Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'Industrie Nationale
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- BULLETIN
- DE LA
- SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- POUR
- L’INDUSTRIE NATIONALE.
- Publié avec Vapprobation de S. Ex. le Ministre secrétaire
- d’Etat de VIntérieur.
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- VINGT-SIXIÈME ANNÉE.
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- PARIS,
- IMPRIMERIE DE MADAME HUZARD ( hee VALLAT LA CHAPELLE ),
- RUE DE L’ÉPERON SAINT-ANDRÉ-DES-ARTS , N°. '].
- 1827.
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- VINGT-SIXIÈME ANNÉE. ( N°. CCLXXI. ) JANVIER 1827.
- BULLETIN
- DE LA
- SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- ARTS MÉCANIQUES.
- Description (Tune machine à cylindres, propre à lustrer les étoffes, employée dans les ateliers de M. Leroy / teinturier-apprêteur, rue des Fossés-S aint-Germain-des-Prés , n . 12, a Paris.
- Les étoffes, au sortir du métier à tisser, ne présentent point encore cette apparence agréable qui en favorise le débit, et qu’elles n’acquièrent que par des apprêts ulte'rieurs, appropriés à chaque nature de tissu.
- Ces apprêts servent i°. au lavage, à la teinture et à l’impression ; 20. au lustrage, au moirage, au laminage, au gaufrage; 3°. au grillage et au tondage.
- Nous avons déjà parlé dans le Bulletin du lavage et du tondage des étoffes, nous nous occuperons aujourd’hui du lustrage, et dans un prochain numéro nous traiterons du grillage.
- Les deux principales conditions à remplir poiy donner le lustre qui résulte de l’aplatissement des fils sont de présenter bien carrément les tissus à la pression, et de donner à la surface pressante, qui doit immédiatement appuyer sur le tissu, le poli le plus vif que le corps dont on se sert peut recevoir. Le concours d’une légère humidité ou de la chaleur est nécessaire pour accomplir cette opération ; et lorsque le duvet du tissu est très-élastique, ce qui est le cas pour les matières animales, l’action pressante doit se prolonger un certain temps avec le degré primitif d’intensité qu’on lui a donné : on obtient cet effet, au moyen des presses ordinaires ou hydrauliques, en interposant entre chaque couche de tissu des cartons lustrés et des plaques métalliques chauffées.
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- Les matières végétales prennent en général le lustre instantanément et à la suite d’une pression de très-courte dure'e. Les machines employées à cet usage sont composées d’un nombre plus ou moins grand de rouleaux, entre lesquels on fait circuler l’étoffe. Pour la bien lustrer et lui donner la fermeté nécessaire, il faut employer à-la-fois pression , frottement et forte chaleur : ces trois effets sont produits par une machine très-simple, qui consiste en trois cylindres superposés, dont l’un est en cuivre ou en fer forgé et les deux autres en bois. Si tous les cylindres étaient métalliques, comme dans les laminoirs, leur inflexibilité réciproque couperait l’étoffe ; il a donc fallu combiner avec un cylindre très-dur d’autres cylindres qui fussent susceptibles d’une certaine flexibilité. Les rouleaux de bois dont on se servait pour cet usage ont le défaut de se déformer et de ne pas résister aux efforts qu’ils éprouvent; souvent même il arrive qu’au premier tour un de ces rouleaux vient à se fendre, et que la dépense assez forte de sa construction est en pure perte : c’est pour remédier à cet inconvénient qu’on a imaginé les cylindres en rondelles de papier, qui réunissent à l’avantage de soutenir pendant plusieurs années un travail journalier celui de donner aux étoffes un lustre plus parfait. On trouve dans la première année du Bulletin, page go, la manière de construire ces cylindres en papier, adoptés aujourd’hui dans toutes les fabriques.
- Le cylindre métallique, qui est creux, pour être chauffé intérieurement, occupe le milieu entre les deux autres cylindres. L’étoffe passe entre le cylindre inférieur et celui du milieu, puis elle repasse entre ce dernier et le cylindre supérieur, de manière qu’elle sort du côté opposé à celui par où elle est entrée. Les cylindres sont mis en mouvement par une roue hydraulique, par une machine à vapeur ou par tout autre moteur : ils ont une longueur plus grande que la largeur de l’étoffe la plus large.
- Pour chauffer le cylindre métallique , on s’est servi pendant long-temps de barres de fer rougieie.au feu, qu’on introduisait dans le vide que laissent l’axe et les croisillons qui portent le cylindre. On conçoit que cette chaleur ne pouvait être uniforme, quelle allait toujours en décroissant, et qu’on était obligé de renouveler continuellement les barres de fer.
- Ce système de chauffage, dont on a reconnu les inconvéniens, a 'été abandonné, et on a adopté celui par la vapeur, qui distribue la chaleur plus également et supplée au travail fatigant du placement et du déplacement des barres de fer. Pour cela, on n’a eu besoin que de changer le cylindre métallique pour l’approprier à recevoir la vapeur. Ce cylindre est entièrement creux et a environ un pouce d’épaisseur ; les deux tourillons sont également creux, de manière cependant qu’ils peuvent rouler avec facilité sur
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- leurs coussinets. Ils doivent être hermétiquement fermés, afin que la vapeur qu’ils sont destinés à recevoir ne puisse trouver aucune issue pour s’échapper ; cette vapeur entre par l’un des tourillons et remplit l’intérieur du cylindre; après avoir produit son effet, elle sort par un tuyau pratiqué à l’autre bout; mais comme elle conserve encore beaucoup de chaleur, il y aurait de la perte à la laisser échapper : on s’en sert donc à d’autres usages, ou onia condense pour ramener dans la chaudière l’eau de condensation.
- La machine employée par M. Leroy est construite sur ce principe; nous en avons fait lever le dessin dans l’atelier même. On la voit sur ses différentes faces, Pl. 319 et 320. Elle se compose de trois cylindres superposés, dont celui de dessus C' et l’inférieur C sont en papier, et le cylindre intermédiaire D est en cuivre fondu, bien décapé et poli ; ces cylindres sont montés dans un châssis solide en fonte A, qui repose sur deux forts madriers en chêne B. La vapeur est fournie au cylindre métallique D, qui est creux, par la chaudière d’une petite pompe a feu de la force d’un cheval et demi, construite avec beaucoup de soin par M. Da.ret, et qui sert en même temps de moteur à la machine. Après avoir chauffé le cylindre, la vapeur passe dans un tuyau H, d’où elle est conduite dans des cuves de teinture, qu’elle fait bouillir. Pour la retenir dans l’intérieur du cylindre, le tuyau d’entrée G entre dans un ajutage conique h, qui le ferme hermétiquement;* le tuyau H s’ajuste de la même manière, et est pressé contre l’embase conique i par un ressort U, qui l’empêche de ballotter. Aucune soupape n’est adaptée à ces tuyaux, le passage continuel de la vapeur à travers le cylindre ayant été reconnu suffisant pour lui communiquer le degré de chaleur nécessaire.
- Le cylindre en papier C tourne sur des coussinets fixes, tandis que les deux autres tournent sur des coussinets amovibles. Cette disposition a pour objet de presser les cylindres l’un sur l’autre et de les relever lorsque le service l’exige. La pression du cylindre supérieur sur celui en métal s’opère à l’aide de deux grands leviers II mobiles sur leurs centres aa, et dont les extrémités, entaillées de crans dd comme une romaine, portent les deux tringles verticales J J; ces tringles se réunissent à deux autres leviers K mobiles sur les points b b et chargés de poids L. On conçoit que plus ces poids seront lourds et plus le levier K descendra et tirera les tringles JJ, lesquelles, à leur tour, feront baisser le levier I. Celui-ci prend son point d’appui sur les tourillons du rouleau supérieur C'par l’intermédiaire d’une pièce Q, qui porte sur une espèce de clef R, mobile sur le point/et embrassant le coussinet g-. En rapprochant ou éloignant plus ou moins les tringles J J du centre
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- des leviers II, on peut graduer la pression, suivant la nature de l’étoffe
- soumise à l’action de la machine.
- Pour relever les cylindres, on se sert d’un treuil N, dont l’axe porte une roue dentée 0, dans laquelle engrène un pignon P, qu’on fait tourner au moyen d’une manivelle. Une corde M, enroulée sur ce treuil, pâsse dans une poulie accrochée au plafond et vient s’attacher au levier I. En tirant cette corde, le levier et le support Q se lèvent ; mais ils ne dégageraient point les cylindres : cet effet est produit par deux pièces en forme de lunettes SS, qui s’engagent par leurs extrémités inférieures dans les axes du cylindre C', et par leur autre extrémité dans une partie saillante du support Q, où elles sont retenues par des vis k. De cette manière, le cylindre C' est soulevé. Lorsqu’on veut également lever le cylindre métallique, on commence par dégager les tuyaux G et H ; on accroche sur les tourillons de ce cylindre des lunettes T, semblables aux précédentes, et qui tiennent aux axes du cylindre supérieur, et en faisant agir le treuil on enlève les deux cylindres à-la-fois. '
- Le moteur est appliqué au cylindre métallique, dont F axe porte une roue dentée E, dans laquelle engrène un pignon F monté sur l’arbre de la machine à vapeur. Les deux autres cylindres tournent par l’effet de la pression qu’ils éprouvent de la part du cylindre métallique, mais dans un sens opposé, ainsi que l’indiquent les flèches de la coupe ,fig. 2, PL 319.
- L’étoffe posée sur la table Y est engagée entre les barres X placées devant l’ouvrier, et dont les arêtes sont arrondies, pour ne pas occasionner de déchirures: de là on la fait passer, en la tendant, afin qu’il ne se forme pas de plis, entre le rouleau inférieur et le cylindre métallique, qu’elle embrasse sur une moitié de sa circonférence ; puis sur le rouleau supérieur, et finalement elle est reçue par un ouvrier debout de l’autre côté de la machine et qui la plie au fur et à mesure. Le passage de l’étoffe est indiqué par la lettre Z dans la coupe, Jig. 2. de la Pl. 319; elle sort de la machine parfaitement lustrée : on peut en préparer de cette manière j,5oo aunes par jour. ...... 1 w;;-. ;lî
- Comme la force dé la machine était plus que suffisante pour faire tourner les cylindres, et que cependant il était impossible de réduire la capacité de la chaudière , M. Leroy a cherché à employer l’excédant de vapeur, et il est parvenu à la distribuer dans ses ateliers d’une manière utile, en chauffant au rez-de-chaussée des cuves de teinture, et au premier étage un vaste séchoir, etc. » : > .
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- Explication des Jig. des PL 519 et 320.
- PL 319, Jig. ire. Élévation, vue de face, de la machine à cylindres.
- Fig. 2. Coupe par le milieu.
- Fig. 3. Les pièces en forme de lunettes des cylindres supérieur et métalliques , vues séparément. * •
- Pl. $20, Jig. ire- La machine vue du côté droit.
- Fig. 2. Coupe verticale passant par l’axe des cylindres métalliques.
- Fig. 5. Clef qui appuie sur le coussinet du rouleau supérieur, vue de face et de côté.
- Fig. 4* Ressort qui maintient le tuyau H contre l’embase conique des tourillons du cylindre D. '
- A, bâtis en fonte ; B, semelles composées de deux forts madriers en chêne; C, cylindre en papier inférieur ; C', cylindre supérieur; D, cylindre creux en cuivre; Ê, roue dentée montée sur Taxe de ce cylindre; F, pignon engrenant dans cette roue; G, tuyau d’entrée de la vapeur; H, tuyau de sortie ; II, grands leviers en forme de romaine ; J J, tringles verticales accrochées à ces leviers; K K, autres leviers inférieurs ; L, poids dont sont chargés ces leviers; M, corde attachée au levier I et passant sur une poulie accrochée au plafond, et qui n’a pu être dessinée sur la planche, faute d’espace; N, treuil; 0, roue dentée montée sur l’axe du treuil; P, pignon engrenant dans cette roue ; Q, support qui exerce la pression sur le cylindre supérieur; R, clef qui embrasse le coussinet de ce cylindre et reçoit la pression directe de la pièce précédente ; SS, lunettes du cylindre supérieur; TT, lunettes embrassant les tourillons du cylindre métallique; U, ressort qui appuie le tuyau H contre son embase; V, traverse supérieure du bâtis; XX, barres sur lesquelles passe l’étoffe ; Y, table sur laquelle elle est posée ; Z, passage de l’étoffe sur les cylindres. * , î
- a, centre de mouvement du levier I; b, centre de mouvement du levier K; c, tourillons des tringles JJ; ddy crans tailles sur l’extrémité du levier I ; e, rochet qui arrête le mouvement du pignon P ;centre de mouvement de la clef R ? g y coussinet du cylindre supérieur ; h, embase conique du cylindre D; i, partie conique du tuyau H; kk, vis qui arrêtent la lunette S sur le support Q.
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- Rapport fait par M. Francœur, au nom du Comité des arts mécaniques , sur un nouveau mécanisme employé dans les pendules a équation, par M. Laresclie, horloger-mécanicien , Palais-Royaly galerie de Valois, a Paris.
- Les années communes de trois cent Soixante-cinq jours sont séparées de quatre en quatre par une année bissextile de trois cent soixante-six jours. Dans les pièces d’horlogerie à quantièmes, on n’éprouve aucune difficulté pour avoir égard à cette intercalation, pas plus qu’à la succession des mois de trente, et trente et un jours ; on se contente de faire sauter avec le doigt l’aiguille des quantièmes d’une place, chaque fois que cela est devenu nécessaire; car cette aiguille est toujours indépendante du mouvement et se meut chaque jour par une impulsion accidentelle donnée par la roue des heures, qui fait sauter l’aiguille; mais dans les pendules à équation, la roue annuelle ne permet pas ce genre de correction, parce que le mouvement doit être lié avec les pièces qui établissent les relations du temps moyen au temps vrai. De là la nécessité de prévoir que de quatre en quatre ans il survient une année de trois cent soixante-six jours,' et de donner à la roue annuelle un appareil, qui, de soi-itiême, fonctionne de manière à s’accorder avec la durée de l’année : aussi a-t-on imaginé divers moyens de produire cet effet. C’est à l’exécution de cette fonction qu’est destiné l’ingénieux appareil imaginé par M. Laresche. ' * \:)S ( ’ r
- La roue annuelle a trois cent soixante-six dents; elle est chaque jour mise en mouvement d’un seul pas par l’influence d’une sorte de levier nommé pied-de-biche, que pousse le premier mobile. Cette grande roue annuelle porte, près de son bord, l’axe d’une petite roue plate en acier; la circonférence de cette dernière est armée de quatre dents dont on supprime une. Cette roue, dont l’axe est porté par une vis à repos sur le limbe même de la roue annuelle vers son contour, est retenue par un sautoir engagé dans des chevilles, qui en limite et règle la rotation : en sorte que cette petite roue saute d’un cran à chaque tour de la roue annuelle, c’est-à-dire une fois par an, lorsquelle se rencontre à une place où une pièce fixe s’oppose à son passage, et ne la laisse aller qu’en l’obligeant à tourner d’un quart de circonférence. t ; ,,
- Si cette petite roue, qui est un satellite de la grande, se trouve disposée de manière à présenter l’une dé ses trois dents au pied-de-biche qui meut la roue annuelle, alors, et c’est le 28 février qu’arrive cet engagement, le pied-de-biche rencontre, au lieu d’une dent de la grande roue, celle de son
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- satellite qui précède cette dent, et l’effet commençant plus tôt qu’à toute autre époque, le quantième saute forcément du 28 février au ier. mars.
- Mais lorsqu’il arrive que la petite roue présente l’espace de sa circonférence qui manque de dents, il ne se passe rien qui n’ait lieu chaque jour; il ne saute qu’une dent de la roue annuelle , et du 28 février on va au.29. A chaque tour entier de la roue-satellite, trois dents ont déterminé le saut: d’une date, c’est-à-dire qu’il s’est écoulé trois années de trois cent soixante-cinq jours , et l’espace vide de cette petite roue répond à une quatrième année, qui est de trois cent soixante-six jours.
- Ce qui rend cet ingénieux mécanisme remarquable, ce n’est pas seulement la sûreté de son effet, car on peut dire qu’il est immanquable; mais il présente un mode d’action extrêmement simple, qu’on pourrait appliquer dans un grand nombre de cas lorsqu’on veut opérer de longues révolutions; car rien n’empêcherait de faire porter à la roue-satellite une autre roue excentrique qui fonctionnerait de la même manière. L’usage du temps moyen dans les horloges publiques n’ôte rien de l’importance de ce mér canisme, puisque c’est par la comparaison de la marche du soleil avec celle de la pendule qu’on vérifie facilement sa régularité. Ce mécanisme présente des objets d’utilité très-variés qui le recommandent à l’attention des artistes.
- Ainsi l’appareil imaginé par M. Laresche a les avantages suivans : i°. il est d’une grande simplicité ; 20. il a un effet infaillible ; 3°. la roue annuelle n’est engagée qu’un instant, et comme elle reçoit son action du premier mobile de la pendule, il n’en peut résulter aucune influence pour troubler l’uniformité des mouvemens; 4°* on peut l’employer toutes les fois que, dans les planisphères et autres mécanismes, on veut produire de longues révolutions, et cependant économiser le travail, en diminuant le nombre des roues d’engrenage et les frottemens.
- Il nous reste à parler d’un mécanisme que M. Laresche a appliqué à la même pendule pour indiquer les heures du lever et du coucher du soleil. Un chariot est alternativement monté et descendu par un excentrique qui est placé à la roue annuelle. Ce mouvement de va-et-vient du chariot, qui s’accomplit dans la durée de l’année, suffit pour pousser deux aiguilles et amener leurs extrémités sur les heures du lever et du coucher. Comme ces heures suivent, dans leurs variations, les memes progrès que les dates des mois, le mouvement de rotation de la rpue annuelle peut aisément se mettre d’accord avec ces indications. Il faut ajouter que tous les effets qui
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- viennent d’être indiques sont produits par de simples leviers, et sans le
- secours d’aucune roue d’engrenage (i). r
- M. Laresche est un artiste instruit, dont le mérite est bien connu en horlogerie. Le mécanisme qui vient d’être décrit est digne d’être inséré dans le Bulletin, où le public en pourra prendre connaissance. Le Comité des arts mécaniques vous propose d’autoriser cette insertion, et d’écrire à M. Laresche une lettre de remercîmens pour la communication qu’il vous a faite.
- Adopté en séancele 20 décembre 1826. Signé Francoeur, rapporteur.
- Description du mécanisme applicable aux pendules à équation, inventé par ' ? ' M. Laresche.
- Les fig. 1, 2 et 3 de la PL 321 représentent le mécanisme, vu sur ses différentes faces. La Jig. 1 est dessinée sur une échelle double des deux autres figures. 4 8 - ; . . .
- AA est la première roue motrice de la pendule, placée au-dessus du cadran d’équation ; B, roue de renvoi menée parla roue motrice; C, doigt d’acier ajusté à frottement sur l’axe de la roue B ; DD, pièce longue ou détente poussée par le doigt d’acier ; elle se remet en place quand le doigt la quitte, à l’aide du ressort de répulsion d; E, pièce plate mue circulaire-ment par l’extrémité fendue de la détente DD, à l’aide de la cheville qu’elle enfourche; F, pied-de-biche qui fait tous les jours sauter une des trois cent soixante-six dents de la roue annuelle HH; après le passage d’une dent, le pied-de-biche est remis en place par le ressort G; I, petite roue plate fixée sur la circonférence de la roue annuelle et en dessous, et roulant sur une vis à collet; K, sautoir-ressort, qui, par son appui entre deux des huit chevilles que porte la petite roue I, satellite de la grande, règle la position d’une des trois dents 1, 2, 3, qui sont à la circonférence du satellite.
- Le 28 février d’une année commune, la dent 3 du satellite précède et excède la dent de la roue annuelle que le pied-de-biche rencontre à nu les autres jours; cette dent artificielle prise plus tôt fait que du 28 février la roue passe au 1" mars; le ressort M est donc contraint de laisser passer deux dents au lieu d’une. Cet effet a lieu pendant trois années successives ; mais, à la quatrième, la partie X du satellite qui n’a point de dent se présente. Alors le pied-de-biche agit sur la dent même de la roue annuelle, et
- (1) M. Laresche, en réclamant Finvention du quantième séculairë , déclare attacher peu d importance^âu moyen qu’il a employé pour produire les effets du lever et du coucher du soleil ; il en laisse le mérite aux Sully, J. Leroy, Thiout, è/c. ,. auxquels l’horlogerie est redevable de bien d’autres services. ..4, ; * • ' , \
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- le 29 fe'vrier est compte : voilà l’année bissextile. Cet effet immanquable est déterminé par un buttoir L, fixé sur la platine aaa, qui s’engage dans l’une des huit chevilles du satellite et le force à faire un quart de révolution : d’où l’on voit que sa révolution complète s’opère en quatre ans ; que pendant trois ans il efface, pour ainsi dire, une des trois cent soixante-six dents de la roue annuelle, et que la bissextile, arrivant la quatrième année, les dents de la roue restent à découvert, et le 29 février est nécessairement compté.
- Le mécanisme des détentes et du pied-de-biche, le sautoir de la roue annuelle et des deux ressorts SP, sont fixés sur la platine aaa, vue par-derrière, jig. 3; le satellite et son sautoir le sont dessous la roue.
- Sur la roue annuelle HH est fixée, par deux vis, la courbe elliptique N N ; le râteau 00 porte, à l’extrémité e, une cheville d’acier dont l’appui sur la tranche de la courbe est déterminé par la pression du ressort P sur le talon du râteau; à son autre extrémité b3 est une petite bobine à frottement qui contient un fil de soie dont l’autre bout tient à la poulie g et se roule sur le grand diamètre de cette poulie : le canon de cette poulie porte, comme on le voit ,fig. 2, l’aiguille R des différences ; sur le petit diamètre de la poulie est roulé un autre fil de soie que tend le ressort de rappel S, jig. 1.
- TT, fig. 2, est le cadran des différences, sur lequel l’aiguille R indique celle du temps vrai au temps moyen; l’index c, vu au bas de la platine, indique les jours du mois gravés sur la roue annuelle ; la pièce semi-circulaire UU sert de seconde platine, et tient en cage la roue annuelle , dont le pont Y retient un des pivots, celui de devant; le pivot de derrière, qu’011 voit jig. 3, porte une manivelle ou excentrique^, formée de deux plaques de cuivre ; celle de dessus porte un rouleau d’acier g, que l’on peut éloigner ou rapprocher du centre, à l’aide de la vis de rappel h. Ce rouleau élève et abaisse, dans le cours de l’année, le chariot iii, qui porte les quatre poulies creuses jj jj; elles le font rouler à frottement doux entre les deux règles kk7 dont l’une, mobile, est uniformément pressée contre la gorge des poulies par le ressort en arc II, fixé par une vis sur la platine aaa. Aux deux extrémités supérieures du chariot sont deux rainures, dans lesquelles passent et doivent couler bien juste les tiges d’acier cylindriques mmy placées sur les branches ou aiguilles nn, qui ont leur centre commun en o. Ces aiguilles ont un coude en double équerre rapporté à leur extrémité, pour reporter sur le devant des cadrans,/%. 2, les deux petits soleils, qui servent à indiquer sur les deux limbes gradpé§npp l’heure du lever et du coucher du soleil dans toutes les saisons jces deux soleils cachent leur support et se meuvent isolément. enupparence, sur un fond de ciel que terminent les deux limbes gradués. > r ; <
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- Description d’un gjrometre ou instrument propre a indiquer les distances parcourues par une voiture ou tout autre véhicule. -
- On connaît, sous les noms de compte-pas et odomètre, des instrumens destinés à indiquer la distance itinéraire parcourue soit par un homme, soit par une voiture. La construction de ces instrumens a été variée de différentes manières, et on s’est toujours attaché à les simplifier le plus qu’il a été possible, tout en leur conservant la solidité et la précision nécessaires.
- Celui dont nous offrons aujourd’hui la description se-distingue par son extrême simplicité, n’étant composé que de deux roues dentées superposées, mises en mouvement par une vis sans fin. Nous en devons la communication à M. Colclough, amateur éclairé des arts, qui s’en est servi utilement pendant ses voyages.
- aa, jîg. 4, PL 32i, est une plaque de cuivre dont une partie de la circonférence est occupée par un cylindre b, faisant corps avec elle, et qui est évidé au milieu. Ce cylindre est percé et calibré pour recevoir une vis sans fin c, dont les filets, qui tournent à droite, ne sont appareils que dans la partie évidée du cylindre; son axe est terminé, d’un côté, par un carré saillant e, muni d’une embase ou épaulement; de l’autre, il est taraudé pour recevoir un écrou godronnéyj dont le bout est arrondi.
- On voit,^g. 4? deux roues nn de même diamètre, dessinées de grandeur naturelle, et appliquées l’une sur l’autre; elles tournent librement sur un pivot ou vis g, qui les maintient sur la plaque a. Dans leur bord, qui est denté, engrènent les filets de la vis sans fin. La roue supérieure h est entaillée de ioo dents, et porte sur son cadran un nombre correspondant de divisions marquées de droite à gauche, par dixaine jusqu’à ioo, et un petit index i sur son bord intérieur , au-dessous de la centième divi-ion. Un autre index d, fixé sur la plaque a, marque sur le cadran de la roue h le nombre de révolutions de la vis sans fin. Une aiguille en acier flexible k, semblable à celle d’une pendule, est fixée sur le cadran de la roue supérieure. Sa pointe chemine sur un des rayons ayant la forme d’un segment de cercle. L’aiguille est munie, en dessous et près de sa pointe, d’un petit pivot saillant m, dofit nous expliquerons l’usage.
- La roue inférieure n a une dent de moins que l’autre; ses divisions sont norabrées dans le même ordre jusqu’à quatre-vingt-dix-neuf, et marquées plus près du centre, afin de ne pas être couvertes par la roue supérieure. On voit par cette disposition que la puissance numérique de l’instrument se trouve réduite à 100X99=9,900 tours de la vis sans fin, ce qui est insuf-
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- Usant pour beaucoup d’usages ; mais on a suppléé à cette insuffisance par un moyen fort ingénieux. Pour augmenter la puissance numérique, on a pratiqué sur la face de la roue n une rigole-spirale, dans laquelle s’engage le pivot m, qui en suit tous les contours jusque près du centre. L’aiguille k est entraînée par ce mouvement le long du bras ou segment de cercle, qui porte autant de divisions qu’il y a de tours de la spirale (i). Chaque division indique un tour entiei^de la roue n; et comme il y a six divisions, celles-ci, multipliées par 9,900, donnent 59,400 tours de la vis sans fin.
- Supposons maintenant que l’instrument soit placé dans une boîte de fer-blanc, de manière à ce que la vis sans fin en occupe l’axe; le couvercle de cette boîte porte au centre une douille dans laquelle entre le carré e: de cette manière la boîte et la vis peuvent tourner pendant que les roues restent suspendues à la plaque a. En plaçant cette boîte entre les rais d’une roue de voiture avec la vis sans fin parallèle à l’essieu, et en dehors, on connaîtra la distance parcourue par les nombres indiqués sur les cadrans, multipliés par la circonférence de la roue. Lorsque l’instrument est appliqué à une roue de tour, qui tourne de droite à gauche, il doit être placé en sens inverse, c’est-à-dire le carré en dedans.
- La Jig. 4 montre l’instrument complet ;
- LaJig. 5, une coupe en travers de l’axe; 5 • ‘ v j,- . r ‘
- La Jig. 6, la roue inférieure vue séparément; t«r;
- La^- 7> r aiguille k vue de champ pour montrer le pivot saillant m, qui s’engage dans la rigole-spirale. ' ;
- Note sur une réclamation de M. Pajot-Descharmes relative à la priorité d’invention d’une machine à broyer les couleurs $ par M. Molard. j , ' ’ ; ' 1 " -
- M. Pajot Descharmesj par une lettre du 6 novembre dernier, adressée à la Société d’Encouragement, a réclamé la priorité d’invention d’une machine à broyer les couleurs. Il :y a joint deux extraits du Journal de Physique, des années 1782 et 1785, dont le premier contient-la description et la gravute d’une machine à broyer les couleurs, et le second la description et la gravure d’une machine à doucir et polir les glaces. Elles ont, sui-
- (1) On a ménagé, au centre de la. spirale, un espace vide, dans lequel s’arrête l’aiguille lorsqu’elle a dépassé la sixièinéTdivision \ êt d’où on la retire pour la mettre à zéro ;; ce, qui est facile, à cause de sa flexibilité,. Un autre espace vide, pratiqué sur le bord extérieur de la spirale, reçoit l’aiguille , dans le cas qù layoiture viendrait à reculer. \ t
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- vant M. Pajot Descharmès, beaucoup d’analogie non - seulement avec celle de M. Bouvier, dont M. Mérimée vous a rendu compte dans votre séance du 6 décembre dernier (i), mais encore avec celle de M. Lemoine, dé* crite et gravée dans le Bulletin de la Société du mois de juillet 1826, p. 214«
- En comparant ces machines, on ne peut nier qu’il y a en effet quelque ressemblance entre elles. On voit, par exemple, que M. Pajot faisait mouvoir simultanément les deux meules inférieure et supérieure ; qu’une ra-massette, agissant périodiquement d’après un compteur mécanique, enlève la couleur quand elle est suffisamment broyée , comme cela a lieu dans les machines de MM. Lemoine et Bouvier. La machine de M. Pajot contient, comme celle de M. Bouvier, un moyen de l’alimenter de couleur brute; mais tout én convenant que l’idée primitive de cette machine paraît appartenir à M. Pajot, on ne peut disconvenir que MM. Lemoine et Bouvier l’ont beaucoup améliorée, et en ont fait, pour ainsi dire, une machine nouvelle et utile à l’industrie.' f " ' '
- Note sur les soupapes des machines a vapeur; par M. Gaultier
- de Claubry. ’ : ; ; ^
- Le funeste accident arrivé dernièrement à Lyon au bateau remorqueur du Rhône a jeté une grande défaveur sur la navigation à la vapeur, et même sur les machines à vapeur à haute pression ; et malgré les raisonnemens que l’on peut faire sur les causes probables de cet accident , la crainte de le voir se renouveler, tant que des moyens certains de préservation n’auront pas été mis en usage, produira toujours de grands inconvéniens.
- , On attribue l’explosion du bateau remorqueur du Rhône à l’imprudence de l’ingénieur ou des ouvriers, qui, pour désengraver le bâtiment, ont fait charger les soupapes de sûreté, pour donner à la vapeur une plus grande tension. M. Clément pense qüe peut-être, comme dans là riiachine qui éclata, il y a quelepïes années, dans la fabrique de M.' Ferèy, à -Es-sone, et qui avait été construite aussi par M. Séèele, les ouvertures des soûpapès de vapeur* avaient un trop petit diamètre pour livrer passage à toute là Vapeur produite. Quoi qu’il en koit dés causer d’un accident dont on doit chercher à éviter le renrouvéllenient > la question importan te qui se présente et qui mérite le plus grand intérêt consiste à savoir jsi, parinrles diverses soupapes de sûreté employées jusqu’ici, il en est qui puissent préserver de tout accident dans Femploi des machines à haute pression.
- ( 1) Voyez Bulletin de décembre 1826' j jfa]gfe,sSÿ8.'B4-: j { »im f ;.:
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- On savait depuis long-temps que les soupapes de sûreté ordinaires pouvaient quelquefois ne pas fonctionner, par diverses causes accidentelles dont il n’était pas toujours possible de se préserver ; mais la curieuse observation de M. Clément sur les soupapes de la machine soufflante de Fourehambault, et qui s’applique parfaitement aux soupapes de vapeur, a prouvé, si elle se vérifie sur des soupapes d’un grand diamètre et d’un faible champ,'que ces soupapes donnent une fausse sécurité, et que, dans beaucoup de cas, elles peuvent être si parfaitement appliquées sur leur champ ; quelles ne puissent se lever par une augmentation de pression. On doit donc avoir recours à d’autres moyens pour éviter les accidens qui peuvent provenir d’une trop forte tension de la vapeur.
- Les rondelles d’alliage, fusibles à la température à laquelle on veut que la tension de la vapeur soit portée, ont obtenu depuis quelques années l’assentiment des hommes les plus éclairés, et des expériences positives ont prouvé jusqu’à quel point leur usage peut être avantageux. , . , , . ,.
- Cependant un savant dont le nom fait autorité, et aux opinions duquel nous nous plaisons à déférer, ayant adopté une opinion toute contraire et qui pourrait avoir une fâcheuse influence si elle se répandait sans examen, il nous a semblé que provoquer une discussion sur cet important objet serait une chose très-utile, et dont les résultats ne pourraient certainement que tourner au profit de la science. '
- Les rondelles d’alliage sont composées de diverses proportions de trois métaux, bismuth , plomb et étain , qui, suivant leurs quantités relatives fondent à des températures particulières , et telles , que cette fusion plus ou moins complète ouvre un libre passage à la vapeur, et doit empêcher toute fracture derla chaudière, qui pourrait, sans cela, provenir d’une trop forte tension; mais des précautions importantes doivent être prises pour que ces rondelles produisent l’effet qu’on en attend. Elles doivent être composées de telles proportions qu’elles fondent à une température très-peu supérieure à celle à laquelle la machine doit fonctionner. r y. Elles doivent être placées dans une position bien déterminée ; car dans divers points de la surface de la chaudière \ la tension peut ne pas être parfaitement égalé, et dès-lors une rondelle qui fondrait dans un point pourrait rester solide dans un autre , et if ne suffirait pas alors d’avoir, des rondelles qui fondissent à deux, trois ou quatre atmosphères,* etc.,.si l’on n’avait bien déterminé le point où. cette température ou cette tension existe. Par exemple, la soupape placée au-dessus du foyer ou à l’extrémité de la chaudière ne se trouverait probablement pas dans des circonstances semblables, et la rondelle pourrait sur-tout ne pas fondre en temps^conyenable, ;§i elle
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- était placée sur un tuyau plus ou moins élevé. Il semble que la meilleure position de la rondelle serait au-dessus du foyer.
- Cette observation répond à l’opinion de M. Clément, qui a dit, dans son cours, que l’on ne devait pas suivre seulement l’idée théorique dans l’adoption du système de rondelles fusibles, et que l’on n’avait calculé que leur fusion et non leur ramollissement, qui devait avoir lieu auparavant; et il s’est appuyé sur l’état dans lequel se trouvait line rondelle qu’il a présentée à son auditoire, et dont la déformation très-sensible prouvait qu’elle avait été ramollie. ’ ’ '>i ‘ ^ J ‘ ~ ^ ? ik . - i; .
- Pour juger du défaut de cette rondelle , il faudrait savoir d’abord si elle avait été placée dans la position la plus convenable et ensuite si elle était composée de bonnes proportions, deux causes qui peuvent avoir singulièrement influe sur sa déformation. Lorsqu’une rondelle fusible est frappée par de la vapeur à une température très-rapprochée de celle de sa fusion, les alliages à proportions fixes qui la composent se ramollissant à des températures différentes, de petits points éprouvent la liquation, et l’on voit paraître, vers le milieu de la surface, des globules dont le nombre augmente bientôt, et qui forment un bourrelet comme une tête de choufleur, au milieu duquel une ouverture se produit, qui donne issue à la vapeur : si la température s’élève davantage, la liquation continue sans qu’il y ait jamais projection de matière, parce que c’est vers le centre que cette fusion s’opère, et non vers les bords, de manière à donner un disque qui soit projeté. : . .
- Pour de grands diamètres, l’action du ramollissement peut avoir une beaucoup plus grande influence sur la déformation des rondelles et même sur leur destruction que pour de très-petits diamètres, comme dans les autoclaves, par exemple; et il faudrait peut-être alors que l’épaisseur fût plus grande et que la proportion de l’alliage fût un peu différente, et par conséquent que son point de fusion fût plus élevé : c’est un objet sur lequel l’expérience seule peut prononcer, et il nous semble alors que les rondelles devraient être faites par tâtonnement, déterminant avec soin la température à laquelle la machine doit fonctionner, et pour le point déterminé de la chaudière où la rondelle doit être placée, jusqu’à ce que l’expérience ait prouvé que les rondelles faites pour une certaine température peuvent toujours produire leur effet dans quelques points qu’elles soient placées.
- M. Clément regarde les plaques minces de cuivre comme supérieures aux rofidelles dé métal fusible* et devant faire bannir celles-ci de la pratique. Examinons ici quels peuvent être les motifs de cette préférence, et d nous semble que la question ne pourra rester indécise/ ’ r
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- Si c’ëtait toujours par un effet successif et parvenu à un maximum déterminé que la plaque mince de cuivre fût pressée par la vapeur, peut-être , après s’être courbée , ne manquerait-elle pas de se briser pour donner issue à la vapeur; mais si le choc est instantané, la plaque mince aura-t-elle toujours le temps de se briser, et la chaudière ne pourra-t-elle pas faire explosion sans que la plaque ait fonctionné? Je doute que l’on puisse le nier, et voici le cas où la chose pourrait se présenter.
- Dans les machines à vapeur à haute pression, l’injection de l’eau dans la chaudière ne pouvant avoir lieu que par une pompe foulante, si celle-ci s’arrêtait quelque temps, ou introduisait seulement moins d’eau que la vaporisation n’en exige , après quelque temps, la chaudière, devenue vide, pourrait s’échauffer et rougir par son fond, et si alors une injection d’eau froide avait lieu, quelques livres d’eau seulement vaporisée instantanément, pourraient produire une force vive telle, que la chaudière serait brisée avant que la plaque mince pût produire son effet, et même lorsque celle-ci fonctionnerait. > < ^
- Ce cas échéant, la rondelle de métal fusible ne pourrait manquer de fonctionner; la température de la chaudière serait suffisante pour donner lieu à sa fusion, et déjà une ouverture d’un grand diamètre serait procurée à la vapeur, avant que l’injection produisît cette force vive, dont l’action serait si dangereuse pour la chaudière : dans ce cas, la rondelle commencerait à se fondre par son bord et livrerait bientôt passage à la vapeur.
- Une autre circonstance à craindre dans les chaudières des machines à haute pression, et qui se présente dans le générateur des machines de Per-kins, c’est cette élévation de température qui produit une atmosphère de vapeur entre l’eau et la chaudière; auquel cas, l’effet de la machine est singulièrement diminué par l’augmentation du feu, pour s’accroître avec une force extrême par un refroidissement, à cause du contact qui se trouve rétabli entre le liquide et les parois de la chaudière, et donne lieu à une force vive, qui peut avoir une funeste influence sur la chaudière même.
- Par l’emploi d’une rondelle fusible , cette action ne peut se produire, parce que déjà la rondelle serait fondue avant que la température du liquide pût s’élever jusqu’au point de produire une atmosphère de vapeur entre l’eau et la chaudière. Dans un seul cas, la rondelle de métal fusible pourrait devenir inefficace pour éviter la fracture de Ja machine; ce serait celui d’un dépôt dans la chaudière, qui se briserait à un moment où la portion de métal qu’il recouvre serait rouge, parce que; dans ce cas, il se développerait une force vive, qui produirait l’effet dont nous avons parlé précédenftmeqt,^^, ^^^ mîfr. f ^ ÿ ^
- Vingt-sixième année. Janvier 1827. C
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- On parle du danger pour les ouvriers qui seraient place's près de la chaudière d’être brûlés par la vapeur qui sortirait par l’ouverture que laisserait libre la rondelle fusible; mais cet inconvénient n’aurait-il pas lieu également avec les plaques minces de cuivre, et d’ailleurs on peut s’en préserver, en plaçant au-dessus de la rondelle fusible un tuyau de tôle, qui porterait dans une direction convenable la vapeur dégagée, et détruirait jusqu’à l’idée d’un accident. r.. .v;. ' , •
- On dit encore que les rondelles fusibles auraient l’inconvénient de se fondre fréquemment, et que la vapeur répandue dans les ateliers y serait nuisible; mais quel que soit le système de soupape, cet inconvénient se présentera toujours; et pour les plaques minces, il s’offre au même degré, si ces plaques se brisent bien réellement à la pression voulue, et dans tous les cas, l’article 6 de l’ordonnance royale du ag octobre 1823, sur les machines à vapeur, prescrit, entre autres mesures très-sages le placement des chaudières dans un lieu séparé de l’atelier, et par conséquent la vapeur, en se dégageant, 11e peut se répandre dans ces ateliers. Sur un bateau à vapeur, cet inconvénient n’est pas grave. En un mot, on reproche aux rondelles de fonctionner souvent beaucoup avant les autres soupapes; il faudrait, pour prouver que c’est un défaut, avoir acquis la certitude que les autres soupapes fonctionnent toujours en temps convenable, et si les autres soupapes sont véritablement bonnes, ce reproche pourra leur être également adressé. Enfin, on objecte encore l’inconvénient d’arrêter le travail ; mais les plaques minces seront tout-à-fait dans le même cas que les rondelles.
- ; Reste maintenant à savoir si les plaques minces, en supposant qu’elles soient aussi sûres que les rondelles fusibles, peuvent être aussi facilement et aussi certainement obtenues parfaitement semblables à elles-mêmes, et en supposant qu’une même plaque présentera toujours une épaisseur parfaitement égale, et sur-tout une ténacité exactement semblable dans toutes ses parties ^ pourra-t-on assurer qu’un grand nombre de plaques semblables en apparence le soient en réalité ? . . . (
- 11 n’en est pas de même des rondelles, et cette raison seule a beaucoup de force pour en soutenir l’usage. ;b - ;•»
- |1 se présente un cas où les rondelles fusibles, mises ordinairement en usage pour la vapeur d’eau, ne peuvent préserver des dangers; c’est dans l’emploi des liquides qui bouillent à des températures moins élevées que l’eau $ et peut-être alors les plaques minces seraient les seules soupapes à employer, quoiqu’il soit probable qu’on trouverait un alliage pour faire
- des rondelles convenables.;, ; « .v r.:x - ^ ; ’ ----;
- On peut citer comme exemple du danger des rondelles fusibles employées
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- pour d’autres températures que celles auxquelles elles sont destinées à fondre, l’accident arrivé, il y a quelques années, chez M. Pelletier, dans l’emploi d’un autoclave à rondelle de métal fusible, pour traiter des matières végétales par l’alcool, et qui éclata dans le cours de l’opération.
- Pour résumer les idées présentées dans cette note, nous dirons que les plaques minces proposées par M. Clément, et qui avaient déjà été employées par divers constructeurs, n’offrent pas plus d’avantage que les rondelles de métal fusible; qu’elles présentent même des chances d’accident, dans le cas, par exemple, d’une force vive, immense et instantanément développée par l’introduction de l’eau dans la chaudière, rougie dans son fond, tandis que les rondelles fonctionneraient dans cette circonstance; que les inconvéniens que l’on a reprochés aux rondelles peuvent disparaître aisément par de légères précautions, comme de mettre sur la rondelle un grillage qui diminue sa déformation ; de bien déterminer le point de la chaudière où elle doit être placée ; d’étudier le point de fusion que l’on doit adopter suivant les circonstances d’épaisseur et de position; de disposer un tuyau au-dessus de la rondelle pour chasser la vapeur dans une direction opposée à celle des ouvriers, etc.
- Certes, si le bateau remorqueur du Rhône avait été muni de rondelles fusibles, les malheurs qu’il a causés n’auraient pas eu lieu. N
- De tout ce que nous avons dit, nous pouvons tirer cette conséquence, que les rondelles de métal fusible, ne fussent-elles pas plus habituellement sûres dans leur emploi que les plaques minces, devraient être employées de préférence, par la facilité de les obtenir toujours comparables, et que jusqu’à ce qu’on ait prouvé, par l’expérience, que ces rondelles n’offrent pas les mêmes motifs de sécurité que les plaques minces, l’ordonnance du roi, qui en prescrit l’emploi, doit être exécutée ponctuellement, et que son exécution préservera des dangers que peuvent offrir les machines à vapeur à haute pression ; mais en émettant cette opinion sur les rondelles fusibles, nous ne prétendons pas que l’on soit arrivé à ce qu’il y a de mieux sur leur nature et leur position : c’est aux ingénieurs à étudier ce sujet et à tirer d’un moyen excellent en lui-même les dispositions les plus avantageuses.
- A tout ce que nous venons de dire sur les rondelles de métal fusible, nous devons ajouter que l’on pourrait employer encore un moyen de préservation, qui serait sans contredit le plus avantageux, dans le cas d’un dépôt dans la chaudière ou de l’incandescence du fond par le manque d’eau, si la pose de cette espèce de soupape n’avait l’inconvénient d’être longue. Ce moyen, proposé en Angleterre et qui y a, je crois, été employé, consiste à placer une rondelle de plomb dans un point du fond de la chaudière : cette
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- rondelle ne peut manquer de se fondre quand la chaudière s’échauffe, et par conséquent fait éviter des accidens que les soupapes ne suffisent pas pour empêcher, comme nous l’avons vu, L’emploi de cette rondelle se bornerait même au cas de vacuité de la chaudière si on empêchait, par le moyen des pommes de terre, les dépôts de s’y former, ou qu’on enlevât, par des acides, la croûte solide qui se serait formée, comme M. DarcetY. a fait pour une conduite d’eau d’environ 5oo mètres de longueur. Il serait peut-être aisé d’ailleurs de disposer un carneau eu communication avec la chaudière, pour faciliter le placement de la plaque de plomb dans le cas où elle viendrait à se fondre : c’est une disposition à laquelle on arriverait certainement sans beaucoup de difficulté.
- Le rapport du Conseil de salubrité relatif aux autoclaves traite la question relative aux rondelles fusibles d’une manière si parfaite, que nous ne saurions trop engager à le lire. (Voyez les Annales de Vindustrie, tome IV. )
- ARTS CHIMIQUES.
- Description d’un nouveau siphon en platine, pour la décantation et le refroidissement de l’acide sulfurique ; inventé par M. Bréant, vérificateur des essais a la Monnaie.
- M. Bréant, à qui les arts industriels sont redevables du traitement en grand du minerai de platine , et des premières applications de ce métal à la construction des appareils propres à la concentration de l’acide sulfurique , a bien voulu nous communiquer un nouveau siphon qu’il vient de construire, au moyen duquel, en accélérant à-la-fois la décantation et le refroidissement de cet acide, on rendra plus économique encore sa rectification. Nous avons vérifié son effet en grand dans la fabrique de M. Cartier.
- Le nouveau siphon, représenté en plan et en coupe, fig. i et 2, PL 322, est composé d’un tube a de 10 pieds de longueur sur 8 lignes de diamètre, plongeant dans une chaudière de platine b, et offrant un passage quadruple de celui que laisseraient les siphons ordinaires. Ce gros tube est recourbé et muni de deux entonnoirs ce, fermés à volonté par deux obturateurs à tige dd3 au moyen desquels on amorce le siphon comme à l’ordinaire. Un peu au-dessous du dernier entonnoir, le tube se divise en quatre autres tubes eeee3 de 4 lignes de diamètre, représentant chacun le quart du passage du gros tube, ou ensemble un passage égal à celui de ce dernier. -
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- Les quatre petits tubes, maintenus parallèles dans la plus grande partie de leur longueur, et à 6 lignes d’intervalle entre eux, à l’aide des attaches ou brides ff, se réunissent de nouveau à leur extrémité inférieure en un seul tuyau g, de même diamètre que celui qui plonge dans la chaudière. Ce tuyau est muni d’un robinet n, semblable au robinet des anciens siphons, mais offrant une ouverture quatre fois plus grande : il est destiné à laisser écouler l’acide refroidi. Une enveloppe en cuivre h, de 4 pouces de diamètre, fixée par des brides ii aux deux extrémités du siphon, sert à rafraîchir l’acide pendant son écoulement, par le moyen d’un courant d’eau plus ou moins rapide, dirigé à volonté vers la partie inférieure, à l’aide d’un tuyau k et d’un robinet /, et sortant à la partie supérieure par un vide trop plein m. Pour que l’eau ne puisse s’échapper de l’intérieur de l’enveloppe h, les tubes a et g passent à travers de boîtes à étoupes fixées à chaque extrémité de l’enveloppe.
- L’écoulement par ce siphon doit être quatre fois plus grand dans un temps donné que par le siphon ordinaire; sa surface réfrigérante étant proportionnée à cet écoulement, c’est-à-dire quadruple aussi de celle des autres siphons, il est évident que l’abaissement de température de l’acide doit être le même.
- On sait que relativement à un vase en platine contenant 3oo kilogr. d’acide concentré, et capable de donner, par vingt-quatre heures, en sept opérations successives 2,100 kilogr. d’acide, il faut environ une demi-heure de temps pour décanter l’acide après chaque concentration. Au moyen du nouvel appareil, on a employé environ six minutes à chaque décantation. L’économie de temps de vingt-quatre minutes, répétée sept fois, égale cinq heures trente-six minutes ou le temps nécessaire pour une opération qui produit 5oo kil. d’acide concentré.
- Cette plus grande production journalière, obtenue sans que les frais généraux soient sensiblement augmentés, paraîtra d’une grande importance à tous les fabricans ; cependant, afin d’apprécier l’importance qu’elle procure , nous établirons le compte suivant :
- La quantité de 3oo kil., obtenue de plus qu’en employant le siphon ordinaire, forme les quinze centièmes de celle fabriquée avec l’ancien appareil. Nous supposerons cependant cet excédant réduit au huitième ou aux o, 125 de la quantité ordinaire ; ce qui représentera, relativement au vase de platine, une surface d’un huitième plus grande, et par conséquent un poids plus fort d’un huitième.
- Or, un vase capable de rectifier 2,000 kil. d’acide pendant vingt-quatre heures, vaut environ 32,000 francs, dont le huitième qu’il faudrait dépen-
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- ser est de 4000 fr»> équivalant à un intérêt annuel de. . . 240 fr.
- Il est probable que la quantité de houille brûlée pour l’augmentation de produit due au nouveau siphon sera à peine plus grande, parce que chaque décantation étant plus prompte, le refroidissement du fourneau sera moindre.
- Nous porterons donc l’économie présumée bien bas en l’évaluant à un demi-hectolitre par jour. Cette quantité vaut au moins 1 fr. 80 c., et répétée trois cent cinquante fois dans le cours de l’année (les jours d’interruption déduits), elle forme la somme de............ ............ 63o
- Les mêmes ouvriers fabriquant 0,125 de plus dans le même temps, les frais de main-d’œuvre se trouvent réduits dans la même proportion, c’est-à-dire de j5 c. par jour,
- et par an de.........................-................. 262 5o
- Divers frais généraux, tels que l’éclairage, l’usé des
- pelles, des balais, la valeur locative, sont diminués dans la même proportion, puisqu’ils sont applicables à un produit d’un huitième plus considérable. On peut encore évaluer cette réduction, que chacun calculera dans sa localité, à 47 5o
- Total. .... 1,180 fr.
- Déduisant l’intérêt de la différence du prix du siphon nouveau sur l’ancien, qui sera revendu, ou environ. . . 60 fr.
- On voit que l’économie annuelle s’élève à. ...... 1,120 fr.
- Elle ne saurait être négligée par les fabricans qui sont accoutumés à rechercher tous les moyens de réduire les frais journaliers de leurs opérations, et qui pourront opérer ce changement sans suspendre la concentration de l’acide plus de quelques minutes (1).
- PAYEN.
- ^i) M. Bréant fabrique dans son établissement, situé rue Montmartre, n°. 64, à Paris, tous les siphons et vases de platine propres à la concentration de l’acidre sulfurique, au départ des matières d’or et d’argent, etc.
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- Rapport fait par M. Payen sur les fumivores de M. Bourguignon; suivi de recherches expérimentales sur les quantités variables de lumière produites par la combustion complété de Vhydrogéné carboné, de l’huile, etc., et de la théorie de ces variations.
- Messieurs, dans la réunion du Conseil qui a précédé la séance générale du 22 novembre de l’année dernière, j’ai eu l’honneur de vous soumettre * les résultats de quelques essais faits à la hâte sur les appareils de M. Bourguignon; vous m’avez chargé de les continuer et de vous en rendre compte : je viens aujourd’hui remplir cette tâche.
- M. Bourguignon, en vous présentant son fumivore, annonçait qu’il était susceptible de détruire toute émanation incommode ou délétère des lampes et des becs à gaz.
- Il était facile de voir que cet appareil, placé au-dessus d’une flamme d’hydrogène carboné dont la combustion fut complète, ne pouvait condenser sensiblement autre chose que de l’eau ; tandis que si la combustion incomplète eût laissé échapper de la fumée, le charbon léger transporté dans le tube étroit du fumivore l’eût bientôt engorgé : aussi le Comité des arts chimiques, auquel était renvoyé l’examen des liquides recueillis par M .Bourguignon, jugea-t-il que leur analyse était inutile.
- Considérant l’effet de l’appareil proposé sous un autre aspect, il me sembla que son action sur le tirage des cheminées des becs à gaz et des lampes pourrait être favorable à l’intensité de la lumière, guidé sur - tout par ce principe que j’ai souvent eu l’occasion de constater; savoir, que la combustion incomplète d’une quantité donnée de gaz-light produit des quantités de^lumière très-variables.
- D’abord je décrirai l’appareil fumivore ou plutôt le condensateur de M. Bourguignon. C’est une sorte de elochër hémisphérique en verre blanc ou en tôle a, fig. 4,5, 6 et 7, PI. 322 , à laquelle est adapté un tube c recourbé de diverses manières, et terminé à la partie inférieure par un petit réservoir d, dans lequel se rend l’eau résultant de la combustion de l’hydrogène du gaz-light par l’oxigène de l’air, et condensée dans son passage par le tube c.
- 4
- Pour faire usage de cet appareil, il suffit de le fixer de manière à ce que la cloche a soit immédiatement au-dessus des bords supérieurs de la cheminée : la force ascendante de la flamme pousse la plus grande partie des
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- produits de la combustion dans le tube recourbé c; la vapeur d’eau s’y condense , et le liquide coule dans le godet d.
- Le condensateur étant placé sur une lampe à l’huile brûlant bien, comme on le voit jig. 4 et l’eau recueillie est neutre et ne contient pas sensiblement de matières étrangères. Le même appareil adapté aux becs à gaz des usines de Paris (Voyez fig. 7) qui décomposent la houille, l’eau condensée futdans la proportion de 24 grammes pour un bec brûlant pendant cinq heures et consommant 4 pieds cubes de gaz-light par heure ; cette eau était acide., elle contenait plus ou moins d’acide sulfureux, ce qui prouve que l’acide hydro-sulfurique n’a pas, jusque aujourd’hui, été éliminé complètement par les moyens épuratoires employés en grand.
- Pour apprécier l’influence de cet appareil sur la production de la lumière , j’ai comparé, dans les mêmes circonstances, avec une lumière constante , l’intensité de celle qui était produite par un bec communiquant avec plusieurs grands gazomètres de l’usine royale de Paris, tantôt muni, tantôt dépourvu d’un condensateur. Ces essais, répétés plusieurs fois dans un court intervalle de temps , et constatés par M. Bérard et par votre rapporteur, ont donné les résultats moyens survans :
- Un bec du gaz de la houille, tel que les compagnies d’éclairage les livrent au commerce, mais dont la flamme fut accourcie, donnant alors une quantité de lumière représentée par 100, produisit, à l’aide du condensateur en question, jusqu’à une quantité de lumière égale à i5S. Cette augmentation considérable 11e semblait pas devoir être acquise par l’effet d’une plus forte consommation de gaz, puisque la moyenne de plusieurs essais comparatifs avait été obtenue sans qu’on changeât ni la pression du gazomètre , ni l’ouverture du robinet, en raison desquelles le gaz s’écoulait, et que d’ailleurs le condensateur, diminuant le tirage de la cheminée, devait rendre l’écoulement et par conséquent la quantité dépensée un peu moindres. Cependant, afin de lever toute espèce de doute à cet égard, il fallait mesurer la quantité de gaz correspondant à chaque produit observé.
- Voici le résultat que nous obtînmes, en tenant ainsi compte de la consommation : si? . Ji'ù'fW {,
- . i Un bec [dont la cheminée en verre était fort élargie par le haut, en sorte que la capsule du condensateur fermait presque la totalité de son ouverture, mis en comparaison avec un bec sans condensateur, mais plus petit, le rapport des lumières fut de i33 à 100, le premier consommant alors 3 pieds cubes par heure. En enlevant le condensateur, la flamme a beaucoup baissé, et l’intensité de lumière, comparée au même bec à gaz, a été dans le rapport de 0,75 à 1 ? d’où il résulte que, par la suppression
- du
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- du condensateur, la lumière a diminué dans le rapport de i53 à 76, ou de 176 à 100. 4* -o 4.-'.'-.. vi . r
- Pour produire la même quantité de lumière avec le bec à nu, il a fallu lui faire consommer un peu moins de 4 pieds cubes. On voit que la quantité de gaz ajoutée pour obtenir une lumière égale à celle produite sous l’influence du condensateur a été moindre que 11e semblait l’indiquer l’augmentation de lumière, puisque cette augmentation fut de plus des deux tiers; tandis que l’accroissement de la dépense en gaz pour obtenir le même effet fut un peu moindre d’un tiers. Le bec privé du condensateur laissait alors passer une quantité d’air très-considérable, relativement à la petite quantité de gaz que formait la flamme. r <;
- Il y avait donc une correction à apporter dans l’avantage apparent qu’indiquait la moyenne de plusieurs essais, donnée plus haut, et d’ailleurs ces rapports étant variables suivant les formes et les dimensions des becs et cheminées, on doit porter seulement au quart de la quantité de gaz brûlé l’économie que le nouvel appareil peut offrir,, relativement aux dispositions actuellement adoptées; et déjà celles-ci sont beaucoup perfectionnées , sous le rapport des proportions d’air mises en contact avec le gaz enflammé. On conçoit que cette économie diminue dans la même proportion tous les inconvéniens reprochés au gaz-light, et, par exemple, les quantités de gaz acide sulfureux, l’élévation de la température, la vapeur d’eau formée, etc. Il est donc autant dans l’intérêt de ceux qui vendent le* gaz fabriqué que dans celui des consommateurs d’économiser le gaz à brûler, pour obtenir une quantité donnée de lumière. luo-:
- Ayant obtenu une quantité de lumière qui devait approcher du maximum pratique, comme je l’ai dit plus haut, en brûlant du gaz, j’ai recherché le même effet sur la flamme d’une lampe à l’huile du système de celles dites d' Àrgand. - ... .. , i 0 .
- L’orifice inférieur de la cloche du condensateur fut rétréci de manière à laisser peu de passage entre lui et les parois extérieures de la cheminée en verre. L’influence de cet appareil, en diminuant le tirage, détermina dans la flamme une telle étendue, qu’il fallut abaisser la mèche , de manière à ce qu’elle éclairât bien moins qu’à l’ordinaire, pour éviter qu’une partie du carbone non brûlé n’échappât à l’extrémité de la flamme. Dans cet état de choses, le résultat moyen de plusieurs essais comparatifs prouva que le condensateur augmentait seulement d’un dixième l’intensité totale de la lumière. Pour profiter de cette économie apparente, il eût donc fallu se contenter d’une quantité de lumière moindre que celle ordinairement employée, et il a été facile de voir que la quantité d’huile économisée cor-
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- respondait à la diminution de la quantité de lumière. Il paraît donc que les lampes à'Argand bien proportionnées développent à-peu-près le maximum pratique de lumière, et que le condensateur ne s’y appliquerait utilement que pour permettre d’obtenir moins de lumière en consommant moins d’huile dans le même rapport. Cet appareil aurait en outre l’avantage, dans certains cas, d’éviter les inconvéniens de l’eau abondamment répandue dans l’air dans les lieux où l’on étale ordinairement à-la-fois beaucoup de luxe et une grande profusion de lumière.
- Les lampes à double courant'd’air très-actif, de construction plus récente que celles d' Argand, ont une flamme plus éclatante, mais qui donne sensiblement moins de lumière pour une égale quantité d’huile brûlée complètement.
- Ges- résultats sur les modifications de la flamme de l’huile et de l’hydrogène carboné me firent entrevoir l’explication de tous les phénomènes souvent apomales en apparence de l’éclairage ; les essais suivans m’en donnèrent l’intime conviction.
- Un bec à gaz disposé, à dessein, dans les circonstances les plus défavorables à la production de la lumière, c’est-à-dire offrant un large passage intérieur à l’air, et muni d’une haute cheminée, fut allumé et entretenu par un courant de gaz de la hotiille équivalent à 3 pieds cubes par heure ; mis en comparaison avec un bec ordinaire , le rapport réduit des pouvoirs éclai-'rans fut comme 84 du premier à 100 du second. Sous le même courant de gaz et toutes autres circonstances égales, les conditions furent changées en diminuant, par un diaphragme intérieur, la quantité d’air en contact. L’intensité de la lumière, rapportée au même bec, mis précédemment en parallèle, fut comme 242 est à 100. ; -
- ' Donc, dans les premières circonstances défavorables, la flamme résultant d’une égale quantité de gaz donne une quantité de lumière qui est à celle produite dans les circonstances favorables, comme 84 est à 242, c’est-à-dire près de trois fois moindre.
- La lumière, dans la première expérience, était plus éclatante, approchant plus du rouge blanc que celle de la deuxième (l’une et l’autre au-dessus de la lueur bleue observée près de l’origine ), dont la couleur tirait au rouge écarlate. Ainsi que l’annonçaient ces aspects différens , la température communiquée par les flammes à une tige d’or fut très-sensiblement moins élevée dans la seconde ( celle qui produisait la plus grande niasse dé lumière); d’ailleurs le volume de celle-ci était beaucoup plus considérable.- • —,v ^ :: —
- Une égale section de chacune des flammes fut examinée relativement à
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- son pouvoir lumineux ; on obtint cette surface égalé en recouvrant d’une épaisse couche de noir de fumée une cheminée en verre, et enlevant environ un centimètre carré de noir sur Tune des parois vis-à-vis de laquelle était l’écran. • : — ?.v \ ; :u:
- La même ouverture de robinet et la même pression de gazomètre alimentèrent la flamme, celle-ci ne fut modifiée qu’à l’aide d’un obturateur changeant les quantités d’air mises en contact. < - s * h n .
- Dans les circonstances défavorables à la production totale de la lumière, mais qui avaient communiqué une plus haute température et une flamme plus blanche, la lumière d’une section égale, rapportée à une lumière constante, servant de commune pression, fut à celle de la flamme rouge volumineuse comme 155 est à ioo. ] r :
- Tous ces résultats, répétés, ont donné une contre-épreuve toujours légèrement différente en raison de l’incertitude que comporte ce genre d’ob-servàtions. v;:" v;. -, . - : 'h: :,i- ors i -
- Enfin, un corps solide maintenu à la même température moyenne, alternativement dans la flamme blanche et dans la flamme rouge du même courant de gaz, détermina dans cette dernière un dépôt de charbon beaucoup plus considérable que dans la première. La proportion exacte eût été difficile à déterminer par l’appareil employé, et d’ailleurs n’eût pas permis d’en déduire une conséquence plus rigoureuse. ' « '
- Les flammes d’une lampe, du gaz-liglit, d’une chandelle, etc., près de la partie inférieure où l’inflammation commence, et dans une plus grande étendue autour de la partie lumineuse, n’offrirent dans tous les essais qu’une lumière bleuâtre et un pouvoir éclairant excessivement faible. On rendit de même bleuâtre et à peine éclairante une partie quelconque d’une flamme très-lumineuse , et presque nulle toute la lumière d’une bougie, au moyen d’un vif courant d’air insufflé par un chalumeau; ce qui accélérait la combustion et diminuait le volume de la flamme, r ^
- Résumé des faits présentés dans ce Rapport. ,
- On déduit des expériences ci-dessus et de beaucoup d’autres, faites dans le même but, mais qu’il eût été trop long d’exposer ici, les résultats suivans, dont les trois premiers sont plus particulièrement les conclusions relatives à l’appareil de M. Bourguignon (i). ' ^ , ir
- i°. Le condensateur, disposé au-dessus des cheminées des becs à gaz
- i) M. Bourguignon, fabricant de pierres et de perles artificielles, demeure passage d péra, côté de l’Horloge, à Paris.. vne n
- , - V : : D 2
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- actuellement en usage, de manière à modifier convenablement le tirage, diminuera d’un quart la consommation du gaz pour la même quantité de' lumière, et tous les inconvéniens reprochés au gaz seront amoindris dans
- la même proportion. .
- 2°j Le même appareil évitera les effets de la vapeur d’eau répandue dans l’air par la combustion de l’hydrogène, et même en grande partie ceux de l’acide sulfureux résultant de la décomposition de l’acide hydro-sulfurique contenu dans le gaz de la houille (i ). £ v* *
- 3°. Relativement aux lampes drArmand, l’emploi du condensateur ne diminuera pas sensiblement la consommation de l’huile pour la quantité de lumière habituellement produite ; mais il permettra de réduire la quantité de lumière et la dépense de l’huile dans la même proportion, ce qui peut être utile en quelques circonstances. En outre, il empêchera la déperdition dans l’air de la plus grande partie de l’eau résultant de la combustion, et évitera ainsi les inconvéniens de cette vapeur. (Voyez la note ci-dessous.)
- 4°. Une quantité constante de gaz hydrogène carboné obtenu en grand par la décomposition de la houille, brûlée complètement dans un bec ordinaire , a donné des quantités de lumière variant depuis ioo jusqu’à a5o et plus.
- 5°. Les proportions d’air atmosphérique, mises en contact pendant la combustion, ont eu constamment la même influence sur ces productions si différentes de lumière.
- 6°. La moindre quantité de lumière a été obtenue sous l’influence du courant d’air le plus rapide.
- 7°. Le maximum de lumière est résulté d’un courant d’air tellement ménagé, que le plus léger ralentissement, opéré à dessein, laissait échapper du carbone non brûlé.
- 8°. Dans le cas du minimum de lumière, le volume de la flamme était beaucoup moindre; sa couleur approchait plus du rouge blanc; la quantité de carbone éliminé qu’elle renfermait était bien moindre, et la température qu’elle pouvait communiquer fut toujours plus élevée qpe dans le cas contraire; enfin, quoique la quantité totale de lumière fût moindre dans la proportion de 5 à 2, l’intensité d’une égale section-de cette flamme était plus grande dans le rapport de 2 à 3.
- (i) C’est sur-tout dans les lieux où l’on répand une grande profusion de lumière que la vapeur, d’eau devient gênante pour la respiration; qu’elle ternit les glaces, les dorures et divers autres objets de luxe; qu’elle favorise l’action nuisible de l’acide sulfureux sur les ustensiles ou ornemens en fer, en acier, sur la teinture de différentes étoffes, etc.
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- 9°. Les flammes, dans tous les essais, n’ont offert près de leur origine et de leur surface extérieure qu’une lueur à peine éclairante ; le même phénomène s’est produit par la combustion rapide d’une partie quelconque, même des plus lumineuses de ces flammes. * f *r ' î ^
- i o°. Des phénomènes analogues s’étant reproduits lorsque la flamme d’une lampe d’Argand fut placée sous des influences semblables, il' en résulte encore qu’une quantité constante d’huile brûlée complètement donne des quantités de lumière très-variables.., ..H F J \
- ii°. Enfin, la théorie que nous allons exposer découle encore des faits précédens. • !'>,»! : ^ ^-.uKr-rr .Mn.n n' '-’v-v û; j ;*; r«‘o; y - ifn'.
- Théorie des variations dans les quantités de lumière produites par la combustion complète de quhntités constantes d’hydrogène carboné.
- On sait depuis long-temps que l’hydrogène pur produit une flamme bleuâtre très-peu lumineuse; que les corps solides échauffés de plus en plus au-dessus de la température à laquelle ils commencent à rougir deviennent de plus en plus lumineux jusqu’au rouge blanc; que, dans les mêmes circonstances, le gaz hydrogène carboné se décompose, abandonnant sous la forme solide des proportions de plus en plus considérables de carbone.
- Les belles expériences de sir Humphry Davy sur la flamme ont appris (et cela était d’ailleurs la conséquence des trois faits ci-dessus) qu’un corps solide interposé dans une flamme peut, en acquérant ainsi une température fort élevée, produire de la lumière; que les flammes de l’hydrogène carboné sont rendues lumineuses par le charbon séparé de l’hydrogène et chauffé à une haute température. *
- Rapprochant ces observations des résultats que j’ai exposés précédemment , je crois pouvoir en déduire la théorie suivante : elle explique tous les faits de l’éclairage, dont beaucoup offraient des anomalies apparentes.
- Dans toutes les flammes de l’hydrogène uni au carbone en diverses proportions (i), quatre effets concourent à la production de la lumière : i°. La combustion instantanée de l’hydrogène carboné;
- 2°. La combustion de l’hydrogène après qu’il a été privé de la plus grande partie de son carbone, éliminé sous l’influence d’une température
- élevée; ’ ' ’ ...7"'’ - y, .
- 3°. La combustion du carbone éliminé de sa combinaison avec l’hydrogène; ...'
- (i) Soit qu’on les ait obtenues directement par les lampes, les bougies, etc., soit qu’elles résultent de la combustion du gaz-liglit préparé par la décomposition de la houille, des
- matières grasses , des résines, des huiles essentielles, etc. , u
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- 4°. L’échauffement du charbon libre, depuis la température rouge jus--qu’à celle dite du rouge blanc.
- Les trois premiers phénomènes, produisant fort peu de lumière, ne doivent être considérés que comme les moyens^ferrbbteQir le plus possible par le quatrième : c’est donc en appréciant la véritable influence de ce dernier pendant toutes les variations de la lumière que l’on peut expliquer ces variations.'
- Les particules de charbon précipitées dans la flamme étant la cause principale de la lumière, il est évident que la production de la lumière totale dépendra de leur nombre et de leur éclat lumineux ; mais peut-on déterminer à-la-fois dans la flamme la plus abondante précipitation du carbone et la température la plus élevée de celui-ci ? Les expériences précédentes répondent négativement. En effet, la combustion ralentie le plus possible, presqu’au point de laisser échapper du carbone, a donné le plus de carbone éliminé et la flamme la plus étendue : or, ces conditions ne sont pas favorables à la plus forte élévation de la température des particules charbonneuses ; celle-ci résulte au contraire, il est facile de le démontrer, d’une combustion accélérée, et sous un moindre volume, par un courant d’air rapide, qui fournit à chaque partie solide en suspension une plus grande quantité de chaleur dans le même temps.
- On ne peut donc obtenir, dans les procédés connus de l’éclairage, la plus grande intensité lumineuse des particules éclairantes qu’aux dépens de la masse même de ces particules, ni produire l’abondance de celles-ci sans les priver d’une partie de l’éclat que la température seule leur donne.
- On voit qu’il faut choisir entre l’alternative de rendre plus lumineux le charbon éliminé préalablement à la combustion, ou d’augmenter sa quantité dans la flamme. A cet égard les expériences précitées ne laissent aucune incertitude dans la question économique ; car lors même que l’on est parvenu à porter l’intensité d’une égale section de la flamme blanche et brillante du gaz-light au delà d’une fois et demie de celle de la flamme virant au rouge, l’étendue de celle-ci, loin d’être compensée par le vif éclat de l’autre, produisit une quantité de lumière deux fois et demie plus grande. Ce sont donc bien évidemment, et d’après les procédés connus d’éclairage, un grand volume de flamme et le plus possible de carbone en ignition qui offrent le plus d’ avantages dans la combustion du gaz hydrogène carboné applicable à la production de la lumière.
- D’après ces données, on comparera avec précision les plus grandes quantités de lumière que peuvent fournir les divers procédés d’éclairage, et peut-être parviendra-t-on à élever encorfe ces maxima pratiques.
- Pàyen.
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- Rapport fait par M. Payen sur des observations adressées à la Société par M. Engelmann, relatives au prix proposé pour le perfectionnement de la lithographie.
- Messieurs, vous avez chargé la Commission spéciale formée pour la rédaction du programme sur le perfectionnement de la lithographie d’examiner les observations qui vous ont été adressées par un de nos plus habiles lithographes. , ? ; * -, ,
- M. Engelmann, après avoir témoigné sa reconnaissance pour l’intérêt que la Société d’Encouragement a pris au perfectionnement des diverses parties de l’art lithographique, présente quelques observations sur l’importance des questions mises au concours : en première ligne, il aurait voulu voir figurer un prix relatif à la théorie complète de la lithographie, comprenant sur-tout la démonstration de ce qui se passe à la superficie de la pierre lorsqu’on y étend la préparation, et par suite l’indication d’un moyen pour la remettre dans son état primitif sans altérer le dessin, afin que Von puisse y opérer toutes sortes de retouches.
- M. Engelmann déduit des faits qu’il rapporte que, lorsque avant de commencer un tirage on a passé sur la pierre une solution de gomme acidulée par l’acide nitrique ou hydro-chlorique, ces matières, en réagissant sur la substance de la pierre, y laissent un composé insoluble , que l’on enlève très-difficilement avec une eau acidulée par l’acide acétique. Ce moyen est cependant le meilleur qu’il connaisse, et il permet quelquefois de ramener la pierre dessinée à l’état convenable pour les retouches à faire.
- Les vœux que M. Engelmann émet, nous les avons formés aussi; mais nous n’avons pas cru devoir faire une condition de rigueur de l’exposé d’une théorie que les concurrens auraient pu considérer comme une tâche trop difficile : cette question nous aurait, sans doute, privés de plusieurs mémoires ; nous espérons d’ailleurs qu’elle pourra être résolue par vos Comités eux-mêmes dans la discussion des pièces du concours , ou, encore, par les recherches auxquelles nous pourrons nous livrer, et qu’il serait peut-être convenable de publier dans ce but, avant son expiration.
- Le moyen de ramener à son état piimitif la pierre sur laquelle on veut faire des retouches est signalé par M. Engelmann comme l’un des objets de prix les plus importans : nous l’avons aussi demandé dans notre programme, et nous avons indiqué pour y paryenir un procédé encore peu répandu, mais qui déjà donne d’assez bons résultats ; il consiste à passer sur la pierre une eau légère d’alun.; - , ^^ 5 ? ;
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- L’agent que M. Engelmann indique d’après son expérience est analogue au nôtre, puisque c’est une solution faiblement acide ; il pourrait cependant être préférable, et nous l’indiquons avec plaisir, en rappelant toutefois, d’après l’auteur lui-même, que son succès n’est pas non plus toujours assuré.
- M. Engelmann, n’ayant eu connaissance de l’objet de votre programme que par les journaux, pensait envoyer ses observations à temps utile pour servir à sa rédaction définitive $ nous regrettons qu’il n’en ait pas été ainsi : nous vous proposons de l’en informer, de lui adresser des remercîmens pour son intéressante communication,'ainsi que pour l’offre généreuse qu’il vous a faite de mettre sans réserve à votre disposition son expérience acquise dans tous les objets relatifs au concours , et enfin d’insérer au Bulletin un extrait de ce rapport. r
- Adopté en séance, le 17 janvier 1827. '
- Signé P a yen , rapporteur.
- IMPRIMERIE DE MADAME HUZARD (née Valut la Chapelle),
- RUE jDE E’ÉPERON , K°. 7.
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- VINGT-SIXIÈME ANNÉE. (N°. CCLXXII. ) FÉVRIER 1827.
- BULLETIN
- DE LA - j -, •} . ,
- SOGIÉ TÉ D’EN CO U R AGE ME N T
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- ARTS MÉCANIQUES. ^
- Description dune presse hydraulique dun nouveau système, a double effet et à mouvement continu, construite par M. Hallette, ingénieur-mécanicien à Arras (Pas-de-Calaisf et employée, dans diverses manufactures, pour Vextraction des huiles de graines (i).
- La presse de M. Hallette se compose de deux parties principales : l’une supérieure, dans laquelle sont placés les pompes et les robinets propres au mouvement de l’eau qui sert à la faire marcher; l’autre, inférieure, qui contient les pistons cylindriques à l’aide desquels sont pressées les graines renfermées dans les sacs que l’on place verticalement dans des coffres. La première de ces parties est assez compliquée et demande une description détaillée pour qu’elle puisse être facilement comprise.
- Une pièce de fer n, m, m, en forme de balancier ,fig* 2 et 3, PI. 323, que l’on adapte par l’extrémité n à un moteur quelconque, se joint à un petit parallélogramme g destiné à faire mouvoir dans le sens vertical les deux tiges 00 de deux pompes.
- Ces pompes sont composées d’un corps cylindrique h, dans lequel agit le piston l d’une soupape n',Jig. 4, s’ouvrant de bas en haut, et d’une
- (1) Cette description est extraite d’un rapport adressé à la Société d’Encouragement par M. Garnier; ingénieur des mines à Arras. On se rappelle que M. Hallette a remporté le prix proposé par la Société pour l’application de la presse hydraulique à l’extraction de l’huile et du vin. (Voyez le Rapport de M. Héricartde Thury, Bulletin de novembre 1826.) Vingt-sixieme année. Février 1827. E
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- ' - : (34) V - ... , .r:.
- pièce fq, renfermant deux soupapes ip, et munie d’un tuyau i', qui aboutit à un robinet o',fig. 3, dont nous donnerons plus bas la description.
- L’extrémité inférieure de ces pompes, terminée en pomme d’arrosoir, plonge dans un bac s s en partie rempli d’eau et placé dans une bâche a' a!. Au-dessus de cette bâche s’élève un bâtis en fonte qui entoure le mécanisme de la partie supérieure de la presse.
- Le balancier n m m tourne, à l’aide d’une clef placée en b', fig. 2, sur un axe horizontal, mobile sur des coussinets fixés aux compartimens t du bâtis en fonte. Cet axe est muni d’une griffe ou dent de loup r',fig. 3 et 6, qui fait avancer à chaque coup de balancier une roue à rochet m' montée sur/" l’axe v, lequel porte un pignon tr qui engrène avec une roue dentée g' : cette roue transmet le mouvement au robinet en cuivre o’,fig. 5, qui fait passer alternativement l’eau derrière les pistons de la presse dans les deux corps de pompe b'" d"',fig. 2. Ce robinet est composé de trois pièces ab,
- M- 6> ef>fig- 7; et fiS-m 8 et 9.
- La première pièce ab, solidement fixée sur la plate-forme yy, fig. 2, porte trois parties cylindriques gn, gn, fig. 6, et op,fig. 5 : cette dernière est percée d’un trou q qui aboutit à la plaque ^ b, sur laquelle est fixée une pièce oh,fig. 6; dans cette pièce sont creusées deux rainures semi-circulaires kk, séparées par les parties pleines II, et au fond desquelles sont pratiqués deux trous xx correspondant avec les ouvertures k'k' par l’intermédiaire d’un conduit coudé percé dans l’intérieur des pièces gn,gn.
- Le piston d’acier qu’on voit de face et de côté,Jîg. 9 et 10, est formé d’une tige ronde z, et d’un plateau circulaire zr. Sur la face z' i on voit deux trous dd!: le premier correspond à l’ouverture u' par le conduit à u! creusé dans l’épaisseur du plateau zr; l’autre d! aboutit à la rainure lr après avoir traversé une partie de l’épaisseur du piston. L’ouverture u' ne traverse aussi qu’une partie du piston.
- La seconde pièce efig. 7 , du robinet est également composée de trois parties cylindriques p' q', p' q' et r'. Les deux premières sont percées d’un canal tt communiquant avec un trou t", fig. 6; dans la troisième r' est pratiqué un conduit vertical x'f qui vient déboucher en d au fond de la rainure vr u u'\
- Supposons maintenant qu’en faisant entrer la tige z du piston dans le trou qi fig. 6, elle se trouve dans une position telle que les trous dd' correspondent à ceux xx, alors si la pièce ef, fig. 7, est adaptée à ce piston , le trou u'f fig. 9, sera en communication avec le trou f9fig- 6, et la rainure l’correspondra à celle d u u”.
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- La roue dentée g", montée sur la tige z du piston, imprime a celle-ci le mouvement de rotation.
- Le robinet que nous venons de décrire et qui est adapté à la presse de MiM. Gruet frères, à Muille-Vilette, près Ham, est un peu différent de celui représenté Jig. 5 à io, PI. 323; mais il est dans la même position ainsi que les trois tuyaux en cuivre qui en font partie. Ces tuyaux sont fixés a la partie ef,jig. 7, du robinet ; deux partent des pièces cylindriques p'qr, p' t viennent aboutir au point^, Jig. 4, à chacune des pompes. Le troisième tuyau K, Jig. 2 et 3, est monté sur la pièce r',Jig. 7, et descend dans le bac de fer-blanc s s.
- Deux autres tuyaux g h'", Jig. 2, adaptés aux pièces gn, gn, jig. 6, et serrés par des écrous, traversent la pièce de fonte a et aboutissent en b' b' dans les corps de pompe derrière les pistons b b. A l’extrémité de ces pistons sont fixés des plateaux de fonte cc nommés wardes, réunis entre eux par quatre tringles vv, deux en dessus et deux en dessous. Ces wardes agissent dans des coffres de fonte d, et y compriment les sacs de graine qu’on y a préalablement placés.
- Les coffres de fonte et la pièce a sont maintenus dans une position invariable par des compartimensyy liés et serrés par trois fortes ceintures de
- fer g'g'g'. ^
- Nous avons dit que les pompes sont surmontées en r par des soupapes de sûreté p, fig. 4 , pressées par des leviers dont l’extrémité est chargée de poids. Ces leviers ne portant qu’un petit nombre de divisions égal à la distance entre le centre de mouvement et le point d’appui, il aurait fallu employer des poids considérables pour éviter que ces soupapes pussent se lever avant que les pistons eussent produit le maximum de pression. M. Hallettey par une combinaison de plusieurs bras de leviers, a diminué la pesanteur de ces poids, et n’en emploie plus qu’un seul pour les deux soupapes.
- Les leviers sont disposés de la manière suivante. Au-dessous de chaque bras m du balancier n est une petite tringle verticale m", Jig. 3, qui descend derrière le bac s y et à l’extrémité inférieure de laquelle correspond un levier n!' i"tJig- 2, mobile autour du point h'. La partie i" de ce levier est logée dans une espèce d’étrier k' qui se meut verticalement par le moyen d’une tige h", jig. 3, passant dans deux collets fixés aux parties inférieure et supérieure de la bâche a' a!. Cette tige fait mouvoir un levier horizontal s" d" mobile en d", et auquel est attachée une tringle portant un poids y'. de 10 livres 6 onces.
- L’étrier k' est traversé par un axe horizontal q"p”, Jig. 3; sur lequel est
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- fixée unebascul ea"b",fig‘ qui, s’appuyant alternativement sur les points'/', force l’étrier à s’abaisser. Ce mouvement communiqué au levier n" i” élève l’extrémité n" et permet au fluide de s’échapper par la soupape de sûreté.
- L’axe horizontal p" (f, fig. 3, est muni d’une petite dent ou came p", qui, étant rencontrée par l’une des rondelles ou touches/' adaptées aux tringles supérieures v, fait baisser l’étrier. Ce mécanisme est utile pour prévenir la rupture de quelques-unes des pièces qui forment le mécanisme de la presse.
- Jeu delà presse hydraulique.
- En élevant par le mouvement imprimé au balancier n un des pistons l des pompes h, la soupape nr, fig. 4 , placée à la partie inférieure, s’ouvre et laisse pénétrer dans le corps de pompe l’eau contenue dans le bac Quand ce piston s’abaisse, l’eau soulève la soupape d’arrêt i et passe dans le tuyau i', d’où elle se rend dans celui qui correspond au trou t de la partie ef du robinet, fig. 7. Arrivée en ce point, l’eau 11e pouvant pénétrer dans la pompe opposée, parce que la soupape d’arrêt i est alors fermée, passe par l’ouverture u! du piston zf, fig. g, se répand dans la rainure k,jig. 6, et de là par le trou x dans le petit tuyau k1d’où elle tombe finalement par le tuyau g, Jig. 3 , dans le corps de pompe b', pour pousser le grand piston horizontal b; mais dans le même temps le trou d' du piston du robinet, Jig. 9, est en communication avec le trou f , fig. 6, correspondant avec le tuyau h"'yfig. 2; l’eau remonte alors du corps de pompe b"', sort par d!, Jig. g, pour se répandre dans la rainure l' correspondant à celle v'uu"y et s’échappe par le trou v' pour s’écouler dans le bac .? en traversant le tuyau k fixé en r',fig 7. Pendant que les pistons II montent et descendent alternativement, le piston du robinet ef opère son mouvement de rotation et le trou d s’éloigne de plus en plus de celui kr ,fig. 6, en poussant toujours le fluide dans le corps de pompe d"r. Le robinet continuant de tourner, le trou d', fig. g, s’éloigne de celui f fig. 6 ; mais comme il reste toujours en communication avec la rainure t"k, il s’ensuit que l’eau du corps de pompe b'” continue de passer dans le bac .sv Nous remarquerons que plus le trou d, fig. g, s’éloigne de Ik, fig. 6 ( bien entendu que les sacs de graines sont alors placés dans les coffres ), plus la pression augmente, et il arrive un moment où elle est tellement forte, que la soupape de sûreté lève le poids y : alors l’eau des pompes, au lieu de suivre la route que nous avons indiquée, sort par cette soupape; mais comme le maximum de pression s’exerce avant que le trou dd\i piston du robinet soit parvenu en b”; fig. 6, il s’ensuit que ce maximum de
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- pression s’exerce pendant tout le temps que le trou d met à parcourir l’espace qui le sépare du point b". Arrivé en ce point , et quand il passe de b" en t"f l’ouverture d',Jig. 9, se trouve entre l et o,Jlg. 6 : alors, mais seulement pendant un temps très-court, tout est fermé, la pression n’augmente ni ne diminue, et l’eau continue de sortir par les soupapes de sûreté. Lorsque les espaces lo et t" l sont parcourus, le trou d se trouve placé au-dessus de celui tn b", et celui d'au-dessus de IzDans ce cas, c’est le corps de pompe dtn qui se vide et celui b"' qui se remplit.
- On voit par cette description que le jeu de la presse est continu, et comme pendant que le piston du robinet fait une révolution entière, dont la durée est d’environ cinq minutes, les deux pistons cylindriques ont opéré, l’un après l’autre, la pression des graines, il s’ensuit que l’ouvrier, pendant deux minutes et demie, a le temps d’ôter les étrindelles d’un coffre, d’en replacer d’autres, et de couper et de parer les quatre tourteaux qu’il retire de chaque coffre.
- D’après ce que nous avons dit précédemment, on voit que, si les sacs étaient remplis d’une trop grande quantité de graines , les wardes parcourraient moins d’espace ; mais la pression qu’elles éprouveraient n’en serait pas moins constante, puisque la soupape de sûreté ne doit s’élever que lorsqu’on a atteint le maximum de pression : seulement, les graines y seraient soumises plus de temps. Chez MM. Gruet frères, la pression des quatre tourteaux s’opère pendant une minute et un quart , et ils éprouvent pendant ce même temps le maximum de pression.
- Au-dessus de la pièce de fonte a tjig. 1, existe un tablier en fonte, sur lequel l’ouvrier pose les sacs pour les mettre dans les étrindelles.
- Si, par négligence, l’ouvrier, en s’éloignant de son travail, n’avait pas rempli de graines les coffres, et que le piston b s’avançât toujours sans exercer de pression, on pourrait peut-être craindre que les tringles vv ne se rompissent ; mais M. Hallette a rendu, dans ce cas, la marche de sa presse indépendante de l’ouvrier. En effet au moment où la warde c touche la pièce a, et qu’elle ne peut plus par conséquent reculer, la rondelle ou touche f" rencontre la petite came p”f et comme il en résulte que la partie ti!' du levier n" i" se soulève, l’eau s’écoule facilement par les soupapes de sûreté. On voit donc que l’espace compris entre les touches f'f doit être égal à la course d’un des pistons ; quant aux tringles ee, elles peuvent être plus ou moins allongées par des vis et des écrous qu’on y a adaptés, et elles permettent ainsi de régler à volonté la course des pistons.
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- Calcul des effets de cette presse.
- Il est facile, dans toute presse hydraulique, d’apprécier l’effort de pression que supporte le piston, lorsqu’on connaît le diamètre de ce piston, celui de la soupape de sûreté, le rapport qui existe entre la longueur totale du levier auquel s’adapte le poids qui s’oppose à la levée de cette soupape, et celle qui sépare le point de rotation de ce levier du point de suspension de cette même soupape, enfin le poids qui l’empêche de se lever.
- En effet, si l’on appelle P la pression qu’éprouve le piston ;
- D, le diamètre de ce piston ;
- d, le diamètre de la soupape de sûreté ;
- g, le nombre de divisions du levier égal à la longueur qui existe entre le point de suspension et celui où la soupape tend à soulever ce levier ;
- cf l’effort que la soupape doit faire pour vaincre la pesanteur du levier ;
- qy le poids qui contre-balance la puissance de l’eau contre cette soupape, on trouve, par un calcul très-simple,
- p=*jMs+c),
- ou en supprimant c, a cause de sa faible valeur,
- P=^(K)-
- Dans la presse de M. Hallettef D =6pouces, d == 3 lignes, g—5 et q~ 52 livres j nous avons déterminé ce poids d’après celui jr',fig. 3, qui pèse io livres 6 onces, en le rapportant au point r" du levier r” r adapté au-dessus de la soupape de sûreté. Ainsi, en substituant la formule ci-dessus, on a P ou la pression maximum qui s’exerce contre les wardes, égaie, à très-peu de chose près, à i5o,ooo.
- Cette presse n’exige pas un effort de plus de quatre hommes, et MM. Gruet ont fabriqué avec elle, en vingt-quatre heures, deux mille tourteaux et quatorze tonnes d’huile de ioo litres chacune.
- Si l’on compare les effets de la presse hydraulique de M. Hallette avec ceux que produit la presse que MM. Galloway, Bowman et compagnie ont envoyée à M. Mille-Cattart, de Lille, et sous la surface du piston de laquelle s’exerce un effort de 600,000, on verra que tout est à l’avantage de la première.
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- m)
- Cette presse de MM. Gallowaj est composée d’un piston qui s’élève verticalement, et de deux plateaux entre lesquels se placent dans une position horizontale huit tourteaux, qui présentent une surface de 644 pouces carrés, laquelle reçoit seule la pression de 600,000 livres, ce qui fait 691 livres par pouce carré : or les étrindelles de la presse de M. Hallette n’ayant pour dimension que 7 pouces à la partie supérieure, 5 pouces à la partie inférieure et 16 pouces de hauteur, ne présentent qu’une surface de 96 pouces carrés, et comme ils reçoivent la pression de i5o,ooo livres , il s’ensuit que chaque pouce carré supporte une pression de 156a livres, qui, comme on voit, est beaucoup plus considérable que celle que procure la presse de MM. Gallowaj, Bowman et compagnie.
- Le travail s’opère ensuite beaucoup plus facilement avec la presse de M. Hallette, et elle ne change point la forme que l’on a l’habitude de donner aux tourteaux.
- Cette presse coûte 6,000 francs ; les réparations qu’elle exige sont peu considérables : elles se bornent à changer de temps en temps le cuir des pistons des pompes. Les axes des petits parallélogrammes qui traversent les extrémités du balancier pourront peut-être aussi exiger quelques réparations; mais elles seront peu importantes, et toutes ensemble ne s’élèveront guère à plus de i5o francs par année.
- M. Hallette sachant combien les ouvriers accueillent avec peu d’empressement les nouveaux moyens qui peuvent améliorer la fabrication des objets auxquels ils sont employés, lorsqu’il faut, pour les appliquer, changer leurs habitudes de travail, a toujours eu pour but de diriger la construction de sa presse de manière à ce que la manœuvre qu’elle exige pour l’extraction de l’huile ne différât que le moins possible de celle des presses ordinaires. Sous ce rapport, ses efforts ont été couronnés d’un plein succès, et l’ouvrier peut extraire l’huile de la graine qui la contient, à l’aide de cette presse, d’une manière analogue à celle qui est journellement usitée dans les différentes usines des départemens du nord de la France.
- La nouvelle presse remplit les conditions suivantes :
- i°. Une fois en activité, elle n’exige aucune manœuvre particulière pour que les pistons puissent opérer d’une manière continue leur mouvement ; c’est-à-dire qu’on n’est point obligé de l’arrêter à chaque pression et de perdre un certain temps pour la desserrer.
- 20. La pression s’opère avec une parfaite régularité, et dans le cas où les quantités de graines qu’on introduirait dans les sacs seraient différentes, elle fonctionne également sans être sujette à la moindre rupture.
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- 3°. La pression reste constamment la même, quelles que soient les quantités de graines introduites dans les sacs.
- 4°. Le mouvement de la presse ne dépend nullement de l’ouvrier, et dans le cas où il s’en éloignerait, elle marche également sans qu’on ait à redouter aucun accident.
- Perfectionnemens ajoutés à la presse hydraulique par M. Hallette.
- Les presses hydrauliques dont nous venons d’expliquer le mécanisme et le jeu sont aujourd’hui employées dans plusieurs manufactures du nord de la France. Depuis qu’elles y sont en activité, elles n’ont jamais éprouvé d’interruption par suite du dérangement de quelques pièces dont l’expérience aurait pu ne pas justifier l’emploi ou la construction. Elles portent donc en elles-mêmes tous les caractères qui constituent les bonnes machines. Cependant, si l’on n’a point remarqué d’irrégularité dans leur marche depuis quelles sont appliquées à l’extraction de l’huile, cela tient à ce que les différentes pièces qui les composent ont toutes été exécutées avec une grande perfection. En effet, si l’on n’apportait un extrême soin à la confection du robinet, l’effort considérable qui tend à écarter l’un de l’autre les disques qui forment ce robinet distributeur, lorsque la pression qui doit agir sur la base de chaque piston est parvenue à son maximum; cet effort, disons-nous, contribuerait certainement à la destruction de cette pièce importante de la presse. Aussi M. Hallette a-t-il remplacé, dans une nouvelle presse hydraulique qu’il a livrée pour Valenciennes, le robinet de distribution par un système de soupapes, qui, combiné avec un coin double et un levier à bascule mis en mouvement par une vis sans fin, remplit parfaitement toutes les conditions de ce même robinet, et sans que les soupapes puissent se déranger par suite de la pression intérieure qu’exerce contre elles le fluide comprimé.
- Ce perfectionnement est représenté, Pl. 324; les Jig. i, 2 et 3 montrent la nouvelle presse hydraulique, en élévation, coupe et plan ; les Jig. 4 et 5, le système de boîte de distribution, a, Jig. i, est la poulie qui reçoit le mouvement du moteur principal ; h, l’arbre horizontal sur lequel elle est montée : cet arbre porte au milieu de sa longueur une vis sans fin d, et à chacune de ses extrémités une manivelle tt, qui transmet le mouvement aux pompes foulantes cc; g est une roue dentée, dans laquelle engrène la vis sans fin d : cette roue, dont l’axe repose, par ses extrémités , sur les coussinets h, est destinée à relever, au moyen de la came i, parles touches que l’on voit en saillie en kk ,jig. 6, le levier l, dont le centre de
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- rotation est au point m. La queue n de ce levier pousse alternativement de gauche à droite et de droite à gauche la barre ou double coin o, qui, comme on le voit,^g. 4, traverse en pp la tige des deux soupapes disposées dans le corps de pompe qq; ces soupapes ouvrent et ferment alternativement l’accès au fluide comprimé, de manière qu’il ne s’introduise jamais que derrière un des grands pistons à-la-fois. Le fluide, après avoir exercé sa pression sur la base d’un de ces pistons, se rend par le tube r dans le bac s,Jig. 2, pour être introduit de nouveau derrière le piston correspondant. ’
- Les pompes d’injection cc sont aspirantes et foulantes , et n’ont éprouvé de modification que dans la position de leurs soupapes d’aspiration et d’arrêt, qui, dans ce nouveau système, sont placées de manière qu’on puisse les vérifier sans qu’on soit obligé de démonter aucune autre pièce.
- Nous avons dit plus haut que les conditions que M. Hallette s’était proposé de remplir en construisant sa presse, consistaient principalement en ce que la transmission du mouvement du moteur fût facile, et qu’elle eût lieu même pendant le temps que les sacs contenant les graines restent soumis à la pression maximum constante qu’ils éprouvent, et sur-tout en ce que cette presse, qui devait souvent être livrée à des ouvriers peu habitués aux soins qu’exigent la plupart des machines, fût affranchie totalement de leur dépendance. Ainsi toutes les pièces devaient être disposées de manière que, soit qu’on emplisse les vides d’une quantité convenable de substances à presser, soit qu’on outre-passât cette quantité ou qu’on la supprimât entièrement, soit enfin qu’on y substituât des corps incompressibles, la marche de cette presse n’éprouvât pas la moindre variation, et que l’ouvrier chargé d’en faire le service se bornât exclusivement à y mettre et à en oter, en temps convenable, les sacs à presser. Toutes ces conditions, qui sont parfaitement remplies par les premières presses, le sont également par celle établie à Valenciennes; et comme les différentes pièces du nouveau mécanisme des pompes et des soupapes de distribution sont d’une réparation plus facile et plus à la portée de l’intelligence des ouvriers ordinaires, on peut considérer comme de véritables perfectionnemens les chan-gemens apportés par M. Hallette dans les premières presses qu’il a construites. , 1 -j L
- On sait combien il est difficile d’ajuster les pistons des presses hydrauliques dans les corps de pompe, de manière qu’ils ne laissent pas échapper l’eau. Les boîtes à e'toupes n’étant pas suffisantes pour résister à la pression du fluide, l’ingénieur anglais Bramah a imaginé des garnitures en cuir embouti, qui les remplacent. M. Hallette emploie des garnitures Fing t-sixiènj.e année. Février 1827. F '
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- semblables ; mais comme il est difficile de les placer dans les cylindres des presses hydrauliques ordinaires, bien que ces cylindres soient verticaux, il le devient bien davantage quand on a des cylindres horizontaux. Cet habile artiste a trouvé un moyen très-simple de remédier à cet inconvénient. Pour cet effet, il a rendu mobile la partie supérieure de la loge du cuir, en sorte qu’on le met à sa place sans le broyer; il suffit de replacer ensuite les quatre segmens en cuivre qui forment Panneau intérieur, servant de point d’appui au cuir, et qui constituent aussi la partie supérieur de sa loge.
- Ce moyen est représenté, Jig. 7, 8 et g, Pl. 324? flS' 7 montre le bloc de la presse, vu en arrachement, afin de faire juger de sa forme intérieure, qui est la même des deux bouts, a est le piston; b, le cylindre creux, dans lequel est comprimée l’eau ou l’huile, suivant qu’on fait usage de l’un ou de l’autre liquide; c est le cuir embouti, formant un canal annulaire, qui, cédant au fluide comprimé, applique l’un de ses bords contre le fond de la gorge dt et l’autre contre le piston, et toujours dans le rapport de la pression : en sorte que lorsque la machine est bien exécutée, il intercepte totalement le passage du fluide; e, Jig. g, est un anneau en bronze composé de segmens disposés de telle manière qu’une fois en place il ne forme plus qu’une seule pièce qui présente au dos du cuir c un appui solide. En effet, pour qu’il cède à la pression du cuir, il faudrait que son rebord, qui pénètre dans la rainure en fonte f, s’arrachât, et que la fonte de cette rainure elle-même vint à manquer, ce qui ne peut avoir lieu. .
- La Jig. g montre l’anneau e en plan et en élévation ; on distingue les segmens 1, 2, 3 et la clef, dans l’ordre qu’on suit pour les placer; après avoir introduit le cuir c au fond de la gorge, ils se placent sans un seul coup de marteau.
- La Jig. 8 fait voir la trousse des cercles avec lesquels on emboutit les cuirs des pistons, a, calibre formé d’un cercle épais ou d’un morceau de fonte soigneusement tourné ; b, cercle extérieur; c, cercle producteur; d est le cuir, qui, après avoir été long-temps trempé, est embouti par ces cercles, sous une pression très-lente, mais considérable. Il faut des soins et de l’habitude dans la fabrication de ces cuirs, pour n’en pas déchirer beaucoup. On doit les tenir le plus long-temps possible sous la presse, et les laisser sécher en partie avant de les retirer de la trousse. Enfin, lorsqu’ils sont secs on enlève, soit sur le tour, soit avec un compas, dont une des branches est tranchante, et suivant une direction parallèle aux faces du cylindre a, la partie supérieure z; ensuite on coupe tout l’excédant du rebord extérieur, que l’on amincit, en le taillant en biseau à l’intérieur.
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- Rapport sur une Instruction relative à la règle logarithmique; parM. Artur; un vol. in-8°.? avec planches. PariSj 1827 (1).
- Messieurs, depuis l’importation en France de la règle à calculer, simplifiée et perfectionnée par l’artiste anglais, M. Jones, plusieurs instructions destinées à en faciliter l’usage ont été publiées et annoncées dans votre Bulletin; d’abord celle de M. Colardeau, ancien élève de l’École polytechnique, ensuite celle de M. Mouzin, de Dijon : celle-ci est à la portée des personnes étrangères aux mathématiques, mais incomplète et sans application aux arts mécaniques ; l’autre n’est peut-être pas assez élémentaire pour remplir la destination principale d’un pareil ouvrage, laquelle est de répandre et même de populariser l’usage de la règle logarithmique. Concilier ces deux conditions n’était pas facile, et c’est ce qu’a entrepris M. Ar-tur dans l’ouvrage dont la Société m’a chargé de lui rendre compte.
- Quand on sait l’usage continuel que les chefs d’ateliers, en Angleterre, font de leur règle glissante (sliding ride) pour résoudre rapidement les problèmes relatifs au produit d’une machine, à la puissance des moteurs simples ou compliqués, à la construction et à l’engrenage des roues dentées, au mouvement des roues, etc. ; quand on a vu de simples ouvriers, en présence d’une machine à vapeur, tirer de leur poche cet instrument et déterminer en un instant la capacité des cylindres, le poids et la dimension de chaque pièce, le volume d’eau élevé, la hauteur de la colonne d’eau, etc., opérations qui, en dernière analyse, se réduisent à des calculs d’arithmétique ,. on doit désirer de voir la règle se répandre en France, et mise à la portée de tout le monde. La Société doit donc accueillir encore et encourager, comme elle l’a déjà fait, les ouvrages qui peuvent concourir à la propager : reste à apprécier ce qui distingue plus particulièrement la nouvelle instruction. .
- . On sait que la règle à calculer n’est autre chose qu’une règle plate, en Lois ou en métal, sur laquelle on à porté deux fois les logarithmes des nombres, c’est-à-dire des traits ou divisions, dont la distance au point initial de la division exprime la valeur de ces logarithmes; savoir, sur le hord supérieur de la règle, et sur une réglette qui glisse au-dessous. Les nombres eux-mêmes sont inscrits auprès des divisions qui leur correspondent : d’où il suit que pour diviser deux nombres l’un par l’autre, il suffit
- : (i) On trouve cet ouvrage chez M. Lenoir, ingénieur de la marine, rue Saint-Honoré , nfl. 340, quiise charge de la cohstrüctioh, cbf règles- m - fVf; ^
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- de placer le point initial de la réglette sous un des nombres : le quotient est tout écrit sous l’autre. Pour la multiplication, c’est l’inverse.
- Rien n’est plus simple sans doute ; mais la lecture des nombres un peu considérables exige, il faut en convenir, beaucoup d’habitude. L’auteur l’a senti et il a insisté avec raison sur cette partie importante. Il importe en effet que celui qui se détermine affaire usage de la règle ne soit pas rebuté, dès les premiers pas, par la difficulté de lire les nombres quelconques. On trouve du premier coup un nombre de deux chiffres, et les deux premiers chiffres d’un nombre plus fort; mais pour le.troisième chiffre et leslsui-vans, il faut, dans le plus grand nombre des cas, estimer à l’oeil les intervalles des divisions. Une règle que donne l’auteur est que les chiffres gravés sur la règle représenteront des unités, des dixaines, des centaines, ou des mille, selon que le résultat doit avoir un, deux, trois ou quatre chiffres. 11 explique ensùite par de nombreux exemples la manière de faire toutes sortes de multiplications et de divisions, avec ou sans décimales, et il figure chaque opération comme elle est écrite et disposée sur la règle, ainsi qu’on l’a fait avant lui. De là conversion des fractions, il passe a celle des mesures de divers pays', et ensuite aux proportions, aux moyennes proportionnelles, à l’extraction clés racines , à la formation des puissances : il donne une règle pour trouver les logarithmes numériques des nombres, et réciproquement. La résolution, à l’aide deTinstrument, des règles de trois, directes et inverses, simples et composées; des1 règles d’intérêt et d’escompte, etc., est enseignée par des exemples très-variés. Ici vient une application de la méthode aux arts chimiques, et (^ui serait mieux placée ailleurs; c’est une table donnant la proportion des poids des différentes substances qui entrent dans une combinaison donnée, ce qui rappelle les tables des equivalens chimiques du docteur TVollaston, dont il a été parlé dans le Bulletin: par exemple, on demande quels sont les poids de soufre et d’oxigène nécessaires à la formation d’un poids donné d’acide sulfurique; combien d’acide hydro-cldorique faut-il pour décomposer une quantité déterminée de carbonate, de chaux, etc. ? L’instruction donne dans le plus grand détail les problèmes relatifs à la surface et au vo^ lume des corps, et l’auteur n’oublie pas lès cylindres creux, les sphères creuses, les anneaux ou tuyaux recourbés, etc..Voici un abrégé des applications de la règle aux calculs de la mécanique : chute des corps, vitesse de l’eau en mouvement, quantité d’eau fournie par une pompe ou une machine à vapeur, force des machines à double et à simple effet évaluée en chevaux, construction, engrenage et mouvement des roues dentées, détermination du numéro ancien ou métrique* des fils de coton et de laine cardée,
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- ou grasse, ou peignée, du titre de la soie et des fils de tréfileries. L’ouvrage est terminé par les problèmes de la trigonométrie rectiligne. On sait que le dessous de la réglette renferme l’indication des sinus et des tangentes, c’est à leur aide que l’on résout tous les triangles rectangles et obliquan-gles. Suivent treize tables, utiles pour les applications de la règle aux divers usages que je viens d’énumérer, avec les nombres indicateurs par lesquels il faut diviser les produits des dimensions des corps pour obtenir les volumes exprimés en diverses mesures, ainsi que le poids des solides de différentes matières, et celui des liquides et des gaz. Beaucoup de passages, ou plutôt la moitié de l’ouvrage, excèdent les connaissances ordinaires des chefs d’ateliers ; mais on 3 eu la précaution de les distinguer par un plus petit caractère. Les deux règles, très-habilement exécutées par M. Lenoir, sont figurées dans une planche bien gravée : l’une a 25 centimètres et suffit pour les usages les plus ordinaires ; l’autre a 35 centimètres; votre rapporteur a substitué celle-ci, en i8i5, à la règle anglaise, en assujettissant sa construction au système métrique français, et en y multipliant les divisions, de manière à obtenir l’approximation des calculs, au moins à près; cela suffit pour les calculs des mécaniciens et des ingénieurs, et en beaucoup de cas, pour lçs expériences de physique.
- Je propose à la Société de remercier M. Artur de sa communication et d’annoncer son ouvrage avec éloge dans le Bulletin.
- Adopté en séance, le i5 mars 1827.
- _ Signé Jomard, rapporteur.
- Mémoire sur Vétat actuel des usines a fer de la France; par M. Héron de V illefosse, conseiller d’Etat, inspecteur divisionnaire au Corps royal des mines, membre de VAcadémie royale ‘ des sciences.
- (EXTRAIT PAR M. BAILLET.)
- L’auteur s’est proposé d’examiner et de résoudre les trois questions suivantes ; v- • • • ^ ? «m ?/:>- ^ "
- : ' i°. Quelle est actuellement en France la production totale de la fonte et du fer ? v,; ; . . ’
- 1 20. Quel effet a produit la loi des douanes de 1822 sur l’état des usines à fer de la France? ! .
- 3°. Quels progrès a faits la préparation de la fonte douce en France, et cette espèce de fonte reste-t-elle ou non inférieure en qualité à la fonte d’Angleterre ? r: rv
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- Pour arriver à la solution de la première question, l’auteur commence par rassembler les renseignemens officiels qui ont été transmis à l’administration par les ingénieurs des mines répartis dans les cinq divisions minéralogiques de la France, et par les inspecteurs de ces divisions. Le tableau qu’il donne de la quantité totale de fonte produite en France en 1825, offre pour résultat qu’à cette époque la France possédait trois cent soixante-dix neuf hauts-fourneaux, dont quatre seulement allaient au coke, et qui tous ensemble produisaient annuellement t,6i4,4°2 quintaux métriques de fonte. ’ ; » !' ;
- Il fait remarquer que cette quantité ne suffit pas à la consommation , qui augmente de jour en jour, parce que l’agriculture est devenue plus active, que l’industrie manufacturière est plus multipliée , que les constructions de toute espèce sont plus nombreuses et parce que enfin on veut aujourd’hui , dans beaucoup de cas, substituer la fonte et le fer à plusieurs autres matériaux. Il annonce que vingt-huit hauts-fourneaux nouveaux, dont quinze rouleront par le moyen du coke, viennent d’être achevés et vont incessamment augmenter la production annuelle de plus de 25o,ooo quintaux métriques; que trente-deux autres hauts-fourneaux sont en construction et qu’on projette de substituer le coke au charbon de bois ou d’employer concurremment ces deux combustibles dans un grand nombre de hauts-fourneaux anciens : il entre à ce sujet dans quelques détails qui ne permettent pas de douter que la quantité totale de fonte que la France produit annuellement recevra bientôt de grands accroissemens.
- M. de Villefosse se borne ensuite à considérer ce qui résulte effectivement du produit annuel en fonte, tel qu’il a eu lieu en 1825, d’après des renseignemens authentiques ; et il trouve, en ayant égard aux importations et aux exportations, et aux quantités de fonte qui ont été consommées dans l’état de fonte moulée, que toute la fonte restante a été convertie en 1,01 i,54o quintaux métriques de fer forgé, dont 442>°°° quintaux ont été fabriqués à la houille. En ajoutant à ce produit celui qui provient des forges catalanes au charbon de bois, onaun total de i,io5,o 10 quintaux métriques de fer forgé; ce qui excède de près de 400?000 quintaux le produit des forgés de France en 1819. L’auteur remarque, et il le prouve par une analyse fort simple, que cet excès de fabrication doit être attribué pour moitié à l’emploi de la houille, c’est-à-dire en d’autres termes qu’avec le charbon de bois, qui a été brûlé dans les hauts-fourneaux pour obtenir la fonte convertie en fer avec la houille, on n’aurait pu fabriquer sans employer la houille que la moitié du fer qui a été forgé avec ce combustible. i}l
- Il fait remarquer en outre que cet accroissement de fabrication du fer
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- forgé, de. 18.19 à 1825, a augmenté considérablement la consommation du charbon de bois pour la production de la fonte, d’où est venu le renchérissement dubois et par suite le renchérissement des fontes et des fers.;
- Pour achever de faire apprécier l’importance de la fabrication du fer en France, l’auteur termine le premier chapitre de son mémoire par l’énumération des ouvriers auxquels l’industrie des hauts-fourneaux et des grosses forges procure le travail et le salaire: leur nombre est de 69,619.
- Dans le deuxième chapitre, M. de J^iüefosse examine la seconde question qu’il a posée, celle qui concerne l’influence de la loi des douanes sur la production et le prix des fontes et des fers.
- , Il reconnaît que le premier effet de cette loi a été de diminuer sensiblement les importations de la fonte et du fer ; les quantités de fonte importées, qui étaient de 76,712 quintaux métriques en 1821, ont été de 73,804 en 1824, et celle des fers, qui était de 138,437 quintaux métriques en.182.1, n’a plus été en 1824 que de 58,134 quintaux métriques environ.
- Un second effet plus important pour l’industrie nationale a été de faciliter et de hâter la construction d’établissemens nouveaux pour le traitement du fer à la houille; mais ces établissemens ont eu besoin de plus de fonte. Il a fallu en fabriquer une plus grande quantité : de là, comme on l’a déjà observé, l’augmentation du prix des bois et celle aussi du prix des fontes et des fers.
- Un troisième effet de la loi des douanes a été d’augmenter l’importation de la houille de 1,409,719 quintaux métriques, ou de près de moitié en sus de ce qu’elle était en 1821.
- M. de Villefosse fait remarquer que cet accroissement d’importation de houille est dû en grande partie à l’affinage du fer à la houille ; car les 442,000 quintaux métriques de fer qui ont été fabriqués avec ce combustible ont exigé plus de 1,060,800 quintaux de houille, ou plus des deux tiers de l’excès des importations de 1824 sur celles de 1821. ?
- Un quatrième effet de la même loi a été de préserver les anciennes forges allant au charbon de bois de la ruine dont elles auraient été menacées par une introduction trop facile des fers étrangers, fers, qui, à raison de circonstances plus favorables, sont produits à meilleur marché qu’ils ne peuvent l’être en France. C’est ce que l’auteur développe par des exemples des prix de vente et des prix de fabrication du fer en France, en Russie, en Suède et en Angleterre. Il en conclut que c’est seulement par les droits d’entrée et par les frais de transport que les fers français sont défendus contre l’invasion des fers étrangers. , .
- Il ne se dissimule pas les plaintes des consommateurs contre le renché-
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- rissement des fontes et des fers; mais il essaie de les apprécier, et pour cela il expose diverses considérations qui ne sont pas susceptibles d’être extraites et qui font voir que ce renchérissement est dû presque entièrement au* renchérissement des bois; que la dépense en bois s’élève aujourd’hui à 32 francs par quintal métrique de fer ; que si elle était encore telle qu’elle était il y a peu d’années, le prix des fers serait à-peu-près le même qu’en i823; enfin que la même cause a influé sur l’augmentation des fers affinés à la houille, parce que ces fers sont fabriqués avec des fontes obtenues avec le charbon de bois.
- Ici l’auteur considère les forêts dans leurs rapports avec les usines à fer : il prouve que les usines à fer allant au charbon de bois consomment à-peu-près le quart des produits des coupes annuelles de tous les bois de la France ; que le revenu net du quart des bois de la France entière est de 21,040,911 fr. environ; que le revenu de toutes les usines à fer allant au bois, c’est-à-dire l’intérêt de la propriété foncière de ces usines joint au bénéfice de l’industrie, n’est que de 9,963,387 fr. ; que si le prix du bois diminuait de moitié et redevenait ce qu’il était en 1823, le revenu des propriétaires de bois serait réduit de 10,520,455 fr. 5o c.; tandis que celui des propriétaires d’usines allant au bois ne serait moindre que 1,628,204 fr., et qu’ainsi c’est véritablement au propriétaire de bois plus qu’au propriétaire d’usines que profite l’augmentation du prix des fers.
- M. de J^illefosse pense que les seules barrières qui puissent arrêter les progrès du renchérissement sont, d’une part, le maintien des droits de douanes tels qu’ils sont, et d’autre part la création de nouveaux établisse-mens où l’on traite le fer à la houille. Cette création d’établissemens nouveaux et l’achèvement des usines déjà commencées lui paraissent dignes de toute la protection du gouvernement ; car c’est du succès de toutes ces entreprises que doit résulter, d’ici à peu d’années, une baisse dans le prix des fontes et des fers fabriqués au charbon de bois, baisse qui arriverait bien plus sûrement si les transports de houille et des minerais étaient rendus plus faciles, et s’ils étaient affranchis des droits énormes de navigation auxquels ils sont assujettis
- Il croît que si on diminuait brusquement les droits dédouanés, les importations de fonte et de fer , dont la valeur n’a été, en 1824, que de 1,066,387 francs, s’accroîtraient rapidement hors de toute proportion; que les usines qui existent aujourd’hui, et dont le produit brut annuel a une valeur de plus de 73,000,000 de francs, seraient ruinées; celles qui sont projetées avorteraient, ét la France, sans usines à fer, tomberait
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- à la merci de l’étranger pour obtenir ce métal indispensable a ses premiers besoins. f , i
- Dans le troisième chapitre, l’auteur aborde enfin la troisième question, celle de savoir si les fontes françaises sont restées ou non inférieures en qualité aux fontes anglaises. * ... .
- Il rappelle qu’à l’exposition des produits de l’industrie, en 181g, il fnt reconnu que la fabrication de la fonte douce s’était sensiblement améliorée depuis 1806; qu’à l’exposition de 1823, de nouveaux progrès ont été constatés, et que, depuis cette dernière époque, le prix de la fonte moulée ayant éprouvé, en Angleterre, une augmentation de prix très-considérable, cette circonstance a stimulé le zèle des maîtres de forges ; et plusieurs ont réussi à produire des fontes qui ont été employées avec succès dans la confection de tous les objets de moulerie pour lesquels on ne s’était précédemment servi que de fontes anglaises. ‘ !
- Il montre que les fontes douces fabriquées en France, et rendues sur les différens points où il existe de grands établissemens de seconde fusion, y sont à-peu-près au même prix que les fontes anglaises , transportées sur les mêmes lieux et grevées du droit actuel d’importation : il pense que cet état de choses permet d’espérer que la production de la fonte douce acquerra successivement de nouveaux accroissemens; mais il pense aussi que si le droit d’entrée était réduit, les marchés seraient bientôt fermés à la fonte française dans tout le royaume, et il n’y aurait plus de possibilité d’amélioration dans les usines à fer de la France.
- M. de Vïllefosse a ajouté à ce mémoire un supplément, daté du mois de décembre dernier ; il y donne des renseignemens détaillés sur les prix des fers à la fin de 1826, sur les difficultés qui empêchent la fabrication abondante et à bas prix de la fonte de fer au coke, sur les frais comparés de fabrication en France et en Angleterre, sur le produit total de nos mines de houille, qu’il évalue à 14 millions de quintaux métriques, et enfin sur l’accroissement extraordinaire des usines à fer en Angleterre, depuis 1788, accroissement tel que la production actuelle en fonte de fer excède 7 millions de quintaux métriques; cette production est décuple de ce qu’elle était il y a quarante ans, et le prix de la fonte a diminué de plus de moitié et est réduit de 22 livres sterling la tonne à 10 livres 10 sous. J
- C’est par ce résultat très-remarquable des progrès de la fabrication du fer, dans une période de quarante années, que M .de Fillejosse termine son important ouvrage sur l’état de nos usines, et c’est après l’avoir rapporté, qu’il émet un vœu, qui sera accueilli et partagé par tous les amis de l’industrie nationale. « Espérons, dit-il, que bientôt la France aura lieu Vingt-sixième année. Février . G
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- » de se féliciter aussi, eu comparant l’état de ses usines à fer avec celui » que nous avons essayé de faire connaître exactement pour 1826. Déjà, » ajoute-t-il, les progrès qui ont été constatés depuis 1819 autorisent » cette espérance; elle sera confirmée par le gouvernement d’un roi qui » veut assurer à la France toutes les sortes de prospérité. «
- ARTS CHIMIQUES.
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- Note sur M. Savaresse, fabricant de cordes harmoniques ; par > ^ M. Payen.
- Les Comités des arts chimiques et économiques m’ont chargé de soumettre au Conseil d’administration de la Société les motifs suivans, qui les ont déterminés à demander une indemnité de 5oo francs en faveur de la veuve de M. Savaresse aîné.
- Ce manufacturier, extrêmement zélé pour le perfectionnement de son art, a long-temps étudié à Rome les procédés italiens ; devenu, en ce pays, très-habile fabricant, il obtint un privilège exclusif, dont la valeur, de plus de 100,000 francs, fut constatée par des offres positives : ce privilège lui valut un procès qu’il a légué à sa veuve et à ses enfans, après avoir épuisé une fortune acquise à fonder et modifier en grand les procédés de son industrie.
- > M. Savaresse, honoré des suffrages des savans appréciateurs des produits de notre industrie, dans deux expositions successives, briguait avec ardeur les honorables récompenses que vous décernez dans des concours sévères.
- Votre Commission, chargée d’apprécier les titres des fabricans qui prétendaient au prix sur les cordes harmoniques, crut devoir prendre les plus minutieuses précautions pour rendre impossible la substitution des produits étrangers aux cordes françaises. M. Savaresse se soumit à tout avec un empressement rare; il porta les ustensiles nécessaires dans un local éloigné de sa demeure et travailla sans relâche devant la personne que vous aviez déléguée à cet effet.
- Un soir qu’il reprenait un peu plus tard que de coutume le chemin de l’École de pharmacie à sa fabrique, il fut assailli dans une rue isolée par des hommes armés de bâtons; il parvint à leur échapper, mais il arriva chez lui accablé de contusions.
- Il 11e se rebuta point : son travail fut achevé, ses produits remis en bon état à vos Comités.
- U11 incident fâcheux empêcha que les deux autres concurrens reçussent
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- les matières premières sur lesquelles ils devaient opérer : on aurait commis une injustice en les mettant hors de concours, puisqu’ils s’étaient présentés à temps, et cependant on ne pouvait plus leur donner deç matières semblables à celles que M. Savaresse, de la Gare , avait converties en cordes fabriquées. La Commission se décida à recommencer le concours.
- Il eût été pénible pour M. Savaresse de reprendre un travail que déjà il avait infructueusement achevé ; cependant il s’y serait livré, sans doute, avec une nouvelle persévérance si, atteint d’une maladie inflammatoire, la mort ne l’eût enlevé en quelques jours.
- Le bruit s’est répandu que les entraves accidentelles d’un concours qu’il avait si fort pris à cœur l’avaient tourmenté au point de précipiter sa fin ; du moins est-il constant que pendant sa maladie il exprima, bien des fois, ses vives appréhensions sur l’issue incertaine des essais comparatifs.
- Et cet homme qui a tout sacrifié , un temps précieux, la surveillance de sa fabrique et de son commerce, des ustensiles, des matières premières, etc., pour se conformer à vos instructions? ne laisserait à sa veuve, pour tout souvenir de ce concours, que le regret cuisant de l’y avoir vu prendre une part si active, tandis que pour de moindres soins, pour de moindres sacrifices, nous remboursons à d’autres concurrens des déplacemens et divers frais occasionnés par les termes de vos programmes !
- Vos Comités réunis ont, à l’unanimité, émis le vœu qu’une honorable indemnité prouvât du moins à la famille de M. Savaresse l’intérêt que vous portez au zèle malheureux, et allégeât un peu le fardeau laissé à sa veuve ( i ).
- Rapport fait par M. Payen, au nom du Comité des arts chimiques, sur deux questions adressées a la Société par M. Nichault, et relatives au perfectionnement des fourneaux et à la dessiccation des viandes.
- Messieurs, vous avez renvoyé à notre examen une communication de M. Nichaulty officier en retraite, relative à deux questions importantes sur des concours ouverts : ce sont le perfectionnement des fourneaux et la dessiccation des viandes. Quant à la dernière, l’auteur rappelle beaucoup trop brièvement un procédé déjà connu, pour qu’il soit l’objet d’un rapport : nous ne nous occuperons donc que de la première.
- (i) Le Conseil d’administration de la Société, après avoir pris l’avis de la Commission des fonds, a accordé à Madame veuve Savaresse une somme de 5oo francs, à titre d’indemnité, pour les travaux exécutés par feu son mari.
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- M. Nichault indique la décomposition de l’eau par les foyers incandes-cens comme un moyen efficace d’apporter une grande économie dans l’emploi des combustibles, et par suite d’arrêter la destruction de nos forêts. « L’oxigène ét l’hydrogène, dit-il, qui composent l’eau sont com-» bustibles et augmentent l’intensité du calorique avec une grande force. » - On voit que, privé des notions exactes acquises par l’étude complète de la science, M. Nichault, mu d’ailleurs par des motifs louables, a cru trouver une solution facile au problème important pour lequel vous avez proposé deux prix. ; -
- L’eau, en effet, ne contient qu’un combustible brûlé, et l’en extraire, au moyen du charbon incandescent qui s’empare de son oxigène, puis ensuite le brûler de nouveaucoûterait autant de chaleur que cette nouvelle combustion en reproduirait.
- Nous nous serions bornés à vous signaler cette erreur théorique, pour qu’elle fût indiquée à l’auteur, s’il ne nous avait semblé utile de fixer à cet égard les idées d’un plus grand nombre de personnes, et de faire apprécier convenablement les effets utiles de l’eau dans divers cas de chauffage. Ces notions, déjà en partie développées dans l’article Houille, rédigé par l’un de nous pour le Dictionnaire technologique, ne sauraient être trop répandues parmi ceux qui s’occupent des nombreuses applications de la chaleur.
- On sait que les forgerons font souvent des aspersions d’eau sur le charbon mêlé de frasil qui recouvre leurs foyers. Ce n’est pas en décomposant l’eau qu’ils en obtiennent un effet utile; mais par l’adhérence et le poids que donne ce liquide aux fragmens menus de coke et de houille, et par la résistance qu’il oppose ainsi, en s’interposant, dans tous les interstices, à l’issue rapide de l’air embrasé. On conçoit bien en effet que la flamme, concentrée sous une sorte de voûte combustible en ignition, porte sur le fer une grande partie de la chaleur qui se serait élancée en pure perte dans l’atmosphère.
- C’est encore pour agglomérer à froid la houille, et par suite afin d’éviter sa déperdition au travers des grilles, qu’on la mouille avant d’en charger les foyers. .
- Une application moins connue et cependant d’une grande importance consiste dans l’addition de l’eau pendant la combustion du coke ou des houilles peu chargées de bitume : ici, comme dans les autres cas, il n’y a aucun excédant de chaleur à prétendre; mais on modifie la forme du chauffage, de telle manière que ce combustible peut être, dans certaines applications, substitué à des houilles flambantes. On sent que, dans cer-
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- taines localités, cette substitution serait inutile, tandis que dans d’autres elle peut offrir une économie très-marquée : il suffira aux consommateurs, pour s’en assurer, de comparer entre eux les prix des différens charbons.
- Le procédé le plus simple pour appliquer, dans les circonstances ci-dessus indiquées, l’eau à la combustion, consiste à placer sous la grille du fourneau , c’est-à-dire dans le cendrier, une auge en fonte que l’on tient remplie d’eau, soit à l’aide d’un robinet, soit, en l’y introduisant avec un seau. La chaleur rayonnante du foyer, dont ordinairement la plus grande partie va en pure perte échauffer les corps environnans, s’emploie utilement ici à produire et échauffer la vapeur : celle-ci, entraînée par le tirage, passe au travers du charbon incandescent, s’y décompose, et la flamme étendue qui résulte de la combustion de l’hydrogène dissémine dans un grand espace la chaleur produite. ? A
- Le mode de chauffage que nous venons d’indiquer est convenable toutes les fois que l’on aurait à craindre du coke ou d’une houille peu flambante une température très-inégale, qui fût trop élevée dans les parties rapprochées du combustible, et trop basse dans les points les plus distans.
- C’est ainsi que certaines opérations, dans des fours à réverbère, exi-ï gent une flamme allongée pour calciner à blanc les matières placées sur la sole, loin du foyer, tandis qu’une flamme courte élèverait désavantageusement la température du foyer, calcinerait trop les matières situées dans son voisinage, et ne pourrait porter assez de chaleur, dans un temps donné, vers les parties éloignées.
- Les diverses opérations que l’on fait à une haute température dans des vases en terre réfractaire ou en fonte, superposés en plusieurs étages , exigent aussi une répartition égale de la température dans une grande étendue : en effet, la chaleur accumulée en trop forte proportion près du foyer, pourrait déterminer des réactions trop vives ou la fusion et la détérioration complète des vases en fonte les plus exposés, et cependant chauffer à peine jusqu’à la température rigoureusement nécessaire les vases placés dans la rangée supérieure.
- Il serait superflu de citer plusieurs autres circonstances dans lesquelles des flammes volumineuses sont utiles : ce que nous en avons dit suffira sans doute pour que chacun en fasse l’application au cas particulier qui l’intéresse.
- \ Les observations que nous venons d’avoir l’honneur de vous soumettre, nous paraissant d’un intérêt général, nous vous proposons de les publier dans le Bulletin de la Société.
- Adopté en séance, le 5i janvier 1827. Signé Payen, rapporteur.
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- arts économiques.
- Rappon t fait par M. de Lasteyrie, sur une méthode de former les lettres des écriteaux, enseignes, etc.; par M. Duchesne, rue Montesquieu, n. 7, à Paris.
- La quantité d’écriteaux et d’enseignes qui s’exécutent non - seulement dans Paris, mais aussi dans toutes les villes de France et jusque dans les moindres villages, a créé un art qui emploie un grand nombre d’individus, et qui par conséquent forme parmi nous une branche d’industrie. Cet art demande, pour être exécuté avec goût, un certain apprentissage, qui, par conséquent, n’en permet l’exercice qu’aux personnes qui s’y sont livrées pendant quelque temps. Ce serait donc rendre un service à l’industrie que de trouver un procédé mécanique prompt et facile, à l’aide duquel ou pût peindre avec goût et régularité les différentes formes de caractères qui sont ordinairement employées. Il en résulterait une économie de temps et d’argent , et par conséquent un avantage pour le public. Tel a été le but de M. Duchesne lorsqu’il s’est occupé de chercher un moyen de tracer des lettres carrées de toutes dimensions , en n’employant d’autres instrumens que la règle et le compas pour déterminer les formes. L’ouvrier en état de tirer une ligne droite à la règle, ou de tracer tin cercle avec un compas, pourrait, sans même savoir écrire, exécuter avec précision et régularité ce genre de caractère. Ce procédé, d’une grande simplicité, n’exige que quelques heures pour être compris, et peut être parfaitement exécuté après quelques jours d’exercice.
- Pour concevoir les principes d’après lesquels cette méthode est combinée il serait nécessaire d’avoir sous les yeux les différentes lettres de l’alphabet, accompagnées des lignes droites, circulaires ou courbes qui en déterminent les formes. Il nous suffira de faire observer qu’après avoir fixé la hauteur des lettres, on divise cette hauteur en un certain nombre de parties qui déterminent les pleins, ainsi que les distances, soit entre les jambages d’une même lettre, soit entre les lettres elles-mêmes. Les cercles déterminent les courbes qui doivent être données à certaines lettres de l’alphabet.
- L’exécution de cette méthode présente peu de difficulté lorsqu’il ne s’agit que d’une seule espèce de caractère, et sur-tout de caractères romains, tels que ceux dont l’auteur a déterminé les formes d’après les règles qu’il a établies; mais comme les personnes qui se livrent à la profession de peintres d’écriteaux, enseignes, etc., doivent non-seulement savoir former des lettres romaines, mais aussi celles qui ont été
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- adoptées pour la coulée , la bâtarde, l’anglaise, etc., il serait difficile de leur donner des moyens mécaniques assez simples et assez exacts pour Jes diriger avec sûreté dans des genres d!écriture dont la forme dépend, à quelques exceptions près, du goût, de ladresse et de l’intelligence de l’écrivain. D’ailleurs, les règles, variant pour chaque espèce d’écriture, deviendraient trop compliquées et trop nombreuses pour être saisies facilement par celui qui ne se serait pas exercé à ce genre de travail.
- Celles que M. Duchesne a imaginées pour former le genre de lettres qu’il a mis sous vos yeux présentent des résultats satisfaisans ; mais il a choisi des formes qui manquent d’élégance et de justesse dans les proportions. Ainsi les pleins sont trop forts comparativement aux déliés ; les parties caractéristiques du grand y et dug sont lourdes et désagréables à la vue ; la partie supérieure du T est trop étroite; l’M manque de proportion avec l’N, etc. Ces imperfections peuvent être facilement corrigées, et l’intelligence et l’habileté qu’a montrées M. Duchesne dans l’invention et l’application de sa méthode permettent d’espérer qu’il saura lui donner le degré de perfection dont elle est susceptible, et qu’ainsi il rendra un grand service à un genre particulier d’industrie. vv
- Nous croyons, d’après ces considérations, que cet ingénieux artiste mérite des éloges et des marques d’intérêt de la part de la Société d’En-couragement.
- Adopté en séance, le 51 janvier 1827. Signé de Lasteyrie, rapporteur.
- Rapport fait par M. Vallot, au nom du Comité des arts économiques , sur les parapluies a vis de M. Hubert-Desnoyers, rue du Faubourg-Saint-Martin, n . 74? a Paris. .
- Messieurs, la solidité des parapluies et leur durée dépendent principalement de la solidité des assemblages des différentes parties dont leur monture est composée. C’est à perfectionner ces assemblages que s’est appliqué M. Hubert-Desnojers, qui vous a présenté le résultat de ses essais.
- Les moyens que ce fabricant emploie à cet effet, et pour lesquels il désire obtenir votre suffrage, consistent :
- i°. A substituer à la noix à laquelle sont attachées les naissances des contre-fiches dans les parapluies ordinaires, une boite annulaire en cuivre fermant à vis. Cette boite forme corps, par sa partie inférieure, avec le coulant; elle contient un anneau en cuivre non soudé, servant à retenir les contre-fiches, dont la position est fixée et dont le mouvement a lieu dans des échancrures pratiquées sur les bords. ,
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- 2°. A substituer également une boîte annulaire à la noix, où se réunissent les tètes des baleines, afin de pouvoir attacher ces baleines, comme les contre-fiches, à un anneau en cuivre : le couvercle, formé par une simple plaque de cuivre, est arrêté par une goupille, qui fixe en même temps la boîte, par son rebord intérieur, à la tige du parapluie.
- 3°. A remplacer les fourchettes qui terminent les arcs-boutans et les lient avec les baleines, par des espèces de charnières fixées aux baleines. Ces charnières sont formées par de petites plaques minces de cuivre, reployées de manière à pincer l’extrémité des arcs-boutans et à embrasser la baleine.
- 4°. A supprimer le fer pour tous les assemblages, même pour les goupilles , et à le remplacer par du cuivre. > <
- L’examen de ces divers moyens de perfectionnement a donné lieu aux observations suivantes :
- i°. L’idée de substituer des boîtes aux noix et d’attacher les têtes des baleines à des anneaux n’est pas nouvelle; mais celle de fermer ces boîtes par des couvercles à vis paraît appartenir entièrement à M. Hubert-Des-noyers. Cette fermeture, qui lui a fait donner à ses parapluies le nom de parapluies à vis, donne la facilité de mettre à volonté les anneaux à découvert, et par conséquent de démonter et remonter les parapluies sans rien briser, pour en réparer ou en remplacer les différentes pièces.
- 2°. La plaque ou couvercle de la boîte supérieure garantit l’étoffe de recouvrement des effets du frottement auquel cette étoffe est exposée chaque fois que l’on ouvre ou que l’on ferme le parapluie.
- 3°. Les nouvelles charnières substituées aux fourchettes, qui sont très-sujettes à se rompre, rendent plus solides les assemblages des branches avec les baleines. . .. .
- 4°. Enfin, les montures ne contenant pas de fer dans aucune de leurs parties, les étoffes ne sont plus exposées à être endommagées par la rouille.
- Nous vous ferons remarquer, relativement aux charnières de jointure des branches avec les baleines, que déjà votre Bulletin vous a fait connaître un moyen de les rendre plus commodes que celles en usage, en réduisant la largeur des fourchettes à celle des branches, pour empêcher qu’elles ne s’accrochent (i). Ce moyen, proposé en 1820 à la Société d’Encouragement de Londres, a mérité à l’auteur une médaille d’encouragement et une récompense de 5 guinées. Il consiste à relier la baleine avec la branche par une petite plaque mince en cuivre de forme ovale, encastrée de moitié de sa
- largeur
- (t) Voyez Bulletin de la Société, vingtième année (1821 ), page 199.
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- largeur dans la baleine , et pincée à sa partie saillante par l’extrémité de la branche pour former charnière; mais pour incruster la plaque, il faut sépa-ç rer ou rompre les fils de la baleine, ce qui l’affaiblit précisément dans la partie où elle a besoin de plus de force. ’u ' a , , r ; ? < r# si* a >
- Le nouveau moyen proposé dans ce même but n’a pas le même inconvénient; il offre beaucoup plus de solidité. Votre Comité ne peut cependant pas affirmer que ce moyen ait été imaginé par M. Hubert-Desnoyers ; car il se trouve déjà mis en pratique : néanmoins les montures de parapluies que ce fabricant vous a présentées comprennent dans leur ensemble des perfectionnemens qui les rendent préférables aux montures ordinaires. Outre l’avantage d’une grande solidité, elles ont, ainsi que nous l’avons observé, celui que n’ont point les autres montures, de pouvoir être démontées et remontées avec la plus grande facilité, • i ; o u
- Ces nouvelles montures nous paraissent donc mériter votre approbation, et nous avons l’honneur de vous proposer, Messieurs, de donner à M, Hu bert-Desnoyers un témoignage de satisfaction, en les faisant connaître par. la voie de votre Bulletin (i).
- Adopté en séance, le 3i janvier 1827. Signé Vallot, rapporteur.
- Rapport fait par M. Bouriat, au nom du Comité des arts économiques y sur les matelas élastiques de M. Molinard, rue B as s e-du-Iiemp art, n . 44 5 à Paris. .
- Messieurs, des matelas élastiques sont mis en usage, depuis un certain temps, en Allemagne, pour remplacer les lits ordinaires. M. Molinard a désiré faire jouir la France de ces nouveaux lîlts, auxquels il a ajouté des perfectionnemens qu’il croit nécessaires. Vous en avez renvoyé l’examen à votre Comité des arts économiques pour vous faire un rapport à ce sujet.
- Les matelas élastiques doivent, suivant M. Molinard, remplacer les lits ordinaires, composés , comme on sait, de paillasse ou sommier, de matelas et lit de plume : il compare le prix de ces deux espèces de coucher pour faire ressortir l’économie que présente le sien. En effet, le matelas figuré double, de sa façon, qui forme le lit, se vend go ou g5 francs , tandis que
- (l) Les nouveaux parapluies de M. Hubert-Desnoyers ne se vendent pas à un prix plus élevé que les parapluies ordinaires bien confectionnés î ils sont généralement montés sur tiges de bambou ou tringles en cuivre argenté, ce qui les rend plus légers ou moins volumineux. Ceux de 24 pouces coûtent 22 francs; de 26 pouces, 25 francs; de 28 pouces, 28 francs, et de 3o pouces, qui sont les plus grands, 3i francs. Les mêmes parapluies, montés sur des bâtons ordinaires, coûtent 3 francs de moins pour chaque grandeur. Fingt-sixième année. Février 1827. II
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- le lit complet ordinaire coûte au moins 4o<> francs. Le premier, n’ayant point de matelas de laine, est d’un entretien plus facile et moins dispendieux, puisqu’il n’exige pas un cardage annuel et le renouvellement, à certaines époques, des toiles et coutils qui enveloppent les sommiers, matelas et lits de plume. Ce ne sont pas les seuls avantages qu’il attribue à ses matelas élastiques; il ajoute que leur propreté, salubrité, commodité et leur usage pour les personnes fracturées doivent leur donner la préférence sur tous les autres lits connus.
- Iis sont plus propres, selon lui, parce qu’ils ne sont pas sujets à être attaqués par les insectes, qui se multiplient à l’infini dans la plume et la laine , sur-tout à la campagne ; qu’en faisant le lit on n’a point de matelas et lit de plume à battre, par conséquent point de poussière et de duvet qui vont s’attacher aux rideaux, meubles et tableaux d’un appartement ; qu’en outre leur élasticité est telle, qu’ils ne restent jamais affaissés.
- Il les regarde comme plus salubres, parce qu’ils ne s’imprègnent pas autant que les autres des miasmes qui émanent du corps, et que l’air qui circule entre les spirales les empêche de s’y accumuler. Leur commodité lui parait beaucoup plus grande, sur-tout pour les malades et les fracturés , parce qu’ils ne s’affaissent point comme les autres et permettent au malade de varier sans crainte son attitude, au lieu de rester dans la position où on l’a mis, et qu’on peut difficilement changer dans les autres lits. Le même système de matelas s’applique aux sophas, divans, canapés, fauteuils, bergères , aux coussins de voiture et même aux chaises percées.
- ]Nous avons examiné en détail le matelas élastique qui vous a été présenté et les diverses pièces qui le constituent. Il se compose d’un cadre en bois présentant un carré long de 6 pouces de hauteur, qui varie en longueur et largeur, suivant la dimension du lit auquel on le destine : sur le fond, formé de sangles fortement tendues, sont disposés en lignes, à une distance de 2 pouces les uns des autres, des ressorts de 8 pouces de hauteur, faits en fil de fer d’une ligne et demie d’épaisseur, contourné en spirale, ayant la forme d’un clepsydre, et dont les ellipses, au nombre de onze, en tout, partant d’un centre commun de i5 lignes, se développent de chaque côté jusqu’au diamètre de 5 pouces ; ces ressorts présentent aux extrémités une surface également large, propre a les fixer d’abord par leur base au fond sanglé, auquel on les coud circulairement, à l’aide d’une bonne ficelle, et ensuite, par leur sommet, à la forte toile qui doit, en les couvrant, n’en faire en quelque sorte qu’un tout, offrant une surface sans solution de continuité, destinée à recevoir la légère couche de crin nécessaire pour adoucir l’effet de la batterie élastique.
- L’auteur appelle matelas élastique figuré double l’addition d’un soubas—
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- sentent, simple cadre, formé de quatre planches, lequel, garni sur ses côtés d’un peu de crin et de coutil, simule un autre matelas. Celui qui n’a point de soubassement se nomme matelas élastique simple et ne se vend que 80 fr.
- Telle est la disposition de cet appareil aussi simple qu’ingénieux,, destiné à remplacer les lits ordinaires. .♦ ' É
- Examinons maintenant ces matelas élastiques sous les divers rapports d’utilité que leur attribue l’auteur, excepté celui des cas médicaux et chirurgicaux, qui sont de la compétence des médecins et chirurgiens des hospices.
- L’économie de ces nouveaux lits a été facile à saisir à la seule inspection. Il est certain que, s’ils pouvaient remplacer ceux qui sont si compliqués et si dispendieux, pour être parfaitement souples, il y aurait un avantage .considérable sur le prix d’achat et sur celui d’entretien, puisque le car-dage des matelas n’existerait plus, et que le renouvellement des toiles et coutils se réduirait à peu de chose. Une seule personne peut refaire, chaque matin, autant de ces lits, sur lesquels on aurait couché, que quatre autres personnes chargées de ce soin, pour un même nombre de lits ordinaires.
- Leur propreté naît tout naturellement de ce que leur élasticité est telle, qu’ils reprennent leur forme ordinaire sitôt que la pression cesse; que n’ayant ni matelas de laine, ni lit de plume, la poussière et le, duvet ne salissent point les meubles d’un appartement ; enfin que les insectes n’y trouvent point un asile propre à leur reproduction, comme dans la laine et la plume.
- On peut les considérer aussi comme plus salubres, en ce qu’ils présentent moins de refuge aux produits de la transpiration, lesquels portent une odeur désagréable lorsque les lits sont dans un endroit peu aéré. L’auteur regarde les matelas élastiques comme plus commodes que les lits ordinaires; ici nous ne sommes pas entièrement de son avis : i°. parce qu’ils ne présentent pas la même souplesse, quoique plus élastiques; 2°. qu’en hiver on ne pourrait se garantir du froid sur son matelas simple; 3°. que les personnes qui aiment à avoir dans leur lit la tête élevée et les pieds inclinés ne pourraient être satisfaites d’un lit qui ne leur en donnerait pas la facilité (i).
- Il est vrai qu’on peut aisément diminuer ou même faire disparaître ces inconvéniens. Par exemple, la souplesse du lit serait augmentée sans nuire à son élasticité, par l’addition d’un matelas de laine, addition que M. Molinard regarde comme superflue pendant l’été, et que nous consi-
- fi) M. Molinard a construit, depuis que ce rapport a été adopté, des lits élastiques dont le chevet est mobile et reçoit les diverses inclinaisons qu’on peut désher. •
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- dérons comme nécessaire; en hiver elle est indispensable, parce que la petite portion de crin qui existe entre la batterie et la surface du lit n’est pas suffisante pour garantir de l’air froid, qui circule, comme il le dit lui-même, entre les spirales du lit (i).
- La dépression des spirales qui composent le lit se faisant en proportion du poids qu’elles supportent, le buste se trouve naturellement plus bas que les jambes. Pour parer à cet inconvénient, qui existe pour certaines personnes et non pour d’autres, ne serait-il pas possible de diminuer la hauteur des spirales sur lesquelles doivent poser les jambes, ou les rendre plus élastiques que les autres (2)? Ces réflexions seront appréciées par M. Molinard, et si elles sont adoptées et mises à exécution, il est certain que chacun pourra se servir de ses matelas élastiques avec succès et économie, sur-tout si un grand débit lui permet d’en diminuer le prix.
- L’économie publique trouvera dans l’emploi de ces lits un avantage réel, puisqu’il tend à soustraire à la consommation une quantité considérable de crin, de laine et de plume. Les matelas élastiques, pouvant se placer sur tous les bois de lits existans, deviennent par là plus à la portée des ménages peu fortunés. Ce système étant susceptible d’être appliqué sans inconvénient aux canapés, sophas, bergères, divans, coussins de voitures, etc., les meubles ainsi établis conserveront leur forme gracieuse, à cause de leur élasticité ; tandis que ceux bourrés de crin s’affaissent facilement lorsqu’ils supportent une pression trop longue ou trop réitérée.
- D’apres ces considérations, votre Comité des arts économiques vous propose de faire connaître, par la voie du Bulletin de la Société, les matelas élastiques de M. Molinard, et de le remercier de sa communication.
- Adopté en séance, Ze3i janvier 1827.
- Signé Bouriat , rapporteur.
- Nota. Quelques jours après l’adoption de ce rapport, M. Molinard a fait parvenir à la Société une lettre de M. Jules Cloquet, médecin des hospices de Saint-Louis et de Saint-Côme, dont la teneur suit :
- A M. Molinard
- Monsieur,
- Paris, le 14 février 1827.
- C’est avec bien du plaisir que je vous répète que je me suis toujours
- (1) L’auteur a obvié à ce défaut, en recouvrant le fond sanglé sur lequel reposent les ressorts, d’un lit de bourre, qui intercepte le passage de l’air.
- (2) ÜL Molinard n’a. pas jugé à propos de réduire la hauteur des ressorts vers le pied du matelas; mais il a diminué leur force, de manière qu’ils cèdent plus facilement, dans cette partie , à la pression du corps.
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- très-bien trouvé de l’usage de vos lits dans les cas nombreux où j ai eu occasion de m’en servir, soit dans ma pratique particulière , soit dans celle des hôpitaux, a l’hôpital Saint-Louis comme à l’hospice Saiut-Côme. Ils m’ont paru sur-tout très-commodes et très-avantageux dans le traitement des fractures, des luxations des membres inférieurs, des tumeurs blanches des articulations, des entorses, etc., et je les crois un véritable service rendu à l’humanité souffrante. '
- Agréez, etc. Signé J. Cloquet.
- Four de carbonisation du bois, construit a Brefwen, en Suède;
- par M. Schwartz. s
- Ce four est exactement formé par quatre murailles en briques et surmonté d’une voûte cintrée. Il a vers le milieu une légère pente parallèle à sa longueur, et servant à recueillir et porter au dehors, au travers de conduits de fer, les vapeurs, et-particulièrement le goudron, qui se condense dans sa capacité. Il est muni de deux foyers placés en regard l’un de l’autre et courbés en angles droits. Par cette disposition l’on a une espèce de pont, sur lequel la flamme et l’air chaud, en passant et en rencontrant des combustibles , sont complètement brûlés : on évite ainsi de porter dans le four de l’oxigène, qui pourrait détruire le charbon. Les vapeurs sont reprises au niveau de la sole par des conduits, qui les portent au dehors dans des appareils disposés pour la condensation, d’où elles passent dans la cheminée.
- Aussitôt que la charbonnière est chargée, on met le feu aux deux foyers ; et là, la flamme , avant d’arriver à la sole, étant arrêtée par un angle droit du four, traverse de nouveaux combustibles, où elle se dépouille de son oxigène. Il faut avoir soin de donner beaucoup de solidité aux murs d’enceinte , et de veiller à ce qu’il ne s’y forme aucune crevasse qui puisse livrer passage à l’air. On construit le fourneau en briques ordinaires ; mais pour les foyers, il faut en prendre de très-réfractaires, capables de résister à une haute température. Les ouvertures servant à l’introduction du bois et à la sortie du charbon sont fermées avec des briques cimentées avec un mortier au sable fin, afin de pouvoir les démolir facilement.
- Les avantages qui caractérisent cette méthode consistent en ce que l’air atmosphérique ne peut pas venir y toucher le bois à carboniser, la carbonisation s’opérant seulement avec la flamme produite par le combustible des foyers, où l’air est complètement brûlé. On obtient dans ce fourneau une plus grande quantité de charbon que dans les fours ordinaires. Ce charbon est plus compacte et de meilleure qualité. ( Archiv fur Bèrgbau, par Kars-ten. Ier. vol., 2e. partie, 1825.)
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- ÉCOLES D’ARTS ET MÉTIERS.
- Rapport fait par M. le baron de Silvestre relativement aux élèves placés a ïEcole royale d'arts et métiers de Châlons, sur la présentation de la Société d Encouragement.
- Messieurs, vous avez renvoyé à votre Commission, chargée de l'examen -des candidats qui se présentent annuellement pour obtenir leur admission à l’École d’arts et métiers de Châlons-sur-Marne, deux états qui vous ont été transmis par le directeur de cet établissement.
- Le premier de ces états a pour objet des notions sur l’aptitude et les progrès des élèves qui sont entrés à l’École d’après votre examen et sur votre désignation; le second état concerne des élèves sortis de l’École après avoir achevé le temps de leur instruction, et qui vous sont recommandés par le directeur pour être placés dans des ateliers, fabriques ou manufactures.
- En examinant le premier tableau, nous remarquons d’abord qu’il ne contient que six élèves au lieu de huit que le Roi, dans sa bonté, a bien voulu autoriser la Société à nommer. De plus, un de ceux qui restent sur cet état est indiqué comme ayant fini ses cours et comme étant placé. Il suit de là qu’il y aurait lieu de nommer à trois places pour l’École de Châlons, Il semblerait convenable de prendre l’autorisation de S. Exc. le Ministre de l’Intérieur, et d’ouvrir incessamment un concours à cet effet.
- Le premier élève indiqué sur le tableau est le sieur Bonvallet, qui est à l’École depuis 1822 , et qui n’y a pas paru pendant tout le semestre dernier. Il conviendrait d’écrire à ses parens pour connaître les motifs d’une semblable négligence.
- Le sieur Lepère, le second sur la liste, est à l’École depuis le 16 février 1825 ; il est indiqué comme passable sous les rapports du caractère ; sa conduite est bonne ; il travaille à la serrurerie, il y est encore faible, mais il a fait des progrès; il est fort en mathématiques et en dessin.
- Le sieur Kermarec, qui est le troisième, est à l’École depuis le 15 janvier 1825 ; son caractère est docile, sa conduite fort bonne ; il s’occupe de la construction des instrumens ; il a fait de grands progrès dans ce travail et en dessin : il est médiocre en mathématiques.
- Le sieur Liot, le quatrième, a un caractère assez bon, mais une conduite médiocre; il travaille à l’ébénisterie : ses progrès sont faibles ainsi qu’en mathématiques, en grammaire, et en dessin.
- -"Le sieur Tessier, le cinquième, est très-doux et s^ conduite est fort bonne; il travaille à la construction des instrumens; mais ses progrès sont
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- médiocres, ainsi qiie dans les mathématiques et dans le dessin; il est fort sur la grammaire. .
- Enfin le sixième est le sieur Laurent, entre à l’École en 1822, et qui maintenant est sorti après avoir terminé ses cours. Cet élève s’est occupé de la construction des instrumens, et ses progrès ont été satisfaisans, ainsi qu’en mathématiques, èn dessin, eh physique et en chimie; il n’est indiqué que comme passable en géométrie descriptive et en démonstration des machines. r
- Le second tableau, celui des élèves ayant fini leur temps, et qui sont recommandés à la Société, contient les noms de huit élèves. Les sieurs Bourdereau 3 Frédéric3 Jean de Lèze3 Kolb3 Langlois3 Laurent ci-dessus mentionné, Nousse et Plantier. Le premier s’est occupé d’ébénisterie ; il est d’une assez grande force. Le second, employé au bureau de la direction des ateliers, a les notes les plus satisfaisantes sous le rapport de ses études. Le troisième, occupé de la serrurerie, est noté comme d’une force passable et paraît avoir peu de moyens naturels. Le quatrième, le sieur Kolb, a fait de grands progrès dans la fabrication des instrumens; il en a fait aussi en mathématiques, en dessin et en physique; il est très-faible en grammaire, en géométrie descriptive et en démonstration de machines. Le cinquième, le sieûr Langlois n’a pas paru pendant le semestre. Le sixième est le sieur Laurent, dont nous venons d’exposer les titres lors de l’examen du premier tableau. Le septième, le sieur Nousse, a fait de grands progrès dans la ciselure et dans toutes les autres parties de l’enseignement, excepté dans la grammaire. Le huitième est le sieur Plantier; il s’est occupé d’ajustage, il y est d’une assez grande force; mais il est faible dans toutes les autres parties, excepté dans le dessin.
- Le caractère et la conduite de ces huit élèves sont en général dignes d’éloges, excepté en ce qui concerne le sieur Jean de Leze3 qui est mal noté sous ce double rapport. .
- Nous 11e devons point taire à la Société qu’il y a sur ces tableaux une colonne qui fait mention de l’instruction et de la pratique des élèves sous le rapport de la religion, et qui ne présente rien de satisfaisant. Les notes contenues dans cette colonne sont de nature à attirer l’attention de l’autorité supérieure et ne sont point du ressort de la Société.
- Nous avons l’honneur de lui proposer :
- i°. D’écrire à S. Exc. le Ministre de l’intérieur pour lui demander le moment où il jugera convenable que la Société ouvre un concours pour nommer aux trois places vacantes parmi celles qui lui ont été attribuées ;
- 20. D’écrire aux parens du sieur Bomallet pour demander les motifs prolongés de l’absence de cet élève ;
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- 5°. D’insérer dans le Bulletin une note pour annoncer aux manufacturiers l’intérêt que la Société prend aux huit élèves qui lui ont été recommandés par M. le directeur de Châlons, en indiquant le nom de ces élèves et les objets dont ils se seront plus spécialement occupés ;
- 4°. De remercier M. le directeur de l’Ecole de sa communication et de lui indiquer le parti quelle a cru devoir prendre à l’égard des anciens élèves recommandés par lui. 7
- Adopté en séance, le 17 janvier 1827. Signé Silvestre, rapporteur.
- CORRESPONDANCE.
- Circulaire adressée par S. Exc. le Ministre de ïintérieur à MM. les Préfets y en leur envoyant les programmes des prix proposés par la Société if Encouragement.
- Paris, le j3 janvier 1827.
- Monsieur le préfet, je vous ai adressé récemment plusieurs exemplaires des programmes des prix que la Société d’Encouragement pour l’industrie nationale a proposés ou remis au concours dans sa séance du 22 novembre dernier. Ils étaient accompagnés de tableaux d’annonce destinés à être affichés dans les principales localités de votre département.
- Ces prix sont au nombre de trente-cinq, dont vingt-cinq doivent être décernés en 1827, et les dix autres en 1828, 1829 et i83o : leur valeur totale est de n5,ooo francs.
- Vous savez qu’il entre dans les intentions du Gouvernement de donner une grande publicité aux appels que la Société d’Encouragement fait au zèle étaux lumières des artistes, fabricans, agriculteurs, etc. La marche qui vous conduira à ce but étant toute tracée, il me suffit de vous inviter, Monsieur le préfet, à propager la connaissance des nouveaux programmes, en usant, à cet effet, des moyens dont vous vous êtes servi pour ceux qui ont paru précédemment. Je me plais à croire que vous mettrez tous vos soins à ce que le concours dont il s’agit ne soit ignoré d’aucune des personnes qui pourraient y prendre part.
- Recevez, Mïonsieur le préfet, l’assurance de ma considération la plus distinguée. ,
- .1 . ,, ;; Le Ministre secrétaire cCÉtat de l’intérieur}
- : rr» ; f:i s s Signé Corbière.
- IMPRIMERIE DE MADAME HUZARD ( NÉE VaLI,AT LA CHAPELLE),
- rue de l’éperon, k°. 7.
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- VINGT-SIXIÈME ANNÉE. ( N°. CCLXXIII. ) MARS 1827.
- BULLETIN
- DE LA f v;'
- SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- ARTS MÉCANIQUES.
- Rapport fait par M. Francceur, au nom du Comité des arts mécaniques, sur une nouvelle échelle à incendie dite à pivot , de T invention de M. Rermarec.
- Messieurs, vous vous rappelez que sur le rapport de M. Tarbé, fait le 17 décembre 1822, vous avez ordonné qu’une échelle à incendie, de l’invention de M. Kennarec, serait décrite et figurée dans votre Bulletin. Cette décision a été exécutée, page 316 du Bulletin de l’année 1824. On y voit cette grande machine, composée de plusieurs tours carrées, qui entrent l’une dans l’autre, comme les tubes d’une lunette, et qu’on élève successivement par une suite de manœuvres assez compliquées.
- Les rapports qui avaient été faits à ce sujet au Ministre de la marine, rapports favorables et qui vous avaient déterminés à faire la dépense assez forte d’une gravure, portaient que l’auteur devait s’efforcer de simplifier ses appareils, qui, à raison de la difficulté des manœuvres dans des mo-mens difficiles, pourraient empêcher la machine de tenir tout ce qu’elle promettait. C’est sur ces invitations que M. Kermarec a réussi à remplacer ce premier système par un autre plus simple, consistant en échelles à tirage, à la manière “de celles que vous avait présentées notre collègue Regnier 3 mais qui fonctionnaient avec plus de facilité que celles-ci. Cette nouvelle échelle^ à incendie a été le sujet d’un rapport de votre Comité des arts mécaniques, dans lequel il vous proposait de publier cette invention, surtout en considérant que la première échelle, formée de tours emboîtées, ne semblait pas pouvoir rendre de grands services, à cause de sa complication et de la difficulté de la faire mouvoir; tandis que la dernière, bien plus simple dans sa construction, plus légère, plus facile à manceu-Cingt-sixième année. Mars 1827. I
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- vrer, serait probablement d’un meilleur usage. En effet, il importait de prévenir le public du peu d’espérance que nous conservions de l’utilité de l’une; d’autant plus que la publication, dans le Bulletin, de la première échelle paraissait annoncer que vous faisiez un grand cas de cette machine, qui, après tout, n’avait été jugée que sur des rapports étrangers, et que vous n’aviez jamais été à même d’expérimenter.
- Ce rapport ayant été adopté dans la séance du 2 février 1825, il en a été donné connaissance à l’auteur, qui bientôt vous a écrit pour vous prier de suspendre l’insertion au Bulletin, attendu qu’il avait fait à sa machine de nouveaux perfectionnemens, pour lesquels il sollicitait votre approbation. Depuis, il vous a envoyé les détails et figures d’une échelle dite à pivot, qu’il a cru pouvoir être préférée aux précédentes, et sur laquelle le Comité des arts mécaniques s’explique aujourd’hui. L’auteur joint à son dessin des pièces qui constatent les effets qu’on a obtenus par l’emploi de cet appareil. Ce sont des rapports faits à M. le comte de Gordon, commandant de la marine à Brest, par des officiers de vaisseau et des ingénieurs. En comparant cette échelle aux précédentes, les commissaires s’expriment ainsi : « Il est donc constant que l’échelle du sieur Kermarec, » telle qu’il la présente aujourd’hui, est une machine précieuse, et qu’elle » est bien supérieure au modèle perfectionné qui a été connu à Paris, en » 1825, par la Société d’Encouragement et par la commission de la ma--» rine, etc. »
- Sur ces rapports avantageux, S. Exc. le Ministre delà marine a ordonné que cinq appareils de ce genre seraient construits pour l’usage des villes de Lorient, Rochefort, Cherbourg, Toulon et Brest. Des témoignages aussi unanimes ne nous laissent aucun doute que la machine de M. Kermarec ne soit préférable à celle qu’il avait précédemment imaginée; et les derniers perfectionnemens qu’il y a apportés nous confirment dans l’opinion que nous avions émise en février 1826, sur l’utilité de l’insertion au Bulletin, non telle qu’elle était alors, mais avec les nouvelles dispositions qu’on y a faites.
- Cette échelle consiste en un chariot monté sur quatre roues basses, avec avant-train, pour transporter le tout au lieu de l’incendie : entre les deux flasques du chariot est une plate-forme à coulisse, sur laquelle est établi un chevalet, dont le montant est traversé par un essieu : c’est autour de cet essieu, que va tourner l’échelle lorsqu’on veut la dresser; car dans l’état ordinaire, elle est couchée horizontalement et soutenue à 16 décimètres au-dessus de la plate-forme par un support dressé à son arrière, qui porte le haut de l’échelle.
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- Pour dresser l’échelle, il y a, à son bout inférieur, une corde que deux hommes tirent à bras, et comme l’essieu est placé au sixième.environ de la longueur de l’échelle, que le sixième est saillant et constitue la partie la plus lourde, qu’enfin cette partie est chargée de poids qui l’équilibrent, cette force suffit à la manœuvre. Dès que l’échelle est debout, ou dans une inclinaison donnée, elle y reste, à l’aide d’un arc de cercle, qui est fixé au chevalet par un bout, et entre de l’autre dans une traverse au bas de l’échelle.
- Cette manœuvre terminée, on procède au développement d’une seconde échelle, qui vient s’ajouter en haut de la première voici comment cela s’effectue. Le long de l’échelle dressée, il y en a une seconde qui y est appuyée ; celle-ci se trouve avoir été mise debout en même temps que la première , qui l’a entraînée avec elle : or, cette seconde échelle esta coulisse entre les limons de l’autre, et à l’aide de cordes et d’un petit treuil fixé au chevalet, on la fait glisser dans le sens de sa longueur, jusqu’à la hauteur convenable. Le tout s’élève à environ i5 mètres ou 45 pieds. Si la manœuvre a été dirigée avec adresse, ce sommet de l’échelle peut être à la portée des personnes qui sont dans l’édifice incendié, et servir soit à en sortir pour fuir le danger, soit à y entrer pour porter des secours.
- D’après cet exposé, Messieurs, le Comité des arts mécaniques vous propose de substituer le présent rapport à celui du 2 février 1825, et par conséquent de publier dans votre Bulletin la description de la nouvelle machine de M. Kermarec, accompagnée d’une gravure ; enfin d’écrire à S. Exc. le Ministre de la marine pour lui donner connaissance de votre décision, ainsi qu’à l’auteur, pour le remercier de sa communication.
- Adopté en séance, le 20 décembre 1826.
- * Signé Eraxcoeur, l'apporteur.
- Description de la nouvelle échelle à incendie dite à; pivot, inventée par
- M. Kermarec.
- Cette machine, représentée en plan et en élévation, Jig. 1 et 2, PI. 325, se compose de deux échelles* ordinaires EE; l’une, qui devient supérieure, glisse pour prendre cette position, à l’aide d’un petit treuil I en,dedans des limons de l’échelle principale. Celle-ci est portée sur un essieu D' qui traverse les montans d’un chevalet D établi sur une petite plate-forme à coulisse C, entre les deux flasques AA d’un chariot servant à transporter tout l’appareil. L’échelle inférieure est chargée dans sa partie basse d’un poids S, de 70 kilogrammes, lequel, étant éloigné de près de 2 mètres de
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- Taxe de rotation, balance si bien le poids de l’échelle, qu’un seul homme peut la mater ou la rabattre sur le chariot, au moyen des cordes H. Cette charge donne au système une stabilité telle, qu’il peut passer sur des pavés aussi inclinés qu’il est possible d’en rencontrer.
- Le second axe N du support de l’échelle, placé dans la longueur du chariot, a pour objet de la faire pivoter sur elle-même; on l’arrête ensuite par quatre vis qui traversent la plate-forme et le brancard : d’ailleurs sa base étant très-voisine du pavé, on assure sa solidité par des cales en bois qu’on pousse en dessous. Pour niveler le chariot, on se sert d’un petit cric qu’on établit sous le brancard, et qui permet de caler les roues du côté de l’inclinaison du terrain.
- Une fois l’échelle dressée, on l’amène au degré d’inclinaison voulu, à l’aide d’une vis courbe J passant dans une traverse de sa base, et sur laquelle agit un écrou qu’on tourne par une manivelle. Ensuite on l’arrête par des boulons passés à travers des lattes recourbées K K. Quand elle est développée, des arcs-boutans FF la soutiennent et lui donnent le degré de stabilité convenable.
- Lorsqu’il devient nécessaire de rapprocher l’échelle du bâtiment incendié, on la fait glisser avec son chevalet le long du chariot, au moyen de cordes enveloppées sur un treuil L ; on peut ensuite la tourner de tel côté que l’on veut, sur son pivot N, et on l’arrête sur le chariot par des boulons P.
- Le développement de l’échelle s’opère par de petits cordages; comme on peut craindre que leur force s’altère et que le feu les atteigne sur le lieu de l’incendie , M. Kermarec a le projet d’y substituer de petites chaînes à maillons, comme ceux des câbles en fer.
- La nouvelle échelle de M. Kermarec peut être conduite très-promptement au lieu de l’incendie ; elle offre une grande stabilité, lors même qu’elle est développée en partie et qu’on la fait passer sur la pente du pavé. Sa manœuvre est prompte et facile, et il n’est pas nécessaire de la placer très-près de la maison incendiée et de jeter un pont de l’échelle à la fenêtre où l’on veut s’introduire. Elle atteint à d’assez grandes hauteurs, et du milieu du pavé on peut toujours d’un seul jet se porter à la fenêtre, qui doit être le point de communication avec la maison embrasée : elle est munie d’un panier M, dans lequel on peut placer les femmes, les enfans, ou des effets ‘ fragiles et de prix, et qui se manœuvre du bas, au moyen d’une corde passant sur une poulie ; enfin elle ne présente guère plus d’appareil que les grandes échelles employées dans les constructions civiles, et sa dépense de construction est d’un quart moindre de celle de la première échelle.
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- Explication des fig. de la PL 3^5.
- Fig. i. Élévation longitudinale de l’échelle à pivot, établie sur son chariot et rabattue pour être conduite au lieu de l’incendie.
- Fig. 2. Vue a vol d’oiseau de l’échelle dans la même position.
- Fig. 3. Vue en dessous du châssis, qui supporte l’échelle et tourne sur un pivot central.
- Fig. 4. Dessous du plateau, réuni par le pivot au châssis; il est mobile à coulisse entre les flasques du chariot.
- AA, flasques d’un chariot porté sur quatre roues, avec avant-train ; B, avant-train et limon ; C, châssis tournant, qui porte les montans sur lesquels on manœuvre l’échelle; DD, montans qui supportent un axeD', sur lequel l’échelle fait son mouvement ; ils sont consolidés par deux arcs-boutans aa; E, échelle composée de deux parties; la partie supérieure passe à coulisse entre les limons de l’échelle inférieure. La partie basse de la première est chargée d’un contre-poids S pour faciliter le mouvement de l’échelle quand on veut la dresser; elle est garnie vers le haut d’un rouleau R porté par des étriers b b, et destiné à faciliter le mouvement de l’échelle supérieure; F, arcs-boutans servant à soutenir l’échelle quand elle est inclinée : ils sont munis de prolonges terminées par des vis c a leur extrémité; G, support fixe consolidé par un arc-boutant d; l’échelle s’appuie sur ce support quand elle est rabattue ; G’, support mobile ayant le même objet que le précédent; H, corde au moyen de laquelle deux hommes appliqués aux manivelles d’un treuil dressent l’échelle; I, treuil sur lequel s’enroule la corde H, qui développe dans toute Son étendue l’échelle supérieure ; J, vis recourbée qui se loge dans une traverse au bas de l’échelle lorsqu’elle est élevée; elle sert à donner les diffé-rens degrés d’inclinaison à l’échelle et à lui assurer une position fixe et invariable. Pour cet effet, elle est embrassée par un écrou qui s’appuie sur la traverse et qu’on fait tourner à l’aide d’une manivelle; K, lattes recourbées comme la vis, et percées de trous ff, à travers lesquels on passe des boulons pour maintenir provisoirement l’échelle dans une inclinaison quelconque, sans que la tête de l’échelle soit appuyée : on les emploie aussi pour fixer l’échelle contre l’écrou de la vis; ce qui l’empêche de reprendre son aplomb: L, treuil servant à opérer le mouvement de l’échelle dans la coulisse du châssis-support pratiqué dans l’intérieur des flasques du chariot; M, panier en osier , qu’on peut élever jusqu’à la tète de l’échelle, au moyen d’une corde qui passe sur une poulie; N, ^ boulon qui traverse le châssis-support de l’échelle et le plateau qui
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- glisse entre les flasques du chariot; ce boulon est le pivot sur lequel l’échelle s’oriente vers le point où on veut la présenter; 0, griffe pour appuyer la têtç: de V échelle;, P P, boulons, qui arrêtent le- châssis tournant sur les flasques du chariot; Q, boulon qui s’ôte qjuand on veut développer l’échelle supérieure; 11, rouleaux fixés sur L’échelle supérieure au moyen d’étriers, et; destinés à faciliter son mouvement eu diminuant les frotte-mens; S, poids qui, placé au bas de l’échelle, aide à la dresser.
- Fig. 3. Châssis d’assemblage vu par-dessous; e, trou à travers lequel passe le boulon-pivot; ggf roulettes en bois de gaïaç pour faciliter le mouvement du plateau; h3jig. 4, plateau massif; f, trou pour Le boulon-pivQt ; k k, roulettes pour faciliter le mouvement sur Les. tringles de la coulisse;; ll} roulettes pour faciliter le mouvement entre Les flasques du chariot. , ,5
- Rapport fait par M_r Baillet, au nom du Comité des arts mécaniques , sur un compteur construit par M. Norict, horloger à Tours.
- Messieurs, on se sert depuis long-temps de compteurs qu’on adapte aux machines, et qui font connaître à chaque instant soit le nombre des oscillations ou des révolutions qu’elles ont faites, soit le travail qu’elles ont exécuté dans un temps déterminé. t
- La disposition particulière du mécanisme de ces, instrumens a été variée de bien des manières , âu gré de ceux qui les ont construits , et selon le but qu’ils se sontproposé. Ils offrent presque tous une combinaison plus ou moins compliquée de roues d engrenage, dont les unes portent des aiguilles qui indiquent sur leurs,cadrans le nombre de tours ou celui des oscillations, et tontes ces aiguilles sont à frottement dur sur le bout des axes , afin qu’il soit toujours facile de les ramener sur le zéro des divisions quand on veut commencer à observer.
- D’autres compteurs, qui ont été plus rarement employés, offrent, au lieu d’aiguilles et de cadrans, un index, qui se meut en ligne droite sur une règle graduée.
- M. Noriet, horloger à Tours, ayant été chargé de construire, pour un moulina foulon mu par une machine à vapeur,, un mécanisme qui fît connaître si le nombre des révolutions de ce moulin était tel qu’il doit être dans un temps donné, ou s’il était plus ou moins considérable, a imaginé un compteur, qn’il faut; ranger parmi ceux de la seconde classe dont nous venons de parler.
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- Ce compteur, représentéJîg. i, 2 et 3, PL 326, fonctionne depuis plus de six mois dans la fabrique de M, Rose Abraham, à Sainte-Anne, près de Tours. Il ne renferme que trois pièces mobiles : i°. un limaçon sans fin g, fig. 1, fixé sur l’arbre f dont on veut -compter les révolutions 5 2°. une roue doutée >e , dans laquelle -engrène cé limaçon et dont l’arbre b est fileté ou taillé en vis dans toute sa longueur; 3°. un écrou, où plutôt un demi-écrou h, qu’un ressort faible i tient sans cesse appliqué sur la vis et qui porte un index k.
- On conçoit aisément que le mouvement progressif de l’écrou servira à indiquer, sur les divisions d’une ligne tracée parallèlement à l’axe de la vis, le nombre des révolutions de l’arbre du moulin ; car Ce nombre est évidemment égal au produit du nombre des dents de la roue par le nombre de pas et fractions de pas parcourus par l’écrou.
- Si la roue avait cent dents et la vis cinq cents pas, chaque pas de la vis répondrait à cent tours de la machine, et l’index pourrait indiquer jusqu’à cinquante mille révolutions.
- * Mais le nombre de dents et le nombre des pas que nous venons de prendre pour exemple ne sont pas ceux qu’a adoptés M. Noriet.
- Il a donné à sa roue cinquante-quatre dents et à sa vis trois cent dix pas, et comme l’arbre du moulin à foulon doit faire dix-huit tours par minute lorsqu’il a une vitesse convenable, il s’ensuit que la roue dentée devra faire un tour en trois minutes , que l’écrou s’avancera de la hauteur d’un pas dans le même temps, et qu’il parcourra la longueur entière de la vis en quinze heures et demie; ce qui excède un peu la durée du travail journalier.
- M. Noriet a divisé l’échelle c que l’index doit parcourir en parties égales,, qui correspondent chacune à la durée d’une minute : il a marqué sur ces divisions les heures, les quarts d’het!$e et les minutes de cinq en cinq; ce qui procure un moyen commode de reconnaître, quand on veut, si la machine a marché avec plus ou moins de vitesse qu’elle ne devait le faire.
- Il suffit pour cela, soit au commencement, soit à toute autre époque de la journée, de mettre l’index du compteur sur l’heure et sur la minute que marque une montre ou une pendule bien réglée, et d’observer ensuite, dans le courant de la journée, si l’index et la montre sont d’accord, ou si l’un est en retard ou en avance sur l’autre.
- Cet instrument occupe peu de volume; l’auteur l’a renfermé dans une boîte en lolea, longue de om,25 (9 pouces), large de om,o8i (3 pouces), et épaisse de om,02y (1 pouce). Cette boîte se ferme à clef, et son couvercle est muni d’une glace qui permet d’observer la position de l’index dans tous les instans.
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- Observations.
- Le compteur, dont nous venons, Messieurs, de vous exposer la composition et l’usage, est d’une construction simple et peu dispendieuse ; son exécution est aussi plus facile que celle des compteurs à aiguilles et à cadrans; mais nous devons avouer qu’il a la plus grande analogie avec un compteur qui est peu connu, et qui a été employé dans les moulins à poudre pour indiquer le nombre des coups de pilons, des rechanges et des autres manipulations successives qui ont lieu dans le battage ; nous ajouterons que M. T^ast-Bois, demeurant à Paris, rue des Prêcheurs, no. i5, fabrique, depuis plusieurs années, des peloteuses, auxquelles il a adapté un compteur, qui est construit sur les mêmes principes. '
- Néanmoins, ces trois instrumens présentent dans leurs dispositions particulières plusieurs différences qui méritent d’être remarquées.
- Dans le compteur des moulins à poudre, la roue dentée est menée, non par un limaçon sans fin, mais par un pignon de six dents, ce qui exige, pour un même nombre de révolutions, une roue dentée six fois plus grande; et l’écrou est entier, ce qui oblige à désengrener le pignon, et à tourner la vis à rebours quand on veut faire rétrograder l’indicateur.
- < Dans le compteur adapté aux peloteuses, le curseur est un demi-écrou semblable au coussinet d’une filière; il est conduit par une longue vis à trois fdets, et fait lâcher une détente et sonner un timbre quand la pelote est achevée, ou quand l’axe de la vis a fait le nombre de tours qu’on a déterminé. ’
- Dans celui qui a été appliqué par M. JVoriet aux moulins à foulon de Tours, et dont les dimensions sont beaucoup plus petites que celles des deux précédens, un ressort presse^^ntinuellement le demi-écrou sur la vis, et l’index marque à-la-fois le nombre de révolutions de l’arbre principal, compte les heures et les minutes, et mesure à chaque instant la régularité du mouvement de la machine (i).
- Ces différens instrumens nous paraissent très-recommandables par leur grande simplicité et sur-tout par la facilité avec laquelle on peut les exécuter: Leur imitation et leur emploi peuvent être très-utiles en beaucoup de circonstances. Le premier a été décrit dans un ouvrage sur l’art de fabriquer la poudre à canon, par MM. Bottée et Riffault; le second a été
- (1) Le demi-écrou, dans ce compteur, comme dans le précédent, pourrait être remplacé par un écrou de deux pièces réunies à charnière et par une goupille.
- exposé
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- exposé parmi les produits de l'industrie en 1823 : il est employé dans plusieurs filatures. Nous pensons qu’il y a lieu d’insérer dans votre Bulletin la description du troisième, et d’adresser à M. Noriet les remercîmens de la Société pour la communication qu’il lui a faite. V ;
- ! Adopté en séance, le 3i janvier 1827. - - fü/' .......d.wJ u , :
- • ^ r ^ Signé Baillet, rapporteur. ,
- . v Explication des fig. de hv PI* 326. i ^ .,r ,y
- Fig. 1, Le compteur renfermé dans sa boite, vu en élévation.
- Fig. 2, Le même, vu en dessus, montrant l’intérieur de la boite.
- Fig. 3, Coupe de la boite sur sa largeur. / ' 4 ’ " ,
- Les mêmes lettres indiquent les mêmes objets dans toutes les figures. a, boîte en fer, de g pouces de long sur 3 de large et 1 pouce d’épaisseur; elle renferme le mécanisme du compteur, et est couverte d’une ‘ glace, afin de voir dans son intérieur ; b, cadenas fermant la boîte ; c, échelle tracée sur le fond de la boîte; elle est divisée en 15 heures etJ demie, représentant une journée de travail; on a laissé en blanc les heures i des repas , qui sont 10 heures du matin et 3 de l’après-midi; chaque heure est divisée en 4 parties , marquant les quarts, et ceux-ci sont sous-divi-sés en trois, représentant un intervalle de 5 minutes ; d, tige de fer placée horizontalement dans la boîte, et occupant le milieu de sa longueur ; elle est entaillée de 3io pas de vis ; e, roue de 54 dents et de 8 pouces de dia- , mètre, fixée sur l’extrémité de la tige, en dehors de la boîte ; f, arbre moteur de la machine , dont le compteur indique les révolutions ; g, limaçon sans fin fixé sur cet arbre, et qui s’engage dans les dents de la roue e. L’arbre^fait 18 tours par minute; chaque tour faisant passer une dent de la roue, celle-ci accomplit une révolution entière en trois minutes : ainsi, en plaçant un écrou sur le bout de la tige filetée, il mettra trois minutes à avancer d’un pas , et comme la tige porte 310 filets , il faudra à ce même écrou, pour parcourir toute la longueur de la vis, 3io fois 3 minutes ou i5 heures et demie , temps qui indique le travail d’une journée. Au lieu d’un écrou plein qu’il serait difficile de faire rétrograder, M. Noriet emploie un demi-écrou h, maintenu sur la tige d par un ressort i, qui appuie contre le couvercle de la boîte, comme on le voit Jig. 3 : cette pression est suffisante pour que le demi-écrou ne puisse changer de pas. Un index k, dont il est muni, marque les heures sur l’échelle graduée ; il est facile de le remettre à l’heure de sa montre : pour cela, on lève le couvercle, et l’index se trouve dégagé ; s’il est en retard dans le courant de la journée, Fingt-siæième année. Mars 1827. K.
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- c’est une preuve que la machine a éprouvé du ralentissement, clans son mouvement; dans le cas contraire ; on est assuré.qu’elle va trop vite. : e
- Lorsque l’écrou est arrivé au bout de la tige , il reste sur la partie non filetée l. . *.! - ’-b;1 J' • '* • ; ;
- Si l’on avait besoin de secondes, on les obtiendrait en fixant à la boîte un index, qui les marquerait sur.le limbe delà roue, laquelle, pour cet effet, porterait 180 divisions, nombre de secondes contenues dans trois minutes qu’elle met à faire sa révolution. : vf y-vv;
- Note sur des dynamomètres-balances présentés à la Société d Encouragement par M. Fresez.
- M. Fresez, horloger-mécanicien, rue Saint-Victor,* n°. 1^1, à Paris, a présenté à la Société d’Encouragement deux dynamomètres-balances construits sur ce principe, que le poids d’un corps peut être déterminé au moyen de la déformation qu’il fait éprouver à un ressort. Avant de s’établir à Paris, l’auteur avait soumis ses balances au jugement de la Société des lettres, sciences et arts de Metz. Il résulte d’un rapport fait à cette Société, le 5o avril 1826, qu’à cette époque le procédé par lequel on empêche l’aiguille indicatrice du poids d’osciller long-temps avant d’arriver à l’état d’équilibre était encore un secret de l’auteur. Aujourd’hui M. Fresez a mis ses deux balances à la disposition de la Société , en la priant d’en faire l’acquisition. •
- Le Comité des arts mécaniques, après avoir examiné ces instrumens et reconnu leur utilité, a appuyé cette demande; en conséquence, il a proposé au Conseil d’administration de les acheter, pour être déposés dans le cabinet de la Société, et d’en publier la description dans le Bulletin.
- Ces diverses propositions ont été adoptées.
- Indépendamment des deux balances dont nous venons de parler r M. Fresez en a présenté une troisième, d’une forme cylindrique, très-portative , et dont le ressort spiral en laiton s’allonge de g lignes pour peser 65 livres. - '
- Description des balances de M. Fresez.
- \ ....
- On sait que les dynamomètres et plusieurs balances à cadran sont construits sur le principe que le poids d’un corps peut être déterminé au moyen de la déformation qu’il fait éprouver à un ressort ; mais ces instrumens ont plusieurs défauts que M. Fresez a su éviter. ,
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- i°. Dans les balances à cadran, rien ne met obstacle à la déformation du ressort, en sorte qu’il casse si la trempe est trop dure, ou plie si elle est trop molle. Cet accident arrive lorsqu’on suspend à la machine un poids plus considérable que celui qu’elle est destinée à soutenir, ou quand on lui fait éprouver un choc en la chargeant. 0 .? ^ 1 - v
- M. Fresez a paré à cet inconvénient en adaptant à sa balance un ressort à boudin en acier fondu byfig. 2 et 4 ? PL ^27, renfermé dans une Cage a, où il est solidement fixé par sa base ; ce ressort se comprime sur lui-même par le poids suspendu au crochet s, jusqu’à ce que les différentes spires, qui sont carrées , se trouvent en contact, genre de déformation qu’il peut supporter sans perdre de son élasticité. : >
- 2°. L’aiguille indicatrice du poids oscille, dans les balances à cadran , autour de sa position d’équilibre ; ce qui provient de ce que, quand le ressort a acquis une tension égale au poids du corps que l’on veut peser , ce dernier continue à descendre en vertu de la vitesse acquise, et jusqu’à ce qu’il ait épuisé toute sa force vive; mais quand ensuite l’élasticité, devenue prépondérante, le ramène en deçà de sa position d’équilibre, il en résulte une série d’oscillations , qui amènent l’aiguille successivement au-dessus et au-dessous de la place qu’elle devrait occuper et rendent le pesage plus long. j 5 ïuj a a
- . Pour éviter ce défaut, M. Fresez, au lieu d’employer un engrenage ou des fils inextensibles pour transmettre à l’aiguille d le mouvement du ressort principal, se sert d’un système de petits ressorts e, fixés sous la plaque contre laquelle vient butter le ressort b; un autre ressort^’, enveloppant une petite broche saillante, porte un fil qui passe sur une poulie g montée sur l’axe h de l’aiguille , et a pour objet de ramener celle-ci à zéro. Dans les grandes balances, fîg. 1 et 2, une roue à rochet i, dans les dents de laquelle engrène un cliquet k, pressé par des ressorts 11, arrête l’aiguille au point où elle est parvenue. Pour la mettre à zéro du cadran m, on dégage le cliquet et on le fait reculer : alors,une petite dent n faisant corps avec l’axe h, vient butter contre une pièce saillante o, et empêche l’aiguille de passer au delà de zéro ; elle est aidée dans ce mouvement par un poids r, suspendu à un fil passant sur la poulie g.
- Ce système est fort bien conçu, et rend les oscillations de l’aiguille insensibles ; il empêche aussi l’aiguille de sauter hors de son pivot quand le ressort principal vient à se détendre brusquement.
- Les balances de M. Fresez peuvent être employées avec avantage toutes les fois qu’on a pour but principal la facilité du transport et la promptitude du pesage. Les grandes, fig. 1 et 2, peuvent peser jusqu’à i85 kilogr.
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- ( 370 livres); les petites, fig. 3 et 4> ne donnent que des pesées de 5o kilogrammes : ces dernières sont plus simples. L’une et l’autre se suspendent au plafond par le crochet t. Les marchandises a peser s’attachent au crochet s. Le grand ressort, spiral b est traversé par un axe vertical c, fixé à sa tête, et qui, chargé du poids, le comprime. Ce ressort est guidé dans son mouvement par les deux tringles u u. Sa communication avec l’aiguille s’établit par l’intermédiaire d’un fil p, qui enveloppe la poulie q, fixée sur l’axe h. Comme le cadran delà balance, fig. 3, n’est atta-* ché sur la boîte a que par deux vis, et pourrait se déranger dans le transport, deux fils de fer vv le maintiennent dans sa position verticale.
- x ARTS CHIMIQUES.
- Rapport fait par M, Mérimée, au nom du Comité des arts chimiques , sur un étendoir a papier employé dans la papeterie de M. Falguerolle, à Burlat, département de VHérault.
- Un fabricant de papier de Castres, M. Falguerolle, vous a adressé un nouvel étendoir employé avec succès dans sa papeterie de Burlat,
- Dans les sécheries de nos manufactures de papier, des poteaux placés de distance en distance soutiennent des perches auxquelles sont attachées les cordes destinées à recevoir les feuilles de papier : ces perches sont soutenues et engagées par leurs extrémités dans des entailles de liteaux qui garnissent les poteaux.
- O11 commence par garnir les cordes supérieures, et pour cela l’étendeur est monté sur des bancs assez élevés pour qu’il puisse y atteindre.
- Dans cette position , il n’a pas la même sûreté que s’il était sur le plancher, et la gêne qu’il éprouve doit occasionner des avaries.
- Avec l’étendoir de M. Falguerolle, l’ouvrier ne quitte pas le plancher. Les perches placées à la hauteur qui lui est la plus commode sont plus facilement et plus promptement garnies de feuilles. Ensuite , avec des cordes et des poulies convenablement disposées, on les élève à la hauteur que l’on veut, en les faisant glisser dans des rainures établies le long des poteaux : alors on lés fixe par des chevilles. Ainsi, quelle que soit la dimension du papier, la place est économisée autant qu’il est possible de le faire.
- Lorsque les cordes fixées aux perches sont garnies de papier humide, la masse ne laisse pas que d’avoir une certaine pesanteur ; on l’enlève cepen-
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- izinuzEiiui liïriiririi.
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- dant facilement, au moyen d’un treuil mobile que l’on établit entre les poteaux. Le treuil porte dans le milieu une roue dentée; on le fait tourner sur son axe , au moyen d’une autre roue, de deux pignons et d’un moulinet. On attache bien également à l’arbre du treuil les cordes destinées à enlever les perches, et qui passent sur des poulies fixées au haut de l’éten-doir; alors on fait monter facilement la masse de papier étendu. De cette manière, l’étendage se fait plus commodément, plus sûrement et plus promptement. -,
- C’est après avoir reconnu pendant une année les avantages de ce mécanisme que M. Falguerolle s’est déterminé à l’offrir gratuitement aux fabri-cans de papier.
- A cet effet, il vous a adressé un dessin avec un mémoire explicatif, d’après lequel on peut faire exécuter cet appareil.
- - Nous n’avons pas douté, à la première lecture de ce mémoire, des avantages que nos papeteries pourraient retirer de la publication de ce nouvel étendoir; mais nous ne nous en sommes pas rapportés à notre opinion, nous avons consulté un habile fabricant qui a été entièrement de notre avis.
- Ainsi, persuadé que cette publication tournera au profit de notre industrie, votre Comité des arts chimiques a l’honneur de vous proposer, Messieurs , de remercier M. Falguerolle de sa libérale communication, et de publier dans le Bulletin de la Société le mémoire et le dessin qu’il vous a adressés.
- Adopté en séance y le i4 mars 1827. «
- Signé Mérimée , rapporteur.
- Description d’un nouvel étendoir mécanique, à l’usage des papeteries.
- P
- Les sécheries pour la fabrication du papier nécessitent de vastes ateliers : elles sont ordinairement garnies de distance en distance de piliers de bois , sur lesquels reposent les perches, où sont attachées les cordes destinées à recevoir le papier. Les points d’appui de ces perches sont invariables , et lorsqu’on les a placées on les couvre de papier au moyen de petits bancs portatifs, qui servent d’échafaudage pour l’exécution du travail. D’après ce système , il est facile de concevoir que les perches auxqiielles on attache les cordes doivent être distantes les unes des autres de deux fois la demi-hauteur des plus grandes sortes de papier qu’on fabrique dans l’usine : autrement, dans l’opération de l’étendage, les pages, froissées les unes contre les autres, éprouveraient un grand dom-
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- mage. Cette manière d’exécuter les travaux présente encore un autre grave inconvénient, résultant de ce que les ouvriers , ne pouvant pas travailler en terre-plein, fatiguent beaucoup les porses blanches, pour les élever sur les échafaudages dont ils se servent, et sur lesquels souvent ils leur font éprouver des avaries tellement considérables, qu’elles nuisent beaucoup aux bénéfices des fabricaris. ‘
- Afin de faire disparaître de pareils vices de construction , il a été fait un essai pour les corriger, dans la manufacture de papier de Burlats, et comme cet essai a complètement réussi, on croit utile de le rendre public " aujourd’hui, d’autant qu’on peut affirmer que depuis une année révolue^ pendant laquelle ce nouvel étendoir a été livré au service de la manufacture, il n’a pas présenté de moins grands avantages sous tous les rapports , que les anciennes sécheries. b -.s- .
- La résolution que l’on a prise de publier cette application de la mécanique nécessite une courte explication de ce nouveau modèle d’étendoir, facile à faire construire lorsqu’on a vu une manufacture de papier.
- La construction des bâtimens doit toujours être la même , et leur organisation intérieure ne doit guère différer de ce qu’elle était primitivement : il est nécessaire seulement que les piliers, au lieu d’avoir des mortaises indépendantes les unes des autres, portent une coulisse longitudinale , pour donner la facilité de les élever «à telle hauteur qu’on désire. _ , .
- LaJig. 4, PI, 326 (1) , représente la coupe transversale d’un étendoir double, dans lequel est établi le nouveau mécanisme de l’étendage du papier. A est un pilier portant quatre coulisses destinées à retenir les perches d vues de face, et qu’011 peut faire reposer, à volonté, sur les chevilles g; on pratique dans les piliers un certain nombre de trous, pour avoir la facilité de pouvoir fixer les perches à volonté, suivant la grandeur du papier, en observant toutefois qu’après l’étendage il reste, pour l’introduction de l’air, six à sept centimètres entre les divers rangs de papier. Le pilier B ne diffère du pilier A qu’en ce qu’il est simple et ne porte que deux coulisses. Aux perches d, on place de petits pitons e, destinés à recevoir les crochets des moufles des poulies a, servant à élever les perches lorsqu’elles sont chargées de papier. Les poulies b, semblables aux poulies a, portent une double gorge, et à un des bouts de chacune des cordes f on attache un crochet c, afin de pouvoir don-
- (1) Dans toutes les figures, les mêmes lettres désignent les mêmes objets.
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- ner au mécanisme un point d’appui, d’abord au plancher supérieur de l’étendoir, et ensuite à là perche que l’on vient d’élever avec sa charge.
- • Les Jig. 5, 6 et 7 présentent le plan, l’élévation et la coupe du treuil et du cric, avec lequel on élève les perches après l’opération de l’étendage. Ce mécanisme est composé d’un treuil D ; en bois de frêne, portant dans le milieu une roue dentée E, et retenu dans le bâtis M, au moyen de deux tourillons ; ce bâtis doit être fait en bois blanc, et aussi léger qu’il sera possible, afin de le rendre plus facile à transporter. L’action que l’ouvrier imprime au moulinet C se transmet à la roue dentée E, par l’entremise d’une autre roue dentée G, et de deux pignons F, H ; la cheville de fer O sert à arrêter la réaction du treuil lorsqu’il supporte la charge. Les traverses I, sur lesquelles reposent les tourillons L des roues d’engrenage, servent à consolider le bâtis , qu’il faut avoir le soin d’assembler avec de petits boulons en fer ; enfin, les chevilles N empêchent le cric de s’enlever lorsqu’on lui fait faire effort contre le poids P, Jig. 4. Cette démonstration pouvant suffire aux personnes qui voudraient faire construire de pareils étendoirs, il reste maintenant à décrire la manière de se servir d’un mécanisme qui donne la facilité de placer dans des espaces égaux deux cinquièmes de plus des mêmes sortes de papier , qu’on n’en peut étendre dans les anciennes sécheries , et cela sans courir le moindre risque d’avarier les porses blanches en les portant sur les échafaudages , l’ouvrier travaillant toujours en terre-plein.
