Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'Industrie Nationale
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- BULLETIN
- DE LA
- SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- POUR
- L’INDUSTRIE NATIONALE.
- Publié avec Vapprobation de M. le Ministre de ïAgriculture
- et du Commerce.
- QUARANTE-QUATRIÈME ANNÉE.
- A PARIS,
- MADAME VEUVE BOUCHARD-HUZARD,
- IMPRIMEUR DE IA SOCIÉTÉ,
- RUE DE l’ÉPER OW-SAINT-A N DRÉ-DES-ARCS, H°' 7.
- 1845.
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- quarante-quatrième année. (N° CCCCLXXXVII.) janvier ms.
- BULLETIN
- DE LA
- SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- POUR I/INDUSTRIE NATIONALE.
- ARTS MÉCANIQUES. — armes a feu.
- Rapport fait par M. Théodore Olivier, au nom du comité des arts mécaniques, sur les perfectionnements apportés par M. Ghaudun aux cartouches employées pour les fusils de chasse des systèmes Robert et Lefaucheux.
- M. Chaudun vous a adressé un mémoire sur les perfectionnements apportés par lui à la fabrication des cartouches employées pour les fusils de chasse des systèmes Robert et Lefaucheux.
- Le comité des arts mécaniques m’a chargé de vous faire à ce sujet le rapport suivant.
- On peut diviser les fusils qui se chargent par la culasse en deux classes : ceux pour lesquels le canon du fusil reste en place et se trouve ainsi lié d’une manière invariable avec la crosse, et de ce genre est le fusil système Robert, et ceux pour lesquels le canon du fusil, se brisant au tonnerre et s’abaissant autour d’un axe de rotation, est obligé de faire un angle plus ou moins grand avec la crosse, pour que la charge puisse être introduite, et de ce genre est le fusil système Lefaucheux.
- Il existe bien des variétés de fusils appartenant à l’un ou à l’autre de ces deux systèmes généraux, et, suivant les variétés, la cartouche reçoit certaines modifications.
- M. Chaudun ne s’est occupé que des cartouches à employer pour les systèmes Robert et Lefaucheuxy il les a perfectionnées, et d’une manière remarquable, puisque, en modifiant leur construction, il a obvié à plusieurs in-
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- 4 ;; ' •? - / ARTS MECANIQUES. ^ b 7* ïy é . • =
- convénients inhérents tout d’abord à l’un ou à l’autre système; car, on doit toujours le faire remarquer, quand on parle d’un fusil de chasse se chargeant par la culasse, on ne doit jamais en séparer la cartouche (1).
- M. Chaudun s’est d’abord occupé du fusil Robert, et il avait raison ; car l’on doit songer à l’emploi nécessaire, en certaines circonstances, des fusils de chasse : je veux parler du cas de guerre.
- Dans les circonstances difficiles pour un pays, en cas d’invasion étrangère, il faut que la population s’arme et défende le sol ; dans les campagnes, chacun court alors à son arme de chasse, et l’on comprendra sans peine que, dans ces occasions, le fusil qui recevra une baïonnette à l’extrémité de son canon sera d’un système tel, qu’il permettra, ainsi ajusté, de se défendre, lors même que l’arme ne serait point chargée; on comprend sans peine, dis-je, que ce système doit avoir, en temps de guerre, la préférence, et dès lors aussi en temps de paix ; car, pour conserver la paix, il faut toujours être armé en prévision de guerre.4A — i v.v
- Or personne ne peut nier que le fusil système Robert ne soit, sous ce rapport , un de ceux que les chasseurs doivent préférer.
- Mais le fusil Robert, tel qu’il fut primitivement construit, avait des inconvénients que la pratique ne tarda pas à signaler.
- Le crachement était trop considérable et gênait le tireur; et, de plus, il encrassait trop promptement la culasse, en sorte que, après un certain nombre de coups, la bascule ne fonctionnait que péniblement. J
- En outre, l’amorce placée à la circonférence de la cartouche ne pouvait être facilement amenée sur l’enclume qu’autant que la cartouche pouvait assez librement tourner dans Famé du ranon. i (i) * * 4
- Ce sont ces inconvénients graves que M. Chaudun a fait disparaître, en perfectionnant la cartouche destinée au fusil du système Robert; et il a, par là, amené cette arme à un degré de perfection qui doit maintenant la faire rechercher, si toutefois les arquebusiers qui la construiront y apportent les soins qu’ils doivent toujours apporter à tout ce qui sort de leurs ateliers; car nous ne pouvons dissimuler la confection peu soignée des fusils Robert qui ont été exécutés en ces derniers temps. - -t » !
- Pour obvier au crachement, M. Chaudun a profité de l’idée du culot, qui appartient à M. Lejaucheuæ et à M. Béringer.
- (i) Comme lorsqu’on parle d’un chemin de fer, on ne doit jamais, à ce qu’il nous semble , en séparer la locomotive.
- Fusil et cartouche forment un système ( n’oubliant pas que nous parlons de fusil se chargeant par la
- culasse ), tout comme rails et locomotive forment un système ; et encore l’on pourrait, dans la discussion d’un projet, séparer la locomotive du rail, tandis qu’il est vraiment impossible de séparer la car-
- touche du fusil, lorsqu’il s’agit d’un fusil se chargeant par la culasse. (T. O.)
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- ÀÎîilÈS A FEU.
- Mais, au lieu de faire son culot en cuivre mince, il le fait avec un carton confectionné avec le papier qui est fabriqué avec le chanvre goudronné des cordes de la marine et que l’on obtient en dépeçant les vieux cordages.
- Les rondelles de carton sont embouties et donnent des culots très-résistants et suffisamment élastiques en vertu de la matière dont ils sont formés. Lorsque ces culots sortent de la presse, ils ont l’aspect de l’agate polie; leurs arêtes sont vives, nettes et dures. En même temps que l’emboutisse-ment a lieu, un forêt perce le culot en son centre : le trou ainsi obtenu doit servir de logement à l’amorce, qui est un petit tube cylindrique de 1 millimètre environ de diamètre et de 4 à 5 millimètres de longueur, et dans lequel se trouve renfermée la poudre fulminante.
- Au moyen du culot, M. Chaudun a détruit le crachement. L’amorce étant placée au centre de la cartouche, il a dû relever d’un demi-diamètre de culot les enclumes sur lesquelles s’enflamment les tubes-amorees sous le choc des chiens-marteaux; mais, par cette disposition, la cartouche n’a plus besoin d’être logée d’une manière spéciale dans la culasse, et l’on n’a plus ni la crainte des ratés, ni la crainte des amorces coupées par la bascule au moment de son abaissement. Il est nécessaire, pour que la fuite du gaz soit complètement empêchée, que la cartouche entre à frottement dans la culasse. Avec les cartouches employées ordinairement, on a de la peine à les retirer après le coup parti; aussi plusieurs arquebusiers ont. imaginé divers mécanismes ingénieux, qui agissent sur la cartouche et la retirent au moment où l’on manœuvre l’arme pour la recharger.
- Ces mécanismes sont toujours assez compliqués et augmentent le prix du fusil.
- M. Chaudun a imaginé de préparer le papier de la cartouche avec une solution de gélatine et d’huile de lin rendue siccative; en sorte que, lorsque le coup est tiré, le papier se crispe et n’adhère plus a l’âme du canon : en vertu de cette propriété, M-i~Ghaudun a donné au papier qui forme la douille de la cartouche le nom de contractile; de plus, la préparation ci-dessus in^ diquée rend le papier hydrofwge. D’après des expériences faites sous nos yeux, une douille de-cartouche peut servir à tirer cinq coups; mais, après ce nombre, elle doit être considérée comme hors de service. Après chaque coup, on retire avec la plus grande facilité la cartouche hors de la culasse, en pinçant avec deux doigts le tube-amorce, qui n’éclate pas, ne se brise pas, en un mot qui ne se déchire, ni sous le choc du chien-marteau, ni par l’explosion du fulminate, et cela en vertu de la manière dont il est confectionné et chargé, ainsi que nous allons le dire.
- On prend une lame mince de cuivre rouge de plusieurs mètres de longueur-
- CA.
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- et de 3 millimètres environ de largeur; on la fait passer dans une filière, en la pliant en son milieu, de manière à former gouttière, cette gouttière étant maintenue ouverte par une petite broche verticale. La poudre fulminante, sous la forme de sable fin, est également distribuée par une trémie dans la gouttière, qui est étirée dans une seconde filière placée après la trémie; cette seconde filière rapproche les lèvres de la gouttière et forme un tube cylindrique renfermant le fulminate.
- Ensuite, au moyen d’une cisaille, on coupe ce tube en petits fragments de h à 5 millimètres de longueur. La cisaille aplatit d’abord le tube avant de le couper, puis, en le coupant, elle ferme le tube en fermant la section, qui, de circulaire, est devenue ovale sous la pression de la cisaille, et enfin ne forme plus qu’une ligne droite après l’opération.
- C’est en dosant convenablement la quantité de fulminate renfermée dans chaque parcelle formant tube-amorce que M. Chaudun est arrivé à un résultat utile, celui d’avoir des amorces qui, au moment de l’explosion, ne se déchirent pas et ne s’ouvrent qu’à l’extrémité qui communique avec la charge de poudre.
- Passons maintenant aux perfectionnements que la cartouche Lefaucheux doit à M .Chaudun.
- Tout le monde sait comment M. Lefaucheux fabriquait ses cartouches : sur le pourtour du culot métallique, il pratiquait un trou, dans lequel il passait une broche en fer, et il logeait dans l'intérieur du culot une capsule fulminante qui était maintenue par l’extrémité de la broche, en sorte que, en frappant sur la broche qui remplissait l’office de cheminée, on faisait détoner la capsule.
- Mais la broche en fer, se trouvant en contact avec la poudre, s’oxydait et au bout de peu de temps se trouvait rongée ; en sorte que, lorsqu’on se servait de cartouches confectionnées depuis plusieurs mois, la broche s’écrasait sous le chien-marteau , et la capsule ne détonait point, parce que le choc n’était plus ni assez sec, ni assez vif.
- Pour obvier à cet inconvénient, M. Chaudun place dans le trou un cylindre de cuivre laiton ouvert seulement en l’un de ses deux bouts, et dans lequel il fait glisser un grain sphérique de fulminate ; puis il loge dans ce cylindre une broche en fer. Par ce moyen , la broche n’est plus en contact avec le pulvérin, et l’oxydation ne peut avoir lieu.
- Nous n’entreprendrons point la description détaillée des divers instruments employés par M. Chaudun pour fabriquer les tubes-amorces , les charger, les couper de longueur; pour fabriquer les douilles de papier, les couper de longueur au moyen d’une scie circulaire; pour estamper les culots
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- ARMES A FEE.
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- en carton, etc., etc. Ces divers instruments sont exécutés avec soin; ils fonctionnent avec sûreté, rapidité et exactitude : en les imaginant, M. Chaa-dun a fait preuve de talent et de perspicacité, car il a bien approprié au travail particulier des cartouches des instruments connus, il est vrai, mais dont il a modifié avec intelligence certaines parties pour les rendre aptes au service auquel il les destinait.
- En conséquence, votre comité des arts mécaniques a l’honneur de vous proposer
- 1° De remercier l’auteur de son utile et intéressante communication;
- 2° De faire imprimer le présent rapport et de faire décrire et graver dans votre Bulletin les machines les plus importantes employées par M. Chaudun dans la fabrication des cartouches destinées aux fusils des systèmes Robert et Lefaucheux.
- Signé Th. Olivier, rapporteur, approuvé en séance, le 16 octobre 1844.
- Description des instruments employés par M. Chaudun pour la fabrication des cartouches des fusils se chargeant par la culasse_, des systèmes Robert et Lefaucheux.
- Nous avons décrit dans le Bulletin de l’année 1834 un fusil de guerre qui se charge par la culasse, de l’invention de M. Robert; cette arme ayant éprouvé quelques modifications depuis cette époque, nous avons cru devoir en reproduire les principales pièces, afin de montrer la manière dont les cartouches de M. Chaudun s’y adaptent.
- La fig. 1, pl. 943, représente le mécanisme intérieur d’un fusil de chasse double privé de sa crosse.
- La fig. 2 montre une partie du fusil vue en dessus sans la pièce de bascule. La culasse a de ce fusil porte un prolongement ou levier b, muni d’une pièce mobile ou anneau c, qui, lorsque la bascule est abaissée, est arrêté par un ressort d. La culasse porte deux plaques ou joues e, e, réunies par les tourillons fft et dont les épaulements sont traversés par les vis de la culasse. Une pièce g, nommée bandeur, passant à travers les joues, porte un galet h, lequel, en appuyant sur le grand ressort i, fait baisser le marteau k, qui le termine : à ce marteau est attaché un indicateur /, montrant que le fusil est armé lorsqu’il fait saillie dans l’ouverture du pontet m. n est la détente qui s’engage dans un cran du marteau k et le retient jusqu’à ce que, pressée par la gâchette o, elle recule et rend libre le marteau, lequel frappe alors de bas en haut contre la vis p en acier trempé, servant d’en^
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- clame (1); le tube contenant la poudre fulminante, placé au centre de la cartouche, étant écrasé par le choc du marteau, la poudre détone et communique le feu à la charge.
- La plaque r, fig. 2, recouvre entièrement la cavité ménagée dans le fusil primitif, et dans laquelle s’amassait la crasse produite par le crachement de chaque coup; cette crasse, en s’attachant aux pièces de l’intérieur de la batterie, finissait par paralyser leurs effets. Les ouvertures semi-circulaires a, s sont occupées par les têtes des marteaux lorsqu’elles sont arrivées au point de percussion qui se produit sur le fond des bassinets et au demi-diamètre des chambres, ce qui rend l’inflammation plus prompte. Au milieu de la plaque r est pratiquée une troisième ouverture t, de forme Ovale, divisée par une petite cloison faisant corps avec la pièce de bascule et destinée à empêcher la communication du feu d’un coup à l’autre»
- Fabrication des cartouches. Le fusil du système Robert est le seul qui offre aux amateurs l’avantage de pouvoir faire eux-mêmes leurs cartouches. Pour faciliter celte fabrication à ceux qui ne sont point exercés, M. Chau-dun a imaginé des instruments portatifs *d’un usage commode.
- Pour faire les cartouches avec la capsule au centre, on commence par prendre du carton de bonne qualité, composé d’un nombre suffisant de feuilles de papier collées les unes sur les autres jusqu’à l’épaisseur de 1 millimètre et demi environ ; on le coupe avec un emporte-pièce d’un diamètre égal à la creusure a de la presse, fig. 3, fixée à une table à l’aide de la griffe b et de la vis ci on place successivement dans la creusure les rondelles de carton, et on abaisse dessus la vis d en tournant la clef e: les rondelles prendront, par cette première pression, une forme demi-sphérique et seront percées au centre par la pointe i; ensuite on remonte la vis en desserrant la clef , et on pose sur la plate-forme a la pièce f, qu’on voit, fig. 4, en plan et en coupe verticale, sur la ligne 1,2 ; on aura soin de placer en dessus l’arête vive qui doit enlever, par une seconde pression de la vis; l’excédant du diamètre du culot. Pour fixer la capsule g au centre du culot, représenté en coupe verticale et de grandeur naturelle, fig. 5, on la saisit avec la pince, fig. 6, vue de face et de champ, et on la fait descendre dans le creux ménagé au bout de la pince et-qui détermine sa longueur ; on l’introduit ensuite dans le trou du culot qu’on voit détaché en élévation, en coupe et en plan, fig. 8, et on relève per-
- (1) Le fond des bassinets du fusil Robert, quoique garni d’un grain d’acier ne prenait pas toujours une trempe assez dure, et le choc répété des marteaux y formait une cavité telle, qu’il n’y avait plus de percussion sûre ; de là des ratés assez fréquents. M. Chaudun a obvié à ce grave inconvénient en perçant le fond des bassinets d’un trou qu’il bouche avec une vis d’acier, dont l’extrémité est trempée très-dur et qui offre toute la résistance désirable.
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- ARMES A FEU.
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- pendiculairement le petit appendice h qui surmonte la pince; enfin on fait descendre la vis k, et la capsule est rivée au culot.
- La douille de la cartouche se fait en roulant très-serré, sur un mandrin du calibre du fusil, une bande de papier de 5 centimètres de large, assez longue pour faire trois fois le tour du mandrin, et qu’on enduit de colle de pâte. La cartouche étant bien sèche, on y introduit un culot, qu’on fera entrer par le fond et qu’on pousse avec le mandrin presque jusqu’au bout de la douille; mais, avant de l’affleurer, on aura soin d’encîuire les parois de la douille avec un peu de colle forte, après l’y avoir fixé solidement.
- Pour charger les cartouches, la douille est placée dans l’appareil qu’on voit en coupe verticale fig. 9, en dessus fig. 10, et en dessous fi g. H; on l’introduit par le haut l, et on l’enfonce bien jusqu’au fond avec le mandrin; puis on met dans une coupe de bois une quantité suffisante de poudre, et on puise avec la mesure graduée vue en élévation et en plan, fig. 12 et 13, munie d’un fond mobile v pour déterminer la quantité de poudre. Pendant cette manœuvre, on tient ouvert le couvercle u, en le pressant avec l’index de la main droite; aussitôt que la mesure est remplie, on lâche le couvercle qui est poussé par un ressort, et la charge se rase exactement : on la verse ensuite dans la cartouche et on la recouvre d’une bourre de carton coupée avec un emporte-pièce du calibre du fusil ; on appuie cette bourre sur la poudre, sans la tasser : on mesure le plomb de la même manière.
- Les bonnes cartouches se font en divisant la charge de plomb en deux portions égales, que l’on sépare par une bourre mince; on place sur la seconde demi-charge une bourre plus épaisse, puis on enduit les parois de la douille d’un peu de colle forte, et on la couvre d’une bourre blanche portant le numéro du plomb. La cartouche étant ainsi chargée, on appuie sur le ressort o, fig. 10, en faisant tourner la partie supérieure p de l’appareil : la petite languette q coupe alors la cartouche à une longueur égale à la profondeur de la chambre. Pour sortir la cartouche de l’appareil, on tourne le fond s mobile autour de la vis t, et on pousse la cartouche de haut en bas ; elle se trouvera alors parfaitement de calibre et de longueur, et sortira par l’orifice r.
- Pour faire les cartouches à capsule latérale qu’on voit fig. 14, la fabrication est la même, à la différence du culot. A cet effet, on coupe une rondelle de bon cartonjr, fig. 15, avec l’emporte-pièce servant à former les beurres; on la place verticalement dans les mâchoires de la pince, fig. 7, et on appuie sur un cran disposé pour la recevoir : en fermant alors la pince, on perce le trou z destiné à recevoir la capsule. La rondelle ou le culot x garni de sa capsule se place horizontalement dans la pince, et on la rive par le même moyen employé pour les capsules centrales : on charge aussi de la même manière.
- Quarante-quatrième année. Janvier 1845. 2
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- L’outil représenté en coupe et en plan, fig. 16 et 1 T, est destiné à la fabrication en grand des capsules du fusil Robert. Il se compose d’une première filière a' dans laquelle on engage une lame de cuivre b' ployée en gouttière; la pointe de la vis d sert à tenir cette gouttière ouverte. La capsule ainsi préparée traverse la trémie d où elle se remplit de poudre fulminante ; elle passe ensuite dans une seconde filière d qui rapproche ses bords pour former le petit tube b",
- L’appareil vu en plan et en coupe, fig. 18 et 19, sert à faire les cartouches à broche du système Lefaucheux, perfectionnées par M. Chaudun. f est un poinçon dans le fond duquel on fait entrer par la rainure ï un culot de cuivre qu’on comprime fortement dans la matrice g\ à l’aide d’un balancier qui fait descendre verticalement le poinçon. On voit, fig. 20 et 21, une cartouche pour le fusil du système Lefaucheux, munie d’une broche verticale, qui est frappée par un marteau extérieur. Nous avons donné, page 104 du Bulletin de 1835, la description et la gravure de ce système. M. Chaudun fabrique des cartouches semblables, dont la fig. 22 représente une section verticale de grandeur naturelle; mais ail lieu de munir la broche ï d’une capsule ordinaire, comme dans l’ancien système, M. Chaudun la chausse d’un tube k' engagé dans le culot/, et au fond duquel est logée la poudre fulminante et où elle se trouve à l’abri de l’humidité. La fig. 23 représente une autre capsule à broche qui permet de recharger la cartouche plusieurs fois dans le cas où on en manquerait.
- La fig. 24 montre la cartouche de M. Chaudun complète, avec capsule centrale, et la fig. 25 le culot-bourre qu’on place sur la poudre.
- Les broches en acier l' étant sujettes à se corroder par leur contact avec la poudre, M. Chaudun les remplace par des broches en cuivre qui n’ont pas cet inconvénient (1). (D.)
- GÉOMÉTRIE.
- Rapport sur les solides en carton de M. Louis Dupin, par
- M. Théod. Olivier (2).
- Les modèles en relief sont si utiles pour l’enseignement de la géométrie, que l’on doit s’efforcer d’en introduire l’usage dans les écoles primaires et
- (ï) M. Chaudun, arquebusier, rue du Faubourg-Montmartre, 4, a obtenu, à la grande exposition des produits de rindustrie de 1844, une médaille de bronze pour les perfectionnements apportés par lui aux cartouches des armes de chasse ; la Société d’encouragement lui a décerné une médaille d’argent dans sa séance générale du 27 novembre 1844. (Foy. p. 5G7 du Bulletin de décembre.)
- (2) L’abondance des matières ne nous a pas permis de publier ce rapport et le suivant dans le Bulletin de décembre, où il devait trouver sa place.
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- DESSIN.
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- d’arts et métiers, et de l’y conserver. Les modèles en bois sont coûteux, parce que leur construction exacte est difficile : d’ailleurs les arêtes et les angles des polyèdres sont promptement détériorés lorsque ces solides sont entre les mains des élèves, qui, plus d’une fois, les laissent tomber sur le plancher de leur salle d’études.
- M. Louis Dupin a eu l’heureuse idée de construire une série de polyèdres en carton, qui, par leur juxtaposition, forment un cube.
- Il imprime sur une feuille de carton les polygones, développements des diverses faces du solide à exécuter; sur chaque développement ou face du solide, il imprime des légendes géométriques utiles, et il découpe ensuite l’ensemble des polygones, donnant un coup de ciseau à mi-épaisseur de carton sur les lignes qui doivent former les arêtes du solide.
- Il plie alors facilement le carton suivant chaque arête, et il forme le solide à construire en collant les arêtes qui se juxtaposent ; et, d’ailleurs, il a soin de placer convenablement des armatures dans l’intérieur du solide pour empêcher sa déformation.
- Les solides en carton de M. Louis Dupin coûtent dix fois moins qu’ils ne coûteraient s’ils étaient en bois.
- Les solides en carton offrent, par rapport aux solides en bois, un abaissement considérable de prix, une exactitude aussi remarquable dans l’exécution et, de plus, des légendes géométriques d’une grande utilité, et que l’élève retient d’autant mieux qu’elles se présentent à ses yeux chaque fois qu’il manie un solide pour en étudier la forme.
- Pour le perfectionnement apporté à la construction des solides géométriques, solides si utiles pour l’enseignement de la géométrie dans les écoles primaires et d’arts et métiers, la Société d’encouragement accorde à M. Louis Dupin une médaille d’argent (1 ).
- Signé Théod. Olivier, rapporteur.
- Approuvé en séance générale, le 27 novembre 1844.
- DESSIN.
- Rapport sur les machines a dessiner de M. Rouget de Lisle;
- par M. Théod. Olivier.
- M. Rouget de Lisle a consacré un grand nombre d’années à perfectionner l’industrie de la tapisserie à l’aiguille : il y a eu de la part de cet homme ingénieux une persévérance et un ensemble de vues bien remarquables et dignes des éloges les mieux mérités. Plusieurs des perfectionnements apportés par M. Rouget de Lisle à divers instruments appliqués à l’art du dessin doivent
- (î) M. Louis Dupin demeure rue de Grenelle-Saint-Honoré, 7.
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- ARTS MECANIQUES.
- être regardés comme étant de véritables inventions, et, sans nul doute, le nouveau kaléidoscope sera bientôt entre les mains de tous les dessinateurs de jabrique, ainsi que la glace verticale non étamée qui a reçu de M. Rouget de Lisle un perfectionnement d’une utilité ou plutôt d’une nécessité incontestable.
- La Société d’encouragement est heureuse d’avoir à récompenser des efforts aussi persévérants et qui ont conduit M. Rouget de Lisle à d’aussi utiles résultats, et c’est avec bonheur qu’elle lui décerne sa médaille de platine.
- Signé Théod. Olivier, rapporteur.
- Approuvé en séance générale, le 27 novembre 1844.
- INSTRUMENTS DE PRECISION.
- Description dune machine nommée diviseur universel, propre à diviser, percer et tailler les cercles et les lignes droites,
- ainsi que les roues d’engrenage, crémaillères, etc., etc.; par M. Decoster, ingénieur-mécanicien, rue Stanislas, g.
- On sait de quelle importance sont, dans les ateliers de' construction de mécaniques, les plates-formes, soit pour diviser les cercles et les plates-bandes, soit pour tailler les roues d’engrenage ou crémaillères; mais leur emploi exige une assez grande habileté de la part de l’ouvrier qui les dirige.
- C’est pour atteindre le but d’une rigoureuse exactitude que M. Decoster a cherché un mécanisme qui réunit à une grande simplicité un usage facile et commode, dont la construction fût peu dispendieuse et pût surtout remplir cette condition essentielle, de permettre d’obtenir toute espèce de divisions en nombres pairs comme en nombres impairs.
- Le principe sur lequel repose ce mécanisme consiste dans l’application d'un grand nombre de blocs métalliques parfaitement identiques et de coins ou prismes aigus de même métal, et aussi parfaitement égaux entre eux; ces blocs et ces coins sont disposés autour d’une poulie cylindrique pour diviser les cercles ou les plateaux, et dans une rainure exactement droite pour diviser les plates-bandes ou les crémaillères.
- Les ligures de la planche 944 montrent le système de construction imaginé par M. Decoster pour l’ajustement de ces blocs et coins, et la manière de les appliquer à toute espèce de divisions.
- La fig. 1 représente une élévation vue de face de l’appareil diviseur, destiné à diviser et percer ou pointer les cercles, poulies, roues ou plateaux.
- Fig. 2, plan de l’appareil et de l’outil à percer.
- On suppose que la machine divise et perce un plateau de plate-forme de
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- INSTRUMENTS DE PRECISION.
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- 1 mètre de diamètre. Le diviseur circulaire a 2m,568 de diamètre, soit 8 mètres de circonférence : étant disposé dans un plan vertical, il permet de diviser les plus grandes comme les plus petites roues avec toute la précision désirable dans la pratique.
- Ce diviseur n’est autre qu’une grande poulie cylindrique en fonte A, dont la fîg. 1 ne présente qu’une portion. Sur la circonférence de cette poulie est pratiquée une rainure en queue-d’aronde, susceptible de recevoir 400 blocs ou petits parallélipipèdes a, qui sont exactement de même dimension, fondus dans le même moule avec le plus grand soin, et parfaitement calibrés.
- Supposons que l’on ait rangé ces 400 blocs dans la gorge de la poulie, de manière qu’ils la remplissent exactement dans toute son étendue et qu’ils soient tout à fait contigus, ce qui a rigoureusement lieu dans cet appareil, on aura nécessairement divisé les circonférences en autant de parties égales.
- Ces petits parallélipipèdes, dont la forme est indiquée fîg. 3, 4, 5 et 6, sont séparés par autant de coins ou prismes angulaires b, que l’on voit fig. 7, 8, 9 et 10; il y en a de deux espèces : les plus étroits composent la première série, qui s’ajuste avec les 400 blocs, et les plus larges composent la deuxième série, qu’on emploie lorsque le nombre de blocs est diminué de plus d’un tiers. Ces coins sont aussi parfaitement identiques et posés seulement sur la circonférence extérieure de la poulie ; ils se logent en partie dans les entailles pratiquées à l’avance sur les deux laces latérales opposées de chaque bloc, comme le montre la portion du plan détaillé fig. 11.
- En admettant qu’on enlève un bloc et un coin, puis que l’on pousse à la fois tous les coins restants, de manière à écarter en même temps tous les blocs de la même quantité, afin qu’ils occupent la circonférence entière de la poulie, on aura formé sur cette circonférence une nouvelle division qui sera aussi exacte que la première. Il en sera de même si l’on retire deux, trois ou quatre blocs, etc. : avec le même nombre de coins, on formera autant de nouvelles divisions exactes de la circonférence de la poulie; on peut donc ainsi obtenir tous les nombres au-dessous de 400 que l’on voudra.
- Dans cet appareil, il faut non-seulement que les blocs et les coins soient parfaitement égaux entre eux, il faut encore que la pénétration des coins entre les blocs soit identiquement la même, pour que les divisions soient égales. La difficulté consistait à faire mouvoir ces coins de manière à remplir rigoureusement cette condition. A cet effet, M. Decoster a ajusté sur la poulie A un cercle ou anneau de fonte B, bien tourné de toutes parts et présentant, par conséquent, des rebords circulaires exactement plans et perpendiculaires à l’axe de la roue. On conçoit que, en poussant cet anneau parallèlement. à lui-même contre les coins, on tend à faire pénétrer ceux-ci dans
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- ARTS MÉCANIQUES.
- les blocs d’une égale quantité. Pour opérer ce mouvement, l’auteur emploie deux moyens : le premier consiste à pratiquer à l’avance sur l’épaisseur du cercle B plusieurs entailles en hélice d, Fig. 13, et à ajuster sur la poulie autant de poignées C , dont le bout rectangulaire traverse ces entailles; en tournant ces poignées dans le sens convenable, on forcera l’anneau à s’avancer et, par suite, à pousser tous les coins de la même quantité. On pourrait , au besoin , denter le bord extérieur de la circonférence de la poulie pour faire engrener avec elle un pignon qui, en la faisant tourner d’une certaine quantité, forcerait également cet anneau à s’avancer partout à la fois.
- On peut aussi employer des sergents S, fig. 12 et 13, qui ne sont autres que des équerres à vis fixées en dedans de la poulie : toutefois ils ne sont pas indispensables avec la disposition précédente. Pour que l’anneau B, qui est extrêmement mince comparativement à son diamètre et qui, par cela même, présente des difficultés d’exécution, puisse être construit avec la précision désirable, Fauteur l’a fait fondre avec la poulie elle-même. A cet effet, il a rapporté sur le modèle de celle-ci une bande circulaire B', fig. 11 , qui est entièrement entaillée et reliée à la jante de la poulie par des talons placés de distance en distance. Cefte disposition a permis d’obtenir une pièce, bien saine à la fonte et de tourner les deux pièces ensemble, puis de les ajuster parfaitement l’une sur l’autre.
- Pour obtenir des blocs et des coins parfaits, présentant tous la même dimension, il a fallu aussi beaucoup de précautions. L’auteur a employé pour cet effet un procédé applicable, avec avantage, dans d’autres circonstances; il a commencé par bien étudier la composition de la matière, afin de produire des pièces parfaitement saines, trés-lisses, et présentant peu de retrait : pour cela, il emploie mi alliage composé de Vio d’étain, 710 de cuivre rouge et 8/io d’antimoine ; il le fond par masses de 50 à 60 kilogr., afin de produire un mélange régulier; puis il le refond par parties plus petites, et les coule dans les moules.
- L’appareil propre à couler les blocs est représenté en plan et en élévation, fig. 14 et 15; il consiste en une espèce de boite M, dont les parois sont en acier trempé et parfaitement dressées et polies intérieurement. A chaque bout est rapportée une pièce N servant à la fermer, de manière que l’espace intermédiaire est exactement égal à l’épaisseur du bloc. Pour cet effet, l’une des pièces N est arrêtée à fleur de la boîte par une bride O, et l’autre par un arrêt ménagé exprès. On coule la matière par l’orifice m disposé comme un entonnoir, et qui forme au-dessus du bloc un jet conique large dans le haut et mince dans le bas. La pièce étant coulée, on retire la bride O et on la
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- INSTRUMENTS DE PRECISION.
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- remplace par une plus longue P, fig. 17 et 18, qui, au moyen de la vis de rappel Q, sert à repousser le bloc fondu et la pièce N jusqu’au dehors de la boîte, comme on le voit fig. 14 et 15. La partie extrême de la boîte qui reçoit la pièce N étant un peu plus petite que la partie dans laquelle ce bloc a été coulé, il en résulte que celui-ci éprouve une espèce de laminage, et que, par suite, tous les blocs qui en sortent sont parfaitement égaux. En poussant ainsi le bloc au dehors de la boîte, la masselotte se trouve coupée très-facilement et laisse la surface supérieure très-lisse.
- Les coins sont coulés dans le moule représenté en plan, fig. 19, et en élévation, fig. 20 : dans cette dernière figure, on suppose enlevé le plateau de devant qui recouvré les capacités intérieures. On voit que les jets peuvent s’enlever aisément et que les coins doivent être bien égaux, puisque les surfaces intérieures sont bien dressées et en acier fondu.
- M. Decoster emploie, pour la division ordinaire des nombres correspondants au nombre de blocs et de coins placés sur la poulie, une forte alidade L, qu’on voit détachée, vue de face, de profil et en plan, fig. 21,22 et 23 ; cette alidade doit former ressort et permettre de la rapprocher de la poulie au moyen de la vis de rappel n.
- Lorsqu’on veut avoir des divisions qui n’existent pas sur la poulie, parce que l’on ne voudrait pas déplacer un certain nombre de blocs ou de coins, ou parce que les divisions seraient beaucoup plus grandes, on peut employer un compas subdiviseur tel que celui représenté fig. 24 et 25, et qui est construit sur le principe des blocs et des coins. Eu effet, qu’on imagine une petite boîte K , dans laquelle s’ajustent plusieurs dames p exactement de même épaisseur et séparées par des coins q, qui, au moyen d’une vis de rappel et d’une platine, peuvent être enfoncés plus ou moins. Sur chacune de ces dames, on fait appuyer un ressort à plusieurs branches r. On présente le compas ainsi ajusté dans l’alidade L, à la place de la pointe qui s’y trouve, fig. 1, devant la poulie, après qu’on aura réglé l’écartement des dames, de manière à correspondre exactement à la division que l’on veut avoir; on conçoit dès lors que, quand la pointe de l’une de ces dames se trouve vis-à-vis d’une entaille faite au milieu des blocs ou des coins, elle s’engagera nécessairement dans cette entaille poussée par le ressort, tandis que les autres resteront seulement appuyées sur la surface extérieure (1). Au moyen de cette disposition, on obtiendra toutes les divisions désirables, surtout si l’on multiplie le nombre de blocs et de coins, et cela avec beaucoup de précision en pratique.
- (J) Pour tes divisions très-rapprochées on peut employer des dames et des coins plus minces, eommg l’indiquent les fig. 26, 27 et 2S. Ces deux systèmes de coins sont détaillés fig. 29 et 80.
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- ARTS MECANIQUES.
- M. Decoster a appliqué le mécanisme des blocs et des coins à la division des lignes droites des plates-bandes, des crémaillères, etc., comme l’indiquent les figures de la planche 945.
- La fig. 1 représente un banc de tour vu en élévation, sur lequel est disposé l’appareil diviseur A, et une machine à percer B, qui sert à pointer ou percer les divisions voulues sur la plate-bande C.
- La fig. 2 est une projection latérale de l’appareil monté de toutes ses pièces.
- La fig. 3 est un plan vu en dessus.
- On voit que les divisions sont indiquées sur une règle D et que les coins h peuvent être poussés en même temps par la règle droite E, qui a été parfaitement dressée à l’avance. Une alidade à pointe F sert à arrêter à la division voulue.
- Cette disposition peut aussi servir à obtenir des divisions inégales dans des rapports donnés, ou en laissant entre les divisions des espaces voulus, comme, par exemple, pour les plates-bandes des métiers de filature, sur lesquels il faut laisser pour les guides-fils des espaces de distance en distance.
- On voit, fig. 31, pl. 944, le plan du mécanisme employé par M. Decoster pour tailler les dentures des roues droites et des roues d’angle ; l’outil dont il se sert à cet effet est une fraise G, d’un très-petit diamètre, qui tourne sur un axe horizontal.
- Extrait dune note de M. Benoit, ingénieur civil a Montpellier, sur la division mécanique de la circonférence du
- cercle en parties égales,
- La méthode suivante a été mise en pratique avec succès par l’auteur. Pour diviser des cercles en parties égales, on commence par construire un cylindre en fonte plus ou moins long et d’un diamètre proportionné au plus grand nombre de parties en lesquelles on veut diviser la circonférence de ce cylindre; on prend ensuite deux règles d’acier bien régulières et suffisamment longues : l’une épaisse, pour avoir de la rigidité; l’autre très-mince, pour être flexible. On trace sur le cylindre une génératrice ou ligne droite et une circonférence de cercle transversale. Cela fait, on calcule là longueur développée des divisions voulues de cette circonférence du cylindre à diviser, et on porte le long de la rive dressée de la règle flexible, à la suite les unes des autres, des longueurs de droites égales entre elles et un peu plus grandes que le développement calculé de la division voulue, de manière à avoir sur cette règle autant de divisions qu’on en veut obtenir sur la circonférence du cercle
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- INSTRUMENTS DE PRECISION.
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- tracé sur le cylindre, mais un peu plus grandes que le développement de celle-ci.
- On place ensuite l’origine des divisions de la réglé flexible sur un point de la génératrice tracée, et on applique en même temps cette règle sur la périphérie du cylindre, en l’enroulant en hélice dont le pas soit tel que le dernier point de division de la règle vienne aussi coïncider avec un point de la génératrice du cylindre.
- tr * '
- Cette position de la règle flexible étant obtenue, on fixe invariablement la règle au cylindre disposé à cet effet, on sur deux pointes ou deux collets, pour pouvoir tourner à volonté sur son axe de figure; on approche alors le plus possible de la périphérie du cylindre la règle rigide maintenue par deux supports liés avec les poupées sur lesquelles le cylindre peut tourner, et on la dirige invariablement parallèlement à l’axe du cylindre, de sorte que, lorsque la génératrice tracée sur ce cylindre sera amenée en face de cette règle, les points extrêmes de la règle flexible coïncideront avec deux points de la rive dressée de la règle rigide.
- Tout étant arrêté dans cette position, on peut tracer sur la circonférence à diviser le point correspondant à la rive dressée de la règle rigide, lequel sera l'origine de la division à opérer; on peut également piquer dans le cylindre un petit trou à l’aide d’une fraise liée au support de la règle rigide.
- En rappelant fixement la périphérie du cylindre jusqu’à ce que le second point de division de la règle flexible atleigne la rive de la règle rigide, on peut tracer le second point de division de la circonférence du cercle et piquer avec la fraise un second trou de division.
- On continue d’opérer de la même manière, et on obtiendra toutes les divisions voulues de la circonférence et une suite de trous fraisés suivant cette division sur la périphérie du cylindre.
- Si l’on pique sur le cylindre un nombre suffisant de divisions différentes de sa circonférence, il pourra servir de base à un genre particulier de machines à tailler les engrenages.
- La règle flexible d’acier peut, dans bien des cas, être remplacée par de simples bandes de papier codé et suffisamment fort, ce qui est plus économique, sans cesser de présenter le degré de précision nécessaire pour le tracé et la confection de roues d’engrenage de toutes dimensions. (D.)
- Quarante-quatrième année. Janvier 1845.
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- ARTS CHIMIQUES. — gluten.
- Rapport fait par M. Payen , au nom du comité des arts chimiques, sur la fabrication du gluten granulé ^ établie par MM. Véron frères.
- Messieurs, parmi les industries dignes de fixer l’attention de la Société d’encouragement, nous plaçons, sans hésiter, au premier rang celles dont la création doit avoir pour résultat non-seulement le progrès des arts industriels, mais encore l’amélioration de la nourriture des hommes.
- La fabrication nouvelle établie par MM. Véron s’offre à nous sous ce double aspect, et, de plus, elle apporte son utile concours au développement d’une invention que vos programmes ont fait naître, sur laquelle vos récompenses ont appelé un grand prix Montyon de l’Académie royale des sciences.
- On doit se le rappeler en effet, il y a quelques années, après de longs et persévérants efforts, M. Martin, de Vervins, perfectionna l’épuration des produits amylacés en extrayant d’abord le gluten à froid : dès lors, il assainissait cette industrie, en augmentait les produits et réservait, comme substance alimentaire, la portion la plus nourrissante du froment, au lieu de l’éliminer, copnme autrefois, par la putréfaction.
- Le gluten, dans les premiers temps, fut employé à la nourriture des animaux ; bientôt ses propriétés alimentaires, mieux appréciées, le firent admettre dans la confection des plus beaux pains de la boulangerie de Paris : de son côté, M. Robine en confectionnait des pains légers pour les convalescents.
- Il semblait difficile de lui trouver des applications plus convenables, les amidonneries nouvelles s’en contentaient, et MM. Véron frères introduisaient, sur ces données, les procédés Martin dans leur vaste établissement de minoterie sis à Ligugé, près de Poitiers.
- Cependant la difficulté d’écouler, à l’état frais, tout le gluten, au fur et à mesure de son extraction, entravait leurs travaux; ils cherchaient les moyens de conserver cet important produit en le desséchant, puis le réduisant en poudre : mais, lors même qu’on y fût parvenu d’une façon économique , on n’eut encore obtenu qu’une sorte de farine propre à la fabrication du pain.
- Une idée heureuse venue à MM. Véron a tranché la difficulté, en simplifiant toute l’opératron, diminuant les frais et donnant, au lieu d’une matière première, un produit d’une valeur plus grande et vendable directement aux consommateurs.
- L’invention consiste
- 1° A granuler et dessécher le gluten : dès lors la réduction en poudre est inutile et la difficulté cesse ;
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- GLUTEN.
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- 2° A séparer en trois ou quatre sortes, suivant leur grosseur, les grains tout formés ;
- 3° Enfin à livrer le gluten ainsi préparé pour être employé surtout à la confection des potages.
- Nous devons faire remarquer que ce produit nouveau réunit les conditions les plus avantageuses pour l’emploi de l’un des meilleurs aliments connus.
- Il renferme, en effet, plus de gluten que les pâtes d’Italie les plus estimées.
- Or les propriétés éminemment nutritives du gluten sont admises depuis longtemps par les chimistes, les agronomes et les physiologistes. On attribue généralement à sa présence et à ses proportions la supériorité du froment sur les autres céréales, et la qualité meilleure des préparations alimentaires obtenues des blés durs récoltés dans les contrées méridionales.
- Ces propriétés importantes du gluten ont été mises hors de doute par des expériences décisives sur les animaux, et ceux-ci, même parmi les plus exigeants pour leur nourriture, le mangent avec avidité, avertis, sans doute, de sa qualité nutritive par l’instinct de leur conservation, qui les trompe rarement.
- Sous l’influence exclusive du gluten, des chiens, des porcs, des bœufs ont pu être nourris complètement. MM. Véron ont engraissé des bœufs avec du gluten, dont ils donnaient, par jour, à chacun 12 kilogrammes, divisés dans environ 6 kilogrammes de gros son : l’engraissement fut rapide ; le tissu adipeux des animaux offrit la coloration et plusieurs caractères des matières grasses du blé.
- Ces faits, remarquables à plusieurs égards, seraient-ils en opposition avec les nombreuses expériences qui ont montré que chaque substance organique, isolément, est dépourvue de la faculté d’entretenir la vie des animaux? Non, sans doute; on reconnaît, au contraire, que la propriété nutritive du gluten s’accorde avec toutes les notions de la science, lorsque l’on se rappelle que cette substance renferme, avec la plus grande partie des principes immédiats azotés du froment (glutine, albumine , caséine, fibrine) , des matières grasses, en proportion doubleau moins des farines blanches; qu’il contient, en outre, de l’amidon, des phosphates, etc.
- De telle sorte, que l’on pourrait définir la nature de cet aliment réellement complet, en le comparant à la viande qui serait unie avec du pain.
- Nous allons démontrer comment, par suite des procédés en usage chez MM. Vé,ron3 les qualités du gluten sont mieux ménagées que dans toutes les autres préparations connues de pâtes de froment.
- Préparation du gluten granulé.
- Le gluten est d’abord extrait suivant les procédés de M, Martin s on l’étire
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- ARTS CHIMIQUES.
- tout frais dans de la farine, employée à poids égal et de façon à profiler de sa ductilité, pour le diviser en menues lanières, que sépare la farine interposée : alors on porte le tout dans une sorte de pétrin, où la division s’achève mécaniquement entre deux cylindres concentriques tournant dans le même sens, mais animés de vitesses très-différentes, et dont l’un, le plus petit, qui tourne rapidement, est armé d’un grand nombre de chevilles saillantes.
- Le produit de cette trituration se présente sous la ferme de granules oblongs composés de gluten renfermant de la farine interposée; on le dessèche dans une étuve à courant d’air, chauffée de 40 à 50 degrés et garnie de tiroirs qui facilitent les chargements et déchargements à l’extérieur.
- Des tamisages au travers de canevas métalliques à mailles offrant des ouvertures graduées donnent directement des grains de quatre grosseurs différentes, mais d’une qualité identique.
- Voici comment on peut se rendre compte de leur composition :
- 100 kilogr. de gluten frais, contenant 38 de gluten sec, divisés par 200 kilogr. de farine, contenant 24- de gluten,
- En tout 300 kilogr., se réduisent, par la dessiccation, à 228, contenant 62 kilogr. de gluten.
- Donc, 100 kilogr. de ce produit granulé renferment 27,2 de gluten sec , c’est-à-dire plus du double de la quantité contenue dans la farine employée.
- Cette richesse en matière, fort nutritive n’est pas le seul avantage que présente le produit nouveau, si on le compare avec les pâtes dites vermicelle, semoule, etc. Dans celles-ci, les préparations, qui consistent à pétrir avec de l’eau bouillante, puisa étirer à chaud, ont coagulé le gluten et soudé les grains d’amidon. Les pâtes sèches ainsi obtenues acquièrent par suite une cohésion et une dureté telles, qu’une ébullition plus ou moins soutenue devient nécessaire pour les hydrater à point dans les potages, tandis que le gluten granulé à froid et séché sous l’influence d’une douce température, restant perméable, s’hydrate en deux minutes dans un liquide à 100 degrés, et permet ainsi de conserver au bouillon tout son arôme : 40 à 45 grammes suffisent pour un litre de liquide. On conçoit que, le gluten étant toujours ainsi uniformément hydraté, sans qu’on ait prolongé l’ébullition, le potage obtenu soit plus agréable, plus nourrissant et plus léger.
- L’état normal sous lequel se présente le gluten dans les produits de MM. Véron, tel, en un mot, qu’il était dans le froment, permet à chaque consommateur de vérifier et sa qualité et ses proportions; il suffît, en effet, d’en humecter une petite quantité entre les dents pour retirer la substance élastique; on peut aussi en malaxera froid, dans l’eau, un poids déterminé, peser le gluten frais que l’on obtient, le faire gonfler au four ou, mieux
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- GLUTEN.
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- encore, dans l’aleuromètre de M. Boland, et constater ainsi sa proportion et sa qualité : ce sont autant de garanties contre les altérations ultérieures, accidentelles ou frauduleuses ; garanties précieuses que ne sauraient offrir les pâtes commerciales ordinaires.
- La comparaison serait bien plus favorable encore si on l’établissait avec les diverses préparations féculentes, irrégulières dans leurs qualités, qui ne laissent pas de contrôle aux acheteurs et, par leur nature, semblent plutôt destinées à tromper l’appétit qu’à satisfaire les besoins d’une alimentation réelle, légère et salubre.
- Les données que nous venons d’exposer, et les avis très-favorables et unanimes de toutes les personnes que nous avons consultées après leur avoir envoyé des échantillons de gluten granulé , démontrent de la manière la plus évidente les qualités du nouvel aliment et nous autorisent à considérer d’un point de vue plus élevé la question qui nous est soumise.
- Que l’on considère , en effet, cette partie de la population qui compose les équipages de nos vaisseaux, remplit les cadres de nos armées ou séjourne dans les asiles de détention, et chacun comprendra combien il importe de lui fournir des aliments très-nutritifs, sous un volume donné, faciles à conserver, à transporter, à employer, sans embarras et sans déperdition.
- Tous ces avantages nous semblent les attributs du gluten granulé.
- Si on le compare avec les farines, les blés, le riz, les biscuits d’embarquement, il n’est pas improbable que sa faculté nutritive puisse s’élever, en un grand nombre de circonstances, au double pour un poids égal.
- On doit présumer qu’à l’aide de plusieurs précautions faciles, en l’enfermant en barils ou autres vases bien clos au moment même de sa dessiccation, son transport à toutes distances, par toutes les températures, s'effectuerait sans la moindre altération, comme on l’a constaté depuis longtemps, en Amérique, à l’égard des farines de blés durs, bien desséchées.
- Pourrait-on douter de la préférence qu’accorderaient nos marins à cette substance alimentaire bien conservée, lorsqu’on connaît les inconvénients attachés à l’emploi du biscuit? On sait que ces inconvénients se manifestent surtout au moment de le concasser, afin de le faire tremper; lorsqu’on s’aperçoit qu’il faut d’abord essayer d’éliminer, au moins en partie, les vers qui, d’avance, en ont dévoré la meilleure substance, laissant â sa place les résidus rebutants de leur digestion et des diverses altérations auxquelles ils ont donné naissance.
- Non-seulement l’emploi d’un aliment plus nutritif, occupant moins de volume, même à poids égal, allégerait les transports et occasionnerait moins d’encombrement, mais encore il permettrait d’améliorer certaines farines, de
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- ARTS CHIMIQUES ---GLUTEN.
- rendre beaucoup plus nourrissantes les pommes de terre ou d’autres produits qu’on trouverait en route, mais insuffisants par eux-mêmes pour bien nourrir les hommes.
- En fournissant ainsi aux hommes de mer et aux troupes de terre un aliment sain et très-nutritif, ne mettrait-on pas un puissant obstacle à la principale cause des maladies et n’accroîtrait-on pas en même temps les forces effectives et la puissance de nos troupes, en diminuant les dépenses de leur entretien?
- Telle est, du moins, notre conviction intime; aussi ne s’étonnera t-on pas que nous ayons cherché par quelles mesures il serait possible d’atteindre un but aussi élevé
- Sans doute, dans leur établissement, où déjà deux machines à démêler et les étuves suffisent à une production journalière dépassant 1,000 kilogr., MM. Véron, par le travail actuellement perfectionné de leur minoterie et la force hydraulique existante dans leur usine, subviendraient à une production d’environ 4,600 kilogr. par jour ou 1,380,000 kilogr. par an : on peut, à cet égard, s’en fier aux déclarations que M. Bourgnon de Lajre, notre correspondant, a consignées dans le mémoire qu’il a bien voulu rédiger sur les lieux à notre demande.
- Cette production, quelque considérable qu elle parût, serait encore insuffisante pour les grandes applications que nous avons en vue.
- Le prix de 1 franc le kilogramme, avantageux pour les consommateurs habituels des pâtes d’Italie, ne permettrait pas d’appliquer le gluten aux approvisionnements de la guerre, de la marine, des hôpitaux, etc.; mais, dès aujourd’hui, MM. Véron réduiraient à 70 centimes le prix du kilogramme pour ces fournitures et celles des grands établissements en général.
- il y aurait encore un grand intérêt à étendre ces utiles applications par des économies réalisables dans la fabrication et par l’accroissement des quantités de matière première.
- On parviendrait sans doute à ce but par des mesures administratives que nous croyons devoir soumettre à la sollicitude éclairée du gouvernement.
- Elles consisteraient à autoriser en France et dans nos possessions d’Alger l’importation des blés et farines les plus convenables pour l’extraction du gluten granulé, à la charge de réexporter soit l’amidon qui en proviendrait, soit une quantité équivalente de fécule, soit tout autre produit farineux, de manière à ce que toute notre industrie manufacturière en profitât sans que notre agriculture en souffrît.
- Il serait d’ailleurs facile d’enrichir encore le gluten obtenu, en appliquant à sa première division de la farine préalablement desséchée, et dont on ré-
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- arts économiques. — peinture.
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- duirait ainsi sans peine, des 25 ou 30 centièmes, la quantité utile à cette opération.
- Si l’on ajoutait à ces puissants moyens d’extension de l’industrie nouvelle l’emploi des meilleurs moyens de conservation des blés dans leur état normal , à l’abri des insectes et des causes nombreuses et variables d’altération, on aurait, nous n’en doutons pas, résolu plusieurs problèmes de la plus haute portée dans l’intérêt de l’alimentation, de la santé des hommes et du développement des forces de la population.
- De tels résultats sont bien dignes de fixer l’attention des hauts fonctionnaires de l’État préoccupés d’améliorer le régime alimentaire des classes nombreuses; ils vous paraîtront sans doute de nature à justifier les conclusions suivantes.
- Le comité des arts chimiques a l’honneur de vous proposer
- 1° D’approuver les procédés de MM. Véron et le nouvel aliment qu’ils ont mis sous la forme de gluten granulé ;
- 2° De transmettre des copies de ce rapport à M. le maréchal président du conseil, à MM. les ministres des finances, de l’agriculture, de l’intérieur et de la marine;
- 3° De renvoyer à la commission du Bulletin le mémoire de M. Bourgnou de Layre.
- Signé Payen, rapporteur.
- dpprouvé en séance, le 24 décembre 184^-.
- ARTS ÉCONOMIQUES. — peinture.
- Rapport fait par M. Herpin, au nom du comité des arts économiques , sur les procédés de peinture dite en feuilles, présentés par M, Hussenot, professeur à l’école de peinture de Metz et directeur du musée de cette ville.
- Les peintures à fresque et à l’huile qui servent à l’ornement et à la décoration des palais et des édifices publics présentent à l’artiste des difficultés sérieuses, non pas seulement sous le rapport de la composition, mais encore sous celui de leur exécution purement matérielle.
- Combien de fois, par exemple, pendant quelle longue suite d’années les peintres les plus illustres, Raphaël et Michel-Ange à Saint-Pierre et au Vatican, le Brun à Versailles et aux Invalides, Gros, MM. Gérard, Couderc et Alauxau Panthéon et à la Madeleine, n’ont-ils pas dû se transporter jusqu’au sommet
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- ARTS ECONOMIQUES.
- du ces édifices, gravir ces éternels escaliers, ces longues échelles, se hisser sur des échafaudages pour déposer sous ces voûtes, sur ces murailles, les chefs-d’œuvre qui font notre admiration !
- Combien n’ont-ils pas eu à souffrir de l’attitude fatigante, de la position foi cée qu’il leur a fallu garder pour peindre les plafonds !
- Combien, enfin, un travail opiniâtre et prolongé sous ces voûtes glaciales, près de ces murs froids et humides , n’a-t-il pas dû altérer la santé et même abréger la vie des plus grands artistes !
- Ces inconvénients fort graves, ces difficultés sérieuses, M. Hussenot espère être parvenu à les atténuer considérablement à l’aide du procédé qu’il vous a soumis.
- Ce procédé donne à l'artiste la facilité de préparer et même d’exécuter entièrement dans son atelier les tableaux et peintures soit à l’huile, soit à la cire et au vernis, qui doivent décorer les murs ou les plafonds des édifices; de transporter ensuite et d’appliquer ces peintures toutes préparées sur les murailles qu’elles doivent recouvrir, et de les y fixer d’une manière aussi solide, aussi inaltérable que la peinture elle-même.
- Cette opération, qui a une grande analogie avec celle du rentoilage, s’exécute de la manière suivante.
- On tend une toile de force convenable sur un châssis; on l’enduit avec un encollage facilement soluble à l’eau froide; on y applique plusieurs couches de peinture à l’huile siccative et à la céruse, comme on le fait d’ordinaire; on peint ensuite le tableau. Lorsque la peinture est terminée et à demi sèche, on passe par-dessus une couche d’encollage que l’on recouvre d’une toile claire, de sorte que le tableau se trouve renfermé entre deux toiles. En humectant légèrement avec une éponge mouillée la première toile, celle qui forme le derrière du tableau, on la détache et on l’enlève avec la plus grande facilité; le tableau est alors soutenu et recouvert par la toile antérieure.
- Lorsque l’on veut fixer le tableau sur un mur, il suffit de passer sur celui-ci une ou plusieurs couches de peinture ordinaire, et, pendant qu’elle est encore fraîche, on y applique le tableau du côté où se trouvait la première toile. Pour chasser les bulles d’air qui seraient interposées, on passe légèrement le plat de la main à la surface; la couche de peinture sert de colle et de mordant; on enlève ensuite la seconde toile, qui recouvre et qui soutenait le tableau, en humectant la surface, comme on l’a fait pour la première toile. La peinture du tableau et celle du mur ne forment bientôt qu’un seul et même corps qui acquiert, par la dessiccation, une très-grande solidité. On le vernit ensuite comme à l’ordinaire.
- Ce qu’il importe de remarquer, et ce qui constitue le principal mérite et la
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- solidité du procédé de M. Hussenot, c’est qu’il n’y a aucun corps étranger, ni colle, ni même de toile interposés entre les couches de peinture et le mur; il n y a rien autre chose que des couches successives et superposées de peinture à l’huile.
- Le tableau, protégé par les toiles qui le maintiennent et le recouvrent des deux côtés, esta l’abri des accidents; il est très-flexible, on peutalors le mettre en rouleaux, le transporter au loin et l'appliquer ensuite sur les murs ou sur les boiseries avec autant de facilité que si c’était du papier de tenture.
- Dans l’espace de quelques minutes, M. Hussenot a transporté sur une dalle de pierre, en présence des membres du comité, le tableau qui est exposé sous vos yeux.
- La peinture de M. Hussenot étant composée uniquement de substances qui constituent la peinture ordinaire à l’huile, elle est conséquemment aussi solide et aussi durable que celle-ci.
- L’Académie royale de Metz a constaté qu’une inscription exécutée selon les procédés de M. Hussenot et placée sur un mur très-exposé à la pluie et au soleil s’était non-seulement conservée parfaitement depuis plusieurs années , mais qu’on fut obligé de se servir du grattoir pour détacher quelques parcelles de la peinture de cette inscription.
- La peinture en feuilles de M. Hussenot peut s’appliquer également bien sur la pierre, sur le plâtre, les bois et les métaux, absolument comme la peinture ordinaire.
- Cette peinture est susceptible de recevoir, aussi bien que si c’était du papier, l’impression typographique, lithographique, et même celle de la gravure m taille-douce. M, Hussenot nous a présenté des cartes géographiques, des plans, des lithographies imprimées sur peinture et fixées ensuite sur pierre. Ce moyen peut donner lieu à des applications importantes et utiles , soit pour les écoles et les établissements publics ou particuliers, soit pour des inscriptions, règlements, exposés aux injures de l’air et dont le renouvellement fréquent devient dispendieux.
- On obtient aussi des tentures imitant les étoffes de soie brochées en soumettant ces tissus, recouverts de feuilles sèches de peinture, à l’action de la presse ou d’un laminoir.
- Considéré sous le point de vue purement artistique, le procédé de M. Hussenot a donné lieu, de la part des hommes les plus compétents, à des objections sérieuses et que nous ne voulons pas atténuer.
- L’artiste chargé des grandes et belles peintures de la coupole du Panthéon ou des Invalides aurait-il pu les exécuter dans son atelier, apprécier les reflets et les intensités diverses de la lumière, tenir compte des teintes environnantes,
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- de la dimension des objets, juger exactement l’effet de peintures destinées à être vues à une grande distance et de bas en haut, satisfaire enfin à toutes les conditions d’art imposées par le monument? Nous ne le pensons pas sans doute : il y a plus ; 1 exécution dans l’atelier et le raccordement sur place des feuilles de peinture destinées à recouvrir certaines surfaces courbes présenteraient souvent des difficultés matérielles fort embarrassantes. Cependant nous croyons que les plus grands artistes auraient été heureux d’avoir à leur disposition le moyen de M. Hussenoty qu’ils en auraient fait usage dans plusieurs circonstances, soit pour exécuter certains détails, certaines figures, soit pour braver quelques obstacles imprévus ou se rendre maîtres de quelques difficultés.
- Le procédé dont nous parlons est incontestablement supérieur au marouflage, qui consiste à fixer, avec de la colle et des clous, la toile du tableau sous plafonds : après un court espace de temps, la toile se détache, se plisse; le tableau se boursoufle et finit par tomber.
- Mais c’est surtout par ses applications usuelles et industrielles que le procédé de M. Hussenot est éminemment précieux.
- On peut, dans quelques jours, dans quelques heures, poser la décoration, préparée à l’avance, d’un magasin, d’un appariement, d’un hôtel. Ainsi, dans l’espace d’une nuit, M. Hussenot a pu métamorphoser et décorer la devanture d’un magasin d’une peinture arabesque avec figures, grisailles et ornements rehaussés d'or. Cette promptitude d’exécution serait d’une grande importance pour diminuer la durée du séjour des ouvriers dans une maison habitée; pour éviter les non-valeurs causées par le chômage des appartements , des magasins et même des salles de spectacle. D’un autre côté, cette peinture, déjà sèche à la surface, ne répand qu’une odeur faible et, par conséquent, très-supportable lorsqu’on en fait l’application surplace.
- Le riche propriétaire delà province pourrait décorer son salon de fresques exécutées à Paris ou à Rome parles premiers artistes, qui ne consentiraient pour aucun prix à s’éloigner du centre de leurs travaux et de leurs occupations.
- Enfin, à l’aide de ce moyen, les peintres en décors pourraient utiliser la saison d’hiver, qui est ordinairement perdue pour eux, préparer des panneaux et diverses décorations qui seraient appliquées ultérieurement.
- Tels sont, messieurs, les principaux avantages des procédés de pcmlure en feuilles qui vous ont été soumis par M. Hussenot.
- Votre comité des arts économiques est d’avis que, indépendamment des facilités que ces procédés présentent aux artistes chargés des peintures mo-
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
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- numentales, iis peuvent surtout donner lieu à un grand nombre d'applications usuelles et indus»rielles fort importantes.
- Nous avons, en conséquence, l’honneur de vous proposer, au nom du comité,
- 1° De remercier M. Hussenot de sa communication et d’insérer le présent rapport au Bulletin;
- 2° De signaler à MM. les ministres de l’intérieur et des travaux publics les avantages du procédé de M. Hussenot, en leur adressant un extrait de ce rapport.
- Signé Dr Herpin, rapporteur.
- Approuvé en séance, le 8 janvier 1845.
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- NOTICES INDUSTRIELLES
- extraites de diverses publications périodiques françaises et étrangères.
- ARTS CHIMIQUES.
- Sur le coloriage des cartes géographiques et des plans par la lithographie ,• par M. De-
- reuemesnil.
- M. Dufresnoy, ingénieur en chef des mines, a présenté à l’Académie des sciences, de la part de M. le directeur de l’imprimerie royale, une feuiile d’assemblage de la carte géologique de la France, de 57 centimètres de large sur 52 centimètres de haut. Cette feuille est couverte, outre le tracé tiré en noir, de vingt-trois teintes plates différentes, bien tranchées, servant à désigner la nature des terrains qui constituent le sol de la France -, ces teintes, réparties sur une infinité de points de la surface, affectent les formes les plus variées et sont, pour un très-grand nombre, d’une telle ténuité, qu’elles couvrent à peine i millimètre carré ; elles sont, de plus, séparées entre elles par de légers contours en lignes ponctuées, que le coloriste ne doit pas franchir.
- Celte carte ayant été gravée sur cuivre, on s’est trouvé dans la nécessité d’en exécuter un report sur pierre j divisant ce report eu quatre parties égales par deux iignes au crayon se coupant, à angle droit, au centre du cadre, on a recouvert d’encre la portion seulement de ces lignes située aux extrêmes bords de la pierre ; puis on a dressé également à l’encre, à l’un des angles de la pierre opposé à celui contenant l’échelle des couleurs de la carte, une échelle semblable, mais d’aussi petite dimension que possible et renfermant un nombre égal de cases. Ce travail préparatoire achevé, on a tiré sur cette pierre, nommée pierre-matrice, sur du papier bien sec, vingt-trois empreintes, qui ont été aussitôt décalquées sur autant de pierres préparées à cet effet. On a eu soin, à chaque tirage d’épreuve, de laisser bien sécher la pierre matrice avant d’y appliquer la feuiile de papier et de s’assurer que cette feuille ne s’était pas allongée sous le râteau. On a obtenu, par ce moyen, vingt-trois tracés entièrement semblables pour l’ensemble aussi bien que pour les détails, et pourvus, en outre, de lignes de repère invariables, soit pour le calage, soit pour le raccord des couleurs.
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- Les empreintes ont été remises eu cet état à l’écrivain lithographe, qui a rempli à l’encre, sur l’empreinte destinée à colorer en rouge, les contours affectés au rouge; sur l’empreinte destinée au bleu, les contours assignés à cette couleur et ainsi des autres. On a obtenu de la sorte des planches de coloriage découpées, pour ainsi dire, les unes dans les autres, d’une exactitude rigoureuse et ne laissant entre elles d’autre intervalle, d’autre solution de continuité que les lignes ponctuées servant à leur délimitation.
- Passant ensuite au tirage, la pierre-matrice a été placée sur la presse dans une situa tion telle, que les lignes de repère tracées à l’encre sur les bords de la pierre se trouvaient en rapport direct avec les lignes correspondantes inscrites, pour cet usage, sur le milieu de la longueur de chacune des règles et de chacune des bandes du châssis à repérer. En se conduisant ainsi, on acquérait la certitude que le cadre était régulièrement placé, bien carrément surtout, au centre du châssis, et, en opéra ut de même pour les autres pierres, quel qu’en fût le nombre, elles se trouveraient toutes dans une position d’une scrupuleuse identité relativement au châssis.
- Voici les dispositions qui furent prises pour la préparation du papier.
- On choisit du papier fabriqué à la mécanique dans les conditions de siccité désirables et on le soumit à plusieurs reprises à une sorte de laminage très-énergique entre des cylindres d’un appareil à glacer le papier ; cette opération , en aplatissant le grain du papier, en l’assouplissant, a eu surtout pour effet de diviser les fibres de la pâte dans le sens de leur longueur, de les raccourcir par conséquent, et de les soustraire en partie aux effets produits par les variations hygrométriques de l’atmosphère.
- Il restait à prévenir l’agrandissement ou même le déchirement des trous de pointure, qui, percés dans le papier, fournissent difficilement plus de cinq ou six tirages, la pâle, si compacte qu’elle soit, ne pouvant résister à une traction considérable exercée sur des points d’attache isolés de la grosseur d’une aiguille et qui tendent sans cesse à la diviser.
- On prit donc des feuilles de laiton laminé, on les divisa en petites plaques de 15 millimètres de longueur sur 5 de large; puis, après les avoir repliées eu deux, dans le sens de leur largeur, elles furent collées avec de la gomme arabique étendue d’eau, mais assez consistante aux extrémités de chaque feuille, et on les laissa bien sécher. On mit ces extrémités en contact lors du premier tirage avec les pointes du châssis à répérer, lesquelles pointes, pénétrant dans la feuille ainsi revêtue, sur ses deux faces, par les plaques métalliques, établirent des points d’attache permanents invariables dans leur diamètre, s’ajustant à frottement sur les pointures d’une manière parfaite et d’une solidité, d’une résistance telles, que cinquante tirages ne suffirent pas pour les altérer.
- Les feuilles de papier ainsi préparées, le tirage des vingt-trois pierres a été exécuté sans présenter de difficultés sérieuses, mais sans qu’on négligeât néanmoins aucune des précautious et des soins de détail ayant, pour but d’isoler le papier de tout autre contact avec des corps humides, de le recouvrir de planches en bois sec et épais lorsqu’on n’en faisait point usage, comme aussi de s’assurer, à la reprise de chaque pierre,
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- à l’aide d’un étalon quelconque, que le papier avait conservé ses dimensions primitives.
- Enfin, pour remplir toutes les conditions d’un travail aussi compliqué, le châssis à repérer en usage dans les imprimeries du commerce avait besoin de subir dans ses détails de notables modifications ; il devait être pourvu d’un appareil simple, mais d’une sensibilité telle, qu’il fût possible de mouvoir la feuille dans le sens de sa hauteur comme dans celui de sa largeur de quantités très-minimes; il fallait aussi que, parti d’un point déterminé, on pût y revenir sans hésitation et sans tâtonnement-, en un mot, il fallait que le châssis permît à la feuille de se déplacer sur la pierre, qui est invariablement arrêtée sur la presse. {Acad, des sciences, 23 décembre 1844.) (1)
- Moyen de rendre la poudre de guerre inexplosible pendant sa conservationpar M. Fa-
- déieff.
- Dans un mémoire présenté à l’Académie des sciences en 1840, M. Piobert avait donné le moyen de ralentir considérablement l’inflammation des masses de poudre, en mêlant les grains avec le poussier ou avec l’un de ses composants trituré très-fin : l’inflammation est alors transformée en une combustion successive qui n’offre plus les dangers que cet agent énergique présente actuellement dans sa conservation. M. Pio-bert avait observé que la vitesse de la propagation du feu entre les grains de poudre diminue rapidement à mesure qu’il se trouve plus de poussier dans les interstices qui les séparent, et que la poudre reprend toutes les propriétés balistiques qu’elle possédait primitivement lorsqu’elle est retirée du mélange au moyen d’un simple tamisage.
- M. Fadéieffj professeur de chimie à l’école d’artiilerie de Saint-Pétersbourg, a entrepris quelques expériences pour s’assurer de l’efficacité du moyen indiqué.
- Après avoir essayé différents corps terreux qui ne remplissaient point les conditions voulues, il a trouvéqu’un mélange par portions égales de charbon de bois et de graphite, le tout bien pulvérisé, répondait parfaitement au but; n ais que ce mélange devait être fortement comprimé avec la poudre pour offrir une garantiesuffisante contre tout danger d’explosion. Dans cet état, la poudre ne se trouve pas sensiblement diminuée de volume après le tamisage; les grains restent purs et intacts; seulement la poudre perd un peu de son poids, mais dans une très-faible proportion. L’addition d’une certaine quantité de graphite confère à toute la masse des propriétés plastiques qui rendent le mélange
- (l) A l’occasion de la présentation de la carte dont nous venons de parler, M. Desportes a adressé à l’Académie une réclamation tendant à prouver que des résultats analogues, annoncés par M. Dere-nemesnil, ont déjà été obtenus, en 1837, par feu M. Engelman, et que le procédé de chromolithographie pour lequel cet artiste est breveté est employé avec succès dans plusieurs ateliers de lithographie. M. Dufresnoy a fait remarquer que ce procédé avait plusieurs défauts qui ont été vaincus avec succès par M. Derenemesnil. M. Élie de Beaumont a ajouté que ce qui constitue la supériorité du nouveau procédé, c’est la précision, jusqu’à présent sans exemple, qu’on a réussi à donner au coloriage par impression.
- M. Raulin .a aussi soumis à l’Académie une carte géologique du bassin parisien dressée par lui et coloriée par procédé lithographique par >1. Kaeppelin.
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- plus compacte, de sorte que les grains de poudre ne se séparent qu’avec une grande di:ficulté par le choc.
- Un baril pouvant contenir jusqu’à 49 kilogrammes de poudre sans mélange n’en peut contenir que 33 avec le mélange après la pression. Pour faire des trois substances un mélange homogène, il suffit de les frotter plusieurs fois dans les mains.
- On commence la charge du baril par une couche de carbo-graphite, sans poudre, de 5 à 6 centimètres d’épaisseur, et comprimée par un certain nombre de coups de masse sur le refouloir placé bien verticalement ; puis on introduit le mélange avec la poudre, en ie comprimant de la même manière. Les couches ne doivent pas être trop épaisses, si l’on veut obtenir un degré de compression convenable et uniforme. Le baril étant presque rempli , on met pour dernière couche du carbo-graphite sans poudre.
- L’auteur a fait un grand nombre d’expériences pour s’assurer de l’efficacité 'de son moven de conservation. Les résultats en furent très-satisfaisants. La poudre enflammée a brûlé lentement, mais sans aucune explosion ; elle avait absorbé un certain degré d’humidité, ce qui prouve que, lorsqu’elle est mélangée avec le carbo graphite, elle n’offre aucun genre d’inconvénients. {Académie des sciences, 17 juin 1844.)
- Mémoire sur ïextraction des sulfates de soude et de potasse des eaux de la mer -,
- par M. Balard.
- L’eau de la mer a été, de la part des chimistes , l’objet de recherches nombreuses,* l’importance du rôle qu’elle joue dans la physique du globe explique et justifie la direction de leurs travaux. Soit que l’on considère le liquide qui remplit le bassin des mers comme l’espèce d’eau mère de cette dissolution primitive au sein de laquelle se sont déposés nos continents , soit qu’on l’envisage comme recevant et accumulant à chaque instant ce que perd de soluble la surface du sol dont les eaux pluviales opèrent incessamment le lavage, une recherche minutieuse des principes que renferme cette eau a toujours excité mou intérêt.
- On sait que c’est à la suite d’un travail entrepris dans ce but qu’a été découvert le brome, nouveau corps simple auquel l’Académie a bien voulu donner un nom. Mais en suivant, à cette occasion, la concentration des eaux de la mer dans les salines du Midi et en constatant la quantité énorme d’eau qui s’évapore annuellement à leur surface, je fus amené à penser qu’il y avait là une force naturelle dont on avait méconnu jusqu’alors l’importance industrielle.
- Je lisais dans Murray qu’en Angleterre l’évaporation de l’eau de la mer, exécutée en grand dans les usines, ne fournissait que peu ou point de sulfate de soude, et cependant mes expériences me faisaient espérer qu’on pourrait extraire de cette source des quantités presque indéfinies de ce produit. Wollaston nous montrait la potasse contenue dans l’eau de la mer, mais en proportions je dirai presque microscopiques, et néanmoins j’entrevoyais le moyen de multiplier assez ces quantités si exiguës, pour qu’elles pussent suffire à tous les besoins des arts ; et tout cela me paraissait pouvoir être obtenu par les moyens les plus économiques, en tirant parti de simples variations de température, en utilisant des surfaces jusqu’alors sans valeur, et assainissant, par
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- le genre même de travail auquel on les rendait propres , les localités pour lesquelles elles sont une source constante d’infection.
- Passionné, je dois en convenir, par l’importance des résultats que j’entrevoyais, je me livrai dès lors avec ardeur à la solution d’un problème qui finit par absorber peu à peu mon temps, mes forces, je dirai presque toutes mes pensées.
- Quand on ne connaît les salines que par la description de celles de l’Ouest, on se fait une idée bien imparfaite de l’étendue et de l’importance de quelques-uns de ces établissements. Il en est dans le midi delà France où la surface employée à l’évaporation s’élève jusqu’à 200 hectares. Sur ces surfaces convenablement disposées, la quantité d’eau qui s’évapore, je dirai presque sans frais, est très-considérable , et peut se déduire facilement de ces trois éléments : de la salure de la mer, de la surface du terrain, et de la quantité de sel récoltée dans un an.
- La saline sur laquelle j’ai fait mes essais , avec une surface de 200 hectares , produisait annuellement 20 millions de kilogrammes de sel. Or, comme Peau évaporée ne contient guère que 25 kilogrammes de sel par mètre cube, il en résulte que , dans le courant d’une année, il s’évapore, sur la surface de celte seule saline, la quantité énorme de 800,000 mètres cubes d’eau de mer, 40 centimètres de hauteur.
- Pri véc, par suite de celte évaporation même, du sel marin qu’elle contenait, Peau, en diminuant de plus en plus de volume, arrive à l’état d’eau mère. C’est là que ' se concentrent les matériaux que l’eau de la mer renferme en moindre proportion ; parmi ces matériaux, figure au premier rang le sulfate de magnésie, qui y existe en effet pour une quantité assez considérable. Ces quantités , je m’attendais, je l’avoue , à les trouver plus considérables encore d’après les données fournies à la science par les analyses de Bouillon-Lagrange at Vogel que semblait avoir confirmées une analyse plus récente de Peau de la Méditerranée. Je reviendrai bientôt sur ce sujet -, il me suffit aujourd’hui de dire que la dose de ce sulfate, en le supposant transformé en sulfate de soude, n’a jamais été, d’après mes analyses, que le septième environ de celle du sel marin contenu dans ces eaux , au lieu d’en être plus que le quart, comme semblaient l’établir les travaux antérieurs.
- Quoique ainsi restreinte, celte quantité çM encore considérable, et, si l’on pouvait la transformer en totalité en sulfate de soude par des moyens simples, on conçoit tout l’avantage inhérent à ce genre d’exploitation , car le sulfate de sonde vaut environ quinze fois plus que le sel marin lui-même. Mais la totalité du sulfate soluble que renferme l’eau de la mer ne se concentre pas dans ces eaux mères ; car la mer, on le sait, contient des sels calcaires solubles qui, se déposant à l’état de sulfate de chaux dans ie cours de l’évaporation, réduisent à un peu moins du huitième le sullate qui se concentre dans les eaux. Celte quantité, ainsi restreinte , représente cependant, pour la saline de 200 hectares qui sert de base ,à mes calculs, 2,500,000 kilogrammes de sulfate de soude.
- La transformation de ce sulfate de magnésie en sulfate de soude, avec Se concours du sel marin , me paraissait à priori très-facile à réaliser, en utilisant les faits
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- observés par Green, et les renseignements précieux fournis à la science par le travail de M. Berthier, sur la saline de Moutiers.
- Mais l’expérience ne tarda pas à me détromper. La réfrigération des eaux mères des salines donne en effet, quand elle a lieu à quelques degrés au-dessous de zéro, une certaine quantité de sulfate de soude; mais, outre que cet abaissement considérable de température est rare dans le midi de la France, ce sulfate ne se dépose des eaux mères qu’en proportion si faible, que je n’aurais certes rien eu à communiquer à l’Académie sur ce sujet, si je n’étais parvenu à apprécier, par des recherches sur la solubilité des sels dans les dissolutions salines, 'es moyens de me passer de ces températures si basses que je ne pouvais obtenir. J’extrais, du travail que je publierai plus tard sur cette matière , les quelques principes qui sont nécessaires pour l’intelligence du sujet que j’étudie aujourd’hui ; je les développe dans mon Mémoire. Je dois me borner à énoncer ici que si, lorsque deux sels diffèrent par leur acide et par leur base et qu’une double décomposition entre eux est possible , la présence d’un sel peut favoriser la solubilité d’un autre; quand ils ont, au contraire, le même acide et la même base , et que la double décomposition ne pe ut avoir lieu, la présence d’un sel dans une dissolution diminue, au contraire, la solubilité d'un autre, sauf le cas, bien entendu, où la formation d’un sel double donne naissance à un composé nouveau , doué d’affinités spéciales.
- Ainsi, pour ne citer, parmi les exemples que j’ai observés, que ceux qui se rapportent au sujet que je traite, l’hydrochlorate de magnésie nuit à la solubilité du sel, parce que c’est un hydruchlorate ; à celle du sulfate de magnésie , parce que c’est un sel magnésien. Il favorise, au contraire, la solubilité du sulfate de soude, parce que, dans ce cas , la double décomposition s’effectue probablement. La solubilité du sulfate de soude se trouve, au contraire, diminuée par celle du sel marin en excès, car ce sel est, comme lui, à base de soude.
- La conclusion pratique est facile à déduire de ces principes. Puisque, d’un côté, l’hydrochlorate de magnésie nuit à la solubilité du sulfate de magnésie et du sel marin, entre lesquels la décomposition doit se produire, et qu’il favorise, au contraire, la solubilité du sulfate de soude que l’on veut précipiter, il faut l’éliminer ; puisque le sel marin, au contraire, nuit à la solubilité du sulfate de soude et favorise dès lors la précipitation du produit que l’on veut isoler, il faut en ajouter.
- Extraire du sulfate de magnésie des eaux mères , éliminer le chlorure de magnésium, ajouter du sel marin en excès, voilà tout le secret.
- Ainsi préparée, cette solution complexe, qui fournit déjà du sulfate de soude à 10 degrés au-dessous de zéro, en donne à 0 degré les 0,8 de ce qu’on pourrait obtenir par une décomposition complète des sels en présence. Aussi, quand , faite en été et conservée jusqu’à l’hiver à l’abri de la pluie , elle est étendue sur les immenses cristallisons du salin en couche de 1 décimètre de hauteur, il suffit d’une nuit pour déposer sur ces grandes surfaces quelques centimètres d’épaisseur de sulfate de soude cristallisé.
- L’eau mère est alors écoulée rapidement, car, riche en hydrochlorate de magné-
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- sic, elle redissoudrait beaucoup de sulfate si la température venait à s’élever, et des ouvriers nombreux ramassent en tas, transportent et accumulent en masse considérable le sulfate de soude ainsi récolté sur le sol.
- Lorsque le froid est rigoureux et qu’il communique aux eaux une température de quelques degrés au-dessous de zéro, ce n’est pas seulement la solution ainsi composée qui donne du sulfate de soude; l’eau de la mer, simplement concentrée à 16 ou 18 d egrés du pèse-sel, fournit aussi des quantités considérables de ce
- produit.
- Ce sel est hydraté, mais pur; il ne contient pas de sulfate de magnésie, et l’on conçoit que, par son mode de production , il est d’ailleurs tout à fait exempt et de cet excès d’acide et de ces proportions de fer qui rendent souvent le sulfate des fabriques peu propre à certains usages.
- On me dispensera de parler ici du prix de revient de ce produit ; ce que j’en ai dit prouve que , abstraction faite des frais de premier établissement, la principale dépense de son extraction consiste dans les frais d’une récolte qui n’est, en quelque sorte, qu’un déblai et un remblai ordinaires.
- Ainsi les sulfates solubles de l’eau de la mer peuvent devenir une source extrême ment économique de sulfate de soude.
- Mais il ne faudrait pas croire que le mode d’exploitation que je décris est nécessairement borné à l’utilisation des eaux mères du sel marin , et qu’il constitue une simple annexe de celte fabrication. Dans les localités bien disposées, et où les niveaux et l’imperméabilité du terrain permettent d’évaporer l’eau de la mer aux moindres frais, l’évaporation de ces eaux peut être industriellement exécutée avec beaucoup de fruit, abstraction faite de la valeur du sel marin lui-même. Dans les salines proprement dites, le sel marin est le principal, les eaux mères l’accessoire; ici les eaux mères deviennent le produit important, et le sel marin un résidu presque inutile. Je dis seulement presque inutile , car, dans l’exploitation du sulfate de soude, je l’ai cependant appliqué à un emploi. Ce se! devient pour moi une espèce de remblai qui, dissous par les eaux , va sans frais cristalliser sur les lieux où l’on veut qu’il se dépose , et niveler sans dépense les terrains où l'on veut opérer.
- J’en revêts en couches épaisses les surfaces où doit se déposer le sulfate de soude pendant l’hiver. Ainsi conditionnées, elles remplissent le double but de maintenir la dissolution qui les recouvre parfaitement saturée de sel marin, et de permettre, sur ce plancher d’une singulière espèce, de récolter du sulfate de soude débarrassé de matières terreuses, dans un état de pureté parfaite, et tel qu’on le voit ici.
- J’ai dit que , dans une saline dont la surface d’évaporation est de 200 hectares , il devait se concentrer dans les eaux mères de quoi produire 2,500,000 kilogrammes de sulfate de soude. C’est, en effet, là le chiffre théorique enjquelque sorte, déduit de la proportion du sel obtenu et de l’analyse des eaux mères par les sels barytiques; mais le chiffre pratique, c’est-à-dire celui du sulfate réellement récolté , *est jusqu’à présent notablement moindre. Des causes diverses font que la récolte moyenne en sulfate de Quarante-quatrième année. Janvier 1845. 5
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- soude de cette saline de 200 hectares n’a guère élé jusqu’à aujourd’hui que de 600,000 kilogrammes, le quart seulement de ce qu’elle aurait dû fournir. On voit donc toute l’étendue des améliorations que doit attendre de l’avenir celte industriel peine naissante.
- Eh bien , c’est en la prenant même dans l’état incomplet où elle se trouve aujourd’hui, qu’il m’est facile de démontrer qu’elle peut largement suffire pour donner à la France tout le sulfate dont elle a besoin ; car, pour fournir les 50 millions de kilogrammes que notre pays consomme, qu’il transforme ou qu’il exporte annuellement, il suffirait d’employer à l’évaporation de l’eau de la mer 20,000 hectares, dont une portion reçoit déjà cet emploi dans les salines existantes, et dont l’autre, quoique grande sans doute, ne représente cependant qu’une fraction petite de ce que , depuis Hyères jusqu’à Perpignan, la France possède en étangs peu profonds, en plages nivelées et stériles que l’agriculture n’enlèvera que bien difficilement aux plantes maritimes dont elles sont en quelque sorte le domaine.
- En taisant la part des améliorations probables, je dirai même certaines, que cette industrie doit recevoir, cette surface peut se réduire à 5 ou 6,000 hectares , dont les salines du Midi représentent déjà une moitié. Dans ce compte je ne fais point intervenir les salines de l’Ouest, qui verraient certainement leur revenu s’accroître par l’exploitation des eaux mères, si l’extrême division de la propriété permettait d’y faire l’application des procédés que j’ai décrits.
- Il ne faut pas perdre de vue que l’emploi de l’acide chlorhydrique nécessitera toujours la fabrication d’une certaine quantité de sulfate de soude par les anciens procédés.
- Qu’il me soit permis d’ajouter, que les fièvres intermittentes, si fréquentes dans les localités propres à cette exploitation , sont infiniment plus rares au centre même des salines, et, de plus, qu’en faisant ainsi la part de la mer, on ferait servir les espaces où s’évaporent les eaux comme des ouvrages avancés propres à rendre plus faciles la dessalaison et l'atterrissement du reste.
- Dans la fabrication du sulfate de soude naturel, il fant, comme on le voit, deux conditions qui, sur les bords de la Méditerranée, paraissent opposées au premier aspect : de la chaleur en été, et du froid en hiver. Dans le Midi, le premier élément ne manque jamais ; mais j’ai dû , on le conçoit, me préoccuper sérieusement du second, et chercher le moyen ou de l’augmenter par des méthodes artificielles, ou de m’en passer tout à fait.
- L’augmenter est chose facile en utilisant le froid qui accompagne la solution du sui-fate de magnésie et du sel marin , et en opérant cette solution en hiver avec de l’eau refroidie; la température, s’abaissant de 5 degrés au-dessous du point qu’elle avait atteint , peut arriver au terme où le dépôt de sulfate de soude est abondant.
- Me passer tout à fait du froid était chose plus difficile; j’y suis parvenu, néanmoins, en utilisant une propriété singulière du sulfate de soude. Ce sel, on lésait, se déshydrate à chaud, au sein d’une dissolution saturée; dans cet état naissant, ii s’unit
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- avoc d’autres suifales, celui de chaux par exemple , et de là toute la théorie du schlot-tage. Eh bien , le mode d’action que le sulfate de soude anhydre exerce sur ie sulfate de chaux, il l’exerce sur le sulfate de magnésie , et une solution qui contient à la fois du sel marin et ce sulfate donne, par l’action de la chaleur, un véritable schlott magnésien, qui, se dédoublant par la dissolution à chaud et le refroidissement en sul-fale de magnésie plus soluble, et en sulfate de soude hydraté qui cristallise, permet ainsi d’isoler ce dernier composé à l’état pur.
- Ainsi, là où la température s’abaisse suffisamment, le froid; là où le froid ne se manifeste que d’une manière trop irrrégulière, l’application du feu: et, par ces méthodes si diverses, on atteint le même but, celui de transformer le sulfate de l’eau de la mer eu sulfate de soude, sur ie sol, sans appareils, sans fours, sans condenseurs, sans vapeurs d’acide chlorhydrique, sans l’emploi de l’acide sulfurique et du soufre, dont la composition va se trouver ainsi réduite de plus de moitié.
- Des 23 millions de kilogrammes qui s’introduisent annuellement en France , 13 millions n’ont, en effet, pour objet que de transformer en sulfate le sel marin qui sert à fabriquer la soude, et sont rejetés comme inutiles, à l’état d oxysulfure de calcium. Si jamais les essais qui ont été tentés pour extraire du soufre de ce composé avaient un plein succès, ce soufre suffirait pleinement au reste de la consommation, et l’eau de la mer viendrait ainsi, dans l’industrie, remplacer avec avantage les solfatares de l’Etna.
- Maintenant que la fabrication de la soude artificielle est rendue si simple, et que cette grande découverte industrielle de notre siècle se trouve ainsi complétée, dire quelles seront les conséquences de l’abaissement du prix de cette matière alcaline serait chose aisée , mais complètement inutile. Ce n’est pas devant l’Académie qu’il faut faire ressortir l’augmentation de bien-être que doit apporter dans les masses l’abondance d’un produit qui , servant à la fabrication du verre, du savon, au blanchiment de nos tissus, au lavage des laines, se lie de la manière la plus intime aux premiers besoins de la vie.
- Aussi je préfère employer les quelques instants qui me restent à prouver à l’Académie , par des chiffres et des résultats déjà obtenus, que l’eau de la mer peut fournir, presque sans frais, la totalité de la potasse que consomment certains arts.
- Dans l’impossibilité d’extraire économiquement la potasse des combinaisons inorganiques naturelles, les hommes ont , en quelque sorte confié ce soin aux végétaux. Mais les progrès de la culture rendent tous les jours moins abondants et plus précieux ces collecteurs de potasse, qui ne nous la rendent sous la forme de cendre que quand ils sont détruits. La Russie se préoccupe de la diminution de ses bois, l’Amérique de l’incendie de ses forêts, et l’on peut prévoir une époque où ces deux pays cesseront de fournir avec économie ces qualités de potasse auxquelles ils ont donné leurs noms.
- Mais, si la potasse de la partie solide du globe commence à nous faire défaut , il n’en est pas de même de celle de la mer, qui nous en offre une mine inépuisable et d’une exploitation facile. C’est celte mine qu’on essaye d’exploiter d’une manière in-
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- directe par ia combustion des plantes marines, et par l’extraction de la soude-varech ; mais il est de beaucoup préférable d’utiliser une méthode directe, l’évaporation.
- On n’a pas oublié ces eaux mères d’où je sépare le sulfate de magnésie pour le transformer en sulfate de soude. Eh bien, dans ces eaux mères se concentre toute la potasse que renferme l’eau de la mer, quantité qui, pour l’eau de la Méditerranée, est de —— environ , en la supposant toute à l’état de sulfate de potasse.
- L’évaporation de ces eaux , continuée toujours sur le sol à l’aide des seuls rayons solaires, laisse cristalliser en abondance un mélange salin d’où une simple dissolution peut extraire ce sel déjà connu des chimistes, sulfate double de potasse et de magnésie, à 6 atomes d’eau , et dont la saline de 200 hectares, sur laquelle j’ai exécuté mes essais, a fourni, cette année même, environ 200,000 kilogr. qui représentent 90,000 kilogr. de sulfate de potasse pur.
- Mais cette quantité, quoique considérable, n’est elle-même que la moitié de ce que l’analyse indique dans les eaux; l’autre moitié reste dans les eaux mères : elle pourrait en être séparée par une évaporation exécutée au moyen du feu, qui la fournit à l’étal de chlorure double de potassium et de magnésium ; on va pourtant essayer de l’utiliser par d’autres moyens.
- Le possesseur d’une mine de sulfate d’alumine impur se procure du sulfate de potasse; il fait cristalliser et purifie son sulfate d’alumine en le transformant en alun. Le possesseur d’une mine de potasse impure doit naturellement faire l’inverse, et dans peu les mêmes tables salantes où se sont déposés successivement du sel, du sulfate de magnésie, du sulfate de potasse, du sulfate de soude, vont se recouvrir d’alun.
- Maintenant, du sulfate de potasse extrait des eaux de la mer en grandes proportions, il est facile de passer au carbonate de potasse par les mêmes procédés qui servent à la fabrication de la soude factice , et le procédé est déjà exploité en grand dans les Vosges; aussi dans peu, j’en ai l’assurance, la fabrication de Sa potasse artificielle marchera parallèlement avec celle de la soude, et remplacera, dans l’obtention du salpêtre, de l’alun, du verre , un produit doDt la disparition graduelle commençait à inquiéter plusieurs industries.
- La potasse que la France consomme à l’état de sels divers, évaluée en sulfate de potasse, dépasse à peine 5 millions de kilogrammes : or, puisque 290 hectares peuvent en fournir 180,000, il faudrait, pour en obtenir 5 millions, consacrer à l’évaporation de l’eau de la mer 5 à 6,000 hecSares au plus ; on voit donc que, le jour où la France suffira à sa consommation de sulfate de soude par du sulfate naturel, elle produira quatre fois plus dépotasse qu’elle n’en consomme elle-même, et que, les rôles étant ainsi changés, elle pourra bien en exporter en Russie et jusqu’en Amérique.
- Ce jour n’est, du reste, peut-être pas éloigné : quelques grands propriétaires de safines du Midi, après avoir expérimenté ces procédés nouveaux sur la saline de 200 hectares dont j’ai parlé, avec une lenteur, une prudence que je suis loin de blâmer, n’ont pas craint d’avancer des sommes considérables pour les mettre en pratique sur une surface de 2,000 hectares, qui a déjà commencé à fonctionner un peu cette année, et qui sera en pleine activité l’été prochain.
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- BIBLIOGRAPHIE INDUSTRIELLE.
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- L'Académie jugera, je l’espère, d’après cette étendue, que ce n’est pas d’espérances plus ou moins légitimes, de tâtonnements plus ou moins heureux, que je viens de l’entretenir ici, mais d’une industrie nouvelle qui, à peine naissante, grandit rapidement et commence déjà à porter ses fruits.
- Mais tout cela a exigé de ma part, qu’il me soit permis de le dire , une grande persévérance et uu temps bien long qui est loin cependant de me sembler perdu.
- La science ne me paraît pas avoir seulement pour mission de satisfaire chez l’homme ce besoin de tout connaître, de tout approfondir, qui caractérise la plus noble de ses facultés ; elle en a aussi une autre moins brillante sans doute, mais peut-être plus morale, je dirai presque plus sainte, qui consiste à coordonner les forces de la nature pour augmenter la production et rapprocher les hommes de Légalité par l’universalité du bien-être : j’ai cru qu’en la faisant servir à créer, à perfectionner cette industrie nouvelle, je ne déviais pas pour cela de la voie que j’avais suivie jusqu’alors. Rentré maintenant et pour toujours dans ces études de science pure vers lesquelles me portent mes goûts, je ne regrette pas, je l’avoue, le temps que cette industrie m’a employé, : en absence complète de préoccupations d’un certain ordre, en moyens matériels de travail, en loisirs consacrés à la science , elle me rendra , je l’espère , plus qu’elle ne m’a coûté.
- Quant à la prospérité de notre pays, les chiffres suivants, par lesquels je demande à l’Académie la permission de terminer ce rapide exposé, montreront , je l’espère, ce qu’elle a à y gagner.
- La fabrication du sulfate de soude coûte à la France, en soufre et en salpêtre, 2 millions de francs environ : elle ne les dépensera plus.
- Elle reçoit annuellement plus de 3 millions de potasse 5 elle ne les recevra plus.
- Il y a quelques années qu’un renchérissement artificiel et exagéré du prix des soufres menaça de devenir, eu Europe , une calamité industrielle : cette crise commerciale ne se reproduira plus.
- La soude et la potasse provenant de l’eau de mer, sans y compter même ce que la France pourra exporter, entreront dans les transactions commerciales intérieures pour une valeur de 8 à 10 millions de francs, qui, fournis par ces pays en apparence déshérités, leur rendront ainsi une partie de cette prospérité que la nature semblait leur avoir refusée.
- BIBLIOGRAPHIE INDUSTRIELLE,
- Livres français.
- Le guide de l’inventeur ; par Ch. Àrmengaud. Iu-8, Paris, Mathias.
- L’inventeur breveté, code des inventions et des perfectionnements ; par Et. Blanc. Paris, chez l’auteur, rue Notre-Dame-des-Yicloires, 22.
- Guide de l’inventeur, ou commentaire de la loi du 5 juillet 1844 sur les brevets d’invention ; par Homberg. In-8, Paris, Delhomme.
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- BIB LIOG B APHIE 1A D ÜSTRIELLE,
- Traité de chimie organique de Liebig ; trad. de l’allemand par Gerhardt. 3 vol. in-8 , Paris, Fortin et Masson.
- Catalogue des brevets d’invention, d’importation et de perfectionnement délivrés du 1er janvier 1828 au 31 décembre 1842. 1 vol. gr. in-8, Paris, Bouchard-Huzard,
- Catalogue des brevets d’invention délivrés en 1843. In-8 , Paris, Bouchard-Huzard.
- Description des machines et procédés consignés dans les brevets d’invention dont la durée est expirée. Tom. 50 à 53, 4 vol. in-4, avec pl., Paris, Bouchard-Huzard.
- Traité de la mécanique des corps solides et du calcul de l’effet des machines; par Coriolis. 2e édit., 2 vol. in-8, Paris, Cariiian-Gœury.
- Traité élémentaire de chimie industrielle; par Dupasquier. 1 vol. in-8, Paris Cariiian-Gœury.
- Traité pratique de photographie ; par Gaudin. 1 vol. in-8.
- Des canaux d’arrosage de l’Italie septentrionale ; par Nadault de Buffon. T. 3, in-8, Paris, Cariiian-Gœury.
- Mémoire sur les expériences de cylindrage des chaussées en empierrement; par Schattenmann. In-8, Paris, Bouchard-Huzard.
- Traité des manipulations chimiques ; par Bobiere. 1 vol. in-8, Paris, Méquignon Marvis.
- La France et l’Angleterre comparées sous le rapport des industries agricole, manufacturière et commerciale; par Gatineau-Laroche. In-8, Paris, Bouchard-Huzard.
- Traité de minéralogie; par Dufrénoy. 1 vol. in 8, Paris, Cariiian-Gœury.
- Considérations générales sur les causes des ravages produits par les rivières à pentes rapides ; par Polonceau. t vol. in-8, Paris, Cariiian-Gœury.
- Notice sur l’amélioration des routes en empierrement ; par le même. Paris, Mathias.
- Précis de chimie organique; par Gerhardt. 1 vol. in-8, Paris, Fortin et Masson.
- Mémoire descriptif et développement d’un système proposé pour empêcher tout déraillement des locomotives et des chemins de fer; par Guérin. In-8.
- Loi sur les brevets d’invention, avec un commentaire; par Lois eau et Vergé. In-8, Paris, rue des Maçons-Sorbonne, 11.
- Des avantages de l’irrigation, de l’étendue qu’on peut lui donner en France et des mesures légales nécessaires pour la faciliter ; par Puvis. In-8, Bourg.
- Des étangs, de leur construction , de leur produit et de leur dessèchement; par le même. In-8, Paris, Bouchard-Huzard.
- Construction des escaliers en bois ; par Boutereau. In- î 2, Paris, Rorel.
- Cours d’économie politique; par Michel Chevalier. 1 vol. in-8,# Paris, Capelle.
- Mémoire sur la fabrication de l’acier fondu et damassé ; par M. le duc de Luynes. In-8, Paris, Firmin Didot.
- Essai sur la conduite des machines à vapeur fonctionnant sur mer ; par Cornu. In-8, Havre, Jehenne.
- Traité de chimie appliquée aux arts; par Dumas. T. 7, 1 vol. in-8, avec atlas de planches, Paris, Béchet.
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- Traité théorique et pratique de l’emploi de l’acier et des effets de la trempe; par Pionnier. ïn-8, Paris, Bourgogne.
- Précis élémentaire de physique ; par Soubeyran. In-8, Paris, Fortin et Masson.
- Cours complet des éléments du dessin linéaire et ombré, à vue et aux instruments ; par Gaillard. In-8, Toulouse, Devers.
- Exposition de L’industrie en 1844; par Chalamel et Burat. In-4, avec planches, Paris, Chalamel.
- Dictionnaire du constructeur ; par Pernot. 1 vol. in-8, Paris, Mathias.
- De la fabrication du sucre aux colonies et des nouveaux appareils propres à améliorer cette fabrication ; par MM. Derosne et Cail. In-8, Paris, Bouchard-Huzard.
- Traité du mouvement de translation des locomotives et recherches sur le frottement de roulement ; par Fèvre. 1 vol. in-8, Paris, Carilian-Gœury.
- Philosophie chimique ; par E. Robin. 2 vol. in-8, Paris, Labbé.
- Traité de physique considérée dans ses rapports avec la chimie et b?s sciences natu-iurelles; par Becquerel. 1 vol. in-8, Paris, F. Didot.
- Rapport annuel sur les progrès de la chimie présenté à l’Académie des sciences de Stockholm; par M. Berzelius, trad. par Plantamour. 4e année.
- Recherches sur la composition élémentaire de différents bois et sur le rendement annuel d’un hectare de forêt; par E. Chevandier. In-8. Paris, Bachelier.
- Des falsifications des substances alimentaires et des moyens de les reconnaître; par Garnier et Harel. 1 vol. in-8, Paris, Baillière.
- Tube propulseur Hallelie, système d’exécution et d’exploitation des chemins de fer par la pression atmosphérique. In-8, Balignolles-Monceaux, Hennuyer.
- Mémoire sur la construction des bâtiments en fer, par Dupuy de Lôme. 1 vol. in 4, Paris, Arthus Bertrand.
- Manuel complet du tisserand -, par Lorentz et Julien. 1 vol. in-18, Paris, Roret.
- Traité pratique et analytique de l’art de la meunerie ; par Changarnier fils. Paris, Wiltersheim.
- Table pour faciliter les calculs des formules relatives au mouvement des eaux dans les tuyaux de conduite ; par Fourneyron. In 8, Paris, Bachelier.
- Encyclopédie des chemins de fer et' des machines à vapeur ; par Tourneux. 1 vol. in-8, Paris, Renouard.
- Traité de l’exploitation des mines; par Ch. Combes. 1 vol. in-8, Paris, Carilian-Gœury.
- De la propriété du cours et du lit des rivières non navigables, ni flottable; par Rives. In-8, Paris, F. Didot.
- Cours élémentaire d’arpentage et d’architecture ; par J. B. Henry. In-8, avec pl., Paris, Person, rue Pavée-Saint-André des-Arcs, 13.
- Guide complet du voyageur pour le chemin de fer de Paris à Orléans et de Paris à Corbeil. In-t2, avec plan , Paris, place de la Bourse, 27.
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- Traité des arts céramiques et des poteries considérés dans leur histoire, leur pratique et leur théorie. 2 vol. in-8, avec atlas, Paris, Béchet.
- De l’emploi dans les constructions des briques d’assemblage à joints triangulaires simples et doubles. In-12, Paris, rue d’Anjou-Dauphine, 11.
- Notions les plus essentielles sur la physique, la chimie et les machines ; par Sainte-Preuve. 1 vol. in-18, Hachette.
- Phares lenticulaires, système Aug. Fresnel. In-4, Paris, rue Poissonnière, 4.
- Etude sur les manufactures3 par Bureau. In-8 , Nîmes, Durand-Bille.
- Instruction pour construire des modèles en bois, à l’usage des fondeurs ; par Anslot. In-12, Angers, Launny-Gagnot.
- Leçons de géométrie industrielle; par Vincenot. 1 vol. in 8, Metz, Lamort.
- Notice historique sur l’horlogerie ; par Redier. In-18, Paris, place du Châtelet, 2.
- Traité sur la culture et l’amélioration des bois et forêts en France et en Belgique ; par Breton aîné. In-18, Paris, Mathias.
- Stéréométrie ou décomposition du cube en polyèdres réguliers , irréguliers et corps ronds ; par L. Dupin. Paris, Molteni, boulevard Saint-Denis, 15.
- Mémoire sur les poudres de guerre des différents procédés de fabrication ;par Piobert.
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- Journal de l’école royale polytechnique. 29e cahier in-4, Paris, Bachelier.
- Moyen d’enflammer la poudre sous l’eau à toutes les profondeurs ; par Serullas. In-8, Paris, Leneveu et Biant, rue des Grands-Augustins, 18. »
- Traité encyclopédique et méthodique de la fabrication des tissus ; par Falcot. ïn-4, Elbeuf, Levasseur.
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- Almanach agricole pour 1845; par Ch.Joubert. In-18, Paris, Cousin, rue Jacob, 21.
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- Livre registre pour la vente légale des substances vénéneuses; par MM. A. Chevallier et ,/. Thieulen. In-8, Paris, Locquin.
- De l’esprit industriel en France et en Angleterre; par Pionnier. In-8, Paris, Bourgogne.
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- Description et usage de l’équerre à miroir; par Bergery. In-8, Paris, Bachelier.
- Leçons de mécanique à l’école forestière de Nancy ; par Régnault. 1 vol. in-8, Nancy, Troup.
- La vapeur depuis sa découverte jusqu’à nos jours, par Chavanne de la Giraudière. ln-18, Tours, Pornin.
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- Cours d’agriculture; par le comte de Gasparin. 1 vol. in-8,Paris, quai Malaquais, 19.
- Des tribunaux de commerce, des commerçants et des actes de commerce ; par Louis Nouguier. 1 vol. in-8, Paris, Delamolte, place Dauphine.
- Dictionnaire des arts et manufactures; par MM. Payen, Ebelmen, Grouvelle et autres. 10 livraisons in-8, Paris, Mathias.
- Dictionnaire des sciences mathématiques pures et appliquées ; par Montferrier. 3 vol. in-4, Paris, Hachette.
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- Publication industrielle des machines , outils et appareils perfectionnés ; par M. Àrmengaud aîné. 1 vol. in-8, avec atlas de planches, Paris, Mathias.
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- Etudes des gîtes minéraux publiés par l’administration des mines. Sur les houilles de Saône-et-Loire; par M. Manès. 1 vol. in-4.
- Connaissance des temps pour l’année 1847, publiée par le Bureau des longitudes. 1 vol. in-8, Paris, Bachelier.
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- De la propriété forestière en France et des moyens d’en arrêter le défrichement ; par Raoul Duval. In 8, Paris, Guillaumin.
- Mémoire sur la résistance des solides; par M. de Saint-Venant. In-4, Paris, Bachelier.
- Mémoire sur la possibilité de cultiver le thé en pleine terre ; par Mërat. In-8, Paris, Bouchard-Huzard.
- Enquête devant la chambre des communes d’Angleterre pour le chemin de fer de Lond res à Epsoni ; trad. de l’anglais par Lauvray. In-4, Paris, rue Richelieu, 95.
- De la garantie et des vices rédhibitoires dans le commerce des animaux domestiques; par J. B. Huzard et A. Harel. 1 vol. in-12, Paris, Bouchard Huzard. Quarante-quatrième année. Janvier 1845. 6
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- Essai historique sur le parapluie, l’ombrelle et la canne; par Cazal. ln-18, Paris , boulevard des Italiens , 33.
- Mémoires de la Société d’horticulture du département de Seine-et-Oise. 1 vol. in-8, Versailles, Montalanl-Bougleux.
- Nouveau moyen de préparer la couche sensible des plaques photographiques ; par Daguerm. In-8, Paris, Bachelier.
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- Mémoiresur l’industrie iinière; par le baron Dutaya. In-8, Saint Brieue, Prudhom ne.
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- Etudes sur les machines locomotives de Sharp et Roberts; par F. Mathias, i vol. in-18, avec atlas, Paris, Mathias, quai Malaquais, 15.
- Tarifgénéral des douanes de France. 1 vol. in 4, Paris, Renard, rue Sainte-Anne, 71.
- De l’importation des graines oléagineuses étrangères en France ; par d’Havrincourl. In 8, Paris, Bouchard-Huzarrî.
- Mémoires d’agriculture, d’économie rurale et domestique publiés par la Société royale et centrale d’agriculture, année 18 42. 1 vol. in-8, Paris, Bouchard-Hozard
- Art de travailler les pierres précieuses à l’usage de l’horlogerie ; par Dumontier. In 8, Paris, Dentu.
- De la consommation des vins deFrameeen Angleterre; par Brunet. In-8, Bordeaux, Lafargue.
- Mélanges photographiques ; par Ch. Chevalier. In-8, Paris, Baillière.
- Mémoire suc les développements des végétaux; par M. Payen. 1 vol. in-î.
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- Notice sur la machine à compression atmosphérique à triple moteur ; par Leweskg. Jn-8, Paris, Bailiy.
- Menuiserie descriptive ; par Coulon. In-4,avec planches, Paris, Carilian-Goeury, Cours de législation industrielle au Conservatoire royal des arts et métiers, années 1813, 1844. In-8, Paris, rue Berg-ère, 21.
- Ouvrages périodiques.
- Journal des inventeurs et des inventions. In-8, Paris, rue du Faubourg-Sain t-Honoré . 77.
- Journal de la Société d’agriculture du département des Ardennes. In-8, Mézières, Lelaurin-Martinel.
- Bulletin trimestriel de la Société d’agriculture de Loir-et-Cher, ln-8, Blois, Dezairs. Bulletin d’agriculture, publié par le comte de Busy. In 8. Besançon, Bintot.
- Le progrès, journal des travailleurs. In-4, Paris, rue des Grands-Augustins, 18. Annales de la Société d’horticulture de Meaux, année 1844. In-8, Meaux, Carro. Bulletin polytechnique. In-8, Paris, Carilian-Goeury.
- Extrait des proces-verbaux des séances du conseil d’administration de la Société d encouragement.
- Séance du 8 janvier 1845.
- Correspondance. M. Warden, membre honoraire du comité de commerce, communique le tableau des importations et des exportations de chaque État et territoire des Élats-Uuis d’Amérique durant neuf mois, finissant au 30 juin 1843.
- M. Warden sera remercié de cette communication, qui est renvoyée à la commission du Bulletin.
- M. Blouel, président de la Société centrale des architectes, avec laquelle la Société d’encouragement avait désiré établir des relations, annonce que le programme du concours ouvert par la Société relativement aux médailles destinées aux contremaîtres a été porté à la connaissance des architectes. M. Blouet adresse à ce sujet une lettre de M. Goncourt, architecte, à Soissons, contenant l’indication de trois ouvriers dignes de participer à ces récompenses.
- Cette lettre est renvoyée à la commission des médailles; des remercîmenls sont volés à la Société des architectes.
- MM. Biétrix, Griolet et Prévost, filateurs de laine, adressent les titres que le sieur Laurent peut invoquer en sa faveur pour être compris dans les distributions des fonds provenant du legs de M. Bapst.
- M. Jobard, directeur du musée de Bruxelles, adresse un rapport sur un appareil
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- inventé et construit par M. Waroquiê, pour permettre aux mineurs de descendre au fond des mines sans fatigue et sans danger. . •
- M. Davidj à Meaux, demande que la Société lasse examiner son système de nettoyage des grains, composé d’un décortiqueur, de deux balanciers-brosses à cylindre rotatif et d’un balancier-brosse à double oscillation combinée.
- Objets présentés. M. Fusz, rue des Deux-Portes-Saint-André-des Arcs , fait connaître les divers avantages d’une voiture à un cheval construite par lui et destinée pour le transport du plâtre.
- M. Gallard appelle l’attention de la Société sur une machine inventée par lui et fonctionnant par la seule force de l’air dilaté.
- M. Ruaux, rue du Bouloi, 27, présente un nouveau système de chemin de fer;
- M. Prieur-Appert, un nouveau mode de fermeture des vases propres à contenir des conserves alimentaires ;
- M. Eude, rue de la Roquette, 39, un système de calorifère qu’il appellepgrophore.
- Il est fait hommage, à la Société, des ouvrages suivants :
- 1° Recueil des actes administratifs de la préfecture du Rhône, année 1814 ;
- 2° Bulletin de la Société pour Vinstruction élémentaire, novembre 1844 ;
- 3° Compte rendu, par M. Boquillon, des produits de l’industrie française exposés en 1844, extrait de la Revue scientifique ,•
- 4° Recherches sur l’influence de l’eau sur la nigêtation des forêts, par M. Eugène Chevandier;
- 5° Rapport fait, par M. Girardin, à l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen, sur l’olèomètre de M. Lefèvre, d’Amiens ;
- 6° Notices biographiques sur MM. Morel de Vindé, d’Arcct et Mathieu de Domhasle, par M. Girardin;
- 7U Essai sur la navigation dans l’air, par M. Legris, 2e partie;
- 8° De la vente de l’arsenic et autres produits dangereux, des couteaux-poignards, etc., par M. Cresson.
- Sur la proposition de plusieurs membres, le conseil renvoie à M. ic baron Busche le Compte rendu des produits de ïexposition de 1844, par M. Boquillon ; au comité d’agriculture les Recherches sur l’influence de l’eau sur la végétation des forêts, et au comité des arts chimiques le Rapport de M. Girardin sur l’olèomètre de M. Lefèvre, avec invitation d’en rendre compte.
- Les autres publications sont déposées à la bibliothèque.
- M. ie baron de Silvestre annonce que la Société vient de perdre M. Oscar Leclere-Thoüin, membre du comité d’agriculture. «
- M. le président propose de consigner au procès-verbal le témoignage des regrets du conseil de la fiu prématurée d’un collègue qui s’était acquis tant de titres à l’estime publique.
- Rapports des comités. Au nom du comité des arts économiques, M. Uerpin lit un rapport sur les procédés de peinture dite en feuilles, présentés par M. Hussenot, professeur kjl’école. de peinture de Metz.
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- Le comilé propose 1° de remercier l’auteur de sa communication et d’insérer le rapport au Bulletin; 2° de signaler à MM. les ministres de l’intérieur et des travaux publics les avantages du procédé de M. ffussenot, en leur adressant un extrait du rapport.
- Après une discussion, le conseil approuve le rapport et en adopte les conclusions. (Voy. plus haut le rapport de M. Herpin.)
- -Au nom du même comité, M. Gourlier lit un rapport sur les produits en terre cuite de la fabrique de MM. Virebent frères, à Toulouse.
- Les anciens ont fait un fréquent emploi, dans leurs constructions, de la terre cuite en général et de la brique en particulier, et les modernes ont imité leur exemple ; mais, dans ces derniers temps, et à Toulouse surtout, on fabriquait presque généralement des briques rectangulaires façonnées par les ouvriers du pays, de manière à produire des profils d’une grande richesse et d’une certaine complication.
- MM. Virebent ont cherché à remédier aux inconvénients de ce mode de fabrication, en profilant des briques avant le moulage, et procurant ainsi aux constructeurs des chambranles, bandeaux, corniches, archivoltes portant toutes les moulures voulues par l’artiste, et même des ornements de sculpture de différents styles.
- M. le rapporteur rend compte des nombreuses applications qui ont été faites des produits de MM. Virebent, dont la fabrication se distingue par la bonne qualité des terres; par la précision des procédés de moulage, soit à la main, soit par mécanique j par l’excellente cuisson que ces produits reçoivent généralement au moyen de la houille, et qui leur donne une parfaite consistance; enfin par les dimensions considérables de plusieurs d’entre eux.
- En conséquence, le comité propose 1° de joindre les suffrages de la Société à ceux que MM. Virebent ont déjà recueillis, et de leur adresser des félicitations; 2° de faire connaître leurs travaux par ia publication du rapport dans le Bulletin.
- Une discussion s’engage sur ce rapport. M. Gaultier de Claubry cite des constructions entièrement en terre cuite, exécutées, à Berlin, par M. Feilner, et les chapiteaux des colonnes de la salle du grand Opéra de cette ville, qui ont jusqu’à 1 mètre de hauteur.
- De son côté, M. Gourliér signale le vase Borghèse et les ornements des façades de plusieurs édifices de la ville d’Agen, exécutés, en terre cuite, par M. Virebent.
- M. Amèdèe Durand pense qu’il conviendrait de mentionner aussi le monument placé dans le parc de Saint-Cloud, et connu sous le nom de lanterne dç Dëmosthène, l’une des plus anciennes productions en terre cuite, et dont la durée dénote l’excellente fabrication.
- M. Gourlier est invité à ajouter à son rapport les diyers renseignements qui viennent d’être donnés.
- Le conseil adopte ensuite le rapport et en adopte les conclusions.
- Communications. M. le président met sous les yeux du conseil le tableau d’assemblage de six feuilles de la carte géologique de la France, exécuté, sous la direction de M. Brochant de Villiers, inspecteur général des mines, par MM. Dufrènoy et Élie de Beaumont, et imprimé, en vingt-trois couleurs, par M. Dsrenemesnil, chef de l’atelier de lithographie à l’imprimerie royale.
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- Séance du 22 janvier 1845.
- Correspondance. M. Morès, architecte, à Chantilly, adresse le dessin et la description d’une locomotive hydraulique dans laquelle le refoulement de l’eau est employé comme moyen de traction.
- M. Legris, ingénieur civil, rue Boutebrie, 8, faubourg Saint-Jacques, demande à concourir pour le prix relatif à la découverte d’un moyen de sûreté contre les explosions des machines à vapeur.
- M. Mortera, rue Saint-Louis, 79, au Marais, transmet de nouveaux documents sur son système de pompes.
- M. Chuard, professeur des sciences physiques, rue de l’Ouest, 58, dépose un second mémoire, accompagné de deux dessins, relatif à des perfectionnements qu’il a. apportés à son appareil contre l’explosion du gaz dans les mines de houille et dans les habitations ; il annonce que MM. les ingénieurs des mines ont soumis cet appareil à des expériences qui en établissent les avantages.
- M. Lucas, rue du Petit-Reposoir, 3, annonce être parvenu à augmenter, d’une manière très-énergique et presque sans frais, la propriété que possède le charbon animal de décolorer les liquides.
- Objets présentés. MM. Migne et de Lano'y, allée d’Àntin, 9, sollicitent l’examen d’un procédé ayant pour but d’empêcher les incrustations dans les chaudières des machines
- à vapeur,
- M. Millot, à Nancy, soumet à l’examen delà Société un appareil contre la fumée.
- M. le comte de Lambel présente, de la part de M. le Bachellè, propriétaire-cultivateur h la ferme du Yert-Galant, près Livry (Seine-el-Oise), une notice sur les modifications qu’il a apportées à la charrue et à la herse dite mécanique, sur les causes de la diversité des formes des instruments d’agriculture employés au même usage, et sur les résultats qu’on doit attendre de leur uniformité.
- Les ouvrages suivants sont déposés sur le bureau, savoir :
- 1° Bulletin du musée de l’industrie de Bruxelles, par M. Jobard, 3e livraison, 1844;
- 2° Journal de l’institut de Francklin, à Philadelphie, juin, juillet, août , septembre cl octobre 1844 (en anglais)5
- 3° Congrès des agriculteurs yiu nord de la France, lie session tenue à Saint Quentin, dn 20 au 24 octobre 1844 ; /
- 4° Mémoires de VAcadémie royale de Metz, 25e année, 1843-1844;
- 5° Annales de la Société d’horticulture de Paris, décembre 1844 ;
- 6° Bulletin de la Société pour l’instruction élémentaire, décembre 1844;
- 7° Bulletin des travaux de la Société libre d'émulation de Rouen, années 1843 et 1844:
- 8° Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, n° 89 ;
- 9° Annales des mines, tome VI, 4e livraison de 1844 ;
- 10° Journal des usines et des brevets d’invention, par M. Viollet, décembre 1844 ;
- 110 Le Lithographe, par M. Jules Desportes, 4e année, n° 44 ;
- 12° Seizième lettre à M. Matthieu Bonafous, sur la culture du mûrier et sur les édu-
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- cations dos vers à soie dans le déparlement de l’Aveyron, par M. Amans Carrier;
- i 30 Jardin expérimental de Saint-Jean de Maurienne, établi par M. Bonafous et dirigé par M. Mottard;
- 14° Essai sur la subsistance publique et sur les moyens d’éviter les disettes réelles et factices par l’établissement de réserves publiques et de banques agricoles, par M. Aristide Vincent, ingénieur civil à Brest ; :
- î5° Ecole royale et spéciale de dessin; distribution de prix du 8 décembre 1844.
- Rapports des comités. Au nom du comité des arts mécaniques, M. Amèdèe Durand lit un rapport sur les procédés de sculpture sur bois de M. Ardisson.
- M. le rapporteur , après avoir rappelé les divers moyens mécaniques proposés et mis en usage pour obtenir des reliefs sur bois ou toute autre matière, décrit les procédés de M. Ardisson, en fait ressortir la simplicité, et cite les applications qui en ont été faites et celles dont ils sont susceptibles.
- Le comité propose de remercier l’auteur de sa communication et d’insérer le rapport au Bulletin. (Approuvé.)
- Communications. M. Amèdèe Durand entretient le conseil d’une presse américaine à genoux , actuellement en usage dans l’institution royale des Jeunes-Aveugles a Paris, pour imprimer les caractères en relief.
- M Rouget de Lis le a présenté, il y a trois ans, le plan de cette machine, qui est employée depuis dix ans dans l’instiiulion des Jeunes-Aveugles de Philadelphie. C’est d’après le dessin remis par M. le directeur de l’institution de Paris que M. Gaveaux fils, habile mécanicien, a exécuté une presse de ce genre, quia figuré, en 1814, à l’exposition des produits de l’industrie.
- M. Amèdèe Durand donne une description succincte de cette machine, qui comprend des organes au moyen desquels on obtient des impressions offrant beaucoup de relief.
- Ainsi le tympan s’abaisse quand la pression doit s’effectuer, et l'e chariot revient à sa position quand la pression a cessé; tout le travail s’opère à l’aide d’un système d’embrayage assez bien conçu.
- Une plus grande simplicité dans les moyens mécaniques serait à désirer; M. Amèdèe Durand pense néanmoins que le dessin etf la description de cette presse pourraient trouver place dans le Bulletin.
- Cette proposition est renvoyée à Ifr commission du Bulletin.
- Le même membre appelle l’attention de la Société sur l’emploi des puits forés pour assainir les terrains marécageux.
- M. Chartier, propriétaire aux environs de Senlis, ayant fait l’acquisition de terres dans l’ancienne Sologne, avait besoin de marne, qu’il payait à un prix très-élevé : il a cherché à se la procurer par des sondages pratiqués par M. Mulot jusqu’à une profondeur de 55 à 60 mètres ; des bancs de marne assez puissants ont été atteints. On s’est servi, pour le tubage, de tôle de 6 millimètres d’épaisseur et d’uu diamètre assez grand pour présenter le moins d’obstacle possible au passage des bennes; en même temps on est parvenu à assainir les parties marécageuses du terrain et à amener l’eau ascendante jusqu a 4 ou 5 mètres au-dessous du sol.
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- M. Amédée Durand rappelle qu’en 1839 M. Neville, ingénieur anglais, présenta à la Société un sjslèmc de construction de pont qui fut l’objet d’un rapport favorable du comité des arts mécaniques. (Voy. pages 69 et 304 du Bulletin de la Société, année 1839.) •
- Après avoir appliqué ce système à l’étranger, M. Neville vient de l’établir sur la Seine, à Bezons. Ce pont, remarquable par son extrême légèreté, a sept arches de 23 mèt. d’ouverture chacune: on les a essayées en faisant tomber, de la hauteur de 1 mètre, un corps du poids de dix milliers; les arches n’ont pas fléchi d’un millimètre.
- M. le président fait observer que le mode actuellement suivi pour l’essai des ponts suspendus offre des dangers pour les expérimentateurs, qu’on pourrait peut-être le remplacer par l’emploi de tonneaux remplis d’eau et dont la capacité serait connue.
- M. Amédée Durand annouce que ce mode d’essai a été employé, pour la passerelle établie près de l’archevêchc, par M. Chaley. Pour l’essai du pont de Beaucaire , on s’est servi de chariots chargés de pierres, mus au moyen de cabestans placés à chaque extrémité du pont.
- On a attribué à la force du vent la destruction du tablier de ce pont ; cette assertion ne parait point exacte, M. Amédée Durand s’étant assuré que les points d’attache du tablier n’ont cédé que parce que les pièces de bois étaient pourries.
- M. le président adresse à M. Amédée Durand les remercîments du conseil pour ces diverses communications.
- M. ie baron Seguier communique la description, que lui a adossée M. Jobard, directeur du musée industriel de Bruxelles, d’un appareil, imaginé par M. Waroquiè, pour faciliter l’ascension et la descente des ouvriers mineurs.
- M. Jobard, après avoir rappelé tout ce qui a été pratiqué, à sa connaissance, pour la descente et l’ascension des mineurs dans les bures, annonce que l’appareil de M. Waroquiè a rendu des services signalés dans les houillères où il a été établi.
- M. le Chatelier entre dans quelques détails sur les différents modes employés pour faciliter la descente et l’ascension des ouvriers dans les puits de mines, et les diverses modifications et perfectionnements qui y ont été apportés; il se réserve de produire, devant le comité des arts mécaniques, ses observations sur l’appareil de M. Waroquiè, tant sous le rapport de la nouveauté que sous celui de la simplicité.
- M. le président remercie M. le baron Seguier, au nom du conseil, de celte intéressante communication.
- Imprimerie de M«’e Ve BOUCHA RD-HUZARD, rue de l’Éperon, 7.
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- QUARANTE-QUATRIÈME ANNÉE. (N° CCCCLXXXYIII.) FÉVRIER 1845.
- BULLETIN
- DE LA
- SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- ARTS MÉCANIQUES. — dessin.
- Rapport fait par M. Théodore Olivier, au nom du comité des
- arts mécaniques, sur une machine à dessiner présentée par
- M. Grill et, rue Colbert, ü.
- /
- M. Grillet a soumis à votre examen une machine à dessiner à l’aide de laquelle on obtient une économie de temps considérable et une exactitude mathématique dans la reproduction des calques et tracés de toutes épures, soit qu’il faille les agrandir ou les réduire, et quelle que soit l’échelle d’augmentation ou de réduction. Vous avez renvoyé l’appareil de M. Grillet à votre comité des arts mécaniques, qui m’a chargé de vous faire le rapport suivant.
- La machine de M. Grillet est une chambre noire de grande dimension. Il remplace la lumière du soleil par celle d’une lampe, et, pour obtenir des rayons lumineux parallèles, il emploie un réflecteur parabolique dont la lampe occupe le foyer. L’axe du réflecteur étant vertical, les rayons lumineux sont dirigés de haut en bas, et viennent frapper le dessin tracé sur papier transparent et posé sur une vitre horizontale. Ces rayons lumineux, après avoir traversé le vitrage, viennent rencontrer une lentille, tout comme cela a lieu dans les chambres noires solaires, et iis vont ensuite donner l’image renversée du dessin , sur une table horizontale placée au-dessous du système lenticulaire et enveloppée d’une tente d’étoffe noire.
- D’après ce qui vient d’être dit, on croirait qu’il n’y a rien de neuf dans l’appareil présenté par M. Grillet; mais, dans les inventions, les principes nouveaux sont rares , et presque toujours ce qui constitue une invention
- Quaï ante-quatrième année. Février 1845. T
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- ARTS MECANIQUES.
- qui doit être considérée comme réellement nouvelle, c’est une nouvelle manière de matérialiser un principe connu; c’est souvent un mode nouveau , qui simplifie d’une manière heureuse un mécanisme trop compliqué et trop coûteux ; c’est surtout arriver à une machine plus simple que celles connues, et que l’on puisse faire fonctionner avec plus de rapidité et plus de sûreté, et dont les produits puissent être livrés à l’industrie à un prix moins élevé.
- En un mot, et il faut reconnaître et admettre ce principe : il y a invention dans tout perfectionnement et dans toute combinaison nouvelle d’éléments connus ; mais une invention peut être bonne et utile ou être mauvaise; elle peut être souvent malheureuse, parce qu’elle sera sans portée.
- La machine à dessiner de M. Grillet permet de décalquer un dessin avec rapidité et à toute échelle voulue; ainsi un dessin qui aura servi à la confection d’un meuble, d’une tenture pourra être réduit de manière à servir à fabriquer une étoffe de gilet, et vice versa.
- On pourra réduire des cartes géographiques, des plans de villes , etc., et cette machine a un avantage précieux sur le pantographe, c’est qu’avant de tracer la réduction ou l’augmentation d’un dessin , vous en avez l’image et vous pouvez dès lors juger immédiatement si l’échelle est bonne, si elle n’est pas trop petite ou trop grande, vu les détails et la contexture du dessin original.
- Par des épreuves diverses, votre rapporteur s’est assuré qu’une ligne droite, ayant un centimètre de longueur sur le dessin original, pouvait donner une ligne, courbe il est vrai, d’un décimètre de longueur et même plus sur l’image, mais telle que sa flèche n’était pas de plus d’un demi-millimètre; ainsi on peut affirmer que la reproduction d’un dessin à une échelle décuple (et c’est bien suffisant dans les applications de la machine) sera toujours fidèle.
- La lampe et le vitrage sur lequel on pose le dessin à reproduire sont mobiles; ainsi on peut imprimer au vitrage un mouvement de translation horizontale de gauche à droite, d’avant en arrière, de manière à amener successivement toutes les parties du dessin original sous la lampe; ainsi on peut faire varier les distances respectives de la lampe, du vitrage et du système lenticulaire, de manière à varier les échelles de réduction.
- Tous ces mouvements s’opèrent avec facilité, précision et rapidité, au moyen de cordeaux et de poulies; en un mot, la manœuvre de l’appareil est des plus faciles et des plus simples.
- En conséquence, votre comité des arts mécaniques a l’honneur de vous proposer
- 1° De remercier l’auteur de sa communication, qui rend déjà des services appréciés dans les ateliers de dessins de plusieurs fabriques d’étoffes ;
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- .lliliillililîffliiiiipiï::::
- IhtHcim dr la dortrla d'hncouriujcmenl, , \ •" CCCCLWXi /U, Pfr<>/ . /Y. 1)4(1.
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- DESSIN.
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- 2a Défaire insérer le présent rapport dans votre Bulletin, avec la description et la gravure de la machine à dessiner de M. Grillet(\).
- Signé Théod. Olivier, rapporteur.
- Approuvé en séance, le 2 octobre 1844.
- Description de la machine a dessiner de M. Grillet.
- Cette machine, représentée en élévation vue de face, fig. 1, pl. 946, et en projection latérale, fig. 2, se compose de deux montants A A, réunis par trois traverses B, B', B''. La traverse supérieure B porte six poulies a a a pour le passage des chaînes b b y à la traverse intermédiaire B' sont fixées deux grandes poulies c c, armées de rochets d, d, servant à enrouler les chaînes qui font monter et descendre les cadres et qu’on manœuvre à l’aide de manivelles e e; une de ces poulies est dessinée séparément et en coupe, fig. A; enfin la troisième traverse B" sert à relier les pieds C Cdu bâti.
- A la partie supérieure du bâti, et au-dessus d’un premier châssis D, est adaptée une lampe à double courant d’air E, dont le réflecteur F projette la lumière de haut en bas, afin d’éclairer le dessin à calquer placé horizontalement sur une vitre.
- Le châssis D monte et descend au moyen des chaînes b b, attachées aux grandes poulies c c; on l’arrête à la hauteur voulue pour la réduction ou l’augmentation du dessin, en engageant les cliquets f dans les dents des rochets d d.
- L’extérieur de ce châssis est muni de languettes dans lesquelles glisse horizontalement un cadre G, fig. 3, au moyen de cordons g g qui y sont attachés et qui passent sur des poulies disposées à cet effet. Ce châssis porte des rainures dans lesquelles glisse un autre cadre H, garni d’une glace non étamée, sur laquelle on pose le dessin à copier. Le double mouvement de va-et-vient d’avant en arrière et de droite à gauche qui résulte de la disposition de ces cadres permet de transporter successivement toutes les parties du dessin , de manière à ce qu’elles viennent chacune à leur tour correspondre avec le centre du second châssis I portant la chambre noire ; cet effet s’obtient par des cordons placés à la portée de l’opérateur et passant sur des poulies de renvoi.
- Le second châssis I monte et descend comme le châssis D et peut être également fixé à toutes les haufeurs par le même procédé; il reçoit une plan-
- ( 1 ) La Société d’encouragement, dans sa séance générale du 27 novembre 1844, a décerne'une médaille d’argent à M. Grillet. ( Yoy. Bulletin de décembre, p. 567. )
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- ARTS MÉCANIQUES.
- chelte à laquelle est fixée une chambre noire-J, en cuivre, munie de deux lentilles de verre h h ; on la voit en coupe, dessinée sur une plus grande échelle , fîg. 5. Celte chambre noire, qui monte avec la planchette qui la porte, est munie d’une crémaillère i et d’un bouton k, qu’on fait mouvoir afin de varier la hauteur des lentilles et de les amener au point que les traits du dessin projetés par la lumière supérieure la traversent et soient reçus sur le papier posé sur la table K.
- On conçoit que le dessin à calquer doit être tracé sur papier végétal, afin que la lumière le traverse et que les traits du dessin soient projetés avec la netteté suffisante. -
- Le réflecteur F est muni d’une crémaillère au moyen de laquelle on l’élève ou on l abaisse jusqu’à ce qu’on ait obtenu la clarté la plus vive.
- Il faut tracer des carrés de 1 0 à 15 centimètres sur le dessin qu’on veut reproduire afin de prendre facilement les raccords.
- Usage de la machine. On ne travaille avec cet appareil qu’à la lumière de la lampe, ce qui dispense de l’envelopper d’un rideau comme une chambre noire.
- Lorsque le dessinateur veut reproduire un dessin de la même dimension que l’original, il retire de la chambre noire la lentille inférieure , puis il éiève ou abaisse successivement l’un et l’autre châssis D et I, jusqu’à ce qu’il ait trouvé le point de reproduction, en commençant toujours par le châssis inférieur I.
- Pour amplifier un dessin du double, on élève le châssis inférieur et on cherche le point précis avec le châssis supérieur.
- Quand il s’agit de grossir davantage, on remet la lentille inférieure, puis on cherche le point comme nous venons de le dire.
- Les cordons attachés au châssis portant la glace passent sur des poulies de renvoi et tombent l’un à la droite et l’autre à la gauche du dessinateur : pour faire mouvoir le dessin à droite, on tire un des cordons de gauche, et, pour le faire aller à gauche, un des cordons de droite ; il en est de même pour faire cheminer le dessin d’avant en arriére.
- La réduction du dessin s’opère en approchant la chambre noire de la table. En général, pour amplifier un dessin on élève la chambre noire, et pour le réduire on la descend. (D.)
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- MACHINES HYDRAULIQUES.
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- Description de la turbine hydraulique à vannes partielles et a pivot supérieur ; par M. Fontaine, mécanicien, à Chartres.
- La description de cette machine, pour laquelle l’auteur a obtenu une médaille d’argent du jury de l’exposition de 1844, est empruntée en partie au recueil que M. Armengaud aîné publie sous le nom de Publication industrielle des machines , outils et appareils les plus perfectionnés.
- La fig. 1, pi. 947, représente une coupe verticale par l’axe de la turbine , de son vannage et du tambour comprenant les courbes directrices.
- La fig. 2 est un plan général vu en dessus.
- M. Fontaine fait porter toute la charge de la turbine par un pivot supérieur sur lequel tourne une colonne creuse A, fondue avec une partie renflée A' en forme d’œil, pour permettre d’y introduire la crapaudine, le pivot et l’écrou. Cette colonne enveloppe, dans presque toute sa hauteur, un arbre B, fixé solidement au centre du siège C, que l’on établit préalablement sur une forte pièce d’assise D, au fond de l’eau. Le sommet renflé a de cet arbre porte une crapaudine en bronze b, fig. 3, et un grain d’acier c, sur lequel tourne le pivot dy celui-ci est en fer forgé, aciéré par le bas et fileté dans une partie de sa longueur, pour recevoir l’écrou e destiné à régler la hauteur de la turbine.
- Lorsque le mouvement doit se transmettre à un étage supérieur, on assemble la colonne A avec un second arbre vertical E, dans lequel s’ajuste le pivot d.
- La roue proprement dite se compose de deux pièces : 1° d’une couronne F, formée de deux anneaux cylindriques, concentriques , entre lesquels sont les aubes courbes/,* 2° d’une cuvette en fonte H fixée sur l’axe vertical par des vis de pression h. Des ouvertures g9 percées dans cette cuvette, permettent de nettoyer l’intérieur, de serrer les vis de pression et de placer les boulons à écrous qui relient la cuvette avec le corps de la turbine.
- Au-dessus de la couronne F est une seconde couronne annulaire G, fig. 1, 2, 6 et 8, fondue d’un seul morceau avec les courbes directrices z, fig. 6 et 7, dont l’inclinaison est en sens inverse de celle des aubes : le nombre de ces directrices est de moitié de celui des aubes.
- La couronne G devant être parfaitement immobile, M. Fontaine l’assujettit solidement, au moyen de boulons k, sur des pièces de charpente scellées dans les murs de fondation et placées à la hauteur du niveau inférieur ordinaire de l’eau. Des rebords sont ménagés à l’intérieur et à l’extérieur de la cou-ronne G, pour servir à la boulonner avec un disque ou croisillon de fonte ï, qui reçoit le faux plancher w, portant à son centre une paire de coussinets
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- ARTS MÉCANIQUES.
- en bronze m, afin de maintenir la colonne verticale par le bas et l’empêcher de céder aux pressions latérales.
- La section fig. 1 montre que la partie supérieure de la couronne, formant l’entrée de l’eau dans les orifices injecteurs , est arrondie en s’évasant avec le plancher, afin de faciliter l’introduction et diminuer les effets de la contraction de la veine fluide.
- Un manchon en fonte K, fait en deux pièces et qui se prolonge jusqu’au-dessus du niveau supérieur le plus élevé, empêche l’eau d’arriver sur les coussinets du plateau I.
- Le système de vannage adopté par M. Fontctine se compose, comme dans le système Callon, publié p. 464 du Bulletin de novembre 1844, d’une suite de petites vannes disposées en aussi grand nombre que d’orifices injecteurs ou de courbes directrices. Ces vannes sont formées chacune d’une plaque rectangulaire en fonte p, ayant deux petites saillies pour pénétrer dans des rainures pratiquées à l’avance sur les anneaux cylindriques, et permettre, lorsqu’elles sont entièrement descendues, de fermer complètement les orifices d’admission , comme on le voit fig. 6 ; quand elles sont soulevées, elles laissent ces orifices à découvert (’voj. fig. T).
- La face postérieure de chacune des plaques p est couverte d’une garniture en bois r, inclinée et arrondie pour présenter le moins d’obstacle possible à l’eau, et par conséquent diminuer les pertes de force vive. Cette garniture descend, en s’amincissant, jusque sur le plan de la roue et couvre entièrement deux aubes consécutives (voy. fig. 6).
- Pour manœuvrer ces vannes toutes à la fois, M. Fontaine adapte au sommet de chacune une tige verticale/, qu’il relie entre elles par un cercle commun J, fig. 1 et 6, à l’intérieur duquel sont ménagées des oreilles t, pour y agrafer trois tringles verticales N qu’il suffit de faire monter ou descendre pour ouvrir ou fermer en même temps toutes les vannes partielles. Ces tringles sont filetées à leur extrémité supérieure, où elles traversent les écrous en cuivre de trois roues dentées M Mr.qui communiquent entre elles par une chaîne sans fin O, fig. 2; en faisant tourner l’une de ces roues elle entraîne les autres dans sa rotation. A cet effet, l’une d’elles est assemblée avec une roue droite P, au moyen de boulons qui passent dans les oreilles o ; avec cette roue engrène un pignon dont l’axe vertical porte une roue d’angle horizontale r/, menée par une roue d’angle verticale v, dont l’axe u est armé d’un volant à manivelle q, qui se manœuvre de l’intérieur de l’usine. L’axe vertical qui fait tourner la roue P passe à travers une espèce de console de fonte R portant un collet en cuivre dans sa partie supérieure et deux branches latérales v v munies de coussinets pour recevoir l’axe horizontal u. Cette con-
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- sole est placée à cheval sur l’une des trois branches du croisillon de fonte L, qui à son centre renferme la coquille de bronze oc, pour maintenir latéralement la colonne creuse ou l’arbre moteur de la turbine.
- Pour limiter la course des tringles N, on a placé sur elles, au-dessous du plancher du moulin, des douilles à vis y y, qui, lorsqu’elles butent contre ce plancher, indiquent que les vannes sont entièrement ouvertes; de cette manière on est certain qu’elles ne quitteront pas les entailles dans lesquelles elles sont ajustées et qu’elles tomberont toujours aux mêmes points quand on voudra les fermer complètement.
- La turbine que nous venons de décrire, et qui est destinée à faire mouvoir un moulin à blé de quatre à cinq paires de meules , fonctionne avec une chute moyenne de 1m,40; elle porte 64 aubes dont la courbure est formée de deux arcs de cercle, dont l’un a! b'f fig, 7, a son centre o' sur la ligne horizontale qui marque le plan supérieur de la turbine, et l’autre b' c' a son centre o situé au-dessus de celte ligne. En examinant la courbe près de l’anneau extérieur on trouve que le rayon du premier arc de cercle est de 0m,18 environ, et celui du second de 0m,30. Le constructeur a cherché à remplir la condition essentielle de recevoir l’eau sur les aubes le plus normalement possible à la direction des filets fluides et de la laisser sortir par la partie inférieure le plus tangentiellement possible au plan horizontal, afin de profiter du maximum d’action du liquide et lui faire abandonner la roue avec le minimum de vitesse.
- La courbure des directrices est aussi formée par des portions de cercle, mais raccordées par une petite partie droite. L’arc inférieur ë a', dont le centre est en o", est celui qui doit diriger l’eau sur les aubes; il est tracé avec un rayon de 0m,28, de manière à former avec la ligne horizontale o' a' un angle qui ne dépasse pas \\ à \ 2°.
- Rapport sur les expériences auxquelles a été soumise une des turbines du moulin de Vadenay, près Châlons-sur-Marne, inventée et construite par M. Fontaine, ingénieur-mécanicien, a Chartres; par MM. Alcan et Grouvelle, ingénieurs civils.
- Depuis les travaux de M. Burdin et depuis que, soutenu et récompensé par la Société d’encouragement, M. Fourneyron a doublé le travail utile des turbines et leur a découvert des propriétés précieuses, un grand nombre d’ingénieurs habiles se sont occupés de ce moteur, qui répond à des besoins non^encore satisfaits.
- MM. Fourneyrorij Fontaine, de Chartres, Olivierf ingénieur des ponts
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- et chaussées, à Pont-Audemer, Passot, plusieurs constructeurs du Midi qui ont adopté le système proposé par M. Poncelet, et d’autres encore, se disputent aujourd’hui la prééminence et laissent le manufacturier incertain dans son choix.
- Des études spéciales ont assigné à quelques-uns de ces systèmes une valeur isolée, mais sans moyen certain de comparaison avec leurs concurrents, parce qu’à de grandes distances il est difficile d’obtenir des résultats comparatifs, quelque procédé d’essai que l’on adopte.
- Ces procédés sont de deux sortes : la mesure du travail industriel produit et le frein dynamométrique.
- Le premier dépend de tant d’éléments que, en appliquant, dans des circonstances identiques, divers moteurs à un seul et même outil, avec la même loyauté d’observation, à peine peut-on espérer d’en obtenir, à défaut du frein, des résultats approximatifs auxquels on ne doit pas encore accorder une confiance absolue.
- Si, par exemple, nous parlons de la mouture du blé, procédé si souvent proposé, en supposant les moulins sortis du même atelier, nul n’ignore que la quantité de blé moulue dans un temps donné et la puissance mécanique qu’elle absorbe dépendent du mode de mouture du lieu, du genre du produit fait, farine ou gruau plus ou moins fin ou rond, de la qualité des meules, de leur repiquage plus ou moins récent, de la nature des blés du pays et de leur degré de sécheresse ou d’humidité, de tant de circonstances enfin, dont plusieurs se rapportent au moteur, que l’on peut faire varier le produit en blé moulu par une force donnée, dans les rapports de 1 à 2, 3 et plus.
- Il en est de même dans toutes les autres industries.
- Il reste donc le frein dynamométrique dont, en dehors des erreurs d’expérimentation, on ne peut pas contester l’exactitude, spécialement pour les moteurs hydrauliques.
- Et cependant, si l’on examine les nombreuses séries d’expériences faites avec le frein sur divers moteurs, dans un intérêt scientifique, industriel ou contentieux , on reconnaît que ces résultats, fixes et faciles à mesurer pour le travail utile obtenu, n’ont plus la même certitude quand on veut comparer ce travail à la puissance brute dépensée par le moteur, c’est-à-dire que les chiffres obtenus directement par le frein bien conduit sont parfaitement certains et donnent réellement la valeur at/solue du moteur, garantie d’une haute importance pour l’industrie ; mais que les conséquences à tirer de ces chiffres pour la valeur relative du même moteur sont affectées de nombreuses incertitudes. Les observateurs ont trop négligé cette distinction si grave ; ils supposent, à tort, que la rigoureuse exactitude du frein se retrouve aussi dans
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- les calculs des dépenses d’eau qui réclament des expériences et des mesures hydrauliques très-délicates, et l’emploi de coefficients sur le choix desquels on est rarement d’accord. Cette rigueur scientifique nous paraît d’abord très-difficile à obtenir, quelle que soit l’habileté de l’observateur dans des expériences d’atelier, toujours tronquées par l’urgence des travaux faits sur des échelles trop grandes, impossibles à répéter plus tard dans les mêmes circonstances ; exécutées au milieu d’outils mal disposés et d’ouvriers dérangés de leurs occupations habituelles; mais la principale cause d’incertitude est dans le choix du procédé de calculs à appliquer et du coefficient particulier à chaque disposition de mesure d’eau, coefficient contesté et quelquefois encore inconnu. Cette incertitude est surtout grande dans la mesure de l’eau par les déversoirs, procédé presque toujours adopté comme le plus facile, et où il faut positivement appliquer les coefficients les plus douteux.
- En résumé, l’appréciation scientifique et comparative de la puissance des moteurs est toujours difficile, et leur valeur absolue ressort seule, sans contestation possible, des expériences au frein.
- En pratique, toutefois, et dans les limites de quelques centièmes, la comparaison des divers systèmes de moteurs s’opère avec une grande utilité industrielle par la mesure des dépenses d’eau combinées avec les essais au frein dynamométrique, sous la condition d’employer les procédés les plus sûrs et de les contrôler les uns par les autres.
- Ces réflexions, que nous croyons importantes, nous ont été suggérées par un travail duquel nous avions vainement espéré faire sortir la comparaison de deux systèmes de turbines entre eux.
- M. Fontaine, ingénieur-mécanicien, nous a, en effet, invités à soumet ire à une série d’expériences son système de turbine, sur lequel des épreuves contestées ont été faites par un habile professeur de l’école des arts et métiers de Châlons, M. Taffe.
- La turbine à essayer est montée dans le moulin de Vadenay, où fonctionne depuis plusieurs années une turbine de M. Fourneyron, toutes deux conduisant des moulins à l’anglaise semblablement montés, circonstance rare, où nous avions dû voir un moyen certain de comparaison pour ces deux moteurs.
- Nous avons été aidés dans nos expériences par M. Candelot, propriétaire du moulin, et qui a bien voulu mettre, plusieurs jours de suite, son usine et ses ouvriers à notre entière disposition et nous a assistés de ses soins personnels, et, nous devons le dire, de la plus honorable impartialité.
- M .Fontaine est resté avec nous pendant les trois premiers jours. M. Taffe., invité à assister à ces opérations, n’a malheureusement pas pu s’y rendre;
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- mais le commandant du génie Gosselin, l’un de nos amis , qui avait précédemment contesté les résultats obtenus par M. Taffe sur la turbine Fontaine de Vadenay, s’est empressé de concourir avec nous à la fixation de la marche à suivre, aux nivellements et opérations préliminaires, et aux expériences de la 1re et de la 2e série.
- Les turbines du moulin de Vadenay sont placées aux deux extrémités du bâtiment ; chacune d'elles reçoit les eaux de la Noblette par un canal muni d’un grillage en fer plat et les verse en aval dans un large bassin, la turbine Fontaine par un canal de fuite de 2m,25 de largeur et de 24 mèt. de longueur, et la turbine Fourneyron presque directement.
- Le seul moyen de mesure commune aux deux turbines était donc un déversoir que l’on plaça au bas du bassin, à l’entrée de la rivière d’aval et à plus de 10 mètres du canal de fuite , le plus rapproché et, par conséquent, hors de toute action de la vitesse de dégorgement.
- Ce barrage, solidement construit et de 0m,70 d’épaisseur, ne laissait aucun passage aux eaux ; ses parois verticales et son fond parfaitement horizontal sur tous les sens étaient formés de planches solidement fixées.
- Un repère a été établi à 5 ou 6 mètres de distance du déversoir, pour mesurer les variations de niveau des eaux du bassin, et par conséquent Vépaisseur de la lame d'eau, c’est-à-dire la hauteur générale des eaux du bassin au-dessus du seuil de ce déversoir. Ce repère consistait en une forte traverse de bois fixée invariablement sur des pilots et au milieu de laquelle passait à frottement une tige de fer dont la pointe était à volonté amenée en contact avec la surface de l’eau. Des coups de niveau à lunette donnés à deux jours d’intervalle ont déterminé l’abaissement moyen du seuil du déversoir en contre-bas de notre repère.
- Nous avons craint que de la position de ce repère dans la direction des eaux de la turbine Fontaine au déversoir il ne résultât une surélévation de niveau dans les observations relatives à cette turbine, bien que le bassin fut dix fois plus large que le canal de fuite; mais deux piquets plantés à fleur d’eau, l’un à côté du repère, l’autre hors de tout courant, nous ont complètement rassurés sur ce point.
- Le frein se composait, comme à l’ordinaire, d’un manchon de fonte fixé par des vis de pression sur l’arbre vertical de la turbine, et d’un levier de bois de chêne armé d’un quart de cercle et de 1m,90 de rayon.
- La corde de travail passait sur une poulie et retombait armée de crochets de fer auxquels on suspendait la charge du frein, et dans laquelle ils ont été constamment comptés.
- Le même appareil a été appliqué sur les deux turbines ; pour la turbine
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- Fourneyron, sur le second arbre vertical, et sur le premier pour la turbine Fontaine, à laquelle on a laissé son second arbre à conduire.
- Pour déterminer la chute, nous avons pris le niveau d’amont dans la chambre d’eau, afin d’échapper à toute perte de chute, due aux deux canaux d’amenée et aux grillages inégalement larges et espacés.
- Dans notre conviction, cependant, la véritable mesure du rendement d’une roue hydraulique doit avoir pour base la chute totale depuis le niveau du bief supérieur jusqu’à celui du bief inférieur; de sorte que, si, par une nécessité du système ou de la localité, ou enfin par la faute du constructeur, il s’opère des nivellements entre le bief supérieur et le point où le moteur reçoit son eau , ces pertes de chute doivent être comptées comme une perte due au moteur même et non pas défalquées au profit de son rendement de la chute totale.
- Du reste, avec des canaux d’amenée bien disposés et des grillages suffisamment larges aucun des deux systèmes de turbine en expérience n’entraîne forcément de semblables pertes de chute.
- Le frein a été constamment arrosé et les expériences ont été prolongées un temps suffisant pour que la vitesse de la turbine fût réglée et qu’il s’établît dans le bief inférieur un régime constant déterminé rigoureusement par la pointe de fer du repère.
- Pour faire les observations, l’un de nous, une montre à la main, fixait par un geste le commencement et la fin de l’expérience, qui durait 5 minutes et était souvent répétée, et l’autre comptait à haute voix les tours de la roue : opération facile dans les limites de la vitesse observée. Dans les grandes vitesses , un léger obstacle, fixé en saillie sur l’arbre et sur lequel portait la main de l’observateur, servait à déterminer exactement la vitesse.
- D’autres personnes présentes contrôlaient en même temps la mesure de la montre et le nombre des tours.
- M. Fontaine avait d’avance constaté le bon état de sa turbine; nous l’avons cependant examinée intérieurement.
- Quant à celle de M. Fourneyron, qui, montée depuis plusieurs années, avait eu son pivot renouvelé, nous l’avons mise à sec et vérifiée avec le plus grand soin ; son pivot nous a paru en bon état, ainsi que les doublures de bois et les courbes, et sous sa charge d’eau elle tournait sans effort à la main.
- Cette turbine, arrêtée, perdait environ 15 litres d’eau par seconde , mais cette perte disparaissait en marchant. La turbine Fontaine éprouvait aussi une perte, que nous avons estimée égale à celle de M. Fourneyron, par une de ses petites vannes, dont la tige était brisée.
- Nous avons d’abord déterminé la quantité d’eau qui passait sur le déver-
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- soir, tout étant arrêté, et qui provenait des sources du bassin d’aval et des pertes des turbines.
- Une première observation, pendant que la turbine Fourneyron était complètement barrée en aval, nous a donné la somme des produits des sources et des pertes Fontaine à 52 litres; une seconde observation répétée, deux fois après l’enlèvement du barrage Fourneyron, nous a donné 67 litres 27 pour la somme des pertes des deux turbines et du produit des sources.
- Les pertes Fourneyron sont donc de 15 iitres 27, et, en estimant à la même quantité celles de Fontaine, ce qui est bien près de la vérité, il reste pour le produit des sources 36 litres 73.
- Nous avons fait alors sur la turbine Fontaine une série d’expériences qui forme la deuxième série du tableau général placé à la fin de ce rapport. Les vannes ont été levées à leur ouverture maximum de 0m,55 ; puis la levée a été réduite à 0ra,35 et enlin à Qm,20, en variant la charge du frein de manière à obtenir des résultats à la vitesse de règle de la turbine de 33 à 38 tours, au-dessus et au-dessous de cette vitesse, et aussi sans charge au frein.
- Les mêmes expériences avec les mêmes soins et conditions ont été faites sur la turbine Fourneyron à sa vitesse de règle de 65 à 70 tours, au-dessus et au-dessous de cette vitesse, et sans charge.
- Nous avons alors donné deux paires de meules anglaises, de 1 m,30 de diamètre, avec les bluteries, mais sans nettoyages, à conduire à la turbine Fontaine. Plusieurs sacs de blé ont été mêlés avec soin à la pelle pour donner 200 kil. de blé parfaitement semblable à moudre à chaque turbine; deux paires de meules pareilles, aussi fraichement repiquées, ont été ensuite mises en marche sur la turbine Fourneyron ; la mouture a été réglée par le maître meunier et par M. Candelot lui-même, en notre présence avec la plus scrupuleuse égalité; on a compté le nombre de tours des turbines réglées à leur vitesse normale et mesuré la dépense d’eau au déversoir, compté le temps employé par chaque turbine pour faire cette quantité de travail et pesé le produit en farine, qui a été exactement le même pour les deux systèmes.
- Enfin toutes les précautions ont été prises pour mettre, autant que possible, les deux turbines dans les mêmes conditions de travail, avec cette différence très-importante, toutefois, que le vannage de la turbine Fontaine était complètement ouvert, que la turbine recevait à peu près sa pleine charge d’eau, et que la turbine Fourneyron, que les basses eaux de l’époque ne nous ont pas permis de faire travailler un temps suffisant à pleine charge, n’avait sa vanne ouverte qu’au point nécessaire pour la mettre avec deux moulins à
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- sa vitesse normale, et ne dépensait que 53T litres d’eau, ou les trois quarts de sa dépense maximum de 700 litres.
- Nous avons fait enfin trois expériences avec des soins particuliers pour déterminer directement le coefficient applicable à notre déversoir, de 2m,60 de largeur, 0m,70 d’épaisseur de seuil, de niveau sur tous les sens, élevé de 0ni,15 sur les fonds du bassin, versant librement ses eaux en aval et ayant ses joues éloignées environ de 2 mèt. de chacune des parois du canal ou il était établi.
- Une vanne de fond bien disposée était une circonstance heureuse à saisir pour déterminer ce coefficient, que nous n’aurions trouvé dans aucune des séries d’expériences jusqu’ici publiées, et qui, en tout cas, aurait soulevé des doutes graves.
- Déterminé, au contraire, par la mesure des produits d’une vanne de fond et avec des volumes de 345, 550 et 663 litres d’eau qui comprennent les principales dépenses des deux turbines, et qui ont donné des résultats parfaitement semblables , ce coefficient, important à connaître, ne peut pas soulever de difficultés. La moyenne des trois expériences est de 0,3706, qui correspond avec la formule de Daubuisson à 1,642. On sait qu’un déversoir suivi d’un canal de niveau, et d’une longueur notable comme le nôtre, débite une quantité d’eau beaucoup moins grande que quand il est percé en minces parois; et le résultat que nous avons obtenu s’accorde assez bien avec l’indication des expériences de MM. Poncelet et Lesbros non encore publiées et données par Daubuisson sur le produit d’un déversoir suivi d’un coursier de 1 ou 2 mètres, comme cela a lieu dans les grands barrages des rivières.
- Pour faire ces observations, la vanne de décharge du moulin, qui verse ses eaux dans le bassin d’aval, a été levée successivement à trois hauteurs différentes ; ses dimensions et la charge sur le seuil ont été mesurées avec les plus grands soins, et, après avoir laissé établir avec chaque ouverture un régime constant dans le bief d’aval, ce que la pointe de fer du repère montrait rigoureusement , on mesurait au repère l’épaisseur de ia lame au-dessus du seuil du déversoir.
- Enfin, après les diverses expériences, ayant remarqué que le frein, dans les premiers essais faits sur la turbine Fontaine, avait oscillé d’une manière assez prononcée, tandis que dans ceux de la turbine Fourneyron il avait fonctionné avec une régularité remarquable, ce qui pouvait être dû à ce que, n’ayant pas travaillé depuis quelque temps , il n’était pas encore assez bien rodé, nous avons craint qu’il ne résultât de là une perte de force au détriment de la turbine Fontaine, et, en examinant le rendement des premières expé-
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- riences du numéro 3 au numéro 7, qui vont en augmentant, il est permis de penser qu’il en a été ainsi.
- Nous avons donc fait sur cette turbine de nouvelles expériences, formant la quatrième série; mais le déversoir était complètement enlevé et ne pouvait pas être rétabli sans de grandes pertes de temps : il a donc fallu se contenter de déterminer le travail au frein à pleine ouverture de vanne et avec les ouvertures déjà adoptées dans la deuxième série, en mesurant avec soin la chute au commencement’fet à la lin de chaque expérience, pour avoir la chute moyenne qui nous servirait plus tard à calculer la dépense de la turbine à pleine ouverture de vanne par sa comparaison avec les dépenses moyennes observées au déversoir dans la deuxième série, ces dépenses étant entre elles comme les racines carrées des hauteurs de chute, qui sont ici la véritable pression sur les vannes. En même temps, nous avons, pour servir de contrôle, déterminé avec soin les dimensions du canal de fuite sur 21 mèt. de longueur, quoiqu'il fût en grande partie couvert, et mesuré la vitesse de l’eau à l’aide de flotteurs que l’on projetait à 2m,50 au-dessous de la turbine par un trou fait au plancher. Quelques essais ont donné 2 secondes pour le temps moyen employé par le flotteur à toucher et à reprendre le courant de l’eau jusqu’au point de départ des 21 mèt. de longueur mesurés; ces 2 secondes, soustraites de toutes les observations, paraissent avoir été un peu faibles, car, avec 2m,50oiï 3 secondes, les résultats des jaugeages par la vitesse se seraient trouvés d’accord avec ceux donnés par le rapport des racines carrées des chutes.
- On verra, dans le tableau général, que le rendement donné par les expériences de cette série, avec la dépense moyenne calculée, est parfaitement d’accord avec le rendement maximum de la seconde série.
- La première question dans le calcul de nos expériences était de détermine!* les dépenses d’eau par la vanne de fond et son coefficient spécial, afin d’en déduire le coefficient particulier à notre déversoir. Cette vanne de fond éprouvait une contraction sur trois côtés comme nous l’avons dit, mais incomplète sur un de ces trois côtés. La paroi du coursier ne se trouvait qu’à 0m,20 de l’ouverture de la vanne; nous avons, avec M. Morin, admis le coefficient de 0ni,63 pour le cas spécial, ce qui, en ajoutant à la dépense réelle de la vanne de fond 67 lit. 27 qui comprennent les produits des sources et la perte des deux turbines, nous a donné pour le coefficient du déversoir, dans trois expériences successives, avec des dépenses croissantes, 0,3761 , 0,3695 et 0,3664, et en moyenne 0,3706, nombre que nous avons adopté.
- Nous avions pensé faire sur les deux turbines un travail comparatif d’un haut intérêt ; mais, malgré les soins les plus minutieux et une consciencieuse
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- égalité dans l’étude de ces deux roues, malgré un moyen de mesure commun, qui mettait de côté toute question de coefficient, ce travail ne nous a pas fourni les éléments suffisants pour nous prononcer sur toutes les questions à la solution desquelles nous attachions tant de prix.
- En effet, la turbine Fourncyron à Vadenay nous ayant donné à pleine charge d’eau un rendement maximum inférieur à celui de la turbine Fontaine, et qui ne passe pas 60 pour 100, et cette turbine ayant travaillé plusieurs années et ayant en son pivot changé, nous avons pensé qu’en l’absence de M. Fourneyron, qui n’avait pas pu suivre nos expériences, il était possible de regarder sa roue comme n’étant pas dans son état normal.
- 11 nous a donc paru juste de ne publier sur la turbine Fourneyron que les expériences qui donnent le maximum de rendement et correspondent à la dépense d’eau pour laquelle la turbine a été construite.
- Nous serions heureux de renouveler cet essai dans des circonstances 'différentes.
- Dans les expériences sur la mouture, la turbine Fourneyron est restée dans le même rapport avec la turbine Fontaine.
- Cependant M. Candelot nous a dit, dans son esprit de justice, que, quand les eaux étaient abondantes, la turbine Fourneyron, construite pour 650 à 700 litres d’eau, donnait de bons résultats, mais que dans les basses eaux elle paraissait perdre plus proportionnellement que celle de M. Fontaine, établie pour 450 litres.
- Il a ajouté que la perle de rendement de cette première turbine à demi-charge d’eau l’avait décidé à en monter une beaucoup moins puissante, pour travailler plus avantageusement pendant l’été, et qu’il se trouvait très-bien d avoir ainsi deux moteurs d’inégal pouvoir.
- On trouvera, au tableau général, et les résultats et les données des calculs des expériences faites sur la turbine Fontaine : on pourra refaire ainsi à volonté nos calculs.
- On voit, dans ce tableau, que la turbine Fontaine a donné, à pleine ouverture de vanne et pour une dépense moyenne de 435 litres, 68 pour 100 de rendement utile, et que les expériences par la mesure de la vitesse ont donné 72, jusqu’à 75 pour 100 ; résultat que nous croyons trop fort.
- Sous des ouvertures de vannes de 0,035 et des dépenses d’eau réduites à un septième environ, le rendement a peu baissé; il est resté au-dessus de 60 pour 100. Avec une ouverture de 0m,020 et une dépense égale à la moitié de la dépense maximum, le rendement n’est tombé qu’à 43 pour 100.
- Nous devons faire remarquer ici que le rendement de 68 pour 100 de cette turbine, déterminé par des expériences sur des vannes de fond ,
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- c’est-à-dire avec une exactitude non contestable, ne doit pas être regardé comme laissant la turbine de M. Fontaine à un rang inférieur aux systèmes les plus parfaits; car, dans notre conviction, la turbine Fontaine rend au moins autant que les meilleures roues de ce système.
- Nous pensons, en effet, et M. Daubuisson l’a déjà dit, que plusieurs des résultats obtenus sur la meilleure turbine de M. Fourneyron sont comptés un peu haut; et, dans notre conviction, les turbines, sous la main habile de M. Fourneyron, qui a servi de guide à ses concurrents, se sont élevées au rang des moteurs faits, et aujourd’hui celles qui sont établies dans toutes les conditions nécessaires de perfection, par des modifications successives de dispositions, sont arrivées à rendre à peu près autant les unes que les autres, comme cela a lieu pour tous les autres systèmes de roues les mieux connus, et la turbine de M. Fontaine est certainement l une des plus parfaites. Nous dirons plus, sans oser, cependant, jusqu’à de nouvelles expériences, nous prononcer positivement sur ce point, c’est que le rendement réel maximum et courant du système de roues dites turbines doit être compris de 68 à 70 pour 100. Tout moteur hydraulique qui rend au moins 66 pour 100 est un excellent moteur, et il ne faut pas, dans l’industrie, compter sur un rendement réel et régulier plus élevé.
- Les variations de vitesse dans de certaines limites n’ont pas eu d’influence sur le rendement de la turbine Fontaine, mais une légère action seulement sur la quantité d’eau débitée par la turbine, et cette variation a été contraire dans les deux systèmes : dans la turbine Fontaine, la grande vitesse de la roue à vide a diminué le débit de l’eau; elle l’a augmenté dans la turbine Fourneyron, ce qui s’explique par la différence de disposition des turbines. Le maximum de rendement de la turbine Fontaine correspond à 34- tours de vitesse, la vitesse de l aube à la circonférence de la roue est alors de 0,484 de celle de la lame d’eau.
- Ces turbines sont construites entièrement en fonte avec les plus grands soins; leur prise d’eau, par de petites vannes de fond courbées, fermant des ouvertures établies dans un plan horizontal, nous paraît excellente et très-favorable à la bonne arrivée de l’eau sur les courbes de la turbine en lame horizontale, à peu près comme elle arrive dans les roues à la Poncelet; la construction de la turbine en devient aussi plus facile : la position du pivot établi au-dessus du niveau delà turbine qu’il tient suspendue comme l’anille d’une meule de moulin, et la facilité de pouvoir le graisser, le visiter à tout moment et le démonter sans vider la chambre d’eau, sont aussi une heureuse pensée et une très-bonne disposition pratique.
- Nous terminerons par deux remarques générales sur les turbines, qui mon .
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- treront quelles sont leurs qualités spéciales et les circonstances qui leur sont les plus favorables. Un fait bien constaté par les nombreuses expériences faites sur les turbines Fourneyron et reconnu aussi sur celles de M. Fontaine, c’est que les turbines ne sont pas affectées dans leur rendement utile par des variations considérables de chute, et continuent à marcher utilement avec une giande surélévation du niveau d’aval ; d’où il résulte qu’elles sont le seul moteur à employer partout où on est exposé à des crues fréquentes, et à plus forte raison à l’action biquotidienne des marées. M, Fontaine a monté, à Landernau, chez M. Huyot, une turbine avec cinq paires de meules, une dépense de 240 litres, et avec chute de 7m,20 à basse mer; la turbine noyée de 5 mèt. dans les hautes mers, et avec une chute réduite de 2m,20, continue toujours à marcher avec deux paires de meules.
- D’un autre côté, les turbines ne supportent pas aussi bien des variations importantes dans le volume d’eau qu’on leur donne; elles ont besoin du maximum pour lequel elles ont été construites, afin de donner leur maximum d’effet utile : au-dessous d’une certaine dépense d’un tiers environ de la dépense maximum, le rendement décroît notablement. M. Fourneyron a divisé ses turbines par des cloisons horizontales pour échapper à cette difficulté; M. Fontaine, de son côté, par l’heureuse disposition de son vannage, a diminué cette action d’une manière remarquable : si on arrivait à corriger complètement ce défaut grave, on lèverait certainement l’obstacle le plus sérieux que les turbines puissent rencontrer dans quelques localités et on leur donnerait une généralité d’emploi beaucoup plus grande.
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- Tableaux des expériences faites sur les turbines du moulin de Vadenay; par M.M.. Alcan et i/ii. Grottveile, ingénieurs civils,
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- 75
- lre Série. Détermination du produit des sources du bassin d’aval.
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- » » » 0 063 ; : : | 67 ; 27 » )> )> )) »
- 2 e Série . Expériences sur la turbine Fontaine
- 3 70k. 33 0 05 0 11 236 488 93 36 73 4£2 20 lm 780 804kü •91 459kil-61 57 10 6ch -14
- 4 60 38 id • 0 238 495 39 id 458 66 l 750 802 65 453 64 56 52 6 05
- 5 » 77 4 id- 0 216 428 82 { id 392 07 1 673 664 30 fi fi »
- 6 80 29 id- 0 231 474 09‘ id. 4 37. 36 l 652 722 51 461 60 63 94 6 14
- 7 70 34 2 id. 0 231 474 09 id. 437 36 1 615 705 33 476 33 67 53 6 35
- 8 70 26 6 0 035 0 222 447 11 id. 410 37 l 630 668 90 370 48 55 39 4 94
- 9 60 33 20 d. 0 219 436 80 id. 400 07 l 625- 650 16 396 35 60 96 5 28
- 10 45 43 60 d. l0 216 428 82 id. 392 07 1 643 644 22 390 36 60 59 5 24
- 11 80 21 60 d. 0 216 428 82 id. 392 07 l 642 643 82 343 82 53 44 4 58
- 12 30 30 )) 0 020 0 1.58 267 98 id. 231 25 1 760: 407 * 179 07 44 » 2 38
- 3e Série. Expérience sur la turbine Fourneyron.
- kil kil. c h.
- 14 7,0 , >1 0 18 0 301 704 77 52 lit. 652 lit. im 800 ir 5 710 32 60 45 9 47
- 4e Série. Mouture du blé par la turbine Fontaine.
- 24 » 35 3 0 05 0 226 459 50
- 52 lit. 407 50 1 738 708 23
- OBSERVATIONS.
- Cette expérience donne le produit des sources et des pertes Fontaine , la turbine Fourneyron complètement barrée en aval;
- Le barrage Fourneyron enlevé, on a ainsi la somme dès sources et des pertes des deux turbines. En prenant celles-ci comme égales entre elles, on a : 3 sources = 36 litres 73 ; pertes Fontaine , 15 litres 27 pertes Fourneyron, 15 litres 27.
- Ouverture maximum de la vanne.
- La turbine noyée de 0ra,50 au-dessus de la couronne.
- Diamètre extérieur de la turbine Fontaine , lm,60 ; hauteur de la couronne des aubes, ora, 12.
- Rayon du frein, im,90, y compris la demi-épaisseur de la corde Turbine Fontaine. Vitesse moyenne de l’aube au maximum de rendement, à la circonférence...................................... 2m 685
- Vitesse de la lame d’eau pour la chute effective.............. 5“^692
- Rapport des vitesses......................................... Om,47i
- Deux paires de meules fonctionnant. Blé moulu en une heure, 160 kil. Farine de premier jet obtenue, 90 kil.
- oc o y 222
- Diamètre des meules, l™,30; vitesses des meules -----------= 106 ,
- trouvé en une minute.
- 74
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-
-
- DEUXIEME TABLEAU.
- 1 2 3 4 6 6 7 . 8 9 10 i 1 12
- CA 3 0? G 02 3 O 02 ‘ë x
- numéros s expérienc< Charge sur le frein. Tours en une minute Ouverture verticale de la vanne. tesse de l’ea à ia surface. G O c” E eS <D 0 CA «-H s-3 lépense net! lé la turbine ë o; G -G Travail théorique. ^ Travail ; || frein. Rapport d’effet util Force dom en chevau vapeur.
- 0> u P(2~r)t F F
- P t V g h h q 60 h g 75
- 13
- uj 2 -o*- ° ' °
- I = =
- ^ 3ts 5 ui co
- 5e Série. Expériences répétées sur la turbine Fontaine.
- kil.
- 26 85 38 10 0m 05 rtm 489 0™ 384 4201 •86 jm 965 826 99 644kil-31 77 91 8ch •56 0m 487
- 27 » 88 id. 0 500 0 393 430 73 1 901 818 82- » » 0 487
- 28 60 50 id. 0 500 0 393 430 73 1 907 821 40 596 91 72 67 7 96 0 487
- 29 60 29 4 0 035 0 350 0 275 269 76 1 952 526 57 350 : 98 66 66' 4 67 0 436
- 30 45 40 60 id. 0 350 0 275 269 76 1 939 52# 06 363 51 69 48 . 4 84 0 436
- 31 25 58 3 id. 0 .350 0 275 269 76 1 975 53& 76 290 09 54 40 3 86 0 436
- 32 70 41 90 0 05 0 412 0 324 41 3 •42 1 879 7 7 6‘ 82- 583 58 75 •12 7 78 0 567
- 33 80 35 - 0 05 0 412 0 324 402 41 1 879 766 1.3 h557 12 .72 72- 7 43 0 652
- TROISIEME TABLEAU.
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- 6e Série. Détermination du coefficient du déversoir.
- 34 0 85 0 145 1 07 0 210 916 58 344 76 0,3761
- 35 0 86 0 243 1 035 0 276 1490 20 650 62 0,3695
- 36 0 85 0 342 0 837 0 310 1809 » 662 95 0,3664
- 0,3706
- OBSERVATIONS.
- Les expériences 26, 27, 28, 32 et 33 ont été faites à pleine ouverture de vanne, le barrage a été enlevé , et la turbine n’est plus noyée que que de 0m,l54 au-dessus de sa couronne^
- Largeur moyenne du canal de fuite, 2m,25 ; hauteur du repère, au-dessus du fond du canal, = 0,947.
- Dépense moyenne à pleine ouverture de vanne d’après la vitesse dans
- le canal de fuite................-....................... 419Ut-63
- Travail théorique moyen de la turbine... _.............. 802*u- 03
- Travail moyen au frein.. .. : ......... ; ............ 595
- Rapport d’effet utile moyen à pleine ouverture.,............ 74
- Dépense moyenne à pleine ouverture d’après le déversoir de la deuxième série......................................... 435
- Rapport d’effet utile maximum à pleine ouverture dans la deuxième série...............'.............................
- Dépense moyenne de la turbine à pleine ouverture de vanne dans la sixième série, calculée d’après la dépense du déversoir de la deuxième série et dans le rapporrides racines carrées des hauteurs de chute moyenne des deux séries...
- Travail théorique moyen de la sixième série d’après cette dépense calculée............................................. 877kil-36
- Rapport d’effet utile moyen de la sixième série d’après la
- même dépense calculée"................................... 97
- Travail en cheval-vapeur. ................................. 7
- Chute moyenne de la deuxième série à pleine ouverture.... in Id......id......id.. sixième série..........id.......... 1
- Rapport d’effet utile maximum dans la sixième série, ex. 32 ( rectifié par les racines carrées )....................... 70
- 48
- 25
- 30
- 67 53
- 460liE-31
- 82
- 93
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- 906
- 05
- "I
- MACHINES HYDRAULIQUES.
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- 68 ARTS MÉCANIQUES — CUIRS.
- Rapport fait par M. Aniédée Durand, au nom du comité des
- arts mécaniques, sur la machine à comprimer et unir les cuirs forts > de M. Berendorf.
- Le cuir fort, pour être employé en semelles de chaussures, a besoin d’être comprimé. De temps immémorial, cet effet s’obtenait, à main d’homme, par l’action du marteau à large tète qu’emploient les cordonniers. Ce travail, très-fatigant. et fort bruyant, se trouve presque entièrement supprimé maintenant, et les cuirs arrivent non-seulement tout comprimés dans les mains du fabricant de chaussures, mais encore avec un aspect qu’ils n’avaient jamais eu dans le commerce.
- Beaucoup d’appareils ont été faits pour produire mécaniquement cette percussion , et le succès devait naturellement accompagner ces tentatives. M. Berendorf est entré dans une autre voie ; à la percussion il a substitué la pression, et, quoique cette pression ne s’exerce que partiellement et dans un très-court intervalle de temps, ce qui en rapproche les effets de ceux de la percussion, il n'en résulte pas moins un avantage que le commerce a su apprécier. Ce qui caractérise le système de machine qu’a combiné M. Berendorf, c’est peut-être moins encore l’effet de pression rapide qu’il opère que les précautions qu’il a prises pour que la compression du cuir trouvât une limite dans l’élasticité du support auquel il confie cette matière. Ce support est un tas qui s’appuie sur un ressort consistant en une forte pièce de bois : toutefois là ne se sont pas ar rêtées les prévisions de ce mécanicien ; dans la vue de rendre la compression indépendante de la seule action mécanique, il y a joint un moyen de modifier à volonté la résistance du ressort : à cet effet, pendant que l’ouvrier dirige d’une main le cuir, de l’autre il agit sur une vis qui produit l’effet indiqué; ainsi, quand un cuir doit être plus comprimé dans une partie que dans une autre, ou que l’inégalité d’épaisseur de la matière produirait une inégalité de compression, l’ouvrier a à sa disposition tous les moyens d’obtenir l’effet le plus avantageux.
- La machine à comprimer de M. Berendorf est des plus simples et offre dans toutes ses parties une résistance en rapport avec les effets énergiques qu’elle doit produire : les éléments qui la composent sont donc en petit nombre. Pour les énumérer, en prenant pour point de départ la force motrice qui les met en jeu, on trouve une bielle qui agit sur un levier , dont le point fixe est lié à un sommier en fonte de fer : le sommier forme la partie supérieure d’une cage assez large pour recevoir les plus grands cuirs et porte en son milieu une ouverture dans laquelle glisse le piston qui produit la compression par l’action du levier qui vient d’être mentionné.
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- CUIRS.
- 69
- Quant, aux organes en contact avec le cuir, ils sont en bronze : leurs surfaces son» légèrement bombées; elles sont circulaires et ont un diamètre de 8 à 9 centimètres ; la matière sur laquelle elles ont opéré présente deux surfaces très-lisses et l’aspect d’un cuir parfaitement écharné.
- Ce dernier caractère n’est pas celui auquel on doit s’arrêter quand il s’agit de récompense, puisqu’il n’offre qu’une apparence sur laquelle le commerce a dû avoir à s’éclairer. Ce qui reste de constant et d’important au point de vue industriel, c’est qu’une opération qui se faisait originairement à bras d’homme est aujourd’hui dévolue aux forces mécaniques avec amélioration notable dans la qualité du travail.
- C’est par cette considération et pour récompenser ce service rendu à l’industrie que le conseil a décerné à M. Berendorf une médaille d’argent, et a décidé que le présent rapport serait inséré au Bulletin, accompagné de la description et de la gravure de la machine de cet habile mécanicien.
- Signé Amédée Durand, rapporteur.
- Approuvé en séance générale, le 27 novembre 1844.
- Description de la machine à comprimer les cuirs forts 9 construite par M. Berendorf, ingénieur-mécanicien, rue Mouf-fetard, n 3oo.
- Cette machine se compose 1° d’un fouloir ou poinçon vertical mobile, qui effectue la pression sur le cuir; 2° d’un fouloir inférieur immobile, sur lequel se place le cuir ; 3° du levier qui fait fonctionner le premier fouloir.
- La fîg. 1re de la pl. 948 représente la machine en élévation vue de face.
- Fig. 2, la machine vue en plan.
- Fig. 3, section verticale et transversale, prise sur la ligne A B, fig. 1.
- Les mêmes lettres indiquent les mêmes objets dans ees trois figures.
- 1° Le fouloir supérieur en fer forgé A est garni, à son extrémité ou face inférieure, d’une panne ou dame en bronze a.
- La tige cylindrique de ce fouloir est ajustée dans une douille verticale faisant corps avec un large et fort sommier en fonte B, Ce sommier, dont la fig. 4 représente une section transversale sur la ligne CD, fig. 1, est renforcé par des nervures qui lui donnent la force nécessaire pour résister à l’effort qu’exerce le fouloir.
- Le sommier repose, par ses extrémités, sur deux colonnes verticales en fonte C C, avec lesquelles il est solidement assemblé. L’écartement entre ces colonnes étant de 2 mètres seulement, on ne peut battre que des demi-peaux,
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- ARTS MECANIQUES.
- 70 t
- ce qui paraît suffisant; toutefois M. Berendorja adopté une autre disposition représentée fig. 8, qui rend la machine propre à battre des peaux entières.
- Vers le milieu de la partie supérieure du sommier B et près de la douille est ménagée une oreille D servant de support à l’extrémité du levier qui transmet son aclion au fouloir.
- 2° Le fouloir inférieur qui reçoit le cuir à comprimer se compose d’un cylindre en fer E, portant une dame en bronze a' semblable à celle du fouloir supérieur; c’est entre ces deux dames que le cuir b se trouve comprimé lorsque le fouloir mobile descend sur lui.
- Le cylindre E passe librement dans la douille de la grande traverse F, et repose sur un siège élastique qui lui permet de descendre, par la forte pression, d’une certaine quantité et de remonter rapidement ; ce siège n’est autre qu’un madrier en bois G de 50 centimètres d’équarrissage, fixé par ses extrémités sur de larges oreilles latérales c, qui descendent jusqu’au pied des colonnes avec lesquelles elles sont fondues. Les fortes dimensions de cette charpente obligent souvent de la composer de deux pièces, qu’on relie entre elles par des boulons à écrou d. Le cylindre n’appuie pas directement sur le madrier, mais sur un goujon aciéré e, par l’intermédiaire d’un grain d’acier/, qui est ajusté à sa base (voy. fig. 5). Ce goujon est fileté sur une partie de sa longueur et traverse un écrou en cuivre g\, noyé dans une poêlelte de fonte /z, laquelle est encastrée au centre du madrier. En tournant ce goujon, fileté, à droite ou à gauche, on le fait monter ou descendre et avec lui le cylindre et la damé inférieure u'. Ce mouvement s’opère par l’ouvrier qui dirige le cuir sous l’action du fouloir; à cet effet, il saisit un petit volant H, dont l’axe porte une vis sans fin qui mène une roue dentée I, montée sur le goujon; il fait tourner plus bu moins ce volant, suivant qu’il rencontre dans le cuir des parties fortes ou des parties faibles.
- Le cuir placé entre les deux dames a et a1 se trouve serré fortement par le fouloir Supérieur, mais à un degré voulu que l’on peut limiter, parce que le fouloir inférieur sur lequel la pression se reporte fait céder le madrier G, qui, malgré ses fortes dimensions, fléchit de plusieurs millimètres, et revient aussitôt à sa première position.
- La traverse de fonte F, qui sert de guide au fouloir inférieur, s’appuie, par ses extrémités seulement, sur deux oreilles i i fondues avec les colonnes C C.
- De chaque côté de celte traverse est placée une table horizontale J, sur laquelle l’ouvrier fait glisser la peau en avant ou en arrière, adroite ou à gauche, en la dirigeant de manière à ce qu’elle soit touchée successivement en tous ses points.
- 3° Du levier qui fait fonctionner le f ouloir mobile. La tête du fouloir
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- CUIRS. 71
- supérieur A renferme un grain d’acier sur lequel pivote un pointai7, de forme ovoïde, également en acier trempé (voy. fsg. 6). C’est sur ce pointai que s’appuie le grand levier K mobile sur l’axe k9 fig. 7. Lorsqu’il descend, il s’appuie sur le pointai 7, qui peut osciller légèrement sur lui-même, en forçant le fouloir à descendre verticalement; en remontant, il faut que le fouloir remonte avec lui ; à cet effet, on les relie entre eux par deux tringles en fer l /, terminées par des chapes pour s’accrocher d’une part au boulon m, qui traverse l'épaisseur du levier, et de l’autre à un boulon semblable n, qui traverse la tête du fouloir (voj. fig. 6). On règle le jeu à donner à ces chapes par de petites vis de pression o o, qui surmontent celles-ci.
- L’axe en acier k, sur lequel se meut le levier, s’appuie sur la partie supérieure de l’oreille D. Au centre du levier est ajustée une bague en acier traversée par l’axe k, et qui, en cas d’usure, peut être, comme celui-ci, renouvelée facilement. Pour retenir cet axe, il est recouvert de chaque côté du levier par deux fortes brides p p, dont les branches traversent toute la hauteur du sommier, ainsi que l’oreille saillante D : ces brides sont serrées au degré convenable par de forts écrous.
- Une clavette aciérée q, logée dans la largeur de l’oreille D, tend à faire remonter l’œil du levier lorsque l’on serre l’écrou qui la termine, afin d’empêcher que le système prenne du jeu pendant le travail.
- On peut appliquer à cette machine un moteur quelconque. M. Berendorj emploie une petite machine à vapeur à cylindre oscillant du système Cave, dont le mouvement se transmet au levier K par l’intermédiaire de deux bielles L L assemblées avec une double manivelle M faisant eorps avec l'arbre N. La tige du piston renfermé dans le cylindre O, qui oscille dans le châssis P, agit directement sur la double manivelle M. La vapeur, arrivant de la chaudière par le tuyau s, se rend dans la boîte conique Q , et passe de là sous le piston qu’elle fait monter; elle s’échappe par le tuyau t.
- L’ouvrier qui amène le cuir sous l’action du fouloir fait marcher la machine plus ou moins rapidement, en fermant ou ouvrant le robinet u\ à cet effet, il saisit une mannette v articulée avec une tringle x, à l’extrémité de laquelle est attaché un levier y, fixé à la clef du robinet.
- Le volant R porte une petite manivelle jz destinée à faire marcher la pompe d’alimentation S plongée dans une bâche T. L’eau est refoulée dans la chaudière par le tuyau af lorsque le robinet b’ est ouvert; un robinet à flotteur ç' établit la communication entre un réservoir supérieur et la bâche. • (D.)
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- ARTS CHIMIQUES. — gluten.
- Extrait d un mémoire de M, Bourgnon deLayre, conseiller à la cour royale de Poitiers, sur les usines de MM. Vëron frères, a Ligugé ( Vienne), pour la fabrication des farines, de Vamidon et du gluten.
- Les moulins que MM. Véron frères ont fait construire dans une île de la rivière de Clain , à 6 kilomètres de Poitiers, sont établis dans un vaste bâtiment à cinq étages. Le moteur consiste en plusieurs roues hydrauliques de la force de 140 chevaux, dont le mouvement ne peut être interrompu ni par la baisse des eaux, ni par des crues subites.
- Le système de mouture adopté par ces fabricants est celui dit à Vanglaise : douze paires de meules qui fonctionnent constamment réduisent en farine 14 à 15,000 kilogrammes de blé par 24 heures , rendant 60 à 70 pour 100 de farines premières et 75 à 76 pour 100 de bonnes farines secondes.
- MM. Véron ont ajouté à la mouture du blé la fabrication de l’amidon , dont ils séparent le gluten, d’après les procédés de M. Martin, décrits p. 56 du Bulletin de la Société de l’année 1837, en employant pour cet usage !e pétrin Fontaine. Voici comment ils opèrent :
- On verse dans le pétrin environ 75 kil. de farine première, avec une médiocre quantité d’eau, sans aucun levain; le mélange réduit en pâte est retiré du pétrin et placé en deux parties égales dans deux amidonnières contiguës, espèces d’auges allongées dans lesquelles tourne un cylindre en bois cannelé; ce cylindre, par le frottement sur la pâte et un arrosage continu et réglé à volonté, opère en peu de temps la séparation de l’amidon, qui est entraîné par divers conduits dans des récipients disposés exprès. L’amidon étant ainsi extrait de la pâte, il ne reste plus dans l’amidonnière que le gluten vert, formant un corps tendineux et élastique.
