluctuations inévitables dans la demande du courant, par l’emploi de moteurs à gaz dont la consommation varie relativement peu avec la puissance produite- La régularité du débit de gaz qui en résulte pour tous les autres consommateurs, condition nécessaire pour éviter le gaspillage, n’est pas obtenue au détriment d une bonne utilisation du gaz, si l'on a soin d’adjoindre au moteur des chaudières de récupération.
- Verdeaux, Ingénieur des Arts et Manufactures. Essai d'une méthode de calcul des fours à réchauffer.
- Casedamont, Ingénieur des Arts et Manufactures, ancien ingénieur de l’Office central de Chauffe. — /dssais d'un appareil couper.
- IX. — Résultats d’expériences sur les combustibles et les foyers
- D. Fours céramiques.
- Delorme, ingénieur à l'Office central de Chauffe. Essais comparatifs de trois fours Hoctius. — M. Delorme ayant eu l'occasion d'examiner quinze fours Boëtius a choisi les trois essais les plus caractéristiques et communiqué au Congrès les résultats obtenus.
- Les bilans thermiques des trois fours examinés sont les suivants :
- Pour 100 calories disponibles.
- Pour A. Pour B Pour C.
- Perdu dans les mâchefers et cendres .... 16.8 18,8 8,0
- Perdu dans les fumées :
- Chaleur sensible .... 49,9 41,5 48,0
- Combustible incomplète *) ", 10,3 3,3
- Utilisé dans le four .... 7,2 5.7 9,3
- Perdu dans le verre tiré des pots .... 2,5 9 9 1,8
- Perdu par rayonnement .... 21,1 21,5 32,2
- 100,0 100,0 100,0
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- LE CONGRÈS DU CHAUFFAGE INDUS! DIEU (l’ARIS, 7-10 JUIN 102!). 1213
- Les essais effectués mettent en évidence les défauts principaux des fours Boétius :
- 1° Difficultés de décrassage d’où perle considérable dans les mâchefers et cendres si le charbon est cendreux;
- 2" Pertes considérables dans les fumées;
- 3° Insuffisance de la température de régime.
- Dans les cas considérés, on peut améliorer le rendement :
- lu En utilisant du charbon très peu cendreux;
- 2° En réduisant au minimum les pertes par imbrûlés dans les fumées par une meilleure conduite de la grille, tout en se rapprochant le plus possible de la combustion neutre.
- Ces mesures sont toutefois incapables d'élever la température de régime du four et par conséquent d'augmenter la production ; seule la transformation en four à gaz avec récupération permettra d'atteindre ce résultat.
- Brémoxd, chimiste en chef à la .Manufacture nationale de Sèvres; professeur à l’Ecole supérieure de Céramique. La chauffe des fours eôramiques au moyen du mazout et des huiles combustibles. La conduite aaiomaliejue de ces fours. — La cuisson de la porcelaine au moyen du mazout a été introduite à Sèvres an début de l’an dernier. En rapport de \l. Chauvisé, inséré au Bulletin de la Direetion des Recherches et Inventions et une communication de 4L Cranger au Syndicat des Fabricants de Produits céramiques ont rendu compte des essais préliminaires.
- Après plus d’un an d'emploi suivi, il est intéressant d'examiner les résultats obtenus et les perspectives d’avenir que le procédé comporte en France. C’est ce que fait M. Brémond dans sa communication.
- L’expérience a montré que les avantages réalisés par la chauffe au mazout sont les suivants ;
- ln La main-d'œuvre est considérablement réduite et sa fatigue est bien moindre; c’est ainsi qu'à Sèvres où deux fours ont été souvent cuits ensemble, il aurait fallu employer o cuiseurs de nuit à tarif double et 2 euiseurs de jour, alors qu’il suffit, avec le mazout, d’un mécanicien chauffeur. Le chef de cuisson règle lui-même de temps en temps la marche du four par la manœuvre des robinets;
- 2° La durée de cuisson est diminuée à partir du moment où le rouge est atteint, car dans le cas de la cuisson oxydante, on peut pousser le feu sans aucune réduction, à cause du tirage forcé dont on est maître, et dans le cas de la cuisson réductrice, il en est de même pour la même raison ;
- 3° Le matériel réfractaire, c’est-à-dire les alandiers, les parois du four et surtout la cazetterie s’usent beaucoup moins vite, car il n’y a pas de cendres, ni de vapeurs alcalines comme dans la cuisson au charbon ou au bois.
- L’avantage est particulièrement sensible sur les cazettes réfractaires dans lesquelles on met les pièces pour les préserver du contact direct des flammes. C’est un matériel indispensable mais très coûteux, car il nécessite un façonnage long et soigné;
- 4° Les atmosphères obtenues sont d’une pureté remarquable;
- 3° Il semble enfin qu’il y ait une économie de calories par rapport au bois, probablement parce que la durée des cuissons est écourtée et peut-être aussi parce que la combustion se fait mieux.
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- CONGRÈS DU CHAUFFAGE INDUSTRIEL.
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- Des essais ont été également tentés avec des huiles de goudron et ont donné de bons résultats.
- Laffargue, ingénieur aux Forges et Aciéries de la Marine et d’Homécourt, diplômé de l’École de Chauffage industriel. Recherche de la production maxima dans un four continu à chambres chauffé au gaz. — M. Laffargue indique par quel procédé il est arrivé à augmenter la production d’un four de 24 chambres pour la cuisson des tuiles.
- Fait pour cuire 3 chambres par jour, ce four était incapable de les cuire, car il eût fallu tenir 3 chambres en feu simultanément et il n’était en fait possible que d’en tenir 4.
- 11 était naturel de penser que si on ne pouvait chauffer convenablement une cinquième chambre, c’était par défaut de gaz. Or, il n’en était rien, le gaz arrivant bien en quantité suffisante : c’était en réalité par défaut de température de combustion suffisante qu’on ne pouvait allumer plus de 4 chambres sur air commun.
- Ce point diagnostiqué, il ne s’agissait plus que d’allumer sur air particulier la cinquième chambre nécessaire. Toutefois, on relevait encore beaucoup la température de combustion et on accélérait la cuisson dans cette cinquième chambre, en faisant préalablement une saignée importante sur les fumées.
- On a finalement été conduit à prendre deux mesures paradoxales :
- 1° Prendre de l’air froid au lieu d'augmenter le débit de l’air réchauffé et la récupération des calories sur les produits cuits ;
- 2° Perdre des fumées encore chaudes au lieu de les faire servir à réchauffer les produits crus.
- M. Laffargue en conclut que tout n’est que cas d’espèce et qu’un problème de chauffage ne saurait s’éclairer complètement que si on examine non seulement les quantités de chaleur en jeu mais aussi la qualité de cette chaleur, c'est-à-dire les températures de combustion.
- Dans la discussion qui a suivi cette communication, M. Damour a attiré l’attention sur l’intérêt pratique, pour la solution des problèmes de chauffage industriel, du calcul delà « température théorique de combustion ».
- Brémond, chimiste en chef de la Manufacture nationale de Sèvres, professeur (à l’Ecole supérieure de Céramique. Le four électrique à induction à haute fréquence et ses applications à l'industrie céramique. — L’obtention facile de très hautes températures dans les laboratoires devient de plus en plus une nécessité au fur et à mesure que l’emploi des matières très réfractaires ou les traitements à haute température se généralisent dans l’industrie.
- A ce point de vue, le four à induction à haute fréquence, qui a été étudié par M. René Dufour à l’Office national des Recherches scientifiques et des Inventions, peut rendre de grands services. Le Comité technique de Chimie de l’Office des Inventions a pu dire que son « entrée dans la pratique courante constituera certainement une date importante dans l’histoire du chauffage industriel et de laboratoire a.
- M. Brémond en donne une rapide description et montre combien son emploi sera précieux, au point de vue céramique, pour les essais de réfractaires tels que les carborundum, corindon, briques de magnésie, de quartz, etc.
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- LE CONGRÈS OU CHAUFFAGE INDUSTRIEL (PARIS, 7-10 JUIN 1923). 1215
- Casedamont, Ingénieur des Arts et Manufactures, ancien ingénieur de l’Office central de Chauffe. Essais d'un four Hoffmann annulaire, pour la cuisson des briques réfractaires.
- Casedamont, Essais d'un four à chaux.
- X. — Constitution du charbon.
- Cette partie du Congrès a été une des plus intéressantes et des plus remarquées grâce au concours des congressistes britanniques. L’étude du charbon au microscope, la distinction des divers constituants ont été l’œuvre de savants anglais. Les travaux de ces savants sont encore assez peu connus en France. Cela a été une bonne fortune pour le Congrès que Mrs Stopes et M. Lomax aient bien voulu non seulement préparer des communications, mais apporter leurs microscopes ou leurs collections de coupes minces de charbon qui ont permis aux auditeurs de se rendre compte directement des résultats obtenus.
- Le compte rendu de cette séance a été placé en tête du second volume publié par Chaleur et Industrie-, avec la superbe collection de photographies en couleurs qu’il contient, il constitue un magnifique début.
- Marie Stopes, fellow of University College London. Contrib ution paléobotanique à la connaissance du charbon. — Les chimistes d’aujourd’hui en manipulant du charbon manipulent en réalité une nombreuse série de composants très différents, ayant des caractéristiques individuelles, et par conséquent des propriétés physiques, chimiques et pratiques différentes. Cependant dans leurs analyses ils présentent un tableau brutal de pourcentages d’éléments, non dans un composant, mais dans ce mélange de composants.
- Persuadée de ceci, Mrs Stopes se mit à examiner certaines différences dans le charbon qui lui paraissaient manifestes, si manifestes que dans un bloc de charbon de quelques pouces, l’œil nu peut distinguer quatre zones différant physiquement. N’importe qui peut séparer ces quatre parties dans un morceau convenable de charbon, à l’œil nu, avec un canif. Ces parties macroscopiquement reconnaissables, peuvent être trouvées dans les charbons bitumineux les plus ordinaires. Mrs Stopes les nomma provisoirement ainsi qu’il suit :
- I. Fusain. — L’équivalent de mother of coal, minerai coal de divers auteurs.
- II. Durain. — L’équivalent de charbon mat (dull) de divers auteurs, le Mattkohle des Allemands, etc.
- III. Clarain et IV. Vitrain. — Equivalents de charbon brillant (bright) de divers auteurs, le Glanzkohle des Allemands. Quelquefois le bright coal d’un auteur paraît correspondre au vitrain seulement (cassure conchoïdale, d’apparence brillante).
- Le diagramme de la figure 4 donne une idée de la distribution de ces composants dans un bloc de charbon.
- Suivant Mrs Stopes, ces divers composants représentent tous des restes diversement décomposés de plantes, et les différences dans ces composants caractéristiques dépendent moins de la différence des espèces biologiques que de la différence des processus de décomposition et de conservation par lesquels ils ont passé en raison de différences locales de nature physique.
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- Ceci est confirmé par l'examen sous le microscope de sections minces.
- Le Fusain, comme on le sait, consiste principalement en fibres ligneuses noircies, souvent complètement désagrégées; quelquefois, mais rarement en liège, tissus et feuilles, mais toujours avec des cloisons de cellules noircies et nue texture friable analogue au charbon de bois.
- Dans le Durain, il y a un fond de granules très petites, dont la nature n’est pas encore bien déterminée. Eparpillées de manière dense dans cette masse se trouvent des taches brillantes, dorées ou oranges, de cuticules, et d'enveloppes de spores.
- C’est principalement dans le Clarain qu’apparaissent les restes bien conservés de tiges ou de feuilles souvent décrits par les paléobotanistes. Ce Clarain a généralement un fond translucide, de couleur dorée tandis que dans le vrai Vitrain toute
- structure cellulaire a disparu et s'est fondue en une masse colloïdale sans structure qui, avec sa cassure conchoïdale à aspect vitreux, ne montre aucune trace des plantes originelles.
- Mrs Stopes, au cours de sa communication, a projeté des photographies colorées donnant une idée de l’aspect caractéristique de chaque partie. On trouvera la reproduction de ces photographies colorées dans les comptes rendus in extenso du Congrès publiés par Chaleur et Industrie.
- La variété des propriétés chimiques de ces divers constituants les distingue aussi les uns des autres, et des travaux plus détaillés sur la chimie de leurs cendres et sur leur pouvoir cokéfiant font ressortir ces différences.
- Mrs Stopes est parvenue à diviser les constituants d’un charbon en 12 parties en traitant les quatre constituants, après les avoir séparés à la main, d’abord à la pyridine, puis au chloroforme.
- Lomax, chef du laboratoire de l’Association du Lancashire pour les recherches concernant le charbon. Examen microscopique du charbon. — La valeur d'un examen microscopique d'une couche de charbon en lames minces et transparentes
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- LE CONGRÈS DU (RI A U F F AG K INDUSTRIEL ( PARIS, 1-10 JUIN 1923). 1217
- peut être considérée à la fois d’un point de vue scientifique et d’un point de vue industriel. Parmi les nombreuses conclusions que l’on peut tirer d’un tel examen, les principales sont les suivantes :
- 1° L’existence et le caractère des quatre constituants visibles du charbon : Clarain, Durain, Fusain et Vitrain. Les résultats de l’examen scientifique (paléo-botanique, géologique et chimique) des restes de tissus végétaux et d’organismes qui constituent le charbon et la succession suivant laquelle on les trouve dans la composition de la couche de houille du mur au toit;
- 2° Les causes initiales de réchauffement spontané de certaines houilles et la rétention ou le dégagement de gaz inflammables occlus;
- 3° La production de poussières explosives dans le travail de la veine;
- 4° La meilleure utilisation des charbons, principalement par les méthodes de distillation, et la façon de se comporter des divers résidus organiques à différentes températures.
- C'est un fait bien connu de tous les pétrographes et géologues que, sans le microscope, l’origine, la structure, la reconnaissance des roches seraient le plus souvent impossibles. M. Lomax estime que l’examen de coupes minces et franspa-rentes des charbons est tout aussi important pour déterminer l’usage et la valeur des charbons que pour les autres roches.
- Comme application de la méthode d’examen microscopique du charbon. M. Lomax décrit dans sa communication quatre couches typiques du Lancashire, en accompagnant sa description de photographies en couleur de coupes minces vues au microscope. Ces coupes minces sont tantôt prises verticalement dans la couche, tantôt horizontalement.
- On trouvera la reproduction de ces photographies en couleur dans les comptes rendus in extenso du Congrès (Chaleur et Industrie. Août 1923).
- Charles Roszak, professeur de physique industrielle à l'Ecole centrale des Arts et Manufactures. Etude sur l’aspect physique du charbon pulvérisé à différents deqrës de ténuité5 et sur la répartition des cendres et des matières volatiles entre les fractions de ténuités diverses. — M. Roszak s’est proposé de rechercher la forme des contours apparents de fragments provenant d’un môme échantillon de charbon, mais classés suivant différents degrés de ténuité, et d’examiner si la teneur en cendres n’avait pas d’influence sur le contour apparent. En môme temps il a voulu voir si les stériles présentent la môme aptitude à la pulvérisation que la houille elle-même. et si la teneur en cendres de l'échantillon moyen se retrouve inchangée dans les fractions de ténuités diverses.
- L’examen a porté sur 30 échantillons de diverses origines. Chaque échantillon a été divisé en deux parties. Sur l’une on a déterminé la teneur moyenne en cendres, matières volatiles et carbone fixe; l’autre a été utilisée pour réaliser le fractionnement en différents degrés de ténuité, à savoir fragments passant au tamis de 60 mailles au pouce linéaire et arrêtés par le tamis de 80; de môme pour les tamis 80 et 100; 100 et 120; 120 et 130; 130 et 200; et enfin fragments passant au tamis de 200. Les poudres de ces 6 ténuités ont été analysées et étudiées au microscope. La figure o reproduit les vues au microscope (grossissement 400) de fragments de 6 ténuités d’un échantillon. On trouvera les autres photographies dans le compte rendu in extenso publié par Chaleur et Industrie.
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- Échantillon n" 30. - Provenance : Société de Commentry, Fourchambault et Decazeville. Désignation : Mines de Brassac-Schistes.
- y*'*** jy^y pPÇ "
- Passant au tamis de 200.
- Passant au tamis de 150 et ne passant pas au tamis de 200.
- Fig. 5.
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- LE CONGRÈS DU CHAUFFAGE INDUSTRIEL (PARIS, 7-10 JUIN 1923). 1219
- M. Roszak arrive aux conclusions suivantes :
- 1° Si l’on pulvérise un charbon dans un appareil livrant une poudre hétérogène, la teneur en cendres des fragments les plus fins sera supérieure à la teneur en cendres des fragments les plus gros.
- 2° La teneur en matières volatiles des fragments les plus gros sera en général supérieure à la teneur en matières volatiles des fragments les plus fins.
- 3° Au cours de la pulvérisation, il semble que la forme initiale des grains persiste d’autant plus longtemps que le combustible est plus cendreux.
- XI. — Agglomération des combustibles.
- Douât, Ingénieur en Chef des Mines. Sur des essais d'auto-agglomération de lignite faite au laboratoire de la Société des Mines de Blanzy. — L’agglomération sans matière liante, ou auto-agglomération des combustibles pauvres, présente un très grand intérêt. Cette opération, si elle est pratiquement possible et économiquement réalisable, est susceptible de transformer des combustibles tels que certains lignites, d’un pouvoir calorifique utile faible, voisin de 2.300 cal, en un combustible à plus de 3.000 cal, solide, de manipulation aisée, de forme et d’emploi commodes. Elle peut rendre utilisables des gisements de lignites dont les produits ainsi enrichis deviendraient susceptibles de lutter avec les houilles.
- Une étude a été entreprise à ce sujet, à la demande du Comité d’Organisation du Congrès, au laboratoire des Mines de Blanzy, sous la direction de MM. Douât et Estival.
- Les essais ont été effectués au moyen d'une presse hydraulique verticale capable de fournir une pression de 1.800 kg : cm2 sur une briquette cylindrique de 30 mm de diamètre.
- Le lignite broyé et chauffé à la température convenable, est introduit dans une matrice constituée par un cylindre creux en acier, de 100 mm de hauteur, ouvert à ses deux extrémités. L’ensemble est placé sur le piston de la presse dont le mouvement s'opère de bas en haut. Le mouvement ascensionnel du piston fait arriver la partie évidée de la matrice au contact d’un poinçon fixe de 30 mm de diamètre extérieur égal au diamètre intérieur de la matrice. La compression s’opère jusqu’à une certaine pression indiquée par un manomètre métallique.
- Les essais ont montré que tous les lignites sont susceptibles de s’agglomérer, sans matière liante, à une pression d’au moins 1.000 kg : cm2, mais que la cohésion requise pour obtenir des briquettes commerciales n’est donnée que sous 1.300 kg : cm2 dépression et parle seul lignite xyloïde ou le lignite terreux (hydrophiles). Les lignites secs paraissent inaptes à fauto-agglomération dans les limites expérimentées; les agglomérés obtenus ne présentent pas une cohésion suffisante pour résister aux manipulations commerciales.
- Aucune briquette ne résiste à faction de l’humidité ou à celle de l’eau.
- Au cours des essais, on a fait varier la pression de 700 à 1.800 kg : cm2; ce n’est qu’à partir de 1.300 qu’on a pu obtenir des résultats réguliers; les résultats sont d’autant meilleurs que la pression est plus forte.
- La finesse des grains a une influence; les meilleurs résultats ont été obtenus avec des dimensions de 0,3 à 0,6 mm.
- Seuls les lignites à texture ligneuse ou terreuse, à forte humidité naturelle, ont
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- 1220 CONGRÈS DU CHAUFFAGE INDUSTRIEL. — DÉCEMBRE 192.1.
- fourni de bonnes briquettes. Cette humidité a été amenée à 10, 15, 20 p. 100. La proportion de 15 p. 100 a donné les meilleurs résultats. Au dessus de 20 p. 100, il y a départ de l’eau en excès et les briquettes restent sans consistance.
- Les essais effectués après réchauffage préalable du lignite à 80°, ont donné de meilleurs résultats que ceux faits à la température ambiante.
- Hennebutte et Goutal, chef des travaux chimiques a l’École nationale supérieure des Mines. Sur les qualités comparées des brais de naphte et de houille pour la fabrication des agglomérés. — Le brai de bouille employé pour la fabrication des briquettes a subi, depuis la guerre, des fluctuations de prix énormes sur le marché européen. La valeur d’une tonne s’est élevée de 150 à 750 fr. 11 semblerait donc opportun de rechercher un autre agglomérant d’un prix moins élevé dont les cours ne puissent être influencés par les mêmes causes.
- Le brai de naphte paraît indiqué, à condition qu'il puisse se substituer à celui de houille, sans modifications profondes dans les installations actuelles.
- MM. Hennebutte et Goutal examinent dans leur communication les conditions qui peuvent rendre l’emploi du brai de naphte possible.
- Ils arrivent à la conclusion qu’en partant de résidus de naphte, en l’espèce de mazouts épais non reconstitués, on peut obtenir des brais ayant toutes les qualités requises pour la fabrication des briquettes, par les procédés et avec les installations actuelles. Ces brais sont, toutes autres choses égales, d’un emploi plus économique que le brai de houille.
- M. Goutal a imaginé une méthode d’essai, praticable au laboratoire, pour établir la comparaison entre les propriétés agglutinantes des diverses qualités de brai; elle consiste à déterminer la quantité de sable aggloméré à 1.000°, dans certaines conditions bien déterminées, par le gramme de brai. Voici quelques déterminations effectuées sur des brais d’origines diverses :
- NATURE DU BRAI POINT DE FUSION MÉTHODE KR.AEMER DENSITÉ A ir>3 POIDS DU SABLE ET DU COKE AGGLOMÉRÉS
- Brai de houille à gaz f‘»° 1.262 5.9 g.
- — <)D° 1,253 6.5 —
- Brai allemand 61" 1,266 7,0 —
- Brai anglais de Royse 65° 1,2 ' ' 8 8,5 —
- Brai gras de naphte "5° 1,052 9,4 —
- Brai sec de naphte 98° 1,075 9,8 —
- Brai de pétrole mexicain 73° 1,070 10,7 —
- — 70° 1,080 10,9 —
- 68° 1,064 11.2 —
- Brai de pétrole d’Alsace. ... 6S° 1,057 11.4 —
- XII. — Emploi du charbon sous forme pulvérisée.
- Les communications réunies sous ce titre auraient pu figurer dans les chapitres consacrés aux résultats d’expériences sur les combustibles ou les foyers, et être répartis au milieu des essais de chaudières, de fours céramiques, de fours métallurgiques. Il a paru préférable de grouper en un seul chapitre tout ce qui a trait aux
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- I.E CONGRÈS DU CHAUFFAGE INDUSTRIEL (PARIS, 7-10 JUIN 1923). 1 221
- combustibles pulvérisés : c’est là en effet une question très spéciale, sur laquelle beaucoup de points restent encore à élucider, et qu'il vaut mieux étudier séparément.
- Étienne Audibert, Ingénieur au Corps des Mines, directeur de la Station d'Essais du Comité central des Houillères de France. La combustion du charbon pulvérisé. — Le Comité central des Houillères de France a inscrit au programme de sa station d’essais, une étude expérimentale de la combustion du charbon pulvérisé, destinée à dégager les précautions qu’il convient d’observer dans l’application de ce procédé au chauffage des chaudières. Cette étude n'est pas achevée à l’heure actuelle. M. Audibert a apporté au Congrès les résultats d’ores et déjà acquis.
- Lorsqu’on envoie, sans aucune précaution, un nuage poussiéreux sur un faisceau tubulaire, on observe la présence dans les fumées d’une forte proportion d’imbrûlés ; la combustion incomplète, dont ils sont l'indice, résulte du refroidissement prématuré du mélange combustible au contact des tubes. Pour remédier à cet inconvénient, il est nécessaire de faire précéder le faisceau d’une chambre dans laquelle le nuage poussiéreux est maintenu à haute température pendant une durée telle que les réactions chimiques auxquelles doivent participer ses éléments puissent s’achever, c'est-à-dire aboutir à la conversion intégrale du carbone et de l'hydrogène contenus dans le combustible en anhydride carbonique et en vapeur d’eau. Avant toute autre chose. M. Audibert a jugé utile de déterminer cette durée, sur la grandeur de laquelle on ne possède aucune indication, et de rechercher les facteurs dont elle dépend.
- Par ailleurs, on ne réussit généralement pas, dans une chambre de volume et de forme déterminés, à brûler n’importe quel poussier, si bien que certaines houilles ont pu être jugées inaptes à l'emploi sous la forme pulvérisée. M. Audibert a pensé qu’il pourrait également être intéressant d’examiner ce point.
- Les expériences entreprises ont ainsi eu pour but essentiel la mesure de la durée de combustion et pour but accessoire la détermination des conditions auxquelles est subordonné l’emploi d’une houille à l’état de poussier.
- Ces expériences ont été effectuées à l’aide d’un dispositif comportant un foyer disposé de telle manière que les grains de charbon et les particules d’air qu’on y injecte décrivent des trajectoires connues ; on y a brûlé successivement des poussiers de caractéristiques différentes en suivant, dans chaque cas, les transformations éprouvées par le nuage poussiéreux à partir du moment où il pénètre dans le foyer jusqu’à celui où l’oxydation de ses éléments combustibles est achevée.
- M. Audibert, après avoir décrit l’appareil employé, résume les observations faites, et arrive aux conclusions suivantes pour la durée de combustion :
- 1° La durée de combustion diminue quand la finesse du poussier augmente; cette diminution est variable d’un combustible à l'autre; on peut en caractériser grossièrement l’importance en disant que, toutes choses égales d’ailleurs, la durée de combustion d’un poussier 120x140 est généralement comprise entre le double et le triple de la durée de combustion d’un poussier 220 X 240.
- 2° Tant que l’excès d’air demeure inférieur à 40 p. 100, on diminue la durée de combustion en augmentant la proportion d’air dans le mélange; c’est dire que, dans ces limites, l’effet de l’accroissement de la concentration de l’oxygène compense celui de l’abaissement de la température.