- Les perches étant roulées avec leurs cordes sur les chevilles 7, l’ouvrier en étend une et la place à sa portée, sur quatre des chevilles g ; ensuite, à l’aide d’une petite échelle, il fait descendre quatre des poulies a, qu’il assujettit aux pitons des perches , et au moyen du crochet c, il donne à la corde f un point d’appui supérieur à la hauteur où il faut faire monter la perche lorsque le papier a été étendu : puis, portant le cric entre deux piliers A, il le fixe solidement avec les deux chevilles N, et aussitôt tendant très-également les cordesf sur le treuil D , il imprime le mouvement au moulinet C, pour élever la perche qu’il vient de charger de papier; après quoi, il arrête le cric avec la cheville O, afin de pouvoir aller fixer les perches d avec les chevilles g. - ’ r . t x ^ -
- Cette première opération étant terminée, l’ouvrier déroule les cordes^, enveloppées sur le treuil D, et faisant redescendre les poulies a, il les attache à la nouvelle perche dont il veut se servir. Dans cette opération , il faut avoir le soin de faire passer les poulies entre les pages avec beaucoup de ménagement, pour ne pas les gâter. A cet effet, on peut laisser quelques cordes sans papier vis-à-vis les poulies. . *.
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- La cueillette du papier ne s’exe'cute pas avec moins de facilité que l’étendage ; pour la faire , l’ouvrier arrête les cordes / aux chevilles g, et après avoir ôté les quatre chevilles qui supportent la perche, il n’a plus qu’à reprendre les cordes y, qu’il laisse doucement glisser dans ses mains, afin que , par son propre" poids, la perche soit ramenée naturellement à la hauteur qui lui convient pour exécuter cette cueillette.
- ARTS ÉCONOMIQUES. * *
- Expériences pour déterminer les quantités comparatives de chaleur dégagées dans la combustion des principales especes de bois et de houille employées comme combustibles aux Etats-Unis d'Amérique > et pour déterminer aussi les quantités comparatives de chaleur perdue par les appareils que Von emploie habituellement pour les brûler; pareil. Marcus Bull (i).
- Les expériences détaillées dans ce mémoire furent entreprises par l’auteur dans la persuasion où il était que les différences énormes que l’on trouve entre les résultats de Lavoisier, Crawjord, Rumford et Dalton provenaient de ce que les moyens qu’ils avaient employés étaient peu convenables. L’auteur se servit d’un appareil particulier, dans lequel il pouvait brûler de grandes quantités de combustibles, et se proposa de parvenir aux résultats suivans : \ ’ :
- i°. Que Vappareil dans lequel la combustion a lieu soit construit de maniéré que toute la chaleur produite ou une proportion égale de toute la chaleur dégagée puisse être mesurée par un moyen invariable .'
- On parvint à ce but par les moyens qui seront décrits plus bas ; mais il suffira de dire ici que le thermomètre t, Jîg. 5, Pl. 52j, dont le bout passe au centre du tuyau, et le thermomètre u , indiquent exactement la même température; ce qui, d’après l’auteur, prouve que la chaleur est complètement émise par le tuyau. . t *
- On ne peut cependant pas dire exactement que toute la chaleur produite est communiquée à l’air de la chambre ; mais comme la différence est uniforme dans toutes les expériences, on peut dire comparativement qu’il n’y a pas de perte de chaleur : car c’est le rapport, et non la quantité positive de chaleur que l’on cherche à découvrir.
- (0 Extrait du Franklin Journal, mai 1826.
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- 2°. Que le corps qui reçoit la chaleur soit toujours affecté également par la communication de la même quantité de chaleur.
- L’air a été choisi comme réservoir de la chaleur, parce que le thermomètre mesure aisément la chaleur qui lui est communiquée.
- 3°. Que le milieu environnant soit à une température déterminée.
- Après beaucoup de changemens, l’auteur s’est arrêté à l’appareil suivant.
- Dans une chambre de n pieds sur i4 ,et g pieds et demi de haut, est construite une autre chambre de 8 pieds carrés : sa capacité est de 5i2 pieds cubes. La Jig. 5 de la PI. $2j représente l’intérieur de cette chambre vue en perspective.
- Le châssis de la chambre intérieure est composé de pièces de bois de 3 pouces sur 4? extrémités des poteaux, ainsi que les traverses du haut et du bas, ont des mortaises avec des tenons, qui passent au travers, et d’une largeur suffisante pour projeter d’environ 4 pouces : dans cette fente sont des traverses liées par des clavettes, qui assujettissent le tout très-solidement; le plancher est supporté par deux pièces de charpente en croix ; les montans et les traverses sont évidés au centre pour recevoir des ais d’un pouce, dans œuvre, qui ferment la chambre ; les ais sont aussi liés entre eux de la manière la plus parfaite, de sorte que les clavettes (il n’y a pas de clous, excepté à la porte et aux fenêtres) assemblent chaque partie de la chambre et corrigent très-aisément tout déjettement pendant l’assemblage, qui doit être parfait avant de faire aucune expérience.
- L’intérieur est supporté par ses quatre montans, à 6 pouces au-dessus du plancher de la chambre extérieure ; la même distance est ménagée entre le plafond, et une plus grande entre les murailles, de sorte que l’air circule librement entre les deux chambres; les parois intérieures de la chambre intérieure sont blanchies aussi exactement que possible ; le corps du poêle a, Jig. 5, est un cylindre de 12 pouces de haut, et 4 pouces de diamètre : le cendrier a 4 pouces de profondeur et de diamètre ; l’un et l’autre sont en tôle, et peuvent se séparer pour introduire entre eux une chambre ou pièce concave de tôle g d’une plus grande dimension, percée de trous de demi-pouce de diamètre, Jig. 6, où elle est représentée sur une plus grande échelle ; trois pouces au-dessus de cette chambre en est une autre, renfermée dans le corps du poêle et percée de trous d’un quart de pouce de diamètre : l’intérieur du corps du poêle est disposé pour recevoir un cône h dont le sommet est tourné vers le bas, en le recouvrant de terre, de manière à laisser seulement découvert un pouce et demi de diamètre, sur lequel repose le combustible. L’espace entre les chambres est nécessaire dans les expériences sur l’anthracite en petites quantités , dans le dessein
- p^ingt-siccième année. Mars 1827. L
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- d’échauffer l’air autant que possible, avant de le mettre en contact avec le corps en combustion ; la couche de terre est nécessaire aussi, comme non-conducteur. Le poêle est alimenté par l’air qui passe au travers de trous k percés au-dessus du cendrier ou de la porte inférieure f : pour fermer ces ouvertures, une tirette à coulisse, qui n’est pas représentée dans la figure, joint avec la plus grande exactitude. La porte du milieu l est destinée à procurer l’accès dans la chambre supérieure ; pour chauffer de l’eau, un vase d’étain m en forme de croissant peut être placé entre les portes supérieure et inférieure; ce vase joint exactement le corps du poêle, mais peut être retiré à volonté à une certaine distance : on peut ainsi régler l’état hygrométrique de l’air.
- Toutes les portes du poêle sont représentées ouvertes ; on introduit le combustible par la porte supérieure n. Le cône i, communiquant du corps du poêle au tuyau, a io pouces de long, et joint exactement, mais peut être enlevé pour retirer du foyer et du cendrier la partie du combustible qui n’a pas été brûlée ; ce qui se fait aisément, parce que le tuyau est soutenu au plafond par des fils p, qui le maintiennent en place quand le corps du poêle a été enlevé.
- Dans le cône, à trois quarts de pouce au-dessus de sa jonction avec le corps du poêle, est une ouverture q d’un pouce de large et un pouce un quart de long, et qui est couverte avec une plaque mince de mica, maintenue en place par le moyen d’un fil, qui passe autour du cône. On peut, par ce moyen, voir le feu sans avoir besoin d’ouvrir la porte supérieure.
- Le tuyau o, de 2 pouces de diamètre, est en étain très-mince, afin que la chaleur soit communiquée à l’air le plus facilement possible; chacun des coudes a g pouces de long; la longueur du tuyau est de 42 pieds; elle a été trouvée insuffisante pour communiquer à l’air toute la chaleur développée, dont la perte s’élevait à 5°, jusqu’à ce que l’on ait placé la boîte d’étain e à son extrémité. Cette boîte a 14 pouces de long, 10 de large et f de pouce d’épaisseur : ses surfaces extérieure et intérieure sont noircies; en passant au travers de cette boîte, l’air chaud est exposé à l’action d’une surface beaucoup plus considérable que celle du tuyau, et perd la chaleur qu’il avait conservée. Les jointures des tuyaux sont parfaitement lutées avec de l’argile, et toute la surface extérieure est couverte d’un vernis noir résistant à la chaleur.
- Les clefs b, c, d, pour régler l’admission de l’air dans le poêle, sont toutes de la même construction; elles sont en tôle mince et très-exactement ajustées. bsifig. 7 représente une élévation de la soupape bf qu’on voit entièrement ouverte ; le fil de fer r, auquel elle est fortement rivée, passe par le
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- centre du tuyau, et forme au dehors une poignée pour tourner la soupape, et un index pour la régler. 4
- Le courant d’air peut avoir lieu à volonté par la soupape d, afin de le porter à son maximum de vitesse et d’intensité, en le faisant passer par le tube recourbé, au lieu de le conduire à travers la caisse plate e. Ce passage est employé quand on brûle de l’anthracite et certains corps avec rapidité, et pour élever la température de la chambre à un degré convenable au commencement d’une expérience.
- L’opérateur a éprouvé beaucoup de difficultés pour régler avec assez d’exactitude le mouvement des clefs; mais il y est parvenu au moyen de cadrans s attachés à leur axe, et dont la moitié de l’arc est divisée en vingt parties égales.
- La soupape b est particulièrement nécessaire pour déterminer, dans un moment convenable, la combustion des substances qui ne peuvent être entièrement consumées dans le poêle, ce à quoi on parvient presque instantanément en fermant cette soupape, et en poussant la tirette qui couvre les ouvertures nécessaires pour l’admission de l’air.
- Le tuyau passe au travers de la cloison et débouche dans la cheminée de la chambre extérieure. Près de l’extrémité du tuyau, dans l’intérieur de la chambre, est une ouverture par laquelle on introduit la boule du thermomètre t. Cette ouverture est très-exactement fermée par le moyen d’une plaque mince d’étain, attachée fortement à la lige du thermomètre, dont la boule est au centre du tuyau. ;
- u est un autre thermomètre attaché à la paroi de la chambre; son réservoir est garanti de l’influence du rayonnement par une feuille d’étain bien brillant. Ce thermomètre est exactement comparable au premier.
- ç est un thermomètre différentiel de Leslie, dont la moitié se trouve dans la chambre extérieure; la tige est assujettie dans la cloison par un bouchon qui la fixe solidement. Le thermomètre employé par l’auteur marquait 20° pour i° Fahrenheit du thermomètre à mercure. ^
- x est un tuyau d’étain de 2. pouces, qui passe au travers du plancher dans une direction perpendiculaire, et s’ouvre par un coude près du poêle. Ce tuyau porte une clef pour régler la quantité d’air nécessaire à la respiration et à la combustion. ^ ’
- y est un hygromètre fait avec la barbe d’un épi d’avoine sauvage renfermée dans une petite boite de cuivre couverte d’un verre.
- Le baromètre z n’exige pas de description. * '- i: ' ‘
- La chambre extérieure a une capacité de 860 pieds cubes, en déduisant 542 pieds cubes pour l’espace occupé par la chambre intérieure et les ma-
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- tériaux dont elle est composée. Cette chambre est exposée au midi et abri--tée des vents d’ouest par un bâtiment qui la dépasse de io pieds vers le midi; elle a une fenêtre garnie de volets extérieurement, pour exclure la lumière quand cela est nécessaire. Les murs de l’est et du sud sont en briques et ont i o pouces d’épaisseur; les deux autres parois sont en lattes et en plâtré de 4 pouces et demi d’épaisseur, qui séparent la chambre d’un passage à l’ouest et d’une chambre au nord. La cheminée est placée du côté de l’est. Cette chambre renferme un petit poêle dont le tuyau passe à travers la plaque du foyer. Un thermomètre à mercure, pour mesurer la température de l’air, est placé à la même hauteur que ceux de la chambre intérieure ; et sur une table il y a une balance exacte pour peser les objets qui servent aux expériences.
- Voici de quelle manière elles ont été faites.
- On a pris des poids égaux de chaque substance absolument sèche, c’est-à-dire n’éprouvant plus de diminution de poids à une température de 200° Fahrenheit.
- On détermina le temps pendant lequel la combustion de chaque substance maintenait la température de la chambre intérieure à io° de plus que la chambre extérieure.
- La température étant de io° de différence entre les deux chambres, on la maintint pendant une demi-heure en brûlant du charbon sec, et l’on soumit alors à l’expérience une des substances employées ; si c’est du bois, on enlève le charbon pour le déposer dans une autre chambre, et on allume avec une lampe le bois, coupé en morceaux de 2 pouces de long, et d’un quart à un demi-pouce d’équarrissage; mais si la substance est un combustible qui ne s’allume pas de lui-même, on enlève le charbon du poêle, et on pèse une demi-once, que l’on reporte rapidement dans le poêle, et l’on note exactement le nom de la substance, sa quantité, l’état du thermomètre, du baromètre et de l’hygromètre, le temps quelle brûle, en se servant d’une bonne montre ; l’élévation du thermomètre est notée de dix en dix minutes.
- L’anthracite ne peut être brûlée entièrement, même dans le poêle destiné à cet usage ; on recueille ce qui. reste dans le foyer et le cendrier ; on passe le tout sur un tamis pour séparer les cendres, on le sèche, et le poids obtenu est déduit du poids primitif.
- Quand on est obligé de se servir de charbon pour allumer le combustible, son pouvoir échauffant, connu par d’autres expériences, est déduit du résultat obtenu. ^ *
- Pendant ces expériences, l’opérateur a quelquefois besoin de passer
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- d’une chambre dans l’autre; quand il le fait avec les précautions nécessaires, le thermomètre différentiel n’est jamais affecté.
- Des poids égaux des différens corps combustibles développent des quantités différentes de chaleur pendant leur combustion; les bois diffèrent moins peut-être à poids égaux y qu’on ne le suppose généralement ; cette quantité correspond à-peu-près avec la quantité de carbone qu’ils contiennent; ils présentent des valeurs très-différentes pour des quantités égales en mesure, en raison de leur très-grande différence de densité. Cette remarque est applicable aux charbons que l’on vend à la mesure. La table renferme une comparaison de ces divers résultats. - ;
- L’étalon employé est le noyer à écorce écailleuse (juglans squamosd), dont la corde pèse plus que celle de tous les autres bois sur lesquels on a opéré, et dégage plus dé chaleur dans sa combustion.
- Les nombres comparatifs expriment la valeur d’une corde de chaque bois, une tonne d’anthracite et cent bushels de houille, de charbon ou de coke.
- La valeur d’une quantité donnée de combustible est proportionnelle au temps, qui, en poids donné, maintient l’air de la chambre à une température donnée, et enfin à son poids. De là, en prenant 1 e juglans squamosa comme étalon, puisqu’une livre de ce bois maintient l’air de la chambre à la température donnée pendant 400 minutes, ce nombre, multiplié par 4469, poids d’une corde de ce bois, donne 1787600 minutes pour le temps que l’air de la chambre a été maintenu à la température donnée, en brûlant cette corde de bois.
- Nous avons alors la proportion suivante : le produit en temps correspondant à une corde de juglans squamosa (1787600) est à sa valeur (100) comme le produit du poids d’une quantité donnée d’une autre substance, dans le temps qu’une livre maintient l’air de la chambre à une température donnée, est à la valeur de la quantité donnée de cette substance.
- Ainsi, pour une corde de frêne d’Amérique :
- 1787600 : 100 :: 345o X 400=z i38oooooo : 77 pour une tonne de houille de Lehigh de 224° livres : . - *
- 1787600 : 100 :: 2240 X 79° — *76960000 : 99 pour 100 bushels de cannel-coal pesant 6525 livres : > 5;
- 1787600: 100 ; : 6525X^^°~4iio75ooo: 23o.
- Le coke employé avait été fabriqué sur une grande échelle, et on se servait de celui qui contenait le moins de terre et de matières étrangères.
- Les briquettes de houille de Lehigh, de charbon et d’argile, furent es-
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- saye'es pour s’assurer si on pourrait employer avec avantage Les portions
- qui passent au travers des grilles.
- Des difficultés extrêmes et insurmontables s’offrirent pour la détermination par les moyens ordinaires du poids d’une corde de chacun des bois secs : la méthode suivante a été adoptée par l’auteur. On mesura exactement une demi-corde, dont le poids fut trouvé de 1928 livres, avoir du poids, d’une pile de bois de chêne blanc (quercus alba) de moyenne grosseur, qui avait été coupé l’hiver précédent, et on choisit un nombre suffisant de bûches de différens volumes, de chacune desquelles on coupa des morceaux de 12 pouces de long pour avoir ^ du tout : les pièces de bois furent alors placées dans une jauge de 12 pouces carrés, en substituant les unes aux autres des bûches de même poids jusqu’à ce que l’on obtînt un assemblage semblable aux piles de bois ordinaire.
- Les morceaux de bois furent alors parfaitement desséchés dans un four et leur contenu solide déterminé par la quantité d’eau qu’ils déplacèrent. Pour faire cette opération, on se servait d’une boîte d’étain de i5 pouces de profondeur et de 6 pouces de long, qui était placée dans un entonnoir d’étain, et l’eau déplacée par le bois était recueillie dans un vase posé sous l’entonnoir. Les morceaux de bois furent pris séparément; dans l’une des extrémités, on enfonça une petite alêne, avec laquelle on put facilement et avec rapidité les plonger dans l’eau.
- L’eau déplacée, mesurée dans un vase long et étroit, muni d’une échelle mobile, fut trouvée égale àg65 pouces cubes ; ce qui donna 71 pieds \ cubes pour la partie solide d’une corde de bois, ou 56 pieds \ cubes avec les interstices et la diminution en volume du bois par la dessiccation. Alors
- 1 : g65 : : 128 : 123520 -i- 1728= 71 pieds cubes.
- D’après l’auteur, la méthode habituellement employée pour la détermination de la densité du bois est inexacte, même en pesant rapidement le bois après l’immersion pour connaître l’eau qu’il a absorbée, parce que le bois se gonfle et devient plus léger d’une quantité considérable ; car un morceau de bois sec, qui pèse 11,15 grains dans l’air, ne pèse plus, par la méthode , ordinaire, que o,556, et le même morceau de bois étant desséché de nouveau avec le plus grand soin, on trouve, par un procédé exempt de cette cause d’erreur, qu’il pèse 0,619 ? différence de 282 livres pour la corde de ce bois.
- Pour les corps qui ne changent pas de volume par.l’absorption de l’eau , et qui n’ont pas de fissures, la méthode ordinaire est exacte.
- D après l’auteur, le poids spécifique d’un corps doit être entendu de l’espace renfermé entre ses surfaces extérieures, y compris ses pores et ses
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- ^ fissures: il faut donc alors empêcher l’eau de pénétrer dans le corps. Pour cela, l’auteur a cherché un composé dont la densité fut exactement la même que celle de l’eau à 6o° Fahrenheit ,• il l’obtint avec un mélange de cire et de résine dont les densités sont 0,967 et 1,079; il lui fallut beaucoup de tâtonnemens pour arriver exactement à son but, et il a trouvé qu’en 2 ans sa densité était devenue 1,004* Les boikr étant parfaitement secs, furent enduits avec ce composé et pesés ensuite. ? ,.in*
- La détermination de la quantité de charbon donnée par les divers bois étant très-importante, l’auteur a évité une cause d’erreur qui se présente dans la méthode ordinairement employée, et qui consiste à calciner le bois sec dans du sable, auquel cas un peu de sable pénètre dans‘les'fissures du bois, ou bien de l’air peut pénétrer jusqu’au charbon et en brûler une portion : il préféra se servir de charbon en poudre fine; il plaça le bois fendu avec des arêtes vives, pour apercevoir la moindre perte, dans un creuset, l’environnant d’un pouce d’épaisseur de charbon en poudre, et dessus il en plaça une couche de trois pouces et un c/euset renversé, auquel il laissa une petite ouverture, et il exposa le tout à la chaleur d’un fourneau à vent pendant deux heures.
- Pour s’assurer de la bonté de ce procédé, l’auteur a soumis, pendant trois heures, à l’action de la chaleur, et renfermé dans du charbon, un morceau de charbon de bois pesant 23,7 grains; après l’expérience, il pesait 23,i.
- La même expérience, faite sur un morceau de charbon d’érable sans fissures pesant 26 grains, donna 6 grains de perte ; la surface fut trouvée entièrement changée , la couleur pasèée de celle de l’ardoise à celle du jayet.
- Le charbon fait dans du charbon en poudre est d’une couleur d’ardoise, dense, sonore, cassant, et semblable, sous tous les rapports, à celui que l’on fabrique pour la poudre dans des cylindres ou des cornues. Cette expérience conduit l’auteur à penser que l’on pourrait apporter une grande amélioration dans la fabrication du charbon, en remplissant les interstices des morceaux de bois avec du fraisil, et couvrant le bois plus exactement qu’on ne le fait ordinairement. r , ; i
- Des bois verts et secs, pris dans la même bûche, convertis en charbon, le bois sec en donne plus que le vert; la densité est aussi plus grande : en fabriquant le charbon en grand, l’emploi du bois sec est préférable, parce qu’il peut être chauffé plus également et avec plus de facilité. ,nfî < ; j Le bois mort produit la même quantité de charbon que la même espèce de bois en végétation, et les branches d’arbre produisent du charbon d’une plus grande densité que le tronc.,,,, : , ,, , .
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- Un morceau de bois de buis poli perd très-peu de son éclat lorsqu’on le charbonne dans la poudre de charbon, et les belles variations de grains du bois se retrouvent au même degré dans le charbon. >
- Le bushelj employé généralement aux États-Unis, contient 2i5o,4 pouces cubes. La densité de beaucoup de morceaux d’une houille parfaitement sèche ayant été trouvée de 0,285 , le poids du bushel est de 5o livres, avoir du poids, ou io5,ooo.
- Dans les expériences faites pour déterminer la [propriété hygrométrique des bois, l’auteur trouva qu’après avoir été exposés parfaitement secs dans une chambre où l’on ne fit pas de feu pendant douze mois, l’absorption se trouva de 10 pour 100 sur quarante-six espèces de bois, et de 8 pour ioo dans les temps les plus secs : l’essai, répété sur quarante -six échantillons de charbon provenant des mêmes espèces de bois, donna 8 pour ïoo d’absorption.
- La quantité d’humidité absorbée par les bois ne diminue pas avec leur densité, tandis que les bois verts, en séchant, perdent moins de leur poids, en raison de leur plus grande densité. Du bois de noyer vert et desséché complètement éprouva une diminution de poids de 37,5, le chêne blanc de 4r, l’érable de 48 : une corde de ce dernier bois pèse donc à-peu-près deux fois autant quand il est vert que lorsqu’il est sec.
- On peut estimer.à 42 pour 100, terme moyen, la quantité d’humidité des bois; on voit immédiatement le grand inconvénient de brûler le bois dans cet état.
- Le bois desséché pendant huit à douze mois ne contient plus, terme moyen, que 25 pour 100 d’humidité.
- {Toyez le Tableau ci-contre. — La suite au Numéro prochain.)
- Rapport fait par M. Labarraque, au nom du Comité des arts économiques} sur un nouveau genre de claques dits articulés.
- M, Taillantj bottier à Paris, rue du Bac, n°. 101, a soumis au jugement de la Société des claques articulés pour homme et pour femme, que vous avez renvoyés à l’examen du Comité des arts économiques.
- Les claques articulés pour femmes ont l’empeigne et le quartier en cuir verni doublés d’une peau glacée. Ces pièces sont surjetées sur le côté et également en dedans, de manière à ne former qu’une seule pièce, laquelle est cousue avec une première semelle en cuir préparé et recouverte par une peau glacée, qui se trouve enveloppée avec ladite semelle. L’ouvrier met à l’entour du claque, et très-bien jointe , une bande de peau nommée passe-talon y y ayant fait une seconde couture, il place les plaques de liège ,
- qui
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- TABLEAU des expériences pour déterminer les quantités de charbon obtenues et de chaleur dégagées des principales especes de bois et de houilles employées comme
- combustibles aux Etats-Unis dAmérique.
- TVirvri/TC \7TTT U À T “D TT C . ..*r* BOIS SEC. CHARBON SEC. TEMPS pendant lequel la température QUANTITÉ spécifique de chaque substance comparée avec le bois de noyer à écorce écailleuse (juglans squamosà), pris comme étalon.
- y UUVJilllU des < ‘ i • NOMS BOTANIQUES. SA PESANTEUR CHAQUE CORDE QUANTITÉ obtenue de 100 parties en poids de Bois sec. SA PESANTEUR QUANTITÉS de livres contenues UNE CORDE DE BOIS SEC rnoDuiT de la chambre a e'té maintenue à 10 degrés, par la combustion
- BOIS ET DES HOUILLES. SPÉCIFIQUE. CONTIENT. SPÉCIFIQUE. dans un Busliel. en livres. en bushels. d'une livre de chaque substance.
- liv. avoir du poids heures, minutes. Corde*.
- Noyer à écorce écailleuse. . Juglans squamosa. .. IOOO 4489 26,22 625 32,89 1172 36 6, 4o 100
- — à porc. ........ — porcina 949 424l 25,22 637 33,52 1070 3n 6, 40 95
- — lacinié. . . . ... . «•••-. — lacinala. 829 3705 22,9° 509 26,78 848 32 6, 3o 81
- — cendré ou cathartique — calhartica. .... Y . ; 567 2534 20,79 237 I2>47 527 42' 6, » 51
- — noir . '! — nigra.. T . 68l 3044 22,56 4l8 22,00 687 3i 6, 20 65
- Chêne blanc châtaignier.. . Quercus-prinus palustris 885 3955 22,76 48l 25,3i 9°° 36 6, 3o 86
- — bl<inc d’Amérique.. . — alba 855 3821 21,62 401 2 T , T O 826 39 6, 20 81
- — ohtnsilnhé ou à noteauv. . . . . 775 747 3464 3339 21,5o 437 392 22j99 2o,63 745 774 32 6, 20 74
- — de Catesbei.. . . . . .— Catesbei 23,17 38 6, 3o 7 3
- — à chevilles — palustris • • • 747 3339 22,22 436 22,94 742 32 6, 20 • 71
- — banistery. , . . . . . - — banisteri 728 3254 23,80 387 20,36 774 38 6, 3o 71
- — rouge..’ . . . ; . • ; * • rubra 728 3254 22,43 4oo 21,o5 63o 3o 6, 20 69
- ' • # * . — ferrugineux.. . . .— ferruginea. 894 3102 22,37 447 23,52 694 29 6, 20 66
- — châtaignier des rochers — prinus monticola 678 3o3o 20,86 436 22,94 632 28 6, » 61
- — jaune.. • — prinus acuminata 653 29x9 21,60 295 i5,52 631 4i 6, 10 60
- — falaué. ..... . . — yh.Tc.ntn. 548 11*1 2449 345o 3n36 22,95 25,74 19,62 362 iÿ,o5 28,78 27,26 Ô62 3o' 6, 20 52
- Frêne d’Amérique.. . . . . Hêtre des bois . CVO vinn* amcricçtna.. . 547 518 888 3i 6, 40 77 65
- . . . . . . Fagus sylvatica.. J j A 724 635 23 6, »
- Orme d’Amérique Zllrnus americana.. 58o 2592 24,85 357 i8>79 644 34 6, 4o 58
- Erable à sucre . Acer saccharinum . . . 644 2878 21,43 431 22,68 617 27 6, 10 60
- — rouge. ... . . . . . — rubrum. 597 2668 20,64 370 l9^7 55i 28 6, » 54
- — sycomore . —r pseudo-platanus 535 2891 23,60 37 4 19,68 564 29 6, 3o 52
- Bouleau à feuilles de peuplier....... Betula populifolia 53o , 2369 19,00 364 19,i5 45o 24 6, » 48 .
- — lenta 897 522 i9>4« 25,29 428 37 9 0. •>. 3 5 0. 6o4 59o 27 3o 6, » 63
- ' ' l> • Châtaignier d’Amérique.. . , ..... . Castanea-vesca 2333 !9>94 6, 4o 52
- Houx d’Amérique Ilex opaca. . . . . . . . . . . . . 602 2691 22,77 374 19,68 6i3 3i 6, 20 57
- Charme d’Amérique. ... Carpinus americana. 720 3218 19,00 455 23,94 611 25 6, » 65
- Pin jaune Pinus mitis 55i 2463 23,75 333 17,52 • 585 33 6, 3o 54
- — chétif — inops 478 2137 24,88 385 20,26 532 26 6, 4o 48
- _ hfirissp , i— rieida . 426 4i8 i9°4 1868 26,76 24,35 298 293 . i5,68 15,42 5to 33 6, 4o 43
- , — de lord Weimouth. . . , , . . — strobus. . 455 3o 6, 4o 42
- Cerisier de Virginie Cerasus virginiana 597 2668 21,70 4n 2i,63 S79 27 6, 10 55
- Peuplier d’Italie. . . . . . Populus dilatatai 397 1774 25,00 245 12,89 444 34 6, 4o 4o
- Pommier sauvage. ... 7 . . Py rus-malus. . 897 3i i5 25,00 445 23,4l 779 33 6, 4o 70
- Cèdre de Virginie.. k . . . Juniperus virginiana 565 2025 24,72 238 12,52 624 5o 6, 4o 56
- Cornouiller de la Floride. . Cornus Floridœ 815 3643 21,00 55o 28,94 765 26 6, 10 95
- Diospyros de Virginie. . . Diospyros virginiana 711 3178 23,44 489 24,68 745 3o 6, 3o 69
- Le Tulipier.. . Lyriodendron tulipifera. 563 25i6 21,81 383 20,l5 549 27 6, 10 52
- Le Sassafras. ........ Laurus-sassafras 618 2762 3964 0.2 j 5 8 427 594 22,47 31,26 624 897 28 6, 20 59
- Aronia , en arbre Aronia arborea 887 22,62 29 6, 20 84
- Le Nissa des bois Nissa sylvatica 703 3i4^ 22,l6 4oo 21,o5 696 33 6, 20 67
- Le Hamamelis de Virginie . Hamamelis virginiana. 784 35o5 2I,4o 368 19,36 75o 39 6, 10 72
- Le Kalmia à grandes feuilles. Kalmia latifolia 663 2963 24,02 457 24,o5 712 3o 6, 4o 66
- Le Magnolia à grandes feuilles. ..... Magnolia grandiflora 6o5 2704 21,59 4o6 , 21 >36, 584 27 6, io 56
- L’Airelle corymhifère.. . . 1 Kaccinium corymbosum 752 336i 23,3o 5o5 26,57 783 29 6, 3o 73
- Le Liquidambar. ...... Liquidambar styracijlua 634 2834 19589 4i3 21,73 558 26 6, » 57 Tonne».
- Houille de Lehigh. . . . . . U 494 78,61 i3, 10 99
- — de Lackawen. . . ' . . . i,4oo 73,67 i3, 10 99
- — de Rhode-Island. . . . i,438 75,67 9, 3o 7r
- — de Schuylkill r i,453 76,46 i3, 4° io3
- — de Susquehanna. . . [ i,373 72,25 i3, 10 99
- — de Swatara. u4% 76,77 11, 20 85
- — de Worcester.. . . . 2,104 110,71 7, 5o 59 100 bushels.
- Cannel-coal.. . . ... . . I,24o 65,25 10, 3o 23o
- Houille de Liverpool. . . . i,33i 7°,°4 9» 10 2l5
- — de Newcastle. ; . . . 1,204 • 63,35 9, 20 198
- — d’Ecosse. . . . . . . .;.. . . . . . J,l40 59>99 9, 3o 191
- — de Karthaus. . . . . 1,263 66,46 9, 20 208
- — de Richmond. . . . . 1,246 65,56 9, 20 205
- — sèche. . . . . . . 1,396 73,46 9, 5o 243
- Charbon de noyer hikory. . i : ' ’ ’ ‘ ’ 625 32,89 i5, » 166
- — d’Érable. . .'-Y . . . . . . ! 43 I 22,68 i5, » n4
- — de Chêne.. . .*. . . . . • » 4oi 21,IO 15, » 106
- — de Pin. . . .•y-QÀlt. . • «i k' • . 285 557 i5,oo 29531 15, » 75 126
- Coke ( houille désoufrée');. . . . .-r. . . > ...... j 12, 5o
- Mélange de deux parties en poids de houille' de Lehigh, une de charbon et une d’argile. fl!'. - i. d;;: - ! i3, 20 »
- OBSZR VA TIOKS.
- ï
- Bulletin de la Société d Encouragement, vingt-sixième année. Mars 1827, page 88.
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- qui sont ensuite enveloppées avec le passe-talon. La dernière semelle est en cuir de vache, cousue et piquée tout autour du claque avec le passe-talon dont nous avons parlé, et qui enveloppe les plaques de liège : ce que l’artiste nomme l’articulation se trouve entre les deux semelles.
- La semelle destinée à appuyer sur le sol, étant forte , ne permet pas à cette double chaussure de se déformer ni de laisser pénétrer l’humidité, et l’intérieur, se trouvant en peau glacée, offre aux dames l’avantage d’y placer des souliers d’étoffe de soie ou autres, sans que ceux-ci en soient endommagés , à moins d’un frottement long-temps continué. Ces claques sont maintenus par une bride élastique. é
- Les claques pour hommes sont faits d’après le même procédé, excepté toutefois que l’empeigne est confectionnée en veau ciré au lieu de cuir verni. Le quartier est en cuir très-fort, double tout autour, et piqué, afin que les morceaux se joignent parfaitement. La dernière semelle est en cuir fort et le talon est chevillé ; l’ouvrier a disposé un creux dans l’intérieur pour recevoir le talon de la botte. L’articulation de ces claques est également en dedans ; mais comme la dernière semelle est en cuir très-dur, on a pratiqué quelques entailles sous cette semelle dans la moitié de son épaisseur, à l’endroit qui correspond au tarse quand le pied est placé dans la ^ chaussure : ces entailles ne laissent pas pénétrer l’eau, et elles permettent de marcher sur la pointe du pied, comme si on portait une paire de souliers de moyenne épaisseur.
- L’exposé succinct que nous venons d’avoir l’honneur de vous soumettre sur la manière dont M. piaillant fabrique ses claques établit les améliorations que ce genre de chaussure doit à cet artiste, et qui consistent dans la flexibilité de la semelle et la légèreté de cette double chaussure. Ces qualités permettent de faire de longues courses sans éprouver une grande fatigue, et on a de plus l’avantage d’être à l’abri de l’humidité.
- On fait de doubles souliers depuis fort long-temps, et même avec de doubles semelles en liège ; mais pour leur donner l’épaisseur et la solidité convenables, on mettait plusieurs épaisseurs de cuir les unes sur les autres: de là résultait l’impossibilité de les faire ployer sous les pieds pendant la marche ; ce qui contribuait à faire éprouver une grande fatigue, augmentée encore par le poids de ces claques et par le grave inconvénient de relever beaucoup de crotte, parce qu’il était impossible de marcher sur la pointe du pied.
- Votre Comité, afin d’être fixé d’une manière positive par l’expérience sur les avantages de ces claques, a chargé un de ses membres de s’en - Vingt-sixième année. Mars 1827. M
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- servir. Un usage habituel pendant un mois lui en a démontré la supériorité sur ceux, du moins, dont il avait fait usage juqu’à présent.
- Une dame également a observé que les claques de M. Piaillant ne la fatiguaient pas plus que de simples souliers de cuir; elle les trouve fort utiles, sur-tout lorsqu’elle est obligée de traverser des cours ou des vestibules humides. , < • >••• .• ;»• • /•. v, , /
- Les claques de M. Vaillant sont d’un prix trop élevé pour devenir d’un usage général; ils seront réservés à la classe aisée de la société, qui a besoin, par des précautions hygiéniques, de veiller à sa santé; et certes c’est un moyen efficace de contribuer à l’équilibre des fonctions, que d’être à l’abri du froid humide-des pieds. .
- Votre Comité des arts économiques a pensé qu’une amélioration, quelque faible qu’elle parût, sur la chaussure, méritait votre approbation, et il vous propose de faire insérer un extrait du présent rapport dans le Bulletin.
- : : Adopté en séance, le i h mars 1827. i, Signé Labarraque, rapporteur.
- AGRICULTURE.
- Rapport fait parM. le baron de Silvestre sur le troisième volume ' des Annales agricoles de Roville.
- Messieurs, vous m’avez chargé de vous rendre un compte verbal du troisième volume des Annales d’agriculture de Roville, dont M. Mathieu de Dombasle vous a fait hommage.
- Une publication semblable, chaque année, est un complément indispensable à l’établissement d’une ferme-modèle : c’est sur-tout de cette manière que les propriétaires et les régisseurs de domaines ruraux éloignés de Roville, peuvent prendre une juste idée de l’ensemble des opérations, connaître les améliorations successivement obtenues, et apprécier les circonstances dans lesquelles des changemens heureusement introduits dans la ferme-modèle doivent obtenir ailleurs des succès analogues.
- Un petit nombre de personnes peuvent aller tous les ans à Roville observer par elles-mêmes, pendant quelques jours seulement, l’état des cultures , la beauté des récoltes, la bonne tenue des animaux ; dans ce cas même, elles reçoivent verbalement ou par écrit les explications, les déve-loppemens qui peuvent seuls leur faire connaître et apprécier l’ensemble des travaux, leurs rrapports entre eux et leurs résultats. Un seul coup-d’œil donne une idée peu exacte de la vraie situation d’un domaine rural : le compte rendu avec exactitude des moyens employés, des travaux exé-
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- eûtes , les calculs exacts des dépenses et des produits pendant toute l’année, sont les moyens de propager l’instruction, les plus puissans et les plus durables. On pourrait induire de là que les bons cours publics et les bons livres d’agriculture, qui ne sont que le résumé des bonnes pratiques et l’exposé des principes que des expériences multipliées ont permis d’établir, seraient les moyens les plus efficaces de faire prospérer l’économie rurale et de généraliser les utiles pratiques. Je suis loin de nier que ce ne soit en effet ma pensée; mais je ne m’arrêterai pas ici à exposer les considérations qui découlent de cette vérité, que plus d’une fois j’ai tenté de faire apprécier, bien que le livre de M. Mathieu de Domhasle pût donner une nouvelle force à mes assertions ; car il contient des observations très-justes et très-utiles : sa lecture ne peut que contribuer à répandre une saine instruction parmi les propriétaires ruraux, qu’il est sur-tout important d’éclairer sur leurs intérêts, qui sont toujours aussi ceux de la chose publique.
- Ce volume publié pour 1826 par M. Mathieu de Domhasle contient beaucoup d’articles divers : d’abord son projet d’acquisition d’un domaine pour l’établissement rural exemplaire, et l’acte d’association projeté par les actionnaires; ensuite les rapports de la commission permanente et celui du directeur sur les recettes et dépenses de l’année précédente. Ces pièces sont suivies des observations d’agriculture recueillies à Roville pendant Tannée 1825, et relatives aux assolemens, aux dépenses de ménage; d’autres observations sur les labours, en ce qui concerne sur-tout la largeur et la hauteur à donner aux billons; des considérations sur les mérinos et spécialement sur le troupeau de Roville ; ces observations sont suivies de quelques lettres adressées d’Hofwyl à l’auteur, sur l’École d’industrie, et d’un rapport sur la réunion agricole annuelle de Roville. M. Mathieu de Domhasle termine son volume par un article important sur le Code rural, par des documens qu’il a obtenus sur l’emploi de la charrue simple, des notions sur la fabrique d’instrumens ruraux perfectionnés, et par des lettres d’un jeune fermier à son ancien maître, traduites de l’anglais, de M. Brown.
- Il serait difficile, Messieurs, de vous donner de tous ces mémoires une analyse suffisante pour vous faire apprécier le mérite de chacun d’eux, je me bornerai à quelques points principaux. , , , ,
- Dans les premiers mémoires, M. Mathieu de Domhasle établit fort bien quels avantages il y aurait à changer le domaine que l’association tient à ferme en une propriété foncière. Comme les améliorations rurales exigent des avances de fonds et portent toujours plus de profit au capital qu’à la rente, c’est le propriétaire qui recueille la plus grosse part des bénéfices obtenus par une gestion rurale judicieuse, et c’est aussi lui qui doit faire l’avance qui servirait à amender le fonds de la propriété.
- M2
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- Les motifs que l’auteur donne pour ne pas placer ce domaine exemplaire dans les environs de Paris sont plausibles ; mais parmi le grand nombre des établissemens de ce genre dont la formation serait désirable, il y aurait d’autres motifs aussi puissans à faire valoir pour que les propriétaires de terres qui résident à Paris trouvassent à leur portée les instructions et l’exemple qui peuvent leur inspirer le goût des améliorations et les diriger dans l’espèce d’influence qu’ils doivent exercer sur leurs fermiers, pour provoquer avec plus de succès d’utiles perfectionnemens.
- Le rapport de la Commission permanente établit, sur les comptes de l’année, un boni d’environ 8,5oo francs, et M. de Dombasle, dans son compte rendu sur les résultats applicables à chaque objet de l’exploitation, fait apprécier quels sont ceux qui ont fourni plus ou moins de bénéfices nets; il reconnaît avec sagacité les causes de déficit, et prépare les moyens de multiplier à l’avance les chances d’un succès plus général, sur-tout par la succession des assolemens les plus judicieux, dont il augmente l’étendue, à mesure que les bonnes préparations et les amendemens permettront d’y soumettre des terres, qui sont en général d’une qualité médiocre et qui n’avaient pas toujours été convenablement entretenues. Son assolement actuel est, pour première sole, des pommes de terre ; seconde, des plantes sarclées, telles que l’oeillette, le maïs, la féverole, la betterave, les pois, les carottes, etc.; troisième, le froment ou le seigle; la quatrième, le trèfle; la cinquième, du froment ou de l’avoine. Il se propose par la suite de modifier cet assolement et de substituer au trèfle de la quatrième sole un pâturage composé principalement de ray-grass, trèfle blanc, lupuline, avec un peu de trèfle commun, et qui occuperait la terre pendant trois ans : il diviserait ainsi toute son exploitation en sept soles, indépendamment de la luzerne, qu’il a introduite à Roville et qu’il y cultive avec succès.
- Il est impossible, Messieurs, d’analyser tous les articles du volume dont j’ai l’honneur de vous entretenir; ils sont tous dignes d’une sérieuse attention; mais c’est sur-tout par les détails que le mérite des travaux de ce genre peut être apprécié. Deux mémoires, principalement, me semblent V devoir inspirer encore un grand degré d’intérêt; l’un sur les bêtes à laine, l’autre sur le Code rural : le premier contient d’excellens documens sur la v.manière de choisir, d’entretenir et d’améliorer les bêtes à laine superfine. 4;. J’aurais, je l’avoue, désiré que l’auteur attachât moins d’importance aux effets de la consanguinité : cette opinion est regardée comme un préjugé ^ par ceux Res agronomes français qui se sont le plus occupés de l’amélioration des animaux. Une pareille erreur, répétée aujourd’hui par un homme î éclair’é que M. de Dombasle, doit être signalée ; ma conviction parti-
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- culière, appuyée sur une série d’expériences sur l’ainéliôration des races dans presque toutes les espèces d’animaux domestiques , appuyée de celles de MM. Iluzard, Tessier, Bosc'l de Morel Vindé, etc., est que la consanguinité en elle-même n’a aucune fâcheuse influence sur l’amélioration des races d’animaux, qu’elle fournit même des moyens de diriger les accou-plemens avec plus de certitude de succès, et que la considération principale qu’on puisse avoir en vue dans l’amélioration des races d’animaux domestiques est d’accoupler ensemble les individus qui ont à un plus haut degré les qualités les plus importantes et celles qu’on désire le plus d’obtenir, pourvu que ces qualités se retrouvent aussi chez les ascendans. Je pense que nul sage économe ne doit se servir de mâles étrangers à son exploitation , si ces mâles sont inférieurs en qualité aux étalons qu’il possède.
- Je n’ai que des éloges à donner à l’article que M. de Dombasle a publié sur le Code rural, ou plutôt sur une des parties du Code rural, le parcours, la vaine pâture : cet article retrace l’histoire de cette institution gothique qui entrave très-généralement l’agriculture française ; il retrace ses incon-véniens, la nullité de ses avantages pour ceux même qui semblent en profiter; il prouve d’une manière victorieuse la nécessité de détruire cet usage abusif, qui est l’un des plus grands obstacles à l’amélioration de notre économie rurale. Ce n’est pas sans doute à vos yeux, Messieurs, qu’il est nécessaire de développer les avantages qu’on pourrait attendre de l’affranchissement de la propriété rurale, relativement à un droit abusif, qui non-seulement dépouille le propriétaire de ses fruits, mais encore qui l’empêche presque partout d’adopter les procédés de culture les plus fructueux pour lui et pour la société tout entière ; mais beaucoup de personnes n’envisagent cette question que sous un rapport isolé : trompées par un sentiment philantropique, elles craignent de priver le prolétaire d’un secours qui semble ne lui coûter aucun travail, et peu familières avec les usages ruraux, elles ne calculent ni la perte du temps pour ceux qui paraissent en profiter, ni la perte des produits pour les propriétaires, qui se trouveraient, par cet accroissement de richesse, dans le cas de faire plus d’aumônes aux infirmes et de donner plus de travail aux gens valides. Il serait bon que le mémoire de M. de Dombasle fût imprimé à part et qu’il fût très-répandu, afin d’éclairer sur cette question tous ceux qui pourront vouloir parler ou écrire sur le Code rural, lorsque cette loi désirable sera présentée ; ou plutôt il conviendrait d’inviter M. de Dombasle à publier ainsi d’autres mémoires sur les principaux objets de ce code, et que ces mémoires fussent réunis par lui en un volume, qui pourrait devenir l’objet des méditations de ceux qui se trouveront chargés d’un travail aussi important pour la prospérité de la France.
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- -'V " ^ 1 î&à&&&frïr4,jiar,
- TABLEAU > par ordre alphabétique3 des Patentes ou Brevets d’invention et de perfectionnement délivrés en Angleterre pendant Vannée 1826.
- * .
- Nota. La durée de chaque Brevet est de quatorze ans.
- NOMS ET PRÉNOMS des BREVETÉS. PROFESSIONS. DOMICILE. COMTÉS. date de la délivrance des Brevets. .
- Aleart de Lacoert écuyer. Londres. Middlesex. 6 mai.
- Anderton (G.) filateur de laine. Chick- Heaton. Yorck. 4 mars. | I
- Andreavs ( F. ) S tanford-Ri vers. Essex. l 20 déc. <
- Aebrey (L.) ingénieur. TAVO-Waters. Herts. 1 4 juillet. | 1
- Barron ( J. ) fondeur de cuivre Birmingham. Warwick. 24 juill. |
- Barthot.omew (W.) ï.nnrlrps. Middlesex. 21 déc. J
- Bayliffe (Ed.) filateur. Kendall. Westmoreland. 14 juill. |
- Rele. (uqy Ogston ). 1
- De Beranger ( R. ) T.nnflrfis. Middlesex. 20 déc. a
- Bielingham (J.) ingénieur. id. id. \ \ 18 avril. 2
- Birt ( Th.-P. ) carrossier. id. id. 28 mai.
- Bonner (voy. Newmarch ).
- Bro*VN ( S. )
- Beffem( A. )............. chapelier. id. id. 18 févr. 1
- Le même ;
- Macerdy f J. ) , écuyer. l id. id. 6 mai.
- Burtstael ( Th. ) : j Leith. Ecosse. I a* 5
- Hiel ( J. ) ^. 1 ' ingénieurs. ! Bath. Sommerset. j 22 aout.<
- Bush ( R. ) . ,. (
- Westeey ( W. ) “ filât, de coton. Leeds. Yorck. 29 août, a 1
- Besk (\V. ) écuyer. Londres. Middlesex. 1 iSoct. |
- DESIGNATION DES OBJETS pour lesquels
- les Brevets ont été délivrés.
- Nouvelles lunettes pour conserver la vue.
- Nouvelle construction des voitures d de l’appareil propre à les faire mou-oir, soit par la vapeur ou par tout
- , . ... I Châssis et formes perfectionnés, pro ^juillet, jpres £ la fabrication du papier.
- Nouveaux réflecteurs de lampes. Machines à préparer et à filer la laine
- Nouvelles voitures de luxe.
- Additions et perfectionnemens à une machine à produire le Aide ,au moyen duquel l’eau s’élève à une certaine hauteur , pour faire mouvoir une machine.
- Nouvelle fabrication et teinture des chapeaux.
- Machine à Aapeur perfectionnée.
- Perfectionnemens dans la construction des voitures locomotives.
- Nouvelle machine à briser, teiller,
- Perfectionnemens dans l’art de faire 1 mouvoir les bateaux, vaisseaux et I autres corps flottans.
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- noms et prénoms des BREVETÉS. PROFESSIONS. W': ^ rï DOMICILE.
- De Cambïs (L.-J. ) - . . . . . . . . • Londres. , .
- Chapman ( W. ) • • ingénieur. Newcastle.
- Choicé ( W. ) * • crieur d’encan. Londres.
- Gibson (R. . constructeur.
- Church ( W. ) Birmingham.
- Cook ( B. ) .. • • • fondeur de cuivre id, ;
- Le même id. id.
- COSTIGAN (J.) inge'nieur. Collon.
- Davison ( W. )..... chirurgien. Glasgow.
- Day ( W.) • f. d’équip. milit. Londres.
- Deurbroucq ( D.-P. ) id.
- id.
- Dixon (t)oy. Gjbbs ).
- Downe ( W. ) • • plombier. Exeter.
- Doyle (voy. Williams ).
- Duesbïjry (wy. Knowles ).
- Dünn (D. ) f. de café artificiel Pentonville.
- Evans (R. • épicier. Londres.
- Evans (H.) maître déport. Holyhead.
- Fansiiaw ( H.-R • )• brodeur. Londres.
- Fenner ( W. ). charpentier. id.
- Fernandez (J.-B. ) • • .......... . id.
- Fraser ( J. ). ingénieur. id.
- COMTÉS. DATE | (le la délivrance des Brevets- ,1 DÉSIGNATION DES OBJETS pour lesquels les Brevets ont été délivrés.
- . Middlesex. a3 mai. i Nouvelle machine à vapeur à mou-1 vement de rotation direct.
- Cumberland. 7 février | Mécanique pour charger et décharger îles navires.
- Middlesex. 27 avril. Nouvelle machine à faire des briques.
- Warwick. 18 oct. Nouvelles presses d’imprimerie.
- id. r9janv. Fiches et gonds de portes.
- id. 7 février 1 Perfectionnemens dans la fabrication des limes de différentes espèces.
- Irlande. i3 déc. Machine à vapeur perfectionnée.
- Ecosse. 1". août 1 Procédé pour blanchir la cire d’a-1 beilles, la cire de myrrhe et le suif.
- Middlesex. 3i août. 1 Perfectionnemens dans la construc-1 tion des lits militaires.
- id. Nouveau réfrigérant pour refroidir le moût et la biere avant la fermentation, et appareil pour condenser la vapeur qui s’élève des alambics pendant la distillation.
- id. 8 déc. Doublage pour revêtir des vaisseaux et autres capacités propres au transport des marchandises soit liquides, soit solides.
- 25 août. Perfectionnemens dans la construc-1 tion des garde-robes. Perfectionnemens ajoutés à la presse à vis appliquée i°. au papier, aux livres, au tabac, aux ballots de marchandises 5 2°. à exprimer l’huile, les extraits ou teintures, etc.
- 23 mai. <
- Middlesex. 7 janv. Nouvel appareil de distillation.
- Galles septentr. 7 févr. . Moyen de garantir des voies d’eau les vaisseaux et autres bâtimens naviguant soit à la voile, soit par la v apeur.
- Middlesex. 13 juin. Nouveau treuil.
- id. 6 mai. , Appareil pour nettoyer les cheminées et pour les empêcher de fumer.
- id. 26 mai. , ! Perfectionnemens dans la construction des stores et jalousies de croisées.
- id. .5 févr. Nouveau mode de construction des cabestans et vindas. .
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- NOMS ET PRÉNOMS - © ë i DÉSIGNATION DES OBJETS
- , des PROFESSIONS. domicile. COMTÉS. pour lesquels
- BREVETÉS. R « § © w les Brevets ont été délivrés.
- Fraser (J. ) ingénieur. Londres. Middlesex. 4 mars. i Procédé de distillation et de rectifi-| cation des esprits et des eaux-de-vie.
- sellier. Wakefield. 4 juill. i Colliers de chevaux et d’autres ani-
- maux.
- chimiste. Dublin. Irlande. 7 février Appareil pour la concentration et la cristallisation des solutions salines et . alumineuses.
- marchand. Londres. Middlesex, Nouvelle étoffe formée par une combinaison de plusieurs couleurs^
- manufacturier. Huddersfield. Yorckshire. | 23 mai.
- Gibson ( -vojr. Choicè ) fl II T.PfiPlF, ^ .T.-P. ) 2 5 avril.
- Londres. Middlesex. Nouveaux ressorts.
- Gileman (voy. Pearson).
- frfiïTT.mtVft ( .T. ^ inge'nieur. id. id. 2 mai. Machines à carder, nettoyer et filer la laine et le coton , îa bourre de soie , le chanvre et autres matières filamenteuses.
- Groves ( P.. ,..,., e'cuyer. id. id. 4 j uillet. 1 Perfectionnemens dans la fabrication | du blanc de plomb.
- Le même - id. id. ^ id. i o juill. 1 Nouvel enduit ou couleur, composé 'd’une combinaison de certaines sub-! stances avec de l’huile de térébenthine et d’autres ingrédiens.
- Guy (J. ) fab. de chapeaux de paille. Workington. Cumberland. Méthode perfectionnée de préparer la paille et l’herbe à l’usage des manufactures de chapeaux et bonnets.
- HaBUTSON ( J. ) - 14 juill.
- IIaleahan ( Th. ) i lieutenant dans Dublin. Irlande. | Mécanisme pour manœuvrer les canons à bord des vaisseaux.
- | la marine royale. 22 juin.
- Haleiday ( F. ) Ham. Surrey. 25 avril. Appareil nommé Parafumée, pour empêcher le vent d’être refoulé dans tes cheminées.
- Zÿe même id. id.
- âOui< lantes.
- Le même . id. id. Appareil pour chausser et tirer les bottes.
- 4 oct.
- § Ham ( J. ) Bristol. Sommerset. ( Procédé pour favoriser Faction de l’a-i3 juin. ' eide acétique sur les substances métalliques.
- !
- fl Hancock ( J.-G. ). fabric. de plaque'. Birmingham. . Warwick. 21 déc. Nouvelles tiges élastiques pouf parapluies et ombrelles.
- Harseeben (Ch. ).... e'cuyer. Londres. Middlesex. Appareil pour séparer les minerais et les pierres précieuses de leur gangue et des autres matières qui sont en combinaison avec eux.
- io aec./ i
- i L^e même . .. Z J ( Nouvelle construction des navires et 20 déc. ' autres embarcations et appareil pour (les faire marcher.
- ICI. ici. la.
- a 'f\a 7.ahtï(^K.) ingénieur. id. id. Préparation d’un mélange détonant pouvant servir de puissance motrice à des machines.
- 12 août. |
- X
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- NOMS ET PRÉNOMS des BREVETÉS. PROFESSIONS. DOMICILE. COMTÉS. date de la délivrance , des Brevets.
- Heard ( Ed. ) chimiste, Londres. Middlesex. 8 mai. .
- Higgins ( J.-L. ) écuyer. id. id. 11 fév. ,
- id. id. 14 juill. <
- Hun (vojr, Burstall ).
- Hotji.ds,worth(H. ) filateur de coton. Manchester. Lancaster. 16 janv.
- Hüghes(M.) meunier. Newbury. Berks. 23 mai. j
- Jones (Th. arithméticien. Londres. Middlesex. 11 oct. |
- filateur de coton. 18 déc. <
- Droitwich. Worcester. ( 18 déc. ]
- Johnston ( W. ) joaillier. Londres. Middlesex. ( 24 juill. J
- Kennedy (Ch. ) chirurgien. id. id. 29 avril. |
- Kinsgton ( W. ) et const. de moulins.' j - (
- fabric. d’instrum. Portsmouth. 20dec. J
- Stebeing ( George. ) de mathématiq. S }
- Oxford. Oxford. i3 juin. ,
- Knowles ( J. ) et écuyer. id. id. j ier. août
- Duesbtjry (W. ) bourrelier. Bonsaï. Derby. j t
- Koymans (H.-A.) marchand. Londres. Middlesex. 16 janv. |
- cond. de voitures. Manchester. Lancaster. 18 nov.
- Littlewart (vojr. Palmer de *
- Lafons ).
- Lloyd ( vojr. Rowbotham ).
- fondeur de cuivre Birmingham. Warwick. 23 mai.
- Lorent ( A. ) ... • négociant. Londres. Middlesex. 19 janv. <
- doreur. Birmingham. Warwick. 14juill. j
- DESIGNATION DES OBJETS ; pour lesquels les Brevets ont été' délivrés.
- Composition propre à blanchir le linge avec de l’eau de mer.
- ’ Perfectionnemens dans la construc-1 tion des mâts, vergues, voiles, gréemens et cordages des navires.
- bobines employées dans les machines à
- Perfectionnemens dans Ja construction des roues de voitures.
- Machine pour former les loquettes u coton et pour filer, doubler et envi-| der toute autre matière fibreuse.
- Nouvel appareil pour la fabrication 1 du sel.
- Encriers perfectionnés.
- ,, . Instrument pour déterminer la mar-
- 2° ec. ^ cjie ej. ja stabilité des navires.
- Perfectionnemens dans le tannage.
- Perfectionnemens dans la construction et l’emploi des bateaux destinés à la navigation intérieure.
- Appareil pour suspendre les caisses des voitures.
- Nouvelle agrafe de ceinture.
- .parure.
- F'ingt-sixième année, Mars 1827.
- N
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- ' ( 9» )
- NOMS ET PRENOMS
- des .
- • BREVETÉS.
- Machell ( Th. )......
- Mackay ( P.).
- Mayhew ( W. ) et. Whitb ( W. ) ....
- Mickleham ( R. ).
- MlDGLEY (Pi. ). . .
- Mills ( W. )...., MolikEux ( F. )’.
- Le même.
- Le même.. Le même.
- Le même et. .. Bonner ( Ch. ),
- Macurdy (voy. Buffle ). Manicler ( N.-H. )...... •
- Neville ( J.) ... i........ . .
- Newmarch (B.).............
- Ogston ( J. ) et. Bell ( Th. )..
- Palmer de Lapons et.
- Parker ( J. ).
- Parsons ( W. )
- Pearson (Ch. )» Witty ( R. ) et. Gillman ( W. ).
- PROFESSIONS.
- chirurgien.
- chimiste.
- chapeliers.
- ingénieur.
- ingénieur.
- ecuyer.
- id.
- id.
- id.
- id.
- chaudronnier.
- ] horloge
- t dentiste. \
- ? fabric. d’instr. de >
- domicile.
- Londres.
- id.
- Littlewart ( W. ) . .......... math-éraatiques. j
- treillageur.
- const. de navires.
- ingénieur.
- id.
- id.
- id.
- id.
- Herfordpr. Leeds Bisley.
- Stoke St.-Mary.
- Londres.
- Cheltenham.
- id.
- id.
- id.
- id.
- Glocester.
- Londres.
- id.
- Kinghtsbridge. Portsmoutli.
- Greenwich.
- Hanley.
- Londres.
- COMTES.
- Middlesex.
- id.
- id.
- id.
- id.
- Yorck.
- Glocester.
- Sommerset.
- Middlesex.
- id.
- id.
- id.
- id.
- id.
- Glocester.
- Middlesex.
- id.
- ||I
- ^ rt SS
- 8 déc.
- DESIGNATION DES OBJETS pour lesquels
- les Brevets ont été délivrés.
- i3
- Nouvel appareil pour la combustion du gaz inflammable et autres.
- L Ecriteaux indiquant le nom des rues déc. \ et les numéros des maisons, plus solides v. et plus apparens ciue ceux en usage.
- i4 mars.
- i4 juill.
- 23 mai.
- Nouvelle préparation de substances grasses et leur application à l’éclairage.
- Perfectionnemens dans la fabrication des chapeaux.
- Machipes mues par la pression, l’élasticité ou l’expansion de la vapeur, du
- Èaz ou de l’air, et économisant le com-ustible.
- Appareil mécanique propre à transporter les voyageurs et les marchandises à travers les rivières et les vallées.
- Nouvelle arme à feu.
- Perfectionnemens dans les machines à filer et à retordre la soie, la laine, le lin, le coton , etc.
- Chaudière nouvelle propre à produire de la vapeur avec économie de combustible.
- Moyen perfectionné de faire partir les armes à feu.
- Procédé pour garantir les Mtimens des effets d’un choc, produit soit par la violence des vagues, soit par un rocher.
- Composition propre à préserver le bois du dépérissement par l’effet de la pourriture sèche.
- Nouvelles armes à feu.
- Mécanisme propre à suspendre et à attacher les croisées , les barrières, les portes, les volets, les jalousies, etc.
- Nouveau mécanisme de montres.
- Nouvelle méthode d’amarrer les vaisseaux et autres corps flottans.
- Barrières et portes des parcs et jardins.
- j Construction des vaisseaux ayant 24 juill. s pour objet de diminuer le danger de ( tout choc intérieur ou extérieur.
- v „ i, J Méthode perfectionnée d’appliquer Lddlesex J tec‘ | la chaleur à différens usages utiles.
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- ( 99 )
- NOMS ET PRENOMS des
- BREVETES.
- Pocock ( voy. Viney ). Poole ( J. )'..........
- Pkatt(S. ) .. Qüaeriee ..... Rigg (Rob. ). Rjste ( J, )...
- Rorison (W. ).
- De Rosen (E. ).,. Rothwele ( J. ),
- LT»™).'/.!:!::::::::::i .<****«*
- ScHAEEER (J. .
- Sghwieso (Ch. )...., Seideer ( Ch. ).......
- Seppings (R. )..'.
- Le même.......
- Seagg ( R. )....
- Smith ( J.-F. ).
- Smith (J.) . .............
- Sterbing ( voy. Kingston).
- V ! .
- Stephenson ( R. )......./
- PROFESSIONS.
- boutiquier.
- f. d’e'quip. milit. lampiste.
- fabr.de dentelle.
- ecuyer.
- fabric. de rubans,
- cordonnier.
- fact. d’instrum. de musique.
- marchand.
- DOMICILE.
- fabricant d’acier, e'cuyer.
- fabr. de dentelle.
- ingénieur.
- Sheffield. ,
- Londres.
- id.
- Bowstead-Hill.
- Chard.
- Londres.
- id.
- Manchester.
- Londres.
- id.
- id.
- id.
- id.
- id.
- Kilnburst-Forge.
- Chesterfield.
- Tiverton.
- Bridgetown.
- COMTES.
- Yorck.
- Middlesex.
- id.
- Cumberland.
- Sommerset.
- Middlesex,
- id.
- Lancaster.
- Middlesex.
- id.
- id.
- id.
- id.
- id.
- Yorckshire.
- Chester.
- Devonshire.
- Warwick.
- DÉSIGNATION DES OBJETS pouf lesquels
- les Brevets ont été délivrés.
- 4 juillet.
- !
- Nouvelles chaudières des machines à vapeur applicables à l’évaporation des fluides.
- 18 oct.
- t2o déc.
- 4 février
- 4 oct.
- I
- {
- ?
- i
- 24 juill.
- Fabrication des lits , couchettes , sièges et autres objets d’ameublement.
- Perfectionnemens dans la fabrication des lampes.
- Appareil de condensation applicable à la fabrication du vinaigre.
- Nouveau métier à faire le tulle , connu sous le nom de bobbin-net.
- Méthode de faire marcher des bateaux par la force de la vapeur sur les canaux et les rivières navigables , au moyen d’un appareil fixé à leur poupe ou à leur proue.
- ier.août.' Machine pour communiquer le mouvement , susceptible de remplacer les machines à vapeur.
- 16 janv. Nouvel équipage du métier à tisser.
- 18 avril.< Manière de préparer et d’amalgamer certaines matières propres à la fabrication des chapeaux, bonnets, manteaux, pantalons , et en général pour toute espèce de vêtemens.
- 6 mai. < Perfectionnement dans la fabrication des galoches, patins, etc.
- 22 août. < Nouveaux instrumens de musique à cordes.
- 20 déc. < Moyen de tirer de l’eau des mines, puits, mares, etc.
- 19janv. ! Perfectionnement des mâts et beauprés connus sous le nom de mâts composés de plusieurs pièces.
- 6 mai. • Nouvelle construction des clefs de mâts de perroquet.
- 23 mai. Ressorts perfectionnés applicables 1 aux voitures de luxe.
- 19janv. ! Procédé d’étirage de filature et de doublage de la laine, du coton et au-. très matières filamenteuses.
- 23 mai. Metier à bas perfectionné.
- 23 janv. Essieux qui diminuent le frottement dans les voitures envisage sur les routes , de fer et autres.
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- ( IOO J
- NOMS ET PRÉNOMS ; des BREVETÉS. . i . PROFESSIONS. domicile. COMTÉS. DATE de la délivrance des Brevets.
- Thomason (E.) orfèvre. Birmingham. Warwick. 9 QOVt
- f. d’éq. militaires. Londres. Middlesex. 19 août.
- colonel d’artiller. Sharklen. Bristol. Ile de Wight. i Sommerset. j 18 oct.
- Walter ( Th. )....... • • • •• • f. de ch. de paille. Leeton. J Bedfordshire. i8fév.
- Warren (W. ) Londres. Middlesex. 11 fév.
- Westley ( voy. Bush ). '7
- Whitfield ( W. . Birmingham. Warwick. 19 janv.
- Whitlaw ( Ch. ) médecin. Londres. Middlesex. i8févr.
- Wilks (J.-B.v.... écuyer. T andridge-Hall. Surrey. 2 août.
- Williams ( J. ) , taillandier. Londres. Middlesex. 27 avril.
- Le même et ; • • • • id. < id. id. 4 août.
- id. 18 sept. 18 sept.
- Le même l \, ; v. . / v . id. id.
- Wilson ( M. ) marchand. id. 20 déc.
- Witty (-roy. Pearson).. •kk oti <.
- Wood (W.) '....... Summerhillgrow Northumberland. 22 avril.
- WoODCROFT ( B. ) fabric. de soieries. Manchester. Lancaster. 18 nov.
- WORNAM (R. . facteur de pianos. . Londres. Middlesex. 4 juill.
- Wright ( W.) ingénieur. < i ; # . ÿ id.. A id. 2 août.
- 24 août.
- Portsea. Essex. 8 mai.
- DESIGNATION DES OBJETS pour lesquels
- les Brevets ont e'te' délivre's.
- Nouvelle fabrication des médailles, 9 QOV‘, | jetons et monnaies.
- / Fabrication de tubes métalliques so-) lides et légers , et application de ces ) tubes à la construction des lits en fer.
- {Perfectionnemens dans la construction des chariots et autres voitures, et application d’une puissance nouvelle pour tirer les vaisseaux et autres bâ-timens, pour lever des poids, etc.
- j Préparation des tresses de paille pour
- iSfév. 1 faire des chapeaux, des bonnets, etc.
- Moyen d’extraire du quinquina la quinine et la ehinchonine, et de préparer les différens sels auxquels ces substances servent de base.
- Nouveaux manches et anses de casseroles , chaudrons, théières et autres vases culinaires.
- Perfectionnemens dans le mode d’administrer des bains de vapeur médicamenteux.
- Nouvelle méthode de produire la vapeur à l’usage des machines.
- Cuisines de vaisseau et appareil de cuisson par la vapeur.
- Appareil et procédé pour séparer le sel de l’eau de mer et la rendre potable.
- Machine pour séparer le jarre dans les poils ou la laine.
- Fabrication des chapeaux et des casquettes à l’aide de machines.
- Machine pour nettoyer le riz.
- Appareil pour détruire, dans les mines, l’air inflammable connu vulgairement sous le nom de grisou.
- Nouvelles roues et pales pour faire mouvoir des bateaux.
- Piano-forté perfectionné.
- Perfectionnemens dans la construction des voitures et des charrettes.
- ( Nouvel appareil pour chauffer et re-• { froidir les liquides.
- imprimerie de MADAME HUZARD ( née Vallat la Chapelle), rue de l’éperon, n°. 7.
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- VINGT-SIXIÈME ANNÉE. (N°. CCLXXIY. ) AVRIL 1827.
- BULLETIN
- / ^ \ . - . .... , .
- DE LA
- SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- • ARTS MÉCANIQUES.
- Description des moulins à blé construits d’apres le système anglais y et employés dans Vétablissement de mouture de M. Benoist, a Saint-Denis y près Paris.
- La mouture dite à l’anglaise, originaire d’Amérique, a été perfectionnée en Angleterre et se propage en France, où elle est introduite dans plusieurs grands établissemens de meunerie. Ses avantages principaux consistent, i°. en ce qu’il faut moins de temps pour la faire que la mouture ordinaire et celle dite économique ; 20. qu’elle ne brûle ou n’altère point les marchandises, attendu que le blé s’échauffe moins sous les meules; 3°. qu’elle donne plus de produit et de meilleure qualité ; 4°* <lue la farine, mieux divisée, fournit un pain plus nourrissant et de meilleur goût.
- Cette nouvelle mouture se fait avec des meules de 4^> pouces, ayant 22 pouces de travail, qui font cent vingt tours par minute, et ne sont ni convexes ni concaves. Le rhabillage consiste à les tenir parfaitement de niveau et à avoir toujours des rayons très-droits, lesquels sont tirés de l’œillard à la circonférence sur un pouce de largeur, trois quarts de pouce de profondeur et 2 pouces d’écartement entre eux. Cet écartement varie suivant la nature du grain que l’on a à moudre, et principalement suivant la dureté des pierres dont sont composées les meules. La farine sort des meules comme si on moulait à la grosse; elle tombe dans un coffre, on l’ensache, et on la laisse rafraîchir pendant dix à douze jours ; ensuite on la passe dans une bluterie cylindrique en toile métallique, garnie intérieurement de Vingt-sixième année. Avril 1827. 0
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- brosses, et divisée en trois cases, qui reçoivent les differentes qualités de farine.
- En Amérique, où les bras sont rares, on s’est principalement attaché à remplacer les opérations manuelles par des machines. Le grain est élevé aux étages supérieurs du moulin par des roues à augets ou des conduits en forme de vis d’Archimède, qui opèrent en même temps le nettoyage. La farine, au sortir des meules, passe sous une machine, qui l’éparpille et la divise : de là elle est conduite dans des bluteries cylindriques, et en sortant de celles-ci on la met immédiatement en barils. Oliver Evans, qui a fait connaître ce système dans tous ses détails, assure qu’un moulin qui produit chaque jour quarante tonneaux de farine n’emploie que deux hommes, tandis qu’auparavant il en fallait quatre pour le même travail. On peut citer comme un modèle de moulins de ce genre ceux construits par M. El-licot&uv la rivière Occoquam, en Virginie, et décrits, tome IX, pag. io5, des Annales des arts et manufactures.
- Les moulins employés en Angleterre se distinguent par leur solidité, étant presque entièrement construits en fer, par le peu d’espace qu’ils occupent et par l’heureuse combinaison et la parfaite exécution de toutes les pièces qui composent leur mécanisme. "
- Le premier soin du meunier anglais est de nettoyer le grain et de le débarrasser des impuretés qui y sont mêlées. On emploie pour cet objet des machines, qui opèrent avec autant de célérité que de précision. Celles dont on fait le plus généralement usage consistent en un crible cylindrique incliné, en forte toile métallique, dans l’intérieur duquel tournent des brosses et des frottoirs piqués comme une râpe, et qui ont une vitesse de deux cent soixante-dix tours à la minute. Le grain entrant par le haut de cette machine est agité avec une grande vivacité, et par suite du frottement qu’il éprouve contre les parois du tambour, il en sort parfaitement net; il reçoit en tombant l’action d’un ventilateur à quatre ailes, qui chasse la poussière et les parties hétérogènes.
- Quoique F Angleterre possède plusieurs carrières de pierres meulières, on y emploie celles provenant de France, et qui réunissent toutes les qualités nécessaires; mais comme ces pierres sont rarement de la même dureté, dans leur masse, les Anglais prennent le soin de choisir des fragmens d’une densité égale, qui, après avoir été taillés de la forme convenable, sont jointoyés et cimentés avec du plâtre, pour former une meule, qu’on consolide avec des cercles de fer.- Les faces opposées à la mouture ne sont, point dégrossies; on les remplit de plâtre, de moellons ou de briques. Le rhabillage se fait en rayons obliques, de la profondeur ordinaire, et espacés
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- entre eux de 2 pouces à 2 pouces et demi. La meule gisante e$t percée au centre d’un trou carré ou hexagone, qui reçoit le boitard en fonte, à travers lequel passe le fer; il est muni de coussinets en cuivre serrés par des coins.
- La réunion du fer avec la meule tournante se fait au moyen de Vanille; c’est une pièce cintrée de fer, scellée dans la meule et au milieu de laquelle est pratiquée une cavité, qui reçoit l’extrémité arrondie du fer. De cette manière, la meule est portée en équilibre par son centre, et a la faculté d’osciller en tous sens et de se soulever légèrement lorsqu’elle trouve trop de résistance.
- L’opération fatigante de l’enlèvement de la meule tournante , de son retournement et de son replacement, se fait en Angleterre au moyen d’une grue légère en fer, qu’on peut placer avec facilité et qu’un seul homme fait mouvoir : elle est composée d’une grande vis verticale, portant à son extrémité inférieure deux? branches de fer cintrées, qui embrassent la meule et y sont assujetties par des boulons passant dans des trous pratiqués sur sa circonférence. Sur cette vis est montée une roue d’angle munie d’un écrou et menée par un pignon dont l’axe est armé d’une manivelle. Lorsqu’on veut enlever la meule tournante, on commence par dégager le frayon et les autres pièces qui la surmontent ; on y adapte, à l’aide des boulons, les branches cintrées, et on fait agir la manivelle la vis s’élève en tournant dans son écrou, et la meule, arrivée à la hauteur convenable, est retournée pour la rhabiller : on la replace par l’opération inverse. , 1 ...
- En employant le nouveau système <le mouture, le farine s’échauffe en général peu sous les meules ; cependant on a la précaution de là rafraîchir avant de la bluter. En Angleterre, cette opération se fait dans des coffres placés au rez-de-chaussée ; en Amérique, on se sert d’une machine fort ingénieuse, qui procure une économie de temps et de travail., Cette machine, nommée rafraîchisseur, est composée d’une grande roue de 1 o à 15 pieds de diamètre, faisant environ quatre révolutions par minute, et dont les bras ainsi que les jantes sont garnis d’alluchons plus larges qu’épais ; les uns ramassent la farine vers le centre de l’arbre, tandis que les autres la versent dans la trémie du blutoir. La disposition de ce mécanisme est telle, que la farine chaude est toujours ramenée vers le centre, et qu’il n’y a que la partie refroidie qui puisse sejeter vers la circonférence, d’où elle tombe par des ouvertures, à travers le plancher , dans les trémies des blutoirs. La farine est conduite à ce rafraîchisseur à l’aide d’une chaîne sans fin garnie d’augets, qui puisent dans la huche. \ . s , La séparation du son de la farine se fait en Angleterre par des blu-\ 0 2
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- toirs différens de ceux en usage, et composés de tambours couverts en toile métallique de différente finesse, suivant les diverses qualités de farine qu’on veut obtenir. Ces blutoirs sont inclinés, et au lieu de recevoir un mouvement de rotation, on fait tourner dans l’intérieur un équipage de brosses, qui, en frottant contre le crible, opèrent la complète séparation du son. La toile métallique qui couvre la tête ou la partie la plus élevée du tambour est la plus grosse ; celle qui suit augmente de finesse.
- Après avoir fait connaître le système de mouture employé en Amérique et en Angleterre, nous allons passer à la description du bel établissement de M. Benoist, à Saint-Denis, près Paris, l’un des plus importans et des mieux organisés qui existent en France. 11 renferme dix paires de meules dont quatre à la française , de 5 pieds 5 pouces à 5 pieds io pouces de diamètre, mues par deux roues hydrauliques, et six à l’anglaise, de 4 pieds , disposées circulairement au-dessus d’un bâtis en fer, et mues par une machine à vapeur à trois cylindres, de la force de vingt chevaux. Cette machine, ainsi que tout le mécanisme de l’établissement, ont été construits par MM. Aitken et Steele, habiles ingénieurs, dont la Société d’Encourage-ment a récompensé les talens par une médaille d’or.
- Nous ne parlerons ici que du système anglais ; l’autre, quoique d’une exécution remarquable, ne présente rien de nouveau, étant analogue à celui employé par-tout.
- On voit, PL 328, la coupe verticale, et, PL 32g, le plan général du moulin et du mécanisme qui fait mouvoir les meules, lesquelles sont disposées circulairement dans un bâtis de fonte K, soutenu par des colonnes L de même métal, portées sur un soubassement solide M en pierre, entouré d’une forte armature en fonte, sur laquelle reposent les socles des colonnes. Le centre est occupé par un grand hérisson H, dont les alluchons sont en bois dur ; il est monté sur un arbre hexagone en fonte de fer E, tournant dans une crajpaudine S, et maintenu au premier étage par un collet F; au second étage, cet arbre passe dans un manchon G, qui le réunit bout à bout avec son prolongement supérieur. Sur ce même arbre, et au-dessous du hérissonest fixée une roue d’angle D , menée par le rouet C, monté sur l’arbre moteur B. Cet arbre communique avec la machine à vapeur par rintermédiaire de deux roues dentées A et 0 et d’un arbre P ; l’un et l’autre tournent sur des coussinets de fonte N , garnis de coquilles en cuivre.
- Chaque paire de meules est composée de pierres de premier choix jointoyées avec du plâtre et entourée de forts cercles en fer; la meule supé^-rieure est mise en mouvement par un pignon I, mené par le hérisson H. L’extrémité du fer J des meules tourne dans une crapaudine D', dont la position
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- est réglée par des vis de pression s s; on soulève le fer par un mécanisme dont nous parlerons plus bas et qui a pour objet, tout en conservant le parallélisme nécessaire entre les surfaces respectives des meules, de les écarter ou de les rapprocher l’une de l’autre autant que l’opération peut l’exiger. > > • • •
- La meule dormante Z est reçue dans une cuvette Y, évidée pour la rendre plus légère , et reposant sur un châssis triangulaire X. Des vis de pression n n serrent les bords de la meule, afin de l’empêcher de ballotter dans la cuvette; d’autres vis oe ,fig. i , PL 33o, sont destinées à l’amener dans un plan parfaitement horizontal, au moyen d’un niveau d’eau placé préalablement sur la meule. !
- Nous avons déjà fait connaître plus haut la différence qui existe entre le rhabillage des meules anglaises et celui des meules ordinaires. Nous ajouterons qu’après avoir dressé la surface de la meule dormante, on y pratique des entailles creusées obliquement, par rapport au rayon-de la meule. La direction des plus grandes est déterminée par un cercle de g pouces, décrit du centre : leurs prolongemens sont tangens à un cercle de 4 pouces de diamètre, et les autres entailles sont parallèles aux premières. La meule tournante est taillée de même. La forme des entailles est triangulaire et dirigée de manière que les deux meules étant superposées, elles présentent une figure parallélogrammique et se croisent entre elles. L’intervalle qui sépare chacune de ces entailles est taillé au moyen d’un marteau d’une forme particulière, pour augmenter les aspérités de la meule. Ges tailles, qui doivent être très-fines et très-régulières, sont ordinairement au nombre de vingt-quatre par pouce, en sorte qu’il s’en trouve soixante dans chaque intervalle des grandes entailles. On a vu d’habiles ouvriers produire par pouce jusqu’à quarante-huit tailles, d’une régularité remarquable. De cette disposition il résulte que le grain entrant par le centre est poussé vers la circonférence non-seulement par la force cen-^ trifuge, mais encore par l’obliquité des entailles. Lé principal avantagé de ce mode de rhabillage des meules, qui diffère entièrement dix nôtré^ est de donner une farine très-pure et des sons plus larges et moifts divisés, qui' sont ensuite plus facilement séparés par le blutage. ' r .k . <
- Le fer J de la meule tournante est maintenu au centre de la meule dormante par une pièce de fonte nommée boitard, représentée en plan et en coupe, fig. 5 et 6, PL 53o. Cette pièce, de forme hexagone; est logée dans l’épaisseur de la meule, où elle est maintenue par des coins de bois blanc, de manière à être à un pouce au-dessous de la surface ; elle est munie de trois coussinets en cuivre ff, qui, au lieu d’être serrés par des vis ,
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- C iq6 )
- le sont par un coin M', dessiné séparément Jig. 7. Dans ce coin s’ajuste un boulon en forme de béquille N', Jig. 8, dont le bout taraudé reçoit un écrou c. En tournant cet écrou, le boulon descend et tire le coin M', qui cale le coussinet. Les espaces entre les coussinets sont remplis d’étoupe huilée g', destinée à graisser le fer. Le boitard est surmonté d’une pièce circulaire à recouvrement h!, de même forme, assujettie par des écrous, et d’un chapeau i'j enfilé sur la partie carrée du fer, pour être entraîné avec lui : ce chapeau porte un rebord, qui couvre la partie saillante de la pièce h', pour empêcher la poussière de pénétrer dans le boitard. (Voyez fig. 2, Pl. 52g.)
- On voit, Jig. 3, PL 33o, l’anille qui supporte et entraîne la meule supérieure , en lui permettant de prendre la position horizontale et parallèle à la meule inférieure. Elle est en fonte, de forme cintrée et scellée, par ses deux branches, avec du plomb, en travers de l’ceillard. Une cavité k1, pratiquée au centre, reçoit le bout supérieur de même forme du fer J, et un tenon carré l', ménagé au-dessus, reçoit le frayon O'. Le fer passe carrément dans une fourchette K', Jig. 4» en fer fondu, qui reçoit à son tour, dans les entailles n'ri, la partie inférieure et concave de l’anille, de sorte qu’en même temps que la meule supérieure est soutenue à son centre de gravité sur le haut du fer J, celui-ci l’entraîne dans son mouvement de rotation, au moyen de la fourchette K\ L’ajustage de ces pièces doit conserver le jeu nécessaire pour que la meule, livrée à son propre poids, soit en équilibre et qu’elle puisse osciller librement et dans tous les sens sur le sommet du fer J.
- Ce mode de réunion du fer avec l’anille, encore en usage aujourd’hui dans 1’établissement de Saint-Denis, présente, suivant M. Benoist, plusieurs inconvéniens auxquels il devient nécessaire de remédier. Il a reconnu d’abord que, dans l’état actuel des choses, il était difficile d’ajuster le fer dans le trou carré de la fourchette K', de manière à ce qu’il 11’y eût pas de ballottement; en second lieu, l’embrayage du fer se trouvant trop bas, il en résulte qu’au moindre défaut d’équilibre, la meule frotte plus d’un côté que de l’autre, ce qui l’use promptement, échauffe la farine et donne lieu à de fréquentes interruptions de service et à des réparations dispendieuses.
- Pour obvier a ces défauts, M. Benoist a adopté la disposition suivante, qu’il se propose d’appliquer successivement à tous ses moulins.
- L’extrémité supérieure du fer J est armée de trois languettes en acier qui s’engagent dans des rainures correspondantes, creusées dans un manchon de fonte, lequel s’ajuste ainsi exactement sur le fer. Ce manchon porte une profonde entaille transversale, dans laquelle se loge la partie cintrée de l’anille. Par ce mécanisme très-simple, qui a beaucoup d’analo-
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- ( I07 )
- gie avec celui du moulin de Maudslej, décrit dans l’ouvrage de M. Leblanc, le fer, qui conserve sa forme ronde sur toute sa longueur, entraîne le manchon, celui-ci l’anille et cette dernière la meule. Il n’y a plus de ballottement ni de rupture à craindre, et l’embrayage étant placé plus haut, le parfait équilibre de la meule se trouve assuré, et l’effort pour la tourner est moindre.
- Le relèvement de la meule tournante a lieu dans l’établissement de M. Benoist, à l’aide de cordages passant sur une poulie mouflée. Deux hommes suffisent pour cette opération, qui se fait avec autant de sûreté et de promptitude que par une grue.
- Les meules sont enveloppées, comme à l’ordinaire, de l’archure U, et surmontées d’une trémie a, dans laquelle le blé arrive par un boyau de toile f; il tombe ensuite dans l’auget d, qui reçoit un mouvement de trémoussement du frayon O', muni d’un pignon e, qui, en tournant, frappe continuellement contre le fond de l’auget garni en bois dur, afin d’offrir plus de durée, et de produire des secousses plus prononcées. La corde de guindage t sert à régler les quantités de grain que doit fournir l’auget.: pour celar elle s’engage dans une ligne d’échancrures pratiquées sur le rouleau c; pour appuyer plus ou moins l’auget contre le pignon e, on porte la corde sur une échancrure plus ou moins éloignée du plan vertical de l’auget. Elle est attachée, par le bas, près de la huche, à un rouleau armé d’une roue à rochet; ce qui permet de la maintenir à une tension toujours égale.
- Nous allons passer maintenant à la description du mécanisme qui opère l’écartement des meules et fait désengrener le moulin.
- Lorsqu’on a une grande quantité de blé à moudre, les six équipages de meules travaillent à-la-fois; mais il peut arriver des circonstances où l’on ait besoin de suspendre le mouvement d’une ou plusieurs paires. Dans ce cas, on interrompt la communication avec le hérisson, ce qui se fait de la manière suivante. .........
- Le pignon I entre librement sur la partie conique E' du fer J , où il est retenu par des languettes u, qui se logent dans des rainures correspondantes , creusées dans le centre de la roue. Dans cette position, indiquée par les lignes ponctuées, i, PL 33o, ce pignon est entraîné avec le fer. Lorsqu’on veut le faire sortir du plan du hérisson qui le mène, on tourne une manivelle x, Jig. 2, sur l’axe de laquelle est monté un pignon /, qui engrène dans une roue d’angle h. Cette roue est fixée sur un écrou z, qui monte et descend le long de la grande vis R, et entraîne la traverse H', faisant corps avec un étrier F', dont les branches passent librement à travers la pièce F. O11 conçoit qu’en tournant la manb1
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- ( ro8 )
- velle, l’écrou monte le long de la vis R et avec lui la traverse H', qui entraîne les branches de l'étrier F', auxquelles elle est fixée: alors la couronne G', qui surmonte l’étrier, pousse le pignon I et le fait sortir de dessus le cône E', et par conséquent le désengrène avec le hérisson H.
- Lorsqu’on veut produire l’écartement des meules, on fait monter lavis R, dont l’extrémité inférieure rentre dans la colonne creuse Q, sur laquelle tout le mécanisme est établi. Pour cet effet, on applique une manivelle au carré b!2, PL 33o, sur lequel est fixé le pignon a!; ce pignon engrène dans une roue d’angle portant un écrou e', qui reçoit la vis R : cette vis, en montant, soulève la crapaudine D', Jig. io, qui glisse dans la boîte o', et avec elle le fer J, dont le pivot tourne dessus. Comme l’écartement des meules n’est jamais grand, la crapaudine D' ne sort pas entièrement de sa boîte, où elle est maintenue par les vis de pression ss. Une roue à rôchet d, armée d’une détente d!f empêche le retour du pignon a!.
- Pour que le moulin marche avec une régularité constante, il est nécessaire que les engrenages restent toujours en contact. Ceux des roues coniques C et D pourraient à la longue perdre ce contact, ou éprouver des difficultés dans leur mouvement, par le poids considérable dont l’arbre E est chargé. On remédie à cet inconvénient en faisant monter ou descendre la crapaudine S, qui repose sur deux fortes clavettes II, traversant le socle creux T. En serrant ou en desserrant ces clavettes, qu’on chasse à coups de maillet, on élève ou abaisse légèrement la crapaudine S, et avec elle l’arbre E et la roue D.
- Le nombre des dents des roues d’engrenage, qui transmettent le mouvement delà machine à vapeur aux moulins, est comme suit :
- i°. Rouet C, monté sur l’axe moteur B, quatre-vingt-quatre dents.
- 20. Roue d’angle D fixée sur l’arbre vertical E, soixante-douze dents.
- 3°. Hérisson H, cent trente-six alluchons.
- 4°. Pignon I des meules, trente-quatre dents.
- Nous avons pour le rapport de la vitesse de l’axe moteur B aux meules tournantes
- 84Xi36
- = 4>66 environ.
- 72X 34
- La machine à vapeur, faisant vingt-quatre à vingt-cinq tours par minute, en fait faire un pareil nombre à l’axe moteur B pendant le même temps. Nous aurons donc , pour la vitesse des meules, 24X4>^~11 U&t révolutions par minute. Celles de M. Benoist font de cent dix à cent vingt tours, vitesse qui est presque double de celle des grandes meules à la française, dont le diamètre est de 5 pieds 1 o pouces ; mais les meules
- anglaises
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- anglaises n’ayant que 4 pieds, le rapport de leur surface est environ comme i : 2,25 ; ce qui fait voir qu’il faut un quart moins de force pour faire mouvoir les meules anglaises que les nôtres, bien que la vitesse des premières soit double de celle des secondes.
- Telle est la description des moulins de Saint-Denis, dont toutes les parties sont combinées de manière à offrir la plus grande solidité, à conserver une régularité constante dans leurs mouvemens et à exiger peu d’entretien.
- Il nous reste à parler des opérations que subit le grain avant la mouture, et la farine après qu’elle est sortie de dessous les meules.
- M. Benoist emploie pour nettoyer le blé un tarare inventé par M. Gravier, et composé de cribles horizontaux et de planches de tôle piquées comme une râpe, montées sur un axe, et formant quatre ailes; leur vitesse est de cent vingt tours par minute. Le blé, après avoir passé sur les cribles, tombe sur les planches tournantes, où il éprouve une vive agitation par la rapidité du mouvement, et se trouve parfaitement nettoyé par les aspérités des râpes : il sort ensuite de la machine après avoir subi l’action d’un ventilateur à quatre ailes, placé dans l’intérieur, faisant soixante tours par minute, et qui en chasse les impuretés. Ce tarare nettoie cinq à six sacs de grain par heure ; il est décrit dans la 8e. livraison du Recueil des machines qui servent à l’économie rurale, par M. Leblanc. , a, , ; .
- Nous n’avons-pas représenté dans les planches les huches placées au bas du moulin et destinées à recevoir la farine au sortir des meules, parce qu’elles n’ont rien de particulier dans leur construction. La séparation du son d’avec la farine se fait au moyen de blutoirs à brosses, qui ont une grande supériorité sur les blutoirs ordinaires, tant sous le rapport de la célérité que sous celui de la perfection de l’opération. Ces blutoirs se distinguent de ceux dont nous avons parlé plus haut, en ce que les tambours, couverts de toile métallique, tournent dans un sens, pendant que T équipage des brosses tourne dans le sens opposé ; ce perfectionnement est important en .ce qu’il produit une plus complète séparation du son d’avec la farine, qui, suivant ses qualités, tombe dans plusieurs compartimens placés au-dessous. Ces blutoirs sont d’un prix plus élevé que les bluteaux ordinaires, et leur entretien est plus dispendieux.
- Relativement aux produits du moulin de M. Benoist, il résulte des ren-seigtiemens que nous avons recueillis, que chaque paire de meules à l’anglaise convertit en farine seize à dix-huit sacs de grain, du poids de 120 kilogrammes par vingt-quatre heures. Ainsi lorsque les six paires de meules marchent à-la-fois, on peut moudre cent sacs de blé par jour. L’é-
- Vingt-sixieme année. Avril 1827. P
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- ( no )
- blissement est susceptible de réduire en farine quarante mille sacs, ou 60,000 hectolitres de blé chaque année.
- Les gruaux se font sur les meules à la française ;t on les repasse cinq à six fois, et jusqu’à ce que toute la farine soit extraite. On emploie pour cet objet une espèce de blé à grains durs et ronds, qu’on récolte aux environs de Crépy. , ,
- Explication des fig. des Pl. 328, 329 et 33o.
- Pl. 328. Coupe verticale des moulins à blé de Saint-Denis, sur la ligne AB du plan, PL 329. On ne voit ici que trois paires de meules et le mécanisme destiné à les faire mouvoir.
- Les mêmes lettres indiquent les mêmes objets dans toutes les figures.
- A, roue droite en fonte de fer solidement fixée sur l’arbre moteur B du moulin; C, rouet monté sur le même arbre; ses alluchons, en bois dur, sont encastrés dans des mortaises ménagées à cet effet sur la surface conique du rouet ; D, roue à dents Coniques , menée par le rouet et solidement fixée sur l’arbre vertical E du moulin : cet arbre, entièrement en fer et taillé à huit pans, est maintenu vers son milieu, au niveau du premier étage, par un collet F, et au palier du second étage par un manchon G, qui le réunit à un prolongement qui s’élève jusqu’au faîte du bâtiment; H, hérisson portant des alluchons droits en bois dur; il est monté sur l’arbre E et engrène dans les pignons I, fixés sur le fer J du moulin; K, bâtis solide en fonte, dans lequel est renfermé tout le mécanisme ; il supporte les six paires de meules au moyen d’un pareil nombre de colonnes LL aussi en fonte, qui reposent sur un soubassement solide en pierre M entouré d’une armature de fer; N N, paliers en fonte garnis de coquilles en cuivre formant coussinets, dans lesquels tournent les arbres de couche B et P; 0, roue d’engrenage montée sur l’arbre P delà machine à vapeur et qui mène la roue A ; Q Q, colonnes creuses qui supportent le mécanisme destiné à désengrener le moulin et à produire l’écartement des meules: ce mécanisme n’est pas détaillé dans cette planche, pour éviter la confusion; on le trouve Pl. 53o; RR, vis qui rentrent dans les colonnes Q Q et au moyen desquelles on opère l’élévation du pignon I et du fer J ; S, crapaudine qui reçoit l’extrémité inférieure du grand arbre E ; T, socle creux dans lequel rentre cette crapaudine ; U, archure des meules ; V, ponts établis entre les colonnes LL et qui servent de point d’appui aux fers J.
- a, trémie ; b, chevalet ; d, auget ; e, pignon du frayon ; f, boyaux de toile à travers lesquels le blé se verse dans les trémies ; g, sacs qui se vident dans
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- ( III )
- ces boyaux ; h 3 roue d’angle montée-sur la vis R, et à l’aide de laquelle on désengrène le pignon I ; i, autre roue d’angle qui sert à produire l’écartement des meules; kk3 vis de pression pour centrer la crapaudine S; ll3 clavettes passant à travers le socle T, et qui permettent de lever ou baisser la crapaudine S; m3 dé d’acier placé au fond de la crapaudine, et sur lequel tourne l’extrémité de l’arbre E.
- PI. 329. Plan général du moulin et des meules.
- Fig. 1, Plan pris au niveau de la ligne CD de la coupe, PI. 328.
- Fig. 2. Plan des six paires de meules dessinées sous les divers aspects qu’elles présentent. ' , ^ _Cf.
- X, support en forme de triangle , qui reçoit la cuvette en fonte Y des meules : cette cuvette est évidée pour la rendre plus légère; Z, meule inférieure ou dormante. ^ v
- A', meule supérieure ou tournante; B', l’archure et le chevalet vus en dessus ; C', vue en dessus de la trémie a ; D', crapaudine qui reçoit le pivot du fer J; elle est établie dans le pont V. ^ ,
- c, rouleau cannelé, sur lequel passe la corde de guindage ; nn3 vis servant à centrer la meule inférieure; 00 3 autres vis destinées à assurer l’horizontalité de cette meule ; p3 entonnoir de l’oeillard ; q3 trou de l’archure; ss, vis de pression pour régler la position de la crapaudine D'.
- PI. 33o. Détails des moulins.
- Fig. 1. Coupe verticale passant par l’axe des meules et du mécanisme qui les fait mouvoir. ^
- Fig. 2. La grande vis R et le mécanisme qui la fait monter, vus séparément et dessinés sur une plus grande échelle.
- Fig. 3. Anille vue en élévation et par-dessus. r
- Fig. 4* Fourchette qui réunit l’anille à l’arbre des meules.
- Fig. 5. Coupe verticale passant par l’axe du boitard. . > c
- Fig. 6. Coupe horizontale du boitard par la ligne EF de la figure précédente. ; ;
- Fig. 7. Coin du boitard, vu de face et de champ.
- Fig. 8. Boulon en forme de béquille, qui s’ajuste dans le coin, vu de face et de côté.
- Fig. 9. Extrémité supérieure du fer J.
- Fig. 10. Coupe verticale de la crapaudine D' et delà boîte qui larenferme.-Epartie conique du fer des meules, sur laquelle s’ajuste lex pignon 1 F', étrier à coulans et à vis traversant le pont V, et qui sert à soulever le pignon I, pour le faire sortir du plan du hérisson ; H', traverse fixée sur les tiges de l’étrier et qui monte et descend avec lui ; F, autre traverse assujettie sur
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- le canon de la colonne creuse Q; J', anille ; K/, fourchette qui réunit l’anille du fer J; h', boitard ; M', coin pour serrer le coussinet du boitard ; N', boulon à béquille qui entre dans ce coin ; 0', frayon.*.
- t, corde de guindage; u, languette du cône E', destinée à entraîner le pignon I, à l’aide de rainures correspondantes creusées dans le centre du pignon; v, écrou pour tirer le boulon N' et serrer le coin du boitard; oc, manivelle pour tourner la roue d’angle h par l’intermédiaire du pignon y; z, écrou de la roue h, qui monte et descend le long de la vis R.
- a! pignon qui mène la roue d’angle i; il est monté sur un axe portant un carré bauquel s’adapte une manivelle ; ë, roue à rocliet montée sur cet axe; d!, cliquet; ë, écrou delà roue i;f, coussinet du boitard; g', étou-pes huilées pour graisser le fer J; h!f pièce à recouvrement circulaire, qui surmonte le boitard; V, chapeau enfdé sur la partie carrée du fer J, pour être entraîné avec lui; il porte un rebord qui recouvre la partie saillante de la pièce A', pour empêcher la poussière de pénétrer dans le boitard ; À', cavité pratiquée dans l’anille et qui reçoit le bout arrondi du fer J ; Z', carré saillant sur lequel s’ajuste le frayon O'; m'm!, trou carré de la fourchette qui donne passage à la partie carrée du fer J ; nr n!, entailles dans lesquelles se logent les deux branches de l’anille ; or, boîte dans laquelle monte et descend la crapaudine D'.
- Extrait dun mémoire de M.r. Perkins sur Vexplosion des chaudières a vapeur, et développemens y relatifs; par M. Payen.
- On regarde comme bien démontré que le calorique de la vapeur, en contact avec l’eau, est constamment le même pour une force élastique donnée : cette proposition est exacte sous les conditions admises ; cependant la vapeur est souvent formée dans des circonstances telles, qu’elle indique une température fort élevée, sans développer une force élastique correspondante. On ne saurait donc compter sur la température seule pour apprécier exactement la pression de la vapeur.
- Si certaines parties des chaudières qui contiennent la vapeur acquièrent une température plus élevée que l’eau contenue dans d’autres parties, la vapeur admettra un excès de chaleur sans acquérir une force élastique proportionnée.
- Dans quelques expériences récentes, M. Perkins a chauffé la vapeur jusqu’à la température à laquelle elle aurait pu contre-balancer une pression de 56,ooo livres par pouce carré ; et cependant le manomètre indiquait seulement la pression de 5 atmosphères.
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- M. Perkins, ayant suffisamment constaté ce fait, pensa que de l’eau échauffée et lancée dans la vapeur, ainsi portée à une très-haute température, produirait subitement une vapeur à une très-forte tension : il éleva la température de l’eau contenue dans un générateur à 5oo degrés Fahrenheit, la soupape étant chargée d’un poids correspondant à 60 atmosphères , afin de prévenir la formation de la vapeur ; le récipient, vide d’eau et de vapeur, était alors chauffé à environ 1,200 degrés. Une petite quantité d’eau ayant été introduite dans le générateur par la pompe foulante, une égale quantité entra dans le récipient et fut subitement réduite en vapeur ; celle-ci ayant enflammé l’enveloppe de chanvre qui couvrait le tuyau à plus de 10 pieds du générateur, M. Perkins en conclut que la température devait être au moins de 800 degrés; cependant le manque d’eau, pour donner à la vapeur une densité suffisante , empêcha que la pression intérieure fut élevée au-delà de 5 atmosphères. ^ r
- On injecta successivement de plus grandes quantités d’eau avec la pompe foulante, et le manomètre indiqua des pressions successivement plus élevées, à chaque coup de piston, depuis 5 jusqu’à 100 atmosphères. . ,
- M. Perkins crut entrevoir dans ce phénomène la principale cause des terribles explosions qui sont fréquemment arrivées par les bouilleurs des machines à haute et à basse pression.
- Dans plusieurs exemples de ces accidens, on a observé que peu d’ins-tans avant l’explosion, la puissance mécanique de la machine était évidemment diminuée.
- Beaucoup de mécaniciens ont, en diverses occasions, remarqué que la garniture des pistons fut détruite par une véritable carbonisation , quoique l’eau d’où provenait la vapeur et avec laquelle elle était en contact n’eût pas acquis une température de plus de 23o degrés Fahrenheit.
- M. Mojle, ingénieur-mécanicien, employé dans le Cornouailles, écrivit à M. Perkins le fait suivant : en entrant dans son atelier des bouilleurs il remarqua une pièce de bois dont l’un des bouts, posé sur la partie supérieure de la chaudière, était enflammé; il reconnut que cette partie de la chaudière s’était échauffée jusqu’au rouge par quelque cause qu’il ne put -découvrir : il fit aussitôt éteindre le feu, et dut sans doute à cette précaution d’avoir évité un accident qui pouvait entraîner la perte de sa fortune et même celle de sa vie. Il observa, après le refroidissement de la chaudière,
- qu’elle ne contenait que très-peu d’eau.
- M. Williams, directeur de la compagnie des bateaux à vapeur de Dublin et Liverpool, raconte un fait analogue. Dans un de ses voyages de l’une de ces villes à l’autre, il fut, une nuit, effrayé par l’odeur forte de
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- sapin brûlé qu’il ressentait. Après une prompte et soigneuse recherche, il découvrit que cette odeur provenait d’un morceau de bois de pin enflammé par son contact avec la partie supérieure de la chaudière à vapeur.
- Un accident analogue produisit l’explosion arrivée à la fonderie de fer de Pittsburg, dans l’Amérique septentrionale. Ainsi que cela se pratique ordinairement en ce pays, une machine à haute pression de la force de soixante ou quatre-vingts chevaux était alimentée par la vapeur de trois chaudières cylindriques séparées, ayant chacune 3o pouces de diamètre et 18 pieds de long. On avait observé depuis quelques instans que l’un des bouilleurs s’était échauffé, au point d’être rouge; mais comme les deux autres fournissaient une quantité de vapeur suffisante, on n’en tint aucun compte jusqu’à ce que l’explosion eût lieu. Le corps même de l’un des bouilleurs, arraché de l’une de ses extrémités sous un angle de /y5 degrés, fut lancé au travers du toit du bâtiment et alla tomber à 600 pieds de distance. Ces faits et quelques autres analogues ont porté M. Perkins à donner l’explication suivante de plusieurs explosions.
- Si l’on suppose que le tuyau alimentaire ou la pompe à eau d’une machine à vapeur soit engorgé , l’eau ne tardera pas à descendre dans la chaudière, au-dessous de certaines parties qui devraient être constamment couvertes de liquide : ces parties s’échaufferont à une température beaucoup plus élevée que l’eau, la vapeur acquerra aussi une très-haute température, au point d’aller chaufler au rouge d’autres parties des bouilleurs. Si par une cause quelconque, l’eau qui est au fond de la chaudière vient à être mise en contact avec la vapeur et les parois très-éf*hauffées, elle se réduira instantanément en une vapeur sous une tension très-considérable, et les issues ordinaires ni les soupapes de sûreté ne pouvant permettre un dégagement proportionné à cette subite production, une explosion arrivera infailliblement.
- M. Perkins explique ainsi comment l’eau du fond d’un bouilleur peut être mise en contact avec les parois supérieures, chauffées à une haute température : tant que l’eau, en s’échauffant de plus en plus au-dessus de son degré d’ébullition à l’air libre, est soumise graduellement à une pression correspondante, une ébullition tranquille a lieu ; mais si la vapeur vient à être enlevée en proportion plus grande qu’elle n’est formée, comme par le soulèvement accidentel de la soupape, sa pression sur l’eau pourra devenir moindre, et une ébullition tumultueuse portera le liquide mêlé de vapeur sur toutes les parois de la chaudière : alors la densité de la vapeur, devenue subitement assez forte pour exercer une énorme pression, déterminera les fâcheux accidens ci-dessus indiqués. En effet, il a été constaté par
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- une enquête, à l’occasion d’une explosion arrivée à bord du bateau à vapeur le Graham, qu’immédiatement avant l’explosion de la chaudière, la soupape de sûreté avait été déchargée d’un poids de 20 livres : il parait que, dans ce cas, d’après ce que nous avons dit plus haut, on a déterminé l’explosion , en cherchant à la prévenir, par l’allégement de la soupape.
- Dans plusieurs circonstances , l’issue de la vapeur au travers d’une fente ou rupture de la chaudière a suffi pour avertir les assistans et leur permettre de s’éloigner avant l’explosion. On cite un exemple dans lequel le bouilleur fut enlevé par la répulsion du jet de vapeur au travers d’une fissure, et lancé de cette manière comme une fusée ; mais la vapeur ainsi échappée n’ayant pu, sans doute, contre-balancer l’expansion causée par le contact de l’eau avec les parois, une seconde explosion eut lieu en l’air; la partie supérieure de la chaudière fut lancée plus haut, tandis que l’autre fut projetée avec violence contre terre.
- M. Peïkins regarde comme un fait démontré qu’un plus grand nombre de personnes ont été tuées par les bouilleurs des machines à basse pression que par ceux des machines à haute pression, et que ce sont aux premières que sont dus les plus effroyables accidens arrivés dans l’Amérique septentrionale.
- Il rapporte qu’il y a environ un an seize personnes furent tuées par l’explosion d’une chaudière à basse pression dans Flint-Shire.
- Pour prévenir la cause la plus importante de ces accidens, il faudrait s’assurer que l’eau ne descendra au-dessous d’aucune des parties de la chaudière exposées au feu, et dans le cas où l’introduction de l’eau pût être interrompue, on devrait reconnaître la baisse du liquide par un tube plongeant de quelques pouces dans l’eau , ouvert à l’extérieur et terminé par une trompe, d’où s’échapperait un courant de vapeur qui avertirait du moment où il faut remplir d’eau la chaudière ou éteindre le feu : il suffirait d’ailleurs qu’il eût une hauteur excédant celle représentée par la pression sous laquelle la machine doit travailler. On conçoit que ce moyeu 11e serait pas applicable aux machines à haute pression (1).
- Dès qu’on s’apercevrait que le niveau de l’eau est abaissé, il faudrait se hâter ou de faire jouer la pompe alimentaire ou d’éteindre le feu.
- Observations,
- Les faits importans relatés dans la notice de M. Perkins sont une conséquence naturelle des lois connues de la physique : quelques développemens
- (1) Il nous semble que les flotteurs donnent la même indication.
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- ( }
- ne seront cependant pas inutiles pour les mieux faire concevoir. Afin d’étudier le phénomène le plus simple, nous supposerons qu’une capacité connue soit remplie de vapeur à ioo degrés, et qu’étant privée de toute communication avec l’eau, elle puisse acquérir une température de plus en plus élevée; et ce pourrait être le cas d’une chaudière à basse pression mise à sec, et dont la soupapë serait légèrement surchargée. Voyons en quel état se trouveront les choses lorsque la température de la vapeur sera élevée à 182°. Il est évident que l’action du calorique aura été la même, ou à très-peu-près, que si elle s’était exercée sur l’air atmosphérique ou sur un gaz quelconque , c’est-à-dire que chaque degré d’élévation de température aurait augmenté le volume à zéro sous la même pression de 76 centimètres , ou la force élastique dans un espace limité non dilatable de ou de
- T
- 0,00375. D’après cela, la dilatation de la vapeur ou l’augmentation de sa force élastique, depuis 100 jusqu’à 182, sera, en représentant volume à ioo° par 1000 = 1000-f-X82)== 1268,30; la force élastique de la vapeur aura donc augmenté seulement des ou de moins d’un
- tiers de celle qu’elle avait à 100 : ainsi les parois de la chaudière ne doivent résister qu’à une pression excédante, égale à un tiers d’atmosphère. Si maintenant on suppose, par une cause quelconque, une injection de vapeur ou d’eau telle, que l’espace en soit saturé à la même température, ce qui peut se concevoir pour une chaudière offrant beaucoup de masse, à l’instant la force élastique deviendra égale à 10 atmosphères, et l’on concevra facilement comment les parois qui résistaient à une différence de pression de 268 éclateront sous une pression subitement portée à 10,000, et dont l’excès sur la pression habituelle sera de 9,000, c’est-à-dire au-delà de trente-trois fois plus considérable que dans la première circonstance.
- On trouverait dans la pratique une foule de cas à discuter, qui offriraient des variations plus ou moins grandes entre le degré de température et la pression correspondante de la vapeur, et ces relations seraient aperçues à l’aide d’un thermomètre gradué en atmosphères et d’un manomètre, placés de manière à ce que leurs indications pussent être observées simultanément. Le plus généralement, sans doute, toutes les circonstances qui pourraient déterminer l’explosion ne seront pas réunies; il 11’en paraît pas moins dangereux de laisser fonctionner une machine à basse ou à haute pression, ou même une chaudière appliquée au chauffage, dès que la température de la vapeur s’élève au-delà du degré ordinaire.
- Outre les moyens indiqués par M. Perkins pour éviter les accidens dus à cette cause, on voit que l’addition d’un thermomètre, indiquant la température
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- péralure de la vapeur dans la partie la plus élevée des bouilleurs, donnera des indications précieuses. 11 sera très-important, sur-tout relativement aux chaudières dont les fourneaux ne présenteront pas les dispositions les plus convenables, d’observer fréquemment les relations entre le degré de température indiqué par le thermomètre et la pression qu’annonce le manomètre.
- Les plaques en métal fusible posées au-dessus de la partie supérieure des chaudières auraient probablement prévenu la plupart des explosions citées dans le mémoire de M. Perkins, sur-tout si elles eussent ouvert par leur fusion un large passage à la vapeur. .
- Je crois devoir rappeler ici une cause non moins importante des dangers d’explosion ; c’est le dépôt que les eaux séléniteuses forment dans les chaudières, et qui généralement est plus compacte dans les parties les plus exposées au feu : la chaleur se transmet lentement au liquide lorsque ce dépôt présente une certaine épaisseur ; le métal acquiert alors une température élevée, sa dilatation peut occasionner quelques fissures dans l’incrustation qui le recouvre $ l’eau qui arrive sur le métal, brusquement vaporisée, soulève une plus ou moins grande partie du dépôt, et la surface métallique fortement échauffée, mise en contact avec le liquide peut déterminer une formation de vapeur d’autant plus grande , que, là, le fer de la chaudière est plus fort, et que le feu aura été plus activé, en raison même de ce que le dépôt séléniteux avait diminué la conductibilité ; la tension considérable acquise par la vapeur pourra déterminer une explosion ; la rupture sera d’ailleurs favorisée par le contact de l’eau sur les parois ainsi échauffées au rouge, sur-tout si la chaudière est en fonte.
- Il n’est guère possible de reconnaître par un indicateur la formation des dépôts ; mais on peut les prévenir en nettoyant fréquemment la chaudière, en ajoutant des pommes dé térre chaque fois qu’on renouvelle l’eau, et dans la proportion d’environ 0,01 du poids de ce liquide.
- On ne saurait trop exciter les recherches sur les explosions des chaudières à vapeur, puisque la connaissance des causes qui peuvent y concourir permettra bientôt, sans doute , de rendre ces terribles accidens beaucoup plus rares.
- Vingt-sixième année. Avril 1827.
- Q
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- Note sur un thermomanometfe , instrument pour mesurer la force élastique de la vapeur d’eau fprésenté a la Société dJEncouragementy par M. Collardeau, rue de la Cerisaie, n. 3.
- Cet instrument est un grand thermomètre qui a été gradué dans la graisse., portée à la température de 173 degrés centigrades; la graduation a été faite au moyen d’un thermomètre étalon plongé dans le même liquide.
- L’échelle de l’instrument est tracée sur le verre ; elle indique les pressions de la vapeur d’eau qui correspondent aux élévations de la température. Cette correspondance est indiquée par le tableau suivant :
- Températures de la. vapeur. Pressions de la vapeur.
- atmosphères*
- : ioo°. ; . . . ..... ... ...... 1,0
- 122. . ............................... 2,0
- ; i35. . . . ... . . . . . . ........ 3,o
- 145,2. . . . . . . . . . . . ... . . . . . 4>°
- i54-• • . • • ..... ... . . . . . . 5,o
- i6i,5.................................6,0
- 168.................................... 7,0
- 173................................... 8,0
- L’échelle adoptée par M. Collardeau a pour premier ternie 10, ou 10 dixièmes de la pression atmosphérique, mesurée par une colonne de mercure de 76 centimètres de hauteur. L’unité de cette échelle est un dixième de la pression ainsi mesurée.
- La longueur du tube est de 5o à 60 centimètres ; le tube est conique intérieurement ; son diamètre décroît à partir de la boule jusque dans le haut de l’échelle. M. Collardeau préfère cette forme, pour donner plus d’étendue aux divisions supérieures.
- Le prix de l’instrument en verre épais est de 35 fr., non compris la
- monture. En prenant un verre^plus mince et un tube plus court, on pour-
- rait en réduire le prix à 25 fr.
- ARTS CHIMIQUES.
- Instruction surle collage du papier à la cuve; pat M. Mérimée.
- C’est un exemple remarquable du pouvoir de la science, que d’être arrivé, par l’analyse d’une feuille de papier, à découvrir les matières em-
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- ( lus )
- ployées dans le collage à la cuve, et cette découverte n'est pas celle qui fait le moins d’honneur àM.,Bmconnot. , ; ; : f.
- On assure, toutefois., que quelques papetiers ont répété le procédé publié dans les Jnnales de physique et de chimie (i), et qu’ils n’ont pas réussi a obtenir un bon collage. Si le fait est certain, on doit attribuer le défaut de succès plutôt aux fabricans qu’à,la description ; car nous avons obtenu de très-bons résultats avec les mêmes matières que l’analyse a fait découvrir au savant chimiste.. ni*. . .,w;; : :: . f i .
- Il y a, il est vrai, quelque différence dans la manière d’opérer que nous avons suivie. C’est pourquoi je. crois que la publication de nos expériences sera utile à ceux qui voudraient employer cer mode de collage ; elle pourra, du moins, servir à abréger leurs essais. !
- Il y a environ vingt aus,.on envoya d’Allemagne, à la Société d’Encou-ragement des échantillons de papier collés, les uns avec du savon de résine, d’autres avec de l’empois : ils étaient faiblement collés. En effet, dans les papeteries allemandes, ainsi que dans la plupart des nôtres, on est dans l’usage de faire pourrir le chiffon. Privée de son gluten par l’effet de la macération, la pâte a besoin d’une proportion plus grande d’empois ; et si l’on porte la dose au point nécessaire pour rendre le papier fortement collé, les feuilles, au sortir de la presse, ne peuvent se désœuvrée sans peler.
- Quant au collage au moyen de la décomposition par l’alun d’un savon résineux, il était bien connu dans la plupart de nos papeteries; mais il n’était pas mis en pratique, si ce n’était pour des papiers peu collés, tels qu’on les demande pour l’impression.
- Nous avions connaissance de ces deux procédés, lorsqu’en i8i5 M.D’Jrcel et moi fûmes chargés par la Société d’Encouragement de faire des recherches sur les moyens de perfectionner le collage du papier (2).
- L’idée de réunir les deux procédés était trop naturelle pour ne pas se présenter d’abord à notre esprit. Nous devions présumer que l’addition du savon permettrait d’employer une plus grande proportion d’empois sans augmenter l’adhérence des feuilles : nous savions que les Chinois, qui mêlent de la colle de riz à leur pâte de papier, y ajoutent le suc mucilâgi-rieux d’une espèce de guimauve, pour que les feuilles ne se collent pas entre elles lorsqu’on les presse. L’expérience confirma nos conjectures ; mais comme nous opérions avec du chiffon pourri, le papier, quoique imperméable a l’encre, n’avait pas la raideur, que l’on regarde, dans le com-
- (1) Tome XXXIII, page 93. - -
- (2) Bulletin de la Société, i4e. année , pag. 239.
- Q 2
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- merce, comme le signe le plus certain d’un bon collage. Nous restâmes alors convaincus que le procédé ne réussirait pleinement qu’avec du chiffon non macéré , et qu’il fallait attendre que nos fabricans renonçassent au système vicieux du pourrissage. ' , —
- Nous procédions de la manière suivante :
- Lorsque la trituration était achevée, et que la pâte était au point où il ne restait plus qu’à y mêler le bleu pour l’azurer, nous faisions verser dans la pile deux seaux d’empois fait avec de l’amidon et de l’alun. Lorsque le mélange était intime, nous ajoutions peu à peu une dissolution de savon résineux en proportion suffisante pour décomposer Falun. L’action du cylindre développait alors beaucoup d’écume : on la faisait disparaître avec -un verre d’huile.
- Croyant donner plus de raideur au papier , nous ajoutâmes ensuite à l’empois de la colle animale clarifiée. Le papier pela un peu lorsqu’on le releva après avoir été pressé en porse blanche ; pour lors, nous fîmes ajouter dans la cuve une petite quantité de dissolution de savon blanc, et les feuilles, dans la suite, se désœuvrèrent sans jamais peler (i).
- Le savon résineux n’était pas préparé, comme le conseille M. Braconnai, avec de l’alcali caustique, mais avec du sous-carbonate de soude, et nous ajoutions de la résine jusqu’à ce qu’elle refusât d’entrer en combinaison. On délayait de suite ce sous-savon dans de l’eau chaude, et on le versait dans un tonneau. La résine non combinée se précipitait, et la dissolution, en refroidissant, se prenait en gelée.
- Dans ces expériences, nous nous dirigions d’après les mêmes principes ^ qu’on observe dans les opérations de la teinture, c’est-à-dire que nous tâchions de précipiter le plus également possible autour des molécules du chiffon un mélange d’alumine, de résine et d’empois.
- D’après cette observation, je crois qu’il serait encore mieux de commencer par aluner le chiffon, et d’opérer ensuite la précipitation respective des matières en ajoutant le savon résineux, préalablement mêlé avec l’empois.
- Je crois aussi qu’il y aurait de l’avantage à ajouter un peu de soude caustique à l’eau dans laquelle on délaierait l’amidon. On sait que les alcalis caustiques convertissent instantanément en colle les fécules amylacées; l’ébullition, venant ensuite, rendrait la colle encore plus fluide : on y ajouterait le savon; et lorsque le mélange serait bien intime, on le verserait peu à peu sur la pâte aîunée, jusqu’à ce qu’on fût parvenu au point de satura-
- (i) La colle animale n’est pas nécessaire. Il n’y en a pas dans les papiers de JVIM. Cânson,
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- tion, ce dont il serait facile de s’assurer au moyen d’un papier réactif. Enfin, on ajouterait un peu de dissolution de savon blanc dans la cuve ; et si, en formant les feuilles, le mouvement de l’ouvrier donnait naissance à des bulles, on les ferait disparaître avec un peu d’huile ou d’émulsion huileuse. , -y.y., •. - . ^
- Nous nous servions d’huile de colza pour dissiper l’écume occasionnée par le savon; il vaudrait mieux employer une huile siccative, telle que celle de noix ou de pavot. Une émulsion huileuse produirait probablement le même effet : alors elle serait préférable, sur-tout pour les papiers destinés au lavis. ’ ^ y:ry y-y w.' y-y y,-. -< . 0 -y. -
- Quoique nous ayons réussi avec de la colle de farine de froment, cependant celle d’amidon, qui sèche plus promptement, doit produire un meilleur effet; et, sous ce rapport, je conseillerais la colle de farine de riz, dont les Chinois nous ont enseigné l’usage, r * v-yy-V; 3 pj t?*ro, f lf La proportion des différentes matières est d’une grande importance : elle doit être réglée d’après la qualité de la pâte, qui peut contenir plus ou moins de gluten. Il faut régler cette proportion par des essais en petit, qui 11e peuvent présenter de difficulté à un papetier intelligent, yry J L’alcali du savon décompose le bleu de Prusse, on ne peut donc employer cette couleur pour azurer le papier. Il faut, comme les Hollandais et les Anglais, se servir de bleu de cobalt, qui produit une teinte beaucoup plus brillante et plus durable, ün doit délayer le cobalt avec l’amidon lorsqu’on prépare la colle : alors, mêlé intimement avec l’empois, il devient plus léger, et ne se précipite plus au verso de la feuille, comme cela a lieu dans les papiers azurés des fabriques anglaises. ,, : r
- Note sur un phénomène que présentent les machines soufflantes/ par M.M, -Hachette et Baillet.:y--i yry : rp; 0
- ' : ' f‘q '
- M. Hachette a annoncé à la Société d’Encouragement que MM. Thénard
- et Clément ont observé sur une machine soufflante , dépendante des foyers de Fourchambault, département de la Nièvre, un phénomène qui parait, au premier coup-d’œil, contraire aux lois générales du mouvement. On leur a fait voir qu’une planche de sapin , placée tout près de l’embouchure de la tuyère de la machine soufflante, était poussée fortement vers le parement auquel la tuyère aboutissait.
- M. Hachette a produit le même effet avec un soufflet d’appartement à double vent, dont la tuyère aboutit au centre d’un disque en cuivre d’environ 8 centimètres de diamètre; l’orifice de la tuyère, à fleur du disque,
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- est de 6 millimètres de diamètre. Un disque de papier ou en carte mince â' été placé sous le disque de cuivre ; pendant que l’air du soufflet sortait parles bords circulaires des deux disques opposés de même diamètre, le disque inférieur restait en suspension, et il tombait aussitôt que le soufflet cessait l’action impulsive de l’air. M. Hachette a obtenu des résultats semblables en faisant couler l’eau entre des disques de diverses formes, dans une chute de 5 mètres environ.
- Mi Bailletx* fait, il y a quelque temps , une expérience qui confirme celles-de M. Clément sur les soupapes des machines à vapeur et des machines soufflantes. Il fait d’abord remarquer qu’il résulte des expériences de M. Clément que quand un fluide élastique se meut dans un tuyau de forme évasée ou dans un ajutage conique , la pression du fluide sur les parois intérieures de l’ajutage peut être moindre que la pression atmosphérique. Il ajoute que ce fait étant admis, on doit en conclure que quand les parois seront flexibles , elles devront être écrasées par le poids de l’atmosphère : c’est en effet ce qui a lieu dans l’expérience que M. Baillet a faite. Cette expérience consiste à donner à une feuille de papier la forme d’un entonnoir ou d’un cornet ouvert par les deux bouts, et à adapter au petit bout la buse d’un soufflet ordinaire : aussitôt qu’on fait jouer le soufflet, le cornet s’aplatit, et l’air expulsé ne s’échappe dans l’atmosphère que par une ouverture moindre que n’était l’ouverture primitive du cornet.
- Observations sur les nouveaux filtres de M. Taylor, appliqués au raffinage du sucre ; par M. Payen.
- Bien souvent on a regretté qu’un préjugé défavorable ait accueilli des découvertes utiles ; mais il n’est pas moins fâcheux d’entendre prôner, sans un examen approfondi, les avantages exagérés des inventions nouvelles. Cette sorte d’engouement, assez commune maintenant parmi nous, et que plusieurs de nos compatriotes semblent avoir puisée en Angleterre , est d’aptant plus à redouter qu’elle porte son influence sur des personnes appelées par leur savoir et leur position à diriger l’opinion en matières industrielles.
- Ces réflexions nous ont été suggérées par des principes que nous avons dernièrement entendu professer publiquement sur l’extraction et le raffinage du sucre de la betterave et de la canne : nous nous proposons de discuter ces assertions, hasardées, afin de tenir le publie en garde contre: des illusions dangereuses dans la pratique de l’industrie manufacturière. Nous commencerons par l’examen des nouveaux moyens de filtration.
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- « La construction des filtres de Taylor, a-t-on dit,-est une heureuse modification des filtres d’Howard: moins compliqués, moin,s coûteux que ceux-ci, d’uti usage plus commode, offrant les mêmes avantages, ce serait enfin un véritable et grand perfectionnement à l’art, si peu avancé de nos jours, que les anciens procédés des colonies et ceux ÏÏAchard forment encore la base de la fabrication. » _ , \ > ,.s ,v, ^ î .--.ty-p
- On en conviendra, le principal intéressé à la vente du droit d’employer ces filtres n’aurait pu les présenter sous de plus favorables auspices ; du moins il eût trouvé une excuse dans un vif désir de répandre l’usage de l’appareil breveté. ^ >
- Voyons donc en quoi ces filtres ont pu perfectionner l’art, et d’abord en quoi ils diffèrent des ustensiles analogues anciennement connus. • ^
- Dans les laboratoires de chimie et de pharmacie, on emploie, depuis l’origine de la science, des filtres en papier régulièrement plissés, de manière à présenter dans une capacité donnée une surface filtrante environ trois fois plus grande que ne l’est l’enveloppe solide, l’entonnoir qui le maintient. On ne pouvait plus sûrement activer la filtration ou l’écoulement d’uti liquide au travers des pertuis du papier , qu’en augmentant la surface filtrante ou multipliant les issues par lesquelles ce liquide doit passer. * ;
- Le principe de la disposition ancienne des filtres est donc absolument identique avec celui qui a présidé à la confection du filtre de M. Taylor y Dans ceux-ci, des sacs ou fourreaux de forme conique en tissu de coton, dont les embouchures sont réunies dans une caisse, font l’office d’entom-noirs, et d’autres sacs de même tissu et de forme semblable, mais environ trois fois plus grands, offrant par conséquent trois fois plus de surface filtrante, sont substitués à la feuille de papier ; le filtre nouveau en diffère seulement en ce qu’il est plissé spontanément sans art et d’une façon irrégulière ; c’est même là le seul perfectionnement qu’il nous semble présenter, et qui peut être utile dans quelques cas; encore n’offre-t-il pas un avantage marqué dans l’application qu’on en a faite au raffinage du sucre : nous le démontrerons plus loin. § r
- Mais les filtres que nous examinons sont-ils au moins les premiers qui aient offert une application en grand du principe de la construction des filtres de laboratoire? Certainement non. Les filtres d'Howard, composés-d’une multitude de châssis tendus de toile métallique , qui soutiennent une surface aussi étendue de tissu filtrant, renferment dans une même capacité une surface filtrante bien plus considérable, et dans le procédé de raffinage à'Howard, cette grande quantité de matière filtrante était indispensable pour éliminer promptement du sirop l’alumine, d’une ténuité
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- extrême^ Jbi décoloration du sucre fondu,
- après Favomf^écipifcéq d^Hiî# ss>tîtibQod^ïwif|BC| a^ * * i U ne autre application on grand du système des petits filtres se retrouve dans les paniers; éutosièr qui soutenaient de grandes pocÆe.y en laine ou en toile!,iiustensiles en usage dans les raffineries depuis Forigine de cet art, et qui eussent pu^êf^ complètement assimilés aux filtres de M. Taylor, si la pochepplus grande^ eut présenté un aussi grand nombre de plis spontanés.
- ifNous fpour,rions citer bien d’autres exemples de filtres analogues employés en grand ; mais ceux que nous venons de rapporter suffisent pour démontrer ce que nous avons avancé quant à l’invention en elle-même. Il nQult restdà prouver<[ue son utilité dans le raffinage est nulle ou bien peu importante en France, où l’emploi ’du charbon animal est généralement répaqdù.hs !">; -i u , *- 1
- ? * Kn bon système de filtration me doit pas seulement avoir pour but d’éliminer jleiçbarbon animal, mais encore de prolonger Faction de celui-ci et d’augmenter son effet en le mettant en contact avec des parties de liquide qu’il n’avait pas touchées pendant le mélange dans la chaudière : c’est ainsi que la filtration de l’eau sur des substances insolubles imprégnée^ de sels solubles multiplie les points de contact et donne des solutions bien plus fortes que ne l’aurait pu faire un touillage très-prolongé des mêmes matières dans une égale quantité d’eau : les lavages par bandes des salpêtriers sont fondés sur cette théorie. Pour en rappeler encore un autre exemple, nous dirons que les soudes brutes, traitées par touillages et décantations successifs, donnent difficilement des solutions au degré moyen de io à l’aréomètre Baume; tandis qu’on les épuise plus complètement au moyen d/une filtration bien dirigée, qui dorme facilement plus de i5 degrés pour la dènsité moyenne des solutions; ce qui permet d’évaporer beaucoup moins) d’eau, et par conséquent de diminuer très-sensiblement les frais de fabrication. :
- ^ Une expérience facile à répéter donnera une idée plus nette encore des avantages que pourrait offrir unbon système de filtration dans la décoloration des sirops par le noir animal, et de l’infériorité du filtre proposé sous ce rapport. Que l’on prenne une solution de caramel dans l’eau , étendue au point d’avoir la même intensité de couleur que la solution décolorimétrique en usage pour l’essai du charbon animal (c’est-à-dire présentant à-peu-près la même nuance quedel’eau-de-vie foncée interposée entre l’œil etla lumière), et vue comparativement sous une épaisseur deux fois et demie plus forte ); que pour deux quantités égales, ioo grammes, par exemple, de cette solution , on pèseo,02, ou 2 grammes du même charbon animal; que l’on agite
- séparément
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- séparément chacune d’elles, èt que l’un des mélanges troubles soit versé dans un filtre ordinaire en papier non collé et plissé, tandis que l’autre sera introduit dans un tube de 2 centimètres de diamètre environ , terminé à sa partie inférieure par un fragment de papier non collé, tendu, et fixé à l’aide d’un fil: la solution, filtrée au travers du filtre ordinaire à grande surface, sera ramenée à-peu-près à l’intensité dé couleur de l’eau-de-vie ; tandis que , sous une épaisseur plus que double y la solution filtrée dans le tube , à travers la couche de noir déposée au fond, présentera à peine la même nuance : il sera donc évident qu’une filtration convenable aura favorisé et même doublé dans ces circonstances l’action du noir animal. - s m
- Un effet analogue a lieu relativement aux filtres ordinaires des raffineries ; car en prenant dans l’intérieur d’un de ces filtres un peu de sirop, quelque temps après que le charbon animal est presque complètement déposé ; puis le comparant, après l’avoir passé dans une chausse, avec-la clairce qui s’écoule du filtre , on remarquera que celle-ci est sensiblement moins colorée que l’autre. ' - * iï h j , i
- Ainsi donc, pour favoriser l’action du noir animal, et porter son effet au maximum, une des principales conditions est de multiplier les points de contact avec le liquide,'et pour cela de le maintenir en couche épaisse pendant que le sirop le traverse ; d’un autre côté, la filtration se trouve ralentie dans le passage du sirop au travers d’une couche trop épaisse de charbon en poudre, et ce ralentissement peut se prolonger au point de faire cesser tout écoulement du liquide /devenu moins fluide par la diminution de sa température.
- On voit donc qu’il est convenable de se tenir à égale distance, entre ces limites, d’une surface filtrante très-étendue, qui, accélérant la filtration, ne mettrait plus à profit qu’une faible partie de l’action du noir animal, et d’une surface bien moins grande, qui, forçant le sirop à traverser une couche très-épaisse de noir, utiliserait une grande partie de son effet, mais retarderait trop la filtration. Les filtres dont j’ai conseillé l’emploi dès l’origine de l’application du charbon animal, et auxquels peuvent se rapporter la plupart de ceux en usage dans les raffineries, me semblent encore devoir être préférés dans la pratique en grand ; ce sont des caisses rectangulaires , doublées en cuivre, au fond desquelles un grillage maintient horizontalement une toile métallique forte et claire ; toute la surface du fond est recouverte par un morceau de drap, dont les bords sont cousus à un tissu serré, en toile de chanvre, qui dépasse un peu les bords de la caisse ; un couvercle en bois léger, doublé intérieurement en cuivre mince, recouvre le filtre et contribue à conserver une température suffisante, en
- Vingt-sixième année, Avril 1827. R
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- prévenant l’évaporation. On peut, dans le même but, envelopper toutes les parties extérieures avec des morceaux de tissuixxu tapis de laine. Le sirop trouble, versé dans ces filtres, ne doit pas s’y élever à une hauteur de plus de 25 à 3o centimètres, afin que le dépôt ne devienne pas assez épais pour arrêter la filtration. •
- Dans ces ustensiles , la matière filtrante, étant à la partie inférieure, est bientôt complètement recouverte de charbon animal, lorsqu’après la coagulation de l’albumine (sang ou œufs) , on verse dessus le sirop trouble et bouillant, et cet agent, devenu lui-même un filtre à travers lequel tout le sirop doit passer, continue d’une manière très-remarquable à produire ses effets avantageux.;—rt- s, ^ . . , •'
- On acquiert facilement la preuve que le charbon animal sert de filtre dans cette circonstance, en substituant au drap de blanchet (dit de Romo-rantin) une toile claire, incapable de former un filtre par elle-même : les premières portions de sirop passeront troubles; mais dès que le dépôt de noir sera foi’mé, on obtiendra une clairce très-limpide et bien décolorée. Cette disposition , appliquée dans plusieurs usines, est même la plus économique ; car la toile de chanvre est moins coûteuse que le drap de lame, ïl résulte d’ailleurs des expériences en grand que le nouveau filtre, qui devait éviter l’emploi du sang et diminuer de plus de moitié la consommation du noir animal, économise une quantité peu importante de sang, accélère la filtration, mais exige tout autant de charbon animal pour donner une clairce moins décolorée. •
- Le seul avantage qu’on pourrait raisonnablement prétendre d’une filtration rapide, ce serait d’obtenir des clairces d’une plus grande densité, qui exigeraient , pour leur rapprochement à la preuve ordinaire, une quan-* tité moindre de combustible. . , , -
- rîlTout ce qui précède démontre clairement que, relativement au raffinage du sucre, une filtration rapide est la partie la plus facile du problème à résoudre ; tandis que ce qui présenterait le plus d’avantages à cette branche de notre industrie, ce serait de faire passer, dans un temps donné et à une densité convenable, le sirop au travers d’une couche la plus forte possible de noir animal. ,»: r ' ...
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- Rapport fait par M. Mérimée ,< au nom du Comité des arts chimiques, sur des papiers collés à la cuve, par MM. Canson, fabricans de papiers a Annonay, département de ïArdeche.
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- Messieurs, si on peut contester à MM. Canson la priorité d’invention dans le collage du papier à la cuve ,* on ne peut du moins leur refuser le mérite de la perfection dans l’exécution du procédés--mimais i À) n i.,
- Ils sont les seuls qui (à notre connaissance) versent dans le commerce une quantité considérable de papier collé à la cuve, et le collage de ce papier nous paraît supérieur à celui de nos meilleures fabriques. ii£7 ~ •
- C’est, à ce que nous ’présumons, la publication du mémoire de M. Braconnot dans les Annales de chimie y qui a déterminé MM. Canson à déclarer que le collage de leur papier est fait dans la première opération de la cuve. Sans cette circonstance, ils auraient, dans leur intérêt, gardé le silence sur leur mode d’opérer, afin de ne pas appeler l’attention sur la recherche d’un procédé plus avantageux que celui qu’on emploie généralement dans les papeteries. \ supnro <
- Mais s’ils pouvaient dérober à la connaissance des ouvriers les ingrédiens dont ils se servent, il était impossible de leur cacher que le papier était parfaitement collé au sortir de la cuve. Bientôt cela eût été connu élans toutes les papeteries, et les fabricans les plus industrieux auraient fait des recherches qui les auraient infailliblement conduits à la découverte du procédé ; car lorsqu’on cherche une chose dont l’existence est assurée, on a une persévérance qui fait arriver au but.; ^ > 5 * - 'Ie'1 «mm-j
- MM. Canson doivent donc s’attendre que leur méthode de collage sera bientôt pratiquée avec succès dans les manufactures où l’on ne travaille pas avec du chiffon pourri; mais deux années d’avance qu’ils ont suf leurs concurrens , leur donnent un grand avantage ; et lorsqu’on les aura égalés dans le collage, il faudra fabriquer d’aussi beaux papier^ que les leurs?; ce qui nous paraît présenter plus de difficultés. ^ ^ 3ü
- Les échantillons qui vous ont été adressés de la fabrique de Vidalon-lès-Ànnonay, se composent de papiers vélin et à vergures , de différentes sortes et de diverses grandeurs. Nous les avons soumis à plusieurs épreuves, qui nous ont démontré que l’intérieur des feuilles est collé comme la surface , au point que l’on peut écrire sur une partie grattée sans que l’encre s’emboive.
- On fabrique en Angleterre un papier à lettres, azuré avec le cobalt : il est d’une très-belle teinte, mais il a un revers; un des côtés de la feuille
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- est d’Orne nuai^q%4^f#vWpup^kis foncée que l’autre- Cette différence n’a pas lieu dans les p&pierpa^iréif deMMt Cdnsot^i' la teinte est égale de chaque côté. Çet|g ob^çgyatipn aurait sufï| pour indiquer la présence de l’empois à celui qui connaîtrait, ce querper^nn^ii’igooreÿrfe; moyen dont les blanchisseuses se servent pour azurer le linge, ayeç le bleu de cobalt.
- Le collage des papiers pour lavis présente plus de difficultés que celui d’aucune autre espèce ; car il ne suffit pas qu’ils soient plus imperméables qu’aucun autre, il faut qu’ils soient uniformément imprégnés de colle. S’il y en a en excès dans quelques endroits ;si la répartition est inégale, il est impossible d’appliquer Une large teinte ians qu’il se découvre des taches. 4 ; rf. •?
- Sous ce rapport, les papiers pour lavis deJMM. Canson laissent à désirer. ’rduVefôi^, nous devons déclarer que dans les meilleurs papiers de Hollande, il ne se trouve qu’un petit ùombrè dé feuilles dont le collage soit parfait ; aussi les dessinateurs ont soin d’éprouver la feuille qu’ils veulent ëmplôjfhiq"-en' lé mouillant avec uné éponge?.
- Si les matières do rit on se sert pour rendre le papier imperméable ne sont pas parfaitement mélangées, le papier pourra être très-fortement collé; il sera excellent pour l’écriture, mais ne conviendra pas au lavis, parce que la couleur prendra plus dans des endroits que dans d’autres. Il arrivera cequi a> lieu dans la teinture quand le mordant n’est pas uniformément appliqué sur l’étoffe, ou quand l’étoffe a été inégalement travaillée dansle bdïhf: elle est d’une nuance inégale ; elle est ce qu’on appelle bringée.
- Au demeurant, c’est dans cette seule espèce de papier que MM. Canson sont inférieurs aux papiers hollandais et anglais. Est-ce qu’avec le collage à la cuve on ne peut obtenir de bon papier pour lavis? Je ne le crois pas. Toutefois, tels que sont les papiers grand-aigle de MM. Canson, il est possible l’aide uTune légère préparation, d’appliquer dessus des teintes égales pet‘ils ont l’avantage de supporter mieux qu’aucun autre les traits du crayonaêt le frottement de la gomme élastique sans que l’épiderme en soit altéré, i
- Pour atteindre la perfection dans le collage des papiers destinés au lavis, il y a quelques modifications à apporter dans le mélange des matières. Nous ne doutons pas que MM. Canson n’y parviennent, et alors nous vous proposerons de récompenser, par une médaille d’orun des perfectionne-mens les plus importuns dans la papeterie : car, avec le collage à la cuve, on pourra, à l’aide des nouvelles machines, livrer immédiatement au consommateur une îrame de papier fabriqué et séché sous ses yeux dans un court espace de temps.
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- En attendant, j’ai l’honneur Me tous proposer i^MessîeurïSv au nom de votre Comité des arts chimiques , de féliciter MM. Cànson de la perfection avec laquelle ils pratiquent le collage^ là cuve, :et de publier > parla voie de votre Bulletin', ce témoignage^ de votre approbation;w ^ J : , trJ;
- - -^7 . A ' )•; «. 7 : * . v-,.. -~r jj({ ',»r ;i juOTiëü iS ? -
- Adopte en seancey le n avril 1027. . 11 > r
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- AI! T s ÉCbjSO MIQÜ ES.
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- 32'G no A .19 \
- oidifigoacnî î??
- Rapport fait par M. Labarraque, au nom du Comité des arts économiquesj sur les Tapis^ de pied vernis , de la fabrigiiefd^ MM. Vernet frères s àliBordeauæ.J} Uji jj „ ehnsIIoH
- ?,/ .;/!/.- rrinslïï-d.:-, ,b f:9i { ;ti&ii£q JΫ>
- Messieurs, tout ce qui tend aux progrès de l’industrie contribue à l’a-.-mélioration des mœurs et à la conservation de la société ; car c’est par le travail que les hommes sont portés à l’ordre et qu’ils se procurent? les douceurs de la vie, une des causes delà longévité. Quand cette industrie porte ses vues sur des objets qui intéressent la salubrité publique, elle augmente les causes du bien-être général, et c’est pour cette raison que les. amis des arts et de l’humanité sollicitent du fabricant des produits à bas prix, afin d’en procurer la jouissance,aux classes peu aisées» Tel était le noble but qui vous dirigeait dans les concours ouverts sur la fabrication économique des tapis de pied. La Société a eu le bonheur de décerner le prix et des encouragemens f mais la carrière n’était point restée fermée \ 9 et jaloux de mériter aussi vos suffrages, MM. Vernet frères, de Bordeaux, ont soumis à votre investigation un nouveau genre de tapis de pied, et ont voulu faire jouir la France de cette fabrication qu’ils ont améliorée en l’ima portant d’Angleterre. Vous avez, Messieurs, renvoyé l’examen de ces produits à votre Comité des arts économiques ; et c’est le résultat de cet exa-K men qui fait le sujet de ce rapport. ? ï < "nr-'l
- Les ateliers de MM. Vernet sont établis à Bordeaux, et si le Comité a été privé de l’avantage de suivre les divers procédés de fabrication9 il n’en a pas moins cherché à éclairer son jugement.sur cet objet, toutefois secondaire, puisqu’un brevet d’importation a été accordé ; et c’est d’un chimiste < distingué de Bordeaux que nous tenons les détails ci-après*oifi l s t m
- Depuis l’incendie dont MM. Vernet. frères-ont été victimes , la préparai tion des tojles pour tapis se fait dans un jardin situé au faubourg Sainte
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- Julien; là ils'ônt fait construire -uhùhafngàr de i5o pieds de longueur sur 4o pieds de large y Ct haut de 3o pieds; °5 > s C)iV ^ - :
- Les toiles dont ils se servent sont très-solides ; les lisières en sont fortes et quand ils veulent faire^commencer ;un tapis / dés' femmes cousent deux lisières l’tme à côté de l’autre, dans une longueur de 32 pieds; elles cousent ensuite de nouvelles longueurs de toile , de manière à arriver à une largeur d’environ 21 pieds. = . : : j ^
- La toile ainsi disposée est fortement tendue et clouée sur un châssis en bois très-solide, offrant une hauteur de 20 pieds sur 3ô pieds de largeur ; quarante châssis de mêmes dimensions existent sous l’immense hangar. Un échafaud est placé de chaque côté de la toile, et l’ouvrier pose sur chaque face, au moyen d’une brosse, une première couche de peinture à l’huile de lin lithargiréè , et portée à la consistance convenable avec de l’ocre et de la terre d’ombre. Cette première couche bien sèche5, les deux faces sont poncées pour recevoir successivement six couches , ayant soin de faire poncer chaque fois qu’on veut en donner une nouvelle, de telle sorte qu’il est impossible de distinguer ni au tact ni à l’œil la partie de la toile où il y a des coutures.' ? , f
- Suffisamment sèche, la toile est roulée sur elle-même et transportée dans l’ancien jeu de paume situé rue Rolland. Ce local a 4$ pieds de haut et 36 pieds de large; il est disposé pour recevoir un grand nombre de tapis, qui, étendus, permettent à l’air de circuler tout à l’entour : dans cet atelier se fait l’impression en relief. Un côté du tapis est cloué sur une traverse, à laquelle sont adaptées trois poulies, sur lesquelles roulent des cordages ; une portion de ce tapis est étendue sur une table ; des moules sculptés se chargent de la couleur emplastique, et l’ouvrier, par un tour de main, la fixe sur le tapis; le moule est chargé de nouveau et fixé de la même ma-nièriç^ et successivement jusqu’à ce que tout le tapis soit imprimé. L’ouvrier a soin âé faire monter le tapis à l’aide d’un treuil ; ensuite on fait glisser ïa traversé sur des poutres pour le conduire à sa place et le laisser sécher : tel est le travail nécessaire pour fixer une couleur, et elle est répétée jusqu’à six fois avec des couleurs différentes à chaque impression.
- Les tapis 11e sont livrés au consommateur qu’après six mois de fabrication. * x f
- Là fabrique, quoique pourvue de tous les modèles anglais, possède un dessinateur, (lès graveurs \Vuf 'bois, etc. ; elle occupe trente-cinq ouvriers en divers genres. ' ' ; y J
- Aucune matière résineùsé^Si’entrè dans la composition des couleurs. Votre Comité peut compter sur la véracité des détails que nous venons
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- de vous donner, et ses observations particulières sur les tapis fabriqués qui lui ont été soumis viennent les confirmer. Si les couches de peinture eussent été résineuses, nous aurions vu, pendant les grands froids de cette année, les tapis moins flexibles ou peut-être cassans; ce que nous-n’ayons pas observé. Mis à l’étuve, chauffée de 3o à 35 degrés, la couleur se serait laissé attaquer par l’angle , ou bien pressées par une partie d’un autre tapis imprimé, les deux surfaces se seraient collées ensemble: nous n’avons point observé cela, et même nous n’avons pas vu, par l’action de la chaleur, une plus grande souplesse et moins de dureté dans les tapis de la fabrique de Bordeaux. — ~ 8 - - • ••• U r-’>. ’
- . Pour constater la durée de ces tapis, votre Comité aurait eu besoin de les soumettre à une longue expérience dans un lieu très-fréquenté, si les fabricans n’avaient eu soin d’en placer un, il y a plus de dix mois, dans la galerie de M. Bossange père, libraire, rue de Richelieu, n°. 6o^ret un autre dans le salon destiné à des leçons publiques de littérature. Nous, avons examiné diverses fois ces tapis et nous avons été convaincus que les épaisseurs formées par l’impression n’étaient pas sensiblement usées. Cependant les clous qui assujettissent celui qui es t placé dans la galerie, étaient polis et en partie usés par le frottement des pieds. >
- Le tapis qui est placé dans le salon était aussi bien conservé que si on l’eût posé depuis huit jours. Une lourde table en acajou existe dans cette pièce; elle doit nécessairement avoir roulé en divers sens sur le tapis pour nettoyer l’appartement, et pourtant elle n’a laissé aucune trace d.’usure. La partie du tapis près de la porte d’entrée étant salie, les couleurs nous parurent ternesj mais le fabricant leur rendit tout l’éclat du neuf en les frottant légèrement avec un peu de savon, et en passant sur ces parties une éponge humide. * " : M 7*
- M. V^ernet a invité votre Comité à visiter son magasin, et là.nous pvons vu grand nombre de tapis étendus et superposés les uns sur les autres. Quoique chaque pièce soit du poids de plus de 3oo demi-kilogyr,_aucune dépression n’existait sur celles qui étaient placées sous les autres; les reliefs étaient intacts.
- Le mode de fabrication dont nous vous avons donné l’aperçu fait penser que les tapis de MM. Vernet doivent avoir une assez forte épaisseur, èt en effet elle est de plus d’une ligne, non compris les reliefs, dont la surface est plus ou moins couverte, selon le nombre dé couleurs qui forment le dessin. Celui-ci imite, soit les tapis de Perse, ceux d’Aubusson, soit les moquettes, etc.; l’illusion ne sera pourtant pas, pensons-nous, assez forte pour faire préférer dans l’hiver les tapis de MM. Vernet aux divers tissus
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- enlâfhé^inaf^^îs^^ôtit p^^aîd@^^âT|iS|les cMnjâts? chaiids, et dans notre pâftilf^Saàitft ^î^tév HSQ^Fbût^iiï^toiitJtrfeiitales en toute saison étant plaèéi^ai^dêâ^îlz^déâofeàtigéédotrè^-saiafmt iramidesi dans les salles de bâiné p lësL boutiques y Jes sg^#idorsBy des: esc^Kersp dans les antichambres, salM de billardsy èto., ^eilëà' k tleàoyerTpuisqu’en les? frottant légèrement avec une br^ttei^àavom,teÇ passant ensuite?dessus une éponge humide, bn leur ¥ènd te pduSIvîf éclat; ils contribueront à entretenir la santé, car là propreté est Ün grand principe d’hygiène^ i sur-tout quand elle n’augmente pas l’humidité dé nos habitations, et l’on conçoit que les corps gras ou résineux ne s’en laissent pas pénétrer. Toutefois les matières résineuses prennent par les lavages un aspect terne etsblanchâtre, et les tapis de MM. Vernèt frères n’offrant point cet inconvénient,. nous ne balançons point à prononcer que les procédés (^fabrication què nous avons fai tcon-naîtée4 sont îsxaéts. Là confiance quq nous inspire la probité éclairée du Chimiste bordelais qui a répondu à nos questions nous en donnait du reste l’assurance.
- "MM; Vèrnet frères et compagnie ont déjà livré à la consommation un grand nombre de tapis. Leurs prix de vente sont à peu de chose près les mêmes que ceux des tapis fabriqués en Angleterre, et livrés à Londres au commerce d’exportation. Toutefois les fabriques anglaises sont dans la nécessité de se procurer sur le Continent diverses matières premières, et leurs ouvriers ont des salaires plus élevés qu’en France ; ce qui nous porte à penser que si MM. Vernet frères donnent encore un plus grand développement à leurs ateliers, ils pourront diminuer leurs prix, et de cette manière rendre l’usage des tapis de pied dont nous parlons presque universel en France, comme il l’est en Angleterre. Nous nous faisons un devoir de consigner ici les prix de vente de MM. Vernet, non que nous puissions penser que ces laborieux fabricans soient dans le cas de nous donner un tarif modéré pour obtenir notre suffrage, et ensuite d’en élever le prix au consommateur, mais parce que de la sorte le public sera fixé d’une manière positive, et à l’avance il sera certain de la dépense qu’il aura à faire.
- A Paris, le pied carré du tapis imprimé à six couleurs est de 80 cent. id. id. id. à quatre couleurs j5
- ' • id. id. id. à trois couleurs 60
- id. id. id. à deux couleurs 5o.
- Pris à la fabrique à Bordeaux , l’acheteur trouve l’économie du transport.
- MM. Vemet frères ont encore soumis à votre jugement des couvertures de tables rondes ou ovales, de diverses dimensions, avec arabesques, ou
- avec
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- ((çfSS))
- avec médaillons à imitsfûéfa ^ipagp^iggkl d^f>ée#fà J^erwecf^rdesi^esÿws de commodes , de petksI^Kgtturpfatejtsœ • à <4w@egSl usagés qgfiif^pnJiflva^ pés à l’envers, et des convertases de pianos d@Mil)MeSjéaper§§}in^s|jCes, produits sont bien confectionneras mæ® no sdnt pas supéçiem^#;|emç q%qg,a fabriqués jnsqu’à présent|i €Éqqu* ont naéritel honorablffir^afFrages ; toutefois ils en supportent; sous*.tonsles. rapports* ,l%£Q&gft£#sQ%nir 09 v * s D’après ce que nous venons d’avoir l’honneur;d e^PQ?|f jglqÇonseii a pu juger de l’importance delas manufacture destapi%pu rp)iq|fpt^bli§fà Bordeaux par MM. Vemet frères et compagnie; Leur;zèle?àjtg£U§pqgterjgt.à acclimater en Franeemn genre desfabrication utile , Sorfe de gop^êie faite sur nos infatigables rivante eu industrie j les améliorations^lon^^ls richi, soit par une grande variété de.dessinslujsoit par l-§Ls^pliditéào|: lqfjyj-vacité des couleurs dont ils îfonl usage encore d^is^p^pipy/^ig méc|i-
- niques pour manieri<aveCî|fetâlitéet promptitude,ces lourdü^^gjp^irras-santes masses de toiles peialOHia persévérance et les effprte q^pe^ar^Stes ont dû mettre en œuvre depuis l’incendie qui a ruiné leur naif^anjf établissement; enfin la bonté de leurs produits ^ tous ces^mptifs pnf porté votre Comité des arts économiques à vous proposer de ^ép^fqpy-u^iné-daille d’encouragement à MM, Vernet frères (i), et à prdoQnejJi’impres-sion de ce rapport dans le Bulletin de la Société. aoiiüîiûiïZQfb ows» Adopté en séance, le 9 mai 1827^0;^ Signé LABARRAQUEy}? rapporteur.
- Suite des Expériences pour déterminer tes quantités comparatives de chaleur r dégagée dans la combustion des principales especes de bois et de houille employées comme combustibles aux Etats-Unis d Amérique , et pour déterminer aussi les quantités comparatives de chaleur perdue par les appareils que I on emploie habituellement pour les brûler; par M .Marcus Bull ^2).
- Expériences pour déterminer la perte comparative dé chaleur avec dijférèns appareils employés ordinairement comme moyen de chauffage.
- Four faire ces expériences quelques changemens ont été opérés dans l’appareil de la chambre intérieure. ,n , v'g ,,h. *tr. ...
- La cheminée de la chambre extérieure étant placée à 12 pouces de la cloison, sur le côté de l’est de la chambre intérieure, on fit à la cloison une ouverture convenable pour découvrir lç foyer : les côtés et le haut de
- (1) Cette proposition a été renvoyée à la Commission des médailles.
- (2) Extrait du Franklin Journal, mai 1826. ( Voir le commèncementde ce Mémoire,
- page 80 du Bulletin de mars. )! < 0;- :r ,x & : ^^ t,:,. evii-n-cv* ^
- Vingt-sixième année. Avril 1827. S
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- C&f)
- l’onvérture furéht fe^rliêi ÿàÆaïtëtîi&fitf/ èt lëi foyer fiit considéré comme faisant partie de la chambré intérmuré. Tout le reste de la chambre fut consèrvé <ïâhs le même état,bII l^exeeptioiî du poêley et les expériences furent faites sur le même plan que les premières , eti déterminant le temps que l’aiê1 dé la chambre était'maintenu ie° de ^température au-dessus de celui de la chambré extérieure j par des quantités égales du produit de chaqueréèmbùstîBlëj%fn]îloyë dans chacun dés appareils. Le combustible etnplôyéêdmmê étalon fut toujours le bois de noyer à écorce écailleuse
- Dans toutes les expériences, excepté l’expérience étalon, n°. g, de la table suivante, les nombres qui expriment la durée sont proportionnels à la chaleur obtenue dans les chambres, et représentent la quantité positive de chaleur développée par ioo , résultat de lappareil nH* g. Si l’on déduit de ce nombeede temps employé dans chacune des autres expériences, le reste donne là perte positive de chaleur éprouvée par 100 parties de chaleur développée. D’après cela, dans le n°. i, io pour ioo de la chaleur étant profitable , il y a une perte de go pour ioo/1 ^
- ! Pour trouver les nombres de la deuxième colonne, on prend comme roole combustible employé dans toutes les expériences, et on suppose que cette quantité maintient la température delà chambre pendant i oo minutes, quand on emploie l’appareil n°. g.
- I Les expériences nos. 6, 7 et 8 ont été faites avec le même poêle, dans le dessein de déterminer la différence de perte de chaleur par diverses constructions et dispositions de tuyaux de la même longueur, et qui sont semblables sons tous les autres rapports. On voit, d’après ces expériences, que la même longueur de tuyaux en coudes est beaucoup plus efficace pour répandre la chaleur dans les chambres qu’un tuyau droit, et comme la longueur du tuyau produisant un courant descendant était à-peu-près égale dans les expériences 6 et 8, il est prouvé que le grand avantage que l’on avait cru remarquer dans un courant descendant ne paraît pas exister. L’expérience n°. 7 montre que le tuyau placé horizontalement est plus efficace pour répandre la chaleur, que s’il est placé dans une position verticale, le courant étant ascendant ou descendant.
- On peut tirer une connaissance importante de l’expérience n°. 8, c’est que les avantages obtenus dans les circonstances ordinaires, en augmentant la longueur du tuyau, ont une limite peu éloignée de celle que l’on trouve nécessaire pour transmettre à l’air de la chambre toute la chaleur développée : ainsi, dans cette expérience, cinq parties seulement de chaleur sont perdues en se servant de i3 pieds et demi de tuyaux, consistant en neuf coudes; tandis que dans l’expérience n°. g, huit coudes avec 16 pieds et
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- demi de tuyaux droits, montant ensemble à pie^et demi, soujt nécessaires pour profiter de ces 5 (tigrés de chaleur perdue» f .j-, ft^nrr
- L’expérience n°. 2 présente l’avantage que l’on obtient en diminuant le courant d’air dans la cheminée. Jr31q g3l 9frT a..îr c >i i: P ?3]r6j +n-9^n) L’auteur n’a pas fait des expériences exactes sur l’influence du frottemen t de la colonne d’air ; mais il pense qu’il doit être fort grand.,, j 9£t ...
- Les grilles sur lesquelles on brûle de la houille peuvent présenter des avantages qui les rapprochent des ppêles , en les recouvrant *l’sune, plaque, de tôle, comme on le fait souvent ; mais l’auteur croit qu’on les améliorerait beaucoup en fermant le cendrier ét y laissan^seulement un, registre , que l’on pourrait ouvrir à yploDté; -îi.p. syidnion «9I ,o;muu„
- TABLEAU renfermant les résultats des expériences faites pour déterminer ~ la perte comparative dé choêeur danè divers Appareils d& chüuffagêl&
- t ' ' r». ;>1 3 ’ï.q S6Ti/P'tC|9 .
- • /,: : . - - t -OJ -U
- INDICATION DES APPAREILS EMPLOYÉS.
- jlîu 4-^ .&
- N°. |. Cheminée de construction ordinaire pour brûler
- dubois.......................... t.,.... •
- N°. 2. Fourneau à grille découverte pour brûler de
- l’anthracite................... .................
- N°. 3. Poêle ouvert à la Franklin, aVec un tuyau coudé et un tuyau droit de 5 pieds de haut sur 6 pouces de diamètre, et dont le foyer est fermé par une
- plaque. ................•• •-
- N°. 4. Poêle en fonte de fer, à dix plaques, avec un coude et uii tüyau horizOrital de Spieds de long sur
- 4 pouces de diamètre, passant à travers la plaque du
- foyer........... »................................
- N®. 3. Poêle cylindrique en tôle, revêtu extérieurement avec de l’argile, et muni d’un coude et d’un tuyau horizontal de 5 pieds de long sur 2 ponces de diamètre, trayersant la plaque du foyer........................
- N°. 6- Poêle en tôle, pareil au précédent, mais muni d’un tuyau de i3 pieds et demi de long sur 2 pouces de diamètre, formant trois coudes, savoir : 3 pieds et demi horizontalement, 5pieds verticalement pour donner passage au courant d’air ascendant,et 5 autres pieds en descendant ; ce tuyau traverse la plaque du
- foyer. ....-......... .............................
- N°. 7. Meme poêle que ci-dessus, avec un tuyau de même longueur et diamètre „avee trois-coudes, dont
- 9 pouces verticalement et 12 pieds 9 pouces horizontalement en passant à travers la plaque-du foyer. N°. 8- Même poêle, avec un tuyau de mêmes longueur et diamètre, entrant dans la plaque du foyer et for-mantneuf coudes,....... >... ..... »*.?<•. .>*.
- N°. 9. Poêle en tôle, employé dans les expériences, avec un tuyau de 42 pieds de long sur 2 pouces de diamètre. - . , *
- Temps pendant lequel la température de la-chambre a été maintenue au même degré, par la combustion de poids égaux de combustibles, comparé à l’appareil -N°.9.
- Poids du combustible brûle crans éhaqdé'* * * 4 * * appareil pour maintenir dans la cliàmbre lâ même' température pendant le même temps, en prenant pour terme de cosutparai-son l’appareil Nô. 9.
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- ( t36 )
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- AGRICULTURE.
- Rapport fait par]M, Glial lan, au nom du Comité d agriculture sur des tableaux relatifs à la végétation des pommes de terre.
- Messieurs, vous m’avez chargé de vous rendre compte de plusieurs tableaux relatifs à la végétation des pommes de terre, adressés à la Société d’Encouragement par M. le chevalier Martinel^ l un de ses associés, de-
- meurant à Lyon : ils sont là suite db son travail commencé en 1819, qui, en 1823, fut jugé digne par la Société royale et centrale d’agriculture d’une médaille d’or. *• •* ' - * - 1 '•> xudo s i-r
- Depuis, M. Martinel a continué ses observations. Dans le premier tableau qui est sous vos yeux, il offre le rapprochement de cent variétés de pommes de terre; il indique leur nom, leur couleur, leur forme, la culture qu’elles exigent et l’époque de leur maturité. Dans une colonne d’observations, il note quelques circonstances particulières qui ont accompagné ou suivi leur végétation.
- Les autres tableaux, que l’auteur nomme usuels^ sont moins étendus et ne paraissent d’abord être que des extraits du précédent : ils sont cependant d’une utilité plus spéciale aux agriculteurs qui ne veulent se procurer que les espèces ou variétés qui semblent le mieux convenir au sol qu’ils cultivent. Ces derniers tableaux sont au nombre de huit.
- Le premier désigne les pommes de terre qui, ayant peu poussé à l’époque de la plantation, paraissent susceptibles de se conserver tard.
- Dans le second sont rangées celles qui, quarante jours après leur plantation , avaient poussé une plus grande quantité de tiges et produit en définitif un plus grand nombre de tubercules.
- Le troisième fait connaître les époques diverses de la floraison de plusieurs variétés.
- Le quatrième indique les pommes de terre qui peuvent être considérées comme hâtives.
- Dans le cinquième, le produit est classé en raison directe du nombre fourni par chaque pied, d’où l’auteur conclut que quatre-vingt-sept est le terme moyen des douze variétés dénommées.
- Le sixième constate la grosseur et le poids des tubercules.
- Le septième estime les variétés les plus productives, d’après le poids et la quantité de leurs tubercules.
- Le huitième énonce par numéro les variétés dont la maturité complète a
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- ( >5».J
- précédé le ier. septembre; ce qui permet de préparer le sol destiné aux semences d’automne. i d j juixJ A
- Enfin M. Martinel termine par cette remarque avouée de tous les cultivateurs, que peu des qualités mentionnées se reproduisent constamment la saison, l’époque de la plantation; tout paraît les faire varier, de sorte que le tableau d’une année offre tout au plus une probabilité ; mais lorsqu’une variété présente plusieurs années de suite les^ memes çaraptèr^s, on peut espérer quelle sera moins sujette a changer.g? ^ yrtr^?r.
- La justesse de cette réflexion fait désirer que des observateurs aussi persévérans et aussi exacts que M. Martinel veuillent bien , dans chaque canton, suivre l’exemple de ce laborieux agronome ; ils épargneraient bien du temps et des dépenses à ceux qui ne se livrent qu’à la pratique4 ^ jL. nous semble que ce serait un excellent modèle à offrir aux amjs deragri-culture qui auraient le loisir de s’occuper de cet utile travail., jge^îijp'ijcalc A cet effet, nous proposons au Çonseil de faire imprimer dans les tableaux usuels dont nous venons d’analyser les titres, et de remercier ^ au nom de la Société, M. le colonel Martinel de son intéressante commu-
- nication* , ' : ' -^:v^9Tivifla.uG
- Adopté en séancef le mars j. * • > (, a91jrjjg
- - « ï- * Signé Challan, rapporteur. , -, 'or{
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- ( Suivent les Tableaux. )
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- ( x58 )
- Tableaux usuels destinés aux agriculteurs qui recherchent, dans la pomme de terre , une qualité-particulière.
- Ils sont le résultat d’observations fortes sur cent variétés cultivées en 1821, et ont été extraits du tableau général de ladite année.
- On a eu soin de faire précéder d’une, deux et; trois — les variétés qui, en 1818, 1819 et i8îo , ont été distinguées par les mêmes qualités. -
- Toutes les variétés dont il est question ont été plantées le 17 avril 1 8üi 5 en 1819 , elles l’avaient été le 18 mars, et en 18m* le i;3 avril., ,• . . , , . . • :
- PREMIER TABLEAU.
- Variétés qui avaient peupomssé à Vépoque? où elles ont été plantées , e$. axaient pev perdu d'eau de végétation.„ Qnpourrait, ce semble, en inférer quelles sont plus susceptibles de se conserver fard, ^
- ft'os. ' " Végétation
- - , ,4e .«ent-mUUa».
- (i3...). Indéterminée ...... 33 4
- i3. La Corne de bique. ... 33 5
- — 16. Rouge longue. ..............33 5
- (00.) Patatœ. ~ •• ...» ”
- = (7). Indéterminée................. 1 »
- “126. La Tardive d’Irlande. . 1 33
- — 29. La chair rouge» . .... 1 33
- — 48. La tardive d’Ardennes. . .1 33
- — 54. La zelingen.............. . 1 33
- — 63. Patraque blanche. . . . . a 3?
- — 79. Patraque jaune............. 1 33
- — 139. La Cantorbéry. ..... 1 - »
- Trois avaient déjà été portées deux fois, 6 l’ont été une$ plusieurs variétés n’ayant poussé que d’un centimètre, on a cité de préférence celles qui s’étaient fait remarquer par cette qualité.
- DEUXIEME TABLEAU.
- Variétés dont la plante possédait une plus grande quantité de tiges quarante-quatre jours après la plantation des tubercules { savoir, le 3o mai) , rangées en raison de celles qui en ont produit le plus grand nombre.
- Tiges, déc. cent.
- 96. L’épais buisson........ 16 de 3 »
- —100. La Chinoise. ..... 16 de 2 5
- — 73. La feuille de haricot. . i4 de 4 ”
- ;= 53. La Rose jaune.. . . . 14 de 3 33
- “ 63. Patraque blanche. ... 12 de 4 35
- 95. L’albüfere.. . .. ... . 11 de 6 5
- 7—(144. La cuivrée. .. . • . .. . 11 de 4 »
- 28. La Caleinger. ...... 11 de 7 33
- 127. La Champion. ..... 11 de 3 33
- ; 99. Les Orphelines. ... 11 de 2 33
- (8)LîD3ÉT!ERMHSÉE.DeGhAM-
- béry. . . . , 10 de 7 33
- .26. La Schaaden.......... 10 de 5 33
- Trois avaient déjà été portées deux fois* 2 l’ont été une.
- TROISIÈME TABLEAU.
- Variétés qui ont fleuri les premières', savoir, du 5 juin au i5 dudit mois, écrites dans Fordre de leurfloraison.
- TW Époques
- •»»* de maturité.
- = 3i. Dite à vache. ...........le 5 juin.
- — 33. La Bavière............. id.
- — 36. La Prime rouge......... id.
- — 70. La Tige couchée........ id.
- — 127. La Champion........... id.
- —208. La bonne Wilhelmine. . . id.
- (16) . Jauneprécoce de la Guil-
- LOTIÉRE............. id.
- (17) . Jaune hative de la Guil-
- LOTIÈRE................ id.
- (18) . Jaune hative de la Guil-
- LOTIÈRE,.............. id.
- — 126. Hative de Meudon. . . . id.
- —(i4). La cuivrée............ id.
- —100. La Chinoise. . ........ id.
- Quatre avaient déjà été portées deux fois, 5 l’ont été une. ( On ne fit point ce tableau en 1818.)
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- QUATRIÈME TABLEAU^
- m ^ t SIXIÈME TABLEAU.
- Variétés qui ont été mûres les premières;, c'est-à-dire sur lesquelles toute espèce de végétation a été totalement achevée au ier. août. ( Il paraîtrait qu’elles devraient être préférables à cultiver comme hâtives, )
- 'Nos.-' J v- -'•*
- sde maturité.
- — 5. La Duagienne. , ._ . . . ... ier. août.
- ~ 6. La Vitelotte. . id.
- (i3..) La dégénérée de M. Rous-
- selon. .................. id.
- 126. Hâtive d.e Meudon. id.
- 75. La grosse baie. . . . id. 's
- ri3o. Naine a châssis. . id. *
- rr 72. La neuf-semaines. "V. I . id.
- 11202. Jaune hâtive d’Angleterre. id. ‘
- i32. Hâtive de juin. ...... id.
- 16. Jaune précoce de laGuil-
- LOTIERE. ... i ... . id. /
- i35. La Kidney lisse. . ... id.
- 212. Anglaise hâtive. . .‘ ... id.
- Quatre avaient déjà été portées deux fois, une l’a été une. » -
- CINQUIÈME TABLEAU.
- Variétés qui ont produit le plus grand nombre de tubercules , rangées en raison directe dudit nombre.
- Nos.
- Tubercule».
- = 96. L’épais buisson. ....... 175
- — îoi. La Batave............. . 120
- — >34. Jaune de Schowen. .... . . n3
- = 99. Les Orphelines. .... * . : . 99
- —100. La Chinoise. . . . . . ... é. . 89
- 128. Oxnoble..................... B3
- = (21) La Sockwel. ........ 80
- (8). Indéterminée de Chambéry. 62
- — 61. La Descroisilles.............. 58
- 48. La tardive d’Ardennes. . . . . 55
- — 73. La feuille de haricot......... 55
- 93. La petite Hollandaise. ... Si
- Produit de 12 plantes.
- 87 tubercules pour un est donc le terme moyen de ces douze variétés.
- Une.variété avait déjà été portée trois fois, 3 l’ont été deux} enfin 4 l’ont déjà été une.
- Variétés qui ont produit les plus gros tubercules.
- *. lii uâc w » Gramme».
- é 80. La grosse Zélandaise. . . ^ . v 700
- — 63. Patraque blanche. . - - *• • • 553
- — 79. Patraque jaune. . a^Â,:v . . . . 494-
- 5i. La Yirolle. / . . .'-V' . . 2". • 4ç4
- " 212. Anglaise hâtive. .c 1 '. i . 445
- —148. Jaune de Philadelphie. '. V *. . 44^
- = 182. La Mayençaise. . ....... 4Q1
- (79..) Indéterminée. . . 3ç5
- — 81. La jaune de New-York. .... »
- 139. La Cantorbéry. * . . . . • . • - » 118. Bleue noirâtre de M. Descroi-
- '? silles. . . . . . . » .. . . »
- y3. La feuille de haricot. •. . . . : »
- On n’a point pesé les quatre dernières, parce que leur grosseur n’était pas remarquable.* Cette qualité est de peu d’importance; toutefois le paysan et les cuisinières en font cas. Il est cependant incontestable qu’une pomme de terre fort grosse, et qu’on n’a pas divisée, cuit mal.
- 2 avaient déjà été portées deux fois, 4 l’ont été une. “ -
- SEPTIÈME TABLEAU. “
- Variétés les plus productives , jugées cl après-le poids de la récolte des tubercules , disposées en raison de leur plus grand produit.
- ]\jos. ; Gram..ép. de mat-
- (8) Indéterminée de Cham- . .4 ( „ en’J i .
- BÉRY. ...4. A „ . 3o3o.J 3o t3P-128. Oxnoble.. . î . a;sas . 3019. 20 oct’ — 5i. La Yirolle. . • 2839. 3o “p-
- zzi 65. La Brugeoise. . . • • » 258i . 10 oc,‘
- 64. Le long brin. . .. . . • 2579. 20oct-
- — 63. \ Patraque blanche. * 2520. 10 ocl-
- — 48. La tardive d’Ardennes. , 2465. 3o seP-
- 95. L’albiflore. . ij. •- • • 2451. i5 “p-
- — 20. La BeRBOURG. y. Ϋ; 2,364. J 5
- = 198. La Dunkerque. . -. . \. 2354* 20 oa-
- —189. La grosse flamande. . . 2272. 10 oct-
- 1. Hollande rouge. . . . 2139. 3oao4t
- Produit de 12 tubercules. 3o6a3 g™11™-
- Une avait déjà été portée trois fois, deux l’ont été deux, et quatre l’ont été une.
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- Sans doute la première de toutes les qualités pour cette plante est d’être productive. Les nos. 8 et 20 ont encore celle d’être distingués pouf la table. On remarquera aussi que le n°. 198, la Dunkerque, a mérité quatre ans de suite de prendre place dans le septième tableau
- On remarquera encore que cinq variétés ont été cette année plus-productives que le n°, 63., grosse blanche (Halle de Paris)} en 1789, elle avait déjà tenu la huitième place dans ce tableau. Ce sont les deux années où je l’ai vue comparativement le plus productive.
- HUITIÈME TABLEAU.
- Numéros et noms de toutes les variétés dont la maturité complète a précédé le ier. septembre. Elles laissent toute facilité pour la préparation du sol destiné aux blés d’automne.
- Nos.
- 5. La Duaguienne. . . . zzz 6. La Vitelotté. . . .
- — (i3..) Dégénérée de M.
- Rousselon. . . . . .
- = 126. Hâtive de Meudon.
- 75. La grosse baie. . . .
- =i3o. Naine a châssis. . .
- La neuf-semaines. .
- Jaune hâtive d’Angleterre..........
- —13a. Hâtive de juin. . . .
- —(16) Jaune précoce de ea - = Guillotière. . . i35. La Kidney lisse. .
- —212. Anglaise hâtive. . .
- = 1. Hollande rouge. .
- (i3) Dégénérée de M. Rof-
- - 72. -202.
- Époques de la récolte.
- ier. août 1821, id.
- id.
- id.
- id.
- id.
- id.
- id.
- id.
- id.
- id.
- id.
- 3o août 1821.
- favier. . . , . . id.
- ~ 5o. La Saint -Jacques. . id.
- “ 3t. Dite à* vache. . V . id.
- = 33. La Bavière. . *. . . id.
- = 36. La prime rouge. . . id.
- (11). Hâtive de Lyon. . . id.
- = 37. Truffe d’aout. . . . id.
- — 3g. La belle Ardennes. . id.
- 41. La belle ocreuse. . ~ id.
- = 5ç. La semi-rouge. . . id.
- =(14). La cuivrée. . . . . . id.
- = 52. La divergente. . . . id.
- “ 53. La Rose jaune. . . id.
- = 70. La tige couchée. . id.
- «“W'ÿ&r Là'TeuIlle de haricot., 3o août 1821. — 83. Le bloc jaune. . . . id.
- 3=12 7|f La champion........ id.
- -S-129I La Shaw. ..... id.
- =208. La bonneWilhelmine. id.
- —(18). Jaune hâtive de la
- Guillotière. ... id.
- 167. Hollande jaune lisse. id.
- —217. Bleue de Valais. . . id.
- —218. Noire de Lyon. . . . id.
- 38 variétés sur 100 ont été mûres avant le 1er. septem bre.
- 18 ont déjà été portées dans ce tableau deux fois, et i3 l’ont été une. ( 11 est à remarquer que les observations pour ce même tableau ne datent que de 1819.)
- On ne saurait trop répéter que peu des qualités dont on vient de faire mention se reproduisent constamment ; le terrain , la saison , l’époque des semis , tout paraît les faire varier. Le tableau d’une année est donc tout au plus une probabilité 5 mais lorsque telle ou telle variété se trouve plusieurs fois répétée dans le même tableau, on peut en conclure que décidément telle est hâtive , telle doit faire espérer un grand produit, etc. , etc. Il est essentiel aussi de remarquer que la plus grande partie des variétés dont on vient de parler est cultivée sur un sol de même nature , et, autant que possible de la même manière} mais chaque année on s’efforce, à mesure qu’on a plus d’expérience , de donner plus de précision aux observations. : . . .
- On a indiqué les variétés préférables pour la table par des capitales , et on a placé entre deux parenthèses les numéros des variétés qui ne sont pas décrites dans le Catalogue de la Société d’agriculture de la Seine, et qui, dans le quatrième tahleau de ma culture, en 1821 , suivent le nom de la variété au lieu de le précéder.
- M. le chevalier de Jouvencel, de la Société" d’agriculture de Seine - et - Oise, qui a fait des observations à la-fois précieuses et suivies sur la pomme de terre, l’a cultivée dans une terre franche, plus forte que légère, en un'inot dans une terre propre à la culture du blé* tandis que le sol sur lequel j’ai fait les miennes est des plus légers : aussi M. de Jouvencel n’a trouvé parmi les productives qu’une seule variété de celles que j’ai indiquées comme telles.
- Imprimerie de Madame HUZARD ( née Vallat la Chapelle ), rue de l’Éperon,
- n .
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- VINGT-SIXIÈME ANNÉE. ( N". CCLXXY. ) MAI 1827.
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- POUR L’INDUSTRIE' NATIONALE. •* ^
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- ". Séance1 générale du s3»xÿtaiu1 ?2
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- La Société d’Encouragement s’est réunie, le mercredi 2?> mai 1827, en assemblée générale, à l’effet d’entendre le Compte rendu des travaux du Conseil d’administration, depuis le 24 mai 1826, et le Rapport sur les recettes et dépenses pendant l’année 1826. Cette réunion -, qui avait aussi pour objet la distribution des médailles d’encouragement et le renouvellement des bureaux et des comités, avait attiré un concours nombreux de
- sociétaires.........; : zJ ....
- Les nouveaux produits de l’industrie exposés dans les salles de la Société, quoiqu’en petit nombre, étaient remarquables par leur bonne £xeV cution. Parmi ces produits, nous avons distingué :A,i j : . - i^Al
- i°. Une très-belle horloge à équation, sonnant les quarts, et dont le mouvement se remonte par la sonnerie des quarts ; les principaux rouages sont en cuivre et d’une exécution parfaite. Cette horloge, due aux talens de l’habile M. Wagner, horloger mécanicien du roi, rue du Cadran, nt. §g, est destinée pour l’église de Saint-Romain, à Rouen. > “9rT£;i R
- 20. Des boutons en fer façonnés, imitant les boutons de soîè^ et supé= rieurs à ceux-ci par leur solidité et leur durée : ils sont couverts de diP
- férentes couleurs, et fabriqués par M. Chaussonnet, rue Saint-Denis,
- >v. 1 -r: - : . >ncv-i eh 7t i'
- n°. 256. . i ' - ^ ^r,...
- 5°. Des tabatières en racine de buis doublées en écaille ; d’autres en bois de sycomore ornées d’impressions de différens sujets, et imitant les tabatières d’Écosse. Elles se distinguent par leur légèreté, la beauté du vernis dont elles sont couvertes, et par leur charnière, noyée dans le bois et exé-yingt-sixième année. Mai 1827. - <•.... T,.j. ..
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- calée avec une perfection remarquable. Qn les trouve chez M. Coletta, rue Mandar, n°. 11.
- 4°. Des cafetières-/des théières, des tasses, assiettes, etc., et différens vases culinaires en porcelaine dure, et allant au feu sans se briser, de la manufacture de Bayeux, département du Calvados, dont le dépôt est établi rue du Faubourg-Montmartre, n°. 88. La dureté de cette porcelaine a permis d’en fabriquer des rouets de poulies, dont une longue expérience a constaté la supériorité sur ceux en bois. On l’a également appliquée aux inscriptions des rues et au numérotage des maisons, et déjà plusieurs villes de France ont adopté ce numérotage aussi solide que brûlant.
- 5°. Des briques rouges et blanches de bonne qualité, de la fabrique de M. Sargeant, à Auteuil.
- 6°. Du fil de lin simple, d’autre retors à deux et trois brins, filés à la mécanique, et de la toile tissée avec ces fils, de la manufacture de MM. Schlumherger père et fils, et Breidt, à Nogent-les-Vierges, près Creil, département de l’Oise.
- 7°. Un dessin lavé d’un appareil pour apprécier la force des câbles en fer et en chanvre, pour lequel il a été accordé un brevet d’invention à M. de Montciignac, le 15 janvier 1827. Cet appareil, qui est employé avec succès dans l’établissement de MM. Raffin et compagnie, à Nevers, se compose d’une presse hydraulique qui tire un des bouts de la chaîne, tandis que l’autre est attaché au bras vertical d’un long fléau de balance romaine, qui par son poids forme la résistance, et sert à donner une limite exacte et positive à l’effort que l’on veut faire subir au chaînon ou au cordage. Nous donnerons incessamment une description détaillée de cet utile appareil.
- 8°. Des tapis de pied peints et vernis à deux, quatre et six couleurs, de la manufacture de MM. Vernet frères, à Bordeaux , dont le dépôt est établi rue de Richelieu, n°. 60. Ces tapis, qui se distinguent par leur solidité, le bon goût des ornemens et des dessins, la vivacité et l’éclat des couleurs, et leur bas prix, sont très-recherchés par le public.
- g°. Deux petits appareils de distillation, d’une construction simple et ingénieuse, et qui réunissent plusieurs avantages sur les appareils ordinaires, de l’invention de M. Ch. Derosne, rue Saint-Honoré, n°. n5. io°. Une machine à teiller le chanvre et le lin, présentée par M. Roux.
- 11°. Une garde-robe inodore, de l’invention de M, Cordier, de Chartres. i2°. Une statue de l’empereur François II, de 18 pouces de hauteur, en plaqué d’argent, embouti et relevé au marteau ; par M. Heymann, à Bel-leville, près Paris. r
- 13°. Des souliers imperméables fabriqués pai M. Thiel, cordonnier, rue de Beaune, n°. 5.
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- i4°. Des baromètres construits d’aprèslesystème deM.Gay-Lussac; un lhermométrographe d’après Bellani; des siphons en verre/ et diveré appareils aérostatiques en taffetas et en baudruche/ par M. Bunten, opticien, quai Pelletier, n°. 26*mi MbIû, je , sa «b smiuoijinq n-j ^
- i5°. Enfin des veilleuses sans mèche présentées par M. Casemate, lampiste, place de Vannes/ n°. 6, marché Saint-Martin P CesA veilleuses sont composées d’un godet en plaqué, au centre duquel s’élève un petit tube en verre. On pose ce godet sur de l’huile contenue dans un gobelet ou autre vase ; l’huile monte jusqu’au niveau du tube : alors, en la chauffant au moyen d’une allumette, elle s’enflamme/et continue de brûler en répandant une lumière assez vive. . n af r a q
- Divers objets qui avaient déjà paru aux précédentes séances générales ont été représentés à célle-ci, tels que les mesures linéaires sur ruban , le papier à calquer, et les taffetas dits hygiéniques de M. Champion, rue Gre-netat, ri°. 6; les parapluies à vis de M. Hubert Desnoyers, rue du Faû-bourg-Saint-Martin ; les lampes hydrostatiques de M. Thilorier ; les montres en chrysocalque de M. Buffet-, au Perron du Palais-Royal, qui ont subi une amélioration notable sous le rapport de la forme des boîtes et des cadrans, aujourd’hui mieux confectionnés. Les mouvemens sont aussi plus soignés, et donnent assez exactement l’heure. o ^ i > ^
- La séance a été ouverte à huit heures du soir, sous la présidence de M. le comte Chaptal, pair de France. M. le baron Degérando, secrétaire, a lu le Rapport suivant sur les travaux du Conseil d’administration depuis le 24 mai 1826. - * r ^ 4:;
- Compte rendu des travaux du Conseil dadministration, de la Société d’Encouragement depuis le 24 mai 1826; par M. le baron Degérando. - n y .
- ' ' ' i ' .Ul CLL D LL• : tf; 1 • ’;j'> .'* j' JTsr*>rv )
- Messieurs, la Société d’Encouragement continue à voir s’augmenter, d’année en année, le nombre de ses membres. Déjà porté à onze cent trente-six l’année dernière, il s’est encore accru de cent trente noms depuis cette époque. Notre Société est devenue désormais une institution vraiment nationale* Pendant que son existence s’est à jamais affermie, grâce à l’ordonnance royale qui a homologué ses statuts , et à la généreuse dotation qu’elle a reçue, elle s’étend sur toute la surface .du royaume, comme une vaste confédération unie par les sentimens les plus honorables. Nous ne trouvons pas seulement sur le tableau de ses membres des sa-vans qui se plaisent à chercher dans les opérations de l’industrie l’applica-
- Ta
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- tien des hauies. théories auxquelles ils ont consacré leurs travaux , des manufacturiers empresses à seconder dans toutes les branches les progrès qu’ils s'efforcent d’obtenir dans leurs propres établissement ; nous y rencontrons aussi des hommes publics qui ont rempli ou remplissent différentes fonctions administratives y de bons citoyens dont le patriotisme aime à,concourir pour tout ce qui intéresse la prospérité publique; enfin des amis de l'humanité , qai aperçoivent aussi dans le développement et le perfectionnement de l’industrie un grand et puissant moyen pour améliorer la destinée des individus, et même pour servir les intérêts de la morale.
- Le spectacle des misères, des infirmités, de la corruption qui se produisent dans les grandes villes et quelquefois autour des ateliers très-nombreux, a pu tromper quelques esprits, et faire accuser l’industrie elle-même 4’avoir altéré, avec la simplicité des moeurs, le bien-être des individus voués aux professions laborieuses ; mais il ne faut point attribuer au perfectionnement des procédés industriels ce qui n’est que l’effet inévitable de l’agglomération habituelle d’une population considérable, ou quelquefois la suite de quelques fausses combinaisons administratives, ou enfin quelquefois encore, il faut le dire, des fausses spéculations du commerce ou des fabricans eux-mêmes. Les recherches et les découvertes qui ont pour objet les procédés de l’industrie tendent, en définitive, à perfectionner le travail, et, en le perfectionnant, à le répandre, à le rendre plus utile et à ceux qui l’exercent et à ceux qui en recueillent les fruits. Sous ce rapport, encourager les progrès de l’industrie, c’est encourager le travail lui-même : or, bien loin que le travail soit jamais la source des maux dont nous venons de parler, c’est lui qui les prévient, c’est lui qui y porte remède. Le travail est ami de l’ordre, de la santé, de l’économie et des bonnes mœurs; par le travail, l’homme exerce ses forces, accroît son aisance, remplit sa destinée, acquiert le sentiment de sa vraie dignité. Parmi tant de preuves que nous en pourrions citer, qu’il nous suffise d’en rappeler une ici qui nous est propre, qui est sous nos yeux, et qui est toute éclatante de lumière. En même temps que nous avons vu, depuis dix ans, l’industrie prendre dans notre chère France l’essor le plus rapide, nous avons vu en même temps, par un heureux concours, et les lumières se répandre, dans jine progression non moins remarquable, et pendant que la population s’est accrue de plus de deux millions d’habitans, le nombre des condamnations criminelles a diminué de plus de moitié sur la surface de la France. Combien de cantons gémissant autrefois dans la mendicité,
- P ignorance; et tous les vices quel’oisiveté traîne à sa suite, animés aujourd'hui par une vivifiante industrie, offrent à l’œil du voyageur un spectacle plein de charmes! Son regard satisfait y voit l’aisance réunie à l’ordre et
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- Mtf)
- h l’activité ; la propreté ©même annoncé! Tesprit .d’fl^aùgemeitît /aatycUms une plus grande abondance, on découvre aussi une plus grande économie ; l’ivrognerie a disparu ; de nombreuses familles d’ouvriers prospèrent; soumis, laborieux, prévojans, les habitans portent dans leurs traits l’expression de la satisfaction intérieure et de la bienveillance. Ce spectacle prend encore un plus haut degré d’intérêt lorsque, comme il arrive §on-vent, les chefs des manufactures , unissant des vues généreuses et un carac-1ère élevé à l’habileté dans la direction de leurs entreprises, préviennent tous les abus par de sages réglemens, soignent l’édueation des enfans j la vieillesse, les maladies chez les parens, encouragent la bonne conduite chez leurs ouvriers, donnent eux-mêmes par leurs exemples la plus salutaire des leçons, et deviennent, pour les cantons où ils sont établis, comme une seconde providence, par les lumières et les bienfaits qu’ils y répandent. C’est un tableau, Messieurs, que chacun de nous a la jouissance déconsidérer quand il parcourt les départemens industrieux delà France; c’est un résultat sensible et positif que nous aimons à constater ici, en l’honneur de l’industrie, en invoquant le témoignage de tous ceux qui ont été à portée de le vérifier par eux-mêmes.
- Tout perfectionnement industriel se résout ou en économie de matière, de temps, de forces, en ce qui concerne les opérations; ou bien en propriétés plus durables, plus étendues, mieux adaptées aux besoins, eu ce qui concerne les produits. Sous l’un et l’autre rapport, eAiiême temps que ces perfectionnemens accroissent la puissance créatrice accordée à l’homme, et l’empire qu’il exerce sur la matière, ils fournissent plus abondamment à la consommation; ils l’excitent, et, pendant qu’ils accroissent les jouissances du consommateur, faisant naître une demande plus générale, ils donnent un nouvel essor au travail, qui se trouve ainsi encouragé à son tour par une heureuse réaction des résultats qu’il avait obtenus. Ce n’est pas tout : en s’étudiant à mieux faire, l’intelligence s’exerce et s’éclaire ; l’homme, abandonnant chaque jour davantage aux moteurs mécaniques la part que la force aveugle peut avoir dans les opérations des manufactures, ne se réserve que ces directions sur le jeu des machines, qui sont le privilège d’un agent raisonnable. Ainsi, il conserve mieux la jouissance des plus nobles attributs de sa nature; il conserve mieux aussi par là, au sein de ses fatigues, ce sentiment de sa propre dignité, qui garantit le caractère, de la dégradation des vices. BimmuD s ssilsi ' / : *noitx. *
- Pardonnez, Messieurs, cette digression momentanée, que commandaient peut-être les accusations quelquefois adressées à l’industrie. Ce n’est pas d’ailleurs sortir entièrement de l’ordre de nos travaux que de considérer quelle en peut être l’influence sur l’ordre social ; et c’est quelquefois leur
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- donner nniWMFf&o »oble mobile, lorsqu’on a le bonheur de reconnaître que cette Influence est bienfaisante»
- Parmi les objets qui ont continué à occuper cette année, à diverses reprises, votre Conseil d’administration , il en est un auquel l’état actuel des arts industriels assigne le premier rang pour son importance; c’est ce qui concerne le puissant moteur dont la force expansive de la vapeur est le principe, dont les immenses services se déploient chaque jour sur une échelle sans terme, mais dont le jeu, sujet encore à quelques dangers, excite aussi, sous ce rapport, la sollicitude des amis de l’humanité. Sur un rapport de M. Baillet, le Conseil a jugé qu’il serait utile de publier un mémoire qui lui a été adressé par M. Madeleine, capitaine d’artillerie, sur les moyens d’employer les machines à vapeur avec condensation dans les lieux où l’eau n’est pas assez abondante» Le moyen proposé par l’auteur économise les trois dixièmes de la quantité d’eau ordinairement nécessaire à la condensation, et une portion d’autant plus considérable de la force motrice, que la hauteur dont il faut extraire cette eau est plus considérable, M. Gaultier de Claubrj a mis sous/les yeux du Conseil un appareil exécuté par M. Hallette, dans lequel larondelle est enveloppée d’une toile métallique destinée à la contenir, moyen qui lui paraît propre à donner contre le danger des explosions les plus sûres garanties. M. dArcet a saisi cette occasion pour nous communiquer une lettre de M. Séguin, qui confirme l’utilité des#ondelles en métal fusible, pour prévenir ce danger, M. Molard le jeune nous a fait connaître que M. Colardeau a substitué à la toile métallique des grilles en fonte, qui présentent encore plus de sécurité. Aux observations de MM, dArcet et Molard, M. Baillet en a joint deux autres : il a fait remarquer, i°. que les toiles métalliques ont été employées par plusieurs manufacturiers de Paris, pour fortifier les rondelles fusibles et les empêcher de céder lorsqu’elles commencent à se ramollir, avant d’avoir acquis la température à laquelle elles doivent fondre; mais que ce moyen a. été reconnu insuffisant, et qu’on préfère aujourd’hui se servir de grilles en fonte de fer, dont les ouvertures ont i5 millimètres de largeur et qui soutiennent les rondelles jusqu’en moment où elles entrent en fusion; 2°. que les rondelles fusibles dont quelques personnes persistent à nier futilité,, offrent un moyen de sûreté d’autant plus précieux que ses effets sont indépendans de la volonté des machinistes, comme le prouve l’événement de la rondelle du bateau de M. Séguin sur le llhône, cité par M. dArcet, et comme vient, encore de le confirmer la fusion d’une rondelle d’un des ba-teauXjSnrJn Seine.