- Pour conserver le gluten ainsi obtenu et le rendre propre à être employé comme substance alimentaire, MM. Véron l’étirent à sa sortie de l’amidon-nière dans deux fois son poids de farine de froment de première qualité, et le portent ensuite à une machine appelée démêleur, composée de deux cylindres concentriques dont celui intérieur, armé de chevilles saillantes, tourne avec une grande vitesse , et le cylindre extérieur beaucoup plus lentement; le gluten est promptement divisé dans cette machine, et forme un tout homo--gène qui est réduit ensuite en petites parcelles qu’on place dans une étuve à tiroirs montée à cet effet à côté des étuves à amidon. Le gluten y est desséché en une heure et demie, puis tamisé pour obtenir des grosseurs différentes. Les grumeaux restants sont concassés par un moulin à noix et tamisés de nouveau.
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- ARTS ÉCONOMIQUES. -- BRIQUES PROFILEES.
- 73
- L’amidonnerie de MM. Véron consomme, en 12 heures de travail, 800 kil. de farines premières, lesquels, après séparation de l’amidon, donnent 250 kil. de gluten vert; cette quantité, réunie à 500 kilog. de farine de froment, fournit, déduction faite de 24 pour 100 perdus par la dessiccation, 570 kil de produit sec.
- Le gluten sec est préparé sans aucun mélange de substance nuisible; on n’emploie à cette fabrication que de la farine pure et du gluten vert; il conserve toutes ses propriétés alimentaires et a l’avantage de présenter sous un petit volume plus de parties nutritives qu’aucun autre. Il est d’une digestion facile et nourrit sans fatiguer l’estomac. La dessiccation qu’il a subie assure sa conservation sans altération. Il peut être employé non-seulement aux usages de la cuisine, mais la boulangerie peut en tirer un grand parti en le mêlant aux farines de qualités inférieures , et à diverses substances amylacées, telles que les fécules, le riz, etc. (1).
- ARTS ÉCONOMIQUES. — briques profilées.
- Rapport fait par M. Gourlier, au nom du comité des arts économiques, sur les produits en terre cuite de MM. Virebent freres, à Toulouse.
- On sait quel heureux et important emploi les anciens ont fait, dans leurs constructions, de la terre cuite en général et particulièrement de la brique.
- Beaucoup de fragments d’architecture grecque nous présentent des entablements , des chéneaux et autres objets en terre cuite d’une grande perfection et dont les dimensions dépassent de beaucoup les produits de ce genre qui se fabriquent maintenant.
- Les Romains ont principalement employé les briques pour leurs amphi-(héâtres , leurs thermes et autres constructions gigantesques dont ies resles sont si imposants.
- Les modernes ont souvent fait un emploi non moins important de ce genre de construction. En Italie, Bologne surtout en présente de nombreux exemples, remarquables par des parties profilées avec autant de goût que de mérite d’exécution. En France, Toulouse offre particulièrement un grand nombre de constructions de ce genre; mais, jusque dans ces derniers temps, on n’y fabri-
- (i) Voyez, pour plus de détails, le rapport de M. Payen sur la fabrication du gluten granulé d« MM. Féron, publié p. 18 du Bulletin de janvier dernier.
- Quarante-quatrième année. Février 1845. 10
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-
- n
- arts économiques.
- quait presque généralement que des briques rectangulaires que les ouvriers du pays taillent du reste avec une grande adresse, de manière à reproduire même des profils d’une assez grande richesse et d’une certaine complication.
- Cette dernière main-d’œuvre est nécessairement assez coûteuse; il paraît, en outre, qu’elle a l’inconvénient d’altérer la solidité de la brique ou peut-être de ne pouvoir s’effectuer que sur des briques assez tendres, et enfin de n’être pas sans quelque danger pour la santé des ouvriers habituellement livrés à ce genre d occupation.
- MM. Virebent se sont proposé de remédier à ces divers inconvénients en introduisant dans leur manufacture de Miremont, aux portes de Toulouse , une fabrication de briques profilées avant le moulage, à laquelle ils ont donné le nom de plinthotomie, et ayant pour but de procurer aux constructeurs, in-dëpendaminent des matériaux nécessaires au corps de la construction , des chambranles, bandeaux} corniches, archivoltes portant toutes les moulures voulues au désir de l’artiste, et même des ornements de sculpture de différents styles. C’est ainsi qu’en dernier lieu MM. Virebent ont appliqué cette fabrication à la reproduction de plusieurs parties d’architecture du moyen âge et à différentes restaurations de ce genre qui, comme on sait, sont extrêmement coûteuses par les procédés ordinaires.
- Cette fabrication a été, dans l’origine, l’objet d’un brevet d’invention , en date du 18 juillet 1831 (1).
- Son mérite et la bonté de ses produits ont été successivement reconnus :
- 1 ° Par l’Académie royale des sciences, inscriptions et belles - lettres de Toulouse, qui, à la suite d’un rapport en date du 12 juillet 18321, et en raison des expériences et considérations qui y sont consignées, en a témoigné sa satisfaction à MM. Virebent, et a signalé leurs produits à MM. le préfet du département et le maire de Toulouse, comme méritant d’être employés dans les constructions communales et départementales;
- 2° Par le jury des expositions nationales en 1834, 1839 et 1844, qui a successivement accordé à MM. Virebent des médailles de bronze et d’argent;
- 3° Par le conseil des bâtiments civils, à la suite d’un rapport qui lui a été fait, le 7 octobre 1839, par M. A. Leclere, membre de ce conseil et de l’Académie des beaux-arts. *
- L’emploi en a été fait dans un grand nombre de constructions particulières, ainsi que de restaurations d édifices religieux, et notamment de la basilique de Saint-Sernin à Toulouse, de l’abside de la cathédrale d’Agen , et de la
- (1) Ce brevet, aujourd’hui expiré , a été publié dans le 44e volume de la Collection des brevets, p. 378; il a principalement pour objet une machine à profiler les briques en les fabriquant.
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- BRIQUES PROFILEES.
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- reconstruction du chœur de la cathédrale de Condom , composée de quinze arcades, etc.
- Enfin, ainsi qu’il arrive de toutes les choses uliles et convenables, MM. Firebent ont eu plusieurs imitateurs dont les produits figuraient avec les leurs à la dernière exposition.
- C’est dans ces circonstances que ces fabricants vous ont adressé , au mois de juillet dernier, un exposé de leurs travaux et plusieurs échantillons qui sont sous vos yeux.
- Votre comité des arts économiques a fait un examen attentif de cette fabrication , dont son rapporteur avait une connaissance particulière, pour l’avoir examinée sur les lieux, il y a quelques années. Nous nous sommes procuré, en outre, divers renseignements sur les différents emplois qui ont été faits de ses produits.
- Nous ne vous en entretiendrons pas sous le rapport du goût, d’abord parce qu’il dépend entièrement du modèle qu’il s'agit de reproduire, ensuite parce que ce point de vue n’est pas celui qui concerne spécialement la Société.
- Mais nous insisterons principalement sur ce que cette fabrication présente de remarquable 1° par la bonne qualité des terres qui y sont employées; 2° par la précision des procédés de moulage, soit à la main, soit par mécanique ; 3° par l’excellente cuisson que ces produits reçoivent généralement au moyen de la houille; 4° par la parfaite consistance que ces produits reçoivent de la réunion de ces divers avantages ; 5° enfin par les dimensions considérables que MM. Firebent ont su donner à quelques-uns de leurs produits.
- Nous avons entendu quelques personnes regretter en quelque soi te la facilité qui en résulte de reproduire les divers détails, l’ensemble même des motifs de décoration les plus précieux de nos monuments nationaux, et ainsi de les vulgariser, en un mot de les mettre dans le commerce ; cette objection, applicable d’abord à tous les moyens de reproduction plastique et autres, pourrait être discutable sous le rapport artistique; et l’on arriverait probablement à cette conclusion, que cet inconvénient, si c’en est un, est compensé par l'avantage que cette reproduction , celle vulgarisation même, offre de répandre le goût des belles choses, et par suite de perfectionner le goût public. Du reste , nous savons que MM. Firebent prennent, au besoin, l’engagement de ne pas reproduire les objets dont les modèles sont établis sur une demande spéciale, et nous ne doutons pas qu’en leur accordant l’autorisation de reproduire des parties de nos édifices nationaux, l’administration ne leur impose les restrictions qui pourraient être dans 1 intérêt de 1 art.
- En résumé, d’après ce qui précède , votre comité a pensé unanimement qu’il y avait lieu Ju de joindre vos suffrages à ceux que MM. Firebent ont
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- AGRICULTURE.---ARBRES.
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- déjà recueillis et de leur adresser vos félicitations; 2° et de contribuer à faire connaître leurs travaux par la publication du présent rapport dans votre Bulletin.
- Telles sont les conclusions qu’il m’a chargé d’avoir l’honneur de vous soumettre.
- Signé Gourlier , rapporteur. Approuvé en séance} le 8 janvier 1845.
- AGRICULTURE. — arbres.
- Rapport fait par M. Philippar, au nom du comité d'agriculture, sur le cubateur ou cordon dendrométrique ( propre à la mesure des arbres) présenté par M. Bonnet, fabricant de mesures linéaires sur rubans, rue Grenetat, 16.
- Messieurs, vous avez chargé votre comité d’agriculture, auquel M. Olivier a été adjoint, d’examiner le cubateur ou cordon dendrométrique dont M. Bonnet est l’inventeur.
- La dénomination de cet instrument vous indique assez quel est son usage, et vous comprendrez qu’il doit remplacer avec avantage les cordons ou les chaînes graduées dont on se sert ordinairement , préférablement à de simples ficelles ou cordons que l’on employait autrefois pour mesurer en forêt la circonférence des arbres afin d’arriver à obtenir le volume du tronc.
- Avec ces mesures graduées on avait la circonférence de l’arbre, mais il restait un calcul à faire pour obtenir le volume ou à le chercher dans un tarif.
- M. Bonnet a heureusement imaginé un cordon qui dispense du calcul et des recherches; ce cordon est ainsi disposé :
- Sa longueur est variable; il se roule et se déroule à volonté autour d’un axe cylindrique et qui, roulé, occupe peu de place, quelle que soit la longueur du cordon. La largeur du ruban est telle que, au-dessous de chacun des chiffres qui indiquent les longueurs obtenues par le mesurage, se trouvent placées des séries de chiffres donnant le volume correspondant aux longueurs. C’est un calcul tout fait, un véritable tarif qui se trouve sur l’instrument avec lequel on opère, et qui, par cela même, économise beaucoup de temps en fournissant le moyen d’avoir instantanément le solide de toutes les pièces de bois que l’on a à estimer dans une masse boisée soumise à l’exploitation.
- Ce tarif donne pour toutes les circonférences de centimètre en centimètre,
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
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- depuis 30 centimètres jusqu’à 5 mètres, le volume des bois en grume, cubés au sixième déduit, au cinquième déduit, au quart, sans déduction et comme cylindres; il donne, en outre, le volume des pièces équarries pour toutes les grosseurs, depuis 10 centimètres jusqu’à 1 mètre de côté.
- Dans la seule opération à faire de visée, il ne reste plus qu’à multiplier le chiffre du diamètre trouvé par la hauteur ou la longueur de la pile de l’arbre, opération très-simple et très-prompte.
- En résumé, le cordon dendrométrique de M. Bonnet, qui est un instrument de mesurage très-simple, est fort commode pour opérer promptement et se rendre instantanément compte du volume des bois sur place, sans perte de temps pour faire des calculs plus ou moins longs qui obligent, par les moyens ordinaires, à remettre les opérations définitives. Cette invention est simple; c’est un travail sans doute très-modeste, mais qui n’en est pas moins digne de votre attention pour les services que l'instrument peut rendre, chaque jour, dans divers genres de pratique.
- Ces considérations, que vous apprécierez sûrement, messieurs, nous conduisent à avoir l’honneur de vous faire les propositions suivantes :
- 1° Qu’il soit adressé une lettre de remercîments à M. Bonnet pour l’invention de son cordon dendrométrique et pour l’envoi qu’il vous en a fait;
- 2° Que le présent rapport soit inséré au Bulletin.
- Signé Philippar, rapporteur.
- Approuvé en séance, le 5 février 1845.
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- NOTICES INDUSTRIELLES
- extraites de diverses publications périodiques françaises et étrangères.
- ARTS MÉCANIQUES.
- Sur le chemin de fer atmosphérique perfectionné par M. Hallette.
- Nous avons parié, dans le Bulletin du mois de février 1844, page 90, d’une soupape imaginée par M. Hallette, et applicable au chemin de fer atmosphérique de MM. Clegg et Samuda.
- M. Hallette vient d’établir son système à Arras, sur une longueur de 100 mètres; il a réuni, dans ce court trajet , tous les cas qui peuvent se présenter sur une longue ligne, et les résultats des expériences répétées confirment pleinement ceux obtenus avec l’appareil provisoire. L’auteur assure que ce système satisfait, par des moyens simples, à toutes les conditions d'une fermeture exacte de la rainure longitudinale du tube de propulsion. L’interruption de ces tubes pour les passages à niveau ou les changements
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- NOTICES INDUSTRIELLES,
- de voie est sans inconvénients. Un piston qui sort d’un tube, après s’en être fait ouvrir le clapet de sortie par l’air comprimé et sans le moindre choc, entre dans un autre tube et le traverse pour aller épuiser ensuite sa force vive sur un plan incliné , eu descendre par sa gravité, rentrer dans le même tube , et retourner à sa place avec des vitesses de 28 à 30 kilomètres à l’heure. (Acad. des sciences, 9 décembre 184 5.)
- Exposition publique des produits de l’industrie allemande, à Berlin, en août 1844.
- Cette exposition , qui a duré deux mois , a eu lieu dans les vastes salles de l’arsenal de Berlin, qui avaient été disposées à cet effet avec beaucoup de goût et d’intelligence. On voyait, au rez-de-chaussée, des machines à vapeur, des locomotives et autres moteurs ; des machines et métiers servant à la fabrication des tissus; des pompes et autres machines hydrauliques; des instruments aratoires; des presses; des métaux de tous genres, fonte, fer, acier, cuivre , zinc ; des produits céramiques ; des pierres, marbres, etc. ; des appareils de chauffage ; des cuirs et peaux ; des verres ; de la corroierie et divers modèles de systèmes de chemins de fer et de bateaux à vapeur.
- Les galeries du premier étage étaient occupées par des tissus de tous genres en laine, soie, coton , fil ; par des bronzes dorés; des objets d’orfèvrerie , de bijouterie et d’horlogerie; des instruments de musique; des armes à feu, des armes blanches; des porcelaines . des cristaux , des produits chimiques ; des papiers; des impressions ; de la chapellerie ; des substances alimentaires et d’autres objets servant dans l’économie domestique.
- Le nombre des objets exposés était de 3,105, dont près de 2,000 d’origine prussienne ; la Bavière et la Saxe en avaient envoyé plus de 600 ; le surplus a été fourni par l’Autriche, le Wurtemberg, Ses villes hauséatiques et les divers Etats de la confédération germanique. La valeur de ces divers produits est estimée 20 millions de francs.
- Le gouvernement prussien fait publier un rapport détaillé sur celte exposition : la première partie seule, celle relative aux machines, a paru ; on y trouve des renseignements intéressants sur les ateliers de construction de machines, qui se sont formés dans les divers Etals de la monarchie prussienne, mais dont la plupart imitent les machines construites en Angleterre et en France. Ainsi il existe à Berlin sept établissements dans lesquels on s’occupe de la construction des machines à vapeur et des locomotives ; celui de M. Freund, qui date de 1815, est le plus important; ses produits se distinguent par une exécution soignée et par quelques améliorations utiles: cet établissement renferme aussi une fonderie et des ateliers de chaudronnerie. Celui de M. Borsig, quoique d’une origine plus récente, est remarquable sous le rapport de détendue de ses ateliers et du nombre des ouvriers employés ; on s’y occupe principalement de la construction des locomoteurs, dont 26 ont déjà été livrés. L’établissement, qui est monté pour en fournir 30 à 40 par an, est pourvu de diverses machines-outils, telles que machines à raboter, à aléser, percer, river les tôles, tailler les dents des roues d’engrenage, etc. ; il y a 32 feux de forge , et une fonderie composée d’un fourneau à réverbère et de deux cubilots.
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- BIBLIOGRAPHIE INDUSTRIELLE.
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- L’etablissement de M. Spazier, à Berlin, est également recommandable.
- Les bateaux à vapeur se construisen i à Magdebourg et dans quelques autres localités. On a introduit récemment, et avec un grand succès, dans plusieurs usines, des turbines hydrauliques, qu’on construit dans les ateliers de MM. Fink et Wiebe, à Berlin.
- Nous donnerons dans un prochain Bulletin, cl à mesure de sa publication, ia suite de cet intéressant rapport.
- BIBLIOGRAPHIE INDUSTRIELLE ÉTRANGÈRE.
- Livres anglais.
- A familiar explanation of the british patent laws. Explication familière des lois anglaises sur les patentes. In-8, Londres, Simpkin.
- Quarterly papers on civil engineering; by Weale. Mémoires trimestriels relatifs aux travaux des ingénieurs civils* Part. 2, 3, 4, in-4, Londres, Weale.
- Experimental researches on electricity; by Faraday. Recherches expérimentales sur l’électricité. Tome II, in-8, Londres, Taylor.
- A comprehensive history of the iron trade throughout the world} by Scrivenor. Histoire du commerce du fer dans toutes les parties du monde. 1 vol. in-i, Londres, Smith , Elderelcomp.
- Apractical treatise on warming buildings by hot mater; by Hood. Traité pratique du chauffage des édifices par l’eau chaude. 1 vol. in-8, Londres, Whitacker.
- Applied chemistry ; by Parnell. Chimie appliquée. Tom. I, in-8, Londres.
- Observations on the sanitary arrangement of factor ies; by Ritchie. Observations sur les dispositions sanitaires des fabriques. In-8, Londres.
- A new work onpractical tunnelling; by Simms. Nouveau traité pratique de ia construction des tunnels. In-8r Londres, Troughlon et Simms.
- An essay upon the union of agriculture with manufactures and upon the organisation of industry; by Bray. Essai sur l’union de l’agriculture et des manufactures et sur l’organisation de l’industrie. In-8, Londres
- Complétépractical treatise on gas lighting,* by Peckston. Traité pratique de l’éclairage par le gaz. In-8, Londres, Hébert.
- A manualof electro-metallurgy ; by Shaw. Manuel d’électro-métallurgie. In-8, Londres, Simpkin.
- The law and practice of letter patent for inventions; by Webster. Législation des patentes. In-8, Londres, Blenkarn.
- The law relating to railway, banking and other joint-stock companies; by Wordsworth. Loi relative aux compagnies des chemins de fer. In-8, Londres, Benning.
- Calorie : ils mechanical, chemical and vital agencies in the phenomena of nature ; by Metcalfe. Le calorique : son influence mécanique, chimique et vivifiante sur les phénomènes de la nature. In-4, Londres.
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- BIBLIOGRAPHIE INDUSTRIELLE.
- Treatise on the Cornish pumping engines; by Pôle. Trailé des machines à épuisement du Cornouailles. In-8.
- Report on the atmospheric railway; by Stephenson, Rapport sur le chemin de fer atmosphérique. 1 vol. avec pl.
- A treatise on the sleam engine,- by Stephenson. Traité des machines à vapeur. 1 vol. avec pl. Londres, Longman etcomp.
- Original diaper designs, with an essay on ornamental designby Hay. Dessins pour les étoffes façonnées accompagnés d’un essai sur le dessin d’ornement. lre partie, Londres, Longman, Brown et Green.
- Handbook for rnapping, engineering and architectural drawing; by Wilme. Manuel du dessin de la carte, des machines et de l’architecture. 5e partie, Londres, Weal.
- Thorough draining in principle and practice ; by Clark. Théorie et pratique des dessèchements. In-8, Londres.
- A practical treatise on railroads and carnages-, by Tredgold. Traité pratique sur les chemins de fer et les voitures. 2e édit., Londres, Nicholson.
- Quarterly papers on architecture; by Weale. Mémoires trimestriels sur l’architecture. ln-4, Londres, Weale.
- The locomotive engine illustrâted;by Basire. La locomotive expliquée, In-8, Glasgow, Pâtisson.
- Introduction to the study of the Chemicalphilosophy; by Daniell. Introduction à l’étude de la philosophie chimique. 2e édition, 2 vol. in-8, Londres.
- A treatise on the manufacture of porcelain and glass; by Porte. Traité de la fabrication de la porcelaine et du verre. In-8, Londres, Longmann.
- A dictionary ofarts, manufactures and mines $ by Ure. Dictionnaire des arts et manufactures et des mines. 3e édit., 3 vol. in 8, Londres, Brown, Green.
- A treatise on the manufacture in métal-, by Holland. Traité de la fabrication des matières métalliques. In-8, Londres, Longman, Brown.
- A treatise on the mechanical principle of engineering and architecture,• by Mosele v. Traité des principes mécaniques de l’art de l’ingénieur et de l’architecture. 2 vol in-4, Londres, Longman, Brown.
- Illustrations of practical m,echanics; by Moseley. Illustrations de mécanique pratique, t vol. in-8, Londres, Longman.
- Treatise on the art of weaving; by Murphv. Traité de l’art du tissage. 1 vol. in-8, Londres, Blokie et Sou.
- Transactions of the royal Society of arts of Scotland, Transactions de la Société roy ale des arts d’Écosse. In-4, vol. 2, part. 3.
- Transactions of the Society for the encouragement of arts and manufactures, for 1842, 1843. Transactions de la Société pour l’encouragement des arts et des manufactures, années 1842, 1843. Tome 54, in-8, avec pl.
- The mechanics of engineering ; by Whewell. Mécanique des ingénieurs. In-8, Londres, Parker.
- Principes of mechanics; by Willis. Principes de mécanique, In-8, Londres, Parker.
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- BIBLIOGRAPHIE INDUSTRIELLE.
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- Ouvrages périodiques.
- The Repertory of patent inventions. Répertoire des inventions brevetées. N01 13 à 24, 1844 : paraît chaque mois en un cahier de 4 à 5 feuilles. In-8, avec p!., Londres, Macintosh.
- The London journal and repertory of arts, sciences and manufactures ; by W. Newton. Journal de Londres et répertoire des arts, des sciences et des manufactures. Janvier à décembre 1844. In-8 avec pl., Londres, Newton.
- The mechanics magazine. Magasin de mécanique. Janvier à décembre 1844. In 8, avec gravures en bois, Londres, Bounsall.
- The civil engineers and architects journal. Journal des ingénieurs civils et des architectes. Janvier à décembre 1844. ïn-4, avec pl., Londres, Groornbridge.
- Thepraclicalméchantes ad engineer’s magazine. Magasin de mécanique pratique et de Lingcnieur, publié à Glasgow. Janvier à décembre 1844. In-4, avec pl., Londres, Heberl.
- Livres allemands.
- Tabellarische uebersicht der gesammten gewerbs industrie; von Oserky. Tableaux synoptiques de l’industrie manufacturière. In-12, Hanovre, 1844.
- Katalog der gewerbe austellung zu Berlin. Catalogue de l’exposition des produits de l’industrie de Berlin, en 1844. 2 vol. in-12.
- Ausfuhrlicher bericht ueber die gewerbe austellung in Berlin; von Neukrantz. Rapport général sur l’exposition des produits de l’industrie à Berlin. In-8, Berlin, Simiou.
- Maschinenkunde und maschinenzeichnen ; von Haindl. Traité de la connaissance et du dessin des machines. 1 vol. in-8, avec pl., Munich.
- Handbuch der dampf maschmen lehre; von G. Bernoulli. Manuel des machines à vapeur. 1 vol. in-8, Stuttgard, Cotta.
- System einer vollstaendigen lufterneurung in krankenhaeusern; von Haeberl. Nouveau système de ventilation complète des hôpitaux. 1 vol. in-8, Munich.
- Technologisches Lexikon; von Poppe. Dictionnaire technologique. 5 vol. iu-8, avec pl., Stuttgard, Cotta.
- Ueber dieblitzableiter, ihre vereinfachung, etc.; von Plienenger.Sur les paratonnerres, les moyens de les simplifier et de les établir à peu de frais. 1 vol. in-8, Stuttgard, Cotta.
- Diemaasze undgewichte der deutschen zollvereins staaten; von Aldefcld. Sur les poids et. mesures des États faisant partie de l’union douanière. I vol. in-8, Stuttgard, Cotta.
- Lehrbuchder speciellen technologie; von Poppe. Éléments de technologie. 1 vol. in-8, Stuttgard, Cotta.
- Beitraege zumpraktischen eisenbahnbau; von Beyse. Traité pratique de la construction des chemins de fer. 2 vol. in-8, avec pl., Karlsruhe, Maclot.
- Die oelmalerei ; \on Fernbach. L’art de la peinture à l’huile. In-8, Munich.
- Anleitung zumpraktischen ackerbau; von Schwerz. Éléments d’agriculture pratique. 3 vol. in-8, Stuttgard, Cotta.
- Quarante-quatrième année. Février 1845.
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- 82" NECROLOGIE.
- Geschîchle der glastnalerei; von Gessert. Histoire de la [teinture sur verre. In 8i Stuttgard, Colla.
- Lehrbuch der chemischen technologie; von Knapp. Ëlémenls de technologie chimique. 1 vol. in-8,Brunswick, Yieweg.
- Die kunst des vergoldens hei der buchbinderei, etc.; von Reber. L’art de la dorure des reliures, étuis, portefeuilles, etc. In-8, Heilbronn, Landherr.
- Die anwendung der turbinen beirn ersteigenundder masser druckicerhe beim herunter-kommender convois auf gebirgseisenbahnen; von Weslphalen. Dé l’emploi des turbines pour la montée, et des pompes foulantes pour la descente des convois sur les pentes des chemins de fer. 1 vol. in-8.
- Der bau und belrieb der oelmuhlen ; von Scholl. Sur la construction et la conduite des moulins à huile. 1 vol. in-8, Darmstadt, Leske.
- Archiv für den praktischen muhlenbau; von Wiebe. Traité pratique de la construction des moulins. 1vol. in-8, Berlin, Heymann.
- Ouvrages périodiques.
- Polytechnisches journal; von Dingler. Journal polytechnique, 24 cahiers par an. In-8 avec pi., Stuttgard, Gotla.
- Verhandlungen des vereins zur befoerderung des gewerbfleisses in Preussen, Mémoires de la Société pour l’encouragement de l’industrie en Prusse. In-4 avec pi., 6 cahiers par an.
- NÉCROLOGIE.
- Notice sur M. Humblot-Conté, pair de France.
- Peu d’hommes, de nos jours, ont uni à une véritable modestie plus de capacité et d’aptitude pour les affaires que l’honorable pair de France jM. Humblot-Conté, qui vient d’être frappé d’apoplexie, àChâlons-sur-Saône, enlevé à la société, à l’industrie, à sa famille, à ses nombreux amis au moment où Tou s’y attendait le moins. Sa santé s’était raffermie; rien ne faisait présager cette catastrophe, qui a plongé dans la consternation la ville deChâlons et tout l’arrondissement. M. Humblot avait pris la part la plus active à toutes les améliorations introduites dans le pays ; il avait, pour ainsi dire, créé un village à la Ferté-sur-Crosne ; il y avait fondé une école , coopéré à diverses institutions de bienfaisance, obtenu pour le pays des routes nouvelles et contribué, de sa bourse, à l’établissement de ces communications (1). Il avait enfin recommandé et introduit des perfectionnements dans l’agriculture.
- Comme il possédait des connaissances solides et étendues dans les arts industriels, on le consultait chaque fois qu’il se formait un établissement de celte espèce ; il prodiguait généreusement ses conseils, ses services, ses démarches et ses secours à quiconque les réclamait pour un but utile.
- Le conseil général de Saône-et-Loire l’a constamment compté au nombre de ses mem-
- (l) Notamment la route de Sennecey de Buxy, pour laquelle M. Humblot a donné gratuitement parties de ses propriétés.
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- PROCES-VERBAUX.
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- bres les plus dévoués et les plus utiles, et il l’a nommé son président plus d’une fois. Ce sont ces services continus, rendus au pays pendant un grand nombre d’années, qui, dès 1820, l’ont fait appeler à la chambre des députés par ses concitoyens; en 1832, le roi les récompensa à son tour, en l’appelant à la chambre des pairs. M. Humblot appartenait à l’opposition des 221.
- Né en 1777, M. Humblot avait douze ans lorsque son père fut nommé député de Ville-franche , à l’assemblée constituante. Le célèbre Conté lui donna sa fille en mariage. Pendant la longue absence de ce dernier, lors de l’expédition d’Egypte , il dirigea la manufacture des crayons de mine artificielle qu’avait créée Conté au commencement de la guerre. A la mort de celui-ci, en 1805, il prit en main toute cette importante fabrication qui nous a affranchis, depuis un demi-siècle, du tribut qu’on payait à l’Angleterre. Plus tard, M. Humblot prit pour gendres le baron Thénard et M. Laurens, député du Rhône.
- A la paix, en 1814, M. Humblot-Contê fut un des premiers Français qui traversèrent la Manche pour aller étudier chez nos voisins les progrès de leur industrie et en rapporter ici quelques notions exactes ; depuis quelques années, il était entré dans la Société d’encouragement ; il s’y fit remarquer, depuis 1814, par de savants rapports sur les arts mécaniques (1). Le premier chemin de fer exécuté en France, celui de Saint-Etienne, le compta parmi ses fondateurs. C’est avec le même zèle patriotique qu’il a coopéré à plusieurs institutions utiles au pays. On lui doit beaucoup pour les lumières qu’il a jetées sur diverses questions économiques, sur celle de la loi municipale, sur la loi des chemins vicinaux, etc.
- En géuéral, il approfondissait tout ce qu’il étudiait; il saisissait avec intelligence et sa-gacilé; il exprimait sa pensée avec une netteté parfaite. On peut dire, sans flatterie, qu’il brillait par le jugement et le sens le plus droit, et ces qualités étaient couronnées par une rare obligeance, par des sentiments pleins d’élévation, d’honneur et de délicatesse. 8a mort précoce a été une calamité pour le département de Saône-et-Loire.
- 1er février 1845. Jomard.
- Extrait des proces-verbaux des séances du conseil dadministration de la Société d’en courage men t.
- Séance du 5 février 1845.
- Correspondance. M. le sous-secrétaire d’État des travaux publics annonce que M. le ministre des travaux publics vient de faire imprimer, aux frais de l’administration, un mémoire de M. Garella, ingénieur des mines, sur le bassin houiller de Graissessac (Hérault). M. Legrand adresse, pour être déposé dans la bibliothèque de la Société, un exemplaire de cet ouvrage exécuté avec un soin tout particulier et qui offre un véritable intérêt.
- (1) Voyez Bulletin, années 1818, 1819, 1820, 1821, 1824.
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- PROCÈS-VERBAUX.
- Le conseil vote des remercîments à M. Legrand pour cet envoi et invite la commission du Bulletin a prendre connaissance de l’ouvrage de M. Garella et à en rendre un compte verbal.
- M. Laignel annonce qu’aux États-Unis on a adopté son système de courbes à petits rayons pour traverser les rues des villes, notamment celles de Baltimore; il demande que la Société veuille bien joindre ce document à ceux qu’il a fournis sur son système de frein à pression verticale sans toucher aux roues.
- M. A. Charot, propriétaire de filature et de tissage de chanvre, à Nantes, adresse 1° Un mémoire sur l’amélioration de la culture du chanvre sur les rives de la Loire ; 2° un ballot de ces chanvres préparés dans ses ateliers et d’après ses procédés.
- M. Armengaud aîné, professeur au Conservatoire des arts et métiers, transmet, de la part de M. Félix Richard, opticien, à Lyon, le dessin et la description d’un nouveau système de manomètre à air libre, basé sur la non compressibilité des liquides.
- M. Beckensteiner, à Lyon , annonce avoir trouvé une composition d’encre desûreté qu’il prie la Société de faire examiner.
- M. Guilhrg adresse un numéro du Journal de Maine-et-Loire, dans lequel sont consignés les discours qui ont été prononcés aux funérailles de M. Oscar Leclerc-Thiüin.
- M. Bejol Gandel, négociant, à Yerdun-sur-Doubs (Saône-et-Loire), appelle l’attention de la Société sur une machine propre à la fabrication de la chandelle à la baguette dont il envoie le plan et la description.
- Objets présentés. M. Rouget de Liste remet une note sur l’art de restaurer les tableaux, d’imprimer et de transporter les peintures à l’huile sur bois, cuivre, pierre, etc.
- M. Legey, ingénieur en instruments de précision, présente des épreuves de topographie coloriée par M. Pelletier.
- M. Tissier, quai Napoléon, 27, dépose des exemplaires d’un annexe à son mémoire sur les papiers de sûreté. Celte brochure contient la description de ses procédés pour fixer le crayon de mine de plomb et l’encre de Chine sur la pierre lithographique ; il prie la Société de l’autoriser à retirer le paquet cacheté qu’il a déposé pour s’assurer le mérite de ces deux inventions.
- L’autorisation est accordée. Les travaux de M. Tissier sont renvoyés à l’examen de la commission de lithographie.
- Il est fait hommage, à la Société, des ouvrages suivants :
- 1° Bulletin de la Société J agriculture, belles-lettres, sciences et arts de Poitiers (Vienne), du 3 janvier au 5 juin 1844 ;
- 2° Annales de Vagriculture française, février 1845 ;
- 3° Le Technologiste, février 1845.
- Rapports des comités. Au nom du comité d’agriculture, M. Huzard lit, pour M. Philippar, un rapport sur le cubaleur ou cordon dendromélrique de M. Bonnet.
- Le comité propose de remercier l’auteur de sa communication et d’insérer le rapport au Bulletin. (Approuvé.)
- Au nom du même comité, le même membre lit, pour M. Philippar, un rapport sur un arrosoir souterrain dit arrosoir nantais, de l’invention de M. Phelippe Beanlieux.
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- PROCÈS-VERBAUX.
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- M. le rapporteur, après avoir fait connaître la construction de cet arrosoir et ia manière de s’en servir, entre dans quelques détails sur ses applications dans l’horticulture.
- Il fait observer que cet instrument a été heureusement conçu, qu’il est d’un usage commode et peut satisfaire, dans des cas exceptionnels, à certains besoins, mais que, pour opérer sur une surface de quelque étendue, on ne saurait l’utiliser avec avantage, attendu qu’il exige beaucoup de temps pour sa manœuvre.
- D’après ces considérations, le comité propose d’adresser à M. Phelippe Beaulieux des remercîmcnts pour sa communication. (Approuvé.)
- M. Huzard, continuant de porter la parole au nom du comité d’agriculture, donne iecture d’un rapport de M. Philippar sur un échantillon d’une plante recueillie dans l’Amérique du Nord par M. Rostaing, comme lui ayant paru propre à être utilisée en France.
- Celte plante appartient à un apocyn, l’asclepias de Syrie, nommé herbe à îa ouate, à cause du duvet abondant, doux et soyeux dont la graine est accompagnée, enveloppée d’un péricarpe foliiculeux. Tous les asclepias ont le même caractère, mais l’espèce dont il s’agit contient une plus grande quantité de matière soyeuse que les autres espèces du même genre. La plante est, en effet, originaire de l’Amérique du Nord.
- Après être entré dans des détails sur la culture de celte plante et sur les produits en matière soyeuse qu’elle est susceptible de fournir, le comité émet l’opinion que l’ascle-pias de Syrie ne peut pas prendre parmi les plantes agricoles et industrielles le rang qu’on lui avait d’abord assigné ; que la fibre soyeuse ne peut rendre les services qu’on en espérait, mais que sa tige est susceptible de fournir une fibre corticale textile dont on pourrait faire usage dans certaines circonstances , dans celles surtout où des terres de très-mauvaise nature, rebelles à une culture régulière, devraient être cultivées.
- Toutefois le comité propose d’adresser dc< remercîments à M. Rostaing, pour sa communication, en le félicitant de ses louables dispositions à s’arrêter aux objets qu’il croit reconnaître propres à satisfaire aux besoins de notre industrie et de notre agriculture.
- M. Vilmorin fait connaître qu’en 1769, un marchand bonnetier de Paris , nommé Rouviers, avait fait fabriquer, avec les aigrettes de Vasclepias syriaca, des étoffes de l’apparence la plus belle et la plus soyeuse, mais auxquelles on a été obligé de renoncer parce qu’elles étaient cassantes.
- M. le président remercie M. Vilmorin de cette communication.
- Les conclusions du rapport sont adoptées.
- M. Daclin fait un rapport verbal sur un ouvrage en langue allemande publié par l’école supérieure industrielle de Hanovre, sous le litre de Tableaux synoptiques de Y industrie manufacturière, et qui a été adressé à la Société par M. Osersky, son auteur.
- Cet ouvrage sera d’une grande utilité aux personnes qui visitent les manufactures , en ce qu’il offre, dans un cadre très-reslreinKà la vérité , toutes les notions dont elles peuvent avoir besoin pour prendre une connaissance générale des procédés qui y sont
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- proces-verbaux.
- suivis ; c’est un excellent guide à consulter; il serait à désirer qu’il fût reproduit dans notre langue.
- M. Gaultier de Claubry annonce qu’une traduction de cet ouvrage se prépare et sera publiée prochainement.
- Communications. M. Rouget de Lisle décrit le moyen imaginé par feu Seybert pour imprimer des images en couleur à l’aide d’une seule pression. L’idée fondamentale de cette invention consiste dans la composition des types colorés qui, travaillés comme une mosaïque, représentent la copie identique du modèle qu’on veut reproduire. Ces types, formés d’une matière solide et collante, ont la propriété de transmettre au papier légèrement humide., à l’aide d’une pression convenable, une empreinte brillante, égale et nette. Dès lors, il n’est pas nécessaire de poser les couleurs après chaque tirage; le typclui-mème les transmet au papier humide que l’on place dessus a la manière de l’impression typographique.
- M. Seybert avouait cependant qu’il devait la première idée de son procédé au hasard, en remarquant qu’un pain de couleur à l’aquarelleavail formé son empreinte sur une feuille de papier humide; il disait qu’il avait lu, dans un ouvrage publié vers le le commencement du xvie siècle, que des religieux de Florence imprimaient des images coloriées à l’aide de types mosaïques que l’on dissolvait avec de l’essence de lavande.
- Senefelder lui-même avait imprimé, en 1817, des images coloriées par ce procédé, mais il n’obtenait que des épreuves incorrectes.
- Depuis, M. Lipman, de Berlin, a imaginé un procédé analogue pour reproduire les tableaux des grands maîtres; il a parfaitement réussi.
- Quoi qu’il en soit, M. Seybert peut réclamer l’application des mosaïques à l’impression suivie des estampes, l’invention et les perfectionnements notables dans les moyens pratiques.
- On peut donc dire avec assurance que son procédé est un art nouveau et qui diffère entièrement de tous les procédés connus.
- Ainsi on choisit des tablettes de couleurs identiques à celles du modèle, et on leur donne la forme et les dimensions déterminées par les contours du dessin nécessairement tracé sur le papier ; on colle ensuite ces tablettes les unes à côté des autres en ayant soin d’humecter leurs surfaces en contact, et on forme ainsi une véritable mosaïque à l’aide de laquelle on imprime comme il a été dit en commençant.
- M. le président adresse les remercîments du conseil à M. Rouget de Lisle pour cette communication, qui est renvoyée à l’examen du comité des arts chimiques.
- Séance du 19 février 1845.
- Correspondance. M. Legrand, sous-secrétaire d’État au ministère des travaux publics , transmet un exemplaire de la Statistique minéralogique, géologique et métallurgique du département de tIsère, par M. Gueymard, ingénieur en chef des mines.
- M. Houyau, ingénieur-mécanicien, à Angers, adresse une brochure sur les perfectionnements qu’il a apportés au rouleau compresseur des chaussées en empierrement.
- M. Laivet, à Bennes (Ille-et-Vilaine), annonce avoir imaginé un procédé pour durcir le plâtre.
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- PROCÈS VERBAUX. 8?
- Objets présentés. M. Maréchal, boulevard Saint-Martin, 33, appelle l’attention de la Société sur un appareil destiné à additionner plusieurs nombres et pouvant servir également à opérer la soustraction.
- M. Garnier, rue de Grcnelle-Saiul-Honoré, 35, adresse des documents sur un appareil d’économie domestique présenté par M. Leroy, plombier.
- M. Desarmeaux, rue de l'Hotel-Colbert, 9, demande que la Société fasse examiner un poignet artificiel auquel il a adapté des outils propres à plusieurs industries.
- M. Francœur, l’un des vice-présidents, fait hommage d’un ouvrage qu’il vient de publier sous le titre d'Arithmétique appliquée au commerce, aux arts industriels et aux opérations de la bourse. Cet ouvrage, dit M. Francœur, n’est pas savant, mais je le crois utile parce qu’ii traite de questions qui ont actuellement beaucoup d’importance, telles que celles des négociations d’actions de la banque et de l’industrie, des intérêts composés des caisses d’épargne, des rentes viagères, des annuités, des assurances sur la vie. Je désire que l’hommage que je fais à la Société lui prouve que je m’occupe toujours des intérêts de l’industrie auxquels j’ai consacré ma vie.
- Le conseil vote des remercîments à M. Francœur pour le don de cet ouvrage sur lequel la commission du Bulletin est invitée à faire un rapport verbal.
- M. Falcot dépose un ouvrage intitulé, Traité de la fabrication des tissus, accompagné de planches.
- M. le comte de Lasteyrie annonce que la Société vient de perdre un de ses membres, M. Humblot-Conté, pair de France, qui a été pendant longtemps membre du comité des arts mécaniques : il propose de consigner au procès-verbal les vifs regrets de la Société pour cette perle inattendue.
- M. J omar d donne lecture d’une notice sur la vie et les travaux de M. Humblot-Conlé.
- Le conseil en ordonne l’insertion au Bulletin. ( Voy. plus haut p. 82. )
- Bapports des comités. Au nom du comité des arts mécaniques, M. Saulnier lit un rapport sur une cisaille perfectionnée présentée par M. Genest , mécanicien , à Paris.
- Cet outil étant bien exécuté et offrant divers avantages sur les cisailles en usage, le comité pense qu’il pourra trouver d’utiles applications dans l’industrie; il propose, en conséquence, de remercier M. Genestsa communication, et d’ordonner l’insertion au Bulletin du rapport, accompagné d’une description et d’un dessin de la cisaille. (Approuvé.)
- Au nom du même comité, M. le baron Seguier lit un rapport sur le ebronographe de M. Rieussec.
- Cet instrument, qui a reçu depuis quelque temps de nombreuses applications, est appelé à jouer un rôle important dans la science des observations,
- M. le rapporteur donne la description de l’appareil dans lequel on trouve une pensée fondamentale et d’ingénieux moyens d’exécution; il est devenu l’auxiliaire indispensable de tout expérimentateur qui veut, à l’aide d’une machine réglée par un échappement, déterminer graphiquement la durée des plus courts phénomènes.
- Le comité propose d’accorder à M. Rieussec un témoignage de la haute satisfaction
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- FROCÈS-VERBAUX
- de la Société pour cette utile invention, et d’ordonner l’insertion du rapport au Bulletin, accompagné d’une description et de la gravure de l’instrument. (Approuvé.)
- Au nom du comité des arts économiques, M. Herpin lit un rapport sur une fermeture hydraulique pour les lieux d’aisances présentée par M. Montvignier.
- M. le rapporteur décrit cet appareil, qui offre un bon moyen de fermeture de garde-robes, applicable tant aux constructions actuelles qu’aux appareils désinfectants qui seraient ultérieurement adoptés.
- Le comité propose de remercier M. Montvignier de sa communication , et d’insérer le rapport au Bulletin avec la description et la figure de l’appareil.
- Après une discussion sur le mode de vidange des fosses dans Paris, le dépôt des matières, l’écoulement des eaux-vannes, les projets de salubrité proposés, etc., et les améliorations qu’il serait désirable de voir effectuer, le conseil approuve le rapport et en adopte les conclusions.
- Au nom du même comité, le même membre lit un rapport sur un biberon présenté par M. Duquesnoy.
- Ce biberon ne diffère pas essentiellement des autres appareils du même genre bien construits qui sont répandus dans le commerce ; le service en est commode ; on peut le nettoyer facilement et le maintenir dans un état de propreté convenable.
- Le comité propose de remercier M. Duquesnoy de sa communication. (Approuvé.)
- Communications. M. Jomard communique deux produits de la galvanoplastie obtenus par M. Soyer; l’un est un portrait levé sur une plaque couverte d’une image photographique, l’autre est une épreuve sur papier d’une planche obtenue par l’opération galvanoplastique d’après une gravure sur cuivre dont les traits sont d’une extrême finesse. Cette gravure est une grande carte hydrographique représentant les îles Maldives.
- M. le président adresse à M. Jomard les rcmercîmenls du conseil pour cette communication, dont la commission de galvanoplastie est chargée de rendre compte.
- M. Chuard expose la théorie de son appareil nommé gazoscope, propre à prévenir l’explosion du gaz dans les mines de houille. A l’appui de cette théorie, il fait marcher un appareil de ce genre placé sous les yeux des membres du conseil, et en démontre les avantages et l’utilité; il dépose sur le bureau les documents imprimés les plus importants sur les grandes explosions qu’il a rapportées dans son mémoire présenté dans la séance du 22 janvier dernier (1).
- M. le président remercie M. Chuard de celte communication, qui est renvoyée à l’examen du comité des arts chimiques.
- (l) On trouve, page 212 du Bulletin de 1843, une description de l’appareil de M. Chuard et des effets qu’il produit.
- Imprimerie de M”« V BOUCHARD-HUZARD, rue de l’Eperon, 7.
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- QUARANTE-QUATRIÈME ANNÉE. ( N° CCCCLXXXIX.) MARS 1845.
- BULLETIN
- DE LA
- SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- ---- un nrimii h ---
- ARTS MÉCANIQUES. — sculpture en bois.
- Rapport fait par M. Ainédée Durand., au nom du comité des arts mécaniques, sur un procédé de sculpture en bois par compression, inventé par M. Ardisson, de Marseille.
- La sculpture, considérée sous tous les aspects où elle peut se présenter, a été , depuis une quarantaine d’années , l’objet de travaux mécaniques trés-multipliés et qui, par un bonheur trop rare en industrie, ont presque tous été couronnés de succès : ainsi la gravure en médailles qui, sous forme de poinçons, n’est autre chose que de la sculpture, a été merveilleusement exécutée par le tour à portrait; ainsi le marbre, qui d’abord a été ébauché par la machine de feu Gatteaux, a reçu plus tard une exécution plus avancée des appareils de feu Dutel, tandis qu’il arrivait , vers la même époque, pour certaines parties, à une perfection que la main de l’artiste ne saurait dépasser et qui fut signalée dans le rapport du jury de l’exposition de 1839.
- Si la sculpture est considérée dans l’emploi des substances malléables ou molles par lesquelles on peut reproduire les formes au moyen d’un travail d’outil, on la voit exécutée en matières variées parle tour à portraits habilement uiodilié par M: Collas, ou le pantographe non moins habilement manié par M. Sauvage.
- S’agit-il uniquement de la sculpture en bois, de celle qui nous occupe particulièrement en ce moment, nous en trouvons l’exécution produite par des moyens divers : c’est ainsi que la Société d’encouragement a eu à récompenser Theureux procédé de M. Gretnacher, qui consiste à régulariser la corabus-Quarante-quatrième année. Mars 1845. 12
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- 90 arts mécaniques.
- tion employée comme moyen de supprimer la matière étrangère à la forme à produire (1) ; c’est ainsi encore qu’on a pu voir cette sculpture en* bois résulter de l’emploi des trois derniers procédés cités à l’occasion du marbre.
- Après cette énumération de moyens si divers et des heureux résultats qu’ils ont donnés, il semble qu’il reste peu de place pour qu’un procédé entièrement différent s’établisse et vienne, lui aussi, offrir des productions d’un mérite réel : c’est là ce qu’a su faire M. Ardisson, et, bien que l’idée fondamentale de son procédé n’ait pas un caractère de nouveauté absolu, il ne lui reste pas moins le mérite d avoir réalisé cette idée d’une manière complète et manufacturière, ainsi que cela devient évident par l’inspection des produits placés sous les yeux du conseil.
- Le procédé de M. Ardisson consiste dans la compression du bois suivant la direction de ses fibres, c’est-à-dire à bois debout. La compression perpendiculaire à la direction des fibres avait déjà été employée sur des bois mous et dans des ouvrages appartenant à la marqueterie ; les reliefs obtenus ainsi ne pouvaient avoir qu’une faible saillie et avaient l’inconvénient de ne pouvoir résister aux effets de l’humidité qui les faisaient disparaître presque entièrement.
- Ces produits n’ont donc que peu de rapport avec ceux qui nous occupent en ce moment, et dont nous allons indiquer les conditions caractéristiques.
- Les reliefs obtenus par M. Ardisson peuvent arriver à toutes les saillies que comporte la sculpture en bas-relief.
- Par ce procédé se trouvent reproduits tout le fini et toute la délicatesse de travail que l’artiste a su donner à la matrice qui opère la compression.
- Le bois qu’on pourrait croire altéré dans la cohésion de ses fibres n’en conserve pas moins une résistance complètement suffisante pour cette destination, ainsi que cela résulte de l’examen de baguettes d’oves et autres ornements ne présentant entre eux que peu de liaison.
- L’humidité, dont on pouvait craindre des effets de deformation à l’égard de ces produits, ne leur fait éprouver aucune altération; et c’est ce qui résulte d’une expérience qui a consisté à maintenir immergée, pendant vingt-quatre heures, une portion d’une baguette d’ornement, sans que la partie ainsi éprouvée ait présenté de différence avec les autres.
- Indépendamment de divers objets d’ornement, M. Ardisson a présenté une tête de profil dont le relief est des plus élevés, et qui atteste toute l’étendue des applications qu’il peut donner à son procédé. Si l’idée fondamentale de ce procédé consiste dans la compression des bois debout, il ne faut pas perdre
- (i) Voyez Bulletin de la Société, année 1840, p. 381.
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- de vue que cette action seule ne serait pas suffisante pour donner des produits assez économiques et assez résistants : il y a donc une ébauche superficielle faite à main d homme et dont les indications sont naturellement fournies par le moule même qui doit parfaire le travail.
- Les sculptures présentées par M. A relis son et exécutées en bois d’acajou offrent celte matière avec une teinte plus foncée qu’elle ne l’aurait si elle était travaillée à bois de fil, mais aussi des détails isolés et saillants, ou, par compensation, une solidité dont ils seraient dépourvus dans le système ordinaire de travail.
- Par tout ce qui précède, on est amené à conclure que M. Arclisson a, mêmé en dehors de toute exploitation étendue de son invention , le mérite d’avoir fourni un exemple important pour l’industrie , par la production d’un nouveau procédé de sculpture en bois qui comporte à la fois économie dans le travail et perfection dans les produits.
- Par suite de cet exposé, le comité des arts mécaniques charge son rapporteur d’avoir l’honneur de soumettre au conseil la proposition d’accorder au procédé de M. Ardisson l’approbation de la Société et d’insérer le présent rapport au Bulletin.
- Signé Amédée Durand, rapporteur.
- Approuvé en séance, le 22 janvier 1845.
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- Rapport fait par M. Théodore Olivier, au nom du comité des
- arts mécaniques, sur une grue-treuil de M. Décos ter, pour
- enlever et peser les fardeaux.
- Votre comité des arts mécaniques m’a chargé de vous faire le rapport suivant sur les ateliers établis à Paris, par M. Decoster, pour la construction des machines-outils.
- M. Decoster emploie dans ses ateliers, comme force motrice , une machine à vapeur de 12 à 15 chevaux.
- 180 ouvriers sont journellement employés par ce mécanicien à confectionner 38 machines diverses destinées au travail du fer, telles que machines à raboter, laminoirs, découpoirs , machines à fraiser et à morlaiser, machines à percer, etc., etc. Plusieurs de ces machines, qui étaient d’ailleurs toutes décrites et bien connues dans l’industrie avant que M. Decoster songeât à se livrer à leur fabrication , ont reçu de lui d’utiles modifications et d’heureux perfectionnements; on doit surtoutremrq uer les machines à percer et à aléser, dont M. Decoster a fait des outils nouveaux.
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- Cet habile constructeur vient d’imaginer une grue-treuil d’un nouveau genre et qui est appelée à rendre de grands services dans les ateliers de construction de machines où l’on a continuellement à remuer des pièces de fonte pesant plusieurs milliers de kilogrammes.
- Cette grue, portée sur un chariot de 0,90 centimètres de largeur, circulera sur un chemin de fer placé dans l’atelier, entre les établis des ouvriers, et pourra être placée ainsi partout où son emploi sera nécessaire; mais, comme il faut qu’elle puisse librement circuler sous les planchers, il était nécessaire que son arbre vertical fût de quelques centimètres moins élevé que le plancher qui recouvre l’atelier; et, lorsqu’elle est placée au lieu où elle doit fonctionner, il faut que l’on puisse fixer par en haut son arbre vertical. M. De-coster a imaginé de prendre pour arbre un cylindre creux dans lequel, au moyen d’un cric, il fait mouvoir de haut en bas une tige ou axe en fer qui vient se loger dans une crapaudine en bois fixée au plancher entre deux solives. C’est autour du cylindre creux qui est fixé à demeure et solidement, boulonné sur le chariot que la grue et son équipage tournent librement au moyen de deux manchons ou longs anneaux plats et cylindriques faisant office de colliers. Dans l’un des manchons s’assemble l’extrémité de l’arc-bou-tant qui est en bois ; dans le second manchon s’assemble l’extrémité du bras horizontal qui est aussi en bois.
- C’est au premier manchon que se trouve fixé le système des engrenages qui servent à manœuvrer la grue.
- Pour soutenir la grue , on pratique à la colonne creuse un fort collet sur lequel repose le premier manchon et sur lequel il tourne à frottement.
- Cette grue , du poids de 1,400 kilog. environ, peut enlever une pièce pesant jusqu’à 4,000 kilog.
- Mais ce qui distingue surtout cette grue de celles ordinairement employées, c’est qu’elle peut servira peser une pièce de fonte lorsqu’on le voudra, ainsi qu’on le peut avec les grues inventées par M. George; mais dans la grue de M. George, on pèse en même temps et l’objet à peser et la grue , tandis que dans la grue de M. Decoster on ne pèse que l’objet seulement.
- Le pesage s’etïectue de la manière suivante dans la grue de M. Decoster.
- Au lieu d’attacher directement au câble la pièce de fonte que l’on veut enlever, on interpose une romaine ( ou plutôt une balance à bras inégaux ) entre le câble et le poids à soulever.
- Lorsque l’on veut peser, on passe une chaîne ou un second câble dans le crochet fixé à l’extrémité du petit bras de la romaine, et on enveloppe la pièce à peser avec cette chaîne ou ce câble.
- Quand on veut seulement enlever la pièce de fonte, on passe la chaîne
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- ou le second câble dans le crochet fixé à la partie inférieure de la chape, laquelle porte un anneau dans sa partie supérieure, et c’est dans cet anneau que l’on passe le câble de la grue, soit que Ton veuille peser, soit que l’on veuille seulement soulever la pièce de fonte. En cet état de choses, le couteau de la romaine ne repose plus sur le palier de la chape et n’est point fatigué, pendant tout le temps que la grue est employée à soulever un fardeau et non à le peser. Mais le grand bras du levier pourrait être gênant pour le service de la grue; car il suffit de peser une pièce à travailler deux fois au plus, la première lorsqu’on commence à la travailler, et la seconde lorsqu’elle est parachevée; tandis que, pendant le travail, on est obligé de la tourner, de la placer verticalement, ou horizontalement, ou obliquement, par rapport à l’outil qui la dresse, la tourne, la fraise ou la mortaise. Dès lors M. Decoster a brisé le grand bras du levier de la romaine, et, lorsqu’il a besoin de peser, il vient emmancher un grand bras portatif dans la partie de la romaine qui reste toujours attachée au câble de la grue , et il place à l’extrémité du grand levier, ainsi ajusté au moyen d’un boulon , le plateau portant le peson qui est fixe, qui n’est point un peson curseur; ce peson est composé d’une série de poids dont la somme connue est de 400 kilog. Les bras du levier étant dans le rapport de 1 à 10, on emploie un poids de 400 kilog. pour constater un poids de 4,000 kilog.
- Le comité des arts mécaniques pense que cette grue rendra d’utiles services dans les ateliers destinés à la construction des machines.
- En conséquence, le comité des arts mécaniques a l’honneur de vous proposer
- 1° De remercier M. Decoster de sa communication;
- 2° D’imprimer le présent rapport et de faire décrire et graver dans votre Bulletin, 1° la nouvelle grue de M. Decoster, 2° la machine-outil à laquelle il a donné le nom à’alésoir universel, et 3° sa nouvelle machine à percer.
- Signé Theod. Olivier, rapporteur.
- approuvé en séance, le 13 novembre 1844.
- Description de la grue-treuil de M. Decoster, ingénieur-mécanicien , rue Stanislas, 9, faubourg Saint-Germain.
- La fig. 1re de la pl. 949 représente la grue-treuil vue en élévation latérale.
- Fig. 2. Élévation, vue par devant, de la grue.
- Fig. 3. Section horizontale sur la ligne AB, fig. 1.
- Fig. 4. Section horizontale, sur la ligne CD , de la partie inférieure de l’arbre taillé en crémaillère et du pignon engrenant dans cette cré i.ailîère.
- Les mêmes lettres indiquent les mêmes objets dans toutes les figures.
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- ARTS MÉCANIQUES.
- A, colonne creuse verticale en fonte solidement établie par sa partie inférieure A' sur un chariot B, qui chemine sur des rails en fer fixés sur le sol de l’atelier.
- C, manchon ou collier inférieur en fer embrassant la colonne A et tournant sur une embase a faisant corps avec cette colonne : il porte le système d’engrenage et les treuils de la grue, et reçoit l’extrémité de l’arc-boutant qui y est attaché par un fort boulon à écrou.
- D, manchon supérieur tournant également autour de la colonne, et auquel est relié le bras ou antenne de la grue.
- E E, étriers supportant les essieux des roues du chariot.
- E, arbre vertical de la grue passant à travers la colonne creuse A.
- G, crapaudine en bois fixée aux poutres du plafond de l’atelier et dans laquelle s’engage l’extrémité supérieure de l’arbre F, afin de donner à tout le système la stabilité nécessaire.
- H, crémaillère faisant corps avec l’extrémité inférieure de l’arbre'F et dans laquelle engrène un pignon I monté sur l’arbre J, qu’on fait tourner à l’aide de la manivelle K pour élever l’arbre F et engager son pivot supérieur dans la crapaudine G. On règle la position du chariot à l’aide des vis régulatrices Z/, afin d’amener exactement la grue sous la crapaudine.
- b, rochet monté sur l’arbre J et qui interdit son mouvement rétrograde.
- c, cliquet à poignée qu’on engage dans les dents du rochet.
- L, bras horizontal, en bois, de la grue, tournant par son collier en fer D autour de la colonne A.
- M, arc-boutant qui soutient ce bras. Il est également en bois et boulonné sur le collier inférieur C avec lequel il tourne.
- N, poulie montée sur un palier O qui peut glisser le long d’une entaille pra -tiquée dans le bras L.
- P, câble passant sur cette poulie et enroulé sur le treuil Q; il est destiné à soulever les fardeaux.
- R, autre câble enroulé sur le treuil S et passant sur la poulie de renvoi T pour s’attacher au palier O qu’il fait glisser le long du bras L.
- d, rochet monté sur l’axe du treuil S.
- e, petit volant à l’aide duquel on manœuvre ce treuil.
- U, grande roue dentée dont l’axe porte un pignon V qui engrène dans la roue X.
- Y, pignon monté sur l’axe de cette roue et qui est commandé par la roue U.
- Z, manivelle ajustée sur le carré de l’axe de la roue U.
- A", romaine suspendue au câble P pour peser les fardeaux.
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- MACHINES-OUTILS.
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- B', bras portatif emmanché sur la romaine A".
- Jt boulon servant à fixer ce bras*
- g, crochet attaché à l’extrémité du petit bras de la romaine et auquel on suspend les fardeaux à peser.
- 4, autre crochet fixé à la partie inférieure de la chape i pour enlever les fardeaux au moyen du câble P.
- k, crochet adapté à l’extrémité du bras portatif B' et portant le plateau qui reçoit le poids. (D.)
- MACHINES-OUTILS.
- Description d une machine a percer et à aléser, à plateau mobile et a mouvement continuy par M. Decoster.
- Parmi les machines-outils dont le Bulletin de la Société renferme des descri plions détaillées accompagnées de figures explicatives , se trouvent celles employées dans les ateliers de M. Cave pour percer des pièces de fer, de fonte ou de cuivre par un mouvement continu. La machine décrite p. 489 du Bulletin de 1842 sert â pratiquer des trous et à les aléser en même temps; elle se transporte sur tous les points de l’atelier et n’a pas besoin d’être reliée par le haut. Une autre machine de M. Cuvé, dite machine radiale , décrite p. 272 du Bulletin de 1843, et destinée au même usage, se distingue de la précédente par ses fortes dimensions, et en ce que sans déplacement , elle peut atteindre tous les points d’une surface étendue , au moyen d’une potence tournant autour d’une colonne centrale à la manière des grues.
- La machine à percer et à aléser verticale de M. Decoster, dont nous allons nous occuper, est établie sur le système de la machine de M. Cavé. Comme elle, on peut la placer dans un endroit quelconque de l’atelier; la plaque d’assise qui lui sert de hase est assez solide pour qu’on ne soit pas obligé de la relier par le haut. Son plateau est mobile , non-seulement en montant et en descendant, pour se rapprocher ou s’éloigner du sol, mais encore en tournant autour de l’axe même de la colonne pour s’excentrer ou se retirer entièrement en dehors de la ligne verticale du porte-foret. Il est muni d’un système de mâchoires mobiles qui permettent de pincer la pièce à aléser et de la centrer très-exactement. Le mouvement du porte-outil se transmet par courroies à l’aide de poulies de renvoi et d’engrenages appropriés; enfin la pression ou la marche rectiligne du porte-foret a lieu par l’intermédiaire d’une vis de rappel qui agit directement sur l’arbre et d’un engrenage qu’on manœuvre à la main . Ainsi la pression ne dépend pas de la
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- ARTS MÉCANIQUES,
- machine, mais de l’ouvrier, qui peul la régler à volonté , l’augmenter ou la diminuer, suivant la nature de la matière, la précision de l’ouverture qu'il veut obtenir et la rapidité avec laquelle il doit opérer.
- Explication des Jigures de la pl. 950,
- Fig. 1. Élévation latérale de la machine montée de toutes ses pièces,
- Fig. 2. Élévation vue de face.
- Fig. 3. Plan de la partie postérieure du plateau mobile montrant les mâchoires destinées à centrer la pièce à aléser. Il est percé, de distance en distance, de trous dans lesquels on fixe les poupées des mâchoires suivant les dimensions des pièces.
- Fig. 4. Plan de la partie antérieure du plateau.
- Fig. 5. Section verticale du plateau sur la ligne AB, fig. 4-
- Fig. 6. Section horizontale du support du plateau et des engrenages au moyen desquels on le fait monter ou descendre, prise sur la ligne CD, fig. 1.
- Fig. 7. Section horizontale de la branche de la colonne et de l’arbre du porte-outil, sur la ligne EF, fig. 1, montrant le système d engrenages par lequel la machine fait tourner l’outil lorsqu’il sert à aléser.
- Fig. 8. Section verticale, dessinée sur une plus grande échelle, de l’une des poupées et des mâchoires servant à centrer et à assujettir la pièce à aléser,
- Fig. 9 et 10. Section transversale de la partie antérieure du plateau mobile.
- Fig. 11. Section verticale de la vis de rappel qui opère la descente de l’outib
- Fig. 12. Guide qui embrasse la tringle JL pour maintenir sa verticalité.
- Les mêmes lettres désignent les mêmes objets dans toutes les figures.
- A, colonne verticale creuse en fonte assemblée, par le bas , sur un large patin B aussi en fonte. Ce patin sert de plaque d’assise; il est percé, à ses angles, de quatre trous pour être boulonné sur un dé en pierre; souvent même il pose directement sur le sol sans être fixé, parce que le poids seul de l’appareil suffit pour le maintenir en équilibre sans qu’il éprouve de vibration pendant le travail,
- La partie supérieure de la colonne est courbe pour recevoir une forte branche C également creuse et recourbée à laquelle est attaché l’arbre du porte-outil ; cette branche est rendue solidaire avec la colonne A au moyen d’un fort écrou a. Un bras avancé b est fondu avec la partie supérieure de la colonne, et un second bras b‘ semblable est fondu avec la branche C. Ces deux bras sont munis de collets c c reliés par des boulons et qui embrassent «t maintiennent dans la direction verticale l’arbre du porte-foret ; l’extrémité
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- MACHINES-OUTILS.
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- supérieure du bras C reçoit un écrou en cuivre ci traversé par la vis de rappel au moyen de laquelle on détermine la pression de l’outil.
- D, arbre porte-outil renflé à sa base pour recevoir les mèches ou burins en acier ; il tourne librement dans les collets c et peut aussi monter ou descendre verticalement. Deux rainures verticales et diamétralement opposées y sont pratiquées pour recevoir les clefs qui fixent la roue d’angle motrice E commandée par un pignon d’angle F monté sur l’axe G, qui porte les poulies à courroies H H.
- Au sommet de l’arbre D est ajustée une crapaudine e , fig. 11 , au centre de laquelle se trouve un grain d’acier, et qui tourne avec l’arbre. Sur ce grain repose une pointe f adaptée à la base de la vis de rappel I à filets carrés ; cette vis fait descendre l’outil par l’intermédiaire de la roue dentée J avec laquelle on fait engrener un pignon droit à joues K ajusté sur la tringle verticale L qui se prolonge jusqu’à la partie inférieure pour se trouver à la portée delà main de l’ouvrier; celui-ci lui imprime un mouvement lent et graduel à l’aide d’un petit volant à manivelle M. Pour remonter le foret et le dégager du trou qu’il a percé, l’ouvrier détourne la manivelle.
- Lorsque la machine doit servir à aléser une pièce, elle fait agir une roue dentée j montée sur l’arbre porte-outil ; cette roue commande la roue i qui, à son tour, entraîne un pignon h faisant marcher la roue g montée sur la tringle L. De cette manière, le mouvement de rotation du burin est combiné avec la pression qu’il doit recevoir pour aléser le trou percé dans la pièce.
- N, plateau mobile percé d’un moyeu qui embrasse la colonne A autour de laquelle il tourne librement. Une crémaillère O, rapportée contre la face de cette colonne , traverse le plateau, et un pignon P, monté sur l'axe Q, fig. 6, engrène dans cette crémaillère qui repose de tout son poids sur la base de la plaque d’assise; et comme elle ne peut ni monter ni descendre, le pignon élève le plateau à la hauteur convenable , ou l’abaisse de la quantité jugée nécessaire. Pour opérer ce mouvement, l’ouvrier saisit une manivelle R dont l’axe S porte un pignon T qui commande la roue dentée U montée sur l’axe Q du pignon P. Quand on veut arrêter le plateau , il suffit de serrer la vis d’étau qui presse contre un coussinet arrondi Z, lequel est rapporté dans l’intérieur 4u moyeu. Pour plus de sûreté et dans la crainte d’un oubli de la part de l’ouvrier, le constructeur a placé sur l’arbre S une roue à rochet m dans les dents de laquelle s’engage un cliquet.
- Le dos de la crémaillère étant en contact avec la surface tournée de la colonne, celle-ci peut se mobiliser facilement et sans jeu, en même temps que le plateau; il suffit pour cela de desserrer la vis d’étau ,k et S’appuyer contre le bout du plateau.
- Quarante-quatrième année. Mars 1 845. 13
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- A.RTS MÉCANIQUES.
- La partie horizontale du plateau se divise, au delà de la colonne, en deux branches avancées entre lesquelles on ajuste, à coulisse, un châssis rectangulaire en fonte V; Lun des côtés n de ce châssis est taraudé à son centre pour recevoir une vis de rappel X dont la tête porte une manivelle d’étau pour la manœuvrer à la main ; l’autre côté o sert de mâchoire pour pincer la pièce à percer; une barre en fer forgé p, que l’on rapproche de la mâchoire o à l’aide de la vis de rappel ou que l’on écarte à la main en la faisant glisser dans le châssis, fait l’office de seconde mâchoire. On conçoit que par cette disposition il est facile de pincer la pièce à forer, de la placer au centre du foret, de changer de position en l’écartant ou en la rapprochant de ce centre , soit en avant, soit en arrière, soit sur les côtés. On a donc cet avantage que, sans desserrer la pièce , on peut y percer un grand nombre de trous qui sont exactement parallèles et situés aux points voulus.
- Le moyeu Y percé dans la partie postérieure du plateau est destiné à recevoir des pièces à aléser qu’on centre au moyen des vis de pression q passant dans des poupées arrêtées par l'écrou s et terminées par des mâchoires r.
- ( Fojr. %. 3 et 8«) ( D.)
- TUYÈRES.
- R A p port fait par M. le Chatelier, au nom du comité des arts mécaniques, sur le système de tuyères mobiles dans les foyers d affine rie à courant d'air forcé, de M. Leclerc, ancien directeur de forges.
- Messieurs, vous avez chargé votre comité des arts mécaniques de vous rendre compte d’un Mémoire théorique et pratique du système de tuyères mobiles, en remplacement des tuyères fixes , dans les foyers d'affinerie à courant d’air jorcé, employées dans la métallurgie du fer, qui vous a été adressé par M. Leclerc, ancien directeur de forges.
- Afin de bien faire apprécier la nature du perfectionnement que l’auteur de ce mémoire s’est proposé d’apporter à l’opération délicate de l’affinage du fer, il sera nécessaire d’entrer dans quelques détails sur l’opération principale à laquelle ce perfectionnement paraît susceptible de s’appliquer, Raffinage au charbon de bois.
- Dans un creuset de forme prismatique, formé par des plaques de fonte, on fait fondre, sous l’action d’un courant d’air forcé, au milieu du combustible incandescent, la fonte destinée à l’affinage; on la décarbure et l’on réunit sous forme de loupe le fer séparé du carbone et des matières étrangères qu’il renfermait.
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- TüYÈKES.
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- Cette opération , indépendamment dn réchauffage des lopins obtenus précédemment, se compose essentiellement de trois parties distinctes : la fusion pendant laquelle la fonte, placée à la partie supérieure du foyer, se réduit succcessivement à l étal liquide et tombe goutte à goutte au fond du creuset, sous l’action du courant d’air lancé par la tuyère, et est en partie décarburée par l’oxygène de l’air; l'affinage, pendant lequel l’affineur soulève avec un ringard la masse ferreuse, pour en exposer successivement les différentes parties à l’action décarburante du vent, répétant plus fréquemment cette manœuvre pour les parties dont le travail est moins avancé; Yavalage, dernière période du travail, dans laquelle l’affineur réunit et soude avec son ringard les masses de fer affiné, pour en former une loupe, qui est ensuite extraite du loyer et portée sous le marteau.
- L’action du vent n’est pas seule utilisée pour la décarburation de la fonte; l’affineur tire parti des scories riches en oxyde de fer, qui sortent du creuset ou tombent de l’enclume pendant le cinglage ou martelage de la loupe, et qui réagissent par leur excès d’oxyde de fer sur les parties non décarbu-rées, en même temps qu’elles préservent le métal de l’action trop rapide du vent pendant son séjour au fond du creuset.
- L’inclinaison de la tuyère et, par suite, la direction suivie par l’air lancé dans le foyer ne sont pas indifférentes; l’inclinaison de la tuyère doit varier suivant les différentes espèces de fonte à traiter, suivant la rapidité avec laquelle la dëcarburation a lieu. Dans les feux d’affinerie comtois, on approfondit le creuset, et on donne a la tuyère une inclinaison de 7 à 10 degrés sur l’horizontale pour affiner des fontes grises; dans les feux champenois, l’inclinaison est réduite au maximum de 3 degrés et demi pour les fontes truitées , et à 2 degrés et demi dans les feux bourguignons pour les fontes blanches : dans ces derniers, on diminue en même temps la profondeur du creuset. L’inclinaison du vent et la profondeur du foyer doivent être combinées de telle sorte que la fonte décarburée en partie, qui arrive successivement au fond du creuset, ne prenne pas nature trop rapidement; le règlement de la tuyère se fait donc principalement en vue de la première opération. Pour les fontes d'un affinage difficile, cette combinaison peut cesser d'être convenable dans la seconde partie de l’opération, et l’affineur, pour compléter la décarburation de la fonte, doit soulèvera plusieurs reprises et ramener, dans la région oxydante du foyer, les masses ferrugineuses rassemblées à la région inférieure.
- M. Leclerc s’est proposé surtout de remédier à cet inconvénient en-dirigeant le vent 'vers les matières , à l’aide d’une tuyère mobile, plutôt que rtaller chercher ces matières pour les soumettre au vent. La disposition mé-
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- ARTS MÉCANIQUES.
- canique adoptée par M. Leclerc, et dont la description est du reste incomplète et difficile à comprendre sans ligure, n’est pas la partie importante de cette invention ; elle peut être facilement réalisée dans chaque cas particulier.
- Le principe de la mobilité des tuyères est, certes, très-ingénieux, et parait théoriquement devoir donner d’excellents résultats pour l’affinage des fontes grises et surtout des fontes graphiteuses; mais, en pareille matière, les enseignements de la pratique sont essentiels : il serait surtout important de savoir si, par la méthode de M. Leclerc, le fer conserve toutes ses qualités ; si, par-suite de la rapidité plus grande de l’opération, toutes les parties en sont homogènes et également affinées.
- Votre comité des arts mécaniques pense donc qu’une expérience plus longue et plus répétée, et dont les résultats seraient confirmés par des documents authentiques et détaillés, est nécessaire pour que la Société d’encouragement puisse asseoir, d’une manière définitive, son jugement sur l’invention de M. Leclerc; il ne peut au’exprimer ici tout l’intérêt que la lecture du mémoire lui a inspiré et le désir qu’il éprouve de voir ce nouveau procédé expérimenté dans les principaux groupes de forges au charbon de bois.
- Il paraît que, depuis quelques années, des essais du même genre ont été tentés en Suède, et que rien de bien décisif n’a été constaté en faveur de l’emploi des tuyères mobiles ; la différence de nature des fontes d’un affinage facile est sans doute la cause de ce résultat, qui tendrait, si cette supposition est exacte, à prouver que, pour l’affinage des fontes grises, le procédé de M. Leclerc est susceptible de reproduire couramment les avantages annoncés dans son mémoire.
- Voici, du reste, quel est le mode adopté par M. Leclerc pour la conduite de l’opération. Pendant la fusion, l’affineur lance le jet d’air dans la direction et sur le point qui lui paraissent nécessaires, en ne donnant aux tuyères qu’une plongée de 2 à 3 degrés; au commencement de l’affinage , après avoir fait écouler les scories liquides qui recouvrent le métal, il augmente pendant cinq à six minutes l’inclinaison du vent de 4 à 5 degrés ; il procède ensuite au soulèvement en augmentant encore de 8 à 10 degrés l’inclinaison de la tuyère, et, lorsque le fer a pris nature, il ramène la tuvère à la position qu’elle occupait pendant la fusion pour procéder à l’avalage.
- M. Leclerc annonce que, par ce procédé, pour lequel il a pris un brevet et qu il a appliqué aux forges de Gueugnon (Saône-et-Loire) et au Creuzot, il a obtenu d’excellents résultats pour l’affinage de la fonte, et même pour la réduction immédiate des minerais dans un feu d’affinerie ordinaire.
- Votre comité des arts mécaniques vous propose 1° d’imprimer le présent rapport dans le Bulletin de la Société ; 2° de remercier M. Leclerc de sa
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- FILIÈRES.
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- communication et de l’engager à continuer ses essais et à porter à la connaissance de la Société les résultats qu’il obtiendra.
- Signé le Chatelier , rapporteur,
- Approuvé en séance, le 7 août 1844.
- FILIÈRES.
- Description de nouvelles Jilieres a coussinets pour tarauder
- les tiges métalliques} et d’un taraud a expansion, par M. Wal-deck, mécanicien, rue des Tournelles, 54-
- La Société d’encouragement, désirant procurer aux ateliers de construction de bons outils, simples et peu dispendieux , proposa, en 1836 , deux prix de 1,000 fr. chacun, l’un pour des filières propres à former des vis sur des tiges métalliques de toute espèce, en coupant la matière sans la refouler, et se manœuvrant avec facilité et promptitude ; l’autre pour un instrument pouvant remplacer les tarauds ordinaires , et réunissant les mêmes avantages.
- En 1837, M. fValdeck remporta le prix pour un système de filières à cage et à coussinets avec la réunion de couteaux ou burins coupant la matière sans la refouler. Cet outil, applicable aux filets carrés comme aux filets triangulaires dits à grain d’orge, et s’adaptant à des filières ordinaires déjà usées, a été décrit et figuré p. 204 du Bulletin de la Société, année 1838.
- Plus tard, en 1840, M. Waldeck remporta le second prix pour des tarauds à diamètre variable, dont on trouve la description et la figure p. 174 du Bulletin de 1840.
- La filière dont nous allons nous occuper est construite sur le principe de celle déjà récompensée ; seulement le burin qui coupe la matière y est remplacé par un peigne à dents triangulaires ; sa manœuvre est facile , elle exige peu de force pour exécuter le taraudage, fatigue moins les coussinets que les filières ordinaires tout en faisant plus vite et mieux : aussi a-t-elle été jugée digne de la médaille de platine que la Société a décernée à M. Waldeck dans sa séance générale du 27 novembre 1844. ( Voj. p. 570 du Bulletin de 1844. )
- La fig. 1, pl. 951, est une élévation, vue de face, de la nouvelle filière munie de toutes ses pièces.
- Fig. 2. Section longitudinale sur la ligne A B, fig. 1, montrant l’intérieur des coussinets.
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- ARTS MECANIQUES. — FILIERES.
- Fig. 3. Autre filière, vue de face , semblable à la précédente , mais avec une disposition différente de la vis de rappel qui fait agir le. peigne.
- Fig. 4. Section longitudinale de la même sur la ligne C D, fig. 3.
- Fig. 5 et 6. Le peigne fourchu qui coupe la matière, vu en élévation et en plan.
- Les mêmes lettres indiquent les mêmes objets dans toutes les figures.
- A, cage de la filière.
- B B, manches à l’aide desquels on la manœuvre.
- C, coussinet fixe. C', coussinet mobile.
- D D, plaques vissées sur la cage et destinées à maintenir les coussinets dans leur encastrement.
- E» vis de rappel qui fait avancer ou rétrograder le peigne. Dans la fig. 2, cette vis à rotule passe dans un écrou a faisant corps avec la cage; tandis que, dans la fig. 4, l’écrou est pris dans la palette b. Cette disposition a été imaginée pour que la vis ne fasse pas trop de saillie lorsqu’on fait rétrograder le peigne, ce qui peut gêner dans la manœuvre.
- F, peigne fourchu traversé par une vis c qui le relie avec la vis de rappel.
- G, vis de pression du coussinet mobile C'.
- Le taraud à expansion représenté en section longitudinale, fig. 7, et eu coupe transversale, fig. 8, ne diffère pas essentiellement de celui décrit en 1840 ; il est destiné à produire des filets triangulaires.
- H, corps du taraud dont la partie cylindrique 1 porte des filets triangulaires; il est divisé sur sa longueur en deux parties inégales ; la par ie amovible K s’ajuste dans l'entaille de la partie fixe.
- J, carré taillé à l’extrémité du corps du taraud et sur lequel s’emmanche un levier dit tourne-à-gauche, qui sert à manœuvrer l’outil.
- L L , vis de rappel engagées dans le corps du taraud , et dont les bouts se logent dans des cavités creusées dans la partie amovible K; elles règlent l’écartement de cette partie suivant le diamètre qu’on veut donner au trou.
- M, peigne logé dans une entaille du taraud.
- N, Vis de rappel à bout sphérique qui opère l’écartement du peigne; on la fait tourner en passant le tournevis dans un trou O pratiqué dans la partie amovible du taraud.
- Nous ne terminerons pas cet article sans rappeler que M. Whitworth a pris, en Angleterre , une patente pour une filière à trois coussinets mobiles fonctionnant à l’aide de courbes excentriques creusées dans un plateau circulaire qui tourne par l’effet d’une vis sans fin engrenant dans une denture taillée sur une partie de la périphérie de ce plateau. Cette filière est décrite et gravée dans le 3e volume de l’ouvrage publié par M. Armengaud, sous le
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- ARTS ÉCONOMIQUES.
- ANATOMIE.
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- titre de Publication industrielle des machines, outils, etc.; elle l’est également dans le n° 89 du Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, qui renferme la description d’une filière de M. Bodmer, de Zurich, à laquelle on attribue divers avantages. ( D.)
- ARTS ÉCONOMIQUES. — anatomie.
- Rapport fait par M. Herpin, au nom du comité des arts économiques _, sur des pièces d’anatomie artificielle, en cuir repoussé, présentées par MM. Carteaux et Chaillou, docteurs en médecine , rue du H eide r, 5.
- L’utilité des préparations d’anatomie artificielle, mise en doute, contestée même, il y a quelques années, par des hommes très-compétents, est aujourd’hui reconnue et admise par tous les bons esprits. Assurément, un élève en médecine qui se destine à la pratique des opérations chirurgicales ne peut apprendre l’anatomie d’une manière suffisante avec la seule aide de pièces en cuir ou en carton; mais, lorsqu’il a appris, au moyen de l’anatomie artificielle, à connaître la situation des muscles , leur configuration, le trajet des nerfs, des veines et des artères, la position relative, l’agencement et les rapports de ces divers objets entre eux, alors il les retrouve avec la plus grande facilité sur la nature; il économise donc un temps considérable et bien précieux pour son instruction ; car il ne faut pas moins d’une année d’études anatomiques aux amphithéâtres de dissection, pour que l’élève commence à débrouiller quelque chose, à voir clair dans ce dédale de fibres, de nerfs et de vaisseaux dont il ne connaît ni le nom , ni l’origine, ni la direction, ni les usages; quelques semaines d’études sur des pièces d’anatomie artificielle lui en auraient appris bien davantage , sans compromettre sa santé par un séjour prolongé dans les amphithéâtres.
- D’un autre côté, les préparations d’anatomie artificielle ne sont pas moins précieuses pour le chirurgien de province, obligé parfois à pratiquer des opérations délicates, extraordinaires, c’est-à-dire du nombre de celles qui s’exécutent rarement ; peut-être n’a-1—il plus présents à la mémoire ces minutieux détails d’anatomie fine qu’on oublie, quelquefois même avant d’avoir quitté les bancs de l’école, et il n’a point à sa disposition les ressources d’un amphithéâtre constamment garni de sujets sur lesquels il peut, au besoin, revoir, étudier de nouveau la contexture des parties sur lesquelles il doit pratiquer son opération.
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- ARTS ÉCONOMIQUES.
- La Société d’encouragement a compris , depuis longtemps , toute l’importance des préparations d’anatomie artificielle et les services qu elles pouvaient rendre à l’humanité; elle s’est prononcée à cet égard de la manière la plus explicite, en décernant sa grande médaille d’or à M. le docteur Auzoux, et plus récemment la médaille de platine à M. Thibert (1).
- Aujourd’hui, messieurs, grâce à votre haute approbation et particulièrement aux efforts persévérants de M. le docteur Auzoux , la confection des pièces d’anatomie artificielle s’exécute en fabrication régulière ; c’est une industrie nouvelle dont M. Auzoux est le créateur et que vient déjà stimuler la concurrence sérieuse, mais en même temps loyale et honorable de MM. les docteurs Carteaux et Chaillou.
- Les pièces que vous ont soumises ces messieurs sont destinées à remplacer très-avantageusement les préparations anatomiques en cire qui ont l’inconvénient d’être fort chères, fragiles , susceptibles de s’altérer et de se déformer par la chaleur ; elles représentent les surfaces et certaines parties du corps disposées pour la démonstration de la pratique de diverses opérations chirurgicales, telles que les ligatures d’artères, le pli du coude pour la saignée, etc.
- Les préparations de MM. Carteaux et Chaillou sont en cuir, c’est-à-dire en basane ou peau de mouton, et se font à l’aide d’un moule qui est pris sur nature. Pour atteindre le but que se sont proposé les auteurs, il importait beaucoup que leurs pièces fussent d’une exactitude irréprochable : ils ont dû, par conséquent, en prendre l’empreinte sur la nature elle-même; mais, comme le plâtre coulé a le grave inconvénient d’affaisser les tissus privés de la résistance vitale, ils ont eu recours au moulage à la gélatine, qui leur a permis de saisir, pour ainsi dire, la nature sur le fait. Par le secours de ce procédé, qui aujourd’hui est arrivé à un degré de perfection remarquable, les détails les plus minutieux, les inégalités les moins sensibles , les aspérités de la peau, tout est rendu avec une grande vérité sur l’empreinte qui sert à la reproduction de la préparation originale.
- Cette première empreinte forme un moule dans lequel on coule du plâtre qui reproduit fidèlement la pièce anatomique. Ce plâtre, à son tour, devient le moule au moyen duquel on forme une matrice métallique inaltérable qui sert à tirer à grand nombre des épreuves sur cuir, par l’ingénieux procédé du re poussage (2). Le cuir se prêle merveilleusement à cette opération; il prend et
- (1) Voyez les rapports de M. Bussy, sur les pièces d’anatomie élastique de M. Juzoux, 33e année du Bulletin, page 273, et sur les pièces d’anatomie pathologique de M. Thibert, 42e année (1843), p. 337.
- (2) Voyez le rapport de M. Gourlier sur les ornements en cuir repoussé de MM. Bernheim, Jjdbouriau et Bouvier, 38* année du Bulletin (1839), page tsi.
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- SUBSTANCES ALIMENTAIRES.
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- conserve exactement les formes qu’on lui donne ; il est à la fois solide et léger, apte à recevoir la peinture à l’huile et le vernis. Quant à la propriété dont jouit cette substance de braver les influences atmosphériques, il suffit, pour être édifié à cet égard, d’examiner, à l’hôtel de Cluny, la belle conservation de ces tentures de Hongrie et de Bohême dont l’origine remonte au xve siècle et qui ont subi des vicissitudes si diverses avant d’arriver jusqu’à nous.
- MM. Carteaux et Chaillou ont cru devoir se borner, quant à présent, à la publication d’une anatomie essentiellement pratique, de l’anatomie en rapport avec la médecine opératoire ; bientôt ils seront en mesure de donner une série de pièces disposées pour servir à la ligature des artères et passeront successivement en revue les autres opérations de la chirurgie.
- Les pièces qui ont été soumises à la Société nous font désirer vivement la continuation de ces intéressants travaux.
- Le prix de ces préparations est beaucoup moins élevé que celui des préparations analogues faites en cire.
- Le prix des pièces que la Société a sous les yeux varie suivant qu’elles sont peintes en totalité ou en partie :
- De 25 à 32 fr. pour la tête;
- De 20 à 25 fr. pour le bras ou la jambe ;
- De 15 à 16 fr. pour le pied.
- Il est probable , au surplus, que ces prix seront encore diminués lorsque la fabrication de MM. Carteaux et Chaillou aura pris l’extension qu’ils sont en droit d’attendre de leurs travaux.
- En résumé, votre comité des arts économiques est d’avis que les préparations de MM. Carteaux et Chaillou sont dignes de tout votre*intérêt, et qu’elles peuvent être fort utiles pour l’étude de l’anatomie des surfaces et de la médecine opératoire.
- Nous avons, en conséquence, messieurs, l’honneur de vous proposer, au nom du comité, 1° de remercier les auteurs de leur communication; 2° de publier le présent rapport dans le Bulletin.
- Signé Herpin, rapporteur.
- Approuvé en séance , le 3 mars 1845.
- SUBSTANCES ALIMENTAIRES.
- Rapport fait par M. Dizé , au nom du comité des arts économiques , sur les consommés aux volailles présentés par M. Joseph Thiot, à Bourg ( Ain).
- Messieurs, ces consommés furent déposés, le 15 octobre 1843, au nom de
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- ARTS ECONOMIQUES.
- SUBSTANCES ALIMENTAIRES.
- M. Joseph Thiot, à la Société d’encouragement, par M. le docteur Bayard, l’un de ses membres. La date de ce dépôt accuse, aujourd’hui, quatorze mois d’existence. Cependant ces consommés, renfermés dans une boîte de fer-blanc fermée d’un simple couvercle non soudé, ont conservé leur consistance primitive demi-solide sans avoir rien perdu de l’arome et du goût d’un excellent bouillon parfaitement assaisonné.
- La propriété de ce consommé, qui reste dans l’état pâteux, malgré la quantité d’eau dont il est pénétré, dans la proportion de 27-50 sur 100 parties, paraît appartenir au choix des matières animales, dont l’extractif pur n’est autre que l’osmazôme, substance nutritive par excellence, agréable au palais et qui a son siège dans les muscles et le sang des animaux (1}. Cette osmazôme, séparée autant que possible, par les opérations culinaires préparatoires, des matières lymphatiques, albumineuses, de nature très-septique, paraît avoir la propriété remarquable d’une conservation parfaite, au moins pendant une année, quoiqu’elle soit unie à une légère portion de matière gélatineuse des parties musculaires des animaux, et simplemen t renfermée dans une boîte de fer-blanc avec un couvercle mobile.
- M. Joseph Thiot a fait, par ses travaux, une heureuse application de cette propriété pour la préparation de ses bouillons consommés, qui se distinguent essentiellement de ces bouillons réduits à l’état solide et connus sous le nom de tablettes de bouillon, composés, en général, de gélatine extraite des matières osseuses, dont le produit est peu savoureux et très-incertain pour la nutrition.
- Pour préparer un bol de bouillon avec le consommé de M. Thiot, il faut en faire dissoudre.20 à 25 grammes dans 225 grammes d’eau bouillante; on pourra, si l’on veut, y ajouter quelque pâte d’Italie pour un potage.
- 500 grammes de bouillon consommé sont renfermés dans une boîte de fer-blanc et doivent être conservés dans un lieu sec; leur prix est de 10 francs, ou 2 francs les 100 grammes, ce qui fait ressortir un bol de bouillon où il entrerait pour 15 gram. de consommé, à 30 centimes ; pour 20 grain, à 40 centimes, et pour 25 grammes à 50 centimes. Ainsi, le consommé de M. Thiot, qui paraît d’abord d’une valeur un peu élevée, ne l’est pas en réalité, lorsqu’on peut se procurer, pour un prix modique , un excellent bouillon en quelques minutes. Il sera encore une ressource précieuse pour les maîtresses de maison dans les circonstances imprévues de la réception des convives; pour les célibataires des deux sexes, auxquels il épargnera
- (1) Cette substance contient de l’acide lactique, du lactate de soude , des substances azotées et surtout une substance particulière à laquelle M. Chevreul propose de donner le nom de créatine.
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
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- le pot-au-feu ; pour les voyageurs, qu’il sauvera de la chance d’un détestable bouillon d’auberge.
- Dans la circonstance d’une convalescence , après une maladie aiguë, une gastrite, l’estomac participant à la faiblesse de l’irritabilité générale, l’élaboration des substances alimentaires devient pénible. La thérapeutique réclame alors l’art culinaire pour l’usage de ces composés où l’aliment est dissous, divisé, assimilé, sans avoir à passer par différents degrés digestifs. Parmi ces préparations , le consommé de santé de M. Joseph Thiot tient le premier rang ; il est supérieur à tous ceux qui se sont vendus jusqu'à ce jour. Suivant l’opinion manifestée par plusieurs illustrations de la science, et notamment par le jugement motivé de MM. Bécamier et Bayard, qui est plus explicite, plus avantageux , le consommé de M. Joseph Thiot est sain, d’une facile digestion et nourrissant : en effet, d’après l’examen qui en a été fait, l’osmazôme s’y trouve dans un rapport plus considérable que les autres sucs bienfaisants qui lui sont associés dans l’organisation animale.
- D’après les considérations qui précèdent, on doit s’empresser de rendre cette justice à M. Joseph Thiot, que ses consommés aux volailles, sous les rapports de leurs qualités gastronomique, digestive, nourrissante, et de l’utilité dont ils peuvent être pour la thérapeutique, sont un bienfait pour le pays, et forment un complément aux conserves de substances alimentaires qui ont illustré le nom d'Appert. En conséquence, le comité des arts économiques a l’honneur de vous proposer qu’il soit adressé des remercîments à M. Thiot et que le présent rapport soit imprimé dans le Bulletin de la Société.
- Signé Dize, rapporteur.
- Approuvé en séance> le 5 mars 1845.
- NOTICES INDUSTRIELLES
- extraites de diverses publications périodiques françaises et étrangères.
- ARTS MÉCANIQUES.
- Nouveau pantographe ; par M. Paulowicz.
- M. Paulowicz, élève autorisé à suivre les cours de l’école des mines, a présenté, à l’Académie des sciences, un pantographe de grande dimension composé de quatre règles ou barres formant un parallélogramme articulé à ses angles au moyen de quatre charnières et d’une cinquième barre qui peut glisser en restant parallèle à deux côtés du para-lélogramme, et dont les extrémités sont liées aux deux autres côtés par des charnières mobiles. Le centre fixe autour duquel l’instrument pivote esta un angle j le traçoir avec lequel
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
- on suit le dessin est à l’angle opposé; le crayon qui reproduit le dessin est placé intérieur rement sur la barre transversale de manière à se trouver sur la diagonale qui joint le traçoir et le centre de rotation. Dans les diverses transformations du parallélogramme pendant son mouvement sur une table horizontale , le centre, le crayon et le traçoir sont toujours en ligne droite, et, de plus, les distances variables du centre au traçoir et au crayon conservent le même rapport, car ces distances représentent les côtés de deux triangles semblables qui ont leurs deux autres côtés constants. Le crayon étant plus près du centre que le traçoir, la copie est plus petite que le dessin ; elle serait plus grande si le traçoir était sur la barre transversale entre le centre et le crayon. Au moyen de deux barres intérieures portant chacune un crayon, on peut obtenir à la fois deux réductions différentes du même dessin.
- M. Paulowicz a présenté un autre pantographe plus petit et plus portatif que le précédent : deux côtés adjacents d’un losange articulé se prolongent au delà de leur jonction avec les deux autres côtés, d’une quantité égale à leur longueur; on place en ligne droite le centre et le traçoir sur ces deux prolongements et le crayon sur une branche intérieure du losange. Dans les changements de ce système, on trouve toujours deux triangles semblables avec deux côtés constants ; les deux autres côtés dirigés sur la même ligne droite sont précisément les distances du centre au traçoir et au crayon ; ces distances varient donc toujours dans la même proportion.
- La composition de ces panlographes repose sur les principes qui servent de base à tous les instruments du même genre. M. Paulowicz n’a doue rien innové à cet égard ; il s’est seulement proposé de construire ses pantographes de manière que les mouvements se transmettent avec facilité et précision dans toutes les parties de l’instrument quand on suit les contours d’un dessin avec le traçoir. Ainsi, au lieu de superposer les barres à l’endroit des charnières, l’auteur place, dans le même plan, les barres du pantographe; il pense qu’alors une barre prise de champ et pressée dans son plan par une barre transversale n’éprouve ni flexion ni torsion sensible ; en effet, cette heureuse disposition des barres doit beaucoup contribuer à la précision des dessins. (Acad, des sciences, 13 mars 1845.)
- Sur le bâtiment à vapeur le Great-Britain.
- Ce bâtiment colossal, du port de 3,000 tonneaux, muni de six mâts, et dont nous avons donné la description page 455 du Bulletin de 1842 , a été lancé à la mer après être resté pendant trois ans sur les chantiers du port de Bristol. Parti de ce port le 23 janvier dernier, il a été assailli par un violent coup de mer en doublant le cap Lizard. Des lames énormes qui déferlaient Sur le bâtiment lui firent éprouver un roulis excessivement fatigant, ce qui était dû principalement à ce qu’il n’avait pas toute sa charge ; quelques parties de son gréement furent endommagées; toutefois il se comporta bien à la mer et résista à l’impétuosité du vent sans que son hélice à six ailes et de 2 mètres de diamètre cessât de fonctionner. Après avoir accompli un voyage de 185 lieues en trois jours en filant de 8 à 12 nœuds à l’heure, le Great-Britain est arrivé en bon état dans la Tamise, où il fait l’admiration du public par l’clégance de sa
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
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- construction et ses belles proportions ; il obéit avec une grande promptitude au gouvernail et vire de bord avec autant de facilité qu’un navire de moindre dimension. Malgré la force de ses machines et la longueur de l’arbre moteur de l’hélice, le navire n’éprouve qu’une faible vibration.
- ARTS ÉCONOMIQUES.
- Fabrication des tuyaux en tôle bituminée pour la conduite du gaz d’éclairage ,• par
- M. Chameroy.
- Les avantages obtenus par la production économique de la lumière artificielle sont incontestables. A Paris, la quantité de lumière fournie par soixante-cinq mille becs de gaz, en moyenne, dépasse celle de cent mille lampes d"’Argand. Cette production , déjà si considérable, s’accroît annuellement encore de plusieurs milliers de becs, sans avoir causé une diminution sensible dans la quantité des matières premières consommées par les autres systèmes d’éclairage.
- Quelques inconvénients, toutefois, sont encore attachés à cette énorme production nouvelle : on sait, en effet, que le gaz-light, irrespirable lui-même, contient plusieurs composés très-délétères lorsqu’ils ne sont pas brûlés ; qu’en pénétrant dans les interstices du soi, il peut envelopper les radicelles des arbres et amener la destruction des plantations publiques; introduit en certaines proportions dans les chambres habitées, i! a pu occasionner des asphyxies mortelles, ou former, avec l’air, des mélanges explosifs capables de compromettre la vie des hommes.
- M. Chameroy a eu pour but de diminuer les chances de pareils accidents en créant, avec divers procédés ingénieux, une grande industrie qui offre aux usines des conduits imperméables au gaz.
- Ces tuyaux, en tôle de fer, sont maintenus par une forte clouure , étamés à Lin té-rieur , enveloppés extérieurement par une couche épaisse d’un mastic de bitume incrusté de sable. L’assemblage se fait très-solidement et sans peine à l’aide d’une vis et d’un écrou moulés en un alliage dur et adhérent à chacun des bouts. Ces tubes sont essayés sous une pression égale à 10 atmosphères.
- Les opérations pratiquées dans la fabrique de M. Chameroy se suivent avec tant de méthode et d’économie, qu’il est parvenu à livrer ses produits à 40 pour 100 au-dessous du cours de la fonte, à longueur et diamètre égaux.
- Les principales usines à gaz de Paris et dans le reste de la France emploient les conduits en tôle bituminée avec un grand succès. Depuis plus de quatre ans, aucun accident n’a pu être observé sur le parcours de 50,000 mètres de ces tubes. Les ingénieurs accordent souvent la préférence aux tuyaux Chameroy sur tous les autres pour l’écoulement des eaux sous diverses pressions ; pour cette application, les tubes reçoivent un enduit bitumineux à l’intérieur.
- L’Académie des sciences a décerné a M. Chameroy un prix de 2,500 fr. de la fondation Monlyon pourl’industrie qu’il a créée en fabriquantdes conduits en tôle bituminée pour le gaz-light. (Acad, des sciences, 10 mars 1815.)
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
- BEAUX-ARTS.
- Nouveau procédé de préparation d’un papier photogénique; par M. Gaudin.
- On expose une feuille de papier blanc quelconque pendant une minute à la vapeur de l’acide chlorhydrique fumant, puis on passe à sa surface, avec un pinceau dont l’attache ne soit pas en métal, une solution presque saturée de nitrate d’argent neutre et on laisse sécher. Celte feuille sèche est placée ensuite au foyer d’une chambre obscure; en la retirant de cette chambre il n’y aura aucune trace visible de l’image, mais, si l’on mouille le papier impressionné avec une solution presque saturée de sulfate ferreux (sulfate de fer du commerce) légèrement acidulé par l’acide sulfurique, l’image apparaîtra immédiatement.
- Pour fixer l’image il faudra la lavera grande eau, puis avec de l’eau contenant un dixième d’ammoniaque caustique. Si les blancs avaient une légère teinte jaune, il faudrait, avant de faire sécher, laver de nouveau le papier avec de l’eau acidulée par l’acide chlorhydrique.
- Les épreuves ainsi obtenues seront inverses, comme avec le papier de M. Talbot, et la sensibilité de ce nouveau papier est aussi la même.
- Pour reproduire ces images inverses dans leur vrai jour, on devra se servir du même papier, sans te passer daus le sulfate ferreux, et attendre, pour interrompre l’opération, que les bords du papier qui débordent l’image inverse soient devenus noirs.
- Les sels d’argent ammoniacaux employés au lieu de nitrate d’argent ordinaire donnent des papiers encore plus sensibles, mais la solution est moins stable. Cependant, pour la production des images inverses, M. Gaudin se sert de papier préparé en passant de l’acétate d’argent ammoniacal sur du papier imprégné de gaz chlorhydrique.
- Le nitrate d’argent préparé avec une pièce de monnaie est excellent.
- L’auteur a exposé une image inverse au soleil pendant deux jours sans qu’elle ait changé en rien.
- Pour reproduire les images inverses il est nécessaire de vernir ces images, ce q ui fait disparaître les inégalités du papier, donne plus de netteté et active singulièrement l’opération.
- Pendant la préparation du papier il faut opérer à la clarté d’une bougie ; mais, dès qu’on a passé le sulfate ferreux, on peut faire les lavages ultérieurs au jour ordinaire d’une chambre. {Acad, des sciences, 24 mars 1845.)
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- Extrait des proces-verbaux des séances du conseil d’administration de la Société d’encouragement.
- Séance du 5 mars 1845.
- Correspondance. M. le président du conseil, ministre secrétaire d’État de la guerre, accuse réception du rapport du comité des arts chimiques sur la fabrication du gluten granulé établie par MM. Véron frères, à Ligugé, près Poitiers (Vienne).
- M. le ministre remercie la Société de l’envoi de ce rapport, qui lui a paru fort intéressant et qu’il ne manquera pas de consulter au besoin.
- MM. Véron frères communiquent une lettre par laquelle M. le ministre de la marine les prévient que, sur le rapport favorable qui lui a été adressé par le secrétaire de la Société d’encouragement au sujet de leur produit nouveau dit gluten granulé, il est déterminé à faire essayer cette substance alimentaire à bord des bâtiments stationnés dans les ports de Rocbefort, Brest et Toulon.
- Le conseil charge le comité des arts chimiques de rendre compte de ces nouvelles expériences aussitôt que le résultat en sera parvenu à sa connaissance.
- M. le ministre de l’agriculture et du commerce adresse, pour être déposés à la bibliothèque de la Société, deux exemplaires du 53e volume des brevets d’invention dont la durée est expirée.
- M. A. Evrard, de Valenciennes, annonce avoir inventé un moulin d’un nouveau système propre à concasser les légumes secs, et à triturer la noix de galle et surtout le noir animal. Ce moulin fonctionne avec succès depuis quelques mois dans plusieurs etablissements, pour la fabrication du noir d’os.
- M. Corquin Nicholle, à Courbevoie, en rappelant qu’il a présenté à la Société, en Î836, le modèle d'une machine hydraulique analogue à la vis d’Archimède, annonce que, sur la demande de M. le ministre des travaux publics , MM. les ingénieurs Mory et Poirée ont soumis à l’expérience une machine construite sur une plus grande échelle.
- M. Corquin adresse le tableau des résultats obtenus et exprime le désir que la Société veuille bien donner suite à sa première communication.
- MM. Labiche et Tugot, fabricants de sirop de fécule et de dextrine, à Rueil (Seine-et-Oise), exposent que , par un nouveau projet de loi concernant la perception de l’impôt sur Ses sucres indigènes, M. le ministre des finances a proposé de porter à 10 fr. le droit de 2 fr. dont la dernière loi a frappé les glucoses. Ce droit prohibitif selon MM. Labiche et Tugot anéantirait les fabriques sans aucun motif, puisque les glucoses massées ne peuvent servir à la fraude, leur mélange dans les sucres étant impossible.
- MM. Labiche et Tugot prient la Société de vouloir bien appuyer leur réclamation auprès de la commission de la chambre des députés , qui va s’occuper de l’examen de ce projet de loi.
- M. Hussenot, peintre, à Metz, ayant eu connaissance du rapport fait à la Société sur ses procédés de peinture en feuilles, exprime le regret de n’avoir pu communiquer en
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- PROCÈS-VERBAUX
- temps utile de nouveaux renseignements sur les divers travaux qu’il a exécutés 1° dans quelques magasins de la ville de Metz qui ont été décorés avec la plus grande promptitude; les peintures y ont résisté parfaitement, quoique exposées à toutes les iujures du temps ; 2° dans le château de madame de Jobal, près Metz, où une décoration de plafond ornant une bibliothèque dans le style gothique a été appliquée en dix heures par deux ouvriers seulement; 3° enfin dans l’églisedc Kientzheim, et au couvent du Sacré-Cœur, à Colmar (Haut-Rhin), où un plafond de 127 mètres carrés représentant une assomption de la Yierge et aux angles les quatre évangélistes , en grisaille, ainsi que de nombreux ornements qui les lient entre eux, ont été fixés par deux ouvriers en trente-deux heures sans laisser aucune odeur.
- M. Hussenot fait remarquer que ce travail, par les moyens ordinaires, aurait dû être interrompu pendant l’hiver, tandis qüe son procédé lui a permis d’employer cette saison à faire faire toute la partie ornementale et à occuper ainsi bon nombre d’ouvriers décorateurs qui chômaient à cette époque de l’année.
- Objets présentés. M. Chaussenot aîné, rue du Bac, 42, inventeur de divers appareils pour la préparalion des eaux gazeuses, prie la Société de vouloir bien faire examiner des procédés qui consistent 1° dans la confection d’une boîte ou capsule destinée à contenir les poudres dont on se sert habituellement pour la fabrication, sur table, des eaux gazeuses ; 2° dans un appareil ayant pour but de rendre gazeux, par un moyen économique, les vins, les limonades, etc.
- M. Nicolle, rue Bleue, 5, présente une presse mécanique lithographique.
- Il est fait hommage, à la Société, des ouvrages suivants :
- 1° Transactions de la Société royale d’Êdimbourg, vol. XV, 4e partie (en anglais);
- 2° Transactions de la Société écossaise des arts, vol. II, 4e part, (en anglais);
- 3° Travaux de la Société royale d’agriculture et de commerce de Caen, contenant 1° concours de labourage , 2° rapport sur le concours aux primes pour les animaux domestiques, les machines et les instruments employés dans l’agriculture ;
- 4° Concours pour la prime départementale instituée, on 1843, en faveur de l’agriculture, par arrêté de M. le préfet de l’Aveyron;
- 5° Annuaire de la Société royale et centrale d’agriculture, pour l’année 1845 ;
- 6° Annales de la Société royale d. horticulture de Paris, janvier et février 1845 ;
- 7° Bulletin de la Société pour Vinstruction élémentaire, janvier 1845 ;
- 8° Annales des mines, tome VI, 5e livraison do 1844 ;
- 8° Le chemin de fer belge, 4e année, du n° 1 à 7 inclusivement ;
- 10° Le lithographe, sous la direction de M. Jules Desportes, 4e année, n° 45 ;
- 11° Journal des usines et des brevets d’invention, publié par M. Viollet, janvier î 845 ;
- 12° Annales de Vagriculture française, février et mars 1845 ;
- 1 3° Moniteur des eaux et forêts, par M. Thomas, janvier et février 1845 ;
- 14° Le lechnologiste, février et mars 1845;
- 15° La ruche populaire, 6e année, janvier 1845 ;
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- 16° Note sur le jaugeage des puits artésiens, par M. Sagey, ingénieur des mines ;
- 17° Mémoire sur la préparation mécanique de la calamine et de la galène dans la haute Silésie, par M. Achille Delesse, aspirant ingénieur des mines ;
- 18° Traité encyclopédique et méthodique de la fabrication des tissus, par M. Falcot, 40 livraisons.
- Rapports des comités. Au nom du comité des arts mécaniques, M. Amèdêe Durand lit on rapport sur un compas destiné à la sculpture statuaire, présenté par M. Jeannest.
- Ce compas est destiné à remplacer, du moins pour les objets de petite dimension, deux compas ordinairement employés pour indiquer, par une intersection, la position approximative d’un point cherché et en même temps le troisième moyen de mesure actuellement en usage pour déterminer le plan dans lequel doit finalement se trouver placé ce point.
- M. le rapporteur, après avoir décrit ce compas, fait connaître que le comité des arts mécaniques l’a jugé assez intéressant pour être publié dans le Bulletin. (Approuvé.)
- Au nom du comité des arts économiques, M. Vallot lit , pour M. Dizé, un rapport sur les consommés aux volailles, présentés par M, Joseph Thiot, de Bourg (Aisne).
- M. le rapporteur annonce que ces consommés furent déposés le 15 octobre 1843, au nom de M. Thiot, par M. le docteur Bayard,• depuis cette époque , ces consommés, renfermés dans une boîte de fer-blanc fermée par un simple couvercle non soudé, ont conservé leur consistance primitive demi-solide, sans avoir rien perdu de l’arome et du goût d’un excellent bouillon parfaitement assaisonné.
- M. Dizé entre dans les détails nécessaires pour faire apprécier la bonne préparation de ce produit ; le comité des arts économiques le regarde comme un complément aux conserves de substances alimentaires de M. Appert,• ii propose, en conséquence, d’adresser des remercîments à M. Thiot et d’ordonner l'insertion du rapport dans le Bulletin.
- Après une discussion, le eonseil approuve le rapport et en adopte les conclusions. ( Voy. plus haut, p. 105.)
- Au nom du comité des arts économiques, M. Herpin lit un rapport sur des pièces d'anatomie artificielle en cuir repoussé présentées par MM. Carteaux et Chaillou, docteurs en médecine.
- Le comité est d’avis que ces préparations sont dignes de l’intérêt de la Société et qu’elles peuvent être fort utiles pour l’étude de l’anatomie des surfaces et de la médecine opératoire; il propose , en conséquence, 1° de remercier MM. Carteaux et Chaillou de leur communication ; 2* de publier le rapport dans le Bulletin,
- Après une discussion , le conseil approuve le rapport et en adopte les conclusions. ( Voy. plus haut, pag. 103.)
- Communications. M. le président invite M. Boutigny à répéter, devant le eonseil, ses curieuses expériences de caléfaction , qu’il a présentées à l’Académie des sciences, four prendre part à un des prix fondés par M. deMontyon.
- M. Boutigny dit que les phénomènes dont il va entretenir la Société ont dû être oh-Qunr ante-quatrième année. Mars 4845. 15
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- serves dès la plus haute antiquité ; que le premier qui fil chauffer un silex, un morceau de granit ou d’un métal quelconque peu fusible et qui y laissa tomber accidentellement ou volontairement quelques gouttes d’eau dut voir Ce phénomène.... (ici M. Boutigny verse quelques goUliësd’éaü sur ünecâpSüle eft' argen t présqttc plané et incandescente sur laquelle l’eau roule comme le ferait une petite bille en cristal). Toutefois le phénomène en question n’a été constaté scientifiquement que vers le milieu du siècle dernier par Lei-denfrost. Depuis cette époque, Klaproth, Rumforà, de Saussure, Munck, Perkins, Leche-valier, Baudrimont, etc., ont examiné tour à tour, et comme en passant, cette modification singulière de la matière, que, ainsi que le pense M. Boutigny, personne avan t lui n’avait étudiée avec quelque suite.
- M. Boutigny croit que ce phénomène est encore inexplicable; peut-être le sera-t-il toujours. En attendant, comme les corps projetés sur des surfaces incandescentes acquièrent des propriétés remarquables et tout à fait caractéristiques , M. Boutigny propose de désigner les corps ainsi modifiés eu disant qu’ils sont à Vétat sphêroïdal : c’est qu’en effet la forme sphérique est toujours celle qui apparaît la première; puis, si l’on ajoute une plus grande quantité de la substance sur laquelle on expérimente, la sphère s’aplatit et se transforme en ellipsoïde. Sur un plan , tous les ellipsoïdes ont un axe vertical dont la longueur est invariable; elle est proportionnelle au poids spécifique de ia matière et eu raison inverse de ce poids.
- M. Boutigny a cherché 1° la limite extrême de température à laquelle le phénomène se produit : elle est de +171° pour i’eau, contrairement à ce que l’on avait soutenu jusqu’ici ; 2° la température des corps à l’état sphêroïdal : elle est proportionnelle à celle de leur ébullition, et de 96,5 pour IVau; 3° la température de leur vapeur : elle est égale à celle des vases qui la contieu lient. Ainsi, dans le même vase, deux thermomètres peuvent indiquer, l’un, la température de 96,5, l’autre celle de 200, 300......
- 1500 degrés : alors, dit M. Boutigny, il n’y a pas d’équilibre de température ; mais, si on refroidit l’appareil de manière à faire repasser l’eau à l’état de liquide ordinairey les deux thermomètres se mettent tout à coup en équilibre et indiquent la température de l’eau bouillante. 4° La loi de l’évaporation de l’eau à l’état sphêroïdal : elle est d’autant plus rapide que la température du vase est plus élevée. 5° S’il y a contact entre les corps a l’état sphêroïdal et les surfaces qui les font naître; non, en sorte qu’il est possible de concentrer de l’acide nitrique dans des capsules en cuivre ou en argent sans que ces métaux soient attaqués. 6° Si tous les corps peuvent passer à l’état sphêroïdal : M. Boutigny le croit, et on a vu, en effet, de l’iode, du camphre, de l’azotate d’ammoniaque, de l’huile d’amandes douces , se comporter absolument comme l’eau placée dans les mêmes conditions. 7° Enfin, si ce phénomène joue un rôle quelconque dans les explosions dites fulminantes des chaudières à vapeur : M. Boutigny n’hésite pas à l’affirmer, et cela lui parait positivement démontré.
- Parmi les expériences nombreuses que M. Boutigny a répétées sous les yeux de la Société, il en est quelques-unes que nous décrirons et qui peuvent étonner les personnes qui n’en ont point été témoins Ou qui n’ont point étudié les propriétés des corps à Vétat dit sphêroïdal.
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- Il fait rougir une capsule , il y verse de l’eau qui ne la mouille pas , elle roule sur sa surface comme le fait le mercure sur du verre. Laisse-t-on refroidir la capsule ? il arrive un moment où l’eau s’étale sur sa surface et la mouille, puis s’évapore en faisant explosion.
- M. Boutigny s’est proposé la solution du problème suivant : Étant donnée une capsule, la remplir d’eau sans la mouiller et la faire bouillir en refroidissant la capsule.
- Une petite capsule hémisphérique à parois très épaisses est nécessaire pour celte expérience ; on la fait rougir à blanc, on la saisit avec des pinces, et, par un mouvement rapide, on la remplit en puisant dans un verre plein d’eau ; on la place sur un support et on observe ce qui se passe. D’abord, aucun signe d’ébullition ne se manifeste, c’est à peine si l’eau donne quelques vapeurs , puis on entend un léger sifflement, le contact s’établit, le sifflement augmente d’intensité et l’eau bout avec une grande force.
- Ces expériences, répétées dans une petite chaudière d’essai bouchée fortement, donnent lieu a de violentes détonations, même quand le bouchon est traversé par un tube capillaire donnant issue à la vapeur. Celle dernière disposition tend à prouver, suivant M. Boutigny, que les soupapes ne sauraient empêcher ces sortes d’explosions d’avoir lieu , et ces faits sont de nature à jeter un jour nouveau et inattendu sur certaines anomalies qui embarrassaient la physique des chaudières à vapeur.
- Les corps à Vétat sphèroïdal s’évaporent très-lentement. Cette propriété est rendue palpable au moyen de l’iode. On fait rougir une petite capsule en platine, on y projette quelques centigrammes d’iode dont les vapeurs rares et transparentes sont «à peine visibles ; on soustrait la capsule à l’action de la chaleur, et bientôt après l’iode s’étale sur la capsule et bout fortement en donnant lieu à des vapeurs violettes du plus bel effet.
- Quelques centigrammes de nitrate d’ammoniaque sont placés dans une capsule, et celle-ci est soumise à l’action de la chaleur. Le sel fond dans son eau de cristallisation, il se dessèche, puis il s’enflamme et brûle sans laisser de résidu : c’est ce qui lui a valu le nom de nitrum flammans.
- On laisse la capsule sur la lampe , et, quand elle est rouge , on y projette la même quantité de nitrate d’ammoniaque qui passe à Vètat sphéroïdal et qui ne brûle pas; mais, si on laisse refroidir la capsule, il arrive un moment où il s’enflamme et brûle comme auparavant.
- Ainsi voilà un corps combustible qui cesse de l’être dans les conditions en apparence les plus favorables à la combustion.
- On fait rougir une capsule à blanc, on y verse quelques grammes d’acide sulfureux qui, en vertu de la loi de la température des corps à Vètat sphéroïdal, descend à 11 degrés au-dessous de zéro ; on laisse tomber de l’eau goutte à goutte dans cet acide ; elle s’y congèle immédiatement, ainsi que l’on pouvait s’y attendre, et finalement on retire delà capsule, toujours chauffée à blanc, un morceau de glace d’un froid brûlant.
- Il ne faut pas confondre cette expérience avec la belle expérience de M. Bussy, avec laquelle elle rç’a aucune espèce d’analogie physique. La congélation de l’eau dans
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- l’acide sulfureux à Véiat sphéroïdal est un phénomène d’équilibre de température qui s’établit entre l’eau et l’acide ; l’eau se congèle dans ce cas comme elle se congèlerait si on la laissait tomber goutte à goutte dans une capsule en porcelaine dont la température serait de 11 degrés au-dessous de zéro. Personne , assurément, ne sera tenté d« dire que la congélation s’opère dans ce dernier cas par suite de Vévaporation de la capsule. Toutefois, en versant à la fois une grande quantité d’eau dans l’acide sulfureux, la congélation participe des deux causes, delà température de l’acide et de sa volatilisation.
- M. Boutigny termine en offrant ses remercîments à M. Dumas, qui, le premier, a admis ces expériences à faire partie de ses savantes leçons à la Sorbonne, d’où elles ont passé dans les autres cours.
- Aujourd’hui elles font partie de l’enseignement dans la plus grande partie de l’Europe.
- M. le président adresse , au nom du conseil, des remercîments à M. Boutigny pour ses intéressantes communications, et, sur la demande de plusieurs membres, il est décidé qu’un exposé des principales expériences faites par M. Boutigny sera inséré au Bulletin.
- Séance du 19 mars 1845.
- Correspondance. M. l’ambassadeur d’Autriche transmet un exemplaire du Compte rendu des travaux de la Société d’encouragement des arts et métiers, séant à Milan.
- Des remercîments sont votés à M. l’ambassadeur pour cet envoi. La commission du Bulletin est chargée de prendre connaissance de l’ouvrage.
- M. le ministre de l’agriculture et du commerce accuse réception du rapport de M. Payen sur le gluten granulé de MM. Véron frères, qui offre des avantages supérieurs à ceux des substances alimentaires analogues, et peut être utilement employé dans les grands services publics.
- M. le ministre annonce qu’il entretiendra de cette communication ses collègues MM. les ministres de la guerre, de l’intérieur et de la marine.
- M. Arlur, professeur de mathématiques et de navigation , rue Saint-Jacques, 56 , adresse des observations au sujet des expériences faites par M. Boutigny, le 5 de ce mois, en présence des membres du conseil. Il annonce 1° que dans son ouvrage sur la capillarité il a expliqué les divers phénomènes qui ont lieu entre un liquide froid et un corps poli et plus ou moins chaud, ainsi que la congélation de l’eau dans un vase chaud au moyen de l’acide sulfureux liquéfié , dont la première observation appartient à M. Boutigny ; 2° que les expériences de M. Cahours, faites sur sa demande, s’étendent non-seulement aux divers effets qui se produisent entre des liquides froids et des corps polis plus ou moins chauds, mais encore à ceux qui arrivent quand les surfaces sont recouvertes de substances plus ou moins divisées; 3° que Perkins, Leiden-frostj Elaproth, ïechevalier, Baudrimont et Laurent avaient fait des expériences analogues à celles de M. Boutigny, et que M. Baudrimont avait déterminé le temps de l’évaporation de divers liquides dans des vases plus ou moins chauds, etc.
- M. Masson, à Lyon , expose qu’on cherchait depuis longtemps un procédé pour re-
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- raédier aux accidents occasionnés par le cambouis et l’huile tombant des mécanique* et produisant des taches sur les tissus. Il annonce avoir composé un liquide dont il envoie des échantillons, et qui lui a donné les meilleurs résultats. Ce liquide, destiné pour la soierie , s’emploie aussi avec succès sur les peaux et sur toutes les étoffes de laine et de coton.
- Objets présentés. M. Huau, ingénieur-mécanicien , à Brest, soumet à l’examen de la Société un nouveau système de ridage modérateur avec échappement qui, selon lui, se distingue par sa légèreté, sa solidité , par la sécurité qu’il offre dans un démâtage à la mer, par la promptitude de sa manœuvre qui se fait en dedans du bâtiment, par la facilité avec laquelle on peut instantanément réparer, avec les moyens de bord , un appareil faussé par un choc , enfin par le peu de surface qu’il présente aux projectiles.
- M. Moisson , chimiste manufacturier, à Auteuil, près Paris, présente une dalle en laitier des hauts fourneaux obtenue par des procédés de moulage.
- M. Josselin, rue du Ponceau, 2, adresse le dessin et la description d’un nouveau perfectionnement des corsets qui consiste dans la manière dont sont disposées les poulies en acier qui constituent son système
- M. Thomas, directeur du journal intitulé, le Moniteur des eaux et forêts, rue Monceaux-du-Roule, 13, présente un appareil qu’il nomme canne silvicole, consistant en un bâton d’arpenteur surmonté d’une pomme à vis qui peut être remplacée , au besoin, par une pioche légère ayant deux tranchants,
- Il est fait hommage à la Société des ouvrages suivants :
- 1° Transactions de la Société royale d'Êdimbourg, v. XV, part. 1 et 2 (en anglais);
- 2° Procès-verbaux de la Société royale d’Êdimbourg, nos 19 et 20;
- 3° Rapports de la Société philanthropique de Paris, année 1843, de la part de M. Mo-linier de Montplanqua, son président;
- 4° Programme des concours ouverts pour 1845 par la Société d’agriculture', commerce, sciences et arts du département de la Marne;
- 5° Guide pratique des inventeurs et des brevetés , contenant le texte des lois eu vigueur sur les brevets d’invention , tant en France que dans les pays étrangers, par M. U. Truffant;
- 6° Bibliographie de l’Espagne, n°* 2, 3 { en espagnol );
- 7° Géométrie théorique et pratique , contenant de nombreuses applications , par M. Sonnet;
- 8° Premiers éléments de mécanique appliquée, comprenant l* la théorie des machines simples en mouvement, 2° des notions générales sur les machines composées, par M. Sonnet;
- 9° Notions les plus essentielles sur la physique, la chimie et les machines, développées dans l’ordre du programme officiel relatif à l’enseignement dans les écoles primaires, par M. Sainte-Preuve , professeur des sciences physiques et mathématiques au collège co\a! de Saint-Louis.
- AL le baron Busche pense qu’il serait utile que, par une courte analyse des ouvrages
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- PROCÈS -VERBAUX.
- qui lui sont présentés, Sa Société fût mise à même d’apprécier les matières dont ils traitent ; c’est ainsi qu’il a pu s’assurer que le compte rendu par M. Boquillon , dans la Revue scientifique des produits qui ont figuré à l’exposition de 1844, contient de justes appréciations et des documents utiles à consulter.
- Le conseil invite la commission du Bulletin à prendre connaissance des diverses pu-blica lions adressées à la Société et à signaler celles qui seraient dignesd'un examen spécial.
- Rapports des comités. Au nom du comité des arts économiques, M. de Silvestre fils lit un rapport sur un instrument nommèjayotgpe métrique, inventé par M. Jay, chapelier, à Paris, et destiné à prendre ia mesure de là conformation de la tête pour la fabrication des coiffures tant civiles que militaires.
- M. le rapporteur décrit cet appareil qui présente des avantages pour U» chapellerie , et principalement pour les casques de la cavalerie, lesquels s’ajusteront désormais mieux sur la tête des hommes sans occasionner de gêne.
- Il propose, au nom du comité, de remercier M. Jay de sa communication et d’insérer ie rapport au Bulletin.
- Après une discussion sur la question de savoir si les chapeaux conservent leur forme pendant l’usage et sur l’utilité de l’appareil pour les coiffures métalliques , le conseil approuve le rapport et en adopte les conclusions.
- Communicalims. M. Combes met sous les veux des membres du conseil un modèle de sonde imaginé par M. King, auquel on doit d’utiles perfectionnements dans les appareils de sondage. L’auteur a eu pour but de rendre l’outil sondeur indépendant de la tige qui le supporte. Dans un instrument élargisseur qui s’adapte à ia tige de a sonde, M- King a eu l’heureuse idée de remplacer les ressorts par des cordes sèches qui s’accourcissent par l’effet de l’humidité.
- M. Combes, après avoir donné la description de chaque partie de cet appareil, en fait ressortir l’importance et l’utilité; il pense, de concert avec le comité des arts mécaniques, que l’appareil mérite d’être publié dans le Bulletin. avec les figures nécessaires pour l’intelligence de son jeu et de son mécanisme.
- Le conseil charge la commission du Bulletin de l’exécution de cette mesure, et remercie M. Combes de son intéressante communication.
- M. le Chatelier donne lecture d’une note sur ies travaux entrepris par M. Chartier pour la recherche et l’exploitation des marnes calcaires de la Sologne.
- Après avoir fait connaître la constitution géologique de cette partie de la France, M. le Chatelier expose que depuis quelques années des propriétaires intelligents ont amélioré le sol en facilitant l’écoulement des eaux, et surtout en faisant venir à grands frais des marnes destinées à le féconder.
- M. Chartier a pensé qu’j! J aurait un avantage incontestable à rechercher, par des sondages et à extraire par des puits, môme à de grandes profondeurs , la marne dont il avait besoin ; que ces recherches conduiraient aussi à la reconnaissance de masses de pierres à bâtir et des pierres calcaires dont le pays est entièrement dépourvu, et qu’elles donneraient des indications sur la possibilité de trouver des nappes d’eau as-
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- PROCES-VÈRBAUX.
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- rendantes pour les irrigations ou de couches absorbantes pour dessécher les terrains noyés. Ce propriétaire a rendu un immense service à l’agriculture de la Sologne en démontrant, par sa propre expérience, la possibilité d’extraire, dans chaque localité, la marne indispensable pour l'amendement du sol.
- Le conseil, par l’organe de M. le président, adresse des remereiments à M .le (batelier pour cette communication et vote des félicitations à M. Chartier pour ses utiles travaux.
- La note de M. Chartier sera insérée au Bulletin, et la commission du Bulletin examinera s’il conviendra d’v joindre la gravure des deux coupes géologiques des forages qui y sont décrits.
- M. Rouget de Liste communique, au nom de M. Joly, marchand de fils de laine teints, rue Saint-Denis, 381, une nouvelle méthode de teinture et de chinage des fils de laine, de soie, etc., dévidés en écheveaux d’une longueur déterminée.
- M. Rouget de Lisle énumère les inconvénients du mode de teinture et chinage usité, et démontre qu’à l’aide du procédé de M. Joly, qui n’apporte aucun changement à la pratique actuelle de la teinture, les laines conservent toutes leurs qualités, et que leurs couleurs sont vives et brillantes. M. Rouget de Lisle fait remarquer lés utiles applications que ce mode de chinage peut recevoir dans la fabrication des étoffes tissées ou tricotées mécaniquement.
- Le comité des arts chimiques est chargé d'examiner le procédé de M. Joly et d’en rendre compte; M. Rouget de Lisle est remercié pour en avoir donné communication.
- M. le président propose au conseil de tenir, le 26 mars, une séance extraordinaire dans laquelle M. Payen exposera les avantages et l’importance des matières animales et des sels ammoniacaux comme engrais, et fera connaître en particulier l’origine du guano, sa nature et les moyens de déterminer sa valeur réelle.
- Dans la même séance, M. Becquerel démontrera , par des expériences, les moyens employés dans la galvanoplastie , la dorure et l’argenture, et en général l’application des métaux les uns sur les autres, enfin la coloration des métaux au moyen de la pile.
- Cettô proposition est adoptée.
- Imprimerie de Mme Ve BOUCIIARD-IIUZARU, nie de l’Éperon, 7.
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- LISTE, PAR ORDRE MÉTHODIQUE DES MATIÈRES,
- DES BREVETS D’INVENTION, DE PERFECTIONNEMENT ET D’IMPORTATION délivrés en Angleterre pendant Vannée 1844*
- Jfota. La durée des brevets est de quatorze ans. Les brevets d’importation sont indiqués par un astérisque.
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- allumettes.
- i . M. Geeves {TV.), à Londres; préparation du bois pour en former des allumettes. (12 février.— Pub. Repertory of patent inventions, nov. i844? P- 2g3.)
- AMIDON.
- 2. M. Rehe {J. II.), à Londres: fabrication de l’amidon et des fécules amylacées. (22 oct.)
- ANCRES.
- 3. M. Johnston {C.), à Saint-Helens ( île de Jersey ) ; nouvelle disposition pour lever les ancres de vaisseaux. (21 décembre.)
- ardoises.
- 4. M. Carter {J.), à Delebole (Cornouailles); machine pour fendre et tailleries ardoises propres aux toitures .des édifices. (27 septembre.)
- ARGILE.
- 5. M. Bailcy Dent on , à Londres ; machine pour mouler l’argile et autres matières plastiques. ( 18 avril. — Pub. Rep. of patent inv., février 18zp5, p. 96.)
- armes a ,feü.
- 6. M. Lucas Sargant, à Birmingham ; perfectionnements dans la fabrication des canons de fusil. ( 3o janvier. — Pub. Rep. of patent inv., novembre i844< P* 259.)*
- M. Seymour ( Th. ), à Londres ; verrou ,de sûreté pour les batteries de certaines armes à feu. (i4 mars.)
- 8. M. Bentley {J.), h Liverpool ; nouvelle construction,des armes à feu. (3o juillet )
- BAINS.
- 9. M* Mazard (R.), à Clifton (Bristol/; nou-
- velle construction des bains. ( 3o mai. .— Pub. Lond. journ. of arts, janvier 1845, p. 3q5.)
- 10. M. Vaux (C.), à Londres; appareil pour prendre des bains. (19 septembre.)
- BALAIS.
- 11. M. Metcalfe {Th.), à Londres; fabrication des balais de bouleau, des brosses et autres objets analogues. (7 décembre.)
- BIÈRE.
- 12. M. TVarne {Th.), à Londres; machines ou appareils pour soutirer la bière et autres liquides. (3o juillet.)
- BLANCHIMENT.
- 13. M. Alliot (A.), à Lenton (Nottingham); nouveau mode de blanchiment et de teinture des étoffes. (24 février.)
- 14. M. TVard{P.), à West-Bromwicli (War-wick) ; substance pour déterger et blanchir les étoffes. (4 mars.—Pub. Rep. of pat. inv., janv. i845, p. 53i. — Journ. des usines, nov. 1844-)
- BOIS.
- 15. M. Cheverton {B.), à Camden-Town; machine propre à couper le bois et autres matières. (16 janvier.—Pub. civil engineers’ journ., août 1844» P* 286.)
- 16. M. Shephard ( E. ), à Manchester; machines pour scier, planer et diviser les bois. (8 février.—Pub. Rep. of patent inv., octobre i844? P- 200 )
- 17. M. Jfffery {A.), à Limeliouse; nouveau mode de traitement du bois et autres matières. ( 19 février.)
- 18. MM. Danson (R.) et Symington {TV.),
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- à Londres ; méthode pour sécher, durcir et préparer le bois. (28 mars. — Pub. Civil engi-neers’ joum., décembre 1844* P- 422-)
- ig, M. Wilkie (J.), à Glasgow; machine ou appareil pour travailler le bois et lui donner toutes les formes nécessaires pour la construction des portes, croisées, parquets et autres objets de menuiserie. (23 mai.)
- BONNETERIE.
- 20. M. Caleb Bedells , à Leicester; fabrication des bonnets, des châles, des bas, des gants et autres objets en tricot. (24 février.)
- 21. M. Baies {TV.), à Leicester; préparation de la bonneterie de laine. ( 19 mars. — Pub. Rep. of patent inv., décembre i844* P- 351. )
- 22. MM. TVard ( TV.'] et TVinficld Grocock, à Leicester; nouveau métier à fabriquer le tricot. (4 juin.)
- BOUCHES A FED.
- 23. M. Aspinwall (Th.), à Londres; canons perfectionnés formés de fer forgé ou d’acier, ou de l’alliage de ces deux métaux, et outils propres à fabriquer ces canons. (16 janvier.) *
- bouchons.
- 24. M. Hancock (C.), à Londres ; bouchons composés d’une matière pouvant remplacer le liège, et moyens d’en faire des bondes de tonneaux et autres obturateurs. ( i5 mai. — Pub. Lond. journ. of arts, mars 1845, p. 81.)
- 25. MM. Bewley (H.) et Owen (G.) , à Dublin ; moyens d’ajuster et d’enfoncer les bouchons de liège dans des bouteilles de verre ou de terre, contenant ou non des liquides gazeux. (20 juillet.)
- BOUTEILLES.
- 26. M. Leroy (N.), de Paris; moyen de boucher les bouteilles , les jarres et autres vases. (28 novembre.)
- 27. MM. Betts {TV.) et Soulhwood Stocker, à Londres; fabrication des bouteilles, des jarres, des pots et autres vases de ce genre. (3o déc.)
- BOUTONS.
- 28. M. Empson ( J. F. ), à Birmingham ; nouvelle fabrication de boutons. (16 janvier.)
- 29. M. Aingworth (B.), à Birmingham; nouveau genre de boutons d’habits. (6 février.)
- 30. M. Sheldon {TV.\ à Birmingham; fabri-
- cation des boutons et des ouvrages en laque en remplacement du carton. (21 février.—Prîb. Lond. journ. of arts, novembre 1844> P* 237.)
- 31. M. Elliot { TV.), à Birmingham ; nouvelle espèce des boutons façonnés. ( 4 juin. — Pub. Lond. journ, of arts, mars 1845, p. 93.)
- BRIQUES.
- 32. M. Basford (TV.), à Burslem (Stafford); fabrication des briques, des tuiles, des carreaux et autres produits en terre cuite. (20 janvier.)
- 33. M. Clayton ( H.), à Londres; nouveau genre de briques , tuiles et tuyaux en terre cuite. (3o mars.)
- 34. M. Hodson {TV.), à Kingston-upon-Hull ; machine pour fabriquer et comprimer les briques, tuiles , carreaux , etc. (18 avril. — Pub. Civil engineers’ journ.,novembre 1844? P* 4°9»)
- 35. M. Holmes {H.) , à Derby ; fabrication des briques, des tuiles et autres matières plastiques. (i5 mai.)
- 36. M. TVorby {TV.), à Ipswicli ; fabrication des briques , des tuiles et autres objets en terre cuite. ( 24 juin. — Pub. Rep. of patent inv., mars i845, p. i5o.)
- 37. MM. TVearg Clark et Reed (/.), à Ham-worthy ( Dorsetshire) ; briques et tuiles pour cheminées et conduits. (12 septembre.)
- CABESTANS.
- 38. M. Straker{G.), à Newcastle-upon-Tyne; cabestans de navires perfectionnés. (8 février. — Pub. Lond. journ. of arts, janvier i845. P 389 )
- CAOUTCHOUC.
- 39. M. Newton {TV. E.), a Londres; préparation du caoutchouc et fabrication de tissus et autres objets dans lesquels entre cette matière. ( 3o janvier. — Pub. Rep. of patent inv. , novembre i844? P* 271.)*
- 40. M. Forster {Th.), à Streatham (Surrey); nouvelle composition de caoutchouc pour enduire les étoffes et le cuir et les rendre imperméables. (6 mars.)
- 41. M. Burke{H.) , à Tottenham (Middle-sex); machine pour couper et réduire le caoutchouc et autres matières élastiques en plaques et lanières. (19 mars.)
- Quarante-quatrième année. Mars 1845.
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- CARDAGE.
- 42. M. Brown (H.), à Selkirk; cardage de la soie, du coton et autres matières textiles. (24 février.)
- 43. M. Ritchie ( TV. H. ), à Londres ; construction des machines à carder. (27 sept.) *
- CARDES.
- 44- MM. Kit son ( R. ), à Cleckheaton , et Garthwaite (/.), à Leeds; fabrication des cardes à coton et à laine et cardage des étoupes. (27 fév. —Pub. Rep. of patent inv., nov. i844> P* 29^*
- — Jour», des usines, octobre i844)
- CARTON.
- 45. M. Farmer (77L), à Birmingham; moulures en carton et ouvrages en laque du Japon. (12 juin.)
- CERCDEILS.
- 46. M. Lindley ( J. ), à Londres ; nouvelle construction des cercueils. (16 janvier. — Pub. Lond. journ. of arts, septembre i844i P- *08.)
- CHAINES.
- 47. M. Job Haines, à Tipton (Stafford); méthode pour fabriquer les maillons des chaînes plates employées dans les mines. (i3 février. —Pub. Lond. journ. of arts, nov. 1844? P* 186»)
- 48. M. Pershouse Parkes , à Dudley ( Wor-cester ) ; fabrication des chaînes plates pour les puits de mines. (14 mars.—Pub. Lond. journ. ofarts, novembre 1844, P» 0,^0.)
- 4g. M. Losh (TV.), à Newcastle-upon-Tyne; construction des chaînes métalliques à l’usage des mines. (17 février. — Pub. Rep. of patent inv., décembre 1844, P* 357.)
- 50. M. Seehohrn{B. ), à Horton-Grange (York) ; moyen de fabriquer certaines espèces de chaînes. (4 décembre.)
- CHALES.
- 51. MM. Canliff Lister et Arnbler ( J. ) , à Bradford ( York ) ; métier pour appliquer les franges aux châles et autres tissus. ( i4 mars.
- — Pub. Rep. of patent inv., déc. i844> P* 34<>.)
- CHANDELIER.
- 52. M. Butt {J.), à Maldon (Essex) ; nouveau chandelier. (22 mars.)
- CHANDELLES.
- 53. M. Palmer (TV.), à Londres; fabrication
- des chandelles et des mèches de chandelles et de lampes. (i5 mai )
- 54. MM. Gwynne ( G. ) et TVtison ( F. ), a Londres; nouveau mode de traitement de certaines matières grasses pour la fabrication des chandelles et du savon. (20 mai.)
- 55. M. Humphrey (G.), à Londres ; perfectionnements dans la fabrication des chandelles. (24 juillet.— Pub. Lond. journ. of arts, février 1845, p. 32.)
- 56. M. Pillans TVilson, à Londres; traitement des matières grasses et oléagineuses pour la fabrication des chandelles. (29 août. — Pub. Lond. journ. of arts, avril i845, p. i65.)
- 57. M. Power ( J. ), à Londres ; fabrication des chandelles et du savon, et traitement d’une certaine matière végétale destinée à cet usage. (12 septembre. — Pub. Lond. [journ. of arts, avril i845, p. 187.)
- 58. MM. Ferguson TVilson, Pillans TVilson et Gwynne, à Londres ; nouveau piocédé de traitement des matières grasses ou oléagineuse pour la fabrication des chandelles. (3i octob.)
- 59. M. Knowles TValler, à Manchester ; fabrication des chandelles et des mèches nattées. (18 décembre.)
- CHAPEAUX.
- 60. M. Richard Johnson , à Londres ; nouvelle fabrication des chapeaux. ( 28 mars. — Pub. Lond. journ. of arts, janvier 1845, p. 3g4-)
- 61. MM. Cheetham ( D.) et Briggs ( E. ), à Roclidale (Lancaster); fabrication des chapeaux et des appareils employés pour cet usage, (6 juin.)
- 62. M. Simpson ( A.), à Londres ; nouveau mode de fabrication des chapeaux. (12 sept. —Pub. Lond. journ.ofarts,avril 1845,p. i58.)
- CHARBON.
- 63. M. TValker (R.), à Saint-Helens ( Lancaster ) ; appareil pour cribler le charbon dans les houillères. (18 décembre.)
- CHAUDIÈRES.
- 64. MM. Highan {TV.) et Bellhouse{D.), à Liverpool ; chaudières pour évaporer des solutions salines et autres. (6 juin. —Pub. Lond. journ. ofarts, avril i845, p. 187.)
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- CHAUDIÈRES A VAPEUR,
- 65. M. Johnston (J.), à Greenock ; nouvelle construction des chaudières à vapeur. ( 8 février. — Pub. Rep. of patent inv. , octobre J844, p. 213.)
- 66. M. Liddell {Th.), à Newcastle-upon-Tyne ; appareil pour prévenir l’explosion des chaudières à vapeur. (21 février. — Pub. Rep. of patent inv., octobre 1844, P- 211.)
- 67. MM. Fairhairn ( TV. ) et Hetherington ( J. ), à Manchester ; nouvelle forme de chaudières et de fourneaux et machines à vapeur stationnaires. (3o avril.— Pub. Civ. engineers’ journ., février 1845, p. 56.)
- 68. M. Watten (F.), à Londres ; moyen de prévenir l’incrustation dans les chaudières et les générateurs à vapeur. (16 novembre.)
- 69. M. Ritterbrandt {L. A.), à Londres ; moyen de prévenir les incrustations dans les chaudières à vapeur et de les enlever lorsqu’elles sont formées. (2 décembre.)
- CHAUFFAGE.
- 70. M. JValker {TV.), à Manchester; méthode de chauffage et de ventilation des appartements. ( i5 mai. — Pub. Rep. of patent inv., janvier 1845, p. 7.)
- 71. M. Cundy {T. S.), à Londres; nouvelle construction et disposition des poêles et des foyers. (3 juillet.)
- 72. M. Armengaud {C.), de Paris; appareil pour chauffer les appartements, applicable aux usages culinaires. (18 juillet.) *
- 73. M. Palmaert {J. A. ), de Bruxelles ; moyen d’économiser et d’appliquer la chaleur obtenue parles moyens ordinaires. (29août.— Pub. Lond. journ. of arts, avril i845, p. i4i-)
- 74. M. Richard {H. A.), à Londres ; appareil pour chauffer et éclairer. (5 septembre.)
- 75. M. TVilmot {E. C.), à Haddenhain ( Bucks ) ; appareil pour chauffer les lits , les appartements et les voitures. (26 septembre.)
- 76. M. Heath {R.), à Kidsgrove ( Stafford ); procédé de chauffage des fours et fourneaux servant à cuire la porcelaine, les briques, tuiles et autres objets en terre cuite. (12 décembre.)
- CHAUSSURES.
- 77. M. Barbottle {Th.), à Manchester; ma-
- chine pour river les clous dans les semelles et les talons débottés. (27 février. —Pub. Lond. journ. of arts, mars i845, p. 85.)
- 78. M. Roberts ( Th. ), à Londres ; perfectionnements dans la fabrication des hottes et des souliers. (14 mars.)
- CHEMINÉES.
- 79. M. Parsons, à Brompton; appareil pour ramoner et nettoyer les cheminées et les conduits de la fumée. (2 avril.)
- 80. M. Jeffries {TV.), à Londres; nouvelle méthode de ramoner les cheminées et appareil pour les empêcher de fumer. (3o avril.)
- 81. M. Stafford {D.), à Grantham; appareil pour prévenir la fumée des cheminées et pour y éteindre le feu. (3 juillet.—Pub. Rep. of patent inv., février 1845, p. 97.)
- 82. M. TVdson {G.) , à Islington ; construction des cheminées, des fourneaux, poêles, grilles et foyers. ( 24 juillet. — Pub. Lond. journ. of arts, février 1845, p. 19.)
- 83. M. Kite (J.), à Hoxton ( Middlesex ) ; nouvelle construction des cheminées et moyen de les ramoner. (26 juillet.)
- CHEMINS DE FER.
- 84* M. Aitken {J.), à Londres; construction des chemins de fer atmosphériques. (24 février.
- — Pub. Rep. of patent inv., octobre 1844, p. 217.)
- 85. M. Barlow {H.), à Leicester; clefs, brides et coussinets pour les chemins de fer. (6 mars.
- — Pub. Rep. of patent inv. , octobre 1844 > p. 238.— Journal des usines, novembre 1844*)
- 86. M. Drouet de Charlieu, à Londres; nouveau système de chemins de fer et construction des roues des locomotives. ( 20 mars. — Pub. Rep. of patent inv., décembre i844> P* 355.)*
- 87. MM. J. Samuda et d’Aguilar Samuda, à Londres; perfectionnements de certaines parties du chemin de fer atmosphérique, et appareil pour les faire fonctionner. ( 3o avril. — Pub. Rep. of patent inv., février i845, p. 65.)
- 88. M. Melville {J.), h Londres ; construction des chemins de fer. (3o avril. —Pub. Civ. engineers’ journ., décembre 1844» P- 4ai0
- 89. M. Pilbrow {J.),h Tottenham ; mécanisme pour faire rouler les voitures sur les
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- chemins de fer el autres, et pour faire naviguer les bateaux sur les canaux et les rivières. (17 mai.—Pub. Civ. eugineers’ journ., janvier i845, p. 28.)
- 90. M. Fontainemoreau ( A. ) , à Londres ; nouveau mode de locomotion, applicable aux chemins de fer et autres. (21 juin.)
- 91. M. Newton ( TV. ), à Londres; appareil pour prévenir les chocs et les accidents sur les chemins de fer et pour diminuer les dangers qui en résultent. (29 août.) *
- 92. MM. Nasmyth, à Patricoft ( Lancaster ), et May (C.), à Ipswich; moyen de faire fonctionner les chemins de fer atmosphériques et appareil destiné à cet usage. (22 octobre.)
- g3. M. Robert d,’ Harcourt, à Londres; moyen de s’assurer du nombre de billets et de cachets délivrés aux personnes voyageant par chemin de fer. (29 octobre.)
- CHIRURGIE.
- 94- M. Jenks Coûtes , à Londres ; appareil pour faciliter la réduction des fractures des membres, et au moyen duquel on les maintient dans Ja position convenable. (8 février.) *
- CLOUS.
- g5. M. Jenks Coales, à Londres; fabrication des clous et des boulons en fer forgé. (21 fév.)
- 96. M. TValker (B. P.), à Wolwerhampton; machine à faire les clous. (6 mars.— Pub. Civ. engineers’ journ., octobre 1 844t P- ^70.)
- 97. M. Hall (J.), aux forges de Bloomfield (Stafford ) ; fabrication des clous pour les fers des chevaux. ( 24 juillet. — Pub. Rep. of patent inv., février 1845, p. 71.)
- 98. M. Vieyres (A.),k Londres ; fabrication de clous laminés. (19 septembre.)
- 99. M. Newton ( TV. ), à Londres ; machine pour fabriquer les clous, boulons, écrous et rivets. (19 septembre.) *
- 100. M. May Dorr ( E.) , à Ludgate-Hill ; fabrication des clous pour fers de chevaux. (25 novembre.)*
- COMBUSTIBLE.
- 101. M. Dobree {S.), à Putney; fabrication d’un combustible artificiel. (17 février.— Pub. Rep. of patent inv., octobre i844> P* 241*) *
- 102. M. Middleton (Eh.), à Londres ; appareil pour fabriquer un combustible artificiel. (5 août.)
- COMPTEURS.
- j o3. M. Newington (C.), à Ticelîurst ( Sus-sex); appareil pour indiquer le temps pendant lequel une personne assiste à une opération. (27 février.)
- 104. M. TVrighl (A.), à Londres ; appareil pour mesurer le gaz , l’eau et autres fluides. (17 octobre.)
- CONSTRUCTIONS CIVILES.
- 105. M. Hâves ( H.), à Northwoods ( Glou-cesler ) ; nouveau mode de construction des planchers, des plafonds et des toitures incombustibles. (10 février. — Pub. Civ. engineers’ journ.. septembre 1844-> P- 321.)
- 106. M. Grimsley (Th ), a Oxford; système de construction de toitures incombustibles et autres parties des édifices , composés de tuiles fabriquées par machine. (14 mai.—Pub. Lond. journ. of arts, octobre i844> P* 167.)
- 107. M. Vose Pickett, à Tottenham; moyens de préparer, en matière métallique ou toute autre, certaines parties de construction et de décoration architectonique, applicables aux maisons et autres édifices. ( 7 mai.)
- 108. 31. Martin (Th.), à Whitybush (Pem-broke); construction des toits, des aires, des citernes et réservoirs d’eau en ardoise et des tuyaux ou conduits de la même matière. (22 mai. —Pub. Lond. journ. ofarts, décembre 1844» P* 311.)
- 109. M. Brokedon ( TV. ) , à Londres ; nouvelle toiture des édifices et couverture des soupapes mues par la pression atmosphérique. (24 juillet. — Pub. Lond. journ. of arts, avril 1845, p. i83.)
- 110. M. Cassell(E.), à Millwall; matière propre à construire les planchers et les plafonds des édifices en remplacement du bois et du fer. (26 septembre.)
- 111. M. Osmond (G ), à Londres ; attaches pour les portes, les fenêtres , les tables , et moyen de suspendre les miroirs. (22 octobre.)
- 112. M. Bewley ( TV. ), à Dublin ; gonds et
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- fiches de portes et de croisées. ( 2 novembre. )
- 113. M. North {TV.), à Stangate ; méthode de construction de toitures et de terrasses en ardoise. (i4 novembre.)
- 114. MM. Higginson (F.) et Co/es (E. R.)', construction des édifices en général. ( 21 novembre.)
- n5. M. Spencer {J. ), à West-Brornwich (Stafford ) ; préparation des plaques de tôle ou autres métaux pour la couverture des édifices et pour d’autres usages. (23 novembre.)
- 116. MM. Teinter (J.) et Lane {TV.), à Londres; nouvel échafaud pour les bâtiments, pouvant aussi être employé comme échelle à incendie. (2 décembre.)*
- 11 *j. M. Malins {TV.), à Londres; construction de toitures et autres parties des édifices en fer ou autres métaux. (12 décembre.)
- CONSTRUCTIONS HYDRAULIQUES.
- 118. M. Ver non Physick, à Bath; machines à battre les pieux et pilotis. (3o janvier.)
- I ig. M. Bremner {J.), à Pultney-Town (Caithness); construction des embarcadères, des jetées et autres travaux hydrauliques, et moyen de relever les navires submergés.(22 mai. — Pub. Lond. journ. of arts, janvier 184Ô, p. 387.)
- CONSTRUCTIONS NAVALES.
- 120. M. Perkins Chatten , à Londres ; caps de mouton destinés au ridage de la mâture des navires. (22 mai.—Pub. Lond. journ. efarts, mars i845, p. 92.)
- 121. M. P00le {M.), à Londres; construction des clefs des mâts de hune et des ridages de navires. (12 décembre.) *
- CORDAGES.
- 122. M. Crawhall (/.), à Newcastle-upon-Tyne ; fabrication des cordes et cordages. (2 mars.—Pub. Rep. of patent inv., novembre 1844» P* 3°t.)
- COULEURS.
- 123. M. Bessemer {H.), à Londres; nouvelle couleur ou peinture, et moyen delà préparer, procédé applicable au traitement des huiles, des vernis , des essences employées pour fixer des poudres ou des feuilles métalliques. (18 jan-
- vier.—Pub. Lond. journ. of arts, janvier 1845» ?
- p. 4o5.)
- 124. M. Lemire de Normand y, à Dalston ; moyen de purifier la laque et de la convertir en laque en écailles. (7 décembre.)
- COUTELLERIE.
- 125. M. Kent ( G. ), à Londres ; appareil pour nettoyer et polir les couteaux et autres instruments tranchants. (12 juin.)
- CRAYONS.
- 126. M. Freeman (.M.), à Londres; appareil nommé crayon à pointe continue. (29 août.)
- CROISÉES.
- 127. M. Glegg Gover, à Londres ; moyen d’enlever les châssis des croisées à coulisses et leur contre-poids. ( Ier mars.)
- 128. M. Hurwood {G.), à Ipswich ; appareil pour attacher et faire mouvoir les croisées. (14 octobre.)
- 129. M. Newman { TV. ) , à Birmingham; construction des persiennes et des volets. (2 novembre.)
- CUILLERS.
- 130. M. TVheeley {J.) , à Stafford ; nouvelle fabrication des cuillers en fer. (18 décembre.)
- CUIRS.
- 131. M. TVright ( TV.), à Londres ; moyen d’assouplir les cuirs et les peaux, de les rendre imperméables et d’augmenter leur durée, (n janvier.— Pub. Rep. of patent inv., août r844j p. 101.)
- 132. M. Guigues {E. ), à Peckham ; mode d’impression et de gaufrage des cuirs et des peaux. (17 octobre.)
- 133. M. Ducolombier, à Londres; machine pour refendre et couper les cuirs et les peaux. (2 décembre.)
- cuisine.
- 134. M. Rettie ( R.), à Gourock ( Écosse ) ; poêles à frire et autres appareils de cuisine. (24 février.)
- 135. M. Smith {C.), à Londres; fabrication de divers objets d’économie domestique propres à être employés dans les cuisines. (2 novembre.)
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- COIVRE.
- 136. M. Rit chie ( TV. H. ), à Londres ; procédé pour séparer le cuivre de sa gangue, (io octobre.) *
- CYLINDRES.
- 137. M. Rothwell Jackson , à Manchester ; construction des roues , cylindres et rouleaux et des soupapes à vapeur. (21 février.)
- DENTELLES.
- 138. M. Clarke {TV.), à Nottingham ; métier à fabriquer le tulle-bobin-net façonné ou la dentelle brodée. (3o avril.)
- 139. Le même. Brevet d’addition et de perfectionnement. (14 octobre.)
- 140. Le même ; fabrication des dentelles façonnées. (25 novembre.)
- 141. M. Boden {H.), à Derby; nouvelle fabrication [du tulle-bobin-net et de la dentelle. ( 4 juin. — Pub. Rep. of patent inv. , janvier
- i845, p. 47.)
- 142. MM. Crofts { TV. ), à Lenton (Nottin-gham) et Gibbons (J.), à New-Radford; fabrication de la dentelle ornée et figurée. (3i octobre. )
- 143. M. Alkins {H.), à Nottingham ; fabrication de la dentelle. (5 novembre.)
- 144- MM. Dearmen Dunnicliff, Crofts {TV.) et TVoodhouse Begley, à Notlingham ; fabrication des dentelles et autres tissus réticulaires. (13 novembre.)
- 145. MM. Fisher {J.) et Gibbons ( J. ), à New-Radford ( Nottingham ) ; fabrication de dentelles façonnées et brodées. (7 décembre.)
- DESSIN.
- 146. M. Newton ( TV. E. ), à Londres ; machine ou appareil pour faciliter la reproduction des dessins et gravures de toute espèce. (16 janvier.—Pub. Civ. engineers’ journ., août 1844? p. 286.) *
- 147. M. TVoods{J.), à Bucklersbury; moyen de reproduire les dessins et de multiplier les écritures et les impressions typographiques. (6 juin.) *
- 148. M. Lorimer {A.), h Londres ; appareil pour faciliter le dessin d’après nature ou d’après un modèle. (3 juillet.)
- DISTILLATION.
- 149. Mi Kurtz {A.), à Liverpool; construction des appareils pour distiller, sécher, évaporer, torréfier et calciner. (14 février.*—Pub. Lond. journ. of arts , février i845 , p. 3i. — Journ. des usines, mars i845-)
- DRAPS.
- 150. M. Bostwick {L.), à Londres; machine pour coudre toute espèce de draps ou autres étoffes. ( 2 avril. — Pub. Lond. journ. of arts, décembre 1844» P- 3o4*)
- EAUX GAZEUSES.
- 151. M. Murdoch (J.), à Londres ; vases et bouteilles destinés à recevoir des eaux gazeuses et manière de les boucher. (18 avril.)*
- EAUX MINÉRALES.
- 152. M. Napier (J.), à Oxton; nouvelle préparation des eaux minérales. (22 octobre.)
- ÉCLAIRAGE.
- (53. M. Borriskill Taylor, à Londres; nouveau réflecteur pour répandre la lumière des lampes et autres appareils d’éclairage. ( 7 novembre.)
- essences .
- 154- M. Oxley English, à Kingston-upon-Hull; distillation des essences de térébenthine et de goudron et rectification des huiles et essences volatiles. (25 novembre.)
- ESSIEUX.
- 155. M, Millichap (G.), à Birmingham; nouveau genre d’essieux. (25 novembie.)
- FARINES.
- 156. M. Thompson {J.) , à Londres ; préparation et application de divers produits farineux et machine pour les triturer, (20 décembre.)
- FÉCULES.
- 157. M. Pinel ( F. ) , à Londres ; mode de traitement des substances féculentes. (19 sept.)
- FER.
- ï58. M. Low (G.), à Kingsland ; traitement du fer et de l’acier. ( 25 mai. — Pub. Lond. journ. of aits, février i845, p- 17.)
- 159. M. Rushton {T. L.), à Bolton-le-Moors ( Lancaster ); nouvelle fabrication du fer. (21 juin.—Pub. Civ. engineers’ journ., février i845, p. 54.)
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- 160. M. Dîmes (R.), à Ystradguniais , Bre-con ; perfectionnements dans la fabrication du fer. (24 juin.)
- 161 - M. Cottarn {E.)i à Londres; moyen de chauffer les fers dits à'Italie. (3o juillet.)
- FERS DE CHEVAUX.
- 162. M. Lawrence Hill, à Glasgow; machine pour fabriquer les fers de chevaux. ( 11 janvier. ) *
- FILATURE.
- 163. M. Smith {J.), à Londres ; perfectionnements dans la filature , l’étirage et le doublage des fils de coton et autres matières filamenteuses. (24 février.)
- 164. MM. Tatham (J.) et Cheetham ( Z).), à Rochdale ( Lancashire ) ; métiers ou machines pour préparer et filer le coton , la laine et autres matières filamenteuses. (i4 mars.)
- 165. M. Butlerwortk (J. H. ), à Rochdale (Lancaster), métier pour filer le coton et autres matières filamenteuses. (20 mars. — Pub. Rep. of patent inv., novembre i844> p. 282. — Journal des usines, décembre 1844.)
- 166. M. Roberts (R.), à Manchester; machine pour préparer le coton et la laine et pour les filer, étirer et doubler. (18 avril.)
- 167. MM. Clarke (J.) et Fletcher (S.), à Hulme (Lancaster); roues employées dans les métiers à bobiner, les bancs à broches pour filature de coton , et machine pour tailler ces roues. (27 avril.)
- 168. M. Archibald Çooper, à New-Mills (Derby); métiers à filer le coton, la laine et autres matières filamenteuses. (23 mai.)
- 169. M. Johnson, {TV.), à Bury (Lancaster); machine pour préparer le coton, la laine, le lin et autres matières filamenteuses. (23 mai. — Pub. Lond. journ.,février i845, p. 39.)
- 170. M. TVolcott {A. S.), à Manchester; filature de la laine et autres matières filamenteuses. (18 juin. — Pub. Rep. of patent inv., février 184$, p. 78.)
- 171. M. Harrisson (J.), à Lancaster ; machine pour filer le coton et autres matières filamenteuses. (i5 juillet.)
- 172. M. Cooper (//.), à Royton (Lancaster);
- métier pour doubler îe coton, la laine peignée et autres matières filamenteuses. ( 12 septembre.)
- 173. M. Cheppe{P.),à Manchester; machine pour filer, étirer et doubler le coton et autres matières filamenteuses. (17 octobre.)
- 174. M. Maniquet {J. Z?.), à Londres ; filature, doublage et ourdissage de la soie, du coton et autres matières filamenteuses. (2nov.)
- 175. M. Groom (/.), à Oldliam (Lancaster); machine pour préparer, filer et étirer le coton, la laine et autres matières filamenteuses. (7 novembre.)
- FILS.
- 176. M. Suttcliff (N.), à Bradford (York); nouveau mode de préparation, d’encollage, de teinture et de séchage des fils de laine, coton, lin, soie et autres matières filamenteuses. (19 juin.)
- FOURNEAUX.
- 177. M. Newton {TF. C.), à Londres; nouvelle construction des fourneaux. (12 février.) *
- 178. M. Dixon {J.), à Wolverhampton ; nouveau mode de chauffer l’air qui alimente les hauts fourneaux. (27 avril. — Pub. Rep. of patent inv. , décembre 1844? P* 332.— Journ. des usines, janvier 1845.)
- 179. M. Griffiths (P.), à Holywell (Flint); lavage des produits dégagés des fourneaux. (4 juin. —Pub. Rep. of patent inv., janvier j 845, p. 11.)
- 180. M. Bedtngton {TV.), à Birmingham; nouvelle construction des fourneaux. ( 10 juill. —Pub. Lond. journ. of arts, mars i845,p. 7g.)
- 181. MM. Chanter {G.), à Londres, et Lodge {G.), à Leeds ; construction des fourneaux, des grilles, des conduits et des générateurs d’air chaud. (12 sept.)
- Fourrures.
- 182. M. Larbalestier (Z.), â Londres; préparation des fourrures de manière à leur donner l’apparence de la martre zibeline. (26 fév. — Pub. Rep. of patent invent., août i844, p. 106.)
- FUSÉES.
- 183. M. Haie {TV.), à Woolwicli (Kent); fit-
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- sées d’artifice perfectionnées, (i i janv. —Pub. Rep. of patent inv., septembre 1844» p. i36.)
- 184. M. Carbines (//.), à Hayle (Cornouailles); fabrication des fusées, cartouches et autres objets explosibles. (24 oct.)
- GANTS.
- 185- M. Petit (C. F. J.), à Londres ; agrafes pour les gants (23 janv. — Pub. Rep. of patent inv., octob. 1844, P- 210.)*
- 186. M. Pritchett (S.), à Gharlbury (Oxford); coupe et confection des gants. (3 oct.)
- GARDE-ROBES.
- 187. M. Clarke (T.), à Wolverhampton ; nouvelle garde-robe portative. (26 sept.)
- 188. M. Puole (M.), à Londres; appareil pour la vidange des garde-robes et des fosses d’aisance. (22 oct.) *
- gaz d’éclairage.
- 189. MM. Buret et David (F. Th.), à Londres ; fabrication du gaz d’éclairage. (3o janv. —Pub. Rep. of pat. inv., sept. 1844» P- • 3g )
- igo. MM. Croll et Richards (TF.), à. Londres ; fabrication du gaz d’éclairage et appareil pour le conduire et le mesurer. (7 mars. — Pub. Ciyil engin, journ., oct. 1844* P- 36g.)
- igi. M. Murray (J.), à Cadrer (JScosse); nouvelle méthode pour employer et appliquer du gaz obtenu de la houille, de l’huile ou d’autres substances, pour éclairer et ventiler les galeries des mines métalliques. (10 avril. — Pub. Rep. of patent inv.,octob., 1844» Pr 240.)
- ig2. MM. Corden(R.) et Smith (S.), à Not-tingham ; appareil économique pour fabriquer du gaz d’éclairage. (3o avril.)
- ig3. M. Murdoch (J.), à Londres ; fabrication du gaz et des appareils employés à cet usage. (ier juin.)*
- 194. M. Cowen (J.), à Blaydon-Burn, près Newcastle; cornues pour la production du gaz d’éclairage. (4 juin. — Pub. Lond. journ. of arts, février 1845, p. 9.)
- jg5. M. Cormack (TF.)t à Londres; nouveau mode d’épuration du gaz d’éclairage. (10 août.)
- ,96. M. Malam (J.), à Huntingdon; moyen de purifier le gaz et d’augmenter son pouvoir éclairant. (26 sept.)
- 197. M. Fortescue Taylor, à Londres; nouvel appareil pour mesurer le gaz. (18 déc.)
- grain.
- 198. M. Studley (F.), à Shewsbury ; moulin à moudre le grain avec ou sans blutoir, et moyen de décortiquer et de concasser les graines. (24 fév. — Pub. Lond. journ. of arts, décemb. 1844» P- 320.)
- 199. M. Gordon (R.), à Stockport ; perfectionnement dans la mouture du grain et dans le blutage de la farine. (3o avril.)
- GRAISSE.
- 200. MM. Mollelt (R.), à Sliaklewell, et Bridgman (J.), à Hackney; procédé pour séparer les matières grasses et huileuses des membranes animales et des matières végétales. (28 mars. — Pub. Lond. journ. of arts, janv. i845, p. 4°i.*-Journ. des usines, mars 1845.)
- HARNAIS.
- 201. M. Bencraft(S.), à Barnstaple ; harnais propre à empêcher les chevaux de trait d’être blessés au garrot. (2 juill.—Pub. Rep. of patent inv., mars 1845, p. 153.)
- horlogerie.
- 202. (M. Nicole (A.'), à Londres; perfectionnement dans la construction des montres et des chronomètres. (14 octob.)
- HUILE.
- 203. M. Poole (M.), à Londres ; extraction de l’huile et de la stéarine, d’une matière non encore employée ; moyen d’en fabriquer des chandelles, et emploi des résidus comme engrais. (10 juill.) *
- 204. M. Taylor (TF.), à Londres ; procédé d’extraction de l’huile d’une matière végétale non encore employée, (1$ juillet.)
- 205. M. Newton (TF.), h Londres; nouveau traitement des matières grasses et oléagineuses. (12 sept.) *
- IMPRESSION DES TISSUS.
- 208. M. Overend (J.), à Liverpool ; impression des tissus avec des types métalliques, et apprêt de la soie et autres étoffes. (i3 fév.) * — Pub. Rep. of patent inv., déc. 1844» P- 364-
- 207. M. Brown Jordan, à Londres; planches pour imprimer, estamper et mouler. (2 nov.)
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- ?,o8. MM- Ferguson (R.) et Clarck (J ), à Glasgow ; perfectionnements dans l’impression et le calandrage des étoffes. ( i4 sept- — Pub. Lond. journ. of arts, avril i845, p. 168.)
- 209. M. Smith (J.), à Londres ; impression et décoration de divers tissus. (7 décemb.)
- 210. M. Wood {TV.), à Londres; nouveau mode d’imprimer , de teindre et d’orner les étoffes tissées et feutrées. (7 déc.)
- INCENDIE.
- 211. M. Cameron(Ch.), à Liverpool ; moyen d’éteindre les incendies. (16 janv. — Pub. Rep. of patent inv. , août i844i P» io5.)
- 212. M. Henry Phillips, à Londres; appa* reils pour éteindre les incendies et sauver les propriétés et la vie des hommes. (4 juin.)
- INSTRUMENTS ARATOIRES.
- 213. MM. State {TV-) et Vallance (P.), à Berwick (Sussex) ; moyen de faire fonctionner des charrues et autres instruments aratoires, ainsi que les voitures propres aux exploitations rurales. (2 avril.)
- 214- M. Colborne Cambridge, à Market La-vington (Wilts) ; machine à battre le blé et écraser le grain, et application de la force des chevaux à cet usage ; machine à unir et préparer l’aire pour le battage. ( 3o avril.)
- 215. M. Smith {H.), à Stamford; herses mues à bras ou par des chevaux, et machines à couper les racines ou autres substances végétales. (3 juillet.)
- 216. M. Hammond Bentall,h Heybridge (Es-sex); instruments et appareils pour semer le grain ou les graines. (18 déc.)
- INSTRUMENTS DE PHYSIQUE.
- 217. M. Fontainemoreau {P. A.), à Londres, nouveau mode de construction des baromètres et autres instruments de physique. (27 avril.)*
- INSTRUMENTS DE PRÉCISION.
- 218. M. Dent ( J. ), à Londres; boussoles perfectionnées. ( 3o juillet. — Pub. Civ. engin, journ., mars 184$, p. 91.)
- LAINE.
- 219. M. Cuncliffe Lister, à Manningham; perfectionnement dans la préparation et le peignage de la laine. (27 sept.)
- 220. M. Perry ( J.), à Leicester ; nouveau mode de peignage de la laine. (12 déc.)
- LAMPES.
- 221. M. Johnston ( R. ), à Londres ; lampes propres à brûler le naphte, la térébenthine et autres huiles résineuses. (27 janv.)
- 222. MM. Harcourt Çuincey et Johnston (J.), à Londres ; nouvelles lampes et réflecteurs. (25 mars.) *
- 223. MM. Toy {A.) et Hanson (£.), à Londres ; lampes brûlant du suif et autres matières grasses. (7 mai. — Pub. Rep. of patent inv. , fév. :845, p. 85. )
- LIN ET CHANVRE.
- 224. M. Murdoch (7.), à Londres ; appareil et procédé pour préparer le phormium tenax, ou lin de la Nouvelle-Zélande, et le rendre applicable à divers usages. (2 avril.)*
- 225. MM. Lawson (J.) et Robinson (Th.), à Leeds; machine à teiller, peigner et préparer le lin, la laine et autres matières filamenteuses. (16 avril.)
- 226. M. Poole {M.), à Londres ; perfectionnements dans la préparation et le traitement du lin , du chanvre et autres plantes textiles. (31 décemb.)’’
- LIQUIDES.
- 227. M. Masterman (Th.), ù Londres ; appareil pour refroidir les liquides. ^24 février. — Pub. Rep. of patent invent., septembre 1844? p. 141.— Technologisle, mai i845, p. 355.)
- 228. M. 'Du'ebaud de la Crouée, à Londres; appareil pour épurer, clarifier et concentrer les extraits de végétaux. (19 mars.) *
- 22g. M. Saunders {TV.), à Londres ; appareil pour modifier la température dans la condensation des vapeurs et dans le chauffage ou le refroidissement des fluides et liquides, (igmars.)
- LITS.
- 230. M. Howells{C.),hHay; moyens d’assein-bler et de fixer les pièces des bois de Ut. (21 fév. ) *
- LITHOGRAPHIE.
- 231. M. Nichol {TV.), à Edimbourg ; nouvelles presses lithographiques et autres. (16 janvier. — Pub. Loud. journ. of arts, sept. i844-p. io3.)
- Quarante-quatrième année. Avril 1845.
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- 232. M. Dumontier (C. H.), de Rouen ; construction des presses lithographiques et auto -graphiques. (28 mars.)*
- LOCOMOTIVES.
- 233. M. Fnglis (H.), à Kilmarnock (Ecosse) ; locomoteurs économisant le combustible et augmentant leur adhésion sur les rails des chemins de fer. (19 mars.)
- 234. M. Hill (JE.), à Dudley (Worcester); fabrication des essieux et freins des locomotives. (14 mai. —Pub. Rep. of patent inv. janv. 1845, p. 34.)
- 235. M. Fisher (T), à Liverpool; nouvelle construction de locomoteurs. ( 1 o juill.)
- MACHINES.
- 236. M. Galloway (E.), à Londres; machine pour assembler des axes ou des tiges, prenant divers degrés de vitesse. ( 12 juin. — Pub. Rep. of patent invent., janvier i845,p. 29.)
- MACHINES A VAPEUR.
- 287. M. Stevelly (J.), h Belfast; perfectionnements dans la construction des machines à vapeur. (2 mars. —Pub. Rep. of patent inv. , octobre i844? P-224.)
- 238 M. Poole (M.), à Londres; nouveau système des machines à vapeur, des chaudières à vapeur et fourneaux. (i4 mars. -- Pub. Rep. of patent inv. , déc. 1844? P- 12.3.) *
- 2.3g. M. TVharton (E.), à Birmingham ^nouveau mode de construction des machines à vapeur, applicable à d’autres moteurs et aux appareils à élever les fluides. (i4 mars. — Pub. Civil engineer’s journ., octob. i844> P- 870.
- — Mechan. Magaz. , octob. 1844? P* 226.)
- 240. M. Maudslay (J.), à Londres ; nouvelle
- machine à vapeur. (28 mars.)
- 241 • Le meme; machines à vapeur perfectionnées. (16 novembre )
- 2.42. M. Dames (J.), à Birmingham; machines à vapeur applicables au mouvement des voitures. (27 avril.)
- 243. M. Petrie (J.), à Rochdale (Lancaster) ; nouveau genre de machines à vapeur. (22 mai.
- — Pub. Lond. journ. of arts, février i84§, p. 1.
- — Technologiste, mai t845, p. 367.)
- 244. M. Taylor (J.), à Londres; combinai-
- son mécanique au moyen de laquelle on obtient de l’économie de force et de combustible dans l’emploi des machines à vapeur. (23 mai. — Pub. Civil engineer’s journ., janv. i845. p. 3o.)
- 245. M. Chapman (G.), à Manchester ; nouvelle construction desmachinesà vapeur. (4 j uin. )
- 246. M. Bodmer (G.), à Manchester; construction des locomoteurs, des machines stationnaires et de celles employées dans la marine, et appareil pour faire naviguer les vaisseaux. (3 juill.)
- 247. M. Carleton Cojffin, à Landford (Wilts); perfectionnements applicables aux machines à vapeur locomotives et stationnaires et à celles employées pour la navigation. (3 juillet.)
- 2/j8. M. Smith (O. A.), ;i Wimbledon (Sur-rey) ; nouvelles machines à vapeur, chaudières et condenseurs. (3 juillet.)
- 249. M. Davies (H.), à Norbury (Stafford) ; construction des machines à vapeur et application de la vapeur à ces machines. (i5 juill.)
- MACHINES HYDRAULIQUES.
- 250. M. Conti (G.), à Londres; machines hydrauliques employées comme puissance motrice. (24 fév.)
- 251. M. Aitken (J.), à Londres ; construction des machines hydrauliques, des machines à vapeur et du mode de traction sur les canaux. (10 avril.— Pub. Civil engineer’s journ. , nov. i844? P* 4©8,)
- 252. M. Heaton ( Th.), à Chorley (Lancaster); nouvelle construction des machines hydrauliques. (i5 août. — Pub. Lond. journ. of arts, avril i845, p. 147-)
- 253. M, Stephen Geary, à Londres ; appareil propre à distribuer l’eau pour les usages publics et; privés, et particulièrement en cas d’incendie. (7 nov.)
- MÉTAUX.
- 254. M. Longmaid (TV.), à Plymouth ; préparation du cuivre, de l’étain, du zinc et du peroxyde de fer. (ier janvier. — Pub. Rep. of patent inv., août :844» P- 97—Technologiste, novembre ï 844-)
- 255. MM. Southall(Th.)et Crudgintm(Ch.), à Kidderminster; fabrication du fer et de l’acier.
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- (8 février. — Pub. Rep. of patent inv. , oct.
- i844’P-2440
- 256. M. Lionnel Hood, à Londres ; alliage métallique applicable à la fabrication des feuilles pour doublage des navires, des clous, gour-nables, etc. (17 février. — Pub. Lond. journ of arts, déc. 1844, P 3o6.~ Tech., mai «845,
- p. 377.)*
- 2.5']. M. Parles {A.)s à Birmingham ; nouveaux alliages métalliques. (21 février.)
- 258. M. TVall(A), à Londres; fabrication de l’acier, du cuivre et autres métaux. (27 avril.)
- 25g. Le meme; fabrication de l’acier, du cuivre et autres métaux. (18 décembre.)
- 260. M. Fenton (J.), à Manchester; alliage métallique applicable aux usages auxquels on emploie ordinairement le laiton et le cuivre dans la construction des machines. (3o mai. — Pub. Lond. journ. of arts, janv. 1845, p. 402 .)
- 261. MM. Morewood(£.), à Thornbridge, et Rogers{G.), à Sterndale (Derby) ; procédé pour recouvrir le fer avec d’autres métaux. (8 juin. —Pub. Rep. of patent inv., janv. i845,p, 37.)
- 262. M. Fontainemoreau (A.), à Londres ; moyen de recouvrir les métaux avec d’autres métaux. (3i juillet.)
- 263. M. Parles {A.}, à Birmingham ; fabrication de divers alliages métalliques et procédé pour opérer le dépôt de certains métaux. (39 octobre.)
- 264. M. TVeiger (./.), de Vienne en Autriche; amalgamation et soudure de certains métaux. (12 décemb.)
- MEUBLES.
- 265. M. Ramus (A.), à Londres ; nouvelle construction des lits, canapés, fauteuils, tables et billards. (27 sept.) *
- MEULES.
- 266. M. Ransome ( F.), à Ipswich ; pierres artificielles propres à former les meules à moudre. (22 octobre.)
- MINERAI.
- 267. M. Brunton {TV), à Pool (Cornouaille); nouvel appareil .pour bocarder et cribler les minerais. (2 nov.)
- )
- MINES.
- 268. Le même; nouvelles pelles et bêches propres à être employées dans les mines. (29 août.— Pub. Rep. of patent inv., avril i845,p. 25i.)
- MOSAÏQUE.
- 269 M. Dicksee (J. R.), à Londres ; fabrication des mosaïques. (3o mars. — Pub. Rep. of patent inv. , novemb. i844> P- 298. )
- MOTEURS.
- 270. M. Washington Barrows {F..), à Londres ; machines pour produire et transmettre la puissance motrice par la force élastique de la vapeur ou par le travail des hommes ou des animaux. (3o janv.)
- 271. M. Newton {TV. F.), à Londres ; système de machines ou d’appareils pour produire et appliquer la puissance motrice, soit aux chemins de fer, soit à la navigation, soit à l’élévation des fardeaux. (8 février.) *
- 272. M. Kihble (J.), à Glasgow ; système de transmission de la force motrice aux machines dans lesquelles on emploie des chaînes ou rubans sans fin. ( 17 février. — Pub. Rep. of patent inv. , oct. 1844, p. 236.)
- 273. M. TVoods (./.), à Bucklersburv ; moyen de régler la puissance et la vitesse des machines destinées à transmettre la force, (18 avril.) *
- 274 • M. Malintusch (J.), h Glasgow (Ecosse) ; machines à rotation directe et nouveau mode de production de la force motrice. (17 mai. r—Pub. Rep. of patent inv.,févr. 1845, p. 8n.)
- 275. M. Fibarl (J.), à Tau nton (Sommerset) ; moyen de produire et d'appliquer la force motrice pour faire fonctionner des machines à battre le blé, des moulins, des machines à cou-perle fourrage, etc. (12 sept. — Pub, Civil çn-gineer’s journ., avril 1845, p. 120.) .
- 276. M. Parsejr {A.), à Londres ; construction d’un nouveau système de moteurs. ( 18 oct.)
- 277. M. Ruelle Reynolds, à Lymington ; moyen de produire de la puissance motrice pour faire marcher des locomoteurs et autres machines, (26 novemb.)
- 278. M. TVillcocls Sleigh (TV ), à Londres; appareil hydroméeanique, ou nouveau moteur destiné à remplacer le feu ou la vapeur pour
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- faire fonctionner toute espèce de machines. (7 décemb.)
- 279. M. Franchot (F ), de Paris; machines mues par l’air ou le gaz. (12 décemb )
- 280. M. Biram (B.), à Wentworth (York); construction de machines oscillantes mues par la vapeur, l’eau ou autres fluides, applicables à l’élévation de l’eau. (21 décemb.)
- MUSIQUE (INSTRUMENTS DE).
- 281. M. TVheatstone {Ch.), à Londres; instruments de musique dans lesquels le son est produit par l’action du vent ou par la vibration des ressorts. (8 février.)
- 282. M. Chandler Hewilt, à Londres; perfectionnements de certains instruments à cordes et à vent. (9 novemb.)
- NATATION.
- 283. M Spicer (C. TV.), h Londres; appareil pour faciliter la natation et prévenir la submersion. (28 mars. — Pub. Loud. journ. ofarts, novemb. 1844 > P - 242-)*
- NAVI6ATION.
- 284. M. Donkin Hays, à Bermondsey ; perfectionnements dans le système de navigation des vaisseaux. (3 juillet.—Pub. Lond. journ. of arts, avril 184$, p. 178.)
- 285. M. Handcock {R.), h Ratlnnoyle House en Irlande ; mécanisme pour faire naviguer les vaisseaux. ( 12 sept.)
- 286. M. Hamond (G. E.), à Yarmouth , île de Wight ; construction et montage des roues à palettes pour la navigation. (14 octobre.)*
- OBJETS DIVERS.
- 287. M. Brown» (J.), à Londres; nouveaux urinoirs. (i4 mars-)
- 288. Le même ; appareil pour protéger la face humaine ou quelques-unes de ses parties contre l’inclémence du temps. (14 mai.)
- 289. M. Barber (R ), à Leicester; appareil pour imprimer un mouvement très-rapide aux brosses propres à nettoyer les appartements. (10 avril.)
- 290. M. Taylor (TV.), à Birmingham; perfectionnement de nouveaux champignons pour
- accrocher les vêtements et les chapeaux. (24 avril.)
- 291. M. Graham (TV.), 4 Londres ; moyen de reproduire en relief les préparations pathologiques, anatomiques, zoologiques, botaniques et minéralogiques. (18 juin. — Pub. Rep. of patent inv. , janv. 1845, p. 49-)*
- 292. M. Shaw (J.), à Sheflield ; fabrication des plats et cloches oucouvre-plats métalliques. (24juin. —Pub. Rep. of patent inv., mars i845, p. i340
- 293. M. Capper (C. H.), à Birmingham; construction des palissades, des haies et des portes. (10 juillet )
- 294. M. Staite (TV. £".), à Londres; appareil pour préparer des extraits et des essences de matières végétales. (3 août.)
- 295. M. Turner (TV. G.), à Gateshead (Durham); moyen d’évacuer les vapeurs qui se dégagent dans les opérations chimiques. (22 août.)
- 296. "M..-Jeffreys (J.), à Clapham ; perfectionnement dans la construction des appareils respiratoires. (6 août.)
- OUTILS.
- 297. M. Silcock (J.), à Birmingham; fabrication des rabots et des planes. (3o janvier. — Pub. mechan. mag.,août i844>P- 82.)
- 298 M. Fuller (Th.), à Manchester ; outils perfectionnés pour tourner, raboter et percer les métaux. (29 octobre.)
- PAPIER.
- 299 M. ISash (Th.), à Londres ; machines perfectionnées pour la fabrication du papier. (23 janv.)
- 300. M. Wilson (G.), à Londres, moyen de couper le papier pour en faire des enveloppes de lettres et pour d’autres usages. (19 juin. — Pub. Lond. journ. ofarts, février i845, p. 3o. —Journal des usines, septembre i844)
- 301. M. Phipps (C.), à River, près Douvres ; fabrication du papier à impression et à lettre. (21 juin )
- 302. M. Poole (.M.), à Londres ; perfectionnements dans la fabrication du papier, (io juill. — Pub. Rep. of pat. inv., mars i845,p. 164. — Journal des usines, avril i845.)*
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- 3o3. M. Fielder (F.), à Londres ; nouvelles toiles métalliques employées dans la fabrication du papier. (29 août.) *
- 3o4- M. Stewart Mackenzie, à Coul, comte de Ross ; fabrication du papier à écrire et d’une encre indélébile. (26 septemb.)
- 305. M. Delarue ( TV. ), à Londres ; nouveaux papiers peints. (12 décernb.)
- PARAPLUIES.
- 306. M. Sangster (TV.), à Londres ; parapluies et ombrelles d’un nouveau genre. (6 février. - Pub. Rep. of patent inv. , novembre 1844, p. 291.)
- 307. M. Bucknall Picken, à Wandsworth ; perfectionnement dans la construction des parapluies et des ombrelles. (12 sept.)
- 308. M. Rubery (/.), à Birmingham ; nouveaux parapluies et ombrelles. (2 décernb.)
- PAVAGE.
- 809. M. Fontainemoreau, à Londres ; méthode de pavage applicable aux rues et aux routes. (i5 mai.)*
- PEINTURE.
- 310. M. Galloway {E.), à Londres ; combinaison de certaines matières propres à remplacer les toiles en usage dans la peinture. (14 février. — Pub. Lond. journ. of arts, novembre 1844, p. 235.)
- PIANOS
- 311. M. Sa ut ter (C. M.), à Londres ; perfectionnements dans le mécanisme des pianos. (26 juin.)
- 312. M. Coleman (M.), à Londres; nouveaux pianos. (10 octob.)
- 313. M. Mercier {S.), de Paris ; mécanisme de pianos perfectionné. (12 décernb.)
- PIERRES.
- 314- M. Buckeley TVilliams, à Llegodig 'Galles septentrionale) ; fabrication des pierres artificielles. (29 août.)
- 315. M. Freeman (1/.), à Sutton ; nouveau mode propre à tailler et unir la surface des pierres. (i4novemb.)
- 316. M. Nas nyth (/.), à Patricroft (Lancaster) ; machine à tailler et façonner les pierres. (2 décernb.)
- PLUMES A ÉCRIRE.
- 317. MM. Hinks (J.), TVills (G.) et F inné-more (./.), à Birmingham; fabrication des plumes métalliques, et machine servant à cet usage. (4 janv. —Pub. Rep. of patent inv., septemb.
- 1844, P- '47.)
- 318. M. TVriglesworlh (/.), à Londres ; plumes d’acier perfectionnées. (2 décernb.)
- POÊLES.
- 319. M. Brown (F.), à Luton (Bedford); nouvelle construction des poêles, (10 avril. — Pub. Rep. of patent, inv., décembre i844; p. 334.)
- POMPES.
- 320. M. Poole (M.), à Londres; nouveau système de pompes. (29 août. — Pub. Rep. of patent inv., avril 1845, p. 228.)*
- POULIES.
- 321. MM. Lenox {TV.) et Jones (J.), à Londres; pouliesde marineperfectionnées.(io avril. — Pub. Rep. of patent inv. , décembre i844> p. 348.)
- PRODUITS CHIMIQUES.
- 322. M. Denoon {Â.), à Londres ; préparation du carbonate de soude. (ier janv.)