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- 1222 CONGRÈS DU CHAUFFAGE INDUSTRIEL. — DÉCEMBRE 1923.
- 3° La présence des cendres paraît, au moins tant que leur proportion ne dépasse pas 50 p. 100, être sans influence sur la durée de la combustion.
- 4° La durée de la combustion varie dans d'assez larges limites avec la composition chimique de la fraction combustible du poussier. 11 n’est pas possible d’établir une relation entre sa valeur et la proportion des matières volatiles, non plus d’ailleurs avec la proportion de tel ou tel des constituants C, H, et 0; c’est dire que ces proportions sont, pour l’objet qui nous occupe, comme d’ailleurs pour beaucoup d’autres, des caractéristiques tout à fait imparfaites de la nature de la bouille. Mais, d’une manière générale, la durée de la combustion diminue quand on passe des combustibles à longue flamme aux combustibles maigres.
- 5° L’agitation a pour effet de diminuer la durée de combustion, sans que l’influence qu’elle exerce à cet égard soit aussi considérable qu’on aurait pu l’imaginer a priori.
- De ces différentes conclusions, celle qui a trait à la plus grande rapidité de combustion des combustibles maigres ne manque pas d’être plutôt inattendue.
- En ce qui concerne l’inflammation des combustibles, on a obtenu des nuages poussiéreux s’allumant sans difficulté et donnant des régions stables avec les combustibles suivants.
- A. Lignite à 50,7 p. 100 de matières volatiles.
- B. Houille à 38,5 p. 100 de matières volatiles.
- C. Houille à 20,5 p. 100 de matières volatiles.
- D. Houille à 23,5 p. 100 de matières volatiles.
- E. Mélange à 50 p. 100 de houilles D et 50 p. 100 d’anthracite, tenant 15,0 p. 100 de matières volatiles.
- F. Mélange à 50 p. 100 de houille D et 50 p. 100 de coke, tenant 12,1 p. 100 de matières volatiles.
- G. Mélange à 40 p. 100 de houille D et 60 p. 100 de coke, tenant 11,0 p. 100 de matières volatiles.
- On a au contraire éprouvé des difficultés pour l’allumage, ou pour l’obtention d’un régime stable avec les poussiers suivants :
- H. Coke de gaz à 2,8 p. 100 de matières volatiles en grains 220 X 240.
- K. Anthracite à 8,2 p. 100 de matières volatiles en grains 220x240.
- L. Mélange à 30 p. 100 de houille D et 70 p. 100 de coke tenant 9,0 p. 100 de matières volatiles, en grains 220x 240;
- G. Mélange à 40 p. 100 de houille D et 60 p. 100 de coke, tenant 11,0 p. 100 de matières volatiles, en grains 120 X 140 ;
- M. Mélange à 40 p. 100 de houille I) et 60 p. 100 d’anthracite, tenant 13,9 p. 100 de matières volatiles, en grains 220x 240;
- E. Mélange à 50 p. 100 de houille D et 50 p. 100 d’anthracite, tenant 15,9 p. 100 de matières volatiles, en grains 120x140.
- En injectant dans le four, préalablement chauffé un de ces six poussiers, débité à raison de 100 g par minute et entraîné par un courant d’air correspondant à un excès d’oxygène de 0 à 20 p. 100, on a observé la formation, au-dessus du brûleur, d’une flamme qui, après y être demeurée un certain temps, s’élève ensuite peu à peu dans le four jusqu’à disparaître. Des phénomènes analogues ont d’ailleurs été constatés, à diverses reprises, dans des foyers industriels, et on les a généralement attribués à l’insuffisance de la proportion des matières volatiles dans le combustible
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- le congrès du chauffage industriel (paris, t-io juin i923). 4223
- employé. Cette explication n'est certainement pas satisfaisante, les expériences ci-dessus faisant ressortir :
- D'une part, qu’aii même taux de finesse et dans les mêmes conditions de soufflage, certains combustibles s’allument alors que d’autres plus riches en matières volatiles ne s’allument pas;
- D'autre part, qu’avec les combustibles G et E, qui tiennent respectivement 11,0 et 15,0 p. 100 de matières volatiles, il suffit de porter la finesse de 120x140 à 220 AA 240 pour passer, sans modification de la composition chimique du combustible, des allumages impossibles aux régimes stables.
- L’ensemble de ces observations donne lieu aux conclusions suivantes :
- Contrairement à ce qu'on pourrait être tenté de déduire d’un rapprochement entre le mécanisme de la propagation d’un coup de poussières et celui de la combustion d’un nuage poussiéreux, il n'existe pas, pour la teneur en matières volatiles, de minimum au-dessous duquel les combustibles solides cessent de pouvoir être employés sous la forme pulvérisée. Entre les deux phénomènes en question, il est d’ailleurs impossible d’établir quelque analogie que ce soit : le coup de poussières se propageant dans une galerie dont les parois sont froides, les particules combustibles soulevées par la chasse d’air qui le précède ne sont pas soumises à l’action d’une autre source de chaleur que la llamme; dans un foyer, au contraire, le nuage poussiéreux qui sort du brûleur se trouve dans une enceinte dont la température moyenne demeure élevée et dont les parois rayonnent fortement. Cette circonstance a pour conséquence qu’il est possible, moyennant des précautions appropriées, de brûler après broyage tous les combustibles, môme les plus maigres.
- Ces précautions consistent d'ailleurs à rendre suffisamment rapide réchauffement du nuage poussiéreux. Or, les facteurs qui conditionnent sa vitesse d’échauf-fement sont :
- a) La teneur en matières volatiles.
- b) L’aptitude du combustible à l’oxydation.
- c) La finesse des grains.
- d) La capacité calorifique du nuage poussiéreux.
- Le dernier de ces quatre facteurs est celui sur lequel on peut agir le plus commodément dans la pratique, puisqu'il suffit, pour le faire varier, de modifier la répartition entre le brûleur primaire et le brûleur secondaire du volume d'air destiné à la combustion; on n’agit au contraire sur les autres qu’en changeant les conditions de marche du broyeur ou en mélangeant avec un autre le combustible employé.
- Partant de ces conclusions M. Audibert indique quelle application pratique lui semble pouvoir en être faite au mode de construction des chambres de combustion.
- Dagallier, Ingénieur au Corps des Mines. L'u'ilisalion des anthracites intra-alpins sons la forme de charbon pulvérisé. — Il existe, à cheval sur la France, l'Italie et la Suisse, allongé sur près de 200 km entre Mont-Dauphin et Sion, un vaste bassin houiller dont les réserves paraissent être très importantes.
- Les caractéristiques du charbon de ce bassin, appelé « anthracite intraalpin » sont les suivantes :
- 1° Très forte proportion de menu;
- 2° Absence presque totale de matières volatiles ;
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- CONGRÈS DU CHAUFFAGE INDUSTRIEL. ------ DÉCE.MRRE 1923.
- 3° Haute teneur en cendres (18 à 3n p. 100);
- 4° Nature argileuse des cendres;
- 5° Faible pouvoir calorifique. (Pouvoir calorifique inférieur du combustible sec 4.000 à 6.000 cal).
- Ces caractéristiques expliquent la défaveur dont jouissait ce charbon jusqu’à ce que des essais sous forme pulvérisée fussent entrepris.
- La communication de M. Dagallier a pour but, en exposant ce qui a été fait depuis quatre ans pour utiliser en pu 1 vérisé le charbon intraalpin, de montrer l’avenir possible de ce combustible dans cette voie.
- M. Dagallier examine successivement la combustion sur grilles de l’anthracite intraalpin comme charbon vapeur; la combustion en pulvérisé de ce combustible; la combustion pulvérisée sous les chaudières; la combustion pulvérisée dans les fours.
- Il arrive aux conclusions suivantes :
- Sous les chaudières, l'anthracite intraalpin donne, sous forme pulvérisée, une combustion très acceptable et une marche économique, si l’on considère son bas prix ;40 f la tonne). Cette utilisation est susceptible évidemment encore de bien des perfectionnements ; mais, dès maintenant, on peut envisager qu’elle est pratiquement et industriellement réalisable, soit pour la création si attrayante de centrales thermiques venant pendant la période des basses eaux au secours des usines hydroélectriques, soit pour l’équipement des nombreuses chaudières de toutes les industries qui, disséminées dans les vallées des Alpes, ont fait venir jusqu’à maintenant, à grands frais, des charbons gras de la Sarre, de la Loire ou du (tard.
- Dans les fours rotatifs à ciment, si intéressants pour la constance de qualité des produits, l’anthracite intraalpin peut être utilisé au même titre que les charbons gras, sous la seule réserve de quelques précautions tenant à la constitution très siliceuse des cendres.
- Enfin, dans les fours métallurgiques, le problème de l’utilisation en pulvérisé de l’anthracite intraalpin n’a pas encore été résolu de façon nettement favorable, mais il ne semble pas qu’il y ait là de difficultés insurmontables.
- Dans l’ensemble, les essais tenaces poursuivis depuis cinq ans pour utiliser l’anthracite de qualité inférieure et souvent considéré comme inutilisable du bassin intraalpin, ont été couronnés de succès; les réserves non chiffrables encore, mais vraisemblablement considérables de ce bassin, permettent d’espérer qu’il pourra fournir à la consommation nationale un appoint appréciable; les résultats obtenus dépassent en tous cas le cadre régional et permettent d’envisager avec confiance l’utilisation d’autres bassins importants et assez analogues, tels notamment que les gisements de menus anthraciteux du Tonkin.
- Emilio Dubois. Application du charbon pulvérisé au chauffage des carcaisses pour le recuit des glaces.
- Paul Frion, agrégé de l’Université, ancien directeur de l'Office central de Chauffe. De Vutilisation du charbon de bois menu sous la forme pulvérisée.
- Edmond Bruet, ingénieur diplômé de l’École de Chauffage industriel. Moyens utilisés dans l'emploi du charbon pulvérisé sous les chaudières pour éviter les inconvénients résultant de la fusibilité des cendres.
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- LE CONGRÈS DU CHAUFFAGE INDUSTRIEL (PARIS, 7-10 JUIN 1923). 1225
- Michel Sohm, ingénieur en chef des travaux du jour aux mines de Bruay. Chauffage des chaudières au charbon pulvérisé. — Dans une note publiée par Chaleur et Industrie (supplément au n° d’octobre 1922), M. Sohm a décrit l’installation du chauffage des chaudières de la centrale électrique des mines de Bruay et exposé quelques considérations sur celte installation. Dans sa communication au Congrès, il complète ce premier travail en présentant les remarques et les observations faites depuis que l’installation fonctionne industriellement, c’est-à-dire depuis janvier 1922. De nombreux diagrammes complètent les indications données.
- Sénéchal. Emploi du charbon pulvérisé dans les fours de calcination de la calamine.
- Casedamont. Essai d'un four à réchauffer chauffé au charbon pulvérisé.
- XIII. — Carbonisation à basse température.
- David Bhownlie, bachelor of science (honours) University of London; fellow of the Chemical Society, etc. Distillation du charbon à basse température ; importance vitale de ce procédé pour /’économie du combustible, et compte rendu des récents développements. — Les procédés de carbonisation de la houille à basse température ont, ces dernières années, beaucoup attiré l’attention en Grande-Bretagne. M. Brownlie estime que la généralisation de ces procédés sera un des plus importants événements dans l’histoire de l’industrie britannique depuis l’invention de la machine à vapeur, il y a un siècle.
- Dans sa communication M. Brownlie montre tout d’abord quelle grande importance présentera la distillation du charbon à basse température pour l’économie de combustible d’une part, pour l’approvisionnement en huiles lourdes et sulfate d’ammoniaque d’autre part.
- Il passe ensuite en revue les différents procédés qui ont été imaginés et expérimentés, à savoir :
- Procédés basés sur une simple distillation à basse température : Coalite, Tozer.
- Procédés basés sur l’usage de longues cornues horizontales : Nielsen, Eusion relort, Easlon, Fellner et Tiegler, Summers, Wisner.
- Procédés employant une cornue horizontale fixe avec des transporteurs intérieurs pour le charbon : Hichards Pringle, Usine expérimentale du Fuel Research Board, Prilchard, Traer.
- Procédés employant des cornues verticales : Everard Ravies, Freeman, Laucks Green, Mac Laurin, Walluce.
- Procédés combinant la gazéification totale et la distillation à basse température : Power gas Corporation (brevets Beswich et Rambush; brevet Mond), Bussey, Mes-sef Ziegler.
- Procédés de distillation de briquettes : Sutcliffe Evans on pure coal bricjuelle, Smith Carbocoal.
- Procédés de distillation à basse température combinés avec le chauffage des chaudières : Pluto stoker, Julius Pintsch.
- Autres procédés : Lœmplough, Franck.
- Emploi de charbon pulvérisé.
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- CONGRÈS RU CHAUFFAGE INDUSTRIEL. ------ DÉCEMBRE 1923.
- Après avoir décrit brièvement tous ces procédés et indiqué les résultats qu'on en peut attendre, M. Brownlie conclut que si un très grand travail de recherche a déjà été fait, aucun procédé n’est cependant encore appliqué industriellement sur une grande échelle. Il estime que la question est si importante pour la prospérité des divers pays, et exige des mises de fond si considérables, qu’il serait déraisonnable d’attendre que des particuliers ou des groupes privés lissent les efforts nécessaires. A son avis, quelques millions de livres dépensés par une organisation nationale pour rechercher soigneusement sur une large échelle quelques-uns des procédés les meilleurs pour la distillation à basse température, auraient presque certainement pour récompense un bénéfice national dépassant les rêves les plus avides.
- Denis B. A. Oxford. L'application du procédé Tozer de carbonisation à basse température aux lignites. Résultats d'essais.
- Discussion. — Voeu.
- Au cours delà discussion de ces deux communications, il est apparu que l'emploi des expressions « carbonisation à basse » ou « à haute température » créait une certaine confusion : la limite entre ce qu’on appelle basse ou haute température varie d’un pays à l’autre, et même d’un ingénieur à un autre. Dans ces conditions, les congressistes ont estimé que le plus sage était pour eux, non de définir la limite entre la « basse » ou la « haute » température dans les questions de distillation, mais de recommander l’emploi d’un langage plus scientifique, et ont émis le vœu suivant :
- Le Congrès du Chauffage industriel, constatant que, dans les questions relatives à la distillation des combustibles, il existe de grandes divergences entre les températures choisies comme limites par les auteurs qui ont étudié les phénomènes et les réactions de la carbonisation, émet le vœu :
- Que Von évite d'employer des termes vagues comme carbonisation à basse ou haute température, et que l'on s'efforce, dans chaque cas, de préciser numériquement la température, ainsi que les autres conditions de la distillation.
- Les congressistes ont également tenu à souligner par un vœu l’importance de la distillation des combustibles, notamment en ce qui concerne l’approvisionnement de la France en huiles lourdes. Voici le texte du vœu émis à ce sujet :
- Le Congrès du Chauffage industriel considérant le puissant intérêt que présente le développement de la production nationale du benzol, afin d'assurer au pays une indépendance économique aussi complète que possible au triple point de vue du ravitaillement en combustible, de l'industrie chimique et des fabrications de guerre, émet le vœu :
- 1° Que les pouvoirs publics prennent à bref délai toutes mesures utiles pour l'extension de la carbonisation de la houille et de la distillation des lignites;
- 2° Que l'on renonce à l'épandage du goudron brut sur tes roules;
- 3° Que la loi sur le débenzolage du gaz soit votée le plus rapidement possible.
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- LE CONGRÈS DU CHAUFFAGE INDUSTRIEL (PARIS, 7-10 JUIN 1023). 1227
- XIV. — Produits réfractaires et matériaux spéciaux.
- Bogitcii, Propriétés et emplois des matériaux réfractaires ; briques de cliromite. — Dans le choix d’une matière réfractaire il faut tenir compte de :
- 1° Sa température de fusion;
- 2° Sa résistance mécanique;
- 3° Sa dureté ;
- 4° Son coefficient de dilatation;
- o° Sa conductibilité ;
- 6° Ses propriétés chimiques.
- M. Bogitch examine successivement ces diverses propriétés et leurs variations avec la composition chimique des matières réfractaires.
- Il étudie ensuite quelques-unes des causes, chimiques ou physiques, de destruction des matériaux réfractaires.
- Il donne enfin des renseignements détaillés sur les briques de cliromite et leur emploi. Il estime que ces briques peuvent en bien des cas rendre des services appréciables. Comparée à la silice, la cliromite ne fournira jamais une résistance mécanique à chaud aussi élevée que la première, mais une bonne brique de cliromite, matière neutre chimiquement, présente les mêmes propriétés réfractaires que les meilleures briques de magnésie et subit l’action de la chaleur sans contraction ni gonflement.
- Bigot, docteur ès sciences. Emploi des argiles siliceuses de l'Yonne pour la fabrication de produits réfractaires légers et isolants.
- Roszak, professeur de physique industrielle à l’Ecole centrale des Arts et Manufactures. Xotc sur la conservation de la chaleur ; exposé de la valeur comparative de quelques matériaux isolants. — L’objet de cette note est de comparer les valeurs respectives de trois produits actuellement employés pour la conservation de la chaleur :
- L’enduit magnésie-amiante.
- La diatomite.
- L’enduit kieselguhr-amiante.
- Les qualités prépondérantes d'une substance isolante étant, en première ligne, son coefficient de conductibilité absolue, et en seconde ligne, son poids spécifique, M. Roszak donne les valeurs de ces caractéristiques pour les trois produits considérés, en indiquant les laboratoires qui ont procédé aux mesures. Les renseignements sont résumés dans le tableau ci-dessous :
- Coefficient de conductibilité absolue.
- Poids spécifique de l'enduit posé.
- Enduit magnésie-amiante............................ 0,086i
- Diatomile.......................................... 0,07
- Enduit kieselguhr-amiante (3 à 10 p. 100 d’amiante). . 0,085 à 0,00
- 230 kg au mètre cube. 550 — —
- 700 — —
- M. Roszak estime que, la considération du poids spécifique n’étant vraiment qu’accessoire tant que l’on reste dans des limites raisonnables, l’industriel qui vise surtout à l’économie de chaleur est fondé à considérer ces trois produits comme étant de qualités sensiblement équivalentes.
- Tome 135. — Décembre 1923.
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- CONGHÈS DU CHAUFFAGE INDUSTRIEL. — DÉCEMBRE 1923.
- Mais comme d’autre part le prix du mélange « diatomées silicées-amiante » est, d’après les renseignements de M. Roszak, la moitié seulement de celui des deux autres produits, il semble que ce calorifuge justifie, dans une certaine mesure, la faveur dont il jouit; il est, en effet, de beaucoup le plus employé, en France du moins, où d’excellentes diatomées existent en quantités importantes.
- Discussion. — Vœu.
- M. Bigot considère le poids spécifique comme plus important que ne l’a indiqué M. Roszak. Au cours de l’échange de vues qui se produit à ce sujet, M. Roszak montre que, pour éviter les erreurs d’interprétation, il convient de toujours donner les caractéristiques des isolants pour les produits mis en place; M. Bigot partage cette manière de voir. Le vœu suivant est adopté à ce sujet :
- Le Congrès du Chauffage industriel, considérant que la manière dont sont données les caractéristiques des produits isolants est souvent de nature à créer des confusions, émet le vœu :
- Que les installateurs de produits isolants indiquent toujours comme coefficient de conductibilité absolue, celui qui est relatif au produilmis en place et donnent la densité appa rente co rresp on dan te.
- Job, professeur au Conservatoire national des Arts et Métiers. La calorisation. — M. Job, donne, dans sa communication, des renseignements sur les résultats obtenus pour la protection des barreaux de grille par l’application d’une mince couche d’aluminium.
- XV. — Études'diverses.
- Dr Lânder. Mémoire sur les travaux de la Commission britannique de Becherchcs sur les Combustibles. — Le I)1' Lânder, représentant du Fuel Research Board, a indiqué dans sa communication quels ont été les principaux travaux effectués par cet important organisme.
- En '1915, le Conseil Privé du Gouvernement de S. M. Britannique désigna, parmi ses membres, un Comité qui s’occuperait des questions ayant trait aux recherches scientifiques et industrielles et, en 1917, ce Comité créa la Commission de Recherches du ^Combustible afin d’encourager et de coordonner les travaux sur ce sujet. La Commission considéra que les motifs qui devaient la guider dans ses études devaient être, d’une part le développement de la salubrité, du confort et des commodités domestiques, combinés d’autre part, avec une utilisation plus économique et un développement des ressources naturelles du pays, et elle se fixa deux lignes principales de recherches : 1° dresser un relevé pratique des ressources en charbon de la Grande-Bretagne; 2° rechercher expérimentalement les méthodes les plus économiques et les plus efficaces pour la préparation du charbon et de ses produits, solides, liquides et gazeux.
- Le l)r Lânder insiste tout particulièrement sur les travaux et essais effectués au sujet delà carbonisation à basse température, la fabrication du gaz d’éclairage, la description analytique des charbons anglais. Toutes ces questions ont fait l’objet de publications du Fuel Research Board.
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- Discussion. — Vœu.
- Frappés du très grand intérêt que présentent les travaux effectués par le Fuel Research Board, les congressistes ont émis le vœu suivant :
- Le Congrès du Chauffage industriel, constatant l'importance et la valeur des études poursuivies à l'étranger sur les combustibles et leur utilisation,
- Attire l'attention de la presse technique sur l'utilité de la traduction et de la publication in extenso des principaux rapports ou mémoires publiés à ce sujet en langue étrangère.
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- 'ftfcLuui- i. t 'itbPloutuM.atâHi Au
- Fig. 6.
- Taffanel, directeur général adjoint de la Compagnie des Forges de Châtillon, Commentry et Neuves-Maisons, ancien directeur de la station d’essais de Liévin. Recherches de la station d'essais de Liévin sur la combustion de mélanges gazeux. — La Station d’Essais de Liévin, créée en 1907 par le Comité Central des Houillères de France, a, jusqu’à la guerre, étudié les questions relatives à la sécurité des mines, spécialement les explosions de poussières d’une part, les explosifs de sûreté d’autre part.
- Par ses recherches sur les explosions de poussières, elle a côtoyé certains problèmes actuels de chauffe industrielle.
- La communication de M. Taffanel a pour but de faire connaître les résultats de recherches de laboratoire relatives aux lois de combustion des gaz; ces résultats ne sont pas aussi complets que l’auteur l’aurait souhaité pour une publication, la guerre étant survenue avant l’achèvement de cette série de recherches. Les appareils ont été détruits, ainsi que les registres d’expériences et diagrammes d’essai, mais la
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- plupart des résultats acquis à cette date avaient été consignés dans"des documents qui ont été sauvés.
- Pour la mesure des températures d’inflammation et des retards à l’inflammation,
- <UüM.tA/tw> 9g -d-e, CH1*,
- %e*MJ^QKoJUiAjeA d.' uvipPom- de. C H**! Fig. 7.
- l’expérience consistait à introduire brusquement le mélange gazeux'préparé d’avance dans un récipient préalablement porté à la température de l’essai; puis à observer s’il y a inflammation et, dans l’affirmative, après quel délai.
- % aU- yuMJh&AAA' • «Cûvui-icfl et' olM
- êL
- Les résultats sont donnés sous forme de diagrammes dont on trouvera ci-joint des exemples (fig. 6, 7, 8).
- Pour la détermination de la vitesse de propagation de la flamme, le mélange
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- gazeux était enflammé à l’orifice d’un tube cylindrique et on enregistrait la vitesse de propagation de la flamme par un procédé chronophotographique. Les résultats sont donnés sous forme de diagrammes analogues à celui que nous reproduisons
- (fig. 9).
- Des expériences ont aussi été faites pour mesurer directement la vitesse de réaction aux températures où cette mesure est pratiquement réalisable.
- Fig. 9.
- Enfin les conclusions des études de MM. Jouguet et Crussard sur la propagation des ondes explosives ont été vérifiées expérimentalement.
- Anguenot, Gault et Vlës. Les huiles lourdes de chauffage. — Cette communication donne les résultats d’une étude entreprise à la demande de la Société des Mines de Peclielbronn. Elle a pour objet l’examen des divers phénomènes d’ordre physique ou chimique auxquels peuvent donner lieu les huiles lourdes de chauffage sur tout le tra jet qu’elles ont à parcourir entre les réservoirs où elles sont emmagasinées et le foyer où elles sont brûlées.
- Les auteurs examinent en particulier les pertes de charge dans les canalisations ; le réchauffage des canalisations; le filtrage; la pulvérisation; les facteurs de la combustion.
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- Professeur Wheeler. La combustibilité d a coke. — On ne connaît pas encore, de manière nette, la raison pour laquelle des cokes de types différents brûlent avec des vitesses différentes; il est toutefois évident que, toutes choses égales par ailleurs, la rapidité de combustion d’un coke dépend de sa surface libre par unité de masse.
- D’autre part, la surface libre de l’unité de masse du coke, par laquelle celle-ci est au contact des gaz susceptibles de réagir sur elle, — oxygène dans un foyer, gaz carbonique dans un haut fourneau — est d’autant plus considérable que le caractère spongieux de la structure du coke est plus fortement marqué. Dès lors, un moyen de mesurer directement et avec précision la combustibilité du coke est celui qui consiste à évaluer la vitesse avec laquelle il réagit, à une température donnée, sur un gaz, tel que l’oxygène ou l’acide carbonique. De telles réactions sont en effet des réactions de surface; leur vitesse dépend donc de la surface par laquelle l’unité de masse du solide est au contact du gaz, c’est-à-dire de la combustibilité. Leur mise en œuvre fournit par ailleurs une détermination directe de la grandeur à mesurer, c'est-à-dire est plus satifaisante que les méthodes qui, à l’exemple de celle de Koppers, sont fondées sur l’existence d’une relation entre la combustibilité et quelque autre caractéristique du coke, telle que la proportion de matières volatiles qu’il contient. La réaction de l’acide carbonique sur le coke est d’ailleurs plus facile à employer que celle de l’oxygène, et il paraît commode d’y recourir de préférence.