- Un mémoire publié en Angleterre par M. Perkins^ sur les accidens que peuventoccasionner: les machines à vapeur^ et sur 1ns moyens de les pré-
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- venir, a suggéré à M. Payen une note qu’il nous a communiquée à l’unu de nos séances ; et cet important sujet a été éclairé par une discussion dont le résumé sera publié dans notre Bulletin, avec une portion du mémoire de M. Perkins et la note de notre estimable collègue.1 ; 4 7
- Un phénomène qui paraît, au premier coup-d’œil, contraire aux lois du mouvement, et qui se produit lorsque l’air est chassé des machines soufflantes, ou l’eau des machines à vapeur, a attiré l’attention de MM. Thénard, dArcet, Hachette et Baiïlet. Un disque placé près de l’orifice, loin d’être lui-même poussé en avant, est au contraire attiré et soulevé. MM. Thénard et dArcet avaient observé ce phénomène sur une machine soufflante dépendante des forges de Fourchambault. M. Hachette l’a reproduit sous les jeux du Conseil, avec un soufflet ordinaire d’appartement à double vent, dont la tuyère aboutit au centre d’un disque en cuivre; sous ce disque, qui dépasse les bords de l’orifice, est placé un second disque de papier ou de carton léger, qui se trouve soutenu par l’action de l’air. M. Hachette a obtenu des résultats semblables, en faisant couler l’eau entre des disques de diverses formes, sur une chute de 5 mètres environ. M. Bailletj en donnant à une feuille de papier la forme d’un entonnoir, et en adaptant la buse d’un soufflet à l’extrémité de ce cornet, a vu le cornet s’aplatir, et l’orifice par lequel l’air s’échappe se retirer. Cette expérience vient à l’appui de celles qui ont été faites par M. Clément, desquelles il résulte que la pression exercée sur les parois intérieures d’un tube conique par un fluide élastique qui s’y meut avec force, peut être moindre que la pression atmosphérique.
- Grâce au thermomanomètre de M. Colardeau, la force élastique de la vapeur d’eau pourra être mesurée jusqu’à une température très - élevée. Sa graduation a été portée dans la graisse échauffée à 173° centigrades. ° M. Baillet a porté aussi à notre connaissance un perfectionnement aux pompes à incendie, proposé parM. Doliger, pompier à Abbeville, et dont le succès a été établi par une expérience faite en présence des autorités de la même ville. Il a pour objet d’obtenir d’une seule pompe à incendie deux jets différens, qui portent l’eau sur deux points en combustion, au moyen d’un tube à trois ouvertures, dont il ferme l’une à volonté. La Société s’est empressée de l’approuver et d’en procurer la publication. J
- Quoique le zèle et l’habileté des compagnies de pompiers organisées aujourd’hui dans toutes les villes, laissent peu l’occasion d’employer les échelles à incendie, et que le sac de Genève ait été en général reconnu comme l’appareil le plus propice pour secourir les personnes enveloppées par l’incendie, on ne peut cesser d’applaudir aux vues de ceux qui s’occupent de multiplier et de faciliter les moyens dé salut dans ces térribles accidens, par le perfectionnement de ce genre d’échelles : c’est ce qu’ont fait M. Pajot Descharme
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- ;
- et M. Kermarec. L’appareil conçu et communiqué par le premier a paru simple, ingénieux , économique, et le Conseil, en adressant à S. Ex. le Ministre de l’intérieur copie du rapport favorable qu’il avait adopté, a engagé Son Excellence à en faire exécuter un modèle. L’appareil que le second a construit a été examiné et essayé par des commissaires que S. Ex. le Ministre de la marine avait désignés ad Hoc, et, d’après les bons effets constatés en leur présence, Son Excellence a ordonné la construction de cinq échelles semblables.
- M. Bouvier a conçu, pour broyer les couleurs, une machine dont le but n’est pas seulement de bien accomplir cet effet, mais encore de préserver les ouvriers des émanations délétères auxquelles ils sont exposés. Son appareil nous a paru remplir ce double but, et nous applaudissons spécialement au second résultat ; mais l’auteur ayant eu l’intention de prendre un brevet d’invention, nous n’avons pu donner la description de sa machine.
- Quelques autres appareils conçus dans différentes vues ont mérité, cette année, l’approbation de votre Conseil d’administration : telle est, entre autres, la nouvelle grue pour abréger la durée des sondages et faciliter les sondages profonds par le secours d’un mat de hune; telle est la substitution faite dans le dynamomètre par M. Fresez, de Metz , d’un ressort en spirale à celui qu’on emploie ordinairement : nous avons cru devoir acquérir pour le cabinet de la Société les deux modèles présentés par l’auteur.
- L’art de l’horlogerie, celui de tous qui reçoit de la mécanique et de la géométrie les directions les plus savantes, et qui en fait les applications les plus complètes, s’est enrichi d’un mécanisme nouveau pour les pendules à équation, imaginé par M. Laresche, et décrit dans notre Bulletin. Il a reçu de M. Plaine un nouvel échappement, qui n’est sans doute qu’une modification de celui d’Arnold, mais qui peut être fort utile à l’horlogerie de commerce, qui se recommande sous le rapport de l’économie, ainsi qu’un petit appareil, propre à remonter la montre .sans le secours d’une clef, et qui mérite d’être connu. Il est redevable à M. Noriet, horloger à Tours, d’un compteur, qui fonctionne depuis six mois dans la fabrique de M. Rose Abraham, à Sainte-Anne, près de Tours, et qui se distingue par son ex-* trême simplicité.
- L’un de, nos plus célèbres ingénieurs, auquel les arts métallurgiques ont déjà de grandes ét nombreuses obligations, leur a rendu récemment un nouveau service par le mémoire qu’il a publie sur l’état actuel des usines à fer deda France au commencement de 1826. M. Baiïlet, à qui il appartenait, si. bien d’apprécier le travail de son collègue, en a lait ressortir les résultats dans son rapport : ces résultats nous montrent, en 1825, 1,100,010 quintaux métriques de fer fabriqué; savoir,
- Obtenu
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- C *49 );
- Obtenu de la fonte au charbon de bois. . ^ . . . 569,540
- A la houille. . »• .. . .. , . . , . . . , . 442?000
- Provenant des forges catalanes au charbon de bois. . 93,470
- Total. . . . . . i,io5,oio.
- Ils nous peuvent que, par laloi des douanes de 1822,les usines françaises ont acquis un développement suffisant pour produire en une seule année un accroissement de produit égal à la somme entière de leur production, telle qu’elle était en 1820; enfin, ils ont constaté que la qualité de la fonte propre au moulage s’est améliorée, qu’elle peut soutenir la concurrence avec la fonte douce d’Angleterre, si le prix le permet , et en outre que la quantité produite suffira aux besoins de l’industrie française.
- En appliquant et modifiant à son gré les procédés tracés par le célèbre Clouet, par notre collègue M. Bréant, M. Fréd. Japy verse dans le commerce, à un prix modéré, trois qualités d’acier fondu propre auxdifférens usages des arts. Ces aciers ont été essayés par MM. Gambey et Parisot, et les ont pleinement satisfaits. j _ ï
- M. Bréant, dont on connaît les travaux sur l’épuration en grand du minerai de platine, a exécuté avec ce métal un siphon destiné à la décantation de l’acide sulfurique , qui réunit à-la-fois une économie de temps, de main-d’œuvre, de combustible et de métal. '
- M. Bontemps, directeur de la verrerie de Choisy-le-Roi, a résolu 1111 problème d’un grand intérêt pour les arts. Le public a cru long-temps que la peinture sur verre, après avoir brillé d’un si vif éclat pendant les quatorzième et quinzième siècles, s’était entièrement perdue. L’Administration publique , informée de l’existence de procédés conservés en Allemagne et en Angleterre , par les demandes des architectes, qui désiraient extraire de ces deux pays des verres en belles couleurs, a cédé au vœu du Comité consultatif des arts et manufactures, en faisant d’abord un appel aux fa-bricans français. C’est à cet appel que M. Bontemps a pleinement répondu,' en obtenant toutes les nuances de rouge que l’on peut désirer, fixées avec la plus grande solidité, et livrant ses vitraux à moitié prix de ceux qu’on eût extraits de l’étranger. ’ • ^
- La papeterie, qui prospère par la demande toujours croissante de ses produits, 11e prospère pas moins par la perfection toujours croissante aussi de ses procédés. MM. Canson soutiennent leur réputation par le mérite d’exécution qu’ils portent dans le collage du papier à la cuve. Votre Conseil a reconnu ce mérite dans des échantillons de papier vélin à vèrgures, de différentes sortes et grandeurs, envoyés par ces fabricans. Leur papier JFingt-sixième année. Mai 1827. V
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- azuré est sans envers et d’une teinte très-égale. Le collage du papier à laver présente plus de difficultés; cependant.il reste peu à faire à MM. Can-son pour égaler, même sous ce rapport, la Hollande et l’Angleterre, et nous ne doutons pas qu’ils n’y parviennent. Notre collègue M. Mérimée, qui depuis plusieurs années a dirigé sur ce procédé l’attention de nos fa-bricaris, a rédigé, pour en éclairer l’emploi, une instruction, que le Conseil a adoptée et publie en ce moment. ^
- Le même collègue nous a fait apprécier les avantages de l’étendoir pour sécher le papier, exécuté par M. Falguerolles, avantages déjà reconnus par une expérience authentique. L’étendage se fait de cette manière plus commodément, plus sûrement et plus promptement que par le mode ordinaire.
- M. Prechtela publié, sur la fabrication du papier de Chine , un mémoire dans lequel il s’est proposé , par les motifs les plus louables, d’aider aux concurrens pour le prix proposé par notre Société, en leur communiquant ses propres recherches et ses essais. Aux documens qu’il a consultés, il faut joindre l’ouvrage de Kempfer, qui renferme sur la fabrication du papier au Japon, des renseignemens aussi exacts que curieux. M. Mérimée a publié , d’après nos désirs, une notice à cet égard.
- S. Ex. le Ministre de la marine et des colonies nous a transmis le bois et l’écorce provenant d’un arbre de Lamana , et un échantillon de résine provenant de Cayenne: le premier, examiné par M. Fauquelin., a donné une matière colorante qui peut être employée pour la laine et la soie, en très-petite quantité, mais solide : notre savant collègue désire pouvoir faire des expériences plus en grand ; le second, examiné par MM. Mérimée et Pelletier, a paru offrir, par sa forme, sa couleur, sa dureté, tous les caractères du copal. Ces deux chimistes n’affirment point que cette résine soit réellement du copal, tel qu’il existe dans le commerce ; mais ils se croient autorisés à penser qu’elle n’en diffère pas essentiellement, et ils regrettent qu’on n’ait pas décrit l’arbre qui la produit.
- Le chauffage et l’éclairage, qui, satisfaisant à deux des besoins les plus essentiels, les plus habituels et les plus coûteux , occupent le premier rang parmi les objets des arts économiques, ne cessent point d’exciter une émulation louable.
- M. Portier nous a présenté un poêle économique de forme ronde, composé de plusieurs pièces, qui se monte et se démonte facilement sans avoir besoin d’être contenu par un cercle. Avec 6 livres de bois, il a porté, en 35 minutes, à degrés, et en une heure à 85 degrés, un thermomètre de jRéaumur, placé dans l’intérieur; l’air extérieur, de 8 degrés à 17; la viande placée dans la marmite a été cuite en une heure et demie. L’auteur
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- s’est empressé d’adopter et d’exécuter quelques perfectionnemens qui lui ont été indiqués par notre collègue M. Bouriat.
- A l’occasion d’une proposition de M. Nichciult, relative à l’économie qu’il espérerait pouvoir obtenir, par la décomposition de l’eau, dans l’emploi du combustible, M. Payen a développé les vrais principes sur les effets utiles qu’on peut attendre de l’eau dans les diverses opérations de chauffage. Le Conseil a désiré publier ce travail pour éclairer le public sur ce genre d’application.
- M. Hébert, propriétaire actuel de la fabrique de chandelles de M. le docteur Manjot, dont les procédés, tendant à la séparation de la substance appelée stéarine, avaient déjà appelé notre attention en 1821, a cherché à rendre ces chandelles moins sujettes à couler : il y a réussi à l’aide de mèches en coton cylindriques.
- Lange avait eu l’idée d’appliquer à la construction des lampes les principes de l’hydrostatique; il employait la mélasse dans le mélange, Verzy y substitua le mercure. M. Adrien Thilorier n’a pas été découragé par l’abandon où sont restées ces premières tentatives; il fait usage du sulfate de zinc, qui se conserve très-fluide et n’éprouve point d’altération. Nous n’avons pu méconnaître que les lampes construites avec un mouvement d’horlogerie , comme celles de Carcel, n’aient en principe une supériorité sur celles de M. Thilorier; mais l’expérience que nous avons faite de ces dernières nous autorise à les placer au-dessus des lampes à couronne.
- MM. Bourguignon et Tespaz se sont occupés de l’éclairage par le gaz, et y ont obtenu une économie d’un quart de cette substance, par un appareil qui en rend la combustion complète, en même temps qu’il consume aussi les gaz délétères.
- La flamme du gaz hydrogène a été aussi employée au grillage des tissus de coton. Dès 1811, notre collègue, M. Molard aîné, avait fait à ce sujet des essais qui ne laissèrent aucun doute sur le succès. Ce procédé, employé depuis à Tarare et à Saint-Quentin, a donné en effet le résultat le plus satisfaisant. M. Samuel Hall a construit un appareil au moyen duquel la flamme, traversant le tissu le plus serré, consume les duvets des interstices, comme ceux de la surface, sans altérer les étoffes.
- La commission de cavalerie près S. Exc. le ministre de la guerre avait consulté la Société sur le mode d’éclairage des écuries destinées à cette arme. Sur le rapport de M. Pouillet, on a indiqué, pour répondre à ce vœu, les appareils et les moyens les plus propres à réunir les précautions de sûreté à l’économie et à la salubrité.
- Les arts industriels se plaisent souvent à payer un tribut aux beaux-arts.
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- Nous en citerons* pour èxemple1 lëhliapasorama de M. Matroty il sert à accorder les instrumens de musique et porte le nombre des diapasons jusqu’à seize. : ; ^
- Jusqu’oifne s’étendent pas léS1 combinaisons ingénieuses qui tendent à simplifier les procédés des arts? M. DüchrêÜtie en a imaginé une qui a pour objet de former les lettres des écriteaux et des enseignes, en n’employant que la- bègle et le compas. M. le comte de Lasteyrie, qui lui a donné des éloges, à indiqué aussi quelques imperfections que l’habileté de M. Du-chesne hé tardera pas à faire disparaître.
- La lithographie , qui est l’une des plus brillantes et plus fécondes applications des beaux-arts aux arts industriels, invoque encore des perfection-nemens, que la Société sollicite par un concours. M. Engelman, en présentant des observations à ce sujet, a offert ses secours pour le travail auquel il donnera lieu ; on ne peut sans doute en espérer de plus utiles que de la part d’un artiste aux créations diiquel l’art est déjà si redevable.
- M. Jofnard a examiné si la lithographie ne pourrait pas aussi être utile-ment employée à la publication des cartes géographiques, du moins pour obtenir à un prix modique des modèles employés dans l’enseignement. D’après un mémoire qu’il nous a lu sur ce sujet, le Conseil a cru devoir mettre cette question au concours.
- M. Jomard nous a rendu compte d’une Instruction théorique, rédigée par M, Arthur, pour l’Application de la règle logarithmique ou à calculs, qui a parti mériter d’être annoncée avec éloge.
- M. Hachette a entretenu le Conseil d’un niveau réflecteur de M. Burelf. conçu d’après la propriété du miroir-plan vertical de présenter sur une horizontale l’œil du spectateur et son image; l’essai en sera fait par vos Commissaires pour apprécier d’une manière positive le mérite de cet instrument.
- Nous ne saurions négliger, Messieurs, aucun instrument dès qu’il peut avoir un but utile, aucun meuble à l’usage de l’homme, dès qu’il satisfait mieux1 aux besoins pour lesquels il est destiné. Nous avons cru devoir signaler un outil pour repasser les rasoirs, inventé par M. Finot, et qui, d’après le témoignage de plusieurs personnes$ remplit parfaitement son objet; nous avons cru devoir signaler aussi les parapluies à vis de M. Hu-bert-I)e'snofer$, àônt les montures ont le mérite d’une grande solidité et l’avantagé dë pouvoir être montées et démontées avec facilité; le nouveau genre de claques de M. Faillant, dont la supériorité, au rapport de M. La-barraque, est attestée par une expérience comparative; enfin les matelas élastiques de M. Molinârd, à.ont le principe a été appliqué par lui aux
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- canapés, fauteuils, et qufj§e recommandent sous plusieurs rapports à l’intérêt du consommateur. ? *• f , -, , f f v
- En nous occupant des besoins du consommateur, nous sommes naturellement ramenés a celui de tous les arts qui y pourvoit dg( la manière la plus directe et la plus essentielle, à celui qui fournit ^ l’homme sa subsistance, comme il fournit la matière première aux autres fabrications. M. Martinel, l’un de nos sociétaires , nous a adressé des tableaux comparatifs sur la végétation des pommes de terre, que nous nous sommes empressés de publier, dans l’espoir qu’un travail aussi utile et aussi bien entendu trouvera des imitateurs.
- Les fermes-modèles, dont la création en France était appelée par les vœux de tous les amis de l’agriculture, et qui, en offrant les exemples des bonnes méthodes, en formant des élèves capables, doivent influer plus puissamment que tous les livres sur les progrès du premier des arts, ont enfin pris naissance parmi nous, grâce au dévouement éclairé d’un simple particulier , M. Mathieu de Dombasle,* et déjà ce premier essai justifie pleinement l’attente qu’on est fondé à concevoir de ce genre d’établisse-mens. M. le baron Silvestre, en rendant compte de la troisième livraison des Annales de Roville, a rendu un nouvel et juste hommage de reconnaissance au créateur de ce grand atelier rural, qui est en même temps une fabrique d’instrumens ruraux perfectionnés, une précieuse école, une pépinière de bons agriculteurs et qui promet à la France les services que Hoffwyl rend à la Suisse. L’héritier du trône a voulu se placer au nombre des protecteurs de cet établissement. S. M. Charles X a voulu aussi féconder, ou plutôt provoquer une création semblable aux portes même de la capitale , en concédant pour quarante ans le vaste domaine de Grignon , composé de 1,100 arpens de terre et bois, et abandonnant ses revenus, à la seule condition qu’il sera exécuté, pour une somme de 3oo,ooo francs, des améliorations mobiliaires, qui resteront ensuite acquises au domaine de la Couronne. Digne organe de la munificence royale, M. le duc de Doudeau-viïle, qui, continuant dans les hautes fonctions du ministère ce qu’il a fait toute sa vie, et comme simple citoyen, c’est-à-dire qui n’a laissé échapper aucune occasion de faire le bien et les a cherchées avec une infatigable ardeur, s’est empressé d’accueillir le projet d’association destiné à réaliser cette grande ferme expérimentale, et lui a prêté tout son appui. Espérons que cet exemple sera répété dans d’autres régions de la France ; car chaque région qui, d’après son climat, sa topographie, son 'sol, ses conditions locales, doit avoir un modèle de culture spéciale, a besoin d’avoir aussi le modèle et la direction qui lui sont plus particulièrement appropriés.
- La Société d’Encouragement ne peut que s’applaudir des sacrifices qu’elle
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- fait pour entretenir des élèves à l’École vétérinaire d’Alfort. Il lui est rendu compte exactement de leur conduite et de leurs progrès,* elle en est satisfaite ; elle espère qu’ils justifieront toujours son choix et l’appui qu’elle leur a donné. Il en est de même des élèves dont la nomination à l’École des arts et métiers de Châlons nous est déférée par une concession royale. Vous savez, Messieurs, quels soins votre Conseil d’administration met à faire de bons choix; il en a cherché une garantie dans des concours dont le programme est rendu public.
- Nous nous réjouissons de voir se propager et dans les campagnes et dans les ateliers l’instruction, qui doit, en améliorant les mœurs, perfectionner le travail. Le Ministère de la marine, que nous avons souvent occasion de citer pour l’appui qu’il prête aux progrès de notre industrie, a déjà créé , à ce qu’on nous annonce , quarante-cinq cours industriels sur différens points ; une foule de villes ont érigé à leurs frais des écoles de géométrie, de mécanique , de chimie. Les écrits propres à faire descendre dans le champ de l’industrie active les lumières de la science se multiplient chaque jour, et l’un de nos arts les plus importans et les plus relevés , l’imprimerie, publiant des manuels avec une louable émulation, se met ainsi au service de tous les autres.
- Nous nous plaisons à penser que la grande solennité, dont le retour se prépare pour le mois d’août prochain, manifestera les succès obtenus par l’industrie française depuis la dernière Exposition, et en préparera de nouveaux, en réunissant les plus nobles encouragemens à l’influence des exemples ; et qu’en excitant F émulation de nos manufacturiers et fabricans, elle resserrera aussi dans ce rendez-vous les liens qui, en général, les unissent.
- Nous ne terminerons point, Messieurs, sans renouveler notre tribut annuel de gratitude envers M. le baron de Fahnenherg, pour l’empressement avec lequel il alimente notre correspondance extérieure. Nous apprenons de lui qu’on s’occupe toujours en Allemagne de la fabrication du sucre provenant de substances indigènes ; que M. Weinreich, en particulier, convertit la fécule de pomme de terre en sucre cristallisé, en diminuant la proportion d’acide sulfurique employé, et en substituant des cuves en bois chauffées par la vapeur aux chaudières en cuivre facilement attaquables par les acides. M. Derosne, en remarquant, à cette occasion, qu’on a renoncé en France à la fabrication du sucre concret d’amidon, a rappelé aussi que celle du sirop de fécule est loin d’être abandonnée, et que nos brasseurs en font une très-grande consommation. Nous avons abandonné en France l’emploi de l’acide pyroligneux pour la conservation des viandes, parce qu’il dessèche cette substance, et lui communique un goût désagréable: M. de Fahnenberg nous a donné la description de la manière d’opérer suivie
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- en Allemagne, où ce procédé est en usage. Nous devons encore à son obligeance d’autres communications très-intéressantes.
- Les cinq années marquées par le testament de M. et de madame Jollwet, pendant lesquelles leur exécuteur testamentaire devait conserver la gestion de l’héritage, viennent d’expirer, et l’époque où vous devez entrer en jouissance des généreuses donations que vous devez à ces bienfaiteurs de l’industrie française, est arrivée. La Commission chargée de la surveillance de ce legs, désirait pouvoir mettre aujourd’hui sous vos yeux un compte exact et définitif de la réalisation; mais l’état de la santé de l’exécuteur testamentaire n’a pas permis de réunir à temps les documens nécessaires. Nous nous bornerons à annoncer que sur les recouvremens en capitaux, il a déjà acheté pour la Société 6,861 fr. de rente en inscriptions à 5pour ioo; qu’il revient de plus à la Société la moitié de la somme de 244*966 fr. 5o c. restant due par les acquéreurs des immeubles. Le legs, réalisé après la réduction de moitié que lui a fait subir la décision du Gouvernement, dépassera donc encore en capital, la somme de 260,000 fr. Comme, d’après le testament, un quart devra rester pendant soixante ans, placé avec accumulation d’intérêts, vous pourrez dès ce moment disposer annuellement d’un nouveau revenu de 10 à 11,000 fr. Le capital se trouvera plus que quadruplé lorsque nos successeurs, un jour, entreront en jouissance de ce dernier quart. C’est à nous maintenant, Messieurs à acquitter notre dette envers les donateurs, en réalisant aussi par nos soins le bien qu’ils ont voulu faire, en donnant une nouvelle étendue et un nouvel essor? à nos travaux. La Commission spéciale, chargée par vous de cette importante affaire, témoin du zèle et de l’intégrité qu’a apportés à l’exécution du testament et à l’administration de l’hoirie le respectable M. Drugeon, chargé par le tribunal de la gérer dans l’intérêt de toutes les parties, me charge de vous proposer en son nom, de voter des remercimens à cet ami de M. et de madame Jollwet.
- Il est encore, Messieurs, un don considérable que notre Société a reçu cette année, et nous ne saurions mieux finir qu’en exprimant ici la juste et respectueuse reconnaissance qu’il nous commande : il émane de la munificence royale; il se compose, comme voii9 le savez, d’une allocation annuelle de 5,000 fr. ; il est destiné à faire les fonds de jetons de présence qu’une juste délicatesse n’avait pas permis d’assigner sqr les revenus de la Société. Nous voyons dans cette faveur un témoignage ,de la satisfaction royale pour le zèle à contribuer, autant qu’il dépend de nous, à la prospérité publique; nous devons y voir aussi un motif pour seconder les intentions royales en redoublant encore d’efforts pour servir notre pays. Ce don que
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- nouçai’^iç^sprovoqué^ ÿûjp|ême prévu, a reçu pour nous un nouveau prix en passant par lepjiJiaiiîs d’iip «aipi&tre du Roi, çUmt il serait si doux de rappeler les touchantes et actives vertus, auquel celui qui, en ce moment, a l’honneur d’être votre, interprète ^ aimerait à rendre hommage avec un sentiment aussi profond qu’il est |oncien, mais qui, présent au milieu de nous, siégeant à la tête de notre Société, ne nous permettrait pas de donner cours à la vénération qu’iljinspire.vj i ; ^
- Rapport sûr les recettes et les dépenses de la Société pendant Vannée 1826 ; par JM. Molinier de Montplanqua. _
- Messieurs, votre Commission des fonds est dans l’usage, tous les ans, de mettre sous vos jeux le compte des recettes et des dépenses de l’année qui vient de s^écéuler. Cette année, votre position n’est pas la même : votre trésorier est décédé dans les premiers jours de janvier. Son compte n’était pas dressé; il a fallu nous contenter de celui qui vous a été présenté par ses héritiers bénéficiaires. Je dis à regret ses héritiers bénéficiaires , parce que ce compte rendant la succession de M. Montamant reliquataire de la somme de i5,6i8 fr. 80 c., nous avons été obligés, après avoir tenté tous les moyens de conciliation qui convenaient à la dignité de notre Société, et dont nous nous sommes fait un devoir d’instruire votre Conseil d’administration , nous avons été obligés de nous pourvoir en justice pour le paiement de ce reliquat. Nous attendons l’événement de ce procès, et nous devons toujours vous présenter le tableau de notre situation financière.
- Voici, Messieurs, comment est conçu ce compte, qui est appuyé de toutes les pièces justificatives. Il a été arrêté par votre Conseil d’administration, et il présente encore cette année une amélioration satisfaisante.
- Recette.
- Comme les aimées précédentes, la recette se divise en cinq chapitres.
- JLe prenûier ëbapitre se compose i°. de 10,110 fr. 54 c., reliquat du compte de 1825, arrêté par la commission des fonds et par MM. les censeurs, le 16 mai 1826, dont 8,110 fr. 54 c. appartiennent à la Société, et 2,000 fr. ont été déposés dans la caisse du trésorier par feu M% le chevalier Ration, pour un sujet de prix relatif à la substitution des presses hydrauliques aux pressoirs ordinaires à huile et à vin, ci.. . . *. '• 10,110 fr. 54 c.
- 2°, Et en nature cent soixante-six actions de la Banque
- A reporter. . ......... 10,110 fr. 54 c.
- D’autre
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- *. - ’ *;c- & . :;vv-c; àtm fteporû^ï*9'lB 10,110 fr. 54 e.
- de France, achetées k différens cours et représentant, i , ^~T "
- au 3i décembre 1826, uti capital "de 541/960 fri * 70
- Le deuxième chapitre se compose dé la sommé dé 3T'9 ’
- 15,189 fr* pour une année des intérêts dësdites actions Y "Jî> dont 7,968 fr. pour le premier semestre 1826, d’un: *- xxU"JaJ c v dividende de 48 fr. par action, et 7,221 pour le second ' s :LGj semestre, à raison d’un dividende de 43 fr. 5o c. par action, Cl. • • • . » • • » ' « - • » . . . .. . • * . * 15,189 ^
- Le troisième chapitré/ de 5,197 fr. reçus de Ma- ^ > ^
- dame Huzard. le 26 avril 1826, pour la vente du Bul-letin, en 1825, suivant l’état présenté à votre Conseil d’administration v-'-.ir,J. YYY . .Yy 1Y . . . . . ^ 5,iû7 Y »
- Le quatrième, du produit des souscriptions versées. -! xY ïa5 i:>rc par MM. les membres de la Société pour l’année 1826 ; Y * * >i 5-n* et les précédentes. .,hi. * Y Yù>t> Y. Y,.,-. , î 29,108 '?
- Enfin, le cinquième chapitre comprend une somme _ y/,
- de 4,000 fr. pour l’abonnement du gouvernement au Bulletin de la Société, dont 1,000 fr. pour le dernier \[*
- trimestre 1825, et 3,000 fr. pour les trois premiers tri-mestres 1826, ci. . . ... . ... . . ........ 4?000 .»
- Total de la Recette. . . ... 63,604 fr. 54 c.
- Dépense. -f
- La dépense est divisée en sept chapitres ; savoir,
- Chap. ier. Sommes payées à M. l’agent de la Société pour son traitement, gratification, droit sur les souscriptions ^ salaire -des gens à gages et dépenses diverses. 9,558 fr. 5o e.
- Chap. 2. Rédaction du Bulletin, feuilles d’extraits,u
- mémoires originaux et autres travaux. . J; . Y/Y .YYI“r' 3,697 w
- b\ï, <*- j • ^sk. Y x: * '
- Chap. 3. Dépenses générales du Bulletin^- dessiné/>*-- ^
- gravures, cuivres, impression des plapches, papier, sicY j
- Vingt-sixième année. Mai 1827.
- A reporter. . . . i3,a55 5©
- X
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- -r*rv ? ^ Report. . . . i3,255fr. 5oc.
- abonnement aux journaux ifrançais et etrangers , impression du Bulletin f programmes des prix et autres dépenses . ........ .............. 25,44^ 5
- Chap. 4- Neuf mois de loyer échus le ier. octobre dernier, du local occupé par la Société. . . . . . . . * 5,3j5 »
- Chap. 5. Pension d’un élève à l’École royale d’Alfort. 270 »
- Chap. 6. Souscription pour l’année 1826 à la Société d’enseignement élémentaire....... . 4° >}
- Chap./j. Prix et Médailles. ............ 5,602 25
- Savoir, i°. pour sept médailles en or et Une en argent . . .... . . . . . . . 3,iii fr. 25 c.
- 20. Pour prix décernés à MM.
- Hallette et Leroy-Berger. ... -2,49! » •
- 5,602 25
- Total de la Dépense. ..... 47,985 fr. 80 e.
- Résultat et balance.
- - La recette pendant l’année 1826, y compris le reliquat de 1825, s’est
- élevée à .... 65,6o4 fr* 34 c-
- La dépense pendant la même année à. . . . . .... 47>985 8°
- Partant la recette excède la dépense de. . . . . . . . i5,6i8 fr. 74 c.
- Qui est la somme dont j’ai eu l’honneur de vous parler en commençant, et dont vous demandez aujourd’hui la restitution à la succession de M. Montamant.
- Qu’il me soit permis de vous faire remarquer, Messieurs, que le premier chapitre des dépenses était, l’année dernière, de 11,775 fr., et. le second, de 4,985,fr.j ce qui fait un total de 16,74° Éette année, le premier chapitre. est , seulement de 9,558 fr. 5o c. > et le second de 3,697 fr. : total, i3,255 fr. 5o c. Par conséquent, il y a eu une diminution, dans ces mêmes dépenses, de 3,484 fr. 5oc.
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- A l’ëgard de la recette, elle aurait encore été plus forte, si vous n’aviez pas été obligés de faire réimprimer plusieurs années du Bulletin, dépense qui ne se reproduira pas de si tôt, mais qui était nécessaire.
- Messieurs, l’année dernière, nous avons eu l’honneur de vous entretenir du legs qui a été fait à la Société par M. le comte Jollivet. Nous vous disions qu’au mois de janvier 1827, nous devions être en possession de ce legs, conformément aux dispositions du testament, et que désormais la Société serait heureuse de pouvoir donner de plus grands encouragemens à l’industrie et aux arts.
- Effectivement, nous sommes maintenant en possession; mais il a fallu procéder à des opérations et à des ventes; il a fallu accorder des délais à des acquéreurs, le tout pour l’avantage de la succession. Une Commission a été nommée; elle touche au terme de ses travaux, et h la première assemblée générale, la Commission des fonds vôus présentera le résultat d’un legs si honorable poür celui qui l’a fait, si avantageux pour la Société.
- Je fais observer que le compte que nous venons de rendre donne l’état de nos finances jusqu’au icï. janvier 1827. M. le trésorier provisoire a fait depuis l’acquisition de trois nouvelles actions de la Banque de France, qui seront portées dans le compte de l’an prochain ; il a de plus en caisse une somme de 2,910 fr., pour le montant des jetons accordés par Sa Majesté.
- Je termine ici mon rapport en rappelant a la Société combien sont nombreuses les pertes qu’elles a faites l’année dernière en hommes honorables, en citoyens vertueux.
- Cette année, la mort de M. le duc de La Rochefoucauld est venue nous attrister tous.
- Nous sommes aussi menacés de perdre, par une démission bien volontaire sans doute et bien respectable pour nous, l’honorable censeur qui veut bien encore porter la parole dans cette séance. Ces deux pertes, Messieurs, comment les réparerons-nous? C’est à votre sagesse et à vos lumières que nous allons avoir recours aujourd’hui.
- Rapport sur la vérification des comptes de M. le Trésorier, fait au nom des Censeurs ; par M. le duc de Gadore.
- Le rapport des censeurs sur la comptabilité de cette année ne ressemblera pas entièrement à celui des années précédentes. Votre prospérité financière a éprouvé un léger échec, mais un échec momentané : des fonds
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- «pi t vous appartiennent? sont engagés dans nue succession litigieuse, et ne peuvent être récupérés que par un procès. Nous ne pouvons donc plus, comme nous étions accoutumés à le faire, vous vanter l’admirable exactitude, boi^dre parfait de votre trésorier» Sans doute M. Montamant avait mérité ces éloges lorsque nous les lui donnions : il les mériterait encore, süh avait vécu. Aussi me garderai-je d’aceuser la mémoire de cet administrateur! aussi intègre qu’éclairé, qui/ chargé par obligeance de beaucoup daffaires^qui n’étaient pas les siennes, n’a eu que le tort d’en mêler les fonds, mais qui, s’il avait prévu sa fin prochaine, aurait sans doute, en quelques heures de travail, prévenu l’embarras où nous a jetés le coup terrible et subit qui l’a frappé au moment où il paraissait plein de vie et de santé* Il eut classé et mis à part les fonds dont il n’était que dépositaire, et nous n’aurions; rien eu à demander à ses héritiers ; il nous aurait sauvés de cetinqoévéttient s’il avait eu, dans le local do la Société, une caisse pour ses fonds, un cabinet pour ses registres, ou s’il avait seulement entretenu un compte courant avec la Banque, au nom de la Société. Sans doute, faisant habituellement un prompt emploi de l’excédant de ses recettes, cette précaution lui avait paru inutile; et il est probable qu’il n’avait jamais eu chez lui autant d’argent comptant appartenant à la Société, qu’au moment de son décès : un jour de plus, et il en eût fait l’emploi. Mais qui peut être assuré d’un jour de plus, et cependant qui ne compte pas sur ce jour., même dans l’extrême vieillesse et dans le plus périlleux état de santé ?
- Votre Commission des fonds a fait, dans cette circonstance difficile, tout ce que lui prescrivait la prudence, en gardant les ménagemens convenables envers la famille d’un homme estimé, qui avait 'long-temps rempli d’honorables fonctions ; elle a été obligée de recourir aux voies judiciaires : elle les suivra avec zèle et constance; la Société doit s’en rapparier à ses soins, 11 est probable qu’elle ne perdra rien, et qu’avec le tepipsises fonds, montant à i5,6i8 fr., seront recouvrés.
- Sous tous les autres rapports, vous n’avez qu’à vous applaudir de la conduite de «ros affaires : une économie très-remarquable de 3,4oo fr. sur un peuplusde ri3,ooo a été faite dans les dépenses d’administration confiées à votre agçnttgénéral, qui, zéléet soigneux défenseur des intérêts de la Société, sait que plus une fortune s’accroît, plus il faut redoubler d’efforts pour y maintenir l’ordre et prévenir l’accroissement des dépenses, dont la tentation dévient de plus en plus vive. Trois actions de banque ont été achetées. Enfin # l’cxcédarlt des recettès sur les dépenses a été, cette année, de i5,6i8 fr. ; il n’avait monté qu’à 8,110 fr. l’année dernière.
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- Ainsi, quoique vous ne soyez pas encore en pleine jouissance du legsnde M. Jollivet, la Société est riche et peut continuer, accroîtrez même le Men qu’elle a fait jusqu’à présent. Votre influence a une action continuelle ç et lorsque le ralentissement du commerce, résultat d’un trop grand nombre d’entreprises rivales ou semblables, pouvait arrêter l’essor de l’industrie, vous l’avez soutenu par vos en cou rage m eus. L’honneur dont vousdistribuez les palmes entretient parmi les artistes une salutaire émulation : ils font, pour mériter vos suffrages, ce qu’ils auraient fait pour’eonquérir la fortune; et lorsque cette crise momentanée sera passée , la France se trouvera riche encore du génie de ses artistes , et de la sagesse de ses négociaus et capitalistes, qui auront appris à marcher avec plus de modération F sans se nuire par une concurrence désordonnée , dans rimmëiïseéarrière des entreprises commerciales et industrielles. Bientôt une nouvelle exposition , qu’un gouvernement sage a appelée au moment oie vit (pouvait craindre le découragement de riiidustrie, prouvera l’influence quelvous n’avez cessé d’exercer. Combien de produits qui seront exposés auront déjà paru devant vous, vous devant leur création ou leur perfectionnement? Chacune de ces expositions successives est comme j un triomphe décerné à la Société : toutes ont attesté son utilité, en proclamant scs succès. .. •'»>
- Je ne puis, Messieurs, terminer ce rapport sans vous parler de cet événement douloureux quia si vivement excité les regrets de la France , de l’industrie et de l’humanité ; et quoique l’éloge de M. le duc de La Rochefoucauld, éloge aussi brillant que complet, que vous venez d’entendre, paraisse ne rien laisser à dire sur ce sujet d’une si vive douleur, il me ^semble que c’est encore un devoir à moi, son collègue comme censeurde laiSociété, anciennement son collègue à l’Assemblée constituante et en dernier lieu à la Chambre des pairs, à moi à qui il fut donné de lé porter à cette placé d’inspecteur des Ecoles des arts et métiers , où il a faitvtanfc de bien % què c’est, dis-je, un devoir pour moi de laisser tomber sfcir ce sujet de>tant de regrets quelques expressions d’une douleur que personne ne petit sentir plus vivement que moi. C’est pour la Société d’Encoüragem’dnt'que sa perte a été immense : le bien qu’elle s’est proposé, il Ta faitidvéè elle; il le faisait sans elle. 11 a encouragé l’industrie non ^seulement pâr ses secours, mais par ses leçons et par son exemple, auquel sôn rang donnait tant de force. Né grand seigneur et homme de cour, il se fît, par l’amour du bien, manufacturier. Le canton qu’il habitait lui dut une existence nouvelle. Son influence s’étendit sur la capitale, et o’est à Fimpulsion qu’il a
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- donnée que sont dues, dans les ateliers, dans les écoles, dans les hôpitaux, dans les prisons, tant d’améliorations au profit de la classe pauvre et de F humanité souffrante. Mais, pauvres et riches, habitans de Paris et des provinces, hommes, femmes et sur-tout enfans, nous lui avons tous, par l’introduction de la vaccine en France, une obligation immense que partagera la postérité, sur laquelle principalement s’étend ce bienfait. Peu d’individus ont été au même degré et de tant de manières bienfaiteurs de l’humanité. Sans exercer de ministère, il a fait autant de bien qu’on aurait pu eu attendre de l’administrateur le plus habile et le plus puissant. C’est par un besoin de son cœur qu’il fut l’ami du pauvre, et non par un vain amour de la popularité, qu’il repoussait comme il aurait repoussé les honneurs qui ne lui auraient pas permis d’être utile, n’acceptant d’emplois que ceux où le bien à faire devait être son unique récompense. 11 fut grand, parce qu’il fut bon, bon avec discernement et sans faiblesse, par principe comme par sentiment. La bienfaisance fut son génie , et ce n’est pas celui qui produit le moins d’heureuses inspirations. Son nom marquera parmi ceux de ce siècle dont on conservera la mémoire; et n’est-ce pas le premier titre au souvenir des hommes que le bien qu’on leur a fait ? Puissent ceux qui régissent les empires recueillir autant de bénédictions et laisser d’aussi tou-chans souvenirs !
- C’est une consolation pour la Société d’Encouragement, lorsqu’elle a fait une si grande perte que celle de M. de La Rochefoucauld, de voir parmi ses présidens un de ses parens, de son nom, de ce nom qui semble annoncer la réunion des talens et des vertus, animé des mêmes sentimens, jouissant aussi d’une grande renommée de bienfaisance et de lumières, qui, dans quelque position que le place, soit la justice rendue à son mérite, soit sa scrupuleuse conscience, voudra le bien, saura le faire et n’en laissera pas échapper l’occasion.
- J’ai déploré avec vous, Messieurs, l’immense vide que laisse parmi nous et dans la Société en général, la perte de M. le duc de La Rochefoucauld. A qui ce vide doit-il se faire sentir plus qu’à moi, qui exerçais avec lui des fonctions communes que j’ai le chagrin de remplir seul aujourd’hui? Déjà avant ce douloureux événement, mécontent de la manière dont je les remplissais , j’avais donné entre les mains de votre président ma démission de la place de censeur. La mort de mon noble et vénérable collègue n’a pu que confirmer ma résolution : pourrais-je donc marcher avec sécurité après avoir perdu celui qui était mon guide et mon appui ?
- L’avis des censeurs est que vous devez approuver la conduite de votre
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- Commission des fonds, et vous en rapporter à elle pour faire rentrer les fonds engagés dans la succession de M. Montamant. f
- Adopté en séance générale, le 2 3 mai 1827.
- Signé Châmpagxy, duc de (adore;
- Rapport sur les établissemens de la Compagnie des fonderies et forges de la Loire et de ïIsère j par JM. Gaultier de Claubry.
- Parmi les établissemens métallurgiques formés en France depuis quelques années, un des plus importans, par le rôle qu’il est destiné à jouer, est la forge de Terre-Noire, département de la Loire, exploitée par une Société anonyme> sous le nom de Compagnie des fonderies et forges de la Loire et de VIsère. La grande échelle sur laquelle elle est montée, la diversité de ses dépendances et sa position la rendent également remarquable.
- La Compagnie des fonderies et forges de la Loire et de I Isère possède un haut-fourneau et une fonderie à Vienne (Isère), une forge à l’anglaise et une concession importante de houille à Terre-Noire, département de la Loire; une immense concession de mine de fer et quatre hauts-fourneaux à la Voulte ( Ardèche ). Nous allons parier successivement de ces divers établissemens.
- L’établissement de Vienne a été fondé, en 1817, par M. Louis Frère-jean fève.
- En 1820, M. Frère jean forma une Société en commandite , sous la raison sociale Louis Frèrejean père et fils et Compagnie , au capital de 1,200,000 francs. On établit à cette époque le haut-fourneau de Vienne.
- La Société changea depuis d’organisation en devenant Société anonyme, autorisée par ordonnance du roi, du i5 novembre 1822. Le capital fut porté à 4 millions , en quatre cents actions de 10,000 francs chacune.
- La concession de laVoulte est extrêmement étendue et peu explorée encore : elle contient six lieux carrées. Outre le minerai principal, fer oxidé hématite d’une très-grande richesse, on y trouve du fer oxidé hydraté, du fer carbonaté en grande abondance, de très-bonne castine, etc.
- La couche principale de fer oxidé hématite a 5o pieds d’épaisseur ; elle est située à peu de distance du Rhône.
- On a trouvé à la Voulte plusieurs filons de plomb sulfuré argentifère et des indices importans de minerai de cuivre.
- Jusqu’à ces derniers temps, l’établissement de la \ oulte ne comprenait
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- que Fexpioitalion du minerai et des fourneaux pour le griller; on y construit actuellement quatre hauts - fourneaux de 60 pieds, qui produiront, chacun, 7 à 8,000 kilogrammes de fonte par vingt-quatre heures.
- Deux de ces fourneaux sont presque terminés, et seront mis enfeu au mois de juillet ; les deux autres, très-avancés , seront achevés et mis en feu au mois d’octobre.
- Deux belles machines à vapeur, de la force de soixante chevaux, avec leurs machines soufflantes, construites par Aitken et Steele, alimenteront, chacune, deux hauts-fourneaux, et produiront, chacune, 3,200 pieds cubes d’air par minute.
- L’érection de hauts-fourneaux à la Voulte offrira de grands avantages pour le traitement de bons minerais, qui ne sont pas assez riches pour être transportés à Vienne.
- Le coke sera envoyé de Rive-de-Giers, et les fontes remontées par le Rhône.
- L’usine de Vienne renferme un haut-fourneau de 45 pieds, qui donne 4,000 kilogrammes de fonte par vingt-quatre heures. On y traite au coke le minerai de la Voulte, mélangé avec des minerais du Bugey et des bords du Rhône.
- lia fonderie est montée sur une grande échelle, et contient un bel atelier de tours et d’alésoirs, etc., une collection considérable de modèles. On y a fondu plusieurs'machines à vapeur.
- La machine soufflante, avec régulateur en fonte, est mise en mouvement par une chuted’eau. Pour suppléer à cette chute dans les grandes sécheresses, la Compagnie a fait établir une machine à vapeur de douze chevaux, fondue à Vienne.
- La forge de Terre-Noire, commencée eu 1821, a été terminée en 1824.' elle peut produire aisément 10 millions de kilogrammes de fer par année ; mais dans ce moment, par des vues particulières de la Compagnie, on 11’en fabrique que 4^5 millions.
- Une machine à vapeur , de la force de quatre-vingts chevaux, fait mouvoir douze paires de cylindres de laminoirs, tous fondus à Vienne dans les ateliers de la Compagnie, et employés à la fabrication du fer et de la tôle.
- Une seconde machine , de la force de quarante chevaux, met en mouvement un martinet de 5,ooo kilogrammes, un breaking rolL(laminoir dé-grossisseur) , et une soufflerie pour deuxJineries.
- Ces deux machines ont été presque entièrement confectionnées à Vienne, et fondues sur un modèle venu d’Angleterre. Cette machine anglaise est restée sans emploi.
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- La forge de Terre-Ndifë^ comprend quatorze fours de pliddling, six fours à réchauffer en activité, huiUàdhevés, et plusieurs autres en construction, et une foule d’accessoires qtifil serait trop long de désigner.
- La vaste toiture de Lusine est soutenue par des piliers en pierre et des colonnes en fonte; des tuyères convenablement disposées facilitent beaucoup le travail des ouvriers, d’après la bonne disposition des fourneaux , des laminoirs et des martinets' qui composent ce bel établissement.
- La compagnie possède une assez vaste concession de houille à côté de l’usine de Terre-Noire. Ses fers et ses tôles sont recherchés depuis l’origine de l’établissement. 1
- Un embarras momentané de finance avait arrêté l’impulsion de la Compagnie. Il était dû à des dépenses trop fortes , qu’avait nécessitées le plan de M. Louis Frèrejean fils, trop vaste peut-être pour les moyens de la Compagnie. Ces difficultés ont disparu presqu’à l’instant, et la Compagnie touche au moment de réaliser toutes ses espérances. ^
- Un reproche grave pourrait être fait sur le plan des usines dont nous venons de parler, c’est d’avoir placé les trois grands établissemens dans des lieux assez éloignés y et de n’avoir eu pendant long-temps qu’un seul haut-fourneau, tout-à-fait insuffisant pour produire la fonte nécessaire à l’usine de Terre-Noire. Mais ce qui rachète bien ces fautes, c’est le bel ordre et la bonne disposition de ce dernier établissement, et sür-tout la fabrication de ses deux grandes machines à vapeur dans les ateliers et avèc les fontes de la Compagnie; et c’est ce qui distingue cet établissement do tous ceux du même genre, que l’on admire avec raison sur plusieurs points de la France, où des machines venues d’Angleterre et montées par des ingénieurs anglais font tout le service des usines j tandis que celle de Terre-Noire a été créée tout entière par les soins et sous la direction de M. Louis Frèrejean fils, alors régisseur de Terre-Noire. C’est le point sur lequel il nous semble plus important d’appuyer , pour fairo ressortir ce que l’on ne rencontre nulle part ailleurs, et qui mérite d’être récompensé par une Société spécialement Consacrée à l’encouragement des fabricans français. ïü - - ; ; ^ - - '
- Nous devons ajouter que la Compagnie employait, au commencement de ses travaux, une cinquantaine d’ouvriers anglais, engagés à un très-haut prix, qu’elle est parvenue à former des ouvriers français.»en assez grand nombre pour ne plusiàvoir conservé que quatre ou cinq ouvriers anglais. ; ^ :
- D’après tous ces motifs , vos commissions des médailles et de révision ont l’honneur de vous proposer d’accorder une médaille d’or de première Fingt-siæième année. Mai 1827. Y
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- classe à la Compagnie anonyme des fonderies et forges de ta Loire et de l'Isère.
- Adopté en séance générale, le 23 mai 1827.
- Signé Gaultier de Claubry, rapporteur.
- Rapport sur Vétablissement agricole de M. Mathieu de Dombasle \ par M. Tessier.
- 11 existe depuis quelques années dans la commune de Roville, département de la Meurthe, un grand établissement d’agriculture, ferme-modèle très-remarquable, fondée et soutenue par des souscripteurs, parmi lesquels on compte un auguste prince. Cet établissement est dû aux lumières, au zèle et à l’amour du bien public de M. Mathieu de Dombasle, qui le dirige de la manière la plus instructive. Toutes les branches de l’économie rurale y sont enseignées par des expériences nombreuses et bien entendues. Chaque année, à une époque fixée, on y distribue des prix d’encouragement à ceux des simples agriculteurs qui se sont distingués dans leur art. Des instru-rnens perfectionnés y sont fabriques, pour être répandus par-tout où l’on en sent l’avantage. Enfin, M. Mathieu de Dombasle publie de temps en temps les nouveaux résultats qu’il obtient dans ses utiles travaux.
- La Société d’Encouragement, informée de ces faits et convaincue de leur exactitude, a cru devoir accorder, pour marque d’estime, une médaille d’or de première classe à cet intéressant agronome*
- Adopté en séance générale, le 2.5 mai 1827.
- Signé Tessier, rapporteur.
- Rapport sur les travaux de M. Pierre Saulnier, horloger-mécanicien, rue Saint-Ambroise, n. 5, à Paris; par M. Molard aîné, membre de T Académie des sciences.
- Le père de M. Pierre Saulnier, après avoir dirigé en chef, pendant longtemps, les ateliers d’armes de M. Lepage, arquebusier du premier mérite, fut appelé, en i8o3, à l’École d'arts et métiers de Châlons, pour y remplir les fonctions de chef d’atelier.
- Soixante-quatre élèves furent confiés à ses soins, pour les instruire dans l’art de construire des machines et des instrumens de tous genres. Il a formé de nombreux élèves, qui se sont livrés avec succès à la pratique des arts industriels, et dont l’instruction suffit seule pour faire l’éloge du mérite et du zèle éclairé de leur habile chef.
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- Parmi ceux de ces élèves qui sont entrés dans la carrière de l’industrie avec une distinction remarquable, nous croyons devoir citer MM. Motel, horloger de la marine ; Cazalis et Cordier, constructeurs de machines à vapeur; et Pierre Saülnier fils aîné, qui suivit son père à l’École de Châlons, où il fut admis à tous les exercices de cette utile institution. Ses progrès dans toutes les branches de l’enseignement furent rapides. Après trois ans d’apprentissage et encore fort jeune, il parvint à exécuter un étui complet de mathématiques, qui fut jugé digné d’être présenté à l’Exposition des produits de l’industrie de 1806. Cet étui se faisait remarquer par une exécution soignée, et par diverses pièces de l’invention de Pierre Saülnier, telles qu’un porte-crayon, un tire-lignes pointillées, etc.
- A cette époque Louis Berthoudy neveu du célèbre Ferdinand, ayant dépassé de beaucoup les succès et la gloire de ses prédécesseurs, par la composition et l’exécution parfaite de deux montres marines, qui lui méritèrent le prix que l’Institut de France avait proposé, à ce sujet, en l’an 6, fut considéré par S. Ex. M. le Ministre de l’intérieur, M. le duc de Cadore, comme pouvant former des élèves dans son art, et les mettre à portée de marcher sur ses traces. Ce sage et prévoyant administrateur, dont les yeux étaient toujours ouverts sur l’avenir, jetant des regards de bienveillance sur tout ce qui concerne l’instruction des jeunes artistes, et particulièrement des élèves de l’Ecole de Châlons, se fit autoriser, par un décret du 7 mars 1806, à confier à Louis Berthoud quatre élèves , qui devaient lui être présentés par M. l’inspecteur général de l’École, comme les plus propres à remplir les vues du gouvernement.
- Pierre Saülnier fut du nombre des quatre élèves qui obtinrent de S. Ex. le Ministre de l’intérieur l’avantage d’être placés chez Louis Berthoud, pour s’instruire, pendant six ans, sous la direction immédiate de ce célèbre horloger, dans l’art de construire les montres marines de sa composition.
- L’un des plus anciens membres de votre Comité des arts mécaniques fut désigné par Son Excellence pour lui rendre compte, tous les trois mois, des progrès de ces quatre élèves. En cette qualité, Messieurs, il doit à la vérité de dire que, sur l’observation de leur célèbre instituteur, que la réunion des deux lames d’acier et de cuivre qui composent le cercle du balancier régulateur des montres, suivant le principe de Harisson, était imparfaite, Pierre Saülnier est le premier qui soit parvenu à souder ces deux lames sans épaisseur de soudure, et en conservant la lame d’acier trempée au recuit de couleur bleue. Ce procédé fut adopté pour l’établissement des nouvelles montres marines, et même 011 remplaça, depuis, les balanciers des montres anciennes qui avaient besoin de réparation. On sait que
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- le balancier régulateur est, pour .ainsi dire, l’âme du mouvement régulier des chronomètres.
- Le terme des, six années d’apprentissage étant arrivé, Louis Berthoud conserva Pierre Saulnier près de lui, pendant une année pour l’instruction de ses fils. Alors en i8i3, Louis Berthoud, après avoir posé sur la route éternelle du temps quelques bornes utiles aux navigateurs, et content de s’être reproduit en quelque sorte dans ses élèves, leur adressa, par la voie de l’impression, ces précieux entretiens qu’il avait eus avec eux sur l’horlogerie à l’usage de la marine, et où il retrace la marche qu’il a suivie pour les former dans un art aussi difficile qu’utile. Peu de temps après, Louis B erthoud paya le tribut que nous devons tous à la nature.
- Alors Pierre Saulnier, de retour à la maison paternelle, s’y livra, avec son père, à la fabrication des broches de filature par de nouveaux procédés de son invention. Il savait que la broche qui entre dans la composition des mull-jennys doit être parfaitement droite ; c’est-à-dire que son sommet et son pivot doivent être dans la même ligne droite, passant par le centre du corps de la broche j qu’elle soit exactement ronde et que son collet soit cylindrique sur une certaine longueur, pour que la broche, montant et descendant, soit toujours juste dans les trous de la plate-bande qu’elle traverse.
- La longueur de ces sortes de broches a varié depuis i3 à i4 pouces et demi. Cette dernière dimension est préférable, parce que présentant une longueur suffisante pour recevoir la fusée, la partie inférieure se trouve plus longue que la supérieure : d’où il résulte qu’elle se maintient mieux dans sa position, et permet en même temps d’écarter davantage les noix ou petites poulies fixées sur chaque broche, et de conserver une plus grande distance du sommet du pivot à la poulie la plus rapprochée de cette extrémité : ce qui ménage en même temps et le pivot de la broche et sa crapaudine. D’un autre côté, la broche étant plus longue, on peut lui imprimer une plus grande vitesse avec la même force appliquée à un système de broches dont la partie au-dessous du collet aurait moins de longueur.
- C’est d’après ces données essentielles que Pierre Saulnier a établi ses machines à fabriquer régulièrement et par millions des broches de mull-jennys. On sait que la perfection de la broche a la plus grande influence sur la bonté de la filature, l’économie de matière et de temps.
- Le succès obtenu par Pierre Saulnier dans cette première entreprise le mit à portée de former des ateliers de construction sur une plus grande - échelle, et organisés avec intelligence et économie.
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- Parmi les moyens d’exécution, on remarque, avec intérêt, une machine à diviser et à fendre les roues d,’engrenage de toutes formes, et jusqu à 3 mètres de diamètre et om22 centimètres ou 8 pouces d’épaisseur; la fraise ordinaire y est remplacée par un seul burin, qui fend et arrondit en même temps les dents.
- Les pointes de l’arbre qui porte le burin sont reçues dans des crapau-dines dont le centre est percé d’un très-petit trou, qui communique avec un réservoir d’huile : parce moyen fort ingénieux, les pointes de l’arbre ne s’échauffent pas; avantage qui permet d’imprimer à l’arbre une vitesse de sept à huit mille tours par minute. Cette précaution a aussi l’avantage de diminuer les frais d’entretien et d’accélérer le travail : d’ailleurs le burin, animé d’une grande vitesse, a tous les avantages de la fraise sans en avoir les inconvéniens; car on sait que la fraise est difficile à établir et de peu de durée.
- Pierre Saulnier a déjà fourni six machines à diviser et fendre, de sa composition, à divers établissement de construction.
- Le même horloger-mécanicien, après un examen et une étude attentifs des divers moteurs hydrauliques nouvellement établis, est parvenu à remplacer avec avantage, à la Ferté-Aleps, dans une filature de coton , appartenant à M. Cordier, une roue hydraulique, espèce de turbine du système de PFhite, sur laquelle tombaient, de 5 pieds g pouces de hauteur, 4>2f>° pieds cubes d’eau par minute, qui ne produisaient qu’une force égale à celle de dix-huit chevaux. La roue établie dans la même chute par Pierre Saulnier, a 19 pieds de diamètre sur 19 pieds de largeur, et procure une force de quatre-vingts chevaux.
- Cette nouvelle roue produit par jour 1,000 livres de fil du n°. 3o à 40, tandis que celle de White ne produisait que i5o livres de fil des mêmes numéros et dans le même temps.
- Nous croyons devoir ajouter que pour confectionner ces 1,000 livres de fil par jour, on emploie deux batteurs-éplucheurs, un batteur-nappeur, dix-sept cardes doubles de 32 pouces de largeur, cardant en une seule fois ; trente cardes simples, plus les étirages, boudinoirs et machines à filer en gros, et cinquante mull-jennys de trois cents, de trois cent trente-six et de trois cent soixante broches. Trente de ces dernières mull-jennys sont de Pierre Saulnier.
- Toutes ces machines reçoivent le mouvement de la nouvelle roue hydraulique, et la même chute suffit encore à deux anciens moulins à farine.
- En 1819, Pierre Saulnier inventa une machine à tirer à la filière les fils métalliques dans tous les degrés de finesse, et particulièrement les fils de
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- fer propres à la fabrication des cardes. Ce nouveau proce'de' a sur celui à la main un avantage tel qu’un ouvrier peut conduire douze filières à-la-fois, et qu’il peut produire six fois plus de fil qu’il ne pouvait en faire au même numéro et dans le même temps par les procèdes ordinaires.
- MM. Primois Pescher frères, de l’Aigle, qui possèdent les machines de Pierre Saulnier, ont présenté, à l’exposition de 182^, des fils métalliques qui sont recherchés pour l’importante fabrication des cardes et pour celle des aiguille^ à coudre ; ils ont été jugés dignes de la médaille d’argent.
- Pierre Saulnier savait qu’on ne pourrait parvenir à donner au fil de coton le degré de finesse dont il est susceptible, à moins d’employer des cardes parfaitement appropriées à leur objet; dans la vue de contribuer au perfectionnement de cette branche importante de notre industrie, cet ingénieux mécanicien se livra à la recherche et à l’établissement des moyens d’atteindre le but proposé.
- Convaincu que les cuirs des cardes devaient être d’une épaisseur égale dans toute leur étendue, et que cette épaisseur devait être en rapport avec les numéros dès fils métalliques employés à la fabrication des dents de cardes, il établit d’abord une machine propre à produire cet effet.
- Cette machine, fort simple, consiste principalement dans une tablette en métal dont la surface supérieure est parfaitement droite et unie, et dans un couteau imité de celui du corroyeur, monté sur tourillons, vers l’une des extrémités de la tablette, qui sert en même temps de support au couteau et de base à la machine. Il suffit d’incliner plus ou moins au plan de la tablette la lame du couteau, et de faire passer les cuirs entre la tablette et le bord tranchant de la lame, pour les mettre d’égale épaisseur d’un bout à l’autre.
- Pour faire prendre à la lame une inclinaison plus ou moins grande, et qu’on varie à volonté, à l’effet d’obtenir des cuirs de différens degrés d’épaisseur, on se sert de deux vis butantes; et comme le couteau tourne sur ses tourillons, on peut facilement et très-promptement en raviver le tranchant, au moyen d’une broche d’acier trempée et polie, nommée fusil.
- Les deux vis butantes portent chacune un contre-écrou, qui sert à en fixer invariablement la course, une fois déterminée pour chaque épaisseur de cuir. Cette disposition est d’autant plus nécessaire qu’on est obligé de passer trois à quatre fois chaque cuir entre le tranchant du couteau et la tablette pour le mettre à l’épaisseur déterminée; et remarquez que cette épaisseur doit être dans un rapport parfait avec la finesse du fil employé à la fabrication des dents de cardes.
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- Nous croyons devoir ajouter que les cuirs les plus épais sont destinés à recevoir les dents de carde faites avec le fil le plus fort, et vice versâ; la plus forte épaisseur du cuir est d’environ 3 à 4 millimètres; les plus minces n’ont qu’un millimètre d’épaisseur; ces derniers sont employés à la fabrication des cardes avec lesquelles on recouvre les cylindres débourreurs, nommés volans, à cause de leur grande vitesse.
- Une autre condition essentielle pour établir de bonnes cardes, consiste dans la régularité parfaite du perçage des cuirs; cette régularité ne peut s’obtenir avec les machines à percer ordinaires, parce que la rangée de pointes d’aiguilles dont elles sont armées n’est nullement assortie pour les grosseurs.
- D’un autre côté, l’inclinaison des pointes d’aiguilles remplissant les fonctions de perçoirs doit être telle que le sommet et le pied de la dent, mise en place ou boutée dans le cuir, doivent se trouver sur la ligne droite, tirée du centre à la circonférence du tambour de la carde. Cette position des dents est tellement nécessaire, que s’il arrivait que le sommet de la dent s’avançât au-delà de cette ligne, il en résulterait que lorsqu’elle éprouve de la résistance de la part de la matière soumise à son action, elle s’élèverait au-dessus des autres, en se renversant, et se cracherait avec celle du tambour voisin: la carde alors frotterait, quoique bien réglée, occasionnerait un déchet notable et formerait des boutons, toujours nuisibles à la régularité du fil.
- Le perçage régulier des cuirs sous un angle déterminé influe singulièrement sur la perfection des cardes, ce qui a porté Pierre Saulnier à penser qu’il ne pourrait l’obtenir qu’avec les machines à fabriquer les cardes, inventées aux États-Unis, parce que d’une part ce sont les deux mêmes aiguilles qui forment tous les passages des dents de cardes et que, de l’autre, on peut en régler facilement l’inclinaison par rapport au plan du cuir, toujours tendu, qu’elles doivent percer.
- Aussi c’est de l’établissement de ces machines à fabriquer les cardes que Pierre Saulnier s’est occupé, et il les a portées pendant le cours de 1825 à un degré de perfection très-remarquable.
- Ces machines , que nous avons vues fonctionner dans sa fabrique de cardes, ont plusieurs avantages sur les machines américaines : •
- i°. De couper le fil de fer et de donner à la dent la forme convenable avant d’être placée ou boutée dans le cuir ; ce qui évite l’inconvénient d’avoir des crocs de formes différentes, comme cela arrive lorsque la dent reçoit cette forme après avoir été boutée dans le cuir, qui, en général, n’est pas d’une fermeté égale dans toute son étendue.
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- 2°. Les machines de Pierre Saulnier fabriquent chacune quatre plaques de cardes à-la-fois ; une seule personne suffit pour la conduire.
- 3°. Sa machine à rubans de cardes en fait deux à-la-fois ; et ces dernières machines étant de petites dimensions., On peut les rapprocher de manière qu’une seule personne est susceptible d’en soigner deux en même temps.
- 4°. Le produit d’une machine à fabriquer les plaques de cardes, de i8 pouces de longueur sur 4 pouces et demi de largeur, le fil de fer étant d’une finesse moyenne, n°. 24? est de quatorze plaques par jour, contenant chacune deux cents dents par pouce carré. Une seule femme suffit à ce travail.
- Un ouvrier travaillant suivant les procédés usités, et à qui on fournit des dents de cardes prêtes à poser et le cuir percé, ne peut bouter ou garnir que les deux tiers d’une plaque dans sa journée.
- Les deux machines à rubans, soignées par un seul ouvrier, produisent ensemble 44 pieds de rubans de 19 lignes de largeur, par journée de travail.
- Un ouvrier travaillant à la main, et à qui on fournit les dents toutes formées et le cuir percé, ne peut faire que 3 pieds de rubans par jour.
- Ainsi, en employant les machines à cardes de Pierre Saulnier, un seul ouvrier fait autant d’ouvrage que dix-huit, dans le même temps, travaillant suivant les procédés usités ; et comme à l’aide de ces machines les dents 11 e passent pas par les mains des ouvriers chargés de les bouter dans le cuir, elles ne sont point sujettes à se rouiller, et sont, par conséquent, d’une plus grande durée.
- Les machines à cardes de Pierre Saulnier, indépendamment de l’avantage d’exiger peu de place, ont encore celui de remplacer complètement les machines ordinaires à faire les dents et à piquer les cuirs, en usage dans les fabriques ordinaires de cardes, deux opérations qui s’exécutent séparé*-ment; et comme le boutage des dents à travers le cuir exige le concours d’un très - grand nombre de mains pour produire des résultats égaux à ceux que procurent les machines ? il est facile de se faire une idée de l’avantage que procurent à cette branche d’industrie les machines dont il s’agit. Leur résistance est si peu considérable qu’un seul homme suffit pour en mettre vingt en mouvement; et cependant chacune coupe le fil de fer, forme les dents et les boute dans le cuir : de sorte que les plaques de cardes et les rubans sont livrés par les machines, prêts à être fixés sur les tambours et cylindres des machines à carder la laine et le cotou.
- Pierre Saulnier a porté au nombre de quatorze ses machines à cardes, qu’il monte actuellement à Neuilly, près Clermont (Oise), et Liancourt, où elles seront mises en mouvement par une roue hydraulique.
- Conclusions.
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- Conclusions.
- Le Conseil d’administration de la Société d’Encouragement, après avoir entendu la lecture de ce rapport, a décidé qu’il serait décerné, dans cette séance, une médaille d’argent à M. Pierre Saidnier, comme un témoignage de sa satisfaction pour les succès qu’il a obtenus dans la carrière qu’il parcourt.
- Adopté en séance générale, le 25 mai 1827.
- Signé C.-P. Molard , rapporteur.
- Rapport sur les tissus imperméables de M. Champion; par
- JM. Payen.
- Messieurs, déjà, dans une de vos précédentes séances, M. Champion a obtenu vos honorables suffrages sur le rapport fait, au nom du Comité des arts économiques, par notre collègue M. Rallot (1). Les mesures en ruban furent l’objet de ce rapport; et nous nous plaisons à dire que ces mesures, bien divisées et suffisamment garanties des influences atmosphériques, ont été, depuis, encore perfectionnées par M. Champion. Leur usage, si commode et déjà si répandu, est devenu, pour ainsi dire, plus populaire.
- M. Champion s’est occupé, avec le même succès, de la fabrication de divers tissus imperméables. Un rapport, que nous avons eu l’honneur de présenter à votre Conseil d’administration sur ces produits, a obtenu son approbation ; je viens, au nom du Comité des arts chimiques, vous en soumettre les motifs.
- En comparant les divers tissus de M. Champion avec ceux qu’offre le commerce pour les mêmes usages, il est facile de reconnaître les propriétés qui les distinguent les uns des autres : les derniers, recouverts sur toute leur superficie de plusieurs couches d’huile de lin rendue siccative par l’oxide de plomb, sont mous, pesans, développent une odeur plus ou moins forte et persistante; la matière huileuse, préservée de l’action die l’air par la couche superficielle que cet agent a seul desséchée, conserve intérieurement sa consistance poisseuse ; elle cause les adhérences que l’on observe dans les toiles et taffetas gommés, et que l’élévation de la température, ainsi que la pression, favorisent.
- Les tissus de M. Champion, fortement imprégnés de la substance huileuse, n’en sont recouverts que d’une couche très-mince. A cela tient, sans doute, qu’ils sont plus légers, plus secs, moins odorans, moins opa-
- (1) Voyez, Bulletin de janvier i8a5 , p. 16.
- Vingt-sixieme année. Mai 1827.
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- ques, sans adhérence sensible lors même qu’ils supportent une assez forte pression, ou qu’ils sont échauffés à la température de 5o à 35 degrés.
- Le procédé de M. Champion nous semble offrir des avantages marqués, sur-tout dans les produits suivans de sa fabrique :
- Les taffetas dits hygiéniques remplacent les taffetas gommés , dans toutes les affections où il est utile d’entretenir de la chaleur sur la peau. Parmi les habiles praticiens qui en prescrivent l’usage, nous nous empressons de citer M. le docteur Breschet. Des tissus plus fins ont été appliqués à faire des enveloppes de harpes et d’autres instrumens à cordes de boyaux : ces taffetas garantissent des impressions de l’air ces cordes si hygrométriques, conservent l’accord et préviennent les ruptures fréquentes dans les change-mens atmosphériques; leur transparence permet de distinguer une partie des formes et des couleurs. Nous rappellerons, à l’appui de notre opinion, qu’à cet égard elle est conforme à celle que M. deProny avait émise antérieurement.
- Les toiles imprégnées par M.. Champion sont employées pour garantir de la poussière et des vers les étoffes, les habits, les plumes, les draps de billards ; pour recouvrir les sièges des voitures, etc.
- Les rubans de jalousie préparés de la même manière résistent longtemps aux intempéries des saisons ; les cordes à étendre sont de même assez fortement imprégnées pour se conserver long-temps : elles ne produisent aucune tache sur le linge.
- Le papier imperméable ne peut manquer d’être fort utile pour préserver de l’humidité les objets d’exportation : il est fort souple, et nullement poisseux, lors même qu’il est échauffé.
- Votre Conseil d’administration, adoptant les conclusions de vos Comités des arts chimiques et des médailles, a décerné une médaille de bronze à M. Champion, pour le perfectionnement qu’il a introduit dans son art.
- Adopté en séance générale, le 2 5 mai 1827.
- Signé Payen , rapporteur.
- Rapport sur T établissement d’affinage des matières d’or et d’argent, de M. Lebel, et sur celui de M. Caplainy par M. Gaultier de Claubry.
- L’argent employé pour les besoins du commerce contient presque toujours une assez grande quantité d’or pour qu’on puisse l’extraire avantageusement.
- On faisait usage autrefois d’acide nitrique pour operer cette séparation :
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- ce procédé est entièrement abandonné depuis queM. Dizé a propose de se servir d’acide sulfurique, dont l’emploi économique offre de grands avantages. Mais dans cette opération il se dégage une grande quantité d’acide sulfurique en vapeur et de gaz sulfureux, qui, en se répandant au dehors des usines, présentaient d’immenses inconvéniens pour la salubrité.
- M. Lebely afïineur au parc Saint-Fargeau, à Ménil-Montant, fut le premier qui, tourmenté par ses voisins, chercha le moyen d’obtenir un appareil condensateur qui produisit un effet utile ; mais celui qu’il construisit était loin de remplir entièrement son but ; et ce fut par les avis du Conseil de salubrité que cet appareil fut perfectionné.
- Un autre affinage existait dans le centre de Paris; des réclamations nombreuses du voisinage en avaient fait connaître tous les inconvéniens : la condensation n’y était pas d’abord opérée, et ne l’était ensuite que très-imparfaitement, et l’insalubrité de cet établissement avait forcé l’autorité à en empêcher l’exploitation jusqu’à ce que les propriétaires, MM. Guichard et Legendre, eussent construit des appareils qui condensassent parfaitement.
- Un petit établissement d’affinage, exploité par M. Gautier, s’était formé rue de Basfroid. M. Serbat} essayeur du directeur de la Monnaie de Paris, y avait monté un petit appareil qui remplissait parfaitement son but; un léger courant d’acide nitreux, provenant du trait de l’argent purifié par l’acide nitrique, était dirigé dans une chambre de plomb, avec l’acide sulfureux , dont il opérait la condensation. Cet établissement cessa bientôt d’exister.
- Les inconvéniens de l’affinage de MM. Guichard et Legendre, et les poursuites scandaleuses d’un sieur Paris, de Ménil-Montant, contre l’affinage de M. Lebel, avaient rendu l’autorité difficile pour de nouvelles autorisations d’établissemens semblables ; il en était cependant demandé une pour l’intérieur de Paris, rue de la Fidélité, par MM. Saint-André} Poisat et Compagnie. Une opposition unanime du voisinage fit refuser l’autorisation. M. Caplain, gérant de la Compagnie, demanda à être autorisé à construire ses appareils, et ne craignit pas de s’engager à les détruire tous, s’ils n’étaient trouvés par le Conseil de salubrité opérer une condensation complète : la /permission provisoire lui fut accordée. Heureusement, M. Caplain s’était adressé à l’un des hommes auquel l’industrie doit le plus, et dont les utiles travaux sont marqués par de grands services rendus aux ouvriers. Notre collègue M. cCArcet s’était chargé de diriger la construction de l’usine : elle est devenue un modèle dans son genre, et en même temps que la salubrité n’a plus rien à redouter d’établissemens auparavant très-insalubres, le fa-
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- bricant y gagne par la quantité d’acide sulfurique qu’il recueille de ses opérations.
- Un établissement si parfait ne put manquer d’être autorisé, et le voisinage, qui redoutait tant son existence, ignore même le temps où il est en activité.
- L’appareil entier consiste en des vases de platine, dans lèsquels on opère la dissolution de l’argent par l’acide sulfurique; ils sont placés sous une hotte parfaitement ventilée, et communiquent par des tubes de platine avec deux grandes caisses de plomb placées au-dessous, dans lesquelles s’opère la condensation; a l’extrémité de la seconde, est placé un tonneau rempli de chaux destinée à absorber la vapeur que, par impossible, les caisses de plomb n’eussent pas condensée ; un tuyau conduit l’air dans la cheminée , dont l’appel est produit par tous les fourneaux de fusion. La ventilation est si bien entendue, que les luts sont inutiles, et qu’il ne se répand pas un atome de vapeur dans l’atelier. M. d! Arcet a rédigé, au nom du Conseil de salubrité, une instruction sur cet appareil, qui a été gravé avec détail dans les Annales mensuelles de l’industrie.
- Postérieurement, MM. Guichard et Legendre ont adopté l’usage de l’appareil construit chez M. Caplain, et sa construction a présenté de si grands avantages, que depuis qu’il existe aucun voisin n’a fait entendre la plus légère plainte.
- Ainsi, Messieurs, un art important, puisqu’il s’exerce sur de grandes masses de matières d’un haut prix, était resté dangereux pour les habi-tans qui environnaient les établissemens où il était mis en usage, et la conservation de la salubrité exigeait qu’on éloignât ces établissemens des lieux habités. La construction de l’appareil indiqué par M. d’Arcet dans l’usine dont M. Caplain est gérant, a rendu ce genre d’établissement entièrement salubre. Vos Commissions des médailles et de révision ont cru devoir signaler les efforts faits par M. Lebel pour construire un appareil à condensation, et vous proposent [de voter une mention honorable à M. Caplain, gérant delà Société Saint-André, Poisat et Compagnie, pour l’établissement de l’appareil indiqué par M. d’Arcet, qui remplit si parfaitement le but que ce savant s’était proposé, et qui a fait, on peut le dire, de l’affinage de l’argent par l’acide sulfurique, un art tout nouveau.
- Adopté en séance générale, le 13 mai 1827.
- Signé Gaultier de Claubry , rapporteur.
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- Rapport sur la fabrique de tapis de pied^ de M.M+ Vernet frères, à Bordeaux ; par M. Gaultier de Claubry.
- La Société a aussi distingué, Messieurs, la fabrique de tapis de pied de MM. J^ernet frères, de Bordeaux, sur laquelle notre collègue M. Labar-raque a fait un rapport au Conseil d’administration, et dont la beauté des produits et le prix peu élevé auquel ces fabricans livrent leurs tapis au commerce doivent donner une grande extension.
- Nous n’entrerons dans aucun détail relatif à la fabrication de ce genre de tapis, le rapport de M. Labarraque étant imprimé dans le Bulletin (i). Nous ferons seulement remarquer que la fabrique de MM. Kernet, incendiée une première fois, a été rebâtie sur une plus grande base, et peut livrer à la consommation une aussi grande quantité de tapis que le commerce en désirera.
- Nous avons, d’après ces motifs, l’honneur de vous proposer d’accorder une mention honorable à MM. J^ernet frères, pour leur fabrique de tapis établie à Bordeaux.
- Adopté en séance générale, le 23 mai 1827.
- Signé Gaultier de Claubry, rapporteur.
- Après l’adoption de ces divers rapports, l’assemblée a procédé au renouvellement du bureau et des comités, d’après le mode établi par le réglement.
- Les président, vice-présidens, secrétaire et secrétaires-adjoints ont été réélus.
- M. Agasse, notaire à Paris, a été nommé trésorier de la Société, en remplacement de M Montamant, décédé.
- M. le duc de Praslin, pair de France, et M. le duc de Montmorency, ont été appelés à remplir les fonctions de censeurs, vacantes par le décès de M. le duc de La Rochefoucauld et par la démission de M. le duc de Cadore.
- A la Commission des fonds, M. le duc de la Vauguyon, et MM. les comtes Abrial et Alexandre de Laborde, membres sortans, ont été remplacés par MM. le marquis de Levis-Mirepoix, Molinier de Montplanqua et Bordierj ces deux derniers étaient adjoints à la Commission.
- Au Comité des arts mécaniques, MM. de Prony et Poisson, membres
- (1) Voyez le Bulletin du mois d’avril, pâge t3o.
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- sortans, ont été remplacés par MM. Hachette et Gambey, adjoints à ce Comité.
- Au Comité des arts chimiques, MM. Dartigues et Vauquelin, membres sortans, ont été remplacés par MM. Payen et Gaultier de Claubry, adjoints.
- Au Comité des arts économiques, MM. le duc de La Rochefoucauld, décédé, le baron Cagniard Latour, démissionnaire et le baron Benjamin Delessert, membre sortant, ont été remplacés par MM. Gourlier, Pouillet et Vallot, adjoints.
- M. le baron de Mortemart-Boisse a été nommé membre du Comité d’agriculture, dont les membres sortans ont été réélus.
- Enfin, au Comité de commerce, MM. François Delessert, Gautier de Brécy et Fital-Roux, membres sortans, ont été remplacés par MM. Bertinr Busche et Rej.
- Tous les membres sortans, et non réélus, conservent le titre de membres honoraires.
- Nous donnerons, dans un prochain Bulletin, la liste complète du Bureau et des divers Comités composant le Conseil d’administration de la Société.
- NÉCROLOGIE.
- Notice sur M. le duc de La Rochefoucauld-Liancourt, censeur de la Société,* par le baron Degérando.
- Dans toutes nos associations d’utilité publique, par-tout où il y avait du bien à faire, nos regards aperçoivent une place vide , place éminente et lumineuse , vers laquelle ils se dirigeaient pour y chercher des exemples et des conseils : c’est celle qu’y occupait le Nestor des philantropes, l’excellent duc de La Rochefoucauld. Par-tout où il se montra, où ses influences purent s’étendre, une profonde et durable reconnaissance s’unit à la véné-j ration, qui consacre le nom de celui qui, dans sa longue carrière, ne sembla vivre que pour faire le bien. La douleur de cette perte immense est un deuil public; c’est le deuil de la patrie; c’est le deuil de la grande famille de l’humanité. Et nous aussi nous avons dans ce deuil une part considérable, car il était aussi l’un des nôtres ; nous aussi nous avions à lui rendre grâce pour de nombreux et importans services : l’industrie française le compte parmi l’un de ses plus illustres et de ses plus généreux promoteurs.
- Le vif intérêt que prenait le duc de> Lut Rochefoucauld aux progrès de
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- l’industrie, et la puissante coopération par laquelle il y a, au milieu de nous, contribué en tant de manières diverses, avaient leur principe dans un noble sentiment, une haute pensée , d’une étendue plus générale encore : car tel est le propre des esprits élevés et des grandes âmes , d’imprimer un caractère dominant à l’ensemble de leurs conceptions et de leurs travaux, de soumettre la vie entière à un plan, de la diriger à un but principal, et de puiser leurs inspirations aux sources mêmes de la morale. Ce principe, ce moteur, ce régulateur, duquel tout dérive, auquel tout se rattache dans notre excellent duc, c’est l’amour des hommes. Dans tout ce qui est sorti de sa plume, dans tous les établissemens qu’il a formés ou dirigés, dans ses voyages, dans ses études, dans toutes ses actions, toutes ses relations , c’est l’amour des hommes que nous voyons se produire et se satisfaire sous des formes diverses, mais toujours animé du même esprit, tendant au même but. Cette belle passion lui enseigne le plus noble usage delà puissance, du crédit, de la fortune, de l’influence attachée à son rang ; elle lui enseigne de nouveaux moyens de rendre l’adversité bienfaisante et féconde. S’il prend part aux affaires publiques sur le plus grand théâtre politique que présente jusqu’à ce jour à nos yeux l’histoire de la France, c’est pour y devenir le guide et l’organe de la portion de la législature qui médite et prépare les institutions relatives aux secours publics (i); s’il s’exile de son pays, c’est pour servir encore et son pays et l’humanité : la France le revoit apportant d’une main , entre tant de documens précieux recueillis en Angleterre et dans le INouveau-Monde, ces notices sur les prisons des Etats-Unis (2), qui doivent enfin faire comprendre à la vieille Europe que la captivité des condamnés doit être pour eux un moyen de réforme ; apportant dans l’autre main le présent de la plus précieuse découverte d’un siècle illustré par tantxde découvertes, de ce préservatif qui doit délivrer la population entière des ravages du plus terrible des fléaux. Redevenu simple citoyen, il se crée une dignité nouvelle aussi pure qu’éminente, une sorte de puissance, une vraie magistrature dans l’opinion, par ses travaux, par ses exemples, par son influence sur toutes les créations utiles. A l’antique illustration de son nom il a joint le plus beau de tous les titres, le titre d’ami des hommes. L’indigence, dont il a réclamé et fait valoir les droits au sein de nos Assemblées nationales , dont il a scruté tous les besoins, sondé toutes les plaies, trouve en lui un père, dans l’ad-
- (1) Voyez la suite de ses Rapports à U Assemblée constituante, au nom du Comité des
- secours publics. t
- (2) Voyez son Àwis sur les prisons de Philadelphie.
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- ministration des; secQ|ir%i]Mddiçs jefc daps. : les associations charitables ; l’en-f anee > -?qu’il a proiégé@oCQùtr edlnvasion d’une maladie cruelle , retrouve aussi en lui un pèrc/sotis lun àutreïaspect, par la part active qu’il prend à là création et; à l’amélioration des écoles où elle est instruite (i), par les encouragemens qu’il -donne à la confection et à la publication des bons livres, a la propagation d’une saine morale (2). S’il étudie les sciences, e est pour leur emprunter des applications salutaires ; celle de l’économie politique devient pour lui rintroduction à une autre science, la plus grande de toutes à ses yeux, celle qu’il a si bien étudiée, connue, conseillée, mise en action, celle qu’il a définie lui-même en ces termes : la science dubonheurdes sociétés humaines (3).
- ^instruction, le travail, les bonnes mœurs, tels sont, à ses yeux, les élément eonstans, universels, dont cette grande science se compose, et de la résulte le lien étroit qui existe pour lui entre cés trois principales conditions de toutes les améliorations sociales : de là le zèle avec lequel il embrasse ces trois grands intérêts, comme n’en formant qu’un seul. Il veut voir l’aisance répandue dans toutes les classes de la Société; mais il demande ce résultat à l’ordre, à l’activité, à l’économie. Il soulage les maux, les privations, les souffrances; mais il s’étudie à en prévenir le retour par une prévoyance étendue. Il désire voir les familles se multiplier ; mais c’est en rendant plus étroits et plus sacrés les nœuds qui les unis^ sent ; leur condition plus douce, leurs occupations plus profitables. Il aspire à corriger les vices ; mais il cherche à les atteindre dans leur source même , qui sont, à ses yeux, l’ignorance et l’oisiveté. Ici encore nous empruntons ses paroles , comme nous racontons sa vie : c’est toujours son âme géné^-reuse qui respire dans les vues qu’il conçoit; c’est son âme qui anime et vivifie ses travaux. Il aime les hommes ; il veut donc les rendre plus heureux, en les rendant plus éclairés et meilleurs. On dirait que le même génie qui a inspiré Franklin respire dans le grand seigneur des cours de Louis XV et de Louis XVI; dans le descendant de Fauteur des Maximes. Ce que le nom de J^mdâ’&jrappellera au Nouveau-Monde , le nom de La Rochefoucauld le rappellera aussi parmi nous à la postérité.
- Vous voyez ^Messieurs, le rang qu’occupe l’encouragement de l’industrie dans cet ensemble de vues,:dans tout le plan de la carrière que le noble
- ('i).lt était l’un cîes jwésitleas de la Société pour l’enseignement élémentaire, membre du^ Goi^ail-4V14ITii|1ù>ti'aiion des Ecoles du département de la Seine, etc.
- fiji gui, sous le voile de l’anonyme, avait fondé le prix pour le meilleur ouvrage vie morale élémentaire, qui a été remporté par M. Charles Renouard.
- (3) Statistique du canton de Creil~,<p' geçô.
- u, ' • 4 le
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- duc sut se créer et qu’il a si dignement remplie. Le travail est en effet Comme l’anneau qui unit entre elles foutes les conditions de ce système* •Nul'homme, peut-être, ne recommanda plus le travail, ne le provoqua avec plus d’ardeur, de persévérance, en plus de manières : nul ne l’honora davantage, nul ne le fit mieux honorer par ses propres exemples; et il se complut en quelque sorte à faire servir l’illustration de son nom et de son rang pour donner à cette belle leçon plus de force et d’éclat encore. C’est le travail qu’il invoque pour prévenir ou réprimer la mendicité, dans ces beaux plans offerts à l’Assemblée constituante, qui seront toujours médités par ceux qui s’occupent des établissemens d’humanité, comme un modèle en quelque sorte classique; c’est par le travail qu’il veut ramener à la vertu les coupables, que trop souvent l’on ne songe qu’à punir, et qu’il veut rendre à la société et à eux-mêmes; c’est en répandant et en perfectionnant le travail qu’il veut préparer la prospérité publique, bannir les désordres, répandre l’aisance et la joie dans les hameaux ; c’est au travail qu’il demande encore les garanties de l’ordre social et de la tranquillité publique : aussi avec quelle chaleur et avec quelle constance n’a-t-il pas combattu les préjugés qui accusent l’industrie d’une influence funeste sur les mœurs? Les résultats qu’il a contribué à produire ne réfutent pas ces injustes préventions d’une manière moins éclatante. Par-tout où le duc de La Rochefoucauld a secondé l’effort de notre industrie, on sent la chaleur de l’influence de l’homme de bien, mêlée au mouvement qu’imprime le promoteur des arts utiles.
- Si nous le considérons dans sa terre de Liancourt, nous y voyons s’élever par ses soins, sur les ruines de la magnifique résidence de ses aïeux, des ateliers dont l’exemple donne l’impulsion à toute la contrée, dont les machines sont une conquête faite sur l’étranger, dont les produits annoncent à la France une richesse nouvelle. Une filature de coton, fondée dès 1790 , fut, il y a vingt-cinq ans, l’une des premières à adopter le système des mull-jennys. Une fabrique de cardes, signalée dès sa naissance aux expositions publiques des produits de l’industrie, et qui est encore plus particulièrement son ouvrage, a porté, en France, ce genre de fabrication à un degré de perfection qui ne peut rien envier à l’étranger; la corroierie, la tréfilerie, qui y sont jointes, et qui en préparent les élémens, offrent le modèle des bons procédés. Ces deux établissemens occupent près de six cents ouvriers, et versent annuellement 120,000 francs de salaire dans un village dont la population a presque doublé par l’effet de leur création. Des constructions rurales, destinées à servir de modèles pour les habitations des laboureurs; des exploitations qui offrent l’exemple des bonnes méthodes d’assolement et de toutes les améliorations agricoles, ont aussi
- Vingt-sixième année. Mai 1827. A a
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- remplacé les jardius de luxe qui jadis euviromiaient le château. Au. milieu de tout ce développement d’un travail actifs l’ami de l’humanité aperçoit et remarque une école ouverte et dotée par le propriétaire; il reconnaît avec attendrissement , dans le soinmispour recueillir les épargnes, pour soulager les besoins,et consoler les malheurs, la.sollicitude d’un père de famille.
- Si nous le suivons auprès de ces Ecoles d’arts et métiers, dont il avait, dès le règne de Louis XVI et avec la protection de ce vertueux prince, esquissé la première ébauche à Liancourt même, et qui, développées sur un vaste plan, deviennent pour lesyarts industriels ce que l’École polytechnique est pour les services publics (i) : là, investi, dès l’origine, d’un patronage qui lui convenait si bien,, nous le voyons exercer dans toute son étendue cette autorité tutélaire qui se manifeste par de bonnes directions, de sages encouragemens, et par cette confiance que l’amour du bien captive toujours. A sa voix, l’enseignement se perfectionne, les bons procédés de fabrication deviennent familiers, la discipline se maintient sans efforts; de nombreux et habiles chefs d’ateliers se forment dans toutes les branches d’industrie, vont, en bénissant son nom, pénétrés de ses conseils, fiers de ses bontés, animer les manufactures parleurs travaux, obtenir F estime par leurs connaissances et leur conduite. Combien d’entre eux doivent encore à sa protection, à sa douce assistance la carrière qui s’ouvre pour eux, qui devient peut-être pour eux l’occasion d’une honorable fortune (2) !
- Si nous l’accompagnons dans un autre établissement public, dont la création également récente, également propre à la France, n’exerce pas une action moins favorable sur les progrès de notre industrie, au Conservatoire des arts et métiers (3), nous le trouvons encore imprimant par sa direction le plus grand degré d’utilité à ce musée industriel, secondant par ses conseils l’ordre qui y préside, les méthodes de classification qui en rendent l’étude plus facile et plus fructueuse, provoquant ces cours pratiques,»>qsui sont devenus, à eux seuls , un bienfait considérable pour l’industrieau sein de la capitale, et qui, en révélant à l’ouvrier toute la dignité de sa profession, font arriver jusqu’à lui les rayons de la science.
- Dès-1790 > dans son Rapport à V Assemblée constituante sur le régime des
- (1) 11 y fut appelé par un. Ministre , son collègue à l’Assemblée constituante, accoutume iFpàrfàger sés seiitimèiis et ses opinions, et qui était son collègue encore dans les fonètftiris qu’il' exécrait àùs&Ft&nS notre Société d’Encouragement.
- (2) Nous avons entrâ tes mains-des details pleins d’intérêt sur une foule de services essentiels et de divers genres que M. le duc de La Rçckefouaaufd avait rendus à un grand nombre d’élèves, même à leurs familles; mais il avait désiré que ces services ne fussent point connus, et.nous.nous^faisons undeyoir.de respecter se^ intentions.
- (3) Il avait rempli les fonctions d’inspecteur g^uér^l çlu Ççn|eryatoire *^es ar^s me^ers-
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- secours publics, il avait signalé le^$ociétés ld# prévoyâïiCè: et l&T Caisses d’épargnes comme l’une des plus bienfaisantes institubqns^ comme ïepre^ servatif le plus efficace contre la misère et les désOrdbès qüŸJeftf^ltiftSt^ès-souvent la cause; il avait lui-même introduit œ système d’économie pàrMi ses ouvriers de Liancoùrt; ot son exemple l’avait propagé dafls:iîèSaiiom-breuses fabriques d’alentour . Voici que la capitale de la FVailCé possédé enfin une caisse où seront recueillies et où fructifieront les épargne# dès claies laborieuses de la société, qui disputera sa proie à fa loteriey-àù jèü^-'iHâ débauche ; où le travail se procurera ainsi la plus honorable des récompensés, celle qu’on ne doit qu’à soi-même. Le duc de La Rochefoucauld a présidé à l’érection de cet établissement, il préside à ses opérations; il l’a doté-de ses dons, il le dote de ses directions plus précieuses encore ;®îPà làjoùiéi sauce de le voir rapidement prospérer, de voir cet utile exemple imité daîis les principales villes du royaume. f >:?, .t, .<mopio.) nyu
- Appelé dans ce Conseil (i), que nous aimerions à nommer le séfîàt de la bienfaisance publique, l’ami des hommes y retrouve, parmi les nombreux hospices et hôpitaux dont l’administration y est gouvernée^ un asile fondé par ses ancêtres et qui porte son nom (2). Là, il sè retrouve comme au milieu de sa famille adoptive; là, il goûte lès plus pures et les plus douces jouissances qui aient jamais fait battre son noblè cœur. Dans un dévouement sans bornes aux intérêts des malheureux ; il trouve non une fatigue, mais une récompense, et le premier de tous les honneurs. Ici encore il rend la science tributaire de l’amour de l’humanité; il rattache l’art de servir l’humanité aux principes de la science.' C’est de sa main que sont tracés, chaque année, ces Comptes morau-æfBJ’de Vadministration des secours dans la capitale, où sont comparés d’une manière si lumineuse tous les élémens de cette vaste gestion ; où ressortent avec tant de précision les instructions prises de lexpériéné© des faits; où tous les établissemens publics doivent aller puiser^des 'èxértfplès d’ordre, d’économie, de prévoyance : relevés qui sont? de Véritables* 1 2 3 modèles; qui préparent de nouvelles améliorations, en constatant'!é#résultats de celles qui ont été obtenues; qui, s’ils étaient égalermëUt publiés1 par toutes les administrations semblables, fonderaient sur les bases-les'plus larges et les plus solides la belle science dont la philantropie emprunte le flambeau. Leduc de La Rochefoucauld avait traduit l’JEtatdeg pauvret,'±
- :---—----; ----,--- ' i fi '
- (1) Le Conseil généraL des Hospices?^ î3t-' Jw ' 1 "tt‘ ,! l 1 -'i-
- (2) L’hospice La Rochefoucauld.1^ lüi,i UIPsllot!
- (3) Ils sont imprimés ' dans le' -Reéueil des Comptes rendus Jde l’Administration clés
- Hospices et Hôpitaux de îâ ville de Paris. ** -i' - J
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- ( 1-84 ) ,
- par sir Ed. FrédéricMorten Eden (i) ; lui-même, par le recueil des Comptes moraux qu’il a rédigés, a élevé un monument pour cette histoire. Il n’a point encore été continué après lui..n Mais, quoi ! se peut-il ? et quelle douleur !.... Une barrière est venue subitement le séparer de ces infortunés, qu’il mettait son bonheur à soulager! Quel deuil anticipé ! Tant d’établissemens dont il était le père sont devenus orphelins de lui plusieurs années avant sa mort, pendant qu’il méditait encore les moyens de les servir!... Détournons nos regards d’un autre spectacle non moins déplorable , etreportons-les sur ce triomphe de la vertu , qui, dans un monde meilleur, reçoit la récompense digne d’elle !
- Des écrits détachés sortaient fréquemment de la plume du duc de La Rochefoucauld y avec une facilité abondante et féconde ; tous tendaient au même but par des voies différentes : rarement il y mettait son nom; il lui suffisait d’avoir payé un trih^it au bien public. Dans le nombre de ces écrits, il en est un que vous nous permettrez de citer en terminant cette Notice , soit parce qu’il se lie étroitement à l’objet des travaux de notre Société, soit parce que, publié peu de mois avant que le noble duc ait été enlevé à la terre, il reste comme son dernier ouvrage et renferme ses dernières pensées : nous pourrions, ajuste titre, le considérer comme unlegs qu’à son dernier jour il a voulu laisser encore à l’industrie française. C’est la Statistique du canton de Creil, modestement imprimée à Senlis, et publiée à cent exemplaires seulement, sans nom d’auteur, et qu’il a tracée, touchant à l’âge de quatre-vingts ans, avec une netteté et une concision remarquables ï c’est le tableau de l’industrie d’un simple canton, qui, dans un espace de quatre lieues sur deux, réunit cent soixante-dix-neuf fabriques, occupant plus de huit mille ouvriers de tout âge et de tout sexe, leur distribuant quatre millions de salaire, et versant dans le commerce environ seize millions de produits. Liancourt est le foyer de cette féconde activité , et l’a en partie déterminée par son exemple. Chaque fabrique est rapidement décrite, avec l’histoire de sa fondation, de ses vicissitudes , de ses progrès et des causes qui les ont amenés , avec le détail de ses procédés, des sources où elle puise ses matières premières, des débouchés où elle verse ses productions, de l’étendue et du mérite propre des opérations quelle embrasse. Il est impossible de renfermer dans un cadre plus resserré un plus grand nombre de faits instructifs. Combien ne serait-il pas à désirer que chaque canton industriel de la France eût aussi sa statistique dressée sur ce modèle ? Que de lumières jailliraient de ces exemples, de ces rapprochemens ! L’émulation serait excitée ; on éviterait les fautes et
- (i) Ou Histoire des classes travaillantes de la société en Angleterre; etc., 1797*
- les
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- les erreurs ; ou imiterait 1<^ améliorations,; et ^eommel’a judicieusement -remarqué le noble eth ruod^te* auteur pj}&. théorie elle-même treijirerait, de ces travaux réunis,-4e préeieuses lumières^ réeonomie.puWi^e j: puiserait la solution d’importans problèmes; l’admimstration publique et la législation elle-même leur emprunteraient des doeumens aussi certains que fructueux , pour diriger dans les mesures relatives aux ; douanes ét aux intérêts du commerce. Il serait digne de la Société d’Encouragemeut de provoquer raccomplissement du vœu que formait l’auteur de la Statistique du canton de Creil, en appelant des émules dans la carrière^ qu’il a ouverte* Ce serait acquitter notre dette envers lui que de rendre ses exemples encore féconds pour le bien de notre pays. En appelant une progression constante? dans la production industrielle sur notre belle France, dont tant de régions semblent encore ensevelies dans une*sorte, de léthargie, le noble duc fait observer (f que chaque nouveau produit industriel devient causeenmême temps » qu’effet, dans une population dont chaque membre dispose alors de plus » de jouissances pour lui-même, précisément parce qu’il en a créé plus » pour les autres (i). » C’est là encore qu’en nous invitant à vérifier les heureux résultats obtenus dans le canton de Creil, par ce développement de travail, il ajoute : « Par-tout on verra une réciprocité de bienveillance » établie entre les maîtres et les ouvriers ; on pourra, si l’on veut , consulter » les autorités civiles et religieuses, apprendre d’elles que l’introduction » de l’industrie dans leur commune a apporté dans les mœurs une amélio-« ration qui devient chaque jour plus sensible (2). « Telles sont à-peu-près les dernières pensées qu’il ait tracées par écrit, et nous y retrouvons en quelque sorte résumées celles qui ont occupé et dirigé sa vie entière.
- Espérons qu’on réunira ce grand nombre d’écrits utiles qu’il a composés à diverses époques (5), et qui sont encore épars, dont la plupart sont en
- (1) Statistique du canton de Creil y page io3.
- (2) Ibid., page 5/\.
- (3) Nous essayons (l’indiquer ici les titres de quelques-uns de ceux qui sont' ’çenùs â notre
- connaissance: , .- jSjjpo î‘ t*-»
- i°. Plan, du travail du Comité pour Vextinction delà mendicité i présejl té à l’Assemblée nationale} en conformité de son décret du 21 janvier ^790. riygo , ^-,4°*= - - „ r,
- 20. Travail du Comité de mendicité, contenant les rapports faits à P si sf emblée nationale. 1790, in-8°.
- 3°. Opinions prononcées à VAssemblée nationale en 1789,* 1796 et 179 r. \ *? i
- 4°. Des prisons de P hiladelphiepix 7963:^-8°;. --T - u~'r
- 5°. Voyages dans les Etats-rZJaïscP Amérique erk 15595,xÿyjM xytfé*. ifk»0,fi v.:in-80.
- 6°. Etat des Pauvres, ou Histoire fejs Clauses trç$çilfenfe$ tfe Afttrjçtwe,
- extrait de l’ouvrage de Morten. 1800,.in-8°, _ ,
- 70. Notes sur la législation, anglaise des chemins.. 1801, in.-8?* i. . »
- 8°. Recueil de mémoires sur les établissemens d’humanité, traduits de l’anglais.
- V^ingt-sixihne année. Mai 1827. A a 2
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- -.ïr/? 1 ti86) :
- même temps de honne&a£tk>n si Puisse^t^o%*aiissi ca^embler et mettre en lumière cette foule de bonnes actions qui ont rempli le cours de son. honorable carrière, en soulevant le voile dont il se plaisait à les couvrir ! On verrait par quelle touchant^iarn|oni| tout était en ÿii conforme à ses maximes. Le faire revivre ainsi par ses ouvrages et par le souvenir de ses exemples serait le plus digne monument qu’on pût ériger en l’honneur de l’ami des hommes ; ce serait lui donner des successeurs et des émules. Il y a dans l’image d’une si belley»e quelque chose qui attache profondément, qui émeut, qui inspire encore ce zèle'du bien dont il fut constamment pénétré lui-même ; elle tempère, par le sentiment d’une juste admiration ,1a douleur d’une si grande perte. L’avouerai-je, Messieurs, honoré pendant tant d’années de sabienveii-lance, ayant eu souvent occasion de contempler de près le spectacle que sa vie offrait, je regarde comme l’un des plus beaux jours de la mienne celui où les fonctions dont vous m’avez honoré m’appedent à lui rendre ce faible hommage du fond de mon cœur : non que j’ose présumer qu’il puisse être digne de lui; mais je jouis précisément de ce que j’ai, eu ce moment, non à provoquer le sentiment de la vénération universelle, mais à le recueillir et à~en qtre le faible organe; je jouis de ce que chacun de vous m’a prévenu d’avance et sent bien plus encore que ce que j’essaie de dire. Excellent La Rochefoucauld! vous que je me complais a appeler encore une fois l’ami, le véritable ami des hommes, votre nom désormais appartient à l’immortalité, occupe une place dans la région la plus élevée de l’histoire, celle qui se lie à la morale. L’amour de l’humanité, cette passion toute céleste, a aussi ses grands hommes, et ce sont ceux peut-être qui sont les plus dignes de ce nom : c’est aussi pour elle que croissent les palmes de la gloire, et ce sont de toutes les plus belles et les plus impérissables : car elles consistent dans lés bénédictions de la postérité reconnaissante.
- ç°. Système anglais d’instruction , ou Recueil complet des améliorations et inventions mises en pratique aux Ecoles royales en Angleterre ,• par Joseph Lancaster. 1815 , in-8°.
- 10°. Réflexions sur la translation à Toulouse de T Ecole royale des arts et métiers de Châlons. 1828 , în-S®.
- 110. Discours, Rapports et Comptes rendus à l’Ecole de Châlons, d la Société de la moràfè^chritfemie, à la - Caisse' d’épargne s et alitées êtablissemens de bienfaisance , depuis ithoQjasqu’eniLio.
- •_i a*. Opif% ff}ftpippfmoncées a la Chambre des Pairs , depuis 1814 jusqu’en 1826. i3°. Statistique industrielle du canton de Creil. Senlis, 1826, in-8°.
- (En outre le duc de La Rochefoucauld a composé et publié plusieurs petits ouvrages iri'32 pour instruction dû peuple, entré autres le Dialogue d’Alexandre et de Benoît sur la Caisse d’ëpargnés.y * ' ' ' ‘ - -
- IMPRIMERIE DE MADAME HUZARD (née Vallàt la Chapelle),
- K UE DE L’ÉPERON', S°. 7.
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- VINGT-SIXIÈME ANNÉE. (N°.' CCLXXVI. ) JUIN 1827.
- .ïi-ijCp-îïÿ'i 1. • i;r?
- s. ;j.
- BULLETIN
- f.j; DE LA *! .J ' -• -,
- v ; 1 > •• ' *' ' ' - - '•> '
- 0 GIÉ TÉ. D’EN COUR AGEMENT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- ARTS MÉCANIQUES.
- Rapport fait par M. Bail!cl , au nom du Comité des arts mécaniques sur un mémoire de M. Madelaine intitulé : Moyeu d'employer les machines à vapeur avec condensation, dans les lieux où Teau n’est pas assez abondante.
- Messieurs, vous avez renvoyé à votre Comité des arts mécaniques un mémoire qui vous a été adressé par M. Madelaine, capitaine d’artillerie, et qui a pour titre : Moyen d'employer les machines a vapeur avec condensation, dans les lieux ou Veau nest pas assez abondante.
- Le moyen dont il est question dans ce mémoire.» et qui diffère en plusieurs points de celui décrit dans le Bulletin de décembre dernier, p. 376, a été employé antérieurement avec succès par l’auteur dans une scierie de pierres et de marbre qui était établie près de la barrière d’Enfer, et dont la machine à vapeur était de la force de six chevaux. Il consiste à refroidir l’eau de condensation par la seule évaporation à l’air. Pour cet effet, l’eau du condenseur, dont la température était environ de 38 degrés, était élevée par une pompe à la hauteur de 6 mètres et demi ; elle parcourait les gouttières du bâtiment, traversait ensuite un crible et un treillis, dont les ouvertures n’avaient qu’un millimètre et demi de largeur, et retombait enfin en pluie sur un sol incliné, qui la conduisait dans un réservoir près de la machine; sa température était alors de i5 à 20°.
- La perte d’eau qui avait lieu dans cette opération, en y comprenant la petite quantité d’eau qu’exigeait le sciage, n’équivalait qu’à un dixième Vingt-sixième année. Juin 1827. B b
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- au pins de celle qm aurait été nécessaire pour l’injection seule, si cette eau avait été continuellement renouvelée : d’où il suit qu’on économisait ainsi les neuf dixièmes de la quantité ordinaire d’eau de condensation et une partie d’autant plus grande de la force motrice, que la profondeur d’où il fallait extraire cette eau était elle-même plus considérable.
- L’auteur fait remarquer tous les avantages de cette méthode, soit lorsque les puits ne fournissent pas l’eau suffisante, soit lorsqu’ils sont très-profonds. Il expose plusieurs considérations sur les quantités de vapeur et d’eau d’injection que consomment les machines construites suivant différens systèmes à moyenne et à basse pression; sur les limites de tension au-delà desquelles il ne croit pas utile d’employer la vapeur comme puissance mécanique; sur les pertes d’eau dues à l’évaporation seule, aux infiltrations et à la dispersion dans l’air; enfin sur les précautions qu’il convient de prendre dans la disposition de l’appareil évaporatoire, pour rendre ces pertes les plus petites possible.
- Nous pensons que ce mémoire, qui renferme des faits, des résultats numériques et auquel Fauteur a ajouté" des notes où il a émis son opinion particulière sur différentes questions qui se rattachent au sujet principal qu’il avait en vue, sera lu avec intérêt par les membres de la Société.
- Nous avons, en conséquence, l’honneur de vous proposer d’en ordonner la publication dans le Bulletin et de remercier M. Madelaine de vous l’avoir communiqué.
- Adopté en séance, le il\. avril 1827.
- Signé Baillet, rapporteur.
- Mémoire sur un moyen d employer les machines h vapeur avec condensation, dans les lieux ou Veau n est pas assez abondante; par M. Madelaine, capitaine dartillerie.
- Dans un article sur un moyen de fournir à la dépense deau d'injection dans les machines d vapeur, inséré dans le Bulletin de la Société de décembre dernier, on a bien voulu rappeler en note que ce moyen de refroidir l’eau de condensation a été pratiqué depuis plusieurs années dans une scierie de pierres d’un nouveau genre que j’avais construite en 1822 près de la barrière aEu'fer. Une pareille question est importante, puisqu’elle se rattache à l’emploi d’un moteur déjà si bien apprécié, et, dans un très-grand nombre de circonstances, si supérieur à ceux que nous offre la nature, Persuadé qu’à l’aide du procédé que j’ai employé on pourra toujours établir les machines à vapeur dans les lieux où l’eau est trop peu abon-
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- dante, et qui cependant pourraient être les plus convenables sous tous les autres rapports, je crois utile d’exposer un peu au long ce procédé, convaincu que les résultats auxquels je suis parvenu peuvent déjà , tels quels, être mis à profit par-tout où Ion ne pourra disposer que de faibles quantités d’eau, même pour les machines à vapeur les plus,puissantes et à basse pression. ...
- L’eau était indispensable tant pour le service de la scierie que je construisais que pour celui de la machine à vapeur de la force de six chevaux, destinée à servir de moteur ; la position de l’établissement -, subordonné d’ailleurs à d’autres considérations, avait été fixée dans le lieu le plus élevé de Paris. En cet état de choses, l’eau ne pouvait être fournie que par un puits de 28 mètres de profondeur. Il m’importait d’autant plus de parvenir à faire servir de nouveau Veau de condensation, i°. qu’il fallait pouvoir disposer d’une masse d’eau assez considérable en tout temps, sans être certain que le puits, malgré sa grande capacité, pût toujours en fournir suffisamment; 20., que je me proposais même de faire fonctionner la machine à vapeur la nuit et le jour; 3°. que le puits étant profond, le service de sa pompe, mue par la machine à vapeur, absorbait la force de trois hommes et plus.
- Mais pour faire servir de nouveau les eaux de condensation, les moyens essayés jusqu’alors n’ayant pas réussi, tels que ceux de faire retomber les eaux chaudes dans le puits, de les renfermer dans de vastes réservoirs, de les faire circuler dans des conduits à grandes surfaces et découverts, etc., je songeais aux bâtimens de graduation employés dans les salines. Je cherchais à diviser l’eau chaude, à multiplier son contact avec l’air ambiant, afin d’obtenir une évaporation plus grande, évaporation qui ne devait plus être pour moi un but, mais un moyen de refroidissement (1).
- Une portion d’eau devant être élevée, à l’aide d’une pompe, à une certaine hauteur, pour le service mécanique de la scierie ; cette pompe, mue également par la machine à vapeur et construite un peu plus forte, fut em-
- (j) On remarquera sans dotite que les eaux de condensation étant à une température au-dessus de celle de l’atmosphère et ne contenant pas d’une manière sensible des sels en dissolution, leur évaporation relative devait être beaucoup plus grande en tout temps et particulièrement en hiver , époque où les bâtimens de graduation produisent une évaporation d’autant plus faible que les eaux sont plus froides et qu’elles tiennent beaucoup de sel en dissolution. On accordera également que l’effet devait être plus grand encore, à mesure que l’on parvenait à mieux exposer l’eau très-divisée au contact de l’air ambiant.
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- ployée en même temps à e'lever jusquedans les gouttières du bâtiment, à 6tn,5o de hauteur , l’eKcédanfed’eau eliaude, un sixième seulement de cette eau étant employé pour le ^sciage; Les cinq sixièmes de surplus de l’eau de condensation, après avoir circulé dans les gouttières , étaient ensuite réunis dans une auge en feuilles de cuivre, criblée,, d’une longueur de am,5o, de om,3 de largeur et d’une section à-peu-près rectangulaire. L’çau, s’échappant du fond de cette auge à travers une multitude de trous de om,ooi5 de diamètre, tombait en filets minces sur un treillis serré, en fils de fer, à mailles très-allongées, incliné, placé au-dessous, à la distance d’un mètre, et destiné à mieux diviser l’eau. Enfin, après une chute de 5 mètres environ, l’eau atteignait, sous la forme de pluie, le sol préparé pour la recevoir et la conduire dans un réservoir de 14 mètres cubes de capaeité, construit très-près de la machine à vapeur. L’eau était là aspirée de nouveau par la pompe à air de la machine pour la condensation, reportée ensuite dans l’appareil d’évaporation, etc., etc. (i)
- Yoici les résultats obtenus pendant l’espace de six mois que je dirigeai le nouvel établissement, une fois mis en activité, résultats assez positifs pour qu’on puisse y avoir confiance.
- Le réservoir étant rempli d’eau froide, à l’aide de la pompe qui servait à l’élever du fond du puits dans ce réservoir, io mètres cubes suffisaient ordinairement au service de la scierie et à celui de la machine à vapeur, pendant quarante-huit heures de travail, sans recours à la pompe du puits pendant tout ce temps (2).
- La température de l’eau de condensation, après sa chute et à sa rentrée dans le réservoir , variait depuis la température de l’air ambiant jusqu’à
- (r) L’eau de condensation entraînant avec elle des résidus de suif, graisse, huile , la séparation pourrait d’abord en être opérée en faisant passer l’eau à travers un petit bassin, auquel serait fixé Un grillage, afin que les trous de l’auge ne fussent pas exposés à être obstrués, car ces résidus ne peuvent gêner que de cette manière.
- (2) On n’attendait pas que le réservoir fût entièrement plein pour suspendre le jeu de la pompe du puits, ni qu’il fût vide pour la remettre en activité : ainsi la quantité d’eau satisfaisant au service courant n’était que de 10 mètres cubes environ au lieu de 14 mètres. Il est à remarquer aussi que les eaux destinées à servir pour le sciage n’étaient pas perdues, qu’elles rentraient en très-grande partie au réservoir, après avoir déposé successivement, dans de petits bassins , les boues qu’elles entraînaient avec elles , boues dont je commençais à tirer parti en transformant les .plus ténues en chaux maigre qui jouissait de propriétés remarquables. s , i —
- Ea perte des eaux employées dans la scierie peut être estimée à om;5 sur les 10 mètres cubes. •
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- celle de 20°, et rarement 2S1 2 * * * * * * 9, suivant l’état d©l’atmosphère> ^ekp*efois cette température se trouvait même inférieure à celle de l’air, lorsqu’il était agité et que le temps était sec. L’évaporation n’étant pas uniforme, la perte d’eau devait être différente; mais en fixant à quarante-huit heures le temps pendant lequel l’eau du réservoir pouvait suffire, je m’en suis tenu plutôt à un minimum. D’ailleurs, plus la perte était grande, plus l’eau devenait froide, et moins il en fallait pour l’injection. Je dois de plus observer que lors même que l’eau conservait une chaleur de 20 à 20°, elle ne servait pas moins à la condensation, en rendant l’injection plus forte, à l’aide du robinet destiné à la régler (1).
- La machine à vapeur employée, composée de deux cylindres, agissait sous une pression moyenne de deux atmosphères et demie avec détente. Cette machine consommant (déduction faite de la mise en train) 18 kilogrammes de charbon par heure, et la quantité de vapeur formée pendant le même temps étant évaluée à 92 kilogrammes, l’eau nécessaire pour la condensation devait être environ de 2,160 kilogrammes, ou bien 2ra, iô par heure (2).
- (1) On doit bien penser que ce n’était que lorsque Pair était stagnant et chargé de vapeurs que l’évaporation était plus difficile ; une division bien soutenue de l’eau en parcelles fines remédiait à cet inconvénient, qui n’a d’ailleurs jamais été assez grand pour ralentir d’une manière notable le service de la machine à vapeur.
- (2) D’après l’expérience, on estime que, dans les basses pressions, 1 kilogramme de charbon doit former de 5 à 6 kilogrammes de vapeur dans des chaudières en fonte, et un peu plus dans celles en fer; mais la pression exercée ici sur la surface de l’eau étant de deux atmosphères et demie, et la chaudière employée étant en fonte, je pense qu’on doit compter sur 92 kilogrammes de vapeur pour les 18 kilogrammes de charbon, parce que ce nombre 92 concorde mieux, comme on verra plus loin, avec celui qui exprime la quantité de vapeur qui, dans un temps donné, passe à travers les deux cylindres. Il faut, au surplus, considérer que le poids de la vapeur formée doit dépendre de la qualité du combustible employé, de la bonne confection du fourneau, de la forme et de là nature de la chaudière , enfin de la pression exercée sur l’eau en ébullition. Cette dernière influence étant la seule qu’on puisse contester, je tâcherai d’en démontrer ici l’existence , attendu que jusqu’à présent on n’a pas assez remarqué que l’on doit brûler plus de charbon pour former le même poids de vapeur à une pression plus élevée , et que l’on a même géné-
- ralement une opinion contraire sur ce sujet.
- Je dirai d’abord que l’évaporation peut être considérée comme une opération mécanique,
- et qu’elle ne consiste que dans le déplacement de molécules matérielles , déplacement d’au-
- tant plus difficile que l’espace est déjà occupé. Je citerai en preuve de l’influence mécanique
- de la pression l’évaporation à de moindres températures et par conséquent plus facile sur
- les hautes montagnes 5 évaporation, au contraire, plus difficile dans un vase d’un orifice
- étroit et à une température très-élevée. De là ne pourrait-on pas conclure que, sous une plus grande pression, l’évaporation dç>it être plus lente, ou que si elle devient aussi ra.
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- Ainsi il aurait fallu 2ni,i6X48— io3,68 mètres cubes pour toute la durée du travail, auquel suffisait l’eau du réservoir ; mais les io mètres cubes disponibles n’étant que ^ des io5,68 mètres cubesr et ces io mètres produisant , à l’aide de l’appareil d’évaporation , le même effet que l’autre
- pide, il faut que l’eau qui fournit la vapeur soit en quelque sorte à une température plus élevée ?
- J’ajouterai une autre considération : en estimant les poids de vapeur qui, en passant à travers les cylindres des machines de six chevaux, à basse et à moyenne pression, fournissent la même quantité de puissance dynamique, on les trouve dans le rapport de 3 à 5,68 ; tandis que les poids de charbon brûlé sont dans le rapport de 3 à 5. On explique bien la différence entre les quantités de vapeur, différence qui doit être attribuée à la détente agissant dans un cas et non dans l’autre ; mais il n’est pas moins vrai que la consommation de combustible devrait être proportionnelle aux poids de vapeur et qu’elle ne l’est pas; que le calcul donne une différence de entre le rapport (JL) des poids de vapeur et celui ( j ) des poids de combustible consommé, les pressions étant de 2 \ atmosphères et une atmosphère. La différence gérait sans doute encore plus grande si l’on comparait les poids de vapeur sous la pression de i et de 4 à 5 atmosphères. Ce qui a pu contribuer jusqu’à présent à faire considérer ces différences comme inappréciables, c’est que la densité de la vapeur croissant dans un certain rapport avec la pression r son poids augmente dans le même rapport que la densité, et doit par conséquent croître en raison de la pression»
- Je ne présente au surplus ces rapprochemens que comme de fortes présomptions qu’on peut contester, d’un côté , parce qu’on n’admettra pas sans difficulté que la vapeur puisse avoir une température moindre que l’eau qui la fournit, et de l’autre , parce qu’on ne peut, dira-t-on , établir rigoureusement de rapport entre des machines à vapeur à basse et à moyenne pression dont les chaudières sont différentes et qui n’agissent pas sous des pressions toujours fixes et bien déterminées.
- Yoici quelques autres considérations plus positives : pour que la vapeur soit portée à de plus hautes températures , il faut nécessairement que les parois de la chaudière soient plus échauffées; il faut même, pour qu’elles soient en état de résister à de grandes pressions, qu’on augmente leur épaisseur; mais plus cette épaisseur sera forte, plus la différence entre les états thermométriques des surfaces intérieure et extérieure sera grande. En conséquence, moins la quantité de chaleur absorbée et devant produire un effet utile sera considérable, et plus la perte par la cheminée et par les enveloppes devra être grande.
- De ces différentes considérations il semble donc résulter que la vapeur doit exiger sensiblement, pour des poids égaux , de plus grandes quantités de combustible , à mesure qu’on la porte à des pressions de plus en plus élevées.
- A ce sujet, il faut bien remarquer que s’il ne s’agissait que d’augmenter la tension de la vapeur dans un vase clos, alors l’addition du combustible nécessaire pour cela serait incontestablement de plus en plus faible; mais il en est ici tout autrement, puisque la vapeur s’échappe au fur et à mesure qu’elle est formée , et qu’il faut non-seulement, par un plus grand feu, la remplacer , mais encore maintenir sa pression uniforme.
- La proposition ci-dessus admise, il en résulterait :
- i°. Que les machines à haute pression n’exigent une consommation moins grande de combustible qu’en raison de la dilatation de la vapeur, et-sur-tout parce qu’on met à profit sa
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- quantité d’eau (io3,68) beaucoup plus grande, qui aurait été nécessaire, il en résulte que toutes les fois qu’on pourra disposer seulement de ~'-de Veau nécessaire au service des machines à moyenne pression, de la force de six chevaux, on peut compter que cette faible quantité deau suffira pour
- détente, qui non - seulement compense la différence entre les consommations de combustible , mais qui produit des effets d’autant plus grands que la pression est d’abord portée plus haut, et qu’on permet ensuite à la vapeur d’agir successivement par son expansion jusqu’à une fraction d’atmosphère.
- 2°. Qu’en n’utilisant pas la détente pour les basses pressions, il convient alors d’employer la vapeur à la température la plus rapprochée de ioo°.
- 3<>. Qu’il doit en être de même pour les appareils de chauffage par la vapeur, appareils dans lesquels on doit se borner à porter la vapeur à des pressions telles, que sa circulation soit rapide, l’air chassé , et que la vapeur condensée puisse facilement être remplacée dans tous;les développemens de tuyaux, etc. Voici encore d’autres considérations au sujet de la proposition ci-dessus énoncée :
- Je n’ai envisagé jusqu’à présent que les circonstances qui doivent avoir de l’influence sur le poids de vapeur que doit fournir une quantité donnée de combustible : il me reste à examiner comment doit se comporter la vapeur en elle-même, étant soumise dans la chaudière à l’action de la chaleur au-dessus du réservoir d’eau qui la fournit, et ne devant s’échapper que par un orifice étroit, dès qu’elle a atteint une certaine pression. On admet :
- i°. Qu’un poids donné de vapeur en contact avec l’eau renferme toujours la même quantité de chaleur, quelle que soit sa pression ou sa température, ou bien que le même poids de vapeur sous différentes pressions doit élever la température d’une quantité d’eau du même nombre de degrés. A ce sujet, si l’on considère que la chaleur spécifique de la vapeur n’est que "65o de sa chaleur latente ou d’élasticité; que la capacité de la vapeur pour le calorique diminue à mesure que la pression augmente ; enfin que sous le même volume les poids de vapeur croissent en raison des températures, on reconnaîtra sans doute que toutes ces causes concourent à établir que les quantités de calorique doivent peu varier dans les mêmes poids de vapeur sous différentes pressions ; mais ces quantités de chaleur sont-elles absolument les mêmes? On peut croire que par la raison que les différences sont peu appréciables, on n’a pu parvenir encore à les déterminer par l’expérience , sur-tout en opérant sur des termes rapprochés, et qu’aux températures de i5o°, i8o°, le même poids de vapeur sur son bain n’en renferme pas moins plus de chaleur qu’à 100 et plus encore qu’à 5o°. De nouvelles recherches de M. Despretz viennent à l’appui de cette opinion. ( Traité de physique.} Au surplus, si la quantité de chaleur était dans tous les cas la même, la vapeur ne devrait pas être condensée par compression, en prévenant toute soustraction de chaleur de la part du vase. On peut regarder comme incontestable que, par l’expansion de la vapeur hors du contact de l’eau, la quantité de chaleur doit encore moins varier, comme lorsque la vapeur agit par détente dans les machines à vapeur. — On admet :
- 2°. Que la vapeur se comporte comme les gaz ; que, pour des mêmes poids, les volumes sont en raison inverse des pressions ; que la dilatation est uniforme , etc. Ces choses peuvent sans doute être admises entre des termes peu éloignés ; mais le modé de génération de la vapeur, la facilité avec laquelle elle se condense, soit par un abaissement de température , soit par la compression , peuvent encore autoriser à croire que la vapeur en contact
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- leur service, sans craintcdune interruption provenant dune semblable cause.
- Une partie de la perte des eaux sur les io mètres) devant être même attribuée au service de la scierie, et le surplus ayant été' évalué au maximum, on peut en conclure que la limite ci-dessus serait encore applicable dans le cas où une source fournirait, en été, de l’eau à une température au-dessus de 12° centigrades, qui était celle de l’eau du puits dont on se servait, en prenant, dans tous les cas, la précaution d’éviter, autant que possible , les pertes d’eau enlevée mécaniquement par l’air ambiant, pertes que nous trouverons plus loin être, pour le moins, aussi grandes que celle par évaporation.
- La limite de l’eau nécessaire dans le service courant étant un résultat pratique qui comprend toutes les pertes d’eau attribuées aux différentes causes influentes, et toutes ces causes influentes ne devant pas agir différemment pour de plus grandes masses d’eau en circulation, quelques-unes
- avec un réservoir d’eau, n’obéit pas rigoureusement aux lois ci-dessus à toutes les températures.
- Il est cependant à remarquer que, par l’effet de la dilatation, à mesure qu’on chauffe davantage, on doit regagner en force à-peu-près ce que l’on dépense de plus en combustible, puisque, sous les mêmes volumes, on a de moindres poids de vapeur à de plus hautes températures.
- Au lieu de déduire la vapeur formée en un temps donné, de la consommation de charbon , ce qui ne peut être bien exact, si l’on part de la pression que la vapeur doit avoir dans la chaudière ou dans le petit cylindre, et que l’on tienne compte du mouvement des pistons pour connaître le volume de vapeur qui y passe , la pression sur le petit piston étant de 2-j atmosphères, le grand piston d’un diamètre double du petit et égal à om,32o , la course des pistons égale et de de plus, la communication avec la chaudière étant
- ouverte pendant la course entière du petit piston , on trouve qu’en une minute la dépense de vapeur doit être de ik,53 pour la machine fournissant 3o tours de manivelle, la pression dans le grand cylindre,étant égale à 0,625 atmosphères, et un kilogramme de vapeur occupant , sous cette pression , un volume de 2.^7j3. Cela posé, l’équation î ,53 ( 65o—38 ):= x ( 38—12 ) donne la valeur de x représentant le poids d’eau froide à i2° qui condenserait les î ,53 kil. de vapeur et les ramènerait à la température de 38° : ainsi on obtient a: = 36 kil. pour le poids d’eau d’injection pendant une minute, et 2,160 kil. pendant une heure.
- On ne doit pas perdre de vue que je ne cherche ici qu’à établir des limites, et qu’en raison des difficultés qu’on ne peut pas toujours prévoir dans les arts, il vaut encore mieux que ces limites soient plutôt au-dessous des véritables expressions , pour être toujours applicables. Les résultats pratiques n’étant pas plus susceptibles d’une précision mathématique que les données qui leur servent de base, c’est pour cela aussi que, négligeant les fractions , je ne présente les chiffres définitifs qu’en nombres ronds, ( Voyez la note à la fin du Mémoire. )
- d’entre
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- d’entre elles devant plutôt être atténuées qu’augmentées, telles queues infiltrations et sur-tout la dispersion de l’eau par l’air ambiant, le rapport entre la quantité d’eau qui suffirait et celle qu’on emploie pour lé service des machines à moyenne pression, de la force de six chevaux, doit être, à plus forte raison, applicable pouf des machines plus puissantes de dix, vingt, trente, quarante chevaux, etc. , construites d’après le même système. Ainsi, il doit être permis d’établir comme règle générale que, pour les machines à moyenne pression avec détente, on peut/a î’aide de l’appareil d’évaporation décrit, satisfaire tout aussi bien à leur service avec -- de la quantité d’eau qui, dans chaque cas, leur est nécessaire, que si l’on avait cette masse tout entière d’eau à sa disposition.
- Si nous passons aux machines à basse pression (i) , comme elles exigent un plus grand poids de vapeur pour produire les mêmes effets, sur-tout lorsqu’elles sont sans déteiité, ainsi que cela doit arriver pour les petites machines de six et huit chevaux, la quantité d’eau de condensation doit donc être plus considérable ; mais quelque grand que soit le volume d’eau chaude que l’on ait à refroidir, les pertes pouvant encore, dans ce cas, être évaluées de la même manière, d’après ce que j’ai dit ci-dessus, il est permis d’avancer que ~ de l’eau nécessaire aux petites et, à plus forte raison, aux grandes machines à basse pression, serait, dans chaque cas particulier, suffisant pour leur service.
- Enfin, on peut dire d’une manière tout-à-fait générale que, quel que soit le système des machines à vapeur avec condensation, que ces machines agissent à basse, à moyenne et même à plus haute pression, la règle ci-dessus doit leur être appliquée, toutes les fois que la quantité d’eau qu’elles consomment est au moins égale à celle qu’on emploie pour les machines de six chevaux agissant avec détente, sous une pression de 2 atmosphères et demie, puisqu’au-dessus de ce terme les pertes ne sauraient qu’être moindres, et que ce n’est que pour des volumes d’eau plus faibles qu’elles pourraient être proportionnellement un peu plus grandes; de telle sorte qu’il n’y aurait à excepter de la règle établie que les machines de deux et quatre chevaux, à moyenne ou à plus haute pression, avec condenseur, pour lesquelles la limite se rapprocherait de ouf plutôt que
- (1) La puissance de ces machines doit être variable, suivant que. la température de la vapeur s’élève plus ou moins au-dessus de ioo° , et suivant.que l’on utilise ou non la détente ; mais toutes les fois que l’on ne se propose pas d’employer la détente, les dimensions du cylindre devraient toujours être calculées pour l’action de la vapeur à la température de 100 à io3°, puisqu’il n’y aurait économie de combustible et par conséquent avantage à porter la température de 100 àii2» ou 114°, qu’en employant la détente.
- Vingt-sixième année. Juin 1827. Ce
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- La limite que je-viens d’établir esi relative aux volumes d’eau que consomment les differentes machines -à vapeur avec condensation. La question doit être encore envisagée sous un autre point de vue ; car il importe de savoir quelle serait la quantité absolue d’eau indispensable dans les différens cas.
- Les températures des eaux d’injection et de condensation étant fixées, un même poids de vapeur, sous quelque pression que celle-ci existe, étant supposé exiger toujours la même quantité d’eau pour être condensé (quoique cela puisse ne pas êlre rigoureusement exact ), il en résulte que l’eau d’injection nécessaire serait proportionnelle au poids de vapeur ; mais la puissance dynamique étant aussi proportionnelle au poids de vapeur dans chaque système et sous la même pression, abstraction faite des résistances, frottemens des mécanismes, supposés avoir la même influence, on doit conclure : i°. que pour cbaque espèce de machines la quantité d’eau nécessaire Sêra proportionnelle à la puissance de la machine, de manière que si l’on connaît cette quantité d’eau pour une machine donnée , on pourra en déduire celle qu’exigerait une machine plus forte ou plus faible du même système ét agissant sous la même pression; 2°. qüe la quantité d’eau sera moins considérable, à mesure que l’on mettra mieux à profit la détente, que la pression sera plus élevée et les proportions des machines calculées en conséquence.
- Cela posé, tâchons de présenter en chiffres les quantités d’eau pour les machines à moyenne et à basse pression, en partant de notre machine de six chevaux.
- On a vu, en note, qu’en fixant les températures des eaux d’injection et de condensation à 120 et 58°, la machine exigeait par minute 36 kilogrammes d’eau froide; en divisant ce nombre par 6, il faudrait donc par cheval et par minute 6 kilogrammes ou6 litres d’eau. Telle serait l’unité de laquelle on devrait partir en multipliant, d’après ce que j’ai dit plus haut, le nombre 6 (litres) par celui qui représenterait le nombre de chevaux des machines agissant sous une pression de deux atmosphères et demie, et avec détente.
- Le diamètre du cylindre de la machine à basse pression de même force (6 chevâüx) étant de ora,35, la course du piston de om,837 , le nombre de tours de manivelle également de 3o à la minute, les températures des eaux d’injection et de condensation étant aussi de 120 et de 38°, on trouverait que le poids de_vapeur à ioo° serait de 2,84 kilogrammes dans une minute, et par l’équation 2,84 (65o-38) —X ( 38-12), que la quantité d’eau d’injection doit être de 67 kilogrammes par minute, et par conséquent de 11,2 litres par cheval pendant le même temps.
- Mais à l’aide de l’appareil d’évaporation, un dixième seulement de ces
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- quantités d’eau étant indispensable, ce seraient donc o,61it. dans un cas, et 1,12 lit. dans l’autre, par unité dynamique ou force de cheval. 11 importe de remarquer que la force du cheval, considérée comme unité dynamique, qui est si variable chez les constructeurs, est estimée ici à 65 kilogrammes élevés à un mètre de hauteur dans une seconde, en comptant comme effet utile la moitié seulement de l’effet total (i).
- D’après l’exposé dans lequel je viens d’entrer, je crois être autorisé à conclure définitivement et d’une manière générale que par-tout ou l’on pourra disposer par unité dynamique ou force de cheval, et par heure, de 36 litres d’eau pour les machines à moyenne pression, et de 67 litres pour les machines à basse pression, on peut être aussi assuré de leur bon service, que si l’on en avait 36o ou 670 à sa disposition pendant le meme temps.
- Pour toute autre unité dynamique, la quantité d’eau nécessaire serait encore dans le même rapport que ci-dessus : par exemple, pour l’unité de 52 kilogrammes élevés à im, ce seraient 2g litres dans un cas et 54 litres dans l’autre, en observant toutefois que pour des machines de 2, 4 chevaux, à moyenne pression, la limite serait réduite, comme j’ai dit, à un huitième ou un neuvième au lieu de de l’eau exigée.
- En fixant de telles limites, je me suis placé plutôt au-dessus de Ja dépense réelle, afin qu’on puisse être certain de nrêtre pas induit en erreur. J’ai dû cependant admettre que la construction des machines ne serait pas trop vicieuse ; car de fausses proportions dans les méçanismes, des frotte-mens trop considérables pourraient absorber une grande partie de la force disponible, et alors avec une dépense plus grande de combustible et de vapeur, on pourrait bien n’obtenir qu’une puissance effective beaucoup au-dessous de celle qu’on aurait dû avoir.
- On sera peut-être étonné de la disproportion entre les quantités d’eau nécessaires pour les machines à basse et à moyenne pression pje dois pourtant ajouter que, pour la basse pression, la limite est, pour ainsi dire, plus rapprochée de la réalité, attendu que la vapeur est supposée ici n’être qu’à ioo°, tandis qu’elle peut s’élever souvent à 104 et même à 1080, et qu’à ces températures la pression et le poids de vapeur doivent être plus grands sans que l’on ait peut-être compté, dans la construction des machines, sur cet excédant de force disponible. La même observation s’applique jusqu’à un certain point aux machines à moyenne pression , dans lesquelles
- (1) La puissance effective ainsi fixée doit être considérée comme un minimum ; car , dans des machines bien soignées, l’effet utile pourrait-être les deux tiers de l’-effet total i et l’on aurait alors 87 kil. au lieu de 65.
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- la vapeur serait portée accidentellenïait^ tPôiÿïàtmosphères, à trois atmosphères et demie, etc. ? 5rii;-x *
- Dans le casde la détente^ plus les pressions^seront élevées, plus la détente produira d’effet , plus il y aura écondmie de vapeur et moins la dépense d’eau sera grande. C’est ainsi que, même a partir des machines à un seul cylindre, il y aurait avantage à porter la pression d’une atmosphère à celle d’une un quart et même d’une et demie atmosphère avec détente jusqu’à une demi-atmosphère, sur-tout pour les machines un peu fortes qui ne sont pas destinées aux travaux délicats des filatures, etc.
- Quant aux machines à moyenne pression, si, au lieu de compter sur 2 atmosphères et demie, on voulait employer une pression de 5 atmosphères et demie, et que les diamètres des deux cylindres fussent calculés en conséquence, il y aurait encore économie de vapeur et d’eau, en raison de l’expansion plus étendue jusqu’au même point d’une demi-atmosphère.
- Les deux cylindres sont avantageux dans les pressions élevées, en ce que la détente ajoute à la puissance par son expansion dans le grand cylindre, et ce qui n’a peut-être pas été assez remarqué, en ce que la détente peut agir avec autant d’efficacité, par une proportion convenable entre les deux cylindres, sans que la communication avec la chaudière elle petit cylindre soit interrompue pendant une partie de la course des pistons, avantage d’autant plus précieux qu’alors l’action de la vapeur est pour ainsi dire uniforme et le mouvement beaucoup plus régulier que lorsque la communication avec la chaudière est interrompue bien avant que les pistons aient parcouru leur course; ce qui, au reste, est indispensable dans les machines à un seul cylindre, lorsqu’on veut tirer parti de la détente.
- Quoiqu’il y eût théoriquement avantage à employer des pressions au-dessus de 3 atmosphères avec détente et condensation, la pratique prescrit de ne pas dépasser ce terme pour que le service des machines soit bien assuré et pour que l’on n’ait pas de chômage forcé à supporter, ni de dangers à craindre.
- Viennent enfin les machines à haute pression de 5 à 6 atmosphères, à un seul cylindre, sans condenseur, par conséquent sans pompe à air, machines les plus simples, de petites dimensions, qui tiennent peu de place, sont d’un prix moins élevé, et qui doivent encore être à détente pour moins consommer de combustible. Ces machines, n’étant pas à condensation, n’exigent que très-peu d’eau/ puisqu’il n’en faut que pour alimenter la chaudière, et qu’en condensant la vapeur au dehors d’une manière simple et quelquefois utile, on pourrait, au besoin, faire servir la même eau, en suppléant aux pertes très-légères, etc. Leur service, ne pou-
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- vaut être aussi bien assuré, exige des niaiasplushabilesy:plusstasgneûses ; ce n’est que pour des travaux sans suite, discontinus , qu’elles offrent féel-lement des avantages incontestables, sans présenter cependant autant de garantie pour la sûreté que les deux autres espèces de niachines à vapeury-ni une économie de combustible aussi grande que les machines à moyenne pression, les unes et les autres étant à détente (i). Si la pratique limite pour ces machines la pression à 5 ou 6 atmosphères, que penser de ees machines en projet dans lesquelles la vapeur agirait sous des pressions de: 4o à 5o atmosphères ?
- D’autres projets ont encore été enfantés ; l’acide carbonique, le gaz hydrogène, etc., ont été proposés comme moteurs; mais en voulant remplacer l’eau, de tous les liquides, le plus commun, le moins dispendieux,; par d’autres substances qu’on se procurerait avec beaucoup plus de dépenses, et dont les propriétés ne se prêteraient pas aussi bien à l’effet qu’on voudrait en obtenir, ou dont l’emploi serait même difficile, on peut dire qu’on s’est écarté de la bonne voie : il en est ainsi pour les différens arts : des conceptions fécondes par leurs résultats immédiats donnent ensuite naissance à des inspirations du moment, étouffées bientôt par la supériorité de ces idées mères, dont les applications simples confirment Futilité et contribuent si puissamment à en généraliser l’emploi (2).
- (1) Il doit y avoir économie de combustible dans les machines à haute pression sans condenseur, i°. parce qu’étant plus simples et sans pompe à air, le rapport de l’effet utile à l’effet total doit être plus grand 5 20. à cause de l’intervention de la détente. Sous ce dernier point de vue, l’économie serait même bien supérieure à celle obtenue avec les machines à moyenne pression, en employant des pressions de 8 à 10 atmosphères; mais sous de si hautes pressions , les difficultés pratiques deviennent plus grandes, et ce qui est bien à considérer, c’est que l’action de la vapeur étant alors de plus en plus inégale, ces machines ne sauraient être employées que pour des mouvemens peu réguliers , puisque la communication avec la chaudière devrait être fermée plus tôt, à moins qu’on employât des volans d’une grande puissance , etc.
- A employer des machines à haute pression sans détente, la consommation du combustible serait au moins égale à celle des machines à basse pression. En ne tenant pas compte de l’effet dû à la dilatation de la vapeur, la consommation serait plus grande, d’après ce que j’ai dit plus haut.
- (2) Un ingénieur anglais, M. Perkins, qui s’est occupé de maehînes à très-hautes pressions, séduit par la puissance que la vapeur développerait à de hautes températures, si on pouvait la maîtriser facilement, s’était aussi proposé de l’employer pour lancer des projectiles , et pensait pouvoir construire pour cela des machines de guerre, dans lesquelles il aurait fait agir la vapeur directement sur les mobiles, comme les gaz dégagés par l’inflammation de la poudre' agissent sur les boulets ; mais son imagination a devancé beaucoup les résultats admissibles ; il n’est parvenu à lancer que des balles de Fusil, sans pouvoir
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- Après avoir vxamiüé J’influence des pressions, considérons encore comment la grandeur des-madaines "peut modifier la dépense d’eau. Quoique la vapeur agisse en raison de la surface des pistons, et que pour produire, dans un instant, une puissance double, il faille, sous la même pression, donner aux pistons une surface double, en considérant cependant leur course entière et les résistances à vaincre qui, dans la communication du mouvement, sont inhérentes aux machines, l’expérience prouve que plus les machines à vapeur sont grandes, plus elles offrent d’avantages,
- projeter avec quelque force des mobiles seulement du poids de 4 livres, ainsi que je crois l’avoir démontré dans VIntroduction à l’étude de Vartillerie, et plus récemment dans le Journal des sciences militaires, dix-septième livraison.
- Si l’on est forcé de reconnaître que la vapeur ne peut pas, dans l’état actuel des choses, être maîtrisée sous de très-hautes pressions, il n’est pas moins incontestable qu’en l’employant même aux températures les plus basses, de 100 à.na», on peut, à l’aide des machines ordinaires, obtenir la plus grande puissance, puisqu’il suffit d’augmenter les diamètres des pistons, et qu’il existe même des machines de 3oo et de 5co chevaux. Mais pour parvenir à employer la vapeur à lancer des projectiles; pour que l’artillerie puisse profiter de cet agent si puissant, une grande difficulté se présente : les projectiles ne forment que de très-petites masses auxquelles il faut imprimer des vitesses très-considérables : or, avec les machines à vapeur on peut bien mettre en mouvement lës plus grandes masses, mais avec àefaibles vitesses. C’est précisément cette double transformation que j’ai cherché à obtenir; j’ai proposé l’emploi d’un volant d’un diamètre de 20 à 2,5 pieds, auquel un mouvement très-rapide serait transmis à l’aide d’un engrenage. Une palette de 2 à 3 pieds de longueur , résistante , élastique et fixée au volant, chasserait successivement un à un les projectiles placés dans une trémie frisant système avec l’arbre du volant qui, de plus, pourrait pivoter.
- Je ne me suis pas borné à présenter cette idée comme vague et d’une application incertaine, j’en ai formé un projet que j’ai étudié , dessiné dans ses moindres détails; je l’ai soumis depuis à des savans, à des artistes et à plusieurs de mes camarades.
- Les personnes qui ont visité l’établissement industriel de Charenton ont pu remarquer de quelle puissance est doué le volant du gros martinet, volant qui n’a pourtant que i5 à 16 pieds de diamètre, et qui fait soixante-dix à quatre-vingts révolutions en une minute.
- Cette arme nouvelle ne sei'ait au 'surplus destinée que pour la défense rapprochée des places fortes; des projectiles de 4 à. 16 livres pourraient être lancés (sous l’angle de 4^° ) au-delà de 120 à i5o toises.
- Pour donner une idée de la puissance de la vapeur et des avantages que présenterait son emploi dans la défense des places , je crois pouvoir avancer qu’une machine de six chevaux seulement pourrait lancer en. une heure jusqu’à 6,000 projectiles du poids de 6 à 8 livres; qu’elle produirait autant d’effet que 4° pierriers, tout en dépensant 20 à 3o fois moins de projectiles; que les dépenses ne seraient que de 2 fr. en combustible au lieu de 900 fr. de poudre; que sept hommes en remplaceraient deux cents ; que les dépenses de construction , en y comprenant les casemates , seraient de 1 à 3o au plus , et les garanties pour la sûreté du service de 1 à 80, etc. ( Journal des sciences militairés, 17e- livraison. )
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- en ce qu’on peut tirer un plus grand parti'de la détente, même pour les basses pressions, en ce quoies résistances des mécanismes, frottemens, etc. sont moins considérables , lorsque les mécanismes ne sont pas plus compliqués : d’où il résulte qu’il doit y avoir, sous ce rapport, économie de combustible et sur-tout de vapeur, l’économie de combustible devant être moindre que celle de la vapeur , en raison de la difficulté de chauffer de plus grandes surfaces aussi bien, et de vaporiser dans le même temps de plus grandes quantités d’eau y mais s’il y a économie de vapeur dans l’emploi des grandes machines, il faut moins d’eau d’injection : la limite d’un dixième peut donc être considérée comme de plus en plus éloignée, à mesure que les machines sont plus puissantes.
- Si à ce motif on ajoute encore que les pertes doivent être proportionnellement moins grandes, telles que la dispersion de l’eau, etc., on voit que pour des machines de vingt, quarante, soixante chevaux, la quantité d’eau indispensable serait probablement bien au-dessous de celle fixée par notre limite ; mais il appartient à l’expérience seule de fixer cette diminution, et il serait utile que des industriels, qui, pour des machines de trente à quarante chevaux, emploieraient un appareil semblable à celui indiqué , réunissent les données que leur offrirait la pratique, pour en former de nouveaux termes de comparaison, qui serviraient à fixer définitivement la quantité d’eau indispensable dans chaque cas particulier.
- La limite d’un dixième étant prescrite pour les machines des différens systèmes, quelle que soit leur force, sauf les restrictions indiquées, il est inutile d’observer qu’en partant des données de l’expérience, que j’ai présentées sur le refroidissement, il faudrait accroître proportionnellement la longueur de l’appareil décrit, ou bien augmenter la hauteur de chute, lorsqu’on aurait à employer des machines plus puissantes ou à basse pression, celles-ci n’étant même que de la force de six chevaux.
- En envisageant la question du refroidissement des eaux de condensation sous un autre point de vue, les températures de l’eau chaude et de l’eau d’injection étant données, on pourrait se proposer de déterminer à priori la perte d’eau par suite de l’évaporation.
- Admettons que l’eau chaude soit à 38° et celle d’injection à i8°, on trouverait que, pour notre machine de six chevaux, la quantité d’eau d’injection serait par minute 4^,72, et qu’en y_ajoutant l’eau provenant de la vapeur condensée, on aurait 5ik,25 à la température de 38° qu’il faudrait, par l’évaporation , ramener à la température de 18°.
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- On aura sans doute remarqué qu’en calculant la perte par évaporation, elle s est trouvée, comme cela devait être, d’apres les données admises , égaie en poids à la quantité de vapeur fournie par la chaudière, de sorte qu’abstraction faite des différentes autres pertes mentionnées, l’eau d’injection employée à condenser cette vapeur n’aurait servi que de véhicule à la vapeur transformée en eau, ne s’en serait emparée que pour rendre aTatniospl^ère une quantité de vapeur absolument égale à celle fournie par la çha.ud.i^q.fRajouterai même qu’en ne calculant toujours que la perte par évaporationcette perte est constante , qu’elle est égale au poids de la vapeur ; quellequc soit d’ailleurs la température deTeau d’injection, ce dont on peut s’assurer, en substituant les températures, par exemple, de 220, fM ïl^ âiioHétï 3ërcélle dë h8° dans les calculs ci-dessus. La quantité d’eau d’injection serait h la vérité plus grande pour les 22° et plus petite pour les . i4°*-,q»aj..§ par Ja^chaudière étant constant, on
- arriverait toujours |t,l^ rnèm^perto*de9^ par heure.pour la machine de ^rCh§vausi^;l^gS»îd^iGQtMieaâatioa;<*estantà 38?. i i-
- (1) C’est en m’appuyant sur ces considérations seules que, dans une Note sur les scieries dë pierres1, insérée dans ùrProductéuren janvier 1826, j’avais énoncé que 1/2.5 de l’eau néces-
- saire süfhràit pour* jfe'serVicé'àès machines à vapeur.
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- En résumé y l'expérience de plusié^ti*fe «tois âyâiitprbîiVë que’les eaux de -condensation > seulès^i peuvent servir de ïibùvëâù, qu’elles sbùt ramenées à une températurè de i5 à 20°, qu’une <jüantité d’eau de io mètres cubes à i2° peut servir pèndarrt 48 heures au travail d’ùne machine à moyenne pression, de la force de six chevaux (6 unités dynamiques de 65 kilogrammes d’eau élevés à un mètre de hauteur en une seconde ), j’en ai déduit que par-tout où Ton pourrait disposer du dixième de l’eau froide nécessaire aux machines avec condensation des différens systèmes, on peut pratiquement compter que leur service sera aussi bien assuré que dans les lieux où l’eau est abondante. J’ai tâché de démontrer que la limite fixée doit, à plus forte raison, être applicable aux machines les plus puissantes, construites d’après les mêmes principes, machines pour lesquelles les déchets provenant des autres causes signalées seraient même, proportion gardée, moins considérables. Enfin, en calculant à priori la perte par évaporation, j’ai trouvé qu’elle doit au plus s’élever à la moitié de toute la perte, et que la dispersion des molécules d’eau enlevées par l’air contribue le plus à l’augmentation de la perte totale.
- Je ne terminerai pas sans indiquer quelques précautions à prendre dans la disposition de l’appareil d’évaporation. J’aurai aussi un mot à ajouter sur les moyens dont il est fait mention dans le Bulletin du mois de décembre dernier (i).
- L’appareil, étant adossé à l’un des murs du bâtiment (2), doit être placé de
- (1) J’ai déjà exposé que Fon avait vainement tenté de refroidir l’eau chaude , en la faisant circuler dans des conduits découverts; il ne doit pas être beaucoup plus avantageux de la faire écouler en nappe sur un massif de fascines ,* car quelque soin que l’on prenne pour leur arrangement, des tiges seront pressées les unes contre les autres , d’autres seront plus écartées, l’air circulera moins, l’eau coulant le long de ces branches sera beaucoup moins divisée, le bois prendra la température de l’eau chaude , et l’évaporation, qui doit être en raison de la division du liquide et de son contact avec l’air ambiant, sera bien moins considérable.
- Lorsqu’on dispose d’une faible source , il ne peut y avoir que désavantage à faire arriver dans le même réservoir ces eaux et celles de condensation, si l’on compte obtenir ensuite un plus grand refroidissement.
- On peut douter aussi qu’il fût avantageux et commode de faire prendre Peau chaude à sa sortie du condenseur par une pompe aspirante et foulante, qui la projetât en l'air sous la forme de jet d’eau , et de la faire ensuite retomber dans une suite de cuvettes en clayonnage , etc.
- (2) Suivant les localités, cet appareil pourrait être isolé : ainsi, sans occuper beaucoup de place, et avec une dépense de construction un peu plus grande, on parviendrait à mieux faire circuler l’air et à faciliter l’évaporation, en prenant toutefois les précautions nécessaires
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- préférence sur la face exposée aux vents les plus fréquens,. De chaque côté de cet appareil doivent être établies des joues jçn tôle ou en planches, pour empêcher que l’eau ne soit emportée >, et toutes les dispositions doivent être prises pour qu’elle soit, divisée le plus, possible : pour cela, au lieu d’un seul treillis*, on pourra en admettre deux ou, trois, inclinés en sens con-traire.' _, , , ;Vv*.
- II ne sera pas indispensable de faire circuler l’eau dans les gouttières du bâtiment; car on gagne ainsi peu pour le refroidissement : le principal avantage de ces gouttières est d’utiliser les eaux pluviales. Si on les adopte, elles devront être évasées et en tôle enduite, afin que le refroidissement ait lieu de deux manières, en raison de la surface de l’eau et en raison de celle de la gouttière à largos bords, qui prendra la température de l’eau chaude.
- Au lieu de construire un réservoir d’une grande capacité, on pourra le iaire3Jaeaucoup plus petit, ainsi que la pompe du puits, de manière que celle-ciagissant sans cessependant le travail de la machine à vapeur, elle fournisse au fur et à mesure au remplacement des eaux consommées, évaporées : il résultera même de laque l’eau d’injection sera toujours maintenue à une température plus basse. ^
- Le cuivre, le laiton en contact avec l’eau, sur-tout lorsque sa température est un peu élevée, étant infiniment moins altérables que le fer , il sera avantageux d’employer les premiers métaux en feuilles ou en fils pour les gouttières, auges, treillis, joues, etc., d’autant plus que la dépense ne sera pas très-grande dans tous les cas, et qu’en employant le cuivre ou le laiton, ces matières conservent leur valeur intrinsèque.
- Enfin on aurait à se précautionner contre les infiltrations, et sur-tout contre la dispersion des molécules d’eau, qui, comme je l’ai déjà dit, occasionnerait la plus grande perte.
- Le sujet que j’ai essayé de traiter est assez important, puisqu’il se rattache a l’emploi d’un moteur dont on apprécie de plus en plus l’utilité,
- pour que la dispersion des parcelles d’eau n’entrainàt pas une perte beaucoup plus grande. L’appareil aurait alors la forme d’une pyramide quadrangulaire tronquée, composée de quatre moufealttj jistÿcipîaux assemblés, et sur lesquels seraient clouées des planches à jour, disposées^";àidïi*|t%Tsé des'persienirés , avec" une forte inclinaison. Il y aurait même avantage à rendre ces planches mobiles sur deux côtés contigus, pour régler à volonté la circulation de iJair et empêcher que son courant ne fût jamais assez rapide pour entraîner beau-
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- moteur qui né peut plùslfotfctibüner êans le secours de l’eau que sans le-secours du combustible. Èncôré peut-on transporter le charbon, le bois, tandis qu’il n’efi est pas de même de Peau,'dont les machines avec condensation exigent propotëtiotmdlemei'it des quantités si grandes , qu’assez souvent il doit êtrenripossible db les établir dans les lieux où elles seraient pourtant si avantageusement placées, sous tous les autres rapports des localités, des matières et sur-tout des transports, dont on éviterait souvent une grande partie dés frais (i ). i ' ‘ r
- Nota. Pour évaluer la quantité d’eau d’injection nécessaire, j’ai admis , d’après M. Clément, que la vapeur contenait 55o° de chaleur latente, ou bien qu’un grammedé vapeur à iroo0, étant condensé et ramené à zéro, doit abandonner une quantité de chaleur capable d’élever un gramme d’eau
- (i) En considérant seulement les- jnachines les plus faibles , de la force de six chevaux , on peut juger d’après le tableau suivant, quelle différence prodigieuse existecntre la consommation d’eau et la dépense de combustible pendant une heure. .
- (Moyenne pression a * atm.
- j Basse pression,
- f s atra.
- Charoon. EAXJ - ' Eau indispensable.
- EN VAPEUR. d’injection.
- j 18 kil . 1 92 kil. 2,160 kil. 21-6 kil.
- 1 1 3b [ 17°. 4»020 402
- La chaudière étant alimentée avec l’eau de condensation, on ne doit' pas: compter comme dépense l’eau en vapeur. On voit aussi, d’après ce tableau, qu’à employer les machines à moyenne pression, il n’y a pas seulement avantage pour lè comhustihle., nmip^vêmeijour l’eau , lorsqu’elle n’est pas abondante. Enfin on doit remarquer que Jes-chifFres qi-^Lessïq *e rapportent aux températures de 12 èt de 38° pour les eaux d’injection et de condensation * et que pour d’autres températures de io° et de 5o°, les chiffres 2,160 kiL et 4)Oaokil. deviendraient beaucoup plus faibles et ne seraient alors que i,38o kil. et.2,547 kil. j ce qui indique , au reste , qu’il y aurait encore avantage pour l’économie de l’eau , à porter celle de condensation à 5o au lieu de 38°, sans une grande perte de force, puisque ces températures correspondent aux pressions de 0,120 et 0,062 atmosphères. La température de l’eau d’injection a même moins d’influence que celle de l’eau de condensation, et pourrait être de i5 à 20° sans grand inconvénient, l’autre étant alors de quelques unités au-dessus de 38°. Ces conséquences importantes résultent de la discussion de la simple équation 1,53 kil. (65o°—38°) = a:(380-—12°) en y faisant varier les chiffres 12 et 38.
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- de oa à 65o°, ou bien 6 gram., 5o d’eau de o° à ioo°; mais M. Despretz a trouvé pour «moyètàie-de piüsieuiîs e^éi*iéttcfei faites vatec beaucoup de soin,4e cbiffre:&en:dfr'55QO$:Anièalmyd&.<ddfomivt. de physique, 1824») Efi adoptant Îem9mbr\ê^4#» nn trouverait\^néore que la quantité d’eau d’injection serait moins grande que celle que j’ai fixée.
- J’ai, essayé Üs déïiSôntrer quefld tapeur dqit e$âgei«wnsiMement, pour des poids égauxdecplus grandes>quântitéSMle t3Ê)mbustiblepà mesure qu’on la porte à de plus hkütes pressions. En SUppo£ànt?quéî©Sî quantités ne fussent que lis mêmes, il en résulterait déjà, ainsi que M. Clément l’a exposé dans un mémoire en kfiîg , qu’en n’utiMsânÿ pas la détente y il n’y aurait d’avantage pour peconomie du combustible , k employer les hautes pressions que ceique l’on gagnerait par la dilatation: de laivapeür ; mais si ce que j’ai avancé, tant sur les circonstances influentes que sur la vapeur elle-même, est vrai, il y aurait donc un surcroît de Consommation de combustible, qtÉfc*eompenserait et aü-delà l’eflet de la dilatation. A ce sujet, je dois encore dire qu’en accordant de l’influence à la pression sur l’eau en ébullition, je n’ai point prétendu qu’il se formât avec le temps moins de vapeur ; mais que, d’après les exemples cités, bile doit se produire moins rapidement, et que, pendant ce retard, il n’y a pas moins consommation de charbon, ou que si l'évaporation acquiert toute la rapidité désirable, ce doit être en consommant plus de combustible. H
- J’ai admis qu’un kilogramme de charbon de terre réduit en vapeur 5 à 6 kilogrammes d’eau, prise à la température ordinaire; Watt comptait sur 6; 6,25 kil. avec du charbon de Newcastle; Rwnfarâ, sur y kilogrammes. En ne supposant aucune déperdition de chaleur, d’après M. Clément, 1 kil. de charbon de terre doit réduire en vapeur environ î6k,8 d’eau prise à o°, et d’après les expériences de M. Despretz, faites avec la plus grande précision, ikii. de charbon provenant de là calcination du sucre ( ce charbon ne contenant pas de matière étrangère), est capable de réduire en vapeur 12k,36 d’eau également prise à o°. {Annales de chimie et de physique, 1825.) D’après ce court exposé, on voit combien la perte de chaleur est grande et combien il reste à faire encore pour en tirer un meilleur parti. Il y aurait des expériences bien intéressantes pour les arts à entreprendre un peu en grand, sur l’évaporation sous différentes pressions, efel *
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- ‘•V‘ OvM i' 'O 1Î OB?- b • >C ; VÎÎB tii d il 9 I<A JJ O t'f’O B "O
- Rapport-fait -pàrzMii EüaBets^ib, m^nùtptkmiQomté^de^ èrfe mécaniques jiSuélehffiue&de^hcQûtrelenëcierïpéesëïkiëP&pa?*
- M. Buéhémtipk^Hè^mfplaèe M^CTiêfélëtfÈ^Mf^ë #yréî\
- 'jOtû xB'] 9i*-> e-.* :» s.!ip odci »v>r. pnrorfî tbviO". woîfo^fiiï't» Î.-.39
- Les montra les plas répa$i<iués à cause $edeur tprraaoftôB&qde SqBfeoeBes dont rechappemenLeitbdjdwr^rL'aiïçra^ .qui frappe les palettes^aciieiodit balancier, pour lui restituer la,force perdue dansrl’osoiUatioà* dstïpèacéei de champ et construiteTén laitpa ; on la nomme rouedé rençomtre* liefrott*: tement entre ces-deuxpièces<pstsi fréquemment répété quedammïtrame. tarde pas à être hors d’usage. Toutefoisace mode d’éehappenrem^est bsL simple et si ingénieux qu’on de ipréfère dans toutes les montres de; fa>^ J>rique, parce qu’il estipeucouteüx y qu’il n’a pas besoin d’huile pour fonctionner j et que mêtne^cdans juu grand état de délabrerhentyr iLrmarche encore assez souvent eîbCjèst ddnebrendrèéun service àl’horlogefcie qule de perfectionner cette partie d’une machine aussi utile ; c’estiiéeoqua fait M. Duchemirii r • ru. ,1'*'
- On est surpris au premier abord d’apprendre que les dents aiguës et oblir-ques d’une roue de laiton résistent mieux au frottement que les palettes d’acier sur lesquelles elles viennent frapper. On en trouve la cause dans deux effets. Le premier, c’est que les dents sont six fois et demie moins souvent frappées que les palettes, parce qu’il y a treize dents pour deux palettes. Lè second, c’est que le bord de la dent s’use et se façonne par l’usage., sans cesser d’avoir la forme qui lui convient ; tandis que la percussion réitérée pique les palettes, les dépolit d’abord et finit par les trouer. D’aiUeurs on remarque que certaines espèces de laiton présentent cet inconvénient à un plus haut degré que d’autres. . •
- Quoiqu’il en soit, les horlogers ne trouvent de remède à ce mil qu’en choisissant du laiton bien écroui* bien homogène et de bonne qualité* Us font grand cas des fonds de chaudières à suif, qui leur semblent de meilleur usage. M. Duchemin a observé qu’en employant des roues de rencontre en acier trempé, les palettes n’étaient plus piquées, ou du moins ne s’usaient qu’avec, une lenteur extrême, et propose de remplacer, dans les échappemens à verge, le laiton par l’acier, pour la roue de rencontre.
- Ce qui a porté à préférer le laiton, c’est qu’il est reconnu que le frottement d’un métal sur lui-même est plus fort que celui de deux métaux différens. Ce fait est incontestable, quoique inexpliqué ; mais dans une montre où la force motrice est toujours plus considérable qu’il n’est nécessaire pour donner le mouvement, l’action de l’acier contre l’acier ne
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- peut présenter d’inconvénient qu’autant que le frottement détruirait les parties en contact, et précisément c’est ce que l’expérience prouve ne pas avoir lieu, d’après la remarque que M. Duchemin en a faite.
- En effet, cet habile horloger a substitué à des roues de rencontre en laiton, aux montres et aux pendules, d’autres roues en acier trempé, et il a vu qu’en conservant même les palettes usées qu’il faisait frapper en d’autres points, la pièce prenait une nouvelle marche, plus constante et mieux réglée. Des montres qu’il a ainsi arrangées, et dont j’ai vu les parties, n’ont pas offert, après un an de marche, la moindre trace de friction. Depuis long-temps on fait en acier le cylindre et sa roue dans les échappemens dits à cylindrey qu’on emploie pour les montres de quelque prix, et on a trouvé que la pièce ne s’usait presque pas lorsqu’elle était bien exécutée. Aussi ne fait-on plus guère usage des cylindres en rubis, qui sont très-coûteux. C’est ce qui a mis M. Duchemin sur la voie de substituer l’acier au laiton pour les roues de rencontre, qu’il a le premier employées avec succès, en mettant toutefois un peu d’huile aux palettes.
- Le Comité des arts mécaniques, persuadé des avantages que peut présenter cette substitution aux montres et pendules du commerce, vous propose, Messieurs, de remercier M. Duchemin de sa communication, et d’insérer le présent rapport au Bulletin, pour répandre une pratique dont le but est d’épargner aux horlogers l’embarras de se procurer de bon laiton, et les essais souvent infructueux qu’ils sont forcés de faire pour en reconnaître la qualité, et qui de plus donne aux pièces d’horlogerie une meilleure marche, en même temps qu’elle les confectionne avec plus de solidité. L’habileté reconnue de M. Duchemin dans un art aussi délicat et aussi utile mérite les encouragemens d’une Société qui s’empresse d’accueillir les artistes distingués dans tous les genres.
- Adopté en séance} le io mai 1827.
- Signé Francoeur, rapporteur.
- Description d une machine h vapeur a cylindres horizontaux, employée dans les mines de Moran, au Mexique, pour extraire Veau des puits et galeries ; par M\ Taylor (i).
- On sait qu’il s’est formé en Angleterre plusieurs compagnies pour l’exploitation des mines du Mexique, et que d’immenses capitaux ont été consacrés à ces entreprises.
- (1) Extrait du Philosophical Magazine , avril 1827-
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- Le premier soin des concessionnaires a été d’extraire l’eau qui inondait les puits et les galeries de ces mines. Les moyens employés dans le pays, pour cet objet, ayant été reconnus insuffisans et étant d’ailleurs extrêmement dispendieux et pénibles , on a eu recours au puissant moteur, qui, en Angleterre, remplace presque généralement la force des hommes.
- En conséquence, la compagnie des mines de Moran, dans la province de Real del Monte, chargea M. Taylor, habile ingénieur, de la construction d’une machine à vapeur d’une force considérable, qui a été mise en activité le 12 août de l’année dernière , au grand étonnement des habitans, attirés par un spectacle aussi nouveau qu’extraordinaire pour eux.
- Lé plus grand obstacle que les entrepreneurs eurent à vaincre pour l’établissement de cette machine était la nature montueuse du pays, où les transports ne s’effectuent qu’à dos de mulets et sont très-difficiles. Il fallait donc combiner toutes les pièces de manière à ce qu’elles pussent être facilement démontées et assemblées ensuite lorsqu’elles seraient rendues sur les lieux : il fallait également éviter l’emploi des bras et les dépenses qu’occasionne ordinairement l’érection des machines de ce genre. Ce problème a été complètement résolu par M. Taylor, et c’est principalement sous ce rapport que sa machine diffère de celles employées pour le même usage dans nos mines. Nous pensons qu’elle pourra trouver de nombreuses et utiles applications dans les pays privés de communications et où le combustible est abondant; ce motif nous engage à en offrir une description succincte à nos lecteurs.
- La Jig. 1 de la PL 33i présente la coupe longitudinale, et la Jig. 2 le plan de la nouvelle machine employée aux mines de Moran.
- AA, massif en maçonnerie bien nivelé, portant toute la machine, et dans lequel sont scellés de forts madriers, qui reçoivent les boulons destinés à assujettir toutes les pièces d’une manière invariable.
- BB, deux cylindres en fonte de 10 pieds de long et 18 pouces de diamètre intérieur, fixés dans une position horizontale et exactement parallèles entre eux, par quatre collets ou brides en fer CC. Ces collets embrassent les cylindres et sont solidement attachés à des sabots en fonte scellés dans la maçonnerie.
- Chacun des cylindres est muni d’un piston métallique a, Jig. r , fixé au milieu de la longueur des tiges DD, lesquelles passent à travers des boites à étoupe disposées à chaque fond du cylindre.
- EE, deux fortes traverses auxquelles les tiges DD sont attachées.
- FF, quatre roulettes sur lesquelles cheminent les traverses EE. Les jantes de ces roulettes sont creusées en gouttière pour rouler entre des
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- guides -où tringles parallèles, tendues par des écrous à leurs extrérm-
- tés-GG. ' 1
- HH, barres de communication attachées aux traverses EE ; c’est par leur intermédiaire que la puissance est transmise aux pompes aspirantes établies à l’une ou à chacune des extrémités de la machine.
- LF; châssis en fonte surmontant les traverses EE, et qui, par leur mouvement alternatif horizontal, ouvrent et ferment les soupapes.
- JJ, passage pour l’entrée de la vapeur.
- K K, passages à travers lesquels la vapeur s’échappe après avoir produit son effet.
- Ea vapeur, entrant par les tuyaux JJ, pénètre dans les petits cylindres MM et ouvre les soupapes b b; ensuite elle traverse les passages latéraux LL,^?^. 2, qui aboutissent à chacun des cylindres B B. Pendant ce temps, la vapeur logée dans les extrémités opposées des cylindres, après avoir exercé son action, s’échappe par les tuyaux R K. Comme ce mouvement
- s’opère alternativement dans chaque cylindre, il en résulte que les pompes fournissent un jet d’eau continu.
- Les pistons métalliques ont 18 pouces de diamètre et 9 pieds de course. On pourrait craindre que, par leur position et leur poids, ils produisissent un frottement inégal dans l’intérieur du cylindre; ce qui le mettrait bientôt hors de service. Ce défaut a été reproché, non sans quelque fondement, aux machines à cylindres horizontaux ou inclinés. M. Taylor y a complètement remédié en fixant le piston au milieu de la longueur de la tige, faisant passer celle-ci à travers les deux fonds du cylindre, et la tenant dans une position parfaitement parallèle à l’axe du piston, et dans un état de tension continuel. De cette manière la tige ne peut fléchir, et le piston frotte toujours également, et par tous les points de sa circonférence, contre les parois du cylindre.
- La vitesse de la machine est réglée par une chute d’eau, et les soupapes sont disposées de manière à ce qu’elle puisse agir, soit à haute, soit à basse pression. La vapeur exerce sur les pistons une pression de 5o livres par pouce carré de surface.
- Les avantages de cette machine consistent i°. en ce qu’elle occupe moins d’emplacement que les machines ordinaires ; 20. que les cylindres étant disposes horizontalement, on peut en employer quatre ou un plus grand nombre et concentrer ainsi la puissance sur un seul point, ou la répartir également des deux côtés des cylindres; 3°. qu’elle est d’un transport facile, -ce qui est important pour les machines en usage dans les mines ;
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- 4°* qu’on peut la placer |ous un hangar et 4 une certaine distance du puits ; tandis que les machines à épuisement ordinaires doivent être établies au bord des puits et couvertes par un bâtiment construit exprès ;, 5°. enfin, qu’on peut l’emplojer avec une économie de bras et de dépense, comparativement très-considérable. , v , , r f ^ i >-
- La machine à vapeur dont nous venons de parler, ainsi que trois autres, ont été construites dans le Cornouailles, sous la direction de M. TVoolj. Embarquée à Falmouth, le 5o mars 1825, avec un assortiment complet d’outils, de pièces de rechange, do scieries portatives, moulins, etc., elle arriva à la côte du Mexique le 3o mai suivant; mais elle ne put être rendue sur les lieux que l’année suivante, tant à cause de la difficulté des communications que de l’état de guerre dans lequel se trouvait alors le Mexique.
- L’eau, dans le puits de la mine de Moran, avait 90 mètres de profon? deur. On éprouva beaucoup de peine à établir les pompes, dont le service fut souvent interrompu, parce qu’il fallait enlever des pièces de charpente détériorées, pour les remplacer par de nouvelles; et descendre les tuyaux à mesure de l’avancement du travail. ^ r :
- Du 12 août 1826, jour où la machine fut mise en activité, jusqu’au 7 septembre, l’eau baissa de 18 mètres dans les puits; cependant la machine 11e travaillait que six heures par jour avec une pression de vapeur de 25 livres. Au 24 septembre, on était parvenu à extraire 45 mètres d’eau, et au 3i octobre suivant, le puits était entièrement vidé > de manière à permettre de commencer les travaux d’exploitation.
- Le combustible employé pour chauffer la chaudière était du bois de chêne coupé en petits morceaux et mêlé d’un peu de sapin ; il est en si grande abondance dans le pays, que son prix n’excède pas celui du charbon d’Angleterre. ,, ,
- Description dune machine destinée a mettre en action une bruyante sonnerie, apres un laps de temps quonrfixé^davarice , inventée par M. Laresclie, horloger-mécanicien, Palais-Royal, galerie de Valois, n. i3, a Paris. ^ , : ^ .
- On connaît sous le nom de réveils de lourdes et,embarrassantes pièces d’horlogerie dont se servent les personnes qui désirent être réveillées, à des-heures fixes. Leurs mouvemens sont rarement réguliers, et ils sont d’un prix trop élevé pour être à la portée de beaucoup de fortunes : aussi leur usage n’est-il pas très-répandu.
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- M. Laresche a voulu suppléer à ce défaut par l’invention d’un mécanisme simple, d’une grande précision, peu volumineux, d’un transport facile et d’un prix modique, qui s’adapte à toutes sortes de montres. Ces conditions sont parfaitement remplies par l’ingénieuse machine dont nous mettons la description sous les jeux de nos lecteurs, et qui a déjà fait l’objet d’un rapport favorable de M. Francœur à la Société d’Encouragement, inséré dans le Bulletin de l’année 1822 , page 5o.
- Six années d’expérience, plusieurs milliers de ces appareils vendus tant en France qu’à l’étranger, sont une garantie suffisante du succès d’une invention qui réunit les suffrages du public et qui ne peut qu’ajouter à la réputation justement méritée dont jouit M. Laresche, comme un des plus habiles horlogers de la capitale. Ces réveils ont reçu depuis peu divers perfectionnemens et de nouvelles applications, qui en rendent l’usage aussi utile que commode.
- La Jig. 1 de la PL 352 représente l’élévation, et la Jig. 2 le plan, de grandeur naturelle, d’un réveil dit universel, dont on peut se servir avec une montre quelconque. La Jig. 3 est l’élévation et la Jig. 4 le plan d’un réveil à mouvement fixe, dont le mécanisme est analogue au premier; mais qui, au lieu de recevoir une montre qu’on pose sur la cuvette, renferme un mouvement qui y reste constamment attaché. La Jig. 5 est une pendule portative ou de voyage, à laquelle est adapté le réveil, et dont le cadran est découvert; le balancier étant circulaire , ces pendules marchent dans toutes les positions. L’auteur en construit à répétition d’heures et quarts, et à sonnerie d’heures et de demies : dans quelques-unes le réveil est composé de ressorts harmonieux.
- Les mêmes lettres indiquent les mêmes objets dans toutes les figures.
- Le nouveau réveil est composé d’une cuvette A, sur laquelle on pose la montre horizontalement et le cadran découvert; elle y est retenue par des tenons mobiles a a a. Sur l’axe de l’aiguille des minutes s’ajuste un carré conducteur B, qui le met en communication avec le réveil. A la colonne de ce carré esl adapté, au moyen d’une vis de pression, un levier C, qui se hausse et se baisse à volonté, selon l’épaisseur de la montre : ce levier qu’entraîne l’aiguille des minutes, fait, comme elle, un tour par minute, et à chaque heure il fait passer une des douze dents du compteur E; celui-ci porte un index F, que l’on place sur celui des douze chiffres du cadran G, indicatif du nombre d’heures et de fractions d’heures que l’on veut employer au sommeil ou au travail ; au-dessus du levier est un diviseur D, à quatre ailes, avec les signes H 1 , 2, 5, dont la position détermine le départ de la sonnerie à telle fraction de l’heure qu’on le désire.
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- Pour mettre en jeu le réveil, un ressort de pendule est renfermé dans un barillet L, ainsi qu’un rouage composé de deux roues et d’un pignon : ce ressort, qui se monte au moyen de la clef K, reste bandé tant que rien ne vier\t lâcher la détente H, tenant à l’axe du marteau N et munie d’un arrêt I; mais aussitôt que l’index F attaque cette détente, ce qui arrive au moment indiqué par le cadran G, celle-ci dégage le ressort b du barillet; il se débande brusquement et met en jeu le marteau N , qui vient frapper sur le timbre M. L’éclat de ce timbre est tel, que le sommeil doit nécessairement être interrompu.
- On pourrait croire que le mécanisme fait supporter au mouvement de la montre une résistance capable de nuire à l’uniformité des mouvemens ; mais l’action du carré conducteur B, qui ne s’exerce qu’une minute chaque heure, peut être regardée comme nulle, puisque le compteur E est très-libre dans son jeu et n’a aucun frottement : il en résulte que son inertie est si faible , qu’elle n’a pas le pouvoir de retarder le mouvement ; et quand le compteur fait quitter la détente H, l’action du carré sur ce compteur et celle de l’index F, quoique bien plus forte alors, est cependant très-légère et ne peut avoir d’effet sensible sur les vibrations de la montre.
- Telle est la disposition simple et ingénieuse de cet appareil, qui peut être adapté à toute sortes de montres, et devient à volonté un réveil ou cesse de l’être.
- Dans les réveils représentés fig. 3 et 4 > un mouvement 0 est fixé à la place de la cuvette et entouré d’un cercle P. Ce cercle tourne sur une gorge qui le retient, et en plaçant telle ou telle minute devant le point q, fig. 4, on obtient l’avertissement à la minute précise.
- La pendule portative, fig. 5, est construite sur le même principe. Un petit cadran R, portant un diviseur d’une grande précision, y remplace le diviseur D. Les autres pièces du mécanisme sont absolument semblables, excepté qu’elles sont placées verticalement au lieu d’être horizontales.
- Le prix des réveils ,Jig. i et 2 , est de 36 francs ; celui des appareils,5 et 4^ est plus élevé, à cause du mouvement de montre qui y est adapté.
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- Rapp&wt, fm&iprnr uM.? HoRiqaet joaw nom du Comité des arts ^i-yt^iy^-^^èMm^'UêB-^'tsu^îé'iàbtdh de VInde.
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- 1 Eri 1&25> desnégdciàns fràrirais onrintroduit darrâ lè commerce les fruits d’un mimosa de l’Inde, qu’ils ont annoncé sous la dénomination de bablah ou iannirioriental, et ils ont attribué à ces fruits des qualités tellement supérieures a celles que possède la noix de galle, qu’ils ne proposaient rien moins que de la bannir de nos ateliers pour y substituer le précieux bablah dont nous sommes redevables à leur zèle pour notre industrie. Ce bablah fut essayé par plusieurs teinturiers; quelques-uns le préconisèrent, etun plus grand nombre n’en put tirer aucun avantage. Sur ces entrefaites , un de nos honorables collègues, à qui l’art de la teinture est redevable de plusieurs travaux importans, voulant faire cesser l’incertitude qui régnait sür le mérite réel de cette nouvelle denrée, entreprit des expériences précises et en fit connaître les résultats à la Société d’Encourage-ment, qui jugea à propos de les publier dans son Bulletin (février 1826). Nous demanderons la permission de rappeler ici les conclusions de ce travail’.'Voici en quoi elles consistent :
- i°. ïl paraît constant que le bablah est la gousse du miiitosa arabica.
- 20. Que la gousse du bablah de l’Inde employée en teinture pour faire du noir, et dans la même proportion que la noix de galle en sorte du commerce, ne donne pas même une couleur noire, mais un carmélite foncé.
- 3°. Que la gousse seule, privée de sa graine, fournit bien une couleur noire ; mais que cette couleur, comparée à celle que donne la noix de galle , en employant des poids égaux de ces deux matières, a toujours un coup-d’dril grisâtre avec un léger reflet jaune , et qu’elle coûterait beaucoup plus cher que Celle obtenue pat les moyens en usage dans nos ateliers de teinture.
- 4&V Que la graine renfermée dans la goùsse du bablah , et qui est le tiers dû poids de cette même gousse entière, employée aussi comparativement à la noix de galle, ne produit dans la teinture en noir qu’une couleur de suie foncée.
- 5°. Que la couleur noire produite par la gousse du bablah ne résiste pas ïnieüx à l’action d’une dissolution bouillante de savon que celle obtenue par la noix de galle , et enfin que, traitée par les acides faibles à la même température1, elle né se soutient pas aussi bien que les noirs faits avec cette dernière substance.
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- Ces conclusions ont été déduites d’expériences faites chacune avec ioo grammes de laine blanche, 2 litres d’eau et 20 grammes d’un des produits destinés à l’engallage : chaque mélange a été maintenu en ébullition pendant deux heures^ et passé; «ensuite^en teinture, avec des doses égales d’ingrédient. Ainsi, on a fait quatre expériences comparatives principales : la première avec la galle pulvérisée, la deuxième avec la gousse du bablah, la troisième avec la gousse munie de ses graines , et la quatrième avec les graines seules. ;
- MM. les importateurs du bablah, peu satisfaits de conclusions aussi contraires à l’opinion avantageuse qu’ils s’étaient formée et aux espérances qu’ils avaient conçues , ont fait,dans un rapport qu’ils ont adressé récem-^ ment à la Société d’Encouragement, une sorte d’appel de ce jugement, et ils ont demandé que de nouvelles-expériences fussent entreprises sur cet objet important. La Société, qui n’a d’autre but que de connaître la vérité et de la propager, a ordonné à son Comité des arts chimiques de prendre connaissance des 'faits et de lui en donner son avis.
- Aujourd’hui le Comité des arts chimiques vient, par mon organe, vous soumettre ses observations, et offrir à la jSociété le moyen de répondre aux interpellations qui lui sont faites.
- Dans tout ce que j’ai eu l’honneur d’exposer jusqu’à présent, les choses se sont passées convenablement, et on ne peut qu’accorder des éloges au zèle des uns et à la persévérance des autres ; mais j’éprouve le regret d’avoir maintenant à parler d’une nouvelle démarche qui prend le caractère d’une agression et qui sort tout-à-fait de la limite des convenances. Certes, si on se fût borné à opposer des opinions à des opinions, des expériences à des expériences, la Société n’eût eu qu’à applaudir à tous les efforts et à en profiter; mais on vient aujourd’hui incriminer les intentions les plus pures, le zèle le plus désintéressé, et c’est au sein même de la Société d’Encouragement qu’on veut trouver des adversaires et des détracteurs d’une chose qui peut être utile. Nous ne pouvons que blâmer un pareil écart et rappeler à leurs auteurs les égards et la justice qu’ils doivent à une coin -pagnie dont tous les actes sont des services rendus à la prospérité nationale.
- Les spéculateurs qui ont introduit le bablah en France devaient-ils donc s’attendre à ce qu’on les crût sur parole, et pouvaient-ils espérer qu’on acceptât comme tannin oriental un produit nouveau, qu’ils prétendent aujourd’hui ne pas contenir un atonie de tannin? Ce qu’il y avait de plus sage à faire en cette occurrence, n’était-ce pas d’entreprendre des expériences comparatives et de faire précisément ce qu’a fait un de nos honorables collaborateurs, dans le seul but d’être utile à ses concitoyens?
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- M. Roarda. publie avec toute là bonne foi que nous lui connaissons, et son mode d’opéreê et leS résultats qu’il Vt obtëmli : ainsr il ià mis par là chacun à même de répéter les expériences ët de "s’assurer de la vérité des faits énoncés, pour les circonstances indiquées; Il n’y a point de doute que si ces résultats eussent été favorables ; on n’éût pas manqué de les prôner et de les élever aux nues; contraires, on a incriminé leur auteur, et voici comment ces Messieurs s’expriment à son égard, dans une brochure intitulée Guide du teinturier moderne, qu’ils ont adressée à la Société à l’appui de leur réclamation i ‘
- Page 8. « Les moyens mis en usage par les adversaires de la nouvelle » substance sont loin de contribuer aux progrès de l’industrie; ils les en-» travent au contraire par des rapports inexacts quils soumettent a la » crédulité publique. » Et plus loin, page 9 : « Les introducteurs du bablah » avaient pressentfles inconvéniens qu’on, ne manquerait pas de susciter à » cet ingrédient tinctorial : Vintérêt, la prévention et la jalousie, d’un » côté ; l’ignorance et un dégoût blâmable pàur les innovations utiles, de » l’autre, sont les ennemis que la substance devait rencontrer. » -
- Nous le demandons, vit-on jamais rien de plus inconvenant et de plus injuste ? Mais ce n’est pas tout encore : écoutons parler M. Lassobe, teinturier de Bordeaux, à qui ces Messieurs ont commis le soin de justifier leurs hautes espérances. Voici avec quelle réserve il veut bien nous adresser ses utiles leçons. ' ~
- Page 27. « Adonné depuis quarante ans à la culture des arts, j’ai le » droit de les apprécier et de les défendre. 11 faut le dire , la lutte entre la » galle et le bablah est devenue une affaire de parti; fière de ses antiques » privilèges, la première affecte un souverain mépris pour un rival qui peut )) et doit devenir redoutable. Je combats pour lui et ne demande à ses dé-» tracteurs, pour les ramener, qu’un peu de bonne foi. >i
- Laissant là désormais toutes ces misérables puérilités, toutes ces ridicules et injustes agressions, nous allons aborder le fond de la question, et sans nous inquiéter de savoir si on nous rangera dans le parti des galles ou dans celui de leur redoutable adversaire, nous exposerons franchement notre opinion.
- Nous commencerons par déclarer formellement ici que nous sommes intimement convaincus de la bonne foi de M. Lassobe > et que nous sommes persuadés que soft enthousiasme pour le bablah n’est dù qu’aux résultats avantageux qu’il croit eu avoir obtenus et qu’il s’est sans doute exagérés ; mais nous ajouterons que nous ne saurions adopter les vues théoriques sur lesquelles il s appuie beaucoup trop fortement, lui qui blâme avec tant
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- d’aigreur ce qu’il nomme les simples savait s qui ont recours à de semblables moyens. Les simples savans, nous n’en doutons point, eussent montré en cette occasion une bien plus grande circonspection ; on en jugera d’ailleurs par le passage suivant, qu’on trouve à la page 11 de la brochure citée.
- « Je fus chargé, dit M. Lassobe, par une maison de commerce de Bor-» deaux, défaire l’analyse du bablah ; je m’en occupai comme manufac-» turier et non comme chimiste. D’après l’examen de son état physique, » je remarquai que le bablah contenait beaucoup d’acide gallique et pas un » atome de tannin. Je jugeai par là qu’il était particulièrement, propre » aux teintures délicates et sur-tout au beau rouge des Indes; jugement » qui a été parfaitement vérifié par le succès que j’ai obtenu à Rouen. »
- Nous ne chercherons pas à profiter ici des avantages que nous donne notre position sur celle de M. Lassobe, et nous nous bornerons à relever l’erreur dans laquelle nous croyons qu’il est tombé. Nous avens reconnu, non pas à la simple inspection, que le bablah contient du tannin, mais en petite quantité; quand on verse une décoction de bablah dans une solution de gélatine, les premières gouttes y déterminent un précipité qui disparaît en partie par l’agitation. Ce fait se trouve confirmé dans un mémoire sur le bablah, adressé à la Société de pharmacie par M. Achon, attaché à la manufacture de toiles peintes d’Essone. Voici comment s’exprime ce chimiste, a 100 grammes de cette substance séparée de sa semence, choisis » et concassés, furent soumis à l’action de l’eau distillée bouillante, jusqu’à » ce qu’ils fussent épuisés de toute matière soluble. Quatre fortes décoc-» tions furent nécessaires pour en extraire toutes les parties solubles ; la » décoction est très-colorée, d’un brun foncé, d’une saveur astringente » et légèrement acide; froide, elle perd légèrement de sa transparence.
- « La solution de gélatine produit un précipité brun Jloconneux. »
- Il paraît d’ailleurs certain qu’on n’a pas pu réussir à tanner avec du bablah seul, d’où. il faut conclure que la petite quantité de tannin que renferme ce fruit est inférieure à celle contenue dans les autres astringens qui sont employés pour cet objet. Nous devons donc nous féliciter qu’on ne s’en soit pas rapporte en ce point aux introducteurs du prétendu tannin oriental.
- Nous regrettons de ne pouvoir adopter l’opinion de M. Lassobe relativement à la grande proportion d’acide gallique qu’il a reconnue dans le bablah, et nous le prions de vouloir bien, sous ce rapport, le soumettre à une nouvelle inspection» Quant à nous, nous avons observé que la décoction de cette gousse ne rougit que très-faiblement le papier de tournesol, et qu’il s’en faut de beaucoup qu’il en soit ainsi pour la galle. Il n’est donc
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- pas a présumer, d’après cela, que les avantages obtenus par M. Lassobe avec le bablah soient dus à une plus grande proportion d’acide gallique. D’ailleurs, comment concilier cette idée avec l’opinion généralement reçue et des chimistes et des teinturiers, que l’engallage, dans certaines opérations de teinture , a pour but principal de déterminer, sur le tissu, la fixation d’une matière animale , qui, à son tour, doit contribuer à la fixation d’une substance tinctoriale? Or, cette combinaison de la matière animale ne saurait être produite par l’acide gallique, et ne peut être effectuée que par le tannin. À quoi donc attribuer les meilleurs résultats fournis par le bablah? C’est sans doute ce qu’il importerait beaucoup de connaître, et ce qu’il n’est peut-être pas très-facile d’indiquer. Toutefois, nous demanderons la permission d’aborder la question et de soumettre nos vues à cet égard.
- Observons d’abord que le tannin est si peu connu dans sa nature intime , qu’on ne peut guère conclure sa non-existence de son peu d’action sur les dissolutions de matières animales. Une pareille assertion paraîtra sans doute très-paradoxale, et cependant il est certain que le tannin qu’on précipite de la teinture aqueuse de la noix de galle par le sous-carbonate d’ammoniaque, perd d’autant plus sa propriété de précipiter la solution de gélatine, qu’on le purifie davantage de l’acide gallique qu’il retient : or , ne se pourrait-il pas que le bablah contînt du tannin assez dégagé d’acide gallique pour produire des effets analogues, et dans ce cas n’en serait-il pas d’autant plus favorable aux teintures? C’est à l’expérience à prononcer sur cette vue purement hypothétique, que nous abandonnons volontiers pour arriver à des motifs plus rationnels.
- Chacun sait que dans les opérations de teinture les phénomènes sont tellement compliqués, qu’il devient souvent très-difficile de s’en rendre compte d’une manière nette. Ainsi, dans le simple engallage il y a plusieurs effets qu’il faut bien distinguer et connaître, afin de pouvoir se prémunir contre les uns et favoriser les autres. Un des plus importans, à notre avis, est la couleur propre à la substance qu’on emploie pour engaller, et qui peut être ou favorable ou nuisible, suivant l’occurrence. Le bablah, par exemple, qui contient une matière colorante d’un jaune rougeâtre clair, fournit un pied avantageux aux teintures rouges; tandis que la galle, qui communique aux tissus une teinte d’un jaune fauve sale, ne pouvant que nuire à l’éclat de ces mêmes couleurs, oblige d’avoir recours à des avivages, qui en atténuent l’intensité. Telle pourrait être, nous le pensons du moins, la véritable cause des bons effets que M. Lassobe dit avoir observés dans 1 emploi du bablah pour le rouge des Indes : effets que nous sommes fort éloignés d’attribuer, comme cet habile teinturier, à l’absence du tannin,
- qu’il
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- - . ; .r.;, ( 2‘() ) .. y ^ ,, _.
- qu’il né connaît pas plus qqe nous, et,qu’iLqualifie neannaoins de matière insoluble et corrosive, qui ternit et échauffe,les suhstances sur lesquelles elle agit. (Y. p. 19.) O11 ne se douterait guère que c’est ainsi que M.,.Lassobe désigne le précieux agent qui, par sa combinaison avec les matières animales, les garantit de toute putrescibilité. Au reste, quelle que soit la cause de la différence observée, quelle que soit l’explication qu’on en puisse donner , il faut savoir en profiter si elle existe : ainsi, c’est un fait à constater, et dont nous ne saurions trop recommander la vérification aux teinturiers que cela peut intéresser.
- Un autre effet est encore produit dans l’engallage, et c’est sur-tout pour la teinture en noir qu’il est plus marqué. Lorsqu’on emploie la matière astringente en trop grande proportion, elle réagit sur ses propres combinaisons et appauvrit la teinture produite sur le tissu. Cette observation que nous tenons de M, Chevreul, directeur actuel des teintures aux Gobe-lins, mène à une conséquence biendigne d’attention, car elle est peut-être la source trompeuse de tout; le succès du bablah en certaines circonstances, c’est que pour avoir une belle teinture noire, il ne faut employer qu’une juste proportion d’astringent, et que son défaut comme son excès sont également nuisibles. Ce fait a été positivement établi par des expériences précises, qui ont été exécutées aux Gobelins par M. Chevreul, et auxquelles a coopéré M. Merle, teinturier de Bordeaux, venu exprès à Paris pour constater la supériorité du bablah sur la galle. 11 est résulté de ces expériences, dont M. Chevreul a bien voulu nous faire voir les produits, que tantôt l’avantage a été au bablah et tantôt à la galle , suivant la dose respective de ces deux astringens, toute autre circonstance étant demeurée égale d’ailleurs.
- M. Lassobe, à la page 29 de sa brochure, soutient, contradictoirement aux expériences de M. Roardque les semences du bablah jouisseut des mêmes qualités que la gousse ou enveloppe, et qu’à doses égales le bablah entier mérite toujours la préférence sur la galle. M. Achon émet sur ce point, dans le mémoire déjà cité, une opinion semblable à celle de M. Roard. Voici comment est conçu le paragraphe 4 de ce mémoire.' « La » teinture en noir, produite sur laine et coton par le bablah , en le subs-» tituant à la noix.de galle dans les procédés ordinaires, est préférable, » pour sa solidité et sa beauté, à tous les noirs connus jusqu a ce jour. » J’observerai ici, dit M. Achon, que, pour une parfaite réussite, il faut » séparer le fruit de sa semence, en ce qu’elle ne peut que nuire à la fa-a brication d’un noir franc et agréable. Le noir produit avec les gousses en.-» tieres demande à être relevé par un peu de campêche, qui lui donne le
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- » reflet bleuâtre qu’on désire. Lorsqu’on voudra remplacer la noix de galle )) par le bablah, on en doublera la dose s’il n’est pas séparé de ses se-» mences, et s’il est mondé on en mettra le meme poids. » Ce résultat, comme on le voit, est entièrement conforme à celui publié par M. Roard.
- Il est donc à présumer que , dans beaucoup de cas, on pèche par excès , et que le défaut principal de la galle est d’offrir son astringent trop concentré et trop à nu. C’est sans doute pour ce motif que dans plusieurs de nos principaux ateliers on lui préfère le sumac pour les belles teintures en noir, bien que M. Lassobe prétende, pag. 12 et i3, que cette substance ne mérite d’être comparée ni à la galle ni au bablah.