- 323. Le meme ; fabrication du nmriate d’ammoniaque. ( ier janv.)
- 824. M. TVatson {W ), à Leeds ; procédé de préparation du sulfate et du muriate d’ammoniaque. (16 janv. — Pub. Lond. journ. of arts, sept. i844» P- 83.)
- 325. M. Turner (G.), à Gatesliead (Durham); fabrication des sels ammoniacaux et des composés de cyanogène tirés d’une substance non encore employée à cet usage. (17 mars. — Pub. Rep. of patent inv. , octobre 1844» P* 246.)
- 826. M. Cookson(J. TV.), àNewcastle-upon-Tyne; appareil pour brûler le soufre dans la fabrication de l’acide sulfurique. (20 mars. — Pub. Rep. of patent inv., décembre 1844» P* 345.—Technologiste, mai i845, p. 344*)
- 327. M. Pollard {TV.), à Newcastle-upon-Tyne ; fabrication de l’ammoniaque et de ses composés. (28 mars.)
- 328. M. Lee (/.), à Newcastle-upon-Tyne ; préparation des sulfures et autres combinaisons
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- contenant du soufre. (3o mai. — Pub. Rep. of patent inv., janv. ï845, p. 20.)
- 32g. MM. de Sussex (S.) et Arrott (R.), à Londres ; moyen de recouvrer le manganèse employé dans la fabrication de la poudre à blanchir. ( 29 août. — Pub. Lond. journ. of arts, avril i845, p. i4g.)
- 330. M. Birkmeyer (TF.), à Millbrook ; fabrication des potasses, des soudes, de l’aiun,de l’acide sulfurique et du sulfate de soude, (igsep-tembre.)
- 331. M. Gamble (C.), à Saint-Helens (Lancaster); fabrication de l’acide sulfurique.(4 déc.)
- RELIURE.
- 332. M. Siephenson (F.), à Birmingham; nouveau mode de reliure et appareil pou r rogner les livres et le papier. (14 mars. — Pub. Rep. of patent inv., janv. i845, p. 16.)
- RESSORTS.
- 333. M. Bower Brown, à Sheffield ; soudure de T acier fondu avec le fer pour la fabrication des ressorts de voitures (10 octobre.)
- ROUES.
- 334- M. Atkinson (S.), à Londres ; nouvelles roues de voitures. (4 mars. — Pub. Rep. of patent inv.,novemb. i844> P- 267.)
- 335. M. Croskill (TF. ), aux forges de Bever-ley ; roues de voitures perfectionnées. (3o mars.)
- 336. M. Poole (M.), à Londres ; perfectionnements dans la construction des roues et des essieux. (12 juin.)’
- ROUTES.
- 337. M. Prosser (TF.), à Lond res ; construction des routes et des voitures destinées à y circuler, (g novemb.)
- RUES.
- 338. M. TFebsler Flocton, à Bermondsey; appareil pour balayer et ébouer les rues et les routes. (12 septemb.)
- 33g. MM. Maberlj (F. H.), Geary (S.) et Croucher (/.), à Londres ; appareil pour nettoyer et ébouer les rues, les routes, etc. , et pour les arroser. (17 oct.)
- sauvetage.
- 34o. M. Monzam (TF. T.), à Londres ; nouveau bateau de sauvetage. (3 juillet. — Pub.
- ;4 )
- Lond. journ. of arts , avril i845 , p. i55. )
- 341. M. 2?eafi?ora(G.),àTaunton (Sommerset), perfectionnements de bateaux de sauvetage, et appareil pour lever et baisser les mâts des vaisseaux. (3i octob.)
- SAVON.
- 342. M. TFaterson (C.), à Manchester : perfectionnements dans la fabrication du savon. (8 mai. — Pub. Lond. journ. of arts, février 1845, p. ; 3.)
- 343. M. Anderson (J. B.), à Londres : savon fabriqué d’après un nouveau procédé. (25 novembre.)
- SEL.
- 344- ML No ah (TF.), à West-Bromwich (Stafford) ; nouveau mode de fabrication du sel et appareils employés à cet usage. (ier juin.)
- 345. M. Greenshields (Th.), à Oxford ; nouveau procédé de fabrication du sel. (6 août. — Rep. of patent inv., mars i845, p. 142.)
- SERRURES.
- 346. M. Fletcher (TV.), à Buckingham ; construction des serrures et des verrous. (3o janv. — Pub. Civil engineer’s journ., septembre i844? p- 320.)
- SONDAGE.
- 347. M. Beart (R.), à Godmanchester (Hun-tingdon) ; instruments pour sonder les terrains et pour percer les pierres. (12 juillet.— Pub. Rep. of patent invent,., avril i845, p. 2,3g. )
- SUBSTANCES ALIMENTAIRES.
- 348. M. Fùch (M.), à Chelmsford ; moyen de prévenir la décomposition des substances alimentaires en appliquant certains gaz à cet usage. ( 1 g septemb. )
- SUCRE.
- 34g. M. Cooper (J.), à Hoxton (Middlesex); raffinage et clarification du sucre. (28 mars, — Pub. Rep. of patent inv. , décembre 1844? P*
- 342.)
- 35o. M. Constable (./.), a Londres ; perfectionnement dans la fabrication et le raffinage du sucre. (3o avril.) *
- 35 1. M. Oliver Robinson, à Old-J vvrv ; appareil pour la fabrication et le raffinage du sucre, (looctob.)
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- 352. M. Borrie (P.), à Londres ; appareil servant à la fabrication du sucre. (17 octob.)
- 353. M. Derosne (G.), de Paris ; procédé d’extraction du sucre et des sirops de canne et d’autres substances, et nouveau mode de raffinage. (9 novemb.) (Prolongation, pour six années, d’un brevet dont la durée est expirée.)
- 354- M. Ronald (/.), à Glasgow ; appareil pour cuire le jus de la canne à sucre. (5 décembre.)
- TABLEAUX.
- 355. M. Chabert (E.), à Londres ; confection des cadres de tableaux et des ornements d’architecture. (10 octob.)
- TANNAGE.
- 356. MM. Cox (J. et G.), à Edimbourg ; nouveau moyen de tanner les cuirs. (8 février.)
- 357. M. ISossiter (G.), à Birmingham; perfectionnement dans le tannage des cuirs et des peaux. (3 juillet. — Rep. of patent inv., mars 1845, p. 148.)
- 358. M. Turnbull {A.), à Londres; procédé pour tanner promptement les cuirs et les peaux. (26 septemb.)
- 359. M. Squire (Th.), à Wawington (Lancaster) ; nouveau procédé de tannage des cuirs et des peaux. (29 octob.)
- tapis.
- 360. M. Hindley{D.), à Londres; fabrication des tapis et autres tissus à poii. (3 oct.)
- TEINTURE.
- 361. M. Poole (M.), à Londres ; nouveau procédé de teinture des étoiles. (21 mars. — Pub. Rep. of patent inv., novembre 1844? p. 3o40*
- 362. M. Swindells(J.),k Manchester ; préparation de matières servant dans la teinture, et application de divers agents chimiques non encore employés à cet usage. (12 juin. — Pub. j Rep. of patent inv. , janvier i845, p. 43- — Journal des usines, avril 1846.
- 363. M. Steiner (F.), à Lancaster ; nouvelle matière propre à teindre le coton, la laine, la soie, etc. (14 novemb.)
- 364- M. Metcalje (£>.), à Leeds ; nouvelle i
- matière végétale servant à teindre en bleu les étoffes. (21 novemb.)
- 365. M. Wallerand {L. J.), à Londres ; perfectionnements dans la teinture et l’impression des étoffes, (io décemb.)
- TÉLÉGRAPHE.
- 366. M. Heighton (H.), à Rugby; télégraphe électrique. (10 juillet. —Pub. Civ. engineer’s journ., février 1845, p. 55.)
- TIRE-BOUCHONS.
- 867. M. Loach ( J.), à Birmingham; perfectionnements dans la construction des tire-bouchons applicables aux robinets et aux soupapes. (7 mai.)
- TISSER ( MÉTIERS a).
- 368. M. Meeus (J.), à Londres ; nouvelle construction des métiers à tisser. (22 mai.)
- 369. M. Macbride (/.), à Glasgow; métiers à tisser à bras ou par mécanique. (i5 juillet.)
- 370. M. Nield(J.),k Taunton en Amérique; nouveaux métiers à tisser. (24 juill.)
- 371. M. Page (.E.à Hackney (Middiesex); métier à fabriquer les étoffes de soie façonnées. (26 juill.)
- 372. M. Sivière{R. TV.), à Londres; perfectionnements dans la construction des métiers à tisser et dans la fabrication des étoffes unies ou façonnées. (5 septembre.)
- 378. MM. Cawood (M.) et Pritchard (TA. ;, à Leeds; nouveaux métiers à tisser, (^septembre.)
- 374. M. 7 ho mas {TV.), à Londres; perfectionnement dans la construction des métiers à tisser. (3 oct.)*
- 375. M. Kenworthy {TV.), à Blackburn (Lancaster); nouveaux métiers à tisser. (12 déc.)
- TISSUS.
- 376. M. Nikels (G.), à Londres; fabrication des crêpes et des gazes. (8 février.)
- 377. MM. KeelyetAlliot{A.), àNottingham; moyen de ramer, de sécher et d’apprêter les tissus de laine, de coton, de soie et autres matières textiles. (19février.— Pub. Lond. journ., janvier i845, p. 373. —Journ. des usines, février i845.)
- 378. M. Bailey (B.), à Leicester ; métier usé-
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- canique pour fabriquer des tissus réticulaires. (a4 février. — Pub. Rep. of patent inv., novembre i844, P- 257.)
- 379. M. Burlington (H.), à Nottingham ; nouveaux tissus réticulaires. (4 mars. — Pub. Rep. of patent inv., décemb. 1844> P* 36o.)
- 380. M. Townend ( Ch.), à Manchester; procédé pour préserver les tissus de coton de toute altération par l’humidité et de toute moisissure. (7 mars. — Pub. Rep. of patent inv., juillet i844? P- 46. —Journ. des usines, septembre
- i844.)
- 381. M. Smith (J.), à Bradford (York); machine pour tendre et étirer les tissus. (18 avril.)
- 38a. M. Frearson (H.), à Ai'no-Vale (Nottingham); perfectionnement dans la fabrication des tissus réticulaires. (23 avril.)
- 383. M. Hesketh Hughes, à Londres ; machine pour plisser, gaufrer et apprêter la mousseline et autres étoffes. (i5 mai. — Pub. Mec. Mag. , novemb. i844iP- 322.) j
- 384- M. Whitehead (J.), àElton (Lancaster); procédé pour apprêter les futaines et autres étoffes de coton. (i5 août.— Pub. Lond. journ. of arts, mars 1845, p. 98.)
- 385. M. Berkeley Cotter, à Dublin ; nouveau genre de tissus applicable à divers usages. (26 septemb.)
- 386. M. Smith (J.), à Salford; fabrication des tissus pour vêtements. (i4oct.)
- 387. M. Harris (R.), à Leicester ; machines employées à la fabrication des tissus réticulaires. (9 novemb.)
- TISSUS ÉLASTIQUES.
- 388. M. Bedells (5.), fabrication de tissus élastiques. (19 février. — Pub. Rep. of patent inv., 1844, p. 366.)
- 389. M. Nickels, à Londres; nouvelle fabrication de tissus élastiques et moyen de diminuer leur élasticité. (19 février. — Pub. Rep. of patent inv. , décembre i844* P- 366.)
- 3go. M. Boum {PF.), à Leicester; perfectionnement dans la fabrication des tissus élasti-tiques. ( 14 mars. — Pub. Rep. of patent inv., décemb. i844»p> 369.)
- 391. MM. Biggs(J.), et Harris [R.), à Lei-
- cester; machines employées à la fabrication des tissus élastiques et réticulaires. (3o mars.)
- 392. M. Unsworth {Th.), à Derby ; nouveau tissu élastique. (2 novemb.)
- 393. MM. Jlsop {TF.) et Forsler (Th.), à Streatham ; nouvelle étoffe élastique, et courroies élastiques pour les machines. (25 novemb. )
- TÔLE.
- 394. M. Tucker Stratton, à Bristol ; moyen de forger et de laminer la tôle pour doublage de vaisseaux. (ier août.)
- TONNEAUX.
- SqÔ. M, Ryan (/.),à Londres; fabrication des tonneaux ou barils à vin, à bière ou pour d’autres liqueurs fermentées. (7 décemb.)
- TOURBE.
- 396. M. Cohhold {Eà Melford ; nouveau moyen de fabrication de la tourbe. (27 avril.— Pub. Rep. of patent inv. , février 1845, p. 92.)
- TUILES.
- 397. M. Wright {S.), à Shelton (Stafford); tuiles, briques et carreaux de diverses formes.
- i (23 janv.)
- 398. M. Wilson (R. ', à Newcastle ; nouvelle fabrication des tuiles. (23 mai. —Pub. Rep. of patent inv., avril 1845, p. 233.)
- 399. MM. Smith (J.) et Gairdener Jolly, à Londres ; tuiles pour assainir les terres. (29 août.)
- TUYAUX.
- 400. M. Harrison { Ch. ), aux forges de Leeswood (Flintshire); fabrication des tuyaux de fonte de fer et autres objets fondus. (i4 mars.— Pub, Rep. of patent inv., novembre 1844* p. 289; — Journ. des usines, janvier i845.)
- 401. M. Hardy {J.), à Birmingham; machine pour étirer des tubes et tuyaux en fer forgé (28 mars. — Pub. Lond. journ. of arts, déc. i844> p* 3oi. — Journ. des usines, février
- i845.)
- 402. M. Rossell(J.), àWednesbury (Stafford); fabrication des tuyaux en fer forgé. (24 juillet.)
- 403. M. Ford (TV.), à Londres ; tuyaux pour assainir les terres, et tuiles destinées au meme usage. (3o juili. — Pub. Civil engineer’s journ., avril i845, p. 119.)
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- ( 13T )
- 4o4- JL Thomas (J.), à Londres ; nouveau genre lie tubes (4 noveinb.)*
- ITPOGBAPHIE.
- 405. M. Kroaheim (J. M.), à Londres ; nouveau procédé de stéréotypage. (29 juili. —Pub. Lond. journ. of arts, avril 1845, p. 16t.)
- 406. M* Reed Bill, à Londres ; nouvelles presses typographiques. <2 août.)
- 407. M. Newton {TV.),k Londres ; construction des machines typographiques. (3 octob.)*
- VAISSEAUX.
- 4©8. M. Foulerton (R.), à Londres; machine pour faire naviguer des vaisseaux et autres embarcations^ 1 3 janv.—Pub.Lond. journ. of arts, sept. 1844» P* 81.)
- 409. M. Movilton de dîmes, à Londres ; appareil pour faire naviguer les vaisseaux et machine pour transmettre la force des hommes à cet appareil. ( 13 janv.) 1
- 4to. M. Davies (H.), à ÎNorbury (Stafford); nouvelles embarcations pour le transport des marchandises et des voyageurs. (2.5 janv. — Pub. Lpnd. journ. of arts, décembre i844 » P-3x3. )
- 4i t. M. Robert Hodgson, à Londres ; appareils pour faire naviguer les vaisseaux, et mécanisme pour les faire mouvoir. (2 février. Pub. civil engineer’s journ. , septembre t844>
- p- 3 >9.)
- 412. M. Bonnet TVoodcrofi, à Manchester nouveau système de propulsion des vaisseaux. (13 février, — Pub. Rep. pf patent inv. , novembre 1844, p. 277 )
- 413. M. Fairbairn {JV.),îx Manchester; mécanisme employé pour faire naviguer les vaisseaux par la vapeur. (7 mais. — Pub. Lond. journ. of arts, octob. 1844, P- >66.)
- 4«4- M. Kennedy (J.) et Fer non (Th.), à Li-verpool ; construction des vaisseaux en fer et autres. ( 1 o avril. — Pub. civil engineer’s journ., novemb. i«44, p. 4°9*)
- 415. M. Lear {P.), à Boston en Amérique; nouveau mécanisme pour faire naviguer les vaisseaux. (23 avril. — Pub. Rep. of patent inv. , janvier 1845,p. i3.)
- 416. M. Deane (C. A.), à Londres; appareil
- pour faire naviguer les vaisseaux. ( 3o mai. )
- 417. M. Coote {S.), à Glifton, près Bristol; nouveau procédé de calfatage des vaisseaux et autres embarcations. (24 juillet.—Pub. Lond. journ. of arts, mars i845, p 91.)
- 418. M. Massey{E.), à Londres; appareil pour déterminer la marche des vaisseaux et la vitesse des courants. (ier juin. — Pub. Rep. of patent inv., février i845, p. 74 )
- 4*9. M. Bain (//.), à Londres ; appareil pour déterminer et enregistrer la marche et la direction des navires, et pour sonder à la mer. (3 î décembre.)
- VAPEUR.
- 420. M. Bidault (J.), de Paris; moyen d’appliquer la chaleur pour générer la vapeur employée comme force motrice. (19 juillet.) *
- 421. M. Grieoe (J.), h Porto-Bello en Ecosse-perfectionnements dans la production etl’enaploi de la vapeur applicable aux machines à vapeur. (17 octob.)
- 422 M. Auld (D.), à «Glasgow ; nouvelle méthode pour régler la pression et la production de la vapeur dans les chaudières et les générateurs. (9 novemb.)
- VEILLEUSES.
- 423. M. Miller Clarke, à Londres ; veilleuses et autres appareils de ce genre. (3o janvier. — Pub. Rep. of patent inv., octob. i844, P-
- ;2©2.. )
- 4?4- MM. Pillons JVilson, Wilson ,{G. F.) et Gwynne(G.),à Londres; perfectionnements dan s la construction des veilleuses. (29 octob.)
- VENTILATION.
- 425. M. Donald Grant,à Greenwich; nouveau mode de ventilation des appartements dans lesquels on s’éclaire avec le gaz. ( 18 avril. —Pub Lond. journ. of arts, janv. i845,p. 397.)
- 42b M. Grant (J.), à Londres; ventilation des édifices et de tous les lieux où l’air a besoin d’être renouvelé. (7 mai.)
- 427. M. Gay {TF. A.), à Londres ; nouveau système de ventilation des édifices. (25 mai. — Pub. Mecli. Mag., décembre 18445 P- 386.)
- 428. M. Faillie (JB.), à Londres ; moyen de régler la ventilation des édifices. (25 novemb.)
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- Quarante-quatrième année. Avril 1845.
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- VERRE.
- 429- M- Gibson (J.), à Birmingham ; .procédé de décoration du verre. (10 février.—Pub. civil engineer’s journ., septemb. 1844» P- 321 )
- 43o. M. Powell (.A.), aux usines de White-fries ; nouveaux panneaux et carreaux de verre. (3o juillet. — Pub. Lond. journ. of arts , mars i845, p. 102.)
- 43 x. M. Ewing ( A. ) , à Dumbarton en Ecosse ; nouveau procédé de fabrication du crown-glass. (i5 août. — Pub. Lond. journ. of arts, avril 184$, p. 176.)
- VÊTEMENTS.
- 432. M. Allaire (R.), à Londres ; procédés pour dégraisser et nettoyer les vêtements, (24 avril. — Pub. Lond. journ. of arts, déc. l844, p. 322.)
- 433. MM. Neioey ( G.) et Neiomann (J.), à Birmingham ; nouvelles agrafes pour attacher les vêtements. (3 juill.)
- VOILES.
- 434. M. Trail (A.), à Londres ; nouveau mode de fabrication des voiles de navires. (24 février. — Pub. Lond. journ. of arts, nov.
- 1844, p. 246.)
- VOITURES.
- 435. M. Rouse (TV.), à Bury-Saint-Edmonds; ! perfectionnements dans la construction des voitures. (24 février.)
- 436. M. Heale(E.), à Brixton ; voitures pour le transport des marchandises et des voyageurs, tant sur les routes ordinaires que sur les chemins de fer. (18 avril.)
- 437. M. Hayman (J-.), à Londres ^construction perfectionnée et disposition de certaines parties desomnibus et autres véhicules. (3oavr.)
- 438. M. TVright(</.), à Londres ; nouvelles voitures roulant sur chemins de fer et autres. (7 mai.)*
- 439. M. Moor (J. H.), à Londres; perfectionnements dans la construction des voitures. (23 mai.)
- 440. M. Farrell (J.), à Dublin ; moyen de faire circuler les voitures sur les chemins de fer et autres routes par le moyen de machines stationnaires ou de tout autre moteur. (14 nov.)
- 441 • Jâmes (TV. H.),à Londres ; voitures pour le transport des voyageurs et des marchandises. (2 déc.)
- VOLETS.
- 442. M. Harcourt Quincey, à Londres construction des volets et des contrevents. (27 septembre.)
- ZINC.
- 443. M. Kneller (TV. G.), à Wimbledon (Surrey) ; fabrication du zinc et sa combinaison avec d’autres métaux. (i4 mars. — Pub. Rep. ofpatent inv. , déc. 1844» P- 358.)
- 444* M. Graham (J.), à Londres ; cornues et fourneaux pour la fabrication du zinc, et nouveau traitement du minerai de zinc. (18 avril. —Pub. Rep. of patent inv., janv. r845, p. 1.)
- 445. M. Newton (TV.), à. Londres ; fabrication du fil de zinc appliqué à divers usages. (10 juill.)
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- QUARANTE-QUATRIÈME ANNÉE. ( N° CCCCXC. ) AVRIL 1845.
- BULLETIN
- DE LA
- SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- ARTS MÉCANIQUES. — horlogerie.
- M ap port fait par M, le baron Seguier, au nom du comité des arts mécaniques , sur le chronographe de M. ïlieussec.
- L’ingénieux instrument dit chronographe a reçu, depuis quelque lemps^ de trop nombreuses applications, il est appelé à jouer, dans la science des observations, un rôle trop important pour que le désir de M. JRieussec de se faire reconnaître par la Société d’encouragement comme son incontestable inventeur puisse étonner personne.
- C’est à une époque déjà éloignée de nous, en septembre 1821, que M. Rieassec eut l’heureuse pensée de constater la durée précise du temps employé par les chevaux de course pour parcourir l’hippodrome, à l’aide d’une machine horaire qui enregistrait directement le temps de l’épreuve.
- Un proces-verbal daté du 23 septembre 1821, signé du préfet et des membres du jury des courses, établit d’une façon authentique les avantages de l’instrument proposé par M. Rieassec et désigné par lui sous le nom bien choisi de chronographe.
- Nous trouvons la description de cet ingénieux appareil dans un rapport fait devant l’Institut par l’illustre de Prony et l’habile Brêguet ; le secrétaire perpétuel Fourier, de savante mémoire, certifie, dans le procès-verbal de la séance du 15 octobre même année, que l’Académie des sciences adopte les conclusions favorables de la commission et accorde son approbation à la nouvelle invention de M. Hieussec,
- Un instrument honoré d’un si haut suffrage devait provoquer l’attention
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- uo
- ARTS MÉCANIQUES.
- des artistes étrangers; aussi voyons-nous que bientôt en Angleterre , dès le mois de décembre 1821, l’œuvre de notre compatriote fut exécutée avec des modifications si peu importantes, que M. Rieussec obtint facilement, de son contrefacteur Faton, une reconnaissance de ses droits par un acte authentique. L’incontestable priorité de M. Rieussec à l’invention du chronographe se trouve ainsi établie à l’étranger, d’une façon tout aussi irréfragable qu’en France. Mais, sans nous étendre plus longtemps sur l’origine de cette utile invention, hâtons-nous, messieurs, de vous la décrire et d’en énumérer devant vous les nombreux avantages.
- Nous trouvons dans le chronographe une pensée fondamentale et d’ingénieux moyens d’exécution. AM. Rieussec appartient le double honneur d’avoir conçu et exécuté le premier le chronographe. La pensée fondamentale qui depuis a formé la base de tous les appareils du même genre consiste dans le dépôt d’une indication sur une surface, au moment précis où l’observateur le juge convenable; un point d’encre déposé sur un cadran par une aiguille qui ne cesse pas de marcher, une piqûre opérée dans une feuille de papier animé d’un mouvement uniforme et continu par une aiguille fixe réalisent, quoique d’une façon différente, la pensée de M. Rieussec.
- La mise en œuvre d’une telle conception présentait plus d’une difficulté : il fallait que l’action de l’observateur se transmit instantanément à l’aiguille, sans ralentir ou arrêter sa marche; la fonction du pointage ne devait recevoir aucune influence du plus ou moins de rapidité avec laquelle l’observateur enregistrerait son observation; il fallait que la durée des moments d’une observation fût constatée par une indication nette et précise, déterminant, d’une façon non douteuse, le commencement et la fin de l’observation; en un mot, le point déposé, la piqûre opérée devaient rester d’une parfaite rondeur et ne pas se ressentir du mouvement de translation, soit de l’organe pointeur, soit de la surface pointée, ce qui ne manquerait pas d’arriver si le temps employé à opérer l’indication n’était pas d’une brièveté telle, par rapport au mouvement de translation, soit de l’organe, soit de la surface, que l’indication ne restât fidèlement un point dans l’espace.
- M. Rieussec a surmonté tous ces écueils avec un rare bonheur; c’est par des moyens mécaniques d’une ingénieuse simplicité qu’il est arrivé à la solution de ce difficile problème : efforçons-nous de vous les faire comprendre par une description verbale.
- Une machine horaire , munie d’un échappement à cylindre ou à ancre, imprime un mouvement de rotation uniforme quoique légèrement saccadé, suivant le nombre des oscillations du balancier, à une aiguille de secondes; cette aiguille, qui chemine de l’allure de celles dites trotteuses, est double;
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- HORLOGERIE.
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- «lie se compose de deux lames superposées. La lame inférieure porte, à son extrémité, un petit récipient percé dans son fond, c’est l’encrier; l’encre y est retenue, malgré le trou, par l’adhérence moléculaire; la lame supérieure se termine en pointe recourbée et plongeante dans l’encrier, au travers du fond duquel elle peut passer, à la volonté de l’observateur, pour venir toucher le cadran ; c’est la plume; elle dépose un point toutes les fois qu’elle fonctionne, c’est-à-dire toutes les fois qu’elle est abaissée sur le cadran au moyen d’un second mécanisme intermédiaire entre elle et le doigt de l’observateur. Nous allons encore essayer de vous le faire comprendre.:
- Un petit canon on virole est monté sur l’axe qui porte la double aiguille; l’une des extrémités de ce petit canon est fixée à la lame supérieure, l’autre est munie d’un petit plateau sur lequel un ressort pourra brusquement, en se débandant, exercer une pression aussi rapide que le temps de sa détente.
- Un poussoir extérieur sert à armer le ressort : celte opération peut être prompte ou lente, sans que l’aiguille en éprouve aucune influence, puisque le ressort n’entre en relation avec elle qu’au seul moment de la détente; celle-ci a lieu dès que l’extrémité du ressort élevée par la pression du doigt sur le côté d’un petit plan incliné en a atteint le sommet; il se débande alors de lui- môme en échappant sur la pente opposée. C’est pendant cette descente, dont la seule élasticité du ressort détermine la rapidité, que s’opère l’abaissement de l’aiguille—plume sur le cadran et que le point d’encre est déposé.
- Les choses sont disposées de telle sorte que l’abaissement de l’aiguille-plume a lieu pendant la marche même de sa contre-partie, l’aiguille-encrier, avec laquelle elle reste dans une perpétuelle solidarité, sans entraver, en quoi que ce soit, la régularité de son cheminement.
- On comprendra qu’il peut en être ainsi si l’on réfléchit que le canon en connexion avec l’aiguille-plume est garni, à sa base, d’un plateau circulaire sur lequel l’extrémité du ressort peut toujours presser, quelle que soit la relation de position des aiguilles par rapporta lui-même au moment de sa détente; ce genre d’effet mécanique est connu , en horlogerie, sous le nom de coup de fouet, nom imitatif qui peintbien la célérité avec laquelle la fonction s’opère.
- M. Rieussec ou ses imitateurs ont essayé d’employer d’autres dispositions mécaniques pour obtenir les mêmes résultats; ainsi l’auteur du chronogr aphe a cherché lui-même la cause du pointage de l’aiguille sur le cadran dans une impulsion vive donnée à une masse adhérente au canon de l’aiguille-plume, au moyen d’un petit choc imprimé volontairement au moment de l’observation à toute la machine.
- D’autres constructeurs, au lieu d’emprunter simplement à la pression du
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- ARTS MÉCANIQUES.
- doigt la force qui anime le ressort au moment même où il va redescendre sur le second côté du plan incliné , ont voulu puiser, dans la force motrice de la machine horaire, la puissance nécessaire à la fonction de l’aiguille. Cette disposition," sans avantages réels pour l’effet à produire, a le très grave inconvénient de désarmer d’une petite quantité, à chaque observation, le barillet moteur; la durée totale de la marche de la machine horaire se trouve ainsi singulièrement abrégée.
- Le besoin d’innover plutôt qu’un désir de perfectionnement semble avoir conseillé jusqu’ici l’abandon des dispositions adoptées par 1 ingénieux auteur du chronographe.
- Nous n’adressons pas la même critique à la féconde pensée de déterminer les fonctions du chronographe par l’inierruption d’un courant électrique; pour tant nous devons dire que cet instrument, qui peut accuser des fractions extrêmement minimes de temps, serait exposé à de fausses indications, si, dans le calcul final, on ne faisait entrer une correction pour le temps employé à supprimer ou rétablir le circuit électrique que des phénomènes d’induction empêchent d’être aussi instantané qu’on ne l’avait supposé d’abord.
- Le chronographe de M. Rieussec n’est plus désormais le simple juge impartial d’une course de chevaux ; il est devenu l’auxiliaire indispensable de tout expérimentateur qui veut, à l’aide d’une machine réglée parun échappement, déterminer graphiquement la durée des plus courts phénomènes.
- Aussi nous ne craignons pas, messieurs, de vous dire que vous ne ferez qu’un acte de tardive et stricte justice en accordant à son inventeur un des plus hauts témoignages de votre satisfaction.
- Signé baron Seguier, rapporteur.
- Approuvé en séance, le 19 février 1845.
- Description du garde-temps ou compteur, dit chronographe, inventé par M. Kieussec, horloger-mécanicien, a Saint-Mündé, près Paris.
- Les premiers chronographes imaginés par M. Rieussec en 1821 , et pour lesquels il a pris , le 9 mars 1822, un brevet d’invention de cinq ans, publié page 298, vol. 13 de la Description des brevets, avaient pour principe la mobilité du cadran dont les chiffres apparaissaient successivement dans une petite fenêtre. Une plume métallique chargée d’encre, lancée en pressant un bouton, indiquait sur le cadran tournant à quelles secondes ou fractions de seconde correspondait l’origine ou la fin du temps qu’on a voulu mesurer.
- M. Rieussec a modifié ce svstème en rendant le cadran fixe et faisant
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- HORLOGERIE.
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- marcher la plume, ainsi que nous allons l’expliquer. Cette nouvelle disposition a été l’objet d’un brevet de perfectionnement de dix ans, en date du 9 septembre 1837, et dont la durée n’est point encore expirée.
- M- Hieussec construit deux espèces de chronographes ; les uns, d’un assez fort volume, renfermés dans une boîte, les autres sous forme de montre ordinaire. Nous allons d’abord nous occuper du premier.
- La fig. 1, pl. 952, représente le chronographe vu en dessus et hors de sa boite, de grandeur d’exécution.
- Fig. 2, le même vu de profil.
- Fig. 3, le chronographe vu en dessous, montrant le mécanisme qui sert à arrêter la marche du balancier et à le rendre libre.
- Fig. 4, intérieur de la cage de l’instrument avec la disposition delà détente qui opère le pointage de l’aiguille.
- Fig. 5, aiguille de secondes composée de deux lames superposées, vue de profil et en plan.
- Les mêmes lettres indiquent les mêmes objets dans ces cinq figures.
- A, platine du cadran ; B et C, cage du mouvement.
- a, fig. 2, barillet; b, carré du remontoir; c, roue dentée du barillet commandant le pignon d sur l’axe duquel est montée la roue e qui mène le pignon e' de la roue des secondes / : cette roue engrène dans le pignon g de la roue d’échappement 4 y i, fig. 3, balancier; k, coq; l, fig. 1, petite aiguille faisant une révolution en cinq minutes, sur un cadran divisé en cinq parties; m , aiguille de secondes dite trotteuse, montée sur une chape m' et dont la pointe recourbée fig. 5, plonge dans un petit godet o qui termine une autre aiguille p placée au-dessous et montée sur le même axe. Le godet contient un peu d’encre rouge assez visqueuse pour ne pas passer à travers le trou dont son fond est percé. La pointe de l’aiguille m, chargée d’encre, traverse ce trou et marque un point sur le cadran au moment précis du commencement ou de la fin d’une opération lorsqu’on presse le bouton de pointage q. Ce mouvement s’effectue de la manière suivante :
- L’axe du bouton q porte un plan incliné r qui, en descendant, glisse contre une roulette .? attachée à une pièce coudée en équerre t, fig. 4, laquelle pivote sur une broche u; le petit bras de cette équerre est pressé par un ressort u ; le grand bras est muni d’un ressort v dont la tête s'arme sur un axe x porté par un pont fixe et qui est taillé en cône renversé afin que celte tête ne puisse pas l’abandonner, si quelque mouvement brusque était imprimé à la pièce. Chaque fois que l’équerre pivote, le ressort échappe et produit l’effet du pointage par la rencontre d’un talon ^ fixé à la fourchette z formée d’une lame de ressort. Cette fourchette embrasse le canon de l’aiguille m et le fait ren-
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- ARTS MECANIQUES.
- trer; l’aiguille s’abaisse, sa pointe traverse le petit godet et marque sur le cadran. Ce mouvement s’opère pendant que les aiguilles continuent leur marche.
- a! est un pignon chaussé sur l’axe des aiguilles , et qui engrène dans la roue b' faisant une révolution en cinq minutes et portant la petite aiguille /.
- Pour arrêter le mouvement et le faire partir ensuite, on appuie sur le bouton c; l’axe de ce bouton, dont l’extrémité est taillée en plan incliné, glisse, en descendant, contre une roulette attachée à un bras fixé sur l’axe de la détente d'terminée par un pied-de-biche; cet axe tourne et entraine la détente dont la tête vient presser contre l’étoile e" et la fait avancer d’une dent, ainsi que le limaçon à trois ailes f1 monté sur son axe. Dans cette position indiquée par la fig. 3, le sautoir g est engagé entre les ailes du limaçon, et le ressort h! dont il est armé s’applique contre le balancier et l’arrête, ainsi que l’aiguille des secondes. En appuyant de nouveau sur le bouton c', la détente fait avancer l’étoile d’une dent et amène l’une des ailes du limaçon contre le sautoir quelle fait reculer; en même temps le ressort s’écarte du balancier et il devient libre. On voit donc qu’après avoir pressé le bouton c' pour arrêter la marche des aiguilles, on peut les remettre immédiatement en mouvement par une seconde pression.
- En commençant une opération on place les aiguilles à zéro du cadran ; on presse le bouton c' et elles se mettent en marche, pour marquer le point précis d’une observation, on presse le bouton q, et aussitôt la pointe recourbée de l’aiguille traverse le godet et dépose un point rouge sur le cadran.
- L’encre servant à alimenter le petit godet o de l’aiguille p est contenue dans une capsule i', dans laquelle plonge la pointe d'un bouton f; en retirant ce bouton, sa pointe reste chargée d’un peu d encre qu’on dépose dans le godet.
- Chronographes de poche. Les chronographes ayant la forme d’une montre ordinaire sont de deux espèces, les uns à double mouvement, les autres à mouvement simple.
- La fig. 6 représente un chronographe à double rouage.
- Fig. 7, le même vu en dessous, la cuvette étant enlevée, pour mettre le mouvement à découvert.
- Fig. 8, autre chronographe à un seul rouage et à cadran d heures et de minutes excentrique.
- Fig. 9, le même vu intérieurement.
- Fig. 10, cadrattire du même, montrant le ressort qui retient le poussoir.
- Fig. il, aiguilles des secondes, avec le mécanisme de pointage, dessinées sur une grande échelle.
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- HORLOGERIE.
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- Fig. 12 et 13, les mêmes, de grandeur d’exécution, vues en plan et en élévation, avec le rouage qui les fait mouvoir.
- Fig. 14 et 15, le barillet du chronographe et sa roue, vus en plan et en élévation.
- Fig. 16, ressort de pointage vu de face et de profil.
- Fig. 17, ressort d’arrêt de l’aiguille vu de profil et en plan.
- Sans nous arrêter à décrire les diverses pièces de ces chronograplies, qui ressemblent à celles des montres d’échappement à cylindre, nous ferons connaître le mécanisme d’arrêt et de pointage, qui est différent de celui dont nous avons parlé plus haut.
- k', fig. 11, roue dentée qui mène l'aiguille des secondes; l', canon de l’aiguille p monté à frottement dur sur le canon m de l’aiguille m avec lequel il tourne; n', axe de l’aiguille passant dans le canon m ; o', pignon adapté à la roue k’ et tournant librement sur le canon m", tant que le petit plateau conique p’ qu’il porte n’est pas pressé de bas en haut par un autre plateau q' disposé immédiatement au-dessous et fixé sur un canon r. Cette pression est produite par un ressort s', fig. 11, dont le bout recourbé vient saisir le plateau t! monté sur le canon r\ et rend le pignon solidaire avec l’aiguille; celle-ci continue donc sa marche; mais, lorsqu’on veut l’arrêter, il faut abaisser le plateau q\ qui, n’étant plus appliqué contre le plateau p', dégage le pignon. Il suffit, pour cela, de pousser un verrou u,' adapté au cercle de la montre et qui agit sur le talon recourbé du ressort sce ressort cessant d’appuyer contre le plateau t1, celui - ci descend ; alors le pignon tournera autour de son canon et ne pourra plus entraîner l’aiguille.
- Pour opérer le pointage, on presse le poussoir v, qui fait passer le ressort x', qu’on voit séparément, fig. 16, sous la fourchette/', fig. 9, laquelle embrasse l’extrémité de la tige n'. Cette fourchette porte en dessous un talon taillé en plan incliné sous lequel passe le ressort; il en résulte la levée de la fourchette, la rentrée de l’axe ré et la descente de l’aiguille. Le passage du ressort sous le talon de la fourchette s’opère avec tant de rapidité, qu’on lui a donné le nom de coup de fouet. Ce ressort x' s’arme sur une goupille implantée sur le pont z', et en passant de l’autre côté de la fourchette, comme on le voit fig. 9, il rencontre une autre goupille qui limite sa course. (D.)
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- Quarante-quatrième année. Avril 1845.
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- ARTS MECANIQUES. --- MACHINES-OUTILS.
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- Description dune machine a percer et a river les feuilles de tôle et de cuivre pour chaudières , bouilleurs , etc. , inventée par M. Lemaître, ingénieur-constructeur, à la Chapelle-Saint-Denis, près Paris.
- On sait que le moyen employé par les chaudronniers pour river les feuilles de cuivre consiste dans une succession de coups de marteau donnés à la main, et par lesquels on cherche à refouler la matière tout autour du rivet. Ce travail, qui exige des ouvriers habiles pour faire des rivures solides sans fatiguer la feuille de cuivre, occasionne un bruit assourdissant, excessivement incommode, produit par la percussion du marteau.
- Pour remédier à cet inconvénient et accélérer l’opération, les Anglais ont imaginé une machine à river pour laquelle M. Fairbairn, constructeur à Manchester, a pris une patente en 1838 ; elle agit par pression et sans chocs , et travaille avec plus de promptitude et de régularité que par la méthode actuellement en usage.
- Cette machine, qui fut importée en France par M. Hailette, et dont on trouve la description dans le premier volume de l’ouvrage de M. Armen-gaud, intitulé Publication industrielle, se compose d’un poteau ou borne en fonte de forme conique, solidement établi sur une plaque d’assise, et portant un étampe fixe contre lequel vient presser horizontalement un étampe mobile, glissant dans une coulisse et attaché à lin levier mû par un excentrique. Le rivet préalablement chauffé au rouge est pris entre ces deux élampesoù il subit une pression assez forte pour réunir solidement deux plaques de cuivre.
- On a reproché à cette machine de ne pouvoir serrer suffisamment les feuilles l’une contre l’autre avant la rivure et de ne servir que pour des tôles d’une certaine largeur; toutefois l’idée en est ingénieuse , et elle a trouvé des imitateurs en France.
- C’est ainsi que MM. Schneider frères, propriétaires des forges et fonderies du Creuzot, présentèrent à l’exposition des produits de l’industrie française, en 1844, une machine à river construite sur le même principe que celle de Fairbairn, mais qui en diffère en ce qu’elle est portative, que la borne sur laquelle s’opère la pression est en fer forgé au lieu d’être en fonte, et que le balancier servant à faire mouvoir l’étampe mobile est directement attaché au piston à vapeur au lieu d’être commandé par un excentrique, des engrenages et des poulies.
- La machine de M. Lemaître, dont nous allons nous occuper, présente sur les machines précédentes l’avantage de maintenir fortement les feuilles de tôle serrées l’une contre l’autre, non-seulement avant, mais pendant et après
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- MACHINES-OUTILS.
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- l’opération de la rivure qui se fait verticalement au lien de se faire par pression latérale; cette machine sert aussi à percer les feuilles de métal que l’on veut assembler, sans complication et en travaillant avec toute l’exactitude désirable.
- La fig. 1 de la pl. 953 est une élévation latérale de la machine , montée de toutes ses pièces, et la fig. 2 une élévation vue de face ; la fig. 3 est une section verticale de l’extrémité du support et du mécanisme à river ; la fig. 4 , une section horizontale du support; la fig. 5, une projection horizontale de l’extrémité du support; enfin la fig. 6 , une section verticale de l’extré*-milé inférieure du cylindre à vapeur et de la soupape à tiroir.
- Les mêmes lettres indiquent les mêmes objets dans toutes les figures.
- Les deux feuilles de tôle ou de cuivre A qu’on veut assembler sont placées horizontalement l’une sur l’autre entre deux matrices, le tas fixe a et l’étampe mobile b. Le tas, qui est creusé pour recevoir la tête du rivet, est ajusté vers l’extrémité d’une forte pièce en fer corroyé B, servant de support ou de point résistant, tant à l’étampe pour river qu’à la virole pour rapprocher les feuilles de tôle, et enfin au poinçon pour les percer.
- L’étampe mobile 4, qui est comme le tas , en acier fondu et trempé, et creusé en dessous pour former la tête du rivet, doit descendre verticalement sur celui-ci ; il est, à cet effet, ajusté dans une double en fer forgé c, qui reçoit un mouvement rectiligne alternatif d’ascension et de descente d’un grand levier ou balancier en fer forgé C, dont le point d’appui est sur la tête d’un fort bâti de fonte D. Ce levier se relie par son autre extrémité avec la bielle E, qui s’articule avec un lourd piston F, fig. 6. La vapeur arrivant sous ce piston, par la partie inférieure du cylindre G, dans lequel il se meut, soulève le grand bras du balancier et fait descendre son petit bras, avec l’étampe qui y est suspendu. L’action de la vapeur est donc directe, c’est-à-dire qu’elle est transmise sans intermédiaire d’excentriques ni d’engrenages, comme dans l’appareil de Fairbairn. Cette disposition permet de maintenir la pression sur le rivet aussi longtemps qu’il est jugé nécessaire , et de donner le temps de changer le cylindre de tôle de position , pour faire une nouvelle rivure.
- Le bâti D est composé de deux flasques réunies par des boulons et par une frette H , puis solidement assises sur des pièces de charpente I, portées par d autres pièces transversales J J, reliées et boulonnées entre elles , de manière à former une seule masse établie sur une maçonnerie K K. Le support horizontal B est serré entre les deux flasques, et, malgré la grande portée engagée et ses fortes dimensions, il fléchit encore de quelques millimètres, par l'effet de la violente pression que l’étampe mobile et la virole exercent sur lui; séanmoins le système a une stabilité suffisante pour le travail.
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- ARTS MÉCANIQUES.
- L’étampe b est entouré d’une espèce de virole ou de canon cl, fig. 3, destiné à comprimer les feuilles de tôle à assembler, avant et pendant la ri-vure. Cette virole, dont le mouvement est indépendant de celui de l’étampe , est ajustée dans une pièce L qui glisse entre deux coulisseaux M M que l’on peut régler au besoin et qui sont rapportés sur la partie avancée et bien dressée des deux flasques réunies qui composent le bâti de fonte D. La pièce L est pressée par le bout d’un levier en fer forgé IN , dont le centre d’oscillation est autour du même point que le balancier C; ce levier se relie par l’autre extrémité à la bielle O du second piston â vapeur renfermé dans un cylindre à simple effet P, d’un diamètre plus petit que le précédent. L’action de la vapeur que l’on fait arriver au-dessous du piston est transmise ainsi directement aux leviers par une disposition de tiroirs et de tringles analogues à ceux du premier piston.
- Le cylindre à vapeur G est à simple effet, la vapeur ne devant arriver qu’au-dessons du piston pour le faire monter, et non au-dessus pour le faire descendre; le poids du piston, celui de la bielle et du grand bras du balancier étant suffisant pour vaincre les frottements des pièces mobiles , le piston descend dès que la vapeur s’est échappée; le porte-outil remonte donc seul, et c’est pendant ce temps qu’on effectue le changement de position des feuilles à river.
- Le tiroir destiné à mettre le cylindre en communication avec la chaudière à vapeur ou avec l’air extérieur est renfermé dans la boîte e, fig. 6 ; il est manœuvré à la main au moyen d’une combinaison de tringles et de leviers f, g, //, i, disposés de manière à être à la portée de l’ouvrier. En tirant la tringle i, on fait descendre le tiroir, et la vapeur venant de la chaudière par le tuyau j s’introduit immédiatement dans le cylindre G au-dessous du piston F et fait monter celui-ci. Lorsque l’ouvrier abandonne la tringle i, le tiroir descend, interdit l’entrée de la vapeur, et établit la communication du cylindre avec l’extérieur. La vapeur, après avoir produit son effet sous le piston, s’échappe par le tuyau k; aussitôt le piston descend.
- il est facile de comprendre que, lorsque la bielle O s’élève, le canon mobile d descend, et appuie fortement sur les feuilles de tôle, qui, trouvant une résistance sur le las fixe a, sont rapprochées et restent serrées avant que l’é-tampe arrive sur elles et pendant que celui-ci opère ; lorsque l’étampe commence à remonter et que le rivet est fait, le canon c se relève également.
- Fonctions de la machine. Pour faire une rivure quand les deux feuilles de tôle A sont placées sur le support horizontal B, un enfant introduit le rivet , chauffé au rouge, dans le trou percé à l’avance dans les deux feuilles; puis l’ouvrier ouvre le tiroir de la boîte l, en tirant la seconde tringle afin
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- MACHliN ES—OUTILS.
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- de laisser entrer la vapeur dans le cylindre P, sons son piston ; celui-ci monte aussitôt, le canon mobile d descend et comprime les tôles; alors l’ouvrier ouvre le tiroir du cylindre G, la vapeur s’introduit sous le piston F, et l’c-tampe b descend à son tour; il a le soin en même temps de laisser encore ouvert l’autre tiroir delà boite l pour que le piston se maintienne au haut de sa course et que le canon reste appuyé sur les tôles et les presse sur le tas fixe a.
- Pour obtenir une forte pression de l’étampe sur le rivet, il faut que l’ouvrier tire la tringle avec vivacité; il produit ainsi un mouvement très-brusque, une* espèce de secousse qui augmente considérablement l'énergie du coup; il donne ordinairement deux coups pour obtenir une rivure plus parfaite.
- Afin d’amortir le choc des leviers C et N, on a disposé un billot en bois S sur lequel ils s’appuient lorsqu’ils prennent la position indiquée par les lignes ponctuées, fig, I.
- La rivure étant faite, l’ouvrier abandonne la tringle i, pour que le tiroir de la première boite e laisse échapper la vapeur par le tuyau k et que le piston F descende; l’étampe remonte alors; puis il abandonne la tringle i' afin que le second tiroir / livre également passage à la vapeur, par le tuyau de sortie et que le piston du second cylindre P descende à son tour.
- La machine que nous venons de décrire sert également à percer les feuilles de tôle avant l’opération de la rivure, et cela par la simple addition d’un poinçon mobile y; placé en avant de l’étampe; il fonclionne parle mécanisme qui produit la descente de la virole destinée a tenir les tôles rapprochées.
- Ce poinçon est ajusté dans une douille en fer Q, fig. 2, tournant autour d’un tourillon n; lorsqu’on ne perce pas, on le relève et on l’arrête au moyen d’une cheville t, position indiquée fig. \, 2 et 3. Cette douille et son axe sont ajustés sur une pièce à coulisse R rendue solidaire avec la pièce M au moyen de boulons qui traversent des oreilles saillantes adaptées sur les côtés verticaux.
- La pièce R glisse entre des coulisseaux qui la guident dans la direction verticale suivant laquelle elle doit fonctionner; elle est mue par le grand levier N qui presse sur sa partie supérieure.
- La tôle à percer se place sur la matrice o fixée à l’extrémité du support horizontal B; quatre vis de pression permettent de la centrer et de l'assujettir exactement à la place qu’elle doit occuper par rapport à la distance ménagée entre les rivures, en laissant toutefois un trou de rivet intermédiaire.
- On voit par celte disposition que l’ouvrier, en tirant la tringle i' pour ouvrir le tiroir du second cylindre P, élève le piston et sa bielle O, et fait presser sur le porte-poinçon le levier ; le poinçon p descend aussitôt et perce le trou dans la tôle.
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- Cette opération doit se faire très-promptement; pour cela il faut ouvrir subitement le tiroir d’admission de la vapeur au cylindre afin que le coup de piston soit très-brusque et produise une percussion, car, si l’on ouvrait le tiroir lentement, le poinçon s’appliquerait sur la tôle sans la percer. Les trous devant être percés à des distances égales, M. Lemaître a adapté contre Tune des faces de la pièce à coulisse R une alidade q, fig. 2, formée d’une douille qui s’ajuste sur l’axe r et s’y fixe par une vis de pression, et d’un morceau recourbé qui se termine par un cercle dont le diamètre est égal à celui du trou du rivet. Pour s’assurer si le centre de ce trou est bien dans la direction du centre du poinçon, l’ouvrier saisit la poignée s qu’il fait tourner jusqu’à ce que le bout de l’alidade corresponde à la base du poinçon; il fait, ensuite mouvoir la feuille de tôle à percer à droite ou à gauche, en avant ou on arrière, jusqu’à la partie circulaire de l’alidade.
- On préfère généralement opérer le percement et la rivure séparément ; on commence alors par percer une première rangée de trous sur l’un des bords de la feuille avant de percer ceux correspondants de la deuxième feuille qui doit s’assembler avec celle-ci; on rapproche les deux bords qui doivent se superposer, et on perce cette seconde feuille, en se guidant par les trous de la première.
- Les trous que l'on perce dans la tôle sont quelquefois tout à fait cylindriques; mais il vaut mieux leur donner une forme conique, de sorte que le rivet mis en place présente la forme de deux troncs de cônes opposés par leur sommet qui doit se trouver à la ligue de jonction des deux feuilles. On obtient ainsi, lorsqu’on chasse les rivets, une espèce d’assemblage à queue-d’aronde. Il est évident que, par la forte pression qui a lieu et par cela même que les tôles sont maintenues très-serrées, la tige du rivet se refoule sur elle-même et remplit parfaitement tout le vide, ce qui produit un assemblage très-solide.
- Fabrication des rivets. Les rivets doivent être faits en fer deux et nerveux se travaillant bien à chaud et non cassant à froid; on les fabrique comme les clous , etM. Lemaître emploie, pour cet usage, le petit appareil représenté de face, fig. 1, pl. 954, de profil, fig. 2, en coupe verticale, fig. 3, et en plan, fig. 4.
- Cet appareil se compose d’une masse de fonte A évidée dans le milieu et présentant à sa partie supérieure B la forme d’une enclume ordinaire, tandis que l’extrémité inférieure se termine par un socle C qui repose sur une cha-botte en bois. Le vide ménagé au milieu de la masse est occupé 1° par la eiouiére D qui reçoit la tringle a sur laquelle s’appuie le rivet b après qu’il a été coupé de longueur et chauffé au rouge ; 2° par une tige de fer E s’ap-
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- puyant par son embase sur le socle de l’enclume et portant à son extrémité supérieure une douille dans laquelle se loge le bout de la tige a- 3° par un levier F dont le centre de mouvement est sur un boulon c, et qui, passant dans une mortaise de la tige E, soulève le rivet après que la tête est forgée, et le fait sortir de la clouière. Un fort tenon d, qu’on voit séparément fig. 5, traverse l’appareil; il est serré par une clavette et passe dans la tige E pour maintenir sa verticalité, et l’empêcher de vaciller pendant qu’on frappe à grands coups de marteau sur le rivet pour en former la tête.
- On change la clouière et la lige à douille suivant le diamètre et la longueur des rivets que l’on fabrique. Les trous ménagés sur les deux faces de l’enclume permettent de placer le levier à la hauteur voulue par la longueur du rivet.
- La disposition de cet appareil rend la fabrication des rivets très-régulière et très-rapide ; un forgeron peut en faire jusqu’à 100 kilog. par jour; il n’est donc pas indispensable de les faire par procédés mécaniques.
- M. Lemaître a disposé prés de sa machine à river un petit four à réverbère dans lequel on peut chauffer un grand nombre de rivets à la fois.
- La fig. 6, pl. 954, montre ce four en élévation longitudinale; la fig. 7 est une section verticale et longitudinale, la fig. 8 une section transversale, et la fig. 9 une section horizontale prise au niveau de la grille.
- A, massif du four. B, grille. C, cendrier. D, sole sur laquelle on place le& rivets à chauffer. E, cheminée en tôle bouchée par un obturateur F qu’on fait fonctionner en appuyant le pied sur la pédale G; à cette pédale est accrochée une tringle H liée au levier I fixé à la tige transversale J; à l’extrémité de ce levier est attachée une autre tringle K reliée avec la queue de l’obturateur. LM, portes en briques garnies d’une armature de fer, dont l’une sert à placer le combustible sur la grille, et l’autre à introduire les rivets à chauffer; ces portes sont munies de tringles auxquelles est accrochée une chaîne retenue par un petit segment de cercle a monté sur l’axe transversal J qui s’appuie sur trois supports b b b. Lorsque les rivets sont chauffés au rouge, l’enfant qui dirige le four appuie sur la pédale; aussitôt, la porte M s’ouvre et l’obturateur se ferme afin d’éviter que le courant d’air qui s’établirait si la cheminée était découverte ne refroidisse les rivets. L’enfant saisit les rivets avec| des pinces, et les jette à portée d’un autre enfant, également muni d’une pince, qui les saisit à son tour et les engage dans les trous percés dans la tôle.
- Trois ouvriers et deux enfants sont nécessaires pour le service de la machine ; l’un soutient le bouilleur par le bout, le second tire les tringles pour faire agir l’étampe , le canon ou le poinçon, et un troisième règle la position de la pièce afin que les trous soient percés bien exactement.
- M. Lemaître estime qu’on peut percer, avec sa machine, 400 trous, et
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- placer le même nombre de rivets par journée de onze heures, en opérant sur de fortes tôles , tandis que , en travaillant à la main , ces trois ouvriers ne feraient que 80 à 130 rivures dans le même temps, les trous étant percés à l’avance.
- M. Lemaître a établi, pour le service de sa machine, un chariot à moufle mobile sur une espèce de chemin de fer suspendu, porté par des poutres qui forment la partie principale de la charpente du hangar sous lequel tout l’appareil est à couvert. Ce mécanisme permet de porter des pièces d’un grand volume et de les manœuvrer avec facilité.
- La fig. 1, pl. 955, est une vue générale de la charpente du hangar, montrant la position de la machine à river et la manière dont le bouilleur est suspendu.
- La fig. % représente le chariot à moufle en élévation latérale.
- Fig. 3. Système d’engrenage, au moyen duquel on fait monter et descendre la pièce, vu de face.
- Fig. 4. Le même vu de profil.
- Fig. 5. Section verticale des tambours sur lesquels s’enroulent les chaînes destinées à tenir la pièce suspendue.
- Fig. 6. Les mêmes vus en dessus.
- Fig. 7. Détails du mécanisme d’embrayage.
- Fig. 8. Les poulies mouflées, vues de face et de profil.
- Fig. 9. Diagramme du passage des chaînes sur les poulies et les tambours.
- Les mêmes lettres indiquent les mêmes objets dans toutes les figures.
- A, charpente du hangar. B, poutre supérieure portant des rails en fer a sur lesquels cheminent les roulettes C C qui supportent le chariot.
- b b, poulies fixées à l’axe des roulettes, et sur lesquelles passe la chaîne sans fin c c, qui fait marcher les roulettes et le chariot, d d, poulies de renvoi adaptées à chaque extrémité de la poutre B, et sur lesquelles passe également la chaîne. Les bouts e e de cette chaîne sont attachés, l’un à la poulie b', l’autre à la poulie d'-, les autres bouts c' c descendent à la portée de l’ouvrier après avoir passé sur les poulies de renvoi ff. L’ouvrier, en tirant l’une des chaînes d, fait avancer le chariot vers la gauche; en tirant l’autre, il le ramène.
- L’axe des roulettes repose sur un chariot en fer D, portant les tambours E E', sur lesquels s’enroulent les chaînes g g; ces chaînes tiennent suspendue une poulie rnouflée F, munie d’un crochet y, puis remontent pour embrasser une autre poulie G, placée entre les deux tambours. En tirant du bas une chaîne h enveloppant la poulie i, on fait tourner les deux tambours E qui, en enroulant la chaîne, font monter la poulie mouflée F et avec elle la pièce à soulever. La fig. 9 montre la manière dont les chaînes passent sur les poulies et les tambours.
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- SONDAGES.
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- Au crochet / est suspendue une poulie k sur laquelle passe la chaîne l qui embrasse le bouilleur H. On conçoit qu’en faisant tourner les tambours en sens contraire, la chaîne se déroule et la pièce descend.
- Le mouvement est transmis aux tambours par un système d’engrenages que nous allons décrire.
- L’axe de la poulie motrice i porte un pignon m qui engrène avec la roue ri; sur l’axe de cetle roue est monté un autre pignon o qui commande la grande roue dentée p fixée sur le tambour E; un pignon q, fig. 3, mène la roue r du second tambour E\
- Pour élever le fardeau, l’ouvrier tire la chaîne sans fin h et fait tourner la poulie / qui transmet son mouvement au système d’engrenage; les chaînes g g s’enroulent alors sur les tambours EE, et la pièce est soulevée : lorsqu’on veut la faire descendre, on lire sur l’autre bout de la chaîne; la poulie / tourne en sens contraire, et les chaînes se déroulent et s’allongent.
- La pièce ayant été amenée sous la machine à river, on arrête le mouvement des tambours en tirant une chaîne s attachée à un levier t portant un segment denté u qui engrène dans une crémaillère taillée sur le bout d’un levier d’embrayage v; ce levier fait agir deux cliquets x x qui tombent dans les dents des roues p et r, et les arrêtent ainsi que les tambours avec lesquels elles sont solidaires. Lorsqu’on veut débrayer, on tire l’autre chaîne s ; le levier v recule et dégage les cliquets. (D.)
- SONDAGES.
- Note sur les travaux exécutés par M. Chartier, pour rechercher et exploiter la marne calcaire dans la Sologney par M. le Ghatelier (1).
- On désigne, sous le nom de Sologne, une portion de territoire de forme elliptique, limitée par la Loire depuis Cosne jusque vers Amboise, par le Cher depuis Montrichard jusqu’à Vierzon, et enfin par une ligne sensiblement droite tirée de Vierzon à Cosne, et qui s’étend sur les trois départements du Loiret, de Loir-et-Cher et du Cher. Ce nom correspond à une constitution géologique et, par suite, à une nature de sol spéciales.
- La Sologne appartient tout entière à la formation du terrain tertiaire moyen dont l’assise supérieure recouvre sa surface. La partie inférieure de cet étage du terrain tertiaire est représentée par les sables et les grès de Fon-
- (1) Cette note a été lue dans la séance du conseil d’administration de la Société d’encouragement du 19 mars 1845.
- Quarante-quatrième année. Avril 1845.
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- ARTS MECANIQUES.
- 4-54
- tàinebleaiï , que l’on voit disparaître à Étarnpes sous les calcaires d’eau douce de la Beauce î ces calcaires , qui forment l’assise intermédiaire de ce terrain , sont tantôt compactes, tantôt marneux et généralement accompagnés de silex ou meulières ; ils recouvrent toute la surface de la Beauce qui leur doit sa fertilité, et on les suit jusqu’à Orléans, sur les rives de la Loire entre Gien et Blois, et à l’ouest jusqu’à la Flèche, Sauinur et Châtellerault : on les retrouve au sud de la Sologne, dans le département de l’Indre, et plus près encore, datas le département du Cher, entre Vierzon, Bourges et Saint-Amand. L’assise supérieure du terrain tertiaire moyen comprend les fahluns marins de la Touraine et de l’Anjou, et le terrain de sables et d’argiles qui recouvre tout le plateau de la Sologne.
- Cette vaste étendue de territoire, pendant longtemps négligée, est une des moins peuplées et des moins cultivées de la France ; le sol, composé de sables et d’argiles, est naturellement peu productif; en outre, les eaux séjournent à la surface et, dans beaucoup de localités , noient les terres.
- Depuis plusieurs années, des propriétaires intelligents ont amélioré le sol en facilitant l'écoulement des eaux par des rigoles d’assèchement, et surtout en faisant venir, à grands frais, des marnes destinées à le féconder en lui fournissant l’élément calcaire dont il est dépourvu. Cet amendement précieux ne s’est trouvé jusqu’ici en gîtes superficiels, d’une exploitation facile, que sur les limites de la Sologne qui ont été indiquées plus haut ; c’est là qu’on va le chercher pour l’employer, après des transports coûteux, au prix exorbitant de 8 cà 10 fr. le mètre Cube (1). Le transport de la marne exploitée près d Orléans est entré pour une part -importante dans les prévisions de trafic du chemin de fer du centre entre Orléans et Vierzon; mais l’absence de voies de communication intérieures perfectionnées limitera le marnage à une zone assez étroite de part et d’autre du chemin de fer.
- M. Chartier, propriétaire à Sennely, canton de la Ferté-Saint-Aubin, département du Loiret, a pensé qu’il y aurait un avantage incontestable à rechercher et à extraire par des puits ^ même à de grandes profondeurs, la marne que devait , suivant tontes les probabilités géologiques, renfermer le sous-sol, dans une partie de la Sologne où le marnage des terres exige 32 mètres cubes de marne tirée des environs d’Orléans, et revient à 200 francs par hectare; il a pensé que ces recherches pourraient conduire également à la reconnaissance des masses de pierre à chaux dont ce pays est entièrement dépourvu ; qu’en outre elles donneraient des indications sur la possib.lité de trouver des
- (i) D’après les renseignements communiqués par -nôtre collègue M. Herpin, on rencontre et on exploite la marne à 4 ou 5 mètres au-dessous du sol, dans les environs de Rornoranlin.
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- SONDAGES.
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- nappes d’eau ascendantes pour les irrigations, ou des couches absorbantes pour assécher les terrains noyés.
- M. Chartier a fait exécuter deux forages par M. Mulot sur sa propriété de la Guérinière, située commune de Sennely, à la limite sud du département du Loiret, à 11 kilomètres environ de la Motte-Beuvron et 15 de la Fcrté-Sainfr-Aubin. Ces deux forages sont distants l’un de l’autre de 420 mètres; le second a son orilice à 2m,18 au-dessus du premier. A 10 mèt., et surtout à 15 mèt. de profondeur, des eaux non jaillissantes, mais montant jusqu’à 1“,50 en contre-bas du sol, ont été rencontrées et permettront d’alimenter de petits canaux d’irrigation en profitant de la déclivité du sol. A 56m,37 de profondeur dans le premier trou de sonde et à ^9m,19 dans le second, la marne a été rencontrée alternant avec des lits de calcaires durs et siliceux; elle a été reconnue, sans être entièrement traversée, d’une part, sur une épaisseur de 11m,48, et, de l’autre, sur une épaisseur de 12m,47. Nous donnerons ici, pour faire connaître exactement la nature des terrains, les coupes dressées par M. Mulot, et dont M. Chartier veut bien faire hommage à la Société d’encouragement :
- Sondage n° i.
- Mature des terrains. Epaisseur.
- Sable blanc quartzeux................... Om,9o
- — — veiné........................ 0 ,45
- Argile sableuse. ••• •.............. 0,70
- Sable fin un peu argileux........... 2 ,00
- Gros sable quartzeux................ 2,50
- Sable gris argileux................. 2 ,30
- Argile blanche...................... J ,40
- — jaunâtre...................... 1 ,25
- Sable id............................ 1 ,80
- — argileux...................... 2 ,45
- — quartzeux..................... 4 ,00
- — argileux...................... 0 ,70
- Argile grise (assez pure)........... 9 ,20
- Sable quartzeux..................... 7 ,40
- — jaunâtre argileux............. 0 ,60
- Argile jaunâtre..................... 3 ,47
- — sableuse...................... 3 ,20
- Sable vert.......................... 4 ,30
- Argile jaunâtre..................... 1 ,15
- Gros sable blanc.................... 2 ,50
- Argile jaunâtre..................... 2 ,40
- — d’un vert foncé............... 1 ,50
- Marne noire......................... 0 ,20
- Silex (partie vide).......*............ 0 ,84
- Calcaire siliceux...................... 0 ,16
- Maroc .... ............................... 4 ,52
- Roche siliceuse............................ 0 ,29
- Maroc .calcaire............................ 3 ,03
- Roche calcaire............................. 0 ,18
- Marne (partie connue)...................... 2 ,46
- Total ... $7“,85
- Sondage n° 2.
- Nature des terrains. Epaisseur.
- Sable blanc veiné................... 2*“,31
- — quartzeux très-gros............ 2 ,00
- Argile jaunâtre..................... 1 ,14
- Sable argileux...................... 6 ,96
- Argile veinée....................... 2 ,76
- Sable jaune......................... 0 ,45
- — quartzeux...................... ! ,60
- — argileux....................... 8 ,90
- Argile. ............................ 0 ,55
- Sable vert argileux................. 3 ,55
- Argile (assez pure)..................... 2,23
- Sable quartzeux..................... 2 ,10
- Argile.....................•........ l ,43
- Sable vert argileux................. 0 ,80
- Argile.............................. 1 ,56
- Sable vert.......................... 1 ,37
- Argile verte sableuse............... 0 ,39
- Argile.............................. 0 ,90
- Sable vert argileux................. 0 ,65
- Argile jaunâtre..................... 2 ,7 5
- Sable blanc (assez fin)............. 2 ,61
- — argileux très-dur.............. 0 ,60
- Argile jaunâtre..................... 1 ,10
- — verte.......................... 0 ,50
- Marne argileuse........................ 3 ,68
- Calcaire siliceux...................... 0 ,29
- Marne calcaire......................... 3 ,6:>
- Calcaire en roche.............,........ O ,60
- Marne.................................. !,!#•
- Calcaire siliceux. .................... l ,6?
- Marne (partie connue)................. 1 ,&o
- Total ... #1^,66
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- ARTS ÉCONOMIQUES.
- M. Chartier pense que non-seulement la marne qu’il se dispose à exploiter reviendra à un prix moins élevé que celle qui provient des terrains d’Orléans, ce qui est incontestable s’il n’y a pas des épuisements trop dispendieux à faire pour assécher les galeries d’extraction, mais encore qu’il sera possible de l’employer en quantité beaucoup moindre, soit 16 mètres cubes au lieu de 3*2 par hectare, à cause de sa richesse en carbonate de chaux qui s’élève à 90 pour 100. Les bancs de pierre ealaire ou de marne dure pourront être utilisés pour la fabrication de la chaux, ceux de calcaire siliceux pour les constructions.
- M. Chartier ne s’est pas arrêté après ce premier succès; il fait creuser un puits destiné à constater l’importance des difficultés que présente le terrain, soit à raison de sa nature, soit à raison des sources qu’il recèle dans son sein, pour la création d’une exploitation. Le procédé qu’il a adopté consiste à enfoncer successivement, comme dans un forage ordinaire , trois à quatre tubes de tôle d’un diamètre décroissant, le premier ayant 1m,20 , le dernier devant avoir 1 mètre seulement de diamètre. Ce puits a atteint déjà une profondeur de 15 mètres.
- Le système adopté par M. Chartier est certainement le plus sûr pour arriver au résultat dans une localité où tout manque, surtout le concours de mineurs ou d’ouvriers habitués au travail de foncement des puits ; il est probable qu’au point de vue de la dépense et de la facilité de l’exploitation, il aurait mieux valu recourir de suite aux procédés employés, en pareil cas, dans les mines et plus particulièrement dans le département du Nord.
- Quoi qu’il en soit, M. Chartier aura rendu un immense service à l’agriculture de la Sologne, en démontrant, par sa propre expérience, la possibilité d’extraire, dans chaque localité , la marne indispensable pour l’amendement du sol; ses efforts méritent les éloges les plus complets.
- -------:--- m. ' ^ -—5iTi------—- -------------—
- ARTS ÉCONOMIQUES. — garde-robes.
- Rapport fait par M. Herpin, au nom du comité des arts économiques , sur une fermeture hydraulique pour les garde-robes, présentée par M. Montvignier, rue de la Corderie-du-Templej t5, à Paris.
- L’importation en France et l’adoption des cuvettes hydrauliques dites anglaises, pour les lieux d'aisances, ne paraît pas avoir été suffisamment refléchie ni calculée sur nos usages, non plus que sur la forme et les exigences de nos constructions.
- Aussi ne voyons-nous pas sans quelque regret nos industriels se près-
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- ser, comme à l’envi, pour apporter des modifications plus ou moins ingénieuses à des appareils dont le vice capital, pour nous , est précisément ce qui constitue leur mérite chez nos voisins d’outre-mer; car les cuvettes anglaises, si utiles, si agréables et si convenables à Londres, ne pourraient être généralement adoptées à Paris sans donner lieu à des inconvénients fort graves.
- A Londres, des aqueducs et des canaux souterrains, dans lesquels circulent en abondance des eaux courantes, entraînent et enlèvent promptement les immondices des maisons.
- Chaque ménage reçoit abondamment, tous les jours, la provision d’eau qui lui est nécessaire, au moyen de tubes communiquant avec les conduits des fontaines publiques ou des entreprises spéciales.
- Dans un grand nombre d’hôtels , les appartements des étages supérieurs sont pourvus de la même manière de la quantité d’eau dont ils ont besoin; et, comme elle est à bas prix, on la prodigue pour les usages domestiques.
- Il en est autrement à Paris; l’eau de rivière ou de fontaine se vend un demi-centime le litre; il faut la transporter dans les maisons et la monter à bras d’hommes jusqu’aux étages les plus élevés; on n’en a pas toujours à sa disposition en quantité suffisante, ni au moment où l’on en a besoin ; on est forcé quelquefois de la ménager.
- D’un autre côté, les matières fécales, au lieu d’être, comme à Londres, enlevées et balayées comstamment par un courant d’eau, sont réunies , accumulées pendant plusieurs années successives dans des fosses souterraines, imperméables, d’où il faut ensuite les enlever et les transporter, au moyen de chevaux et de voitures, jusqu’à une grande distance de la capitale.
- La vidange des fosses est une opération toujours fort coûteuse (elle se paye, à Paris, de 7 à 9 fr. le mètre cube); et, comme cette dépense est à la charge des propriétaires de maisons, ceux-ci, pour la plupart, repoussent de toutes leurs forces rétablissement des cuvettes hydrauliques, qui ont, pour eux, l’inconvénient très-réel de remplir inutilement les fossesd’une très-grande quantité d’eau, d’exiger des vidanges fréquentes, d’occasionner des fuites et des infiltrations dans les puits des voisins, de nécessiter des réparations fort dispendieuses et de donner souvent lieu à des procès , à des contestations onéreuses ou désagréables.
- D’un autre côté, l’accumulation inconsidérée de l’eau dans les fosses d aisances a des conséquences non moins fâcheuses pour l’agriculture et l’intérêt public.
- Aujourd’hui les matières déposées dans les réservoirs de Montfaucon, pour être ultérieurement converties en engrais , sont tellement délayées et noyées dans l’eau, qu’on n’obtient, d une quantité donnée de ces matières,
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- ARTS ÉCONOMIQUES.
- que la moitié de l’engrais qu’elles fournissaient autrefois. La partie liquide, qui forme aujourd’hui presque les huit dixièmes du total, s’écoule par les déversoirs et vient se perdre dans les eaux de la Seine : notez que ce mélange répugnant a lieu en amont de Paris, tout près du pont d’Austerlitz.
- Nous perdons, par conséquent, des quantités immenses de l’un des engrais les plus actifs, les plus utiles et les plus économiques qui puissent être appliqués à nos cultures industrielles , telles que celles du chanvre, du lin, des fourrages, des plantes tinctoriales , oléagineuses , etc., engrais d’autant plus précieux et nécessaire pour notre agriculture, que les tourteaux de lin et de colza fabriqués en France et même le sang et les os des animaux tués dans les abattoirs de Paris sont exportés, en presque totalité, pour l’Angleterre, les colonies et le nouveau monde.
- Faute d’engrais abondants et en même temps économiques, la production agricole en France est généralement stérile ou peu profitable aux cultivateurs. Geux-ci, écrasés, d’ailleurs, par les charges de toutes sortes tant directes qu’indirectes qui grèvent le sol foncier, ainsi que la main-d’œuvre et les divers matériaux ou agents nécessaires à notre agriculture, ne peuvent plus produire les denrées de première nécessité qu’à un prix beaucoup plus élevé que le prix de revient des mêmes denrées des pays voisins. Nos cultivateurs, généralement peu fortunés, n’ont pas les capitaux suffisants pour faire venir, à ^grands frais, des masses d’engrais exotiques; peut-être même leurs avances ne leur seraient-elles pas remboursées par l’augmentation des produits.
- 11 est donc de la plus haute importance pour notre agriculture de conserver, avec un très-grand soin, tous les engrais économiques qui sont à notre disposition, loin de les jeter et de les laisser perdre comme on le fait aujourd’hui.
- Ainsi, messieurs, les exigences et les besoins de l’agriculture, d’impérieuses raisons de salubrité publique, la disposition des maisons , la nature et le mode de nos constructions , la pénurie de l’eau, l’absence de conduits souterrains constamment lavés par des eaux courantes qui entraînent les immondices des ménages, toutes ces circonstances doivent s’opposer, dans Paris,, à l’adoption des cuvettes anglaises.
- Nous avons cru devoir insister sur ce point, afin de faire connaître à nos constructeurs>de garde-robes hydrauliques que leurs appareils, quelque ingénieux qu’ils puissent être, sont entachés d’un vice essentiel et radical; qu’ils sont diamétralement opposés à la solution la plus rationnelle et la pins désirable du problème, à savoir : la dessiccation , la désinfection rapide des matières et leur utilisation immédiate pour l’agriculture.
- Les essais importants que l’on a tentés dans ce but, les prix considérables
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- GARDE-IÎOBES.
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- que vous avez proposés pour cet objet permettent d’espérer que la solution du problème ne se fera pas longtemps attendre.
- Déjà plusieurs industriels, ainsi que des savants fort recommandables, sont entrés dans la voie des améliorations véritablement utiles que nous réclamons.
- M. Montvignier vous soumet aujourd’hui un bon moyen de fermeture des garde-robes, pouvant s’appliquer très-bien aux constructions actuelles, comme aux appareils désinfectants qui seraient ultérieurement adoptés.
- Le mode de fermeture hydraulique ('yvatcr-closet) exécuté par M. Montvignier, et qui avait été indiqué, il y a déjà longtemps par M. Couverçhel, consiste en une capsule ou cloche métallique renversée qui est placée au-dessus du conduit de la fosse d’aisances; les bords de cette capsule renversée plongent de quelques centimètres dans une rigole circulaire remplie d’eau , qui se trouve autour do siège ou de la cuvette. Un mécanisme fort simple fait rabattre la capsule ou la retire, c’est-à-dire ferme le conduit de la fosse ou le laisse ouvert lorsqu’on leve ou que l’on abaisse le couvercle, ou même quand l’on ouvre ou que l’on ferme la porte du cabinet.
- Le réservoir circulaire placé autour de la cuvette contient environ dix litres d’eau; on la change tous les quinze ou vingt jours pendant l’été; elle n’a contracté alors que très-peu d’odeur : pendant l’hiver, on y ajoute du sel pour prévenir l’effet de la congélation.
- M. Montvignier a placé plusieurs de ses appareils dans divers établissements publics, notamment dans les ministères, au palais de l’Institut, au chemin de fer de Saint-Germain , au college de Henri IV, aux écoles et à la salle d’asile de la halle aux draps. Ces appareils fonctionnent bien, le service en est sûr, facile et commode; ils remplissent parfaitement leur but lorsqu’ils sont entretenus convenablement suivant les instructions données par M. Montvignier.
- Le prix de cet appareil est de 80 fr.
- M. Montvignier ajoute quelquefois à ses cuvettes une disposition qui interdit la communication du siège avec la fosse et, par conséquent, empêche ses exhalaisons méphiiiques de se répandre au dehors, pendant le temps que la cloche supérieure est ouverte.
- Votre comité des arts économiques, messieurs, est d’avis que l’appareil de fermeture hydraulique présenté par M. Montvignier peut être employé très-avantageusement, surtout pour les cabinets qui sont placés dans l’intérieur des appartements.
- 11 vous propose, en conséquence, de remercier M. Montvignier de sa communication et d’insérer le présent rapport dans le Bulletin.
- Approuvé en séancele 19 février 1845. Signé H erp in, rapporteur.
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- extraites de diverses publications périodiques françaises et étrangères.
- ARTS MÉCANIQUES.
- Note sur la télégraphie électr ique, par M. Ara go (1).
- L’idée d’un télégraphe électrique n’est pas nouvelle. Dès qu’on eut reconnu que l’électricité parcourait les corps avec une extrême rapidité, Francklin imagina qu’on pourrait l’appliquer à la transmission des dépêches. Ce n’est cependant pas ce grand physicien qui a formulé l’idée en système applicable. On trouve pour la première fois une disposition réalisable de télégraphie électrique dans une note publiée en 1771 par Lesage, savant d’origine française établi à Genève.
- Ce télégraphe se composait de vingt-quatre fils séparés les uns des autres et noyés dans une matière isolante. Chaque fil correspondait à un éîectromètre particulier. En faisant passer, suivant le besoin, la décharge d’une machine électrique ordinaire à travers tel ou tel de ces fils, on produisait à l’autre extrémité le mouvement représentatif de telle ou telle lettre de l’alphabet. Ce système fut établi sur une échelle restreinte, dans les environs de Madrid, par M. de Bettancourt.
- La machine électrique ordinaire, source intermittente d’électricité, peut être actuellement remplacée par une pile voltaïque d’où émane un courant continu susceptible d’être transmis par des fils métalliques. Ampère, chez uous , et Sœmmering, en Allemagne (2), songèrent aux applications dont ce courant serait susceptible pour transmettre des dépêches. Les deux systèmes avaient l’un et l’autre l’inconvénient d’exiger un assez grand nombre de fils isolés.
- Le télégraphe électrique que le gouvernement fait établir sur le chemin de fer de Paris à Rouen n’aura qu’un seul fil ; c’est avec un seul fil qu’on réussira à créer tous les signaux nécessaires à la transmission des dépêches les plus complexes ; mais il fallait savoir d’abord si le courant électrique qui doit engendrer ces signes s’affaiblirait d’une manière trop notable eu parcourant de grandes distances. Les iugénieuses expériences déjà exécutées en Angleterre ne tranchaient pas la question.
- La commission nommée par M. le ministre de l’intérieur s’est attachée à la résoudre; elle a établi un fil de cuivre le long du chemin de fer de Rouen sur des poteaux en bois placés de 50 mètres en 50 mètres. Le courant passait d’abord sur un certain fil suspendu dans l’air et revenait par un autre fil semblable placé immédiatement au-dessus. L’intensité du courant était accusée et mesurée à l’aide de la déviation que ce courant imprimait à une aiguille de boussole ; la déviation était considérable. La commission a cherché ensuite si, comme on l’avait jadis trouvé en Bavière, en Russie, en Angleterre, en Italie, le courant voltaïque était transmis par le premier fil à travers la
- (ï) Extrait d’un discours prononcé à la chambre des députés dans la séance du 29 avril 1845.
- (2) Le télégraphe électrique de Sœmmering est décrit et figuré dans la Bibliothèque britannique, cahier de janvier 1812.
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
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- terre humide comprise entre deux stations. Elle a trouvé que le courant né à Paris et transmis à Mantes, à 57 kilomètres de distance , le long d’un fil attaché aux poteaux , revenait par la terre beaucoup mieux que par le second fil; que la terre, dans cette expérience qui a parfaitement réussi, faisait Folfice d’un conducteur beaucoup plus utile que le second fil métallique. Avec les deux fils d’allée et de retour, la déviation de l’aiguille, mesure du courant, était de 25°. Quand le second fil supprimé se trouvait remplacé par la couche de terre comprise entre Paris et Mantes , la déviation de l’aiguille s’élevait jusqu’à 50°.
- La reproduction au point d’arrivée d’un signal né à la station de départ ne peut s’opérer qu’à l’aide d’une force.
- Les physiciens ont reconnu que, lorsqu’on fait circuler un courant électrique le long d’un fil plié en hélice autour d’une lame d’acier, on aimante la lame d’une manière permanente; lorsque la pièce de métal est du fer doux, l’aimantation est momentanée. Pendant que le courant circule, le fer est aimanté; mais à peine le courant a cessé, le fer revient à l’état ordinaire. Toutes les fois que le courant dans l’une des stations passera dans une hélice autour d’une masse de fer doux, cette masse de fer deviendra momentanément un aimant, et elle pourra produire un effet mécanique. C’est par ce procédé qu’on peut transmettre au loin tous les signaux qu’on a produits dans la station de départ.
- Les appareils en usage en Angleterre se composent d’un cercle gradué rotatif, placé dans la localité où l’on fait les signaux, et où chaque division représente une lettre de l’alphabet; c’est, par exemple, la lettre supérieure au moment des repos du cercle qu’il faut lire pour avoir la dépêche; les repos de la station de départ devront se représenter dans le même ordre sur le cercle de la station d’arrivée; ce cercle est lié à un engrenage arrêté par une pièce de fer doux ; cette pièce est divisée, et dès lors l’engrenage s’avance d’une dent toutes les fois que le morceau de fer voisin devient un aimant par l’action du courant électrique qui circule autour de lui dans une hélice. Le courant est-il interrompu, le déclic en fer reprend sa place; celui qui envoie la dépêche peut donc régler le mouvement du cercle sur lequel le correspondant devra la lire.
- Le courant électrique sera porté jusqu’à Rouen le long du fil métallique et reviendra par la terre avec toute l’intensité qu’exige la production des signes télégraphiques.
- ARTS CHIMIQUES.
- Extrait d’un mémoire sur la ventilation des houillères , par M. Faraday.
- Les ouvriers chargés de l’exploitation des houillères sont exposés à de fréquenls dangers : tantôt les eaux souterraines parviennent à rompre les digues qu’on leur oppose et à inonder les galeries 5 tantôt le gaz inflammable , s’y trouvant accumulé en trop grande quantité, détone à l’approche d’une lumière et tue les mineurs. L’Angleterre, par l’abondance de ses houillères, est plus qu’aucun aut re pays exposée à ces dangers; aussi les exemples de désastres occasionnés par l’inflammation et la dé'lo-Quarante-quatrième année. Avril 1845. 21
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- nation du gaz hydrogène ne sont-ils pas rares. On a cherché à y remédier par un bon système d’aérage et par l’emploi de la lampe de Davy qui a rendu d’incontestables services; mais soit négligence de la part des ouvriers dont l’esprit de routine est difficile à vaincre, soit par toute autre cause , les accidents de cette nature sont malheureusement encore trop fréquents, malgré toutes les précautions qu’on prend pour les prévenir.
- La houillère de Haswell, dans le comté de Durham, en Angleterre, quoique réputée parfaitement saine, vient d’être le théâtre d’un effroyable désastre; quatre-vingt-quinze mineurs, tant hommes qu’enfanls, y ont perdu la vie par l’effet de la détonation du gaz inflammable : c’est pour rechercher les circonstances de ce funeste accident et indiquer les moyens d’en prévenir le retour que le gouvernement anglais a chargé MM. Lyell et Faraday de se rendre sur les lieux.
- M. Faraday a rendu compte, à l’Institution royale de Londres, dans sa séance du 17 janvier dernier, du résultat de ses invesligations ; il a appuyé ses explications de quelques expériences sur l’inflammation et la détonation du gaz hydrogène.
- Après avoir fait connaître la situation et le mode d’exploitation de la houillère de Haswell, dont le puits d’extraction a 300 mètres de profondeur, il fait remarquer que le gaz inflammable s’accumule en grande quantité dans cet amas de débris de terre et de roches, auquel on donne le nom de goaf, qui existe au centre des travaux et que l’ouvrier abandonne après avoir enlevé les piliers de bois qui soutiennent le sommet de la galerie et la masse solide de houille. Au dessus de cet amas de débris dont retendue est considérable, se forme une vaste cavité servant de réceptacle au gaz inflammable que l’aérage le mieux entendu ne peut en expulser. Lorsque ce gaz est mèié en certaines proportions avec l’air, il détone à l’approche d’un corps enflammé. M. Faraday suppose que des débris tombés de la voûte auront brisé une des lampes de Davy dont les mineurs sont munis ou qu’ils auront ouvert cette lampe pour se procurer plus de lumière, pratique dangereuse qui a déjà fait de nombreuses victimes ; d’autres fois , les ouvriers, pour se débarrasser du gaz qui les incommode , le font détoner, et on conçoit les conséquences funestes qui peuvent résulter d’une telle imprudence. Quoi qu’il en soit, il parait que les victimes de l’accident de la houillère de Haswell auront péri, soit par asphyxie, soit par suite de brûlures.
- Le gaz, en s’enflammant dans les houillères, communique le feu au poussier répandu en grande quantité dans les galeries; en les visitant, M. Faraday trouva une de leurs parois couverte d’une couche assez épaisse de poussier converti en coke, qui s’était formée par la flamme parcourant la galerie et chassée par un fort courant d’air.
- La ventilation delà houillère de Haswell a lieu au moyen de deux foyers placés au fond du puits d’aérage et alimentés avec 1,000 kilog. de houille. Ce feu entretient un fort courant d’air dans les travaux, mais il ne sulfit pas pour entraîner le gaz accumulé au-dessus du goaf.
- Indépendamment des causes connues de l’inflammation du gaz hydrogène, il en est une qui n’a point encore été signalée et qui a cependant une grande influence, c’est la
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- pression de l’air indiquée par l’abaissement du baromètre placé au dehors; cet air, refoulé dans les galeries, entraînera le gaz, s’y mêlera et produira des mélanges explosifs. Dans ces circonstances, l’action de la ventilation est impuissante; l’air reste au fond de la mine.
- Pour remédier aux accidents qui se produisent dans les houillères , M. Faraday propose le moyen suivant.
- On établira un tuyau qui aboutira à l’endroit de la mine où le gaz s’accumule, c'est-à-dire qu’il pénétrera de 2 à 3 mètres dans le goaf ; l’extrémité de ce tuyau sera flexible ; il débouchera dans le puits d’aérage où une pompe l’aspirera pour l’expulser, quoiqu’il suffise, pour l’entraîner, du courant d’air entretenu par le feu.
- On a objecté que le tuyau pourrait se déranger par suite d’éboulements ; pour obvier à ce défaut, il suffit de le suspendre dans le puits et de l’y maintenir par un moyen quelconque. L’effet sera également certain. L’objet essentiel est d’expulser le gaz et d’empêcher son mélange avec l’air atmosphérique amené par la ventilation.
- Le système de M. Byan, publié page 214 de la 15e année du Bulletin de la Société, est fondé sur ce principe ; on prétend qu’il a fait défaut dans quelques mines, mais il n’en est pas moins efficace.
- M. Taylor a proposé d’aérer les houillères en expulsant le gaz au moyen d’un appareil particulier; nous en avons parlé p. 283, 12e année, et p. 178, 14e année du Bulletin de la Société. M. Faraday borne son procédé à soustraire le gaz du goaf ou de la partie éboulée où la ventilation ordinaire ne peut atteindre (1). ( Bepertory of patent me., mars 1845. )
- Sur la coloration des verres en rouge et en bleu; par M. le professeur Schubarth (2).
- Coloration du verre en rouge au moyen de ïoxydule de cuivre. — Les anciens connaissaient le moyen décolorer le verre en rouge au moyen de l’oxydule de cuivre; Nëri et Kunckel en font mention dans leurs ouvrages. Cependant la tradition s’en était tellement perdue à la fin du siècle dernier, que l’on croyait généralement que tous les verres rouges étaient colorés par du pourpre de Cassius. Ce fut seulement en 1828 que M. Engelhardt, de Ziusweiler, parvint à colorer des verres en rouge au moyen d’un mélange à parties égales d’oxyde de cuivre et de protoxyde d’étain, procédé qui fut essayé avec succès dans la verrerie de Hoffnungsthal, en Silésie.
- Actuellement on a supprimé le protoxyde d’étain, et le mélange que l’on emploie se rapproche de celui indiqué par Néri, mais il est plus simple. On se sert d’un mélange
- (1) Ce moyen a été indiqué il y a longtemps par Brizé Fradin. ( Voy. t. 8 , p. «64 du Dictionnaire des découvertes. ) M. Murray a proposé d’améliorer la construction de la lampe en alimentant la flamme avec de l’air tiré de la partie inférieure de la mine où le gaz ne séjourne pas. ( Yoy. Bulletin de la Société, 15e année, p. 97. )
- (2) Extrait du Journal allemand de chimie pratique d’Erdmann, i 844, vol, 33 , page 300, par M. Delette.
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- de battitures de cuivre ( presque enlièrement composées d’oxydule ) et d’oxyde d’étain ( zinnasche ) obtenu par l’oxydation de ce métal en fusion au contact de l’air, auquel on ajoute quelquefois un peu de limaille de fer, lorsque l’on veut obtenir une teinte rouge écarlate. Lorsque la couleur vient à passer par accident, on la fait revenir en ramenant le cuivre à l’état d’oxydule par l’addition , dans le pot, d’un peu d’étain ou de battitures de fer. Il est bien entendu que l’on doit employer un verre qui ne contienne ni salpêtre, ni aucune autre substance oxydante.
- Le verre coloré par l’oxyde de cuivre a une teinte extrêmement foncée, et ne peut être travaillé qu’en couche très-mince , en le recouvrant d’une grande épaisseur de verre incolore (verre plaqué ).
- Coloration du verre en rouge par l’or. — L’emploi de l’or pour la coloration des verres en rouge ne paraît pas avoir été connu des anciens , et on ignore l’époque et le nom du premier qui s’en servit. Kunckel se servait, dans le xvne siècle , pour colorer le verre en rouge de rubis, du pourpre de Cassius , découvert peu auparavant par A. Cassius; mais la recette qu’il employait ne fut publiée qu’en 1836 par M. Metzger, propriétaire de la verrerie de Zechlin, à l’occasion des recherches de M. Fuss.
- Il ne faut pas croire, d’après cela, comme quelques personnes l’ont avancé dans ces derniers temps, qu’il soit nécessaire d’employer l’or à l’état de pourpre de Cassius.
- Déjà Nêri, à la fin du xvi'etau commencement du xvue siècle, annonçait que, pour colorer le verre en rouge de rubis , il suffisait d’employer du chlorure d’or calciné. Plus lard, Libar écrivait la même chose, et Merret certifiait qu’il avait vérifié l’exactitude de ce procédé. En 1834, Gol/ier-Besseyre annonçait, dans le journal de pharmacie, que Douault-Wieland ne colorait ses strass couleur de rubis qu’avec du perchlo-rure d’or (1). Enfin , en 1836 , Fuss écrivait qu’en Bohême tous les verres couleur de rubis se préparaient avec du chlorure d’or seulement, et que l’on pouvait colorer le verre eu rouge tout aussi bien avec de l’or métallique qu’avec de l’oxyde d’or ou du pourpre de Cassius (2).
- C’est donc un fait connu depuis longtemps que l’on peut colorer le verre en rouge, sans pourpre de Cassius et sans oxyde d’étain , avec de l’or métallique ou des préparations d’or. Les verreries de Bohême et de Silésie n’emploient que du perchlorure d’or, sans addition d’oxyde d’étain, pour obtenir ces beaux verres colorés en rose ou en rouge carmin.
- Lorsque l’on triture de l’or en poudre avec vingt fois son poids de fritte d’émail, on obtient une masse rosée saus aucun éclat métallique. En chauffant pendant longtemps, à la température de 110° Wedgwojd, un mélange intime d’or métallique et de quartz
- (1) M. Douault-Wieland employait du pourpre de Cassius en très-petite quantité. ( Voy. son mémoire sur la fabrication des pierres colorées artificielles, Bulletin de la Société d’encouragement, 18e année, p. 315. )
- (2) Voyez le mémoire de M. Fuss, publié Bulletin de la Société d’encouragement, 36e année, p. H5.
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- étonné cl finement porphyrisé, ce dernier se colore en rose. Les pièces en porcelaine dorée qui ont servi pendant longtemps présentent, en certains points, des taches rouges là où l’usure a enlevé la presque totalité de l’or; l’or se volatilise sous la décharge d’une puissante batterie électrique ou la chaleur d’un chalumeau à gaz hydrogène et oxygène, sous la forme d’une poussière purpurine très-légère. L’or fulminant, en détonant sur un plat d’argent, y laisse également une poussière purpurine , si on mélange celte dernière avec de la silice et qu’on chauffe le tout, la couleur rouge persiste dans tous ces cas; l’or est dans un étal extrêmement divisé, mais non à l’état d’oxyde.
- Lorsque l’on décompose, à l’aide de la chaleur, une dissolution d’or dans l’eau régale par l’acide oxalique, la liqueur paraît verte et même bleue par transmission, et il s’en sépare une poudre brunâtre, dont les parties qui touchent les parois du ballon sont jaunes et ont l’éclat métallique. Il est certain que cette poudre verte, bleue, brune et quelquefois noire est de l’or métallique.
- Si l’on traite le perchlorure d’or par de l’albumine et que l’on expose le précipité à l’action des rayons solaires, il se colorera en rouge. Une dissolution d’or colore la peau en rouge. De la soie imbibée de perchlorure d’or se colore en bleu, en vert et en pourpre sous l’action des rayons solaires. Tous ces effets sont certainement dus à de l’or métallique.
- Il est évident qu’à la température développée dans les fours de verrerie, température plus que suffisante pour déterminer la fusion de la fonte, l’or contenu dans le pourpre de Cassius se trouve ramené à l’état métallique, quelle que soit d’ailleurs l’hypothèse que l’on fasse sur la nature de ce composé, sur lequel les chimistes ne sont pas encore d’accord. Que l’on chauffe du pourpre de Cassius, du chlorure d’or ou de l’or en feuilles avec du borax ou un verre plombeux, à la température de 32° du pyromèlre de Wedgwood, l’or se séparera et se réunira en petits globules au fond du creuset, et, si l’on continue de chauffer, le borax ou le verre plombeux se colore successivement en jaune, jaune-brunâtre, vert et vert-bleuâtre, orangé, orangé foncé, et enfin rouge-pourpre, suivant que la température est plus ou moins élevée et prolongée.
- Nous avons vérifié le fait suivant annoncé par Golfier-Besseyre : en triturant de l’or en poudre chimiquement pur avec de la suie, le mélangeant intimement avec une composition de verre plombeux , et fondant dans un pot de verrerie , on obtient un verre parfaitement incolore à la partie supérieure et offrant successivement, en allant de haut en bas, des teintes jaune-verdâtre, jaune-topaze, brun-jaunâtre, brun-rouge foncé, et même en quelques endroits, vers le bas , un peu trouble. M. Pohl a remarqué qu’un verre plombeux mélangé d’un peu de perchlorure d’or ( i/2 ducat pour 33 k. de fritte ) paraît ordinairement vert après la fonte et le refroidissement, et que quelques parties seulement ont une teinte rouge. En fondant, au contraire, un verre de cristal contenant très-peu de minium et un peu de borax, avec une dissolution dans l’eau régale de 6 ducats pour 24 k. de fritte, on obtient, après six ou sept heures de fonte, un verre parfaitement incolore, qui, lorsqu’on le travaille en couches très-minces (verre plaqué), prend, par le refroidissement, une belle couleur rouge. Knox
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- annonce que l’or fondu avec du verre le colore en vert d’autant plus foncé qu’il est siliceux, et que, si l’on élève la température, la couleur passe au rouge pâle.
- On sait que le. verre sans plomb renfermant de l’or et incolore reste tel lorsqu’il se refroidit très-lentement, et qu’il passe au rouge dans le cas contraire, ou lorsqu’on le réchauffe au rouge sombre. Splitlgerber a démontré dernièrement que cette coloration se produit indifféremment dans l’air atmosphérique, l’oxygène et l’hydrogène, au milieu d’une enveloppe de sable, de poussier de charbon et de protoxyde de zinc, ou dans du nitre et du chlorate de potasse fondus (1) ; on ne doit donc pas l’attribuer à une oxydation ou à une réduction, mais seulement à un changement moléculaire de l’or produit par l’action de la chaleur.
- Golfier-Besseyre remarque qu’en fondant un verre coloré en rouge par de l’or, le maintenant en fusion pendant quelque temps, puis le laissant refroidir très-lentement, il se décolore, et que, lorsqu’on le chauffe de nouveau , il reprend une teinte rouge tirant sur le violet. En répétant cette manipulation , le vefre se colore successivement en violet et en bleu, puis finit par se décolorer complètement. Splittgerber confirme ce fait en disant avoir remarqué que la densité du verre coloré ( 2,601 et 2,598 ) était un peu plus faible que celle du verre incolore. *
- Lorsque le verre coloré par de l’or est réchauffé un trop grand nombre de fois ou exposé à une température trop élevée, il prend une couleur brun clair, perd sa transparence et ne peut plus reprendre sa couleur rouge ; vu par transparence, il présente quelques parties colorées en beau bleu et en vert-bleuâtre ; on y distingue à l’œil nu des grenailles d’or plus ou moins grosses ( cet état a la plus grande analogie avec le phénomène que présente une solution d’or légèrement chauffée avec de l’acide oxalique). Des pièces de verre incolore contenant de l’or, refroidies très-brusquement, ne peuvent plus reprendre d’aucune façon la couleur rouge et demeurent incolores.
- En résumé, nous pouvons dire que,
- f° Pour préparer un verre coloré en rouge par de l’or, il n’est pas nécessaire d’employer du pourpre de Cassius, ou d’ajouter au chlorure d’or de l’oxyde d’étain ou de l’oxyde d’antimoine.
- 2° On peut, par l’addition de chlorure d’or ou même d’or métallique très-divisé, soit à un verre plombeux très-fusible, soit à un verre à base de potasse ne renfermant que très-peu de minium ( 1/128* ), obtenir un verre qui se colore en rouge pendant le travail.
- 3° Si l’on emploie du pourpre de Cassius, ce dernier est décomposé pendant la fusion du verre, et il s’en sépare de l’or métallique.
- 4° En porphyrisant de l’or métallique en poudre fine avec des substances dures et pulvérulentes on obtient des mélanges colorés en rouge.
- (t) Voy. Annales de physique et de chimie de Poggendorf, vol. LXI, p. Ht.
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
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- 5° La coloration du verre paraît due, suivant toutes les probabilités, à de l’or très-divisé.
- Plusieurs autres corps métalliques présentent des phénomènes de coloration analogues.
- Le platine et l’iridium en poudre mélangés avec de l’émail donnent une belle couleur noire non métallique. L’argent métallique colore les verres en jaune transparent, vus par réfraction , et en vert-bleu grisâtre et opaque, vus par réflexion. Lorsque ces verres sont réchauffés un trop grand nombre de fois , ils deviennent laiteux , et on y distingue de petits grains d’argent, phénomène absolument identique à celui produit par l’or.
- Enfin il nous suffira de citer les changements de couleur si remarquables produits par le changement d’étal moléculaire de l’iodure de mercure, du carbone, du soufre, du sélénium, du phosphore, du mercure, de l’oxyde de fer, etc., et les anneaux colorés, pour prouver que rien ne s’oppose à ce que l’or ne présente les mêmes phénomènes.
- Coloration du verre en bleu par Voxyde de cuivre. — On sait que l’oxyde de cuivre donne des dissolutions vertes ou bleues; il peut également colorer le verre eu beau vert-émeraude et en bleu clair, en bleu-turquoise et en bleu céleste.
- Depuis quelques années on fabrique , en Bohème et en Silésie, un verre blanc laiteux connu sous le nom de verre d’albâtre (alabaster glass). La composition de ce verre ne diffère point de celle du cristal ordinaire ( le cristal de Bohême est un verre non plombeux à base de potasse ). Aussitôt que le verre est fondu , on le puise et on l’étonne. On fond ensuite une nouvelle charge à laquelle on ajoute, lorsque la fusion est complète, le verre précédemment étonné et froid, ce qui refroidit la masse, et, aussitôt qu’elle est fondue, on la travaille à la température la plus basse possible. Le verre restera d’un blanc laiteux, tandis que, si l’on eût notablement élevé la température, il fût devenu incolore et transparent.
- Si on ajoute de l’oxyde ou du sulfate de cuivre à un verre incolore , et que la température soit assez élevée, on obtient un verre transparent d’un vert légèrement bleuâtre. Si l’opération a été conduite, comme nous l’avons indiqué plus haut, de manière à obtenir un verre laiteux, ce verre sera coloré en bleu-turquoise. Enfin, si on refond ce verre coloré en bleu-turquoise, à une température élevée, on obtiendra un verre bleu transparent couleur d’aigue-marine.
- Procédé de fabrication de la poudre de bronze,• par M. Bessemer.
- On réduit le laiton ou le clinquant en feuilles très minces en le battant entre deux peaux à la manière des batteurs d’or; puis on le place sur un crible en toile métallique et on verse dessus de l’huile d’olive ; on le frotte vivement avec une brosse en fil de fer jusqu’à ce qu’il soit réduit en petites parcelles qui passent à travers le crible et tombent dans un vase placé au-dessous.
- Le mélange d’huile et de métal est alors soumis à l’action d’une machine composée d’une aire en acier poli taillée comme une meule de moulin et sur laquelle viennent frotter une quantité de petites aiguilles d’acier poli arrondies par le bout et mainte-
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
- nues verticalement dans une boîte ou tambour en bronze qui surmonte Taire et qui reçoit un mouvement de rotation d’un arbre vertical communiquant avec le moteur.
- Le métal est ainsi divisé en une poudre grossière par l’effet du frottement ou du glissement continuel des aiguilles sur la face rayonnée des meules. Cette poudre est recueillie dans une auge circulaire, et, après l’avoir passée deux ou trois fois dans la machine, on la porte à une seconde machine semblable à la précédente, mais dont les aiguilles sont plus fines.
- Lorsque la poudre a acquis le degré de ténuité voulu , on l’introduit dans un sac composé d’un treillis serré qu’on soumet à la presse hydraulique pour en exprimer l’huile ; on lave ensuite à l’eau bouillante, on presse de nouveau et, après avoir répété cette opération , on obtient un gâteau compacte qu’on met sécher à l’étuve; enfin on pulvérise par les moyens ordinaires. La poudre ainsi produite est très-brillante et presque impalpable. (Lond. journ. of arts, juillet 1844.) (1)
- Nouvelle peinture à l’huile ; par M. Bessemer.
- On prépare celte peinture en faisant fondre , sur un feu clair, 4 kilog. de gomme copal auxquels on ajoute peu à peu 9 litres d’huile de lin siccative ; on fait bouillir pendant deux heures, on écume, et, après que le mélange est refroidi jusqu’à la température de 65 degrés centig. on y verse, par petites portions, 100 litres d’essence de térébenthine chauffée au même degré, en remuant continuellement pour qu’elle s’incorpore complètement ; enfin on y ajoute 4 litres de chaux éteinte, et on laisse reposer pendant trois jours. Lorsque la chaux est précipitée, on décante le liquide et on y mêle de la poudre de bronze obtenue par le procédé qu’on vient d’indiquer, dans la proportion de 4 parties de cette poudre pour 5 parties en poids du liquide.
- Cette peinture s’emploie comme les couleurs à l’huile, et sert principalement à décorer les objets en laque auxquels elle donne un ton doré très-agréable ; elle peut remplacer, suivant l’auteur, la dorure sur bois et sur métaux. ( Lond. journ. of arts , janvier 1845.)
- (1) La poudre de bronze se fabrique à Nuremberg, en Allemagne, d’où on la tire; depuis quelque temps il s’est formé, en France, un établissement où on la prépare avec la même perfection, mais par d’autres moyens. Un brevet d’invention de quinze ans a été délivré, pour cet objet, à MM. Delahaye , Munch, Specht et Reich, le 23 avril 1842.
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- Ex trait des proces-verbaux des séances du conseil d’administration de la Société d’encouragement.
- Séance du 2 avril 1845.
- Correspondance. M. Gaubert, rue Cassette , 20 , expose que l’Académie royale des sciences a approuvé, en 1842, son système de composition et de distribution des caractères typographiques propre à accélérer ces deux opérations, mais que lors de ce rapport la machine n’était point encore disposée pour les ateliers; il a cru devoir attendre qu’elle fût montée, pour la présenter à la Société d’encouragement.
- Comme il y a près d’un an que cet appareil est achevé et que M. Gaubert y a joint plusieurs perfectionnements importants, il exprime le désir que la Société veuille bien s’en faire rendre compte.
- M. Boquillon, bibliothécaire du Conservatoire royal des arts et métiers, adresse quelques observations sur les conséquences que peuvent entraîner, selon lui, des leçons du genre de celles que M. Becquerel fils a faites, le 26 mars dernier, sous le patronage de la Société d’encouragement, et qui avaient pour objet les procédés de la galvanoplastie.
- M. Collineau (René), manufacturier à Tours, annonce avoir appliqué le tissage à divers végétaux qui peuvent être employés par l’agriculture, l’horticulture et l’industrie séricicole.
- M. Rouget de Lisle présente, au nom de ce manufacturier, des échantillons 1° de roseaux ( arundophragmitis ) tissés dans sept chaînes en fil de chanvre apprêté à l’huile, destinées à remplacer les claies ordinaires et surtout le papier employé dans l’industrie séricicole ; 2° des joncs tissés dans les mêmes chaînes pour garantir les espaliers de la gelée; 3° des rameaux de bouleau tissés, destinés à être placés horizontalement pour servir à boiser les vers à soie et prévenir leur chute lorsqu’ils commencent à filer.
- Objets présentés. M. le comte de Lasteyrie présente , de la part de M. Chanony, à la Malgrange, près Nancy, le plan et la description d’un projet de barrage mobile poulies cours d’eau.
- MM. de Villeneuve et comp , rue des Petits-Augustins, 17, présentent, un appareil dit congélateur, propre à faire de la glace artificielle en tous lieux et en tous temps, appareil qui, selon eux, est appelé à rendre d’importants services non-seulement pour les besoins domestiques, mais aussi pour les besoins de la médecine.
- M. Arsène Moret, rue des Magasins, 4, présente des pétrins mécaniques de sou invention, les seuls qui, selon lui, aient donné, en pratique, de bons résultats et obtenu un succès durable.
- M. Moret saisit cette occasion pour donner le détail des principaux travaux qu’il a exécutés depuis le commencement de son établissement : depuis dix ans, il fabrique des instruments de sondage pour M. Degousée ; èn 1836 , il a construit la machine hydraulique du château d’eau de la ville d’Amiens ; en 1838, il a imaginé une nouvelle presse à cric à l’usage des sucreries; en 1839, il a construit, de concert avec M. Grou-velle, ingénieur, une autre machine hydraulique pour la commune de Bresles , près Beauvais; en 1841, il a monté l’usine à gaz de Corbeil et inventé une presse à sécher Quarante-quatrième année. Avril 1845, ‘22
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- PROCES-VERBAUX.
- et à imprimer les peaux de maroquin, veau et autres, et, en 184-2, avec M. Dudat, in-génieur, une presse pour sculpter le bois par le procédé de M. Frantz,• en 1843 , il a monté, à Guitry, une féculerie; enfin, en 1844, il a établi un nouveau lamis pour fé-culerie.
- Tl est fait hommage, à la Société, des ouvrages suivants :
- 1° Discours prononcé par M. Darblay, député de Seine-et-Oise, dans la discussion du projet de loi relatif aux douanes (questions des graines oléagineuses), séance de la chambre des députés des 26 et 27 mars 1845;
- 2° Extrait des séances de la Société d’agriculture et de commerce de Caen, depuis 1836 jusqu’en 1842, par M. Lair, secrétaire;
- 3° Rapport fait par M. Pigeon fils, à la Société d’agriculture et des arts de Seine-et-Oise, sur les machines à battre le blé;
- 4° Revue générale de Varchitecture et des travaux publics, par M. César Daly, 5e année, 1844, 10e cahier;
- 5° Annales de l’agriculture française, n° 64, avril 1845;
- 6° Journal des économistes, mars 1845 ;
- 7° Journal d’agriculture du département du Var, publié sous la direction de M. Michel ;
- 8° Mémoire sur l’art du dentiste, par M. Audibran ,•
- 9° Les nos 77 et 81 du Courrier belge, dans lesquels M. Jobard a publié 1° des observations à la chambre des pairs sur le projet de loi concernant les modèles et dessins de fabrique -, 2° divers perfectionnements importants dans la construction des chemins de fer;
- 10° Traité encyclopédique et méthodique de la fabrication des tissus, par M. Falcot, feuilles 41 à 45, avec planches.
- Rapports des comités. Au nom de la commission des fonds, M. Agasse, trésorier, présente le tableau détaillé des ventes d’actions de la banque de France appartenant à la Société, et des achats en rentes 5 pour 100 faits en son nom ; il en résulte que la vente de deux cents actions de banque a produit une somme de 645,402 fr. 50, et que la rente acquise a coûté 641,578 fr. ; il y a, par conséquent, un excédant de recette de 3,824 fr. 50. Les inscriptions produiront un revenu de 27,275 fr., dont il faudra déduire le dixième à mettre en réserve ; ainsi il restera libre une somme de 24,547 fr. 50, qui est supérieure de plus de 3,000 fr. à ce que les actions de la banque ont rapporté en 1844.
- Le conseil approuve le rapport et vote des remereîments à la commission des fonds et à M. Agasse pour les soins qu’ils ont bien voulu apporter à cette opération.
- Au nom du comité des arts économiques, M. Herpin fait un rapport verbal sur un sac d’ambulance présenté par M. Àckermann, chirurgien de la marine, et destiné à être transporté par les infirmiers sur les champs de bataille.
- Le comité propose de remercier l’auteur de sa communication en lui faisant connaître que les dispositions de son sac d’ambulanee paraissent ingénieuses et généralement bien conçues. (Approuvé.)
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- M. Herpin, continuant de porter la parole au nom du comité des arts économiques, fait un rapport verbal sur un instrument destiné à prendre la mesure et les dimensions du pied, présenté par M. Hébert neveu, cordonnier-bottier, rue Saint-Louis, 9, au Marais.
- Cet instrument est une sorte de compas à deux branches dont les pointes sont armées de crayons traçant, sur une feuille de papier placée sur le sol, les contours du pied.
- Ce moyen permet de prendre avec exactitude et facilité l’empreinte du pied, et de modifier ainsi la forme delà chaussure d’après la conformation du pied lui-même.
- M. Hébert a aussi appelé l’attention de la Société sur des moyens qu’il croit propres à améliorer le sort de la classe ouvrière.
- Le comité, reconnaissant que les intentions deM. Hébert sont louables et généreuses et qu’il est digne de l’intérêt de la Société, propose de l’admettre à participer aux encouragements à distribuer sur les revenus provenant du legs de M. Bapst. (Approuvé.)
- Communications. M. le comte de Lambel donne lecture d’une notice sur les télégraphes français de jour et de nuit.
- Après avoir rappelé les travaux d"’Amontons et de Chappe, il décrit deux télégraphes de nuit établis par lui en 1813, à l’approche de l’invasion, l’un à Calais et l’autre à Gravelines, à 20,000 mètres de distance, et qui transmettaient des phrases entières avec une extrême rapidité.
- M. le président adresse à M. de Lambel les remercîmeuts du conseil pour cette intéressante communication dont les détails seront consignés dans le Bulletin.
- M. Dumas fait ressortir les avantages du télégraphe électrique de M. Wheatstone dont il a déjà été parlé page 419 du Bulletin de 1828 et page 492 du Bulletin de 1843, et qui va être mis en expérience sur le chemin de fer de Paris à Rouen. Ce système, qui sera de la plus grande importance pour le commerce et les places de guerre, a été appliqué, par M. Wheatstone, aux appareils de météorologie dont il enregistre la marche et les variations.
- M. le comte de Lasteyrie rappelle que la Société, dans sa séance du 21 août 1844, a décidé qu’elle contribuerait, pour une somme de 1,000 fr., à l’érection d’un monument a la mémoire de M. d’Arcet. La souscription ouverte au secrétariat de la Société n’ayant pas produit les résultats qu’on pouvait en attendre, M. de Lasteyrie pense qu’il conviendrait de prendre des mesures pour donner de la publicité à cette souscription en relatant les services nombreux rendus à l’industrie par M. d’Arcet. Cette proposition est adoptée.
- M. le docteur Roth met sous les yeux du conseil un appareil imaginé par lui pour faire les multiplications et les divisions ; il en expose la théorie et la manière d’en faire usage.
- M. Dumas dépose sur le bureau plusieurs documents qui sont de nature à intéresser les membres de la Société, savoir : 1° un essai sur la théorie de la fabrication de toiles peintes garancées par M. Sack,• 2° des traductions faites par M. Debelte d’une note sur la fabrication de l’outremer factice en Allemagne , par M. Prückner, et d’une autre note sur la coloration des verres rouges et bleus, par M. Schubarth.
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- M. Dumas entre dans quelques détails sur les matières traitées dans ces mémoires qui se rapportent à des concours ouverts par la Société; il pense qu’il conviendrait de les insérer au Bulletin et il propose de les renvoyer à la commission du Bulletin.
- Cette proposition est adoptée.
- Séance du 16 avril 1845.
- Correspondance. M. le ministre de la marine, en accusant réception du rapport de M. Payen, sur un nouveau produit dit gluten granulé, obtenu par MM. Véron frères, a Ligugé, près Poitiers, informe la Société qu’il a invité ces fabricants à diriger quelques quintaux de leur gluten sur les ports de Brest, Rochefort et Toulon ; cette substance alimentaire y sera embarquée pour être soumise à des essais propres à faire reconnaître si elle est de nature à entrer dans la nourriture du marin.
- M. Labry, à Maringues (Puy-de-Dôme), adresse la description et le dessin d’un appareil pouvant servir de télégraphe.
- Objets présentés. MM. Bouillant ai comp., rue Ménilmontant, 50, présentent différentes plaques d’indication de routes, noms de rues, numéros de maisons, plaques de voitures, etc. Ces plaques se coulent en tout métal fusible, fonte de fer, zinc, cuivre, plomb , etc. : les lettres en relief, qui sont du même jet que le fond, ont l’avantage d’être très-lisibles.
- M. Lebailly, rue Saint-Denis, 335, sollicite l’examen de ses moyens de fabrication des biscuits.
- Il est fait hommage, à la Société, des ouvrages suivants :
- 1° Mémoires de la Société d'agriculture, des sciences , arts et belles-lettres du département de l’Aube, nos 87, 88, 89 et 90 ;
- 2“ Annales de la Société d’agriculture, arts et commerce du département de la Charente, n° VI, année 1843, et n°s I, II et V de 1844 ;
- 3° Bulletin des travaux de la Société départementale de la Drôme, n° 15, 1844 ;
- 4° Annales de la Société agricole et industrielle du département du Lot, nüS 1, 2, 3, année 1841 ;
- 5° Annales de la Société royale d’horticulture de Paris, mars 1845 ;
- 6° Annales de la Société d’émulation du département des Vosges, tome V, II* cahier, 1844 ;
- 7° Bulletin du musée de l’industrie de Bruxelles, publié par M. Jobard, directeur du musée, année 1844, 4e livraison ;
- 8° Le technologiste, avril 1845;
- 9° Question des entrepôts et des ports francs, par M. Battur, avocat à la cour royale.
- Le conseil ordonne le renvoi de ces ouvrages à la commission du Bulletin.
- Rapports des comités. Au nom du comité des arts mécaniques, M. Saulnier lit un rapport sur les tôles percées pour bluterie présentées par MM. Calard père et fils.
- Le comité a constaté que les produits de la fabrique de ces industriels, qui a pris un grand développement depuis 1835, sont très-bien exécutés, et qu’à l’aide de moyens mécaniques on perce également avec une grande netteté des feuilles de papier destinées au délitage des vers à soie.
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- Le comité propose de remercier MM. Calard de leur communication et de faire connaître leurs produits par l’insertion du rapport dans le Bulletin. (Approuvé.)
- Au nom du comité des arts économiques, M. Herpin lit un rapport sur un poignet artificiel inventé par M. Désarmeaux, invalide privé de la main gauche.
- M. Herpin rappelle qu’en 1825 ce poignet artificiel a été l’objet d’un rapport favorable ; depuis cette époque, l’auteur a simplifié son mécanisme.
- Le comité pense qu’il serait convenable d’ajouter à la description anciennement faite dans le Bulletin une note accompagnée d’une figure indiquant les modifications apportées par l’auteur à son appareil primitif; et, attendu que M. Désarmeaux est venu du département de la Nièvre pour faire hommage de son appareil perfectionné, comme témoignage de la reconnaissance qu’il a conservée à la Société, le comité propose de lui accorder une indemnité.
- Le conseil approuve le rapport et en adopte les conclusions, et accorde une indemnité de 200 fr. à M. Désarmeaux.
- Communications. M. Jomard met sous les yeux du conseil sept plaques d’épreuves daguerriennes obtenues à l’aide de procédés nouveaux, par M. J, Thierry, de Lyon.
- Cet expérimentateur a chargé M. Jomard de déposer un mémoire dans lequel il traite d’un nouveau mode de polissage et de préparation des plaques et d’un moyen d’accélérer leur sensibilité.
- M. Tripier Deveaux donne lecture de l’introduction à son Traité théorique et pratique sur l’art de faire les vernis.
- Pour arriver à établir les rapports qui existent entre la fabrication des couleurs et des vernis qui concourent à la composition des peintures, l’auteur expose l’état de cette industrie chez les anciens et les modernes ; il démontre que, chez les uns et les autres, la peinture, après avoir été de pur agrément, ne s’éleva au rang d’un art économique que lorsque, par des moyens inconnus chez les anciens, par l’huile et l’emploi des vernis gras chez les modernes, on fut parvenu à la rendre à la fois solide, brillante, inattaquable à l’air, h l’eau, etc.
- Une peinture, un vernis, ajoute M. Tripier Deveaux, ne sont, en définitive, que des molécules colorantes ou résineuses disposées tellement par l’interposition d’un véhicule convenable qu’elles peuvent s’étendre, se dessécher, se coller, faire corps, en un mot, avec la surface recouverte, et s’y maintenir longtemps à l’abri de l’air, de l’eau, etc.; d’où il résulte que, si la peinture sert à protéger les surfaces recouvertes, les vernis à leur tour servent à protéger la peinture qu’ils garantissent des effets destructeurs des agents atmosphériques, des frottements, etc. De là l’auteur déduit sa théorie des peintures et des vernis, et indique la voie à suivre pour améliorer les unes et les autres.
- M. le président saisit cette occasion pour communiquer un fait qui est peut-être de nature à exercer de l’influence sur les améliorations possibles des vernis : on a observé récemment, en Allemagne, que l’huile volatile extraite du styrax, exposée au soleil pendant quelques minutes, dans un flacon bouché, se solidifie.
- M. le président ajoute que, pendant son séjour à Genève, il a travaillé avec Quarante-quatrième année. Avril 1845. *
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- M. Tingryj qui avait réuni de nombreux documents dans la pensée de publier une seconde édition de son Traité des vernis,• l’exécution de ce projet fut arrêtée par le décès de l’auteur. M. Dumas, désirant y donner suite, entreprit de nombreuses expériences et recueillit beaucoup de renseignements. Le temps lui a manqué pour terminer ce travail ^ il offre de mettre à la disposition de M. Tripier Deveaux ces documents et ceux élaborés par M. Tingry.
- Cette offre est acceptée avec reconnaissance par M. Tripier Deveaux.
- M. le président présente, de la part de M. Beau, adjoint à la mairie de Luxeuil ( Vosges), des verres dévitrifiés; il entre dans quelques détails sur le perfectionnement auquel sont parvenus MM. Beau père et fils, dans la confection de ces produits, soit cornues, soit tubes pour opérations chimiques et plaques qui recevront sans doute d’utiles applications pour la peinture.
- M. de Villeneuve met sous les yeux du conseil de la glace obtenue à l’aide d’un appareil particulier sur lequel il appelle l’attention de la Société.
- Cet appareil est renvoyé à l’examen du comité des arts chimiques.
- M. le président annonce que madame la princesse Gallitzin, dans le but d’améliorer la nourriture des paysans en Russie, lui a exprimé le désir que la Société ouvrît un concours pour l’examen de la pomme de terre comme aliment ; elle offre de mettre à la disposition de la Société la somme qui sera jugée nécessaire pour la fondation de ce prix.
- M. le président fait sentir l’importance de ces recherches, et propose d’accueillir la demande de madame la princesse Gallitzin.
- Le conseil adopte cette proposition et charge les comités des arts chimiques, des arts économiques et d’agriculture d’établir les conditions à poser dans le progamme de ce prix.
- M. Rouget de Liste présente des colorations sur métaux obtenues au moyen de la pile, par M. Peradel; il demande que ces produits soient examinés.
- La commission spéciale est chargée de ce soin.
- M. le président annonce que M. Bontemps, directeur de la verrerie de Choisy-le-Roi, offre de faire, le 23 de ce mois, à l’heure ordinaire des séances, un exposé historique et pratique de la fabrication des verres dits de Venise, et de celle du flinl et du crown-glass.
- Le conseil accepte cette offre avec empressement.
- Imprimerie de Mme Ve BOUCHÂRD-HUZARD, rue de l’Éperon, 7.
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- quarante-quatrième année. ( N° GCCGXCI. ) mai ms.
- BULLETIN
- DE LA
- SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- "rs te—tfo— -
- ARTS MÉCANIQUES. — tours.
- Rapport fait par M, Ainédée Durand, au nom du comité des
- arts mécaniques , sur le tour de MM. Hamann et HerapeL
- MM. Hamann et Hempel ont présenté à ia Société un tour au pied réunissant toutes les conditions imposées aux tours en l’air. Ces deux constructeurs, dont les travaux habituels ont pour objet les instruments de physique et de précision , se sont déjà fait connaître par un compas à ellipse qui leur a mérité une médaille de bronze décernée sur la proposition du comité des arts mécaniques (1). Le tour dont il s’agit n’est donc, pour MM. Hamann et Hempel, qu’une production accessoire à une série de travaux très-variés et d’un ordre élevé.
- Le comité des arts mécaniques, ayant chargé son rapporteur de demander la publication avec gravure de cet instrument, il cherchera moins à en présenter une description qu’à appeler l’attention sur le caractère particulier qui le distingue ; ce caractère est celui de l’invention, et il se retrouve, dans toutes ses parties, accompagné d’une étude approfondie qui ne se dément nulle part. Les poupées de ce tour ont pour support une barre en fonte à section triangulaire et creuse, quant à la matière qui la compose extérieurement, mais pleine quant à son ensemble, parce qu’une fourrure en bois y est introduite dans le but d’amortir les vibrations que ne manquerait pas de produire le métal s’il était abandonné à sa nature d’élasticité. Sur cette barre
- (1) Voyez Bulletin de la Société, année 1842, p. 314 et 380.
- Quarante-quatrième année. Mai 1845.
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- ARTS MECANIQUES.
- triangulaire viennent s’adapter les poupées, mais par un mode nouveau qui permet de les enlever avec une facilité, une promptitude et une indépendance qui ne se trouvent dans aucun autre tour. L’arbre est creux et. reçoit des manchons à pas de vis ; mais , pendant ses translations, la poulie qui lui communique le mouvement de la roue reste constamment dans sa position normale. Cette disposition, qui est une modification bien entendue des em~ bréages connus, produit d’excellents résultats. Si on examine le moyen de calage employé pour fixer l’arbre, alors qu’on ne fait que tourner, on le trouve supérieur aux clefs ordinairement employées. La même étude se retrouve dans toutes les parties de cet instrument, et il n’est pas jusqu’au moyen de supporter la roue et de la fixer à différentes hauteurs suivant l’extension que prend la corde, qui ne mérite d’être remarqué et qui ne réalise des idées bien conçues et bien développées.
- Tel est l’ensemble des considérations qui ont porté le comité des arts mécaniques à soumettre au conseil la proposition
- 1° De témoigner à MM. Hamann et Hempel la haute satisfaction de la Société;
- 2° De faire graver et décrire, dans le Bulletin, le tour qu’ils ont si heureusement combiné (1).
- Signé Amédée Durand, rapporteur.
- approuvé en séance, le 13 novembre \ 844.
- Descbiption du tour au pied de MM. Hamann et Hempel,
- fabricants d’instruments de précision , rue de la Parcheminé rie, 2.
- La fig. 1, pl. 956, est une section longitudinale et verticale du tour.
- Fig. 2. Section verticale, sur la ligne AB, fig. 1 , de la poupée du tour, portant la contre-pointe.
- Fig. 3. Section verticale, sur la ligne CD, fig. 1 , du support de l'outil, pour tourner à la main, détaché du banc.
- Fig. 4. Section horizontale du même.
- Fig. 5. Un support à chariot adapté à ce tour, en élévation, vu de face.
- Fig. 6. Le même, vu en section longitudinale et verticale, sur la ligne EF,
- fig. 5.
- Fig. 7. Extrémité postérieure de l’arbre du tour vu en plan.
- Les mêmes lettres indiquent les mêmes objets dans toutes les figures.
- (l) La Société d’encouragement, dans sa séance générale du 27 novembre 1844, a décerné une médaille d’argent à MM. Hamann et Hempel. ( Yoy. Bulletin de décembre 1844, p. 564. )
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- TOURS.
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- AA, fig. 1 et 6, banc du tour consistant en une barre triangulaire creuse. C , fourrure en bois remplissant le vide de cette barre. D, poupée portant l’arbre du tour E , dont l’extrémité taraudée F reçoit le mandrin. Le bout opposé G de cet arbre, qu’entoure un manchon fileté, s’appuie contre un butoir fi auquel est adaptée une cale a, qu’on avance à mesure que l’arbre s use. ,
- Si, vis pour arieter la poupée D sur le banc du tour.
- J , poulie motrice à quatre gorges montée sur l’arbre du tour; elle entraîne cet arbre lorsqu’on serre la vis h, qui traverse une bride K, embrassant l’arbre , et dont les deux branches pincent une cheville horizontale c. On conçoit, qu’au moyen de cette disposition, l’arbre, tout en tournant, peut glisser librement dans l’intérieur de la poulie supportée par les deux montants U U.
- L , poupée portant la contre-pointe M, qu’on fait avancer en tournant la manivelle N qui est montée sur une vis de rappel d- cette vis passe dans un écrou v adapté à l’extrémité de la partie creuse de la contre-pointe. Lorsque h pi eue est suffisamment serrée entre le mandrin et la pointe du tour, on arrête 1 arbre M en serrant la vis à étau f; on arrête également la poupée sur le Liane du four au moyen d’une vis semblable go
- Ou peut enlever la poupée du banc en dégageant un crochet h, fig. 2; la poupée tourne alors sur sa charnière i et se détache avec la plus grande facilité.
- O, support de l’ou til pour tourner à la main ; ce support se fixe au moyen lu la pièce bifurquée j qui remplace le boulon ordinairement employé. Au moyen de cette pièce, le support est fixé d’un seul coup dans ses translations soit parallèle, soit perpendiculaire à l’axe du tour. C’est l’effet produit dans P s tours d’noriogerie par d’autres moyens. On peut suivre les développements de celte pièce bifurquée dans la fig. 3, et on remarquera que la pression opérée pim la tête de boulon k qui forme la partie supérieure de cette pièce résulte bc raction de la vis m agissant directement sur la monture P du support, et la forçant à s’appuyer sur les deux pattes horizontales / /qui terminent inférieurement la pièce bifurquée.
- Q , support à chariot qu’on monte sur le banc du tour à l’aide d’un crochet n semblable à celui de la poupée de la contre-pointe, o, vis à étau pour le fixer sur le banc. R, chariot qui prend diverses positions en tournant autour de l’axe fixe p, dont le talon porte un écrou q. Dans cet écrou passe une longue vis de rappel r munie d’une manivelle s qu’on tourne pour faire cheminer le chariot le long de son support, sur une régie t, taillée à queue-d’aronde.
- S, plateau supérieur portant en dessous un écrou u, dans lequel passe la
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- vis de rappel v qu’on manœuvre à l’aide de la manivelle oc, pour faire avancer ou reculer le plateau le long du chariot sur une règle/ semblable à la précédente.
- T, autre plateau traversé par des vis serrées au moyen d’écrous à oreilles z z; c’est entre ces plateaux qu’est saisi l’outil destiné à travailler la pièce.
- (D.)
- MACHINES-OUTILS.
- Description d’un grand tour pour diviser, tailler et aléser
- les roues d engrenage, par M. Decoster, ingénieur-mécanicien, rue Stanislas, 9.
- Ce tour, représenté en élévation latérale, fig. 1, pl. 957, et en projection horizontale coupée par l’axe, fig. 2, se compose d’un fort plateau de fonte A, dont la couronne est dentée intérieurement. Ce plateau, qui fait corps avec l’arbre creux en fonte B sur le bout duquel il est rapporté, est percé d’un grand nombre de trous également espacés entre eux pour le passage des boulons servant à assujettir les pièces que l’on veut y monter, soit pour les aléser ou les tourner, soit pour tailler leur denture.
- L’arbre B s’appuie vers ses extrémités sur deux paliers a b, fondus avec la grande plaque de fondation C, laquelle sert de base à toute la machine. Une espèce de butoir c, serré par un écrou d, presse contre le bout de l’arbre pour empêcher le jeu.
- Le pignon D engrène avec la couronne dentée du plateau A ; il est ajusté à l’extrémité d’un axe en fer forgé E , qui se prolonge parallèlement à l’arbre du tour, pour recevoir à l’autre bout une roue dentée F commandée par un pignon G, afin de retarder convenablement la marche du plateau, tandis que l’axe H portant la poulie motrice I tourne avec une assez grande vitesse, qui est ordinairement de 40 révolutions par minute.
- Une roue d’angle I, dont on veut tailler la denture et qui a été préalablement alésée et tournée, est solidement fixée sur le plateau par des boulons à écrous. On passe dans son moyeu un axe K qu’on enfile dans l’arbre creux B afin de la bien centrer.
- Pour opérer la taille des dents, M. Decoster emploie une fraise en acier dentelée e, adaptée à l’extrémité d’un axe/; cette fraise doit tourner avec une très-grande vitesse en même temps qu’elle doit marcher suivant la largeur de la denture. Au lieu d’avoir un appareil particulier pour porter la fraise, M. Decoster se sert du support à chariot L représenté séparément en élévation, fig. 3, en coupe verticale, fig. 4, et en plan, fig. 5. Ce support sepro-
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- MACHINES-OUTILS.
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- mène dans différentes directions, selon qu’on veut tailler des dentures droites ou coniques.
- Sur Taxe f de la fraise est montée une petite roue g commandée par un pignon h dont l’axe i reçoit un mouvement de rotation du moteur, à l aide d’une courroie passant sur les poulies M. Ces axes sont portés par la partie supérieure du support J, que l’on fait avancer successivement à la main par le moyen d’une vis de rappel N qui règne dans toute la largeur du support. La partie pivotante de celui-ci est ajustée dans la douille de la grande base O qui est bien dressée pour se poser sur le banc de fonte P sur lequel on peut lui faire occuper une position quelconque.
- Lorsqu’on veut tailler une roue droite, on place le banc parallèlement au plateau, comme on le voit fig. 1, et le support dans une direciion perpendiculaire , de manière que l’axe de la fraise se trouve lui-même parallèle au plateau ; on fait marcher celui-ci suivant la largeur de la denture, après avoir rapproché le chariot.de la quantité nécessaire. On a dû préalablement donner à la fraise le diamètre et la forme convenables de la denture, afin que, passant entre deux dents , elle taille à la fois les deux faces opposées et lui donne immédiatement la forme voulue pour la partie droite comme pour la partie courbe.
- S’agit-il, au contraire, de tailler la denture d’une roue d’angle , on aura deux fraises , l’une cylindrique pour former les flancs ou parties droites des dents, l’autre déterminée d’après la forme à donner au bout de la dent. On commence par placer le banc de manière à se trouver à peu près dans une direction parallèle à la largeur extérieure de la roue, puis on amène le support au point que l’axe de la fraise se trouve dans une direction perpendiculaire à la ligne du fond des dents, comme on le voit fig. 2. On ajuste alors la fraise cylindrique, que l’on fait marcher parallèlement à ce fond, et qui taille les flancs des dents. Ces flancs étant achevés, on ajuste la seconde fraise, qui est conique, et on replace le support de manière que son axe soit perpendiculaire à la ligne extérieure des dents; en faisant fonctionner la fraise, elle marche parallèlement à cette ligne.
- La circonférence extérieure de la couronne du plateau A est piquée d’un grand nombre de trous représentant les divisions qui y ont été pratiquées par un foret monté sur un petit support à chariot k, et qu’on fait avancer rapidement en tournant une petite manivelle l. Cette opération se fait d’après le système dit diviseur universel, que nous avons décrit p. 12 du Bulletin de janvier dernier. Par ce moyen, on parvient à diviser les plus grandes comme les plus petites roues, avec toute la précision désirable. ( D.)
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- ARTS MECANIQUES.
- Rapport fait par M. Saulnier, au nom du comité des arts mécaniques, sur une cisaille perfectionnée présentée par M. Ge-neste, mécanicien, rue Amelot, 52.
- Messieurs, M. Geneste, mécanicien constructeur, a soumis à votre examen une cisaille perfectionnée. Votre comité des arts mécaniques, après avoir vu fonctionner cette machine dans deux établissements différents, m’a chargé de vous faire le rapport suivant.
- Dans les cisailles ordinaires, les deux couteaux forment entre eux un angle plus ou moins grand qui varie à chaque instant de leur action ; il en résulte que, lorsque l’on coupe une feuille un peu large , on est obligé de s y prendre à plusieurs fois, ce qui nuit à la netteté de la coupe et prolonge la durée de l'opération : en effet, on doit transporter la feuille métallique entière, non-seulement pour chaque bande à couper, mais encore pour chaque reprise du couteau.
- Dans la cisaille présentée par M. Geneste, l’effet est produit d’un seul coup; le couteau mobile marche parallèlement à lui-même et dans une direction perpendiculaire au couteau fixe. Le premier de ces couteaux est composé de deux parties égales formant entre elles un angle très-obtus ; ces deux parties agissent simultanément en commençant en même temps aux deux extrémités de la feuille et finissant ensemble au milieu. La coupe est ainsi parfaitement régularisée. La feuille n’exige pas d’autre mouvement de translation que celui qu’on lui imprime en la poussant contre le guide qui détermine la largeur de la bande métallique qu’on veut obtenir. Le couteau mobile est fixé sur un châssis à coulisses dont le mouvement vertical alternatif est produit par un arbre à deux excentriques armé d’un volant et par deux bielles. Cette machine peut être mise en mouvement, soit à bras d’hommes, soit par un moteur quelconque : votre comité en a vu fonctionner une dans les ateliers de i’artil!erie, à l’arsenal, où elle est employée à découper des bandes de cuivre pour la confection des capsules de guerre ; puis une autre dans la fabrique de quincaillerie de M. Lejeune, rue de Charenton.
- Ces machines ont paru à votre comité bien proportionnées et bien exécutées : il a pensé qu’elles pourraient trouver d’utiles applications dans l’industrie; il vous propose, en conséquence, de remercier M. Geneste de sa communication , et d’ordonner l’insertion du présent rapport au Bulletin, avec une description accompagnée du dessin.
- Signé J. F. Saulnier , rapporteur. Approuvé en séance, le 49 février 4845.
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- MACHINES-OUTILS.
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- Description de la cisaille perfectionnée par M. Genesle.
- Fig. 1, pi. 958. Section verticale et transversale de la cisaille.
- Fig. 2. Section horizontale de la même, prise au niveau de l’arbre moteur.
- Fig. 3. Élévation, vue de face, de la cisaille.
- Fig. 4. Porte-couteau mobile vu de face et séparément.
- Fig. 5. Section du porte-couteau et de la coulisse qui sert à guider son mouvement.
- Les mêmes lettres indiquent les mêmes objets dans toutes les figures.
- A A, bâti en fonte de la machine.
- B B B, entretoises en fer.
- G C', sommiers en fonte fixés au bâtis ; celui G sert de support au couteau fixe D.
- C" C", barres d’appui de ces sommiers.
- E, châssis en fonte ou porte-couteau mobile.
- F, arbre excentrique supporté par les paliers a a ; les manivelles coudées G G de cet arbre tournent dans des colliers H H faisant corps avec l’extrémité supérieure de deux bielles 11, avec lesquelles est articulé le châssis E qui prend un mouvement de va-et-vient vertical dans l’intérieur du bâti et coupe la feuille de cuivre soumise à son action, d’un seul coup, par l’effet du couteau b dont il est armé.
- Sur l’arbre F est fixée une roue dentée J engrenant avec un pignon K dont l’arbre horizontal L tournant dans des paliers c c porte un volant M réuni avec la poulie motrice N; ce volant est libre sur l’arbre, il est rendu solidaire avec lui au moyen d’un manchon d’embrayage O qui reçoit l’action d’une fourchette P qu’on manœuvre à l’aide du levier Q auquel elle est attachée.
- R, porte-lame fixe établi sur le sommier C. La feuillure taillée dans ce sommier permet au porte-lame de reculer un peu, en faisant tourner la vis de rappel d, et à la lame D d’avancer pour remédier à l’usure par l’affûtage.
- fj, guides servant à déterminer la largeur à laquelle on veut découper la feuille de cuivre ; ils sont articulés à charnière en g; des manivelles h, montées sur la vis de rappel i, les font avancer ou reculer. Lorsqu’on découpe des lames plus étroites que le châssis E, ces guides qui lui feraient obstacle s’aba issent en élevant le contre-poids / attaché au levier A, et qui le ramène lorsque le couteau se relève.
- l, appui en fer servant à maintenir la lame lorsqu’on arrive à l’extrémité de la planche.
- m, levier fixé sur l’arbre m' armé d’un contre-poids n et d’une tringle o attachée à une pédalep; il est destiné à faire fonctionner l’appui l au besoin.
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- ARTS MECANIQUES.— COMPAS.
- q q, deux supports pour soutenir la planche pendant l’opération. r, fig. 3, guide latéral que l’on fixe à la distance convenable pour que la planche à découper se présente toujours , quelle que soit sa largeur, au milieu de la longueur du couteau. (I). )
- COMPAS.
- Rapport fait par M. Amédée Durand, au nom du comité des arts mécaniques, sur un compas destiné a la sculpture statuairej par M. Jeannest, a Relleville^ près Paris.
- M. Jeannest, ancien fabricant de bronzes, familiarisé, par la nature de ses travaux et par un goût particulier, avec l’exécution de la sculpture, a conçu et construit un compas approprié aux besoins de cet art. Ce compas est destiné à remplacer, au moins pour les objets de petites dimensions, l’emploi des deux compas dont on se sert ordinairement pour indiquer, par une intersection, la position approximative d’un point cherché, et en même temps le troisième moyen de mesure en usage pour déterminer le plan dans lequel doit finalement se trouver placé ce point. Ce compas se compose de quatre branches mobiles, dont trois viennent se placer et se fixer, par les moyens ordinaires, sur trois points donnés du modèle en un plan quelconque; le compas ainsi posé permet que , avec sa quatrième branche mobile en tous sens, on aille prendre la position d’un quatrième point quelconque à transporter sur la matière dans laquelle la sculpture doit être opérée.
- Cette description d’un instrument dont on ne saurait garantir la nouveauté absolue, sans qu’on prétende, pour cela, en contester l’invention relative à M. Jeannest, a paru assez intéressante à votre comité des arts mécaniques pour qu’il en demandât la publication dans le Bulletin.
- Signé Amédée Durand, rapporteur.
- Approuvé en séance, le 5 mars 1845,
- Description du compas pour mettre au point les sculptures,
- par M. Jeannest.
- La fig. 1, pl. 959, représente le compas vu en élévation; la fig. 2 est une coupe verticale du même.
- a, a, a y les trois branches principales dont les pointes se fixent sur le modèle.
- bj branche mobile placée au centre des branches a, a, a, et passant dans
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- ARTS CHIMIQUES.----VERRE.
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- une rotule en acier c, qui tourne dans tous les sens dans une orbite d formant la tête du compas; cette branche, retenue dans la rotule par l’écrou à oreilles e, est brisée en deux parties articulées à charnière; la partie supérieure peut prendre toutes les positions voulues au moyen de la rotule dont le mouvement est arrêté par la vis de pression f- la partie inférieure porte un secteur g passant dans une mortaise de la partie supérieure où il est pressé par une vis h, après qu’on a donné à la branche inférieure du compas l’inclinaison nécessaire.
- La branche b est terminée par une douille i dans laquelle passe une sonde à pointe aiguë k destinée à prendre, sur le modèle , la mesure des parties saillantes et rentrantes pour la reporter ensuite sur le marbre à sculpter.
- Un butoir / glissant à frottement dur sur la sonde indique la quantité de marbre à enlever pour mettre au point, m, vis de pression pour arrêter la sonde dans sa position. (D.)
- ARTS CHIMIQUES. ---- VERRE.
- Exposé historique et pratique des moyens employés pour la fabrication des verres jïligranés et du flint-glass et crown-glass, fait par M. Bontems, directeur de la verrerie de Choisy-le-Roi, dans la séance extraordinaire de la Société d’encouragement du 23 avril 184-
- Messieurs, j’éprouve quelque embarras à venir vous parler de l’industrie du verre pour laquelle je ne pourrais espérer captiver votre attention qu’en transportant ici les fourneaux de travail, M. votre président a pensé, toutefois, que l’exposé de quelques-uns des faits relatifs à deux des sections de la verrerie pourrait vous intéresser; je ferai mes efforts pour ne pas rester trop au-dessous de la mission qu’il m’a confiée.
- Il n’est pas, je pense, d’industrie qui témoigne à un plus haut degré du génie de l’homme que la verrerie, et qui soit plus séduisante par la manière dont les résultats s’obtiennent ; il n’en est pas qui présente constamment dans sa pratique des problèmes plus intéressants de toutes les branches de la chimie ou de la physique, et dont les produits aient des applications plus nombreuses. Aucune autre matière n’a peut-être droit à la prééminence sur le verre pour son degré d’utilité ; dans les usages de la vie, le verre peut suppléer à une foule d’autres matières, et ne peut, dans certains cas . être Quarante-quatrième année. Mai 1845. 24
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- ARTS CHIMIQUES.
- remplacé par .aucune autre, pour les vitres par exemple. Comme ornement, Je verre a sa place marquée au premier rang : quoi de plus riche que ces cristaux dont les facettes prismatiques réfractent et reflètent la lumière avec tant d’éclat ; quoi de plus gracieux que ces verres filigranés , si légers , de formes si élégantes, fabriqués au xvie siècle par les Vénitiens , et dont les cabinets de curiosités renferment de si précieux échantillons? Si l’art de la verrerie doit une partie de ses perfectionnements à la physique et à la chimie, ces deux sciences doivent aussi au verre une grande partie de leurs progrès. Enfin, messieurs, le verre forme la base de l’optique, c'est dire tout ce qite lui doivent l’histoire naturelle pour ses recherches microscopiques et l’astronomie pour ses observations de l’immensité des mondes. De tous ces produits de l’art de la verrerie, je vous parlerai aujourd’hui du plus curieux par les détails de la fabrication , les verres filigranés , et ensuite du plus parfait, le verre d’optique, dont les progrès encore récents permettent d’espérer, en astronomie, des découvertes importantes.
- Verres filigranés, — Vous savez , messieurs, que les verres filigranés ne sont pas une invention nouvelle ; on les appelle même souvent verres de Venise, ce qui indique leur origine : mais ce que l’on ne sait pas généralement, c’est que les Vénitiens des xve, xvie, xvne siècles, qui ont fabriqué ces charmants verres, n’étaient pas eux-mêmes les inventeurs de ce produit; ils n’ont fait que renouveler un art qui avait été pratiqué dans l’antiquité la plus reculée. Des verres trouvés dans des tombeaux égyptiens d’une date authentique font remonter cet art à plusieurs siècles avant l’ère chrétienne. Vous connaissez cette fable sur l’origine du verre rapportée par Pline comme un on dit : « Des marchands de natron ou de nitre ayant abordé avec leur « navire en Phénicie, à l’embouchure du fleuve Bélus, ils voulurent préparer « leur nourriture sur le rivage, et, ne trouvant pas de pierres pour poser (( leurs vases et former le foyer, ils prirent dans leur vaisseau des blocs de « natron ; la chaleur, agissant sur cet alcali posé lui-même sur le sable du « fleuve, produisit ce liquide merveilleux et transparent qui aurait été le « premier exemple du verre. » Certes il eût fallu une température bien plus élevée que celle produite par un tel foyer pour la préparation d’aliments : cette fable est absurde, et telle n’a pas dû être certainement l’origine du verre.
- Il est reconnu que le verre est aussi ancien que la fabrication des briques et des poteries ; les opérations nécessaires pour ces poteries ainsi que pour l’extraction des métaux ont dû certainement produire du verre , et l’on a dû promptement remarquer les propriétés de cette matière. Les premiers verriers n’ont pas tardé à mettre à profit la propriété des oxydes métalliques de
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- donner aux verres des couleurs de manière à imiter les pierres précieuses ; et l’on peut dire que les fragments de verreries antiques peuvent servir en quelque sorte de flambeau pour éclairer la pratique de la métallurgie chez les anciens : en effet, nous voyons par ces fragments que les anciens ont employé comme substance colorante le manganèse , le fer, le cuivre , l'argent, l’antimoine, le cobalt, etc. ; certains verres ont été évidemment opalisés par l’arsenic.
- Les Égyptiens et les Phéniciens paraissent avoir été pendant plusieurs siècles seuls en possession de l’industrie du verre ; les Grecs ne paraissent pas l’avoir pratiquée, et, lorsque les Romains eurent étendu leurs conquêtes dans toutes les contrées, les verriers égyptiens et phéniciens apportèrent leur tribut au luxe effréné de ces maîtres du monde; des verriers vinrent même s’é-. tablir dans l’Italie, et l’on peut dire qu’à cette époque ont été fabriquées les pièces de verre de la plus grande valeur artistique qui aient jamais été produites : je citerai comme exemple le vase de Portland qui est au musée de Londres, et un vase du même genre au musée de Naples. Ces vases, d’une forme pure, ont été fabriqués en verre bleu foncé recouvert d’une couche mince de verre blanc opaque : le ciseleur a attaqué cette couverture opaque à la manière des camées, et a représenté des sujets mythologiques en bas-relief blanc sur fond bleu avec une finesse , une perfection d’exécution dont les chefs-d’œuvre de l’antiquité peuvent seuls donner une idée. De nos jours , messieurs , on fait aussi des cristaux doublés ; la matière, j’en conviendrai, est souvent plus belle, mais la forme, en général, est vicieuse , et la couche ou les couches supérieures sont fouillées , dessinées grossièrement par nos tailleurs ou graveurs, successeurs bien indignes de ces artistes dont nous admirons les chefs-d’œuvre.
- Les anciens, indépendamment des verres unis ou doublés , nous ont laissé des échantillons de leur habileté dans la fabrication des verres filigranés et aussi des verres que j’appellerai verres mosaïques , que. les Vénitiens et les Allemands ont appelés millefiori. Enfin je ne veux pas quitter les anciens sans constater leur fabrication de verre à vitre. Les climats où vivaient les peuples civilisés et la manière dont étaient construites les habitations ne rendaient pas le verre à vitre un objet de première nécessité ; aussi son usage ne paraît il pas remonter beaucoup au delà de l’ère chrétienne : mais, enfin, il est bien établi par les fouilles de Pompeia que plusieurs châssis de fenêtres étaient garnis de verre. Je ne vous dirai pas si ces carreaux étaient en verre soufflé ou coulé ; c’est un point que je désire éclaircir par moi-même et pour lequel je ne veux m’en rapporter qu’à mes propres yeux.
- Il est difficile , dans l’obscurité des premiers siècles du christianisme, de
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- suivre la filière de la pratique de l’art de la verrerie ; les verres les plus anciens que nous puissions constater sont les verres colorés des mosaïques et des vitraux, et, bien que nous ne connaissions pas de vitraux antérieurs au xne siècle, la perfection à laquelle ils étaient arrivés à cette époque témoigne d’un art déjà ancien. En dehors des vitraux, des mosaïques ou des émaux, c’est à Venise qu’il faut aller chercher la pratique la plus ancienne de la verrerie dans les temps modernes, et les produits fabriqués par les Vénitiens ont une telle connexité avec les produits filigranés de l’antiquité, qu’on doit supposer une tradition non interrompue des verriers anciens aux verriers de Venise. Les Vénitiens ont fabriqué tous les genres de verres; on connaît encore la réputation de leurs glaces soufflées : nous ne vous parlerons que des verres filigranés dont nous allons vous démontrer la fabrication autant, du moins, qu’on peut le faire sans les fourneaux de verrerie.
- On appelle verres filigranes ces verres dans lesquels s’enlacent mille filets de verre blanc opaque ou coloré, en affectant une foule de formes diverses irrégulières : et notez que je ne dis pas des filets à'émail blanc ou coloré; j’établis une distinction tranchée entre le mot verre et le mot émail ; et, bien qu’en réalité un émail quelconque ne soit qu’un verre, je réserve le mot émail pour les verres blancs ou colorés destinés à former des couches d’application, à servir de peinture. Ces verres blancs ou colorés sont broyés et employés au pinceau sur poteries, sur métal, ou sur verre, et refondus au feu de moufle : c’est à cette sorte de verres que j’applique le nom A’émail; mais, toutes les fois qu’un verre blanc ou coloré est employé par le verrier au feu de verrerie, je me sers du mot de verre.
- Les verres filigranés sont composés d’un certain nombre d’éléments fabriqués à part; ainsi un vase quelconque est formé de 25, 30...........baguettes
- juxtaposées, réunies par la chaleur du four de travail et soufflées ensuite comme une masse unique de verre. Je suppose d’abord ces baguettes à filets fabriqués ( j’expliquerai plus tard leur fabrication ) : on les place contre la paroi intérieure d’un moule cylindrique en métal ou en terre à creusets, et on les fixe au fond du moule au moyen d’une petite couche de terre molle dans laquelle on fiche leurs extrémités ; on fait chauffer ce moule auprès du four de verrerie, non pas jusqu’à ramollir les baguettes, mais pour les rendre seulement susceptibles d’être touchées par du verre chaud sans être calcinées ; puis, avec une canne à souffler, on prend dans un creuset du verre ou du cristal transparent en petite quantité, et on souffle ce qu’en terme de verrerie on appelle une petite paraison, c’est-à-dire une préparation de pièce; on souffle, dis je, une petite paraison cylindrique d’un diamètre un peu moindre que le vide que laissent entre elles les petites baguettes dans le moule;
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- on chauffe fortement la paraison, on l’introduit dans l’intérieur du moule , et on souffle de manière à la presser contre les baguettes : elles ne tardent pas à adhérer à la paraison , de telle sorte que, en élevant la canne et retenant le moule, cette paraison amène avec elle les petites baguettes; on réchauffe le tout de manière à rendre l’adhérence complète et amollir les baguettes, puis on marbre, c’est-à-dire qu’on roule le tout sur la plaque de fonte polie; on réchauffe encore, on souffle un peu et on tranche avec les fers (sorte de pince) un peu au-dessus du fond , de manière à réunir les baguettes en un point central ; on obtient ainsi une masse que l’on travaille comme une paraison ordinaire, et à laquelle on donne la forme que l’on veut par les moyens ordinaires employés dans le soufflage du verre. Par les opérations de marbrer et de souffler, les baguettes se trouvent aplaties extérieurement et intérieurement, ce qui produit sur les dessins des filigranes les effets que nous remarquerons en parlant en détail des baguettes. Si l’on n’a donné aucun mouvement de torsion à la paraison, les dessins restent longitudinaux comme les baguettes, et dans le même plan que l’axe de la pièce; mais, si, après avoir fait adhérer les baguettes, on imprime un mouvement de rotation sur elle-même à la canne en retenant l’extrémité inférieure des baguettes avec les fersj on produit une torsion qui donne aux baguettes une direction en spirale qu’elles conservent quand on termine la pièce par les moyens ordinaires. Il est plus difficile de maintenir les baguettes dans leur position primitive, dans le même plan que l’axe de la pièce; car vous savez que le verre se travaille en quelque sorte sur le tour; il faut donc que l’ouvrier ait la main très-légère pour qu’en modelant sa pièce il n’imprime pas près du pontil, et surtout à l'évasement de la pièce, un léger mouvement de torsion.
- Après avoir montré de quelle manière on fabrique les pièces filigranées quand on a les baguettes qui en forment les éléments, je vais expliquer les procédés par lesquels on produit ces baguettes. La base de toutes est un filet simple enveloppé de verre transparent : nous supposerons d’abord qu’on n’emploie que des filets blancs opaques , et, pour le dire en passant, les plus jolis ouvrages des Vénitiens ne contenaient guère que des filets de cette couleur. Certes, ils connaissaient bien les verres colorés, mais ils les employaient rarement dans ces sortes d’ouvrages ; ils pensaient avec raison que le mérite de ces pièces résulte de leur légèreté, de la netteté des filets, de la grâce, de la forme, et que l’introduction de la couleur n’était le plus souvent qu’un eachet de mauvais goût.
- Pour faire les filets simples, le verrier prépare du verre blanc opaque par l’étain ou par l’arsenic ( l’étain donne des filets plus nets dont le délié est plus correct que ceux de l’opaque blanc par l’arsenic ). Le verrier prend
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- au bout de sa canne, dans le creuset, environ 200 grammes de verre opaque, il marbre ce verre de manière à lui donner une forme cylindrique d’environ 6 à 8 centimètres de longueur et le laisse un peu refroidir, puis il plonge ce petit cylindre dans du verre blanc transparent en fusion de manière à lui former une enveloppe d’environ 5 millimètres d’épaisseur; il marbre de nouveau pour égaliser le verre transparent autour du verre opaque, puis, chauffant fortement et appliquant ensuite à l’extrémité opposée à la canne un pou-til garni de verre chaud, il étire cette colonnette comme un tube jusqu’à ce qu’elle ait été réduite au diamètre voulu, environ 4 à 6 millimètres, enfin il partage cette tirée en fragments égaux : il lui en faut, pour sa provision, de plusieurs longueurs suivant les pièces qu’il veut fabriquer; elles ont ordinairement de 8 à 15 centimètres.
- Outre ces baguettes à filets simples , le verrier doit se munir aussi de baguettes semblables en verre transparent, et il est apte alors à préparer toutes les baguettes compliquées.
- 1° Pour obtenir des baguettes à filets en spirale rapprochés qui, par leur aplatissement, produisent des réseaux à mailles égales , on garnit l’intérieur d’un moule en métal ou en terre, semblable à celui dont nous avons parlé, de baguettes à fdets simples alternées avec des baguettes en verre transparent, puis le verrier prend au bout de sa canne du verre transparent dont il forme un cylindre massif qui puisse entrer dans le moule garni de ces petites baguettes et chauffé préalablement un peu au-dessous de la chaleur rouge. En chauffant ce cylindre fortement, il l’introduit dans le moule où il le refoule de manière à presser les baguettes qui adhèrent ainsi contre le verre transparent ; il enlève la canne en retenant le moule et entraîne ainsi les baguettes avec le cylindre ; il chauffe encore et il marbre pour rendre l’adhérence plus complète, enfin, chauffant l’extrémité du cylindre, il tranche d’abord celte extrémité avec ses fers, la chauffe de nouveau, la saisit avee une pincette ou avec ses fers, et la tire de longueur avec sa main droite pendant que de la main gauche il fait tourner rapidement la canne sur les bar-déliés de son banc. Pendant que l’extrémité de la colonne s’allonge, les filets s’enroulent en spirale autour d’elle : quand l’ouvrier a amené, à l’extrémité, une baguette de la dimension voulue, environ 6 millimètres de diamètre, et que les filets sont suffisamment enroulés, il tranche avec la pincette, chauffe de nouveau l’extrémité de la baguette, et, la saisissant et l’étirant pendant qu’il roule rapidement la canne, il procède ainsi à la production d’une nouvelle baguette, et ainsi de suite jusqu’à ce que toute la colonne soit étirée.
- 2° Pour fabriquer des baguettes qui par leur aplatissement produisent des filets en quadrilles, on place dans le moule, aux deux extrémités d’un seul
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- diamètre, trois ou quatre baguettes à filets simples alternées avec des baguettes en verre transparent ; on garnit ensuite le reste de la capacité intérieure du moule de baguettes transparentes, afin de maintenir les baguettes à filets dans leur position, et on opère comme pour les baguettes précédentes.
- 3° Pour obtenir des baguettes produisant, par leur aplatissement, des grains de chapelet, on fait une paraison soufflée dont on ouvre l’extrémité opposée à la canne, de manière à produire un petit cylindre ouvert ; on l’aplatit afin de ne donner passage qu’à des baguettes, et on introduit dans ce fourreau quatre, cinq ou six baguettes à filets simples alternées avec des baguettes de verre transparent; on chauffe, on ferme l’extrémité opposée à la canne, puis l’ouvrier presse sur la paraison plate pendant qu’un aide aspire l’air de la canne de manière à le faire sortir de la paraison et à produire un massif plat dans lequel sont logés les filets. L’ouvrier rapporte successivement une petite masse de verre chaud transparent sur chacune des parties plates de sa paraison, et il marbre pour cylindrer sa masse : il obtient ainsi une petite colonne dans l’intérieur de laquelle sont rangés, sur un même diamètre, les filets opaques ; il procède ensuite comme pour les baguettes précédentes en chauffant et étirant l’extrémité pendant qu’il mile rapidement la canne sur les bardelles. Par ce mouvement de torsion , la ligne des filets se présente alternativement de face et de profil, et produit des grains de chapelet.
- 4° Il arrive souvent qu’on combine ces grains avec les quadrilles des baguettes précédentes, en se servant, pour introduire dans le moule préparé pour les baguettes à quadrille , du cylindre préparé pour les grains de chapelet. Du reste, les combinaisons qu’on vient d’indiquer mettent sur la voie d’une foule d’autres que le verrier peut opérer.
- 5° Quelquefois on ménage, au centre d’une des baguettes, un filet en zigzag ordinairement coloré : pour cela on prépare un premier cylindre massif en verre transparent, de moitié du diamètre de celui qu’on veut étirer, et on fait adhérer parallèlement à l’arête de ce cylindre une petite baguette colorée; on recouvre le tout d’une nouvelle couche de verre transparent pour produire le cylindre de la dimension voulue pour entrer dans le moule des baguettes à filets. La petite colonne colorée, n’étant pas au centre du cylindre, tournera en spirale autour de ce centre par le mouvement d’étirage et de torsion, et produira un zigzag par l’aplatissement.
- Parmi les pièces de Venise, et ce sont peut-être les plus remarquables , il en est qui présentent un réseau de filets simples à mailles égales dont chacune renferme une bulle d’air: ce genre est le plus difficile à produire. On y parvient, toutefois, en soufflant une première paraison à filets simples tor-
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- dus, puis une deuxième paraison à filets simples tordus en sens inverse; on ouvre l’une de ces paraisons et on y introduit l’autre de manière à les faire adhérer ; les filets se croisent alors et produisent des mailles qui sont égales si les paraisons ont été bien préparées. Si le verre opaque est dur, la cannelure produite par les colonnes se maintient à un certain degré quand on souffle la paraison ; ces cannelures tordues en sens inverse venant à se croiser quand on engage l’une des paraisons dans l’autre, une bulle d’air restera renfermée dans chaque maille quand les deux paraisons seront réunies : on termine la pièce, par les moyens ordinaires, suivant la forme qu’on veut lui donner.
- Indépendamment des verres filigranés, les Vénitiens ont fait quelques essais de ce que j’ai appelé verres mosaïques, plus connus sous le nom de mil-lefiori; mais ils sont restés, sous ce rapport, bien loin de l’antiquité. Voici la manière de fabriquer ces verres.
- Les éléments , au lieu d’être des baguettes, sont des tronçons de baguettes dont la section présente des étoiles ou autres formes symétriques composées de plusieurs couleurs ; par exemple : le verrier formera, au bout de sa canne, un petit cylindre massif en verre rouge autour duquel il appliquera cinq ou six cueillages de verre bleu-turquoise qu’il façonnera avec sa pincette pour former des ailes prismatiques triangulaires dont la base est sur le cylindre rouge, puis il remplit les intervalles entre ces ailes avec un verre d’une autre couleur blanc-opaque ou jaune ; il marbre et enveloppe le tout d’une couche ;d’une couleur transparente, soit violet-clair. Il peut ensuite introduire cette colonne dans un moule garni intérieurement de baguettes d’une autre couleur ou blanc-opaque, qui, par leur section, feront un tour de perles blanches ; enfin, quand il a composé sa colonne comme il le désire, il la chauffe fortement et l’étire à la grosseur de 40 à 45 millimètres. Ces premières baguettes servent à garnir un moule dans lequel on introduit une colonne formée des mêmes éléments et une nouvelle combinaison de couleurs, et on étire ensuite le tout à la grosseur de 40 à 4 5 millimètres. On peut varier à l’infini les formes et les couleurs des sections. On tranche ensuite les colon-nettes en tronçons d’environ 4 centimètre de longueur, et c’est avec ces tronçons qu’on compose les pièces mosaïques ou millefiori. Pour cela on garnit de tronçons l’intérieur d’un moule, et l’on fait chauffer au rouge-brun, puis on souffle une paraison à laquelle on donne à peu près la forme du moule ; on la chauffe et on rengage dans le moule, de manière à faire adhérer les tronçons contre la paraison; on réchauffe, on souffle, on marbre et on opère enfin par les moyens ordinaires. Une méthode préférable consiste à faire une paraison dont on fait revenir intérieurement le fond vers la canne, de telle sorte
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- que cette paraison, étant détachée de la canne, présente une ouverture circulaire composée de deux parois concentriques; on la laisse refroidir; on introduit entre ces parois des tronçons de baguettes afin de remplir autant que possible tout le vide ; on réchauffe peu à peu cette paraison, on prépare une canne dont l’extrémité sera garnie d’un disque de verre chaud qui n’intercepte pas le trou de la canne ; on adapte ce disque contre le bord supérieur de la paraison et on aspire par la canne l’air renfermé entre les tronçons et les parois de la paraison; enfin, prenant une autre canne préparée de la même manière, on l’applique contre le côté opposé de la paraison que l’on détache de la première canne : l’intérieur du fond rentré formera alors l’intérieur de la paraison que l’on souffle avec la deuxième canne, et à laquelle on donne la forme voulue par les moyens ordinaires.
- Nous avons dit que, dans les fabrications à filigranes et millefiori, les parai-sons, étant une fois amenées au point convenable, étaient ensuite achevées par les moyens ordinaires. Parmi ces moyens nous ne devons pas omettre de signaler un procédé dont l’emploi ne date guère que de cinq à six ans et n'a été mis en usage chez nous que depuis un an ou deux; je veux parler du moulage en bois. 11 ne s’agit pas ici du moulage au moyen duquel on obtient des dessins en relief sur la face extérieure des pièces, mais du moulage qui procure la forme. Jusqu’à ces derniers temps, les profils de la pièce étaient donnés par l’ouvrier au moyen de ses fers à lames de fer et à lames de bois, avec lesquels il pressait sur la pièce tenant à l’extrémité de la canne ou du pontil, que l’ouvrier faisait tourner sur les bardelles : l’exactitude de la forme dépendait de l’adresse de l’ouvrier. Les verriers de Bohême n’opèrent pas ainsi : chez eux, la forme de chaque pièce, verre, carafe, vase, etc., est donnée par un moule en bois, formé de deux parties semblables s’ouvrant à charnières, ayant intérieurement la forme exacte de la pièce qu’on veut produire; l’ouvrier fait sa paraison, et, quand elle est amenée à la grosseur et à la forme convenables, il la chauffe fortement et l’introduit dans le moule; le gamin ferme le moule à l’aide des deux manches dont il est muni, l’ouvrier souffle en imprimant à la canne un mouvement de rotation sur elle-même, pour que les arêtes de jonction du moule ne laissent pas de trace sur la pièce de verre ; au bout de peu d’instants, le gamin ouvre le moule, l’ouvrier retire la pièce à laquelle la forme est ainsi donnée; il ne s’agit plus alors que de la prendre au pontil pour terminer l’ouverture supérieure. Les ouvriers de Bohême ne prennent même pas ce soin; le moule donne la forme jusqu’à la partie extrême; on détache la pièce de la canne à la sortie du moule, on la porte à l’arche de recuisson, et, après l’avoir retirée de l’arche on la rogne à la hauteur voulue à la roue de tailleur. Ç’est pourquoi on remarque que les
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- verres de Bohême ont été taillés et flétés au bord, au lieu d’être ouverts et rebrûlés au feu comme les nôtres. Après chaque pièce moulée on plonge le moule en bois dans l’eau pour l’empêcher de brûler, et il peut ainsi servir au moulage de quarante à cinquante pièces, sans que les diamètres soient sensiblement augmentés.
- Tel est le procédé qui a été emprunté aux verriers de Bohème, où il est aussi ancien que les verreries mêmes de ce pays, qui à beaucoup d’égards, toutefois, sont moins avancées que les nôtres. Par ce procédé de moulage en bois on obtient des formes plus pures que par les procédés anciens : je m’exprime mal en disant plus pures, parce que malheureusement il existe peu de formes recommandables dans le commerce ; jamais l’industrie n’eut plus besoin que l’art vînt à son secours; mais je veux dire qu’on obtient des pièces plus régulières , exactement conformes au modèle donné ; il y a certains détails même qu’on obtient ainsi et qu’on ne pourrait pas produire par les anciens procédés. L’importation de ce système de moulage a en lieu d’abord à la cristallerie de Baccarat où il a été notablement perfectionné, et ce n’est pas le seul progrès que l’on doive à M. Toussaint, directeur de cette fabrique, habilement secondé par M. de Fontenay.
- Revenant aux verres filigranés, nous dirons que c’est à la verrerie de Choisy-le-Roi qu’on a recommencé à en fabriquer, et que nous avons reconstitué les procédés, les tours de main au moyen desquels on les produit. Un verrier qui avait un petit four de flaconnerie dans Choisy obtint de nos ouvriers la connaissance de ces procédés et fabriqua ces verres en petite quantité pour son compte et pour le compte d’un marchand de cristaux de Paris, qui crut devoir prendre un brevet d’invention pour des verres filigranés; assurément jamais brevet d’invention ne justifia mieux ces mots imposés par la nouvelle loi , sans garantie du gouvernement. Cet ouvrier verrier est entré au service de M. Nocus, fabricant d’émail, à Saint-Mandé, qui a donné une grande extension à cette industrie et a produit des verres filigranés non pas aussi parfaits que les anciens verres vénitiens, il faut le reconnaître, dont ils n’ont ni la légèreté, ni la netteté, ni la régularité de filets, ni les formes, mais supérieurs à ce qui se fait actuellement à Venise. Depuis quelque temps, la cristallerie de Saint-Louis a entrepris aussi la fabrication des verres filigranés; cet établissement a produit beaucoup de pièces à larges baguettes multicolores d’un aspect agréable : au point de vue de la fabrication, il exploite très-habilement ce produit nouveau, ainsi que les verres à triple couche de couleurs, taillés ou gravés; c’est une justice que nous devons rendre à MM. Lorrin et Marcus.
- Puisqu’il est question de verres colorés, je citerai quelques particularités
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- relatives à leur coloration par les oxydes métalliques qui paraîtront nouvelles à un grand nombre d’entre vous.
- 10 Oxyde de manganèse.
- Vous savez que l’oxyde de manganèse colore le verre en violet ; cette propriété a été de tout temps employée pour corriger la couleur vert-bleuâtre^ ou vert-jaunâtre qu’affecte souvent le verre ou le cristal; quelques grammes d’oxyde de manganèse employés par 100 kilogammes de verre ou de cristal donnent une légère teinte violette plus agréable que la teinte verdâtre. Les verriers savent qu’il faut légèrement augmenter cette teinte violette, parce qu’elle s’affaiblit lorsque le verre est porté dans l’arche de recuisson. Si l’oxyde de manganèse est en excès, on détruit son effet en projetant, dans le creuset un petit fragment d’acide arsénieux : ces résultats sont bien connus des verriers. Cela posé, parmi les plombs dont l’oxyde est employé dans la fabrication du cristal, il en est qui contiennent du cuivre ou de l’argent, en très-petite quantité , il est vrai, mais suffisante pour donner au verre une teinte désagréable ; il en est d’autres plus rares qui recèlent du manganèse, et les miniums provenant de ces derniers communiquent au cristal une légère teinte violette ; mais, dans ce cas, le manganèse est combiné de telle sorte que ni la chaleur de l’arche de recuisson ni même l’arsenic n’altèrent cette coloration, à moins qu’il ne soit employé à haute dose. Les plombs contenant du manganèse sont très-recherchés par les fabricants de cristal, parce qu’ils sont un correctif d’un effet plus sûr que le manganèse employé séparément; les miniums de ces plombs sont mélangés avec d’autres miniums purs ou contenant des oxydes nuisibles.
- Nous ferons observer encore que, lorsque le manganèse est employé à faibles doses dans du verre blanc, le temps, certaines influences atmosphériques, et surtout l’exposition prolongée à une température un peu élevée, ramènent toute la puissance colorante vers l’une des surfaces, qui prend ainsi une teinte très-foncée : c’est ainsi que des vitres de Bohême sont, après une longue exposition à l’air, et surtout au soleil, devenus d’une teinte violacée. Je possède des fragments de cristaux dans la composition desquels était entré de l’oxyde de manganèse, et qui, étant restés pendant quelque temps dans des coins de l’arche à recuire , sont devenus , à l’intérieur, blanc opaque par le fait d’un commencement de dévitrification, et violet foncé sur une des surfaces.
- 2° Oxydes de manganèse et de cobalt.
- L’oxyde de manganèse donnant au verre une couleur violette , et l’oxyde de cobalt une teinte bleue, on pourrait croire que si, dans les conditions ordinaires, on ajoute à une composition de verre ou de cristal une proportion quelconque de ces oxydes, on devra obtenir une couleur intermédiaire entre
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- le violet et le bleu, c’est-à-dire l’indigo plus ou moins bleu ou violet, suivant les doses. Tel n’est cependant pas le résultat obtenu ; dans ce cas, 1 effet de l’oxyde de manganèse est annihilé, et le verre reste bleu, soit qu’on emploie de T’oxyde de cobalt, du safre, ou de l’azur. En faisant fondre un mélange de groisils de verre bleu et de groisils de verre violet, le mélange, au lieu de participer des deux composants, sera bleu. Il y a cependant des mines de manganèse qui contiennent du cobalt; je citerai, entre autres, un manganèse extrait en Savoie ; dans ce cas, l'effet des deux oxydes se fait sentir dans le produit qui est indigo. On peut faire concourir le manganèse et le cobalt à la production du verre indigo ou violet ; mais, alors, il faut employer dans la composition une forte proportion de nitrate de potasse, remplacer, par exemple, moitié de l’alcali employé par partie égale de nitrate de potasse. L’emploi de ce corps oxygénant indique ce qui se passe dans cette opération.
- 3° Oxydes de manganèse et de fer.
- L’oxyde de fer ajouté à la composition du verre donne une couleur vert-bouteille; mélangé avec de l’oxyde de manganèse, il ne donne pas au verre la couleur qui résulterait du mélange sur une palette de la couleur violette avec du vert-bouteille : si à une composition pour faire du violet assez foncé on ajoute quelques kilog. d’oxyde de fer, on obtient un violet brun; si peu à peu on augmente la dose d’oxyde de fer, le verre passe à une couleur plus brune, puis pelure d’oignon, puis, enfin, devient d’un assez beau jaune; c’est même ainsi qu’on colore le verre destiné à être étiré en fils fins pour imiter l’or dans les tissus de verre. Toutefois on n’obtient jamais de celte manière un verre d’un jaune aussi pur, aussi brillant que celui produit par l’emploi d’un sel ou d’un oxyde d’argent.
- 4° Oxyde dèargent.
- L’argent est le seul métal dont l’oxyde colore le verre sans addition d’aucun fondant, et à un degré d’autant plus intense que le verre est mieux combiné, c’est-à-dire plus près de l’état parfait des proportions définies. Comme l’argent a une puissance très-grande, on le divise en mélangeant l’oxyde avec un medium, de l’argile broyée, par exemple, ou de l’oxyde de fer; on fait une bouillie claire de ce mélange, on la répand d’une manière égale sur la surface d’une feuille de verre ou sur certaines surfaces ou médaillons de pièces en verre ou en cristal, puis, après avoir fait sécher, on expose à la chaleur du moufle; à la sortie du moufle, on brosse la feuille de verre ou les pièces de cristal ou verre qui se trouvent teintes en jaune transparent, et la poudre que l’on brosse est soigneusement recueillie, car elle a encore une grande puissance colorante. L’oxyde d’argent a une telle
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- disposition à colorer le verre en jaune, que cet effet peut se produire à froid. J’ai un bocal dans lequel on avait mis pendant longtemps les restes de la couleur qui servait à teindre des feuilles de verre à vitre; ce bocal a fini par prendre une teinte jaune très-marquée.
- 5° Coloration par l'or.
- On sait que le pourpre de Cassius, ajouté en faible proportion à une composition de verre ou de cristal blanc, produit une couleur rose allant, suivant la dose, jusqu’au beau rouge-rubis; mais, ce que tout le monde ne sait pas, c’est que par la première fusion on n’obtient ainsi qu’un verre blanc légèrement jaune ; quand ce verre a été refroidi et qu’on le réchauffe, on voit la couleur rose ou rouge se développer à mesure que la chaleur le pénètre ('!).
- Les verres opalins sont également transparents lorsqu’on les sort du creuset et ne s’opalisent qu’après avoir été un peu refroidis et réchauffés; plus on répète ces changements de température, plus ils deviennent opaques.
- Après cette digression sur quelques-unes des matières colorantes, j’avouerai que, suivant mon opinion, les cristaux ou verres colorés nous envahissent d’une façon désespérante. Déjà dans les magasins les cristaux blancs semblent se rencontrer tout à fait en minorité; il arrivera peut-être un moment où l’on aura de la peine à en trouver; alors un homme de goût inventera les cristaux blancs transparents, d’une belle eau , les fera tailler, fera des garnitures de cheminées, des services de dessert richement rehaussés par des bronzes dorés au moyen de la pile, et on reconnaîtra que ces cristaux sont de beaucoup supérieurs aux cristaux colorés; car, n’en doutez pas, le verre blanc ou le cristal blanc est la perfection de l’art du verrier; c’est pour obtenir cette nature de verre qu’il a fallu purifier toutes les matières , perfectionner les procédés de fusion, emprunter à la physique, à la chimie leurs progrès ; c’est dans cette fabrication seulement que nous avons dépassé l’antiquité et le moyen âge. Ce sont les perfectionnements du cristal et du verre blanc qui ont amené leur emploi dans l’optique, ont produit tant de découvertes déjà et en promettent encore de nouvelles.
- ( La suite au numéro prochain.)
- ( i) Ce fait, déjà observé par M. Golfier Beyssere, est consigné dans le mémoire de M. Schubarth, publié p. 164 du Bulletin d’avril 1845.
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- Rapport fait par M. de Silvestre fils , au nom du comité des arts économiques, sur le jayotype métrique , instrument à l usage de la chapellerie pour prendre la mesure du contour de la tête, inventé par M. Jay, fabricant chapelier, rue Neuve-Vivienne, 53.
- Messieurs, à la suite de l’exposition nationale de 1834, M. Jay, fabricant de chapeaux, à Paris, obtint l’unique médaille d'argent accordée à la chapellerie, distinction qui le plaçait alors au premier rang dans une industrie mentionnée avec beaucoup d’éloges dans le rapport du jury.
- La même année, M. Mérimée vous a lu, au nom du comité des arts chimiques, un rapport également favorable sur les perfectionnements apportés à la chapellerie par M. Jay (l ). Depuis, cet habile industriel n’a pas cessé de s’occuper d’améliorations; aussi le jury de 1839 lui donna-t-il un témoignage de satisfaction en lui confirmant la médaille d’argent précédemment obtenue.
- Si M. Jay n’a pas concouru en 1844 , c’est qu’il n’avait pas entièrement terminé un appareil de son invention qu’il comptait exposer, et dont l’u tilité lui faisait espérer une récompense plus honorable encore que celles qui lui avaient déjà été décernées ; c’est ce même appareil qu’il a soumis ultérieurement à votre approbation et que vous avez renvoyé à l’examen du comité des arts économiques.
- La chapellerie, dans sa marche progressive, ne perdait pas de vue une question à la solution de laquelle le public était assez fortement intéressé : il s’agissait de donner tout d’abord aux chapeaux la forme du contour de la tête, sans en laisser le soin au temps qui n’arrive jamais à ce résultat qu’après des épreuves bien pénibles de la part du consommateur.
- Les inconvénients résultant de l’emploi de chapeaux dont les dimensions sont toujours calculées ne laissaient pas que d’avoir, surtout aux yeux de l administration militaire, un certain degré de gravité , et faisaient désirer qu’on arrivât à fabriquer des coiffures immédiatement en rapport avec la conformation de la tête.
- Déjà plusieurs chapeliers avaient cherché à répondre à ce besoin, en faisant confectionner des formillons en bois ou en plâtre de grandeurs et de figures
- (I) Yoy. Bulletin de la Société, année 1834, p. 3?.
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- diverses ; mais, outre qu’une pareille méthode exigeait un matériel toujours gênant et dispendieux, il s’en fallait de beaucoup qu’elle satisfit à toutes les exigences.
- M. Jay, qui depuis longtemps s’occupait du problème en question, vient de vous en donner une solution qui semble laisser peu de chose à désirer.
- L’appareil qu’il vous a présenté comme dernier résultat de ses recherches, sous le nom de jayotype métrique, diffère de tout ce qui a été fait jusqu’ici dans ce genre,* il se compose de deux parties distinctes.
- La première est une bande mince de plomb, de 5 centim. environ de largeur, recourbée en couronne légèrement conique et dont les extrémités, qui glissent à frottement l’une sur l’autre, peuvent être fixées au moyen de deux vis. Celte pièce, recouverte de peau de maroquin, sert à prendre et à garder l’empreinte du contour de la tête.
- La seconde partie consiste en une bande d’acier de même largeur que celle de plomb, tournée comme elle en couronne, et dont les extrémités, libres, se joignent par simple superposition; de sorte que la circonférence formée par cette lame d’acier peut se resserrer et se distendre dans de certaines limites, et être maintenue à volonté par le secours d’une vis de pression.
- Un mécanisme dont le jeu est convenablement calculé et qui est fixé dans l’intérieur de la couronne d’acier permet à celle-ci de prendre, avec un assez grand degré de précision, la forme de cette empreinte. En rendant alors le mécanisme invariable au moyen des vis dont il est garni, on obtient un appareil d’une grande solidité qui sert de formillon; on l’introduit dans le chapeau, lequel, sous l’action du fer chaud, se trouve bientôt modelé suivant la conformation de la tète.
- Cette seconde partie, toute mécanique, et dont il serait trop long de donner ici les détails, ne laissait pas que d’offrir d’assez grandes difficultés d’invention; M. Jay est parvenu à les vaincre à force de temps et de persévérance : plus de quinze cents empreintes de têtes moulées en plâtre ont fourni à l’auteur les données qu’il a jugées nécessaires à la construction de son appareil perfectionné.
- Il est à penser que le jayotype sera généralement adopté par la chapellerie, puisque cet instrument commode et solide, employé comme formillon unique, pourra suffire rigoureusement aux fabricants pour approprier immédiatement leurs chapeaux aux formes de tête les plus dissemblables.
- Sur les différentes pièces du mécanisme sont tracées des divisions métriques , de manière qu’après avoir fixé invariablement toutes les parties du système on peut consigner sur un livre modèle les cotes fournies par la me-
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- sure de chaque tête, et établir ainsi, au besoin , une correspondance avec les fabricants des différents pays.
- C’est surtout pour l’armée que cette nouvelle invention est d’une importance majeure. Malgré la sollicitude de l’administration, il a été difficile, on peut même dire impossible, jusqu’ici, de fournir au soldat une coiffure faite ou convenablement arrangée pour lui. Maintenant il sera aisé d’envoyer, dans les magasins d’équipement, des registres où seront indiquées, en regard du numéro de chaque homme, les cotes fournies par le jayotype, et en peu de temps toutes les coiffures pourront être mises en état de service.
- L’administration saura donc gré à M. Jay de lui avoir donné le moyen de mettre, économiquement, un terme à cette foule de recherches, de tâtonnements, d’essais aussi dispendieux qu’infructueux, que, dans le but philanthropique d’ajouter au bien-être du soldat, elle ne cesse de faire depuis si longtemps.
- En conséquence de ce qui précède, le comilé des arts économiques, qui pense que l’inventeur du jayotype a rendu un véritable service à l’industrie, a l’honneur de vous proposer, messieurs, d’accorder à M. Jay un témoignage d’approbation delà Société en faisant insérer le présent rapport au Bulletin} accompagné de la figure de l’appareil et d’une légende explicative.
- Signé E. de Silvestre filsj rapporteur.
- Approuvé en séance, le 19 mars 1845.
- Description du jayotype métrique de M. Jay.
- Cet instrument, représenté vu de face, fig. 3, pl. 959, et en coupe verticale , fig. h , se compose d’une lame de ressort a , contournée en couronne , dont on augmente ou diminue le diamètre en écartant ou rapprochant ses deux extrémités qui sont percées, à cet effet, de rainures ; ces rainures reçoivent des vis b qu’on serre lorsqu’on a obtenu la dimension cherchée. Dans l’intérieur de la lame a sont fixées des règles à coulisses arrêtées par des vis , et dont nous allons expliquer l’usage.
- Après avoir posé sur l’instrument la lame de plomb , garnie de peau, qui a servi à prendre le contour de la tête, on desserre les vis cf c et d} d; les premières ont pour objet de régler la forme des pariétaux , et les autres celle du frontal et de l’occipital; on écarte les parties latérales du ressort en appuyant les pouces des deux mains sur les boutons e, e, jusqu’à ce que le ressort touche la lame de plomb ; puis on serre les vis c, c pour arrêter les règles graduées f\f dans leurs coulisses respectives g, g; on opère de la même manière avec les vis d, d, qui poussent en dehors la partie fron-
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- taie ; on presse sur le bouton h qui produit l’allongement de la forme et on arrête, dans sa coulisse i, la règle graduée j en serrant la vis k; enfin on serre les vis l, l pour donner à tout le système la fixité nécessaire.
- Cela fait, on porte, sur un registre ad hoc, les diverses mesures de la tête, tant en largeur qu’en longueur, relevées sur les règles graduées/,/, j, et on parviendra ainsi à produire un type invariable qui servira à confectionner le chapeau de la personne dont on a mesuré le contour de la tête.
- Les chapeaux fabriqués d’après ces mesures s’adaptent parfaitement sur la tête et ne gênent en aucune manière.
- Quant aux coiffures métalliques, on conçoit qu’on ne pourrait les fabriquer exprès pour s’ajuster sur la tète de chaque soldat, mais on y supplée en procédant comme il suit :
- On commence par prendre, avec la lame de plomb, la mesure exacte du contour de la tête du militaire qui doit être coiffé d’un casque; on porte eette mesure sur le jayolype, qui reste dans les mains de l’officier chargé de l’équipement ; puis on pose sur cet instrument le casque, qu’on redresse à petits coups de marteau jusqu’à ce qu’il entre sur la tête, sans la comprimer dans aucune de ses parties. ( D. )
- NOTICES INDUSTRIELLES
- extraites de diverses publications périodiques françaises et étrangères.
- ARTS MECANIQUES.
- Recherches expérimentales sur les machines locomotives, par MM. Gouin , ingénieur du matériel du chemin de fer de Paris à Versailles (rive droite ), et le Chatelier, ingénieur des mines.
- Ces expériences, qui n’ont pas été sans danger et dont les résultats sont fort remarquables, éclairent plusieurs points encore controversés, et mettent sur la voie de perfectionnements dont la machine locomotive paraît susceptible.
- Les auteurs ont mesuré, à l’aide d’un indicateur, la pression de la vapeur dans la chaudière, dans la boîte à vapeur et dans le cylindre, pendant l’admission, la détente et l’émission ; ils ont aussi cherché à déterminer la quantité d’eau entraînée par la vapeur et son influence sur la pression dans les cylindres.
- Voici les résultats auxquels ils sont parvenus.