- M. Wheeler décrit l’appareil qu’il a réalisé pour effectuer ces mesures et donne les résultats de quelques expériences. Ces résultats semblent indiquer que les températures les plus favorables sont 430° pour l’oxydation, et 930° pour la réduction du gaz carbonique; ils permettront, d’autre part, de mettre au point une méthode d'essai industriel, l’appareil de laboratoire décrit ci-dessus, quoique d’un emploi simple, étant plutôt difficile à installer.
- André Kling et Daniel Florentin. Note succincte sur les piles à éléments combustibles. — Les piles à éléments combustibles permettent de transformer directement l’énergie calorifique des combustibles en énergie électrique avec des rendements énergétiques très supérieurs à ceux des différents moteurs connus jusqu’ici. MM. Florentin et Kling indiquent les éléments actuellement employés. A leur avis les éléments à gaz sont appelés à un brillant avenir.
- Ginabat, mécanicien général de la Marine. La chauffe des chaudières au mazout dans la marine. — M. Ginabat fait un exposé complet de toutes les questions concernant l'utilisation du mazout dans la marine.
- Gaudouin, mécanicien inspecteur de la Marine. L'utilisation du charbon dans la marine.
- XVI. — Emploi méthodique de la chaleur dans l’industrie.
- Sous ce titre très général on a groupé les communications ayant trait : à la récupération des chaleurs perdues; à l’utilisation des résidus d’énergie, notamment par accumulation de la chaleur ; à l’organisation des économies de combustible dans les usines ; enfin à l’organisation générale de l’industrie.
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- A. — Récupération des chaleurs perdues.
- , Kammerer, ingénieur en chef, et Kohler, ingénieur de l’Association alsacienne de Propriétaires d’Appareils à vapeur. Résultats d'une série d'essais de vaporisation; influence inattendue du chauffage de l'air dans un cas particulier.—MM. Kammerer et, Kohler donnent les résultats détaillés de quatre essais faits sur la même chaudière, avec le même chauffeur et le même combustible. Ces essais diffèrent en ce que deux d entre eux ont été faits avec chauffage de l’air comburant par les gaz allant à la cheminée et deux sans air chaud, et que dans chaque catégorie l’un était fait en charge normale et l’autre en charge poussée.
- Les bilans thermiques sont résumés dans le tableau suivant :
- Bilan rapporté a 100 calories disponibles.
- CHARGE NORMAL* SURCHARGE SURCHARGE CHARGE NORMALE
- AVEC AVEC SANS SANS
- RÉCHAUFFAGE RÉCHAUPEAGE RÉCHAUFFAGE RÉCHAUFFAGE
- d'air D*Alli d’air d’air
- Chaleur utilisée.
- a) Dans la chaudière 62,3 61,8 62,0 63,1
- b) Dans le surchaulTeur 9,1 9,6 9,2 9,1
- c) Dans le réchaull'eur d’eau .... 5,5 5,6 5.6 5,8
- Chaleur perdue.
- a) Par imbrûlés dans les scories. . . 5,2 5,4 2,4 0,9
- ,, n , , /'sortie économiseur. b) Par chaleur 4 , . , , .. 7 ... ) dont récupération au sensible < . , ... ,, • , ) rechaulieur d air. (7,9) (2,3) 5,6 (9,8) (2,7)
- des gaz ( .. ... . ° Vallant a la cheminee. 7,1 8,7 8,7
- c) Par chaleur latente de vapori-
- sation dans les gaz 3,9 3,9 3,8 4,0
- d) Par rayonnement, convection,
- conduction (estimée) 1,0 1,4 1,4 1,6
- e) Par imbrûlés dans les gaz, accu-
- mulation de chaleur dans les
- maçonneries et pour balance. . 6,8 3,2 6,9 6,8
- Chaleur totale disponible (pou-
- voir calorifique supérieur). . 100,0 100,0 100,0 100,0
- Rendement global 76,9 77,0 76,8 78,1
- On arrive donc à ce résultat paradoxal que, bien que le réchauffeur d’air récupère un tiers de la chaleur emportée par les fumées, les rendements avec chauffage de Pair ont été trouvés en moyenne un peu plus bas que ceux sans réchauffage d’air.
- L’examen du bilan thermique permet de se rendre compte de la cause de l’anomalie constatée. En effet, Putilisation supplémentaire de chaleur réalisée par le réchauffeur, qui est en moyenne de 2,3 p. 100, est plus que compensée par l’augmentation des perles par imbrûlés dans les mâchefers, qui est en moyenne de 3,Go p. 100. Alors que ceux-ci devraient être normalement plutôt mieux brûlés avec l’air chaud qu’avec l’air froid, on a constaté, au contraire, combien il était difficile au chauffeur d’éviter, pendant les essais à l’air chaud, des entraînements de coke dans les mâchefers, ceux-ci se trouvant dans un état pâteux et enrobant complètement des morceaux de coke. Tous les efforts pour arriver à une meilleure corn-
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- CONGRÈS DU CIIAUFUAGE INDUSTRIEL.
- DECEMBRE 1923.
- bustion des scories sont restés vains. Or, cette difficulté a disparu comme par enchantement dès l’arrêt du réchauffage de l’air. Les scories étaient moins fondues et pouvaient être parfaitement brûlées dans la partie inférieure du foyer sans que le chauffeur eût besoin d’y porter une attention spéciale.
- On peut en conclure que, lors de la marche à l’air chaud, la température dans la couche de combustible a dû atteindre celle delà fusion des cendres, alors qu’elle lui restait inférieure avec l’alimentation en air froid. Cette température de fusion était en effet particulièrement basse pour le combustible mis en œuvre; elle a été trouvée égale à 1.120°.
- Cet exemple, qui ne doit nullement être interprété en défaveur de l’emploi de l’air chaud, montre combien, dans les installations modernes visant à obtenir des températures élevées dans les foyers, des facteurs qui paraissent à première vue tout à fait secondaires, peuvent influer sur le rendement ou les conditions de marche.
- Emile Prat. La récupération de la chaleur par réchauffage de l'air. — Les réchauffeurs d’air, qui sont maintenant des appareils de plus en plus répandus, ont pour but d’utiliser les chaleurs perdues des fumées à la sortie d'un four ou d’une chaudière, pour réchauffer de l’air destiné à la combustion ou à tout autre usage.
- M. Prat examine plus particulièrement le cas des chaudières et montre les multiples avantages du réchauffage de l’air : meilleure combustion du combustible en raison de la température plus élevée du foyer et par conséquent diminution des pertes par imbrùlés dans les scories, et possibilité d’employer de mauvais combustibles autrement inutilisables; diminution des pertes par les fumées.
- M. Prat donne les résultats d’essais comparatifs effectués à la centrale électrique de la Haye avec et sans réchauffair thermix qui font ressortir une amélioration importante de rendement par réchauffage de l’air.
- Discussion.
- A propos de la température obtenue dans le foyer, M. Roszak montre, par un calcul théorique simple, que l’élévation obtenue par réchauffage de l'air n’atteint guère que lo p. 100 de l’élévation de température de l’air. M. Roszak a vérifié ce résultat par l’expérience.
- Cornu-Thénard, ingénieur chef des services techniques de la Compagnie des Forges de Chàtillon, Commentry et Xeuves-Maisons. L’ulilisalion des chaleurs d’échappement des moteurs à gaz. — M. Cornu-Thénard attire l’attention sur les avantages qu'on peut retirer de la récupération des chaleurs d’échappement des moteurs à combustion interne.
- Les calories livrées, avec le gaz, à la consommation d’un moteur tournant à pleine charge se répartissent approximativement de la manière suivante :
- Travail moteur......................................... 26 p. 100
- Frottements................................................ o —
- Rayonnement et divers...................................... 5 •—
- Eau de refroidissement.................................... 33 —
- Gaz d’échappement......................................... 31 —
- Total..................................... 100 —
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- On constate ainsi que, sur la totalité des calories disponibles, un peu plus du quart seulement est transformé en travail moteur, alors que les deux tiers en sont perdus par le refroidissement et par l'échappement. On conçoit donc tout l’intérêt qu’il y aurait à utiliser effectivement la partie de cette énergie qui se dissipe, en pure perte, dans l’eau ou dans l’air.
- Les nombreux essais exécutés, ces dernières années, en vue d'utiliser les calories emportées par l’eau de refroidissement ne paraissent pas avoir conduit à des solutions susceptibles d’applications industrielles.
- La récupération des chaleurs d’échappement, au contraire, se pratique, couramment, à l'heure actuelle, dans plusieurs établissements sidérurgiques importants. M. Cornu-Thénard cite l’exemple de la centrale de Belval où chacun des 10 moteurs à gaz est muni d’une chaudière de récupération. Le rendement économique total s’élève à près de 50 p. 100 de la chaleur totale mise en œuvre. Le générateur de vapeur produit une sorte d’autocompensation pour l’utilisation des calories dans le cas où le moteur fonctionne à charge réduite.
- Émilio Damouii, chef du service des économies de combustibles aux Forges et Aciéries de la Marine et d’Homécourt, administrateur de l'Office Central de Chauffe. Les pertes de calories dans les gazogènes et le réchauffage de l'air, remède contre ce gaspillage. — M. Damour montre l’importance des pertes par chaleur sensible des gaz dans les gazogènes. Il cite l’exemple d’un gazogène à gaz mixte du type à sole tournante où le rendement atteint 73,8 p. 100 et les pertes par chaleur sensible du gaz 13,9 p. 100; et celui d un gazogène au coke où le rendement est de 80,7 p. 100 et la perte par chaleur sensible 16,5 p. 100. Dans les deux cas la température des gaz était de 650°.
- Cette chaleur sensible est bien perdue car la température du gaz rend inopérante au-dessous de cette température la chambre de régénération du four alimenté. On ne peut réellement utiliser la chaleur sensible des gaz que par un organe de récupération supplémentaire.
- On pourrait employer pour cette récupération une chaudière qui fournirait à l’usine un appoint de vapeur. M. Damour estime bien préférable d’utiliser la chaleur disponible au réchauffage de l’air primaire des gazogènes. Ce réchauffage sera accompagné d’une humidification de l’air ou d’une injection de vapeur de manière à compenser l’apport de calories par la réaction endothermique du gaz à l’eau, et à conserver la même température au gazogène. Dans ces conditions, l’opération aura un double effet enrichissant : le premier dû à une condensation du volume gazeux par disparition d’azote et substitution d’hydrogène à l’azote; l’autre par l’accroissement de la puissance calorifique totale répartie sur ce volume gazeux réduit.
- A l’appui de ces indications M. Damour calcule les résultats que l’on obtiendra parle réchauffage de l’air dans le cas des deux gazogènes précédemment cités; voici les résultats trouvés :
- 1° Gazogène d’aciérie a houille crue de Montrambert :
- 0“ 100“ CO O O
- Récupération de calories Enrichissement du gaz au mètre cube . . . . Pouvoir calorifique au mètre cube Volume de gaz par kilogramme de houille. . 0 0 1.208 cal 4,096 m;i 1,71 p. 100 50 cal 1.258 cal 4,533 m3 5,66 p. 100 179 cal 1.387 cal 4,377 m3
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- 2° Gazogène d’usine a gaz, au coke :
- Récupération de calories.................
- Enrichissement du gaz au mètre cube . . .
- Pouvoir calorifique au mètre cube........
- Volume de gaz par kilogramme de houille.
- 0“ 100» 200° 300»
- 0 2,05 p. 100 4,1 p. 100 6,2 p. 1
- 0 42 cal 94 cal 160 cal
- 1.106 cal 1.148 cal 1.200 cal 1.272 cal
- 5,245 m3 5,170 m3 5,071 m3 4,792 m3
- Pratiquement on pourra réchauffer Pair directement avec la chaleur sensible des gaz dont la masse calorifique est très légèrement supérieure ; mais cette méthode, qui convient bien aux gazogènes à coke, est d’une application difficile pour les gazogènes à houille crue, les goudrons gênant le fonctionnement des réchauffeurs d’air. On peut alors placer le réchauffeur d’air à la sortie du four, avant la cheminée, sur la branche issue des régénérateurs à gaz. Enfin on peut prélever de l’air sur le régénérateur à air, au point où les empilages ne dépassent pas 500°.
- Le réchauffagedel’air pourrafournir, d’après M. Damour, uneéconomie de 6 p. 100 sur le combustible brûlé dans les gazogènes, soit pour la France environ 60.000 t par an. A cet avantage viendront s'ajouter des économies de rendement dans les fours, conséquence du relèvement de potentiel thermique du gaz et la possibilité d'employer des combustibles de qualité médiocre trop abondants en France et difficiles à utiliser.
- Laffargue, Ingénieur civil des Mines, diplômé de l’Ecole de Chauffage industriel. Goz pauvre de gazogène-, insufflation de vapeur surchauffée ; enrichissement du gaz et récupérations calorifiques. — M. Laffargue calcule les économies qu’on peut obtenir par réchauffage de l’air primaire des gazogènes, suivant le procédé préconisé par M. Damour dans la précédente communication. Il admet que les coefficients
- d’équilibre et jj^Q fixés par Boudouard et Haber s’appliquent au cas examiné et
- restent constants quand l’hydrogénation du gaz croît. Il arrive aux conclusions suivantes :
- Une petite installation ne comprenant qu’un seul gazogène en marche ne peut évidemment pas subir une accélération d’allure. Dans ce cas, le réchauffage à 300° d’un air primaire convenablement humidifié (environ 200 g d’eau par kilogramme de carbone) enrichira le gaz de 100 cal. au mètre cube. Si le réchauffage est fait aux dépens de la chaleur sensible du gaz, il conduira à une économie de 6 p. 100.
- Une installation comprenant une batterie de gazogènes se prête au contraire à l’accélération d’allure des appareils avec diminution du nombre d’unités. Si l’on injecte alors, en forçant suffisamment l’allure pour maintenir les températures, environ 450 g de vapeur surchauffée à 300° par kilogramme de carbone, on enrichit le gaz de 250 cal. et on gagne sur le rayonnement 7,5 p. 100 du carbone gazéifié. Si le réchauffage est fait aux dépens de la chaleur sensible du gaz, il conduira à une économie supplémentaire de 7,5 p. 100, ce qui porte l’économie totale à 15 p. 100.
- Cakette. Récupération de la chaleur perdue dans les fours ci coke. — La transformation de la houille en coke métallurgique exige, par les procédés actuels environ 600.000 cal. par tonne.
- Cette énergie perdue se décompose comme suit :
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- Calories par tonne de houille.
- Chaleur rayonnée par le massif des fours, environ 9 p. 100, soit...........
- — emportée à la cheminée par les gaz brûlés, 17 p. 100, soit.........
- — emportée par les produits distillés, gaz, eau et goudron, 30 p. 100 soit.
- — emportée par le coke incandescent, 41 p. 100, soit.................
- 54.000
- 102.000
- 180.000
- 264.000
- Le diagramme ci-dessous de la répartition de ces pertes fait ressortir leur valeur relative et l’importance que présente l’énergie emportée par le coke incandescent.
- M. Carette décrit le procédé imaginé et mis en pratique ces dernières années par la maison Sulzer pour récupérer la chaleur sensible du coke. Ce procédé permet de recueillir sous forme de vapeur à haute pression 60 p. 100 de la chaleur totale emportée par le coke incandescent.
- Il consiste à déverser le coke sortant du four dans une trémie en maçonnerie réfractaire munie de fermetures étanches. Des carneaux relient cette trémie à des chambres contenant des générateurs de vapeur, de manière à constituer un circuit fermé pour tout le système. Des ventilateurs spéciaux sont disposés de façon à per-
- Fig. 10.
- mettre la circulation en circuit continu et à une vitesse convenable du gaz contenu dans les carneaux.
- A la mise en service de l’installation, lors du premier passage de l’air à travers le coke incandescent, l’oxygène est transformé en acide carbonique et en oxyde de carbone. Si les appareils sont étanches, aucune entrée supplémentaire d’air ne se produira pendant toute la durée du refroidissement, et le coke ne subira aucune combustion ultérieure.
- Les gaz non comburants ainsi formés s’échauffent en traversant le coke incandescent, puis cèdent à la chaudière la chaleur qu’ils ont absorbée, retournent s’échauffer à travers le coke et ainsi de suite en abaissant finalement la température du combustible à environ 250°.
- M. Carette donne les résultats obtenus dans une installation d’essais, capable de refroidir 2o t de coke par jour, montée à l’usine à gaz de Zurich, et dans une installation plus importante, à l’usine à gaz de Rotterdam.
- B. — Utilisation des résidus d’énergie; accumulation de la chaleur.
- Drosne, Ingénieur en Chef aux Etablissements Schneider. Les accumulateurs de vapeur. — Bien qu’au premier abord il puisse sembler que les accumulateurs de vapeur aient parcouru une carrière industrielle relativement modeste depuis leur création, il n'est pas moins vrai qu’ils constituent, en fait, aujourd’hui, un outil très précieux dans la recherche pratique des économies de calories. En particulier,
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- les types à moyenne pression et à grande capacité forment une classe d’appareils destinés, semble-t-il, à un assez vaste champ d’exploitation dans les installations de toute espèce qui, étant à la fois productrices et consommatrices de vapeur d’eau, ne peuvent, cependant, équilibrer complètement dans le temps et l’espace, le cycle des diverses sources et divers appareils de consommation. Les accumulateurs de vapeur permettent, dans nombre de cas, de jouer le rôle confié aux volants, ou, plus exactement, aux groupes-tampons à volants dans le cas de l’énergie mécanique fournie à un arbre par un moteur primaire alternatif, ou de l’énergie fournie à un réseau par des sources de potentiel, la force vive cinétique ou électro-cinétique étant remplacée ici par l’énergie thermo-élastique de la vapeur et de l’eau avec laquelle elle est en contact. Ces appareils peuvent encore jouer le rôle des batteries-tampons (d’accumulateurs électro-chimiques) dans les réseaux à courant continu. En effet* alors que, à la date de l’apparition des premiers accumulateurs de vapeur, on avait eu à peu près uniquement pour objectif l'utilisation des vapeurs d’échappement, déjà détendues au voisinage de la pression atmosphérique, on considère, aujourd’hui, qu’il n’y a aucune raison de borner ainsi le champ d’action de ces appareils et que leur emploi, même pour de hautes pressions et des fluctuations de longue durée, est non seulement réalisable, mais encore fort avantageux.
- Bien plus, il ne s’agit plus de limiter l’action compensatrice de l’appareil aux fluctuations produites par les organes consommateurs d’énergie thermique ou mécanique : elle peut s’étendre aussi aux fluctuations des organes producteurs de cette énergie et. en particulier, aux variations de qualité ou de quantité des combustibles brûlés sous les chaudières.
- Ainsi, le domaine d’emploi des accumulateurs de vapeur s’étend à toutes les régions et à toutes les étapes du cycle énergétique parcouru par la vapeur d’eau entre la source chaude et la source froide, afin de compenser les fluctuations à grande ou courte période du courant d’énergie qui s’écoule entre deux biefs déterminés.
- M. Drosne justifie les affirmations précédentes à la fois par quelques considérations théoriques et par des constatations expérimentales bien établies.
- Les applications des accumulateurs de vapeur sont déjà assez nombreuses, au moins à l’étranger. Il n’en existe pas moins de fit) dans les pays Scandinaves. M. Drosne donne les résultats obtenus dans une fabrique de cellulose, dans une brasserie, dans une centrale électrique, dans une aciérie. Les économies de combustible réalisées par suite de la marche plus régulière des chaudières atteint 15 à 23 p. 100.
- Ferdinand Gros. Utilisation de l'énergie disponible pendant les arrêts des usines métallurgiques au moyen de la fixation de l'azote par l'arc électrique. — Les usines sidérurgiques possèdent de puissantes centrales électriques destinées à fournir l’énergie nécessaire aux services de l’usine, qui sont alimentées au gaz de haut fourneau.
- Les arrêts intermittents de certains appareils pendant la période de travail fournissent des disponibilités d’énergie importantes aux barres de la centrale.
- Le dimanche, il se produit une cessation absolue du travail des laminoirs et de l’aciérie, et l’énergie disponible est très considérable.
- On conçoit donc qu’on pourrait, en faisant marcher la centrale à sa charge
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- normale, trouver quelques disponibilités d’énergie dans la semaine, et le dimanche un appoint considérable utilisable à des opérations électro-chimiques, énergie qui ne serait grevée que des frais d’entretien et d’amortissement, car le gaz de haut fourneau est perdu pendant ces arrêts de façon aussi définitive que l’énergie d’une chute d’eau qui ne traverse pas les turbines.
- M. Gros propose pour l’utilisation de la force motrice disponible la fixation de l’azote atmosphérique par l’arc électrique.
- Le procédé de fixation de l'azote atmosphérique par l’arc électrique consomme une grande quantité d’énergie par unité fixée, mais il a deux avantages :
- D’abord il ne consomme pour ainsi dire pas de matière première; d’autre part, il présente une souplesse incomparable.
- Les fours peuvent être allumés ou éteints suivant les disponibilités d’énergie et marchent en quelques secondes à plein rendement.
- Une usine d’acide nitrique ou de nitrates et de nitrites peut ainsi utiliser toutes les pointes disponibles et allumer ou pousser les fours pendant les arrêts des autres utilisations, ne serait-ce que pour une fraction d’heure.
- Une telle usine peut ainsi apporter une rémunération intéressante pour du courant électrique qui, sans elle, serait inutilisé.
- M. Gros calcule pour une usine de laminoirs fournissant 1.000 t par jour le prix d’une installation de ce genre et le bénéfice qu’on pourrait en retirer.
- Paul Bergeon, Professeur à l’Institut électrotechnique de Grenoble. Les chaudières électriques et leur rôle d'utilisation rationnelle de tous les résidus d'énergie électrique des chutes d'eau. — A l’heure actuelle, seules les chaudières électriques peuvent apporter aux entreprises hydro-électriques un débouché pratiquement illimité pour les chevaux de hautes eaux, et d’une façon générale pour tous les résidus d'énergie (énergie disponible soit pendant la nuit, soit les dimanches et jours de fête, soit en temps de crue, etc.).
- Après quelques minutes de chauffage pour les petites chaudières, moins d’une heure pour celles de très grande puissance, on peut obtenir de la vapeur utilisable. Le réglage de ces appareils est extrêmement souple, la puissance absorbée pouvant varier dans de très grandes limites et presque instantanément.
- M. Bergeon montre que l’énergie employée dans les chaudières peut être payée presque au même prix que l’énergie absorbée par l’électrochimie, or le placement de courant est beaucoup plus facile dans le cas des chaudières.
- Il décrit les divers types de chaudières électriques et montre dans quels cas leur emploi est particulièrement indiqué.
- C. — Organisation des usines.
- Lavandier, Ingénieur en chef aux usines de Differdange. Utilisation rationnelle des combustibles aux usines sidérurgiques complètes. — M. Lavandier examine l’organisation générale d’une usine sidérurgique, et montre quelles économies thermiques l’application des dernières innovations est susceptible de procurer dans les cowpers, les moteurs à gaz, les chaudières et les fours métallurgiques.
- Paul Dufour, chef des travaux de machines au Conservatoire national des Arts et Métiers. Organisation des économies de combustible dans une usine. — M. Dufour
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- indique les méthodes qui ont été employées dans les usines du Creusot, en 1917, pour réaliser des économies de combustible. Ces méthodes ont conduit, sur l'ensemble des foyers, à une économie de combustible d’environ 10 p. 100.
- D. — Organisation générale de l’industrie; généralités.
- Granger, chef des laboratoires d’essais à la Manufacture nationale de Sèvres. Économies réalisables en céramique dans le domaine du chauffage. — M. Granger attire l’attention des constructeurs de fours et des fabricants de produits céramiques sur trois points qui intéressent l'économie des combustibles :
- Améliorations des foyers.
- Etablissement d’une fabrication de la faïence fine demandant une consommation de combustible moins élevée en abaissant le point de cuisson.
- Transformation pour les articles courants des pâtes et couvertes de porcelaine de manière à se rapprocher des produits concurrents dont certains sont cuits à des températures inférieures à celle qui sert de base à l’industrie française.
- Triquet. Note sur les fours employés actuellement en verrerie.
- Tribot-Laspière, secrétaire général de l’Union des Syndicats d’Electricité. Note sur les économies de combustibles provenant des grandes entreprises électriques.
- Fernand Courtoy, Ingénieur civil des Mines et électricien, administrateur délégué de l’Union des Centrales électriques et du bureau d’études industrielles (Bruxelles). Quelques difficultés techniques, commerciales et administratives rencontrées dans Vexploitation des groupements (te contrôle à gaz et à vapeur. — L’objectif des groupements de centrales à gaz et à vapeur est celui qui préoccupe au plus au point les industriels de tous les pays :
- Economiser les combustibles, en substituant au charbon les disponibilités temporaires ou permanentes de gaz de hauts fourneaux et de fours à coke;
- Economiser la main-d’œuvre et les installations génératrices, en unifiant l’organisation des centrales de production ;
- Faciliter la lutte de l'industrie contre la concurrence étrangère, en réduisant les prix de revient de la force motrice dans les entreprises consommatrices.
- M. Courtoy, se basant sur l’expérience acquise par l’Union des centrales électriques du bassin de Liège, montre quelles difficultés rencontrent ces organisations. Il insiste sur les avantages que l’entente des producteurs d’électricité peut procurer à un pays.
- En Belgique, l’application à peine naissante des principes du groupement fait réaliser aujourd’hui une économie annuelle d'environ 45.000 t de charbon. Demain, la moitié du combustible absorbé par les sociétés de distribution publique pourra être remplacée par les 350.000 t qui se dissipent encore dans l’atmosphère des régions industrielles belges, si métallurgistes, charbonniers et distributeurs unissent leurs efforts en vue de surmonter les obstacles qui s’opposent encore à leur coopération complète, dans l’alimentation générale du pays en électricité.