- Ainsi, nous croyons que si le sumac et le bablah l’emportent en quelques cas sur la galle, cela peut être dû à ce que l’astringent s’y trouve plus délayé et probablement aussi plus masqué par d’autres substances qui peuvent en ralentir et en modifier les effets ; et nous présumons qu’il serait possible d’arriver artificiellement aux mêmes résultats, en diminuant la dose de la galle et en lui ajoutant quelques autres ingrédiens qui remplaceraient les corps naturellement contenus dans le bablah.
- Une autre observation que nous devons à M. Lassobe et qui rentre en partie dans la précédente, c’est que, selon lui, le peu de succès qu’ont obtenu la plupart de ceux qui ont voulu employer le bablah comme la galle , dépend de ce que le bablah, laissé dans sa propre décoction, se ressaisit des principes que l’eau lui avait d’abord enlevés, et que par conséquent on ne peut plus obtenir les mêmes effets, si on ne prend la précaution d’enlever le marc aussitôt la décoction faite.
- Ce phénomène, que M. Lassobe croit être particulier au bablah , appartient aussi à beaucoup d’autres corps, et ce n’est qu’un simple jeu d’affinité qui, sous certaines influences, est tantôt favorable au véhicule, tantôt au corps soumis à son action, en sorte qu’il en est là comme d’un sel en cristallisation , dont la masse augmente ou diminue, suivant la masse du dissolvant, ou selon la température régnante.
- Il est donc très-probable que ce qui arrive au bablah a également lieu pour la galle, et si dans ce cas l’effet reste inaperçu, c’est que, plus abondamment pourvue du principe astringent, il en reste encore assez, malgré la quantité quelle en reprend, pour que la teinture soit produite ; tandis que pour peu que le bablah en ressaisisse une portion, l’excédant, s’il y en a, devient insuffisant. Voilà, selon nous, l’explication la plus plausible qu’on puisse donner de cette singularité, explication qui vient encore nous fortifier dans l’idée que le bablah agit comme un astringent, mais comme un astringent beaucoup plus faible que la galle.
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- Quant à l’opinion émise par M. Lassobe que le bablah doit tous ses avantages à ce qu’il contient beaucoup d’acide gallique et pas un atome de tannin, nous ne la croyons pas fondée; car rien dans ce fruit n’annonce la présence d’une grande proportion d’acide gallique, puisque sa décoction ne rougit que fort peu le tournesol, tandis que le contraire a lieu même pour de simples macérations à froid de la noix de galle : tout porte donc à croire qu’elle contient beaucoup plus d’acide gallique que le bablah. D’ailleurs, aucun fait positif n’a démontré jusqu’à présent que l’acide gallique, seul, fût plus favorable à la teinture en noir que cette réunion de principes qu’on a appelée tannin; et s’il en était ainsi, rien de plus aisé que de tirer un meilleur parti de l’abondante provision d’acide contenue dans la noix de galle : car il suffirait pour cela de suivre un procédé bien simple, que nous devons à M. Braconnot, et que nous mettons chaque jour en pratique dans nos laboratoires pour obtenir l’acide gallique. Il consiste à verser assez d’eau sur des noix de galle entières pour qu’elles en soient presque entièrement recouvertes, et à abandonner le tout pendant quelques jours à une température de 25 à 3o degrés; les galles s’imbibent et se gonflent peu à peu, puis elles subissent bientôt une sorte de fermentation alcoolique, du moins à en juger par l’odeur qu’elles répandent. Lorsque cette réaction intestine est achevée, on enferme les noix de galle dans une toile et on les soumet à la presse; puis on traite le marc par l’eau bouillante et on trouve que la fermentation a détruit à tel point les substances extractives et astringentes contenues dans la noix de galle, que cette décoction du marc, évaporée convenablement, donne par simple refroidissement une cristallisation fort abondante d’acide gallique , résultat qu’il eût été impossible d’obtenir auparavant, à raison de la grande viscosité que donnent les substances destructibles par la fermentation, à la décoction des noix de galle qui ne l’ont point subie.
- Si donc il était démontré qu’en certaines circonstances il puisse être avantageux , pour la teinture , d’avoir recours à un véhicule beaucoup plus riche en acide gallique qu’en matière astringente, nous conseillerons d’adopter la méthode que nous venons d’exposer, et il est à présumer qu’on aurait tout lieu d’en être satisfait.
- En résumé, votre Comité des arts chimiques, tout en admettant qu’on a beaucoup trop exagéré les qualités du bablah, pense néanmoins que ce produit peut rendre des services à l’art de la teinture, et qu’il mérite, sous ce rapport, de fixer l’attention; mais les essais n’ayant point été assez multipliés jusqu’alors pour qu’on puisse être définitivement fixé sur les avantages et les inconvéniens de cette substance, votre Comité prie la Société
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- d’engager les teinturiers à faire de nouvelles tentatives, en s’étayant des faits déjà connus , et à publier les résultats de leurs observations. Ce moyen, bien plus propre à faire connaître la vérité que les diatribes auxquelles on a eu recours, est le seul qui puisse conduire à une juste appréciation du mérite respectif de la galle et du bablah. La solution de cette question devient d’autant plus importante, que la France possède de cette substance dans ses propres colonies, et que déjà S. Exc. le Ministre de la marine nous en a adressé un échantillon provenant du Sénégal.
- Adopté en séance, le 6 juin 1827. Signé Robiquet, rapporteur.
- JSote sur le moulage du verre, a Vimitation des cristaux taillés.
- On sait à quel prix élevé se vendent généralement les cristaux taillés. La concurrence et l’emploi des machines inventées pour suppléer à la main-d’œuvre ont déjà fait baisser ce prix ; mais les belles pièces se vendent toujours cher, parce qu’indépendamment de la blancheur et de la transparence de la matière et de la pureté des formes, elles exigent des ouvriers habiles et beaucoup de temps pour recevoir les ornemens en relief qu’on y pratique par la taille.
- Le moulage du cristal se fait ordinairement en soufflant une boule de verre préparée au bout de la canne, dans un moule de bronze poli; le cristal très-mou remplit toutes les cavités du moule et en prend exactement la forme; on est parvenu , à l’aide de ces moules, à obtenir le moulage des parties anguleuses, et à imiter assez bien les cristaux taillés. Cette industrie est très-répandue en Angleterre, où les verres, flacons et petits objets de cristallerie sont moulés avec beaucoup de soin. Tout le succès de l’opération dépend de la netteté des formes du moule, de son poli parfait et de la force avec laquelle l’ouvrier souffle dans la canne. Le moule que nous allons faire connaître a été présenté à la Société d’encouragement de Berlin par M. Gerke, propriétaire d’une verrerie, qui l’a essayé. Il provient d’Angleterre ; ses arêtes intérieures sont très-vives et les moulures bien exécutées et bien polies; il est employé au moulage des carafes d’huiliers, qui en sortentparfaitement nettes et avec des ornemens dont le relief est très-prononcé.
- Ce moule est représenté, fig. ire., 2, 3,4 et 5, PL 333. La jig. ir*. est une élévation vue de face; les deux tenons saillans g g reçoivent des poignées, au moyen desquelles 011 ouvre la partie supérieure du moule.
- LaJig• 2 montre le même moule vu en dessus et les deux moitiés ghi et ghi ouvertes; elles sont réunies par une vis h, serrée par un écrou, et
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- autour de laquelle elles tournent. Les lignes ponctuées indiquent la position de ces moitiés quand elles sont fermées pour y souffler le verre; k k sont deux arrêts contre lesquels viennent buter les deux moitiés du moule, quand elles sont ouvertes ; L est une vis à oreilles portant une embase carrée et serrée par un écrou m; elle tient les deux parties du moule solidement réunies.
- La Jig. 3 est une élévation latérale du moule.
- La Jig. 4 est une coupe verticale suivant la ligne ab, Jig. i et 3.
- Fig. 5, autre coupe montrant la boule de verre jf dans l’intérieur du moule au bout de la canne e.
- Le seul reproche que M. Gerke fait à ce moule, c’est d’être dépourvu d’un chapeau, et de se terminer comme l’indiquent les lettres dd,Jig. 4 et 5 ; car étant plus large en d qu’au milieu du col, il en résulte que quand l’ouvrier souffle fort, le verre se répand en d et peut sortir du moule : alors le col n’a plus l’épaisseur convenable et les moulures sont peu prononcées.
- Il conseille donc d’employer un chapeau c d, qui empêchera le verre de s’étendre au-delà du besoin, et ne laissera à la canne qu’une ouverture nécessaire pour pouvoir s’y loger, après que la boulera été introduite dans le moule. Au moyen de ce perfectionnement, on peut souffler avec la plus grande force, et le verre, ne trouvant aucune issue, prendra exactement les formes du moule.
- L’auteur considère comme une amélioration notable dans l’art de la verrerie l’emploi des moules métalliques, qui, étant bien exécutés et bien polis intérieurement, permettront de fabriquer un grand nombre d’objets avec facilité et promptitude. A la vérité, ces moules, pour avoir la perfection désirable, sont chers; mais ils dispensent de former des ouvriers, dont le salaire est toujours très-élevé. Ainsi, il y a économie de main-d’œuvre et de temps, et possibilité de livrer au commerce des cristaux bien confectionnés à des prix modérés (i). (Extrait des Mémoires de la Société d’encouragement de Berlin, cahier de mars et avril 1827.)
- (1) L’art de mouler les cristaux est pratiqué en France, depuis dix ans , avec beaucoup de succès ; on fabrique chez nous des moules qui ne laissent rien à désirer sous le rapport de la netteté des formes et des ornemens et de leur poli. Deux artistes, qui habitentSenlis, sont renommés pour ce genre de travail; ils fournissent des moules à nos principales cristalleries. Le chapeau proposé par M. Gerke est utile, en ce qu’il sert à retenir l’air dans l’intérieur du moule , ce qui occasionne moins de fatigue au souffleur. ( N. D. R. )
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- ARTS ÉCONOMIQUES.
- Description des moyens employés aux Etats-Unis d Amérique pour conserver, pendant les chaleurs, la glace et les substances alimentaires y par M. Hawkins (i).
- Les glacières construites aux États-Unis d’Amérique offrent de nombreux avantages aux familles qui habitent à une grande distance des villes, en leur donnant le moyen de conserver, pendant les chaleurs, non-seulement la provision de glace nécessaire pour rafraîchir leurs boissons, mais aussi les substances alimentaires, telles que les viandes, poissons, volailles, etc.
- Pour conserver la glace il faut en former, autant que possible, une masse compacte, l’entourer d’une substance peu conductrice du calorique et ménager un écoulement à l’eau qui résulte de la fusion.
- Ces conditions sont obtenues à peu de frais dans l’appareil dont la Jig. 6, PI. 333, représente une coupe verticale, et la Jig. 7 le plan pris à la hauteur de l’ouverture.
- a, excavation carrée creusée dans le sol; elle a 6 pieds en tous sens;
- b, rigole pratiquée au fond, et servant à l’écoulement de l’eau de la glace ;
- c, deux pièces de bois de 5 à 6 pouces d’équarrissage et de 6 pieds de longueur placées au fond de l’excavation, et appuyant par leurs extrémités sur le sol; dt traverses posées sur les poutres c; elles servent à supporter un certain nombre de solives de 2 pouces d’équarrissage et 6 pieds de long ; /, montans de 3 pouces d’équarrissage, s’appuyant par leurs extrémités inférieures sur le fond de la glacière ; ils s’élèvent jusqu’au niveau de l’ouverture; g, lattes d’un pouce et demi d’épaisseur formant le revêtement des parois de la glacière et clouées sur les montansf; h, garniture de paille de 3 pouces d’épaisseur, attachée sur les lattes ; i, glace remplissant l’excavation; k k, quatre poutres de 6 pouces d’équarrissage et g pieds de long, pour soutenir la terre amoncelée au-dessus de la glacière; /, lattes posées en travers sur les poutres précédentes ; m, lit de paille étendu sur les lattes l; 71, tertre de 3 pieds de haut surmontant la glacière; p, trou carré creusé dans le tertre et revêtu de planches pour former une caisse remplie de paille et garnie d’un couvercle et d’un fond amovible ; les lignes ponctuées au-dessus de la caisse indiquent la quantité de terre à enlever pour y parvenir ; q, entrée de la glacière, qui doit toujours être au nord et pourvue de quel-
- 1) Extrait du liepertory of patent inventions, !N°. 20 , cahier de février iha1".
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- ques marches pour descendre jusqu’au fond. Cette entrée a 3 pieds de large, et va en diminuant jusqu’au fond, où elle n’a plus que la moitié de cette largeur; r, bottes de paille très-serrées, formant une porte qu’on ouvre lorsqu’on veut retirer de la glace; trappe fermant exactement l’entree de la glacière; elle est revêtue intérieurement d’un lit de paille; t, pièces de viande, vases remplis de lait et de crème, etc., placés dans l’espace compris entre les portes r et s, et où ils se conservent parfaitement frais.
- Une glacière construite dans les dimensions indiquées peut contenir environ quatre milliers de glace, quantité suffisante pour la consommation d’une famille pendant les grandes chaleurs. On ne doit y entrer que le soir ouïe matin et une seule fois par jour, et ne laisser la trappe ouverte que le moins de temps possible, afin d’interdire l’accès de l’air chaud.
- Pour retirer la glace on ouvre d’abord la porte intérieure r et on fait dans le revêtement en paille un trou assez large pour y passer le bras. Quand la quantité de glace voulue est enlevée, on bouche promptement le trou et on ferme la porte r et la trappe s.
- L’auteur donne le calcul des frais de construction d’une semblable glacière, qui, suivant lui, s’élèvent à fr. 5o c., dont 44 fr* pour la main-d’œuvre et le surplus pour achat de matériaux, portes, ferrures, etc.
- Lorsque l’excavation est creusée^dans un terrain compacte, non sujet à s’ébouler, on peut se dispenser du revêtement en lattes, en conservant seulement celui en paille.
- Nouveau procédé de purification du gaz hydrogéné servant a ïéclairage \ par M. Ledsham,
- Dans l’origine de l’invention de l’éclairage par le gaz hydrogène extrait de la houille, on se contentait pour purifier ce gaz, de le faire passer à travers de l’eau; mais on reconnut bientôt que ce moyen était insuffisant, le gaz restant toujours impur et répandant une mauvaise odeur. En 1810, M. Cook, de Birmingham, recommanda l’usage de l’eau de chaux, qui s’est conservé dans les principaux établissent ens de gaz. Cependant ce procédé a plusieurs inconvéniens qui doivent le faire rejeter : i°. il est dispendieux^ en ce qu’on a besoin d’une immense quantité de chaux, qui va jusqu’à dix tonnes par jour, dans les grandes usines ; 2°. il exige le secours de beaucoup de bras, pour agiter continuellement la solution; dans quelques localités, on y a suppléé par une machine à vapeur ; 3°. il incommode le voisinage par la mauvaise odeur que répand la liqueur qui a servi à la dépuration et et dont il faut se débarrasser.
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- On a cherché à remplacer la chaux par la potasse et la soude , qui sont bien préférables; niais le prix de ces matières est trop élevé.
- M. JLedsham propose d employer l’ammoniaque, qu’on prépare facilement et à peu de frais dans 1 établissement même , et qui est reconnu comme le meilleur dépuratif du gaz. Voici son procédé.
- Après avoir saturé d’acide muriatique une certaine quantité de liqueur ammoniacale, on la fait évaporer jusqu’à cristallisation. Le muriate d’ammoniaque ainsi obtenu est mêlé avec deux tiers de son poids de chaux vive , et placé dans une cornue, sous laquelle on entretient un feu modéré*. De cette cornue s’échappe continuellement un courant de gaz ammoniacal, qui, mêlé avec le gaz hydrogène, le purifie complètement ; ensuite on fait passer ce gaz à travers de l’eau, où il dépose l’ammoniaque qu’il retient.
- L’auteur assure que l’appareil dans lequel s’opère cette préparation est simple, peu dispendieux et d’une application facile dans les étahlisse-mens où on emploie la chaux en dissolution. Les matières sont des deux tiers moins chères que la chaux et n’occupent que le centième du volume de celle-ci. Un seul homme peut soigner l’appareil. Le gaz obtenu est très-pur et donne une lumière blanche et éclatante. On estime la dépense à 18 centimes pour 1000 pieds cubes de gaz.
- M. Ledsham annonce avoir introduit ce procédé sur une très-grande échelle , et avec un plein succès, dans plusieurs établissemens de gaz à Birmingham et dans le Staffordshire. (London Journal of arts, mai et juin 1827.)
- ERRATA.
- Bulletin de mars , page 7c , ligne 14 du bas , au lieu de roues d’engrenage, dont les unes, lisez dont les axes.
- Page 73, ligne 22 du bas, au lieu de ces mots , on a laissé en blanc les heures des repas qui , etc. , lisez : on a omis à dessein les heures des repas pendant lesquelles la machine est arrêtée et qui, etc.
- PL 326 2 du Bulletin de mars, au lieu des nombres 6,7, 8 , etc., qui offrent deux
- lacunes entre 9 et 1 1 et entre 2 et 4, il faut lire les nombres 5, 6, 7, 8, 9, 11, 12, 1, 2, 4? 5, 6, 7, 8, 9, sans lacune, et en omettant les nombres 10 et 3.
- Bulletin de mai, page 147 ? ligues 8 et 10. remplacez le nom de M. d’Arcet par celui de AI. Clément.
- Même Bulletin, page 165, ligne 5, au lieu de tuyères, lisez laques.
- IMPRIMERIE DE MADAME HUZARD (née Vallat la Chapelle),
- IMPRIME CR DE LA SOCIÉTÉ, RLE DE l’ÉPEROX , K°. 7.
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- VINGT-SIXIÈME ANNÉE. (N°. CCLXXYII. ) JUILLET 1827.
- BULLETIN
- ? DE LA
- SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- ARTS MÉCANIQUES.
- ... Ni ; '......
- Description d une balance-romaine employée pour éprouver la force des câbles en fer, dans la fabrique de Ne vers ; par M. de Montaignac , directeur de cet établissement.
- Les câbles en fer qui se fabriquent dans l’établissement de M. Rafjin jeune et compagnie, à Nevers, département de la Nièvre, avec des fers du Berry, sont des chaînes dont les mailles ou anneaux ont moins la forme d’une ellipse que celle d’une losange à angles arrondis, comme on le voit, fg. 10, PL 334- Chaque anneau porte dans le milieu un étai ou étancon en fonte de fer, qui peut être considéré comme incompressible. Son objet est d’empêcher les deux cotés de se rapprocher lorsque la chaîne est soumise à un grand effort; il sert en même temps à empêcher que les deux mailles voisines se croisent et forment des nœuds, qui seraient une cause de rupture. Une chaîne, considérée comme marchandise prenant son rang parmi les fers ouvrés, sur-tout celle destinée à maintenir un vaisseau sur son ancre, perd toute sa valeur usuelle et par conséquent sa valeur vénale, si une seule maille a moins de force que ne le comporte le calibre de la chaîne entière.
- De là résultent deux conséquences qui forment les conditions indispensables d’une bonne fabrication de câbles de fer : la première est de n’employer que les fers les plus nerveux provenant des meilleurs minerais, corroyés avec soin , et soumis ensuite à un triage ou à un choix scrupuleux pour rebuter les bouts de fer qui n’ont pas, à l’inspection, la qualité T^mgt-sixième année. Juillet 1827. G g
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- voulue et qui feraient des mailles cassantes. La seconde est de soumettre le câble à des épreuves calculées d’après le calibre du fer dont il est fait. Le but de ces épreuves est de rompre toutes les mailles faibles, dont les défectuosités n’étant pas apparentes extérieurement échapperaient à l’examen le plus attentif.
- Dans la fabrique de Nevers les anneaux brisés sont successivement remplacés par d’autres, qui sont soumis eux-mêmes à l’épreuve voulue, jusqu’à ce que la chaîne entière ainsi perfectionnée ait résisté à l’effort qui lui est imposé. Cet effort est réglé d’après un tarif qui est résulté des expériences faites dans les établissemens de la marine royale, sur la force de chaque calibre de chaîne faite en fer de choix et bien travaillée.
- On jugera , par ce qui vient d’être dit, combien il est important que ces épreuves, faites pendant et après la fabrication, soient exactement réglées sur le calibre du fer dont la chaîne est formée, et soient appréciées par des poids, au moyen d’une machine qui ne laisse aucun doute sur la justesse de cette appréciation; car faire supporter à une chaîne des efforts plus considérables que ceux du tarif, ce ne serait plus faire une épreuve raisonnée, mais une épreuve à outrance tendant à rompre la meilleure chaîne.
- Nous n’entrerons pas ici dans le détail des diverses opérations de la fabrication des chaînes-câbles, et dont les principales sont de couper les mailles, de les forger et de placer les traverses ; elles sont déjà décrites dans plusieurs ouvrages. Nous nous proposons de faire connaître plus particulièrement l’opération des épreuves, qui, quant au moteur ou moyen d’agir puissamment sur la chaîne, se fait dans la fabrique de Nevers avec une presse hydraulique ordinaire disposée horizontalement, comme celle dont on se sert dan» les forges royales de la Chaussade, pour l’épreuve des câbles destinés aux vaisseaux du roi ; et quant à l’indicateur ou dynamomètre, à l’aide d’une grande balance-romaine composée pour cet objet par M. de Montaignac. La description des détails de construction de cette romaine et des principes sur lesquels elle est construite est l’objet spécial de cet article.
- L’appareil que nous allons décrire, étant aussi exempt de frottemens que le fléau d’une balance ordinaire, remplit parfaitement la condition essentielle de Ces épreuves, qui est de soumettre constamment les mêmes calibres de chaînes aux mêmes efforts, connus et limités par les expériences dont nous avons parlé. Cet appareil montre clairement quel est le poids exprimé en kilogrammes, qui, par; l’intermédiaire de la chaîne, est soulevé par la puissance motrice. Celle-ci est appliquée: à un de$ bouts de la chaîne couchée sur un banc horizontal, tandis que l’autre bout est attaché au bras de l’appareil indicateur qui est un véritable dynamo-
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- mètre. Les poids sont placés sur un plateau comme s’ils devaient servir à peser la chaîne; ces poids sont l’obstacle à vaincre ou à soulever par un des bouts de la chaîne, tandis qu’elle est tirée à l’autre bout par une force en elle-même indéfinie. La chaîne, pendant cette opération, est portée dans toute sa longueur sur un banc bien nivelé. L’équilibre établi par la chaîne entre les deux bras inégaux de cette romaine d’épreuve, fait connaître la force de résistance du câble, sans que le résultat soit susceptible de plus de contestations que ne le serait la pesée qui tendrait à en constater le poids. Cette évidence du résultat tient au soin qu’on a eu de conserver à l’appareil toute la simplicité d’un fléau de balance ordinaire, en y faisant les seuls changemens nécessités par la nouvelle application qu’on voulait en faire.
- Ces changemens étaient indiqués par les considérations suivantes. Un fléau de balance ordinaire propre à peser des marchandises, est traversé dans le milieu de sa longueur par un axe dont la partie inférieure, terminée en couteau, porte sur deux coussinets d’acier, en forme de croissant, sur lequel tout le système fait ses oscillations. Ici, la forme de l’axe A, Jig. ire., et celle des coussinets B sont propres à résister à une pression, qui a toujours lieu dans’le sens vertical, soit que le fléau de balance, qui est fixé à l’axe A dans la direction xz, ne pèse sur les coussinets que de son propre poids au moment qui précède celui où l’on va s’en servir et où l’on examine si les deux bras sont de niveau et en équilibre, soit que les deux plateaux en x et z soient chargés, l’un de la marchandise que l’on veut peser, l’autre des poids qui doivent lui faire équilibre. Le plateau qui porte la marchandise exerce une traction verticale, comme celui qui porte les poids, et il ne survient aucun changement dans le cours de l’opération.
- Mais une balance destinée a éprouver la force d’un chaînon ou portion de câble, de 3o mètres de longueur, 11e pouvait présenter tout-à-fait les mêmes circonstances que celles de la balance ordinaire dont nous venons de parler. Il fallait que ce fléau de balance, nécessairement de grandes dimensions, fût porté, dans le milieu de sa longueur, par un axe posé sur un appui, et que les oscillations horizontales de ce fléau mis d’abord en équilibre sur lui-même, se fissent avec la plus grande mobilité, quel que fût le poids de l’appareil abandonné sur son support au seul effet de sa pesanteur. C’est à un effort vertical que l’axe est soumis au moment qui précède celui où l’on va faire l’épreuve, c’est-à-dire au moment où l’on ajuste l’appareil et où l’on examine si les deux bras du fléau sont en équilibre et sur la même ligne de niveau. Cette tendance verticale n’est
- G g 2
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- pas considérable ? elle est égale au poids de l’appareil même, et cet effort serait facilement soutenu par un coussinet de la forme H, Jig. 2, fixé sur un support SS,jlequelest engage dans le sol et scellé dans un massif de ma-eonnerie; mais la chaîne, à raison desa longueur, ne pouvant être commodément éprouvée que dans une position horizontale, l’effort de traction que le moteur lui imprimera dans ce sens ne peut être transmis à la romaine qu’en attachant la chaîne à un bras vertical très-court M, Jig. 3, qui doit s’élever sur le milieu du balancier, et former ainsi un levier coudé avec chacune des deux moitiés AC et CB de la tige horizontale du fléau AB. Il est à remarquer qu’au moment où la chaîne tirée horizontalement transmettra cet effort au bras perpendiculaire CM de la romaine, celle-ci agira sur son axe , qui tendra alors à glisser horizontalement sur son coussinet, jusqu a ce que celui-ci, par sa forme, présente un obstacle au mouvement de translation horizontale de l’axe. Si donc l’axe était un essieu cylindrique G, comme on le voit Jig. 4, il faudrait donner au coussinet la forme indiquée par I, et au moment de l’extension de la chaîne, l’axe C prendrait la position K et trouverait un obstacle dans la ligne B DI.
- En faisant l’axe de la romaine cylindrique, il porterait par l’effet de sa pesanteur sur le point B, et il s’appuierait ensuite sur le point D, lorsqu’il est tiré par la chaîne. Il frotterait donc sur l’arc ou portion de cylindre DB du coussinet, qui n’aurait pas moins de 5 pouces (8 centimètres) de développement pour un axe de 4 pouces (11 centimètres) de diamètre. Ce frottement entre la surface convexe de l’axe et la surface conçave du coussinet serait d’autant plus considérable qu’il augmenterait en raison de l’importance des pressions, et que dans ces épreuves les pressions horizontales peuvent être portées pour les gros câbles ai 3o,ooo kilogrammes. Dans des épreuves beaucoup plus faibles, celles des chaînes de 6 lignes, par exemple, qui ne portent que 4000 kilogrammes, le frottement entre ces deux surfaces courbes absorberait une partie de la force de çess chaînes, et les poids à mettre sur le plateau de la romaine ne,pourraient être calculés exactement, le frottement qui fait partie des résistances n’étant pas connu. l
- 11 aurait fallu calculer aussi les longueurs du grand et du petit bras de la romaine du centre c de son axe, quoique l’oscillation verticale se fît au point i^jfffieur B , et que l’oscillation horizontale se fît au point latéral D,
- .rayons, c BeljeD, de telle sorte que le long bras de % r^m^inq se dirigcapt vers, c H , serait dans un cas augmenté de cD, tandis queje petit bras vertical s’élevant vers c o? devrait, dans l’autre, être augmenté de çB. .
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- Pour sortir de ees difficultés, M.;<deaMontaignae a pris le parti d’abandonner la forme cylindrique que fions donne le plus souvent aUxaxes dans les machines de ce genre, et d’y substituer un axe carré cdao, Jig. 5, placé de manière que deux de ses faces coet cd fussent dans une position, l’une verticale, l’autre, horizontale. , a ; / a.
- Par une suite de la même combinaison , il a donné aux coussinets la forme d’une équerre un peu plus ouverte que l’angle droit, ou d’un angle légèrement obtus d’environ ioo degrés. L’un des côtés de l’anglè, comme on le voit en np,Jig. 5, est disposé de manière à avoir une légère inclinaison du côté nz du grand bras de la balance qui porte le plateau et ses poids. Cette partie np du coussinet, n’étànt pas tout-à-fait horizontale, permet à la face inférieure c d de l’axe de faire ses oscillations avec le grand balancier oc z auquel il est fixé, sur les points n et c communs à fiaxe et au support, sans que le côté cd de l’axe vienne jamais toucher le coté np du coussinet. La pente de np n’étant d’ailleurs que de 4 à 5 degrés , est trop faible pour que cd puisse glisser beaucoup le long de np, dans le moment où une chaîne venant à casser , fiaxe cd tend, par sa réaction, à se reporter avec tout le système de la romaine dans la direction rétrograde opposée à celle dans laquelle la chaîne a été tirée par la force motrice sur le banc d’épreuve. ; ;
- L’autre côté mn de l’angle étant presque vertical, et cependant légèrement incliné en s’éloignant de la face antérieure co de fiaxe, celui-ci n’est pas gêné dans ses mouvemens.
- On voit par ces détails que fiaxe carré cdao fera toujours facilement ses oscillations sur son angle c supporté par le seul point n, sommet de l’angle rentrant du coussinet np. Cette oscillation se fera librement, soit que l’appareil fixé à fiaxe obéisse à la seule action de sa pesanteur, et ait pour soutien la ligne ap, soit que l’appareil obéisse à la forte traction horizontale de la chaîne dans la direction de c en æ, et éprouve coriime obstacle la ligne am. De la succession de ces deux changemens qui se présentent alternativementdans les opérations de l’épreuve, il ne résultera aucune transposition du point résistant, comme cela aurait eu lieu de B en D ,fiS- 4, en employant un axe cylindrique. Dans celui-ci, les points de contact et par conséquent de résistance sont à la circonférence et ne peuvent être les mêmes pour l’effort vertical que pour l’effort horizontal ; dans fiaxe carré, au contraire, l’angle c est à-la-fois centre de mouvement et point de contact commun à la face verticale et à la face horizontale du coussinet : ce point c est donc le seul qui résiste immédiatement, s’appuyant sur le point a, quelque brusques que soient les changemens
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- appliqués à la romaine par L’effet vertical de la pesanteur ou par l’effet de traction horizontale de la.presse.hydraulique.^ 1} ^ .f 4 .• •
- 11 est bien, entendu xjue le coussinet doit être^arcnbouté par un banc très-fort 14, 14 > fië• qui,. à son autre extrémité, sert à arc-bouter en sens contraire le moteur qui agit sur la chaîne. Ce^ banc, étant poussé en sens inverse par ses deux extrémités, supporte tout l’effort qui tend à allonger ou à rompre la chaîne, et résiste d’autant mieux à cet effort, qu’il est formé de pièces de bois bien ajustées, nivelées et engagées dans le sol, résistant à la manière des bois debout. Quant au poids de l’appareil, il est soutenu par le support vertical 12, 12, 12, scellé dans la maçonnerie.
- On a donné au fléau de balance deux bras égaux sur la même ligne hori-zontale/dont l’un sert seulement àfaire équilibre à celui qui doit porter les poids , et à mettre L’appareil en balance lorsqu’il est à vide. Par cette disposition , il n’y a à compter pour l’épreuve que les poids posés sur le plateau, tandis qu’il aurait fallu y ajouter le poids du matériel du levier lui-même , si celui-ci n’était pas équilibré par une partie; semblable et symétrique qui lui sert de contre-poids. Le spectateur intéressé à l’épreuve, voyant tout par lui-même, étant dispensé de connaître le poids des bras du levier, qu’il lui serait difficile de vérifier instantanément, et n’ayant qu’à compter les poids, n’a aucune objection à faire contre l’évidence et la réalité de l’épreuve, lorsque les poids voulus ont été enlevés par la chaîne.
- La seule opération de calcul à faire est de multiplier par 40 les poids placés sur le plateau de- la balance, attendu que ce plateau est suspendu sur un axe à couteau à 33 pieds j ( 1 im,iT ) du centre c d’oscillation, ou du point d’appui, c’est-à-dire que le plus long bras du levier a cette longueur , tandis que le petit bras vertical, sur lequel agit la chaîne au moyen d’une barre horizontale, inflexible, formée en couteau , qui s’appuie dans un coussinet d’acier, dont l’angle est coupé à une hauteur mesurée avec précision, n’a que 10 pouces à partir du point d’appui c, et ne forme ainsi que la quarantième partie du levier horizontal. D’où il suit que le produit des poids mis sur le plateau, multiplié par 40, est l’expression exacte de l’effort fait sur la chaîne au moment où l’équilibre est établi.
- Ce moment est indiqué aux ouvriers qui manœuvrent la presse hydraulique à l’autre extrémité de l’atelier, à5omètres de distance, par un timbre 7 qui est frappé par les ailes d’un petit croisillon en forme d’étoile r, lequel est monté au bout d’un treuil dont l’axe s’appuie sur la maçonnerie, à l’extrémité de l’appareil. Une des ailes est engagée avant l’épreuve dans une entaille sous le long bras de la romaine, et celui-ci s’élevant aussitôt que l’équilibre est établi, laisse échapper le ray on de l’étoile ,
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- qui prend aussitôt uH ïttonvfiment ffe rûtatïern par^’effetidÛŒnpoidsy et d’trn cordon enroulé sur le treuil. Les ail^ frappent àlors'lë tinabré à coups répér-tés, et les ouvriers s<unit“â'vei*tis'quella ehakièfasènie’védes poi4s imposés, et qu’elle a ainsi supporté l’épreuve déterminée par le tari£.p ^ tu; so : Nous allons donner ici ce tarif ées5 éprëuves que l’on fait subir aux?câbles des différens calibre^. L’expérienceaprouvé que/faits avec les meilleurs fers et bienlsoudés, ils doivent supporter les poids suivans ; savoir : n-r '
- Diamètre du Ter en millimètres.
- 20
- a 4
- '28 3;
- 36 40”
- En lignes*v'fei V-.*'. /v;>T;»>£ÏI •i: 'ho^/p - 121/2 14.1/416 - >
- Portent à l’épreuve, ên kilogramiaesîi’ 12000 .18000 25ooo 32ooo- 4.2000 5ioook-
- Pour substituer Une chaîne a ’un* câble en chanvre , l’expérience acquise en Angleterre a appris qu’il fallait qüëlèJdiamètre du fer exprimé en lignes fut un peu plus fort que la cifcônféreUcë du cordagé exprimée en pouces ; en sorte qu Une1 chaîne dè i3 lignes dé diamètre remplace un cordage de 12 pouces de tour , et ainsi des autres. v
- L’expérience dé plusieurs siècles a appris aux navigateurs quéllë est la grosseur des câbles ën chanvre,* qui convient aux navires de chaque tonnage : ainsi l’armateur sait toujours , d’après la règle que nous verions €Î’indiquer , quel est le dàlibre de la chaîne à employer quand il veut la substituer à son câble en chanvre". '
- Nous n’avons pas parlé des soins minutieux qu’exigé la fabrication de ces câbles-chaînes; cela nous aurait entraîné dans de trop longs détails, mais nous nous sommes attaché à rendre claires et évidentes la réalité et
- l’exactitude des épreuves auxquelles ces chaînes sont soumises, parce que ces épreuves sont én effet la partie la plus importante de cette fabrication. On conçoit aisément que parmi tant de mailles forgées , chauffées et soudées une à une, beaucoup sortent défectueuses des mains de l’ouvrier. Les épreuves successives entreprises sur chaque chaîne durant le travail, permettent'de découvrir les mauvaises nïàiliës,’de les briser, de les remplacer par d’autres faites avec de nouvelles précautions.“'Une dernière épreuve, définitive et authéntiqüe, a lieu avant l’expédition, en présence d’un commissaire dés classes de la marine, au quartier de Nevers, et d’un des membres d’une commission nommée par M. le préfet du département de la Nièvre. Cette commission est composée de conseillers de préfecture, d’ingénieurs, d’officiers d’artilleriè, et d’autres personnes notahles qui, par la nature de leurs connaissances,' sont parfaitement en état dé juger de la régularité de ces épreuves, et par leûf Caractère ne peuvent être soupçonnées de certifier légèretnent les résultats d’une opération dont dépendent
- la sûreté des matelbtVet la fortürîê dëè^âésureurs. v
- I
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- C 2H )
- Nous nous sommes occupé jusqù’icide la romaine, qui est l’objet de l’invention de M. de Montaignac, et l’organe essentiel servant à apprécier d’une manière exacte L’effort supporté par la chaîne* Cet effort ne peut être produit que par un moteur très-puissant attaché à la chaîne, par son extrémité opposéé à celle par où elle est fixée au bras vertical de la romaine; ce point d’attache est fixe et comme immuable pour tout chaînon trop faible pour enlever les poids qui Forment la limite de cette immobilité. Quant au moteur, qu’il soit formé d’une vis, d’un levier ou d’un système de roues mues par des pignons , tous ces moyens sont également bons.
- On emploie à cet usage , dans la fabrique de Nevers, une presse hydraulique, dont l’effort serait en quelque sorte indéfini, si le mouvement du piston ne devenait sans effet sur la chaîne, dès que celle-ci a fait céder le point de la romaine qui résistait, en soulevant le plateau chargé des poids qui correspondent au calibre de la chaîne. M. de Montaignac a imaginé un appareil peu dispendieux pour produire un effort puissant sur un câble en fer ou sur un câble en chanvre. C’est celui qu’il vient d’installer au Hâvre avec la machine à éprouver, que M. Raffin jeune et compagnie établissent en ce moment en ce port. Ce moyen, plus économique que la presse hydraulique, dont la construction est toujours chère, présente en outre l’avantage de n’être pas sujet à se déranger et de pouvoir facilement être construit de manière à produire une continuité d’efforts, même sur un câble en chanvre, son extension fût-elle de n5 pieds. Cette dernière circonstance rendrait difficile en pareil cas l’emploi d’une presse hydraulique dont le piston, de 5 à 6 pieds au plus, obligerait à des reprises qui ne sont pas sans difficultés. Cet appareil consiste en un levier horizontal formé d’un arbre équarri méplat, de 8 pouces d’épaisseur, 20 pouces de largeur à un bout et 12 pouces à l’autre, et de 34 pieds de longueur, y compris une forte armature en fonte qui le termine du côté du bout le plus large. Sur ces 33 pieds 8 pouces ou 408 pouces, il y en a 400 qui forment le long bras du levier, et le surplus de l’armature en fonte est disposé de manière que le bras le plus court qui agit sur la chaîne 11e soit que de 2 pouces, en sorte que chaque cheval manœuvrant cette espèce de manège à mouvement alternatif, et décrivant à chaque oscillation un arc dont le rayon est horizontal et dont le développement est le sixième du cercle entier, a la force de deux cents chevaux qui agiraient directement et qui tireraient en même temps sur la chaîne. A mesure que le cordage ou la chaîne s’allonge, le point d’appui est changé, au moyen de deux fortes chevilles d’environ 3 pouces de diamètre, qui servent alternativement de tourillon et de point d’appui sur lequel le
- levier
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- levier fait soif sixième de révolution. Le long bras du levier est porté par des roulettes sur une plate-forme, comme un’ affût. Le banc d’épreuve est garni de deux fortes plaques de fonte, qui y sont fixées horizontalement ; elles sont parallèles l’une à l’autre, et espacées verticalement dé 4 pouces, c’est-à-dire suffisamment pour que l’armature du grand levier, qui est de 3 pouces |vpuisse cheminer aisément entre deux. Ces plaqués sont percées chacune de deux rangs de trohs symétriquement espacés et correspondant d’une plaque à l’autre, en sorte que la cheville qui serait présentée à l’un des trous de la plaque supérieure puisse tomber directement dans le trou correspondant de la plaque inférieure. Sur chaque plaque, les centres de trois trous contigus forment un triangle équilatéral. 11 en résulte que l’armature du levier étant aussi percée de deux trous convenablement espacés pour pouvoir se confondre alternativement avec l’un ou l’autre côté de ce triangle équilatéral, le levier pivotera tantôt sur Fuhe'des chevilles placées à l’un des angles, tantôt sur l’autre; la précédente cheville étant enlevée, ce levier marche continuellement, pivotant sur le sommet d’un nouvel angle; ce sommet devient un point d’appui par rintroduc-tion de la cheville, dont le centre répond au sommet de l’un des angles.
- Il ne faut faire partir le cheval qu’après avoir retiré la cheville qui a servi à la révolution précédente ; car si ces deux tourillons étaient engagés en même temps, il n’y aurait plus de rotation possible sans que l’une ou l’autre des chevilles ne cassât.
- En fixant sur le banc d’épreuve quatre ou cinq de ces plaques de fonte percées, formant ensemble une longueur de 2.5 à 3o pieds, on pourra faire des épreuves sur des cordages qui prendraient une grande extension.
- Explication des Jig. de la PL 334-
- Les Jig. ire. et 6 sont déjà expliquées plus haut. .
- Les mêmes lettres indiquent les mêmes objets dans les figures suivantes :
- Fig. 7. Développement de la machine à éprouver, dans son ensemble, avec sa presse hydraulique, à un bout, la balance romaine à l’autre et le banc servant à porter la chaîne au milieu; ce banc a no pieds de longueur; il est formé de pièces de bois de fort équarrissage, s’appuyant contre le support de la romaine, qui, tirée par la chaîne, tend à se rapprocher de la presse. .
- Dans cette figure, on ne voit qu’un des bras de la balance, l’autre est caché par l’une des deux pièces de bois parallèles qui arc-boutent les
- Vingt-sixième année. Juillet 1827. H h
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- deux coussinets sur lesquels la romaine s’appuie, et par Fun des deux murs parallèles qui supportent les pièces. La balance fait ses oscillations librement entre ces deux murs.
- Fig. 8. Plan de la machine à éprouver, avec les détails de construction de la balance romaine. .
- Fig. 9. Le treuil servant à élever les poids, monté sur son chariot, vu en plan.
- Fig. 10. Elévation de la machine , avec les détails, des pièces de bois et de fonte dont elle est composée. Les arcs-boutans horizontaux des coussinets formant l’extrémité du banc du côté de la romaine ne sont indiqués que par des lignes ponctuées, pour laisser voir Fun et l’autre côté de la balance.
- Fig. 1 r. Coupe de la balance romaine sur la ligne MH, jig. 10.
- Fig. 12. Coussinet sur lequel s’appuie l’axe de la romaine, vu en coupe.
- Fig. 1 3. Elévation latérale du chariot portant le treuil qui sert à élever les poids.
- Fig. 14, i5, 16. Etrier pour attacher la chaîne aux deux tringles et la détacher , vu de côté, en plan et par-devant.
- Fig. 17. Boucle pour assurer l’étrier.
- Fig. 18. Plateau de balance vu séparément.
- Fig. 19, 20. Coupe transversale des jumelles qui arc-boutent les coussinets, garnies de leurs ponts ou tabliers.
- Fig. 21 , 22. Section des pièces de bois portant le fléau et de leur armature.
- Fig. a3. Vue par-devant du croisillon et des coulisses du piston de la presse.
- Fig. 24, a5 et 26. Section, à différentes longueurs, du corps de pompe de la presse hydraulique.
- Fig. 27. Autre section de l’extrémité du corps de pompe, montrant le point où entre le tuyau d’injection.
- A B, pièce de bois formant le fléau de la balance ; elle a 67 pieds 8 pouces métriques de longueur d’un plateau à l’autre, à partir.des couteaux que porte l’armature de ces plateaux.
- Les joints en traits de Jupiter sont consolidés par les plaques de foute boulonnées, ,
- C, centre d’oscillation de la romaine.
- DEFGH, deux fortes plaques en fonte pesant chacune 2,000 kilogrammes , et servant à réunir par le milieu les pièces de bois du fléau et à recevoir au point H le bout des arbalétriers U.
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- M, bras vertical de la romaine, fondu d’une seule pièce avec DEFGH.
- N O, deux plaques de fonte parallèles, embrassant les arbalétriers.
- PQ, arbalétriers on jambes de force.
- RR, huit plaques de fonte encastrées à moitié dans le bois, en formant des crochets à leurs extrémités. :
- S S, seize longs et forts boulons servant à rappeler les pièces de bois vers le centre d’oscillation.
- U U, deux arbalétriers faisant partie du fléau, et qui, au moyen de l’armature N 0 et des coins i, 2, 3, 4» sont fortement appuyés sur la queue d’aronde H, et sur les extrémités PQ en serrant les boulons SS, de manière que le fléau est tout-à-fait exempt de flexion. Il ne peut avoir le moindre mouvement au point g, qu’il ne se fasse sentir au point B et au point vr. Une ligne de déplacemênt au point g suffit pour déplacer vr de 40 lignes , ce qui est deux fois plus qu’il ne faut pour reconnaître l’équilibre et constater les épreuves.
- V, armature des plateaux de balance.
- V', plaque qui surmonte cette armature.
- ci, b, c, d, axe de la balance; il est en fer de 4 pouces carrés, garni d’acier dans toute sa longueur à l’angle c.
- e, treuil de l’étoile, qui avertit quand l’opération est terminée.
- f, poids suspendu à un cordon enveloppant ce treuil.
- g, barre horizontale à laquelle s’attache la chaîne. Cette barre est garnie d’acier du côté formé en couteau, et s’appuie sur un coussinet d’acier m, engagé dans la fonte. L’angle du coussinet est à 10 pouces au-dessus de l’angle c de l’axe carre.
- h, h, h'h', bielles ou tringles dont l’une des extrémités est terminée par un œil ou anneau qui embrasse la barre g.
- i, k ,Jig. 16, étrier au moyen duquel on attache la chaîne aux deux tringles hh qu’il embrasse; on la détache promptement, en la saisissant par l’une de ses mailles.
- l, boucle ou coulant pour maintenir les deux branches de l’étrier ; elle est retenue en dessous par une clavette passée dans l’étrier.
- m, coussinet d’acier, sur lequel agit la barre g.
- n, o,p,Jig. 11 et 12, forme du coussinet qui porte l’axe carré.
- r r, étoile montée sur le treuil e et entraînée par le poids f quand le plateau est enlevé.
- ttt, vingt sommiers en fonte de4pouces d’équarrissage, servant d’appui aux boulons SS qui les traversent.
- u, couteaux sur lesquels agissent les plateaux de balance x et z.
- Hh2
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- v, détente qui retient les branches rr de l’étoile.
- xz , plateaux de balance.
- a!,jîg. 9 et i3, poids élevés par le treuil; b'b', treuil autour duquel s’enroule une corde, à laquelle tiennent les chaînes de suspension c’c' des poids ; d!, chariot portant le treuil ; e', pignon engrenant dans une roue dentée fr, montée sur Taxe du treuil ; g' g', roulettes du chariot; h', rochet pour empêcher le retour du treuil ; i'.f manivelle ; À', l\ ornières sur lesquelles chemine le chariot ; m!, support du bâtis du chariot.
- i, 2, 3, 4- Coins en fer qui consolident la construction.
- 5. Pièce de fonte angulaire qui s’appuie sur le couteau u et qui est engagée dans les armatures Y des plateaux x et z.
- 7. Timbre qui reçoit le choc des rayons rr et avertit que l’équilibre est rétabli, et que le plateau z chargé de poids est enlevé. *
- 8. Petit rouleau pour faciliter le recul quand une chaîne vient à se briser à l’épreuve.
- g. Support de la romaine chargée de poids.
- 10. Bâtis du chariot qui porte les poids.
- 11. Escalier pour descendre au plateau.
- 12. Les deux supports de l’axe de la romaine, Jig. 11.
- 13. Pièces de bois qui portent le fléau ; elles ont, à un bout, 20 pouces sur 12 , et à l’autre bout 14 pouces sur 7.
- 14. Deux jumelles qui arc-boutent les coussinets; elles sont portées sur deux murs parallèles 17 et recouvertes d’un tablier, qui porte la chaîne. Le bras C A se meut librement entre ces pièces et sous le tablier, sans toucher d’aucun côté.
- 15. Pièces de bois formant arbalétriers, de 8 pouces sur 6.
- 16. Jig. 18 à 22. Tabliers ou ponts sur les deux pièces parallèles qui commencent le banc d’épreuve.
- 17. Murs parallèles sur lesquels s’appuient les jumelles i4-
- 18. Banc bien nivelé, qui porte la chaîne pendant l’épreuve.
- 19. Pièce de bois transversale pour appuyer le banc contre les deux jumelles 14, 14*
- 20. Mur de clôture de l’atelier des épreuves.
- 21. Chaîne placée sur le banc d’épreuve.
- 21'. Piliers et arcs-boutans sur lesquels s’appuient les deux pièces ci-après.
- 22. Fortes jumelles de 16 pouces carrés, qui soutiennent la presse hydraulique.
- 23. Chantiers qui supportent les jumelles.
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- H- Corps ou cylindre de la presse.
- 25. jig. 7 et 26. Plaques de fonte qui serrent les jumelles contre le cylindre de la presse,,
- 26. Piston de celte presse. ^
- 27. Coulisses qui soutiennent le bout du piston dans sa course.
- 28. Grande bague ou anneau en fer forgé, qui suit le mouvement du piston et le communique à la chaîne.
- 29. Tringles et anneaux qui s’attachent à la chaîne que l’on veut éprouver.
- 30. Petite chaîne pour faire rentrer le piston.
- 31. Contre-poids de 1200 kilogrammes, qui entraîne cette petite chaîné ainsi que le piston.
- 32. Puits de 6 pieds de profondeur, dans lequel descend le contre-poids.
- 33. Corps de la petite pompe de la presse.
- 34. Levier mu à bras d’homme pour la petite pompe.
- 35. Réservoir en fonte de fer contenant quatre seaux d’eau pour la manoeuvre de la petite pompe.
- 36. Tuyau d’injection qui va du petit corps de pompe dans le gros cylindre de la presse.
- Notice historique sur les unités employées en mécanique, et
- sur les dynamomètres y lue au Conseil d’administration de la
- Société dEncouragement ( séance dn Ier. août 1827 ) ; par M. Hachette.
- Smeaton, ingénieur anglais, a le premier mis en pratique une méthode expérimentale, propre à faire connaître le rapport de la puissance et de la résistance appliquées à un arbre tournant. Les expériences qu’il a d’abord faites en petit sur des modèles de roues, et dont il a ensuite Confirmé les résultats sur des roues de grandeur naturelle, ont été le sujet de plusieurs mémoires lus en 1769 à la Société royale de Londres. La seconde édition anglaise du recueil de ces mémoires a paru en 1796 ; la traduction française a été publiée en 1810 par les soins de M/Girard, de l’Académie royale des sciences. En 1781 et 1797, Coulomb, officier au corps royal du génie, et de l’Académie royale des sciences, a suivi la même méthode que Smeaton, dans ses Recherches sur les effets des moulins à vent et sur la force journalière de l’homme. En 1783 et 1784, Montgolfier avait inventé les aérostats et les parachutes; en 1796, le bélier hydraulique. J’ai souvent entendu cet illustre physicien raconter l’histoire de ses découvertes, et je fus toujours frappé de la facilité avec laquelle il exprimait en nombres les
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- .effets des machines de son invention. 11 était aisé de reconnaître que ses principes de calculs numériques ne différaient pas de ceux qui avaient été publiés par Smeaton et Coulomb; que néanmoins il avait, comme la plupart desjhommes de génie, créé la science qu’il possédait. Ses conseils me furent très-utiles à l’époque où je préparais le premier cours sur les machines, qui fut fait en 1806 à l’Ecole polytechnique. Le programme de ce cours, que j’avais proposé en i8o5 au conseil de perfectionnement de l’École , n’a éprouvé jusqu’à présent que de légères modifications (1). Avant ce cours, la méthode de Smeaton était à peine connue, et les ingénieurs des services publics n’en faisaient aucune application aux machines employées dans les constructions dont ils étaient chargés. Les premières leçons du cours eurent pour objet de faire voir que dans toute machine destinée à produire un travail utile, on ne devait pas se contenter d’observer la force employée à la mouvoir; qu’il fallait comparer cette force directe aux forces secondaires qui en dérivent, et qui agissent comme de nouvelles forces motrices. C’est pour estimer le rapport des forces mouvantes, directes et secondaires, que j’ai proposé en 1811 ( ire. édition du Traité des machines, page 1 ) d’adopter deux unités dynamiques, l’une , d’un kilogramme élevé à un mètre, pour exprimer les petites forces, et l’autre de 1000 kilogrammes élevés à la même hauteur pour les grandes forces. Depuis longtemps on se servait en Angleterre, pour comparer les effets des machines employées dans les mines pour l’épuisement des eaux, de la livre avoir-du-poids élevée à un pied anglais : cette unité équivaut à ik,582 élevés à un décimètre.
- Dans un tableau relatif aux effets des machines à vapeur, publié en février 1826 par M. Clément Desormes, professeur de chimie au Conservatoire des arts et métiers, la grande unité dynamique de 1000 kilogrammes élevés à un mètre, y est désignée sous le nom de dynamie ; mais une force mouvante, directe ou secondaire n’est pas définie complètement par un nombre d’unités dynamiques : ce nombre indique seulement qu’elle est capable d’élever pareil nombre de masses, pesant chacune 1000 kilogrammes, à la hauteur verticale d’un mètre ; pour avoir sa valeur effective, il faut encore considérer le temps pendant lequel l’élévation du poids a été faite : d’où il suit que cette valeur est exprimée par un produit qui est composé de trois facteurs, le poids élevé, la hauteur à laquelle on l’élève et le temps de l’élévation. M. Charles Dupin a nommé dyname mille dynamies multipliées par l’unité de temps { voyez la quinzième leçon, tome III du
- (1) M. Arago est actuellement chargé de ce Cüürs (année J827).
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- Cours de mécanique, publié en 1826, page 487)> et il prend pour unité de temps le jour de vingt- quatre heures. Pour donner un troisième exemple d’unité composée de plusieurs facteurs, je rappellerai la communication faite par M. de Prony à la séance de l’Académie royale des sciences, du i5 mai 1826 : ce savant a proposé de substituer le module d’eau au pouce-fontainier. Cette dernière mesure a été évaluée, tantôt à i3 pintes ~ par minute, tantôt à 14 pintes (la pinte étant de de litre) ; le module-Prony serait de 10 mètres cubes d’eau en douze heures (environ un demi pouce-fontainier) ; l’adoption de cette nouvelle unité compléterait le système de mesures décimales. L’Académie n’a pas encore manifesté son opinion sur les nouvelles dénominations de module, dynamie et dyname, qu’on a proposées pour exprimer trois produits différens. Ces produits ont un poids ou une masse multipliée par la gravité pour facteur commun; ce facteur déjà composé est multiplié par un temps dans le premier produit, par une longueur dans le second, et par longueur et temps dans le troisième. Il est donc encore incertain si l’on adoptera pour la mécanique usuelle de nouvelles unités composées de deux ou trois facteurs, ou si l’on continuera aies exprimer par les produits des unités qui appartiennent au système décimal actuellement en usage/
- En attendant une décision du premier corps savant sur cette question à-la-fois administrative et grammaticale, il m’a semblé que pour procéder en dynamique comme en statique, il fallait d’abord àppeler l’attention des mécaniciens sur la construction d’un!vrai dynamomètre, applicable aux machines en mouvement; car on a senti la nécessité de porter les balances au plus haut degré de perfection, avant de déterminer les grandeurs et les noms des unités de poids de notre système décimal.
- Dans la seconde édition de mon Traité des machines, qui a paru en 182 g, j’ai examiné la question de la mesure des moteurs. J’ai fait voir que connaissant la pression qu’un moteur exerce sur les divers élémens de surfaces par lesquels il transmet son action, la somme des produits de la pression sur chaque élément par la vitesse de cet élément est la mesure de l’action du moteur dans l’unité de temps. J’ai indiqué plusieurs moyens pour mesurer l’effort qui est appliqué tangentiellement à un arbre tournant , pour vaincre une résistance déterminée. Ces moyens consistent dans les balances à ressort (1) pour les animaux, et pour les arbres tournans dans une combinaison de roues et de balances à ressort que j’ai nommée machine
- (1) La balance à ressort de Regnier porte le nom de dynamomètre; il me semble que ce mot serait mieux employé pour désigner seulement la balance des machines en mouvement.
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- dynamométrique, dans les freins semblables à celui que M. de Prony a publié en 1822 dans les ^dnnales de physique et de chimie, tome XIX ', page 165, avec des modifications ingénieuses, et que j’ai indiquées dans un article du Bulletin delà Société d’Encouragement, cahier de mars 1822, page 80. • v -
- Les mécaniciens ont craint d’augmenter le prix des machines motrices qu’ils livrent au commerce, en y ajoutant un appareil qui n’est pas essentiel pour l’effet principal ; il en résulte que les recherches théoriques qui ont eu pour objet d’obtenir une connaissance exacte de ces machines, n’ont été suivies d’aucun résultat satisfaisant. La machine dynamométrique citée plus haut présente cet inconvénient, que les balances à ressort qui entrent dans sa composition, tournent avec l’arbre qui reçoit Faction directe de la puissance. Si l’on considère le frein combiné avec les balances à ressort ou avec des poids suspendus à l’extrémité d’un levier fixé à l’une des branches de la mâchoire du frein, on voit que la résistance constante, appliquée à un arbre qui tourne uniformément, est remplacée par une résistance factice, variable; car cette dernière résistance, qu’on obtient par le frottement, varie à chaque instant par le plus ou le moins de pression. Il faut convenir que ces moyens de mesurer les machines motrices, quoique fondés sur une théorie exacte, laissent trop à désirer et pour la précision et pour la facilité des observations. Préparant une nouvelle édition de mon Traité des machines j j’ai l’intention d’y ajouter l’explication de deux dynamomètres, dont l’un, quoique mis au jour depuis 1801 par White, est à peine connu, et dont l’autre a été nouvellement publié par mon ami, M. TVelter. Ces deux instrumens sont fondés sur cette considération, quil existe une certaine relation entre la puissance ou la résistance appliquée à un arbre tournant qui'se meut uniformément} et la pression exercée sur chaque point de cet arbre, de manière que connaissant la grandeur et la direction de cette pression sur un point déterminé de l’axe de l'arbre, on peut en déduire la valeur de la puissance ou de la résistance. JVhite a mesuré cette pression sur l’axe d’un second arbre, qui peut tourner autour de l’axe du premier arbre, dans un plan perpendiculaire à cet axe. Les pièces dont le secopd arbre se compose, constituent le dynamomètre de JVhite : l’une de ces pièces est un manchon, qui doit rouler sur le bout du premier arbre ; ce qui suppose que ce bout est arrondi : il faut de plus que cette partie arrondie du premier arbre en soit le prolongement et puisse s’en détacher. M. Welter a eu l’idée de mesurer, sur l’axe même de l’arbre tournant proposé, la pression due à l’action combinée de la puissance et de la résistance appliquées à cet arbre : il y a dans l’un et l’autre dynamomètre un
- poids
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- poids curseur ou une balance à ressort qui donne la mesure de la pression, d’où l’on déduit celle de la puissance ou de la résistance. \, , . f
- Lorsqu’un arbre tournant est mis en mouvement par une machine a vapeur ÿ la transmission du mouvement se fait ordinairement au moyen d’une bielle et d’une manivelle ; dans ce cas, le point d’application de la puissance décrit une circonférence d’un rayon égal à celui de la manivelle ; mais lorsqu’un arbre tournant est sur le prolongement de l’arbre d’unqroue hydraulique, ou lorsqu’il porte une roue dentée qui engrène dans une autre roue ou dans un pignon mû par tel moteur qu’on veut, le point d’application de la puissance sur l’arbre de la résistance ne varie pas de position à l’égard de la ligne centrale de cet arbre : ce second cas est le s^pl pouv Jçquel on puisse employer le dynamomètre de M. JVelter; celuidq JVhiie^ moins simple de construction, jouit de cet avantage, qu’il convient également aux deux hypothèses de la position fixe ou variable du point d’application de la puissance, par rapport à la ligne centrale de l’arbre tournant, Il est inférieur pour la solidité des assemblages à pelui de M. JVelter, qui n’exige , dans la constructJMi ordinaire des arbres tournans, qu’un seul changement, lequel a pour objet de donner momentanément un peu de mobilité au support du coussis^t de .l’un des tourillons. ? j , . ;
- J’ai l’honneur de présenter au Conseil la planche gravée des dynamomètres de JVhite et de M. JVzlter. J’ai ajouté à l’explication de ces deux ins-trumens les formules nécessaires pour déduire d’une pression mesurée par un poids ôu par une balance à ressort la valeur d’une puissance ou d’une résistance appliquée à un arbre tournant. Le calcul de cette pression, dans le cas particulier où l’arbre tourne uniformément, est fondé sur ce principe , que les pressions dynamiques sur l’axe de l’arbre ne diffèrent pas des pressions statiques : par pression dynamique, on entend celle qui a lieu pendant que l’arbre est en mouvement. On déduit des formules la relation qui doit exister entre les dimensions des pièces principales du dynamomètre, et le poids ou la tension du ressort qui mesure la pression.
- Le Conseil, après avoir entendu la lecture de cette notice 3 a arrêté que le dynamomètre de M. Welter serait exécuté aux frais de la Société, sous la direction du Comité des arts mécaniques. , . t> , ^
- P. S. Depuis la lecture de cet article à la Société d’Encouragement, j’ai remarqué, parmi les produits de l’industrie exposés au Louvre, un dynamomètre construit sur le même principe que celui de JVhite. L’auteur de cet instrument est M. de Laveleye, jeune mécanicien, qui a suivi les cours Vingt-sixième année. Juillet 1827. li
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- de la Faculté des sciences , et qui est maintenant employé dans la manutention de plomb établie à Clicby-îa-Garenne/près Paris. Dans le dynamos-mètre de TPcfiïté>,{Vès arbres dè'la'puissance et de la résistance sont mis bout à bout j M. de Lâfelèjêles a supposés parallèles'p et il & considéré,, dans le plan d’une sèètiori1 perpendiculaire, trois roues dentées qui s’engrènent : deux dé ces roues, contiguè's aux ferbres, tournent avec eux; la troisième rôïie, qui éngt%nê âvëc les deux autres, fixées sur les arbres parallèles de la puissance et dë;la;r^istance, tourne à frottement libre, sur un axe embrassé par deuVétéierS. Là5lige du premier étrier est attachée à>üne balance h res-
- sort, 'èt cette' balance doit être suspendue à l’extrémité d’une vis, qui peut monter ou dé^céddre^àns un écrOu fixe. Le ;Second étrier, adhérent à l’axe,1 est fixé à r extrémité d’une tige terminée par Un manchon ou fourreau qui embrasse l’arbre de là résistance, et peut rOuler Sur cet arbre. Il résulte dé cette dispbsitiofiïtiue lorsque la roué dentée intermédiaire est en place , a balance' à CèssoH itidique la’pression que l’axe de cette roue supporte. ICette pressiofi étâ^l connue', omèn déduit la valeur de la puissance ou de la résistance, comme dans les dynamomètres de TVhite et de TVelter.
- M. de Laveleyè a imaginé cette combinaison mécanique pour connaître le
- plus grand effort que les arbres delà puissance et de la résisté^ce peuvent supporter sans se rompre. En supposant que l’anneau pardequel l’axe de la roué intermédiaire* est suspendu à la balance à ressort y puisse céder à une pression déterminée, la rôue désengrènera sous cette pression ; la roue de là puissance et la transmission de la puissance à la résistance seront in-
- terrompues. ' ; ; :<i J
- M. Molard aîné, de l’/Vcadémie royale des Sciences, s’étant occupé depuis long-temps de la constructiotf d’un dynamomètre ,• il à paru convenable d’ajouter à la notice précédente la copie de là lettre que James ffihite a publiée dans le Moniteur du 18 février 1812 , et qui constate la priorité des recherches de M. Molard. ^ ’ r jn n* : ;
- Lettre dèvM. 3les dynamomètres.
- Dans le Moniteur du 10 de ce mois (février 1812), M. Hachette a hien voulu me citer à l’occasion de quelques moyens qu’il indique pour mesurer la force tangentielle des machines k arbres toùrnansi II observe qu!on n’a pas encore un moyen exact de mesurer*cette force, ce qui, cependant, serait d’une grande importance pour ta mécanique pratique. Avant de décrire l’application qu’il se propose de faire du dynamomètre de M. Régnier à la mesure de ces forces, il me fait l’honneur de rappeler un moyen
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- de mesurer les grandes forces fcangentielles, que j’ai présenté à l’Exposition des produits de l’industrie de l’an io (.1801 ) ; mais il annonce en même temps que ni les mécaniciens, qui connaissent depuis long-temps cette invention, ni mon-même, ne l’avons appliqué à aucune machine, qu’elle n’est décrite dans aucun ouvrage, et qu’il ne la connaît pas assez pour en donner la description* 11 est bien vrai que, m’occupant principalement de la mécanique pratique, j’ai senti de bonne heure, avec tous ceux qui suivent la même carrière, le besoin de pouvoir apprécier la force tangentielle des arbres tournans mis en mouvement par l’eau, le vent, le feu, lesani-maux ou les hommes, ainsi que les résistances des machines qui reçoivent leur mouvement de ces moteurs. Je n’ai fait aucun mystère des moyens que j’ai employés pour parvenir a cette connaissance, et dès l’an 6 (1797),je les ai communiqués à M. Molard, administrateur du Conservatoire des arts et métiers : ils furent mis sous les yeux du public et du Jury à l’Exposition de l’an 10 , et en 1808 je les ai fait connaître par la voie de], ’impression et de la gravure. Je dois à la vérité de déclarer que la communication que j’en ai faite à M. Molard n’a pas été sans fruit, qu’il a fait construire un appareil de ce genre, et que, réfléchissant sur le même sujet, il est parvenu à rendre ce moyen d’apprécier les forces dynamiques des arbres tournans applicable dans une infinité de cas, et à lui donner particulièrement la propriété de tenir compte, même en l’absence de l’observateur, du nombre de révolutions , des temps pendant lesquels elles ont eu lieu, et de la force des mobiles, quelle qu’en ait été l’intensité constante ou variable ; il a trouvé en même temps qu’on pourrait se servir de ce moyen pour transmettre le mouvement de rotation d’un premier moteur à une machine exposée à être arrêtée par un accroissement subit de résistance, sans qu’il en résultât aucun inconvénient ou aucune rupture des parties delà machine, bien que le moteur f ût toujours en action.
- Les moyens d’expérience de cette nature, lorsqu’ils remplissent parfaitement leur objet et peuvent servir à déterminer d’une manière précise, sans aucun calcul difficile, les résultats qu’on cherche, sont certainement, comme l’observe fort bien Mv Hachette, d’une grande importance dans la mécanique pratique ; mais lorsqu’on a en vue de se faire une idée juste de la force des divers moteurs et delà résistance des machines qu’ils animent, afin d’en apprécier les produits par rapport à la dépense qu’il a fallu faire pour les établir et celle nécessaire pour en entretenir le mouvement, et surtout lorsqu’on a pour objet de multiplier les expériences relativement aux uns et aux autres, on conserve assez volontiers la jouissance temporaire des moyens qu’on s’est créés pour y parvenir : c’est probablement par
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- ce motif que M. Molard n’a communiqué qu’à un petit nombre de personnes un moyen fort ingénieux de son invention et différent du mien, propre à mesurer la force tangentielle des arbres tournans. On y remarque cela de particulier que cette machine tient aussi un compte exact de la force des moteurs Jet de la résistance des machines qui en reçoivent leur mouvement, ainsi que des temps pendant lesquels les diverses pressions ont été exercées, et qu’on peut la disposer de manière à ce qu’il ne soit pas nécessaire d’être présent aux expériences, quand même leur durée s’étendrait à plusieurs jours. Il est à remarquer que, soit qu’on fasse usage de mon procédé pour mesurer une force variable dans son intensité, ou de celui imaginé par M. Molard pour le même objet, on est obligé d’employer des ressorts, et à ce sujet l’expérience a prouvé qu’on peut employer avec succès celui du dynamomètre de M. Regnier. C’est aussi à ce ressort, à quelques modifications près, que M. Molard a eu recours pour composer le modèle du mécanisme destiné à mesurer la force dynamique des roues hydrauliques de la machine de Marly -, et dont il a confié , depuis plusieurs mois, la construction à M. Martin, associé à M. Albert pour la construction des machines à vapeur, à Paris.
- La manière dont le ressort y est employé n’exige aucun engrenage, mais seulement que l’arbre du moteur et celui de la résistance soient placés dans le même alignement, et terminés chacun par une simple manivelle fixée solidement et disposée de manière à ce que le tourillon excentrique de l’une entraîne celui de l’autre par l’intermédiaire du ressort, dont la force, à différens degrés de tension, correspond à des poids connus.
- Quant au moyen de tenir compte des différentes tensions du ressort pendant la durée des expériences, l’auteur ne l’a fait connaître encore qu’à très-peu de personnes , au nombre desquelles je me trouve; il remet à le publier jusqu’au moment où ses expériences seront terminées.
- Dans d’autres circonstances , je m’étendrai davantage sur ce sujet.
- Je n’ai d’autre désir , dans ce moment^tque d’annoncer ce que j’ai pu faire ou ce qui est parvenu à ma connaissance sur l’objet important traité par M. Hachett&± objet bien digne de fixërùifàttentiétf dès géomètres, qui, à son exemple; fout servir leurs connaissances au progrès des arts mécaniques. fi Xi 4 • v
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- Expériences faites en juin 18 26 sur l’emploi de la fourbe des marais de Brêles , près Beauvais, pour chauffer les fourneaux des machines a vapeur; par M. Garnier, ingénieur au Corps royal des Mines. ( Extrait dés Annales des Mines, :xie? livraison de 1827; par M. Hachette.) ' ^ ^ 1
- Les marais de Brèles sont situés à trois lieues de Beauvais ; les tourbes qui en proviennent sont d’une couleur gris noirâtre ; elles sont exclusivement composées de débris de végétaux, sans mélange de substances terreuses; elles éprouvent un retrait considérable lorsqu’elles ont atteint leur maximum de siccité. Leur longueur, qui est en général de 325 millimètres, se réduit d’un tiers. On distingue six qualités de tourbe ; les deux dernières ne sont bonnes que pour faire des cendres. La seconde qualité coûte, à Beauvais, tous frais compris de transport et d’octroi, 14 francs 60 centimes la corde, mesure du poids de 2000 kilogrammes , qui contient45oo tourbes, dont chacune a pour volume à-peu-près un décimètre cube.
- La machine à vapeur sur laquelle M. Garnier a comparé les effets de la combustion de la houille et de la tourbe, sert de moteur dans les ateliers de MM. Halette et compagnie, à Arras ; elle est à haute pression, et on l’estime de la force de vingt chevaux. La consommation ordinaire de houille de bonne qualité n’est que de 2 kilogrammes et demi par heure et par force de cheval, moitié de ce qui s’emploie pour les machines à simple pression. M. Garnier a trouvé qu’un poids donné de houille et un poids double en tourbe de seconde qualité vaporisaient, dans le même temps, des quantités égales d’eau. L’hectolitre ras de houille, pesant 80 kilogrammes , coûte, à Beauvais, 4 francs 5o centimes ; le prix de 2000 kilogrammes est donc de 112 francs 20 centimes; un poids double de tourbe coûte 29 francs 20 centimes ; d’où il suit que les dépenses en houille et en tourbe , pour vaporiser la même quantité d’eau, sont dans le rapport de 1125 ou 292, ou, par approximation, de 4^ I* Cette conséquence est indépendante de la force effective de la machine sur laquelle les expériences ont été faites : il suffit d’admettre que les effets dynamiques de cette machine sont produits, en temps égaux, par des poids égaux de vapeur. M. Garnier n’a tenu compte que de ces effets, et n’a pas mesuré directement la quantité d’eau vaporisée par un poids donné de tourbe, quantité qui pouvait encore se déduire de la capacité du petit cylindre en communication avec la chaudière, de la force élastique de la vapeur dans ce cylindre, et du nombre de révolutions que la manivelle adaptée à la bielle fait dans un temps donné.
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- M. Garnier a observé qu’il fallait chauffer le fourneau pendant une heure avec la houille, avant que la machine fut mise en mouvement, et qu’en substituant la tourbe à la houille, la machine acquiert, en trois quarts d’heure, la vitesse que le travail des ateliers exige : il y a donc dans l’emploi de la tourbe économie de temps et d’argent. Il résulte encore des expériences de M. Garnier :
- i°. Que l’ouvrier chauffeur conduira plus facilement la machine ;
- 20. Qu’il ne se formera pas de scories sur les barreaux du foyer;
- 3°. Que la combustion de la tourbe ne détruira pas l’intérieur du fourneau aussi promptement que le fait la houille, et que par suite l’emploi des briques réfractaires sera moins nécessaire ;
- 4°. Enfin, que les coups de feu devant être moins violens, les tubes bouilleurs en fonte seront plus ménagés , et leur rupture sera moins à redouter.
- M. Garnier, qui s’est déjà fait connaître si avantageusement par son Mémoire sur les puits artésiens, que' vous avez couronné dans la séance publique du 3 octobre 1821 , a rendu un nouveau service à l’industrie manufacturière, en traitant avec soin et exactitude une question d’économie de combustible. J’ai l’honneur de vous proposer d’accueillir le résultat des nouvelles expériences de cet ingénieur, qui constate les avantages de la substitution de la tourbe de Beauvais à la houille, et d’insérer le présent extrait dans le Bulletin de la Société.
- Adopté en séance, le 4 juillet 1827. ; Signé Hachette, rapporteur.
- La Société d’Encouragement ayant jugé quil serait utile de connaître la quantité d’eau vaporisée par un poids donné de chacun des combustibles mis en comparaison , houille et tourbe, ainsi que le temps de cette vaporisation, a invité M. Garnier à lui transmettre ces renseignemens.
- Ce savant ingénieur annonce, sous la date du 13 août, que s’étant proposé, en chauffant une machine à vapeur de la force de vingt chevaux, à moyenne pression, avec de la tourbe de Beauvais, de comparer les résultats qu’offrirait ce combustible avec ceux que l’on obtenait de l’emploi de la houille de Valenciennes, il s’ést attaché à faire marcher la machine au moyen de ces deux combustibles, dans les mêmes circonstances, c’est-à-dire en lui opposant une égale* résistance et en lui faisant acquérir une même vitesse. 11 a conclu de ses expériences (et dans des circonstances peu favorables pour l’emploi de la tourbe , parce que le fourneau construit pour brûler de la bouille devait avoir dès dimensions différentes pour faciliter la combustion de la tourbe), qu’avec une quantité double de tourbe, comparée à celle de la houille, on obtenait un même effet dynamique.
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- Quant à la quantité d'eau vaporisée dans une même unité de temps, par des poids égaux de houille et de tourbe, M. Garnier a obtenu les résultats suivans, qu’il a déduits : i°. de la capacité du petit cylindre de la machine ; 2°. de la force élastique de la vapeur qui s’y rend, et 3°. du nombre de révolutions que la manivelle adaptée à la bielle fait dans un temps donné.
- Ces résultats sont calculés pour une heure de travail de la machine.
- Tension de la vapeur dans le petit cylindre, à très - peu de chose
- près........... .... ....... 3 atmosphères.
- Volume de la vapeur dépensée en une heure parce petit cylindre (4222 pieds cubes)...... ........ ï-44-71 ^ litres.
- Kilogrammes d’eau que représente ce volume de vapeur, la température de la vapeur étant à i35 degrés centigrades, et à la tension de 3 atmosphères. . 253 kilogrammes.
- Quantité de houille consommée pour vaporiser ces 253 kilogrammes d’eau. ........ ... ... 5o kilogrammes.
- Quantité de tourbe pour vaporiser un même nombre de kilogrammes d’eau. . . * . . . . . . ... iôo id.
- D’où l’on déduit qu’un kilogramme de houille réduit en vapeur 5 kilogrammes d’eau, et un kilogramme de tourbe en réduit 2k,5o.
- On sait que, théoriquement, un kilogramme de houille de bonne qualité doit vaporiser xo kilogrammes d’eau. Ainsi, dans le cas dont il s’agit, il y a moitié de chaleur de perdue : cette quantité est considérable, et cependant M. Garnier pense que presque toutes les machines à vapeur habituellement employées et construites sur un autre système que celui de Woolf, perfectionné par MM. Halette et compagnie, perdent, par le rayonnement ou par toute autre cause, une plus grande quantité de chaleur. . , ^ .
- Rapport fait par M. Franccettr, au nom du Comité des arts mécaniques, sur des perfectionnemens dans la construction des aiguilles aimantées, proposés par M. Legey.
- En considérant que la sûreté de la navigation et la vie des marins sont confiées aux conseils1 que donne la boussole , on comprend combien il importe de mettre de soin dans la fabrication des aiguilles aimantées; ce sujet de recherches est assurément un des plus dignes d’occuper l’attention des physiciens et des artistes. Malheureusement, ceux-ci n’apportent dans leur travail qu’une très-médiocre instruction de la théorie, et s’en fient trop à leur habitude pour corriger les vices de leur manipulation ;
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- d’où résulte que souvent leurs aiguilles de boussoles sont défectueuses et capables de causer de grands malheurs dans les expéditions maritimes, si l’on n’a pas d’avancé pris soin d’en vérifier les indications, ce qu’un bien petit nombre de marins sont en mesure de faire. Sur quarante-cinq boussoles appartenant à l’École royale d’état-major, et qui sortent de quelques-uns des principaux ateliers de Paris, il a été reconnu qu’il n’y en avait pas dix qui indiquassent la même déclinaison magnétique : én sorte qu’il a fallu que M. Legey remplaçât la plupart des aiguilles par d’autres mieux conformées.
- L’aiguille se taille communément en losange allongée, dans une lame d’acier de ressort de pendule. On sait à combien de causes sont dues les erreurs des indications de ces instrumens, parmi lesquelles il faut classer au premier rang la nature défectueuse de l’acier, sa trempe, l’ajustement de la chape et sa forme, enfin la construction du pivot. L’ouvrier peut aisément, sans ralentir son travail ni accroître sa peine, et par conséquent aussi sans élever le prix des aiguilles, remédier à plusieurs de ces défauts; mais ceux qui tiennent à la nature de l’acier ne peuvent être évités que par un bon choix de la matière, et c’est sur ce sujet que portent spécialement les recherches de M. Legey.
- Selon cet artiste, ce n’est pas dans les lames de ressort qu’il faut prendre les aiguilles ; cet acier est formé de fibres allongées plus ou moins dures, qu’on bat au marteau, et qui prennent par cette action des directions diverses et une inégalité de densité qui offrent au magnétisme une voie tortueuse; des pailles levées dans l’intérieur viennent encore compliquer cette organisation. Ces assertions, qui semblent fondées, pourraient sans doute être contestées; mais il est du moins attesté par l’expérience que les meilleures aiguilles sont celles dont les fibres de l’acier courent dans des sens parallèles selon la longueur de la lame, en sorte que l’on doit s’efforcer d’atteindre à cette sorte de disposition. Les physiciens insistent depuis long-temps sur la nécessité de mettre beaucoup de soin dans la fabrication, de bien choisir l’acier et de rebuter les aiguilles qui ne jouissent pas des propriétés suivantes, d’avoir des oscillations vives et régulières, et d’être telles que la ligne droite qui joint les deux pôles passe à-la-fois par les pointes de l’aiguille et le centre de rotatiomou pivot. Il faut en outre que l’aimant n’ait pas de points conséquens; mais combien peu d’artistes savent ce que sont ces points, et qu’il est impossible qu’une aiguille soit bonne lorsqu’ils existent ! Aucun physicien n’a donné de moyen sûr pour éviter ces défauts.
- M. Legey, éclairé par une longue expérience et par l habitude de réfléchir aux résultats qu’il observe, pense qu’il est impossible de remédier
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- dier aux défauts d’une mauvaise aiguille sans y perdre en tâtonnemens plus de temps qu’elle ne vaut, et qu’il est préférable de la rebuter tout-à-fait; en outre il donne un moyen, sinon certain, du moins très-convenable pour n’obtenir que des aiguilles presque toujours exactes.
- Il prend de la tôle d’acier laminé, et préfère l’acier d’Allemagne; il coupe à la cisaille une bande selon la longueur et l’étire au banc , de manière à serrer les pores jusqu’à casser: c’est dans cette lame qu’il taille la losange de son aiguille. Selon cet artiste, l’opération doit allonger tous les fdamens dans des directions parallèles : on trempe ensuite au dur, et on recuit jusqu’à la trempe moyenne; puis on les polit en les échauffant à la roue sur le tour; enfin on aimante jusqu’à saturation. ;
- Ces procédés sont, comme on voit, très-simples, et ne renchérissent pas la main-d’œuvre ; ils sont conformes à la théorie et ne diffèrent même de ce qu’on a coutume de faire, que dans le choix et la préparation de la matière. Un assez grand nombre d’aiguilles préparées par M. Legey, selon sa méthode , ont donné des résultats satisfaisans ; presque toutes ne différaient de. l’orientation magnétique que d’une petite quantité, et un grand nombre étaient fort exactes.. Il ;se, sert, pour les épreuves d’un appareil fort commode. Dans une boîte ronde, une chape est suspendue sur un pivot au centre d’un cercle, dont la circonférence est divisée depuis o jusqu’à 3o à 4o degrés, en partant d’un diamètre; ce cercle est tracé au fond d’une boîte qu’on recouvre d’une glace, sur laquelle sont aussi tracés un diamètre et des degrés ; les centres se répondent verticalement avec le pivot. L’aiguille à éprouver a son œil percé pour recevoir plus tard sa chape; on la pose sur la chape de l’éprouvette et on la recouvre de la glace, puis on remarque sida marche des oscillations est régulière. Lorsque l’aiguille arrive au repos, on dirige la boîte et le couvercle en glace, de manière que leurs deux diamètres paraissent coïncider à l’œil avec les pointes de l’aiguille, afin d’éyiteries erreurs de parallaxe; enfin, sans déranger la boîte, on met en expérience une autre aiguille déjà reconnue pour exacte, afin de juger si son axe magnétique se confond avec celui de la précédente. Comme oq peut renverser l’aiguille à éprouver sens dessus dessous, on s’assure si dans les deux positions l’aiguille indique la même graduation. Bien entendu que ces épreuves doivent être faites à l’abri de toute influence du fer ou de l’aimant. < ^ r-r
- Il est un sentiment de M. Legey dont je dois parler ici, qui, pour ne pas m’avoir paru fondé en principe, n’en mérite pas moins l’attention, parce que, s’il est juste, il présente une idée neuve dont on doit savoir gré à l’auteur. Avant d’aimanter une aiguille > il la met en expérience sur
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- l’éprouvette, et trouve ordinairement qu’elle a deux pôles. Que ce soit l’effet du travail de la fabrication qui lui doune cette faculté, ou toute autre cause, peu importe; M. Legej regarde l’aiguille comme plus apte par sa nature à conserver ces pôles qu’à en adopter de contraires, et c’est dans ce sens qu’il dirige son travail : ainsi, non-seulement l’aimantation devra conserver le pôle nord, tel que l’aiguille l’a manifesté d’abord; mais encore dans le polissage à la roue, qui doit toujours s’exécuter par une friction selon la longueur, on tiendra le pôle austral opposé à la course de la roue, pour que le pôle nord reste après où il était d’abord. Tl affirme que ce procédé de polissage conserve le pôle, ce que je ne puis ni garantir ni expliquer. Je ne porterai aucun jugement sur cette pratique ; car il est conforme aux principes théoriques que l’on puisse donner indifféremment par l’aimantation l’un ou l’autre pôle à l’une des pointes de l’aiguille ; mais des faits nouveaux pourraient changer cette manière de voir. Une chose assez remarquable, c’est que plusieurs aiguilles avant l’aimantation se placent dans une direction qui est fixe, et qui cependant n’est point absolument celle qu’elles prendront après son aimantation. Plusieurs aiguilles brutes, que j’ai de la sorte éprouvées, m’ont offert cette conséquence, dont la cause m’est inconnue.
- M. Legej a aussi remarqué qu’en frictionnant une aiguille dont la déclinaison est défectueuse, agissant sur la tranche du côté où elle retarde, on réussit quelquefois à la rendre bonne ; c’est-à-dire qu’en frottant le tranchant du côté où il faudrait que l’aiguille marchât pour se placer dans le méridien magnétique, on l’en approche très-sensiblement : c’est un résultat assez curieux , que j’indique avec son autorité, mais sans rien affirmer.
- D’après cet exposé, Messieurs, nous vous proposons de remercier M. Legej de sa communication, d’encourager cet habile artiste dans ses recherches , et de donner connaissance au public des procédés qu’il emploie, en imprimant au Bulletin le présent rapport ( r).
- Adopté en séance, le 4 juillet 1827.
- Signé Francoeur , rapporteur.
- (1) M. Legey, ingénieur-mécanicien, demeure rue de la Planche , n°. 12 , à Paris.
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- ARTS CHIMIQUES.
- Instruction sur le collage du papier à la cuve; par M. Mérimée. (Suite.)
- La description du procédé de collage du papier à la cuve, insérée dans le Bulletin du mois de mai dernier, page 118, était déjà publiée, lorsque M. D’Arcet, dans une lettre datée de Vichy, où il était allé prendre les eaux, nous annonça qu’il venait de répéter le procédé, avec un succès complet, dans la papeterie de M. Bujon, à Cusset.
- Les expériences de notre collègue complètent sous plusieurs rapports la description que nous avons publiée. Nous les faisons connaître avec d’autant plus de confiance, qu’elles ont pleinement satisfait un fabricant bien en état de les apprécier.
- lia proportion des différentes substances était un point essentiel à déterminer. Les doses indiquées par M. Braconnot ont servi de point de départ à M. D’Arcet ; il les a d’abord suivies ou à peu de chose près : ces doses sont sur ioo parties de pâte sèche, 8 parties de farine, une partie de savon blanc, une demi-partie de résine dissoute dans une quantité suffisante de potasse caustique.
- Le papier provenant de cette première expérience n’a pas été trouvé assez collé, et M. D’Arcet 3 en examinant comparativement la teinte qu’il prenait avec l’iode, jugea qu’il fallait augmenter la proportion de l’amidon : il a donc adopté les proportions suivantes :
- ioo kilogrammes de pâte sèche,
- 12 kilogrammes d’amidon, i kilogramme de résine dissous dans 5oo grammes de sous-carbonate de soude,
- 18 seaux d’eau.
- On a fait bouillir l’eau ; on y a mis le savon, la résine et la soude, et on a continué l’ébullition jusqu’à parfaite combinaison. Alors on a ajouté l’amidon bien délayé dans de l’eau froide, et on a fait bouillir jusqu’à ce que le tout soit devenu transparent comme du savon vert très-liquide.
- Cette composition a été versée chaude dans la pile, et l’action du cylindre a opéré en peu de temps un mélange intime.
- La pâte qui provenait de chiffon pourri était déjà alcaline avant cette addition; après le mélange, elle l’était bien davantage : on a ajouté peu-à-
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- peu de la dissolution d’alun, jusqu’à ce que le papier re'actif n’indiquâl plus la présence de l’alcali. Cependant, transportée dans la cuve, la pâte indiquait encore quelques traces d’alcali; on l’a saturé en ajoutant un peu d’alun, et à chaque nouvelle porse on en a remis, de manière à rendre l’ouvrage légèrement acide.
- Avec les ioo kilogrammes de pâte ainsi préparés, on a fait cinq porses dont le degré de colle, faible dans la première, est devenu successivement plus fort ; de sorte que la dernière porse a été trouvée très-bien collée. L’examen de l’eau de la cuve a expliqué cette progression ; car tandis que l’eau qui s’écoulait des porses était claire, celle de la cuve était laiteuse et l’iode la colorait en beau bleu; elle contenait donc de l’amidon, ainsi, chaque fois qu’on remettait dans la cuve une nouvelle quantité de pâte, la proportion d’empois se trouvait augmentée de celle restée dans l’eau de la cuve. On a filtré cette eau laiteuse; elle a bientôt engorgé les filtres, et le papier de ces filtres s’est trouvé collé.
- Les enlumineurs sont obligés d’encoller les estampes avant d’j appliquer les couleurs; ils se servent pour cela d’une liqueur ainsi composée :
- 4 onces de colle de Flandre,
- 4 onces de savon blanc.
- On fait fondre le tout dans une pinte d’eau sur le feu : quand cela est fait, on y ajoute 2 onces d’alun en poudre ; on remue jusqu’à ce qu’il soit fondu, et la composition est faite.
- Elle s’applique à froid avec une éponge, ou, mieux encore, avec une large brosse plate. Depuis plusieurs années les dessinateurs du Bureau topographique de la guerre se servent de cette liqueur pour les papiers qu’ils ne trouvent pas assez fortement collés. Lés architectes l’emploient également, et on en trouve de toute préparée chez plusieurs de nos marchands de couleurs (i).
- C’est évidemment (du moins quant aux matières dont elle est composée) la liqueur d'Ackerman, dont l’analyse faite par M. Vauquelin se trouve dans le 2e. volume du Bulletin de la Société d’Encouragement, page 22g.
- M. D’Arcet a employé cette préparation dans les proportions suivantes :
- 100 kilogrammes de pâte sèche,
- 4 kilogrammes de colle de Flandre,
- (1) Les fabricans de papiers peints s'en servent aussi lorsque leur papier n’est pas bien collé.
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- 8 kilogrammes de savon résineux (i),
- 8 kilogrammes d’alun (2).
- On a fait gonfler la colle dans de l’eau, douze heures avant la préparation de l’encollage.
- Le savon résineux a été fait avec
- 4k,8oo de résine en poudre,
- 2^,222 de cristaux de soude, équivalant à 800 degrés alcalimétriques, et 100 litres d’eau. ,
- On a fait bouillir jusqu’à parfaite combinaison, puis on y a mis la colle : et lorsqu’elle a été entièrement dissoute, on a ajouté une dissolution chaude d’alun contenant les 8 kilogrammes de ce sel. On a versé trois quarts de cette colle dans la cuve, sur la pâte bien délayée; on a bien brassé et on a fabriqué une porse qui, séchée rapidement, a été estimée collée aux sept huitièmes. On a versé ensuite le restant de la colle dans la cuve et on a fabriqué une autre porse , qui a été jugée parfaitement collée.
- La note de M. Bujon, transmise à M. D’jàrcet sur cette expérience, est ainsi conçue.
- « Il est hors de doute que ce moyen présente sur les autres un avantage » incontestable. La fabrication est peut-être même plus facile que lors-» que la pâte n’a reçu aucun mélange.
- « Le papier se couche très-bien sur les feutres (la cuve demande seulement » a être tenue un peu chaude, et à l’instant où on le lève , il n’a pas encore » entièrement perdu son calorique ) ; il se détache aisément des étoffes et » donne lieu à peu de cassés ; il sèche "un peu moins rapidement dans les » étendoirs : il a peut-être aussi un peu moins de sonnant que celui collé » à l’amidon ; mais en général il est mieux collé et il prend bien mieux » l’apprêt ; il ressemble enfin davantage à tout ce qu’on fait de mieux en » papeterie (5). »
- Il est à remarquer que l’on a opéré sur des pâtes de chiffon pourri : avec des pâtes vertes, il eût fallu moins de matière collante, et le papier aurait été plus fortement collé.
- (1) Il avait d’abord employé le savon huileux; il a ensuite donné la préférence au savon résineux.
- (2) Si l’on voulait doser juste , il faudrait, au lieu de 8 kilogrammes d’alun , n’employer que 2ki,-,41 2 34*
- (3) Un des motifs qui ont dû déterminer la préférence donnée par M. Bujon à cette composition , c’est qu’elle se met dans la cuve au moment de la fabrication, sans qu’il soit nécessaire d’opérer le mélange avec le cylindre , et qu’elle se conserve assez long-temps sans s’altérer.
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- Toutefois, bien que les résultats aient paru très-satisfaisans à un fabricant expérimenté, nous ne les présentons que comme un point de départ pour diriger dans les essais, qu’on ne saurait.trop multiplier si l’on veut arriver à la perfection. .
- Plus le collage à la cuve parait offrir d’avantage, plus l’amour-propre doit être flatté de pouvoir s’attribuer le mérite de la priorité d’invention. Ackerman et un papetier allemand nous paraissent y avoir plus de droits qu’aucun de nos fabricans ; mais si chacun devait réclamer ce qui lui appartient dans les perfectionnemens apportés depuis dix ans au collage des papiers de nos fabriques, la Société d’Encouragement peut, à juste titre, en revendiquer la meilleure part.
- En 1806, elle proposa un prix de 5,000 francs, qu’elle porta deux ans après à 6,000, pour la découverte d’un procédé qui ne fût pas plus dispendieux que ceux alors en usage, et qui rendit nos papiers aussi bien collés que ceux des meilleures fabriques de Hollande et d’Angleterre : à cette époque, nos papeteries étaient bien en arrière. Quatre ans après, la Société n’avait encore obtenu d’autre résultat que la communication de quelques tentatives faites pour coller le papier à la cuve /soit en mêlant de l’empois à sa pâte, soit en décomposant des savons, au moyen de l’alun. Elle devait aussi savoir que la liqueur employée par Ackerman pour rendre les étoffes imperméables, avait été également proposée pour coller le papier. Le Conseil d’administration jugea alors qu’il parviendrait plus tôt au but de la Société, en confiant à deux de ses membres le soin de faire les recherches convenables sur les causes de l’imperfection du collage dans nos^papeteries.
- Après des expériences très-importantes, faites par les commissaires, sur les moyens de fabriquer la meilleure colle animale, ils restèrent convaincus que l’imperfection de notre collage dépendait moins de la mauvaise qualité des collesr que de l’usage où l’on était de faire pourrir le chiffon. Ils reconnurent en même temps qu’il était impossible de faire abandonner le pourrissage dans les petites fabriques, où la trituration ne s’opère qu’avec des maillets, et que cela était encore très-difficile dans les papeteries qui emploient des cylindres, parce que la trituration du chiffon non macéré est beaucoup plus longue, à force égale, et que l’emploi des pâtes vertes exige des manipulations particulières pour adoucir le grain du papier et faire pénétrer la colle dans les pages.
- Ne croyant pas pouvoir changer les habitudes de nos fabricans, et voulant d’ailleurs résoudre le problème dans la condition la plus difficile, c’est-à-dire en supposant l’emploi du chiffon pourri, les commissaires eurent
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- recours à un moyen employé par les Chinois : ils essayèrent de remplacer avec un peu d’empois la matière glu tin eu se détruite dans le pourrissage.
- Conduits ainsi naturellement à tenter le collage à la cuve, ils firent quelques expériences pour étudier les effets séparés et réunis de l’amidon, des divers savons et de la gélatine qu’ils étaient parvenus à précipiter.
- Le succès de ces expériences fut tel,* que M. Odent, chez qui elles se faisaient, adopta ce mode de collage, en i8i5, pour le papier qu’il fournissait à l’Administration de la loterie. Son papier était parfaitement imperméable à l’encre, ce qui est assurément le point essentiel; mais il était mou, il n’était pas ce qu’on appelle sonnant, caractère qui, dans le commerce , est regardé comme le signe le plus certain d’un bon collage. Aussi, pour ne pas contrarier l’Administration, il abandonna ce procédé après l’avoir pratiqué quelques années, Se promettant de le reprendre aussitôt qu’il aurait remplacé sa vieille machine par une beaucoup plus puissante.
- Le rapport sur le collage du papier ne fut présenté à la Société d’En-couragement qu’en i8i5, et, sur la demande du rapporteur, il ne fut inséré que par extrait dans le Bulletin de la quatorzième année, page 23g ; car bien que les commissaires eussent signalé la principale cause de l’imperfection du collage dans nos fabriques, ils étaient loin de croire que leur travail ne laissât rien à désirer. Ils voulaient attendre que de nombreuses expériences en grand eussent apporté les améliorations dont il était susceptible : ils proposèrent en conséquence que leur mémoire fût d’abord communiqué confidentiellement aux fabricans qui le désireraient et voudraient s’engager à rendre un compte exact du résultat de leurs essais, afin que, d’après leurs observations, on pût publier une instruction complète.
- Plusieurs fabricans obtinrent communication du mémoire , en promettant d’envoyer exactement le résultat de leurs expériences ; mais trois seulement remplirent leurs engagemens, de sorte que le travail ordonné par la Société est demeuré imparfait. ' " ' "
- Dans le rapport, il n’était fait mention qu’indirectement du collage à la cuve; cependant plusieurs papetiers n’ignoraient pas qu’on avait obtenu des résultats satisfaisans de ce mode de collage. Le procès-verbal du Jury chargé de l’examen des produits de notre industrie à l’Exposition de i8iq , fait mention du collage à la cuve pratiqué par MM. Odent et Grevenich : ce dernier était aussi redevable du procédé à la Société d’Encouragement. En le lui envoyant, on l’avait engagé, dans son intérêt, à rendre compte de ses résultats; mais on aurait ignoré que la lettre lui fût parvenue, sans l’article contenu dans le procès-verbal du jury.
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- A la même époque de l’Exposition de 1819, M. Élie Montgoljier demanda et eut communication du procédé de collage à la cuve. On lui doit la justice de dire qu’il en accusa réception et répondit qu’il en avait fait l’essai et avait obtenu un résultat satisfaisant, mais qu’il croyait ce mode de collage plus dispendieux que celui qu’il employait.
- La Société d’Encouragement peut donc compter au nombre des services qu’elle a rendus à l’industrie le perfectionnement du collage du papier dans nos fabriques. Le procédé de collage à la cuve aurait été généralement pratiqué beaucoup plus tôt, si les fabricans avaient rempli l’engagement qu’ils avaient pris de rendre compte de leurs essais.
- Toutefois c’est au temps à décider si les avantages de ce mode de collage à la cuve sont tels qu’ils paraissent être , et s’ils doivent avoir lieu daus tous les cas. Il nous semble possible que, dans quelques circonstances, le collage à la gélatine doive être préféré (1). Par ces considérations nous publierons incessamment l’instruction rédigée en 1816, avec les améliorations que nous avons été, depuis ce temps, à portée de recueillir.
- ARTS ÉCONOMIQUES.
- Rapport fait par M., Gillet de Laumont, au nom du Comité des arts économiques, sur des boutons d’habits enfer, de diverses couleursj présentés par JM, Chaussonnet, fabricant de boutons, rue Saint-Denis y n . 256.
- M. Chaussonnet a présenté à la Société d’Encouragement des échantillons de boutons d’habits en métal, de diverses couleurs, offrant le travail et les dessins de boutons ordinaires en soie, et pour lesquels il a pris un brevet d’invention.
- Ces boutons sont en fer, estampés, et par conséquent très-solides pour leur forme et les dessins qu’ils représentent.
- Pour nous assurer de la solidité de leurs couleurs, nous les avons mis dans de l’alcool chaud, nous les y avons laissés tremper plusieurs jours sans qu’ils fussent en rien altérés; nous en avons mis tremper dans de l’huile essentielle de térébenthine froide; ils n’ont point été attaqués, mais ayant chauffé la liqueur jusqu’à Y ébullition, la couleur a été en grande partie dissoute.
- (1) On a dû remarquera l’Exposition combien la fabrication de la gélatine est maintenant perfectionnée.
- D’après
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- D’après ces expériences, nous croyons que ces boutonè ont été colorés avec des vernis gras séchés à l’étuve, et qu’ils sont par conséquent solides pour leur forme et leur couleur ; il y a lieu de croire qu’ils réussiront bien à l’usage. : ;° :5 èî*?... q*.--• ~ *- * r*
- Les prix décès boutons sont très-modiques; ceux de g lignes et demie de diamètre sont de io francs la grosse; ceux de g lignes de g francs et les petits, de 6 lignes de diamètre, de4 francs 5o centimes. ‘ u. ’
- On fait en corne des boutons qui ont le même aspect^’ et l’on â même contrefait ceux en fer de M. Chaussonnet. V ‘ T
- Les boutons en corne sont ordinairement formés de limures ou de raclures de corne réunies; ils se cassent facilement, inconvénient que n’ont pas ceux de M. Chaussonnet; ils sont d’ailleurs plus chersi ’f'- '*
- Cependant, nous avons des reproches à faire à quelques-uns de ses boutons, formés, sur le plat, de petits points ronds en relief, qui s’étendent jusque sur la tranche ~ et sont alors dans le cas d’user promptement les boutonnières. ; ^ ti:'1 :'>y-•*ii? - •"y ‘ '
- La Société sait combien un objet nouveau est difficile à établir dans le commerce et combien il exige souvent de tâtonnemens et de perfection-nemens pour, avec un bon prixsatisfaire le goût des consommateurs : c’est ce qu’a éprouvé M. Chaussonnet; mais il s’occupe en ce moment à donner à ses boutons encore plus de solidité, de rendre les bords parfaitement lisses et de les recouvrir de couleurs qui résisteront mieux aux frot-
- J’ai l’honneur de proposer à la Société de remercier de sa communication ce fabricant intelligent , qui mérite d’être encouragé pour avoir mis dans le commerce des boutons solides et à bas prix, imitant ceux en soie. Adopté en séance, le /+juillet 1827. ' „ ,• f•.-h, ,t
- Signé Gillet de Làumont , rapporteur.
- f ; AGRICULTURE.•
- Rapport fait parM. Challan, au nom (lu Comité d’agriculture y sur un Mémoire de M. le comte François de INeufcliâteau, relatif à la manière d’étudier et denseigner ïagriculture.
- Vous avez souvent applaudi, Messieurs, au zèle de M. le comte François de Neufchâteau. Ses talens furent précoces, et jamais il n’a cessé de les employer aux progrès des lettres, des sciences, des arts et de l’agriculture. Cette année, la permission accordée aux éditeurs d’un Dictionnaire pra-Vingt-sixieme année. Juillet 1827. Ll
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- tique d’agriculture (r) d’imprimer, en forme d’introduction, son Mémoire sur la manière, d.étudier cette science et de Renseigner, est une preuve nouvelle de son amour pour le bien public.. En, faisant ensuite hommage à la Société d’Encouragement d’un exemplaire de'taché de cet ouvrage, il nous a montré combien l’estime d’une Société dont il nq s’est jamais séparé lui était chère. .... .
- Vous m’avez confié, Messieurs,, le soin de vpus présenter les bases et les principales4 parties de ce travail, je vais essayer de répondre à votre confiance.
- D’abord ^lestiné à recueillir et à exposer les principes généraux relatifs à l’agriculture, afin de les mettre à; la portée des hommes qui n’ont eu ni l’occasion ni le loisir de varier leurs études, lq manuscrit fut communiqué en 1801 à la Socjété d’agriculture, et bientôt l’auteur publia un autre essai sur la nécessité et les moyens de faire entrer l’enseignement de l’agriculture dans l’instruction publique.
- Cet essai ne traitait que d’une question générale ; dans le mémoire qui vient d’être imprimé, le sujet est spécialisé et contient en outre les propositions qui avaient, pour but d’établir en France une grande école d’économie rurale.
- Quelle est la meilleure manierejdêtudiercette économie ?
- Les partisans delà routine répondent que la théorie, est insuffisante pour diriger un art qui, dans leur système,, est purement pratique ; que d’ailleurs ils redoutent des raisonnemens qu’ils croient spécieux et souvent illusoires. D’autres., moins prévenus, estiment qu’il convient d’unir la théorie à l’expérience, qu’il importe de lqs éclairer l’une par l’autre, de remonter aux principes en consultant les livres, et de comparer les pratiques sur le sol même, afin d’apprendre à observer et à juger non-seulement ce que l’on fait, mais encore ce que l’on devrait faire.
- Notre confrère examine ensuite les circonstances dans lesquelles l’agriculture s’est trouvée en Europe et en France, et celles où elle se trouve encore : à la suite de ces réflexions, il semble craindre que la culture européenne ne soit menacée d’une concurrence nouvelle. Ses inquiétudes prennent leur source dans la fertilité des climats chauds, que son séjour à Saint-Domingue lui a permis d’observer, et dans les événemens qui, sous nos yeux, ont changé les rapports des peuples entre eux. Au milieu de ces incertitudes , il pense cependant que la France conservera sa supériorité à l’aide de l’instruction.
- (1) Deux vol. in-8°. A Blois , chez Aucher-Êloy et compagnie.
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- Jetant enfin un coup-d’œii sur les ouvrages des anciens1, il n’est pa's persuade qu’ils puissent procurer aux 'Cultivateurs cetté instruction élémentaire, effective et palpable qui leur est nécessaire , tant1 es! grande la différence des habitudes de leur siècle et celles du nôtre. Linné ne le dissimulait pas, puisqu’il avait félicité ses contemporains des heureux changemens introduits dans leurs usages culinaires. Avéè plus;d’avantage , M. François de Neuf château offre le tableau des réformes -que l’opulence‘a fait subir aux recettes d’Apicius; mais ce <pii sur-touf bonore l’époque présenté, ce sont les améliorations obtenues en favëur des classes laborieuse^,’ alors courbées sous le poids du travail, encore qu’elles fussent forcées d’être sobres.) :.?
- On se doute bien que dans l’énumération des services rendus par les amis de l’humanité, l’admirateur de Parmentier n’ aura pas’garde le siîehcë sur les bons effets du végétal alimentaire qu’il a introduit en France, et qui offre maintenant dans toutes les saisons des ressources presque miraculeuses ; oui, Messieurs , il lui a paye un juste tribut d’éloges ; il n’a oublié que la part qu’il avait lui-même dans les succès de ce naturaliste philan-trope. ; - i---ne-; ^ ;T oo
- J’ai déjà eu l’honneur de vous le dire, les talens de M. François de Neuf château se manifestèrent dès sa première jeunesse, et je dois ajouter qu’ils furent utiles. -y, a; : > -
- A dix-huit ans, un Traité de botanique qu’il avait rédigé fut accueilli par Linné. Dans l’âge mûr, la culture et la prospérité des champs devinrent ses occupations favorites, lôrs même que de gravés fonctions le surchargeaient de travail. Les plus agréables délassemens de la littérature ne les lui faisaient pas non plus perdre de vue, et maintenant les infirmités dè la vieillesse ne ralentissent ni son activité ni ses vœux. j
- Procurer du pain aux alpîcoles, hâter le moment où le blé et la solanée parmentière s’avanceront vers les plaines et vers les montagnes qui ne jouissent pas encore de ces bienfaits, tels sont les désirs constans de notre confrère, trop éclairé cependant pour ne pas faire la part du temps et du travail; et afin d’abréger l’un et de rendre -l’autrè moins pénible , il présente plusieurs considérations. Contraire au système des Grecs et des Romains, qui abandonnaient aux esclaves les travaux de la campagne, M. François de Neuf château blâme le long usage où ils furent de séparer le labourage et le pâturage, attendu que les riches engrais sont toujours perdus pour la charrue lorsque la houlette est nomade. Etonné de ce qu’un autel avait été élevé à la Déesse du repos, il s’indigne de ce que le travail a été privé du même honneur, lui qui est le plus* ferme appui de la société politique ; tandis que
- Lin
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- l’oisiveté, la mendicité et le vagabondage, en dégradant l’homme, menacent sans cesse la civilisation. U désapprouve avec:une égale raison le tort que se donnent ceux qui.sej dispensent d’annoncer l’origine des procédés dont ils ne font que renouveler Temploiir Cètte réticénee nuit à l’émulation et fait perdre la trace desinventions, D^jà M* François dèMeufchâteau s’était élevé contre ce défaut de délicatesse^ lorsqu’après avoir, ordonné, au nom du Gouvernement, la réimpression duMénage dès champs, il se réunit à ses collègues de, la .Société, d'agriculture‘ pour le rendre familier aux lecteurs des temps modernes^ en éclaircissant le texte }5ar des notes savantes, sans l’altérer. - K: !
- La haute estime de M. François de Neuf château pour le chef-d’œuvre d’Olivier,de Serres, l’a aussi déterminé à ramener tous lès articles du Dictionnaire de Rozier h la série exacte des-chapitres traités par cet agronome. Ce sommaire méthodique >• que nôtre confrère avait entrepris pour son usage, aurait été d’un grand secours pour coordonner les excellentes leçons de l’abbé Rozier, disséminées par l’effet d’une nomenclature alphabétique; mais il a cru devoir le publier , probablement parce que l’auteur de ce Cours,à l’époque où il le composa, ne pouvait y comprendre les découvertes dues depuis à la chimie et aux sciences naturelles. Plus heureux, notre collègue Base a comblé, dans un Nouveau Cours, l’intervalle qui séparait les connaissances anciennes des connaissances modernes.
- Toutefois Rozier a enseigné de grandes vérités, et M. François de Neuf-château, dans son Mémoire, a principalement développé celles qui émanent de ce principe : Que pQur étudier cl enseigner V agriculture il faut des écoles réelles et non uniquement des livres. À l’appui de cette assertion, il a cru nécessaire de présenter les plans de la grande Ecole nationale projetée pour le château de Chambord, parce qu’ils peuvent être jugés indépendamment de leur exécution, et que les principales règles de leur institution peuvent s’appliquer à un grand nombre d’établissemens du même genre.
- Après la description du domaine de Chambord et l’aperçu des distributions dont ü pourrait être susceptible , on trouve la désignation d’une première classe d’élèves âgés de dix-huit à vingt ans, choisis parmi les fils de laboureurs habitant différons points de chaque généralité, afin qu’à leur retour dans leurs foyers ils puissent porter le fruit de leur instruction sur une plus grande surface.
- Entretenus et nourris aux frais de l’établissement, ils devaient y être instruits par des leçons théoriques et par des travaux manuels, afin de les rendre non-seulement capables de régir diverses exploitations, mais encore de s’occuper activement et personnellement de la culture des champs, des vignes,
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- du jardin potager, des pépinières et de tous les soins qu’exigent les récoltes , les prés, les bestiaux et la fabrication des instrumens aratoires. On aurait enfin fait présent à chacun d’eux, lors deleur sortie, d’un bélier et de deux brebis à laine fine, afin de renouveler peu à peu l’espèce dans tout le royaume. : •' • r, i;
- Une seconde classe, celle des orphelins dépourvus de secours, aurait aussi participé aux avantages de l’institution ; on leur aurait même assuré un sort en les mariant, par la concession d’une habitation et d’un terrain mis en valeur. La première eût été garnie d’un mobilier proportionné à leurs besoins, auquel on aurait ajouté une vache et quelques volailles. Les orphelines devaient de même trouver un asile à Chambord. En prenant les précautions qu’exigent la décence et les mœurs, on les eût occupées à quelques travaux rustiques, à la laiterie, à tricoter, à filer, à coudre ; on les eût enfin habituées au travail et on en eût fait de bonnes femmes de ménage. L’expérience de l’abbé Rozier lui avait appris que la résidence d’ecclésiastiques vertueux au milieu des habitations rurales est un bien, et pour rendre ce bien plus efficace, il se proposait d’admettre de jeunes prêtres dans l’établissement qu’il voulait former. Alors, sous sa direction et sans nuire aux devoirs de leur saint ministère, ils. eussent recueilli des notions de chimie de botanique et d’agriculture, ils eussent suivi les travaux et apprécié les résultats. Séparés ensuite et répartis sur différens territoires, ils auraient instruit les habitans des campagnes de leurs devoirs religieux et des meilleures pratiques rurales. . —
- Ce projet avait obtenu l’assentiment de Turgot; Arthur Young, dans son voyage en France, en avait pressenti les avantages. Cependant plusieurs années s’étaient écoulées lorsque M. le comte François de Neuf château voulut s’assurer, par l’inspection des lieux, s’il était exécutable. A cet effet, il se transporta à Blois et à Chambord ; à son retour, il le proposa au Ministre de l’intérieur, et ce Ministre, Messieurs, sous les auspices duquel il le plaçait, nous avons l’honneur de parler devant lui, nous nous félicitons même de pouvoir invoquer son suffrage en faveur des bonnes intentions et des vues neuves de notre excellent confrère.
- Ce noble dessein, il est vrai, n’est plus qu’un souvenir; mais il n’a pas moins été formé, et tout ce qui a été écrit pour son accomplissement ne doit pas être perdu , ni pour l’histoire ni pour la science : ce sont des matériaux d’autant plus précieux que ces hautes conceptions paraissent germer et grandir à mesure que le Roi et Monseigneur le Dauphin daignent porter des regards bienveillans sur l’agriculture, et qu’à leur exemple des hommes illustres, riches et éclairés s’empressent de concourir à ses progrès, soit par
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- une protection constante, soit par des entreprises particulières, soit par des associations destinées à propager les connaissances utiles parmi toutes les classes. En rendant grâce à ces généreux bienfaiteurs, vous vous empresserez sans doute d’inscrire un des premiers le nom de M. le duc de Doudeauville, et puisque vous-mêmes, Messieurs, avez proclamé le succès des fermes-modèles et donné à ceux qui les dirigent des marques distinguées de satisfaction, nous osons espérer que vous n’aurez pas entendu avec indifférence la notice historique d’une entreprise qui, si elle eût été exécutée (et cela était possible), aurait offert le plus remarquable de tous les monumens élevés en l’honneur de l’agriculture, et qui aurait attesté à la postérité que, quelles que soient les époques heureuses oupénibles, r instruction est toujours le meilleur moyen de conserver les bonnes mœurs et d’assurer tous les genres de prospérité.
- Le legs intellectuel du savant et de l’homme de bien qui vous est offert, Messieurs, est dirigé vers ce but, et celui qui a su mettre en réserve les pièces propres à construire, en totalité ou en partie, un si bel édifice, selon que les temps et les lieux le permettront, celui qui les a améliorées par de profondes méditations et des documens nouveaux, est digne de la reconnaissance d’une Société qui s’est vouée au perfectionnement des arts, parmi lesquels l’agriculture occupe un si haut rang.
- C’est pour donner ce témoignage à M. le comte François de Neuf château et en perpétuer le souvenir, que j’ai l’honneur de proposer au Conseil d’insérer dans le Bulletin de la Société l’analyse qui vient de lui être lue.
- Adopté en séance, le 2 juin 1827. ,
- Signé Challan, rapporteur.
- OUVRAGES NOUVEAUX.
- Rapport fait par M. le baron de Morternart-Boisse, sur un ouvrage intitulé : Statistique du département de FAisne ; par M. Brayer (1).
- La statistique, au milieu des agitations qui ont occupé et troublé le monde depuis quarante ans, a dû nécessairement être un peu négligée. Cette science, si importante à la connaissance de son pays, est restée en arrière des progrès généraux; mais l’époque actuelle en fait une néces-
- (1 ) Deux vol. in-^., avec carte. A Paris, chez Délavai, rue Geoffroy-Langevin, n°. 7.
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- site, comme de toutes les choses qui touchent au materiel de la société.
- Déjà Louis XIV avait essayé de connaître l’état physique et moral de la France, dans le travail qu’il se fit présenter par Vaubanj^n 1696; mais si cette faible esquisse est loin du vaste tableau que la France peut développer aujourd’hui aux yeux de l’Europe étonnée, on n’en doit pas moins conserver un sentiment de reconnaissance pour le Roi qui donna son nom à son siècle.
- C’est à-la-fois une grande et noble pensée que de faire connaître la France à la France elle-même ; que de démontrer d’une manière irrécusable ce qu’à l’aide de lumières sagement répandues, on peut obtenir d’une contrée qui, par la puissance de fertilité inhérente à son sol, par le génie et le courage de ses habitans, semble être destinée à occuper toujours le premier rang parmi les empires.
- Tant d’hommes consument leur vie à solliciter des emplois, à chercher la fortune, à se repaître d’ambition, qu’il faut savoir quelque gré à ceux qui s’occupent de ce qui peut contribuer à développer, à accroître la prospérité de leur pays.
- Un professeur habile a démontré , par des calculs incontestables, l’utilité d’une science dont on n’avait peut-être pas assez compris l’importance. La statistique de nos provinces était négligée : la Seine et quelques départe-mens seulement devaient aux connaissances spéciales de leurs préfets des ouvrages qui sont les meilleurs écrits d’économie politique.
- Le département de l’Aisne, l’un de ceux que la France peut citer avec orgueil, était peu connu : il attendait un historien, un peintre fidèle... Un homme simple et modeste se présente; doué d’un jugement sain, d’une volonté forte, d’une grande persévérance et de l’amour du bien public, il réalise l’espérance de la Picardie , et remporte le prix que l’Académie des sciences donne à la meilleure statistique.
- M. Brajer offre aujourd’hui son ouvrage à la Société d’Encouragement, et puisqu’elle m’a chargé d’en faire l’examen, je vais essayer de lui donner un aperçu de cet utile travail.
- Il se divise en deux parties : la première contient quatre chapitres, la topographie, la population, l’histoire et les antiquités, l’administration publique. La seconde partie, composée de deux chapitres, embrasse fa-griculture, l’industrie et le commerce.
- M. Brajer fait d’abord connaître l’aspect et l’étendue du territoire du département, les rivières qui le traversent, les objets les plus remarquables dans les trois règnes de la nature, la contenance des forêts et la destination de leurs produits.
- Dans le deuxième chapitre, il peint le caractère et les mœurs des habi-
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- tans ; il démontre combien la vaccine et la division des propriétés ont contribué depuis trente ans à l’accroissement de la population, dont il suit tous les mouvemens, en établissant, par des calculs, les chances de mortalité aux diverses périodes de la vie.
- Ayant à décrire, dans le troisième chapitre, une contrée si riche des souvenirs qu’y ont laissés les Gaulois, les Romains et les Francs, l’auteur interroge les monumens de l’antiquité, les écrits du temps ; il cite avec justesse les principaux faits, les personnages célèbres qui ont illustré cet ancien berceau de nos Rois.
- A la vue des ruines de ces châteaux-forts , de ces tours dont le temps a échancré les sommets, de ees vieux monastères que dota jadis la piété de nos^Rois , le lecteur se reporte avec lui aux premiers temps de la monarchie; il passe rapidement l’époque de l’invasion des Vandales et celle des ravages d’Attila; il voit se dessiner lentement ce beau royaume de France, qui commence par celui de Soissons, et suit Louis doutre-mer à Laon, qui devient le siège de la monarchie jusqu’à Hugues-Capet.
- On aime à s’arrêter aux concessions faites par le pouvoir dans ces temps à demi barbares, où la nation n’avait point encore acquis ces idées saines et élevées sur le bonheur social, qu’elle peut aujourd’hui goûter sous le sceptre tutélaire de nos Rois. Les premières franchises qui aient été accordées à un corps d’habitans, depuis que les Gaules n’obéissaient plus aux Romains, furent données à Saint-Quentin, en 988, par Albert-le-Pieux, comte de Ver-mandois ; mais ce qui plus tard contribua tant à améliorer la condition de l’homme, ce fut la charte de noo, qui consolida la loi de Vervins, due au célèbre Thomas de Marie, la plus forte tête de son temps. Cette loi de Vervins, le plus ancien monument de cette espèce qui ait été rédigé en français , était, suivant l’expression de Lacroix du Maine, « un petit code » qui respire à chaque ligne l’humanité et la justice. »
- La Picardie et la Champagne mériteraient peut-être un ouvrage spécial sur l’histoire et les antiquités de ces provinces (1).
- Les tombelles celtiques et romaines y sont en assez grand nombre : une de ces éminences, située à Vouël, arrondissement de Laon, est quali -fiéê dans les anciens Cartulaires de Tuijiulus Reinaldi. Ce Renaud ou Régnier, disent les historiens H°lly et Hillaret, était un chef de Normands, qui, après avoir échoué devant Paris, fut battu par Charles-le- Chauve auprès de Quierzy. ..
- (O On trouverait des élémens prépieux pour une grande partie de ce travail dans VHistoire de Laon et dans le Manuel historique de l’Aisne ; par M. dé Jfismes.
- L’emplacement
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- L’emplacement de l’ancienne ville de Bibrax mérite aussi l’observation. Quant à l’existence de Laon, son admirable situation, soit comme point de défense, soit comme centre d’un pays fertile, confirme l’opinion de Danville, qui la croit antérieure à l’arrivée de Jules-César dans les Gaules.
- Les voies romaines, les colonnes miliaires, l’emplacement des camps et des constructions romaines, forment , avec les monumens du moyen âge , des pages d’un grand intérêt et qui disposent à un entraînement auquel je ne puis me soustraire sans citer la tour de Louis d’outre-mer, bâtie par ce roi et fortifiée eû 1207 par Philippe- Auguste ; celle de Couci, construite en 1198 par Enguerrand III dit le Grand. Les châteaux de Ribemont, de Moy, de Fayel (aujourd’hui Fayet ), de Guise, de Folembray, où séjourna Henri IVy d’où il dirigea le siège de la Fère, et où il conclut la paix avec Mayenne en i5g6 ; et enfin ce château de Montaigu bâti sur le sommet d’un mont escarpé, qui, assiégé par Louis d'outre-mer en 948, servit de refuge en 1100 à Thomas de Marie, auquel il appartenait alors, et fut démoli en 1441, après que Charles VII l’eut repris aux Anglais (i). ^ *
- Dans le quatrième chapitre , M. Brajer traite de la composition des collèges électoraux, de l’administration départementale et communale, de l’état ancien et moderne du clergé, du culte protestant, de la justice civile et criminelle. i n = ; * £
- A l’article qui concerne l’organisation militaire, on retrouve l’origine de ces milices bourgeoises, qui, sous Charles VII f se nommèrent francs-archers, sous Louis XIy arbalétriers, et sous Louis XII, arquebusiers, noms dérivés des modifications que leurs armes subirent aces différentes époques.
- Ces milices, dont quelques-unes, dans le principe, ne parurent qu’affectées aux villes, devinrent la principale force de nos armées et existèrent jusqu’en 1789. . .. ?
- L’auteur calcule combien le département de l’Aisne a fourni d’hommes pour le recrutement, depuis 1792 jusqu’à 1814 inclusivement, et à cette occasion il paie un juste tribut d’éloges à la valeur française. Ceux qui ne sont point insensibles à la gloire de nos armes liront avec un sentiment d'orgueil ce qu’il dit de la belle défense de Saint-Quentin en i557 , lorsque,
- (1) Thomas de Marie y revenu veuf de la Terre-Sainte, épousa en secondes noces sa cousine-germaine N..... de BoveSy dame de Montaigu y fille d’Ansellus de Baves; il en eut plusieurs enfansj mais l’Eglise, avec laquelle il était fort mal, n’ayant jamais voulu sanctionner ce mariage qu’elle qualifiait d’incestueux, parvint à faire prononcer le divorce, et Thomas prit une troisième femme. Il n’en fut pas moins excommunié par le Concile de Beauvais en 1114, comme spoliateur des biens de l’Eglise. 1 - - u
- Vingt-sixième annee. Juillet 1827. Mm
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- assiégée par une armée de cent mille hommes, elle soutint pendant un mois, avec une faible garnison de quatre cent cinquante hommes, l’effort d’un ennemi victorieux.
- Les habitans de la Picardie et des provinces voisines ont toujours été distingués par leur esprit militaire. Ils y joignent une discipline et une loyauté qui ne se sont jamais démenties. C’est le département de l’Aisne qui a fourni ce 32e. régiment, dont la valeur est si souvent célébrée dans nos fastes militaires.
- Aux détails de l’administration succèdent l'instruction. publique et les contributions. On ne remarque pas sans étonnement que dans un département qui paie à l’État près de 6 millions de contributions directes, les frais de poursuite s’élèvent à peine à 6ooo francs par année.
- M. Brajer s’occupe ensuite des établissemens de bienfaisance, de la classe indigente, des legs et donations faîteaux églises , hospices et autres établissemens publics, depuis 1814 jusqu’en 1825.
- La seconde partie, qui commence par le chapitre cinq, traite de l’assolement des terres, des engrais, de la culture du blé, des produits des diverses récoltes et des subsistances.
- La culture de la vigne figure à côté de celle du pommier et du houblon , comme celle du chanvre à côté de celle du lin.
- On y remarque aussi les améliorations du sol, les travaux exécutés pour parvenir au dessèchement des marais et à d’utiles défrichemens.
- Le département de l’Aisne renfermait jadis beaucoup d’étangs et de marais, dont la plupart appartenaient aux maisons religieuses. La formation des étangs près des monastères avait été nécessitée pour la nourriture du carême et des jours maigres, qui comprenaient environ la moitié de l’année. Certains religieux, les Chartreux entre autres, étaient assujettis à des règles fort austères,: or, comme presque toutes les rivières étaient d:es propriétés féodales, et que lés délits de pêche étaient sévèrement punis, .il avait bien fallu avoir recours aux étangs pour se procurer du poisson.. Mais ce qui mérite une attention particulière, c’est l’extension donnée aux prairies naturelles et artificielles; il en est résulté un accroissement remarquable dans les races ovines.
- Le bienfait de l’introduction des mérinos améliora l’éducation pastorale de cette belle province; l’introduction dés moutons anglais, qui y sont déjà très-répandus, vient de donner un nouvel élan à cette population industrieuse , et Saint-Quentin suit déjà la louable impulsion donnée par Reims, Lyon, Paris, Amiens, Lille, Turcoirig, Abbeville, Aumale et Nogent-le-Rotrou, pour l’emploi des longues laines créées sur notre sol.
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- Les prairies naturelles du département de l’Aisne peuvent être distribuées en trois classes : à la première appartiennent celles situées le long de l’Oise , de la Serrfe, de l’Aisne, de la Yesle, de la Marne et de l’Ourcq. Les prairies les plus productives et qui donnent les meilleurs foins sont celles de la Fère et de Chauny : elles sont baignées par l’Oise , qui déborde fréquemment. Autant les débordemens d’hiver sont profitables aux prés, autant ils leur sont contraires lorsqu’ils surviennent en juin. ,
- La seconde classe comprend les prairies arrosées par le Thon, le Vilpion, la Brune et d’autres petites rivières.
- La troisième se compose des prés situés dans le voisinage des marais ; ceux qui ne sont point encore améliorés ne fournissent qu’un fourrage grossier.
- Les irrigations sont peu pratiquées dans ce département; les essais les plus notables à cet égard sont ceux qu’a tentés un riche propriétaire du canton de Charly, et que les Mémoires de la Société d’agriculture ont cités dans le volume de l’année 18i5.
- La culture des prairies artificielles était à peine connue il y a quarante ans. Si l’on cherchait à renouveler le doute émis par quelques administrateurs sur l’utilité des encouragemens du Gouvernement pour les progrès de la science agricole, il suffirait d’ajouter à tout ce qu’on leur a déjà si victorieusement opposé ce nouvel exemple du bien que peut produire l’appui tutélaire de T Administration.
- En 1787, l’assemblée provinciale du Soissonnais décida que des graines de prairies artificielles seraient distribuées gratuitement aux cultivateurs qui montreraient le plus d’empressement à accueillir cette nouveauté : il fut même question d’accorder des gratifications à ceux qui auraient mis un certain nombre d’arpens de terre en prairies artificielles. Cet utile stimulant n’eut pas besoin d’être long-temps répété; l’intérêt particulier devint bientôt le plus puissant véhicule, et depuis vingt ans cette culture a pris un tel développement, qu’elle forme presque un assolement tout entier.
- Suivant les localités, on emploie les graines ci-après :
- La luzerne ( medicago satwa ) ,•
- Le sainfoin (Jiedysarum onobrychis) y
- Le trèfle incarnat [trifolium incamatum);
- Le trèfle jaune ( medicago lupulina ' ;
- Le trèfle commun ( trifolium pratense).
- On cultive aussi pour fourrage quelques menus grains, tels que les lentilles, les pois, les vesces et les fèves, qu’on sème au printemps.
- Mm 2
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- Lorsque l’utile introduction due à Louis XVI fit connaître le mérite de la race des moutons mérinos, on employa promptement dans l’Aisne les béliers de cette race à la lutte des brebis picardes, ardennoises, bou-lonnaises, etc. Il en résulta, pour ce département, un grand nombre de métis, qui donnaient déjà des toisons compactes et améliorées. Le désir d’accroître le nombre de ces métis vint encore aider à la diminution des jachères, et favoriser la culture et le développement des prairies artificielles : l’accroissement des races bovines et ovines en fut la conséquence, et vint concourir à l’augmentation des engrais.
- Il est curieux de suivre la multiplication des bêtes à laine depuis un siècle et demi.
- Les mémoires dressés, en 1698, par ordre de Monseigneur le duc de Bourgognet et publiés, en 1772, par le comte de Boulainvilliers, présentent, relativement à la généralité de Soissons, le passage suivant : « Il y a » dans cette généralité cinquante-cinq mille fyêtes à cornes, et quatre » mille bêtes à laine seulement. » /
- En admettant cette assertion , qui toutefois a lieu de surprendre , il faudrait en conclure qu’au dix-septième siècle, l’éducation des moutons était à-peu-près nulle dans cette partie du royaume.
- En 1801, sous l’administration de M. Dauchy, on comptait trois cent trente-deux mille bêtes à laine, non compris les agneaux.
- En i8i3, on en compta cinq cent quarante-deux mille neuf cents.
- Depuis i8i4> ce nombre s’est encore accru, et si je dois ajouter foi aux renseignemens divers que j’ai recueillis dans le dernier voyage que je viens de faire en Picardie , il y aurait aujourd’hui sept cent mille moutons dans le département de l’Aisne.
- Ce département, au surplus, convient parfaitement à l’éducation des troupeaux. La clavelée s’y montre fort rarement ; le charbon y est presque inconnu; le mal rouge n’y a point encore paru; le piétin ne s’est montré que sur quelques moutons mal soignés, et sa guérison, par les caustiques, est assez prompte, sur-tout quand on prend de bonne heure la maladie ; la pourriture n’a été remarquée que chez les cultivateurs négligens ou routiniers , et ils sont en très-petit nombre dans ce riche département ; le tournis est donc la seule maladie qui exerce là comme ailleurs sa fâcheuse influence, et à laquelle on ne peut remédier, car l’opération du trépan réussit rarement.
- M. B rayer dit que la gale règne parfois enzootiquement. Je ne puis comprendre que la gale règne enzootiquement dans un troupeau, qu’en admettant une incurie toujours très-préjudiciable aux intérêts des cultivateurs.
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- La recherche des causes qui font naître ou qui entretiennent les maladies chez les hommes et chez les animaux me semble du ressort de la médecine préservative , toujours plus puissante et plus économique que celle qui s’efforce de guérir par les remèdes, r - : , ,
- La deuxième section de la deuxième partie de l’ouvrage de M. Brayer commence au chapitre six , et contient une analyse sur l’état actuel de l’industrie du département de l’Aisne, comparée à ce qu’elle était en 1789. C’est encore là qu’on retrouve l’exactitude des aperçus statistiques de M. le baron Charles Dupin. C’est aussi dans cette section qu’on remarque l’ascension générale des esprits vers un mieux social.
- La fabrique des linons, batistes et gazes était la seule qui existât dans le territoire qui comprend maintenant les arrondissemens de Saint-Quentin et de Vervins. • . • : ! ' '-'m
- On ne fabriquait à Bohain que des gazes de soie. ? ^ ,
- La manufacture de Saint-Gobain était encore tributaire de l’Espagne pour l’achat de ses soudes ; le poli était alors une opération aussi pénible que dispendieuse; les glaces enfin étaient loin de présenter ces grandes dimensions qu’on est parvenu à leur donner depuis. ^
- Les verreries étaient limitées aux bouteilles et à la gobeletterie.
- Les forges étaient à peine remarquées. ^
- On ne comptait qu’une usine vitriolique, celle d'Urcel; encore ne retirait-on que la couperose des cendres, dont plus tard on a obtenu l’alun.
- Qu’à ces principaux objets on ajoute la vannerie, la préparation du fil à dentelle, les papeteries, la bonneterie, et l’on aura sous les yeux ce qui constituait l’industrie de ce déparlement, il y a moins de quarante ans.
- Aujourd’hui, la vente des linons, batistes et gazes est bornée, pour la France , à la Normandie et aux provinces voisines ; et pour l’extérieur, aux Colonies espagnoles, à Saint-Domingue et aux Etats-Unis. Mais deux filatures de lin à la mécanique sont en pleine activité à Sery-les-Mezières et à Berthegnicourt : une l’est depuis peu à Saint-Quentin, et deux autres sont projetées à Moy et à Montcornet.q 3y-oifp^ 3 ] ^
- Un grand nombre de machines à vapeur sont employées comme moteurs dans les filatures de coton et de laine, dans les moulins à blé et à huile, dans les blanchisseries et l’apprêt des toiles. ?
- Le linge de table, en lin ou en coton, ouvré ou damassé, se confectionne actuellement dans ce département, comme les mousselines, lesjaconats, les broderies et les tulles. La fabrication même des articles légers, laine et soie, des schalls en bourre de soie, ou cachemires, se fait aussi bien qu’à Lyon et à Paris. -. :-j - 3-- - :: • • •• - /,!{r ’ - ' Vr -
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- A Becquigny, près Bohain, la Société royale de la Savonnerie vient de former un établissement pour l’emploi des laines longues, et déjà le département de l’Aisne fournit à la capitale ces brillantes étoffes connues sous le nom de popelines, bombasines, etc., dont l’Angleterre avait seule le monopole avant l’année 1824 (i)‘
- Le tissage par métiers mécaniques vient aussi d’être introduit dans les ateliers de MM. Joly.
- La fabrication et la vente du lin, tout en se concentrant dans le canton de Moy, ont pris une grande extension : le baron de Galbois, maire de Moy, encourage de tous ses efforts les industries qui tendent à accroître la prospérité de cette localité.
- Villequier-Aumont, que Madame la Dauphine honora de sa visite, fabrique d’excellent sucre de betteraves par le procédé de M. Crespel, d’Arras.
- A Rouez, une semblable fabrique s’élève sous la direction de M. Du-plaquet fils, qui va aussi tenter d’y introduire un nouveau mode de succession de culture entièrement étranger à ce qui est connu, et qu’il a mûri par des essais réitérés dans le beau domaine de M. J.-J. Bernard.
- Depuis 1804, la rouennerie occupe une grande partie de la population de Flavy-les-Martel et des autres communes du canton de Saint-Simon. Cette fabrication s’étend jusqu’à Thenelles et Origny-Sainte-Benoite.
- Jadis l’industrie du département était restreinte à de certaines localités : aujourd’hui, en quittant même l’arrondissement de Saint-Quentin (centre de travail), et passant dans tout autre, celui de Vervins, par exemple, on y reconnaît également les étonnans progrès que les connaissances théoriques et pratiques ont faits depuis 178g. A cette époque, une émigration considérable avait lieu aux approches de la moisson ; maintenant la population de cet arrondissement trouve du travail dans les filatures de Saint-Michel et de Guise, dans les forges et les laminoirs du canton d’Hirson.
- Les verreries de Quincangrone et de Nouvion, les papeteries situées sur le Vilpion, viennent encore accroître les moyens d’occupation.
- L’arrondissement de Laon, comme ceux de Saint-Quentin et 'de'Ver-vins, renferme aussi d’utiles branches d’industrie.
- Les cantons de Coucy, de Chauny, de Rozoy, de Crécy-sur-Serre et de Sissonne, fabriquent les toiles de chanvre et de lin.
- (1) C’est aussi à Becquigny que M. Rey a ses ateliers, et on ne lui est pas seulement re-
- devable d’une belle fabrique de schaïls , mais d’un utile mémoire sur la nécessité de construire un édifice consacré à l’exposition des produits de notre industrie.
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- Depuis que la chimie a trouvé le moyen de nous soustraire à la dépendance de l’étranger, en obtenant la soude de la décomposition du sel marin, la manufacture de Saint-Gobain confectionne ce produit dans les ateliers placés à Chauny, où se fabrique aussi l’acide sulfurique. Cette célèbre manufacture, qui n’avait que des concurrens éloignés, voit s’élever près d’elle, à Prémontré, un établissement du même genre. Il en est de même de la verrerie de Folembray.
- Les terres pyrito-alumineuses, dites cendres noires, sont employées comme amendement sur les terres, et servent à fabriquer la couperose et l’alun.
- Les usines à traiter le fer se sont aussi beaucoup multipliées dans le département. On y compte aujourd’hui, outre les anciennes forges , des fenderies, des clouteries, etc.
- La vannerie fine d’Origny fournit non—seulement l’intérieur de la France, mais est exportée sur divers points de FEurope et dans les colonies.
- Les filatures de laines peignées de Monteornet et d’Agnicourt et Sé-chelles, canton de Marie , occupent beaucoup de bras.
- Les établissemeos d’Aubenton, de Soissons, pour la fabrication des tapis de pieds et autres articles de Reims, et toutes les nouvelles fabriques qui s’élèvent dans le département, ouvrent encore le champ de l’espérance (i).
- L’esprit de justice de M. le comte de Floirac, préfet du département, la protection qu’il accorde à toutes les choses utiles méritent aussi d’être cités.
- C’est ainsi que par le concours de toutes les volontés s’agrandira et se consolidera ce bonheur public, que le Roy Henri désirait pour ses peuples, et qu’il appartient à Charles X^de voir se réaliser.
- En observant attentivement ce département, on remarque que plus on s’éloigne de la partie septentrionale, plus on quitte le domaine de l’industrie , proprement dite, pour entrer dans celui de l’agriculture ; car les ar-rondissemens de Soissons et de Château-Thierry, tout en participant du
- (i) En 1825, MM. Jobert- Lucas frères, de Reims, et T'émaux, de Paris, ont fait
- l’acquisition d’une filature de coton établie à Aubenton (arrondissement de Vervins), et l’ont convertie depuis en une filature de laine cardée et de laine peignée : elle est mue par
- une machine hydraulique de la force de cinquante chevaux.
- Je ne puis, en parlant de Reims, passer sous silence les noms recommandables de MM. A.-B. Seillière et compagnie, qui viennent de créer une filature de laines longues
- anglaises, un doublage de laines à la mécanique , dans le vaste local des Longuaux, où existait déjà un établissement de laines cardées, et. des moulins d’après le système anglais, mus par une pompe à vapeur.
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- bien-être général,,en cherchent principalement la source dans la science de Columelle, éclairée des lumières de notre époque.
- D’après ce brillant aspect de prospérité publique, fondée sur la base utile et morale du travail de la population, vous concevez, Messieurs, qu’un cours de géométrie et de mécanique appliquées aux arts et métiers devenait indispensable. Ce cours, établi d’après celui que professe à Paris M. Charles Dupin, va, n’en doutons pas, exercer la plus utile influence sur une province qui peut prétendre à tous les genres de succès.
- Si à tant de souvenirs historiques, de noms illustres, de citoyens célèbres (i) ; si à tant de richesses agricoles et industrielles, on joint encore les ressources que présentent au commerce des routes superbes, des canaux qui n’ont besoin que des perfectionnemens projetés et arrêtés pour compléter le système de navigation intérieure, on reconnaîtra que le département de l’Aisne est un des plus favorisés du royaume, qu’il en est peu qui réunissent autant d’élémens de prospérité, et que M. Brayer a rendu un véritable service à la France, en lui donnant un ouvrage aussi remarquable par son intérêt que par son exactitude. Puissent toutes nos provinces avoir une Statistique semblable, traitée par un semblable auteur!
- Les recherches de M. Brayer sont d’un travailleur assidu, et la manière de les mettre en lumière annonce un écrivain fort exercé. Cet utile mémoire vient de recevoir le prix de statistique fondé par M. de Montyon, et décerné par l’Académie des sciences.
- Je propose à la Société d’adresser des remercimens à M. Brayer, ainsi qu’une copie du présent rapport.
- Adopté en séance, le 18 Juillet 1827.
- Signé Mortemàrt-Boisse , rapporteur.
- (1) Racine, la Fontaine, etc.
- IMPRIMERIE DE MADAME HUZARD ( née Vallat la Chapelle),
- IMPRIMEUR DE IA SOCIETE , RUE DE l’ÉPERON, N°. 7. '
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- VINGT-SIXIÈME ANNÉE. (N°; CCLXXVIII.) AOUT 1827.
- BULLETIN
- DELA
- SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- ARTS MECANIQUES.
- Rapport fait par M. Hachette, au nom du Comité des arts mécaniques, sur un niveau-rëflecteur inventé par M. Burel, lieutenant-colonel au Corps royal du génie.
- On a imaginé des instrumens propres à mesurer un angle par une seule observation; le sextant, l’octant, le cercle de réflexion remplissent parfaitement cet objet : chacun de ces instrumens se tient d’une main, tandis que l’autre main fait tourner la lunette ou l’alidade d’un angle, qui est la moitié de celui qu’on veut mesurer. Il n’existe pas, à notre connaissance, de niveau par réflexion.
- M. Burel, lieutenant-colonel du génie à Saint-Omer, a présenté à la Société un niveau-réflecteur de son invention, construit sur ce principe, que lorsqu’un miroir plan est vertical, l’œil du spectateur et son image sont placés sur une horizontale. Cet instrument est décrit dans une notice que l’auteur vous a adressée en novembre 1826, et qui a pour titre : Sur un niveau-réflecteur plus léger, plus exact et sur-tout plus expéditif que le niveau deau ordinaire.
- A cette notice est jointe une lettre dans laquelle M. Burel rapporte les opérations de nivellement exécutées avec son instrument : il cite le nivellement par courbes horizontales et de mètre en mètre, de la ferme du Loubet, dont la surface était de 25 hectares. Ce travail, suivant l’auteur, fut fait en un seul jour, et donna une expression très-vive des moindres plis du terrain. Deux capitaines du génie, MM. Louis et Ratoin, s’en servirent Vingt-sixième année. Août 1827. Nn
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- à leur grande satisfaction, et l’adoptèrent non-seulement pour le nivellement de Blaye, mais encore pour exprimer le relief des diverses batteries de côte de la Gironde. L’auteur l’a employé avec succès, en 1818, à l’ile de Ré; en 1820, à Cette (Hérault); en 1826, il a vérifié un grand nombre d’anciennes côtes de la place d’Antibes, où il était employé, et il a nivelé en entier, au nord-ouest du Fort carré, 180 hectares de terrain, dont le relief n’était nullement exprimé sur les plans d’Antibes.
- M. Burel nous a témoigné le désir que son instrument fût encore essayé par d’autres personnes désignées par le Conseil; il est persuadé que de jeunes ingénieurs doués d’une bonne vue obtiendront des résultats non moins satisfaisans que ceux qu’il a rapportés dans sa lettre précitée.
- M. Jodot, présent à la séance, qui vient de remporter un prix à la Société de géographie, pour le nivellement de la Meuse depuis sa source jusqu’à Givet, sur une longueur développée de 55 myriamètres, nous a offert de faire l’essai du niveau-réflecteur de M. Burel, comparativement avec le niveau à lunette et avec le niveau d’eau.
- Cet essai vous fera connaître le degré d’exactitude du niveau d’eau par rapport au niveau à lunette, pour des nivellemens entre les mêmes points ; ce qui n’a pas encore été indiqué dans les meilleurs traités de nivellement. Quant au niveau-réflecteur, le travail de M. Jodot apprendra si l’instrument est d’un usage commode.
- S’il est en effet préférable au niveau d’eau, l’auteur aura acquis des droits à l’une des récompenses que vous accordez aux découvertes utiles.
- En conséquence, nous avons l’honneur devons proposer :
- i°. De confier à M. Jodot le niveau-réflecteur de M. Burel, déposé sur le bureau, et la notice contenant la description de cet instrument, qui a été rédigée par M. Burel, et envoyée par cet officier à la Société , en novembre 1826;
- 20. D’ajourner le rapport définitif sur l’instrument après l’essai qui en sera fait par M. Jodot.
- Adopté en séance, le 11 avril 1827.
- Signé Hachette, rapporteur.
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- Deuxième rapport fait par M. Hachette , au nom du Comité
- des arts mécaniques, sur le niveau-réflecteur de M. Burel.
- Le Conseil a décidé, dans sa séance du n avril 1827, que le rapport définitif sur le niveau-réflecteur de M. Burel serait ajourné après l’essai dont M. Jodot3 architecte et membre de la Société de géographie, a bien voulu se charger.
- M. Jodot a transmis à votre Comité le résultat de son travail, qui se compose de trois tableaux. Le premier de ces tableaux comprend les opérations de nivellement entre deux points dont la distance est de 5oo mètres. M. Jodot s’est servi pour ce premier nivellement du niveau-cercleh. bulle d’air, de M. Lenoir. Ayant opéré par stations de 5o en 5o mètres , le point de l’arrivée s’est trouvé plus haut que le point de départ de om5j5. En doublant les longueurs des stations pour vérifier le premier nivellement, on a trouvé pour la différence de niveau des points d’arrivée et de départ oni,5y2j ce qui donne pour la différence moyenne om,5735.
- Le deuxième tableau de M. Jodot renferme les opérations de nivellement entre les mêmes points, exécutées avec le niveau-réflecteur de M. Burel. La différence de niveau entre les deux points extrêmes a été déduite de deux nivellemens, et on l’a trouvée de om,6ooo. Ainsi, pour une distance de 5oo mètres entre les points d’arrivée et de départ, l’un des meilleurs niveaux à lunette à l’usage des ingénieurs et le niveau-réflecteur de M. Burel ont donné deux résultats, qui sont entre eux dans le rapport de 5735 à 6000 ou de xoo à io4-
- Le troisième tableau indique les résultats obtenus avec le niveau d’eau. La différence de niveau entre les deux points de repère a été trouvée de om,6o9. En la comparant au résultat déduit des opérations faites avec le niveau-cercle de M. Lenoir, leur rapport est égal à celui de 100 à 106, très-peu différent du rapport précédent de 100 à 104.
- M. Jodot a tenu compte du temps employé à parcourir une même distance, pour chacun des trois niveaux dont il faisait l’essai. En rapprochant les stations de 5o à 5o mètres, et prenant pour unité de distance le demi-kilomètre, il a trouvé :
- Pour le niveau-cercle............... 1 heure 7 minutes.
- Pour le niveau-réflecteur . ...... 1 id. 18 id.
- Pour le niveau d’eau................... 1 id. 14 id.
- Il pense qu’il aurait employé moins d’une heure pour niveler un demi-kilomètre avec le niveau-réflecteur mis à sa disposition, si, d’une part, cet
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- instrument avait été exécuté avec plus de soin, et si, de l’autre, il avait acquis une plus grande habitude a s’en servir.
- Le Comité pense, avec M. Jodot, que le niveau-réflecteur peut devenir très-utile à la direction et à la conduite des travaux d’art, et qu’il remplacera avantageusement le niveau d’eau, sur lequel il a, entre autres avantages, celui d’être plus expéditif et moins embarrassant.
- Considérant, i°. que les niveaux sont des instrumens d’une application journalière dans les arts, pour le tracé des rigoles servant aux irrigations des champs, pour la conduite des eaux dans des tuyaux, pour l’établissement des canaux et pour la construction de tous les ouvrages militaires en pays de montagnes ; 20. que le niveau-réflecteur, plus expéditif, plus portatif, est néanmoins d’une exécution simple et peu coûteuse,
- Votre Comité des arts mécaniques a l’honneur de vous proposer : i°. De donner à M. Burel, lieutenant-colonel du génie, ancien élève de l’École polytechnique, un témoignage de votre satisfaction, en lui accordant une médaille d’or de la valeur de 5oo francs;
- 20. D’inviter cet officier à faire exécuter, pour le cabinet des modèles de la Société, un niveau-réflecteur avec toute la perfection dont cet instrument est susceptible ;
- 3°. De remercier M. Jodot de son excellent travail de nivellement, qui sera joint au présent rapport et inséré dans le Bulletin de la Société, ainsi que la description de l’instrument.
- Adopté en séance} le zo juin 1827. Signé Hachette, rapporteur.
- Résultat des expériences faites par M. Jodot , architecte, membre de la Société de géographiesur le niveau - réflecteur de JM. Burel.
- La Société d’Encouragement pour l’industrie nationale, dans sa séance du 11 avril 1827, a bien voulu, sur la proposition de M. Hachette, membre du Comité des arts mécaniques, me charger d’essayer le niveau-réflecteur qu’a soumis à l’examen de la Société M. Burel, lieutenant-colonel du génie , auteur de cet instrument.
- Pour remplir les intentions de la Société, nous avons comparé ce niveau aux divers instrumens en usage pour la conduite des travaux d’art, après avoir pris connaissance des mémoires descriptifs qui l’accompagnent ; nous avons établi nos comparaisons d’après un nivellement |soigneusement fait et vérifié avec le niveau à bulle d’air de M. Lenoir, ingénieur du Roi pour les instrumens à l’usage des sciences.
- Les trois tableaux suiyans indiquent les résultats de nos observations.
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- ' N\ 1.
- TABLEAU indiquant les résultats d’observations obtenus avec le Niveau-Cercle à bulle d’air, de M. Lenoir, pour servir à établir la comparaison des nivellemens faits avec le Niveau-Réflecteur de M. Burel, et le Niveau d’eau.
- 1er. NIVELLEMENT.
- 2e. NIVELLEMENT servant de vérification au premier.
- Num. des Stations. Lon- gueur des Stations. HAUl prises su Arrière. KURS r la mire. Avant. Différence. Ordonnées. Différence du point de départ au point d’arrivée. 1 Num. g des [stations Lon- gueur des stations HÀ.U prises s Arrière TEURS ir la mire Avant. Diffé- rence. Or- données. Différence du point de départ au point d’arrivée. Différence obtenue avec le xer. nivellem.
- mètres. mètres. mètres. mètres. mètres.
- 0 0 O O O 10.000 l
- 1 JYota. Pour abréger loperation on n a pris que les
- 1 5om. Im,2()2 — om,i7° 9, 83o I numéros pairs.
- 2 5o I, 326 1, 198 — 0, 128 9» 702 \
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- 3 5o I, 295 1, 229 — 0, 066 9, 636
- 2 1 oo11'. im,526 Im, 2 28 —0,298 9j 7osj
- 4 5o 1, 336 1, 137 — °> 199 9? 437
- 5 5o 1, 270 I, 24l —- 0, 026 9, 4l1 / — om,575 4 100 h 4 99 1, 234 —0,265 9, 437 ' om,572 +om,oo3
- 6 100 1, 270 1, 237 —0j o3d 9, 4o4j
- 6 5o 1, 248 I, 239 — 0, 009 9, 402 l
- 8 100 1, 269 1, 238 —0, o31 0, 373
- w 5o 1, 396 1, 4oqM- 0, oi3 9> 4i5 !
- ; IO 100 1, i5o I, 2û5 +0, o55 9, 428y
- 8 5o *94 1, i5o — 0, o44 9, 37*
- 9 5o 1, 202 D 293 + 0, 091 9, 462
- 10 5o 1, 245 1, 208 — 0, o37 9, 425 i
- Le temps étant calme et les distances très-rapprochées, pour parcourir un demi -kilomètre on a employé, dans l’opération faite en plaine, i heure 7 minutes.
- Le temps employé en vérification pour parcourir un demi-kilomètre, les stations étant prises de 100 en 100 mètres, a été de o heure 48 minutes.
- NOTES DIVERSES, OBSERVÉES AVEC L’INSTRUMENT DE M. LENOIR.
- La longueur moyenne d’un coup de niveau peut être évaluée à 80 mètres.
- Le maximum peut être évalué de 320 à 36o mètres.
- La distance la plus généralement adoptée dans de longues opérations, pour chaque coup de niv eau , est de 100 mètres, et l’espacement des stations de 200 mètres.
- Lorsque le temps est calme et que le terrain en plaine n’offre point de difficulté, un observateur peut niveler, dans une journée, 3oà 4o piquets espacés de 200 mètres les uns clés autres, et parcourir 6 à 7 kilomètres et demi, en employant une seule mire, et un quart en sus en faisant usage de deux mires.
- On peut donc fixera 6 kilomètres la longueur moyenne qu’un observateur peut niveler en un jour ordinaire de travail, et de 3 à 4 kilomètres lorsque le terrain offre des difficultés.
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- N°: 2. -
- «
- TABLEAU indiquant les résultats d’observations obtenus avec le Niveau-Réflecteur
- de M. Burel.
- PAR M. JODOT. PAR M. HELLER, GÉOMÈTRE.
- Lon- HAUTEURS différence obtenue Lon- HAUTEURS d ifférehce obtenue
- N°. prises sur la mire Diffé- Or- N°. prises sur lamine Diffé- Or- du point.
- des gueur du point avecle Ier des gueur avec le 1er
- des rence. données. de départ à celui nivellem. dès Arrière rence. données. de départ nivellem.
- stations stations Arrière Avant. tableau stations stations Avant. à celui tableau
- d’arrivée. n°. 1. d’arrivée. n°. 1.
- O O cy 0 0 iom,ooo' 0 O 0 O 0 iom,ooo
- I 5om i, i36 °> 9e9 —0,167 9, 833 I 5o“ Im,l52 °m>973 —0,179 9, 821
- 2 5o i, 288 1, i53 —0,135 9, 698 2 ÔO r, 3i8 1, 202 —0,116 9, 7°5
- 3 5o 1, 247 1, 189 —0, o58 9, 64o 3 5o 1, 270 1, 212 —0, o58 9, 647
- 4 5o 1, 4o3 1, 200 0, 203 9» 437 4 5o 1, 3o4 1, o85 —0,219 9, 4a8!
- 5 5o i, 218 1, 198 —0,020 9, 4l7j -o™,598 —Om,02I 5 5o 1, 287 1, 273 —0, oi4 9, 4i4 \—om,6o3 —om,o33
- 6 5o 1, 290 1, 271 —0,019 9» 398l 6 5o 1, 33o 1, 319 0,011 9, 4o3
- 7 5o 1, 4oo I, 421 +0, 021 9, 7 5o 1, 472 «, *7* +0, 006 9, 4o9
- 8 5o i, 216 1, 180 —o,o36 9, 3 83 8 5o 1, 208 r> 177 —o,o3i 9, 378
- 9 5o 1, 196 1, 264 068 9, 451 9 5o 1, 254 I, 328 +0,074 9, 452
- 10 5o I, 322 1, 275 —0, o47 9> 4o4j 10 5o 1, 216 1, i56 —0,060 9, 392i
- Le temps e'tant calme, on a employé', pour parcourir un demi- Temps employé pour parcourir un demi-kilomètre, une heure kilomètre, une heure 18 minutes, a3 minutes.
- Le temps étant très-calme, on serait parvenu à employer moins d’une heure pour niveler un demi-kilomètre , si, d’une part, l’instrument eût été plus soigneusement fait, et, de l’autre, si l’on avait acquis une plus grande habitude de se servir du niveau-réflecteur.
- Nous allons essayer d’évaluer ici le nombre de points que l’on peut niveler dans une journée, et la distance’ à laquelle un observateur doué d’une bonne vue peut donner ses coups de niveau :
- La longueur moyenne d’un coup de niveau peut être évaluée à a5 ou 3o mètres.
- Le maximum peut être évalué de 60 à 8o mètres.
- La distance que l’on pourrait généralement adopter dans les opérations, peut être évaluée à 3o mètres pour chaque coup de niveau, et à 6o mètres pour l’espacement des stations.
- Nous évaluerons de 3 à 3 kilomètres et demi , la longueur moyenne qu’un observateur pourrait niveler dans une journée ordinaire de travail, en supposant toutefois que le temps soit bien calme et que le terrain n’offre pas de difficultés.
- Nous pensons que le niveau-réflecteur peut devenir'très-utile à la direction et à la conduite des travaux: d’art, et remplacer i avantageusement le niveau d’eau, sur lequel il a, entre 'autres avantages , celui d’etre plus expéditif et moins embarrassant.
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- ( a8i )
- N". 3.
- TABLEAU indiquant les résultats d’observations obtenus avec le niveau d’eau.
- PAR M. JODOT.
- PAR M. HELLER, GÉOMÈTRE.
- Nos. des stations Lon- gueur des stations HAU*3 prises st Arrière rEURS r la mire Avant. Diffé- rence. Or- données. DIFFÈRE»! du point de départ à celui d’arrivée. îe obtenue avecle Ier nivellem. tableau n°. 1. Nas. des stations Lon- gueur des stations prises si Arrière rEURs ir la mire Avant. Diffé- rence. Or- données. DIFFÉREHC du point de départ à celui d’arrivée. e obtenues avecle iCI nivellem. tableau n°. 1.
- 0 O O 0 » IOm ,000’ . O 0 0 0 0 rom,ooo
- I 5om ,398 Im,2l8 0,180 9> 820 I 5om im;4oo 1 2 —0,188 9, 812
- 2 5o 364 î, 225 —0,139 9> 681 f 3 5o 1, 366 I 255 —0, i4i 9, 671 1
- 3 5o 36i 1, 3oo —0,061 9» 620: 3 5o 1, 368 298 Oy O7O 9, 6011
- 4 5o 382 I, 173 —0,209 9> 4i 11 4 5o 1, 384 175 —0,209 9> 392
- 5 5o i, 290 I, 256 —0, o34 9> 377 , —om,6o6 j— o,o3i 5 5o 1, 288 I 254 —0,o34 9, 358 \ —Om,6l2 —om,o37
- 6 5o 1, 280 279 —0,001 9> 376 6 5o r, 293 272 —0,021 9> 337 (
- 7 5o 0 434 1, 442 -J- 0,008 9» 384 7 5o 1, 4a6 444 -j-o, 018 9, 355
- 8 5o ï> a5o I, 212 —0, o38 9b 346 8 5o i, 249 I 209 —0, o4o 9, 3i5
- 9 5o 1, 238 1, 334 +0,096 9> 44a 9 5o I, 23o 33i -j-o, IOI 9, 4i6
- 10 5o O 269 1, 221 —0, o48 9> 394 IO âo I, 268 24o —0,028 9, 388 1 S
- Le temps étant calme, on a employé', pour parcourir un demi-kilomètre, une heure i4 minutes.
- Temps employé' pour parcourir un demi-kilomètre, une heure u minutes.
- La longueur moyenne d’un coup de niveau peut être évaluée à a5 ou 3o mètres.
- Le maximum peut être évalue de 5o à 8© mètres lorsque l’organisation de la vue le permet.
- La distance la plus généralement adoptée avec le niveau d’eau pour obtenir des résultats exacts, est de 25 mètres par coup, et les stations entre elles de 5o mèti’es.
- On peut fixer de 2 à 2 kilomètres et demi, la longueur moyenne qu’un observateur peut niveler en un jour ordinaire de travail, lorsque le terrain n’offre point de difficulté et que le temps est bien calme.
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- Description du niveau-réflecteur.
- Un petit miroir vertical A, de 5 à 4 centimètres de côté, représenté aux trois quarts de grandeur naturelle, vu de face et de profil, 7%. ï et a, PL 335, est suspendu à une cleftournante^ô, qui lui donne un mouvement giratoire autour de son axe vertical passant à travers un bras courbé i monté sur le support k. Ce miroir, partagé horizontalement par un fil délié c servant de ligne de foi, est fixé dans un pendule d de 3 à 4 centimètres de largeur et 7 centimètres de longueur, depuis son centre d’oscillation jusqu’à son culot n; son lest est appliqué immédiatement derrière le miroir, et il ne pèse en tout que 600 grammes. Deux axes horizontaux, qui se croisent à angles droits et dont les quatre pivots efg h sont terminés en couteaux, lui laissent des oscillations libres dans tous les sens, jusqu’à ce que le déclic op, poussé de bas en haut par le contre-poids q, dont le bras de levier varie à volonté, vienne s’appliquer contre le culot n et atténuer et détruire tout balancement possible ; ce qui n’exige que 6 à 7 secondes. Cette pression n’étant jamais déplus de 2 grammes, et se dirigeant dans la verticale qui passe par le centre de gravité, n’y cause pas le moindre dérangement et suffit cependant pour résister au vent le plus fort.
- Comme la suspension ci-dessus donne au système une position perpendiculaire à l’horizon, qui reste invariable, la rectification de la glace devra se faire autour d’une de ses arêtes horizontales, au moyen de trois vis mmm et d’un ressort l pressé derrière la glace.
- Usage.
- Le miroir étant dans une position bien verticale et ses oscillations étant annulées par le déclic, l’œil de l’observateur s’y verra de lui-même par réflexion, selon une horizontale qui, se prolongeant au-delà du miroir jusqu’au voyant de mire, en fera connaître la hauteur au-dessus du sol. Quelques minutes d’exercice rendent ce coup-d’œil aussi précis que rapide; car le point de vision est au centre d’un petit cercle lumineux sur la convexité de f œil répétée par le miroir. Il est ensuite aisé de ramener l’image de l’œil sur la ligne de foi, à l’endroit où elle sort du miroir, afin que le même coup-d’œil aperçoive la ligne dans le lointain. On obtient ainsi un coup de niveau très-exact.
- Pour rectifier l’instrument, on dirige d’abord contre un mur éloigné de 3o à40 mètres le rayon visuel, qui, partant de l’œil, passe par l’image de l’œil au milieu du miroir. On marque sur ce mur une horizontale passant au point où aboutit ce rayon visuel. On fait ensuite faire à l’instrument un
- demi-tour
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- demi-tour sur lui-même* et on regarde de nouveau son oeil dans le miroir , tournant ainsi le dos au mur qu’on avait auparavant en face. Ce deuxième rayon visuel marquera sur le mur un second point, par lequel on mènera une seconde horizontale. Il est clair que pour devenir horizontal, d’in-eliné qu’il était, le rayon visuel devra être amené du milieu du miroir juste au milieu de ces deux horizontales tracées sur le mur.
- : Avantages de cet instrument.
- Indépendamment de la faculté de pouvoir être rendu immobile par le moyen ci-dessus décrit, le niveau-réflecteur possède encore sur le niveau d’eau un autre avantage, c’est là netteté de sa ligne de foi; ce qui produit des observations d’une justesse remarquable; il est moins fragile et d’un petit volume : il affecte la position horizontale, la plus commode et la moins embarrassante qu’on puisse (désirer. On peut, sans le secours d’un aide, le fixer à un arbre, à un mur, ou le poser sur un support quelconque sans compromettre sa justesse ni sa conservation. Il opère avec une très-grande rapidité quand on le porte à la main suspendu à un manche, soutenu seulement par un bâton léger.
- Le niveau-réflecteur remplace i°. le niveau de pente, en inclinant convenablement la surface du miroir ; 2°. l’horizon artificiel, que les géomètres font concourir avec le sextant pour mesurer la hauteur d’un point fixe ou mobile, indifféremment, au-dessus de l’horizon ; 5°. il s’adapte parfaitement a la boussole pour la rendre plus juste dans les levées nivelées, ainsi que dans les relèvemens à la mer; 4°- enfin, il remplace le fil à plomb pour élever des lignes verticales.
- Rapport fait par M. Francœur, au nom du Comité des arts mécaniques, sur un mécanisme imaginé par M. Mathieu, horloger, pour régler facilement ïéchappement des montres.
- Lorsqu’il met en place le spirale régulateur des montres, l’horloger prend soin de le fixer bien droit ; il arrive ordinairement alors que ce ressort, bridant l’axe du balancier, le force à prendre une position où il n’est pas d’échappement. L’ouvrier est alors obligé de démonter le coq et de faire tourner la virole du spirale autour de l’axe du balancier ; il remonte ensuite le coq pour s’assurer de nouveau si la pièce est d’échappement. Ce n’est le plus souvent qu’après plusieurs essais successifs qu’il arrive au but qu’il s© propose : ces tâtonnemens ne laissent pas que d’être fort incommodes. Vingt-sixième année. Août 1827. Oo
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- M. Mathieu remédie très-facilement à,^et iiîeoprVfémeat^nLfaisant pofitér le piton y auquel le spirale est fixé, sur une petite raquette mobile, dans un arc de quelques degrés : cette raquette est adaptée ,au coq même et s’enlève avec lui quand, on veut le démonter, ôn fait prendre à la raquette un mouvement de rotation autour du balancier dan§yu» sens ou en sens contraire, à l’aide d’une clef ou pointe, d’acier carrée qu’on eftatreidans un trou de même calibre et qu’on fait pirouetter : ce carré meut un doigt qui pousse la raquette et entraîne, le qjiton'avec ellevJbe bout extérieur du spirale se trouve ainsi avancé ou reculé d’un petit.arq, qui suffit pour amener le balancier à se trouver d’échappement. Il n’est même pas besoin de recourir a un artiste pour produire cèt effet, et ce mécanisme est si simple, que chaque particulier peut lui-même mettre sa montre d’échappement, lorsque les changèmens de consistance des huiles ou de la température, etc., auront déréglé la pièce.
- L’idéë de placer le piton du spirale sur une pièce mobile, afin d’avoir des facilités pour régler l’échappement, n’est pas nouvelle ; j’ai vu des pièces de 2? réguet où Un appareil a été ingénieusement adapté pour cet objet; mais cette jolie invention, qui avait d’ailleqrs une autre destination spéciale, était essentiellement réservée aux montres perpétuelles et aux pièces très-compliquées. M. Mathieu n’avait assurément aucune connaissance de cette combinaison, et l’appareil qu’il a imaginé est à-la-fois plus simple et applicable à toutes les montres.
- Enfin M. Mathieu propose un parachute de nouvelle forme qui paraît mériter la préférence sur ceux qui sont en usage. On sait que ces appareils ont pour objet d’empêcher l’axe du balancier de ressentir la violence du coup lorsque, par malheur, on laisse tomber une montre; mais ils ont un double inconvénient : d’une part, ils donnent aux pièces de support une flexibilité qui nuit à l’exactitude rigoureuse de la marche , ce qui les a fait rejeter de l’horlogerie de précision, où l’on ne saurait acheter la qualité d’un mouvement parfaitement uniforme pour la sacrifier à l’incertitude d’un dégât plus ou moins grand, dans le cas d’une chute de la pièce ; d’une autre part, les parachutes ne fonctionnent pas assez bien pour que, lorsqu’il arrive qu’ils doivent être mis en action, on soit assuré jqu’ils ont rempli leur objet, attendu que la tige d’acier formant ressort; qui est destinée à céder sous l’impulsion brusque du choc , ne peut être forcée de plier que quand le choc est exercé dans une direction déterminée.
- M. Mathieu,donne à cette tige plus de solidité et la forme spirale, qui, si elle ne remédie pas au défaut de fixité qu’on reproche aux parachutes , du moins paraît propre à remplir sa fonction, quel que soit le sens ou
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- l’impulsion sera donnée. Au reste, à ce sujet, on sent qu’il serait bien dif-fîdlè‘de5Mtextes expériè^tces décisives qui soieM propices &dever les doutes, puisqu’on ne consentirait pas * à èonêtrtiire desipiontres soignées, munies des nouveaux parachutes, et de les laisser tomber, pour juger, après le eoupj sî elles ont résistéMepreüVëmais la combinaison-dé M. Mathieu a paru ingénieuse et propre à proffeairej lefifet qu’il lui attribue. >
- Cet habile artiste, dont les travaux ont déjà été honorés, il y a quelque temps, du suffrage de la Société d’Encouragement, mérite d’en recevoir de nouveaux'témoignages, et nous vous proposons \9 Messieurs, de les accorder à F appareil qu’il vous présente, de le remercier de sa communication et d’en répandre la connaissance par'l’insertion du présent rapport au Bulletin, ainsi que d’une description de la pièce, accompagnée d’une figure. Adopté en séance, le 18 juillet 1827. -i
- ‘ -r 5 î ; ’ ! > - v; Signé Ïrakcoeur, rapporteur.
- Description du mécanisme pour régler ïéchappement des montres, inventé
- par M. Mathieu.
- La fi g. 3, PL 535, représente la vue en dessus d’un coq pour les montres simples ; la division d’avance et de retard est marquée sur le coqueret, au lieu de l’être sur la platine, comme dans toutes les montres.
- La fig. 4 représente un coq pareil au précédent, et muni d’un parachute. ’ ' ;; i- è. :-i.o ,
- La fig. 5 est un autre coq avec parachute et compensateur ; les divisions sont ici marquées sur la platine.
- Les mêmes lettres désignent les mêmes objets dans toutes les figures. a, coq; b, coqueret ; c, index qu’on avance ou recule sur les divisions tracées sur la platine ou sur le coqueret, et marquant l’avance et le retard; d, raquette mobile; e, piton pour tenir le spirale;^ carré dans lequel s’ajuste une clef qui fait tourner la raquette mobile : ce carré est muni en dessous d’un petit doigt, qui, s’engageant dans l’extrémité fourchue de la raquette, entraîne celle-ci et le piton e, et fait avancer ou reculer le spirale qui y est engagé. Ce mouvement suffit pour amener le balancier à se trouver d’échappement; g, parachute ou ressort de forme spirale, qui garantit le mouvement de tout accident, lorsqu’on a laissé tomber la montre ; h, compensateur.
- 0 o 2
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- Quelques résultats relatifs aux rondelles fusibles des. machines a vapeur; par M. Gaultier de Glàubry.-, î î/ü , : =
- • • - ' ; ’• i llJUiL. . üc-: •
- Dans la note que j’ai insérée précédemment sur les rondelles d’alliage fusible (Bulletin de janvier 1827, page 14), j’avais avancé une erreur que je dois rectifier , avant de faire connaître quelques -résultats d’expériences qui me paraissent dignes de fixer ^attention. j ; -j - :
- J’avais dit, page 16, que jamais les rondelles n’étaient projetées, parce que la fusion avait lieu vers le centre et non vers les bords.; Des expériences faites par M. Hallette m’ont prouvé le contraire : plusieurs rondelles ont été fondues à leur circonférence et projetées ayec force par une élévation trop considérable de la température. Je m’empresse d’autant plus de relever l’erreur que j’avais commise, que cet inconvénient ne peut, en aucune manière, empêcher l’emploi des rondelles fusibles, parce qu’il suffit, comme je l’ai indiqué dans la noté précitée, de placer au-dessus de la rom delle un tuyau qui la porterait , si elle se trouvait projetée , dans toute direction voulue avec la vapeur d’eau.
- Me trouvant il y a quelque temps àjArras, chez M. Hallette, je vis avec beaucoup d’intérêt que, par une expérience suivie depuis long-temps, cpt habile artiste avait adopté exclusivement l’emploi des rondelles fusibles, et que pour se préserver de la projection du disque de métal , qui avait lieu quelquefois, il recouvrait la rondelle d’une toile métallique qui, en empêchant la déformation, permettait que la rondelle ne livrât passage à la vapeur qu’au point de sa fusion.
- La disposition du tuyau sur lequel repose la rondelle employée par M. Hallette ne me paraît pas la plus convenahle.. Sur deux points de la surface de la chaudière, au-dessus de la grille et à l’extrémité opposée, M. Hallette place un tuyau de fonte bifurqué, fig. 6, Pl. 535, dont une des branches a porte une soupape ordinaire b, et l’autre la rondelle fusible c recouverte d’une toile métallique d> fg. 7, fortement maintenue par quatre vis e e : sur l’un des tuyaux on place ordinairement une rondelle fusible à i55° et sur l’autre fusible à i65°. Les rondelles ne sont pas planes, M. Hallette ayant reconnu qu’il était nécessaire de leur donner plus d’épaisseur dans le centre : elles ont la forme indiquée par la fig. 9.
- Il m’a semblé que l’emploi d’un tuyau bifurqué pouvait offrir l’inconvénient dont j’avais parlé dans ma note, de ne pas donner peut-être lieu à la fusion de la rondelle, au point exact de sa liquation, par le refroidissement qu’elle éprouve par le contact de l’air et par la longueur du tuyau.
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- Je citerai dans un instant une lettre de M. Hallette dans laquelle il cherche à répondre à cette objection.
- Quoi qu’il en soit dje la disposition des rondelles dont je viens de parler, je désirais faire quelques essais sur leur fusion; M. Hallette s’y prêta avec une extrême complaisance : voici les résultats que nous obtînmes.
- La machine à vapeur de M. Hallette travaille ordinairement à la pression de trois atmosphères; la chaudière est en fonte, avec deux bouilleurs de même matière. Nous plaçâmes au-dessus du foyer une rondelle fusible à i55°, et sur l’autre tuyau une autre rondelle fusible à 165°, et le chauffeur activa beaucoup le feu. Après quelque temps, les soupapes commencèrent à jouer légèrement; on les chargea un peu, et bientôt le manomètre marqua 56°. Un léger sifflement indiqua que la première rondelle commençait à se li-quater; de petits globules s’infiltraient au travers de la toile métallique. On ouvrit une soupape pour mettre fin à l’expérience et ne pas laisser fondre entièrement la rondelle , qui n’aurait résisté que quelques instans déplus. Cette rondelle, retirée, présentait à sa surface une foule de petits globules qui avaient passé au travers de la toile métallique ; elle était sensiblement concave à sa partie inférieure, et l’on y apercevait une fente qui aurait donné lieu bientôt à la séparation d’un disque. On s’apercevait d’ailleurs aisément que la rondelle eût été projetée bien avant ce moment, si elle n’eût été maintenue par une toile métallique. J’ai mis cette rondelle sous les yeux du Conseil d’administration, dans sa séance du 25 avril 1827, en même temps que le tuyau bifurqué employé par M. Hallette.
- Du résultat que je viens de rapporter on peut conclure que la rondelle a été préservée de déformation et de déchirure par la toile métallique, et que sa liquation ayant eu lieu au point de fusion de l’alliage, cette rondelle a parfaitement rempli le but qu’on sè propose ; et je crois que l’on peut en inférer que des rondelles bien disposées donnent une parfaite sécurité pour l’emploi des machines à vapeur.
- A la suite de l’accident arrivé à M. Steele:, l’un de nos ingénieurs les plus distingués, M. Seguin, avait décidé que son bateau à vapeur, qui fait le trajet de Vienne à Lyon, ne marcherait pas jusqu’à ce que l’on connût bien les causes de l’événement fâcheux arrivé au bateau remorqueur du Rhône. Prévenu d’ailleurs contre l’emploi des rondelles fusibles, il s’était décidé à faire usage de plaques minces. M. Darcet Payant engagé à se servir de rondelles, il s’empressa de les adapter à son bateau? et voici la lettre qu’il écrivit à M. Darcet à la suite de cette expérience, et que notre collègue m’avait autorisé à lire à la séance de la Société.
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- Monsieur,
- Lyon , le ier. -avril 1827.
- Je m’empresse de vous faire part d’une expérience qui, en prouvant l’efficacité des rondelles en métal fusible pour empêcher que la tension de la vapeur dans les chaudières ne dépasse une limite connue, donne l’entière certitude que toute espèce d’accident est impossible lorsque ce moyen aura été employé convenablement.
- Nous avions placé sur nos chaudières deux plaques portant les nos. izjf» et i55, et susceptibles par conséquent de fondre, la première, à la tension de quatre atmosphères, et la seconde de cinq ; mais une mauvaise interprétation de l’ordonnance ayant fait regarder à la Commission chargée d’en vérifier le placement, le degré de fusibilité de la première comme correspondant à 3 atmosphères, tandis que ses dispositions regardent notre machine, chargée d’environ i3 livres par chaque pouce carré anglais, comme travaillant à quatre, il s’ensuivit que la température s’éleva assez pour fondre la première rondelle. Cet effet a eu lieu sans aucune espèce d’accident. Le métal, après s’être suffisamment ramolli, a été lancé contre les bords du bateau, et la vapeur s’est échappée comme par une soupape de sûreté.
- J’ai pensé, Monsieur, qu’il serait intéressant de donner de la publicité à cet événement, afin que chacun pût bannir toute espèce d’inquiétude, lorsqu’il se sera assuré que les chaudières auprès desquelles il est destiné à habiter sont pourvues de rondelles ; et je vous prie en conséquence de faire de ma lettre tel usage qu’il vous paraîtra convenable.
- J’ai l’honneur d’être, etc. Seguin aîné.
- A la suite de cette communication, M. Baillet de Belloy cita comme preuve en faveur de l’emploi des rondelles fusibles pour préserver des dangers d’une explosion, la fusion des rondelles d’un des bateaux à vapeur qui naviguent sur la Seine, qui a seulement été arrêté momentanément dans sa marche, mais sans donner lieu à aucun accident.
- M. Baillet a vu employer avec succès, par divers constructeurs, de petits grillages de fonte pour recouvrir la rondelle et empêcher sa déformation : ce moyen produit un effet absolument semblable à la toile métallique dont se sert M. Hallette.
- Postérieurement, je fis part à M. Hallette de mes idées sur le placement des rondelles dans une position différente de celle qu’il a adoptée; j’ai reçu de lui une lettre que je crois devoir consigner ici, parce qu’il me semble que dans un sujet de cette importance aucun fait n’est indifférent.
- Voici cette lettre.
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- Monsieur,
- Arras, le 23 mai 1827.
- Je ne savais pas que M. Séguin avait fait des expériences sur l’usage des rondelles de métal fusible; mais je l’y avais fortement engagé dans l’intérêt même dé son entreprise.
- Je partage bien votre avis, Monsieur, sur la probabilité d’une différence de température dans nos rondelles fusibles placées .au-dessus «de la chaudière , comme nous les employons, ou sur la périphérie même, comme vous le proposez ; mais je crois que la température de la vapeur à ces deux points est bien peu différente , et que si l’expérience comparative que vous proposez avait lieu, on aurait pour résultat d’une plus prompte fusion dans la rondelle métallique placée directement sur la chaudière, non pas la différence de température de la vapeur, mais bien celle de.la température de la fonte, qui, à ce point, est beaucoup plus élevée que celle de nos soupapes : voici un fait à l’appui de l’assertion, que la température de la fonte ou du fer en contact avec la rondelle de sûreté contribuait plus .que celle de la vapeur à sa liquéfaction.
- Quelques jours après votre départ, je m’aperçus que la rondelle de métal fusible à 155°, que j’avais fait placer sous toile métallique sur l’ouverture où nous avions fondu celle que vous avez emportée, était devenue sensiblement convexe, bien que la tension de la vapeur n’ait jamais été portée au-dessus de trois atmosphères. J’en mesurai exactement la convexité, qui fut d’abord d’un millimètre et demi en deux jours : alors, par la crainte de voir nos travaux interrompus, je fis démonter cette rondelle et je trouvai que sa section, qui d’abord était comme dans la Jig. 8, était devenue comme Jig. 10, d’où je demeure convaincu que, comme j’avais eu l’honneur de vous le dire, Monsieur, ces rondelles s’amollissent davantage sur leurs bords qu’à leur centrent doivent toujours céder à la pression de la vapeur comme des flans sous un décôupoir ( c’est ce qui est arrivé à plusieurs de nos machines, avant que nous ne recouvrions nos rondelles fusibles d’une toile métallique très-claire).
- Vous remarquerez, Monsieur , que les parties 1 et 2 ,fig. 10, sont sensiblement amincies et qu’elles sont, pour ainsi dire, les seules de la pièce qui ont donné des marques de ductilité : donc , ce sont les seules où la température est devenue telle, que le métal éprouvait un amollissement sensible. En effet, cela me parait devoir être, si nous * considérons la disposition de notre appareil dans la Jig. g, où l’on remarquera i°. que la partie du trou conique z de la rondelle métallique a toute sa base en contact avec la vapeur; 20. que le disque percé ou cercle plat æ, qui recouvre le bord de
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- C 29° )
- la rondelle fusible et qui acquiert par l'effet conducteur une assez haute température, préserve du contact de l’atmosphère toute la surface conique de cette rondelle, qu’ainsi il y a nécessairement une grande différence de température entre la partie z, qui est constamment refroidie par l’atmosphère , et celle 2,2 recouverte par le bord inférieur et chanfreiné du cercle plat, qui empêche le rayonnement. Ces effets sont bien sensibles à la vue dans la section fig. 10, qui est tracée sur la rondelle précitée, emboutie en quelque sorte par la pression de la vapeur ; on remarquera que la diminution d’épaisseur qui devait nécessairement résulter d’un accroissement de surfaee n’a eu lieu qu’à la circonférence du petit cône, et précisément dans l’endroit où le cercle plat préserve le métal fusible du contact de l’air. Quant à la position de la rondelle fusible sur le support en usage, ou directement sur la chaudière, je ne vois pas qu’elle soit importante; car il est indifférent que la rondelle fonde à un degré de plus ou de moins, pourvu que l’effet soit constant. C’est à l’ingénieur à reconnaître le degré de fusibilité convenable de sa rondelle , eu égard aux causes qui en retardent l’effet.
- J’ai l’honneur d’être, etc. A. Hàllette.
- Je me propose de faire prochainement des essais sur l’emploi comparatif des rondelles fusibles et des plaques minces. Je crois que les résultats seront d’un grand intérêt, quels qu’ils soient, et je les publierai, quand même ils seraient en opposition avec mes idées ; car je ne suis partisan des rondelles fusibles que par la conviction où je suis qu’elles sont préférables à tous les moyens de préservation proposés ou employés jusqu’ici, et je serais le premier à rejeter leur emploi si je connaissais quelque moyen qui dût leur être préféré. Les accidens arrivés depuis peu de temps à diverses machines à vapeur, et qui ont donné lieu à la mort de plusieurs personnes, admettent des explications très-faciles, et prouvent, ce me semble, que l’usage bien entendu des rondelles fusibles aurait évité ces déplorables événemens.
- Description d’une scierie a lames 'verticales et a mouvement alternatifs employée aux mines et fonderies d’Anzin, département du Nord.
- La scierie établie depuis 1821 aux fonderies d’Anzin est d’origine anglaise ; elle se distingue de plusieurs autres machines de ce genre par la solidité de sa construction, la simplicité de son mécanisme, et par la facilité de pouvoir rapprocher ou écarter promptement les lames de scie,
- lorsqu’on
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- lorsqu’on veut couper dans le même bloc des planches de diverses épaisseurs.
- Nous avons fait lever les plans de cette scierie sur un modèle exécuté avec soin, que M. Edwards, directeur de la fonderie de Chaillot, a bien voulu mettre à notre disposition.
- Elle est représentée en élévation longitudinale et latérale et en coupe, PL 336 et 337. Le bâtis A qui la porte est en charpente, dont toutes les pièces sont solidement assemblées; le châssis porte-scie monte et descend entre deux jumelles A'A' réunies par une traverse. La force motrice, qui peut être une machine à vapeur ou un manège, est appliquée à l’arbre B tournant dans un coussinet B'. Cet arbre porte une poulie en fonte C, qui, par le moyen d’une courroie D dont elle est enveloppée, communique avec une autre poulie E de même diamètre, montée sur un axe F coudé en manivelle; cet axe porte un volant G servant à régulariser le mouvement.
- A la manivelle F est attachée une fourchette H, dans les deux branches de laquelle passe un fort boulon I, qui la réunit avec le châssis porte-scie K, représenté séparément, fig. 3, PL 336. Ce châssis est muni de quatre pièces saillantes K'K' percées de trous, dans lesquels passe un pareil nombre de boulons PP, fixés haut et bas contre les jumelles A'A' du bâtis. C’est sur ces boulons, qui remplacent les galets de frottement des autres scieries, que le châssis opère son mouvement alternatif d’élévation et de descente. Les lames de scie rr, au nombre de dix, sont fixées à la manière ordinaire; mais au lieu d’être tendues par des écrous vv, comme ou le voit tjîg* 3 , elles le sont par un levier horizontal a',Jîg. 2, PL 337, tournant sur un centre b', et auquel est suspendu un poids d ; à ce levier est attachée une tringle à crochet d, qui opère la tension uniforme des lames. L’écartement entre chaque lame est maintenu par des cales de bois s s fortement serrées l’une contre l’autre par des écrous tt garnis de rondelles de cuir et que reçoivent des tringles filetées uu. On conçoit qu’en plaçant entre chaque lame des cales plus ou moins larges, on obtient différens degrés d’écartement, suivant l’épaisseur des planches qu’on veut scier.
- Le madrier destiné à être divisé se place sur un chariot Y, qui chemine sur deux rainures pratiquées dans le sommier du bâtis. Des galets qq facilitent le mouvement du chariot, qui est muni en dessous d’une crémaillère Z, dans laquelle engrène un pignon a, monté sur l’axe d’une roue à rochet Ü. Cette roue est mise en mouvement de fa manière suivante.
- Au châssis porte-scie est attaché un levier à joint brisé L, qui agit dans l’intérieur du bâtis, et dont l’autre extrémité est fixée à l’axe M, qui occupe tout l’espace compris entre les deux jumelles A'A’. Le bout de cet
- Eingt-sixicme année. Août 1827. Pp
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- axe, en dehors du bâtis, porte une manivelle N, à laquelle tient une bielle g : à cette bielle est réuni un levier coudé h, qui fait agir alternativement deux cliquets , l’un, it qui pousse le rochet en avant, et l’autre, k} qui empêche son retour.
- A chaque levée du châssis porte-scie le joint brisé L et la manivelle N font un mouvement d’oscillation , qui se transmet par l’intermédiaire de la bielle g et du levier coudé h aux cliquets, lesquels font avancer le rochet ; èt comme l’axe de ce rochet porte le pignon a, celui-ci, en engrenant la crémaillère Z, amène le chariot contre les scies.
- Le madrier est fixé sur ce chariot au moyen des brides o o, serrées par les écrous pp. Pour le raidir de haut en bas et empêcher ses vibrations pendant que la scie remonte, deux butoirs II, terminés par des massues lourdes de fer, appuient dessus : ils sont attachés à des tiges m m en forme de T, mobiles par leurs tourillons sur des potences nn fixées aux jumelles A'A'. Les butoirs prennent sur le madrier une position plus ou moins inclinée ; mais afin qu’ils ne le raidissent pas de manière à ce que le chariot ne puisse avancer, leur queue est percée d’une rainure e', dans laquelle glissent deux vis f'f fixées aux tiges mm, et qu’on serre par des écrous : il s’ensuit qu’à mesure que les butoirs approchent de la verticale, ils remontent, à la faveur de leur coulisse, le long des tiges mm.
- Quand le madrier est entièrement débité, on suspend le mouvement de la scierie en faisant basculer le levier de débrayage Y sur son centre g'. A ce levier est attachée une tringle portant une fourchette d, qui embrasse la courroie D ; cette courroie passe alors de la poulie fixe E sur la poulie folle E'. Pour ramener le chariot Y à sa première position et le charger d’un nouveau madrier, on commence par reculer le levier X, qui soulève le châssis T et la poulie R, et on passe sur cette dernière poulie une courroie qui correspond avec une autre poulie Q faisant corps avec le rochet.
- Par cette manœuvre, la roulette de friction S, montée sur l’axe de la poulie R, est mise en contact avec une autre roulette semblable S' fixée sur l’arbre moteur B ; et comme ces roulettes sont enveloppées d’une bande de cuir, il en résulte que, par leur frottement l’une contre l’autre, le mouvement de la roulette S est transmis à la poulie R et par suite à la poulie 0, par l’intermédiaire de la courroie. Sur l’axe de cette dernière poulie est monté le pignon af qui, en engrenant dans la crémaillère Z, fait reculer le chariot Y ; il faut avoir soin, pendant cette opération , de dégager les cliquets du rochet.
- Nous avons dit plus haut qu’on met ordinairement dix lames de scie à chaque châssis. Avec ce nombre, on peut débiter un madrier de 16 pouces
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- d’équarrissage sur 3o pieds de long, en soixante-quinze minutes. La vitesse des lames de scie est de soixante coups par minute, chaque levée est de 25 pouces 4 lignes : ainsi la quantité de sciage est de 3oo pieds carrés de surface par heure ; c’est le maximum, de l’effet, pour telle espèce de bois que ce soit. Pour le produire , il faut employer la force de six chevaux à chaque châssis. Cet effet se trouverait réduit de moitié, si l’on avait à couper des bois très-durs ou des bois verts, qui occasionnent un frottement considérable et ont l’inconvénient d’engorger de sciure les traits de scie.
- Explication des Jig. des Pl. 336 et 55^.
- PL 336, Jig. i. Élévation latérale de la scierie du côté du rochet.
- Fig. 2. Élévation vue de face.
- Fig. 5. Le châssis porte-scie, vu de face et de côté.
- Fig. l\. Les brides qui fixent le.madrier sur le chariot, vues de face et de côté.
- Pl. 337. Coupe longitudinale de la scierie, prise par le milieu du bâtis.
- Fig. 2. Détails du levier pour tendre les lames de scie.
- Les mêmes lettres désignent les mêmes objets dans toutes les figures.
- A, bâtis de la scierie; A'AV jumelles entre lesquelles agit le châssis porte-scie; B, arbre moteur; B', coussinet de cet arbre; C, poulie montée sur l’arbre B ; D, courroie qui embrasse la pôulie C et celle E fixée sur l’axe du volant; E', poulie folle, mobile autour de l’arbre B ; F, axe coudé ; G, volant ; H, fourchette dont la queue est attachée à l’axe coudé F ; 1, boulon passant à travers les branches de la fourchette et qui la réunit avec le châssis porte-scie K; K'K', pièces saillantes faisant corps avec le châssis, et à travers lesquelles passent les boulons PP; L, levier à joint brisé, fixé, d’une part, au châssis, et de l’autre à l’axe M, qui imprime un mouvement oscillatoire aux cliquets du rochet; N, manivelle attachée à l’axe M; O, rochet; PP, boulons le long desquels monte et descend le châssis porte-scie ; Q, poulie faisant corps avec le rochet; R, poulie inférieure communiquant avec la précédente par l’intermédiaire d’une courroie ; S S', roulettes de friction, dont la première est montée sur l’axe de la poulie R, et la seconde sur l’arbre moteur B ; T, châssis mobile portant la poulie R et la roulette S; U, bâtis dans lequel est monté ce châssis; V, levier de débrayage ; X, bascule au moyen de laquelle on soulève le châssis T pour rapprocher les deux roulettes de friction; Y, chariot portant le madrier; Z, crémaillère adaptée aux jumelles de ce chariot.
- a, pignon monté sur l’axe du rochet et engrenant la crémaillère; b,
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- coussinet de la poulie R ; c, boulon à écrou autour duquel tourne le châssis T ; d, fourchette d’embrayage mue par le levier V; e, coussiuet de l’axe bielle attachée à la manivelle N; h, levier brisé, mu par la bielle; i, cliquet qui fait avancer le rochet; A, autre cliquet qui empêche le retour du rochet; Il, butoirs pour raidir le madrier ; m m, tiges mobiles en forme de T, auxquelles s’attachent les butoirs ; n n, potences fixées aux jumelles A’A', qui reçoivent les tiges mm; oo} brides pour attacher le madrier sur le chariot ; pp, écrous pour serrer ces brides ; qq, galets pour faciliter le mouvement du chariot; rr, lames de scie; s s, petites cales placées entre chaque lame pour régler leur écartement ; tt, écrous pour serrer les lames ; uu, tiges filetées, le long desquelles cheminent les écrous; vv, écrous pour tendre les lames de scie ; xx , petit levier horizontal attaché à la bascule X; j, crochet qui soulève le châssis T; z, contre-poids pour tenir la bascule relevée.
- a , levier mobile sur le centre br et servant à tendre les lames de scie ; c', poids suspendu à l’extrémité de ce levier ; d'f tringle à crochet pour tendre la lame; e', rainure pratiquée dans la queue des butoirsvis pour serrer les butoirs sur les tiges mm; g', centre de mouvement du levier de débrayage V.
- ARTS CHIMIQUES.
- Note sur un moyen de rendre la fonte malléable y par
- M. Calla fils.
- Plusieurs journaux ont annoncé la découverte faite par un Anglais d’un procédé pour rendre la fonte malléable. Ce procédé consiste à placer les pièces à recuire dans un creuset rempli d’une terre rouge, qu’on trouve dans le Cumberland et autres lieux, et à laisser le tout, pendant une ou plusieurs semaines, dans un fourneau chauffé fortement.
- Cette découverte n’est pas nouvelle. MM. Bardelle et Déoderf à qui la Société d’Encouragement décerna en 1822 le prix pour des ouvrages eu fonte douce, employaient le même moyen. M. Dumas et d’autres fondeurs adoucissent également la fonte blanche et la rendent malléable ; mais cette opération est tenue secrète dans la plupart des établissemens où elle est pratiquée : il peut donc être utile aux progrès de l’industrie de faire connaître les moyens de l’exécuter.
- Des expériences entreprises depuis plusieurs années m’avaient déjà fait
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- penser que la nature de la substance dans laquelle on devait placer la fonte était sans influence sur le résultat.
- A l’occasion de l’annonce dont je viens1 de parler, j’ai renouvelé mes expériences , et elles ont pleinement justifié l’opinion que je m’étais d’abord formée.
- Voici les conclusions que j’en ai déduites :
- i°. Les deux seuls élémens nécessaires pour le recuit sont le temps et la température, et le mode d’action de ces deux élémens est tel, que la diminution de l’un exige l’augmentation de l’autre, et réciproquement. Ainsiplus on approche de la température de la fusion, plus l’adoucissement est rapide : une demi-heure a suffi pour donner à des pièces de fonte .blanche très-minces et très-fortement chauffées la plus complète douceur et beaucoup de malléabilité.
- En général, il est prudent de prolonger la durée du recuit et de modérer l’élévation de la température ; on évite par là l’altération des surfaces et sur-tout le danger du gauchissement et de la déformation des pièces.
- 2°. Il est convenable de placer les pièces à recuire dans un bain d’une substance pulvérisée, afin de les maintenir dans leur forme primitive , dans les cas d’une trop grande élévation de température.
- J’ai employé le charbon de bois pilé, le sable de fondeur , le grès, l’argile et d’autres substances : les unes et les autres n’ont paru améliorer ni détériorer le recuit; cependant je conseillerais de préférence l’emploi du charbon pilé, parce qu’il n’altère aucunement les surfaces , qu’il peut leur donner une meilleure couleur et qu’il est toujours facile de s’en procurer : il n’est pas nécessaire d’ailleurs qu’il soit pilé très-fin.