- Les courbes tracées par l’indicateur ont montré 1° que, dans les machines locomotives, la pression qui s’établit dans le cylindre pendant la période d’admission et pen-Quarante-quatrième année. Mai 1845. 26
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- dant la plus grande partie de celle de l’émission est sensiblement constante; 2° que les pressions de la vapeur pendant la détente suivent à fort peu près, et avec une exactitude suffisante pour la pratique, la loi de Mariotte ; 3° que le rapport de la pression dans le cylindre à celle qui a lieu dans la chaudière dépend de l’ouverture du régulateur, de la vitesse de marche et des passages de circulation, mais que, dans la marche habituelle, quand l’ouverture du régulateur est égale à un vingtième ou un vingt-cinquième environ de la surface du piston, la différence de pression entre la chaudière et le cylindre, pendant l’admission, n’est, aux vitesses de 36 à 40 kilomètres à l’heure, que de 6 à 10 p. 100 au plus de la pression dans la chaudière ; 4° que la quantité d’eau entraînée augmente beaucoup cette différence de pression, ce qui montre combien il importe de disposer convenablement les dômes de prise de vapeur.
- Ces expériences ont montré que cette quantité d’eau entraînée peut, selon la disposition du dôme et la hauteur à laquelle le mécanicien maintient l’eau, varier de 18 à 40 pour 100.
- Un des faits les plus importants signalés par les auteurs, c’est que la pression résistante absolue éprouvée par le piston pendant la période d’émission , aux vitesses ordinaires de marche, s’élève, en moyenne, à 50 pour 100 de la pression motrice absolue. Ce résultat montre que, si l’emploi de la tuyère offre l’avantage d’activer beaucoup la combustion , il présente le grave inconvénient d’accroître démesurément la pression résistante éprouvée par le piston. Si par un moyen quelconque on parvenait à annuler cette résistance, on augmenterait de 42 pour 100 le travail utile de la vapeur dans la machine.
- Les auteurs ont fait voir aussi que le recouvrement des tiroirs du côté des orifices d’émission devait être restreint à quelques millimètres au plus, et qu’en lui donnant des dimensions aussi grandes qu’on a tenté de Je faire dans ces derniers temps, il en résulte une perte de travail et l’inconvénient grave de soulever quelquefois les tiroirs à la fin de chaque course.
- Enfin les auteurs ont montré que, par un temps calme, la résistance des trains à la traction a varié pour des vitesses de 10 à 15 mètres en une seconde depuis jusqu’à environ de la charge. [Acad, des sciences, 19 mai 1845.)
- ARTS CHIMIQUES.
- Extrait d’un rapport fait par M. Arago, à la chambre des députés, sur un projet de loi
- tendant à accorder une pension àM. Yicat, ingénieur en chef desponts et chaussées.
- Les pierres calcaires fournissent, par la cuisson, trois espèces de chaux, les chaux grasses, les chaux maigres et les chaux hydrauliques. Les premières foisonnent beaucoup quand on les éteint; elles doublent alors de volume, mais elles restent longtemps molles, surtout au centredes maçonneries, partout où elles sont privées du contact de l’air; elles se dissolvent entièrement dans les eaux fréquemment renouvelées, et produisent un mortier qui n’acquiert point de consistance quand il est à l’abri du contact de l'air.
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- La chaux maigre a tous les défauts de la chaux grasse, et de plus elle foisonne à peine.
- Les chaux hydrauliques se solidifient plus ou moins promptement dans l’eau; les unes du second au quatrième jour d’immersion , d’autres au boutd’uu mois ; ces chaux sont alors fort dures et complètement insolubles ; dans le sixième mois elles se comportent comme certaines pierres calcaires ; le choc les brise en éclats, leur cassure est écailleuse.
- Les plus anciennes études sur la composition des chaux hydrauliques datent de l’année 1756, de l’époque où Smeaton se préparait à la construction du phare d’Ed-dystone. Ce célèbre ingénieur examina alors avec soin la chaux hydraulique naturelle d’Aberthaw, comté de Glamorgan , qui jouissait d’une certaine célébrité; traitée par les acides, elle laissa un résidu qui acquit, par la cuisson , une couleur rougeâtre, ce qui fit croire à Smeaton que la roche calcaire d’Aberthaw contenait aussi du fer.
- Saussure publia, en 1786, quelques réflexions tendant à attribuer l’hydraulicité des chaux de Saint-Gingoulpb, en Savoie, à l’influence combinée du manganèse, du quartz et même de l’argile contenus dans le tissu des roches calcaires de cette localité.
- Enfin l’ingénieur des mines Collet Descotils, ayant découvert, en 1813, une quantité notable de matière siliceuse très-divisée dans la chaux de Senonches, attribua à l’action de la silice l’hydraulicité si forte et si renommée de celte chaux.
- M. Vicat composa une chaux artificielle supérieure à celle de Senonches, en faisant calciner, dans des proportions convenablement choisies, de la craie ou de la chaux pure mêlée à de l’argile. Il étendit ses investigations à tout ce qui est relatif au rôle que la chaux peut jouer dans la maçonnerie-, ainsi l’art du chaufournier, l’art d’expulser le plus sûrement et le plus économiquement possible l’acide carbonique, un des principes constituants des roches calcaires, est redevable d’importantes remarques aux travaux de cet ingénieur distingué. Ceux qui voudront savoir quel procédé il faut suivre pour éteindre les chaux des diverses catégories consulteront avec beaucoup de fruit les résultats des expériences de M. Vicat, et personne ne pourra hésiter sur les essais à faire pour prévoir à coup sûr les qualités que développent à la longue des échantillons de chaux donnés.
- Ciments. — M. Vicat s’est également occupé avec succès des ciments.
- Aucune matière n’a joui déplus de célébrité parmi les constructeurs que le produit connu encore aujourd’hui sous le nom de ciment romain,- il fut fabriqué dès l’année 1796 par MM. Parker et Wyatt, et provenait de la torréfaction de certains galets calcaires ovoïdes qu’on trouve en assez grande abondance dans les environs de Londres (1). Ce ciment, gâché en pâte un peu consistante, se solidifie en quelques minutes à l’air ou dans l’eau. M. Vicat découvrit la cause réelle de cette singulière propriété. Après avoir
- (1) On peut consulter, sur la fabrication du ciment romain avec les galets de Boulogne, un mémoire de M. Smith, publié dans le Bulletin de la Société d’encouragement, deuxième année, p. 166 et 188, et troisième anuée, p. 13, et le procédé de MM. Parker et Wyatt, qui est décrit p. 319 de la vingt-huitième année.
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- indiqué la proportion d’argile cuite qui rend une chaux hydraulique, il s’exprimait ainsi en 1817 : « Lorsqu’on force la dose d’argile jusqu’à 33 et 40 p. 100 , on obtient une chaux qui ne s’éteint pas $ mais elle se pulvérise facilement et donne, quand on la détrempe, une pâte qui prend corps sous l’eau très-promptement. » La proportion d’argile précitée est justement celle qui sortait des fours de MM. Parker et Wyatt.
- La découverte de M. Vicat sur lesciments est entrée largement dans le domaine des applications, et les constructeurs français naguère tributaires de l’Angleterre connaissent aujourd’hui une multitude de localités où ils peuvent préparer du ciment romain; M. Vicat en a signalé plus de quatre cents. Cette nouvelle industrie est exploitée avec avanlagedans beaucoup de nos départements.
- Plusieurs personnes se sont rendues recommandables par la découverte des carrières déciment romain, entre autres M. l’ingénieur en chef Lacordaire (1).
- Pouzzolanes et trass. On donne le nom de pouzzolane à une matière d’origine volcanique qui existe en grande abondance près de Pouzzoles , aux environs de Naples.
- Le trass est un conglomérat également volcanique exploité sur les bords du Rhin , et particulièrement dans les environs d’Andernach.
- Pour rendre une chaux grasse hydraulique, il suffit de la gâcher avec des proportions convenables de pouzzolane ou de trass.
- Chaptal avaitessayé de produire des pouzzolanes artificielles en calcinant très-fortement certains schistes ou quelques argiles ©creuses (2). M. Vicat reprit la question dans ses éléments , voici la solution qu’il trouva.
- On peut obtenir, des pouzzolanes artificielles supérieures, ou tout au moins égales aux meilleures pouzzolanes d’Italie , par une modification particulière de l’argile la plus pure possible. Cette modification s’obtient en calcinant légèrement l’argile, en se bornant à lui enlever son eau de combinaison et en ne portant sa température qu’entre 600 et 700 degrés centigrades.
- Les publications de M. Vicat avaient depuis longtemps satisfait à tous les besoins de l’art pour les travaux à exécuter dans l’eau douce le long des canaux , sur les rivières et les fleuves- L’eau de mer vient de faire surgir des difficultés très-graves que personne ne soupçonnait. M. Vicat aura le double mérite d’avoir signalé le mal et indiqué le remède; il a reconnu que l’eau de mer a quelque tendance à décomposer tous les bétons possibles : elle peut attaquer indistinctement ceux dans lesquels il entre des chaux grasses ou des chaux hydrauliques, des pouzzolanes naturelles ou des pouzzolanes artificielles. Cette tendance résulte de la présence, dans l’eau de mer, de certains acides qui ont une grande affinité pour la chaux et l’enlèvent aux bétons. M. Vicat a
- (1) La Société d’encouragement, dans sa séance générale du 5 mai 1830, a décerné une médaille d’or à M. Lacordaire pour la découverte du ciment de Pouilly. {Voir deux rapports de M, Mallet sur ce ciment; l’un publié p. 31T du Bulletin de l’année 1829, l’autre p. 194 du Bulletin de 1830.)
- (2) M. Gratien-Lepère, ingénieur des ponts et chaussées, a fait aussi des recherches pour remplacer la pouzzolane dans les constructions hydrauliques. [Voy. son mémoire publié p. 10 de la quatrième année du Bulletin de la Société.)
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- trouvé les moyens de combattre une action si funeste; il est actuellement en mesure d’indiquer les chaux, les pouzzolanes, les ciments qui, préparés par ses anciens pro> cédés, résisteront naturellement à l’action destructive de l’eau de mer, et, quant aux autres, les modifications qu’elles devront subir pour acquérir cette même force de résistance. On est déjà redevable à cette découverte du rejet d’une nature particulière de pouzzolane proposée pour le port d’Alger, et dont l’emploi eût été suivi de déplorables événements. Les pouzzolanes artificielles employées avec tant de succès à Calais par l’ingénieur en chef Néhou se trouvent satisfaire fortuitement aux conditions de conservation à la mer, posées dans le nouveau travail de M. Vicat.
- Les moyens de fabrication recommandés par M. Vicat ont été presque immédiatement adoptés. Quelques mois à peine s’étaient écoulés depuis la publication de son mémoire, que déjà on faisait usage, à Paris , de chaux hydraulique artificielle dans l’exécution des quais, aux abords dupont d’Iéna, dans la construction des quatre grands abattoirs, dans les travaux du canal Saint-Martin.
- Plus tard on a remplacé la chaux hydraulique artificielle par de la chaux naturelle, dont le prix est moins élevé ; mais, ici encore, ou doit à M. Vicat de nouvelles recherches que les constructeurs mettent journellement à profit. Il avait remarqué que, si la chaux devenait hydraulique à l’aide d’une simple addition d’argile, il devait y avoir dans les formations calcaires argileuses de la France beaucoup de gîtes très-propres à fournir, par la cuisson, de la chaux hydraulique naturelle. Il a exploré de ce point de vue presque tous nos départements, et ses recherches lui ont révélé eette inappréciable richesse dans une foule de localités où elle n’était pas même soupçonnée. Sur quatre-vingts départements déjà explorés, il n’y en a que six ou sept à terrains primordiaux où la chaux hydraulique manque entièrement.
- Passant aux considérations économiques qui résultent de l’emploi de la chaux hydraulique, M. Arago fait observer qu’avant 1818 les travaux hydrauliques de Paris étaient presque tous exécutés en plâtre ou avec de la chaux grasse ; de là de nombreuses réparations annuelles. Depuis 1818 on a eu recours à la chaux hydraulique, qui donnera aux constructions nouvelles une durée à peu près indéfinie. La même solidité avait été obtenue avec la* chaux de Senonches ; mais cette chaux, rendue à Paris, coûte de 80 à 90 fr. le mètre cube, tandis que la chaux provenant des carrières à plâtre, et qu’on jetait autrefois comme inutile, ne coûte que 40fr. Cette différence de prix , appliquée au volume de 37,000 mètres cubes de chaux que les ingénieurs de Paris ont employés, de 1818 à 1841, à la construction des égouts, des réservoirs d’eau, des canaux, etc., correspond à une économie de plus de 1,500,000 francs.
- Quant aux canaux , autrefois une écluse ne pouvait être solidement fondée que sur des grillages en charpente avec épuisement : on la bâtissait en totalité avec de la pierre détaillé; encore était-elle sujette à de fréquentes dégradations parla détérioration des mortiers de l’intérieur des maçonneries. A raison de ce mode de construction, à raison surtout des épuisements, certaines écluses coûtèrent jusqu’à 300,000 francs. En moyenne , la dépense n’était pas au-dessous de 100,000 fr. Aujourd’hui, grâce à la suppression des épuisements, des batardeaux, etc., grâce à l’emploi que permet la
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- chaux hydraulique de petits matériaux, ce prix varie de 38,000 à 50,000 fr. L’écouo-mie minimum par écluse est donc de 50,000 f., et, pour les 1,348 écluses qui existent sur nos canaux et nos rivières, de 67 millions.
- Un barrage en rivière coûte autant que plusieursécluses ; en admettant, en moyenne, que chaque barrage vaut deux écluses , les 136 barrages établis sur les canaux représentent une économie de 13,600,000 francs.
- L’économie réalisée sur les barrages isolés sur les rivières, les barrages à pertuis, les épis, etc., serait environ de 20 millions.
- En ce qui concerne les ponts, pour établir une comparaison suffisamment exacte entre ce que coûtaient ceux fondés par caissons et pilotis, et ce qu’ils coûtent aujourd’hui par la fondation en béton , M. Arago prend pour unité le mètre carré de surface comprise entre les parapets. Or, pour des ponts à caissons et pilotis, il a coûté 1,312 fr., tandis que, pour ceux fondés par bétonnement, il ne revient qu’à 625 fr. A ce compte, un pont semblable à celui d’Iéna ou de Sèvres coûterait, moyennement, 2,600,000 fr., tandis que, fondé d’après la nouvêlle méthode, il ne reviendrait qu’à 1,378,000 fr. Depuis 1818 il a été construit 19 grands ponts par bétonnement, ce qui représente une économie de 26,182,000 fr.
- M. Arago porte à 30 le nombre des ponts moyens de 15 à 30 mètres d’ouverture pour chaque arche ; chacune, proportion gardée, offre une économie de 235,000 fr., ce qui fait, pour les 30, 7,050,000 fr.
- Relativement aux ponts d’une seule arche de 15 à 20 mètres d’ouverture, il en a été construit plus de 1,000 depuis 25 ans, tant sur les routes royales que sur les roules départementales. Pour chacun de ces ponts, réconomiemoyenne résultant de la suppression des épuisements et du remplacement de la pierre de taille par le béton eu fondation s’élève à 25,000 fr. Le total est de 25 millions.
- Enfin, à la date du 1er juillet 1843, il avait été concédé 327 ponts suspendus à 1, 2, 3 et 4 travées. En ne prenant que 327 travées de 100 mètres chacune, coûtant 100,000 fr., et déduisant de cette somme 30,000 f., prix du tablier et des moyens de suspension, il reste 70,000 fr. pour la fondation et la maçonnerie. L’expérience ayant montré que pour les ponts comme pour les écluses la dépense a baissé de plus de moitié, il en résulte une économie de 22,890,000 fr.
- Une autre question est celle du temps, qui se traduit aussi en argent et dont il n’est ici tenu aucun compte; en effet, les nouvelles méthodes de fondation permettent d’exécuter en un ou deux ans ce qu’on ne pouvait autrefois terminer qu’en cinq ou six.
- En récapitulant les diverses économies qui ressortent de l’emploi de la chaux hydraulique dans la construction des écluses, barrages et ponts, on trouve une somme de 182,072,000 francs.
- Les travaux de M. Vicat ont été appréciés non-seulement par les constructeurs, qui en font leur profit depuis un quart de siècle, mais aussi par l’Académie des sciences, qui a décerné à l’auteur une des médailles fondées par Moniyon, et par le conseil des ponts et chaussées, qui a déclaré que les nouveaux procédés dispensent de l’emploi des véritables pouzzolanes, et de celui des pierres de grandes dimensions, prodiguées
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- dans les édifices modernes, malgré tant d’exemples contraires offerts par les Romains et les Goths (1).
- En résumé, M. Vicat a démontré le premier que les propriétés des chaux hydrauliques naturelles dépendent de l’argile disséminée dans le tissu de ces chaux, c’est-à-dire d’une action particulière que la silice, réunie à l’alumine, exerce sur la chaux, quand ces matières ont été amenées, par la cuisson, à un état convenable.
- M. Vicat a fait, le premier, de la chaux hydraulique de toute pièce, non en petit, mais très en grand, sur ses chantiers du pont de Souillac. Les piles de ce pont reposent sur des masses de béton formées avec de la chaux hydraulique artificielle. Depuis les travaux de M. Vicat, on peut se procurer de la chaux faisant promptement prise dans l’eau , partout où cette nature de chaux devient nécessaire.
- M. Vicat a libéralement livré sa découverte au public. Il est certain qu’en s’assurant, à l’aide d’un brevet d’invention , la fabrication privilégiée de la chaux hydraulique, cet ingénieur aurait réalisé une grande fortune. Celte découverte a amené des conséquences capitales par les recherches auxquelles M. Vicat s’est livré pendant douze années avec un zèle infatigable, parcourant la France pas à pas, recherchant les couches calcaires marneuses, les bancs argileux dans lesquels pouvaient se trouver naturellement réunis, en proportions convenables, les éléments constitutifs des chaux hydrauliques. Par ses seules indications on connaît maintenant 900 carrières propres à fournir des chaux hydrauliques , tandis qu’auparavant on en comptait tout au plus 8 à 10.
- Les travaux deM. Vicat sur les pouzzolanes ont été également clairs et décisifs; il en est résulté que les argiles les plus pures peuvent donner des pouzzolanes artificielles supérieures , ou au moins égales aux pouzzolanes d’Italie; or, comme la nature a déposé de l’argile avec une sorte de profusion à la surface du globe, rien n’empêchera aujourd’hui d’obtenir à bon marché des pouzzolanes énergiques en quelque région du pays qu’on se trouve.
- Enfin M. Vicat a affranchi la France du tribut qu’elle payait à l’Angleterre pour le ciment romain dont elle pourrait aujourd’hui alimenter l’Europe entière. (Moniteur du 1er juin 1845) (2).
- Traitement du fer par le procédé électrochimique.
- Un nouveau procédé de traitement du fer vient d’être essayé avec un plein succès dans les hauts fourneaux du pays de Galles et du Derbyshire en Angleterre; il consiste à soumettre la coulée du métal sortant du fourneau, et au moment où elle va se
- (1) M. Arago a omis de mentionner la Société d’encouragement, qui, dans sa séance générale du 29 mai 1823, a décerné la grande médaille d’or à M. Vicat, pour ses mortiers qui résistent à l’air autant que la pierre. (Voy. un mémoire de M. Vicat sur ces mortiers, Bulletin de l’année 1824, p. 132.)
- (2) La chambre des députés, dans sa séance du 16 juin 1845, a accordé à M. Vicat, à litre de récompense nationale, une pension annuelle et viagère de 6,000 fr.
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- solidifier et se prendre en masse, à l’action d’une puissante batterie voltaïque qui sépare ou désagrégé à tel point les matières impures, qu’elles sont éliminées avec la plus grande facilité lors du puddlage.
- Ce procédé est dû à M. Arthur Wall, qui a pris, le 18 novembre 1843, une patente dont la spécification est consignée dans le London journal of arts du mois de juillet 1844.
- Voici comment s’explique l’auteur :
- En coulant une gueuse ou une masse de fer quelconque, on fera passer au travers, d’un bout à l’autre, un courant électrique à l’aide de conducteurs tellement disposés , que, lorsque le métal coule dans le moule, il puisse compléter le circuit électrique, ou bien le fermer au moyen d’un ou de plusieurs fils passés daus toute la longueur du moule.
- Si les pièces coulées sont horizontales, on place, à chaque extrémité du moule en sable, un morceau de fer forgé ou tout autre corps conducteur. Ces conducteurs sont mis en communication à l’aide de fils avec la pile, de façon que, quand le métal en fusion coule dans le moule, ce métal complète le circuit électrique. Il est utile de laisser le courant agir quelque temps après que la fonte s’est solidifiée.
- Lorsque les pièces sont coulées verticalement, on a recours à une disposition analogue pour opérer le passage du courant électrique à travers le métal, c’est-à-dire qu’on place un conducteur au sommet et un autre à la base du moule, de manière que le circuit électrique se ferme dès que le moule est rempli de fer en fusion.
- Pour appliquer l’électricité au fer dans un cubilot, on introduit une barre de fer par le trou de la coulée ou sur le côté de ce trou, jusqu’à ce qu’elle atteigne le métal en fusion j on insère de même une seconde barre de fer à la partie supérieure et postérieure de l’ouvrage ou par l’une des buses des tuyères, jusqu'à ce qu’elle soit en contact avec le métal. Les bouts extérieurs de ees barres étant mis en communication avec une batterie, il s’établit à travers le fer un courant électrique ; il faut avoir soin de ne pas prolonger l’opération jusqu’à décarburer la fonte et l’amener à l’état de fer malléable.
- En appliquant l’électricité au fer dans un four à puddler, on se sert également de deux barres de fer j l’une de ces barres est introduite, par un bout, dans le métal en fusion, tandis que l’autre bout est en communication avec une pile galvanique. La seconde barre est munie d’un manche isolant de porcelaine ; un fil partant de la batterie est lié à cette barre tout près du manche, à l’aide duquel on pousse la barre dans le métal en fusion, ou pendant sa transition à l’étal solide. Le courant électrique passera ainsi à travers le métal dans toutes les directions.
- Émaillage des vases de fonte, par M. Clark.
- On commence par dérocher le vase de fonte avec une eau aiguisée d’acide sulfurique ; puis on l’écure avec du sable et ou le rince dans de l’eau froide, et finalement on le plonge pendant cinq minutes dans de l’eau bouillante. Après l’avoir bien essuyé, on y applique l’émail en deux couches ; la première, qui sert de fond, est composée d’un mélange de 50 kilog. de silex calciné et réduit en poudre fine et de 25 kilog. de
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- borax pulvérisé • on calcine ce mélange jusqu’à ce qu’il soi! entré en fusion, puis on le laisse refroidir. On broie à l’eau 20 kil. de ce composé et 2 kil. 1/2 d’argile, on le réduit en une bouillie claire qu’on porte en couche mince sur le vase, lequel est ensuite placé dans une étuve.
- Au bout de dix à quinze minutes et pendant que l’enduit est encore humide, on le saupoudre avec la composition suivante.
- On réduit en poudre fine 125 parties de verre blanc fabriqué sans plomb, 25 parties de borax et 25 parties de soude; on vitrifie ce mélange dans un creuset, on le laisse refroidir et on le pulvérise. Lorsqu’il est bien sec, on en prend 25 parties auxquelles on ajoute une partie de soude, on les lave à l’eau bouillante et on fait sécher dans une étuve; la poudre ainsi obtenue est soigneusement tamiséê, puis répandue sur le foud. On porte de nouveau le vase dans une étuve chauffée à 100 degrés, puis on le place sous la moufle d’un four à porcelaine où l’émail se fond.
- L’auteur assure que cet émail est très-dur, qu’il adhère parfaitement à la fonte, et ne tressaille point dans les changements brusques de température. (Rep. of patent invent., février 1845.)
- Procédé d’extraction du cuivre de ses minerais par des actions électriques; par MM. Dechaud et Gaultier de Claubry.
- L’extraction du cuivre des minerais pyriteux se divise en deux séries d’opérations : le grillage et la précipitation du cuivre.
- 1° On opère le grillage au four à réverbère, soit en transformant directement le sulfure en sulfate, par la seule action de l'air, soit en mettant à profit une réaction qui consiste dans la transformation de l’oxjde de cuivre en sulfate, par sa calcination avec le sulfate de fer, à une température rouge obscur, sous l’influence d’un courant d’air, le fer restant à l’état d’oxjde.
- On extrait, par des lavages convenables, le sulfate de cuivre qui ne retient ni arsenic ni antimoine, de sorte que des minerais très impurs fournissent du cuivre aussi pur que des oxydes de cuivre qui ne contiendraient aucun métal étranger.
- 2° Le prix élevé des appareils par lesquels on précipite le cuivre de ses dissolutions de sulfate à l’aide du galvanisme a fait rechercher, à MM, Dechaud et Gaultier de Claubry, les moyens de réaliser les mêmes effets en supprimant les piles extérieures; ils ont basé leurs appareils sur les données suivantes :
- Si l’on place l’une sur l’autre deux dissolutions, l’une de sulfate de cuivre plus dense, l’autre de sulfate de fer moins dense; que, dans la première, on dispose une plaque de métal formant le cathode, dans le sulfate de fer un morceau de fonte, et qu’un conducteur réunisse ces deux métaux, la précipitation du cuivre commence immédiatement et se complète dans un temps plus ou moins long qui dépend de la température, de la concentration des liqueurs et de l’étendue des surfaces métalliques. D’après M. Becquerel, l’état physique du cuivre offre de grandes différencesà mesure de l’appauvrissement de la dissolution; on obvie à cet inconvénient en mettant à profit cette observation que, après quelques instants d’action, il existe quatre zones de liquides: l°à partir du fond du vase, dissolution de sulfate de cuivre plus dense; 2° même sel moins dense, Quarante-quatrième année. Mai 1845. 27
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- par suite de la précipitation d’une portion du métal ; 3° sulfate de fer plus dense, par la dissolution de la fonte j 4° même sel moins dense.
- Si, au niveau de chacune de ces zones, on dispose des ouvertures convenables pour amener et expulser les liquides au fur et à mesure de l’action chimique, on conserve facilement les liquides à des états uniformes de densité, et alors le cuivre est à la fois pur et au même état physique.
- Quant à l’application de ce procédé dans la métallurgie, l’étendue de surface du sol nécessaire pour précipiter une grande quantité de cuivre est un élément très-important : il est facile dès lors de modifier la forme des appareils en conservant le même principe.
- Au lieu de placer les liquides par couches horizontales , on les dispose par couches verticales séparées par un diaphragme très-perméalde au courant électrique et très-peu aux liquides j le carton remplit parfaitement cet objet; il sert des mois entiers sans éprouver d’altération , et la quantité de sulfate de fer qui a pénétré dans le sulfate de cuivre est encore insuffisante pour empêcher la continuation de l’opération. On dispose l’appareil de la manière suivante : une caisse en bois, doublée en plomb ou garnie d’un mastic convenable, renferme la dissolution de sulfate de fer, une ouverture supérieure y amène le liquide au degré de densité voulu et un orifice inférieur permet à la dissolution concentrée de s’écouler.
- Dans cette caisse on plonge des cases formées d'un cadre dont les extrémités et le fond sont en tôle plombée, et les parois latérales garnies d’une feuille de carton. Une ouverture inférieure donne entrée à la dissolution de sulfate de cuivre saturé et une autre supérieure issue au sulfate faible. Dans chaque case, on place une lame de tôle plombée ; entre elles et au dehors des deux cases extrêmes, des plaques de fonte. Des conducteurs particuliers fixés à chaque plaque la font communiquer avec un conducteur placé au dehors de l’appareil. Deux réservoirs à niveau constant reçoivent les deux dissolutions à y introduire et les lui fournissent constamment ; on règle une fois pour toutes les densités des liquides, et les appareils marchent des mois entiers sans exiger aucun soin. Les densités les plus convenables pour la dissolution de sulfate de cuivre qui sort de l’appareil sont d’un quart à la moitié de la dissolution saturée. Le cuivre se précipite sur les deux surfaces de la feuille de métal formant le cathode.
- Les parois en carton empêchant le contact immédiat des deux liquides, on le rétablit en pratiquant dans celles-ci, au-dessus du bord supérieur des plaques de métal, de petites ouvertures qui permettent à la dissolution de sulfate de fer de se superposer à celie de sulfate de cuivre. L’appareil vertical remplit donc les mêmes conditions que l’appareil horizontal.
- A une température de 20° centigrades, 1 mètre carré de surface reçoit jusqu’à 1 kil. de cuivre en vingt-quatre heures.
- Le cuivre précipité est pur et à un étal physique constant ; les feuilles peuvent être immédiatement travaillées au marteau ou passées au laminoir. Dans ce cas, quatre à cinq passes amènent le métal à la densité de 8,95, et l’on évite par là toutes les opérations nécessaires pour le faire passer de l’état de plateau à celui de feuilles. Le travail n’offre aucune difficulté, ne demande point d’affinage, ne donne pas de scories.
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- Dans Une fabrication régulière, on obtient jusqu’à 75 pour 100 de feuilles -, le reste du précipite est partie en fragments purs et partie en poudre de cémentation.
- Les auteurs comptent pour le travail métallurgique 50 pour 100 de feuilles au moins, 25 pour 100 de cuivre divisé qui ne demande qu’une fusion pour être amené à l’état de plateaux ou de lingots, et 25 pour 100 de cuivre divisé qui exigerait un affinage. (Écho du monde savant, 19 juin 1845.)
- Extrait des proces-verbaux des séances du conseil dadministration de la Société d’encouragement.
- Séance du 30 avril 1845.
- Correspondance. M. le ministre de l’agriculture et du commerce, en annonçant que le jeune Fourcroy, élève à 3?4 de bourse gratuite à l’école des arts et métiers d’Angers, a été retiré de cet établissement par son père, invite la Société à lui présenter, avant le 1er octobre prochain, des candidats pour occuper la place vacante.
- M. le ministre adresse , pour être déposé dans la bibliothèque de la Société , le 54e vol. de la Description des brevets d’invention dont la durée est expirée.
- M. Cardon, au Havre, annonce avoir imaginé une disposition mécanique applicable aux cabestans et aux treuils, et au moyen de laquelle ils fonctionnent sans s’arrêter. Le câble ou la chaîne s’enroulent sur le cylindre en décrivant une hélice et suivent la même direction sans éprouver le moindre frottement; on abrège ainsi le travail, qui n’est point interrompu puisqu’on n’est pas obligé de repousser le câble à l’extrémité opposée du cylindre, comme dans les treuils ordinaires.
- M. Cardon demande que la Société se fasse rendre compte de cet appareil.
- M. Paynon Vautrin, à Reims (Marne), indique l’emploi des cendres de houille pour désinfecter les fosses d’aisances : ces cendres, mêlées avec les matières fécales, seraient susceptibles de produire un bon engrais; le silicate de fer peut aussi, selon lui, être employé avec succès.
- Plusieurs membres font observer qu’on a constaté depuis longtemps la propriété désinfectante des cendres de houille , et recommandé l’emploi, dans l’agriculture, des matières désinfectées par ces cendres.
- La lettre de M. Paynon Vautrin est renvoyée au comité des arts chimiques.
- M. Tisseron, à Villiers , près Mézières (Ardennes), adresse 1° une pelle et une pincette réunies, composées de cinq pièces, dont le démontage est facile ; 2° une collection d’instruments de chirurgie vétérinaire dont il est l’inventeur et qui ont été adoptés par M. le ministre de l’agriculture et du commerce, sur le rapport d’une commission de l’école royale d’Àlfort.
- M. Guillory aîné annonce avoir communiqué à la Société industrielle d’Angers, dont il est le président, les programmes de prix proposés par la Société d’encouragement. Notre compagnie , écrit-il, appréciant les immenses services rendus à la France par la Société d’encouragement, a chargé chacun de ses membres de faire connaître aux industriels de toutes les classes les divers prix proposés , en invitant en même
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- temps son bureau à leur donner la plus grande publicité par la voie des journaux.
- La Société industrielle d’Angers regrette de ne pas posséder la collection des Bulletins de la Société d’encouragement ; elle en sollicite l’échange avec le journal qu’elle publie.
- Des remercîments sont votés à cette Société pour le concours qu’elle veut bien prêter pour la propagation des programmes de la Société.
- Les ouvrages dont les titres suivent sont déposés sur le bureau :
- 1° Note sur divers moyens propres à la destruction de la pyrale de la vigne, par M. le docteur Herpin, membre du conseil d’administration delà Société d’encouragement;
- 2° Avis à la chambre des pairs de France sur le projet de loi des modèles, dessins et tissus de fabrique, suivi d’un mot à la chambre des représentants belges sur l’utilité et la nécessité du privilège industriel pour organiser l’industrie et le commerce et donner du travail aux ouvriers, par M. Jobard, directeur du musée de l’industrie belge, broch. in-8 ;
- 3° Renseignements donnés, par M. Desplanques jeune, à ïagriculture, sur la production des laines ,• causes de leur délaissement, améliorations à y apporter ,•
- 4° Journal des usines et des brevets d’invention, par M. Viollet, mars 1845;
- 5° Bibliographie espagnole, uCs 5 et 6.
- Au nom du bureau et de la commission des fonds, M. Agasse, trésorier, lit le rapport suivant sur les questions soulevées à l’occasion du legs de M. le marquis d’Argenteuil.
- « Messieurs, vous vous rappelez que, par testament du 2 avril 1836, M. le marquis d’Argenteuil a légué à la Société d’encouragement une somme de 40,000 fr., qui, avec les intérêts à courir jusqu’au payement, devait être placée en rentes sur l’Etat ou en actions de banque, et que tous les six ans les revenus accumulés pendant cette période de temps devaient servir à donner un prix pour récompenser la découverte la plus utile au perfectionnement de l’industrie.
- « En vous reportant au compte rendu par votre trésorier pour l’année 1838, publié p. 193 du Bulletin de juin 1839, vous verrez que les 40,000 fr. et les intérêts courus depuis le décès de M. d’Argenteuil ont été touchés le 8 août 1838, et ont été employés immédiatement à l’achat d’une inscription de 1,830 fr. de rente sur l’État.
- « C’est donc en août 1844 que devait expirer la première période de six ans. Le prix à décerner à cette époque a été annoncé dans le programme publié en 1843 , en indiquant que ce prix s’élèverait à 12,000 fr., et qu’il serait délivré dans la séance générale du deuxième semestre de 1844; il a été ajouté que le concours serait fermé le 31 décembre 1843.
- « Plusieurs concurrents se sont présentés ; leurs droits ont été examinés; toutefois le rapport sur ces droits n’a pas été fait, et les choses sont encore entières.
- « Un doute s’est élevé sur la question de savoir si , sur l’annonce du prix, telle qu’elle a été faite , il était régulier de le décerner, et s’il ne fallait pas , au contraire , annoncer de nouveau ce prix en faisant connaître que toutes les découvertes faites jusqu’à l’expiration des six années seraient admises à concourir.
- « Le bureau et la commission des fonds se sont réunis pour examiner cette question, et tous les membres présents ont été unanimes sur la nécessité d’annoncer de nouveau le prix pour ne le distribuer qu’après celte nouvelle annonce.
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- « Les droits des concurrents qui se sont présentés sont réservés , et la commission a pensé même que, pour avoir droit aux prix, il n’est pas nécessaire d’en faire la demande. Ainsi la Société connaîtrait une découverte devant mériter le prix dont l’inventeur serait assez modeste pour ne passe présenter, qu’il conviendrait de l’aller trouver et de forcer pour ainsi dire son humilité. Ce serait un beau spectacle que celui d’un pareil fait; ne désespérons pas qu’il pourra se rencontrer à une période quelconque, si ce ne doit pas être pour celle-ci; nous aurons du moins bien fait d’en conserver le principe.
- « En examinant ce qui se rattachait au prix, votre commission a été amenée à se demander si ce prix devait être maintenu à 12,000 fr., ou si son importance devait être le résultat d’un compte rigoureux du produit du legs pendant six années.
- « La nécessité de fixer la quotité du prix avant de l’annoncer a paru démontrée, et cette fixation à 12,000 fr. a semblé telle qu’elle devait être.
- « Pour la fixation, il suffirait de dire que, pourvu qu’elle fût au moins de six années de la rente, ce qui ferait 10,980 fr., l’intention du testateur serait remplie, car M. d’Argenteuil n’a nullement imposé à la Société l’obligation de placer successivement les arrérages de cette rente.
- « Si au lieu de fixer le prix on disait que son importance est le résultat d’un compte, ce serait donner le droit d’examiner ce compte et, par suite de le critiquer; l’un est la conséquence de l’autre. Cet inconvénient ne serait-il pas de la plus haute gravité?Les détails minutieux d’un compte, les débats qu’il pourrait susciter, ne feraient-ils pas d’ailleurs un singulier contraste avec la grandeur de l’idée du fondateur ?
- « Votre trésorier lient une comptabilité séparée pour le legs de M. d’Argenteuil; ce legs forme une partie distincte du compte de chaque année : ainsi tout est clair et rien ne peut être diverti de sa destination. S’il reste un appoint après la fixation du prix, cet excédant profitera au prix suivant ; l’intention du fondateur est donc parfaitement remplie et même dépassée.
- a Pour la fixation à 12,000 f., nous devons dire qu’elle excède de plus de 1,000 f. l’accumulation des six années de la rente, et qu’un compte rigoureux offrirait à peu près le même résultat.
- « En résumé, votre commission vous propose
- « 1° De maintenir le prix de la première période à 12,1)00 fr., en continuant à tenir un compte séparé des produits du legs pour servir d’élément à la fixation du prix de la seconde période qui expirera en 1850;
- « 2° De ne décerner ce prix que dans la séance générale qui suivra celle qui se tiendra prochainement, en l’annonçant de nouveau dans plusieurs journaux et en faisant connaître que toutes les découvertes faites jusqu’au mois d’août 1844 seront examinées avant d’accorder le prix, tous droits réservés pour les auteurs qui se sont déjà présentés. »
- Le conseil approuve le rapport, en adopte les conclusions et ordonne qu’il sera inséré au Bulletin.
- . Au nom du comité d’agriculture, M. Buzardlit, pour M. Philippar, un rapport
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- sur diverses sortes d’engrais pulvérulents préparés par M. Houssardet p résenlés par MM. Granier et comp.
- Le comité fait observer qu’ayant à opérer sur plus de soixante échantillons , il a rencontré dans ses essais de nombreuses difficultés.
- M. Philippar a consigné dans son rapport la composition de soixante et onze engrais pulvérulents ; il rend compte des résultats obtenus par l’emploi de chacun d’eux.
- En résumé, le comité pense que plusieurs des engrais proposés par M. Houssard peuvent offrir de grands avantages dans certaines localités, surtout si on peut les obtenir à un prix convenable , mais il ne croit pas que toutes les matières soient également d’une utile application. Il émet l’avis que l’auteur s’arrête à quelques-uns d’entre eux indiqués dans le rapport et qui pourraient être employés de diverses manières et sur différentes cultures : alors le comité sera en mesure de présenter des conclusions motivées par suite des résultats obtenus sur des substances qui auront pu être suivies plus facilement dans leurs effets.
- M. Péligot pense qu’il serait utile que l’analyse chimique fît connaître les matières qui entrent dans la composition de ces engrais; alors leur action dans d iverses cultures et sur différents sols pourrait être mieux appréciée.
- Le conseil, partageant l’opinion du comité d’agriculture sur les nouveaux essais à entreprendre avec les engrais précités , décide que le comité des arts chimi ques, de concert avec celui d’agriculture, procédera à des expériences sur ces engrais.
- Au nom du même comité, M. Huzard lit, pour M. Philippar, un rapport sur un nouvel engrais perazoté concentré, présenté par M. Moisson, chimiste manufacturier.
- M. le rapporteur indique le mode à suivre pour préparer cet engrais, et entre dans des détails sur les diverses expériences faites pour en apprécier les qualités. Cet engrais produit de bons effets : des terrains placés dans des conditions analogues de nature et d’exposition, ayant reçu au même moment la semence, avec ou sans engrai s, ont produit des résultats tout à fait différents dus à la quantité d’engrais employée et à la manière d’en faire usage.
- Le comité croit pouvoir annoncer que cet engrais est puissant par lui-même , par sa nature et par ses propriétés hygrométriques ; qu’il stimule et excite la végétatio n, et accroît le développement des végétaux tout en leur procurant des matières assim ilables.
- Le comité pense que l’engrais perazoté de M. Moisson peut être considéré comme de première qualité, pourvu qu’il soit sans mélange et employé en quantité conven able.
- Le comité est d’avis de transmettre cette opinion au fabricant et de faire i nsé-rer le rapport au Bulletin. ( Approuvé.)
- Au nom du comité des arts chimiques, M. Bussy lit un rapport sur le gazoscope de M. Chuard.
- Cet appareil a pour objet de prévenir les explosions dues à la présence de l’hydrogène carboné , tant celui qui sert à l’éclairage que celui dégagé dans les houillères et dont la combustion produit souvent de si funestes conséquences.
- M. le rapporteur fait connaître la composition de cet appareil, son mode d’action et les diverses conditions auxquelles il doit satisfaire; ces conditions, faciles à
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- remplir par un instrument destiné à fonctionner journellement) sont plus diffi-* ciles à réaliser dans un appareil qui fonctionne seulement dans des cas exceptionnels. Toutefois il ne faut pas perdre de vue que le problème qu’il s’agit de résoudre est très-difficile en môme temps qu’il est l’un des plus importants que l’on puisse se proposer et qu’il a été l’objet des méditations de savants de premier ordre.
- D’après ces considérations, le comité des arts chimiques émet l’avis que l’appareil de M. Chuard est digne de l’approbation et des encouragements de la Société , et il propose d’insérer le rapport dans le Bulletin accompagné do la figure et de la descri plion de l’appareil.
- M. Dumas appelle l’attention du conseil sur l’enquête faite en Angleterre au sujet d’une explosion de gaz survenue dans la houillère de Haswell , comté de Durham , et qui a eau sé la mort de quatre-vingt-quinze ouvriers. M. Faradaij, dans le compte qu’il a rendu du résultat de cette enquête, fait remarquer que plusieurs lampes de sûreté étaient déprimées ; il j en avait de dépourvues de la petite tringle de suspension , et il est probable que le trou du passage de cette tringle, devenu libre, a donné accès au gaz qui s’est enflammé , et a produit l’explosion : que la mort de plusieurs ouvriers doit être attribuée à l’asphyxie occasionnée par la privation de l’oxygène et la formation de l’acide carbonique, enfin que le poussier de charbon répandu en abondance dans les galeries a dû s’allumer; aussi a-t-on trouvé les parois de ces galeries couvertes d’une couche de coke.
- M. Du mas fait sentir l’importance d’un bon système de ventilation des houillères et de l’emploi de divers procédés pour prévenir des explosions aussi désastreuses; il pense qu’il serait utile d’insérer au Bulletin un extrait du rapport de M. Faraday.
- M. Arthur fait observer qu’en opérant avec l’appareil de M. Chuard il est nécessaire de prendre des précautions pour que l’intérieur du ballon ne contienne pas plus d’humidité que l’air extérieur, et pour qu’il ne s’en dépose pas sur les parois par suite des variations de la température.
- M. le rapporteur pense que l’observation de M. Arthur n’a pas l’importance qu’il y attache ; il explique les raisons qui lui font penser que rien ne sera changé au poids de l’appareil.
- Le conseil approuve ensuite le rapport et en adopte les conclusions , et décide qu’un extrait du rapport deM. Faraday sera publié dans le Bulletin. ( Voy. p. 161 du Bulletin d’avril. )
- Au nom du comité des arts chimiques, M. Cahours lit un rapport sur diverses communications de M. Tripier-Deveaux, dont l’une est relative aux altérations que subissent les peintures vernies exposées à l’action constante du soleil, et l’autre aux précautions à prendre pour assurer aux revernissages la même durée qu’aux vernissages faits sur les peintures fraîches.
- Après avoir indiqué les matières traitées dans ces diverses communications, M. Cahours émet, au nom du comité, l’avis qu’en suivant les préceptes recommandés par M. Tripier-Deveaux il serait impossible de faire de mauvaises peintures. En faisant connaître les causes de la rapide altération des peintures et des vernis, et les moyens par
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- lesquels ou parvient à les améliorer, et en appliquant lui-même ses vues et son système aux produits qu’il prépare, M. Tripier a rendu un véritable service à une branche importante de l’industrie.
- Le comité, reconnaissant l’utilité qui résulterait de la publication des deux mémoires précités, propose de les renvoyer à la commission du Bulletin pour en faire insérer un extrait dans le Bulletin, à la suite du rapport.
- Le comité espère, en outre, que le conseil voudra bien se joindre à lui pour engager M. Tripier à bâter la publication de son Traité théorique et pratique sur Vart de fabriquer les vernis, ouvrage qui s«ra lu avec intérêt.
- M. Bouget de Lisle fait observer que plusieurs auteurs attribuent la cause de la destruction des peintures et vernis à l’oxydation des huiles volatiles et des huiles fixes siccatives. Ainsi Montabert a traité ce sujet dans son ouvrage sur la peinture. M. Mérimée s’est aussi beaucoup occupé de l’art de la peinture proprement dite , et de la fabrication des couleurs et vernis. M. Bouvier, peintre de Genève, a consigné dans son Manuel du peintre une foule d’expériences et d’observations sur l’emploi des couleurs et vernis. Sir H. Davy, Chaptal, Emeric David et M. Raoul-Rochette ont publié des recherches fort curieuses sur les couleurs et vernis employés par les peintres de l’antiquité et des temps modernes.
- Quant à l’emploi des huiles siccatives, que M. Tripier recommande pour composer de bons vernis, M. Rouget de Lisle ne pense pas que cet emploi offre toutes les garanties de durée et de solidité désirables. Il cite l’exemple des fabricants de vernis anglais qui, selon lui, emploient peu ou point d’huiles siccatives , mais seulement du copal dissous dans du baume, soit de copahu, soit du Pérou ou du Canada, et mélangé avec d’autres substances qui ne sont pas bien connues. La bonté de ces vernis paraît constatée par des tableaux imprimés sur papier par Leblond, vers les années 1720 à 1730, et qui sont déposés à la bibliothèque royale. Tout porte à croire que le mérite de l’invention de ces vernis au copal et au baume de copahu appartient à Leblond, qui en a indiqué la préparation dans son Traité de Vart d’imprimer les tableaux.
- M. Rouget de Lisle termine en énonçant qu’aujourd’hui on emploie en Angleterre peu ou point d’huile siccative dans les encres d’imprimerie, et il est convaincu, d’après sa propre expérience, que dépareilles encres, composées seulement de résine, de baume et de savon , et sans huile siccative , sont bien supérieures à celles dont on fait usage en France.
- M. le président invite M. Rouget de Lisle h rédiger, sur l’objet qu’il vient de traiter, une note qui sera insérée au Bulletin.
- Après avoir entendu M. le rapporteur sur la préparation des huiles siccatives, le conseil approuve le rapport et en adopte les conclusions.
- Au nom du comité des arts mécaniques, M. le Chatelier lit un rapport sur le manomètre à air libre présenté par M. Richard, ingénieur-opticien à Lyon.
- Cet instrument est fondé sur un principe bien connu et depuis longtemps appliqué. Le manomètre à air libre a été employé dans plusieurs circonstances, mais son usage ne s’est pas généralisé : M. Richard s’est proposé de l’amener à un état de perfection tel,
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- qu’il puisse répondre à tous les besoins de la pratique ; le comité pense qu’il y est parvenu d’une manière complètement satisfaisante.
- Après avoir fait connaître les principales dispositions de cet instrument, qui a paru au comité de nature à rendre de grands services, notamment pour les locomoteurs et pour les machines à haute pression des bateaux à vapeur qui sont privées d’un bon instrument indicateur de la pression , M. le rapporteur propose , au nom du comité, 1° de voter des remercîments à M. Richard pour son intéressante communication -, 2° de faire insérer le rapport au Bulletin, accompagné d’un dessin et de la description du manomètre. (Approuvé. )
- M. le président propose à la Société de se réunir, le mercredi 7 mai prochain, en séance extraordinaire, pour entendre plusieurs communications, entre autres celles de M. Donny, sur les causes des explosions des machines à vapeur, et celle de M. Chevandier sur la composition de diverses essences de bois et les moyens d’en améliorer la culture.
- Cette proposition est accueillie avec empressement.
- Séance du 14 mai 1845.
- Correspondance. M. le directeur de l’école d’arts et métiers de Chàlons adresse le tableau des notes et du résultat des examens du premier semestre de l’année scolaire 1844 à 1845, concernant les élèves qui ont été admis à l’école sur la présentation de la Société.
- M. Caület, principal de l’institution royale agronomique de Grignon , adresse les notes remises par MM. les professeurs dans chacune des parties de l’enseignement, sur le compte de M. Boitel , élève boursier de la Société. Il résulte de ces notes que M. Boitel suit les cours avec assiduité, qu’il travaille avec fruit et application et fait de notables progrès -, il vient d’être désigné comme digne de la première médaille offerte au plus méritant des élèves de l’école par le comice agricole de Seine-et-Oise.
- M. Barthélemy, fabricant à Metz, soumet à l’examen de la Société des courroies en laine en remplacement des courroies en cuir employées pour la communication des mouvements. Ces courroies ont été essayées avec succès à l’usine d’Indret, ainsi qu’il résulte d’un procès-verbal des épreuves auxquelles elles ont été soumises.
- M. Duponi-Grandjardin, propriétaire à Laval (Mayenne), appelle l’attention delà Société sur les travaux de M. Petithomme , fondeur à Laval, qui a apporté, dans k construction des fourneaux de fusion, des modifications qui procurent une notable économie de combustible -, il a également imaginé un mode de suspension des cloches qui les garantit de toute rupture, quelle que soit la volée qu’on leur imprime.
- Objets présentés. M. Gauchez, arquebusier, rue Saint-Honoré, 42, présente uno nouvelle platine de fusil avec cran de sûreté, qui permet de manier les armes de guerre ou de chasse sans aucun danger-,
- M. Guérin, rue du Faubourg-Saint-Martîn, 93, un fusil double muni d’un système de sûreté.
- Quarante-quatrième année. Mai 1845.
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- M. Aubert, rue de Cléry, 53, annonce avoir imaginé un moyen d’éviter les accidents produits par la vapeur comme force motrice, tout en doublant cette force et en économisant le combustible.
- M. de Caligny dépose un paquet cacheté.
- Les ouvrages suivants sont offerts à la Société :
- 1° Recherches expérimentales sur les machines locomotives, par MM. le Chatelier, ingénieur des mines, et Gouin, ingénieur du matériel du chemin de fer de Paris à Versailles ( rive droite) ;
- 2° Mémoire sur Vètat de l’industrie du fer fabriqué au moyen du gaz des hauts fourneaux , par M. Delesse , ingénieur des mines ;
- 3° Rapport fait à la Société d’émulation du département des Vosges, sur une nouvelle charrue et un rayonneur des prés, perfectionnés, par M. Ferry, maréchal ferrant à Épinal;
- 4° Annales de la Société d’horticulture de Paris, avril 1845 ;
- 5° Annales des mines , 4e série , 6e livraison, de 1844;
- 6° Journal des usines et des brevets d’invention, par M. Viollet, avril 1845 ;
- 7° Annales de Vagriculture française, mai 1845;
- 8° Moniteur des eaux et forêts, sous la direction de M. Thomas, avril 1845 ;
- 9° Journal d’agriculture du département du Var, par M. Michel, février 1845.
- M. Jomard, l’un des secrétaires de la Société, fait hommage d’une notice sur la vie et les ouvrages de Berthollet.
- Le conseil vote des remercîmenls aux auteurs de ces ouvrages qui sont renvoyés à la commission du Bulletin.
- Rapports des comités. Au nom du comité des arts économiques, M. Trébuchet lit, pour M. Herpin, un rapport sur le résultat du concours ouvert pour l’établissement de g randes^ glacières dans les localités où il n’en existe pas.
- M. Piot, confiseur à Angers, est le seul concurrent qui se soit présenté ; il a fait construire aux environs de cette ville une grande glacière pouvant contenir 350,000 kilogrammes de glace, qu’il livre au public. M. Piot a transmis les plans et le^devisde sa glacière , ainsi qu’un rapport favorable de la Société industrielle d’Angers, sur les avantages et l’utilité de l’établissement formé par lui.
- Les conditions imposées par le programme étant remplies, et les avantages de la glacière construite par M. Piot ayant été reconnus et constatés, le comité propose d’accorder une médaille d’argent à ce concurrent et de continuer le prix en faveur des localités où il n’existe pas de grandes glacières.
- M. le Chatelier annonce avoir vu à Angers une glacière dépendant delà préfecture, dont la glace est livrée au public.
- M. le baron Thénard, président, pense que la Société a fait une chose utile en provoquant l’établissement de grandes glacières, mais qu’il conviendrait de rétablir le prix qu’elle avait proposé en 1824, pour la construction de glacières domestiques telles qu’il en existe en Amérique, prix qui fut retiré en 1834 (voir p. 465 du Bulletin de
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- 1834). M. le président fait sentir les avantages qui résulteraient de la formation de ces glacières pour l’hygiène et la thérapeutique.
- Après avoir entendu MM. Gaultier de Claubry, Michelin et Badin , tant sur les principes qui doivent guider dans l’établissement des petites glacières que sur les glacières qui existent en Amérique et dont la description a été publiée dans le Bulletin, le conseil décide qu’un nouveau prix sera proposé pour la construction des petites glacières, et invite, en conséquence, le comité des arts économiques à s’occuper de la rédaction d’un programme.
- Le conseil adopte ensuite les conclusions du rapport du comité des arts économiques.
- Au nom d’une commission spéciale, M. Huzardrend compte du résultat du concours pour la multiplication en grand des sangsues et la découverte des moyens économiques de faire dégorger celles qui ont servi une première fois et de les rendre propres à un nouvel usage.
- Un grand nombre de concurrents, dont plusieurs résident eu Allemagne, se sont présentés ; mais, avant de se prononcer, la commission a dû recueillir des renseignements sur les moyens proposés ou exécutés par les concurrents; ces documents n’étant point encore parvenus , la commission propose de fermer le concours et de décider qu’il en sera rendu compte en même temps que des concours ouverts pour 1845.
- M. Jomard annonce que, d’après les observations de M. Marey-Monge, l’Algérie pourrait fournir des sangsues à la France, et que leur envoi donnerait lieu à un commerce qui ne serait pas sans importance. M. Jomard désirerait savoir si ces sangsues réunissent les qualités désirables.
- M. Huzard déclare qu’il est à sa connaissance que nos hôpitaux ont reçu des sangsues provenant de l’Algérie, mais il ne saurait affirmer si des faits particuliers ont été observés dans leur emploi.
- La proposition de la commission est adoptée.
- Au nom du comité des arts mécaniques, M. le Chatelier lit un rapport sur les chemins de fer à courbes de petits rayons de M. Laignel.
- Le comité a signalé à plusieurs reprises les avantages des moyens proposés par l’auteur pour faire franchir aux convois des courbes de très-petits rayons. On trouve dans deux ouvrages récemment publiés en Autriche, sur les chemins de fer de l’Amérique, des renseignements portant que ce système est employé dans plusieurs villes des États-Unis, où il a ôté introduit par M. Thomas Simpson dont la patente date de l’année 1831, tandis que le premier brevet de M. Laignelest du 30 juillet 1830.
- Le comité pense que le système Laignel pourrait être utilement appliqué à nos chemins de fer, soit pour le service intérieur des gares de marchandises et des remises de voitures, soit pour la construction des voies destinées à relier les quais de nos ports et de nos rivières aux stations, et enfin pour faire communiquer entre elles les gares des différents chemins de fer qui aboutissent isolément dans une même ville.
- Le comité propose de faire insérer le rapport dans le Bulletin, en y joignant 1° une
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- partie des dessins annexés au brevet de M. Laignel, et qui formeront le complément des publications déjà faites sur le même objet en 1832, 1835 et 1836; 2° le dessin du système employé en Amérique pour circuler dans les rues des villes. (Approuvé. )
- Séance du 28 mai 1845.
- Objets présentés. M. Auhineau, horloger, rue Saint-Martin, 148, présente un mécanisme destiné à préserver les voyageurs des accidents sur les chemins de fer. Au moyen de ce mécanisme, on peut séparer le convoi de la locomotive et enrayer les quatre roues deswaggons par quatre freins, en même temps que quatre disques se baissent pour empêcher le déraillement.
- M. Houlliot, place du Palais-Royal, 129, présente un appareil à épuisement d’eau ;
- M. Rousseau, rue des Fossés-du-Temple, 77, des porcelaines décorées avec l’argent mat, bruni à l’effet. Cet argent peut s’appliquer sur toute espèce de fonds, excepté les couleurs dans la composition desquelles il entre de l’or.
- M. Canier (F.), boulevard Saint-Denis, 22 bis, adresse un mémoire accompagné d’une gravure sur des perfectionnements qu’il a apportés dans la fabrication et l’épuration des gaz, la distillation des goudrons et le mélange des gaz provenant de la distillation de la houille ou des huiles de résine.
- M. Dumas fait observer que, dans la composition de cet appareil, M. Canier a eu pour but, sans consommer plus de houille, d’alimenter un plus grand nombre de becs, de supprimer les épurateurs à la chaux , et de faire du gaz avec toute espèce de matières, selon les produits des localités.
- M. Philippe, à Rouen, met sous les yeux du conseil une planche en creux, obtenue par le moyen de la galvanoplastie sur une ancienne gravure de Wille, très-estimée des connaisseurs, qui date de 1764 et représente des musiciens ambulants. M. Philippe joint deux épreuves, dont l’une a été tirée sur la planche originale et l’autre sur la planche reproduite.
- Il dépose sous cachet le mémoire dans lequel il décrit les moyens que ses expériences lui ont fait reconnaître comme les plus propres à reproduire par la voie galvanique les planches gravées sur cuivre, quelle que soit leur dimension, et le parti qu’il en a tiré pour faire servir indéfiniment les rouleaux d’impression des tissus en les rechargeant de cuivre.
- Il résulte des renseignements fournis par M. Philippe que la planche reproduite est composée de trois qualités de cuivre; du côté de la gravure est une forte couche de cuivre aussi dur que l’acier, pour que la planche puisse se prêter à un nombreux tirage; à la suite de cette couche en vient une autre de moitié moins dure; enfin la dernière couche est en cuivre malléable. La superposition de ces couches permet à la planche de supporter, sans se rompre, les efforts de la presse. Si elle se courbe par l’énergie de la pression, on peut facilement la redresser en la passant sous la presse en sens inverse, et cela autant de fois qu’il sera nécessaire, sans que la planche éprouve la moindre altération.
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- M. Philippe fait remarquer que la gravure reproduite a été obtenue en quatorze jours avec quatre piles de charbon de Bunsen ; après deux années d’expériences et de pratique, il assure pouvoir reproduire les caries géographiques gravées sur cuivre, en opérant sur les planches originales sans leur faire subir la moindre altération.
- M. Jomard considère les procédés de M. Philippe comme pouvant fournir à bas prix des exemplaires des bonnes cartes, et surtout celles destinées à la marine.
- M. le président invite la commission de galvanoplastie à se réunir pour entendre les observations de M. Philippe et examiner les produits remarquables qu’il a présentés.
- Il est fait hommage, à la Société, des ouvrages suivants :
- 10 Association allemande. Rapports de MM. Legentil et Goldenberg sur l’exposition des produits de l’industrie allemande ouverte à Berlin le 15 août 1844;
- 2° Trois mémoires en langue italienne, de M. le docteur Bassi, sur divers objets d’économie rurale, l’un sur la culture du mûrier, l’autre sur la vinification et le troisième sur les maladies contagieuses;
- 3° Bulletin de la Société pour l’instruction élémentaire, avril et mai 1845;
- 4° Journal des économistes, mai 1845 ;
- 5° Y? Agriculteur praticien, mai 1845;]
- 6° Moniteur des eaux et forêts, par M. Thomas, mai 1845 ;
- 7° Revue générale de l’agriculture et des travaux publics, par M. César Daly, 5e année, 1844, 4 numéros.
- Ces diverses publications sont renvoyées à la commission du Bulletin.
- Rapports des comités. Au nom du comité des arts mécaniques, M. Kerris lit un rapport sur un nouvel appareil de ridage de M. Muau, mécanicien à Brest, et sur les outils employés à leur fabrication.
- M. le rapporteur fait observer que la question des ridages a été étudiée avec beaucoup d’attention et de persévérance par M. Huauj qu’après avoir recueilli dans les ports les faits relatifs à l’emploi de son appareil, il a su en profiler habilement pour imaginer une dernière combinaison qui paraît plus satisfaisante que les précédentes; qu’il a réalisé celle combinaison par des moyens qui lui sont propres, et qu’il a triomphé de certaines difficultés par la composition d’outils nouveaux.
- Par ces diverses considérations, le comité propose de remercier M. Huau de ses utiles et intéressantes communications, et d’insérer le rapport au Bulletin, avec la description des nouveaux appareils de ridage présentés et des outils qui ont servi à les construire. (Approuvé.)
- Communications. M. le président, en rappelant que le conseil, dans la précédente séance, a pris en considération la proposition d’un sujet de prix pour l’établissement de glacières économiques, communique quelques renseignements sur le transport et le commerce de la glace en Amérique. La glace recueillie à Boston s’expédie en Chine et vient aussi alimenter le marché de Londres. On ne soumet à la congélation que des eaux très-pures et très-limpides, afin que la glace puisse être employée directement en la plongeant dans les liquides à rafraîchir. En Amérique , l’eau est amenée dans
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- de grands bassins -, après qu’elle s’est congelée, elle est débitée à la scie par cubes d’une forte dimension, et expédiée ensuite en prenant toutes les précautions nécessaires pour la conserver (1).
- M. Dumas ajoute que, lorsque les voies de communications rapides seront établies , les lacs et les glaciers de la Suisse pourront fournir au commerce des quantités de glace qui ne seront pas sans importance ; mais il pense que, dès aujourd’hui, le comité des arts économiques devra fixer son attention sur la pureté de l’eau destinée à alimenter, sous forme de glace, les glacières domestiques.
- M. Jomard rappelle qu’à diverses époques la Société s’est occupée d’un objet important pour l’économie commerciale de la France, la fabrication des filets tant pour la pêche maritime que pour la pêche fluviale. C’est même dès la première année de sa fondation que la Société proposa pour cet objet un prix qui fut décerné à Jacquart, bien qu’il n’eût encore qu’ébauché son sujet (2). MM. Buron et Barret fournirent depuis à la Société leurs moyens de fabrication ; mais le problème n’a jamais été résolu d’une manière statisfaisante.
- Cependant la France est tributaire de l’étranger pour des sommes considérables, obligée qu’elle est d’acquérir les objets nécessaires à la grande pêche ; il y a plus, ne pouvant s’en procurer une quantité suffisante, elle abandonne à d’autres des parages qu’elle pourrait exploiter, particulièrement sur les côtes d’Afrique.
- M. Jomard entre ensuite dans des détails sur le prix élevé des filets, leurs différentes espèces , les qualités qu’ils doivent avoir et qui doivent être obtenues par le travail mécanique , et à un prix moindre que celui de la fabrication ord inaire : il faut encore une grande solidité dans le tissu, comparable à celle produite par la fabrication à la main.
- Par ces diverses considérations, M. Jomard pense qu’il serait utile de remett re cette question au concours.
- Cette proposition est adoptée : le conseil charge le comité des arts mécaniques de l’examiner et de présenter un programme.
- M. Payent demande la parole pour faire un exposé des derniers perfectionnements qui ont été apportés dans la fabrication du sucre de betterave.
- Quelques personnes avaient paru concevoir des craintes sur la prospérité de cette belle industrie par suite de l’établissement d’un impôt progressif sur le sucre indigène -, mais aujourd’hui, en présence des perfectionnements introduits dans la fabrication de cette denrée, toutes les craintes se dissipent, et il n’y a pas de doute qu’à égalité de droits le sucre de betterave ne soutienne, sur notre marché, la concurrence du sucre des colonies.
- (1) Foy. une note sur le transport de la glace en Amérique, publiée page 222 de la trente-cinquième année (1836) du Bulletin de la Société.
- (2) Foy. deuxième année du Bulletin, pag. 15 et 157.
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- L’établissement de l’impôt a occasionné, il est vrai, la suppression de plusieurs fabriques, mais elles ne reposaient pas sur de bons principes, ou leur administration laissait trop à désirer. En effet, sur trois cent quarante fabriques qui existaient il y a trois ans, deux cent quatre-vingt-douze ont seules pu se soutenir; mais elles ont donné des produits en plus grande quantité et de meilleure qualité. La quantité de sucre qu’elles ont livrée à la consommation s’élève à 34 millions de kilogrammes, tandis que le produit des trois cent quarante fabriques anciennes n’avait été que de 27 millions, La fabrication, loin de décroître, prend une plus grande extension.
- En présence de l’égalité d’impôt, on a senti la nécessité de diminuer les frais généraux, et, loin de chercher des améliorations dans l’économie du combustible, de la main-d’œuvre et des appareils, il y avait, au contraire, intérêt à augmenter la dépense pour obtenir des produits supérieurs en quantité et en qualité, et en même temps à opérer plus promptement.
- Les principales améliorations que M. Payen a signalées sont 1° la réduction de la betterave en pulpe très-fine, afin d’en extraire une plus grande quantité de jus ; 2° l’abandon des procédés de lévigation à grande eau ; 3° une pression de la pulpe plus prompte et plus énergique; 4° une meilleure concentration du jus; 5° enfin l’emploi de crislallisoirs de grande dimension qui permettent d’obtenir des cristaux d’une grande cohésion, se dissolvant difficilement et abandonnant peu de mélasse, ce qui produit du sucre raffiné de toute pièce.
- M. Dumas ajoute qu’il se forme dans le département du Nord un établissement sur une échelle assez vaste pour y travailler jusqu’à 100,000 kilogrammes de suc par jour, avec tous les perfectionnements acquis à cette industrie, et que les colonies doivent s’empresser d’adopter si elles veulent soutenir la concurrence.
- M. le président adresse à M. Payen les remercîments du conseil pour cette intéressante communication, en le priant de vouloir bien rédiger une note qui sera insérée au Bulletin.
- M. Dumas entretient le conseil de l’importance de la fondation d’un prix pour l’application de l’électricité à la métallurgie, et particulièrement à l’extraction du cuivre de ses minerais; il pense que la Société à laquelle tant d’arts doivent de si utiles perfectionnements ne saurait rester en arrière de l’élan que des recherches récentes impriment à cette branche des sciences.
- M. Dumas signale les réductions qu’il a dû faire éprouver au programme qu’il se proposait de présenter, par suite des résultats obtenus par MM. Dechaud et Gaultier de Claubry, et qu’il a été à portée de vérifier. Ces industriels ont obtenu une action régulière et susceptible de déterminer la réduction du cuivre au moyen de deux dissolutions de sulfate de cuivre plus dense et de sulfate de fer moins dense. On plonge dans la première dissolution une lame de métal destinée à recevoir le cuivre, tandis que de k fonte immergée dans la dissolution de sulfate de fer et réunie au métal négatif par un conducteur se dissout en déterminant la décomposition du sel de cuivre.
- Les métaux paraissent se précipiter sous l’influence de l’électricité dans le rapport de
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- leurs équivalents; ainsi 33 kilogrammes de zinc et 28 de fer précipitent 30 de cuivre.
- MM. Dechaud et Gaultier de Claubry ont obtenu des résultats analogues, car 30 de fonte renfermant 5 à 6 de matières hétérogènes précipitent dans leur procédé 30 de cuivre.
- Ainsi, avec le métal le moins cher et sans remploi d’un appareil électrique spécial, le cuivre est précipité avec la plus grande facilité.
- M. Dumas considère comme complètement résolue la question relative au cuivre ; il pense que le conseil autorisera le renvoi au comité des arts chimiques de la proposition d’un programme relatif à l’application industrielle de l’action de la pile pour opérer la décomposition chimique par la voie sèche. A cette occasion, M. Dumas fait part des renseignements qu’il a reçus d’Angleterre, où M. Napier aurait obtenu les résultats suivants :
- Si l’on plonge dans un bain de sulfure de cuivre fondu les deux pôles d’une pile, le soufre se sépare du métal que l’on réduit ainsi, sans autre emploi de combustible que celui nécessaire pour fondre le sulfure.
- Voici un autre fait plus probable que le précédent :
- En fondant sur des sels de graphite de la fonte de fer dans laquelle on plonge le fil positif d’une pile, on obtient du fer, tandis que les corps étrangers se réunissent au pôle négatif. Dès les premières expériences, l’équivalent de zinc aurait précipité jusqu’à 8 équivalents de fer.
- Le conseil adopte en principe la proposition de prix faite par M. Dumas, et invite les comités des arts mécaniques et des arts chimiques à se réunir pour arrêter la rédaction du programme et déterminer la somme à affecter à la solution du problème.
- M. Gaultier de Claubry annonce que, dans la prochaine séance, il donnera connaissance des détails des procédés dont vient de parler M. Dumas, et fera quelques expériences pour en démontrer les avantages.
- imprimerie de Mme Ve BOUCHARD-HUZARD, rue de l’Éperon, 7.
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- QUARANTE-QUATRIÈME ANNÉE. ( N° CCCCXCÎI. ) JUIN 1845.
- BULLETIN
- DE IA
- SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
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- ARTS MÉCANIQUES. — manomètres.
- Rapport fait par M. le Chatelier, au nom du comité des arts mécaniques, sur le manomètre a air libre de M. Richard , de Lyon.
- Messieurs, vous avez renvoyé à votre comité des arts mécaniques un mémoire de M. Richard, de Lyon , sur un manomètre à air libre dont il est l’inventeur ; nous venons vous rendre compte de l’examen que nous en avons fait et vous soumettre le résultat de notre appréciation.
- L’instrument de M. Richard, que Ton pourrait nommer manomètre à air libre, à colonne réduite , est fondé sur un principe bien connu et depuis longtemps appliqué : la répartition de la colonne de mercure entre plusieurs siphons renversés réunis par des siphons droits remplis d’eau. Lorsque, dans un pareil système, la pression de la vapeur ou d’un liquide vient agir sur la première colonne, le mercure éprouve une dénivellation simultanée dans tous les tubes et s’arrête quand la somme de toutes les différences de niveau est égale à la hauteur de la colonne qui ferait équilibre à cette pression dans un manomètre à air libre ordinaire. Si fous les tubes qui composent le système ont le même diamètre, la dénivellation du mercure est la même dans chaque siphon, et de plus elle est égale à la hauteur de la colonne unique qui mesurerait la pression, divisée par le nombre des siphons renversés.
- En multipliant le nombre des siphons, on peut donc réduire, autant que Ton veut, la hauteur de la colonne de mercure qui mesure la pression d’une atmosphère. Si l’appareil est construit en tubes de fer, ce qui est indispensa-Quarante-quatrième année. Juin 1845. 29
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- ble pour sa solidité, on peut rendre le mouvement du mercure sensible au moyen d’un flotteur, ou mieux terminer la dernière branche par un tube de verre appliqué contre une règle divisée.
- Cette disposition de manomètre à air libre a été employée dans plusieurs circonstances et depuis longtemps , notamment par M. Frimot, qui l’avait appliquée à des chaudières de bateaux à vapeur; mais son usage ne s’est pas généralisé. M. Richard s’est proposé d’amener sa construction à un état de perfection tel qu’il pût répondre à tous les besoins de la pratique : nous pensons qu’il y est parvenu d’une manière complètement satisfaisante; il en a fait un instrument usuel pour les chaudières fixes, les chaudières de bateaux, et particulièrement pour les machines locomotives.
- Un grand nombre de ces instruments ont été déjà placés par M. Richard, à Lyon et dans les environs, sur les bateaux à vapeur du Rhône et de la Saône et sur les machines locomotives du chemin de fer de Saint-Étienne. Nous avons visité les quatre manomètres seuls établis jusqu’à présent à Paris, un sur une chaudière de l’alelier de construction de M. Decoster, un autre sur une chaudière de l’atelier de M. Bourdon, et deux sur des machines locomotives des chemins de fer de Paris à Versailles, rive droite et rive gauche.
- Nous renverrons à la description de l’instrument pour les détails de construction ; nous nous contenterons d’en signaler ici les dispositions principales.
- Le corps du manomètre est formé d’un tube en 1er creux de petite dimension, contourné en forme de spirale allongée et aplatie, ce qui permet de réduire considérablement l’espace qu’il occupe. Le manomètre destiné aux machines locomotives se compose d’un tube de 5 millimètres de diamètre intérieur, et peut être; inscrit dans un parallélipipéde de 0m,50 de hauteur, 0m,20 de>longueur et de largeur. Sur chaque double siphon, à la hauteur uniforme oii- doit s’arrêter le sommet des colonnes de mercure, sont percés des trous bouchés par des vis coniques ; un orifice semblable, fermé de la, même manière, se trouve au sommet de chaque siphon droit ; la dernière branche est formée par un tube de verre d’un diamètre exactement égal à celui du tube en fer. La pression de la vapeur s’exerce sur la première colonne de mercure par l’intermédiaire d’upe colonne d’eau ; à sa .base se trouve un robinet de purge que l’on peut ouvrir de temps en temps pour chasser toutes les impuretés qui pourrjaienl se déposer dans le tube qui la contient.
- Pour remplir l’instrument, on enlève les vis latérales, et, par les orifices qu’elles laissent ouverts, on introduit du mercure dans chaque tube jusqu’à ce qu’il déborde; on replace les vis quand tous les siphons sont .remplis, et par les orificesïsupérieurs on remplit; exactement d’eau les branches des siphons droits. Cette disposition, forUngénieuse, pcrmet de monter l’instrument avec
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- rapidité et certitude et de le rectifier s’il se dérange par suite d’une secousse ou d une fuite d’eau. L’échelle est fixée au moyen de vis de pression, de telle sorte que , sans avoir besoin de faire une visite générale , on peut rectifier les indications, en ramenant le zéro de l’échelle au niveau de la colonne de mercure; cette précaution peut être quelquefois nécessaire pour annuler l’effet de la dilatation des colonnes, ou d’un petit dérangement accidentel. Le tube de verre est surmonté d’un tube en fer recourbé et terminé par un réservoir dans lequel vient se rassembler le mercure lorsqu’il est violemment chassé par une introduction trop brusque de la vapeur.
- Cet instrument ainsi construit peut être gradué immédiatement, sans terme de comparaison, comme le manomètre à air libre ordinaire; on peut tenir compte, pour plus d’exactitude, du poids des colonnes d’eau qui n’ont, au reste , qu’une bien faible influence. Il nous a paru de nature à rendre de grands services, notamment pour les machines locomotives et les machines de bateaux à haute pression, auxquelles il manquait encore un bon instrument indicateur de la pression.
- Il résulte, des renseignements que nous a communiqués \I. Richard, que le nombre de manomètres qu’il a déjà mis en service est de 261, ainsi répartis : pour machines fixes, 220; pour machines de bateaux, 30; pour machines locomotives, 11. Il en a, en outre, 200 à fournir pour divers établissements.
- Nous vous proposons, messieurs, 1° de voter des remercîmenls à M. Richard pour son intéressante communication; 2° de faire insérer dans le Bulletin le présent rapport, ainsi que la description et le dessin du manomètre.
- Signé le Chatelier, rapporteur.
- Approuvé en séance, le 30 avril 1845.
- Description du manomètre h air libre de M. Richard.
- La fig. 1, pl. 960, représente le manomètre muni de toutes ses pièces, en élévation du côté de la graduation qui est placée de manière à être constamment en vue.
- Fig. 2. Projection latérale perpendiculaire à la précédente*
- Fig. 3. Section horizontale prise au niveau de la ligne 1,2.
- Fig. 4. Autre section horizontale suivant la ligne 3,4'.
- Fig. 5. Coupe verticale prise par l’axe de l’appareil.
- Fig. 6. Vue, par derrière, du côté opposé à la face fig, 1 *
- Fig. 7. Coupe horizontale suivant les lignes 5,6.
- Fig 8. Coupe du tuyau d’entrée de la vapeur et du robinet.
- L’instrument est mis en communication avec la chaudière à vapeur par un
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- premier tube en cuivre a, fig. 8, portant un robinet b au moyen duquel on interrompt cette communication à volonté. Lorsque ce robinet est ouvert et que la chaudière fonctionne, la vapeur arrive en le traversant dans la première branche verticale c dont la partie supérieure, d’un plus fort diamètre et contenant de l’eau, se monte à vis avec la partie inférieure que l'on remplit de mercure.
- Ce tube, coudé par le bas comme le montre la fig. 6, remonte suivant la seconde branche d qui s’élève jusqu’à la hauteur de la première pour se replier de nouveau et descendre suivant la troisième branche e prolongée de même que la première pour venir joindre la quatrième branche/, et ainsi de suite jusqu’à la sixième branche g. Cette dernière monte seulement au-dessous de la moitié de la hauteur totale de l’instrument en se recourbant légèrement vers ce point afin de s’assembler avec le prolongement du tube en verre h servant à indiquer la pression.
- En supposant chaque branche du tube recourbé remplie de mercure jusqu’à moitié de sa hauteur, et d’eau ou autre liquide dans toute la moitié supérieure, et faisant arriver la vapeur dans la première branche à une certaine pression au-dessus de celle de l’atmosphère, le mercure contenu dans cette branche sera refoulé en partie dans la deuxième, où le niveau s’élèvera nécessairement, au-dessus du point milieu, d’une quantité égale à l’abaissement opéré dans la première; et, puisque la communication a lieu directement entre la deuxième et la troisième branche par l’eau qu’on y a renfermée, le mercure contenu dans celle-ci sera forcé de descendre et de monter en partie dans la quatrième, et ainsi de suite, de manière que la somme de toutes les différences de niveau dans chaque colonne représentera la hauteur totale correspondant à la pression de la vapeur dans le générateur au-dessus de la pression atmosphérique.
- Pour permettre l’introduction, dans les branches du tube recourbé, du mercure et du liquide qu’elles doivent contenir, on a établi au sommet de chacune d’elles un léger renflement percé pour recevoir une vis à tête carrée/, fig. 2 et 6, dont l’embase presse sur une rondelle de cuir logée dans une cavité pratiquée à cet effet; de cette manière on obtient une fermeture complète. Ün peut voir celte construction fig. 9. En enlevant ces vis, on introduit, par l’orifice qu’elles bouchent, le mercure, d’abord jusqu'à moitié de la hauteur des tubes, puis on les remplit d’eau.
- Une vis conique/, fig. 10, établie au point milieu de chacune des branches du tube, sert à flire reconnaître quand le mercure est parvenu à ce point. Ces vis étant retirées, dès que le mercure commence à s’écouler par les petits orifices que celles-ci découvrent, les tubes sont suffisamment pleins; par con-
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- séquent, on doit les reboucher aussitôt et verser alors par le haut tout le liquide nécessaire pour les remplir.
- La parlie supérieure de la première branche c porte un petit coude qui permet d’v appliquer le robinet b, adapté au tuyau communiquant avec la chaudière par un écrou à vis k, fig. 8.
- La partie supérieure de la dernière branche g, légèrement courbée pour la l’aire venir en avant de l’instrument, reçoit le tube de verre h qui y est solidement retenu comme l’indique la coupe verticale, fig. 5. Pour former cet assemblage, on a soudé au sommet du tube g une bague en fer ou en cuivre filetée extérieurement pour recevoir un écrou l qui embrasse le tube de verre et ferme le joint en pressant sur une rondelle de cuir. L’autre extrémité du tube de verre est assemblée de la même manière avec le tuyau coudé m communiquant avec le tuyau-réservoir du mercure w, de sorte que ce tube peut librement jouer dans le sens de sa longueur suivant la dilatation plus ou moins grande qu’il serait susceptible d’éprouver sans cependant permettre aucune fuite par les joints.
- Le tuyau-réservoir n est d’un diamètre plus grand que tous les autres , parce qu’il a pour objet de recevoir le mercure qui pourrait être projeté au-dessus du sommet du tube de verre dans le cas d’une pression accidentelle très-forte dans la chaudière.
- On voit, fig. 5, la jonction du tuyau courbe m avec le sommet du réservoir n, qui a lieu au moyen d’un assemblage à vis et écrous.
- De chaque côté du tube de verre est placée une double règle graduée o, portant les divisions correspondantes aux atmosphères, avec les subdivision? indiquant les dixièmes d atmosphère, et au besoin les degrés de température correspondants aux pressions. Cette double règle est reliée par le bas à une bride en fer ou en cuivre p embrassant la branche g du tube de fer; elle est munie, à sa partie supérieure, de deux oreilles ou platines à coulisse q qui, au moyen de deux vis q q , les retiennent solidement aux pattes r; ces platines permettent de placer la double règle graduée exactement dans la position qu’ei le doit occuper suivant les divisions correspondantes aux pressions. La division est mobile pour obvier à la différence de dilatation du mercure et de l’eau par les variations de température, et aussi à la différence de pression résultant des colonnes d’eau ou de vapeur condensée.
- On peut vérifier soi-même l’instrument en fermant le robinet b et enlevant la vis carrée s, fig. 2 et 11, du premier tube ou réservoir d’eau c, ce qui établit la communication des deux extrémités du manomètre avec la pression atmosphérique.
- Après avoir ramené les divisions à zéro de l’échelle, on replace la vis s, et l’instrument se trouve réglé avec toute l’exactitude désirable.
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- ARTS MECANIQUES.
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- Les branches du lube sont liées entre elles par des pattes r r. Quatre de ces pattes r' /, fig. 3 et 4, formant équerre se fixent soit sur une planche ou contre un mur, soit sur une paroi verticale de la chaudière. Pour fixer le tuyau-réservoir n d’une manière invariable, il porte vers le haut deux petites saillies t qui s’engagent dans des encoches pratiquées dans deux des pattes supérieures r r, comme le montre la fig. 6; dans le bas il est muni d’une petite tige taraudée u qui, au moyen d’un écrou e, le retient solidement à une embase ou plateau x. On conçoit que, lorsque les saillies sont dans les encoches et que la petite tige u se trouve au milieu de la platine, si on serre l’écrou v le tuyau est maintenu d’une manière invariable. De petites ouvertures y y ont été ménagées à la partie supérieure du tuyau-réservoir n pour l’entrée de l'air dans l’intérieur de l’instrument.
- L’auteur a appliqué au milieu de la première branche c une vis à tête cariée z qui permet de nettoyer l’intérieur du tube ; à cet effet, il suffit d’enlever cette vis et d’ouvrir faiblement le robinet b pour laisser pénétrer la vapeur* qui, en parcourant le réservoir d’eau, le nettoie complètement en peu d’instants. ( D.)
- TÉLÉGRAPHES.
- Notice sur les télégraphes français de jour et de nuit; par M. le
- comte de Lambel (i).
- L’emploi des signaux pour annoncer au loin un événement, d’après des conventions faites à l’avance, remonte à une haute antiquité. Un passage d’une tragédie d’Eschyle indique que la prise de Troie a été annoncée en Grèce par des bûchers enflammés placés sur la sommité des montagnes; les armées navales se servirent ensuite de signaux pour donner de l’ensemble à leurs manœuvres, et les signaux de côte annoncèrent celles des bâtiments qu’ils avaient en vue.
- On est ainsi parvenu à transmettre à volonté plusieurs faits en augmentant le nombre des signes; et l’optique s’étant perfectionnée, les signaux ont pu être observés d’une bien plus grande distance. Cardan a indiqué le moyen de recevoir des avis des places assiégées, par le moyen de flambeaux placés sur la fortification; il transmettait ainsi toutes les lettres des mots.
- M» A montons, physicien célèbre, est le premier Français connu qui ait proposé et réalisé l’idée de transmettre au loin, par des stations intermë-
- (1) Celte note a été lue dans la séance du conseil d’administration de lai Société d’encouragement du 2 avril 1845.
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- diaires, une dépêche quelconque. Dans son éloge, fait à l’Académie par Fon-teiiplle, on lit ce qui suit : « Peut-être ne prendra-t-on que pour un jeu de « l’esprit, mais du moins très-ingénieux, un moyen qu’il inventa, de faire « savoir tout ce qu’on voudrait, à une très-grande distance, par exemple de « Paris à Rome, et cela en très-peu de temps, comme trois ou quatre heures, « et sans que la nouvelle fût sue dans tout l’espace intermédiaire.
- « Cette proposition, si paradoxale et si chimérique en apparence, fut exé-« cutée deux fois dans une petite étendue de pays, en présence de plusieurs « membres de la famille royale.
- « Le secret consistait à disposer, dans plusieurs postes consécutifs, des gens « qui, par des lunettes de longue vue, ayant aperçu certains signaux du poste « précédent, les transmissent au suivant et toujours ainsi de suite, et ces « différents signaux étaient autant de mots ou de phrases d’un alphabet dont « on n’avait le chiffre qu’à Paris et à Rome.
- (r La plus grande partie des lunettes fixait la distance des postes, dont le « nombre devait être le moindre qu’il fût possible, et, comme le second poste « faisait les signaux au troisième à mesure qu’il les voyait faire au premier, r< la nouvelle se trouvait portée de Rome à Paris en presque aussi peu de k temps qu’il en fallait pour faire les signaux à Paris. »
- En 1791 et 1792, M. l’abbé Claude Chappe, secondé par ses frères, eut le mérite de faire adopter, et ensuite de faire exécuter de Paris à Lille, l’idée d émontons, malgré une opposition violente et cachée.
- Le premier télégraphe qu’il éleva à la barrière de l’Étoile fut enlevé de nuit, sans qu’on ail pu en retrouver aucun vestige ; le second fut incendié en plein jour, dans le parc de Saint-Eargeau, à Mënilmontant, par une fraction de peuple qui croyait que ce télégraphe servait à correspondre avec le Temple, et qui menaçait d’en brûler les auteurs, qui furent obligés de se sauver.
- Les moyens télégraphiques d ' A montons sont restés inconnus, et le système des télégraphes actuels est entièrement dû à MM. Chappe ; ils avaient d’abord employé des persiennes et l’électricité comme moyens télégraphiques.
- Les signaux des télégraphes actuels se font au moyen de trois parallélogrammes allongés ; celui du milieu, nommé régulateur, peut prendre quatre positions ; ceux qui sont placés à ses deux extrémités peuvent en prendre sept très-distinctes : ces positions, combinées entre elles, donnent pour chaque station 196 signaux différents.
- Établissant son dictionnaire d’après cette donnée, M. l’abbé Chappe le divisa probablement en colonnes de 48 mots ou phrases ; les quatre signaux qui lui restaient lui ont servi sans doute à établir des chapitres particuliers pour le service des télégraphes, à indiquer des phrases entières, etc.
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- En employant deux stations pour chaque mot ou phrase, il a pu ainsi renfermer dans son dictionnaire 36,864- mots.
- C’était un grand pas de fait pour la transmission d’une dépêche quelconque. Mais les mots de la langue française sont bien plus nombreux ; leur nombre s’accroît chaque année ; et, pour ne pas être obligé de composer fréquemment des mots de toute pièce, il faudrait un dictionnaire beaucoup plus étendu.
- Les moyens télégraphiques actuels étant composés de trois pièces mobiles, leurs manœuvres exigent aussi un temps quelconque pour chacune d’elles; il faut ensuite se porter aux lunettes d’observation pour vérifier si le signa! est répété et connaître celui qui lui succède; il en est résulté que la plus grande vitesse obtenue est de trois stations par minute.
- Le gouvernement, paraissant convaincu de l’avantage des télégraphes de nuit, a fait faire des expériences qui ont prouvé que les verres de couleur verte et blanche se voyaient également et distinctement : trois fanaux de nuit alors sont suffisants pour donner 12 signaux différents; ils peuvent en produire 22.
- M. le docteur Guiot a rendu un second service à la télégraphie en supprimant les mèches des lampes, et en indiquant un combustible sur lequel la gelée n’a point d’action.
- D’après ces faits, des télégraphes de nuit ont été établis avec quatre lumières mobiles, que l’on a adaptées aux télégraphes de MM. Chappe. A cette époque, il fut remis au directeur général des télégraphes une note qui indiquait le petit nombre de changements qu’il faudrait faire aux télégraphes en activité, pour pouvoir, avec trois signauxfixes, obtenir à peu près le double de vitesse, en conservant entièrement les signaux de jour en usage, dont, par le même mécanisme, on aurait aussi doublé la vitesse. Les établissements actuels restant tels qu’ils sont, avec quelques mètres de drisses, une douzaine de petites poulies et douze touches ou petits leviers, on obtenait ces avantages.
- Pour prouver ce que l’on avance, on va présenter la description de deux télégraphes de nuit à trois lumières fixes, qui, en 1813, furent placés entre Calais et Gravelines, à environ 20 kilomètres de distance, en joignant à cette notice le dessin de la manière dont ils avaient été établis par le directeur des fortifications de Calais, à l’approche de l’invasion. L’un était placé sur le mur extérieur du clocher de la paroisse de Calais, et l’autre sur la paroi d’un moulin à vent construit sur le rempart de Gravelines ; leur objet était de connaître promptement la crue des inondations d’eau douce, au besoin les mouvements de l’ennemi, et de pouvoir correspondre de Calais à Gravelines si cette dernière place était bloquée ou assiégée. Fauban avait demandé qu’un moyen de correspondance fût établi avec les places de guerre, dans ce cas.
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- Les trois signaux lumineux étaient placés au sommet d’un triangle rectangle équilatéral de 3m,30 de hauteur; leurs mèches avaient 20 millimètres de diamètre, et leurs réflecteurs paraboliques 165 millimètres de longueur et de plus grand diamètre ; ils étaient renfermés dans une cage au devant de laquelle se mouvait un obturateur sur un axe de rotation placé au-dessus; une drisse, attachée à l’extrémité opposée de l’obturateur, permettait d’élever celui-ci ou de le laisser retomber instantanément; une ou deux poulies de renvoi suffisaient pour amener au-dessus du point d’observation les extrémités des trois drisses, munies chacune d’un arineau auquel s’attachait une seconde drisse qui se fixait à des touches mobiles, placées sous la main du guetteur. Ces fanaux combinés donnaient cinq signes différents, et trois stations, combinées entre elles, 125 combinaisons; les 100 premières étaient destinées à transmettre les chiffres usuels combinés deux à deux, et les 25 autres à transmettre plus promptement les mots les plus usités de la langue. La cage des signaux avait pour base deux carrés en planches, dont l’un prenait un mouvement de rotation sur la surface fixe du support, au moyen d’un axe placé à son centre ; le carré superposé avait un mouvement vertical à l’aide d’une charnière et d’un coin. Cette disposition permettait de diriger les axes des réflecteurs sur l’axe du milieu du télégraphe correspondant.
- Explication des figures de la pl. 961.
- Fig. 1, pl. 961, le télégraphe adapté à un moulin à vent établi sur le rempart de Gravelines, vu de face et dessiné au 50e de grandeur naturelle.
- Fig. 2. Le même vu de profil.
- a a , parois du moulin, b b b, trois cages de signaux munies chacune d’une lampe avec réflecteur parabolique, ce, supports sur lesquels elles sont établies. dd, obturateurs attachés à un levier coudé d'mobile au-dessus des cages et au moyen desquels on couvre ou découvre la lumière des signaux.
- ee, cordes ou drisses attachées au levier coudé d'et qui servent à faire mouvoir les obturateurs./, poulie de renvoi des drisses, g g, autres drisses attachées à des anneaux g' g', que portent les premières, h h, touches mobiles auxquelles correspondent les drisses g g. i, guérite où se tient le guetteur, y, siège. kf table où l’on place et où l’on écrit les signaux à transmettre ou transmis, m, lampe «à abat-jour pour éclairer la table, n n, lunettes pour observer les signaux du télégraphe de Calais.
- On se servait d’un dictionnaire imprimé sur deux colonnes qui renfermaient chacune 50 mots; deux bandes de papier, rayées à une distance égale à celle des lignes du dictionnaire, portaient chacune des numéros, l’une de 1 à 50, et l’autre de 51 à 100. Le dictionnaire eût pu renfermer 100,000 mots.
- Quarante-quatrième année. Juin 1845. 30
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- On obtenait le numéro d5un mot quelconque, en ajoutant à celui de la page celuiqui était donné par les bandes de papier que l’on plaçait à côté des colonnes.
- Enfin il avait été convenu que, quand le dictionnaire indiquerait un nom ou un verbe, les deux chiffres suivants répondraient, dans deux tableaux distincts et dressés pour cet objet, au numéro indiquantie temps, le nombre et la personne des verbes, ou les articles et les adjectifs qui accompagnent les noms le plus fréquemment.
- Le correspondant de Gravelines était M. Lesur, employé civil du génie, à qui l’on remit le dictionnaire et les tableaux ; en une heure, il les connut au point qu’il transmit à Calais, le lendemain, sans aucune erreur, en 7 minutes et demie et en 99 stations, la phrase suivante, qu’il avait seul composée, avec les points, les virgules, et qu’il avait signée de son nom, qui n’était pas dans le dictionnaire : Permettez, mon colonel, que je vous félicite sur l’heureux succès de votre expérience (Lesur.). 99 stations, lues, écrites et répétées en 7 minutes et demie, donnent par station 4 secondes 54 centièmes, et les observateurs en étaient à leurs premiers essais, que les événements n’ont pas permis de continuer.
- En employant des verres verts et blancs, le nombre des stations eût été réduit d’un tiers, parce qu’alors, au lieu de faire trois stations pour transmettre deux chiffres, on n’en aurait fait que deux; le nombre des signes différents serait, en outre, réduit à 12 ou 13; les obturateurs porteraient alors deux verres au lieu d’un ; l>un serait blanc , Eautre’ vert.
- L’emploi des touches pour la manœuvre donnerait le moyen d écrire en même temps la correspondance, en imprimant sur une bande de papier la lettre ou le chiffre5placés en relief!sousila touche qui, dans son mouvement, ferait avancer cette bandé: d’une certaine quantité. On pourrait, par le même mécanisme, faire passer successivement sous les yeux de celui qui transmet, le signe à transmettre; On comparerait ainsi les chiffres à transmettre et les chiffres transmis, ce qui éviterait les erreurs, puisqu’un coup d’œil permettrait d’en constater l’identité : cette touche porterait, en outre, l’image en petit des signaux qu’elle rend visibles. Ce moyen augmenterait encore d’un quart au moins la vitesse de la correspondance.
- La réduction à 12 du nombre des signes différents et la transmission d’un seul chiffre à la fois donneraient, en outre, en temps de guerre, le moyen de faire continuer la correspondance des télégraphes par les sémaphores des côtes, qui ont un bien plus grand nombre de signes; ainsi un avis transmis au Havroou à Marseille parcourrait promptement, de jour, les côtes de l’Océan ou de la Méditerranée. Une vergue, hissée au mât des sémaphores pendant la nuit, suffirait, au besoin,' pour y établir un télégraphe de nuit : deux si-
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- gnaux placés aux deux extrémités de la vergue et le troisième fixé au mât compléteraient le triangle.
- En campagne, en Algérie par exemple, un arbre qui se trouverait sur place servirait de mât, une des branches fournirait la vergue, et il suffirait d’apporter quelques mètres de drisses, trois réflecteurs, un clavier de 12 touches, une petite table et une chaise, pour pouvoir promptement établir un télégraphe de nuit à 40 et 50 kilomètres de distance, avec des lunettes et des réflecteurs convenables.
- De Calais à Gravelines, à 20 kilomètres de distance, avec les lunettes des télégraphes ordinaires et des réflecteurs de 165 millimètres de longueur et de diamètre, les signaux ont été parfaitement vus, et, parle beau temps, il en a été de même de Calais à Dunkerque à 40 kilomètres de distance. On croit que, dans la mesure du quart du méridien terrestre, on a vu des signaux à 240 kilomètres; à cette distance, un seul signal suffirait en différenciant les signes par la longueur du temps de leur apparition et en les réduisant à cinq comme on l’a fait à Calais.
- Les sons produits par la détonation des armes à feu, des couleurs différentes des fusées avec des garnitures diverses, peuvent servir au même usage.
- Telle était la notice que l’on se proposait de communiquer au conseil, quand on parla, dans les journaux, de télégraphes électriques. Pour rendre ce travail complet, on pensa qu’il fallait y joindre la description sommaire de ces télégraphes avec l’examen de leurs avantages. On doit à l’obligeance de M. Clark, ingénieur en chef du chemin de fer de Rouen, la possibilité de remplir cet objet.
- On ne peut donner une idée plus exacte du mécanisme des télégraphes électriques, qui font un grand honneur à M. Wheatstone, ingénieur anglais, qu’en le comparant au dynamomètre qui a reçu le prix de la Société.
- Supposez à la circonférence du plateau circulaire qui s’y trouve 24 lettres, avec les dix chiffres superposés à égale distance, et deux dynamomètres placés l’un à Paris et l’autre à Orléans; supposez attaché à la tige qui laisse mouvoir ou arrête ce plateau, au moyen du petit volant qui règle la vitesse du chronomètre, un fil tendu d’une ville à l’autre : si ces instruments bien réglés partent en même temps de leur zéro et qu’on les arrête en même temps, l’index devra se trouver vis-à-vis le même chiffre ou la même lettre ; en continuant ainsi à marcher et à s’arrêter, ils indiqueront, de Paris à Orléans, tel nombre de chiffres ou de lettres que l’on désirera.
- Mais ce n’est pas avec une tige à laquelle un fil est attaché que l’on obtient, dans les télégraphes électriques, le mouvement du plateau ; c’est par des courants électriques dont l’action, successivement interrompue et rendue, laisse libre ou suspend l’action du ressort du chronomètre sur lequel est monté le pla-
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- teau. Ce ressort porte à l’extrémité d’une de ses roues un système d’échappements en fer doux, quicorrespond à d’autres plaques de même métal placéessur un pivot près d’un producteur d’électricité; quand, en tournant un disque qui se trouve dans une boite distincte de celle du mécanisme du télégraphe, l’opérateur éloigne l’une des extrémités de ces plaques du producteur d’électricité auquel elle était appliquée, il se produit un courant électrique, qui agit sur les échappements semblables placés dans les télégraphes correspondants; la plaque perd alors son électricité. Il est admis, en physique, qu’un corps électrisé par influence retombe dans son état primitif quand l’influence cesse. Cet alternatif de courant et de repos, qui agit en même temps sur les mécanismes télégraphiques, règle, d’une manière uniforme, le mouvement des plateaux verticaux, qui, dans les télégraphes, indiquent en même temps les lettres et les chiffres que l’on veut transmettre. Un seul fil métallique de communication suffit pour produire ces effets, à condition d’en enfouir les extrémités dans la terre ou dans l’eau. Ce vaste réservoir d’électricité remplace bientôt celle que le courant emporte, comme il reçoit celle qui se perd à l’autre extrémité. Il y a d’ailleurs longtemps que l’on plonge les extrémités inférieures des paratonnerres dans de l’eau pour éviter les accidents. Un carillon, qui se met enjeu par le même mécanisme, avertit, en outre, les correspondants que l’on va leur écrire.
- On ne peut qu’admirer ce nouveau produit de l’intelligence humaine; les lignes de chemin de fer en tireront des avantages, mais les gouvernements ne paraissent pas devoir en tirer de grands des dépenses qu’ils feraient pour en profiter, à moins qu’ils ne soient sûrs que le moyen de correspondance ne sera pas détruit ; parce que ce moyen , qui repose sur un fil, est, sur toute sa longueur, exposé à la malveillance, et qu’il n’offre aucun obstacle à sa prompte destruction ; tandis que les télégraphes actuels ne présentent que peu de points à défendre pour assurer leur correspondance de jour et de nuit.
- Les télégraphes sont appelés à rendre de grands services , surtout dans les circonstances extraordinaires ; mais alors, pour peu que des personnes aient intérêt à ne pas laisser parvenir les nouvelles, il leur est trop facile de détruire le moyen de correspondance des télégraphes électriques; c’est là leur grand défaut, relativement à leur emploi par le gouvernement.
- En résumé, l’objet de cette notice est d’indiquer les moyens de rendre la manœuvre des signaux moins pénible, de doubler la vitesse de la correspondance, de diminuer la dépense de l’établissement et de l’entretien des signaux, et de donner aux télégraphes la possibilité, en temps de guerre, de correspondre avec les sémaphores des côtes.
- La réduction du nombre des signes employés et leur manœuvre au moyen de touches paraissent réunir ces avantages.
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- MACHINES-OUTILS.
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- Description dune machine a river intérieurement les tuyaux de tôle , par M. Lemaître, mécanicien - constructeur, a la Chapelle-Saint-Denis, près Paris.
- Nous avons donné, page 146 du Bulletin d’avril dernier, la description détaillée d’une machine inventée par M. Lemaître, pour percer et river les feuilles de tôle, et principalement les bouilleurs des machines à vapeur.
- Celle dont nous allons nous occuper diffère de la précédente en ee qu’au lieu de former la rivure par dehors elle la forme au contraire par l’intérieur; elle est principalement destinée à river les tuyaux dans l’intérieur desquels on ne peut pénétrer pour engager les rivets dans les trous percés à l’avance.
- La fig. 1, pl. 962, représente la machine en élévation , vue de face , avec la coupe de la colonne horizontale sur laquelle pose le tuyau à river.
- Fig. 2. Elévation latérale de la machine et section transversale sur la ligne AB, fig. I, de la colonne et du tuyau.
- Fig. 3. Partie postérieure de la colonne, vue en plan.
- Fig. 4. Partie antérieure de la même, vue également en plan.
- Les mêmes lettres indiquent les mêmes objets dans toutes les figures.
- A, colonne horizontale creuse dans toute sa longueur et renfermant un coin aciéré a qui fait corps avec une tringle de fer B prolongée jusqu’au dehors de la colonne et présentant à cette extrémité une crémaillère G dans laquelle engrène un secteur denté D attaché à un levier E qu’on manœuvre à bras.
- La colonne A repose sur une charpente F à laquelle elle est reliée par des boulons à écrous.
- La machine proprement dite se compose d’un bâti G sur lequel sont solidement boulonnées deux flasques cintrées H H. Entre ces flasques se meut, sur un fort boulon b, un levier I dont l’extrémité postérieure est taillée en crémaillère J. Un secteur denté K tournant sur un axe porté par le support vertical L engrène dans la crémaillère et fait basculer le levier I chaque fois qu’une rivure doit être formée. Ce mouvement est produit par un long- levier M attaché au secteur K.
- Avec le levier I est articulé le mandrin N auquel est fixé le poinçon c.
- Dans la tête de la colonne est ajustée l’étampe d qui, lorsqu’on fait avancer la tringle B, est poussée de bas en haut; cette étampe remplace le tas de la machine décrite dans le Bulletin d’avril ; le poinçon c qui se trouve au-dessus prend à son tour la place de l’étampe. Ce poinçon descend avec le mandrin au moment où l’on fait fonctionner la tringle qui par son coin fait monter l’étampe d.
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- ARTS CHIMIQUES.
- Trois ouvriers sont nécessaires pour le service de cet appareil : l’un est chargé de placer le tuyau O sous l’action du poinçon, le second manœuvre le levier qui fait descendre le poinçon, et le troisième, placé au bout de la colonne, saisit le levier F pour faire avancer la tringle B. L’enfant chargé déplacer les rivets e dans leurs trous n’éprouve aucune fatigue, puisqu’il les engage par dehors au lieu de les introduire par dedans comme dans l’autre machine.
- On conçoit que par cette disposition on parvient à river de très-longs tuyaux ; en effet, la colonne horizontale A a près de 4 mètres de longueur; par conséquent, on peut, sans difficulté, assembler des feuilles formant ensemble des tuyaux de 5 à 6 mètres de long en les suspendant au moyen du système de moufles P, fig. \. Ces moufles sont accrochées à un long levier Q relié avec la charpente de l’atelier par une tringle R et portant à son autre extrémité un contre-poids S. De cette manière, les hommes n’ont pas la peine de soutenir le tuyau.
- Cet appareil peut s’appliquer avec avantage à la construction des cheminées en tôle pour les machines des bateaux à vapeur et pour celles des locomotives.
- (D.)
- ARTS CHIMIQUES. — verre.
- Exposé historique et pratique des moyens employés pour la fabrication des verres Jiligranés et du flint-glass et crowri-glass_, fait par M. Bontemps, directeur de la verrerie de Choisy-le-Roidans la séance extraordinaire de la Société d’encouragement du 23 avril i845. ( Suite et fin. ) (i).
- Flint-glass et crown-glass. -— La découverte des lunettes achromatiques est, sans contredit, l’une des plus importantes qu’on ait faites pour les progrès de l’astronomie. Il ne peut entrer dans notre plan de tracer l’histoire de cette découverte qui fut pressentie par Euler et réalisée par John Dollondf célèbre opticien de Londres, vers le milieu du siècle dernier. Nous dirons seulement que cette découverte ne pouvait guère être faite dans le siècle dernier qu’en Angleterre, parce que ce pays était le seul où l’on fabriquât du cristal à base de plomb ayant une densité plus grande que celle du verre silico-alealin. Les verriers anglais ne pouvant parvenir, dans leurs fours à charbon de terre,
- (l) Voyez Bulletin de mai, p. 195.
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- VERRE.
- 23T
- à produire du'Verre'aussi blanc que les verriers de France et de Bohême qui brûlaient du bois, imaginèrent de fondre leur verre dans des. creusets couverts, espèces de grandes cornues dans lesquelles la matière du verre ne recevait aucune atteinte de la fumée du combustible; mais cette matière ne: pouvant être portée à une température aussi élevée que dans les creusets ordinaires où elle reçoit directement la réverbération du fournies Anglais durent commencer par augmenter la dose d’alcali, et produire ainsi du verre d’une qualité inférieure, plus déliquescent et moins blanc; ce fut alors qu’ils ajoutèrent un fondant métallique, l’oxyde de plomb, dont on s’était déjà servi dans la préparation de certains émaux, mais qui n’avait pas été employé couramment dans la fabrication des verres ordinaires. On obtint ainsi un verre plus blanc , et surtout plus brillant , que tout ce qui avait été produit jusqu’alors, et une fusion plus prompte. Ces résultats fixèrent définitivement, en Angleterre, l’emploi du minium dans la fabrication du verre blanc pour service de table. A cette occasion nous signalerons un fait très-remarquable qui vient de se passer récemment dans ce pays;
- Le verre de toute nature était frappé, par d’anciennes lois excise, d’un droit qui se réglait d’après le poids ; des officiers de la douane, exerçant dans les fabriques, jaugeaient les creusets, 1° avant les renfournements, 2° quand la matière était fondue. Le droit était provisoirement établi sur la moitié de la quantité fondue comme minimum; puis le verre était fabriqué , enfourné dans l’arche à recuire dont la chambre d’extrémité était sous la clef des officiers de la douane; quand on cessait de travailler, ces employés plaçaient à l’entrée de l’arche à recuire une grille qu’ils fermaient à clef et y apposaient même un scellé; enfin, quand le verre était arrivé dans la chambre d’arche, l’officier ouvrait la porte, permettait au fabricant d’y entrer; on pesait la marchandise; si elle n’était pas égale à la moitié du poids de la quantité de matière fondue, le fabricant payait le droit sur cette moitié, et si, comme cela arrivait plus généralement, le poids dépassait cette moitié, le droit était perçu sur la totalité.
- Les diverses modes de fabrication étaient prévus par la loi, et l’on ne pouvait rien y changer sans une autorisation ministérielle; c’est ce qui eut lieu, par exemple, lorsque j’importai, il y a douze ans, en Angleterre , la fabrication du verre à vitre soufflé en manchons. Jusqu’alors on n’y fabriquait que du verre à vitre en plateaux ronds, qui a une surface plus polie que notre verre en manchons dont l’étendage altère la surface; mais on ne peut en obtenir de très-grands carreaux : d’autre part, le centre et les bords produisent un déchet qui doit être pris en considération pour du verre payant un droit d’après le poids. Il fallait, pour le verre à vitre en manchons, que l’officier
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- ARTS CHIMIQUES,
- de Y excise assistât au soufflage , puisque les manchons ne sont pas mis directement dans une arche de recuisson, et pesât ces manchons avant et après l’étendage; il fallait fournir â la direction de l’excise une description du mode de procéder, pour obtenir l’autorisation de fabriquer ce verre. Le flint-glass ou cristal payait, autrefois, 7 pence par livre, soit environ 1 fr. 50 par kilog., ce droit avait ensuite été réduit â 3 pence, environ 65 cent, par kilog.; le verre à vitre et les globes de pendule payaient encore récemment 8 pence par livre, 1 fr. 75 par kilog., soit environ 8 fr. par mètre carré, c’est-à-dire plus du triple de ce que nous le vendons. On conçoit combien des droits aussi élevés devaient diminuer la consommation : on croira peut-être que les fabricants anglais gémissaient de ce droit...; tout au contraire, il constituait pour eux une espèce de monopole qui procurait des bénéfices considérables, cette fabrication exigeant de forts capitaux. Je connais un fabricant de verre qui payait plus d’un million de francs de droits d’excise. Sir Robert Ped vient de supprimer ce droit avec l’assentiment du parlement. Les verriers sont idans la consternation, parce qu’en même temps le droit d’importation des verres étrangers a été réduit à 12 pour 100; ils disent que la France, la Belgique et l’Allemagne vont inonder leur marché, que c’en est fait des verreries anglaises. Telle n’est pas l’opinion de Sir Robert Peel^ssi pensée, celle d’un grand homme d’État, est que les verriers, débarrassés des entraves qui paralysaient leur industrie , vont s’élancer avec énergie dans la voie du progrès, que de nouveaux concurrents se livreront à cette fabrication, et que, si momentanément les verreries étrangères viendront les envahir , bientôt les verriers anglais repousseront, par leur bas prix, les marchandises belges et françaises ou allemandes, non-seulement de leur marché largement approvisionné, mais les repousseront même des marchés étrangers (1). Cette mesure du ministre anglais doit donc être, pour les verriers français, un haut avertissement de se préparer à une lutte plus sérieuse encore.
- Revenons aux verres d’optique : nous dirons que ce fut en combinant le cristal, c’est-à-dire le verre à base de plomb qu’on appelle, en Angleterre, flint-glass, avec la matière du verre à vitre qu’on désigne dans ce pays sous le nom
- (l) Cette opinion est partagée par quelques journaux anglais qui affirment que le bas prix de la marchandise augmentera la consommation. Déjà les fabriques de bouteilles de verre de Warrington ont réduit leur prix de près de moitié, par suite de l’abolition du droit. Celles de Sainte-Hélène, dans le comté de Lancaster, qui se livrent exclusivement à la fabrication du verre en table et du crown-glass, ont aussi baissé leurs prix , mais dans une proportion moindre , à cause des dépenses qu’occasionnent les machines et la main-d’œuvre employées pour polir et préparer les plaques de verre; celles-ci pourront bientôt remplacer avec un grand avantage, on l’espère, les carreaux de vitre si défectueux employés en Angleterre. ( N. d. R. )
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- VERRE.
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- de crown-gla&s , que Dollond produisit les objectifs des premières lunettes achromatiques.
- Cet opticien distingué et ceux qui les premiers, en France, construisirent des lunettes achromatiques, quoiqu’ils ne fissent que de petits objectifs , reconnurent bientôt la difficulté de se procurer du flint-glass homogène, exempt de fils, de stries, qui dérangent la réfraction et défigurent les objets. L’Académie des sciences de Paris proposa inutilement un prix à ce sujet : Macquer, célèbre chimiste; Roux, chargé des expériences à la manufacture de Saint-Gobain; AUut, directeur d’une manufacture de glaces, auteur des articles sur le verre dans la grande Encyclopédie (articles qui sont encore ce qui a été écrit de mieux sur le verre sous le rapport pratique) , et plusieurs autres verriers s’en occupèrent sans succès. De nos jours, M. Dar-tigues chercha à résoudre cet important problème avec la science et l’habileté pratique qui le caractérisent; mais il voulut perfectionner le flint-glass par les procédés ordinaires de fabrication, sans faire de fusion spéciale; malheureusement le rapport fait par M. Biot, à l’Académie des sciences, sur du flint-glass, présenté par M. Dartigues (1), constatait l’approbation de ses travaux : on citait des lunettes de 42 lignes faites avec ce flint-glass comme étant pour le moins égales en qualité aux meilleures lunettes de Dollond. M. Dar-tigues crut le problème résolu, et n’y donna plus ses soins. Certes, un verrier tel que lui, s’il eut persévéré dans cette recherche, serait arrivé à des résultats éclatants. Quoi qu’il en soit, les opticiens d’Angleterre, de France et d’Allemagne éprouvaient toujours les mêmes difficultés pour se procurer du bon flint-glass dans des dimensions un peu considérables. C’était à un homme étranger à la science et à l’art du verrier, mais doué de cet esprit de recherche et de persévérance qui mène aux découvertes, qu’était réservé l'honneur de résoudre cet important problème. Guinand (le père de celui que vous connaissez), Guinand des Brenets, en Suisse, pensa que, par un procédé en dehors de la fabrication ordinaire du cristal on parviendrait à produire du flint-glass exempt de stries, et il réussit après d ingénieux et de laborieux efforts.
- Il pensa d’abord que l’on n’obtiendrait rien par le procédé ordinaire du cueillage h. la canne; qu’ii fallait fondre dans un seul creuset, dans un four, et laisser s’éteindre le four quand on jugerait le verre arrivé au degré de perfection désirable, afin de choisir parmi les fragments de ce verre refroidi ceux qui seraient les plus purs pour être employés aux usages de l’optique. Guinand, qui avait visité des verreries, avait remarqué que, lorsque le verre est sujet à être onde, cordé, on y introduisait un outil en fer, qu’on le hras-
- (î) Voy. un extrait de ce rapport, Bulletin de la Société d’eneouragement. 1 o* année (1811), [»• UT.
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- sait (ce qui s’appelle mâcler) jusqu’à ce que le fer fût assez chaud pour devoir être retiré; c’est sur celte donnée qu’il fonda la réussite de sa fabrication. Il dut sans doute essayer de mâcler ainsi son verre à diverses reprises avec un instrument en fer, mais cette opération produisit des bulles; il pensa donc que, s’il pouvait parvenir à brasser avec un instrument qui resterait dans le verre aussi longtemps qu’il voudrait sans l’altérer, le problème serait résolu. Le résultat de cette opération s’explique naturellement : si on verse dans un verre deux liquides de nature différente , de l’eau et du sirop par exemple, on aperçoit des stries nombreuses qui disparaissent complètement lorsque, par un mâclage au moyen de la cuiller, on mêle le liquide de manière à produire un tout homogène.
- Le verre, en général, et surtout le cristal, composé d’éléments de diverses natures, de silicates alcalins, de silicates plus ou moins chargés de plomb, de silicates alumineux, provenant des parois du creuset, doit naturellement présenter cet exemple de liquides de natures diverses. Vous savez, messieurs, et les analyses de votre honorable président, M. Dumas, l’ont prouvé, que les verres et les cristaux sont des composés salins dans lesquels la grande loi des proportions définies relrouve une confirmation nouvelle, et que la silice peut s’unir en diverses proportions avec les bases : or on chercherait vainement à préparer du verre d’après cette loi des proportions définies ; une partie de l’alcali s’évaporerait au commencement de la fusion, avant d’être combinée, et dérangerait l’effet des prévisions. Ainsi, d’une part, on est obligé d’employer plus d’alcali qu’il ne doit en rester, en définitive, dans le verre; d’autre part, l’effet de la liquéfaction tendant à précipiter vers le fond les parties les plus denses, c’est-à-dire les silicates les plus plombeux, il faut opérer avec le plus grand soin le mélange des divers silicates. Guinand, qui avait reconnu la nécessité de ce mâclage, imagina de l’opérer avec un outil formé de la même matière que le creuset : il construisit un cylindre creux en terre réfractaire fermé à sa base et garni, à sa partie supérieure, d’un rebord plat pour s’appuyer sur le bord du creuset; après avoir fait chauffer ce cylindre au rouge blanc, il le porta dans la matière liquéfiée, et, introduisant dans ce cylindre un crochet à long manche en fer, il put ainsi brasser d’une manière continue, en changeant seulement le crochet en fer quand il était assez chaud pour menacer de laisser tomber des pailles de fer dans le verre. Le succès de cette opération confirma les espérances de Guinand, et c’est ainsi que fut produit le premier flint-glass bon pour des objectifs achromatiques de grande dimension. Je serai bref sur la suite de l’histoire de cette découverte ; Guinand fut d’abord appelé par M. JJtzschneider en Bavière, où, par le concours du célèbre Frauenhoffer, il perfectionna son procédé; il revint
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- ensuite en Suisse, où il continua à faire des fontes de flint-glass avec plus on moins de succès. Après la mort de; Guinand, on craignit en France qu’il n’eût emporté dans la tombe le secret de sa fabrication ; mais, d’une part, ses procédés continuaient à être pratiqués à Benedictbeüren, en Bavière; d’autre part, Guinand avait opéré avec l’aide de sa femme et de l’un de ses fils, qui continuèrent, en Suisse, la fabrication du flint-glass.
- Un autre de ses fils, horloger, à Clermont (Oise), qui n’avait pas partagé les travaux de son père , mais qui l’avait vu opérer, pensa qu’il pouvait tirer parti de l’invention de son père : il fut mis en rapport avec moi par M. Lerebours. Nos essais, sous la direction de Guinand fils, ne produisirent aucun résultat ; mais je reconnus le mérite du mâclage avec le cylindre en terre, et, prenant la direction du travail, je parvins à faire plusieurs fontes de bon flint-glass, qui nous donnèrent un assez grand nombre de disques, entre autres un disque de 33 centim., et un autre de 38 centim., que nous présentâmes à l’Académie des sciences en 1828. Depuis cette époque, M. Guinand se sépara de la verrerie de Choisy-le-Roi, et nous travaillâmes chacun de notre côté à perfectionner les procédés de fabrication du flint-glass et du crown-glass. J’accomplirai ici un devoir de reconnaissance en ajoutant que la Société d’encouragement, qui avait fondé deux prix pour la fabrication du flint-glass et du crown-glass, décerna , en 1840, ces prix à M. Guinand et à moi (1).
- Je vais à présent pénétrer plus avant dans les détails de la fabrication du flint-glass et du crown-glass.
- Nous avons dit et on a compris que le brassage avec le cylindre en terre réfractaire faisait disparaître les cordes, les stries , et rendait le verre homogène; il est important que cette opération s’accomplisse pendant que le verre est le plus liquide : on pourrait croire qu’il ne faut la faire qu’à ce moment-là , c’est-à-dire pendant que le four est au plus haut degré de température ; cependant l’expérience prouve que si on abandonne le brassage, même alors qu’il a été longtemps prolongé, on obtient un verre tout à fait impropre à l’optique. En examinant les fragments de verre retirés du four après qu’il est refroidi, on s’aperçoit, lorsque les faces sont travaillées, que ce verre est non pas troublé par de grosses stries , mais qu’il est gélatineuxy les rayons lumineux ne peuvent le traverser directement; ce verre est donc tout à fait impropre aux usages de l’optique. Cherchons à expliquer ce qui se passe dans ce cas : le verre ayant été abandonné dans l’état de sa plus grande liquéfac-
- (l) Yoy. Bulletin de la Société, 38e année (1839), p. 470. Les procédés de M. Bontemps sont dé-erits, p. 400 du Bulletin de l’année 1840, et ceux de M. Guinand, p, 469 de la même année.
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- tion, si c’est du flint-glass, les silicates le plus chargés de plomb tendent à se séparer et à se précipiter au fond du creuset, et troublent ainsi le mélange; si c’est du crown-glass, le même effet gélatineux se produit; l’explication que je vais en donner est plus générale et s’applique également au crown-glass. Le verre, en passant de l’état liquide à l’état solide, a, comme tous les autres sels, une tendance à cristalliser; il doit donc s’opérer dans les molécules un mouvement vers cette cristallisation , et je pense que c’est ce mouvement qui produit l’effet gélatineux qui empêche le passage direct des rayons lumineux. Quelle que soit, au surplus , la vraie cause, il est bien reconnu que, pour avoir du bon flint-glass, du bon crown-glass, il faut continuer le brassage jusqu’à ce que la matière , par son refroidissement, s’oppose à cette opération; alors on retire le cylindre en terre et on ouvre tous les orifices du four, pour que la matière ne puisse pas reprendre une température supérieure, et, au contraire, soit refroidie davantage; enfin , quand le four est assez froid pour qu’on n’ait, plus à craindre que le verre redevienne liquide, on bouche avec soin les orifices avec un mortier de terre argileuse, et on laisse refroidir complètement avant de retirer le creuset. Il est nécessaire que ce refroidissement soit le plus lent possible pour que la recuisson du verre soit convenable : or te verre est un très-mauvais conducteur du calorique ; on en a la preuve en projetant dans un baquet rempli d’eau une petite masse de verre sortant du creuset : cette petite masse reste assez longtemps rouge, et on peut la loucher dans l’eau, la manier sans se brûler, parce que l’extérieur seul est refroidi ; l’intérieur reste rouge pendant quelques instants, ce qu’on aperçoit à cause de la transparence du verre. Cette propriété de non-conducteur du calorique rend donc difficile la recuisson d’une masse de flint-glass ou de crown-glass ; d’ailleurs cette masse est en contact avec le creuset, qui n’obéit pas aux mêmes lois de contraction par le refroidissement : il y a donc une sorte de tiraillement entre le verre et le creuset, et, quand on réussit à obtenir toute la contenance d’un creuset d’un seul bloc, il est rare que cette masse supporte le travail de la scie sans se briser en plusieurs fragments, à cause de l’imperfection de la recuisson.
- Quant au brassage du verre, nous avons dit que l’on ne pouvait pas abandonner cette opération pendant que le verre était dans le plus grand état de liquéfaction ; mais ici se présente un antre ordre de difficultés : lorsque le verre a été longtemps maintenu dans cet état, il est purgé entièrement de bulles, et, si on le laisse refroidir, on aura un verre exempt de bulles : mais, eu continuant le brassage, on favorise un nouveau dégagement de bulles, car le verre n’est pas encore à l’état parfait de proportions définies : il y a encore des atomes d’oxyde de plomb, d’alcali qui ne se trouvent pas définitivement combinés et dont
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- l’opération du brassage favorise le développement à l’état de gaz; il se forme donc des bulles qui, à mesure que la matière se refroidit, arrivent plus difficilement à la surface : l’opération mécanique du brassage produit, d’ailleurs, aussi quelques bulles lorsque la matière devient plus rebelle à cette opération. Si donc, d’un côté, on détruit les stries, d’un autre côté la matière devient plus sujette aux bulles : le remède consiste à prolonger l’état de liquéfaction assez longtemps (plusieurs jours, tout en brassant souvent) pour que le verre s’épure le plus possible et devienne moins sujet à un dégagement de bulles par l’opération du brassage ; c’est ainsi qu’on arrive à obtenir le verre le plus exempt de stries et de bulles.
- Cette opération d’une fusion prolongée est sans inconvénient pour le fîint-glass ; mais il n’en est pas de même pour le crown-glass ; par une longue exposition à une haute température et un refroidissement lent, le verre silico— alcalin est très-sujet à se dévitrifier, à présenter des petites parties cristallisées, et alors la masse est impropre à l’optique; on est donc en quelque sorte obligé de sacrifier une des perfections à celle qui est essentielle ; on prolonge un peu moins la fonte et on a du crown-glass exempt de stries, mais contenant encore quelques bulles qui, du reste, paraissent assez rares quand le verre a été aplati en disques. Je vous signale, messieurs, encore une imperfection dans ce produit ; je ne désespère pas, toutefois, d’en triompher, et je ne manquerai pas, alors de vous en donner connaissance.
- Nous avons dit que le verre maintenu longtemps à une haute température et brassé était, à un moment donné, exempt de stries et de bulles; nous pensons que, si, dans cet état, on coulait le verre sur upe table de fonte à la manière des glaces , on obtiendrait de très-belle matière propre à l’optique, qu’on n’aurait plus qu’à diviser avec le diamant : c’est un essai à faire dans une manufacture de glaces ; nous ne répondrions pas, toutefois, qu’on produisit ainsi du verre exempt de stries; car, dans les potées les mieux préparées, on rencontre toujours , après le refroidissement, une portion de la masse dans laquelle il y a des stries que les opticiens appellent fils secs et que l’on ne peut pas employer : ces fils sont, pour ainsi dire, réunis, feutrés ensemble; il semble qu’ils aient été réunis par le cylindre en terre; peut-être, dans l’opération du coulage, se répandraient-ils dans toute la masse; ils proviennent principalement du silicate alumineux, qui est d’une nature plus réfractaire. La matière du cylindre, indépendamment de celle du creuset, contribue sans doute pour beaucoup à en produire, et je crois qu’on arrivera à un meilleur résultat en construisant un instrument recouvert de platine pour opérer le brassage.
- Ce qui me reste à dire de la réduction en disques des fragments de flint-glass et de crown-glass se borne à pende mots : quand la masse du creuset
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- a été recuite d’une seule pièce et qu’on n’a besoin que de petits disques, on la brise avec une masse en fer; on examine les fragments en y taillant, au besoin, des faces parallèles ; on commence par former, par le ramollissage, dans une sorte de moufle, des plaques à peu près carrées, qu’on divise, au diamant, en petits carrés quand elles sont recuites; puis on ramollit de nouveau ces petits carrés et on les moule dans un moule à pince en cuivre ou en fer. S’il s’agit de faire de grands disques, on prend un fragment reconnu bon, ayant le poids du disque qu’on veut produire, et on le ramollit à un feu de moufle dans un cercle du diamètre voulu, en ayant soin de ne donner que le feu nécessaire pour que le verre remplisse le cercle, et en facilitant même ce ramollissage par la pression d’outils. Quand on veut faire de très-grands disques avec une masse dont on a examiné l’intérieur, on divise cette masse à la scie pour avoir le moins de déchet possible.
- J’ai dit que, pour s’assurer de l’état d’un fragment, on l’examine par ses faces parallèles ; je dois ajouter qu’il ne suffit pas qu’un verre ait été observé dans deux directions pour être certain qu’il est exempt de stries ; il y a des stries qui ne sont perceptibles que sous un certain angle. Dans le fragment de flint—glass que j’ai l’honneur de vous présenter, on n’aperçoit pas de stries suivant deux des axes, tandis que, suivant le troisième, on en voit d’innombrables.
- En terminant, j’indiquerai les proportions qui m’ont le mieux réussi pour la composition du flint-glass et du crown-glass ; ces proportions sont, pour le fliut-glass ,
- Sable....................43,5
- Oxyde de plomb...........43,5
- Carbonate de potasse. . . 10
- Nitrate de potasse. ... 3
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- Pour le crown-glass,
- Silice.....................60
- Carbonate de soude à 90°. . 25
- Carbonate de chaux. . . 14
- Arsenic.................... 1
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- On peut, avec avantage, remplacer le carbonate de soude ou partie de carbonate de soude par du borate de soude, et, dans ce cas, le crown-glass est même moins sujet à attirer l’humidité de l’air, car c’est là un grave défaut de presque tous les crown-glass, défaut que l’on évite par la proion-
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- gation de la fusion; mais c’est, comme nous l’avons dit, au risque d’autres imperfections.
- On produit aussi du crown-glass pur et moins sujet aux dévitrifieations en employant le carbonate de potasse au lieu du carbonate de soude ; mais, alors, les opticiens se plaignent que ce crown-glass n’est pas assez dense, ce qui les oblige à faire des foyers trop longs. Nous n’entrerons pas dans toutes les questions si délicates qui tiennent à l’optique. Le crown-glass doit-il être le plus blanc possible ou légèrement coloré en vert bleuâtre? doitril être plus ou moins dense? Quel est le pouvoir dispersif qui convient le mieux pour produire l’achromatisme ? etc. Ces questions n’ont pas encore été résolues d’une manière définitive ; mais , étudiées par des savants tels que MM. Arago, Biot, Dumas, Mathieu, Régnault, par des praticiens, tels que MM. Gambey t Lerebours, Baron, elles devront recevoir une solution complète, et les verriers sauront se conformer à leurs prescriptions.
- Je pense, messieurs, vous avoir fait connaître l’état actuel de la fabrication du flint-glass et du crown-glass; j’avoue qu’elle laisse encore à désirer : l’état de perfection absolue , d’ailleurs , par un bienfait de la Providence, n’est pas donné à l’homme. Les générations qui précèdent laissent toujours un vaste champ à explorer à celles qui les suivent : nous avons, par nos travaux, rendu la voie plus facile à nos successeurs; heureux si nous avons pu marquer notre passage par quelque progrès constaté !
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- Rapport fait par M. Cahours , au nom du comité des arts chimiques, sur diverses communications de M. Tripier-De veaux, et notamment sur ïintroduction d'un ouvrage intitulé, Traite théorique et pratique sur Part de faire les vernis.
- Au mois de février 1844, M. Tripier-Deveaux remit à la Société d’encouragement, sous la dénomination de vernis français, divers échantillons sur lesquels le comité des arts chimiques fit des expériences qui lui permirent de reconnaître l’exactitude des résultats consignés dans la note de l’auteur, et la supériorité de ses produits sur les différents vernis fabriqués en France. Par suite de cet examen, le comité des arts chimiques fit au conseil un rapport dans lequel, en remerciant M. Tripier de son envoi, on l’engageait à poursuivre des recherches qu’il avait dirigées avec tant de persévérance et de succès (1).
- (t) Voy. Bulletin de la Société, année 1844, p. 439.
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- Le comité annonçait, en outre, qu’il suivait des expériences pour connaître la durée réelle du vernis français comparée à celle du vernis anglais. Il n’est pas encore en mesure depublier le résultat de ses investigations; cependant il dépose, sur le bureau, deux écussons qui, à la connaissance de votre rapporteur, sont restés rue Neuve-Saint-Merri, 24, à la porte du magasin deM. Tripier, pendant une année, sans autre soin que d’avoir été, en sa présence, lavés une seule fois à l’eau au moment où on les enleva pour les apporter ici. La Société pourra juger si son comité avait trop présumé de la solidité à l’air extérieur des vernis de M. Tripier, lorsqu’on réfléchira que les meilleurs vernis qu’on fait chez nous auraient, dans une pareille exposition (en plein midi), duré au plus quatre à cinq mois.
- Depuis, M. Tripier a fait, à la Société, deux autres communications, Yune relative aux dangers qui menacent les peintures vernies d’extérieur exposées à Vaction constante du soleil ; la seconde sur les précautions à prendre pour assurer aux revernissages la même durée qu aux vernissages faits sur les peintures fraîches. Ces deux mémoires offrent d’autant plus d’intérêt qu’on y indique comme cause probable de la destruction des peintures et vernis l’oxydation des huiles volatiles et des huiles fixes siccatives qui, selon M. Tripier, n’ont, dans les couches de couleurs et de vernis, d’autre rôle que d’envelopper et de coller sur les surfaces, en faisant corps avec elles, les substances colorantes et résineuses, et de les soustraire ainsi à l’action immédiate des agents atmosphériques. Le dernier terme de cette oxydation est cette matière pulvérulente opaque qui, ne conservant aucune adhérence avec les surfaces recouvertes, entraîne la destruction complète, sous l’influence du moindre frottement, des matières colorantes et résineuses, dénudées et suroxydées elles-mêmes.
- En s’appuyant sur l’observation de ces faits incontestables, M. Tripier arrive à cette conclusion, que faire un vernis solide et durable propre à préserver une peinture de l’action destructive des agents atmosphériques, c’est composer un mélange qui puisse résister le plus possible aux variations de température, à la lumière, aux frottements, etc. : d’où il résulte que les formules données pour la fabrication des vernis ne sont, en définitive, que des points de repère qui servent à faire connaître l’état de l’art à une époque donnée, et qui sont, par conséquent, susceptibles de modifications et d’améliorations, à mesure que nos connaissances chimiques sur les matières qui forment les vernis et les peintures s’étendront.
- Dans son introduction, M. Tripier attache, avec juste raison, une plus grande importance à la préparation des matières premières qui servent à composer les différentes espèces de vernis qu’aux proportions de matières qui
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- entrent dans une formule donnée, et que tel artiste pourra nécessairement faire varier suivant ses besoins; mais, dit-il encore, les proportions varieront sans doute maintenant qu’on connaît la cause véritable delà destruction trop rapide des peintures et vernis, et la voie par laquelle on peut arriver à les améliorer : toutefois la manière d’opérer restera la même ou sera tout au plus modifiée, en supposant, ce qui n’est nullement prouvé, qu’il soit un jour reconnu qu’on peut faire des vernis solides, meilleurs, moins colorés, avec les oxydes résineux qu’avec les résines telles qu’on sait les travailler actuellement.
- M. Tripier, pour faire bien comprendre la connexion qui existe entre les diverses parties qu’il se propose de traiter dans son ouvrage, savoir, i° la fabrication des couleurs. 2° la fabrication des vernis, 3° la peinture proprement dite, c’est-à-dire l’art d’employer les couleurs et les vernis, établit une discussion sur l’époque à laquelle il faut faire remonter l’idée de recouvrir les peintures d’un vernis , idée de premier ordre qui éleva l’art du peintre au rang d’un art économique. Alors cet art cessa d’être de pur agrément pour devenir un moyen puissant d’assainissement et de propreté, préservant la peinture de l’action destructive et combinée de l’humidité de l’air, de la lumière et des frottements. Pline laisse entrevoir, à la vérité, que les anciens se servaient de préparations particulières pour donner à leurs peintures plus de solidité. Cependant il faut avouer, dit M. Tripier, que les premières idées un peu nettes qu’on trouve sur cette matière datent du xue siècle; on les doit au moine Théophile, qui, dans un ouvrage intitulé Diversarum artium schedula, après avoir signalé la grande solidité, à l’air, des peintures préparées à l’huile de lin, donne, delà fabrication de cette huile et des vernis gras, une description qui diffère peu des procédés que l’on suit encore aujourd’hui. Néanmoins ce ne fut qu’au xvme siècle que Martin appliqua le vernis gras à la peinture des objets d’extérieur; i’usage s’en répandit bientôt, l’expérience ayant démontré que les peintures devenaient ainsi plus brillantes, plus faciles à nettoyer et présentant , en outre, une durée d’autant plus grande qu’on les avait ainsi soustraites à l’action directe des agents atmosphériques. En vain s’aperçut-on que les vernis finissent par s’altérer, perdre leur transparence et leur éclat; comme il est très-facile de les enlever et de les remplacer par un autre, leur usage ne fit que s’étendre, et la peinture en bâtiment devint un art véritable, ayant ses règles, ses préceptes qu’il est bon de connaître et de suivre, si l’on ne veut pas exposer son ouvrage à des altérations imminentes.
- Or ces règles, ces préceptes paraissent être tellement tombés en oubli, que la publication des deux mémoires de M. Tripier que nous venons de ci-
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- ter sera un véritable bienfait, car, en suivant les préceptes qu’il rappelle avec une grande lucidité, il sera désormais impossible de faire de mauvaises peintures.
- En indiquant la cause des destructions rapides des peintures et des vernis, et la voie par laquelle on peut parvenir à les améliorer, et en appliquant lui-même ses vues et son système aux produits qu’il prépare, produits qui peuvent déjà lutter, sous tous les rapports, avec les vernis anglais sur lesquels ils ont un avantage, celui de la modicité du prix , M. Tripier a rendu un véritable service à une branche importante de l’industrie. Joignant, à une longue pratique, des connaissances théoriques assez étendues sur tout ce qui est relatif aux matières grasses et résineuses, et travaillant, depuis plusieurs années, avec zèle et persévérance à l’amélioration de ses produits , M. Tripier ne peut manquer de publier sur son art un traité d’un grand intérêt.
- Votre comité, reconnaissant, d’un autre côté, l'utilité qui résulterait de la publication des deux mémoires précités, vous propose d’ordonner l’insertion, dans le Bulletin, d’un extrait de ces mémoires à la suite du présent rapport.
- Il espère que vous voudrez bien vous associer à lui pour engager M. Tripier à hâter la publication d’un ouvrage utile dont l’industrie ne peut manquer de tirer un excellent parti.
- Signé A. Cahours, rapporteur.
- Approuvé en séance_, le 30 avril \ 845.
- Extrait d’une note sur les dangers qui menacent les peintures
- vernies exposées a l action du soleil et sur les moyens de les éviter, par M. Tripier-Deveaux (i).
- Les causes qui concourent à la destruction plus ou moins rapide, suivant leur exposition au soleil, des peintures vernies sont aü nombre de trois : 1° l’humidité des plâtres ou des bois; 2° la préparation vicieuse de l’enduit ou des couches de teintes ; 3° enfin la mauvaise qualité des vernis.
- Il s’agit de savoir comment on peut les distinguer les unes des autres dans les accidents nommés, en termes d’atelier, clochage, Jaïençage, ger-çage, ridage, qui se manifestent trop souvent sur les peintures vernies, d’expliquer comment et pourquoi ils arrivent, et d’indiquer les moyens de s’en garantir.
- (1) Celte note a été lue dans la séance du conseil d’administration de la Société, du 10 juillet 1844.
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- Lorsqu’une peinture se bombe, se boursoufle, cloche, se casse et tombe en larges plaques, sans entraîner avec elle aucune parcelle du fond, ni laisser sur lui aucune trace de sa présence, c’est un indice que le fond ( plâtre ou bois ) n’était pas bien sec, et que le vernis dont on a recouvert cette peinture n’a fait que précipiter sa destruction en bouchant les pores, en enlevant à l’humidité toute chance d’évaporation.
- Mais les accidents qui se produisent, même sur un fond bien sec, par l’effet de la préparation vicieuse de l’enduit ou des couches de teintes , ne sont pas aussi connus, aussi faciles à expliquer et à constater; cependant ils ne sont que la conséquence inévitable de l’application fausse qu’on fait de cet axiome, que plus on met d'huile dans une peinture , plus elle est solide, c'est-à-dire plus elle résistera à l’air ; ce qui est vrai pour les peintures qu’on ne doit pas vernir ou qu’on ne vernira que lorsqu’elles seront bien sèches, après douze ou quinze mois , comme on le fait pour les tableaux, mais ce qui est faux pour les peintures qu’on destine à être vernies presque aussitôt qu’elles seront achevées.
- Une couche de peinture qui contient beaucoup d’huile de lin ordinaire sèche difficilement : si l’on y ajoute de l’huile grasse, elle ne séchera plus, mais se couvrira d’une pellicule produite par l’action de l’air; plus l’huile qui a détrempé la peinture sera siccative, plus tôt la pellicule sera formée, et les parties recouvertes , soustraites à l’action de l’air, resteront d’autant plus longtemps molles ou liquides , que la formation de la pellicule aura été plus rapide.
- Si sur une couche pareille on en applique une seconde de même nature, et sur celle-ci une troisième, le même effet se produira. Enfin sur cette peinture molle encore, et qui ne séchera qu’avec le temps, on applique le vernis en une couche qui durcira au bout de deux ou trois jours et se transformera en une pellicule rigide et brillante.
- Lorsque ces peintures sont exposées à l’ardeur du soleil, à mesure que le vernis durcit, les couches de peinture qui n’ont pas eu le temps de sécher s’amollissent davantage; les parties molles qu’elles contiennent se dilatent, et, ne pouvant s’échapper à travers les obstacles que leur opposent les pellicules supérieures et inférieures, elles soulèvent les couches qui leur sont superposées, sous forme de boules ou de soufflures. Si l’action solaire est insuffisante, les parties dilatées par la chaleur du jour se contractent par le refroidissement de la nuit, et il résultera, de ces alternatives de chaud et de froid, que.les parties soulevées se briseront en plaques plus ou moins grandes qui, après avoir livré passage au liquide surabondant, retomberont sur le fond, auquel elles s’attacheront, en formant une surface unie ef brillante qu’on
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- appelle faïencêe. Si, par un abaissement trop brusque de température, ces plaques éprouvent un retrait considérable , se racornissent ou se fendillent, il se produit ce qu’on nomme ridage ou gerçage : alors la peinture aura perdu tout son brillant, parce que le vernis, cassé, fendillé, a dû suivre les mouvements de la peinture qui lui sert de point d’appui; et les intervalles qui séparent ces plaques et dans lesquels se sont épanchées les parties liquides excédantes seront d’autant plus larges que les alternatives de température auront été plus brusques.
- Les accidents résultant de l’humidité des fonds ou de la préparation vicieuse de la peinture ont donc pour caractère la destruction plus ou moins complète de la peinture elle-même; ceux qui proviennent de la mauvaise qualité du vernis ne touchent en rien au champ de la peinture, ils le masquent seulement : ainsi un mauvais vernis blanchira , s’usera, sera promptement effacé, tandis qu’un vernis solide résistera; le meilleur sera celui qui conservera le plus longtemps le poli, le brillant et le glacé. Un vernis qui contient trop d’huile siccative cassera, se gercera, faïencera même, car il rentre dans la catégorie des couches préparées avec un excès d’huile grasse ; mais il ne cloquera jamais , et finira toujours par sécher. Les accidents dus au vernis n’attaquent donc que le vernis lui-même ; un léger frottement avec la pierre ponce en poudre fine, un chiffon et de l’eau suffiront pour enlever le vernis détérioré; une nouvelle couche d’un vernis de meilleure qualité rétablira la peinture dans toute sa beauté si elle a été convenablement préparée.
- Voici les procédés qu’une longue expérience a fournis à M. Tripier et qu’il recommande :
- 1° Les enduits à appliquer sur les plâtres ou sur les bois bien secs doivent être mêlés d’une forte dose de litharge et de blanc de céruse, et, pour plus de sécurité, on les posera longtemps avant les couches de teintes.
- 2° Les couches de teintes broyées à l’huile, ou avec moitié huile et moitié essence de térébenthine, seront détrempées à l’essence pure; pour les faire sécher et durcir plus vite, on y ajoutera une petite quantité d’huile siccative la moins colorée possible. Ainsi préparée, la première couche sera promptement en état de recevoir la seconde, et celle-ci le décor ou le vernis.
- 3° Si un décor doit être porté sur celte peinture bien sèche, il faut le préparer avec une huile siccative, qui ne présente aucun des inconvénients inhérents à l’emploi de l’huile grasse.
- 4° Le décor étant bien sec, on peut vernir la peinture, sans crainte d’accidents : en effet, elle est partout également sèche et dure, et ne contient aucune partie molle ou liquide; il n’y aura donc ni dilatation ni soulèvement en une place plutôt que dans une autre.
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- 5° Il faut employer des vernis de bonne qualité, car, avec un vernis peu résistant à l’air, promptement effacé, usé ou blanchi, la peinture serait bientôt mise à nu et resterait exposée aux frottements. Pour s'assurer de la qualité des vernis, on procède comme il suit :
- On étend sur une plaque en bois bien sec et poli ou en tôle, et le plus également possible , une couche de vernis noir de bonne qualité ; lorsqu’il est sec, on divise la plaque en autant de bandes qu’on aura de vernis à essayer, et on la place dans l’atelier à l’abri de la poussière jusqu’à ce que tous les échantillons soient bien secs ; on suspend ensuite la plaque contre un mur en pleine exposition du midi; au bout d’un mois, on connaîtra la qualité des vernis, car il s’en trouvera qui ne résisteront pas quinze jours à cette épreuve rigoureuse.
- Un fond blanc, jaune-clair, bleu d’outremer, placé dans les mêmes conditions, fera facilement découvrir ceux de ces vernis qui, bien que solides, changent le moins la nuance des teintes, en d’autres termes se colorent le moins à l’air.
- Le mode d’épreuve qu’on vient d’indiquer est pratiqué chez les peintres en voitures.
- Extrait d une note sur les précautions à prendre pour assurer aux revernissages la même durée qu’aux vernissages faits sur les peintures fraîches y par M. Tripier-Deveaux (i).
- L’auteur commence par poser cette question : Pourquoi le vernis ne dure-t-il pas autant sur les peintures revernies que sur les peintures fraîches ?
- U fait observer qu’une couche de vernis gras, exposée à l’air, se ternit, se désagrégé et perd toute sa transparence, parce que les résines et l’huile qui la constituent finissent par s’oxyder.
- Il en est de même pour les peintures à l’huile : c’est à l’oxydation qu’est due la facilité avec laquelle, après un temps plus ou moins long, suivant leur exposition au soleil et l’intensité de leur teinte, les molécules colorantes perdent, indépendamment de leur couleur primitive , toute adhérence aux surfaces qu’elles recouvrent, et se laissent enlever par le plus léger frottement, parce qu’alors la peinture est privée de son huile.
- Le rôle de l’huile, dans la peinture co Line dans les vernis, est donc d’envelopper, de soustraire à l’action de l’air, de l’eau ou des autres corps en état de
- (1) Cette note a été lue dans la séance du 16 octobre 1844.
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- les attaquer, les molécules colorantes ou résineuses, de les coller sur les surfaces où on les applique , et d’y sécher en faisant corps avec elles.
- La peinture à l’huile inventée, ou, ce qui est plus probable, retrouvée seulement au xive siècle, par Jean de Bruges, passa bientôt de la palette de l’artiste dans l’atelier du peintre en bâtiment; et ce fut un progrès immense, car les habitations, mieux garanties contre l’humidité, en devinrent plus salubres, les meubles, les boiseries plus durables et d’un aspect plus agréable.
- Mais la peinture à l’huile se salit promptement ; il n’est pas facile de la bien «nettoyer, et, de plus, elle n’est guère brillante. Le blanc d’œuf et l’eau gommée furent employés pour lui donner du brillant, mais seulement pour les tableaux et les peintures précieuses conservées dans les appartements, car ils ne résistent ni à la pluie ni aux lavages : force fut donc d’v renoncer pour les extérieurs.
- D’un autre côté, on s’était aperçu que, bien que très-solide, la peinture à l’huile perdait en peu de temps sa fraîcheur lorsqu’elle était exposée à l’air extérieur.
- Tel était l’état des choses lorsque, vers la fin du xvne siècle, des pièces venues de la Chine firent concevoir l’espoir d’obtenir des peintures brillantes, inattaquables à l’air et à l’eau, supérieures, par conséquent, à celles qu’on produisait en Europe. Les résines furent essayées, et déjà, en 1733, on avait indiqué, dans divers ouvrages, une foule de recettes de vernis pour les boîtes, tabatières en carton, etc.; mais le problème n’était point encore résolu, ces vernis ne présentant, à l’air extérieur, qu’une faible résistance.
- Enfin, en 1737, Martin inventa le vernis gras, l’appliqua à la peinture des bâtiments et à celle des équipages, et on reconnut bientôt que nous n’avions plus rien à envier aux Chinois; car ces peintures devinrent brillantes, faciles à nettoyer, et d’autant plus durables qu’on les avait ainsi soustraites à faction de l’air. Bien que la couche de vernis ne conservât pas longtemps son éclat, comme il était plus facile et moins dispendieux de l’enlever, delà remplacer par une autre, de revernir, en un mot, que de recommencer une peinture, l’usage du vernis devint bientôt général, et la peinture d’impression, quoique mécanique dans ses procédés matériels, s’éleva au rang d’un art véritable ayant ses règles, ses préceptes, qu’il est bon de connaître et de pratiquer.
- On voit donc que le vernis fut inventé et employé uniquement pour protéger la peinture contre les effets destructeurs de l’air et pour relever la beauté de ses teintes.
- Mais, si la couche de vernis s’altère ou se désagrégé, elle découvre la peinture et la rend plus ou moins accessible à l’action de l’air; et, si jl’on attend
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- que le vernis soit tout à fait oxydé avant de l’enlever et de le remplacer par un autre, on remarquera que la peinture sera plus ou moins altérée, aura plus ou moins perdu son huile, et sera d’autant plus oxydée qu’on aura tardé à la débarrasser d’une couche d’oxyde, bonne sans doute pour la masquer, mais non pour la préserver de l’action de l’air.
- Dans ce cas, si, après avoir débarrassé la peinture de la couche d’oxydes résineux et huileux qui la recouvrait, on appliquait, sans autre précaution, une nouvelle couche de vernis, cette couche serait ou entièrement absorbée, ou elle le serait seulement par places, ou, enfin, si la peinture n’est oxvdée que superficiellement, elle n’emboira que la partie liquide du vernis (huile et essence) et laissera la partie résineuse exposée à l’action de l’air ; alors elle ne tardera pas à blanchir, à perdre sa Iransparence, à s’oxyder en un mot.
- Pour restituer à la peinture l’huile qu’elle pourrait avoir perdue, on y passe, après avoir enlevé l’oxyde de vernis, une éponge imbibée d’un mélange de parties égales d’huile siccative incolore et d’essence de térébenthine; le lendemain, quand la peinture sera sèche, on passe de nouveau l’éponge mouillée sur les endroits où le liquide a été embu ; on continue, chaque jour, la même opération jusqu’à ce que toute la peinture paraisse revêtue de ce léger luisant qui accompagne les peintures à l’huile fraîchement terminées. De cette manière la peinture aura été remise à neuf, et on sera assuré que le vernis qu’on y appliquera durera autant que sur une peinture neuve , pourvu que ce vernis soit de bonne qualité : il sera toujours facile de s’en procurer qui réunisse à la transparence l’éclat et la solidité désirables.
- Le choix de l’huile à employer dans la restauration des vieilles peintures, des peintures plus ou moins oxydées n’est point indifférent : l’huile de lin naturelle pourrait convenir, s’il ne s’agissait que de peintures extérieures qu’il faut mettre le plus tôt possible à l'abri de l’air, de la poussière et de la pluie; mais cette huile ne sèche pas assez promptement; et même, pour les voitures qu’on travaille dans les ateliers fermés, M. Tripier conseille l’emploi de l’huile siccative incolore, parce qu’elle n’altère pas la pureté des teintes de la peinture, qu’elle est plus visqueuse, prend plus vite corps, et réussit toujours mieux que l’huile de lin naturelle pour pénétrer les molécules colorantes et les recoller plus solidement sur le fond auquel elles n’adhèrent plus suffisamment.
- La seule précaution à prendre, c’est que le mélange d’huile et d’essence ne puisse jamais former épaisseur à la surface de la peinture remise à neuf, parce qu’alors le vernis superposé pourrait se gercer ou faïencer. C’est pour éviter cet inconvénient que M. Tripier recommande l’usage de l’éponge préférablement à la brosse, parce qu’elle ne produit aucune épaisseur.
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- Procédé pour pénétrer le bois de substances propres a le préserver de la pourriture, de la carie sèche, des piqûres des vers. etc. y par M. Bréant, vérificateur général des essais de la monnaie.
- Dans un rapport sur le résultat général des concours ouverts par la Société pour l’année 1831 , M. de Gerando annonça que M. Bréant venait d’enrichir lindustrie d’une découverte très-irn porta nie qui consistait à garantir les bois de la pourriture , et de leur conserver une très-longue durée en les faisant pénétrer, à l’aide d’un appareil imaginé par lui, de diverses substances huileuses ou résineuses ou de différents sels qui les préservent des altérations auxquelles ils sont sujets, et que sous ce rapport le procédé de M. Bréant rendra d’immenses services en procurant aux constructions civiles et navales des bois dont la durée sera facilement appréciée.
- Dans la séance du 2T mars 1839, M. le baron Seguier informa le conseil que des planches de sapin préparées par M. Bréant et placées sur le pont Louis-Philippe s’étaient parfaitement conservées.
- Ces faits ont été confirmés par M. Payen, qui, dans un premier rapport du 30 décembre 1840, établit que les planches de sapin de ce pont, de 6 centimètres d’épaisseur, préparées par M. Bréant et posées en 1834, s’étaient parfaitement conservées, étaient dures, sonores, exemptes d’altération, et se trouvaient dans le même état qu’au moment de leur pose ; tandis que le platelage en bois de même essence était tellement détérioré, qu’on avait dû le refaire à neuf.
- M. Payen ajoutait que la pénétration était telle, que des solutions, même huileuses, arrivent jusque dans l'intérieur des cellules végétales, et qu’il est probable que les parties excessivement serrées de certains bois qui résistent à cette imbibition ne seraient atteintes par aucun autre moyen.
- Le 22 mai 1844, IVI. Payen présenta lin nouveau rapport sur le procédé de M. Bréant. Après avoir rappelé que l’effet de la pénétration des liquides, par ce procédé, dans l’épaisseur des bois tendres et durs ne laissait plus, depuis longtemps, aucune incertitude, il rendit compte de l’examen fait d’un des madriers du pont Louis-Philippe, qui fut trouvé tout aussi sain au milieu de son épaisseur que vers la superficie. M. le rapporteur terminait en proposant au conseil d’accepter l’offre faite par M. Bréant, de renoncer à ses droits au brevet d’invention qu’il a pris, désirant que son procédé puisse être exploité sans entrave au profit de tous.
- C’est pour remplir les intentions généreuses de M. Bréant que nous allons donner les détails de son procédé, consignés dans le brevet d’invention de quinze ans qu’il demanda le 5 mai 1831, mais qui ne lui fut délivré que
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- le 14 avril 1838. Le 7 juillet suivant , il prit un certificat d’addition et de perfectionnement au brevet primitif.
- Le procédé décrit dans la spécification, et que M. Bréant a appliqué à la préparation du plancher du pont Louis-Philippe, consiste à pénétrer les bois de substances grasses ou salines, afin d’en prolonger indéfiniment la durée , de les préserver de la pourriture, de la carie sèche et de la piqûre des vers et de les rendre moins susceptibles de combustion. Ces substances s’emploient à froid; on les injecte dans les pièces de Lois au moyen d’une pompe foulante.
- L’appareil se compose d’un fort cylindre en fonte de fer A , représenté en coupe verticale, fig. 1 , pl. 963, et en plan, fig. 2; il a 3m,5ü de hauteur et Om,60 de diamètre intérieur, et est établi sur une maçonnerie A' au fond d’une excavation creusée sous l’atelier et recouverte d’un plancher A" indiqué par des lignes ponctuées. Les pièces de bois B sont placées debout dans le cylindre, qui est muni d’un obturateur C traversé par un boulon D passant dans un couvercle E, sur lequel il est fortement serré par un écrou. Cette fermeture hermétique est désignée par l’auteur sous le nom de fermeture autoclave.
- A la base du cylindre est inséré un tuyau de vidange F, qui laisse écouler le liquide ayant servi à l’opération, dans un vase G placé au-dessous. Cet écoulement ne pouvant avoir lieu qu’autant qu’on fera rentrer l’air dans l’appareil, on y a adapté un tuyau F', fig. 2, qui débouche par le trou a percé dans le haut du cylindre; en ouvrant un robinet dont ce tuyau est muni et détournant un boulon taraudé b qui intercepte la communication , on ouvre le .uyau de vidange F, et le liquide s’échappe.
- La partie supérieure du cylindre A porte une soupape de sûreté et d’évacuation d’air H, composée d’un levier mobile sur l’axe c, et chargée d’un poids; le talon de ce levier s’appuie contre une cheville e, qui recule et ouvre le tuyau d par où s’échappe l’air, comprimé dans l’intérieur du cylindre par le liquide qui en remplit bientôt toute la capacité.
- L’injection du liquide conservateur s’opère, comme nous l’avons dit, au moyen d’une pompe foulante I qu’on fait manœuvrer par un levier K. Cette pompe est représentée dans la fig. 1, établie au fond de l’excavation, au lieu d’ètre placée sur le plancher de l’atelier, où elle sera à la portée des ouvriers; on y adapte un tuyau descendant jusqu’à la base du cylindre et qui se visse sur le tuyau i armé d’un robinet.
- La bâche J de la pompe est alimentée par un réservoir supérieur L , qui reçoit un tuyau M portant un robinet l et aboutissant directement au fond du cylindre ; en ouvrant ce robinet, le liq uide descend par son propre poids et remplit l’appareil.
- M. Bréant a eu l’idée de vider le cylindre A beaucoup plus promptement que par le tuyau F, en se servant d’un soufflet de forge ou d’une petite machine soufflante dont la tuyère est réunie avec le tuyau m, pourvu aussi d’un
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- robinet. Le réservoir supérieur L étant vide et la cheville b bouchant le tuyau de vidange, on ouvre d'abord le robinet du tuyau F' pour faire rentrer l’air, puis celui /du tuyau M, et on fait jouer le soufflet. L’air pénétrant avec force exerce sur le liquide une pression suffisante pour le refouler dans le récipient L.
- Lorsqu’on veut injecter, dans le bois, des substances qui ne se liquéfient point à la température de l’atmosphère, telles que des graisses , de la cire, du goudron, des résines, etc., M. Bréant propose de les chauffer dans un cylindre de fonte de fer N, lig. 3 , placé sur un fourneau O ; on les y introduit par un tuyau P étant déjà liquéfiées, après avoir fait reculer le piston Q par l’intermédiaire de sa tige taraudée R passant dans un écrou S, et ouvert les robinets p p; on ferme ensuite l’obturateur n du tuyau P. Quand les matières sont suffisamment chaudes, on fait avancer le piston en tournant le double levier T après avoir ouvert le robinet du tuyau / qu’on réunit au tuyauy. Cet appareil remplace la pompe foulante.
- Les pièces de bois étant suffisamment imprégnées des substances conservatrices, on les retire et on les expose à l’air, ou on les place dans une étuve où elles acquièrent le degré de siccité convenable.
- L’air contenu dans les fibres du bois s’opposant à l’introduction des liquides, on pourrait chauffer le madrier avant de le placer dans le cylindre. Ce moyen n’a point été employé par M. Bréant; il l’indique seulement comme un perfectionnement à son procédé.
- On pourrait aussi soustraire cet air en produisant un vide partiel , à l’aide de la vapeur, dans un cylindre en tôle U, fig. 4, qu’on fait communiquer avec le cylindre A, par un tuyau V muni d’un robinet o. x
- La vapeur pénétre par un tuyau X dans le cylindre U dont l’air est expulsé par un tuyau g. On opère le vide en condensant la vapeur par de l’eau froide amenée par un tuyau Y et tombant sur une passoire Z, qui la répand en pluie dans le cylindre, d’où elle est ensuite évacuée par le tuyau h. Ce moyen de faire le vide est bien connu et déjà en usage.
- M. Bréant s’est servi, avec un plein succès, de l’huile de lin froide; les bois qui en ont été imprégnés sont dans un état de conservation parfaite. Des madriers en chêne préparés par le même procédé et placés sous le pont des Saints-Pères se sont également bien conservés.
- Au surplus, M. Bréant attache moins d’importance au choix des substances propres à prévenir l’altération des bois qu’au mode de pénétration par lui imaginé et qu’il regarde comme très-efficace; un mélange d’huile de lin et de résine, chauffe, lui a donné des résultats satisfaisants, dans le cours de ses nombreuses expériences.
- Quant à l’économie du procédé, M. Bréant ne doute pas que la chimie ne parvienne à trouver des substances à plus bas prix que celles dont il a fait usage et qui lui paraissent préférables à toutes celles déjà essayées. (D.)
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- Rapport fait par M. Philippar, au nom du comité dagriculture, sur un nouvel engrais désigné sous le nom fiTengrais per-azoté concentré , présenté par M. Moisson , chimiste-manufacturier , a Auteuil, près Paris.
- Messieurs,, vous nous avez chargé de vous rendre compte d’un nouvel engrais qui vous a été présenté par M. Moisson,. chimiste-manufacturier, sous le nom d’engrais perazoté concentré. Votre comité , pour s’assurer de la valeur de cette matière fertilisante, a dû se livrer à des essais, faire des expériences avant de se prononcer ; c’est le résultat de ces essais qu’il a l’honneur de vous soumettre.
- L’engrais de M. Moisson est une substance animale en poudre brune qui absorbe l’eau avec avidité. Ce sont des débris de lainage et sur lesquels il opère en attaquant la matière avec de la chaux vive, de la soude caustique, le tout étendu d’eau dans laquelle il fait bouillir la laine qui entre en commencement de décomposition, parce qu’il n’y a pas assez d’alcali pour opérer la décomposition complète. Le feu est poussé jusqu’à évaporation de l’eau, opération qui doit être lente pour ne pas brûler la matière ; on la réduit ensuite en poudre par un moyen quelconque.
- Suivant que la matière est décomposée, elle présente, comme engrais, des propriétés différentes quant à sa durée et selon la nature des terrains : en effet , la préparation de la matière facilite sa décomposition dans le sol sans ajouter beaucoup à sa puissance comme engrais , bien que le sel de soude , ainsi qu’on peut se le figurer, produise quelque effet. La préparation qu’on fait subir au lainage a pour objet de hâter l’effet de la décomposition, et par cela même d’augmenter la force immédiate. L’expérience a démontré, depuis longtemps déjà, que les débris de lainage, quels qu’ils soient, sont d’excellents engrais dont l’effet se fait sentir longtemps dans les terres par la lenteur de leur décomposition insensible, et la chimie nous a appris que toutes les. matières de ce genre ont des propriétés analogues, propriétés qui les ont fait admetlre au premier rang parmi les substances fertilisantes ou engrais.
- M. Moisson, à défaut de lainages, emploierait les rognures de cornes, et tous les tissus cornés qui ont une constitution analogue et conséquemment les mêmes propriétés : les analyses faites par M. Scherer, indiquées dans la chimie organique de Liebig, le démontrent; nous les rapportons ici pour terme de comparaison.
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- î ! 1 i Matières constituantes. ! Épiderme de la plante des pieds. Cheveux. Corne de buffle. Ongles. Laine. Tuyaux de plumes. Barbes de plumes.
- j Carbone. ..., 50.894 50 61 51.578 61.089 50.653 50.434 52.427 I
- Hydrogène.......... 6.781 6-36 6.712 6 824 7.027 7.110 7 213
- 1 : Azote 17 225 17 14 17.284 16 901 17.710 17.682 17 893
- 24 774 22-467
- | J U '
- i Soufre 25 100 25.80 24 426 OO 24.608 l
- L’engrais perazoté très-pulvérulent ne tarde pas , exposé au eonlaet de l’air, à se mettre en pâte solide et pourrait même devenir liquide, effet qui résulte de la présence de l’hydroehlorate de chaux, qui attire l’humidité avec une grande puissance et qui par cela même donne à la substance une grande propriété. On l’emploie ordinairement à l’état pulvérulent, mais il faut se hâter d’en faire usage, car, perdant bientôt ce caractère pour passer à l’état pâteux, il est impossible de l’employer en dissémination : on pourrait alors l’étendre d’eau et en faire usage comme engrais liquide. Tel que cet engrais est expédié, par le fabricant, dans des tonneaux bien fermés, on peut le conserver longtemps dans cet état, en ayant surtout le soin de le placer dans un endroit sec.
- Pour s’assurer de la valeur de cet engrais , plusieurs expériences ont été faites : nous les décrivons.
- 1re expérience. — Semis fait le 6 octobre 1843.
- Terrain abrité; exposition du nord; bonne terre fraîche, silicéo-argileuse, mélangée de calcaire.
- Les semences sur lesquelles nous avons opéré sont le blé, le seigle, l’orge, le colza, le moutardon, la vesce, le pois gris.
- L’engrais a été employé, en quantité égale, ainsi qu’il suit, sur une surface de même étendue :
- 1° Sur terrain labouré, puis ensuite rayonné, semé et hersé.
- 2° Ap rès labour, le terrain a été rayonné, les semis ont été faits, l’engrais a été répandu et le terrain hersé.
- Dans la même situation, sur une égale étendue de terrain, les graines ont été semées sans engrais sur le sol ni dans le terrain.
- Résultats :
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- Dans la première bande, le blé est venu très-beau, la production en paille et en grains a été belle et bonne, le grain était très - beau. Le seigle était, relativement, moins beau que le blé. L’orge avait pris du développement, mais elle a péri pendant l’hiver. Les autres plantes ont pris un beau développement qui s’est soutenu pendant la fin de l’automne, le commencement de l’hiver, mais les tissus, très-Tendres par la surexcitation , n’ont pas permis la conservation des plantes; elles ont insensiblement péri : au printemps tout était détruit.
- Dans la seconde bande, le blé a pris tout d’abord un très*beau développement qui s’est soutenu; le tallement a été remarquablement beau; les plantes étaient d’un vert très-intense dénotant la vigueur et la force ; le produit en grain et en paille a été beau, abondant et de bonne qualité. Le seigle a été très-beau et son rendement très-bon. Les autres plantes se sont d’abord développées avec une luxuriance extrême, qui s’est soutenue et a exposé les pieds à une assez prochaine destruction.
- Dans le terrain ensemencé sans engrais, tout s’est comporté de la manière normale; les plantes d’hiver ont résisté, les autres, très-réduites dans leur développement, ont été détruites dès que l’abaissement de la température s’est fait sentir, mais plus lentement, bien que la résistance n'ait pas fait une grande opposition à la température : les produits en blé et en seigle ont été d’un tiers en moins dans cette bande que dans les deux précédentes.
- De cette expérience on peut conclure en faveur de l’engrais, mais en notant cette particularité qu'une quantité surabondante de matière fertilisante a été plus nuisible qu’utile, ainsi qu’il a été facile de l’observer sur quelques pieds que nous avons pour ainsi dire, et exprès, saturés.
- 2e expérience. — Semis fait le 6 octobre 1843.
- Terrain abrité ; exposition ouest; terre assez maigre, silicéo-argileuse-calcaire, très-meuble et sècbe.
- Les semences sur lesquelles nous avons opéré sont le blé, le seigle et l’orge.
- L’engrais a été employé, en égale quantité, sur une surface de même étendue, ainsi qu’il suit :
- 10 Sur terrain labouré, puis ensuite rayonné, semé et hersé ;
- 2° Le terrain labouré, rayonné, puis ensuite semé, l’engrais répandu sur les graines au fond des rayons et hersé.
- Dans la même situation, sur une même contenance de terrain, le semis a été fait en rayon sans engrais sur la surface du sol ni dans les rayons.
- Résultats :
- Dans la première bande, le blé était beau ; le rendement, sans être considérable , a été bon ; les grains étaient de qualité ordinaire. Le seigle s’est trouvé à peu prés dans le même état que le blé. L’orge n’a pas persisté-
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- Dans la deuxième bande, le blé et le seigle étaient dans un fort bel état, le rendement bon et les produits très-beaux. L’orge n’a pas persisté.
- Dans le terrain ensemencé sans engrais, la récolte a été très-ordinaire ; la différence dans la quantité des produits était sensible, outre que la qualité était inférieure d’un quart environ.
- Il est à remarquer que dans cette expérience le terrain médiocre a donné une moindre quantité de produits et des produits d’une qualité inférieure, résultat bien différent de celui qui a été obtenu par la première expérience faite sur un terrain meilleur.
- 3e expérience. — Semis fait le 20 octobre \ 843.
- Terrain abrité ; exposition sud-est ; terre légère siliceuse, faiblement argilo-ealcaire, meuble, assez maigre et sèche.
- Les semences sur lesquelles nous avons opéré sont le blé pris parmi les épeautres, les amidonniers, les communs barbus et imberbes.
- L’engrais a été employé, en égale quantité, sur une surface de même contenance, ainsi qu’il suit :
- 1° Sur terrain labouré, rayonné, semé et hersé.
- 2° Le terrain a été labouré, puis rayonné; les graines semées en rayons et mélangées avec la terre ; par-dessus, l’engrais a été répandu au fond des rayons et mélangé avec la terre et les graines, puis hersé.
- 3° Le terrain a été labouré et rayonné ; au fond des rayons on a semé l’engrais qui a été mélangé avec la terre , puis les graines semées dans les rayons ; on a hersé ensuite.
- 4° Engrais répandu sur terre avant le labour, labour ensuite, puis rayonné, semé, et le hersage.
- 5° Le terrain a été labouré; l’engrais a été répandu ensuite ; on a rayonné, semé et hersé. v
- Sur une même surface de terrain et dans la même situation , on a semé sans engrais ; les semences se trouvaient dans les mêmes conditions, excepté l’engrais qui faisait défaut.
- Résultats :
- Dans la première bande, le développement a été très-beau et la production belle.
- Dans la seconde, le résultat a été également bon.
- Dans la troisième, même résultat que celui obtenu dans la seconde bande.
- Dans la quatrième, beau résultat, mais cependant inférieur à celui obtenu dans les bandes précédentes.
- Dans la cinquième, très-beau résultat, bons et beaux produits.
- Dans la bande ensemencée sans engrais, le résultat a été sensiblement médiocre.
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- On peut induire de cette expérience que l’engrais dispersé dans le sol a plus d’action, et une aciion plus longtemps continue que cela n’a lieu lorsqu’on met la matière plus étroitement en contact avec les semences. On a même pu observer que les semences qui étaient environnées d’une trop grande quantité de matière ont eu un avenir douteux , languissant et presque nul.
- 4e expérience. — Semis fait vers le milieu d’octobre à la ferme de Satorj.
- A la ferme de Satory, près Versailles, tenue par M. Victor Pigeon, nous avons opéré dans le milieu d’une pièce de terre ensemencée en blé, dans un sol argileux, terre forte. Toute la pièce avait été fumée avec de la poudrette, et nous avions réservé une certaine étendue de terrain partagée en bandes pour suivre des expériences sur plusieurs sortes d’engrais. Chaque bande se succédait régulièrement ; il y en avait quatorze, autant que nous avions d’espèces d’engrais à essayer, toutes numérotées, et les numéros correspondant à un registre que nous avions établi. Nous avons suivi la végétation sur nos bandes, et nous n’avons pas remarqué une différence assez sensible dans les premiers temps de nos observations pour les signaler. Après être resté quelque temps sans visiter nos expériences, nous retournâmes et nous ne pûmes plus nous reconnaître ; nos numéros avaient été enlevés et dispersés, et à l’époque de la moisson il ne nous fut plus possible de retrouver nos limites. La végétation était assez uniforme entre la garniture de nos bandes et tout le reste du champ, c’est-à-dire qu’en général toute la pièce de blé était dans un magnifique état de production , ce qui parle en faveur de la poudrette et qui ne déprécie pas les engrais sur lesquels nous avons opéré. Cependant il me semble, mais cela dit sans toute l’importance que comportent des expériences, que la bande dans laquelle se trouvait l’engrais perazoté n° 1, qu’il n’était pas facile de circonscrire , était dans un très-bel état de garniture. Partant, tout étant beau, magnifique même, on ne peut s’arrêter à cette assertion qui ne tient ici sa place que comme acquit de conscience.
- En résumé, il résulte de ces expériences que l’engrais perazoté produit des effets évidents et sensibles. Des terrains, dans des conditions semblables de nature et d’exposition, ayant reçu, au même moment, de la semence avec ou sans engrais, ont produit des résultats tout à fait différents, différence résultant de la présence de l’engrais, de la quantité employée et de la manière de l’employer.
- Nous croyons pouvoir affirmer que cet engrais est puissant par lui-même, par sa nature et par ses propriétés hygrométriques ; qu’il stimule , excite la végétation , accroît le développement tout en procurant aux végétaux des matières assimilables;
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- AGRICULTURE. — ENGRAIS.
- Qu’il produira de meilleurs effets dans les bonnes terres que dans les terres médiocres, qui se ressentiront à peine de sa présence dans les résultats de production ; qu’il convient préférablement aux terres substantielles , fraîches et légèrement sèches ; qu’il sera moins favorable dans les terres très-légères et très-sèches malgré sa propriété hygrométrique ; que dans les terres humides il pousse le développement à la luxuriance et expose les céréales et les fourrages à verser ;
- Qu’il peut être employé à l’état pulvérulent ou à l’état liquide , seul ou mélangé; en suivant les mélanges, on l’utilisera avantageusement dans divers terrains et pour différents genres de culture.
- Seulement il nous paraît juste de dire que cet engrais n’est pas de longue durée ; nous ne lui croyons pas, en effet, dans les terres, plus de durée que la poudrette, une année, c’est-à-dire que la production de l’année s’en ressent vivement, sans effet pour les garnitures postérieures.
- A l’état pulvérulent, il nous paraît préférable de i’appliquer après le labour avant ou après les ensemencements, et on l’emploiera avec avantage sur des terres garnies au moment du premier développement de la végétation. Mélangé avec d’autres substances, on s’en servira comme des autres engrais avec non moins d’avantage selon les cultures, et, dans cet état, il aura plus de durée dans le sol.
- En conséquence de nos essais, nous croyons pouvoir dire que la quantité de 150 à 200 kilogrammes à l’hectare est la mesure convenable, en situation ordinaire; nos résultats ont été beaux en terre légère et douce en l’employant à raison de 150 kilogrammes. Cette quantité nous parait convenir dans de bonnes terres bien entretenues, aux céréales, aux plantes oléagineuses et aux plantes granifères en général ; nous en mettrions plus dans des terres de moindre qualité et qui ont besoin d’être excitées à la production. Sur les prairies artificielles, répandues lors de la pousse des herbes, une bien moindre quantité suffirait. M. Moisson vendait cet engrais 1 fr. le kilogr. ces années passées; cette année, il peut, à cause de la simplification des moyens de fabrication, le livrer à 50 centimes le kilogramme.
- Votre comité conclut, messieurs, à reconnaître l’engrais perazoté de M. Moisson comme un engrais pulvérulent de première qualité, pourvu qu’il soit toujours sans mélange , employé en quantité convenable; il pense qu’il y a lieu de manifester cette opinion au fabricant et de lui donuer de la publicité.
- Signé Philippar, rapporteur,
- Approuvé en séance, le 5 mars 1845,
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- extraites de diverses publications périodiques françaises et étrangères.
- ARTS CHIMIQUES.
- Sur la fabrication en grand de l’outremer artificiel en Allemagne ,• parM. C. P. Prückner, chimiste-manufacturier à Hoff (Bavière).
- (Extrait du Journal de chimie pratique d’Erdmann, 1844, vol. 33, p. 257, par M. Debette. )
- MM. Guimet et Robiquet sont les premiers qui aient fabriqué en grand de l’outremer artificiel pour les besoins du commerce : en 1830, Levercus en établit une fabrique dans les environs de Cologne, cl, en 1841, MM. Leykauf, Heine et comp. montèrent, à Nuremberg, pour la préparation de l’outremer factice, une usine qui appartient aujourd’hui à MM. Zeltner et Heine, et qui fournit au commerce des outremers factices de toutes qualités et de tous prix.
- Le procédé suivi par MM. Leykauf et Heine n’a pas été publié, mais nos relations personnelles avec ces messieurs et les recherches qu’elles nous ont suggérées nous mettent à même de donner une idée de cette fabrication et, nous l’espérons, de jeter quelques lumières sur cette partie de la science.
- Disons d’abord quelques mots sur le choix des matières premières, qui sont de l’argile, du sulfate de soude, du soufre, du charbon et un sel de fer, ordinairement du vitriol vert (prolosulfate de ferj.
- L’argile employée à la fabrication de l’outremer factice a la plus grande influence sur la couleur produite, et, probablement, la non-réussite de beaucoup d’essais tient à l’emploi d’une argile qui était trop ferrugineuse. Je me sers d’une argile blanche qui ne se colore pas au feu, et qui, par suite, ne renferme que très-peu de fer : c’est une sorte de kaolin de couleur male, happant à la langue et formant, avec l’eau, une pâte très-courte, qui se trouve dans la principauté de Reuss, aux environs de Roschitz, et qui sert à la fabrication de la porcelaine -, cette argile renferme de 42 à 43 pour 100 d’alumine. On conçoit que, toutes choses égales d’ailleurs, on doit donner la préférence à l’argile la plus alumineuse.
- Dans la fabrique de Nuremberg, on emploie surtout une terre sigillaire blanche (bolus alba des pharmaciens), qui vient de Tischenreuth, dans le haut Palatinat.
- A Nuremberg, on emploie le sulfate de soude impur, résidu des fabriques d’acide hydrochlorique, que Pou raffine dans l’usine même ou que l’on achète tout raffiné ; cette opération, sur laquelle nous reviendrons plus loin, a principalement pour objet d’en séparer l’acide hydrochlorique libre et les sels de fer, qui altéreraient et pourraient même complètement détruire la couleur bleue de l’outremer obtenu.
- Le soufre en canon est trop connu pour qu’il soit nécessaire de s’y arrêter.
- Quant au charbon, celui de bois sec remplit parfaitement le but que l’on se propose d’atteindre. On emploie aussi quelquefois de la houille -, dans ce cas, on la choisit sèche, riche en carbone, et donnant le moins possible de cendres blanches ou grisâtres non ferrugineuses.
- Quarante-quatrième année. Juin 1845.
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
- La calcination des mélanges s’opère dans des moufles placés dans des fours à réverbère . où il est beaucoup plus facile de régler la température et de surveiller la marche que dans des creusets. Ces fourneaux à moufle ont intérieurement 0m,90 à lm,00 de largeur et autant de profondeur ; les moufles qu’ils renferment ont intérieurement 0m, 55 à 0m,60 de largeur et 0m,30 à 0m,37 de hauteur ; on peut, pour économiser le combustible, en placer deux ou trois dans le même fourneau. Us sont construits en argile réfractaire de la même manière que les pots de verrerie, et leur ouverture antérieure peut être fermée par une porte en fonte à coulisse glissant sur des roulettes et qui, ainsi que leur fond, est percée d’une fente étroite servant à observer l’opération et à donner accès à l’air. Les fourneaux sont munis de registres qui permettent d’en régler à volonté la température; ou augmente la durée des moufles en les soutenant sur trois rangées de briques placées sur la sole et espacées entre elles pour laisser passer la flamme, de manière à partager le foyer en deux chauffes ayant chacune de 0m,20 à 0m,23 de largeur et autant de hauteur. Lorsqu’on emploie comme combustible du charbon de bois, on peut le charger par une porte placée à la partie supérieure, comme dans les fourneaux d’essai.
- Outre le fourneau à moufle on se sert, pour la conversion du sulfate de soude en sulfate de sodium, d’un fourneau analogue à ceux employés dans la fabrication de la soude. Dans ma fabrique, j’ai remplacé le foyer latéral unique, que l’on emploie ordinairement, par deux foyers plus petits placés l’un vis-à-vis de l’autre; l’expérience m’a démontré que l’on réalisait ainsi une économie notable de temps et de combustible, surtout pour les fourneaux dont la sole a plus de 2 mètres de longueur. La construction de ces fourneaux est, d’ailleurs, trop connue pour qu’il soit nécessaire de nous y arrêter ici.
- Enfin l’usine doit renfermer des bocards et des moulins pour la pulvérisation des matières, etc.
- Passons maintenant à la préparation des matières premières et à la fabrication de l’outremer artificiel.
- On met l’argile sèche, concassée en morceaux avec un pilon de bois, dans des cuves rectangulaires de 2 mètres de long sur 1 mètre de large; on l’arrose d’eau et on l’abandonne à elle-même pendant quelques jours ; elle se délite et se réduit en bouillie que l’on purifie par lévigation et dépôt, de la même manière que dans les fabriques de porcelaine, pour en séparer le sable et les parties les plus grosses. On la conserve ensuite, dans des cuves placées sous un hangar couvert, à l’état d’une pâte molle dont on détermine rigoureusement, par un essai, la teneur en argile sèche, chaque fois qu’on veut s’en servir pour la préparation de l’outremer.
- Pour préparer le sulfate de soude, on se sert, comme nous l’avons dit, des résidus de la fabrication de l’acide hydrochlorique, que l’on calcine dans un fourneau à réverbère pour en chasser l’acide libre qu’ils renferment ; on les concasse en morceaux de 1 décimètre cube environ, que l’on plonge un instant dans l’eau, parce que l’expérience a appris que l’acide libre se dégage beaucoup plus facilement d’un sel humide que d’un sel desséché; puis on les charge sur la sole du fourneau que l'on remplit presque
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- jusqu’à la voûte, en disposant les morceaux de telle sorte que la flamme paisse circuler aisément sur leur face. Ou chauffe graduellement jusqu’au rouge naissant et jusqu’à ce que tout l’acide libre ait été expulsé. Le sel calciné est aussitôt pulvérisé au bocard ou entre des meules, en grains de la grosseur de ceux de la poudre de mine, et mélangé, dans un tonneau tournant sur son axe, avec du charbon et de la chaux éteinte, dans les
- proportions suivantes :
- Sulfate de soude...............................................100 p.
- Charbon de bois pulvérisé...................................... 33
- Chaux éteinte à l’air.......................................... 10
- Ce mélange est introduit sur la sole d’un fourneau à réverbère et recouvert de 3 à 4 centimètres de chaux éteinte, que l’on tasse dessus avec une pelle en fer: on ferme alors toutes les issues du fourneau, et, dès que la masse est en pleine fusion, on la brasse vivement en y projetant quelques pelletées de charbon pulvérisé ; puis on laisse reposer quelque temps jusqu’à ce qu’il ne se dégage plus de gaz enflammés de la surface du bain. On puise le sulfure de sodium avec des poches, et on le verse dans des moules plats en fonte, où il se solidifie.
- On dissout dans l’eau bouillante le sulfure de sodium mélangé de carbonate de soude; puis on laisse clarifier la dissolution, à l’abri du contact de l’air, dans des cuves de dépôt, où elle abandonne du carbonate et un peu de sulfate de chaux, souvent un peu de sulfate de soude cristallisé qui est calciné et traité comme il vient d’être dit, et du charbon très-divisé qui ne se dépose qu’après quelques jours. Il est très-important de laisser reposer le plus longtemps possible, parce que les moindres particules de charbon suffisent pour altérer au feu la nuance de l’outremer ; on sature ensuite à chaud cette dissolution, décantée, avec du soulre pulvérisé, et on la concentre par l’ébuliition jusqu’à ce qu’elle renferme 25 pour 100 de bisulfure de sodium sec; elle a alors une densité d’environ 1,200 et marque 25° à l’aréomètre de Baume. On emploie 40 à 50 parties de soufre pour 100 parties de sulfure de sodium simple, fondu.
- Après avoir laissé déposer à la dissolution de sulfure de sodium le léger excès de soufre qu’elle renferme, on la transvase dans de grands bocaux de verre, que l’on bouche avec soin, pour la préserver du contact de l’air, et on la conserve jusqu’au moment de l’employer.
- Les matières premières étant préparées, on procède, comme il suit, à la fabrication de l’outremer : on évapore jusqu’à consistance sirupeuse, dans une chaudière plate en fonte, 50 kil. de la dissolution de sulfure de sodium ci-dessus, puis on y ajoute une quantité d’argile lavée, encore humide, correspondant à 12 kil. 1/2 d’argile sèche, et on mélange le tout aussi intimement que possible, à l’aide d’une forte spatule en fer. Pendant que la masse se laisse encore brasser aisément, on y ajoute, par petites portions, une dissolution de 250 grammes de sulfate de fer cristallisé, complètement exempt de cuivre, et on mélange le tout avec le plus grand soin : on peut, si l’on veut, ajouter d’abord la dissolution de sulfate de fer, puis l’argile. Aussitôt après l’addition du sulfate de fer, le mélange prend une couleur vert-jaunâtre due à la formation du sulfure de fer j on continue à le brasser jusqu’à complète évaporation à siccité, et,
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- après l’avoir détaché de la chaudière, ou le réduit immédiatement en poudre aussi ténue que possible.
- Cette poudre est chargée dans les moufles de manière à y former une couche de 6â 8 centimètres d’épaisseur, ce qui correspond, pour chaque moufle, à un poids de 15 à 20 kil. ; on continue le feu jusqu’à ce que toute la masse soit rouge, et on la laisse dans cet état pendant trois quarts d’heure à une heure, en renouvelant fréquemment les surfaces et en douuant iibre accès à l’air. La masse se colore successivement en brun jaunâtre, rouge, vert et bleu. Cette opération exige beaucoup d’attention et d’habitude; une trop faible chaleur ne produit point d’outremer, tandis qu’une chaleur trop forte et trop prolongée en altère la beauté.
- On retire alors la matière du moufle, et on l’épuise en la lavant avec de l’eau. Les eaux de lavage, qui renferment du sulfure de sodium, du sulfate et du sous-sulfate de soude, n’ont jusqu’ici reçu aucun emploi ; mais on pourrait s’en servir pour préparer du sulfure de sodium. Les résidus du lavage sont égouttés dans des chausses en toile serrée, puis desséchés à l’étuve; leur couleur est, le plus ordinairement, d’un vert ou d’un bleu noirâtre.
- La masse desséchée est ensuite finement pulvérisée et passée au tamis de soie, puis calcinée de nouveau, par portions de 5 à 7 kil., dans des moufles qui ne servent qu’à celte opération, et qui ont de 0m,45 à 0m,50 de largeur sur 0m,80 à 0m,90 de profondeur. On entretient un feu modéré, et une chaleur rouge peu intense suffît pour produire la couleur désirée. Aussitôt que la couleur bleue commence à paraître, on renouvelle les surfaces avec un ringard en fer, jusqu’au moment où la couleur est devenue d’un beau bleu pur. L’opération dure une demi-heure à trois quarts d’heure; il n’y a aucun avantage a la prolonger ou à augmenter l’intensité du feu : on relire la poudre et on la laisse refroidir au contact de l’air sur des plaques de granit ; il arrive quelquefois que la couleur acquiert, en refroidissant, bien plus de feu et de beauté.
- L’outremer est ensuite broyé sous des meules en granit de lm,50 de diamètre , puis lavé et séparé, suivant la finesse, en divers degrés qui portent les numéros 0, 1,2, 3, 4, etc.
- Un excellent procédé pour reconnaître la qualité de l’outremer consiste à le chauffer, sur la lampe à esprit-de-vin, dans un tube de verre où l’on fait passer un courant d’hydrogène. L’outremer sera d’autant plus inaltérable et sa qualité d’autant supérieure que la couleur bleue lardera plus longtemps à disparaître. L’outremer naturel ne perd sa couleur qu’après une et même deux heures, et quelquefois plus; l’outremer factice de Nuremberg marqué 0, au bout d’une demi-heure, et l’outremer le plus commun de Nuremberg marqué 5, après quelques minutes.
- Culture de la canne et fabrication du sucre en Andalousie,* par Al. Ramond de la Sagra.
- La canne à sucre est cultivée sur la côte de l’Andalousie depuis une époque très-reculée, antérieure à celle de la domination des Arabes ; ce fut alors que les plantations et les fabriques étaient plus répandues, depuis Alméria jusqu'à Marbella , vers le
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- délroit de Gibraltar. Dans lesdislricts à canne, on trouve de nombreux vestiges des anciennes sucreries. Aujourd’hui il en reste encore neuf en activité, qui élaborent annuellement 15 millions de kilog. de canne, sur une totalité de 25 millions qui forment la récolte. La différence entre ces deux sommes est consommée en nature dans le pays.
- Dans ces contrées, on cultive deux espèces de canne à sucre, la petite, appelée créole aux Antilles, qui était cultivée en Espagne et aux îles Baléares et Canaries bien avant la conquête , et ia grande canne d’Olaïti introduite en 1816. Toutes les deux peuvent être coupées au neuvième mois depuis la plantation, et dans le plus grand nombre des localités on obtient une récolte par année. Dans quelques endroits , un système particulier de culture rend plus avantageuse la coupe bisannuelle.