- Martin. Coût du transport de l'énergie par V électricité ; distance à laquelle il y a parité entre la centrale locale à charbon et la centrale à gaz de haut fourneau.
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- Maillet. Quelques données de statistique dominant le problème national du chauffage industriel, envisagé au point de vue de Vutilisation optima des ressources de la France en houille noire et en houille blanche.
- Discours prononcés aux séances d’ouverture du Congrès
- ET AU BANQUET DE CLÔTURE.
- A la séance d’ouverture du Congrès présidée par M. Le Trocquer, ministre des Travaux Publics, au banquet qui a marqué la fin des travaux, des discours ont été prononcés notamment par M. Le Trocquer, par M. H. Le Cbatelier, président d’honneur du Congrès, par M. Paul Painlevé, président du conseil d’administration du Conservatoire national des Arts et Métiers, par M. Walckenaer, président du Congrès. Nous ne pouvons songer à reproduire ici tous ces discours, dans lesquels les orateurs se sont attachés d'une part à mettre en lumière l’importance de la bonne utilisation des combustibles et l’intérêt des travaux du Congrès, à marquer d’autre part les résultats obtenus. Nous tenons cependant à donner in extenso le discours de clôture prononcé par M. H. Le Cbatelier, qui non seulement a montré l’utilité de l’œuvre accomplie, mais en a aussi fait la critique.
- ALLOCUTION FINALE
- de M. H. Le Chatelier, président d’honneur du Congrès.
- Messieurs,
- Vous allez trouver que j’abuse, en prenant une seconde fois la parole : à l'ouverture de ce Congrès et à sa clôture, c’est trop. Mais je plaide non coupable. Si j’ai récidivé, c’est sur l’invitation formelle de notre président. Le succès du Congrès est dû à la façon dont M. Walckenaer en a pris en main la direction, parfois d une façon un peu autoritaire. Pour aboutir, il faut une direction unique avec le concours sans arrière-pensée de tous les collaborateurs à leur chef. Croyant à la nécessité de la discipline, j’en donne ici le premier l'exemple.
- Le Congrès a eu un réel succès. Dans ma carrière, j’ai fréquenté bien des réunions semblables. Souvent, h la première séance, on vient nombreux; moins à la seconde et plus personne à la troisième. Cela a été ici le contraire. Nous étions une cinquantaine le jour de l’ouverture et, quatre jours après, le jeudi, j’ai compté plus de cent congressistes présents dans une seule des sections. Huit jours auparavant, j'étais à Rome à un Congrès de Chimie comptant le même nombre de membres incrits; dès le second jour on arrivait difficilement à réunir six personnes pour assister aux communications.
- La raison du succès de notre Congrès tient d’abord «à son objet; la question du chauffage est capitale pour toute industrie et est particulièrement angoissante pour-noire pays, en raison de l'insuffisance de nos ressources naturelles. En second lieu, les efforts de notre président pour obtenir des communications intéressantes ont réussi à nous assurer l'aimable collaboration de savants et d'ingénieurs étrangers, dont la présence a rehaussé le prestige de notre Congrès. Enfin, je suppose que la
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- CONGRÈS DU CHAUFFAGE INDUSTRIEL. — DÉCEMBRE 1923.
- distribution anticipée du texte des communications a contribué à faciliter le discussions qui ont toujours été intéressantes et parfois fort vives.
- Les congrès sont utiles par les facilités qu’ils apportent aux échanges d’idées entre ingénieurs d'origines et d’occupations différentes. C’est un procédé de diffusion des connaissances techniques très efficace. On dit, je le sais bien, qu’aujourd’hui, avec l’imprimerie, il est si facile de s’instruire par la lecture que cela ne vaut pas la peine de se déranger pour aller écouter l’exposé oral d’idées exprimées, en général, d’une façon plus précise dans les livres. A un certain point de vue, cela est vrai, mais il est non moins vrai qu’une idée formulée oralement fait une impression plus vive sur l’esprit que celle qui est seulement imprimée On aura lu dix fois une affirmation sans y arrêter son esprit; on l’entend dire dans une conversation ou dans un discours et, immédiatement, on la saisit complètement. C’est la raison des cours oraux dans l’enseignement; sans cela on se contenterait de manuels, généralement beaucoup mieux faits que des leçons plus ou moins improvisées.
- En France, ces congrès techniques sont particulièrement utiles ; ils viennent battre en brèche le particularisme déplorable de la plupart de nos hommes d’affaires. C’est une grande cause de faiblesse pour notre industrie vis-à-vis de celle de l’étranger, de ne pas comprendre les bienfaits de la coopération. Nous vivons encore à bien des points de vue sur les souvenirs du moyen âge, où l’on pensait que, pour gagner sa vie, il était beaucoup plus sûr d’aller piller les récoltes de ses voisins que de labourer ses propres terres. Je sais cependant que le chauffage est un domaine où la concurrence est moins âpre, qui est cultivé par des gens plus civilisés. Je n’oublie pas le bel exemple donné par les houillères françaises, qui entretiennent à frais collectifs un laboraloire travaillant pour le plus grand bien de la communauté. Mais c’est là un exemple unique en France, tandis qu’en Allemagne, en Angleterre, nous voyons des organisations collectives analogues dans la métallurgie, l’industrie des ciments, du verre, de la céramique, etc.
- Nos congrès français présentent cependant une lacune grave : l’absence presque générale des chefs d'industrie qui ne se dérangent pas pour y assister. A Londres, au contraire, aux meetings de l’iron and Steel Institute, on rencontre non seulement les directeurs des grandes firmes métallurgiques, mais aussi les présidents de leurs conseils d’administration. C’est là, pour eux, une obligation morale à laquelle ils ne croient pas pouvoir se soustraire. Ils se tiennent ainsi mieux au courant des besoins et de l'évolution de leur industrie; en même temps, leur présence stimule l’ardeur de leurs ingénieurs qui font un plus grand effort pour présenter des travaux dignes d’attirer sur eux l’attention de leurs chefs. Cela donne une grande vie à ces congrès.
- Je connais l’objection faite à cette tradition. Si l’on voulait suivre tous les congrès, l’on n’aurait plus une minute pour s’occuper de ses affaires. J’en sais quelque chose, car en six semaines, du 15 mai au 1er juillet, j’ai eu six réunions semblables auxquelles, pour des raisons variées, j’aurais dû assister. Je n’en ai suivi que la moitié et cela est déjà un abus. Il y a là un danger auquel il faut remédier : si l’on continue à multiplier les congrès, comme on le fait en ce moment, on arrivera a les discréditer complètement, à transformer une institution utile en machine à gaspiller le temps. Leur limitation est théoriquement possible, mais pratiquement assez difficile à réaliser. En théorie, il suffirait de grouper les congrès analogues; celui des combustibles liquides eût dû fusionner avec celui du chauffage industriel, car on y a souvent étudié en double les mêmes questions. On pourrait
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- LE CONGRÈS DU CHAUFFAGE INDUSTRIEL (PARIS, 7-10 JUIN 1923). 1243
- également exercer un contrôle plus sévère sur les communications, proscrire toutes les réclames commerciales et écarter les non-valeurs. La moitié des communications de notre congrès eussent pu être considérées comme lues suivant la formule employée aux meetings de l’Iron and Steel Institute; cela eût permis de terminer notre congrès en trois jours au plus, deux peut-être, sans rien lui enlever de son intérêt, en l’augmentant au contraire.
- Psychologiquement, il est vrai, cela est assez épineux: le gaspillage résultant de la dispersion des efforts est un dogme en France. C’est le phénomène qui se manifeste à propos des sous-préfets ou des innombrables commissions administratives, composées chacune de six fois le nombre de membres nécessaires. Nos poussières de laboratoire gaspillent l’argent d’un bout de la France à l’autre, sans rien produire. Nous avions avant la guerre dix laboratoires maritimes, végétant, sans aucun profit pour la science, ni pour la gloire de notre pays, tandis que l’Allemagne en avait un seul à Naples, célèbre dans le monde entier. En combattant sans relâche ce particularisme néfaste, on arrivera peu à peu à le discréditer. C’est la tâche à laquelle je m’emploie ici.
- S’il faut signaler les abus pour en obtenir la réforme, cela ne doit pas empêcher de rendre justice aux heureux résultats obtenus malgré tout avec notre activité un peu désordonnée. Nous avons certainement fait du travail utile dans ce congrès; il faut en remercier les bons ouvriers : tout d’abord, notre président; puis l’actif organisateur de l'Exposition, M. Compère; enfin les secrétaires du Bureau et les présidents des séances, qui ont tous contribué au succès du Congrès du Chauffage industriel.
- Fondation de la Société de Physique industrielle.
- Bien que la création de la Société de Physique industrielle n’ait pas été, à proprement parler, un résultat du Congrès, puisqu’il en était question depuis près de deux ans, nous croyons utile d’en dire ici quelques mots : c’est en effet à l’occasion du Congrès que cette Société a été définitivement constituée, et c’est à une des séances du Congrès que sa formation a été annoncée par M. de Courville.
- En 1921, un groupe d’étude, composé d’importantes personnalités du monde scientifique et industriel, s’est constitué pour créer une Société de Physique industrielle, complétant, dans le domaine des applications, ce que la Société française de Physique représentait dans le domaine de la science pure.
- Mais la crise générale de l’industrie, les difficultés que tous avaient à surmonter à cette époque, firent retarder les démarches envisagées pour la fondation de la Société, qui fut remise à une époque plus favorable.
- Il a paru aux personnes qui s’intéressaient à la future société que le Congrès du Chauffage industriel venait de faire naître l’occasion attendue. Par le succès qu’il a obtenu, et par le lien qu’il a créé entre tous ceux qui, en France et dans les pays amis, comprennent l’intérêt vital des études scientifiques dirigées dans le sens des applications industrielles il a rendu possible la réalisation du projet formé.
- Toutes mesures nécessaires ont donc été prises pour qu’un Bureau provisoire fût formé, et que la fondation officielle de la Société fût acquise(l).
- A la dernière séance du Congrès, M. de Courville, président du Bureau provi-
- (1) Le siège social de la Société de Physique industrielle est 5, rue Michel-Ange, Paris (lüe). Tome 135. — Décembre 1923. 82
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- CONGRÈS DU CHAUFFAGE INDUSTRIEL.
- DECEMBRE 1923.
- soire, a annoncé aux congressistes la création de la nouvelle société, et les a invités à lui apporter leur appui; elle sera en effet comme un prolongement de l’effort représenté par le Congrès.
- L’objet de la Société de Physique industrielle et ses statuts sont ceux qui furent établis par le groupe réuni en 1921.
- Et voici comment cet objet est défini dans l’exposé précédant les statuts :
- « La Société de Physique industrielle a pour but de contribuer aux progrès considérables qui se manifestent à la fois comme nécessaires et possibles dans les industries du feu et de la chaleur.
- « Ces progrès sont nécessaires, et il est indubitable que notre avenir national est lié à la façon dont nous saurons prendre part à leur genèse, et nous assurer le bénéfice de leur exploitation industrielle.
- « Ces progrès sont possibles, car il apparaît de façon certaine que les procédés de production, de transmission et d’utilisation de la chaleur vont bénéficier à brève échéance des conceptions nouvelles sur la constitution de la matière, de l’énergie et de la chaleur, dont nous sommes redevables à la physique moderne.
- « Si bien peu des appareils thermiques actuels sont réellement satisfaisants, c'est, en grande partie, parce que les recherches d’ordre scientifique ont été insuffisamment transportées dans la pratique.
- « Mais il est possible de réagir contre cette infériorité fâcheuse de certains domaines de la technique industrielle. Il suffit, pour cela, de grouper les compétences et les bonnes volontés et de donner à ce groupement une organisation à la fois assez solide pour canaliser et orienter judicieusement ses efforts, et assez souple pour lui assurer l’appui moral delà collaboration effective de tous les esprits documentés et désireux d’assurer à l’industrie française la possession des matériaux intellectuels indispensables.
- « C'est ainsi que la Société de Physique industrielle se propose d’être la maison commune de tous les techniciens de la chaleur qui sont désireux de perfectionner leurs méthodes d’exploitation ou leurs procédés de construction, et de tous les savants qui sont disposés à fournir l’appui des sciences physiques à cette évolution des idées et des conceptions qui s’identifie avec le progrès.
- « La Société ne doit donc pas être une association d'inventeurs, ni une académie de recherches désintéressées. Elle se propose, au contraire, des objectifs utilitaires immédiats; ces objectifs utilitaires immédiats sont assez généraux pour intéresser la totalité des techniciens pratiquant une même industrie, et même la majeure partie des industries du feu.
- (( A ce titre, la Société de Physique industrielle s’efforcera d’établir une liaison intime avec les organismes constitués que ses travaux peuvent intéresser ou qui peuvent la faire bénéficier des leurs, qu’il s'agisse de sociétés scientifiques, de comités techniques, de syndicats industriels ou de compagnies de contrôle.
- c En un mot, la Société de Physique industrielle doit être, comme l’indiquent ses statuts, une agrégation d’esprits techniques et scientifiques également désireux d’apporter aux industries de notre pays le bénéfice, toujours considérable, qui résulte d’échanges de vues fréquents et surtout de la concentration des efforts intellectuels sur un petit nombre d’objectifs identiques et convenablement choisis. »
- Pierre Appell,
- Secrétaire général du Congrès du Chauffage industriel.
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- BULL. I)R LA SOC. d’eNCOUBAG. I'oIJK L’INDUSTRIE NATIONALE. — DÉCEMBRE 1923.
- COMPTES RENDUS
- DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ D'ENCOURAGEMENT
- ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
- 10 N O Y E .VI13 11 E 1923 Présidence de M. L. Bâclé, président.
- La séance est ouverte à 17 h.
- Sont présentés pour devenir membres et admis séance tenante :
- MM. Col (Léon et Pierre), manufacturiers à Casteljaloux (Lot-et-Garonne), présentés par M. Gabriel Col;
- M. Rollet (Paul), directeur de l’Ecole municipale professionnelle Diderot, 60, boulevard de la Villette, Paris (19e), présenté par M. Pierre Arnould.
- M. Bâclé, président. —Dans notre dernière réunion, j’avais le regret de vous informer du décès de M. Maurice Leblanc, notre distingué collègue du Comité des Arts mécaniques que nous venions d’apprendre à l’instant. Cette perte venant après celle de M. Yiolle est d’autant plus regrettable qu’il s’agit là encore d’un physicien éminent dont la renommée dépassait les limites de notre pays et qui, lui aussi, faisait grand honneur à la science française.
- M. Maurice Leblanc, qui était ingénieur, ancien élève de l’Ecole polytechnique, s’était consacré plus spécialement à l’étude des applications industrielles des forces physiques, comme la vapeur, l’électricité, et, dans ce domaine, qui convenait si bien à son imagination originale et féconde, à son esprit créateur toujours on éveil, il avait multiplié les inventions, les projets hardis, souvent grandioses, d’une audace déconcertante qui, pour apparaître encore comme l’utopie d’aujourd’hui, deviendront peut-être la réalité de demain. C’est ainsi qu’il a pu développer dans une conférence faite devant la Société des Ingénieurs civils l’idée d’utiliser l’énergie électrique des Pyrénées pour assécher la Camargue en relevant dans des réservoirs appro-
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- COMPTES RENDUS DES SÉANCES. — DÉCEMBRE 1923.
- priés l’eau des marais dont la chute pourrait servir ensuite à actionner des turbines; c’est là sans doute une idée un peu singulière au premier abord mais nous ne devons pas oublier qu’elle a pu cependant recevoir récemment une certaine réalisation dans la région de Venise.
- De même, il avait proposé pour la propulsion des automobiles une disposition des plus originales, consistant à installer sur les routes des conducteurs en cuivre parcourus par des courants à haute fréquence qui actionneraient ensuite par induction les moteurs placés sur les véhicules.
- En dehors de ces créations de son imagination inventive et qui ne sont encore que des suggestions curieuses, M. Mauri ce Leblanc a su réaliser et mettre au point nombre d’appareils ingénieux qui ont apporté des perfectionnements importants dans l’installation des machines à vapeur, des machines électriques, des machines à glace, etc.
- Ainsi que l’a rappelé M. Haller, président de l’Académie des Sciences en résumant devant l’Académie les nombreux travaux et les recherches de toute nature dont M. Maurice Leblanc est l’auteur, ses travaux sur les moteurs à courants alternatifs, sur la théorie des moteurs d’induction, sur les machines appelées « avanceurs de phase », sur les circuits amortisseurs, sur les alternateurs compounds, sur les transformateurs, sur les ondes entre tenues utilisées dans la télégraphie sans fil, etc., le placent au premier rang parmi nos électriciens modernes.
- Son ingéniosité s’est exercée avec un égal succès en mécanique. Il y débuta par des expériences effectués à la Compagnie des Chemins de fer de l'Est sur le frein continu Achard. Abordant ensuite l’hydraulique, il se consacra à l’étude des pompes, des turbines et d’un transbordeur hydraulique destiné à la Compagnie du Canal de Panama.
- Après de nombreux essais, M. Maurice Leblanc réalisa la construction d’une machine frigorifique à vapeur d’eau et à éjecteur, qui fut adoptée par les marines française et russe pour le refroidissement des soutes à munitions de leurs grands cuirassés.
- Ces mêmes machines furent utilisées par la Compagnie des Messageries maritimes pour maintenir à 10° les soutes à vivres des navires qui font le service du Japon en traversant la mer Rouge.
- La haute valeur et l’originalité de ses travaux avaient mérité à M. Maurice Leblanc nombre de distinctions attestant l’autorité dont il jouissait parmi ses pairs; il faisait partie depuis 1911 de notre Comité des Arts mécaniques; il avait été élu à l’Académie des Sciences le 25 novembre 1918 et était ainsi le premier membre de la nouvelle Section des Applications des Sciences à l’Industrie qui venait d’être créée. Au moment où la mort l’a
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- frappé, il venait d’être nommé Officier de la Légion d’honneur, et il était déjà désigné pour recevoir la grande Médaille Kelvin qui devait lui être décernée dans ce mois de novembre.
- (^ette revue des travaux de M. Maurice Leblanc est certainement bien incomplète, mais elle vous permettra néanmoins d’apprécier déjà la grande place qu’il tenait dans la science française, et, en exprimant à sa famille en deuil les regrets que nous fait éprouver la perte de ce collègue éminent que notre Société était fîère de compter dans ses rangs, nous sommes certains de traduire en même temps les regrets de tous ceux qui l’ont connu et ont pu l’apprécier.
- Le Comité des Arts mécaniques déclare vacant le siège qui était occupé par M. Maurice Leblanc.
- MAL H. IIitier et P. Toulon, secrétaires généraux, présentent et analysent quelques-uns des ouvrages récemment entrés dans notre Bibliothèque.
- M. H. IIitii £R analyse les ouvrages suivants :
- Microbes et fertilité du sol, par M. Edmond ïyayser (La Renaissance agricole). Paris, Payot (Don de l’auteur) ;
- Betterave et sucrerie de betterave; Tome IL Production de la betterave et technique sucrière, par M. Emile Saillard (Encyclopédie agricole). Paris, J.-B. Baillière et fils;
- U agriculture dans le département de la Seine-Inférieure, par MM. Paul Labounoux et Georges Jannin. Rouen, Wolf (Don des auteurs);
- L’hérédité chez la betterave cultivée, par M. Jacques Levêque de Vilmorin. Paris, Gauthier-Yillars et Cle (Don de l’auteur).
- M. P. T oulon analyse les ouvrages suivants :
- Pour former les hommes qu'il faut à la France de Iaprès-guerre, par MAL Antonin et Léon Franciiet. Paris, Bibliothèque d’Education (Don des auteurs) ;
- Des essais des fils et câbles isolés en caoutchouc, par M. A. R. Matthis. Paris, Dunod;
- Les procédés modernes de l'industrie du gaz. I. Distillation de la bouille; IL Traitement des produits et sous-produits, par MAL René Masse et Auguste Baril (Encyclopédie Léauté, 2e série). Paris, Masson et Gic; Gauthier-Yil-lars et Cie;
- Barème Henri Morin. Paris, H. Morin (Don de la maison H. Morin);
- Traité théorique et pratique des moteurs à gaz et à pétrole. Volumes I et IL 5e édition, par AL Aimé Witz. Paris, Albin Michel.
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- COMPTES RENDUS DES SÉANCES. ----- DÉCEMBRE 1923.
- M. Bâclé, president, rappelle que Tordre du jour de la présente assemblée générale comporte :
- 1° l'approbation des comptes de l’exercice financier 1921;
- 2° l’élection des membres du Bureau pour 1924, pour laquelle le vote par correspondance est permis, conformément à l’article 34 des nouveaux statuts :
- 3° la ratification de la nomination de M. Cornu-Tiiénard (Commission des Fonds) comme membre du Conseil d’Administration, pour laquelle le vote par correspondance est permis également;
- 4° la fixation du taux de la cotisation pour 1924.
- M. Bâclé, président. — Nous avons reçu de nombreux votes par correspondance. Je prierai, lorsque le scrutin sera clos, c’est-à-dire à 17 h. 30 m., deux de nos sociétaires, ne faisant pas partie du Conseil, de vouloir bien assister, comme scrutateurs, nos deux secrétaires MM. llitier et Toulon, dans le dépouillement du scrutin.
- Fn ce qui concerne la fixation du taux de la cotisation pour 1924, le quorum statutaire exige que 100 membres soient présents. Quand M. Ber-thelot aura terminé sa communication, nous passerons à cette partie de Tordre du jour si le quorum est atteint.
- Lecture est donnée du rapport présenté par M. Cornu-Tiiénard au nom de la Commission des Fonds, sur les comptes de l’exercice financier 1921 ( T).
- M. I mcien Bordet présente un rapport, au nom des Censeurs, sur les comptes de l’exercice financier 1921 (2).
- Ces deux rapports sont approuvés.
- MM. Hitier et Toulon, secrétaires, assistés de M. Albert Blogiie et de M. C. Janvier, scrutateurs, et de M. Lemaire, agent général, procèdent au dépouillement du scrutin.
- M. Bâclé, président. — Nous allons entendre M. Charles Berthelot qui veut bien ce soir traiter devant nous la carbonisation à basse température appliquée aux lignites. C’est là comme vous voyez un sujet qui est tout à fait d’actualité à l’heure présente alors que l’opinion publique se préoccupe de plus en plus de cette question de la meilleure utilisation à donner à nos combustibles, car elle se rend compte maintenant qu’en France particulièrement, nous devons économiser ces combustibles avec d’autant plus de soin que nous sommes loin de posséder les quantités nécessaires pour les besoins de nos industries et nous sommes ainsi obligés de recourir pour une large part à l’importation étrangère.
- (1) Voir ce rapport dans le Bulletin de novembre 1923, p. 1093.
- (2) Voir ce rapport dans le Bulletin de novembre 1923, p. 1099.
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- 41. Gharl es Berthelot, qui s’est spécialisé clans l’étude des méthodes de traitement des combustibles, installations de cokeries et usines à gaz, le traitement des lignites, des schistes et de leurs dérivés, et qui est du reste lauréat de notre Société, va nous entretenir de ses études et de ces procédés pour lesquels il s’est, créé une autorité unanimement reconnue; il va nous apporter ainsi les fruits de son expérience dans une conférence qui sera certainement pour nous tous fort suggestive et intéressante.
- M. Charles Berthelot, ingénieur-conseil, lauréat de la Société d’Encou-ragement, fait une communication sur la carbonisation à basse température, en particulier celle des lignites :
- 1° La carbonisation à basse température consiste à échauffer le combustible traité, d’une manière progressive et uniforme, jusqu’à la température (450° pour les lignites, et 500° pour le charbon) à laquelle on obtient le maximum de rendement en goudron primaire. Les appareils dans lesquels on obtient le mieux ces résultats semblent être ceux à malaxeur intérieur, de petit diamètre et offrant une surface de chauffe très développée, ce qui. par incidence, leur permet d’atteindre un débit élevé et d’être peu coûteux d installation.
- 2° Envisagée en elle-même, la carbonisation à basse température du charbon flambant serait une mauvaise opération, car les recettes, par tonne de houille traitée, seraient inférieures de 60 f environ à celles que donnerait la carbonisation à haute température. Il faut cependant voir plus loin. Si l’on mélange en effet une partie de semi-coke, qui est le résidu de la carbonisation de la houille à basse température, à quatre fois son poids de houille flambante et qu’on carbonise cet ensemble dans un four à coke, on produit un coke métallurgique de la meilleure qualité. Ce résultat pratique est d’une portée considérable, car il permettra, sans doute, de faire servir les charbons de la Sarre, qui sont très gras, à la fabrication de coke métallurgique qui, ainsi, pourra être produit en Lorraine.
- 3° En règle générale, le prix de revient du lignite est très bon marché. Par suite, si on utilise son semi-coke à l'état pulvérisé pour l’alimentation des groupes chaudières-turbines à vapeur, on peut produire le kilowatt-heure à 0,10 f soit pour quelques centimes de moins que dans les grandes centrales hydroélectriques conjuguées avec des stations thermiques alimentées au charbon ou pourvues de moteurs Diesel. Il paraît donc possible d'établir une communauté d’intérêts avec les carbo-nisateurs de lignite et les concessionnaires de production et de distribution d’énergie électrique, à partir de la houille blanche, et en conjugaison avec des centrales thermiques. Ceux-ci y trouveraient l’avantage de voir leurs prix de revient stabilisés, puisqu’ils deviendraient indépendants du cours des charbons anglais. En outre, ils rentreraient plus rapidement dans la période de pleine rémunération de leurs capitaux, car on aménage bien plus vite une usine de carbonisation de lignite qu’une chute d'eau. Une telle combinaison favoriserait en outre les intérêts de tous. A la ville, à la campagne, on demande, en effet, de plus en plus d’énergie électrique. On prévoit ainsi que notre consommation d'énergie électrique, par tête d’habitant et par an, passera d’ici quelques années de 150 kWh, chiffre actuel, à 500 kWh. On n’arrivera à ce résultat que si on aménage nos chutes d’eau et si on carbonise le lignite des mines qui leur sont voisines. C. B.