- Je présenterai ultérieurement à la Société le résultat de quelques autres expériences plus méthodiques et qui ont pour but, en agissant sur des pièces de dureté et de dimensions parfaitement égales, de comparer le plus exactement possible les effets de l’emploi de différentes substances pour le bain, et de différentes combinaisons de temps et de température. Je me propose aussi d’examiner la liaison qui peut exister entre l’adoucissement et l’accroissement de la malléabilité.
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- ARTS ÉCONOMIQUES.
- Rapport fait par M. de Lasteyrie, au nom du Comité des arts
- économiques y sur les pierres lithographiques adressées a la
- Société dEncouragement par M. Riffault.
- M. Riffault aîné a adressé à la Société d’Encouragement deux petites pierres lithographiques retirées d’uue carrière qu’il a découverte à Gue-demon, près Dun-le-Roi, département du Cher. J’ai soumis çes pierres à différens essais, qui prouvent qu’elles peuvent être d’un très-bon usage pour l’écriture et pour le dessin au crayon. Je mets sous les yeux de la Société une épreuve d’un dessin ordinaire fait sur cette pierre, à la plume et au crayon : elle est également susceptible d’être employée pour des ouvrages plus soignés. Il serait cependant à désirer qu’elle fût un peu plus dure et que sa pâte fût d’une teinte plus uniforme. Elle est imprégnée de quelques nuances légères et de petits points roussâtres, qui occasionneraient quelques désagrémens dans l’exécution des beaux dessins.
- Il est à présumer que dans une exploitation plus en grand on trouvera des veines qui seront exemptes des légers inçonvéniens que nous venons d’indiquer.
- Nous pensons donc que M. Rffault a rendu un service à l’art lithographique , en découvrant, au centre de la France, des pierres qui pourront facilement être transportées dans nos départemens où les besoins l’exigeront, d’autant plus qu’on n’a pas donné suite à l’exploitation des carrières du même genre qui ont été trouvées dans le Royaume.
- Nous demandons en conséquence qu’il soit écrit par la Société à M. Riffault pour le remercier de sa communication et pour l’inviter à continuer l’exploitation qu’il a commencée, et sur-tout d’apporter la plus grande attention dans le choix des pierres, avant de les mettre dans le commerce, vous réservant de lui accorder un témoignage de votre satisfaction, lorsqu'il pourra vous donner des preuves que plusieurs lithographies de la capitale ont fait usage de ces pierres.
- Adopté en séance, le 4 juillet 1827. Signé de Lasteyrie, rapporteur.
- Moyen de teindre diverses espèces de bois.
- Pour que le bois prenne la couleur bien également, on doit d’abord le planer et ensuite le polir avec de la pierre ponce ou autrement. Il doit encore être réduit en bandes ou en plaques minces, pour qu’il puisse être recouvert par le bain colorant. On recommande de tenir le bois dans un lieu chaud ou même dans une étuve pendant vingt-quatre heures , afin d’en
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- chasser l’humidité. Lorsqu’on a beaucoup de bois à teindre, il convient d’avoir une grande chaudière de cuivre, qu’on assujettit dans une maçonnerie en briques. On fait agir les divers bains de teinture sur le bois jusqu’à ce que la couleur ait pénétré d’un quart de pouce. Quand il arrive que le bois est trop épais pour être plongé entièrement dans lé bain, on l’impregne quatre ou cinq fois de suite de la matière colorante, avec un pinceau doux , ayant soin de laisser sécher chaque couche de couleur avant d’en ajouter une nouvelle.
- Pour donner au bois de sycomore la couleur d’acajou clair, on le fait bouillir avec le bois de Brésil, avec addition de garance ; si l’on alune le bois avec l’emploi du brésil et qu’on ajoute ensuite du verdet, on a la couleur de grenade ; en faisant bouillir avec le brésil et traitant ensuite par l’acide sulfurique faible, il en résulte une teinte de corail. Une solution de gomme-gutte dans l’essence de térébenthine donne au sycomore la couleur citron; bouilli avec la garance et ensuite avec l’acétate de plomb , il prend un aspect brun marbré, que l’on peut encore changer en un vert veiné, par l’action de l’acide sulfurique faible.
- Le sycomore teint avec le campêehe seul imite l’acajou foncé; mais si le bain de campêehe est très-chargé et qu’on traite ensuite le bois avec une solution de verdet, il devient noir.
- L’érable teint avec le brésil imite l’acajou clair ; avec le curcuma on obtient du jaune; avec du campêehe, de l’acajou foncé; avec le campêehe, puis l’acide sulfurique faible, on obtient la couleur corail ; le campêehe précédé de l’alunage donne une couleur brune ; il donne une couleur noire lorsqu’on emploie ensuite le verdet.
- Le peuplier teint avec le brésil et la garance imite l’acajou foncé.
- Le bois de hêtre teint avec le curcuma devient jaune ; avec la garance et ensuite avec l’acide sulfurique faible, on obtient un vert veiné; le même bois, d’abord aluné, teint ensuite ^vec le campêehe, devient brun.
- Le tilleul teint avec le curcuma et le muriate d’étain devient orange ; avec-la garance, puis avec l’acétate de plomb, on a du brun veiné ; avec un bain de garance très-chargé et ensuite du verdet, on obtient du noir.
- lie poirier teint avec la gomme-gutte et le safran devient d’une couleur orange foncé.
- Le charme teint avec le bois de Brésil ou le campêehe, et traité ensuite par l’acide sulfurique faible, imite la couleur du corail.
- L’orme teint avec la gomme-gutte ou le safran imite le bois de gaïae.
- Lorsque les bois sont teints, on les fait sécher à fond et on les polit convenablement. (Farmers Magazine, janvier 1827. )
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- AGRICULTURE.
- Rapport fait par M. Ghallan, au nom des Comités des arts mécaniques et dagriculture réunis, sur un sécateur modijié par M. Bataille.
- M. Bataille, coutelier à Paris, passage Radzivill, déjà connu par l’invention et l’exécution de plusieurs instrumens servant au jardinage (i), vous a présenté un sécateur dont la coupe vive et nette lui paraît préférable à celle des autres instrumens du même genre. -
- Le sécateur modifié par M. Bataille, représenté ouvert et vu de face, Jig. 1i, PL 335, et vu de côté, Jig. 12, diffère de celui qui est en usage par la disposition du ressort c, qui le tient constamment ouvert', si un effort plus puissant ne le contraint pas à se fermer, et par celle du clou ou tenon i; ce clou , au lieu d’être assujetti par des rivures, est retenu d’un côté par une tête ronde r, et de l’autre par un écrou, après avoir été introduit dans un œil percé à travers la portion aplatie de l’une des branches et dans la mortaise m ; cette mortaise, dont les deux extrémités sont cintrées , est évidée dans toute sa longueur au milieu de l’autre branche et de la queue de la lame. Lorsque l'instrument est fermé, le tenon se trouve au sommet delà mortaise, puis successivement sur tous ses points, à mesure qu’il s’ouvre, et enfin lorsqu’il est entièrement ouvert le tenon est au bas de la mortaise. Il suit de cette disposition, que la branche a qui porte la lame, en glissant, permet au tranchant de faire la section de l’objet dans la direction d’un plan incliné, bien préférable à celle d’une simple compression latérale. Ce principe est connu sans doute; mais M. Bataille peut avoir ignoré que l’on en eût fait l’application dans la même intention que lui. Lors même qu’il aurait été informé que M. Didelot en eût fait usage dans sa fabrique, rue Picpus, n°. 35, pour la coupe dès fils de laine èt de soie, toujours serait-il vrai qu’il aurait aussi fait un heureux emploi du principe dans la construction d’un autre instrument, et que par suite il aurait supprimé un ressort, auquel il a substitué une bielle ou tringle méplate d d’une largeur égale à celle des deux branches, laquelle, étant placée angulairement, détermine leur écartement sans nuire à leur mobilité.
- Les deux extrémités de cette tringle sont tournées en sens contraire et
- (1) Les principaux sont un greffoir-emporte-pièce , un écussonnoir d estompe, une serpette à marteau, pour la fabrication desquels il a pris un brevet d’invention en 1820.
- en
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- en outre refendues pour recevoir des rondelles et former des espèces de genouillères x x, fixées par des rivures, l’une sous l’aisselle de la branche b, et l’autre à peu de distance du talon de la branche a. Par cette disposition , l’axe des branches se meut dans le sens de la longueur du tranchant et le fait agir comme le ferait une scie. -
- C’est encore sur cette tringle que repose et frotte la tête du ressorte, afin que le sécateur s’ouvre de lui-même et 11e puisse se refermer brusquement sous la main du jardinier. Quelques objections ont été faites contre ce changement : on a pensé que l’effet de deux ressorts opposés l’un à l’autre était plus puissant que celui d’un seul ; mais comme il ne s’agit que de faire ouvrir l’outil de lui-même, l’auteur croit cet excès de force inutile ; l’emploi de deux ressorts a aussi des inconvéniens ; car souvent ils échappent l’un à l’autre, et se brisent.
- Ainsi, sans nous arrêter à ces diverses opinions, nous nous bornerons à remarquer que la forme du nouvel instrument, aux changemens près que nous venons de. signaler, est la même que celle des anciens ; car l’anneau ovale ajouté à l’une des branches ne constitue pas une différence essentielle, puisque cette addition a été faite à quelques autres.
- Les deux branches ab sont d’égale longueur, et le talon t dont chacune est pourvue remplit l’intervalle, qui, sans eux, resterait vide lorsque l’outil serait fermé. Celui de la branche a est refendu et reçoit un crochet d’arrêt 0, que retient un ressort q> après qu’on l’a relevé, pour ne point en être gêné pendant le travail; le talon de la branche b n’est refendu que jusqu’à la moitié de son épaisseur, et un peu en pente, afin que le mentonnet e retombe aisément dans le trou destiné à le recevoir lorsque l’outil est fermé.
- On doit aussi remarquer que l’anneau formé par le prolongement de la branche a dépasse le talon de presque tout le demi-cercle inférieur, et qu’il remonte ensuite assez pour que les doigts entrent dans cet anneau et saisissent à l’aise l’instrument, pendant que le pouce et le reste de la main pressent sur la branche opposée. On concevra de même la nécessité d’augmenter la force de toutes deux, à mesure qu’elles approchent du point de résistance : c’est par ce motif, et pour racheter l’inégalité des épaisseurs, que l’épaulement s’arrondit en venant joindre les parallélogrammes gh9a .travers lesquels passe le tenon. A chacun d’eux on a retranché un des angles inférieurs, afin qu’ils puissent se serrer sans obstacle. Ces parallélogrammes sont surmontés par des croissans kl pris dans la pièce : le premier soutient la lame p jusqu’aux deux tiers, où il est solidement attaché par une vis o ; la lame est encore retenue entre les parallélogrammes dont
- Vingt-sixième année. Août 1827. Qq
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- elle suit la forme ; le second croissant Z, sur lequel le tranchant vient glisser, le dépasse et le garantit de toute altération pendant l’inaction, et lorsque l’instrument agit, il forme une contre-cisaille non tranchante, qui sert de support à la portion de l’arbre ou arbuste que l’on veut retrancher.
- La lame p ressemble à celle d’un grattoir, si ce n’est qu’elle est un peu moins aiguë; le tranchant occupe les deux tiers de sa largeur et forme biseau. Le surplus est réservé, du côté du dos, pour donner plus de force.
- En examinant les améliorations dont M. Bataille a cru que le sécateur était susceptible, on voit que son but a été d’être utile ; c’est aussi le vôtre, Messieurs, et vos Comités des arts mécaniques et d’agriculture réunis, considérant que son travail peut offrir quelques avantages et mérite d’être accueilli, croient convenable d’encourager les essais de M. Bataille, en lui procurant les moyens de les faire connaître. A cet effet, ils vous proposent d’appeler l’attention sur cet instrument, en le faisant graver dans le Bulletin, et de l’admettre à l’exposition qui aura lieu, lors de votre prochaine séance générale.
- Adopté en séance, le ier. août 1827.
- Signé Challan , rapporteur.
- INDUSTRIE ÉTRANGÈRE.
- Prix et médailles décernés par la Société d’Encouragement des arts et manufactures , séant à Londres, pendant Vannée 1:826.
- Agriculture.
- i°. AM. Sticknej, àRichemond, prèsHull, pour la culture d’une nouvelle variété de ray-grass ( lolium perenne), supérieure à celle employée jusqu’à présent : la grande médaille d’argent.
- 20. A M. J. Milton, à Londres, pour une nouvelle ruche à hausse tournante : la médaille d’argent.
- Chimie.
- 3°. A M. H. Abraham, à Sheffield, pour un procédé propre à neutraliser le magnétisme dans les balanciers et autres pièces d’acier du mouvement des montres : la grande médaille d’argent.
- 4°. A M. Roberts, à Saint-Hélens, comté de Lancaster, pour des per-fectionnemens ajoutés à la lampe de sûreté clés mineurs : la médaille d’argent et 10 guinéês.
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- (Soi-)
- Mécanique. '
- 5°. A M. Cowen, écuyer, à Carlisle, pour un appareil propre à chasser la poussière produite par l’aiguisage des rubans de cardes : la grande médaille d’or.
- 6°. A M. Spencer, à Chatam, pour sa nouvelle méthode d’attacher et de mouiller les ancres des navires : la médaille d’or. .
- 7°. A M. G. Edwards , à Lynn, comté de Norfolk, pour un instrument propre à niveler et à arpenter la surface des terrains ; la médaille d’or.
- 8°. A. M. J.-P. Holmes, h Londres, pour un.nouveau forceps propre à être employé dans les accouchemens : la médaille d’or.
- 9°. A M. J. Goodwin, à Londres, pour une table servant aux opérations de la chirurgie vétérinaire : la médaille d’or. -
- io°. A M. Hartlej, à Londres, pour un instrument propre à déterminer la forme et la courbure des rampes d’escalier : la grande médaille d’argent.
- ii°. AM. Palmer, à Londres, pour un chariot perfectionné à l’usage des graveurs, propre à tracer des lignes sur des planches de cuivre : la grande médaille d’argent. i r • ,
- i2°. A M. Faj, à Londres, pour ses instrumens à l’usage des dentistes : la grande médaille d’argent.
- i3°. A M. JVilliam, àRatcliffe, pour une drague propre à retirer de l’eau les noyés : la médaille d’argent et 5 guinées.
- i4°. A M. Colletty à Londres, pour des cisailles propres à couper les ferets des lacets : la médaille d’argent.
- i5°, A M. Carej, à Bristol, pour des perfectionnemens dans la construction des pièces nommées cap de mouton à bord des navires, et destinées à donner passage aux rides de haubans : la médaille d’argent.
- i6°. A M. Goode, à Ryde, dans l’ile de Wight, pour un store applicable aux croisées cintrées : la médaille d’argent.
- 170. A M. Adcok3 à Londres, pour un mécanisme propre à opérer la fermeture des portes : la médaille d’argent.
- 180. A M. Towsony à Devenport, pour un nouveau balancier de compensation pour les chronomètres : la médaille d’argent et 10 guinées.
- 190. A M. J.-P. Clark, à Londres, pour un appareil perfectionné propre à placer des ventouses : la médaille d’argent. , . .
- 20°. A M. Aldersony à Manchester, pour une collection de dessins re-
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- présentant les principales parties d’une machine à vapeur : une récompense de 5o guinées.
- 2i°. AM. Henry, à Limehouse, pour une collection de dessins représentant un bateau à vapeur : 20 guinées.
- 220. A M. Skinner, à Londres, pour une diligence perfectionnée : 5o guinées.
- 23°. Au même, pour une nouvelle souricière : 5 guinées.
- 24°. A M. J. Jenour, à Londres, pour des cartouches perfectionnées propres aux fusils de chasse : 15 guinées.
- 25°. A M. Alderson, à Pimlieo, pour un instrument propre à tracer des arcs de cercles dont les centres ne sont pas donnés : 10 guinées.
- 26°. A M. Hooper, à Chelsea, pour un niveau à l’usage des constructeurs : 5 guinées.
- 270. A M. Magson, à Londres, pour une soupape et tuyau de conduite pour les réservoirs d’eau.
- Beaux-Arts.
- 28°. A M. TV. Cooke, à Londres, pour des perfectionnemens introduits dans la gravure à l’eau-forte sur acier : la médaille d’or.
- 2g0. A M. TV. Humphrys, à Londres , pour la composition d’une liqueur propre à mordre sur l’acier : la médaille d’or.
- 3o°. A M. Fox, à Derby, pour des moules élastiques en gélatine : la grande médaille d’argent.
- 3i°. AM. Galpin, à Charmouth, comté de Dorset, pour une nouvelle application de la plombagine à l’exécution des dessins : la médaille d’argent.
- 32°. A M. Tuson, à Londres, pour des fruits exécutés en eire : la médaille d’argent.
- 33°. A M. Cathery, à Londres, pour un nouveau procédé de gravure coloriée sur ivoire : 5 guinées.
- D’autres médailles d’or et d’argent à divers artistes pour des peintures à l’huile, des dessins à l’aquarelle, à l’encre de la Chine et au crayon, des modèles en plâtre, en cire, des gravures en bois et sur cuivre , etc.
- Manufactures.
- 34°. A Mademoiselle Pether, pour des échantillons de soie cultivée en Angleterre : la grande médaille d’argent.
- 35°. A MM. Muir, à Greenock, pour des chapeaux fabriqués avec de la paille cultivée en Angleterre : la grande médaille d’argent.
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- 36°. A M. J. Long, à Barham, près Ipswich, pour le même objet la médaille d’argent.
- 37°. A M. Mainwaring , à Benneden, près Cranbroock, pour le même objet : 10 guinëes.
- 38°. A M. F. Cobbins, à Bury-Saint-Edmonds, pour le même objet: 8 guinëes.
- 59°. A M. Ingledon, a Aldborough, comté d’Yorck, pour le même objet : 5 guinëes.
- 4o°. A M. Lowrej, à Exeter, pour un chapeau fait avec de la paille de froment refendue : 5 guinëes.
- 4i °. A M. Homey de Kenninghall, près Bury-Saint-Edmonds, pour le même objet : 10 guinëes.
- Commerce et Colonies.
- 42°. A M. Barbé, à l’ile Maurice (Ile-de-France), pour avoir importé soixante-seize tonneaux d’huile extraite de la noix de coco : la médaille d’or.
- Mentions honorables.
- A M. Brjan-Donkin, président du Comité des arts mécaniques r pour avoir fait hommage à la Société d’une tarière en usage en Allemagne et d’une plume à tracer employée en France.
- A M. Mainwaring, pour un modèle fonctionnant d’une machine à pression hydraulique établie par lui à Whitby.
- AM. Huxham, de Travancore dans l’Inde, pour une méthode d’empêcher le coulage des futailles contenant de l’huile de noix de coco.
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- Liste des membres et adjoints composant le Conseil dadministration de la Société dEncouragement> à Vépoque du 31 août 1827.
- BUREAU.
- MM.
- Président.
- Le comte Chaptal (G. O. pair de France, membre de l’Académie royale des Sciences, rue de Grenélle-Saint-Germain , n°. 88.
- Vice-Présidens.
- Le comte de Lasteyrie, membre de la Société royale et centrale d’Agriculture, rue de Gre-nelle-Saint-Germain, n°. 5ç.
- Le duc de Doudeauville (O. ^ igt ), chevalier de l’Ordre du Saint-Esprit, pair de France, rue de Varennes, n°. 33.
- Secrétaire.
- Le baron Degérando (C. i^) , conseiller d’Etat , membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres , impasse Férou , n°. y.
- Secrétaires-Adjoints.
- Cl.-Anth. Costaz , ancien chef de la Division des Arts et Manufactures, au Ministère de l’intérieur, rue de Richelieu , n°. 93. -
- Jomard membre de l’Académie des Ins-
- criptions et Belles-Lettres , commissaire du Gouvernement près la Commission d’Egypte, rue de Grenelle-Saint-Germain, n°. i5.
- - Trésorier.
- Agasse , notaire, place Dauphine, u°. 23.
- Censeurs.
- Le duc de Praslin (C. ^), pair de France, rue de Grenelle-Saint-Germain, n°. io5.
- Le duc de Montmorency (^), pair de France, rue de l’Université , n°. 80.
- COMMISSION DES FONDS. ^
- MM.
- Bordier , peintre d’histoire , rue du Roi de Sicile, n°. 28.
- Le baron de Ladoucette (^), ancien préfet, président de la Société des Antiquaires de France, rue Saint-Lazare , n°. 11.
- Lepère (^) , inspecteur - divisionnaire des Ponts-et-Chaussées , rue du Bac , n°. 33.
- Le marquis de Levis-Mirepoix (^), gentilhomme honoraire de la chambre du Roi, rue de la Planche, n°. 17.
- Michelin (Hardouin) , conseiller référen-
- MM.
- daire à la Cour des comptes, rue d’Orléans , n°. 5 , au Marais.
- Molinier de Montplanqua (^), doyen des avocats aux Conseils du Roi et à la Cour de cassation, rue Saint-Antoine , n°. 71.
- Le comte Alexis de Noailles ( ^ , O. ^ ), ministre d’Etat, membre de la Chambre des Députés, place du Palais-Bourbon, n°. ç5.
- Le marquis de Pastoret ( G. C. ^ ) , pair de France, membre de l’Académie française et de celle des Inscriptions et Belles-Lettres, place Louis XV, n°. 6.
- Adjoint.
- Le vicomte Posuel de Vernaux (^), membre de la Société royale et centrale d’agriculture , rue de Bourgogne , n°. 32.
- Membres honoraires.
- Le comte Abrial (G. C. , pair de France, rue Plumet, n°. 18.
- Le comte Alex, de Laborde (O. , mem-
- bre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres , rue d’Artois, n°. 28.
- Le duc de la Yauguyon (C. ) , chevalier
- de l’Ordre du Saint-Esprit, pair de France , rite Saint-Lazare, n°. 49.
- COMITÉ DES ARTS MÉCANIQUES. MM.
- Baillet de Belloy (^), inspecteur divisionnaire des mines.
- Francoeur ( , professeur à la Faculté des
- Sciences, rue du Cherche-Midi , n°. a5.
- Gambey , ingénieur en instrumens de mathématiques , rue du Faubourg-Saint-Denis , n°. 52.
- Hachette , professeur à la Faculté des Sciences, impasse Saint-Dominique d’Enfer, n°. 6.
- Le vicomte Héricart de Thury (O. ^), conseiller d’État, ingénieur en chef des Mines, directeur des Travaux de Paris, membre de la Chambre des Députés, rue de l’Université , n°. 29.
- Humblot-Conté , ancien député , rue de Grenelle Saint-Germain , n°. 5a.
- Mallet ( Charles ) (^), ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussées , rue du Regard, n°. 14.
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- MM. _ >
- Molard aîné (£§|), membre de l’Académie des Sciences , rue de Charonne , n°. 47. -,
- Molard jeune, directeur adjoint au Conservatoire des Arts et Métiers, rue de Bondy, n°. 48. •
- Le baron Ternaux (O. ^) , manufacturier, membre du Conseil général des manufactures, place des Victoires, n°. 6.
- Adjoints.
- Brêguet , horloger, quai de l’Horloge, n°. 79.
- Pajot-Descharmes , membre du Comité consultatif des arts et manufactures, rue de la Verrerie , n°. 58.
- Membres honoraires.
- Le baron Poisson (^), membre de l’Académie des Sciences, rue de Coudé, n°. 10.
- deProny(0. ^), chevalier de l’Ordre du Roi, membre de l’Académie des Sciences, rue Culture - Sainte - Catherine , n°. 27.
- Tarbé de Vauxclairs ( O. ^), chevalier de l’Ordre du Roi, inspecteur-général des Ponts-et-Chaussées , rue du Grand-Chantier, n°. 4.
- COMITÉ DES ARTS CHIMIQUES. MM. ' '
- Bréant (^), vérificateur général des essais à la Monnaie.
- D’Arcet ( ) , chevalier de l’Ordre du Roi ,
- membre de l’Académie des Sciences, inspecteur-général des essais à la Monnaie.
- Gaultier de Claubry, membre du Conseil de salubrité , rue Férou , n°. i5.
- Mérimée (^), peintre, secrétaire perpétuel de l’Ecole royale des Beaux-Arts, rue des Pe-tits-Augustins, n°. 16.
- Payen, chimiste , manufacturier, rue des Jeûneurs , n°. 4-
- Pelletier (^£), pharmacien, membre du Collège de Pharmacie , rue Jacob , n°. 11.
- Roard (^), propriétaire de la fabrique de cé-ruse de Clichy, membre du Comité consultatif des Arts et Manufactures, rue Montmartre , n°. a 60.
- Robiquet , professeur de chimie à l’Ecole de Pharmacie , rue des Fossés-Saint-Germain-l’Auxerrois , n°. 5.
- Le baron Thénard (^), membre de l’Académie des Sciences, rue de Grenelle-Saint-Ger-main , n°. 42.
- ^ MM.
- Adjoint.
- Boullay (^), pharmacien, rue des Fossés-Montmartre, n°. 17.
- Membres honoraires.
- Dartigues (^), membre du Conseil général des manufactures, rue du Faubourg-Poissonnière , n°. 3o.
- Vauquelin (^), chevalier de l’Ordre du Roi, membre de l’Académie des Sciences, rue de Seine-Saint-Victor.
- COMITÉ DES ARTS ÉCONOMIQUES. MM.
- Bouriat , ancien pharmacien, rue du Bac , n°. 39.
- Christian (^), directeur du Conservatoire des Arts et Métiers, rue et abbaye Saint-Martin.
- Derosne (Charles), pharmacien, rue Saint-Honoré , n°. 115.
- Gillet de Laumont (^) , chevalier de l’Ordre du Roi, inspecteur général des Mines , membre de l’Académie royale des Sciences , quai de la Tournelle, n°. 3.
- Gourlier, architecte du Gouvernement, rue de l’Odéon , n°. 21.
- Labarraque (£^), pharmacien, rue Saint-Martin, n°. 69.
- Pouillet, professeur à la Faculté des Sciences, quai Voltaire, n°. i5.
- Vallot, ingénieur en chef des Ponts-et-Chaus-sées, rue du Jardinet, n°. 8.
- Adjoint-
- Le prince de Craon (Edmond) (^), rue Saint-Dominique , n°. 54.
- Membres honoraires.
- Le baron Cagniard-Latour (^), chevalier de , l’Ordre du Roi, rue du Rocher , n°. 36.
- Le baron Delessert (O. ^), régent de la Banque de France, rue Montmartre, n°. 176.
- COMITÉ D’AGRICULTURE.
- MM.
- Baudrillart (^j), membre de la Société royale et centrale d’agriculture, rue Neuve-de-Luxembourg, n°. 2 bis.
- Bosc ({^), membre de l’Académie des Sciences, l’un des administrateurs du Jardin du Roi.
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- MM,
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- Challan (O. ^j, membre de la Société royale et centrale d’agriculture, rue des Champs-Elysées, n°. 8. : s ;
- Le comte François de Neufchateau (G. O. ,
- membre de l’Académie française, président de la Société royale et centrale d’Agriculture, quai Voltaire , n°. 3.
- Huzard (^), chevalier de l’Ordre du Roi, inspecteur général desEcoles vétéi'inaires, membre de l’Académie des Sciences, rue de l’Éperon , n°. 7.
- Le comte de Lasteyrie.
- Le baron de Mortemart-Boisse # ), chevalier de l’ordre du Roi, membre de plusieurs Sociétés savantes, rue Duphot, n°. 12.
- Le baron de Sievestre (^), membre de l’Académie des Sciences, secrétaire perpétuel de la Société royale et centrale d’agriculture, rue Tarannè, n°. i3.
- Tessier (^J), chevalier de l’Ordre du Roi, membre de l’Académie royale des Sciences, rue desPetits-Augustins,n°. 26.
- Adjoints.
- Labbé aîné, membre de la Société royale d’agriculture, rue Duphot, n°. 17.
- Vilmorin aîné, pépiniériste, quai de la Mégisserie, n°. 3o.
- COMITE DE COMMERCE.
- MM. '
- Bellangé , membre du Conseil général des Manufactures, rue de Vendôme , n°. 10.
- Bérard (^), maître des requêtes au Conseil d’Etat, membre du Conseil de salubrité, rue du Helder, n°. i3.
- Bertin ( ^ ) , négociant, rue des Jeûneurs n°. 10,
- Bottin (^), membre de la Société royale et
- centrale d’Agriculture, rue J.-J. Rousseau n°. 20.
- Busche (^ ), directeur de l’approvisionnement de la réserve, quai de l’Hôpital , n°. 35.
- Le baron Coquebert de Montbret (t^), membre de l’Académie des Sciences , rue Saint-Dominique-Saint-Germain , n°. 71.
- Laffon de Ladebat (^ ), ancien député , rue Godot de Mauroy, n°. 19.
- Rey (^) , fabricant de schalls, rue Sainte-Apolline , n°. i3.
- Le baron de Lavigerie (^), inspecteur général des Douanes , rue d’Enghien, n°. 26.
- Membres honoraires.
- Davileier (^), banquier, boulevart Poissonnière , n°. 15.
- Delessert (François) (^), banquier, rue Montmartre, n°. 176.
- Vital-Rous (^r), régent de la Banque de France, rue de Richelieu, n°. 104*
- COMMISSION DU BULLETIN.
- MM.
- Francoeur, 1 Molard jeune, J Ar,s d’Arcet, )
- Mérimée, J Arts chimiques.
- Christian , 1
- Bouriat, l Arts economiques.
- Bosc, ) . . , -
- t ? Agriculture.
- de Lasteyrie, ) b
- Coquebert de Montbret , Commerce.
- Michelin (Hardouin), Commission des fonds.
- Rédacteur du Bulletin de la Société.
- M. Daclin, rue d’Anjou Saint-Honoré, n°. 24.
- Agent-général de la Société.
- M. Guillard-Senainville (^), secrétaire du Comité consultatif des arts et manufactures , rue du Bac, n°. 42.
- IMPRIMERIE DE MADAME HÜZARD (née Vallat la Chapelle),
- imprimeur de la société, rue de l’éperon, n°. 7.
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- VINGT-SIXIÈME ANNÉE. ( N°. CCLXXIX. ) SEPTEMBRE 1827.
- r : ni li.ktin
- ' t. : . , •' .. L\ DE LA . ..... : ; ;
- S 0 CIÉTÉ DENCOUR AGE M E NT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- 1 arts mécaniques. 4; -y
- Rapport fait par JM. Molard jeune, au nom du Comité des arts mécaniques y sur une machine destinée a fabriquer les épingles , présentée a là Société par MM. Wright et Taylor.
- Messieurs, je.vais avoir l’honneur de vous rendre compte,«au nom du Comité des arts mécaniques, de l’examen que nous avons fait, le 2 de ce mois, d’une machine à fabriquer les épingles, que l’inventeur, M. Lemuel JFelhnan JVright, ingénieur à Londres, et son associé pour le brevet d’importation en France, M. Daniel Foot Taylor, ont soumis au jugement de la Société d’Encouragement. o < ,< 1' ; < .
- L’objet de ces Messieurs, représentés à Paris par M. Ch ^Albert, était, d’une part, d’avoir l’avis de la Société sur le mérite de cette invention, et de l’autre, de faire constater d’une mariière authentique l’existence en France de cette machine, afin de ne pas laisser périmer leur privilège, faute de mise en activité dans l’espace de deux ans, ainsi que le prescrit la loi des brevets. ' o
- Cette machine , patentée en Angleterre depuis le i5 mai 1824, a été publiée dans le Journal de Londres des arts et des sciences, du mois de mai 1825, page 282, dont la traduction se trouve dans le Bulletin des sciences technologiques, de M. le baron de Férussac, du mois d’avril 1827, page 246. ; ‘
- Nous allons tâcher de vous en donner une idée, sans toutefois entrer dans les détails de construction, qui seront rendus intelligibles par des figures et la description qu’on trouvera à la suite de ce rapport, i Le fil de laiton destiné à fabriquer les épingles ést roulé, comme à l’ordi-Vingt-sixième, année. Septembre 1827. R r
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- riaîre, sur un dévidoir conique vertical,,placé sur l’un des côtés de la machine. Il passe dans un dressoir, que les ouvriers épingliers appellent engin, et est tiré horizontalement et dans, sa direction par une pince, qui le livre à une cisaille, où il est coupé, par longueur d’épingle, et donne ce qu’on nomme la hanse.
- Au même instant, une pince mobile la saisit transversalement par le milieu , la transporte parallèlement à elle-même , suivant un plan horizontal, dans une deuxième j>|nçe qui la; saisitpar-le bout destnié fa former la tête. Aussitôt cette dernière pince prend sur elle-même un mouvement de rotation alternatif , tout en s’abaissant de mamèfe à faire appuyer l’autre extrémité de la hanse, destinée à faire la pointe, sur une meule métallique à grosse taille, qui exécute la première façon de l’empointage. On remarquera ici que la hanse est appuyée sur la meule par une broche verticale, qui s’abaisse en même temps.
- Ce premier empointage fait, l’épingle est saisie de nouveau à-son milieu par une seconde pince,, qui la, transporte, toujours horizontalement, à un deuxième touret, et qui finit l’empointage sur une meule taillée en doux, et dont la disposition est la même que dans le cas précédent.
- L’empointage terminée, une troisième pince, semblable aux précédentes, reprend l’épingle et l’apporte , toujours parallèlement> à elle-même, dans une mâchoire, qui la serre fortement j et où la tête, par une très-forte compression • exercée par un piston dans la direction de l’épingle, reçoit une première façon. v>;,. '? < ... - 1
- La tête est achevée dans une matrice percée d’un trou du calibre du corps de l’épinglé ; l’entrée en est creusée en hémisphère. Une quatrième pince * en ' tout semblable = aux précédentes , y apporte; l’épingle v ; qu’un piston , dont la tête creusée en hémisphère, comme rentrée du trou de la matrice, comprime fortement. L’épingle en est retiréed’abordpar l'effet de la réaction d’un petit ressort à boudin placé derrière la matrice, qui, ayant été comprimé par l’épingle, la repousse aussitôt que l’action du piston, sur la tête cesse, et ensuite pâp une petite. fourçhette,, qui. s’abat entre la matrice et la tête, et qui, par un mouvement ^rétrograde dans le sens de l’épingle, la retire entièrement deda matrice et la fait tomber dans une boite placée au-dessous. ^ f : rv - - un ^ ;
- Les divers mouvemens simultanés que les nombreuses fonctions de cette machine exigent, sont produits par am iseul axe a manivelle, qui communique son mouvement de rotation? à un second axe^ ùd’aide d’un pigatoh de quinze dents fixé sur le premier et d’une roue de trente dents feée sur le second, de manière que le mouvement de la manivelle se trouve ralenti
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- de moitié ; et comme c’est le second ax^ qui porte, tant en dehors du Mtis qu’en* dedans},, les excentriques et lestâmes qui-font joijjer toutes les pièces de la machine, il s’ensuit qu’il faut deux tours de manivelle pour produire une épingle. L’inventeur estime que _sa machine, qui n’exige que la force d’un homme, quand on ne lui donne que trente-six à quarante tours de manivelle par minute , peut être menée avec une vitesse de quatre-vingts tours par minute avec un moteur plus puissant, et produire alors quarante épingles pendant le même temps. Bien qu’on ne l’ait pas fait tourner devant nous avec cette dernière vitesse, nous croyons qu’on peut sans inconvénient, tant que la machine n’est pas fatiguée, la lui donner, vu l’extrême régularité avec laquelle tous les mouvemens s’exécutent. Le constructeur ayant fait toutes les pièces qui éprouvent des frottemens en acier trempé, leur durée est pour ainsi dire illimitée. ! " {.
- Les meules d’empointage, dont la vitesse est considérable, reçoivent leur mouvement de rotation d’une poulie en fer fixée sur l’axe de la manivelle, qui, au moyen de cordes à boyaux, fait tourner d’abord un axe intermédiaire , lequel, à son tour, également par des poulies et des Cordes semblables, donne le mouvement auxdites meules.
- Cette machine, dont l’emplacement n’exige pas plus d’un mètre superficiel, est du prix de 5ooo francs. On peut, avec des pièces de rechange, fabriquer, par son moyen, plusieurs numéros d’épingles; mais il paraît qu’en Angleterre, où elle est en activité depuis plusieurs années, on préfère en avoir une pour chaque numéro; ce qui ne laisse pas que d’employer un capital assez considérable, puisqu’on fait jusqu’à trente-deux numéros d’épingles. ^ M
- Après vous avoir rendu compte de cette nouvelle machine, une des plus ingénieuses assurément qu’on puisse inventer, et qui remplit parfaitement son objet sous le rapport de la perfection du produit, permettez-nous d’ajouter quelques observations sur son travail, comparé avec celui qu’on obtient du travail manuel à la fabrique d’épingles de l’Aigle. - f
- Nous avons vu que la machine, menée avec la vitesse qu’elle comporte, peut faire quarante épingles par minute, ou deux mille quatre cents par heure, ou vingt-huit mille huit cents par journée de douze heures , en employant la force de deux hommes pour tourner la roue et un tiers d’homme pour en surveiller le travail.-Pour simplifier, supposons qu’on ait trois machines, qui exigeront alors sept hommes, lesquels pourront fabriquer quatre-vingt-six mille quatre cents épingles par jour, prêtes à être blanchies et polies , deux façons que les machines ne leur donnent pas, mais qui sont si peu dispendieuses qu’on peut n’en pas tenir compter ^ ?
- Rr 2
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- Or, d’après le tarif de l’Aigle qu’un fabricant de cette ville nous a procuré, la façon de douze mille épingles rivées, du numéro 18, correspondant à celles qui ont été faites sur la machine, se paie 4$ sous. Comme les trois machines en produisent quatre-vingt-six mille quatre cents, les sept hommes ne gagneraient que 16 fr. 20 c., en les comptant sur le même pied, de laquelle somme il faut déduire l’intérêt du capital, l’entretien et le bénéfice de l’entrepreneur; il ne resterait donc qu’environ 10 francs pour le salaire de sept ouvriers. Cette machine, dans l’état où elle se trouve, toute admirable qu’elle est, ne nous paraît donc pas présenter des résultats tellement supérieurs, sous le rapport des bénéfices, qu’on puisse conseiller d’en faire usage immédiatement. Nous pensons que les fabricans de l’Aigle, que son annonce avait tant effrayés, pourront soutenir la concurrence avec cette machine, à cause de la bonne division de travail qu’ils ont adoptée depuis long-temps.
- Mais, d’un autre côté, la machine, sous le rapport de la salubrité, présente des avantages. On sait que les empointeurs, malgré toutes les précautions qu’ils prennent, ne peuvent se garantir d’aspirer de la poussière du cuivre que l’empointage produit, et qui les fait périr de très-bonne heure s’ils ne quittent pas ce métier. Il nous semble que la machine, qu’on pourrait mettre dans une cage fermée de toutes parts, n’aurait pas cet inconvénient. On peut dire aussi que les têtes prises dans la hanse même de l’épingle, sont plus solides que les têtes rapportées, qu’un léger effort fait souvent glisser le long de la tige.
- Nous devons faire encore, avant de finir, une remarque qui n’est pas favorable à la machine. Les meules métalliques qui servent à l’empoin-tage, venant d’être taillées , forment plus vite la pointe que quand elles ont servi quelque temps ; et comme dans la machine tout se fait uniformément, il doit en résulter, ou que les meules usent trop dans le commencement, ou pas assez à la fin de la durée des meules.
- Au surplus, sans nous prononcer sur les avantages ou les inconvéniens que présente cette machine, chose que l’expérience seule peut constater d’une manière certaine, nous pensons qu’il est important de faire connaître cette nouvelle production des arts mécaniques. En conséquence, nous avons l’honneur de vous proposer d’insérer le présent rapport dans votre Bulletin, ainsi que la description et les dessins que M. Albert a bien voulu offrir à la Société.
- Adopté en séance, le 29 août 1827.
- Signé Molard jeune, rapporteur,
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- Description de là machine a fabriquer les épingles.
- La fabrication des épingles, telle quelle se pratique aujourd’hui, exige quatorze opérations distinctes, en supposant que l’ouvrier reçoive le fil de laiton prêt à être employé. Celui-ci commence par le dresser, opération qui, toute simple qu’elle paraît, est cependant une des plus difficiles de l’art de l’épinglier : elle consiste à placer six ou sept clous sur une planche, de telle sorte que l’espace du vide entre les trois premiers soit exactement de l’épaisseur du fil que l’on dresse , et que les autres clous puissent faire prendre au fil une certaine ligne courbe, qui doit changer en raison de sa grosseur. L’ouvrier ayant dressé une botte de fil d’environ 25 livres, la lie ensemble et procède au découpage par longueurs de trois ou quatre épingles; ce qui se fait au moyen d’une cisaille d’une forme particulière. Les tronçons découpés sont ensuite livrés aux empointeurs, qui forment la pointe à l’aide de deux meules en acier de tailles différentes, dont l’une sert à dégrossir, et l’autre k finir. On dorme à ces meules une vitesse de mille tours par minute. Chaque ouvrier prend vingt, trente et même quarante tronçons à-la-fois, plus ou moins ; il les arrange dansle même plan entre l’index et les pouces des deux mains, et après les avoir alignés, il les présente à la meule et les fait tourner sur eux-mêmes, tantôt dans un sens, tantôt dans l’autre, ayant soin de les tenir dans une direction un peu oblique par rapport au plan de la meule. Les pointes étant achevées par l’un des bouts, on fait celles de l’autre de la même manière.
- Les tronçons ainsi affilés sont ensuite découpés par longueur d’épingle, et ceux qui n’ont pas de pointe sont rendus à l’empointeur.
- Maintenant il ne s’agit plus que de tortiller le fil pour faire les tètes, de recuire celles-ci et de les frapper ou façonner, opération qui s’exécute par des femmes ou des enfans : finalement on décape les épingles, on les blanchit dans de l’étain fondu, on les lave à l’eau fraîche, on les sèche, on les vanne, on pique les papiers, et on enfile les épingles dans ces mêmes
- papiers. r 5 :
- Un atelier complet, composé de quatorze ouvriers et ouvrières, peut livrer par jour environ 100 milliers d’épingles de tous les numéros. Douze mille du n°. 6 se vendent ordinairement 4 francs : ce prix, extrêmement modique, tient à la judicieuse division du travail de l’atelier.
- La machine de M. ŸFright, dont nous allons nous occuper, exécute par un simple mouvement de manivelle les sept premières opérations indiquées ci-dessus, depuis le dressage du fil jusque et y compris la formation des têtes; et comme cette machine confectionne vingt-quatre mille épingles
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- par journée de dix: heures, on voit qu’avec quatre machines semblables, mues par le même moteur, on fait autant d’ouvrage que sept ouvriers.
- La machine est représentée au sixième de grandeur naturelle et avec tous ses développemens, PL 338.
- La Jig. i est une élévation latérale , vue du côté de la manivelle i la Jig. a est une élévation vue par-devant, et laJig. 3, le plan vu à vol d’oiseau. La Pl. 339 représente les détails des diverses pièces de la machine, au tiers de grandeur naturelle. Les mêmes lettres indiquent les mêmes obj ets dans toutes les figures des deux planches^
- Le mécanisme est établi dans un bâtis en fonte de fer AA, qui offre toute la solidité nécessaire et occupe peu d’emplacement. Le moteur est ordinairement une manivelle D, qu’un seul homme peut faire tourner. Lorsqu’on a plusieurs machines réunies dans un même local, on y applique un manège, une roue hydraulique ou une machine à vapeur. L’arbre moteur E, qui est disposé obliquement par rapport au plan de la machine, porte un pignon d’angle F, de quinze dents, qui engrène dans une roue G, de trente dents, fixée sur l’arbre H EL Sur cet arbre sont montées huit cames ou excentriques a" b" c" d" e" j” gn h”, dont chacune a une fonction particulière, et qui, en tournant, font agir successivement les diverses parties du mécanisme. Les formes de ces cames sont représentées PZ. 33g.
- Nous allons passer maintenant à la description des opérations que la machine accomplit. w
- iü. Dressage du, fil. On prend un écheveau ou brassée de fil de laiton, tel qu’il sort de la tréfilerie, et dans les grosseurs et calibres convenables ; après l’avoir enroulé sur le dévidoir A' disposé en dehors du bâtis et tournant librement sur son axe vertical a\, on saisit un bout de ce fil et on le passe entre les chevilles b' d’un plateau redresseur ou dressoir B. Ces chevilles sont fixées sur des verrous c', qu’on fait avancer ou reculer, suivant le besoin. Le fil qui se développe du dévidoir passe d’abord à travers un guide d!, et, au sortir d’entre les chevilles, il est saisi par une pince C, dont la mâchoire f est' fixe et la mâchoire ë mobile sur la vis g'. Cette pince s’ouvre et se ferme alternativement par un levier brisé j, réuni à la barre ou bielle horizontale i, qui est poussée en avant par la came a"9 montée sur l’arbre moteur H. Pour faciliter ce mouvement, la barre i est munie d’un galet Tï, contre lequel la came s’appuie en tournant.
- Le premier effet de l’avancement de la bielle i sera de fermer la pince, en agissant sur le levier j, au moyen d’une goupille fixée au-dessous de la barre et passant dans une mortaise pratiquée à l’extrémité de ce-même levier. Pendant qu’il est ainsi poussé en avant, un petit butoir k fait
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- avancer à son tour le chariot porte-pince L, et ferme la pince, laquelle retient alors fortement le fil métallique qui s’y trouve engagé. La course du butoir est limitée par la vis régulatrice Z, fixée sur le côté du chariot. Cette pince est ainsi portée en avant d’une quantité déterminée par la vis. Si elle est ajustée de manière à diminuer L'espace dans lequel agit le butoir À*., d’épingle sera plus longue ; si, au contraire, elle est reculée, l’espace se trouvera augmenté / et l’épingle sera plus courte. > v ^ ? t «
- . La came a", ayant cessé de presser contre la bielle iy un ressort à boudin Z', ramène celle-ci à sa première position : alors les mâchoires de la pince s’ouvrent, et le.butoir À/, venant à rencontrer la vis m, fait rétrograder le chariot i y mais le fil métallique ne peut suivre le même mouvement, étant retenu entre les chevilles du dressoir B. C’est ainsi que chaque révolution de la came a" fait avancer autant de fil qu’il est nécessaire pour former une, épingle , plus la portion qui doit être refoulée pour former la tête. h > ï; //;: t ' ' • " ’ i;:> ;'-
- n°. Découpage. Le fil métallique ayant été porté en avant, comme nous venons de le dire, est coupé par les cisailles I, représentées en coupe, Jig. 4, PL 339. L’extrémité antérieure de la bielle i porte une broche n servant d’a xe à une petite roulette a qui chemine sur un tuyau m', à travers lequel passe le fil. Quand la bielle recule après que le fil métallique a été avancé. de la longueur déterminée, la roulette rencontre le plan incliné n’ formant le talon de la branche supérieure b de la cisaille I, dont le centre de mouvement est sur la broche o' : cette branche est alors forcée de s’élever, ce qui fait baisser son extrémité opposée, et comme elle porte un couteau g, sur lequel agit une vis de pression pr, ce couteau, en appuyant sur un couteau inférieur, opère la section du fil e pris entre eux. Le cpüteau inférieur repose sur un ressort d3 qui Lappuie constamment contre le couteau supérieur. Bar un second mouvement, la bielle i fait avancer la roulette a dans la position indiquée par les lignes ponctuées ; aussitôt le bras b descend, la cisaille s’ouvre et dégage la portion de fil coupée. Cette ; portion est saisie immédiatement par les pinces ou conducteurs./. s v /./,/./. < ; - ‘ '
- >3°. Transport de. Lépingle aux fraises à empoititer. Les conducteurs ou pinces K1, K2, K 3 et K4 sont montés sur une traverse J, qui les fait cheminer horizontalement. Cette traverse se meut alternativement de gauche à droite et de droite à gauche, pour saisir la portion du fil métallique coupée par les cisailles, et la transporter d’abord à la fraise à dégrossir, ensuite à celle à finir , puis successivement aux deux matrices destinées à former la tête.? î Ce moqye.ment de translâtion s’opère par la came b", qui,
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- en tournant, foule une pédale oo, mobile sur un boulon à écrou s'; une corde ou chaîne q', attachée au bout de cette pédale, passe sur une poulie p et est retenue à son autre extrémité par un oeillet à vis /, fixé à la traverse. Lorsque la pédale o baisse, elle tire la corde q' et fait cheminer la barre J de gauche à droite, à la distance nécessaire pour porter le conducteur K i des cisailles I au touret Li, où l’épingle est soumise à un premier empointage. La carnet ayant cessé de fouler la pédale o, celle-ci se relève et lâche la corde <7'; mais comme ce mouvement ne suffirait pas pour faire rétrograder la barre J, la réaction d’un ressort à boudin M la ramène au point de départ : c’est de cette manière que le conducteur K i, après avoir déposé son fil dans le touret Li, revient à sa première position, et que le Second conducteur K 2 est mis en prise.
- L’auteur a modifié le mécanisme assez compliqué qui opère le mouvement de translation delà barre J. Au lieu d’employer une came, une pédale et un ressort à boudin, il a prolongé l’arbre H en dehors du bâtis et a monté sur son extrémité une poulie à gorge sinueuse , dans laquelle s’engage le bout d’un levier horizontal mobile sur une broche verticale, et dont la partie antérieure est réunie à la barre La sinuosité de la gorge de la poulie est calculée de manière qu’à chaque révolution de l’arbre H elle conduit la barre de gauche à droite à la distance nécessaire, et la ramène au point de départ.
- Le conducteur est représenté séparément, de côté et de face,Jig. 5 et 6, PI. 33g. C’est une pince coudée en équerre dont la mâchoire supérieure u! est fixe, et la mâchoire inférieure est attachée à l’extrémité d’un ressort e', qui la tient constamment appliquée contre l’autre : èes mâchoires sont arrondies vers leurs bords, afin que le fil y entre facilement. Leur ouverture correspond exactement avec le plan des cisailles et des tourets Li, en sorte que lorsque le conducteur Ki est amené par la barre J vis-à-vis la cisaille , l’épingle s’engage entre Ses mâchoires et y est retenue dans une encoche par la pression du ressort v'. La cisaille, s’ouvrant aussitôt, dégage l’épingle, qui est transportée comme nous venons de le dire. 5 : or r
- 4°. Empointage. Le touret Li du conducteur K 1 est représenté, vu de côté et de fa ce, jig. 7 et 8, PI. 33g. Il est de forme cylindrique ayant une mâchoire mobile xj qui s’ouvre au moment où le conducteur Ki y apporte l’épingle, ëï se ferme immédiatement après, ce qui s’opère de la manière suivante. L’arbre H, en tournant, fait appuyer la came c" contre le galet de frottement* y' de la bielle horizontale q, à la partie antérieure de laquelle est fixée une lunette r, vue séparément jig. 9. Cette lunette est ^ destinée
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- destinée à faire glisser en avant et en arrière , sur la. partie cylindrique du touret L i, le collier s qu’elle embrasse. La bielle q, poussée en avant par la rotation de la came c", oblige la lunette r d’avancer le collier s sur le cylindre, quand la mâchoire supérieure x' est ouverte, comme on le voit Jig• y; mais lorsque la came c" ne presse plus la bielle, celle-ci est ramenée à sa première position par un ressort à boudin z' : alors la lunette tire le collier en arrière, et une entaille ou échancrure i, Jig. 8, pratiquée dans le collier, rencontrant un plan incliné 2, fait lever la queue du levier t, dont l’extrémité antérieure, en pressant sur la mâchoire x1, la ferme aussitôt, ce qui retient l’épingle. v, .. . î _
- La pédale o, cessant maintenant d’être foulée, se lève, et le conducteur Ki retourne à sa première position, prêt à saisir une autre épingle. Quand la barre J commence à se mouvoir dans cette direction, sollicitée par le ressort à boudin M , la mâchoire c 1 de la pince, Jig. 5, laisse échapper l’épingle du côté opposé à son entrée. , i: t -
- Le premier empointage en gros s’opère par une fraise ou roue d’acier N1, dont le bord chanfreiné est taillé en lime : elle tourne avec une grande vitesse par un système de poulies, qui reçoivent le mouvement de rotation de la grande poulie à volant 0, montée sur l’arbre oblique E. Cette poulie est enveloppée d’une corde, qui communique avec la petite poulie P. Sur l’arbre de cette dernière est fixée une grande poulie Q, de laquelle part une corde qui passe sur une poulie intermédiaire R. L’arbre de cette poulie, dont les deux extrémités, taillées en pivots, tournent dans des coussinets t't' y porte deux autres poulies S i* et S 2, qu’enveloppent des cordes qui communiquent respectivement avec de petites poulies 3, montées sur les axes 4 des fraises à empointer, lesquelles se présentent obliquement à la pointe de l’épingle. Ces fraises font environ quatre-vingt-dix à cent tours pour une révolution de la grande poulie 0. \ ?
- Pour amener l’extrémité de l’épingle sur la fraise N1, le touret Li est monté dans un chariot T, qui oscille sur des vis vv. L’arbre H, en tournant, fait baisser, par l'intermédiaire de la came Jffy l’extrémité postérieure de la bascule rattachée au chariot, comme on le voit plus distinctement, Jig. y y PL 33g. Parce moyen, le chariot est tenu en l’air pendant une demi-révolution de l’arbre H ; mais quand la came quitte la bascule u, ce qui a lieu à l’instant où l’affilage va commencer, la réaction d’un ressort à boudin w relève son extrémité postérieure : alors le chariot s’abat et l’épingle est mise en contact avec la fraise IN 1. -J “ ' t ^
- •: 11 ne suffit pas que l’épingle soit ainsi amenée sur la fraisé , il faut encore quelle y soit maintenue dans une position invariable pendant l’empoim-Vingt-sixième année. Septembre 1827.~ — - ~v‘ .Ss ‘
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- tage. Les leviers xx} mobiles sur l’axe z, dont l’un est vu séparément, Jig. io, remplissent cette destination. Par la révolution de l’arbre H, la came e" fait avancer la bielle y, terminée par une traverse en forme de T, taillée en plan incliné 5. Sur ce plan incliné vient s’appuyer une vis d’ajustage fi. On conçoit qu’en avançant, le plan incliné de la bielle y, lève le talon du levier æ et fait baisser la partie antérieure, munie d’un doigt V, qu’on voit de face, Jig. n. Ce doigt embrasse l’épingle par sa partie fourchue 8 et l’appuie sur la fraise.
- Pour former la pointe il faut donner à l’épingle et au touret L i qui la porte, un mouvement de rotation sur elle-même. Cet effet est produit par le mécanisme suivant.
- La came d" de l’arbre H soulève en tournant le levier 7, mobile sur un boulon h, et dont l’extrémité antérieure est réunie à une crémaillère verticale 9, vue séparément, Jig. 12* Cette Crémaillère erigrène dans un pignon 10, de quinze dents, monté sur l’axe d’une roue 11 , de cinquante-huit dents, laquelle, à son tour, mène un pignon 12 , de quatorze dents, fixé sur le bout postérieur du touret L1 (voyezJig. 7). Cette disposition permet au touret, lorsque la crémaillère monte, de faire plusieurs révolutions sur lui-même. Quand la came ^quitte le levier 7, celui-ci est sollicité à descendre par l’effet du poids i3 suspendu à une tringle g / il entraîne alors la crémaillère, qui fait tourner le rouet en sens inverse ; en même temps, la fraise N 1 tourne avec une grande vitesse, et l’épingle se trouve ainsi affilée.
- Cette première opération ne suffisant pas pour donner à l’épingle une pointe très-aiguë, on la présente à une seconde fraise,Na à tailles plus fines, et dont la rotation est produite par la poulie S 2.
- En sortant du premier empointage, l’épingle est saisie par le conducteur K2 et transportée au second touret L2, qui la retient entre ses mâchoires par les moyens déjà indiqués. Ce touret reçoit un mouvement de rotation sur lui-même par le pignon ï4> de quatorze dents, monté sur son axe (voyez Jig. 12), et mené par la roue i5, de cinquante-huit dents, dans laquelle engrène la roue 11. De cette manière, la crémaillère 9, en montant et descendant alternativement * fait tourner en sens opposé les deux tourets L t et L 2.
- 5°. Formation de la tête. L’empointage étant achevé, le conducteur K 3 prend l’épingle que lui cède le touret L 2 , et la transporte à la matrice U 1, qu’on voit montée dans son chariot et avec ses accessoires, Jig. 1 5 : elle est représentée séparément én coupe, jig. i4> et vue par-devant,Jig. i5. Sa moitié inférieure est vue en plan, Jig. 16, et la partie qui la recouvre,
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- Jig. 17. Cette matrice repose sur un support 16 adapté au bâtis de la machine [voyez Jîg. 2 , PL 338) ; la mâchoire Supérieure, fixée au levier 17, Jig. i5, est tenue ouverte par un ressort plat 18, afin d’admettre l’épingle quand le conducteur l’amène. , >
- • L’épingle étant fortement serrée entre les coins de la matrice, la came g" presse contre le galet de frottement 19, monté à l’extrémité du levier vertical 20, mobile sur le support 3g. Par ce moyen, là tige 21 adaptée à ce levier est poussée en avant, et la bride 22 qui y est attachée, comme on le voit, Jig. i3, fait rouler le galet de frottement 23 contre le plan incliné 24. Alors la mâchoire supérieure 17 descend et serre l’épingle entre les coins de la matrice. Aussitôt qu’elle est prise, la came h", en pressant sur le rouleau de frottement 25, à l’extrémité de la barre W, -la fait avancer. Par ce mouvement, la vis régulatrice 26, implantée dans la partie transversale de la barré, est poussée'contre la tête du refouloir 27, enveloppé d’un ressort à boudin 36. Ce refouloir porte un petit poinçon en acier 28, qui comprime le bout de l’épingle ^ans une cavité hiénagée dans les coins de la matrice. . t ? . i : . .e : ; - : '
- i La tête n’étant que préparée par le mécanisme que nous venons de décrire, le quatrième conducteur K4 saisit l’épingle. Dans ce moment, la rotation continue de la came g" fait rétrograder le levier vertical 20, sollicité dans ce mouvement par le ressort à boudin 29 (voyez Jig. 1, PI. 338). Ce levier) en tirant la tige 21, desserre da bride 22, et la mâchoire supérieure s’ouvre pour dégager l’épingle. En même temps la came h" permet à la barre W de reculer, mouvement favorisé paf le ressort à boudin 3o. L’épingle, ainsi libérée et saisie par le conducteur K 4, est transportée à la seconde matrice IJ2, représentée en coupe , j%. 18, où la tête s’achève. * L’épingle est .serrée entre les mâchoires de cette matrice delà même manière que précédemment, et sa tête se loge dans une cavité hémisphérique. La barre W, pressant fortement contre le refouloir 3i, fait avancer le poin-^ çon 32, dont le bout est concave ; ce poinçon, en appuyant à son tour sur la tête de l’épingle, la refoule et lui donne la forme convenable. Il est nécessaire que, pendant cette opération, la pointe ne puisse s’émousser : pour cet effet, elle s’implante dans un petit morceau d’os 33, fixé à l’extrémité d’un piston 34, enveloppé d’un ressort à boudin 35; ce ressort est comprimé pendant le refoulage ; mais aussitôt que le poinçon 32 se retire, sa réaction force le piston 34 à avancer ainsi que l’épingle, dont la tête se trouve alors dégagée. Il ne reste plus qu’à la retirer 4e morceau d’os dans lequel elle est encore retenue; ce qui se fait à l’aide d’une fourchette 37 adaptée à la barre W, et représentée vue de côté et de face, jig. ig et 20!
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- La fourchette, déprimée par un ressort 38, embrasse l’épingle, qui, aprêè avoir été retirée du morceau d’os par le reculement de la barre W, tombe dans une boîte placée au-dessous.
- Les mouvemens de la machine étant produits par les cames montées sur l’arbre H, il faut que ces pièces soient construites avec le plus grand soin, de manière que, par leur position et leurs formes, elles remplissent successivement leurs fonctions.
- Quoique nous ayons fait connaître chacune des pièces du mécanisme en particulier, et les effets qu’elles produisent, il est nécessaire, pour l’intelligence de ce qui précède, d’expliquer les opérations générales par lesquelles les épingles sont formées.
- Le fil métallique, après avoir été tiré du dévidoir A' par l’avancement des pinces C, est dressé en passant entre les chevilles à coulisse implantées sur le plateau B. La rotation de l’arbre H fait mouvoir, par le jeu des huit cames qu’il porte, les bielles, les leviers et les roues, qui, a leur tour, font agir les diverses pièces du mécanisme. Ainsi, d’abord, la bielle i porte en avant la pince C et opère en même temps, à l’aide des cisailles I , la section de la longueur de fil nécessaire pour former une épingle , longueur qui est réglée par les vis l et m. La pédale o fait ensuite cheminer la traverse J, qui transporte, par l’intermédiaire des conducteurs Ki et R2, l’épingle aux deux tourets Li et La, lesquels la présentent successivement aux fraises Ni et Na destinées à former la pointe. Les bielles q et u la serrent et la portent en avant. Le levier 7 lui procure un mouvement de rotation sur elle-même, et la bascule u la fait appuyer sur les fraises. L’épingle affilée est transportée par le conducteur K 5 à la première matrice, destinée à former la tête j le levier vertical ao, en serrant une bride aa , la retient fortement entre les mâchoires de cette matrice, tandis que la barre W presse contre le refouloir 37 et comprime la tête dans une cavité hémisphérique : finalement, l’épingle est présentée par le conducteur K4 à la seconde matrice U a, où la tête s’achève par la pression de la même barre W contre un refouloir 3i, et elle est retirée de cette matrice par la fourchette 57. ; ?
- La machine accomplit ces cinq opérations successives avec une précision et une régularité mathématiques, et produit quarante épingles par minute.
- Il existe à Londres un atelier où cent de ces machines sont en activité. Le moteur est une machine à vapeur. Les épingles qu’elles fournissent en immense quantité trouvent un débit assuré et procurent d’assez grands bénéfices au fabricant.
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- ' ' * ' ; / Explication des Jig. des PL 338 et 33g. r ’ !
- PL 338. La machine à fa briquer les épingles, toute montée, vue sur ses différentes faces/- xqo hriv;d v: ^ ^ »t'V r. *dbkf ; .V
- Fig. i. Elévation latérale, vue du côté de la manivelle. . v : :
- Fig. 2. Élévation vue par-devant. v : ' 'r ' ; l f
- Figi 3. Plan , vu à vol d’oiseau. , ’ r; ‘ H ; , -
- PL 33g. Détails de la machine, rejprésentés au tiers de grandeur naturelle. yni U b oh X'C.dhi. , î ; ^ :
- Fig. 4. La cisaille vue en coupe. - t ; v v\ nrr.é j ni? . •.% > Fig: 5 et 6. Conducteur vu dé côté et de face» ? :o ^ ^ .•
- ' Fig,. 7 et 8. Tour et vu de côté et de face. \'urr>i} '• ' s-? 5 r,
- Fig. g. Lunette vue de face, . x, ,«m: -vd1 hoL erz . : - s! v
- ♦ Fig.< 10 et 1 ii Levier pour faire appuyèr T-épingle sur les fraises à affiler , vu de-côté et de face; xc' -h eiuïiji ,’b ; ;jrv*>s jurcî^.»:"
- Fig. 12. Crémaillère et engrenage qui opèrent la rotation des tourets.
- ! Fig. 13. Matrice pour former la tête , et accessoires. ; 'rn ,1 x Fig. 14, i5, 16 et 17. La paême, détachée, vue en coupe et de face. Fig. 18. Seconde matrice pour achever la tête, vue en coupe. - :
- Fige ig et 20. Fourchette pour retirer l’épingle, vue de côté et de face. Les mêmes lettres indiquent les mêmes objets dans toutes les figures. A A, bâtis en fer ; A', dévidoir chargé du fil métallique; B, plateau redresseur; C, pince qui saisit le fil au sortir du dresseur; D , manivelle; E, arbre obliqué portant la manivelle; F, pignon conique de quinze dents; G, roué d’angle de trente dents ; H H, arbre moteur sur lequel sont fixées les cames qui font agir les diverses pièces du mécanisme; I, cisaille; J, traverse portant les conducteurs Ri, K2, K3 et K4, qui transportent l’épingle; L 1, L 2, tourets qui saisissent l’épingle pour former la pointe; M, ressort à boudin qui fait rétrograder la barre J ; N 1, N 2, fraises à affiler; 0, grande poulie montée sur l’arbre oblique E ; P, petite poulie communiquant avec la précédente par l’intermédiaire d’une corde qui les enveloppe l’une et l’autre ; Q, poulie inférieure fixée sur l’axe de la poulie P; R, poulie intermédiaire communiquant avec la précédente, à l’aide d’une corde; S 1, S 2, grandes poulies donnant le mouvement aux fraises à affiler ; T, chariot portant les tourets L 1 et L2; U1, U 2, matrices dans lesquelles se forme la tête de l’épingle; Y, petit doigt qui appuie l’épingle sur les fraises à affiler; AV, barre en forme de T, qui opère le refoulement de la tête de l’épingle. a, roulette qui, par son mouvement rétrograde , ferme la cisaille I; b}
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- branche supérieurer4eja;(â^ail|^; couteaux, ^eja cisaille ^ d, ressort qui fait appuyer l’un des couteaux ; e, fil métallique ; f3 galet fixé en dessous du levier '7; gy tringle ccpri .taré, ce leviérj n^pefeiïtPm dëfiuouvêmënt de. ce levier; i, bielle mue par la came a"; j, levier brisé opérant là fermeture de la pince ; k, butbir fixréà.-âa>!bieEe iiplmfvis d’ajdstage qui règleUt. la course du butoir ; n, axe de la roulette ^/'rf^-pédale qui met en jeu là traverse J; p y poulie sur laquelle passe la .cordèjattàchéenà petite pédale ; q, bâfre itttsæ par la came^i/'/^^^lrfïïetteKÔxée auiBonitidé cëttefbàrre ;tsy collier embrassé par la lunette; t, branche supérieure de la pince du touret L j ; u u, bascule mue par la cam efn; vv, visjoujpivotsj sur desquels hjascule le chariot T; w, ressort à boudin qdi relève là partie postérieure de là bascule u y XX) levier qui fait appuyer" l’épingle sur les* fraises afaffiler ;-yy barre mue par la came e"; z3 axe des leviers x x. 30 ou.7 c fJ ? rü, ! o .-v-A
- - CT^axe -verfedal' du idévïdeîr'iA/; chevilles du plateàu .dresseur B c', verrous portant ces chevilles; dguide à traver^léquéi passe le fil en sor? tant dtt dévidoirl’ê', branchemaMM' de la-pince C\ ft]branche fixede la même; g', vis qui réunit les» deu»brafijchês^^V galet de.frottement de la bielle i y chariot sur lequel est montéefofpinçe G; ressort à.boudin qui
- fait rétrograder; la Melle- tuyauIquirguide le filrmétaliiqUeRà travers
- iaMsaille; #yplau Meliné du talon de-la brajfiehé»Supérieure de la cisaille; o'y centre de moiafvemént dé 'cette; branche pp'yvis: de pression;du couteau supérieur de la ^cisaille; cordé passaiit surlapotiljie pet sep vaut à faire avancer la traverse J; ry anneau à vis a-uqüel est: attachée Cette corde ; s', centre de * mouvement de la «pédale oyc t,r, i coussinets dansf lesquels tournent les pivots de l’arbre des poulies S1 ,! S 2 \ *ur, branche supérieure des conducteurs ou pinces Ki; ressort fondant làîbranehe inférieure des mêmes ; x',
- mâchoire supérieure dè la pince du tburet L j galet de frottement de la barre 7; z'f ressort à bouflin qui fait rétrograder cette barre, j n"; càme qui fait agir la bielle i y bn} came qui; soulève là pédale o y c", came qui fait avancer la barre q ; dr, came qui soulève le levier 7; e", came qui pousse la bielle j; f", came qui fait basculer le levier u y gfl, autre came qui fait basculer le levier vertical 20; h", came qui presse le levier W.
- 1, échancrure du touret L r; 2y plan incliné du talon de la branche t; 3 ; petites poulies qui font tourner les fraises à affiler Ni et N 2 ; 4> axes de ces poulies ; 5, plan incliné de la traverse deïla bièlleyy 6, vis d’ajustage du levier xx y 7, levier qui opère le mouvemenjt de rotation des tourets ; 8, extrémité fourchue du doigt V; 9, crémaillère verticale des tourèts ; 10, pignon engrenant dans cette crémaillère ;t 1, roue dentée montée sur l’axe de ce pignon;
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- 12, pignon mené par;cette roue^.i 3, poids qui fait baisser le levier 7; 14, pignon monté sur là partie cylindrique du touret L2; i5, :roue;engrenant dans ce pignon ; 16, support de la matrice U ij 17, pièce formant la partie supérieure de cette matrice ;' 18 fcessoçtiqui soulève la pièce *7;, 19,; galet de frottement du levier vertical; 207.21 ,i tigetde communication.de ce levier;;. 22, bride qui embrasse la ;partie supérieure de la matrice II1 ; 26, galet de frottementde cette bride? 24?«plan irieliné;epntre lequel roule ce galet ; 25, galet de frottement d,e la.barre W; 26, vis régulatrice fixée à la traverse de cette barre; 27, premier refouloir; 28, poinçon en acier; 29, ressort à ' boudin qui fait reculer le levier 20 ; 3o,; autre ressort à boudin ; qui tire en arrière la barre W; 3r, second refouloir; .32, poinçon adapté à ce refouloir ; 33, petit-morceau d’os dans lequel s’implante la pointe de l’épingle; 34, piston qui le reçoit;.35, ressprt à boudin enveloppant ce piston ; 36, autre ressort à^boudin du refouloir 27 ; 37, pince pour retirer l’épingle après qu’elle à été achevée; 38, ressort qui appuie, sur cette pince; 39, support du levier vertical^o. n; ? ? ol. i p 77 - ^ 7 ;
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- Rapport fait par M. Francœur , au nom du Comité des arts mécaniques j sur une machiné propre a fabriquer les agrafes et les portes, inventée par, M. Ho^au.; f ^ V ‘ V, . 4
- Les agrafes servent à joindre temporairement les deux bordis d’un; vêtement ; elles sont formées de deux pièces en fil de métal >: l’une a la forme d’un crochet} l’autre est en anneau ou porte; pn les, coud auxt bords qu’on veut joindre, à l’aide de deux petits anneaux nommés yeux, qui sont aux bouts de chaque pièce ; elles remplacent fort commodément les boutons;, sur-tout pour les robes de femmes. On fabrique quelquefois les agrafes en fil de fer. pour là chapellerie,et les habits militaires; mais elles sont plus ordinairement en fil de laiton blanchi , étamé à; la maniéré des épingles , ou argenté, ce qu’on nomme le trait:771^'! , ? a v >f- ; ; 7 ; 7 ; : ‘ , - .
- Au premier abord; on pourrait penser qu’un objet de si mince valeur ne fait pas une branche d’industrie bien remarquable, -et cependant les habits militaires, les tentures, les robes eb cnn$pmmen® «me* si grande quantité, qu’il s’en fabrique à Paris pour plus d’un million de fràiics par an, et il en faut pour plus de 2 millions en France : le reste se fait à l’Aigle, Rugles, Saumur, Lyon, etc. —p- ] ’d . ;:tu
- Les agrafes se font ordinairement à la main, avec des pinces à hec rond et conique. L’ouvrier commence par former un des yeux au bout du fil, en le tournant sur le bout de la pince ; puis il tourne le fil'un peu plus loin en
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- sens contraire, pour faire l’anneau ou porte, sur la partie la plus grosse du bec de la pince ; ensuitefl contourne encore le fil dans le premier sens, un peu plus loin, pour faire le second oeil : à cet effet, il passe une branche du bec de la pince dans le premier oeil, saisit lé fil;et le tourne exactement au-, tour du même cercle du cône sur lequel il a moulé l’autre branche; enfin il casse le fil en le pliant par plusieurs mouvemens alternatifs. Ce procédé est long et irrégulier pattendu que les yeux sont rarement égaux, que les deux branches ne sont pas dans un même plan, etc. : un coup de marteau les aplatit ensuite. L’autre pièce de l’agrafe se fait de même, excepté que la porte est remplacée par deux fils parallèles qui sont contigus ; on replie ensuite le bout sur lui-même pour faire le bec du crochet. , , .. j - /
- Ce sont, à Paris, les sapeurs-pompiers qui sont en possession de cette branche d’industrie ; trois à quatre cents des soldats de ce corps s’y livrent dans le temps ou ils, seraient oisifs au corps-de-garde. Le produit du,travail d’une journée entière ne s’élève pas à plus d’un franc par ouvrier, et on conçoit qu’il n’y a que des hommes dont la subsistance est assurée d’ailleurs, qui pourraient se livrer à une occupation aussi peu lucrative. Un ouvrier ne peut faire qu’un marc et demi au plus dans sa journée (cette marchandise est vendue au marc), lorsqu’il fait les petites.agrafes; mais il en pourrait fabriquer i5 à 20 marcs de grosses, si le poignet né se trouvait tellement fatigué, qu’il est difficile de continuer long-temps sans que le poignet enfle ; ce qui force bientôt à cesser le travail des grandes agrafes.
- . Le commerce demande des agrafes de sept grandeurs, portant les n°3. 1, 2, 3, 4? 5, 6 et 7; les plus grandes sont du n°, 1, les plus petites du no. 7; mais les trois premiers numéros, quoique produisant beaucoup moins de pièces au marc que les autres, sont aussi d’un usage plus rare , et la consommation en est bien moindre. La valeur vénale de cette marchandise varie selon les numéros et la matière : les agrafes de trait ou argentées se vendent 2 fr. 60 c. le marc jusqu’au n°.5 ; le ri°, 6 vaut 3 fr. 5o c., et le n°. 7, 4 francs : prix moyen, environ 3 fr. Les agrafes, blanchies des nos, 1 à 5 coûtent 1 fr. 60 c, le marc ; le n°t. 6, 2 fr, 5o c., le n°. 7, 3 francs ; prix moyen,*2 fri; environ-.La quantité de la consommation de ces deux eSr pèces d’agrafes varie; mais en général on consomme.deu£ fois autant de blanchi que de trait. J ; : t / -nV
- L’imperfection de ce mode de fabrication, a fait imaginer plusieurs ins-trumens pour atteindre au but proposé, parmi lesquels ü faut citer celui que M. Caillet a présenté {à la Société d’LûcoUragernent, il y a environ deux ans’, et pour lequel Je;. Ministre, ,dé;.]t,iP:tériç,u.r?---® .votre recommandation et a celjé du Bureau consultatifdg^ art^.ef manufactures , a ac-"vi ' ’.. •'." " " _ " • cordé
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- cordé une récompense de 6oô Francs pour mettre cet artiste en mesure de • le faire exécuter. Cet instrument, décrit dans les Centuries àeWhite, opère par un va-et-vient; il est assez ingénieux, mais il faut introduire le fil à la main, et l’ouvrier ne peut faire qu’une seule agrafe à-la-fois; à proprement parler , ce n’est qu’un outil commode, qui n’a rien de commun avec la belle machine de M. Hoyau, si ce n’est en ce qui est inévitable à tout appareil propre a faire des agrafes : d’ailleurs M. Hoyau offre des preuves que sa machine était en partie construite avant que M. Caïïlet fît connaître la sienne. MM. Thibout, Coipelf etc., se servent aussi d’outils analogues à celui de ce dernier. , Y ; • » "
- Pour fabriquer les agrafes à la machine le problème consiste à couper des fils de métal sous les diverses longueurs voulues par les numéros, et à les courber dans la forme déterminée , comme sur un moule; le tout par un mouvement continu de rotation, et en fabriquant plusieurs agrafes à-la-fois. L’exécution de cette idée était difficile, à raison du peu d’étendue de l’objet et du nombre des pièces qu’il fallait faire jouer à-la-fois dans un très-petit espace. Ici, la force mécanique à développer est si peu de chose qu’elle est presque nulle. Dans la machine très-bien combinée de M. Hoyau, un homme, agissant sur une manivelle, fait tourner un arbre de couche horizontal, qui met simultanément en action toutes les parties propres à fabriquer à-la-fois, et à chaque tour, les quatorze pièces des sept numéros; il en pourrait produire beaucoup davantage.
- Le métier qui nous a été présenté par M. Hoyau a environ 4 mètres de long ( 12 pieds); il se compose de quatorze machines distinctes, qui peuvent fonctionner ou toutes ensemble, ou seulement plusieurs isolément; car on peut, à volonté, arrêter celles qu’on veut, sans que l’action des autres soit altérée : elles sont toutes semblables, aux différences près, qui tiennent aux dimensions des pièces, et à ce que les unes courbent le fil en portes et les autres en crochets, pour les sept numéros. La carte d’échantillon qui est exposée sous les jeux du Conseil prouve avec quelle perfection le travail est exécuté. La manivelle fait trente-cinq tours par minute et fabrique quatorze pièces; ce qui en produit trenté-cinq fois 14 ou 490 : on a donc 352,8oo pièces par jour dé douze heures/ / /
- Cette quantité porterait le travail diurne à plus de 170 kilogrammes ou 700 marcs, quand un ouvrier ne fait guère que 4^5 marcs par jour. Cependant il faut observer que le produit de la machine de M. Hoyau n’est guère que du tiers de ce qui vient d’être indiqué, attendu que les gros numéros étant beaucoup moins demandés par le' commerce ," les machines qui les font ne travaillent qu’au fur et à mesure dés besoins. Le n°. 1 peut Hingt-sixième année. Septembre 1827. Tt
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- donner par jour 2.4o marcs; le nQ. 2, 160; le n*\ 3, go, et ainsi de suite , jusqu’au n°. 7, qui fabrique 21 mares. On estime que la fabrication journalière est d’environ 200 marcs.
- L’auteur s’occupe de doubler les trois petits numéros, en remplaçant les machines qui font les gros par d’autres qui feront les premiers ; car ces quatorze machines, fixées chacune à son rang sur une table en fonte, peuvent être enlevées et remplacées par d’autres, sans troubler le travail de celles qu’on a laissées en place. Les quatorze roues d’engrenage qui meuvent le tout sont disposées de manière à interrompre le travail de celle qu’on veut, selon les cas et les exigences ; ce qui est très-commode pour faire les réparations, etc.
- Comme M. Hoyau n’a le projet de rendre sa machine publique qu’à l’expiration du brevet de quinze ans qu’il a pris, nous ne donnerons ici que les détails qui seront nécessaires pour en faire apprécier le mérite. Dix mouvemens ont lieu successivement dans chacune des quatorze machines, pour un tour de manivelle. Le fil se débite de lui-même ; il entre dans un guide, qui le dresse et l’arrête à la longueur voulue par le numéro; une cisaille se lève, puis le coupe; le guide se dégage; le fil se plie ou se courbe par le milieu; il se replie aux deux bouts pour faire les yeux : les pièces qui les ont faits rentrent à leur première position ; l’agrafe est chassée; enfin les pièces qui l’ont chassée reviennent en place.
- Cette ingénieuse machine produit donc avec une extrême précision ce qu’on n’obtiendrait que du travail de cent quarante ouvriers. Un seul homme tourne la manivelle sans employer toute sa force, à beaucoup près. 11 ne faut qu’un homme pour veiller les fonctions générales, arrêter les machines, fournir les fils aux tambours qui les débitent, etc.; enfin un seul ouvrier suffit aux réparations et à l’entretien. Les produits annuels sont actuellement de 20,000 marcs de trait et 40,000 marcs de blanchi ; on livre pour 140,000 francs d’agrafes au prix moyen de 2 à 3 francs le marc , selon les numéros ; on en livrera le double après le remplacement des machines à gros numéros par d’autres pour les petits : c’est le septième de là consommation générale. Il est aisé de prévoir qu’on pourra bientôt rendre ces résultats plus nombreux encore, et suffire même à l’exportation, suite infaillible de la diminution des prix.
- Nous avons sur-tout remarqué un ingénieux mécanisme, qui est utile lorsque l’agrafe n’est point chassée du métier; le couteau ne se lève plus, et le fil ne peut plus s’introduire : alors il arrive presque toujours qu’au tour suivant, l’agrafe qui a résisté au choc, tombe d’elle-même : cela évite l’embarras qui résulterait de plusieurs fils en prise à-la-fois.
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- L’agrafe est ensuite portée par un poseur en un lieu où elle est comprimée, et il ne reste plus qu’a courber lé bée du crochet , ce qui se fait à la main avec une pince. M. Hoyau-n’a pas voulu compliquer4 sa machine pour lui faire produire ce dernier travail , pàrce qu’il se fait par des prisonniers, et à si bas prix , qu’il n’en valait pas la peine ; enfin il a imaginé des pinces qui courbent le crochet avec une telle précision, que le résultat à toute la perfection dû reste.
- Si l’on compare la seule opération faîtë par la machine avec le travail à la main, ou trouvera que le marc d’agrafes, qui coûte moyennement 4o à 5o centimes, ne rèvient plus qu’à 15 c.
- D’après cet exposé, le Comité des arts mécaniques vous proposé , Messieurs , de remercier M. Hoyau de la communication qu’il vous a faite de son ingénieuse machine, d’approuver cette belle invention et d’en faire connaître les résultats, en publiant le présent rapport dans le Bulletin.
- Adopté en séance, le 12 septembre 1827.
- Signé Francoeür, rapporteur.
- . \ ARTS CHIMIQUES.
- Note sur l’emploi de l’iode en teinture, et examen de deux sels : venus d’Angleterre ; par M. Pelletier.
- Les inconvéniens que présente l’iode dans l’emploi médical, et les acci-dens fâcheux occasionnés par l’administration à hautes doses de ce médicament, ont fait insensiblement, sinon abandonner, du moins diminuer son usage dans là thérapeutique ; Cependant on prépare de l’iode en France et on en expédie plus que jamais en Angleterre et en Allemagne. Ce fait seul (si des renSeignëmens positifs n’étaient pas parvenus) suffirait pour démontrer que cette substance est employée dans les arts. Lors du voyage que je fis, l’an dernier, en Angleterre) j’appris en effet qu’on préparait d’assez grandes quantités de periodure de mercure, qu’on vendait sous le nom de vermillon anglais , et qui servait principalement pour la confection des papiers de tenture. Je sus aussi qu’on employait l’iode à l’impression des toilés et calicots, mais je ne pus me procurer aucun renseignement sur le mode d’application. ‘ -
- De retour en France, je fis quelques essais sur cet objet, mais ils furent infructueux r ainsi, par exemple , lorsqu’après avoir imprégné des tissus d’une solution d’hydriodate de potasse, on les passe dans des solutions
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- métalliques susceptibles de produire desiodures insolubles, on obtient des couleurs diverses et souvent très-belles, suivant la nature de la solution ; niais on n’a cependant que des applications superficielles de matières colorantes à la surface des tissus; ce sont de vrais placages : or, ce n’est pas là teindre, puisqu’il n’y a pas de combinaison entre les molécules de la matière dont est forme le tissu et les molécules des parties colorantes. Tel était, pour moi du moins, l’état des choses, lorsqu’un fabricant des environs de Mulhausen me fit remettre un échantillon d’un sel qu’il s’était procuré, disait-il, à grands frais à Glasgow, et dont, sans en connaître la nature , il se servait avec avantage, à l’imitation des Anglais , pour l’impression des toiles. Cet échantillon me parvint dans une boîte de fer-blanc, qu’il avait attaquée et presque percée : il contenait du mercure coulant, plus, du fer et de l’étain provenant évidemment de la boîte de fer-blanc : toutefois, abstraction faite de ces matières étrangères, je crus devoir conclure de l’analyse que j’en fis, qu’il était formé d’iodure de mercure combiné avec un grand excès d’hydriodate de potasse, qui rend soluble l’iodure de mercure. D’après ces données, je préparai un sel qui me parut entièrement semblable au sel dit anglais : en effet, lorsqu’on imprégnait de sa solution divers tissus, ces tissus, séchés, prenaient, même après dégorgement, des teintes assez belles, et comme avec le sel anglais, lorsqu’on les passait dans des solutions métalliques et principalement dans des solutions de sublimé corrosif ou de nitrate de plomb. Toutefois, j’observais un phénomène bien different lorsque je traitais comparativement le sel anglais et le sel français par un acide : avec le premier, j’avais un précipité d’un beau rouge de periodure de mercure ; avec le second , la liqueur prenait une belle couleur rouge, mais il n’y avait pas de précipité. En réfléchissant sur cette différence, je fus amené à admettre dans le sel ditanglais la présence d’une certaine quantité d’iodate de potasse, dont l’acide mis à nu devait réagir sur l’acide hydriodique, le décomposer et l’empêcher par là de retenir en dissolution l’iodure de mercure. L’échantillon du sel anglais était trop réduit et trop altéré pour que je pusse vérifier mes conjectures par l’analyse ; mais il me restait la voie de la synthèse : je pensais même qu’en fabrique on avait dû employer une solution de potasse saturée d’iode, et l’on sait que, dans ce cas, on a un mélange d’iodate de potasse et d’hydriodate de potasse dans un rapport constant. J’opérais donc sur ces bases; mais le sel obtenu en employant cette solution, au lieu de donner un précipité d’un beau rouge de periodure de mercure, donnait un précipité brun , dans lequel il y avait un excès d’iode; je crus.donc devoir diminuer la quantité d iodate de potasse, et après quelques tâtonnemens, je parvins à imiter
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- parfaitement le sel anglais, dont j’avais, dans l’intervalle, reçu un nouvel échantillon non altéré. Les proportions auxquelles je me suis arrête sont
- les suivantes : '
- Hydriodate de potasse.............65
- Iodate de potasse. . . . . .. . . 2
- ïodure de mercure. . ....... 35
- Ce sel , qui paraît avoir coûté en Angleterre 100 francs le kilogramme, ne reviendrait pas à 36 francs préparé en France , en prenant pour base de calcul l’iode au prix de 40 francs.
- Je laisse aux fabricans de toiles peintes le soin de prononcer en définitive sur les avantages de son emploi et les diverses applications qu’on en peut faire : je ne doute pas que s’il est employé à Glasgow , il ne puisse l’être à Paris, Rouen, Mulhausen, etc., sur-tout lorsque divers essais auront appris la manière d’en faire usage ; car sur ce point je ne puis donner que des renseignemens un peu vagues : ainsi il me paraît qu’on doit appliquer ce sel sur les étoffes avant de les passer dans les solutions métalliques : parmi ces dernières, celles qui donnent les plus belles couleurs sont les solutions de plomb et de mercure. On peut avec avantage appliquer le sel aux étoffes , à l’aide d’une solution d’amidon, qui devient d’un bleu violet (effet connu de l’iode sur l’amidon); l’amidon paraît même contribuer à fixer le sel sur les étoffes.
- 11 est un autre sel, qui est, dit-on, fort employé à Glasgow dans les fabriques de toiles peintes, et je crois devoir ici en faire mention, parce qu’il né paraît pas jusqu’ici avoir été employé en France. C’est un acétate triple de chaux et de cuivre, que M. Ramsay prépare en grand à Glasgow pour l’impression des toiles. Ce sel est d’un très-beau bleu; il cristallise en prismes droits à base carrée ; les arêtes du prisme sont souvent remplacées par des facettes, d’où résultent des prismes à six ou huit pans , suivant l’extension que prennent les faces secondaires.
- Lorsqu’on décompose ce sel par un alcali fixe, l’oxide de cuivre et la chaux se précipitent combinés, parce qu’ils sè rencontrent à l’état naissant et en proportions définies : ce qu’il y a de certain, c’est que le précipité verdit peu à l’air, même en se desséchant, et dans l’application c’est une espèce de cendre bleue, qui se fixe sur les étoffes. J’appelle donc l’attention des imprimeurs en toiles peintes sur ce sel, qui peut fournir des teintes très-belles, et qui ne revient pas à un prix très-élevé; mais je ne puis en ce moment donner des détails positifs sur son mode d’application.
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- Moyen de prévenir Vasphyxie des sapeurs-pompiers, dans un
- cas d’incendie, produite par la combustion du charbon dans des lieux peu aérésy par M. Labarraque.
- Le désir de rendre populaires des moyens connus seulement des sa van s m’engage à communiquer à la Société d’Encouragement le fait suivant :
- Le 7 septembre 1827, à cinq heures du soir, on est venu réclamer de la part de M. J^aissade, commissaire de police , mon assistance pour rappeler à la vie plusieurs pompiers asphyxiés en cherchant à éteindre le feu dans une des caves de la maison, rue Saint-Martin, n°. 91, où il avait pris dans un tonneaù contenant une demi-voie de charbon. Aucune des caves de cette maison n’a de soupirail ; l’air n’y pénètre que par la porte de l’escalier , et pour parvenir dans la cave où l’incendie existait, on doit parcourir un couloir de plus de 5o pieds de longueur. J’étafs absent de ma pharmacie au moment où on est venu réclamer des secours ; mais un de mes élèves, pourvu de toutes les substances usitées en pareil cas, se rendit dans l’instant sur les lieux, où je me transportai moi-même cinq minutes après. Le capitaine, des pompiers voulant s’assurer de l’état des choses, afin de donner des ordres convenables pour arrêter l’incendie, vit, à la troisième marche de l’escalier, sa torche s’éteindre, et il fut frappé d’asphyxie. Le commissionnaire de la maison , qui connaissait parfaitement le local, pénétra jusqu’à la cave, dont il ouvrit la porte, et n’eut que le temps de remonter pour tomber sans connaissance au haut de l’escalier. Plusieurs pompiers, le visage couvert de leur masque, descendaient armés d’une torche allumée , et parvenaient avec peine à porter quelques pieds plus loin leur tuyau, et remontaient avec promptitude pour tomber sans connaissance au haut de l’escalier; leur torche ne brûlait plus. Ces accidens se multipliaient d’une manière alarmante, et déjà nous avions rappelé à la vie dix à douze hommes, en leur faisaut respirer avec précaution de l’amriloniaque et de l’éther, et en leur faisant avaler un demi-verre d’eau, dans laquelle je faisais ajouter trois gouttes d’ammoniaque et dix gouttes d’élhèr. Deux pompiers étaient parvenus à diriger leur lance sur le lieu de l’incendie et avaient inondé le tonneau. La cave contenait déjà 6 pouces d’eau et ces intrépides pompiers n’y pouvaient rester que peu de minutes, et nous ne les voyions reparaître que pour les voir tomber presque expirans à nos pieds. J’étais vivement ému; je demandai de la chaux vive, on n’en avait pas ; mais j’enyoyai mon élève chercher à mon laboratoire de la soude presr que caustique, et j’en fis dissoudre environ 2 livres dans une grande quau-
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- tité d’eau que je fis verser dans le réservoir de la pompe. Pendant ce temps, M. le capitaine avait consenti à ralentir la descente de ses hommes dans la cave, où il voulut bien faire lancer l’eau alcaline, sur l’assurance positive que je lui donnai, et qui fut justifiée, que, dans moins d’une minute, on pourrait parcourir les caves avec des chandelles allumées sans les voir s’éteindre , et sans voir renouveler les accidens qui avaient été si nombreux (i). Je fis une seconde solution alcaline pour arroser l’escalier, et tout le gaz méphitique, soit acide carbonique, produit par la combustion du charbon, me sembla détruit , puisque plusieurs personnes purent aller visiter les caves sans autre inconvénient que celui de marcher dans l’eau. Outre la jouissance de voir tous les asphyxiés bien rétablis, quoique plusieurs se fussent trouvés sans connaissance deux et trois fois, j’ai eu la satisfaction de recevoir l’assurance de M. le commandant des pompiers qu’il ordonnerait, dans pareille circonstance, de faire précéder la descente de ses subordonnés par une ample immersion d’eau alcaline ou de lait de chaux, que je lui conseillai de faire préparer de la manière suivante :
- Prenez 5 à 6 livres de chaux vive (qu’on trouve à Paris chez presque tous les marchands de couleur).
- Faites plonger pendant deux minutes ces pierres dans l’eau et mettez-les dans un baquet, laissez fuser, et quand la chaux vive est réduite en poudre, ajoutez de l’eau pour la délayer; remuez bien, versez le liquide troublé dans le réservoir de la pompe , et faites lancer ce liquide dans le lieu chargé de gaz méphitique, en le dirigeant sur les substances en ignition. Peut-être serait-il bien, dans ce cas, de faire terminer la lance des pompiers par un bout élargi et percé en arrosoir.
- Si l’on craint que le corps de pompe ne s’engorge par la poudre calcaire, qui pourtant est extrêmement ténue, une livre de potasse ou de soude caustique, qu’on fera dissoudre dans une grande quantité d’eau, la remplacera avec avantage , et, dans ce cas, on pourrait pourvoir chaque corps-de-garde des pompiers d’un flacon contenant une livre de l’une ou l’autre de ces substances : avec l’ammoniaque on obtient le même résultat.
- (i) Il y a environ quatre ans que j’obtins le môme résultat en faisant jeter dans un puits un boisseau de chaux vive délayée dans six seaux d.’eau ; cependant, la veille plusieurs ouvriers avaient été asphyxiés dans ce puits , eu voulant aller faire des réparations, au corps de pompe, qui y était placé à une assez grande profondeur. Les asphyxies dans les puits se renouvellent fort souvent, et il serait toujours prudent, avant d’y faire descendre des ouvriers, de s’assurer si une chandelle y brûle à toutes les profondeurs, et si elle vient à s’y éteindre , d’y faire jeter du lait de chaux. (Note de l’Auteur. )
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- Ce moyen si simple, si peu dispendieux , et qui est connu des chimistes depuis plus d’un demi-siècle, devrait être ordonné en pareille occasion , de même que lorsqu’on pénètre dans les chambres où des personnes se sont suicidées au moyen du charbon, et dans ce cas la vie de MM. les commissaires de police ou autres individus se trouve bien souvent compromise; car ce genre d’asphyxie se multiplie de nos jours d’une manière alarmante.
- Je répète donc qu’on ne Saurait trop faire connaître l’emploi de ce moyen de neutralisation; car les idées simples ne viennent pas toujours à l’esprit dans un moment de crise.
- Préparation du packfong (cuivre blanc des Chinois) ; par
- M. de GersdorfF.
- Le packfong, tel qu'il a été analysé par M. Brewsterf est composé de 31,6 parties de nickel, 25,4 de zinc, 4°>4 de cuivre et 2,6 de fer. Il est employé en Chine pour la confection d’un grand nombre d’ustensiles de ménage, tels que vases, théières, gobelets, etc. Il a l’éclat, la couleur et le son de l’argent.
- M. de Gersdorjff, désirant faire jouir l’Europe d’un alliage métallique aussi précieux, a établi à Vienne une fabrique où il le prépare en grand. Voici le procédé qu’il suit :
- Après avoir concassé le nickel en morceaux de la grosseur d’une noisette, et divisé le cuivre et le zinc, on mélange les trois métaux et on les met dans un creuset, mais de manière qu’il y ait du cuivre dessus et dessous ; on recouvre le tout de poussier de charbon, et on chauffe dans un fourneau à vent. Il est nécessaire de remuer fréquemment le mélange, afin que le nickel, qui est difficile à fondre, entre en combinaison avec les autres métaux, et que l’alliage soit homogène; il faut aussi tenir pendant long temps cet alliage en fusion, au risque d’en séparer quelques centièmes de zinc par volatilisation.
- La proportion relative des trois métaux qui entrent dans le packfong doit varier selon l’usage que l’on veut en faire. Le packfong propre à la fabrication des cuillers, fourchettes, etc., doit contenir o,25 nickel, o,25 zinc, et o,5o cuivre. Lorsqu’il doit servir à faire des garnitures de couteaux, mouchettes, etc., il doit contenir 22 de nickel, 23 de zinc et 55 de cuivre. Le packfong qui convient le mieux pour le laminage est celui qu’on prépare avec 20 de nickel, 20 de zinc et 55 de cuivre. Pour les objets qui doivent être soudés, comme les chandeliers , les éperons, etc.,
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- le meilleur alliage renferme 0,20 nickel, 0,20 zinc, o,5y cuivre, et o,3 plomb.
- L’addition de 0,020 à 0,025 de fer ou d’acier rend le packfong beaucoup plus blanc, mais en même temps plus dur et plus aigre : il faut que le fer soit préalablement fondu avec du cuivre.
- On ne peut laminer le packfong qu’avec de grandes précautions. Chaque fois qu’on le passe au laminoir, il faut le chauffer au rouge cerise et le laisser refroidir complètement ; lorsque les feuilles présentent quelques gerçures, il faut les faire disparaître sous le marteau avant de laminer de nouveau.
- Les orfèvres passent la pierre-ponce sur le packfong, comme sur l’argent. On lui donne la couleur en le trempant dans un mélange de 100 d’eau et de 14 d’acide sulfurique.
- Lorsqu’on refond les rognures et les limailles de packfong, il faut y ajouter o,o3 à 0,04 de zinc pour remplacer celui qui se volatilise.
- M. Gersdorff vend la livre de packfong 2 florins 24 kreutzer (5 francs ) ; la livre de nickel 8 florins ( 16 francs). ( Annales de physique, àe Pog-gendorf, 1826. )
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- ÉCOLES D’ARTS ET MÉTIERS.
- Rapport fait par M. le baron de Silvestre, au nom du Jury chargé d! examiner 'les candidats qui se sont présentés pour obtenir des places d'élèves à l'Ecole J arts et métiers de Châlons-sur-Marne.
- Messieurs , le Jury que vous avez chargé d’examiner les candidats pour lés places vacantes à l’École de Châlons, s’est assemblé , conformément à vos intentions, le 5 septembre dernier. MM. Coquebert - Montbret, Mérimée , Francœur, Hachette, Molard\&\me et Silvestre ont procédé à l’examen des candidats.
- Le Jury a pris d’abord connaissance avec attention du nouveau prospectus relatif aux Écoles, et qui vient d’être récemment publié ; il s’est pénétré des dispositions contenues dans les deux lettres qui vous ont été adressées par S. Exe. le Ministre de l’intérieur, en date dés 28 février et 16août de la présenté année : il résulte de ces deux lettres, que vous avez en ce moment à présenter au Ministre cinq élèves à pension entière et un à trois quarts de pension ; un seul des six élèves que vous avez précédemment nommés à pension entière reste encore à l’École ; if n’en reste qu’un non plus sur les deux qui étaient à trois quarts de pension ; c’est le sieur Liot3 Vingt-sixième année. Septembre 1827. Vv
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- qui s’était particulièrement distingué au dernier concours, dans lequel il a obtenu votre nomination. La conduite qu’il a tenue dans les troubles de l’École justifie la bonne opinion que vous avez conçue de lui, et semble motiver la demande que nous vous proposons de faire au Ministre, que le sieur Liot soit appelé à jouir de la première des places à pension entière vacante en ce moment; il resterait ainsi à donner par vous quatre places à pension entière, et deux à trois quarts de pension.
- Le 5 du présent mois, dès sept heures du matin, les candidats ont été occupés du dessin, au fur et mesure de leur arrivée, et MM. les membres du Jury, réunis à neuf heures, ont fait une dictée générale à tous ceux qui étaient presens, afin de les juger comparativement , sous les rapports de l’écriture et de l’orthographe ; ensuite les candidats ont été appelés successivement pour être interrogés sur les différentes parties de l’examen. Il peut être superflu, Messieurs, de vous rappeler que cet examen avait pour objet la lecture, récriture, l’orthographe, la grammaire, l’arithmétique, le dessin, et que vos commissaires se sont fait un devoir scrupuleux de rechercher avec soin quels étaient ceux de ces jeunes gens qui annonçaient une intelligence supérieure, et ceux qui seraient pourvus de connaissances non absolument exigées, mais utiles, et qui dénoteraient une plus grande aptitude au travail et un plus grand degré d’instruction, telles que les élé-mens de géométrie et de langue latine, la géométrie descriptive et la pratique des arts et métiers.
- Les candidats inscrits étaient au nombre de vingt-quatre : neuf d’entre eux ne sé sont point présentés à l’examen; les quinze restans étaient, suivant l’ordre de leur inscription, les sieurs Bertaux, Mathieu, Beyerlé, Delverîiont, Leclerc (Louis-Nicolas), Monceau, Chevillon, Leclerc {Maxime-Ferdinand ), Desalles y Gerbaud, Prempain, Cuisin, Gros jean, Formée Altaira. Ils ont été examinés successivement sur toutes les parties du concours. Parmi ces quinze candidats, six ont paru inadmissibles en ce moment, et nous croyons devoir ne pas arrêter long-temps l’attention du Conseil à leur égard; ce sont les sieurs Bertaux, Monceau, D es ailes , Cuisin, Grosjean et Altaira : les quatre premiers ne savaient point ou savaient mal les quatre premières règles de l’arithmétique ; les deux derniers ne savaient rien ou presque rien en dessin. Les neuf autres candidats, bien qu’avec des forces plus ou moins inégales, ont rempli les conditions du concours, et nous pensons qu’ils seraient tous admissibles ; mais nous devons mettre sous vos yeux les motifs qui ont déterminé le Jury à vous les présenter dans l’ordre suivant.
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- , Art»*le Ier» — Élèves à plams entièrement gratuites.
- iQ. Le sieur Bejerlé ( Jean ), ne à Paris, le 3o juin 1812, fils d’un ébéniste établi dans la même ville. Il a été au premier rang pour la lecture et pour le dessin, au second rang pour l’écriture, pour l’orthographe et pour l’arithmétique, et au troisième pour la grammaire : il sait les élémens de géométrie et il est fort avancé en géométrie descriptive. Il a été unanimement désigné par le Jury comme digne d’être présenté pour la première place. On n’a pas cru que son âge actuel fût un obstacle à son entrée à l’Ecole , puisqu’à l’époque du 28 février, date de la lettre du Ministre pour la convocation du Jury, le jeune Bejerlé avait encore quatre mois pour atteindre sa quinzième année, et qu’il ne doit pas souffrir du retard que des circonstances qui lui sont étrangères ont apporté à l’examen.
- 20. Le sieur Chevillon (Hubert-Alexandre'), né à Paris, le 2 septembre i8i3, fils d’un cordonnier, établi dans la même ville. Le jeune Chevillon a étudié à l’Ecole mutuelle Gautier, et il a les certificats les plus favorables de M. Boulet, directeur de cette École, de M. Basset, de M. le curé de Saint-Ambroise et de M. le maire du 8e. arrondissement : il n’a été qu’au quatrième rang pour la lecture et au troisième pour l’écriture et pour l’orthographe ,• mais il a été au second rang pour la grammaire, au premier pour l’arithmétique et au second pour le dessin, principalement d’architecture : il a fait preuve de beaucoup d’intelligence à l’examen.
- 3°. Le sieur Leclerc (Maxime-Ferdinand,), né à Versailles, le 24 novembre i8i3, fils d’un percepteur des contributions , établi dans la même ville. Le sieur Leclerc a des certificats favorables de M. le curé de Notre-Dame et de M. le maire de Versailles : il est recommandé par M. le vicomte Morel de Vindé, pair de France. Il est au premier rang pour la lecture et pour la grammaire, au troisième pour l’écriture, pour l’orthographe et pour l’arithmétique, au cinquième pour le dessin. Il a fait preuve d’intelligence à l’examen.
- 4°. Le sieur Mathieu ( Jean-Charles-Richard), né à Paris, le 10 avril 18i3, fils d’un marchand mercier. Le jeune Mathieu a présenté des certificats favorables de M, Collin, son instituteur, et de M. le maire du 10e. arrondissement. Il a été au second rang pour la lecture, au troisième pour l’écriture et l’orthographe, au quatrième pour la grammaire, pour l’arithmétique et pour le dessin, au second rang pour les élémens de géométrie, un peu loin, néanmoins, du sieur Bejerlé, qui a été le premier dans cette partie : il explique assez bien le Cornélius Nepos ; il a été le plus fort des candidats sous ce rapport. Il a fait preuve d’intelligence à son examen.
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- Art. II. — Élèves à trois quarts de pension gratuite.
- i°. Le sieur Leclerc {Louis-Nicolas), né à Paris, le 8 avril i8i3, fils d’un imprimeur. Le sieur Leclerc a présenté des certificats favorables de M. le maire du i ie. arrondissement et de M. Savouré, chef d’institution ; il est recommandé par M. Huzard, notre collègue. Il a été au premier rang pour la lecture et l’orthographe, au second rang pour l’écriture, et au quatrième pour la grammaire , pour l’arithmétique et pour le dessin; il sait un peu de géométrie et de latin ; il travaille avec succès à la composition dans l’imprimerie : il a de l’intelligence.
- 2°. Le sieur Formé {Pierre-François ), né à Tournans, département de Seine-et-Marne, fils d’un géomètre-arpenteur. Il est indiqué comme âgé de quatorze ans , et ne paraît pas en effet avoir plus que cet âge : sa mère, qui l’a amené à l’examen, a promis d’envoyer dans le plus court délai les pièces requises. Il a été au premier rang pour la lecture, l’écriture, l’orthographe et la grammaire ; il sait un peu de latin ; il a été au cinquième rang pour l’arithmétique et au quatrième pour le dessin : il sait un peu de géométrie et annonce de l’intelligence.
- Art. III. Candidats admissibles.
- i°. Le sieur Prempain (Eugène-Eictor), âgé de treize ans, enregistré, sur la demande de M. Basset, n’a fourni aucune pièce à l’appui de sa présentation; il a été au troisième rang pour la lecture, pour l’écriture et pour la grammaire, au quatrième rang pour l’orthographe et le dessin, au second rang pour l’arithmétique; il est au second rang pour l’explication latine : il a de l’intelligence.
- 2°. Le sieur Gerbaud ( Charles-Edme), âgé de quatorze ans, inscrit sur la demande de M. Basset, n’a fourni aucune pièce à l’appui de sa présentation. Il a été au quatrième rang pour la lecture, au troisième pour l’écriture, pour l’orthographe, au second pour la grammaire et au premier pour l’arithmétique; il sait un peu de dessin : il est intelligent.
- Ces deux élèves sortent de l’école mutuelle dirigée par M. Delahaye, île Saint-Louis.
- 3°. Le sieur Delvemont {Félix-Toussaint), né le 17 décembre i8i3, fils d’un berger de la commune de Noyer, département de l’Eure, recommandé par MM. le comte Chaptal et le marquis de Barbé-Marbois, pairs de France, et par M. le baron Fourrier, secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences. Il a un certificat favorable de M. le maire de la commune de Noyer.
- Le sieur Delvemont a été au premier rang pour la lecture, au cin-
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- quième pour l’écriture, au.-troisième pour l’orthographe et pour l’arithmétique; il ne sait point de grammaire et il a été au cinquième rang pour le dessin ; son intelligence, est moyenne. Le Jury l’a jugé admissible; mais pour qu’il devînt un bon élève , il aurait besoin de perfectionner encore sa première éducation.. c- • ' . t ‘
- Tels sont/Messieurs, les résultats de l’examen dont vous nous avez chargés ; nous avons été en général un peu plus satisfaits des candidats que les années précédentes, et nous ne devons point vous dissimuler que les écoles gratuites d’enseignement, ;dans lesquelles on a introduit l’étude du calcul et celle dü dessin, ont donné plus d’assurance etr d’aplomb àeeux que nous avons interrogés et qui avaient fréquenté ces( écoles. Plusieurs candidats de cette espèce, qui avaient des notes favorables, ont malheureusement manqué à l’appel; mais nous sommes encore bien loin d’avoir acquis, en ce genre, tout ce qui serait,désirable pour l’éducation première des artisans. Quels que soient nos voeux à cet. égard, et quel fque soit l’avantage-que nous entrevoyons pour le progrès de nos manufactures dans l’examen approfondi de ce sujet par la Société, nous nous abstenons aujourd’hui de vous remettre sous les yeux des observations que déjà plus d’une fois nous vous avons soumises, et nous nous bornons à vous proposer de présenter à la nomination du Ministre , dans l’ordre suivant, i°. les sieurs Bejerlé, Chevillon, Leclerc (Ferdinand) et Mathieu, à quatre des places entièrement gratuites, vacantes à l’Ecole de Châlons , à la disposition de la Société, et de lui demandée que le sieur Liot, actuellement élève à trois quarts déplacé, soit promu à la cinquième place entière vacante; 20. que les sieurs Leclerc ( Nicolas ) et Formé obtiennent les deux places vacantes à trois quarts de pension gratuite Adopté en séance, le 12 septembre 1827.
- Signé Silvestre, rapporteur,
- .Rapport fait par AL. Huzard, sur les élèves entretenus aux frais de la Société a. I Ecole 'vétérinaire d Alfort.
- La Société entretenait deux élèves aux Ecoles vétérinaires : i°. Eugène-Edmond Gachelou, de Caen, département du Calvados, est entré à l’École royale vétérinaire d’Alfort, aux frais de ses parens, le Ier. novembre 1822, et a été mis à ceux de la Société le Tr. novembre 1823 ; il s’est toujours bien montré sous le rapport des études et sous celui de la conduite : il a obtenu un accessit aux prix, en 1823, et a été nommé répétiteur du professeur de matière médicale, botanique et pharmacie, au concours, en 1824* Une longue maladie l’a forcé à suspendre ses études et à se retirer chez lui, où il est resté plus d/une année ; il est rentré à
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- l’École ea novembre 1826, et vient d’y terminer ses cours avec la même distinction qu’il les avait commencés : il a obtenu son diplôme de vétérinaire , lors de l’examen du mois d’août dernier, sou| le n°. 7, sur trente-deux concurrens. M. Cachelou est un bon sujet, qui fera honneur à la Société ; il l’a remerciée dans sa dernière séance de ce qu’elle a bien voulu faire pour lui : il est retiré dans son pays, où il va se livrer à la pratique.
- 2°. M. Pierre-Isidore Girard, de Saint-Lô ±;département de la Manche, est entré à l’Ecole royale vétérinaire de LyOft, aux frais de ses parens, le 1er. novembre i8a5, et â été admis à ‘ceux de lai Société le 1“. janvier 1827; il est également bien noté sous le double rapport des études et de la conduite : il a ou runanimité des bons aux deux examens généraux qu’il a subis en août 1826 et 1827. Tout fait espérer qu’il continuera à se bien montrer et à remplir les vues de la Société, dans sa troisième année d’études qu’il va parcourir : je lui ai écrit pour l’encourager.
- La place de M. Cachelou, vacante à l’École d’Al fort, laisse à la Société un nouveau choix à faire pour le remplacer, en continuant de choisir le remplaçant dansies élèves qui, déjà aux frais de leurs parens depuis quelque temps à l’École / donnent, par leur aptitude au travail, des espérances de succès.
- Signé HüZàBD, rapporteur.
- SOCIÉTÉS INDUSTRIELLES.
- Rapport fait par M. Hachette sur la Société industrielle formée a Mulhausen, département du Haut-Rhin.
- Messieurs, une nouvelle Société industrielle s’est formée à Mulhauseii, département du Haut-Rhin; elle se compose principalement des manufacturiers de cette ville, qui joignent aux connaissances nécessaires pour diriger des ateliers l’esprit de recherche, qui ne s’acquiert-que par l’étude des sciences exactes.
- L’École polytechnique a jeté les fondemens d’un enseignement qui comprend les applications des sciences aux arts; elle a répandu subies corps sa vans de France, tels que le Génie, les Ponts et Chaussées, les; Mines, l’Artillerie, etc., le lustre et l’éclat qu’on ne peut obtenir que par la réunion de tous les genres de tàtens. Ce mode d’instruction s’est étendu de la capitale dans toutes les parties de la France, et de jeunes professeurs, animés du zèle le plus louable , s’empressen t d’ouvrir, dans les villes principales , des cours à l’instar'de ceux qui se font au Conservatoire des arts et métiers, où l’on expose les vérités qui réunissent en un seul faisceau les
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- sciences et les arts industriels^ dont dhatüii peut être considéré comme une science isolée.
- L’instruction répandue dans les écoles donne naissance à des Sociétés où elle se perfectionne,' ou chacun apporte le tribut de ses observations et de ses études. La Société industrielle de Mulbausén en est un exemple; elle a fait des expériences en grand : chaque atelier des membres de la Société est un observatoire, un laboratoire, où'l’ôn recherche des faits qui intéressent l’industrie. Leurs efforts ont été couronnés d’un succès digne de votre attention : rl me suffira, pour vous en convaincre, de vous présenter l’analyse suivante du premier cahier du Bulletin que la Société a publié.
- Bulletin de la Société industrielle de Mulhausen, département du Haut-Rhin, cahier N°. U, 60 pages de texte et 7 planches.
- Article ier. —Notice sur un perfectionnement dans la construction des cardes à coton ; par M. Edouard Kœchlin. > :
- Ce perfectionnement consiste en un mécanisme qui a pour objet :
- i°. De remplacer le mouvement bruyant de va-et-vient du peigne, par un mouvement circulaire continu ;
- 20. De ne jamais altérer la garniture du petit tambour;
- 3°. De ne pas faire de duvet;
- 4°. De préparer le coton au laminage, en donnant aux filaniens une direction parallèle au ruban ;
- 5°. De réclamer moins d’attention de la soigneuse que les peignes ordinaires.
- Art. 2. — Observations microscopiques sur la forme, la finesse et la force des filamens de coton ; par M. Josué Heilman.
- Art. 3. — Notice sur l’alliage de cuivre et d’étain; par M. Edouard Kœchlin.
- Cet alliage, destiné pour les pièces qui doivent éprouver un grand frottement, est formé de 9 parties de cuivre rouge et d’une d’étain ; il coûte 1 fr. i5 c. brut, et 1 fr. 40 cuj, y compris la façon.
- Art. 4* Essais sur le chauffage à la vapeur appliqué à la teinture; par M. Léonard Schwartz.
- La surface de la chaudière exposée au feu est de 220 pieds carrés; cette chaudière fournit 12S quintaux de vapeur en douze heures, qui produisent dans le même temps 600 quintaux d’eau bouillante. Ces expériences ont été faites au printemps de idsD, lorsque la température de l’eau était de 10 à 12 degrés.
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- Un quintal de houille de Ronehamp a donné 5 quintaux de vapeur.
- Un essai sur la mesure des hautes températures termine cet article.
- Art. 5. — Mémoire sur la pyrotechnie ; par M. Dollfus-Ausset.
- M. Dollfus-Ausset a tiré de ses expériences les conclusions suivantes :
- i°. Un kilogramme de houille élève de o° à ioo°, 32 kilogrammes \ d’eau; il produit 5 kilogrammes de vapeur utilisée.
- 2°. Un mètre carré de la surface de la chaudière exposée au feu produit 35 ± kilogrammes de vapeur.
- Art. 6. — Notice sur le zinc et son alliage avec l’étain ; par M. Edouard Kœchlin.
- L’alliage le plus tenace se compose de 3 parties d’étain et de 2 parties de zinc ; la ténacité moyenne est exprimée par 34-0, celle du cuivre rouge étant 700.
- Art. 7. — Mémoire sur la colle économique; par M. Henri Schlum-berger.
- Les tisserands des environs de Mulhausen emploient une substance alcaline qu’ils nomment colle économique, et qui remplace la colle-forte dans la préparation de leurs empois. Cette substance se compose principalement de soude caustique avec un peu de chlorure de soude et de chaux. On peut remplacer cet alcali par la potasse d’Amérique ; on l’emploie à la dose de ou ir du poids de l’amidon.
- Les empois se préparent en faisant bouillir pendant trois minutes 1 7 partie d’amidon ou 2 parties de farine dans i3 parties d’eau. Les empois de farine se conservent mieux que ceux d’amidon. Le terme de l’altération varie, suivant la dose de l’alcali, au seizième du poids de la fécule : ce terme est de six jours, et au sixième, de quatorze jours.
- Art. 8. — Mémoire sur l’emploi des baromètres à siphon et à cuvette pour mesurer la tension de la vapeur dans les chaudières à haute pression , par M. Joseph Kœchlin.
- M. Kœchlin a donné la description du baromètre et a joint à son mémoire un dessin complet de cet instrument appliqué à une chaudière (voyez PI. 7 ).
- Art. 9 et dernier. — Programme de prix.
- La Société industrielle de Mulhausen décernera, s’il y a lieu, dans son assemblée générale du 25 mai 1827, deux prix : l’un de 3oo francs et l’autre de 1,200 francs pour l’analyse de la garance et pour la séparation de la matière colorante que cette substance contient.
- IMPRIMERIE DE MADAME HUZARD (née Vallat la Chapelle),
- IMPRIMEUR DE LA SOCIETE, RUE DE u’ÉPERON, K°. 7.
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- VINGT-SIXIÈME ANNÉE. ( NY CCLXXX.) OCTOBRE 1827.
- ni: la _ , .. '
- SOCIÉTÉ D ’ E N C O U R A G EM E NT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- - ARTS MÉCANIQUES.
- Description dune machine propre à doucir et polir les verres d’optique y inventée par M. Legey, ingénieur en instrumens de mathématiques y rue de la Planchey n . 12, à Paris.
- Le procédé que l’on suit généralement pour travailler les verres d’optique consiste à les user dans des bassins de cuivre convexes ou concaves, selon que la surface du verre doit être concave ou convexe. Ces bassins sont travaillés au tour, où on leur donne le degré de courbure que doit avoir le verre; mais cette opération est très-incertaine : d’ailleurs la courbure du bassin est bientôt altérée plus ou moins par le frottement du verre et de l’émeri ; il peut même arriver souvent qu’après avoir terminé heureusement le premier travail, qu’on appelle douci3 on altère la courbure du verre en le polissant, parce qu’on est obligé, pour le polir, de placer sur la surface du bassin un corps mou, tel que du papier.
- Frappée de l’incertitude de ce procédé, sur -tout lorsqu’il faut travailler des objectifs achromatiques, qui exigent une grande précision, la Société d’Encouragement appela en 1820 l’attention des mécaniciens sur cet objet important, en proposant un prix de 2,5oo francs pour la construction dune machine pouvant servir à donner aux verres de lunettes la courbure que ïon veut y et les polir parfaitement sans altérer cette courbure. Ce problème paraissait d’autant moins difficile à résoudre , que déjà M. Rei-chenbach, célèbre opticien de Munich, employait avec succès des procédés mécaniques pour exécuter ses verres de lunettes, et qu’il s’agissait de construire une machine qui remplît les mêmes conditions.
- Dingt-sixièmp nmiép. Octobre t
- Xx
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- Les premières aimées, ce concours fut peu fructueux, les concurrens n’ayant présenté, les uns, que des modèles de petite dimension, les autres, que des essais qui ne donnaient aucun résultat positif; mais en 1825 le prix fut près d’être remporté par M. Stewart, de Bordeaux. Cet habile mécanicien envoya une machine très-simple, qui, essayée en présence des commissaires de la Société, fut jugée très-favorablement et aurait sans doute été couronnée, si elle n’eût laissé quelque chose à désirer sous le rapport du polissage des verres. Gette machine, aujourd’hui déposée au Conservatoire des arts et métiers, se compose d’une espèce de tour en l’air vertical, qui donne le mouvement de rotation au bassin, au-dessus duquel est suspendu le verre en travail, fixé à une tige métallique de longueur variable à volonté et mobile sur un mouvement de Cardan, dont le centre est exactement celui de la portion de surface sphérique qu’il s’agit d’exécuter. La machine, par elle-même, ne donne aucun mouvement au verre ; c’est l’ouvrier qui le conduit à la main , comme dans la méthode ordinaire, mais avec la différence qu’il lui faut beaucoup moins d’adresse.
- Dans l’espoir que M. Stewart se présenterait de nouveau avec une machine perfectionnée, la Société remit la distribution du prix à l’aonée 1826, après avoir décerné à cet artiste une médaille d’or, comme un témoignage de sa satisfaction. Cet espoir fut déçu, et le concours de 1826 ne produisit aucun résultat. Dans ces circonstances , la Société se détermina à retirer le prix, et à publier dans son Bulletin les dessins et la description delà machine inventée par feu M. Frauenhofer, et employée dans les ateliers de M. Reichenbach. Malheureusement, les démarches faites à Munich pour obtenir la communication de ces documens sont restées sans succès.
- Cependant, les tentatives faites par plusieurs artistes pour remplir les vues de la Société méritent d’être connues. C’est ce qui nous engage à donner la description de la machine présentée dans le temps par M. Legej. Quoique exécutée seulement en modèle, toutes les fonctions s’en opèrent avec assez de facilité pour qu’on soit autorisé à en attendre les plus heureux résultats. . ’
- Ce mécanisme, représenté en plan et en élévation, jîg. 1 , 2, 3, PL 34o, est tellement disposé, que la simple application d’un moteur quelconque à une manivelle suffit pour faire tourner le* verre, en le promenant de manière à croiser les traits, sur une meule plate , qui a aussi un mouvement circulaire sur elle-même et de va-et-vient perpendiculairement à son axe.-'Au moyen de ces quatre mouvemens, qui s’opèrent d’une manière aussi simple que sure, chaque partie du verre est mise successivement en contact avec chaque partie de la meule, et le verre doit acquérir infail-
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- liblement par ce travail la forme d’une portion de sphère, qui ne doit pas s’altérer au poli qu’on lui donne par le même procédé. Quant au rayon, on le détermine et on le fixe à volonté de la manière la plus exacte et la plus facile.
- Les verres concaves s’obtiennent en substituant, dans l’appareil précédent, le verre à la place de la meule plate, une meule bombée à la place du verre , et en arrêtant le mouvement de va-et-vient de la meule pour couper les traits.
- Les verres plans se travaillent placés à l’extrémité de l’axe, auquel on ne laisse que son mouvement de rotation, et on rétablit la meule plate, qui reprend ses deux mouvemens de va-et-vient et de rotation.
- Les commissaires de la Société chargés d’examiner cette machine ont douté que les deux dernières espèces de verre pussent réussir aussi bien que les verres convexes, à cause des centres des pièces tournantes, qui, se trouvant privés de mouvement, ne s’useront pas par le seul effet de la rotation, mais seulement par le mouvement de va-et-vient de l’une des parties agissantes. .
- L’auteur a remédié à cet inconvénient en donnant de l’excentricité à l’axe inférieur qui porte le verre en travail, et en appliquant la suspension à Cardan à l’un des collets de ce même axe. De cette manière, la machine est susceptible de confectionner les verres concaves avec autant de perfection que les verres convexes.
- La machine est établie dans un bâtis A,Jîg. i, 2 et 3, Pl. 34o. Sur le sommier A' chemine dans des coulisses PP un chariot 0, qui porte un centre de rotation Y, sur lequel est montée une meule plate Z , qui doit être dressée avec beaucoup de soin, et qui s’use également sur tous les points. Cette meule a un mouvement de rotation sur elle-même, par la poulie Q, enveloppée du cordon R, et de translation en ligne directe au moyen de la lige d. Au-dessus de la meule est suspendue verticalement une molette J, à l’extrémité de laquelle est fixé le verre : cette molette, surmontée d’une tige H rentrant dans une douille G, a un mouvement de rotation sur elle-même et d’oscillation sur deux pivots ii : le premier lui est transmis par une poulie T, enveloppée du cordon R et montée sur la tige H; le second, par une tringle coudée en équerre KL, qui tient par sa partie L à une bielle coudée, h. Le corps de la molette est suspendu dans une alidade D , mobile entre les deux supports B B sur les pivots k k, et qu’on hausse ou baisse à volonté, au moyen d’une tige filetée E, passant dans son extrémité antérieure. En faisant tourner cette tige par son bou-
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- ton godronné F, on éloigne ou on rapproche le verre de la meule, et on détermine ainsi le rayon de la courbe voulue.
- La machine est mise en action par une manivelle X, dont l’axe porte un treuil V, autour duquel s’enveloppe le cordon R. Ce cordon, après avoir embrassé la poulie Q, passe successivement sous la poulie l et sur celle S, fixée contre le mur de l’atelier; de là il s’enroule sur la poulie T, passe sur celle U, et vient regagner finalement le treuil. On conçoit qu’en faisant tourner ce dernier, le mouvement de rotation est communiqué à-la-fois à la meule et à la molette.
- Nous avons dit que le chariot chemine dans ses coulisses par l’intermédiaire de la tige d; cette tige est attachée d’une part à ce chariot, et de l’autre à une bielle coudée c, sur laquelle est montée une roue dentée b, menée par la vis sans fin a faisant corps avec l’axe moteur. Le mouvement étant imprimé à cette vis et à la roue dentée , le chariot est alternativement poussé et ramené d’une quantité égale à la longueur du bras de la bielle coudée c.
- La tringle K, qui fait osciller la molette, passe dans une espèce de genou M ; elle est coudée en équerre et mobile sur une goupille t. En tournant la bielle Æpar l’axe moteur, on fait lever ou baisser la branche L de cette tringle d’une quantité égale à la longueur du coude de la bielle. Ce mouvement se transmet à la branche K et par suite à la molette : on en règle l’amplitude en haussant ou baissant l’axe horizontal N, dans lequel passe la branche L. Cet axe est monté sur des bridesy, qui embrassent les monta us CC, et qu’on arrête par les vis de pression g. L’un de 'ces montans porte une échelle graduée n, afin de pouvoir allonger ou raccourcir exactement la courbe que décrit la molette.
- Telle est la disposition générale de cette ingénieuse machine, dont nous allons expliquer les diverses opérations.
- i°. Pour faire un verre convexe suivant une courbe déterminée, on cimente sur une’ molette de cuivre ou de bois J, dont le bord est parfaitement tourné, un verre proportionné à l’épaisseur et au diamètre de la lentille qu’on veut façonner, en ayant soin de la bien centrer ; on monte cette molette sur le centre de rotation I et on l’arrête par une vis.
- La meule, bien dressée, est fixée sur un plateau par quatre tenons, et posée ensuite sur le centre de rotation du chariot, où elle est arrêtée par une vis. '
- On a soin de descendre la tige H jusqu’à ce que de son centre fixe au plan de la meule la distance soit égale au rayon de la courbe demandée ; ensuite on monte ou descend la branche L d’une quantité proportionnée
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- au diamètre du verre , puis on fait tourner la manivelle X : on verra alors le plateau et le verre tourner eu sens opposé, le chariot opérer un mouvement de va-et—vient horizontal, et la molette osciller en décrivant la courbe désirée. Au fur et à mesure que le verre s’use, on le fait appuver sur la meule en baissant l’alidade D, à l’aide de la tige taraudée E. *
- Pendant que le verre se forme, l’ouvrier vérifie avec une tige divisée la distance du centre fixe au plan de la meule.
- 2°. Pour faire un verre concave, on substitue une petite meule bombée au verre, et celui-ci à la meule plate ; on fixe l’un et l’autre sur leurs centres respectifs ; on arrête le mouvement de va-et-vient du chariot, au moyen de deux crochets, et en ôtant la tige df qui l’unit à la bielle k. On conçoit que le chariot étant immobile, le verre placé sur le plateau n’a plus qu’un mouvement de rotation, tandis que la meule fixée au bout de la molette conserve ses mouvemens d’oscillation et de rotation combinés. Cette molette décrivant toujours un arc de cercle, la courbe interne du verre aura pour rayon la distance du centre fixe au centre du verre.
- L’auteur a changé cette disposition en mettant hors de l’aplomb l’axe p du plateau q, qui porte le verre o en travail, et le faisant tourner sur une vis de centrage r (voyez Jig. 5 et 6); en même temps il entoure le plateau de cercles s s, d’une largeur égale à l’épaisseur de la meule, et suspendus par un mouvement de Cardan entre les supports du chariot 0. De cette manière, toutes les parties du verre et de la meule sont constamment balancées et s’useront également sans que le frottement soit plus grand sur un point que sur l’autre.
- 3°. Pour travailler un verre plan, on fait l’inverse de l’opération précédente, c’est-à-dire qu’on arrête l’oscillation de la molette au moyen du crochet uy après avoir ôté la goupille t de la tringle K : cette tringle se loge dans l’échancrure de la poupée e, où elle est arrêtée par une vis de pression x ; ce qui donne plus de fixité à la molette, laquelle ne conserve plus alors que son mouvement de rotation sur elle-même. On replace en même temps la tige de communication d du chariot, afin que celui-ci reprenne son mouvement de va-et-vient. Les choses ainsi disposées, le verre, en passant sous la meule plate, s’use également sur tous les points, jusqu’à ce que l’ouvrier le juge assez poli.
- Pour vérifier si la machine fonctionne bien, on a une aiguille indicatrice, dont un bout aplati frotte sur le verre et l’autre bout le long d’un cadran divisé, fixé à l’un des montans C. Si cette aiguille oscille pendant qu’elle se trouve ainsi engagée entre le verre et la meule, c’est une preuve qu’il y a dans la coulisse du chariot un défaut, qu’il faudrait alors corriger,
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- Une des principales précautions à prendre,-c’est de bien tourner le bord des molettes ; s’il n’est pas -exact, l’ouvrier rectifie la position parle moyen indiqué pour les verres plansv
- On place une grande auge horizontale doublée en plomb sur le bâtis, pour recevoir les éclaboussures de l’émeri.
- L’auteur, n’a rien changé aux mordans; ils sont les mêmes que ceux ordinairement employés.
- Explication des Jîg. de la PL 54o.
- Fig. 1. Elévation latérale de la machine à travailler les verres d’optique.
- Fig. 2. Élévation vue par-derrière.
- Fig. 3. Plan.
- Fig. 4. Section horizontale du chariot.
- Fig. 5 et 6. Plan et élévation du perfectionnement pour tailler les verres concaves. , <
- AA, bâtis de la machine; A', sommier; B B, les deux supports de devant ; CC, les deux mon tans de derrière, entre lesquels est établi le mécanisme ; D, alidade pour régler la position du verre; E, tige taraudée, qui fait lever ou baisser cette alidade; F, tête godronnée, montée sur la tige et servant à là faire tourner ; G, douille à centre fixe ; H, tige passant à frottement dur dans la douille précédente; I, centre de rotation de la molette; J, molette en bois exactement tournée; KL, tringle coudée en équerre, à l’aide de laquelle on imprime un mouvement oscillatoire à la molette; M, genou qui reçoit la branche K de la tringle ; N, axe pour régler la position de la branche verticale L; O, chariot; PP, coulisses dans lesquelles il chemine; Q, poulie qui fait tourner la meule; R, cordon enveloppant cette poulie et celle de la molette ; S, poulie de renvoi fixée contre le mur de l’atelier et sur laquelle passe le cordon précédent ; T, poulie de la molette; U, autre poulie placée entre les deux montans CC; V, treuil; X , manivelle; Y, pivot de la meule; Z, meule pour les verres convexes, remplacée par un plateau pour les verres plans et concaves.
- a, vis sans fin faisant corps avec l’axe moteur; b, roue dentée menée par cette vis; c, bielle coudée de l’axe de cette roue; d, levier qui fait avancer ou reculer le chariot; e} vis pour arrêter la tige H dans la douille G; f\ brides faisant glisser l’axe N le long des montans CC; g g, vis pour les arrêter; h, bielle coudée de l’axe moteur; H, vis sur lesquelles la molette prend son mouvement d’oscillation ; k k, pivots de l’alidade D ; Z, poulie sous laquelle passe le cordon R ; m, traverse ou sommier du bâtis, recevant
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- les pivots des axes E et ç; n, échelle graduée tracée sur l’un des monta us C; o, Jig. 5 et 6, verre concave monté sur le plateau ; p, axe oblique du plateau q; r> vis de centrage de cet axe; s s, cercles suspendus par un mouvement de Cardan; t, goupille qui unit les tringles K et L; u} crochet pour arrêter l’oscillation de là molette;H», poupée qui reçoit la branche K dans une échancrure ; x, vis de pression de cette poupée.
- Description d’un moulin propre h broyer les matières qui entrent dans la composition des couvertes de la terre de pipe, de la faïence et de la porcelaine} employé dans les fabriques du comté de Stafford, en Angleterre.
- Les poteries fines, les grès, les faïences et les porcelaines qui se fabriquent dans le comté de Stafford, jouissent d’-une réputation méritée, tant sous le rapport de l’élégance et de la pureté de leurs formes et de la dureté de la couverte dont ils sont revêtus, que sous celui du bon goût des dessins et djes ornemens qui les décorent. Cette impor-tante branche d’industrie, qui procure d’immenses bénéfices à l’Angleterre, est au moment de lui être enlevée. M. Saint - Amans , déjà avantageusement connu par les perfectionnemens qu’il a introduits dans la fabrication de la porcelaine et par ses incrustations dans le cristal , n’a épargné ni peines ni sacrifices pour se rendre familiers les procédés anglais dont on avait jusqu’ici cherché à soustraire la connaissance aux étrangers. Après avoir passé plusieurs années dans les principaux éta-blissemens du Staffordshire et y avoir travaillé et manipulé lui-même les matières qui composent la couverte des faïences et porcelaines, préparé les couleurs et s’être livré à tous les travaux de l’atelier, il est revenu en France, muni des renseignemens les plus exacts sur tous les détails de la fabrication. Il a répété les divers procédés anglais et les a rendus susceptibles d’employer les matières premières qu’on trouve sur notre sol. Les nombreux échantillons présentés par lui à l’Exposition, et qui sont actuellement soumis au jugement de la Société d’Encouragement, prouvent que nous sommes pourvus de tous les moyens d’établir en France une fabrication en grand de poteries fines, qui soutiendront avec avantage la concurrence étrangère.
- Parmi les machines employées dans les fabriques du Staffordshire se trouve un moulin à broyer le silex et les autres matières dures qui entrent dans la composition de la couverte, d’une construction simple et solide,
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- dont M. Saint-Amans a bien voulu nous communiquer les dessins, lesquels font partie du brevet d’importation qu’il a pris en ayril 1822.
- Ce moulin, applicable au polissage des marbres et des carreaux, est établi dans les ateliers de M. Minton-, à Stockes, où il est mis en mouvement par une machine à vapeur. On le voit en coupe et en plan,^^. 1 et 2, PL 34i. • *
- Il consiste en une grande cuve de bois A, de 14 pieds de diamètre, entourée de forts cercles de fer, et au fond de laquelle est établie une aire B, de 14 pouces d’épaisseur, formée de fragmens de grosses masses de pierres très-dures du comté de Derby.
- Au centre de la cuve s’élève un arbre carré en fer C , qu’on fait tourner par le moyen d’une roue d’engrenage D adaptée à sa partie inférieure. Le sommet de cet arbre est entouré d’un fort collier en fer E, retenu par un second anneau F, lequel est enveloppé, à son tour, par un troisième collier G. Ce dernier collier est formé de quatre segmens de cercle aaa, qu’on démonte à volonté et qu’on réunit ensuite par des vis b b b, serrées plus ou moins fortement, de manière à faire corps avec l’arbre. Cette disposition a été jugée nécessaire pour éviter la torsion ou la rupture de l’arbre , qui arrivait souvent lorsqu’il éprouvait une résistance inaccoutumée, avant qu’on eût eu le temps d’arrêter le mouvement. La résistance ayant lieu à la partie supérieure de l’arbre, on doit serrer le collier autant qu’il faut pour que les pierres à broyer ou molettes soient entraînées autour de l’aire. Si pendant le broyage il arrive quelque accident, les segmens du collier, n’ayant alors plus assez de force pour résister, se relâchent, et l’arbre tourne dans le collier sans que celui-ci puisse communiquer son mouvement aux rayons du moulin.
- L’arbre vertical est muni de quatre leviers horizontaux HH, a chacun desquels sont fixés trois poussoirs ou bras pendans 11, destinés à pousser devant eux de grosses pierres de grès dur JJ, du poids de 800 livres, posées librement sur l’aire et servant à broyer les matières dont elle est chargée. La partie de ces poussoirs qui appuie contre les molettes J est garnie de larges plaques de fer cc, destinées à les consolider et en même temps à les garantir de toute dégradation par le choc des molettes.
- Les quatre poussoirs T F F F, les plus rapprochés de l’arbre vertical, sont surmontés de pièces de fer KK, contre lesquelles viennent buter les oreilles dd du collier extérieur GG. C’est par ce moyen que s’établit la communication entre l’arbre et les leviers horizontaux HH, et que tout le système se trouve entraîné.
- On laisse ordinairement un pouce d’intervalle entre l’extrémité inférieure
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- des bras I et la surface de l’aire. A mesure que celle-ci s’use par le frottement continuel des molettes, on descend les poussoirs en ôtant les visée et les fixant plus bas. De cette manière, on conserve toujours la même distance entre les bras pendans et l’aire.
- Pour que les molettes ne soient pas jetées contre les parois intérieures de la cuve par l’effet de la force centrifuge, ce qui les endommagerait, le bout de chaque levier horizontal H porte un crochet L, auquel est attachée une barre de fer aplatie M, formant rayon au-dessous du levier. Sur cette barre est fixé un cercle de fer N, de 5 à 6 pouces de large, qui occupe toute la circonférence intérieure et tourne avec le système : il retient les molettes et empêche leur frottement contre les parois de la cuve.
- L’arbre vertical est enveloppé dans l’intérieur du moulin, sur une hauteur de 18 pouces, d’une douille ou cylindre de fer 0, ayant pour objet d’empêcher les matières broyées de s’échapper par le centre de l’aire et de passer contre l’arbre. Ces matières, dans leur état liquide, ne doivent jamais excéder la hauteur du revêtement de l’arbre , qui porte deux embases, l’une P, sur laquelle appuient les rayons ou leviers horizontaux H, et l’autre Q, qui soutient les colliers-
- L’aire ayant été pavée avec les fragmens de pierre dont nous avons parlé, on procède à l’aplanissement et au polissage de la surface, opération qui dure ordinairement vingt jours. Pour cet effet, on jette dans le moulin un mélange d’eau et de silex, et on le fait tourner jusqu’à ce que tous les interstices des pierres soient complètement bouchés. Ensuite on introduit une molette entre chaque rayon, puis deux et enfin trois, nombre qu’on ne dépasse jamais. Quand ces molettes sont usées , on les emploie pour paver Faire. Elles durent ordinairement six mois, au bout desquels elles ne sont plus assez pesantes pour opérer une trituration convenable.
- Lorsque Faire est parfaitement unie et qu’on la juge propre à l’opération, on la lave avec soin, puis on la charge de la quantité voulue du mélange de silex et d’eau. Le moulin de M. Minton produit en vingt-quatre heures une tonne de silex parfaitement broyé, du poidsde 2000livres. Comme il est placé au premier étage de la fabrique, les matières broyées en sortent par un robinet R muni d’un tuyau S, pour se rendre dans des fosses creusées au rez-de-chaussée.
- Les moulins de Colebrokedale sont établis sur le même système; mais ils sont mus par une roue hydraulique.
- Quelques fabricans emploient de petits moulins de 4 à 5 pieds de diamètre, munis seulement de deux rayons ou leviers au lieu de quatre.
- Vingt-sixième année. Octobre 1827. Y y
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- Explication des jig. de la Pl. 541*
- Fig, i. Section transversale du moulin.
- Fig. 2. Plan du même.
- Fig. 5. Porte servant à l’introduction des molettes. *
- Fig. 4* Plan et élévation du collier dans lequel est maintenu l’arbre du moulin.
- • À, grande cuve de bois cerclée en fer ; B, aire en pierres dures ; C, arbre moteur ; D, roue d’engrenage qui fait tourner cet arbre ; E, premier collier; F, deuxième collier ; G, collier extérieur divisé en quatre parties; -HH, rayons ou leviers horizontaux; II, poussoirs ou bras pendans, fixés sur les leviers précédens ; JJ, molettes en grès dur; .KK, pièces de fer surmontant les poussoirs les plus près de l’arbre ; LL, crochets fixés au bout des leviers horizontaux ; M, barre de fer formant rayon, attachée au crochet précédent; N, cercle en fer occupant la circonférence intérieure du moulin; O, douille de fer entourant une partie de l’arbre C; P, em- base sur laquelle appuient les leviers H; Q, embase qui soutient les colliers; R, robinet pour l’écoulement des matières broyées ; S, tuyau attaché à ce robinet; T, porte poür l’introduction des molettes.
- aa} segmens de cercle formant lé collier extérieur; b> vis pour réunir ces segmens; cc, plaques de fer pour consolider les bras pendans; dd, oreilles du collier extérieur; ee> vis. qui attachent les poussoirs aux leviers horizontaux.
- Description d’une machine destinée h découper et comprimer les briques ^carreaux} tuiles et toute espece de poterie:
- Cette machine, pour laquelle M. Cundy a pris un brevet d’invention en Angleterre, se compose de deux châssis carrés en fer A A, jig. i, 2 et 3, PL 342, exactement semblables. L’un de ces châssis monte pendant que l’autre descend dans un bâtis en bois BB solidement assemblé. Ce mouvement est dirigé par une tige verticale C, fixée à la réunion des quatre branches DD, et passant dans des guides a. Des poids E sont placés sur ces châssis pour augmenter la pression qu’ils doivent exercer sur la matière qui leur est soumise : ils sont armés en dessous de secteurs ou découpoirs en fer, en forme d’emporte-pièces F, ayant exactement les dimensions et la hauteur d’une brique. Les vides que laissent ces sécteurs sont occupés par des repoussoirs en fonte G, qu’on voit séparément, jig. 6, et qui rentrent dans une retraite du châssis quand celui-ci descend, pour permettre
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- à l’argile de s’y introduire. Ils sont ajustés sur une forte plaque de fonte b, » pour les arrêter au niveau des secteurs. En s’appuyant sur la couche d’argile pendant le découpage, ils compriment fortement les briques et leur donnent la consistance nécessaire. Après que les briques sont découpées et que le châssis est relevé, les repoussoirs, en tombant par leur propre poids, aidé de celui de la plaque de fonte, font sortir les briques toutes formées de leurs loges. Les secteurs sont attachés à leur bord extérieur, au moyen des tenons cc.
- La couche d’argile destinée à être découpée et comprimée se place sur un chariot H, Jig. 3, mobile sur des roulettes dd. Ce chariot est traîné par une barre*à crochet 1 s’engageant dans les pitons ee : arrivé sous le châssis AA, il reçoit l’action des découpoirs; pendant que ceux-ci se relèvent , il est poussé en avant et remplacé immédiatement par un autre chariot chargé de la couche d’argile, dans laquelle on peut découper cinquante briques à-la-fois. '
- Le mouvement alternatif des châssis est produit par un treuil J, dont l’axe porte une manivelle K; sur ce treuil s’enroulent en sens contraire deux chaînes L attachées aux balanciers M, dont l’autre extrémité tient à la tige verticale C ; ces balanciers se meuvent sur les poteaux N. Tout le système est consolidé par des solives O,'-qui réunissent les charpentes des châssis aux deux supports P du treuil.
- La matière à soumettre à cette mâchine est d’abord triturée et corroyée dans un tonneau, au milieu duquel tourne un axe vertical armé de lames tranchantes. Ce tonneau étant semblable à celui décrit dans la douzième année du Bulletin, page 177, nous avons cru inutile de le représenter ici. Au sortir de ce tonneau, l’argile est jetée dans un moule en bois, Jig® io, où elle est formée en plaques. M. Saint-Amans, jugeant des difficultés qu’on doit éprouver à manier des plaques qui produisent cinquante briques à-la-fois, dispose sur le chariot quatre plaques semblables, Jig. 4 et 11, susceptibles de donner chacune douze briques. Leur réunion se trouve exactement placée entre le secteur de la dernière brique d’une division et la prer mière de l’autre ; on obtient avec les quatre plaques un travail aussi parfait et sans morceaux de découpures qu’avec une plaque unique.
- Ce perfectionnement lui en a suggéré un autre, tendant à réduire la suiv face de la machine sans diminuer la quantité de pièces à découper ; ce qui rendra son service plus simple et plus facile. Pour cet effet, il superpose deux couches d’argile, entre lesquelles il saupoudre une légère partie de gros sable, afin d’empêcher l’adhérence; il double alors la profondeur des secteurs ainsi que celle des repoussoirs. La machine, ainsi
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- disposée et chargée d’un plus fort poids, présentera moitié moins de surface et donnera les mêmes résultats que celle maintenant en usage.
- Opération du découpage. — L’ouvrier, aidé de deux garçons, moulera des plaques, pendant toute la journée , dans des moules d’une dimension convenue. Ces plaques passeront la nuit, pendant laquelle elles prendront une certaine consistance : on s’occupera le lendemain de les soumettre au découpoir. Un ouvrier pose les plaques sur le chariot et le pousse directement sous le découpoir, tandis qu’un autre, appliqué à la manivelle K, laisse tomber le châssis.
- L’opération est toujours la même pendant tout le temps du découpage. A mesure que l’ouvrier introduit de«nouveaux chariots sors le découpoir, celui qui arrive chasse celui qui est devant lui. *
- Les chariots sont enlevés tourja tour par des jeunes gens ou des femmes, qui les déchargent, rangent les îüriques au séchoir et conduisent les chariots vides pour les garnir de nouvelles plaques.
- Les plaques de terre se font sur une feuille de tôle ductile ou de toile goudronnée, qu’on place sur le chariot et qu’on retire avec les briques toutes faites.
- Explication des fig. de la PL 34^.
- Les mêmes lettres indiquent les mêmes objets dans toutes les figures.
- Fig. 1. Elévation de la machine, vue de profil.
- Fig. 2. Plan ou vue à vol d’oiseau.
- Fig. 3. Le chariot et le découpoir vus séparément.
- Fig. 4. Plan du chariot chargé de ses plaques d’argile.
- F£g. 5. Coupe et plan des secteurs.
- Fig. 6. Coupe et plan des repoussoirs en fer ou en cuivre ajustés sur"-une plaque de métal pour les arrêter au niveau des secteurs.
- Fig. 7, 8 et g. Produits de la machine.
- Fig. 10. Moule dans lequel on forme les plaques.
- Fig. 11. Quatre plaques réunies.
- A, châssis carré en fer servant à découper et comprimer les briques ; B B, bâtis en bois dans lequel monte et descend ce châssis; C, tige verticale surmontant le châssis A; D D, quatre branches cintrées en fer qui se réunissent au centre; E, poids placé sur le châssis; F, secteurs ou découpoirs en forme d’emporte-pièces; G, repoussoirs en fonte ou en cuivre; HK chariot; I, barre à crochet pour traîner le chariot; J, treuil; K, manivelle; L, chaînes qui enveloppent le treuil; MM, balanciers; N, poteaux sur lesquels se meuvent les balanciers ; 0, solives qui réunissent les charpentes
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- des châssis ; P, Supports du treuil ; Q, couche de terre prête à être découpée ; R, lame des secteurs ; S, espace réservé pour la retraite des briques' de métal G, lorsqu’elles sont expulsées des secteurs par les briques découpées ; Tfjig.5, secteur garni de sa brique en métal; U, secteur garni de sa brique en terre; V,fg. 7, carreau incrusté en grès de couleur; X.,Jig. 8, briques filtrantes; Z>,Jîg. g, briques ordinaires et briques à ventilateur.
- a, guides dans lesquels passe- la tige verticale C; b, plaque de fonte à laqueîle^ont ajustés les repoussoirs G; cc, tenons qui réunissent les secteurs au châssis A ; ddj roulettes du chariot; ee, pitons dans lesquels s’engage la barre I.
- ARTS CHIMIQUES.
- Rapport fait par M. .Mérimée, au nom du Comité des arts chimiquessur un Mémoire de M. le comte de Kartzoff, relatif aux procédés du tannage des cuirs employés en Russie.
- M. le comte de Kartzoffmembre correspondant de cette Société, promit, lorsqu’il retourna en Russie, de nous procurer les rènseigne-mens qu’on voudrait avoir sur l’industrie de son pays. Votre Comité des arts chimiques profita de cette bonne volonté pour demander quelques détails précis sur la préparation des peaux. M. le comte de Kartzoff a fidèlement rempli sa promesse, et tout ce que nous désirions savoir se trouve très-clairement exposé dans le mémoire de votre correspondant, qui vous a été présenté dans la dernière séance.
- Ce mémoire, Messieurs, n’est pas le résultat de renseignemens obtenus de personnes plus ou moins instruites ; il est le fruit des observations propres de l’auteur, qui a visité exprès les tanneries des environs de Moscou et de l’intérieur. Les connaissances de l’observateur nous garantissent qu’aucun détail important n’aura été négligé.
- La préparation des peaux est un des arts les plus anciens et qui a reçu de la seule pratique le plus de perfectionnemens ; il n’est donc pas étonnant que les cuirs de Russie aient eu de la réputation dans le commerce, avant que les fabriques de cet empire eussent reçu la moindre instruction des pays de l’Europe plus civilisés. La Russie comprend maintenant dans sa population presque tous les degrés de civilisation : aussi on y trouve des
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- tanneries avec tous les perfectionnemens que l’Allemagne et l’Angleterre doivent à une pratique éclairée par la science,. et l’on y trouve en même temps les procédés de l’enfance de l’art employés par les Baschkirs. Dans quelques contrées des monts Oukals, les peaux sont tannées par une longue exposition à la fumée, et cependant elles sont tellement-imperméables qu’on en fait des vases. ’
- En général l’imperméabilité est une des qualités qui distinguent les cuirs de Russie employés à la chaussure : elle n’est pas due aux préparations proprement dites du tannage, dont les procédés diffèrent peu de ceux généralement en usage en Europe, mais aux manipulations ultérieures du corroyage. On emploie dans cette opération la graisse (l’huile de veau marin) et l’huile empyreumatique retirée par la distillation de l’épiderme du bouleau.
- On a inséré, il y a déjà quelques années, dans le Bulletin de la Société d’Encouragement la description d’un procédé de distillation per descensum, qui parut très-simple, et qu’on exécute avec deux chaudières de fer. Celui décrit par M. le comte de Kcirtzojf est encore d’une plus grande simplicité ; car il ne faut point de chaudière de fer ni même brûler de bois pour la distillation. On emploie des pots de terre percés d’un trou au fond et placés sur des seaux qui servent de récipiens ; on met dans ces pots l’épiderme, qu’on tasse le plus qu’on peut; on met le feu à ces écorces, qui s’enflamment très-promptement ; on couvre alors les pots avec des pots semblables, et dont le fond est également percé d’un trou par où sort une fumée épaisse, tandis que l’huile descend et s’écoule peu à peu par le trou du vase inférieur. Dans cette opération, il y a de l’huile qui se perd en fumée; mais la matière est tellement abondante, qu’on peut ne pas l’économiser. —
- Ordinairement c’est au printemps qu’on se livre à cette occupation ; quelques distillateurs mêlent à l’épiderme du bouleau de menues branches couvertes de bourgeons. Ce mélange facilite l’écoulement de l’huile et la rend moins chargée de suie. * •
- En distillant dans un alambic ordinaire ces menus bourgeons avec de d’épiderme fraîchement recueilli et un peu d’eau, on obtient une huile très-fluide, peu colorée et d’un parfum suave, qui a quelque analogie avec celui de la rose.
- Dans les gouvernemens d’Archangel, Vologda, Novogorod, Wiatka et dans presque tous les autres, on s’occupe plus ou moins de la distillation de cette huile, dont il se fait une exportation considérable. Les Anglais, surtout, en achètent beaucoup dans le port d’Archangel. '
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- Cela nous explique pourquoi l’on trouve en Angleterrë une très-grande quantité de cuirs ayant l’odeur du cuir de Russie ; les Anglais sont des com-merçans trop habiles pour acheter en Russie les peaux toutes préparées : ils n’achètent que le principe odorant , qu’ils ont à très-bas prix (55 centimes le kilogramme).
- L’écorce du saule est substituée à celle du chêne dans les endroits où l’on n’en a pas d’autre. Cette écorce communique au cuir une odeur aromatique particulière, très-persistante, et c’est à elle que doivent leur odeur les peaux employées en Danemarck et en Suède dans la ganterie.
- M. le comte de Kartzoffa eu l’attention de vous envoyer un échantillon de cette écorce de saule et deux flacons contenant, l’un de l’huile pure de bouleau, et l’autre, de l’huile de veau marin.
- ' Il eut fallu, Messieurs, vous lire en entier le mémoire dont je n’ai pu vous donner qu’une bien faible idée ; vous auriez alors été mieux en état d’apprécier l’avantage de l’acquisition que vous avez faite, en admettant M. le comte de Kartzoffau nombre de vos correspondans.
- J’ai l’honneur de vous proposer, Messieurs, de lui adresser des remer-cimens au nom de la Société, dont il a si bien mérité, et de faire insérer son mémoire dans le Bulletin, en supprimant seulement le détail des procédés, qui sont absolument semblables à ceux qu’on pratique dans nos tanneries. V i ::
- Adopté en séance, le ieT. août 1827. ' V f *
- Signé Mérimée, rapporteur.
- Extrait dun Mémoire sur les procédés de tannage de peaux r . employés en Russie ; par M. le comte de Kartzoff.
- Les principales tanneries de Russie sont situées dans les gouverneinens de Nisnie-Novogorod, Orlow, Moscou-, Terme, Coursk et Wladimir. La ville de Casan possède un établissement très - considérable de Ce genre / fondé par Pierre-le-Grand; mais comme il appartient au gouvernement, tous les cuirs qui en proviennent sont réservés pour les usages de la marine* Quant aux peaux de chèvres et de moutons propres à la fabrication du maroquin et de la basane, Casan s’est exclusivement emparé de cette branche d’industrie. Ce sont principalement des Tartares qui peuplent les nombreux ateliers de cette ville. Leur manière de préparer les peaux de chèvres ne diffère des procédés ordinaires qu’en ce qu’ils emploient le lait de jument aigri, dans lequel ils passent les peaux après le déhourrement :
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- c’est cet apprêt qui donne au maroquin la souplesse qui le distingue et le rend propre aux divers usages auxquels il est destiné.
- Lorsque les peaux sont sèches, on les met tremper dans de l’eau, afin de les ramollir : le degré de. s,iccité ainsi que la température déterminent le temps de cette opération. En été, on les laisse dans l’eau environ cinq à six jours ; en hiver, le double.
- On procède ensuite au lavage pour débarrasser les peaux du sang et des impuretés qui adhèrent à leur surface : à cet effet on les étend en les tirant en tous sens : après quoi, on pasèe au débou.rrement, qui se pratique de la manière suivante.
- On abat les peaux dans de l’eau, à laquelle on a préalablement ajouté de l’hydrate de chaux, et on les laisse séjourner dans les cuves plus ou moins long-temps , selon l’énergie du lait de chaux : on commence à mettre d’abord 80 kilogrammes de qhaux dans chaque cuve, et lorsqu’on s’aperçoit que la liqueur s’affaiblit, on y introduit une nouvelle quantité de chaux. Les cuves, qu’on fait ordinairement en bois de pii} ou de sapin, ont 25 à 26 décimètres de diamètre sur 22 décimètres de hauteur; on les cercle en fer et en les enfonce à quelques pouçes au-dessous du sol de l’atelier, popr le^ recouvrir ensuite de planches. t ;
- Ce mode de, débourrement n’est pas suivi pour les cuirs forts, qui sont portés dans des étuves, où on les étend les uns sur les autres, en les saupoudrant de sel, pour empêcher la fermentation. Un bain acide, préparé avec du son de seigle, est quelquefois employé, sur-tout pour les peaux minces.
- On visite les peaux plusieurs fois par jour, afin de s’assurer du moment où le poil commence à se détacher. On l’enlève alors, ainsi que l’épiderme, en ratissant les peaux sur dés chevalets demi-cylindriques avec un couteau à deux manches, dont le tranchant est rond et mousse; après quoi on les écharne, en égalisant la surface intérieure au moyen d’une lame tranchante. Les cuirs de bœuf ne sont pas écharnés, parce qu’on cherche à conserver toute leur épaisseur : on se contente d’en enlever le poil et l’épiderme.
- Pour faire disparaître la chaux qui a pénétré les peaux durant le dé-bourrement, on les soumet successivement à plusieurs lavages. A cet çffet, un ouvrier les introduit l’une après l’autre dans une cuve peu profonde, les foule avec les pieds en les retournant, et les abreuve d’eau chaude, jusqu’à ce qu’elle sorte, claire, puis il les rince ou les met tremper pendant un jour qu.deu* dans de l’eau courante.,
- A la dépilation succède le tannage; niais pour que les parties solubles de l’écorce de chêne puissent pénétrer les peaux, on ouvre leurs pores en les
- gonflant.
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- ( 555 )
- gonflant. Pour cet effet, on les plonge dans une liqueur acide, préparée avec de la farine. On emploie pour une cuve du diamètre ci-dessus et de la moitié de sa profondeur, tantôt 5oo kilogrammes de farine de seigle et 2 ou 3 kilogrammes de sel délayés dans de l’eau tiède ; d’autres fois aoo kilogrammes de farine d’avoine, 3 kilogrammes de sel et un peu de levain; dans quelques ateliers on y substitue la tannée en partie épuisée par l’eau tiède. Dès que la fermentation acide s’établit, on plonge les peaux dans la liqueur acide, et on les y laisse quarante-huit heures plus ou moins. On emploie 8 kilogrammes de farine pour chaque peau de grandeur ordinaire.
- Les peaux ainsi disposées au tannage sont exposées à l’action d’une infusion faible d’écorce de chêne ou de saule : cette dernière est préférée comme plus riche en tannin. Retirées, de cette première infusion, elles sont étendues, le côté du grain en dehors , sur un grillage en bois placé dans là fosse au-dessus de l’écorce. On les y empile, en les recouvrant uniformément d’une couche d’écorce grossièrement pulvérisée, et à mesure que la pile s’élève, on fait descendre la grille dans la fosse, jusqu’à ce qu’elle ait atteint le fond, qu’on a eu soin de recouvrir préalablement d’une couche de la même écorce. La fosse étant remplie, on arrose les peaux avec de l’eau, ou, mieux encore, avec la liqueur qui reste des précédentes opérations; on les recouvre de planches, qu’on charge de pierres, ou qu’on assujettit avec des perches posées verticalement et appuyant contre le plafond de l’atelier; le tout est laissé dans cet état pendant quinze à dix-huit jours, puis on relève les peaux, on les balaie et on les change d’écorce. Cette manœuvre est répétée trois et même six fois, suivant la nature du cuir : celui qui est très-mince n’exige que deux échangeages.
- Au sortir du tannage le cuir acquiert une certaine raideur, que l’on corrige en le mettant tremper pendant vingt-quatre à trente-huit heures dans une liqueur composée de 6o kilogrammes de farine d’avoine et 4 kilogrammes de sel délayés dans de l’eau chaude, en consistance de bouillie claire. Cette quantité suffit pour cent cinquante cuirs de moyenne grandeur ; ensuite les peaux sont rincées de nouveau et égouttées pour recevoir le dernier apprêt, qu’on nomme le graissage.
- L’huile de veau marin et le goudron pur, tiré de l’écorce de bouleau, sont les substances employées dans cette opération, qui se pratique de la manière suivante.
- Le cuir encore humide est placé à l’envers ^sur une grande table : l’ouvrier, après avoir trempé la main dans le mélange, la passe dessus en l’étendant le plus également possible.
- La perfection de ce travail dépend de la dextérité et de l’habitude de
- Vingt-sixième année. Octobre 1827. Z z
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- l’ouvrier. Les proportions cle goudron et d’huile varient suivant la nature et la qualité du cuir. On prends ordinairement un tiers de goudron et deux tiers d’huile ; d’àutres fois, on porté la dose idu goudron jusqu’aux deux tiers, et on applique une seconde couche sur la surface extérieure , afin de la rendre moins perméable à l’eau. Dans quelques ateliers, où l’on cherche à conserver le plus de blancheur possible au cuir j on se contente d’employer l’huile pure, à laquelle on ajoute un peu de graisse de bœuf : une demwlivre suffit pour une peau de grandeur moyenne.
- Le graissage achevé, les cuirs sont étendus sur des'cordes dans un hangar bien aéré, où ils restent jusqu’à leur parfaite dessiccation : eii hiver, on les expose à là gelée', ce qui leur donne de la blancheur et de la netteté.
- Les Bashkirs et les Kirguises emploient pour préparer les peaux la fumée, qui, en quelque sorte, leur tient lieu de tannin. Us commencent par tendre fortement les peaux, lorsqu’elles sont encore vertes, entre des pieux qu’ils plantent en terre ; ensuite ils enlèvent le poil avec une faucille cassée , qu’ils enchâssent'dans une pièce de bois en forme de doloire. Les peaux desséchées au soleil Sont conservées jusqu’au printemps suivant.
- Au retour de la belle saison, on creuse une fosse proportionnée à la quantité de peaux qu’elle doit contenir, et on y suspend des cordes ou des perches parallèles, posant par leurs extrémités sur les bords de la fosse. Ils pratiquent ensuite, à un mètre et demi de distance, un trou rond, qu’ils font communiquer par une rigole avec le fond de la fosse : c’est dans ce trou que se place le combustible, qui est ordinairement du bois pourri, comme donnant le plus de fumée.
- Ces dispositions achevées, ils allument le bois et bouchent l’ouverture; la fumée, en passant par le conduit souterrain, pénètre dans l’intérieur de la fosse et se répand sur les peaux. Au bout de quinze jours ou trois semaines de fumigation continue, elles se trouvent suffisamment imprégnées des produits volatils de la combustion, pour acquérir quelques-unes des qualités essentielles du tannage ; elles surpassent même les cuirs européens sous le rapport dé l’imperméabilité ; car ces peuples les font servir non-seulement à des chaussures et autres usages domestiques, mais ils en font encore différens vases" et sur-tout des outres (i).
- Le corroyage se fait en Russie comme par-tout ailleurs; seulement le cuir est rayé au moyen d’une longue planche de cuivre cannelée, de 7 à 8 pouces de long sur 5 de large, sur laquelle on appuie avec la main ; ce qui rend la surface extrêmement grenue.
- (1) Les détails du procédé que nous venons de rappeler sont consignés Bulletin de la Société, page 211.
- dans la 12e. année
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- (,%,)
- Les veauxjmarins,qui fournissent la, graisse employée à la préparation des. cuirs sont eu très-grand nombre dans la mer Caspienne. On fond cette graisse dans des chaudières, de fonte, et on lar coulç; dans ,des barils : dans cet état, ne pouvant plus reprendre de la consistance qu’à centigrades, elle est livrée au commerce sous le nom à.'huile de veau marin, au prix de ôo à 65 centimes le kilogramme. On la prépare à Kalouma , et on y ajoute ordinairement de la graisse d’un poisson appelé bélouga; elle ne s’éclaircit jamais parfaitement dans les tonneaux ; mais exposée , dans un flacon, à l’action des rayons solaires, elle forme au bout de vingt-quatre heures un léger dépôt, devient très-limpide et se colore sensiblement.
- Une autre graisse servant aux mêmes usages est celle de diverses espèces de phoques, qu’on prend dans la mer Glaciale et qu’on amène au port d’Archangel. On lui fait subir deux opérations : la première, qui se nomme fonte crue} s’exécute en plein air à la chaleur du soleil, dans de larges gouttières en bois, inclinées, pour séparer l’huile liquéfiée de la partie solide; la seconde, nommée fonte cuite, se fait dans des chaudières de cuivre.
- Quant au goudron de bouleau, qui se vend à raison de 55 centimes le kilogramme, il importe de le choisir le plus pur possible. On retire cette huile volatile de l’épiderme subéreuse du bouleau, enlevé de dessus la partie corticale de l’arbre, et ensuite distillé. ,
- Voici la manière de le préparer : on prend de grands pots de terre dont le fond est percé d’un trou; on les remplit d’écorce de bouleau qu’on tasse, afin d’en faire entrer le plus possible , et on les place sur des seaux, qui servent de récipiens : après avoir allumé l’écorce, on les recouvre avec d’autres vases semblables, aussi percés d’un trou, par lequel s’échappe la fumée ; l’huile s’écoule peu à peu par l’ouverture du vase inférieur et tombe dans le seau qui le supporte (1). Dans les provinces où ce travail se fait en grand , telles que les gouvernemens d’Archangel, Wologda, Nôvogorod, Wiatka, on emploie de préférence des chaudières de fonte.
- Comme c’est principalement au printemps qu’on se livre à ce travail, quelques distillateurs mêlent à l’écorcê une certaine quantité de menues branches de bouleau couvertes de bourgeons ; au moyen de cette précaution, ils facilitent l’écoulement de l’huile, qui, en se chargeant d’une moindre quantité de suie, est moins colorée que l’autre. La même raison leur fait préférer l’écorce fraîchement recueillie à celle qui est déjà sèche.
- En distillant ces bourgeons avec? de l’épiderme fraîchement recueilli et
- (1) Ce procédé est encore plus simple que celui décrit par John Fischerstroem, inséré dans le Bulletin de novembre 1822, page 3^4? mais il doit donner un moindre produit.
- Z z 2
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- un peu d’eau, dans un alambic ordinaire, on obtient une huile très-fluide et d’un parfutn très-sùave, qui a quelque analogie avec celui de la rose.
- La quantité d’huile de bouleau qui se prépare en Russie est plus que suffisante pour les besoins du pays, aussi s’en fait-il des exportations considérables : les Anglais en achètent beaucoup dans le port d’Archangel.
- Rapport fait par M. Gaultier de Claubry, au nom dune Commission spéciale} sur la publication et la distribution des programmes des prix proposés par la Société.
- Votre Comité des arts chimiques vous avait demandé, comme moyen de répandre davantage et de rendre par conséquent plus utiles les programmes des prix que vous proposez annuellement, d’imprimer à part ceux des divers Comités. Vous avez renvoyé cette question à l’examen d’une Commission spéciale, je vais avoir l’honneur de vous faire connaître le résultat de son travail.
- On a souvent eu occasion de regretter que vos programmes ne fussent pas assez connus, et que par suite de l’ignorance où se trouvent un grand nombre d’hommes instruits, des questions que vous avez proposées, vos concours ne comptent fréquemment que peu de concurrens. Depuis longtemps, les membres de votre Conseil d’administration avaient émis un vœu qui a été souvent renouvelé, et qui a fini par fixer d’une manière particulière votre attention.
- Le but que la Société d’Encôuragement doit se proposer est de favoriser le plus possible le développement des connaissances ; elle doit alors prendre tous les moyens de répandre les programmes que ses Comités ont préparés, et dont le résultat est toujours quelque amélioration.
- Les divers Comités proposent des prix qui n’ont entre eux aucun rapport et qui ne peuvent intéresser les mêmes personnes : ainsi les prix relatifs aux fourneaux et à la fabrication de la fonte, par exemple, sont sans importance pour les agriculteurs, comme les prix pour la plantation de certains arbres , etc., ne doivent pas attirer l’attention des maîtres de forges ou des fabricans qui exploitent des arts chimiques. Cependant tous les programmes étant réunis, ceux qui intéressent une classe d’individus sont confondus au milieu d’une foule d’autres qu’il ne lui est pas utile de connaître, et alors la plupart d’entre eux se trouvent réellement perdus pour la masse des hommes qui ont le plus d’intérêt à les étudier.
- Vos programmes sont envoyés dans chaque préfecture et sous-préfecture, mais à un petit nombre d’exemplaires , et si, par exemple, cinq ou six sont demandés par des agriculteurs ou des fabricans qui exploitent un même genre d’industrie, il n’en reste plus aucun pour tous les autres qui
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- ( "n> )
- désireraient en avoir connaissance, et cependant sans que chacun d’eux ait profité d’autre chose que des programmes qui le concernaient.
- Il nous semble qu’on ne peut porter plus loin la conviction, relativement à la nécessité de diviser vos programmes pour les rendre plus utiles : il s’agit de savoir maintenant de quelle manière devra s’en opérer la distribution.
- Il convenait sans doute de profiter des facultés que nous a toujours données le Ministre de l’intérieur pour répandre nos programmes par l’intermédiaire des préfets ; mais il n’en serait pas moins nécessaire de pourvoir au moyen de faire parvenir directement aux principaux fabricans, dans chaque partie, les programmes qui les concernent 5 car nous ne devons pas oublier que c’est du concours d’un grand nombre de travaux que peuvent sortir les plus importans résultats.
- Il est donc important que vous preniez, Messieurs, une mesure générale à cet égard, et votre Commission a l’honneur de vous proposer :
- i°. D’imprimer séparément les programmes des prix proposés par chaque Comité, afin que le même nombre d’exemplaires envoy és dans chaque préfecture se trouve répandu parmi un plus grand nombre de personnes ;
- 20. D’inviter les Sociétés qui s’occupent spécialement d’industrie à faire connaître nos programmes ;
- 3°. D’adresser la même invitation à tous les journaux qui traitent des sciences et de l’industrie ;
- 4°. De faire afficher le tableau des prix proposés, dans Paris et dans tous les lieux où iis peuvent porter vos programmes à la connaissance d’hommes de qui l’on peut espérer un heureux concours de lumières ;
- 5°. D’augmenter de mille exemplaires le nombre de vos programmes imprimés, et de les distribuer à chaque Comité, dont les membres s’occuperont de les faire parvenir à ceux qui s’occupent des objets relatifs aux questions proposées ;
- 6°. De prier S. Exc. le Ministre de l’intérieur d’inviter les préfets à faire insérer ces programmes dans le journal de leur département.
- Une faible augmentation de dépense résultera de cette mesure; mais .elle sera bien au-delà compensée par le nombre de concurrens qu’elle nous amènera, et par conséquent elle produira l’utile effet que vous avez sans cesse en vue, et qui n’est que très-incomplètement rempli.
- Votre Commission a l’honneur de vous proposer en outre de déterminer que , dorénavant, le terme de l’envoi de toutes les pièces relatives aux prix proposés sera prorogé jusqu’au ier. juillet au lieu du ier. mai , afin de donner aux concurrens le temps convenable pour se livrer à leurs travaux.
- Adopté en séance, le 9 novembre 1827.
- Signé Gaultier de Claubry, rapporteur,
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- ( s6o y
- TABLEAU des Récompenses accordées par le Jury central de VExposition de 1827.
- Laines en suint et la-
- S) 1. 1 vées.
- Amélio
- ration des YLaines peignées Laines
- Laines filées.
- Nota. Il a été décerné Médailles, dont 48 en or, 146 en argent et 219 en bronze.
- GENRES d’industrie DÉSIGNATION DES OBJETS pour lesquels les Médailles ont été décernées. NOMS, PRÉNOMS ET DOMICILES DES FABRICANS QUI ONT OBTENU DES
- MÉDAILLES D’OR. MÉDAILLES D’ARGENT. MÉDAILLES DE BRONZE.
- 1 r\ DIVISION. LAINES ET LAINAGES. f —- Toisons et laines mérinos d’une qualité-superfine. Laines longues etbril-i lantes. M. le vicomte de Jessaint, à 1 Beaulieu (Marne). lMme. la comtesse du Cayla, 1 àSaint-Ouen. M. le marquis de Poterat, j à Mardereau (Loiret). M. le comte de Turenne, au ministère de la guerre.
- M. Prévost, à Paris. M. Hennet, à Paris.
- § 2.
- Étoffes
- drapées.
- / Draperies fines et
- M. Deboulenois, à Paris.
- ' M. Ganneron fils, à Paris, f M. Bourgeois, à Rambouillet
- M. Griolet (Eugène), à Paris.
- La Société anonyme de Marc-en-Baroeul (Nord).
- J MM. Dobler(Henri) etRon-chaud (Emile), à Tenay ( Ain).
- |MM. Lardin frères et Compagnie, à Saint-Rambert (Ain.)
- MM. Ternaux, père et fils, /MM. Béchet (Étienne) etjMM. Claisse et Compagnie, à Sedan. Compagnie, à Sedan. à Sedan.
- M. Flavigny (Louis-Robert) MM. Raulin (Nicolas) père JM. Beuvart-Lenoble, à Se-et fils, à Elbeuf. et fils, à Sedan. dan.
- M. Turgis (Pierre), à El- MM. Bertèche, Lambquin, beuf. 1 et fils, à Sedan.
- M. Fages ( Jean-Louis ^
- Carcassonne.
- MM. Henriot, frère, sœur et |MM. Jobert Lucas et Louis
- 1 ;, à|MM. Brincourt père et fils, à Sedan.
- \ moyennes, draps du/ Compagnie, à Reims. Levant, casimirs. \
- Ternaux, à Reims.
- \M. Janson, à Sedan.
- M. Clerc neveu, à Louviers (Eure).
- M. Prestât fils, à Louviers (Eure).
- MM. Desfrèches et Chene-vière, à Louviers.
- . 1
- MM. Pare? jeune, Castel et Compagnie, à Sedan.
- M. Gastine fils, à Louviers MM. Tiollet et Jeuffrain à Louviers.
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- ( 36. )
- DÉSIGNATION
- DES OBJETS
- NOMS, PRÉNOMS ET DOMICILES DES FABRICANS I
- QUI OHT OBTENU DES
- d industrie ^ p0ur lesquels les Médailles ont été décernées.
- MEDAILLES D’OR.
- ' ' MÉDAILLES D’ARGENT.
- . médailles de bronze.
- Suite de la Ire. DIVISION.
- i Draperies de diverses j qualités, draps communs, draps de troupes et autres.
- MM. Chef drue et Chaul— vreux , à Elbeuf. iMM. Tourangin frères, à
- Bourges.
- Étoffes
- drapées.
- \
- /MM. Gautier (Henri) et Le-
- I noble, à Elbeuf.
- M. Laperine (Dominique), Enfernel (Calvados). \ à Carcassonne (Aude).
- M. Guirant-Fournil, à Li-IM- Sompeyrac'Anê, àCcnne. moux (Aude). \ Monesties (Aude).
- M. Dumas, à Lavelanet (A riége).
- Flanelles lisses et croi—L* • sées. i
- Feutre pour doublage)
- 1 de vaisseaux.
- Tissus de mérinos et autres en laine.
- Étoffes de laine moi rées.
- Mme. veuve Henriot et fils, à Reims.
- M. Charbonnaux-Denizet, à Reims.
- MM. Gillard et Compagnie, à Reims.
- M. Dobrée (Thomas), à Nantes.
- 5.3..
- Étoffes
- rases.
- IM. Descoings fils, à Mouy l (Oise).
- MM. Eggly-Roux et Com-Jm. Richard ( Jean-Baptiste) pagnie, à Paris. ) et Compagnie, à Paris.
- fM. Broyon, à Paris.
- \MM. Durand frères, à Lyon
- . . . . .............. . . ( MM. Legrand - Rigaut et
- : ( Compagnie:, à Reims.
- Tissus en laine de ca-^ MM. Sabran, père et fils, etjMM. Polino frères, à Paris. (M-iMe/oÉ (CLailles-R.obert chemire de diverses! Compagnie, àLyon. / M. Bietry (Laurent), à Mont-) à Montmartre (Seine),
- qualités. f .. . | martre (Seine). (
- MM. Deneyrouse et Gossen,/M. Girard, à Sèvres (Seine-, M. Laisncy, à Paris.
- à Paris.
- Schalls en laine de ca-J chemire. ; \
- Tissu en cachemire angora.............
- et—Oise).
- M. Collignon fils, à Paris. M. Lainné (Étienne) et Com-Up Piedanna, à Paris.
- pagnie, à Paris.
- M. Hébert (Frédéric) et Com-) pagnie , à Paris.
- MM. Juillerat et Desolme, , à Paris.
- MM. Hennequin et Compa—[
- ^ gnie à Paris.
- M. Polonceau, à Versailles.
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- ( 362 )
- GENRES d’industrie DÉSIGNATION DES OBJETS pour lesquels les Médaillés ont été décernéès.
- 2*. DIVISION. COTON.
- § I- Cotons filés de divers
- Coton file numéros. 4
- Calicots, percales, ma-dapolams. ] ' Mousselines unies. . .<
- % 2. /Coutils de coton. . . .
- Tissus de
- coton. IGuingamps , étoffes 1 mélangées de coton, 1 madras. I Tulle de coton, broderies diverses sur mousseline, batiste,
- etc.
- NOMS, PRÉNOMS ET DOMICILES DES FABRICANS
- QUI ONT OBTENU DES
- MÉDAILLES D’OR.
- MÉDAILLES D’ARGENT.
- MÉDAILLES DE BRONZE.
- M. Schlumberger (Nicolas), f MM. Gombert père et fils, à/ à Guebviller (Haut-Rhin).I Paris. I
- MM. Arnaud et Fournier, à «M. Gombert fils aîné, à Paris.' Paris. /MM. Heilman frères, à Ri—^
- beauvillé (Haut-Rhin). MM. Cordier et Compagnie,! à Paris.
- à Rouen,
- M. Baumgartner ( Daniel ), à Mulhausen (Haut-Rhin).
- MM. Schlumberger, Steiner etCompag., à Mulhausen.
- M. Lemétajer (Victor), à Fé-camp (Seine- Inférieure).
- M. Faucomprez, à la Bassée (Nord).
- M. Casiez-Dchollain, à Cambrai (Nord).
- La Soc. d'Ourscamp (Oise).
- M. Traitée (Sevérin ), à Paris.
- MM. Duludfrères, à Carie-pont (Oise).
- MM. Rafine (Noël) et Compagnie , à Meaux.
- M. Mieg (Charles) , à Mulhausen.
- MM. Reber et Compagnie, à Sainte-Marie-aux-Mines.
- M. Curvu —Desurmont, i
- ( Roubaix (Nord).
- Guibé, à Alençon.
- MM. Mercier, père et fils, à Alençon.
- M. Gréau (Aube).
- Troyes
- MM. Schmid et Salzman, à Ribeauvillé ( Haut-Rhin ).
- M. Kaiser (Xavier), à Sainte-Marie-aux-Mines ( Haut-Rhin).
- MM. Sénéchal et Compag.,| au Grand-Couronne (Seine Inférieure ).
- MM. Dablaing, Estabelpère et Comp., à Douai (Nord).
- MM. Fabre, ChiboustetCe., à Paris.
- MM. Chedeaux et Compagnie , à Metz.
- M. Chenu jeune, à Nancy.
- M. B albâtre, à Nancy.
- M. Delobel Desurmont, à Turcoing (Nord).
- JM. DeBuchy (J.-B.), à Turcoing.
- MM. Bardel et Compagnie, à Versailles.
- M. Mine, à Paris.
- M. Larnaz-Tribout, à Paris. M. Cardin-Meauzé, à Paris. M. Paysant (Paul), à Caen. Mlle. Beauguillot, à Caen. Mme. Armand, à Paris.
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- ( 363 )
- GENRES
- D INDUSTRIE
- DESIGNATION
- * DES- OBJETS -
- l
- pour lesquels les Médailles ont été décernées.
- 3e. DIVISION. LIN.
- Fils de lin à deux et à Lin filé. | trois bouts.
- f Toiles de diverses qualités.
- Toiles et jEatistes. .
- Tissus en'
- fi _
- Linge de table damas.
- - NOMS, PRÉNOMS ET DOMICILES DES FABRICANS
- OBTENU' DES”
- ....... .............___________'............III Mil ™
- MÉDAILLES D’OR, jt
- MÉDAILLES D’ARGENT.
- MÉDAILLES DE BRONZE.
- M. Caron-Langlois fils, à ^ Beauvais. il •
- ; (Mme. veuve Delloye et fils, à ’ ' ' ' ' ' \ Cambrai. ^ :
- La Société anonyme pour lé lin filé à la mécanique. IM. Delacroix (Édouard), à Lille (Nord).
- M. Crespel - Destombes, à ' Lille.
- M. Lemeneur, à Vimoutiers (Orne).
- M. Do lié ( Alexandre), à St.-Quentin (Aisne).
- § 3. Dentelles ' et Blondes J
- § 4-
- Crin.
- [Dentelles et blondes. .
- § i-
- Soies
- grèges.
- § 2. Étoffes de soie.
- Étoffes de crin.
- 4*. DIVISION. SOIES.
- i MAI. Bruneel ét Calemieu, à ( Lille (Nord). %
- M7r 4 BayeUX M- Vignm » " Chantilly ('M Videcoa-Tessier --.Paris
- (Calvados). i (Oise) m. r laecoq 4 essiu,iis-j.iu>.
- ÏL’hospice'de^torsontMan-l1™- Fd^-PilUt «* Ç“">-
- ' che ). ! Pa&me’ a Pans-
- MIle. Talin-Bimont, à Paris.
- L’atelier de cbarité de Talo~ gnes (Manche).
- Les ateliers de cbarité de ( Montebourg (Manche).
- M. Joliet, à Paris.
- Soies blanches filées , organsinées, etc. ,
- Étoffes de soies unies et brochées. ’
- M. Teissier-Ducros , à Yal-I M. Martin père , à Moulins lerangue (Gard). > I (Allier)
- MM. Chartron père et fils, kj M. Champoiseau (Noël), à Saint-Vallier (Drôme). J Tours (Indre-et-Loire). M. Dez — Maurel, à Dole (Jura). :
- (MM. Arquillière et Mouron,
- i
- à Lyon.
- M. Bousquet - Dupont, à Nîmes (Gard).
- Vingt-sixième année. Octobre 1827.
- A a a
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- ( 364 )
- GENRES
- D INDUSTRIE
- DÉSIGNATION
- DES OBJETS
- pour lesquels les Médailles ont été décernées.
- Suite de la 4e- DIVISION.
- Étoffes pour meubles.
- Étoffes pour ornemens d’églises.
- § 2. [Velours, satins, schalls Etoffes * en soie-de soie.
- NOMS, PRÉNOMS ET DOMICILES DES FARRICÀNS
- QUI ONT OBTENU DES
- MÉDAILLES D’OR.
- MEDAILLES D’ARGENT.
- MM. Corderier et Lemire, h M. Henry aîné, à Soissons Lyon. (Aisne).
- MM. Mathevon et Bouvard, à Lyon.
- M. Didier—Petit, à Lyon. MM. Maupetit et Compag., â Paris.
- MM. Ollat et Devemey, k iMM..*Brosset, Tanaron et Lyon. I Ripert, à Lyon.
- [ MM. Balme, Dautencourt, iMM. Maille, Pierron et Com-Gamier et Compagnie, à J pagnie, à Lyon.
- MÉDAILLES DE BRONZE.
- Lyon.
- §3. , Bourres de soie.
- Crêpes, gazes et tulle de soie.
- \
- Bourres de soie filées. Tissus en bourre de soie.
- 5e. DIVISION. BONNETERIE.
- § 1-
- Tricots
- divers.
- Bonneterie de laine Bonneterie de soie
- 'Bonneterie de coton. .
- MM. Morfouillet et Compagnie, à Lyon.
- M. Kurtz, à Rouen.
- MM. Brunier frères, à Lyon.
- MM. Doguin et Compagnie, à Lyon.
- MM. Lombart jeune et Grégoire aîné, à Nîmes.
- M. Delbare, à Paris.
- MM. Didelot frères, à Paris.
- MM. Boutet et Rochon, à Lyon.
- MM. David et Daughien, à Lyon.
- MM. Surel et Beroujon, à Lyon.
- M. Biais aîné , à Paris.
- MM. Joyard et Dambuant, à Lyon.
- MM. TLalter et Joyeux, à Metz.
- M. Tiallet, à Lyon.
- M. Trotry-Latouche, à Paris.
- M. Roux cadet , à Nîmes (Gard).
- M. Turbé(Charles), à Lyon. MM. Mont eux et Vidal, à Nîmes.
- M. Maurel, à Laroque d’Ol-mes (Ariége).
- M. Tur (Jean), à Nîmes (Gard).
- !M. Detruissard, à Caen (Calvados).
- Institution des jeunes aveugles, à Paris.
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- ( 365 )
- GENRES
- d’industrie
- § ï'
- Tapis de pied.
- DÉSIGNATION
- DES OBJETS
- pour lesquels les Médailles ont été décernées.
- 6e. DIVISION. TAPIS ET TENTURES.
- Tapis en poil de chèvre Tapis en poil de vache Tapis vernis. . . . .
- 7 . DIVISION.
- TEINTURE ET IMPRESSION.
- f Toiles peintes.
- § *•
- Teintures et
- Apprêts. /Étoffes teintes et apprêtées.
- 8e. DIVISION. CHAPELLERIE.
- Chapeaux de paille.
- 9e. DIVISION. MÉTAUX.
- § 1.
- Fers et Aciers.
- Fers affinés à la houille et étirés au laminoir pour divers usages.
- iFontes douces et malléables.
- NOMS, PRÉNOMS ET DOMICILES DES FABRIGANS
- QUI ONT OBTENU DES
- MÉDAILLES D’OR. ------#-----—
- MM. J aval, frères et Com— gnie, à St.-Denis (Seiné).
- MÉDAILLES D’ARGENT.
- MÉDAILLES DE BRONZE.
- M. Bellanger-Pagé, à Tours ( Indre-et-Loire ).
- MM. Brunet frères, à Au-tun (Saône-et-Loire). IMM. Atramblay , Briot et J Compagnie, à Paris.
- MM. Vernet frères, à Paris
- MM. Boigues et fils , à Four-chambault (Nièvre).
- MM. Manby et TVilson , • aux Carrières-sous-Cha-renton (Seine).
- MM. Ziegler - Greuter et/MM. Reber-Mieg etComp., Compagnie, à Guebwiller l à Mulhausen. (Haut-Rhin). <M. Piment aîné, à Rouen.
- MM. Thiery-Mieg, à Mul-fjy^ Pimont (Prosper), à hausen (Haut—Rhin). ^ Darnetal (Seine—Infér.).
- i M. Jacquet ( Louis), à Paris. .MM. Basyle (E.) et Compa-[ gnie , à Versailles.
- M. Dupré, à Lagnieu (Ain). ' MM. Pecherand, Dubois et
- Comp., à Maizans (Isère).
- chambault (Nièvre).
- M. Martin (Émile), a Four-^J\J_ Muel—Doublât,k Abain-
- ville (Meuse).
- Compagnie des forges de la Basse-Indre.
- M. Michel jeune, aux forges de Corbançon (Indre). MM. Gignoux et Compag., à Grèges (Lot-et-Garonne).
- Mme. veuve Dietrich et fils, à Niederbronn (Bas-Rhin). M. Ratcliff, à Paris.
- M. Benoist, à Paris.
- M. Richard, à Paris.
- A a a 2
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- ( 366 )
- GENRES
- D INDUSTRIE
- DÉSIGNATION
- DES OBJETS
- pour lesquels les Médailles ont été décernées.
- Suite de la 9e. DIVISION.
- § *• Fers et Aciers.
- Tôles et fers noirs laminés. j
- I Aciers naturels , cor- ] rojés, cémentés et j fondus. i
- NOMS, PRENOMS ET DOMICILES DES FABRICANS
- QUI ONT OBTENU DES
- MEDAILLES D’OR.
- MM. • Debladis, Auriacom-be, Guérin jeune et Bron-sac , à Imphy (Nièvre).
- Fers-
- blancs.
- Fers-blancs très—duc—
- MM. Debuyer, oncle et ne-| veu, àla Chaudeau (Haute-! Saône).
- tiles et bienetames. je j,aron Falatieu (Jos.), l à Fontenay-le —Château ( (Vosges).
- 'Fils d’ acier propres à la fabrication des aiguilles et des cardes.
- MÉDAILLES D’ARGENT. j MÉDAILLES DE BRONZE.
- M. Gaultier de Claubry, à ( M Falatieu (Joseph-Louis), à Bercy (Seine). | Pont-Dubois (Haute-Saône)
- La Société anonyme sous la raison Fabrique d’acier du Bas-Rhin.
- Tissus métalliques.
- § 3. 1
- Tréfileriez £arjes 00*l0n et àlaine
- Peignes de tisserand en acier.
- Aiguilles à coudre et à
- M. Hue, à l’Aigle (Orne). MM. Colliau (Valentin) et Comp., àToutevoie(Oise). M. Mignardr-Billinge, à Bel-leville (Seine).
- MM. DenimaletMiniscloux, à Valenciennes ( Nord ). M. F allier, à Saint-Denis (Seine).
- MM. Laverrière et Gente-let, à Lyon.
- M. Saulnier, à Paris.
- |M. Metcalfie (S.-D.), àMeu-lan (Seine—et—Oise). |MM. Scrwe frères, à Lille (Nord).
- tricoter.
- Cordes d’instrumens en \
- § 4;
- Outils , ustensiles et objets de quincaillerie.
- fil métallique. . Faux et faucilles.
- MM. Coulaux aine et Compagnie, à Moîsheim (Bas-Rhin).
- M. Fuilquin, à Paris.
- MM. Chatelard et Perrin, à Lyon.
- (MM. Marchand et Fanhou-| tem, à l’Aigle (Orne).
- |M. Roussel, à Paris.
- [Mme. veuve Baverel et fils, a j la Ferrière—sous — Jougue < (Doubs).
- |M. Bobilier, à la Grand-! Combe (Doubs).
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- ( 567 )
- j DÉSIGNATION
- GENRES DES OBJETS
- d’industrie pour lesquels les Médailles
- ont été décernées.
- Suite de la
- 9e. DIVISION.
- NOMS, PRÉNOMS ET DOMICILES DES FABRIGANS
- QUI ONT OBTENU DES
- MEDAILLES D’OR.
- § 4-
- Outils, ustensiles
- 1 Lames de scie et res- i “sorts.
- Limes de diverses es pèces.
- Chaines-câbles à l’usage de la marine..
- Clous de diverses espèces.
- Musseau, à Paris.
- MEDAILLES D’ARGENT.
- MÉDAILLES DE BRONZE.
- M. Mongin aîné, à Paris.
- M. Schmidt, à Paris.
- MM. Dessojc et Painten-dre, à Breuvannes (Haute-Marne).
- ;M. Fourmand (Louis-Bertrand), à Nantes.
- MM. Raffin jeune et Compagnie , à Nevers.
- et objets \ gerrures à. combinai-
- de quincaillerie.
- sons et autres.
- Ustensiles et objets de quincaillerie divers.
- \ Moulins en fer
- ! Coutellerie fine et de | luxe.
- [Coutellerie moyenne
- i MM. Guaita et Compagnie, J à Zornhoff (Bas-Rhin).
- M. Valond (Victor) , à St.-Clair-sur—Galore ( Isère ).
- M. Pupil, à Paris.
- § 5. . Coutellerie.
- M. Sirhenry, à Paris.
- M. Gavet, à Paris.
- M. Cardeilhac, à Paris.
- M. Taillandier-Aimard, Thiers ( Puy-de-Dôme ).
- [instrum. de chirurgie
- M. Sirot fils, à Valenciennes.
- M. Lemire (Noël), à Clair-vaux (Jura).
- M. Joly, à Paris.
- JM. Thiry, à Metz.
- M. Reçusse, k Paris.
- M. Lepaul, à Paris.
- MM. Deschamps (Paul) et Compagnie, à la Charité-sur—Loire (Nièvre).
- M. Delarue, à Paris.
- / MM. Lacompar et Compagnie, à Plancher-îes-Mines (Haute-Saône ).
- M. Zanole aîné , à Orléans (Loiret).
- M. Blanchard, à Paris.
- M. Antiq, à Paris.
- M. Laporte, «à Paris.
- ; M. Talion, à Paris.
- ! ,
- M. Touron, à Paris.
- j M. Douris-Fumaux, à Thiers | (Puy-de-Dôme).
- (M. Soûlot, à Paris. ,
- | M. Greiling, k Paris.
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-
- ( 368 )
- GENRES
- D INDUSTRIE
- § 5.
- Coutelle-
- § 6.
- Armes.
- § 7-
- Cuivre.
- § 8.
- Étain.
- § 9-
- Plomb.
- § io. Zinc.
- DÉSIGNATION
- DES OBJETS
- pour lesquels les Médailles ont été décernées.
- Suite de la 9e. DIVISION.
- Rasoirs de diverses qualités.
- "Canons de fusil.
- | Fusils de chasse à percussion et autres.
- NOMS, PRÉNOMS ET DOMICILES DES FABRICANS
- "* QUI ONT OBTENU DES
- MEDAILLES D’OR.
- !MM. Frerejean ( George ) et fils, à Pont - l’Evêque (Isère).
- •MÉDAILLES D’ARGENT.
- MÉDAILLES DE BRONZE.
- M. Gillet /à Paris.
- M. Renette, à Paris. M. Lepage, à Paris
- M. Roussin, à Paris.
- |M. Villenave , à Paris.
- | M. Fr estel, à Saint — Lô (Manche).
- [M. Cessin, à Paris.
- Cuivres fondus. . . . Épingles. ......
- Étain pour glaces. . .
- Plomb coulé et étiré..
- Feuilles de zinc pour doublage. . . . . .
- IO®. DIVISION. MINÉRAUX.
- Marbres blancs des Pyrénées.............
- MM. Pugens et Compagnie, à Toulouse.
- Marbres et granits.
- [ Marbres de couleur i provenant de diver- f ses carrières. . ,
- Granit et marbres de diverses qualités. .
- M. Pottet-Delcusse, à Paris.{NI. D débourse, à Paris.
- M. Lelyon, à Paris.
- M. Mazarin, à Toidouse.
- fM. Thiêbault aîné, à Paris. * MM. Cartier fils et Guérin, à Paris.
- M. Fouquet (Paul), àRu-gles (Eure).
- § 2- [ Pierres lithographiq.
- Objets divers.
- M. Layerlé-Capelle, à Toulouse.
- MM. Thomas-Duquesne et de Conchy, à Paris.
- ^M. Boudon (Félix), à Chassai ( Jura).
- M. Clancau, à Paris.
- La Société anonyme pour la manutention du plomb, à Clichy-la-Gar enne.
- M. Averty, à Paris.
- 1
- MM. Vallin père et fils, à Paris.
- MM. MaureUCourcet etCe., à Belesta ( Ariége).
- MM. Grimes, à Cannes (Aude) M. Giraud, à Paris.