- La culture est très-soignée, et on ne trouve dans les colonies ni des champs mieux cultivés, ni des cannes plus belles.
- Quant à leur richesse, on peut obtenir jusqu’à 77 pour 100 de vesou à la densité de 10, 11 et 11,5 degrés de l’aréomètre de Baume, sous la température de 17 à 20 degrés centésimaux.
- Les procédés de fabrication sont très-défectueux, et semblables aux anciens procédés des colonies ; mais on exprime beaucoup mieux la canne et même on a introduit des presses hydrauliques qu’on emploie après l’action des moulins en fonte.
- Le produit moyen des cannes traitées dans les sucreries espagnoles est de 10 à 12 pour 100 en matières sucrées qui se composent de 2/5 de sucre blauc et brun , et 3/5 de mélasse.
- La fabrication actuelle donne donc près de 2 millions de kilog. de produits sucrés, dont 400,000 kilog. de sucre blanc, 400,000 kilog. de sucre brun, et le reste en mélasse.
- On va s’occuper d’étendre la culture et d’améliorer la fabrication ; alors on pourra obtenir de la seule côte de l’Andalousie , sans y comprendre celle de Valence , les 25 millions de kilog. de sucre que consomme maintenant l’Espagne. ( Acad, des sciences, 22 juin 1845. )
- beaux-arts.
- Daguerréotype panoramique ,• par M. Mertens.
- Ce nouveau perfectionnement permet de faire avec un objectif très-médiocre pour les dimensions et la qualité, des épreuves d’une grande étendue longitudinale et d’une netteté exquise. Ainsi, avec un objectif de qualité ordinaire, on obtient des vues de 38 centimètres de long sur 12 de large, parfaitement nettes sur toute cette surface et embrassant un angle visuel de plus de 150 degrés.
- Le procédé par lequel on arrive à ce résultat consiste 1° dans un mouvement horizontal imprimé à l’objectif et qui lui fait parcourir successivement tous les points
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- de l’horizon 3 2° dans la courbure que la feuille de plaqué est forcée de prendre au moyen d’arrêts que l’on dispose à volonté : on amène ainsi les foyers des objets les plus inégalement distants à la surface de la plaque métallique.
- La netteté remarquable d|s épreuves est due à une fente étroite verticale, ménagée au fond d’une espèce de boîte qui suit l’objectif dans son mouvement. Celte fente ne laisse agir sur la couche sensible que les rayons centraux , c’est-à-dire ceux qui n’ont aucune aberration appréciable.
- Il est essentiel que la position de l’axe de rotation de l’objectif soit déterminée avec une certitude parfaite, sans quoi les images des objets vers lesquels l’appareil se dirige successivement avant de s’éteindre et de faire place à celles qui leur succèdent se meuvent sur le verre dépoli et, par conséquent aussi, sur la plaque 3 toute netteté est alors impossible.
- On obtient la position convenable de l’axe par rapport à l’objectif en enfonçant plus ou moins le tube qui porte celui-ci jusqu’à ce que la condition d’immobilité des images soit parfaitement remplie. {Acad, des sciences, 23 juin 1845. )
- Extrait des proces-verbaux des séances du conseil d'administration de la Société d’encouragement.
- Séance du 11 juin 1845.
- Correspondance. M. Serveille aîné, rue d’Amboise, 4, annonce qu’il vient de faire l’application de son système de chemin de fer, entre la station de Sèvres et celle de Chaville, rive gauche, pour le transport des terres de la crête du talus de la tranchée de Saint-Denis.
- M. Picard, propriétaire, à Bourg-la-Reine, informe la Société qu’il a imaginé un nouveau moteur dont l’emploi présente moins de danger que les machines à vapeur telles qu’elles sont maintenant construites.
- M. Artur, membre de la Société, rue Saint-Jacques, 56, adresse les résultats de ses expériences tendant à comparer les effets du rayonnement d’un solide chaud sur le cylindre d’un thermomètre : 1° lorsque le rayonnement du corps chaud placé dans l’atmosphère n’avait que l’air à traverser pour échauffer le cylindre du thermomètre ; 2° lorsqu’il était obligé de pénétrer dans l’eau pour produire le même effet ; 3° enfin quand il devait réfléchir sur l’eau avant d’échauffer le thermomètre. Ces expériences ont pour but de déduire des conséquences relativement aux phénomènes que présentent les liquides froids au contact des solides chauds.
- M. Pagnon-Vautrin, fabricant, à Reims, ajoute de nouveaux renseignements à ceux qu’il a adressés à la Société, au sujet de la désinfection des matières stercorales par les cendres de houille.
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- Ii adresse également la description d’un procédé de dégraissage des laines sans emploi du savon, offrant une grande économie sur les moyens usités.
- M. Jules Rénaux, ingénieur civil, à Lyon, adresse un mémoire sur un mode de filage des cocons, qu’il propose de substituer au système de Gensoul, et dans lequel il remplace la vapeur d’eau par le gaz hydrogène carboné. Par ce procédé, que l’auteur nomme filature à gaz continu, le gaz sert d’abord à étouffer la chrysalide, puis à échauffer l’eau des chaudières ; enfin il est employé à éclairer les ateliers.
- M. Rénaux joint à son mémoire plusieurs échantillons de soie obtenue au moyen des appareils qu’il fait construire, et dont il transmettra ultérieurement les dessins.
- M. de Buzonnière, à Orléans, annonce avoir imaginé une machine destinée à remplacer l’opération du rebattage dans la fabrication des carreaux ; il en donne la description et demande à prendre part au concours ouvert pour la fabrication des briques, tuiles et carreaux.
- M. le président et MM. les membres du comité d’organisation du congrès scientifique de France annoncent que la treizième session de ce congrès s’ouvrira, à Reims, le 1er septembre prochain, et ils adressent les questions proposées pour chacune des sections qui le composent.
- Objets présentés. M. Sieber (Pierre), ingénieur-mécanicien, rue Racine, 12, présente le dessin et la description d’un nouveau système de jonction pour les convois des chemins de fer ;
- MM. Guillemin, Pichenot et Claret, à Belleville, des essieux de -waggons de chemins de fer construits d’après un nouveau système ;
- M. Letellier, rue Cuîlure-Sainte-Catherine, 54, des perfectionnements qu’il a apportés dans la construction de la vis d’Archimède ;
- M. Larcin, rue Contrescarpe-Saint-Marcel, 7, une clef à écrou avec tenaille:
- M. Huet, rue du Faubourg-Saint-Martin, 99, une nouvelle serrure ;
- M. Legras, rue Neuve-Saint-Martin, 7 et 9, un nouvel appareil de vidange opérant immédiatement la séparation des liquides et des solides, ainsi que leur désinfection j
- MM. Boyer et Massias, rue de Verneuil, 6, des épreuves de transport sur pierre d’impressions typographiques et de gravures.
- M. le président appelle raltenlion de la Société sur les procédés à l’aide desquels M. Roulas, tanneur, rue du Jardin-du-Roi, 15, obtient, en sept jours et sans acides, le tannage des peaux de veau.
- M. Bella fils, professeur à l’institut royal agronomique de Grignon, fait hommage d’une brochure sur les bestiaux de l’Angleterre et sur les principes qui ont conduit nos voisins au degré de perfection qu’ont acquis leurs animaux domestiques.
- Les ouvrages suivants sont déposés sur le bureau :
- 1° Quatrième exposition des produits de l’industrie et des beaux-arts en 1844, à Turin ; Guide de la chambre royale d’agriculture et de commerce de Turin, et Notice sur i’induslrie nationale, par C. J. Giulio>
- •2° Le Technologiste, juin 1845 -,
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- 3° Annales de Vagriculture française, juin 1845 ;
- 4° Projet pour ïamélioration de la race chevaline pour la remonte de la cavalerie, par M. Frédéric Lenfant.
- Le conseil vote des reraercîments aux auteurs de ces ouvrages, qui sont renvoyés à la commission du Bulletin.
- Rapports des comités. Au nom d’une commission spéciale, M. Philippar lit un rapport sur le résultat du concours ouvert pour la construction de machines mobiles propres à battre les céréales.
- M. le rapporteur, après avoir rendu compte des travaux des vingt-deux concurrents qui se sont présentés, expose que la commission, tout en reconnaissant le mérite de plusieurs d’entre eux, a jugé qu’aucun n’avait complètement satisfait aux conditions du programme. Il propose, en conséquence,
- 1° De proroger le concours jusqu’à la fin de l’année 1846, en réservant les droits des concurrents inscrits;
- 2° De modifier le programme primitif de manière à le mettre au niveau des progrès qui se rapportent à l’objet de ce concours, et de laisser aux concurrents , aujourd'hui informés des besoins de l’agriculture, toute latitude d’exécution.
- La commission a jugé nécessaire de bien préciser la position des concurrents, afin de les placer dans une voie rationnelle propre à mieux déterminer leurs droits et qui permettra à la Société de procéder avec plus de facilité à l’examen des pièces ; à cet effet, elle propose une nouvelle rédaction du programme dont M. Philippar donne lecture.
- Le conseil adopte les conclusions du rapport et approuve le programme.
- Au nom du comité des arts mécaniques, M. Amédèe Durand lit le programme d’un prix pour la construction d’un métier propre à la fabrication des filets de pêche. Il rappelle que M. Jomard a exposé les motifs qui lui ont fait penser qu’en ouvrant un nouveau concours pour la fabrication mécanique de ces filets, la Société achèverait l’œuvre qu’elle a commencée dès la première année de sa fondation, et ferait cesser le tribut onéreux que la France pave à l’étranger, obligée qu’elle est d’acheter les appareils nécessaires à la grande pêche.
- Le comité des arts mécaniques, de concert avec l’auteur de la proposition, a rédigé le programme suivant, qu’il soumet au conseil.
- « La Société d’encouragement offre un prix de la valeur de 3,000 francs à celui qui inventera un nouveau métier propre à la fabrication des filets de pêche. Les filets confectionnés à l’aide de ce métier devront remplir toutes les conditions de solidité, de force ou de finesse convenables aux différentes sortes de pêche, et procurer une économie notable sur les produits de la fabrication manuelle.
- « Les filets devront aussi pouvoir admettre toutes les grandeurs de maille usitées pour les différents filets.
- « Cette industrie sera applicable aux filets pour le délitage des vers à soie.
- <i Le concours sera fermé le 31 décembre 1846. »
- Au nom des comités des arts chimiques et des arts mécaniques, M. Dumas doune lecture du programme suivant, d’un prix de la valeur de 6,000 francs, en faveur de
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- celui qui aura fait le premier une application industrielle de l’action de la pile pour opérer des décompositions chimiques par la voie sèche.
- « On sait depuis longtemps que la pile de Yoîfa opère des décompositions chimiques quand on interpose entre les deux pôles des dissolutions métalliques ou des corps humides-, on sait aussi, par les nombreuses expériences de Davy'et par celles de M. Faraday, que la pile peut opérer des décompositions des corps secs, pourvu que ceux-ci soient amenés à l’état de fusion par la chaleur.
- « Mais, tandis que les décompositions par la voie humide ont servi de base à la galvanoplastie, à la dorure galvanique, etc., les procédés fondés sur la décomposition des corps par la voie sèche n’ont jusqu’ici reçu aucune application suivie. Cependant il paraît résulter, d’expériences faites, en Angleterre, par M. Napier, que l’électricité utilisée sous cette forme peut opérer des décompositions profitables, qu’elle peut extraire directement le cuivre du sulfure de cuivre 5 qu’elle peut débarrasser les fontes de quelques éléments nuisibles, et qu’elle opère ces réactions avec économie, eu égard aux effets qu’elle produit par la voie humide.
- « La Société désire encourager les essais tendant à assurer l’emploi de l’électricité dans des circonstances analogues; elle veut assurer l’étude prompte d’une méthode utile, mais elle laisse aux concurrents toute liberté quant à l’application qui servirait à effectuer cette étude. La Société accordera donc le prix à une application de ce genre faite sur une échelle industrielle et bien constatée.
- « Dans le cas où le prix ne serait pas complètement mérité, la Société se réserve le droit de récompenser les efforts qui auraient été faits par des encouragements prélevés sur la valeur du prix.
- « Le concours sera fermé le 31 décembre 1846. »
- Le conseil approuve la rédaction de ce programme.
- Communications. Sur l’invitation de M. le président, M. Gaultier de Claubry fait, devant le conseil, l’expérience des procédés qui lui sont communs, avec M. Dechaud, pour l’extraction du cuivre, de ses minerais par des actions électriques. ( Voy., pour les détails de ces procédés, page 207 du Bulletin de mai.)
- M. Gaultier de Claubry met sous les yeux du conseil des plaques de cuivre, obtenues par ce procédé, offrant les caractères de plaques de cuivre laminées et prenant, par l’emboutissage, les formes les plus variées.
- M. le président adresse à M. Gaultier de Claubry les remercîments du conseil pour son intéressante communication.
- Séance du 25 juin 1845.
- Correspondance. M. Henri Baillet et sa famille font part de la perte douloureuse qu’ils viennent de faire en la personne de M. Baillet de Belloy, inspecteur général honoraire au corps royal des mines, décédé à Abbeville, à l’âge de quatre-vingts ans.
- M. BaiUet de Belloy a fait partie du conseil d’administration de la Société depuis l’année 181t. M. Combes demande que le bureau, au nom du conseil, exprime à la Quarante-quatrième aimée. Juin 1845. 35
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- PROCES-VERBAUX.
- famille de M. Baillet les regrets que la Société éprouve de la perle de cet homme distingué qui, pendant sa lougue carrière , a rendu des services réels à l’industrie. Les nombreux rapports consignés dans le Bulletin attestent à la fois son zèle et l’étendue de ses connaissances.
- Cette proposition est adoptée.
- M. G. Saunier, directeur d’une école d’horlogerie qu’il a fondée à Mâcon, adresse, avec le dessin d’une machine à arrondir les dentures, un spécimen des produits qu’il en a obtenus.
- M. Grizard, horloger à Nevers , appelle l’attention de la Société sur une amélioration qu’il a apportée dans le système de suspension du balancier des pendules.
- M. Busse, à Leipsick (Allemagne), transmet le dessin et la description d’une machine à percer.
- M. Courtial, à Grenelle , en rappelant que M. Dumas a bien voulu mettre sous les yeux du conseil des échantillons de bleu d’outremer provenant de sa fabrique de Besançon , annonce qu’il a transporté son établissement à Grenelle , et lui a donné plus de développement eu ajoutant de notables perfectionnements à son procédé. Il prépare environ 80 kilog. de bleu par jour, inliniment supérieur à ses produits de Besançon, et qui ne le cède sous aucun rapport à celui de ses concurrents de France et d’Allemagne.
- M. Courtial présente de nouveaux échantillons de ses produits, et prie la Société de les examiner.
- M. Pagnon- Vautrin, à Reims , annonce avoir appliqué au décreusage de la soie son procédé de dégraissage des laines peignées et des fils cardés. Il résulte des essais de ce manufacturier que les soies ont été parfaitement dégommées, sans perdre de leur qualité.
- M. Duschek , professeur à Kruman, en Bohême , ayant appris que la Société avait proposé un prix pour l’extraction du polygonum tinclorium, demande à se présenter au concours.
- Le bureau est chargé de faire connaître à M. Duscheck les conditions imposées par le programme.
- Objets présentés. MM. Gréuault et Buisson, rue Neuve-Saint-Georges, 16, exposent que M. Grévault, l’un d’eux , a imaginé un pont sur ressorts, et que, pour démontrer les avantages et la solidité de ce système, ils viennent d’établir, à Paris, une arche de 20 mètres de longueur ; ils prient la Société de vouloir bien faire examiner ce pont.
- M. Pawlowicz, rue de l’Est, 17, présente un nouveau système de pantographe ;
- M. Magneval, rue du Helder, 27, la description et le dessin d’un appareil à écraser le raisin et à le séparer de la grappe ;
- M. Donnoy, rue Saint-Louis, 16, des procédés de fabrication de couvertures qui lui permettent de les livrer à un prix très modéré;
- M. Chrétien, statuaire, rue Neuve-Saint-Denis, 9, des procédés de fabrication de mosaïques exécutées dans ses ateliers ;
- M. Senocq, rue Dauphine, 36, un tableau de son système complet de sténographie typographique.
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- PROCÈS-VERBAUX.
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- M. Michelin, membre du conseil, fait hommage d’un exemplaire du procès-verbal de la réunion extraordinaire, en 1844, de la Société géologique de France, à Chambéry -, il désirerait que cet ouvrage fût communiqué au comité des arts mécaniques pour examiner s’il ne conviendrait pas d’insérer dans le Bulletin les notes relatives à l’endiguement de l’Isère.
- M. le président adresse à M. Michelin les remercîments du conseil pour cette communication, qui est renvoyée au comité des arts mécaniques.
- Les ouvrages suivants sont déposés sur le bureau :
- 1° Rapport et Mémoire sur le nouveau système d’écluse à flotteur de M. Girard ; par M. Poncelet;
- 2° Discours prononcé par M. Darblay, à la chambre des députés, dans la discussion du budget des dépenses de 4846 ( ministère de la guerre; remontes), séance du 17 juin 1845;
- 3° Association normande, session de 184S ;
- 4" Journal des usines et des brevets d’invention, par M. Viollet, mai 1845 ;
- 5° Influence de la forme des instruments d’agriculture, par M. le Bachelê, cultivateur à la ferme du Yert-Galant ( Seine-et-Qise );
- 6° Mémoires de l’Académie des sciences et arts de Dijon pour 1843-1844.
- Rapports des comités. Au nom du comité des arts mécaniques, M. Vauvïlliers lit un rapport sur une nouvelle disposition du rouleau compresseur des chaussées en empierrement, présentée par M. Hougau. Cette disposition consiste à éviter les embarras et les temps perdus à dételer et attacher les chevaux nécessaires pour traîner le rouleau.
- M. Vauvilliers-, après avoir décrit cet appareil, fait connaître que le mémoire de M. Houyau a été publié en 1845 ; il propose, au nom du comité des arts mécaniques, de remercier l’auteur de sa communication et d’en insérer une mention dans les notices industrielles qui font partie du Bulletin. ( Approuvé. )
- Au nom du comité des arts économiques, M. de Silvestre fils lit un rapport sur trois sujets de prix à proposer pour l’établissement des grandes glacières et la fabrication de la glace, savoir : 1° pour l’établissement de grandes glacières ; 2° pour la construction d’appareils domestiques propres à conserver la glace ; 3° pour la fabrication économique de la glace.
- Les deux premiers sujets de prix sont adoptés ; le troisième donne lieu à une discussion.
- M. Cornées demande si le comité s’est livré à l’examen des appareils domestiques propres h fabriquer la glace.
- M. Dumas annonce que le comité des arts chimiques doit présenter un rapport à cet égard; il fait observer que dans ces appareils on emploie les mélanges frigorifiques, notamment celui composé de sulfate de soude et d’acide hydrochlorique , tandis que le comité des arts économiques a eu principalement pour but de trouver le moyen de fabriquer de la glace , sans emploi d’acides, qui ne peuvent sans danger être mis dans toutes les mains. M. Dumas pense qu’il serait utile d’indiquer aux concurrents le moyen bien connu, découvert par Leslie, de produire la congélation de l’eau
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- PROCÈS-VERBAUX.
- dans le vide à l’aide de la pompe pneumatique, et dans une atmosphère dont la température est beaucoup au-dessus de celle à laquelle la glace se forme naturellement. M. Leslie a proposé de substituer à l’acide sulfurique, jusqu’alors employé , le muriate de chaux, la pierre ponce concassée, les éponges, la farine sèche, les matières organiques à l’état pulvérulent. La découverte de Leslie est, sans nul doute, le germe d’un procédé industriel.
- M. Gaultier de Claubry annonce que dans les colonies on a établi un appareil d’après ce système qui donnait de 6 à 8 kilog. de glace en deux heures.
- Après une discussion , le conseil renvoie la rédaction du programme aux comités des arts chimiques et économiques, afin de la compléter.
- Communications. M. Ch. Derosne présente un exposé de l’état de l’industrie sucrière à l’étranger et en France, avant et depuis l’introduction et la mise en pratique des perfectionnements auxquels il a tant contribué; il fait connaître les progrès de cette industrie dans File de Cuba, où l’on fabrique aujourd’hui 100 millions de kilog. de sucre qui s’exportent dans toutes les parties du globe, lorsqu’il y a vingt-cinq ans on en produisait à peine 20 millions. Ce progrès est du à la grande fertilité du sol, à l’excellente qualité de la canne qui donne jusqu’à 20 et 30 récoltes, et aux nouveaux procédés de fabrication, dont les colons ont reconnu les avantages et qu’ils ont enfin adoptés.
- M. Derosne présente ensuite l’état de l’industrie sucrière de nos colonies de la Guadeloupe, de la Martinique et de Bourbon, parle des impôts qui pèsent sur le sucre , de la culture de la canne et de la fabrication du sucre en Andalousie et en Égypte, et termine par un aperçu de la situation de notre sucrerie indigène, à laquelle il promet un brillant avenir.
- M. le président adresse les remercîments du conseil à M. Derosne pour son intéressante communication, en le priant de rédiger une note que les membres de la Société liront avec plaisir dans le Bulletin.
- Imprimerie de Mme Ve BOUCHARD-HUZARD, rue de l’Êperon, 7.
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- QUARANTE-QUATRIÈME ANNÉE. (N° CGCCXCIII.) JUILLET 1845.
- BULLETIN
- DE LA
- SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- CONSEIL D’ADMINISTRATION.
- Séance générale du g juillet i845.
- La Société d’encouragement pour l’industrie nationale s est réunie en assemblée générale le mercredi 9 juillet 1845 , à l’effet de procéder à la distribution des prix mis au concours pour l’année 1844, et d’entendre la lecture de cinq nouveaux programmes de prix proposés pour les années 1847 et 1848, et dont la valeur totale s’élève à 22,200 fr., savoir :
- 1° Pour l’application industrielle de l’action de la pile à l’effet d’opérer
- des décompositions chimiques par la voie sèche................. 6,000 fr.
- 2° Pour une machine à fabriquer des filets de pêche. . . 3,000 3° Pour la fabrication économique de la glace. . . . . . 1,200 Ces trois prix seront décernés en 1847.
- 4° Pour la construction d’appareils domestiques propres à
- conserver la glace............................................2,000
- 5° Pour le perfectionnement de la construction des machines
- à vapeur destinées à imprimer un mouvement continu. . . . 10,000
- Ces deux derniers prix seront décernés en 1848. _____________
- Total. ... ... 22,200 fr.
- Cette solennité avait attiré un concours nombreux de sociétaires et d industriels.
- Parmi les objets exposés dans les salles de la Société, nous avons remarqué les suivants :
- Quarante-quatrième année. Juillet 1845. 36
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- CONSEIL D’ADMINISTRATION.
- 1° M. Galibert, rue J.-J.-Rousseau, 20, avait exposé des seaux à incendie et des tuyaux sans couture en chanvre imperméable, destinés au même usage, et pour arrosements, irrigations , etc.;
- 2° M. E. Bourdon , ingénieur - mécanicien , rue du Faubourg - du-Temple, 74, des pompes alimentaires, des flotteurs d’alarme, des indicateuis du niveau de l’eau, etc. , pour les chaudières des machines à vapeur ;
- 3° M. Chaussenot aîné, ingénieur civil, à Paris, des soupapes de sûreté, des flotteurs d’alarme, pour les machines à vapeur, entre autres une soupape de sûreté destinée à une machine de 450 chevaux, fonctionnant à basse pression, et qui ne peut varier de position sur son siège, ni par reflet du tangage, ni par l’effet du roulis ;
- 4° Le même et M. E. Vincent, rue du Bac, 42, une carafe à gaz , pour la production facile et immédiate d’un liquide gazeux par l’introduction de poudres dites de Seltz, sans déperdition de gaz ;
- 5° M. Sorel, ingénieur civil, rue de Lancry, 6, des appareils de sûreté contre les explosions des chaudières de vaporisation ;
- 6° M. Huau, mécanicien , à Brest, de nouveaux appareils de ridage pour la mâture des navires ;
- 7° M. le docteur Roth , boulevard des Capucines, 21 , un appareil pour faire les multiplications et les divisions ;
- 8° MM. Gauchez jeune , rue Saint-Honoré, 42, et Guérin , rue du Fau-bourg-Saint-Mardn, 93, arquebusiers, des fusils de chasse, avec des mécanismes de sûreté ;
- 9° M. Larcin, serrurier-mécanicien , rue Contrescarpe-Saint-Marce!, 7, une clef à écrous avec tenailles ;
- 10° M. Huet, rue du Faubourg-Saint-Martin , 99, une serrure de sûreté ;
- 110 MM. A. Larocque, Prélier, Sellier et Moisson, rue de l’Arbalète ,13, de l’acide sulfurique anhydre à 67 degrés, nécessaire à la fabrication du carmin d’indigo, qui est employé, depuis quelques années, pour la teinture des étoffes ;
- 12 M. Courtial, à Grenelle, des échantillons de bleu d’outremer;
- 13° MM. Beau père et fils , à Luxeuiî ( Haute- Saône ), divers objets en verre dévitrifié/
- 14° M. Rousseau ( Armand-Antoine ), doreur-décorateur sur porcelaine, rue des Fossés-du-Temple, 77 , des porcelaines décorées avec l’argent mat, bruni à l’effet;
- 15° M. Soyez, statuaire-fondeur, rue des Trois-Bornes, 28, un médaillon de la tête de Monge_, de prés de 70 centimètres de diamètre, d’un relief de 20 centimètres ; un combat d’animaux de 50 centimètres de long sur 30 de
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- OBJETS EXPOSÉS. *
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- large et 30 hauteur, et un buste de M. Ingres, peintre, de grandeur naturelle, obtenus par les procédés électrotypiques ;
- 16° M. Philippe, à Rouen, une planche en creux des musiciens ambulants, résultat de procédés de galvanoplastie;
- 17° M. Noualhiez, à Sèvres, des poteries métallisées par la galvanoplastie;
- 18° M. Fizeaiiy à Paris, des épreuves de ses procédés de gravure photographique ;
- 19° M. Heiligenthal, à Strasbourg, des ornements en carton-pâte et en mastic ;
- 20° M. Mertens , à Paris, des vues photographiques de 38 centimètres sur 12, embrassant un angle visuel de plus de 150 degrés ;
- 21° MM. Boyer et Massias, rue de Verneuil, 6, des épreuves de transport sur pierre d'impressions typographiques et de gravures;
- 22° M. de Buzonnière , membre de la Société des sciences , arts et belles-lettres d’Orléans, une machine destinée à remplacer le rebattage dans la fabrication des briques, tuiles et carreaux ;
- 23° M. Barthélemy, manufacturier à Metz , des courroies en laine , en remplacement des courroies en cuir pour communication de mouvement ;
- 24° M. Rénaux ( Jules ), ingénieur civil, à Lyon, des soies obtenues par un procédé que l’auteur appelle la filature à gaz continu : le gaz sert d’agent principal dans les trois opérations successives qui constituent la filature continue ;
- 25° M. Collineau-René, manufacturier à Tours, des échantillons 1° de roseaux ( arundo phragmitis) tissés dans sept chaînes en fil de chanvre, destinés à remplacer les claies et le papier dans l’industrie séricicole ; 2° des joncs tissés dans les mêmes chaînes pour garantir les espaliers de la gelée ; 3° des rameaux de bouleau tissés pour la montée des vers à soie;
- 26° M. Reulos, tanneur, rue du Jardin-du-Roi ,15, des peaux de veau tannées par un procédé expéditif;
- 27° M. Allié, chapelier, rue Simon-le-Franc, 21, un appareil pour prendre mesure des chapeaux.
- La séance a été ouverte à huit heures du soir. En l’absence de M. le baron Thénard, président, M. Dumas, vice-président, occupe le fauteuil.
- M. Jotnard, l’un des secrétaires, a donné lecture du rapport suivant sur le résultat des concours ouverts pour l’année 1844.
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- CONSEIL D’ADMINISTRATION.
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- Rapport sur les résultats des concours ouverts pour Vannée 1844? Par Jomard , l un des secrétaires.
- Dans la période qui vient de s'écouler, le conseil d’administration avait à examiner les titres des nombreux concurrents qui se sont fait inscrire pour vingt questions de prix, dont treize appartiennent à l’année 1844 et sept à l’année 1843, et dont le jugement a dû être différé jusqu’au moment où des documents certains mettraient hors de doute le droit des inventeurs aux récompenses de la Société. Nous allons d’abord exposer l’état des concours qui dépendent de l’année 1843 ; nous exposerons ensuite le résultat des concours ouverts pour 1844.
- 10 Moyens de sûreté contre les explosions des machines à vapeur et des chaudières de vaporisation ;
- 2° Construction d’une pompe d’alimentation des chaudières à vapeur.
- On a vu, dans le rapport sur les résultats des concours ouverts pour 1843 , que de nouveaux appareils avaient été soumis au conseil d’administration, et qu’il attendait des renseignements ultérieurs pour décider jusqu’à quel point les auteurs avaient atteint le but proposé.
- Aujourd’hui, la Société apprendra avec satisfaction que, si la première question ne peut donner lieu à une solution complète, dans l’acception rigoureuse de ce mot, les concurrents ont perfectionné les moyens de sûreté; qu’ils ont rendu plus facile l’exécution des appareils et l’entretien de ces appareils moins coûteux, avec cet avantage que leur réparation n’interrompra plus aussi longtemps le service de la machine à vapeur ou de la chaudière de vaporisation.
- Quant à la construction d’une pompe d’alimentation des chaudières, les concurrents ont présenté d’utiles inventions, et trois d’entre eux ont mérité de par tager le prix. Nous avons obtenu ainsi tout le succès qu’on pouvait attendre à l’égard de ces deux questions ; mais nous avons senti que là ne devait point s’arrêter l’utile influence que la Société est appelée à exercer dans cette matière. En France, le combustible minéral ne se présente pas avec la même richesse qu’en Angleterre; procurer de l’économie dans son emploi, c’est pour ainsi dire en augmenter la masse, c’est créer, pour notre industrie, un élément de succès.
- Pour hâter ce perfectionnement, principalement dans les machines à vapeur destinées à imprimer un mouvement de rotation continu, le conseil d’administration a pensé que la Société devait proposer, pour cet objet, un prix d’une haute valeur, en rapport avec les difficultés inhérentes à ce problème.
- M. Combes présentera le rapport sur les résultats du concours, et exposera les conditions qui sont à remplir pour 1 obtention du nouveau prix.
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- CONCOURS.
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- 3° Perfectionnement dans la carbonisation des bois ;
- 4° Fabrication des bouteilles propres à contenir les vins mousseux y
- 5° Encrage des pierres lithographiques :
- 6° Fabrication de vases propres à contenir et à cotise}ver, pendant plusieurs années, les substances alimentaires.
- Ces divers sujets de prix ont fourni à plusieurs concurrents l’occasion de se livrer à des essais nombreux et bien dirigés, et de perfectionner des fabrications auxquelles nos programmes ont imprimé une marche progressive et inattendue. En ce qui concerne le moyen d’encrage lithographique, plusieurs concurrents ont su combiner et construire des machines appropriées au mode d’impression usité en lithographie, et contribuer à l’avancement d’un art que les récompenses de la Société ont embrassé dans toutes ses parties.
- Mais, pour porter un jugement motivé sur l’importance des procédés, il faut que leur emploi manufacturier et leur adoption dans la pratique viennent éclairer la religion du conseil d’administration ; c’est à l’expérience à prononcer, et, dans la séance consacrée à faire connaître le résultat des concours de 1845, le conseil espère être en mesure de déclarer si les conditions prescrites ont été remplies.
- 7° Machines à battre les céréales.
- Une commission spéciale a examiné les nombreuses pièces qui ont été envoyées pour le concours des machines à battre les céréales. Vingt-deux concurrents se sont mis sur les rangs; aucun d’eux n’a complètement satisfait aux conditions du programme.
- Dans cet état de choses, la Société se trouve autorisée à modifier ces conditions , et cela en conséquence des progrès effectués depuis l’ouverture de ce concours : c’est pourquoi le conseil d’administration a reconnu utile de le proroger, en modifiant toutefois les éléments de la question.
- Les machines à battre qui se rencontrent partout en France ont éprouvé de notables améliorations; parmi ces machines améliorées, on peut citer celles de MM. Cambrai, Loriot, Mothes, Papillon, PF inter, etc., qui ont; subi, dans ces derniers temps, d’heureuses modifications. En général, on a pu remarquer les perfectionnements introduits dans la construction des batteurs; aussi le conseil d’administration se borne-t-il aujourd’hui à constater qu’il y a progrès et que les constructeurs sont en voie d’amélioration ; avec quelques nouveaux efforts de leur part, l’agriculture, dans peu de temps, sera pourvue de bons batteurs qui satisferont à tous les besoins de la pratique et à la condition d’économie.
- En résumé, le conseil d’administration a reconnu le mérite des travaux de plusieurs concurrents, et il a jugé utile
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- CONSEIL D’ADMINISTRATION.
- 1° De proroger le concours jusqu’à la fin de l’année 1846, en maintenant les droits des concurrents inscrits ;
- 2° De modifier le programme primitif, en le mettant au niveau des progrès obtenus, et en laissant aux concurrents, aujourd’hui instruits des besoins de l’agriculture, toute latitude pour l’exécution.
- Il a reconnu nécessaire, en même temps, de bien préciser la position des concurrents, afin de les placer dans une voie rationnelle, de manière à mieux déterminer leurs droits et à permettre de procéder à l’examen des pièces avec plus de facilité.
- Concours de \ 844.
- 1° Fabrication des tuyaux de conduite des eaux, en fonte, enfer laminé, en bois, en pierre, en grès ou terre cuite.
- Lorsque, sur l’invitation de M. le comte Chabrol de Vohdc, la Société mit au concours les questions relatives à la fabrication des tuyaux de conduite des eaux, quelque importante que fût la construction de ces conduites, on n’avait alors aucun ouvrage, aucun manuel que l’on pût consulter ; on trouvait seulement çà et là quelques données éparses sur les tuyaux de telle ou telle espèce.
- Depuis 1827, de notables perfectionnements ont été apportés dans la fabrication des tuyaux; d’un autre côté, des ouvrages spéciaux, fruit des expériences faites par des savants et des ingénieurs , ont été publiés et fournissent aujourd’hui tous les documents nécessaires.
- Il reste au comité des arts mécaniques à examiner les travaux de plusieurs concurrents, et jusqu’à quel point il est utile de maintenir les questions au concours.
- 2° Substance propre à remplacer la colle de poisson dans la clarification de la bière.
- Depuis longtemps la Société a appelé , par ses prix, l’attention sur les moyens de remplacer l’ichthyocolle par une substance moins rare.
- La colle de poisson a beaucoup d’applications ; on s’en sert dans les apprêts des tissus fins et blancs, dans les gelées, etc. Depuis qu’elle a été remplacée avec avantage par les gélatines blanches, diaphanes et pures, la Société n’a plus demandé que la fabrication d’une substance pouvant être substituée à l’ichthyocolle dans la clarification de la bière, façon de Paris, avec la condition que le prix n’excédât pas 10 francs le kilogramme.
- Plusieurs concurrents se sont fait inscrire, mais les commissaires de la So-ciétéui’ont pas été mis à même de constater les résultats ; les droits des auteurs demeurent réservés.
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- 3° Emploi de Viode et du brome dans les arts.
- Ces sujets de prix n’ont donné lieu à l’envoi d’aucun mémoire; il est cependant utile de les maintenir au concours, dans l’espoir qu’ils seront l'objet de nouvelles recherches pour l’application du brome ou de ses composés, de l’iode ou de ses composés, à plusieurs nouveaux usages dans les arts industriels.
- 4° Transport des anciennes gravures sur la pierre lithographique.
- La Société n’a pas considéré comme un objet de première importance pour la lithographie le transport des anciennes gravures sur pierre ; toutefois, depuis Senefelder, ce transport a donné des résultats qui ne sont pas sans valeur, et, comme il pourrait y avoir de l’avantage à reproduire des gravures anciennes dont les cuivres n’existeraient plus, la Société a proposé un prix pour la solution de celte question ; jusqu’à présent les conditions ne sont pas remplies et le prix est prorogé.
- 5° Procédé pour rendre l’alcool impropre à entrer dans les boissons,
- La Société, pour seconder le gouvernement dans l’intention qu’il a manifestée de favoriser la consommation de l’alcool, en réduisant les droits sur toutes les quantités appliquées aux besoins des arts, a fondé un prix pour la découverte d’un moyen de rendre l’alcool impropre à entrer dans les boissons, etc. L’époque de la remise des pièces ne permettant pas de faire connaître, en temps utile, l’efficacité des moyens proposés, M. Payen, au nom du comité des arts chimiques, a exposé les procédés qui étaient de nature à satisfaire aux conditions, et il a été décidé de clore le concours.
- 6° Perjectionnements dans la fabrication des faïences fines dures> des grès-cérames fins et ordinaires, et de la porcelaine tendre.
- Il est incontestable qu’en France on fait bien ces sortes de poteries ; mais, en recherchant les causes qui ont pu s'opposer à donner une suite active à la fabrication, on a vu qu’elles consistaient dans la difficulté de faire ces poteries facilement et constamment bien : la Société, dans la vue d’engager les fabricants à faire de nouveaux efforts pour atteindre complètement le but, s’est décidée, en 1840, à proposer des prix.
- Pour juger si les concurrents qui se sont présentés ont répandu leurs produits dans le commerce et la consommation pendant le temps déterminé par les programmes et au prix porté sur les tarifs, à dater de la publication de ces tarifs, le conseil d’administration a dû se livrer à de longues investigations ; ces recherches ne sont pas encore terminées : au reste, l’exposition des produits de l’industrie, en 1844, a démontré que les espérances de la Société étaient en voie de réalisation.
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- 7° Multiplication des sangsues; moyens économiques de faire dégorger les sangsues ayant servi une première fois à la succion.
- Depuis quelques années les sangsues sont devenues très-chères, et une importation considérable s’en fait annuellement. Y aurait-il possibilité de remédier à cette cherté de sangsues en les multipliant en France ? C’est un but que la Société d’encouragement a cru possible d’atteindre en appelant, dès 1840, l’attention sur la manière de les multiplier dans les étangs, et sur les moyens de rendre de nouveau propres à leur emploi chirurgical les sangsues qui ont déjà servi à la succion.
- La Société, en 1843, a récompensé les travaux de M. Faber, de Copenhague, et de M. le docteur Olivier, de Pont-de-l’Arche.
- Le concours de 1844 prouve que l’appel de ia Société a été entendu; mais on sent que la vérification des faits, que l’expérience à faire des moyens proposés exigent beaucoup de temps , et l’on ne peut pas encore aujourd’hui présenter un rapport sur les travaux des nombreux concurrents.
- 8° Etablissement des grandes glacières.
- La Société, à différentes époques, a provoqué par ses prix et par ses médailles la conservation de la glace. M. Herpin fera connaître le résultat du concours relatif à l’établissement des grandes glacières dans les départements où il n’en existe pas.
- L’hygiène, la thérapeutique et la science retirent les plus grands avantages de l’emploi de la glace ; il est donc d’une haute utilité, non-seulement d’encourager la conservation de la glace, mais encore sa fabrication économique.
- M. de Silvestre fils soumettra à l’assemblée les programmes de plusieurs nouveaux prix pour atteindre ce but plus sûrement.
- 9° et 10° Introduction et élève des vers à soie ; introduction de fdatures de soie dans les départements ou cette industrie n existait pas avant 1 830.
- La Société a constamment cherché à encourager l’industrie de la soie ; elle s’est fait un devoir de consigner, dans son Bulletin, les documents qui peuvent éclairer nos éducateurs et nos filateurs. Dans ces derniers temps, elle a cru faire une chose utile en proposant des prix et des médailles pour l’introduction et l’élève des vers à soie et de filatures de soie dans les départements où ces industries n’existaient pas avant 1830.
- La France achetant à l’étranger pour plusieurs millions de soie, la Société a voulu, par des encouragements, aider au développement de cette industrie, là où elle n’était pas encore établie.
- Ces concours ont excité une vive et louable émulation ; mais, dans la distribution des prix et médailles , le conseil d’administration doit prendre à la fois
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- en considération, et la bonté des moyens de culture des mûriers et d’éducation des insectes, et l’emploi des meilleurs procédés pour la filature de la soie ; il a dû se livrer, en conséquence, à de longues recherches ; il en sera rendu compte en même temps que des résultats des concours ouverts pour 1845.
- 110 Introduction en France et culture en grand de plantes étrangères à VEurope ; culture de plantes indigènes à l'Europe et emploi économique de ces plantes.
- La Société se rappelle les diverses considérations qui l’ont engagée, en 1843, à proposer des prix pour l’introduction en grand, en France, de plantes étrangères à l’Europe, et pour la culture en grand dé plantes indigènes à l’Europe et même à la France, mais qui n’auraient pas été, jusqu’à présent, introduites dans les grandes cultures, et qui présenteraient des avantages à l’économie rurale, aux arts et manufactures.
- Ces concours n’ont donné lieu à l’envoi d’aucun mémoire ; mais nous sommes informés que plusieurs personnes ont entrepris des travaux importants dans cette direction, et il faut persévérer dans l’appel fait aux agriculteurs.
- 12° Legs de M. le marquis d’Argenteuil.
- M. le marquis dJArgenteuil a légué à la Société d’encouragement une somme de 40,000 francs qui, avec les intérêts à courir jusqu’au payement, devait être placée en rentes sur l’État ou en actions de banque ; tous les six ans, les revenus accumulés pendant cette période de temps devaient servir à donner un prix pour récompenser la découverte la plus utile au perfectionnement de l’industrie.
- Le prix à décerner a été annoncé en 1843 ; ce prix était fixé à 12,000 francs et le concours devait être fermé le 31 décembre de la même année.
- Plusieurs concurrents se sont présentés; leurs droits ont été examinés.
- Un doute s’est élevé sur la question de savoir si l’annonce, telle quelle a été faite, donnait lieu à la délivrance immédiate du prix, et si, au contraire, il ne fallait pas annoncer ce prix de nouveau , en faisant connaître que toutes les découvertes faites jusqu’à l’expiration des six années seraient admises à concourir.
- Le conseil d’administration a pesé mûrement cette question, et il a été unanime sur la nécessité de ne distribuer ce prix qu’après une nouvelle annonce. Les droits des concurrents qui se sont présentés sont, bien entendu, réservés ; mais le conseil a été d’avis en même temps que, pour avoir droit au prix, il ne serait pas nécessaire d’en faire la demande : ainsi, connaissant une découverte digne de cette brillante récompense, et l’inventeur étant assez modeste pour ne pas se présenter, la Société irait, pour ainsi dire, au-devant de lui, et la couronne ainsi décernée aurait un double mérite, une double valeur.
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- 284 conseil l'administration.
- Le conseil d’administration a été d’avis, en conséquence,
- 1° De maintenir le prix de la première période à 12,000 francs;
- 2° D’annoncer de nouveau ce prix, en proclamant que toutes les découvertes faites pendant le cours des six années expirées au mois d’août 1844 seront comparées entre elles, tous droits réservés aux concurrents qui ont déjà produit leurs titres.
- 13° Fondation du legs de M. Bapst ; récompenses aux artistes peufortunés.
- En 1844, le conseil d’administration a eu, pour la seconde fois, l’occasion d’examiner les titres des personnes dont les travaux et la position leur donnent des droits dans la répartition de la somme annuelle léguée par M. Bapst. On sait que, par une sollicitude bien digne d’éloges, ce bienfaiteur nous a fait un legs dont l’objet est de venir au secours des inventeurs dont les efforts pour le perfectionnement de l’industrie n’ont pas été récompensés par la fortune.
- Une somme de 1,475 francs était disponible pour l’exercice 1844; sept personnes y ont pris part ; le conseil d’administration, dans la séance générale du 27 novembre dernier, a exposé les titres incontestables qu’elles avaient acquis à cet encouragement (1). ,
- Conclusions.
- En résultat, le conseil d’administration propose, en premier lieu, de proroger à l’annçe 1846 les prix pour
- 1° La découverte d’une substance propre à remplacer la colle de poisson dans la clarification de la bière façon de Paris ;
- 2° Pour l’emploi du brome et de l’iode dans les arts ;
- 3° Pour le transport des anciennes gravures sur la pierre lithographique;
- 4° Pour l’introduction en France et la culture en grand des plantes étrangères en Europe ; la culture en grand de plantes indigènes à l’Europe ; l’emploi économique et durable de ces plantes.
- En second lieu , de proroger à l’année 1847 les prix pour
- La construction de machines à battre les céréales, avec des modifications au programme.
- En troisième lieu , de prononcer la clôture des concours pour
- 1° Les perfectionnements des procédés de carbonisation du bois;
- 2° La fabrication des bouteilles de verre à contenir les vins mousseux ;
- 3° L’encrage des pierres lithographiques ;
- (î) Voyez Bulletin de décembre 1844, p. 541.
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- 4° La fabrication de vases propres à contenir et à conserver, pendant plusieurs années, des substances alimentaires ;
- 5° La fabrication des tuyaux de conduite des eaux en fonte, en fer laminé, en bois, en pierre, en pierre artificielle, en grès ou terre cuite;
- 6° Les procédés de dénaturation de l’alcool ;
- 7° Les perfectionnements des arts céramiques ;
- 8° La multiplication des sangsues et le moyen économique de les faire dégorger ;
- 9° L’introduction et l’élève des vers à soie, et l’introduction des filatures dans les départements où ces industries n’existaient pas avant 4 830.
- En ce qui concerne le legs de M. le marquis d!Argenteuïl,
- 4 0 De maintenir le prix de la première période à 4 2,000 francs ;
- 2° D’annoncer de nouveau ce prix en faisant connaître que, avant de l’accorder, le conseil examinera toutes les découvertes faites jusqu’au mois d’août 4 844, tous droits réservés aux personnes qui se sont présentées.
- La Société entendra aujourd’hui la lecture de plusieurs programmes de prix nouveaux.
- M. Dumas, l’un des vice-présidents, avait entretenu le conseil de l’intention qu’il avait eue de demander la fondation d’un prix impbrtant pour l’application de l’électricité à la métallurgie, et particulièrement à l’extraction du cuivre de ses minerais, question d’une haute importance pour l’industrie en général et en particulier pour la France.
- D’après les résultats obtenus par MM. Déchaud et Gaultier de Claubry pour l’emploi du procédé par la voie humide, M. Dumas a cru devoir se borner à demander la fondation d’un prix pour l’application de la pile aux décompositions chimiques par la voie sèche. Le conseil a adopté sa proposition. .
- Nous rappellerons, à cette occasion, que, dans son discours au roi, comme président du jury central de l’exposition des produits de l’industrie, en 4 844, M. le baron Thénard disait : « La pile voltaïque, qui a tant agrandi le do-« maine des sciences, vient d’être appliquée de la manière la plus heureuse à « l’art de dorer et d’argenter les métaux ; un jour peut'être elle servira de u base à l’exploitation des minerais d’or, d’argent et de cuivre. » La Société, messieurs, hâtera de toute son influence d’aussi importantes applications.
- Sur la proposition du comité des arts mécaniques, le conseil a adopté un autre sujet de prix; il a pensé qu’il y avait lieu de reproduire au concours, avec un programme nouveau, le prix que, dès la première année de sa fondation, la Société a établi pour la fabrication des filets destinés à la pêche mari-
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- lime et à la grande pêche en général, prix qui lut décerné kJacquart 3 bien qu’il n’eût encore fait qu’ébaucher son sujet.
- Nous avons déjà annoncé plus haut un programme de prix pour le perfectionnement des machines à vapeur destinées à imprimer un mouvement de rotation continu, ainsi que des programmes de prix pour encourager l’établissement des glacières domestiques et la fabrication de la glace en général.
- Dans cette séance, la Société distribuera une somme de 11,000 francs pour récompenser les efforts des concurrents dans la recherche des moyens de sûreté contre les explosions des machines à vapeur et des chaudières de vaporisation ; elle partagera entre trois autres concurrents le prix de 1,560.francs proposé pour la construction d’une pompe d’alimentation des chaudières; elle décernera enfin une médaille pour l’établissement des grandes glacières.
- Ajoutons, en terminant, que, pour les années 1845, 1846, 1847, 1848 et 1849, la Société d’encouragement tient en réserve une somme de 234,000 fr. destinée à cinquante - cinq différents sujets de prix : personne ne doute qu’elle s’estimerait heureuse de voir résoudre la totalité de ces problèmes, et de dépenser ce quart de million pour le perfectionnement dès arts mécani--ques, des arts chimiques, des arts économiques et des arts agricoles.
- Signé Jomard, rapporteur.
- -!' ' ii m .
- ARTS MÉCANIQUES. — machines a vapeur.
- Rapport sur le concours pour le perfectionnement des chaudières à vapeur et des moyens de sûreté contre les explosions; par M. Combes.
- La Société d’encouragement proposa, en 1829, deux prix de 12,000 fr. chacun, l’un pour la découverte de moyens de sûreté contre les explosions des chaudières à vapeur, l’autre pour une forme et une construction de chaudière capables de prévenir ou d’annuler tout danger d’explosion.
- Le programme exigeait que les appareils présentés eussent reçu la sanction de l’expérience, par un usage continué pendant six mois au moins, et que les concurrents renonçassent à prendre des brevets d’invention *
- Le 28 décembre 1831, vingt et un concurrents s’étaient présentés. La Société reconnut qu’aucun d’eux n’avait remporté ni l’un ni l’autre des deux prix , mais que, néanmoins, plusieurs avaient répondu à son appel, par des efforts qui méritaient d’être distingués. En conséquence, trois médailles d’argent furent décernées à MM, Edward Hall pour une soupape d’arrêt ajoutée aux
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- rondelles fusibles ; Roux, pour une pompe et un robinet d’alimentation des chaudières , et Frimot, pour ses appareils de sûreté. Le concours fut prorogé jusqu’à l’année 1832.
- En 1832,, de nouveaux concurrents étaient entrés en lice; néanmoins, aucun des prix ne fut remporté. Quatre médailles d’argent furent décernées à MM. Edwards, Henry, de Mulhausen , Félix Midy, de Saint-Quentin , et Haüy, résidant à Odessa.
- Le mémoire de M. Haüy, récompensé par une mention honorable , renfermait des aperçus intéressants sur les dimensions des chaudières et sur les phénomènes de caléfaction qui peuvent avoir lieu dans leur intérieur.
- Le prix fut prorogé de nouveau jusqu’en 1834.
- A celte époque, aucun des deux prix ne fut encore remporté ; une médaille d’or de deuxième classe fût décernée à M. B res son , pour l’application d’un* appareil qui avait été précédemment indiqué par le rapporteur, dans un mémoire lu à l’Académie des sciences.
- Le concours fut prorogé à l’année suivante, et un nouveau prix de 1,500 fr~ fut proposé pour la construction d’une pompe alimentaire d’un effet certain.
- En 1835 , aucun des prix ne fut encore remporté. Toutefois de nouveaux concurrents s’étaient présentés et avaient fait faire un grand pas à la question. Parmi les pièces du concours, M. le baron Seguier signala le mémoire ayant pour devise Quelquefois Vun se brise où l'autre s’est sauvé, le mémoire de M. Galy-Cazalat, auquel fut décernée la grande médaille d’or pour l’application qu’il avait faite des bouchons fusibles aux chaudières, et un appareil d’alimentation à niveau constant mis en jeu par une sorte de balancier hydraulique.
- La clôture du concours fut prorogée à l’année suivante, les droits des concurrents demeurant réservés. Parmi ces concurrents ne paraît plus être compris M. Galy-Cazalat, qui se plaça lui-même hors du concours par l’intention positivement exprimée de conserver, par des brevets, la propriété exclusive de ses procédés.
- Un nouveau rapport vous fut fait en 1840. Personne ne parut encore avoir rempli toutes les conditions imposées par le programme, pour que l’un ou l’autre des prix fût décerné. Le concours fut, en conséquence, prorogé jusqu’en 1842, en réservant les droits de tous les concurrents. L’un d’eux, M. Chaus-senot aîné, qui s’était placé hors du concoure par la demande d’un brevet d’invention, reçut une médaille d’or pour les moyens de sûreté perfectionnés-qu’il avait appliqués aux chaudières à vapeur, et dont une expérience pratique de près de deux années avait constaté l’utilité..
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- La clôture définitive du concours fut arrêtée dans la séance générale du 29 mai 1844, sur la proposition du comité des arts mécaniques.
- Les pièces que nous avons eues à examiner sont au nombre de trente-deux. Plusieurs concurrents ont embrassé à la fois, dans leurs recherches, l’ensemble des questions qui font le sujet des trois prix proposés; d’autres ont présenté des descriptions d’appareils de sûreté ou d’appareils alimentaires perfectionnés. Quelques mémoires contiennent seulement l’exposé de certains faits observés lors des explosions des chaudières, et des réflexions générales sur ce sujet : leurs auteurs ne peuvent être considérés comme concurrents pour les prix proposés ; néanmoins nous vous signalerons ceux qui renferment des faits nouveaux, peu connus, et qui paraissent d’ailleurs bien observés. Votre conseil d’administration a pensé qu’il conviendrait de les publier dans le Bulletin, et d’accorder à leurs auteurs quelques-unes des distinctions par lesquelles la Société se plaît à récompenser tous les travaux utiles.
- Les concurrents qui ont traité l’ensemble des sujets de prix proposés sont au nombre de cinq. Le seul qui ait satisfait aux conditions du programme est l’auteur du mémoire déjà signalé dans le rapport de 1835 de M. le baron Seguier, et ayant pour épigraphe les vers de Corneille :
- Quelquefois l’un se brise où l’autre s’est sauvée ,
- Et par où l’un périt, un autre est conservé.
- Il recherche d’abord quelles sont les circonstances qui déterminent les explosions et les rendent plus ou moins dangereuses. Il admet que les circonstances déterminantes sont 1° le défaut de solidité suffisante des chaudières, soit qu’il provienne d’une construction défectueuse, de la mauvaise qualité des matériaux ou de l’usure des chaudières ;
- 2° L’abaissement accidentel du niveau de l’eau et le suréchauffement des parois ;
- 3° La construction défectueuse des soupapes du sûreté.
- Il pense que les explosions qui suivent un abaissement accidentel du niveau de l’eau et le suréchauffement considérable de la portion des parois émergée par suite de cet abaissement sont déterminées par un développement rapide de vapeur, au moment où l’eau arrive sur les parois échauffées, et qu’elles sont favorisées par la température élevée du métal, et surtout par les inégalités de température entre des parties des parois très-voisines l’une de l’autre.
- Les effets destructeurs des explosions des chaudières croissent d’ailleurs principalement avec le volume de l’eau chaude qu’elles renferment, et l’excès de la température de cette eau au-dessus de 100 degrés.
- L’auteur indique les moyens suivants comme propres à prévenir les explosions et atténuer les dangers qui en résultent :
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- 1° Contre le défaut de solidité , l’examen préalable des chaudières par des personnes expertes , la construction confiée à des mécaniciens expérimentés ; l’examen périodique par des experts ; la réparation prompte de tout petit défaut de la chaudière dès qu’il est aperçu.
- 2° De bonnes soupapes de sûreté à bords peu larges et à charge directe et élastique; surveillance sévère de ces appareils quant à leur état d’entretien et à la charge.
- 3° Contre Vabaissement du niveau de Veau, une bonne pompe , un bon flotteur avec un dispositif pour l’évacuation du feu, au moment où le niveau de l’eau est tombé au-dessous d’une limite déterminée.
- 4° Contre les effets des explosions, diminution du volume d’eau contenu dans la chaudière, soit en adoptant une forme convenable pour conserver une surface de chauffe suffisante, soit en introduisant un corps solide qui résiste à l’eau chaude et qui diminue autant que possible le volurre de l’eau, sans empêcher le développement de la vapeur.
- L'auteur décrit ensuite la chaudière dont il fait usage; elle est composée de bouilleurs ou tuyaux de cuivre de 12 à 15 centimètres au plus de diamètre, dont les axes sont parallèles et inclinés d’environ 24 degrés sur le plan horizontal. Ces tuyaux laissent entre eux un intervalle pour le passage de la flamme; leur surface totale est égale à la surface de chauffe d’une chaudière ordinaire de même force. Pour une chaudière devant desservir une machine de la puissance de 10 chevaux au plus, on les place tous dans un même plan; pour une puissance plus considérable , deux rangées de tuyaux sont superposées de manière à ce que ceux de la rangée supérieure correspondent aux intervalles vides de la rangée inférieure. Les tuyaux sont terminés à leurs extrémités par des allonges en fer fondu; sur chacune des allonges de la partie inférieure est fixé un tube de cuivre qui s’élève verticalement, va déboucher dans un tuyau horizontal qui réunit tous les tuyaux partiels, et duquel part un autre tube qui met en communication la partie inférieure de tous les bouilleurs avec le fond d’une capacité de forme à peu près cubique contenant le flotteur.
- Des allonges fixées aux extrémités supérieures des bouilleurs partent des tubes de cuivre qui débouchent dans un réservoir de vapeur en fonte, cylindrique, à axe horizontal et terminé par des fonds plats. A l’un de ces fonds est adaptée la tubulure portant la soupape de sûreté; sur l’autre est fixé le tuyau de prise de vapeur, et un autre tuyau qui met cette capacité en communication avec la partie supérieure de la boîte qui contient le flotteur. Celle-ci est donc distincte des tuyaux qui constituent la chaudière et du réservoir de vapeur. Le flotteur qu’elle renferme est suspendu à un fil métal-
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- lique qui traverse son fond supérieur et est équilibré comme à l’ordinaire par un contre-poids et par l’intermédiaire d'un balancier. A ce balancier, qui repose sur des tourillons et doit être parfaitement mobile , est adaptée une branche en retour d’équerre à laquelle est liée une tige ou fil métallique qui communique avec la pompe alimentaire et met eelle-ci en activité ou hors d’activité, suivant la position du flotteur. On peut aussfrlaisser fonctionner la pompe continuellement et mettre à profit le jeu du flotteur pour évacuer une partie variable de l’eau qu’elle amène, par une petite soupape.
- Un autre mécanisme conduit par le flotteur sert à renverser la grille, ou du moins une partie de la grille, et à faire tomber dans le cendrier les charbons embrasés lorsque le flotteur a atteint une position limite inférieure. A cet effet, la grille qui est installée au-dessous de la partie supérieure des tuyaux inclinés est inclinée dans le même sens que ceux-ci. Les deux parties latérales de cette grille sont fixes; la partie du milieu est portée sur un axe horizontal autour duquel il peut basculer ; elle est soutenue à son extrémité inférieure par la branche d’un levier coudé en équerre. Lorsque le flotteur baisse, par un mécanisme facile à concevoir, le levier en équerre tourne sur son axe, et la grille, n’étant plus soutenue, se place dans une position verticale ou à peu près, en laissant tomber dans le cendrier les charbons embrasés dont elle est chargée.
- L’auteur résume ainsi les avantages du système de chaudières qu’il propose :
- 1° Elles ne contiennent pas plus du quart ,du volume d’eau contenu dans les chaudières ordinaires d’un même pouvoir vaporisant;
- 2° L’eau froide injectée dans la partie inférieure des tuyaux y reste en vertu de sa plus grande pesanteur spécifique, et il n’y a qu’un tiers de l’eau qui soit à la température nécessaire pour faire explosion ;
- 3° Un seul tuyau crèvera, le plus faible par exemple, et, s’il y a six tuyaux, le danger sera réduit dans la proportion d’un sixième , par suite de ce fractionnement ;
- 4° Quant à l’économie du combustible, la chaudière est très-bien disposée pour l’emploi utile de la chaleur, puisque la flamme, après avoir agi sur l’eau la plus chaude, passe en dernier lieu sur les parties contenant l’eau froide.
- Dans la seconde partie de son mémoire, l’auteur décrit avec beaucoup de détails une pompe alimentaire d’une bonne construction dont la soupape d’aspiration est maintenue soulevée par le jeu du flotteur, lorsque l’eau a dépassé dans la chaudière le niveau normal, de sorte qu’alors la pompe ne fournit plus d’eau, tandis que cette soupape retombe et joue librement dès que le
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- niveau de l’eau s’est suffisamment abaissé dans la chaudière ; l'eau est filtrée avant d’arriver à la pompe.
- Ce premier mémoire est terminé par le récit de la rupture d’une chaudière du système de l’auteur, qui fut déterminée parle manque d’eau dans l’intérieur. Cette chaudière appartenait à une machine d’une force de 6 à 10 chevaux; elle était composée de quatre tuyaux de cuivre de 3m,3 de long, 0ra,09 de diamètre et 0m,0Q28 d’épaisseur; les tuyaux de cuivre sont soudés au feu. L’auteur, qui était présent, s’aperçut que les tresses de chanvre qui enveloppent les têtes de fonte extérieures à la maçonnerie du fourneau, afin d’éviter les déperditions de chaleur, prenaient feu ; il soupçonna le manque d’eau , mais le flotteur indiquait que la chaudière était pleine, et, par conséquent, la pompe alimentaire ne fonctionnait pas. Cependant les tresses de chanvre exhalèrent bientôt une fumée si forte, qu’on soupçonna que le flotteur était dérangé ; à peine eut-on touché la tige de ce flotteur, qu’il tomba au fond de la boîte ; on rechercha la cause qui l’avait empêché de jouer, et il y eut quelques explications pendant lesquelles la pompe remplissait de nouveau la chaudière. Se ravisant alors, le fils de l’auteur courut à la chambre de la machine pour l’arrêter, jusqu’à ce que le feu pût être éteint; il venait d’y entrer , lorsque l’explosion eut lieu. Un ouvrier ouvrait la porte du fourneau au moment même où un des tuyaux se rompit ; des charbons et de la vapeur d’eau l’atteignirent ; néanmoins, après s’être lavé, il n’eut pas la moindre trace de brûlure.
- Un des tuyaux en cuivre s’était rompu en bas, dans la conduite au-dessus du bout inférieur de la grille , à l’endroit où l’action de la flamme est la plus vive. Le cuivre plié en dehors formait une ouverture ovale et pointue de 0m,24 de long sur 0m,08 de large.
- Le flotteur de la chaudière qui fit explosion n’était pas encore parfaitement organisé.
- L’aceident dont il est rendu compte met à la fois en évidence la supériorité des chaudières tubulaires sur les chaudières ordinaires, sous le rapport du danger des explosions ; en même temps il démontre d’une manière frappante l’inconvénient qu’il y a à accorder, à des appareils mécaniques dont le jeu peut être empêché, une confiance absolue.
- Dans un second mémoire en date du 30 janvier 1837, l’auteur ajoute quelques développements aux idées qu’il a émises, dans le premier, sur l’explication des explosions par suile d’un abaissement du niveau de l’eau ; il discute quelques-unes des expériences faites en Amérique, et réfute l’opinion émise par Perkins, sur l’augmentation de tension qui résulte d’une projection d’eau liquide au milieu d’une masse de vapeur, portée à une température
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- supérieure à celle qui correspond à l’état de saturation ou au maximum de densité. Il annonce avoir apporté à ses chaudières quelques modifications qui ont pour but d’en simplifier la construction , insiste de nouveau sur l’avantage qu’il y a à incliner l’axe des chaudières, et donne un dispositif destiné à sécher la vapeur de l’eau qu’elle entraîne mécaniquement. Ce dispositif consiste à faire passer la vapeur à travers les mailles de plusieurs tissus métalliques en fil de cuivre et à la conduire au cylindre par un tuyau qui traverse le foyer. Enfin il rend compte de l’essai qu’il a fait d’un appareil d’alimentation consistant en une sorte de balancier hydraulique qu’il a adapté à des machines à basse pression. Cet appareil, analogue à celui de M. Canson, ^ d’Annonay , s’est fréquemment dérangé , et l’auteur lui préfère décidément le flotteur qu’il a déjà décrit.
- Les appareils et la pompe alimentaire décrits dans les mémoires que nous venons d’analyser sont certainement bien entendus et suffiraient pour mériter à l’auteur une distinction très-honorable; mais ils ne peuvent être considérés comme faisant partie delà chaudière; ils ont été pris en considération par votre conseil d’administration; enfin ils n’ont pas une supériorité décidée sur les appareils du même genre, décrits par d’autres concurrents et dont nous aurons à vous entretenir.
- La chaudière décrite dans les mémoires analysés ci-dessus diminue beaucoup les chances d’explosion et atténue grandement les dangers qu’elles présentent. Les appareils de sûreté qui en font pour ainsi dire partie sont bien entendus; sa disposition est favorable à l’économie du combustible. Ces mémoires, auxquels sont joints des dessins fort bien exécutés, renferment des aperçus dont la plupart sont justes, et qui, tous, décèlent une étude approfondie et des connaissances étendues sur les questions qui y sont traitées. Un certificat, délivré par des personnes compétentes, à la date du 22 février 1837, constate que trois chaudières semblables, munies de tous les appareils de sûreté accessoires décrits par l’auteur, sont en activité, l’une depuis 1830, l’autre depuis 1835, et la troisième depuis quatre mois, et que toutes ont constamment fonctionné à la satisfaction des propriétaires, sans rien laisser à désirer.
- Cependant il est évident, d’une part, que la question proposée par le programme de 1829 pour une construction de chaudières qui prévienne ou annule tout danger d’explosion n’est pas complètement résolue, et, d’autre part, les appareils de sûreté construits par l’auteur ne sont pas supérieurs à ceux du même genre également efficaces et imaginés par d’autres concurrents. -
- Votre conseil d’administration n’a donc pas pensé que l’un des prix de
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- 12,000 francs dût lui êlre décerné; mais il a décidé 1° qu’une somme de 6,000 francs serait accordée à l’auteur; 2° que les dessins de sa chaudière avec les appareils de sûreté qui en dépendent seront gravés, pour être publiés dans le Bulletin, avec leur description, et un extrait étendu des mémoires.
- L’auteur est M. Henschel, conseiller supérieur des mines, à Cassel (Hesse électorale).
- M. Henschel vient d’adresser tout récemment deux nouveaux mémoires en langue allemande, dont le premier renferme quelques considérations nouvelles sur les causes des explosions, et dont le second est relatif aux machines à haute pression, qui, suivant l’auteur, ne présentent pas plus de dangers que les chaudières à basse pression. A ces mémoires est joint un certificat de la direction générale des mines et salines de la Hesse électorale; constatant qu’une machine de la puissance de 40 chevaux, pourvue des chaudières du système de M. Henschel, est en activité sur les mines de houille d’Obernkirchen ; que la chaudière est pourvue de tous les appareils de sûreté imaginés par M. Henschel, que la machine ne consomme que 2 f kilogrammes de houille d’une médiocre qualité par force de cheval et par heure, et que la direction en est tellement satisfaite, qu’elle est en négociation avec MM. Henschel et fils pour acheter une machine de 100 chevaux destinée aux mêmes mines d’Obernkirchen.
- Parmi les communications dignes d’intérêt adressées à la Société et qui traitent des chaudières à vapeur en général, nous avons distingué un mémoire de M. Roche, ex-conducteur principal des travaux de l’usine d’Indret, prés Nantes, et une brochure de M. le baron Dumesnil.
- Le conseil d’administration a décidé 10 que les réflexions de M. Roche sur les causes des explosions et sur les moyens d’assurer le service des pompes alimentaires seront imprimées dans le Bulletin, et qu’une médaille de la valeur de 500 francs sera décernée à l’auteur, à titre d’encouragement ; 2° qu’une mention honorable sera accordée à M. le baron Dumesnil. Sa brochure contient des aperçus très-justes et dont l’auteur aurait pu faire d’heureuses applications, s’il avait entrepris des expériences positives et des constructions en grand.
- Signé Combes, rapporteur.
- Rapport sur le concours pour le perfectionnement des appareils de sûreté applicables aux chaudières à vapeur; par M. Combes.
- Un grand nombre de mémoires sur les appareils de sûreté contre les explosions, applicables aux chaudières à vapeur, ont été présentés à la Société.
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- ARTS MÉCANIQUES.
- On trouve dans quelques-uns d’entre eux la description d’appareils complets, efficaces et perfectionnés; mais les auteurs se sont placés eux-mêmes hors des conditions du concours, en prenant des brevets d’invention.
- L’auteur du mémoire n° 30, avec la devise, Le plus grand ennemi du progrès, cest la routine, n’est pas dans ce cas. Il présente un flotteur d’alarme à sifflet qui est placé au-dessus de la chaudière, dans une capacité qui communique avec l’intérieur de celle-ci, par un tuyau qui débouche à quelques centimètres au-dessous de la surface de l’eau, dans l’état normal. Si le niveau de l’eau, par suite d’une alimentation insuffisante, vient à s’abaisser au-dessous de l’orifice de ce tuyau, celui-ci et la capacité qui contient le flotteur se vident d’eau et le remplissent de vapeur; le flotteur tombe, et un jet de vapeur sortant par un petit orifice que la tige du flotteur a découvert vient frapper les bords du sifflet d’alarme.
- Un appareil établi sur le même principe avait été antérieurement présenté à la Société par M. Bresson, de Rouen, auquel la Société a décerné, en 1834, une médaille d’or de deuxième classe.
- L’auteur du mémoire n° 30 a, du reste, simplifié la construction du système, et nous connaissons plusieurs flotteurs de ce genre placés sur des chaudières à vapeur de Paris ou des environs, et qui fonctionnent bien. C’est le seul flotteur à sifflet qui puisse être appliqué à certaines chaudières tubulaires, dans l’intérieur desquelles il serait impossible de placer un flotteur de grandes dimensions. L’auteur du mémoire est M. Daliot, inspecteur particulier de la navigation, spécialement attaché à la surveillance des bateaux à vapeur qui naviguent dans le ressort de la préfecture de police.
- Votre conseil d’administration a décidé que, sur les fonds du prix de 12,000 francs, une médaille de la valeur de 200 francs serait décernée a M. Daliot, et que la description de son flotteur d’alarme serait publiée dans le Bulletin.
- Votre conseil d’administration n’a pas cru devoir laisser sans récompense les personnes qui se sont mises, ainsi que nous l’avons dit, hors du concours en prenant des brevets d’invention, et qui ont, néanmoins, apporté aux appareils de sûreté de grandes améliorations; en conséquence, il a décidé qu il leur serait distribué, à titre d’encouragement, une partie du fonds de 12,000 francs qui reste disponible.
- Parmi eux se place au premier rang M. Chaussenot aîné qui, déjà, a reçu de vous, dans la séance générale du 11 mars 1840, une médaille d’or. M. Chaussenot n'a pas inventé de nouveaux moyens de sûreté, mais il a grandement perfectionné la construction des appareils usités, soupapes de sûreté, flotteurs ordinaires, indicateurs du niveau de l’eau et flotteurs d’alarme.
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- Les soupapes de sûreté de M. Chaussenot sont ajustées avec une telle précision, qu’elles accusent la pression de la vapeur avec un degré de précision presque ép-al à celui du manomètre à air libre; elles n’adhèrent point au siège sur lequel portent leurs bords amincis, n’ont pas besoin d’être rodées, et pourraient, à la rigueur, être enfermées sous une cage dont la clef resterait entre les mains du propriétaire de la machine.
- Les flotteurs d’alarme et ordinaire sont construits avec le même soin, le même degré de perfection que les soupapes et ne sont pas susceptibles de se déranger. Plus de cent appareils de la construction de M. Chaussenot ont été établis, à diverses époques, sur des chaudières à vapeur et fonctionnent avec une parfaite régularité.
- Votre conseil d’administration a accordé à M. Chaussenot aîné, à titre de récompense et d’encouragement, une somme de 3,000 francs. La description des appareils de M. Chaussenot a déjà été imprimée dans le Bulletin de l’année 1840, page 197.
- M. Sorel, dont la Société connaît les nombreux travaux, s’occupait, en même temps que M. Chaussenot aîné, de perfectionner les appareils de sûreté contre les explosions ; il avait aussi grandement amélioré la construction des soupapes de sûreté. Il parait avoir appliqué le premier aux chaudières fixes le sifflet des machines locomotives, comme avertissement soit du manque d’eau dans la chaudière, soit d’un excès de tension. M. Sorel s’était encore appliqué à rendre l’usage du métal fusible plus facile, et il avait imaginé, dans ce but, des dispositions très-ingénieuses. Le même auteur s’occupe actuellement de recherches d’un grand intérêt sur un appareil à décrasser les grilles et sur l’emploi de la vapeur suréchauffée dans les machines.
- M. Sorel a livré au commerce beaucoup moins d’appareils de sûreté que M. Chaussenot aîné; celui-ci s’est plus exclusivement occupé de cette branche d’industrie, dont les profits sont loin d’être proportionnés à l’importance du service rendu.
- Votre conseil d’administration a décerné à M. Sorel une médaille d’or de la valeur de 1,000 francs, et a décidé de faire publier dans le Bulletin une notice sur les appareils de sûreté qu’il a présentés, et qui sont aujourd’hui tombés dans le domaine public.
- Enfin le conseil a cru devoir récompenser, par une médaille de la valeur de 300 francs, M. Eugène Bourdon, pour les améliorations qu’il a apportées au flotteur indicateur du niveau de l’eau et au flotteur d’alarme. M. Bourdon a réuni dans un même appareil le flotteur indicateur du niveau et le flotteur d’alarme. A cet effet, le flotteur fait mouvoir, au moyen d’un mécanisme placé dans l’intérieur de la chaudière, un axe horizontal qui traverse la paroi d’une
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- boîte à étoupe et porte extérieurement une aiguille mobile devant, un cadran. Lorsque le flotteur s’abaisse au-dessous d’une certaine limite , son poids détermine l’ouverture d’un petit orifice par lequel la vapeur jaillit sur un sifflet d’alarme.
- Nous n’approuvons pas la réunion de deux flotteurs en un seul ; il est certainement préférable d’avoir deux appareils distincts, parce que, si l’un d’eux se dérange, l’autre y supplée ; mais il peut être mieux de transmettre au dehors l’indication des mouvements du flotteur par le moyen d’un axe tournant que par l’intermédiaire d’une tige qui coule dans un presse-étoupe. M. Bourdon a d’ailleurs présenté quelques autres combinaisons , telles qu’un manomètre à ressort, qui pourrait, à défaut d’autres, être adapté aux chaudières des machines locomotives. C’est à ce point de vue, et dans le but de récompenser les efforts d’un constructeur dont l’habileté est généralement connue, que votre conseil d’administration a décerné à M. Bourdon une médaille de la valeur de 300 francs.
- Signé Combes, rapporteur.
- Rapport sur le concours pour la construction dune pompe alimentaire des chaudières à vapeur ; par M. Combes.
- La Société a proposé, en 1834, un prix de 1,500 francs pour la construction d’une pompe alimentaire dont les organes seraient tellement disposés, que leurs fonctions ne pussent, dans aucun cas, être paralysées par des corps solides entraînés avec le liquide.
- De nombreux concurrents se sont présentés : les uns ont substitué, aux soupapes ordinaires, des robinets ou des tiroirs, dans la persuasion que les bords tranchants de ces pièces couperaient les corps solides qui tendraient à obstruer les orifices, et empêcher le jeu des soupapes des pompes ordinaires ; d’autres ont cherché à remplacer les pompes par des appareils d’alimentation à niveau constant, qui se remplissent alternativement d’eau et de vapeur, et présentent quelque analogie avec les appareils généralement connus et usités sous le nom de retours d’eau.
- Votre conseil, sans méconnaître les avantages particuliers à chacun de ces systèmes, a remarqué que la substitution des tiroirs aux soupapes exigeait qu’on donnât aux passages du liquide une forme allongée et rétrécie qui facilite l’obstruction; que, d’ailleurs, des ordures pouvaient se loger dans la boite du tiroir et en empêcher totalement le jeu, que les robinets présentaient des inconvénients analogues ; que, d’un autre côté, le jeu des appareils d’alimentation à niveau constant pouvait être paralysé, soit par la lenteur de
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- la condensation de la vapeur, soit par des causes particulières aux divers appareils présentés. Il n’a pas pu se prononcer sur le mérite comparatif de quelques-uns des appareils qui lui ont été soumis, et il a partagé le prix de 1,500 francs par portions égales entre
- M. Pecqueur, qui a construit une pompe alimentaire dans laquelle les soupapes sont remplacées par un tiroir ;
- M. Canson d’Annonay, qui a construit et employé pendant longtemps avec succès un appareil à bascule et à jeu de robinets, pour obtenir une alimentation à niveau constant ;
- M. Girault, qui a imaginé un appareil ingénieux faisant l'office d’un retour d’eau à compartiments, mobile sur son axe, et dont un compartiment serait constamment en communication avec la chaudière.
- Les descriptions des trois appareils entre lesquels le prix est partagé seront insérées au Bulletin*
- Signe' Combes , rapporteur*
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- ARTS ÉCONOMIQUES. — glacières.
- Rapport sur le concours pour Tétablissement de grandes glacières $ par M* Herpin.
- Messieurs , la Société d’encouragement, dans le but de provoquer l’établissement de grandes glacières dans les localités où il n’en existe pas, a proposé, depuis longtemps, des récompenses honorifiques , consistant en médailles d’argent, aux personnes qui établiraient des glacières publiques pouvant contenir au moins 200,000 kilogr. de glace.
- M. Piot, confiseur, à Angers, a fait établir aux environs de cette ville une grande glacière pouvant contenir 350,000 kilogr. de glace, qu’il livre au public. M. Piot vous a transmis les plans et les devis de sa glacière, et vous avez reçu un rapport favorable de la Société industrielle d’Angers, sur les avantages et l’utilité de rétablissement formé par M. Piot.
- Ainsi, messieurs, les conditions.imposées par votre programme ayant été remplies par M. Piot, et les bons résultats et les avantages de la glacière qu’il a fait construire ayant été reconnus et constatés par la Société industrielle d’Angers, votre conseil d’administration a décidé 1° qu’il sera accordé à M. Piot une médaille d’argent, à titre de récompense; 2° que le prix sera continué pour l’année 1849.
- Signé Herpin, rapporteur.
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- Rapport sur le résultat du concours pour la construction des machines a battre les céréales; par M. Philippar.
- Messieurs, une commission spéciale, composée de membres des comités des arts mécaniques et d’agriculture, a examiné les nombreuses pièces qui ont été envoyées pour le concours des machines à battre les céréales; vingt-deux concurrents se sont mis sur les rangs, mais aucun d’eux n’a complètement rempli les conditions du programme.
- Dans cet état de choses, la Société se trouve dans une situation favorable pour modifier les conditions du programme, par suite des progrès qui ont été faits depuis l’époque de l’ouverture de ce concours. Votre commission a donc reconnu utile, en vous proposant de proroger le concours, d’en modifier les éléments.
- Le but principal que la Société a voulu atteindre, qui était de rendre les machines à battre mobiles et d’un prompt établissement dans tous les lieux, paraît avoir été résolu en partie en Angleterre. L’une de ces machines , dite anglaise, qui se trouvait au Conservatoire des arts et métiers, a été transportée à Versailles , à la ferme royale de Satory, chez M. Pigeon [Victor), où elle a été montée et essayée en présence de plusieurs cultivateurs et des membres d’une commission de la Société d’agriculture de Seine et-Oise.
- Cette machine, très-simple, pouvant être montée et démontée facilement, est d’un transport commode et débite une quantité considérable de gerbes, tellement que le travail ordinaire du batteur étant d’environ 60 à l’heure, celui de la machine anglaise a été d’environ 85 gerbes de blé et d’avoine à l’heure, ainsi que le constate le rapport fait par M. Pigeon à la Société d’agriculture de Seine-et-Oise.
- Mais, en procurant un tel résultat, ce batteur a l’inconvénient de broyer la paille et d’écraser une certaine quantité de grain : on pourrait, sans doute, trouver le moyen d’obvier à ces inconvénients, dont l’un est assurément très-grave.
- Quant au mélange et à la lacération de la paille, aucun cultivateur n’ignore que ce n’est qu’un inconvénient local et conventionnel, parce qu’il est facile de comprendre que la paille broyée est meilleure employée comme substance alimentaire peur les animaux, le travail de mastication étant préparé; et comme litière, puisqu’une paille en cet état s’imprègne mieux des matières stercorales et des gaz qui font la qualité des fumiers.
- Il paraît incontestable que nos constructeurs de machines, en étudiant le système mécanique de ce batteur anglais, pourraient, sans grande difficulté,
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- y appliquer quelques modifications qui feraient disparaitre les inconvénients qu’il présente dans son état actuel.
- Votre commission sait qu’il existe, dans quelques départements, des machines à battre qui ont beaucoup d’analogie avec la machine anglaise : on en signale plusieurs en Normandie, entre autres une, dans les environs de Dieppe, qu’aucun membre de la commission ne connaît, mais qui parait, suivant ce qu’on en dit, offrir de grands avantages.
- Les machines à battre, qui se rencontrent partout en France, ont éprouvé, depuis qu’on a commencé à en faire usage, de notables améliorations; mais ces améliorations deviendraient encore plus frappantes si le mécanicien étudiait mieux l’action de chaque pièce de la machine, et si les cultivateurs suivaient de plus prés les détails de l’exécution, afin d’éclairer de leurs avis les constructeurs.
- Parmi ces machines améliorées, on peut citer surtout celles de Cambrai, Winter, Papillon^ Loriot, Tranchan, Mothès_, etc., qui ont subi, dans ces derniers temps, d’heureuses modifications. MM. Papillon et Cambrai font mouvoir l’arbre batteur sur des galets, et M. Cambrai a même fait mouvoir de cette manière l’arbre de couche. Du reste, ce moyen a déjà été employé, car un mécanicien l’a appliqué à un batteur qu’il a présenté à l’exposition de 1844, et un ingénieur de Dieppe l’a également appliqué à l’arbre batteur d’une machine à bras»
- M. Mothèsde Bordeaux, qui a monté un assez grand nombre de ces machines sur divers points de la France , en a établi une, en 1844, près de Versailles, dans l’une des fermes royales, à Gally, où plusieurs membres de la commission l’ont vue fonctionner. La Société d’agriculture de Seine-et-Oise a rendu bon témoignage de cette machine et votre commission en a été très-satisfaite sous divers rapports.
- Ce constructeur vient d’établir, à l’institut agronomique de Grignon, un batteur du même genre fonctionnant bien et qui l’emporte sur ceux qu’il avait déjà montés, par plusieurs heureuses modifications auxquelles il est arrivé, parla nécessité d’un battage aussi parfait que possible, en conséquence d’essais et d’expériences multipliés faits avec soin par la direction de cet établissement. L’un des premiers élèves de Grignon, M. Boitel, boursier de la Société d’encouragement, qui, par l’effet d’une intelligence toute spéciale pour la précision des opérations de battage, a suivi avec le plus grand soin ces expériences, a concouru avec un véritable succès à la réalisation de ces modifications (1). M. Mothès était l’un des concurrents, et la commission prévoit que des succès
- (1) Votre commission se plaît à citer M. Boitel, dans ce rapport, parce qu’elle entrevoit un très-grand avenir chez ce jeune homme, pour concourir au progrès de la culture. Sur la désignation de
- Quarante-quatrième année. Juillet 1845. 39
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- attendent ce mécanicien s’il continue, en comprenant de mieux en mieux les besoins de la culture, à se livrer aux recherches des améliorations qu’il convient de faire pour obtenir une machine à battre telle que le cultivateur la désire.
- Parmi les concurrents, il s’en trouve un qui, comme l’année dernière, a établi une machine mobile que la vapeur fait fonctionner : votre commission la signale dans ce rapport, parce qu’elle a pensé que ce moyen pouvait être d’une utile application dans certaines circonstances et dans des localités particulières.
- Votre commission sait aussi qu’il existe plusieurs machines dont on doit faire cas et qui n’ont pas été présentées au concours.
- En général, la commission a pu remarquer les progrès qui ont été faits récemment dans la construction des batteurs; mais elle ne croit pas devoir entrer, quant à présent, dans les détails de mécanisme pour vous signaler les heureuses modifications introduites dans la confection de ces machines. Elle se borne à constater qu’il y a progrès, et que les constructeurs sont dans une bonne voie d’amélioration, qui doit les convaincre qu’avec quelques nouveaux efforts, l’agriculture sera pourvue, dans peu de temps, de bonnes machines à battre qui satisferont à toutes les exigences de la pratique et de l’économie. Elle remet donc, à vous soumettre ultérieurement, lors de l’examen définitif des pièces du concours, l’analyse de toutes les machines présentées.
- En résumé, quoique votre commission ait reconnu le mérite de plusieurs concurrents, aucun d’eux n’a complètement satisfait aux conditions du programme tel qu’il avait été publié. Elle vous propose, en conséquence,
- 1° De proroger le concours jusqu’à la fin de l’année 1846 , en maintenant les droits des concurrents inscrits ;
- 2° De modifier le programme primitif, de manière à se mettre au niveau des progrès évidents qui se rapportent à l’objet de ce concours, et de laisser aux concurrents, qui sont aujourd’hui informés des besoins de l’agriculture, toute latitude d’exécution.
- Elle a reconnu nécessaire de bien préciser la position des concurrents, afin de les placer dans une voie rationnelle qui détermine mieux leurs droits et permette à la Société de procéder avec plus de facilité à l’examen des pièces. Elle vous propose, en conséquence, d’adopter le programme suivant.
- jSigné Philippar , rapporteur.
- membres du corps enseignant de Grignon, M. Boitel vient d’obtenir la première médaille d’or que le comice agricole de Seine-et-Oise décerne , chaque année, aux élèves de Grignon, à titre d’encouragement. Les élèves qui ont été l’objet de celte distinction ont d’autant plus de mérite que les aspirants étaient nombreux et que la force du plus grand nombre était généralement reconnue, au point que le choix des quatre élèves à désigner présentait quelque embarras.
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- Prix pour une machine à battre les céréales.
- La Société d’encouragement pour l’industrie nationale, considérant
- 1° Que les machines à battre propres à l’extraction des grains sont d’une utilité tellement appréciée qu’il en existe aujourd’hui dans un grand nombre d’exploitations rurales ;
- 2° Que l’expérience acquise relativement à ces machines ne laisse plus de doute sur les avantages qu’elles peuvent offrir aux cultivateurs et à l'agriculture, puisqu’elles réduisent la main-d’œuvre, permettent d’opérer promptement, facilement, sans exposer la santé des ouvriers qui se livrent au battage, et à un prix, sinon sensiblement inférieur , au moins égal à celui du battage au fléau; d’extraire une plus grande quantité de grains dont le produit indemnise largement le cultivateur des frais occasionnés pour l’établissement d’un batteur; que le grain sort de cette machine , garnie de tous ses accessoires, parfaitement propre et immédiatement livrable au commerce; de soustraire les cultivateurs aux exigences et au manque des batteurs au fléau, actuellement surtout que la rareté et la cherté de la main-d’œuvre pour les travaux agricoles se font si vivement sentir dans beaucoup de contrées ;
- 3° Que les machines mobiles, simples et bien confectionnées offriront l’avantage de permettre, à plusieurs cultivateurs qui se seront concertés, d’opérer successivement avec le même batteur, lequel pourrait servir dans plusieurs exploitations, ce qui diminuerait les frais et conviendrait à la petite culture : en outre, le transport de ces machines dans les contrées où elles sont encore inusitées ou peu connues fournira le moyen de les faire connaître et apprécier pour en propager l’usage;
- 4° Que dans les pays de petite culture, où les machines fixes seront toujours trop dispendieuses pour une petite exploitation , les machines mobiles seront un véritable bienfait, sous le rapport de l’économie du temps et de la facilité de l’emploi à volonté ;
- 5° Que des machines fixes, simples et d’une bonne construction présentent particulièrement de grands avantages dans les exploitations étendues, où elles permettent d’utiliser les animaux dans les mauvais temps, lorsque les travaux du dehors ne pourraient se faire et forcent au repos ; que ces machines peuvent même rendre des services réels dans les petites exploitations, où un cultivateur, opérant sur 50 hectares de terrain, occupant deux batteurs pendant l’hiver, pourrait battre sa récolte par les mauvais temps en utilisant au service de sa machine ses chevaux, sa famille et ses domestiques : l’économie de temps et le rendement plus considérable en grain qu’il obtiendrait ainsi le mettraient en position de faire des bénéfices sur le capital déboursé ; que ces mêmes machines peuvent être disposées de manière que le moteur principal serve, à certaines époques de l’année, lorsque le battage est achevé , au mouvement d’autres industries agricoles ;
- 6° Que la possibilité du battage des grains immédiatement après la récolte, dans les pays où les grains sont ravagés par divers insectes et animaux destructeurs, offre un des moyens accessoires d’arrêter ces ravages et même de les prévenir ;
- 7° Que, dans les circonstances où le fourrage sec a été couvert de vase ou moisi, par l’effet d’une mauvaise récolte ou de quelque altération dans le centre de con-
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- servalion, Faction de le faire passer dans les machines à battre est le moyen le plus efficace de le débarrasser de la terre, de la poussière ou des matières poudreuses, et d’obvier aux inconvénients que ces fourrages présentent pour la santé des animaux; que, sous ce rapport, l’opération du nettoyage des fourrages par les machines à battre mérite toute attention ;
- 8° Attendu que les pailles provenant du battage peuvent, suivant la disposition des machines, être rendues intactes et régulières pour les facilités de la vente dans les contrées où existe ce [préjugé que les pailles mêlées et brisées sont moins bonnes que les autres , ou être rendues broyées et mêlées pour servir à la nourriture des animaux et employées pour la fabrication des engrais,
- Arrête les dispositions suivantes :
- Art. Ier. — Le concours pour les machines à battre est proroge jusqu’à la fin de décembre 1846.
- Art. II. —Les concurrents inscrits conservent leurs droits; mais ils seront tenus de se conformer aux conditions de ce programme eu envoyant toutes les pièces qui sont ci-après indiquées, et qu’ils reconnaîtront manquer à leur dossier.
- Art. III. — Les concurrents inscrits qui auraient introduit, depuis l’envoi de leur demande, des améliorations dans leurs machines, ou qui en introduiront, pourront reprendre leurs pièces pour les compléter, ou envoyer, pour y joindre, ce qu’ils sauront y manquer, afin de satisfaire aux prescriptions du programme.
- Art. IV. — Le prix, fixé à la valeur de trois mille francs, reste le même ; mais il sera également applicable à une machine à battre fixe ou mobile, d’une construction simple et parfaite, nécessitant l’emploi de moins de force possible.
- § 1. Ce prix pourra être partagé entre les concurrents si une des machines ne l’emportait pas et si plusieurs machines offraient des avantages égaux.
- § 2. Dans le cas où aucune machine ne serait reconnue mériter le prix, la Société, pour stimuler le zèle des concurrents, s’engage à décerner la moitié du prix au moins à l’époque fixée.
- § 3. La Société récompensera, selon le degré d’utilité, les améliorations de détails qui se feront remarquer dans les diverses machines présentées au concours.
- Art. V. — Le maximum du prix de la machine, transportée et montée, ne devra pas excéder 2,000 francs, et le prix auquel cette machine pourra être livrée sera pris en considération par la Société.
- Art. VI. — La machine devra battre au meilleur marché possible, sans excéder le prix de 75 à 80 centimes l’hectolitre de grain, en y comprenant
- 1° Les intérêts du capital engagé pour son acquisition et son établissement;
- 2° Les frais de réparation et d’entretien annuels de la machine, supposée travailler au moins trois mois par an ;
- 3° L’entretien de son mouvement par le nombre d’animaux nécessaires, et le service de la machine par le nombre d’hommes reconnus utiles à cet effet. Le travail des hommes et celui des animaux devront s’estimer comme étant de 8 à 9 heures par jour et devant se renouveler tous les jours.
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- Art. VII. — La machine devra être disposée de (elle sorte,
- 1° Que la paille soit aussi purgée que possible de grains : il ne devra en rester que 1 litre au plus par 100 litres battus; la vérification pourra en être faite par le rebattage;
- 2° Que les grains soient propres et nets, d’une qualité marchande, c’est-à-dire immédiatement livrables au commerce;
- 3° Que la paille puisse être rendue entière et régulière, ou brisée et mêlée suivant la nécessité des lieux et les besoins de l’exploitation.
- Art. VÏIL — La machine devra avoir fonctionné chez trois cultivateurs au moins, qui attesteront le fait, et avoir battu, à leur satisfaction, quatre à cinq cent mille gerbes de 12 kilogrammes environ chaque.
- Art. IX. — Les concurrents, enverront avec leur demande ,
- 1° La description de leur machine avec des dessins géométriques et détaillés de toutes ses parties, plan, profils et élévation, à l’échelle d’un décimètre pour mètre : chaque figure sera pourvue de lettres correspondant à une légende explicative, afin que la Société puisse bien juger la machine et éviter des demandes de renseignements ou des retards qui sont la suite de ces demandes ;
- 2° Le prix de la machine ;
- 3° L’indication de ses avantages ;
- 4° Sa puissance et sa résistance;
- 5° Le produit dans un temps donné, l’état des produits avec l’indication du nombre d’hommes et d’animaux employés pendant ce temps;
- 6° La désignation des exploitations où la machine fonctionne, et depuis combien de temps.
- 7° Si la machine présentée au concours est établie à une certaine distance du département de la Seine, les concurrents feront attester leur demande et toutes les pièces qui s’y rapportent par les cultivateurs précédemment signalés, par une commission de la Société d’agriculture, du comice agricole ou des ingénieurs des ponts et chaussées de la localité. Toutes ces pièces seront dûment légalisées par l’autorité locale. Ces certificats constateront le nombre et la nature des gerbes battues chez chaque cultivateur, les arrangements faits avec chacun pour le battage, soit relativement aux ouvriers, soit relativement aux animaux ; ces certificats constateront, en outre, l’état du battage du grain comparé avec les résultats obtenus au fléau, et si la machine a souffert dans l’opération ou si elle n’a éprouvé aucune avarie; enfin quels sont ses avantages.
- Art.X. La Société ne fixe aucun mode particulier de construction ; elle laisse les constructeurs maîtres de faire ce qui leur conviendra.
- Art. XI. — Comme les machines présentées pourraient ne pas remplir toutes les conditions exigées, mais que ces conditions approchassent cependant du but, la Société, ne voulant pas que d’utiles tentatives restent stériles pour leurs auteurs, se réserve de décerner, aux constructeurs qui approcheraient le plus du but à atteindre, des médailles de la valeur de 2 à 500 francs, suivant le degré de perfection de la machine.
- Le prix sera décerné, s’il y a lieu, dans la séance générale du second semestre de l’année 1847.
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- PRIX PROPOSÉS.
- Exposé des motifs d’une proposition de prix pour la construction des machines a vapeur; par M. Combes.
- La machine à vapeur a reçu, dans ces dernières années, des perfectionnements qui ont diminué de plus en plus la consommation de combustible nécessaire pour un même travail mécanique. 11 n’y a pas encore très-longtemps que l’on estimait, en général, à 5 kilogr. de houille, par force de cheval et par heure, la consommation d’une machine à vapeur. Aujourd’hui, disons-le bien haut, ce sont les mauvaises machines qui brûlent encore 5 kil., et la consommation de celles où on a mis habilement à profit la détente de la vapeur est bien plus près de 2 que de 5 kil. Cependant il n’est pas douteux qu’il n’y ait encore, sous ce rapport, un progrès ultérieur possible. La Société d’encouragement a voulu provoquer, par une proposition de prix, ce progrès nouveau, d’autant plus désirable dans notre pays que le prix de la houille y est généralement élevé par les frais de transport, conséquence forcée de l’éloignement des bassins houiilers. Pour que la question fût moins complexe, n’embrassât pas à la fois la chaudière et la machine, et fût débarrassée de la complication qui résulte des différents pouvoirs calorifiques des combustibles de diverses natures ou provenances, elle a fixé les conditions de prix en parlant de la quantité d’eau employée pour obtenir une certaine quantité de travail moteur, au lieu de partir du combustible. Comme il faut à très-peu près la même quantité de chaleur pour vaporiser 1 kilogr. d’eau, quelle que soit la pression de la vapeur formée, la dépense est, en définitive, proportionnelle à la chaleur transmise à la chaudière.
- Il est certain que plusieurs machines d’épuisement du Cornouailles, à simple effet et à détente, fournissent une quantité de travail utile de 25,000 à 30,000 kilogr. élevés à 1 mètre par kilogr. d’eau vaporisée dans les chaudières, et quelques-unes donnent même 40,000 kilogr., élevés à un mètre, de travail utile par kilogr. de vapeur. Ces effets sont obtenus sans que l’on ait une pression très-forte dans les chaudières , et sans pousser la détente au-delà de cinq ou six fois le volume primitif de la vapeur. Rien ne rend impossible d’obtenir des résultats autant, sinon plus avantageux dans les machines à double effet et produisant un mouvement de rotation continu, qui sont de beaucoup les plus répandues dans l’industrie; ce sont ces machines qui forment l’objet du prix dont voici le programme arrêté en conseil.
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- PRIX PROPOSÉS.
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- Prix pour le perfectionnement des machines à vapeur destinées à imprimer un mouvement de rotation continu.
- La Société d’encouragement propose un prix de la valeur de dix mille francs pour celui qui, d’ici au 1er janvier 1848, aura établi en France une ou plusieurs machines à vapeur, d’une puissance Aedixh trente chevaux (de 75 kilogrammes élevés à un mètre de hauteurj, destinées à servir de moteur à des filatures ou à des mécanismes quelconques, exigeant un mouvement de rotation continu, et qui satisferont aux conditions suivantes :
- 1° Le travail mécanique transmis au piston moteur, et mesuré, pendant la marche ordinaire et régulière de la machine, au moyen d’un indicateur à ressort appliqué sur les fonds des cylindres, ou d’un appareil équivalent, devra être au moins de 40,000 kilogrammes élevés à 1 mètre de hauteur verticale pour chaque kilogramme d’eau vaporisée ou plutôt introduite dans la chaudière ;
- 2° Le travail mécanique disponible, mesuré sur l’arbre du volant au moyen du frein de Prony ou d’un appareil équivalent, devra être, dans les mêmes circonstances, au moins de 30,000 kilogrammes élevés à un mètre de hauteur par kilogramme d’eau vaporisée.
- Tout prétendant au prix fera connaître à la Société les lieux où sont établies la machine ou les machines qu’il présente au concours, et adressera en même temps un certificat d’un ingénieur du corps royal des mines ou du corps royal des ponts et chaussées, ou de toute autre personne notoirement expérimentée, constatant que la machine paraît remplir les conditions du programme, en ne brûlant pas plus de 1 kilogramme et demi de houille , ou urie quantité équivalente d’un autre combustible, par force de cheval et par heure.
- Les expériences et vérifications nécessaires pour juger les machines présentées au concours seront faites par des membres du conseil de la Société délégués par le comité des arts mécaniques, ou par des personnes désignées par le même comité qui se transporteront sur les lieux et procéderont conformément à une instruction détaillée approuvée par le conseil.
- Dans le cas où, plusieurs concurrents ayant satisfait aux conditions du programme, l’un d’eux aurait une supériorité certaine sur les autres, le prix lui sera décerné. Si les machines de plusieurs concurrents sont d’un mérite égal, le prix sera partagé entre eux. Ceux qui auront rempli les conditions du programme, sans remporter le prix, pourront recevoir des médailles d’une valeur de mille francs au moins, jusqu’à concurrence de cinq mille francs.
- Si le prix n’est pas remporté, la moitié de la somme de dix mille francs sera distribuée, eu une ou plusieurs médailles dont la valeur ne pourra pas être au-dessous de mille francs, à celui ou à ceux qui auront le plus approché du prix.
- Le prix ou les médailles seront décernés dans la séance générale du second semestre de l’année 1848.
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- Exposé des motifs d’une proposition de prix pour une machine
- à fabriquer les filets de pêche/ par M. Jornard , l’un des
- secértaires.
- A plusieurs époques , la Société s’est occupée d’un objet d’industrie important pour l’économie commerciale de la France, autant que pour l’alimentation des populations; savoir, la fabrication des filets pour la pêche maritime et la pêche en général ; c’est même dès la première année de sa fondation que la Société ouvrit un concours pour cette fabrication ; le prix fut décerné à Jacquart, bien qu’il n’eût encore fait qu’ébaucher son sujet (1). MM. Baron et Barret soumirent depuis à la Société leurs moyens de fabrication (2), mais le problème n’a jamais été résolu d’une manière complètement satisfaisante.
- Cependant la France est tributaire de l’étranger, et cela pour des sommes considérables, obligée qu’elle est d’acquérir les appareils nécessaires à la grande pêche. Il y a plus, ne pouvant s’en procurer en quantité suffisante, elle abandonne à d’autres des parages qu’elle pourrait exploiter, particulièrement sur la côte d’Afrique. Il faut savoir que les filets employés à la pêche des sardines sont payés, en Provence, 26 et jusqu’à 28 francs le spen , mesure de 17 mètres et demi de largeur sur 10 mètres et demi de hauteur ; et, comme une pièce est de 8 spens et que chaque barque de pêche bien équipée doit porter quarante pièces pour être complète, il s’ensuit une dépense d’environ 8,500 francs pour une seule barcade.
- Ces filets se fabriquent à Gênes et dans presque toute la rivière ; ils sont très-forts et d’une grande finesse.
- Les filets confectionnés sur nos côtes sont beaucoup plus grossiers; les moins imparfaits se font à la Ciotat.
- Les uns et les autres sont fabriqués à la main par les pêcheurs ou par leurs femmes (3).
- Les entremaux ou tramaux, filets destinés à la pêche des poissons sédentaires, se fabriquent en France; ils coûtent 60 francs la pièce.
- (1) Sur le rapport des commissaires, l'inventeur fut appelé à Paris, aux frais de la Société, pour faire fonctionner son métier. Les commissaires étaient Conté, Molard, Bordel et Cosiaz. (Voy. Bulletin de la Société, lre année, p. l il, et 2e année, p. 15 et 157.) Le métier à faire les filets de pêche, pour lequel M. Jacquart a pris un brevet de quinze ans le 31 décembre 1805 , est décrit et figuré , t. YIII, p. 238 de la Description des brevets dont la durée est expirée.
- (2) On trouve dans la 7e année du Bulletin, p. 48, un rapport de M, Bardel sur le métier de M. Barret.
- (3) Consultez l’ouvrage de M. Berthelot sur les pêches maritimes,
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- Le gangui ou petit filet traînant à poche coûte 100 francs; mais les filets du Levant, qui sont en soie écrue, valent 300 francs.
- L’eissaugue, espèce de chalut, coûte 1,500 francs.
- Ce qui ajoute considérablement à la dépense, c’est la nécessité d’un renouvellement très-fréquent ; quatre années sont, en général, le terme de la durée des filets.
- Je suis entré dans ces détails pour montrer jusqu’où va l’importance de la consommation des filets de pêche, et celle du tribut qu’on paye à l’étranger.
- Il est évident qu’il y a là une industrie à faire naître et à encourager, et qu’il serait utile de provoquer la fabrication à la mécanique.
- II est vrai qu’on n’a encore jusqu’ici, en France, imité qu’imparfaitement le vrai nœud de filet, tel qu’il est confectionné à la main ; mais ce n’est pas une raison pour y renoncer, d’autant plus que M. Buron , de Bourgtheroude (Eure), a présenté à l’exposition de 1806 un filet à la mécanique avec le véritable nœud, et qui lui a valu la médaille d’or.
- On fabrique en Angleterre un filet pour treille à la mécanique, dont le prix est extrêmement modéré ; il revient à 15 centimes le mètre carié; j’en ai des échantillons.
- On a fabriqué à Marseille des filets à la mécanique, et leur bonne qualité a été constatée ; la force et la finesse du fil y étaient réunies, mais, jusqu’à ce moment, on n’avait pu fabriquer que des pièces de deux cents mailles.
- Outre les métiers de Jacquart, de MM. Buron et B arrêt, il y a encore celui de M. Boswell, qui est décrit dans les Annales des arts et des manufacturestome XI, p. 243, et celui de M. Robertson , dont la patente a été publiée, p. 418, t. XII du Repertorj of arts, 2e série (1).
- Je ne parle pas de tous les lieux où se confectionnent les filets à la main pour l’usage de nos pêches côtières sur les bords de l’Océan, comme les établissements de Bordeaux, Rennes, Boulogne, etc.; je ne parle pas non plus de la fabrication de Ganses et d’autres établissements.
- Le problème consiste 1° à pouvoir varier les dimensions des filets et Youverture des mailles suivant des gradations déterminées, difficulté qui n’est pas moins grande que celle de fabriquer le véritable nœud ; 2° surtout à fabriquer à bas prix de manière à ce qu’il y ait économie à confectionner à la machine.
- Dans les grands filets génois, les pièces sont composées de différentes parties : les côtés sont à grandes mailles, la bande centrale est à mailles très-
- (i) On m’apprend que M. Pecqueur a confectionné un métier à filets pour lequel il a pris un brevet de quinze ans le 20 juillet 1840. Il existe aussi dans les collections du Conservatoire royal des arts et métiers une machine deM. Aubert, pour fabriquer différents filets et des tricots.
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- PRIX PROPOSES.
- étroites ; ces mailles vont depuis 15 à 20 centimètres jusqu’à 1 centimètre. Il faut obtenir ces diverses conditions par le travail mécanique à un prix moindre que celui auquel revient la fabrication ordinaire.
- Il faut encore une grande solidité dans le tissu, comparable à celle qui s’obtient par la fabrication à la main.
- Mû par ces considérations, le conseil d’administration de la Société a décidé qu’il y avait lieu de mettre au concours la fabrication des filets par mécanique , et a arrêté le programme de prix suivant.
- Prix pour une machine propre à fabriquer les filets de pêche,
- La Société d’encouragement offre un prix de la valeur de trois mille francs h celui qui inventera un nouveau métier propre à la fabrication des filets de pêche. Les filets confectionnés à l’aide de cet appareil devront remplir toutes les conditions de solidité, de force ou de finesse convenables aux différentes sortes dépêché, et procurer une économie notable sur les produits de la fabrication manuelle.
- Les filets devront aussi pouvoir admettre toutes les grandeurs de mailles usitées dans les différents filets.
- Le concours sera fermé le 31 décembre 1846. Le prix sera délivré, s’il y a lieu, dans la séance générale du deuxième semestre de l’année 1847.
- N. B. Cette industrie sera applicable aux filets pour les treilles et aux filets pour le délitage des vers à soie.
- Prix pour l’application industrielle de l’action de la pile pour opérer des décompositions chimiques par la voie sèche.
- On sait depuis longtemps que la pile de Volta opère des décompositions chimiques quand on interpose entre les deux pôles des dissolutions métalliques ou des corps humides. On sait aussi, par de nombreuses expériences de Davy et par celles de M. Faraday, que la pile peut opérer la décomposition des corps secs, pourvu que ceux-ci soient amenés à l’état de fusion par la chaleur.
- Mais, tandis que les décompositions par la voie humide ont servi de base à la galvanoplastie, à la dorure galvanique, etc., les procédés fondés sur les décompositions des corps par la voie sèche n’ont jusqu’ici reçu aucune application suivie. Cependant il paraît résulter d’expériences faites en Angleterre par M. Napier que l’électricité, utilisée sous cette forme, peut opérer des décompositions profitables, qu’elle peut extraire directement le cuivre du sulfure de cuivre, qu’elle peut débarrasser les fontes de quelques éléments nuisibles, et qu’elle opère ces réactions avec économie, eu égard aux effets qu’elle produit par la voie humide.
- La Société désire encourager les essais tendant à assurer l’emploi de l’électricité dans ces circonstances ou dans des circonstances analogues ; elle veut assurer l’étude prompte d’une méthode utile, mais elle laisse aux concurrents toute liberté quanta l’application qui servirait à effectuer celte élude.
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- La Société accordera donc un prix de ia valeur de six mille francs à une application de ce genre faite sur une échelle industrielle et bien constatée, quel qu’en soit l’objet.
- Elle se réserve , si le prix ne lui paraissait pas complètement mérité , le droit de récompenser les efforts qui auraient été faits, par des encouragements prélevés sur la valeur du prix proposé.
- Le concours sera formé le 31 décembre 1846, et le prix sera distribué, s’il y a lieu, dans ia séance générale du deuxième semestre de 1847.
- Exposé des motifs dune proposition de prix pour la construction
- des glacières domestiques et la fabrication de la glace; par M. E. Silvestrejft/s.
- Les boissons glacées sont devenues, de nos jours, un besoin général; mais la glace ne sert pas seulement à l’agrément du consommateur, elle est recommandée en hygiène, et la médecine et la chirurgie l’emploient avec succès dans des cas nombreux de maladies : il est donc important d’en répandre, autant que possible, l’usage.
- C’est dans ce but philanthropique que la Société d’encouragement a fondé, il y a plus de vingt ans, un prix pour la construction de glacières tant fixes que portatives. Malheureusement l’impulsion donnée par elle est restée, jusqu’ici, presque sans résultats.
- En 1835, époque à laquelle le conseil d’administration n’avait encore reçu aucune communication satisfaisante, le prix fut retiré du concours et on décida que des récompenses honorifiques, consistant en médailles d’argent, seraient décernées aux personnes qui auraient établi des glacières publiques dans les localités où il n’en existait pas.
- Considérant combien il est important d’appeler l’attention du public sur l’utilité de l’emploi de la glace et, par conséquent, sur les moyens de la conserver, votre conseil d’administration, messieurs, a pensé que, pour atteindre plus sûrement le but proposé, il serait utile d’encourager séparément
- 1° La construction des petites glacières domestiques;
- 2° Celle d’appareils propres à faire promptement et économiquement de la glace, soit au moyen de mélanges frigorifiques, soit de toute autre manière.
- Il vous propose, en conséquence, d’approuver les programmes suivants de deux nouveaux prix.
- Prix pour ïétablissement de glacières domestiques.
- La Société d’encouragement, considérant les avantages d’un appareil simple et peu coûteux qui permettrait à chaque ménage de s’approvisionner de glace pour ses usages
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- PRIX PROPOSÉS.
- pendant l’été, propose un prix de la valeur de deux mille francs pour l’établissement de glacières domestiques.
- Les conditions de ce concours sont les suivantes :
- 1° L’appareil devra être construit de telle sorte, que l’établissement en soit aisé et peu coûteux, et de manière aussi qu’il puisse être monté, démonté et transporté facilement.
- 2° En admettant que la consommation moyenne d’un ménage soit annuellement de 200 kilogrammes de glace, l’appareil devra contenir, au commencement de mai, 400 kilogrammes environ.
- 3° Le concurrent devra avoir fabriqué et débité au moins vingt-cinq de ses appareils, afin qu’il puisse être facilement constaté que l’usage en est avantageux.
- 4° Enfin l’appareil sera construit de manière à pouvoir servir, au besoin, à la conservation des substances alimentaires qu’on voudrait préserver de la corruption pendant les temps chauds.
- Chaque concurrent devra adresser à la Société, avant le 31 décembre 1847, un mémoire avec figures dans lequel il décrira la construction de son appareil ainsi que la manière de l’alimenter et de s’en servir.
- Le prix sera décerné, s’il y a lieu, dans la séance générale du second semestre de l’année 1848.
- Prix pour la fabrication de la glace.
- La Société d’encouragement propose un prix de la valeur de douze cents francs pour la construction d’un appareil peu coûteux et d’un usage facile qui servira à faire de la glace au moyen d’un mélange frigorifique ou par toute autre méthode.
- Si l’on emploie les mélanges frigorifiques, les produits qui constitueront le mélange devront être d’une nature telle que les personnes les moins expérimentées pourront s’en servir sans danger.
- Dans tous les cas, l’appareil devra fournir au moins 5 kilogrammes de glace en 30 minutes, et le prix de revient du produit ne devra pas dépasser 30 centimes le kilogramme. L’eau à congeler, au moment d’être placée dans l’appareil, ne devra pas avoir une température inférieure à 12 degrés.
- Les concurremts pourront consulter les divers écrits qui traitent des moyens de se procurer artificiellement de la glace, entre autres ceux de Leslie, de Walker, de Mal-peyre, de Clément Desormes, de Boutigny, etc. La Société, dans le but de faciliter les recherches des concurrents , a arrêté que des extraits tirés des ouvrages dont il s’agit seront publiés par la voie du Bulletin.
- Chaque concurrent devra envoyer au secrétariat de la Société, avant le 31 décembre 1846, l’appareil de son invention, en y joignant une instruction sur la manière de s’en servir.
- Le prix sera décerné, s’il y a lieu, dans la séance générale du second semestre de l’année 1847.
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- Discours de M. Dumas , vice-président.
- Avant de nous séparer, permettez-moi, messieurs, de vous témoigner toute la peine que j’éprouve en voyant que la santé de notre honorable président, M. le baron Thénard, le prive encore d’un honneur auquel il met tant de prix, celui de présider vos séances, de se réunir à vous dans ces fêtes annuelles de l’industrie.
- Permettez - moi aussi de rappeler à vos justes regrets quelques noms chers à la science, à l’industrie, à la Société, les noms de trois membres du conseil que nous avons eu le malheur de perdre depuis la dernière séance publique.
- Le premier est celui de M. Humblot - Conté, pair de France, qu’une mort soudaine est venue ravir à sa famille, et qui, gendre du célèbre Conté, beau-père de notre illustre président, élevé lui-même aux plus hautes dignités de l’État par les succès de sa vie industrielle, par la sagesse et la fermeté de sa vie politique, laissera de profonds souvenirs partout, mais des souvenirs plus vifs peut-être au milieu d’un conseil dont il fut l’une des lumières, et où son nom représentait et rappelait trois générations glorieuses.
- Le second des membres que nous avons à regretter est ce jeune et modeste Leclerc-Thoüin , professeur d’agriculture au Conservatoire des arts et métiers, où la solidité de son jugement et l’étendue de ses connaissances n’étaient pas moins appréciées qu’au milieu de nous. Frappé trop tôt pour sa réputation, il n’en laisse pas moins au sein du conseil d’ineffaçables souvenirs ; ses rares qualités lui avaient gagné tous les cœurs : chacun ici s’est ému de sa perte.
- Tout récemment, la Société vient d’éprouver encore une perte nouvelle, non moins sensible, quoique moins inattendue, dans la personne deM. BaUlet de Bellay, ancien inspecteur général des mines, dont les travaux ont souvent fixé l’attention de vos comités, dont les rapports ont longtemps occupé une place honorable dans les Annales des mines et dans les vôtres.
- Il faut combler ces vides cruels ouverts dans les rangs du conseil : vos comités préparent des choix ; vous serez appelés à les ratifier.
- Quelques circonstances graves se sont manifestées dans la gestion de la Société pendant le cours du semestre qui vient de s’écouler ; il en est une que nous avons hâte de vous signaler.
- Par une gestion habile, par une sollicitude toujours active, la Société est parvenue à créer sur ses économies une réserve d’environ 660,000 fr. qu’elle avait successivement placés en actions de la banque. Mon inquiétude
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- DISCOURS DE M. DUMAS.
- et celle du bureau, celle de votre commission des fonds ont été éveillées sur la légalité de cet emploi. Il nous a paru que la Société, à titre d’établissement d’utilité publique, devait placer tous ses fonds sur l’État. La conversion de nos actions de la banque en rentes 5 pour 100 a été résolue et effectuée; mais elle l’a été avec tant de zèle et de bonheur par les soins de notre trésorier, M. Jgasse, par ceux de MM. Michelin, Mallet et Valois, que_, loin de s’affaiblir, notre revenu s’est accru d’environ 5,000 fr. par l’effet de cette conversion.
- La libéralité du roi alloue, chaque année, un fonds de 2,400 fr. qui sert à payer les jetons de présence des membres du conseil. Par une interprétation trop large, on avait affecté des jetons aux réunions des commissions et à celles des comités ; cette allocation va disparaître, à l’avenir, de vos budgets.
- La Société d’encouragement a , dès longtemps, regardé comme un devoir de favoriser la création des écoles industrielles ou agricoles ; elle a fondé des bourses dans ces écoles ; elle les a décernées au concours, et elle a pu s’assurer, par une longue expérience, que les élèves désignés à son choix et honorés de ses encouragements occupaient les places les plus élevées parmi ceux qui sortaient, chaque année, des écoles qu’elle avait voulu signaler à la confiance publique. Elle n’a donc rien à regretter à cet égard ; mais, considérant l’état florissant des écoles qui avaient excité sa sollicitude, elle croit pouvoir aujourd’hui, sans inconvénient pour elles, renoncer momentanément à leur adresser des élèves boursiers.
- Quoique la Société possède aujourd’hui un revenu de 70,000 fr. environ, ses dépenses, s’élevant à un chiffre égal, avaient rendu toute amélioration difficile. Le bureau a pensé, et le conseil a partagé ses convictions, qu’il était urgent de libérer quelques-uns de ses revenus, ce qui a motivé les deux économies que je viens de vous signaler. La Société peut maintenant appliquer à l’intérêt direct de ses souscripteurs les sommes résultant d’un placement plus avantageux de sa réserve, de l’économie faite sur les jetons de présence des membres de nos comités, enfin de la suppression des élèves boursiers.
- Vous avez joui, dans le courant de cet hiver, d’un essai qui pourra donner quelques résultats heureux. Votre bureau s’est proposé d’importer en France l’habitude, dès longtemps prise en Angleterre, de présenter, dans quelques conférences courtes et précises, les principales acquisitions de la science industrielle; ces conférences ont obtenu un succès que je constate et qui nous encourage à les multiplier.
- Toutes les applications de l’électricité vous ont été exposées ; M. Deleuil vous a fait voir qu’on pouvait en obtenir un brillant éclairage. MM. Faucaut et Fizeau^deux jeunes physiciens distingués et pleins d’avenir, vous ont montré que la lumière électrique égalait presque celle du soleil en intensité; M. Donné
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- vous a prouvé qu’elle pouvait, en effet, remplacer celle du soleil dans toutes les applications aux études de la microscopie ou de l’optique. M. Becquerel vous a montré comment la pile peut devenir une source de chaleur, de force, un agent chimique tout-puissant. Par ses soins et grâce au concours de M. Christojle, vous avez vu dorer, argenter, colorer des pièces de bronze, et toutes ces opérations n’ont plus de mystères pour vous.
- M. Payen vous a appris à juger , par une opération chimique, de l’exacte valeur des engrais. MM. Boutigny et Donnj ont exécuté devant vous des expériences d’un intérêt saisissant, d’où semblent découler de nouveaux principes pour l’explication des explosions si regrettables des chaudières à vapeur. Un industriel éminent, à qui la théorie et la pratique sont également familières, M. Bontemps, l’un des plus habiles verriers de France, est venu ici, donnant un noble exemple, vous initier à tous les secrets de sa fabrication.
- Enfin M. Chevandier, directeur des usines de Cirey, a mis sous vos yeux tous les résultats d’une longue étude des forêts envisagées d’un point de vue purement chimique, et vous avez compris tout ce que l’art forestier, la physique du globe et l’industrie avaient gagné à ses laborieuses recherches.
- Que tous ces membres de la Société reçoivent ici , par mon organe, les remercîments de leurs confrères, et puisse leur exemple être suivi. Ces conférences courtes, appuyées d’expériences, portant sur l’objet vers lequel l’attention publique est tournée, feront plus pour populariser les connaissances précises et solides que toutes les publications de la presse, à qui d’ailleurs elles fourniront un texte exact.
- Là ne se sont pas bornés les travaux de vos comités pour cet hiver : indépendamment des objets graves qui ont appelé leur attention et motivé les rapports que vous venez d’entendre, quelques pensées ont été mises à l’élude, et elles sont trop sérieuses pour qu’un travail de quelques mois ait suffi à les approfondir.
- Ainsi quelques membres du conseil ont désiré que votre Bulletin prît un peu plus d’extension et devînt un recueil complet des découvertes qui intéressent l’industrie; ils ont cru qu’avec le mouvement rapide des idées son apparition mensuelle était insuffisante, et qu’il fallait en faire un recueil semi-mensuel au moins.
- Votre commission de rédaction étudie ces propositions avec le soin qu’elles exigent. Quoique la Société d’encouragement soit riche et qu’elle puisse compter sur une longue prospérité , quoiqu’elle soit assurée de la faveur publique, il serait téméraire de la jeter dans des dépenses de publication exagérées. Nous avons tout lieu d’espérer que le gouvernement sentira combien sa coopé-
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- radon serait utile, combien elle est nécessaire pour nous aider à franchir sans crainte un obstacle qui nous arrête dans notre amour pour le bien et le progrès.
- Vous voyez, messieurs, que votre conseil s’est vivement préoccupé de découvrir des moyens nouveaux d’agir sur la marche de l’industrie, de perfectionner ceux qui étaient entre ses mains.
- Par ses conférences, la Société popularisera les découvertes nouvelles; elle familiarisera tous ses souscripteurs avec les faits et les idées qui, dans un moment donné, préoccupent les esprits.
- Par son Bulletin , devenu plus complet et plus prompt à paraître, elle ira porter au loin la connaissance de tous les événements qui intéressent l’industrie ; elle continuera cette belle et vaste collection des documents les plus précis qui aient jamais été recueillis sur la science appliquée.
- Enfin, par ses médailles , par ses prix fondés et décernés avec un vif sentiment des besoins de l’industrie, la Société, après avoir répandu les lumières au moyen de ses conférences et de son Bulletin, ira féconder le sol qui les a reçues et lui faire produire une ample moisson de découvertes.
- Le conseil attache une importance extrême à l’étude des programmes de ses prix ; il sait qu’il lui a été donné, en concentrant de fortes sommes sur la fabrication du sucre de betterave, d’en favoriser l’essor d’une manière puissante ; il sait que la lithographie, vivement excitée par vous, a reçu de nombreux perfectionnements sous l’influence de la Société ; il sait que l’art du verrier, si longtemps stationnaire, vient d’éprouver naguère une heureuse et profonde métamorphose sous l’énergique impulsion de nos prix.
- Le conseil a donc cherché de quel côté il convenait de porter ses puissants encouragements, et il a cru que toute sa sollicitude devait, pour le moment, se tourner vers les moyens propres à améliorer le sort de la classe ouvrière, au point de vue physique ou moral.
- Il a pensé qu’il lui appartenait de fonder des prix qui tendraient à améliorer l’état de notre agriculture, sous le rapport de la production de la viande, malheureusement si peu à la portée de nos laboureurs ; sous le rapport de la production des engrais, dont l’abondance peut seule assurer la vie d’une nation, tout en modérant les sueurs qu’elle prodigue sur une terre qui, sans eux, demeure ingrate et rebelle.
- Votre conseil étudie donc avec soin tout ce qui concerne les irrigations; il vous proposera bientôt des programmes de prix relatifs aux machines et aux moyens les plus propres à élever et à distribuer les eaux nécessaires à la production des prairies.
- Mais, comme toutes les eaux ne conviennent pas également à la nourri-
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- tare des plantes fourragères, il sollicitera, par des prix convenables, l’examen chimique des eaux d’arrosement les plus connues par leur pouvoir fécondant ou par leur faculté stérilisante ; il essayera d’obtenir des chimistes ou des physiologistes l’explication de cette fécondité, le remède à cette stérilité qui fait la désolation de quelques contrées.
- Si nos prix contribuent à rendre les eaux d’irrigation plus abondantes, mieux aménagées, plus efficaces, nous aurons puissamment contribué à donner à l’agriculture le moyen de produire des fourrages et, par suite, celui de créer des bestiaux, du lait ou de la viande pour nos marchés.
- Dès lors, le laboureur aura créé autour de sa ferme les engrais dont la terre a besoin pour la production des céréales. Mais ces engrais peuvent être mieux conservés, ils peuvent être améliorés ou remplacés, et il appartient au chimiste de nous éclairer sur le secret de leur puissance fécondante, sur l’art de l’accroître et d’en garantir le meilleur emploi. Des prix proposés avec maturité dans cette direction peuvent exercer une profonde influence sur notre agriculture, en favorisant la fabrication des engrais artificiels, en développant l’art d’améliorer l’engrais de nos fermes.
- Une princesse russe, la princesse Galitzin, qui joint aux vues les plus élevées de la philanthropie les lumières de l’esprit le plus distingué, a voulu faire les fonds d’un prix spécial dont elle a laissé à votre conseil le soin de fixer le programme. Ce prix a pour but de faire étudier à fond les inconvénients ou les dangers qu’une nation peut courir quand elle base sa nourriture d’une manière exagérée sur un certain ordre d’aliments doués de propriétés spécifiques qui ne se découvrent qu’à la longue, ou d’une insuffisance dont les effets ne tardent point à se faire sentir.
- On sait que les enfants dans la nourriture desquels on remplace, dans une trop forte proportion, le lait par des bouillies périssent ou perdent à jamais leur santé ; on sait que l’usage habituel de la viande crue développe lever solitaire, d’une manière universelle, chez tous les habitants de l’Abyssinie ; on sait que les peuples qui se nourrissent de maïs, en Amérique ou en Europe, sont spécialement sujets à la pellagre ; on sait à combien de maux cruels la nourriture basée sur le seigle ergoté expose les populations obligées de s’en contenter.
- Discuter de tels faits, en chercher la cause et le correctif, chercher jusqu’à quel point l’homme a besoin de varier sa nourriture, comme le sol a besoin de varier ses productions, c’est une tâche dont il vous appartient de solliciter l’accomplissement, et d’où jailliront des lumières importantes pour l’administration supérieure du pays.
- Après avoir porté toute votre sollicitude sur les moyens de favoriser la
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- production d’une nourriture abondante et saine pour la nation, vous voudrez contribuer à maintenir dans la classe ouvrière ce sentiment moral que tant de causes tendent à diminuer ou à éteindre chez elle.
- Vous voudrez, s’il dépend de vous d’y contribuer, restituer à la famille de l’ouvrier de nos fabriques toute son action sainte et moralisante, en le ramenant aux conditions d’existence du laboureur lui-même.
- En un mot, au lieu de laisser l’ouvrier de nos fabriques sous la dépendance exagérée des causes qui tendent à l’agglomérer autour de certains centres de production, en arrachant l’enfant, la jeune fille à la sollicitude maternelle, pour les jeter au milieu de mille causes de désordre et de corruption, vous chercherez à favoriser cette fabrication, qui s’effectue au sein même de la famille et qui en amélioré l’aisance sans en altérer la moralité.
- Or, ce qui concentre les ouvriers dans nos grandes manufactures, ce qui les arrache à la vie des champs et de la famille, d’où il ne faudrait jamais les sortir pour leur bonheur et pour le repos du monde, c’est l’existence de ces grandes chutes d’eau, moteurs naturels dont l’industrie s’empare, de ces grandes machines à vapeur, moteurs artificiels par lesquels elle les remplace. L’impossibilité où la mécanique se trouve d’envoyer au loin, sans de trop lourdes pertes, ces forces fournies par la nature ou créées par l’art, oblige l’industrie, pour leur plus grand malheur, à condenser autour du même point les ouvriers qu’elle leur associe.
- Eh bien ! en attendant que le fluide électrique, manié par des mains habiles, devienne un moyen de transmettre au loin et à bon marché la lumière, la chaleur et la force, ces trois grandes nécessités de rindustrie, nous avons entre nos mains un moyen sûr d’y parvenir.
- Lorsqu’un ingénieur français, Lebon , imagina que la distillation des matières organiques fournissait un gaz qui, dirigé par des tuyaux de conduite, pouvait porter au loin une brillante lumière, il n’avait songé qu’à l’éclairage. Cette partie du problème général qui nous occupe, résolue par ses soins et par ceux de ses successeurs, ne laisse rien à souhaiter désormais.
- Mais le gaz, et même, il faut le dire, un gaz à vil prix, peut devenir le moyen de transporter au loin la chaleur avec économie. Autrefois, par exemple , la filature des cocons, dans nos contrées méridionales, s’opérait en les plongeant dans l’eau bouillante d’une bassine placée sur un fourneau spécial , et chaque ouvrière avait sa bassine et son fourneau; elle pouvait donc, à la rigueur, filer chez elle et non point en fabrique. Aujourd’hui, la vapeur d’une chaudière va se distribuer à chacune de ces bassines et les mettre en ébullition ; aujourd’hui, un seul fourneau anime toute line filature : mais, comme la vapeur qu’il engendre perdrait sa chaleur par un long trajet, il a
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- DISCOURS DE M. DUMAS.
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- fallu concentrer les fileuses autour de la chaudière, les réunir dans un vaste atelier.
- L’un des membres les plus éclairés de la Société, M. J. Rénaux, d’Alais, vient de vous soumettre une proposition qui changerait cette situation de la manière la plus heureuse : il voudrait que chaque bassine fût chauffée par un bec de gaz ; dès lors rien n’empêche le travail de s’effectuer au sein de la famille, rien n’attire la jeune fileuse loin des yeux de sa mère, rien ne la jette dans ces ateliers où l’attendent les mauvais conseils et les mauvais exemples. Votre haute approbation ne suffit pas ici, il faut encore que vous appeliez de toutes vos forces la solution des difficultés de détail qu’une pareille transformation suscite toujours aux esprits généreux qui l’entreprennent.
- Ce n’est point assez ; le gaz, et le gaz le moins cher, peut encore servir à créer de la force en tous lieux, en tous temps, à de grandes comme à de petites distances de son origine. Il suffit de régler, de maîtriser, d’utiliser l’épouvantable force qui jette si souvent la terreur et la désolation dans la population de nos mines de houille.
- Mêlé d’une juste proportion d’air, le gaz donne un mélange que la chaleur fait détoner comme la poudre, et qui, comme elle, comme la vapeur, peut fournir à l’industrie un moteur puissant et régulier.
- Créer de petites machines, animées par le gaz, de la force d’un homme ou d’un cheval, ce serait le moyen de créer au loin, dans chaque chaumière, cette force à laquelle vient s’ajouter l’intelligence indispensable de l’ouvrier. Par cet heureux concours de la matière brute qui fournit la force et de l’homme qui fournit la pensée, tous les produits de l’industrie pourraient sortir achevés des mains de l’ouvrier, sans que celui-ci eût été soustrait aux joies du foyer domestique, à la paix de la vie des champs, sans que la dignité du père de famille eût à se résigner à des désordres où tout sentiment moral vient s’éteindre.
- La famille de l’ouvrier serait reconstituée à l’égal de celle du laboureur.
- Créer et porter partout de la lumière, de la chaleur et de la force, c’est donner à l’industrie les trois grands éléments de sa puissance; c’est faire à l’homme des champs des loisirs et lui donner le moyen de les utiliser; c’est fournir à chacun la faculté d’accroître son bien-être par le travail, sans risquer le bonheur de tout ce qui l’entoure, par un contact inévitable avec la corruption et le désordre. Le gaz nous donne ou nous promet tout cela. Les expériences récentes de M. Selligue, en France , celles de M. Johnston, en Angleterre, montrent que le gaz peut fournir des machines à explosion d’une puissance immense et d’un maniement facile.
- Vous comprendrez, messieurs , qu’avant de vous proposer des prix dans
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- CONSEIL D’ADMINISTRATION.
- cette direction grave et nouvelle, votre conseil ait eu besoin de se recueillir et qu’il ait compris la nécessité d’appeler le concours de vos lumières.
- Il y a parmi vous tant de cœurs généreux que les souffrances de la classe ouvrière ont émus, tant d’intelligences élevées qui ont su en pénétrer les causes profondes et lointaines, que notre appel en sera entendu et compris. Vous viendrez à notre aide dans l’accomplissement de la tâche que nous nous sommes proposée, et, avec votre concours, le conseil préparera des programmes qui vous seront soumis dans la prochaine séance publique : puisse leur effet, d’accord avec nos espérances, placer désormais l’ouvrier des fabriques dans des conditions plus saines pour le corps, plus libres pour l’intelligence, plus dignes au point de vue du sentiment moral.
- Diriger l’influence de la Société vers un tel but, c’est, j’ose le dire, lui assurer les sympathies de tous les cœurs élevés, les bénédictions de tous les cœurs chrétiens.
- CONSEIL D’ADMINISTRATION.
- COMMISSION DES, FONDS.
- Rapport fait par M. Àgasse , trésorier, au nom de la commission des fonds, sur une proposition tendant a convertir en rentes sur l’Etat les actions de la banque appartenant à la Société.
- Vous vous rappelez, messieurs, que la proposition faite de réaliser tout ou partie des actions de banque pour acheter d’autres valeurs a, dés l’abord r été accueillie avec faveur; mais, après la prise en considération, elle devait subir les formes usitées; vous l’avez renvoyée à la commission des fonds, qui l’a examinée avec tout le soin qu elle méritait.
- C’est en 1815 qu’a eu lieu le premier achat d’actions de banque; cet achat a été de cent trois actions, moyennant le prix de 114,463 francs, ce qui faisait environ 1,110 fr. par action; tous les fonds qui appartenaient alors à la Société y ont été employés ; tous les fonds libres depuis ont reçu la même destination jusqu’en 1835, époque â laquelle le nombre de deux cents ayant été atteint, le conseil a décidé qu'il n’en serait plus acheté et que les excédants de recette seraient provisoirement placés à la caisse des dépôts volontaires.
- Nous mettons sous vos yeux le tableau des prix auxquels tous les achats opt été faits. Il en résulte que les deux cents actions, ont coûté une somme
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- COMMISSION DES FONDS.
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- totale de 268,983 francs; d’après leur cours actuel, elles vaudraient environ 650,000 francs; ainsi leur valeur a bonifié de près des trois cinquièmes.
- Nous devons dire que des emplois en rentes sur l’Etat auraient aussi produit un bénéfice très-considérable; cependant il ne paraît pas que la comparaison entre le prix des rentes, aux époques où les actions ont été achetées, et celui actuel dût présenter un aussi grand avantage : au surplus, le calcul comparatif n’aurait aucune utilité, car il faut prendre les choses dans l’état où elles sont.
- Maintenant, que faut-il faire pour l’avenir ? ne pas changer la position pour risquer d’en prendre une moins bonne est toujours chose assez tentante. Cependant, en comparant les représentants de la Société à de véritables tuteurs, il nous a semblé qu’il valait mieux adopter pour placement une valeur plus à l’abri des chances du commerce, celle que les conseils de famille indiquent pour les mineurs et que le gouvernement prescrit pour les établissements publics : des rentes sur l’État. Comme capital, ce placement paraît préférable, comme fixité de revenu il le paraît encore bien davantage. Le relevé des dividendes annuels touchés depuis les premiers achats d’actions de banque démontre combien les différences ont été grandes; et la différence d’une année à l’autre est telle, que l’approximation d’un produit quelconque dans notre budget serait chose fort incertaine.
- C’est donc à l’unanimité que la commission des fonds vous propose la conversion des actions de banque en rentes sur l’État.
- Mais quelle est la nature de rente qu’il faudrait préférer? la commission des fonds a dû examiner séparément chacune d’elles.
- Commençons par dire que le 4 et le 4 1/2 ont d’abord été écartés*
- Le 4 1/2 se cote si rarement à la bourse, que l’opération serait impossible en cette valeur.
- Quant au 4, il est aussi assez rare à la bourse, et, d’après son cours à plus de 108 fr., il présenterait peu d’avantages ; cette valeur n’est pas même à l’abri, des chances de remboursement.
- Ce serait donc entre le 3 pour 100 et le 5 pour 100 qu’il faudrait choisir.
- Le 3 pour 100 a pour lui le grand avantage de la fixité ; cependant, comme d’après le cours actuel il ne rapporte environ que 2 1/2 pour 100, la commission croit devoir vous proposer le 5 pour 100, dont le produit est, dans ce moment, de plus de 4 pour 100 ; mais en vous demandant de prendre une mesure dont l'adoption se lie au choix qu’a fait la commission et qui, pour le cas de réduction, mettrait à même de restreindre les chances de diminution de revenu, ce serait d’arrêter que dans la recette des fonds généraux il ne serait compris que les neuf dixièmes des arrérages et que le dernier dixième
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- serait successivement employé à l’achat de nouvelles rentes pour accroître la première, le tout pendant un espace de dix années, et sauf au conseil à prendre ultérieurement telle mesure qu’il aviserait.
- Pour nous rendre plus intelligible, posons des chiffres :
- En vendant les actions de banque dans les cours actuels, elles produiraient environ 650,000 francs; le placement en 5 pour 100 donnerait une rente de 26,600 fr.; en retranchant le dixième à placer, il resterait près de 24,000 fr., somme supérieure au produit des actions pendant l’année 1844.
- Par un hasard singulier, cette somme de 24,000 fr. serait ce que produirait un emploi en 4 pour 100.
- Le placement en 3 pour 100 ne donnerait qu’une rente de 23,000 francs environ, et par conséquent inférieure de 1,000 francs aux neuf dixièmes de la rente 5 pour 100.
- Ajoutons que les placements successifs de la réserve, en augmentant la rente originaire et par conséquent les neuf dixièmes disponibles, rendraient la différence encore plus sensible.
- C’est donc après avoir bien pesé les avantages que peut présenter l'achat du 5 pour 100, que la commission vous propose cette valeur.
- Mais ferait-on de suite l’opération complète, ou la diviserait-on ? Votre commission a cru devoir vous proposer de donner de suite des pouvoirs complets, sauf à ce qu’il n’en soit usé que suivant les circonstances en tout ou en partie.
- Ici nous devons dire que l’agent de change qui fait ordinairement les achats pour la Société a été consulté sur le mode à employer, et que , selon lui, il serait difficile de se fixer d’avance sur l’avantage de faire promptement l’opération, ou de ne la faire que par petites parties.
- Il serait donc nécessaire que le conseil accordât de la latitude à ceux de ses membres qui le représenteront. En raison de cette latitude, votre trésorier a désiré n’être pas seul chargé de déterminer les cours auxquels l’agent de change pourrait agir ; en conséqqence, la commission des fonds vous propose de lui adjoindre MM. Valois et Mallet.
- Dans cette position, la commission vous soumet le projet de délibération ci-après :
- (c Le conseil, après avoir entendu le rapport de la commission des fonds, arrête ce qui suit :
- « Art. 1er. Les deux cents actions de la banque de France appartenant à la Société d’encouragement seront vendues à la bourse, en tout ou en partie, aux cours qui seront approuvés par M. Agasse, trésorier, et par MM. Valois et Mallet, membres de la commission des fonds, conjointement; M. Agasse est autorisé à en signer le transfert.
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- COMMISSION DES FONDS.
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- cr Art. 2. Au fur et à mesure des ventes, le prix à en provenir sera employé à l’achat d’inscriptions 5 pour 100, au nom de la Société d’encouragement, dans lesquelles inscriptions il sera mentionné qu’elles seront transférables par le trésorier autorisé par délibération du conseil.
- « Art. 3. Pendant l’espace de dix années il ne sera porté en recette dans le compte des fonds généraux que les neuf dixièmes des arrérages, tant des inscriptions à acquérir d’après la disposition ci-dessus et celle ci-après , que de toutes autres inscriptions 5 pour 100 qui proviendront de l’emploi de fonds libres delà Société.
- « Le dernier dixième sera, aussitôt chaque payement, employé à l’achat d’autres inscriptions 5 pour 100, au nom de la Société et dans les mêmes termes que dessus; le compte en sera présenté particulièrement dans le compte général de chaque année. »
- Signé Agisse, rapporteur. Approuvé en séance, le 26 février 1845.
- Rapport fait par M, Agasse, au nom de la commission des fonds y sur le résultat de la conversion en rentes sur T Etat des actions de la banque appartenant a la Société.
- Messieurs, nous avons hâte de vous annoncer que l’opération relative à la conversion des deux cents actions de banque en inscriptions 5 pour 100 est terminée; les cours de ces deux valeurs, lors de la délibération du conseil, ne permettaient d’espérer l’achat que d’une inscription de 26,000 fr. ; les variations qui sont survenues ont mis à même d’en acheter une de 27,275 fr.; ainsi il y a un boni de 675 fr. de rente, et il est même resté un petit reliquat actif de 3,824 fr. 50.
- Nous mettons sous les yeux du conseil le tableau détaillé des ventes et des achats ; vous croirez probablement devoir en ordonner la transcription dans le procès-verbal de la présente séance.
- L’opération a été faite par M. Roland-Gosselin, agent de change. Vos commissaires se sont parfaitement entendus avec lui, et ils croient devoir consigner ici que M. Roland-Gosselin a apporté à l’affaire tout le soin qu’elle méritait ; il s’est aussi contenté d’un seul droit de courtage, encore bien qu’il eût pu en être réclamé deux, l’un pour la vente et l’autre pour l’achat.
- La vente des actions demandait une assez grande circonspection; cette vente a pesé sur la bourse et influé sur les cours. Une première négociation a été faite de cent vingt actions, ensuite il ne se trouva plus d’acheteurs, et le cours a sensiblement baissé; il s’est relevé et les ventes ont pu se compléter
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- à un faux avantageux : deux actions seulement n’ont été vendues qu a 3.215 fr.; toutes les autres l’ont été de 3,220 à 3,240 fr,; le prix total est de €45,402 fr. 50, ci...............................645,402 fr. 50 c.
- Avant les achats, la proposition faite à la chambre des députés relativement au remboursement du 5 p. 100 avait fait baisser le cours de plus de 2 fr.; aussitôt la vente des cent vingt premières actions, il a été acheté une inscription de 15,000 fr., avec^réserve du semestre au 22 mars; les 12,275 fr. de surplus n’ont pu être achetés que depuis la séparation du coupon ; tous les achats ont coûté 649,078 fr., sur quoi il y a eu à déduire le semestre desdits 15,000 fr.; en conséquence, il
- n’a été déboursé que 641,578 fr., ci............... 641,578 »
- Excédant actif : 3,824 fr. 50, ci................ 3,824 fr. 50 c
- Les ventes et les achats ont presque tous été faits payables fin du mois; de sorte que l’opération ne sera complètement régularisée qu’a prés la liquidation, c’est-à-dire le 5 du courant ; mais la confiance qu’inspire M. Roland-Gosselin est une garantie sûre du résultat tel que nous venons de l’annoncer.
- Les actions ont été vendues avec jouissance à partir du 1er janvier dernier, tandis que la jouissance de l’inscription ne partira que du 22 mars; en raison de cette différence, les 3,824 fr. 50 ci-dessus doivent évidemment être considérés comme applicables aux revenus. Si à cette somme on ne devait ajouter, dans le compte de 1845 , que le semestre de l’inscription à échoir le 22 septembre, il y aurait probablement un déficit. La commission des fonds a, dès à présent, pensé qu’il convenait de s’en occuper, et qu’au moment où venaient d’être votées les bases du premier budget il était bon que la recel te fût mise en rapport avec la dépense ; en conséquence , elle vous propose de décider qu’il sera pris sur les fonds généraux une somme de 8,449 fr. 25, nécessaire pour, avec lesdits 3,824 fr. 50 et le semestre à échoir le 22 septembre, compléter en 1845 une année de la rente résultant de la conversion qui vient d’avoir lieu. Les années suivantes, il écherra deux semestres de l’inscription; ainsi les choses prendront une marche régulière.
- Avant de terminer, nous croyons devoir vous faire remarquer que, après avoir prélevé sur la rente acquise de 27,275 fr. le dixième à mettre en réserve, conformément à la délibération du 5 mars, il restera libre une somme de 24,547 fr. 50, qui est de plus de 3,000 fr. supérieure à ce que les actions de -banque ont produit en 1844.
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- Produit de la vente de 200 actions de la banque de France.
- Le 4 mars 1845 ,
- vendu au comptant. 45 actions à 3,225 fr. » c. 145,125 fr. » c,
- Fin courant. 25 id. 3,240 « 81,000
- Id. 25 id. 3,232 50 80,812 50
- Id. 25 id. 3,230 » 80,750 »
- Le 24 mars (comptant). 28 id. 3,220 » 90,160 ))
- Fin courant. 25 id. 3,220 » 80,500 >>
- Id. 25 id. 3,225 » 80,625 »
- Le 25 mars (comptant). 2 id. 3,215 » 6,430 »
- 200 act. de banque. Ensemble 645,402 f. 50 c.
- Achat de rentes 5 pour 100.
- Le 4 mars 1845 , acheté au
- comptant. 2,500 f. Rte 5 o/° à 119 f . 45 59,725 f. » c,
- Id. 5,000 id. 119 60 119,600 »
- Fin cour*. 7,500 id. 119 90 179,850 »
- 24 mars
- (comptant). 2,275 id. 117 67 \ \ 53,542 12
- Fin cour1. 5,000 id. 117 80 117,800 »
- Id. 5,000 id. 117 75 117,750 »
- 27,275 f. Rte 5 % 648,267 f. 12
- Droit de l’agent de change, 1/8 81 Of. 88 c. 649,078 »
- 3,675 50
- Semestre sur 15,000 fr. Rte 5 °/0 achetés le 4 mars. ... 7,500 »
- Payé pour solde. 3,824 f. 50 c.
- Après en avoir délibéré, le conseil, dans sa séance du 2 août 1845, a adopte le rapport, et, sur la proposition de M. le président et conformément au vœu exprimé par la commission des fonds, en a ordonné la transcription dans le procès-verbal de la séance et voté des remercîments à la commission des fonds et à M. Amasse pour les soins qu’ils ont bien voulu apporter à cette alfaire.
- Quarante-quatrième année. Juillet 1845.
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- PROCÈS-VERBAUX.
- Extra i t des proces-verbaux des séances du conseil d’administration de la Société d’encouragement.
- Séance extraordinaire du 2 juillet 1845.
- Correspondance. M. le baron de Ladoucette, membre du conseil d’adminislration , adresse quelques exemplaires du rapport qu’il a fait au congrès central d’agriculture, sur le déboisement des forêts et sur les moyens de les repeupler, objets qui excitent à si juste titre la sollicitude de la Société d’encouragement.
- Le conseil vote des remercîments à l’auteur pour cette communication.
- M. Frédéric de Boullenois transmet, au nom de la Société séricicole , dont il est le secrétaire, le huitième volume (année 1844) de ses Annales ,• cette Société désirerait que la Société d’encouragement voulût bien lui adresser en échange les numéros de son Bulletin.
- M. Sainte-Preuve, professeur des sciences physiques, soumet deux conceptions qu’il croit pouvoir être mises en pratique avec quelque avantage et pour lesquelles il n’a pas pris de brevet d’invention.
- La première est un nouveau mode d’ouverture et de fermeture de la fente du tube pneumatique des chemins de fer atmosphériques. Il propose un tube à parois suffisamment élastiques, ou un tube dont la fente est comprise entre des lèvres élastiques garnies d’un cuir gras. La tige de fer qui unit le piston au convoi sépare , en passant, ces lèvres, lesquelles se rapprochent après le passage de la tige.
- L’auteur annonce avoir reconnu, dans ses expériences, que celte simple fermeture était suffisante pour s’opposer à la rentrée de l’air extérieur, alors même que l’air intérieur n’avait plus que le 76e de la densité de l’atmosphère.
- Pour des expériences en grand, M. Sainte-Preuve conseillerait de tirer au banc les tubes de son système, ce qui leur donnerait une forme cylindrique suffisamment exacte que ne possèdent pas les tuyaux en fonte non alésés du chemin d’Irlande. Il se propose de présenter à la Société un banc d’étirage qui, pour cette application ou pour toute aiitre, semble offrir des avantages sur le mode usité.
- M. Sainte-Preuve mettra sous les yeux de la Société des documents constatant que ses essais sur le nouveau mode d’ouverture et de fermeture du tube atmosphérique remontent à une époque déjà éloignée.
- Sa seconde conception est relative à la teinture des étoffes en teintes à dégradations, fondues ou chinées. M. Sainte-Preuve joint à sa lettre le dessin d’un appareil destiné à celte opération.
- Objets présentés. MM. Delarue, Herbaültet comp.,. rue du Puits-des-Blancs-Man-teaux, 5, présentent une machine pour l’exploitalioii des chemins de fer ayant pour but de franchir les pentes et les courbes.
- Il est fait hommage, à la Société, des ouvrages suivants :
- 1° Société d’agriculture et de commerce de Caen, séance du 14 mars 1845 ;
- 2° Bulletin de la Société d’agriculture du département du Cher, n° XXIY (1845);
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- PROCÈS-VERBAUX.
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- 3° Journal des usines et des brevets d’invention, par M. Viollet, juin 1845 ;
- 4° Le Technologis te, juillet 1845;
- 5° Moniteur des eaux et forêts, sous la direction de M. Thomas, juillet 1845.
- Rapports des comités. M. Silvestre fils rend compte de la délibération des comités des arts chimiques et économiques réunis, au sujet de la rédaction du programme de prix relatif à la fabrication de la glace.
- Les comités ont été d’avis de l’utilité de ce prix ; mais ils ont pensé que , dans le but de faciliter les recherches des personnes qui désirent prendre part au concours, il serait convenable que la Société publiât, dans son Bulletin, des extraits des divers ouvrages qui traitent des moyens de se procurer artificiellement de la glace.
- M. Silvestre donne lecture du programme qui fixe la valeur du prix à 300 fr.
- M. le président pense qu’il ne suffit pas que l’appareil puisse fournir au moins 5 kil. de glace dans un temps donné et à un prix modéré, mais qu’il faut encore déterminer la température que l’eau à congeler doit avoir au moment où on la place dans l’appareil.
- Après quelques observations sur l’insuffisance de la somme affectée à la solution du problème, le conseil arrête que la valeur du prix sera portée à 1,200 fr., et qu’aux conditions à remplir on joindra celles que l’eau à congeler, au moment d’être placée dans l’appareil, ne devra pas avoir une température inférieure à 12°, et que le prix de revient de la glace n’excédera pas 30 cent, le kil.
- Au nom du comité des arts mécaniques, M. Combes lit un rapport sur le concours relatif à la construction de chaudières à vapeur inexplosibles.
- Après avoir rappelé l’origine de ce prix et les conditions imposées par le programme, M. le rapporteur annonce que M. Henschel, conseiller supérieur des mines, à Cassel (Hesse électorale), a adressé les dessins d’une chaudière qu’il a fait établir aux environs de Cassel dès l’année 1830 , à laquelle il a ajouté, depuis, des perfectionnements. Quoique cette chaudière ne rende pas les explosions impossibles, elle en atténue du moins les effets destructeurs.
- En conséquence, le comité est d’avis que le prix n’est pas remporté, mais qu’il y a lieu d’accorder à M. Henschel une récompense de 6,000 fr. formant la moitié de la somme consacrée à la solution de ce problème.
- Parmi les documents relatifs à la même question, le comité a distingué 1° un mémoire de M. Roche, ex-conducteur des usines d’Indret, renfermant des considérations intéressantes sur les causes d’explosions des chaudières à haute et à basse pression; 2° une brochure de M. le baron Dumesnil sur le même sujet. 11 propose de décerner à M. Roche une médaille de la valeur de 500 fr. à titre d’encouragement et une mention honorable à M. Dumesnil.
- Ces propositions sont adoptées.
- M. Combes rend compte ensuite du résultat du concours pour le perfectionnement des appareils de sûreté applicables aux chaudières à vapeur.
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- PROCÈS-VERBAUX.
- Parmi ceux présentés aux concours, le comité a distingué le flotteur d’alarme de M. Daliot, les soupapes de sûreté de M. Chaussenot aîné et les appareils de M. Sorel.
- Le comité propose d’accorder au premier une médaille de la valeur de 200 fr., à titre d’encouragement j à M. Chaussenot une récompense de 3,000 fr., et à M. Sorel une médaille de la valeur de 1,000 fr.
- Ces diverses propositions sont adoptées.
- M. Combes, au nom du même comité, expose le résultat du concours relatif à !a construction d’une pompe alimentaire des chaudières à vapeur.
- Après avoir fait connaître les travaux des nombreux concurrents qui se sont présentés pour disputer ce prix qui est d’une valeur de 1,500 fr., le comité propose de le distribuer par parts égales entre M. Pecqueur, qui a construit une pompe alimentaire dans laquelle les soupapes sont remplacées par un tiroir, M. Canson, d’Annonay, qui a construit et employé un appareil à bascule et à jeu de robinets pour obtenir une alimentation à niveau constant, et M. Girault, qui a imaginé un appareil ingénieux faisant l’office d’un retour d’eau à compartiments, mobile sur son axe , et dont un compartiment serait constamment en communication avec la chaudière.
- Le conseil approuve ces propositions.
- A la suite de son rapport, M. Combes fait observer que la Société avait consacré une somme de 24,000 fr. à la solution des deux premières questions, et que le conseil vient de décider qu?il serait alloué, à titre de récompense, des médailles et des encouragements pour une somme de 11,000 fr. environ. Dans ces circonstances, le comité des arts mécaniques a pensé qu’il serait utile de prélever, sur les 13,000 fr. restants, une somme de 10,000 fr. pour la fondation d’un prix à décerner en 1848, pour le perfectionnement des machines à vapeur destinées à imprimer un mouvement de rotation continu.
- Le comité fait observer que, quoique la machine à vapeur ait reçu, dans ces derniers temps, des perfectionnements qui ont diminué de plus en plus la consommation du combustible nécessaire pour un même travail mécanique, il y a encore, sous ce rapport, des progrès à faire * que, dès lors, il est important de provoquer, par une proposition de prix, ces progrès, d’autant qu’en France le prix de la houille est généralement élevé, à cause des frais de transport résultant de l’éloignement des bassins houiliers.
- Le comité est d’avis d’établir les conditions du prix en partant de la quantité d’eau employée pour obtenir une certaine quantité de travail moteur, au lieu de partir du combustible consommé. Comme il faut à peu près la même chaleur pour vaporiser 1 kil. d’eau, quelle que soit la pression de la vapeur formée, la dépense est, en définitive, proportionnelle à la chaleur transmise à la chaudière.
- M. Cornas don ne lecture du programme de ce prix dontiesdispositionssontapprouvées.
- Séance générale du 9 juillet 1845.
- Voyez plus haut pour les détails de celte séance.
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- PROCÈS-VERBAUX.
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- Séance du 23 juillet 1845.
- Correspondance. M. le baron Mercier, manufacturier, à Alençon (Orne), appelle l’attention de la Société sur les perfectionnements que M. Duchez a apportés dans la confection des navettes des métiers à lisser.
- M. Gaffard fils, pharmacien, à Aurillac, adresse un mémoire contenant la description d’un procédé propre à rendre réfractaires les argiles du commerce.
- M. Champion, fabricant de briques à Chennevières, près Corbeil, demande que la Société veuille bien faire examiner s’il existe des moyens d’extraire économiquement de la glaise la pierre calcaire qui s’y rencontre et qui, dans la cuisson des briques, etc., cause beaucoup de déchet.
- M. Pimont, membre de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Rouen , adresse un rapport de MM. Girardin et Levy , sur son appareil caloridon propre à l’alimentation des chaudières à vapeur, pour être joint aux pièces déposées par lui pour prendre part au prix fondé par M. le marquis d? Argenteuil.
- Objets présentés. MM. Combes (Jean) et avenue Gabrielle, 24, aux Champs Élv-sées, présentent un système de construction de trains de waggons et chariots de transport à double essieu rendant les roues indépendantes de chaque waggon.
- MM. Moisson et Prélier, chimistes , Sellier, docteur en médecine, et Laroque, préparateur de chimie à l'école de pharmacie , présentent de l’acide sulfurique anhydre et de l’acide sulfurique fumant dit de Saxe, à 67°, préparé par eux; ce dernier acide est nécessaire à la fabrication du carmin d’indigo, employé pour la teinture des étoffes. Les avantages qui doivent résulter de l’emploi de cet acide sont, suivant les auteurs, qu’au lieu de 5 et même de 6 parties d’acide à 66° pour dissoudre une partie d’indigo, 2 parties de leur acide fumant suffiront pour dissoudre une partie d’indigo. Lorsqu’on opère avec cet acide sur d’assez grandes quantités, sa température s’élève à un degré suffisant pour dissoudre complètement l’indigo, ce qu’on n’obtient pas avec l’acide ordinaire.
- M. Dumas, vice-président, fait observer que jusqu’ici la France a été tributaire de l’Allemagne pour l’acide sulfurique fumant employé en tei nture. Celui marquant 66° ne donne que des teintes d’un faible éclat. Les produits présentés par MM. Moisson, Prélier , Sellier et Laroque se recommandent, d’ailleurs, à l’attention des chimistes et des manufacturiers par leur bas prix , puisque leur acide à 67° se vend 1 fr. le kilogr., tandis que l’acide de Nordhausen coûte 1 fr. 50.
- M. Baronnet, gérant de la Société L. Cherrier et comp., rue du Faubourg-Montmartre , 13, rappelle qu’il a présenté à la Société un nouveau système de vidange et de désinfection des fosses d’aisances, et que la commission nommée par elle a assisté à une expérience dans le but de constater les améliorations apportées à une industrie funeste pour la salubrité publique et la vie des ouvriers qu’elle emploie.
- M. Baronnet annonce qu’une plus longue pratique lui a permis de compléter les détails de son principe et l’application de ses procédés dans les villes où ils ont obtenu la protection des autorités locales.
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- PROCES-VERBAUX.
- Aujourd’hui que l’emploi de cet appareil est devenu le premier élément du mode de fabrication d’un engrais désinfecté qui complète ce système de vidange, M. Baronnet demande que la Société fasse de nouveau examiner ses procédés.
- M. Payen expose que l’appareil de M. Baronnet est une chaîne à godets à laquelle on a annexé un cylindre renfermant du chlorure de chaux à travers lequel passent les gaz qui se dégagent des fosses. Les matières extraites de ces fosses sont désinfectées à l’aide des résidus des fabriques de sulfate de cuivre, qui contiennent les divers sulfates de fer, parmi lesquels le sulfate du sesquioxyde décompose l’acide sulfhydrique et neutralise les gaz méphitiques en saturant l’ammoniaque contenue dans les matières; celles ci peuvent dès lors être transportées sans qu’il en résulte aucun inconvénient, et être converties en un engrais pulvérulent et inodore, d’un effet lent, persistant à l’aide du terreau carbonisé dans des fours appropriés à cet usage. Des expériences ont été faites en présence de M. le ministre du commerce et de l’agriculture, des membres du comité des arts chimiques et du conseil de salubrité, et les ont vivement intéressés.
- M. le docteur Colin, rue des Brodeurs-Saint-Germain , 7, présente des ciseaux articulés qui, par un mécanisme à levier, offrent l’avantage de couper en sciant et de produire une division très-nette ;
- M. Allier aîné, rue Simon-le-Franc, 21 ; un appareil à l’usage de la chapellerie et qui prend et reproduit la forme exacte de la tête.
- Les ouvrages suivants sont déposés sur le bureau:
- 1° Sur le commerce des sangsues, par M. A. Chevallier, membre du conseil ;
- 2° Manuel des experts, par M. Vasserotj
- 3° Collection de divers manuels concernant l’industrie publiés par la librairie Roret, rue Hautefeuille.
- M. J omar d annonce qu’il s’est formé, à Paris, une Société hellénique de l’industrie de la Grèce -, M. Marcella, son directeur, l’a chargé, au nom de ses fondateurs, de mettre sous les yeux du conseil une lettre dans laquelle ils réclament l’appui de la Société dans l’œuvre patriotique qu’ils viennent d’entreprendre.
- Le conseil accueille avec intérêt cette communication et invite la commission du Bulletin à proposer les moyens de publicité les plus convenables que la Société pourrait employer dans cette circonstance.
- M. J omar d fait hommage, au nom de M. Marcella, membre de plusieurs sociétés savantes, d’un ouvrage qu’il a publié sous le titre de Dictionnaire étymologique des mots français, techniques et autres, dérivés du grec ancien.
- M. le président fait ressortir le mérite de cet ouvrage, et propose d’adresser à M. Marcella les remercîments de la Société pour son offrande.
- M. Dumas annonce que la Société possède dans son sein M. Faraday, célèbre chimiste anglais, dont les brillantes découvertes et les services importants qu’il a rendus aux sciences et aux arts sont appréciés depuis longtemps par tous les membres de la Société.
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- PROCES-VERBAUX.
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- Il propose d’inscrire le nom de M. Faraday sur la liste des membres correspondants de la Société.
- Celte proposition est accueillie avec empressement.
- M. Dumas, après avoir exprimé, au nom deM. Faraday, toute la reconnaissance dont il est pénétré pour le témoignage d’estime qui vient de lui être accordé, lui remet un jeton de présence pour rappeler cette circonstance.
- Communications. M. Delesse, ingénieur des mines, avait adressé une notice sur un mode de traitement du cuivre par cémentation pratiqué à Stadtberg, en Westphalie, dans la pensée que les membres de la Société consulteraient peut-être cette notice, à cause des découvertes récemment faites par MM. Dechaud et Gaultier de Claubry, sur l’emploi de l’électricité dans le traitement du minerai de cuivre.
- M. Gaultier de Claubry, après avoir examiné cette brochure, pense qu’il serait utile de reproduire, dans le Bulletin, les faits intéressants qu’elle renferme.
- Celte proposition est adoptée.
- M. le Chatelier, membre du conseil, donne lecture d’une note sur l’emploi du plâtre en agriculture considéré sous le rapport du trafic par chemins de fer.
- Après avoir rappelé les diverses applications que le plâtre a déjà reçues comme amendement des terres, M. le Chatelier fait sentir les avantages que les localités privées de cette matière retireront du transport rapide et économique par chemins de fer; déjà celui de Paris k Orléans en transporte de grandes quantités.
- M. le Chatelier termine en exprimant le vœu qu’une commission spéciale soit chargée de rédiger, sur l’emploi de plâtre en agriculture, des instructions qui seraient répandues par la voie du Bulletin, et au besoin par un tirage extraordinaire. Si la question n’était pas suffisamment avancée, on pourrait provoquer, par la fondation de prix, des études, des expériences qui feraient ressortir l’importance du plâtre employé comme agent dans la manipulation des engrais et la fixation de leur élément principal.
- M. le président remercie M. le Chatelier, au nom du conseil, de son intéressante communication, qui est renvoyée à la commission du Bulletin pour qu’elle reçoive une prompte publicité.
- Les comités des arts chimiques et d’agriculture sont chargés d’examiner les questions posées par M. le Chatelier, et de rendre compte du résultat de leurs délibérations, afin d’atteindre le but désiré.
- M. Gonfreville fait l’exposé d’un nouveau système de teinture et d’impression imaginé par lui, en employant des astringents et des substances colorantes végétales de l’ïnde, et des mordants et substances colorantes minérales.
- La première partie de sa notice a pour but de rappeler les recherches qu’il a faites dans l’ïnde de 1827 à 1832, et d’invoquer l’intervention de la Société à l’appui d’une demande qu’il a adressée au ministre de l’agriculture et du commerce , relative à la publication, sous ses auspices, de mémoires industriels concernant la mission qui lui fut confiée.
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- PROCES-VERBAUX.
- La seconde partie, comprenant les expériences faites de 1832 à 1839, (end à démontrer l’utilité de l’emploi, en teinture et peinture , des extraits purs de quelques substances colorantes importées d’Asie, et de proposer un prix pour la fondation, dans un de nos comptoirs de l’Inde, d’un établissement pour la culture en grand de ces substances et la fabrication d’extraits propres à la teinture et à l’impression.
- La troisième partie rapporte les expériences faites de 1839 à 1845, et signale la découverte d’un nouveau système de teinture et de peinture des fils et tissus de coton, de lin , de soie et de laine, au moyen de trente astringents et substances colorantes de l’Inde et d’un plus grand nombre de mordants et substances colorantes minérales.
- Son système et ces agents nouveaux permettent, selon l’auteur, de résoudre la majeure partie, sinon la totalité des problèmes, restés insolubles jusqu’à ce jour, sur Pin-leusité, l’éclat, la variété, la fixité et l’économie des couleurs, en un mot pour le perfectionnement des procédés en général.
- La communication de M. Gonfreville est renvoyée à l’examen du comité des arts chimiques.
- M. Rouget de Liste entretient le conseil des essais dont il s’occupe, et qui le portent à croire que les fabricants anglais font entrer dans la composition de leurs encres typographiques des ingrédients qu’on n’emploie pas en France, tels que des résines molles et solides, des baumes, du savon jaune de résine, des savons gras, etc.
- M. Rouget de Liste entre dans quelques développements à cet égard et sur les recherches qu’il a faites pour constater les droits qu’ont des auteurs anciens à des compositions d’encres d’impression.
- M. le président invite M. Rouget de Liste à rédiger une note sur cette communication pour être soumise à l’appréciation du comité des arts chimiques.
- Imprimerie de Mme Ve BOUC H A RD-H UZ A RD, rue de 1 Eperon, 7.
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- QUARANTE-QUATRIÈME ANNÉE. (N° CCCGXCIV.) AOUT 1845.
- BULLETIN
- DE LA
- / r
- SOCIETE D’ENCOURAGEMENT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- iiii— ------
- ARTS MÉCANIQUES. — chemins de fer.
- Rapport fait par M. le Chatelier, au nom du comité des arts mécaniques , sur les chemins de fer à courbes de petit rayon de M. Laignel.
- Messieurs, votre comité des arts mécaniques a signalé, à plusieurs reprises, les avantages que pourrait présenter l’application du système de M. Laignel, pour faire franchir aux waggons employés sur les chemins de fer des courbes de très-petit rayon (1). On trouve dans deux ouvrages récemment publiés en Autriche, sur les chemins de fer de l’Amérique du Nord, des renseignements qui établissent que le système des courbes de petit rayon, désigné à juste titre, en France, par le nom de système Laignel, est appliqué sur une grande échelle dans plusieurs villes des États-Unis ; il y a été introduit ou inventé, c’est un point sur lequel ne s’expliquent pas les auteurs de ces deux ouvrages, par M. Thomas Simpson, qui a pris une patente en 1831 , et, par conséquent, postérieurement au premier brevet de M. Laignel, en date du 23 juillet 1830.
- Ce brevet et les dessins qui y sont annexés, dont le comité s’est fait représenter la copie authentique, établissent, sans aucun doute, que, dès cette époque,
- (1) La Société d’encouragement a décerné à M. Laignel, pour son système de chemins de fera courbes de petit rayon, une médaille d’or de 2e classe dans sa séance générale du 27 juin 1832 , et sa grande médaille d’or dans la séance générale du 6 juillet 1836. (Foy. le rappoit de M. Mallet, p. 186 de la 31e année du Bulletin, et ceux de M. Théod. Olivier, p. 323 , année 1834 , et p. 297, année 1835.)
- Quarante-quatrième année. Août 1845.
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- ARTS MÉCANIQUES.
- M. Laignel avait conçu l’idée de faire parcourir dans les courbes,' aux roues des waggons solidaires sur un même essieu, des chemins inégaux, en changeant momentanément leur rayon, dans le rapport des rayons des courbes formées par les rails.
- Quelques mots sont nécessaires pour rappeler le principe essentiel du système deM. Laignel. Dans le matériel actuellement en usage sur les chemins de fer, les essieux sont parallèles, et les roues sont invariablement fixées aux essieux ; il résulte de cette dernière condition que, dans les courbes de petit rayon, les deux rails ayant un développement inégal et les roues ne pouvant parcourir que des chemins égaux, il doit se produire des glissements nuisibles à l’économie de la force motrice, à la conservation des appareils. Le parallélisme des essieux, tendant à forcer les waggons à cheminer en ligne droite, produirait le déraillement si les boudins ou rebords dont les jantes des roues sont armées ne les ramenaient sans cesse dans la direction du chemin. Dans les courbes que l’on rencontre sur les chemins de fer actuels, et dont le rayon minimum se compte encore par centaines de mètres, on combat cette double tendance en donnant de la eonicité aux jantes des roues, et en ménageant un jeu de plusieurs centimètres entre les boudins et les rails; mais cette eonicité et ce jeu ont des limites qui fixent des limites analogues pour le rayon minimum des courbes..
- M. Laignel a imaginé, et c’est là l’objet de son premier brevet, de proportionner les chemins parcourus par les roues extérieures et intérieures au développement des deux courbes de rayons inégaux , en donnant momentanément aux roues des rayons proportionnels à ceux des courbes ; il a réalisé cette idée dans la pratique, en faisant rouler les roues intérieures sur le boudin ou rebord des jantes.
- Ce principe et l’application que M. Laignel en a faite sont assez connus pour qu’il soit inutile d’entrer dans des développements plus longs à cet égard. On connaît les utiles applications que ce système a reçues en France et en Belgique sur des chemins de fer spéciaux où le remorquage des trains se fait au moyen de chevaux. C’est sur une application analogue, faite sur une grande échelle dans plusieurs villes d’Amérique, plus particulièrement à Philadelphie et à Baltimore, et qui a été signalée à M. Laignel^r le rapporteur de votre comité, qu’il importe d’appeler l’attention de la Société.
- Dans ces villes , les chemins de fer pénètrent, s’embranchent et se croisent jusque dans le centre des quartiers les plus populeux; ils aboutissent jusque sur les quais des ports où se fait le chargement des marchandises; ils jettent des embranchements qui parviennent jusque dans les magasins des principaux négociants. Yoici, du reste, un extrait de la description qu’en donne
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- CHEMINS DE FER.
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- l’un des ingénieurs que le gouvernement autrichien avait envoyés aux États-Unis, afin d’y étudier la construction des chemins de fer, dans l’ouvrage qu’il a publié à Vienne en 1844 sous le titre : Le chemin de fer de Baltimore à l’Ohio^ à travers la chaîne des udlleghanys.
- a Pour les parties du chemin de fer qui s’étendent dans la ville de Baltimore et qui exigent, pour le passage d’une rue à l’autre, des courbes de rayon très-petit, par exemple de 60, 50, 40 pieds anglais (18, 15 et 12 mètres) et même au-dessous, on a dû recourir à un moyen particulier pour faire passer avec sécurité et sans obstacle les trains dans ces courbes.
- ce Les rails sont encastrés dans le pavé des rues, au-dessus duquel ils ne peuvent pas faire saillie; ils sont formés, en ligne droite, de pièces de fonte portant une rainure dans laquelle s’engage la saillie des roues ; dans les courbes, le rail extérieur est formé par des plates-bandes en fonte sur lesquelles roule , au contraire , la saillie des roues extérieures.
- « Le rayon normal de ces courbes, proportionnel à la hauteur du boudin des roues, est de 50 pieds (15m) ; on a pu l’adopter sans inconvénient pour le passage à angle droit d’une rue à l’autre ; mais il y a d’autres courbes qui servent à faire passer les waggons de la voie principale dans les magasins, les gares et stations pour les voyageurs et les marchandises. On a construit des courbes dont le rayon descend à 35 et même 30 pieds, en ayant soin d’élargir la plate-bande sur laquelle roule la saillie des roues extérieures et les rainures dans lesquelles est engagée la saillie des roues intérieures, pour compenser en partie par la conicité des roues les glissements qui tendent à se produire.
- « Les voitures américaines étant à huit roues, et les essieux, espacés de 3 pieds au plus, étant réunis deux à deux en trains mobiles autour d’une cheville ouvrière, et, de plus, la vitesse dans l’intérieur de la ville ne dépassant pas 6 à 8 milles à l’heure, et étant encore réduite au passage des courbes, l’expérience a démontré que la circulation des voitures dans ces courbes de rayons différents, tantôt supérieurs, tantôt inférieurs au rayon normal de 50 pieds, ne présentait aucun danger et n’apportait aucun obstacle à la marche.
- « Les locomotives amènent les trains jusqu’au faubourg de la ville, et, à partir de ce point jusqu’à la station centrale, les voitures sont traînées par des chevaux; on attelle à chacune des grandes voitures à huit roues qui composent le matériel de ce chemin, trois et au plus quatre chevaux.
- cf Le chemin de fer ainsi établi dans l’intérieur de la ville de Baltimore ne sert pas seulement de lien aux deux chemins de l’Ohio et de Philadelphie qui aboutissent à deux faubourgs opposés, il forme encore un chemin spécial pour le service intérieur ; de nombreux embranchements s’en détachent pour cir-
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- ARTS MÉCANIQUES.
- culer dans les rues latérales et relier les magasins des négociants et les docks avec le chemin de fer, de telle sorte que les marchandises peuvent être chargées immédiatement sur les waggons sans camionnage (1). »
- Cette citation, que l’on pourrait compléter en reproduisant les détails donnés par un autre ingénieur autrichien, M. Klein, qui avait visité et décrit antérieurement les chemins de fer d’Amérique, fait voir quel parti on peut tirer, pour cette application particulière, du système de courbes de petit rayon de M. Laignel.
- bien que la construction spéciale des voitures américaines, dans lesquelles les essieux, maintenus deux à deux dans une position invariablement parallèle, sont très-rapprochés l’un de l’autre, se prête d’une manière essentiellement favorable à cette application , on est cependant en droit d’en conclure que le système Laignel pourrait rendre de grands services à nos chemins de fer, soit pour le service intérieur des gares de marchandises et remises de voitures, soit pour la construction de chemins destinés à relier les quais de nos ports et de nos rivières aux stations, soit enfin pour relier entre elles les gares des différents chemins de fer qui aboutissent isolément dans une même ville.
- Le comité des arts mécaniques propose de faire insérer le présent rapport dans le Bulletin, en y joignant un extrait des dessins annexés au brevet de M. Laignel, en date du 23 juillet 1830, qui forment le complément nécessaire des publications antérieures faites dans votre recueil (2), et le dessin du système employé en Amérique pour circuler dans les rues pavées.
- Signé le Chatelier, rapporteur.
- Approuvé en séance, le 16 avril 1845.
- Explication des figures de la pl. 964.
- La fig. 1re représente un waggon vu en élévation, muni de roues à double bandage, système Laignel.
- Fig. 2, tracé de la courbe du chemin de fer.
- Fig. 3, roue conique roulant sur un rail saillant.
- Extrait du mémoire descriptif annexé au brevet dé invention de quinze ans délivré à M. Laignel, le 23 juillet 1830, pour son système de courbes à petit rayon. Pour éviter les grands rayons dans un chemin de fer et les réduire jusqu’à 10 mètres, il faut avoir des roues mobiles à volonté et ayant chacune plusieurs diamètres différents.
- (1) On compte dans l’intérieur de la ville de Philadelphie 16 kilomètres de chemin de fer.
- (2) On trouve des détails sur le système de M. Laignel dans les rapports cités ci-dessus, et dans un mémoire de l’auteur publié p. 274 de la 31e année du Bulletin.
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- CRIBLES.
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- Le diamètre a, fig. 1, étant plus petit que b, agit comme un cône couché, et arpente moins de route que le diamètre b, ce qui permet à ce dernier de gagner sur l’autre, et d’arriver, sans frottement ni embarras, aux rails droits e, e, fig. 2, et aussi promptement l’un que l’autre ; mais il faut aussi, pour tenir d’aplomb ou de niveau le waggon , que le rail c de la roue a soit plus haut que celui d, et en raison de son demi-diamètre.
- Il faut encore que, au moment de commencer à marcher sur les rails courbes f,f, le waggon quitte les rails droits et s’engage sur ceux courbes, qui sont établis suivant le diamètre des roues.
- Pour rendre infini le moyen d’obtenir toute espèce de rayon, on pourrait construire les roues en cône, comme fig. 3, avec un rebord saillant qui entrerait dans le rail, qui alors serait creux, et dressé suivant la courbe locale, en observant surtout que le rail du côté du cône fût élevé, eu égard à la différence du point du diamètre qui touche le cône, comme on le voit en h.
- Chemin de fer des rues de Baltimore. Fig. 4, deux roues attachées au môme essieu, dont le bourrelet i de l’une entre dans la rainure pratiquée dans le rail /, et dont le bourrelet k de l’autre roule sur une plate-bande Z.
- Fig. 5, les rails encastrés dans le pavé de la rue, vus en coupe.
- Fig. 6, les mêmes vus en plan.
- CRIBLES.
- R apport j fait par M. $ aidai er, au nom du comité des arts mécaniques , sur les produits de tôles percées de MM. Calarcl père et fils j rue Notre-D ame-des-Champs, 4^*
- Messieurs, sur la demande de MM. Calard père et fils , vous avez chargé votre comité des arts mécaniques d’examiner les produits de leur fabrique de tôles percées, destinées à nettoyer les grains, à les diviser et à les émotter, et de vous en rendre compte.
- On employait autrefois, dans la meunerie, pour garnir les tarares et cylindres à blé, des tôles en râpe, ordinairement percées à la main, sur un morceau de bois debout ou sur du plomb; ce mode de perçage, outre qu’il exige une main très-exercée, a l’inconvénient de faire voiler les tôles, de former des trous irréguliers et trop peu symétriques, ce qui donne lieu à des pertes de blé dans les tarares, tandis que M. Calard perce les tôles en râpe avec une régularité remarquable. Ces tôles reçoivent également un emploi utile, suivant le numéro des piqûres, soit dans la garniture des meules à monder et perler les orges, soit dans les appareils à décortiquer les légumes secs et les cafés.
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- ARTS MÉCANIQUES.
- Pour les cribles sasseurs, on n’employait autrefois que des peaux percées plus ou moins régulièrement, et qui avaient l’inconvénient de s’user promptement et d être influencées par les variations hygrométriques de l’atmosphère. Plus tard, on a remplacé ces peaux par des toiles métalliques et des grillages en fil de fer, avec lesquels on a d’abord fait des cylindres émotteurs et diviseurs; mais ces sortes de tissus n’étaient pas encore satisfaisants, ils s’engorgeaient fréquemment. Enfin on a adopté l’emploi des tôles minces percées à l’emporte-pièce; c’est à cette industrie que s’est livré exclusivement M. Calard père.
- Dès 1 828, M. Calard fit usage de ses tôles, tant en râpe qu’en crible, dans la confection des tarares et cylindres, et, en 1830, il commença à en livrer au commerce ; en 1835, il s’adonna exclusivement à cette industrie. Secondé depuis par son fils, il a donné un grand développement à sa fabrication , qui s’est accrue progressivement d’année en année.
- En 1839, M. Calard, occupé modestement dans sa fabrique, ne présenta pas ses produits â l’exposition, et cependant ils y parurent et furent remarqués comme faisant partie de divers appareils, dont les auteurs s’étaient procuré les tôles chez lui.
- Les produits de la fabrique de MM. Calard sont très-bien exécutés ; vous pouvez juger de leur perfection par les échantillons que vous avez sous les yeux. L’une des feuilles de tôle, de 1m,74 de long sur 0m,66 de large, a été percée en douze minutes seulement, ainsi que l’un de vos commissaires l’a constaté. Le nombre des trous de différentes formes percés dans cette feuille est d’environ vingt-quatre mille (1).
- MM. Calard percent également, et avec la plus grande netteté, des feuilles de papier destinées au délitage des vers à soie (2).
- (l) La consommation annuelle en tôle est de 100,C00 kilogrammes ; les dimensions et les poids des feuilles de tôle sont de
- %30 de long, du poids de l k. 3 à 5 h.
- ,60 2 k. 3 à 5
- ,75 3 k. à 6 k.
- ,95 5 k. à 7 k. 5 h.
- ,65 à 95 5 k. à 7 k.
- ,85 2 k. 5 h.
- M. Calard perce également des feuilles circulaires pour remplacer les cribles à la main, en peau. Aujourd’hui le nombre de leurs numéros s’élève à soixante-cinq, pour les diverses grosseurs et formes de trous percés en râpe , poudrier , crible , émoltoir, tant en feuilles longues qu’en feuilles
- Om,35 de large sur ln 0 ,50 1
- O ,66 i
- 0 ,66 1
- 0 ,81 1
- 0 ,85 0
- rondes.
- (2) Cette feuille a 15 mètres de long sur ü“,65 de large, percée en émottoir n° 3, trous ronds, et faite avec les mêmes outils qui découpent le fer.
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- CONSTRUCTIONS NAVALES,
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- Votre comité vous propose, messieurs, de remercier MM. CalarcL de la communication qu’ils vous ont faite de leurs produits, et de les faire connaître par l’insertion du présent rapport au Bulletin.
- Signé J. F. Saulnier , rapporteur.
- Approuvé en séance, le 16 avril 1845.
- CONSTRUCTIONS NAVALES.
- R apport fait par M. Kerris, au nom du comité des arts mécaniques, sur un nouvel appareil de ridage de M. iiuau, mécanicien à Brest, et sur les outils spéciaux employés a leur
- fabrication.
- M. Huau a présenté à la Société deux modèles d’un nouvel appareil de ridage avec échappement, applicable aux manœuvres dormantes des bâtiments de mer. Ces modèles, exécutes de grandeur naturelle, sont accompagnés de la description des outils spéciaux imaginés par M. Huau, pour la fabrication de ces appareils, ainsi qu’il y a été obligé par la configuration particulière, et jusqu'à ce jour inusitée, de la pièce principale qui opère le ridage.
- L’examen de cette communication a été confié au comité des arts mécaniques.
- Déjà plusieurs rapports insérés dans le Bulletin de la Société, notamment celui de M. de la Moriniere dans le numéro d’octobre 1841 , et celui de M. VauvilUers dans le numéro de novembre 1842, ont constaté l’accueil favorable fait a diverses communications intéressantes du même mécanicien : elles avaient toutes pour objet des appareils directement appropriés aux usages de la marine, et comprenaient entre autres deux ou trois appareils de ridage qui se distinguaient séparément par quelque idée ingénieuse habilement mise en pratique; il en a été rendu un compte très-détaillé dans les deux rapports précités, qui indiquent le but et l’utilité des ridages en général, et sont accompagnés de gravures et de légendes explicatives.
- Plusieurs solutions diverses du problème des ridages se sont produites, depuis une quinzaine d’années, dans la marine militaire et marchande : parmi les personnes qui se sont le plus heureusement occupées de cette étude spéciale, M. Huau s’est signalé par la persévérance de ses recherches et par la variété de ses conceptions.
- L’appareil que ce mécanicien présente aujourd’hui a été comparé avantageusement avec deux appareils du même genre, dont l’application s’est particulièrement propagée dans les ports de Brest et de Rochefort, et qui se
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- ARTS MECANIQUES.
- recommandent l’un et l’autre par les suffrages les plus formels des capitaines, après plusieurs années d’épreuves favorables à la mer.
- C’est au moment où l’administration semblait disposée à se prononcer entre ceux-ci, par un choix motivé sur les besoins de l’uniformité, que M. Huau, loin de considérer la question comme épuisée par les progrès qu’elle avait faits, et mettant avec intelligence à profit sa propre expérience et celle offerte par les nombreux essais du département de la marine, a réussi à faire accepter son système actuel, comme méritant d’être soumis, en même temps que les deux autres , à des épreuves comparatives à la mer, dont l’accomplissement a été récemment ordonné par M. le ministre de la marine.
- Le principe commun qui caractérise les trois appareils actuellement en présence, et auquel se rattachent les solutions les plus satisfaisantes du problème, consiste dans l’emploi de la vis comme moyen de transmettre, par gradation continue, l’action de la puissance.
- Voici comment M. Huau a réalisé cette pensée, d’une manière qui semble neuve.
- Ce mécanicien a eu l’idée de donner à l’écrou delà vis la forme d’un anneau brisé en deux parties égales, mobiles autour d’une charnière commune et se fixant ensemble, au moyen d’une goupille symétriquement placée par rapport à la charnière, dans le plan diamétral passant par l’axe de l’écrou.
- Cet écrou, en se fermant, embrasse jusqu’au contact, non pas une vis cylindrique complète, mais deux éléments symétriques d’une latte fdetée, dont les deux autres faces longitudinales sont concaves et laissent entre elles et la saillie des filets de l’écrou deux vides à section olivâtre.
- Ces vides doivent livrer passage à deux lattes parallèles de même figure, dont les faces les plus rapprochées dirigent, comme les parois d’un fourreau, le glissement des faces correspondantes de la latte filetée, quand celle-ci est entraînée par la marche de l’écrou; en effet, un double renflement cylindrique de ces lattes olivaires , débordant le dessus et le dessous de l’écrou, les rend solidaires avec lui par leur extrémité supérieure, tandis qu’à l’autre bout voisin du porte-hauban elles portent un œillet qui sert à les atteler, au moyen d’un boulon transversal, sur une pièce disposée pour fonctionner comme échappement, en cas de démâtage.
- On voit, ainsi, que l’écrou reste à une distance constante du porte-hauban, que la latte filetée , se rattachant à l’extrémité du hauban au moyen d’une manille articulée et à émérillon, doit transmettre sans torsion l’accroissement ou la diminution du ridage produit par l’écrou, suivant qu’on le tourne dans un sens ou dans l’autre, et que cette latte se meut dans l’intervalle des deux
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- laites olivaires, en laissant au dehors de l’écrou le filetage à découvert, dans des conditions commodes de visite et d’entretien.
- Il n’y a que trois paires de dents ou portions symétriques de filets engagées dans l’écrou : ces dents sont fortes et saillantes, et, par suite, aussi peu exposées que des dents de crémaillères aux avaries causées par des chocs ou aux atteintes de la rouille,* elles sont arrondies à leurs parties supérieure et inférieure, planes en dessus et obliques en dessous.
- Toutes les parties du système sont disposées de manière à travailler sous l’effort du ridage de la manière la plus directe, la plus favorable à leur résistance ; elles sont aussi faciles à réparer que peu sujettes à se déformer. Des épreuves à la presse hydraulique ont démontré leur solidité pour résister à des efforts de traction, et, d’un autre côté, la manille articulée et à émérillon qui se relie à l’extrémité de la latte filetée a pour objet de détruire la tendance que cette latte éprouverait à se tordre par le décommettage de la manœuvre, sous l’influence du ridage cpii tend à l’allonger.
- En résumé, les nouveaux appareils de M. Huau sont simples, solides, légers, faciles à installer et à manœuvrer ; ils semblent remplir mieux que leurs analogues les conditions d’un prompt dégagement en cas de démâtage, surtout pour les haubans sous le vent : enfin l’inventeur est parvenu à les soumettre à une fabrication économique , et c’est ici qu’il avait à vaincre des difficultés d’exécution toutes spéciales qui ont mis à l’épreuve ses ressources de mécanicien pratique, et dont la solution mérite une mention particulière.
- En effet, ainsi qu’on l’a déjà fait remarquer, la pièce principale du ridage de M. Huau consiste dans la latte filetée qui, avant le filetage, a nécessairement une section biconvexe et biconcave, ébauchée soit par un laminage direct , soit par un forgeage à l’étampe.