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- COMPTES RENDUS DES SÉANCES. — DÉCEMBRE 1923.
- M. Bâclé, président, remercie M. Ch. Berthelot de son intéressante communication dont le texte trouvera sa place dans notre Bulletin.
- M. Bâclé, président, donne lecture du procès-verbal du dépouillement du scrutin.
- Ont pris part au vote par correspondance............... 367 sociétaires
- Ont voté à la séance..................................... 22 —
- Total.................................... 389 —
- Ont été déclarés nuis les votes de........................ 28 —
- Reste.................................... 361 —
- Ont obtenu :
- Comme président
- Comme vice-présidents
- Comme secrétaires généraux Comme trésorier. ..... Comme censeurs.................
- MM. Mesnager . . . 359 voix
- I^yon ... I —
- MM. Sauvage . . . 361 —
- Appert . . . 360 —
- Lyon . . . 358 —
- Wery . . . 360 —
- G. Risler . . . 359 —
- Dupuis ... 1 —
- MM. H. Hitier . . . 361 —
- P. Toulon .... . . . 360 —
- M. Alby . . . 360 —
- MM. Bordet . . . 361 —
- Tisserand . . . 360 —
- . Cornu-Thénard. . . . . . . 339 —
- Ontsigné : MM. H. Hitier, P. Toulon, A. Bloche, C. Janvier, E. Lemaire.
- En conséquence, le quorum statutaire de 100 membres votants étant atteint :
- 1° sont déclarés élus membres du Bureau de la Société pour 1924 :
- Président : M. Mesnager;
- Vice-Présidents : MM. Sauvage, Appert, Lyon, Wery, G. Risler;
- Secrétaires généraux : MM. H. Hitier, P. Toulon;
- Trésorier : M. Alby;
- Censeurs : MM. Bordet, Tisserand.
- 2° est déclaré membre du Conseil, au titre de la Commission des Fonds : M. Cornu-Thénard.
- M. Bâclé, président. — La quorum statutaire de 100 membres présents n’étant pas atteint, il nous est impossible de procéder valablement au vote concernant la fixation du taux de la cotisation pour 1924. En conséquence, une nouvelle assemblée générale devra se tenir à cet effet. Elle se tiendra le 15 décembre 1923, et tous les secrétaires y seront spécialement convoqués. Je crois devoir attirer leur attention sur ce que la décision prise par cette seconde assemblée générale sera valable quel que soit le nombre des membres présents.
- La séance est levée à 18 h. 45 m.
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- CONSEIL ü’ADMINISTRATION.
- SÉANCE PUBLIQUE ÜU 24 NOVEMBRE 1923.
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- CONSEIL D’ADMINISTRATION
- SEANCE PUBLIQUE
- DU 24 NOVEMBRE 1923.
- Présidence de M. Bâclé, président.
- La séance est ouverte à 17 h.
- Le procès-verbal de la séance du 27 octobre 1923 est adopté.
- Le Comité des Constructions et Beaux-Arts déclare vacants les sièges qui étaient occupés par M. Auguste Moreau et le lieutenant-colonel Espitallier.
- MM. H. Hitier et Toulon, secrétaires, présentent et analysent les ouvrages récemment entrés dans notre Bibliothèque.
- M. Hr fier présente les ouvrages suivants :
- Questions chimiques d'actualité. Conférences faites devant la section Strasbourg-Mulhouse de la Société Chimique de France, par M. Georges Baume, Mue Ellen Gl éditscii, MM. Paul de Chambrier, Pierre Jolibois. Paris, Masson et Cle ;
- Les méthodes actuelles de la chimie, par M. P. Jolibois (Collection Armand Colin). Paris, A. Colin;
- Une science nouvelle. La science des vibrations atomiques, par M. Henri Mager. Paris, Dunod;
- Manuel de h épicier, par MM. A.-L. Marciiadier et A. Goujon (Bibliothèque professionnelle). Paris, J.-B. Baillière et fils ;
- Le pjarfait jardinier. Equipement, outillage des jardins d'aujourd'hui (numéro extraordinaire de la Vie à la Campagne). Paris, Hachette.
- M. Toulon présente les ouvrages suivants : *
- Etude théorique et expérimentale sur les coups de bélier dams les conduites forcées. Rapports de MM. E. Jouguet, A. Bateau et de Spariie, établis à l’occasion du 2e Congrès de la Houille blanche (1914). Paris, H. Dunod et E. Pinat (Don de M. Bateau, membre du Conseil d’Administration) ;
- Quelques réflexions sur la relativité, par M. P. Worms de Bomilly. Paris, .1. Hermann (Don de l’auteur);
- L'illusion d'Einstein, par M. M. Gandillot. Paris, Vuibert (Don de l’auteur) ;
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- COMPTES RENDUS DES SÉANCES. — DÉCEMBRE 1923.
- Les routes en béton de ciment, par 11. Henri Tréiiard. Paris, Imprimeries Oberthur (Don de l’auteur);
- Appareils de mesures électriques, par 31. Giiirol (Bibliothèque professionnelle). Paris, J.-H. Baillière et fils;
- L’atmosphère et la précision du temps, par 31. J. Rouen (Collection Armand Colin). Paris, A. Colin;
- La construction des bobinages électriques. Aide-mémoire du bobinier, par 31. C. Clément. Paris, Dunod;
- Contribution à la théorie des moteurs à combustion interne, par 31. Brutzkus. Caris, Gauthier-Yillars et Cle;
- Notes pratiques sur les outillages à découper et à emboutir, par 31. V. Ricordel. Paris, Dunod;
- Cours cle dessin de machines à l'usage des élèves ingénieurs, par 31. Garvin. Paris, Vuibert.
- 31. B allé, président. — Nous allons entendre 31. le lieutenant de vaisseau Bonneau qui veut bien nous présenter une nouvelle création particulièrement intéressante des Etablissements Gaumont, soit l’appareil haut-parleur.
- 31. G aumont nous a donné à diverses reprises la primeur de ses principales créations, et nous ne saurions trop l’en remercier, car vous n’avez certainement pas perdu le souvenir des communications si appréciées dans lesquelles il nous a présenté, entre autres appareils curieux, le cinématographe en couleurs.
- Il s’agit aujourd’hui d’un appareil non moins curieux, le haut-parleur, qui est appelé sans doute à compléter dans l’avenir le cinématographe en donnant une illusion plus parfaite par la reproduction combinée des gestes et de la voix des exécutants.
- Je donne la parole à 31. Bonneau en exprimant toutes nos félicitations à 31. Gaumont.
- 31. Bonneau, lieutenant de vaisseau, présente les haut-parleurs S. E. G. de la Société des Etablissements Gaumont.
- C'est à l’essor de la radiotéléphonie et aux ressources à peu près illimitées de l’amplification thermoïonique que l’on doit le développement actuel des haut-parleurs.
- Un haut-parleur est un transformateur d’énergie électrique en énergie mécanique dépensée sous forme d’ondes sonores. Un tel appareil comprend donc ordinairement un organe récepteur des courants téléphoniques et un organe vibrant qui communique ses vibrations à l’air ambiant. Ces deux éléments sont ordinairement reliés par des pièces métalliques et l’ensemble, en raison de sa masse et de son mode de tenue, possède une ou plusieurs périodes propres de vibration. Il s’ensuit que des phénomènes de résonance viennent modifier la reproduction des vibrations sonores que l'on veut transmettre.
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- CONSEIL D ADMINISTRATION.
- SÉANCE PUBLIQUE DU 24 NOVEMBRE 1923. 1253
- Dans le haut-parleur S. E. G., dont le principe est dû à M. Guéritotetla mise au point à M. Aschel, l’organe électrique et l’organe mécanique qui engendre les ondes sonores sont confondus en un seul élément, constitué par un cône de soie d’une légèreté extrême sur lequel est enroulé en spires jointives un fil conducteur très lin. Cette bobine conique est placée dans l’entrefer circulaire d’un électro-aimant qui épouse sa forme, et les lignes de force traversent l’enroulement de telle manière que ce cône entre en vibrations dès que le conducteur est parcouru par un courant téléphonique. Des évents permettent la transmission de la vibration à un pavillon acoustique.
- Le cône vibrant a une masse négligeable; il est essentiellement souple et déformable et ne possède donc pas de période propre de vibration. En outre, on peut considérer que son inertie est inexistante : il est donc particulièrement apte à la reproduction des vibrations très rapides, c’est-à-dire à la reproduction de la parole dont l’intelligibilité exige une parfaite transmission des ondes d’une fréquence supérieure à 1 000.
- Les haut-parleurs S. E. G. comprennent un grand nombre de modèles; les plus petits sont plutôt destinés à la transmission des radio-concerts, les plus grands aux transmissions verbales.
- M. Bonneau passe en revue successivement : le haut-parleur pour poste de T. S. F. d’amateur, le haut-parleur type atelier, le haut-parleur de bureau, le haut-parleur type marine dont la construction est particulièrement robuste et qui convient aux transmissions d’ordres dans les cours d'usines, les chambres de machines, les chemins de fer, les mines et à bord des navires. La puissance sonore de ces trois derniers types de haut-parleurs est d'environ 50 m.
- Pour les puissances plus grandes, il est nécessaire de faire intervenir un amplificateur. Des modèles spéciaux ont été établis qui permettent d’accroître considérablement la portée sonore des haut-parleurs. C’est ainsi qu’un amplificateur qui utilise de grosses lampes oscillatrices permet d’actionner un haut-parleur de grand modèle dont la portée sonore atteint plusieurs centaines de mètres. Ces modèles ont été installés sur des remorques automobiles et peuvent être rapidement transportés au lieu de leur utilisation.
- De tels haut-parleurs permettent à des orateurs de se fairetmtendre d’un auditoire à peu près illimité, et leurs applications s’annoncen t comme devant être innombrables, soit comme instrument de commandement dans tous les cas où l’on désire rendre plus efficace l’emprise du chef, soit comme auxiliaire de la radiophonie pour la diffusion sur de vastes espaces des informations de presse ou des prévisions météorologiques, soit enfin comme organe de publicité. E. B.
- M. Bâclé, président. — Nous allons entendre M. le Docteur Garsaux qui veut bien nous entretenir ce soir de l’organisation du centre médical de la navigation aérienne qu’il a créé à l’Aéroport du Bourget.
- Il est, comme vous savez, chargé de la mission d’assurer le bon recrutement d’un personnel d’aviateurs possédant les qualités physiologiques nécessaires pour le difficile service qui leur est demandé, et c’est ainsi qu’il s’est attaché à trouver les moyens de soumettre chaque sujet à un examen systématique permettant d’obtenir des indications aussi précises que possible
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- COMPTES RENDUS DES SÉANCES. ----- DÉCEMBRE 1923.
- sur les diverses caractéristiques de son état de santé, sur ses facultés sensorielles, vision, réflexes divers, en s’efforçant de provoquer par avance et à terre les réactions que la traversée des hautes régions de l’atmosphère avec les pressions réduites et les basses températures qu’elles comportent, devra exercer sur le fonctionnement de ses principaux organes comme le cœur et les poumons, la circulation sanguine ou nerveuse, etc.
- M. le Docteur Garsaux a donc imaginé et réalisé à cet effet des appareils particulièrement ingénieux dontil va nousdonner la description : il a installé en outre un caisson pneumatique d’expériences dans lequel il peut abaisser à volonté la température et la pression, de manière à réaliser ainsi à terre autour du sujet mis à l’étude un milieu atmosphérique correspondant à une altitude bien déterminée. Il y a là, comme vous voyez, un champ d’études et de recherches des plus intéressants qui est appelé certainement à servir la science pure, en dehors des garanties nouvelles qu’il apportera pour la sécurité des voyages aériens.
- Ceux de nos collègues qui ont participé à l’excursion de l’Aéroport du Bourget, à l’occasion de notre manifestation solennelle du mois de juin dernier, et qui ont visité le centre médical, auront grand plaisir à entendre la description détaillée qui va nous être donnée par M. le Docteur Garsaux, et cette impression sera certainement partagée par ceux qui n’ont pas participé à cette excursion et qui seront d’autant plus heureux de connaître ces installations si originales et intéressantes à tous les points de vue.
- En votre nom à tous, j’exprime à M. le Docteur Garsaux nos meilleures félicitations pour les services qu’il rend ainsi à l’humanité et à la science, et je lui donne la parole.
- M. le Docteur Garsaux, chef du Service médical de la Navigation aérienne du Bourget, fait une communication sur le Service médical de la Navigation aérienne, son fonctionnement, son centre expérimental.
- Les pilotes sont examinés à leur entrée en service, régulièrement tous les 6 mois et chaque fois qu’ils ont été malades ou ont subi un accident. On les examine aussi toutes les fois qu’ils le demandent eux-mêmes, ce qui arrive maintenant assez fréquemment, car ils ont reconnu les bons effets de l’examen médical.
- On n’a commencé à examiner sérieusement les pilotes qu’en 1916, pendant la guerre. A ce moment, on poussait à la guerre aérienne et on formait de très nombreux pilotes; or, on constata dans les écoles d’aviation des accidents tout à fait inexplicables; de plus, on observa que certains pilotes pouvaient se former facilement en quelques jours tandis que d’autres, animés delà meilleure volonté et en apparence tout aussi bien doués, exigeaient des mois pour leur formation. Pour quelques-uns elle était même irréalisable. Une sélection s’imposait donc dans le choix des futurs aviateurs.
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- CONSEIL D’ADMINISTRATION. — SÉANCE PUBLIQUE DU 24 NOVEMBRE 1923. 1255
- Elle fut basée sur la mesure des réactions psychomotrices, qui donna des résultats appréciables, mais dont on s’exagéra la valeur. On reconnut bientôt la nécessité d’un examen plus approfondi, plus méthodique, et c’est ainsi que fut institué, en 1917, près de Lyon, le premier centre d’examen médical des pilotes. A ce moment d’ailleurs des problèmes nouveaux se posaient : les avions montaient de plus en plus haut et la prise de toutes les photographies d’un secteur, à 6.000 m par exemple, exigeait un séjour de 2 heures à cette altitude. Or, à 6.000 m, la pression atmosphérique est environ la moitié de ce qu’elle est au sol.
- Le Dr Garsaux, chargé du service, fit construire à Saint-Cyr, un premier caisson pneumatique qui servit jusqu’à la fin de la guerre.
- Ce caisson réalisait à peu près les conditions de celui de Paul Bert, conservé à la Sorbonne, mais inutilisable, avec cette différence que la compression et la dépression s’y obtenaient beaucoup plus rapidement. Ce caisson a servi de prototype à celui qui est acluellement en service au Bourget. On n'y a apporté que des perfectionnements de détail.
- La température et la pression y baissent simultanément ou indépendamment. On peut y réaliser les conditions atmosphériques qui régnent à 8.000 m d’altitude et môme à 12.000 m. On peut y soumettre simultanément plusieurs personnes à toutes les observations médicales et effectuer sur elles les mômes mesures qu’au sol. Bien entendu, toutes les précautions sont prises pour éviter les fausses manœuvres et les accidents
- L’auteur décrit en détail le caisson pneumatique et les installations qui assurent son fonctionnement, notamment l’installation frigorifique.
- Il convient de signaler qu’un Congrès international, qui s'est tenu à Borne en février 1919, a établi des règles internationales pour déterminer l’aptitude et l'inaptitude des pilotes. Tous les pilotes assurant un service public de transports aériens, satisfont donc aux mêmes conditions dans tous les pays. Ces règles sont sujettes à révision. A cet effet, des commissions médicales fonctionnent dans presque tous les pays signataires de la Convention de Borne. Une amélioration signalée par un de ces pays devient exécutoire quand tous les pays signataires l’ont acceptée. On tend à être de plus en plus difficile dans le choix des pilotes. E. L.
- M. Bâclé, président, remercie M. le Docteur Garsaux de son intéressante communication et le félicite des résultats qu’il a obtenus dans l’emploi des appareils qu’il a décrits, et aussi des améliorations réalisées dans le choix des pilotes. Elles n’ont été possibles que grâce à un examen systématique et méthodique de leurs organes dans toutes les conditions exigées par la navigation aérienne.
- La séance est levée à 18 h. 45 m.
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- BULL. DE LA SOC. d’eNCOURAG. POUR. L’iNDUSTRIE NATIONALE. — DÉCEMBRE 1923.
- OUVRAGES REÇUS A LA BIBLIOTHÈQUE
- EN NOVEMBRE 1923
- Rouen (J.). — L’atmosphère et la prévision du temps. (Collection Armand Colin (Section de physique), n° 36.) In-16 (17x11) de 207 p., 35 fig. Paris, Librairie Armand Colin, 1023. 16643
- Chirol (M.). — Appareils de mesures électriques. (Bibliothèque professionnelle.) In-18 (16 x 10) de 332 p., 206 fig. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1923. 16644
- Tréiiari) (Henri). —Les routes en béton de ciment. In-8 (25 x 16) de 144 p., 102 fig. Paris, Société anonyme des Imprimeries Oberthur, 1923. (Don de VAuteur.) 16645
- Clément (C.). —La construction des bobinages électriques. Aide-mémoire du bobinier. In-8 (25 x 16) de xn + 202 p., 181 fig. Paris, Dunod, 1923. 16646
- Brutzkus (M.). — Contribution à la théorie des moteurs à combustion interne, In-8 (23 x 14) de 77 p., 7 fig. Paris, Cauthier-Villars et C+ 1923. 16647
- Ricordel (V.). — Notes pratiques sur les outillages à découper et à emboutir. In-8 '21 x 14) de vi + 127 p., 106 fig. Paris, Dunod. 1923. 16648
- JOüGUi T (E.), IIateau (A.) et de SPARRE. — Étude théorique et expérimentale sur les coups de bélier dans les conduites forcées. Rapports établis à l’occasion du 2e Congrès de la Houille blanche (1914). In-4 (28 x 18) de xi + 131 p., 30 fig., III pl. Paris, Dunod, 1917. (Don de M. Rateau, membre du Conseil d'Administration.) 16649
- Car vin (M.). — Cours de dessin de machines à l’usage des élèves-ingénieurs. In-4 (28 x 19) de vin + 65 p., 44 fig. Paris, Librairie Vuibert, 1923. 16650
- Ministère de l’Agriculture. Direction générale des Eaux et Forêts. (2° partie : Eaux et génie rural.) — Service des grandes forces hydrauliques. Études glaciologiques. Tome IV : Glacier de Tête-Rousse. Les avalanches de Savoie. In-4 (28 x 18) de 322 p., 122 fig.. 111 pl., 1 carte. Bibliographie, p. 317-318. 16651
- Ministère de l’Agriculture. Direction générale des Eaux et Forêts (2e partie). — Service des grandes forces hydrauliques (Région du Sud-Ouest). Tome V, fascicule F : Résultats obtenus pour les bassins de lAgly, de la Têt, du Tech et du Sègre pendant les années 1913 et 1914 (et quelques années antérieures). 16652
- Questions chimiques d’actualité. Conférences faites devant la section Strasbourg-Mulhouse de la Société chimique de France, par M. Georges Baume. Mlle Elle.n Gléditscii, MM. Paul de Chambrier, Pierre Jolibois. In-8 (23x15) de xi + 107 p., fig. Paris. Masson et Cie, 1923. 16653
- Mager (Henri). — Une science nouvelle. La science des vibrations atomiques. In-8 (21 x 14) de xx.xvii 151 p., 50 fig. Paris, Dunod, 1923. 16654
- Jolibois (Pierre). — Les méthodes actuelles de la chimie. (Collection Armand Colin \ Section de chimie), n° 37.) In-16 (17 x 11) de vi + 198 p., 45 fig. Bibliographie, p. 191-192. Paris, Librairie Armand Colin, 1923. 16655
- Marchadier (A.-L.) et Goujon (A.). — Manuel de l’épicier. (Bibliothèque professionnelle.) In-18 (16 x 10) de 356 p., 100 fig. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1923. 16656
- Boileau (Charles). — Un problème national : L’électrification générale du territoire. ln-8 (23 < 14) de 160 p., fig. Paris, lmp. J. Téqui, 1924. 16657
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- OUVRAGES REÇUS EN NOVEMBRE
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- Boulianger (Eugène). — Distillerie agricole et industrielle. Eaux-de-vie de fruits. Rhums. I : Matières premières de la distillerie. Préparation et fermentation des moûts. 3° édition. (Encyclopédie agricole publiée sous la direction de M. G. Wery.) In-12 (19 x 12) de 460 p., 51 fig. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1924. 16658
- Godard (T.). — Ponts et combles métalliques. (Encyclopédie du génie civil et des travaux publics.) In-8 (23 x la) de 664 p., 510 fig. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1924. 16659
- La Belgique. (Numéro spécial, hors série, de la Vie technique, industrielle, agricole et coloniale.) In-4 (31 x 24) de 214 p., fig. Paris. 18, rue Séguier, 1923. 16660
- Gages (Général). — Cours de machines-outils. Livre I : La machine, l'outil et les mécanismes. In-8 (22 x 17) de 484 p., 506 fig. Paris, École spéciale des Travaux publics, 1921. 16555
- Molinari (Ettore). — Chimie générale et industrielle. Chimie inorganique. Tome III : Métaux. 4e édition. Traduit de l’italien par J.-A. Mo.yiteleier. In-8 (25 x 16) de 357 p., lig. 203 à 328, I pi. en couleurs. Paris, Dunod, 1921. 16622
- Comptes rendus du Congrès de chauffage industriel. (Chaleur et industrie, nos 39 et 40, juillet-août 1923.) In-4 (27 x 22) de 785 p.. fig. Paris, 5, rue Michel-Ange. 16661
- Worms DE Romilly (P.). — Quelques réflexions sur la relativité. In-8 (24 X 16 de 52 p. Paris, J. Hermann, 1923. (Don de l'auteur, membre de la Société.) Pièce 12799
- Gaxdiu.ot (Maurice). — L’illusion d'Einstein. In-8 (25 x 16) de 17 p. Paris, Librairie Yuibert, 1923. (Don de l'auteur.) Pièce 12800
- Le parfait jardinier. Équipement-outillage des jardins d’aujourd hui. (La Vie à la campagne, numéro extraordinaire du 13 octobre 1923.' In-4 (34 x 25) de 60 p., XXVIII pi. Paris, Hachette, 1923. Pièce 12801
- Lavoix et MosÈs. — Notions pratiques sur les brevets d’invention, les dessins et modèles et les marques de fabrique à l’usage des inventeurs et industriels. 5' édition. In-8 (21 x 13) de 64 p. Paris, chez les auteurs, 2, rue Blanche (9°). 1924. Pièce 12802 L’aluminium. Les métaux et alliages légers et leurs applications. (L'illustration économique et financière, numéro spécial, supplément au n° du 1er septembre 1923.) In-4 (29 x 20) de 96 p., fig. (Don de VAluminium français, membre de la Société.) Pièce 12803 Delaporte (Paul). — La réforme économique du calendrier par le calendrier auxiliaire universel, système « Chronos ». ('Bulletin officiel de la Direction des Recherches scientifiques et industrielles et des Inventions, 1921.) In-8 (24 x 16) de 16 p. Pièce 12804 Pictet (Raoul). — Définitions scientifiques des mots chaleur et température. (Publication de Chaleur et Industrie, supplément au numéro d'août 1923.) lti-4 (27 x 22) de 9 p. Paris, 3, rue Michel-Ange, 1923. Pièce 12805
- Note sur le benjoin d’Indochine dit « benjoin de Siam ». (Publication de l'Agence économique de l'Indochine, n° VII.) In-8 (24 x 16) de 23 p. Paris, 1923. (Don de l'Agence économique de VIndochine, 20, rue La-Boétie.) Pièce 12806
- Berthelot (Gu ). — Compte rendu de l’Exposition et du Congrès du chauffage industriel. (Revue de Métallurgie, septembre 1923.) in-4 (26 x 21), p. 561-769, 27 fig. Paris, 5, cité Pigalle (9e). (Don de l'auteur.) Pièce 12807
- Japiot (Marcel). — Note sur la première étap9 du programme d’électrification partielle du réseau P.-L.-M. (Revue générale des chemins de fer, novembre 1923.) In-4 (30 X 22) de 31 p., 15 fig. Paris, Dunod, 1923. Pièce 12808
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- OUVHAGES REÇUS — DÉCEMBRE 1923.
- Ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts. Sous-Secrétariat d'Etat de l’Enseignement technique. — Conservatoire national des Arts et Métiers. — Laboratoire d’Essais mécaniques, physiques, chimiques et de machines. — Rapport sur le fonctionnement pendant l’année 1922, par M. Loebnitz. Pér. 308
- Recueil de lois, ordonnances, décrets, règlements et circulaires concernant les services dépendant du Ministère des Travaux publics. — 2° série, tome XXV (année 1917); tome XXXI, année 1923 (2° et 3° trimestres). Paris, Imprimerie nationale. Pér. 144 Société de Secours des Amis des Sciences. — Compte rendu du soixante-sixième exercice. (60e séant'e publique annuelle, tenue le lo mai 1923, à l'Institut Pasteur.) Paris, Gauthier-Villars et Cie. Pér. 151
- Société des Sciences naturelles du Maroc. — Mémoires. Tome III, n° 1 (1er juin 1923) : Contributions à l'étude de la flore du Maroc (Missions de l’Institut scientifique chérifien en 1921), par Emile Jahandiez, de 125 p., IX pl. Rabat, Institut Scientifique chérifien; Paris, Émile Larose, 1923. Pér. 469
- Royaume de Belgique. Ministère de l’Industrie et du Travail. Office du Travail. — Annuaire de la législation de travail. Années 1914 à 1919. Tome I. Bruxelles, 1923. Pér. 278
- Institut d’Egypte. — Bulletin. Tome V (2e fascicule). Session 1922-1923. Le Caire,
- 1923. Pér. 32
- Institution of Engineers and Shipbuilders in Scotland. — Transactions. Vol. LXVI (session 1922-1923). Glasgow, 39, Elmbank Crescent. Pér. 5
- Bureau of Standards (Washington). — Scientific Papers, Vol. XIX (1923), nos 472 : Alternating carrent résistance and inductance of single-laytr coils, by C. N. Hickman, p. 73-104, 4 fig. —474 : Sériés in the arc spectrum of nvdgbdenum, by C. C. Kiess, p. 113-129, 4 fig. Pér. 61
- Bureau of Standards (Washington). — Technologie Papers, vol. XVII (1923), n° 237 : Aeronautic instruments, by F. L. IIijnt, p. 447-311, 58 fig. Pér. 61
- Bureau of Standards (Washington). — Circulars, nos 25 (8th ed.) : Standard samples-General information, 14 p. (1923). — 58 (2d ed.) : Invar and related nickel steels, 93 p , 48 lig. Selected bibliography, p. 92-93 (1923). — 143 : Recommended spécification for quicklime for use in causticizing, 5 p. (1923). — 144 : Recommended spécification for limes!one and quicklime for use in the manufacture of sulphite pulp. 7 p. (1923). Pér. 61
- Smithsonian Miscellaneous Collections. — Vol. 76, n° 2 (publ. 2717) : History of electric light, by H. Schroeder, de 95 p., fig. (1923). — Vol. 76, n03 3-7 (publ. 2718-2721, 2723). Washington, 1923. Pér. 27
- Rothamsted Experimental Station, Harpenden. — Report 1921-22. Harpenden, 1923.