- > Société anonyme de Moncy-Notre-Dame (Ardennes). M. Dubuc, à Paris.
- M. Domet—Demont, à Dole ( Jura ).
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-
-
- ( 36g )
- GENRES
- D INDUSTRIE
- DÉSIGNATION
- DES OBJETS
- pour lesquels les Médailles ont été décernées.
- Suite de la 10e. DIVISION.
- Bijouterie en jayet.
- i 2-
- Objets di-(
- u ers.
- | Carreaux et couvertures en bitume minéral. \
- IIe. DIVISION.
- MACHINES ET MÉCANISMES DIVERS.
- NOMS, PRÉNOMS ET DOMICILES DES FABRICANS
- QUI ONT OBTENU DES
- MÉDAILLES D’OR.
- Machines à filer et pei-§ i. gner la laine.
- Machines à laine.
- \ Machines à fouler les draps.
- § 2.
- „ _ ( Machines à filer le co-
- Machmes J ton ^ ^anc 'A broches. a coton, j
- _ „ ! Métier mécan. à tisser.
- § 3. L
- Métiers. |Mét. à tricot simplifié.
- f\ (Machine à vapeur de Machines) rotation.
- a vapeur, j
- Presse d’imprim. mé—
- ^ 1 canique.
- n JPresse hydraulique. .
- fres s es. \ j
- Pressoir nouveau. . .
- Balances — bascules , crics, machine à fendre. . .............
- Échelle à incendie. . . Molettes à graver. . . Machines [Mach. à fileter les vis. ci méca-1Montre solaire. .
- Dynamomètre nouv. . Ustensil. en verre pour la fabrication des
- schalls...........
- Engrenages, pompes.
- M. Collier (John), à Paris.
- M. Calla, à Paris.
- § 6.
- nismes
- divers.
- MÉDAILLES D’ARGENT.
- MÉDAILLÉS DE BRONZE.
- M. Bergé (Victor), à la Bastide—sur—l’Hers (Àriége).
- |M. Escot, à la Bastide-sur-l’Hers.
- MM. Pillot et Eyquem, à Paris. »
- MM. Bernard—Gillet et fils, à Sedan.
- j M. Chardron(Maxime»Anne), I à Sedan (Ardennes).
- MM. Pihet frères, à Paris.
- MM. Debergue et Compag., à Paris.
- M. Favreau, à Paris.
- M. Dietz fils, à Paris.
- M. Moulfarine, à Paris.
- M. Révillon ( Thomas ), à Mâcon (Saône-et-Loire).
- MM- Rollé ( Frédéric ) et Schwilgué, à Strasbourg.
- M. Kermarec, à Brest.
- MM. Middendorp et Gau— tier-Laguionnie, à Paris.
- M. Davenport, à Rouen.
- M. Thonnelier, à Paris.
- M. Avit aîné , à Paris.
- M. Delavelay, à Clichy-la— Garenne.
- M. Dioudonnat, à Paris.
- M. Farcot, à Paris.
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-
-
- ( 37° )
- DÉSIGNATION NOMS, PRÉNOMS ET DOMICILES DES FABRICANS
- GENRES DES OBJETS QUI ONT OBTENU DES
- d’industrie pout lesquels les Médailles ont été décernées. MÉDAILLES D’OR. MÉDAILLES D’ARGENT. MÉDAILLES DE BRONZE.
- Suite de la
- I Ie. DIVISION.
- § 6. Machines Machine à râper les betteraves. • • • - • M. Odobel, à Paris.
- et méca- nismes divers. Machines pour les horlogers. M. Clerc (Armand), à Paris.
- 12e. DIVISION.
- HORLOGERIE.
- Horloges publiques. . Chronomètres , mon-' très perfectionnées et horlogerie fine. M. Bréguet, à Paris. < M. Wagner, à Paris. MM. Berthoudfrères, à Paris. M. Deshayes, à Paris. MM. Niot et Chaponnel, à Paris.
- Pendules à équation, et autres, montres ( 1 M: Perrelet, à Paris. < M. Motel, à Paris. M. Garnier, à Paris. M. Gravan, à Paris.
- astronomiques. ! 1 M. Laresche, à Paris.
- Mouvemens de pendules perfectionnés. | M. Pons, à Saint - Nicolas d’Aliermont (Seine-Inférieure).
- Pendules ordinaires, j M. Brocot, à Paris.
- échappemens. " î M. Devrine, à Paris.
- Montres ordinaires. . M. Cahier, à Paris.
- l3e. DIVISION. ---
- INSTRUMENS DE PRECISION.
- Lunette méridienne , cercle mural. M. Ganibey, à Paris.
- Modèles de géomét. et de coupes de pierres. M. Brocchi, à Paris.
- 9 Instrumens de physique en verre. M- Bunten , à Paris.
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-
-
-
- ( 3;> )
- genres
- d'industrie
- DÉSIGNATION
- DES OBJETS
- pour lesquels les Médailles ont été décernées,
- l4P. DIVISION.
- IASTRUME'NS B50P-TIQLE.
- Lunettes, chambres obscures, microscopes.
- Lunettes , besicles et autres objets d’optique.
- Appareil catadioptriq.
- l5p. DIVISION.
- BEAUX-ARTS.
- NOMS, PRÉNOMS ET DOMICILES DES FABRICANS
- QUI ONT OBTENU DES
- MEDAILLES D’OR.
- Harpes perfectionnées Clavi-harpe Pianos perfectionnés orgues.
- M. Erard, à Paris. jM. Pleycl, à Paris.
- Instrum. de musiq.
- I Violons et instrumens ) à cordes. ^
- Cors, instrum. à vent) en cuivre. ('
- [Gravures sur bois.
- § 2..
- Gravure.
- Lithographies.
- Gravures e t dessins net-1 toyés,
- § (Peinture sur verre et} Peinture. ) porcelaine. j
- § 4- (Statues, bustes, sculp-j ScuId— ' turesetornemensen tare. \ carton-pierre. (
- § 5. ( Fleurs en baleine. . .
- Gbj. div.\
- î 6.
- (Meubles en bois indigènes et autres.
- tabletter )B°utonsen eC- et-corne
- f Peignes en écaille. . .
- Vingt-six Verne année. Octobre 1827.
- MEDAILLES D’ARGENT.
- MM. Vincent Chevalier et fils, à Paris.
- M. Domeny, à Paris.
- M. Dietz (Christian), à Paris.
- MÉDAILLES DE BRONZE.
- M. Thihoust, à Paris.
- M. JEuilliaume, à Paris.
- M. Delabaye, à Paris.
- M. Chevallier, à Paris.
- M. Tabouret, à Paris.
- M. Chaillot, à Paris.
- ‘ M. Klepfer, à Paris.
- )m. Endres, à Paris.
- ( M. Bernhardt, à Paris.
- M. TVetzel, à Paris.
- M. Beckers, à Paris.
- M. Laprevote, à Paris.
- M. Halary, à Paris.
- M. Lefèvre, à Paris.
- M. Godefroy, à Paris.
- M. Tribert, à Paris.
- IM. Godard fils, à Alençon (Orne).
- M. Langlumé, à Paris.
- Mile Fromentin, à Paris.
- M. Simonin, à Paris.
- M. Mortelcque, à Paris.
- M. Romagncsi, à Paris. MM. Vallet et Hubert, à Paris.
- M. Bcllangé, à Paris. M. Christophlc, à Paris.
- M. 1snardde Sainte-Lorette, à Paris.
- M. Youf, à Paris.
- M. Beciudry, à Paris. .
- M. Hénon fils aîné, à Paris.
- Bbh
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-
-
-
- ( *1* )
- GENRES
- d’industrie
- & 7-
- Bronzes.
- §8.
- Orfèvrer.
- S 9-,
- Typage.
- DÉSIGNATION
- DES OBJETS
- pour lesquels les Médailles ont été décernées.
- Suite de la l5<J. DIVISION.
- Candélabres, lustres, pendules et autres orn. en bronze doré.
- (Ouvrages en plaqué.
- NOMS, PRÉNOMS ET DOMICILES DES FABRICANS QUI ONT OBTENU DES
- MÉDAILLES D’OR. MÉDAILLES D’ARGENT. MÉDAILLES DE BRONZE.
- AI. Denière, à Paris. MM. Feuchère et Fossey, à Paris. M. Jeanest, à Paris.
- . M. Choiselat-Gallien, àParis
- M. Pillioud, à Paris. M. Bertholon,k Paris.
- Caractères typograph. MM. Firmiri-Didot, père et
- impressions.
- l6°. DIVISION. ARTS CHIMIQUES.
- Alun, sulfate de fer.
- Sel ammoniac, bitume minéral.
- Bleus dePrus. et franc.
- Orseille............
- Blan de baleine raffiné.
- Chaux hydraulique. .
- Sucre raffiné.........
- Appareil de distillât. . Céruse................
- fils, à Paris.
- g j jSavon fin et de ménage
- Produits J folles—fortes et autres. chimiques \
- Pier res factices.
- Pétrole et bitume minéral.
- Ciment hydrofuge. . . Sucre de betteraves. .
- Poudres pour la clarification des vins.
- MM. Ficat et Comp., à Paris M. Derosne (Charl.), à Paris.
- [M. Parquin, à Paris.
- !
- M. Pinard, à Paris.
- M. Crapelet, à Paris.
- Société des mines de Boux— willer (Bas-Rhin).
- M. Payen , à Paris.
- M. Souchon, à Lyon.
- M. Bourget, à Lyon.
- MM. Gensse et Lajonkaire , au Petit-Montrouge (Seine).
- M. Crespel—Delisse, à Arras ( Pas-de-Calais ).
- M. Balaine, à Paris.
- M. Veyrat, à Paris.
- M. Pankouke, à Paris.
- MM. Roux et Comp.^ à Paris.
- M. Degrand, à Marseille.
- MM. Lefèvre et Compagnie, fM. Fauze (Louis), à Wa-à Wazemmes (Nord). ) zemmes.
- )MM. jDM£>/'éfilsetCe., à Paris
- .........................I M. Camus, à Paris.
- I MM. Lefèvre et Barthélémy,
- • ' • ..................^ à Rouen.
- (M. G renet, à Rouen.
- .........................|M. Dedreux, à Paris.
- [M. Lebel (Joseph-Achille),
- .........................1 il Lampertsloch (Bas-Rhin).
- ) M. Dournay, àLobsann (Bas-> Rhin).
- M. Dihl, à Pans. J
- M. Ledru , à Franvillers /M. Crespel-Pinta, à Arras.
- ( Somme ). IM. Masson, à Pont-à-Mous-
- j son (Meurthe).
- ! M. André, à Pont-à-Mousson
- M. Jullien, à Paris.
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-
-
- ( 373 )
- GENRES
- d’industrie
- DÉSIGNATION
- DES OBJETS
- pour lesquels Ira Médailles ont été décernées.
- Suite de la 1 6e. DIVISION.
- § I-
- Produits < chimiques
- ' Produits chimiques divers.
- t Glaces.
- Verrerie. i /
- SVerres colores.
- NOMS, PRÉNOMS ET DOMICILES DES FABRÏCANS
- QUI OUT OBTENU DES
- MEDAILLES D’OR.
- MÉDAILLES D’ARGENT.
- MÉDAILLES DE BRONZE.
- f Strass et pierres pré—
- \ cieuses factices. ^
- § 3. J Porcelaines de diver-Poteries ) ses qualités.
- M. Léo aillant, à Palis. iMM. Jullien et Compagnie, 1 à Yaugirard.
- .........................( MM. Cartier fils et Gneu,
- J à Paris.
- /MM. Ador et Bonnaire, à : Paris.
- (M. Leguay, à Commentry
- .........................) (Allier).
- )M. Deviolaine, à Prémontré ( (Aisne).
- M. Bontems, à Choisy-lc-Roi (Seine).
- AI. Douault-Wiéland, à Pa-l M. Bourguignon, à Paris.
- MM. Lançon père et fils, à Paris.
- M. Langlois, à Bayeux (Cal vados).
- de Saint-Amans, à Passy
- jM. deSaini | (Seine).
- et porcel. iPoterieset grès imitant |
- ( les produits anglais. £
- / Papiers fabriqués à lai M. Léger-Didot, à Jean-! MM. Berthe et Grevenich,
- 1 mécanique. I d’heure (Meuse). j à Sorel (Eure-et-Loir).
- j , MAI. Clavaud et Gcorgeon, ; MM. le comte de Ligneville
- au moulin de Bourisson \ et Ferry-Millon, à Sou (Charente). < che-d’Anoud (Vosges).
- § 4-
- Papiers.
- Papiers de diverses^ qualités. ^
- Papiers de tenture. .
- Cuirs forts.
- § 5.
- Cuirs et /Tiges de bottes peaux.
- Peaux chamoisées.
- | 6. /Tôle vernie.
- Objets di~) Biberon artificiel. vers.
- JM. Roulhac aîné, à Limoges f (Haute—Vienne).
- JM. Baudoin, à Paris.
- , M. Lignières, à Toulouse. MM. Soucin et Lavocat, à Troyes.
- . jM. Leglatre, à Saint-Brieuc ( Côtes-du-Nord ).
- M. Delacresnaude, «à Dunkerque (Nord).
- j M. Trempé aîné, à La Vil— lette (Seine).
- MM. Nathan et Beer, à Lunéville (Meurthe).
- M. Tavernier, à Paris.
- Mme. Breton, à Paris.
- B b b 2
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-
-
- GENRES DÉSIGNATION DES OBJETS NOMS, PRÉNOMS ET DOMICILES DES FABRICANS QUI ont obtenu des
- d’industrie pour lesquels les Médaillés ont été décernées. MÉDAILLES D’OR. MÉDAILLES D’ARGENT. MÉDAILLES DE BRONZE.
- 17e. DIVISION. •
- PRODUITS ALIMENTAIRES.
- Comestibles conservés. Gélatine Farine delégum. cuits. M. Appert, à Paris. M. G annal, au Grand-Gen-tilly ( Seine ). M. Durergier, à Paris.
- l8e. DIVISION.
- CHAUFFAGE ET ECLAIRAGE.
- Calorimètre Four à poulets, foyers, ' calorifères. Lampes hydrostatiq. . Bougie stéarique. . . M. Houton - Labillardière, à Rouen. M. Bonnemain, à Paris. / M. Tliilorier, à Paris. M. Cambacérès, à Paris.
- Autres Récompenses accordées à l’occasion de l’Exposition de ji 82 7.
- !«*. CROIX D’HONNEUR.
- i M. Chayaux (Pierre), manufacturier de draps, à Sedan.
- Draps................• • •, M. 'Furgis (Pierre), id. id. à Elbeuf.
- ( M. Guihal (David), id. id. - à Castres.
- Tapis..................... M. Roze-Cartier, manufacturier de tapis, à Tours.
- j M. Roux-Carbonnel, manufacturier d’étoffes de soie, à Lyon.
- ^0IE.....................j M. Poidehard, filateur de soie, à Lyon.
- Fer. .......................M. Aubertot, maître de forges, à Vierzou (Cher).
- Instrumens................. M. Gambey, ingénieur, fabricant d’instrumens de mathématiques, à Paris.
- Bronzes.................... M. Denière, fabricant de bronzes, à Paris. ^
- Poteries................... M. Saint— Cricq—Cazeaux (Edouard), manufacturier de faïences, à Creil.
- Glaces..................... M. Cauthion, directeur des travaux de la Manufacture de glaces, à Paris.
- M. Bellangé (Pierre-Louis), conseiller du Roi au Conseil général des manufactures, à Paris. 20. MÉDAILLES.
- SM. Burdin, ingénieur des mines dans le départem. du Puy-de-Dôme. —Médaille d’argent. MM. Cazalis et Cordier, mécaniciens à Saint—Quentin (Aisne). — Médaille d’argent.
- M. Rouflet (Jean—Baptiste), menuisier—mécanicien, à Paris. —Médaille de bronze.
- Dessin..................... M. Leblanc, professeur de dessin au Conservatoire des arts et métiers. — Médaillé d’argent.
- Nota. Il a été fait en outre rappel de 225 médailles, dont 67 en or, 90 en argent et 78 en bronze.
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-
-
- Tableau comparatif des Récompenses décernées par le Jury de l Exposition de 1828 et par le Jury de VExposition de 1827.
- 1 ,, MÉDAILLES DÉCERNÉES
- c/5
- O HH C/D GENRES D’INDUSTRIE. PAR LE JURY DE -l’eXPOSITION PAR LE JURY DE L EXPOSITION
- > de 1 823. de 1 827.
- Q
- Or. Argent. Bronze. Total. Or. Argent. Bronze. Total.
- Toisons, laines filées, lavées et pei-
- gnées 2 » 4 6 2 7 4 x3
- Tissus. Draps fins, casimirs 7 9 » 16 5 9 5 *9
- Draps communs et de troupes. , . )) » *4 *4 » 5 3 8
- 1. Lames ! Flanelles et couvertures » 4 » 4 » 2 2 4
- et Tissus mérinos 1 » » 1 » 1 5 6
- lainages. de cachemire. . i 2 » 3 1 2 1 4
- Schalls de cachemire 4 6 8 18 1 6 3 10
- 1 Passementerie en laine » » 1 1 » )) » »
- 'N 1 Cotons filés : 2 5 2 9 2 4 4 xo
- 2. Coton.j 1 Calicots, perkales 2 1 2 5 1 3 5 9
- Mousselines 1 1 » 2 2 » » 2
- Linge de table damassé. .... » 1 » 1 » » » » ^
- Coutils et madras. » 1 2 3 1 2 2 5
- Lin filé » )) 1 1 » » 3 3
- Toiles et coutils » 2 2 4 )) 1 2 3
- 3. Fil. ; Batistes )> » 3 3 » 1 )> X
- Linge damassé 1 1 » 2 1 » 1 2
- Dentelles et blondes X 6 2 9 1 2 5 8
- Tulles et broderies » )> 4 4 » 6 7 i3
- Soies filées et organsinées 2 5 6 i3 » 3 2 5
- Étoffes de soie pour vêtemens. . . 4 2 3 9 3 6 4 x3
- 1 Id. id. _ pour meubles. . . 2 1 2 5 1 X » 2
- 4- Soie. | Jd. id. pourornem. d’église, t Rubans » 1 3 1 » I 3 3 » » 3 )) 3 » 6 »
- Schalls en soie » 3 5 8 » » » »
- Crêpes et gazes. ......... 1 » » 1 » 3 » 3
- Bourres de soie filées et tissées. . 1 2 2 5 1 2 2 5
- 5. Bonne- Bonneterie de laine » 1 1 2 » . 1 1 2
- Jd. de coton » » )) » » )) 2 2
- t'erie. Jd. de soie. » )) )) » » 1 1 2
- Chapeaux feutrés. » » 1 1 » » » »
- 6. Cha- < Jd. tissus » 2 » 2 » » » »
- pellerie. ' Jd. de paille )> » » » 1 1 2
- A reporter. . . . 33 % 66 CO 22 72 68 162
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- ( 376 )
- MÉDAILLES DÉCERNÉES
- en —:
- n * D TT? TTTDV Tir T^rvnAOirriAW 1
- O ^i GENRES D’INDUSTRIE. r An LU JUnl LL L CArUolllUiS J rAI1
- C/D H-* de 1 823. de 1 827.
- >
- S
- Or. Argent. Bronze. Total. Or. Argent. Bronze. Total.
- D’autre part 33 59 66 l58 22 72 68 162
- Fers affinés , fontes 3 3 2 8 2 X 8 11
- Métaux. 1 Tôles laminées 2 >» 2 4 I » » I
- i . Fer.?. Aciers cémentés, fondus, damassés. 4 2 1 7 » 1 2. 3
- Fers-blancs. . » 2 )> 2 2 ” » 2
- \ Fils d’acier » 3 1 4 » 3 )> 3
- „ . ! [Tissus métalliques 1 2 1 4 )> » 3 3
- 2. 1 ’réji- Cardes 1 » 3 4 » 3 )) 3
- lene. N Peignes de tisserand. . 1 » >> 1 X )) 2 3
- Aiguilles » » 1 1 » » 1 1
- rFaux et faucilles >, î> 3 3 I » 2 ; 3
- Ressorts et lames de scie „ 1 2 3 » 1 2 ; 3
- 3. Outils I Limes 1 2 2 v 5 l 2 I 4
- et instru-( Clous et vis . 1 1 » 2 » » 2 2
- mens. Serrurerie » 2 2 4 » » 4 4
- Câbles , chaînes en fer » » 1 1 » 2 » 2
- Outils et instrumens divers. . . . 1 1 10 12 )) » 6 6
- 4- Acier. Acier poli et bijouterie d’acier. . . 1 1 » 2 » » » »
- 5. Coûte!- Coutellerie fine et moyenne. . . . >, 5 4 9 » 4 6 10
- < lerie. ^Rasoirs » 1 4 5 » 1 3 4
- 6. Armes. Fusils de chasse, canons de fusils. » 1 6 7 » 3 3 6
- h . Cuivre. \ Cuivre laminé et autres. ..... » 1 2 3 1 » 3 4
- Fils de cuivre étirés » 1 i » 1 )) I
- 8. Zinc. Feuilles de zinc laminées » 2 » 2 » » 1 I
- 9. Plomb. Plomb étiré et laminé )) » 2 2 » » 2 2
- 10. Miné- Marbres et granits, etc » 1 1 2 I 4 5 10
- raux. Pierres artificielles. » » 1 1 )) 1 3 4
- /Machines à laine. 2 )) 1 3 I » 2 3
- Machines. ! ld. à coton 2 1 2 5 I 1 » 2
- 1. Ma- j Jd. à vapeur D 3 1 4 )) 1 »» 1
- chines et Id. hydrauliques » 1 3 4 » » » >>
- métiers. Métiers et presses » )> )> » » 4 1 5
- Instrumens aratoires )) 1 2 3 » » n >»
- \ Machines et instrumens divers . . » 3 11 *4 » 2 8 10
- 2. Horlo- Horloges publiques )) 1 » 1 D 1 1 2
- sérié. \ Pendules, montres » 4 5 9 1 1 3 5
- Chronomètres, pendules astronom. 1 1 1 3 2 4 1 7
- A reporter. . . . 54 106 143 3o3 37 113 i43 293
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- C 377 )
- MÉDAILLES DÉCERNÉES
- dn —-—^
- K
- O H-( GENRES D’INDUSTRIE. PAR LE JURY DE L EXPOSITION PAR LE JURY DE L EXPOSITION
- HH HH O de 1823. de 1 827.
- Or. Argent. Bronze. • Total. Or. Argent. Bronze. Total.
- Ci-contre 54 106 l43 3o3 3 7 113 l43 2a33
- 3. Instru- Instrumens de mathématiques. . . 2 » » 2 1 » 2 3
- mens. Id. d’optique 3 I I 5 » 1 2 3
- Harpes I I 2 » 2 1 3
- 4- Musi— Pianos » 4 )) 4 2 » 5 7
- que. Basses et violons » 1 I 2 » 2 1 3
- f Instrumens à vent » 2 4 6 » 1 4 5
- 'Gravure 3 4 7 » » 2 2
- Peinture » 1 4 5 » 1 )> i
- Sculpture. . . . » » 2 2 » 2 1 3
- Beaux— Lithographie >, 3 2 5 » » 2 2 •
- arts, l 'Meubles. )) 3 3 6 )> 2 3 5
- [Bronzes et dorures 2 » 2 4 1 2 1 4
- Reliures » 2 1 3 » » «
- Typographie 3 1 )> 4 1 2 1 4
- Tapis et tentures 1 » 9 10 » » 4 4
- Orfèvrerie et bijouterie 2 1 4 7 » 2 3 5
- Produits chimiques. ..*..... 1 2 19 22 3 9 29
- Arts chi— Cristaux et verrerie 1 2 2 5 » 2 A 6
- miques. ; Poteries, faïences, porcelaines. . . » 1 7 8 » » T* 2 2
- Papiers 1 2 8 11 1 2 3 6
- Cuirs et peaux. . » 5 ï4 19 » » 8 8
- Teintures, impressions, apprêts. . 1 7 5 i3 1 2 5 8
- Arts éco— Produits alimentaires » 5 5 10 I 3
- nomiques. [Éclairage et chauffage » » 6 6 » 2 2 4
- Total 72 i53 246 471 00 i47 218 4ï3
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- Liste des Fabricans et des Artistes qui ont participé à-la-fois aux Récompenses de la Société d’Encouragement et a celles du Jury de T Exposition de 1827.
- NOMS ET DOMICILES des FABRICANS. GENRES D’INDUSTRIE. RÉCOMPENSES PAR LÀ SOCIETE d’encouragement. 5 DÉCERNÉES PAR LE JURY CENTRAL de l’exposition DE 1827,
- Appert, à Paris. Conservation des substances alimentaires.. Prix. Médaille d’or.
- Berte et Grevenich, à Sorel (Eure—
- et-Loir) Fabrication du papier «à la mécanique. . . Médaille d’or. Médaille d’argent,
- Boigues, à Fourehambault (Nièvre). Emploi du laminoir et du four à réverbère
- dans le traitement du fer . Idem. Médaille d’or.
- Calla, à Paris Construction de machines à filer et autres. Idem. Idem.
- Casalis et Cordier, à St .(-Quentin. Machines à vapeur Idem. Médaille d’argent.
- Crespel- D élis se, à Arras. . . . . Sucre de betteraves . . Idem. Médaille d’or.
- Debergne, à Paris Métier à tisser mécanique Idem. Médaille d’argent.
- Dedreux, à Paris Pierres artificielles Mention honorable. Médaille de bronze.
- Denimal et Miniscloux , à Valen—
- ciennes (Nord) Tissus métalliques Médaille d’or. Idem.
- Douault-Wieland, à Paris. . . . Strass et pierres précieuses factices. . . . Prix. Médaille d’argent.
- Dournay, à Lobsan ( Bas-Rhin). . Emploi du bitume minéral Médaille d’argent. Médaille de bronze.
- Falatieu, à Bains (Vosges). . . . Fer-blanc Médaille d’or. Médaille d’or.
- F rerejean (Louis), à Rives. . . . Fabrication du fer. . Idem. Idem,
- Gambey, à Paris Instrumens de mathématiques Idem. Idem.
- Grenet, à Rouen Colle-forte Idem. Médaille de bronze.
- Jeannin et Brunet, à Autun, . . . Tapis de pied économiques Médaille d’argent. Idem.
- Bancon, à Paris Pierres précieuses artificielles. Idem.
- Manby et Wilson , à Cbarenton. . Fonte de fer Idem. Médaille d’or.
- Mignard—Billinge , à Belleville. . . Fil d’acier pour aiguilles Médaille d’argent. Médaille d’argent.
- Poidebard, à Lyon Soies filées, cocons blancs. . TI '
- Pons, à St.-Nicolas ( Seine-Infér.). Mouvemens de pendules perfectionnés. . . Mention honorable. Médaille d’or.
- Bol lé , à Strasbourg Balances—bascules Idem. Médaille d’argent.
- SanInier (Louis), à Paris Cardes à coton Médaille cl’or. Idem.
- Sirhenry, à Paris Coutellerie de damas Idem. Idem.
- Fallin, à Paris Machine à tailler le marbre. Idem.
- Fanhoutem, à l’Aigle (Orne). . . Aiguilles . . Idem. Médaille de bronze.
- Ficat, à Souillac (Lot-et-Garonne). Mortiers et chaux hydraulique Idem. Médaille d’or.
- Wagner, à Paris. . . Horloges publiques Idem. Médaille d’argent.
- IMPRIMERIE DE MADAME HUZARD (kée Valt.at la Chapelle), rue de l’Éperon, n°. y
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- VINGT-SIXIÈME ANNÉE. (N°. CCLXXXI.) NOVEMBRE 1827.
- BULLETIN
- DE LA
- SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE,
- CONSEIL D’ADMINISTRATION.
- Séance générale du 28 novembre 1827.
- La Société d’Encouragement s’est réunie, le mercredi 28 novembre 1827, en assemblée générale, à l’effet de procéder à la distribution des prix proposés pour cette année, et de mettre au coucours de nouvelles questions propres à étendre le domaine de l’industrie.
- Cette solennité avait attiré un concours nombreux de sociétaires, d’artistes et de fabricans. Malgré l’époque très-rapprochée de l’Exposition du Louvre, les produits exposés dans les salles de la Société étaient cependant en assez grand nombre, et se distinguaient par leur nouveauté et leur bonne exécution. Nous avons remarqué entre autres :
- i°. Un appareil de chauffage pour les appartemens par la circulation de l’eau ou, à volonté, par la vapeur, présenté par M. Ch. Derosne, membre du Conseil d’administration. Cet appareil, construit en cuivre, dans de grandes proportions, est fondé sur le principe de celui de Bonnemain, que nous avons décrit dans le Bulletin de l’année 1824? page 238. Nous donnerons, dans un prochain cahier, une note détaillée sur la^eomposi-tion et l’usage de cet appareil.
- 20. Un fourneau-cuisine en fonte de fer, qui peut être monté par tout propriétaire intelligent, avec le secours d’un simple ouvrier maçon, sans avoir besoin d’aucune connaissance en pyrotechnie. Ce fourneau, très-économique , est alimenté par un seul foyer ; il renferme deux marmites, un récipient pour l’eau chaude, un four, une coquille à rôtir, et deux fourneaux à grille, sur lesquels on place des casseroles en fonte. Son prix est Vingt-sixième année. Novembre 1827.^ Ccc
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- modique ; toutes les pièces en sont bien moulées et s’emboîtent exactement. Elles ont été exécutées avec beaucoup de soin par M. B. Derosne, maître de forges à Louhans (Haute-Saône), d’après les idées de M. Ch. Derosne, son frère.
- 5°. Un compensateur à canon, à leviers fixes, construit par M. Lares-che, horloger-mécanicien, Palais-Royal, galerie de Valois, à Paris. Ce perfectionnement apporté au système d'Ellicot et de Deparcieux, ne laisse rien à désirer pour la rigoureuse exactitude de la compensation, même dans le pendule à demi-secondes.
- 4°. Un instrument pour éprouver la dilatation des métaux ; par le même.
- 5°. Une machine d’une disposition particulière pour la démonstration des principaux effets d’horlogerie, et à laquelle s’adaptent trois échappe-mens différens, lesquels forment entre eux une partie intéressante des divers modes de régularisation employés dans la mesure du temps. Ce mécanisme, d’une exécution très-soignée et où tous les effets sont à découvert, appartient à l’Ecole polytechnique, et sert dans les cours de démonstration de machines tenus à cette école. Il a été composé et exécuté par M. Per-relet, horloger-mécanicien, rue du Bac, n°. 4o.
- 6°. Plusieurs modèles de machines employées, dans la Manufacture impériale d’armes de Saint-Pétersbourg, pour la confection des canons et des platines de fusils, présentés par M. le colonel de Lancry, ancien directeur de cette manufacture.
- . 70. Un instrument pour dessiner la perspective, composé par M. Bou-rousse de Laffore, ingénieur des ponts et chaussées.
- 8°. Une règle à coulisse, construite par M. Hoyau, ingénieur-mécanicien, rue de Paradis-Poissonnière, n°. 39, et nommée par lui interdate. Elle a pour objet de faire connaître sans calcul le nombre de jours compris entre une date et une autre. Elle porte •j'So divisions égales, avec l’indication des noms des douze mois de l’année répétés deux fois. La même division existe en dessus et en dessous ; au milieu est une réglette ou coulisse qui porte 365 divisions.
- 90. Des agrafes et des portes de différens numéros, fabriquées au moyen de machines inventées par le même. (Voy. Bulletin de septembre, pag. 321.)
- io°. Des sandales mi-métalliques, solides et légères; par M. Ketten-hoven, rue Saint-Lazare, n°. n4-
- ii°. Un assortiment de fils d’acier de divers numéros, fabriqués par M. Mignard-Billinge, à Belleville, près Paris.
- i2°. De nouveaux pressoirs à volant, balancier à percussion, et des presses pouvant servir à différens usages; par M. Bevillon, mécanicien,
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- à Mâcon (Saône-et-Loire). Nous en donnerons une description avec figures dans un prochain Bulletin.
- i3°. Des sonnettes à levier excentrique, pour battre les pilotis ; par le même.
- i4°. Des horloges publiques à l’usage des églises et des édifices particuliers; par le même. Elles frappent les heures, les quarts, les demies et la répétition sur toutes sortes de cloches, occupent peu de volume et sont à des prix modiques. Leur mécanisme est simplifié; elles exigent peu de réparations et peuvent s’établir par-tout avec facilité.
- i5°. Un moulin à écorcer les légumes secs; par M. Lamotte, mécanicien, rue de Reuilly, faubourg Saint-Antoine, à Paris.
- i6°. Un instrument propre à essayer la force des bouteilles par la compression de l’eau ; par M. Colardeau, ingénieur, cour de l’Arsenal, à Paris.
- 170. Un modèle de scierie portative ; par M. VHermite, à Saint-Martin ( Basses-Alpes ).
- 180. Une étoffe de soie dite cayennaise, rendue imperméable par le caoutchouc (gomme élastique); par M. Verdier, rue Notre-Dame-des-Victoires, n°. 40.
- ig°. Des serrures incrochetables, a garnitures mobiles, construites sur le principe de celles de Bramah; par M. Lequin, rue de la Calandre, n°. 25.
- 20°. Des cartes de visite glacées et vernies; par M. Seguin, passage du Caire.
- 2i°. Des reliures dîtes mobiles, qui offrent l’avantage de pouvoir intercaler ou supprimer des feuillets, changer le titre et réduire ou augmenter le volume; par M. Adam, breveté d’invention, rue Bleue, 110. 17.
- 220. Des blondes en soie, des pèlerines et des écharpes; par M. Vide-coq-Tessier, fabricant, rue du Caire, n°. 16.
- 23°. Des échantillons de colle-forte, fabriquée par M. Gompertz, à Metz; d’autres présentés par MM. Chassain et Valette, à Roanne (Loire).
- 24°- Un assortiment de boutons en cuir fondu et non fondu, à culot de métal et imitant la soie de toute couleur; par M. Tronchon aîné, breveté, rue Grenetat, n°. 32, près celle Saint-Denis.
- 25°. Une belle et nombreuse collection d’objets en porcelaine, demi-porcelaine et faïence, tels qu’assiettes, théières, tasses, pots à lait, etc., ornés d’impressions sous couverte, et fabriqués par M. de Saint-Amans, à Passy, près Paris, à l’imitation des poteries du Staffordshire, en Angleterre.
- 26°. Des peignes en écaille et imitation d’écaille ; par M. Hênon fils, rue Michel-le-Comte, n°. 37.
- Ccca
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- 270. Un sécateur, un greffoir emporte-pièce, un écussonnoir et divers autres instrumens confectionnés avec beaucoup de soin; par M. Bataille, coutelier, passage Radziwiil, près le Palais-Royal.
- 28°. Trois cadres renfermant plusieurs gravures d’un ouvrage que publie M. Chenavard fils, dans le but d’offrir des modèles aux manufacturiers dont les produits ont rapport avec les décorations intérieures. Ce recueil renferme un choix complet de dessins de tapisseries, tapis, plafonds, meubles, bronzes, stores de croisées, écrans, draperies, vases, et en général de tous les objets composant l’ameublement, que l’auteur a eu occasion de faire exécuter.
- 2g0. De la colle dite grenetine, remplaçant la colle de poisson, propre à divers usages, et pouvant être employée à la clarification des vins et autres liquides ; par M. Grenet, à Rouen, dont le dépôt est établi chez M. De-lafoy, au Petit-Montrouge, n°. 11, près la barrière d’Enfer, à Paris.
- 3o°. Divers objets de bijouterie en platine fort bien travaillés ; par M. Bernauda, quai des Orfèvres, n°. 32.
- 3i°. Des presses à copier les lettres; par M. Saint - Maurice Cabany, rue Neuve-des-Petits-Champs, n°. 1.
- 32°. Divers modèles d’appareils pour sauver les incendiés et les naufragés, par M. Castera. Ces appareils consistent, i°. en plusieurs échelles en bois et en cordes, et en paniers de secours; 20. en trois modèles de planches de salut pour les pêcheurs : la première, soutenue par deux petits barils attachés à chacune de ses extrémités, et garnie de deux avirons pour la manœuvrer; la seconde, reposant sur deux boîtes en bois, renfermant chacune une boîte en fer-blanc remplie d’air et garantie, par son enveloppe, de tout choc qui pourrait l’endommager ; la troisième, construite en bois épais et très-léger et pourvue de deux allonges.
- 33 \ Divers instrumens de précision, construits par M. Bunten, ingénieur, quai Pelletier, n°. 26, tels que, i°. des baromètres à siphon, d’après le système de Gay-Lussac, remarquables par leur précision , leur légèreté et leur solidité ; ces baromètres sont entourés d’un tube de cuivre qui les garantit des accidens pendant le transport; leur prix est modique : on s’en est servi avec avantage dans plusieurs opérations de nivellement; 20. des thermométrographes d’après Bellani; 3°. des hygromètres de Daniel, Saussure, Leslie; 4°. des photomètres de Leslie ; 5°. plusieurs espèces de thermomètres, etc.
- M. Vincent Chevalier aîné, opticien, quai de l’Horloge, n°. 69, avait reproduit ses microscopes achromatiques, sa chambre obscure et plusieurs
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- autres instrumens très-bien exécutés, qui avaient déjà paru aux précédentes séances.
- La séance a été ouverte à sept heures et demie du soir, sous la présidence de M. le comte Chaptal, pair de France.
- M. le baron Degérando, secrétaire, a rendu compte en ces termes du résultat des concours ouverts pour l’année 1827.
- Rapport sur les concours ouverts pour Vannée 1827 y par M. le baron Degérando.
- Jamais la Société d’Encouragement n’avait proposé à-la-fois une plus grande masse de prix que pour le concours dont nous avons l’honneur de vous rendre compte, et cependant elle n’a pas obtenu en retour de l’émulation des concurrens ce qu’elle avait lieu d’en attendre. Sans doute l’exposition des produits de l’industrie, qui avait lieu cette année, a captivé l’attention des fabricans, et les honorables distinctions qu’elle promettait ont dû effacer la perspective des modestes récompenses que nous pouvons offrir. Votre Conseil d’administration a pensé aussi que vos programmes n’étaient point en général assez connus, et spécialement de ceux qui étaient appelés à y répondre ; il s’est attaché à découvrir et à lever fautant qu’il était en lui, les obstacles qui empêchaient cette connaissance d’obtenir toute la propagation désirable : ^c’est dans ce dessein qu’il a arrêté les dispositions suivantes :
- i°. Imprimer séparément les programmes des prix, par ordre de Comités ; 20. inviter les Sociétés qui s’occupent particulièrement d’industrie à les faire connaître ; 5°. adresser la même invitation à tous les journaux qui traitent des sciences et de l’industrie; 4°* faire afficher le tableau des prix proposés dans Paris et par-tout où les programmes pourront être portés à la connaissance d’hommes de qui on peut espérer u.11 heureux concours de lumières ; 5°. augmenter de mille exemplaires le nombre de ceux imprimés, et les distribuer à chaque Comité, dont les membres se chargeront de les faire parvenir à ceux qui s’occupent des objets relatifs aux questions proposées; 6°. enfin prier S. Exc. le Ministre de l’intérieur de vouloir bien inviter les préfets à faire insérer les programmes dans le journal de leur département.
- Le Conseil a reconnu aussi la nécessité d’accorder aux concurrens un plus long délai pour la remise des pièces, et il a porté le terme fixé à cet égard du ier. mai au ier. juillet.
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- Il est huit concours seulement qui vous donnent aujourd’hui la satisfaction ou de décerner des prix, ou d’accorder soit des médailles, soit des encouragemens pécuniaires. Ils vont être l’objet de rapports spéciaux dans le cours de cette séance.
- Je me hâte de vous indiquer en peu de mots les autres concours à l’égard desquels nous avons été moins heureux, et les motifs qui nous privent de vous proposer quelques récompenses.
- Nous comptons douze sujets de prix pour lesquels il ne s’est pas présenté de concurrens; mais on doit reconnaître qu’à l’égard de plusieurs, il n’avait pas été laissé assez de temps pour les travaux, les recherches et les expériences nécessaires ; il en est d’autres au sujet desquels nous sommes informés que des travaux se préparent, et nous donnent de favorables espérances.
- i°. Fabrication des briques, tuiles et carreaux par machines. — Ce prix a été proposé à l’occasion de l’incendie de Salins : le délai prescrit était trop court pour pouvoir en remplir les conditions; mais on sait que beaucoup de personnes travaillent à la solution de ce problème. Plusieurs brevets d’invention ont été pris pour des machines propres aux usages dont il s’agit, et des établissemens ont été formés pour les exploiter.
- 2°. Construction d’une mackine propre à raser les poils des peaux employées dans la chapellerie. — On connaît une machine de ce genre en activité à Paris. Il est probable que les propriétaires n’ont pas eu connaissance de ce prix, ou qu’ils n’ont pas trouvé la récompense suffisante pour les engager à la faire connaître.
- 3°. Fabrication de la colle de poisson. —L’énoncé de ce prix n’en indique pas clairement l’objet. On demande une substance quelconque propre à remplacer l’ichthyocolle pour la clarification de la bière : c’est le seul usage pour lequel on n’est point encore parvenu à remplacer cette espèce de colle.
- 4°. Découverte d’un outremer factice.
- 5°. Fabrication du papier avec l’écorce du mûrier à papier. — La rareté toujours croissante du chiffon, et l’avantage que présente pour la gravure le papier fait avec l’écorce du mûrier de la Chine, recommandent ce sujet de prix à l’attention de nos fabricans de papier. Un Espagnol , M. Santyago Grimauld, a seul répondu jusqu’à présent à l’appel de la Société ; mais dans plusieurs parties de la France on plante l’espèce de mûrier (broussonetia papyrifera) avec lequel se fabrique le papier de Chine, et l’on fait des recherches sur les matières propres à suppléer les chiffons.
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- Les travaux de M. Darcet sur la fabrication du papier de paille donnent sur-tout de grandes espérances de parvenir à ce but.
- 6°. Etamage des glaces à miroirs par un procédé different de ceux qui sont connus.
- 7°. Perfectionnement des matériaux employés dans la gravure en taille-douce.
- 8°. Découverte dun métal ou alliage moins oxidable que le fer et Varier, propre à être employé dans les machines à diviser les substances molles alimentaires.
- 9°. Dessiccation des viandes. — Personne n’a concouru pour ce prix ; mais on a présenté à la Société divers échantillons de viandes conservées par dessiccation, et qui donnent la certitude de voir résoudre ce problème. On a remarqué entre autres un échantillon préparé depuis sept ans, dont la chair était d’un aspect satisfaisant et sans aucune espèce de mauvais goût. Les auteurs de ces essais ont été invités à présenter leurs produits à la marine, pour être embarqués et soumis à l’épreuve d’un voyage de long cours. On attend le résultat de ces expériences.
- io°. Découverte dune matière se moulant comme le plâtre et capable de résister à l’air autant que la pierre. — On est à-peu-près assuré que ce concours donnera tôt ou tard d’heureux résultats. Déjà on a vu à l’Exposition de cette année des statues en pierre artificielle très-bien moulées, et dont la résistance à l’air a été constatée par une épreuve de plusieurs années.
- ii°. Importation en France et culture de plantes utiles à Vagriculture, aux manufactures et aux arts.
- 12°. Construction dun moulin propre à nettoyer le sarrasin.
- Votre Conseil d’administration a l’honneur de vous proposer, Messieurs, de proroger à l’année prochaine les douze concours dont nous venons de rappeler les objets.
- Il reste cinq sujets de prix pour lesquels il s’est présenté des concurrens, sans qu’il y ait lieu de proposer, en ce moment, des récompenses pour aucun d’eux, quoique plusieurs aient présenté des vues ou des essais plus ou moins dignes d’attention et d’estime.
- Tel est d’abord le sujet de prix qui a pour objet la construction d’ustensiles simples et économiques, propres à l’extraction du sucre de la betterave. Trois concurrens se sont présentés; mais aucun d’eux n’a rempli les conditions du programme, les ustensiles proposés n’ayant pas même été appliqués ni à réduire les betteraves en pulpe, ni à en extraire le jus; le concurrent sous le n°. i a d’ailleurs omis d’indiquer la dépense com-
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- parée de sa construction, La description envoyée par celui sous le n°. annonce que l’ustensile proposé est très-compliqué.
- Nous avons l’honneur de vous proposer de remettre ce prix à l’année prochaine.
- Le concours ouvert pour la fabrication des creusets réfractaires excite l’émulation et peut donner de l’espoir, mais point encore de résultat satisfaisant. Trois concurrens se sont présentés : l’un, n’ayant point formé d’établissement, se trouve par cela même hors de concours ; un second a présenté des creusets qui ne sont pas même propres à la fusion du cuivre ; le troisième ayant reçu votre programme trop tard, n’a pu essayer lui-même ses produits; mais l’essai qu’en a fait votre Comité a donné un résultat fort remarquable. La pâte est très-réfractaire, mais elle manque de cohésion ; les creusets se fendent quand le métal entre en fusion : c’est le même effet que nous avons observé dans ceux qu’avait présentés M. Dejeux fils, sans prétendre se ranger parmi les concurrens ; mais ce chimiste a depuis remédié à l’accident que nous signalons. Vous serez satisfaits, Messieurs, d’apprendre qu’on a déjà obtenu des mélanges qui ne se fondent pas en même temps que le métal. Le défaut de ténacité sera facilement surmonté.
- Nous vous proposons de proroger ce prix jusqu’à l’année 1829.
- Peu de questions sont propres à exciter un plus juste intérêt que celle qui se rapporte à la description des arts industriels qui peuvent être exercés par les habitans des campagnes. Nous n’avons qu’à nous applaudir de l’empressement qu’ou a mis à nous répondre sur ce sujet. Cinq auteurs ont envoyé des mémoires dont quelques-uns offrent un véritable mérite; mais aucun n’est entré pleinement dans l’esprit de votre programme. Les auteurs des nos. 1 et 4 se bornent à indiquer, l’un la fabrication des alênes, l’autre la ganterie, deux genres d’industrie qui, sous divers rapports, conviennent peu aux habitans des campagnes. L’auteur du n°. 3 n’a donné qu’une sorte de nomenclature assez étendue, il est vrai, mais cependant incomplète, et tellement concise que sa publication ne fournirait aucune lumière sur la direction des travaux. Les nos. 2 et 5 sont des ouvrages étendus, remplis d’observations utiles et judicieuses. Nous désirerions, en particulier, que l’auteur du n°. 2 voulût le livrer à l’impression, après l’avoir revu avec soin. Le n°. 5 parait trop au-dessus de la portée des simples cultivateurs, et ne s’applique guère d’ailleurs qu’à une certaine partie de la France, placée dans les conditions les plus favorables. Nous rappellerons que l’ouvrage demandé doit être à la portée des simples cultivateurs; qu’il doit mentionner et décrire, avec une suffisante exactitude,
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- tous les métiers qui peuvent être exercés dans les campagnes sans déranger les cultivateurs de leurs occupations rurales, qui peuvent, par conséquent, être quittés et repris sans inconvénient; ceux sur-tout qui ont pour objet l’utile emploi des substances mal-à-propos négligées dans les exploitations, et principalement l’emploi du temps, qui, suivant la judicieuse remarque de plusieurs concurrens, est de tous les biens celui dont la conservation est la plus précieuse et la perte la plus irréparable.
- En vous proposant de proroger ce concours, nous pensons qu’il serait convenable d’accorder deux ans pour l’exécution de ce travail.
- Un seul concurrent s’est présenté pour le prix relatif aux laines propres à faire des chapeaux communs à poils; il s’est borné à adresser un mémoire sans échantillons, et le rapport n’a pu en être fait K votre Conseil. Nous vous proposons de proroger le prix à l’année prochaine.
- Une seule compagnie a concouru pour le prix relatif à la fabrication des aiguilles à coudre. C’est celle de MM. Marchant et Vanhoutem fils, à Mé-rouvel, près l’Aigle (Orne). Cette fabrique s’est toujours montrée digne de la médaille d’or qui lui fut décernée en 162 3. Il vous sera rendu un compte plus détaillé à ce sujet dans le Rapport que vous allez entendre pour le concours qui concernait la fabrication du fil d’acier, et on vous proposera de proroger à i83o celui qui a pour objet la fabrication des aiguilles.
- Nous avons Fhonneur de vous proposer, i°. de remettre au concours, pour l’année prochaine, les prix suivans :
- 1. Fabrication des briques, tuiles'et carreaux par machines.
- 2. Construction d’ustensiles simples et à bas prix , propres à l’extraction du sucre de la betterave.
- 5. Construction d’une machine à raser les poils des peaux employées dans la chapellerie.
- 4. Fabrication de la colle de poisson.
- 5. Découverte d’un outremer factice.
- 6. Fabrication du papier avec l’écorce du mûrier à papier.
- q. Laines propres à faire les chapeaux communs à poils.
- 8. Étamage de glaces à miroirs par un procédé différent de ceux qui sont connus.
- 9. Perfectionnement des matériaux employés dans la gravure en taille-douce.
- 10. Découverte cé un métal ou alliage moins oxidable que le fer et l’acier, propre à être employé dans les machines à diviser les substances molles alimentaires.
- 11. Dessiccation des viandes.
- Vingt-sixieme année. Novembre 1827.
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- 12. Découverte (JCune matière se moulant comme le plâtre, et capable de résister à l’air autant que la pierre.
- 15. Construction d’un moulin propre à nettoyer le sarrasin.
- 14. Importation en France et culture de plantes utiles à Vagriculture, aux manufactures et aux arts.
- 20. De proroger à l’annëe 1829 les prix suivans :
- id. Etablissement en grand dune fabrique de creusets réfractaires.
- 16. Description détaillée des meilleurs procédés d!industrie manufacturière qui ont été ou qui pourront être exercés par les habitans des campagnes.
- 3°. De remettre à l’année i83ole prix pour la fabrication des aiguilles à coudre.
- Il sera proposé, dans cette séance, un nouveau prix pour la construction des tuyaux de conduite des eaux, en différentes matières. Ce prix, qui embrasse cinq questions , formant une valeur totale de i3,5oo francs, a été provoqué par M. le préfet de la Seine. C’est un des problèmes les plus importans qui aient été mis au concours.
- Rapport sur le prix proposé pour le perfectionnement des scieries a bois mues par Veau y par M. Mallet.
- Messieurs, continuellement à la recherche des moyens d’augmenter la richesse nationale ou la production, vos vues se sont portées vers l’état d’imperfection dans lequel sont encore, généralement, les scieries à bois mues par les courans d’eau; et vous avez arrêté, sur le rapport de votre Comité des arts mécaniques, qu’un prix de 5,000 francs sera décerné, dans la séance générale de juillet 1827, à celui qui, dans une scierie mue par l’eau et en activité, aura disposé le mécanisme, les différentes sortes de scies et les divers inslrumens de cette usine, de manière à débiter avec précision des bois de charpente de toute dimension, à préparer, c’est-à-dire diviser, dresser, planer, rainer, languetter, etc., ceux destinés aux ouvrages de menuiserie, et à livrer au commerce ces produits à des prix inférieurs aux prix actuels des mêmes produits obtenus par les moyens ordinaires.
- .Vous avez encore arrêté que, suivant l’usage , les concurrens enverront à la Société, avant le Ier. mai 1827, un dessin et une explication de leurs moyens mécaniques et de leurs machines, des échantillons de leurs produits , et des certificats constatant l’activité de la fabrique, la quantité et le prix des produits.
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- Deux concurrens se sont présentés, et leurs pièces ont été enregistrées sous les nos. i et 2.
- Les pièces enregistrées sous le n°. 1 sont au nombre de cinq ; savoir,
- Une lettre du concurrent, un rapport sur la scierie qu’il a établie, fait par une commission choisie dans le sein de l’Académie de Metz, et trois feuilles de dessin.
- Celles enregistrées sous le n°. 2 sont au nombre de trois; savoir,
- Une lettre explicative du système de sa scierie, lettre qu’il a accompagnée d’un modèle; un certificat de M. le maire de la commune dans laquelle est l’établissement dudit concurrent, qui a en outre envoyé tout récemment un mémoire sur cet établissement, rédigé par MM. les capitaines d’artillerie et du génie, Rollandy et Sertour.
- La scierie du premier - concurrent est en activité, et elle est mise en mouvement par l’eau ; mais elle ne satisfait qu’à l’une des conditions du problème proposé ; c’est-à-dire qu’elle n’était montée, dans le moment où le concurrent s’est présenté, que pour le débitage des bois en planches, ou du moins il n’y a pas eu de suite donnée à l’annonce faite, par sa lettre du 10avril dernier, d’un autre rapport sur les scieries circulaires, rapport dans lequel, sans doute, il aurait été question également de l’exécution des autres opérations prescrites dans l’intérêt des ouvrages de menuiserie, ou de la diminution du prix de ces différentes mains-d’œuvre.
- Néanmoins, Messieurs, l’établissement de ce concurrent nous a paru mériter votre attention et vos encouragemens, ainsi que vous pouvez en juger par l’extrait que nous allons vous présenter, du rapport qui a été fait sur cet établissement, rapport dans lequel sont venus concourir ensemble pour porter la conviction dans- notre esprit , une description claire de chaque partie du mécanisme, des dessins faits avec le plus grand soin, des expériences dirigées par une pratique éclairée, et enfin le secours de la plus saine théorie, invoquée à propos.
- Les lames des scies ont paru être d’un bon choix ; elles sortent de La manufacture de M. Maugen ; le concurrent leur a donné la préférence sur celles provenant des autres manufactures.
- Elles ont 162 millimètres de largeur et 2 millimètres \ d’épaisseur; les dents ont la forme d’un triangle rectangle, dont un des côtés, formant ensemble l’angle droit, est horizontal; c’est celui qui est destiné à couper les fibres du bois.
- La voie que l’on donne à ces lames dépend de la dureté, de l’épaisseur et de l’élasticité du bois ; elle varie de 1 à 2 millimètres.
- Le châssis-porte-scies se compose de deux montans en fer forgé réunis
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- par deux traverses en fonte; les lames des scies s’attachent aux traverses au moyen d’étriers formés et terminés comme ceux de la scierie de nos estimables collègues MM. Calla père et fils, et la manière de régler la distance à laisser entre elles, en raison de l’épaisseur du madrier à débiter, parait avoir été empruntée de la belle scierie d’Anzin, montée par MM. Edwards et Perrier; mais on y remarque un procédé particulier, employé pour empêcher les lames de scie de vibrer lorsque la pièce à débitera peu d’épaisseur, procédé qui, bien qu’il soit une extension du premier, n’en fait pas moins d’honneur au jeune charpentier nommé Her-der, qui en a conçu l’idée, et auquel le concurrent se plaît à attribuer en grande partie l’exécution de la scierie.
- Quant à la manière dont le mouvement est communiqué au châssis-porte-seies, il a été également emprunté de MM. Colla; mais les bielles , au lieu d’être fixées au milieu de chacun des montans latéraux, sont attachées à leur partie supérieure; l’auteur s’est proposé, dans cette disposition , de diminuer l’angle que forment ces bielles avec la verticale, et la pression qu’éprouvent les montans du châssis le long du cadre; d’un autre côté, dans la scierie des premiers, l’autre extrémité des bielles est attachée à une manivelle fixée à un arbre portant un volant ; et ici c’est le volant lui-même qui fait fonction de manivelle.
- Ce qui distingue encore les deux scieries, c’est la manière dont le mouvement du châssis est conduit ; dans celle de MM. Calla, le châssis se meut entre deux galets, mais le concurrent a craint que ce moyen n’offrît pas assez de solidité : il a donc fixé sur le prolongement des traverses supérieure et inférieure huit couteaux en acier, dont quatre,, deux à deux, vers les extrémités de chacune d’elles, lesdits couteaux ayant la forme de prismes triangulaires de i5 millimètres de saillie; il a ensuite établi de fond deux fortes pièces de bois debout, une de chaque côté des montans du châssis, et a attaché à ces dernières quatre des huit coulisseaux en cuivre, dans lesquels jouent ces couteaux , et les quatre autres à des pièces de bois correspondant aux montans précités, et rendues solidaires avec eux au moyen de taquets destinés à en régler la distance, le tout maintenu par des vis de serrage; l’exécution de ces détails est encore due au sieur Herder.
- Une poulie est fixée sur l’arbre auquel sont attachées les bielles conductrices du châssis; une courroie sans fin passe sur cette poulie et sur un tambour fixé à un second arbre parallèle au premier, et à l’extrémité de cet arbre est une lanterne, dans laquelle s’engagent les dents d’un rouet, qui est monté sur le prolongement de celui de la roue hydraulique, laquelle
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- communique au tout le mouvement qu’elle reçoit elle-même de l’eau. Le coursier, la vanne et les palettes de la roue sont dispose's suivant la méthode de M. Poncelet.
- L’un des brancards du chariot qui porte la pièce à débiter est garni de roulettes creusées en gorge, et roulant sur un chemin garni de bandes de fer prismatiques ; l’autre brancard porte des roulettes cylindriques, qui cheminent librement en s’appuyant sur une barre de fer plate , encastrée dans une pièce de bois.
- Le chariot avance pendant que le châssis descend ; quant au mécanisme qui produit ce mouvement, il est semblable à celui en usage dans toutes les scieries.
- On a remarqué encore les dispositions ingénieuses employées pour fixer la pièce sur le chariot, et également celui auquel on a recours pour diminuer la tendance des scies à soulever la pièce de bois, lorsqu’elles remontent ; moyen qui consiste à les fixer sur leur châssis, de façon que la ligne qui passe par les extrémités des dents ne soit pas tout-à-fait verticale , en employant de plus le butoir que l’on trouve dans le dessin de la machine de MM. Calla.
- Enfin, M. le rapporteur termine par le détail des expériences faites, i°. pour vérifier la vitesse transmise à la poulie, comparée à celle de la circonférence du tambour, et nous devons dire ici que les dimensions données à ces deux pièces étaient devenues l’objet de calculs aussi difficiles qu’inte'ressans, auxquels se sont livrés MM. les commissaires de l’Académie de Metz;
- 2°. Pour déterminer la quantité d’action consommée par la machine manœuvrant à vide, et celle que consomme le travail de chaque lame de scie.
- Après être entrés dans tous ces détails, nous croyons, Messieurs, devoir nous arrêter ici, notre intention étant de vous proposer de faire imprimer dans votre Bulletin le rapport dont les bornes de celui-ci ne nous permettent de vous présenter que l’extrait, pour vous occuper du concurrent dont les pièces sont enregistrées sous le n°. 2.
- Nous avons eu l’honneur de vous annoncer que les pièces fournies par ce concurrent consistent en un mémoire sous forme de lettre, auquel est joint un certificat de M. le maire de la commune de Seyne ; un modèle sur une échelle environ ^ de grandeur d’exécution, et un second mémoire explicatif, rédigé par MM. les officiers de l’artillerie et du génie, Rollandj et Sertour.
- Le concurrent appelle sa machine scie à balancier; son établissement
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- contient une scie à débiter de long, et une autre à contourner; ces deux scies sont fixées chacune à l’une des deux extrémités opposées d’un balancier, en sorte que lorsque l’une monte, l’autre descend ; ce balancier est mis en mouvement par une roue hydraulique ; aucune disposition mécanique n’est encore faite relativement à la manière de donner le mouvement aux pièces à contourner.
- Le concurrent s’est proposé, dans cette disposition, d’obtenir une grande économie de force en déchargeant son mécanisme, dit-il, du poids de la monture, qu’il reporte au point d’appui du balancier, mécanisme qui pourrait également, suivant son idée, remplacer avantageusement les turbines hydrauliques; il s’étend ensuite très-longuement sur les avantages de la scierie à contourner les bois, notamment pour la tonnellerie, et annonce qu’il a connu trop tard le programme, pour s’occuper des moyens de rainer et de languetter les pièces.
- On trouve dans le certificat de M. le maire de Seyne l’attestation que le concurrent possède une scierie à eau dans cette commune; que, par le moyen du balancier, cette scierie en présente deux, dont l’une, particulièrement en activité, est destinée à confectionner des courbes, telles que des joints de charrettes, que M. le maire a vu exécuter avec rapidité et précision, et l’autre à débiter de long.
- MM. Rollandj et Sertour développent dans leur mémoire les idées du concurrent, au moyen d’une figure et de calculs. Ces officiers donnent ensuite connaissance des expériences qu’ils ont faites, au nombre de trois, et des résultats qu’ils ont obtenus.
- Ayant pu substituer la scie ordinaire à celle du balancier, ils se sont proposé, dans la première expérience, de constater qu’il faut, dans l’emploi de la première, développer plus de force ascendante que descendante, ainsi que leurs calculs tendaient à le démontrer ; et l’expérience en a confirmé le résultat.
- Il résulte de la seconde, que toute l’eau disponible ayant été mise sur la roue, les deux scies ont fait à-peu-près le même travail, et la conclusion à laquelle ils sont arrivés est que, lorsqu’on n’a pas besoin d’économiser la force motrice, la scie à balancier ne conserve sur celle ordinaire que l’avantage d’un mouvement uniforme.
- L’objet de la troisième expérience était de reconnaître le travail fait par l’une et l’autre scie, en dépensaHt la même quantité d’action, et l’on a obtenu les résultats suivans :
- 107 litres d’eau tombant de 3**20 ont fait avancer la scie à balancier
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- de iM45, en io minutes de temps, dans une pièce de bois de sapin d’un pied d’équarrissage.
- Le volume d’eau ayant été réduit à 77 litres, la scie n’a avancé que de om6o.
- Quant à la scie ordinaire, elle a été mise en mouvement avec'la même-quantité d’eau, mais à vide et sans pouvoir travailler.
- Enfin la conclusion du mémoire est qu’il ne serait pas surprenant que des scies ordinaires mieux organisées que celles de l’expérience fissent autant et même plus d’ouvrage que la scie à balancier ; mais que si l’on appliquait à l’une et à l’autre la même roue, et qu’on les plaçât dans des circonstances en tout égales, nul doute que la scie à balancier ne conservât l’avantage de se mettre en mouvement avec moins de force que la scie ordinaire et d’avoir un mouvement réglé.
- Si vous voulez bien maintenant, Messieurs, vous reporter aux détails dans lesquels nous venons d’entrer sur chacun des concurrens, vous pouvez vous rappeler que la scierie du premier ne remplit, pour le moment, qu’une des conditions imposées par votre programme, celle de débiter les bois, et que ni le rainage, ni le languettage ou autres préparations à leur faire subir dans l’intérêt des ouvrages de menuiserie ne s’y trouvent encore en activité; que l’on n’a pas non plus rempli celle de fournir des échantillons des produits de l’établissement, ni un certificat constatant la quantité et les prix du produit; mais, d’un autre côté, vous avez dû reconnaître le soin mis à réunir dans cet établissement tous les meilleurs procédés pour le débitage des bois, et les efforts faits pour perfectionner encore ceux qui déjà ont eu votre sanction, soin qui s’est étendu jusqu’au choix du moteur hydraulique, et sans doute vous regarderez ces soins et ces efforts comme dignes de vos encouragemens.
- Quant au second concurrent, si vous ne l’avez pas mis sur la même ligne que le premier, vous avez peut-être aussi reconnu qu’il a fait des pas vers le perfectionnement, et que si l’idée qu’il présente n’offre pas tous les avantages que l’auteur en attendait, elle a le mérite d’être aussi simple que neuve, et de pouvoir être utile dans les pays peu aisés, tels que ceux où se trouve rétablissement ; enfin, vous n’avez pas perdu de vue que le but de notre institution est autant d’encourager que de récompenser.
- Telles sont, Messieurs, les considérations auxquelles s’est livré votre Comité des arts mécaniques, et qui, sans doute, 11e vous ont pas échappé; mais il en est une, commune à l’un et à l’autre des deux concurrens, qui a frappé votre Comité, c’est qu’ils ne se sont pas occupés du moyen de supprimer le frottement auquel donne lieu le placement du châssis-porte-scies
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- dans un cadre, et que les concurrens ne se sont attachés qu’à chercher à ie diminuer, au lieu d’étudier le moyen de le supprimer, ou au moins de le réduire à celui d’articulations qui offriraient l’avantage de rapprocher le mouvement ées châssis porte-scies de celui opéré par la main de nos scieurs de long ; ils n’ont pas non plus cherché à Faire que la puissance soit particulièrement appliquée à la partie inférieure des cadres ; enfin, aucun d’eux n’a étudié la forme des dents ni les épaisseurs convenables des lames , parties qui doivent varier en raison de la nature et de l’épaisseur des bois, et sans doute vous regarderez comme utile d’appeler l’attention des concurrens sur ces points importans , par une addition à faire à votre programme.
- D’après toutes ces considérations, votre Comité des arts mécaniques l’honneur de vous proposer, Messieurs,
- i°. De proroger la durée du concours jusqu’au ier. juillet 183o, et de faire à votre programme les additions dont nous vous avons indiqué l’objet ;
- 2°. D’accorder au concurrent dont les pièces sont enregistrées sous le n°. i, M. de Niceville de Metz, une médaille d’or de deuxième classe ;
- 3°. D’accorder au deuxième concurrent, M. Hermite, de Saint-Martin, une médaille de bronze ;
- 4°. D’insérer dans le Bulletin de la Société l’intéressant et savant rapport fait par la Commission choisie dans le sein de l’Académie de Metz, et les dessins soignés qui accompagnent ce rapport.
- Adopté en séance générale, le 28 novembre 1827.
- Signé Charles Mallet, rapporteur.
- Rapport sur le prix proposé pour Vapplication en grande dans les usines et manufactures, des turbines hydrauliques, ou roues a palettes courbes $ par M. Héricart de Thury.
- Messieurs, la dénomination de turbines s’applique aux roues hydrauliques dont les aubes ou palettes éprouvent une action, due non-seulement au choc et au poids de l’eau qui les frappent, mais encore à la force centrifuge dont cette eau est animée pendant son écoulement sur la surface des palettes.
- L’importance de ces roues pour nos usines a déterminé, l’an dernier, la Société d’Encouragement à promettre un prix de 6,000 fr. au mécanicien qui, avant le ier. mai 1827, aurait construit et mis en œuvre au moins deux roues de l’espèce dont il s’agit, et assez en grand pour que les résultats
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- offerts à la Commission chargée de les examiner puissent porter une entière conviction dans tous les esprits, et sur-tout assez positifs et assez concluans pour dissiper toute espèce de doute sur le succès des machines ultérieures , qu’on pourrait projeter d’après une pareille application.
- A l’appui de l’expérience et de la partie théorique, la Société demandait que les concurrens présentassent : i°. une instruction pratique et méthodique, mise à la portée de nos charpentiers-mécaniciens , et contenant toutes les règles à suivre dans la construction de ces machines pour chaque cas particulier qui pourrait se présenter, et 2°. les plans et dessins détaillés, à une échelle de om,o5 par mètre. . - . r -
- Elle demandait en outre : i°. que les roues à palettes courbes, ou turbines présentées au concours donnassent, pour de petites chutes d’eau, telles que celles de om,20 à 2 mètres, un effet au moins double de celui obtenu par les grandes roues à palettes employées dans les moulins et autres usines établies en amont sur les courans libres de la Seine , de la Marne et autres rivières; 20. que pour les chutes d’eau de 3 à 6 mètres, elles pussent rivaliser avantageusement avec les bonnes roues à augets ou les roues à coursier les mieux construites ; 3°. que dans tous les cas elles fussent moinslourdes et plus économiques que ces dernières ; 4°* qu’elles déployassent une plus grande puissance sous un plus petit espace.
- Enfin, la Société exprimait le désir que ces roues pussent tourner sous l’eau avec une vitesse quelconque, et qu’elles fussent à l’abri des gelées , des variations de niveau et autres inconvéniens plus ou moins graves.
- Deux concurrens, Messieurs, se sont présentés : l’un, dont les pièces, enregistrées sous le n°. 1 , comprennent une instruction théorique et pratique sur l’application en grand, à l’industrie, des turbines hydrauliques ; à cette instruction il a joint des rapports et procès-verbaux, avec plusieurs dessins de differentes espèces de turbines.
- Sous le n°. 2 , ont été enregistrées des observations destinées à donner l’explication d’un modèle de turbine exécuté en fer, et adressé des Pays-Bas à la Société. • .r.
- Quoique l’auteur de la turbine n°. 2 n’ait pas rempli les conditions du programme, qui exigeait l’application en grand de ces roues et une instruction pratique sur les moyens de les exécuter , cependant comme l’auteur , M. Joachim-Joseph Mary, breveté de S. M. le Roi des Pays-Bas, est connu par plusieurs bonnes machines de son invention, et qu’il jouit de la réputation d’un bon mécanicien, nous avons cru devoir examiner le modèle qu’il nous a présenté, et nous avons reconnu, sous le rapport théoriquej . ...... « -, . - >• ^ >'1} a. .
- Vingt-sixième année. Novembre 1827. Eee
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- i°. Que, si sa machine était exécutée en grand, les palettes recevraient l’action de l’eau avec un choc, dû à la différence ou à l’excès de la vitesse de l’eau affluente sur celle dès palettes, et par conséquent avec perte de forces vives ou d’effet utile ;
- 2°. Qu’au moment de la sortie, le même liquide conserverait la vitesse des palettes, et par conséquent qu’il emporterait une seconde partie de l’effet utile ;
- Et 3°. que l’effet utile, comme dans les roues à palettes ordinaires, mues autour d’un axe horizontal, ne pourrait être égal tout au plus qu’à la moitié de l’effet maximum, et cela dans le cas où la vitesse de la roue se trouverait égale à la moitié ou au tiers de celle de l’eau affluente.
- Sous le rapport pratique, nous pensons, i°. que les palettes de cette roue éprouveront, à chacun de ces tours, deux chocs violens, l’un à l’entrée, l’autre à la sortie de l’eau, d’où résulteront non-seulement des pertes de force, mais encore des brisemens, et par suite des réparations continuelles^
- 2°. Que le canal de l’eau affluente, s’il est un peu considérable, n’injectera pas l’eau avec la vitesse due à la hauteur de la chute j
- 3°. Enfin, qu’il est à craindre que, même sans charge, cette roue ne marche pas à l’essai, attendu qu’au moment où chaque palette quittera le courant, elle sera contrariée dans sa rotation par la chute de l’eau qui se précipite dans le canal de décharge. : . <
- D’après ces observations, et en considérant d’ailleurs que l’auteur n’ù' pas rempli les conditions du programme, votre Comité a jugé ne pas devoir arrêter plus long-temps votre attention sur ce modèle de turbine.
- Les pièces enregistrées sous le n°. i présentent, i°. un procès-verbal de l’application d’une turbine à axe horizontal, faite, le 6 juin 1822 , à une aiguiserie de baïonnettes de la Manufacture royale d’armes de Saint-Étienne. Cette turbine a été examinée et mise à l’essai par une Commission de la Société d’agriculture, arts et commerce de l’arrondissement de Saint-Étienne, composée de MM. Thiollier, La Roche, membre du Conseil général du département, M. Beaunier} ingénieur en chef, directeur de l’École des mineurs , et M. Marcellin , ingénieur des ponts et chaussées, rapporteur : un dessin géométràl de la turbine est joint au procès-verbal. Le résultat des expériences de hPCommission est que la turbine produit un effet plus considérable que celui qu’on obtenait de l’ancienne roue à augetsy placée dans les mèmès circonstances j que la nouvelle roue l’emporte au moins d’un quart sur la 'roue ancienne , et qu’elle en soutiendra toujours la concurrence avec avantage sous le rapport de l’économie de l’eau.
- 2°^ Un mémoire manuscrit de 160 pages,, qui a pour titre : Instruction
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- théorique et pratique sur les turbines hydrauliques, avec une table raisonnée des matières. Voici, Messieurs , le résumé de cet important ouvrage :
- Les roues à palettes courbes, connues jusqu’à ce jour, étaient inapplicables ; car, outre la différence de l’injection , du choix des formes et d’autres conditions obligées non moins difficiles à remplir , il restait encore une découverte essentielle à faire à leur sujet, Vévacuation alternative.
- Dans les turbines présentées par l’auteur, cette évacuation alternative est remplacée par un pourtour expulseur, élargi dans celles qui sont immergées; enfin , l’évacuation alternative entraînant parfois des courbures considérables et d’autres inconvéniens majeurs , on a du la combiner avec une certaine inclinaison finale.
- Dans les cas ordinaires les turbines cylindriques deviendront planes autour d’axes verticaux, recevant l’eau de dedans en dehors si l’injection est totale, la dépense et la chute petites, et le nombre de tours grand, ou recevant l’eau de dedans en dehors, si la dépense est considérable, le nombre de tours moins grand , etc., etc.
- ' Dans le cas d’une turbine plane recevant l’eau de dedans en dehors, on pourra s’y prendre de deux manières : laisser un orifice ou arc expulseur ouvert au bassin alimentaire, ensuite faire passer devant cet arc les canaux courbes de la roue, disposés à la manière de ceux d’une turbine à axe horizontal, ou bien faire l’inverse, c’est-à-dire n’adapter qu’un petit nombre de canaux courbes réacteurs à la roue, lesquels épancheront continuellement l’eau à gueulebée , tout le pourtour du bassin alimentaire restant ouvert.
- Les turbines seront toujours cylindriques ou coniques pour des axes horizontaux ou inclinés.
- La tôle et le fer procurent aux turbines soliditéj précision et économie.
- 3°. Trois feuilles de dessins détaillés et étudiés : le premier, d’une turbine à axe horizontal ; le second, d’une turbine à axe vertical, et le troisième, d’une roue ou turbine immergée.
- 4°. Enfin, un procès-verbal de l’examen d’une roue hydraulique à axe vertical par une Commission spéciale, nommée, le 16octobre 1826, par M. le Conseiller d’état, préfet du département du Puy-de-Dôme. Cette Commission était composée de MM. Thuret, ingénieur en chef des ponts et chaussées ; Busche père et fils , Charolais et Thenot. Suivant l’arrêté de M. le préfet, cette Commission s’est adjoint M. le comte de Pontgibaud, propriétaire de moulins et autres usines dans la ville de Clermont. La turbine ayant été adaptée à l’un des trois tournans des moulins de M. dePont-gibaud, la Commission en compara les effets à ceux de l’ancienne roue, dite à sabot, qu’elle remplaçait, et l’expérience principale a donné les ré-
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- sultats suivans : la turbine recevait 94 litres d’eau par seconde, sous une chute de 2™,80; elle faisait j5 tours à laminute, ou 4,5oo tours par heure. On obtenait la double mouture par heure d’un hectolitre un dixième de blé-froment, pesant environ 78 kilogrammes. Cet effet correspondant à une dépense d’eau de 336,6 mètres cubes, tombant de 2m,8o, produit une force de 942>5 unités dynamiques (de 1,000 kilogrammes élevés à un mètre,).. La force d’une machine à vapeur de quatre chevaux serait de j,ooo unités de même espèce; enfin, la même mouture d’un hectolitre do jy}é - froment, par l’ancienne roue à sabot, a consommé dans le même temps 280 litres d’eau, ou trois fois plus que la turbine.
- Messieurs, l’auteur du mémoire contenant l’instruction théorique et pratique pour l’application en grand dans les usines des turbines ou roues à palettes courbes , est M. Burdin, ingénieur en chef au Corps royal des mines, déjà connu parmi nos plus habiles mécaniciens par le rapport favorable fait sur ses roues, en juin 1824, par MM. dePronjc, Girard et Dupin.
- Votre Comité des arts mécaniques a examiné avec la plus grande attention toutes les pièces produites par M. Burdin à l’appui de son mémoire, et il a reconnu que personne ne pouvait, mieux que lui, en faire l’application à la pratique, et qu’il a. fait preuve d’un grand zèle dans la recherche des formes et des dimensions qu’il convient de donner à ces roues pour en obtenir le maximum d’effet ; mais que cependant il n’a pas encore obtenu le degré de perfectionnement exigé par le programme, et à cet égard nous croyons devoir vous soumettre le jugement qu’il en a lui-même porté, avec une bonne foi et une franchise qu’on aimerait à trouver toujours chez les auteurs.
- cc Encouragé par les résultats que j’avais précédemment obtenus , dit » M. Burdin dans une lettre à l’un de vos commissaires, qui lui deman-» dait quelques éclaircissemens , je construisis et montai en mars dernier,
- » aussitôt que les rigueurs de l’hiver passé purent me le permettre, une » nouvelle roue à axe horizontal, destinée à mouvoir une scie avec une » vitesse à la circonférence d’un tiers plus grande que celle due à la chute,
- » qui, dans ce cas , était égale à 3m,3o. Cet essai, qui était une espèce de » tour de force dans le problème en question, n’a pas eu un succès aussi » complet que les premiers, et soit que l’eau, par suite de son adhésion à >) la rjoue, se trouvât trop emportée ou dispersée dans l’espace, soit par n\ d’autres motifs ou pertes de forces, la turbine dont il s’agit n’a pu offrir m autant d’avantages qu’une roue à augets : autrement, ajoute M. Burdin,
- » pour avoir voulu trop obtenir et trop forcer les conséquences de la théo-»- rie, ma turbine s’est trouvée au dépourvu. ». u»
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- Peut-être, au moyen de quelques modifications ou changemens, aurait-il été possible de remédier à la chose ; mais, pressé par le terme de la clôture du concours , M. Burdin n’en a pas eu le temps.
- Quoi qu’il en soit de ce dernier essai, on ne peut cependant pas douter, d’après tout ce qui précède , que le problème de l’application des turbines hydrauliques, s’il n’est pas entièrement résolu, est au moins très-avancé, et que les indications ou communications fournies par M. Burdin ne doivent singulièrement faciliter les mécaniciens qui voudront à l’avenir traiter la même question. î
- Dans l’état où se trouve notre industrie, votre Comité pense, Messieurs, i°. qu’il lui importe essentiellement de chercher , de provoquer et de faire connaître les meilleurs moyens de remplacer les roues à aubes ordinaires par d’autres roues , qui économiseraient la force motrice en conservant la même vitesse de rotation; , p;?'; ; ; '
- 2°. Que les recherches auxquelles s’est livré M; Burdin font espérer que des turbines d’une construction facile et peu coûteuse seront bientôt adoptées dans nos nombreuses usines ; 5
- Et 3°. qu’elles y remplaceront avec avantage les anciennes roues, sans qu’on soit obligé de changer les engrenages et moyens de communication de la puissance à la résistance. -
- En conséquence, et en considérant que, par l’immense et excellent travail auquel s’est livré M. Burdin, le mémoire de théorie qu’il vous a présenté, ses expériences pour l’application de ses principes à la pratique, les dessins détaillés des roues qu’il a déjà exécutées ; enfin tous les essais qu’il a faits , et qui ont nécessairement dû exiger de très-grandes dépenses , cet habile ingénieur a acquis des droits à vos encouragemens, nous avons l’honneur ùe vous proposer , Messieurs i°. d’accorder à M. Burdin une somme de 2,000 francs, y compris une médaille d’or d’accessit, comme une faible indemnité des dépenses d’essai qu’il a faites, et comme un témoignage particulier de l’intérêt que vous prenez à ses travaux ;
- 20. De prolonger le concours pour les turbines hydrauliques jusqu’au icr. juillet 1829;
- Et 3°. de publier de nouveau votre programme, à l’effet de provoquer le plus grand nombre possible de chaque espèce d’applications en grand des turbines hydrauliques à nos usines et manufactures, en demandant aux concurrens que celles qu’ils présenteront donnent, quelle que soit la force motrice qui a pour élément la chute et le volume d’eau dépensé, un effet approché de celui qu’on obtiendrait avec la même force par les roues à augets ou par les roues dites de côté, et en exprimant formellement le
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- désir qu’une des roues présentées puisse tourner sous l’eau avec une vitesse quelconque, et qu’elle soit à l’abri des gelées, des variations de niveau et autres inconvéniens plus du moins graves. ^
- Adopté en séance générale, le 28 novembre 1827.
- Signé Hémcart de Thury, rapporteur.
- Rapport sur les prix proposés pour la fabrication dufil d acier et des aiguilles à coudre; par M. Molard jeune.
- Messieurs, les prix que vous avez proposés pour la fabrication des fils d’acier propres à faire des aiguilles à coudre et pour la fabrication de ces mêmes aiguilles,^n^aÿàn^ 'pàs été remportésvous les avez remis au concours de deux années en deux années. Ils devaient, suivant votre programme, être distribués u la séance générale d’automne de 1-827.-
- Jevais , Messieurs ,UvorêL’honneuf, au nom du Comité des arts mécaniques, de vous rendre compte de l’examen qu’il a lait des échantillons de fils d’acier et d’aiguilles qûïîont été envoyés cette année à la Société, pour ce concours. v 1 ' ^ •- A
- En 1825, nous crûmes toucher au but que s*était proposé la Société, d’avoir au centre de la France une fabrique de fils d’acier et une fabrique d’aiguilles à coudre. Tous accordâtes, à titre d’encouragement, deux médailles d’or : l’une à M. Perret, de Saint-Étienne, pour les fils d’acier; et l’autre à M. Vanhoutem père, pour des aiguilles fabriquées sous sa direction à rétablissement de Merouvel, près la ville de l’Aigle : l’un et l’autre de ces établissemens n’avaient plus qu’un pas à faire pour réaliser nos espérances. Mais il arriva, dans cette occasion, ce qui arrive dans bien d’autres, que ee qu’on croit tenir nous fuit. Tous deux échouèrent avant d’arriver au port. Gette industrie en a été comme suspendue pendant plusieurs années. Pleine de confiance dans les ressources de notre industrie, la Société a maintenu les prix sur son programme, et les concurrens ont reparu cette année. ‘ J
- Concours pour les Jils d!acier.— Les concurrens pour les fils d’acier, sont au nombre de deux. ‘
- ' Les fils inscrits sous le n°. 1 ont été présentés par MM, Leclerc et De-quenne, fabricans d’aeier dans le département de la Loire, dont le dépôt est à Paris, rue du Faubourg-Saint-Denis, n°. 82. Ces fils, d’un numéro très-fin, sont faits avec leur acier, qu’on sait être d’une bonne qualité et qu’ils livrent au commerce à des prix très-modérés. C’est M .Mignard-
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- B illinge, notre collègue, qui les a tréfilés. On les trouve malléables ; ils s’a-*-platissent sous le marteau sans se gercer ; ils prennent la trempe et le recuit très-bien; enfin ils paraissent avoir les qualités requises pour confectionner les aiguilles à coudre ; mais on n’en a pas fait : on ne peut donc affirmer qu’ils ne laisseront rien à désirer au fabricant d’aiguilles.
- Le concurrent n°. 2 est notre collègue M. Mignard-Billinge, dont la tréfilerie, pour les fils d’acier et les pignons à l’usage des horlogers, existe, comme vous le savez, depuis long-temps à BelleviHe, près Paris. Les fils qu’il a présentés, accompagnés d’un mémoire, sur lequel nous reviendrons tout-à-l’heure, forment plusieurs séries de numéros différens; les uns ont été faits avec des aciers anglais et les autres avec des aciers français. Il est difficile d’en faire la distinction ; tous sont parfaitement tréfilés. Nous ne faisons aucun doute qu’on ne fabriquât avec ces fils des aiguilles de première qualité. Mais ici, comme tout-à-l’heure, nous sommes forcés de dire qu’on n’eu a pas fait l’essai, et qu’alors il n’est pas pleinement démontré qu’ils soient propres à la fabrication des aiguilles.
- Permettez-moi, Messieurs, de vous faire remarquer l’espèce de dépendance où se trouvent les tréfileurs d’acier vis-à-vis lete fabricans d’aiguilles. Ceux-ci seuls peuvent donner du prix aux fils que fabriquent les premiers, en les employant dans leur fabrication; il faudrait donc qu’il y eût un accord parfait entre eux, qu’il y eût pour ainsi dire association : peut-on compter sur un pareil résultat ? L’expérience démontre le contraire. Ces deux industries, qui nous paraissent tout-à-fait distinctes et devoir être exercées séparément, sont pourtant de nature à être réunies. Les fabricans d’aiguilles font eux-mêmes les fils d’acier dont ils ont besoin, et il est probable qu’il en sera de même à l’avenir; nous pouvons ajouter que ce travail ne présente aucune difficulté pour qui a déjà l’habitude du tréfilage des fils de fer: Dès-lors comment voulez-vous qu’il s’élève une fabrique spéciale pour les fils d’acier à aiguilles, du moment où l’on est à-peu-près certain que les consommateurs ne viendront pas s’y approvisionner ? Ce n’est pas d’après des hypothèses que nous avançons tout ceci : ces faits sont confirmés par le Mémoire de M. Mignard-Billinge, dont nous avons parlé plus haut. Il a offert aux fabricans d’aiguilles de les approvisionner de tous les fils d’acier dont ils auraient besoin, au prix qu’on les paie en Angleterre. Ces offres n’ont reçu aucun accueil.
- Ces réflexions nous ont amenés, Messieurs, à vous proposer de retirer du concours le prix de 6,000 fr. pour le tréfilage du fil d’acier spécialement destiné à la fabrication des aiguilles à coudre, et à vous proposer en même temps de décerner à M. Mignard-Billinge une médaille d’or
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- de deuxième classe à titre d’encouragement, pour les perfectionnemens qu’il a apportés dans la tréfilerie de l’acier.
- Concours pour les aiguilles.—Un seul concurrent s’est présenté pour le prix des aiguilles. Ce sont MM. Marchand et Vanhoutem fils, qui se sont associés pour reprendre la suite des travaux de l’établissement de Mérou-vel. Les aiguilles qu’ils vous ont envoyées, bien qu’elles n’aient pas encore toutes les qualités désirables, remplissent néanmoins la plupart des conditions exigées, particulièrement les très-fines.
- Quant aux aiguilles des numéros moyens et gros, on a remarqué que les pointes, prises en général de trop court, ne sont pas assez effilées; que cette pointe est rarement dans l’axe de l’aiguille ; que l’œil, percé trop carrément , coupe le fil ; que la châsse n’est pas assez profonde pour loger le fil, qui alors, faisant saillie des deux côtés, ne passe que difficilement dans l’étoffe. Du reste, toutes ces aiguilles sont bien polies, d’une trempe généralement bonne et d’un aspect satisfaisant. Il reste à faire à ces fabri-cans quelques efforts pour atteindre la perfection des aiguilles anglaises, qu’on ne saurait trop recommander de prendre pour modèle. Votre Comité, dans la vue d’encourager les nouveaux entrepreneurs de Mérouvel, avait eu la pensée de vous proposer de leur accorder une médaille d’argent ; mais il a été justement observé que cet établissement, ayant reçu une médaille d’or, se trouvait suffisamment encouragé.
- Ces fabricans ne se bornent pas à faire des aiguilles à coudre. Ils ont joint à leur envoi des aiguilles à tricoter, des aiguilles d’emballeur, des passe-lacets et des broches percées de deux et de trois trous pour lisses de tisserand.
- D’un autre côté, nous savons que les frères Rossignol, également de l’Aigle, n’ont pas discontinué la fabrication des aiguilles, quoiqu’ils n’aient pas concouru pour le prix cette année. Ainsi, nous avons dès-à-présent à l’Aigle deux fabriques d’aiguilles, que le commerce accueille et qu’il accueillera de plus en plus à mesure qu’elles seront plus parfaites. Les prix que la Société décerne sont fort enviés des fabricans ; tous font les plus grands efforts pour les obtenir, et par conséquent pour perfectionner leurs produits.
- D’après ces considérations, le Comité des arts mécaniques a l’honneur, Messieurs, de vous proposer de déclarer que le prix pour la fabrication des aiguilles à coudre n’est pas remporté, et qu’il est prorogé au premier juillet de l’année i83o.
- Adopté en séance générale, le 28 novembre 1827.
- • Signé F.-E. Molarb, rapporteur.
- Rapport
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- Rapport sur le Prix proposé pour la fabrication de la colle-
- forte ; par M. Payen.
- Le concurrent qui nous a fait parvenir des échantillons, sous le n°. i d’enregistrement, portant la devise : L’expérience fait l’art, n’a pas rempli les conditions du programme ; sa fabrique est située hors de nos frontières, et ses produits, que nous avons essayés, ont tous les caractères physiques et les propriétés chimiques des plus mauvaises colles du commerce.
- Nous devons ajouter, dans l’intérêt de ce manufacturier, que si le nouveau procédé dont il parle sans le décrire, ne lui permet pas d’obtenir de meilleurs résultats, il ferait bien de l’abandonner.
- Le concurrent enregistré sous le n°. 2, sans devise, n’est pas fabricant; il indique un procédé connu, mais les détails d’exécution qu’il a donnés sont loin d’offrir des avantages particuliers ; il est donc également hors de concours.
- Avant de faire connaître les résultats de nos essais sur les échantillons des fabricans admis à concourir, nous rappellerons succinctement le but du programme.
- Lorsque la Société proposa un prix pour la fabrication de la colle-forte, près de la moitié de la consommation de la France était alimentée par les fabriques étrangères, tandis que des matières premières, négligées ou traitées sans économie, se perdaient chez nous.
- Il était donc convenable d’appeler l’attention des manufacturiers sur cette branche d’industrie, afin d’augmenter la production, d’amener la baisse des prix et l’amélioration des qualités : telles furent en effet les intentions de la Société. Elle exigea, en conséquence, que les concurrens se fussent livrés à de grandes fabrications, et que leurs produits, en faveur dans le commerce, méritassent cette préférence par leurs bons effets dans diverses applications.
- Si ce but n’a pas encore été complètement atteint, du moins on en a beaucoup approché, Des colles - fortes plus belles que l’on n’en avait encore vu, ont été préparées en France, et les importations ont diminué de plus des deux tiers depuis la publication de votre programme. Il est donc permis de croire que la Société d’Encouragement n’a pas été étrangère à cet élan remarquable. ^ ,
- C’est au moment d’arriver au terme de toute entreprise qu’on doit re-Vingt-sixième année. Novembre 1827. F f f
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- doubler d’efforts, et le concours nous a fait connaître dans quel sens il fallait agir. Vous l’apercevrez? comme nous, Messieurs , lorsque vous saurez que plusieurs des principaux fabricans de colle-forte ont témoigné le regret d’avoir trop long-temps ignoré qu’un concours relatif à leur industrie fût ouvert par la première Société industrielle de France. Le but principal de notre institution Serait manqué, si nous négligions plus long-temps de nous mettre en rapport direct avec les chefs des établissemens chez lesquels nous voulons introduire des améliorations importantes. Nous sommes donc, une fois encore, amenés à réclamer l’envoi des programmes séparés aux industriels qui peuvent entrer dans la lice avec le plus de succès.
- Les échantillons des cinq concurrens ont été examinés avec soin et soumis aux mêmes épreuves, dans les mêmes circonstances. On a tenu compte de leur Aspect, de Y action exercée sur eux par Veau froide, de Y odeur et des gaz qui s’en émanaient alorsde la force d’adhérence que leur solution à chaud pouvait contracter entre les surfaces égales de deux disques én fer et de deux parallélipipèdes opposés, à bois debout. ,
- Nous avons ainsi constaté de nouveau que les colles les moins colorées, celles qui, sans se dissoudre, se gonflent davantage en absorbant le plus d’eau à froid; qui sont exemptes d’odeur désagréable, offrent en même temps le plus de ténacité, et présentent, à prix égal, le plusd’économie et d’autres avantages dans leurs divers emplois. ' ;}
- Il est encore résulté de cet examen qu’en général, et réciproquement, les colles foncées en couleur, solubles à l’eau froide, développant' une mauvaise odeur, et plus ou moins d’ammoniaque pendant leur dissolution, sont les moins tenaces et offrent le plus d’inconvéniens dans leurs divers usages. Ces observations^ générales nous permettront d’abréger le rapport suivant sur chacun des concurrens en particulier. ;
- . M. Grenetj de Rouen, enregistré sous le n°. 3, a présenté quatre numéros d’échantillons en feuillets minces, diaphanes, de belle apparence, et de nuances graduées depuis le blanc jaunâtre presque incolore jusqu’au jaune rougeâtre ^en foncé. ; ^ • .
- L’échantillon sous le n°. i, le plus coloré, pouvait être assimilé, pour la nuance, à la colle dite de façon anglaise, à-peu-près égale à cette qualité du commerce, et peu inférieure aux bonnes colles des autres concur-* rens dans les épreuves mentionnées; son prix indiqué est de 2 francs le kilogramme.
- Le n°. 2, d’une nuance analogue à celle des colles de Flandre, mais plus transparente, présenta une des meilleures qualités dans nos essais ; elle était cotée à 2 fr. 5o c. le kilogramme. .
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- . Le n°. 5, supérieur a toutes les eolles-fortes françaises et étrangères pour les beaux apprêts et les nuances délicates, remplacerait avantageusement la colle de poisson dans la plupart de ses emplois ; son prix est porté à 8 fr. le kilogramme.
- Le n°. 4 y d’une qualité préférable encore, à surpassé tous les autres dans les épreuves précitées. 5 grammes de cette colle, détrempés dans de l’eau à 12 degrés pendant vingt-quatre heures, ont absorbé 4o grammes de ce liquide en conservant une consistance gélatineuse très-forte ; tandis que les meilleurs échantillons des autres colles absorbèrent seulement 28 grammes d’eau, offrant alors une consistance moindre ; la ténacité de cet échantillon fut aussi la plus grande; deux disques en fer, offrant une surface de 60 millimètres, doucis à la pierre-ponce, et réunis avec une solution de 10 grammesde cette colle dans 26 grammes d’eau, ont nécessité, pour être séparés après vingt-quatre heures, un poids de 220 kilogrammes.
- Le prix en gros (ou pour plus de 25 kilog.) de cette sorte s’élève à 10 fr. le kilogramme. On peut l’assimiler à l’ichthyocolle dans toutes les applications où cette substance doit être dissoute à chaud; mais elle est trop chère pour servir aux usages les plus nombreux de la colle-forte.
- Les produits remarquables de M. Grenet auraient pu lui mériter le prix s’ils eussent été fabriqués en plus grandes masses, et par suite à des prix plus bas. Nous devons donc nous borner à déclarer que cet habile manufacturier continue à se montrer très-digne de l’encouragement que vous lui avez précédemment accordé (1), et nous faisons des voeux pour qu’une nouvelle extension, donnée à son établissement, le place dans un rang élevé au concours qui va s’ouvrir.
- Le concurrent sous le n°. 4 a, le premier, fabriqué, sur une très-grande échelle, la colle-forte extraite des os a l’aide de l’eau élevée à une haute température, sous la pression de plusieurs atmosphères, procédé dit à la marmite autoclave ; il livre annuellement au commerce une quantité de 70,000 kilogrammes à des prix très-modérés; on le reconnaîtra par le tableau ci-dessous des différentes qualités produites dans cette fabrique (2).
- (1) M. Grenet, de Rouen, a obtenu, en 1825, la médaille d’or de deuxième classe.
- Numéros Prix, les 5o kilog. Numéros Prix, les 5o kilog
- 1 60 francs. 6 qo francs.
- 2 . > 65 7 95
- 3 7° 8 115
- 4 80 9 , 120
- 5 85 Fff2
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- Il est fâcheux qu’une altération'inévitable de la gélatine , traitée à la température précitée, altération qui se prononce davantage encore pendant l’évaporation, ne permette pas d’obtenir toute la quantité relative possible de la gélatine des matières animales, ni d’éviter la coloration assez grande, la solubilité à froid, et l’odeur désagréable de la plus grande proportion des produits livrés au commerce. Ce manufacturier est parvenu cependant à introduire dans sa fabrication quelques changemens qui ont amélioré les produits de son industrie. Il est d’ailleurs très-capable de porter son art au degré de perfection possible ; nous espérons en avoir des preuves dans un prochain concours. . , ,
- Sous le n°. 5, se sont présentés MM. Denis Chas s ain et Mallette, de Roanne, département de la Loire. Ils ont envoyé une lettre du Préfet, annonçant qu’ils ont deux fabriques considérables, dignes d’être encouragées dans l’intérêt de l’industrie du département, et notamment de la fabrication des toiles de coton. ;
- Ces manufacturiers ont introduit la préparation de la colle-forte dans le département de la Loire, et nous ont envoyé une description très-détaillée de tout leur travail; ils annoncent avoir adopté l’usage du chlorure de chaux pour désinfecter leurs usines; nous devons accepter avec reconnaissance leur proposition d’envoyer ultérieurement des observations sur les effets de cet utile agent.
- Nos expériences ont prouvé que cette colle est très-tenace, et on ne peut douter que ces fabricans zélés ne parviennent bientôt à lui donner la belle apparence et les autres qualités qui distinguent les meilleures colles du commerce. L’importance de leur fabrication et le service rendu à leur département nous ont déterminés a vous proposer de leur décerner une médaille de bronze.
- Le concurrent sous le n°. 6 prépare la colle-forte en traitant par l’acide hydrochlorique les os, il y emploie de plus les tendons dissous au moyen de la coction dans l’eau. •
- Les produits qu’il livre habituellement au commerce n’ont pas offert les caractères d’une bonne colle; leur ténacité s’est trouvée plus faible que celle de tous les autres échantillons. Le Comité a pensé, en conséquence, qu’il n’y avait pas lieu à prendre de conclusions à son égard ; il espère, d’ailleurs, que sa fabrique, devenue plus importante lors d’un prochain concours, pourra s’y présenter avec plus d’avantages.
- M. Gompertz, dont la fabrique est situee sur le Banc de Saint-Julien, près de Metz, est enregistré sous le n°. 7; les essais de sa colle-forte ont prouvé qu’elle avait une force d’adhérence très-régulière; ses autres pro-
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- priétés doivent lui assurer une préférence marquée sur la plupart des colles^ du commerce; son prix, d’ailleurs, est seulement de 210 fr. les cent kilogrammes. Ce concurrent prépare environ 90,000 kilogrammes par an de cette seule variété, qui remplace les plus belles colles étrangères dans tous leurs usages ; elle imite l’aspect des colles de Hollande, en faveur dans le commerce.
- Seize certificats en règle de négocians, fabricans de tissus, apprêteurs de draps, schalls, flanelles; de menuisiers, ébénistes et épiciers de Strasbourg , Reims et Baccarat, accompagnent son envoi ; ils attestent que cette colle, exactement semblable à celle de Hollande, la remplace avec avantage dans l’encollage des chaînes, les apprêts des tissus, l’assemblage des. bois, etc. ; qu’elle n’est point hygrométrique et ne répand pas d’odeur désagréable. La fabrique importante de M. Gompertz, située près de la frontière, lutte de près avec les produits étrangers ; elle est parvenue à obtenir la préférence en imitant les formes adoptées , améliorant les qualités ét baissant les prix ; elle peut encore faire des progrès sous ces rapports et donner une nouvelle extension à l’industrie qu’elle exploite.
- M. Gompertz} ayant contribué puissamment à diminuer les importations des colles les plus en faveur, livré ses produits à des prix avantageux pour les consommateurs, et mérité ainsi une préférence très-marquée dans une province où l’industrie est fort éclairée, nous paraît digne d’obtenir une médaille d’argent. Le Comité des arts chimiques vous propose en outre de remettre le prbd à l’année 1829.
- Adopté en séance générale j le 28 novembre 1827.
- v Signé Payen, rapporteur.
- Rapport sur le concours relatif au perfectionnement de la construction des fourneaux économiques ; par JM. Gaultier de Claubry.
- Messieurs, en proposant les trois prix relatifs à la construction des fourneaux, le Comité des arts chimiques s’était bien attendu qu’une année ne suffirait pas pour obtenir la solution des questions importantes auxquelles ils se rapportent : aussi n’a-t-il pas été surpris de n’avoir reçu qu’un petit nombre de renseignemens utiles, mais insuffisans pour remplir ses vues, qui avaient été cependant si bien comprises par une Société qui s’occupe?
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- avec beaucoup de persévérance de l’avancement des arts, et qui mérite tous les remerCîmens de la Société d’Encouragement. En effet, Messieurs, la Société industrielle de Mulhausen, pour engager utilement tous les fabri-cans avec lesquels elle se trouve plus immédiatement en rapport, de s’occuper des questions que vous avez proposées, a fait réimprimer lés tableaux annexés à vos programmes et les a répandus dans le plus grand nombre de fabriques possible; vous verrez, dans un instant, à quels résultats ces effets nous ont conduits. Nous n’avons qu’une chose à regretter dans la réimpression de ces tableaux, c’est que l’on ait modifié plusieurs des colonnes et supprimé la colonne de l’analyse de l’air dans la cheminée ; quelques concurrens auraient peut-être fourni des renseignemens qui auraient été assez importans. Du reste, il ne s’est présenté de concurrens que pour les fourneaux du premier genre ; nous devons regrette!' de n’avoir reçu aucune pièce relative aux deux autres prix.
- La Société a reçu sept pièces pour le concours ; celles qui sont inscrites sous les nos. 5 et 7 lui ont paru mériter une attention plus particulière, nous y reviendrons après avoir dit un mot de toutes les autres.
- La pièce inscrite sous le n°. 1 porte, pour épigraphe, Point de bonnes cheminéesy etc. .
- L’auteur, qui paraît avoir beaucoup étudié la construction des fourneaux, n’a pas saisi l’idée du programme ; son mémoire ne traite que de fourneaux de cuisine et des ustensiles qui y sont employés.
- . Sous le nf. 2 se trouve inscrit un mémoire signé, et accompagné d’un dessin ; l’auteur y fait preuve de beaucoup d’instruction ; mais comme il a seulement essayé de donner théoriquement les proportions des diverses parties d’un fourneau, les vues; de la Société ne sont nullement remplies. Du reste, le mémoire renferme quelques détails intéressans et des vues qui pourraient conduire à de bons résultats si elles étaient suivies par des hommes instruits. * . . - .
- La pièce n°. 3, portant pour épigraphe, Honneur aux Arts, comprend un dessin d’un fourneau employé dans une brasserie, et une description de ce fourneau. Comme le but le plus important ne se trouve pas rempli, parce que l’auteur ne fait pas connaître la quantité de houille brûlée , cette notice ne peut être considérée comme réellement utile.
- Le mémoire n°.4» avec cette épigraphe, Per varios us us artes expe-rientia fecit, ne renferme aucune donnée utile.
- Sous le n°. 6 se trouve une lettre signée de son auteur, contenant la description d’un fourneau économique à cuire les légumes.
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- ( |0.> ) • • Nous devons faire remarquer, au sujet des diverses pièees dont nous avons parle', que beaucoup de ceux qui se pre'sentent comme concurrens pour les prix de la Société, ne paraissent pas bien connaître, quelques-uns ne connaissent pas du tout les programmes qu’elle publie, et à cette occasion nous reproduirons une proposition qui a déjà été faite plusieurs fois, et qui pourrait conduire à d’utiles résultats. ' •
- Les programmes imprimés par la Société comprennent un grand nombre de prix très-diffe'rens, qui, chacun, n’ont d’intérêt que pour une certaine classe d’individus; il en résulte fréquemment que ces programmes sont oubliés, à cause de leur étendue, et que ceux qui pourraient envoyer à la Société des renseignemens importans ignorent les programmes qui. les intéressent, parce qu’ils se trouvent perdus, pour ainsi dire, au milieu d’une foule d’autres. Ce serait donc une chose très-utile et dont on obtiendrait bientôt de bons résultats, que d’imprimer à part les programmes des prix proposés par chaque Comité, et de les répandre le plus possible en les envoyant en grand nombre dans les préfectures, aux Sociétés qui s’occupent plus particulièrement d’industrie, et aux principaux fabricant dans chaque pays; ce serait un petit accroissement de dépense, mais qui serait bien couvert par les avantages que l’on en tirerait : car nous devons nous souvenir que le but de la Société n’est pas d’accroître indéfiniment son capital, mais de procurer le plus d’encouragemens possibles pour les choses utiles; et c’est,maintenant plus que jamais que la Société doit se montrer généreuse, après l’accroissement considérable que le legs de M. le comte Jolivet fait éprouver à ses rëvenus.
- Après cette digression, qui nous a semblé nécessitée par l’état du concours sur les fourneaux, nous devons espérer d’obtenir beaucoup plus de renseignemens : il nous reste à parler des pièces inscrites sous les nos. 5 et 7.
- Sous le n°. 7 se trouve une notice assez étendue sur deux chaudières employées à Bouxviller ; l’une pour dissoudre le sulfate de potasse employé à la fabrication de l’alun, l’autre pour dissoudre l’alun que l’on doit faire cristalliser : elle porte pour épigraphe J. 0., n°. 14.
- L’auteur donne exactement les dimensions et les formes des chaudières et des fourneaux, décrit les opérations que l’on pratique , fait connaître le temps que dure chacune d’elles, la quantité de combustible employée pour chaque opération, et enfin la nature de l’air de la cheminée. On doit regretter que cette description ne soit pas accompagnée du tableau qu’a publié la Société, et qui aurait été utile pour apprécier la bonne disposition des fourneaux. ' ‘ ^
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- A Bouxviller, on emploie comme combustible un lignite du pays , qui, après beaucoup d’expériences comparatives, a été reconnu équivalent à un tiers en poids de houille de Sarrebruek. Ce lignite laisse, en brûlant, une grande quantité de cendre rougeâtre. Il résulte des expériences citées par l’auteur de la notice que trois parties de lignite de Bouxviller ou une de houille de Sarrebruek peuvent élever de 15° à l’ébullition = i o5° ; 11 parties de dissolution d’alun marquent i6° à l’aréomètre, et que la même quantité de combustible élèverait aussi à l’ébullition 25, io de dissolution de sulfate de potasse.
- Ces données sont trop peu d’accord pour que l’on regarde les résultats comme exacts ; cependant, comme l’auteur a fait preuve de connaissances, qu’il s’est occupé avec soin de quelques-unes des questions du programme, votre Comité vous propose de lui décerner une mention honorable.
- Sous le n°. 5 se trouvent renfermés des observations sur .la construction des chaudières à vapëur, six tableaux et le plan de quatre machines à vapeur , envoyés par la Société industrielle de Mulhausen : une telle réunion de renseignemens nous fait regretter encore plus vivement que cette Société, qui nous a si bien aidés en répandant les tableaux de vos programmes, ait retranché la colonne de l’analyse de l’air; mais nous devons reconnaître ici combien elle nous a facilité l’obtention de bons renseignemens, et nous avons l’honneur de vous proposer, au nom de votre Comité, de voter des reniercîmens à la Société de Mulhausen, en la priant de joindre ses efforts aux nôtres pour arriver à la solution de l’important problème qui fait le sujet des prix proposés.
- Nous avons parlé d’observations jointes aux tableaux envoyés par la Société de Mulhausen, nous ferons connaître ici celles qui nous paraissent mériter le plus d’intérêt ; elles traitent successivement de la grille, des carneaux, de la cheminée et de la surface de chauffe.
- Par rapport à la grille, on établit qu’on peut brûler une quantité de houille double pour une dimension donnée, en changeant le tirage ; cependant les grandes grilles sont préférables, parce qu’on n’a pas besoin d’ouvrir si souvent la porte du foyer, et qu’on peut charger à-la-fois une plus grande quantité de houille. Pour un mètre carré de surface de grille, on peut brûler par heure i5o kilogrammes de houille, donnant 15 pour ioo de cendres. La grille doit laisser un quart de surface libre pour l’air. La distance de la grille à la chaudière doit être pour la houille de om,32
- à om,35.
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- Pour le bois, il faut une grille plus petite et un foyer plus vaste : par exemple, pour brûler en une heure 35o kilogrammes de chêne vieux, équivalant à-peu-près à i5o kilogrammes de houille, il faut une grille d’un demi-mètre carré, mais un foyer de im,5 cube.
- Le cendrier doit être vaste et toujours rempli d’eau.
- L’auteur des observations regarde les carneaux comme habituellement défectueux, par la circulation que l’on veut établir autour de la chaudière, et qui diminue le tirage. Pour un foyer brûlant i5o kilogrammes de houille par heure, les carneaux doivent avoir un quart de mètre carré ët ne circuler qu’une fois autour de la chaudière.
- Le tirage d’un fourneau dépend donc en grande partie de la hauteur de la cheminée ; comme le remarque l’auteur, il faut lui donner la plus grande élévation possible.
- L’auteur des observations admet qu’il y a avantage à introduire l’air très-chaud dans la cheminée, à la base de laquelle doit régner une température de 5oo à 6oo° centigrades, auquel cas le combustible est mieux utilisé.
- On a constaté ces faits en mesurant les températures au moyen d’un cube de platine que l’on plongeait dans son poids de mercure.
- Sans adopter cette opinion dans toute son étendue, nous ferons remarquer que cette observation s’accorde avec celle que M. Clément a faite dans l’emploi du ventilateur de Désaguillier, pour augmenter le tirage des cheminées en diminuant leur hauteur. L’action du ventilateur aspirant, l’insufflation présentant beaucoup d’inconvéniens, a toujours été d’augmenter la quantité de combustible brûlé dans un temps donné, mais aussi de produire pour la combustion d’une même quantité de houille un effet beaucoup plus considérable, parce que toutes les parties de la chaudière sont plus également échauffées.
- Pour comparer le tirage des cheminées, l’auteur des observations s’est servi d’un siphon à l’alcool. Dans une cheminée d’un bon tirage, la différence des niveaux est de om,o*7 à om,oig, et la vitesse moyenne de la f umée de 6 à 7 mètres par seconde.
- Enfin, pour la surface de chauffe, l’auteur établit qu’avec un foyer brûlant i5o kilogrammes de houille par heure, il suffit d’exposer 20 à a5 mètres carrés de la surface de la chaudière, tant directement que dans les carneaux.
- Un résultat curieux est le suivant .* une chaudière en tôle pu en cuivre bien montée doit évaporer de 6 à 7 d’eau pour 1 de houille donnant i5 pour 100 de cendres; mais pour les chaudières de fonte à haute pression, l’auteur annonce n’avoir jamais obtenu plus de 5 de vapeur pour 1 de houille. Vingt-sixième année. Novembre 1827. O g g
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- Nous regrettons dé ne pouvoir connaître l’auteur de ces observations, qui présentent beaucoup d’intérêt. .
- Nous avons dit que ces observations étaient accompagnées de dix tableaux et de quatre plans de divers fourneaux, il nous reste à nous en occuper.
- Les essais ont tous été faits avec la même espèce de houille, celle de Ron-champ, que la Société de Mulhausen avait engagé tous les concurrens à employer. Voici les résultats obtenus en vapeur;
- Chez MM. Witz fils, à Cernay, i kilog. de houille a évaporé 2,47 d’eau avec 2 houilleurs.
- Zuber et Ce., à Rixheim , 4,10 à 4>6o id.
- Nagely et JVeiss, à Mulhausen , 4,87 à 5,3o id.
- Schlumberger et Grosjean, ici., 4>95 id- '
- Les mêmes, ^ 5 2 bouilleurs intérieurs.
- Jean Hofer et Ce., ici. , 5,3o 3 bouilleurs.
- Rixler et Dixon, à Cernay, 5,45 2 bouilleurs.
- Dolfuss et Mieg, à Mulhausen , 5,5o 3 chaudières de JVatt,
- sans houilleur.
- Les mêmes, 5,83 à 6,36 1 chaud, de JVatt,
- sans bouilleur.
- Kœchlin et frères, ici., 7,20 avec 3 bouilleurs.
- Ce tableau nous présente des résultats curieux, qui méritent une sérieuse attention. Jusqu’ici la question de savoir si les chaudières à bouilleurs sont préférables à celles qui n’en ont pas, a été agitée sans être résolue ; mais on pensait généralement que les premières donnaient plus de vapeur que les autres. Les résultats que nous venons de citer nous font voir que des chaudières sans bouilleurs ont souvent donné des quantités de vapeur plus grandes que des chaudières munies de bouilleurs, et qu’à l’exception de celle de M. Kœchlin, qui en porte trois, les chaudières de MM. Dolfuss eiMieg, qui n’en ont pas, ont donné la plus grande quantité de vapeur.
- On sait qu’un kilogramme de houille peut vaporiser, dans une expérience très-exacte, 10 kilogrammes d’eau; mais dans la pratique on est loin d’arriver à ce résultat ; on compte même généralement que la houille évapore six fois son poids d’eau : cependant beaucoup de chaudières donnent des quantités de vapeur moindres, comme le résultat de ce concours le prouve ; et si quelquefois on est parvenu à évaporer de 8 à g d’eau avec 1 de houille, ce sont des faits isolés que l’on cite comme exemples de perfection, mais qui jusqu’ici ne se sont pas reproduits généralement dans la pratique. On doit cependant arriver à un résultat au moins aussi avantageux, et il ne suffit que de chercher les meilleures dispositions à donner à un fourneau pour parvenir à une pratique aussi importante.
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- Déjà , au surplus, l’un des concurrens s’est beaucoup approché de cette proportion, puisqu’il évapore 7,20 d’eau avec 1 de houille.
- Nous ne saurions donc trop engager les fabricans qui possèdent des machines à vapeur à s’occuper d’une recherche qui les intéresse si essentiellement, et à nous faire connaître les résultats qu’ils auront obtenus.
- Comme nous l’avons dit au commencement de ce rapport, votre Comité avait bien prévu qu’une année ne suffirait pas pour que les prix proposés fussent gagnés ; mais il croirait ne pas bien comprendre vos intentions, s’il laissaitsans récompense les efforts qui ont déjà été faits pour y parvenir. Nous avons l’honneur, en son nom, de vous proposer d’accorder à MM. Kcechlin frères, de Mulhausen, et à MM. Dolfuss, Mieg et Compagnie, de la même ville, une médaille de bronze, comme un encouragement pour les résultats intéressans auxquels ils sont déjà parvenus, et de remettre au concours les prix relatifs à la construction des fourneaux. Il vous propose en outre de déposer dans vos archives le dossier parvenu cette année à la Société, et pour retrouver intactes les pièces qui le composent, et dont la comparaison avec des résultats postérieurs pourra présenter beaucoup d’intérêt, d’ordonner qu’il soit mis sous cachet, et conservé soigneusement.
- Adopté en séance générale, le 28 novembre 1827.
- Signé Gaultier de Claubry, rapporteur.
- Rapport sur le prix proposé pour Vétablissement des puits artésiens dans un pays ou ces sortes de puits n existent point; par M. Héricart de Thury.
- Messieurs, vous avez décerné à M. Garnier, ingénieur en chef au Corps royal des mines, le prix de 3,000 fr. que vous aviez proposé par votre programme de 1818, pour la meilleure instruction élémentaire et pratique sur l’art d’obtenir, à l’aide de la sonde du mineur, des fontaines jaillissantes ou puits artésiens, et désirant propager ces puits si utiles pour l’arrosage des prairies et les.besoins de l’agriculture, vous avez offert trois médailles d’or, chacune de la valeur de 5oo francs (1), aux trois propriétaires qui les auraient introduits dans les pays où ils n’existent pas, pour l’irrigation de la plus grande étendue de terre, laquelle ne pourra être moindre de cinq hectares. *
- (1) N°. XXIV, page 34 du programme des prix proposés par la Société d’Encouragement pour l’industrie nationale, daiis sa séance générale du 22 novembre 1826.
- G g g2
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- Suivant le programme, des certificats authentiques, constatant l’établissement de ces puits, devaient être adressés à la Société avant le ier. mai 1827. :
- Un seul concurrent s’est présenté, M. Hallette, ingénieur-mécanicien à Arras, auquel vous avez accordé, le 22 novembre dernier, le prix que vous aviez proposé pour l’application des presses hydrauliques à l’extraction des huiles, du vin et en général de tous les sucs de fruits.
- M. Hallette a adressé à la Société un certificat qui lui a été délivré par MM. Mimerel et Bulteau, négocians-filateurs, à Roubaix, arrondissement de Lille, département du Nord.
- Il résulte de ce certificat, i°, qu’après plusieurs essais tentés depuis quinze ans, soit par les particuliers, soit même par l’autorité, pour procurer à cette ville l’eau dont elle manquait, essais qui tous avaient été infructueux, lesdits sieurs ont eu de nouveau recours, il y a deux ans, au forage d’un puits artésien, et que, malgré leurs efforts, qui sans doute avaient été mal dirigés, et des dépenses considérables, ils n’en ont obtenu aucun résultat satisfaisant. ,
- 20. Qu’alors le manque d’eau était tel à Roubaix, que jamais on n’avait pu avec succès essayer les teintures solides, qui ont, depuis, tant ajouté à la prospérité des fabriques de cette ville, et que, pour la teinture ordinaire, ou même ^abreuvement des bestiaux, on n’avait, en été, d’autre ressource que la petite rivière de Marque, qui coule à près d’une lieue de distance, et où on ne peut s’alimenter qu’avec de grands frais.
- Dans un tel état de choses, la ville de Roubaix, qui tient aujourd’hui le premier rang en France pour la filature, privée du secours des machines à vapeur, devait infailliblement voir son industrie se ralentir, et par suite se perdre. Déjà même la concurrence pour les prix lui devenait difficile, et toute perfection ultérieure lui semblait interdite, si elle n’obtenait, par un moyen quelconque, une régularité de mouvement que le bras de l’homme ne permet pas d’espérer, et qu’il est encore plus difficile d’atteindre par les efforts des chevaux.
- Vainement on avait espéré remédier à ce désavantage en ouvrant le canal dit de Roubaix, qui, sous d’autres rapports, sera bien certainement d’une grande utilité pour le pays, mais dont le tracé est tel, que toutes les filatures construites à grands frais ne peuvent en recevoir aucùne nouvelle valeur, puisque aucune d’elles ne doit y atteindre.
- Dans une situation aussi alarmante et qui tendait à la prompte dépopulation d’une ville qui doit à l’activité de ses habitans l’importance qu’elle a prise, MM. Mimerel et Bulleau ont eu recours à M. Hallette, ingénieur-
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- mécanicien a Arras ; qui vint lui-même diriger les travaux de sondages entrepris à Roubaix sous ses ordres.
- En moins d’un mois, il parvint, par ses percemens, à donner à MM. Mimerel et Bulteau de l’eau en telle abondance, qu’ils n’hésitèrent pas à monter une machine à vapeur de la force de vingt chevaux, qui consomme 900 hectolitres d’eau par chaque jour de travail.
- Ces résultats parurent si satisfaisans à d’autres teinturiers de la ville de Roubaix, qui avaient toujours été arrêtés dans leurs travaux par le manque d’eau, qu’ils sollicitèrent également M. Hallette d’ouvrir un puits dans chacun de leurs établissemens.
- Depuis ce temps, ces puits ont non-seulement suffi à tous leurs besoins, mais on n’a même encore pu reconnaître où pourraient s’arrêter leurs produits , puisqu’on a vainement tenté de les. épuiser, et que chaque nuit leur rend l’eau dépensée dans la journée, quelle qu’en ait été la quantité.
- Par sa constance et son génie inventif, M. Hallette, en jetant une maçonnerie en béton dans le puits construit chez MM. Mimerel et Bulteau, est parvenu à le garantir de tout sable et de toute infiltration et à lui donner la plus grande solidité.
- Enfin cet habile mécanicien a mis, à suivre ces différens travaux, non-seulement toute la constance qui pouvait assurer le succès des opérations, mais encore le désintéressement le plus louable. C'est pourquoi, disent MM. Mimerel et Bulteau, nous avons désiré lui délivrer ce certificat, comme la seule marque durable qu’il nous permet de lui offrir de notre bien sincère et bien 'vive gratitude.
- Le maire de la ville de Roubaix, après avoir attesté que les signatures apposées audit certificat sont bien celles de MM. Mimerel et Bulteau, né-gocians-filateurs, tous deux domiciliés dans ladite ville, ajoute que leur dire mérite toute confiance, et que les faits exposés en leur certificat ne sont en rien outrés; qu’il est de fait que le manque d’eau était à Roubaix une véritable calamité, dont l’industrie se ressentait de plus en plus: qu’en obtenir était une chose aussi utile qu’inespérée, et que chaque jour fera sentir davantage tout le bien qu’a fait aux fabriques la découverte due aux travaux de M. Hallette. ’
- Ce certificat, dont l’original est déposé en l’étude de Me. Dauchez, notaire, à Arras, a été produit en copie certifiée et légalisée par le président du tribunal de première instance de cette dernière ville.
- Votre programme, Messieurs, ne considérait le percement et l’emploi des puits artésiens que sous le rapport des irrigations et de l’agriculture ; mais le service rendu par M. Hallette à la ville de Roubaix et à son indus-
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- trie manufacturière, est d’une trop haute importance pour que nous puissions hésiter à vous le présenter comme ayant droit à une des trois médailles d’or que vous avez promis d’accorder à ceux qui auraient introduit ces puits dans un pays où il n’en existait pas.
- Peut-être nous objectera-t-on, à cet égard, que la ville de Roubaix, située dans le département du Nord, est voisine du pays où les puits forés sont les plus nombreux. A cette observation , nous répondrons que Roubaix est encore à plus de six myriamètres de distance d’Arras, et que d’ailleurs plusieurs essais avaient été tentés en vain, depuis plus de quinze ans, pour établir des puits forés dans cette ville, qui, jusqu’aux percemens opérés par M. Hallette, était menacée de rester sans eau, alors que sa population allait toujours croissant (i), ainsi que l’activité de son industrie, qui embrasse aujourd’hui de nombreuses filatures de lin, de coton et de laine, des fabriques de drap et de draperies de toute espèce, des tanneries, etc.
- D’après ces considérations, nous avons l’honneur de vous proposer, Messieurs, i°. d’accorder à M. Hallette, ingénieur-mécanicien à Arras, une des trois médailles d’or pour les puits forés qu’il a établis à Roubaix, mais au sujet desquels il devra vous adresser immédiatement un état exact de la dépense desdits puits, les moyens qu’il a employés pour leur percement, la coupe oryctognostique et la description détaillée des terrains traversés dans chacun d’eux, et enfin tous les renseignemens qui peuvent servir à éclairer la théorie des puits forés ou fontaines jaillissantes; et 2°. de continuer le concours du percement des puits artésiens et de leur application à toute espèce d’industrie indistinctement, dans les pays où, jusqu’à ce jour, il n’en a pas encore été établi.
- Adopté en séance générale, le 28 novembre 1827.
- Signé Héricart de Thury, rapporteur.
- Rapport sur le prix proposé pour la construction d’un moulin propre à décortiquer les légumes secs ; par M. Challan.
- Depuis plusieurs années, la Société d’Encouragement a offert un prix pour la construction d’un moulin à bras propre à écorcer les légumes secs,
- (1) Suivant la Statistique du département du Nord , Roubaix, qui n’avait, il y a douze ans, que 8,000 âmes, en compte aujourd’hui plus de 17,000. Cette ville a une Chambre'consultative des manufactures et un Conseil de prud’hommes. De nombreux commissionnaires et des commerçans de toute nature y sont établis.
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- afin que, par la soustraction de leur enveloppe dure et point nutritive ? ils devinssent une ressource alimentaire, saine et d’un facile emploi. ,
- Les résultats de ce concours, ouvert sur un objet qui intéressé la santé des hommes et l’économie domestique, se sont cependant fait attendre, et ne se sont montrés que lentement et par degrés ; mais la persévérance du Conseil à le proroger, a enfin fixé l’attention du commerce, et les essais se sont multipliés au point, que cette année il est possible de lui présenter des produits de bonne qualité3 dont le public fait usage, et qui ne laissent aucun doute sur la possibilité de les rendre encore meilleurs.
- Vos Comités des arts mécaniques et d’agriculture ont*eu à examiner dif-férens mémoires, dessins et modèles : un seul moulin fonctionnant a paru digne d’être remarqué.
- Le premier mémoire a pour épigraphe : Les méthodes les plus simples doivent être préférées. L’auteur, fidèle à sa devise, n’offre que deux tablettes cannelées, agissant l’une sur l’autre au moyen de deux poignées fixées à leur face extérieure ; entre elles, on place les légumes, qui ont préalablement trempé quelques heures dans l’eau froide, puis dix à quinze minutes dans l’eau échauffée à 3o ou 40 degrés. Le froissement alternatif que les légumes trempés éprouvent par le mouvement des tablettes suffit, suivant l’inventeur, pour en détacher la peau ; on répand ensuite le tout sur une toile, où il se ressuie; enfin, on le remet dans un baquet plein d’eau : alors on enlève l’écorce qui surnage, et la portion corîiestible, qui se précipite , est retirée pour la sécher définitivement ou la consommer de suite.
- Le second mémoire a été adressé par M. le préfet de la Lozère, qui a , de plus, légalisé le certificat donné à M. Tachin, maire de Saint-Cliely-du-Tarn, par M. le chevalier de la Roque Taillade, maire d’une commune voisine nommée la Malène. Celui-ci certifié « que le moulin à bras inventé par M. Tachin pour écorcer les légumes a été mis en oeuvre en sa présence depuis environ dix-huit mois , et qu’il remplit parfaitement les conditions du programme. « Vos Comités ont eu à regretter que le modèle, dans la proportion dur sixième, fût trop petit pour servir à un essai, et à son inspection seulement ils ont reconnu qu’il est à meule conique (1), tournant horizontalement dans un auget, et qu’il est une imitation de la machine appelée ribe ou ripe, servant dans quelques pays à broyer le chanvre ou le lin. Afin de disposer les légumes au dépouillement, on a soin de les tenir
- (x) La meule pèse 3 quintaux; le volant 1 quintal. L’inventeur estime que la construction du moulin peut coûter de 25o à 3oo fr.
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- constamment humides par de fréquens arrosemens : sans cette précaution, il présume que le poids de la meule les concasserait en parties trop menues.
- Un homme, en se balançant sur la manivelle, donne le mouvement à ce moulin, et peut, dit le mémoire, décortiquer, sans trop se fatiguer , au moins un décalitre de légumes par heure. L’auteur est encore persuadé que sa machine est propre a préparer les fruits et les graines oléagineuses, tels que noix, faîne, navette, colza, chenevis et autres.
- Le troisième mémoire est aussi accompagné d’un modèle ; mais nous ne lui appliquerons point de numéro d’ordre, attendu que les pièces sont parvenues à différentes époques, en 1825, 1826 et 1827; d’ailleurs, l’auteur désirant conserver la propriété de son invention, ce serait le contrarier que de la décrire en détail; il suffira de dire que M. Anastasie,, aveugle des Quinze-Vingts, avait d’abord destiné sa machine à enlever l’écorce noire du sarrasin pour en faire une espèce de gruau; que son modèle est en bois ; que des courroies tiennent lieu de ressort ; que des cylindres cannelés entourent un cylindre principal aussi cannelé, mais plus gros, et que tous deux, dans leur mouvement imprimé par une manivelle, attaquent les légumes à mesure qu’ils passent entre eux : à cet effet, on les éloigne ou on les rapproche à l’aide de vis, selon la grosseur des légumes. Le défaut de solidité du modèle n’a pas permis de vérifier ses effets, l’auteur croit que sa machine, construite en fer et en bois, occasionnerait une dépense de 38o francs.
- On avait aussi espéré que M. Ytier, propriétaire au pont de Saint-Foy, département de la Gironde, aurait profité de la prorogation du concours pour faire connaître le moulin de son invention, annoncé par lui, l’année dernière, comme étant en activité : il n’a point réalisé ses promesses, nous ne pouvons donc que les rappeler à votre souvenir. ,
- Il en sera de même des échantillons de légumes écorcés, annoncés et parvenus depuis d’une manière anonyme ; car la lettre, datée d’Obergailbach, près Sarguemines, département de la Moselle, et signée M. Ch., ne peut pas avoir une autre dénomination, puisque M. Schang, curé du lieu, auquel on disait qu’il fallait s’adresser, a fait à votre Bureau une réponse négative, ignorant parfaitement tout ce qui lui a été demandé à ce sujet.
- Ici finirait donc notre mission, si un moulin réel n’avait appelé l’attention de vos Comités réunis. v
- Toutefois, avant de vous rendre compte des expériences auxquelles ils se sont livrés, il convient de reporter votre pensée sur quelques observations prévues par le programme, qui recommande de conserver aux légumes leur saveur. M. Robiquet, notre collègue, en a également reconnu la nécessité
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- cessité,lorsqu?en 1822 il remarqua, dans son Rapport relatif aux farines de M. Duvergier3 provenant de légumes cuits , que quelques-unes d’entre elles avaient perdu de leur arôme et de leur saveur propre, soit pendant la coction , soit pendant la dessiccation, encore qu’il espérât que ce défaut pouvait être diminué par l’assaisonnement.
- Or, puisqu’il est possible que les farines légumineuses se détériorent, ne doit-on pas craindre que les légumes eux-mêmes, par leur séjour dans l’eau tiède ou chaude, et leur expression répétée jusqu’à ce que la peau soit amollie et gonflée, ne perdent de leur qualité, et ne peut-on pas demander si l’on parviendra à les sécher assez promptement pour les empêcher de devenir pâteux, aigres ou moisis, et même si, lorsque, pour éviter ces inconvéniens, on se servira du four ou de l’étuve, ils ne deviendront pas durs ou cornés ?
- Ces questions sur les effets des procédés supplémentaires, imaginés pour faciliter le décorticage, ne s’appliquent cependant point au moulin que M. Lamotte, demeurant rue de Charonne, n°. 14, a fait transporter dans l’une des salles de la Société, puisqu’il opère à sec. Il a paru à vos Comités se rapprocher plus que tout autre des conditions du programme (r), et avoir beaucoup d’analogie avec les moulins à bras, dits à’Ovide, servant à la mouture ordinaire. Quoique la construction de ce moulin à écorcer puisse être perfectionnée par une plus exacte application des lois de la mécanique, on doit reconnaître que le système est bon, et rentre dans celui des machines employées au décorticage du riz et du café.
- C’est, en effet, dans des moulins ou dans des mortiers que l’on brise la peau desséchée des cerises du café, et que l’on dépouille sa fève de la pellicule appelée parchemin 3 dont elle est immédiatement couverte; depuis même, on est parvenu dans les îles à employer au même usage les moulins construits sur les principes de Maudsley, en se servant ensuite, pour nettoyer le grain et l’épurer, de tambours hérissés, à l’intérieur, de râpes dont la vive circulation achève ce que n’avaient pas fait les meules. C’est entre des meules de bois de pin, épaisses d’environ 4 pouces et striées , de 2 pouces à 2 pouces et demi de diamètre, que le riz, pressé et frotté, perd sa première écorce ; la seconde disparaît sous le pilon; enfin c’est à l’aide de meules de pierre de 3 pieds et demi de diamètre sur un pied d’épaisseur, rayonnées et piquées au vif, qu’en Saxe on parvient à monder l’orge.
- (1) Son prix est de 44° ff.; cependant si on en construisait un grand nombre , on pourrait faire une réduction.
- Vingt-sixieme année. Novembre 1827.
- H h h
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- Quels que soient, au surplus, les documens qui ont inspiré M. Lamotte, toujours est-il vrai que les résultats de son moulin sont satisfaisans, et que deux autres, construits par lui, sont en pleine activité chez M. Maréchal, marchand grènetier, rue du Faubourg-Saint-Antoine, n°. 35, ainsi que le constate le certificat joint aux pièces.
- Ils sont faciles à mouvoir à bras d’homme, et on peut aussi y adapter un manège ; ils exigent peu de réparations après un long service ; chacun d’eux écorce trois décalitres de légumes secs par heure; enfin, la quantité du débit prouve que le public est content de la qualité des produits.
- Les meules de ces moulins sont en pierre meulière et piquées : l’une est gisante , et l’autre tournante; à mesure que celle-ci, dans sa course, détache la peau du légume, sa partie solide et esculente s’échappe avec elle, et toutes deux tombent dans une caisse, comme le son et la farine dans un moulin ordinaire.
- Avec un peu d’habitude, et au moyen de deux vis ou épées servant à lever ou à baisser la meule mobile, on règle l’intervalle qu’il convient de laisser entre les meules, selon la grosseur du légume àécorcer, pour qu’il soit suffisamment atteint par elles sans en être écrasé. On doit observer cependant que souvent, encore que les légumes soient de même espèce, ils sont entre eux de volume différent : il arrive alors que les petits échappent sans être touchés, tandis que les gros se brisent.
- Pour éviter ce grave inconvénient, M. Molardjeune a pensé qu’il serait utile d’assortir les grosseurs à l’aide de tamis métalliques propres à faire le triage, avant de confier les grains à la trémie.
- Toutefois, vos Comités ont cru devoir considérer les procédés de M. Lamotte dans toute leur intégrité, et c’est sans rien changer , sans aucune préparation ni triage préalable , que les expériences ont eu lieu en leur présence ; un homme seul a tourné la manivelle : douze litres de petites fèves de marais ont été écorcés en six minutes, et après la soustraction des peaux par le vannage, il est resté net neuf litres de fèves comestibles.
- L’essai sur les pois a été fait avec onze litres : ils ont été écorces en cinq minutes, et après le vannage le produit net a été de dix litres.
- Le Conseil jugera des qualités par les échantillons mis sous ses yeux.
- Vos Comités auraient désiré s’assurer de la quantité et de la différence des résidus, considérés comme déchets ; mais ils n’ont pu y parvenir, faute d’instrumens convenables ; il est probable d’ailleurs qu’il y aurait toujours eu un mécompte, puisque le vent enlève une partie des écorces et une petite portion de farineux mêlée avec elles.
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- Pour compléter le nettoyage des légumes à la sortie du moulin, M. La-motte se sert d’un tarare, dont le mouvement rapide soulève précipitant ment les peaux, qui, quoique ouvertes, pourraient rester encore adhérentes à la fève.
- Selon lui, par ce procédé, les résidus sont rejetés d’un côté (i), pendant que les légumes écorcéa le sont de l’autre, et le déchet est moindre qu’avec le van.
- Sur cette pratique, M. Molard jeune a encore observé que peut-être on aurait plus d’avantage à employer un moulin à brosses, dont la fermeté contribuerait puissamment au décorticage j et cela est probable, puisqu’il remplacerait les tambours garnis de râpes, dont nous avons déjà parlé.
- En soumettant au Conseil les diverses considérations qui précèdent sur l’emploi,et sur les moyens d’améliorer les procédés de M. Lamotte, vos Comités n’ont eu d’autre dessein que celui d’éclairer un homme dont les malheurs imprévus ont détruit toutes les ressources. Ancien meunier, une force majeure l’a ruiné, et dans son dénûment il a espéré rendre service au public et à lui-même, en appliquant au décorticage des légumes les connaissances acquises dans sa profession , et il doit à notre programme de lui avoir ouvert cette nouvelle route.
- Plus que tout autre, M. Lamotte s’étant approché du but, l’économie domestique profitant déjà de ses essais, vos Comités réunis estiment qu’il convient de récompenser ses premiers efforts, afin de le mettre à portée d’en faire de nouveaux, et à cet effet de lui accorder un encouragement de 5oo fr., avec faculté de disposer de son moulin, dont l’amélioration est possible, et aussi de lui réserver ses droits au concours, que vos Comités vous proposent de conserver, pour la distribution du prix être faite, s’il y a lieu, en 182g.
- Adopté en séance générale, le 28 novembre 1827.
- Signé le chev. Challan, rapporteur.
- r
- Rapport sur le prix proposé pour un semis de pins d’Ecosse;
- par M. Bosc.
- La Société a promis un prix de 5oo francs, à décerner, cette année, à celui qui aura semé le plus de surface de terrain en pin d’Écosse, cette surface ne pouvant être moindre de 2 hectares d’étendue.
- (1) Ils doivent être de bien peu de valeur, puisque ces écorces sont sans saveur et sans qualité nutritive, à moins qu’il n’y reste un peu de farineux,
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- ün seul concurrent s’est présenté, c’est M. le chevalier Charles de Thuisj, propriétaire au Vergeur, commune de Cormicy, près Reims. Il adresse à la Société un procès-verbal détaillé, certifié par le maire et par M. Ruinard de Brimont, qui constate qu’il a semé ou planté, de cette espèce de pin , 51 hectares 80 ares 4 centiares de terre de Champagne de la plus mauvaise nature, et qu’il n’existe dans les environs aucune ancienne plantation du même genre.
- Votre Comité d’agriculture vous propose d’accorder le prix de 5oo francs à M. le chevalier Charles de Thuisj, et de conserver la proposition d’un même prix sur le programme de ceux de l’année prochaine.
- Adopté en séance générale, le a8 novembre 1827.
- Signé Bosc, rapporteur.
- Nota. M. le chevalier Charles de Thuisy a déclaré renoncer au bénéfice du prix qui lui a été accordé, et a demandé que les 5oo fr. qui en forment la valeur fussent remis au sieur André Dubois, son garde particulier, qui a exécuté ses plantations de pins, et que sur cette somme une médaille de bronze fût frappée au nom de ce dernier.
- Gette demande a été accueillie.
- IMPRIMERIE DE MADAME HUZARD ( née Vallat la Chapelle),
- IMPRIMEUR DE LA SOCIETE , RUE DE l’ÉPERON , N°. 7.
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- TABLEAU
- DES PRIX PROPOSES
- PAR LA SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT POUR L’INDUSTRIE NATIONALE,
- POUR ÊTRE DÉCERNÉS DANS LES ANNÉES 1828,1829 ET 1830.
- NUMEROS
- DES
- PROGRAMMES
- ARTS MÉCANIQUES.
- ARTS CHIMIQUES.
- ARTS ÉCONOMIQUES.
- AGRICULTURE.
- VII.
- VIII.
- IX.
- X.
- I.
- II.
- III.
- IV.
- XI.
- XII.
- XIII.
- XIV.
- XV.
- XVI.
- XVII.
- V.
- xvm.
- XIX.
- VI.
- XX. XXI.
- ( xxn.
- XXIII.
- ARTS MÉCANIQUES.
- ARTS CHIMIQUES.
- AGRICULTURE.
- XXIV. XXVII.
- XXV.
- XXVI.
- XXVIII.
- XXIX.
- XXX.
- XXXI.
- XXXIV.
- ARTS MECANIQUES.
- ^ XXXV.
- AGRICULTURE.
- j XXXII. \ XXXIII.
- ÉPOQUE
- DÉSIGNATION DES SUJETS DE PRÎX.
- , Prix proposés pour l’année 1828.
- Pour la fabrication des briques, tuiles et carreaux, par machines. .....................
- Pour la construction d’ustensiles simples et à bas prix, propres à l’extraction du sucre de la betterave} deux prix, l’un de 1,5oo fr. , l’autre de 1,200 fr. , ensemble. . . ........
- Pour la construction d’un moulin à bras propre à écorcer les légumes secs...............
- Pour la construction d’une machine propre à raser les poils des peaux employées dans la chapellerie.........................................................................
- Pour la préparation du lin et du chanvre sans employer le rouissage....................
- Pour le perfectionnement de la lithographie ; dix questions de prix, ensemble..........
- Pour le perfectionnement de la fabrication des cordes à boyaux destinées aux instrumens de musique.....................................U . .........................................
- Pour le perfectionnement de la teinture des chapeaux..........................
- Pour la fabrication de la colle de poisson.................. . . .......................
- Pour la découverte d’un outremer factice................................................
- Pour la fabrication du papier avec l’écorce du mûrier à papier..........................
- Pour des laines propres à faire des chapeaux communs à poils...................
- Pour l’étamage des glaces à miroirs par un procédé différent de ceux qui sont connus.. . Pour le perfectionnement des matériaux employés dans la gravure en taille-douce.. . .
- Pour la découverte d’un métal ou alliage moins oxidable que le fer et l’acier, propre à être employé dans les machines à diviser les substances molles alimentaires............... . . .
- Pour la découverte d’un procédé très-économique propre à conserver la glace.............
- Pour la dessiccation des viandes......................... . . ...............
- Pour la découverte d’une matière se moulant comme le plâtre, et capable de résister à l’air autant que la pierre.....................................................................
- Pour un semis de pins du Nord ou de pins de Corse , connus sous le nom de laricios......
- Pour un semis de pins d’Écosse (pinus rubra). ..........................................
- Pour la construction d’un moulin propre à nettoyer le sarrasin.,.............
- Pour l’introduction des puits artésiens dans un pays où ces sortes de puits n’existent pas ; trois médailles d’or, de la valeur de cinq cents francs chacune, ci. . . . -7........
- Pour l’importation en France et la culture de plantes utiles à l’agri- f ier. prix. .... culture , aux manufactures et aux arts. .............. . . [...........(2e. prix. ....
- Prix proposés pour l’année 1829.
- Pour la fabrication des tuyaux de conduite des eaux en fer, en bois et en pierre ; cinq questions de prix. . . . . . . , . . . ..................... . ..................... . , .
- Pour l’application en grand, dans les usines et manufactures, des turbines hydrauliques , ou roues à palettes courbes de Bélidor........ ...........................................
- Pour le perfectionnement des fonderies de fer.......................................
- Pour le perfectionnement du moulage des pièces de fonte destinées à recevoir un travail ultérieur.. .............................. ....... ....................................
- Pour la fabrication de la colle-forte. .................................................
- y Pour l’établissement en grand d’une fabrication de creusets réfractaires.............. .
- Pour le perfectionnement de la construction des fourneaux} trois prix de 3,ooof. chacun, ci.
- Pour la description détaillée des meilleurs procédés d’industrie manu- 1 c , , . . r _ ,1 ier. prix. . -. . .
- racturiere , qui ont ete ou qui pourront être exerces par les habitans des y
- campagnes................................................. ...........j 2 prix. ....
- Prix proposés pour l’année i83o.
- Pour le perfectionnement des scieries à bois mues par l’eau.............................
- Pour la fabrication des aiguilles à coudre. ........................................
- Pour la plantation des terrains en pente.............. | 1 * Pnx........................
- | 2e. prix. . . . .
- Pour la détermination des effets de la chaux employée comme engrais...............
- de l’envoi des Me'-moires, Descriptions , Dessins, Machines , Modèles ou Echantillons. de la Distribution des Prix. VALEUR DES PRIX.
- Ier. juin. 1828. 2e. Semestre 1828. 2,000 fr.
- id. id. 2,700
- id. id. 1,000
- id. id. 1,000
- id. id. 6,000
- id. id. 0 0 «rf
- id. id. 2,000
- id. idl 3,ooo
- id. id. 2,000
- id. id. 6,000
- id. id. 3,ooo
- id. id. 600
- id. id. 2,400
- id. id. i,5oo
- id. id. 3,ooo
- id. id. 2,000
- id. id. r 5,ooo
- id. id* 2,000
- id. id. 1,000
- id. id. 5oo
- id. id. 600
- id. id. 0 0 10
- id. id. 2,000
- id. id. 1,000
- Ier. Juill. 1829. 2e. Sem.1829. i3,5oo
- id. id. 6,000
- id. id. 6,000
- id. id. 6,000
- id. id. 2,000
- id. id. 3,ooo
- id. id. 9,ooo
- id. id. 3,ooo
- id. id. 0 0
- iér. Juill. i83o. 2e.Sem.i83o. 5,ooo
- id. id. 3,ooo
- id. id. 3,ooo '
- id. id. 0 0 M
- id. id. O O M
- Total........ i22,5oo fr.
- La valeur des Prix proposés et remis au ‘Concours pour l’année 1828 s’élève à................... 58,5oo fr.
- Celle des Prix proposés pour 1829, à....................................................;.......f.... 5o,ooo
- Enfin, le montant des Prix proposés pour 183o, à..................................................... 14,000
- OBSERVATIONS.
- Total égal...... i22,5oo fr.
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- VINGT-SIXIÈME ANNÉE. (N°. CCLXXXII.) DÉCEMBRE 1827.
- BULLETIN
- DE LA .
- SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- ... •
- AVIS. ' ; •
- Le Conseil d’Administration de la Société d’Encouragement a l’honneur de prévenir MM. les souscripteurs qui n’auraient pas reçu régulièrement le Bulletin, ou à qui il manquerait des cahiers séparés, qu’ils doivent adresser leurs réclamations au secrétariat de la Société, rue du Bac, n°. 42 ? dans le courant de l’année : passé ce temps, il ne pourra plus y être fait droit.
- ARTS MECANIQUES.
- D es cnip tion d’une machine a vapeur, perfectionnée par M. Saul nier, ingénieur-mécanicien de la Monnaie, a Paris.
- Cette machine est aussi remarquable par sa simplicité que par la soigneuse exécution de toutes ses parties. L’auteur a eu pour but, dans sa composition, d’en rassembler toutes les parties, de manière qu’elles occupassent le plus petit espace possible, et de supprimer les pièces qui ne sont pas indispensables pour produire l’effet voulu.
- La machine fonctionne sous une moyenne pression, et avec détente de vapeur et condensation. L’auteur entend par moyenne pression celle d’une atmosphère et demie à deux atmosphères, laquelle n’exige sur la soupape de sûreté qu’un poids de 5 à io hectogrammes par. centimètre carré de surface.
- Le cylindre est renfermé dans une enveloppe, et l’espace annidaire intermédiaire sert de passage, non à la vapeur venant immédiatement de la chaudière, mais à celle qui, ayant déjà servi à pousser le piston, se rend du cylindre au condenseur. Toutefois, M. Saulnier n’attache pas une grande
- Vingt-sixieme année. Décembre 1827. Iii
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- • ........... ; /:s;; /; ( 4H.). : - :
- importance à cette dernière disposition, attendu que les résultats n’en sont pas encore constatés par des expériences comparatives.
- En attendant que ces expériences soient faites, ou que les physiciens aient résolu cette question d’une manière positive, voici sous quel point de vue l’auteur l’envisage.
- Il examine d’abord ce qui se passe lorsque l’enveloppe est entretenue de vapeur venant directement de la chaudière ; dans ce cas, on dépense pour chaque coup de piston i°. une quantité bien connue de vapeur pour emplir le cylindre ; 2°. une quantité moins facile à apprécier, qui se condense sur les parois de l’enveloppe , et notamment sur la paroi extérieure. Revenant eusuite au cas de l’enveloppe servant seulement de passage au condenseur, on aura pour dépense : i°. une quantité de vapeur égale, comme, dans le premier cas, a la capacité du cylindre; 20. une autre quantité nécessaire pour suppléer à la température du cylindre, qui est égale seulement à celle de la vapeur qui se rend au condenseur. Le problème consiste donc à chercher quelle est la différence entre les quantités de vapeur qu’il faut, dans chaque cas, dépenser en sus de. celle qui occupe la capacité du cylindre.
- La nouvelle machine est représentée dans son ensemble et dans ses détails, Pl. 343 et 344*
- La Jig. 1, PL 343, est urie élévation latérale de la machine du côté opposé au volant.
- Fig. 2. Elévation vue de face du côté de l’arrivée de la vapeur.
- Fig. 3, Pl. 344* Coupe verticale du cylindre, de somenveloppe et des boîtes à soupape, prise par le milieu de leur axe.
- Fig. 4* Coupe verticale du condenseur et de la pompe à air.
- Fig. 5. Section horizontale de la moitié du cylindre et de son enveloppe.
- Fig. 6. Détail du tiroir de distribution et de sa plaque.
- Fig. 7. Détail de la soupape de détente et de sa plaque.
- Les mêmes lettres indiquent les mêmes objets dans toutes les figures des deux planches.
- A, plateau en fonte servant de liaison à toutes les parties de la machine; B, châssis inférieur posé sur le massif de maçonnerie; C, colonnes ou balustres portant le plateau principal; elles sont traversées dans le sens de leur axe, par des tirans en fer ; C, écrous de deux tirans en fer qui sont cramponnés dans le massif; D, enveloppe du cylindre à vapeur ; E, capacité intermédiaire entre l’espace annulaire S de l’enveloppe et le condenseur ; E', tuyau qui établit la communication de cette capacité
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- •’SS // / /// '
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- V6
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- avec Je condenseur; F, condenseur irenfermant la pompe à air; G, cuvette d’évacuation de la pompe à air ; H, pompe alimentaire de la chaudière; I, tirant de la pompe du puits, qui amène l’eau dans un réservoir; J, tuyau partant de ce réservoir; il est muni d’un robinet servant à régler l’introduction de l’eau de condensation; K, colonne oscillante, articulée par le bas sur un point fixe q du plateau, et par le haut avec le balancier L, composé de deux jumelles en fer, auxquelles tous les tourillons servent d’entretoise ; M, liens articulés qui maintiennent la verticalité de la tige du piston (i); N, bielle en fer ; 00 , montans fixés à l’enveloppe du cylindre, et dont l’extrémité supérieure porte le tourillon fixe des liens M; P, contre-fiches pour consolider ces montans; Q}Jig> 3 et 5, cylindre à vapeur; R, piston à garniture métallique; S, espace annulaire entre le cylindre Q et son enveloppe D : cet espace communique avec la capacité E par onze trous a a, percés dans la bride et le fond du cylindre ; T, ouverture par laquelle ce même espace communique avec le haut ou le bas du cylindre, suivant la position du tiroir de distribution by U, canal servant à cette communication par le haut ; Y, canal pour la partie inférieure ; X , boîte du tiroir de distribution b ; Y, boîte de la soupape de la détente ; elle ne peut communiquer avec la boîte X que par l’ouverture c; Z, soupape régulatrice gouvernée par la manivelle d, qui correspond avec le modérateur à force centrifuge.
- A', volant; B', tige du piston R; C', boîte à étoupe à travers laquelle passe cette tige ; D', arbre du volant ; F', manivelle.
- a, ouvertures servant de communication entre l’espace annulaire S et la capacité E; b} tiroir de distribution ; c, communication de la boîte Y à la boîte X ; d, manivelle de la soupape régulatrice; e, soupape de détente; /" excentrique adapté à l’arbre du volant A' pour faire agir le tiroir distributeur b ; gy tirant, arbre, bascule, etc., qui transmettent ce mouvement au tiroir ; h , excentrique dont la vitesse est double de celle du volant, pour donner le mouvement à la soupape de détente e; i, tirant, arbre, bascule, etc., qui transmettent ce mouvement; k, contre-poids du distributeur et de son attirail; Z, contre-poids pour la soupape ede détente; m, ressorts qui empêchent le tiroir b et la soupape e de quitter les surfaces sur lesquelles ils doivent glisser; n> roues d’engrenage dans le rapport de i à 2, qui donnent le mouvement à la soupape e par le moyen de l’excen-
- ; (i) La démonstration géométrique du genre de mécanisme a été donnée par M. Baillét dans le Bulletin de la Société, N°. CCHI, page 129, vingtième année ( 1821 ).
- • ' ' * * I i i 2
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- ( 4=6 )
- trique h; p y tige rpotHce* de la soupape de détente, traversant une boîte à étoupes; q, point fixe de la colonne K; r, tige motrice du tiroir distributeur b.
- Explication de la distribution et de la détente de la vapeur.
- Le tiroir b distribue la vapeur, comme dans la plupart des machines, en dessus et en dessous du piston , en même temps qu’il dirige vers le condenseur la vapeur opposée qui doit être évacuée.
- , La soupape glissante e qui précède ce tiroir, a pour but d’arrêter l’émission de la vapeur à moitié de la course du piston : à cet effet, l’amplitude du mouvement de cette soupape est plus que double de la hauteur du canal c, en sorte qu’elle continue de descendre après avoir fermé ce canal. I/ouverture a donc lieu très-subitement, quoique sans secousse, à l’instant même où la manivelle du volant passe dans la verticale.
- On peut toujours régler l’excentrique h en le faisant tourner sur l’arbre de la roue qui le mène, ou en changeant d’une dent l’engrenage de cette roue, demianière à faire varier en plus ou en moins la durée de l’émission de la vapeur. ;
- Il est bien entendu qu’en changeant la position de l’excentrique, il faut ramener la soupape dans sa véritable position par le moyen des deux écrous de la tige p , qui traverse la boîte à étoupes.
- Rapport fait par M. Mallet, au nom du Comité des arts mécaniques , concernant les expériences faites sur la roue hydraulique de M. de Thiville.
- Messieurs, dans votre séance du 22 juin 1825, vous avezdécidé, d’après le rapport favorable de votre Comité des arts mécaniques sur la roue hydraulique de M. de Thiville, qu’il serait construit une roue de ce système sous forme de roue-modèle, et qu’elle serait ensuite soumise à l’expérience (1).
- Cette roue a été exécutée par les soins de notre collègue M. Molard; mais la difficulté de trouver une Jocalité convenable pour faire les expériences, a retardé long-temps le complément de votre décision.
- Enfin, après plusieurs recherches, M. de Thiville s’étant abouché avec M. Poulain, propriétaire d’une papeterie à l’embouchure delà rivière de Bièvre, ce manufacturier a consenti, moyennant une indemnité, à permettre de monter la roue à expérimenter dans le coursier de celle de sa papeterie, et à laisser vos commissaires se servir de ses eaux pendant le temps nécessaire pour l’opération.
- Après plusieurs essais, que les localités assez peu favorables ont rendus (i) Yoyez le Bulletin de la Société, de l’année i825, page 208.
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- infructueux, nous avons procédé, M. Molard et moi, le 24 de ce mois, à l’expérience dont je vais avoir l’honneur de vous faire connaître les résultats, et à laquelle il nous a paru qu’il fallait s’en tenir.
- La roue-modèle a 2 mètres de diamètre extérieur ; sa largeur, dans œuvre, est de 4^ centimètres; les augets placés autour de sa circonférence sont au nombre de quarante-huit, et l’anneau qui les renferme a 16 centimètres 4 de largeur. - m * , ,
- Elle est montée dans un châssis portant deux conduits, sous forme d’auge, destinés à y faire arriver l’eau, en l’y introduisant par la périphérie intérieure; en tête de ces conduits est une espèce de réservoir muni d’une vanne mobile, qui a 365 millimètres de largeur.
- On avait ajusté à l’axe de la roue un dynamomètre de TVhite, et dans te prolongement dudit axe un frein semblable à celui employé par M. de Prony et moi, dans l’expertise relative à la discussion élevée entre M. Le-cour et M. Edwards ; ledit frein destiné à former la résistance et à servir également de dynamomètre.
- Un peson du sieur Hanin, devant servir à mesurer la pressiofi,a été fixé tantôt au dynamomètre de TVhite, tantôt au frein. M. Genieys, ingénieur des ponts et chaussées, qui avait désiré voir l’expérience, a bien voulu nous aider; il comptait le nombre de tours que la roue faisait dans un temps donné au moyen d’une bonne montre à secondes fixes, pendant que j’observais l’indication du peson, et que M. Molard prenait le soin de régler l’eau.
- Le bras de levier du frein, mesuré avec exactitude, s’est trouvé avoir 5o5 millim de longueur, depuis l’axe mathématique de la corde qui le mettait en communication avec le peson, jusqu’au centre de la poulie dudit frein.
- La longueur de celui du dynamomètre TVhite, mesurée depuis l’axe mathématique de la roue hydraulique, autour duquel il tendait à tourner, jusqu’à celui de la corde fixée au peson, était de 365 millimètres.
- Il est bon de remarquer ici que, d’aprè^ la forme du dynamomètre de TVhitej l’axe de son bras de levier, passant par le centre du pignon, est sollicité d’un côté au mouvement par la roue dentée perpendiculaire à l’axe de celle hydraulique, et s’appuie au côté opposé sur l’autr<? roue dentée, fixée de même à l’axe du frein destiné à former la résistance : d’où il résulte que si ledit bras de levier était libre de tourner, il ne ferait que la moitié du nombre des tours de la roue hydraulique, circonstance à laquelle nous aurons égard dans nos calculs.
- Nous avons dit plus haut que la largeur de la vAne destinée à fournir l’eau à la roue était de 365 millimètres; cette vanne a été levée de /j»cen-
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- ( 4a8 )
- timètres; quant à la hauteur de l’eau en charge, elle était de 17 centimètres, mesurés depuis son niveau supérieur jusque sur le seuil.
- On a fait tout ce qui a été possible pour que cette charge fût constante et que l’eau, en arrivant à la vanne, n’eût à la surface que la vitesse néces-saire,pour fournir au produit qui avait lieu. >
- La hauteur de la chute, mesurée du dessus de l’eau en mouvement dans les auges de conduite jusqu’au dessous de la roue, a été trouvée de im,3o.
- Appliquant le calcul à ces données pour connaître la quantité d’eau employée sur la roue, et se servant des annotations reçues, on a
- T X \/ 2g- X <7 — °m>l3 X V 2g-X >5 ) X 0,62 X o”,365 X>"= omc,oi579 X i",
- d’où la quantité d’action disponible était
- Y/:
- m.c. X ir“
- orac,oi579 X im>3o X l” “ 0,020253 X k X ilu
- 20,253 Xi"-
- ou
- Première expérience, avec emploi du dynamomètre de White.
- Nombre de tours par minute que faisait la roue hydraulique. . 10
- Indication du peson. . . ................. ,..........' . . 70 kil.
- Appelant ^ l’effet obtenu, on a
- , om,365 X 2 X * X 5
- 60'
- x 70k = i3k,3779 X 1" (1)
- k. X im
- 113 3 o V ï
- Rapport entre l’effet obtenu et l’action dépensée 9
- 0,66.
- k. X !m
- 20,253 X 1"
- Deuxième expérience.
- O11 a voulu vérifier s’il y avait quelque avantage à noyer la roue, et à cet effet on a placé à l’extrémité du coursier de fuite une planche, qui a relevé l’eau de 16 centimètres, d’où la chute n’était plus que im,3o —
- m.c. Xim k X . .
- om,iô= Im,i4, et l’action o,mcoi579 X im>i4=: 0,018 X X 1 "•
- Nombre des tours, par minute, que faisait la roue hydraulique. . 9,25
- Indication du peson. . .' . . . . ... ... . . . . . .... 65 kil.
- Effet obtenu........„^X
- (1) On rappellera ici que la longueur du bras du levier du dynamomètre de JVhite =.0^365 (page 427). * '
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-
- ( 429 )
- Rapport entre l’effet obtenu et l’action dépensée
- 11 >49
- 18
- 0,637.
- On se rappelle que ce rapport était plus haut 0,66. Ainsi, il résulterait de cette expérience qu’il 11’y aurait point d’avantage à noyer cette roue > ou du moins de la hauteur dont elle a été noyée, et qui était de plus du ~ de ceile totale de la chute libre. 4
- Troisième expérience} avec emploi du frein.
- Nota. L’eau affluente a toujours été maintenue à la même hauteur devant la vanne, et sous l’influence des mêmes circonstances.
- Nombre de tours que faisait, par minute, la roue hydraulique. . 10 Pression indiquée par le peson. . . J . . ............... . . . . 22 kil.
- ™^ on,,5o5 x 2 x ^ X 10 N, t ^ „
- Effet obtenu. . -----------—------------X 2lk X 1 = 13,021 X 1 *
- L’effet obtenu plus haut, au moyen du dynamomètre de White, était = i3k,377g, résultat sensiblement le même, et dont la petite différence, avec le premier, peut être attribuée à un peu plus de frottement, résultant de ce que la poulie du frein était mise en mouvement par le dynamomètre de JVhite.
- Conclusion.
- Il résulterait des expériences ci-dessus que la roue de M. de Thiville emploierait utilement les 66 centièmes de l’action qui lui serait confiée; mais vos commissaires vous feront observer que, n’ayant pas été maîtres de régler la vitesse de l’eau affluente dans un rapport convenable avec celle de la roue, il en résultait qu’une petite portion de cette eau sortait des godets avant d’être arrivée au bas de la chute ; que, d’un autre côté, les indications du peson, soit qu’il fût appliqué au dynamomètre de ŸFhite, ou au frein, ont dû être diminuées par les frottemens des engrenages chargés de lui transmettre l’action, d’où ils ne balancent pas à porter à 70 p. £ le produit de force de cette roue; ce qui confirme l’idée avantageuse que votre Comité des arts mécaniques en avait déjà conçue lorsqu’il l’a examinée théoriquement. *
- En conséquence nous avons l’honneur de vous proposer, ,
- i°. D’insérer le présent rapport dans votre Bulletin y
- 2°. De publier également le dessin de la roue-modèle confectionnée aux
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- frais de la Société, ainsi que ceux des appareils qui ont servi à la soumettre à l’expérience (i) ; • ,
- 3°. De donner communication dudit rapport à M. de Thiville, en lui renouvelant vos remercîmens v * .t
- Adopté en séance, le ig septembre 1827. Signé Ch. Mallet, rapporteur.
- Rapport fait par M. Jomard, sur les instrumens pour le dessin,
- présentés par M. Tachet.
- M. Tachet, ébéniste-mécanicien, rue de Chartres, n°. 26, a présenté à la Société plusieurs produits de son industrie, dont le principal est ce qu’il appelle un curvotrace. Si l’on se représente une lame très-élastique, pouvant recevoir de la pression des doigts toute sorte de formes, il est aisé de concevoir qu’en la posant de champ sur le papier ou sur un panneau, on aura un régulateur qui servira à tracer une courbe quelconque avec pureté et correction. Mais la main ne pouvant maintenir long-temps la pression aux mêmes points, même avec le secours de deux personnes, les courbes se déformeraient et l’on naurait rien d’exact. L’instrument de M. Tachet, représenté en élévation et vu en dessus, fig. 3 et 4> PI' 3^5, remédie à cet inconvénient, au moyen de mains artificielles cc, dont chaque position est fixée par des boutons à vis dd. Le long d’une règle a, ouverte par des rainures b, on fait glisser à volonté les porte-lames ou porte-élastiques , et on les arrête avec la vis au point convenable. Cette première opération détermine les extrémités de la courbe. Ensuite on rallonge ou on raccourcit la lame d’acier e, pour régler le degré de courbure, et on la fixe aux points convenables à l’aide d’autres vis ff qui sont aux bouts des porte-lames ; après quoi, il n’y a plus qu’à tracer la courbe le long de l’élastique.
- L’artiste ne s’est pas occupé des moyens de former une courbe donnée ; c’est en effet un autre problème, et il a supposé ou que l’on copierait à fie la courbe à tracer, ou qu’on appliquerait la lame contre un modèle ou calibre. Mais, sans chercher à résoudre cette question, il aurait pu diviser les rainures de la règle. Cette division faciliterait et abrégerait la formation des courbes symétriques. Son instrument n’en est pas moins propre à tracer un grand nombre de courbes simples ou complexes, et même dans une assez grande étendue, puisque la lame a im,7, ou 5 pieds de développement. L’auteur aurait pu aussi allonger les rainures, en réduisant la longueur des porte-lames, ce qui est très-facile, pour obtenir des courbes plus rentrantes. ' *. ,
- (1) Nous donnerons ces figures dans un prochain N°. du Bulletin.
- Une
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- Une des principales applications du curpotrace est le trace'des projections géographiques sur le papier ou sur le cuivre; quelque grand que soit le rayon de courbure, le géographe peut obtenir l’arc dont il a besoin. La marine en peut faire aussi un fréquent usage, ainsi que les divers arts.
- On peut, à l’aide de cet instrument, tracer d’un seul jet une doucine, un talon et differentes sortes de moulures : il s’applique donc à divers arts de construction ; il sera utile au charpentier, à l’ébéniste, au fabricant d’or-nemens, aù serrurier, etc., pour tracer les calibres de plusieurs formes et grandeurs. ' ;
- M. Tachet vend son curvotrace 36 francs, y compris deux lames de i™,7, dont l’une est plus épaisse et sert pour les courbes moins prononcées. /
- ' On pourrait varier les courbes encore davantage en donnant à la lame élastique une épaisseur décroissante; il ne serait pas impossible de remplir cette condition quand on fait passer l’acier sous le laminoir. /
- Le second objet présenté par cet artiste est une règle, qu’il appelle commuée, à l’usage des dessinateurs d’architecture ; elle ne peut se déjeter, parce qu’elle est formée de quatre pièces taillées en forme d’arc, bien collées à plat et assujetties dans les bouts. L’intervalle des arcs sert à saisir la règle. L’exécution de ces pièces ne laisse rien à désirer; il faudrait seulement s’assurer qu’en toute saison la rectitude de cette règle est invariable , comme on est porté à le croire par l’état de tension où sont les pièces de bois. .
- Enfin, M. Tacheta, soumis à la Société une planchette à dessiner. Au lieu d’être formée d’une ou plusieurs planches assemblées, qui voilent presque toujours, à cause de la faible épaisseur qu’on est obligé de leur donner, il compose le panneau de 96 pièces ou petits panneaux, assemblés à rainures et languettes, le tout garni d’emboîtures comme à l’ordinaire; mais ces pièces sont toutes en bois debout, placées dans tous les sens, ce qui produit, dans les variations atmosphériques, l’effet de la compensation. Le milieu de la planche ne pouvant céder, elle ne se tourmente pas par l’action hygrométrique; le retrait n’a pas lieu, et les bouts 11e se lèvent point. Les plus grandes planches, qui ont i3 décimètres, coûtent le double des planches ordinaires : leur exécution est également très-bonne. ; :
- Ces divers objets, considérés comme instrumens de précision, nous paraissent dignes des suffrages et de l’approbation de la Société, particulièrement le curvotrace, qui mérite d’être gravé dans le Bulletin. _ ; ^ ,
- Adopté en séance, le 29 août 1827. ; y.,;: u'i. : •- ' : : y
- ;r° ' y Signé Jomard, rapporteur. -
- Vingt-sixième année. Décembre 1827. Rkk
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- , > I
- Rapport fait par M. Mallet, au nom du Comité des arts mécaniques , sur les instrumens de pesage présentés h la Société par M.-. Paret, mécanicien, a Montpellier.n ?..3 t c «
- s Les instrumens de pesage auxquels M. Paret annonce avoir fait des per-féctionnemens sont les balances connues sous le nom de romaines, et celles dites bascules. f -r •
- Les idées de cet artiste sont développées dans deux mémoires accompli gnés de quatre feuilles de dessins, l’un relatif aux romaines, l’autre aux balances-bascules, pièces auxquelles il a joint un rapport très-avantageux de M. Gergonne, professeur de mathématiques spéciales au Collège royal de Montpellier. Une lettre de M. Paret à M. le Président de la Société accompagne le tout.
- - M. Paret, frappé des défauts des romaines encore en usage à Montpellier et des fraudes auxquelles elles donnent lieu, s’est attaché à perfectionner ces instrumens de pesage; il a remarqué d’abord la mauvaise disposition des points de suspension et d’appui, et ensuite la forme vicieuse des couteaux qui les forment ; il a donc cherché à changer l’une et à corriger l’autre, et a fait ensuite l’application des principes qu’il a posés et des perfectionnemens auxquels il a été conduit, tant aux romaines qu’aux ba-^ lances à bascule" et aux ponts de ce nom. •
- L’auteur examine successivement chacune des parties sur lesquelles doit se porter l’attention d’un observateur éclairé; s’occupant de l’équilibre, il démontre qu’il est impossible d’en obtenir un parfait des romaines, telles que sont encore celles en usage dans le midi : examinant les couteaux, il reconnaît i°. qu’ils sont sujets à s’engager dans la chape destinée à les recevoir, au droit des parties carrées dont ils sont tirés si qui forment saillie sur le nu du fléau ; 20. que les aiguilles des fléaux tendent à frotter le long de la partie supérieure de la même chape; 3 . que les couteaux se déplacent dans la pièce dont il a été parlé plus haut, le long de laquelle ils tendent à remonter, en changeant ainsi les rapports établis; enfin il trouve dans leur forme diverses autres causes d’erreur qu’il signale avec le même discernement.
- C’est après s’être ainsi rendu compte de toutes ces espèces d’imperfections que M. Paret cherche à j remédier, i°. en plaçant sur une même ligne les centres de mouvement et de suspension ; 20. en donnant une forme particulière aux couteaux et à la partie dans laquelle ils jouent. Passant ensuite à l’examen de la rotnaine à retournement, qu’il appelle àjxois
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- crochets, M. Paret, après avoir fait sentir les défauts actuels que présente le crochet auquel sont suspendus les objets à peser, remarque, entre autres, que le retournement de la chape donne lieu à des frottemens et à des chocs très-nuisibles, et il change entièrement cette pièce, qu’il remplace par une autre, dans laquelle le couteau tourne avec la chape, en employant un moyen particulier pour remettre ledit couteau, soit dans le plan vertical, soit dans celui horizontal, dans une position convenable à la précision du pesage. •' ‘
- 4 S’occupant ensuite de la romaine dite à deux crochets, il fait remarquer que les raisonnemens auxquels il s’est livré jusqu’à présent, à l’égard de la forme des chapes et des couteaux, et les perfectionnemens qu’il a apportés dans ces pièces essentielles, s’y appliquent également; mais il la regarde comme plus commode que la première et comme pouvant être ramenée, pour l’usage , à la balance ordinaire. ;
- A cet effet, il place à l’extrémité du fléau une coupe ou un plateau destiné à recevoir l’objet à peser, pièces disposées, ainsi que tout ce qui compose la romaine , de manière qu’en portant le peson à la distance marquée zéro-, il y ait équilibre parfait ; mais il annonce qu’il a trouvé le moyeu d’adapter au plus long bras de levier des pesons additionnels , ainsi qu’il le fera voir plus bas en parlant des romaines-bascules, pesons au moyen desquels, en ramenant celui mobile à son point de départ, on obtiendra des pesées sans nombre et qui n’auront de limite que celle de la force du fléau ; enfin il termine cet article par annoncer que cette disposition pourra être étendue a la romaine à retournement, et passe à celle à bascule et aux ponts à bascule.
- Le second mémoire, celui relatif à la romaine-bascule, que l’auteur appelle à pont, ou pontée , contient l’exposé des principes sur lesquels repose le système de ces sortes d’instrumens à peser; il fait d’abord sentir la nécessité de deux leviers à deux branches, dont un vers une extrémité du tablier sur lequel doit reposer l’objet à peser, l’autre, vers l’autre extrémité; ce qui lui forme quatre points d’appui, et il fait sentir la nécessité que ces points se trouvent placés dans un même plan.
- Employant un peson auxiliaire pour équilibrer le plateau avant de procéder à une pesée, il s’occupe des perfectionnemens dont cette pièce est susceptible, et il décrit ceux qu’il a imaginés.
- Ces perfectionnemens consistent à faire courir le long du fléau une boîte portant, soit un couteau, soit un coussinet, boîte sur laquelle vient s’ajuster la chape du peson ; deux vis de pression, placées dans la partie infé-- v ; * Kkk 2 ..... A
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- rieure, fixent cette boîte dans sa position, et mettent ou le couteau ouïe coussinet en contact exact avec le dessus du fléau.
- Mais la disposition précédente exige deux points de suspension : alors M. Paret s’est occupé des moyens d’éviter cette sujétion, et il a été amenée après plusieurs essais, à adopter le système employé dans la construction des ponts à bascule placés sur les grandes routes,* ce qui a donné au tablier la forme d’un parallélogramme rectangle, forme qu’il préfère à celle scm--blable, terminée par une partie triangulaire. \
- Mais l’auteur a regardé la disposition des couteaux dans ces machines, tant ceux du point d’appui que ceux de suspension, comme donnant lieu à des tirages qui tendent, soit à détériorer les couteaux, soit aussi à changer les rapports des bras de levier, et il s’est occupé de remédier à ces inconvéniens par une forme nouvelle. A cet effet, au lieu de tenir ces couteaux fixes, il a donné à l’un un mouvement d’oscillation dans sou coussinet, et aux autres un mouvement semblable dans les chapes qui lient les leviers coudés avec celui longitudinal, destiné à transmettre la pression opérée sur le tablier au fléau de la romaine, au moyen de laquelle se font ensuite les pesées. ^
- Tous les principes posés par Fauteur, relativement aux romaines, soit balance, soit bascule, sont conformes à ceux d’une saine théorie , et il y a long-temps que les conséquences en ont été senties par l’Administration de l’intérieur, à laquelle il n’échappe rien de ce qui peut intéresser l’ordre public : ainsi, dans 1’Instruction publiée par ordre de S. Exc. le Ministre de l’intérieur e.n novembre 1802 (brumaire an 10), il est dit, en parlant des romaines : « L’équilibre dans les balances de cette espèce ne se manifeste » point par le repos ou par des oscillations égales , comme dans la balance » ordinaire, il se fait sentir par une égale disposition du système à incliner » des deux côtés ; c’est une suite de leur construction, analogue à celle de la » balance folle, et très-propre à favoriser la fraude. «
- Qn trouve ensuite dans cette Ordonnance le détail des moyens de construire ces instrumens de manière à les rendre osciîlans comme les bonnes balances. 4 >
- Une Ordonnance du 27 octobre 1812 s’occupe encore de ce genre de balances, et si cette Ordonnance tolère les romaines, elle recommande celles oscillantes.
- Une autre, tout nouvellement rendue, le 12 décembre 1825, parle aussi de ces balances, et appelle l’attention particulière des administrations locales sur ce genre d’instrumens de pesage. . ...
- D’un autre côté, divers artistes distingués de la Capitale n’avaient pas
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- tarde, dès les premiers momens, à s’efforcer de secouder la sollicitude éclairée de rAdministration : ainsi on a vu rivaliser cfe zèle et de talents MM. Jecker, Kutsch et Fourché, et ce dernier a présenté une balance qui offre toutes les conditions que doit remplir cet instrument pour remplacer avantageusement la balance à bras égaux, romaine dont on trouve les dessins et les détîfils dans le treizième numéro du Bulletin de la Société d’En-couragement (4e. année), çt on doit encore tout récemment à M. Kutsch le Nécessaire du 'vérificateur des poids et mesures, dont l’Administration de l’intérieur s’est empressée de publier les détails, au moyen d’une gravure, dans un recueil d'Instructions sur les poids et mesures, qui vient de paraître, et^au nombre des instrumens que contient ce Nécessaire, on trouve une romaine oscillante.
- L’étranger, de son côté, avait suivi également cette impulsion. Si l’on consulte XEncyclopédie américaine, par Deurborne, on y trouve la théorie de ces balances ; on la trouve encore dans le N°. 45 du Journal des Mines, mois d’avril 1796 (prairial an 6), numéro qui contient i°. un rapport de M. Pictet, de Genève, sur les romaines de M. Paul; 20. un extrait des Leçons de M. Hassenfiratz, inspecteur des mines, où ce professeur donne la théorie de ces instrumens; 3°* un rapport de M. Gattey sur une nouvelle balance qu’il a fait exécuter.
- Quant aux romaines-balances, vous avez été aussi témoins, Messieurs, des efforts faits d’abord par M. Merlin, de Strasbourg, ensuite par MM. Quintenz, Rollé et Schwilgué, ainsi que des succès obtenus par ces deux derniers artistes, tanta l’Exposition de 1823 qu’à la dernière qui vient d’avoir lieu, et l’on trouve dans le N°. CCIY de votre Bulletin, celui de décembre 1823, un rapport de M. Francœur sur la romaine-bascule de M. Quintenz, perfectionnée par MM. Rollé; rapport dans lequel notre savant collègue a saisi l’occasion de donner la théorie sur laquelle repose la construction de ces utiles instrumens de pesage.
- Vous verrez donc, Messieurs, avec intérêt les efforts de M. Paret venir se joindre à ceux des artistes distingués dont nous venons de citer les noms et de rappeler les travaux. En effet, on ne peut se refuser de reconnaître , d’après tous les détails dans lesquels nous avons commencé par entrer sur les travaux de M. Paret, que cet artiste ne possède parfaitement la théorie des instrumens de pesage qu’il veut offrir au commerce ; son système de couteaux et de chapes nous a paru neuf et destiné à remplir l’objet qu’il s’est proposé ; enfin il est à désirer, dans l’intérêt du bon ordre, que ses instrumens remplacent ceux si imparfaits, qu’il annonce être encore en usage à Montpellier et sans doute dans les autres parties du
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- midi en propageant ainsi les abus et les fraudes que ces derniers favô -
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- Votre Comité des arts mécaniques a donc l’honneur de vous proposer : i°. de donner à M. Paret des témoignages de votre satisfaction, en le remerciant de la communication de son mémoire; 2°. de déposer ce mémoire dans vos archives; 3°. d’insérer le présent rapport danS votre Bulletin. adopté en séance, le 19 décembre 1827.
- , Signé Ch* Mallet, rapporteur.
- Rapport fait par M. Mallet, au nom du Comité des arts méca-; niques y sur un panémore inventé par M. Avit. ’ ’
- Messieurs, M. Avit vous a fait l’hommage, par sa lettre du g juillet dernier, d’un panémore de son invention, qu’il avait fait monter dans le jardin de M. Molard aîné, et vous m’avez invité à me joindre à notre estimable collègue pour l’examen de ce moteur. > , 4
- M. Avit annonce qu’il s’est livré à la composition de cette machine, qu’il a fait des frais d’essai et de transport, du Puy (Haute-Loire) à Paris , pour satisfaire aux voeux plusieurs fois exprimés par la Société de posséder un moteur à vent tournant sur un plan horizontal, d’une construction aussi simple que facile et en même temps peu coûteuse, et qu’il est certain d’avoir résolu le problème, autant qu’il est possible.
- L’auteur, après être encore entré dans divers autres détails tendant à confirmer sa dernière assertion, offre à la Société de soumettre incessamment à son examen plusieurs machines de son invention; savoir, une montre solaire d’un système nouveau; une noria élevant 4>ooo mètres cubes d’eau, dans vingt-quatre heures, à la hauteur de 40 pieds (i3 mètres), point auquel il se sert de son moteur à tout vent pour reprendre cette eau et la porter à 4o autres pieds plus haut; un fourneau à vaporiser les liquides ; une machine à piquer les cartes propres à la fabrication de la dentelle ; une glacière domestique, etc. /
- M. Avit parle aussi, dans la même lettre, de la pierre volcanique, dont il a déposé un échantillon sur le bureau de la Société, et dont l’analyse, faite par M. Melle, se trouve consignée dans le même numéro des Annales de la Société d’agriculture, sciences et arts du Puj} que le rapport sur une machine à piquer les cartes employées à la fabrication de la dentelle, citée par l’auteur au nombre de ses inventions ; mais je reviens à celle du panémore, qui fait l’objet principal de la lettre de M. Avit.
- L’ensemble des principales pièces de ce moteur à vent, représenté en
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- élévation et en plan, fig. i et 2, PL 345, se compose i°. d’un arbre vertical a; 2°. de quatre bras b b fixés à l’extrémité de cet arbre, perpendiculairement à son axe, et assemblés entre eux à angles droits; 3°. d’un châssis ou croisillon cc, formé également de quatre branches placées dans un plan parallèle à celui des bras précités, à peu de distance au-dessous de ces bras, et armé d’un cliquet avec ressort, qui vient s’engager dans les dents d’un rochet fixé sur l’arbre principal ; 4°* enfin, de quatre voiles ee, appartenant chacune à l’un des bras dudit arbre.
- La forme des voiles, et sur-tout leur disposition, constituent la partie distinctive de l’invention de M. Avit ; leur forme est celle d’un parallélogramme allongé, raccordé sur le côté qui regarde l’arbre par une partie triangulaire i, sous forme de voile latine, qui ne se termine à rien à la rencontre de l’arbre. La partie parallélogrammique est étendue sur un châssis d, de même forme, composé d’un montant milieu g, traversé perpendiculairement par de petites baguettes, sur lesquelles la voile vient s’appliquer lorsqu’elle est sous le vent; ladite voile est maintenue en outre par des cordes A’ tendues de chaque côté entre les extrémités de la première et de la dernière des baguettes transversales, et parallèlement au montant milieu.
- Ces châssis ne sont point placés dans le prolongement des bras, mais sur des perches^7implantées dans leur about, et formant un angle de i35 degrés environ avec l’axe de ces bras; le montant milieu du châssis est percé, vers son extrémité inférieure, d’un trou, dans lequel on introduit les perches^ autour desquelles le châssis peut prendre un mouvement de rotation , et tantôt se placer dans une position parallèle au plan de l'horizon, tantôt former un angle plus ou moins ouvert avec le pian. Un poids A, suspendu à l’extrémité inférieure du montant milieu, est destiné à donner aux ailes, tenues dans une position horizontale par le vent, une tendance à sortir de cette position, lorsqu’elles se présentent dans la direction convenable, Enfin des cordes k, fixées, d’une part, à l’extrémité supérieure des châssis formant ailes, et d’une autre part à celles des bras du croisillon dont il a été parlé plus haut, mettent à même , en faisant tourner ce croisillon sur lui-même, de régler l’inclinaison des ailes, et de les soustraire entièrement à l’action du vent lorsqu’il devient trop violent. s . On voit, d’après la description qui vient d’être faite du panémore de; M. Avit, que, sur quatre ailes, une seule prend du vent une fois dans chaque tour complet, et sous un ensemble de directions, suivant lesquelles elle est soumise à une série d’actions variant continuellement d’intensité ; que, pendant ce temps, une petite partie de l’action est employée à contrebalancer les poids placés à l’extrémité des montans milieu des trois autres s
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- ailes; qu’aussitôt qu’une de celles-ci passe au vent, elle doit se relever dans un temps très-court, ainsi que nous l’avons remarqué M. Molard et moi, en soumettant la corde qui la retient à une saccade d’autant plus grande , que le choc a lieu plus promptement, choc qui tend à fatiguer la corde et tout le système de la machine. .
- Ces derniers défauts sont ceux que l’on a toujours reprochés à ces sortes de moteurs, et il est impossible de se refuser à reconnaître que le système présenté par M. Avit n’en est pas entièrement exempt. Quant à la quantité d’action utile qu’il est destiné à fournir, d’après la disposition nouvelle qui-distingue le panémore, c’est-à-dire la facilité avec laquelle les ailes postérieures à celle en prise cèdent au vent employé utilement, au lieu de résister à son action, ou du moins d’après le peu de résistance qu’elles peuvent lui offrir, on doit en espérer un plus grand effet mécanique que de ceux connus jusqu’à présent, sur-tout si par une disposition que nous avons indiquée à M. Avit (i), et qu’il nous a paru approuver, on doublait le nombre des voiles sous le vent: mais il ne nous est pas possible d’admettre avec l’auteur que son panémore, appliqué à la noria, également de son invention, élèverait en vingt-quatre heures 4>ooo mètres cubes d’eau à 40 pieds ou i5 mètres de hauteur, ou qu’il fournirait en même temps 52,000 unités d’action mécanique. , / c;
- En effet, il résulte d’expériences faites par Coulomb qu’un moulin de construction ordinaire pourrait élever, avec la vitesse moyenne du vent, en vingt-quatre heures, un poids de 490kilogrammes à 102,006 de hauteur , ou fournir 49*983 unités, et d’un autre côté ce savant, d’accord avec Smeaton, n’accorde aux moulins à vent horizontaux que le sixième ou le huitième de la puissance mécanique de ceux ordinaires à ailes verticales ; d’où il résulterait que les premiers, construits dans des proportions analogues , ne donneraient au plus que 8,35o unités au lieu de 49*983, produit des seconds, et alors en admettant que le panémore de M. Avit produisît un effet double de ceux expérimentés par Coulomb, l’effet utile de ce moteur ne serait que de 16,000 mètres au lieu de 52,ooo, sur lesquels M. Avit compterait d’après ce qu’il a avancé. . , . < ; .
- Au reste et en résumé, c’est à l’expérience qu’il appartient de fixer le degré d’une supériorité sur les autres panémores, que nous nous plaisons tou-
- (1) Cette disposition consisterait à réunir les quatre bras actuels du panémore présenté , par quatre traverses formant entre elles quatre angles droits ; à assembler sur chacune de ces traverses un autre bras solidement étrésilîonné, et aie terminer par une perche semblable à celles dont nous avons parlé, et qui porterait une voile ; ce qui en ferait huit au lieu de quatre , et deux à-la-fois sous le vent au lieu d’une, . *
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- jours à reconnaître dans celui présenté par son intéressant inventeur, et de mettre nos prévisions à leur juste valeur ; mais en attendant, votre Comité pense que les efforts que M. Avit a faits pour se rendre utile méritent vos encouragemens ; il a donc l’honneur de vous proposer : i°. de témoigner à M. Avit votre satisfaction, en le remerciant de l’hommage qu’il vous a fait de son invention; 2P. de la faire connaître par la voie de votre Bulletin. Adopté en séance, le 26 septembre 1827. r
- , Signé Ch. Mallet, rapporteur.
- *•‘ * • > ' / ‘ ,
- Explication des Jîg. 1 et 2 de la PI. 345. .
- Fig. 1. Le panémore de M. Avit, vu en élévation, ayant l’une de ses ailes relevée, la seconde inclinée, et les deux autres placées horizontalement. —
- Fig. 2. Plan du panémore, dont les ailes sont dans la même position que celle indiquée jig. 1. - * ^
- a, arbre vertical du moteur à ailes; bbb, quatre bras fixés à l’extrémité supérieure de cet arbre et assemblés à angles droits; cc, croisillon placé au-dessous des bras précédens ; dd, châssis parallélogrammique qui reçoit les voiles ee, de même forme; ff perches fixées par leurs bouts aux bras bby et sur lesquelles le montant g du châssis d peut prendre un mouvement de rotation; h, poids suspendus à l’extrémité du montant g; i, voiles triangulaires ; k, cordes pour tendre ces voiles ; l, ressort au-dessous du croisillon c.
- ARTS CHIMIQUES.
- Instruction sur le collage du papier, extraite d'un rapport fait a la Société dEncouragement, en i8i5, par MM. d’Arcet et Mérimée (1). , . < > • ' ' •
- » ' v- ' •
- Le chanvre, le lin et toutes les substances filamenteuses végétales dont on peut faire du papier, contiennent, en quantité plus ou moins grande, une espèce de gluten (2), qui, lorsqu’il est en proportion suffisante, peut
- (1) Voyez Bulletin de la Société, n°. CXXXVI, octobre i8i5, p. 239.
- (2) Nous croyons pouvoir employer lemot gluten, bien que la matière que nous signalons ne ressemble pas au gluten de la farine ; mais , comme lui, elle participe de la nature des matières animales ; car il se dégage de l’ammoniaque du chiffon qui subit la fermentation putride.
- Vingt-sixième année. Décembre 1827. Lll
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- tenir lieu de colle dans le- papier, et le rendre imperméable à l’encre.
- Cette matière est tellement abondante dans le chanvre et le lin écrus que le papier de filasse est transparent et naturellement collé. Elle est aussi tellement tenace que l’action répétée des lessives ne l’enlève pas complètement: il en reste encore un peu dans le linge usé 5 elle n’est entièrement détruite que par la fermentation putride.
- En Hollande et en Angleterre, on ne fait pas pourrir le chiffon ; en France, on a recours à cette macération non-seulement dans les petites fabriques, où la faiblesse des moyens de trituration la rend indispensable, mais encore dans celles où l’on triture avec des cylindres. Voilà la principale cause à laquelle il faut attribuer la supériorité de nos voisins dans le collage du papier. Leurs pâtes vertes, conservant encore une certaine portion de gluten, produisent un papier qui devient parfaitement imperméable au moyen d’une colle légère ; tandis qu’une beaucoup plus forte est insuffisante pour nos papiers de pâte pourrie. * ‘ ‘
- La dessiccation trop prompté après le collage est encore une des circonstances qui s’opposent au succès de l’opération ; aussi les étendoirs des Hollandais sont bien mieux disposés que les nôtres pour combattre , pendant l’été, l’action des vents desséchans. * • : *
- •A ces notions préliminaires nous joindrons l’exposé de plusieurs faits dont la connaissance nous parait devoir répandre quelque lumière sur la théorie du collage du papier. * " , ’
- La colle seule, même lorsqu’elle est concentrée au point de rendre le papier transparent, ne le rend pas imperméable à l’encre. Pour qu’elle produise cet effet, il faut qu’elle soit combinée avec l’alun dans une certaine proportion. ^ a
- Lorsqu’on mêle de l’alun avec une dissolution de colle, elle s’épaissit aussitôt et paraît comme coagulée, au point qu’on peut à peine la remuer. Elle redevient liquide en y ajoutant de l’eau. Si on fait l’expérience avec de la colle chaude, il faut, pour que la coagulation ait lieu, que la dissolution soit plus concentrée.^ t; j
- Si on laisse sur le feu de la colle mêlée d’alun, il se forme bientôt, à sa surfaces, une pellicule qui s’épaissit déplus en plus. Après qu’on l’a enlevée, il s’en forme une nouvelle, et ainsi de suite, de sorte que la totalité de la colle peut être convertie en pellicules. •**
- Ces pellicules ne redeviennent plus liquides à la simple chaleur du bain-marie, à laquelle se fond la colle prise en gelée; il faut, pour les dissoudre, employer une forte chaleur : aussi, dans nos papeteries, les peaux que
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- l’on retire de dessus la colle après le mélange de l’alun, sont rejetées dans% la chaudière avec les matières brutes. ^ K
- Si on trempe dans de la colle non alunée une feuille de papier imprégnée d’alun, elle se couvre en peu de temps d’une couche plus ou moins épaisse de colle coagulée, qui s’émiette entre les doigts et ne paraît plus * visqueuse.-’; - ' • ^ -V^'- ; >ir^-vt j"w>vp-îjp ' -,
- L’alun diminue donc la solubilité de la colle , et le concours de l’air pa- > raît une condition nécessaire; car, si au lieu d’une simple feuille, on trempe une page alunée, la coagulation n’a lieu que sur les feuilles extérieures de la page et non sur celles du centre.- / t; <> ^ s
- Cette action de l’air se fait encore remarquer dans d’autres circonstances. * -*- , --4- ; y , *- ,4ft - .
- Nous avons exposé , pendant une nuit, à un froid de 4 à 5 degrés de la colle mêlée d’alun, et le lendemain nous l’avons fait dégeler. Il s’en sépara un liquide aqueux, dans lequel l’infusion de noix de galle détermina un r précipité abondant. La masse restante était poreuse comme une éponge et s’émiettait entre les doigts sans s’y coller. Nous essayâmes inutilement de faire fondre ce résidu : il ressemblait à de la corne ramollie; cependant, eu ajoutant de l’eau et à l’aide d’une forte ébullition, nous parvînmes à le dissoudre ; mais cette colle, qui, avant d’être glacée, était parfaitement claire, contenait une portion considérable de gélatine coagulée, qui la rendait très-louche. * . . : r - *'
- Nous avons fait sécher, par une évaporation lente, de la colle mêlée d’alun et clarifiée; ensuite nous l’avons fondue après avoir eu la précaution de la faire ramollir dans l’eau : une partie resta non dissoute, même après 4 une forte ébullition. *" " ‘ '
- Enfin, lorsqu’on mêle du sulfate de fer au maximum d’oxigénation avec de la gélatine, elle se coagule instantanément, au point qu’on ne peut plus la redissoudre en y ajoutant de l’eau. Le même effet n’a pas lieu avec le sulfate vert. L’oxigène du persulfate est probablement la cause de la coagulation (i). , ‘ ^ ^ •
- On peut donc attribuer, en partie, l’imperméabilité que la colle mêlée d’alun communique au papier, à l’action exercée par l’air; et cela explique pourquoi, après une dessiccation rapide, le papier est moins collé, et comment on remédie à cet accident par le matrissage, c’est-à-dire en
- (x) Lorsqu’on colle du papier brun coloré par l’oxide de fer , le quart de la proportion employée pour le papier blanc suffit, pourvu qu’au lieu d’alun on ajoute à la colle du sulfate de ter. -, - i:- ' * / * • • v. •
- T.Il o •
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- ^restituant de l’humidité au papier, et en l’exposant de nouveau au contact de l’air. * * » ; » s
- Ainsi que nous l’ayons reconnu, la macération du chiffon est indispensable dans les petites fabriques*, où l’on ne peut triturer qu’avec des maillets. Elle est de plus nécessaire pour le papier destiné à l’impression de la taille-douce ; mais ne peut-elle pas s’opérer de manière qu’on en retire les avantages sans en encourir les inconvéniens ? * * i Examinons d’abord ce qui se passe dans la fermentation putride, à la-. quelle on soumet le chiffon. .< t << ,, t ; -
- La première altération que l’on observe dans le chiffon lorsqu’il a passé -quelque temps dans le pourrissoir, est le dégagement d’une matière muqueuse , espèce de putrilage si peu soluble dans l’eau froide, qu’il n’est pas dégagé par la trituration et qu’il se retrouve encore dans la cuve. La pâte qui provient d’un pareil chiffon retient l’eau^ et le papier fait avec cette matière prend beaucoup de retrait en séchant ; il n’a par conséquent ni le poids ni la mesure qu’il doit avoir. > .»
- Cette mucosité, que, dans quelques papeteries, on appelle gonfle, est d’autant plus abondante que le chiffon est plus grossier, qu’il a été moins lavé avant d’être entassé dans le pourrissoir, et que l’air du pourrissoir » est plus stagnant. Elle se décompose dans la suite de la fermentation et donne naissance aune espèce de moisissure blanche, semblable à celle qui se voit dans le fumier ; mais alors une partie considérable des filamens du chiffon est réduite en terreau. ? * t. ?