- On comprend que cette latte doit d’abord être cylindrée ou chariottée sur ses bords convexes, afin de les régulariser et de les préparer ainsi au travail du filetage. Ces deux opérations successives, sur une latte flexible et de peu d’épaisseur, ne pouvaient s’effectuer à l’aide des moyens employés pour une barre de fer cylindrique, parce que les outils ordinaires, au lieu de creuser un sillon continu dans le fer, seraient venus butter périodiquement contre les joues concaves de la latte, de manière à se rompre ou à tordre la pièce à travailler.
- Après bien des essais, M. Huau a réussi à surmonter toutes les difficultés, en se servant de deux nouveaux outils qui agissent cireulairement, l’un par six, l’autre par douze éléments à la fois, et qui s’ajustent préalablement à une plaque verticale montée sur le support à chariot du tour à fileter. Ils ont fonctionné avec un entier succès dans les ateliers de M. Huau, à Brest : ce
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- mécanicien en communique les tracés avec une légende explicative, et déclare avoir exécuté, avec leur aide, quarante appareils semblables à ceux qu’il présente, sans qu’aucun des couteaux eût besoin d’être retouché, et de manière que les dents ou portions de blets obtenues fussent parfaitement polies et exemptes de toute torsion.
- Il résulte de l’exposé qui précède que la question des ridages a été étudiée avec beaucoup d’attention et de persévérance par M. Hu.au ; qu’il en a présenté successivement plusieurs solutions fort intéressantes; qu’aprés avoir recueilli dans les ports les faits d'expérience relatifs à l’emploi de ses appareils et de quelques autres, il a su en profiter habilement pour imaginer une dernière combinaison qui paraît plus complètement satisfaisante que les précédentes; qu’il a réalisé cette combinaison par des moyens qui lui sont propres, et enfin qu’il a triomphé de certaines difficultés d’exécution toutes spéciales, parla composition d’outils particuliers qui offrent eux-mêmes l’intérêt de la nouveauté.
- Par ces diverses considérations, qui mériteront sans doute aux travaux de M. Huau les témoignages d’approbation de la Société, le comité des arts mécaniques a l’honneur de soumettre au conseil les propositions suivantes :
- 10 De remercier ce mécanicien de ses utiles et intéressantes communications;
- 2° De publier, dans le Bulletin, le présent rapport avec la description des nouveaux appareils de ridage présentés, ainsi que des outils employés à leur fabrication.
- Signé Kerris, rapporteur.
- Approuvé en séance, le 28 mai 1845.
- Description d’un appareil de ridage des haubans des navires dit modérateur et à échappement, inventé par M. Huau.
- Le nouvel appareil de ridage imaginé par M. Huau et représenté en élévation, vu de face et de profil, fig. 1 et 2, pî. 965, se compose, 1° d’une latte en fer A, à gouttières, armée de dents a, a, inclinées, arrondies à leurs parties supérieure et inférieure, planes en dessus et obliques en dessous. Cette latte, qui présente une section de vis, porte, à son extrémité supérieure, une manille à charnière B, dans laquelle on place une cosse C, qui reçoit la manœuvre.
- 2° De deux lattes parallèles en ferD, D, dont la section est de forme olivaire, et qui sont terminées, à leur partie supérieure, par des renflementsou saillies E, E', entre lesquels se place l’écrou moteur F. L’extrémité inférieure de ces
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- lattes est terminée par un renflement troué G, traversé par un boulon H qui porte la manille I, unissant le ridage au point d’attache.
- Les parties convexes et internes des lattes D, D, placées latéralement, s’adaptent exactement à la concavité de la latte dentée A, et lui servent de conducteur dans ses mouvements d’ascension. On se rendra facilement compte de cette disposition en examinant la section horizontale, fig. 7.
- 3° D’un écrou articulé F, vu en élévation et en plan, fig. 10, dessiné sur une plus grande échelle. Cet écrou, formé de deux pièces assemblées à charnière et réunies par un boulon K, est percé, sur sa circonférence , de quatre à cinq trous L, L, dans lesquels on introduit un levier en fer servant à tourner l’écrou.
- M. Huau adapte à l’extrémité supérieure de son appareil un émérillon M avec assemblage à baïonnette, qu’on voit en élévation et en pian, fig. 9, pour opérer l’ouverture de la manille à charnière B tout en empêchant la torsion que pourrait prendre le ridage ; il préfère cependant une manille simple N représentée de face et de profil, fig. 3, tournant sur un fort boulon O, qui traverse la latte A. La fig. 4 montre cette latte de lace et de profil, pour bien faire comprendre la forme de ses dents ; elle fait corps avec un fort boulon à tête P qui reçoit la manille articulée B et son émérillon M.
- La fig. 5 représente la partie supérieure des deux lattes parallèles D, D vues de face et de profil, et la fig. 6 l’extrémité inférieure de ces mêmes lattes, portant un renflement percé G.
- La fig. 8 est une section horizontale du renflement E' qui surmonte l’écrou articulé F.
- Le point d’attache ou l’échappement du ridage est représenté vu de face et de profil, fig. 11 ; il se compose 1° d’une sorte de croc simple Q, plat sur ses faces latérales, terminé par un anneau R, destiné à recevoir la chaîne du porte-hauban ; 2° d’une allonge S qui fixe le ridage au croc, et porte, à sa partie supérieure, une ouverture T, pour recevoir la manille I du ridage ; l’autre extrémité est fenêtrée d’une ouverture U, de forme carré long, dont la base est arrondie en axe ; la partie supérieure est garnie d’une arête, espèce de chapeau Y, qui empêche tout mouvement rétrograde quand la mâture existe ; mais, dès que le mât est rompu et s’abat du côté sous le vent, celte allonge se dégage naturellement en opérant une demi-révolution sur elle-même.
- Manœuvre de Vappareil. On conçoit que, lorsque la latte dentée A est engagée entre les deux lattes D, D et que l’écrou F est en place, il suffit, pour faire monter ou descendre cette latte, de tourner l’écrou de droite à gauche, ou de gauche à droite; de cette manière on tend ou on relâche la manœuvre,
- La latte n’étant engagée dans l’écrou que par les surfaces très-étroites de
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- quatre dents , il faudrait que la déviation de eelte latte fût considérable pour que l’écrou ne pût plus fonctionner.
- B es cri p t ion des outils employés pour la fabrication de V appareil de ridage de M. Huau.
- Outil à chariotter. M. Huau avait d’abord employé une sorte de lunette en forme de fraise que l’on fixait avec quatre boulons à une plaque verticale placée sur le support à chariot du tour. Les dents de la face externe de celte fraise en acier ou en fer acéré représentent un certain nombre de couteaux qui, agissant ensemble circuîairement, empêchent la torsion de la latte ; les dents placées dans la partie interne sont destinées à polir la pièce, à mesure que le chariot avance.
- Quoique cette fraise remplisse le but désiré, M. Huau a dû chercher le moyen d’éviter de construire une fraise pour chaque diamètre de fer à chariotter; à cet effet, il a imaginé une nouvelle fraise représentée fig. 12, pl. 965, et composée d’une lunette porte-outil en fonte de fer, autour de laquelle sont pratiquées six cannelures destinées à recevoir un pareil nombre d’outils. Ces outils sont maintenus en place au moyen d’une plaque circulaire qui les comprime tous à la fois. Chaque outil est poussé au point voulu par une vis placée dans un cercle de fer, fig. 17, qui entoure le porte-outil; cette fraise se fixe à la plaque du support à chariot du tour.
- En faisant avancer les portions de fraise, M. Huau est parveftu à chariot -ter des tiges de divers diamètres, très-promptement et avec une grande exactitude. Les pièces ainsi travaillées sont toujours parfaitement droites et polies.
- La fig. 12 représente la fraise vue de face et munie de toutes ses pièces; a, a, a, boulons pour fixer l’appareil à la plaque du support à chariot ; 4, b, b, vis qui compriment les couteaux.
- Fig. 13, section transversale de la fraise; c, rainure pour recevoir une section de fraise.
- Fig. 14, lunette prête à recevoir les couteaux ; c, c, c, rainures dans lesquelles s’engagent les couteaux; d, d} d> trous taraudés traversés par les vis qui fixent la plaque circulaire.
- Fig. 15, plaque circulaire vue de face.
- Fig. 16, la même vue de profil.
- Fig. 17, cercle en fer qui reçoit les vis de pression .
- Fig. 18, le même vu de profil.
- Fig. 19, couteau ou section de fraise vu de profil.
- Fig. 20, le même vu de face.
- Fig. 21, le même vu intérieurement.
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- Outil à jdeter. L'appareil à fileter les lattes planes et convexes est composé d’une espèce de lunette en fonte de 3 à 4 centimètres d’épaisseur, disposée pour recevoir douze lames ou couteaux d’acier fondu. Un cercle en fer entoure cette lunet te porte-outil ; il comprime graduellement par des plans inclinés, et fait avancer chacun des outils, lorsqu’on imprime à ce cercle un léger mouvement de rotation. Chaque lame est munie d’un petit ressort en spirale qui tend à la repousser vers le cercle curseur et, par conséquent, à s’éloigner de la pièce qu’elle est appelée à fileter. Ainsi, dans le cas où les couteaux seraient trop descendus, il suffit, pour les faire remonter, de repousser légèrement le cercle curseur ; alors toutes les lames poussées par leur ressort remontent, graduellement et d’une manière uniforme, vers un point plus convenable. Chaque couteau est ajusté à coulisse dans la place qu’il doit occuper, et s’y meut facilement.
- Lorsqu’on veut fileter les outils d’après la configuration d’un pas de vis déterminé, on les dispose de manière à ne faire qu’une pièce cylindrique; puis on les filet te avec un outil ordinaire semblable à celui qu’on emploie pour fileter les gros écrous. Cet outil tournant sur lui-même, il suffit de faire avancer les lames jusqu’à ce que les pas soient complètement marqués sur chacune d’elles; cela fait, on les retire, après les avoir marquées d’un numéro d’ordre; puis on les dispose en forme de gouge, et on les trempe avec soin. Les couteaux se rapprochent naturellement à mesure qu’ils arrivent vers le centre et qu’il y a plus de matière à enlever.
- Fig. 22, vue de face de l’appareil à fileter muni de toutes ses pièces; a, a, æ, trous pour recevoir les boulons qui fixent l’appareil au support ; &, cercle ; c, écrou mobile; dr vis de rappel; e, support à coussinet sur lequel se meut la vis petite manivelle servant à la faire tourner ; g, g, g, couteaux; h, petite traverse servant de point d’appui au ressort en spirale.
- Fig. 23, Vue de profil de la lunette porte-outil et du coussinet sur lequel s’appuie la vis de rappel.
- F’ig. 24, lunette porte-outil prête à recevoir ses couteaux.
- Fig. 25, cercle curseur vu de face.
- Fig. 26, le même vu de profil.
- F’ig. 27 couteau vu de côté.
- Fig. 28, le même vu de face.
- Fig. 29, le couteau vu en plan.
- Fig. 30, couteau en forme de section de fraise, servant à ehariotter.
- Fig. 31, écrou mobile vu de face.
- Fig. 32, le même vu de profil.
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- ARTS MECANIQUES.— SONDAGE.
- Notice sur les nouveaux perfectionnements apportés , par M. G. G. Kind., aux instruments de sondage; par M. Ch. Comhes (i).
- Les nouvelles dispositions imaginées par M. Kind et pour lesquelles il a pris un brevet d’invention ont pour but
- 1° D’obtenir que le trépan, après avoir été soulevé à une hauteur déterminée au-dessus du fond du trou, se détache de l’attirail des tiges supérieures et tombe librement, de manière à acquérir toute la vitesse due à la hauteur de la chute dans le milieu où il est plongé ;
- 2° De pouvoir forer, en dessous des tubes de retenue, sur un diamètre plus grand que celui des tubes dans lesquels l’outil a dû passer en descendant et devra repasser en montant ;
- 3° De s’assurer contre la rupture ou le dévissage du trépan pendant le battage.
- L’outil de M. Kind se compose 4° d’un fort trépan à grosse tige T, fig. 5 et 6, pl. 966, de 1 mètre environ de longueur totale, terminé en haut par un pas de vis qui s’engage dans la douille D, taraudée en écrou ; 2° d’une forte pièce en fer dite la tige (bohrstange)} dont la longueur est de 5 à 6 mètres ; celle-ci se visse à sa partie supérieure dans la douille de la pièce A, lig. 1, 2, 3 et 4. La pièce A, en dessus de la douille D', est de forme méplate ; elle s’engage et peut glisser entre deux platines pp, p1 p1 fixées par quatre boulons à vis n, v, v, v sur les deux côtés de la pièce méplate en fer B, qui se prolonge supérieurement en une tige de petite section terminée par un pas de vis, au moyen duquel tout l’instrument est lié à la longue ligne des tiges en fer ou en bois, qui monte jusqu’au-dessus de l’orifice du puits foré. Le mécanisme au moyen duquel l’outil proprement dit, c’est-à-dire le trépan T, avec sa tige de 5 à 6 mètres de longueur, comprise entre les douilles D et D', est saisi pour être soulevé et lâché pour le laisser tomber, est formé 1° de la pièce A, solidaire avec l’outil et qui peut glisser entre les platines p p, p' p'; 2° d’un système de deux branches q q' logées entre les mêmes platines, dont l’ensemble forme une pince capable de saisir et de lâcher l’outil ; 3° d’une combinaison de tiges et leviers articulés qui lient les extrémités supérieures des branches q, q'k un disque supérieur R pouvant monter et descendre le long delà tige qui surmonte la pièce B, et détermine le rapprochement ou l’écartement des branches q, q' de la pince, aux moments convenables. Le disque R est formé de trois rondelles de cuir superposées et pressées par les écrous/,/entre deux disques en tôl edd’
- i) Cette notice a été lue dans la séance du conseil d’administration du 19 mars 1845.
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- SONDAGE.
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- d’un diamètre moindre, pour laisser aux bords du disque de cuir, dont le diamètre est égal à celui du trou de sonde, la liberté de se courber vers le haut ou vers le bas. Ce disque est posé sur la pièce plate g, laquelle peut glisser dans une entaille rectangulaire pratiquée dans la partie supérieure delà pièce B, jusqu’à ce qu’elle vienne butter contre les bords supérieurs des platines longitudinales p p, p p • Deux tiges t, t' se détachent de la pièce g, embrassent des deux côtés la pièce B, et coulent dans des cavités cylindriques ménagées moitié dans l’épaisseur de la pièce B, moitié dans celle des platines p /?, p1 p\ Ces deux tiges se terminent, en dessous de la pièce B, par des œils dans lesquels est passé un petit boulon horizontal, qui lie le système du disque R de la pièce g et des tiges t, t’ aux extrémités des deux leviers courts e, e\ liés eux-mêmes à articulation avec les extrémités supérieures des branches q3 q' de la pince. Ces branches sont mobiles autour des boulons à vis h, h\ fixés par des écrous aux deux platines p p, p' p1* Il résulte de ces dispositions que, lorsque le disque R est soulevé, il rapproche, par l’intermédiaire des petits leviers e, e\ les extrémités supérieures des branches q3 q de la pince, et écarte les extrémités inférieures s, s, comme on le voit fig. 3. Si, au contraire, le disque R s’abaisse, il écarte, par l’intermédiaire des mêmes leviers, les extrémités supérieures, et détermine le rapprochement des extrémités inférieures s3 s' des branches q, q de la pince, comme on le voit fig. 2. D’un autre côté, la pièce A , solidaire avec le trépan et sa tige, et qui peut glisser entre les platines pp3 p'p' où elle est maintenue par l’anneau b b qui les réunit par le bas, se termine par une partie triangulaire a. Lorsque cette partie est engagée entre les branches de la pince ouverte, celles-ci, en se rapprochant, la saisissent en dessous , fig. 2, et toute la partie inférieure de la sonde est alors suspendue aux tiges. Si le disque R vient à monter le long de la tige, fig. 3, la pince s’ouvre, et l’outil dégagé retombe librement ; toutefois sa course est limitée, parce que les oreilles c, c', solidaires avec la pièce A, viennent poser sur les bords supérieurs de l’anneau b b. Il est inutile de dire que les têtes et les écrous des boulons Vf Vf Vf Vf 4, h! sont noyés dans l’épaisseur du métal de façon à ne pas faire de saillie.
- Le mouvement du disquè R de haut en bas ou de bas en haut le long de la lige est déterminé précisément aux instants convenables par l’action de l’eau, dont le trou de sonde est toujours rempli, sur ce disque. Ainsi la fig. 2 représente la pince ayant saisi et tenant accrochée la partie inférieure de la sonde ; le disque R est à la limite inférieure de son excursion. La sonde est alors soulevée, et l’on conçoit que, tant qu’elle sera élevée, la pression de l’eau, s’exerçant de bas en haut sur le disque R, tiendra celui-ci abaissé, et que les crochets de la pince ne lâcheront pas la partie triangulaire a ; mais,
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- lorsque la sonde sera arrivée à la limite de son ascension et qu’on la laissera retomber librement, en vertu de l'excès du poids des tiges sur les contre-poids qui les équilibrent en partie, le disque R, pressé en dessous et poussé de bas en haut par l’eau dans laquelle l’appareil tombe, sera soulevé ; les extrémités s, s des branches de la pince s’écarteront et lâcheront le bas de la sonde, qui retombera au fond du trou, avec une vitesse bien plus grande que celle des tiges. Si la levée de la sonde n’excède pas la distance existant dans la fig. 2 entre l’anneau b b et les oreilles c, c, l’outil frappera le fond du trou avant que les oreilles frappent l’anneau b ; c’est ce qui devra toujours avoir lieu. L’outil étant arrêté au fond du trou, la pièce A est toujours engagée entre les platines p> /?, p , p. Les longues tiges arrivent à leur tour, les branches ouvertes de la pince passent de chaque côté et s'abaissent un peu au-dessous de la saillie triangulaire a y dès qu’on relève les tiges , ces branches se rapprochent par le bas, et les crochets s, a', se rapprochant en dessous de la saillie a, saisissent et soulèvent le trépan et sa tige. Cette ingénieuse disposition fait que l’outil tombe isolé, n’est pas retardé dans sa chute par l’énorme masse des tiges supérieures qu’il traîne après lui dans les sondes ordinaires, et arrive au fond du trou animé de toute la vitesse due à la hauteur totale de sa chute dans l’eau. On peut donc équilibrer les tiges par des contre-poids, sans craindre d’augmenter la niasse de l’attirail et de diminuer la force de percussion de l’outil ; on n’est limité que par la durée de l’intervalle qu’on veut laisser entre deux coups consécutifs, durée qui doit être nécessairement plus grande que celle de la chute de l’attirail des tiges supérieures retardée par l’action des contre-poids.
- La fig. 7 représente la partie supérieure de la grosse tige du trépan (ibohrstange), pourvue d’une pièce destinée à servir de guide au trépan pendant sa chute. Dans la portion qui se trouve immédiatement au-dessous de la douille D' , fig. 1 , 2 et 3, cette tige est tournée sur une hauteur de 1ra,20 environ; sur la partie tournée est enfilé le manchon en bois M, et en dessous le disque en cuir N. La fig. 7 bis est une section horizontale du manchon ; il présente quatre larges cannelures pour le passage de l’eau. Le disque N a un diamètre un peu plus petit que celui du trou de sonde; il peut, tout comme le manchon, glisser le long de la partie tournée de la tige. Quand le trépan tombe, le disque et le manchon restent soulevés par la pression de l’eau et demeurent immobiles, tandis que la partie tournée glisse librement dans les ouvertures ménagées au centre de ces pièces. Il est entendu que la hauteur de la partie tournée comprise entre la douille D' et les bords de l’embase sur laquelle peuvent poser le disque et le manchon doit dépasser la levée de la sonde. Ces pièces guides ne donnent lieu ainsi qu’à une résistance
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- SONDAGE.
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- négligeable, dans le cours de l’opération du sondage; car elles flottent à peu près immobiles ; surtout elles ne peuvent pas retarder la chute de l’outil.
- Les fig. 5 et 6 représentent le trépan ordinaire de M. Kind. On voit qu’il a un taillant suivant le diamètre du trou, et deux oreilles ou petits taillants transversaux k, k', qui égalisent le trou. A sa partie supérieure, au-dessous du pas de vis, est un renflement aplati et portant latéralement deux petits taillants transversaux x, x1, disposés suivant une ligne à angle droit avec Taxe du taillant principal du trépan; ces oreilles tranchantes servent à la fois de guide et d’équarrisseur.
- Pour forer, en dessous des tubes de retenue, sur un diamètre plus grand que celui de ces tubes, M. Kind fait usage du trépan élargisseur représenté fig. 8, 9 et 10. Le bas du trépan ne présente rien de particulier; dans la partie élargie et aplatie qui est au-dessous du pas de vis, on a pratiqué deux entailles, une de chaque côté, dans lesquelles sont logés deux trépans r, rf, mobiles autour d’un boulon à vis qui traverse les joues de l’entaille. Ces trépans, qui remplacent les trépans transversaux équarrisseurs fixes x et x des fig. 5 et 6, peuvent se loger dans des vides ménagés sur les bords de l’entaille, de manière à ne pas faire saillie, fig. 8; ils peuvent aussi se développer fig. 9, et alors leur largeur réunie est plus grande que celle du trépan ; l’outil peut passer dans les tubes de retenue, lorsque les trépans r, r sont logés dans leurs entailles; pour les ouvrir en dessous des tubes de retenue, M. Kind a imaginé de relier chacun d’eux à une petite tige en fer rond w, w’ terminée par un anneau. Ces pièces sont appliquées comme les deux trépans, une contre chaque face de l’outil aplati; deux bouts de corde de 2 à 3 mètres de long sont passés dans les anneaux qui terminent les tiges w, w', et sont amarrés, par l’autre bout, à deux saillies placées sur les faces correspondantes de la grosse tige de la sonde ( bohrstange), à 2 ou 3 mètres au-dessus de la douille D. Avant d’introduire ce trépan dans les tubes de retenue, on lie avec des bouts de corde secs les trépans mobiles r, r' aux points fixes sur la tige , de manière à ce que les cordes ne soient point tendues et que les trépans restent logés dans leurs entailles; une fois que l’instrument est plongé dans l’eau, les cordes mouillées, qui se raccourcissent, tirent sur les trépans, les font ouvrir et les maintiennent ouverts. Les trépans mobiles étant arrondis par-dessus rentrent, en forçant un peu, dans les tubes de retenue, quand il faut relever la sonde; quand les trépans sont ouverts et fonctionnent, ils s’appuient contre un épaulement supérieur ménagé dans l’épaisseur de la partie massive, et, comme leur saillie est toujours assez faible, le boulon autour duquel ils tournent est peu fatigué; deux platines jr, y' fixées à la partie massive par deux boulons à têtes et écrous noyés dans l’épaisseur du métal recouvrent les parties
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- aplaties des trépans et maintiennent en place le boulon autour duquel ils tournent.
- Les précautions prises par M. Kind, contre la rupture du tenon à vis, ou le dévissage du trépan, consistent en deux bandes de fer plat et mince i', fig. 5 et 6, fixées par des boulons à vis sur les deux côtés de la tige de la sonde et ayant 1 mètre à 1m,50 de longueur; au bas de ces pièces i, ir sont liées à charnière deux autres pièces de fer plat /, f qui se rabattent sur les joues plates du trépan : ces pièces portent chacune une assez longue entaille rectangulaire, fig. 5 ; elles sont serrées contre le trépan proprement dit par un boulon à grosse tête qui traverse la masse du trépan, et par un écrou. Il est évident que les bandes de tôles C i', /,/' ne sont pas fatiguées par le battage, tant que tout est en ordre; maïs, si le tenon venait à rompre, elles retiendraient le trépan : elles s’opposent aussi au dévissage.
- La fig. 11 représente les pièces de l’extrémité inférieure de la sonde, assemblées entre elles, avec les cotes métriques.
- E est le tube de retenue*
- ARTS ÉCONOMIQUES. — fourneaux.
- Notice sur les moyens de remédier aux inconvénients de la fumée produite par les fourneaux alimentés avec la houille ; par M. Ch. Combes (i).
- On s’est toujours préoccupé, dans nos grandes villes, des inconvénients de la fumée produite par les foyers industriels alimentés avec de la houille ; on a essayé, à diverses reprises, de prévenir la formation de la fumée en faisant usage de distributeurs mécaniques de la houille sur les grilles, ou de la brûler en introduisant de l’air à certaines époques et en divers points du foyer. Ces tentatives, sans échouer complètement, n’ont eu, presque partout, qu’un demi-succès ; on a continué, dans un petit nombre d’usines, de faire usage du distributeur mécanique de M. Collier. Les dispositions prises dans d’au-fres établissements pour brûler la fumée , par une introduction d’air dans certaines parties du foyer, suivant les procédés indiqués par MM. Lefroy, d’Arcet et autres , ont été généralement abandonnées; on leur faisait le double reproche de diminuer la quantité de chaleur transmise aux chaudières et de hâter leur destruction, par suite de ce que le courant de gaz était trop chargé d’air non brûlé. Cependant le chauffage de l’hôtel des monnaies par la
- (l) Lue dans la séance du conseil d’administration du 20 août 1845.
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- combustion complète de la fumée des fours à coke subsistait et subsiste encore tel que l’avait établi notre regrettable collègue M. d'Arcet', c’était une preuve persistante du tort que Ton avait eu de renoncer aux appareils fumi-vores par injection d’air dans le courant de fumée, au lieu de chercher à les perfectionner.
- Les inconvénients de la fumée dans les villes manufacturières de l’Angleterre et de l’Écosse étaient encore beaucoup plus grands que chez nous; ils s’aggravaient de jour en jour au point de devenir intolérables : en 1843, une commission de la chambre des communes fut chargée de faire une en-* quête sur ces inconvénients et sur les moyens de les prévenir.
- Le rapport, daté du 17 août 1843, de cette commission conclut qu’il y avait lieu de proposer, dans la prochaine session des chambres du parlement, un bill pour prohiber la production de la fumée des fourneaux et des machines à vapeur. Les procès-verbaux détaillés de l’enquête furent imprimés par ordre de la chambre des communes, comme cela est d’usage dans la Grande-Bretagne. Dès que le rapport et l’enquête furent arrivés en France, ils furent transmis, par M. le sous-secrétaire d’Etat des travaux publics, à la commission centrale des machines à vapeur instituée près du ministre de ce département, en lui demandant si quelques-uns des procédés usités en Angleterre n’étaient pas de nature à être appliqués en France et prescrits par l’administration. La commission répondit que plusieurs des procédés décrits dans l’enquête anglaise paraissaient efficaces , mais qu’avant d’en prescrire l’usage par mesure réglementaire, ou même d’en conseiller l’application, il convenait de faire des expériences directes, pour s’assurer de leur degré d’efficacité, rechercher quels étaient les moyens les plus simples et les moins dispendieux d’atteindre le but désiré, éclaircir enfin plusieurs points qui restaient encore incertains , tant sur les dimensions à donner aux appareils que sur les quantités d’eau vaporisées, Faction sur le métal des chaudières, etc. M. le sous-secrétaire d’Etat approuva cet avis et chargea la commission de faire des essais pour lesquels il alloua le crédit nécessaire. C’est ainsi qu’ont été entreprises les expériences que j’ai dirigées et suivies, comme secrétaire de la commission centrale des machines à vapeur, et dans lesquelles j’ai été assisté par M. Debette, aspirant ingénieur des mines. Bien que ces expériences doivent être encore continuées, ou plutôt répétées sur des chaudières de plus grandes dimensions, avant que la commission présente à l’administration un projet de mesures réglementaires accompagné d’une instruction pratique, je crois pouvoir, dès aujourd’hui, communiquer utilement les résultats obtenus, parce que les procédés que je suis conduit à recommander au public sont simples, n’exigent absolument aucune dépense, ne peuvent, en aucun
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- cas, présenter le plus léger inconvénient. Il serait donc désirable qu’ils fussent, dès à présent, appliqués aux fourneaux que l’on construit journellement à Paris , et partout où la fumée peut incommoder les habitants du voisinage.
- Les expériences ont été faites sur le foyer d’une chaudière ordinaire, de forme cylindrique, à deux bouilleurs, d’une capacité totale de 2 met. cub. 85. La grille a 0 mèt. car. 6525 de superficie totale ; la somme des vides compris entre les barreaux est de 0 mèt. car. 1 62, soit le quart de la surface totale. La cheminée a une hauteur de 20 mèt. au-dessus du sol ; elle est à section circulaire ; elle a intérieurement 0 mèt. 70 de diamètre à sa base et 0 mèt. 50 à la partie supérieure, ce qui donne, pour l’orifice supérieur, une surface de 0 mèt. car. 196. La surface totale de chauffe est de 15 mèt. car. ; la circulation des gaz résultant de la combustion est, d’ailleurs, dirigée comme cela a lieu dans les constructions les plus ordinaires. Le courant passe sous les bouilleurs, revient sur le devant du fourneau par le carneau de droite qui s’élève jusqu’à la moitié du diamètre du corps de la chaudière, et retourne à la cheminée par le carneau de gauche. On brûlait sur la grille environ 80 kilogr. à l’heure de houille menue et très-fumeuse de la mine des Produits, en Belgique. Les cendres et les matières pierreuses contenues dans cette houille donnaient lieu à des scories noires et pâteuses, de sorte qu'on était obligé de décrasser fréquemment et péniblement les barreaux de la grille. On a pratiqué, dans le massif de la maçonnerie et des deux côtés de la grille, deux conduits destinés à amener de l’air atmosphérique au milieu du courant de gaz résultant de la combustion; l’orifice extérieur de chacun de ces conduits, sur le parement du fourneau, a 130 millim. de base sur 110 de hauteur (143 cent. car. de surface) ; ils se prolongent sur toute la longueur du foyer dont ils ne sont séparés que par l’épaisseur d’une demi-brique , et vont déboucher à 16 cent, de distance en arrière de l’autel, par deux fentes rectangulaires, directement opposées sur les deux côtés du fourneau, ayant 195 millim. de hauteur dans le sens vertical et 65 millim. de largeur, ce qui donne, à chacun des orifices par lesquels l’air débouche, 127 centim. carrés de surface, et, pour les deux, 254centim. carrés. Cette surface est les de la somme des vides compris entre les barreaux de la grille. Les ouvreaux pouvaient être fermés par des briques taillées pourvues de poignées, qu’on appliquait à leur orifice extérieur; en posant les briques à plat, ils étaient à demi bouchés. Un regard ménagé à la partie postérieure du fourneau et auquel s’appliquait un tampon en fonte permettait d’examiner ce qui se passait dans l’intérieur. Une autre ouverture semblable était ménagée à l’extrémité antérieure du second carneau; c’est par là qu’ont été aspirés, aux diverses époques, les gaz qui ont été l’objet d’essais multipliés, et dont M. Debette a fait cinq analyses complètes par l’oxyde de
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- cuivre. Les gaz étaient aspirés dans un large flacon sur de l’eau recouverte d une couche d’huile épaisse de 2 centimètres, suivant le procédé employé par M. Ebelmen pour aspirer les gaz des hauts fourneaux. Afin de pouvoir apprécier la quantité d’air qui pénétrait à travers la grille, l’on a fait adapter au cendrier une porte en tôle à deux vantaux; chaque vantail était percé de trois ouvertures rectangulaires disposées suivant une même ligne verticale, séparées l’une de l’autre par des entretoises minces, et qui pouvaient être fermées à volonté par des plaques ou panneaux en tôle : chacune de ees six ouvertures a 183 millim. de largeur horizontale sur 153 millim. de hauteur verticale; les six ensemble ont une superficie de 0 mèt. car. 168, plus grande que la somme des vides des barreaux de la grille. Avant de commencer les expériences proprement dites, on a fait, pendant plusieurs jours, un feu doux, pour dessécher la maçonnerie du fourneau. Voici les résultats des observations»
- Quant à la marche générale de la combustion et à la fumée produite, lorsque l’on faisait un feu vif, le chauffeur chargeait habituellement sur la grille 2 pelletées de houille à la fois, dont chacune contenait à peu près 6 kil. 46 de houille ; quelquefois il chargeait à la fois 3 pelletées et rarement 4. Les grosses charges de 3 et 4 pelletées succédaient au décrassage complet de la grille. L’intervalle entre deux charges était de 12 à 14 minutes; il tisait ordinairement une fois pendant cet intervalle.
- Lorsque les ouvreaux pour l’admission de l’air en arrière de l’autel sont fermés, le fourneau étant dans les conditions d’un fourneau ordinaire, une fumée noire et absolument opaque succède à chaque chargement de houille et s’écoule par la cheminée, pendant une durée de 3 minutes au moins, le plus souvent de 4 minutes et qui va quelquefois jusqu’à 7. A la fumée noire succède une fumée jaunâtre qui dure à peu prés aussi longtemps que la fumée noire. Celte fumée s’éclaircit graduellement et finit par disparaître tout à fait, vers la fin de l’intervalle qui sépare deux chargements consécutifs. Le tisage donne toujours lieu à une bouffée de fumée noire qui se dissipe au bout d’une minute au plus : on comprend qu’il est difficile de saisir le moment où la fumée passe de l’état de fumée noire à celui de fumée jaunâtre. Ces observations conduisent à ce résultat moyen, que le fourneau produit, dans les circonstances indiquées, de la fumée noire pendant 18 minutes et demie par heure, de la fumée jaunâtre pendant 14 minutes et demie, et que la fumée est sensiblement nulle pendant 27 minutes.
- Si l’on fait le feu de manière à avoir une combustion lente et à ne brûler qu’environ 40 kil. de houille par heure, l’intervalle des chargements est alors de 22 à 25 minutes; on a très-peu de fumée noire, moins de fumée jaunâtre, et l’espace de temps pendant lequel la fumée peut être considérée comme nulle
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- est beaucoup plus considérable; moyennement on a, pendant une heure, 2 minutes et demie de fumée noire, 10 minutes et demie de fumée légère et 47 minutes sans fumée.
- Si, examinant ce qui se passe dans le premier conduit où la fumée se répand, par le regard ménagé à l’arrière du fourneau, on reconnaît que ce conduit, aussitôt après le chargement, se remplit d’une fumée absolument opaque, qui n’est sillonnée par aucun trait de flamme, de sorte que, immédiatement après que le chauffeur a fermé les portes du fourneau, il est impossible d’apercevoir le feu qui est à l’extrémité de ce conduit; si, au moment ou la fumée est ainsi la plus épaisse, on débouche les deux ouvreaux qui laissent arriver l’air en arrière de l’autel, la fumée prend feu sur-le-champ et brûle avec une flamme allongée qui arrive jusqu’à l’extrémité des bouilleurs : ferme-t-on les ouvreaux, la flamme s’éteint sur-le-champ. Cette manœuvre peut être répétée aussi souvent qu’on le veut, tant qu’on est dans la période où le fourneau produit naturellement une fumée passablement épaisse. La personne dont l’œil est appliqué au regard distingue ainsi parfaitement, par ce qui se passe dans le conduit, les instants où les ouvreaux sont ouverts et fermés. Si on observe le sommet de la cheminée, on en voit sortir des flots de fumée noire, quelques instants après l’ouverture des conduits d’air; après quoi la fumée s’éclaircit et reste ensuite légère et transparente. La première éruption de fumée est produite par la première introduction de l’air, qui chasse devant lui la fumée opaque dont les carneaux et la cheminée étaient remplis.
- Si on laisse les ouvreaux constamment ouverts, la combustion étant poussée activement, comme je l’ai dit d’abord, on n’a plus de fumée noire, même après le chargement. La durée de la fumée légère diminue aussi. En définitive, sur une heure, oij a, en moyenne, trois quarts de minute de fumée noire, 21 minutes de fumée légère, 38 minutes un quart sans fumée sensible.
- Les ouvreaux étant à demi bouchés par les briques posées à plat sur le devant, on a, en moyenne, par une combustion vive , dans une heure , une minute de fumée noire, 23 minutes de fumée légère et 36 minutes sans fumée.
- Je dois ajouter que les teintes noire et légère de la fumée produite, quand les ouvreaux sont ouverts, sont moins foncées que les teintes de même dénomination, quand les ouvreaux sont fermés.
- Lorsque la combitstion est lente, la fumée reste à peu près la même, soit qu’on laisse les ouvreaux fermés, soit qu’on les tienne constamment entièrement ouverts ou à demi ouverts.
- En résumé, la fumée qui se produit par une combustion lente, les ouvreaux étant fermés, ou par une combustion vive, les ouvreaux étant ouverts, n’est guère plus forte que celle d’un foyer domestique et ne parait pas
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- de nature à incommoder le voisinage, pourvu que la cheminée soit élevée au-dessus des fenêtres des maisons voisines. La fumée qui se produit par une combustion vive dans le même fourneau , lorsque les ouvreaux sont fermés , est épaisse, opaque, chargée de noir de fumée de manière à la rendre fort incommode pendant près d’un tiers du temps. Il est donc possible, sinon de faire disparaître complètement, au moins de diminuer de beaucoup la fumée d’un fourneau de chaudière à vapeur de la formé et des dimensions ordinaires, en laissant arriver de l’air au delà du foyer, à quelques centimètres derrière l’autel, lorsque, d’ailleurs, le fourneau est pourvu d’une cheminée produisant un bon tirage.
- Les essais nombreux faits sur les gaz aspirés dans le deuxième carneau ont donné les résultats suivants. Les ouvreaux pour l’admission de l’air étant fermés, les gaz recueillis au moment où la cheminée émet une furnée noire et épaisse, aussitôt après la charge, essayés dans une cloche graduée, sur le mercure, contenaient, sur 100 parties en volume, de 10 à 12,75 parties d’acide carbonique et de 8,05 à 6,45 d’oxygène libre. Le surplus était de l’azote contenant très-peu ou point de gaz combustibles.
- Lorsque la fumée est légère, les ouvreaux pour l’admission de l’air étant toujours fermés, les gaz aspirés ont été trouvés contenir de 7 à 9 pour 100 d’acide carbonique, et à peu près 10 pour 100 d’oxvgène libre. Enfin, lorsque la fumé© est complètement nulle, à la fin de l’intervalle qui sépare deux chargements consécutifs, les gaz contiennent environ 6 pour 100 d’acide carbonique et 13 pour 100 d’oxygène libre*
- Lorsque les conduits pour l’admission de l’air derrière l’autel sont entièrement ouverts, les gaz aspirés, aussitôt après que l’on vient de charger du combustible sur la grille, la cheminée émettant une fumée légère, contiennent toujours plus de 6 \ et quelquefois 8 \ pour 100 d’acide carbonique ; la proportion d’oxygène libre est de 9 à 9,8 pour 100. h mesure que le combustible se consume, les ouvreaux demeurant toujours complètement ouverts, la quantité d’acide carbonique diminue, celle de l’oxygène libre augmente : à la fin de l’intervalle qui sépare deux chargements consécutifs, la cheminée ne donnant plus du tout de fumée apparente, l’on ne trouve jamais, dans le courant, moins de 5,17 pour 100 d’acide carbonique , ni plus de 13,79 d’oxygène libre. Les analyses complètes faites par M. Debette montrent que la proportion des gaz combustibles, oxyde de carbone ou hydrogène, qui peuvent exister dans le courant gazeux ne dépasse, dans aucun cas, 2 j pour 100. L’absence à pen près complète des gaz combustibles ressort d’ailleurs des essais par la potasse et le phosphore, ainsi que de la composition chimique des houilles de Mons, analogues à celle dont nous avons fait usage.
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- En définitive, la fumée reste épaisse tant qu’il existe dans le courant gazeux plus d’acide carbonique que d’oxygène libre en volume : elle commence à s’éclaircir lorsque l’acide carbonique et l’oxygène entrent par parties égales dans le mélange ; elle est nulle lorsque le volume de l’oxygène est égal à deux fois celui de l’acide carbonique.
- Nous avons mesuré, au moyen de l’anémomètre à ailettes, la vitesse et, par conséquent, le volume de l’air qui entrait dans le fourneau, soit en traversant la grille, soit par les conduits ménagés pour l’admission de l’air. Il résulte de ces dernières expériences que la quantité d’air qui s’introduit par le cendrier et traverse la grille est très-faible, aussitôt après le chargement de la houille; que cette quantité augmente à mesure que la houille se consume ou se transforme en coke, de façon que, à la fin de l’intervalle qui sépare deux chargements, elle est quatre fois à peu près aussi considérable qu’elle l’était immédiatement après le chargement opéré. Le tisage, qui donne lieu, ainsi que je l’ai dit, à une bouffée de fumée noire, a aussi pour effet de diminuer la quantité d’air qui traverse la grille. La quantité d’air qui s’introduit par les ouvreaux demeure à peu près constante : immédiatement après le chargement du combustible, elle est plus du double de celle qui traverse la grille ; à la fin de l’intervalle entre deux chargements, elle n’est guère que moitié de celle qui traverse la grille. L’introduction de l’air par les conduits paraît déterminer un accroissement de vitesse dans le courant d’air qui pénètre à travers la grille, dans les instants qui suivent un chargement de combustible frais : c’est, sans doute, l’effet d’un accroissement de tirage produit par l’élévation de température occasionnée par la combustion des produits de la distillation de la houille. Pour une combustion de 80 kilogrammes de houille à l’heure, le volume d’air entrant par les conduits complètement ouverts était d’environ 11 met. cub. 33 par minute ; cet air devait jaillir dans le courant de fumée avec une vitesse de 8 mètres par seconde. Le volume d’air entrant par le cendrier et traversant la grille était de 5 mét. cub. 34, immédiatement après un chargement de houille sur la grille, et s’élevait à 19 mètres cubes vers la fin de l’intervalle entre deux chargements.
- La quantité d’eau vaporisée, par kilogramme de houille, a varié, dans nos expériences, entre 4 kilog. 87 et 5 kilogr. 37 : les différences tiennent à des circonstances accidentelles que nous n’avons pu démêler. L’admission de l’air par les conduits tenus constamment ouverts ne nous a paru exercer aucune influence sur l’évaporation correspondant à 1 kilogramme de combustible. Il est vraisemblable que la chaleur gagnée par la combustion de la fumée est à peu près compensée par la chaleur perdue, par suite de l’admission d’une quantité d’air superflue au moment où le combustible est presque entièrement
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- transformé en coke. Il y aurait donc avantage à laisser entrer l’air par les ouvreaux pendant les instants qui succèdent à un chargement de combuslible frais, à les fermer ensuite par degrés, de manière à ce que l’accès de l’air fût supprimé au moment où le fourneau cesse naturellement d émettre de la fumée, parce qu’il reçoit à travers la grille une quantité d’air plus que suffisante pour la combustion.
- Il ne semble pas que, même en laissant les ouvreaux constamment ouverts , le courant de gaz puisse avoir une action destructive sur le métal de la chaudière : car ce courant ne contient jamais moins de 5,17 pour 100 en volume d’acide carbonique, et il en renferme de 6 f à 8 pour 100 pendant la plus grande partie du temps, proportion qui se trouve aussi dans un fourneau ordinaire, lorsque le combustible est en partie consumé ou transformé en coke. On peut cependant encore conserver quelque doute à cet égard ; mais, si l’on avait soin de fermer les ouvreaux en temps convenable, le courant gazeux n’exercerait certainement aucune action destructive sur la chaudière.
- AGRICULTURE. — plâtre.
- Note sur l’emploi du plâtre en agriculture, considéré au point de vue du trafic des chemins de fer; par M. le Chatelier (i).
- Le plâtre est employé de deux manières différentes en agriculture : sans mélange, pour développer la végétation des prairies ; comme intermédiaire et agent de double décomposition chimique, pour la préparation des engrais. Il sert à fixer, dans le premier cas, l’ammoniaque contenue en dissolution dans les eaux pluviales ou courantes; dans le second, l’ammoniaque produite par la décomposition des matières animales et particulièrement des urines, qui se disperse pour la plus grande partie dans l’atmosphère, lorsque les engrais sont abandonnés à eux-mêmes et traités sans soin et sans intelligence, comme dans la plupart de nos exploitations agricoles.
- La consommation du plâtre, en France, pour l’amélioration des prairies est déjà importante, bien qu’elle soit loin d’avoir atteint tout le développement dont elle est susceptible; son emploi pour le traitement des fumiers est peu connu. La pratique des agriculteurs suisses et les expériences de M. Schat-temnann, qui démontrent l’utilité du plâtre et de divers sels métalliques ou
- (1) Cette noie a été lue dans la séance du conseil d’administration du 24 juillet 1845.
- Quarante-quatrième année. Août 1845. 46
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- AGRICULTURE.
- terreux, pour la fixation de l’ammoniaque à l’état de sel non volatil, paraissent avoir rencontré chez nous peu d'imitateurs.
- Il ne m’apparlient pas d’examiner si c’est à tort ou à raison que ce procédé, en apparence si rationnel, ne s’est pas propagé plus complètement en France , de rechercher quels moyens pourraient être employés pour en rendre l’usage généra], s’il est réellement utile ; j’ai seulement voulu faire voir, dans celte note, de quelle importance pourrait être, pour la prospérité de nos chemins de fer, l’emploi du plâtre en agriculture, s’il se généralisait et passait dans les habitudes de nos cultivateurs, comme cela est arrivé pour la chaux dans les départements de l’Ouest.
- Les environs de Paris renferment des gisements inépuisables de pierres à plâtre; pour la plupart des chemins de fer aboutissant à Paris, le transport des marchandises sera toujours beaucoup plus considérable à l’arrivée qu’au retour. Les compagnies chargées de l’exploitation des chemins de fer seront naturellement conduites à profiter de cette circonstance pour compléter, par des transports déplâtré, leurs chargements en retour : c’est ce que la compagnie d’Orléans fait déjà sur une assez grande échelle. Cette année, elle transportera, tant à Orléans qu’à ses stations principales, environ 12,000 tonnes déplâtré, dont une grande partie sera livrée à l’agriculture ; ces transports se font au prix de 10 à 7 centimes par kilomètre et par tonne, et tout annonce que leur importance ira toujours en croissant. Les prix de transport pourraient être abaissés à 6 centimes et même au-dessous et donner encore d’amples bénéfices.
- Il semble, au premier abord , qu’il doit y avoir peu de profit, pour un chemin de fer, à transporter cette sorte de marchandise à un prix aussi modique; mais, si l’on remarque qu’elle sert à charger des waggons qui sans cela resteraient vides, et dont la traction à vide coûte presque autant que la traction à pleine charge, on concevra facilement qu’il doit encore laisser de larges bénéfices. C’est ce que je vais essayer de démontrer.
- Je prendrai pour exemple le marché de traction du chemin de fer de Paris à Rouen, dont on fait généralement usage pour les calculs sur le prix de revient des transports par chemins de fer : il représente d’ailleurs exactement ce qui aurait lieu si le transport des plâtres, à prix très-réduit, n’était pas rendu à peu près impossible par la concurrence que font les carrières de Triel, prèsMeulan, à celles de Paris, et la navigation descendante au chemin de fer. Aux termes de ce marché, la compagnie paye à l’entrepreneur, pour un train de vingt-cinq waggons de marchandises, par kilomètre parcouru,
- 1° Pour la locomotive (consommation, entretien et conduite). . 1 f. 100
- 2° Pour l’entretien et le graissage des waggons à 0 f. 0083 l’un. 0 207
- Total. . . . . 1 f. 307
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- Le prix est îe même, que le train circule à charge complète ou à vide.
- Moyennant celte allocation, l’entrepreneur est chargé de toute la dépense de locomotion, y compris le service de l’eau et l’entretien du matériel. A la fin de son marché, il doit rendre le matériel dans le même état qu’au début, ou payer la dépréciation qu’il a subie ; il tient, en outre, compte à la compagnie de l’intérêt des outils et des machines des ateliers. L’entrepreneur a certainement avantage à remorquer la plupart des waggons à vide, à la descente; mais , aux conditions de son marché, il lui resterait encore des bénéfices si tous les waggons redescendaient à charge pleine. On peut donc, sans crainte de rester au-dessous de la vérité, prendre ce chiffre de 1 fr. 307 pour prix de revient de la traction d’un train de marchandises, composé de vingt-cinq waggons entièrement chargés.
- Aux frais de traction viennent s’ajouter, pour l’exploitation d’un chemin de fer, d’autres dépenses dont il faudrait tenir compte pour déterminer le prix de revient du transport des marchandises ordinaires, en vue desquelles cette partie du service est organisée : ce sont
- 1° Les frais de conduite et de surveillance des trains ;
- 2° Les frais de gares et stations ;
- 3° Les frais de surveillance et d’entretien de la voie et des travaux d’art ;
- 4° Les frais généraux et d’administration.
- Il est évident que, si une compagnie, par une combinaison de tarifs tout à fait exceptionnelle, attire une marchandise qui, sans cela, serait toujours restée en dehors de son trafic, et parvient ainsi à utiliser les waggons qui seraient forcément repartis à vide, on ne doit tenir compte, dans l’appréciation de la spéculation qu’elle a faite , que des frais spéciaux dont le prix de la traction se trouve augmenté pour le transport de cette marchandise, c’est-à-dire de l’augmentation de consommation de combustible, de l’augmentation d’usure du matériel roulant et de la voie de fer, en un mot des seuls frais qu’elle n’aurait pas à supporter si le retour s’effectuait à vide. Quant aux autres frais, il est évident qu’ils restent exactement les mêmes, que les waggons retournent à vide ou à charge pleine.
- Sur le prix de 1 fr. 10 c. payé pour la locomotion, que je considère comme maximum du prix de revient de la traction pour les marchandises à petite vitesse et à pleine charge, la consommation du combustible en marche figure au maximum pour 0 fr. 40 c.; le poids brut d’un train chargé, y compris la machine et le tender, est de 200 tonnes environ, et la charge utile de 100 tonnes; par suite, le convoi vide pèse 100 tonnes.
- La consommation de coke, même dans les machines les plus perfectionnées, est loin de varier, proportionnellement au poids brut remorqué; cependant je
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- supposerai, pour tenir compte de frais accessoires peu considérables , tels qu’une légère augmentation dans la consommation d’huile et d’eau et dans l’usure des organes de la machine , que la réduction de 100 tonnes dans le poids brut du convoi produise une réduction proportionnelle de 50 pour 100 dans la consommation du coke; l’économie qui en résulterait, pour le train non chargé, serait de 0 fr. 20 c. L’usure et le graissage des waggons sont payés, dans le marché de Rouen, pour une allocation de 0 fr. 207 pour vingt-cinq waggons : cette dépense résulte plutôt de la rapidité du mouvement que de la charge ; je resterai donc certainement au-dessous de la vérité en n’admettant qu’une réduction de 50 pour 100 dans le poids brut du train, où la suppression complète de la charge utile doit produire au plus une réduction de moitié sur cette somme de 0,207, soit 0,103. L’usure des rails et les frais journaliers d’entretien de la voie dépendent surtout de la vitesse , et, en second lieu, du poids des machines; les waggons n’y participent que pour peu de chose : de telle sorte qu’on peut regarder comme à peine appréciable, pour l’entretien de la voie, l’augmentation de dépense qui résulterait du chargement complet des waggons.
- La différence des frais que supporterait l’exploitation d’un chemin de fer pour le remorquage d’un train de vingt-cinq waggons , circulant à pleine charge au lieu de circuler à vide, serait donc,
- Pour le combustible..................0 f. 20
- Pour l’entretien des waggons. . . 0 103
- Total..............0 f. 303
- Soit, en nombre rond, 0 fr. 30 c.
- Le transport du plâtre en retour n’entraînerait donc en réalité, pour la compagnie, qu’une augmentation effective de dépense de 0 f. 003 (3 dixièmes de centime) par tonne et par kilomètre ; si l’on ajoute à cela les frais de chargement et de déchargement, que l’on peut évaluer ensemble à î fr. au maximum, le prix de revient réel de transport du plâtre serait, par tonne et par kilomètre,
- 1° Pour une distance de 100 kilomètres, 0 f. 013;
- 2° — 200 — 0 008;
- 3° — 400 — 0 0055.
- Toutes les fois que le plâtre pourra être transporté en retour sur des waggons, qui sans cela retourneraient forcément à vide, un tarif de 6 centimes par tonne et par kilomètre, chargement et déchargement compris, donnerait un bénéfice de 77,1 pour 100 pour la distance de 100 kilomètres, et 90,8 pour 100 pour celle de 400 kilomètres.
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- Si le chemin d’Orléans, les chemins du centre, de Bordeaux et de Nantes, qui traversent des contrées entièrement dépourvues de carrières à plâtre, si ce n’est toutefois dans les environs de Nevcrs, arrivaient à transporter annuellement, comme chargement en retour, 100,000 tonnes de pierre à plâtre , ce qui sera possible, quant aux moyens de transport disponibles, lorsque ces chemins se compléteront l’un par l’autre, il en résulterait, en particulier pour la compagnie d’Orléans, au prix de 0,06 c. par tonne et par kilomètre, un bénéfice net de 639,700 ou 1,28 pour 100 du capital dépensé pour la construction du chemin (dans cette évaluation, les frais de chargement sont seuls mis au compte de cette compagnie et les 100,000 tonnes sont supposées parcourir toute la distance).
- La pierre à plâtre destinée à la préparation des engrais devrait être expédiée toute pulvérisée et en sacs ; on n’augmenterait ainsi que faiblement le prix de revient de la matière, et on faciliterait le transport et la livraison aux agriculteurs qui viendraient s’approvisionner aux gares voisines de leurs exploitations ; le compte des sacs s’établirait comme pour le commerce du plâtre employé à Paris dans les constructions.
- Les chemins de fer qui prendront leur point de départ dans le bassin de Paris, ou qui traverseront les terrains gypseux moins riches que l’on exploite sur divers points de la France, paraissent donc destinés à rendre d’éminents services à l’agriculture, en ce qui concerne spécialement l’usage du plâtre employé comme amendement ou pour la préparation des engrais. L’emploi intelligent de la poussière de plâtre, pour la conservation et le traitement des fumiers, augmenterait assez la valeur de ceux-ci pour rendre supportables les frais de transport à une grande distance : l’expérience pourra seule indiquer les limites dans chaque cas particulier (1).
- Les canaux et les rivières navigables seraient certainement dans le cas de rendre à l’agriculture des services du même genre; mais à prix égal, et les frais de toute nature ne paraissent pas susceptibles de descendre beaucoup au-dessous du taux de 6 centimes par tonne et par kilomètre pour la navigation des canaux, les chemins de fer, par cela même qu’ils sont soumis à l’action d’une administration fortement organisée et représentée à toutes les stations par des agents intelligents, seront plus aptes que la marine à établir un commerce de détail sans frais de commission , de magasinage et autres dépenses accessoires, qui augmentent toujours, dans une proportion très-importante,
- (l) La pierre à plaire crue, en morceaux, revient, à la gare de marchandises du chemin de fer d’Orléans, à 5 fr. 50 environ la tonne ; au tarif de 6 centimes
- Le prix de vente pourrait être fixé, à 100 kilomètres de distance, à h fr. 50
- 200 idem, 17 5o
- 400 idem, 29 50
- pour la tonne de 1,000 kilogrammes.
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- AGRICULTURE. -- PLATRE.
- le prix des matières, et à développer la consommation du plâtre dans toutes les localités qu’ils traversent.
- Pour faire apprécier toute l’importance des débouchés qui pourraient ainsi s’ouvrir, il suffira de mentionner l’énorme consommation de chaux qui se fait dans certains départements de l’Ouest pour l’amendement des terres. Les fours à chaux situés dans le voisinage du terrain anthraxifère de la basse Loire, depuis les environs d’Angers jusqu’à Ancenis, consomment annuellement environ 40,000 tonnes de houille, produisant 120,000 tonnes de chaux, vendues au prix moyen de 12 à 13 fr., et dont l'agriculture enlève presque la totalité, dans une zone de 70 à 80 kilomètres de longueur sur 60 à 70 kilomètres de largeur. Le rayon d’activité des fours, situés sur la rive gauche de la Loire, à la limite de la Vendée, s’étend jusqu’à 15 lieues dans l’intérieur des terres. Si l’emploi du plâtre pour la préparation des engrais a toute l’efficacité qu’on lui attribue, quel immense débouché, quelle source active de trafic ne serait-on pas en droit d’espérer, d’une part, pour les gisements de pierre à plâtre du bassin de Paris, dont les produits pourraient atteindre une distance de 200 kilomètres au prix de 16 à 17 fr. la tonne, à peine supérieur à celui de la chaux dans beaucoup de localités ; de l’autre, pour les chemins de fer apportant les objets de consommation nécessaires à la capitale , sans compensation pour le retour des trains de marchandises.
- L’établissement projeté et indispensable du chemin de fer de ceinture qui doit contourner ou traverser les masses de plâtre de Montmartre et de Belleville faciliterait singulièrement ce trafic; le souterrain projeté sous le plateau de Belleville, sur une longueur de 2,600 mètres, au milieu de la haute masse de gypse, dont l’épaisseur varie de 15 à 18 mètres, produirait comme déblai, en supposant qu’on se contentât de l’ouvrir sur les dimensions strictement nécessaires, un poids total de 240,000 tonnes de pierre à plâtre.
- C’est à la Société d’encouragement qu’il appartient naturellement de propager des procédés nouveaux, dont l’adoption sur une grande échelle réagirait, de la manière la plus favorable, sur trois grandes industries, l’agriculture, les chemins de fer et l’exploitation des substances minérales. Ne pourrait-elle pas charger une commission spéciale de rédiger des instructions pour l’emploi du plâtre en agriculture et les répandre par la voie du Bulletin, et, au besoin, par un tirage extraordinaire ? ou bien, si la question n’est pas suffisamment avancée, provoquer, par la fondation de prix importants , des études, des expériences qui fixeraient tout le monde sur l’importance du plâtre employé comme agent pour la manipulation des engrais et la fixation de leur élément principal? Ce sont là des questions que je prends la liberté de soumettre à son conseil d’administration.
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- extraites de diverses publications périodiques jrançaises et étrangères.
- ARTS MÉCANIQUES.
- Roue à aubes emboîtée dans un coursier annulaire, pour le passage des bras;
- par M. Mary.
- Cetie roue, construite aux bassins de Chaiilot, est montée sur un axe horizontal; elle est formée de six palettes elliptiques adaptées à la circonférence d’un cylindre de 0m, 12 de longueur et de 2m,28 de rayon, accompagné de deux disques annulaires plans de 0m,30 de largeur, perpendiculaires à Taxe et fixés au moyeu par six bras renforcés de nervures et masqués par des feuilles de tôle. Pour séparer les eaux d’amont de celles d’aval, deux plaques en fonte noyées en partie dans la maçonnerie viennent s’appuyer sur les disques et forment, dans la partie inférieure, les lèvres d’un coursier annulaire en ciment romain, calibré avec les palettes elles-mêmes, qui s’y emboîtent ainsi très-exactement. Ce coursier se prolonge au delà du plan vertical mené par l’axe de la zone, d’une longueur à peu près égale à l’intervalle entre deux aubes: du côté d’amont, il s’évase en entonnoir pour faciliter l’entrée de l’eau qui en couvre ainsi l’orifice et y pénètre comme elle ferait dans une conduite placée au fond d’un réservoir. Il résulte de celte disposition que l’eau de la retenue agit sur les palettes comme elle agirait sur le piston d’un cylindre.
- Pour diminuer la résistance de l’eau sur les aubes ou palettes, elles sont taillées en forme de proue par-dessous et en forme de poupe par-dessus.
- La roue ne perd à peu près rien de son effet utile pour une même chute, quand l’eau s’élève en amont jusqu’au point de surmonter le petit cylindre au delà duquel sont placées les aubes.
- Pour que cette roue jouisse des avantages qui lui sont propres , il faut que sa vitesse n’excède pas lm,30 par seconde.
- La roue essayée au frein a donné de 0,75 à 0,85 pour 100, rendement qui dépasse le plus fort des meilleures roues connues. {Acad, des sciences, 23 juin 1845.)
- Chaudière à vapeur tubulaire à circulation ; par M. Beslay.
- Nous avons donné, page 104 de la 39e année du Bulletin, la description d’une chaudière à vapeur quif fut présentée par M. Beslay b l’Académie des sciences en juillet 1839. Cette chaudière se composait d’un cylindre horizontal en tôle d’où parlaient des bouilleurs verticaux légèrement coniques, qui descendaient dans le foyer très-prés de la grille et venaient plonger d’environ 2 décimètres dans la couche épaisse de coke en ignilion.
- La nouvelle chaudière de M. Beslay, dite à circulation, a été mise en expérience en présence de plusieurs membres de l’Académie des sciences ; elle consiste en trois cylindres concentriques, de 3 mètres de hauteur, traversés par des tubes d’environ 20 centimètres.
- Le cylindre de 2 mètres de diamètre intérieur se place verticalement; une grille si-
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
- tuée au bas de l’appareil et élevée de 60 centimètres au-dessus du cendrier reçoit le combustible, qui y brûle avec une grande facilité. La flamme, après s’êlre élevée au milieu de la chaudière, sc replie, et la fumée s’échappe par l’espace ménagé entre les cylindres concentriques; elle vient se réunir au-dessus de la chaudière, où elle trouve une issue par un tuyau coudé.
- Des tubes ménagés dans la chaudière dirigent la vapeur au fond de l’eau bouillante, d’où elle s’échappe en mettant cette eau dans un mouvement perpétuel qui empêche le dépôt des matières salines.
- Le foyer étant intérieur, on approche, dans tous les sens, delà chaudière, qui ne rayonne pas une chaleur supérieure à celle de l’eau chaude; on peut, d’ailleurs, éviter ce rayonnement au moyen d’une chemise concentrique en bois. ( Acad, des sciences, 7 juillet 1845.)
- Métier à filer à peignes, propre à la filature du lin et du chanvre,• par M. Decoster.
- On sait que, lorsqu’on veut obtenir des fils fins, on les fait passer, en sortant des bancs à broches, dans des bacs à eau chuade, afin de les forcer à se séparer en dissolvant la matière gommo-résincuse dont ils sont chargés ; on élire ensuite ces fils successivement en les brisant partie par partie. Cette méthode a non-seulement l’inconvénient de détruire en grande partie l’énergie du fil, mais encore il a fallu, au préalable, le soumettre à une suite de peignages et de préparations qui donnent beaucoup de déchet. Or, pour la fabrication des tissus qui exigent une grande solidité, comme les toiles à voiles, les toiles à sac pour la meunerie, on est obligé de filera sec et de ne pas employer l’eau; mais alors on obtient un fil très-irrégulier.
- M. Decoster a cherché à remédier à ces inconvénients en disposant un métier qui remplit la condition essentielle dans la filature du lin et du chanvre, de maintenir les fils sur toute la longueur entre les points d’étirages au moyen de peignes. Il file sur son métier à peignes, qui n’est autre, en réalité, que la combinaison du banc à broches et du métier continu ; il obtient ainsi des fils très-réguliers et présentant toute la résistance dont ils sont capables sans être écrasés.
- Par l’adoption de ces nouveaux métiers, on parvient à supprimer complètement les bancs à broches et à réaliser ainsi une économie considérable. M. Decoster pense que ses métiers ne coûteront pas beaucoup plus que les métiers continus actuels pour le môme nombre de broches ou de bobines, tout en permettant de filer tous les numéros que l’on n’a pu filer jusqu’ici avec les meilleurs métiers continus. (Pub. industr. de M. Armengaud, 4e vol., 7e livr.)
- ARTS CHIMIQUES.
- Extraction des métaux de leurs minerais par le moyen de l’électricité,• par M. J. Napier.
- Dans le programme du prix proposé par la Société d’encouragement pour l’application de la pile de Voila à l’extraction des minerais par la voie sèche, il est question d’un mémoire de M. Napier sur ce sujet ; ce mémoire venant d’être publié dans les journaux anglais, nous en offrons un extrait à nos lecteurs.
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- 'seé
- M. Napier commence par faire observer que, lorsqu'un courant électrique traverse une substance quelconque, il ne se produit aucun changement dans ses molécules, tant qu’elle est à l’étal solide ou même à l’état de fluidité imparfaite : il est donc indispensable de la liquéfier, avant de réunir ses molécules par le courant galvanique. Ce préliminaire a été accompli en dissolvant le métal ou le minerai dans un acide; j’obtiens le même effet, dit M. Napier, par la simple application de la chaleur. Pour favoriser la fusion, j’ajoute au minerai une petite quantité de chaux ou de soude, ou un mélange de ces deux substances, qui sert de fondant. Quand la masse est fondue, je la soumets à l’action de la pile galvanique.
- Pour les opérations de laboratoire, j’emploie la méthode suivante :
- J’enduis les parois intérieures d’an creuset de plombagine, de forte dimension, de deux couches successives d’argile réfractaire, jusqu’à 27 millimètres du fond, qui restera découvert ; cet enduit doit être très-mince. Quand le creuset est suffisamment séché, on y place, avec le fondant dont il vient d’être parlé, le minerai suffisamment grillé, pour le débarrasser des sulfures qu’il contient; on recouvre le creuset et ou le place dans un four à réverbère ordinaire, et on maintient la chaleur jusqu’à ce que la masse soit fondue.
- On a disposé, à l’avance, une batterie galvanique composée de cinq paires de plaques.
- Au fil positif de cette batterie on attache une tige de fer terminée par uu disque de fer un peu moins grand que la bouche du creuset; au pôle négatif on adapte une plaque de zinc. Pour compléter le circuit, on fait descendre le disque de fer sur la surface de la matière en fusion, de manière à la toucher.
- Au bout d’une heure ou de deux, suivant la quantité de minerai employée, le métal est précipité au fond du creuset et séparé de scs scories.
- Si l’on veut opérer en grand, on remplacera le creuset par un fourneau dont la sole est pavée en briques de plombagine ou toute autre matière réfractaire. Celte sole est mise en communication avec le pôle négatif de la batterie , et la surface de la matière en fusion avec le pôle positif. Les résultats sont les mêmes: seulement la durée de l’opération est en raison de la quantité de minerai soumise à l'action de la pile.
- Essai sur la théorie de la fabrication de la toile peinte garancée; par M. Sass.
- Le but de cette branche de notre industrie est d’unir la matière colorante de la garance aux mordants préalablement fixés sur le tissu. L’ignorance presque complète où nous sommes de la manière dont se fait cette combinaison est l’obstacle le plus grave que rencontre le fabricant, puisqu’il le prive de la certitude d’atteindre le but qu’il se propose ; en effet, la fabrication des toiles peintes a été et est encore une industrie fondée presque uniquement sur l’expérience.
- Les conditions fondamentales de la réussite de la fabrication de la toile peinte, savoir l'union du mordant avec le tissu et celle de la matière colorante avec le mordant, étant couvenablement remplies, c’est-à-dire la toile étant teinte, les accidents qui arrivent Quarante-quatrième année. Août 1845. 47
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- ensuite sont faciles à prévoir, et peuvent, par conséquent, être évités en général; de ce nombre sont les nuances causées par l’avivage des roses et des violets; elles ne se produisent que lorsque, employant un mordant trop fort ou trop peu de dissolution d’étain ou d’acide sulfurique, on est obligé de chauffer le bain au-dessus de 30° Réau -mur. Les taches violettes que présentent les roses, surtout dans les dessins à fonds, proviennent du contact de matières ferrugineuses, qui est dangereux, surtout lorsqu’on vient d’aviver les pièces avant de les passer au savon ; la couleur en est alors d'une sensibilité telle, que je l’ai vue passer instantanément au violet sous l’influence d’une goutte parfaitement limpide, mais qui tombait d’une barre de fer sur laquelle elle s’était condensée. Un clou de fer fixé dans l’épaisseur des planches de chêne d’une cuve d’avivage, bien qu’à 1 centimètre au-dessous de sa surface, tacha toutes les pièces avivées dans le casier voisin. Les taches blanches qu’offrent les violets après leur avivage paraissent toutes les fois que les pièces mal lavées sont traitées par l’hypochlorite de soude ou sont éclaboussées par ce dernier avant d’être lavées ; on obvie à cet inconvénient en lavant parfaitement les pièces après l’avivage, et en éloignant la cuve à chlorer de celle à aviver.
- Ces quelques exemples suffisent pour prouver que toutes les variations qu’éprouve la toile peinte, dans sa fabrication , proviennent de ce que nous ignorons comment s’opère l’union de la matière colorante, du mordant et de l’étoffe. Lorsque nous serons parvenus à découvrir cette action, nous trouverons aussi les causes qui l’influencent, et alors seulement nous travaillerons avec la certitude d’obtenir des produits toujours de belle qualité.
- Combinaison des mordants avec Vétoffe.
- Les causes qui la déterminent sont physiques ou chimiques. Parmi les premières, l’impression présente des défauts provenant de l’étoffe, de la gravure, de la couleur et de la pression exercée pendant qu’on imprime. Plus le grain de l’étoffe est régulier et fin, plus l’impression est parfaite; si cependant le grain en est trop serré, comme dans les percales, le mordant, ne pouvant plus traverser, reste à la surface du tissu, s’y écaille et ne donne plus, à la teinture, que des nuances ternes et inégales.
- Quant à la gravure et à la pression, ce que nous allons dire du rouleau s’applique aussi à la planche.
- Si la gravure du rouleau n’est pas également profonde partout, on obtient des nuances inégales. La cause de ce défaut a été mise à profit, pour obtenir deux nuances différentes avec un seul rouleau et une seule couleur; il suffit, par exemple, pour produire, avec le même rouleau , du rouge et du rose , de graver les parties qui doivent donner cette dernière teinte moins profondément que celles qui doivent donner le rouge. Ce genre de dessin, très-difficile à graver, ne fournissant, dans les teintes claires, que peu de couleur, il est presque impossible de les obtenir uniformes el sans taches, ce qui est sensible surtout après l’avivage ; aussi n’est-il guère employé que pour les bleus solides et les couleurs d’application. Le genre de gravure du rouleau a aussi une grande influence sur l’intensité des couleurs; la gravure à l’eau-
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- forte et au burin les donne toujours plus intenses que celle au pointillé, parce que cette dernière exige beaucoup moins de couleur que les autres.
- Il faut prendre aussi eu considération la vitesse imprimée au rouleau, qui donne des nuances d’autant plus claires qu’il marche plus rapidement, parce qu’il dépose alors moins de couleur sur le tissu.
- Si la pression exercée sur le rouleau est trop forte, quoique la texture de l’étoffe soit convenable, la couleur, passant au travers du tissu, ne s’y fixe pas et ne donne plus, à la teinture, que de mauvaises nuances ; si, au contraire, la pression est trop faible , le même inconvénient a lieu, mais par une cause différente, puisque alors la couleur, ne faisant que loucher légèrement l’étoffe, n’y pénètre pas, reste tout entière à sa surface, s’y écaille et tombe. Cette manière d’imprimer est sujette, d’ailleurs, à un autre inconvénient très-grave, celui de produire des nuances plus ou moins claires, provenant de ce que l’action du cylindre presseur sur le rouleau gravé n’est jamais parfaitement uniforme, et que ce défaut, qu’on évite avec une forte pression, paraît, au contraire, dans toute sa force lorsqu’elle est trop faible. On conçoit dès lors de quelle importance il est que la pression exercée par la manivelle sur chaque extrémité du cylindre presseur soit aussi égale que possible, afin d’obtenir des pièces d’une nuance uniforme. Ce défaut d’impression est facile à reconnaître; il suffit de comparer les deux lisières de l’étoffe, qui doivent être absolument semblables; si l’une est plus foncée que l’autre, c’est que la pression est inégale.
- Les inconvénients provenant de la couleur dépendent de son épaississement et de la nature du mordant. Si la couleur est trop épaisse, elle n’entre pas dans les tailles de la gravure; si elle est trop étendue, elle coule et déforme le dessin : il faut trouver entre ces deux extrêmes un terme moyen qu’une longue expérience peut seule faire connaître et qui varie non-seulement avec chaque genre d’étoffes qui exigent une couleur d’autant plus étendue que leur grain est plus serré, mais aussi avec chaque genre de dessin et presque avec chaque dessin ; car plus le dessin est chargé, plus la couleur doit être étendue : c’est au point que les dessins dits à fonds ne réussissent bien qu’au moyen des couleurs à la gomme, et que celles à l’amidon ne peuvent pas, sans se décomposer, être étendues au delà d’un certain degré, insuffisant encore pour le but qu’on veut atteindre. Les couleurs épaissies à la gomme ont le défaut de produire, pendant l’impression, beaucoup d’écume qui, si on ne l’enlève pas à mesure qu’elle se forme, se fixe sur la toile et n’y produit que des nuances faibles, parce qu’elle ne contient que fort peu de mordant. Les couleurs à l’amidon ne moussent que faiblement; encore est-il facile d’empêcher cet effet en ajoutant un peu de sulfate de plomb, qui paraît agir en divisant la masse. Les épaississants exercent aussi, chacun en particulier, une action toute spéciale sur les mordants; ainsi une couleur qui, épaissie à l’amidon ou à la farine, est très-foncée, l’est bien moins lorsqu’on l’épaissit à la gomme ou à l’amidon grillé; ce troisième corps donne d’ailleurs, à la teinture, des nuances toujours moins vives que l’amidon ou la gomme. La gomme adragante, la dextrine, le salep et le sucre agissent absolument comme la gomme et produbent des couleurs brillantes.
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- Les causes physiques des défauts occasionnés par le séchage des pièces , après leur impression, proviennent de l’excès ou du manque de chaleur et de la stagnation de l’air. Le séchage des pièces doit être aussi rapide que possible f afin d’empêcher les couleurs de s’étendre sur la toile et de déformer les dessins ; aussi les séchoirs sont-ils chauffés ordinairement à 30° R., afin de dessécher les pièces sur-le-champ. Il faut se garder cependant de dépasser ce degré, reconnu, par la pratique, comme le meilleur pour les mordants, surtout pour ceux d’alumine; car on s’exposerait à voir les couleurs s’écailler et se détacher de l’étoffe , ce qui arrive surtout à celles préparées à la gomme. On chauffe moins fortement les séchoirs lorsqu’on imprime au rouleau des mordants de fer très-forts, tels que des noirs, ou bien des couleurs à la vapeur, et surtout des couleurs d'application, qui sont d’autant plus belles qu’elles ont séché plus lentement.
- L’air doit être renouvelé aussi souvent que possible dans les étuves , afin d’entraîner les vapeurs d’eau et d’acide qui se dégagent des pièces imprimées ; les premières pouvant déformer le dessin en l’humectant, les secondes en transformant le mordant en acétate acide qui, ne se combinant plus au tissu, produit des taches blanches. Les mêmes observations s’appliquent aux étendages dans lesquels on suspend les pièces quelques jours après l’impression, avant le bousage, afin de combiner le mordant avec l’étoffe; à cela près que la température n’en doit pas dépasser 10 ou 15° R., et que l’air doit y être assez humide pour qu’en froissant les pièces elles se laissent chiffonner sans bruit; il ne faut cependant pas qu’elles soient moites, parce que le mordant coulerait. Un certain degré d’humidité indiqué par l’expérience, et qu’on peut apprécier au moyen d’un hygromètre, est indispensable à l’union des mordants avec l’étoffe, surtout lorsqu’ils sont à base de fer, d’étain, de fer et alumine, ou d’étain et alumine.
- L’action des étendages sur les pièces est toute chimique , quoique produite par des forces physiques ; eu effet, l’air humide pénètre la couche de couleur en la ramollissant et enlève mécaniquement l’acide acétique du mordant, dont il laisse l’alumine avec laquelle il était combiné chimiquement, mais non point encore unie au tissu, puisqu’elle ne s’y combine que par un dégommage convenable, sans lequel on n’obtient que des teintes faibles et ternes.
- Au dégommages’arrêtent les causes purement physiques qui influent sur la combinaison du mordant avec l’étoffe ; elles sont si étroitement liées avec les causes chimiques , qu’une étude longue et persévérante de son action pourra seule indiquer où finissent les premières et où commencent les secondes. Il paraît que le dégommage agit d’une façon différente, suivant qu’on y soumet les pièces immédiatement au sortir de l’impression ou après un séjour de quarante-huit à soixante heures dans les étendages.
- L’action est chimique et mécanique : chimique dans le premier cas, parce que, si on n’ajoute pas, au baiu de bouse, de la craie ou une autre base carbonatée en quantité suffisante pour saturer tout l’acide du mordant, celui-ci se détache de la toile et se dissout dans le bain -, mécanique, parce qu’elle favorise la combinaison de l’alumine pure, ou à l’état de sous-sulfate avec la surface des fils du tissu. Cette assertion est
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- confirmée par le fait que le centre de tout fil teint reste parfaitement blanc, la matière colorante s’arrêtant toujours à la superficie.
- Dans le second cas, tout l’acide acétique étant séparé du mordant, on emploie la bouse seule, dont l’action n’est probablement que mécanique.
- L’action mécanique du bousage ne se borne point à l’union de l’alumine avec le tissu en la rendant insoluble} mais elle s’étend aussi à l’enlèvement d’une partie du mordant non combiné avec l’étoffe, et dont les particules détachées de l’impression pourraient tacher les parties blanches, ainsi qu’à la dissolution de l’épaississement, qui en retient une forte partie. Voilà pourquoi le dégommage s’effectue également bien avec le son, la bouse, le sel à bouser de MM. Kestner, et même à l’eau courante : celte dernière, n’agissant que très-lentement, surtout en hiver, n’est guère employée que pour les couleurs claires à la gomme et à l’amidon grillé} elle a, d’ailleurs, l’inconvénient de permettre, au mordant qui se détache de l’impression, de tomber sur le blanc de la pièce et de le tacher, pour peu qu’il s’y forme quelque pli.
- Si le dégommage n’avait d’autre action que celle que nous venons d’indiquer, il semble que les pièces devraient se teindre parfaitement dans le bain de garance avant d’y avoir été soumises, puisque, contenant à peu près les mêmes principes que la bouse, ce bain réunit toutes les conditions nécessaires pour enlever l’épaississement, l’excès du mordant, et permettre, à celui qui reste sur la toile, de s’y fixer d’une manière stable} mais il n’en est rien : les pièces garancées , sans avoir été préalablement dégommées, ne donnent jamais de bons résultats} on n’obtient que des couleurs faibles, des dessins déformés et tachés. Cette circonstance, contraire en apparence à la théorie que j’ai déduite des faits, s’explique facilement en comparant l’action du bain de bouse avec celle du bain de garance. Comme c’est à froid que l’on met les pièces en teinture, après avoir délayé la poudre de garance et avant que le mucilage ait pu se répandre dans le bain , il arrive que les couleurs épaissies, se détrempant sans se dissoudre, se détachent par le mouvement imprimé à la pièce, en entraînant presque tout le mordant qu’elles contenaient, tandis que le bousage cède en presque totalité le mordant à l’étoffe, lorsque le bain est assez chaud pour enlever rapidement la matière épaississante qui s’y dissout} de plus, tout le mordant en excès qui, dans le bousage, est rendu insoluble et est entraîné par les mucilages animaux et végétaux, ne rencontrant pas celui de la garance en dissolution qui l’entraînerait aussi, retombe sur le tissu , s’y unit et le tache. Les six expériences suivantes confirment cette théorie.
- Un échantillon de calicot ordinaire imprimé depuis huit jours, en mordant d’alu^ mine épaissi à l’amidon, fut partagé en six parties égales de 25 centim. de long sur 12 de large :
- N° 1, dégommé, à la température de 12° R., dans un bain de bouse préparé depuis douze heures avec 500 grammes de bouse pour 4 litres d’eau}
- N° 2, dégommé de même dans un bain de bouse préparé comme ci-dessus, mais chauffé à 50° R.}
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- NOTICES INDUSTRIELLES,
- • N° 3, entré, sans dégommer en garance , à la lemp. de 12° R., dans un bain monté avec 32 grammes de garance paluds, première qualité, pour 4 litres d’eau ;
- N° 4, entré, sans dégommer, dans un bain de garance monté comme dessus, qui avait été préparé à froid depuis douze heures;
- N° 5, entré sans dégommer, à 30° R., dans un bain monté avec 64 grammes de garance et 125 grammes de bouse pour 4 litres d’eau ;
- N° 6, dégommé en eau seule à 12° R., puis teint comme n° 3.
- Les échantillons 1, 2 et 6, après avoir été dégommés, ont été battus, lavés , puis teints chacun séparément comme n° 3. Avec les six échantillons, on a amené le bain de teinture, en trois quarts d’heure, à 80° R., degré auquel on est resté quinze minutes ; on les a ensuite passés au savon, puis avivés et savonnés une seconde fois.
- Résultats : les nos 1 et 2 sont aussi beaux l’un que l’autre ;
- Dans le n° 3, l’impression est déformée, le fond taché;
- NJ 4, la teinte est aussi unie que n° 1, mais de moitié plus faible ; ce qui provient sans doute de ce que le mordant qui s’en est détaché, en se fixant sur la garance, a rendu insoluble une partie de sa matière colorante ;
- N° 5, teinte tellement faible qu’elle est à peine sensible, causée par l’absorption qu’exerce, sur la matière colorante de la garance, le ligneux de la bouse ;
- N° 6 aussi beau que le n° 1.
- Examinons maintenant les procédés de dégommage les plus usités. Celui à la bouse s’effectue d’ordinaire, entre 30° et 65° R., dans une cuve de bois de 2 mètres de long sur 130 centimètres de large et autant de profondeur, bien remplie d’eau, dans laquelle on délaye, pour quarante pièces de 50 mètres sur trois quarts de large, à peu près 60 lit. de bouse, ce qui revient à 1 litre 1/2 de bouse par pièce ; on les y passe pendant un quart d’heure et on les retire pour les rincer et les battre aux roues à laver : alors elles sont prêtes à teindre ou bien à passer une seconde fois en bouse afin d’être plus sûr de la réussite. Il n’y a aucun inconvénient à employer plus de 60 lit. de bouse pour quarante pièces; mais il ne faudra pas en mettre moins, parce qu’alors le mordant, qui abandonne l’étoffe, ne trouvant pas le mucus nécessaire pour l’envelopper et le précipiter, reste en suspension dans le bain, se dépose sur les pièces qui y passent, et les tache.
- La température à laquelle on dégomme est assez indifférente, pourvu qu’elle ne descende pas au-dessous de 30° R.; car alors son action n’aurait lieu que très-lentement, et cela au point que, de 0° à 10°, elle n’existe pour ainsi dire plus, le mordant coulant déjà sur la toile avant que l’épaississement soit ramolli.
- Lorsqu’on ajoute de la craie à la bouse, c’est à la dose de 500 grammes par pièce.
- La durée du passage des pièces dans la cuve à dégommer est, en général, d’un quart d’heure ; il doit être d’autant plus prolongé que le bain est moins chaud.
- Dans les cuves à roulettes, on ne passe les pièces que pendant deux minutes, l’action du bain étant si uniforme sur toute la pièce, que l’effet en est pour ainsi dire instantané.
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
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- Les mêmes observations s’appliquent aux dégommages au son et au sel à bouser qu’on effectue pour quarante pièces ; le premier avec 15 ki!og. de son, et le second avec 250 grammes de sel, eu ayant soin de faire bouillir le premier pour répandre son mucilage dans le bain et de dissoudre le second. Quant au dégommage à l’eau froide, qui est le plus simple, il consiste à plonger les pièces dans l’eau courante, en les tenant bien étendues, à les y laisser jusqu’à ce que tout l’épaississement soit enlevé, à les laver alors soigneusement et à les battre aux roues avant de les teindre; mais ce procédé, quoique plus économique, est aussi le plus chanceux ; le moindre pli de l’étoffe forme une tache, parce que l’excès de mordant, ne pouvant être entraîné par l’eau, se dépose sur la toile et s’y attache.
- Le dégommage à la craie seule n’est guère employé que pour les mordants de fer; il est sujet à nuancer ceux d’alumine, probablement parce qu’il se combine en petite quantité avec eux; ce qui le ferait croire, c’est que les roses dégommés en craie seule ont toujours une teinte vineuse peu agréable.
- Plus la masse de mordant imprimé sur le tissu est grande, moins son union est intime, plus, par conséquent, il s’en détache facilement, ce dont on a fréquemment la preuve dans les bousages faits trop rapidement; il arrive alors que les dessins à deux nuances superposées de la même couleur perdent la plus intense , qui devient alors terne et plus claire que l’autre; c’est pour éviter ce défaut qu’on dégomme deux et même trois fois de suite les pièces portant des dessins chargés de plusieurs couleurs superposées.
- Au sortir de la cuve à bouser, les pièces sont lavées, à plusieurs reprises, à l’eau courante, battues un quart d’heure aux roues à laver, lavées de nouveau pour enlever toute les particules de mordant ou de bouse qui pourraient y adhérer encore; on peut alors les teindre.
- L’expérience a appris que le bousage était celui de tous les dégommages qui donnait les meilleurs résultats; or, cette matière étant très-altérable et changeant de nature selon que la nourriture des vaches varie, on peut en conclure que son action n’est pas toujours égale. En effet, nous pensons qu’une foule d’accidents de teinture qu’on attribue au garançage sont uniquement dus à un bousage fait avec des matières altérées; aussi, tant qu’on continuera à employer la bouse dans ce but, on s’exposera à des variations de fabrication très-nuisibles. Il est donc nécessaire de remédier à ce mal donton peut maintenant apprécier toute l’étendue. MM. Kestner, en nous donnant leurs phosphates, nous en ont fourni le moyen, et nous pensons que sous ce rapport ils ont fait faire un pas immense à la fabrication des toiles peintes ; à l’aide de leur sel à bouser, nous obtenons des résultats toujours favorables.
- Maintenant que nous avons passé en revue les moyens d’unir le mordant au tissu, nous allons nous occuper du procédé de le combiner avec la matière colorante.
- ( La fin au numéro prochain. )
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
- ARTS ÉCONOMIQUES.
- Nouvelle disposition des fourneaux applicable aux chaudières à vapeur-,par M. Loup.
- L’auteur, comprenant combien il serait important pour les usines, pour tous les établissements qui emploient des chaudières à vapeur d’éviter les inconvénients qui résultent de l’usage des longues grilles placées en tête ou à l’extrémité des générateurs, et en même temps de tirer le meilleur parti possible du combustible, a imaginé une disposition qui consiste à placer la grille au milieu de la chaudière et au centre du fourneau. De cette manière, la flamme se divise en deux parties pour longer au-dessous de chacune des deux moitiés de la surface inférieure de la chaudière et revenir ensuite sur les deux côtés en même temps, en se divisant de nouveau pour sortir ensuite par la cheminée, placée au milieu de la longueur du fourneau.
- L’entrée par laquelle on introduit le combustible se trouve ainsi latéralement, au lieu d’être à l’une des extrémités du fourneau. La longueur de la grille devient alors très-limitée, et sa largeur peut s’étendre des deux côtés, suivant la dimension qu’on juge convenable de lui donner, proportionnellement à la quantité de combustible à consommer ou à la surface de chauffe de la chaudière. Il existe ainsi deux autels, l’un à droite de la grille et l’autre à gauche. (Publication industrielle de M. Armengaud, 4 e vol., 7e livr.)
- Nouvelle matière plastique ,• par M. Albano.
- La base de cette composition , applicable à des ornements d’architecture, est le chanvre, qui, après avoir été trituré, est mêlé avec une substance résineuse telle que le goudron, et ensuite réduit en feuilles d’une dimension considérable. Ces feuilles sont placées sur des moules métalliques portant la gravure eu creux de l’ornement à produire j elles y sont comprimées par une forte presse et sortent des moules avec toute la netteté désirable. La matière est tellement élastique, qu’elle s’applique facilement sur la partie courbe et saillante des murs; elle est en même temps d’une grande dureté, très-légère, et résiste, sans altération, à la chaleur, au froid et à l’humidité.
- M. Ponsonby annonce l’avoir employée sur une grande échelle pour corniches, panneaux, rosaces, couvertures d’édifices, et pour cadres de tableaux qui peuvent recevoir toute espèce de peintures et des vernis.
- L’invention est due à un Italien. Divers objets fabriqués par ce procédé ont été importés en Angleterre, oit ils sont fort recherchés. ( Lond. journal of arts, mai 1844. )(1)
- (1) La composition dont il vient d’être question a été présentée, à la dernière exposition des produits de l’industrie de 1844, par M. Marsuzy de Aguirre, qui a obtenu pour cet objet une médaille de bronze.
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- procès-verbaux.
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- Extrait des proces-verbaux des séances du conseil d’administration dé la Société d’encouragement.
- S'
- Séance du 6 août 1845.
- Correspondance. M. le comte de Béarn, ministre plénipotentiaire de France prés la cour électorale de Hesse-Cassel, annonce que M. Henschel l’a prié de transmettre à la Société d’encouragement l’expression de sa reconnaissance pour la médaille d’or de la valeur de 6,000 fr. qu’elle lui a décernée, au sujet du concours relatif à la découverte des moyens de sûreté contre les explosions des machines à vapeur.
- Objets présentés. M. François Durand, chez M. Rabatë, rue du Faubourg-Saint-Antoine, 6, présente une machine à refendre les cuirs sur leur épaisseur, au moyen de laquelle il obtient d’une seule pièce , sans couture et sans collage, des cylindres pour filature, des rouleaux d’imprimerie, cannes, cravaches, fourreaux de sabre, tuyaux, etc.
- M. Nicolle Carpentier, rue Popincourt, 52, appelle l'attention de la Société sur se§ procédés de fabrication de câbles plats en fil de chanvre, applicables aux mines et propres à remplacer les courroies, tant pour la transmission du mouvement dans les machines que dans les harnais et autres usages.
- M. Polynelly, rue Quincampoix , 37, soumet à l’examen de la Société les résultats d’un procédé qui consiste à enlever les taches sur les étoffes.
- MM. de Beaussire et de Varaiyne, rue de Milan, 16 , exposent le système qui leur paraît le plus propre à donner aux annonces industrielles un degré d’authenticité que dans l’usage actuel elles ne peuvent présenter.
- Les ouvrages suivants sont déposés sur le bureau:
- 1° Journal de la Société dJagriculture du département du Var;
- 2° Mémoire sur un nouveau système de filature du lin;
- 3° Journal des usines et des brevets d’invention, par M. Viollet, juillet 1845 -,
- 4° Le Technologiste, août 1845;
- 5° Moniteur des eaux et forêts, août 1845.
- Communications. M. le président informe le conseil que le traitement de la betterave desséchée pour extraire le sucre qu’elle renferme vient d’être l’objet d’heureuses tentatives de la part de M. Duquesne, de Valenciennes.
- M. Payen rappelle que c’est à M. Schutzenbach que l’on doit la première idée de l’extraction du sucre de la betterave desséchée ; il relate les nombreux essais faits par l’auteur afin de mieux faire apprécier les procédés imaginés par M. Duquesne, et à l’aide desquels il paraît qu’on obtiendrait, de la betterave desséchée et sans défécation, des sirops assez purs et assez concentrés pour être versés immédiatement en forme. M. Payen entre dans quelques détails sur les appareils de M. Duquesne, dans lesquels, pour éviter toute évaporation pour arriver à la concentration du jus, la lixiviation Quarante-quatrième année. Août \ 845. 4-8
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- en bandes des betteraves desséchées s’opère par la méthode du \ déplacement.
- M. Payen ajoute que les avantages que les fabricants de sucre indigène attendent de l’emploi de ces procédés les ont eûgagés à construire, à frais communs, une usine pour opérer, par filtration méthodique, sur des betteraves préalablement desséchées.
- M. Dumas fait observer que la Société d’encouragement avait proposé deux prix, l’un pour la dessiccation de la betterave, l’autre pour le traitement de la betterave desséchée : le premier, dans la pensée que la betterave pourrait se dessécher dans les fermes, aussitôt après la récolte, et qu’ainsi desséchée elle se conserverait longtemps, se transporterait au loin , et pourrait être traitée en lieux et en temps opportuns ; le second , dans la persuasion qu’à l’époque où la betterave sèche entrerait sur nos marchés, on trouverait les procédés nécessaires à son exploitation régulière et économique.
- En 1842, la Société, sur la proposition du comité des arts chimiques, retira du concours ces deux sujets de prix dont les programmes n’ont peut-être pas été sans in -fluence sur les résultats dont le conseil vient d’avoir connaissance.
- M. Dumas exprime le désir que le comité des arts chimiques examine s’il ne conviendrait pas de rétablir ces sujets de prix, en imposant de nouvelles conditions aux concurrents.
- M. Sainte-Preuve y professeur de l’université, met sous les yeux des membres du conseil une lampe construite par M. Breuzin, et dans laquelle , sans dégager cette odeur pénétrante qu’on reproche à l’hydrogène liquide cl aux autres préparations du même genre, brûle avec un vif éclat un mélange intime d’alcool et d’hydrocarbure extrait de ce qu’on appelle vulgairement le goudron d’asphalte. A ces deux avantages ce liquide joint celui de coûter beaucoup moins. L’hydrogène liquide se vendait 1 fr. 60 c. le litre; le nouveau mélange est livré au commerce au prix de 1 fr. 10 c.
- M. Sainte-Preuve rappelle une idée importante émise par Lebon, dans le brevet où cet inventeur a consigné son procédé d’éclairage à l’aide du gaz, et qui s’appliquerait fort utilement à l’emploi des mélanges odorants d’alcool et d’hydrocarbure , comme à celui des hydrocarbures seuls. Lebon a conseillé de séparer complètement l’atmosphère du bec d’éclairage de celle de l’appartement, en faisant arriver, dans la cheminée de verre qui entoure le bec, un courant d’air pris au dehors et amené par un tube, puis laissant échapper les produits de la combustion par des cheminées spéciales. Ces cheminées , dont la largeur n’excéderait pas 5 centimètres , ne nuiraient en rien à la décoration des appartements; les tubes d’arrivée d’air froid seraient nécessairement d’un diamètre beaucoup plus petit.
- L’application de cette idée de Lebon produirait des résultats importants. Les explosions à l’intérieur des appartements ne pourraient plus avoir lieu que dans le cas où les parois dégradées des tubes et de la cheminée de verre seraient ouvertes. La respiration des personnes qui occupent l’appartement ne serait plus gênée, l’odorat ne serait plus offensé, enfin il n’y aurait plus d’altération des peintures, des ornements métalliques et des éloffes.
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- M. Sainte-Preuve rappelle qu’on doit aussi à Lebon l’idée de l’emploi industriel de la force d’explosion du gaz, idée sur laquelle.M. Dumas a répandu, il y a longtemps déjà, quelques lumières, et qu'ont voulu mettre en pratique MM. Galy-Cazalat, Brown, Cecil, Rivaz, Selligue, et d’autres ingénieurs.
- M. Sainte-Preuve annonce qu’il présentera prochainement au conseil les résultats des calculs faits par lui depuis quelques années sur la substitution , dans certains cas , de l’action directe des huiles essentielles , et en général de tous les combustibles à produits gazeux, à l’action mécanique de la vapeur.
- M. le président remercie M. Sainte-Preuve de cette communication.
- M. Combes donne lecture d’une notice sur les moyens de remédier aux inconvénients de la fumée produite par les foyers industriels alimentés avec la houille. ( Voy, plus haut, p. 348. )
- M. le président adresse à M. Combes les remercîments du conseil pour cette communication qui sera publiée par la voie du Bulletin.
- M. le président croit devoir appeler l’attention du conseil sur la nécessité de fixer les époques de la réunion des séances générales , dont l’une , qui doit avoir lieu dans le premier semestre de chaque année, est consacrée à entendre le compte rendu des travaux du conseil d’administration et à décerner des médailles d’encouragement, et l’autre, qui doit se tenir dans le second semestre, a pour objet la distribution des prix.
- Par l’effet de circonstances qu’il est inutile de rappeler, ces époques ont été interverties. Comme il importe de rentrer dans l’ordre déterminé par le règlement, M. le président propose de fixer la première assemblée générale au mois d’avril et la seconde au mois de novembre \ mais, pour atteindre ce but, il sera nécessaire que, pour celte année seulement, la Société réunisse dans une même séance générale, qui aurait lieu au mois de novembre prochain, les travaux qui font l’objet des deux séances de l’année 1845.
- Celle proposition est adoptée.
- Séance du 20 août 1845.
- Correspondance. M. le ministre de l’agriculture et du commerce adresse deux exemplaires du 55e volume des Brevets d’invention expirés.
- M. Laignel, rue Suger, 1, envoie un extrait des délibérations du conseil d’arrondissement du Havre , dans lequel on a^émis le vœu que son système de chemin de fer fût examiné avec soin.
- M. Laignels en rappelant deux accidents arrivés récemment sur les chemins de fer, pense que l’emploi de son mécanisme de frein les aurait prévenus, et à cette occasion il demande qu’il soit rendu compte des divers moyens de sécurité proposés par lui.
- M. Autier, pharmacien à Amiens, envoie, avec des échantillons de charpie qu il
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- présente comme supérieure à celle faite de linge effilé , un mémoire descriptif de ses moyens de fabrication.
- Objets présentés. M. P. Laforgue , petite rue du Bac , 8 , appelle l’attention de la Société sur un nouveau système de roues à aubes, mobiles et amovibles , dont il joint les dessins et un mémoire explicatif.
- M. Journet, rue de la Fidélité, 2 bis , demande que la Société fasse examiner un appareil propre aux terrassements employé aux fortifications de Paris.
- M. Lesueur, boulevard du Mont-Parnasse, 27, soumet à la Société un travail sur les frottements.
- M. Rebour, rue des Deux-Ecus, 37, présente un système de serrure qui, selon lui, joint à une extrême simplicité la difficulté de pouvoir être crochetée;
- M. Leutholdj, rue François-Miron , 8, un mécanisme pour dételer immédiatement les chevaux d’une voiture, en arrêtant celle-ci par un sabot qui se glisse au même moment sous une des roues du train de derrière;
- M. Ruaux, avenue deNeuilly, hôtel Villa-Nova, un nouveau système de manège applicable aux chemins de fer;
- M. Gatoux, rue Neuve-de-l’Université, 7, le dessin d’un moulin à vent et d’un appareil à tenir ouverts les sacs à blé.
- M. Fusz, rue des DeuxPortes-Saiut-André, 2, sollicite une avance de fonds pour établir une voiture d’après son système, destinée au transport du plâtre, et dans laquelle il supprimera les ressorts.
- M. Frémy, rue Beautreillis, 1, qui a obtenu de la Société, en 1843, une médaille de bronze pouF sa fabrication de papiers vcrrés et émerisés, fait connaître qu’il vient d’établir une machine ayant pour objet de remplacer les opérations qui se font ordinairement à îa main pour appliquer sur papier, peaux et tissus les matières pulvérulentes propres au polissage.
- M. Irroy, boulevard Montmartre, 10 , donne communication d’un nouveau mode de faire la moisson dans les plus mauvais temps. Ce procédé consiste à couper les épis au fur et à mesure que l’on moissonne, à les mettre dans des sacs et à en opérer la dessiccation dans un four chauffé à 40 ou 50 degrés.
- Ce procédé a donné lieu à diverses objections tirées des difficultés d’exécution et de la marche de la maturation des grains.
- M. Mary, ingénieur en chef des ponts et chaussées, en a imaginé un qui obvie en partie à ces inconvénients. M. Payen donne la description de ce moyen employé dans les départements du Nord, du Pas-de-Calais et de la Somme, pour préserver la moisson de tout dommage, quel que soit le temps pendant lequel elle se fait. A mesure que les moissonneurs coupent le blé, des ouvriers en forment de petites meules contenant dix à douze gerbes. Pour faire une de ces petites meules, on place d’abord une première brassée debout, puis on dépose les autres brassées autour de celle-ci, en formant une espèce de cône que l’on consolide au moyen d’un lien ; on achève cette meule en
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- renversant sur le sommet du cône une gerbe très-fortement liée. Ces moyettes , en temps de pluie, mettent le grain à l’abri de toute avarie, et donnent le moyen d’attendre le beau temps pour lier les gerbes et les rentrer ; pendant la sécheresse , elles préservent les tiges d’une dessiccation trop rapide, et permettent au grain d’acquérir une maturité parfaite, de sorte que , dans tous les cas, le blé est meilleur que lorsque la moisson se fait suivant les procédés ordinaires.
- M. Arturs professeur agrégé des sciences, rue Saint-Jacques, 56, adresse un exemplaire de la nouvelle édition de V Instruction sur la règle logarithmique ; il fait observer que dans cette édition il a indiqué l’application de la règle aux combinaisons chimiques, d’après les équivalents des corps.
- M. Narsat fait hommage d’un ouvrage intitulé , Caisse de crédit foncier, industriel et agricole, instituée pour procurer aux caisses d'épargne un emploi utile et convenable de leurs capitaux.
- La Société industrielle de Mulhausen adresse le n° 90 du Bulletin de ses travaux.
- M. Payen annonce que cette Société a entendu, dans sa séance du 29 mai 1844 , ia lecture d’un mémoire de M. Claude sur l’utilité du sel en agriculture et sur 1a possibilité de le livrera cette industrie à un prix très modéré.
- A la suite de cet exposé, la Société avait proposé un prix relatif à la dénaturation du sel. M. Pénot a fait connaître les résultats du concours dans la séance générale du 28 mai dernier.
- M. Payent pose les motifs qui militent en faveur de l’abaissement de l’impôt dont le sel est grevé, et les divers procédés qui ont été proposés à l’occasion du concours ouvert par la Société de Mulhausen. Cette importante question a été également l’objet de délibérations longues et approfondies dans le sein du congrès agricole; le moyen de dénaturation du sel qui a obtenu son assentiment consiste eu un mélange de 4 parties de son pour une de sel, plus un dixième de tourteaux en poudre , lequel paraît d’autant plus propre à atteindre le but que les substances alimentaires qu’il faudrait détruire ou altérer pour en extraire le sel ont une valeur supérieure au prix de l’impôt.
- Celte méthode, dont M. Payen avait émis la pensée, fut, de la part de M. Schlum-berger, l’objet d’expériences nombreuses qui ont eu des résultats favorables. MM. les ministres des finances et de l’agriculture , sur l’avis du comité consultatif, paraissent disposés à adopter des mesures analogues, qui permettraient de livrer le sel à l’agriculture , sans autre droit qu’une taxe d’environ 5 fr. par 100 kilog. , taxe qui compenserait les frais de surveillance relatifs à cette distribution du sel à l’agriculture.
- M. Gaultier de Claubry, consulté par le gouvernement piémontais sur les moyens de dénaturation du sel, afin de le livrer à bon marché à l’agriculture , a conseillé son mélange avec de la gentiane.
- M. Bonafous donne quelques explications sur l’emploi de ce composé, qui est à l’essai dans une partie du Piémont.
- M. Payen fait observer qu’en France ce moyen ne pourrait atteindre le but.
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- M. le président pense que le conseil apprendra avec intérêt que les quatre élèves boursiers aux frais de la Société, à l’école des arts et manufactures, ont obtenu le diplôme d’ingénieurs; ce sont MM. Farcot, Guerard et TVeinberger en mécanique, et M. Geoffroy en chimie.
- Rapports des comités. M. Amèdèe Durand rend un compte verbal des procédés de M, François Durand pour refendre les cuirs. Cet industriel a eu l’idée de refendre le cuir dans son épaisseur, pour obtenir, d’une seule pièce sans couture et sans collage, des cylindres pour filature, des rouleaux d’imprimerie, des tuyaux pour différents usages et propres à recouvrir des cravaches, des cannes, à faire des fourreaux de sabre, etc.
- M. Amèdèe Durand fait observer qu’il ne faut pas confondre ce procédé avec celui qui consiste à soumettre au tannage la peau qui recouvre les jambes des animaux; M. François Durand sépare, à l’aide d’une machine, le cuir dans son épaisseur, de manière à en laisser les deux bords intacts; ce procédé lui permet de faire choix du cuir le plus convenable aux objets qu’il veut confectionner. Le comité des arts mécaniques a appris que M. Durand est en voie de réaliser les effets que sa machine doit produire. L’expérience apprendra les modifications qui peuvent y être apportées pour exécuter l’opération d’une manière sûre, prompte et économique.
- L’industrie nouvelle de M. François Durand est digne de tout l’intérêt delà Société, çt, si le comité a jugé convenable d’autoriser M. Amèdèe Durand à appeler sur elle l’attention du conseil, c’est que ce premier témoignage de satisfaction viendra en aide à l’auteur pour développer ses moyens d’exécution , et la mise en pratique d’un procédé qui est de nature à donner lieu à des applications neuves et variées.
- Dans ce but, le comité propose de remercier M. François Durand de son intéressante communication et d’en faire une mention spéciale dans le procès-verbal. (Approuvé).
- Communications. M. Tourasse, rue Saint Marc, 6, expose quelques considérations sur la substitution de l’argent à l’étain dans l’étamage des miroirs; il rappelle que M. Drayton, chimiste anglais, est parvenu , à l’aide de combinaisons chimiques, à déposer sur le verre une couche d’argent qui donne à la glace une grande pureté de réflexion (1). Cessionnaire du brevet d’importation pris en France pour ce procédé, M. Tourasse annonce s’être livré à de longues recherches pour rendre d’une application manufacturière le principe découvert par M. Drayton.
- M. Tourasse signale les inconvénients qui résultent de l’étamage des glaces par le mercure , les altérations produites sur le fond de l’étamage par la lumière et l’humidité , et la funeste influence du mercure sur la santé des ouvriers exposés à son action.
- La substitution de l’argent à l’amalgame de mercure et d’étain obvie à ces inconvé-
- (1) Foy. la description de ce procédé Bulletin de la Société, 43e année (1844), p. 460.
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- nients, et donnera des produits plus solides , d’une plus longue durée et réunissant l’économie à l’innocuité des matières employées.
- M. le président, après avoir fait remarquer que ce procédé aurait également l’avantage d’amener un abaissement dans le prix du mercure, dont l'exploitation est aujourd’hui concentrée dans une seule maison de banque, décrit l’opération qui consiste, ainsi que M. Tourassc l’a fait connaître, à prendre une partie de nitrate d’argent dissoute dans de l’eau distillée, à y mêler de l’alcool, du carbonate d’ammoniaque, de l’ammoniaque et de l’huile essentielle de eassia, et à verser la liqueur ainsi préparée sur la glace à étamer, en y ajoutant finalement de l’huile essentielle de girofle. Au bout de deux heures, l’opération est terminée, et la glace est couverte d’une couche d’argent parfaitement homogène; pour la préserver de toute influence atmosphérique et de l’humidité des murs, on y applique une couche de vernis.
- M. Tourasse présente des miroirs et autres objets étamés par ce procédé , et , pour en démontrer l’efficacité, il opère en présence des membres de la Société. Deux plaques de verre parfaitement nettes sont engagées dans les rainures d’un châssis en chêne posé verticalement sur un pied, de manière à laisser entre elles un intervalle suffisant pour recevoir la liqueur. M. Tourasse verse cette liqueur, préparée comme il vient d’être dit, entre les deux plaques de verre qui, au bout de vingt-cinq minutes, se sont trouvées couvertes chacune d’une couche d’argent parfaitement pur et sans solution de continuité, malgré le peu de temps qu’a duré l’expérience.
- M. le président adresse à M. Tourasse les remercîments de la Société pour cette intéressante communication.
- M. Sainte-Preuve annonce que M. Breuzin, lampiste, rue du Bac, 13, désire soumettre à la Société un nouveau modèle de lampe qu’il appelle mobile, parce qu’elle est plus particulièrement destinée à éclairer les personnes obligées de circuler dans les habitations.
- ' M. Sainte-Preuve fait remarquer que cette lampe est munie d’un manche à articulation, ce qui eu rend le transport très-facile. A ces avantages elle joint celui de ne pas s’éteindre, même dans une course rapide, de donner une belle lumière et de ne consommer que pour 10 centimes d’huile en six heures. Un godet logé dans le pied de fa lampe reçoit l’huile qui pourrait s’épancher du bec, et le trop-plein du réservoir alimentaire ; quelques dispositions ingénieuses empêchent l’huile de sortir du godet.
- La forme du bec et celle du réflecteur dont la lampe est munie sont d’autant plus dignes d’attention, que ces pièces peuvent entrer dans la composition de toutes les autres lampes. La mèche brûle à blanc; elle est surmontée d’une cheminée de verre droite, moins sujette à casser que les verres à coude.
- M. Breuzin obtient une combustion parfaite de l’huile en dirigeant sur la mèche des courants d’air convenablement infléchis et échauffés à l’aide d’un réflecteur différent de ceux de Lèvent et de Chaussenot, et composé de deux anneaux de laiton semblables aux dés de tailleur, à double courbure; ces anneaux forment, avec le porte-verre et
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- avee le fourreau du bec, plusieurs courants annulaires d’air distincts. Cette disposition permet de régler, promptement et sans tâtonnement, la hauteur à donner à la mèche pour obtenir le maximum de lumière. Le nettoyage de la lampe s’opère avec facilité. r Le réflecteur s’emploie à volonté dans deux positions différentes pour réverbérer la lumière de haut en bas, ou horizontalement.
- Après quelques questions faites par plusieurs membres sur le prix de celte lampe, sur sa consommation d’huile, etc.’, le conseil la renvoie à l'examen des comités des arts chimiques et économiques.
- M. Sainte-Preuve entretient ensuite la Société d’un nouveau svslème de remorquage des voitures dans l’intérieur de la ville. Ce système, qui doit prochainement servir de base à des demandes d’exploitation, s’appliquerait, suivant l’auteur, avec avantagea la circulation, dans les rues très - déclives, telles que celles de Roche-chouart, des Martyrs, les montées de Belleville et de Montmartre, etc.; il pourra rendre aussi de grands services sur toutes les autres parties de la voie publique. Les voitures sont remorquées à l’aide de câbies métalliques sans fin, glissant sur des poulies portées par des poteaux, et mis en mouvement par un moteur fixe; elles sont, à volonté, reliées au câble à l’aide d’organes particuliers, qui, d’un côté, presseraient plus ou moins 1e câble , au gré des personnes préposées à ce service, et, de l’autre, s’accrocheraient au timon ou aux brancards.
- Pour les voitures spéciales appartenant à l’entreprise de remorquage, l’organe de rattachement se raccorderait avec l’impériale, afin de mieux employer la force motrice. Si les intérêts des propriétaires et ceux de l’administration le permettaient, on placerait les câbles et les paliers sous les trottoirs.
- M. le président adresse à M. Sainte-Preuve les remercîments du conseil pour ces deux communications.
- Erratum.
- Bulletin de juillet, p. 327, ligne 12, au lieu de caloridon, lisez caloridore.
- Imprimerie de Mme Ve BOUCHARD-HUZARD, rue de l’Eperon, 7.
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- QUARANTE-QUATRIÈME ANNÉE. ( N° CCCCXCV.) SEPTEMBRE 1845.
- BULLETIN
- DE LA
- SOCIÉTÉ ' D’ENCOURAGEMENT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
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- ARTS MÉCANIQUES. — machines a vapeur.
- Extrait de deux mémoires sur les moyens de prévenir les explosions des chaudières à vapeur; par M. Henschel, conseiller supérieur des mines, a Cassel ( Hesse électorale) (i).
- Dans un premier mémoire présenté, en 1835, au concours ouvert par la Société pour la découverte d’un moyen de sûreté contre les explosions des chaudières à vapeur, et dont M. le baron Seguier a parlé dans un rapport fait à la séance générale du 30 décembre même année (voy. Bulletin de la Société, 34e année, p. 563), l’auteur énumère les circonstances qui déterminent les explosions des chaudières à vapeur et les rendent plus ou moins dangereuses; ces circonstances ont été rappelées dans un rapport de M. Combes, publié p. 286 du Bulletin de juillet dernier. M. Henschel indique ensuite les moyens propres à prévenir ces explosions ou à en atténuer les dangers.
- Ainsi, 1° pour remédier au défaut de solidité suffisante des chaudières, M. Henschel propose d’en confier la construction à des hommes habiles et expérimentés, de les faire visiter souvent et de réparer le moindre défaut, dès qu’il est aperçu ; d’employer de bonnes soupapes de sûreté à bords peu larges, et à charge directe et élastique, de les entretenir en bon état et de les soumettre à une surveillance sévère.
- (1) L’auteur de ces mémoires a obtenu une médaille de la valeur de 6,000 fr. sur le prix proposé par la Société pour des moyens de sûreté contre les explosions des chaudières k vapeur. (Voy. Bulletin de juillet dernier, p. 293. )
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- ARTS MÉCANIQUES.
- 2° En ce qui concerne l’abaissement accidentel du niveau de l’eau et le sur-échauffement des parois de la chaudière, l’auteur recommande l’usage d’une bonne pompe alimentaire et d’un bon flotteur, avec un disposilif pour se débarrasser du feu, au moment où l’eau tombe au-dessous d’un niveau déterminé.
- 3° Enfin, pour prévenir les explosions, il conseille d’introduire dans la chaudière un corps solide, propre à résister à l’eau chaude, et qui diminue autant que possible le volume de l’eau , sans empêcher le développement de la vapeur.
- Description de la chaudière. M. Henschel a appliquée sa chaudière servant à une machine à vapeur stationnaire à haute pression, de la force de 6 à 10 chevaux, le principe de la division du liquide, recommandée depuis longtemps par M. le baron Seguier. Cette chaudière , représentée en section longitudinale et verticale, fig. 1 , pl. 967, et en section transversale, fig. 2, se compose de 4 bouilleurs en cuivre A, de 3m,33 de longueur sur 12 à 15 centimètres de diamètre, placés l’un à côté de l’autre et inclinés à l’horizon sous un angle de 24°. Ces bouilleurs laissent entre eux un intervalle suffisant pour le passage de la flamme ; leur surface totale est égale à la surface de chauffe d’une chaudière ordinaire de même force. Les lignes ponctuées indiquent les divers niveaux de l’eau dans ces bouilleurs, qui sont terminés, à leur extrémité inférieure, par des allonges en fonte a, ordinairement recourbées , comme on le voit fig. 5 , pour faciliter l’accès des bouilleurs et les nettoyer : ces allonges sont recouvertes d’un fond c', attaché par des boulons à écrous d'd', qu’on enlève sans difficulté; une lame de plomb est interposée entre l’allonge et le fond pour empêcher les fuites.
- L’allonge inférieure a est surmontée d’un tube vertical de cuivre b, qui débouche dans un tuyau horizontal c; ce tuyau réunit tous les tuyaux partiels et amène aux bouilleurs l’eau qui lui est fournie par la pompe alimentaire.
- L’extrémité supérieure du bouilleur est munie d’une autre allonge en fonte d, à laquelle est réuni un tuyau de cuivre /, qui débouche dans un récipient de vapeur cylindrique en fon!e g , placé horizontalement en dehors du fourneau D et terminé par des fonds plats. A l’un de ces fonds est adaptée la soupape de sûreté , à l’autre le tuyau conduisant la vapeur dans le cylindre de la machine ; un second tuyau e met le récipient à vapeur en communication avec le flotteur.
- Le fourneau D, en maçonnerie, enveloppe entièrement les bouilleurs, qui sont recouverts par une voûte plate E, composée de plusieurs châssis de fonte F, garnis de briques réfractaires et reliés entre eux ; on a ménagé entre cette voûte et les bouilleurs un espace suffisant pour le passage de la flamme. Les bouilleurs sont soutenus, de distance en distance, par des brides e, dont les
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- branches filetées traversent les châssis de fonte, auxquels elles sont assujetties par des écrous.
- G est la porte du fourneau, et H le canal par où s’échappe la fumée. Sur la surface inclinée du fourneau sont pratiqués des carneaux ff, dans lesquels s’amassent les cendres et les scories, qu’on retire à l’aide de ringards. La flamme et les résidus de la combustion parcourent, en descendant, toute la longueur des bouilleurs, qui en sont ainsi constamment enveloppés.
- La grille B, établie au-dessous de la partie supérieure des bouilleurs, est inclinée dans le même sens que ceux-ci ; les deux parties latérales sont fixes; la partie du milieu est mobile sur un axe horizontal q; la grille est soutenue, à son extrémité, par la branche a!' d’un levier coudé r.
- G est le cendrier par où l’air pénètre sous la grille.
- Lorsque les bouilleurs doivent desservir des machines à vapeur d’une puis sance au-dessus de 10 chevaux, on les dispose sur deux rangées superposées, de manière que ceux de la rangée supérieure correspondent aux intervalles vides de la rangée inférieure.
- Flotteur. Une boîte carrée en fonte h , placée en dehors du fourneau et remplie d’eau jusqu’au niveau moyen de celle qui est portée à l’ébullition dans les bouilleurs A, niveau indiqué par les lignes ponctuées, renferme un flotteur en pierre i, consolidé par une garniture en tôle; ce flotteur, qui n’éprouve pas les fluctuations de niveau produites par l’ébullition de l’eau, est suspendu à un fil de cuivre j, traversant librement le fond supérieur de la boîte h, pour s’attacher à un balancier k, mobile sur un tourillon Z y l’autre bras de ce balancier porte, comme à l’ordinaire, un contre-poids m, accroché à un fil métallique, pour équilibrer le poids du flotteur. La troisième branche n en retour d’équerre du balancier est réunie à une tringle o, mise en correspondance avec la soupape de la pompe alimentaire, dont elle permet ou interdit l’action , suivant la position du flotteur. Le fond de la boîte h communique, par un tuyau p ajusté sur le tuyau c, avec l’allonge a du bouilleur.
- L’alimentation a lieu par la partie inférieure des bouilleurs inclinés , de sorte que ceux-ci se remplissent d’eau , dont la température va en croissant de bas en haut, circonstance favorable à la transmission de la chaleur des gaz qui arrivent sur des parties contenant de l’eau de plus en plus froide, à mesure que la température diminue.
- Lorsque la chaudière est suffisamment remplie d'eau, le clapet de la pompe alimentaire est tenu constamment soulevé par le flotteur, et l’eau aspirée retourne à la bâche, sans entrer dans la chaudière; dans ce cas, le flotteur conserve sa position la plus élevée. ; mais, dès que la vapeur est parvenue à son maximum de tension, il descend à sa limite inférieure : c’est le moment
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- ARTS MÉCANIQUES.
- où une explosion est à craindre; pour la prévenir et soustraire immédiatement les bouilleurs à l’action du feu , M. Henschel a imaginé le mécanisme suivant.
- Quand le flotteur baisse, il fait monter le contre-poids ni, au fil métallique duquel est attaché un butoirs1, qui, rencontrant un levier coudé en équerre t, mobile sur l’axe «, le fait basculer et prendre la position indiquée par les lignes ponctuées. Ce mouvement est favorisé par un contre-poids v dont ce levier est muni. Avec le levier coudé t est articulé un tirant x, terminé, à sa partie inférieure, par un œil/, dans lequel glisse le boulon z: ce boulon est attaché à l’un des bras du levier d'échappement r, sur lequel s’appuie le bout de la grille B. Aussitôt que le levier t bascule , le tirant x monte et fait échapper le levier coudé r, dont l’autre bras a1 sert de point d’appui à la grille; ce point d’appui étant ainsi brusquement soustrait, la grille bascule et prend la position marquée parles lignes ponctuées b1 c; elle verse en même temps le combustible incandescent dont elle est chargée dans le cendrier C, et rencontre finalement la barre transversale d', qui l’empêche de frapper contre le mur. Lorsque le danger est passé, on ramène facilement la grille à sa première position et on la charge de nouveau combustible.
- M. Henschel fait observer que la grille à bascule est l’appareil le plus convenable pour une machine à vapeur stationnaire, mais qu elle ne trouverait pas d’application dans les machines établies à bord des bateaux à vapeur, où il faut recourir à d’autres moyens pour éteindre subitement le feu. L’un de ces moyens, qu'il recommande aussi pour les machines à haute pression, consisterait à projeter de l’eau en pluie sur le feu , à l’aide de deux tuyaux placés de chaque côté du foyer; ces tuyaux, encastrés dans la maçonnerie et munis de pommes d’arrosoir, seraient mis en correspondance avec la pompe alimentaire. Si rabaissement du niveau de l’eau dans la chaudière fait descendre au-dessous du niveau normal le flotteur, celui-ci dégage l’arrêt d’une détente , qui non-seulement avertit du danger en frappant sur un timbre, mais ouvre aussi le robinet du tuyau, dont l’eau est chassée avec force sur le feu en deux jets qui se rencontrent au milieu du foyer; de cette manière, l’intensité de la flamme s’affaiblit, les parois de la chaudière se refroidissent peu à peu, et tout danger d’explosion disparaît.
- On pourrait aussi se servir de grilles tournantes, dont le combustible incandescent serait enlevé à l’aide d’une raclette qui en parcourrait rapidement la surface, en sens contraire de son mouvement de rotation.
- Pompe alimentaire. Cet appareil , qui forme la partie essentielle de foute machine à vapeur, pourrait être difficilement remplacé dans celles à haute pression. Pour une machine de ce genre et de 8 atmosphères de pression 9
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- M. Henschel emploie une pompe semblable à celle représentée fig. 1,
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- a est un piston plongeur en acier fondu, b, corps de pompe dans lequel se meut ce piston. Au moment de mettre la pompe en mouvement, on soulève le bouchon à vis c, et l’air est chassé par le petit canal coudé dont ce bouchon est percé, e, clapet supérieur ou de sortie. ff étoupe qui entoure le piston et le rend parfaitement étanche, g, boîte à graisse vissée sur le corps de pompe ; la cavité d de cette boîte est constamment chargée d'huile, pour faciliter la course du piston et empêcher la sortie de l’air. /?, canal de communication du corps de pompe aux clapets.
- Le corps de pompe est solidement fixé sur le couvercle de fonte de la bâche g g, à l’aide de pattes munies de boulons à écrous. La pièce centrale de la boîte à soupape i est boulonnée de la même manière.
- La boîte j du clapet d’aspiration m est vissée dans la pièce i; l’intervalle est garni d’un anneau de plomb pour empêcher les fuites. La partie conique de ce clapet s’appuie sur un tuyau n, dont le sommet est percé de quatre fentes pour le passage de l’eau. Des ouvertures semblables sont pratiquées au-dessous du clapet de refoulée e; la boîte renfermant ce clapet porte, par le haut, un étranglement contre lequel s’appuie le clapet, tout en laissant à l’eau l’espace nécessaire pour se rendre à la chaudière, par le tuyau courbe o.
- La soupape d’aspiration de la pompe alimentaire fonctionne par l’effet de l’abaissement ou de l’élévation du flotteur, qui est mis en relation avec elle par l’intermédiaire d’une tringle o, fig. 1, pl. 967, attachée à l’extrémité supérieure de la tige p : pour régler la position de cette tige et, par suite, celle de la soupape, la tringle o est réunie à une chape q, fig. \, pl. 969, qui soutient une tringle filetée r, qu’on fait tourner à l’aide d’un disque s ; cette tringle passe dans l’écrou d’une fourchette t, faisant corps avec la tige /?, à l’extrémité inférieure de laquelle est suspendu un cadre en fer u, fig. 1,pl. 968, mobile sur des tourillons e. Ce cadre porte une traverse x, passant sous le milieu du tuyau n du clapet d’aspiration, et qui est destiriée à le tenir ouvert lorsque la pompe ne doit plus fournir d’eau à la chaudière. Si le flotteur baisse, la traverse x du cadre descend, le clapet se ferme, et la pompe fonctionne de nouveau; mais l’expérience a appris que, dans ces circonstances, le flotteur prend une position moyenne, pendant laquelle il ne lève le clapet qu’autant qu’une partie de l’eau est refoulée : alors le clapet d’évacuation s’ouvre brusquement et le chauffeur est averti par l’ébranlement qu’occasionne sa chute. Pour plus de sûreté, M. Henschel a adapté à la tige p un renflement /, passant entre deux galets q q , pressés par des lames de ressorts r r. Lorsque le milieu de ce renflement est pris entre les galets , le flotteur se trouve à sa
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- ARTS MÉCANIQUES.
- position moyenne; mais, quand la traverse x est parvenue à son point le plus élevé, le renflement monte au-dessus des galets.
- Pour que la pompe alimentaire fonctionne librement, il faut que l’eau lui soit amenée toute filtrée. Voici la disposition que M. Henschel a imaginée dans ce but.
- A, fig. 2, pl. 969, est un réservoir qui reçoit l’eau destinée à l’alimentation de la chaudière : elle y est maintenue à une hauteur déterminée. La bâche B de la pompe alimentaire est mise en communication avec ce réservoir au moyen du tuyau c de, de manière que l’eau, dans les deux récipients, se trouve au même niveau.
- Le fond du réservoir A reçoit un cylindre de fonte G, sur le bord duquel s’appliquent deux cercles de cuivrefj, fig* 3, qui sont maintenus par des tringles verticales g g. Les toiles métalliques i i servant de filtres sont soudées dans les feuillures des cercles ; les mailles du filtre inférieur /' sont plus serrées que celles du filtre supérieur/, et arrêtent toutes les impuretés qui auraient pu échapper à celui-ci. Ces filtres sont faciles à nettoyer et à remplacer; pour plus de précaution, on peut recouvrir rembonchure du tuyau c d’un filtre conique c.
- M. Henschel attribue à son système de chaudières les avantages suivants :
- 1° Elles ne contiennent pas au delà du quart du volume de l’eau renfermée dans les chaudières ordinaires d’un même pouvoir vaporisant.
- 2° L’eau froide injectée dans la partie inférieure des bouilleurs y reste en vertu de sa plus grande pesanteur spécifique , et il n’y a qu’un tiers de l’eau qui soit à la température nécessaire pour causer une explosion.
- 3° Les accidents de rupture des bouilleurs sont peu à redouter, et ne causeraient pas de grands dommages, parce que les parois exposées à être sur-échaufïêes ont peu d’étendue. L’auteur rappelle à cette occasion l’explosion d’une chaudière à vapeur de son système, qui eut lieu en octobre 1834, par suite du manque d’eau dans les bouilleurs et du suréchauffement de leurs parois; la pompe alimentaire ne fonctionnait plus, les fils de communication du flotteur étant rompus ; celui-ci ne put donc dégager la grille à temps pour soustraire les bouilleurs à l’action du feu ; l’un de ces derniers se déchira; un torrent de vapeur et d’eau bouillante inonda le chauffeur, qui néanmoins en fut quitte pour quelques brûlures, et se rétablit promptement.
- 4° il est très-facile de nettoyer les bouilleurs en enlevant le fond de l’allonge inférieure «y les incrustations ne peuvent d’ailleurs s’y former, et, lors même que les eaux seraient chargées de sédiment, celui-ci se rassemblerait vers la partie inférieure, d’où il n’y aura aucune difficulté de l’enlever. Toutefois le chauffeur ne doit point négliger les nettoyages périodiques.
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- MACHINES A VAPEUR.
- 5° La grille à bascule, qui offre une garantie assurée contre le danger des explosions, peut s’appliquer à toute espèce de chaudière, sans présenter beaucoup de difficulté d’exécution dans la pratique.
- 6° Pour diminuer autant que possible le volume de Peau dans les bouilleurs, l’auteur conseille d’y introduire un cylindre massif de fonte de fer, ou un cylindre de tôle rempli d’un noyau d’argile fortement cuit. Une autre disposition consisterait à placer dans le récipient à vapeur horizontal g, fig. 2 et 4, pl. 967, et obliquement devant l’orifice du tuyau de vapeur, dix à douze diaphragmes en toile métallique grossière a b; de cette manière la vapeur traversera le tissu métallique, tandis que l’eau qu’elle entraîne s’attachera aux mailles de ce tissu ; cette vapeur passera ensuite par le tuyau c de h travers la flamme, où elle finira par se dépouiller de ses parties aqueuses.
- 7° Quant à l’économie du combustible, la chaudière est très-bien disposée pour l’emploi utile de la chaleur, puisque la flamme, après avoir agi sur l’eau la plus chaude, passe ensuite sur les parties contenant l’eau froide; avec des charbons de médiocre qualité on parvient à produire des vapeurs de huit à dix atmosphères de pression.
- 8° Le service de la chaudière est très-facile; douze à quinze minutes suffisent pour mettre la machine en train.
- Si l’on applique ce système à des chaudières ordinaires horizontales ou inclinées, on y introduira une pièce de bois a , fig. 4, pl. 969 , divisée en deux parties sur sa longueur, afin de diminuer l’espace occupé par l’eau : cette pièce de bois est légèrement creusée en dessus, comme on le voit dans la coupe transversale, fig. 5; elle s’appuie sur des supports b, fixés au fond de la chaudière; un espace c est ménagé au milieu. Cette pièce de bois sera plongée dans la chaudière jusqu’au niveau de l’eau ; on augmente sa durée en l’entourant d’une feuille de tôle mince attachée par des clous et entourée de cercles de distance en distance.
- Cette disposition aura l’avantage de faire bouillir promptement une petite quantité d’eau, laquelle, étant constamment en mouvement par l’effet de l’ébullition, baignera les parois de la chaudière et empêchera leur su réchauffement.
- La fig. 6 montre la manière dont le fond <7, bombé légèrement, est attaché à une chaudière ordinaire inclinée.
- Dans un second mémoire en date du 30 juin 1837, M. Henschel, après avoir donné quelques nouvelles explications sur les causes de la rupture des chaudières par le manque d’eau et le suréchauffement des parois, discute quelques-unes des expériences faites en Amérique, par l’institut de Franklin, sur
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- ARTS MÉCANIQUES. — MACHINES A VAPEUR.
- les explosions des chaudières^ vapeur. Les chaudières essayées étaient trop petites et leurs parois étaient tellement minces qu’elles ne purent résister à la pression delà vapeur; elles se rompirent au niveau de l’eau, entre la zone baignée par le liquide et celle des parois suréchauffées, ce qui ne serait pas arrivé si l’on avait employé des chaudières inclinées, dans lesquelles la surface de l’eau occupe un moindre espace.
- On pourrait remédier à cet inconvénient en inclinant les chaudières cylindriques sous un angle de 10°, comme le montre la fig. 3, pl. 967. La flamme, au lieu de circuler autour, ne frapperait que le fond, à l’endroit du niveau de l’eau,- la fumée s’échapperait par le canal a, et si, malgré cette précaution, la flamme se portait trop rapidement vers la partie inférieure du fourneau, on lui opposerait des plaques disposées sous la chaudière : les surfaces de chauffe se trouveraient ainsi augmentées, et, pour obtenir plus facilement des vapeurs à haute pression et diminuer en même temps la consommation du combustible, on placerait dans l’intérieur de la chaudière, aux points c, d, quelques diaphragmes en tôle percés, qu’on diviserait en quatre parties, afin de pouvoir les enlever au moment du nettoyage ; ces diaphragmes, séparant l’eau froide de l’eau chaude, hâteront la formation des vapeurs.
- M. Henschel a employé pour une chaudière à basse pression un appareil alimentaire, espèce de balancier hydraulique, représenté fig. 6 et 7, pl. 967.
- a est le tuyau de décharge de la chaudière; b, tuyau aboutissant à la partie inférieure de la chaudière; c, cylindre de 0,08 de diamètre, dans lequel s’établit le niveau; d, tube de verre indiquant ce niveau; e e, axe creux tournant ; g, robinet alimentaire ; h, sphère creuse en cuivre; i, tuyau de communication de cette sphère avec l’axe creux e; k, contre-poids faisant équilibre à la sphère h et formant, avec celle-ci et le tuyau i, le balancier mobile ; m, petite soupape à air placée au sommet de la sphère h.
- Supposons que le niveau de l’eau s’élève au-dessus de la ligne normale ; alors l’orifice de l’axe creux est bouché par l’eau, et celle-ci occupe toute la capacité de la sphère h; le robinet g est fermé. Quand le niveau baisse, les vapeurs s’accumulent dans l’orifice e, la sphère se vide, monte et ouvre le robinet g, et ainsi alternativement. La petite soupape m sert à évacuer l’air qui se trouve mêlé avec les vapeurs.
- Cet appareil, ne fonctionnant pas régulièrement, par suite du dérangement des pièces, et exigeant des précautions particulières, fut abandonné par l’auteur, après quelques années de service; il a cependant été employé, depuis, dans un grand nombre de chaudières de teinturiers, blanchisseurs, distillateurs, etc.
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- ARTS CHIMIQUES. ---OUTREMER.
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- M. Henschel termine son mémoire par la description d’une chaudière pour le service d’une machine à vapeur de la force de 40 à 50 chevaux, établie dans les mines de houille d’Obernkirchen. Cette machine est représentée en élévation longitudinale , fig. 2, pl. 968, et en projection horizontale, fig. 7, pl. 969.
- A, A, bouilleurs; B, B, récipients de vapeur placés verticalement au-des-sus des bouilleurs; C C, tuyau conduisant la vapeur à la machine; D, cendrier; E E, tuyau conduisant la vapeur dans la boîte renfermant le flotteur; F, tuyau amenant l’eau au flotteur; GG, tuyau établissant la communication entre la chaudière préparatoire H et les bouilleurs ; 11, tuyau qui conduit l’eau de la pompe alimentaire à la chaudière préparatoire; K R, autre tuyau distribuant la vapeur superflue de la machine dans la chaudière préparatoire; L, tuyau d’évacuation de la vapeur; M M, tuyau de décharge de l’eau alimentaire surabondante fournie par la pompe, avant qu’elle arrive à la chaudière préparatoire. Ce tuyau est monté sur la soupape de sortie de la boîte du flotteur N ; O, soupape d’évacuation de la vapeur de cette boîte; P P, appareil à contre-poids destiné à ouvrir le robinet du tuyau Q Q, qui fait arriver sur la grille l’eau d’un réservoir supérieur; R R, tuyau pour alimenter la chaudière de l’eau de ce réservoir; S S, canaux conduisant à la cheminée; T, tiroir pour ouvrir ou fermer à volonté les canaux S,S; U U, direction que prend la flamme du foyer; W, niveau normal de l’eau; X, soupape de sûreté; Y, tuyau d’évacuation de la vapeur sortant par cette soupape; Z Z, couverture plate en brique des bouilleurs; A', porte du foyer. (D.)
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- ARTS CHIMIQUES. — outremer.
- Rapport fait par M. Payen, au nom du comité des arts chimiques, sur la fabrique d outremer de M. Courtial,
- Messieurs, depuis deux ans, M. Courtial vous a envoyé, de Besançon, des échantillons d’outremer artificiel d’une beauté remarquable.
- Ce manufacturier avait alors l’intention de transporter auprès de Paris l’industrie qu’il avait fondée dans le département du Doubs : il a maintenant réalisé ce projet. Profitant de son expérience acquise, M. Courtial a encore perfectionné ses moyens de production.
- Dans son usine établie à Grenelle, une machine à vapeur développe toute la force mécanique utile à ses opérations ; la production journalière s’élève à 80 kilogrammes, et l’outremer obtenu ainsi, sur une plus grande échelle,
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- ARTS CHIMIQUES.
- présente une nuance plus riche et plus brillante que les produits envoyés de Besançon : comparables d’ailleurs, sous le rapport de la solidité, aux outremers les plus estimés du commerce, ils nous ont semblé ne rien laisser à désirer.
- Déjà cette magnifique couleur, dont la fabrication est due aux programmes de la Société d’encouragement, étend ses applications à une foule d’usages auxquels les dispendieux produits du lapis lazuli ne pouvaient atteindre.
- L’outremer s’emploie non-seulement sur les tableaux de nos grands artistes, mais encore dans une foule d’applications des arts de décors.
- Il rehausse l’éclat de nos papiers de tenture, se fixe, par les procédés de l’impression , sur les étoffes de luxe ; on en fait usage pour azurer le papier blanc ainsi que les fils et tissus blanchis; il est employé pour les fonds unis des inscriptions et peintures extérieures qui se multiplient chaque jour pour la décoration des devantures des boutiques.
- On n’en saurait douter, le prix de cette précieuse matière colorante, déjà réduit des neuf dixièmes, s’abaissera encore lorsque la consommation, plus étendue, permettra de rendre la fabrication plus économique.
- La Société appelle de ses vœux cet accroissement de débouché qui, améliorant plusieurs objets d’exportation , contribuera à la prospérité de nos fabriques.
- Votre comité vous propose de donner un témoignage de votre haute satisfaction à M. Courtial en insérant le présent rapport dans le Bulletin.
- Signé Payen, rapporteur.
- Approuvé en séance, le 3 septembre 1845.
- MICROSCOPES.
- Notice sur le microscope photo-électrique inventé par MM. Donné et Léon Foucault (i).
- Aujourd’hui personne n’ignore qu’il existe un instrument pour peindre en grand, sur un écran, les objets très-petits au moyen de la lumière du soleil ; c’est le microscope solaire inventé par Lieberkuhnf en 1738 , et qui fit, à cette époque, une grande sensation. Avec cet instrument, une réunion nombreuse peut contempler à loisir des détails minutieux qui, au microscope ordinaire, ne sont vus que par un seul individu.
- A son début, comme tout ce qui paraît , le microscope solaire était fort imparfait : depuis, il a reçu de grandes améliorations; mais, à mesure qu’il se
- (1) Des expériences ont été faites avec ce microscope dans la séance extraordinaire de la Société, du 12 mars 1845.
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- MICROSCOPES.
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- perfectionnait, il semblait se reléguer au nombre des objets de pure curiosité. Toutefois, dans ces dernières années, la microscopie ayant pris un grand développement, on a compris qu’il y aurait de l’intérêt à tirer de son abandon le microscope solaire, non pour en faire un instrument de recherches , mais pour mettre sous les yeux du public les résultats de la science.
- Malheureusement, dans notre climat, le soleil est bien rare ; pendant une grande partie de l’année il se montre à peine, et même, dans la belle saison, il n’est pas possible de décider à l’avance le jour où l’on devra se réunir pour observer les effets du microscope solaire.
- Ces considérations devaient amener des tentatives qui auraient pour but de remplacer la lumière du soleil par quelque foyer artificiel, dont on pourrait disposer, à son gré. C’est en Angleterre qu’on a construit le premier microscope à gaz., et pour cela on a mis à profit la lumière de Drummond; mais, véritablement, l’effet est resté trop au-dessous de ce qu’on voulait obtenir.
- Bien avant M. Drummond, Dayy avait su produire, au moyen d’une forte pile, une lumière que l’on disait comparable à celle du soleil ; mais il fallait des appareils si puissants, qu’on ne pouvait répéter l’expérience dans toute sa splendeur qu’à l’Institut royal de Londres. Ce que l’on faisait dans nos cours n’en était qu’une pâle représentation, quand M. Bunsen inventa la pile à charbon et mit entre les mains des physiciens une source énergique d’électricité dynamique (1) : alors l’expérience de Davy fut répétée de tous côtés, et dans nos amphitéâtres on fut ébloui des torrents de lumière versés par les cônes de charbon.
- Il n’y avait plus à hésiter, et ce qu’on avait fait avec la lumière de Drummond il fallait le tenter avec celle de Dayy, bien plus brillante, mais bien moins facile à gouverner. Ainsi le problème que nous nous proposions était celui-ci :
- 1° Régulariser cette source lumineuse,
- 2° Modifier l’appareil optique d’une façon appropriée à la nature de cette lumière.
- Et c’est en exposant les moyens par lesquels on a satisfait à ces deux conditions que nous croyons donner la meilleure description du nouvel instrument que nous avons présenté sous le nom de microscope photo-électrique.
- Dans les expériences que l’on fait ordinairement avec la pile et les pointes de charbon, la lumière produite est tout à fait impropre aux expériences d’optique, 1° parce qu’elle varie continuellement en couleur et en intensité ;
- (s) Voy. la description de cette pile , Bulletin de la Société d’encouragement, 42e année (1843 ),
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- ARTS CHIMIQUES.
- 2° parce que les parois du ballon où elle se produit se ternissent en peu d’instants , et 3° parce que les surfaces irrégulières de ce ballon troublent considérablement la marche des rayons.
- On est arrivé à triompher de ces obstacles par le choix qu’on a fait du charbon dense qui se dépose dans les appareils où s’opère la distillation de la houille. Ce charbon, aussi compacte que possible et exempt de fissure , est réduit, par un lapidaire, en bâtons prismatiques à base carrée, de 3 millimètres de côté sur une longueur de 10 à 12 centimètres.
- Quand on fait éclater la lumière électrique entre les extrémités de ces baguettes de charbon , on remarque 1° que la lumière a gagné en fixité, blancheur et intensité, 2° que ce charbon est très-bon conducteur, et 3° que sa combustion à l’air libre est très-lente et très-difficile.
- Il ne reste donc plus, pour que le phénomène persiste, qu’à rapprocher les charbons à mesure qu’ils se consument.
- Ceci ne peut être confié à un mouvement d’horlogerie, dont la vitesse uniforme ne saurait s’accommoder à l’usure irrégulière des charbons. Dans l’appareil dont il s’agit, ces charbons peuvent être continuellement rapprochés et maintenus vis-à-vis l’un de l’autre, par un mécanisme placé à portée de l’opérateur, et sans qu’ils cessent un seul instant d’être en communication avec la pile.
- Après avoir ainsi régularisé le foyer de lumière, on pouvait croire qu’il ne restait plus qu’à présenter au devant le système optique tel qu’il est disposé au microscope à gaz. Cependant cela ne fournit pas de bons résultats; en voici la raison : pour transformer en rayons très-convergents des rayons très-divergents, on a coutume d’employer deux fortes lentilles de crown-glass; mais, comme l’extrémité lumineuse du charbon est un point très-petit, l’image de ce point formée au foyer des lentilles est tellement entachée d’aberrations de sphéricité et de réfrangibilité, qu’il aurait fallu essayer de nouvelles courbures et achromatiser les objectifs collecteurs. Il a paru plus simple de se servir d’un miroir étamé concave , de façon que le point lumineux placé au devant de ce miroir, et un peu au-dessus de son axe , vînt former une image amplifiée plus nette et achromatique, un peu plus loin et au-dessous de cet axe.
- Ainsi on a lait construire un miroir de 8 centimètres de foyer principal et de 10 centimètres de diamètre; placé à 15 centimètres des charbons, il en forme une image dans l’espace, à 20 et quelques centimètres , un peu amplifiée , achromatique et suffisamment nette, quoique les rayons opposés du cône convergeant fassent entre eux un angle de 25] à 30 degrés, condition importante d’où dépend Yéclairement des objets, et à laquelle il eût été difficile de parvenir avec des lentilles.
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- La lumière émanée du charbon positif (1) rassemblée ainsi en un foyer sur un papier blanc est tellement brillante, que l’œil peut à peine en supporter l’éclat; mais aussi les radiations calorifiques qui suivent le même chemin y élèvent tellement la température, que les substances organiques y sont presque aussitôt carbonisées. Toutefois , en observant de plus près, on s’aperçut que cette chaleur rayonnante n’est pas identique avec celle provenant du soleil et qu’il serait plus facile de lui barrer le passage.
- A cet effet, nous avons disposé devant le miroir une boîte à faces parallèles en glaces blanches et polies, et remplie d’une solution d’alun saturée et limpide. Par cette disposition, la masse liquide deux fois traversée par la lumière la dépouille en grande partie de la chaleur qui l’accompagne , et les observations peuvent être prolongées aussi longtemps qu’on le juge à propos.
- Tels sont les moyens à l’aide desquels nous avons pu réaliser ce nouveau genre d’expériences.
- Dans l’exécution de l’appareil, on a réservé la mobilité du miroir d’avant en arrière et réciproquement, afin de pouvoir faire varier dans le même sens la distance a laquelle se forme le foyer, ce qui remplace le verre focus des microscopes solaires ; de plus, la facilité qu’on s’est ménagée de faire tourner le miroir autour de son diamètre horizontal permet de parer aux déplacements que le point lumineux pourrait subir suivant la verticale : mais, pour ceux qu’il éprouverait dans le sens horizontal , c’est tout le système de lentilles, accompagné de la platine du microscope, qui se transporte tout d’une pièce et va au-devant du foyer lumineux.
- Enfin tout ce qui concerne la production de la lumière a été enfermé dans une boîte à laquelle on a ménagé des jours garnis de verres colorés très-foncés qui laissent à l’expérimentateur la surveillance de cette lumière qu’il peut, du reste, éteindre et rallumer à son gré.
- Pour prévenir l’accumulation de l’énorme chaleur dégagée par l’incandescence des charbons, on a formé le dessus et le dessous de la boîte de deux séries de lames métalliques, obliques et placées dans le sens le plus convenable, pour laisser circuler l’air et empêcher que la lumière ne se répande au dehors.
- Le courant qui alimente l’appareil est fourni, comme nous l’avons dit, par une pile à charbon de Bunsen. Il faut au moins 60 couples. Comme celte pile n’est pas à effet constant et qu’elle fournirait, dans les premiers instants, une trop grande quantité d’électricité pour ensuite ne plus donner seulement le nécessaire, il a fallu mettre sur le chemin du courant un régulateur situé sous la main de l’opérateur. Ce régulateur est formé de deux lames de pla-
- (l) On appelle charbon positif c.e lui où s’accumule l’électricité positive ou vitrée delà pile, et, par la même raison, le charbon négatif est celui où se rend l’électricité négative ou résineuse.
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- tine triangulaires maintenues à une petite distance l’une de l’autre par un corps non métallique, et qui plongent plus ou moins, la pointe en bas, dans une eau légèrement acidulée ; par ce moyen, on peut régler la quantité d’électricité , qui doit être proportionnée à la grosseur des charbons.
- Après avoir spécialement destiné cet appareil aux démonstrations microscopiques, nous nous sommes livrés à quelques expériences d’optique, et les résultats que nous avons obtenus nous font penser qu’il ne faudrait pas de grandes modifications pour le rendre apte à répéter les expériences qui réclamaient jusqu’à présent la lumière solaire.
- Tout l’appareil, sauf la pile, a été construit par M. Charles Chevalier, et la coopération de cet habile artiste a singulièrement facilité la tâche que nous nous étions imposée.
- En résumé, l’application de la lumière voltaïque aux démonstrations microscopiques s’est réalisée, entre nos mains, à l’aide des artifices suivants :
- \° Substituer, aux cônes de charbons employés jusqu’ici, des prismes du même corps, afin qu’ils présentent une égale section dans toute la longueur où ils doivent subir l’incandescence.
- 2° Opérer à l’air libre et non dans le vide, ni même en vase clos.
- 3° Employer, pour développer la lumière, le charbon dit charbon de gaz, qui est à la fois le plus conducteur et le moins combustible.
- 4° Réparer incessamment l’usure irrégulière des charbons et les maintenir presque au contact, au moyen d’un mécanisme à portée de l’opérateur.
- 5° Rassembler la lumière ainsi produite en un cône convergeant sur l’objet à observer, au moyen d’un miroir étamé concave.
- 6° Modérer l’intensité de la chaleur concentrée aux mêmes points que la lumière, par l’interposition d’une boîte à faces parallèles en glace, et remplie d’une solution saturée d’alun.
- 7° Enfermer dans une boîte très-perméable à l’air les charbons incandescents, afin qu’aucun autre rayon que ceux qui concourent à l’effet optique ne se répande au dehors.
- 8° Engendrer le courant au moyen d’une pile de Bunsen de 60 couples au moins.
- 9° Enrayer le courant par un régulateur consistant en deux lames de platine triangulaires plongeant dans une eau faiblement acidulée.
- C’est avec un appareil construit sur ces principes que nous avons répété, devant la Société d’encouragement , toutes les expériences du microscope solaire (1). • '
- (i) Nous donnerons dans un prochain numéro du Bulletin la description et la figure du microscope photo-électrique.
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- JSote sur ïintensité de la lumière de la pile Comparée h la lumière solaire; par M. Fizeau (i).
- D’après l’invitation bienveillante de M. le président, je vais dire quelques mots au sujet des recherches que j’ai entreprises en commun avec M. Foucault, sur l’intensité de la lumière de la pile comparée à la lumière solaire et à celle du chalumeau à gaz oxygène et hydrogène projetée sur de la chaux.
- La puissance éclairante extraordinaire que possèdent les pôles de la pile, dans les expériences dont vous venez d’être témoins, et qui rappelle si bien l’éclat de la lumière solaire elle-même, conduirait naturellement à déclarer ces deux sources lumineuses très-voisines en intensité, si l’on oubliait jusqu’à quel point nos yeux peuvent nous tromper dans la comparaison des lumières très-intenses.
- On se souvient de l’impression générale que produisirent les premières expériences sur la lumière émise par la chaux, sous l’influence du chalumeau à gaz oxygène et hydrogène : son éclat, si supérieur à celui des autres lumières artificielles, ne semblait comparable qu’à celui de la lumière solaire; mais, lorsque voulant obtenir une appréciation moins incertaine, on disposa ce fragment de chaux incandescent, de manière à ce qu’un observateur le vît se projeter sur le disque solaire lui - même , on s’aperçut alors que le corps, si éclatant lorsqu’il était isolé, ne paraissait plus que comme un corps terne et obscur.
- C’est, qu’en effet, lorsque nous cherchons à nous rendre compte de l’éclat des foyers de lumière très-intense dont nous parlons, soit en nous efforçant de fixer notre œil sur le foyer lui-même, soit en regardant autour de nous les objets inondés de lumière, nous ne pouvons acquérir ainsi que les notions les plus incertaines. En cherchant à fixer l’objet, notre œil ne distingue plus, il est ébloui, il est blessé : en considérant les objets éclairés qui nous entourent, nous pouvons, il est vrai, porter un jugement plus certain; mais il faut remarquer que, dans ce cas, l’intensité lumineuse du foyer n’intervient pas seule, et que l’étendue de la surface éclairante joue un rôle important dans les effets observés.
- Qu’un corps éclairant, par exemple, possède une intensité lumineuse dix fois plus faible qu’un autre d’une égale surface, sa puissance éclairante sera dix fois plus faible; mais que la surface du premier soit dix fois plus grande que celle du second, les pouvoirs éclairants de ces deux corps deviendront
- (1) Celte note a été lue dans la séance extraordinaire de la Société , du 12 mars 1845.
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- semblables : il suit de là que, en observant les objets éclairés par diverses sources de lumière, nous n’apprécions réellement que les pouvoirs éclairants, mais nullement les intensités relatives des sources lumineuses elles-mêmes. Si, les surfaces des corps lumineux étant nettes et bien définies , on pouvait les mesurer avec exactitude, la comparaison entre les pouvoirs éclairants conduirait à la comparaison entre les intensités mêmes; mais iUn’en est pas ainsi dans le cas qui nous occupe.
- Une méthode particulière est donc nécessaire pour parvenir à décider si la lumière de la pile est voisine en intensité de la lumière du soleil et de celle du chalumeau à gaz, lesquelles seules évidemment peuvent lui être comparées.
- L’intérêt qui s’attache à cette détermination deviendra manifeste lorsqu’on, remarquera que c’est cette intensité elle-même et non le pouvoir éclairant qui joue le rôle principal dans les appareils optiques qui, comme celui-ci, ont pour but de projeter sur un écran les images des objets microscopiques considérablement agrandies, mais surtout lorsqu’on réfléchira aux inductions importantes que l’on peut tirer de la comparaison de ces intensités lumineuses, relativement aux températures des corps qui les possèdent.
- On sait, en effet, que, lorsqu’on élève la température d’un corps au delà de 500 degrés, il commence à devenir lumineux, et que la lumière qu’il émet est d’autant plus intense que la température s’élève davantage.
- Vers 1,200 degrés on a le rouge blanc, vers 1,500 on a le blanc éblouissant ; c’est le point de fusion du fer : les mesures thermométriques n’ont pu être poussées plus loin, mais la loi est évidente.
- Lors donc que l’on aura rangé, selon l’ordre des intensités de leur lumière, plusieurs corps solides lumineux par eux-mêmes, on en pourra conclure, avec grande probabilité, qu’ils sont précisément rangés selon l’ordre de leurs températures.
- La méthode à laquelle nous avons eu recours pour mesurer ces intensités lumineuses est fondée sur les propriétés chimiques de la lumière : c’est une application de ces procédés photographiques dont la Société d’encouragement a tant sollicité et si vivement pressé les progrès; quelques mots feront comprendre ce genre d’expériences.
- Si l’on dirige successivement une même chambre obscure vers plusieurs objets dont l’intensité lumineuse soit différente, il faudra d’autant plus de temps pour obtenir un dessin photographique de l’objet que l’intensité de sa lumière sera plus faible. Si, de deux objets dont on prend successivement l’empreinte, l’un possède une intensité lumineuse dix fois plus faible que l’autre, il faudra dix fois plus de temps pour obtenir son image.
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- L’ordre suivant lequel s’accroissent les temps nécessaires pour obtenir les images donne donc l’ordre suivant lequel décroissent les intensités des objets lumineux.
- Lorsque l’on se sert de chambres obscures dont les foyers et les ouvertures sont différents, pour obtenir les images des objets lumineux que l’on veut comparer (et c’est ce que nous avons été obligé de faire dans nos expériences), le calcul montre qu’il faut tenir compte des ouvertures apparentes, telles qu’on les verrait en se plaçant au foyer; mais la détermination de la valeur des intensités relatives des différents objets lumineux, d’après le temps nécessaire pour obtenir leur image, n’en est pas moins facile et certaine.
- Nous avons donc, par des expériences successives, obtenu les images photographiques du disque solaire, des charbons incandescents de la pile, enfin d’un fragment de chaux soumis au chalumeau à gaz. Le temps nécessaire pour obtenir l’image de chacun de ces foyers de lumière étant compté avec soin, et les ouvertures des chambres obscures, qui étaient différentes dans nos expériences, étant mesurées exactement, le calcul nous a donné les rapports suivants pour les intensités relatives de ces trois sources lumineuses. L’intensité du soleil était 1
- Celle de la chaux du chalumeau à gaz n’est que ^
- Celle des charbons d’une pile de Bunsen de 80 couples L-
- C’est-à-dire 30 fois environ plus forte que celle du chalumeau à gaz.
- Pour augmenter cette intensité, la théorie conseillait, non pas de multiplier le nombre des couples enchaînés les uns à la suite des autres, mais d’augmenter leur surface ; il suffit, pour cela , de disposer deux ou trois séries semblables et parallèles , de manière que leurs pôles aboutissent au même charbon : de cette manière on n’augmente pas réellement le nombre des alternatives, mais on augmente l’étendue des surfaces plongées dans les acides.
- 138 éléments ont été disposés en trois séries de 46 chacune.
- L’intensité a été trouvée —
- 2,5 5
- Presque la moitié de l’intensité solaire elle-même.
- Ainsi la lumière du chalumeau à gaz est environ 140 fois plus faible que la lumière solaire : celle de la pile, beaucoup plus intense, est ordinairement 4 fois seulement plus faible; mais elle a pu être augmentée jusqu’à atteindre presque la moitié de l’intensité de la lumière solaire, et pourrait certainement être augmentée encore, au moyen d’instruments plus puissants.
- Les effets calorifiques qui se produisent aux pôles de la pile sont, du reste, parfaitement en rapport avec cette énorme intensité de la lumière ; les phénomènes de fusion ou de volatilisation, même d’un grand nombre de corps très-
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- réfractaires, en sont des preuves trop connues pour qu’il soit nécessaire de les rappeler. J’ajouterai seulement que le charbon, le corps neutre le plus réfractaire, s’y ramollit au point que ses fragments se soudent entre eux, et que des morceaux d’une certaine longueur peuvent être courbés sans se rompre ; effets qu’aucun autre foyer de chaleur n’a permis jusqu’ici d’obtenir.
- On peut donc affirmer que le charbon incandescent des pôles de la pile est le foyer de lumière et de chaleur le plus intense qu’il nous soit donné de produire, et que tous les autres foyers artificiels sont loin de pouvoir lui être comparés ; comme si tous les phénomènes produits par le puissant instrument devaient être des merveilles, et tous ses effets des prodiges.
- ENSEIGNEMENT INDUSTRIEL.
- Rapport fait par M. Saulnier, au nom du jury d’examen, sur les résultats du concours ouvert pour la nomination à une place dé lève à l école royale d’arts et métiers de Châlons-sur-Marne.
- M. le ministre de l’agriculture et du commerce , par une lettre du 25 mars dernier, a fait connaître à la Société que le jeune Fourquoy fouis-Joseph), titulaire d’une place d’élève à trois quarts de bourse affectée spécialement à la Société, avait été retiré de cet établissement par son père.
- M. le ministre invitait la Société à lui présenter un candidat pour son remplacement , au premier octobre prochain.
- La vacance de cette place a été portée à la connaissance de MM. les sociétaires par la voie du Bulletin et par celle des journaux. Cet avis a donné lieu à l’inscription de vingt-deux candidats.
- La commission a été informée par un de ses membres que d’autres vacances pourraient avoir lieu, mais qu’elles ne seraient connues qu’à la fin de l’année scolaire 1844-1845.
- Dans l’examen des candidats, la commission n’a pas perdu de vue cette éventualité, et les a classés de manière à obvier à toute vacance nouvelle.
- Neuf candidats ne se sont pas présentés; un de ceux qui avaient pris part au concours s’est retiré, sans avoir subi l’examen sur toutes les parties des connaissances exigées pour l’admission aux écoles royales d’arts et métiers.
- Les candidats, au nombre de treize, ont été successivement examinés sur les différents sujets renfermés dans le programme des conditions d’ad-
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- ENSEIGNEMENT INDUSTRIEL.
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- missibilité, et qui consistent à savoir lire , écrire couramment, opérer facilement les quatre premières règles de l’arithmétique et pouvoir en exposer la théorie.
- La commission a tenu compte aux concurrents des connaissances qu’ils pouvaient posséder en dehors du programme, telles que les éléments de géométrie et le dessin linéaire ; elle a également cru devoir attacher de l’importance non-seulement à ce que les candidats aient fini le temps d’apprentissage voulu par le programme , mais encore à reconnaître le degré de leur intelligence dans l’emploi des outils.
- Voici les noms des candidats dans leur ordre d'inscription : 1° Lamare (Félix- Antoine), âgé de 16 ans; 2° Far amie (François-Emile), âgé de 16 ans et demi ; 3° Gautier (François-Eugène), âgé de 17 ans ; 4° Leclaire (Jean-Baptiste-Ernest), âgé de 17 ans; 5° Lachaux (Alfred), âgé de 16 ans et demi ; 6° Lafond, âgé de 16 ans ; 7° Henrys (Félix), âgé de 15 ans ; 8° Delayre (Gustave), âgé de 16 ans et demi; 9° Leharle (Paul), âgé de 15 ans; 10° Houillère (Charles) , âgé de 15 ans; 11° Boullemier (Louis-Hippolyté), âgé de 16 ans; 12° Barhin (Pierre-Adolphe-Alphonse), âgé de 16 ans et demi ; 13° TFatrin, âgé de 17 ans.
- La commission n’a pas dû attacher la même importance aux différentes parties de l’examen, tout en ne leur accordant pas la même valeur; elle a cru devoir néanmoins faire subir aux concurrents, sur chacune d’elles, un examen approfondi, parce qu’elles sont toutes utiles aux élèves qui se destinent aux écoles d’arts et métiers.
- Sans entrer dans les détails circonstanciés sur l’aptitude de chacun des candidats en particulier, la commission a placé en première ligne MM. Houillère, Faranne, Barbin et Leclaire; en deuxième ligne MM. Leharle, Boullemier, Henrys, Lachaux, Lamare, Lafond, IFatrin et Gautier.
- Le jury d’examen, en portant le premier sur la liste le jeune Houillère, a pris en considération l’intelligence qu’il a montrée dans l’examen, en ce qui concerne la pratique raisonnée des outils. Sous ce point de vue, M. Leclaire vient immédiatement après lui; mais, sous celui des autres parties de l’examen, MM. Faranne et Barbin méritent d’occuper le rang que la commission leur a assigné.
- Les candidats placés en seconde ligne sont également dignes de l’intérêt de la Société, et aptes à suivre avec fruit les cours des écoles d’arls et métiers, dans le cas où ils pourraient devenir pensionnaires aux frais de leurs familles.
- Avant de terminer, la commission se fait un devoir de signaler au conseil la satisfaction qu’elle a éprouvée en reconnaissant dans les candidats une aptitude, une intelligence qu’elle n’avait pas rencontrées aussi générales dans les
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
- examens des années précédentes, ce qui atteste la bonne direction qu’ont prise les études élémentaires.
- La commission a l’honneur de proposer au conseil 10 de présenter, à la nomination de M. le ministre de l’agriculture et du commerce, M. Houillère (Charles) pour la place à trois quarts de pension gratuite dont M. Fourquoj était titulaire à l’école royale d’arts et métiers de Ghâlons-sur-Marne ; 2° de déclarer admissibles MM. Varanne, Barbin et Leclaire , en leur réservant, dans l’ordre de leur nomination , leur droit d’admission aux places à la nomination de la Société, qui deviendraient vacantes avant le 1er octobre prochain, dans les écoles royales d’arts et métiers de Ghâlons et d’Angers; 3° de déclarer capables de suivre les cours des écoles d’arts et métiers MM. Leharle, Boullemier, Henry s, Im chaux, Lamare,Lafond, Watrin et Gautier, dans le cas où, avec l’approbation de M. le ministre de l’agriculture et du commerce, ils seraient admis dans ces écoles aux frais de leurs parents.
- Signe' J. F. Saulnier , rapporteur.
- Approuvé en séance, le 3 septembre 1845.
- NOTICES INDUSTRIELLES
- extraites de diverses publications périodiques jrançaises et étrangères.
- ARTS MÉCANIQUES.
- Rouleau compresseur des chaussées en empierrement, par M. Houyau.
- L’emploi du rouleau compresseur pour les empierrements des voies de roulage a pris, depuis plusieurs années, une certaine extension. Déjà nous avons fait connaître, dans le Bulletin de la Société de l’année 1844, celui de M. Schattenman, qui a été mis en expérience aux Champs-Elysées.
- Sans s’arrêter aux controverses dont l’emploi de cet appareil a pu être le sujet, on doit convenir que, s’il n’a pas les merveilleux succès que certaines personnes lui ont attribués, au moins il ne cause aucun dommage matériel aux chaussées. Il a donc, dans l’état actuel des idées, plusieurs avantages attachés aux perfectionnements qui peuvent rendre l’usage du rouleau plus commode et moins dispendieux.
- M. Houyau, ingénieur-mécanicien à Angers , a communiqué à la Société d’encouragement une note imprimée sur les perfectionnements apportés par lui aux rouleaux compresseurs, qu’il exécute pour le service des chaussées ; il les dispose de manière à éviter les embarras et les temps perdus à dételer et à atteler les nombreux chevaux qui sont nécessaires pour traîner ces rouleaux; on peut évaluer ces pertes au cinquième de la journée de travail.
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
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- Son appareil consiste en une forte poulie ou grand anneau horizontal en fonte, fixé au bâti du rouleau et sur lequel s’emboîte un anneau concentrique roulant sur lui à frottement. Ce second anneau est assemblé, d’une part, avec le limon, et, de l’autre, avec l’encliquetage qui fixe le système lorsque la conversion est achevée. Par cette disposition, le timon et l’attelage tournent ensemble avec facilité, et prennent une position diamétralement opposée à celle qu’ils avaient quand ils marchaient dans un sens, et peuvent marcher immédiatement dans un sens opposé.
- M. Blordier, voyer en chef de Maine-et-Loire, certifie avoir employé avec succès le rouleau de M. Houyau, sur le chemin de grande communication d’Angers à Baugé, et avoir comprimé 22,000 mètres carrés d’empierrement, opération qui a coûté , y compris les frais accessoires, 7 centimes par mètre carré. Le profil de la chaussée était parfaitement réglé, et l’agrégation assez intime pour que la présence de deux ouvriers ait suffi pour entretenir la chaussée dans toute son étendue, et faire disparaître les traces que détermine une fréquentation très-active. (Extrait d’un rapport verbal fait par M. VauvillierSj, au nom du comité des arts mécaniques, le 25 juin 1845. )
- ARTS CHIMIQUES.
- Suite du mémoire de M. Sass sur la théorie de la fabrication de la toile peinte
- garaneée (1).
- Il y a sept points principaux à étudier dans le garançage; savoir : 1° la nature de l’eau dans laquelle on doit teindre; 2° la quantité d’eau à employer pour une masse donnée de garance; 3° le degré le plus favorable pour mettre les pièces en teinture; 4° la durée de la teinture; 5° l’effet de l’abaissement de la température du bain ; 6° la quantité de garance nécessaire à la saturation d’une proportion connue de mordants; 7° le degré auquel il faut amener le bain de teinture pour utiliser la matière colorante.
- 1° La nature de l’eau à employer pour les teintures doit être scrupuleusement étudiée, puisqu’elle peut devenir la cause de la réussite ou de la non-réussite de certaines couleurs. Ainsi, par exemple, les eaux parfaitement pures , que ne trouble aucun réactif, sont les plus favorables pour toute espèce de garancés, sauf les violets, sous le rapport de la vivacité des couleurs.
- Les eaux calcaires, au contraire, ne donnent jamais d’aussi beaux rouges et roses que les précédentes ; ces couleurs sont toujours plus ou moins ternes et violacées ; mais elles fournissent des violets infiniment plus nerveux et plus bleus que les eaux pures. Il y a deux espèces d’eaux calcaires, savoir, celles qui tiennent en dissolution du sulfate de chaux , et les eaux chargées de carbonate de chaux : les premières ne peuvent être utilisées, parce qu’elles ternissent toutes les nuances et troublent et précipitent les bains de savon qui, seuls, donnent aux couleurs garancées la vivacité de ton qu’on exige ; les autres, quelque chargées qu’elles soient de carbonate, peuvent toujours être employées.
- (1) Yoy. Bulletin d’août, p. 369.
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
- Quant aux eaux chargées de sels métalliques, il faut les rejeter absolument ; telles sont en particulier les eaux ferrugineuses , qui décomposent les bains de savon, vio-lacent tous les mordants d’alumine et salissent le blanc des pièces.
- Les eaux sulfureuses doivent être nuisibles aux mordants de fer et les tacher, tandis qu’elles sont probablement sans action sur ceux d’alumine, lorsqu’elles ne renferment pas de sels métalliques en dissolution.
- On a essayé l’action qu’exercent quelques substances ajoutées à la garance dans le bain de teinture; l’effet produit a été fâcheux pour toutes ; peut-être en avons-nous mis en trop forte proportion relativement à la quantité de garance. Voici comment nous avons procédé à ces essais :
- Un mélange de 31 gram. d’acide nitrique à 40° Baume et d’un litre d’eau froide a été jeté sur 500 gram. de garance paluds, en remuant bien. Le lendemain on a pris 186 grammes du mélange qu’on a délayé dans 8 litres d’eau ; l’échantillon qu’on a teint, avec toutes les précautions usitées , a été d’un rouge plus clair qu’un autre de même grandeur teint avec le tiers de ce poids, soit 62 grammes de garance non préparée. En augmentant la quantité d’acide ajoutée à la garance, on a trouvé qu’il enlevait le mordant de dessus l’étoffe et rendait toute teinture impossible.
- 31 grammes de savon d’huile d’olive et 62 grammes de garance n’ont fourni , à la teinture, qu’une teinte extrêmement faible.
- La même quantité de colle forte dissoute dans l’eau et 62 grammes de garance ne produisent qu’un mauvais rouge clair et terne. Ce résultat nous a surpris, parce que ce mélange a été conseillé, par Berthollet, comme favorisant la teinture presque au même degré que la noix de galle, et qu’il a été fréquemment employé à Chantilly, lorsqu’on y faisait des tapis, dont le fond bleu changeait toutes les fois qu’on ne prenait pas la précaution d’ajouter au bain de teinture 31 grammes de colle pour 500 grammes de garance ; on n’a pas remarqué que cette addition nécessitait l’emploi d’une plus forte proportion de matière colorante. On peut conclure de ces faits que le résultat contraire, obtenu dans notre expérience, n’est dû qu’à ce que nous avons pris de la gélatine, dont le poids est de moitié de celui de la garance.
- 186 grammes d’un mélange composé de 31 grammes de potasse de Toscane, 500 gr. de garance et 1 litre d’eau ont produit un rose Jilacé très-faible.
- 186 grammes d’un mélange fait avec 31 grammes de chaux vive éteinte, 500grammes de garance et 1 litre d’eau ont donné un mauvais rose-jaunâtre très-clair.
- 186 grammes d’un mélange fait avec 500 grammes de garance et 1 litre d’eau contenant 31 gram. d’acide sulfurique à 66° Bauroé ont fourni un rose très-clair et enlevé le mordant dans plusieurs endroits.
- 31 grammes de craie et 62 de garance ont donné un mauvais rouge faible et terne.
- Nous avons pris les substances ajoutées au bain de teinture en forte proportion relativement au poids de la garance, afin de pouvoir juger plus exactement de l’action de chacune d’elles; mais en nous proposant ce but nous avons manqué celui de nous rendre compte de leur utilité comparative, puisqu’au moins deux d’entre elles sont reconnues pour telles, savoir la craie et la colle. Ces essais sont si délicats, que, pour pouvoir en
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- tirer une conclusion certaine, on ne doit pas s’en rapporter à un essai de laboratoire; il faut opérer en grand.
- Au reste, beaucoup de circonstances peuvent encore faire varier l’action des substances ajoutées au garançage, dans le but d’en retirer le plus possible de matière colorante j c’est du moins ce qu’on est tenté de croire eu présence des essais suivants faits dans le but de trouver sous quel état il vaut le mieux employer la noix de galle dans le garançage.
- En mêlant 31 grammes de noix de galle pilées ou de sumac, avec 62 grammes de garance, dans 8 litres d’eau, les mordants d’alumine qu’on y teint ne prennent qu’une couleur brune et terne, tandis que, si, après avoir bousé l’échantillon, on le passe un quart d’heure dans un bain à 80° R., fait avec la même quantité de noix de galle ou sumac, et qu’on le teigne ensuite avec égale quantité de garance que pour l’essai précédent, on obtient un beau rouge, plus foncé que celui d’un troisième échantillon teint de même, mais sans avoir été préalablement engallé. En ajoutant une dissolution de noix de galle au mordant avant l’impression, il ne reste presque pas de mordant sur la toile après le bousage. On peut conclure de ces faits que la noix de galle n’exerce toute son influence sur la matière colorante de la garance que lorsqu’elle est combinée, avant la teinture, avec le mordant préalablement fixé sur le tissu par le dégommage. 11 est probable que, dans le premier cas, la noix de galle a entravé la teinture en précipitant la matière colorante, et que, dans le second , elle l’a favorisée en augmentant la faculté absorbante du mordant. On pourrait expliquer ainsi le fait bien connu que les pièces teintes en deux fois prennent toujours des couleurs plus nourries et plus vives que celles qui ne le sont qu’une seule fois, bien qu’avec la même quantité de garance. Dans le troisième cas , la noix de galle a empêché la fixation du mordant sur le tissu , parce que son infusion précipite les sels d’alumine. Le son de froment moulu grossièrement, mêlé aux bains de teinture , eu quantité égale à celle de la garance, produit des teintes moitié plus faibles que celles qu’on obtient avec la même quantité de garance seule ; par contre, le blanc des pièces se charge beaucoup moins, pourvu qu’on ait la précaution de les laver immédiatement au sortir de la teinture; sans quoi la matière colorante s’y fixera avec une telle ténacité, qu’il sera presque impossible de l’en séparer.
- La bouse ajoutée au bain de teinture produit le même effet que le son.
- 2° La proportion d’eau la plus avantageuse à employer, pour une quantité donnée de garance, ne peut être déterminée qu’approximativement ; l’expérience apprend qu’il en faut 60 litres par kilogramme de garance ordinaire. Nous n’avons pas trouvé d’inconvénient à augmenter ou diminuer la dose de garance, relativement à cette quantité d’eau, jusqu’à certaines limites au delà desquelles la matière colorante ne s’unit plus au tissu, parce qu’elle est entraînée par l’excès d’eau ou retenue par le mucilage de la garance, qui l’empêche de se dissoudre.
- 3° Le degré de chaleur convenable pour mettre les pièces en teinture est fort contesté par les praticiens; les uns soutiennent qu’il faut le portera 30 ou 40° R., tandis que les autres, qui forment la majorité, prétendent qu’il vaut mieux teindre
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- à froid : tous s’accordent à ne jamais le faire à 0° ni au bouillon. Pour fixer notre opinion à cet égard, nous avons fait les essais suivants :
- Une pièce de cal cot parfaitement blanchie a été en partie coupée en échantillons de 48 cent, de long sur 32 cent, de large : ils ont été plaqués ensemble en acétate d’alumine pur à 10° Baumé, pendant cinq minutes, exprimés, tordus à la main et suspendus dans un séchoir un peu numide, à 15° R., pendant deux nuits et trois jours ; le troisième, ils ont été bouses à 65° R., puis teints immédiatement dans chacun des bains de teinture préparés dans une chaudière de cuivre avec 8 lit. d’eau pure et 31 gr. de garance paluds superfine. Pendant toute la durée de l’opération, on a eu soin de remuer sans cesse les échantillois avec un petit bâton de bois de sapin. Un thermomètre, indiquait la température de chaque bain.
- N° 1, entré à 1C° R., chauffé en 1 h. à 80° et retiré.
- N° 2, N° 3, N° 4, N°5, N° 6, N° 7, N° 8,
- 20°
- 30°
- 4(i°
- 50°
- 60°
- 70°
- 80®
- Plus foncé que n° 6. Même teinte que n° 6.
- Ces essais prouvent qu’il vaut mieux entrer en teinture au-dessus de 30° R. qu’au-dessous, fait corroloré par la pratique, qui apprend qu’on fait une grande économie de garance en portant la chaleur à 40° R.; ensuite que le degré le plus avantageux pour entrer en teinture est 70° R. Il est fâcheux qu’on ne puisse pas l’employer en grand avec facilité, les ouvriers ne pouvant attacher les pièces bout à bout à une température aussi élevée s»ns se brûler j d’ailleurs il est probable qu’à ce degré on aurait des pièces nuancées, surtout pour les dessins à fonds, le mouvement de la pièce n’étant pas assez rapide pour que toutes ses parties soient plongées à la fois dans le bain de teinture, dont l’action serait sans doute presque instantanée. Nous verrons plus loin que ce degré ( 70° R. ) est aussi le plus avantageux pour arrêter la teinture; enfin que l’ébullition, loin de favoriser la combinaison de la matière colorante avec le mordant, semble , au con traire , reprendre une partie de celle qui s’est déjà unie à lui.
- En hiver, pendnnt les gelées, on a l’habitude de faire légèrement tiédir les garançages, parce qu’à (>° R. la teinture est impossible, la matière colorante ne se dissolvant presque plus. Si lebain est trop froid pour pouvoir fondre rapidement les petits glaçons adhérents aux pièces qu’on y entre, ce qu’on doit toujours éviter avec le plus grand soin, parce que la a^elée altère les mordants, il se forme des taches blanchâtres partout où il s’en trouvait.
- 4° La durée de la teinture varie selon les couleurs à produire ; elle est, eu générai, de trois heures en une seule fois , pour les rouges, les violets et les bois; en deux fois, une heure et demie chacune, pour les roses qu’on entre à 20 ou 30° R., et qu’on monte de 5-0 à 50° R. On n’a pas cherché à déterminer le temps nécessaire
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- N° 1, monté à 10° R. et laissé
- N° 2, 20° —
- N° 3, 30° —
- N° 4, O o —
- N° 5, 50° —
- N° 6, 60® —
- N° 7, o o —
- N°8, O 00 —
- à l’épuisement complet de la garance, au moyen des pièces imprimées, cette question se rattachant à celle de la composition chimique de la garance.
- 5° L’effet de l’abaissement de la température du bain de teinture a été déterminé au moyen d’échantillons préparés comme ceux de l’expérience précédente. On a chauffé, en un quart d’heure, le garançage au degré indiqué, en le remuant continuellement; on l’a retiré alors de dessus le feu, puis on l’a laissé refroidir, sans le couvrir, pendant douze heures, dans des vases de grès bien propres et de même capacité : au bout de ce temps, on les a employés comme des bains frais , ainsi que nous l’avons indiqué pour les essais précédents. Nous avons pris, pour chacun de nos essais, 31 grammes de garance paluds de première qualité.
- Tous ces échantillons ont la même teinte rouge clair.
- L’échantillon ne s’est pas teint; à peine est-il un peu sali.
- Nous en concluons que, au-dessous de l’ébullition , on peut, contre l’opinion généralement admise, abaisser de quelques degrés, sans le moindre inconvénient, la température du bain de teinture; mais qu’il n’en est point de même à 80° R., et qu’un bain de teinture chauffé à ce degré , puis refroidi, ne peut plus servir. Il paraît qu’alors la matière colorante devient insoluble ; au moins, l’eau surnageant la garance qui, par le refroidissement, se précipite est-elle parfaitement limpide; à peine conserve-t-elle une légère teinte ambrée.
- Il serait intéressant de savoir si la matière colorante qui disparaît est absorbée par le ligneux, ou retenue par une matière coagulée ; le microscope serait très-utile dans cette recherche.
- 6° La quantité de garance à employer, pour saturer un poids donné de mordant d’alumine , ne pourra être déterminée avec exactitude tant qu’on n’aura pas isolé la matière colorante de cette racine, qui varie selon ses espèces, et même dans chacune d’elles , suivant son âge, son degré de siccité, les sels qu’elle contient et le traitement qu’elle a subi ; puis forme, avec elle et l’alumine, une combinaison définie que je crois impossible, m'appuyant sur huit essais faits avec les précautions employées pour les précédents, sauf que j’ai dû plaquer mes échantillons dans un mordant d’alumine moins fort (2° 1/2 Baumé), afin que les nuances obtenues fussent plus tranchées.
- 7° Les essais préparés à la température extérieure de 12°, ont été amenés, en une heure, à 80° R. et maintenus à ce degré pendant un quart d’heure; ils ont été ensuite savonnés pendant un quart d’heure à 65° R. dans 24 litres d’eau , avec 64 grammes de savon blanc, puis avivés, dans la même quantité d’eau, avec la dissolution d’étain dans l’eau régale, lavés à la rivière et passés en savon comme la première fois. Quarante-quatrième année. Septembre 1845. 52
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- N° 1, 31 grammes de garance, rose vif;
- rouge-clair; f
- —- vif intense ;
- — foncé;
- — un peu plus intense que n° 4 ;
- — un tiers plus foncé que n° 4 ;
- — un peu plus foncé que n° 6 ;
- — un quart plus foncé que n° 7.
- Ces essais semblent prouver que la quantité de garance paluds nécessaire pour teindre en beau rouge une pièce de calicot de 50 mètres sur 1 mètre de large est de 38 kil.; mais la pratique nous apprend que 10 à 12 kil. suffisent pour obtenir les rouges les plus foncés ; on n’a donc point réussi à fixer , dans ces essais, toute la matière colorante de la garance employée-, ce qui devait arriver, puisque nos teintures se sont faites six fois plus vite que dans la grande pratique.
- Les mordants d’alumine ne se saturant que très-difficilement de matière colorante, si tant est que cette saturation ail lieu, je suis porté à croire que la combinaison définie de la matière colorante avec l’alumine n’existe pas, et, qu’arrivée à un certain degré, l’intensité delà couleur n’augmente plus proportionnellement à la quantité de garance employée ; elle se fonce alors moins rapidement, ainsi que le prouve le n°8, dont la teinte n’est que d’un quart plus foncée que celle du n° 7, quoique le bain de teinture fût chargé du double de garance.
- Il serait fort utile de rechercher si, dans la teinture des nuances faibles garancées, en se servant d’un mordant plus fort qu’il est nécessaire , on emploierait moins de garance qu’avec un mordant faible, sans altérer la nuance : cela est indubitable, car, s’il fallait acheter, à ses dépens, une économie de garance qui ne pourra jamais être considérable, on ferait assurément une fort mauvaise spéculation.
- Du degré auquel il est le plus avantageux de monter le bain de teinture. — L’expérience a appris que plus on chauffe une teinture après un temps donné, moins il y a de matière colorante perdue , et moins la teinte des mordants rouges est vive ; mais les mordants de fer, d’étain , d’alumine et fer et alumine et étain ne souffrent nullement de ce traitement.
- Connaissant ces faits, on teint toujours ces derniers au bouillon, et les premiers au plus à 65° R. ; les roses sont teints, presque partout, entre 40 et 55° R.; leur nuance étant d’autant plus vive qu’on a opéré à un degré moins élevé.
- Pour me rendre compte du degré auquel la matière colorante de la garance commence à s’unir aux mordants d’alumine , et celui auquel elle s’unit à lui, dans la plus forte proportion, j’ai fait les essais suivants, avec les précautions observées dans les essais précédents :
- N° 1 entré à la température extérieure de 13° R.; laissé l’échantillon une heure dans le bain; rem ué sans cesse et retiré ; la toile à peine colorée en rose jaunâtre.
- N° 2, 64
- N° 3, 95
- N° 126
- N° 5, 157
- N° 6, 188
- N° 7, 250
- N° 8, 500
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- N° 2, entré à 13° R., et monté, en 1 N° 3, — —
- N° 4, — —
- N° 5, ' — —
- h., à 20° R, : même teinte que n° 1; à 30° rose prononcé j à 40° rose 4 fois plus intense que n° 1*
- à 50° teinte du double plus foncée que
- n° 4;
- N° 6, — — à 60° même teinte que n° 5 ;
- N° 7, — — à 70» teinte sensiblement plus foncée
- que n° 6;
- N° 8, — — à 80° même teinte que n° 5.
- C'est déjà à + 13° R. que la matière colorante de la garance s’unit à la toile mordancée d'alumine, et à 70° R. qu’elle se combine avec elle dans la plus forte proportion ; c’est donc à ce degré qu’il est le plus avantageux d’entrer les pièces en garance. Ainsique nous l’avons déjà fait remarquer, l’ébullition reprend à l’étoffe une partie de la matière colorante qui s’y était fixée, eu sorte qu’il ne faut, dans aucun cas, teindre Les mordants d’alumine à 80° R. On peut, jusqu’à un certain point, remplacer la chaleur du bain en prolongeant la teinture ; voilà pourquoi on teint les roses plus longtemps que toute autre couleur.
- Au sortir de la teinture, les pièces sont plongées dans l’eau courante et fortement lavées, pour les débarrasser de la matière colorante non combinée au mordant et qui, n’étant que superposée à l’étoffe, en salirait le blanc si on l’y laissait séjourner.
- Après cette opération, le blanc des pièces est encore rose; on parvient à lui rendre son éclat primitif, suivant qu’on sacrifie l’économie à la beauté des nuances, ou la beauté des nuances à l’économie. La première méthode caractérise l’industrie alsacienne, la seconde l’industrie roucunaise; il est fâcheux que les exigences de la consommation, qui ne veut plus que du bon marché, forcent la première à suivre la marche
- de la seconde.
- Nous passons sous silence le blanchiment par exposition sur le pré, généralement abandonné à cause de sa longue durée, bien que ses produits soient parfaits.
- Le blanchiment usité en Alsace consiste à savonner les pièces à 50 ou 65° R ., à les aviver comme nous le verrons plus loin, puis à les bouillir en savon une fois. En été, on les expose sur le pré pendant trois ou six jours, suivant que le temps est plus ou moins beau, puis on les rentre et on les savonne de nouveau au bouillon ; tandis qu’en hiver, où on ne peut suivre cette méthode à cause des gelées , on les fait bouillir eu savon, à plusieurs reprises, après l’avivage, jusqu’à ce que leur blanc soit parfait, ce qui nécessite quelquefois jusqu’à quatre passages successifs, chacun d’une demi-heure. Ce traitement, très-dispendieux , est en usage pour les petits bouquets avec noir et rouge, ou noir, rouge et rose, dits méfonds, auxquels il peut seul donner l’éclat bien connu de ceux d’Alsace.
- Les roses avivés très-fortement et savonnés ensuite sous une pression supérieure à celle de l’atmosphère, présentent toujours un blanc parfait, ce qui n’est point le cas pour ceux qu’on n’avive que faiblement, et dont le blanc doit, malgré cela, être de la plus haute perfection, afin de ne pas ternir la nuance du dessin qu’on a l’habi-
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- tude d’imprimer au rouleau, et de teindre ensuite avec différentes matières colorantes qui s’attachent à toutes les places qui n’ont pas été très-bien blanchies.
- Nous pensons que l’actiou du savon est entièrement chimique, les alcalis ayant la propriété de dissoudre la matière colorante de la garance en l’altérant, il est vrai, et le savon n’étant autre chose qu’un alcali caustique dont on a modéré l’action, en le combinant avec un corps gras qui retient la matière colorante et l’empêche de se fixer de nouveau sur l’étoffe. On peut se convaincre de ce fait en décomposant un bain de savon bien sale par un acide; à l’instant les acides gras montent à sa surface, colorés en orange, tandis que le bain est devenu presque incolore, de rouge qu’il était auparavant.
- On peut donc admettre que l’action du savon, quoique essentiellement chimique, est aussi un peu mécanique. Le savon possède encore un autre avantage qui lui est propre, celui de rendre les couleurs plus solides, moins attaquables à l’avivage, et surtout de leur donner un éclat qu’elles n’acquièrent jamais que par son action ; il est probable que cet effet est dû à une combinaison triple d’acide gras , de matière colorante et de mordant.
- L’exposition sur le pré agit, comme on le sait, en oxydant la matière colorante, en la brûlant par l’intermède de l’eau; cela est si vrai, que, si on laisse les pièces trop longtemps soumises à son action , les couleurs s’affaiblissent, se ternissent et finiraient par disparaître entièrement si on prolongeait l’exposition.
- On a cherché à rendre ce traitement plus économique par l’emploi de l’hypochlorite de chaux, avant ou après les savonnages; ce qui dispense, en été, du troisième et dernier savon, et, en hiver, de tous ceux qu’on emploie pour ramener le blanc ; cette méthode procure, d’ailleurs, une grande économie de temps.
- On passe en hypochlorite aussitôt le garançage, après le premier savon qui suit l’avivage, et avant ou après le troisième qui termine l’opération.
- Par la première méthode, les rouges sont fortement ternis, ce qui arrive chaque fois qu’ils sont en contact avec des sels de chaux solubles; le noir devient brun-grisâtre ; mais on obtient, en échange, un blanc parfait.
- Par la seconde, et surtout par la troisième, les couleurs sont sensiblement moins altérées que par la première.
- La quatrième est la seule qui, en donnant au fond un beau blanc mat, ternisse assez peu les rouges pour qu’on puisse l’employer avec succès ; on réussit encore mieux en substituant à l’hypochlorite de chaux celui de soude : néanmoins les rouges ne sont jamais aussi beaux que ceux produits avec le savon seul.
- L’hypochlorite de chaux ne présente pas le moindre inconvénient pour le blanchiment des violets et des puces; on l’emploie partout pour cet usage.