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- BULL. DE LA SOC. ü’eNCOURAG. POUR L’iNDUSTRIE NATIONALE. — DÉCEMBRE 1923.
- LISTE DES NOUVEAUX MEMBRES
- ADMIS PENDANT L’ANNÉE 1923
- A FAIRE PARTIE DE LA SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT POUR L’iNDUSTRIE NATIONALE
- M. B a lland (Antoine), pharmacien principal en retraite, 60, rue de Verneuil, Paris (7e).
- M. Bloch (Richard), Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, ingénieur en chef adjoint au directeur de la Compagnie du chemin de fer d’Orléans, 103, boulevard Malesherbes, Paris (8e).
- M. Cahen (Émile) (0. !&), ingénieur-conseil, 7, avenue Niel, Paris (17e).
- M. Cahen (Henri), président du Syndicat professionnel des Producteurs et Distributeurs d’Énergie électrique, 11, rue Ampère, Paris (17e).
- M. Carpentier (Jean), administrateur-délégué de la Société « Ateliers J. Carpentier » (20, rue Delambre, Paris, 14e), 34, rue Guynemer, Paris (6e) (membre à vie).
- Chambre de Commerce de Lille (Nord).
- Chambre syndidale de l’Industrie du Bas-Rhin et des Régions limitrophes, 1, rue du 22-Novembre, Strasbourg (Bas-Rhin) (membre perpétuel).
- M. Colpin (Jean), diplômé de l’École de Mécanique de Liège, sous-chef de service technique à la Compagnie de Construction mécanique à Saint-Denis, 26, rue Chaptal, Levallois-Perret (Seine).
- Comité électrométallurgique de France, 13, rue Lafayette, Paris (9e).
- M. Cudey (Guy), Ingénieur (I. C. F.), sous directeur technique de la Société concessionnaire du port d’Austerlitz (44, quai d’Austerlitz, Paris, 13ej, 14bis, boulevard Morland, Paris (4e).
- M. Durieux (Jules, Joseph), gérant de la Société Durieux et Cie (appareils de chauffage industriel), 34, rue Laugier, Paris (17e).
- M. E uverte (Ernest), directeur au Comptoir sidérurgique de France, 18, rue du Pré-aux-Clercs, Paris (7e).
- M. Fontaine (Émile), président de la Chambre syndicale du Commerce et de la Fabrication de la Quincaillerie, 7, rue de Madrid, Paris (8e).
- M. Garin (Edmond) (O. €1, O. €*), Conseiller général du Nord, fabricant d’écré-
- meuses centrifuges, 55, rue de Solesmes, Cambrai (Nord).
- M. Gouyaud (Gabriel, Marcel), Ingénieur des Arts et Manufactures, constructeur spécialiste en béton armé, 13, boulevard Magenta, Albi(Tarn).
- M. Guiselin (Albert), ingénieur-expert (pétrole), membre du Comité général du Pétrole, 39, rue de Maubeuge, Paris (9e) (membre à vie).
- M. Hamelin (Roger, Maurice), lieutenant de vaisseau, 47, rue de la Victoire, Paris (9eJ.
- M. Hannon (Édouard), Ingénieur honoraire des Ponts et Chaussées (Belgique), gérant Tome 135. — Décembre 1923.
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- LISTE DES NOUVEAUX MEMBRES.
- DÉCEMBRE 1923.
- de la Société Solvay et Cie, 33, rue du Prince-Albert, Bruxelles (Belgique) (membre à vie).
- M. Hauser (Enrique), Ingénieur des Mines, membre de l’Académie royale des Sciences de Madrid, président de la Commission espagnole du Grisou, ancien président de la Société espagnole de Physique et Chimie, professeur-chef du Laboratoire de Chimie industrielle de l’Ecole des Mines et du Laboratoire Gomez Pardo, 33, rue Zorilla, Madrid, 14° (Espagne) (membre à vie).
- M. Janniard (Victor) , administrateur d’immeubles, 133, boulevard Malesherbes, Paris (17e) (membre à vie).
- M. Lamy (Edouard), Ingénieur des Arts et Manufactures, administrateur des Etablissements Kuhlmann, délégué de la S. S. B. M. pour la 2e Région, 17, boulevard Raspail, Paris (7°).
- M. Legros (Lucien, Alphonse), M. Inst. C. E., O. B. E., ingénieur-conseil, 23, Cumberland Park, Acton, Londres, W. 3 (Angleterre) (membre à vie).
- M. Lemoine (Robert), tanneur, 41, rue des Cordelières, Paris (13‘ ).
- Les Papeteries chérifiennes, Salon de lecture de la Librairie delà Presse française,. 11, avenue Moulay-Youssef, Rabat (Maroc).
- I)1' Magnan (Antoine), directeur à l’Ecole des Hautes-Études, 20, rue Pierre-Curie, Paris (3e).
- M. Merlan (Jean, Paul), Ingénieur diplômé par la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale et l’Association française du Froid, 1, rue Édith-Cavell, Le Creusot (Saône-et-Loire).
- M. Minet (Auguste), administrateur-délégué de la Construction française d’Appareils de Laiterie, Le Rond-Point, Saint-Étienne (Loire).
- M. Nagaé (Sousmou), capitaine de corvette, ingénieur de la Marine impériale japonaise, 22, Kasumicho, Azabuku, Tôkyô (Japon).
- M. Nicou (Paul), Ingénieur au Corps des Mines, administrateur directeur général des Aciéries de Micheville, 17, boulevard Flandrin, Paris (16e).
- M. Painvin (Georges, Jean), Ingénieur en chef des Mines, administrateur-délégué du Comité électrométallurgique de France, 13, rue Lafayette, Paris (9e).
- M. Pujol (René) (O. ifc), ancien élève de l’École polytechnique, ancien professeur à l’École d’application de l’Artillerie et du Génie, ancien commandant d’artillerie, ingénieur civil, 1, rue Mignet, Paris (16e).
- M. Razous (Paul), licencié es sciences mathématiques et physiques, secrétaire général de l’Institut des Actuaires français, commissaire-contrôleur des assurances au Ministère du Travail, 33, avenue du Parc-de-Montsouris, Paris (14e).
- Société anonyme des Papeteries Matussière et Forest, 7, Cours Jean-Jaurès, Grenoble (Isère).
- Société du Louvre, place du Palais-Royal, Paris (1er).
- Société des Ocres de France, Auxerre (Yonne).
- M. Spangberg (Arthur), industriel-négociant (calibres Johansson), 106 bis, rue de Rennes, Paris (6e) (membre à vie).
- Syndicat professionnel des Industries électriques, 9, rue d’Edimbourg, Paris (8e).
- M. Thouvenin (Maurice), Ingénieur des Arts et Manufactures, maître de verrerie, Verrerie de Vierzon, Vierzon-Forges (Cher).
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- BULL. DE LA SOC. d’eNCOURAG. POUR i/lNDUSTRIE NATIONALE. — DÉCEMBRE 1923.
- TABLE ALPHABÉTIQUE
- DES
- NOMS DES AUTEURS MENTIONNÉS
- DANS LA CENT VI N G T - D E U XIÈ M E ANNÉE DU BULLETIN (JAN YIER-DÉ CEMBR E 1923)
- Tome 135.
- Les nombres en chiffres romains indiquent le ou les mois du cahier. Le nombre en chiffres arabes
- qui les suit indique la page.
- A
- Allemagne (H. R. d’). — La cheville Rawl (Notes du Comité des Constructions et Beaux-Arts). . . IV 314
- — Analyse de : La menuiserie pratique, par Henri Bonnamaux . . IV 320
- André (Gustave). — Propriétés générales des sols en agriculture. . VI 457
- Androuin (JC. — Analyses de : Le chaudronnier en fer, par L. Gen-dron..............................III 235
- — — L'usinage du bois, par Julien
- Petitpas.........................X 1076
- — Rapport, au nom du Comité des
- Arts mécaniques, sur un appareil enregistreur construit par M. Gueu-GNON............................IV 288
- Appell (P.). — Le Congrès du Chauffage industriel (Paris, 10-17 juin 1923).............................XII 1171
- Arbel (Pierre). — Rapport, au nom du Comité des Arts mécaniques, sur l’ensemble des travaux de M. A. Montupet (Compte rendu de l’Assemblée générale solennelle.
- 24 mars 1923)...................IV 267
- Arbos (P.). — Voir Hitjer.
- Auclair. — L'Office national des Recherches scientifiques et industrielles et des Inventions : les car-
- burants (Compte rendu de la visite du 7 juin 1923). . . . VII-VIII-IX 492 Auriant. — Un centenaire oublié : le coton Jumel. Deux mémoires du consul général de France en Égypte Drovetti sur la culture et le commerce du coton d’Égypte (1824 et 1825) publiés avec introduction et notes......................... VI 420
- B
- Bâclé (L.). — Séances publiques :
- — — — 2 décembre 1922 I 54
- --------- 20 janvier 1923 II 140
- — — — 3 février — III 223
- -----------17 — - III 230
- — — — 10 mars — IV 315
- — — — 14 avril — V 376
- -----------28 — — V 382
- ---— 23 juin — X 1071
- -----------27 octobre — XI 1151
- ---— 24 novembre — XII 1251
- — lrc Assemblée générale, 16 décembre 1922 .........................I 60
- — 2° Assemblée générale, 6 janvier
- 1923..........1................II 135
- — Assemblée générale solennelle,
- 24 mars 1923 ..................IV 245
- — Assemblée générale, 10 novembre
- 1923..........................XII 1215
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- 1262
- NOMS DES AUTEURS MENTIONNÉS EN 1923.
- DECEMBRE 1923.
- Baclé(L ). —Manifestation solennelle organisée par la Société d’Encou-rageinent pour l’Industrie nationale pour célébrer le 122e anniversaire de sa fondation et le centenaire de sa reconnaissance d’utilité publique, Paris, 7-10 juin 1923 :
- — — Allocution de bienvenue (Compte rendu de la séance inaugurale du 8 juin) . . VII-VIII IX 470
- ---—(Texte in extenso) V1I-VIII-IX 511
- — — Allocution adressée à M. Mili.e-rani) (Compte rendu de la séance solennelle du 9 juin 1923).
- VII-VIII-IX 474
- -------(Texte inextenso) VII-VIII-IX 667
- — — Discours prononcé à la séance inaugurale du 8 juin 1923.
- Vil-VIII IX 514
- — — Toast porté lors du banquet du
- 9 juin 1923 ...........VII-VIII-IX 738
- Ballam) (Antoine). — Voir Guillet.
- Bary (Paul). — Voir Haller.
- Baud (Paul). — Chimie industrielle.
- La grande industrie chimique. Les métalloïdes et leurs composés. Les métaux et leurs sels. Industries organiques ........................III 233
- Baume (G.). — Voir Beauté.
- Bechmann (G.). — Analyses de : Les marées et leur utilisation industrielle, par E. Fichot..............V 391
- — — Navigation intérieure. Canaux,
- par O. jACyuiNOT, revu avec la collaboration de F. Galliot ... II 146
- Belin (Édouard). — Conférence sur la photographie des dessins, textes et photographies (Mémoire). . XI 1100
- Benet (Laurence V.). — Adresse, présentée au nom des Etats-Unis, à la séance inaugurale du 8 juin 1923 de la Manifestation solennelle.
- VII-VIII-IX 713
- — Toast lors du banquet à l’Hôtel
- Lutetia, 9 juin 1923 . VII-VIII-IX 748
- Berthelot (Charles). — Communication sur la carbonisation à basse température, en particulier celle des lignites (Compte rendu de l’Assemblée générale du 10 novembre 1923).............................XII 1245
- Berthelot (Daniel). — Analyse de :
- La politique française des combus-
- tibles, par Charles Pomaret ... I 65
- Bied (Jules). — Communication sur les ciments à haute teneur en alumine (Mémoire)...................I 31
- — — (Compte rendu de l’Assemblée
- générale du 16 décembre 1922). I 62
- — Voir Mesnager.
- Bonnamaux (Henri). — La menuiserie pratique. Tome I : L'outilla /e; tome II : L'exécution pratique des
- travaux........................IV 320
- Bonneau. — Communication sur les haut-parleurs S. E. G de la Société des Etablissements Gaumont (Compte rendu de la séance publique du 24 novembre 1923). . . . XII 1251
- Bordas (F.). — Analyse de : Applications de la biologie à l'art de /'ingénieur, par le DrEd.Imbeaux . . I 71
- Bordet (Lucien). — Rapport, au nom des Censeurs, sur l'exercice (inan-
- cier 1921.................... XI 1099
- Boulanger (Henri). — Communication sur le document secret établi par les soins et par ordre du Grand-État-Major allemand Die Industrie im bezetztenFrankreich, 19i 6 (Compte rendu de la séance publique du 28 avril 1923)..................V 387
- — Conférence sur le document con-
- fidentiel du Grand-État-Major allemand sur l’état de Uindustrie dans la France occupée : Die Industrie im besetzten Frankreich, 1916 (Compte rendu de la séance inaugurale du 8 juin de la Manifestation solennelle)............... VII-VIII-IX 473
- -----(Mémoire). . . . VII-VIII-IX 586
- BrÉgeat (J.-II.). — Dépôt d’un pli cacheté concernant un procédé de fabrication d’acétylène, d'éthylènes et d'hydrocarbures synthétiques (Compte rendu de la séance publique du 28 avril 1923) .............V 383
- Brenot (Commandant). — Allocution prononcée au Centre radio-électrique de Sainte-Assise, le 8 juin
- 1923 .................VII-VIII-IX 647
- Breton (J.-L.). — L’Office national des Recherches scientifiques et industrielles et des Inventions
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-
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-
- NOMS DES AUTEURS MENTIONNÉS EN 1923.
- 1 263
- (Compte rendu de la visite du 7 juin 1923) . . VII-VIII-IX 478, 485
- Butler (W. F.)......................X 1081
- G
- Calot (Frantz). — Le livre français, des origines à 1870, à l’Exposition du Pavillon de Marsan (Paris, avril-
- mai 1923).......................VI 433
- Caquas (J.-M.). — Organisation administrative industrielle appliquée à la construction mécanique en petite et
- moyenne série...................II 147
- Caron (Eugène). — Note sur les économies de vapeur dans l’industrie sucrière, présentée à la Commission d’Utilisation du Combustible.
- III 204
- Cavaillès (Henri). — La houille blan-
- che ...........................III 235
- Charon (A.-J.). — Voir Hitier.
- Charpy (G.). — Analyse de : Les méthodes d'étude des alliages métalliques, par Léon Guillet. . . VI 457 Chesneau. — Adresse, présentée au
- nom des Écoles techniques et Associations de leurs anciens Élèves, à la séance inaugurale du 8 juin 1923 de la Manifestation solennelle.
- VII-VIII-IX 726
- — Toast lors du banquet à l’Hôtel Lutetia, 9 juin 1923. VII-VIII-IX 758
- Chesneau (G.). — Analyse de : Les métaux précieux, par Jean Voisin.
- I 70
- Clerc (L.-P.). — Communication sur l’état actuel de la science photographique, son influence sur les progrès des industries photographiques (Compte rendu de la séance publique du 20 janvier 1923).
- II 142
- Cornu-Thénard. — Rapport, à la Commission d’Utilisation du Combustible, sur l’économie du combustible dans une grande usine sidérurgique.......................X 1031
- — Rapport, au nom de la Commis-
- sion des Fonds, sur les comptes de l’exercice 1921.................XI 1093
- Cross (C.-F.). — Adresse, présentée au nom de la Grande-Bretagne, à la séance inaugurale du 8 juin 1923 de la Manifestation solennelle.
- VII-VIII-IX 711
- — Toast lors du banquet à l’Hôtel Lutetia, 9 juin 1923 . VII-VIII-IX 744
- D
- Dasse. — Voir Sauvage.
- Delleur (J.-H.). — Adresse, présentée au nom de la Belgique, à la séance inaugurale du 8 juin 1923 de la Manifestation solennelle.
- VII-VIII-IX 708
- — Toast lors du banquet à l’Hôtel
- Lutetia, 9 juin 1923 . VII-VIII-IX 743
- Denis (Luc). — Conduites de vapeur
- à haute température.............V 328
- — Voir Sauvage.
- Desmarest (L.) et Lehner (S.). — Manuel pratique de la fabrication des encres.......................VI 456
- Dior (Lucien). — Discours à la séance solennelle du 9 juin 1923 de la Manifestation solennelle de la Société d’Encouragement pour célébrer le 122e anniversaire de sa fondation et le centenaire de sa reconnaissance d’utilité publique (Compte rendu de la séance solennelle)..............VII-VHI-IX 476
- ---(Texte in extenso). VII-VIII-IX 703
- Dop (Louis). — Adresse, présentée au nom des Associations internationales, à la séance inaugurale du 8 juin 1923 de la Manifestation solennelle..............VII-VIII-IX 721
- — Toast lors du banquet à l’Hôtel
- Lutetia, 9 juin 1923 . VII-VIII-IX 755
- Drovetti (Bernardin). — Voir Au-
- RIANT.
- Dujardin (J. (successeur de Salleron) et Lucien et René). — Notice sur les instruments de précision appliqués à L'œnoloqie, à la pornologie et à la brasserie.....................IV 320
- Dunoyer (Louis). — Voir Léauté.
- Duperrier. — Communication sur l'électricité rurale, à la ferme et
- p.1263 - vue 1103/1120
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-
- 1264
- NOMS DES AUTEURS MENTIONNÉS EN 1923. — DÉCEMBRE 1923.
- aux champs (Compte rendu de la séance publique du 2 décembre 1922)...................... 37
- F
- Fabre (Lucien). — La séparation industrielle des solides en milieu liquide........................III 234
- Ferrie (Général G.). — Conférence faite au Centre radioélectrique de Sainte-Assise, le 8 juin 1923.
- VII-VIII-IX 641
- Féry (Charles). — La correction des lumières artificielles riches en radiations nocives pour l’œil . X 1026
- Fichüt (F.). — Les marées et leur utilisation industrielle..............V 391
- Fletcher (George). — Ireland . . X 1081
- — Adresse, présentée au nom de
- l’Irlande, à la séance inaugurale du 8 juin 1923 de la Manifestation solennelle...........VII-VIII-IX 712
- — Toast lors du banquet à l'Hôtel
- Lutetia, 9 juin 1923 . VII-VIII-IX 746
- — The provinces of Ireland : Ulsler;
- Munster ; Connauqhl; Leinster . XI 1158
- Fontviulant (Bertrand de). — Analyse de : Matériaux de construction.
- I : Les pierres, par A. Mesnager.
- VI 439
- Fréminville (Ch. de). — Analyse de : Organisation administrative industrielle appliquée à la construction mécanique en petite et moyenne série, par J.-M. Caquas .... II 147
- Fremont (Ch.). — Le marteau, le choc,
- le marteau pneumatique. ... IV 319
- Fritscii (J.). —• Fabrication du vinaigre............................ X 1083
- G
- Galliot (F.). — Voir Jacquinot.
- Garsaux (Dr). — Communication sur le service médical et la navigation aérienne, son fonctionnement, son centre expérimental (Compte rendu de la séance publique du 24 novembre 1923)........................XII 1251
- Gendron (L.). — Le chaudronnier en
- fer.............................III 235
- Girard (A.-Ch.). — Les engrais, emploi
- raisonné et lucratif............III 238
- — Analyses de : Propriétés générales
- des sols en agriculture, par Gustave André............................VI 457
- — — Microbes et fertilité du sol, par
- Edmond Kayser....................XI 1157
- Granger. — Voir Leciievallier-Ciie-
- VIGNARI).
- Gros (Louis). — Madagascar pour
- tous..............................V 394
- Gruner (E.). — Analyses de : Madagascar pour tous, par Louis Gros.
- V 394
- —• — Evolution des foires et marchés à travers les siècles, par G. Zetter.
- X 1079
- Gruvel (A.). — En Norvège. L'industrie dos pêches. (Applications à Vexploitation des pêcheries coloniales
- françaises).......................I 70
- Guérin (Maurice). — Les brevets d'invention dans l'industrie chimique. Législation, jurisprudence ... I 67
- Guesdon (Victor). — Le mouvement de création et d'extension des caisses d'allocations familiales .... VI 459
- Gueugnon. — Voir Androuin.
- Guillaume (Ch.-Ed.). — Le Bureau international des Poids et Mesures (Compte rendu de la visite du 7 juin
- 1923)..........VII-VIII-IX 479, 494
- Guillery. — Rapport, au nom du Comité des Arts mécaniques, sur l’œuvre du Syndicat des Mécaniciens, Chaudronniers et Fondeurs de France, en matière d’apprentissage et d’enseignement professionnel (Compte rendu de l’Assemblée générale solennelle, 24 mars
- 1923)............................IV 268
- Guillet (Léon). — Rapport, au nom du Comité des Arts chimiques, sur les travaux de M. le Pharmacien principal en retraite Antoine Ballant) (Compte rendu de l’Assemblée générale solennelle, 24 mars 1923).
- IV 279
- — Les méthodes d’étude des alliages
- métalliques......................VI 457
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-
-
- NOMS DES AUTEURS MENTIONNÉS EN 1923.
- 1265
- Guillet (Léon). — Adresse, présentée au nom des Sociétés techniques de France, à la séance inaugurale du 8 juin 1923 de la Manifestation solennelle.............VIL-VIII-IX 724
- — Toast lors du banquet à l'Hôtel Lutetia, 9 juin 1923. . VII-VIII-IX 758
- Guillou (Henri). — Communication sur un indicateur de puissance à lecture directe de son invention (Compte rendu de la séance publique du 27 octobre 1923)............XI 1155
- -----(Mémoire).................XII 1163
- Guiselin (A.). — Communication sur les progrès réalisés en France dans la conslruction des grands navires pétroliers (Compte rendu de la séance publique du 3 février 1923).
- 111 229
- Guy (Alfred). — Note sur un contrôleur de température. ... V 341
- — Voir Hey.
- H
- Haller (A.). — Rapport, au nom du Comité des Arts chimiques, sur les travaux de M. Paul Bary sur les colloïdes et sur son ouvrage :
- Le caoutchouc (Compte rendu de l’Assemblée générale solennelle,
- 24 mars 1923)..................IV 272
- — Adresse, présentée au nom de l’Académie des Sciences, à la séance inaugurale du 8 juin 1923 de la Manifestation solennelle.
- VII-VIII-IX 722
- — Toast lors du banquet à l'Hôtel
- Lutetia, 9 juin 1923 . VII-VIII-IX 757
- Hallopeau (L.-A.). — Travaux pratiques de chimie générale. Analyse qualitative........................V 390
- Hemert (Ph. L. von). — Adresse, présentée au nom des Pays-Bas, à la séance inaugurale du 8 juin 1923 de la Manifestation solennelle.
- VII-VIII-IX 716
- — Toast lors du banquet à l’Hôtel
- Lutetia. 9 juin 1923 . VII-VIII-IX 752
- Hersent (Georges). — Le salut par nous-mêmes.........................X 1067
- Hitier (Henri). — Note d’Agriculture.
- III 210
- Hitier (Henri). — L’année agricole de 1922 : Nos récoltes de blé et de vins, le marché de la viande et du sucre (Note d’Agriculture)..............III 210
- — Analyse de : Les engrais, emploi raisonné et lucratif, par A.-Ch.
- Girard.........................III 238
- — Rapport sur l'attribution des médailles Dumas à MM. Petitiiuguiînin et Houssay (Compte rendu de l’Assemblée générale solennelle,
- 24 mars 1923)..................IV 259
- — Rapport, au nom du Comité d’Agriculture, sur un ouvrage de M. P. Arbos, intitulé : La vie pastorale clans les Alpes françaises (Compte rendu de l’Assemblée générale solennelle, 24 mars 1923).
- IV 274
- — Rapport, au nom du Comité d'A-
- griculture, sur un ouvrage de M. A.-J. Ciiarox, intitulé : Poules qui pondent, poules qui paient (Compte rendu de l’Assemblée générale solennelle, 24 mars 1923). . . IV 280
- — Rapport sur les médailles de bronze décernées aux contremaîtres et aux ouvriers des établissements industriels et des exploitations agricoles (Compte rendu de l’Assemblée générale solennelle,
- 24 mars 1923).....................IV 283
- I
- Imbeaux (LP Ed.). — Applications de la biologie à T art de l’ingénieur. Hygiène des villes, des armées et des chantiers de travaux. Travail dans l'air comprimé, raréfié, trop chaud ou trop humide (milieux irrespirables). Leçons professées à l’École des Ponts et Chaussées .... I
- .1
- Jacobsen (Cari). —Adresse, présentée au nom du Danemark, à la séance inaugurale du 8 juin 1923 de la Manifestation solennelle.