- Sous le rapport de la quantité d’eau que retient la pâte remplie de cette matière muqueuse, elle offre quelque ressemblance avec celle de la filasse contenant beaucoup de gluten. %
- Il semble donc que le papier fait avec une pareille pâtp devrait être déjà à demi collé ; il n’en est pas ainsi : une colle faible 'est insuffisante pour le rendre imperméable, et si on l’emploie plus concentrée, ellet ne pénètre qu’avec une extrême difficulté dans l’intérieur des pages. i
- Le pourrissage facilite la trituration, parce qu’il détruit la matière glu-tineuse, qui colle entre eux les filamens du chiffon ; mais les filamens de la paille , du spart et du bambou paraissent bien plus fortement collés, et leur réunion forme un tissu qui a bien moins de souplesse : toutefois , lorsqu ils ont été pendant quelque temps exposés à l’action de la chaux, ils se divisent en parties très-ténues, et l’on parvient sans peine à en forcer une pâte aussi déliée que celle du chiffon. . , t 1 s
- ,. Il nous paraît donc hors de doute que la chaux, dans des proportions convenables, produirait le même effet sur le chiffon sans en détruire en-
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- tièrement le gluten; car dans les préparations qu’on fait subir a la paille pour la convertir en papier , ni la chaux qui la ramollit, ni les acides qui la blanchissent ne lui enlèvent la totalité de son gluten; il en reste encore une telle quantité, qu’une colle très-légère suffit pour rendre ce papier imperméable. * » • j* • ..ouu <?•' • *»
- La chaux a, comme l’on sait, été employée de tout temps dans nos papeteries, et elle l’est encore dans quelques1 ; fabriques ; mais ce n’est pas pour faire macérer le chiffon, c’est au contraire pour arrêter l’effet de la macération. Lorsque quelque circonstance donne lieu à un long chôttiage, on retire le chiffon du pourrissoir, où il ne tarderait pas à êtfe converti en terreau, on le trempe dans un lait de chaux très-clair. Après cette préparation, on peut le conserver indéfiniment (i)'. v * ; -
- De la colle et de sa préparation. t -, 1;,4;
- Des expériences nombreuses ont démontré qu’avec la meilleure colle on ne parvient pas toujours à rendre le papier imperméable, encore que l’opération du collage soit parfaitement conduite. 11 n’en faut pas moins apporter le plus grand soin dans le choix des matières dont on fait la colle et -dans sa préparation ; mais heureusement cette préparation a fait de grands progrès depuis qu’on a découvert un procédé facile pour retirer des os, au moyen des acides , une gélatine très-pure. Cet art est maintenant arrivé à un tel point de perfection, que les fabricans de papier qui voudront employer les soins convenables pourront toujours se procurer de la colle réunissant toutes les qualités désirables, c’est-à-dire la blaucheur et la ténacité.
- En général, les peaux des jeunes animaux: produisent la colle la plus blanche et elles se fondent aussi plus promptement. Toutefois nous avons obtenu une colle très-blanche de morceaux de peaux de bœuf, et tous se trouvèrent complètement fondus au moment où l’eau entra en ébullition : à la vérité, ces peaux étaient restées long-temps dans la chaux; mais on peut conclure de cette expérience que la préparation que l’on fait subir aux 'matières brutes avant de les fondre a de l’influence sur la blancheur de la colle. ' »’ i 1 ’
- La colle de bourrelier passe pour mieux coller le papier qu’aucune autre : elle a l’inconvénient d’être la plus colorée ; ce qui provient sans doute des morceaux de cuir tanné qui se trouvent toujours mélangés avec le cuir hon-groyé, dont se composent les débris de harnais qui constituent cette espèce de colle. Sans ce mélange, on ne voit pas pourquoi elle serait plus colorée que
- (i) On emploie le même moyen pour conserver les pâtes de défilé.
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- celle faite avec les rognures de peaux livrées par les tanneurs et les mé-gissiers. •. ; HM- ’ -
- Il est donc présumable que l’on obtiendrait une dissolution moins colorée si on avait l’attention d’enlever tous les petits morceaux de cuir tanné, et si on faisait tremper cette colle brute, pendant quelques jours, dans un léger lait de chaux. «rv „ , • * < n. ; . r w
- C’est en laissant pendant quelque temps dans la chaux les rognures de peaux qu’on les préserve de la putréfaction, à laquelle elles sont exposées avant leur complète dessiccation : à l’aide de cette préparation, on peut les sécher saris qu’elles s’altèrent, et les conserver ensuite indéfiniment ; mais si après les avoir retirées de la chaux, on les laisse amoncelées trop longtemps, ou si on les étend par couches trop épaisses dans le séchoir, elles peuvent encore fermenter et se corrompre. * ^
- • La colle brute qui a fermenté avant d’être sèche, qui est ce qu’on appelle échauffée, se reconnaît à une couleur grise, qui paraît à travers la légère couche de chaux qui recouvre sa surface. r
- Lorsqu’on la fait cuire elle exhale une odeur ammoniacale que l’addition de l’alun fait plus ou moins disparaître; mais souvent, lors même qu’aucune mauvaise odeur ne s’est manifestée pendant la cuisson, l’ammoniaque n’en existe pas moins à l’état de combinaison. On le développe en ajoutant un peu de chaux -, et c’est un moyen de dégager de la colle le ferment putride qu’elle pourrait contenir. * y
- On prépare la colle de differentes manières dans nos papeteries. Dans quelques-unes, on se contente de mettre la colle brute dans une chaudière contenant la proportion convenable d’eau bouillante, et on continue l’ébullition jusqu’à ce que la totalité des matières soit fondue; ce qui dure douze à quinze heures pour 3oo livres de rognures de peaux de bœuf.
- 11 est évident que, suivant la qualité des matières employées, la colle doit être plus ou moins forte. ’ * ^
- D’autres mettent d’abord une moindre quantité d’eau, et aussitôt que le bouillon donne une colle suffisamment forte, iis le soutirent et remettent de nouvelle eau en moindre quantité : ils obtiennent de cette manière jusqu’à trois ou quatre bouillons, qu’ils réunissent ou qu’ils conservent séparément. , - • •• * > • . • - -îir.. -
- Cette méthode est sans doute préférable, parce que les débris de peaui étant inégalement solubles, la portion de colle dissoute la première se détériore en restant dans la chaudière , jusqu’à ce que la totalité soit fondue : de plus , on peut mieux juger de la qualité des matières employées par la quantité de colle qu’on obtient.. ~ - ^ ’ ' '
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- De quelque façon qu’on opère, il est important que ces matières ne touchent pas le fond de la chaudière ; car elles se brûleraient et rendraient la colle plus colorée. * >• t •• -
- Quelques fabricans garnissent d’un lit de paille le fond de leur chaudière ; ils empêchent bien par* ce moyen que la colle ne s’y attache; mais en voulant obvier à un inconvénient ils tombent dans un autre. - -v
- La paille contient une matière colorante jaune, assez intense, dont l’extraction est encore facilitée par la chaux qui se trouve dans la colle brute et qui n’a pas encore perdu sa qualité alcaline par son exposition à l’air : aussi lorsqu’on vide la chaudière et qu’on en retire la paille, on la trouve brune comme celle du fumier. 0^ "*' ®
- Dans les papeteries hollandaises, les matières brutes sont contenues dans un panier d’osier que l’on descend dans la chaudière, et qu’on en retire, à l’aide d’un treuil, lorsqu’on veut soutirer la colle : cet appareil est extrêmement simple et met à même de juger s’il reste encore quelque partie de colle à dissoudre. * - *
- Avec quelque soin que l’on fonde la colle, le bouillon n’est jamais clair ; il tient en suspension une grande quantité de matière gélatineuse, non dissoute , qui ne se précipiterait pas même par un long repos en maintenant la colle liquide ; mais si par un moyen quelconque on détermine dans cette colle un précipité abondant, il entraîne avec lui les particules suspendues, et la colle peut devenir parfaitement transparente. •
- On peut opérer cette clarification par plusieurs moyens : i°. Lorsqu’on a filtré la colle à travers le panier, on y ajoute un peu de chaux vive, environ une demi-livre pour quarante seaux de colle. On délaie d’abord cette chaux dans de l’eau, on la verse dans la chaudière et l’on brasse , afin de la bien mêler.
- La chaux se précipite bientôt et entraîne déjà une portion de la matière qui trouble la transparence du bouillon ; on le soutire et on y mêle peu à peu une dissolution concentrée d’alun. * *
- On remue doucement, de manière cependant à opérer un mélange complet. L’alun décomposé par la chaux occasionne un épaississement considérable, une sorte de coagulation, et en continuant de remuer, la colle paraît bientôt comme une sauce tournée. Le précipité tombe promptement au fond du vase et elle est parfaitement transparente : il ne reste plus qu’à la soutirer avec un siphon et à y ajouter la proportion convenable d’alun.
- Si la clarification a été bien conduite, il ne doit plus rester de chaux dans la colle : on s’en assure avec un papier réactif : si elle en contenait encore, on la précipiterait avec quelques gouttes d’acide sulfurique.
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- Si l’on mettait trop d’alun pour clarifier la colle ; si Ton dépassait le point de saturation, la colle resterait louche : alors, pour la clarifier, il faudrait précipiter l’excès d’alun avec un peu de chaux ; cela ne présente aucune difficulté; mais on précipiterait en pure perte une portion de gélatine, et on diminuerait d’autant la force de la colle.
- Le précipité gélatineux qui se forme dans cette clarification ne doit pas être jeté : on ne pourrait pas le redissoudre; mais si on le mêle avec des pâtes bulles au moment où leur trituration est achevée, le papier fait avec cette pâte sera, par cette addition , un peu collé.
- 2°. On peut encore clarifier la colle avec le mucilage des racines de guimauve ; on les réduit en pâte après les avoir bien lavées, et on délaie cette pâte dans la colle : aussitôt après on ajoute de l’alun, qui coagule instantanément le mucilage et précipite avec lui toutes les matières qui troublaient la transparence de la colle : il n’est pas à craindre de mettre trop d’alun.
- Le moyen suivant sera sans doute adopté de préférence, parce qu’il n’exige ni mélanges, ni soins particuliers, et qu’il s’opère de lui-même par la filtration, au moyen d’un appareil très-simple.
- On sait que lorsqu’on filtre de la colle à travers un papier, elle passe parfaitement claire ; mais le papier ne tarde pas à s’engorger , et la filtration s’arrête, quand même on parviendrait à maintenir la colle liquide. On peut remédier, avec l’appareil suivant, à l’effet inévitable de l’engorgement des filtres.
- Il se compose d’une caisse carrée de 12 à i5 pouces d’élévation. La colle entre par le dessous de la caisse, traverse plusieurs feutres et sort par un robinet placé à la partie supérieure de la caisse (1).
- Les feutres sont maintenus par des châssis qui s’adaptent dans l’intérieur de la caisse, de manière que rien ne puisse passer par leurs bords : d’ailleurs, on garnit les parois de la caisse avec des feutres,
- 11 est certain que ce filtre ne tardera pas à s’engorger ; mais il ne faudra pas beaucoup de temps pour ouvrir la caisse, en retirer les feutres et en remettre d’autres à leur place. Dans un appareil semblable, que nous avons fait construire et dont on fait habituellement usage depuis plusieurs années, on ne renouvelle les feutres qu’au bout de cinq à six jours : il n’y en a que quatre, et l’on trouve la colle suffisamment claire ; nous pensons qu’elle ne l’est pas assez et qu’il serait mieux de mettre dix ou douze de ces feutres ; l’engorgement n’aurait pas lieu plus promptement et la colle serait alors claire comme si elle eût été filtrée au papier.
- (x) On conçoit qu’il doit y avoir en dessous un autre robinet pour l'écoulement de la portion de colle restante après la filtration. .
- Si
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- - Si la'chaudière où l’on fond la colle était placée dans l’étage supérieur, la pression du liquide accélérerait la filtration.
- On mêle l’alun à la colle au moment où on la soutire, et l’on ne sait jamais exactement en quelle proportion il se trouve : on prend pour base le poids des matières sèches de la coîle : or l’expérience démontre qu’il y a dans les produits de ces matières des différences considérables.
- Nous croyons qu’au moyen d’un pèse-liqueur fait exprès on pourrait déterminer le degré de concentration de la colle : alors on réglerait d’une manière plus certaine la proportion de l’alun.
- Dans plusieurs manufactures, on mêle du savon avec la colle, et ce mélange se fait avant d’y mettre l’alun, parce que le savon serait décomposé au même instant si on le versait dans la colle alunée. Nous avons eu plusieurs fois l’occasion de voir le bon effet de ce mélange, et nous avons reconnu qu’il rendait le collage plus indépendant de la durée de la dessiccation, et qu’il contribuait à rendre le papier plus imperméable (i).
- La colle qu’on emploie pour le papier de pâte verte est toujours moins forte de moitié que celle destinée au collage des pâtes pourries. Bien plus, si la pâte est très-verte, le papier peut être parfaitement collé avec une colle tellement faible, qu’au sortir de l’opération elle ne paraisse avoir produit aucun effet. Le papier deviendra imperméable si, avant de l’étendre, on le laisse durant plusieurs jours en contact avec la colle humide ; mais pour que ce ressuage produise l’effet désiré, il faut que la colle et la pâte du papier ne contiennent aucun principe de fermentation putride.
- M. Montgolfier a confirmé, par des expériences faites avec le plus grand soin, ce que nous avions présumé de l’effet de la colle conservée long-temps humide dans le papier avant sa dessiccation. Il garda pendant vingt jours , sans l’étendre, du papier de pâte verte trempé dans une colle beaucoup plus faible qu’il ne l’employait ordinairement, et le papier, qui d’abord ne paraissait pas collé, devint progressivement imperméable.
- Le ballot de papier bien enveloppé avec des feutres était ouvert chaque jour ; on en retirait une feuille que l’on faisait sécher. «
- Celle que l’on prit immédiatement après l’opération , lorsque la colle était encore chaude , ne parut pas collée ; ;
- Celle du second jour l’était très-faiblement.
- Chaque jour, le papier gagna sensiblement jusqu’au douzième jour, qu’on
- (i) La liqueur dont Ackerman se servait pour rendre les étoffes imperméables est un mélange de savon, de colle et d’alun. Voyez le Bulletin de la Société, n°. XXIV, 2e. année, prairial an XII, page 22g.
- Vingt-sixième année. Décembre 1827. Mram
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- étendit la feuille d’essai sur un baquet plein d’eau : elle fut trouvée parfaitement imperméable.
- L’épreuve fut répétée avec le même succès jusqu’au vingtième jour, que l’on fît sécher la totalité du papier, dans la crainte qü’il ne se détériorât.
- Pendant ce temps, le papier avait été échangé et pressé trois ou quatre fois. Le thermomètre indiquait 12 à i5 degrés.
- Nous avions demandé que cette expérience fut faite Comparativement avec du papier de pâte verte et avec du papier dé pâte pourrie ; ce dernier papier donna un résultat absolument inverse. Trempé dans une collé très-forte et séché de suite, il parut collé, mais non imperméable : le lendemain , il était moins collé, et le cinquième jour il ne paraissait plus avoir conservé un atome de colle.
- Nous ne fûmes pas surpris de cet effet; nous avions présumé que la pâte pourrie, quelque bien lavée qu’elle fût, retenait encore un peu de ferment putride qui devait altérer la colle; mais ce que nous étions loin de prévoir, c’est que la qualité des eaux pouvait changer entièrement le résultat.
- L’expérience que nous venons de citer avait été faite a Annonay; M. Mont-golfier voulut la répéter dans une autre papeterie qu’il possède à Yoirou. La pâte avec laquelle le papier avait été fabriqué était très-verte ; la colle était très-pure et clarifiée avec beaucoup de soin ; cependant, au bout de peu de jours, le papier exhalait une odeur infecte et n’était pas collé. M. Montgolfier répéta l’expérience et demeura convaincu que cet effet inattendu tenait à la qualité de l’eau.
- Nous sommes ainsi que lui persuadés que la fermentation putride qui s’est développée doit être attribuée à la décomposition du sulfate calcaire contenu dans l’eau; mais nous croyons en même temps qu’il est possible , quelle que soit la mauvaise qualité des eaux , de la corriger (i).
- On ne parvient pas a bien coller le papier de pâte pourrie en une seule opération, il faut le coller deux fois si on veut le rendre parfaitement imperméable; mais cette double manipulation augmente la dépense et altère la blancheur du papier : nous croyons donc qu’il y aurait plus d’économie à remplacer le gluten détruit dans le pourrissage. Ce moyen est employé par les Chinois ; ils ajoutent a la pâte de leur papier de la colle de riz extraite à
- (i) Onze eaux de puits séléniteuses , qui ont été examinées par M. Darcet, ont exigé (terme moyen ) ï gramme 298 de sous-carbonate de soude pur et sec, par litre, pour être saturées au point de bien dissoudre le savon. La plus mauvaise eau de puits absorbait 1 gr.,83 de sous-carbonate de soude pur et sec.
- On peut clarifier l’eau de rivière trouble, en employant 25 grammes d’alun par hectolitre.
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- froid (i) et l’infusion d’une plante visqueuse appelée orenj, qui est une mal-vacée. L’effet de ce mucilage est de tenir en suspension la fécule extraite du ri?, et d’empêcher que les feuilles ne se collent entre elles; car les Chinois couchent les feuilles de leur papier l’une sur l’autre sans interposer des feutres entre elles : ils se contentent de placer entre chacune une petite lame de bambou pour les séparer ensuite plus commodément.
- Dans cette opération, le papier n’est pas collé; celui qui est destiné à l’écriture ou au lavis reçoit un collage ultérieur, qui est plutôt un alunage, et il en porte le nom à juste titre, puisque le liquide dans lequel on trempe le papier pour le coller ne contient qu’une partie de colle contre deux d’alun.
- On sait que l’alun forme avec les sucs muciîagineux des précipités insolubles ; en même temps la fécule de riz contenue dans le papier est convertie en empois par la chaleur (2). Ces deux causes réunies font que le papier de Chine devient imperméable par un collage qui ne produirait aucun effet sur nos papiers. . .
- Nous avons cherché à obtenir un résultat semblable en ajoutant de l’amidon aux pâtes pourries, et le succès a répondu a notre attente. Nous avons préparé une légère colle de fécule de pommes de terre, à laquelle nous avons ajouté de l’alun : cette colle étant bien mélangée avec le chiffon dans la pile , nous avons versé une dissolution de savon résineux ; ce qui a déterminé un précipité composé de résine, d’empois et d’alumine. Une colle légère rendit parfaitement imperméable le papier fait avec cette pâte.
- Nous avions employé pour 100 livres de pâte sèche 2 kilogrammes d’amidon , un demi-kilogramme d’alun et un kilogramme de résine saponifiée avec 5oo grammes de sous-carbonate de soude.
- Pendant l’opération du collage, on est dans l’usage de faire de temps en temps l’essai de la force de la colle , en faisant sécher promptement une des feuilles collées. A cet effet, on retire une feuille du milieu d’une porse et on la fait sécher rapidement ; mais à quelque endroit qu’on ouvre une
- (1) Le riz, préalablement humecté , est mis dans un pot de terre non vernissé. On le remue, on le met dans un linge et on verse dessus de l’eau froide, qui entraîne la matière gommeuse. On reprend ce qui reste sur le filtre , ,on le traite comme la première fois et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’il ne reste plus de gélatine (Kempfer, Amœnitatcs exoticœ). Il est évident que, dans cette opération, nonseulement fa partie gommeuse du riz est enlevée , mais que la fécule amilacée est détachée par le frottement contre les parois du vase non vernissé.
- (2) Le papier est collé feuille à feuille. Chacune est alla cime à une baguette de hambou et trempée dans la liqueur collante, laquelle doit être très-chaude.
- M m m 2
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- porse, la séparation a toujours lieu entre deux pages, et la feuille que Ton retire est toujours celle du dessus d’une page. D’après cette observation, nous jugeâmes convenable de faire retirer les feuilles du milieu avec celles du dessus. Après leur dessiccation, nous reconnûmes que les feuilles du centre de la page étaient moins collées que celles du dessus, et cela nous expliqua pourquoi il arrivait que, dans l’examen des feuilles de papier de même pâte et collées en même temps, il se trouvait des feuilles plus imperméables les unes que les autres.
- .11 est donc important de ne pas donner trop d’épaisseur aux pages : deux feuilles suffisent pour les papiers forts et cinq pour les plus minces. Qu’on ne craigne pas que le papier se grippe en séchant, cela ne peut arriver si l’échange du papier est fait avec soin et si la dessiccation est bien ménagée (i).
- Dans quelques-unes de nos fabriques, on se sert d’un appareil inventé en Angleterre, au moyen duquel on colle à-la-fois plusieurs rames de papier. 11 se compose d’une caisse dans laquelle les pages sont placées verticalement. La caisse se ferme ensuite hermétiquement, et l’on en retire l’air à l’aide d’une pompe. La colle introduite par le fond monte lentement, et lorsque l’on juge que les feuilles sont suffisamment pénétrées de colle, on fait mouvoir une presse horizontale, qui comprime le papier en même temps que la colle de la caisse s’écoule.
- Un semblable appareil est très-utile, mais il est trop dispendieux pour qu’il puisse être adopté dans les petites fabriques : elles peuvent sans cela coller parfaitement leur papier.
- On a vu, par ce qui précède, que le papier de pâte pourrie est le seul dont le collage présente delà difficulté ; mais on a vu eu même temps : d’abord qu’on peut conduire la macération de manière à rendre la trituration plus facile, sans détruire autant de la matière glutineuse; en second lieu, que l’on peut, lorsqu’elle est détruite, la remplacer par une matière qui facilite le collage.
- Nous croyons inutile de faire observer que plus la pâte de papier est
- (i) L’échange, que nous tenons des Hollandais, a non—seulement pour objet d’adoucir le grain du papier et d’en rendre la surface veloutée : cette opération est absolument indispensable lorsqu’on emploie des pâtes très-vertes. Quelque épaisseur qu’on donnât aux pages, si on les étendait après la pression en perse—blanche, elles se gripperaient en séchant et se couvriraient de rides qu’il ne serait plus possible de faire disparaître. Le papier de filasse fournit une preuve évidente de ce que nous avançons : le gluten qu’il contient est en si grande quantité, qu’on est obligé de le faire sécher entre des feuilles de papier de pâte pourrie. Sans cette précaution, les feuilles séchées en pages comme à l’ordinaire seraient ridées comme du crêpe.
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- verte, plus la colle doit être chaude, et quelle doit l’être le moins possible pour le papier de pâte pourrie. Dans l’un et l’autre cas, il y a de l'avantage à le faire chauffer dans une étuve avant de le coller.
- Dans la plupart de nos papeteries, le nettoyage du papier se fait au moment où il reçoit le dernier apprêt. Avec un grattoir, on enlève les boutons sailians et les poils qui peuvent adhérer au papier ; mais chaque coup de grattoir écorche le papier, et il boit là où l’épiderme a été enlevé. Ce nettoyage serait bien mieux fait s’il avait lieu au moment de l’échange. A la vérité, cette opération serait beaucoup plus longue, et pour y subvenir il faudrait employer un plus grand nombre d’ouvriers; mais ce qu’on ferait en ce moment serait autant de moins à la salle, et en définitive la somme de la main-d’œuvre serait la même. J’ai eu occasion de voir exécuter ce mode d’épluchage dans une fabrique parfaitement bien dirigée. Des enfans en étaient chargés, et en même temps qu’ils étiraient les fronces et les faux plis, ils enlevaient avec de petites brucelles pointues les boutons, les poils et tout ce qu’on enlève avec le grattoir : or, comme ils répétaient encore cet épluchage après le collage, aucun défaut ne pouvait leur échapper.
- Emploi du chronicité de potasse pour décolorer ou réserver en blanc des dessins sur des toiles teintes en fond bleu ; par M. Kœchlin Sclioucli,
- M. 'Thomsony fabricant de toiles peintes à Manchester, a imaginé un procédé fort ingénieux pour réserver des dessins en blanc sur un fond ^ert solide : des échantillons de toiles teintes par ce moyen ont été en-? voyés en France l’année dernière.
- De son coté, M. Kœchlin a fait une application nouvelle de chromate de potasse pour opérer l’enlevage sur des fonds bleus, phénomène dans lequel cette substance chimique décomposée produit des effets analogues aux chlorures alcalins : voici la marche à suivre pour obtenir ce résultat.
- On commence par donner à la toile, dans une cuve d’indigo, un pied de bleu plus ou moins foncé, selon l’intensité du vert que l’on veut produire; puis on plaque la toile avec de l’acétate d’alumine à 7 degrés environ, et on la passe à l’eau chaude ; on plaque de nouveau la toile avec une dissolution non gommée de bi-chromate de potasse, faite à raison de 2 onces et demie de ce sel sur 4 livres d’eau, et enfin on imprime l’enlevage suivant : _ ,
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- Eau épaissie avec de l’amidon grillé. ...... 4 livres >> onces.
- Acide tartarique. . . . . . . . . ..... . . . » ïo
- Acide oxalique. ; * . . . . . . . .... ... » 6 v
- Acide nitrique. ...... . . . ; . , . . , . . » 2
- L’addition de l’acide nitrique n’est pas nécessaire lorsque le dessin porte de gros objets.
- Au moment où la planche imprime cet enlevage sur la toile, il y a décoloration subite du bleu ; la toile est plongée dans l’eau courante aussitôt après l’impression, puis on peut la teindre en quereitron ou en gaude.
- Dans ces diverses opérations, il faut avoir soin de sécher à une température modérée les toiles imprégnées de chromate de potasse, d’éviter, même à la température ordinaire, le contact des rayons solaires et, autant que possible, celui de la lumière diffuse, un trop grand jour provoquant la décoloration d’une partie du bleu. (Bulletin de la Société indus ~ irielle de Muduiusen, N°. 2. ) .
- ARTS ÉCONOMIQUES.
- Rapport fait par M. Gourlier, au nom du Comité des arts économiques j sur les boutons en cuir inventés et fabriqués par MM. Jamin, Cordier et Tronchon.
- MM. Jamin, Cordier et Tronchon, fabricans brevetés de boutons en cuir3 rue Grenetat, n°. 32 , ayant soumis ces boutons à l’examen de la Société , le Conseil d’administration a renvoyé cet examen au Comité des arts économiques, qui m’a fait l’honneur de m’en charger spécialement.
- A cet effet, j’ai visité avec mon collègue M. Labarraque, qui a bien voulu m’accompagner, les ateliers de ces fabricans.
- Ces boutons sont de deux sortes; les uns sont en cuir découpé et les autres en déchets de cuir fondus.
- Pour les premiers, des bandes de cuir de vache franche sont d’abord préparées à une largeur, qui peut varier en raison de l'échantillon de boutons auquel on les destine; colorées, ainsi qu’on le désire, au moyen d’une teinture convenablement appropriée , et passées à un découpoir. Les plaques qui en proviennent sont ensuite soumises à un autre découpoir, qui y opère une rainure circulaire, destinée à recevoir le culot en cuivre.
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- D’un autre côté, ce culot est successivement découpé, soudé, puis estampé à deux fois différentes pour préparer l’espèce de sertissure conique, qui fait,, à notre avis, un des principaux avantages de ces boutons.
- Chaque plaque en cuir, garnie de son culot, est alors placée entre deux matrices de métal chauffées à un certain degré et gravées, l’une de tel ou tel dessin, et l’autre de la marque des fabricans; après quelques minutes de pression, le bouton se trouve formé, et il ne reste plus qu’à le passer de nouveau au découpoir pour l’ébarber, puis au tour pour en unir et raccorder les bords, au moyen de la lime, du papier de verre et d’un peu de teinture.
- Si ces diverses opérations sont un peu multipliées, elles n’ont rien que de simple et de facile, et les inventeurs s’occupent d’ailleurs de les rendre moins coûteuses, au moyen de matrices dans lesquelles six ou huit boutons seront estampés à-la-fois.
- Quant aux boutons en cuir fondu, les déchets, soit qu’ils proviennent de la fabrication dont j’ai parlé précédemment, soit qu’ils résultent de toute autre, sont d’abord placés dans des moules en fer, et réduits, au moyen de la chaleur et de la pression, en galettes, qui sont râpées et réduites en poudre.
- On prend ensuite une matrice double, analogue à celle dont nous avons précédemment parlé , mais qui est disposée pour un plus grand nombre de boutons (environ douze), et dans laquelle on place d’abord, au moyen de trous réservés à cet effet à la partie de dessous, des queues de métal, puis une quantité convenable de poudre de cuir mélangée de sciure de bois des îles ou autres matières propres à lui donner telle ou. telle couleur. Six de ces matrices sont ensuite placées dans des viroles en fer, et pressées, au moyen d’une vis à levier, entre deux plaques en fer, chauffées de manière à leur communiquer le degré de chaleur nécessaire.
- Les boutons sont ensuite ébarbés et terminés à-peu-près comme les pré-cédens. ' ' k
- Les produits de ces deux fabrications sont livrés par MM. Jamin, Cordier et Tronchon, aux marchands en gros , au prix de 8 francs la grosse (douze douzaines).
- Les foutons en cuir découpé nous paraissent devoir offrir une grande solidité, en raison, i°. de ce que leur matière n’est ni cassante ni susceptible d’être détériorée par l’eau; 2°. de ce que la teinture pénètre toute leur épaisseur; 3°. de ce que la manière dont la queue se trouve sertie au bouton est telle, qu’on ne peut l’en détacher qu’en arrachant une partie du cuir même ; la beauté des empreintes est également très-satisfai-
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- santé, et les frottemens de ces boutons doivent moins user les boutonnières que ne le ferait toute autre matière.
- Ces deux derniers avantages se retrouvent également dans les boutons en cuir fondu, mais non pas les premiers; la matière même du bouton est plus cassante ; la teinture en paraît moins uniformément répandue dans l’épaisseur du bouton ; enfin la queue a nécessairement beaucoup moins de solidité : en outre le bouton a plus d’épaisseur et dès-lors est moins agréable.
- Quant au prix, il est un peu plus élevé que celui des boutons en soie et d’autres boutons également estampés, qui se font actuellement en corne et en écaille fondue ; mais les premiers s’usent très-promptement, et les derniers doivent être très-cassans. Nous pensons donc que l’excédant du prix des boutons en cuir est motivé par un meilleur usage, principalement pour ceux en cuir découpé : quant à ceux en cuir fondu, on ne peut s’empêcher de désirer que MM. Jamin, Cordier et Tronchon en améliorent la fabrication ou en diminuent le prix : ce dernier avantage ne peut, du reste, manquer de résulter naturellement, pour les deux sortes de fabrications, du succès qu’elles nous paraissent mériter d’obtenir, et de l’intelligence que les fabricans y apportent.
- Il est un autre rapport sous lequel MM. Jamin et Cordier nous semblent mériter des éloges ; il paraît que l’un d’eux n’avait d’abord pensé qu’à la fabrication des boutons en cuir découpé, et que l’autre a songé ensuite à y employer les déchets de cuir : tous deux se sont entendus à cet égard, et mènent concurremment l’une et l’autre fabrication.
- En résultat, nous pensons que ces fabricans méritent que le Conseil d’administration leur adresse des félicitations, et qu’afin de faire connaître leurs produits, ils soient mentionnés honorablement dans le Bulletin de la Société.
- Adopté en séance, le 19 décembre 1827.
- Signé Gouhlier, rapporteur.
- OUVRAGES NOUVEAUX.
- B ecueil de Machines $ par M. A. Janvier, horloger du Roi:
- . 1 vol. in-!).0. avec planches.
- JM* Janvier est bien connu des savans par ses utiles et précieux travaux d’horlogerie; le mérite de ses conceptions est trop généralement avoué pour
- qu’il
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- qu’il soit nécessaire de les rappeler. Toutes les parties du bel art auquel il s’est adonné ont fait le sujet de ses recherches; mais c’est principalement dans la construction et la combinaison des pièces astronomiques que ce savant s’est distingué : on a de lui divers mémoires estimés, et particulièrement le traité qu’il a publié en 1812, sous ce titre : Des révolutions des corps célestes par le mécanisme des rouages > où l’auteur expose sa théorie des planisphères. "
- Le nouvel ouvrage dont il a fait hommage à la Société est composé de trois parties distinctes.
- La première, que M. Janvier a composée dès l’âge de quinze ans, est la description d’une pendule astronomique, qu’il a présentée en mai 1768 à l’Académie de Besançon, et en 1800 à l’Institut. Cette pièce très-remarquable , appartenant aujourd’hui à M. Breguet, était bien connue des amateurs d’horlogerie; mais l’auteur a cru devoir en détailler le mécanisme, pour mettre les artistes dans le secret de ses combinaisons , et les instruire des moyens qu’ils doivent mettre en pratique pour exécuter de semblables machines. Cette pendule indique le temps vrai, le temps moyen, les révolutions diurnes, apparentes du soleil et de la lune, le temps sidéral, les mouvemens de la sphère céleste, et celles du soleil et de la lune. On y remarque sur-tout le mécanisme propre à donner Féquation du temps ; l’idée en est neuve et ingénieuse : on regrette seulement, dans cette exposition, que M. Janvier n’ait pas revu son travail, pour le mettre à la hauteur des connaissances modernes en astronomie. Les nombres dont il a fait usage, qui étaient ceux dont on se servait dans sa jeunesse, ont reçu une beaucoup plus grande précision depuis que les instrumens se sont perfectionnés et les observations multipliées. Je ne puis supposer qu’il ait été effrayé de recommencer , à son âge, des calculs établis sur d’autres nombres de révolutions, parce qu’il est hors de doute que ces opérations ont toujours été un jeu pour lui : son travail en eût reçu un plus haut degré d’utilité.
- La seconde partie est la description d’une machine qui représente le mouvement vrai du soleil, sans employer l’ellipse des horlogers. On y remarque l’ingénieuse idée d’employer une roue qui, au lieu d’être plané, est conique ou en forme concave. L’idée principale sur laquelle cette pièce est fondée est due à Roémer; mais M. Janvier, ne la connaissant pas, en a fait de son côté la découverte : la pièce sonne les heures de temps vrai.
- La troisième partie est la description d’une pendule à secondes et à poids, qui fut placée à l’Exposition de 1825 ; elle représente la révolution annuelle du soleil, la révolution périodique de la lune , celle des noeuds, ses phases,
- Vingt-sixième année. Décembre 1827. • Nnn
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- et les éclipses de soleil et de lune. La pièce appartient â M. Chevassut; elle est en tout digne de l’habile artiste qui l’a exécutée.
- Le mémoire contient encore la quadrature d’une pendule placée dans la chapelle de l’Hôtel-de-ville de Besançon : cette pièce, construite à Nuremberg il y a plus de trois cents ans, est remarquable par un mécanisme analogue à celui que M. Péqueur a, de son côté, imaginé récemment, et qui consiste à employer des roues à axes mobiles pour opérer les vitesses relatives lorsqu’elles sont exprimées par de grands nombres premiers.
- M. Janvier termine par exposer une méthode pour déterminer les nombres des dents des roues, lorsque les vitesses sont données.
- L’ouvrage est digne de ce savant et habile artiste. Les planches sont gravées par M. LebloMC, c’est dire qu’elles ne laissent rien à désirer. L’auteur donne, en plusieurs endroits de son livre , des éloges à M. Wagner, dont les talens sont justement estimés. .
- Francoeur.
- - ' - -A. '
- Ouvrages offerts à la Société pendant Vannée 1827.
- Théorie des bateaux aquamoteurs; par M. Barrois. Brochure in-8°. Instruction et application de la règle logarithmique ou à calculer; par M. Artur. (Voyez Bulletin de février 1827, page 43.)
- Procès-verbaux des opérations relatives aux essais de conservation effectués par M. Ternaux dans des silos, à Saint-Ouen, avec des blés appartenant à VAdministration.
- Monographie du cacao; par M. Gallais. Un volume in-8°.
- Travaux, pendant les années 1823,1824 et 1825, de la Société des amateurs de Lille. ’ ‘
- Mémoire sur les usines de fer de France; par M. Héron de Villefosse. Brochure in-8°. (Voyez Bulletin de février 1827, page /+5. )
- Essai sur l’éclairage public par l’application de la parabole à la lampe d’Argand ; par M. Bordier-Marcet.
- « Almanach du commerce de Paris et des départemens pour l'année 1827; par M. Bottin. lin gros volume in-8°.
- Notice sur les houblons des Fosges; par M. Mathieu, d’Epinal. Procès-verbal delà séance de la Société libre d’émulation de Bouen, tenue le p juin 1826. / ' • • ' ; " ' . -
- Compte rendu des Travaux de la Société académique de la Loire-Inf erieure ( séance publique du 17 décembre 1826). • '
- Statuts de la Société des amis du travail parmi les Israélites-
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- Exposé de l’État et des besoins de l’instruction primaire en France ; par M. Jomard, membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres.
- Situation progressive des forces de la France depuis 1814 ; par M. le baron Ch. Dupin. Un volume in-4°. v .
- Mémoire sur la manière d’étudier et d’enseigner l’agriculture; par M. le comte François de Neuf château. (Voyez Bulletin de juillet 1827, p. 25g.)
- Rapport sur les travaux de la Société royale et centrale dagriculture, depuis sa séance publique du 4 avril 1826 jusqu’à celle du 24 avril 1827; par M. Challan. ;
- De l’écoulement des fluides aériformes dans l’air atmosphérique et de l’action combinée du choc de l’air et de la pression atmosphérique ; par M. Hachette. •
- ' Promenade agricole et industrielle dans le département des Landes; par M. Saint-Ourens.
- Statistique du département de VAisne; par M. Brayer. Deux vol. in-4°. (Noyez Bulletin de juillet 1827, page 264. )
- Mémoire sur la nécessité de construire un édifice spécialement consacré aux expositions générales de Vindustrie ; par M. Rey. Brochure. ' -
- Plan d’un musée public de technologie; parM. Brard.
- Archives des découvertes et des inventions nouvelles faites dans les sciences 3 les arts et les manufactures pendant V année 1826. Un vol. in-8°.
- Essai sur la chaux à bâtir et sur les mortiers calcaires ; par M. Fourmy.
- Société philomatique de Bordeaux ; rapport sur l’Exposition des produits de l’industrie. ‘ v
- Exposé historique des travaux de la Société d’agriculture de Caen ; par M. Lair.
- Annales de la Société d’horticulture de Paris, Ier., 2e.3e. et 4e* cahiers.
- Rapport fait à la Société académique de Nantes ? par M. de Tollenare} sur un moyen d’éclairage par le gaz, proposé par M. Guilbaud.
- Sur le raffinage du sucre par la cuisson au bain de vapeur à basse pression et dans le vide ; par M. Léon, raffineur.
- Théâtre de Dieppe, représenté en 20 planches in-folio ; par M. Frissard, ingénieur des ponts et chaussées. ;
- Description d’un calorimètre et d’un moyen de reconnaître la qualité relative des indigos; par M. Houtton Labillardière.
- Le calorimètre proposé par l’auteur peut servir dans les transactions commerciales, pour faire connaître d’une manière très-approximative les valeurs réelles des indigos : il est déjà employé avec succès sur la place de Rouen. 7 ^ '
- - • ‘7 N n n 2
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- L'art de cultiver le mûrier; par M*. le comte Charles Verri. Traduit de' l’italien par M. de Fontaneittes. : -
- La clef du tanneur ou nouveau système de tannage des cuirs ; par M. Burridge ( en anglais). Un volume in-12. _
- Nouveau système de construction de ponts à grandes portées ; par M- le vicomte Barrés Dumolard: XJn volume in-4°. avec planches. Chez Bachelierr quai des Augustins, n°. 55.v- v * > \ \ >
- . Traité de comptabilité, par M . Godart. Un volume in-8°.
- Cet ouvrage est conçu dans un excellent esprit; les idées en sont justes et clairement exprimées : on y reconnaît l’influence du crédit sur la prospérité des affaires commerciales et les avantages qu’on retire des monnaies fictives. L’auteur prouve que non-seulement la tenue des livres dite en parties doubles n’est pas très-compliquée, mais qu’elle est même le plus simple et le plus ingénieux des procédés pour se rendre compte des opérations qu’on exécute , apprécier les succès qu’on obtient, les pertes qu’on a faites. L’auteur donne les règles générales qui doivent servir de base dans l’art de formuler les articles au mémorial, et on peut regarder son ouvrage comme un .excellent traité de la tenue des livres en parties doubles.
- Traité de l’éclairage; par M. Peclet. Un volume in-8°. avec planches. Paris, chez Malher et compagnie, libraires, passage Dauphine.
- L’auteur, après avoir exposé dans un résumé succinct les lois de l’optique et analysé les diverses sources d’où nous tirons la lumière, traite de l’éclairage par la combustion des graisses, de la bougie, de l’huile et des gaz ; il explique le mécanisme des nombreux appareils employés à ces usages. C’est sur-tout sur la forme et les dimensions des becs que ses recherches sont ingénieusement dirigées. Les appareils destinés à modifier la lumière, et principalement la construction des phares, élevée de nos jours à un si haut degré de perfection par les travaux de M. Fresnel, font le sujet de l’examen de M. Peclet. On trouve dans son ouvrage une série d’expériences très-bien faites, pour juger des avantages des diverses espèces de lampes, de la dépense quelles entraînent, de la quantité de lumière qu’elles donnent, etc.; enfin il arrive à cette conséquence, que les lampes à mouvement d’horlogerie sont préférables à toutes les autres ; que l’éclairage par le gaz est encore plus éclatant et plus économique ; que les becs sinombres sont meilleurs que tous les autres, sur-tout lorsqu’ils offrent un libre passage à l’huile et à la mèche ; que les lampes astrales sont d’un très-mauvais usage et ne donnent pas une clarté proportionnée à la dépense; que les lampes hydrostatiques de Thilorier peuvent le disputer aux lampes mécaniques pour la beauté de la lumière, même avec une moindres dépense ; que la bougie est le plus cher de tous les éclairages, etc.
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- L’ouvrage est terminé par un appendice, où M. Peclet expose les divers moyens dont on se sert pour se procurer du feu. On peut reprocher à l’auteur d’avoir omis quelques objets, tels que la lampe sans flamme de M. Davy, par un courant de vapeurs alcooliques ; la lampe de Proust, si peu répandue et si digne de l’être, pour l’usage économique et pour les vues qui ne peuvent supporter une trop vive clarté ; la lampe mécanique de M. Wagner, etc. ; mais ces légères omissions seront facilement réparées; car on doit s’attendre que cet excellent ouvrage aura plusieurs éditions. '
- Description des machines et procédés spécifiés dans les brevets d’invention dont la duree est expirée ; par M. Christian, directeur du Conservatoire des arts et métiers. Tome XII, in~4°., accompagné de quarante-cinq planches. Paris, chez Mme. Huzard, libraire, rue de l’Éperon, n°. y.
- Mémoire sur la nécessité demployer des corps gras pour adoucir les frot-temens des pivots des axes des machines s par M. Laresche, horloger.
- * Recueil de machines ; par M. Janvier, horloger du Roi. Un volume in-4°. avec planches. (Voyez plus haut, page 454*)’ '
- Programmes des prix proposés par la Société de géographie pour Vannée 182 j et suivantes.
- Dictionnaire technologique ou nouveau Dictionnaire universel des arts et métiers. Tomes X , XI et XII, accompagnés de six livraisons de planches. Paris, chez Thomine, libraire, rue de la Harpe, n°. 78.
- Les articles les plus remarquables de ces trois volumes, par leur étendue, leur intérêt et le soin avec lequel ils sont rédigés, sont les suivans : Galvanisme, Gaz (fluides élastiques), Globes, Gnomonique, Goniométrie, Graduation, Graphomètre, Guitare, Harpe, Hautbois, Héliostat, Horlogerie, Hygrométrie, Jaugeage, Laiterie, Lampes, Lentilles d’optique, Levier, Livres de commerce, Lunettes, Longue-vue, Machines, par M. Francœur; 'Gélatine, Gelée, Goudron, Houblon, Houille, Hydrogène carboné, Ichthyo-colle, Incubation, Lithographie, par M. Pajen; Garance, Gomme, Gommes-résines, Indigo, Iode, Jaune de Naples, Kermès, Laboratoire, Lait, Laque, Laveur de cendres, Magnésie, par M. Robiquet; Glaces (travail mécanique), Grillage des tissus, Grues, Impression des étoffes de laine, Jacquart (métier à la), Lacets (fabrication des), Laines, Laminage des métaux, Limes, par M. Molard; Gantier, Glacier, Glyptique, Graveur, Haute-lisse, Hongroyeur, Impression des étoffes de soie, Lacet, Lampiste, Lapidaire, Layetier, Libraire, Lingerie, Liquoriste, par M. Lenormand Glaces (fonte des), Graisses, Gypse, Huiles, Instrumens de chirurgie,, Laves, Lessive, par M. Laugier; Laiton, par M. Dufresnoj.
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- Liste des membres de la Société admis pendant Vannée 1827,
- MM. '
- André , maître de forges , quai de là Mégisserie, n°. 485 à Paris.
- Atramblay et Briot fils, fabricans de tapis, rue de Richelieu, n°. 89) à Paris. •
- ÎIabinet, professeur de physique au collège royal de Saint-Louis, boulevart d’Enfer, n°. 6, à Paris.
- Le baron de Baccarat, propriétaire, rue Hau-teville, n°. 1, à Paris.
- Bailly de Merlieux, avocat à la Cour royale de Paris, rue du Jardinet, n°. 8.
- Barbier aîné, ingénieur, à Versailles.
- Beauvais ( Camille ) , ancien manufacturier, rue Notre-Dame-de-Nazareth, n°. 18.
- Bechet, fabricant de draps, à Sedan ( Ardennes).
- Benoist, propriétaire des moulins de Saint-Denis , près Paris. .
- Bergoughnioux, fabricant de noir minéral, rue des Marais , n°. 22 , faubourg Saint-Germain.
- Bertiiolon, fabricant de doublé et de plaqué d’or et d’argent, rue Michel-le-Com te, n°. 3o, à Paris.
- Beuzelin, (O. , payeur des fonds particuliers
- de la maison du Roi.
- Biais , chasublier-brodeur, rue des Noyers, n05. 12 et 14, à Paris.
- Bibliothèque de la ville de Paris , rue du Tourniquet Saint-Jean , n°. 1.
- Binet , professeur de mathématiques au collège royal de Bourbon, rue de Joubert, n°. 33, à Paris.
- Binet Sainte-Beuve , professeur de mathématiques au collège Sainte-Barbe , rue des Postes, n°. 3a, à Paris.
- Blot, avoué près le tribunal de première instance, rue de Grammont, n°. 16, à Paris.
- Bouillet, membre de la Société académique de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).
- De Brasdefer, propriétaire, rue du Faubourg-Poissonnière , n°. 5o, à Paris.
- Brincourt (Hector), fabricant de draps, à Sedan (Ardennes).
- MM.
- Le comte de Brissac, lieutenant-colonel, rue Saint-Guillaume, n°. 18, à Paris.
- Brot , architecte, rue de Harlay, n°. 20 , à Paris.
- Burkl et Beroujon, fabricans de soieries, à Lyon. ; *
- De Buter , maître de forges, à la Chaudeau , près Luxeuii (Haute-Saône).
- Le marquis de Calvières, gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi, rue de Bourbon, n°. 43 bis, à Paris.
- Cabistie, architecte , membre d,u Conseil d^ bâtimens civils, passage Sainte-Marie, n°. 2, à Paris.
- Ciiet'DRUe et Chaulvrèux, fabricans de draps, à Elbeuf ( Seine-Inférieure ).-
- Chenou, professeur de mathématiques au collège royal de Douai (Nord).
- Choiselat, fabricant de bronzes, rue du Pot-de-fer, n°. 8, à Paris.
- Chrétien, propriétaire, rue des Fossés-Mont-m^jgtre, n°. 3, à Paris.
- Clark , officier du génie maritime, à Brest.
- Clûis , imprimeur-lithographe, place du Châtelet , à Paris.
- Comynet, agent de change, rue Trudon, n°. 6, à Paris.
- Cordier , ^, inspecteur divisionnaire des ponts et chaussées, à Lille.
- Cornille , secrétaire de la Société d’Encoura-gernent, à Arras (Pas-de-Calais).
- Cottard , directeur des études, en Corse.
- De Courdemanche , avocat à la Cour royale de Paris, rue Sainte-Anne, n°. 17.
- Deflandre (Marie-Antoine), éditeur du Répertoire commercial, rue Saint-Denis, n°. 293, à Paris. . . . : t
- Dejean, mécanicien, rue de Bellefond, n°. i5, à Paris.
- Delapierre, fabrieantde papiers, à Vréchamps, près Epinal (Vosges).
- Delavelay, employé à la Société anonyme de la manutention du plomb, à Clichy, rue Al-bouy-Saint-Martin , n°. 6, à Paris.
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- Delcourt ( André ), manufacturier, rue Saint-Lazare , n°. 73, à Paris. •
- Le marquis Depab.tz de Pressy, propriétaire, au cliâteau de l’Equire , arrondissement de Saint-Pol (Pas-de-Calais).
- Dollé fils, fabricant de linge damassé, à Saint-Quentin (Aisne). 4 -
- Donné ( Alfred ) , étudiant en médecine, cour de Rohan, n°. 1, à Paris.
- Duguet fils, négociant, grande rue de Bercy, n°. 11, à Paris. • . .
- Falret, docteur en médecine, quai de Bourbon, n°. 27, île Saint-Louis, à Paris. Fawtier , cultivateur, au château de Pont-sur-Seine (Aube).
- Ferdinand, Charles et Compagnie, filateurs de soie, à Romans (Isère).
- Feuchères, fabricant de bronzes, rue Notre-Dame-de-Nazareth, n°. 25 , à Paris. Flamen-Fleury, fabricant de porcelaines, rue du Faubourg-Saint-Denis, n°. 168, à Paris. Fontaine, plombier, rue Richepanse , n°. 9, à Paris.
- Le vicomte de Foucauld (Camille), , (O. *p)?
- - lieutenant-colonel, secrétaire général du Comité d’artillerie , rue du Marché-Sain t-Ho-noré , n°. 7, à Paris.
- Fouquet, maire de Besons (Seine-et-Oise). Fournier, constructeur de machines et mécaniques , rue de Popincourt, n°. 40, à Paris. Frèrejean ("Victor), fabricant de cuivre, plomb et zinc laminés , à Pont - l’Evêque (Isère).
- Galle-, fabricant de bronzes , rue de Richelieu , n°. ç3 , à Paris. ^ . >
- Gambier, fabricant de chaudronnerie, place Saint-Antoine, n°. 223, à Paris.
- Ganal , fabricant de colle-forte, à Gentilly,
- ; près Paris.
- Genieys, ingénieur des ponts et chaussées, rue des Martyrs , n°. 60 , à Paris.
- Gibert (Achille), receveur général du département de l’Oise , à Beauvais.
- Giraudeau et Mangou , chamoiseurs, â Niort (Deux-Sèvres).
- Gombert fils, filateu* cie coton, rue de Sèvres, n°. 1 o , à Paris. ,
- Grivel (Georges), filateur de coton, à Auchy-les-Hesdin (Pas-de-Calais). ;
- Grondard (Charles) , fabricant de quincaillerie , rue Jean-Chabert, n°. 17 ? à Paris.
- deGuerchy, architecte, rue Chantereine, n°. g. Gueymard , ingénieur des mines , à Grenoble. Hénon fils, fabricant de peignes d’écaille, rue Michel-le-Comte, n°. 37, à Paris. Hernandez , pharmacien , rue du Bac, n°. 56, à Paris.
- Le comte Heudelet, (C. *P), lieut.-gén., au château de Bierre, près Semur (Côte-d’Or). Hurel, ingénieur en chef des ponts et chaussées , à la Guadeloupe. ^
- Jeanson, architecte des bâtimens de la Couronne , rue Taitbout, n°. 6, à Paris. Jodot, architecte-géographe, rue de Grenelle-' Saint-Germain , n°. 47 » à Paris. Join-Lambert, manufacturier de draps, à El-beuf (Seine-Inférieure).
- Le comte de Joüffroy ( Achille ), propriétaire, rue de Bellechasse, n°. 12, à Paris. Le marquis de Kercado - Molac , ^p, capitaine, aide-de-camp du maréchal duc de Bellune , rue de Rivoli , n°. 5o 5/s, à Paris. Lacoste , fabricant de produits chimiques, rue Thévenot, n°. 5, à Paris.
- Lahure , notaire honoraire , quai de l’Ecole, n°. 1, à Paris.
- Lançon, fabricant de stras et de pierres précieuses factices, à Septmoncel, arrondissement de Saint-Claude (Jura).
- Lasgorseix , mécanicien, impasse Saint-Sébastien , n°. 1 o , à Paris.
- Lebrun, orfèvre , quai des Orfèvres, n°. 46 , à Paris.
- Ledru , fabricant de sucre de betteraves, à Franvillers, près Amiens (Somme).
- Legenul, négociant, rue Poissonnière, n°. 35, à Paris.
- Legey, ingénieur-mécanicien, rue de la Planche , n°. 12, à Paris.
- Lelong (Pierre-Arsène), avocat, à Château-du-Loir (Sarthe).
- Lemercier , docteur en ^médecine, aux Bati-gnoles, commune de Clichy, près Paris. Letellier (Alph.), propriétaire, rue'Royale-^ Saint-Honoré, n°. i3 , à Paris.
- Levesque , ip, maire de Nantes (Loire-Inf.); Lombard, notaire, rue Saint-Honoré, n°- 317, à Paris.
- Le prince de Luxembourg, rue de Varennes t n°. 14, à Paris. '
- Lecomte de la Luzerne, propriétaire, rue Saint-Dominique , n°. 91, à Paris.
- /
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-
-
- ( 4&> )
- Macarel , avocat aux Conseils du Roi et à la Cour de cassation , rue de Belle - Chasse , n°. j 5 5 à Paris.
- Matsiat , professeur de technologie à l’Ecole spéciale de Lyon.
- Manoury fils, étudiant en médecine , rue Saint-Anastase, n°. 18, à Paris.
- Martin, huissier, à Munster, près Colmar (Haut-Rhin).
- Martin - Foulon , fabricant de cardes, rue Fontaine-au-Roi, n°. 19, à Paris.
- Michel (Jules) , capitaine d’artillerie de marine , à Lorient.
- Mignon , entrepreneur de travaux publics, rue de la Bienfaisance , n°. 3o , h Paris. Mitraud , négociant, à Bordeaux.
- Molinard, fabricant de matelas élastiques, rue Basse-du-Rempart, n°. 44? à Paris. Moreau, monnayeur, à l’hôtel des Monnaies, à Paris.
- Motel (Henri), horloger de la marine, rue de l’Abbaye, n°. 12, à Paris.
- Nouel (Félix), négociant, rue, Hauteville, n°. 4b, à Paris.
- Olivier, capitaine d’artillerie, rue de Vau-girard , n°. 5 , à Paris.
- Panis , marchand de bois, rue Poli veau, n°. 27, à Paris.
- Le comte de Pastoret (Amédée), (C. ^), conseiller d’état, place Louis XVI , n°. 6. Péan de Saint-Gilles , notaire, quai Malaquais, n°. 9, à Paris.
- Peclet, professeur de sciences physiques, rue Neuve-des-Beaux-Arts, n°. 10, à Paris.
- Pons , directeur de la fabrique d’horlogerie de Saint-Nicolas-d’Aliermont, près Dieppe (Seine-Inférieure).
- de Pontbriand (Achille) , officier d’artillerie à cheval, à Metz.
- Le comte Réal, (C. ^), propriétaire , rue de l’Université, n°. 5, à Paris.
- Requien, administr. du Muséum, à Avignon. Revillon, horloger-mécanicien, à Mâcon. Rigault de Genouilly , ingénieur en chef des ponts et chaussées , à Rochefort.
- Le marquis de Pontejos, ancien colonel au service d’Espagne , au Conservatoire des arts et métiers , à Paris.
- Taylor (Philippe), ingén.-mécan., àLondres.
- DE Rtquehem, propriétaire, rue du Colombier, n°. 18 , à Paris.
- Roche , professeur de mathématiques à l’École royale de marine , à Toulon. *
- Le marquis de Saint-Aignan , rue de l’Université, n°. 39 , à Paris.
- Sakoski , bottier - cordonnier, Palais-Roval, galerie de pierre, n°. 135, à Paris. Sallandrouze-Lamornais, fabricant de tapis, rue des Vieilles-Audriettes , n°. 3, à Paris. Saulnier aîné, ingénieur - mécanicien , rue Saint-Ambroise-Popincourt, n°. 5, à Paris. Le comte de Saumery (Louis), rue de Pro-, vence , n°. 18, à Paris.
- Sénéchal, ingénieur des ponts et chaussées , à Rouen.
- Société royale d’Encouragement , à Arras (M. le Président de la).
- Société des Amis de l’Industrie, à Brest (M. le Président de la).
- Société d’Agriculture etd’Emula.tion à Bourg (Ain) (M. le Président de la). de Souancé, propriétaire, rue Hauteville,' n°. 7 , à Paris.
- Tachet, ébéniste-mécanicien, rue de Chartres, n°. 26 , à Paris. -
- Ternaux (Mortimer), rue Montmartre, n°. 174? à Paris.
- Toussaint, serrurier-mécanicien, rue Saint-Nicolas-d’Antin , n°. 47 ?à Paris.
- Valois, négociant, rue du Mail, n°. 29, à Paris.
- Verdier, chirurgien-herniaire de la marine, rue Notre-Dame-des-Victoires, n°. 40> Vernet aîné , fabricant de tapis, rue de Richelieu, n°. 60, à Paris.
- Viéville de Clanlieux, ingénieur-mécanicien, rue Saint-Victor, n°. 49, à Paris. Voisin, fabricant de plombs coulés, rue Neuve-Saint-Augustin , n°. 3o, à Paris.
- Walsh de Seran (Théobald) , propriétaire, rue de l’Université, n°. 17, à Paris. Welter, correspondant de l’Académie ~ royale des sciences, rue et barrière de Sè? vres,n°. 13, à Paris. -
- Wedding , ingénieur - architecte du roi de Prusse, à Berlin.
- Colclough (CésaU 1 rue Neuve-Saint-Augus--tin, n°. 49? à Paris.
- Tableau
- ASSOCIÉS ÉTRANGERS.
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-
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- C 465 )
- ^ ' '"•'
- TABLE AUj par ordre alphabétique, des Brevets d invention , de perfectionnement
- et dimportation y délivrés en France pendant Tannée 1827.
- . > | ; ' "
- Nota. Les lettres ( B. I> ) placées après l’énoncé des Brevets signifient Brevet d’invention ; (B. I. P.)? Brevet d'invention et de perfectionnement; (B. P.), Brevet de perfectionnement; (B. Imp. ) , Brevet d’importation $ . (B. lmp. P. ), Brevet d’importation et de perfectionnement $ ( B. I. Imp. ), Brevet d'invention et d'importation. .
- NOMS ET PRENOMS des
- BREVETÉS.
- Adam ( J.-F. ).........:...
- Adhemar (voÿ. Conrad). Aguettant (roy. Rev). Allard (J.)...............
- Allevy.
- Ansman..................
- Anthoine (1>oy. Duret). Anverny et Guiaux....
- Arizolli .
- ARTüS (vop. SOREL ). Ascherman et Perrin.
- Les mêmes. ..........
- Aubin (vcy. Boche).
- Audoyer ( X. ).......
- Augie* (voy. Peron).
- Vingt-sixième année. Décembre 1827.
- O
- â « DURÉE es Brevet
- DOMICILE. DÉPARTEM. DATE » la délivra des lîreve
- ns
- Paris, rue Bleue, • Seine. 24 août. 10 ans.
- n°. 27.
- 1 id.
- r. Saint-Denis, > id. 3o mars. 10 ans.
- \ n°. 368. 1
- ï id. rue i ! Beaujolois,n°.7. < id. 18 mai. i5 ans. |
- ! 1 i
- 1 id. i
- rue Clément, id. 9 mars. 5 ans. \
- \ n°. 4. I (
- ; id. i
- | boulevart Pois- > id. i sonnière, n°. 7. ; 1 19 avril. 5 ans. '
- s id. ) (
- | r. St.-Honoré, * n°. 188. id. 26 janv. 5 ans. ' |
- Montpellier. ’ Paris, r. St.-Jacques, Hérault. 25 mai. 5 ans. j ]
- Seiùe. 24 nov. i5 ans. <
- n°. 23.
- id. )
- r. du Faub. Pois- , . sonnière, n°. 8. . id. 28 déc. 10 ans.
- id.
- rue de Montmo- id. 10 nov. 10 ans. )
- renci, n°. 7. \
- id. id. 28 déc. 10 ans. | I
- ' id. - 1 L
- passage de . l’Opéra,n°. 3i. 1 ; id. 4 mai. 5 ans. < 1
- DESIGNATION DES OBJETS pour lesquels
- les Brevets ont été accordés.
- Reliure mobile donnant lieu à un nouveau système de publicité et à d’autres résultats. (B. I.)
- Lampe à huile ascendante. (B. I. P.)
- Machine qu’il appelle hydro-pondérique, pro-
- I
- i Liqueur qu’il appelle marjolaine, servant à s. { détacher et à dégraisser toute espèce d’étoffes.
- t (B. I.)
- (B. I.)
- Chaussure qu’il appelle socque mobile en tout sens. (B. I. P.)
- Peigne de toilette à plusieurs rangs et à queue.
- Mécanique propre à faire des bouchons de liège. (B. I.)
- Cheminée, âtre, chenêts , soubassement, etc., tout en fonte. (B. I.)
- Lit flottant perfectionné. (B. Imp.)
- Machine servant à couper les poils de toute espèce de peaux, à l’usage de la chapellerie, et connue sousle nomdecutting-machine. (B. Imp.)
- Machine servant à éjarrer et nettoyer les poils, à l’usage delà chapellerie, et connue sous le nom de blowing-machine. (B. Imp. P.)
- Nouveau système d’écriture, qu’il appelle méthode américaine, ou V yîrt d’apprendre à écrire en peu de leçons. (B. Imp. P.)
- 0 O Q
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-
- ( 464 )
- NOMS ET PRENOMS des
- BREVETÉS.
- Bassuet (ti. ).
- Batilliat ( P.).
- Batjtais............- • w
- Beaudoujn ( J .-B.). ^
- Beaugillot (demoiselles)..
- Beauvais ( F.).
- Bécasse (P.-N.).
- Becker (TI.).
- DE BeRNARDiÈRE...... . . .
- Bernharb
- Berry (R. ). ..
- Rerthier (yoy. Delaporte). . Billomet-Warin. ...
- Binet (voy. IIaize )
- ‘Bu anc et Cokvilbe ,
- -* è » | ï —1 " <j -3 M URÉE Brevets. DÉSIGNATION DES OBJETS
- DOMICILE. DÉPARTEM. pour lesquels
- Q * « © ^3 r3 A » <L> -d les Brevets ont été accordés.
- Bordeaux. Gironde. a5 mai. 5 ans. < Poudre et liqueur combinées dans leur emploi, propres à la conservation des dents et à la propreté de la bouche, qu’il appelle poudre et liqueur végétales. (B. I.)
- Mâcon. Saône-et-Loire. 21 déc. 10 ans. < Substance chimique propre à remplacer en partie la pâte de chiffons dans la fabrication du papier, auquel elle communique plusieurs propriétés particulières. (B. I.)
- Paris, ' rue Simon-le-Franc,n°. 7. Seine. 18 mai. 5 ans. Lunette double, qu’il appelle binocle a tirage simultané. (B. I. P.)
- Les Andelys. Eure. 28 sept. i5ans. Système de navigation sous-marine. (B. I. P.)
- Caen. . Calvados. 23 fe'v. 5 ans. • Procédé de fabrication du picot et du pied d’une pièce"de tulle ou de dentelle. (B. I.)
- Ly on. Rhône. IOÎIOV. 5 ans. ‘ Composition métallique, qu’il appelle argy-rdide, susceptible de prendre le poli de l’acier. (B. I. Imp. P.)
- Paris, r. N.'-Dame-de~ { Nazareth, n°. 18. Seine. i9Janv. • 10 ans. Machine nommée dressing-machine, propre à apprêter les étoffes de soie et de laine. (B. Imp.)
- id. Piotonde du Temple, n°. 24. , id. . 26 mai. 5 ans. Enrayure à levier mobile, propre à toute espèce de voitures. (B. I.)
- Strasbourg. Bas-Rhin. 3o nov. 10 ans. <! Machine à vapeur à haute pression, sans danger , produisant la vapeur instantanément, avec économie de combustible , applicable à toute sorte d’usines, à la navigation et aux voitures. (B. I. P.)
- ' Paris, r. de Provence, n°. 4. Seine. a4 nov. 5 ans. Procédé de fabrication de vannerie fine et cannage de meubles, avec des fanons de baleine. . (B. I.)
- id. rue Chariot, n°. 16. id. i4déc. i5 ans. • Appareil qu’il appelle appareil Bernhard, ! propre à élever l’eau ou tout autre fluide à l’aide seulement de la pression de l’air atmosphérique, et par l’emploi de la chaleur. (B. I.)
- . id. ' r. N.-St.-Augus-v tin , n°. 28. id. 15 ïe'vr. i5ans. Perfectionnemens dans les machines, appareils et procédés propres à miéux parer les draps, draperies et autres étoffes. (B. Imp. P.)
- Châl.-sur-Saône. Saône-et-Loire. 26 janv. i5 ans. I Procédés propres à la fabrication des mastics ! imperméables. (B. I.)
- Paris, rue du Temple, . nu. 10. . Seine. 10 nov. 5 ans. - T Echappement de pendule à oscillation dans la 1 fourchette , qui s’adapte à toute espèce de mou-I vement, et peut marcher avec chute égalé sans [ précaution d’aplomb. (B. I.)
- Remilly. Ardennes. 18 mai. 5 ans. ) Emploi des broches et étuis en fer crëux au [ service des filatures. (B. I.)
- Paris, T. de Grammont, n°. 3. 1 Seine. 3i août. i5 ans. S Méthode d’approprier les machines à vapeur à i double effet à l’épuisement ou a 1 élévation des l eaux, à toutes les profondeurs et hauteurs, et | xiiachine propre à mettre cette méthode e^usage. i (B. I. P.)
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- ( 465 )
- DÉPARTEM. 0 H J |
- Seine. 16 mars.
- id. i4 déc.
- id. 21 déc.
- id. 16 août.
- Gard. 4 août.
- Haute-Vienne. 16 mars.
- Seine. 19 janv.
- id. 12janv.
- id. 3o oct.
- Rhône. io nov.
- Seine, 19 janv.
- id. i4 sept.
- -Ardennes. 16 nov.
- Seine. 8 sept.
- id. 29 juin.
- NOMS ET PRENOMS des
- BREVETÉS.
- BtARD (L.).
- Boche et Aubin. ...-, Boffe ( voy. Siau ). Bostock ( J.-B. ). ..
- Bouché ( D.-J. ), ..
- Bouchet-Rondier. .....
- Boudot ( voy. Guibout). Bouillon jeune.
- Boulet (J. ).
- Bourgoing ( de).
- Bourousse de Laffoue.
- Bourquin (A.-H.)....
- Brasseux (H. )......
- DOMICILE.
- Paris,
- r. Neuve-Saint-Martin, n°. 9.
- id.
- r. Montorgueil, n°. 16.
- id.
- r. Neuve-Saint-August., n°. 28.
- id.
- r. du Faub. Poissonnière, n°. 66.
- Nîmes.
- Limoges.
- Paris,
- rue Froidman-teau, n . 10.
- id.
- rue de Bourbon, n°. 85.
- id.
- rue des Tour-nelles, n®. 3i.
- Lyon.
- Paris,
- passage des Panoramas, n°. 17.
- Brian et de
- r
- i id.
- Saint-Léger. .,.. \ r. de Gren.-£ vGerm., n°. 1
- -St.-
- 26.
- Brîdier-Royer .
- Brouillet ( L.-F.
- Cacheux (voy. Berthet).
- 1 id.
- Cadet-Devaux............ . .. < ruedel’Éperon,
- l n°. 8.
- Sedan.
- Paris, ' t
- rue Aubry-le- .Boucher, n°. 28.
- DESIGNATION DES OBJETS pour lesquels
- les Brevets ont e'té aceorde's.
- 5 ans.
- 5 ans.
- / Mécanique propre à estamper et former en J même temps des coulans et anneaux, dits béliè-
- 1 tps servant à fairfi rffs rbaînes de sae.. de mon-
- \ I
- i5 ans. |
- res , servant à faire des chaînes de sac, de montre , etc. (B. I. P.)
- Poire à poudre qui détermine elle-même la quantité' de poudre qui doit former la charge. (B. I.)
- Système de mécanique perfectionnée, propre à fabriquer les vis métalliques communément appelées vis à bois. (B. Imp. P.)
- ( Machine à tondre les draps et autres étoffes. io ans. ^ (B Imp p.)
- Procédé pour faire agir à bras d’homme , par une combinaison de leviers, diverses machines propres aux filatures, aux moulins, etc. (B. I.)
- Système de machines à vapeur à toute pression , avec ou sans condensation, avec ou sans expansion ou détente, et dans un espace double, triple, et qui peut s’étendre jusqu’à douze. (B. I.)
- Préparation à donner aux laines cardées et peignées, à l’effet d’en redresser la fibre, qui se trouve naturellement frisée et crispée. (B. I.)
- Art reproductif nouveau, qu’il appelle hiho-phanie, s appliquant a toutes les combinaisons possibles des matières opaques et transparentes, i pouvant produire des effets dits lithophaniques, qui consistent à trouver, dans les différons degrés d’épaisseur de matières transparentes et colorées , toutes les dégradations d’ombres et de clairs d un tableau , en même temps que ces produits lithophaniques sont , à volonté des transparens oiqdes tableaux ordinaires. (B.’l.)
- Procédé qu’il appelle stalilégie, propre à apprendre à lire en peu de temps. ( B. I. P. )
- Navette mécanique propre au tissage. (B. I. P.)
- Cachet à cent devises, qu’il appelle cachet-mé-dailler. (B. I.)
- 1
- i£ ans. |
- i5 ans.
- io ans. 5 ans,
- 5 ans.
- y !
- zà ans. 5 f?™Çedé de fabrication de chaux hydraulique ( artificielle. (B. I. P.)
- ( artificielle. (]
- Moulin à d >rge germée S. Imp.)
- Appareil distillatoire continu. (B. I.)
- i Moulin a dreche, propre à réduire en farine 10 ans. 1 orge germee destinée à la fabrication de la bière (B. Imp.)
- 5 ans.
- 10 ans.
- Procédés de fabrication de papiers et de cartons avec du lin et du chanvre rouis ou non rouis. (B. I.)
- Ooo 2
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-
- ( 466 )
- i 1 NOMS ET PRÉNOMS des ' BREVETÉS. * DOMICILE. départem. DATE de la délivrance des Brevets. DURÉE des Brevets.
- Cagniard de Latour . . . < Paris, rue du Rocher, Seine. 3o oct. i5 ans.
- ) n°. 36. --
- 1 Caire ( J.-A. ) id. ' boulevart Mont- id. i4 sept. 10 ans.
- martre, n°. i bis. id. 5janv. 5 ans.
- Calea (A.). i.. r. du Faubourg • id.
- Canson frères Poisson., n°. 92. Annonay. Ardèche. 28 sept. 10 ans.
- Capdevilee (C.-A. ) . ....... Lugos. Gironde. 3o oct. 10 ans.
- g Capeajn aîné. .*. .' Elbeuf. Seine-Infér. 16 mars. 5 ans.
- g Le même id. id. 28 déc. 6 ans.
- Carez ( J.) Toul. Meurthe. 2 mars. i5 ans.
- Carileon (R.-D.) . Paris, r. de Touraine, • Seine. i2 janv. 5 ans.
- - Carpentier ( P.-M.)......... n°. 6. id. rue des Deux- • id. 9 mars. i5 ans
- Boules, n°. 1. id. cloître St.- 1 id. 8 sept. 5 ans.
- Carreau ( H.-A. ) ’ Cabsweee frères Benoît, n°. 7. 1 id. rue de l’Univer- id. 29 juin. i5 ans.
- . Cartereau (P.) sité,n°.88. • id. r. deCharenton, id. 26 janv. 5 ans.
- Cave ( F.) n°. 106. id. r. du Faub. St.- > id. 23 fév. 5 ans.
- Chambrant ( M.-N.)..... Denis, n°. 189. id. r. desFossés-St.-Germ.-des- 1 • id. 21 déc. 16 ans
- Cf!A311iORSDON ( L.-C. )....... Prés, n°. 12. Alais. Gard. i4 déc. 5 ans.
- Chaussekot (B. ). 1 Paris, r.du Faub. Pois- Seine. 19janv. 10 ans.
- sonnière, nu. 33.
- DESIGNATION DES OBJETS pour lesquels
- les Brevets ont e'té accordés.
- Procédés servant à appliquer les differentes espèces de laves à des usages auxquels ces produits volcaniques n’ont pas encore été employés. (B. I. P.)
- Machine à manivelle servant à boucher les bouteilles avec des bouchons de liège. ( B. I. Imp.)
- Nouvelle espèce de bornes. (B. 1.)
- i Procédé de collage du papier dans la cuve de ^ fabrication. (B. I. P.)
- \ Amélioration des fontes de fer par l’usage de ( la racine de hrande non carbonisée. (B. I.)
- ( Machine à fabriquer des clous d’épingle de i toute espèce. (B. I.)
- / Machine à tondre les draps et autres étoffes de / laine, qu’il appelle tondeuse a mouvement alter-( natif, (B. I.)
- i Procédés propres à graver en relief, qu’il ap-i pelle photographie. (B. I.)
- f ^ Machine à vapeur à piston incliné , à détente, < à condensateur partiel, et à garniture métalli-( que. (B. I.)
- r Lit-fauteuil mécanique et à suspensoir, destiné , aux malades. (B. I. P.)
- Moulin à égruger le sel. (B. I.)
- i Améliorations dans la construction des bâti-timens mis en mouvement par des moyens mé-^ caniques agissant sur l’eau. (B. I.)
- \ Table à rallonge , à brisures au lieu de coulis-{ ses. (B. I. P.)
- I
- Ç Machine à double levier, servant à découper et J à estamper les métaux malléables. (B. I.)
- i Nouvel élément mécanique, dit machine-prin-} cipe de conversion de mouvement rectiligne en j mouvement circulaire , avec une force constante | et uniforme, sans le secours du volant. (B. I.) g
- [ Moteur mécanique , qu’il appelle conservateur | des Jorces, lequel, mis en mouvement, reçoit ses \ forces de lui-même, et paraît propre a rempla-I cer toute espèce de moteurs. (B. I.)
- [ Appareil propre à l’éclairage au moyen du gaz i hydrogène percarbure, obtenu de la distillation de la résiné et de toutes les matières hydrogénées || [ solides et liquides, (B. I.)
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-
-
- ( 4% )
- NOMS ET PRÉNOMS v des BREVETÉS. DOMICILE.
- Chaussy (P.). Avignon.
- Chauvelot (J.-B.) Dijon. Paris,
- Choei (Madame ) r. Mondétour, n°. 16.
- Churcii (Ed. ) Lyon.
- Clairembourg Rouen.
- Clemenceau ( F.) Dourdan.
- Paris,
- Clrment-Desormes r. du Faub. St.-
- 1 , Martin, n°. 92.
- • • 1 id.
- Cluesmann. ., « rue des Fossés-'•Montmar., n°.6.
- Collain (J.-P.-F. ) Sabran.
- COLLOMBET (J.-A. ) . ........ Bordeaux.
- Paris, r.St.-Thom.-du-
- Conrad et Adhemak , (
- Louvre, n°. 36.
- Conville ( •voy. Blanc) . | 1 id.
- CORDIER (L.-J. ) . . « < r. Neuve -Saint-
- August., n°. 36..
- S CORDIER ( J.-M. ) Beziers.
- CORMEILLE ( VOy. OrRy). Paris,
- Cosson ( M. ) s rue. de Bondy , 1
- n°. 3o.
- Cote ( Ch. ) .^ Lyon.
- Crespel-Delisse {y. Spiller). % ! Paris, rue de l
- l’Odéon, n°. 33. (
- © E • «j Z DURÉE :s Brevets. DÉSIGNATION DES OBJETS
- DÉPARTEM. h x S s y pour lesquels les Brevets ont e'te' accordés.
- 2 h3
- Vaucluse. 29 juin. 5 ans. [ Nouveau pressoir à vis, propre à l’extraction des huiles d’olives, des graines et du marc de [ raisin. (B. I.)
- Côte-d’Or. 23 mars. 5 ans. 1 Machine propre à démoucheter le blé , à éger-1 mer l’orge employée par les brasseurs dans la fa-1 brication de la biere, et qui, avec un léger changement , peut servir comme blutoir parfait. ' (B- !) 1 ‘ ( Moyen de denteler les bords des pièces de 1 tulle sans les couper. (B. L)
- Seine. 7 déc. 5 ans.
- Rhône. 11 mai. 5 ans. Gondole à vapeur. (B. I.)
- Seine-Infér. 12 janv. 5 ans. Pâte liquide propre à faire couper les rasoirs et à adoucir les cuirs , de quelque nature qu’ils soient. (B. I.) 1
- Eure-et-Loir. 2 3 fév. 10 ans. ') Machine propre à cribler le blé et toute autre [ espèce de grains. (B. I. P.)
- Seine. 3o nov. i5 ans. \ j Procédés de construction de chambres desti-[ nées à la fabrication de l’acide sulfurique. (B. I.) !
- t \ id. 3o oct. 6 ans. . f Piano qui diflfère des autres par la position des | chevilles et des e'toufioirs. (B. I. P.)
- Gard. 3o nov. iô ans. r Foyer et cheminée serpentée, faisant corps | avec la chaudière que l’on veut mettre en ébul-1 lition, et applicables à tous les objets de chauf-1 fage. (B. I.)
- Gironde. 22 juin. 5 ans. Perfectionnemens apportés à la nouvelle méthode américaine, propre à réformer les écritures les plus défectueuses. (B. I.)
- Seine. 10 hoy. 10 ans. . ' Procédés de fabrication de briques en terre ferme. (B. I.) . g
- id. n mai. ! 10 ans. ! Nouveau système de barrages et de portes busquées d’écluses, avec axes horizontaux et de fond. (B. Imp. P.)
- He'rault. 9 mars. 6 1 Procédé pour extraire les huiles, les vins et tous les sucs des fruits, au moyen de plateaux circulaires, et par l’application d’une machine hydraulique aux anciens comme aux nouveaux pressoirs. (B. I.)
- Seine. 4 mai. 5 ans. Blouses de billard à coulisses. (B. I.)
- Rhône. 23 mars. 5 ans. . Piano à clavier placé sur les cordes et garnitures des marteaux, dans toute espèce de pianos . (B. I. P.) 1
- Seine. 16 nov. 5 ans. | Brosse qu’il appelle ci réservoir, propre à teindre les cheveux en les brossant. (B. I.)
- /
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-
-
- ( 468 )
- NOMS ET PRÉNOMS des BREVETÉS. DOMICILE. DÉPARTEM. DATE la délivrance des Brevets. • DURÉE 2s Brevets.
- •"0
- ’ Paris, rue St.-Lazare, Seine. 10 ans. < 1
- . ' n°. ,3.
- Dalton (J.) . id. allée desVeuves, n°. i3, bis, Cham.-Élysées. ^ id. i4 sept. 5 ans. j
- Dautremont (voy. Beauvais). |
- Debézis ( P.-J. ) 1 ; id. r, des Jeûneurs, n°. 19. id. 24 août. 10 ans. |
- Decroueh ( M.-F.-D. ).. i..... j 1 id. rue St.-Severin, n°. i4. id. 4 août. 5 ans. '
- Deracoux. | 1 id. passage Cendrier, n°. 1. , «. 7 déc. 10 ans.
- DeEAPORYE etBERTHlER 1 i id. r. des Deux- ) Portes-St.-Sau-veur,n°. 18. id. 28 déc, 5 ans. .
- Deearochë fils id. ' rue du Bac, n°. 38. ' id. 8 sept. 1 5 ans. |
- Delcourt ( A.) id. rue du Petit-Reposoir, n°. 6. id. 29 juin. i 10 ans. | J
- Derheims (E.-F. ) Lyon. Rhône. 19 janv. 5 1
- Devannes (roy. Yesik). 1 I
- Devieeers (Godefroy) Lille. Nord. 23 févr. 1 5 ans. |
- Devileez-Bodson [ Bazeilles, i Ardennes. 3o mars. 1 10 ans. | i
- ' f près Sedan. )
- Didot (Firmin) et Motte. ... Paris, rue Jacob, n°. 24. 1 Seine. 10 nov. 5 ans. |
- Dietz fils id. rue d’- Bondy, n°. 26. • id. 2 févr. 1
- Dixon (voy. Risler). Doelfuss ( C, ) r - - - Cernay. Haut-fthin. 8 juin. 1 8 ans. |
- DÉSIGNATION DES OBJETS pour lesquels
- les Brevets ont été accordés.
- Machine propre à fabriquer et à former la tête des epmgles. (B. Irnp. P.)
- Procédés de fabrication de boutons de draps de soie et de toute autre étoffe et matière flexible, par des moyens mécaniques et sans faire
- usage de la couture. (B. Imp.)
- ) Système de lits de repos ou baignoires élasti-' ques, dites baignoires dormeuses. (B. I. P.)
- Moyens et procédés propres à graver et fixer sur la .toile des tableaux de tout genre, qu’il appelle tableaux calcographiés. (B. I. P.)
- Harpe perfectionnée. (B. I. P.)
- Outils et procédés de fabrication de dés à coudre, en acier, en fer , en cuivre , en or et en argent. (B. I.)
- Appareils a placer dans les cheminées, servant de chenets et destinés à remplacer les ventouses.
- (B.I.)
- Machine qu’il appelle linourgos, propre à travailler le lin brut en baguettes, en évitant le rouissage et conservant à la filasse toute sa force et toute sa longueur. (B. Imp. P.)
- . Bateaux à vapeur d’une construction partieu-, lière, soit en pirogue, en planches ou suivant l’ancien usage, avec des roues à aubes fixes ou* tournantes , à tambour ou planes, et également applicables à la navigation sur les rivières de peu de profondeur. (B. I.)
- i Broche et bobine propres à la filature du lin,
- 1 et applicables aux autres filamens textiles. (B.I.)
- ^Machine à fabriquer les queues de poêle.
- Procédé qu’ils appellent lithotypographique, propre à imprimer, sous la presse typographique, les dessins ou écritures exécutés par l’encre ou le crayon lithographique, simultanément avec les caractères mobiles employés dans la typographie. (B. I.)
- Piano de forme et construction nouvelles, à mécanisme nouveau. (B.I.)
- Mécanisme propre à guillocher, sur les rouleaux destinés à l’impression du calicot0 des cercles, des ellipses, et des lignes ondulées en large et en biais. (B. I.)
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- '$#iV
- { 4% )
- m
- NOMS ET PRENOMS
- des
- BREVETÉS.
- Dolefus, Mieg et Compagnie. Duclos ( P.-J.
- I
- Déport ( Y. ). ..............
- Durant (H. -F. )...........
- Duket et Anthoine..........
- Egg ( J. ).
- Egger.
- Ensgraber (L.). Erard (S. )....:
- Espinas (voy. Galinier ). EwBANK (wy.JOEEY ). Fabricius^i;. de Rochelinbs).
- Fasanini (P. ). ..............
- Favreau père et fils.
- Ferry ( J.-N. )..........
- Fichtenberg.
- Finino ( J.-A. ;
- DOMICILE. DÉPARTEM. D A TE de la délivrance des Brevets. DURÉE des Brevets. i DÉSIGNATION DES OBJETS ! . pour lesquels • les Brevets ont été accordés.
- Mulhausen. Haut-Rhin,. i4 avril. h ans. Machine propre à imprimer sur étoffe plusieurs couleurs et nuances à-la-fois , avec le même cylindre gravé. (B. Imp. P.)
- Paris, rue des Marais Saint-Germain , n°. 3. Seine. 21 déc. 5 ans. Ceinture qu’il appelle ménorrhéenne , à l’usage des femmes. (B. I.)
- ici. rue de Bercy, n°. 11. id. : . 9 mars. iâ ans. Machine qu’il appelle pétrin mécanique , pro-1 pre au pétrissage de toute sorte de pâtes desti-nées.àla fabrication du pain. (B. I.)
- id. rue St.-Honoré, n°. 248. : | id. 3j août. â ans. Socques articulés, ou sous-chaussures.(B. I. P.)
- Châlons. Marne. 28 sept. 5 ans. Nouvelle cafetière. (B. I. P.)
- Paris, rue de Louvois, n°. 24. ‘ Seine. igjanv. « 5 ans. • Pavage des fours au moyen du grès vulgairement appelé pierre de Barbantane. (B. I. P.)
- id. rue Mandar, . n°- 7- id. 3i août. 10 ans. Fusilà percussion, s’amorçant de lui-mëme. (B.I.)
- - id. rue du Dragon, n°. 3. id. ; 8 sept. 1 c ) Perfectionnement dans la confection et l’em- f ploi des tentes mobiles. (B. I.) k. f Ventilateur réfrigérant à l’usage des brasseurs. ô ans‘ j (B. I.)
- Chauny. Aisne. i3 juillet
- Paris, rue du Mail, n°. <3. Seine. t 2 fév. iô ans. • Mécanisme à adapter aux pianos, et perfectionnement dansjleur construction. (B. I.)
- Lyon. Rhône. 18 mai. 10 ans. ‘ Machine à tisser toute sorte d’étoffes, et qui s’arrête lorsque les fils de la chaîne ou de la trame se cassent. (B. Imp. P.)
- Paris, rue de la Bû-cherie, n°. 4. Seine. 4 mai. 5 ans. j J Instrument pouvant servir d’encrier et de porte-crayon , à l’aide d’une pompe aspirante et foulante. (B. I.)
- Épinal. Vosges. 13 juillet 5 ans. ’ 1 Procédés de perfectionnement à la balance portative de Quintenz. (B. P.) .
- Paris, r. Neuve-Saint-, Angust.,n°. 28. Seine. 2 mars. • io ans. ^ Perfectionnemens chimiques et manufacturiers * dans la fabrication de papiers colorés en imitation de granits et de marbres divers, et dans les moyens et procédés de les lustrer, glacer et satiner. (B. Imp. P.)
- id. rue Beaubourg, m* . r9. ' ’ id. 23 févr. 5 ans. ’ Chandelier de métal sonnant, à repoussoir, d’une seule pièce. (B. I.)
- id. r. des Bouch. St.-Ger., n°. 3o. u. 23 mars. .t™ ! Fabrication d’un acier qu’il appelle acier mc-JôailSl [ téorique. (B. Imp.)
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-
- ( 47° )
- NOMS ET PRENOMS des
- BREVETÉS.
- Fortier.
- Furnival ( W.).............
- Fusz (P. )...........
- Galinier fils et Espinas .
- Gandais ( J.-A. )........,
- Garat (J.-D.-F. )......
- Gaubert fils... Gaulofret fils. Gervais.....
- Girok ( J.-L. ).. Giraud (J.-J. ),
- Godard( J.-B.)...........
- Gourlier ( A.-J.). ....
- Guiaux ( voy. Akverky ).
- DOMICILE. DÉPARTEM. DATE de la délivrance des Brevets. DURÉE des Brevets.
- Paris, !
- rue de la Pépi- Seine. 3o mars. 5 ans. .
- ( nière, n°. 23. . l
- | l id. j 1
- < r. Saint- Denis , > id. 25 mai. 5 ans. ^
- ( n°. 268. 1 l
- I l
- id. i
- r. N.-S.-August. id. 3o mars. iôans. s
- n°. 28. ï
- Insming. Meurthe. 22 juin. i 10 ans. j
- Béziers. Hérault. i4 avril. 1 10 ans. <[
- Paris,
- . Palais-Roy al, gai. de pierre , I Seine. 29 juin. 5 ans.
- n°. 118. 1
- / I ( id‘ 1
- 1 passage Bergère, id. i4 sept. 5 ans. •
- n°. 6.
- Montpellier. Hérault. ier. juin. 10 ans.
- Marseille. B.-du-Rhône. 24 nov. 10 ans.
- 1 Paris,
- ? r. du Four-St.- Seine. 16 août. 10 ans. <
- 1 Germ.,n°.26. * m
- 1 id. 1 '
- r. de Richelieu, id. 21 déc. 5 ans. -
- ’, n°- 9-
- Bagnols. Gard. 4 août. 5 ans.
- S Paris,
- r. des Filles St.- Seine. 3i août. 5 ans. /
- .Thomas, n°. 21. - ) 1
- . Amiens. Somme. 8 sept. i5 ans. |
- Paris, 1 r S
- r. du Faub. St.- Seine. 8 févr. a ans. j
- \ Martin, n°. 92. 1
- i id. r l
- < rue des Vieux- | id. 18 mai. 5 ans. j
- ( August., n°. 66. I
- | id. id. 4 août. i5 ans. j
- (r. Bergere, n0.7. 1 f - 1
- DÉSIGNATION DES OBJETS pour lesquels
- les Brevets ont été accordés.
- Poêle en fonte de fer à circulation d’air chaud.
- Procédé propre à la fabrication des blouses e billard. (B. 1. P.)
- i5 ans I Nouvel appareil et proce'de soit mobile, flot-\ tant ou fixe, propre à la fabrication du sel. (B. I.)
- j-ucudiiitj^uc qu 11 appene enrayare a levier propre à enrayer les voitures sans que le conducteur et le postillon soient obligés de descendre. (B. I.)
- Appareil ambulant, propre à la distillation des vins. (B. I.) ,
- Cafetière à filtre et à vapeur. (B. Imp. P.)
- Chaussure supplémentaire, qu’il appelle para-crotte , propre à garantir les pieds et les jambes de la boue et de l’humidité. (B. I. P.)
- Fabrication, soit des sels de tartre, soit des crèmes de tartre, provenant des marcs de raisin.
- (B- I.)
- Moyen de revivifier le charbon animal. (B. I.)
- Procédé d’amélioration des vins, eaux-de-vie et autres liqueurs vineuses, par l’application de la chaleur. (B. I.)
- Nouveaux cadres inaltérables et bordures de tableaux. (B. I.)
- Machine propre à filer les cocons. (B. I.)
- Eau qu’il appelle crème des Sybarites, propre à teindre les cheveux. ( B. I.)
- Procédé mécanique propre au teillage du lin et du chanvre, avec ou sans rouissage préalable.
- (B. I.)
- Fer de botte , qu’il appelle fer mobile cylindrique. (B. I.)
- Vitrage qu’il appelle fenestra, employé dans la toiture , et servant à remplacer les châssis a tabatière. (B. I. P.)
- Procédé économique de fabrication de l’acide sulfurique. (B. Imp.)
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-
- NOMS ET PRENOMS des
- BREVETES. -•
- DOMICILE.
- Guirout et Boudot .
- Paris,
- r. Saint - Denis, n°. 36y.
- DEPARTEM.
- aeme.
- i6 nov.
- sa
- -ta
- Cü
- P
- »
- 5 ans. <
- DESIGNATION DES OBJETS . , . pour lesquels
- les Brevets ont été accorde's.
- Système de mécaniques préparatoires, propres à toute espèce de matières filamenteuses, consistant en un étirage et un métier à lanterne.
- C(B. I.)
- Guimbertaux (P.-L. )
- id.
- rue du Grand-Hurleur, n°. 25.
- id.
- 26janv.
- Haize et Biket.......
- Haie (W.).................
- ’ \ •*!
- Harmey (J. )..............
- Ha YARD.............
- Herhar ( voy\ Ledoux). Heyraud (J.-C.). ........ ..
- Hodiet (D.-M.) et Riverin. .
- Hoczeau ( N. )............
- Hoyau (L.-A.)..............
- Huet ( M.-L.). ............
- Hutter (J.-Th. )........
- Irwirg (W.).......
- Jamais* ( J.-B.)..........
- Jamii* et Cordier. .......
- l id. z r. du Faub. St.-( Martin, n°. 108. j | id. : 19janv.
- . < r. Neuve-Saint-( August., n°. 28. . | id. f ' 29 juin.
- j id- . 1 rue de Pontoise, l n°. 10. ! •• | id. 1 28 sept.
- 1 ( id. ) r. du Renard-S.-(Sauveur, n°. io. * } id. 4 mai.
- 1 j id. { rue de Seine, ! n°. 6. I 1 | id. 11 mai.
- J ( * id. < rue Meslay, ( n°. 4t. r 1 . > id. ' 16 mars.
- ( id. rue Montor-! gueil, hôtel St.-( Christophe. 1 - id. ' 28 sept.
- id. ) rue de Paradis-1 Poissonnière, ! "°'39- . id. 2 févr.
- id. rue de Provence , n°. 8. : . id. 8 fév.
- Rive-de-Gier. Loire. 23 mars.
- Paris, r. de Gren.-St.-Germain, n°. 98. . Seine. * 30 nov.
- Charleville. Ardennes. 4 mai.
- ’ Paris, cloître Saint-.Honoré, n°. 16. Seine. 13 juillet]
- Vingt-sixième année. Décembre 1827.
- 5 ans.
- 5 ans.
- i5 ans.
- 5 ans.
- j Machine, qu’il appelle corbeau, propre à l’en-< lèvement de toute sorte de matériaux ou à leur ( descente. (B. I.)
- V Soupape de sûreté, propre aux machines à va-( peur. (B. I.)
- j Moyen d’utiliser et d’appliquer, comme force 1 motrice, agissant sur un piston, soit conjointe-\ ment avec la vapeur, soit indépendamment, | l’air chauffé et les émanations provenant de la \ combustion. (B. Imp. P.)
- . Moteur hydrostatique. (B. I. P.) ,
- 10 ans.
- Appareil propre aux sièges d’aisance. (B. I.)
- 10 ans
- \
- Fabrication de fers de chevaux au moyen du balancier. (B. I.)
- / Emploi et application des déchets de fanon de
- 5 ans. j baleine à la fabrication de boutons de toute
- ( sorte de couleurs. (B. I. P.)
- 6 ans. l Procédé d’éclairage par le gaz portatif non
- j comprimé. (B. I, P.)
- iâ ans.
- Machine propre à fabriquer des agrafes. (B. I.)
- 5
- Appareil de bains de vapeur transportable.
- (B-10.-.
- 5 ans ) Four mécanique à rotation, propre à l’éten-I dage du verre-vitre. (B. I.) •
- 1 Moyen de communiquer la force motrice à l’action des grues, marteaux de forges de toute espèce , ainsi que toutes les autres machines exigeant un mouvement rotatoire, ou réciproquement , par l’application de la pression atmosphérique, et d’un vide ou vide partiel. (B. Imp.)
- Pompe foulante et aspirante, à quatre soupapes et à jet continu, capable d’élever l’eau du puits le plus profond , et de la porter au dernier étage d’une maison. (B. I.)
- {Emploi et application du cuir teint en toutes couleurs et nuances à la fabrication des boutons.
- (B. I. P.)
- Ppp
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-
- ( 473 )
- NOMS ET PRENOMS des , *
- BREVETES. '
- Jakiü (À. ).. ,.. • .
- JoàNNIS . . . . .. . .
- Jones (Th.)....'.;..........
- Kerever(v. Pïtot Dubeleès). Koechein et Zimmermann ..
- Labbaye ( J.-B. ). ....... ....
- Ladavière ( L. ),. . ..........
- Lamothe ( J.) ....
- Lanbrieu (J.-B.). Lanteires ( P.)...
- Lanzenberg (J. ).
- Lavaud ( A.).
- Lebarbey (P. ),
- Ledoex et Herhan,
- LeistenschneidEr.. ...-. Lemoine Dbsmares (roy\ Ren-
- NEVIELE.) .
- Lemoine et Maître .......... -j
- Létine (J.-N.)......... ..
- DOMICILE. DÉPARTEM. DATE de la délivrance de s Brevets. DURÉE des Brevets.
- i Paris, r.Bourg-l’Abbé, 1 Seine. 28 mars. 5 ans.
- id. rue du Bac, n°. 68. f > id. 28 sept. i5 ans.
- l la Glacière, 1 près Paris. ! id. . 20 juillet 6 ans.
- Paris, rue Caumartin, n°. i5. , 1 id. 18 mai. 16 ans.
- Kaisersberg. Haut-Rhin. 27 avril. 5 ans.
- Paris, r. Saint-Lazare, n°. 73. Seine. 12 janv. ! 5 ans. •
- Lyon. . Rhône. 18 mai. 6 ans.
- Montréal. Gers. 7 déc. 10 ans.
- Anzin. Nord. 13 juillet 5 ans.
- Lyon. Rhône. 8 sept. 10 ans.
- Strasbourg. Bas-Rhin. 29 juin. 10 ans.
- Périgueux. Dordogne. 28 sept.. 5 ans.
- Paris, r. Saint-Denis, n°. 24. Seine. ‘ 10 nov. j 10 ans.
- id. rue du Bac, n°. 77. 1 id. 9 tnars. io ans.
- 1 id. rue des Boucheries-St.-, Germain, n°. 38. , id. 3o mars. iâ ans.
- Poncey. Côte-d’Or. iG nov. 5 ans.
- j
- Châtillon- 1 sur-Seine. j Paris, rue St.- 1 Lazare, n°. 3j. ] id. ii mai. 10 ans.
- Seine. 29 juin. 6 ans.
- DÉSIGNATION DES OBJETS pour lesquels
- les Brevets ont e'te' accordés.
- Nouveaux procédés propres à la fabrication des petits clous dorés ou argentés à facettes. ( B lmp. P.) i - ' ‘
- Procédés de purification des métaux en général et en particulier, applicables aux minérais aux fontes et aux fers. (B. I.) , ’
- (^Appareil propre à la carbonisation de la tourbe.
- Perfectionnemens dans la confection des roues de voitures. (B. Imp.)
- Banc d’étirage propre à la filature du coton. (B- I.)
- Trompette d’harmonie à trois ventilateurs et à pistons. (B. I. Imp. P.)
- Machine, qu’il appelle semcquelle, propre à marquer les points dans les ieux de société. (B.P.)
- Moyen de rendre portatif et distillant sur charrette l’appareil de distillation de Baglioni. (B. I. P.)
- Fabrication de briques réfractaires. (B. I.)
- Machine propre au pliage des chaînes d’étoffe de soie. (B. I.)
- Machine et procédés propres à fendre ou dédoubler les peaux de veau, mouton et chèvre, afin de les séparer en deux. (B. Imp.)
- Méthode propre à apprendre à écrire quatre genres d’écriture en vingt leçons , et dix en soixante , qu’il appelle calligraphie française.
- (B. I.)
- Moyen de prévenir et de contenir les hernies.
- (B.I.)
- Machine à faire de la charpie avec du vieux linge et autres matières. (B. I. Imp. P.)
- Nouveau moule propre à la fonte des caractères d’imprimerie, et machine à rainer, appliquée à la fonderie. (B. I.)
- Procédés de fabrication de cartons à la mécanique. (B. I.)
- Machine à fabriquer et perforer les bandes ou cercles de roues. (B. I.)
- Nouvelles lampes à mèches incombustibles. (B. Imp. P-) ;
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-
-
- NOMS ET PRENOMS
- DES
- BREVETÉS.
- Le même..... ________........
- Le même..................,.
- Lksgent jeune................
- Lorget ( À.-L. )..... .......
- Louis jeune.................
- Luziek ( J.-J. ). ................
- Maillot (P. )..........
- Mairet ( F.-A.).
- Maisiat (T.). ...............
- Maître (voy. Lemoine ). Mallié (Ch.) et Mémo (F.). Marchand [voy. Moitessier).
- .Martin ( F. ).....
- Mazeline (i>oy. Moitessier). Mémo Çvoy. Màlué ).
- Mialle (S.)......<.........
- Mieg {voy. Dollfuss ). Migeon.......%............. •....
- Le même.
- Millet ( A. ).. .......
- Moisson—Devaux .
- DOMICILE. DÉPARTEM. © P « ? ü H £ & -y u Q ^ « £ £ DURÉE des Brevets. DÉSIGNATION DES OBJETS . s pour lesquels les Brevets ont été accordés.
- ! Paris, rue St.-Lazare, . n°. 37. Seine. 3o oct. 10 ans. . Appareil portatif propre à l’éclairage des ap-1 partemens, usines, ateliers , etc., par le gaz hydrogène , en se servant de la chaleur produite dans toute espèce de foyer. (B. I. P.)
- | id. id. i 16 nov. 5 ans. CoHier.de cheval et sellette. (B. lmp.)
- ! id. ' r. Bourg-l’Abbé, ( n°. 3. id. ; . 27 juill. 10 ans. Procédés de fabrication de couverts, etc., en métal aciéré, ayant la force, l’élasticité et le poli de l’argent. (B. I.) . .
- id. r. Montmartre, n°. 84. id. 10 nov. 5 ans. Procédé de fabrication d’un papier-glace imitant l’émail. (B. Imp. P.)
- Nîmes. Gard. IO BOV. io ans. ' Battant mécanique appliqué principalement aux métiers à la Jacquart. (B. P.)
- Paris, r. S.-Jacques-la-. Bouch., n°. 48. Seine. 3i août. 10 ans. , [ Application sur les armes à feu à percussion ou à pierre, de deux coups dans un canon simple. ( (B. I. P.)
- Lyon. * Rhône. 22 juin. 5 ans. | Métal malléable et ductile , qu’il appelle mail-l lechorl. (B. Fmp. P.)
- Fontenay. Côte-d’Or. 19 janv. 5 ans. . loans. Machine propre à fabriquer le papier avec ou ! sans ouvriers, faisant également le papier à en-verjure et vélin , d’une longueur indéfinie et d’un format fixe à volonté. (B. I.)
- Lyon. Rhône. 10 nov. Fabrication de tissus imitant la gravure et la typographie. (B. I.)
- * id. id. 10 nov. 5 ans. [ ' I Battant mécanique, propre à la fabrication des ! rubans et autres tissus. (B. I.)
- Paris, r. des Filles-St.-Thomas, n°. 1. Seine. 24 août. ô ans. Machine d’extension de la colonne vertébrale, qu’il appelle lit à extension constant et élastique. . CB- Ï-) ,
- id. rue du Cherche-Midi,n°. 28. 1 id. 16 nov. i5 ans. 1 Méthode d’enseigner à lire en peu de temps. ' C». I.)
- Belfort. Haut-Rhin. 22 juin. i5 ans. Nouvelle machiné soufflante. (B. I.)
- id. id. 7 déc. 10 ans. Machine propre à frapper à chaud les têtes de vis à bois faites avec des fils de fer de tous les nu-! méros, et ayant des têtes de toutes les formes connues , rondes, plates, carrées, etc. (B. I.)
- Paris, passage Saul-, nier, n°. 4. Seine. Sjuin. _ j Appareil à placer sur le haut des cheminées 5 ans. j et servant à empêcher le refoulement de la fu-j mée produit par des coups de vent. (B. I.) 10 ans. j Fabrication de tubes métalliques au moyen d’un | appareil soumis à la force compressive. (B. I.)
- î id. r. des Petits-1 Hôtels, n°. 20. id. 18 mai.
- ^ Carcassonne. Aude. 28 déc. 5 ans. [ - Machine à tondre les draps et autres étoffes, ( qu ils nomment vélociforce. (B. I.)
- PFP
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- ( 474 )-
- NOMS ET PRÉNOMS des - DOMICILE. DÉPARTEM. DATE 1 délivrance i Brevets. W g a, Pï 1 DÉSIGNATION DES OBJETS 1 pour lesquels
- JJRKVETÉS. « ^ n « $ les Brevets ont été accordés.
- ' , ; ‘ Mostagsï ( J.-P. ) • * • • • • • • • • ' • Paris, 1 rue des Grands-1 August., n°. 5. 1 Seine. 16 nov. 5 ans. 1 Procédé de fabrication de boutons de toutes couleurs et dimensions, imitant la soie. (B. I. P.)
- MoNfAIGNAC (DE ). . i . .. 4 . J . . f Bordeaux. > Gironde. i5 fév. 5 ans. Moyens relatifs à la fabrication et à l’épreuve 1 des chaînes-câbles en fer à l’usage des navires (B. I.)
- Moreau ( J.-E. ).... t Paris, rue des Yieill .-Étuv.-S.-Martin, n°. 4. • Seine. ' 29 juin. 5 ans. Machine propre à fabriquer des agrafes. (B. I.)
- MoRIZE ( J.-B. ) . . . . ......... j Motte ( ojoy. Dibot-). • id. rue aux Ours, 7' s id. - 8 sept. /, . .• 5 ans. | r Cisaille munie d’un mécanisme qu’il appelle | cisoir de proportion, propre à régler à volonté la longueur des pièces que l’on veut couper avec cet outil. (B. I.)
- Moussier ( R.-L.) J | rue Beauregard,' n°. 20. j id. i3 juillet 5 ans. ! Lime sulfurique diamantée, propre à enlever les cors et durillons. (B. I. P.)
- Muller ( Ë.-F.). . .< j id.. . ’ boul. St.-Denis, n°. 19. id. 14 sept. 1 5 ans. Pupitre mécanique à l’usage des dessinateurs et des lithographes. (B. I.)
- MtmcH (J.-P.-G.) Strasbourg. Bas-Rhin. 27 juillet 5 ans. Voiture inversable. (B. I.)
- Néry. i 1 Paris, rue St.-Lazare, n°. 37. ' Seine. 8 fév. 5 ans. . Appareil propre à empêcher les cheminées de fumer. (B. Imp. P.)
- ' id. j
- NÉry (H.-L.) j rue Micheî-le- ] Comte, n°. 36. j id. 8 fév. 10 ans. Machine à vapeur à rotation immédiate, (B. I.)
- ; 1 Newton (W.). *. | id. 1 r. NeuYe-Saint- j August., n°. 28. ) id. i5 fév. i5ans. < Appareil perfectionné, qu’il appelle calorifère et réfrigérant, propre à chauffer et refroidir les fluides. (B.Imp. P.)
- . : 1 id. rue Saint-Paul, id. 21 déc. 10 ans. < Mode de transport des voyageurs et marchandises par terre et par eau, au moyen d’un bateau-voiture , de voitures , bateaux et navires , mis en mouvement et dirigés sans vapeur , sans chevaux, en employant de nouvelles puissances, à simple, double et triple effet. (B. I.)
- n°. 5. 1
- Tours. Indre-et-Loire. Seine. 5 ans. i5 ans. Mécanisme au moyen duquel les pendules se
- Paris, rue du Rocher, 20 juill. mettent d’à-plomb toutes seules. (B. I.) Matelas et meubles élastiques. (B. I. P.)
- n°. 23.
- . Orsy(A.), Néry(L.) et de Cormeille ( G.-S. ) ' * id. rue des Petites-Ecuries, n°. 3. id. 4 mai. 10 ans. Appareil qu’ils nomment fumicomburateur, propre à détruire et consumer la fumée et les . parties nuisibles qu’elle contient. (B. I.)
- OuARNIER ( J.-F. ). . . ......... id. quai de la Mé-gisserie, n°. 10. • id. 11 mai. 10 ans. Filtre clarificateur à haute pression. (B. I.)
- Paret (P.-J.) Montpellier. , Hérault. 29juin. i5 ans. Nouveaux instrumens de pesage. (B. I.)
- 4 Fecqueur ( 0. ) r * Paris, rue Tra-versière-Saint-Antoine, n°, 18. Seine. 3i août. 10 ans. , Nouveau système de navigation, propre a la remorque des bateaux. (B. J.J |
- * ï
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-
-
-
- ( 475 )
- NOMS ET PRÉNOMS À O S ' «d 5 H > g en w « -W fr DÉSIGNATION DES OBJETS :
- des DOMICILE. DÉPARTEM. H ~ « S-* « * 2 U « pour lesquels • ,
- BREVETÉS. H w © *5 Q CO les Brevets ont été accordés.
- i ’ Procédé propre à obtenir les sous-carbonate , acétate , nitrate et hydrochlorate de plomb.
- Penot ( J.-F. ) Mulhausen. HautsRhin. 11 août. i5ans, 1
- (»• I-)
- Perkins ( J. ) , Paris, Seine. 7 déc. 15 ans. . 1 Perfectionnemens dans la construction des machines à vapeur. (B. Imp.)
- n°. 8. -
- Perfignà ( A. ) id. r.du Faub.-Pois-soniiière, n°. 8. id. y 22 juin. 10 ans. Filtre clarifîcateur perfectionné. (B. Imp.)
- Perrin {voy. Asherman). - ! ; - ' r ' ' '' » .
- Petit-Pierre (J. . id. Boite mélotachigrnphique, servant 'à fondre les planches propres à la gravure de la musique. (B.
- r. Pave'e-Saint- id. 10 nov. i5ans.
- .. André, n°. 5. |l.PO
- Le même îrl i4 déc. I Machine typomélographique, propre à graver la | musique. (B. I. P.)
- id. d ans
- Peyron et ÂUGIER. Montélimart. Drôme. 16 août. io ans. i Machine propre à battre et à vanner les grains. (B- I.) ,
- Pichon ("voy. Réal). * . »* . \ <
- Pierron ( H.) Paris , rue St.-Honoré, ' ! Seine. 3i août. 5 ans. Presse autographique. (B. I. P.)
- n°. 123.
- Piquet ( J. ). Nantes. Instrument qu’il appelle polymètre, propre a
- Loire- Infér. 26 janv. 5 ans. établir les proportions et les dimensions des différentes figures. (B. I.) Moyens et procédés pour faire des chaux ordinaires et des chaux hydrauliques d’une grande
- Pitot Dubellès etDE Kerever.
- Morlaix. Finistère. 23 mars. 10 ans.
- . énergie. (B. I.) ......
- Pocock (G.)..'. Paris, - * , Machine qu’il appelle cerf-volant, servant à
- rue Blanche, r Seine. 2 févr. 10 ans. traîner des voitures, élever en l’air des fardeaux,
- - : n°. 3. -1 et propre aussi à la navigation. (B. I. Imp.)
- Poirot de Valcourt. ( id. rue Louis-le-. Grand, n°. 16. id. 29 juin. i5 ans. Machine propre à creuser la terre. (B. I. P.)
- Poisson ( L.-P. ). , id. r. d’Angou-lêrae, n°. 19. id. i4 sept. r 1 Procèdes de fabrication du papier et du carton 0 an ’ ( avec de la réglisse. (B. I. P.)
- Poncet (C.-H, ) Lyon. Rhône. 8 fév. 5 ans. ] Navette applicable à la fabrication des tissus autres que*les draps. (B. P.)
- Le même, ^ id. id. 23 fév. Système de corps de maillons employés dans
- io ans. les métiers d’étofïes de soie façonnées. (B. P.)
- Paris,
- rue J.-J.Rou;- ‘ Seine. i5 févr. 5 ans. Lampes dynamiques. (B, I.) ^
- ' seau ? n°. 12.
- POUILLOT ( L.-J. ) . • • • | id. rue Royale, 1 n°. 8 , enclos ^ Saint-Martin. l id. 19 avril. 5 ans. 1 Porte-crayons à écritoire, plume en cuivre et • sablier. (B. I. P.)
- r Mode de revêtement de cylindres en lames mé-
- 3i août. i5 ans. i talliques, applicables aux droussage, cardage, peignage des laines et autres matières filamenteu-
- Sedan. Ardennes.
- 1 ses , et remplaçant le chardon dans le lainage des draps. (B.I.P.) 0
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-
-
-
- ( 47e )
- NOMS ET PRÉNOMS ’ des • - BREVETES. >:, ' DOMICILE. DEPARTEM. G * Cd «8 S 5 fl * • 0 ^ “C DURÉE des Brevets. DÉSIGNATION DES OBJETS pour lesquels les Brevets ont été accordés.
- ’ Poupon ( Cl. ). V .'......... Nuits., Côte-d’Or. 21 déc. 5 ans. 1 Nouvelle presse propre à presser les raisins et autres substances. (B. I.)
- Pnrr,n»» Paris, r. de Tournon, n°. 17. \ Seine. • - *- • 2Ô mai. Sans. Pjume sans fin portative, s’alimentant d’encre d’elle-même. (B. I.P.)
- : Pradel (P. ) Carcassonne. : Aude. i3 juill. Machine propre à tondre les draps. (B. I.)
- 10 ans.
- Prévost. Paris, Seine. 3i août. i 5 ans. Mode de publicité continue et permanente (B. I. P.) ,
- n°. 2.
- Proust (A.)-.. ................ Lajarrie. Charente-Infér. 28 sept. 5 ans. Appareil de distillation. (B. I.)
- ...» Radier (J.)................ Rennes. Ille-et-Vilaine. 2 fév. 10 ans. ^ Procédés de construction de cylindres en bois de toute dimension, propres aux soufflets à piston des .grosses forges et fonderies , et applicables aux foudres et cuves, à des colonnes, etc (B. L) '
- Ratcliff (Th. ) Paris, rue St.-Ambr.-Popin-court, n°. 5 bis. Seine. 3iaoût. 5 ans. | Broche mécanique destinée à filer et à tordre la laine, la soie, le coton, le chanvre, le lin et toute espèce de matière filamenteuse. ( B. Imp. P. )
- Comte Réal et Pichon id. r. de l’Université, n°. 5. ' id. "8 sept. Machine rotative mue par la vapeur, agissant par jet continu, avec répétition indéfinie. CB. Imp. P.)
- Renneville et Lemoine Des- MARES. • . . . ... . . . . , . ) _ id. r. de Gren.-St.- * id. 19 avril. 10 ans. Procédé propre au lavage des laines. (B. I.)
- Germ., nu. 12.6. ...
- Rry (E.) et Aguettant Lyon. - 27 juill. 10 ans. Application de la force de l’eau , et celle de la vapeur et du vent aux travaux des ponts et chaussées. (B. I.)
- \ /
- Richard ( J.-J. ).... < Paris, parvis N.-Dame, n°. 4. i Seine. 3o nov. 5 ans. Fabrication des divers objets en fonte de fer poli, à l’instar de l’acier fondu. (B. l.j
- Risler et Dixon . t . Cernay. Haut-Rhin. 12janv. 5 ans. ! Métier à tisser à la mécanique le coton, la laine, le lin et la soie. (B. I.)
- .1
- Les mêmes.. id. id. , Métier de banc à broches, qu’ils appellent mé-choir. (B. I. P.)
- Les mêmes.................. *id. id i 2S mai. 5 ans. | Métier à tisser à la mécanique, qu’ils appellent 1 métier Dixon. (B. I.)
- Riverin (voy. Houlet).
- De Rochelines et Fabricius. . Douay. Nord. 24 nov. 5 ans. , Mécanisme propre à rendre les diligences in-1 versables. (B. I.)
- Roland de Bussy ....'. ’ Paris, 1 r. du Fau.-Poissonnière, n°. 20. > Seine. i3 juill. 1 Fours de dépuration et de carbonisation de
- J la tourbe. (B. I.) 1 S Balance à pont, propre à peser les voitures
- Rollé et Schwilc.iié Strasbourg. Bas-Rhin. i4 déc.
- \ chargées. (B. I. P.)
- Rotch (B.) Paris, r. du Fau.-Pois-.sonnière, n°. 8. [ Seine. . 26 janv. 1 ‘ _ , _ Machine perfectionnée, propre à dévider et à bobiner la soie. (B. Imp.)
- lu cLXlS.
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-
-
-
- ( >
- NOMS ET PRÉNOMS V & <0 K) 2 » CO a ÿ DÉSIGNATION DES OBJETS
- des BREVETÉS. IiOMICILE. ÛÉPARTEM. B £ 5 <! 3 « flj? S S O C3 u U- « a s rd pour lesquels les Brevets ont été accordés..
- PlULE ( Ch. ) . . Paris, pass. Saulnier, n°. i5. . y f1 Seine. ' . . ! . 23 mars. i5 ans. Moyens et procédés propres à extraire le gaz des substances oléagineuses, bitumineuses, résineuses et autres, avec une grande économie et avec sécurité, facilité et promptitude. (B. Im.P.)
- Marquis de Ste.-Croix Molay., id. rue de Louvois, n°. 2. j * id. i4 sept. i5 ans. Arches mobiles métalliques, ou silos métalli-! ques portatifs. (B. Imp. P.)
- Saint-Léger (roy.Brian). id. rue Ste.-Avoie, . n°. 37. <r
- Saint-Maurice Garant. . j id. 10 nov. 5 ans. Machine à copier , qu’il appelle secrétaire. (B.I.)
- Sautermeister ( F.-A. )...... Lyon. Rhône. 22 juin. 5 ans. Instrument à vent à onze clefs, qu’il nomme f basse d’harmonie, ou nouvel ophicléide. (B. I. P.) | Nouvelle méthode de faire des cordes harmo-| niques sans nœuds, et d’une seule longueur pour chaque instrument. (B. 1.) *
- Savaresse frères. ».. . ...... . . Paris, plaine de Gre-. nelle, n°. 7. . Seine. 9 mars. 5 ans.
- SdlElNLEIN ( W. ) . . I id. • id. 5 ans. Instrument de chirurgie, qu’il nomme litho-dripteiir, propre !à broyer la pierre dans la vessie. (B. Imp. P.)
- • August., n°. 28.
- Strasbourg. Bas-Rhin. 2.5 mai. i5ans. Procédés propres à élever les vers à soie avec •des végétaux autres que les feuilles de mûrier, et
- Schwiegué (-voy. Roulé). à nettoyer et élargir la couche des vers à soie pendant leur éducation. (B. I.) „ , , i .
- Paris, * petite r. Saint-. Roch, n°. 2. , Seine. 3o oct. 10 ans. Mors et gourmettes de chevaux. (B. I. P.)
- £\I ATT fit. BnFFR . . . . . .. Marseille. B.-du-Rhône. 3o nov. 5 ans. ' Procédé de fabrication de colle-forte extraite
- des os. (B. I.) ,
- Simon (N.).... *.i. , Saint-Dié. .. Vosges. . 3o nov. 5 ans. Potager mobile en tôle. (B. L.) 1 : .
- Alençon. Orne. 18 mai. ô ans. . Instrument qu'ils appellent pyrot?ièire, propre
- à apprécier les hautes températures. (B. I.)
- v - : Paris, ’ rue St.-Lazare, Seine. 5 oct. i5 ans» : Pompe, appeléc/iviwçuwe, propre à remplacer les pompes à feu. (B. I.)
- n°. io5. 1
- Spii.leret Crespee-Delisre. . ' id. rue d’Anjou-St.-, Honoré, n°. -6. J id. , ./ . - 3e oct. 6 1 5 ans. < • . Application de la vapeur à l’évaporation du suc de betterave, au moyen d’une chaudière dont le fond est formé dé tubes demi-sphériques, fixés sur une planche de cuivre. (B. I.)
- id. r. du Temple, n°. i37. id. 10 nov. 10 ans. j | Mécanisme adapté principalement aux basses.
- (B. I.) .
- Lyon. Rhône. 7 déc. 5 ans. | r Procédé de fabrication de chandelles imitant la
- bougie. (B. I.)
- Tereygeol (J.-B.) < Paris, place du pont S.-Mich., n°. 46. Seine. 2 févr. 1 i5 ans. | | Construction de moulins sans meules, destinés à la fabrication des farines de tout genre- (B. I.)
- TiiÈBE&aînè et neveu. ....... Tarbes. Hautes-Pyrén. i- .• 3i août. i5ans. | Machine propre à écraser toute sorte de graines oléagineuses. (B- I. P.)
- t
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-
-
-
- ( 478 )
- NOMS ET PRENOMS des
- BREVETÉS.
- Thinàt.......• • •.....•
- Triquet (V.-P. )........
- DOMICILE.
- DEPARTEM.
- I
- Vallon (P. ),..... Vanhoorick ( S. ). . Vaüghan ( G. )•
- Vesin et Devannes .
- VlÉVXLLE DE CLANLIEUX.......«
- VlRET (J.).................
- WlLLER ( J.-C.-G.)..........
- WlNSLOW (J.)....'.........
- Nantes. • v
- , Paris, rue Martel, n°. 16.
- id.
- pass.del’Ope'ra, n°. 23.
- Strasbourg.
- Paris, place de la Bourse.
- Bordeaux.
- Paris,
- r. Saint-Victor, n°. 4q.
- Brionne.
- , Paris, r. J.-J. Rouss., n°. 20.
- Wright ( L.-W.
- ZlMMERMAH (vOJT. RoECHLIn).
- le Havre.
- Paris ,
- r. Neuve-Saint-Àugust., n°. 28.
- Loire-Infér.
- Seine.
- id.
- Bas-Rhin.
- Seine.
- Gironde.
- Seine.
- Eure.
- Seine.
- Seine-Infe'r.
- Seine.
- g 2 S £
- < 3§ « Q 4 3
- 7 déc. 28 sept.
- 24 août. 26 janv. 8 sept.
- 25 mai.
- 24 août. 8 sept. i4 sept.
- 25 mai.
- i4 déc.
- K v >*
- 2 « 04 u & 00 « « 73
- DESIGNATION DES OBJETS ~ pour lesquels ,. ..
- les Brevets ont été accordés. -
- Machine à vapeur nouvelle, à haute pression l (B. 1.) - ’
- 1 . • . ' ; - '
- ! Piano à sommier isolé , donnant plus de foi’ce et d’harmonie. (B. I. P.)
- 6 ans.
- Affiloirs en pierre artificielle propres à affiler les rasoirs. (B. I.)
- Voiture inversable au moyen d’une flèche mobile. (B. I.)
- Système de machines à vapeur perfectionnées, procurant une augmentation de force et une diminution de dépense. (B. I. Imp. P.)
- Système de plans inclinés, propres, dans certains cas, à remplacer les écluses pour la petite navigation en rivière ou sur des canaux, (B. I.)
- i5 ans. I Manchons de peignes. (B. I.)
- 5 ans.
- 5 ans.
- 6 ans.
- i5 ans.
- Nouveau mécanisme propre à l’étirage des laines. (B. I.)
- Composition d’une eau qu’il appelle eau d’Hé-bé, propre à enlever les tacnes de rousseur.(B. I.)
- Machine qu’il appelle roita-flotteur, ou flleur en doux économique et expéditif, propre à filer le coton en doux, sans le tordre et avec la plus f grande vitesse. (B. Imp.)........
- Nouvelle grue perfectionnée. (B. Imp. P.)
- Le nombre des Brevets délivrés en 1827 est de 253, dont 46 Brevets d’importation.
- IMPRIMERIE DE MADAME HUZARD (kée Valut la Chapelle), rue de l’Éperon, n°. 7.
- %
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-
-
-
- ( 479 )
- TABLE ANALYTIQUE
- Et raisonnée des matières contenues dans la 'vingt-sixième année
- du Bulletin.
- A. .
- Acajou , manière de l’imiter, 297.
- Acétate de plomb , fabriqué par un nouveau procédé ( brev. franc. ) , 475. :
- —- Triple de chaux et de cuivre, employé pour l’impression des toiles, 327. —Formes qu'affecte se sel, ib.
- Acide acétique, moyen de le faire agir sur les substances métalliques (brev. angl. ) , 96.
- — Galiique, de son extraction de la noix de galle ,221.
- — JSitrique, prix proposé pour indiquer ses effets sur les planches de cuivre ( progr. ) ,
- : 27. > ^ *
- — Sulfurique, moyen de le décanter et de le refroidir, 20. — Sert à l’affinage de l’argent, 175. — Nouveau procédé de fabriquer 1’ (brev. franc.), 4^7» 47°*
- Acier, substitué au laiton dans les roues de rencontre des montres, 207. — Qualité de celui pour les aiguilles aimantées, 25o. — Moyen de le préserver de la rouille (progr.),
- — Météorique ( brev. franc. ) , 469-
- Affiloirs en pierre artificielle (brev. franc.),
- 478. , '
- Affinage des matières d’or et d argent, par MM. Lebel et Caplain, 174* — Une mention honorable leur est accordée, 176.
- Agrafes, faites à la main, 322. — Imperfection de ce procédé, ib. — Machine pour les fabriquer, 324- — Quantité qu’elle fournit , ib. — Manière de les courber en ero-chet, 325.
- ___De ceinture , nouvelles ( brev. angl. ), 97.
- Agriculture, de son étude et de son enseigne-
- ment, par M. Français de Neuf chat eau, 259. -
- Aiguilles à coudre, résultat du concours ouvert pour leur fabrication , 402. — Le.prix est prorogé à l’année i83o, ib.; (progr.), 60.
- — Aimantées, perfectionnées par M. Legej-,
- 249. — Qualité de l’acier dont on doit se servir pour les , 25o. — Manière de les essayer , 25 I. .. -
- Ailes, leur forme dans le panémore deM. Avit, 437- :< - Ai .
- Aimant, manière de l’appliquer sur les aiguilles de boussole, 252.
- Air, son effet dans un tuyau conique à parois flexibles, 122.
- — Chauffé , appliqué comme moteur (brev.
- franc.), 471. .
- Aisne (département de 1’), sa Statistique, 264. — Ses monumens, 26-6. — Son agriculture, 269. — Son industrie, 271 et suiv.
- Alliage métallique , imitant l’argent, 33o.
- — Prenant le poli de l’acier (brev. franc.),
- 4^4-
- — Moins oxidable que le fer et l’acier, prix pour la découverte d’un (progr.), 28.
- Alun, diminue la solubilité de la colle, 44 — La clarifie, 44^*
- Amalgame, composition de celui pour étamer l’intérieur des globes de verre ( progr. ) , 25.
- Amidon , employé dans le collage du papier , 120.
- Ammoniaque, purifie le gaz hydrogène, 226.
- Ancres, nouveau moyen de les mouiller ( méd. déc.), 3oi.
- Annales agricoles de Roville, rapport sur cet ouvra'ge , 90. >
- Anneaux des chaines-câblcs, leur forme, 227.
- Qqq
- Vingt-sixième année. Décembre 1827.
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-
-
-
- ( 48o )
- Années bissextiles, indiquées dans les pendules . à équation do M. Laresc/te , 8. ... . . .
- Anille , disposition de cette pièce dans le moulin de Saint-Denis, 106.
- Anthracite, quantité de chaleur qu’elle dégage, 84. " -
- Appareil fumjyore condensateur pour détruire
- — les émanations du gaz hydrogène , “ par
- M. Bourguignon, 2.3. , n :l
- — Pour déterminer la quantité de chaleur que
- dégage le bois , 8t , i33. .
- — De chauffage par la circulation de l’eau , par M. JDerosne , 879.
- — Pour alimenter les fourneaux (brev. angl.),
- ‘)4‘ ' _ '
- —- Pour nettoyer les cheminées (brev. angl. ), 95. — Pour les empêcher de fumer (brev. angl.), 965 (brev. franc.) , 474*
- :— Pour chausser les bottes (brev. angl. ), ib.
- — Pour séparer les minérais de leur gangue
- ( brev. angl. ), ib. 1 .
- — Pour la concentration des solutions salines
- ' (brev. angl) , ib. 1 ’ ‘ “ ' ‘ ; 1
- — Pour la fabrication du sel (brev. angl. ) ,
- z‘5.,*(brev. franc. ), 47°-
- — Pour suspendre les caisses dés bitures
- ( brev. angl. ), 97. .
- Pour poser les ventouses (brev. angl. ), ib.; (méd. déc.),5oi. '
- — Pour la combustion du gaz inflammable
- (brev. angl.), 98. 1
- «— Pour détruire l’air inflammable dans les mines (brev. angl.), ib. , -
- — Mécanique pour transporter les voyageurs
- '(brev. angl.), ib. ' ’ J
- — De condensation du vinaigre ( brev. angl. ) ,
- 99. J "
- —- Pour chauffer et refroidir les liquides (brev.
- angl.), 100. ’ - - 1 ‘ 1 ?!
- — Pour rendre l’eau de mer potable ( brev.
- •' angl.), ib. ' ‘"V
- — Condensateur pour l'affinage de l’argent,
- ' 176.. ; • "" iI,;*
- — Pour purifier le gaz hydrogène , 226. 1
- — Pouf l’éclairage au gaz hydrogène ( brev.
- franc.) , 466, 473* • f: "
- — Pour mesurer la force des chaînes-câbles , 228. — Etabli au Havre pour le même objet , 234.
- — Pourchasser la poussière produite par l’ai-
- guisage des rubans de cardes ( méd. déc. ) , .. 3oi . ...:..v. . _r:. .
- - Pour sauver les incendiés et les naufragés , par M. Castéra, 382.
- - Pour coller à-la-fois plusieurs feuilles de papier, 45o.
- - Pour élever l’eau par la pression de l’air
- ( brev. franc. ) , 4^4* '
- - Pour remplacer les ventouses dans les cheminées (brev. franc.), 468.
- - Paux-sièges d’aisance (brev. franc.), 471*
- - De bains de vapeur mobiles ( brev. franc. ),
- ib.
- — Pour carboniser la tourbe (brev. franc. )r
- 472-
- — De distillation de M. Derosne, 142. -—
- ; Continu ( brev. franc. ), 465. — Ambulant,
- pour distiller les vins ( brev. franc. ) , 470 , 472.
- —- Pour former la glace dans le vide ( progr. i3.
- Arbres tournans des machines, moyen de connaître le nombre de leurs révolutions , 70.
- -—De mesurer leur force , 242, 246.
- Argent, de son affinage, iy5.
- Argile, manière dont elle est triturée, décoù-pée et comprimée pour en former des briques, 349* — Quelle est la plus convenable pour faire des creusets ( progr.), 51.1
- Armes à deux coups dans un seul canon (brev. franc. ), 473. ;
- Asphyxie, moyen de la prévenir , 328. ;
- - -ivr'ï"' 'T;"; b: j-, • >
- Bablahde l’Inde, rapport de M. Robiquet sur le, 214* — Renferme une petite quantité de tannin, 217. ^ È ' ; V - -
- Banc d’étirage pour filature (brev. franc.), 472.
- Bains de vapeur, nouveau mode de les administrer (brev. angl.), 100. • ! 1
- Balance de M.Fresez, 74.—Sesavantages, 75.
- — Romaine pour l’essai des chaînes-câbles ,
- 227. : 1 • ; .....
- — Perfectionnée par M. Paret^ 433, 434 ( brev. franc. ) , 469,; - -
- Balanciers des montres, construits par M. Saul-nier, 167. — Moyen de les mettre d’échappement , 284. — De neutraliser leur magnétisme (méd. déc.), 3oo.
- p.480 - vue 505/585
-
-
-
- ( 4», ),
- Baromètres de M. Bunten , 143, 382. • v; Barrages d’écluses nouveaux (brev. franc.), 46 7.
- Barrières et portes de parcs (brev. angl.), 98. Bassins de cuivre servent à polir les verres d’optique, 339. ' . i . n; « 0 >1
- Bateau-remorqueur du Rhône, causes 4e son explosion, 14.
- — De nouvelle construction. ( brev. angl.),
- .97. . ... .-iq t :,J-
- '— Moyen de les faire marcher par la vapeur ( brev. angl. ), 99 ; ( brev. franc. ), 468. '
- —— Mécaniques nouveaux (brev. franc. ), 466.
- — Voitures pour le transport des voyageurs
- (brev. franc. ) , 4y4' > • s cvb
- Battant mécanique pour, fabriquer les tissus et les rubans (brev. franc.), 473. 1 5 v
- Betteraves, prix proposé pour des ustensiles propres à en extraire le suc ( progr. ), 17. Blanc de plomb perfectionné ( brev. angl. ), 96. • '.yA., . - ,lqrq .i: , ,Jlo
- Blés, procédé pour rétablir ceux qui sont avariés ( brev. angl. ), 97. : i- . . :
- Blouses de billard nouvelles (brev. franc.), 467,
- • 47°- ' ' '..
- Blutoirs, employés à Saint-Denis, 109. -A Bois, manière de le carboniser en Suède, 61.
- —. Quantité de chaleur qu’il dégage, 80. •' Nouveau moyen de le calciner, 87. — De le préserver de la pourriture sèche (brev. angl.), 98. — De le débiter sur la scierie à lames verticales d’Anzin, 291, 292. — De le teindre en diverses couleurs, 296. — D’en former des conduits souterrains (progr. ), 36.
- -—De le courber, 37. —De le débiter avec le moins de déchet possible (progr.), 59. -Boissons froides, de leur utilité (progr. )* i3. Boitard, disposition de cette pièce dans le
- moulin de Saint-Denis, io5. ...i
- Bornes nouvelles (brev. franc.), 466. Bouilleurs, causes de leur explosion) 113. Bouleau, son écorce employée au tannage, 352. — Ses bourgeons donnent une huile fluide aromatique , 358.. ~~ >
- Boussoles , défauts de ces instrumens, i5o.— Perfectionnés par M, Legey, 25i. '
- Boutons d’habits en fer de M. Chaussonet, 2.58. — Comparés avec ceu2è en corne, 259.
- ___ En cuir, par MM. Jamin, Cordier -et
- Tronchon, 452. — Leurs avantages;, 453.
- — (brev. franc.), 471* — En déchets de baleine, ib. —Imitant la soie , 474*
- Brevets d’invention et de perfectionnement délivrés en Angleterre pendant l’année 1826, 94. — En France, pendant l’année 1827, 463. • *: • ;-> - --
- Broches pour filature, fabriquées mécaniquement , 168. — ( brev. franc. ) , 464 » 467 , 468, 476. - ;.ik -,
- Briques, manière de les découper et de les comprimer , 349,35o. — Prix proposé pour les fabriquer par machines , remis au concours pour 1828 , 384 ? 387. —- (progr.), t4- —
- (brev. franç.), 467, 472* :
- Bulletin de la Société industrielle de Mulhau-sen, rapport sur ce journal, (
- C. rdO
- Cabestans perfectionnés (brev. ^ngl.), 95. Câbles de fer, appareil pour mesurer leur force, 227. •—Doivent être soumis à des épreuves calculées d’après le calibre des mailles ,
- 228. - ' ' /.
- — De chanvre, manière de les essayer, 233. Cachet à cent devises (brev franc.) , 465. Cadres inaltérables ( brev. franc. ) , 470. Cafetières nouvelles (brev. franc.), 469, 47°-Calorifère et réfrigérant pour chauffer et refroidir les liquides (Brev. franc.), 474-Carton fabriqué à la mécanique (brev. franc.),
- 472‘ - ' y ' / . • •' •
- Carreaux, prix proposé pour leur fabrication par machines (progr. ), i5.
- Cartouches perfectionnées (méd. déc. ), 3oo. Ceinture à l’usage des femmes (brev. franc.) ,
- 469. • ^ -
- Censeurs, leur rapport sur les comptes du trésorier , 159.
- Chaînes-câbles en fer, de leur fabrication, 227. — Moyen de les éprouver, 228. — Poids qu’elles supportent, 233, — ( brev. franc. ) ,
- 474- . ; . y , -
- Chaleur, quantité qui est dégagée dans la combustion des principales espèces de bois et de houille en Amérique, 80. — Sa perte en employant différens appareils, 133. -
- Chandelier à repoussoir (brev. franc;), 469. Chandelle imitant la bougie (brev. franc.),
- 477- - - “ * V' :
- Qqq 2
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-
-
- ( 482 )
- Chanterelles, prix proposé pour leur fabrica-cation (progr. ), 9.
- Chanvre, préparé sans rouissage, prix proposé (progr.),3. ; , ... '
- Chapeaux fabriqués par machines (brev. angl.), ç4, 100. —Prix proposé pour perfectionner
- _ leur teinture (progr.), 10. — Préparés avec la laine dite de Hambourg (progr.), 24.
- -=*De paille faits en Angleterre(méd.déc.),3o2.
- Charbon , rend lumineuse la flamme de l’hydrogène carboné ,29. — Nouveau moyen de l’obtenir, 87. —Pulvérisé, adoucit la fonte de fer, 295.—Moyen d’empêcher l’asphyxie produite par sa combustion , 328. - -
- Animal , ses effets dans la filtration des sirops , 126. — Procédé pour le revivifier (brev. franc.) , 470.
- Chariot, sa disposition dans la machine à polir les vefres , de M. Legey , 342.
- — A l’usage des graveurs ( méd. déc.) , 3oi.
- Chariots et voitures perfectionnés (brev. angl.),
- 100. 'V - ,
- Charnières nouvelles pour parapluies, 56.
- Châssis pour la fabrication du papier ( brev.
- angl. ), 94.
- Chaudières des machines à vapeur, moyen d’éviter leur explosion , 16. — Précautions indiquées par Perkins, 112. — Danger de leur rupture, ii3, n4- — Causes des accidens, ib.j 117. —- Chauffées avec de la tourbe, 247. — Employées dans le département du Haut-Rhin, 410.—'Nouvelles(brev. angl.), 98? 99'
- Chaussure pour garantir les pieds de l’humidité, 89. — (brev. franc.), 463, 470. :
- Chaux, employée pour éteindre un incendie produit par la combustion du charbon, 829. — Dans le tannage des cuirs, 354. — Effet qu’elle produit sur la pâte du papier, 442, — Clarifie la colle, 443* —- Prix proposé pour déterminer ses effets comme engrais (progr.), 58 — Nouveaux procédés de fabrication de la (brev. franc. ) , 475. . .
- — Hydraulique artificielle (brev. franc.) , 465.
- Cheminée en fonte (brev. franc.), 463.
- Chiffons non pourris, donnent du papier bien
- collé, 120. — Ce qui se passe pendant leur fermentation, 442* — On ne les fait pas pourrir en Hollande , 44°* — Moyen de les
- remplacer dans la fabrication du papier (brev. franc.), 464*
- Chromate de potasse, de son emploi en teinture , 461. . ' '
- Ciment de Boulogne, devient aussi dur que la pierre (progr.) , 32.
- Circulaire du Ministre de l’intérieur en envoyant aux préfets les programmes des prix de la Société , 64*
- Cire , procédé pour la blanchir (brev. angl. ) ,
- ,95-
- Cisailles, leur disposition dans la machine à faire les épingles, 313. ;
- — Pour couper les ferets des lacets (méd. déc.),
- 3oi. ..
- — A régulateur (brev. franc.), 474*
- Claques articulés , par M. Vaillant, 88.
- Clefs de mâts de perroquet (brev. angl.), 99»
- Clous dorés, moyen de les fabriquer (brev.
- franc.), 472,
- Collage du papier, premiers essais faits pour le perfectionner, 119. —-Importance de cette question , mise au concours par la Société d’Encouragement, 256. — Causes qui l’ont fait retirer, 267. — Essais des commissaires, ib. — Des fabricans, ib. — Instruction sur le, 118, 253, 439.
- Colle , de sa préparation pour le papier, 254, 440, 443* — Manière de la clarifier, 445-. — Causes de l’imperméabilité qu’elle communique au papier , 461. -
- —. Forte, résultat du concours ouvert pour perfectionner la fabrication de la , 4°3- — Examen des échantillons envoyés, 4°3, 404. — De celle de M. Grenet, 4o5. — Médaille d’argent décernée à M. Gompertz. — Le prix est prorogé à l’année 1829 , ib. —— (progr. ), 49* — Extraite des os ( brev. franc.), 477.
- — De poisson , prix proposé pour sa fabrication, rtemis au concours pour 1828,384, 38?. — (progr.), 19.
- Colliers de chevaux, perfectionnés(brev. angl.), 96. —( brev. franc. ), 473. . :
- Combustible, son économie dans les machines à vapeur à haute pression, 199.
- Compensateurs, leur usage pour réunir les
- tuyaux de fonte (progr.), 4o* 1
- — A canon pour les pendules, par M. Lares~ che, 38o. ,
- *
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- ( 483 )
- Composition pour blanchir le linge ( brev. angl. ), 97. : . •
- Compte rendu des travaux du Conseil d’administration pendant l’année 1826 , i43.
- — De M. le trésorier , sa vérification par les
- censeurs, i5g. , . , - :
- Compteurs, avantages de ces instrumens, 72. — Description de celui de M. Noriet7 73.
- Concours ouverts pour l’année 1827, rapport de M. Degérando sur les, 383.
- Condensateur de M. Bourguignon, ses avantages , 28.
- Condensation de l’eau dans les machines à vapeur, 187.
- Conditions générales à remplir par les concur-rens pour les prix proposés par la Société (progr.), 6i. .
- Conduites des eaux, prix proposé (progr.), 35.
- Conseil d’administration, ses travaux pendant l’année 1826, i43. — Renouvellement de ses membres , 177. — Sa composition au 3i août 1827,3o4.
- Cordes d’instrumens de musique, prix proposé pour leur fabrication (progr.), 9. — Sans nœuds (brev. franc.), 477.
- Couleurs nouvelles à l’huile de térébenthine (brev. angl.), 96.
- — De leur application sur les tapis vernis, i3o.
- Courbes, manière de les donner au verre sur
- la machine de M. Legey7 34s. — De les tracer , 43o.
- Coussinets d’une forme nouvelle , 229, 231.
- Couverte, très-dure dans les poteries anglaises, 343. — Moulin pour broyer les matières qui la composent, ib.
- Couverts en métal aciéré (brev. franc.)» 47^-
- Crayons lithographiques, prix proposé pour leur amélioration ( progr.) ,7.
- Creusets réfractaires, de leur fabrication en grand ; résultat du concours ouvert pour ce prix, 386. — Prorogé à l’année 1829, ib. (progr.), 51.,
- Cristaux moulés, 222.
- Cuirs, de leur tannage en Russie, par M. de Kartzoff, 351. — Manière d’emboutir ceux des pistons des presses hydrauliques, 42-
- __ De- couper et de percer mécaniquement
- ceux des cardes ,171- —De les préparer pou r en faire des boutons , 4^2 •
- Cuisines de vaisseaux, nouvelles (brev. angl.),
- • 100. :
- Cuivre, qualité que doit avoir celui employé par les graveurs (progr.), 27. - '
- — Blanc des Chinois , de sa préparation , 33o.
- Curvotrace de M. Tachet, rapport sur le, 43o.
- Cylindres métalliques creux , servant à lustrer
- les étoffes, 4- — Moyen de les chauffer, ib.
- — En rondelles de papier, de leur emploi, ib.
- — Des machines à vapeur, avantage de les placer horizontalement, 210. — Disposition de ceux de M. Saulnièr7 423.
- — En bois pour les soufflets à piston (brev. franç.), 4j6.
- D.
- Débourrement des cuirs de Russie , 354»
- Déchets de cuir , manière de les préparer pour en former des boutons , 433. ,
- Découpoirs, leur disposition dans la machine à fabriquer les briques , 349.
- Dépenses de la Société pendant l’année 1826 ,
- i57.
- Dés à coudre nouveaux ( brev. franç. ) , 468.
- Diligence perfectionnée (méd. déc.), 3o2, -
- Doublage des vaisseaux (brev. angl.), 95.
- Drague pour retirer de l’eau les noyés (méd. déc. ) , 3oi.
- Dynamie, unité de 1000 kilogrammes élevés à un mètre , 240. *
- Dynamomètre pour mesurer la force des chaînes-câbles, 229. — Description de celui de TVhite, 242. — Lettre à ce sujet, 2 44. — Expériences faites avec cet instrument, 427-— Emploi de celui de JVelter, 243. — De M. Lavelaye , 244*
- — Balance, par M. Fresez, 74.
- E.
- Eau, sa décomposition augmente l’intensité du feu dans les fourneaux, 52. — Manière de l’appliquer aux fourneaux, 53. —- Ses
- effets quand elle est comprimée, n3. ____
- Température qu’elle acquiert dans les bouilleurs , 114* — Nouveau moyen de la condenser dans les machines à vapeur , 187._
- Économie qui en résulte, 188. —Refroidie
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- par évaporation , 190* *“ Doit etre tres-divi-sée, ïb. — Sa perte par l’évaporation, 202. — Précautions à prendre pour la refroidir 2o4- — Quantité qui en a été vaporisée en employant la tourbe comme combustible, 249. — Par un poids donné de houille, 412* — Employée pour faire tourner la roue de M. de Thiville>t 428. — Sa force appliquée aux travaux des ponts et chaussées (brev. franc.) , 476. — Moyen de la congeler (progr. ), i3. .
- Eaux, manière de les conduire et de les diriger ( progr. ), 36.
- Echappement des montres perfectionné par M. Duchemirij 207. — Moyen de le ré-/ gler , par M. Mathieu , 283.
- — De pendule, nouveau (brev. franc.), 4^4* Echelle à incendie nouvelle, par M. Kerma-
- rec, 65. — Employée dans les ports, 66. —
- ‘ Sa description, 67. — Ses avantages , 68. Ecole d’arts et métiers de Châlons , élèves qui
- - y sont entretenus, 62. — Qui y ont été admis , 333. ,
- Ecole d’Alfort, élèves que la Société y entretient, 335.
- —D’agriculture, projetée pour Chambord, 262. Ecorce de saule, employée au tannage des cuirs, 353, 355. • : ; :
- — De mûrier, sert à faire du papier (progr.), 23. — Manière de la préparer au Japon, ïb, --—A la Chine, ïb.
- Ecriteaux , nouvelle manière de les composer ,
- : par M. Duchesne, 54» — ( brev. angl. ) ,
- 98.
- Ecriture nouvelle (brev. franç.) , 463, 467. Elèves entretenus à l’Ecole d’arts et métiers de Châlons , 62, 333, 334. — A l’Ecole d’Alfort , 335. • ;
- Empointage des épingles, comment il se fait sur la machine de M. Wright, 3o8,3i4-Empois, de son usage pour le collage du papier ,119.
- Encollage des papiers pour enluminure , 254. Encre lithographique, prix proposé pour perfectionner sa préparation (progr.), 7. Encriers perfectionnés (brev. angl.) , 97. ' Engallage , effets de cette opération, 218,
- • 219. : • . ; -
- Enrayure à levier mobile pour voitures ( brev.
- : franc. ), 464,47°.. ‘ - ", * ......
- Épingles, quantité qu’on en fabrique à l’Aigle, 3io. — Leur prix , ïb. —> Manière de les fabriquer à la main , 3i 1. — De les fabriquer sur la machine de M. W^right^ 3o8. —Nombre qu’on peut en faire dans une minute, 309. — De leur transport, 3i3. — Formation de leur tête, 316. —.Perfectionnées (brev. angl.), 97.
- Essieux qui diminuent le frottement (brev. angl.), 99.
- Étain , allié avec le fer , donne un étamage très-dur (progr.), 29. — Qualité de celui qui est le plus propre pour l’étamage des glaces (progr.), ïb. ,
- Étamage des glaces à miroirrprix proposé pour 1’ (progr.), 24.
- Étendoir è papier, par M. Falguerolles, 76. —• Sa description, 77. .
- Etirage et filature de la laine et du coton (brev. angl.), 99. - ^ - • . t >
- Étoffes , conditions à remplir pour les bien lustrer, 4- —Manière de les passer sous les cylindres de la machine de M. Leroy, 6.
- Évaporation de l’eau dans les machines à vapeur, 191.
- Expériences pour déterminer les quantités de chaleur que donnent le bois et la houille, 80. — Manière dont elles ont été conduites, 84; i33. — Faites sur le niveau à bulle d’air , 278.
- Explosion des chaudières des machines à vapeur, 114.
- Exposition des produits de l’industrie de 1827, récompenses accordées, 36o.
- : F.'-;.
- Fabricans qui ont participé à-la-fois aux récompenses de la Société d’Encouragement et à celles du Jury de l’Exposition de 1827, 378.
- Farine, moyen de la rafraîchir, io3.—Celle de seigle employée au tannage des cuirs, 355.
- Faïence à l’instar des Anglais , par M. Saint-Amans , 38i. — Moulin pour broyer le silex qui entre dans la composition de sa couverte, 347. **
- Fer, supprimé dans les montures des parapluies, 56. — Qualités que doit avoir celui employé
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- pour les chaines-eâbles, 227. —Prix proposé pour le remplacer par un métal moins oxidable (progr.), 28. — Pour améliorer sa fonte, 45. .
- — De bottes mobile (brev. franc.) , 47°*
- Ferme expérimentale de Roville (rapport sur
- la ), 166. «— Méd. d’or décernée à M. Mathieu de Dombasle, ib.
- Fers de chevaux fabriqués au balancier ( brev. franc.), 471.
- Feutres, leur disposition dans le filtre elarifi-cateur de la colle, /[/j6.
- Fiches et gonds de portes (brev. angl.), ç5.
- Fil d’acier pour les aiguilles à coudre, résul-
- . tats du concours ouvert pour sa fabrication , 4°o. —Examendes mémoires adressés, ib. — Retiré du concours, 401.
- — De laiton, son dressage dans la machine de Wright^ 312. — Son découpage, 3i3. — Manière dont il est disposé dans la machine de M. Hoyau, pour, faire des agrafes, 324»
- —De lin filé à la mécanique, 142.
- Filtre clarificateur (brev. franc.), 474~475-
- Filtres de M. Taylor appliqués au raffinage du sucre (observations sur les) , 122. — Ne présentent aucune disposition nouvelle, 123.— Avantages de ceux HTHoward, ib. — Composition de ceux proposés par M. Payen, 125. — De ceux pour clarifier la colle, 44^*
- Flamme de l’hydrogène carboné , possibilité d’augmenter son intensité , 29.
- Fléau de balances, sa forme dans l’appareil pour mesurer ,1a force des chaînes-câbles, 229.
- Fonderies de fer (prix pour le perfectionnement des) (progr.), 44* *— Détails sur celles de la Loire et de l’Isère, i63. — Médaille d’or décernée à M. Frèrejean, i65.
- Fonte de fer , quantité qui est produite annuellement en France, 46. — Qui est convertie en fer, ib.—Comparée à celle anglaise, 49. — Moyen de la rendre malléable, 294. —De son usage pour la construction des conduites des eaux (progr.), 38. — Est de mauvaise qualité en France (progr.), 1^5. — Prix proposé pour les moyens de l’améliorer et d’en obtenir un moulage plus parfait , ib. — Est moins oxidable que le fer et l’acier, 29.
- — Améliorée (brev. franc.), 466.—Polie (brev,
- franc.), 47^*1
- Force des machines, moyen de la calculer,
- 240.
- Forceps nouveau (méd. décern.), 3or.
- Four de carbonisation du bois, par M. Schwartz, 61. — De la tourbe (brev. franc.), 47^* — Mécanique à rotation (brev. franc.), 47r 1
- Fourneau, forme de celui pour faire les creusets réfractaires (progr.), 5r. • ''
- — De cuisine en fonte de fer, par M. Derosne,
- : 379- - • ; ' ; \
- Fourneaux, questions de M. Nichaultk ce sujet, 52. — Moyen d’y augmenter l’intensité du combustible ,ib Résultat du concours ouvert pour leur perfectionnement, 407. — Examen des mériioires-envoyés , 408.—Description de ceux employés dans le département du Haut-Rhin, 411.—-Deuxmédailles de bronze à MM. Kœchlin et Dollfus et Mieg, 4i3. — Prorogé à l’année 1829, ib. — (progr.), 52.
- — Des machines à vapeur, chauffés avec de la
- tourbe, 247. . J •
- Foyer nouveau (brev. franc.), 467.
- Fraises à empointer les épingles, leur disposition dans la machine de Wright ^ 314.
- François de Neufchâteau, travaux de cet agronome, 261.
- Frein de M. Prony, de son emploi pour mesurer la résistance des arbres tournans, 242. — Expériences faites avec le, 427*
- Frottement, moyen de le diminuer dans les: montres, 208. . « / £•
- Fumée, ses inconvéniens pour la conservation des viandes (progr.) , 3o. — Employée pour tânner les peaux chez les Baskirs, 356.
- Fumivore condensateur de M. Bourguignon , augmente l’intensité de la lumière du gaz, 24* — Autres avantages, 28. .
- Fusil à percussion nouveau (brev. franc.), 469.
- G.
- Galeries de mines vidées, d’eau par une machine . à vapeur, 209.
- Gaz ammoniacal employé à la purification du gaz hydrogène, 226.
- — Hydrogène , moyen de détruire ses émanations délétères, 23. — Quantité de lumière qu'il produit, 24. — Augmentée par l’emploi du fumivore deM. Bourguignon, 28^—
- \
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- Défauts des moyens dépuratoires ordinaires, 225. — Procédé de M. Leedsham, 226.— Portatif non comprimé (brev. franc.)» 471, — Son extraction des substances oléagineuses (brev. fr.), 477. , — . . ,
- Générateur de Perkins, pression'qu’il peut soutenir, 113. ’
- Glace, moyen économique de la faire (progr.),
- - 12. —Diverses manières de la conserver, ib.
- — Causes de sa fusion, i3. — On peut la former par l’évaporation de l’eau, ib.—Dans le vide, i4« — De sa conservation en Amérique , 224. i:f
- Glaces étamées par un procédé différent de ceux qui sont connus, prix proposé (progr.),
- i 24- > >
- Glacière américaine, nouvelle, 224*
- Globes de verre, leur étamage intérieur (progr.), 25.
- Gluten, contenu dans le chanvre et le lin, peut tenir lieu de colle dans le papier, 44°’
- Gondole à vapeur (brev. franc.), 467.
- Goudron de bouleau , manière de le préparer,
- 357.
- Graines oléagineuses, manière de les placer dans la presse hydraulique de M. Hailette, 37*
- Grains , moyen de les nettoyer, 102. —Procédé employé à Saint-Denis, 109.
- Gravure à l’eau-forte sur l’acier (méd. décern.),
- ; 3o2.
- — Coloriée sur ivoire (méd. décern.), ib.
- — En relief ( brev. franc.), 466.
- — Lithographique, prix proposé (progr.), 8.
- — Sur cuivre, prix proposé pour la perfectionner ( progr.), 27.
- Grillage en fonte employé pour recouvrir les rondelles fusibles, 289.
- Grue, pour enlever et retourner les meules de moulins, io3.— Perfectionnée (brev. franç.), 478.
- Gyromètre, instrument pour mesurer les distances parcourues par une voiture, 12.
- ' h. v,-: 77 7
- Harpe perfectionnée (brev. franc.), 468.
- Hauts-fourneaux , nombre de ceux existant en France, 46. -
- Hernies, moyen de les contenir (brev. franc.),
- 472.
- Horloge à équation de M. TVagner, 141.
- Houille, avantages de son emploi pour la pro-
- • duction du fer, 46. — Moyen d’augmenter l’intensité de sa flamme, 53. — Quantité de chaleur qu’elle dégage , 86. — Quantité nécessaire pour réduire en vapeur un poids donné d’eau, 206, 249. — Comparaison de son chauffage avec celui de la tourbe, 247. — De sa consommation dans les fourneaux des chaudières à vapeur du département du Haut-Rhin, 412'
- Huile de veau marin, manière de l’employer pour la préparation des peaux en Russie , 355. — De la préparer, 357-
- — De bouleau , de sa distillation, 352.
- Huiles, moyen de les extraire des graines, 33.
- . — De les extraire des fruits et des graines (brev. franc.), l\tj.
- Hydriodate de potasse, employé dans la teinture des tissus, 327. ' !
- Hydrogène carboné , quantité de lumière produite par sa combustion, 29.^
- . 1. 7'"'-’
- Ichthyocolle , nom donné à la colle de poisson (progr.), 19.
- Impression lithographique (brev. franc.), 468.
- Industrie manufacturière, prix proposé pour l’introduire dans les campagnes (progr.), 56.
- Incendie produit par la combustion du charbon, moyen d’en détruire le danger , 329.
- Instruction sur la règle logarithmique, par M. Artur, rapport sur cet ouvrage, 43-
- Instruction sur le collage du papier, par M. Mérimée , 118, 253, 439*
- Instrumens de musique (brev. angl.), 99.
- — A l’usage des dentistes (méd. déc.), 3oi.
- —. De pesage, de M. Paret, rapport sur les,
- 43a.
- — De pesage, nouveaux (brev. franç. ), 474*
- Instrument pour indiquer les distances parcourues par une voiture, 12.
- — Pour déterminer la marche des navires ( brev. angl. ), 97.
- — Pour mesurer la force élastique de la vapeur, 118.
- — Pour niveler (méd. déc.,), 3oi.
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-
- ( 487 )
- ?— Pour déterminer la courbe des rampes d’escalier (méd. déc.) , ib.
- —» Pour tracer des arcs de cercle (méd. déc. ) , 3oa.
- — Pour essayer la force des bouteilles de verre, 381.
- — Pour tracer des courbes, par M. Tachet, 45o.
- — Servant d’encrier et de porte-crayon ( brev. franc. ) , 469.
- — Nommé polymètre (brev. franç. ), ^5.
- — Pour broyer la pierre dans la vessie (brev.
- ( franc.), 477. , 1
- — A vent à onze clefs ( brev. franç. ) , ib. '
- Iode, de son emploi en teinture, 325.
- J.
- Jury chargé de l’examen des candidats à l’Ecole de Châlons, rapport du , 331.
- — De l’Exposition de 1827 , récompenses accordées par le, 36o.
- :/ L.
- Laines, prix proposé pour celles propres à faire des chapeaux communs à poils (progr.), 24.
- — Cardées et peignées, moyen de les préparer (brev. franc.), 465.
- Lait de jument aigri, employé à la préparation des peaux de chèvres et de moutons, 353.
- Laiton, qualité que doit avoir celui pour les mouvemens des montres, 207.
- Lames de scie, manière dont elles agissent dans la scierie d’Anzin, 291. :
- Lampes à gaz, quantité de lumière qu’elles produisent, 24.
- — Perfectionnées (brev. angl.), 99.
- ___X)e sûreté perfectionnées (méd. déc.), 3oo.
- ___A huile ascendante (brev. franc.), 463.
- ___ A mèches incombustibles ( brev. franç. ) ,
- 472.
- — Dynamiques (brev. franç.), 475.
- Laricio, espèce de pin qui croît en Corse , prix proposé pour sa culture (progr.j, i5.
- La Rochefoucauld-Liancourt, notice nécrologique sur M. le duc fife, 178.
- Laves appliquées à divers usages (brev. franç.), 4.66.
- Lazulite, on en extrait de l’outremer exempt de fer (progr.), 22.
- Légumes secs, moyen de les décortiquer, 42°* — Prix pour la construction d’un moulin à bras propre à les écorcer (progr.), 17.
- Lettres, moyen de les former pour les écriteaux, 54.
- Levier pour essayer la force des chaines-cà-bles, 235.
- Limes perfectionnées ( brev. angl. ), ç5.
- — Sulfuriques pour enlever les cors ( brev. franc.), 474.
- Lin , prix pour sa préparation sans rouissage (progr.), 3.—Nouveau moyen de le préparer (brev. franç.), 47°*
- Liqueur pour mordre sur l’acier ( méd. déc. ) , 3o2. — pour dégraisser les étoffes ( brev. franç.), 463.
- Liste des membres du Conseil d’administration au 3i août 1827, 3o4*
- — Des fabricans qui ont participé aux récompenses de la Société d’Encouragement et à celles du Jury de l’Exposition de 1827, 078.
- — D es membres de la Société reçus en 1827, 46o.
- Lit-fauteuil mécanique (brev. franç.), 466.
- — Flottant (brev. franç.), 463.
- Lithographie, observations de M. Engelmann
- sur le prix proposé pour le perfectionnement de la , 3i J — ( progr. ), 4.
- Lits élastiques de M. Molinard, 58. — Avantages qu’ils procurent, 5g. — Leur utilité dans les hôpitaux ,61.
- — Militaires perfectionnés (brev. angl.), 95,
- 99. ................
- — De repos nouveaux (brev. franc.), 468.
- Loi de douanes, sctn influence sur la production
- et le prix de la fonte et du fer, 47-Lumière produite par le gaz hydrogène , 24 ,'
- 29.
- Lunette double à tirage ( brev. franç. ), 464* Lunettes pour conserver la vue ( brev. angl. ),
- 94*
- Lustre , manière de le donner aux étoffes ,3.
- M. * "7-- S ••
- Machine à filer la laine (brev. angl.), 94. -
- — A carder la laine (brev. angl.), 96.
- R r r
- Vingt-sixième année. Décembre 1827.
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-
- ( 488
- __Pour former les loquettes du coton (brev.
- a«g!•)> 97- •
- __Pour filer le coton en doux sans le tordre
- (brev. franc.), 478* , . • .
- — Pour filer les cocons (brev. franc.), 47°-
- — Pour dévider la soie (brev. franc.), 476-
- — Pour plier les chaînes d’étoffes (brev. franç.), 473.
- — A tisser nouvelle (brev. franc.), 4^9*
- — A cylindres pour lustrer les étoffes, par JV1. Leroy, 3. — Sa description , 5. — Ses avantages, 6.
- — Pour imprimer les étoffes (brev. franç.),
- 469.
- — Pour apprêter les étoffes ( brev. franc. ) ,
- 4^4-
- — A couper les cuirs de cardes , par M Saul-nier, 170.
- — A fabriquer les cardes , par le même, 171. — Leurs avantages , 173.
- — A graver les cylindres à imprimer les étoffes (brev. franc.), 468.
- — A fabriquer les broches de filature, 168
- — A tondre les draps (brev. franc.) , 465, 466, 473, 476.
- — A parer les draps (brev. franc.), 464 __A fendre les peaux (brev. franc.), 472.
- — A diviser et fendre les roues , par M. Saul-niery 169.
- — Pour découper les métaux (brev. franc.),
- 466.
- — A fabriquer les queues des poêles ( brev. franc. ) , ^68. '
- — Pour démoucheter le blé ( brev. franç.),
- 467*
- — A cribler le blé ( brev. franc. ) , ib.
- — A battre les grains (brev. franc.),
- — Pour nettoyer le riz (brev. angl.), 100.
- — A raser les poils des peaux employés dans la chapellerie, prix proposé (progr. ), 18. — (brev. franc.), 4^8.
- — Pour séparer le jarre des poils (brev. angl.), lOO.
- — A faire les épingles, de MM. VHright et Taylor, rapport sur une, 307. — Sa description , 3o8, 3io.-r-Garantit les empoin-teurs de la poussière , ib. — Manière de la disposer, ib, —? Succession des. opérations qu’elle accomplit, 318. — Son prix, 319.
- — Pour fabriquer l@s têtes des épingles ( brev.
- franc.), 468. ...
- — A faire des clous d’épingles (brev. franc. ), 466.
- — Pour fraippçr les têtes des vis à bois ( brev. franç. ) , 478.
- — A fabriquer les agrafes, par M. Hoyau, 82 1. — Sa description , 323. — Ses avantages , 324* Ses produits, ib. ; — ( brev.
- f^nç. ), 471, 474- • -,
- — Adoucir et pqlir les verres d’optique, de M. Legey, 33p. — Sa description, 341. — Manière dont elle agit, 342. — Moyen delà vérifier, 343. —Précautions à prendre dans
- son emploi, 344*
- —A polir les verres d’optique, par M. Stewart, 34o.
- — Pour mettre en action une bruyante sonnerie , par M. Laresche ,211.
- I— Pour la démonstration des effets d’horlogerie, par le même, 38o. :
- — A pression hydraulique (méd. déc.), 3o3.
- — A fabriquer des bouchons de liège ( brev. franc.), 468.
- — A boucher les' bouteilles ( brev. franc. ) ,
- 466.
- — A briser et teiller le, chanvre (brev. angl.), 94-
- — Pour travailler le lin brut ( brev. franc. ),
- 468. :
- — Soufflante, phénomène observé par M. Ha-? chette, 121..
- :— Pour convertir le inouvement rectiligne, en mouvement circulaire (brev. franç.), 466.
- — Pour élever et descendre les fardeaux ( brev. franc.), 463. .
- — Pour enlever les matériaux ( brev. franc. ),
- j 471. . -
- — A fabriquer le papier (brev. franc.), 478. -
- Pour communiquer le mouvement (brev-.
- ; angl.), 99. . • - 'h;-:
- I—Pour marquer iespoints au jeu (brev. franc.), i 472*
- — A faire de la charpie ( brev. franç. ) , ib.
- — A percer les bandes de roues (brev. franç. ), ib.
- — D’extension de la colonne vertébrale (brev.
- franç.), 478. • —
- — A fondre les planches propres à graver la musique (brev. franc.), 478.
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- ( 48g )
- — A graver la musique (brev. franc.)) ib,
- — Pour traîner les voitures ( brev. franc. ) , ib.
- — A copier (brev. franç.), 477*
- — A fabriquer les briques, leur importance (progr.), i5.
- — A découper et comprimer les briques, 348» A dresser les pierres lithographiques, prix proposé (progr.), 8.
- — A diviser les substances molles alimentaires, prix pour un métal ou alliage inoxidable propre à être employé dans sa construction (progr.), 28.
- — Pour écraser les graines oléagineuses (brev. franc.), 477.
- — A creuser la terre (brev. franc.), 47^.
- — Muç par la pression de la vapeur (brev. angl.), 98.
- Machines, moyen d’en mesurer la force, 240.
- — Pour la confection des armes portatives,
- 38o.
- — A vapeur, causes de leur explosion, 113. — Accidens divers arrivés à celles à basse pression, 114. — Observations de M. Payen sur l’explosion des, n-5. — Moyen de les employer avec condensation, 187, 188. — Quantité de houille qu’elles consomment, 191. — Consommation d’eau de celles à basse pression, 1 ç5. — A moyenne pression, 198. — A haute pression , ib. — Eco-mie du combustible que procurent ces dernières, 199. — A cylindres horizontaux , par M. Taylor, 208. — D’un transport facile, 209. — Description, ib. — Avantages, 210. — Chauffées avec de la tourbe , 247. — Perfectionnées pâr M. Saùlnier, 423.— Leur description , 424j 42^* — Per-fectionnées (brev. angl.), 94. — Nouvelles, ç5. — ( brev. franç. ), 464> 465,466, 475, 478. — Rotative, mue par la vapeur (brev. franc.), 476-
- Madrier de bois,, manière dont il est fixé et débité dans la scierie d’Anzin , 292.
- Mailles des chaînes-câbles, leur forme, 227.
- Marais de Bresles, qualité de tourbe qu’ils
- fournissent, 247.
- Mastic imperméable (brev. franc. ), 4^4•
- Matelas élastiques de M. Molinard, 57.— Leur description , 58. — Avantages, 59. — (brev. franc.), 474*
- Matériaux employés dans la gravure en taille-douce, prix proposé pour leur perfectionnement (progr.), 27.
- Matière plastique propre à remplacer la pierre , prix proposé (progr.), 32.
- Mâts de vaisseaux perfectionnés ( brev, angl.),
- 97* 99-
- Mécanique pour charger les navires ( brev. angl.), 95..
- — Pour fabriquer des vis à bois (brev. franc.), 465.
- — Pour estamper et former les anneaux des chaînes de montres (brev. franc.), ib.
- Mécanisme employé dans les pendules à équation, 8.- -•
- — Pour manoeuvrer les canons en mer ( brev. angl.), 96.
- — Applicable aux broches et bobines de filature (brev. angl.), 97.
- — Pour suspendre les croisées ( brev. angl. ) ,
- ç8* . \
- -— Qui opère l’écartement des meules dans les moulins, 107.
- — Pour régler l’échappement des montres, 283. — Sa description, 285.
- —• Pour fermer les portes (méd. déc.), 3oi.
- — Pour rendre les diligences inversables (brev. franc.), 476*
- — Adapté aux pianos (brev. franc.), 469.
- — Pour l’étirage des laines ( brev. franc. ), 478.
- Médailles décernées par la Société d’Encoura-gement de Paris dans sa séance générale du 23 mai 1827, i65. — Par la Société d’En-couragement de Londres, 3oo.—Par le Jury de l’Exposition de 1827,360.
- Mélange détonnant pour servir de puissance motrice (brev. angl.), 96.
- Membres du Conseil d’administration au 31 août 1827, 3o4*
- Métal moins oxidable que le fer et l’acier, propre à être employé dans les machines à diviser les substances molles alimentaires, prix proposé (progr.), 28.
- — Malléable et ductile (brev. franc.), 473.
- Métaux, moyen de les purifier (brev. franc.).
- 472.
- Méthode pour apprendre à éérire (brev. franc.),
- ib.
- — Pour enseigner à lire (brev. franc.), 473.
- R r r 2
- /
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- ( 49° )
- Métier à bas perfectionné (brev. angl.), 99.
- — A tulle perfectionné (brev. angl.), ib.
- — A filer (brev. franc.), 471 •
- — A tisser, mécanique (brev. franc.), 476-Meules, leur disposition dans les moulins de
- Saint-Denis, io5. — Manière de les rhabiller, ib. — Mécanisme qui opère leur écartement, 107.
- — D’empointage, leur disposition dans la machine de TVright, 309.
- Minerais de fer de France, leurs différentes qualités (progr.), 45.
- Mines du Mexique , de leur exploitation, 208. Molettes à broyer, leur forme et leur disposition dans la machine à broyer le silex, 347. Montres, moyen de régler leur échappement, par M. Mathieu , 284* — A roues de rencontre en acier , par M. Duchemin , 207. . Montures de parapluies , nouvelles, 56. Mortier, prix proposé pour un moyen de le rendre aussi dur que la pierre (progr.), 32. Moteur à tout vent, par M. JLvit, 455.
- — Mécanique, nouveau (brev. franc.) , 466 ,
- 471-
- — Hydrostatique (brev. franc.), ib.
- Moteurs , moyen d’en mesurer les effets , 241. Moulage des pièces de fonte, prix proposé
- (progr.), 46.
- Moules métalliques pour les cristaux , 222. — Perfectionnfemens ajoutés parM. Gerkeattx, 223.
- —. Élastiques en gélatine (méd. déc.), 3o2.
- — Pour la fonte des caractères (brev. franc.),
- 472- '
- Moulin à foulon , moyen de connaître le nombre de ses révolutions ,71.
- — A blé construit à Saint - Denis , 101. — Description, io5. — Vitesse des meules, j 08.—Produits, 109.
- __ Pour broyer les matières dures qui forment les couvertes de la faïence, 345. —Description, 346. — Applicable au polissage des marbres, ib. — Quantité de produits qu’il donne , 347.
- ___A écotcer les légumes secs, résultat du con-
- » cours ,417- — Examen des mémoires et modèles, 4rb.— Description de celui de M. La-motte, 4j9-—5oo francs lui sont accordés, 421.—Le prix remis au concours pour 1829, ib'j—(progr.), J7\,
- — A drêche (brev. franc.), 465.
- — Sans meules (brev. franc. ), 477.
- — A égruger le sel (brev. franc.), 466.
- — A nettoyer le sarrasin, prix pour la construction d’un (progr.), 34.
- Mouture à l’anglaise, ses avantages, xoi.
- Mûrier, prix proposé pour fabriquer du papier avec son écorce (progr.), 23-
- N.
- Navette mécanique nouvelle (brev. franç.), 465-475.
- Navigation sous-marine (brev. franc ), 464*
- Navires de nouvelle construction (brev. angl.),, 96.
- Nickel, employé pour former lin alliage métallique imitant l’argent, 33o.
- Niveau réflecteur de M. Burel, 277. —Expé* riences faites avec cet instrument, 278. —-Comparé au niveau d’eau , 279-280. — Ses avantages, 281. —Sa description, 282.
- — Pour les constructeurs ( méd. décern.), 3o2.
- Nivellemens, moyen de les exécuter plus facilement, 276. — Exécutés par M. Jodot, 277. '
- Noir des chapeliers, prix pour un moyen propre à donner plus d’intensité à cette couleur (progr.), 10.
- — Animal, comment on peut favoriser son action , 125. : t
- Noix de galle, sa comparaison avec le ba-blah, 2x8.
- Notice nécrologique sur M. le duc de La Rochefoucauld, 178. - , '
- O.
- Objets présentés à la séance générale du 23 mai 1827, 141 • — A la séance générale du 28 novembre 1827, 379.
- Odomètre, instrument pour indiquer les distances parcourues par une voiture, 12.
- Ornemens métalliques nouveaux (brev. angl.),
- 97*
- Outremer factice, prix propose pour sa préparation (progr.) , 22.
- Ouvrages offerts à la Société pendant l’année 1827, 456.
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- ( 49' )
- !’• "
- Packfong, de sa préparation, 33o.
- Paille pour la fabrication des chapeaux (brev. angl.),96.
- Panémore de M.- Avit (rapport sur le), 436. — Sa description, 4^7.— Force qu’il développe, 438. '
- Papier, nouveau moyen pour le faire sécher, par M. Falguerolles, 76. —Collé à la cuve. Premiers essais faits à ce sujet, 119. —
- — Moyen de l’azurer, 121. — Rapport sur celui de MM. Canson, 127. — Est très-bien collé, 128. — Sa teinte azurée très-égale , ib. — Proportions des ingrédiens employés pour son collage, par M. Darcet, 253. -—Avantage de ce procédé, 255. — Nouveaux détails sur le même sujet, 439* — Causes delà supériorité de celui de Hollande et d’Angleterre, 44°* — Manière de le rendre imperméable , 447* — Celui fait de pâte verte se colle bien, 443. — Expériences faites à ce sujet, ib. — Difficulté de coller celui fait avec des pâtes pourries, /£., 449-—Fabriqué avec du lin et du chanvre non rouis (brev. franc.),
- 465. — Collé dans la cuve (brev. franc.),
- 466. —Coloré, imitant le granit ( brev. franc. ), 469.—Glacé, imitant l’émail (brev. franc.), 473.—Fait avec de la réglisse (brev. franc.),
- 475- t •
- — Autographique, prix proposé (progr.), 8.
- — D’écorce de mûrier, prix prop>osé pour la fabrication du (progr.), 23.
- Parachute pour les montres, par M. Mathieu,
- 284.
- Parapluies à vis de M. Hubert Desnoyers^ 55. Pâte verte du papier, a besoin de moins de colle
- que la pâte pourrie, 447*
- ___Pour faire couper les rasoirs (brev. franc.),
- 467-
- Patentes accordées en Angleterre pendant l’année 1826, 94»
- Pavage des fours (brev. franc.), 469.
- Peaux, de leur tannage en Russie, par M .Kart-z°Jfi 353. — Qualités qui les distinguent, 35a, — Manière de les apprêter à Casan, 353. — Différentes opérations qu’elles subissent, 354. — Débourrement, ib. — Tannage, 355. — Graissage, ib. — Procédé de
- tannage des Baskirs, 356. —r- Manière d’en extraire la colle pour le papier, 443»
- Peigne de toilette nouveau (brev. franc.), 463.
- Pendules à équation de M. Laresche, 8. — Astronomiques de M. Janvier, 455.-r-Moyen de les mettre d’aplomb ( brev. franc.), 474-
- Périodure de mercure employé dans la fabrication des papiers peints , 325.
- Pétrin mécanique (brev. franc.), 469.
- Piano-forté perfectionné (brev. angl.), ioo (brev. franc.), 467, 468, 478.
- Pierres-lithographiques, manière de les ramener à leur état primitif pour y faire des retouches , 3i. — Découvertes dans le département du Cher, 296.
- Pierre artificielle, on en forme des tuyaux de conduite des eaux (progr.), 41-
- Pinces, leurs fonctions dans les machines de
- TVright, 3o8, 3i3.
- Pins d’Ecosse (prix pour un semis de) , résultat du concours, 421 •—Accordé à M. de Thui-sy, 422. — Continué, ib.] — (progr.), 33.
- — Du Nord (prix pour un semis de) (progr.),
- 14.
- Pistons des presses hydrauliques , moyen de les garnir, 42.
- — Des machines à vapeur, moyen de régulariser leur frottement dans les cylindres horizontaux, 200.
- Planches de cuivre à l’usage des graveurs en taille-douce, nécessité de leur donner un plus grand degré de dureté (progr.), 27.
- Planchette à dessiner, par M. Tachet, 43i.
- Pians inclinés pour remplacer les écluses (brev. franc.), 478*
- Plantations de terrains en pente, prix proposé (progr.), 57.^
- Plantes utiles à l’agriculture, aux manufactures et aux arts , prix proposé (progr.), 34.
- Plaques minces de cuivre, préférées aux rondelles fusibles, 16. — Leurs inconvéniens , >9*
- — D’argile pour briques, manière de les former, 349. — De les découper, 35o.
- Platine, possibilité de l’allier avec le fer et l’étain pour former des instrumens non sirjets à la rouille (progr.), 28.
- Plâtre, moyen de le durcir (progr.), 32.
- Plomb, de son emploi pour la fabrication des:
- conduites des eaux (progr.), 3g.
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-
- ( 4m )
- Plume sans fin portative (brev. franç.), 476.
- Poêle, disposition de celui employé dans les expériences de M. Marcus Bull, i34«
- — En fonte de fer (brev. franc.), 47°* ;
- Poils, manière de les enlever sur les peaux en
- Russie, 354- '
- — Destinés à la chapellerie, prix proposé pour un moyen de les raser (progr.), 18.
- Poires à poudre nouvelles (brev. angl.),94; (brev. franc.), 465. ^
- Poissons, espèce de ceux qui fournissent l’ich-thyocolle (progr.), 20.
- Pommes de terre, sur leur végétation , par M. Martinel, i36.
- Pompes, leur disposition dans la presse hydraulique de M. Hallette y 34-
- — A incendies , alimentées avec de l’eau de chaux, pour détruire les émanations du charbon en combustion, 329.
- — Nouvelles , foulantes et aspirantes ( brev. franç.), 471, 477.
- Porcelaine allant au feu, 142.
- Porte-crayon à écritoire (brev. franc.),
- Potager mobile (brev. franc.), 477*
- Poteries ( tuyaux en ) pour la conduite des eaux (progr.), 4o.
- —- Anglaises, leurs qualités, 343. — Leur fabrication introduite en France, ib.
- Poulies perfectionnées (brev. angl.), 97.
- Presse hydraulique à double effet et à mouvement continu, par M. Hallette, 33. — Jeu de cette machine, 36. — Calcul de ses effets, 38. — Perfectionnemens qui y ont été ajoutés, 4°’ —- Comparée à celle de M. Gal-lovjay, 39.— Conditions qu’elle remplit, ib. — Appliquée à un appareil pour essayer les câbles de fer, 228, 234-. '
- — Pour exprimer le suc de betterave, prix proposé (progr.), 17.
- — Autographique (brev. franç.), 476.
- — Lithographique (prix proposé pour la construction d’une) (progr.), 8.
- — Avis perfectionnée (brev. angl.), 95. ,
- Pressoir à vis pour les huiles ( brev. franç. ),
- 467, 476.. . 1 ' ,
- — A volant de M. Berillon, 38o. -
- Prix proposés par la Société d’Encouragement de Paris, pour l’année 1828 (progr. 3.—Pour
- l’année 1829, 35. -— Pour l’année i83o, 5j.
- ' — Remis au concours pour l’année 1828,
- i5. — Pour l’année 1829, 48. — Pour l’année i83o, 5g.
- — Décernés par la Société d’Encouragement de Londres, 3oo.
- «— Proposés par la Société industrielle de Mul-hausen, 338.
- Procédé pour apprendre à lire en peu de temps (brev. franç.), 465.
- — D’industrie manufacturière à introduire dans les campagnes. Résultat du concours, 586. — Prix prorogé à 1829,3385 — (progr.), 56.
- Programmes des prix proposés par la Société d’Encoüragementpour être décernés en 1828, 1829 et i83o ; sont joints au Bulletin de no-
- — vembre, n°. GCLXXXI. — Circulaire du Ministre de l’intérieur en les adressant aux préfets, 64. -— Mesures adoptées pour leur donner plus de publicité, 358.
- Puits artésiens, prix pour leur introduction dans un pays où ils n’existent pas. Résultat du concours, 4*4-—Décerné à M. Hallette, 4^6. — Continué à 1828 (progr.), 34*
- Pupitre mécanique pour les dessinateurs (brev. franc.), 474.
- Pyrolignite de fer, ses avantages dans la teinture des chapeaux (progr.), 10.
- Pyromètre , instrument pour apprécier de hautes températures (brev. franç.), 477-
- , Q-
- Quinquina, moyen d’en extraire la quinine (brev. angl.), 100.
- R.
- Rafraîchisseur de farine employé en Amérique, 1 o3.
- Râpes pour réduire les betteraves en pulpe, prix proposé (progr.), 17. ^
- —- En fonte de fer, pour diviser les substances molles alimentaires (progr.), 28.
- Ray-grass ( culture d’une nouvelle variété de)
- | ( méd. déc. ), 3oo. v
- Recettes de la Société pendant l’année 1826,
- i56. ' 7 '' J
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- ( 493 )
- Récompenses accordées par le Jury de l’Exposition de 1827, 36o.—Comparaison de celles accordées en 1823 et 1827, 375. — Décernées par la Société d’Encouragement, 378.
- Recueil de machines, par M. Janvier, rapport sur cet ouvrage, 455.
- Réflecteurs de lampes ( brev. angl. ),
- — Transparens en biscuit de porcelaiue (brev.
- franc. ) , 465. ; : : .
- Réfrigérant pour refroidir le moût de bière ( brev. angl. ) , ç5. ; - -
- Règle à calculer, instruction pour faciliter son
- , usage,.44. r, .,i:. : ;
- — A coulisse, nommée interdate, 38o. '
- — Combinée à l’usage des dessinateurs,' 431.
- Reliûre mobile, par M. Adam, 3815 -— (brev.
- franc.), 463.
- Ressorts, leur emploi pour mesurer la force des arbres tournans des machines, 246. — Perfectionnés^ brev. angl. ) , 99.
- — A boudin, leur forme et leur disposition
- dans les matelas élastiques, 58. — En acier fondu, employés dans les balances de M. Fre-sez, 75. • i; ’
- Réveil de M. Laresche, 212. — Manière de le mettre en jeu , 213.
- Rigole spirale, son usage dans le gyromètre de M. Colclough, i3.
- Robinets de la presse hydraulique de M. Hal-lette, 35.
- Romaines, leurs défauts, 432. — Ont été perfectionnées par M. Paretj 433. — Description de celle pour éprouver les chaînes-câbles, a3o. "
- Rondelles d’alliage fusible, leurs avantages, x5. — Manière de les placer, iB. — Causes de leur ramollissement, 16.—Sont très-utiles dans les machines à haute pression, 17. — Doivent être placées an fond dès chaudières, 20. — (Nouvelles observations sur les), 286. —Manière de les disposer, par M. Hallette, ib. Expériences faites à ce sujet, 287. — Établies sur des machines à haute pression, 288. — Doivent être recouvertes d’un grillage en fonte, ib. — S’amollissent davantage à leurs bords qu’à leur centre, 289.
- Rouages, leur disposition dans la pendule à -équation de M. Laresche, 8.
- Roubaix, puits artésiens qu*on y a ouverts , 4i5. '• • ~
- Roue hydraulique de M. Saulnier, 169.
- — De M. de Thiville, expériences faites sur la, 426v — Ses dimensions, 427- —‘ Quantité d’eau employée pour la faire tourner,
- 428. - ' •
- -—A palettes courbes, résultat du concours ouvert pour ce sujet de prix, 394. — 2000 fr. accordés à M. Burdin , ib.—Prorogé à l’année 1829, ib\ — (progr.), 48.
- — Pour faire marcher les bateaux (brev. angl.), 100.
- Roues, leur disposition dans le gyromètre de M. Colclough, 12.
- — De rencontre en acier, par M. Duchemin , 207.
- — De voiture, nouvelles (brev. angl. ), 97; — (brev. franc. ), 472*
- Rouleau lithographique, prix proposé pour la construction d’un (progr.), 8.
- Ruche à hausse tournante ( méd. déc. )> 3oo.
- . ’ s.
- Sacs en tissu de coton, servant de filtres, i23.
- Sapeurs-pompiers, asphyxiés par la combustion du charbon , 328.~ Moyen de prévenir cet accident, 329. . -
- Sarrasin, prix pour la construction d’un moulin propre à le nettoyer (progr.), 34-
- Saule, son écorce employée au tannage, 353.
- Saulnier, rapport sur ses travaux, 166. — Une médaille d’argent lui est décernée, 1 y3.
- Savaresse, note sur les travaux de ce fabricant,, 5 o. . .
- Savon résineux employé pour le collage du papier, 119. — De sa préparation,, 120, 255,
- 447* : , '
- Scierie de marbre , mue par une machine à vapeur, 189. .
- — A lames verticales, employée aux fonderies d’Anzin , 290.— Sa description, 292.
- Scieries à bois mues par l’eau, rapport sur le prix proposé pour le perfectionnement des , 388. — Examen des mémoires envoyés au concours, 38ç, 390, 39i. — Une médaille d’or décernée à M. Nicéville, 3ç4. _____ Mé-,
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- daille de bronze à M. VH ermite, ib.— Prorogé à l’année i83o, ib. 5 —(progr.), 5ç.
- Séance générale du 23 mai 1827, i\\. — Du 28 novembre 1827, 379. ,,,
- Sécateur modifié par M. Bataille, 298. — Ses avantages, 3oo.
- Sécheries à papier, inconvéniens que présente leur disposition intérieure, 77. — On peut y appliquer avec avantage l’étendoir de M. FalguerolleSf 78. . •
- Sel d’iode employé en Angleterre pour teindre les tissus, 3a6. — Imité par Pelletier, 827. —Sa composition, ib. —Manière de l’appliquer, ib.
- — D’acétate de cuivre et de chaux, appliqué à l’impression des toiles, ib. —Formes qu’il affecte, ib.
- Sels de tartre, fabriqués d’après un procédé nouveau ( brev. franc. ), 47°* >•
- Silex, moulin pour le broyer, 343. — Quantité qu’il produit, 347. -
- Silos mobiles métalliques (brev. franc.), 477*
- Siphon en platine pour la décantation et le refroidissement de l’acide sulfurique, 20.—Ses avantages, 21. — Économie de son emploi, 22.
- Sirops de sucre, moyen de les filtrer, 124.
- Société industrielle de Mulhausen (rapport sur la), 336.
- Soleil, mécanisme pour indiquer ses heures de lever et de coucher, 9.
- Sonnerie à réveil de M. Larescke, 212.
- Soques articulés (brev. franc.), 469.
- Soufflets, effets obtenus avec ceux appliqués à un ajutage conique, 122.
- Soupapes de sûreté des machines à vapeur ( sur les) , i4* — Leurs défauts, i5. — Manière dont elles agissent dans la machine à vapeur de M. Saulnier, 42^*
- Spirale des montres, moyen de la régler, 284.
- Statistique du département de VAisne, par M. Brayer, 264. -
- Statue en plaqué d’argent, 142.
- Stores perfectionnés ( brev. angl. ), 95. — ( méd. déc. ), 3oi.
- S'ubstancesalimentaires, de leur conservation en Amérique, 224.
- Sucre, filtres employés dans son raffinage, 124.
- — De betteraves , prix pour la construction d’ustensiles simples pour l’extraire (progr.),,
- 17* .. ... - "
- Système de navigation propre à la remorque des
- (bateaux (brev. franc.), 474* » . , - il
- Tabatières en buis et en sycomore, 141 •
- Table pour les opérations de chirurgie (méd. déc.), 3oi. •> . . s
- — A rallonge à brisures (brev. franc.), 466.
- Tableau des expériences pour déterminer les
- quantités de charbon obtenues des bois de l’Amérique, 88. — La perte comparative de chaleur dans divers appareils de chauffage ,
- i35.
- — Des brevets d’invention délivrés en Angleterre pendant l’année 1826 , 94. — En France, pendant l’année 1827, 463.
- — Des prix proposés par la Société d’Encou-ragement pour les années 1828, 1829 et i83o, est joint aux programmes.
- — Des récompenses accordées par le Jury de l’Exposition de 1827, 36o.
- — Comparatif des récompenses décernées par le Jury de 1823 et celui de 1827. 375.
- Tableaux indiquant les variétés de pommes de terre d’une qualité supérieure , i38.
- — D’observations faites sur le niveau réflecteur deM. Biirel, 279, 280, 281.
- Tailles, manière de les pratiquer dans les meules des moulins de Saint-Denis, io5.
- Tanneries , provinces où elles sont établies en Russie , 353. .. •
- Tapis de pied vernis de la fabrique de M. Ver-net, 129. — Manière de les préparér, i3o. — Sont solides et durables, i3i. — Leurs couleurs ne contiennnent point de parties résineuses, ib. — Leurs avantages et leur prix, i32. — Mentionnés honorablement, 177.
- Teinture noire des chapeaux, prix proposé (progr.), 10. ; -
- — Obtenue du bablah de l’Inde, 214.
- Terrains en pente, prix proposé pour leur plantation (progr.), 57. _
- Tentes mobiles (brev. franc.), 469.
- Têtes des épingles, manière de les faire à la
- main,
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- „ -if'
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- — main , 3i 1.—Par la machine de M. JVright^ 3o8, 316.
- Thermomanomètre, instrument pour mesurer la force élastique de la vapeur,118.
- Tiges élastiques pour parapluies (brey. angl.),
- 96'
- Tiroir distributeur de la vapeur dans la machine de M. Saulnier, 426.
- Tissus imperméables de M. Champion, rapport sur les , 173.—Une médaille de bronze décernée à l’auteur, 174.—Teints avec l’iode, 325. — Imitant la gravure ( brev. franç.), 473.
- Toiles vernies, manière de les préparer, i3o.
- — Métalliques employées pour recouvrir les rondelles fusibles des machines à vapeur, 286.
- — Teintes en bleu, moyen de les décolorer, 451.
- Tôle de fer, on en forme des tuyaux pour la conduite des eaux (progr.), 3q.
- Tourbe ,-de son emploi pour chauffer les chaudières des machines à vapeur , 247*
- Travaux du Conseil d’administration pendant l’année 1826, i43.
- Tresses de paille pour chapeaux (brev. angl.), 100. -
- Trompette d’harmonie (brev. franc.), 472-
- Tubes en platine pour décanter l’acide sulfurique ,20.
- Tubes métalliques nouveaux (brev. franc.), 473.
- — -— Pour lits en fer ( brev. angl. ), 100. —
- • (brev. franc.), 47$*
- .Tulle de nouvelle fabrication ( brev. franç. ),
- 464. -
- Turbines hydrauliques, appliquées en grand dans les manufactures, rapport sur le prix proposé pour les, 3g4- — Conditions du concours , 3<)5. — Examen de celle de M. Mary, 3ç6. — De celle de M. Burdin, 3g7. — Quantité d’eau nécessaire pour les mettre en mouvement, 3ç8. — Prix prorogé à 1829, ih. — Une somme de 2,000 francs est accordée àM. Burdin, 399; — (progr.), 48.
- Tuyaux de conduite des eaux, prix proposé pour leur coustruction (progr.), 35.
- : ü. "
- Unités employées en dynamique, par M. Hachette, 239.
- Usines à fer, de leur état actuel en France , par-M. Héron de Villefosse, 45- — Quantité de combustible qu’elles consomment, 48-
- Ustensiles pour extraire le sucre de la betterave, résultat du concours, 338. — Prorogé à l’année 1828, 386 j — (progr.), 17.
- V.;
- Vaisseaux, moyen de les garantir des voies d’eau (brev. angl. ), 95. — De les amarrer , 98.
- Vannerie fine en baleine (brev. franc.), 464-
- Vapeur, employée à chauffer des cylindres pour lustrer les étoffes , 4- — Sa tension dans les chaudières des machines à vapeur, i5. —Appliquée au chauffage des bassines , chaudières, etc. (brev. angl.) , 97. — Nouveau moyen de !a produire (brev. angl.),
- 100• — Sa force expansive, 113. — Ses effets par la compression de l’eau, ih. — Température à laquelle on peut la porter,
- . ib. — Sa dilatation, 116. —Moyen de mesurer sa force élastique, 118. — Quantité qu’en consomment les machines à vapeur, 192. —Température à laquelle il faut l’employer, 193. — Manière de calculer sa pression , 194. — Sert à lancer des projectiles, 200. — Manière dont elle agit dans la machine de M. Saulnier, 424* — De sa distribution , 426. — Appliquée à l’évaporation du sucre de betterave (brev. franc.), 477-
- Veaux marins , leur graisse sert à préparer les cuirs, 357.
- Veilleuses sans mèche , i43.
- Vent, manière dont il agit dans le panémore de M. Avit, 437.
- Ventilateur réfrigérant ( brev. franc. ), 469.
- Vernis lithographique , prix proposé pour sa. préparation (progr.), 8. *
- —- A l’usage des graveurs , prix proposé pour le perfectionner (progr.), 27.
- Verre, moyen de l’étamer (progr.), 25. —
- Vingt-sixieme année. Décembre 1827.
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- Etamage de celui en cylindres et en globes , ib. — De son moulage à l’imitation de la taille, 222.
- "Verres d’optique , procédé qu’on suit ordinairement pour les polir, 33q. — Moyen de leur donner la courbure nécessaire, ib. — Prix proposé pour cet objet, ib. — Est retiré, 34o. — Comment ils sont polis sur la - machine de M. Stewart, ib. — Sur celle de M. Legey, 341* — Manière de les obtenir de différentes courbures , ib., 342, 343. Vers à soie , élevés avec d’autres végétaux que le mûrier (brev. franc.), 477*
- Viandes, prix proposé pour leur dessiccation (progr.), 3o.
- Vide, employé pour former la glace (progr.), 14* Vis à? Archimède, employée pour élever le grain, 102. j
- Vitrage pour toiture ( brev. franc.) , 47°* Voiles, leur disposition dans le pauémore de M. Avit, 437. '
- Voitures, instrument pour indiquer les distances qu’elles ont parcourues, 12. — Locomotrices ( brev. angl. ), 94. — Inversables (brev. franç.), 474» 47^-
- PLANCHES.
- PI. 3iç. Double. Machine à cylindres pour lustrer les étoffes, en regard de la page 7.
- PL 320. Double. Même machine à lustrer les étoffes, p. 7.
- PI. 52i. Triple. Mécanisme indiquant, dans les pendules à équation, les années bissextiles et l’heure du coucher et du lever du soleil, inventé par M. Laresche, horloger-mécanicien.— Gyromètre , ou instrument pour indiquer les distances parcourues par une voiture, p. 10. _
- PI. 322. Triple. Siphon en platine pour la décantation et le refroidissement de l’acide sulfurique , par M. Bréant. — Appareil de condensation applicable aux lampes à gaz et à huile, par M. Bourguignon , p. 20.
- PL 323. Triple. Presse hydraulique d’un nouveau système, à double effet et à mouvement continu, par M. Hallette fils, à Arras, p. 34.