- L’action des hypochlorites est oxydante comme celle du pré, mais beaucoup plus active que celle qu’exercent les bases de ces sels et le chlore qui s’eu dégage durant l’opération sur la matière colorante; c’est pourquoi cette opération doit être confiée à des mains exercées. Ainsi, par exemple, par un passage trop prolongé en hypochlorite de chaux, les mordants de fer seront enlevés par le chlore, le noir et le violet s’affaibli-
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- ront; le puce, qui est composé de mordant de fer et d’alumine, rougit par suite de la dissolution du mordant de fer; les mordants d’alumine, au contraire, n’étant pas attaqués par le chlore, conservent toute leur intensité, mais ils sont brunis par la chaux, base du sel.
- Le blanchiment pratiqué à Rouen consiste dans des passages alternatifs, en hypo-chlorite de chaux et son ou son et sayon. Le son agit comme absorbant, et se colore en rouge à mesure que le blanc des pièces reparaît ; dans tous les cas, il n’altère pas la matière colorante rouge.
- Nous avons vu qu’après la teinture on passe les pièces au son ou au savon, avant de les soumettre à l’avivage.
- Celte opération n’est autre que l’action d’acides plus ou moins étendus sur les mordants teints, de manière à changer le rouge-brique de ceux d’alumine en rouge vif, et le noirâtre de ceux de fer en beau violet.
- Pour aviver les mordants d’alumine , on se sert, pour les rouges, d’une dissolution d’étain dans l’eau régale; pour les roses, d’une dissolution d’étain et d’acide nitrique pur, ou enfin d’un composé de poids égaux de dissolution d’étain et d’acide sulfurique ; il n’y a pas de différences sensibles entre les résultats obtenus avec ces divers ingrédients.
- On avive les mordants de fer avec de l’acide sulfurique ou avec de la dissolution d’étain ; cette dernière, agissant plus promptement, n’est guère usitée que dans les cas où ces mordants se trouvent combinés dans le dessin avec des mordants d’alumine dont on désire conserver l’éclat.
- Pour aviver les mordants d’alumine on plonge rapidement les pièces mouillées dans un bain d’eau froide à 10°, à laquelle on ajoute de la dissolution d’étain en quantité d’autant plus grande qu’on veut obtenir un effet plus prompt et une nuance plus faible. Quant à la dose de dissolution à employer, il faut tenir soigneusement compte de la température de l’eau et en ajouter d’autant moins qu’elle est plus chaude; on fait marcher le manège et on laisse tourner les pièces pendant deux ou trois minutes afin qu’elles répandent la dissolution bien uniformément dans le bain ; alors on introduit peu à peu la vapeur et on chauffe ainsi jusqu’à ce que la couleur soit affaiblie au degré voulu. On se hâte ensuite de fermer le robinet du tuyau de vapeur, de faire entrer de l’eau froide dans le cuveau, de retirer les pièces et de les laver à l’eau courante.
- Ces précautions ont pour but d’empêcher les couleurs de se nuancer, ce qui arrive quand l’action du bain d’avivage ne s’exerce pas également sur toute la surface de la pièce ; on s’expose donc à nuancer ses pièces quand on chauffe trop ou trop rapidement le bain d’avivage, qu’on emploie une trop forte dose de dissolution, qu’on n’a pas soin de remuer le bain avant d’y plonger les pièces, ou qu’on ne les lave pas immédiatement après l’avivage.
- L'action de l’avivage est double, puisqu’elle s’exerce à la fois sur la matière colorante et sur le mordant qui la fixe .
- La matière colorante est vivement attaquée par la dissolution d’étain, qu’on peut remplacer par l’acide nitrique seul ou mélangé avec elle; on conçoit, dès lors, que
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- l’avivage agit en oxydant la matière colorante, ce que prouve la teinte jaune qu’elle prend dans ce cas, à l’exemple de toutes les matières organiques azotées, lorsqu’elle» sont attaquées par l’acide nitrique.
- On pense généralement que la dissolution d’avivage agit aussi en fixant sur les rouges un peu de l’oxyde d’étain qu’elle tient en dissolution-, c’est une erreur, puisqu’on obtient, avec l’acide nitrique seul et pur , d’aussi belles teintes qu’avec le sel d’étain.
- L’action la plus importante de l’avivage est encore inconnue j il faut savoir si cette opération change la nature de la matière colorante unie au mordant, si elle en enlève l’excès, ou enfin si elle en sépare une substance brune qui la ternit. Nous pensons que cette dernière hypothèse est la plus vraisemblable, puisque des mordants d’alumine qu’on a cherché à saturer seulement par la teinture, sans les surchar ger de matière colorante, afin d’échapper à la seconde hypothèse, n’ont jamais fourni qqe des rouges-brique, bien qu’on ait cherché à atteindre ce but de deux manières, en employant, pour certains essais , une température peu élevée, et, pour d’autres, une faible quantité de garance. Cette teinte brunâtre des rouges, après le garançage, est peut-être produite par le tannin ou l’acide gallique; ce qui nous le ferait croire, c’est que les mordants d’alumine engallés avant la teinture sont infiniment pius bruns même que ceux qui ont été teints à plusieurs reprises en garance seule.
- On avive quelquefois les mordants d’alumine avec un mélange d’alun et de crème détartré, ce qui semblerait militer en faveur de noire seconde hypothèse, si ces sels ne pouvaient pas agir aussi en enlevant le mordant lui-même ou en déplaçant le tannin et l’acide gallique. •
- Nous avons, en faveur de la première hypothèse, la teinte jaune que prend la matière colorante sous l’influence de l’acide nitrique et qui se convertit en un beau rouge par l’action du savon ; il est fâcheux qu’on ne puisse faire de belles laques de garance, avec de l’alun seul, sans recourir à l’usage de l’acide nitrique. La beauté de ces laques ne provient pas de l’acidité de ce sel auquel on pourrait l’attribuer, puisque l’avivage au moyen de l’acide sulfurique ne donne jamais d’aussi beaux rouges que ceux avec l’acide nitrique.
- Il faut que l’avivage opère quelque changement dans l’état moléculaire de la matière colorante . puisqu’elle est alors tellement désagrégée , qu’elle se réappîiquesur le blanc de l’étoffe, et y produit des taches qui y adhèrent et ne disparaisssent que très-difficilement, si on ne les savonne pas de suite.
- ïl est à remarquer que, lorsque, après avoir avivé et savonné les garances, on veut les aviver de nouveau pour leur donner une nuance plus claire, on est obligé d’employer de fortes quantités de dissolutions d’avivage j il parait que les matières colorantes acquièrent une grande fixité par l’opération de l’avivage. Ce fait ne s’explique que par un changement survenu dans la nature de la matière colorante et analogue, sans doute, à celle de certains sels qui abandon ueut les dernières traces de leur acide ou de leur base d’autant plus difficilement qu’ils se trouvent en présence d’une plus forte dose de base ou d’acide.
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- Ce phénomène pourrait aussi être dû à une combinaison triple de matière colorante, d’alumine et de matière grasse (du savon), qui ne se formerait qu’à la suite de l’âvi-vage : ce qui nous confirme dans cette dernière opinion, c’est que les mordants en général, et surtout ceux d’alumine, après avoir été savonnésne peuvent plus être reteinls, parce qu’ils ne s’approprient plus un atome de matière colorante ; il semble que le mordant soit tout à fait saturé.
- Quand on avive trop fortement des dessins à deux rouges dont le plus faible recouvre le foncé, il arrive que le premier seul reste et que le second disparaît, parce que les mordants d’alumine ont d’autant moins d’affinité pour la toile qu’ils contiennent plus de base. .
- Les mordants de fer doivent être avivés avec les mêmes précautions que ceux d’alu-mi ne ; l’avivage les fait passer au brun jaunâtre 5 on les lave à l’eau courante, puis on les plonge dans un bain d’hypochlorite de potasse fortement alcalin, qui les fait virer au beau violet bleu. L’action est instantanée et due à l’excès d’alcali, ainsi que je m’en suis assuré; c’est un point de plus à éclaircir dans l’histoire de la matière colorante de la garance.
- Les mordants de fer avivés et lavés, mais non savonnés, passés en garance, s’y reteignent parfaitement, si l’action de l’acide n’a point été poussée trop loin ; car, dans ce cas , non-seulement la matière colorante a été détruite, mais le mordant lui-même a été enlevé; dès lors la matière colorante ne peut plus s’unir à lui.
- Ce fait prouve donc que l’avivage agit aussi bien sur le mordant que sur la matière colorante. Les mordants de fer, comme ceux d’alumine, sont d’autant plus facilement attaqués parles acides qu’ils sont plus énergiques. Immédiatement après l’avivage , les pièces, quel que soit leur mordant, sont savonnées, puis apprêtées, cylindrées et ployées pour être livrées à la vente.
- Nous avons passé sous silence les nombreuses variations de nuance qu’on observe dans les pièces, à toutes les époques de l’an née, quoiqu’on les traite absolument de même ; elles peuvent être occasionnées par des accidents si divers, qu’on ne sait auxquels les attribuer. Ainsi, par exemple, après avoir fait de très-beaux roses, on ne peut plus en obtenir que de ternes ; des violets du bleu le plus vif n’en donnent plus que de grisâtres : ces mauvaises veines sont fréquentes et arrivent du jour au lendemain. On ne peut déterminer, avec certitude , leurs causes; il est probable qu’une étude approfondie de la matière colorante de la garance, et surtout de sa manière d’agir à l’égard des nombreuses matières hétérogènes qui peuvent se trouver dans l’eau, expliquera la plupart d’entre elles. Il serait aussi fort utile, pour parvenir au même but, de tenir note, jour par jour, des circonstances atmosphériques, de la nature des eaux et des accidents survenus dans la fabrication.
- Extrait d'un mémoire de M. Delesse sur le traitement du cuivre par cémentation, dans
- l’usine de Stadtberg, en Westphalie.
- Le procédé suivi à Stadtberg pour le traitement du cuivre par cémentation consiste affaire arriver sur les minerais des vapeurs acides qui décomposent le carbonate de
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- cuivre et le transforment en sulfate ; le sulfate dissous est traité par le fer qui en précipite le cuivre $ ce cuivre de cément est ensuite fond u dans un fourneau à réverbère , puis affiné au petit foyer.
- On soumet au traitement par les vapeurs d’acide sulfurique le kieselschiefer, renfermant du minerai qui consiste principalement en cuivre carbonaté vert et bleu, d’une richesse de 1 à 10 pour 100 ; on y rencontre cependant aussi du sulfure, de la pyrite, ou même du silicate de cuivre. '
- On le débourbe d’abord sur le lieu de la mine, et on le laisse pendant quelque temps exposé à l’action de l’air et de la pluie, afin qu’il perde une partie de l’argile qui raccompagne. Après que des enfants ont séparé le sulfure et la pyrite de cuivre, en la cassant à la main avec des marteaux , on distingue le minerai en minerai pauvre et en minerai riche. Prenant alors l’une ou l’autre espèce de minerai, on la divise en morceaux d’égale grosseur qu’on passe successivement au tamis et dans un cylindre à claiFe-voie en fer, dans l’intérieur duquel tourne une surface hélicoïde. Le minerai est ainsi débarrassé, par le lavage, de l’argile qu’il pourrait encore retenir, et séparé en quatre grosseurs différentes.
- L’acide sulfurique se prépare dans l’usine même, où l’on a de la blende et de la pyrite de fer à sa disposition. L’opération s’exécute au moyen de cornues construites avec le plus grand soin, en grauwake cimentée par un mortier sableux, qui ne se laisse pas attaquer par les acides et durcit au contraire par suite de leur action ; elles sont surmontées d’un couvercle eu fonte qu’on peut enlever à volonté, pour opérer le chargement. La chaudière qui donne le dégagement de la vapeur d’eau est chauffée à la houille et garnie de substances non conductrices, afin qu’elle perde moins de chaleur par le contact de l’air ambiant. Le minerai est soumis à l’action des vapeurs sulfureuses dans des cases construites en grauwake bien cimentée, exposées à l’air libre. Pour enrichir les eaux acides chargées de sulfate de cuivre, on les fait passer successivement d’une case dans l’autre, et on les répand à l’aide de pompes construites en plomb ; elles sont ensuite envoyées dans une caisse où se fait la précipitation.
- Les eaux mères mises à évaporer dans des chaudières particulières vont cristalliser et déposer le sulfate de fer dont elles sont chargées, dans des caisses semblables aux précédentes.
- Le cuivre de cément se lave dans des tonneaux et des caisses à tombeau.
- Pour produire l’acide sulfurique , il suffit de faire arriver en présence , de l’acide sulfureux, de l’oxygène, du bioxyde d’azote et de la vapeur d’eau. On obtiendra de l’acide sulfureux en grillant de la bleude ou de la pyrite de fer dans les cornues; mais, comme il ne peut pas y avoir de tirage, puisqu’il n’existe pas de communication avec l’air extérieur, l’air nécessaire à la combustion est fourni par la machine soufflante et force l’acide sulfureux à se répandre dans les cases; cet air n’arrive pas par-dessous la grille de grauwake, mais à une certaine distance au-dessus. Le bioxyde d’azote est produit par la décomposition du nitrate de potasse, qu’on met avec la blende ou avec la pyrite dans l’intérieur des cornues; la vapeur d’eau est donnée par la chaudière.
- L’acide sulfurique, à mesure qu’il est formé dans l’intérieur des cases, se dépose
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- comme une rosée sur les minerais ; en même temps îa vapeur d’eau . après avoir traversé les grilles de grauwake, se condense sur le minerai, s’unit à l’acide sulfurique qui humecte et imbibe tous les morceaux, attaque le carbonate de cuivre et le transforme eu sulfate, lequel se dissout et coule au fond de la case. Pour que cette attaque ait lieu facilement, il faut que les vapeurs acides puissent circuler librement entre les minerais; c’est pourquoi on met ceux-ci en couches minces dans l’ordre de leurs grosseurs, d’abord les gros morceaux, puis les moyens , et les petits à la partie supérieure formant une couche qui ne permet pas aux vapeurs acides de se dégager.
- Une case d’attaque contient environ 600 quintaux métriques de minerai: pendant le chargement, on bouche l’ouverture par laquelle les vapeurs acides se répandent ordinairement dans cette case, afin d’empêcher que l’acide sulfurique ne se perde inutilement. Le minerai riche reste deux mois dans une case avant de passer dans la voisine 5 quand il a été dans trois cases, il ne retient plus que des quantités insignifiantes de minerai , en sorte qu’il faut six mois pour qu’une opération soit terminée.
- A mesure que le sulfate de cuivre est formé , par le procédé de Stadlberg , il est dissous par la vapeur d’eau qui se condense et le fait couler au fond des cases. Quand l’eau chargée de sulfate de cuivre marque 24 à 30° de Baume, on la laisse couler dans une cuve placée à l’extrémité de l’atelier de cémentation; on l’envoie ensuite dans la caisse où se fait la précipitation par le fer, pour laquelle ou emploie des rognures de tôle mince, dans la proportion de 25 pour 100 du sulfate de fer produit. L’opération, qui se fait à la température de 25 à 30° Réaumur, est terminée quand une plaque de fer polie plongée dans la liqueur ne rougit plus : alors on enlève avec un siphon de plomb le sulfate de fer formé ; il coule dans un canal où une pompe le prend et l’envoie se concentrer dans les chaudières d’évaporation où il est chauffé à une température de 80° R. ; puis, quand il marque 39 à 45° Baumé, on le distribue dans les cases de cristallisation : par le refroidissement, les cristaux se déposent sur des bâtons verticaux qui plongent dans la liqueur chargée de sulfate de fer. Les bâtons sont fixés à des perches horizontales en bois dont les extrémités reposent sur les bords de la case.
- On produit annuellement, de cette manière, 2,700 quintaux métriques de sulfate de fer de bonne qualité, qui est très-recherché dans le commerce.
- On retire, de la caisse où se fait la précipitation, le cuivre de cément et le fer qui n’a pas été attaqué ; on les met dans des paniers d’osier, puis , après les avoir laissés s’égoutter quelque temps, on les lave, en les plaçant sur un crible à fond de cuivre qu’on plonge à plusieurs reprises dans l’eau d’un tonneau ; le cément qui est pulvérulent traverse les trous du crible et tombe au fond du tonneau, entraînant avec lui quelques parcelles de fer ; on enlève avec un couteau les lamelles de cuivre qui sont collées contre les rognures de tôle, puis on rejette ce qui reste de ces derniers dans la case où se fait la précipitation, pour qu’elles servent à l’opération suivante.
- Le cément pulvérulent et le cément en lamelles sont lavés dans des caisses, afin de séparer du cuivre les portions ferreuses qui sont mêlées avec lui, et surtout de le débarrasser du sulfate de fer.
- Quand le cuivre de cément a été bien lavé , on le place sur la sole d’un fourneau à réverbère pour le fondre , après l’avoir fortement comprimé dans une presse pour lui Quarante-quatrième année. Septembre 1845. 53
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- faire perdre toute l’eau qu’il contient. La combustion se fait dans ce fourneau par un courant d’air forcé fourni par la machine soufflante, parce que le cuivre de cément a besoin d’une température très élevée pour fondre.
- La production annuelle du cuivre par voie de cémentation est, à Stadtberg, de 350 quintaux métriques de cuivre rosette. ( Annales des mines, t. I, 4e série.) (1)
- ---------— " "T1 gusïnr ' ——----------— —
- Extrai t des proces-verbaux des séances du conseil d’administration de la Société d’encouragement
- Séance du 3 septembre 1845.
- Correspondance. M. Viard, ingénieur-mécanicien, rue de l’Est, 22, adresse un paquet cacheté renfermant une description sommaire de ses procédés pour la préparation du lin, applicable à la filature mécanique; il prie la Société de vouloir bien accepter le dépôt de ce paquet.
- M. Hadrich, pharmacien, à Morilzbourg, prés Dresde (Saxe), transmet un mémoire sur la multiplication des sangsues.
- M. Carmignac Des combes, rue de Seine, 63, adresse un projet d’enseignement élémentaire agricole ; les développements qu’il a donnés à ce projetai paraissent devoir réunir tous les suffrages en faveur d’un svstème qui, s’il était bien appliqué, procurerait d’immenses résultats à l’agriculture française.
- Objets présentés. M. Garnier (Paul), horloger-mécanicien, rue Tailbout, 8, présente deux appareils accompagnés de mémoires descriptifs: l’un est l’indicateur dynamométrique de Walt, qu’il a perfectionné; l’autre, un télégraphe électrique inventé par lui;
- M. Ador, rue de la Feuillade, 5, les dessins et la description d’un appareil qu’il appelle nouveau générateur du calorique.
- Le même propose un système général propre à éviter la rupture des bouteilles pendant la fermentation des vins mousseux.
- M. Brunetle, rue du Cherehe-Midi, 23, présente un cabestan-grue pour l’enlèvement des terres dans les travaux de terrassement, auquel il a joint une machine
- (1) Les seules fonderies de cuivre existant en France, celles de Chessy et de Sain-Bel, ont cessé de fonctionner, la première en 1842 , la deuxième en 1841. Depuis 1843 , on traite par voie humide, à Perrache, à Lyon et à Couternon ( Côte-d’Or ), les minerais de Chessy, Sain-Bel et Couternon , actuellement trop pauvres pour être fondus avec bénéfice. Ce traitement comprend les opérations suivantes :
- Les minerais pauvres en cuivre , mais très-chargés de pyrites de fer, sont grillés dans des fours, et l’acide sulfureux qui en provient est conduit dans des chambres de plomb, où il se transforme en acide sulfurique. Le cuivre du minerai grillé est transformé en sulfate, soit par une longue exposition à l’air, soit par l’action directe de l’eau chargée d’acide sulfurique. Les eaux provenant de la lixiviation du minerai ainsi élaboré sont traitées par des ferrailles, qui en précipitent du cuivre impur, dit cuivre précipité ou cuicre de cément; celui-ci, enfin, est affiné et converti en cuivre rosette dans un four à réverbère. Tout le cuivre de cément des deux usines précitées est affiné à Perrache.
- Ce traitement n’a été pratiqué, jusqu’à ce jour, dans les usines de Perrache et de Couternon, que sur les minerais les plus riches en soufre; c’est pour lui donner plus de développement et pour l’appliquer aux minerais moins sulfureux qui ne peuvent être transportés à Lyon, que les concessionnaires sont en instance pour obtenir l’autorisation d’établir, près des mines, une fabrique d’acide sulfurique ainsi qu’une nouvelle usine destinée à remplacer celle de Perrache. ( Note de M. Debette. )
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- hydraulique dite barboteuse, appareils dont les bons résultats ont été constatés par des officiers du génie;
- M. Duvelleroy, passage des Panoramas, 17, un nouveau procédé mécanique pour la fabrication des éventails, et des produits confectionnés par ce procédé.
- MM. Molteni et comp., fabricants d’instruments de précision, boulevard Saint-Denis, 13, exposent qu’une industrie qui se rattache aux progrès de l’enseignement scientifique, la fabrication des compas, a été jusqu’à ce jour exploitée par l’Allemagne et la Suisse avec un avantage marqué: l’Allemagne, parce qu’elle a vendu à meilleur marché que la France, sans faire aussi bien; la Suisse, parce qu’elle a su fabriquer avec plus de soin, sans vendre plus cher.
- Pour pouvoir non-seulement lutter contre les artistes allemands et suisses, mais encore l’emporter sur eux, il fallait opposer, au bas prix de la main-d’œuvre qui fait toute leur force, des machines dont le travail est économique et régulièrement exact. MM. Molteni croient avoir résolu ce problème.
- M. Gobert, rue Porte-Foin, 12, présente un système d’encrier qui, selon lui, réunit plusieurs avantages.
- U est fait hommage, à la Société, des ouvrages suivants :
- 1° Transactions de la Société royale d'Èdimbourg, vol. XVI, lre partie;
- 2° Procès-verbaux de la Société royale d’Edimbourg, tome II, nos 25 et 26;
- 3° Observations sur le magnétisme et la météorologie, faites à Makerstown, en Écosse, en 1841, sous la direction de M. E. Russel, et en 1842 sous celle de M. J. Brown;
- 4° Programmes des prix proposés par la Société industrielle de Mulhausen, dans son assemblée générale du 28 mai 1845, pour être décernés en 1846 ;
- 5° Annales de la Société d’horticulture , août 1845 ;
- 6° L’inventeur breveté, Code des inventions et des perfectionnements, 2® édition ; pa r E. Blanc, avocat à la cour royale de Paris ;
- 7° Essai sur les prairies naturelles, par M. A. Vincent, ancien maire de Landernau ;
- 8° Journal des économistes, 4e année, n°s 8 et 9 :
- 9° Le lithographe, sous la direction de M. Jules Desportes, 4e année, n° 48.
- Rapports des comités. Au nom du jury d’examen, M. Saulnier lit un rapport sur les résultats du concours ouvert pour la nomination à une place à trois quarts de bourse, vacante à l’école d’arts et métiers de Ghâlons.
- Sur douze candidats qui se sont présentés, le jury a reconnu que le jeune Houillère (Charles), âgé de 15 ans , qui a montré beaucoup d’intelligence en ce qui concerne la pratique raisonnée des outils, méritait d’être placé en première ligne ; il le propose, en conséquence, au choix de M. le ministre. Il déclare, en outre, admissibles MM. Va-rame. Barbier et Leclaire, en leur réservant, daus l’ordre de leur nomination, leurs droits d’admission aux places à la nomination de la Société, qui deviendraient vacantes avant le premier octobre prochain.
- Les conclusions du rapport sont adoptées.
- Au nom du comité des arts chimiques, M. Payen lit un rapport sur la fabrique d’outremer de M. Courtial. Cet habile manufacturier a transporté à Grenelle , près Paris, l’industrie qu’il avait fondée à Besançon, en perfectionnant ses procédés.
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- Dans son usine, la production journalière s’élève à 80 kilogr., et l’outremer, obtenu sur une grande échelle, présente une nuance plus riche et plus brillante, comparable, d’ailleurs, sous le rapport de la solidité, aux outremers les plus estimés du commerce.
- Le comité propose au conseil de donner un témoignage de sa satisfaction à M. Cour-tial, en insérant le rapport dans le Bulletin. (Approuvé.)
- Communications. En l’absence de M. Combes, M. Bougarel, garde-mine, fait connaître que le sondage exécuté à Gessingen, près Luxembourg, pour la recherche du sei gemme et des sources salées (1), est arrivé aujourd’hui à une profondeur totale de 653 mètres, dont 280 dans les grès bigarrés, au moyen des appareils de sondage de M. Kind> de Freiberg, au sujet desquels M. Combes a lu une notice daus la séance du 19 mars dernier. (Voy. page 344 du Bulletin d’août dernier.)
- M. Payen annonce qu’il a eu occasion d’examiner les appareils de M. Moulin pour diviser la consommation du gaz d’éclairage et garantir le service des abonnés , ainsi que la sécurité des compagnies.
- M. Moulin est invité à donner quelques explications sur la composition de ses appareils, qui sont combinés de manière à faire disparaître toutes les émanations du gaz qui pourraient se produire par l’effet d’une obstruction dans les cloches placées au-dessus des brûleurs. M. Moulin a remplacé les robinets distributeurs par des plaques tournantes qui permettent de conduire le gaz dans différentes pièces, à l’aide des tuyaux de branchement.
- M. le président remercie M. Moulin de cette communication que le comité des arts chimiques est invité à examiner.
- M. Desperrais, ingénieur civil, entretient ensuite le conseil d’un nouveau carbure d’hydrogène propre à l’éclairage et à la dénaturation de l’alcool ; il se compose d’un mélange de 100 parties d’huile de goudron, 10 parties d’acide sulfurique et 1 partie d’alcool. M. Desperrais doune quelques détails sur la fabrication de ce mélange qui est économique et inodore, et a brûlé dans une lampe de M. Breuzin, présentée dans l’une des dernières séances.
- M. le président, en adressant à M. Desperrais les remercîments du conseil pour sa communication, l’invite à déposer un mémoire sur les résultats de ses travaux, afin que le comité des arts chimiques puisse en faire l’objet d’un rapport.
- M. Paul Garnier lit une notice historique sur l’indicateur dy namomélrique de Watt; il en expose l’usage et décrit les diverses modifications qu’il a fait subir au mécanisme, de cet instrument, qui sert à faire connaître la pression de la vapeur dans les chaudières des machines à vapeur. Au lieu d’un seul rouleau à papier adapté à l’indicateur de Macnaught, qui est décrit page 533 du Bulletin de l’année 1843, M. Garnier en emploie deux, sur l’un desquels s’enroule une longue bande de papier qui se développe sur l’autre -, on est dispensé ainsi de renouveler le papier après chaque épreuve ; un mouvement d’horlogerie fait fonctionner cet instrument, qui a été appliqué à différentes machines à vapeur et à des locomoteurs.
- (l) Voy. Bulletin delà Société, année 1843, p. 12.
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- M. Garnier décrit ensuite son nouveau système de télégraphe électrique, el démontre en quoi il diffère de ceux actuellement en usage.
- M. le président adresse à M. Garnier les remercîments du conseil pour cette communication.
- M. Chaussenot aîné, ingénieur civil, communique une disposition de chaudière à vapeur qu’il exécute en ce moment, el qui offre plusieurs combinaisons nouvelles.
- Il commence par déclarer que l’ensemble de son système produira une notable économie dans la dépense du combustible, dans les frais d’entretien et d’acquisition, et qu’il rendra plus facile la tâche du chauffeur, tout en ménageant sa santé, enfin qu’il contribuera à rendre les explosions moins fréquentes.
- M. Chaussenot trace sur le tableau la figure de sa chaudière, qui se compose d’un tube unique en tôle rivée, en partie incliné, avec deux trous d’homme pratiqués, l’un à l’extrémité inférieure, l’autre à la partie horizontale de la chaudière.
- À l’imitation d’autres ingénieurs, parmi lesquels M. Chaussenot cite M. le baron Seguier, dont les travaux en ce genre remontent à l’année 1830 , il fait circuler le courant d’air chaud en sens inverse du courant d’eau ; ce dernier entre dans la chaudière par l’extrémité inférieure du tube incliné, et les gaz de la combustion vont, au contraire, en descendant; d’où il suit que la somme des.excès de température du courant gazeux sur les températures des points correspondants de la chaudière est un maximum, et que l’effet utile est aussi un maximum.
- Le tube incliné étant isolé dans la maçonnerie , les gaz chauds agissent sur toute sa surface, comme dans les fourneaux à réverbère des cornues à gaz. Un diaphragme force les gaz chauds à se distribuer uniformément autour de la chaudière avant de passer dans le canal conduisant à la cheminée.
- L’auteur a ménagé, dans la maçonnerie, au-dessous du carneau cl dans toute la longueur de la chaudière jusqu’au foyer, un canal où tombent les cendres entraînées par le courant gazeux , afin d’empêcher l’obstruction du passage de l’air brûlé se rendant à la cheminée, et de donner au chauffeur la possibilité de pénétrer partout, sans difficulté, pour nettoyer.
- Le courant d’air froid est amené par un canal ménagé sous le sol du cendrier, et une plaque régulatrice qu’on incline à volonté force l’air à se diriger principalement vers le fond de la grille, où se trouve le charbon à l’état de coke rouge. Cet air, ainsi échauffé, en traversant le coke brûle complètement la fumée qui se dégage du charbon noir placé à la partie antérieure du foyer. En fermant l’ouverture ordinaire du cendrier par une porte, l’auteur atteint le but qu’on poursuit depuis longtemps, celui de supprimer la fumée en brûlant le charbon le mieux possible.
- M. Chaussenot maintient le niveau de l’eau à une certaine hauteur dans la partie horizontale de la chaudière, el il place sur celle partie les appareils de sûreté de son invention.
- M. Chaussenot termine en rappelant ses travaux sur les appareils de sûreté des chaudières à vapeur, tels que soupapes et flotteurs d’alarme, travaux qui lui ont valu, à plusieurs reprises, les honorables récompenses de la Société, tant en 1840 qu’au dernier concours sur les moyens de sûreté contre les explosions des chaudières h vapeur.
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- Séance du il septembre 1845.
- Correspondance. M. le directeur de l’école royale d’arts et métiers de Châlons adresse le tableau des noies et du résuliat des examens du deuxième semestre de l’année scolaire 1844-1845, concernant les élèves qui ont été admis à cette école sur la présentation de la Société.
- M. Lavallée, directeur de l’école centrale des arts et manufactures, annonce que les quatre élèves entretenus par la Société à l’école des arts et manufactures viennent d’y terminer leurs études ; ce sont MM. Farcot, Geoffroy, Guèrard et Weinberger. Ces élèves, qui ont mérité de concourir pendant l’année scolaire pour l’obtention du diplôme ou du certificat de capacité, ont subi, avec un entier succès, cette dernière épreuve. Le conseil des professeurs de l’école, par décision du 1 3 août dernier, a décerné à chacun d’eux un diplôme d’ingénieur pour la spécialité qu’il avait choisie, savoir : à MM. Farcot, Guèrard et Weinberger pour la mécanique, et à M. Geoffroy pour la chimie.
- M. Lavallée rend un bon témoignage de la conduite de ces élèves et de leur application au travail pendant les trois années qu’ils ont passées à l’école; ils se sont ainsi montrés dignes, sous tous les rapports, des bienfaits de la Société d’encouragement.
- Le conseil décide qu’il sera fait mention de cette lettre au procès-verbal, et que M. Lavallée sera remercié pour les développements dans lesquels il est entré.
- M. Mortera, à Lyon, en rappelant qu’il a soumis à l’examen de la Société le dessin et le modèle d’un système de pompe à soupape triangulaire, exprime le désir que la Société veuille bien appuyer la demande qu’il vient d’adresser à M. le ministre de la marine, pour obtenir l’autorisation de faire, à Toulon, des expériences sur sa nouvelle pompe.
- M. Martens, professeur à l’université de Louvain (Belgique), ayant appris que la Société avait mis au concours la recherche d’un procédé propre à reconnaître le mélange de la fécule avec la farine de blé, annuonce qu’ayant été consulté sur les moyens propres à découvrir cette falsification, et surtout celle du mélange de la farine de féve-role avec la farine de blé, il s’est livré à quelques recherches propres à découvrir ces falsifications, et il a trouvé, pour les constater, des procédés aussi simples que sûrs. Comme M. Martens ignore si ces procédés sont connus en France, et qu’ii ne les a vus consignés nulle part, il croit devoir les communiquer à la Société d’encouragement, pour qu’elle puisse les publier dans son Bulletin, si elle le juge convenable, ou les faire servir au concours sur cette question.
- Objets présentés. MM. Doyen ct Raphanel, rue Neuve-Saint-Merri, 9, font connaître les résultats qu’ils viennent d’obtenir au moyen de leur eau inodore désinfectante, pour l’assainissement des puisards, salles d’hôpitaux, etc.
- M. Eck père, rue du Chantre-Saint-Honoré, 24, présente un tableau synoptique de ses procédés de fabrication des châles, en regard de ceux en usage, afin que la Société puisse apprécier la différence entre l’ancien système et le nouveau.
- M. Aubert, rue de Cléry, 53, signale les travaux de M. Schivickardy pour rendre les maisons incombustibles, par l’emploi de son système de charpente en tôle.
- Il est fait hommage, à la Société, des ouvrages suivants :
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- 1° Annuaire du journal des mines de Russie, année 1812’, par M. le général Tchef-kine, major général des ingénieurs de mines ;
- 2° Nouveau système de défense des côtes, par M. Aristide Vincent, ingénieur civil à Brest \
- 3° Bulletin des séances de la Société royale et centrale d’agriculture; par M. Payen , secrétaire perpétuel, tome V, n° 2;
- 4° Annales de l’agriculture française, n° 69, septembre 1845 ;
- 5° Journal des usines et des brevets d’invention, par M. Viollet, août 1845 ;
- 6° Le Technologisle, publié sous la direction de M. Malpeyre, septembre 1845.
- Ces divers ouvrages sont renvoyés à la commission du Bulletin.
- Communications. M. Jamard donne la description d’un mode de conservation des céréales usité en Algérie, et qui lui a été communiqué par M. le général Marey. Ce moyen consiste à renfermer le grain dans un panier de forme ovoïde, qu’on suspend à un arbre; on emplit ce panier par l’ouverture supérieure , et on retire le grain par le bas, au furet à mesure des besoins.
- M. le président, en remerciant M. Jomardde cette communication, l’invite à rédiger une note qui sera insérée au Bulletin.
- M. le baron Seguier regrette de n’avoir pu assister à la séance du 3 de ce mois, dans laquelle M. Chaussenot aîné a communiqué un générateur à vapeur incliné , autour duquel l’air chaud circule en sens inverse du courant d’eau , qui entre par l’extrémité inférieure, tandis que les gaz de la combustion se dirigent de haut en bas.
- M. le baron Seguier expose qu’il a pris, en 1831, un brevet d’invention pour un producteur de vapeur, auquel il a donné le nom de vaporisateur à flamme renversée; la flamme dans cet appareil est forcée de descendre pour gagner la cheminée en passant à travers les espaces ménagés entre plusieurs bouilleurs placés l’un à côté de l’autre, dans une position inclinée.
- MM. Derosne et Cail, d’après le consentement de M. Seguier, ont construit un grand nombre d’appareils de ce genre ; le principe sur lequel ils sont établis a servi de base au générateur de M. Chaussenot, ainsi qu’il l’a lui-même reconnu.
- Toutefois M. lebaron Seguier s’empresse de signaler les différences qui existent entre les dispositions relatives surtout'au foyer placé, par M. Chaussenot, sous la partie horizontale de la chaudière, et celles qu’il avait adoptées lui-même; le cendrier fermé par un obturateur lui appartient également.
- M. Seguier déclare, au surplus, que sa communication n'a d’autre but que d’exprimer la satisfaction qu’il éprouve de voir que le principe de construction de ce producteur à vapeur reçoit d'utiles applications.
- M. le baron Seguier entretient ensuite le conseil de deux machines ou appareils qui se recommandent par leur nouveauté.
- L’un est une machine à vapeur de M. Isoard, qui se distingue par l’originalité de sa conception et par ses effets, qui ont fixé l’attention de M. le colonel du génie Savart. Ce savant se propose d’exposer, devant l’Académie des sciences, une théorie qui lui paraît donner une explication satisfaisante des effets de cet appareil.
- M. le baron Seguier ajoute que, pour la réalisation de son œuvre, M. Isoard a été
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- puissamment aidé par M. Mercier, l’un de nos plus habiles facteurs de pianos.
- La seconde machine est due à M. Laubereau , qui a cherché la meilleure application de l’air dilaté pour produire un nouveau genre de moteur.
- L’une et l’autre machine sont l’objet de brevets d’invention, et leurs auteurs les soumettront à l’examen de la Société, lorsque leur construction sera plus avancée.
- En attendant, M. Seguier désire que les explications qu’il a données soient considérées seulement comme une simple communication verbale.
- M. le président adresse à M. Seguier les remercîments du conseil pour cette communication.
- M. Payen expose le résultat de ses recherches sur les altérations de la pomme de terre; après avoir fait connaître les expériences qui l’ont amené à penser qu’une végétation cryptogamique spéciale, qui se propage des tiges aériennes aux tubercules, est l’origine de la maladie qui affecte les pommes de terre, il annonce que des observations faites avec beaucoup de soin paraissent établir que l’usage alimentaire de la pomme de terre n’offre point d’inconvénient, et que des vaches laitières, des moutons, des porcs en ont été nourris, sans que leur santé ait éprouvé le moindre dérangement.
- Quant aux moyens de conservation, M. Payen croit que l’extraction de la fécule est le meilleur moyen d’éviter les déperditions spontanées ; il recommande aussi de conserver ccs tubercules dans des silos de petite dimension et bien isolés, ou, mieux encore, de les étendre en une seule couche. Deux ou trois jours d’exposition à l’air sec et au soleil auraient aussi une influence très-favorable sur leur conservation ultérieure • un lavage préalable, puis l’immersion dans un lait de chaux à 0,05 faciliteraient la dessiccation. L’isolement serait obtenu, ainsi qu’une température peu variable, par des lits alternatifs de sable, de 2 centimètres d’épaisseur.
- M. Dumas ajoute qu’il a essayé les agents qui rendent imputrescibles ou inertes les matières organiques azotées ou albumineuses et les ferments ; parmi les moins dispendieux , la tannée a paru réussir ; stratifiée par couches avec les pommes de terre, elle absorberait l’oxygène de l’air et l’empêcherait de venir en aide à la fermentation. L’acide sulfureux a maintenu en bon état les tubercules malades exposés momentanément à son action ; mais le sel marin , si favorable à la nutrition, hâte la putréfaction des tubercules attaqués.
- M. le président, en remerciant M. Payen de sa communication, pense que la Société accueillera favorablement la proposition de consigner, dans son Bulletin, un précis du travail de M. Payen et des recherches faites sur cette question, qui est d’une haute importance.
- Le conseil adopte cette proposition.
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- Errata.
- Bulletin de juillet 1845, p. 298, ligne 15, au lieu de d’environ 85 gerbes de blé et d’avoine , lisez 420 gerbes.
- Bulletin d’août, p. 378, ligne 16, au lieu de dans l’intérieur de la ville, lisez dans l'intérieur des villes.
- Même Bulletin, p. 378, ligne 11, au lieu de glissant sur des poulies, lisez glissant sur des paliers.
- Imprimerie de Mme Ve BOUCHARD-HUZARD, rue de 1 Eperon, 7.
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- QUARANTE-QUATRIÈME ANNÉE. ( N° CCCCXGVI.) OCTOBRE 1845.
- BULLETIN
- DE LA
- SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- rWHWi v-i i ----
- ARTS MÉCANIQUES. — ivoire.
- R A p port fait par M. Amédëe Durand, au nom du comité des arts mécaniques, sur la fabrication des feuilles d’ivoire de grandes dimensionsj parM’. Alessandri, rue Folie-Méricourt, 21.
- Le comité des arts mécaniques, chargé, par le conseil d'administration, de lui présenter un rapport sur la fabrication des feuilles d’ivoire de grandes dimensions qu’a entreprise M. Alessandri, nous a chargé de lui soumettre le résultat de son examen.
- L’idée de convertir en feuilles de dimensions très-étendues les matières qu’emploie la marqueterie, et qui n’existent à l’état de nature que sous des volumes très-restreints, n’est pas nouvelle.
- Ainsi, dès le 29 décembre 1826, M. Pape, qui s’est fait une si belle renommée dans la construction des pianos, avait pris un brevet pour différents moyens d’obtenir des placages prélevés sur une pièce de bois préalablement façonnée en cylindre. Ce cylindre était mis en mouvement sur son axe , et sa matière soumise, soit à l’action d’une lame coupant comme celle d’un rabot, ou oscillante comme celle d’un couteau, ou enfin par l’action d’une scie, était détachée par feuilles minces comme un papier roulé qu’on développe.
- En outre, M. Pape avait, dès 1827, présenté à l’exposition des produits de l’industrie, un piano couvert, pour la plus grande partie de son étendue, par une feuille d’ivoire d’une seule pièce.
- Deux ans après, M. le colonel Lancry importa de Russie une ma-Quarante-quatrième année. Octobre 1845. 54
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- ARTS MÉCANIQUES.
- chine (1) ayant également pour objet la production des feuilles de placage et renfermant, quant à son principe, des rapports frappants avec la première des machines de M. Pape. Les procédés employés par cet artiste si fécond n’ont pas été publiés; et, quoiqu’à cette époque M. Alessandri fût employé dans ses ateliers, il est resté démontré, pour le comité, que ce dernier a puisé, dans son propre fonds , une partie des procédés qu’il emploie et pour lesquels il a pris un brevet exploité jusqu’à ce jour sans contestation.
- Les travaux exécutés par M. Alessandri sont de diverses natures : les uns consistent dans la production des grandes feuilles d’ivoire déjà citées, et dans celle de feuilles qui, pour être de moindres dimensions, n’en dépassent pas moins d’une manière inespérée tout ce dont les peintres en miniature disposaient dans ce genre ; les autres travaux ont pour objet particulièrement le placage en ivoire des touches de pianos. Le haut prix de cette belle matière ainsi que la disposition de ses veines obligent à des combinaisons très-variées dans son débitage. La perfection, dans cette opération, est donc que l’économie se trouve à la fois dans le travail de l’intelligence, qui doit faire varier à chaque instant la direction de l’action mécanique, et dans la docilité et la promptitude de cette action.
- S’agit-il des placages? La matière, puissamment retenue sur un mandrin mobile en tous sens, se présente dans les positions les plus variées, à l’action incessante d’une scie que rafraîchit et lubrifie sans cesse un filet d’eau.
- Sont-ce des feuilles de grandes dimensions qu’on veut produire? La matière, façonnée en cylindre ou en cône, tourne lentement sur elle-même, et,encore sous l’action d’une scie intelligemment dirigée et à l’abri de tout écart, se développe comme un papier sans fin, et, avec la même souplesse que ce dernier, passe par des courbures auxquelles il ne semblait pas que dût se plier une matière naturellement sèche et cassante. L’eau, ici comme dans l’autre opération, joue un rôle important relativement à la scie, mais plus important encore relativement à la matière, qui lui doit cette souplesse par laquelle elle opère son déroulement.
- Toutes les opérations successives qui constituent la fabrication de M. Alessandri sont intelligemment liées par l’action mécanique qui se retrouve dans toutes leurs phases et répand partout en même temps rapidité, précision, économie. Ses ateliers, répartis dans les differents étages d’une maison, en
- (i) Foy. la description de cette machine, Bulletin de la Société, 29e année (1830), page 9.3.
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- utilisent jusqu’à l’espace supérieur au toit, car c’est là , et comme couronnement d’une série de combinaisons bien entendues, qu’existent, dans une position horizontale, une multitude de cases vitrées dans lesquelles l’ivoire débité reçoit de l’action solaire le blanchiment le plus efficace.
- Par suite de l’exposé qui précède, le comité a l’honneur de vous proposer 10 D’accorder à la fabrication de M. Alessandri l’approbation de la Société; 2° D’insérer le présent rapport au Bulletin.
- Signé Amédee Durand , rapporteur. Approuvé en séance, le 29 octobre 1845.
- ÉCLUSES.
- Extrait d’un rapport fait a VAcadémie des sciences_, par M. Poncelet, sur le nouveau système cl’écluse a flotteur de M. D. Girard.
- M. Girard présenta à l’Académie des sciences, dans sa séance du 7 février 1842, un premier système d’écluse à bassin flottant et à siphons alternatifs, qui participait à la fois du système à flotteur de Betancourt et du système à flotteur de M. Burdin. Voici en quoi il consistait :
- A côté du sas , l’auteur établissait un large puits ou bassin rempli d’eau sur une assez grande profondeur; une caisse prismatique soutenue par un flotteur vide de moindre dimension et plongeant dans le puits contenait elle-même de l’eau jusqu’à un certain niveau, et en quantité suffisante pour remplir le sas. Lorsque celui-ci était vide et qu’on voulait le remplir, le niveau dans le flotteur était d’une hauteur de 5 centimètres environ au-dessus de celui du sas, c’est-à-dire du bief inférieur. De grands siphons , au nombre de dix, toujours remplis d’eau, pouvant, par l’ouverture de robinets, mettre en communication le liquide contenu dans la caisse flottante et celui du sas, l’écoulement s’opérait de la première capacité dans la deuxième; mais, dès que cet écoulement commençait, le niveau dans la caisse flottante tendait à s’abaisser; celle-ci perdant une partie de son poids se relevait d’une certaine quantité dépendant des rapports établis entre la superficie de l’eau qu’elle contient et celle de l’eau sur laquelle elle flottait dans le puits. Il est facile de calculer ces rapports de telle sorte que le niveau de l’eau dans la caisse se relève de la même quantité que celui du liquide contenu dans le sas.
- L’écoulement continuait dans les mêmes conditions, jusqu’à ce que, par des dispositifs et par là fermeture de robinets placés dans les siphons pour en ar-
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- ARTS MÉCANIQUES.
- rêter ou eu déterminer le jeu, il se trouvait forcément suspendu, ce qui avait lieu quand l’eau dans le sas était à environ \ 0 centimètres au - dessous du niveau du bief supérieur, celui du liquide dans la caisse flottante étant alors à 5 centimètres seulement au-dessous de ce même niveau. A cet instant et pour faire passer le bateau du sas dans le bief supérieur, il suffisait de tirer de celui-ci, en ouvrant les portes d’amont, une dernière couche d’eau de 10 centimètres d’épaisseur.
- Le passage étant ainsi effectué et les portes refermées , on exécutait facilement la manœuvre contraire, c’est-à-dire qu’on faisait baisser le niveau dans le sas, et qu’on opérait la descente d’un bateau qui y serait entré , en venant du bief supérieur, en ouvrant les robinets des siphons. Le niveau de l’eau contenue dans la caisse flottante où aboutissent ces siphons se trouvant en effet de 5 centimètres plus bas que celui du liquide dans le sas, l’écoulement avait lieu de cette dernière capacité dans la première, et, à mesure que la caisse flottante recevait du liquide , elle s’enfoncait et le sas s’abaissait. D’autre part, le niveau dans le puits se relevant par cet enfoncement de la caisse , il en résultait pour le niveau absolu, dans celle-ci, une descente formant la différence de deux effets opposés.
- M. Girard a apporté à ce système de notables simplifications qui en forment un système d’écluse à flotteur beaucoup mieux approprié aux besoins de la navigation.
- Ainsi, renonçant à l’idée de se servir de siphons supérieurs, dont le jeu est difficile à maintenir, et de faire plonger le flotteur dans un puits qui, par sa profondeur et son isolement, présente des inconvénients non moindres, l’auteur a remplacé le plongeur par une capacité de mêmes forme et dimension que le bassin supérieur, destinée à recevoir l’eau du bief d’aval au moyen d’un siphon renversé , entièrement fixe , et dont la branche verticale correspondante traverse à la fois le radier du puits et le fond du bassin inférieur muni, à cet effet, de garnitures en cuir.
- L’auteur a appliqué également le dispositif de ces siphons au bassin supérieur, à cela près que la branche verticale correspondante du siphon y amène l’eau du bief d’amont par l’intermédiaire d’un fourreau ou manchon cylindrique, servant à relier les deux fonds du flotteur, et que cette branche traverse librement en glissant entre des garnitures en cuir dont il est muni à son extrémité la plus basse ; ces garnitures ont pour objet de s’opposer à l’introduction de l’eau du puits ou du sas dans les compartiments où elle est soumise à une moindre pression.
- Tout l’appareil flottant se trouve ainsi réduit à un caisson prismatique en
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- ECLUSES. 423
- tôle renforcé par des supports en fonte et divisé par un diaphragme en deux compartiments distincts communiquant avec l’air extérieur soit directement, soit par le moyen d’un tube qui traverse le plus élevé d’entre eux. Un flotteur placé à la surface de l’eau du compartiment inférieur indique, à chaque instant, la hauteur relative du niveau de cette eau. Les siphons , au nombre de deux, sont munis de clapets destinés à établir ou à interrompre la communication entre les compartiments et les biefs respectifs, lors de leur manœuvre à l’aide d’un appareil à déclic et à leviers que le flotteur fait agir à la: fin de chacune des oscillations.
- Les niveaux des biefs étant invariables, si l’on suppose que Ton donne à chacun des compartiments prismatiques du caisson une hauteur égale à la distance de ces niveaux, qui constitue la chute à franchir , et une section horizontale équivalente à celle du sas et de l’espace demeuré libre dans le puits, on aura toutes les données nécessaires pour saisir la manœuvre de cette nouvelle disposition d’écluse.
- A l’instant où les portes d’amont sont fermées et celles d’aval ouvertes pour introduire un bateau dans le sas , le caisson vide flotte librement à la surface de l’eau du puits, dont le niveau est le même que celui du sas; en vertu de son poids il plongera au-dessous de cette surface d’une certaine hauteur, et par suite les fonds des compartiments se trouveront abaissés de cette même quantité au-dessous des niveaux correspondants des biefs d’amont et d’aval, ce qui permettra à l’un de ces biefs de s’introduire simultanément dans les compartiments lorsque, après avoir fermé les portes d’aval, on ouvre les clapets des siphons.
- La manœuvre du caisson, soit dans la descente, soit dans la montée, s’effectue d’après les mêmes conditions que pour le premier système de M. Girard; le flotteur recevant ici simultanément un double volume d’eau de la part des biefs respectifs , il en résulte une plus grande rapidité dans la manœuvre, une moindre amplitude de mouvement, une plus faible profondeur du puitsr, et enfin une hauteur considérablement moindre pour tout l'appareil flottant. La durée de la manœuvre du caisson est, toutes choses égales d’ailleurs , proportionnelle à la vitesse avec laquelle l’eau arrive dans ses compartiments et en est expulsée, vitesse subordonnée à la grandeur même des charges motrices et par suite à la consommation du liquide.
- M. le rapporteur signale les avantages du système de M. Girard, qui, tout en venant en aide aux combinaisons existantes, sans les modifier, dispenserait de mettre en jeu , en pure perte, cette énormité de force vive qui caractérise le mode actuel, et ferait économiser les 9/(e de l’eau que les cir-
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- constances locales et les pertes inévitables laissent disponible dans chaque bief ou dans chaque portion du canal.
- Les avantages de l’application de ce système aux écluses existantes se feront surtout sentir dans le cas de fortes chutes subdivisées en chutes partielles, au moyen d’autant de sas accolés ou de biefs très-courts et convenablement étagés; ils concernent spécialement la réduction proportionnelle, ou relative à une chute donnée, de la consommation d’eau, de la durée de la manœuvre, de la hauteur et surtout des dimensions transversales du flotteur ou du puits, avantages qui proviennent de ce que les mouvements d’élévation ou d’abaissement des niveaux dans les sas consécutifs s’opérant en sens inverse, ces niveaux ont moins d’espace à franchir pour se rencontrer, se placer dans la situation qui permet à l’éclusier d’ouvrir les portes et de livrer passage aux bateaux engagés successivement dans ces sas.
- En résumé, M. le rapporteur pense que la combinaison imaginée par M. Girard, et qui consiste à emprunter à deux biefs séparés par un sas d’écluse ordinaire , pour la leur rendre intégralement ensuite, l’eau nécessaire à la manœuvre d’un flotteur à double compartiment, d’où résultent l’élévation et l’abaissement alternatifs du niveau du sas, est une des plus heureuses idées mécaniques qui aient été produites dans ces derniers temps, et qu’il y a lieu d’espérer qu’elle deviendra bientôt une des plus utiles pour les besoins et le perfectionnement de la navigation.
- Le rapport de M. Poncelet est suivi de l’exposé des conditions mathématiques du nouveau système d’écluse à flotteur de M, Girard ; son étendue ne nous permet pas de le reproduire ici.
- Explication des figures de la pi. 970.
- Les fig. 1 et 2, sans échelle, ont uniquement pour objet de faciliter l’intelligence des notations, formules ou démonstrations consignées dans l’exposé des conditions mathématiques, La fig. \ est un profil idéal passant par l’axe commun de trois biefs ou sas accolés ou étagés, de dimensions quelconques; ce profil est aussi censé comprendre l’axe du caisson ou flotteur et de son bassin ou puits, confondu en quelque sorte avec le sas principal ou intermédiaire. Dans ce même profil longitudinal, le caisson se trouve représenté par des lignes pleines pour la position initiale ascendante où ses deux compartiments sont à peu près remplis d’eau, et par des lignes ponctuées pour sa position finale et également ascendante où ses compartiments ne conservent plus que de faibles tranches d’eau,
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- La fig. 2 est un profil transversal passant par les axés verticaux du flotteur et du sas principal ; on y suppose ce flotteur vide ou à peu près , dans la position initiale où il est prêt à descendre sous les charges d’eau que ses compartiments vont recevoir des deux sas ou biefs extrêmes ; les lignes ponctuées représentent toujours le caisson et ses niveaux intérieurs pour la position finale, mais ici ascendante.
- Les fig. 3,4 et suivantes sont destinées à donner une première idée des principaux dispositifs de l’appareil à flotteur, considéré dans son application aux divers genres d’écluses simples ou accolées.
- La fig. 3 est le caisson à double compartiment, vu en plan et appliqué à un sas éclusé simple, précédé et suivi de biefs que l’on considère comme à peu près indéfinis.
- Fig. 4. Coupe verticale suivant la ligne brisée ABC DEF du plan fig. 3, et qui suppose le flotteur vide ou à peu près, parvenu à sa position initiale ascendante, ou la plus élevée.
- Fig. 5. Coupe verticale suivant la ligne G H du plan, représentant le flotteur supposé vide ou dans la même position initiale.
- Fig. 6. Plan et coupe verticale brisée du flotteur à double compartiment considéré dans son application aux sas accolés doubles.
- Fig. 7. Projection horizontale du même flotteur appliqué aux sas accolés triples.
- La fig. 8 ne diffère de la précédente qu’en ce que le sas principal ou intermédiaire peut servir de garé aux bateaux qui s’y croisent en montant et en descendant.
- Fig. 9. Plan et coupe verticale brisée du système à compartiment triple, servant à la manœuvre de trois sas accolés dans le cas où ils sont accompagnés d’un bassin auxiliaire placé à la hauteur convenable.
- Les mêmes lettres désignent les mêmes objets dans toutes les figures.
- A, sas principal ou intermédiaire, communiquant souterrainement avec le puits dans lequel plonge le flotteur, comme on le voit dans le plan fig. 3.
- B, sas ou bief d’aval communiquant, par des siphons et canaux, avec le compartiment inférieur du caisson.
- C, sas ou bief d’amont communiquant avec le compartiment supérieur du caisson.
- D, caisson ou bassin flottant.
- E, compartiment inférieur du caisson.
- F, compartiment supérieur.
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- 426 arts chimiques. — gaz hydrogène.
- G Gr, appareil à contre-poids-guides servant à soulever ou à équilibrer le caisson.
- H H', appareils à déclic destinés à la fermeture spontanée des vannes d’entrée des siphons.
- ir, fig. 2, fourreaux mobiles établissant la communication entre les siphons et les compartiments respectifs du flotteur, dans ses diverses positions.
- K, manchon vide servant à écouler l’air du compartiment inférieur du caisson, et à rétablir l’équilibre des pressions du liquide sur les fonds respectifs de ce compartiment et du compartiment supérieur,
- L, manchon plein faisant communiquer le compartiment supérieur avec la branche verticale du siphon qui y amène l’eau au travers du puits.
- M, puits dans lequel flotte le caisson et dont l’eau communique librement avec celle du sas principal A.
- N N', siphons renversés établissant la communication entre les sas ou biefs d’aval et d’amont avec les compartiments correspondants E F du caisson.
- O O', canaux d’amenée du liquide dans ces siphons.
- P P', vannes cylindriques découvertes, servant à ouvrir ou à fermer l’entrée ou extrémité supérieure des siphons. ( D. )
- ARTS CHIMIQUES. — gaz hydrogène.
- Rapport fait par M. Bussy, au nom du comité des arts chimiques ; sur un appareil inventé par M. Chuard, nommé
- gazoscope, destiné a prévenir Vexplosion du gaz hydrogène dans les mines de houille et dans les habitations.
- Messieurs, l’appareil dont la Société a confié l’examen à son comité des arts chimiques a pour objet de prévenir les explosions dues à la présence de l’hydrogène carboné, tant de celui qu’on brûle dans les appartements que de pelui qui se dégage dans l’intérieur des mines de houille et dont la combustion produit souvent de si effroyables ravages.
- Le gazoscope est une sorte d’aréomètre très-sensible, dont la tige, en métal et d’un très-petit diamètre, est surmontée d’un ballon en verre extrêmement mince et, par conséquent, très-léger. Pour faire fonctionner l’appareil, on le place dans un vase renfermant un liquide, de l’eau distillée par exemple , l’instrument prend alors une position verticale et s’équilibre à la façon des
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- GAZ HYDROGÈNE.
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- aréomètres,de manière à ce que le niveau du liquide vienne renconlrer la tige en un point assez éloigné des extrémités pour que l’instrument puisse librement osciller dans une étendue considérable.
- L’instrument étant en équilibre, on voit que son poids est supporté en partie par l’eau dans laquelle il est plongé, en partie aussi par l’air; car le ballon supérieur, que nous appellerons ballon aérien, déplace un volume considérable d’air : son poids, y compris celui de l’air qu’il renferme , se trouve ainsi diminué du poids du volume d’air qu’il déplace ; si donc, par une circonstance quelconque, le poids spécifique de l’air vient à augmenter ou à diminuer, le système, devenant spécifiquement plus léger ou plus pesant, s’élèvera ou s’abaissera d’une certaine quantité qui pourra être mesurée sur la tige.
- Il est facile de prévoir actuellement ce qui devra arriver lorsque, l’appareil étant monté dans un appartement, il se répandra dans la pièce une certaine quantité de gaz de l’éclairage ; le mélange de ce gaz avec l’air atmosphérique rendra celui-ci spécifiquement plus léger, et dés lors l’instrument s’enfoncera; l’effet sera surtout très-sensible si le gazoscope est placé à la partie supérieure de la pièce, attendu que, en raison de sa légèreté spécifique, le gaz gagnera toujours la partie supérieure et s’y rencontrera, par conséquent, en proportion plus considérable que dans les autres parties.
- Pour que le gazoscope fût un appareil applicable , il ne suffisait pas qu’il donnât des indications exactes pour un observateur attentif, il fallait surtout qu’il forçât l’attention et qu’il donnât, en quelque sorte, l’alarme avant que le danger ne fût imminent; c’est ce que l’auteur a réalisé de la manière suivante :
- Il a placé, sur un petit plateau parallèle à la surface du liquide, un aimant qui se trouve en regard d’un disque de fer fixé à la partie inférieure du ballon aérien. Lorsque l’appareil est dans sa situation normale, la force attractive de l’aimant est peu sensible et se combine avec la pesanteur et l’action du liquide, pour constituer l’état d’équilibre du système; mais, lorsque, par l’effet de la présence du gaz dans l’atmosphère, le ballon aérien descend de 1 ou 2 centimètres seulement, il entre alors dans la sphère d’activité de l’aimant et s’abaisse sur lui avec une vitesse accélérée qui le rend capable de produire un effort assez puissant pour que, en frappant dans sa chute sur un levier convenablement disposé, il mette en mouvement un carillon destiné à prévenir du danger.
- D’après la description sommaire que nous venons de donner, on voit que, pour que le carillon soit mis en mouvement, il suffit d’un déplacement primitif très-faible de l’instrument ; ce faible déplacement pourra être produit par la présence d’une très-petite portion de gaz. Dans une expérience que
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- ARTS CHIMIQUES.
- nous avons faite avec cet instrument, il a suffi de ~ de gaz pour mettre îe carillon en mouvement.
- Reste maintenant à examiner s’il n’y a pas quelques circonstances étrangères au gaz qui soient de nature à modifier les indications de l’instrument.
- Il est évident d’abord que, les mouvements de la tige étant déterminés par un changement de densité de l’air, toutes les causes qui pourront influer sur cette densité, comme la température, la pression atmosphérique, tendront à élever ou à abaisser legazoscope; c’est ce qui aurait lieu effectivement si l’instrument ne présentait une disposition très-simple à l’aide de laquelle ces inconvénients sont évités. Le ballon aérien n’est point hermétiquement fermé; il porte à sa partie inférieure, près de son point d’attache à la tige verticale, une ouverture très-petite, à peine visible , mais qui suffit pour établir l’équilibre de pression entre l’air que renferme le ballon et l’air atmosphérique. Il résulte de cette disposition que, lorsque, par l’effet de l’augmentation de pression, l’air acquiert plus de densité et que le ballon aérien tend à s’élever, l’air qu’il renferme prenant aussi une densité et, par conséquent, un poids plus considérables, tout le système se trouve chargé d’un poids additionnel égal à celui qu’il perd par l’augmentation de densité de l’air qui le supporte ; les deux effets se compensant, l’équilibre n’est pas détruit. Par la même raison, lorsque l’air, en s’échauffant, devient plus léger, ce qui entraînerait la chute de l’appareil, l’air du ballon se met instantanément en équilibre de température, en raison de l’extrême amincissement de ses parois. Cet air se dilate et diminue en poids d’une quantité égale précisément à L’augmentation que l’appareil avait prise; les variations que l’air peut éprouver dans sa densité par les causes qui agissent naturellement sur lui ne sauraient donc affecter le gazoscope.
- Il n’en est pas tout à fait de même des variations de densité qui peuvent survenir dans le liquide dans lequel plonge l’instrument; il est facile de prévoir, en effet, que, lorsque l’eau de la cuve augmentera de densité par le refroidissement, le poids du volume déplacé sera plus considérable, et l’appareil, devenant spécifiquement plus léger, s’élèvera; réciproquement lorsque l’eau s’échauffera , l’appareil tendra à s’abaisser.
- Pour parer à l’inconvénient réel que nous venons de signaler, M. Chuard a imaginé un système de compensation fort ingénieux, c’est un ballon en verre qui fait partie de la portion de l’instrument plongée dans l’eau. Ce ballon est percé, à la partie inférieure, d’un très-petit trou et rempli en partie avec de l’huile, en partie avec de l’eau. L’huile, étant plus légère, reste dans le haut du ballon; l’eau se trouve, au contraire, dans la partie inférieure, qui est percée, comme nous l’avons dit, d’un petit trou qui met en communication l’eau du ballon avec celle du réservoir»
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- En vertu de cette disposition, il arrive que, lorsque l’eau de la cuve se dilate et que l’appareil devient spécifiquement plus pesant, l’huile du ballon compensateur se dilate également, et, en se dilatant, expulse une portion de l’eau qui constituait une partie du lest de l’appareil et le rend ainsi plus léger.
- Comme l’huile est plus dilatable que l’eau, on peut, connaissant le poids additionnel que prend l’appareil pour 10 degrés de température, par exemple, calculer la quantité d’huile à employer; de telle façon que, par sa dilatation, elle expulse du ballon compensateur la quantité d’eau précisément nécessaire pour compenser l’augmentation de poids que l’appareil aura acquise ; dès lors le système restera en équilibre et ne sera nullement influencé par la température.
- Au reste, ces difficultés, résultant des variations de température, disparaissent presque complètement lorsque l’appareil est destiné à fonctionner flans les mines dont la température est très-peu variable.
- M. Chuard remplace, pour ce cas particulier, c’est-à-dire pour l’usage des mines, le ballon en verre de l’appareil par un ballon de cuivre. Ces ballons, qui présentent une capacité de 2 litres , ne pèsent pas plus de 22 grammes; ils sont composés de deux calottes hémisphériques soudées et offrent, par conséquent, une plus grande résistance que ceux de verre, dont l’emploi serait moins convenable dans les mines, en raison de leur trop grande fragilité.
- Enfin, à l’aide d’un mécanisme supplémentaire, M. Chuard est parvenu à prolonger l’action de son carillon de manière à la faire durer pendant plusieurs jours, de telle façon que, si le dégagement du gaz s est opéré pendant la nuit ou à toute autre époque, mais en l’absence des ouvriers, ceux-ci pourraient être prévenus du danger à leur rentrée dans la mine.
- Telle est, messieurs, la description sommaire de l’appareil de M. Chuard et du but que s’est proposé son auteur. Ce but est-il complètement atteint, et les mineurs seront-ils désormais à l’abri de ces explosions qui les déciment d’une manière si cruelle? C’est ce dont il est encore permis de douter; l’expérience seule peut prononcer sur cette question d’une manière définitive. Ce que nous pouvons dire dès à présent, c’est que l’appareil est fondé sur des principes incontestables et ingénieusement appliqués. Dans les essais auxquels il a été soumis et où tout était convenablement disposé d’avance, il a constamment fourni des indications assez précises pour croire qu’il pourrait être utilement employé. Dans l’application réelle, on peut cependant prévoir plusieurs difficultés à l’emploi du gazoscope : d’abord sa grande fragilité (1;, l’obligation de le tenir toujours dans un grand état de propreté et de le placer
- (1) M. Chuard remplace aujourd’hui les ballons de verre, dont la fragilité présentait un obstacle sérieux dans la pratique, par des ballons d’argent battu au paquet, et ne pesant pas plus de 14 gramm.
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- constamment, soit dans les appartements, soit dans les mines, à la proximité des fissures inconnues par lesquelles doit se dégager le gaz, de manière à ce que l'instrument puisse en être affecté avant qu’il ne se répande dans les parties où pourrait avoir lieu l’explosion.
- Ces conditions, faciles à remplir pour un instrument destiné à fonctionner journellement, seront plus difficiles à réaliser pour un appareil qui ne fonctionnera que par exception : toutefois il ne faut pas perdre de vue que le problème qu’il s’agit de résoudre est un des plus difficiles , en même temps qu’il est un des plus importants que l’on-puisse se proposer, etqu’il a été l’objet des méditations des savants de premier ordre.
- Le résultat de toutes les recherches antérieures sur ce sujet se résume, en définitive, dans l’emploi de la fampe dë Davy plus ou moins modifiée, et, malgré l’ùsage de cette lampe, les mineurs sont encore exposés, comme on le sait, à de fréquentes explosions.
- D’après ces considérations , le eomité dès arts chimiques pense que l’appareil de M. ChuarcL est digne de l’attention et des encouragements de la Société; i! a l’honneur de vous proposer d’en insérer une description, avec figures, dans le Bulletin de la Société.
- Signé Bussy , rapporteur.
- approuvé en séance, le 30 avril 1845V
- Description de lappareil nommé gazoscope ; par M. Gbuarcf ,
- rue de l’Est, 19 (1).
- L’appareil dont je vais faire connaître le mécanisme et les effets doit toujours être suspendu au sommet de la galerie; il serait dangereux de le placer à la moitié de la hauteur, et, à plus forte raison, sur le sol, parce que lé gaz tend toujours à s’élever. La pratique m’a démontré que, de trois appa-
- (i) Le gaz, dans lés mines de houille, lorsqu’ib s’enflamme; se nomme, en France, feu qrisou, feu volage; en Belgique, feu grisou, mofettes inflammables; en Angleterre, fire-damp.
- Pour donner une idée du fléau des mines ou du grisou, je me borne à citer une explosion survenue, en avril 1839, dans la mine de Horloz, en Belgique, après laquelle oareléva, dans les galeries, 90 mineurs blessés et 115 morts.
- On voit, dans le traité de géologie de M. Amédée Burat, que le nombre des mineurs tués et mis hors de service dans l’espace de quinze ans, de 182.7 à 1842, est de 9,602, répartis ainsi qu’il suit :
- Angleterre................ 6,309
- Belgique.................. 1,802,
- France..................... 1,500
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- reils placés, le n° 1 au sommet de la voûte = 3 mèt. de hauteur, le n° 2 au milieu = 1m,50 de hauteur, le n° 3 sur le sol, descendaient dans les proportions suivantes : le n° 1, le gaz étant à de l’atmosphère, indiquait près de deux proportions au-dessous de l’explosion, le n° 2 7^7-, le n° 3 7^—.
- 10 appareil des ingénieurs des mines.
- Fig. 1,. pl. 971. Élévation de Varéomètre proprement dit. a, ballon aérien de 16 centimètres de diamètre, b, tige du ballon, c, ballon flotteur, d, lest en plomb, e, flèche ou indicateur vissé sur la tige du ballon aérien./', bouton moletté pour ajuster la flèche à cette tige, g-9 anneau de suspension, h, toit protecteur de l’appareil, i, tiges horizontales supérieures vissées sur le toit, y rtiges verticales, k, échelle graduée. /, tiges horizontales vissées dans les parois de la cuve m. n, couvercle de la euve muni d’un petit tube conique à son sommet et plongeant d’un demi - centimètre dans l’eau, o, trou central de ce-couvercle. /?; niveau de l’eau, q, orifice du niveau, r, plan-horizontal supportant la cuve.
- Fig. 2. Couvercle de la cuve vu en dessus. La cuve m, ou le récipient de l’aréomètre proprement dit, est pleine d’eau jusqu’au niveau /?, le trop-plein se déverse par l’orifice q, afin que le couvercle de la cuve ne soit pas mouillé par la surface du liquide qui, en s’engageant dans le trou pratiqué au centre du couvercle, exercerait une adhérence capillaire nuisible à la mobilité de la tige b du ballon aérien a. D’un autre côté, l’orifice q du niveau de la cuve sert de mesure exacte pour maintenir le liquide à la même hauteur, afin que le sommet du flotteur c se trouvant constamment immergé de 1 centimètre , le niveau du liquide affleure la tige b; la difficulté à être mouillée de celte tige doit être considérée en partie comme point de résistance pour l’équilibre de l’appareil dans l’état normal, c’est-à-dire dans un milieu d’air atmosphérique pur.
- Il est indispensable que la cuve et, par conséquent, l’aréomètre soient dans un équilibre parfait; mais comme, dans les mines de houille, on trouve peu de facilité pour suspendre l’appareil par l’anneau g, je me suis servi dans celles de Saint-Etienne, où je faisais mes expériences, d’un bâton que je posais transversalement sur les anfractuosités de la houille. Lorsque les galeries sont boisées, on peut aisément suspendre l’appareil; mais on y rencontre rarement: un plan horizontal, à moins de le préparer à Ifavance.
- Les tiges horizontales Z sont vissées dans les parois de la cuve de manière à former un triangle; elles supportent chacune une tige verticale / , adaptée à dès tiges horizontales i formant le couvercle h de l’appareil ; ce couvercle*
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- protège le ballon aérien contre l’eau et les corps étrangers tombant continuellement du toit de la mine.
- En quittant la mine, on peut démonter l’appareil, mettre toutes les pièces dans la cuve, et le ballon aérien dans une petite boîte construite à cet effet.
- Le couvercle est composé d’un disque de toile cirée, d’un diamètre plus grand que celui des ajustements; il verse Feau en dehors de l’appareil. Percé à son centre, il s’ajuste solidement avec l’écrou de l’anneau g.
- Sur l’échelle graduée k, fixée contre la tige j, le zéro affleuré par la flèche e indique Yair pur. Les degrés suivants, 1 , 2, 3, 4, 5(6, attention) 7 ( et S explosion des mines), sont distants de 5 millimètres entre eux; la flèche e, en descendant, avertit que l’atmosphère de la mine se charge de plus en plus de ~ de gaz hydrogène proto-carboné. Le ballon aérien supporté par la tige b de 1 millimètre ^ de millimètre de diamètre est le plus convenable pour annoncer la plus petite quantité possible de gaz, et résister en même temps au maximum de perturbations thermométrique et barométrique de l’atmosphère ; et, comme l’explosion du gaz hydrogène proto-carboné dans les mines n’a lieu que lorsqu’une partie de ce gaz se répand dans 14 parties d’air pur, il s’ensuit que l’on est très-éloigné du moment de l’explosion. Toutefois, les chimistes affirment que l’explosion se produit entre ~ et -fj; et des chimistes allemands prétendent que, sous l’influence des va -riations de pression atmosphérique, elle peut avoir lieu de à tandis que le célèbre Davy la renferme dans la limite de (1).
- Quoi qu’il en soit de ces légères variations de proportions et quand même elles seraient reconnues, elles ne peuvent nullement influer sur le succès de l’appareil, puisqu’il commence à marcher dans les mines de houille à
- Or, en faisant la proportion pour comme l’échelle l’indique au n° 8 , afin que les imprudents ne soient point tentés d’attendre ce moment fatal, on trouverait qu’il faut neuf proportions de gaz pour la masse totale de l’air delà mine; mais la proportion réelle est 180 divisé par 15 donnant pour quotient 12. L’appareil peut donc parcourir 8 degrés avant que l’explosion se produise; et on remarquera qu’à cet instant il annonce onze proportions nécessaires à l’explosion.
- Sur l’échelle k et vis-à-vis le n° 6 est écrit le mot attention, indiquant^ de gaz des mines ; c’est le terme de rigueur des précautions à prendre, soit pour
- „(l) Foy. l’extrait du mémoire de M. Davy sur l’air inflammable des mines de houille, Bulletin de la Société d’encouragement, année 1816, p. 77.
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- l’aérage, soit pour l’évacuation de la galerie infestée de gaz, ou de la mine entière, si l’aérage ne suffit pas pour expulser le gaz. L’échelle repose sur un petit talon soudé à la tige verticale /, de manière que les rapports de hauteur pour la marche de l’appareil restent constants, et qu’il ne puisse y avoir d’erreur possible relativement à la quantité de gaz dégagée dans la mine.
- La flèche est engagée dans une coulisse verticale parallèle à l’échelle; elle porte à son extrémité opposée vissée dans la tige b, un petit bouton molettéy destiné à ajuster la flèche à la tige du ballon ; ce bouton sert encore de point d’arrêt au petit lest supplémentaire destiné à affleurer la tige verticale qui relie le ballon aérien au ballon flotteur. Ce lest est composé d’épingles recourbées suspendues à la base de la flèche. Le point d’arrêt f est indispensable pour empêcher les épingles de glisser vers l’extrémité de la flèche qui, étant très-déliée, fléchirait et donnerait une fausse indication. Le ballon aérien a a 16 cenlim. de diamètre = 2 litres de capacité ; j’en ai construit de sept espèces différentes; je n’en décrirai quedeux comme les plus parfaits.
- Le ballon aérien en cuivre doré pèse 22 gram., et en argent doré 14 gram.; on verra plus bas que le poids le plus faible possible du ballon aérien n’est pas indifférent à la stabilité d’équilibre de l’appareil.
- Le ballon est hermétiquement fermé, afin que l’atmosphère de fa mine, toujours plus ou moins chargée de gaz, ne puisse y pénétrer. J’ai résolu la-question des variations thermométrique et barométrique du ballon aérien en rendant ses parois très-minces; elles ont ^ de millimètre. Les parois des ballons en argent doré ont ^ de millimètre; la tige métallique & est vissée d’un bout au ballon aérien, et de l’autre au ballon flotteur e.
- Ce dernier est en laiton; il laisse entre lui et les parois de la cuve m un intervalle d’un centimètre pour atténuer l’a (traction moléculaire.
- On peut se dispenser de munir l’appareil des mines du ballon compensateur qui n’est utile que pour les habitations dans lesquelles la température varie considérablement.
- En effet, cet appareil est construit de manière a résister à une variation de 5°. Or les ingénieurs portent à 3° les limites extrêmes de température dans les mines de houille en hiver et en été.
- A la partie inferieure du ballon flotteur e est adaptée une tige filetée à son extrémité et soutenant un lest en plomb d de forme lenticulaire ; cette tige pénètre plus ou moins dans le lest pour équilibrer facilement l’aréomètre.
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- Précautions à prendre avant de descendre dans la mine.
- Avant de descendre dans la mine, il est nécessaire de prendre les précautions suivantes, pour bien monter l’appareil, et, par conséquent, connaître exactement la quantité de gaz que la mine renferme. Il faut
- 1° Remplir la cuve d’eau très-pure, qui doit provenir de la mine, afin qu’elle soit à la même température, par exemple 14 à 17° ou 20 à 23°, suivant la profondeur. Dans la mine de côte thiollière, à Saint-Étienne, où j’ai fait mes expériences en juillet 1843, le thermomètre était à 17° : la profondeur de cette mine est de 200 mètres. Les ingénieurs m’ont assuré qu’en hiver le thermomètre n’y descendait pas au-dessous de 14°.
- Si on ne veut pas remplir la cuve d’eau provenant de la mine, il faut la prendre à la température de la mine.
- 2° Il est nécessaire, en posant l’aréomètre dans la cuve, de le plonger à plusieurs reprises et rapidement, afin de faire dégager les bulles d’air qui pourraient se développer à la surface du flotteur et du lest. Pour cela, il convient d’attendre quelques minutes, pendant lesquelles on ajuste les différentes pièces de l’appareil.
- Le flotteur c vient affleurer le niveau de l’eau par le petit mamelon sur lequel se visse la tige du ballon aérien; mais , au moyen du lest supplémentaire, de deux ou trois épingles suspendues à la base de la flèche, on détermine l’affleurement de la tige b à 1 centimètre au-dessus du ballon flotteur.
- Le trou o du plateau de la cuve, traversé par la tige b9 est taillé en biseau très-aigu, afin d’éviter l’adhérence des gouttes d’eau entre le couvercle et la tige. J’ai remarqué que, lorsqu’une goutte d’eau s’interpose entre 1a tige et le trou du plateau, la marche de l’appareil en souffre considérablement, parce qu’il y a attraction capillaire; c’est pourquoi j’enlève cette gouttelette d’eau avec un petit morceau de papier josepb roulé. Il faut observer, de plus , que le trou du plateau est environné , à sa base, d’un tube de 1 centimètre de long sur 1 centimètre de diamètre; ce petit tube plonge dans l’eau d’un demi-centimètre, afin que l’on soit bien sûr que l’affleurement a lieu sur la tige b.
- On sera assuré du parfait équilibre de l’aréomètre lorsque la flèche s’arrêtera à 0, au moyen du lest supplémentaire. A cet effet, je laisse 1 centimètre de plus de course à la flèche au-dessus du 0, afin qu’elle ne soit pas retenue si elle était poussée de bas en haut, ce qui donnerait une fausse indication.
- L’appareil que je viens de décrire ne peut servir qu’à des personnes qui s’occupent de recherches scientifiques ou à un ingénieur descendant dans une mine pour y constater, avec une précision mathématique et à toutes pro-
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- portions, la présence du gaz : à cet effet, ils consulteront, à chaque instant, l’échelle pour connaître la quantité de gaz mêlée à l’air de la mine. Indépendamment de cette propriété , l’appareil annonce le départ du gaz, à mesure que le ballon aérien remonte, départ opéré ordinairement par l’effet de l’aérage.
- 2° Gazoscope complet des habitations éclairées par le gaz.
- Cet appareil, représenté en élévation fig. 3 et dessiné sur une plus petite échelle, diffère du précédent en ce qu’il est muni 1° d’un mécanisme électro-magnétique composé d’un disque de fer doux et d’un aimant, destinés à faire partir la détente d’un timbre; 2« d’une bille métallique retenue par un levier dans un tube incliné, et tombant dans une petite capsule aussitôt quelle est dégagée ; 3° d’un ballon compensateur propre à maintenir le système plongé dans l’eau, dans un équilibre parfait, sous toutes les variations de la température (1).
- En supprimant le trou du ballon aérien et le ballon compensateur, l’appareil dont je vais m’occuper pourra servir dans les mines. Les mêmes pièces y sont désignées par les mêmes lettres que dans la lig. \ ; les flèches indiquent le sens de la marche de l’appareil.
- s, aimant, en fer à cheval, placé sur le couvercle n de la cuve. t3 disque, en fer doux, adapté à la tige b, au-dessous du ballon aérien.
- u, flèche idéale de la sphère d’action de l’aimant v.
- v, petite capsule dans laquelle on place le lest supplémentaire. x3 levier frappé par le disque t quand le ballon aérien descend. y, bille engagée dans un tube incliné z, ouvert des deux bouts. a', ballon compensateur.
- Fig. 4, boite renfermant le mouvement d’horlogerie et surmontée d’un timbre.
- b1, capsule attachée à l’extrémité du levier d du mouvement d’horlogerie.
- d', boîte renfermant ce mouvement.
- é, marteau frappant sur le timbre f.
- g', huile surnageant dans le ballon compensateur.
- h!, eau occupant le fond de ce ballon.
- ï, trou percé à la base du ballon.
- Pour produire un choc capable de faire partir un mouvement d’horlogerie d’une grande puissance, j’ai eu l’idée de recourir à un aimant; mais comme,
- (ij Voyez, pour les effets de ce ballon, p. 429 du rapport de M. Bussy. Quarante-quatrième année. Octobre 1845.
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- pour des détentes de mouvement d’une grande force, un simple aimant ne suffirait pas, j’y ai ajouté la chute d’une bille.
- L’aimant s, en rapport par ses deux pôles avec la tige b, est à 7 centimètres du disque t, qui, à cette distance, se trouve à l’état normal d’équilibre, c’est-à-dire lorsque l’air est pur et, par conséquent, hors de la sphère d’action de l’aimant. La distance de s en t peut être divisée en deux parties : j’appelle distance du gaz celle qui est parcourue de t en u, et distance de L’aimant celle de u en s, destinée à faire descendre l’appareil avec rapidité. On conçoit que, si, pendant l’absence du gaz, le disque t est à 3 centimètres au-dessus de l’extrême limite u de la sphère d’activité de l’aimant, l’appareil restera en équilibre ; mais, à mesure que le gaz se dégage, il tendra à faire descendre le ballon aérien et, par suite, le disque t. L’appareil sera donc amené dans les conditions les plus favorables, pour produire un choc assez puissant sur le petit bras du levier oc, choc qu’il recevra du disque t : aussitôt le grand bras du levier est soulevé, et, comme il est terminé par un arrêt qui s’engage dans le tube z pour retenir la bille sur le plan incliné formé par ce tube, cet arrêt sera dégagé, et la bille, abandonnée à elle-même, tombera dans la capsule b' du levier d du mouvement d’horlogerie. Ce mouvement frappe cinq coups toutes les cinq minutes et marche pendant vingt heures, temps nécessaire pour avertir les mineurs du danger qui les menacerait en rentrant le lendemain matin dans la mine où le gaz se sera accumulé pendant la nuit.
- La fig. 5 représente trois appareils placés dans la même cuve ; elle est destinée à démontrer un phénomène intéressant que l’on peut énoncer ainsi : la stabilité d’équilibre d’un corps solide plongé dans un liquide est, pour des variations quelconques de température, en raison inverse de sa inas se, Les trois ballons aériens, de même volume, 16 centimètres de diamètre ou 2 litres de capacité, sont soutenus par des tiges de même longueur et de même diamètre ; mais, étant de poids différents, il faut les tenir en équilibre par des flotteurs d’un diamètre proportionnel à leur poids, qui est de 50 gr. pour le ballon n° 1 , en verre soufflé à la lampe d’émailleur : ce ballon ne résiste qu’à 6° de variation de température, avec son ballon compensateur. Celui n° 2, en cuivre tourné et repoussé , ne résiste pas même à un degré de variation de température avec son ballon compensateur. Enfin le ballon n° 3, en cuivre de Suède frappé au marteau, au paquet de dix-huit, et pesant 22 grammes, résiste, avec son ballon compensateur, à une variation de 15°.
- J’ai fait fabriquer des ballons aériens en argent vierge frappé au mar-
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- teau, au paquet de douze; ils ne pèsent que 14 et même 12 grammes, et résistent, avec leur ballon compensateur, à une variation de 28°.
- Il résulte de ce qui précède que l’équilibre de l’appareil est d’autant plus stable, eu égard aux variations de température, qu’il est plus léger dans toute sa masse : celte légèreté est une question capitale pour la construction du ballon aérien en cuivre.
- La fig. 6 montre deux appareils parfaitement semblables sous les rapports du poids et du volume et placés dans la même cuve. Les perturbations thermométrique et barométrique les affectent de la même manière. Pour soustraire celui k' à l’influence du gaz qui peut se dégager, il est recouvert d’une cloche munie d’un tube capillaire Z', afin d’établir l’équilibre de température et de pression atmosphérique. Cet appareil, étant d’une extrême sensibilité, peut servir à des recherches scientifiques ayant pour objet de déterminer la densité des gaz.
- La direction des flèches, descendantes à gauche et ascendantes à droite, indique la marche des appareils.
- L’appareil représenté fig. 7, destiné à être suspendu au plafond d’un appartement éclairé par le gaz, n’est que la répétition de celui fig. 6, mais il est moins sensible : on voit que le ballon aérien mr plonge, au moyen d’un fil de platine, clans une cloche à ouverture presque capillaire, pour être soustrait à l’influence du gaz.
- Mouvement ci3horlogerie, pour les mines de houille, marchant pendant cinquante-deux heures. Le problème à résoudre dans la construction de ce mécanisme consiste à faire dérouler, dans un temps donné, un câble de 50 mètres de longueur, plus ou moins, dans une galerie de houille de 1, 2 ou 3 mètres de hauteur. Ce mouvement d’horlogerie remplace celui fig. 4; moins sujet aux altérations que celui-ci par l’effet de l’humidité, il pourra être établi, à poste fixe, au point de réunion de plusieurs galeries ou à l’extrémité d’une galerie importante ; il frappe un coup, toutes les dix minutes, sur un timbre du poids de 9 kilogr. Le son produit pourra être entendu de la profondeur d’un puits de 300 mètres , d’après les expériences que j’ai faites dans les mines de Saint-Étienne.
- La fig. 8 représente ce mouvement en section longitudinale, brisé sur une partie de sa longueur.
- Fig. 9, section transversale du cylindre.
- Fig. 10, coupe transversale du régulateur.
- Fig. 11, excentriques pour lever les marteaux du timbre.
- Fig. 12, élévation latérale du système dans tout son développement, dessiné sur une plus petite échelle.
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- A, cylindre en fonte de 1 mètre de long sur 17 centimètres de diamètre, monté sur un axe B, tournant dans des coussinets C, C, établis sur deux supports en fonte D, D.
- E, gouttière carrée longitudinale creusée dans le cylindre.
- G, soupapes carrées glissant successivement, de gauche à droite, dans deux rainures longitudinales et parallèles.
- I, spirale en laiton destinée à repousser à droite la soupape au départ du boulet correspondant.
- K, câble de 50 mètres de longueur, roulé sur le cylindre A.
- L, petites cordes attachées, d’une part, au câble et, de l’autre, au boulet.
- M, boulet suspendu directement au câble, vu au moment de sa chute, produite par la rotation du cylindre et le développement de la corde.
- N, N, boulets de fonte remplis de plomb, pesant 1 kilog. 750 grammes chacun.
- Sonnerie. O, roue en fonte de quarante-huit dents, montée sur l’axe du cylindre A et commandant un pignon P, de huit dents.
- Q, fig. 11, roue en fonte portant deux excentriques R, R, qui font mou-voiries marteaux S, S, lesquels frappent alternativement, toutes les dix minutes, sur le timbre T, monté sur la tige coudée U.
- Régulateur du mouvement. Y, récipient en zinc du même diamètre que le cylindre et monté sur son axe : il est divisé intérieurement, par des cloisons a, b, c, d, fig. 10, en quatre compartiments se croisant à angle droit et percés chacun d’un petit trou e.
- X, l’une de ces cases déversant l’eau dans la case voisine au moment de la rotation du cylindre.
- Y, levier ou détente portant suspendue à son grand bras une capsule Z, dans laquelle tombe la bille métallique par l’effet du mécanisme représenté fig. 3. Le petit bras de ce levier s’appuie contre un arrêt implanté sur le cylindre et qui le retient.
- Fonctions de l’appareil. Aussitôt que le ballon aérien descend par l’effet de l’accumulation du gaz dans la mine, le disque de fer 2, fig. 3, arrive dans la sphère d’activité de l’aimant s; le levier æ est soulevé et la bille métallique tombe dans la capsule Z, fig. 8. Le levier Y bascule et dégage le cylindre, qui est entraîné par la chute du premier boulet M, déroulant la corde K. Lorsque celui-ci est arrivé à 1 centimètre du sol, le dernier tour de la corde recouvrant la première soupape abandonne un petit crochet attaché à la soupape G; le ressort à boudin chasse cette soupape à droite, et le boulet N, suivant le plan incliné de la gouttière E, s’échappe du cylindre et le fait
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- tourner jusqu’à ce qu’il soit parvenu au bas. Les autres boulets suivent la même route et se rassemblent dans la case H, fig. 12.
- Pendant ce mouvement, la roue dentée O, engrenant dans le pignon P, a fait tourner les excentriques R, et ceux-ci soulèvent les marteaux qui, en s’échappant, frappent sur le timbre.
- Procédé pour fabriquer les ballons aériens 3 en cuivre rosette de Suède battu au paquet de dix-huit.
- On place entre deux plaques rondes de cuivre, de 16 centimètres de diamètre et d’un millimètre d’épaisseur, dix-huit autres plaques de même diamètre et d’un vingtième de millimètre d’épaisseur seulement. L’une des plaques extérieures doit déborder, afin de retenir celles qui sont placées entre elles ; les bords étant convenablement rabattus , on frappe sur les plaques, avec un marteau d’acier, pendant trois heures; on obtient ainsi line cavité de 25 millimètres. Ce marteau d’acier est remplacé par un marteau de buis dont la panne est recouverte de laiton : on lait agir celui-ci pendant six heures et on termine l’opération avec un marteau recouvert de parchemin, qu’on fait fonctionner pendant trois heures.
- Le battage au marteau d’acier s’exécute sur une enclume ou tas en acier fondu en tournant la pièce et frappant du centre à la circonférence ; celui au marteau de buis se fait sur un champignon d’acier nu, qu’on recouvre ensuite d’une peau de mouton lorsqu’on se sert du marteau garni de parchemin.
- On s’assure du diamètre et de la cavité des calottes avant de les dégager de leur enveloppe. A cet effet, on les place sur le tour dans un mandrin, et on coupe circulairement le bord ; on obtient ainsi des calottes avec des bords parfaitement nets. Pour les séparer, il suffit d’introduire une épingle entre elles et de souffler fortement sur les bords du paquet.
- Les calottes ont toutes exactement le même poids de 9 grammes; étant soudées, elles forment un ballon aérien, pesant 22 grammes, qui se gonfle et se dégonfle comme une vessie.
- Pour so'Uder les calottes, on prend un cercle en acier dont l’une des extrémités dépasse l’autre de 1 centimètre : ce ressort a 1 centimètre de large et 2 millimètres d’épaisseur, afin de ne point fléchir; ses deux bouts, qui se recouvrent, sont réunis par une vis. On pose sur ce ressort une première calotte, qu’on engage de 5 millimètres; pour cela, on fait une incision perpendiculaire à la base de la calotte, afin de la faire passer sur la face extérieure du ressort; après avoir fait deux légers points de soudure, on pose la seconde calotte sur la moitié de la largeur du bord du ressort qui reste libre : cette seconde calotte doit recouvrir la première de 2 millimètres, afin de produire une soudure régulière et solide. Les deux lèvres formées par chaque calotte
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
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- sont alors soudées légèrement. La soudure étant faite, on retire la vis et on dégage le ressort d’acier de l’intérieur du ballon ; on termine l’opération en fermant l’incision avec de la soudure. Il ne s’agit plus alors que de monter le ballon aérien sur sa tige, après l’avoir doré, pour le garantir des agents chimiques.
- Ballons aériens en argent nommé, dans les arts, argent vierge. Cet argent, qui ne doit contenir aucune trace de cuivre pour le rendre très-malléable , est laminé à 7«o de millimètre d’épaisseur : le paquet est formé de douze plaques, à la manière des ballons de cuivre. Il est battu dans l’espace de douze heures, mais plus lentement et en employant des précautions particulières.
- Les calottes sont séparées et soudées comme nous l’avons dit plus haut.
- On trouve les appareils que nous venons de décrire chez M. Deleuil, ingénieur-opticien , rue du Pont-de-Lodi, 6, et au Palais-Royal, galerie du Perron.
- NOTICES INDUSTRIELLES
- extraites de diverses publications périodiques Jrançaises et étrangères.
- ARTS CHIMIQUES.
- Perfectionnements dans le procédé de tannage des cuirs et des peaux; par M. Nossister,
- tanneur.
- L’auteur a pris, le 3 juillet 1844, une patente pour une nouvelle méthode de tannage, ayant pour objet 1° la mise en fosse des peaux, de manière à ce qu elles soient séparées les unes des autres et n’éprouvent pas de pression de celles qui sont placées au-dessus; 2° de soumettre les peaux à l’action de la presse, afin d’en exprimer la liqueur épuisée.
- 1° On sait que, dans le travail ordinaire des peaux dans les fosses ou dans les cuves , on les empile les unes sur les autres ; il en résulte que celles placées au fond éprouvent une pression assez considérable et telle, que la liqueur tannante ue peut les traverser, condition essentielle d’uu bon tannage.
- Dans le mode de tannage proposé par l’auteur, les cuves sont carrées, et, au lieu d’y empiler les peaux, il les sépare au moyen d’une claie en bois composée d’un châssis rectangulaire portant un certain nombre de traverses pour leur donner la solidité nécessaire, et de tasseaux en divers points pour tenir les claies à distance ; les peaux se trouvent ainsi libres de tous côtés dans la liqueur tannante.
- La fig. 1, pl. 972, est une section horizontale de la fosse et du châssis sur lequel est étendue la peau.
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- La fig. 2 est une section verticale, montrant les claies superposées, entre lesquelles sont disposées les peaux.
- La fig. 3, plan du fond de la fosse.
- Fig. 4, cadre ou châssis vu en plan.
- Les mêmes lettres indiquent les mêmes objets dans ces figures.
- fosse de forme ordinaire-, b b, claie en bois garnie de ses traverses ; b', tasseaux pour tenir les claies séparées entre elles.
- Ce mode de tannage est très-avantageux, en ce qu’il est plus expéditif ; car, bien que les fosses renferment moins de peaux à la fois que dans le mode actuel, on parvient cependant à tanner ainsi un bien plus grand nombre de peaux dans un temps donné, et avec une seule et même cuve.
- Dans l’emploi de ce procédé, il faut que le tanneur relève les peaux de la fosse de temps en temps et les soumette à de nouvelles liqueurs, comme cela s’est pratiqué jusqu’à présent. La fosse est d’abord remplie avec les peaux séparées chacune par une claie ; on introduit alors la liqueur tannante, qu’on retire ensuite à l’aide d’une pompe, lorsqu’on veut relever.
- L’auteur propose de placer tout simplement les peaux sur les claies; mais on pourrait u’avoir que de simples cadres ou châssis c, c3 fig. 1 et 4, et tendre la peau d en la laçant avec des cordons e, e sur les bords; ces cadres seraient séparés entre eux par des tasseaux c', c, fig. 4.
- 2° Dans la plupart des ateliers de tannage, on est dans l’usage d’exprimer des peaux qui sortent des fosses la liqueur épuisée qu’elles renferment, en les passant à travers une paire de rouleaux ou cylindres. A ce mode, qui a l’inconvénient de n’exposer que successivement chaque partie des peaux aux effets de l’appareil, et cela pendant un temps qui n’est pas suffisant pour atteindre le but, l’auteur substitue un moven qui lui à donné de bien meilleurs résultats : il consiste à soumettre les peaux h l’action d’une presse à vis qu’on voit en section verticale, fig. 5, sur la ligne AB du plan, fig. (E Cette presse se compose d’un fort sommier rectangulaire f, des quatre angles duquel partent des arceaux g, g, qui vont se réunir au milieu à un gros écrou carré h, dans lequel fonctionne une forte vis à tête i, assemblée par le bas avec un plateau k. On place plusieurs peaux les unes sur les autres sur le sommier de la presse, on fait descendre le plateau k sur ces peaux en tournant la vis, puis on passe un levier / dans la tête de celte vis et on tourne; on produit ainsi une forte pression, et on laisse les peaux en presse aussi longtemps qu’il est nécessaire, et jusqu’à ce qu’on ait expulsé toute la liqueur épuisée.
- Au lieu d’une presse à vis, on pourrait se servir d’une presse à treuil vue en coupe verticale, fig. 7, sur la ligne C D du plan fig. 8. Autour du treuil m et à chaque bout, sont enroulées des cordes n, n, passant sur des poulies fixées au sommier o; ces cordes s’attachent à des pitons fixés au - dessous du plateau paprès avoir placé les peaux sous ce plateau, on fait tourner le treuil à l’aide du levier qde celte manière, les cordes font descendre le plateau, et les peaux se trouvent fortement comprimées. (liepertory ofpat. inventions, mars 1845.)
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- Autre procédé de tannage des cuirs et des peaux ; par M. Squire.
- Ce procédé, pour lequel l’auteur a pris une patente le 29 octobre 1844, consiste dans l’emploi d’un tambour à claire-voie, mobile sur un axe et plongeant dans la fosse remplie de la liqueur du tan. Ce tambour, qui a un mouvement très-lent, est divisé en plusieurs compartiments dans lesquels on place les peaux destinées à être (années ; ainsi agitées continuellement, elles se pénètrent mieux de la matière tannante.
- La fig. 14, pl. 972 , est une section verticale de l’appareil placé dans la fosse ; a, tambour en bois à claire-voie de 7 pieds (2m,l 33) de diamètre, divisé en quatre compartiments par des cloisons b, b, composées de barres de bois ayant un certain écartement entre elles; chaque compartiment est muni d’une porte c, par laquelle on introduit les peaux. L’axe d, traversant le tambour dans toute sa longueur, tourne sur des paliers disposés'en dehors de la fosse à tan e, indiquée par les lignes ponctuées. Cette fosse, remplie de la liqueur du tan, est assez profonde pour que le tambour puisse y plonger entièrement; celui-ci prend un mouvement très-lent sur son axe, à raison d’une révolution toutes les trois minules. On pourrait plonger le tambour dans la liqueur jusqu’au niveau de son axe seulement; dans ce cas, les peaux seront alternativement immergées et exposées à l’air. (Lond. journal of arts, juin 1845.)
- Procédé pour comprimer et lisser les cuirs forts, en remplaçant le battage par un
- laminage,- par M. Cox.
- En soumettant les cuirs forts à une pression produite par un rouleau, l’auteur a eu pour but de remplacer le battage, qui les détériore plus ou moins ; mais, au lieu d’attacher le poids compresseur directement au rouleau, ce qui occasionnerait une perle de force résultant de la nécessité d’entraîner ce poids avec le rouleau, M. Cox le place sur un châssis qui lui permet de prendre un léger mouvement d’ascension et d’abaissement-, le rouleau est fixé au bout d’un levier qui, suspendu, oscille comme le balancier d’une pendule.
- Ce rouleau, en cuivre ou en laiton, de 6 pouces (0m,152) de diamètre, sur 9 pouces (0m,233) de longueur, est suspendu, par ses tourillons, à une chape faisant corps avec un levier en fer de 2 pouces (0m,050) de diamètre et de 12 pieds (3ro,657) de longueur. L’extrémité supérieure de ce levier, qui se termine aussi en une chape, est mobile sur des tourillons attachés à un châssis de 15 pieds (4m,571) de long sur 2 pieds (0m,d09) de large. Ce châssis, qui doit être d’une force proportionnée au poids dont il est chargé, est libre à son extrémité antérieure ; il est articulé à l’autre bout, de manière à pouvoir prendre un mouvement d’élévation et d’abaissement; il s’appuie, de chaque colé, sur deux poutres disposées au-dessous. Le poids est placé dans une caisse qui s’appuie directement sur la lige du balancier; celui-ci est mû à l’aide d’une manivellle articulée avec lui, à 2 pieds au-dessus du rouleau. Le balancier peut prendre un mouvement plus ou moins étendu; une course de 3 pieds 1/2 paraît suffisante. Le sommier en cuivre ou en laiton est légèrement creusé, afin que le rouleau puisse en parcourir toute l’étendue et atteindre toutes les parties du cuir soumis à son action ; tonlefois ,
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- ses deux extrémités doivent être parfaitement planes. Aussitôt que le cuir est placé sur ce sommier, le châssis remontera , et le poids portera de toute sa pesanteur sur le cuir. A l’extrémité de la course où le sommier est plan, le rouleau se trouvera suspendu par le châssis ; le poids portera ainsi sur le cuir lorsque le rouleau sera parvenu au milieu de sa course et sera ensuite soutenu par les poutres placées sous le châssis.
- La fig. 9 est une élévation latérale, et la fig. 10 une élévation, vue par devant, dé la machine à comprimer le cuir.
- F, châssis mobile à son extrémité postérieure sur une charnière C, attachée au mur ( voy. fig. 11), et maintenu dans une position horizontale à l’autre bout par les poutres B, B j P, levier articulé avec le châssis F parles tourillons S, S, et terminé par une chape M, qui embrasse le rouleau R, lequel parcourt la courbe A. Cette courbe se termine, à chaque extrémité, en une surface plane EE; là le rouleau quitte la courbe et se trouve alors suspendu par les tourillons S ; D est la tige horizontale réunie à une manivelle qui imprime le mouvement au levier P; et G la boîte renfermant un poids assez lourd pour produire une pression suffisante au moment où le rouleau atteindra l’extrémité plane du sommier.
- La machine destinée à écharner et lisser les cuirs se compose de deux rouleaux métalliques, de 2 mètres de longueur- l’un porte une lame tranchante tournée en spirale et destinée à écharner la peau enveloppée sur un autre rouleau qui a 2 pieds 1/2 (0m,761) de diamètre, tandis que le premier n’a que 6 pouces (0m,152). Sur la circonférence du rouleau inférieur et parallèlement à son axe, est pratiquée une rainure dans laquelle on engage le bout du cuir, qui y est maintenu par des coins. La lame tranchante est disposée de manière à former, à partir du milieu du rouleau, une spirale qui fait un tour entier jusqu’aux deux bouts.
- Les tourillons des rouleaux dont on vient de parler tournent, ceux du rouleau inférieur dans des paliers fixes, et ceux du rouleau supérieur dans deux leviers au moyen desquels on élève ou on abaisse ce dernier rouleau, pour le faire appuyer sur le gros rouleau.
- Le mouvement de ces rouleaux, tournant dans des directions opposées, est combiné de manière que, lorsque le rouleau supérieur fait une révolution entière, le rouleau inférieur n’avance que d’un douzième de sa circonférence.
- La pression du rouleau supérieur sur le cuir à travailler peut être réglée en chargeant les leviers de poids plus ou moins lourds : le cuir étant engagé, par le bout, dans la rainure du rouleau inférieur, le côté du grain en dehors, s’enroule autour de ce rouleau à mesure qu’il tourne.
- A ce moment on fait fonctionner la lame tranchante du rouleau supérieur de manière que la peau soit écharnée du milieu aux extrémités, et sur toute son étendue.
- La fig. 12 est une vue de face, et la fig. 13 une vue, par le bout, de la machine à écharner les cuirs; H est le rouleau inférieur percé d’une rainure horizontale a, dans laquelle on fixe solidement le bout du cuir; I, rouleau supérieur autour duquel s’al-
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- tache la lame tranchante b, contournée en spirale de chaque côté à partir du milieu c; K, levier portant le rouleau supérieur garni de sa lame; il s’appuie sur la traverse L* qui maintient sa position horizontale. (Repertory of patent inventions, mai 1845.)
- Procédé de préparation de l’huile de palme et d’épuration des matières grasses ;
- par M. Newton.
- On sait que l’huile de palme est une matière demi-concrète, de couleur jaune et d’une odeur agréable ; on la lire d’Afrique ; jusqu’ici elle n’a été employée qu’à la fabrication des savons de toilette. Diverses tentatives ont été faites pour en séparer la partie fluide ou l’oléine, et pour appliquer la matière solide ou la stéarine, préalablement blanchie, à la fabrication des bougies. Plusieurs brevets d’invention et d’importation ont été délivrés en France, pour cet objet, en 1831, 1838, 1842, 1843 et 1844;. mais les divers moyens proposés étaient fondés sur la séparation de la stéarine de l’oléine par des agents chimiques.
- L’auteur du procédé que nous allons décrire opère cette séparation par la simple pression, sans avoir recours à la saponification et à l’emploi d’acides; il commence par fondre l’huile de palme, puis il la laisse refroidir lentement. Les cristaux qui se forment sont soumis à une première pression qui eu sépare une certaine quantité d’oléine ; les parties solides sont fondues de nouveau et soumises à une seconde pression plus énergique : on obtient ainsi une stéarine parfaitement pure et d’une dureté suffisante.
- Voici quels sont les détails de l’opération
- On se procure de l’huile de palme déjà épurée et blanchie, on la verse dans un vase de fer ou de toute autre matière, et on la fait fondre à la température de 212°Fahren. (100°centigrades), laquelle est maintenue pendant une heure; après quoi on met 1® matière dans des baquets, où elle refroidit lentement. Aussitôt que les cristaux sont formés, on les enlève, on les enveloppe d’une étoffe de laine dite mal/il, après les avoir divisés par portions de 8 à 15 kilogr., suivant les dimensions de la presse qu’on emploie; la presse hydraulique est préférable à tous égards. On soumet d’abord la matière à une faible pression qui en sépare à peu près un tiers de l’oléine qu’elle contient ; les deux autres tiers se composent de la portion solide qui reste dans l’étoffe de laine.
- L’huile de palme contenant 30 pour 100 d’oléine et 31 pour 100 de stéarine, on voit que la moitié de l’oléine seulement a été extraite par la première pression; c’est pourquoi il faut soumettre la matière à une seconde pression plus énergique. A cet effet, on fait fondre la stéarine à 100° comme précédemment, pendant deux ou trois heures ; après quoi on la verse dans des vases de bois pour refroidir lentement et produire de nouveaux cristaux; ceux-ci, divisés par paquets de 8 à 15 kilogrammes, sont enveloppés d’une étoffe de laine et placés dans des sacs de crin chauffés, puis portés à la presse dans laquelle les sacs sont séparés par des plaques également chauffées.
- Au sortir de cette seconde pression, les gâteaux sont entièrement purgés d’oléine.
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- Cette substance, n’ayant point éprouvé l’action des agents chimiques, pourra être avantageusement employée à la fabrication du savon ; dans ce cas, on la blanchit par les moyens ordinaires.
- Quant à la stéarine, on la blanchit par le procédé suivant, sans l’intervention du chlore : " •
- Après que les gâteaux de stéarine ont été fondus, on les coule dans une auge, où l’on fait arriver un courant d’eau froide qui les solidifie instantanément; les cristaux de stéarine que l’eau entraîne sont recueillis, et exposés à l’action de Pair et du soleil, qui les blanchit en peu de temps. On les fait fondre ensuite au bain-marie en y ajoutante pour 100 d’acide sulfurique, qui les débarrasse de toutes les matières hétérogènes qu’ils pourraient retenir. Enfin on les fait fondre de nouveau avec addition de cinq blancs d’œufs par 50 kilogr. de stéarine, en remuant continuellement ; On obtient ainsi une matière parfaitement blanche, solide et bien cristallisée, qui peut servir à la fabrication des bougies; les mèches de ces bougies seront immergées, pendant douze heures, dans une dissolution de 1 partie d’acide borique dans 24 parties d’alcool; après quoi on les presse légèrement pour expulser le liquide superflu.
- Le procédé qu’on vient d’indiquer peut être employé pour blanchir toute autre matière grasse ainsi que la cire. (Lond. journ, of arts, août 1845.)
- Résultats de Vemploi des gaz des hauts fourneaux aux forges de Berg, duché de Luxembourg; par M. Barruel.
- Dans les forges de Berg, les gaz sont employés au puddlage de la fonte, sans finerie préalable. La nature de ces gaz varie beaucoup ; dans certains moments, la flamme devient d’un blanc tellement éclatant, que l’œil ne peut la supporter; la température s’élève, dans ce cas, au point que les ouvriers doivent ouvrir toutes les portes du travail. L’opération se fait, dans ces circonstances, beaucoup plus rapidement, et le fer obtenu est en même temps de meilleure qualité qu’en l’absence de ce phénomène. Depuis l’emploi de ces gaz au puddlage, il se présente, dans cette usiue, pendant le cinglage de la loupe, un accident qui n’y avait jamais été aperçu quand on puddlait au moyen d’un foyer alimenté par la houille, bien qu’on employât dans le haut fourneau les mêmes minerais et le même combustible. Souvent, pendant celte opération, la loupe montre des soufflures, puis le coup de martinet en fait jaillir des noyaux durs ayant quelquefois la grosseur d’un biscaïen. Lorsqu’on étire ces loupes en barres, ces dernières, quoique d’une belle apparence, se séparent en deux barres plates sur une longueur plus ou moins grande : les surfaces de séparation sont noires et ternes ; le fer est cependant de très-bonne qualité et supérieur même à celui qu’on obtient par le puddlage à la houille. (Acad. des sciences, 15 octobre 1845.)
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- ARTS ÉCONOMIQUES.
- Nouveau système de tuyaux en béton pour la conduite des eaux,• par M. de Gasparin.
- Dans la séance du conseil d’administration de la Société d’encouragement du 1er juin 1842, M. le comte de Gasparin, pair de France, présenta, au nom de M. de Gasparin, son frère, ancien maire delà ville d’Orange, une notice sur un système de tuyaux en béton pour la conduite des eaux. L’auteur s’exprimait ainsi :
- « Quand, maire de la ville d’Orange, j’eus à payer, pour ma pauvre petite commune> la somme de 40,000 fr. pour 3,000 mètres de conduite des eaux de fontaine, je demandais s’il n’y avait pas de moyens plus économiques d’opérer, et si ces tuyaux en métal, qui s’oxydent et se détruisent sous la terre, étaient bien ce qu’il y avait de mieux; je ne tardais pas à m’arrêter au procédé que je vais décrire, comme le plus rapide à exécuter et le meilleur marché de tous.
- « Je fis creuser une tranchée de 1 mètre de profondeur pour placer l’ouvrage à l’abri des chocs extérieurs ou des plus fortes gelées de l’hiver. Au fond de cette tranchée on creusa un fossé de 33 à 66 centim., selon l’importance de l’ouvrage. Ensuite je fis répandre une couche'de béton de 8, 10 ou 13 cent, au fond de ce fossé, selon la force de la conduite; je la fis serrer et lissera la truelle : j’étendis alors sur ce premier travail un long tuyau de toile rempli d’eau jusqu’à forte tension, au moyen d’un entonnoir coudé de lm,65 à 2 mètres de haut. Dans cet étal, le tuyau est droit et tendu sur le fond du fossé. Gela fait, j’ensablai le tuyau, afin qu’il n’adhérât pas au mortier. Cet ensablement se fait d’abord à la main, et reçoit ensuite une forme régulière au moyen d’un moule de fer-blanc qu’on fait gïisser et qui donne au sable la forme d’une petite voûte à plein cintre; je fis ensuite combler le reste du fossé avec la matière du béton, le versant peu à peu et le faisant serrer à la truelle. Si la chaux est hydraulique, la prise est faite aussitôt, pour pouvoir presque immédiatement vider Peau contenue dans le tuyau, le retirer et recommencer une nouvelle longueur d’ouvrage. Il est bon, pour ne pas interrompre le travail et laisser plus de temps à la reprise du béton, d’avoir deux tuyaux et de pouvoir ainsi poursuivre l’opération sans perte de temps.
- « Les instruments, pour cette opération, sont 1° deux tuyaux de toile de 16 à 33 mètres de longueur, tels qu’on les fabrique pour le service des pompes à incendie, mais d’un plus grand diamètre, de 5.4 à 108 millimètres, qui, au moyen de l’ensablement, peuvent donner des conduites de 10 à 18 centimètres; 2° deux entonnoirs coudés pour remplir les tuyaux, assez longs pour forcer convenablement l’eau; 3° un moulé de fer-blanc fait comme un fer à repasser recourbé, pour régulariser l’ensablement, et qui décide de la puissance de l’ouvrage.
- « Par ce procédé simple et rapide, on peut construire des conduites de 8 centimètres à raison de 50 centimes le mètre, et des conduites de 16 à 19 centimètres pour 1 ou 2 francs. »
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- AGRICULTURE.
- Emploi du phosphate ammoniaco-magnésien comme engrais y par M. Boussingault.
- Le phosphate ammoniaco-magnésien renferme les éléments qui paraissent les plus nécessaires au développement des plantes ; il possède, d’ailleurs, une des propriétés qui appartiennent au gypse, c’est une très-faible solubilité.
- Le 1er mai dernier, l’auteur amis de la terre arable dans plusieurs vases de grès qui en contenaient chacun 15 décimètres cubes. Ces vases ont été divisés en deux séries; dans la première on a ajouté au sol de chaque vase 16 grammes de phosphate ammoniaco-magnésien et une semence déjà germée de maïs hâtif. Tous les plants ont été exposés en pleine campagne, et, quand la sécheresse l’a exigé, on les a arrosés avec le même volume d’eau.
- Dans les quinze jours qui ont suivi la sortie de terre, les plants ont tous présenté la même apparence, la même vigueur; ce n’est qu’à partir du vingt-einquième jour que l’on commença à s’apercevoir d’une différence qui s’est toujours maintenue depuis cette époque.
- Le 25 juillet, les plants de la première série, ceux qui avaient reçu du phosphate, avaient une hauteur double et un diamètre de tige triple de la hauteur et du diamètre du maïs venu dans la terre normale. Le 25 août, ces rapports ne furent plus tout à fait les mêmes; le maïs de la première série avait une fois et demie la hauteur et deux fois le diamètre du maïs de la seconde série.
- Tous les plants ont fleuri et épié en même temps ; ceux qui s’étaient développés sous l’influence du sel double portaient deux épis complets et un épi avorté ; les autres soutenaient un épi complet et un épi avorté. Le grain des premiers plants pesait 2 1 /4-, celui des seconds pesait 1. (Acad, des sciences, 29 septembre 1845.).
- Extrait des proces-verbaux des séances du conseil d’administration de la Société d’encouragement.
- Séance du icr octobre 1845.
- Correspondance. M. Chevalier, pharmacien, à Amiens, annonce que depuis longtemps il recherchait les moyens d’épurer les huiles de toute espèce , et surtout celles destinées aux instruments de précision, par un procédé simple et peu dispendieux : ce procédé reposait sur le moyen d’enlever toute l’humidité et les matières colorantes que contiennent les huiles; il détruisait ainsi les causes primitives de l’oxygénation ou raneidité. Aujourd’hui M. Chevalier croit être parvenu, après des essais répétés, à priver entièrement les huiles de la portion d’eau qu’elles contiennent -, if
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- PROCES-VERBAUX.
- adresse une bouteille de l’huile épurée par son procédé dont il donne la description.
- M. Chemin, instituteur à Pontavert, arrondissement de Laon ( Aisne ), adresse un exemplaire d’une carte ayant pour titre, Planisphère en un seul cercle, accompagnée d’une notice pour l’usage de cette carte.
- Objets présentés. M. de Travanet, rue d’Enghien, 38, présente un nouveau système d’enrayage des voitures qui, selon lui, joint la promptitude à une grande énergie.
- MM. Auric fils et comp., rue de Verneuil, 11, appellent l’attention de la Société sur leur fabrication mécanique de parquets mosaïques.
- M. Petit, rue de l’Échaudé, 6, adresse des observations sur les qualités des pierres lithographiques extraites des carrières qu’il exploite dans le département des Vosges ; ces observations sont dues à M. Kocher, inventeur d’une presse lithographique à cylindre applicable à la litho-typographie, aux papiers peints, etc.
- Il est fait hommage, à la Société, des ouvrages suivants :
- 1° Journal de Vinstitut de Francklin dans l’État de Pensylvanie, novembre et décembre 1844, et les numéros du 1er semestre 1845 ;
- 2° Traité de géographie métallurgique, et mémoire sur l’emploi de l’extrait de benoîte contre les fièvres intermittentes, parM. Chevalier, à Amiens;
- 3° Distribution de prix de l’école spéciale de dessin, de mathématiques, d’architecture et de sculpture d’ornement (31 août 1845) ;
- 4° Annales de la Société d’horticulture, septembre 1845;
- 5° Bulletin de la Société pour l’instruction élémentaire, août 1845;
- 6° Journal des économistes, septembre 1845 ;
- 7° Journal d’agriculture du département du Var, août 1845.
- Communications. M. Michelin, membre du conseil, expose qu’ayant visité, cette année, les célèbres grottes d’Arcis-sur-Cure, département de l’Yonne, il y a reconnu des amas assez considérables d’une espèce de guano provenant des fientes des chauves-souris; il pense que, cette matière pouvant être employée comme engrais, i! serait utile d’en faire l'analyse et de l’essayer dans l’intérêt de l’agriculture et de l’horticulture.
- Dans le cas où la Société le désirerait, il offre d’en faire venir une certaine quantité.
- Cette offre est acceptée.
- M. le président adresse à M. Michelin les remercîments du conseil pour cette communication.
- M. Chaussenot aîné regrette de n’avoir pu assister à la séance du 17 septembre dernier, dans laquelle M. le baron Seguier a donné connaissance du producteur de vapeur qu’il nomme vaporisateur à flamme renversée, et pour lequel il a pris un brevet de dix ans le 12 décembre 1831 (1).
- (l) Voyez la description de ce brevet vol. 45, p. 279, de la collection des Brevets dont la durée est expirée.
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- M. Chuussenot rappelle qu’il s’est fait un devoir de reconnaître que la construction de la chaudière dont il a donné communication à la Société, dans sa séance du 3 septembre, est fondée sur le même principe que celle de l’appareil de M. le baron Seguier, et que celte déclaration a été consignée non - seulement dans le mémoire déposé par lui à la Société, mais aussi dans la description qui accompagne son brevet.
- M. le président fait observer que M. le baron Seguier, en signalant l’application d’un principe dont il est Fauteur, a voulu exprimer la satisfaction qu’il éprouvait de voir qu’on cherchait à en faire d’utiles applications dans l’industrie.
- M. Sainte-Preuve explique, à l’aide d’un dessin tracé sur le tableau, le nouveau procédé de ventilation des voitures, imaginé par M. Dufour, directeur de l’atelier de construction des messageries royales. L’air est pris à une certaine hauteur au-dessus de l’impériale, au mojen de tuyaux articulés qui peuvent se rabattre sur la voiture. Un ventilateur à rotation ou un soufflet force cet air à passer dans chaque compartiment de la voiture ; une partie de l’air se répand dans cette capacité par un grand nombre d’orifices étroits percés dans une doublure de la paroi ; le surplus est dirigé par des bouches en fente vers les portières, de sorte que, alors même que les glaces sont abaissées, la poussière qui s’élève sur la route et qui tend à pénétrer dans la voiture se trouve rejetée au loin.
- Parmi les divers moyens proposés par M. Dufour pour mettre en mouvement le ventilateur ou soufflet, M. Sainte-Preuve indique l’emploi d’un excentrique monté sur le moyeu d’une des roues de derrière et agissant sur une tige reliée au ventilateur.
- La suppression delà poussière n’est pas le seul résultat avantageux produit par l’appareil de M. Dufour. En hiver, le courant d’air est chauffé à l’aide d’une petite lampe, et l’atmosphère respirée par les voyageurs demeure tiède et pure tout à la fois. En été, la ventilation produit à elle seule de bous effets, alors même qu’il n’y a pas lieu de combattre la*poussière.
- En remerciant M. Sainte-Preuve de sa communication, M. le président l’invite à rédiger une note qui sera renvoyée à la commission du Bulletin.
- M. le président donne connaissance d’une lettre de M. Hallette, qui sollicite la nomination d’une commission qui serait chargée de constater, à Arras, par des expériences en grand, la réalisation des avantages qu’il avait annoncé pouvoir obtenir de son système de propulsion atmosphérique.
- M.. le président pense qu’il serait utile que le comité des arts mécaniques désignât des commissaires qui pourraient se joindre à MM. Arago et Seguier, nommés par l’Académie des sciences.
- M. Desplanques jeune, de Lisy-suS^Ourcq, membre de la Société, présente les résultats de ses procédés à l’aide desquels il est parvenu à introduire des perfectionnements dans le système de traitement et de lavage des laines; il fait connaître les manipulations et les appareils qui lui ont permis d’opérer d’une manière rationnelle et d’apporter de l’économie dans la main-d’œuvre, tout en conservant à la laine sa souplesse et sa blancheur-
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- M. le président adresse à M. Desplanques les remercîments du conseil pour son intéressante communication, et l’invite à déposer tous les documents nécessaires pour mettre les comités des arts chimiques et d’agriculture à même d’apprécier les améliorations qu’il a introduites dans le traitement des laines.
- Séance du 15 octobre 1845. ^
- Correspondance. M. le ministre de l’agriculture et du commerce, en accusant réception du résultat du concours ouvert à la Société pour une place d’élève à l’école d’arts et métiers d’Angers, fait observer que, des cinq premiers candidats portés sur la liste d’admissibilité, quatre ont concouru au chef-lieu de leur département et ont été nommés 5 le cinquième avait dépassé l’âge prescrit par le règlement.
- Dans cet état de choses, M. le ministre annonce qu’il a dû attribuer la bourse vacante au jeune Boulemi.er, autre candidat.
- M. le sous-secrétaire d’Étal des travaux publics adresse, pour être déposée dans la bibliothèque de la Société, la carte géologique du département de Seine-et-Oise, eu six feuilles, exécutée par M. de Senarmont, ingénieur des mines, et accompagnée d’un texte descriptif.
- Le conseil vole des remercîments à M. le sous-secrétaire d’Etat pour l’envoi de celte importante publication.
- M. Pagnon Vautrin , fabricant à Reims (Marne) , donne communication d’un procédé qu’il emploie depuis longtemps pour utiliser les eaux provenant du dégraissage des laines en toison destinées au peignage 3 ces eaux, que les fabricants rejettent et laissent perdre sur le pavé, se décomposent, fermentent et donnent naissance à des gaz délétères.
- Objets présentés. M. Fusz, rue des Deux-Porles-Saint-André-des-Arcs, 4, dépose un résumé de ses travaux pour le perfectionnement des voilures; il exprime le désir que la Société veuille bien les prendre en considération dans l’examen des titres des candidats au prix fondé par M. le marquis d’Argenteuil.
- M. Lahache, pharmacien, à Auteuil (Seine), adresse un mémoire ayant pour litre , Dessiccation et conservation des pommes de terre.
- Il est fait hommage, à la Société, des ouvrages suivants :
- 1° Journal des usines et des brevets d’invention, par M. Viollet, septembre 1845 ;
- 2° Annales de l’agriculture française, octobre 1845;
- 3° Société d’agriculture et de commerce de Caen. Concours de labourage dans le canton de Bourguébus, le 14 septembre 1845.
- Communications. M. Sainte-Preuve fait l’exposé d’un nouveau procédé d’impression des tissus à plusieurs couleurs; il trace sur le tableau la figure de la machine qu’il propose pour cet usage.
- A la suite de cette communication, M. le président fait observer que, lors des travaux de la commission des papiers de sûreté, M. Chodzko, réfugié polonais, lui
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- donna communication d’un mode d’impression à plusieurs couleurs, au moyen de mèches de coton dont un des bouts trempait dans des godets remplis de dissolutions colorantes, et qui s’écoulaient par l’effet de la capillarité. Ces dispositions, qui, jusqu’ici, n’ont reçu aucune publicité, avaient paru être de quelque utilité dans la confection des papiers de sûreté.
- M. Dumas entretient ensuite le conseil des expériences qu’il a entreprises, de concert avec M. Payen, sur divers procédés de tannage. Après avoir rappelé le mode actuellement en usage, il fait sentir les avantages qui résulteraient, sous le rapport de l’économie et de la facilité du transport, de l’emploi du tanin extrait des écorces de chêne, sur le lieu même de leur exploitation ; mais, dans l’état actuel des choses, ce mode est impraticable, à cause de la prompte altération du tanin par les alcalis. Toutes les eaux étant plus ou moins chargées d'une certaine quantité de matière calcaire, M. Dumas conseille d’opérer l’extraction du tanin des écorces au moyen de l’eau distillée.
- M. le président donne ensuite des détails pleins d’intérêt sur les appareils imaginés par MM. Donny et Maresca pour la production de l’acide carbonique liquéfié. Jusqu’à présent, celte liquéfaction, opérée par le procédé de M. Thilorier, avait donné lieu à de graves accidents, les vases de fonte employés, quoique très-épais, n’ayant pu résister à l’énorme pression qu’ils éprouvent. Le récipient proposé par M. Donny est en cuivre doublé de plomb; ce dernier métal s’attache fortement au cuivre par l’effet de la pression intérieure. Pour plus de sûreté, le récipient est entouré d’anneaux en fer forgé superposés offrant une grande résistance.
- M. Dumas aurait désiré pouvoir donner quelques détails sur l’état du forage qui a lieu près de Luxembourg au moyen de l’appareil de M. Kind. Ce sondage est parvenu à 653 mèt.; à celte profondeur, l’eau avait une chaleur de 34°.
- Séance du 29 octobre 1845.
- Correspondance. M. le ministre de l’agriculture et du commerce adresse, pour être déposé dans la bibliothèque de la Société, le 56e volume de la Description des brevets d’invention dont la durée est expirée.
- M. Vimort-Maux, à Perpignan, adresse des observations sur la culture du sésame et les localités où cette culture pourrait être tentée; il y joint des plantes de sésame pourvues de leurs capsules et graines.
- Objets présentés. M. Delarivière, rueGaillon, 14, présente un siphon combiné par lui de manière à pouvoir remplacer les robinets et les soupapes employées pour retenir ou faire écouler l’eau des réservoirs.
- M. Cavaillon, rue de Seine, 8, dépose un paquet cacheté qu’il annonce renfermer la description d’un mode de faire dégorger les sangsues, leur emploi subséquent et leur conservation dans la même eau pendant plusieurs mois.
- Le dépôt est accepté.
- Quarante-quatrième année. Octobre 1845. 58
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- Il est fait hommage, à la Société, des ouvrages suivants :
- lo Annales des mines, 5e livraison, 1845 ;
- 2° Bulletin des séances de la Société royale et centrale d’agriculture ;
- 3° Études techniques sur les produits de l’industrie française en 1844 ; par M. Bo-quillon, bibliothécaire du Conservatoire des arts et métiers.
- Rapports des comités. Au nom du comité des arts mécaniques , M. Amédée Durand lit un rapport sur la fabrication des feuilles d’ivoire de grandes dimensions, entreprise par M. Alessandri.
- Le comité propose 1° d’accorder aux travaux de M. Alessandri l’approbation de la Société j 2° d’insérer le rapport aa Bulletin. (Approuvé.)
- Au nom d’une commission spéciale, M. Pêclct lit un rapport sur un nouvel appareil pour la fabrication du gaz provenant de la distillation de la houille, imaginé par M. Boulanger.
- Dans la disposition de cet appareil, M. Boulanger s’csl proposé 1° de produire un volume de gaz plus grand que celui qu’on obtient par la méthode ordinaire ; 2° d’absorber le soufre qui se trouve à différents états dans les gaz qui se dégagent, de manière qu’un simple lavage à l’eau suffit à l’épuration du gaz.
- M. le rapporteur, après avoir donné la description de cet appareil, rend compte des expériences auxquelles la commission s’est livrée pour constater l’augmentation de production du gaz, son pouvoir éclairant, etc. 11 fait observer que ce nouvel appareil est fondé sur trois principes : la décomposition du goudron parle coke incandescent, l’absorption du soufre par le fer rouge, et enfin l’intervention de l’eau en vapeur, principes qui ont déjà été indiqués ou employés. La commission pense que M. Boulanger a introduit une importante amélioration dans la fabrication du gaz de la houille, par l’emploi simultané de plusieurs principes connus; qu’il lui est permis d'obtenir du même poids de charbon un plus grand volume de gaz plus éclairant et assez pur pour dispenser de l’épuration à la chaux.
- En conséquence, la commission propose de remercier M. Boulanger de sa communication et d’insérer le rapport au Bulletin.
- M. Combes présente quelques observations sur le volume du gaz obtenu et sur le mode d’épuration pratiqué par M. Boulanger.
- M. Péclet saisit cette occasion pour rappeler la construction d’un appareil d’épuration du gaz d’éclairage, qu’il a signalé dans son cours, et qui se compose d’un cylindre horizontal, en partie rempli d’eau de chaux, et dont l’axe, garni de diaphragmes en toile métallique, tourne lentement; le gaz, introduit dans ce cylindre* s’y trouve mieux divisé que dans les appareils ordinaires.
- Le conseil, avant de statuer sur les conclusions du rapport, invite M. Combes à communiquer ses observations à la commission.
- Communications. M. Veillerot expose le projet de la fondation d’un établissement qu’il désigne sous le nom de musée universel (palais de l’industrie), et qui consis-
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- teraii à réunir, dans de vastes galeries, des modèles de machines et des échantillons des produits les plus divers et les plus parfaits, et d’y ajouter un enseignement confié à d’habiles professeurs et comprenant toutes les branches de l’industrie.
- M. Veillerot, en déposant sa communication sur le bureau, prie la Société de la prendre en considération et de nommer une commission pour lui en faire un rapport.
- M. le président remercie M. Veillerot de celte communication et la renvoie à l’examen d’une commission spéciale formée de deux membres désignés par chacun des comités.
- M. Théod. Olivier entretient le conseil des objets qui ont attiré son attention dans un voyage qu’il vient de faire à Metz. Cette ville, autrefois dépourvue de tout établissement industriel, en compte aujourd’hui trois qui ont pris un grand accroissement et dont les progrès sont remarquables, savoir : la peinture sur verre, la fabrication des ai-1 guilles à coudre et l’imagerie ou la représentation coloriée de divers sujets à la portée des plus modestes fortunes.
- M. Maréchal s’est acquis une réputation méritée par ses peintures sur verre, qui imitent, avec une rare perfection, les anciens vitraux de nos cathédrales^ il est parvenu à adoucir, en la troublant, la transparence des verres colorés, et à les orner de peintures qui ne laissent rien à désirer, sous le rapport de la pureté du dessin et de l’éclat du coloris. Cette industrie, qui occupe vingt-cinq artistes, a un grand succès, aujourd’hui que le goût des vitraux gothiques est généralement répandu.
- M. Dumas fait observer que, malgré les perfectionnements apportés à l’art du verrier, nos fabricants éprouvent beaucoup de difficultés à reproduire les effets des verres colorés composant nos anciens vitraux. Les verres colorés, quoique très-bien fabriqués aujourd’hui, sont généralement transparents, et c’est précisément cette transparence qui s’oppose à ce que l’on puisse produire les tons doux des anciennes peintures.
- M. Olivier a visité avec un grand intérêt la fabrique d’aiguilles à coudre de M. Massun, à qui la Société a délivré une médaille de platine dans sa séance générale du 27 novembre 1844. Ses produits sont très-estimes et rivalisent avec ceux des manufactures anglaises.
- L’imagerie de M. Dembourg, qui a obtenu de la Société une médaille de bronze en 1839, a pris une grande extension et a perfectionné ses procédés ; elle occupe aujourd’hui deux cent cinquante ouvriers et vingt-cinq presses, et livre au commerce une immense quantité d’images de toute espèce, qui se distinguent par la perfection du dessin et la vivacité du coloris.
- M. Olivier termine en exprimant le vœu que la Société prenne en considération les travaux de M. Maréchal et ceux de M. Dembourg, qui sont dignes de son intérêt. Ayant remarqué que nos fabriques d’aiguilles sont encore dans l’obligation de tirer de l’étranger les papiers propres à envelopper les aiguilles pour les préserver de l’oxydation, il pense qu’il y aurait lieu, de la part de la Société, de proposer un prix pour la fabrication d’un papier propre à cet usage.
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- M. Sainte-Preuve complète la communication qu’il a faite, dans la précédente séance, sur le système d’impression polychrome à mosaïque,* il déclare que l’approbation donnée par M. Dumas, à la solution qu'avait obtenue, dés 1842, M. Chodzko l’a encouragé à mettre sous les yeux du conseil un croquis de certaines dispositions qu’on ne rencontre pas dans cette solution et que M. Sainte-Preuves, imaginées il y a deux ans, comme le savent plusieurs membres de la Société, pour rendre économiquement praticable le système d’impression mosaïque.
- M. Sainte-Preuve rappelle d’abord qu’il s’est présenté non comme inventeur primitif, mais comme continuateur de l’œuvre commencée par d’autres et notamment par l’infortuné Seiber : ce dernier employait des types en matières colorantes solides, juxtaposés comme les éléments de la mosaïque proprement dite ; avant lui, les Italiens avaient imprimé des cartes à jouer par ce même procédé. M. Chodzko et plusieurs autres ont amené la matière colorante à l’état pâteux ou liquide par des conduits juxtaposés; mais les compartiments colorés ainsi formés n’étaient qu’en petit nombre, et la réu-uion des compartiments d’une même couleur avait lieu par des canaux qu’il fallait renouveler pour chaque dessin. Le principal défaut du premier procédé est la fabrication même des types et leur assemblage. Pour rendre le deuxième procédé commercial, il fallait le débarrasser des frais énormes causés par la disposition des compartiments colorés et parla mise en communication de tous ceux qui apportent la même couleur. Il fallait, en second lieu, régler l’écoulement de chaque couleur ; il fallait enfin rendre l’impression continue en passant de la planche plate au cylindre.
- Dans l’une des solutions trouvées par M. Sainte-Preuve, les couleurs sont amenées à la surface de la planche plate ou du cylindre par des tuyaux de très-petit diamètre juxtaposés, composés de parties prismatiques et de parties rondes , étranglées, placées bout à bout. Ces dernières étant percées latéralement mettent en communication les cavités prismatiques avec telle ou telle couleur, suivant le rang qu’occupe, dans la hauteur du tuyau , la partie étranglée percée latéralement. Dans l’impression cylindrique, les couleurs arrivent, dans les espaces annulaires concentriques qu’occupent les étages des parties étranglées, par des manchons creux concentriques. Enfin les réservoirs cylindriques d’où descendent les couleurs sont fermés par des pistons chargés de poids dont la pression se transmet aux couleurs et qu’on fait varier au besoin. Des robinets modérateurs donnent un second moyen de régler l’impression.
- M. Sainte-Preuve donne ensuite lecture d’un mémoire sur l’application des machines à l’irrigation et au dessèchement des terres. (Ce mémoire paraîtra dans le prochain numéro du Bulletin. )
- Imprimerie de Mme Ve BOUCHARD-HUZARD, rue de l’Éperon, 7.
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- LISTE, PAR ORDRE MÉTHODIQUE DES MATIÈRES, DES BREVETS D’INVENTION, DE PERFECTIONNEMENT ET D’IMPORTATION délivrés en France pendant Vannée 1844 *
- Nota. Les brevets d’importation sont indiqués par un astérisque.
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- ABAT-JOUR.
- 1. MM. Bauerkeller ( G. ) et Manc (G.), chez M. Reynaud, rue Bleue, 16 ; perfectionnements dans les abat-jour et appareils analogues reflétant ou entourant la lumière. (26 avril. — 5 ans.) *
- ACIER.
- 2. M. Favelier {A. C.), à Paris; application mécanique de la molette au taillage de l’acier poli , pour garniture de bourses et autres objets. (21 décembre.— i5ans.)
- AGRAFES.
- 3. Mademoiselle Filmait, à Bordeaux; agrafe mécanique qu’elle nomme gage. ( ier février. — 5 ans.)
- 4- M. Luiset (L.)., rue Saint-Dominique-Saint-Germain, 115 ; système d’agrafe ayant pour objet de remplacer les sous-pieds de guêtres et de pantalons. (27 avril. — 5 ans.)
- 5. MM. Peyrouze et comp., rue de Bon-dy , 76; machines à fabriquer les agrafes. (23 juillet. — 10 ans.)
- 6. MM. Lechevalier et Petasse {A.), rue Saint-Denis, 131 ; fabrication cl’agrafes-boutons. (23 juillet. — 5 ans.)
- 7. M. Gengembre (L. F.), chez M. Perpigna, rue de Choiseul, 2 ter ; application du fil de zinc à la fabrication des agrafes dites inoxydables. (3i octobre. — 5 ans.)
- 8. Mademoiselle Constant (M.) et M. Jour-
- dran (E.), a Paris ; agrafe de devant de corset. (i3 décembre. — i5 ans.)
- 9. M. Rabroue {V.), à Paris ; genre d’agrafe propre à remplacer la broche. (27 décembre.
- — i5ans.)
- AIGUiLLES.
- 10. MM. Dupuis et Tachy, rue du Faubourg-Poissonnière, 70; perfectionnements apportés aux aiguilles à la française. (18 octobre.
- — i5 ans.)
- ALCOOL.
- 11. MM. Cealis et Grobon , à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; production de l’alcool par la garance. (22 octobre. — i5 ans.)
- 12. M. Lalenne-Delagrange, à Valenciennes (Nord); extraction de l’alcool provenant de la betterave, au moyen de la distillation. (29 octobre. — i5 ans.)
- 13. MM. Piloret {J. F.) et Sabaud (B.), à Paris ; fabrication d’un liquide alcoolique avec du marc de café. (3 décembre. — 15 ans.)
- i4- MM. Meslier (A.) et Guiller(E.), à Paris ; procédés propres à infecter et dénaturer l’alcool de manière à le rendre impropre à la boisson. (14 décembre. — i5 ans.)
- ALIMENTS.
- i5, M. Chemin {A.), à Amiens (Somme); appaieil destine a la cuisson des aliments, fi3 novembre.— i5ans.)
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- alliage.
- 16. M. Newton {TV.), de Londres, chez M. Perpigna, rue de Choiseul, 2 ter; composition d’alliages destinés à remplacer le laiton et le cuivre rouge dans la construction des machines. (4 octobre. — i5 ans.) *
- 17. M. Vaucher de Strubing , à Paris ; application de l’alliage métallique Vaucher. (9 octobre. — i5 ans.)
- ALLUMETTES.
- 18. M. Duval {F.), boulevard Beaumarchais, 57 ; procédés de fabrication des allumettes. (19 juin. — 10 ans.)
- ALUN.
- 19. M. Claude {A.), à Colmar (Haut-Rhin) ; fabrication des alunites et des aluns artificiels. (19 octobre. — i5 ans.)
- AMEUBLEMENTS.
- 20. MM. Coher {A.) et Limonaire {J.), chez M. Armengaud, rue Saint-Louis, 34, au Marais; perfectionnements dans les procédés d’entretien des ameublements. (5 janvier. — 5 ans.)
- 21. MM. Leroy {C. F.) et Renschel, chez M. Armengaud, rue des Filles-du-Calvaire, 6 ; appareil dit porte-literie. (27 avril. — 10 ans.)
- 22. M. Fadié {J. J.), rue du Faubourg-Poissonnière, 128; genre de tringles de rideaux qu’il nomme mobiles et perpétuelles. (22 mai. — 5 ans.)
- APPAREILS CULINAIRES.
- 23. M. Dunand {A. M.), rue du Petit-Thouars, 23 ; nouveau rôtisseur économique. (29 mai.— 5 ans.)
- 24* M. Salat {L.), rue de Rivoli, 6 ; appareil dit coquetière à la vapeur, propre à faire cuire les œufs à la coque. (27 février. — 5 ans.)
- APPRET.
- 25. MM. Durand frères et Girodon, à Lyon (Rhône); système de crépage et de gaufrage sur crêpes, gazes et autres tissus. ( 19 juin. — 1 o ans.)
- 26. M. Dauphin (P.) , rue de Crussol ,17; procédés propres à l’apprêt des blancs sur les socles. (10 octobre. — 5 ans.)
- 27. MM. Gros-Odier, Roman et comp., à
- Wesserling (Haut-Rhin); machines à apprêter les calicots. (i4 octobre. — io ans.)
- 28. Madame Selot, chez M. Heutte, à Cante-leu, près Rouen; apprêt genre anglais dit apprêt algérien. (19 octobre. — 10 ans.)
- armes a feu.
- 29. M. Brokedon {TV.), de Londres , chez M. Truffaut, rue Favart, 8; perfectionnements dans les moyens de charger les armes à feu et d’y fixer la charge à l’aide de bourres en métal. (23 janvier. — i5 ans.) *
- 30. M. Rey {C.), à Saint-Etienne (Loire); simplification de la batterie des armes à feu. (26 avril. — 5 ans.)
- 31. M. Delaire {Z. A.), rue Férou, 28; nouveau genre de fusils. (11 mai. -— i5 ans.)
- 32. M. Naglish {A.), chez M. Armengaud aîné, rue du Pont-Louis-Philippe , 13 ; perfectionnements apportés aux armes à feu. (2 sept. — i5 ans.) *
- 33. MM. Ramon {C.), et Van Boom {TI.), rue du Cherche-Midi, 24 ; perfectionnement apporté aux fusils à percussion et autres armes à feu du même genre. ( 9 septembre. — 1 o ans.) *
- 34- M. Caron {A.), chez M. Marquis , passage de l’Opéra, 20; chien de fusil à tête mobile. (9 septembre. — 5 ans.)
- 35. M. Aspinwall {Th.), de Londres , chez M. Truffaut, rue Favart, 8 ; moyens et procédés mécaniques propres à fabriquer des canons de fusil. (4 octobre. — i5 ans.) *
- 36. MM. Blevanus {C.) et Alix {D. FJ), rue Païenne, »4 et 16 ; nouveau genre de batterie du fusil. (5 octobre. — 5 ans.)
- 37. M. Chesuy {L. F.), au Mans (Sarthe) ; système auquel il donne le nom de sûreté du chasseur et qu’il adapte aux fusils pour empêcher le coup de partir sans la volonté du tireur. (12 octobre. — 10 ans.)
- 38. M. Guillemin [P.), à Paris ; système perfectionné propre à charger par derrière, au moyen de l’excentrique , toutes armes à feu à percussion depuis le pistolet jusqu’aux plus forts canons d’artillerie (17 octobre.— i5 ans.)
- 39. M. Michalon [J.), à Bar-le-Duc (Meuse)
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- système de batterie de fusil, carabine ou pistolet, dit à percussion intérieure. (19 octobre. — i5 ans.)
- 4o. M. Bouard{F. JP.), à Auxerre (Yonne); système d’amorçoir pour fusils à percussion. (19 octobre. — i5 ans.)
- 4». M. Gauchez jeune (F. D.), à Paris; perfectionnements apportés aux batteries de fusils. (a3 octobre. — i5 ans.)
- 4a. MM. de Létaulle (F.) et le Provost, à Paris ; genre d’amorçoir dit capsulaire. (25 octobre. — i5ans.)
- 43. M. Vieillard (E. N.), à Paris; tampon en nerf de bœuf comprimé , s’adaptant aux fusils percutants en service dans l’armée. (26 octobre. — i5 ans.)
- 44- M. Romegous {P. J.), à Aucli (Gers) ; perfectionnement consistant en un moyen d’amorcer intérieurement les armes à feu. (5 novembre.— i5ans.)
- 45. M. Beycotle (JP.), à Saint-Etienne (Loire); système d’arrêt de sûreté pour les armes à feu. (27 novembre.—10 ans.)
- 46. M. Rcakin aîné, à Paris; système d’arrêt de sûreté pour fusil à un ou à deux coups et pour pistolets et carabines. (26 novembre.—15 ans.)
- ARMES BLANCHES.
- 47. M. Dumery (C. /.), rue Hauteville, 4i ; garde d’épée et de sabre , à poussoir, à détente et à repos ou arrêt intérieur. (5 avril.—15 ans.)
- arpentage.
- 48. M. Blery (E.), à Passy, près Paris ; système de construction de chaînes des décamètres à l’usage des arpenteurs. (27 avril. — 5 ans.)
- ARROSOIR.
- 49. MM. Minich et de Villeneuve , rue Mé-nilmontant, 80; arrosoir à tubes mobiles (2 septembre. — 5 ans.)
- BAIGNOIRES.
- 50. M. Vaux (C.), à Paris ; appareils portatifs propres à remplacer les baignoires ordinaires. (3o octobre. — i5 ans.) *
- BAINS.
- 51. M. Palman (J. F.), à Paris; nouveau système de bains. (10 octobre. — i5 ans.)
- 52. M. Levolle (R. P.), à Paris; suppression
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- des cordes à soupapes des bains et de leurs flotteurs , et leur remplacement par un nouveau mécanisme. (21 octobre. — i5ans.)
- 53. M. Hazard (R.), de Bristol, chez M. Fleu-lard, rue Labruyère, 3o ; perfectionnements apportés aux appareils de bains. (29 octobre. — 5 ans.) *
- 54. M. Berrens {F. T.), à Paris ; moyen de donner pendant tout l’été, dans les bassins de natation de rivière ou de mer, des bains tempérés de 18 à 20 degrés. (3o décembre. — i5 ans.)
- BALANCES.
- 55. M. Ellis (S.), de Salford, chez M. Truj-faut, rue Favart, 8 ; perfectionnement dans la construction des machines à peser, à bascule et à plateaux mobiles, applicables aux chemins de fer et à d’autres usages. ( 11 mai. — i5 ans.) *
- 56. MM. Sagnier (L.) et comp. , rue Grange-Batelière, 17 ; nouvel instrument de pesage. (29 mai. — 10 ans.)
- 57. M Camus (P.), rue de "Viarmes, 18; perfectionnements ajoutés aux balances à bascule. (5 juin. — 5 ans.)
- 58. M. Lecornu-Maillot (J. B.), chez M. Ar-mengaudaîné, rue du Pont-Louis-Philippe, i3; perfectionnements dans la construction des balances. (16 juillet. — 5 ans.)
- 59. M. Béranger (7.), à Lyon (Rhône) ; perfectionnements apportés aux balances dites Roberval ou anglaises. (12 août. — 10 ans.)
- 60. M. Ponsonnet (J. ), à Saint-Etienne (Loire) ; romaine à branche plate avec coulisse. (9 septembre. — 5 ans.)
- 6 t . M. Marès-Vaissier fils aîné , à Bordeaux (Gironde); construction d’une balance décimale. (4 décembre. — 5 ans.)
- 62. M. Chrelin {A. N.), à Morez (Jura); balance à peser sans poids. (22 août. — 5 ans.)
- BALANCIER.
- 63. M. Jacquemin (A.), rue des Trois-Couronnes, 4 bis} machine applicable à toute espèce de balanciers et propre à découper, dévi-roler, frapper et percer à la fois les médailles ,
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- pièces de monnaies, jetons, etc. (12 août. — 5 ans.)
- BALEINE.
- 54* M. Duport (P.), à Lyon (Rhône); procédé à l’aide duquel on fait subir au jonc rotin une transformation qui le rend propre aux mêmes usages que la baleine , et qu’il nomme baleine factice. (26 avril. — 5 ans.)
- BANDAGES HERNIAIRES.
- 65. M. Pernet {J. F.), rue des Filles-St. -Thomas , 19; appareil herniaire qu’il nomme caleçon franc-comtois. (22 mai. — 5 ans.)
- 66. M. Muller {J. E.), à Paris; bandage herniaire abyssinien. (i3 novembre.— i5 ans.)
- BATEAUX.
- 67. M. Fossat (E.), à Grasville-l’Heure (Seine-Inférieure) ; construction de pirogues baleinières. (11 mai. —5 ans.)
- 68. M. Montclar (A.), chez M. Moléon, rue de la Paix, 20 ; bateau-citerne et bateau-incendie. (9 septembre. — 10 ans.)
- 69. M. Rambaud (/.), à Lyon (Rhône) ; système de bateaux mixtes en fer et en bois. (i5 octobre. — i5ans.)
- 70. M. Philippe (M. C. E.), rue Château-Landon, 17; système de bateaux dits bateaux jumeaux. (19 octobre. —- 10 ans.)
- 71. MM. Joseph (L. G.) et Dupin , à Paris ; rames articulées et vannes à palettes articulées, applicables aux bateaux, navires, etc. (29 octobre. — i5 ans.)
- BATEAUX A VAPEUR.
- 72. M. Barbua de Montigny, à Auxerre (Yonne) ; bateau à vapeur à grande vitesse qu’il nomme chemin de fer flottant. (5 janvier. -— i5 ans.) *
- 78. M. Bresson {A.), à Rouen (Seine-Inférieure); bateau à vapeur à courant. (10 octobre. — 15 ans.)
- 74- M. Geoffroy {S. N.) , à Carcassonne (Aude) ; moyen de faire marcher les bateaux à vapeur à l’aide d’une machine dite à réaction. (16 octobre. — i5 ans.)
- 75. M, Dutilleu (J.), à Lyon (Rhône); procédé de locomotion applicable aux bateaux à vapeur. (i4 novembre. — i5 ans.)
- n6. M. Lamy (P. C.), à Cliâlons-sur-Saône (Saône-et-Loire) ; appareil d’aubes applicables à la marche des bateaux à vapeur. (3o novembre. — i5 ans.)
- 77. M Pons (L. J.), à Lyon (Rhône) ; procédé destiné à accélérer la marche des bateaux à vapeur. (2^ décembre. —- i5 ans.)
- BATONS.
- 78. M. Jungfleisch (P. C.), à Paris ; perfectionnements dans la fabrication des bâtons recouverts de cuivre. (26 octobre. — i5 ans.)
- BÉLIER.
- 79. M. Clément {J. A.), à Avignon (Vaucluse) ; bélier tranchant et perforant. (28 décembre. — i5 ans.)
- betteraves.
- 80. M. Douay - Lesens , à Valenciennes (Nord) ; distillation de la betterave après cuisson de cette racine , avant sa réduction et sa mise en fermentation. (29 octobre. — i5 ans.)
- 81. M. Archbald {TV.), chez M. Per pi gnu , rue de Clioiseul, 2 ter; moyen de purifier le jus de betterave et le jus de canne. (i4 octobre.
- — i5 ans.) *
- BEURRE.
- 82. M. Duchemin {H. J.), à Tours (Indre-et-Loire ) ; appareil qu’il désigne sous le nom de laminoir - nettoyeur pour la préparation des beurres. (20 décembre. — i5 ans.)
- BIBERON.
- 83. M. Thier {P. L.), à Saint -Saulge (Nièvre); fabrication d’une téterelle. (5 octob.
- — 10 ans.)
- BIÈRE.
- 84. M. Barraull {A.), à Mâcon (Saône-et-Loire) ; procédé propre à fabriquer une bière limpide et mousseuse. (14 octobre. — i5ans.)
- BIJOUTERIE.
- 85. M. Dafrique {F.), rue Saint-Martin, io3 ; nouveau genre de bijouterie. (22 août.— 5 ans.)
- 86. M. Loire jeune (L. N.), rue Saint-Martin , 253 ; application de l’acier à la bijouterie fine ou fausse. (10 octobre. — 5 ans.)
- 87. MM. Payen et comp. , rue Molay ,10;
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- ( 459 )
- genre de brisure de boucles d’oreille. (i5 octobre. —15 ans.)
- 88. M. G ranger (L.C.), rue Sainte- Avoye, 32 ; système d’émaillement de chaînes-bijoux massives ou creuses, qui s’exécutent très-promptement et sans soudure. ( 3i octobre. — i5 ans.)
- 89. M. Paillette {H. E.), à Paris ; genre de bijouterie en acier creux estampé. (27 décemb.
- — r5 ans.)
- BILLARDS.
- go. M. Sollier (F.), à Lyon (Rhône) ; application des tapis imperméables aux billards. (19 juin. — 5 ans.)
- 91. M. Marchai ( P. ), rue du Bac, 102 ; nouveau genre de bandes de billards. (12 août.
- — 5 ans.)
- 92. M. Rousin , à Angers (Maine-et-Loire) ; nouvelle table de billard. (12 octobre. — i5 ans.)
- 93. M. Barrabaud (P. E.), à Paris ; perfectionnement dans la confection des bandes de billard. (21 octobre. — i5 ans.)
- 94. M. Moronil dit Suarez (/.), à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; genre de billard et accessoires. (22 novembre. — i5 ans.)
- BISCUITS.
- g5. M. Dubourg (./. P.), à Paris; procédés de fabrication des biscuits et des pâtes cuites destinées à remplacer les pâtes dites d'Italie. (27 novembre. — i5 ans )
- BLANC DE PLOMB.
- g6. MM. Bobierre (P. A.) , de Ruollz (C.) et Rousseau (P.), rue de rÈcole-de-Médecine,g; matière propre à remplacer la céruse ou blanc de plomb. (5 janvier. — i5 ans.)
- 97. M. d’Hespel, à Haubourdin (Nord) ; fabrication du blanc de céruse. (23 janvier. — 10 ans.) *
- BLANCHIMENT.
- 98. Mademoiselle Pauchet {L. A.), rue Saint-Lazare , 9 ; poudre propre à blanchir le linge et les étoffes, qu’elle nomme plunticothone. (9 septembre. — i5 ans ) *
- 99. M. Perrot {L. J.), à Yaugirard, près Paris ; système de machines propres au blan-
- chiment et à la teinture des fils de coton, laine, lin, soie, etc., dévidés en écheveaux. (18 sept.
- — i5 ans.) *
- 100. M. Fabre (</.), à Neuilly-sur-Seine (Seine); appareil plysoballe destiné au blanchissage du linge, des fils de coton, du lin et du chanvre tissé ou non tissé. ( 2 octobre. — 10 ans.)
- 101. M. Chevallier {JL. E.) , à Orléans (Loiret) ; appareil physique dit buanderie économique. (9 octobre. — i5 ans.)
- BOIS.
- 102. M. Garaud (/.), à Rozoy-sur-Serre (Aisne), chez AI. Boquet, passage des Panoramas ; machine propre à trancher le bois de placage cylindrique. (2 septembre. — 10 ans.)
- BOISSON.
- 103. M. Daubis {J.), à Bordeaux (Gironde); boisson rafraîchissante qu’il nomme clairette mousseuse. (i5 octobre.— 5 ans.)
- BONNETERIE.
- 104. AL Petit {J. C.), rue du Faubourg-Saint-Denis , 88 ; machine propre à la confection de la bonneterie orientale. (12 août. — i5ans.)
- 105. M. Fincent (H.), à Troyes (Aube); machine destinée à diminuer et à jeter les cotons pour obtenir en même temps des tricots à lisières de largeurs différentes, appliquée aux métiers français à faire des bas. (28 septembre.
- — 10 ans.)
- 106. M. Guérin (S.), à Nîmes (Gard) ; bas à jarretières élastiques. (15 octobre. — 5 ans.)
- 107. M. Totrj-Latouche {L. J.), à Paris ; fabrication de bonneterie orientale. (23 octobre.
- — 15 ans.)
- 108. M. de la Rothière {J. A.), à Paris ; dispositions mécaniques appliquées à la fabrication des bas. (26 décembre.— iSans.)
- BOUCHES A FEU.
- 10g. M. Dutfoy {L. /î.), rue Taitbout, 42; système de canon et de toute espèce de bouches à feu. (6 février. — 5 ans.) *
- BOUCHONS.
- M. Robin (C), rue Neuve-des-Petits-
- 59
- 110.
- Quarante-quatrième année. Octobre 1845.
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- Champs, 83 ; machine propre à fabriquer les bouchons de liège, (i6 avril. — 5 ans,)
- 111. M. Frenais (E. A.), chez M. Perpigna, rue de Choiseul, 2 ter ; système perfectionné propre à la fabrication et à la préparation des bouchons de liège, et à l’utilisation des déchets provenant de cette fabrication. (2 octobre. — i5 ans.)*
- 112. MM Beuday (H.) et Owen (G.) , chez M. Fleulard, rue Labruyère, 24; moyen d’assujettir les bouchons dans les bouteilles ou autres vases. (19 octobre. — 10 ans.) *
- 113 M. Hancock (C.), à Paris; composition ou substance remplaçant avec avantage le liège, et procédés employés pour fabriquer, avec cette composition, des bouchons, boudons et autres articles analogues. (21 novembre. — i5 ans.) *
- BOUILLEUR.
- 114- M. de Beaurepaire (A. H.), à Paris ; appareil propre à chauffer, faire bouillir et distiller divers liquides, qu’il appelle bouilleur à pied. (7 novembre. — 15 ans.)
- bourses.
- 115. M. Warrée (B. T.), à Paris; introduction des perles dans la fabrication des bourses mécaniques. (5 novembre. — 10 ans.)
- 116. M. Giraudeau (J.), rue Riclier, 6; fermeture de bourses dites des princes. (27 novembre. — i5 ans.)
- 117. MM. Cormllon et Pezzani, rue Ram-buteau, 56; fermoirs de bourses, de sacs et de tous autres objets. (2 octobre. — 5 ans.)
- BOUSSOLES.
- 118. M. Young (A.), de Londres, chez M. Truffaut, rue Favart, 8; perfectionnements propres à rendre les aiguilles magnétiques moins sensibles aux influences des climats. (26 avril,— 1 o ans.) *
- BOUTEILLES.
- 119. M. Betts , de Londres , chez M. Fleulard, rue Labruyère, 24; perfectionnements apportés aux bouteilles d’argile, de grès ou de verre, et ayant pour but de retenir tous les bouchons ou tout ce qui peut en tenir lieu, quelle qu’en soit la matière. ( 11 mai. — i5 ans.) *
- 120. M. Lannes de Montebello (F.), rue Laffitte, 17 ; machine propre à boucher les bouteilles. (18 septembre. — 5 ans.)
- 121. MM. Pedley (TV.) et Thorn, à Boulogne (Pas-de-Calais) ; nouveau système de bouteilles. (9 octobre. — i5 ans.)
- 122. M. Ozouf (H.), à Avranches (Manche); mécanisme destiné à servir de bouchage aux bouteilles contenant des liquides gazeux, qu’il nomme capsule mécanique. ( 9 octobre. — i5 ans.)
- 123. M. Dehay(H. 71.), rue Grange-Batelière, 7; bouteilles bisorines ou bouteilles à deux ouvertures et sans niveau. (9 octobre.
- — i5 ans.)
- 124. M. Galop in (H.), à Paris ; mode de boucher les bouteilles ou autres vases pour conserves alimentaires ou liquides gazeux. ( g octobre.— i5 ans.)
- 125. M. Cordier (J.), à Fontaine-Française (Côte-d’Or) ; machine à rincer les bouteilles. (29 octobre. — 5 ans.)
- 126. M. Gruel (G.), à Bordeaux (Gironde); mastic propre à boucher les bouteilles et autres vases, à remplacer la cire à cacheter et les vernis. (2 novembre.— i5 ans.)
- 127. M. Jacquesson (A.),k Paris; perfectionnements dans les appareils et procédés propres au bouchage des bouteilles renfermant des vins et autres liquides mousseux et non mousseux. (i5 novembre. — i5 ans.)
- 128. M. Salambier (H. L.),k Paris; système de bouchage hermétique des bouteilles, etc., au moyen d’un ciment minéro - métallique. (5 décembre. — i5 ans.)
- BOUTONS.
- 12g. MM. Piconnet( E. L. ) et Lamontagne (A.), à Belleville, près Paris ; nouveau système de douille métallique pour boutons. (26 avril.
- — 5 ans.)
- 130. M. Aribaud (H. A.), rue du Faubourg-du-Temple, 4^ ; nouveau genre de boutons. (29 avril.—Sans.)
- 131. M. Coudron (N. A.), à la Ferté-Gau-clier (Seine-et-Marne); genre de boutons de chemise. (22 mai. -- 10 ans.)
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- 132. M. Redelix (J. II.), à Paris; disposition de boutons à vis sans couture. ( 10 octobre. — i5ans.)
- 133. MM. Ognard (C.) et Brière (A.), à Paris ; boutons à ressort propres aux gants et à l’habillement. (21 octobre. — i5ans.)
- i34- M. Bapterosses {J. F.), impasse Gué-menée, 8 ; machine propre à faire les boutons de porcelaine. (4 novembre. — i5 ans.)
- 135. M. Allemand {A.), rue J.-J.-Rousseau, 18 ; boutons-agrafes avec ou sans chaîne. (28 novembre. —i5ans.)
- 136. M. Letourneau (T.), à Paris ; genre de boutons à bretelles dits boutons à dôme. (28 novembre. — i5ans.)
- BRACELETS.
- 137. M. Bloche fils (L.), à Paris; genre de bracelets élastiques. (a5 octobre. — i5 ans.)
- BRANCARDS.
- 138. M. Dupuis {T. F.), à Paris ; brancards dits brancards à béquilles. (24 octob. — 15 ans.)
- BRAS ARTIFICIEL.
- 139. M. Fan Petersen (P.), rue dés Martyrs, 9; avant-bras et bras entier artificiels. (9 juillet. — i5 ans.)
- BRETELLES.
- 140. M. Gaumont (N. J.), rue Bourbon-Yil-leneuve, 5g ; nouvelle patte de bretelle. (6 février. — 5 ans.)
- 141. M. Davenne (L. D.), rue de la Sour-dière, 3i ; mode de bretelles de pantalon se mettant en harmonie avec les mouvements du corps, qu’il nomme appareil efface - épaule. (22 mai. — 5 ans.
- 142. M. Heilman (F. G.), à Paris; nouvelles boucles de bretelles. (25 octobre. — i5 ans.)
- BRIDES.
- 143. M. Fuillemot (J ), à Yesoul (Haute-Saône); perfectionnements apportés aux brides muselières. (3o octobre. — i5 ans )
- BRIQUES.
- 144* M. Forsyth, de Manchester, chez M. Trousse, à Roubaix (Nord) ; perfectionnements applicables aux machines propres à la fabrication des briques et tuiles. (27 février. — io ans.) *
- 145. MM. Luri et Nicolaï, à Bastia (Corse); procédés de fabrication de briques propres à construire, avec solidité et économie, des voûtes planes, cloisons et toits, sans employer de charpente. (16 avril. — 5 ans.)
- 146. M. Brouard (/. F.), au Havre (Seine-Inférieure); construction d’un mouleur-brique-teur. (23 juillet — i5 ans.)
- r47* M. Revollier (J. B.), à Saint-Chamond (Loire); procédés de fabrication de tuiles-briques destinées à la construction de cloisons et toitures. (12 août. — i5ans.)
- 1.48. M. Naglish ( A. ), chez M. Armengaud aîné , rue du Pont-Louis-Philippe, 13 ; machine propre à faire les briques. (2 septembre. — 5 ans.) *
- 149- M. Julienne [A. M.), à Rouen ( Seine-Inférieure) ; machine à briques et à pavés de toutes formes et dimensions, ( 5 octobre.— 10 ans.)
- 150. M. Totain\L. J.), à Paris ; briques et tuyaux doubles et simples d’assemblages triangulaires. (22 octobre. — i5 ans. )
- 151. M. Samuel {P. A.), à Rouen (Seine-Inférieure); machine à briques. (2R octobre. — i5 ans,)
- IÔ2. M. Legros (E.), à Rouen (Seine-Inférieure); machine à mouler la brique. (22 novembre. — i5 ans.)
- i53. M. Maillet (R.), à Cliâlons (Marne) ; machine à mouler la brique. (22 novembre. —
- 15 ans.)
- i54- MM. Hugueninet Ducommun, à Mulhouse (Haut-Rhin); machine portative propre à faire des briques, tuiles et objets de poterie. (27 décembre. — i5 ans.)
- BRODERIE.
- 155. Mademoiselle Chanson (J. F.), chez M. Perpigna , rue de Choiseul, 2 ter ; métier perfectionné pour la broderie ou la tapisserie de tout point, dit métier parisien. (27 mars. — 10 ans.)
- 156. M. Aubry (C. H.), cité Trévise, 24; machine propre à broder au crochet. (27 avril. — 5 ans.)
- 157. M, l azon {F.), chez M. Armengaud,
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- rue des Filles-du-Calvaire, 6 ; nouveau métier à tendeur de broderie, tapisserie et toiles peintes, dit métier Fazon. (g septembre. — 5 ans.)
- i58, M. Jouenne (F.), rue Saint-Honoré147> procédés d’application de la broderie. (28 septembre. — 5 ans.)
- BROSSES.
- ï5g. M. Rennes {A. J.), rue de l’Aiguille— rie, 2; divers procédés propres à la fabrication des brosses destinées à divers usages. (5 janvier.
- — 5 ans.)
- 160. M. Haneok (TV.), de Londres, chez M. Fleulard, rue Labruyère , 24 ; nouvelle brosse. (23 juillet. — 5 ans.) *
- 161. M. Thiercelin (A. JE.), à Paris; genre de brosses à peindre qu’il appelle brosses françaises. (14 novembre. — i5 ans.)
- CABAS.
- 162. MM Jacquet Bouchet et Marchant , à Montendre ( Charente-Inférieure) ; fabrication de cabas en latanier. (28 novembre. — i5 ans.)
- CABESTAN.
- 163. M. Movillon de Glimes (A.), rue Le-pelletier, 11 ; nouveau genre de cabestan-vin-das. (16 juillet. — 5 ans.) *
- 164. M. Cardon (C. Y.), au Havre (Seine-Inférieure) ; disposition mécanique applicable aux cabestans et aux treuils pour leur permettre des fonctions continues (23 juillet. — io ans.)
- 165. MM. Auger père et fils [P.F.), rue des Trois-Couronnes, 33; treuil servant de cabestan mobile et propre au halage continu ainsi qu’aux machines qui demandent de la force. (22 août. —• 5 ans.)
- 166. M. Bonnin jeune, à Bordeaux (Gironde); guindeau à pompe. (i5 novembre. — 5 ans.)
- CACHET.
- 167. M. Paris (J. R.), rue du Temple, 4<>; cachet de sûreté. ( 9 octobre. — 1 o ans.)
- 168. M. Chevalier (F.), à Paris ; mode ou système de fermeture des lettres et enveloppes, ou cachet scellé dit cryptographe. ( i6 décembre.
- — 15 ans. )
- CADRAN.
- 169. M. Gilbert {J. F.), rue des Saints-
- Pères, 12; système de cadran-marque. (i3 décembre. — 5 ans.)
- CADRES.
- 170. M. Reynaud-Chapelain (H. J.), rue Greuetat, 2; cadres estampés ou étirés à la bille, à double face, sans soudures. (12 novembre.— i5 ans.)
- CAFÉ.
- 171. M. Steinmetz (M.) et mademoiselle Morel (iY.), rue Coquillière, 27 ; composition d’un genre de café qu’ils nomment café loniah. (5 juin. — 10 ans.) *
- 172. MM. Fandonghen (J.) et Houbaer (P.), à Lille (Nord) ; fabrication d’une poudre remplaçant la chicorée, qu’ils nomment café français. (5 octobre. — 5 ans.)*
- CAFETIÈRE.
- 173. M. Cordier (L. H. C.), rue de la Paix, 20; nouveau genre de cafetière. (27 mars.
- — 10 ans.)
- 174. M. Camus (.A. J.), rue des Filles-du-Calvaire , 6 ; nouveau genre de cafetière. (29 mai. — 10 ans.)
- 175. M. Gabet {A. E.), à Paris; nouvelle cafetière. (17 octobre. — i5 ans.)
- 176. M. Loysel de la Lantais , quai de Yal-my, 8; appareil pour faire des infusions de café, de thé et autres substances. ( ig octobre. — 5 ans. )
- CALCUL.
- 177. M. Richard (F.), chez M. Armengaud, rue des Filles-du-Calvaire, 6 ; machine propre à calculer les intérêts à tous les taux. (29 mai.
- — 10 ans.)
- 178. MM. Favier et Gouchon (C. A.), à Lille (Nord); machine à calcul nommée le multipliant. (18 octobre. — 10 ans.)
- 179. MM. Schwilgué père et fds, â Strasbourg (Bas-Rhin) ; machine dite additionneur mécanique. (24 décembre. — i5 ans.)
- CALORIFÈRES.
- 180. M. Rey (P.), à Lyon (Rhône); nouveau système de calorifère. (19 février. — 5 ans.)
- 181. M. Duval (F.), boulevard Beaumarchais, 57; genre de calorifère qu’il nomme ca-
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- brifère lumineux sans fumée. ( 27 mars. — 10 ans.)
- 182. M. Zammaretti (V. M.), rue Neuve-Saint-Martin, 4 ; application de cylindres ou tambours en terre réfractaire ou autre , d’une seule pièce , à la construction de calorifères de différentes dimensions. (5 juin.— 10 ans.)
- 183. M. Pellault de Bit (/.), chez M. Armen-gaud, rue des Filles du-Calvaire , 6 ; calorifère économique et sanitaire. ( 9 septembre. — 5 ans.)
- 184. MM. Cherrier et Mathieu , rue des Deux-Portes-Saint-Sauveur , 18 ; nouveau calorifère. (2 octobre. — 10 ans.) *
- 185. M. Grandchamp (J.) , à Paris ; perfectionnements apportés aux foyers des calorifères, des chaudières à vapeur ou autres, et pouvant s’appliquer, en outre, aux foyers employés dans diverses industries. (9 octobre. — i5ans.)
- 186. M. Chausscnot jeune, quai-de Billy, 38; genre de calorifère à air chaud, (14 octobre.— i5ans.)
- 187. MM. Hirigoyen etBaquey, à Bordeaux (Gironde) ; appareil propre à chauffer toutes sortes d’appartements, et qu’ils nomment calorifère. (5 décembre. — i5ans.)
- CANNES.
- 188. M. Giraudeau (J.) , rue Richer , 6 ; nouveau genre de canne. (ier février.— 5ans.)
- 189. M. Beringer (J.), rue du Coq, 6; canne qu’il appelle folio-canne, propre à porter des papiers. (28 novembre. — i5 ans )
- 190. M. Taillant (G. P.), à Paris ; nouveau genre de cannes , de fouets et de cravaches. (26 décembre. — 10 ans.)
- CANEXIÈRES.
- 191. M. Duchamp fils (P.), à Lyon (Rhône); canetière propre à faire les canettes à défiler. (22 août. — 5 ans.)
- 192. M. Piavoux (H. C.), à Lyon (Rhône); machine à faire les canettes , celles à dérouler comme celles à défiler. (4 novembre.—i5ans.)
- ig3. M. Tranchât (F.), à Lyon (Rhône); système de canetière à défiler. ( J1 novembre. —• i5 ans.)
- 194. M. Mercier {J. B.), à Lyon (Rhône);
- ( 463 )
- canetière à régulateur dite canetière Mercier. (4 décembre. — 10 ans.)
- CAOUTCHOUC.
- ig5. M. Newton (TT.), de Londres, chez M. Perpigna, rue de Choiseul, 2 ter; perfectionnements apportés à la préparation du caoutchouc et à la fabrication des tissus et autres objets dans lesquels le caoutchouc forme une partie intégrante. (16 avril. — i5 ans.) *
- CARBONISATION.
- 196. M. Vallaury (J. B.), à Paris ; système de carbonisation au moyen de fours et calorifères portatifs. (7 novembre. — i5 ans.)
- CARDAGE.
- 197. M. Stephenson (C.), de Liverpool, chez M. Perpigna , rue de Choiseul, 2 ter ; perfectionnements apportés aux machines à carder le coton et autres matières filamenteuses. (19 avril. —10 ans.) *
- 198. M. Newton (TT.), de Londres , chez M. Perpigna, rue de Choiseul, 2 ter ; machine perfectionnée propre à nettoyer , ouvrir et en-vider les étoupes, la laine , la soie et autres matières filamenteuses, avant de les soumettre aux opérations de cardage , d’étirage et de filage en gros et en fin. (4 octobre. — 5 ans.) *
- 199. M. Leroy fils, à Rouen (Seine-Inférieure) ; machine propre à carder le coton et la laine. (23 décembre. — i5ans.)
- CARDES.
- 200. M. Levrat (F.), h Vienne (Isère); procédé pour obtenir, sur les machines à bouter les cardes déjà connues, des dents aiguës destinées au cardage des frisons et autres déchets de soie. (i3 mars. — 5 ans.)
- 201. M. Lorrain (C.), à Lyon ; application du caoutchouc sur la peau dans la fabrication des cardes. (5 juin. — 5 ans.)
- 202. MM. Papavoine et Châtel, à Rouen (Seine-Inférieure ) ; machine à égaliser et à aiguiser la denture des rubans de cardes à laine et à coton. (3 août. — 5 ans.)
- 203. M. Dannery (A.), chez M. Armen-gaud, rue des Filles-du-Calvaire, 6; mécanisme propre au débourrage des chapeaux des cardes de filature. (22 août, — 15 ans.)
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- CARRIÈRES.
- 2o4- M. Courbebaisse (A.), à Cahors(Lot); procédé pour faire sauter les rochers dans l’exploitation des carrières et autres travaux. (26 avril. — i5 ans )
- CARTON.
- 205. M. Landron (F.) , rue de la Boule-Rouge , 7 ; perfectionnements apportés à la fabrication du papier mâché. (24 septembre.— 10 ans.) *
- 206. M. Husso > (F.), à Paris ; genre de carton imperméable. (27 novembre. — i5 ans.)
- CASQUETTES.
- 207. MM. Nathan et Hernsheim, rue des Blancs-Manteaux , 42 5 casquettes élastiques. (2 octobre. — 5 ans.)
- 208. M. Lievermant (A. F.), rue Sainte-Avoye, 24 ; ressorts élastiques propres à être adaptés aux casquettes et à les rendre plus ou moins grandes à volonté. (6 mars. — 5 ans.)
- CASSEROLES.
- 209. M. Foulogne (C. £>.), à Rouen (Seine-Inférieure); casserole-galacto. (2 octobre. — 5 ans.)
- CEINTURES.
- 210. Madame Baux {A. R.), rue des Tour-nelles , 49 ; appareil périodique avec ceinture pour les femmes. (26 avril. — 10 ans.)
- 211. Madame de Martres , rue Saint-Jacques, 5 ; ceinture propre aux dames, dite ceinture hypogastrique. (i5 octobre. — 5 ans.)
- 212. MM. Delahaye et Deharbes, rue deLan-cry, 35 ; appareil hygiénique imperméable, à l’usage des femmes pendant la durée de leurs menstrues, nommé ugiénozoneou ceinture hygiénique. (19 octobre. — i5ans.)
- CERCUEILS.
- 213. M. Kirby (R.), de Londres, chez M. Reich , rue du Marché-Saint-Honoré, 4 ; composition d’une doublure extérieure pour la conservation des cercueils de bois. (5 avril. — i5 ans.) *
- CHALES.
- 214• M. Godefroy (P. J.) , rue du Gros-Chenet, 17 ; procédé de chinage sur les chaînes des châles brochés. (22 août. — 5 ans.)
- CHANDELIER.
- 215. M. Zier (P. A.), à Belle ville , près Paris ; nouveau genre de chandelier (6 mars. — 5 ans.)
- CHANDELLES.
- 216. M. Callier {A. B.), à Gien (Loiret); nouvelles chandelles et chandeliers. ( 23 janvier. — 5 ans.)
- 217. M. Cambacérès (J. JL.), rue Haute-ville, 89 ; procédés économiques dans la saponification des acides gras et épuration des corps gras non acides pour la fabrication des chandelles. (23 janvier. — i5 ans.)
- 218. M. Sohn (F.), à Lyon (Rhône); fabrication de chandelles préparées au suif ordinaire, blanches, inodores, fermes , d’une belle combustion , se mouchant d’elles-mêmes et ne coulant point. (26 avril. .— 5 ans.)
- 219. M. Bejot-Gandel, à Châlons (Saône-et-Loire) ; machine propre à la fabrication de la chandelle à la baguette. (i4 octobre.— i5ans.)
- 220. M. Rainaud (A.), à Paris; procédé de fabrication de la chandelle de suif. (10 décembre. — i5 ans.)
- 221. M. Smith (Th.), à Paris; perfectionnements apportés à la fabrication des chandelles et des bougies moulées. (10 décembre.— i5 ans.)
- CHANVRE ET LIN.
- 222. MM. Avoustin, Brun , Bouchon, Saini-Amand Cimetière et Gisquet, aux Balignolles, près Paris; moyen de rouir le chanvre et le lin. (i3 décembre. — i5 ans.)
- CHAPEAUX.
- 223. M. Dida (J. N.), rue Yivienne, 20 ; genre de chapeau à coulisse, bague et cordon. (5 janvier. — 5 ans.)
- 224. M. Smither(J.), de Londres, chez M. Truffaut, rue Favart, 8 ; perfectionnements dans la confection des chapeaux d’hoin-rne et de femme, d’une étoffe double unie , en tissant à des distances égales. ( 16 avril. —
- 5 ans.)*
- 22Ô. M. Duchè/te (A. F.), rue Geoffroy-Langevin, 7; divers systèmes de ressorts appli-
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- cables aux chapeaux mécaniques dits à flexion. (19avril. — 10 ans.)
- 22,6. Le meniez genre de chapeau imperméable à la transpiration et fait de leutre-drap sans couture. (29 mai. — 5 ans.)
- 227. M. Monnier {A.), à Nemours (Seine-et-Marne); fabrication de chapeaux dits abroxi-des. (5 juin. — 5 ans.)
- 228. M. Dupai {A.), à Nantes (Loire-Inférieure); chapeaux à ressorts élastiques. (24 septembre. — 5 ans.)
- 229. M. Jotienne (F.), rue Saint-Honoré , 147 ; carcasses métalliques de shakos, kepys et autres coiffures militaires ou civiles. (24 septembre. — 5 ans.)
- 230. MM. Evrard (E.) , Asselin jeune et Wilson (J.), chez M. Truffant, rue Favart, 8; appareil propre à fabriquer les coiffes d’intérieur de chapeaux d’homme et de femme. (24 septembre. — 5 ans.)
- 231. M. Dernont Rond [T. A.), rue Vieille-du-Temple, 78; machine propre à donner la tournure et le fini aux bords des chapeaux d’homme , qu’il nomme le tournurier. (28 septembre. — 10 ans.)
- 232. M. Chenard, chez M. Armengaud, rue des Filles-du-Calvaire, 6 ; appareil dit tournurier, destiné à mettre en tournure les chapeaux de feutre et de soie. (4 octobre. — 10 ans.)
- 233. M. Martin (F.), à Lyon (Rhône) ; can-netilles plates en papier propres à la confection des chapeaux de dames et autres articles de mode. (5 octobre. — 5 ans )
- 234- M. Josselin {J.), rue du Ponceau, 2: système de carcasse de chapeaux de femme à tête mobile, avec ou sans métal , en sparterie, toile, carton , ou toutes autres étoffes avec lesquelles on confectionne les carcasses de chapeaux. (10 octobre. — 5 ans.)
- 235. M. Morelières (A.), à Paris ; genre de feutre applicable aux chapeaux. ( 11 octobre. — i5 ans.)
- 236. M. Spiquel (M.), rue Saint-Honoré,268; forme mécanique à l’usage de la chapellerie. (i4 octobre. — i5 ans.)
- 237. M. Dumazet (B.), à Lyon (‘Rhône);
- chapeau dit feutre de soie. ( 17 octobre. — i5 ans.)
- 2.38. M. Astic ( A. M. ), rue Neuve-des-Capucines, 5; apprêt pour chapeaux d’homme. (19 octobre. — 5 ans.)
- 23g. M. Allié aîné ( A. J. ), rue Simon-le- Franc, 21 ; application, aux chapeaux, d’un réseau imperméable. (22 octobre. — i5 ans.)
- 240. M. Mirot (J. B.), rue du Cadran, 25; mécanisme propre aux chapeaux mécaniques. (29 octobre. — 5 ans.)
- 241. M. Guyot-Brun {B.), à Paris; chapeau mi-feutre verni drapé. (2 décembre. — i5ans.)
- 242. M. Heilmann (F. G.), à Paris ; instrument propre à suspendre les chapeaux , les manteaux et dit indispensable. (2 décembre. — i5 ans.)
- 243. M. Abt (H.;, rue du Caire, 5; nouveaux procédés propres à la fabrication des chapeaux de paille. (19 juin.— 5 ans.)
- CHAPELETS.
- 244' M. Dalloz-Gradoz , à Saint - Ctaude (Jura) ; procédé de fabrication des grains de chapelet en coco et autres matières. (16 juillet. — 5 ans.)
- 245. MM. Jeanlel, Panisset etFilloz, à Saint-Claude (Jura) ; outillage servant à fabriquer des grains de chapelet en buis , coco , ivoire, corne, etc. (29 octobre. — i5 ans.)
- CHARBON.
- 246. M. Fontenay (F.), à Paris; nouveaux procédés propres à faire utiliser les poussiers de charbon. (5 novembre. — i5 ans.)
- 247. M. Lacoffrette (L.), à Mareuil ( Cher) j procédé de cuisson du charbon de bois. (r3 no-*-vembre. — 10 ans.)
- CHARIOTS.
- 248. M. Harmey (J. P.), à Pai’is ; chariot-remontoir. (16 octobre. — 10 ans.)
- 249. M. Leuthold (C. G.), à Paris; mécanisme arrête-char, système Leuthold. (3o octobre. — i5 ans.)
- CHARRUES.
- 250. M. de Travanet (S.), à Bourges (Cher); nouvelle charrue mécanique. ( 27 mars. — 10 ans.)
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- 251. M. Godefroy {E. N.) , chez M. Rey-
- naud, rue Bleue , 16 ; perfectionnements dans la construction des charrues, lesquels sont applicables aux instruments analogues employés pour travailler la terre. (26 avril. — 10 ans.)
- 252. M. Rolland (/. N.), à Bierne (Haute-Marne) ; nouvelle charrue. (29 mai. — 5 ans.)
- 253. M. Belleguic (J. G,), chezM. Moléon, rue de la Paix, 20; charrue double dite charrue à bêche. (5 juin. — i5 ans.)
- 254- M. Ficlelin (J. L.), à Bléville ( Seine-Inférieure ) ; modifications apportées à la charme dite charrue cauchoise. (23 juillet. — 5 ans.)
- 2.55. M. Fondeur, à Genlis (Aisne) ; charrue à socs alternatifs. (3i octobre. — i5ans.)
- 256. M. Bichet (S.), à Besançon (Doubs) ; nouvelle charrue, (g novembre. — 10 ans.)
- 257. MM. Cuaz père et fils, à Grenoble (Isère); charrue à double versoir mobile. (9 novembre. — 5 ans.)
- CHAUDIÈRES A VAPEUR.
- 258. M. Lemaître (L.), à la Chapelle-Saint-Denis , près Paris ; système de chaudières applicables aux bateaux à vapeur. (5 janvier. — 5 ans.)
- 259. M. Seltzer, à Anzin (Nord) ; procédé servant à empêcher l’incrustation des chaudières et générateurs à vapeur. (i3 mars. — 5 ans.)
- 260. M. Cochrane (J.), chez M. Perpigna, rue de Choiseul, 2 ter; chaudière perfectionnée propre à générer la vapeur. (22 mai.—15 ans.)
- 261. M. Farcot(N. J.), rue Moreau, 1; construction d’un flotteur d’avertissement poulies chaudières à vapeur. (22 août. — 5 ans.)
- 262. M. Fol (P.), à Bordeaux (Gironde) ; chaudières à vapeur à tubes calorifères verticaux. (22 août. — 10 ans.)
- 263. M. Poole (M.) , de Londres , chez M. Fruffaut, rue Favart, 8; perfectionnements dans la construction des chaudières à vapeur. (2.4 septembre. — 10 ans.) *
- 264. MM. Cour eau fils et Armand , à Bordeaux (Gironde) ; nouveau genre de chaudière à vapeur. (4 octobre. — i5 ans.)
- 265. M. Saillard (N. Z.), à Rouen (Seine-
- Inférieure); moyen de prévenir les incrustations dans les générateurs à vapeur servant à toutes les industries. (10 octobre. — i5 ans.)
- 266. MM. Migne et de Fitte de Soucy , à Paris; procédé ayant pour but d’empêcher l’incrustation dans les chaudières à vapeur, (i 1 octobre, — i5ans.)
- 267. M. Bodmer (G.), de Manchester, chez M. Perpigna, rue de Choiseul, 2 ter; perfectionnements apportés à la construction des foyers et des chaudières à vapeur , lesquels perfectionnements peuvent aussi recevoir d’autres applications. (i5 octobre. — i5 ans.)*
- 268. M. Malaise (M.), à Paris ; chaudière inexplosible. (3i octobre. — i5 ans.)
- 269. M. Borme(D.), à Paris ; procédé physico-chimique économisant q.5 pour 100 de combustible dans toutes les chaudières à vapeur. (9 novembre. — i5 ans.)
- 270. M. Beslay (C. F.), à Paris ; nouvelle chaudière à vapeur et accessoires. (4 décembre. — x5 ans.)
- 271. M. Bellhouse (D.), à Paris; perfectionnements apportés à la construction des chaudières propres à évaporer les solutions salines et autres , pour en effectuer la cristallisation, et encore à l’évaporation des fluides en général. (28 décembre. — i5 ans.) *
- CHAUFFAGE.
- 272. M. Pape (H.), rue des Bons-Enfants, 19 ; nouveau mode de chauffage économique. (19 avril. — 10 ans.)
- 273. M. James {TF.) , de Londres , chez M. Landron , rue de la Boule-Rouge, 7; construction des fournaises et cheminées ou conduits de chaleur. (27 avril. — 10 ans.) *
- 274. M. Geneste (M. E.), rue Boucherat, 4; appareil de chauffage applicable aux cheminées et aux poêles ordinaires. ( 22 mai. — 5 ans.)
- 275. M. Gugnon - Dosse (A. N.), à Metz (Moselle); application des systèmes de chauffage à la vapeur, en usage dans les sucreries, à toute espèce de machines employées dans les distilleries, telles que celles qui sont destinées à l’opération de la mise en macération ou en
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- fermentation et à la distillation de toutes les matières fermentées ou non. («B septembre.— io ans.)