- VII-VIII-IX
- 720
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-
- 1266
- NOMS DES AUTEURS MENTIONNÉS EN 1923.
- DÉCEMBRE 1923.
- Jacobsen (Cari). — Toast lors du banquet à l’Hôtel Lutetia, 9 juin 1923.
- VII VIII-IX 754
- Jacquinot (O.). — Navigation intérieure. Canaux. Revu avec la collaboration de F. Galliot .... II 146 Jossier (G.). — L’industrie de la peau
- de porc.........................I 25
- Julhiet (Edouard). — Cours de finance et de comptabilité professé à l'École spéciale des Travaux publics, du Bâtiment et de l'Industrie. ... I 68
- K
- Karman (Dr).......................IV 312
- Kayser (Edmond). — Microbes et fertilité du sol.....................XI 1157
- Kimpflin (Georges). — IVe Conférence internationale de la Chimie pure et appliquée (Cambridge, 16-20 juin 1923)......................X 1053
- L
- Lancrenon. — Voir Walckenaer.
- Léauté, Baume (G.) et Dunoyer (Louis). — La Société de Recherches et de Perfectionnements industriels (Compte rendu de la visite du
- 7 juin 1923) . . VII-VIII-IX 480, 501
- Lechevallier-Chevignard (G.), Gran-
- ger et Savreux (Maurice). — La Manufacture nationale de Porcelaine (Compte rendu de la visite du 7juin 1923) . . VII-VIII-IX 479, 497
- Lederlin (P.). — Blanchiment, teinture, impression, apprêts. ... V 389 Legrand (Alexandre). — Dépôt d’un pli cacheté concernant un procédé de décatissage et apprêt continu (Compte rendu de la séance publique du 23 juin 1923)...............X 1071
- Lehner (S.). — Voir Desmarest.
- Lemaire. — Adresse lue, au nom de l’Association des Ingénieurs russes à Paris, à la séance inaugurale du
- 8 juin 1923 de la Manifestation
- solennelle............VII-VIII-IX 720
- — Toast lors du banquet à l’IIôtel
- Lutetia, 9 juin 1923 . VII-VIJI-JX 753 Lindet (Léon). — Analyses de : Chimie industrielle, par Paul Baud . III 233
- Lindet (Léon). — Analyse de : La séparation industrielle de solides en milieu liquide„ par Lucien Fabre. III 234
- — Rapport, au nom du Comité d’Agriculture, sur les machines à écosser, décortiquer, dénoyauter, etc. les fruits et les légumes destinés à la préparation des conserves, imaginées et construites par M. Placide Navarre (Compte rendu de l’Assemblée générale solennelle
- du 2i mars 1923).................IV 258
- — Rapport, au nom du Comité d'Agri-
- culture, sur l’ensemble des travaux sur l’industrie laitière de M. Ch. Porcher (Compte rendu de l'Assemblée générale solennelle, 24 mars 1923).......................IV 271
- — Avis de la Société d’Encoura-
- gement sur la création projetée, par l’Institut polytechnique de Grenoble, d’un laboratoire de recherches, s’occupant spécialement des industries de la Cellulose. (Institut de la Cellulose.). IV 295
- — Conférence sur la reconstitution
- des industries agricoles après la guerre (Compte rendu de la séance inaugurale du 8 juin de la Manifestation solennelle) . . VII-VIII-IX 471
- -----(Mémoire). . . . VII-VIII-IX 526
- -----La reconstitution des sucreries.
- VII-VIII-IX 527
- — — La reconstitution des distilleries.....................VII-VIII-IX 533
- -----La reconstitution des brasseries.
- VII-VIII-IX 536
- ...........................VII-VIII-IX 501
- Lindet (L.) et Naudet. — La reconstitution des sucreries. VII-VIII-IX 527
- Livaciie (Ach.). — Analyses de : Traité général sur la nouvelle législation des établissements classés, par Léopold et A. Magistry................III 236
- — — Le Congrès international des
- Combustibles liquides. Compte rendu publié par la Société de Chimie industrielle......................X 1076
- — Rapport, au nom du Comité des
- Arts chimiques, sur la répartition des revenus des fondations de secours attribuées au Comité. IV 293
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-
-
-
- NOMS DF,S AUTEURS MENTIONNÉS EN 1923.
- Lloyd Praeger.....................X 1081
- Loiret (J.). — Rapport, à la Commission d’Utilisation des Combustibles, sur la préparation des charbons. V 359
- Lyon (G ). — Rapport, au nom du Comité des Arts économiques, sur un nouveau type de mandoline, imaginé et construit par M. N.
- Uzelac....................... Il 77
- M
- Magistry (Léopold et A.). — Traité général sur Vapplication de la nouvelle législation des établissements classés. Établissements dangereux, insalubres ou incommodes. Réglementation, conditions d'autorisation. Commentaires des articles de la loi.
- Jurisprudence.................III 236
- Magnan (Dr). — Voir Renard.
- Magne (Marcel). — Rapport, au nom du Comité des Constructions et Beaux-Arts, sur la répartition des revenus de la fondation Christofle et Bouilhet........................V 325
- — Communication sur la peinture à
- fresque sur ciment (Mémoire) . .II 79
- — — (Compte rendu de la séance
- publique du 20 janvier 1923) . II 141
- — ...................VII VIII IX 497
- Mangin (L.). — Analyse de : En Norvège. L'industrie des pêches, par
- A. Gruvel.......................I 70
- Marec (Eugène). — La force motrice
- électrique dans l'industrie ... Il 147
- Masson (Léon). — Rapport, au nom du Comité des Arts mécaniques, sur l’ensemble des travaux de M. Aimé Wrrz (Compte rendu de l’Assemblée générale solennelle,
- 24 mars 1923)..................IV 266
- — Communication sur le goniosta-digraphe, appareil pour levé de plans à grande échelle (Compte rendu de la séance publique du
- 10 mars 1923)................IV 317
- — — (Mémoire)..................VI 399
- — Allocution lors de la visite de l’Office national des Recherches scientifiques et industrielles et des Inventions, 7 juin 1923. VI1-V1II-IX
- 478, 489
- 1267
- Mauclère (Pierre). — Communication sur les distributeurs volumétriques d’essence à lecture directe sous pression (Mémoire) ... VI 409 — — (Compte rendu de la séance
- publique du 12 mai 1923) . . VI 454 Mesnager. — Rapport, au nom du Comité des Constructions et Beaux-Arts, sur les titres de M. Jules Bied à la grande médaille d'or à l’effigie de Jean Goujon (Compte rendu de l’Assemblée générale solennelle du
- 24 mars 1923) . IV 255
- — Séance publique du 12 mai 1923.
- VI 453
- Mesnager IV 311
- Michel (Henri). — Organisation et
- rénovation nationale . V 392
- Michel (Jacques). — Travail du bois.
- VI 461
- Mieg (Daniel). — Adresse, présentée au nom des Sociétés industrielles de France, à la séance inaugurale du 8 juin 1923 de la Manifestation solennelle................VII-VII1-IX 723
- — Toast lors du banquet à l’Hôtel Lutetia, 9 juin 1923 . . VII-VII1-IX 757
- Milhac. — Discours lors du banquet à l’Hôtel Lutetia, 9 juin 1923. de la Manifestation solennelle.
- VII-VIII-IX 760
- Mili.erand (Alexandre). —Allocution prononcée lors de la séance solennelle du 9 juin 1923 . VII-VIII-IX 707
- Montupet (A.). — Voir Arbel.
- Monvoisin (A.). — Voir Moussu.
- Moussu. — Rapport, au nom du Comité d’AgricuIture, sur un ouvrage de M. A. Monvoisin, intitulé : La conservation par le froid des denrées périssables (Compte rendu de l’Assemblée générale solennelle, 24 mars 1923)......................IV 277
- N
- Nagaé (Sousmou). —Adresse, présentée au no ni du Japon, à la séance inaugurale du 8 juin 1923 de la Manifestation solennelle. . VII-VIII-IX 716
- — Toast lors du banquet à l’Hôtel Lutetia, 9 juin 1923. . VII-VIII-IX
- 751
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-
- 1268
- NOMS DES AUTEURS MENTIONNÉS EN 1923. — DÉCEMBRE 1923.
- Nardi (Ugo). — Adresse, présentée au nom de l’Italie, à la séance inaugurale du 8 juin 1923 de la Manifestation solennelle . VII-VIII-IX 715
- Naudet. — Voir Lindet.
- Navarre (Placide). — Voir Lindet.
- Nicolini. — Toast lors du banquet à l’IIôtel Lutetia, 9 juin 1923, de la Manifestation solennelle.
- VII-VIII-IX 749
- Nottin (P.). — Analyses de : Betterave et sucrerie de betterave. I : Les méthodes d'analyse. Le contrôle chimique et la fabrication, par Émile Saillaiid .........................IV 321
- -----II : Production de la betterave et
- technique sucrière., par Émile Sail-lard............................XI 1158
- — Communication sur laconstruction
- des écrémeuses, assurée par l’industrie française (Mémoire) . . V 346
- ------ (Compte rendu de la séance publique du 12 mai 1923). ... VI 455
- P
- Petitpas (Julien). — L'usinage du bois................................X 1076
- Pitaval (Robert). — Traité général de commerce des minerais et des métaux. Combustibles, alliages, engrais, etc.
- VI 461
- Poxiaret (Charles). — La politique française des combustibles liquides. Pétrole, charbon liquide, alcool, carburant national.....................I 65
- Porcher (Ch.). — Voir Lindet.
- Portevin (Hippolyte). — Communication sur la construction et l'organisation des hôpitaux modernes (Mémoire).........................III 153
- — — (Compte rendu de la séance
- publique du 17 février 1923) . III 232
- Prud’homme (Maurice). — Analyse de : Blanchiment, teinture, impression, apprêts, par P. Lederlin. ... V 389
- Pulligny (de). — Adresse, présentée au nom de l’American Society of Civil Engineers, à la séance inaugurale du 8 juin 1923 de la Manifestation solennelle. VII-VIII-IX 715
- Pulligny (de). — Toast lors du banquet à l’IIôtel Lutetia, 9 juin 1923 . .
- VII-VIII-IX 749
- R
- Rabut (Charles). — Communication sur les constructions légères et leur avenir (Compte rendu de la séance publique du 23juin 1923). X 1073 Renard (Lieutenant-colonel). — Rapport, au nom du Comité des Arts économiques, sur l’attribution
- d’une médaille d’or à M. le Dr Ma-
- gnan pour ses travaux sur le vol à voile(Compte rendu de l’Assemblée générale solennelle, 24 mars 1923).
- IV 262
- Renouard (Alfred). — Conférence sur la reconstitution des industries textiles dans les régions dévastées (Compte rendu de la séance inaugurale du 8 juin 1923 de la Manifestation solennelle). . . VII-VIII-IX 472
- — — (Mémoire). . . . VII-VIII-IX 541
- Rey (Jean). — Rapport, au nom du
- Comité des Arts économiques, sur un disjoncteur automatique pour appareil de chauffage électrique, imaginé par M. Alfred Guy . . V 339
- — — (Compte rendu de la séance
- publique du 28 avril 1923) . . V 385
- Richemond (Pierre). — Analyse de : Le mouvement de création et d'extension des caisses d'allocations familiales, par Victor Guesdon . . VI 459
- Risler (Georges). — IVe Congrès annuel de la Natalité (Notes du Comité de Commerce).................I 44
- — Analyses de : Organisation et rénovation nationale, par Henri Michel.
- V 392
- — — Le droit ouvrier. Tableau de la législation française actuelle, par
- Georges Scelle....................V 393
- Roger. — Adresse, présentée au nom des Chambres de Commerce de France, à la séance inaugurale du 8 juin 1923 de la Manifestation
- solennelle..............VII-VIII-IX 725
- Rousiers (Paul de). — Le 7e Congrès
- p.1268 - vue 1108/1120
-
-
-
- NOMS DES AUTEURS MENTIONNÉS EN 1923.
- 1269
- dos Pèches maritimes, Marseille,
- 23 sep te mbre-lei'octobre 1922 (Notes du Comité de Commerce) ... 1 47
- Rousiers (Paul de). — Analyses de :
- Cours de finance, et de comptabilité dans l'industrie, par Edouard Ju-liiiet..........................1 68
- — — Ee salut par nous-mêmes, par Georges Hersent (Notes du Comité
- de Commerce)....................X 1067
- Roy (F.). — Analyse de : La mise en valeur des colonies françaises, par
- Albert Sarraut.................II 144
- -----Le projet de réforme fiscale de
- la Chambre de Commerce de Poitiers ........................ XI 1132
- — La production et la consommation mondiales du coton. L’action de l'Association cotonnière coloniale dans les colonies françaises depuis
- 1922 ..........................XI 1134
- Reeff (Jacques). — Conférence sur le change, phénomène naturel (Mémoire)...........................Il 85
- — — (Compte rendu de la 2e Assemblée générale, 6 janvier 1923). Il 136
- S
- Saillard (Emile). — Betterave et sucrerie de betterave. I : Les méthodes d'analyse. Le contrôle chimique et la fabrication......................IV 321
- — — Betterave et sucrerie de betterave. II. Production de la betterave
- et technique sucrière..........XI 1158
- Sarraut (Albert). — La mise en valeur des colonies françaises .... II 144
- Sauvage (Édouard). — Conférence sur les réchauffeurs d’eau d’alimentation pour locomotives (Mémoire) ......................... IV 299
- — — (Compte rendu de la séance
- publique du 10 mars 1923) . . IV 316
- — Analyses de : Le ferblantier-plombier-zingueur, par Thouvenin . I 69
- — — Le marteau, le choc, le marteau
- pneumatique, par Ch. Fremont IV 319
- — Rapport, au nom du Comité des
- Arts mécaniques, sur un raccord articulé pour conduites de vapeur à haute pression, imaginé et construit par M. Luc Denis. ... V 326
- Sauvage (Édouard). — Rapport, au nom du Comité des A rts mécaniques, sur une caisse métallique démontable imaginée et réalisée par M. Dasse..........................VI
- — Note bibliographique sur les indicateurs (Note de Mécanique) . X
- Savreux (Maurice). — Voir Leciie-vallier-Ciievignard.
- Scelle (Georges). — Le droit ouvrier. Tableau de la législation française actuelle............................V
- Séguin (Augustin). — Communication sur une machine à multiplier basée sur un principe nouveau (Compte rendu de la séance publique du 3 février 1923). ... III
- — — (Mémoire).....................X
- — Communication sur un indicateur
- de vitesses de rotation (Compte rendu de la séance publique du 3 février 1923)..............III
- -----(Mémoire).....................X
- Société de Chimie industrielle. — Le Congrès international des Combustibles liquides...................X
- Sommier (E.). — L’économie de combustible en sucrerie. Rapport à la Commission d’Utilisation du Combustible..........................III
- fil
- Taillefeu (A.). — Analyses de: World Atlas of commercial Geology. . . I
- — — Les brevets d'invention dans
- Vindustrie chimique, par Maurice Guérin............................I
- -----La houille blanche, par Henri
- CA VAILLES......................III
- Tainturier (Gaston). — Communication sur le varron, parasite du bétail ; les pertes qu’il occasionne à l’agriculture et à la tannerie; moyens de le détruire (Compte rendu de la séance publique du 14 avril 1923)......................^
- — — (Mémoire).......................X
- Thouvenin. — Le ferblantier-plombier-
- zingueur .......................
- Toulon (Paul). — Introduction au compte rendu de la Manifestation
- 397
- 1065
- 393
- 227
- 1020
- 227
- 1016
- 1076
- 196
- 66
- 67
- 235
- 381
- 1001
- 69
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- 1270
- NOMS DES AUTEURS MENTIONNÉS EN 1923. — DÉCEMBRE 1923.
- solennelle organisée par la Société d’Encouragement pour l'Industrie nationale pour célébrer le 122e anniversaire de sa fondation et le centenaire de sa déclaration d’utilité publique (Paris, 7-10 juin 1923).
- VII-VIII-IX 467
- Toulon (Paul). — Communication sur la fondation de la Société d’Encouragement en 1801 et son rôle dans le développement de l’industrie française jusqu'à nos jours (Compte rendu de la séance solennelle du 9 juin 1923 de la Manifestation solennelle)............VII-VIII-IX 473
- ----(Mémoire). . . . VII-VIII-IX 676
- Toulon (Pierre). — Communication sur les projections en relief par la lumière polarisée (Mémoire). . I 13
- — — (Compte rendu de l’Assemblée générale solennelle, 24 mars 1923).
- IV 280
- Trillat (A.). — Analyses de : Travaux pratiques de chimie générait'. Analyse qualitative, par L.-A. Hallopeau........................V 391
- — — Manuel pratique de la fabrication des encres, par L. Desmarest
- et S. Lehner................ VI 456
- U
- Union photographique industrielle.
- — Agenda Lumière-Joug la, 1923 II 148
- United States Geological Survey. —
- World Atlas of commercial Geology.
- Part I : Distribution of minerai Production. Part II : Water Power of the World........................I 66
- Uzelac (N.). — Voir Lyon.
- V
- Voisin (Jean). — Les métaux précieux.
- I 70
- w
- Walckenaer et Lancrenon. — Huitième rapport à la Commission d'Utilisation du Combustible . III 195
- — Neuvième rapport à laCommission d’Utilisation du Combustible. . V 356
- — Dixième rapport à la Commission d’Utilisation du Combustible. . X 1029
- Witz (Aimé). — Voir Masson.
- Z
- Zetter (G.). — Evolution des foires et
- marchés à travers les siècles . . X 1079
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-
- BULL. DK LA SOC. d’eNCOÜBAO. POUR 1,’lNDUSTRIE NATIONALE. ----------- DÉCEMBRE 192.3.
- TABLE ALPHABÉTIQUE ET ANALYTIQUE
- DES MATIÈRES
- CONTENUES DANS LA CENT VI NGT-DEU XIÈME ANNÉE DU BULLETIN ( .1A N VIE R - D É C E M B R E 19 2 3)
- Tome 135.
- Les nombres en chiffres romains indiquent le on les mois du cahier. Le nombre en chiffres arabes
- qui les suit indique la page.
- A
- Acier doux. (Voir Élasticité.)
- ADMINISTRATION, COMPTES RENDUS, etc. DE LA SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT.
- Anniversaire. (Voir Manifestation solennelle.)
- Assemblées générales.
- lre — —, 16 décembre 1922 ... I 60
- 2e — —, 6janvierl923.............II 135
- — — solennelle, 24 mars 1923.
- IV 245
- — —, 10 novembre 1923 . . XII 1245
- Bienfaiteurs de la Société d'Encoura-
- gement depuis l’origine. VII-VIII-
- IX 830
- Bureau. Élection du — pour 1923 (Compte rendu de la 2e Assemblée générale, 6 janvier 1923) ... II 139
- — Élection du — pour 1924 (Compte rendu de l’Assemblée générale du
- 10 novembre 1923)............XII 1245
- Centenaire. (Voir Manifestation solennelle.)
- Dépôts de plis cachetés par : \1. J. H. Brégiîat : Procédé de fabrication d’acétylène, d’éthylène et d'hydrocarbures synthétiques (Compte rendu de la séance publique du 28 avril 1923). ..................V 383
- — M. Alexandre Legrand : Procédé
- de décatissage et apprêt continu (Compterendu de la séance publique
- du 23 .juin 1923)..............X 1071
- État financier de la Société. Rapport, au nom de la Commission des Fonds, sur les comptes de l’exercice 1921, par M. Cornu-Thénard.
- XI 1093
- — Rapport, au nom des Censeurs,
- par M. Lucien Bordet .... XI 1099
- Fondation de la Société d'Encourage-ment en 1801 et son rôle dans le développement de l’industrie française jusqu’à nos jours. Communication par Paul Toulon (Compte rendu de la séance solennelle du 9 juin 1923 de la Manifestation solennelle).............VII-VI1I-IX 475
- — — (Mémoire). . . . VII-VIII-IX 676
- Fondations de secours. Rapport, au
- nom du Comité des Arts chimiques, sur la répartition des revenus des — — — attribuées au Comité, par M. A Livache..................IV 293
- — Rapport, au nom du Comité des Constructions et Beaux-Arts, sur la répartition des revenus de la — Christofle et Bouilhet, par M. Mar-
- cel Magne......................V 325
- Liste des membres titulaires. ... I 3
- — — — honoraires. .1 10
- — — — correspondants. I 10
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- 1272
- TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DE 1923.
- DÉCEMBRE 1923.
- Liste des nouveaux membres admis pendant l’année 1923 à l'aire partie de la Société d'Encouragement pour l’Industrie nationale . . XII 1
- Manifestation solennelle organisée par la Société pour célébrer le 122° anniversaire de sa fondation et le centenaire de sa déclaration d'utilité publique (Paris, 7-10 juin 1923).
- VII-VIII-IX
- — — Introduction, par Paul Toulon.
- VII-VIII-IX
- — — Programme de la — —.
- VII-VIII-IX
- — — Séance solennelle du 9 juin
- 1923 ................VII-VIII-IX
- — — — Allocution adressée à M. Mil-i.erand par M. Bâclé . VII-VIII-IX
- — — — Discours prononcé par M. Lucien Dior . . . VII-VIII-IX
- — — — Allocution prononcée par M. Alexandre Millerand. VII-VIII-IX
- — — Séance inaugurale du 8 juin
- 1923 ............ VII-VIII-IX
- — — — Discours de M. Bâclé. . . .
- VII-VIII-IX
- — ------Adresses présentées par les
- Délégués................VII-VIII-IX
- — — Comptes rendus des réunions.
- VII-VIII-IX
- — — Visites du 7 juin 1923 :
- 1° Office national des Recherches scientifiques et industrielles et des Inventions. VII-VIII-IX 478, 2° Bureau international des Poids
- et Mesures. VII-VIII-IX 479, 3° Manufacture nationale de Porcelaine ...........VII-VIII-IX 479,
- 4° Société de Recherches et de Perfectionnements industriels.
- VII-VIII-IX 480,
- — — Visite du Centre radioélectrique de Sainte-Assise, 8 juin 1923.
- VII-VIII-IX 481, 641,
- — — Visite de l’Aéroportdu Bourget,
- 9 juin 1923. . VII-VIII-IX 482, 632,
- — — Banquet à l’IIôtel Lutetia,
- 9 juin 1923.............VII-VIII-IX
- — — — Toast porté par M. Bâclé .
- VII-VIII-IX
- -----— Toasts portés par les Délégués......................VII-VIII-IX
- — — — Discours de M. Miliiac.
- VII-VIII-IX 760
- — — Visite à l’Exposition du Chauffage industriel, 10 juin 1923. . .
- VII-VIII-IX 483
- — — Soirée musicale et chorégraphique, 10 juin 1923. .VII-VIII-IX 484
- — — Extraits de quelques lettres reçues par la Société d’Encoura-gement à l’occasion de la — — .
- VII-VIII-IX 729
- Présidents de la Société d’Encourage-ment depuis sa fondation ....
- VII-VIII-IX 832-1000
- Récompenses. Distribution des — décernées pour l’année 1922 (Assemblée générale solennelle,
- 24 mars 1923)....................IV 245
- — Liste des —; rapports relatifs
- à ces —......................... IV 253
- — Tableau de la répartition des prix et médailles décernées de 1802 à
- 1851..................VII-VIII-IX 764
- — Médailles et récompenses décernées de 1832 à 1914. . VII-VIII-IX 765
- Séances publiques : 2 décembre 1922.
- 1 54
- —- — — 20 janvier 1923 . . . . II 140
- — 3 février —. . . . . III 223
- — — — 17 —• —. . . . . III 230
- — — — 10 mars —. . . . . IV 315
- — — — 14 avril -—.... 'v 376
- 28 — —. . . . . V 382
- — — — 12 mai —. . . . . VI 453
- — — — 23 juin —. . . . . X 1071
- 27 octobre — XI 1150
- — — — 24 novembre — XII 1251
- Statuts. Notification du décret du 16
- avril 1923 portant approbation des
- modifications aux — votées le 17
- juin 1922 (Compte rendu de la sé-
- ance publique du 28 avril 1923). V 384 — Ordonnance du Roi du 21 avril 1824
- approuvant les — de 1801. . . .
- VII-VIII-IX 812
- — Premiers — (1801) de la Société
- d’Encouragement . . VII-VIII-IX 813
- — Décret présidentiel du 7 février 1876 approuvant les — de 1875.
- VII-VIll-IX 818
- — Seconds — (1875) de la Société
- d'Encouragement . . VII-VIII-IX 819
- 259
- 467
- 467
- 468
- 474
- 667
- 703
- 707
- 470
- 514
- 708
- 478
- 485
- 494
- 497
- 501
- 647
- 660
- 483
- 738
- 743
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-
- TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DE 1923.
- 127a
- — Décret présidentiel du IG avril 1923
- autorisant les — de 1922..........
- VII-VIII-IX 824
- — actuels de la Société d’Encoura-
- geinent...............VII-VIII-IX 823
- Aérodromes. (Voir Ports aériens.)
- Aéroport du Bourget. Visite de V-----
- — du 9 juin 1923 . . VII-VIII-IX 6G0
- AGRICULTURE
- Agriculture. L'année agricole de 1922:
- Nos récoltes de blé et de vins, le marché de la viande et du sucre (Note d’Agriculture), par Henri Hi-
- tier..........................III 210
- Agriculture. (Voir Tannerie.)
- Alcool. (Voir Essences.)
- Alpes françaises. Rapport, au nom du Comité d’Agriculture, sur un ouvrage de M. P. Arbos, intitulé : La Vie pastorale dans les — —, par Henri Hitier (Compte rendu de l’Assemblée générale solennelle,
- 24 mars 1923)...................IV 274
- Appareil enregistreur. Rapport, au nom du Comité des Arts mécaniques, sur un — —- construit par M. Gueuc.non, par M.-J. Androuix.
- IV 288
- Apprentissage. (Voir Enseignement professionnel.)