- PI. 324. Triple. Détails de la presse hydraulique à double effet et à mouvement continu, par M. Hallette, p. 4°.
- PL 325. Quadruple. Echelle à incendie à pivot, inventée par M. Kermarec , p. 69.
- PI. 3a6. Triple. Etendoir mécanique à l’usage des papeteries. — Compteur pour les machines , par M. Noriet, p. 77.
- PL 327. Triple. Appareil employé dans les expériences pour déterminer les quantités de chaleur émises par différens combustibles. — Dynamomètres-balances, par M. Fresez, p. 80.
- PL 320. Quadruple. Moulins à blé, d’après le système anglais, établis chez M. Benoit, à Saint-Denis, près Paris, p. 110..
- PL 329. Quadruple. Plan des moulins à blé, établis chez M. Benoit, à Saint-Denis, près Paris, p. 110. ‘
- PL 33o. Quadruple. Détails des moulins à blé de M. Benoit, à Saint - Denis, près Paris , p. 110. / " ;
- PL 331. Double. Machine à vapeur à cylindres horizontaux , par M. Taylor, p. 209.
- PL 33a. Triple. Nouvelles machines à réveil, inventées par M. Laresche, horloger, à Paris,
- p. 2Ï2. /
- PL 333. Simple. Moules métalliques pour les cristaux. —Glacière américaine, p. 222.
- PL 334. Quadruple. Machine à essayer la force des câbles de fer, par M. de Montaignac, p. 235. .
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- PL 335. Simple. Niveau réflecteur de M.-jBurel. — Rondelles fusibles des machines à vapeur. — Mécanisme pour régler l’échappement des montres. — Sécateur de M. Bataille, p. 282.
- PL 336. Double. Scierie à lames verticales et à mouvement alternatif, employée aux fonderies d’Anzin, p. 292.
- PI. 337. Double. Coupe de la scierie d’Anzin , p. 293.
- PL 338. Quadruple. Machine à fabriquer les épingles, inventée par M. Lemuel JVelmann Wright, p. 319.
- PI. 33g. Triple. Détails de la machine à fabriquer les épingles, p. 3x9.
- PL 34o. Double. Machine à doucir et polir les verres d’optique, inventée par M. Legey ,
- p. 344. '
- PL 34i* Double. Moulin à broyer les matières dures qui entrent dans la fabrication de la faïence, etc., p. 348. ^
- Pl. 342. Double. Machine à découper et comprimer les briques et les carreaux, p. 35o.
- PI. 343. Double. Machine à vapeur perfectionnée, par M. Sautnier, p. 424*
- Pl. 344* Triple. Détails de la machine à vapeur de M. Saulniery p. 424*
- PL 345. Double. Panémore ou moteur à tout vent, par M. Avit.— Curvotrace, par M. Ta-chet, p. 43q.
- IMPRIMERIE DE MADAME HUZARD (née Vallat la Chapelle),
- IMPRIMEUR DE LA SOCIÉTÉ, RUE DE l’ÉPERON, N°. 7.
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- PROGRAMMES
- DES
- PRIX PROPOSÉS
- PAR
- LA SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE,
- Dans sa Séance générale du 28 Novembre 1827, pour être décernés en 1828, 1829 et i83o.
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- PROGRAMMES
- des'
- PRIX PROPOSÉS
- PAR
- LA SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE,
- Dans sa Séance générale du 28 Novembre 1827 , pour être décernés
- en 1828, 1829 et i83o.
- PRIX PROPOSÉS POUR L’ANNÉE 1828.
- ARTS CHIMIQUES.
- I.
- Prix pour la préparation du lin et du chanvre sans employer le rouissage.
- La Société d’Encouragement, désirant propager la méthode de remplacer le rouissage du lin et du chanvre par des opérations simples, faciles et nullement nuisibles à la santé, propose un prix de six mille francs pour celui qui , avant le ier. juillet 1828, aura préparé par ces moyens 5oo kilogrammes de chanvre ou de lin sans rouissage.
- La Société exige , comme condition essentielle , que, dans les diverses fabrications dont les matières premières sont le lin et le chanvre, ils soient reconnus d’une qualité au moins aussi bonne que les meilleurs lins ou chanvres de même espèce traités par la méthode ordinaire du rouissage$ que le déchet ne soit pas plus considérable, et que le prix de la matière ne soit pas sensiblement augmenté par l’emploi du nouveau procédé.
- Les concurrens seront tenus d’indiquer avec exactitude l’état dans lequel la plante aura été arrachée, de décrire les procédés employés et de fournir un certificat authentique qui en constate le succès f par l’emploi de la filasse en fil, toile et cordages f et par l’émission de ces matières dans le commerce.
- Le prix sera décerné dans la séance générale du second semestre 1828.
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- ( 4 )
- II.
- Prix pour le perfectionnement de la lithographie.
- Si l’on jugeait des progrès de Part lithographique par les produits qu’il a successivement offerts depuis son introduction ên France, on devrait croire à de nombreux perfec-tionnemens; mais , il faut l’avouer , les artistes et les ouvriers seuls sont devenus plus habiles : aucune amélioration remarquable n’a été acquise à la lithographie depuis les publications de Senefelder.
- Tous les obstacles que l’adresse et une longue habitude pouvaient vaincre ont été vaincus sans doute ; mais ces ressources étant épuisées , on doit craindre que l’art ne reste maintenant stationnaire : il est donc temps d’appeler à son secours la chimie et la mécanique , afin que ces sciences délivrent de leurs entraves nos habiles lithographes.
- Les améliorations dont la Société d’Encouragement a entrevu la possibilité sont nombreuses et d’une haute importance : elles ont pour but d’offrir au dessinateur et à l’écrivain des crayons et de l’encre plus faciles à employer, constans dans leur composition et dans leurs effets; d’affranchir les lithographes de la dépendance d’hommes à métier, qui font payer cher leur routine acquise , et sont encore en trop petit nombre pour suffire aux productions de nos premiers artistes ; quelquefois encore la préparation trop forte altère le dessin, l’encrage salit promptement les pierres, elles ne produisent alors qu’un petit nombre d’épreuves plus ou moins imparfaites; afin que les belles estampes lithographiées aient un coup - d’œil agréable , on ne doit pas être obligé de les remettre, après coup, à un habile dessinateur, qui répare toutes les lacunes et les imperfections du tirage : le moindre défaut de cette pratique serait de renchérir beaucoup les lithographies.
- On va voir quelles sont les principales difficultés d’exécution et les prix que la Société propose pour ceux qui parviendront à les résoudre.
- Crayons. Dans la plupart des établissement lithographiques, on s’occupe de la préparation des crayons ; incertain sur le meilleur dosage des ingrédiens, sur leur qualité et sur le mode d’opérer le plus convenable , on y obtient des produits d’autant plus variables que les mêmes personnes ne peuvent pas en faire leur occupation exclusive. Il serait à désirer que cette fabrication et celle de l’encre à écrire et de l’encre d’impression devinssent l’objet d’une industrie spéciale, chez laquelle de bons procédés, suivis avec exactitude et toujours répétés , pussent garantir la composition constante et la bonne qualité des préparations.
- Les crayons lithographiques se composent , en général , de noir de fumée, de savon sec, de gomme laque et de cire. On peut, avec avantage , y ajouter du vernis gras de copal.
- Le noir de fumée d’une couleur intense et très-divisé, tel qu’il se vend en général dans le commerce, convient à cette préparation ; le savon fabriqué avec le suif et la soude, et la cire exempte de corps étrangers, paraissent devoir être préférés. Au reste, les concurrens ne seront pas astreints à employer les ingrédiens actuellement en usage , s’ils en trouvent qui soient plus convenables.
- La composition de Vencre lithographique est fort compliquée et plus variable que celle
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- des crayons ^ il y entre assez ordinairement à-la-fois du noir de fumée, de la cire, du suif, du savon, de la gomme laque } du mastic en larmes ; ceux de fous ces ingrédiens dont la présence est vraiment utile (à défaut d’autres qui soient préférables) , leurs proportions les meilleures 5 le degré de cuisson , qui doit être constant , pour que la qualité de l’encre ne soit pas variable, et le mode d’opérer, importent sur-tout à connaître. Il conviendrait que l’on fût fixé sur la proportion la plus convenable de la solution de savon ou d’essence. Il serait mieux encore que l’on pût éviter l’emploi de ces ingrédiens (et déjà l’on y est parvenu à force d’adresse) , ou qu’on les remplaçât par d’autres qui ne fussent sujets à aucun inconvénient, et fussent propres à faciliter l’écriture sur la pierre et à rendre les traits nets.
- L’encre d’impression employée pour l’encrage du crayon et celle qu’on destine aux oir-vrages à l’encre lithographique se préparent en soumettant de l’huile de lin à une longue ébullition , y ajoutant des morceaux de pain et quelquefois des oignons, que l’on renouvelle .une fois ou deux pendant la cuite. Afin d’accélérer l’opération, certains fabricans mettent le feu à la vapeur qui se dégage ; ils l’étouffent de temps en temps en posant le couvercle sur la chaudière, afin de juger de la consistance du vernis (1). A cet effet, on en tire quelques gouttes, que l’on met sur une assiette froide ; puis on observe sa consistance en la faisant filer entre les doigts. Cette préparation répand au loin une vapeur âcre, excessivement désagréable et insalubre 5 elle a fréquemment causé des incendies , excité des plaintes, et presque jamais elle ne donne des produits semblables. On ignore le rôle que jouent les agens ajoutés dans cette opération à l’huile de lin, et les changemens qui s’opèrent dans celle-ci. On peut supposer qu’une distillation convenablement ménagée, en produisant, d’une manière plus sûre , les résultats désirés, serait plus économique et sujette à moins d’inconvé-niens 5 que l’addition de quelques corps résineux ou la solution d’oxide de plomb dans l’huile suppléerait en tout ou en partie à son épaississement sur le feu. On sait que pour l’encrage du crayon l’huile doit être plus épaisse que pour l’encrage du dessin à la plume$ qu’en employant l’huile plus fluide on obtient un encrage plus prompt et plus facile, mais qu’elle adhère quelquefois aux parties de la pierre non couvertes par le dessin ; que celle-ci est plus promptement salie, donne des épreuves moins nettes et en plus petit nombre $ que si, après avoir encré avec un vernis trop fluide on se sert d’un vernis très-serré, il nettoie la pierre au lieu de l’empâter. On doit donc chercher à obtenir un vernis incapable de salir la pierre et assez fluide pour que l’encrage se fasse promptement.
- Tous les noirs de fumée qu’on trouve dans le commerce ne sont pas également propres à cette préparation ; ceux dont la division est très-grande , qui donnent la couleur la plus intense et sont privés par la calcination des substances volatiles que la fumée des résines entraîne, sont préférables. Le noir de lampe, s’il pouvait se préparer assez économiquement en grande quantité, serait le meilleur de tous ; on doit le considérer comme le type de la qualité à obtenir.
- On fait ordinairement à froid le mélange du vernis avec le noir , et au moyen d’une molette arrondie. Cette opération est très-pénible ; il est probable qu’elle serait sensiblement facilitée en la pratiquant à chaud, soit avec une spatule dans un vase creux, soit à l’aide de cylindres agissant à la manière de ceux des fabricans de chocolat sur une pierre légère-
- (1) On nomme vernis l’huile de lin cuite.
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- •ment concave. Enfin, on sait que le vernis doit être plus ou moins serré, suivant que les qualités physiques des pierres varient.
- L’un des principaux obstacles à là production des lithographies ombrées pour être coloriées, consiste dans la teinte brune*du vernis, qui probablement sera moins foncée en traitant l’huile par une distillation ménagée. D’autres obstacles encore se rencontrent dans la facile altération des couleurs végétales, dans le prix trop élevé de plusieurs couleurs minérales et dan's la réaction des agens de la lithographie sur quelques-unes de ces dernières. On demande donc un moyen facile et économique pour décolorer les vernis, et quelles sont les matières colorantes susceptibles d’être appliquées à l’art lithographique. Déjà l’on a obtenu de bons résultats avec des oxides de fer dans un état convenable de division.
- Les rouleaux: en bois recouverts d’une flanelle et d’un cuir, dont on se sert pour encrer les pierres, n’offrant pas un développement aussi étendu que l’écriture ou le dessin, la couture, quelque bien faite qu’elle soit, laisse une trace entre ses deux bords : on peut espérer que l’on évitera cet inconvénient, soit en rendant le rapprochement du cuir plus immédiat, soit en préparant des rouleaux sans couture, soit de toute autre manière.
- Le dressage des pierres, péniblement opéré à bras d’homme, est coûteux et ne donne pas toujours les meilleurs résultats possibles. Les difficultés que l’on est parvenu à vaincre dans le douci des glaces à la mécanique ne peuvent laisser de doute sur la possibilité de travailler utilement les pierres lithographiques par des machines ; il est donc probable que cette partie importante de l’art sera aussi perfectionnée.
- encrage des pierres n’est pas seulement difficile par le défaut des rouleaux et la trop grande viscosité du vernis , il l’est peut-être bien plus encore par les inégalités dans le plan de la superficie de la pierre, et ces inégalités sont souvent inévitables lorsque , pour opérer des changemens ou des corrections, on est forcé d’enlever, au grattoir ou à la pierre ponce, une légère épaisseur de la pierre, avec les traits formés. On conçoit que les parties creuses , à peine mises en contact avec le rouleau, ne seront pas suffisamment chargées, tandis qu’elles devraient plutôt l’être davantage que le reste, afin que dans le tirage , moins comprimées par le râteau, elles donnassent autant d’intensité que les autres parties semblables dans le dessin.
- Un bon ouvrier peut suppléer à presque tous ces défauts par son adresse, tantôt en évitant de poser la couture ou rechargeant les traces qu’elle a laissées , tantôt en repassant un assez grand nombre de fois pour faire adhérer la quantité de vernis utile, quelquefois enfin en introduisant dans les creux de la pierre l’angle arrondi que forme près de chaque poignée la section dû cylindre en bois recouverte par le cuir tendu. Quelque grande que paraisse la difficulté de remplacer par une machine aveugle tant-d’art exigé de l’ouvrier ( 1 ), il ne faut pas désespérer d’y parvenir , sur-tout pour les pierres non retouchées , et même pour toutes les autres, si l’on pouvait opérer des corrections sans entamer la pierre.
- Le tirage des épreuves est une des opérations les plus fatigantes dont soient encore chargés les hommes habiles dans l’art d’encrer les pierres ; cette manipulation, toute mécanique, peut sans doute être remplacée par une bonne presse , à l’aide d’une puissance
- (i) Un habile ouvrier, n’altérant pas le dessin, peut tirer un bien plus grand nombre d’épreuves plus belles, et dans une proportion étonnante, qu’un ouvrier ordinaire : c’est au point qu’on a vu une pierre confiée à un ouvrier très-habile , après avoir été vainement fatiguée par un autre , donner un plus grand nombre d’épreuves que dans le premier tirage, et ne pas laisser de retouches à faire.
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- mécanique quelconque, et dirigée sans aucun effort par chaque ouvrier d’un vaste atelier. On en devra même attendre plus de régularité que des mouvemens pénibles imprimés par la main de l’homme au moulinet des presses actuelles.
- Les retouches sur le dessin altéré par le tirage d’un grand nombre d’épreuves peuvent être opérées et'obtenues aussi belles que la première fois, en passant au préalable sur la pierre une légère solution d’alun et nettoyant, comme à- l’ordinaire, le fond de la pierre à l’acide nitrique affaibli avant d’encrer : on parvient ainsi à doubler le nombre des épreuves à tirer, et souvent, après les retouches, elles sont plus belles que dans lé premier tirage. Il est nécessaire de déterminer quelles sont les proportions d’eau et d’alun les plus convenables pour faire la solution, et le temps pendant -lequella pierre doit rester en contact avec ce liquide.
- Papier autographique. On sait quelles ressources offre l’autographie : par ce procédé, on peut écrire ou dessiner sur une feuille de papier préparée, transporter Récriture ou le dessin sur la pierre et en obtenir un grand nombre d’exemplaires. Quelques perfectionne-mens peuvent être apportés dans cet art nouveau-, et c’est sur-tout vers l’encre et le papier qu’on doit apporter des vues d’amélioration. . : , ,
- L’encre lithographique, rendue assez grasse par une proportion convenable de suif, délayée comme à l’ordinaire, est celle que l’on emploie pour autographier, en sorte-qu’il est permis d’espérer que les'perfectionnemens indiqués pour celle-ci s’appliqueront également à l’autographie. - '
- Le papier autographique se prépare en enduisant du papier ordinaire avec de l’empois coloré par un peu de gomme-gutte ou de teinture de graine d’Avignon, et saupoudrant sur cet enduit);séc de la sandaraque pulvérisée. La coloration servit y dès l’origine, à déguiser la substasace appliquée sur le papier y elle n’est utile encore que pour indiquer le côté du papier sur lequel on doit écrire 5 la poudre de sandaraque cause parfois des adhérences 5 on doit tâcher d’éviter son emploi j enfin l’encre coule difficilement sur cette préparation, et quelquefois la plume da raie ©« l’euGèe la délaie. On voudrait que le papier préparé reçût l’encre plus (facilement et -hùtonservât;à1 ?a superficie j qu’étant humecté y il. abandonnât à la pierrettoutefl’encre quïibaurait reçue. -
- D’après toutes ces considérations, et afin de -mettre un plus grand nombre de personnes; à portée de concourir aux divers perfectiownemens de la lithographie, la Société d’Eïi'cou- -, ragement a cru devoir consacrer un prix pour chaque objet spécial, en laissant aux cOn-currens Je droit de s’occuper de plusiêurs^oa de tous ensemble, et de remporter un ou plusieurs prix. ; ' ‘''•r . :> ‘ ^ •
- Elle décernera, dans sa séance générale-du second semestre 1828, les récompenses suivantes.; • i\. .
- 1°. Un prix dé cinq xentsfrancs au -tOflènrrérifc qui aura indiqué une recette facile à exécuter pour la préparation des meilleurs'dràyons$ ceux-ci devront se tailler aisément, fournir Un trait graisseux, être peu cassans et capables de conserver leur pointe. La Société demande que l’on en prépare qui soient numérotés suivant deux bu plusieurs degrés de dureté, comme cela a lieu' pour des crayons de Conté et ceux de carbure de fer ( dits de
- mine de plomb). ‘ A
- 2°. Un prix de six cents francs pour celui qui aura décrit exactement le procédé de fabrication, et envoyé l’échantillon d’une encre lithographique supérieure à celles connues, bien coulante, susceptible de résister à l’action de l’acide que l’on emploie pour mettre à
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- nu le fond de la pierre, permettant de tracer des lignes fort déliées , et prenant bien l’encrage dans toutes ses parties pendant un long tirage. Les concurrens devront indiquer la substance la plus convenable à appliquer sur la pierre pour faciliter l’écriture et la rendre plus nette , la manière de confectionner les meilleurs pinceaux et les bonnes plumes d’acier ou d’autres sortes de plumes, 6’ils en trouvent qui méritent la préférence ; ils rechercheront quel est le degré le plus convenable de l’acide nitrique pour décaper les pierres suivant la température atmosphérique , si l’acide hydrochlorique ou un mélange des deux, ou enfin tout autre acide ne produirait pas mieux l’effet de nettoyer la pierre sans altérer les traits formés. Ils essaieront enfin d’opérer les corrections à l’aide d’alcalis ou de tous autres agens chimiques, sans entamer la pierre.
- 3°. Un prix de cinq cents francs pour celui qui aura indiqué la meilleure recette pour la préparation des vernis d’encrage propres à l’encre et au crayon. Si l’on se règle sur les procédés usités , la question comprendra la cuite de l’huile de lin à des degrés faciles à reconnaître, sa décoloration pour les dessins coloriés, la préparation du meilleur noir de fumée , celle des matières colorantes convenables à la lithographie et le mélange de ces in-grédiens dans des proportions fixes : la Société verrait avec plaisir que l’on indiquât la théorie de ces opérations; elle n’en fait pas cependant une condition de rigueur.
- 4°. Un prix de deux cents francs pour la construction d’un rouleau préférable à ceux dont on se sert en ce moment, et dans lequel la couture ou la jonction des bords n’aura aucune influence sur l’encrage : les concurrens devront en outre indiquer le cuir le plus convenable pour supporter l’effet direct du râteau.
- 5°. Un prix de quatre cents francs pour la meilleure machine à dresser les pierres, qui présente d’ailleurs des avantages marqués sur le travail à la main usité aujourd’hui.
- 6°. Un prix de quinze cents francs pour un encrage mécanique qui réussisse constamment bien, indépendamment du moteur qu’on lui appliquera et des corrections faites sur la pierre. : ;
- y°. Un prix de deux mille quatre cents francs pour la construction d’une bonne presse, à laquelle une puissance mécanique quelconque puisse être appliquée^ et procurer économiquement un tirage au moins aussi parfait que celui obtenu par des ouvriers adroits, des presses à bras actuellement en usage. Les systèmes déjà essayés pourront être suivis par les concurrens ; l’exécution plus parfaite qu’ils en feraient leur donnera des droits au prix proposé^ , . ... if' - .
- 8°. Un prix de trois cents francs pour la meilleure méthode à"* incision des pierres , ou la combinaison la plus utile de ce genre de gravure avec les procédés de lithographie à la plume et aù crayon. Ces procédés, que l’on semble vouloir abandonner en France, paraissent cependant avoir donné de bons résultats en Allemagne.
- g°. Un prix de cent francs pour la meilleure méthode de faire des retouches nécessaires pour doubler le nombre d’épreuves obtenues dans le premier tirage. .
- iO°. Un prix de deux cents francs pour les meilleurs papiers et encres auto graphiques : il faudra que l’écriture soit facile à tracer , que son transporteur la pierre soit complet, que l’encre prenne bien le vernis , et que les déliés soient touss marqués dans le tirage.
- La Société décernera une médaille d’or du grand module à l’auteur de la description la plus complète des meilleurs procédés et des divers ustensiles actuellement en usage. Cette notice devra être rédigée sous la forme de manuel ef être très-intelligible.
- Les recettes ou ustpnsiles présentés par les concurrens seront examinés et soumis à l’ex-
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- périençe par les Commissaires de la Société, pendant tout le temps qu’ils jugeront nécessaire pour bien constater la supériorité des moyens proposés : à cet effet, toutes les pièces relatives au concours devront être déposées au secrétariat de la Société d’Encou-ragement avant le Ier. juillet i8a8.
- III.
- Prix pour le perfectionnement de la fabrication des cordes d boyaux destinées aux instrument de musique. '
- Les cordes à boyaux préparées en France pour les instrumens de musique, et principalement les chanterelles, sont généralement inféx’ieures en qualité aux meilleures cordes de Naples.
- Celles-ci, filées à trois intestins entiers, sont remarquables par une grande transparence ; elles ont du ressort 5 elles ne s’allongent pas beaucoup pour arriver au ton de l’instrument, et peuvent rester plusieurs jours au même degré de tension. Si on les met dans l’eau, comparativement avec d’autres, elles y restent plus long-temps sans se détordre. Toutes ces qualités paraissent dériver des mêmes principes, c’est-à-dire de la nature des intestins employés et des préparations qu’ils ont subies avant d’être filés , préparations qui doivent disposer les fils de là membrane intestinale à se souder dans la torsion.
- La forte race de moutons que l’on conserve de préférence à Paris, n’est peut-être pas celle qui convient le mieux pour les cordes fines ; toutefois, la Société a reconnu, en examinant les produits des fabricans qui se sont présentés au concours de 1825, que les intestins des moutons de Paris, de Lyon et de Nevers fournissent la même quantité de bonnes cordes.
- Ayant tout lieu de croire que les races de moutons qui se trouvent en France offrent aux fabricans tout ce qui leur est nécessaire pour satisfaire aux besoins de l’art, la Société d’Encouragement propose un prix de deux mille francs pour celxii qui prouvera qu’il peut fabriquer constamment, et assez économiquement pour soutenir la concurrence étrangère, des chanterelles égalant en qualité les meilleures chanterelles de Naples.
- Afin de laisser aux concurrens la plus grande liberté possible sans établir-^Ontre eux des conditions inégales, la Société a arrêté :
- i°. Que ceux qui voudront concourir se feront inscrire au Secrétariat de la Société, avant le Ier. juillet 18285
- 20. Ils seront tenus de fabriquer des chanterelles avec les intestins faisant partie de leur approvisionnement ordinaire 5
- 3°. Des commissaires seront nommés par la Société, pour suivre les opérations du concours 5 ils préviendront les concurrens huit jours à l’avance, afin de leur donner le temps de s’approvisionner. Au jour marqué, ils se rendront à leurs fabriques , pour suivre toutes les opérations 5 on prendra des mesures pour que les divers concurrens reçoivent les commissaires à-peu-près à la même époque;
- 4®. Les Commissaires recevront de la Société des instructions particulières sur les précautions qu’ils auront à prendre pour constater l’état des intestins au commencement de l’opération , et pour suivre toutes les modifications qu’ils subissent avant d’être transformés en chanterelles. Toutes les opérations étant achevées, les paquets seront scellés et adressés au Secrétariat de la Société;
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- 5°. Lés côhcurreiis devront fabriquer au moins qüatre paqtrëts dé chanterelles sotis les yeux des commissaires y : - ‘ ! . .
- 6°. La Commission chargée dé l’examen des produits fera acheter d’autres paquets de chanterelles de première qualité chez les divers concurrèns ou dans leurs dépôts, et ces paquets, tirés du commerce , et résultant de leur fabrication ordinaire, seront examinés en commun avec les pièces du concours elleS-mêmes ;
- 70. La Société fera venir aussi des chanterelles de Naples, des fabriques les plus renommées ; ces chanterelles seront soumises aux mêmes épreuves que les chanterelles françaises, et le prix sera décerné à celui de» concurrèns qui aura pu soutenir la comparaison.
- Le prix sera distribué , s’il y a lieu , dans la séance générale du second semestre 1828.
- IV.
- Prix pour le perfectionnement de la teinture des chapeaux.
- Les matières colorantes sont ou. simples ou composées, c’est-à-dire qüe tantôt ce sont des substances suigeneris qu’on ne fait qu’extraire des corps qui les contiennent, et d’autres fois elles résultent de la réunion de plusieurs élémens , qui constituent entre eux une véritable combinaison insoluble à proportions déterminées^ et qui affecte une couleur assez prononcée pour qu’on en puisse tirer parti en teinture. La couleur simple se fixe au moyen d’un mordant ; l’autre se produit dans le bain dé teinture , et se précipite sur le tissu , ou bien on én détermine la formation sur le tissu lui-même en l’imprégnant successivement des diverses matières qui entrent dans cette composition. Nous ne citerons point ici les nombreux exemples connus de ces deux espèces de teinture , nous nous occuperons seulement de la composition qui produit le noir. En général, cette couleur n’est autre, comme on sait, que la réunion de l’acide gallique avec l’oxide de fer, et cette multitude d’ingrédiens qu’on ajoute à ces deux principes ne servent, selon toute apparence, qu’à nourrir ou à lustrer la teinte. Considérant donc les choses dans leur plus grand état de simplicité , nous voyons que pour teindre en noir il ne s’agit que de produire du gallate de fer , et de le combiner avec la matière organique qu’on veut revêtir de cette couleur. Or, toute combinaison, pour être intime, nécessité un contact immédiat ; fl faut donc que les surfaces qui doivent être réunies soient d’une grande netteté , et c’est en effet un principe reçu en teinture qu’une couleur sera d’autant plus belle et plus pure que la surface dès fibres aura été mieux débarrassée de toute substance étrangère, mieux décapée , si on peut se servir de cette expression. Une autre conséquence de ce même principe , c’est qu’on doit éviter de rien interposer entre les surfaces à teindre et lés molécules teignantes , et c’est là très-probablement un des graves inconvéniens dans lesquels tombent constamment les teinturiers en chapeaux. Ils composent leur bain d’une foule d’ingrédiens qui contiennent une grande quantité de substances insolubles : c’est au milieu de l’espèce de magma ou de boue qui en résulte que la teinture doit s’opérer. On conçoit dès-lors que la couleur se trouvera nécessairement salie et nuancée par tous ces corps étrangers qui viennent s’intercaler; et de là la nécessité de surcharger en matière colorante pour masquer ces défauts , et la fibre , ainsi enveloppée , perd tout son lustre et sa souplesse.
- En s’appuyant sur ces données théoriques, la marche qui semblerait la plus rationnelle consisterait donc,
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- i°. A n’employer que les substances rigoureusement nécessaires pour la production du noirj
- 2°. A n’agir, pour les corps solubles , que sur des dissolutions filtrées ou tirées à clair 5
- 3°. A porter le fer à son medium, d’oxidation, soit en calcinant la couperose ordinaire, soit eu faiç^qt ^ou^llir sa dissolution avec un peq d’acide nitrique, soit enfin en traitant la rouille de fer par l’acide acétique ou autre acide susceptible de dissoudre cet oxide.
- En teinture, on a généralement observé, relativement à ce dernier point, que l’acide sulfurique du sulfate de fer exerçait sur les fibres une influence préjudiciable, et plusieurs praticiens Sont proposé avec raison de lui substituer: l’acide acétique, On obtient, en effet, par ce moyen des résultats beaucoup plus favorables, et si le succès n’a pas toujours été complet, cela ne tient, sans aucun doute, qu’à la mauvaise confection de ce produit, qui se livre rarement fabriqué convenablement. Le plus ordinairement on se sert pour cet objet de l’acide pyroligneux brut , ou qui n’à subi tout au plus qu’une simple rectification : dans cet état, il contient encore une grande quantité de goudron, qui se dépose çà et là sur l’étoffe, et empêche que l’engallage , et par conséquent la teinture, ne prennent également ; c’est donc de l?acide provenant'de I3. décomposition de l’aGétate de soude par l’acide sulfurique qu’il faut se servir, et non de l’acide brut, où ^yant subi une seule distillation; l’emploi du pyrolignite bien préparé offre le double avantage de ne déterminer aucune altération de la fibre organique, et de faciliter en outre sa combinaison avec l’oxide de fer. Cet acide volatil abandonne avec tant de facilité les bases qui lui sont combinées, qu’il mérite en ce sens la préférence sur tous les autres*
- Tel est l’ensemble des observations que l’état actuel 4e la science permet d’indiquer ; mais il se pourrait qu’ici, comme dans beaucoup d’autres circonstances, la théorie ne marchât pas d’accord avec; la pratique, Nous avons blâmé, par exemple , et tout semble y autoriser, l’emploi de ces bains bourbeux, dans lesquels les molécules teignantes se trouvent tellement disséminées, que leur rapprochement ne peut s’effectuer qu’avec les plus grandes difficultés ; mais ne serait-il pas possible que ces entraves fussent plus favorables que nuisibles , en ne permettant, comme dans le tannage , qu’une combinaison lente et successive, et par cela même plus complète? Ce n’est donc qu’avec beaucoup de réserve que nous présentons les vues précédentes, et on doit les considérer plutôt comnieun sujet d’expériences et d’observations que comme un résultat définitif et absolu.
- La Société d’Encouragement, voulant favoriser autant qu’il est en elle l’amélioration qu’elle réclame dans l’intérêt commun, propose un prix de trois mille francs pour celui qui indiquera un procédé de teinture en noir pour chapeaux, tel que la couleur soit susceptible de résister à l’action prolongée des rayons solaires, sans que le lustre ou la souplesse des poils en soit sensiblement altéré.
- Les conditions essentielles à remplir par les concurrens sont les suivantes :
- i°. Les mémoires seront remis avant le i?î. juillet 1.838 $
- a°. Les procédés y seront décrits d’une manière claire et précise, et les doses de chaque ingrédient y seront indiquées en poids connus ;
- 3°. Chaque mémoire sera accompagné d’échantillons teints par les procédés proposés.
- Le prix sera décerné , s’il y a.lieu, dans la séance générale du second semestre 1828.
- 2.
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- ' ^^''‘‘AllTS" ÉCONOMIQUES; 5'’p
- Prix pour la découverte d’un procédé très-économique propre à conserver
- la glace. 1 ‘ ‘J
- Personne n’ignore combien l’usage des boissons froides durant les chaleurs de l’été est utile pour conserver aux organes digestifs le ton qui est nécessaire à leurs fonctions. Il est des peuples pour lesquels la glace est un besoin durant l’été j et si, pendant la courte durée des chaleurs de notre climat, ce besoin est moins impérieux pour nous, il n’en serait pas moins fort utile de répandre l’usage de la glace comme un iqoyen d’hygiène et une jouissance. D’ailleurs, si les hommes de peine préfèrent aux boissons- glacées les liqueurs enivrantes, qui abrutissent leur raison et ruinent leur santé, c’est peut-être parce que la glace est trop coûteuse pour qu’ils en fassent un usage habituel. On assure qu’aux Etats-Unis il est des contrées où chaque particulier conserve, pour les besoins de sa famille , de la glace dans des appareils peu coûteux, destinés à cet effet : pourquoi ne jouirions-nous pas en France des mêmes avantages? Il importerait/que la glace fût, durant l’été, à la portée du peuple. - -- ^
- La Société d’Encouragement, considérant les avantages inappréciables qu’on retirerait d’un procédé qui permettrait à chaque ménage de conserver, durant l’hiver, de la glace pour ses usages pendant l’été, propose un prix de,deux mille francs pour l’établissement de glacières domestiques. Voici les conditions auxquelles il faudra satisfaire :
- i°. L’appareil devra êtré tellement construit, que lès frais d’établissement soient peu eoûteux ; qu’il ait la forme d’une sorte de meuble transportable, pour se prêter aux déména-gemens, et qu’il soit facile de le sortir de la cave pour le remplir de glace pendant les rigueurs de l’hiver ; - jÎj
- 2°. Il devra être propre à contenir assez de glace pour qu’en évaluant à 400 kilogrammes la consommation annuelle d’un ménage on puisse y trouver pendant l’été cette provision ; cependant ces 400 kilogrammes pourront être partagés en deux ou trois vases , si l’inventeur y trouve plus de facilité de transport et plus d’économie ; !
- N 3°. Chaque kilogramme de glace ne devra pas coûter plus-de 3 centimes, en comprenant l’intérêt du capital employé à l’acquisition de l’appareil, et supposant que la glace ne coûte rien en hiver^ ^ ;b :
- 4°. Il devra être facile d’ouvrir et fermer l’appareil, pour y déposer, dans la partie déjà vidée de glace, les vases de ménage contenant les substances alimentaires qu’on veut préserver delà corruption pendant les temps chauds et humides y : ••
- 5°. L’inventeur rédigera un mémoire, où il exposera tous les détails de son appareil, afin d’en rendre la construction facile, et décrira les soins nécessaires pour enfermer la glace dans l’appareil et la conserver j il serait même convenable que l’inventeur du procédé formât ou fît établir une fabrique où son appareil serait construit à un prix fixé 5
- 6°. Le prix sera délivré à l’inventeur dans l’année 1828. Avant cette époque , il aura dû faire les épreuves de son procédé sous les yeux des commissaires délégués par la Société d’Encouragement, qui se rendront certains par le fait que toutes les conditions exigées sont remplies-
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- La Société croit devoir donner ici quelques conseils sur les moyens à employer pour at> teindre le but proposé.
- De tous les procédés propres à refroidir les boissons, celui qu’on tire de la glace fondante est préféré, parce qu’il est le plus actif. En effet, l’expérience prouve que là glace , en se résolvant en eau, abaisse le même poids d’eau de degrés centigrades à zéro, ou, ce qui équivaut, abaisse d’un de ces degrés un poids d’eau soixante-quinze fois plus considérable, quelle qu’en soit d’ailleurs la température : un kilogramme de glace à zéro, mêlé à un litre d’eau aux trois quarts bouillante , donne deux litres d’eau à zéro. Les 75 degrés de chaleur sont absorbés par la fusion de la glace (1).
- Il est à observer que l’appareil étant exposé à l’air extérieur pendant les rigueurs de l’hiver, la glace qu’on enfermerait dans ce vase peu perméable à la chaleur, se trouvant à 10 degrés au moins sous zéro, conserverait très-long-temps cette basse température: en sorte que le vase préservé des chaleurs en le descendant à la cave dès les premiers jours où la température s’y trouve moins élevée qu’à l’air libre, il serait vraisemblable que la partie intérieure de la masse de glace conserverait un froid inférieur à zéro de quelques degrés. Cet effet, facile à constater, ajouterait encore aux avantages qu’on peut se promettre de l’appareil pour conserver la glace et en rendre les effets plus étendus.
- On a déjà conservé de la glace dans un petit tonneau introduit dans un autre plus grand : on foulait de la poudre de charbon entre les deux futailles ; une natte en paille garnissait l’intérieur du petit tonneau, et la glace reposait sur cette sorte de doublure. La chaleur ne pouvant pénétrer de dehors en dedans qu’après avoir percé quatre enveloppes peu perméables à la chaleur, n’y arrivait qu’avec une extrême lenteur; et comme il faut une énorme quantité de chaleur pour fondre la glace , et que l’air se prête mal à celte communication, par les propriétés qu’on lui connaît, la glace devait très-bien se conserver dans un appareil ainsi construit. On examinera les causes qui ont rendu cette disposition peu utile , quoique les lois de la physique semblent en assurer le succès.
- Une des causes les plus actives de la fonte des glaces est la libre circulation de l’air. On sait que ce fluide en abandonnant de sa chaleur devient plus pesant; il doit donc céder sa place à du nouvel air, qui se refroidit à son tour. Il se fait ainsi un courant perpétuel, et la perte de la chaleur de l’air entraîne la fusion de la glace, sur-tout si la circulation a de l’activité. Il faut pourtant dire que, d’après les expériences qui ont été faites, un vase de fer-blanc formé de quatre enveloppes séparées par de l’air qu’on y avait emprisonné conservait de l’eau qu’on y avait mise bouillante, et qui, douze heures après, n’était encore descendue qu’à 71 degrés, quoique ce vase fût exposé à l’air libre, dont la température n’était qu’à 10 ou 12 degrés.
- Il est fort utile de ménager un écoulement à l’eau qui se fond, celle qui touche la glace étant un meilleur conducteur que l’air stagnant. La glace qui pose sur les parois se fond la première, le reste demeure jusqu’à un certain point isolé ; mais il faut éviter que l’air qui
- (1) Voici la formule qui sert à de'terminer la température d’un mélangé d’eau et de glace rapidement fondue, en négligeant toutes les actions extérieures. I£ kilog. de glace à zéro qu’on laisse fondre dans L litres d’eau à t degrés centésimaux, abaissent par cette seule fusion la température de d degrés, et l’on a 75. K = dL ; mais cette glace fondue donne K kil. ou litres d’eau à zéro, qui se mêlent aux L litres
- àt—ddegrés, et le mélange prend la
- température T donnée par la formule T —
- Lt— 75E L-\-K
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- s’y trouve puisse former un courant, ce qui arriverait infailliblement s’il rencontrait un passage par l’issue réservée à l’eau de fusion. Il faut donc que cette issue soit en forme de siphon, dont le coude soit sans cesse plein d’eau. Çe liquide forme une sorte de bouchon qui s’oppose à l’écoulement de l’air.
- Un autre procédé qu’on pourrait employer pour faire de la glace, ou du moins pour abaisser beaucoup la température de l’eau , se tire de l’évaporation. Il suit des expériences de M. Clément, que Veau exige pour se résoudre en vapeur la chaleur capable d’élever d’un degré centigrade six cent cinquante fois ce même poids d’eau, quelles que soient d’ailleurs la pression atmosphérique et la température du lieu. De l’eau exposée à l’air libre s’évapore en prenant de la chaleur à sa propre masse et aux corps voisins. Si l’air est tranquille, la vapeur formée, ne pesant que les cinq huitièmes d’un égal volume d’air, s’élève par sa légèreté spécifique, et fait place à de nouvelles vapeurs. L’eau restante se refroidit donc ; mais il faut que l’opération marche vite, si on veut que la masse liquide se refroidisse, car le rayonnement et la conductibilité réparent sans cesse les pertes de chaleur. Il convient donc de ménager un vif courant d’air qui vienne renouveler l’espace, et emporte la vapeur d’eau à mesure qu’elle se forme ; il peut arriver qu’on obtienne même de la glace, ainsi qu’qn le voit dans l’expérience de Leslie.
- C’est sur ce principe qu’est fondé l’usage des alcarazas ou hydrocérames, qui, laissant suinter l’eau par de larges pores, donnent un liquide plus froid de quelques degrés que celui qu’on y a mis ; mais cet abaissement de température n’est que d’un petit nombre de degrés. Les poteries qui ont été fabriquées en France sur ce principe étant trop fragiles, on a abandonné ce procédé réfrigérant, qui devenait trop coûteux ; cependant en Egypte, en Espagne , où il est d’un usage habituel , on en retire des avantages très-importans.
- M. Thénard a imaginé un appareil propre à former de la glace par l’évaporation dans le vide. Un vase contenait de l’eau, et communiquait avec une autre capacité remplie de fragmens de muriate de chaux desséchés; le tout était hermétiquement fermé. Une pompe aspirante était mise en jeu pour enlever l’air et la vapeur d’eau à mesure qu’elle se formait : cette eau, dans le vide, se vaporisait rapidement. Le muriate de chaux absorbait la vapeur que la pompe n’enlevait pas, et le liquide finissait par se glacer. Ce genre d’appareil pourrait être imité par les çoncurrens, s’ils réussissaient à le faire économiquement et à en rendre la manœuvre simple. La Société n’impôse d’autre condition à cet égard que d’offrir une manipulation facile et fort peu de dépense , le bas prix de la glace étant l’objet qu’elle a spécialement en vue,
- AGRICULTURE.
- VI.
- Prix pour un semis de pins du Nord ou de pins de Corse, connus sous le nom
- de laricio.
- La plupart des arbres du genre des pins s’accommodent des plus mauvais terrains, croissent rapidement et fournissent à la marine et aux constructions rurales un bois qui ne peut pas toujours être remplacé par un autre. Ils fournissent de plus aux arts des produits résineux de plusieurs sortes , d’un emploi fort étendu.
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- Cependant, les forêts de pins sont rares en France, quoique les terrains sablonneux ou craïeux y soient fort multipliés, et celles qui existent naturellement sont composées d’espèces inférieures à d’autres, telles que les pins des landes de Bordeaux (pinus mari-tima ) et les pins des montagnes du centre de la France et des Basses » Alpes { pinus mughus ).
- La Société d’Encouragement considérant les besoins de notre marine en mâts et en goudrons , ceux des constructions civiles , des arts, de l’économie domestique en bois de . cette sorte j en résine, en brai, etc. , désire porter l’attention des cultivateurs sur deux espèces qui, quoique propres à l’Europe, né sont pas encore aussi connues qu’elles méritent de l’être.
- . La première est le pin du Nord , autrement appelé pin de Riga , pin de Russie , pin de Haguenau, le véritable pinus sylvestris de Linné, qui fournit les belles mâtures que l’on préfère dans les chantiers militaires de la France et de l’Angleterre.
- Le second est le pin de Corse , vulgairement appelé dans cette île laricio del monte, le pinus altissima de quelques auteurs , celui des arbres de l’Europe qui s’élève le plus haut. Il croît plus rapidement que le précédent, et lui est préférable pour les mâtures, comme plus dur et plus élastique. C’est de la Corse seulement qu’on peut en tirer des graines en abondance , en indiquant sa désignation vulgaire ; car on pourrait leur substituer celles du pin maritime ou du pin d’AIep , qui se trouvent sur les côtes.
- Déjà quelques propriétaires des parties craïeuses de la Champagne , des parties sablonneuses de la Sologne retirent, au moyen de semis de pins d’Ecosse {pinus rubra ) , d’im-portans revenus de terrains qui auparavant ne leur donnaient qu’un pâturage extrêmement maigre j il s’agit d’étendre ce bienfait à tous les cantons analogues de la France , et de l’augmenter en substituant à cette espèce celles qui ont été indiquées ci-dessus.
- En conséquence , la Société d’Encouragement propose un prix de mille francs pour celui qui aura , dans un terrain craïeux ou sablonneux, produisant au plus 6 francs de rente par hectare, fait le semis le plus étendu de graines de pins du Nord ou de pins de Corse , ce semis ne pouvant être moindre de deux hectares. Aucun autre arbre ne sera semé avec les espèces de pins désignées, mais seulement des arbustes propres à les protéger dans leur jeunesse contre la sécheresse.
- Les concurrens justifieront, par un certificat des autorités locales, de la nature du terrain et de l’étendue de la plantation, et par l’envoi de deux ou trois pieds arrachés en hiver de l’espèce qui s’y trouve $ car la Société n’entend encourager que la culture des espèces ci-dessus , comme les plus importantes pour la marine et les arts.
- Le prix sera décerné, s’il y a lieu , dans la séance générale du second semestre 1828.
- PRIX REMIS AU CONCOURS POUR L’ANNÉE 1828.
- ARTS MÉCANIQUES.
- VII.
- Prix pour la fabrication des briques, tuiles et carreaux, par machines.
- On emploie dans une grande partie de la France des briques , des tuiles et des carreaux de terre cuite 5 mais on n’en fabrique pas par-tout où il serait possible d’en faire, et dans
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- les lieux même où cette fabrication est déjà fort ancienne, elle ne paraît pas encore avoir acquis tous les perfectionnemens qu’on peut désirer.
- La Société d’Encouragement a plusieurs fois appelé l’attention du public sur cet art important, quoique commun, qui fournit de précieux matériaux pour toutes les sortes de constructions , pour les palais comme pour les habitations les plus simples.
- Elle a fait connaître combien il serait avantageux, sous plusieurs rapports ,• d’appliquer îles machines à ce genre de fabrication ; on est fondé à croire en effet qu’à l’aide de moyens mécaniques on parviendra à faire subir aux terres une préparation plus complète, qu’on les comprimera avec plus de force dans les moules , qu’on hâtera leur dessiccation, que les briques, les tuiles et les carreaux recevront et conserveront une forme plus régulière, que ces matériaux acquerront plus de consistance , qu’ils seront moins fragiles et peut - être moins susceptibles de s’altérer et de se détruire par l’action combinée ou successive de l’air , de l’humidité et de la gelée, enfin que les frais de manipulation pourront être considérablement diminués. Ce dernier avantage mérite sur-tout d’être apprécié dans les pays où, par raison d’économie seulement , on continue à préférer aux briques et aux tuiles le bois et la paille, malgré le danger, continuellement imminent, des incendies les plus désastreux.
- Plusieurs établissemens se sont formés, il y a déjà quelques années, en Russie, en Amérique et en Angleterre , et on y a établi , pour la confection des briques , des machines qui ont été décrites dans le Bulletin de la Société, des années i8i3, p. ry3 et 177 , et 1819, p. 36 r, et qui , à ce que l’on assure , ont eu les heureux résultats qu’on vient d’indiquer..
- D’autres machines analogues, destinées à produire des effets semblables, ont aussi été l’objet de quelques patentes et de quelques brevets d’invention , qui ont été délivrés à Londres , à Paris et à Berlin : on ignore si elles ont été exécutées.
- On sait qu’en France quelques tentatives ont déjà eu lieu 5 mais les essais qui ont été faits jusqu’ici ne sont pas encore achevés.
- La Société d’Encouragement, convaincue de toute l’importance de ce genre de fabrication , croit qu’elle fera une chose vraiment utile à la France entière, en encourageant les entreprises déjà commencées, et en provoquant la création d’entreprises nouvelles pour l’application de moyens mécaniques à laconfection des briques, des carreaux et des tuiles; mais elle croit devoir sur-tout rappeler aux entrepreneurs que , dans cette fabrication plus que dans toute autre, le but principal qu’ils doivent se proposer, c’est d’obtenir des produits fabriqués de bonne qualité et aux moindres frais possible.
- En conséquence , elle propose un prix de deux mille francs, pour être décerné dans la séance générale du second sémestre 1828 à celui qui, dans une fabriquede briques, de tuiles et de carreaux en pleine activité, aura introduit l’usage de machines et de moyens mécaniques, qui permettent de livrer les briques, les tuiles et les carreaux de bonne qualité à des prix inférieurs aux prix ordinaires.
- Les concurrens adresseront à la Société , avant le ier. juillet 1828, i°. un mémoire descriptif de leurs procédés , accompagné des dessins des macïtuies qu’ils emploient; 2°. des échantillons de leurs produits; 3°. des certificats des autorités locales, constatant que la fabrique est en pleine activité , et indiquant les prix et lés qùantités des produits fabriqués.
- Le prix sera accordé à celui qui aura le mieux satisfait aux vues de la Société, sous le rapport des prix, de la qualité et de la quantité des produits livrés au commerce.
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- VIII. ,
- Prix pour la construction d’ustensiles simples et à bas prix } propres à U extraction du sucre de la betterave.
- Depuis que la fabrication du sucre de la betterave est établie en France, le procédé d’extraction de la matière sucrée de cette plante s’est singulièrement perfectionné, et il est aujourd’hui d’une exécution facile et d’une réussite assurée 5 mais jusqu’ici tous les établissemens de ce genre ont été formés très en grand, et l’agriculteur, qui n’a souvent dans son domaine que quelques arpens à consacrer à la culture de la betterave, n’a pas cru qu’il lui fût possible d’ajouter à son exploitation cette nouvelle branche d’industrie agricole.
- La Société d’Encouragement, pénétrée de l’importance de cette fabrication, et convaincue qu’on ne parviendra à enrichir l’agriculture française de cette nouvelle source de prospérité qu’autant qu’on rendra l’opération facile et peu coûteuse, a pensé que le seul moyen d’atteindre ce but était de procurer, à bas prix, à l’agriculteur les ustensiles nécessaires.
- Comme la plupart de ces ustensiles se trouvent habituellement dans les ménages ruraux , la Société a jugé qu’elle devait se borner à proposer des prix pour la construction d’une râpe et d’une presse. ,
- Elle propose en conséquence deux prix : l’un, de la valeur de quinze cents francs f pour la meilleure râpe, d’une construction simple et économique , propre à réduire en pulpe 600 kilogrammes de betteraves par heure, avec la force de quatre hommes 5 l’autre, de la valeur de dou%e cents francs , pour la meilleure presse , qui devra extraire 72 à j5 pour cent de suc de la pulpe de la betterave.
- Les machines envoyées au concours seront reçues jusqu’au ier. juillet 1828, et les prix seront adjugés dans la séance générale du second semestre de la même année.
- La Société d’Encouragement publiera , à la même époque, une instruction précise et détaillée, pour diriger l’agriculteur dans la culture des betteraves, leur conservation et l’extraction du sucre qu’elles fournissent. : ;
- IX.
- Prix pour la construction d’un moulin à bras propre à écorcer les légumes secs.
- 11 est reconnu que la consommation, pendant l’hiver , des fèves, des haricots , des pois, des lentilles et autres graines de ce genre , est restreinte , dans les villes, par la difficulté de les faire cuire avec leur peau 5 pour les estomacs délicats , par celle de les digérer , et encore par celle de les dérober ou de les réduire en purée, sur-tout un peu en grand. Comme faciliter l’emploi des subsistances, c’est les multiplier, les amis de l’économie doivent désirer qu’il soit possible de diminuer le temps, ainsi que les frais de la cuisson de ces légumes , et de faire en sorte qu’ils se réduisent seuls en purée : la Société d’Encouragement doit donc chercher les moyens d’arriver à ce but.
- Les inconvéniens du mode actuel de la cuisson des légumes secs ont été sans doute sentis en tout temps et en tous lieux : aussi sait-on qu’à diverses époques on a cherché des
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- moyens de les faire disparaître ; mais ces tentatives, quoique toujours accompagnées du succès, n’ont pas eu en France de suites durables.
- Peut-être observera-t-on qu’il serait plutôt à désirer qu’on cultivât plus généralement les variétés de ces légumes dont la peau est fort mince ; mais cette culture, qui, au premier aperçu , semble à la portée de tout le monde , sera toujours restreinte aux jardins des riches, et à quelques communes rurales qui en ont l’usage, parce que ces variétés dégénèrent très-facilement quand on lés change de climat, de sol, de culture, que les influences nuisibles agissent davantage sur elles, que leurs produits se conservent moins longtemps , etc. D’ailleurs, il est des eaux si crues ( si surchargées de sélénite), que ces variétés même n’y pëuvent cuire.
- Deux moyens mécaniques de faciliter la cuisson des légumes secs à peau épaisse sont connus, les réduire en farine, ouïes dépouiller de leur peau.
- Le premier de ces moyens modifie considérablement la saveur du légume, accélère beaucoup son altération, ne permet pas, par la disposition de la farine à se grumeler, de la faire cuire en grande masse et seule : aussi une entreprise qui en faisait usage n’a-t-elle eu aucun succès à Paris, il y a une trentaine d’années.
- Le second de ces moyens est depuis long-temps pratiqué en grand dans les principales villes d’Angleterre et de l’Amérique septentrionale, ainsi qu’en Espagne et en Italie. Le seul des incônvénieris ci-dessus qui lui soit applicable est la plus prompte altération ; car la nature a donné une enveloppe aux graines pour les garantir du contact de l’air. Puisque, d’un côté, on fait entrer les graines ainsi dépouillées dans l’approvisionnement des vaisseaux , et que, de l’autre , on rie peut les dépouiller qu’à mesure de la consommation , ce
- second moyen doit donc être préféré.1
- D’après ces considérations, la Société d’Encouragement propose un prix de mille francs, pour être adjugé, dans la séance générale du second semestre 1828, à celui qui aura construit le moulin à bras le plus simple , le moins coûteux, le plus facile à mettre eri mouvement, ou toute autre machine propre à faciliter aux consommateurs les moyens de décortiquer leurs légumes. Il devra dépouiller au moins un décalitre de pois par heure.
- Les concurrens adresseront, avant le ier. juillet de la même année, uri modèle fonctionnant de ce moulin , ou des dessins sur échelle , accompagnés de certificats des autorités locales , constatant que le moulin a été employé avec succès et qu’il produit les résultats demaridés.
- X.
- Prix pour la construction d’une machine propre à raser les poils des peaux employées dans là chapellerie.
- Les peaux de lièvres $ de lapins et autres dont on se sert dans la fabrication des cha-peaux, après que le poil en a été touché par la dissolution mercurielle, sont étendues sur une table et rasées par un instrument tranchant, que l’ouvrier dirige d’une main, tandis que de l’autie il maintient la peau^ Cette opération est longue , puisqu’elle ne donne que 2 à 3 livres aü plus de poil par jour 5 elle est fatigante et confond les diverses qualités de. poils , qui sont plus ou moins fins , suivant les parties auxquelles ils adhèrent. On a en outre à craindre l’infidélité des ouvriers, qui, par ce moyen , ont la facilité de soustraire une certaiiie quantité de poilrd y--
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- Depuis long-temps on cherche à remplacer le coupage des poils à la main par des machines : les Anglais ont proposé, pour cet effet, des mécaniques plus ou moins ingénieuses, mais qui laissent encore beaucoup à désirer ; l’une d’elles a même été importée en France. Leur défaut est d’être très-compliquées, d’un service et d’une manœuvre difficiles , d’être sujettes à de fréquentes interruptions , et d’un prix tellement élevé, qu’elles ne pourraient être généralement adoptées dans les ateliers 5 il paraît d’ailleurs que ces machines ne sont point encore en activité dans les manufactures de chapeaux.
- Ces considérations déterminent la Société d’Encouragement à proposer un prix de mille francs, qu’elle décernera, dans sa séance générale du second semestre 1828, à celui qui présentera une machine simple de construction , d’un service prompt et facile, peu dispendieuse , et susceptible de raser ou tondre toutes sortes de peaux propres à la chapellerie , après que les poils en ont été secrétés. Cette machine devra raser au moins 12 livres de poil par jour, de manière à en séparer facilement les diverses qualités, et offrir sur le même travail fait à la main un bénéfice de 5o pour 100 au moins; il faudra aussi qu’elle tienne les peaux parfaitement tendues , pour faciliter l’enlèvement des poils,'condition d’autant plus essentielle, que la dissolution mercurielle les fait souvent crisper.
- Les concürrens adresseront, avant le ier; juillet 1828, un mémoire "descriptif de leurs machines, accompagné d’un dessin sur échelle ou d’un modèle , et de certificats authentiques des autorités locales, constatant qu’elles sont montées en grand et qu’elles fonctionnent habituellement.
- ARTS CHIMIQUES.
- XI.
- Prix pour la fabrication de la colle de poisson.
- Depuis long-temps on a cherché les moyens de remplacer V ichthyocolle par une substance moins rare, et pour laquelle on ne fût plus tributaire de la Russie : des Sociétés savantes en Allemagne , à Londres, à Taris, ont proposé des prix pour la solution de ce problème.
- La colle de poisson, nommée ichthyocolle dans les arts, et isin-glasspar les Anglais, sert à beaucoup d’usages ; les médecins la prescrivent comme médicament ; elle sert à clarifier la bière , le vin, l’infusion de café ; on l’emploie pour donner du lustre et de la consistance aux étoffes de soie, aux rubans, aux gazes, pour préparer le taffetas d’Angleterre, les fleurs artificielles et le papier-glace $ pour contrefaire les perles fines f pour recoller la porcelaine et le verre ; elle entre dans la composition des gelées alimentaires ; les lapidaires l’emploient pour monter les pierreries. M. Rochon a fait une très-belle et très - utile application de 1 'ichthyocolle en composant les lanternes des vaisseaux avec des toiles métalliques trempées dans Une solution de colle de poisson. De tous ces usages, la clarification de la bière est le seul pour lequel l’industrie n’ait encore pu parvenir à remplacer l’ichthyocolle : c’est donc à cet emploi qu’il faut attribuer le prix souvent fort élevé que le commerce met à l’achat de cette substance.
- Jusqu’à présent les Russes ont eu le commerce exclusif de cette colle, qui se prépare sur-les bords du Wolga, de l’Iaïk, du Don et de la mer Caspienne : les Hollandais vont la chercher au port -d’Archangel.
- La colle de poisson se fait avec la vessie natatoire du grand esturgeon {acipenser huso). Les Moscovites procèdent de la manière suivante : ils ouvrent dans leur longueur les vessies
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- aériennes, et les lavent dans de l’eau dé chaux très-légère; ils en retirent la fine membrane qui les recouvre, puis ils enveloppent ces vessies dans de la toile mouillée, les pressent, les étendent ensuite et les font sécher en feuilles, ou les roulent sur elles-mêmes, plient ce rouleau et le contournent en forme de cœur; ils rapprochent les deux bouts , et les assujettissent l’un contre l’autre au moyen d’une petite cheville de bois, qui empêche les feuillets de se désunir ; enfin ils suspendent ces rouleaux cordiformes à l’air pour les faire sécher.
- On distingue dans le commerce cinq sortes de colle de poisson; une en petits cordons, une autre en gros cardons, une troisième en feuilles leur prix varie , en France , suivant leur qualité et les chances du commerce, depuis 24 jusqu’à 36 francs le kilogramme (1), On vend aussi une colle de poisson en gâteaux, préparée avec les débris des membranes; elle a beaucoup moins de valeur que les deux autres, et est impropre à la clarification de la bière. . . . i ,/• . ,
- Enfin, on obtient en Laponie une colle de poisson en tablettes, en faisant dissoudre à chaud la peau , la queue et les nageoires des poissons sans écailles ; celle-ci ne peut être assimilée qu’à la colle-forte bien préparée.
- Il paraît que les Russes ne se bornent pas à la vessie natatoire de l’esturgeon pour fabriquer Vichthyocolle; ils emploient plusieurs autres membranes’de quelques autres poissons , tels que le sterlet > le silure, les squales. ’ :
- Les recherches entreprises jusqu’à ce jour dans la vue de trouver une substance in-~ digène capable de remplacer Vichthyocolle de Russie , ont été dirigées vers la préparation d’une gélatine la plus pure possible. Les produits obtenus en suivant cette direction ont pu suppléer à la colle de poisson dans tous les emplois où celle-ci est convertie en gélatine , c’est-à-dire dissoute dans l’eau chaude ; mais relativement à son usage spécial, le seul important aujourd’hui, la clarification dé Ict bière , on est resté tout aussi loin du but qu’on-l’était avant les premières expériences.
- La théorie de l’action de Vichthyocolle dans la clarification de la bière ne paraissant pas bien connue, des observations microscopiques et des recherches chimiques ont été entreprises récemment j elles ont amené les résultats suivans :
- La colle de poisson, détrempée à froid dans l’eau et malaxée jusqu’à être réduite en une bouillie claire , conserve une organisation remarquable ; elle se compose de fibres droites, blanches, nacrées; délayée dans du vin blanc ou de la bière faite, elle forme une gelée remplie de fibrilles excessivement déliées, qui se disséminent dans toutes les parties de la bière lorsque l’on y verse cette gelée en l’agitant fortement.
- Si cette espèce de réseau restait ainsi étendu dans le liquide , on ne concevrait pas comment il pourrait opérer une clarification quelconque; il était probable qu’un agent inconnu déterminait sa contraction. Des expériences sur tous les principes solubles et insolubles contenus dans la bière trouble au moment où elle va être livrée au consommateur , ont appris que la levûre réagit sur les fibrilles de Vichthyocolle de manière à les contracter. On conçoit alors que le réseau, étendu dans le liquide, se resserrant de plus en plus sur lui-même, enveloppe toutes les substances insolubles ; la solution claire seule peut traverser ses innombrables mailles. Des bulles de gaz acide carbonique, enfermées elles-
- (1) En ce moment, la colle en feuilles vaut 34 francs; celle en gros cordons 36 francs, et celle en petits cordons 38 francs.
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- mêmes, entraînent à la superficie de la bière une partie du réseau contracté avec les substances qu’il retient j et forment cette écume rejetée par l’ouverture de la bonde. Les fibrilles gélatineuses ne se dissolvent pas dans les solutions acides faibles , en sorte que Vichthyocolle peut être employée pour clarifier le vinaigre ; mais dans cette circonstance , la contraction ne s’opère pas, et la clarification ne peut être complète sans faire filtrer le liquide sur des copeaux. .
- Des expériences directes ont démontré que la colle de poisson dissoute dans l’eau chaude est désorganisée, ne produit aucun des phénomènes ci-dessus décrits, et n’opère pas la clarification de la bière.
- 11 est donc désormais inutile de présenter de la gélatine ou colle-forte, quelque pures qu’elles puissent être, pour remplacer la colle de poisson : c’est parmi les matières susceptibles de former un réseau semblable à celui de Vichthyocolle que l’on peut espérer trouver celle qui remplacera cette substance.
- Les intestins et autres détritus des poissons sont rejetés dans nos villes maritimes; à Marseille notamment, où la salaison des poissons a lieu en quantités considérables , ces débris encombrent plusieurs rues; ils pourraient probablement fournir aux concurrens une matière première propre à la fabrication d’une ichthyocolle indigène.
- Si les essais sur cette matière ne réussissaient pas, ou que la quantité recueillie fût insuffisante, on devrait diriger ses vues sur toute autre substance organisée, susceptible de former des gelées fibreuses peu solubles dans la bière , où elles pussent être contractées par l’un des agens contenus dans cette boisson.
- Le règne végétal offrirait même des chances de succès : ainsi l’acide gélatineux trouvé dans l’écorce de Vaylanthusglandulosa, et répandu dans les racines charnues, les tubercules, etc. , est miscible à l’eau au moyen de l’ammoniaque ou d’une solution alcaline , et tous les acides le coagulent en gelée. Le mucilage du salep, soluble dans l’eau, se prend en gelée fibreuse par une addition de magnésie , d’ammoniaque , de soude , etc. Ces substances et d’autres analogues peuvent donner lieu à des recherches utiles.
- Les personnes qui désireront avoir des détails plus étendus sur cet objet en trouveront dans le Voyage de P allas ; dans un mémoire de M. Chevalier, de la Société royale de Londres ( Transactions philosophiques) ; dans un mémoire de M. Muller, secrétaire de l’Académie de Saint-Pétersbourg ( cinquième volume des Savans étrangers) ; dans les observations de M. Boscf insérées dans le Citoyen français, n°. io44> à l’occasion de la pêche du golfe du Mexique ; dans l’article Colle de poisson du Dictionnaire technologique (volume Y, et Supplément y fin du volume VIII) ; et dans un rapport fait à l’occasion d’un concours précédent sur le même objet, inséré dans le Bulletin de la Société d’Encouragement, du mois d’octobre 1825.
- Quels que soient au reste les procédés suivis et les substances employées, il suffira que le produit présenté puisse remplacer /'ichthyocolle dans la clarification de la bière , que son prix n’excède pas 10 francs le kilogramme , et que l’on puisse s’en procurer des quantités suffisantes pour les besoins du commerce.
- Un prix de deux mille francs sera décerné , dans la séance générale du second semestre 1828, à celui qui aura rempli ces conditions.
- Les échantillons et mémoires devront être remis au secrétariat de la Société avant le ier. juillet de la même année.
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- XII.
- Prix pour la découverte d’un outremer factice.
- L’outremer , l’une des couleurs les plus brillantes, est en même temps la plus solide j mais son prix excessif en restreint l’usage aux peintures précieuses.
- D’habiles chimistes ne doutent pas de la possibilité de faire de toutes pièces un outremer ayant toutes les qualités de celui qu’on retire du lapis lazuli.
- On a cru pendant long-temps que le fer était un des principes colorans de l’outremer ; mais MM. Clément et Desormes , ayant eu l’avantage d’opérer sur des quantités considérables de lazulite, sont parvenus à en extraire de l’outremer exempt de fer (i).
- Leur analyse a démontré que si le sulfure de fer se trouve toujours dans le lazulite,il ne paraît pas être un des élémens de la couleur bleue.
- Mais une substance qu’on n’y soupçonnait pas, la soude , y a été trouvée dans une proportion trop considérable pour qu’elle ne soit pas regardée comme partie constituante de la couleur.
- Lorsque l’analyse de MM. Clément et Desormes fut publiée, on était loin de croire que la soude et la potasse seraient classées parmi les oxides métalliques, et quand on vit ces deux alcalis , transformés d’abord en métaux , prendre ensuite, dans leur premier degré d’oxidation, une couleur bleue, on put alors regarder le sodium comme un des principes colorans du lazulite.
- De nouveaux faits sont venus à l’appui de cette conjecture.5
- En 1814 , M. Tassaert, directeur de la manufacture de glaces de Saint-Gobin , trouva , en démolissant I’âtre d’un four à soude, quelques morceaux de grès imprégnés d’une couleur bleue très-vive. Il les remit à M. Pauquelin, qui, frappé de la ressemblance de cette cou» leur avec celle de l’outremer, fit sur cette matière diverses expériences , et trouva qu’elle se comporte avec les réactifs exactement comme le lapis lazuli.
- Depuis cette époque, il a été fait de nombreux essais pour s’assurer si la soude, dans son plus grand état de pureté, ne peut pas être substituée à la potasse et produire un verre sans couleur, et l’on a acquis la preuve que plus la soude est pure, plus le verre qu’on en obtient est coloré en bleu. . .
- D’après ces faits et d’autres encore qu’il est inutile de rapporter, on est fondé à regarder comme possible la production artificielle de l’outremer ; et si l’on en juge par les élémens que l’analyse y a fait découvrir , cette couleur serait d’un prix si modéré, que non-seulement elle pourrait être employée dans les peintures de décoration , .mais encore aux divers usages pour lesquels on se sert de l’azur de cobalt et du bleu de Prusse.
- Dans l’espoir de procurer cet avantage aux arts, la Société d’Encouragement propose un prix de six mille francs pour la découverte d’un procédé économique , à l’aide duquel on puisse faire de toutes pièces de l’outremer semblable en qualité à celui que l’on retire du lazulite.
- La Société regardera comme économique le procédé qui permettrait de livrer de suite au commerce le kilogramme de cette couleur à 3oo francs au plus , persuadée que les perfec-tionnemens ultérieurs de fabrication en abaisseront considérablement le prix.
- Les mémoires devront être envoyés avant le ier. juillet 1828.
- (1) Voyez les Annales de Chimie, tome LVII, page 317.
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- XIII.
- Prix pour la fabrication du papier avec Vécorce du mûrier à papier,
- Depuis quelque temps, les plus habiles graveurs font tirer sur du papier de Chine les premières épreuves de leurs planches. Sans doute ils ont reconnu que la matière soyeuse de ce papier est plus souple, se moule mieux , et prend par conséquent une empreinte plus fidèle des tailles délicates exécutées sur le cuivre. Quoi qu’il en soit des motifs qui lui font donner la préférence, il est certain que ce papier est maintenant recherché par nos graveurs, et l’avantage qu’ils trouvent dans son emploi les fait consentir à le payer beaucoup plus cher que nos beaux papiers.
- La matière employée par les Chinois dans cette fabrication est le liber, l’écorce intérieure d’une espèce de mûrier appelé communément arbre à papier, et nommé par les botanistes Broussonetia papyrifera (1). Cet arbre , acclimaté en France depuis un demi-siècle, croît rapidement et s’accommode des terrains les moins bons. Semé dans, un sol convenable , il s’élève en deux ans à la hauteur d’un mètre , et peut être coupé la troisième année. Il vient également de bouture, et c’est de cette manière qu’on le reproduit au Japon y où on le cultive comme les osiers.
- Kempfer a décrit dans le plus grand détail le procédé suivi par les Japonais dans la fabrication du papier à mûrier.
- Au mois de décembre , on coupe les jeunes pousses d’un an, et on les écorce en les soumettant à l’action de l’eau bouillante. Par une opération ultérieure , on enlève l’épiderme et la majeure partie de la couche corticale verte qui est au-dessous ; on fait bouillir dans une lessive de cendres ce qui reste, jusqu’à ce qu’en les pressant légèrement entre les doigts, les filamens se séparent comme ceux du lin $ on lave ensuite à grande eau cette filasse , et on achève de la nettoyer de toutes les parties grossières qui nuiraient à la beauté du papier. Il ne reste plus qu’à la réduire en pâte, et il paraît que cette dernière opération est bien facile , puisqu’il suffit de la battre avec des maillets sur une table de bois dur. Cette pâte n’est pas employée seule : on la mêle avec de la colle de riz ( faite à froid ), et avec l’infusion visqueuse de la racine d‘‘oréni qui est une malvacée. L’effet de cette infusion doit être de faciliter l’égale suspension , dans l’eau , de l’amidon du riz et des filamens de l’écorce, et aussi d’empêcher les feuilles de se coller entre elles, car on ne les couche pas sur des feutres, comme dans nos papeteries (2).
- Si l’on veut se convaincre, par l’expérience, de cette facilité, on verra qu’on ne peut présenter aux fabricans de papier une matière qui leur soit plus convenable. Les filamens de l’écorce intérieure du mûrier sont d’une blancheur parfaite, et il suffit de la simple trituration prolongée, pour obtenir ces filamens purs. Ils sont soyeux, se feutrent facilement, et forment une étoffe presque aussi forte que celle qu’on obtient avec le lin. Il n’est pas
- (1) L’écorce intérieure de nos mûriers est également propre à faire du papier : ainsi, dans les parties
- de la France où on les cultive, on pourrait se servir de la partie de l’émondage contenant les pousses d’unan. ,
- (2) Voyez, pour plus de détails , le Bulletin de la Société d’Encouragement, du mois de juillet 1826, page 2*6.
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- douteux qu’avec nos moyens de blanchiment et de trituration on ne parvienne à fabriquer des papiers bien supérieurs à ceux de la Chine.
- Il est vrai que les frais de culture et de main-d’œuvre nécessaires pour amener cette écorce au point où se trouve naturellement le chiffon , en feront une matière un peu plus chère que la pâte ordinaire employée dans nos papeteries ; mais on ne la propose que pour des papiers dont le prix élevé indemnisera les fabricans de leurs avances.
- D’ailleurs, il faut considérer que la consommation du papier est aujourd’hui telle que nos manufactures ont peine à s’approvisionner de chiffon. Il est donc urgent de songer aux moyens de suppléer à la matière ordinaire, qui devient de jour en jour plus insuffisante.
- Ces motifs réunis déterminent la Société d’Encouragement à proposer un prix de trois mille francs pour celui qui aura le mieux fabriqué , avec l’écorce employée par les Chinois, une quantité de papier égale à cinq rames de format grand-raisin.
- Le concours sera fermé le ier. juillet 1828.
- Le prix sera décerné , s’il y a lieu , dans la séance générale du second semestre de la même année.
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- Prix relatif aux laines propres à faire des chapeaux communs à poils.
- Les chapeliers ont reconnu qu’une sorte de laine qu’ils tirent de Hambourg était la seule pi’opre à faire des chapeaux couverts de poils , qui flattent le consommateur, principalement ceux destinés aux militaires ; mais cette laine est chère , et fait sortir, tous les ans , des sommes considérables de France.
- Celle d’Aragon , qui a quelque analogie avec elle , est également étrangère.
- La Société d’Encouragement, voulant soustraire la France à l’obligation de tirer cette sorte de laine de l’étranger, propose un prix de six cents francs, qui sera décerné, dans la séance générale du second semestre 1828, à celui qui aura constaté, par des expériences rigoureuses, i°. quelle est la cause de la différence qu’offre le feutrage de la laine dite de Hambourg, et de la laine de Sologne, qui forme un feutre très-serré et toujours ras; 20. s’il se trouve en France une race de brebis dont la laine jouisse de la propriété de celle dite de Hambourg.
- La Société pense que les concurrens doivent principalement porter leurs recherches pour répondre à cette seconde question , sur les petites races des bords de la mer. Ils pourront s’éclairer des Observations de M. Viborg sur les bêtes à laine du Danemarck, insérées dans le tome X de la seconde série des Annales de l’agriculture française.
- Le concours restera ouvert jusqu’au ier. juillet 1828.
- XV.
- Prix pour Vétamage des glaces à miroirs par un procédé différent de ceux
- qui sont connus.
- Les étains les plus fins ou les plus purs que l’on puisse se procurer par la voie du commerce sont ceux de la Chine et des Indes, connus sous les noms de Malac et de Banca. Ces étains, sur-tout le dernier, sont avec raison préférés pour l’étamage des glaces ; ce
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- n’est qu’avec eux qu’on obtient non-seulement des feuilles des plus grandes dimensions , mais encore le brillant, si recherché pour la réflexion des objets. Il est reconnu d’ailleurs que l’étain de Banca , moins allié^que tout autre de parties hétérogènes, est le plus ductile ; il s’étire plus facilement sous le marteau , et son éclat métallique approche davantage de celui dont jouit par excellence le mercure en bain.
- Lorsque, par l’effet de la guerre, la France voyait ses ports de mer fermés, l’approvisionnement de ses fabriques de glaces et celui des miroitiers ne pouvant plus avoir lieu que par les vaisseaux neutres ou par la fraude, à défaut des étains des Indes , on se trouvait réduit à celui d’Angleterre , dont les qualités sont bien inférieures à celles des premiers.
- Si, pour l’étamage des glaces , on pouvait parvenir à diminuer la consommation de l’é-tam, ou , mieux encore, à le suppléer par une composition ou un alliage de matières indigènes et communes , on rendrait un service important aux manufactures de glaces. L’écoulement de leurs produits est souvent arrêté , soit par la difficulté de se procurer l’étain convenable, soit par la dépendance dans laquelle les miroitiers sont du petit nombre de batteurs de feuilles, qui conservent encore , par routine, le malléage de préférence au laminage , et dont les procédés sont très-peu connus, ou en quelque sorte tenus secrets; par conséquent les feuilles d’étain, toujours chères, se ressentent, sous le rapport du prix , des variations des temps et des circonstances.
- Jusqu’à présent on ne connaît que trois méthodes pour étamer les verres ( dont deux sont adoptées pour les surfaces planes). La plus ancienne et en même temps la plus usitée consiste dans l’emploi de l’étain en feuilles uni au mercure ; l’étamage auquel cet alliage est destiné se fait presque à froid, ou du moins à une température peu élevée. Par la seconde manière d’étamer , dont la découverte , due à M. Véréa , date de 1812, on fait usage seulement de plomb et d’étain fondus ensemble. Le procédé pour l’emploi de ce mélange est à-peu-près celui du clicliage (voyez , à ce sujet, le Bulletin de la Société, N°. CX, douzième année, page 188). La troisième méthode est usitée particulièrement pour l’étamage de l’intérieur des vaisseaux soufflés en cylindres ou en globes. L’amalgame dont on se sert pour cet effet se compose de mercure , d’étain, de bismuth et de plomb ; il est appliqué à chaud.
- Quoique cette dernière méthode n’ait été jusqu’ici affectée qu’à l’étamage des globes ou autres vases cylindriques de verre , peut-être ne serait-il pas impossible de l’appliquer aux glaces à miroirs à surfaces planes. A la vérité , il est à craindre qu’il ne se présente beaucoup de difficultés pour les glaces d’un grand volume ; mais il est vraisemblable qu’il s’en offrirait peu pour des volumes moyens ou médiocres , qui sont les plus recherchés et les plus marchands , c’est-à-dire ceux dont les dimensiotts n’excéderaient pas 40 à 5o pouces de hauteur sur 3o à 40 de largeur.
- Comme il serait possible que plusieurs des concurrens ne connussent ni l’amalgame de la troisième méthode , ni la manière de l’employer , la Société d’Encouragement croit devoir leur donner des renseigne mens à cet égard.
- L’amalgame en usage pour étamer l’intérieur des vaisseaux de verre se compose de deux parties de mercure , d’une de bismuth, d’une de plomb et d’une d’étain ; on l’emploie de la manière suivante :
- On fait d’abord fondre l’étain et le plomb ensemble dans un creuset; on ajoute le bismuth écrasé en petits morceaux, et quand l’étain est fondu, on met le mercure, que l’on a eu soin de purifier auparavant ; on brasse bien le mélange avec une baguette de
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- fer , on l’écume et on le laisse refroidir jusqu’à une température convenable 5 enfin on l’emploie alors, en le faisait .couler successivement et lentement sur toutes les parties de la surface intérieure des vaisseaux, qui doit être bien nette, bien sèche et un peu échauffée.
- De même que les globes de verre, beaucoup plus minces que les glaces, doivent être échauffés pour n’être pas étonnés, ou, autrement, exposés à être fracturés par l’effet de la chaleur subite de l’alliage versé dans leur intérieur, de même cette précaution et quelques autres doivent être prises à l’égard des glaces à miroirs à surfaces planes , qui sont presque toujours le produit d’une composition bien moins tendre que celle des globes destinés à ûtre étamés.
- Parmi les précautions à prendre, on indiquera les suivantes : i°. tenir l’amalgame au degré de chaleur nécessaire pour roussir légèrement un papier plongé dans le bain; 20. placer le fourneau destiné à chauffer l’alliage le plus près possible des glaces à étamer ; 3°. disposer la table de l’appareil qui portera les glaces de manière à recevoir les inclinaisons les plus favorables au succès de l’opération; 4°* couler l’alliage sous forme de nappe, d’une largeur suffisante pour couvrir la surface des glaces ; 5°. garantir les côtés de ces mêmes glaces par des bordures susceptibles de s’opposer à la fuite de l’amalgame , et le conduire vers le pied de la glace ou le bas de la table , où seraient placés des vases pour recevoir l’excédant du jet; 6°. donner à cette table une disposition telle qu’elle puisse avancer ou reculer sous le même jet ; 70. tenir les glaces à étamer dans une température proportionnée à celle du bain de l’alliage au moment de sa coulée.
- En prenant les précautions que l’on vient d’indiquer, ou toutes autres analogues , suivant le procédé que les concurrens croiront devoir adopter , la Société d’Encouragement espère que le problème qu’elle propose sera résolu. Il aura l’avantage d’économiser une matière étrangère, coûteuse, et difficile parfois à se procurer; de la suppléer par des substances indigènes dont on pourra s’approvisionner plus facilement ; de procurer un mode d’étamage moins dispendieux et vraisemblablement d’une exécution aussi aisée que ceux déjà connus, enfin de rendre le commerce des glaces moins dépendant des circonstances.
- D’après ces considérations, la Société d’Encouragement propose un prix de deux mille quatre cents francs, qu’elle décernera, dans sa séance générale du second semestre 1838, à celui qui aura trouvé un moyen économique d’étamer les glaces à miroirs d’après le procédé indiqué ci-dessus , ou par tout autre moyen analogue.
- Les concurrens adresseront, avant le ier. juillet de la même année, deux glaces étamées, l’une de 3o pouces sur 20, l’autre de 40 pouces sur 3o , accompagnées de procès-verbaux des autorités locales , constatant que les glaces ont été passées au tain d’après les procédés énoncés dans le mémoire de l’auteur. Ce mémoire devra contenir une description détaillée de la méthode qui aura été pratiquée pour l’étamage des glaces ; on y joindra des dessins sur échelle , représentant les plan , coupe , profil et élévation, tant des fourneaux , tables à étamer, que des étuves, outils, etc., nécessaires au succès de l’opération, le tout accompagné d’une explication de ces divers appareils.
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- XVI.
- Prix pour le perfectionnement des matériaux employés dans la gravure en
- taille-douce.
- Les graveurs se plaignent de ne rencontrer que rarement des planches de cuivre ayant les qualités qu’ils désirent 5 en général, ils trouvent le métal trop mou et inégal de densité.
- D’après ces observations, on doit croire que le cuivre le plus pur n’est pas convenable aux besoins de l’art, et que l’écrouissement employé pour le durcir n’est pas le meilleur moyen de le durcir par-tout également.
- Il faut que le métal destiné à la gravure ait une certaine densité , soit pour faciliter les travaux délicats du burin, soit pour ne pas être promptement usé à l’impression. Cette dureté doit être parfaitement égale, et l’on ne conçoit pas que l’écrouissement produit par les coups de marteau du planeur puisse être obtenu au même degré sur tous les points de la surface d’une planche de cuivre, quelque bien travaillée qu’elle soit. On aurait une matière plus homogène, si le métal, au sortir de la fonte, avait assez de dureté pour n’avoir pas besoin d’être écroui.
- Les vernis dont on fait usage dans la gravure à l’eau-forte laissent aussi beaucoup à désirer , sur-tout les vernis tendres. La manière dont on les applique est très-vicieuse. Les tampons dont on se sert laissent quelquefois de petits poils qui peuvent nuire à la netteté des traits. Souvent, en chauffant la planche pour sécher le vernis et le disposer à céder plus facilement sous la pointe, on le brûle dans quelques endroits : alors il n’adhère plus assez au cuivre pour le défendre de l’action des acides , qui s’insinuent par-dessous et détruisent en peu d’instans le travail de plusieurs mois.
- Il serait donc mieux d’avoir un vernis liquide qui pût être étendu à la brosse , en couches minces, qui fût assez adhérent au cuivre pour ne jamais laisser pénétrer les acides, et qui cependant cédât1, comme nos vernis tendres , au moindre effort de la pointe.
- Enfin il importe également aux progrès de l’art de la gravure de bien connaître les effets des acides qu’on emploie, soit purs , soit mélangés , soit plus ou moins concentrés.
- La Société d’Encouragement demande donc :
- i°. Un procédé à l’aide duquel on puisse préparer des planches de cuivre dont la densité convenable aux besoins de l’art tienne à la nature du métal, et non à l’écrouissement du planage ;
- 2°. De perfectionner les vernis et la manière de les appliquer , de façon qu’ils ne s’écaillent jamais, et que l’on ne soit pas exposé aux accidens qui arrivent fréquemment lorsqu’on fait mordre les planches ;
- 3°. De faire connaître quels sont, sur les planches de cuivre, les différens effets des acides, suivant qu’ils sont purs ou mélangés , et suivant leurs degrés différens de concentration.
- La Société d’Encouragement propose un prix de quinze cents francs , qu’elle décernera à celui qui résoudra ces trois-problèmes.
- Dans le cas où l’on ne satisferait complètement qu’à une ou deux des trois conditions du programme 7 une partie proportionnelle du prix sera accordée.
- Le concours restera ouvert jusqu’au jer. juillet 1828. Le prix sera décerné, s’il y a lieu, dans la séance générale du second semestre de la même année.
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- XVII.
- Prix pour la découverte d’un métal ou alliage moins oxidable que le fer et l’acier, propre à être employé dans les machines à diviser les substances molles alimentaires.
- La Société d’Encouragement, désirant faciliter la construction et la conservation des machines usuelles propres à être employées dans les grands et petits ménages , propose un prix de trois mille francs pour la découverte d’un métal ou d’un alliage d’un prix peu élevé , qui ne soit pas nuisible à l’économie animale , non oxidable par l’eau, par les sucs des fruits et des légumes, ou infiniment moins attaquable que le fer et l’acier, sans donner de couleur ou de goût aux substances à la préparation desquelles on l’emploierait.
- Ce métal ou cet alliage serait assez dur, en conservant une ténacité suffisante pour pouvoir en former des crochets , des râpes solides , des instrumens propres à écraser, couper , séparer, diviser convenablement les poires , les pommes , les betteraves, les pommes de terre et autres produits végétaux mous , destinés aux usages domestiques.
- La Société exige que les auteurs fassent connaître la nature des métaux ou ïa composition des alliages qu’ils emploieront, en y joignant des échantillons de chacun d’eux , et déposant un modèle d’une machine connue , avec laquelle on puisse faire les expériences propres à constater la bonté des pièces principales composantes 5 les pièces secondaires pourront être en bois dur ou en fonte de fer coulée, de grandeur convenable et non limée, ou en toute autre composition moins attaquable que le fer ou l’acier.
- Les mémoires , les échantillons , le modèle fonctionnant, seront déposés à la Société, avant le Jèr. juillet 1828.
- Le prix sera décerné dans la séance générale du second semestre de la même année.
- Pour faciliter les recherches des concurrens, on donnera ici l’extrait d’un mémoire rédigé , à l’occasion de ce sujet de prix, par M. Gillet de Laumont.
- L’emploi dufer’k l’état malléable ou converti en acier, dans les machines qui ne travaillent pas habituellement, ÿ occasionne une rouille qui les met fréquemment hors de service au bout d’un laps de temps quelquefois fort court, suivant la nature des fers ou le voisinage des vapeurs de la mer. Get effet se fait principalement sentir dans les machines à écraser les fruits et à diviser les racines alimentaires 5 cependant ces instrumens d’accélération se multiplient journellement dans les campagnes , et il serait fort à craindre que la rouille, qui altère la qualité de leurs produits en même temps qu’elle les détruit, ne parvînt à jeter une défaveur générale sur ces machines, dont le résultat serait funeste aux progrès de l’agriculture et des arts.
- La Société d’Encouragement engage les savans, les artistes à vaincre cette nouvelle difficulté , soit en employant des procédés connus ou encore ignorés, pour préserver le fer et l’acier, soit en y substituant d’autres substances métalliques.
- Au nombre de ces métaux, on sera peut-être étonné de voir citer lé platine. Il est fâcheux que ce métal, inappréciable pour cet objet, par sa fermeté et son inaltérabilité, soit encore trop cher; mais il y a lieu d’espérer que d’ici à quelque temps il deviendra beaucoup plus commun, et il ne serait pas impossible alors que l’on pût s’en servir, en l’em-
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- ployant avec économie, pour les parties frottantes seulement. D’ailleurs , au lieu de lui faire subir tant d’opérations longues et dispendieuses pour l’amener à l’état malléable, ne pourrait-on pas l’employer moins pur, moins ductile, en le prenant brut, tel qu’il se trouve dans le commerce, et en l’alliant avec d’autres métaux, qu’il garantirait de l’oxida-tion? Il est certain que Vétain peut augmenter beaucoup sa fusibilité et donner des combinaisons , peut-être peu malléables, mais plus dures que le fer, saines et sensiblement inattaquables. On peut en dire autant du fer uni à Vétain et au platine , et il y a lieu d’es-perer que ces alliages, déjà cinq à six fois au moins meilleur marché que le platine malléable, pourraient être employés très-utilement. On connaît encore , depuis long-temps , l’alliage très-dur de cuivre, à?étain et de platine, employé par M. Rochoji pour les miroirs de télescopes.
- Les autres métaux combinés chimiquement, les alliages binaires, ternaires, quaternaires, etc., dans des proportions variées, ne pourraient-ils pas présenter des résultats heureux , que l’on n’a pas jusqu’ici obtenus , parce qu’on ne les a pas assez cherchés? On ne citera que quelques combinaisons.
- On connaît l’alliage de Vétain probablement avec le fer, sans mélange de cuivre, qui donne un étamage dur, innocent, malléable et très-résistant, dont on ne fait pas assez d’usage , et qui paraît pouvoir être employé en masse , en lames, ou être jeté en moule.
- M. Dussaussoy, qui a fait connaître qu’un mélange de cuivre , d’étain et de fer, donne un alliage d’une grande ténacité, jointe à beaucoup de dureté, facile à faire, en se servant de fer déjà étamé, et excellent pour les bouches à feu (1), indique plusieurs autres compositions, qui, suivant la proportion des métaux et l’épaisseur des pièces moulées, perdent ou gagnent de la ténacité, et d’autres fois de la dureté, qualités qui peuvent souvent être augmentées par la trempe et par 1 'écrouissage : ces compositions n’ont pas été mises en ugage par les modernes, et pourraient cependant être d’une grande utilité aux arts. Nous nous contenterons de citer Valliage des anciens, de quatorze parties d’étain sur cent de cuivre, qui, écroui à froid et aiguisé, peut donner des tranchans plus durs que le fer, et même préférables à ceux fabriqués avec certaines variétés d’acier.
- Si l’on examine ensuite les fers et les aciers employés seuls à seuls, on trouve que les aciers sont généralement moins oxidables , mais qu’il y en a de bien moins oxidables les uns que les autres, qu’il importe de choisir , et que l’on peut, pour les parties non frottantes, les garantir beaucoup de la rouille en les enfumant, en y appliquant des vernis durs, des étamages solides (2), ou en oxidant d’avance la surface avec des acides, ainsi qu’on le fait souvent pour les armes à feu , et mieux encore en les tenant sous l’eau pendant un certain temps, d’où ils sortent avec une espèce de vernis moins attaquable à l’humidité , et analogue à celui qu’acquiert à la longue le fusil d’un garde-chasse.
- Il est un autre état du fer, naturellement bien moins oxidable , c’est la fonte de fer, surtout lorsqu’elle est blanche, qui, par sa facilité à être moulée, par sa dureté, paraît pouvoir être employée pour toutes les parties frottantes, en en fabriquant des surfaces revêtues de
- (1) Voyez dans les Annales de chimie et de physique, cahiers de juin et de juillet 1817 , le re'sùltat des expériences sur les alliages; par H. Dussaussoy, chef de bataillon au Corps royal delPartîllerie.
- (2) On peut consulter le N°. XCI du Bulletin de la Société d’Encouragement, janvier'' ïS 12, page 34 , sur un nouvel étamage, et le N°. CIII, janvier i8i3, page 12 , sur divers procédés propres à garantir le fer de la rouille ayant/ soin de rejeter ceux qui seraient insalubres. ^ f
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- crochets solides , d’aspérités disposées avec art , qui formeraient des râpes excellentes pour la division des fruits et des racines alimentaires. On pourrait se servir de la même fonte pour toutes les parties non frottantes , en les moulant avec précision , afin de n’avoir pas besoin de la lime pour les ajuster , et de conserver ainsi leur surface de moulage beaucoup plus dure et moins oxidable que l’intérieur. Lorsque ces machines ne travailleraient pas, elles seraient déposées dans des lieux secs , enduits d’une espèce de savon, formé avec des huiles mêlées avec de la chaux vive et saupoudrées de chaux, qui absorberait l’humidité et les acides.
- Il y a lieu d’espérer qu’avec ces moyens, heureusement combinés, et avec d’autres que connaissent et que trouveront les savans et les artistes, on parviendra à obtenir des machines usuelles , peu coûteuses, et suffisamment inattaquables par l’humidité et les sucs des fruits.
- ARTS ÉCONOMIQUES.
- XVIII.
- Prix pour la dessiccation des viandes.
- La Société d’Encouragement, toujours occupée d’augmenter ou de propager les diverses branches de l’industrie nationale , éprouve une nouvelle sollicitude lorsqu’il s’agit d’un objet qui a pour but le bien de l’humanité. C’est d’après ce principe qu’elle désire ardemment trouver un mode de conserver les viandes , autre que celui de la salaison , mais au moins aussi sûr f afin d’offrir aux marins plus d’un moyen de se procurer une nourriture saine et savoureuse. Parmi tous ceux qu’on a employés jusqu’à ce jour, la dessiccation pourrait avoir la préférence sous plusieurs rapports ; elle réduit la viande en un plus petit volume, demande moins de soins pour la conserver ainsi desséchée ; elle évite encore aux sucs de la chair des animaux leur contact avec des substances étrangères, qui tôt ou tard en modifient la nature ; la fumée même n’est point exempte de cet inconvénient. Le Tartare et le Mexicain , qui vivent sous un climat tout-à-fait différent, font dessécher des viandes, l’un, pour les préserver de la gelée, l’autre, pour les garantir de l’influence de la chaleur atmosphérique, qui les altère promptement. Dans une partie de la Tartarie, on réduit en poudre les viandes desséchées , qui servent, dans cet état, aux longs voyages de terre et de mer. Cette préparation , faite avec peu d’exactitude et de soins par les Tartares, n’offre pas aux Européens un mets bien agréable ; mais si ceux-là font usage de leurs connaissances pour perfectionner ce procédé , il est probable que ces derniers en tireront bientôt un parti très-avantageux. On est d’autant plus fondé à le croire, qu’un fait utile à rapporter en donne la preuve. .
- Depuis dix ans, il existait à l’hôtel des Monnaies de la viande desséchée par M. Vilaris, pharmacien.à Bordeaux , laquelle avait, été gardée sansprécaution dans un lieu qui ne pouvait la défendre ni de la poussière , ni des variations de l’air atmosphérique. Cependant cette même, viande', après avoir été lavée et cuite dans un pot de terre, a fourni un potage assez, bon j, elie-même était très-mangeable, et conservait presque lasaveur des viandes nouvelles. .Fa»; M»' (KAreet père , dont.la mémoire ès.t. sixhère, aux amis des, sciences.* des arts et de la saine philantropie, était en correspondance active avec ce pharmacien, qui
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- mourut avant lui. Il ne paraît pas avoir eu connaissance de son mode de dessiccation : il dit seulement que le procédé de M. Vilaris n’a pas été rendu public, par la faute de quelques agens de l’ancien Gouvernement, qui tinrent à une faible somme pour en faire l’acquisition. M. cPArcet en témoigne son mécontentement, parce qu’il sentait l’importance de ce secret, qui a été enseveli avec son auteur.
- Mais ce qui a été trouvé par une personne ne peut-il pas l’être par d’autres? Rien ne peut s’y opposer : au contraire, les sciences et les arts n’ont cessé de faire des progrès depuis cette époque. Les recherches sur les substances animales, et leur analyse faite avec soin par MM. Gay-Lussac et Thénard, sont autant de guides qui mettront sur la voie de cette découverte.
- M. Vilaris exprimait-il la viande pour en séparer une partie des sucs les plus liquides et hâter par là la dessiccation ? Quand ce serait, la faible partie des sucs qu’on obtient par la pression ne serait point perdue ; car , chauffée avec de la graisse , elle lui communique toute sa saveur et son odeur; elle l’aide à se conserver, sur-tout en y ajoutant les aromates qui s’emploient dans nos mets ordinaires.
- La Société d’Encouragement ne pense pas qu’il soit impossible de retrouver le procédé de M. Vilaris, ou un autre procédé analogue. Ces motifs l’ont déterminée à proposer un prix de cinq mille francs pour celui qui trouvera un procédé facile et économique pour dessécher les viandes qui servent aux embarcations et dans l’économie domestique. Ces viandes devront être desséchées convenablement pour reprendre, par leur coction dans l’eau, la saveur et la souplesse les plus analogues à celles du bouilli, et donner un bouillon sain et agréable.
- Les concurrens désigneront la forme des tonneaux ou autres vases qui doivent contenir -ces viandes, l’espèce de bois qu’on doit préférer pour leur confection , l’âge auquel on doit prendre les animaux , et la saison la plus convenable pour préparer les viandes.
- Une partie de leurs viandes devra avoir passé la ligne et être revenue en Europe avant le ier. juillet 1828.
- Le capitaine du navire qui les aura transportées à son bord, les sous-officiers et au moins six matelots de l’équipage devront faire usage de ces viandes passé l’équateur. Us certifieront, par un procès-verbal signé d’eux, dans quel état ils les ont trouvées, et ce qu’elles ont présenté de remarquable à l’œil et au goût.
- Une portion de ces viandes sera adressée à la Société , avec un mémoire descriptif de tous les procédés suivis pour la dessiccation ; plus, les certificats exigés par le programme.
- Le vase contenant cette portion de viande aura dû être scellé, lors de l’embarcation, par les autorités du lieu, qui attesteront, au retour du voyage de long cours, qu’elles ont reconnu leur sceau.
- Le prix sera décerné dans la séance générale du secohd semestre de 1828, si les viandes qui auront été présentées ont le degré de perfection désirable.
- Nota. La Société croit devoir rappeler aux concurrens que S. E. le Ministre de la marine est disposée à favoriser l’embarcation des substances animales qui seraient envoyées par eux dans les différons ports de mer, et que des ordres ont été donnés à cet effet. Leur déplacement n’est pas d’une absolue nécessité^ il suffira aux concurrens de prévenir Son Excellence qu’ils expédieront, à telle époque, à M. lé Commissaire de la marine de tel ou tel port, deux caisses ou deux vases quelconques contenant des viandes destinées à être embarquées pour concourir au prix proposé par la Société.
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- ’ XIX. ’
- Prix pour la découverte d’une matière se moulant comme le plâtre, et capable de résister à l’air autant que la pierre.
- Le plâtre est pour Part du mouleur une matière des plus précieuses : il donne le moyen d’obtenir promptement et à peu de frais des copies identiques de toutes les productions de la sculpture, et de multiplier indéfiniment ces copies. Malheureusement il se décompose trop rapidement en plein air, pour être d’un bon usage dans les décorations extérieures, et tout ce qu’on a tenté jusqu’à présent pour en augmenter la solidité n’a donné aucun résultat satisfaisant. .
- L’argile est également propre à recevoir des empreintes fidèles, et, de plus, elle offre l’avantage de prendre au feu une dureté égale à celle de la pierre; mais la cherté du combustible augmente considérablement les frais de fabrication. D’ailleurs , le retrait qu’elle prend au feu ne peut guère être soumis à un calcul précis ; il en résulte de l’altération dans les formes, laquelle s’augmente en proportion des grandeûrs: aussi obtient-on difficilement des morceaux d’une grande dimension.
- Ce serait donc une découverte utile aux arts que celle qui procurerait le moyen de rendre le plâtre capable de résister en plein air autant que nos bonnes pierres calcaires, ou bien qui ferait connaître quelque ciment réunissant à l’avantage d’une pareille solidité celui de se mouler aussi bien que le plâtre.
- Ces deux conditions semblent pouvoir être remplies.
- D’après l’excellence des mortiers des anciens, dont quelques-uns sont susceptibles de prendre le poli, on ne peut guère douter de la possibilité d’obtenir un ciment qui devienne, avec le temps, dur comme la pierre. La préparation de ces mortiers n’est pas un secret perdu, puisque plusieurs de nos constructions modernes offrent la solidité des anciennes.
- On ramasse aux environs de Boulogne, sur les côtes de la mer, une espèce de galet ayant, ainsi que le plâtre, lorsqu’il est convenablement calciné et pulvérisé, la propriété de se durcir sur-le-champ avec l’eau : aussi l’emploie-t-on à faire de grandes cuves, des conduites d’eau et des constructions hydrauliques. Les mêmes galets se trouvent sur les côtes de l’Angleterre, et à Londres on emploie le ciment de Boulogne , avec un très-grand succès, pour revêtir les constructions en briques. On le travaille comme le plâtre ; on en fait des corniches, des ornemens, qui se moulent assez facilement..
- Comme il est très-brun, on est obligé , lorsqu’il est encore frais, de le peindre avec un lait de chaux : c’est une véritable peinture à fresque. Cette couleur brune est produite par de l’oxide de fer, qui, d’après l’analyse de M. Guy ton , insérée dans le premier volume du Bulletin de la Société , page 5q , entre pour un neuvième dans la composition des galets de Boulogne; mais les belles expériences de M. picat sur les chaux factices et les mortiers hydrauliques prouvent que le fer n’est pas indispensable à la solidité des cimens, ou du moins qu’il peut y exister dans une proportion assez faible pour que la couleur ne diffère pas de celle de nos pierres à bâtir.
- Ainsi, on a tout lieu de croire qu’il est possible de préparer un mortier blanc réunissant toutes les propriétés du ciment hydraulique de Boulogne , et d’ailleurs on n’exige pas qu’il
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- se durcisse aussi promptement que le plâtre, pourvu qu’il prenne bien les empreintes, et qu’avec le temps il acquière la dureté demandée, quand bien même cette dureté ne pourrait s’obtenir que sous l’eau, comme celle des bétons. ' •
- Le problème consiste donc, soit à durcir le plâtre par quelque mélange qui le fasse résister en plein air , soit à composer de toutes pièces un stuc ou ciment de couleur claire, se moulant avec autant de facilité que le plâtre, d’un grain assez fin pour prendre les empreintes les plus délicates, et capable d’acquérir avec le temps une solidité comparable à celle des pierres calcaires employées dans la sculpture. : ' ^
- La Société d’Encouragement propose, pour la solution de ce problème, un prix de deux mille francs , qui sera décerné , dans la séance générale du second semestre 1828} à celui qui aura satisfait à toutes les conditions du.programme. ; r „ v . ;
- Les concurrens adresseront à la Société, avant le Ier. juillet 1828, les échantillons de ciment ou de plâtre durci. ; r < - v . •' ^ ^
- Ils décriront avec précision les procédés qu’ils auront employés, pour que l’on puisse répéter les expériences et obtenir de nouveaux produits, qui seront, ainsi que les échantillons , soumis, au moins pendant un an , aux épreuves comparatives nécessaires pour en reconnaître la solidité. r. ... ... ,r. - ,
- # AGRICULTURE. •
- . ' .rv.d : r; , » D-- r.-.-... -1 . . • ,
- ' . .........................................................
- j Prix pour un semis de pins d*Ecosse (pinus rubra ).
- a- plupart des arbres du genre des pins s’accommodent des plus mauvais terrains , croissent rapidement, et fournissent à la marine et aux constructions rurales un bois qui ne peut pas toujours être remplacé par un autre bois. Ils fournissent de plus aux arts des produits résineux de plusieurs sortes , d’un emploi fort étendu.
- Cependant, les forêts de pins sont rares en France, quoique les terrains sablonneux ou «‘aïeux y soient fort multipliés, et celles qui existent naturellement sont composées d’espèces inférieures à d’autres, telles que les pins des Landes de Bordeaux (pinus maritimà) , et les pins des montagnes du centre de la France et des Basses-Alpes (pinus mughus ).
- La Société d’Encouragement, considérant les besoins de notre marine en mâts et en goudron, ceux des constructions civiles, des arts, de l’économie domestique, en bois de cette sorte , en résine, en brai, etc., désire porter l’attention des cultivateurs sur une espèce qui, quoique propre à l’Europe, n’est pas encore aussi connue qu’elle mérite de
- l’être. - . .
- C’est le pin d’Ecosse, le pinus rubra de Miller, qui est si fréquemment employé à l’ornement des jardins paysagers dans les environs de Paris , qui croît fort vite , et s’élève beaucoup. On trouve facilement de ses graines chez les marchands de Paris, entre autres
- chez M. Vilmorin. , .. .... . ........... .. rc
- Déjà quelques propriétaires des parties craïeuses de la Champagne, des parties sablonneuses de la Sologne , du Perche , etc., retirent, au moyen de semis de pins d’Ecosse , d’importans revenus de terrains qui auparavant ne leur donnaient qu’un pâturage extrêmement maigre ; il s’agit d’étendre ce bienfait à tous les cantons analogues de la France.
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- £ 34 ) . , '
- En conséquence, la Société d’Encouragement, renvoyant, pour les détails d’application à l’article Pin, du Dictionnaire d’agriculture, en 16 volumes, imprimé par DétervilLe , libraire, à Paris , propose un prix de cinq cents francs à celui qui'aura , la même ànnéé , dans un terrain au moins de deux hectares d’étendue , éloigné de 20 lieues de toute ancienne plantation de pins, semé le plus de surface en graines de pin d’Ecosse, i :
- Les concurrens justifieront, par un certificat des autorités locales, de la nature du terrain et de l’étendue de la plantation. ' ’ : i
- Le prix sera décerné dans la séance générale du second semestre 1828. ^
- Les mémoires seront adressés avant le ier. juillet de la même année.
- \ ...... 4 J...... XXI. • : : - i ; •
- Prix pour la construction d’un moulin propre à nettoyer le sarrasin..
- La Société d’Encouragement propose un prix de six cents francs pour celui qui aura construit un moulin destiné à nettoyer le sarrasin, plus économique et plus parfait que ceux qui sont maintenant en usage. Ce moulin devra dépouiller le sarrasin de son écorce' noire , et en faire une espèce de gruau qui puisse être employé immédiatement.
- Les concurrens adresseront, avant le ier. juillet 1828, un modèle de leur moulin, ou un dessin sur échelle , accompagné d’un mémoire descriptif, renfermant tous les détails nécessaires sur les frais de construction et la quantité de produits obtenue dans un temps donné.
- Le prix sera décerné, s’il y a lieu, dans la séance générale du second semestre de la même année.
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- Prix pour l’introduction des puits artésiens dans un pays, oh ces sortes de puits
- n’existent pas. , 4
- La Société d’Encouragement désirant propager l’usage des puits artésiens, si utiles pour l’arrosage des prairies*et les besoins de l’agriculture , offre trois médailles d’or, chacune de la valeur de cinq cents fràncs, aux trois propriétaires ou mécaniciens qui auront introduit ces sortes de puits dans un pays où ils n’existent pas. • u - *
- Des certificats authentiques constatant l’établissement de ees puits seront adressés à la Société avant le ier. juillet 1828. \ * • •
- Les médailles seront délivrées, s’il y a lieu, dans la séance générale du second semestre de la même année. . . •
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- Prix pour l’importation en France et la culture de plantes utiles a Vagriculture?
- aux arts et aux manufactures. . .
- Les relations des voyageurs et les recherches des botanistes ont indiqué un assez grand nombre de plantes qui, abandonnées à la seule nature , donnent cependant des produit»
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- qui peuvent être appliqués, soit à notre nourriture , soit à nos vêtemens et aux besoins des arts. Il existe même des plantes que certaines nations ont su approprier à leurs besoins, en les recevant immédiatement des mains de la nature , ou en les soumettant à une culture réglée. ^ : :
- L’Inde, la Chine, ét sur-tout la vaste contrée dé l’Amérique méridionale, produisent une grande variété de végétaux qui , transportés dans notre climat ou sur notre sol, pourraient augmenter considérablement la variété de nos produits, enrichir notre agriculture, nous procurer de nouveaux moyens de subsistance, et fournir à nos manufactures, à notre industrie de nouveaux perfectionnemens et une bien plus grande extension. '
- C’est d’après ces considérations que la Société d’Encouragement croit devoir proposer deux prix, l’un de deux mille francs , et l’autre de mille francs, pour l’introduction d’une ou de plusieurs plantes pouvant être cultivées en pleine terre , soit dans le midi , soit dans le nord de la France, et dont les produits trouveraient un emploi important dans l’agriculture ou dans un art quelconque. . t
- Les concurrens devront prouver que ces plantes ont été cultivées èn pleine terre assez long-temps pour constater leur naturalisation en France, et qu’elles ont reçu un emploi utile à l’agriculture ou aux arts. La Société, en accordant aux importateurs le prix qu’elle propose, distribuera des médailles aux personnes qui se livreront d’une manière plus spéciale à la culture ou à la fabrication des produits de ces plantes.
- Le concours l’estera ouvert jusqu’au ier. juillet 1828. ' 5
- Le prix sera décerné, s’il y a lieu, dans la séance générale du second semestre* de la même année. " • I ! 1 ? ': : - > = ’
- PRIX PROPOSES POUR L’ANNEE 1829.
- ARTS MÉCANIQUES.
- ' ; xxiv. ; ;:l'\
- Prix pour la fabrication des tuyaux de conduite des eaux.
- Quelque importante que soit la construction des conduites d’eau, nous n’avons encore aucun manuel qu’on puisse consulter ; on trouve seulement éparses çà et là quelques données sur les tuyaux de telle ou telle espèce. Ainsi , Fleuret , dans son Traité des pierres artificielles, a bien consacré plusieurs chapitres à la construction des tuyaux de piefçés factices; mais il lie s’est point occupé des conduites de plomb ou de bois. Les ouvrages d’architecture parlent de ceS tuyaux d’uné manière générale , sans entrer dans aucun détail. ' ‘
- Bélidor, Sganziri , Pr&ny, -ri’èn parlent que vaguement ; enfin , nous ne trouvonsdans les livres d’hydraulique aucun renseignement propre à éclairer cette importante question.
- La Société d’Encouragement a donc pensé qu’elle devait appeler l’attention des ingénieurs, des architectes'' êt dès fabricaiis sur Uné question dont iâ solution intéresse les villes et les campagnes, les fabriques et l’agriculture.
- 5.
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- Elle propose en conséquence cinq sujets de prix ; savoir, , : '
- Un prix de deux mille francs pour celui qui présentera, avant le ier. juillet 182g, des tuyaux de fonte de la moindre grosseur possible, capables de résister à une pression de dix atmosphères , base adoptée par le Conseil général des ponts et chaussées. Ces tuyaux ne devront pas avoir moins de om,33 de diamètre intérieur, et 2 mètres de longueur. Les concurrens y joindront des coudes d’assemblage et des compensateurs, et feront connaître en outre le meilleur enduit propre à prévenir l’oxidation de la fonte.
- 2°* Un prix de quatre mille francs, pour celui qui présentera, avant le Ier. juillet 182g, des tuyaux en fer forgé ou en tôle laminée} des mêmes dimensions, lesquels devront résister à une pression de dix atmosphères au moins. Les concurrens enverront en même temps un enduit qui mette ces tuyaux à l’abri de la décomposition- - . ^ • ,•
- 3°. Un prix de trois mille francs pour la fabrication des tuyaux en bois, de quelque manière qu’ils soient faits , soit en bois naturel, soit d’assemblage , soit en douves recourbées. Les tuyaux de bois résistant depuis deux et trois ans jusqu’à quatorze et même quinze ans, suivant la nature du terrain dans lequel ils sont enfouis , les tuyaux, qui seront envoyés avant le ier. juillet 182g, devront recevoir un enduit qui les garantisse de toute altération. > . * * -
- 4°. Un prix de deux mille francs pour de tuyaux d*assemblage en pierre , de quelque nature qu’elle soit, lesquels seront présentés avant le ier. juillet 1829. La Société ne détermine aucune condition pour le mastic qui servira à assembler les pierres ; mais elle exige qu’il résiste à toute décomposition.^ x
- 5°. Enfin , un prix de deux mille cinq cents francs pour des tuyaux de pierre artificielle , en mastic ou en chaux hydraulique. Il sera accordé trois ans pour la fabrication : ainsi, les tuyaux devront être présentés avant le ier. juillet 1831.
- Les concurrens sont prévenus que la Société emploiera la pompe de compression adoptée par la Commission des machines à tapeur comme moyen d’épreuve : ils devront envoyer en conséquence au moins deux tuyaux de chaque espèce.
- Les prix, à l’exception du N°. 5, seront décernés, s’il y a lieu, dans la séance générale du second semestre 1829. . /
- Pour faciliter aux concurrens les moyens de répondre aux questions proposées, la Société joint ici les renseignemens qu’elle a pu recueillir sur la fabrication des tuyaux de conduite d’eau , de diverses espèces.
- Renseignemens sur les diverses espèces de tuyaux employés pour la conduite des eaux.
- Les tuyaux qui servent à la conduite des eaux peuvent être faits : i°. en bois naturel, 20. en bois courbé, 3°. en fonte de fer, 4°* en tôle de fer , 5°. en plomb , 6°. en poterie , 70. en pierre naturelle, 8°. en pierre artificielle ou ciment, g0, en cuir, io°. en fil de chanvre sans couture. , , < .. . - . , ^ r :
- i°. Tuyaux de bois naturel. Les tuyaux de cette espèce se forment de corps d’arbres percés de part en part : les dimensions ordinaires pour les tuyaux de chêne, d’aulne et d’orme varient, pour la longueur, de 4 à 5 mètres, et pour le diamètre intérieur de 10 à 12 centimètres. , : ;v < : ' •
- Les prix peuvent s’élever par mètre dans la proportion suivante (1) :
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- (1) Ces pris sont ceux de M. Vacogne, sondeur-fontainier et pompier, rue de l’Arcade, n°. 25, à Pans.
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- Diamètre. Prix. - )-
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- Un tuyau de om,2y coûterait 24 francs : pour les diamètres au-dessus de 20 centimètres , il faut faire un prix particulier, à cause de la rareté des bois convenables.
- Un tuyau de 8 mètres de long sur om,2y de diamètre , en deux morceaux, a coûté , fretté , calfaté et posé, 3o francs le mètre (1).
- Il y a deux modes d’assemblage pour les tuyaux de bois : le premier, généralement employé, a lieu par emboitures et frettes (voyez fig. 1 de la planche ci-jointe); on obtient le second au moyen d’une virole en fer, qui pénètre à mi-bois dans les tuyaux {Jîg. 2).
- Le premier assemblage consiste à agrandir le diamètre intérieur a du tuyau en forme de cône , et à diminuer le diamètre extérieur du tuyau 5, également en cône, pour le faire entrer dans celui a. O11 consolide le tuyau a par une frette en fer c, en même temps qu’on calfate les joints des deux cônes avec de la filasse goudronnée.
- Le second assemblage s’opère en introduisant dans les tuyaux a et b^fig. 2 , une virole en fer c?, d’un diamètre moyen entre celui intérieur et celui extérieur du tuyau.
- On assemble aussi les tuyaux de bois par emboîture cylindrique à mi-bois (fig. 3) : ce mode d’assemblage a été employé par M. Vassal aux bains d’Engbien , près Paris, et par M. Beurieif sondeur-fontainier à Abbeville , qui a imaginé , pour cet objet, des tarauds fort ingénieux. (Voyez Bulletin delà Société d’Encouragement, année 1822, page 75.)
- La/%\ 4 représente la virole ou bague d dans son état primitif, en plan et en coupe , et la fig. 5 la fait voir toute préparée. Le dessin a été fait d’après une virole exécutée comme modèle par M. Molard, qui en a vu l’emploi dans plusieurs de nos départemens méridionaux. ' . '
- Les viroles de om,o8 de diamètre coûtent 3o centimes chaque. Pour les exécuter, l’anneau (fig. 4 ) étant sur la bigorne (enclume) , on commence, au moyen d’un marteau à rainure, sur lequel on frappe, à former tout autour et au milieu la saillie e^fig. 5; on continue en amincissant en forme de cône le surplus dé l’anneau , de façon que les bords deviennent tranchans.
- La saillie ou languette e sert à régler la pénétration dans chaque tuyau : pour enfoncer plus facilement cette virole dans l’un et l’autre tuyau , on mouille les joints , où l’on pratique une rainure de même diamètre; on termine le joint en le calfatant, comme dans la
- fig' *•
- 20. Tuyaux en bois courbés. Un essai a été fait par M. Sargeant, allée d’Antin, aux Champs-Elysées , pour construire des tuyaux de grand diamètre avec des madriers courbés sur leur longueur. , .i.s ...
- Le tuyau qu’il a exécuté, et qu’il a placé dans un puits à Auteuil, est formé de vingt-deux cylindres de om,65 de diamètre intérieur. Chaque cylindre a été obtenu en courbant, à l’aide de la vapeur, un madrier de 0^27 de large, et om,o52 d’épaisseur, autour d’un cylindre plein de om,65 de diamètre ; pour réunir et maintenir ces anneaux, une bague
- (1) M. Talabol, rue Blanche, n°. 45, à Paris.
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- ou virole, semblable à celle fig. 4> pénètre de 2.5 millimètres dans la rainure , qui a été traînée , avant la courbure , sur le milieu de chaque rive du madrier : les joints bien calfatés , après cette opération, ont parfaitement réussi. • , ,
- Ce modèle , de 6 mètres de long, a coûté, tout compris, 1,200 francs , ou 200 francs le mètre ; mais ce prix ne peut servir de base, à cause des essais nombreux, soit de machines, soit de moyens. ’ - ; ' . ' ;
- La plus grande largeur de madrier qu’on puisse employer est de om,325, parcë qu’on se serf seulement du cœur du bois ; ce tuyau peut être soumis à une pression de trois atmosphères : il est relativement plus léger que les autres tuyaux en bois, et moins sujet à pourrir.
- - 3°. Tuyaux en fonte de fer. On prend pour exemple les tuyaux qu’on pose pour la conduite de Chaillot, comme offrant, sur une grande longueur , un diamètre de om,35. ;
- Cette conduite est formée de deux espèces de tuyaux : la première (Jig. 6) porte d’un bout une bride a a', percée de sept trous, et de l’autre un simple renfort b, terminé en biseau : sa longueur est de a1»,76} et le poids de 53o à 54o kilogrammes. - ~ -
- La seconde (Jig. 7) est à emboîtement c d’un bout, et à bride d de l’autre : sa longueur est de 2m,6o, et le poids, moyennement, le même que celui de la première.
- L’épaisseur de la fonte est de om,oi7 , et le prix du kilogramme est de 40 centimes. L’assemblage à emboîtement a l’avantage de permettre le jeu de la dilatation et de la contraction, sans qu’il en résulte des ruptures, comme dans les assemblages à bride, à moins que l’on n’emploie le moyen des compensateurs, qui d’ailleurs n’est applicable qu’aux conduites en plein air, comme à Marly, ou à celles placées dans des galeriesl Si, d’un côté, il présente des difficultés lorsqu’il s’agit de remplacer un tuyau , ces difficultés sont plus que compensées par ses autres avantages.
- Pour réunir les joints à brides, on passe dans les trous correspondans, percés dans les brides a, des boulons à tête et à écrou, que l’on serre fortement, après avoir placé avec soin une rondelle en plomb , mise elle-même entre deux flanelles, ou, mieux encore, ainsi que cela se pratique généralement à Paris, entre deux cuirs.
- La rondelle en plomb permet de rendre le joint imperméable, en ajoutant à la pression opérée par le serrage des boulons le soin de la matter à l’extérieur. Elle offre encore un moyen sûr et facile d’arrêter les fuites lorsqu’il se fait quelque mouvement dans la conduite; il suffit, pour cela, de la matter à l’endroit de cette fuite.
- On peut substituer avantageusement au cuir le feutre goudronné, confectionné par M. Dobrée , de Nantes, pour le service de la marine royale et marchande t une feuille de -oa*;82 sur om,5o environ, et om,oo35 d’épaisseur, coûte 1 franc 5o centimes. On trouve ce feutre à Paris, chez M. Toque, boulevart des Capucines, n°. 11. >
- Mais ce système de tuyaux, soit à brides à chaque extrémité, soit à bride et emboîte-4nent, est remplacé aujourd’hui , en Angleterre , par le système de tuyaux à emboîtement, 'fg. 8 et . -
- La profondeur de l’emboîtement e varie entre 16 et g centimètres, depuis les plus -grandes dimensions jusqu’aux plus petites. M. Mallet, ingénieur en chef des eaux de l’Ourcq, en a vu à Douvres qui ont 7 pieds anglais ou 2m,îï3 de diamètre , et dont l’emboîtement n’a que om, 16 dé profondeur. On enfonce le tuyau mâle ffig. 9; jusqu’au fond, et on remplit le joint, moitié avec de la corde genïdfonnée g, bien nrâftée, moitié avec du plomb coulé h de la meilleure -qualité, plomb que l’on matte également à l’extérieur. L’emboîtement e doit être sensiblement conique, c’est-à-dire un peu plus large au fond q,u'a
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- l’entrée 5 M. Mallet place dans le fond une petite rondelle de cuir ou de feutre i, pour parer aux effets de la dilatation (1). ’ !
- M. Moulfarine a inventé un assemblage pour les tuyaux de fonte à bride , qui est décrit et gravé dans le cahier d’août 1826 du journal l’Industriel. Pour remédier à l’inconvénient des trous percés dans les brides et destinés à recevoir les boulons, il les remplace, * par Une bague creusée de manière à recouvrir les deux brides : elle est représentéeJig. 10, vue en coupe longitudinale et transversale sur le tuyau. Cette bague est en deux parties demi-circulaires Æ /, portant, chacune, deux oreilles m m, percées d’un trou, pour placer une vis n. On rapproche nécessairement les deux brides o o, qui se terminent en biseau, et on obtient un joint très-solide , facile à faire et à réparer.
- M. Bonnemain réunit les tuyaux de plomb par un procédé analogue : après avoir fait un rebord à chaque tuyau , il place dans le joint un cuir gras , et comprime les rebords au moyen de brides en fonte à oreilles, placées derrière.
- M. Molard a fait appliquer cet assemblage à des tuyaux de fonte.
- 4°. Tuyaux en tôle de fer. Les récipiens du gaz portatif et divers tuyaux employés dans les gazomètres sont en tôle ; la forme des récipiens est un cylindre d’une seule feuille de tôle brasée au feu, terminée par deux calottes sphériques en fer forgé, de 5 millimètres; la tôle n’a que 2 millimètres d’épaisseur, et supporte une pression de soixante atmosphères à l’épreuve, et trente atmosphères seulement pour le service journalier; le diamètre du cylindre est de om,325. Les autres tuyaux peuvent être employés de toute longueur, et sont formés de feuilles de tôle de 2 millimètres d’épaisseur , im,62 de longueur et om,2i de diamètre. Les joints longitudinaux et ceux bout-à-bout ou transversaux sont à recouvrement, maintenus par des clous rivés très - rapprochés, avec une bande de carton frite dans l’huile sous le recouvrement (2). Le mètre courant pèse 11 kilogrammes , et le prix est de 2 francs le kilogramme. Ces tuyaux sont essayés à l’eau avant d’v introduire le gaz, et la pression est d’une atmosphère (3).
- 5°. Tuyaux de plomb. Pour supporter la pression de deux à trois atmosphères et son propre poids, un tuyau de plomb de om,33 de diamètre exigerait om,02 d’épaisseur ( Béli-dof) ; le mètre courant pèserait environ, avec la soudure pour le joint longitudinal, 53o kilogrammes, qui, à 80 centimes le kilogramme, tout compris, ferait revenir le mètre courant à 424 francs. On a vu que le mètre courant de tuyau de fonte, de om,35 de diamètre, coûte 74 francs. Cette seule comparaison suffit pour éviter d’autres détails. Les tuvaux du parc de Versailles , qui ont om,65 de diamètre, portent om,o35 d’épaisseur (4).
- M. Jardine , ingénieur hydraulicien , à Edimbourg , a soumis à l’épreuve un tuyau de plomb d’un pouce et demi de diamètre, la paroi étant d’un cinquième de pouce : il a soutenu trente atmosphères avant de crever , ce qui donne 4^0 livres par pouce carré de surface’ (Voyez Bulletin de la Sociétéd’Encouragement, année 1826, page 83.)
- Les compensateurs. Dans un cours de tuyaux à brides en métal, il convient de placer,
- (1) Un autre mode d’assemblage des tuyaux de fonte, pratiqué en Angleterre , et qui permet de les , obliquer, est décrit dans le Bulletin de la Société d’Encouragement, année i8i5, pag. 86.
- (2) On trouve dans le Bulletin de la Société d’Encouragement, année i8a5, pag. i3 , l’indication d’un
- nouveau procédé de soudure applicable aux tuyaux de tôle. >
- (3) M. yîlbouy, serrurier des travaux publies, rue de Paradis-Poissonnière, n°. 20. J
- (4) M. Fontaine, plombier. .
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- de 1 oo mètres en 100 mètres, des tuyaux qui puissent céder aux influences atmosphériques, afin d’éviter les ruptures , qui auraient lieu sans ce moyen.
- M. Girard, dans son ouvrage sur la distribution des eaux de l’Ourcq dans Paris, a donné le modèle d’un tuyau compensateur d’une grande simplicité (voyez Jig. 11). .
- L’intervalle qui doit contenir la filasse n’est pas assez, grand pour rendre le tuyau par-' faitement étanche, et le tuyau qui doit glisser, étant en fonte, peut souffrir quelque résistance, soit de la rouille , soit des aspérités.
- M. Talabot a exécuté, pour les conduites d’eau de Saint-Louis , un autre compensateur,^^. i2. Le tuyau p , qui porte l’emboîture, est en fonte; le tuyau q, qui est destiné à se mouvoir, est en cuivre ; l’espace r , où la filasse est renfermée, a au moins om,io; un cylindre s, taillé en biseau , la comprime fortement ; chaque tuyau se réunit aux autres par des brides d’équerre t, avec boulons; le diamètre de la conduite est de om,i4, et le compensateur contient 117 kilogrammes de fonte et 20 kilogrammes de cuivre. D’ailleurs, il n’est que la copie de celui en fonte de fer, dont M. Hachette adonné la description dans son Traité des machines, et qui a servi de modèle pour ceux de la conduite de Marly. (Voyezfig. i3.)
- On observera, au surplus, que ces compensateurs coûteux ne deviennent indispensables que pour les conduites assemblées avec des brides ; ils sont inutiles lorsque les assemblages sont à emboîtement.
- 6°. Tuyaux en poterie, Les tuyaux dont on se sert ordinairement n’ont que 10 centimètres de diamètre et om,8o de longueur ; ils s’assemblent à emboîture , et le joint doit être enveloppé de filasse goudronnée ou de bon ciment. Lorsque les tuyaux sont soumis à une pression de plus d’une demi-atmosphère , il est nécessaire d’envelopper le tuyau ( qui n’est alors pour ainsi dire que l’enduit intérieur de la conduite) d’une maçonnerie qui fasse résistance à la pression, quelle qu’elle soit: tout diamètre de poterie peut servir dans ce cas.
- M. Rohault a fait exécuter, à l’hôpital Saint-Louis, une conduite de gaz en tuyaux de poterie de om, 10 de diamètre, posés au fond d’une tranchée sur un rang de moellons et garnis de bon mortier hydraulique sur trois faces , de om,i5 d’épaisseur (1).
- Le mètre courant a coûté 4 francs 5o centimes ’: en fonte , il aurait coûté 12 francs.
- 70. Tuyaux eh pierre naturelle. Lors du projet d’amener les eaux de l’Yvette à Paris, M. Molard avait proposé de construire des tuyaux en pierre forée , de 4 mètres de longueur sur om,22 carrés, et de om,o8 de diamètre intérieur. Le forage qu’il indiquait devait se faire de bas en haut au moyen de l’aiguille du mineur : de cette manière , le machon (ou éclats de pierre) tombait de suite.
- En opérant le forage de haut en bas, il avait imaginé , pour retirer le machon, de descendre au fond du tuyau creusé un vase portant sur trois pieds, et dans lequel retombait la pierre en poussière , en soufflant autour et au-dessous du vase , percé dans son milieu, pour le passage du soufflet.
- Le mètre courant coûterait, prêt à être posé , 10 francs.
- La jonction de deux tuyaux se serait faite dans l’intérieur d’uné forte borne bien scellée, le pourtour des tuyaux à leur entrée dans la borne étant garni de ciment (2).
- (1) On connaît, dans l’est et dans le midi de la France, un grand nombre de conduites de ce genre, qui remontent à l’antiquité la plus reculée.
- (2) Ce mode présente l’inconvénient que, si la terre sur laquelle porte la partie du tuyau comprise entre les bornes vient à tasser, cette partie reste en l’air, et est sujette à se rompre.
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- Cet assemblage présente l’avantage de donner des points d’appui solides aux tuyaux, surtout à Pendroit des joints , et de suivre les sinuosités ou inclinaisons du terrain : il existe d’ailleurs peu de conduites en pierre naturelle } mais la pierre de Volvic présentant des avantages sur les autres pierres , on s’occupe, sur la demande de M. le comte de Chabrol, d’en faire des essais,
- 8°. Tuyaux de pierre artificielle ou ciment. Fleuret} dans son ouvrage sur les cimens et la pierre artificielle, donne les moyens pour établir des tuyaux, soit continus et faits sur place, soit par parties, fabriqués d’avance. (Voyez fig. 14, i5 et 16.)
- Les conduites faites sur place sont établies de deux manières, soit en formant le passage de l’eau au centre du ciment avec un noyau cylindrique, du diamètre donné, soit, après avoir établi le fond et les côtés en ciment, en recouvrant le dessus de grandes dalles, tuiles, etc., recouvertes en outre d’une couche de ciment. (Voyez le plan, i5, et les coupes a bc,fig. 16.)
- Ceux fabriqués d’avance sont moulés, et portent une emboîture à ressaut, que l’on scelle facilement avec le'même ciment.
- Le plus fort diamètre pour conduite qu’ait exécuté Fleuret est de 3 pouces (om,o8) (i); il a fait confectionner des pompes de différens diamètres, etc. : quelques parties de tuyaux portaient om,3o environ. Deux maçons et trois manœuvres peuvent préparer le mortier ou ciment, mouler et terminer vingt-quatre tuyaux de olu,i4 carrés, sur om,o54 de diamètre intérieur, et de im,i5 de longueur, dans une journée.
- Le mètre courant pèse 'jb livres} le poids du mètre cube est de 3,240 livres ou 1620 kilogrammes.
- Le mortier ou ciment composé par Fleuret est un mélange de trois parties de sable et une partie de tuileaux pilés avec deux parties de chaux ou un tiers de chaux. Ce mortier, auquel on a ajouté une légère quantité de chaux fusée, pour le corroyer de nouveau , ne doit son excellente qualité qu’au soin que l’on apporte à le bien corroyer avec un pilon dans - une auge qui contient 3 pieds cubes, et à l’extinction de la chaux.
- Il existe de grandes parties de conduites en pierre factice , construites par Fleuret, dans les départemens de la Meurthe et de la Moselle (2).
- Pour ne rien omettre de ce qui est relatif aux tuyaux qui peuvent être employés pour le transport et la conduite des eaux, nous ferons ici mention des tuyaux de cuir et des tuyaux de chanvre employés dans l’arrosage des jardins et pour le service des sapeurs-pompiers. -
- 90. Tuyaux de cuir. Les tuyaux de cuir sontcousus de trois manières; savoir, en fil de chanvre , en fil de laiton et en clous de cuivre.
- Les tuyaux à couture en fil de chanvre sont aujourd’hui peu employés; on se-sert généralement de ceux qui sont cousus en fil de laiton et en clous de cuivre, dont on peut évaluer les frais de la manière suivante :
- (1) Les tuyaux dont on a essayé de former une conduite pour le service des eaux de Paris n’avaient , en effet, que trois pouces de diamètre 5 mais on a été obligé de démonter cette conduite.
- (a) M. Molard a vu, à Tours, une conduite en pierre artificielle construite par Jules César. La section équivaut à un carré de om,5o de côté. Elle est encore bien conservée dans la partie qu’on n’a pas cherché à démolir; elle amenait, le long du Cher, les eaux de la fontaine d’Athée.
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- 1°. Tuyaux cousus en fil de cuivre (1) , de om,o47 de diamètre, 9 fr. » c. le mètre.
- 2°. Tuyaux de même espèce, de. . . , . . om,o34 id. 7 5o
- 3°. Tuyaux à clous de cuivre (2), de. . . om,o47 id. 9 »
- 4°. Idem . om,o34 id. 7 5o
- 90. Tuyaux de chanvre. Ceux de om,o54 de diamètre valent 4 fr. 5o cent, le mètre courant 5 ceux de om,o4i de diamètre valent 3 fr.
- Comparaison entre les différentes espèces de tuyaux.
- Enfin, pour mettre chacun à même de faire la comparaison des différentes espèces de tuyaux que nous venons d’indiquer, nous présenterons ici en parallèle les devis estimatifs d’une conduite d’eau à établir , soit en tuyaux de fonte , soit en tuyaux de bois, soit en poterie (3).
- Premier mode. — Tuyaux de fonte , de 10 centimètres de diamètre intérieur.
- Ces tuyaux sont d’un seul modèle, et de la forme de ceux dessinés fig. 9 ; l’emboîtement a 9 centimètres de profondeur, et om,i5o de largeur5 l’épaisseur est de om,oi 1 ; l’intervalle entre le tuyau mâle et le tuyau femelle est rempli, moitié en- cuir goudronné, matté avec soin, moitié en plomb coulé et également matté.
- Chaque tuyau, compris l’emboîtement, a 2m,yo de longueur , et peut peser 179 kilogrammes.
- Devis du prix de 100 mètres de longueur.
- 3,ooo kilogrammes de fonte à 40 centimes........................1,200 fr. c.
- Transport et bardage.........................................i 12
- Essai des tuyaux................................................... 10 60
- Terrassemens, 5o à 60 cent....................................... 3o
- 8 kilogrammes 80 cent, de chanvre goudronné, à 1 fr................. 8 80
- 90 kilogrammes 48 cent, de plomb fondu, à 1 fr..................... 90 48
- Façon , épreuves pour la mise en charge, responsabilité , etc, ... 10 60
- Regards, prises d’eau, robinets................................... 48
- Épuisemens, un vingtième......................................... 70 4°
- Total. .............................1,480 88
- Faux frais, un vingtième. ................................... . 74 4
- Bénéfices, un dixième............................................ 148 8
- Montant total pour 100 mètres..................... 1,703 35
- Et pour un mètre, 17 fr. 3 cent.
- (1) Ces tuyaux sont de l’invention de M. Guérin, capitaine-adjudant-major des sapeurs-pompiers de la ville de Paris, quai des Orfèvres, n°. 20.
- (2) Ces tuyatix se trouvent chez M. Gailard jeune, ingémeur-mécanicien-hydxaulicien, allée des "Veuves , n°, 4i , aux Champs-Elysées.
- (3) Ce devis a été dressé, en 1827, par M. Leroy y ingénieur au Corps royal des ponts et chaussées, pour la commune de Granville, prèsMe'zières, et modifié, en ce qui concerne les conduites en fonte, d’après les dimensions et la forme adoptés à Paris pour les tuyaux.
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- Deuxième mode. — Tuyaux en bois, de om,iO de diamètre.
- Ges tuyaux seront en bois de chêne, et on donnera om,2Ô d’équarrissage aux pieds dont seront formés les tuyaux, qui supporteront une pression de i,5o à 2,5o atmosphères 5 dans les autres parties , sur une longueur de 875 mètres , on donnera oTO,20 d’équarrissage aux bois.
- La longueur du tuyau, compris le joint, sera de 4 mètres, et non compris le joint,
- de 3m,8o.
- Le mètre courant de bois de om,26 équarris , cube...................0,0676
- Chaque tuyau de 4 mètres cubera. ...................................0,2704
- Pour 6j5 mètres de longueur, il faut cent soixante-dix-sept tuyaux, ce qui
- fait un cube de............................................47m>86
- Le mètre courant de bois de om,20, cube.............................o,o4
- Chaque tuyau......................... . . . . .... . . . 0,16
- Pour 875 mètres de longueur, il faut deux cent trente et un tuyaux , ce qui fait un cube de............................36m,g6
- Cube total du bois. . ........................84m,82.
- Bois équarris à pied d’œuvre , 84^82, à 60 fr.
- Bardages................................. .
- Evidement, i632m, à 5o cent. ....
- Ajustage des bouts , 816 , à 20 cent.........
- Frettes de fer , 408 , à 1 fr. 10 cent.......
- Calfatage et pose , 408, à 5o cent...........
- Terrassemens. ...............................
- Regards, prises d’eau , robinets, etc. .
- Un vingtième pour épuisemens.................
- Faux frais , un vingtième.............
- Bénéfice , un dixième.................
- Montant total pour i55o mètres, Et pour un mètre, 6 fr. 39 cent.
- 5,089 fr. 20 c. 200 816 i63
- 448 204 480 800 80
- 8,201
- 410 5
- 8611 5
- 480 55
- 861 10
- 9,902 70
- Troisième mode. — Tuyaux de poterie revêtus de maçonnerie.
- Ces tuyaux sont en terre cuite de tuileaux, posés bout à bout, et enveloppés d’une bonne maçonnerie de mortier hydraulique. Les tuyaux de poterie n’ont pour objet que de revêtir l’intérieur de la conduite et d’éviter les aspérités, qui nuiraient au cours d’eau.
- Pour fixer l’épaisseur à donner aux diverses parties de cette conduite, soumise à la pression d’une atmosphère et demie, deux atmosphères et deux atmosphères et demie, on supposera dans le mortier une adhérence moyenne de 7000 kilogrammes par mètre carré , qui, ajoutée au poids de la maçonnerie, devra faire équilibre à la pression aussi moyenne. Le poids de la maçonnerie par mètre cube est de 2200 kilogrammes.
- 6.
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- ( 44 )
- L’épaisseur à donner au massif sera alors de im,i5 ; ce qui donne par mètre courant un
- cube de im,32.
- 155o mètres de conduite donnent 2046 mètres cubes de maçonnerie, à 10 fr. le mètre............................................20,460 fr. c.
- Quinze cent cinquante tuyaux de poterie, de 10 centimètres de diamètre , à 5o cent. . ......................................... yy5
- 3ooo mètres de terrassemens, à 60 cent...........................1,800
- Regards, comme dessus. .......................................... 600
- 23,635
- Un dixième pour épuisement . . . . 2,363 5o
- 25,998 5o
- Faux frais, un vingtième . . . . 1,229 92
- Bénéfices, un dixième . . . . 2,599 85
- Montant total pour i550 mètres. . . . . . 29,828 27
- Et pour un mètre , 19 fr. 29 cent.
- Récapitulation du prix du mètre courant de chacune des
- ci-dessus.
- trois espèces de conduites
- En fonte . « En bois. . En poterie
- 17 fr. 3 cent.
- 6 39
- 19 29
- ARTS CHIMIQUES.
- XXV.
- Prix pour le perfectionnement des fonderies de fer.
- Les fontes fabriquées avec une grande partie des minerais exploités en France présentent des défauts que l’on ne rencontre pas dans celles qui proviennent de la plupart des hauts-fourneaux d’Angleterre.
- C’est particulièrement quand on taraude la fonte, qu’on la burine ou qu’on la lime , que ces défauts deviennent sensibles. Les bonnes fontes ne présentent pas de dureté à la surface , forment des copeaux lorsqu’on les tourne ou les burine , et n’offrent pas de grains ou de cavités qui empêchent de faire des filets vifs, ou de donner un beau poli à la fonte.
- Les fusions répétées de la fonte en changent la nature , et les opérations du moulage en durcissent souvent la surface j mais travaillées par nos plus habiles fondeurs, les fontes françaises n’offrent pas en général des qualités égales à celles de la fonte anglaise et à celle de Franche-Comté, et dès - lors le grand nombre des machines à vapeur et une foule d’autres machines qui exigent l’emploi de fonte très-douce rendent indispensable l’amélioration de nos fontes, si nous ne voulons rester tributaires de l’étranger pour l’un des plus importans produits de notre industrie.
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- (45)
- Les minerais de fer exploités en France présentent de grandes différences sous le rapport de leur nature chimique, et ceux même qui sont composés des mêmes principes constituai se conduisent souvent d’une manière fort diverse dans le liaut-fourneau. Tous les maîtres de forge savent la grande différence qui existe entre une mine chaude et une mine froidef et l’influence qu’exerce un minerai qui ne paraît contenir aucune substance nuisible sur la marche du haut-fourneau et les qualités de la fonte.
- Les dispositions particulières et la forme des diverses parties du haut-fourneau, la nature et la disposition des souffleries, la pression du vent , le nombre et la position des tuyères, la nature du minérai, de la castine et du charbon , etc. , sont autant d’objets d’une haute importance à considérer pour le but que se propose la Société.
- Les minérais de,fer exploités en France sont : le fer oxidé compacte 5 le fer oxidé hydraté en grains ou en masse 5 le fer carbonaté ou spathique ; le fer oxidé hématite et le fer oligiste. Ces mines ont pour gangues des substances très-différentes et qui demandent des fondans appropriés pour obtenir leur fusion dans le haut-fourneau. Certaines espèces de minérai exigent des préparations particulières avant d’être employées, comme le grillage , destiné à chasser quelques substances volatiles ou à détruire la cohésion ; moyen employé pour la plupart des mines appelées vulgairement en roches $ ou l’exposition à l’air et l’arrosage, suivis du grillage , comme pour les maillas du département.de l’Isère.
- Les procédés que demande la Société doivent être applicables à des minérais de diverses natures ; et quoiqu’elle sente bien la grande difficulté où se trouvent les maîtres de forge d’un pays de traiter convenablement tous les minérais employés à faire d- la fonte pour moulage, plus les procédés seront applicables à un grand nombre de minérais , plus le but que la Société se propose sera atteint.
- La Société d’Encouragement offre donc un prix de six mille francs à celui qui indiquera un ou plusieurs procédés simples et peu dispendieux, et en faisant usage de minérais de diverses natures et produisant habituellement des fontes de qualités inférieures, pour obtenir constamment des fontes grises à grain homogène , jouissant de beaucoup de ténacité , pouvant être fondues plusieurs fois et recevoir les diverses opérations du moulage en petites et en grandes pièces sans perdre de leurs qualités ; faciles à travailler à la lime , au burin, à tarauder et à polir , et pouvant se comparer, sous ces divers rapports, aux bonnes fontes anglaises et de Franche-Comté.
- Les concurrens devront faire connaître dans un Mémoire la forme , les proportions et les dispositions du haut-fourneau ; la nature des matériaux employés dans sa construction ; le nombre et la position des tuyères 5 la force et la quantité du vent; l’espèce de soufflerie ; la nature des minérais employés j les opérations préliminaires auxquelles il a fallu les soumettre ; la nature des fondans ; leur proportion relative ; la nature du charbon ; et joindre à cette description des plans , coupes et élévations du haut-fourneau , tracés sur une échelle métrique (1).
- La Société verrait avec plaisir des détails exacts sur l’allure du haut-fourneau dans le traitement des différens minérais , et l’influence qu’exerce le mélange de diverses espèces sur la qualité de la fonte.
- (1) Il serait à désirer que tous les concurrens choisissent la même échelle, par exemple celle de ~} pour rendre facile la comparaison dès divers plans. Cependant la Société n’en fait pas une condition essentielle.
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- ( 46 )
- Pour mettre la Société à même de décider l’importante question qui fait le sujet de ce prix , les concurrens devront envoyer des gueuses ou gueusets en quantité suffisante , par exemple, deux mille kilogrammes environ, pour les soumettre à divers essais et pouvoir faire couler des pièces d’une assez, grande dimension (i).
- Ces fontes devront être accompagnées de certificats authentiques délivrés par les Ingénieurs des Mines ou les Officiers d’Artillerie, Directeurs de fonderies ou d’usines métallurgiques du Gouvernement, et constatant i°. qu’elles proviennent de première fusion; 2°. qu’elles sont le produit habituel du haut-fourneau, et non un produit obtenu avec des précautions particulières, et qu’on ne pourrait se procurer à volonté ; 3°. que le hautfourneau marche depuis plusieurs mois en fonte semblable , quel que soit le minérai employé; 4°* 9.ue quantité de ces fontes versées dans le commerce est assez considérable pour qu’elles aient pu être employées à mouler de grandes pièces.
- Il sera nécessaire que les concurrens joignent à leur envoi des échantillons des miné-rais et des fondans employés, et de quelques laitiers provenant des fondages (2).
- Les concurrens seront tenus de faire devant les Commissaires de la Société tous les essais qui seront jugés convenables, pour s’assurer de la bonne qualité de leurs fontes ; et pour conserver les procédés dont ils auront fait usage, ils pourront prendre un brevet d’invention.
- Les échantillons et le Mémoire descriptif devront être adressés à la Société avant le 1er. juillet 1829. Le prix sera décerné dans la séance générale du second semestre de la même année.
- XXVI.
- Prix pour le perfectionnement du moulage des pièces de fonte destinées à receooir un travail ultérieur.
- La fusion et les diverses opérations du moulage ne doivent changer en rien les qualités de la fonte, qui dôit conserver toute sa douceur, même dans les parties les plus minces. II est indispensable que les pièces sortent du moule sans avoir tassé; que leur surface ne soit pas abreuvée de sable; qu’elles ne renferment pas de soufflures; que les arêtes conservent toute leur vivacité.
- Le moulage en sable vert a déjà éprouvé des améliorations ; mais il est important d’étendre cette méthode avantageuse et de la rendre beaucoup plus générale.
- La Société d’Encouragement , convaincue de l’importance du perfectionnement du moulage, proposé un prix de six mille francs à celui qui indiquera le procédé le plus simple, le plus économique et le plus prompt pour mouler en fonte douce des pièces destinées à un travail ultérieur, de quelque forme et de quelque dimension qu’elles soient.
- (1) La Société tiendra compte aux maîtres de forge du prix de transport des fontes, dans le cas où les pièces moulées ne pourraient être vendues à Paris, et des déchets obtenus dans le moulage des diverses pièces qu’il sera jugé convenable de faire exécuter.
- (2) Un ouvrage très remarquable sur le traitement des minérais de fer a été publié en France, il y a deux ans ; les maîtres de forge qui ne le connaîtraient pas encore , pourront y puiser des notions importantes 3 la Société le signale d’une manière particulière à l’attention des concurrens. Cet ouvrage est intitulé : De la Métallurgie du fer, par Karsten; traduit de l’allemand par Culmann, officier d’artillerie.
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- Les concurrens devront indiquer, dans un Mémoire, quelles sont les fontes qu’ils ont employées 5 comment on peut s’assurer de la bonne qualité d’une fonte et ne pas la détériorer en l’employant j comment on peut adoucir de la fonte de médiocre qualité et la rendre susceptible de recevoir ensuite tel travail qu’on voudra lui donner.
- Ils devront également faire connaître le moyen de prévenir le durcissement qui s’opère à la surface des pièces minces, ou remédier à ce durcissement, si, comme cela est probable , il est l’effet d’une trempe produite par le refroidissement ra; ide.
- Ils décriront les règles à suivre et les dimensions à observer dans le placement des évents et des jets, et pour remédier aux inconvéniens du tassement dans quelques parties.
- Ils feront connaître l’espèce de sable dont il faut se servir 5 quel est le meilleur charbon pour préparer les moules, et la manière de les préparer ; les moyens à employer pour bien placer les noyaux et empêcher leur déformation dans le moulage, soit en sable vert, soit en sable étuvé.
- Enfin ils décriront les moyens d’empêcher que le sable ne s’incorpore dans le métal, et les précautions à prendre pour donner issue aux fluides élastiques , qui occasionnent des soufflures.
- La Société distinguera particulièrement ceux des concurrens qui indiqueront en même temps quels sont les meilleurs procédés ou alliages que l’on doit employer pour avoir une matière d’une extrême dureté et susceptible de recevoir un poli fin , tel que doit être celui des laminoirs (1).
- Les concurrens devront présenter des échantillons accompagnés de certificats authentiques délivrés par les Ingénieurs des Mines ou les Officiers d’Artillerie, Directeurs de fonderies ou d’usines métallurgiques du Gouvernement, et constatant qu’ils ne sont pas choisis exprès parmi les pièces qui ont le mieux réussi. Parmi ces échantillons , devront se trouver des corps de presses hydrauliques, des chaudières et des bouilleurs de machines à vapeur exécutés en fontes françaises (2).
- D’ailleurs , pour ne laisser aucun doute sur l’efficacité des moyens décrits dans les Mémoires , les concurrens seront tenus de répéter, en présence des Commissaires de la Société, toutes les expériences qui leur seront demandées , et de mouler les différentes pièces dont on leur présentera les modèles (3).
- Les concurrens pourront s’assurer, par un brevet d’invention, la propriété de leurs procédés.
- Les Mémoires et échantillons devront être adressés à la Société avant le ier. juillet 1829. Le prix sera décerné dans la séance générale du second semestre de la même année.
- (1) Un quinzième d’e'tain produit une fonte très-douce et d’un grain fin. L’alliage du manganèse et de l’acier produit une matière se moulant très-bien, se forgeant bien à chaud, mais très-aigre, et très-dure à froid.
- Le moulage dans des moules de fonte peut donner aux cylindres de laminoirs une dureté singulière, mais qui n’est pas toujours parfaitement égale dgns toutes les parties.
- Les concurrens pourraient consulter avec profit les Mémoires de MM. Stoddarl et Faraday, publiés dans les Annales de Physique et de Chimie.
- (2) Les grandes pièces moulées resteront la propriété des concurrens , et leur seront rendues après le concours.
- (3) Les concurrens trouveront dans le Traité de la Métallurgie du fer, de Karsten, traduit de l’allemand par Culmann, officier d’artillerie, des détails qui pourront leur devenir utiles.
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- ( 48 )
- PRIX REMIS AU CONCOURS POUR L’ANNÉE 1829.
- ARTS MÉCANIQUES.
- XXVII.
- Prix pour Vapplication en grand> dans les usines et manufactures, des turbines hydrauliques , ou roues à palettes courbes , de Bélidor.
- La théorie indique un mode particulier de recevoir l’action des chutes d’eau, qui pourrait rendre de très-grands services à nos usines, et qu’on doit regretter de ne pas voir appliqué plus généralement : ce sont les roues désignées sous le nom de roues à palettes courbes (1), roues à réaction (2), ou sous celui de turbines hydrauliques (3).
- Ces turbines présentent en effet, suivant la théorie, sur toutes les machines existantes, de très-grands avantages , tels que i°. de produire le maximum d'effet autour d’axes verticaux , horizontaux ou inclinés, et 2°. de s’adapter à toutes les chutes avec toutes les vitesses et les dépenses d’eau possibles. Il serait donc essentiel de réaliser complètement et économiquement dans la pratique tous les résultats précieux de la théorie.
- L’entrée de l’eau sans choc et sa sortie de la roue sans vitesse sont, il est vrai, deux conditions faciles à remplir dans le cas hypothétique où l’on ne considère qu’un seul filet liquide incident5 niais dans les applications en grand, on peut présumer qu’elles éprouvent des difficultés plus ou moins considérables.
- En effet, en y réfléchissant un peu , on sent :
- Combien les dimensions finies des masses entrantes et sortantes5
- Combien la mobilité des molécules liquides, l’épaisseur et la forme des palettes ou couloirs courbes , sur lesquels elles glissent ou réagissent ;
- Combien l’écartement ou l’expulsion nécessaire de ces mêmes molécules déposées en repos après leur action , dans un espace qui doit être incontinent occupé par la roue;
- Combien enfin toutes ces circonstances peuvent compliquer la question dont il s’agit, et forcer à recourir à des expériences variées et répétées.
- Ces réflexions paraissent même si bien fondées, que les moulins du Basacle à Toulouset que les roues à poire et autres dont les principes sont plus ou moins analogues à ceux des turbines f n’ont encore offert que très-peu ou même point d’avantages , et n’ont, jusqu’à présent, reçu que des usages très-bornés, attendu i°. qu’elles n’ont pas été, en générai, construites d’après des règles sûres, indiquées à-la-fois par la théorie et par l’expérience, et 2°. que les modifications à leur faire subir, suivant les circonstances et les exigences des usines diverses, n’ont pas été assez exactement déterminées, ou sont même toujours restées entièrement ignorées.
- Ces considérations, réunies à l’importance des turbines, à l’universalité que peut recevoir leur emploi, à la possibilité très-probable de les faire tourner, même sous l’eau, à l’abri des gelées et de ces variations continuelles de niveau, qui souvent ont présenté
- (1) Nouvelle édition de Bélidor ; notes de M. JYavier.
- (2) Emploi du principe des forces vives dans le calcul de l’effet des machines; par Petit. Annales de Physique et de Chimie. Tom. vin, pag. 187. Juillet 1818.
- (3) Rapport fait à l’Académie royale des Sciences, le 19 avril 1824, par une Commission composée de MM. de Prony} Girard et Dupin.
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- (49 )
- de si grands obstacles aux machines ordinaires, ont déterminé la Société d’Encouragement à accorder un prix au mécanicien qui, d’ici au ier. juillet 1829, aura construit et mis en œuvre au moins deux roues de l’espèce dont il s’agit, et assez en grand pour que les résultats offerts à la Commission qui sera chargée de les examiner, puissent porter une entière conviction dans tous les esprits, et soient assez positifs et assez concluans pour dissiper toute espèce de doute sur le succès des machines ultérieures, qu’on pourra projeter d’après une pareille application.
- A l’appui des expériences et de la partie théorique, les concurrens devront présenter, 1 °. une instruction pratique et méthodique mise à la portée de nos charpentiers-mécaniciens, et contenant toutes les règles à suivre dans la construction de ces machines, pour chaque cas particulier qui pourrait se présenter, et 2°. les plans et dessins détaillés, à une échelle de om,o5 par mètre.
- La Société demande que les turbines hydrauliques présentées au concours donnent, quelle que soit la force motrice qui a pour élémens la chute et le volume d’eau dépensé, un effet approché de celui qu’on obtiendrait avec la même force par les roues à augets ou par les roues dites de côté.
- La Société demande en outre que l’une des roues présentées puisse tourner sous l’eau, avec une vitesse quelconque, et qu'elle soit à l’abri des gelées, des variations de niveau et autres inconvéniens plus ou moins graves.
- A raison de tous les frais de construction de ces machines , des mémoires, plans et dessins de l’instruction détaillée méthodique mise à la portée des praticiens ; enfin, de tous les frais de déplacement et de séjour auxquels seront obligés les concurrens , la Société a fixé la valeur du prix proposé à six mille francs.
- Enfin il a été décidé i°. que les mécaniciens éloignés qui auraient construit des turbines et qui voudraient concourir pour ce prix s’adresseraient aux préfets de leurs dépar-temens, pour faire examiner leurs machines par les ingénieurs réunis des ponts et chaussées et des mines de l’arrondissement et du département;
- 20. Que ces ingénieurs constateraient, dans un rapport détaillé, si toutes les conditions du programme ont été remplies, afin de mettre la Société à même de juger le parti qu’il conviendrait de prendre pour les machines qui ne pourront être directement soumises à l’examen de ses commissaires.
- Ce prix sera décerné, s’il y a lieu , dans la séance générale du second semestre 1829.
- ARTS CHIMIQUES.
- XX VIII.
- Prix pour la fabrication de la colle-forte.
- La colle-forte fabriquée en France, il y a trente ans , était d’une couleur brune foncée, en plaques épaisses , molles ; elle se dissolvait dans l’eau froide, et développait une odeur fétide; sa force d’adhérence était peu considérable ; elle attirait puissamment l’humidité de l’air. Tous ces caractères indiquent unë gélatine altérée au feu ; sa mauvaise qualité bornait ses emplois à la fabrication des chapeaux de feutre, et son prix était peu élevé : on la nommait colle de Paris, ou colle noire^ ou colle des chapeliers. Elle est connue encore sous ces dénominations ; mais on ne la prépare plus aujourd’hui qu’avec des matières premières altérées, les tendons de chevaux qui ont subi un commencement de putréfaction dans les clos d’équarrissage, par exemple.
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- (5°)
- A cette époque, les colles étrangères importées en France fournissaient seules aux usages multipliés de la gélatine dans les arts. L’ichthyocolle , presque inodore, sans couleur et insipide , outre son application à la clarification de la bière et des vins , était employée, exclusivement à toute autre, dans les préparations pharmaceutiques et alimentaires, dans l’apprêt des divers tissus, dans la préparation des perles fausses, la monture des pierreries , la fabrication du taffetas d’Angleterre, du papier-glace, du cartonnage fin , etc.
- La colle blonde de Flandre et de Hollande en feuillets minces, peu colorée, assez tenace et d’un goût peu prononcé, servait à préparer la colle à bouche, à détremper les couleurs dites à la colle, à assembler les pièces des instrumens de musique, au placage des meubles d’acajou, à composer les bains gélatineux , etc. •
- La colle-forte d’Angleterre, en plaques plus épaisses, et plus colorée que la précédente, offrant une grande force d’adhérence , s’employait dans beaucoup de travaux de l’ébénis-terie et de la menuiserie, dans la confection des emballages, dans le collage des papiers , etc. -• ' .....
- Plusieurs colles-fortes obtenues par divers procédés, et offrant des propriétés et des caractères extérieurs différens, ont été successivement substituées en partie aux colles étrangères , à l’exception toutefois de la colle de poisson , relativement à la clarification de la bière et des vins. - - - - - ~ •
- Nos fabriques des départemens de la Seine, de la Seine-Inférieure, de l’Eure, des Ardennes , des Bouches-du-Rhône , de la Haute-Vienne et du Haut-Rhin , offrent au commerce des produits remarquables et qui peuvent soutenir avec des avantages marqués la concurrence»étrangère (1). Cette industrie, de création moderne dans notre pays, a fait des progrès rapides ; ses produits déjà sont supérieurs à ceux des Hollandais, des Belges et des Anglais. Quelques perfectionnemens sont encore possibles j si nous ne pouvions les atteindre, il serait utile de nous fixer au point élevé où. nous sommes parvenus. Le concours qui est ouvert par la Société d’Encouragement fera connaître du moins aux spéculateurs la supériorité de nos colles-fortes sur les colles étrangères : nous serons heureux de la proclamer. Puisse-t-il avoir aussi pour résultat de faire cesser les importations encore considérables, et d’ouvrir à nos produits des débouchés au-delà des frontières!
- On pourra consulter, relativement aux moyens de fabrication et de perfectionnement , aux caractères et procédés d’essais, l’article Colle-forte du Dictionnaire technologique $ le rapport sur la colle - forte de M. Grenet ( Bulletin de la Société d’Encouragement, cahier d’octobre i825) , etc.
- La Société d’Encouragement décernera, dans la séance générale du second semestre 182g, un prix de deux mille francs au fabricant de colle-forte qui aura livré au commerce , pendant le cours d’une année, la plus grande quantité de ce produit en qualités diverses, les mieux appropriées aux différens emplois dans les arts , et à des prix avantageux pour le consommateur. On ne demande pas qu’elle puisse être substituée à la colle de poisson pour la clarification de la bière $ il serait même inutile que les concurrens fissent des tentatives pour y parvenir.
- Les concurrens seront tenus d’envoyer, avant le !«-. juillet 1829, des échantillons de chaque espèce de colle qu’ils fabriqueront. ' ; .
- (1) Dans le de'partement de la Seine, la fabrication de la colle-forte produit annuellement une valeur de plus de 6ao,ooo francs. , . ,
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- ( 5. )
- ...... ............ XXIX.
- Prix pour l’établissement en grand d?une fabrication de creusets réfractaires.
- La Société d’Encouragement propose un prix de trois mille francs pour celui qui établira en grand une fabrication de creusets assez réfractaires pour pouvoir être employés à fondre du fer pur. .
- En proposant ce prix, la Société a pour but de procurer à l’industrie le moyen de faire des expériences d’un grand intérêt, auxquelles on est obligé de renoncer , parce qu’on ne trouve pas dans le commerce des creusets capables de résister à l’action du feu le plus intense des fourneaux de laboratoire.
- La résistance des creusets , leur infusibilité, dépendent de l’argile avec laquelle ils sont faits. 11 s’en trouve sur plusieurs points de la France, dont la qualité réfractaire ne doit rien laisser à désirer, puisque, dans nos fabriques d’acier fondu , on est parvenu , avec la terre de notre sol, à faire des creusets qui peuvent servir à cinq ou six opérations. Il est probable que de nouvelles recherches feront découvrir des dépôts d’une argile très-pure , qui pourra être employée avec succès, ou que l’on trouvera quelque moyen peu dispendieux de rendre encore plus infusibles celles qui le sont déjà à un certain degré (i)»
- Ce qu’on demande d’un creuset, c’est qu’il puisse supporter sans se fondre l’action d’un feu de charbon le plus violent, et qu’il ne casse pas dans les changemens subits de température : cette seconde condition n’est pas la plus difficile à remplir; on y parvient en composant la pâte des creusets de manière que le ciment fait avec l’argile calcinée soit prédominant, et qu’il ne soit pas en poudre fine ; mais à mesure que l’on augmente la proportion du ciment, la pâte , devenue moins ductile , se tourne plus difficilement : ce n’est pas un obstacle invincible ; il paraît même que l’emploi du tour à potier n’est pas le mode de fabrication le meilleur, ni le plus expéditif ; la pression semble préférable, ou tout autre moyen qui donnerait une densité égale aux parois du vase.
- 11 est de l’intérêt des concurrens de s’assurer par eux-mêmes de la qualité de leurs creusets : c’est pourquoi on les engage à le faire. Ils y parviendront facilement avec une forge de maréchal, sur laquelle ils construiront en briques un petit fourneau de 8 pouces de diamètre sur i4 à i5 pouces de hauteur , à partir du fond du foyer, où s’abouche la tuyère du soufflet. •
- Ce foyer, qui formera le cendrier , peut avoir 6 pouces de diamètre et 4 pouces de hauteur seulement.
- On ménagera un canal, fermé avec une brique, qui pourra s’enlever à volonté , afin de pénétrer, au besoin, dans le cendrier, dans le cas où la grille serait obstruée par un creuset qui aurait fondu. <» -
- La grille est placée sur ce cendrier ; elle peut être en terre réfractaire, percée de trous comme le fond des fourneaux de ménage , ou bien composée de barreaux de fer d’un pouce ou 9 lignes de diamètre et de 5 pouces et demi de longueur, lesquels reposeraient sur deux petites tringles de fer, de manière à ne laisser que 3 lignes de distance entre eux, afin que , si le soufflet était très-fort, le vent ne pût frapper le creuset et le refroidir.
- (i) La lévigation, par exemple , peut enlever le sable pyriteux qui rendrait la terre fusible. Quelques chimistes, considérant la qualité réfractaire de la magnésie, ont pensé que l’on rendrait l’argile plus infusible en y mêlant un peu de muriate de magnésie.
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- A partir de la grille, l’élévation des parois du fourneau , qui doit avoir 8 pouces de diamètre , sera de 1 o pouces dans œuvre.
- Aussitôt que la maçonnerie est achevée , on revêt l’intérieur du fourneau d’une couche d’un pouce d’épaisseur, d’un enduit composé de cinq parties de sable non fusible et d’une partie seulement de bonne argile , que l’on bat pour unir sa surface et le faire adhérer aux briques. Ainsi revêtu, le fourneau n’a plus que 6 pouces de diamètre.
- On place sur la grille un tourteau ou petit support cylindrique, haut de 2 pouces et demi à 3 pouces} et fait du même mélange infusible d’argile et de sable : c’est sur ce tourteau que se pose le creuset rempli de morceaux de fer non oxidés , coupés par petits frag-mens et disposés de manière qu’il y ait entre eux le moins de vide possible ; on ferme le creuset par un couvercle , qu’on lute avec du sable et de l’argile.
- Dès que le charbon dont on entoure le creuset est allumé , on fait agir le soufflet et on remplace le combustible à mesure qu’il se consume.
- A l’aide de cet appareil, on produit une chaleur telle qu’en 3o ou 40 minutes on peut fondre un demi-kilogramme de fer doux.
- - Il n’est pas nécessaire d’attendre que les creusets aient été au four pour les essayer, il y a même de l’avantage à les employer avant d’être cuits , pourvu qu’ils soient parfaitement secs ; ils supportent mieux sans se casser le passage rapide à une température élevée : aussi dans les fabriques d’acier, les creusets dont on fait usage sont seulement séchés.
- Ceux qui voudront être admis à ce concours sont tenus d’envoyer, i°. des échantillons de creusets de différentes grandeurs; 2°. une quantité suffisante d’argile non travaillée, telle qu’elle sort de la terre , et une quantité proportionnelle de ciment, afin que les commissaires puissent, avec ces matériaux , faire des creusets, pour les essayer comparativement avec ceux qui auront été présentés au concours.
- Les concurrens devront joindre à leurs échantillons un mémoire contenant la désignation de la terre et la description exacte de ses caractères extérieurs et de son gisement ; enfin tous les détails des opérations préliminaires employées avant de la travailler , ainsi que des procédés suivis dans la fabrication ; ils y joindront aussi un aperçu des dépenses , afin que la Société puisse s’assurer que l’établissement formé pourra soutenir avec avantage la concurrence étrangère.
- L’épreuve à laquelle les creusets seront soumis consistera à fondre, sans addition de carbone, 3 à 4 kilogrammes de fer doux.
- Si les concurrens désirent que leurs procédés restent secrets, les commissaires qui en auront la communication s’engageront à ne pas les divulguer ; mais la description qui en sera faite par eux sera déposée sous cachet aux archives de la Société.
- Les échantillons et mémoires devront être envoyés avant le Ier. juillet 1829 , et le prix sera décerné dans la séance générale du second semestre de la même année.
- - XXX. , , ;;i .. ^ - .
- Prix pour le perfectionnement de la construction des fourneaux.
- Les phénomènes de la combustion ont été l’objet d’études approfondies ; les lois que suit le calorique dans son développement et dans sa transmission, les effets qu’il produit et le pouvoir calorifique des divers combustibles, ont été observés et déterminés par les plus habiles physiciens; mais il manque quelques données pour pouvoir appliquer avec succès
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- ces résultats scientifiques au calcul des dimensions convenables aux différens fourneaux dont on se sert dans les manufactures, et le praticien n’a pas encore de guide sûr pour résoudre le mieux possible les questions de ce genre qu’il a à examiner. On sait en effet que chaque constructeur de fourneau fait usage de proportions différentes, et marche ainsi en tâtonnant vers le but qui lui est indiqué. Il résulte de cet état de choses qu’en général les fourneaux employés dans les manufactures sont bien éloignés du point de perfection où l’on pourra sans doute les amener : or, cet état d’imperfection est une des causes principales delà cherté de nos produits et de la dépense énorme qu’entraîne l’achat des combustibles dans les.usines à feu; d’un autre côté, il est évident que si les données qui doivent servir de base à la meilleure construction des fourneaux étaient mieux connues et plus répandues, il serait plus rare de voir des fourneaux mal construits couvrir de fumée tout le voisinage des usines à feu. Cette question est donc aussi intéressante sous le rapport de la salubrité du voisinage des fabriques et de la tranquillité des fabricans, qu’elle est importante en la considérant sous les rapports économiques et industriels. La Société d’Encouragement, pénétrée du haut intérêt qu’offre une telle question , sentant bien toutes les difficultés que présente un sujet aussi neuf, a décidé qu’elle établirait plusieurs divisions dans le Programme de ce prix , et qu’elle consacrerait à chacun des prix partiels une somme assez forte pour indemniser les concurrens qui se présenteront. -
- Il a paru qu’en ayant égard aux conditions à remplir par les différentes espèces de fourneaux , on pouvait les ranger dans les trois divisions suivantes : -
- i°. Fourneaux destinés à chauffer les liquides , à évaporer ou à produire de la vapeur; 2°. Fourneaux destinés à oxider les métaux ;
- 3°. Fourneaux destinés à réduire les oxides, à fondre simplement les substances métalliques ou à les recuire.
- Dans la première espèce de fourneaux, le but doit être de brûler le combustible de la manière la plus utile , en ne produisant que le moins de fumée possible.
- Dans la seconde , on doit construire le fourneau de manière à faire affluer sur le combustible une masse d’air telle, que l’oxigène qu’elle contient soit suffisant pour bien brûler le combustible et pour oxider promptement, complètement et avec facilité le métal que l’on veut convertir en oxide.
- Les fourneaux rangés dans la troisième division doivent au contraire être établis sur les dimensions convenables, afin que l’air qui traverse le combustible y soit assez décomposé pour ne pas oxider facilement le métal qui doit être fondu , ou simplement recuit sur la sole du fourneau. >
- La seconde espèce de fourneaux peut donc être facilement rendue fumivore, puisque le combustible s’y trouve toujours exposé à l’action d’un courant d’air plus que suffisant. Il en est autrement pour les fourneaux rangés dans la troisième division : ces fourneaux ne peuvent pas être rendus directement fumivores, et les fourneaux destinés â la désoxi-dation des métaux doivent même constamment donner de la fumée, puisque la même cause qui tend à réduire les oxides métalliques s’oppose à la facile ignition des corps combustibles.
- Les fourneaux qui sont le plus généralement employés sont ceux qui forment la première division ; ce sont aussi ceux où le défaut de bons renseignemens se fait le plus sentir , et s’il est vrai de dire qu’il est quelques fabriques où l’on sait les bien construire, il l’est aussi d’avouer qu’en général le contraire a lieu, au grand détriment du voisinage des usines à feu et des propriétaires de ces usines. Quelques développemens vont appuyer cette opinion.
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- On sait, par exemple'pqu’en faisant usage du calorimètre on peut réduire en vapeur de 1 o à 11 kilogrammes d’eau, en y brûlant un kilogramme de charbon de terre ; mais on sait aussi que dans la plupart des fabriques on n’obtient que 4 ou 5 kilogrammes de vapeur, en brûlant un kilogramme de houille , sous des chaudières remplies d’eau ou de dissolutions salines peu concentrées. Il en est ainsi pour beaucoup de chaudières de machines à feu, et il est même peu de fabricans qui connaissent, sous ce rapport,la puissance de leurs fourneaux; on sait cependant que, dans quelques manufactures, on est parvenu à réduire directement en vapeur jusqu’à 8 et même 9 kilogrammes d’eau avec un kilogramme de charbon de terre. On voit donc tout le bien que peut produire le perfectionnement des fourneaux dont il s’agit.
- Quant aux fourneaux rangés dans la deuxième et dans la troisième division, ’ étant principalement employés dans des usines considérables, où se trouvent ordinairement réunis les secours de grands capitaux et de connaissances étendues, ils ont dû être plus promptement perfectionnés ; on sait cependant par expérience qu’il reste encore de grandes améliorations à y apporter. La distinction établie, en classant les fourneaux, indique le but vers lequel doit tendre le constructeur chargé de leur établissement, donne des idées plus justes des propriétés qu’ils doivent avoir, et contribuera sans doute à en faire perfectionner la construction.
- La Société d’Encouragement a pensé qu’il serait utile de faire examiner séparément tout ce qui a rapport aux fourneaux de chacune de ces trois divisions : elle propose, en conséquence, trois prix, de trois mille francs chaque, pour cet objet, savoir:
- Un prix de trois mille francs à l’auteur du mémoire qui aura convenablement traité la question de la construction des fourneaux destinés au chauffage des liquides , à leur évaporation ou à la production de la vapeur. y
- Un prix semblable de trois mille francs à l’auteur du mémoire qui aura résolu la seconde question, c’est-à-dire qui aura amené à un haut degré de perfection la construction des fourneaux propres à l’oxidation des métaux. N
- Il sera de même accordé un prix de trois mille francs au concurrent qui aura éclairci la troisième question, et qui aura enseigné les moyens de parfaitement établir les fourneaux destinés à la fonte des métaux ou à la réduction des oxides métalliques.
- La Société d’Encouragement désirant hâter et faciliter le plus possible la solution de ces trois questions si importantes pour les progrès de notre industrie manufacturière, a de plus pensé qu’un puissant moyen d’arriver à ce but serait d’obtenir des fabricans qui ne voudront pas concourir pour ces prix, le tableau exact des dimensions , de la dépense en combustible et des effets des différens fourneaux construits dans leurs ateliers : elle a en conséquence décidé qu’il serait accordé , indépendamment des trois prix dont il est question , quatre médailles d’encouragement aux fabricans qui lui auront envoyé des tableaux 1 pareils aux modèles ci-joints, et qui y auront consigné les résultats les mieux constatés, les plus complets et les plus avantageux.
- Les mémoires et tableaux envoyés au concours devront parvenir au secrétariat de la Société avant le ier. juillet 1829.
- Les prix seront décernés, s’il y a lieu, dans la séance générale du second semestre de la même année, y ; - . - r . {Suivent les Modèles d’Etats.)
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- DATES des Essais.
- DiPARromi b MODÈLE D’ETAT, N". 1. Commune d
- Essais faits avec des fourneaux destinés à chauffer les liquides, à évaporer ou à produire de la vapeur.
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- CHAUDIERE.
- Métal dont elle est composée.
- 2.
- Usage
- auquel
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- sert.
- 3.
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- forme.
- Surface du fond
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- cité.
- GRILLE.
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- CARNEAUX.
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- CHEMINEE.
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- litres.
- OBSERVATIONS.
- Si l’on fait usage de bois ou de tourbe pour I e chauffage des chaudières , on l’indiquera en tête de la 18e. colonne, en substituant les mots combustible employé à ceux de quantité de houille consommée.
- On peut consulter, au sujet des fourneaux rangés dans cette division , les articles du Dictionnaire technologique qui s’y rapportent, aux mots cheminée, combustible, combustion, évaporat., -vapeur, etc.
- On pourra encore utilement consulter un très - grand nombre de mémoires publiés, au snjet des fourneaux dont il est ici question , dans les deux-collections du Journal des Mines, dans les Annales de Chimie, dans la Bulletiii de la Société d’Encouragement, dans la collection du Journal des Arts et Manufactures , dans la Description des Brevets d’invention, etc.
- CJt
- tnt
- Département d MODÈLE D’ÉTAT, N°. %
- Commune d
- Essais faits avec des fourneaux destinés à oxider, à désoxider, à fondre et à recuire les métaux.
- DATES des Essais. I. FOURNEAU. Dimensions de la grille. 6. CHEMINÉE. Quantité de houille brûlée par heure. IO. Produit ordinaire du fourneau par heure. 1 I. Quantité droxi- •— gène restant dans ^ l’air pris au bas de la cheminée. Température m de la fumée OJ prise dans la cheminée. OBSERVATIONS.
- Son usage. 2. Sa forme. 3. Dimen- sions de la sole. 4- Épaisseur de ses parois. 5. Sa plus grande ouver- ture. 7- Sa plus petite ouver- ture. 8. Sa hauteur , à partir du dessus de. la sole. 9-
- m. c. m. c. m. c. me c, m. c. m. c. kilog. Si l’on fait usage de bois ou de tourbe pour le chauffage de ces fourneaux , on l’indiquera entête de la ioe. colonne , en substituant les mots combustible employé à ceux de quantité de houille brûlée. On peut consulter , au sujet des fourneaux rangés dans la seconde et dans la troisième division , les ouvrages publiés par Jars, par Hellot; ou trouve un très-grand nombre de détails à ce sujet dans les deux collections du Journal des Mines, dans la Sydèrotechnic de Hassenfratz, et dans le grand ouvrage de M. Héron de ViUefosse, sur la richesse minérale ; on peut aussi consulter avec fruit l’ouvrage de Karsten , etc., etc.
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- AGRICULTURE.
- XXXI.
- Prix pour la description détaillée des meilleurs procédés d’industrie ihanufac-turière qui sont ou qui peuvent être exercés par les habitons des campagnes.
- Les améliorations qu’on peut introduire dans l’agriculture doivent avoir principalement pour but le meilleur emploi possible du temps , du sol et de ses produits : c’est par le perfectionnement de ces élémens de la richesse territoriale que le cultivateur pourra supporter les pertes qu’il éprouve aujourd’hui, à raison du bas prix des denrées de première nécessité, dont le débit faisait jadis sa récompense et l’unique objet de ses travaux; mais la plupart des instructions rurales qui ont été publiées ont servi à indiquer quel serait le meilleur emploi du sol. Très-peu ont traité de celui du temps et de celui des produits, en sorte que ces deux moyens de prospérité ne sont encore bien pratiqués chez nous que dans quelques localités. On trouve un beaucoup plus grand nombre d’exemples de ce genre à l’étranger , notamment en Angleterre, dans plusieurs parties de l’Allemagne, en Suisse et dans le royaume des Pays-Bas. Diverses espèces d’industrie manufacturière, établies dans les habitations rurales, peuvent offrir à nos agriculteurs des exemples qui les mettraient à même de tirer un parti avantageux d’un temps trop souvent perdu pour eux aux époques où la saison ne permet pas des travaux assidus dans les champs, et qui leur montreraient : 1 °. à acquérir le bénéfice de la première main-d’œuvre sur beaucoup de produits ruraux qu’ils livrent bruts au commerce ; 2°. à tirer un parti avantageux d’un grand nombre d’objets qu’ils laissent détériorer , et qui sont tout-à-fait perdus, faute de connaître les procédés qui mettraient à même de les rendre propres â la consommation. La plupart des travaux manuels qu’on pourrait introduire dans nos campagnes ne sont pas d’une exécution plus difficile que ceux qui déjà y sont exercés: ainsi les bières de ménage et les liqueurs fermentées tirées des fruits et des racines sont aussi faciles à fabriquer que les cidres, les vins et les poirés ; les fromages de longue conservation, la dessiccation et la préparation des grains , des fruits , des viandes et autres parties des animaux , le tissage des plantes filamenteuses, le lavage des laines, l’emploi des bois, des écorces, des pailles, l’usage de divers métiers dont la manutention est très-simple , offriraient sans difficulté de plus grands bénéfices que l’emploi du tricot et du rouet, commun aux habitans des campagnes.
- L’observation éclairée n’a encore porté aucun secours de cette espèce aux cultivateurs, en sorte que, d’une part, tout ce qu’ils pratiquent déjà en ce genre peut être considérablement perfectionné, soit par l’emploi de machines mieux appropriées à leurs travaux, soit par la publication de procédés plus économiques qui leur sont inconnus ; de l’autre part, on peut facilement décupler leurs moyens d’industrie manufacturière, en leur indiquant des travaux d’une facile exécution , pratiqués avec avantage dans divers lieux , et dont ils n’ont aucune idée. "
- La Société d’Encouragement a pensé qu’il serait utile de procurer ce genre important d’amélioration à notre agriculture, et elle a voulu exciter par des récompenses le zèle des hommes qui ont visité attentivement les travaux de l’industrie manufacturière exercés dans les habitations rurales. 'fi *
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- Elle propose un prix de trois mille francs à l’auteur qui fera le mieux connaître , d’une manière suffisamment détaillée, toutes les sortes d’industrie manufacturière qui sont actuellement pratiquées dans les campagnes, soit en France , soit à l’étranger, avec les per-fectionnemens dont ces divers genres d’industrie seraient susceptibles. Elle accordera un second prix de quinze cents francs à l’auteur du travail qui aura le plus approché du premier $ plus , deux médailles d’or et deux médailles d’argent seront décernées aux concurrens qui, sans avoir embrassé la question dans toute son étendue , auraient néanmoins rempli avec succès une partie des conditions proposées.
- En demandant la description des procédés d’industrie manufacturière déjà exercés dans les habitations rurales, la Société a pour but principal de donner à ceux qui voudraient les adopter la certitude qu’ils sont déjà pratiqués avec bénéfice et facilité ; elle désire en conséquence non seulement que les descriptions soient suffisamment détaillées pour que, suivant leur importance, les procédés qu’elles ont pour objet puissent être pratiqués, soit par de simples manouvriers, soit par des propriétaires ruraux ou par des fermiers , mais encore elle exige que les dépenses et les bénéfices du travail soient établis , et que les ouvrages envoyés au concours soient accompagnés des dessins qui pourraient être nécessaires. Elle désire que les concurrens proposent les améliorations qu’il leur paraîtrait possible d’introduire dans les divers procédés qu’ils auront à faire connaître, et aussi qu’ils indiquent les travaux fructueux d’industrie manufacturière qui, n’ayant point encore été exercés dans les campagnes, seraient néanmoins de nature à y être pratiqués, soit par les propriétaires ruraux, soit par les simples agriculteurs.
- Les prix seront décernés dans la séance générale du second semestre 1829; les mémoires devront être envoyés au secrétariat de la Société avant le ier. juillet de la même année.
- La Société se réserve expressément la faculté de conserver et d’employer en totalité ou en partie les ouvrages qui auront été envoyés au concours.
- PRIX PROPOSÉS POUR L’ANNÉE i83o.
- AGRICULTURE.
- XXXII.
- Prix pour la plantation des terrains en pente.
- Il y a déjà plus d’un siècle que des hommes éclairés et amis de la prospérité dè la France se sont affligés du déboisement progressif des montagnes et des résultats qu’il avait alors et devait avoir encore plus, à l’avenir , sur notre agriculture.
- En effet, la première conséquence de ce déboisement a été la diminution des sources , et par suite des rivières et des fleuves ; les eaux de pluie , qui alors s’infiltraient lentement jusqu’aux couches d’argile , coulent aujourd’hui en torrens sur la surface de la terre , et se rendent directement dans les ruisseaux, qu’elles ne grossissent qu’instantanément 5 ces eaux entraînent non-seulement la terre végétale qui formait cette surface, mais encore les couches inférieures jusqu’à la roche vive , de sorte que beaucoup de ces pentes sont devenues complètement infertiles.
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- Tous nos départemens , mais principalement ceux du Midi , offrent le hideux aspect de montagnes entières ou de coteaux nombreux ainsi dénués de terre , où de chétifs troupeaux trouvent à peine quelques touffes d’herbe au printemps et en automne , lorsque les docu-rnens constatent qu’ils étaient jadis couverts de superbes forêts.
- Reproduire la terre végétale sur des rochers n’est pas une chose facile et prompte j cependant cela n’est pas impossible , comme le prouve l’expérience ; mais ce n’est que par la puissante intervention du Gouvernement, et par l’action des lois d’un effet général et durable, qu’on peut espérer d’y parvenir/
- La Société d’Encouragement voulant, autant qu’il dépend d’elle, non réparer le mal fait, mais empêcher le mal de s’étendre, propose, pour être distribués en l’année i83o, deux prix, l’un de trois mille francs, et l’autre de quinze cents francs, pour ceux qui auront replanté en chênes, en châtaigniers , en hêtres, en micocouliers, en aliziers , en frênes , en merisiers , en ormes, ou seulement en trois ou quatre de ces espèces d’arbres , le plus d’étendue de terre ayant au moins l±5 degrés d’inclinaison ; cette étendue ne pourra être moindre de 25 hectares , et la plantation devra avoir au moins cinq ans.
- Les concurrens feront constater par les autorités locales la contenance et l’état de leurs plantations , et en enverront le procès-verbal au secrétariat de la Société, avant le Ier. juillet
- i83q.
- L’ouvrage dans lequel les concurrens trouveront le plus de faits est celui de M. Dugied , intitulé : Projet de boisement des Basses-Alpes , imprimé par ordre du Gouvernement en 1819. Ils trouveront également des documens relatifs à cet objet dans le Nouveau Dictionnaire dlagriculture, imprimé par Déterville, libraire à Paris.
- XXXIII.
- Prix pour la détermination des effets de la chaux employée comme engrais.
- Les avantages de la chaux en poudre répandue en petite quantité sur la terre pour l’amélioration des récoltes sont connus de temps immémorial} on sait qu’elle agit, dans ce cas , comme alcali, en rendant plus promptement soluble l’humus que les racines des plantes doivent pomper du sol pour faire croître les tiges, les branches, les feuilles, les fleurs et les fruits ; mais on ignore si l’action des différentes sortes de chaux est différente à cet égard , et il peut être fort utile de le connaître. La Société d’Encouragement propose en conséquence un prix de quinze cents francs , pour être distribué , en i83o, à celui qui aura le mieux déterminé, à son jugement, par des expériences comparatives faites sur des terrains arides très-argileux, sur des terrains arides très-sablonneux , et sur des terrains intermédiaires très-fertiles , la différence des effets de la chaux maigre et de la chaux grasse, employées, soit après avoir été réduites en poudre au sortir du four, soit après leur avoir donné le temps de s’éteindre naturellement à l’air. Au tableau des expériences faites dans le but d’éclaircir cette question, devra être joint celui des analyses des pierres calcaires dont proviennent les chaux employées , ainsi que des terres sur lesquelles ces chaux auront été répandues.
- Le concours restera ouvert jusqu’au ier. juillet i83o.
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- PRIX REMIS AU CONCOURS POUR L’ANNÉE i83o.
- ARTS MÉCANIQUES.
- XXXIV.
- Prix pour le perfectionnement des scieries à bois mues par Veau.
- II existe depuis long-temps en France, et sur-tout dans les pays de montagnes, un grand nombre de scieries à bois mues par l’eau , et si l’on en excepte un petit nombre , ces usines sont encore ce qu’elles étaient il y a plusieurs siècles : leur construction est généralement très-grossière et peu soignée.
- D’un autre côté, on remarque encore dans celles qui font exception , que si l’on a cherché à y diminuer le frottement du châssis porte-scies dans son cadre, on ne s’est pas étudié à le réduire à celui d’articulations qui offriraient l’avantage de rapprocher le mouvement du châssis porte-scies de celui opéré par la main de nos scieurs de long, de manière à empêcher les dents de toucher en remontant. On n’a pas non plus tâché de faire en sorte que la puissance soit plus particulièrement appliquée à la partie inférieure des châssis ; enfin , on ne voit pas encore que l’on ait étudié avec le soin convenable la forme des dents ni les épaisseurs à donner aux lames, parties qui doivent varier en raison de la nature et de l’épaisseur des bois , et avoir pour but d’en diminuer le plus possible le déchet ; et cependant si toutes ces conditions étaient remplies, il en résulterait une grande économie de force motrice et de matière, et un perfectionnement notable dans l’ouvrage.
- Ce serait donc faire faire un grand pas à cette industrie, que d’introduire dans les scieries mues par l’eau tous ces genres de perfectionnemens, et ceux qui y ont déjà été apportés depuis plusieurs années , et adoptés avec empressement dans les pays étrangers, déjà essayés aussi avec succès dans quelques-unes .de nos fabriques, et qui ont également pour objet de diviser les bois de toutes grosseurs dans le moins de temps, avec le moindre déchet de matière et avec la plus petite dépense de force motrice} de les planer, de les dresser , de les couper sous telle forme que ce soit, et de les rendre prêts à être mis en œuvre pour la charpente, la menuiserie, l’ébénisterie, la tonnellerie, le charronnage (1).
- On ne peut disconvenir non plus que de tels changeniens apportés dans ces scieries, et qui auraient les résultats dont les objets ont été indiqués plus haut, ne devinssent très-profitables à ceux qui possèdent ces établissemens, aux habitans de la contrée où ils sont situés, aux propriétaires des bois voisins et à tous les consommateurs.
- C’est dans la vue de provoquer l’adoption de ces améliorations dans nos scieries, que la Société d’Encouragement propose un prix de cinq mille francs, qui sera décerné, dans la séance générale du second semestre i83o, à celui qui, dans une scierie mue par l’eau , aura disposé le mécanisme d’après les principes énoncés, et de manière à débiter avec précision des bois de charpente de toutes dimensions} à préparer, c’est-à-dire, diviser, dresser, planer, rainer, languetter, etc., ceux destinés aux ouvrages de menuiserie, et à livrer au commerce les produits à des prix inférieurs aux prix actuels des mêmes produits obtenus par les moyens ordinaires.
- Les concurrens enverront à la Société, avant le jer. juillet i83o , un dessin et une ex-
- (i) Voyez les Bulletins des anne'es 1806, 1813 , i8i5, 1818, 1819, 1822, 1825 et 1826.
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- (ex plication de leurs moyens mécaniques et de leurs machines, des échantillons de leurs produits, et des certificats constatant l’activité de la fabrique, la quantité et le prix des produits.
- Le prix sera accordé à celui des concurrens qui aura le mieux rempli les conditions du programme sous le rapport des prix, des qualités et des quantités des produits de l’usine.
- Dans le cas où ce prix ne serait pas remporté, la Société se réserve de le diviser, et d’accorder deux mille francs si les perfectionnemens introduits dans l’usine s’appliquent au sciage seulement, et trois mille francs s’ils ne se rapportent qu’à la préparation mécanique pour la menuiserie.
- XXXV.
- * Prix pour la fabrication des aiguilles à coudre.
- La Société d’Encouragement, dans la vue de contribuer aux progrès des manufactures d'aiguilles à coudre, situées, pour la plupart, dans le ci-devant département de la Roër, formant aujourd’hui une partie du grand-duché du Rhin, avait proposé un prix de six mille francs pour la fabrication des fils d’acier à l’usage de ces manufactures, afin de les mettre à portée de se procurer en France cette matière première, qu’elles tiraient de l’étranger, et dont on aurait pu les priver pour paralyser leurs travaux.
- Aujourd’hui que ces précieuses manufactures d’aiguilles ne font plus partie du domaine de l’industrie française; que la quantité d’aiguilles de différentes sortes qui se fabriquent dans ce royaume est bien loin de suffire à sa consommation , la Société d’Encouragement a jugé qu’il serait utile de diriger l’attention des mécaniciens et des manufacturiers vers cet objet important. En conséquence, elle propose un prix de trois mille francs, qu’elle décernera, dans sa séance générale du second semestre i83o, à celui qui aura formé, dans l’un des départemens français, une fabrique d’aiguilles à coudre, comparables, par la variété de leur forme ou grandeur, la perfection et le prix , à celles que le commerce préfère.
- Pour être admis au concours, il sera nécessaire défaire parvenir à la Société d’Encouragement, avant le ier. juillet i83o:
- i°. Des échantillons de toutes les variétés d’aiguilles que la manufacture fournit au commerce , avec l’indication des prix de chaque variété;
- 2°. Des certificats des autorités locales, qui constatent non-seulement l’activité de la fabrique , mais encore qu’elle est montée et organisée de manière à ne laisser aucun doute sur la permanence et le succès de ses travaux, et qu’elle a versé dans le commerce des produits pour une valeur annuelle de 10,000 francs.
- Indépendamment des aiguilles fabriquées à la manière d’Aix-la-Chapelle, c’est-à-dire avec du fil de fer cémenté, les concurrens devront adresser des aiguilles de tous les numéros en acier fondu, à l’instar de celles provenant d’Angleterre.
- Le concurrent qui, à l’époque indiquée ci-dessus, aura formé la fabrique d’aiguilles à coudre la plus étendue, et obtenu des produits aussi parfaits que ceux des fabriques étrangères f par des moyens économiques et sans danger pour les ouvriers, sera considéré comme ayant le plus approché du but que la Société s’est proposé d’atteindre.
- L’art de fabriquer les aiguilles à coudre ayant été décrit dans le plus grand détail et publié par divers auteurs, on n’a pas cru devoir rappeler ici la marche des opérations, ni faire connaître les divers outils, machines et appareils actuellement en usage. La Société se con-
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- tentera seulement d’observer que, lorsqu’on se sert de meules de grès pour former la pointe des aiguilles , cette opération, se faisant à sec, occasionne beaucoup de poussière, qui nuit à la santé des ouvriers ; on remédie à cet inconvénient en établissant un courant d’air qui porte au dehors la poussière du grès, à mesure qu’elle se détache de la meule (1). Il est également prudent de monter les meules sur leurs axes, de manière que si elles venaient à se fendre , les morceaux ne pussent pas se détacher (2). Ces diverses précautions deviendraient inutiles, si l’on substituait aux meules de grès des meules de fer ou de fonte oxidée, proposées par l’un des membres de la Société , M. JVLolard, ancien administrateur du Conservatoire des Arts et Métiers , qui est le premier qui ait fait usage de cet ingénieux procédé pour former la pointe des aiguilles, des épingles , etc. Le même auteur s’est aussi servi, avec avantage , d’un instrument composé de deux règles, entre lesquelles on place les bouts de fil d’acier, qu’on fait tourner sur eux-mêmes, en imprimant le mouvement de va-et-vient à l’une des règles, en même temps qu’on soumet à l’action de la meule les bouts des fils pour former les pointes.
- CONDITIONS GÉNÉRALES A REMPLIR PAR LES CONCURRENS.
- Celui qui aura obtenu un prix conservera la faculté de prendre un brevet d’invention , si l’objet en est susceptible.
- Les modèles, mémoires, descriptions, renseignemens, échantillons et pièces, destinés à constater les droits des concurrens, seront adressés , francs de port, au Secrétaire de la Société d? Encouragement pour F industrie nationale y rue du Bac, n°. 42j hôtel de Boulogne -Ils doivent être remis avant le ier. juillet de chaque année. Ce terme est de rigueur.
- Les procédés ou machines seront examinés par des commissaires que la Société désignera.
- Les étrangers sont admis à concourir ; mais dans le cas où l’un d’eux aurait obtenu un nrix , la Société conservera la propriété du procédé , à moins qu’il ne le mette à exécution en France , en prenant un brevet d’invention.
- Les membres du Conseil d’Administration et les deux censeurs sont exclus du concours.
- Les autres membres de la Société sont admis à concourir.
- Les concurrens ne mettront point leurs noms à leurs mémoires; ils y mettront seulement une devise, et ils joindront aux modèles, mémoires ou échantillons un billet cacheté, renfermant la même devise, leur nom , et l’indication de leur domicile.
- Les médailles ou la somme seront remises à celui qui aura obtenu le prix, ou à son fondé de pouvoirs.
- Adopté en séance générale , le 28 novembre 1827.
- Le Comte CI1APTAL , Président ;
- Le Comte DE LASTEYRIE, le Duc DE DOUDEAUVILLE, Vice - Présidens ,•
- Le Baron DE GÉRANDO , Secrétaire $ CL.-ANTHELME COSTAZ, JOMARD , Secrétaires~Adjoints.
- (1) Ce moyen est décrit dans les Bulletins de la Société, N°. CXLII, quinzième année, page 75, N°. CCX^III, vingt et unième année, page 24i , et N°. CCXX’VIII, page 167, vingt-deuxième année.
- (a) On trouve dans le Bulletin, N°. CIY, douzième année, page 46, la description d’un moyen de monter et de consolider les meules à émoudre.
- IMPRIMERIE DE MADAME HUZARD (née Vallat la Chapelle),
- rue de l’éperon, n°. 7.
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