- B
- BIBLIOGRAPHIE
- Agenda Lumièrc-Jougln, édité par 1’Union photographique industrielle, 1923......................II 148
- Alcool. (Voir Combustibles liquides.)
- Alliages métalliques. Les méthodes d'étude des — —, par Léon Guillet.
- VI 437
- Allocations familiales. Le mouvement de création et dé extension des caisses
- d'------, par Victor Guesdon . VI 439
- Betterave et sucrerie de —. I. Les méthodes d'analyse. Le contrôle chi-
- mique de la fabrication, par Émile
- Saillard..........................IV 321
- — Il : Production de la — et technique sucrière, par Émile Saillard. . IX 1158
- Biologie. (Voir Hygiène.)
- Blanchiment, teinture, impression, apprêts, par P. Lederi.in .... V 389
- Bois. Travail du —, par Jacques Mi-
- CHEI............................. VI 461
- — L'usinage du —, par Julien Pe-
- titpas.............................X 1076
- Brasserie. (Voir Œnologie.)
- Brevets d'invention. (Voir Industrie chimique. )
- Canaux. (Voir Navigation intérieure.)
- Carburant national. (Voir Combustibles liquides.)
- Charbon. (\oir Cnmbustildes liquides.) Chaudronnier. I^e — en fer, par
- L. Gendron.....................J[[ 235
- Chimie. Travaux publics de - générale. Analyse qualitative, parL.-A. Hallopeau...............................V 390
- Chimie industrielle. Lm grande indus-taie chimique. Les métalloïdes et leurs composés. Les métaux et leurs sels. Industries organiques, par Paul
- Raud...........................III 233
- Colonies françaises. La mise en valeur des — —, par Albert Sarraut. II 144 Combustibles liquides. La politique
- française des------. Pétrole, charbon
- liquide, alcool. Le carburant national,
- par Charles Pomaret............I 65
- — Le Congrès international des-------.
- Compte rendu publié par la Société de Chimie industrielle .... X 1076 Comptabilité. (V’oir Finance.)
- Construction mécanique. Organisation administrative industrielle appliquée
- à la------en petite et moyenne série,
- par J.-M. Caquas.................Il 147
- Coton. Blanchiment, teinture, impression. apprêts, par P. Lederi.in . V 389
- Droit ouvrier. Im-----. Tableau de la
- législation française actuelle, par
- Georges Scelle....................V 393
- Encres. Manuel pratique de la fabrication des —, par L. Desmarest et
- S. Lehner....................... VI 436
- Engrais. Les —, emploi raisonné et
- lucratif, par A -Ch. Girard. . III 238
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-
-
- 1274 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DE 1923. ---- DÉCEMBRE 1923.
- Établissements classés. (Voir Législation.)
- Ferblantier-plombier-zingueur. Le •—
- — —, par M. Thouvenin. ... I 69
- Filtration. La séparation industrielle
- des solides en milieu liquide, par
- Lucien Fabre.....................III 234
- Finance. Cours de — et de comptabilité dans l'industrie, professé à l’Ecole spéciale des Travaux publics, du Bâtiment et de l’Industrie, par
- Édouard Julhiet....................I 68
- Foires et Marchés. Evolution des — —
- — à travers tes siècles, par G. Zetter.
- X 1079
- Force motrice électrique. La —---------
- dans l'industrie, par Eugène Marec.
- II 147
- Géologie. World Atlas of commercial Geology. Part I : Distribution of minerai Production. Part II : Water Power of the World, par le United States Geologigal Survey. . . I 66
- Habitations à bon marché. Indications et conseils pratiques pour la construction des------------ —, préconisés
- par la Commission des Procédés de Construction, des Bois coloniaux et de Standardisation, approuvés
- par le Comité technique des---------
- ...................................X 1082
- Houille blanche. La-------, par Henri
- Ca vailles.......................III 235
- Hygiène. Applications de la biologie à l'art de l'ingénieur. — des villes, des armées et des chantiers de travaux. Travail dans l'air comprimé, raréfié, trop chaud ou trop humide (milieux irrespirables). Leçons professées à l’École des Ponts et Chaussées, par le Dr Ed. Imbeaux .
- I 71
- Industrie chimique. Les brevets d'invention dans 1' — —. Législation, jurisprudence, par Maurice Guérin.
- I 67
- ïreland, par George Fletcher . . X 1081
- — The provinces of ïreland : Ulster; Munster; Connaugh; Leinster, par
- George Fletcher...................XI 1158
- Législation des établissements classés.
- Traité général sur l'application de la
- nouvelle — — — — —. Établissements dangereux, insalubres ou incommodes. Réglementation, conditions d'autorisation. Commentaires des articles de la loi. Jurisprudence, par Léopold et A. Magistry. . III 236 Madagasi-ar pour tous, par Louis Gros.
- V 394
- Marchés. (Voir Foires.)
- Marées. Les — et leur utilisation industrielle, par E. Fichot...............V 391
- Marteau. Le —, le choc, le —pneumatique, par Ch. Fremont. ... IV 319
- Matériaux de construction. I : Pierres,
- par A. Mesnager..................VI 458
- Menuiserie. La — pratique. Tome I : L'outillage-, tome II : l'exécution pratique des travaux, par Henri
- Bonnamaux........................IV 320
- Métaux. (Voir Minerais.)
- Métaux précieux. Les--------, par Jean
- Voisin............................I 70
- Mi’robes et fertilité du sol, par Edmond
- Kayser...........................XI 1157
- Minerais. Traité général de commerce des — et métaux. Combustibles, alliages, engrais, etc., par Robert
- Pitaval..........................VI 461
- Navigation intérieure. Canaux. par O. Jacquinot. Revu avec la collaboration de F. Galliot................Il 146
- Norvège. (Voir Pêches.)
- Œnologie. Notice sur les instruments de précision appliqués à l' —, à la }>omologie et à la brasserie, par J. Dujardin (successeur de Salleron) et Lucien et René Dujardin. . IV 320
- Organisation et rénovation nationale,
- par Henri Michel..................V 392
- Pêch'S. En Norvège. L'industrie des —
- (Applications à l'exploitation des pêcheries coloniales françaises), par
- A. Gruvel.........................I 70
- Pétrole. (Voir Combustibles liquides.)
- Pierres. (Voir Matériaux de construction.)
- Plombier. (Voir Ferblantier.)
- Tomologie. (Voir Œnologie.)
- Sols. Propriétés générales des — en
- agriculture, par Gustave André. VI 457
- Sucrerie. (Voir Betterave.)
- Vinaigre. Fabrication du —, par J.
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-
-
-
- TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DE 1923.
- 1275
- Fritsch.......................X 1083
- Zingueur. (Voix’ Ferblantier.)
- Bibliographie. (Voir Documentation.)
- Blé. (Voir Agriculture.)
- Bonneterie mécanique. (Voir Industries textiles.)
- Broderie mécanique. (Voir -Industries textiles.)
- Brasseries. La reconstitution des —, par L. Lindet .... VII-VIII-IX 536
- Bureau bibliographique de Paris. (Voir Documentation.)
- Bureau international des Poids et Mesures. (Voir Poids et mesures.)
- G
- Caisse métallique démontable. Rapport, au nom du Comité des Arts mécaniques, sur une--------------ima-
- ginée et réalisée par M. Dasse, par
- E. Sauvage......................VI 397
- Caoutchouc. (Voir Colloïdes.)
- Carbonisation à basse température. La
- -----— —? en particulier celle
- des lignites. Communication par Charles Berthelot (Compte rendu de l’Assemblée générale du 10
- novembre 1923).................XII 1245
- Carburant national. (Voir Essences.)
- Cellulose. Avis de la Société d’Encou-ragement sur la création projetée, par l’Institut polytechnique de Grenoble, d’un laboi’atoire de recherches, s’occupant spécialement des industries de la —. (Institut de la
- — .), par L. Lindet...........I V 295
- Centre radioélectrique de Sainte-Assise.
- Conférence faite au--------— —,
- le 8J juin 1923, par le Général
- Ferrie...............VII-VIII-IX 641
- — Allocution prononcée au------------
- —, le 8 juin 1923, par le Commandant Brenot..........VII-VIII-IX 647
- Change. Le —, phénomène naturel. Conférence par Jacques Rueff (Mémoire).............................II 85
- -----(Compte rendu dejla 2e Assemblée généi'ale, 6 janvier 1923) . II 136
- Charbons. (Voir Combustible.)
- Tome 135. — Décembre 1923.
- Chauffage. (Voir Contrôleur de tem[é-rature.)
- Chauffage électrique. Rapport, au nom du Comité des Arts économiques, sur un disjoncteur automatique pour appareil de — —, inventé par M. Alfred Guy, par M. Jean Rey...............................Y 339
- — — (Compte rendu de la séance
- publique du 28 avril 1923). . . V 385
- Chauffage industriel. Le Congrès du
- -----(Paris, 10-17 juin 1923), par
- P. Appell....................XII 1171
- Cheville Raid. La — — (Notes du Comité des Constructions et Beaux-Arts), par H. R. d’ALLEMAGNE. IV 314
- Chimie pure et appliquée. IVe Conférence internationale de la-------------
- — (Cambridge, 16-20 juin 1923), par Georges Kimpflin...........X 1053
- Ciments. Les — à haute teneur en alumine. Communication par Jules Bied (Mémoire)....................I 31
- — — (Compte rendu de l’Assemblée
- générale du 16 décembre 1922). I 62
- — (Voir Peinture à fresque.)
- Colloïdes. Rapport, au nom du Comité
- des Arts chimiques, sur les travaux de M. Paul Bar Y sur les — et sur-son ouvrage : Le caoutchouc, par A. Haller (Compte rendu de l’Assemblée générale solennelle, 24 mars 1923) IV 272
- Combustible. Commission d’Utilisa-tion du — :
- ---Huitième rapport, par MM. WALCKENAER et LaNCRENON .... III 195
- — — L’économie de — en sucrerie,
- par E. Sommier...............III 196
- — — Note sur les économies de
- vapeur dans l’industrie sucrière, par Eugène Caron.................III 204
- — — Neuvième rapport, par MM.
- Walckenaer et Lancrenon . . V 356
- — — Sur la préparation des charbons, par J. Loiret...............V 359
- — — Dixième rapport, par MM.
- Walckenaer et Lancrenon . . X 1029
- — — L’économie de — dans une grande usine sidérurgique, par
- M. Cornu-Thénard...............X 1031
- Commerce. Le salut par nous-mêmes,
- 84
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- 1276 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DE 4923. ---- DÉCEMBRE 1923.
- par Georges Hersent. Analyse de Paul de Rousiers (Notes du Comité
- de Commerce)..................X 1067
- Conduites de vapeur. Rapport, au nom du Comité des Arts mécaniques, sur un raccord articulé pour--------
- — à haute pression, imaginé et construit par M. Luc Denis, par
- E. Sauvage.................... . V 326
- — à haute température, par Luc
- Denis.........................V 328
- Congrès. (Voir Chauffage industriel,
- Froid, Natalité, Pêches maritimes.) Conservation par le froid. Rapport, au nom du Comité d’Agriculture, sur un ouvrage de M. A. Monvoisin,
- intitulé La-----------des denrées
- périssables, par M. Moussu (Compte rendu de l’Assemblée générale solennelle, 24 mars 1923) . . IV 277 Conserves alimentaires. Rapport, au nom du Comité d’Agriculture, sur les machines à écosser, décortiquer, dénoyauter, etc. les fruits et les légumes destinés à la préparation des —, imaginées et construites par M. Placide Navarre, par Léon Lindet (Compte rendu de l’Assemblée générale solennelle
- du 24 mars 1923)................IV 238
- Constructions. Les — légères et leur avenir. Communication par Charles Rabut (Compte rendu de la séance publique du 23 juin 1923). . . X 1073 Contributions. (Voir Réforme fiscale.) Controleur de température. Note sur un — — —, par Alfred Guy.
- V 341
- Coton. La production et la consommation mondiales du —. L’action de l’Association cotonnière coloniale dans les colonies françaises depuis 1922, par F. Roy ... XI 1134 — (Voir Industries textiles.)
- Coton Jumel. Un centenaire oublié :
- le-----. Deux mémoires du consul
- général de France en Égypte Dro-VETTi sur la culture et le commerce du coton d’Égypte (1824 et 1825) publiés avec une introduction et des notes de M. Auriant ... VI 420 Cuivre. (Voir Elasticité.)
- D
- Denrées périssables. (Voir Conservation par le froid.)
- Dessins. (Voir Télégraphie.)
- Disjoncteur automatique. (Voir Chauffage électrique.)
- Distilleries. La reconstitution des —, par L. Lindet .... VII-VIII-IX 533 Distributeurs volumétriques d'essence.
- Les — — — à lecture directe et débit sous pression. Communication par Pierre Mauclère (Mémoire) ..................... VI 409
- -----(Compte rendu de la séance
- publique du 12 mai 1923) . . VI 454 Documentation. Organisation de la — technique et industrielle en
- France.......................II H 7
- -----Bureau bibliographique de
- Paris. (Compte rendu de la réunion
- du 19 octobre 1922)............II 117
- -----Conférence internationale de
- Bibliographie. Bruxelles, 1er et
- 2 septembre 1922...............II 121
- -----Renseignements concernant
- l’organisation du Bureau bibliographique de Paris ...............II 128
- — — Bureau bibliographique de
- Pai'is. Statuts adoptés dans la séance du 30 avril 1902. ... II 130
- — — — Projet de nouveau règlement intérieur...................II 132
- E
- Écrémeuses. La construction des — assurée par l’industrie française. Communication par P. Nottin
- (Mémoire).......................V 346
- -----(Compte rendu de la séance
- publique du 12 mai 1923)... VI 455
- Élasticité. Déformation et rupture des solides. Limite d’ — de l’acier doux et du cuivre (Notes du Comité des Constructions et Beaux-Arts), par Bertrand de Fontviolant. . . IV 311
- Électricité rurale. L’--, à la ferme
- et aux champs. Communication par M, PupERRipR (Compte rendu
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- 1277
- TABLE ALPHABETIQUE DES MATIÈRES DE 1923.
- de la séance publique du 2 décembre 1922).....................I 57
- Enseignement professionnel. Rapport, au nom du Comité des Arts mécaniques, sur l'œuvre du Syndicat des Mécaniciens, Chaudronniers et Fondeurs de France, en matière d’apprentissage et d’ — —, par M. Guillery (Compte rendu de l’Assemblée générale solennelle,
- 24 mars 1923)...................IV 268
- Essences. L’importation en France des —. Décret du 30 mai 1923, fixant les modalités d’application de l’article 6 de la loi du 28 février 1923, relatif à l’importation des — essences de pétrole et produits similaires........................VI 448
- — La composition des mélanges
- alcool- — livrés au public (carburant national). Arrêté du 31 mai 1923 fixant la composition des mélanges alcool- — ainsi que les conditions dans lesquelles ils devront être livrés au public. VI 451
- — (Voir Distributeurs.)
- F
- Ferme. (Voir Électricité rurale.)
- Fondeurs. La formation professionnelle des —.......................XI 1143
- — École d’apprentissage des Établis-
- sements P. Bonvillain et E. Ron-ceray (année 1922-1923) ... XI 1145
- Froid. IVe Congrès national du — (Strasbourg, 24-27 septembre 1923).
- XI 1120
- — (Voir Conservation par le froid.)
- G
- Goniostadigraphe. Le—, appareil pour levé des plans à grande échelle. Communication par M. Masson (Compte rendu de la séance publique du 10 mars 1923) . . IV 317
- ----(Mémoire)...................VI 399
- II
- llaul-parleurs. Les — — S. E. G. de la Société des Établissements Gau-
- mont. Communication par M. Bonneau (Compte rendu de la séance publique du 24 novembre 1923).
- XII 1251
- Hôpitaux. La construction et l'orga-
- nisation des —modernes. Commu-cation par Hippolyle PoRtevin (Mémoire).....III 153
- ----(Compte rendu de la séance
- publique du 17 février 1923). III 232 Hydrocarbures synthétiques. Dépôt d’un pli cacheté concernant un procédé de fabrication d’acétylène et d’ — —, par J. - H. Brégeat (Compte rendu de la séance publique du 28 avril 1923) .... V 383
- I
- Impôts. (Voir Réforme fiscale.)
- Indicateurs. Note bibliographique par sur les — (Notes de Mécanique),
- E. Sauvage ...................X 1065
- Indicateur de puissance à lecture directe. Communication par M. Henri Guillou (Compte rendu de la séance publique du 27 octobre
- 1923). .....................XI 1155
- ----(Mémoire)...................XII 1163
- Indicateur de vitesses de rotation. Communication par Augustin Séguin (Compte rendu de la séance publique du 3 février 1923). . III 227
- ------ (Mémoire)..................X 1016
- Industrie. Communication sur l’ouvrage secret établi par les soins et par ordre du Grand-État-Major allemand Die — im besetzten Frankreich,
- 1916, par Henri Boulanger (Compte rendu de la séance publique du 28 avril 1923)................V 387
- — Le document confidentiel du
- Grand-Ëtat-Major allemand sur l’état de f — dans la France occupée : Die industrie im besetzten Frankreich, 1916. Conférence par Henri Boulanger (Compterendu de la séance inaugurale du 8 juin 1923 de la Manifestation solennelle).
- VII-VIII-IX 473
- — — (Mémoire) .... VII-VIII-IX 586 — La fondation de la Société
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- 1278 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DE 1923. — DECEMBRE 1923.
- d’Encouragement en 1801 (et son rôle dans le développement de 1’ — française jusqu’ànosjours. Communication par Paul Toulon (Compte rendu de la séance solennelle du 9 juin 1923 de la Manifestation solennelle) ..... VII-YIII-IX 475
- — — (Mémoire). . . . VII-VIII-IX 676
- — (Voir Documentation.)
- Industries agricoles. La reconstitution
- des — — (sucreries, distilleries, brasseries) après la guerre. Conférence par Léon Lindet (Compte rendu de la séance inaugurale du 8 juin 1923 de la Manifestation
- solennelle)..........VII-VIII-IX 471
- -----(Mémoire). . . . VII-VIII-IX 526
- Industrie laitière. Rapport, au nom du Comité d’Agriculture, concernant l’ensemble des travaux de
- Ch. Porcher sur 1’-------, par Léon
- Lindet (Compte rendu de l’Assemblée générale solennelle, 24 mars
- 1923)........................... IV 271
- Industrie sucrière. (Voir Combustible.) Industries textiles. Sur la reconstitution des---------dans les régions
- libérées. Conférence par Alfred Renouard (Compte rendu de la séance inaugurale du 8 juin 1923 de la Manifestation solennelle). .
- VII-VIII-IX 472
- -----(Mémoire) .... VII-VIII-IX 541
- Inventions. (Voir Recherches.)
- L
- Laine. (Voir Industries textiles.)
- Liants hydrauliques. Rapport, au nom du Comité des Constructions et Reaux-Arts, sur les titres de M. Jules Eied à la grande médaille d’or à l’effigie de Jean Goujon, par M. Mesnager (Compte rendu de l’Assemblée générale solennelle du
- 24 mars 1923).....................IV
- Lignites. (Voir Carbonisation à basse température.)
- Lin. (Voir Industries textiles.)
- Livre français. Le------, des origines
- à 1870, à l’Exposition du Pavillon
- de Marsan (Paris, avril-mai 1923),
- par Frantz Calot...............VI 433
- Locomotives. Réchauffeurs d’eau d’alimentation pour —. Conférence par Édouard Sauvage (Mémoire). IV 299 — — (Compte rendu de la séance publique du 10 mars 1923) . . IV 316 Lumières artificielles. La correction des — — riches en radiations nocives pour l’œil, par Charles
- Féry.......................... X 1026
- Lumière polarisée. (Voir Projections.)
- M
- Machine à multiplier basée sur un principe nouveau. Communication par Augustin Séguin (Compte rendu de la séance publique du 3 février 1923)......................III 227
- -----(Mémoire).................... X 1020
- Madagascar. Les publications techniques de la Colonie de — et Dépendances (Notes du Comité de Commerce)............................ X 1069
- Mandoline. Rapport, au nom du Comité des Arts économiques, sur un nouveau type de —, imaginé et construit par M. N. Uzelac, par
- M. G. Lyon. ...................Il 77
- Médecine. (Voir Navigation aérienne.) Mesures. (Voir Poids.)
- N
- Natalité. IVe Congrès annuel de la —, Tours, 21-24 septembre 1922 (Notes du Comité de Commerce),
- par Georges Risler...........I 44
- Navigation aérienne. Le service médical et la — —, son fonctionnement, son centre expérimental. Communication par le Dr Garsaux (Compte rendu de la séance publique du 24 novembre 1923). XII 1251 — (Voir Ports aériens.)
- Navires pétroliers. Progrès réalisés en France dans la construction des
- grands------. Communication par
- A. Guiselin (Compte rendu de la séance publique du 3 février 1923.)
- III 229
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- 1279
- Table alphabétique des matières de 1923.
- Nécrologies. M. Bardy. . . . . . II 135
- M. le lieutenant-colonel Espitallier.
- III 230
- M. François-Philibert Pellin. . . 111 231
- M. Joseph Gillet . . V 377
- M. André Gouin . . V 378
- M. Jules Violle . . XI 1152
- M. Maurice Leblanc . XII 1245
- Note cVAgriculture, par Henri Hitier.
- III 210
- Notes du Comité de Commerce. . . I 44
- — . . X 1067
- Notes clu Comité des Constructions et
- Beaux-Arts . . IV 311
- Notes de Mécanique . . X 1065
- 0
- Office national de Recherches scientifiques et industrielles et des Inventions. (Voir Recherches.)
- P
- Peau de porc. L’industrie de la-----
- —, par G. Jossier..............I 25
- Pêches maritimes. Le 7e Congrès des — —, Marseille, 25 septembre-ler octobre 1922 (Notes du Comité de Commerce), par P. de Rousiers I 47
- Peinture à fresque. La-------sur ci-
- ment. Communication par M. Marcel Magne (Mémoire)............II 79
- — — (Compte rendu de la séance publique du 20 janvier 1923.) II 141
- Photographie.- L’état actuel de la science photographique, son influence sur les progrès des industries photographiques. Communication par L.-P. Clerc (Compte rendu de la séance publique du 20 janvier 1923).................II 142
- — (Voir Télégraphie.)
- Plans. (Voir Goniostadigraphe.)
- Poids et mesures. Le Bureau international des — — —, par Ch.-Ed. Guillaume (Compte rendu de la visite du 7 juin 1923).
- VII-VIII-IX 479, 49 4
- Porcelaine. La Manufacture nationale
- de —, à Sèvres, par MM. G. Leche-vallier-Chevignard, Granger et Maurice Savreux (Compte rendu de la visite du 7 juin 1923).
- VII-VIII-IX 479, 497
- Ports aériens. L’organisation et le fonctionnement des — —, par le Lieutenant-Colonel Paul Renard.
- VII-VIII-IX 625
- — Visite de l’Aéroport du Bourget du
- 9 juin 1923 ............VII-VIII-IX 660
- Poules. Rapport, au nom' du Comité d’Agriculture, sur un ouvrage de M. A.-J. Charon, intitulé : — qui pondent, — qui paient, par Henri Hitier (Compte rendu dejl’Assem-blée générale solennelle, 24 mars 1923)".............................IV 280
- Projections.f Les — en relief par la lumière polarisée. Communication par Pierre Toulon (Mémoire). I 15
- R
- Raccord articulé. (Voir Conduites de vapeur.)
- Radiotéléphonie. (Voir Haut-parleurs.)
- Recherches. L’Office national de — scientifiques et industrielles et des Inventions, par MM. J.-L. Breton et Auclair (Compte rendu de la visite du 7 juin 1923).
- VII-VIII-IX 478, 485
- — Société de — et de Perfectionnements industriels, par MM. Léauté,
- G. Baume et Louis Dunoyer (Compte rendu de la visite du 7 juin 1923).
- VII-VIII-IX 480, 501
- Réforme fiscale. Le projet de-----de
- la Chambre de ((Commerce de Poitiers, par F. Roy................XI 1132
- S
- Sidérurgie. (Voir Combustible.)
- Société de Recherches et de Perfectionnements industriels. (Voir Recherches.)
- Standardisation. Commission permanente de —. Normalisations adoptées le 27 janvier 1923. ... XI 1131
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- 1280 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DE 1923.
- DÉCEMBRE 1923.
- Sucre. (Voir Agriculture.)
- Sucreries. La reconstitution des —, par L. Lindet etNAUDET.
- VII-VIII-IX 327
- — (Voir Combustible.)
- Syndicat des Mécaniciens, Chaudronniers et Fondeurs de France. (Voir Enseignement professionnel.)
- Syphilis. Comité pour l’Abolition de la — (Compte rendu de la séance publique du 2 décembre 1923). I 53
- T
- Tannerie. Le varron, parasite du bétail; les pertes qu'il occasionne à l'agriculture et à la —; moyens de le détruire. Communication par M. Gaston Tainturier(Compte rendu de la séance publique du 14 avril
- 1923)........................V 381
- — — (Mémoire)...................X 1001
- Télégraphie des dessins, textes et pho-
- tographies. Conférence par Kdouard Belin (Mémoire)...................XI 1100
- Télégraphie sans fil. (Voir Centre radioélectrique de Sainte-Assise.)
- Tulle. (Voir Industries textiles.)
- Tuyauteries. (Voir Conduites de vapeur.)
- V
- Varron. (Voir Tannerie.)
- Viande. (Voir Agriculture.)
- Vins. (Voir Agriculture.)
- Vis mécaniques. Adjonction d’un téton-guide aux — — (Notes de Mécanique).............................. X 1066
- Vol à voile. Rapport, au nom du Comité des Arts économiques, sur l’attribution d’une médaille d’or à M. le Dr Magnan pour ses travaux
- sur le----------, parle Lieutenant-
- Colonel Renard (Compte rendu de l’Assemblée générale solennelle,
- 24 mars 1923).....................IV 262
- L’agent général, gérant, E. Lemaire.
- Couloinmiers. — lmp. Paul BKODARD.
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