- 276. M. Gautier (G.), à Pr ivas (Ardèche) ; appareil à tubes concentriques destiné à chauffer l’air qui alimente les foyers métallurgiques. (9 octobre. — i5 ans.)
- 277. MM. Cordier et Coqueval (P. E.), à Paris ; ventilation mécanique applicable à tous les appareils de chauffage, et destinée à envoyer de l’air chaud dans toutes les directions. (10 octobre. — i5 ans.)
- 278. M. Fery, à Châlons-sur-Marne (Marne); nouvel appareil de chauffage. (14 octobre. -i5 ans.)
- 279. M. Serre (A. C.) , à Paris ; appareil propre à éclairer et à chauffer, dit caloriphos. (15 octobre.—i5ans.)
- • 280. MM. Liotard, Zucconi et Ferrari, à Paris; système de chauffage fumivore à foyer pldoscope. (1 7 octobre. — i5ans.)
- 281. M. Lefrancois , à Aniche (Nord) ; sys • tème économique de chauffage des barreaux à éventail. (29 octobre. — 5 ans.)
- 282. M. Davies (J.), de Manchester , chez M. Perpigna, rue de Choiseul, 2 ter ; mode particulier ayant pour but d’appliquer aux arts industriels et à d’autres usages la chaleur dérivée de divers combustibles. (19 août. — 10 ans.) *
- 283. M. Sorel(S. T.), rue de Lancry; 6; appareil portatif à grandes surfaces rayonnantes pour brûler avec économie toutes sortes de combustibles dans l’intérieur des cheminées d’appartements. (9 novembre. — i5 ans.)
- 284. M. Duplomb (C.), à Lyon (Rhône); plateaux chauffeurs à l’usage des apprêts et des appartements. (5 décembre. — i5 ans.)
- 285. M. Rujfier (E.), à Grenoble (Isère); construction particulière de foyers mobiles calorifères , applicable à toute espèce de poêle ou fourneau. (7 décembre. — i5 ans.)
- 286. MM. Doremus (H.) et Enfer (E.), rue de Malte, 32; système de chauffage à circulation d’air chaud poussé par un soufflet, qu’ils ap-
- Quarante-quatrième année. Octobre
- pellent calorifère pneumatique, ( 11 décembre. — i5 ans.)
- 287. M. Grouvelle (P.), rue du Regard, 19; procédé de chauffage et de ventilation. (i3 décembre. — i5 ans.)
- 288. M. Dembinski (H.), à Paris; procédés et appareils propres à tirer plus de parti de l’action du feu, à mieux ménager la chaleur des foyers, la diriger à volonté en permettant l’emploi de combustibles autres que le bois et le charbon. (26 décembre. — i5ans.)
- CHAUFFERETTES.
- 289. Madame Lefèvre, à Paris ; chauffe-pied dit duchesse. (9 octobre. — i5 ans.)
- 290. M. Lagneau (J. N.), rue de la Verrerie, 70 ; construction d’un chauffe-pied concentrateur. (3t octobre. — Sans.)
- 291. M. Bornhauser (./.), rue Neuve-Saint-Martin , i5; nouveau genre de chaufferette. (5 juin. — 5 ans.)
- CHAUSSÉES.
- 292. M. Roehn (F. L ), à Paris ; système solidaire pour former des solides applicables à la construction des chaussées de chemins ordinaires et à rails. (11 octobre. — i5ans.)
- 293. M. Baudouin (F. il/.), à Paris; perfectionnements apportés à la construction des chaussées en bitume. (7 septembre. — 15 ans.)
- CHAUSSURES.
- 294. MM. Herlaux et Lenflé, chez M. PerA pigna, rue de Choiseul, 2 ter ; chausson perfec-, tionné qu’ils nomment soulier de tresse. (19 février. — 5 ans)
- 295. M. Nancey fils, à Melun ( Seine-et-Marne) ; mécanisme applicable à toute chaussure et dès à présent fixé sur des socques qu’il' nomme socques à mcnlonnet. (5 avril. —5 ans.)
- 296. MM. Latour frères , rue Montmorency, 65 ; fabrication des chaussons de tresse/ (16 avril.— 10 ans.)
- 297. MM. Fabre (E.) et Dehorgnc, à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; machine donnant des résultats géométriques de toutes les circonférences du pied à la distance voulue du talon. (26 avril. — 5 ans.)
- 298. M. Chollet (P. F,), à Versailles (Seine-
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- et-Oise) ; soulier-guêtre. ( 19 juin. — 5 ans. )
- 299. M. Autier ( E.), à Maubeuge (Nord) ; machine à cambrer les tiges de bottes. (19 juin. — 5 ans.)
- 300. MM. Lefranc et Datant, rue des Prouvâmes , 52 ; étoffe propre à recevoir un vernis imitant le veau verni et applicable à la chaussure et autres usages. (12 août. ~ 5 ans.)
- 3oj. M. Boulard (P.), à Villepreux (Seine-et-Oise) ; botte fabriquée d’après un système de coupe mécanique et qu’il nomme botte Boulard. (12 août. — 5 ans.)
- 302. MM. Giroud de Gand et Leroy, chez M. Perpigna, rue de Choiseul, 2 fer y chaussure pouvant varier dans sa longueur et dans sa largeur au gré de celui qui la porte, dite chaussure Leroy. (8 septembre. — 5 ans.)
- 303. M. Martin (/.), rue Notre-Damè-de-Lorette, 5o ; genre de semelles en bois brisées, à articulation de pied. (24 septembre. — 5 ans.)
- 3o4- M. Saumirc ( H.), à Marseille (Bou-ches-du-Rliône) ; système de chaussure imperméable. (2 octobre. — 5 ans.)
- 305. M. Beaudineau (C.), à Paris ; genre de pieds de bottes sans couture. ( 9 octobre. — i5 ans )
- 306. M. Guiot (L. O.), à Paris; bottines confectionnées par le tissage à la navette, sans couture, sans ourlet, etc., en fils de gomme élastique mêlés à tous autres fils. (9 octobre.— i5 ans.)
- 307. M. Anxieux (J.), à Lyon (Rhône); chaussure de santé. (16 octobre. — 5 ans.)
- 308. MM. Lefèvre {P.) et Bost, à Limoges (Haute- Vienne) ; fabrication de chaussures clouées à l’aide d’une mécanique à pression. (16 octobre. — i5 ans.)
- 309. M. Redde-Roca, à Paris ; chaussure dite galoche reddaine. ( 16 octobre. — i5 ans. )
- 3xo. M. Schaller (J.), chez M. Breyer, rue Furstemberg, 6; procédé propre à rendre imperméables à l’eau les chaussures en général, et en particulier les socques. (19 octobre. — 5 ans.)
- 3ii. M. Damer y (C. J.), à Paris; substitution, dans la chaussure, des hélices aux vis à bois ordinaires. (19 octobre. — i5 ans.)
- 312. M.'Palhier (P.), rue du Plâtre-Saint-Jacques, 11 ; procédé de fabrication des chaussons de tresse et de lisière. ( 29 octobre. — 5 ans.)
- 3x3. M. Guilbert (L. P.), à Cherbourg (Manche) ; coupe de chaussures ou bottines de dames. (3i octobre. — 5 ans.)
- 314- M. Auber {J. L.), à Paris; poignée brisée propre à ouvrir et fermer les formes des chaussures. (7 novembre. —— x5 ans.)
- 315. M. Bridard (J.), à Paris; genre de chaussure de chasse. (18 novembre. — 10 ans.)
- CHAUX.
- 316. M. Breton Brun (J.), à Nantes (Loire-Inférieure) ; cuisson de la chaux et autres matières. (19 juin. — 10 ans.)
- CHEMINÉES.
- 317. M. Jallade(J. P.), rue Saint-Lazare, 17 ; fumivore-ventilateur applicable aux cheminées. (6 février. — 5 ans.)
- 318. M. Hcrbommez (A. A. ), aux Bati-gnolles, près Paris; genre de garde-feu à cylindre s’adaptant à toute espèce de cheminées. (27 avril. — 5 ans.)
- 319. M. Deffiy (J. N.), h Bourgogne (Marne ) ; cheminée aspirante. ( 18 septembre. — 5 ans.)
- 320. M. Ducel (B.), rue de Bourgogne, 4o; genre de cheminée calorifère. ( 10 octobre. — 10 ans.)
- 321. M. C disse, à Bouchain (Nord); appareil en tôle propre â l’aérage des cheminées d’habitation et des mines houillères. (19 octobre. — 5 ans.)
- 322. M. Ailly ( V.), à Amiens (Somme) ; construction d’une cheminée. ( 2 novembre. — i5 ans.)
- 323. M. Guille {F.)} à Paris; hotte mobile applicable aux cheminées d’appartements, de forges, etc. (22 novembre. — i5 ans.)
- 324. M. Python (C), à Lyon (Rhône) ; système de cheminée garantissant les appartements de la fumée. (x3 décembre. — i5 ans.)
- CHEMINS PE FEB.
- 320. M. Joly (/. T.), rue Colbert, 2 ; sys-
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- tème de billes de fer à l’usage des chemins de fer. (5 janvier. — 5 ans.)
- * 326. M. Fauvel-Gouraud (J. B.), rue Neu-ve-Saint-Roch , 13 ; genre de voies de communication qu’il nomme grandes voies aérostati— ques , au moyen de câbles en fil de fer. (23 janvier. — 5 ans.)
- 327. M. Church ( TV.), rue de Navarin, 4; procédé propre à transporter les waggons d’un rail à un autre dans les chemins de fer. (ter février. — 5 ans.)
- 328. M. d’Hainault (C. J.), rue Notre-Dame-de-Lorette , 31 ; genre de billes propres à être placées sous les rails des chemins de fer et qu’il nomme billes laminées avec leurs coussinets enfer. (icr février. — ïo ans.)*
- 32g. M. Hallette, à Arras (Pas-de-Calais); système de tube propulseur à fermeture hermétique. (6 mars. — i5ans.)
- 330. M. Roussel (M.), à Amiens ( Somme) ; système de locomotion sur les chemins de fer, par l’emploi de la pression atmosphérique. (19 juin. — ïo ans.)
- 331. M. Gilbes ( G.), rue Neuve-des Ma-thurins, 9 ; nouveau système de chemin de fer atmosphérique. (9 juillet.— 10 ans.)
- 332. MM. Pecqueur (O.), Bontemps {A. L.) et Zambaux, rue Neuve-Popincourt ,11; système de chemin de fer atmosphérique et de locomotives mises en mouvement par l’air raréfié ou comprimé au moyen d’un moteur fixe et d’un réservoir placé dans toute l’étendue de la voie. (19 juin. — i5 ans.)
- 333. M. Lefèvre (D. P.), quai Napoléon,a 5; frein à transmission pour les chemins de fer. (16 juillet. — 5 ans.)
- 334. M. Arnollet ( J. Z?.), chez M. Poisot, rue de la Pépinière, 11 ; perfectionnements apportés au système atmosphérique des chemins de fer. (a3 juillet. — 10 ans.)
- 335. M. Lexcellent (F.), à Paris; mécanique de sûreté et de prévoyance propre à préserver des accidents sur les chemins de fer. (9 octobre.
- —- i5 ans.)
- 336. Le meme ; rails à engrenages et épau-
- lements pour monter les montagnes. (9 octobre. — i5 ans.)
- 337. Le même et Drouot de Charlieu, chez M. Reynaud, rue Bleue, 16; perfectionnements dans les rails des chemins de fer et dans les roues des voitur es quelconques qui les parcourent. (12 août. — i5 ans.)*
- 338. M. Pouillet (C. M.), rue Saint-Dominique-Saint-Germain ,211; système de coussinets en fonte destinés à fixer les rails formant les voies des chemins de fer (22 août.— 10 ans.)
- 33g. M. 'Prouliez (A.), à Lille (Nord); système de demi-croisières dites crossings de sûreté, à l’usage de l’exploitation des chemins de far. (9 octobre.— 10 ans.)
- 340. M. Lanel (£.), à Bayeux (Calvados); mode de transmission de signaux et de transport de certaines marchandises, d’une exécution accessoire aux chemins de fer. ( 11 octobre. — i5 ans.)
- 341. M. Laurenzana (N. M.), à Paris; système de chemin de fer atmosphérique à double effet. (i2 octobre. — i5ans.)
- 342. Le même et Roque-, système de chemin de fer atmosphérique à air comprimé.
- ( 11 octobre. — i5 ans.)
- 343. M. Nasmyth («/.), à Paris; moyen de sécher ou écouler les eaux de la terre , de la maçonnerie et d’autres travaux d’art, et particulièrement des tunnels et des percés des chemins de fer. (11 octobre. — i5 ans.)
- 344* M. Midy (C. F.), à Paris ; système atmosphérique autoclave. (12 octobre. — i5 ans.)
- 345. M. Champon (P.) , à Bordeaux (Gironde ) ; système de chemin de fer mobile. (26 octobre. — i5 ans.)
- 346. M. Leroy {L. H.), à Paris ; système de chemin de fer mobile. (17 octobre. — i5 ans.)
- 347- M. Dezelu (J. C.), à Paris; chemin de fer atmosphérique ou électromagnétique sur lequel les waggons sont mus par l’attraction et la répulsion des aimants. (i4 octobre. — i5 ans.)
- 34B. M. Montessuy (A.) à Colmar (Haut-Rhin) ; pont roulant pour accélérer les travaux des chemins de fer. (i4 octobre. — 10 ans.)'
- 349. M. Geoffroy (G. M.), à Carcassonne
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- (Aude) ; manière de faire marcher les locomotives et les convois sur les chemins de fer, au moyen d’une machine dite à réaction. ( 16 octobre. — i5 ans.)
- 350. JVI. Tarneaud (F.), à Limoges (Haute-Vienne) ; système de soupapes et de pistons pour les tuyaux des chemins de fer atmosphériques. (17 octobre. — i5 ans.)
- 351. M. Baudouin {F. A/.), à Paris; système de chemin de fer atmosphérique. ( 29 octobre.
- — i5 ans.)
- 352. M. Guibert {M.), à Paris; système de chemin de fer atmosphérique. (2 novembre. — i5 ans.)
- 353. M.Lillie (/. Scott), à Paris ; système de chemin de fer atmosphérique. ( 29 novembre.
- — i5 ans.)
- 354- M. Raymond {H. F.), rue Neuve-des-Capucines, 5 ; soupapes applicables aux cylindres des chemins de fer atmosphériques à air comprimé ou à air raréfié. ( 29 octobre. — 10 ans.)
- 355. M. Bonfil (J.), chez M. Perpigna, rue de Clioiseul, 2 1er; perfectionnements apportés au système de propulsion atmosphérique. ( 3i octobre. — i5 ans. )
- 356. MM. Lipowski(J.) et Szepanowski, à Paris ; système de changement de voie applicable aux chemins de fer. (29 novembre. — i5 ans.)
- 35^. M. Hediard ( A.), rue Taitbout, 19; tube fermant hermétiquement, applicable au système atmosphérique des chemins de fer. (27 novembre. — t5ans.)
- 358. M. Lacrouts, à Paris; rails mobiles et tournants dits rails Lacrouts. ( 17 décembre. — i5 ans.)
- 35g. M. Bossart (J. B.), à Beauvais (Oise) ; machine dite excentrique infaillible , applicable aux chemins de fer. (24 décembre. — i5 ans.)
- CHEMISES.
- 360. M. Lehr (J. B.), chez M. Perpigna, rue de Choiseul, 2 ter; chemise perfectionnée pour homme dite chemise Lehr. (27 mars.— 10 ans.)
- 361. Le meme ; chemise perfectionnée pour dames (5 avril. — 5 ans.)
- CHENETS.
- 362. M. Ringuelet (P. ), à Châlons-sur-Saône (Saône-et-Loire) ; chenets de cheminée à bouilloires ou à réservoir d’eau chaude. ( 5 décembre. — 15 ans.)
- CHEVAUX.
- 363. M. Follet (J. B. ), à Paris ; appareil qu’il appelle pince-nez, pour arrêter les chevaux qui s’emportent. (12 octobre. — i5 ans.)
- 364. M. Dutreilh (L.), à Audi (Gers); instrument destiné au pansage des chevaux, désigné sous le nom d?étrille-cure-pied. ( 5 novembre. —10 ans.)
- CHEVILLES.
- 365. MM. TFan Kalck et copip., chez M. De-marsillf, rue Vieille-du-Temple, 13 ; procédé de fabrication de chevilles et clavettes pour chemin de fer, rivets de chaudières et toutes sortes de boulons. (19 juin. — i5ans.)
- 366. M. Griffiths (R.), à Rouen (Seine-Inférieure); machine propre à la confection des chevilles pour chemins de fer, boulons, rivets, etc. (26 octobre. — i5 ans.)
- chirurgie (instruments de).
- 367. M. Saintard (N.), rue Grange-aux-Belles, 1 ; instrument de chirurgie applicable aux affections de matrice et d’intestin rectum. (16 avril. — 10 ans.)
- 368. Le meme; appareil qu’il appelle fluidité aérograde, ou à air comprimé, applicable à plusieurs usages en médecine. ( 11 octobre. — i5ans.)
- 369. M. Jarvis (G. O.), de Portland (États-Unis d’Amérique), chez M. Perpigna, rue Choiseul, 2 ter ; appareil propre à produire l’extension , la contre-extension et le mouvement transversal ou latéral nécessaire pour réduire les fractures et dislocations des os, età maintenir la coaptation des os fracturés pendant que la réunion s’opère. (26 avril. — 5 ans.) *
- 370. M. Sandoz (C. A.), place Dauphine, i ; nouvelle disposition de scarificateur. ( 26 avril. — 5 ans.)
- 371. Le meme ; scarificateur simplifié et perfectionné , qu’il nomme scarificateur Blatin. (9 octobre. — *5 ans.)
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- 3^2. M* Auilér (J. B.), à Amiens (Somme); tissu destiné au pansement de toutes les maladies chirurgicales. (28 septembre. — i5ans.)
- 3n3. M. Lebreion (R.) , à Paris ; genre de bandages herniaires à charnières. (17 octobre.
- — 10 ans.)
- 3<j4- M. Conté de Levignac, à Paris; ceinture ou bandage à pelote périnéale qu’il appelle snspensoir périnéal, propre non-seulement à remplacer les pessaires, mais encore à prévenir toujours et à guérir souvent les prolapsus de la matrice. (26 octobre. — i5ans.)
- 375. M. Pernet (P. L.), rue des Filles-Saint-Thomas, 19; nouvelle disposition de bas pour varices et autres infirmités des jambes. (4 novembre. — i5 ans.)
- 376 Le meme-, ceinture ou appareil servant à comprimer les tumeurs du ventre et les prolapsus ou descentes de l’utérus. ( 19 décembre.
- — 15 ans )
- 377. M. Douillet (J. F.), à Paris ; appareil propre à isoler les calculs dans l’intérieur de la vessie , dit lilholyseur Douillet. ( 23 décembre.
- — 15 ans.)
- CHOCOLAT.
- 378. M. Grenet ( C. F.), rue Saint-Honoré , 232 ; nouveau genre de chocolat. ( 6 février. — 5 ans.)
- 379. M. Roger J omet t à Orléans (Loiret); procédé propre à la préparation et à la confection du chocolat» (29 mai. — 5 ans»)
- 380. M. Chomeau ( L. ), rue Quincampoix, 63; perfectionnements dans les appareils propres à la confection du chocolat. (17 octobre.
- — i5 ans.)
- 381. M. Roussin (J. C ), rue de Vaugirard , 67 bis • machine à chocolat dite broyeur épili-thopole. (19 octobre. — 5 ans.)
- 382. M. Ruffier (A.), à Paris; perfectionnements apportés à une machine dite turbine, propre à fabriquer le chocolat. (21 octobre. — 15 ans.)
- 383. M. Hermann ( G.), rue de Charenton, 102; machine à chocolat, système Hermann. ( 24 octobre. — 15 ans.)
- 384. M. Vernaut (J. B.), rue Ventadour, 5,
- appareil propre à piler le chocolat et applicable à toutes les machines à broyer. ( i3 décembre. — i5 ans.)
- CIGARES.
- 385. M. Lemaire-Daimé (J. L.), rue du Petit-Carreau, 1 ; appareil propre à confectionner les cigarettes. (13 mars. — 5 ans.)
- 386. M. Cazal (M.), chez M. Armengaud, rue des Filles-du Calvaire, 6; porte-cigarettes et cigares. (29 mai. — 5 ans.)
- 387. M. JValdeck ( AT. ), rue du Faubourg-Saint-Denis, 171 ; instrument propre à faire des cigarettes, à les allumer et à servir en même temps de bougeoir. (10 octobre. — i5 ans.)
- 388. M. Muller (L. E.), à Paris ; eigaretière de poche. (24 octobre. — 5 ans.)
- CIMENT.
- 389. M. Janot dit Champagne, à Alais (Gard); ciment destiné à un nouveau système de dallage. (4 novembre. — i5ans.)
- CIRAGE.
- 390. MM. Jacquand père et fils , à Lyon (Rhône) ; préparation d’un cirage perfectionné pour la chaussure. ( i-4 décembre. — i 5 ans.)
- CIRE.
- Sgi. M. Bourdon (G. JS.),k Gueures, près Dieppe ; procédés de fabrication de la cire dite solitaire. ^6 février. — 5 ans.)
- CLARIFICATION.
- 3g2. M. Jusserand (H.), à Lyon (Rhône); produit destiné à remplacer l’albumine ou blanc d’œuf dans tousses emplois, et particulièrement pour la clarification des sirops et des vins. (22 mai. — 5 ans.)
- CLEFS A ÉCRODS.
- 3g3. M. Leroy- Tribou (J. ), à Cambray (Nord) ; nouvelle clef à écrou. (i5 octobre. — i5 ans.)
- 394. M. Larcin {P.), rue Contrescarpe-St.-Marcel, 7 ; clef à écrou avec tenailles. (23 octobre. — i5ans.)
- 3g5. M. Gautier ( C. J. ), rue François-Mi-ron, 6 ; clef propre à serrer et desserrer les écrous, et au besoin , à servir de marteau. ( 31 octobre. — 15 ans.)
- CLOUS.
- 396, M- Pardoux-Dupont {A.), à Yeyre-
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- Monton (Puy-de-Dôme) ; machine pour la fabrication des clous dits béquets. (23 janvier.— 10 ans.)
- 397. M. Magh - Lemlle , à Valenciennes (Nord) ; mécanique propre â la confection des clous , chevilles de chaussures et autres, au moyen d’un découpoir vertical. (28 septembre. — 5 ans.)
- 3g8. M. Mallet {E. C.), de Charleroy (Belgique), chez M. Sterlingue, boulevard Poissonnière, 23 ; système complet de fabrication mécanique à chaud et à froid de toute espèce de clous à tiges coniques et cylindriques, le même système comprenant des procédés pour la préparation du fil de fer et autres fers échantillonnés employés à cette fabrication. ( 19 octobre.— i5 ans.)
- 399. M. Lemire (G. N.), à Clairvaux (Jura); fabrication de pointes carrées et de clous en spirale. (6 décembre.—i5ans.)j
- 400. M. Stocker {TV. S.), à Paris ; système de machines servant à fabriquer, à chaud ou à froid , les clous avec ou sans tête , rivets des chaudières, des gazomètres , des corps de vis , ; des tuyaux à gaz et des canons de fusil. (21 décembre. — i5 ans.)
- 401. M. Basset (/.), à Bourges (Cher); procédés propres à couler les béquets ou clous à souliers. (3o décembre. — i5 ans.)
- COIFFURE.
- 402. M. Èmery{J. B.), rue Saint-Antoine, 31 ; nouveau genre de perruques. 5 janvier. —
- 5 ans )
- 403. M. Caplain {J. B.), passage de l’Ancre, rue Bourg-l’Abbé, 34 ; moyens et pi’océdés propres à fabriquer des raies de chair en cheveux, applicables à toute espèce de postiches. (19 juin. — 5 ans.)
- 404. M. Montenard ( C.), à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; système propre à prendre la mesure de la tête nommé métrocéphale. (iodé-cembre. — 15 ans.)
- COLLE.
- 405. M. Mallet {A.), rue du Faubourg-Saint-Martin, 119 ; collage à froid des bois et,
- autres Objets au moyen de la glu marine. (9 juillet. — 5 ans.)
- COLLIERS.
- 4o6. M. Bozon (A. C.), à Mosnës (Indre-et-Loire) ; perfectionnements apportés aux colliers de cheval. (18 octobre. — i5ans.)
- COLS.
- 407 . MM. Boudet et Fralre , à Marseille ( Bouches-du-Rhône ) ; procédés propres à la fabrication des cols en cuir. (3 août. — 5 ans.)
- COMBUSTIBLE.
- 4«8. MM. Levât père et fils, Parlier, Duf-four fils et Amat, à Montpellier (Hérault); transformation en coke des houilles maigres et menues, lignites, etc. (26 avril, — 10 ans. )
- 4°9* M. Keene {TV.), à Briscous (Basses-Pyrénées) ; fabrication d’un combustible composé, particulièrement avantageux pour la navigation à vapeur, la vaporisation des eaux salées et le chauffage des forges et foyers, (12 août. — i5ans.)
- 410. M. Petit-Laffitte (./.), chez N. Riche-mond, rue du Gros^-Chenet, 6; procédé propre à brûler l’anthracite. (22 août. — 10 ans )
- 4i 1. M. Chenal (A.), rue Saint-Maur, 124 , faubourg du Temple ; combustible dit charbon végéto-minéral. (28 septembre. — i5 ans.)
- 412. M. TVatts {G. F.~),k Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais); procédé perfectionné ayant pour objet de préparer la tourbe et les lignites qui s’en rapprochent et de les rendre propres à servir de combustible et à recevoir d’autres emplois utiles. (5 octobre,—5 ans.)
- 413. M. Clerjon {J. C.), rue de Laval, 5 ; procédé servant à la transformation des charbons menus en gros. (4 octobre. — i5 ans.)
- 44. M. Cap grand {A.}, à Agen (Lot-et-Garonne) ; pâte qu’il appelle feville, destinée à la cuisson des légumes rebelles. (21 octobre.— i5 ans.)
- 4 J 5. M. Desaulle {N. A.)> rue du Faubourg-Saint-Martin, 68; machine principalement destinée à mouler des briquettes avec des escarbilles, des fraisils et menus charbons ou autres substances, pour en obtenir une combustion parfaite, laquelle machine peut aussi parfaite-
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- ment convenir pour mouler de la tourbe, des mottes à brûler, des pains de blanc et autres couleurs, et même des briques propres à la construction. ( 9 novembre. — i5 ans.)
- 416. M. Jacquet {P. F.)y à Paris ; perfectionnements et améliorations à la préparation des combustibles ou charbons de terre. ( 9 décembre.— j 5 ans.)
- COMESTIBLES.
- 4*7* M. Loetscher (J. B.), à Toulon (Yar) ; procédé de conservation des aliments à bord des bâtiments. (27 août. — 5 ans.)
- 418. M. Blanc père, à Montpellier (Hérault); fabrication de gâteaux d’amandes dits galli-choux. (2 décembre. — 10 ans.)
- COMPAS.
- 419. MM. Goldenberg et compagnie, à Zornhoff (Bas-Rhin) ; nouveau genre de compas. (26 octobre. — i5 ans.)
- COMPTEUR.
- 420. MM. Schwilgué père et fils, à Strasbourg (Bas-Rhin); compteur mécanique. (24 décembre. — i5 ans.)
- 421. MM. Audy aîné et Dugdali (R.)r à Paris ; genre de pendule compteur propre à marquer l’entrée et la sortie précises des personnes dans les appartements et les voitures publiques. (12 octobre. — i5 ans.)
- 422. MM. Sir y, Lizars et comp. , rue La-fayette, 7; système d’engrenage dans les compteurs à gaz. (11 décembre. — i5 ans.)
- CONSTRUCTIONS CIVILES.
- 423. M. TVebsler-Rammell, de Margate, en Angleterre, chez M» Fruffaut, rue Favart, 8; moyens et procédés propres à préparer et cimenter certains matériaux destinés à la construction des bâtiments et autres usages. (6 février. — io ans.)*
- 424. M. Chevet (7/.), rue delà Fidélité, 4> genre de couverture de toits en ardoises de zinc. (27 février. — 5 ans.)
- 425. MM. Chibon , Ozenne et Cheret, rue de Charonne, 5i ; genre de couvertures de bâtiments, métalliques ou autres. (26 avril.—
- 10 ans.)
- 426. M. Lebrun (J. A.)t à Marsac (Tarn) ;
- perfectionnements apportés dans les appareils et procédés appliqués aux constructions de tout genre, principalement en ce qui concerne l’emploi des menus matériaux et du ciment. (29 mai.
- — i5 ans.)
- 427. M. Duckany (L. T7-.), rue Pierre-Levée, 15 ; nouveau genre de crémone applicable aux croisées. (19 juin. — 5 ans.)
- 428. M. F'anneau (Æ/.), à Moulins (Allier); construction et substruction en usage, en bois debout. (19 juin. — 10ans.)
- 429. M. Gateuil (A.) et mad. veuve Chambarda à Bordeaux (Gironde) ; espèce de couverture pour tout genre de construction. (3 août.
- — i5ans.)
- 430. M. Raine (J. A.), à Paris ; système de fermeture à coulisse, applicable aux fenêtres et devantures de boutiques. (9 novembre. — i5 ans. )
- 431. M. Batelier fils (J. M.), à Paris; fermes en fer et en bois propres aux bâtiments. (12 octobre. — i5 ans.)
- 432. M. Picard (C), à Lyon (Rhône); système de construction de corniches et cheminées de maisons. (28 octobre. — 15 ans.)
- 433. M. Meriguel (A. F.), à Paris ; système de croisée en fer plein. (3i décembre. — i5ans.)
- CONSTRUCTIONS HYDRAULIQUES.
- 434* M, Potts (L.), de Londres ; chez M. Fleulard, rue Labruyère, 24 ; perfectionnements apportés à la construction des ports, ponts, havres , etc. (22 août. — 5 ans.) *
- 435. M. Régnault d'Kpercy (P. A.), à Poli-gny (Jura) ; système de barrage mobile s’ouvrant et se refermant à temps opportun, de lui-même et sans l’intervention d’aucune force humaine. (29 octobre. — i5 ans.)
- CONSTRUCTIONS NAVALES.
- 436. MM. Samuel Dakin et Palmer, de New-York ; chez MM. Lussigny frères, rue du Mail, 3o ; bassin de radoub flottant. (5 juin. —
- 5 ans.)
- CORDES d’instruments DE MUSIQUE.
- 437. M. Savaresse fils, rue Saint-Martin, 241 > cordes harmoniques, et application de nouveaux procédés à la fabrication de cor-
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- des ordinaires de musique. (2.4 septembre. — 5 ans.)
- CORNE.
- 438. M. Delacroix (E.), à Paris; mode de débitage et de travail des cornes d’animaux pour en confectionner des tiges ou baguettes .propres à être employées dans les arts et l’industrie. (4 décembre. — i5ans.)
- 439. M. Armengaud (C.), rue des Filles-du-Calvaire, 6; application de la corne à l’imitation des crins, poils, soies et fibres de toute nature. (3o décembre. — i5 ans.)
- CORSETS.
- 440. MM. Jacquet (L.) et Reymond (F.), à Lyon (Rhône) ; genre de buses employés dans la confection des corps et corsets à l’usage des dames. (27 avril. — 5 ans.)
- 441 * M* Nolet (P.), rue Montmartre, 133 ; aiguille pour dos de corset à la minute et applicable au dos à poulie dit dos à la paresseuse. (28 juillet.—5 ans.)
- 442. Mad. Bourgogne, rue Hauteville, 28; manière de prendre la mesure des corsets avec la plus exacte précision. (12 août. —5 ans.)
- 443. M. Delseseau (J. P.), h Mâcon (Saône-et-Loire) ; confection des corsets sans couture, (12 août. — 10 ans.)
- 444- Mademoiselle Laporte, à Clermont (Puy-de-Dôme) ; système de buse de femme, (24 octobre.— i5ans.)
- 445. M. Pousse (G. A.), rue Montmartre, 161 ; buse mécanique pour corsets. (3i octobre. — 5 ans.)
- COSMETIQUES.
- 446. M. Fernagu, à Beileville, près Paris; composition d’une poudre dentifrice contre les maux de dents. (5 janvier. — 5 ans.)
- 447- Mademoiselle Favrot et comp., à Lyon (Rhône) ; pommade dite brillantine. (27 février. — 5 ans.)
- 448. M. Neuville [P. G.), passage des Panoramas, galerie Feydeau, 3o ; procédé de fabrication d’une pommade de toilette avec de la graisse de blaireau. (4 octobre. — 5 ans.)
- 449- M. Vonoven{A.), à Paris; eau de Cologne distillée des fleurs. (10 octobre. — i5 ans.)
- COULEURS.
- 450. M. de Roy, de Bruxelles, chez M. Gheer-brant, rue Gaillon, i4 ; procédés de fabrication des couleurs. (ie* février. — i5ans.)
- 451. M. Dessaigne (/.), à Yillefranclie (Rhône) ; fabrication de produits colorants. ( 19 juin. — i5 ans.)
- 402. M. Chabannier de la Garde (J. B.), rue Vieille-du-Tcmple, 44 * découverte et différentes applications, dans les arts et l’industrie , d’une nouvelle substance, notamment à la fabrication d’une couleur bleue indigène. (i5 octobre.— i5ans.)
- 453. Madame Leparcq, à Paris; découverte et fabrication d’un noir minéral. ( 22 octobre.
- — i5 ans.)
- COURROIES.
- 454. M. Legris {J. M.), à Paris ; procédé de jonction des courroies sans boucle, ni couture, ni lanière. (2 décembre. — i5 ans.)
- COUSSINETS.
- 455. M. Guillaume Besson [A. /.), à Paris ; genre de coussinets se plaçant sous les tourillons du mouton d’une cloche. (11 octobre. — 15 ans.)
- COUTELLERIE.
- 456. M. Lecomte fils, chez le sieuv Arrnen-gaud aîné, rue du Pont-Louis-Philippe, i3; appareil qu’il nomme nettoyeur et affileur des couteaux et autres instruments tranchants. (12 août.—5 ans.)*
- 457. M. Givelet-Cliquot (/. F.), à Reims (Marne) ; machine propre à faire couper un couteau monstre. (4 octobre. 5 ans.)
- 4Ô8. M. Marschall (J.), à Paris; machine à nettoyer, à polir et à aiguiser les couteaux , fourchettes et autres objets. (20 décembre. — i5 ans )
- 459. M. Gabriel (G.), à Paris; machine rotative propre au nettoyage des couteaux , fourchettes et autres objets. ( 17 décembre. — i5ans.)
- COUVERTS.
- 460. M. Go sse de Billy (A.), à Paris ; procédé de préparation et de fabrication des couverts et d’autres objets en métal. (10 octobre.
- — 15 ans.)
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- Crayons.
- 46 i . M. Freeman (Mark), à Paris ; perfectionnements ajoutés à la fabrication des porte-crayons. (3o octobre. — i5 ans.)*
- CUIB.
- 462. M. Sellier (L. J), chez M. Perpigna, rue de Choiseul, 2 ter; dégras pour la nourriture du cuir en général. (29 mai. — 5 ans.)
- 463. M. J ends Deane, de Londres, chez M. Landron, rue de la Boule-Rouge, 7; perfectionnements apportés à la manière de rendre imperméables à l’eau les peaux et cuirs, et de les rendre plus flexibles et plus durables. (10 octobre. — 10 ans.) *
- 464. M. Tholin jeune, impasse Saint-Sa-bin, 12, près la Bastille; machine propre à refendre et dérayer les cuirs. (i5 octobre. — 10 ans.)
- 465. MM. Marigné et Gros, à Lyon (Rhône); pâte hydrofuge rendant toute espèce de cuirs imperméables. (29 octobre. — 5 ans.)
- CUIR A RASOIR.
- 466. M. Lacour (G.), à Paris; nouveau cuir à rasoir, (8 novembre. — i5 ans.)
- 467 M. JPislitiger {A.), à Strasbourg (Bas-Rhin) ; nouveau cuir à rasoir. (27 avril. — 5 ans.)
- CUIVRE.
- 468. M. Fripier (F. IV.), rue Bourbon-Villeneuve , 53 ; traitement des minerais de cuivre en général, et du cuivre gris en particulier, par la voie humide, après grillage, en employant des produits chimiques non encore complètement utilisés , et dont il est rejeté des proportions énormes. (10 octobre. — i5 ans.)
- 469. MM. Dechaud (P. B.) et Gaultier de Claubry, à, Paris; perfectionnements dans l’extraction du cuivre, fondés particulièrement sur des moyens électrochimiques. (29 octobre. —15 ans.)
- DÉCOUPOIR.
- 470. M- Chevalier (C.), rue Ménilmontant, 9; application du découpoir à la fabrication des lettres et des chiffres à jour sur cuivre et autres métaux. (26 octobre. -— i5ans.)
- 471. M. Rossignol (/?.), à Paris; machine
- propre à toute espèce de découpages. ( 11 octob. i5àns.)
- DÉGRAISSAGE.
- 472* M* Planchet jeune, à Brest (Finistère); eau qu’il nomme essence royale de marine , propre à détacher les étoffes. (3 août. — 5 ans.)
- DENTELLES.
- 4?3* M. Riou (J. P.), à Paris ; genre de dentelle de passementerie dite dentelle - velours. (i5 octobre. — i5 ans.)
- 474* M. Clarke {TF.), à Paris; moyens et procédés propres à fabriquer de la dentelle or née de dessins, façon Van Dyck, sur des métiers à tisser dits bobhin-net. (7 novemb.— i5 ans.) *
- DENTS.
- 475. M. TFeiger ( J.), chez M. Fleulard, rue Labruyère, 2.4 ; alliage spécialement applicable aux râteliers ou dents postiches et à d’autres usages. (5 octobre.— 10 ans.)
- DÉSINFECTION.
- 476. M. Chaufard {J. B.), à Ingouville (Seine-Inférieure) ; procédé de séparation et de désinfection des matières fécales dans les fosses d’aisances. (12 août. —5 ans.)
- 477. MM. S iret-Chauvin et comp. , rue delà Pépinière, 69 ; système de désinfection des matières fécales et autres , soit dans des fosses, soit dans des vases particuliers. (27 août. — 10 ans.)
- 478. MM. Raphanel {A.) et Ledoyen, à Paris ; eau inodore désinfectante. (10 octobre. — i5 ans.)
- 479. M. Roques {F.), rue St.-Antoine, 166; procédés de désinfection des fosses d’aisances. (19 octobre. — i5 ans.)
- 480. M. Cherrier {L.), rue Marie-Stuart, 3; procédés de désinfection des matières sterco-rales. (27 décembre. — i5 ans.)
- DESSICCATION.
- 481. M. Lecour {J. J.), à Paris; procédés de dessiccation des bois et des tissus. (10 octobre.
- — i5 ans.
- 482. M. Blerzy {C. V.), rue Saint-Nicolas-d’Antin , 64 ; appareils de dessiccation dits des-siccateurs rotatifs à foyer central. (3i octobre.
- — 5 ans.)
- Quarante-quatrième année. Octobre 1845.
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- DESSIN.
- 433. M. Lorentz (E. F.), à Saint-Dié (Yos-ges) ; perfectionnement du chevalet à dessiner d’après nature, suivant le système Routier. (29 mai. — 5 ans.)
- 434. M. West (B.), de Londres, chez M. Landron, rue de la Boule-Rouge, 7 ; perfectionnements apportés à l’appareil et aux moyens de dessiner d’après nature et d’après des modèles. (5 octobre. — i5 ans.) *
- DÉVIDOIR.
- 485. M. J autel (J. B.), à Lyon ; porte-rouleau mouvant sur quatre roues et pouvant s’adapter à la mécanique à dévider la soie. (22 mai. — 5 ans.)
- DIVISEUR.
- 486. M. Décos ter (-£".), rue Stanislas, 9 ; diviseur universel, avec nouvelles dispositions pour diviser, percer, tailler les cercles et les lignes droites, comme roues d’engrenage, crémaillères, plates-bandes, etc. ( 21 octobre. — i5 ans.)
- DORURE.
- 487. M. Zimmermann (J.), à Paris; procédé de dorure et d’argenture par le galvanisme. (12 octobre. — i5 ans.)
- DRAGUE.
- 488. M. Letestu (J.), rue de Vendôme, 9; nouveau bateau dragueur. ( 11 octobre. — i5 ans.)
- 48g. M. Lcmoigne {V.), à Paris ; procédé de dragage en mer. (5 décembre. 5 ans.)
- DRAPS.
- 490. MM. Maljean et Didier, à Sedan ( Ardennes ) ; perfectionnement d’une tondeuse transversale servant à tondre les draps. (19 février. — 10 ans.)
- 4g 1. MM. Perrin et Gros, à Sedan (Ardennes); procédé propre à remplacer le chardon végétal par un garnisseur métallique pour tous les feutres et tissus. (11 mai. — i5 ans.)
- 492. M. Capalel (A.), à Vienne (Isère); machine à garnir les draps avec des chardons. (5 juin. — 5 ans.) *
- 493. M. Depambour-Warin, à Sedan (Ar-
- dennes) ; système de foulage du drap dit arden-nois. (i5 novembre. — 10 ans.)
- 494* M. Malteau (.A. J.), à Elbeuf (Seine-Inférieure ) ; système d’organes ou d’agents étaleurs appliqués aux machines à fouler les draps, qui leur donnent l’avantage d’éviter les traces des plis, le fripage et le chiffonnage, et qui leur permettent, en outre, de servir à blanchir toute espèce de tissus, avec ou sans le secours de la vapeur et des acides alcalins. (24 décembre. — i5 ans.)
- 4g5. M. Becker (J. P. ), rue Neuve-Saint-Augustin, 4; composition destinée à rendre les draps, les étoffes et les tissus imperinéables à l’eau et perméables à l’air. (3i décembre.— i5 ans.)
- DYNAMOMÈTRE.
- 4g6. M. d’Arrenlières (L. D.), à Melun (Seine-et-Marne) ; instrument qu’il nomme hydrodynamomètre. (28 octobre. — i5 ans.)
- EAUX GAZEUSES.
- 497. M. Cordier (L. H. j, rue de la Paix , 20; genre d’appareil propre à contenir les liquides gazeux. — (5 janvier. — 10 ans.)
- 498. M. Briet (J. C.), rue de la Roquette, 92; perfectionnements dans les appareils portatifs propres à faire instantanément des liquides gazeux. (27 août. — 10 ans.)
- 4gg M, Ozouf (H.), à Avranches (Manche) ; appareil destiné à la préparation des eaux gazeuses, qu’il appelle appareil portatif à gaz comprimé par lui-meme. (9 octobre. •— i5 ans.)
- 500. M. Lesage {P. A.)*, rue Tronchet, 28; appareil ou vase à robinet propre à décanter les liquides gazeux sans aucune déperdition de gaz. (10 octobre. — 10 ans.)
- 501. M. Bessières (/.), à Paris; fontaines gazeuses à robinets à piston. (16 octobre. — i5ans.)
- 502. M. Bergonier {A. L,), à Paris; appareil propre à rendre gazeux tous les liquides, qu’il appelle appareil gazoteur. (16 décembre. — i5 ans.)
- EAUX MINÉRALES.
- 503. M. Brosson (F.), à Paris ; procédés d’é-
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- vaporation des eaux minérales naturelles. (16 octobre. — i5 ans.)
- ÉCHALAS.
- 5o4- M. Michaux (A. F.), rue des Fossés-Sainl-Germain-l’Àuxer^ois, 25; système d’é-chalassement au moyen de treillis mobiles en fil de fer. (g septembre. — 5 ans.)
- ÉCLAIRAGE.
- 505. M. Perrin {A.), rue du Jour, 17 ; perfectionnements apportés à certains appareils d’éclairage. (28 janvier. — i5 ans.)
- 506. M. Delafonl (P. L.), rue de Sèvres, 78 ; nouveau liquide d’éclairage. (26 avril. — 5 ans. )
- Ôo^. M. Dehay (L. T.), rue Grange-Batelière, 7 ; veilleuse-pendule, (i î mai. — 5 ans.)
- 5o8. M. de Kersabiec, chez M. Jacolot, rue de là Tour-d’Auvergne, 8; appareil d’éclairage au gaz. (2g mai. — 5 ans.)
- ôog. MM. Jourdan Gazzarino {J. B.), Boc-quin (F.) et Marangeni, à Lyon ; procédé d’éclairage liydro - atmosphérique. (5 juin. — i5ans.)
- 5i o. M. Précorbin (J. E.), rue Castiglione, 12 ; nouveau système d’éclairage. (12 août. — x5 ans.)
- 51 x. MM. Bodson et Laugier, à Grenelle, près Paris ; nouveau système d’éclairage. (28 septembx’e. — 5 ans.)
- 5x2. M. Jacquesson (A.), à Châlons-sur-Marne (Marne) ; système d’éclairage des caves , tunnels, mines , cai'rières et tous autres souter-îains (28 septembre. — x5 ans.)
- 5i3. M. Liilie {Jean-Scott), chez M. Fleulard, rue Labruyère, 3o ; système perfectionné d’éclairage. (10 octobre. — i5 ans.)*
- 514 M. Dehaut {F.), à Pai'is ; système complet d’éclairage électrique. (io octobre. — i5 ans.)
- 5i5. M. Desoignes {H. J.), chez M. Leblanc ; rue Saint-Martin, 285; disposition d’éclairage d’établi qu’il nomme phare Des oignes, principalement applicable aux états qui, pour obtenir une belle lumière, se servent de boules d’eau ou de loupes, (xg octobre. — 5 ans.)
- 5x6. M. Brongniart (F.), à Metz (Moselle) ;
- mode de dénaturation de l’alcool donnant pour résultat un liquide pouvant servir à l’éclairage par un gaz portatif, et à la fabrication des vernis employés dans l’industiie. ( 31 octobre. — 5 ans.)
- 517. M. Lahore (/. B.), à Paris ; application des bitumes en général et des schistes bitumineux en particulier à l’éclairage direct, au moyen de leur distillation dans des appareils nouveaux, et de leur x'ectification par divers agents chimiques. (26 octobi’e. — i5 ans.)
- 518. Le même ; combustion directe des huiles bitumineuses en général et des huiles de schiste en particulier, dans des lampes spéciales et dans des lampes ordinaires adaptées à cet usage. (26 octobre. — i5 ans.)
- 51 g. M. Gautier {J. N.), à Paris ; appareil d’éclairage combiné avec becs à huile et supports à bougie, se montant à applique, à suspension et à candélabi’e. ( 3 décembi’e. — x5 ans. ) *
- 520. M. Taylor {H. F.), à Paris; appareils en veri-e destinés à transmettre la lumière des lampes à huile ou à gaz, ou de tous autres moyens d’éclairage d’une manière plus utile que par les procédés ordinaires. (23 décembre. — i5 ans.) *
- ÉCRITURE.
- 521. M. Poirier (L.), rue du Faubourg-Saint-Martin, 35; livre reproducteur de correspondance. (ig avril. — 5 ans.)
- ÉLECTRICITÉ.
- 522. M. Boggett {TV.), de Londres, chez M. Truffaut, rue Favart, 8; perfectionnements dans la production et la régulai’isation des coulants électx'iques applicables à divers usages.
- ( 27 avril. — 10 ans.) *
- ÉMAIL.
- 523. MM. Jacquemin père et fils, à Morez (Jura); système de fabrication de pièces en émail, (igjuin. — x5ans.)
- 524. M. Dujarrier {L.), rue du Faubourg-Saint-Martin ,11; diverses applications d’un nouvel émail. (22 août. —• 5 ans.)
- 525. M. Marcus (Z).), à Metz (Moselle); ap-
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- plication de l’émail sur et dans les feuilles de verre. (i/£ décembre. — i5 ans.)
- 52.6. Le même; application de l’émail sur les cristaux ou verres d’éclairage. (28 décembre.— i5ans.)
- EMBALLAGE.
- 527. Madame Seguin (J, M. ), rue Neuve-des-Capucines, 5 ; mécanisme propre à rendre plus facile l’emballage des chapeaux de dames en en réduisant le volume. (18 mai. — 5 ans.)
- 528. M. Tiné (./.), chez M. Perpigna, rue de Choiseul , 2 ter; système perfectionné propre à l’emballage des robes garnies et autres objets de la toilette des dames. (16 juillet. —5 ans.)
- EMBAUMEMENT.
- 52g. M. Boissier dit Suquet, rue Saint-Antoine, 62; nouveau procédé d’embaumement. (6 mars.— i5 ans.)
- ÉMERI.
- 530. MM. Diot (C. A.) et Huart {T.), à Paris; procédé de fabrication de l’émeri. (2 novembre.— i5ans.)
- ENC0L1.AGE.
- 531. M. Maurel (G.), à Lyon (Rhône); système d’encollage des draps, des étoffes de soie, de coton et autres. (23 octobre. — 15 ans.)
- ENCRE.
- 532. M. Guillier (./.), chez M. Reynaud, rue Bleue, 16 ; perfectionnements dans la fabrication des encres à marquer le linge. ( 6 février.
- ;—5 ans.)
- 533. M. Hely ( A. ) , rue Neuve-Saint-Georges, 6; composition d’une espèce d’encre destinée à l’écriture, et qu’il nomme encre métallique. (16 avril.—5 ans.)
- ENCRIERS.
- 534. M. Boquet (Z/.), chez M. Moreau, rue des Petites-Ecuries, 5o; perfectionnements apportés à l’encrier - pompe. ( i5 octobre. — i5 ans.)
- 535. M. Robin ( F. ), rue de la Harpe , 14; nouveau genre d’encrier. (3o octobre.—10 ans.)
- 536. M. Nigay (E.), à Paris; appareil si-phoïde. (14 novembre. — i5 ans.)
- ENDUIT.
- 537. M. Ducos {C. C.), à Toulouse (Haute-
- Garonne) ; préparation d’un enduit - marbre. (12 août. — i5 ans.)
- ENGRAIS.
- 538. M. Douhet ( G. F. ), à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme); système de fumure applicable aux céréales. (28 décembre.— i5 ans.)
- ENGRENAGE.
- 539. MM. Chapelle et comp. , rue du Chemin-Vert, 3; procédé de moulage et d’engrenage à dents de fonte. (27 août. — i5 ans.)
- ENSEIGNEMENT.
- 540. M. Testé (J. A.), à Nantes (Loire-Inférieure); instrument qu’il nomme expositeur mobile, mécanique ou manuel. (26 avril. — 5 ans.)
- 541. M. Debellay (F. E.), à Bailly (Seine-et-Oise); jeu instructif ou domino alphabétique et syllabique. (4 octobre. — 5 ans.)
- ÉPAULETTES.
- 542. M. Guibout (A.) j chez M. Reynaud, rue Bleue, 16 ; perfectionnements dans la fabrication des épaulettes (27 avril. — 10 ans.;
- ÉPINGLES.
- 543. M. Renaud {F. N.), rue Montmorency, 18; procédé propre à fabriquer les épingles. (13 mais.— 10 ans.)
- 544* M. Chevrier {N. L.), chez M. Perpigna, rue de Choiseul, 2 ter; perfectionnements apportés à la fabrication des épingles en fer et en acier. (16 avril. — 10 ans.)
- 54^. M. Boutant ( C.), à Paris ; épingles à têtes fortes sans soudure. (3i décembre.— i5 ans.)
- épuration.
- 546. M. Jacquet (Fde Bruxelles, chez M. Duoerger, rue Sainte-Anne, 34; moyen de purification de diverses matières. (3i octobre. — 10 ans.) *
- équipements militaires.
- 547. M. Gilbert {A.), rue des Saints-Pères , 12 ; genre de giberne d’infanterie dite à chariot. (18 mai. — 5 ans.)
- ESSIEUX.
- 548. MM. Lafond et Paul Legrand, rue du Marché - Popincourt, 2; essieux à grains et
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- boîtes à coquilles pour voitures. (6 février. — i5 ans.)
- 549. M. Rosoan (PF.), chez M. Fleulard, rue Labruyère, 24 ; perfectionnements apportés aux essieux ou axes de roues. ( 2 septembre. — 5 ans.)*
- 550. M. Lesueur (F.), boulevard du Mont-Parnasse, 27 ; monture des essieux des waggons. (24 septembre. —i5 ans.)
- 551. Le même-, procédé propre à éviter le frottement des essieux de voitures roulant sur des chemins de fer et routes de terre , ainsi que tous arbres ou tourillons mécaniques placés horizontalement. (3o novembre. — 15 ans.)
- 552. MM. Guillemin-Pichenot et Claret, à Belleville, près Paris ; système d’essieux de sûreté applicables aux waggons des chemins de fer, aux locomotives et à toute espèce de véhicules , ainsi qu’à toute autre espèce de mécaniques , telles que machines à vapeur, etc. (4 octobre. — 5 ans )
- ÉTIQUETTES.
- 553. M. Clare dit Snint-Allais, à Paris; procédé propre a la fabrication et au remplissage des étiquettes à bocaux pour pharmaciens, liquoristes, etc. (5 décembre. — i5ans.)
- ÉTOFFES.
- 554. M. Davril jeune, chez M. Reynaud, rue Bleue, 16 ; nouveau genre d’étoffe. (19 février.
- — 5 ans.)
- 555. M. Jaillel ( C. F.), à Lyon (Rhône) ; introduction d’une nouvelle matière dans les étoffes. (5 avril. — i 5 ans.)
- 556. M. Billon (H.), à Lyon (Rhône) ; appareil servant à la confection et à la fabrication des étoffes en laine, en coton et en toutes sortes de poils d’animaux , sans le secours de la filature ni du tissage. (27 août. — 5 ans.)
- 557. M. Pechier (J.), à Nîmes (Gard); fabrication, sur le métier à la Jacquart, d’une étoffe brochée ou lamée portant avec elle sa doublure ouatée et peluchée , et à laquelle il donne le nom de piqué-ouaté. ( 28 septembre.
- — 5 ans.)
- 558. M. Thierry (J. F.), Palais-Royal, i3o;
- genre d’étoffe pour garnir l’intérieur des gilets. (4 octobre. — 5 ans.)
- 559. M. Couillard (A.) dit Roger, à Amiens (Somme); fabrication d’une étoffe en laine et en soie. (10 octobre. — i5 ans.)
- 560. M. Danchel (J. F.), à Paris ; mode de fabrication des étoffes destinées particulièrement aux meubles et tentures. (i5 octobre—10 ans.)
- 561 M. Latour (H.), à Lyon (Rhône) ; système de fabrication d’une étoffe qu’il nomme crêpe Elisabeth. (7 novembre. — i5 ans.)
- 562. MM. Gallet et Tierce, à Rouen (Seine-Inférieure) ; pince-lisière à surface cylindricpie et à mouvement continu pour élargir mécaniquement les étoffes. (8 novembre. — i5 ans.)
- étoffes (conservation des).
- 563. M. Quelle (J. L. ) , rue Neuve-des-Petits-Champs , 26 ; composition d’une poudre pour préserver des vers tous les objets qui sont susceptibles d’en être attaqués. ( 19 avril. — 5 ans.)
- ÉTUIS.
- 564. M. Freeman (M.), de Londres, chez M. Truffaut, rue Favart, 8 ; moyens et procédés propres à fabriquer des étuis destinés à contenir des cartes de visite et autres objets analogues. (29 mai. — 10 ans.) *
- 565. M. Marion (C. A.), cité Bergère , 14 ; étui à enveloppes de lettres fait d’une seule pièce. (4 décembre.— i5 ans )
- ÉVAPORATION.
- 566. M. Adcock (R.), à Paris; système d’appareil propre à l’évaporation des saumures , des sirops et autres liquides, (iq décembre. — i5 ans.)
- ÉVIER.
- 567. M. TFickham (J.), rue Saint-Honoré , 257 ; appareils destinés à être appliqués aux pierres-éviers. (27 avril. — 10 ans.)
- fardeaux
- 568. M. Bouet(P. A.), au Havre (Seine-Inférieure) ; étai ou machine à monter les fardeaux. (19 avril. — 5 ans.)
- FARINE.
- 56g. MM. Thibaud (H.) frères, à Nantes ( r.oire-Inféiieure-); appareil propre à l’étuvage
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- des farines et autres substances pulvérulentes. (.24 septembre. — 10 ans.)
- 570. M. David {J. F.), à Meaux (Seine-et-Marne) ; balancier-brosse, à double oscillation combinée , pour le blutage des farines. ( 5 octobre.— 10 ans.)
- FER.
- 571» MM. Lognos (P.) et Mathé (F.), à Lyon ( Rhône ) ; machine propre à couper et percer le fer à froid. (26 avril. — 5 ans.)
- 5^2. M. Gauthier (J.), à Besançon (Doubs); nouveau système de fabrication du fer. (27 avril.
- — x5 ans.)
- 573. MM. Dechanet et Pauton, chez M» Truffant, rue Favart, 8 ; appareil propre à augmenter la fabrication de la fonte ou du fer dans les hauts fourneaux, au moyen des gaz. (22 mai.
- — 15 ans.)
- 574. MM. Hinkinson-Bill et Condamin cadet, à Saint-Jullien-en-Jarrêt (Loire); divers appareils de fabrication du fer et de l’acier de cémentation , tels que i° un haut fourneau pour la réduction du minerai de fer ; 20 un petit haut fourneau pour la préparation du fine métal; 3° des fours à puddler ; 4° on fourneau de grillage des crasses du four à puddler; 5° un fourneau pour la fabrication de l’acier de cémentation. (19 juin. — 5 ans.)
- 5^5. M. Dufaud ( A. ), à Fourchambault (Nièvre) ; procédé d’affinage de la fonte de fer destinée à être convertie en fer malléable. (a3 juillet. — 10 ans.)
- 576. M. Smith ( H. ), au Havre (Seine-Inférieure ) ; perfectionnements dans la fabrication du fer. (3 août. — 10 ans.)
- 577. M. Festugière (S.), à Bordeaux ( Gironde ) ; moyen de traiter directement le minerai de fer dans les fours à puddler, avec ou sans fonte. (28 septembre. — i5ans.)
- 578. M. Poole ( M. ) , de Londres , chez M. Truffaut, rue Favart, 8 ; perfectionnements dans la fabrication du fer et de l’acier. ( 29 octobre. — i5 ans.) *
- 579. Le meme ; diverses améliorations apportées dans la fabrication du fer et de l’acier. (2 octobre.x,— 1 o ans ) *
- 580. M. Guillemin (J. <5\), à'Anzin (Nord); cingleur du fer à moteur direct. (16 octobre. — i5ans.)
- 581. M. Brouillât jeune (J. B.)f à Meaux (Seine-et-Marne) ; machine à forer et à cintrer le fer à froid. (7 septembre. — i5 ans.)
- 582. M. Orval {A. M.), à Paris; procédé servant à améliorer la qualité du fer, avec un four à puddler de dimensions et de forme spéciales , ayant une circulation d’eau dans ses parois. (tg novembre. — t5ans.)
- 583. M. Jantet (ET.), à Lyon (Rhône) ; plombage zincage des fers, fontes et aciers. (21 décembre. — i5 ans.)
- 584- MM. Moreioood ( E. ) et Rogers (G.), à Paris ; perfectionnements ajoutés aux moyens employés pour couvrir le fer d’une ou de plusieurs couches de métaux. ( 23 décembre. — i5 ans.)*
- FERS DE CHEVAUX
- 585. M. Bernard {J. ), à Bort (Corrèze) ; nouveau mode de ferrure à glace des animaux. (19 février. -— 5 ans.)
- 586. M. Rousseau (L.) , à Ay (Marne) ; fer à cheval à semelle de cuir. (4 octobre. — i5 ans.)
- 587. M. Z?e/mmun£(E?.),àLongeville(Meuse); fabrication des fers propres à ferrer les pieds des chevaux, mulets, etc. (12 octobre. — i5 ans.)
- 588. M. Heurard (.H. G.), rue Neuve-Haute-ville, 1 ; machine propre à fabriquer les fers à cheval. (3i octobre. — 10 ans.)
- 589. M. Souliac {A.), à Clermont (Puy-de-Dôme); nouveau système de ferrure des chevaux. (6 novembre. — i5 ans.)
- FEUTRE.
- 590. M. Dupont {F, F.), rue des Francs-Bourgeois-Saint-Marcel, 14 ; procédé de refonte du feutre et machine réalisant cette opération (18 mai. — 10 ans.)
- FIL DE CARRET.
- 5g 1. M. Knohlauch (C. F\), à Montivilliers (Seine-Inférieure) ; machine propre à tordre les rubans de chanvre et à faire des fils de car-ret. (19 avril. — 10 ans.)
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- FILATURE.
- 592. M. Marchand (J. J.), rue Sainte-Anne, 49 ; préparation, souplesse et malléabilité de tous les fils de soie, coton et poil de chèvre. (5 janvier. — i5 ans.)
- 693. M. Julien Saint-Léger, à Lille (Nord) ; métier à retordre le fil de lin. (27 février. — 10 ans.)
- 594. M. Pigors, de Manchester, chez M. Crousse, à Roubaix (Nord) ; perfectionnements apportés dans la mécanique servant à préparer, filer et dévider la laine, le lin, la soie et autres matières filamenteuses. (6 mars.— 10 ans.) *
- 595. M. Levrat (F.), à Vienne (Isère) ; perfectionnement de la mécanique à filer gros et fin toutes sottes de poils et brins cardés. (i3 mars. — 5 ans.)
- 596. M. Charreton (J. S.), à Vienne (Isère) ; machine à filer la laine en gros. (16 avril. — 5 ans.)
- 597. M. Arles-Dufour, rue du Sentier, i5; système de préparation de la laine et du coton destinés à la filature. (26 avril.—10 ans.)*
- 598. M. TVilkslord (T.), de Leeds , en Angleterre , chez M. Baas-Devos, à Lille (Nord) ; machine servant à ouvrir et nettoyer l’étoupe comme machine dite batteur-éplucheur d’étoupe et nappeur en même temps, et aussi comme batteur-éplucheur seulement. (26 avi'il. — 5 ans.)
- 599. MM. Stammet comp., à Thann (Haut-Rhin); perfectionnement dans les broches, avec collet et tube pour continue. ( 27 avril. — 5 ans.) *
- 600. M. Poole ( M. ), de Londres, chez M. Truffant, rue Favart, 8 ; perfectionnements apportés dans la construction des machines propres à filer et tordre le coton et autres matières filamenteuses. (23 juillet. — 10 ans.) *
- 601. MM. Bindschedler, Pagezj, Passas et comp. et TVild, à Montpellier (Hérault) ; appareil de fileuse à broches immobiles. ( 3 août. — 10 ans.)
- 602. M.Fothergill (B.), de Londres , chez M. Truffant, rue Favart, 8; perfectionnements apportés dans la construction des machines
- propres à filer le coton et autres matières filamenteuses (28 septembre. — 10 ans.) *
- 603. M. Doupagne (P.), rue du Faubourg-Poissonnière, 4g ; substitution d’une courroie sans fin dans les métiers à filer et à retordre. (2 octobre. — 5 ans.)
- 604. M. Maniquel {J. B.), chez M. Armen-gaud, rue des Filles du-Calvaire, 6 ; machine propre à faire les tors, cordonnets et retors, quelle que soit la nature de la matière. (4 octobre. — i5 ans.)
- 605. M. Filleul {A.), à Rouen (Seine Inférieure) ; mécanisme propre à conduire, sans la surveillance et la main de l’ouvrier, l’envou-doir qui fait la bobine sur les métiers mull-jennys. (10 octobre. — i5 ans.)
- 606. M. Zindel (G.), à Mulhouse (Haut-Rhin) ; tulles métalliques fendus pour filature de soie, laine, lin et coton. (16 octobre. — i5 ans.)
- 607. M. Bournot (N.), à Rouen (Seine-Inférieure); procédé de fabrication des fils jaspés en coton , laine , soie et autres matières filamenteuses. (16 décembre. — i5ans.)
- 608. M Depresle {J. N.), à Rouen (Seine-Inférieure) ; broche à ailette libre pour métier continu. (27 décembre. —• 10 ans.)
- 609. M. Bonnet (A.), à Sedan (Ardennes) ; machine propre à faire des bobines. (31 décembre. — i5 ans.)
- FILIÈRE.
- 610. M. Delacroix (E.), à Besançon Doubs); filière étameuse destinée à l’étamage à chaud des fils de fer et autres métaux. ( 2 novembre. —t 10 ans.)
- FILTRATION.
- 611. M. Guernel (F. T.), à Paris ; filtrage et épuration des liquides, séparation des corps solides d’avec les corps liquides et épuration de ces derniers par un procédé et un appareil nouveaux. (i5 novembre. — i5ans.)
- FILTRES.
- 612. M. Jaminet (A.), rue du Four-Saint-Germain , 26 ; perfectionnements apportés aux filtres. (2 octobre. — 10 ans.)
- 613. M. Picard (L.), à Rouen (Seine-Infé-
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- rieure) ; nouvèau filtre à café. (21 décembre. — ro ans.)
- FLACONS.
- 6i4- M. Dupont (J. M.), à Paris; nouveau mode de boucher les flacons. (i3 novembre.
- — i5 ans.)
- FLANELLE.
- 615. M. Doue et (A.), rue de la Paix, 17; procédés de blanchissage et d’apprêt pour la flanelle dite de santé. (2 octobre. — 5 ans.)
- FLEURS ARTIFICIELLES.
- .. 616. M. FrigofA. iV.), rue Saint-Denis, 277 ; genre de feuillage artificiel. ( 5 janvier. — 5 ans.)
- 617. M. Pinson (J. B.), rue du Ponceau, 12; procédés de fabrication de feuilles en gélatine pour fleurs artificielles. (6 février. — i5 ans )
- 618. Mademoiselle Tilman (N. J?.), chez M. Perpigna, rue de Choiseul, 2 1er; perfectionnement dans la fabrication de fleurs et de feuilles panachées en velours et autres étoffes, (ig février. — 5 ans.)
- 619. M. Gouj-Mavtin (<5'.), rue du Ponceau, 26 ; système de fabrication de feuilles artificielles dites foliflores employées dans la composition des fleurs. (3i octobre. — 5 ans )
- 620. MM. Bréhon (J. F-, et Rodolphe (E. J.), â Paris; gaufroirs en cuir propres à la fabrication des fleurs artificielles. ( 20 novembre. — i5 ans.)
- flotteur.
- 621. M. Legris (J. M.), à Paris; flotteur à tige libre et à mobilité transparente. (9 octobre
- — i5ans.)
- 622. M. Guérin (/.), rue du Marché-d’Agues-seau, 10; flotteur à sifflet d’alarme. (25 novembre. — i5 ans.)
- FONTAINE.
- 623. M. Hue (P.), rue du Faubourg-Saint-Martin, 25; construction d’une fontaine-toilette. (24 septembre. — 5 ans.)
- FOSSES d’aisances.
- 624. MM. Duc h amp , Gonul et Gagnière, à Lyon (Rhône) ; vidange inodore des fosses d’aisances. (18 septembre. — 10 ans.)
- 625. M. Bélicard (P.), à Montmartre, près
- Paris ; appareil de séparation des liquides et des solides dans les fosses d’aisances mobiles ou immobiles, après leur injection et avant leur introduction dans la fosse. (17 octobre. — i5 ans.)
- 626. M. Godard {C. P.), à Paris; application des procédés, moyens et constructions propres à faciliter et opérer la désinfection et la vidange des fosses d’aisances dites de construction. (3i décembre. — i5 ans.)
- FOUETS.
- 627. M. Paturel ( L. A. ), rue Saint-Martin, 98; perfectionnements apportés aux fouets et cravaches. (14 octobre. — i5 ans.)
- FOULON.
- 628. M. Colette {R.) , à Aïoiry (Ardennes) ; machine à fouler les draps, dite foulon cylindrique à quatre pressions. (4 octobre. — 5 ans.)
- FOURNEAUX.
- 629. M. Ménétrier (M.), à Dole (Jura) ; fourneau de cuisine, qu’il nomme économique, par la direction qu’il donne à la chaleur. (6 février. — 5 ans.)
- 630. MAI. Guyon frères, à Dole (Jura) ; fabrication d’un fourneau de cuisine à foyer rayonnant. (i3mars. — 10ans.)
- 631. Les memes; disposition et ajustement des pieds de fourneaux de cuisine et autres. (29 mai. — 5 ans.)
- 632. M. Thon (G.), à Saltzbrunn (Moselle); disposition d’un foyer à combustion renversée et doublé, sans fumée , pour tout combustible minéral. (5 avril. — 10 ans.)
- 633. AI. TVissocq (P. E.), rue des AIou-lins, i5; perfectionnements apportés aux foyers des machines et autres. (5 avril. — i5ans.)
- 634. AI. Rimlinger (A.), à Remering (Moselle) ; système de fourneau économique. (29 mai. — 5 ans.)
- 635. M. Galland (F.), à RufFec (Charente) ; fourneau potager rôtissoire portatif et économique, dit fourneau Galland. (12 août. — 5 ans.)
- 636. AI. Soudan fils , rue de la Verrerie, 97; fourneau torréfacteur propre à brûler le café. (22 août.—5 ans.)
- 637. Al. Pont et comp., à Lyon (Rhône);
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- fourneau de cuisine à circulation de flamme. (26 octobre. — i5 ans.)
- 638. M. Loup (A. M.), à Paris; nouvelles dispositions de fourneau applicable aux divers systèmes de chaudières à vapeur. ( 29 octobre.
- — i5ans.)
- FOURRAGES.
- 63g. M. Lemuel de Lafriche (F. N.) , rue Basse-du-Rempart, 52 ; procédés propres à la fabrication des biscuits-fourrages. ( 19 décembre.
- — i5ans.)
- FOURS.
- 640. M. David (F. A.), à Marseille (Bou-clies-du-Rhône) ; genre de four à calorifère. (5 janvier. — 10 ans.)
- 641. M. Dobignard (P. V,. ) , rue de la Cité, i5; système de bouches de four. (i3mars. •— 5 ans.)
- 642. M. Newton (JV.\ de Londres, chez M. Perpigna, rue de Choiseul, 2 ter; perfectionnements apportés à la construction et à l’organisation des fours à réverbère pour convertir directement, au moyen du puddlage, le minerai de fer en fer malléable, et pouvant aussi recevoir d’autres applications. (23 avril. — i5 ans.)*
- 643. MM. Mouchot. frères, au Petit-Montrouge, près Paris, et Grouvelle, rue du Regard, 19 ; fours de boulangerie perfectionnés. (27 avril. — 10 ans.)
- 644- M. Marchand (J. J.), rue Sainte-Anne, 49; fours concentrateurs (18 mai. — 5 ans.)
- 645. MM. Courtois et Mortier, à Issy, près Paris ; système de couvercle appliqué aux fours à chaux, qu’ils nomment couver.de calcinateur. (29 mai. — i5 ans.)
- 646. MM. Baudon-Porchez et Desurmont, a Lille (Nord) ; four économique à cuire le pain, chauffé au charbon de terre. (24 septembre.— i5ans.)
- 647. M. Morlat (Z?.), à Paris; système de fours et de creusets de verrerie combinés, qu’il appelle travail continu. (10 octobre. — 10 ans.)
- 648. M. Dathj (P. J.) , à Paris; four pro-
- pre à étendre le verre à vitre sans l’emploi de lagres. (i5 octobre. — i5 ans.)
- 649. M. Clara (J. B.), rue Rochechouart, 23; système de fours de boulangers et de pâtissiers, (s9 octobre. — i5 ans.)
- 650. M. Haut (L.), à Lille (Nord) ; nouveau four à coke. (27 novembre. — i5 ans.)
- 651. MM. Baudin et I anglois , rue de Vendôme, i3 ; genre de four de boulangerie et de pâtisserie. (18 décembre. — i5 ans.)
- FREINS.
- 652. M. Noseda (/Z.), à Mâcon (Saône-et-Loire); système d’enrayage progressif ou frein Noseda. (5 janvier. — 10 ans.)
- 653. M. Joany fils, à Poitiers (Vienne) ; frein d’enrayage se manœuvrant seul par le recul du cheval, et applicable à toutes sortes de charrettes et de voitures. ( 14 octobre. — i5ans.)
- 654. M. de Travanet (L. C.), rue d’En-gliien, 38 ; mécanisme qu’il appelle frein méca-niqu^àes voitures, au moyen duquel le frein des voitures se règle de lui-même par l’action des chevaux. (i5 octobre. — i5ans.)
- 655. M. Rives (J.), à Toulouse (Haute-Garonne); frein à sabot destiné à enrayer les locomotives et les waggons sur les chemins de fer et éviter les accidents. (23 octobre.—i5 ans.)
- -656. M. Lefèvre (D. P.), quai Napoléon, 5; frein à transmission applicable aux waggons sur les chemins de fer. ( 11 novembre. — i5 ans.)
- FRUITS.
- 657. M. Roux (Z?.), à Bordeaux (Gironde); préparation à la vapeur propre à assurer pendant plusieurs années la conservation de toute espèce de fruits logés dans des boîtes en carton ou des caisses en bois. (29 juin. — 10 ans.)
- 658. M. Fau (/.), à Bordeaux (Gironde) ; boîtes propres à la conservation des fruits secs. (22 août. — 16 ans )
- 65g. M. David {M.), à Bordeaux (Gironde); nouveau mode de conservation de pommes sèches. (9 septembre. — 5 ans.)
- FUMÉE.
- 660. M. Godson (E.) , de Londres', chez
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- Quarante-quatrième année. Octobre 1845.
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- MM. Badine et comp., rue Vivienne, 38; perfectionnements applicables à uu appareil propre à consumer la fumée. (2 octobre. — 5 ans.) *
- 661. M. Fumaroli (P.), à Paris; appareil fu-mivore. {9 octobre. — i5 ans.)
- 662. M. Seiler (A. J.), à Paris ; appareils propres à absorber la fumée de toute espèce d’éclairage et de toute espèce de foyers , ainsi qu’à renouveler l’air des appartements. ( 1 y octobre. — i5 ans.)
- 663. MM. Leriche (P.) et Henry (E.), rue Saint-Sébastien, 42; appareil contre la fumée. (18 octobre. — 5 ans.)
- FUSÉES.
- 664. M. Poole- (M.) , de Londres, chez M. Truffant, rue Favart, 8 ; moyens et procédés propres à fabriquer des fusées volantes. (5 octobre. — 10 ans.) *
- galvanoplastique.
- 665. MM. Boguard père et fils, à Paris; nouveau système de galvanoplastique. ( 26 novembre. — i5ans.)
- GANTS.
- 666. M. Petit (L. B.), chez M. Armengaud, rue Saint-Louis , 34 ; nouvelle coupe de gants. (5 janvier. — 5 ans.)
- 667. M. Ognard (C. J.), chez M. Armengaud, rue Saint-Louis, 34, au Marais; nouveau bouton de gants. (19 février. — 5 ans.)
- 668. M. Fillion (L. J.), rue Richelieu, 32 ; genre de gants à bracelet, sans bouton ni boutonnière, et à carabin intérieur. ( 12 août. — 5 ans.)
- 669. M. Perret {F.), rue Saint-Denis, i85 ; couteau à doler et à piquer pour les gantiers. (22 août. — 5 ans.)
- 670. Madame Abraham {A.) , à Grenoble (Isère); forme particulière de patron ou modèle de gant, et mécanique à couper sur ce modèle dans trente dimensions. (9 septembre.—15 ans.)
- 671. M. Perrucat ( C.), à Grenoble ( Isère) ; calibre ou patron à couper les gants sur quarante-cinq dimensions différentes. (2 octobre. 5 ans )
- 672. M. Guillaume (A.), rue de Bondy, i4;
- perfectionnements apportés à la couture des gants. (2 octobre. — 5 ans.)
- 673. M. Guiot {L. O.), à Paris ; gant en caoutchouc sans coulure et sans ourlet, et tissé à la navette. (9 octobre. — i5 ans.)
- 674* M. Jouvin {J. F.), à Grenoble (Isère); procédé de coupe de gants. (10 octobre.— i5 ans.)
- 676. M. Coiret (L.), à Paris ; perfectionnements apportés aux fermoirs pour gants, parapluies et rideaux. (9 novembre. — i5ans.)
- 676. M. Prévost (P. A,), à Paris ; procédés appliqués à la fabrication de la ganterie. ( 11 décembre. — i5 ans )
- 677. M. Deschamps (P. J,), rue du Hasard, 8; nouveau genre de fermoir de gants. (20 décembre. — i5ans.)
- garance.
- 678. M. Dezaunay (N. A.),k Nantes (Loire-Inférieure); machine propre au lavage de la ga-rancine. (29 octobre. — 5 ans.)
- GARDE-ROBES.
- 679. MM. Panchost (Ch.) et Meleton (J.) , chez M. Armengaud , rue Saint-Louis, 34, au Marais; perfectionnements dans les appareils et sièges inodores. (5 avril. — 10 ans.)
- 680. M. Smith ( T.), de Londres, chez M. Landron , rue de la Boule-Rouge, 7; perfectionnements apportés à la construction des lieux inodores. ( 24 septembre. — 5 ans.) *
- 681. M. Doudet(E. L.), à Laval (Mayenne); système de garde-robe avec couvercle à embré-r vement garni de mercure. ( 18 octobre.— i5 ans.)
- 682. Guinier ( d'h.), rue de Grenelle-Saint-Honoré, 35 ; garde-robe avec boîte à graisse et robinet à capsule. (25 novembre. — i5 ans.)
- 683. MM. Rouaut, Gégout et comp. , à Paris; nouveau système de garde-robe inodore. (25 novembre. — 10 ans.)
- GAZ d’ÉCLAIRAGE.
- 684. M. Goldschmidt (E.), rue Petrel, 5 ; perfectionnements dans les compteurs à gaz. (19 février. — 5 ans.)
- 685. M. Rion (A.), chez M. Thiery, à Lille
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- (Nord) ; appareil servant à la fabrication du gaz. (6 mars. — i5 ans )
- 686. M. Rosé et cornp., rue de Lancry, 20 ; appareil propre à la production du gaz d’éclairage. (22 août.— 5 ans.)
- 687. M. Hutchison (S.), de Londres , chez M. Landron, rue de la Boule-Rouge, 7 ; perfectionnements apportés aux instruments ou appareils servant à mesurer le gaz. (2 octobre. — 15 ans.) *
- 688. M. Pauwels (A.), rue du Faubourg-Poissonnière, 109; genre de coffre et robinet pour la distribution du gaz. (i5 octobre. — 10 ans.)
- 689. Le même; appareil de sûreté pour livraison du gaz aux consommateurs. (3i octobre. — 10 ans.)
- 6go. Le meme ; nouveau régulateur à gaz. (29 novembre. — i5 ans.)
- 691. M. Grafton ( J.), à Paris; système de fabrication du gaz propre à l’éclairage. (23 novembre. — t5 ans.)
- GÉLATINE.
- 692. M. Cabarrus (J. B.), à Paris; saponification de la gélatine végétale. ( 13 novembre.
- — i5 ans.)
- GÉOGRAPHIE.
- 693. M. Dehay (L. T.), rue G-range-Bate-lière, 7; procédé mécanique pour apprendre la géographie, l’astronomie, la topographie, etc., qu’il appelle labyrinthe géographique astronomique. (4 octobre. — i5 ans.)
- GLACES (COMESTIBLES).
- 6g4- M. Masters (Th.), de Londres, chez M. Fleulard, rue Labruyère, 24; appareil perfectionné propre à glacer, à rafraîchir, à battre les crèmes et à conserver les glaces. (16 avril.
- — i5 ans.)*
- 6g5. MM. Duserre, Pagnerre et Villeneuve, rue de Seine, 4 bis ; appareil propre à faire de la glace et à glacer toutes sortes de liquides et substances, qu’ils nomment congélateur glacière des familles. (5 juin. — 5 ans.)
- 696. M. Barruel (J. /.), à Paris; perfectionnements dans l’art du glacier. (3o décembre. — i5ans.)
- GLACES (miroirs).
- 697. M. Broivn (J.), de Londres, chez M. Truffaut, rue Favart, 8; perfectionnements dans l’étamage des glaces et autres verres, au moyen d’une couche d’argent. (i3 mars. — i5ans.)*
- 698. M. Carillon {R. Z).), rue Neuve-Po-pincourt, 8; machine propre à dresser , doucir et polir les glaces. (5 avril. — 10 ans.)
- 69g. M. Salomon (P. M,.), à Paris ; système de miroitage ou étainage des glaces et autres verres blancs. (6 décembre.— i5 ans.)
- GLUTEN.
- 700. MM. Véron frères, à Poitiers (Tienne); procédé de dessiccation du gluten hydraté. (28 septembre. — i5ans.)
- GOMME.
- 701. M. Ijcfèvre-Chabert{D. C.), rue de Cha-renton, 127; procédésau moyen desquels on peut augmenter le pouvoir épaississant des gommes et des substances artificielles jouissant des mêmes caractères, applicables à l’industrie et à la préparation des produits alimentaires. (29 octobre. — i5 ans.)
- GRAINES.
- 702. M. David (A.), à Aslonne (Vienne); machine propre à battre les graines de trèfle et de luzerne. (28 septembre. — 5 ans.)
- 703. M. Gorrin (J.), à Poitiers (Vienné) ; procédé propre à extraire les graines de trèfle et de luzerne par lacération de leur enveloppe, et moyen de séparer les balles des grains de blé qui en sont couverts. (26 novembre. — 5 ans.)
- GRAINS.
- 704. MM. TV inter frères, chez M. Perpigna , rue de Choiseul, 2 ter; cylindre batteur propre au battage des grains, des graines et autres substances et pouvant s’adapter à toutes les machines à battre. (5 janvier. — 10 ans.)
- 705. M. Berciaud (L.), à Ruffec (Charente); machine à dépiquer les grains. ( 18 mai. — 10 ans.)
- 706. M- Mittelelte{J, P.), h Soissons(Aisne); perfectionnements apportés à une machine propre à battre les grains. (22 août. — 5 ans.)
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- 707. M. Rosé et comp., rue de Lancry, 20 ; machine propre à battre les grains. (22 août. — 5 ans.)
- 70&. M. Darré (J. Æf.), à Saint-Etienne-de-Rouvray (Seine-Inférieure) ; nouveau battoir destiné aux grains. (2 octobre. — 10 ans.)
- GRAISSE.
- 70g. MM. Mistral et Sermet, à Lyon (Rhône); fabrication d’une graisse dite axophile, propre aux voitures et aux engrenages. (27 avril'. — 5 ans.)
- GRAVURE.
- 710. M. Hoefer (P.), boulevard Beaumarchais, 22 ; procédé de gravure mate sur plaqué en bois, etc. (i 1 mai. — 5 ans.)
- 711. M. Himely (S'.), à Paris ; nouveau procédé de gravure à l’aqua-tinte en relief. (5 novembre. — i5ans.)
- GRILLES.
- 712. M Letestu (M.), rue de Vendôme, g; grille sphérique rotative propre à brûler toute espèce de combustible. (2g juin.— 5 ans-.)
- 713. M. Dautremer (F.)à Saint-Quentin (Aisne) ; grille angulaire à barreaux fixes et à courant d’air multiplié, (g septembre.— 5 ans.)
- GRUES.
- 714* MM. Brunet (A.), Perrier(J.) et Greffe (A.), à Belley (Ain) ; nouveau genre de grue. (2g mai. — 5 ans.)
- 7 15. MM. Lasseron et Legrand, à Niort (Deux-Sèvres) ; grue dynamométrique à équilibre constant. (23 juillet. — id ans.)
- 716. M. Decoster (JP. A.), rue Stanislas, g ; grue fixe et mobile à volonté, et en même temps dynamométrique. (26 octobre.— 15 ans.)
- 717. M. Poole (M.) r de Londres , chez M. Truffaut, rue Favart, 8; perfectionnements dans la construction des grues et des cabestans applicables à divers usages. ( 2g octobre. — 10 ans.)*
- GYPSE.
- 718. M. Macors (P.), à Lons-le-Saulnier (Jura); procédé propre à donner au gypse la dureté du marbre , sans altérer ses diverses nuances et le disposer pour tc-u-ï les usages
- auxquels le marbre est employé. (3i octobre.— i 5 ans.)
- HORLOGERIE.
- 71g. M.Rabinel(J.), à Montpellier (Hérault); nouveau système de montre. (27 février. — 5 ans.)
- 720. MM. Charles (J.) et Deruelle(€. A.), rue Notre-Dame-de-Nazaretb, 8 ; nouveau mouvement de pendule. (16 avril. — 10 ans.)
- 721. MM. Chiquet (C.) et Tavernier (A.), !rue de la Croix, i5 ; nouveau genre de cadran, d’horlogerie. (16 avril. — 5 ans.)
- 722. M. Mousquet (J. L.), à Cavaillon (Vaucluse) ; échappement à cylindre. ( 22 mai, — ! 1 o ans.)
- 723. M. Eveïllard (C. A.), au Grand-Cha-ronne, près Paris; système de pendule réveille-matin. (22 mai. — 5 ans.)
- 724. M.. Boyer (P. J.)r à Dole (Jura); système applicable aux montres, pendules et horloges jde tout genre. (22 mai. — i5 ans.)
- 725. M. NedellecJJ.), quai de l’Horloge, 53; perfectionnements dans l’horlogerie. (16 juillet.
- — dans.)
- 726. M. Jacquin(A.),xue delà Feuillade,3; mouvement de pendule marchant un mois sans être monté , qu’il nomme dynamométrique. (22 août. — Sans.)
- 727. M. Rogier (E.), à Àrnay-lè-Duc (Côte-d’Or) ; outils propres à la confection des roues d’échappement à cylindre des montres. (27 août.
- — 5 ans.)
- 728. M. M archive Potel (L, R.), rue du Faubourg-Poissonnière, 6g; nouveau genre de montre. (28septembre. — dans.)
- 72g. M. Lepontois (A. H.), rue Chariot, ig, au Marais; grande sonnerie appliquée à la pendule dite comtoise. (4 octobre. — 5 ans.)
- 730. M. Neuens (A.), à Paris; perfectionnements apportés aux mouvements d’horlogerie. (14. octobre. — îdans.).
- 731. M. Ferlet (R.), à Paris; nouvelle disposition de clef démontré. (16 octobre.—i5ans.)
- 732. M. Jarossay (L. A.), à Paris ; application de la vis sans fin en remplacement des
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- pignons dans les machines; à mesurer le temps. (16 octobre. — i5 ans.)
- 733. M. Nicholson {TV.), à Lille (Nord) ; perfectionnements apportés aux horloges et pendules. (23 octobre.— i5 ans.)
- 734. M. Bietry {J. P.), à Paris ; système de fabrication de chapiteaux de pendules dites à colonnes. (14 novembre. — i5 ans.)
- 735=. M. Vérité (//.), à Beauvais (Oise); sonnerie d’horloge dite halinoydre. (28 novembre.
- — i5 ans.)
- 736. M. Lamblin (P.), à Dijon (Côte-d’Or); nouveau système d’horloge de paroisse. (20 décembre. — i5 ans.)
- 737. M. Detouche {C. L.), à Paris; réveil à touche mobile applicable aux mouvements d horlogerie-(3o décembre. — i5 ans.)
- HUILE.
- 738. M. Machard (P.), à Paris; procédé de rectification et de blanchiment des huiles végétales , minérales et animales. ( 9 octobre. — s-5 ans.)
- 739. M. Dumesnil (N. E.)} à Paris; addition aux huiles d’une certaine quantité de matière résineuse. (25 octobre.— i5ans.)
- 740. M. Armand (E. A.), à. la Villette, près Paris ; composition d’une huile fixe. (29 oetob
- — i 5 ans.)
- 741. M. Gagelin(C. L.)r à Paris ; fabrication de l’huile de palme blanche , au moyen de la noix même au lieu de son enveloppe extérieure. (3t octobre. — i5 ans.)
- 742. Le même) application du jatroplm curcas à la fabrication d’huile propre aux usages de l’industrie. ( 12 décembre. — t5 ans.)
- IMPRESSION DES TISSUS , DU PAPIER, ETC.
- 743. M. Rheins {D.), rue Saint-Martin, 223 ; procédés d’impression en relief des tissus , à l’aide de deux planches de cuivre gravées. (6 février. — 5 ans.)
- 744- Madame Chomeau ( Lf E. ) , veuve Dupré, rue Montmorency, 1 ; impression à plat sur bois,- au moyen de la presse lithographique. (6 mars- — 5 ans.)
- 7,45. M. B roquette-G onin (A.), à Grillon
- (Seine-et-Oise); procédé d’impression sur étoffe; (11 mai.— 5 ans.)
- 746. MM. Godefroy {P. J.), rue du Gros-Chenet, 17; châssis à imprimer devant supprimer le tireur. (22 mai. — i5 ans.)
- 747. Le même) appareil propre à diviser ou à dégrader à volonté les couleurs, applicable' à toute espèce d’impression. ( 22 octobre. —* i5 ans.)
- 748. Le même) appareil propre à diviser les couleurs , de manière à en appliquer plusieurs à la fois, ou à les dégrader et former des fondus. (16 décembre. — i5 ans.),
- 749. M. Ozier {A.), à Tignieu (Isère); procédé qu’il nomme impression métallique, pour imprimer sur paillons, en toutes sortes de nuances et couleurs, avec la même facilité que sur le papier, sans altérer la matière. (5 juin.— 5 ans.)
- qSo. M. Poole (3/.) , de Londres , cliei M. Truffauty\'ue Favart, 8; perfectionnements ajoutés aux machines propres à l’impression de toute espèce de tissus et à fabriquer des moules sur lesquels on coule des surfaces propres à imprimer. (5 juin. — ro ans.) *
- q5i. M. Tombe {L.), à Valenciennes (Nord); impression simultanée de diverses nuances sur les étoffes et reproduction des ombres de clia*-cune d’elles. (9 septembre.— 5 ans.)
- 7Ô2. MM. Petit, Robert et Boutin , rue de Lille , g5 ; nouveau cylindre à impression: (18 septembre. — 5 ans.)
- 753. MM. Pitte , Pfeiffer ét Grumel, à-Puteaux, près Paris; tireur mécanique produisant un nombre indéfini de couleurs en tous sens. (18 septembre. — 10 ans;)
- 754. M. Bouquet {J. C.), rue de Cliaronne, 89 ; procédés d’impression en couleur , applicables à la lithographie et à la gravure en gé--néral. (4 octobre. 5 ans.)
- 755. M. Micoud (A.), àParisj stéganographie ou application de l’impression lithographique en dorure , ou toute espèce de couleurs, sur toutes matières vernies et sur tous fonds préparés par des matières liydrofuges et imper-
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- méables susceptibles d’être vernies avant et après l’impression, (g octobre. — i5 ans.)
- «j56. Le meme; application spéciale des tissus stéganiques, unis ou décorés , soit par l’impression lithographique , soit par le cylindre, le gaufrage ou tout autre système de pression, à diverses industries. (10 octobre. — i5 ans.)
- r]5r]. MM. Lambert (J. L.) et Faucillé (C.), à Paris; procédé d’impression et d’imitation de tous dessins sur bois massif ou en placage , propre à la décoration d’appartements, d’édifices, de meubles et objets divers. ( 12 octobre.
- — i5ans.)
- 768. M. Silbermann (G.), à Strasbourg (Bas-Rhin) ; nouveau procédé d’impression. (17 octobre. — i5 ans.)
- 759. M. Kaiser (F.), à Lille (Nord); machine à imprimer les étoffes. ( 18 novembre. — i5 ans.)
- 760. MM. Colombe et Lalan, à Suresne , près Paris ; mécanisme propre à l’impression sur tissus, dit ombreur mécanique. (ig octobre.
- — 5 ans.)
- 761. M. Depouillf (/. C.), à Puteaux, près Paris ; perfectionnement apporté à une machine propre à imprimer sur étoffe. ( 18 novembre. — 5 ans.)
- 762. MM. Blondin frères, à la Glacière, près Paris ; moyen d’impression sur toutes étoffes, sur papier et sur tous autres produits susceptibles de recevoir l’impression, (19 octobre. — 5 ans.)
- 768. M. Perrot (L. J.), à Vaugirard , près Paris; machine produisant avec plusieurs planches les impressions proprement dites et les rentrures sur tissus , toiles cirées, papier de tenture , etc., et en général sur toutes les matières susceptibles d’impression. (24 octobre,— i5 ans.)
- 764. M. Bouchon (J. M.), à Paris; application de l’impression sur papier peint à l’impres-r sion en couleur des affiches. ( 18 novembre. — i5ans.)
- 765. MM. Delpech (P.) et Gramel {F'-), quai Voltaire; machine propre à l’impression sur tissus et sur papier. (22 novembre. — i5 ans.)
- 766. M. Delicourl (E.), à Paris ; procédés d’application de la laine sur impression afin d’imiter les dessins brochés. (5 décembre. — i5 ans.) .
- INCENDIE.
- 767. M. Rogron (P.), à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) ; machine destinée à préserver les théâtres de l’incendie (5 avril. — 5 ans.)
- 768. M. Lamotle (F.), rue Gaillon, 2.3 ; appareil de sauvetage dans les cas d’incendie, qu’il nomme parachute.(28 septembre. — 5 ans.)
- 76g. M. Van Lockhorst, de Bruxelles , chez M. Sir y, rue Lafayette, 7 ; appareil de sauvetage dans les incendies. (19 octobre. — 5 ans.)*
- 770. M. Philips {TP. H.), à Paris ; perfectionnements dans les moyens propres à dompter ou éteindre le feu. (28 décembre. —15 ans.;*
- INFUSION.
- 771. M. Moulis (J. F.), à Paris ; appareil qu’il appelle saturateur, destiné à préparer toutes sortes d’infusions, et plus particulièrement les infusions de thé ou de café. (17 décembre. — i5 ans.)
- INSTRUMENTS ARATOIRES.
- 772. M. Buret Sollier {L. A.), à Saint-Dizier ^Haute-Marne) ; genre de machine propre à battre les grains. (27 février. — 5 ans.)
- 773. M. Lamy (P. J.), à Poligny (Jura); appareils pour garantir les récoltes contre les intempéries et qu’il nomme réseaux agricoles, (22 mai. — 5 ans.)
- 774- Le même; instrument susceptible de remplacer la faucille, qu’il nomme le moissonneur. (23 juillet. — 5 ans.)
- 775. M. Many (B.) , à Berlaimont (Nord) ; nouveau semoir, (ig juin. — 5 ans.)
- 776. M. Desaint (L. C.), à Châlons-sur-Marne (Marne); instrument propre à couper et à enjaveler les moissons, auquel il donne le nom de rouet moissonneur, (g octobre. — i5ans.)
- 777. M. Achet (F.), à Bourges (Cher); machine dite batteuse de Bourges, propre à battre le blé et le trèfle. (10 octobre.— 5 ans.)
- 778. M. Bernavon (P.), à Saint-Laurent-de-Chamousset (Rhône); machine propre à nettoyer
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- le blé, dite machine à cellules, (io octobre. — io ans.)
- 779. M. Zibellf {L. A.), à Marseille (Bou-ches-du-Rhône) ; machine à couper les broussailles. (21 octobre. — 10 ans.)
- 780. M. Colin (A. L.), à Nantes (Loire-Inférieure) ; système de machine propre à battre les grains. (3o octobre. — 10 ans.)
- 781. M. Manson (J. M.), perfectionnements apportés à la herse Bataille. (6 novembre. — 10 ans.)
- 782. M. Delon (E.), à Versailles (Seine-et-Oise); plantoir à pommes de terre et haricots. ( 13 novembre. — 15 ans.)
- 783. M. Lefébure {V. E.), à Paris ; machine propre à battre le blé. ( 20 novembre. — i5 ans.)
- 784. M. Buê (F. M.), à Versailles (Seine-et-Oise) ; machine à courber les oreilles des charrues. (ig décembre.— i5ans.)
- 785. Le meme', charrue d’un nouveau système, dite charrue Buê. ( 19 décembre. — 15 ans.)
- INSTRUMENTS DE PHTSIQUE.
- 786. M. Trouillaud ( /. ), à Montpellier (Hérault) ; nouveau pyromètre. ( 26 avril. — 5 ans. )
- 787. M. Burnier {L.), à Paris ; appareil gazo-pneumatique par décharge de vapeur. (9 octob. — i5 ans.)
- 788. M. Barbot (L. /.), à Paris ; nouveau système de pile galvanique. (8 novembre. — i5 ans.)
- 78g. M. Dinocourt {H. V.), à Paris; thermomètres chrysocblores à montures économiques. (21 novembre. — i5 ans.)
- 790. M. Bunten {J. F.), quai Pelletier, 3o ; perfectionnements apportés à l’instrument nommé sympiézomètre. ( 23 novembre. — 15 ans. )
- 791. MM. Desbordes {L. F.) et Brossard-Vidal (H.), rue Basse-Saint-Pierre, faubourg Saint-Antoine ; alcoomètre qu’ils appellent alcoomètre Vidal. (28 novembre. — i5 ans.)
- 792. M. Géré (5.), à Paris; construction
- d’un hygromètre à fleurs. (23 décembre. — 10 ans.)
- INSTRUMENTS DE PRECISION.
- 793. MM. Molleni et comp., boulevard Saint-Denis, i3; application de procédés mécaniques à la fabrication des compas. (27 février.
- — 10 ans.)
- 794. M. Arera (M. G) , rue de la Barille-rie, 5 ; instrument qn’il nomme indicateur de surveillance, servant à constater la présence des veilleurs. (16avril.—Sans.)
- 795. M. Joffrin(F. C.), à Morviller (Aube); dendromètre pour le mesurage des bois de charpente avant l’abatage. ( 26 avril.
- 10 ans.)
- 796. M. Bertrand (J. A.), rue Saint-Lazare, 86; instrument dit équerre-tarif. (2S avril.
- — 5 ans.)
- 797. M. Massey (E.), à Paris; appareil propre à connaître la force des courants et la rapidité de la marche d’un vaisseau ou autres embarcations. (16 septembre.— i5 ans.) *
- 798. MM. Schwilgué père et fils, à Strasbourg (Bas-Rhin); instrument nommé topo-scope. (28 décembre.— i5 ans.)
- IRRIGATION.
- 799. M. Laget (.L.), à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; système d’appareils d’irrigation et de stercorification. (4 novembre. — i5 ans.)
- IVOIRE.
- 800. M. Alessandri (L. J.), chez M. Armen-gaudy rue des Filles-du-Calvaire, 6 ; machine à dérouler l’ivoire. (12 août.— 5 ans.)
- 801. Madame veuve Paillart dite Routier, à Paris ; procédés de liquéfaction de l’ivoire et autres matières cornées , et application de la matière liquéfiée à tous objets d’art ou d’utilité par le moulage ou par tout autre moyen. (24 décembre.— i5ans.)
- JALOUSIES.
- 802. M. Martel (J. M.), rue Thiroux, 3; moyen de baisser et de lever les jalousies sans ouvrir les croisées. (29 mai. — 5 ans.)
- 803. M. Redier (J. A.), à Paris; perfectionnements apportés aux jalousies, stores et rideaux. (6 novembre. — i5 ans.)
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- JEU.
- 8c>4- M. Regnard (L. A.), à Paris ; jeu de cartes d’architecture. (3o octobre. — io ans.)
- 805. M. Maillot (P. Z?.), à Paris; boîte qu’il appelle petit nécessaire des cartes, destinée à contenir un jeu de cartes et à servir de marque à deux joueurs. (8 novembre. — i5ans.)
- 806. M. Thiery (F.), à Paris; genre de jeu qu’il nomme ra. (16 novembre. — 5 ans.)
- laine.
- 807. MM. Poupillier etcomp., rue des Vinaigriers, 29; nouveau système de peignage des laines. (27 mars. — 5 ans.)
- 808. M. Pratviel {J. T. ), chez M. Perpignan rue de Choiseul, 2 ter; appareil additionnel propre à peigner la laine sur les peigneuses Collier. (27 avril. — 5 ans.)
- 809. MM. Maistre et Teisserenc-Fallat, à Montpellier (Hérault) ; machine propre à nettoyer la laine et le coton , dite délampourdeuse. (18 mai.—Sans.)*
- 810. 3VJ. Falot (J.), à Plancher-Ras (Haute-Saône); procédé au moyen duquel toute espèce de tissu de laine peut-être effilé et rendu propre à être filé de nouveau et employé soit au tissage, soit au tricot. (18 mai.— 10 ans.)
- 811. M. Cordier (J.) , à Meaux (Seine-et-Marne ); machine propre à laver et sécher la laine. (23 juillet.— 10 ans.)
- 812. MM. Seillère et Heywood etcomp., à Scliirmeck (Vosges); perfectionnements dans le peignage des laines. (5 octobre. — i5 ans.)
- 813. M. Boucachard (J.) , à Paris ; procédé propre au lavage des laines , soit par opération continue, soit par intervalles. (io octobre. — i5 ans.)
- 814- M. Talon (J. F.), à Rouen (Seine-Inférieure); composition d’un liquide mucilagineux et son application à la filature de la laine. (4 octobre. — 10 ans.)
- 815. M. Lefurne (F. A.), à Paris; machine à peigner la laine. (17 octobre. — i5 ans.)
- 816. M. Saulnier (P.), rue Saint-Ambroise-Popincourt, 5 ; machine à peigner la laine et autres matières filamenteuses. (3i octobre. — i5 ans.)
- 817. MM. Ferran (J. F.) et Blanc (J.,)., à Toulouse (Haute-Garonne) ; machine désignée sous le nom de trieuse à laine et à coton. (20 décembre. — i5 ans.)
- 818. M. Malteau {A. J.), à Paris ; construction d’appareils destinés à sécher la laine, le drap, et toute espèce de substances. (24 décembre. — i5 ans.)
- LAMPES.
- 8.19. MM. Levavasseur frères, chez M. Ar-mengaud, rue Saint-Louis, 34 > au Marais; lampes à compensateur et à fermeture hermétique. (5 janvier. —1,0 ans.)
- 820. Les memes; perfectionnements apportés à la lampe solaire. (3 août. — 5 ans.)
- 821. M. Dunand {M. A.), rue du Petit-Thouars, 23 ; genre de becs à lampe pour brûler les huiles essentielles. (6février. — 5 ans.)
- ;822. Le meme; éolipyleperfectionné. (igavril.
- — 5 ans.)
- 823. M. Breuzin (S. C.),, rue du Bac , 13 ; nouvelle disposition de lampe mobile. (27 février. — 5 ans.)
- 824. M. Mathieu {P. A.), rue Saint-Honoré, 99; lampe à hydrogène liquide. (i3 mars. —5 ans )
- 825. MM. Cadot et camp. , rue Jean-Robert ,17; nouveau genre de lampe. (27 mars.
- — 5 ans.)
- 826. M. Guillemont (L. A.), chez M. Ar-mengaud, rue Saint Louis, 34, au Marais ; nouveau porte-mèche de lampe. (5 avril.—5 ans.)
- 827. M. Méat (P.), chez M. Armengaud, rue des Filles-du-Calvaire, 6 ; lampe perfectionnée. (27 avril. 5 ans.)
- 828 M. Ménage (C. D.j, rue Pliélippeaux,6; lampe à hydrogène liquide. ( 27 avril. — )5 ans.)
- 829. M. Thibault (C.), rue du Temple , 63, appareil de rechange des becs de lampe à réservoir supérieur. (27 avril. — 5 ans.)
- 830. MM. Truc et B ris monder, chez M. Armengaud, rue des Filles-du-Calvaire , 6 ; lampe perfectionnée. (18 mai. — 10 ans.)
- 831. M. Marie (G. A.), rue Bleue, 3 bis; nouvelle lampe.. (22 mai.— 10 ans.)
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- 832. M. Dubrulle {A. N.), à Lille (Nord); perfectionnements apportés à la lanterne de Daoy, qu’il nomme lanterne de sûreté. (22 mai. — 5 ans.)
- 833. Le même ; perfectionnements ajoutés à sa lampe de mineur, consistant en un moyen de donner plus de lumière et présentant plus de sécurité pour l’ouvrier. (9 novembre.—10 ans.)
- 834. M. Japy fils, à Berm (Doubs); lampe mécanique. (29 mai. — 5 ans.)
- 835. M. Rouche (L.), rue Sainte-Avoye, 63; genre de lampe à hydrogène liquide. (5 juin.— 5 ans )
- 836. M. Young (Th.), de Londres, chez M. Truffaut, rue Favart, 8; perfectionnement dans la fabrication des lampes et des becs à gaz. (4 octobre — 10 ans.) *
- 83*7. M. MerleÇL. E.), à Bordeaux (Gironde); lampe au gaz liquide, à l’usage des lanternes de voitures. (27 août. —5 ans.)
- 838. M. Dehay (L. T.), rue Grange-Batelière, 7 ; lampe horaire sans mécanisme et sans niveau. (9 octobre.— i5ans.)
- 83g. MM. Marlineau-Piault et comp. , à Châtellerault (Tienne) ; lampe à pression croissante , dite lampe-treuil. (10 octobre —10 ans.)
- 84o. MM. TVebster-Flocton, de Londres, chez M. Truffaut, rue Favart, 8; perfectionnements dans la construction des lampes destinées à brûler du naphte ou autres matières résineuses. (10 octobre. — 10 ans.) *
- 84>. M. Magret (P.), rue du Faubourg-Saint-Martin , 29 ; perfectionnements apportés aux lampes. (19 octobre. — 5 ans.)
- 842. M. Boujat{J. B.), rue des Gravilliers, 45; genre de lampe à jet continu. (29 octobre. — 5 ans.)
- 843. M. Bénard (L. E.), rue des Marais-du-Temple, 2 ; appareils de combustion perfectionnés, applicables aux lampes ordinaires à niveau supérieur (3o octobre. — i5 ans.)
- 844. M. Harcourt-Quincey (J ), de Londres, chez M. Truffaut, rue Favart, 8; perfectionnements dans la fabrication des lampes et des abat-jour pour lampes ou autres moyens d’éclairage. (3i octobre. — 10 ans.) *
- 845. M. Jammès (Cà Carcassonne (Aude); lampe à pompe dite lampe à boulon. (7 novembre. — i5 ans.)
- 846. M. Delamarre (C ), à Paris; becs de lampes, brûlant à l’état de gaz, sans odeur ni fumée, les huiles de houille, schiste ou térébenthine pures ou seulement mélangées entre elles, dans des appareils portatifs ou fixes, et pouvant s’adapter à toutes les lampes à piston ou à niveau constant. (18 novembre. — i5 ans.)
- 847. M. Pauly (C.), à Paris; nouveau genre de lampe. (19 novembre. — i3 ans.)
- 848. M. Robert {JF-), à Grenelle, près Paris ; lampe propre au chauffage des voitures, chaufferettes, etc. (5 décembre. — i5 ans. )
- 849. M. Martin (L. A.), à Paris ; genre de lampe à piston. (7 décembre.—10 ans.)
- 850. M Vassieux (A. C.), rue Yivienne, 38, lampe dite sciatérique. (i4 décembre.— 15 ans.)
- 851. MM. Fruchart (J. E.) et Fétu (E.), à Paris; genre de lampe à piston. (25 décembre.
- — i5 ans.)
- LAVE.
- 852. MM. Moisson et Polonceau, à Passy, près Paris ; procédés de fabrication de laves artificielles. (4 octobre. — i5 ans.)
- LETTRES.
- 853. M. Jeanbin (H. G.), place Vendôme, 2; nouveau genre d’enveloppes de lettres. (29 octobre.— 5 ans.)
- 854. M. d’Huart-Nothomb ( H. J. ), à Metz (Moselle) ; système de transport des dépêches par la puissance atmosphérique. (7 novembre.
- — i5 ans.)
- LIMES.
- 855. MM. Camion-Bonnet et Girault, à Vri-gnes-aux-Bois (Ardennes); procédé pour remplacer le travail de la lime dans la confection des objets de fer, forgés et moulés. (27 avril.
- — 10 ans.)
- 856. M. Deroland(S.), rue de Charonne, 25, machine propre à tremper les limes, qu’il nomme dresso-trempeur. (2 octobre. — 10 ans.)
- LIN.
- 857. M. le comte de Lagarde [A. L.) , chez Reynaud, rue Bleue, 16; perfectionne-
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- M.
- Quarante-quatrième année. Novembre 1845.
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- ment dans le traitement et la préparation du phormium tenax (lin de la Nouvelle-Zélande) pour son application à différents usages. (22 août. — 10 ans.)
- 858. M. Nicholson (/F.), de Manchester, chez M. Cheval, à Roubaix (Noi’d) ; perfectionnements propres à sérancer, affiner. peigner, nettoyer le lin, la laine , le chanvre , la soie et autres matières filamenteuses. (3i octobre. — i o ans.) *
- 85g. MM. Schlumberger (N.) et çomp., à Mulhouse (Haut-Rhin); perfectionnement dans le filage du lin, du chanvre, de leurs étoupes et des matières filamenteuses de la même nature. (13 décembre. — i5ans.)
- LINGE.
- 860. M. Lançon (F.), à Paris; appareil mécanique propre au blanchissage du linge. (9 octobre. — i5 ans.)
- 861. M. Allen ( W.), à Paris; appareil propre au lavage et au nettoyage du linge. ( 1 \ décembre. — 15 ans.)
- LIQUEUR.
- 862. M. Heyman de Riqlès, à Lyon (Rhône) ; nouvelle liqueur nommée alcool de menthe de Riqlès. (19 avril. — 5 ans.)
- 863. MM. Aubert et Noël, rue Quincam-poix, 10; composition d’une liqueur. (12 août. — 5 ans.)
- 864. M. Robert (Th.), à Rouen (Seine-Infé-rienre) ; préparation d’une liqueur nommée luiskey. (12 décembre. —15 ans.)
- LITERIE.
- 865. M, Roux (M.), rue du Faubourg-Montmartre , 11 ; nouveau système de coucher. (27 avril.—5 ans.)
- LITHOGRAPHIE.
- 866. M. Salomon (//.), rue Montmartre, 3g; mécanique propre à la lithographie,qu’il appelle alithographie. (9 novembre. — i5ans.)
- LITS.
- 867. MM. Renschelfils et Leroy, à Paris ; lit en fer mobile et portatif. (4 décembre. — 1 5 ans.)
- LIVRES.
- 868. M. Girard (L.)t à Bordeaux (Gironde);
- livre à mécanisme qu’il appelle bibliorhapte. (20 décembre. — 15 ans.)
- LOCOMOTEURS.
- 869. M. Hallette, à Arras (Pas-de-Calais); nouveau système de locomotive. (23 janvier.— 5 ans.)
- 870. MM. Kœchlin (A.), et comp., à Mulhouse ( Haut-Rhin ) ; machine locomotive à détente variable à volonté. (11 mai-— 10 ans.)
- 87 1. Les mêmes et L. Klein, à Mulhouse (Haut-Rhin); appareil destiné à empêcher la projection des étincelles hors des cheminées des machines locomotives. (22 août. — 10 ans.)
- 872. M. Chameroy (E. A.), rue du Faubourg-Saint-Martin, 84; appareils locomoteurs, applicables aux chemins de fer, et dans toutes les circonstances où il faut employer la traction. (11 mai. — i5 ans.)
- 873. M. Guérin {E. H.), à Arras (Pas-de-Calais) ; système propre à empêcher les déraillements des locomotives et des voitures des chemins de fer. (18 septembre. — 10 ans.)
- 874* M. Ruaux (Z>.), à Bains (Yosges) ; moyens d’employer des animauxâ faire mouvoir des waggons, bateaux, etc., en les mettant dessus, moyen qui double leur force par un procédé mécanique. (5 octobre.— iSans.)
- 876. M. Lannes de Montebello {A.) , rue Laffitte, 7 ; machines locomotives fonctionnant par l’action directe du piston, sans changer le mouvement rectiligne alternatif en mouvement circulaire, et permettant de suivre des courbes à petits rayons, et de monter les côtes les plus rapides. (26 octobre. — i5ans.)
- 876. M. Tard (J. A.), rue des Amandiers-Saint-Jacques, 14 ; construction d’une locomotive à force attractive. (29 octobre. — 5 ans.)
- 877. M. Andraud (A.), à Paris; nouveau système de locomotion. ( 5 novembre. — i5 ans. )
- 878. M. Dupuis (C. F.), à Paris; nouveau système de locomotion. ( 16 novembre. — i5 ans.)
- LORGNETTES.
- 879. M. Quignon (J.), rue du Temple, 58 ;
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- mécanisme de lorgnettes. ( 19 février.
- 5 ans. )
- 880. M. Fila-Koenig (.A. /.), rue des Gra-villiers , 7 ; perfectionnements apportes aux lorgnettes de spectacle. (25 octobre.' i5 ans.) lunettes.
- 88 i. M. Derne {A.), à Paris ; nouveau genre de lunette jumelle. (22 novembre. — i5 ans.) machines a vapeur.
- 882. M. Buisson (F.), à Tullins (Isère) ; machine à vapeur dite dauphinoise. (5 janvier. i5ans.)
- 883. M. de Gallois (P. F.), à Saint-Étienne (Loire) ; emploi d’un appareil particulier, destiné à utiliser les flammes perdues des fours, à produire la vapeur nécessaire aux machines à basse pression, en général, fonctionnant sans mécanisme particulier à l’expansion , avec autant d’avantage que les machines à moyenne pression, détente et condensation. (5 janvier.
- — 5 ans.)
- 884. M. Ferroud (J. F.), à Saint-Étienne (Loire) ; mécanisme ayant pour objet de prévenir les intermittences momentanées du jet d’eau dans les tuyaux d’ascension des pompes alimentaires des machines à vapeur. (27 février.
- — 10 ans.)
- 885. M. Archbald (TF. A.), à la Chapelle-Saint - Denis , près Paris; perfectionnements apportés aux machines à vapeur. ( 5 avril. — i5 ans.)
- 886. M. Christian (C. 7’.), de Londres, chez M. Truffant, rue Favart, 8; perfectionnements dans la construction des machines à vapeur. (16 avril.— 10 ans.) *
- 887. M. Trésel(A), à Saint-Quentin (Aisne); système de détente variable appliqué aux machines à vapeur. (19 avril.— 15 ans.)
- 888. M. Legendre (P. A.), à Lyon (Rhône); système de machine à vapeur à tige oscillante , à tiroir horizontal et stuffing-hox à rotules. (19 avril. — 5 ans.)
- 889. M. Jacquet (F.), de Bruxelles, chez M. Dutfoy, rue Taitbout, 42; système de chaudière et machine à vapeur. («8 mai. —5 ans.)
- 890. M. Fanzeller (J. F.), de Londres, chez
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- M. Truffant, rue Favart, 8; perfectionnements apportés aux machines à vapeur, aux chaudières et aux générateurs de vapeur (29 mai. — i5 ans.) *
- 891. M. Bapterosse (J. F.), impasse Guéme-née, 8 ; nouveau genre de machine à vapeur. (5 juin.— i5ans.)
- 892. M. Sims (J.), de Londres , chez M. Fleulard, rue Labruyère, 24 ; perfectionnements apportés aux machines à vapeur. (16 juillet.— ioans.)*
- 893. M. Charpin (C. F.), à Saint-Denis , près Paris ; nouveau système de machine à vapeur. (2 septembre. — 10 ans.)
- 894. M. Sorel (S.), rue de Lancry, 6 ; perfectionnements apportés aux moteurs à vapeur. (9 septembre. — ï5 ans.)
- 895. M. Falette (C.), à Nîmes (Gard); machine à vapeur rotative. (2 octobre. — 5 ans.)
- 896. M. Zust (J. J.), chez M. E. Bourdon, rue du Temple, 64; perfectionnements apportés aux machines à vapeur. (4 octobre. — 10 ans.)
- 897. MM. tiauy et Taylor, chez M. Moléon, rue de la Paix, 20; combinaisons mécaniques au moyen desquelles on peut appliquer avantageusement à d’autres usages utiles la machine à vapeur d’épuisement du Cornouailles. (15 octobre. — i5 ans.)
- 898. M. Adam (.E.), rue de la Victoire, 11 ; nouveau système de machine à feu. (15 octobre.
- — i5 ans.)
- 899. M. Borrie (E.), chez M. Fleulard, rue Labruyère, 3o; machine à vapeur rotative. ( 19 octobre. — 15 ans.) *
- 900. M. Damey (A. /.), à Paris ; système de détente applicable aux machines à vapeur, et rendu variable par un modérateur à force centrifuge. (22 octobre. — 10 ans.)
- 901. M. Pierret (J. B.), à Paris ; machine rotative à vapeur à haute pression. (26 octobre.
- — 10 ans.)
- 902. M. Delpech (J. B.), à Paris; nouvelle détente variable applicable aux machines à vapeur. (6 novembre.— i5 ans.)
- 903. M. Perrin (J. F.) , aux Chaprois, près
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- Besançon (Doubs); nouveau système de machine rotative, (n novembre.— i5 ans.)
- 904. M. Lotz (F. R.), à Nantes (Loire-Inférieure) ; disposition des cylindres des machines à vapeur et des machines soufflantes. ( 18 novembre. - i5ans.)
- go5. M. S outhonnax (J. C.), à Paris ; cercle en métal destiné à garnir l’intérieur des pistons des machines à vapeur et notamment des locomotives. (25 novembre. — i5 ans.)
- MACHINES HYDRAULIQUES.
- 906. M. Brunet (J.), de Limehouse, en Angleterre, chez M. Fleulard, rue Labruyère, 24; perfectionnements apportés aux roues à palettes. (16 avril— 10 ans.) *
- 907. M. Baron^Bonrgeois (L. D.), à Pontoise (Seine-et-Oise); roue hydraulique horizontale dite turbine. (26 avril. — 10 ans,)
- 908. M. Çuénard {J. A.), à Paris; forme de bande de drap servant à élever l’eau. (10 octobre. — ; 5 ans.)
- 909. M. Labruyère ( L. M. ) , à Valence (Drôme) ; turbine qui peut être mue par l’eau , par l’air ou la vapeur. ( i5 octobre. — 15 ans. )
- 910. M. Hubaine ( A. «/.), à Beauvais (Oise); machine qu’il appelle vannage épistate , appliquée aux roues hydrauliques dites roues de côté. (24 octobre.— i5ans.)
- 911. M. Girard (L. D.), rue Château-Lan-don, 19; appareils moteurs hydrauliques ayant pour objet d’utiliser les chutes d’eau pour élever l’eau à une hauteur quelconque, applicables à toutes les chutes. (24 octobre. — i5 ans.)
- 912. MM. Fcray et Amberger, à Essonne (Seine-et-Oise); certains perfectionnements apportés à la disposition et à l’organisation des roues hydrauliques appelées turbines. (29 octobre.— i5ans.)
- gi3. M. Houlliot (B. J.), à Angers (Maine-et-Loire) ; machine à épuisement avec roue à godet et pompes moteurs mobiles. (3o octobre. — 15 ans.)
- 914. M. Voisin (P. J.), à Paris ; système de machine hydraulique. (2 novembre.—i5 ans.)
- 915. M. Bouland {F. G.), à Rouen (Seine-
- Inférieure); machine hydraulique servant i monter l’eau. (28 novembre. — 10 ans.)
- 916. M. Mallet (F.), à Bordeaux (Gironde); perfectionnements des moulins hydrauliques à cuve et à trompe dits turbines, (iti décembre. —* i5 ans.)
- MACHINES ET APPAREILS DIVERS.
- 917. M. Fournon (R.), rue Neuve-des-Petits-Champs , 33 ; machine propre à couper toutes sortes d’étoffes. (5 janvier. —15 ans.) *
- 918. M. Labruère (A.), au Havre (Seine-Inférieure); machine à forger le fer. (i3 mars. — 10 ans.) *
- 919. M. Bernard {L. F.), à Rouen (Seine-Inférieure); machine applicable dans l’industrie , dans un grand nombre de circonstances , notamment pour régulariser la vitesse des machines à vapeur et des machines hydrauliques. (23 juillet. — 5 ans.)
- 920. MM. Pierquin (J. T.) et Perroud, à Martigues (Bouches-du-Rhône) ; procédé intitulé chemin de corde. (5 octobre.— 5 ans.)
- 921. M. Bizot (J.), à Epinal (Vosges) ; machine qu’il nomme trituraleur vosgien. (9 novembre. — i5 ans.)
- 922. M. Bcrindoague (J.), à Paris; machine à fabriquer tout ce que produisent les arts et métiers par le choc, la pression et le marteau. (11 octobre.— i5ans.)
- 923. M. Laubereau (J. F.), rue Pigale , 23 ; plieuse métrique. (i5 octobre. — 10 ans.)
- 924. MM. Schmitt et Evrard, à Valenciennes (Nord) ; opérateur propre à concasser le noir animal, les matières alimentaires tinctoriales, et toute espèce de substances. (19 octobre. — 10 ans.)
- 925. M. Pascal (P. A.), à Paris; appareil propre à porter les petits enfants. (23 octobre. - 1 o ans.)
- 926. M. Courbon (B. ), à Saint-Etienne (Loire); mécanisme qu’il désigne sous le nom de courbine aériférienne. (6 décembre. — i5 ans.)
- 927. M. de Combeite (C. L.), à Paris; machine à pousser des moulures courbes sur toute espèce de surface. (9 décembre.— i5ans.)
- 928. M. Pariseau (F.), à Paris ; machine à
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- coudre à aiguille circulaire, applicable à toute espèce de tissus, peaux, etc. (12 déc.—15 ans.)
- MAISONS.
- 929. M. Lesourd- Delisle (4.), à Angers fMaine-et-Loire) ; moyen propre au numérotage des maisons et à l’indication des rues par des caractères métalliques à flèches directrices. (18 novembre. — i5 ans.)
- MALLES.
- 980. M. Macheteau [E. V.), chez M. Arme n g aud, rue des Filles-du-Calvaire, 6 ; malle à garniture élastique dite malle Macheteau. (16 juillet. — 5 ans.)
- 931. M. Clerdent (S.), à Beauvais (Oise); séparation mobile , châssis à coulisses, pour l’adaptation des champignons formant la garniture d’une boîte de voyage. (3 août. — 5 ans.)
- MANOMETRES.
- 932. M. Desbordes ( L. F.), rue St.-Pierre-Popincourt, 20; appareil manométrique propre à mesurer la force élastique de la vapeur. (i3 mars. — 5 ans.)
- 933. MM. Minary et Roy, à Besançon (Doubs); manomètre à air libre dont la hauteur est variable. (3 août. — 5 ans.)
- 934. M. Richard (F.), à Lyon (Rhône) ; système de manomètre à air libre applicable aux locomotives comme aux bateaux à vapeur et aux chaudières fixes. (28 novembre. — i5ans.)
- MARBRE.
- 935. M. Bonnin (9".), à Lyon (Rhône) ; procédés et emploi de certaines substances pour transformer soit directement, soit en les pulvérisant , le gypse en un corps présentant toutes les apparences du marbre. ( 5 octobre. — 10 ans.)
- MASTIC.
- 936. M. Michaux (F. E.), à Paris; nouveau genre de mastic qu’il appelle mastic naval, ou enduit destiné à la marine. (6 novembre. — i5 ans.)
- MATELAS.
- 937. M. Dupont {A.), rue Neuve-Saint-Au-gustin, 3 ; genre de matelas élastiques à deux faces et à jour. (19 octobre.-— 5 ans.)
- MECHES.
- 938. M. Vallauri (J. B.), à Paris ; composition de terre propre à faire des mèches de lampes et des filtres. (10 octobre. — i5 ans.)
- MÉDICAMENTS.
- 939. M. Bernard (J.), à Bort (Corrèze) ; composition d’un genre de pommade propre à guérir les dartres , chancres et plaies. (23 janvier. — 5 ans.)
- 940. M. Chervet, à Clermont ( Puy - de-Dôme); préparation médicamenteuse pour désinfecter le baume de copahu. (16 avril.—5 ans.)
- g4* • M. Clément (C.), à Nantes (Loire-Infér ); nouveau fébrifuge. (19 avril. — 10 ans.)
- 942. MM. Deleuil (L. J.) et Dedé , rue du Pont-de-Lodi, 8 ; appareil propre à faire des topiques emplastiques ou écussons. (26 avril. — 5 ans.)
- 943. M. Schweisteiger (B.), à Audi (Gers); composition pharmaceutique dite poudre anticatarrhale vétérinaire. (11 mai. — 5 ans.)
- 944- M. Jannet, à Ambleville (Charente); essence antiputride dite vulnéraire, ayant la propriété de guérir les blessures et les douleurs rhumatismales. (11 mai. — 10 ans.)
- 945. M. Clarion ( J. D. ), à Lyon (Rhône) ; teinture aurifique dépurative. ( 19 juin. — 10 ans.)
- 946. M. Praux (N.), à Rennes (Ille-et-Vilaine); préparation destinée à renfermer le copahu et le cubèbe dans une enveloppe de gomme , sous la dénomination de dragées de copahu et de cubèbe. (12 août. — 10 ans.)
- 947. MM. Bernard et Gaudin, à la Couronne (Charente) ; fabrication d’un papier carton médicinal en général dont la médecine fait un usage journalier (19 octobre. — 10 ans.)
- 948. M. Fiel (J.), à Tours (Indre-et-Loire); instrument propre à capsuler tous les médicaments , soit à l’état liquide , soit à l’état solide, etc., qu’il appelle medico-capsulaleur Fiel. (19 décembre.— i5 ans.)
- MESURES.
- 949. M. Manmer (P.), à Wesserling (Haut-Rhin ) ; instrument nommé rectomètre, pour au-ner les tissus. (27 février. — 5 ans.)
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- Ç)5o. M. Chevalier ( C. ) , de Genève, chez M. Jacquier, rue de Grenelle-Saint-Germain , 120 ; appareil propre à prendre la mesure du corps de l’homme, qu’il nomme ncomètre. ( 12 août. — 5 ans.)
- g51. M. Joly {J.), à Troyes (Aube); méthode dite ceriométronomie, à l’usage des tailleurs. (7 novembre. — 10 ans.)
- MÉTAUX.
- g52. M. Finino (J. A.), rue Beaubourg, 48; composition d’un genre de métal qu’il nomme Jupiter saturné à l’oxyde de bronze. (26 avril. — i5 ans.)
- 953. M. Granolier (J. C.), à Saint-Jullien-en-Jarrêt (Loire) ; procédé péopre à la fabrication et à la gravure des rubans métalliques. (29 juin. — 10 ans.)
- 954. M. Lescroël de Prez (E.), de Languin, chez M. Landron, rue de la Boule-Rouge, 7 ; perfectionnements apportés à la fabrication de la fonte et du fer, de l’acier, du cuivre et autres métaux. (3o juillet. — i5 ans.) *
- 955. M. Krycznowski (M.), chez M. Bouffer, rue Buffault, 20 ; application des métaux sur les métaux, comme dorure, argenture, cobalti-sage, platinure, nickellage et cuivrage, par le procédé électrochimique , exempt de tout danger pour les ouvriers. (22 août. :— 10 ans.)
- 956. M. Lejeune (J.), de Londres, rue Saint-Louis , 7, au Marais; méthode propre à réduire les métaux en feuilles, par un moyen simultané de coulée, de refroidissement et d’entraînement d’une couche de métal sous forme de feuille. (28 septembre. — i5 ans.)
- 967. MM. Beckensteirœr{C.), Gomin (J. F.) et Josselin, à Lyon (Rhône) ; préparation d’une dissolution d’or composée, avec moyen de réduction dans son éclat métallique, pour servir à écrire , dessiner sur papier, à imprimer sur étoffes et ornements; et sur tous les corps solides non métalliques. (i4 octobre.— i5 ans.)
- 958. MM. Thomas et Delisse, à Paris ; procédé de décapage des métaux. (2 décembre. — i5 ans.)
- MÉTIER A BAS.
- 959. M. Rey (C.), à Amiens (Somme) ; mé-
- canique à adapter au métier à bas, pour l’application, par une seule opération, de la doublure en croisé double à une étoffe. (19 octobre.
- — 10 ans.)
- MEUBLES.
- 960. M. Ménage {L. A.), rue Ferrière, 18; genre de divan qu’il nomme divan Ménage. (5 juin. — 5 ans.)
- 961. M. Daniel {J. B.), rue Notre Dame-de-Nazareth, 9 ; perfectionnements apportés aux lavabos. (12 août. — 5 ans.)
- 962. MM. Frazon et Guyol, chez M. Arinen-gaud, rue des Filles-du-Calvaire, 6 ; cave à liqueur perfectionnée. (28 septembre. — 5 ans.)
- 963. M. Gaillouste [J. B.), place de la Bourse, 5 ; nouveau genre de bureau. (10 octobre. — 5 ans.)
- 964. M. Guyol (A.) et Ramondière, à Paris ; table à coulisse de diverses dispositions. (16 octobre.— 5 ans.)
- 965. MM. Jaime et Dumoulin, à Paris ; construction d’un lavabo. (16 octobre. — i5 ans.)
- 966. M. Descartes («/.), à Paris; divan à bascule formant lit qui se retourne à volonté sur lui-même. (3 décembre. — i5 ans.)
- MEULES.
- 967. M. Train (B.), à la Ferté-sous-Jouarre ( Seine-et-Marne ) ; disposition de meules de moulins à farine, ou meules aérifères. (i 3 mars.
- — 10 ans.)
- 968. M. Riby-Lecomte (P.), à Angers (Maine-et-Loire); système de meules à air forcé. (28 octobre. — 5 ans.)
- 969. M. Genin (P. /.) , à Lyon (Rhône) ; meules métalliques à réfrigérant, destinées à la mouture des grains (14 octobre. — i5 ans.)
- 970. M. Hébert (E.), à Rouen (Seine-Inférieure) ; moyen propre à éviter réchauffement des meules de moulins. (2 décembre.—15 ans.)
- MIROIRS.
- 971. M. Belhisy (C.), rue du Petit-Thouars,
- 21 ; perfectionnements apportés aux miroirs de poche. (19 février. —5 ans.)
- 972. M. TFeiler (A.), rue Micliel-le-Comte. i4; miroir à l’aide duquel on peut se voir à la
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- fois par devant et par derrière, ainsi que de profil. (5 avril. — 10 ans.)
- 973. M. Blevanus (C.), rue Païenne, 4 et 16; nouvelle monture, de miroir. (10 octobre.— 5 ans.)
- 974. M. Jwaniskf (D. A.), rue du Temple, 44 ; système de miroirs extérieurs. (i5 octobre.
- — 5 ans.)
- 975. MM. Eybord et Paillard, chez M. Ar-mengaud, rue des Filles-du-Calvaire, 6; miroir perfectionné. (28 septembre. — 5 ans )
- MOIRAGE.
- 976. M. Ribard (L. H.), à Lyon (Rhône) ; système de moirage des satins , des velours et autres étoiles en laine, en toile, etc. (23 octobre.
- — i5 ans.)
- MORS DE BRIDE.
- 977. M. Devilliers (P. N.), rue d’Enfer, 61 ; genre de mors qu’il nomme mors spéculum. (6 février. — 5 ans.)
- MOSAÏQUE.
- 978. M. Poole (N.), de Londres, chez M. Truffaut, rue Favart, 8 ; moyens et procédés propres à fabriquer des mosaïques. (19 novembre. —10 ans.)*
- MOTEURS.
- 97g. M. Fourcro/ aîné (Z/.), à Rouen (Seine-Inférieure) ; mécanisme donnant le mouvement de va-et-vient dans les rota-frotteurs (19 février. —. 5 ans )
- 980. MM. Clavier et Coquelaere (F. ), à Lille (Nord) ; machine aérienne destinée au remplacement de la vapeur. (19 février. — 10 ans.)
- 981. M. Truffauty rue F avait, 8 ; système de machine propre à remplacer la vapeur et autres forces motrices par l’air comprimé, applicable à différentes branches d’industrie. ( 13 mars. — 10 ans.)
- 982. Le mime ; procédés propres à obtenir par le gaz une force qui peut être employée à divers usages. (19 avril. — 10 ans.)*
- g83. M. Dumoulin, (P. C.)t rue Saint-André-des-Arts, 3o ; nouveau genre de moteur. ( 27 avril. — i5 ans.)
- 984. M. Micalef(J. B. ), à Saint-Germain-
- du-Puits (Cher) ; machine dite moteur général. (22 mai. — i5 ans.)
- g85. MM. Descombes et Léger, à Batignol-les, près Paris ; moyens et procédés mécaniques propres à obtenir une force motrice, à l’aide d’une roue à pots alimentée par une certaine quantité d’eau. (22 mai. — i5 ans.)
- 986. M. Parnajon (F. A.), rue Saint-Honoré, 256 ; moteur d’air comprimé. (16 juillet. — 10 ans.)
- 987. M. Taylor (P.), à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; perfectionnements apportés aux transmissions de mouvement pour les moulins à vapeur. (2 octobre. — i5ans.)
- 988. MM. Bauxr Joujier et Félix, à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; machine à leviers et à mouvement continu, propre à remplacer les moteurs connus jusqu’à ce jour. (5 octobre. — i5 ans.)
- 989. M. Paltrinéri (/.), à Paris; nouveau moteur. (9 octobre. — i5ans.)
- 990. M. André (J. N.), à Paris ; application des forces de la nature. (8 octobre. — i5 ans.)
- 991. M. Boquillon{N.), rue St.-Martin, 208; manière de faire agir la vapeur, l’air et les produits gazeux engendrés, par la combustion , pour mettre en mouvement toutes sortes de machines, et plus particulièrement une rotative, applicable aux locomotives , aux bateaux et autres machines fixes. (9 octobre. — i5 ans.)
- 992. M. Jung (J. G.), à Paris; nouveau moteur hydraulique. (12 octobre. — i5 ans.)
- 993. M. Pesnel (B.), à Aleuçon (Orne) ; machine qui, à l’aide de la vapeur, est destinée à remplacer les chevaux pour la culture des terres et le service du roulage. (9 octobre. — i5 ans.)
- 9g4- M. Poulain (L.), à Paris; moteur hydraulique qu’il appelle rotateur hydraulique, propre à remplacer les roues à pots. ( 12 octobre. — 15 ans.)
- ggô. M. Hossard (J.), à Angers (Maine-et-Loire); machine éthéro-motrice propre à remplacer la vapeur et à servir de moteur soit dans les usines, soit dans les chemins de fer ou les bateaux. (4 octobre. — i5 ans.)
- 996. M. Joncla ( J. ), à Toulouse ( Haute-
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- Garonne); système de moteur mis en mouvement au moyen du vent. (i4 octob. — i5 ans.)
- 997. M. Laubereau, rue Pigale, 23; nouveau moteur. (19 octobre. — 10 ans.)
- 998. MM. Aubert et Bernard, à Saint-Remy (Bouches-du-Rhône); machine à mouvement centrifuge qui se meut par elle-même. ( 19 octobre. — 10 ans.)
- 999. M. Lemoigne (J. B.), à Rouen (Seine-Inférieure) ; machine atmosphérique à rotation et demi-rotation. (19 octobre. — 10 ans.)
- 1000. M. Fauché (J. B.), à Bordeaux (Gironde) ; moteur sans fin appelé le motasipse, machine aérhydrique. (29 octobre. — i5 ans.)
- 1001. M. Gauthier (L. //.), à Paris; moyen propre à constituer l’air et l’eau, forces motrices et aides moteurs. (14 octobre. — i5 ans.)
- 1002. M. Lakeman (S. C.), à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; moyens et procédés propres à produire la force de vapeur avec économie et facilité, par le goudron de gaz, ou coaltar brut ou rectifié. (22 octobre. — i5 ans.)
- 1003. M. Poncel {P. F.), à Paris; application des liquides comme premier moteur. (24 octobre. — 15 ans.)
- ioo4- M. Dembinski (H.), rue Roquépine, 8; appareil propre à augmenter l’action des fluides y compris l’air, et les applications où cet appareil peut être employé avec avantage. ( 26 octobre. — i5 ans.)
- roo5. M. Bally {V. G.), à Paris ; machine dite aéroélectriqne, destinée à remplacer tous les moteurs industriels dans toutes leurs applications comme force motrice. ( 18 octobre. — i5 ans.)
- 1006. M. Heureux (J. E.), à Nantes (Loire-Inférieure) ; moyen de faire servir les eaux courantes de moteurs, sans en arrêter le cours. (4 novembre. — i5 ans.)
- 1007. MM. Jarry et Lelong, à Nantes (Loire-Inférieure); mode d’emploi de la détente des fluides moteurs,applicable à toutes les machines actuelles servant d’organes d’action auxdits fluides, et plus spécialement à une machine rotative immédiate perfectionnée par eux. ( 5 novembre. — i5 ans )
- 1008. MM. Isoard (M. F.) et Galvani (C.)', rue Yieille-du-Temple, 101; machine rotative à réaction, dite moteur Isoard, par le moyen de l’air comprimé,appliquée au service des chemins de fer. (5 novembre. — i5 ans.)
- 1009. M. Lainé-Laroche, à Angers (Maine-et-Loire) ; moteur à vapeur qu’il désigne sous le nom de turbine à vapeur. ( 9 novembre. — i5 ans.)
- 1010. M. de Burguet (G.), à Paris ; multiplication de toute puissance par l’hydrodynamique ou la pression hydrostatique continue. (13 novembre. — i5 ans.)
- 1011. M. Moquet {P. F.), à Paris ; dispositions nouvelles et moyens mécaniques propres à augmenter la force motrice applicable aux usines. (19 novembre. — i5ans.)
- 1012. M. Mac-Intosh (/.), à Paris; appareils destinés à recevoir des fluides divers applicables à la mise en mouvement des vaisseaux ou bateaux et des manufactures ou usines. (22 novembre. — 15 ans.) *
- 1013. M. Georges ( J.), à Paris; machine à levier et à mouvement rotatif. ( 28 novembre. —15 ans.)
- 1014. M. Pentzold{G ), rueMondétour, 35 ; machine à force motrice continue par le moyen de l’air et de l’eau. (4 décembre. — i5 ans.)
- 1015. M. Pepdière (A. ), à Paris; mouvement obtenu par la simple disposition du mécanisme et par la pesanteur des corps vivants et inertes. (10 décembre. — i5 ans.)
- 1016. M. Dujardin (P. J.), à Lille (Nord) ; manière d’appliquer la force attractive que les électro-aimants exercent sur le fer, pour produire des effets utiles en mécanique. ( 14 décembre. — i5 ans.)
- 1017. M. Guenée (P. A.), à Paris; mouvement perpétuel. (i4 décembre. — i5 ans.)
- 1018. M. Gautier (L. F.), à Paris ; moteur à air dilaté. (7 novembre. — i5 ans.)
- MOUCHETTES.
- 1019. M. Marmuse (C. T.), rue du Bac, 28; fabrication de ciseaux-mouchettes. (5 juin. — 5 ans.)
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- MOULAGE.
- 1020. MM. Coré (F.) et Fichet (P.), boulevard du Mont-Parnasse, 37; machine propre à mouler. (28 septembre. — i5 ans.)
- 1021. M. Raeinet—Mesomat (J.), «à Lyon ( Rhône ) ; moyen mécanique propre à opérer une compression rapide sur le sable du fondeur, pour former le moule des pièces destinées à être coulées à la fonte, soit en cuivre, en bronze, en fer ou en tout autre métal, en employant la force et le mouvement d’une machine à vapeur ou de tout autre moteur. ( 1 4 octobre. — i5 ans.)
- MOULINS.
- 1022. MM. Macquel et Ramel, rue de la Roquette, 35 et 37 ; perfectionnements apportés à une machine ou moulin marchant à bras ou par un moteur quelconque, pour décortiquer, monder ou perler les graines des légumineuses, des céréales, des amandes, etc., telles qu’on se les procure sur les marchés, et sans leur faire subir aucune préparation préalable. (ier février. — 10 ans.)
- 1023. M. Vannier [L. C.), à Essonne (Seine-et-Oise); ventilateur applicable aux moulins, dit ventilateur Vannier. (19 février. — 5 ans.)
- 1024. M. Nicolay (E.), rue du Faubourg-Saint-Denis , 90 ; nouveau genre de moulin à sucre. (27 avril. — 5 ans.)
- 1025. M. Newton {TV.), de Londres, chez M. Perpigna, rue de Choiseul, 2 ter; perfectionnements apportés aux moulins à moudre ou broyer le blé et autres substances. (5 octobre. — 5 ans.)*
- 1026. MM. Bizot et Boizet, à Epinal (Vosges) ; machine qu’ils nommentmo«/« à moudre le blé et autres grains propres à faire de la farine. (9 octobre. — i5ans.)
- 1027. M. Grellet {P. H.), à Rouen (Seine-Inférieure ) ; nouveau système de moulin. (10 octobre. — i5 ans.)
- 1028. M. Bonnet, à Perpignan ( Pyrénées-Orientales ) ; système de moulin allant par le vent et par la force des chevaux lorsque le vent cesse. (6 novembre. — i5 ans.)
- 1029. M. Guillet (/.), à Lyon (Rhône;; mou-
- Quarante-quatrième
- lin à cône vertical, dit moulin Guillet. ( i3 novembre. — i5 ans.)
- 1030. MM. Charlier, Delamotte et AnceauX) à Châlons (Marne) ; moulin propre à moudre toutes sortes de graines et pouvant être mû à volonté, soit à bras d’homme, soit par la vapeur ou par l’eau, dit moulin utiique. ( 4 décembre. — i5 ans.)
- MOULINS A CAFÉ.
- 1031. MM. Goldenberg et compagnie, à Zornhoff (Bas-Rhin); nouveau moulin à café. (5 avril. — 10 ans.)
- 1032. M. Lejeune fils {J. H.), chez M. Ar-mengaud, rue des Filles-du-Galvaire, 6; perfectionnements dans les moulins à café et autres graines. (29 mai. — 10 ans.)
- MURS.
- 1033. M. Robin {H. A. ), à Paris; système de construction des murs de puits, fosses d’aisances, puisards, etc. (22 novembre. — 15 ans.)
- musique (enseignement de la).
- io34- M- Guérin (E.), h Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise) ; appareil destiné à délier les doigts et à faciliter l’exécution des pianistes, qu’il nomme sténochire. (22 août. — 5 ans.)
- 1035. M. Fritsch {H. F.), rue Lafayetle, 1 ; moyens mécaniques pour faciliter aux enfants l’étude du piano. (19 octobre. —5 ans:)
- 1036. M. Balloteau{J.), à Bourbon (Vendée); mécanisme dit guide du bras gauche, pour jouer du violon. (3i octobre. — i5 ans.)
- musique (instruments de).
- 1037. M. de Lacoux {F. R.), rue de l’Ora-toire-du-Roule , g ; perfectionnement dans la construction des harpes. (ier février. —5 ans.)
- 1038. M. Buffet {L. H.), rue de Rivoli, 4; application des anneaux mobiles aux clarinettes et aux hautbois, nouveau système. (1 g février. — 5 ans.)
- io3g. M. Coeffet {J. B.), àCbaumont-Vexin (Oise); piston-clef applicable à tous les instruments de musique à piston, et qu’il nomme emboliclave. (19 février. — 5 ans.)
- 1040. M. Courtier {F. A.), rue de la Lune, 1 ; instrument de musique qu’il nomme éoli-Courtier. ( 2 septembre. — 5 ans.)
- année. Novembre 1845.
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- 1041. M. Brown ( J. F.), rue des Fossés-du-Temple, 20; système de clavier et soufflet applicables au mélophone. (2 octob. — 10 ans.)
- 1042. M. Larroque (F.), à Paris ; système de milaccoi’ds et tuyaux d’orgues à plusieurs bouches et plusieurs languettes. (9 octobre. — i5ans.)
- 1043. M. Chambry (P.), à Paris; nouveaux procédés de boîtes de violon. (4 novembre. — i5 ans.)
- 1044. M. Pape (IL), rue des Bons-Enfants, 19; perfectionnements applicables aux instruments de musique à cordes. (2^ décembre. — i5 ans.)
- NATATION.
- 10 \5. M. Davies (/.) de Manchester, chez M. Perpigna, rue de Cboiseul, 2 ter; système perfectionné pour augmenter la légèreté spécifique des corps plongés dans l’eau ou flottant sur l’eau, pour augmenter leur puissance flottante ou leur assurer cette puissance en les allégeant artificiellement. (16 juillet. — 10 ans )
- NAVIGATION.
- 1046. M. Delhomme (P. A.), rue d’Enfer, 89 ; nouveau système de navigation. (27 février. — 5 ans.)
- io47- M- Newton ( TF. ), de Londres , chez M. Perpigna , rue de Cboiseul, 2 ter ; perfectionnements apportés aux appareils propres à la propulsion des navires. ( 13 mars.— 1 o ans.) *
- 1048. M. le baron de Maizière (J.), au château des Bordes (Nièvre); appareil destiné à remplacer les aubes ,.les hélices et tous les systèmes connus mis en action par la vapeur ou par tout autre moteur. (5 avril. — iSans.)
- 1049. M. Gibbes(G.), rue Neuve-des-Mathu-rins, 9 ; perfectionnements apportés à la manière de faire avancer sur l’eau les vaisseaux et les bâtiments. (19avril. — i5 ans.) *
- 1050. M. Dards (J. Z/.), cité d’Orléans, boulevard Saint-Denis, 7 ; appareil de locomotion approprié aux besoins de la navigation intérieure des fleuves et canaux. (5 juin.—15 ans.)
- 1051. M. Gardner (J.), de Londres, chez M. Vassieux, rue Vivienne, 38, appareil moteur destiné à faire mouvoir, sur leur axe, tous les
- bâtiments, avec ou sans le secours du gouvernail. (5 juin. — i5 ans.) *
- 1052. M. Collet aîné (F. Z,), à Nantes, (Loire-Inférieure) ; bateau qu’il nomme chaland portefaix , destiné au transport des navires entièrement chargés. (9 juillet. — i5 ans.)
- 1053. M. Fourasse (P. J.), à Lyon (Rhône) ; procédés propres à diminuer les frais de traction des bateaux naviguant alternativement en rivière ou sur les canaux. (22 août. — i5 ans.)
- io54* MM. Durand (B.), baron Seguier et de la Morini'ere, rue des Beaux-Arts, 3 bis ; perfectionnements dans la navigation à vapeur. (2 octobre. — i5ans.)
- 1055. M. Brunier (L.), à Paris; système de navire à vapeur à aubes à barrière. (9 octobre. — 15 ans. )
- 1056. M. Bonneau (J. F.\ à Paris; propulseur pour navires et embarcations. (9 octobre. — i5 ans.)
- 1057. M. Durand (J. C.), à Marseille (Bou-ch es-du-Rhône) ; machine propre à la navigation. (10 octobre. — i5 ans.)
- 1 o58. MM. Fassey (J. B.) et Piolaine, à Paris ; godilles propres à remplacer les systèmes de propulsion employés jusqu’ici dans la navigation. (19 novembre. — i5 ans.)
- roSq. M. Fontainemoreau (P. A.), chez M. Bodin, rue Vivienne, 38 ; perfectionnements dans l’art de faire naviguer les vaisseaux et autres corps flottants. (31 octobre. — i5ans.)*
- 1060. M. Roudet (J. B.), à Paris; organe nautique dénommé agent sous-marin Roudet, applicable aux bâtiments à voiles et à vapeur. ( 13 décembre. — 15 ans.)
- NAVIRES.
- 1061. M. Huau, à Brest (Finistère) ; système de ridage métallique destiné à roidir les haubans , galhaubans et étais des navires. (18 septembre. — i5 ans.)
- 1062. Le même; système de clef de mât de hune de navires. (19 février. — 10 ans.)
- 1063. M. Guérin (P. R.), au Havre (Seine-Inférieure) ; application de la vis sans fin à un guindeau de navire, à un cric double et
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- simple et à une grue de décharge. (5 janvier.
- — 5 ans.)
- 1064. M. Barber (J.), de Londres, chez M. Landron, rue des Fossés-Montmartre, 3; perfectionnements des crics de fer et autres appareils pour assujettir et dégager les chaînes, cordages, etc., soit pour la marine, soit pour le service de terre. (5 avril. — 10 ans.)
- 1 o65. M. Renou-Graves, à Paris; construction d’un navire aérien. (19 octobre. — i5ans.)
- 1066. M. Coles (E.), chez M. Landron, rue de la Boule-Rouge, 7 ; perfectionnements apportés aux attaches ou liens de navires et autres bâtiments. (24 septembre. — 10 ans.) *
- 1067. M. Chatten (J. P.), à Paris; perfectionnements apportés aux caps de mouton servant au ridage des vaisseaux et autres bâtiments à voiles. (3i octobre. — i5 ans.) *
- NIVEAU.
- 1068. M. Rieord (P.) , à Toulouse (Haute-Garonne) ; niveau à miroir destiné à prendre le profil des terrains en général. (10 décembre.
- — i5 ans.)
- NOIR ANIMAL.
- 1069. M. Borel et compagnie, à Paris; exploitation d’une colonne concentrique à jet continu pour la révivification du noir animal. (17 octobre.— i5 ans.)
- OBJETS DIVERS.
- 1070. M. Verry (F. J1.), rue de la Croix, 10 ; couteau à papier composé. (23 juillet.—5 ans.)
- 1071. MM. TJllman et Blumberg, chez M. Perpigna, rue deChoiseul, 2 ter; système de fabrication d’articles de fantaisie, avec peinture et dorure, sans intermédiaire de peau. (28 septembre. — 5 ans.) *
- 1072. M. Rainé (J. A.), à Paris ; instrument destiné à couper les ongles, qu’il nomme taille-ongles. (11 octobre. — i5 ans.)
- 1073. M. Brechard (J.), à Lyon (Rhône) ; système de trappe à rats, à tension perpétuelle. (22 octobre. — i5 ans.)
- 1074. M. Parior (T. D.), à Paris; pince-serviettes. (3o novembre. — 10 ans.)
- 1075. MM. Villehardin de Marcellange et Madet, à Moulins (Allier) ; système de rem-
- bourrage qu’ils nomment rembourrage curatif et préservatif. (4 novembre. — iôans.)
- 1076. M. Perreaux {H. N.), à Paris ; loupe-bocal à cric. (14novembre. — i5 ans.)
- 1077. M* Gellée {V. A.), à Paris; porte-couvercle propre à toutes boîtes , qu’il appelle porte-couvercle-chasse. (18 novembre. —15 ans.)
- OEILLETS.
- 1078. M. Daudé (F.), rue des Arcis, 22; perfectionnements apportés à un instrument propre à faire l’œillet métallique. (11 octob. —15 ans.)
- OEUFS.
- 1079. M. Chambard (P.), à Lyon (Rhône) ; farine ou poudre d’œufs frais, pouvant se conserver plusieurs années. (29 mai. — 5 ans.)
- 1080. M. Augier (J. B.) et Robert (P. «/.), à Paris ; procédés de conservation des jaunes et des blancs d’œufs, et application des premiers à la préparation des peaux pour la ganterie et à la fabrication du savon, et des seconds à la clarification des vins, sirops, esprits , sucres et autres liquides. (10 octobre. — 10 ans.)
- » ombrelles.
- 1081. M. Ferry aîné (L. /.), à Paris ; nouveau genre démanché d’ombrelle. (3 décembre. 5 ans.)
- OPTIQUE.
- 1082. Mademoiselle Fattorini (A.), chez M. Coutellier, rue Sainte-Avoye , 63 ; perfectionnements apportés aux verres d’optique. (12 août. — 5 ans.)
- ORFEVRERIE.
- 1083. MM. Hugonneau et Lacointa, rue des Filles-du-Calvaire, 2; anneaux métalliques creux sans soudure, fabriqués à l’aide du balancier et d’emboutissoirs, et outils spéciaux au moyen desquels s’accomplit leur fabrication. (19 avril. — 5 ans.)
- ORGUES.
- 1084. M. Fourneaux (J. B.), galerie Yi-vienne, 64 et 70 ; orgue expressif qu’il nomme orchestrion. (18 mai. — 5 ans.)
- 1085. MM. Alexandre père et fils , boulevard Bonne - Nouvelle , 10; perfection-
- nements apportés à la construction des orgues expressifs, et ayant pour objet de changer
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- PANIFICATION.
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- la nature des sons. ( 9 juillet. — 5 ans. )
- 1086. M. Barker (C.), rue Saint-Maur-Saint-Germain ,17; procédé applicable aux orgues.
- (24 septembre. — 5 ans.)
- 1087. M. Zeiger {A.)r à Lyon (Rhône) ; mécanisme servant à rendre le toucher du clavier de l’orgue aussi doux qu’on peut le désirer.
- (17 octobre. — i5 ans.)
- ORNEMENT.
- 1088. M. Dufour (F.), à Paris ; genre d’ornement en papier en relief. (10 décembre. — i5 ans»)
- ORTHOPÉDIE.
- 1089. M. Reaux-Boulay (F.), à Chaillot, près Paris ; appareil orthopédique nommé orlhoped-spino-coslal. (22 mai. — 5 ans.)
- OUATE.
- 1090. Mad. Decroisetle (M. V.), rue Neuve-des-Bons-Enfants ,17 ; ouate faite avec du duvet végétal* dite ouate gazelle. (3j octobre. —
- 10 ans.)
- OUTILS.
- 1091. M. Boioin {G.), à Saint-Etienne (Loire) ; fabrication des truelles en une seule pièce, au laminoir. (23 juillet.— 5 ans.)
- 1092. MM. DandoyMaillard, Lacq et comp. , à Maubeuge (Nord) ; clef-outil ou clef à vis qu’ils nomment clef maubeugeoise.
- (22 août. — 5 ans.)
- 1 og3 MM. Roux et Josselin rk Meaux (Seine-et-Marne) ; série de cinq instruments destinés à donner à certains légumes , tels que navets, pommes de terre et carottes, la forme de torsades. (9 octobre.— 5 ans.)
- iog4* M. Huardaîné (L. P.), à Paris; application de l’étamage et du soudage à l’étain, dans la fabrication des outils de toute espèce.
- (11 octobre. — 5 ans.)
- 1095. M. Jamme (J.), à Privas (Ardèche); machine propre à râper les cornes. (i3 novembre. — 5 ans.)
- PAIN.
- 1096. Mad. Moreau, à Paris ; procédé de fabrication du pain pour les chevaux. (i5 octobre. — i5 ans.)
- 1097. MM. Lemuel de la Friche (F. N.) et Fluber, rue Basse-du-Rempart, 52 ; système de panification et appareil de chaudière s’y rattachant. (19 juin. — 10 ans.)
- PANTOGRAPHE.
- 1098. M. Paulowicz {A.), à Paris; nouveau système de pantographe. ( 3 décembre. — i5 ans.)
- papier.
- 1099. MM. 'Prousset fils, Calala et comp., à Angoulème (Charente); fabrication des toiles métalliques propres à faire du papier vergé à la mécanique. (23 janvier. — 10 ans.)
- 1100. MM. Laroche-Joubert et Duniergue, à Angoulème (Charente); feuille de cuivre sans fin adaptée à une lisse placée à la suite d’une machine à l’aide de laquelle on satine et glace le papier continu de la largeur de la machine , à mesure qu’il se fait ou après sa fabrication. (19 février. — 5 ans.)
- 1101. Les mêmes; fabrication du papier sans chiffons, à l’aide de plantes aquatiques non employées jusqu’à ce jour à cet usage. (5 octobre. — 5 ans.)
- 1102. M. Davies (J.), de Manchester, chez M. Perpigna, rue de Choiseul, 2 ter; perfectionnements dans les machines ou appareils propres à opérer le blanchiment de certaines substances filamenteuses et à les convertir en papier ou en carton de diverses espèces. (2y mars.— i5 ans.) *
- 1 io3. M. Callaud-Belisle (G.), rue Miro-mesnil,. 20; machine propre à éplucher, satiner., glacer et filigraner le papier continu, mécaniquement sans le noircir. (5 avril. — i5 ans.)
- 1104. MM. Dufay frères et Mercier, rue Saintr-Merri, 12 ; procédé de fabrication de papier, cartes et cartons doubles et de deux couleurs. (5 avril. — 10 ans.)
- 1 io5. M. Delage jeune, à Angoulème (Charente) ; toile métallique vergée, tissuesur vélin, servant à la fabrication du papier vergé à la mécanique. (11 mai. — io ans.)
- 1106. M. Bonnot (F. L.). rue Beautreillis, 8; composition de papier minéral contre l’humi-
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- dite et le salpêtrage desmurs. (18 mai. —10 ans.)
- 1107. MM. Massiquot et comp., rue de Savoie, 5 ; machine propre à couper le papier. (5 juin. — 5 ans.)
- 11 08. M. Lerouget (L. A.), rue Sainte-Opportune, 4 ; papier rendu imperméable à l’aide du caoutchouc. (5 juin. — 5 ans.)
- r 109. MM. Girard frères, à Nantes (Loire-Inférieure); perfectionnements apportés aux machines à fabriquer le papier. (19 juin. — 5 ans.)
- 1110. MM. Gaillard et Rampin, rue de Provence , 61 ; emploi et préparation de nouvelles matières propres à la fabrication du papier. (27 juin. — i5 ans.)
- 1111. M. Barcp (/.), à Missy (Calvados) ; fabrication du papier et du carton avec la paille de colza. (9 juillet. — i5 ans.)
- 1112. M. Pellée (/?.), à Nantes (Loire-Inférieure) ; papier à dessin dont la propriété serait d’obtenir des effets en clair sans gouacher. (23 juillet. — 5 ans.)
- 1113. MM. Ravaud et Mignot, à Périgueux (Dordogne); procédé de satinage des papiers blancs , des impressions et des dessins, procédé qu’ils nomment satinage parchemin. (23 juillet. — 5 ans.)
- 1114- M. Paillard (J. F.), à Corbeil (Seine-et-Oise) ; machine propre à couper le papier. (12 août. — 5 ans.)
- 1115. M. Ferrand-Lamotte (C.), à Troyes (Aube) ; coupeuse à dents de scie, à l’usage des papeteries mécaniques. (12 août. — 5 ans.)
- 1116. M. Meillet (A.), à Poitiers (Vienne) ; papier de sûreté sur lequel toute falsification devient apparente, (5 octobre. — 5 ans.)
- n 17. M. Brocard (./?.), rue Neuve-Saint-Gilles, 8 ; certains perfectionnements apportés à la machine plate à papier continu. (5 octobre.
- 5 ans.)
- n 18. MM. Gaston Bonajoux et Gaillard-Saint-Ange, rue du Faubourg-Saint-Denis, 120 ; procédés de fabrication de papiers de fantaisie dits ozo'ides. (5 octobre. — 10 ans.)
- 1119. M. Méridias (A.), à Paris ; papier pu-micif propre au pastel. (9 octobre. — 15 ans.)
- 1120. M. Lapeyre {J. L.), rue Beauveau, io, faubourg Saint-Antoine ; fonds en papier de tenture et autres. (9 octobre. — i5 ans.)
- 1121. M. Frémy (F.), rue Beau treillis, 13 ; machine destinée à fabriquer les papiers verrés et émerisés, et à appliquer sur papiers, peaux et tissus, l’émeri, le verre, le grès, le sable, le silex , la ponce, la porcelaine, le tripoli, et généralement toutes matières pulvérulentes propres au polissage. (10 octobre. — i5 ans.)
- 1122. M. Brewer f A.), chez M. Reynaud, rue Bleue, 16 ; procédés appliqués au lissage et an satinage des papiers et cartons. (10 octobre. — 5 ans.)
- 1123. M. Knecht (F. J.), rue de Paradis?-Poissonnière, /\o ; nouveau papier de sûreté. (12 octobre. — i5 ans.)
- 1124. M. Leroy (J. Z/.), quai St.-Michel, i5; procédé de fabrication de papiers de tenture rayés. (17 octobre.— i5 ans.)
- 1125. M. Girard et madame veuve Fan-Zeppeline, à Paris ; procédés propres à rendre imperméables le papier et les tissus épais. (18 octobre. — 15 ans.)
- 1126. M. Makensie {G. 5.), chez M. Lan-dron, rue de la Boule-Rouge , 7; perfectionnements dans la fabrication du papier et d’un fluide servant d’encre. (3i octobre. — 10 ans.)
- 1127. M. Quinet (A. M.), rue du Coq-Saint-Bonoré, 6 ; fabrication d’un papier de sûreté, (18 novembre.— i5 ans.)
- 1128. M. de Beurges, à Paris ; perfectionnements apportés à la fabrication des papiers doubles qui les mettent complètement à l’abri, des tentatives des faussaires. (9 décembre. — i5 ans.)
- 1129. MM. Devos et Ognier, à Paris; machine propre à régler le papier. (9 décembre,— i5 ans.)
- PARAPLUIE.
- I i3o. M. Mottet (A. J.), boulevard Bonne-Nouvelle, 27 ; genre de parapluie qu’il nomme axifuge centritéte. (5 avril. — i5ans.)
- II îi. M. Connerat (M.), rue Grenetat, 28 perfectionnements apportés aux parapluies. (26, avril. — 5 ans.)
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- PASSEMENTERIE.
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- ii 32. MM. Poirier et Decott, rue .du. Faubourg-Saint-Martin , 35; nouveau genre de canne-parapluie métallique. (26 avril.—5 ans.)
- 1133. M. Lamberton (J. B.), chez M. Ar-mengaud, rue des Filles-du-Calvaire, 6; canne-parapluie perfectionnée. (11 mai. — 5 ans.)
- 1134- MM. Despierres et comp., rue Sainte-Appoline, 2 ; système de parapluies et ombrelles. (5 juin. — 5 ans.) *
- 1135. M. Bedeau (P. G.), place Royale, 16, au Marais ; genre de garniture de parapluies. (9 septembre. — 5 ans.)
- 1136. M. Lacroix (J. P.), à Paris; perfectionnements apportés aux montures des parapluies. (14 octobre. — 1 5 ans.)
- 1137. M. Dupuis (P. F.), à Laon (Aisne) ; canne-parapluie sur laquelle se trouvent un mètre et une jauge, (17 octobre. — 10 ans.)
- 1138. M. Chanet {B.), à Paris ; nouveau système de parapluies. (22 octobre. — i5 ans.)
- 113g. MM. Phiers et Dangles fils , à Lyon (Rhône) ; fabrication de plaques en métal embouti pour parapluies. (28 octobre. — i5 ans.)
- n4o. M. Aymard (G.), à Lyon ( Rhône ); genre de baleines factices en fer, propres à suppléer la baleine naturelle dans les montures de parapluies. (5 novembre.— i5 ans.)
- n4i. M. Hélie (L. C.), à Paris; parapluie se fermant seul. (16 novembre. — i5 ans.)
- PARFUMERIE.
- 1142. Madame Soyer, chez M. Armengaud, rue des Filles-du-Calvaire , 6 ; application spéciale aux objets de parfumerie et de confiserie de couvercles et ornements en relief de toute nature. (5 octobre. — i5 ans.)
- PARQUETS.
- 1143. M. Linsler (S.), rue Neuve-Chabrol,
- 17 ; système de parqueterie qu’il nomme par-queterie Linsler. (23 janvier. — 5 ans.)
- 1 44. M. Auric fis, à Marseille (Bouches-du-Rhône); genre de parquet en terre cuite, façon mosaïque. (19 avril. — 10 ans.)
- ii45. M. Gourgucchon{L. N.), à Châtillon (Seine); système de parquet d’appartement. (11 mai. — i5 ans.)
- 1 46. M. Chaumont (L. J.), rue du Colisée, 1 bis; genre de passementerie pour voiture. (19 avril. — 5 ans.)
- 1 47 • Le même; genre de galon pour voitures. (4 décembre.— i5 ans.)
- i 48. M. Spiquel (M.), rue Saint-Honoré, »68; procédé de fabrication des épaulettes. (10 octobre. — 10 ans.)
- PAVAGE.
- 149- M- Lepage (C. F.), à Batignolles-Monceaux ; système de pavage qu’il nomme pavage composé. (5 avril. — i5 ans.)
- 1 i5o. M. Dagneaux (A.), rue de Provence, 45 ; système de pavage qu’il nomme pavage li-gnolithe. (11 mai. — 5 ans.)
- 1151. M. Blogg {G.), chez M. Truffaut, rue Favart, 8 ; moyens et procédés propres à fabriquer des blocs destinés au pavage des routes, des rues, places publiques et autres lieux. (29 mai. — i5 ans.) *
- 1 i52. M. Précorbin (J. E.). rue Castiglione, 12; nouveau système de pavage. (19 octobre. — i5 ans.)
- 1153. M. Delas (H.), à Paris; moyens et procédés propres à fabriquer des pavés en terre cuite avec différentes matières. (i5 octobre. — i5 ans.)
- PAVILLONS.
- 1154- M. Marie {H. L.), cour des Fontaines, 6; genre de pavillons portatifs économiques. (5 janvier. — 5 ans.)
- PEAUX.
- 1155. M. Millochau (C. H.), rue Grenetat, 5 ; application de dessins veloutés, dorés, argentés, etc., sur peau. (19 juin. —5 ans.)
- 1156. M. Dupont {V. F.), rue des Francs-Bourgeois-Saint-Marcel, 4; genre de scierie circulaire appliquée à la refente des peaux et du feutre. (22 août. — io ans.)
- 1157. M. Jouquet-Hager (D.), à Paris; machine propre à travailler toute espèce de peaux en rivière. (17 octobre. — i5 ans.)
- PECHE.
- 1158. M. Boireau jeune (P.), à Castillon-sur-
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- Dordogne (Gironde) ; nouveau système de pêche. (19 avril.— 5 ans.)
- PEINTURE.
- n5g. M. Thibaud {E.), â Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme); procédé de peinture monumentale en émail. (13 mars. — 5 ans.)
- 1160. MM. Muller fils et comp., rue du Faubourg-Saint-Martin, u5; panneaux pour peinture qu’ils nomment panneaux indestructibles. (27 avril. — 10 ans.)
- 116 r. M. Serbat (L.), à Lille (Nord); poudre métallique propre à la peinture. ( 11 novembre. — i5 ans.)
- 1162. M. Odié (J.), à Rouen (Seine-Inférieure) ; emploi de la peinture à l’huile pour la palette. (16 décembre. — 10 ans.)
- PELLES.
- 1163. M. Perdrisiat ( F.), à Bourges (Cher); machine propre à fabriquer des pelles en fer. (29 octobre. — i5 ans.)
- PERCER (MACHINE a).
- ii64- M. Lemaître {L.), à la Cliapelîe-St.-Denis ; machine propre à percer et à river, en les maintenant rapprochées pendant l’opération , les feuilles de tôle et de cuivre, pour chaudières, bouilleurs, caisses, etc. (28 septembre. — 10 ans.)
- PERLES.
- 1165. MM. Traies et Lelong, rue du Temple, 4g ; machine propre à emplir les perles fausses. (23 octobre.— i5 ans.)
- PERSIENNES.
- 1166. M. Vincent (N.), rue des Marais-du-Temple, 54; fermeture de persienne à refouloir. (i5 octobre.—15 ans*)
- PÉTRISSEDRS.
- 1167. M. Durbach (A.), à Longueville-lès-Saint-Avold (Moselle) ; pétrin mécanique ayant pour objet le mélange de la pomme de terre écrasée avec l’orge maltée, sans addition d’eau. (12 août. — i5 ans.)
- 1168. M. Gueit (L.), chez M. Fouquet, à Marseille (Bouches-du-Rhône); machine dite pétrisseur mécanique pour la boulangerie. (2 octobre. — 5 ans.)
- PHOTOGRAPHIE.
- 1169. M. Plagniol {A.), chez M. Armengaud, rue Saint-Louis , 34, au Marais ; divers changements et perfectionnements apportés aux têtes d’objectifs parallèles mobiles, et aux autres appareils de daguerréotype, qui en étendent les applications à divers effets et les rendent propres à tenir lieu simultanément de plusieurs instruments d’optique, d’un usage général dans l’étude des sciences et dans les arts. (6 mars. — i o ans.)
- 1170. M. Barrière (B.), à Limoges (Haute-Vienne ) ; instrument propre à produire les images photographiques dans leur sens normal, et qu’il désigne sous le nom de barriérotjpe. (n octobre. — i5 ans.)
- PIANOS.
- 1171. M. de Rohden ( F. ), chez M. Armengaud, rue Saint-Louis , 34 , au Marais ; perfectionnement dans le mécanisme des pianos. (ier février. — 5 ans.)
- 1172. MM. Thomas et Avisseau, rue Saint-Denis , 1 o i ; disposition de pianos droits permettant d’agrandir la table d’harmonie, d’avoir sept octaves et trois cordes , ce qui donne des sons très-forts et très-harmonieux. (27 avril. — 5 ans).
- 1173. M. Guérin (G.), à Saint-Germain-en-Laye ( Seine-et-Oise ) ; clef propre à accorder les pianos. ( 11 mai. — 5 ans.)
- 11 74. Le meme ; genre de mécanisme s’adaptant aux pianos et propre à écrire la musique à mesure qu’on touche les notes du clavier, qu’il nomme piano graphe. (18 mai. — 5 ans.)
- 1175. MM. Pleyel et comp., rue Roche-chouart, 20 ; mécanisme appliqué aux pianos. (22 mai. — 5 ans.)
- 1176. M. Dubois {L. A.), rue Neuve-Coque-nard, 5; genre de piano qu’il nomme piano fortissimo. (29 mai. — 5 ans.)
- 1177. Lje meme; fourchette à pression pour mécanisme de pianos. ( 16 novembre. —• i5 ans. )
- 1178. M. Daniel {J. E.), rue de la Vieille-Bouclerie , 24 ; améliorations essentielles apportées aux pianos. (5 juin. — 5 ans.)
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- i i'jg. M. Kriegelstein (J. G.), rue de Laval-Montmorency, 27 ; système de mécanisme de piano à double échappement. (12 août.—5 ans.)
- 1180. M. Domeny (L. J.), rue du Faubourg-Saint-Denis, 107; procédé ou agrafe servant d’appui aux cordes de pianos. ( 12 août. — 10 ans.)
- 1181. MM. Boisselot père et fils, à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; procédés pour pianos à sons soutenus. (2 septembre. — 1 o ans.)
- 1182. M. Martin (J. G.), place de la Bourse,
- 13 ; construction d’un piano contenant un secrétaire. (28 septembre. — 5 ans.)
- i i83. M. Bader ( F. X. ), à Dijon ( Côte-d’Or); disposition perfectionnée de cordes à double jeu , ou système pour augmenter la puissance des sons dans le piano. (5 octobre. *— 5 ans.)
- 1184. M. Delataste ( C. V.) , à Paris; système d’attache des cordes de pianos dites san-guinèdes, sans les recuire. (10 octob.—15 ans.)
- 1185. M. Bacquié (L.), à Paris ; mécanisme tendeur et régulateur des cordes de pianos, applicable aux pianos de tous genres. (i4 octobre.
- — i5 ans.
- 1186. M. John ( F. ), à Paris; montage de fourchette à noix pour marteaux de pianos. (i5 octobre — i5 ans.)
- 1187. M. Herding (J. N.), à Angers (Maine-et-Loire) ; système de piano expressif avec accord et frappement des marteaux en devant et clavier en dehors de l’instrument. (24 octobre.
- — i5 ans.)
- 1188. M. Hesselbein ( F. G. ), rue J. J. Rousseau, 8; système de claviers-pédales pour pianos. ( 14 octobre. — i5 ans )
- 1189. M. Hérold{G. F.), rue des Marais-du-Temple , 12; application, aux pianos, d’un mécanisme pour faire jouer l’octave, dit système Hérold. (25 octobre. — i5 ans.) *
- 1190. M. Coleman {O. M. ), à Paris ; perfectionnements ajoutés aux pianos-forte , afin d’en augmenter et d’en moduler le son à volonté. (i5 novembre. — i5 ans.) *
- 1191. M. Schayrer (F.), à Paris; nouveau moyen de prolonger les sons dans les pianos ,
- consistant dans l’application des anches libres au mécanisme. (7 novembre. — 5 ans.)
- 1192. M. Huttner (A.), à Paris ; fourche à vis à double effet pour mécanisme de pianos. (2 décembre. — i5 ans.)
- PIERRES.
- 1193. M. Siegfried (C.), chez M. Perpigna, rue de Choiseul, 2 fer; système de machines et d’outils propres à planer la pierre, le marbre et le granit, et à former des moulures sur ces substances. (28 septembre. — 10 ans.)
- pierres a aiguiser.
- 1 )94- M. Muller ( C. ), à Strasbourg ( Bas-Rhin) ; pierre artificielle à aiguiser. (2 octobre. — 5 ans.)
- PIPES.
- 1195. M. Beaumont (C.), rue de l’Arbre-Sec, 20 ; application, aux tuyaux de pipes, des dards de porc-épic. (19 avril. — 5 ans.)
- 1196. M. Klein (N.), à Saverne (Bas-Rhin); système de pipes qu’il nomme calioun français, (28 septembre. — 10 ans.)
- 1197. MM. Hasslauer et Fiolet, à Sedan (Ardennes) ; confection de tuyaux de pipes en terre. (25 octobre. — i5 ans.)
- 1198. M. Hachin (£".), à Paris ; application, aux pipes , d’un diaphragme ou grille mobile métallique. (12 décembre. — i5 ans.)
- PLASTIQUE.
- 1199. M. Dauies (/.), de Manchester, chez M. Perpigna, rue de Choiseul, 2 ter ; composition plastique applicable aux beaux-arts et à des emplois d’utilité et d’ornement. (4 octobre. — i5 ans.)
- PLATRE.
- 1200. M. Volant {A.), à Nantes (Loire-Inférieure) ; procédé propre à durcir , à colorer le plâtre et à lui donner l’apparence du marbre. (11 mai. — 5 ans.)
- 1201. M. Marochetti (P. J.), rue Louis-le-Grand, 20; procédés propres à cuire les poudres de plâtre abandonnées dans les carrières. (25 octobre. — i5 ans.)
- PLUMEAUX.
- 1202. M. Loddé (A.), rue Bourg-l’Abbé, 52; nouveau genre de plumeau. (26 avril. — 15 ans.)
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- PLUMES A ECRIRE.
- 1203. M. Cuthberl (C. E.), chez M. Perpignan rue de Choiseul, 2 ter ; porte-plume perfectionné , dit porte-plume Culhbert. ( 26 avril. — 15 ans.)
- 1204. M. Louer de la Caffnière (J.), chez M. Armengaud, rue des Filles-du-Calvaire, 6; porte-plume à réservoir. ( 4 octobre. — 5 ans.)
- 1205. M. Bouillotte (J. C.), à Paris; plume à écrire à deux becs. (26 novembre. —- 1 5 ans.)
- 1206. M. Gaupillat (A. F.), à Sèvres (Seine-et-Oise); système d’emboutissage propre à la fabrication des porte-plume. (2 déc. •— i5 ans.)
- T207. M. Jotly ( A. E. ), rue Albouy, 5; machine propre à régler les porte-plume, portecrayons et autres objets. (3o décembre.— 1 5 ans.)
- PNEUMATIQUE.
- 1208. M. Fontainemoreau (P. A.), rue Saint-Etienne -Bonne-Nouvelle , 10; mode de construction de certains appareils pneumatiques. (12 août. — i5ans.)*
- 1209. M. Deleuil (L. J.) , rue du Font-de-Lodi, 8 ; machine pneumatique à force centrifuge , avec ou sans piston , avec ou sans soupape. (2 septembre. — 5 ans.)
- POÊLES.
- 1210. M. Champagne {J. A.), chez M. Truffant, rue Favart, 8; perfectionnements ajoutés à la construction des poêles dits calorifères. (5 janvier.—5 ans.)
- 1211. M. Rochette (L.), à Châlons-sur-Saône (Saône-et-Loire); genre de poêles dits fourneaux perfectionnés. (22 août. — 10 ans.)
- 1212. M. Guillemin [A.), à Charmes-en-l’Angle (Haute-Marne); poêle économique propre au chauffage et à la cuisine. (i5 octobre. — 5 ans.)
- 1213. MM. Peirin , Amans et Martin , à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; système _de poêle luminiphore. (3i octobre. — 10 ans.)
- 1214. MM. G uyon frères, à Dole (Jura); poêle à deux marmites pour salle et cuisine. (27 novembre. — i5 ans.)
- i2i5 M. Eude (G. F.), à Paris ; poêle ou
- calorifère perfectionné à feu visible. (.19 décembre.— i5ans.)
- POMMES DE TERRE.
- 1216. MM. Scheurer frères, à Mulhouse (Haut-Rhin) ; procédés de saccharification des résidus de pommes de terre. (29 novembre. — i5 ans.)
- POMPES.
- 1217. M. Leclerc (H.)t quai de Yalmy, 5g; pompe rotative à jet continu. (6 mars. - 5 ans.)
- 1218. M. Julien (A.), à'Aix (Bouches-du-Rhône) ; nouveau système de pompe aspirante. (16 avril.—5 ans.)
- 1219. MM. -Letestu et compagnie, rue de Vendôme, 9; perfectionnements apportés aux pompes à incendie et d’épuisement. (26 avril.
- — i5 ans.)
- 1220. M. André-Lavoye (P.), à Saumur (Maine-et-Loire); pompe à incendie à pédales et à base de corps de pompe mobile. (29 mai.
- — 5 ans.)
- 1221. M. Petitjean de Maransange, rue de Seine, 42 » goure de pompe qu’il nomme pompe-maransange. (29 juin. —5 ans.)
- 1222. M Caillez {J.), à Châlons-sur-Marne (Marne) ; pompe foulante et aspirante , dite pompe-pendule. (23 juillet. —5 ans.)
- 1223. MM. Perlet et Roubaud , à Marseille (Bouches-du-Rhône); nouveau système de pompe. (12 août. — i5 ans.)
- 1224. M. Sanson(L. J.), à Avranches (Manche) ; système de pompes aspirantes. (24 septembre. — 5 ans.)
- 1225. M. Mortera (A.), rue Saint-Louis, 79, au Marais ; nouveau genre de pompe hydraulique refoulante en dessous. (2 octobre. — 5 ans.)
- 1226. Le même; machine hydraulique à piston plein et à soupapes triangulaires , aspirantes et foulantes , qu’il appelle pompe triangulaire, système Mortera. (3o novembre. — i5 ans.)
- 1227. M. Teiter {A.), rue Montmorency, 4°; système de pompes aspirantes et foulantes. (4 octobre. — 10 ans.)
- 1228. M. Goin (E.), rue d’Anjou-Saint-Ho-
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- Quarante-quatrième année. Novembre 1845.
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- noie, 13; machine hydraulique dite pompe thoracique. (q octobre.— i5ans.)
- 122g. M. Schmitt, à Valenciennes (Nord) ; pompe aspirante à l’usage des cafetiers et caba-retièrs. (10 octobre. — 5 ans.)
- 1280. M. Royer [P. T.), à Laval (Mayenne); pompe supra-hydro-baliste, aspirante et foulante , à aspiration et jet continu, (i 1 octobre. — i5 ans.)
- 1281. M. Manigal (J. H.), à Paris ; système de pompe foulante. (12 octobre. — 15 ans.)
- 1232. JM. Doudet {E. L. ). , à Laval (Mayenne) ; pompe au mercure sans garniture ni frottement. (25 octobre. — i5ans.)
- 1233. M. Gilles (F.), à Paris; système de pompe dite pyropneumatique, ou pompe à feu. (2 novembre. — i5 ans.)
- 1234. M. Hussenet (M. A.),k Paris ; nouveau genre de pompe. (29 octobre, — i5 ans.)
- 1235. M. Corradi (N.), à Toulon (Yar) ; nouveau système de pompe. (3i octobre. — 5 ans.)
- 1236. M. Zust (./. J.), deBarnen (Prusse), chez M. Steinmelz, rue Saint-Jacques, io4; pompe de presse hydraulique raccourcissant elle-même le coup de piston, à mesure que la résisiance augmente. (3i octobre*:.— 10 ans.)
- 19.37. M .Prélier (A.), à Moulins (Allier); pompe mise en mouvement par le secours d’une roue à augets et d’un volant, «rue par l’eau fournie par la pompe ; moyen d’imprimer à l’appareil un mouvement continu propre à être transmis à toute autré^nachine ou corps mis en contact. (3 1 octobre. — 5 ans.)
- 1238. M. Mercier (P. D.y, à Paris ; disposition de pompe aspirante et feulante à jet continu. (4 décembre. — i5ans.)
- r23g. M. Gentet (P. H ), à Ingouville (Seine-Inférieure); pompe dite pompe Gentet (3o dé-cembrè. — i5 ans.)
- PONTS.
- 12 jo. M. Mort (J.), rue Popincourt, g4; nouveau système de pont. (3 août. — Sans.)
- 124 ' • M. Jacquesson (A.}, à Châlons-sur-Marne (Marne) : système de voussoirs en fer, fonte et bois, destinés à la construction en
- voussoirs creux de» ponts fixes» et volants, planchers, toitures, arc», chaînes, etc» (3i octobre.
- — i5 ans.)
- 1242. M. MagneryŸ à Seraing (Belgique;, chez M. Decroix, à Lille (Nord) ; pont en fonte à grands longerons horizontaux. (15 octobre.
- — i5 ans.) *
- PORCELAINE.
- 1243. M Boudon de Saint-Amans, à Gastel-culier (Lot-et-Garonne) ; procédé d’impression typographique applicable à l’art céramique. (19 février. — 10 ans.)
- 1344- M* Rousseau (E. A.), rueMeslay, 54; nouveau genre de décoration sur porcelaine. ( 11 mai. — 10 ans.)
- 1245. Le même y application du métal à la décoration de la porcelaine. (12 octobre. — 1 o ans.)
- 1246. M. Chamberlin («/.), de New-York, chez M. Perpigna, rue de Choiseul, 2 ter ; application de la pâte de porcelaine à la fabrication d’objets qui n’ont pas été faits jusqu’ici avec cette matière. (i5 octobre. — io ans.) *
- POKTEFEUILLES.
- 1247. M. Carlier {A. /.), rue Neuve-Bourg-l’Âbbé, 2 ; perfectionnement apporté aux portefeuilles. (19 avril. — 5ans )
- PORTEMANTEAUX.
- 1248. M. Pauquet {A.), à Paris ; nouveau genre de portemanteau. (26 novembre.—5 ans. )
- PORTES.
- 124g. M. Guérin (F.), à la Chapelle-Saint-Denis , près Paris ; bourrelet de porte , mobile. (27 avril.—5 ans.)
- POTERIES.
- 1 25o. M. Meeus, de Bruxelles, chez M. Vasseur, à Lille (Nord) ; améliorations et dispositions nouvelles dans les articles de verre, de cristal, de porcelaine , de faïence , et généralement dans tous ceux en terre cuite et en émaux. (3 août.— i5ans.)*
- POULIES.
- i25t. M. Riper {A.), rue Beau regard , 4; machine propre à fabriquer les poulies, les formes de bottes , les têtes à perruques et les formés pour la chapellerie. (27 mars. —15 ans.)
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- PODPEES.
- 125?.. M. Rousselot (J. B. A.), à Paris; sorte de poupée ditepoupard sur ressort. (16 octobre. — 5 ans.)
- presses.
- 1253. M. Roux (J. F.), rue du Cadran, 3i; améliorations apportées dans le système des presses chauffées à la vapeur, et principalement appliquées aux apprêts des étoffes. (27 février. — fo ans.)
- 1254. M. Dupontel {M. D.), rue Grenier-Saint-Lazare. 20; perfectionnements apportés à une presse lithographique et typographique , et à l’impression des étoffes. (r3 mars. — 10 ans.)
- 1255. M. Normand ( F.), rue de Sèvres, 97 ; perfectionnements apportés aux presses mécaniques typographiques. (22 mai. — 5 ans.)
- 1256. M. Brisset (E.), rue des Martyrs, i3 ; presse lithographique à bielle. ( 18 mai.—5 ans )
- 1257. Bérard (J. M.), à Marseille (Bouches-du-Rhône); presse à grille propre à l’extraction des huiles. (29 mai. .— 5 ans.)
- 1258. M. Lesaulnier (P. F.), rue Neuve-des-Bons-Enfants , 35 ; genre de presse à timbre humide. (12 août. — 5 ans.)
- 125g. M. Ferrand-Lamotte (C.), chez M. Arme ngaud, rue des Filles-du-Calvaire, 6; presse à cylindre à l’usage des papeteries. (22 août.— 5 ans.) ,
- 1260. M. Progin (F. G.), rue du Petit-Tliouars , 20 ; presse litho - typographique. (4 octobre. — 5 ans.)
- 1261. M. Machon (J. .Y.), à Valence (Drôme); presse excentrique destinée à cercler les roues avec justesse et solidité. (12 octobre.
- i5 ans.)
- 1262. M. Kaeppelin (R.), à Mulhouse (Haut-Rhin); système dépréssion. (14 octobre.— i5 ans.)
- 1263. MM. Legay [A. E.) et Lemercier {P. E.), rue de Seine, 55; presse portative à fourneau et à cylindre. ( 20 novembre. — i5 ans. )
- 1264. M. Nicolle (E. D.), à Paris ; presse lithographique dite nicollilhographique. (22 novembre.— i5ans.)
- PRESSOIRS.
- 1265. M. Dezaunay {N. A.), à Nantes (Loire-Inférieure) ; pressoir à air destiné à la fabrication des vins. (26 avril. — 10 ans.)
- 1266. M. Cathala (J.), à Lezignan (Audej ; fouloir à cylindre foulant et montant la vendange par une seule opération- (19 juin, ,-r— 10 ans.)
- 1267. M-* Ber ger (F.), à Beaujeu (Rhône) ; pressoir à vin dit pressoir Berger. (5 octobre. — 5 ans.)
- 1268. M. Bonnet (A.), à Saint-Martin-de-Senozan (Saône-et-Loire); nouveau genre de pressoir à vin et à cidre. ((10 octobre. — 5 ans.)
- 126g. M. Heinhold {A. G.), à Strasbourg (Bas-Rhin); genre de pressoir qu’il nomme pressoir Heinhold. (26 octobre. —r- i5 ans.)
- 1270. M. Bail (G.), à Lyon (Rhône) ; pressoir à vin surnommé à sphéroïde. (7 novenibre. — i5 ans.)
- PRODUITS CHIMIQUES.
- 1271. MM. Micolon- Génard et comp. , à Saint-Etienne (Loire) ; produit chimique qu’ils nomment noir torréfié. ( 16 avril. — 5 ans. )
- 1272. M. Clerjon (J. G.), rue de Laval, 5; combinaison chimique propre à plusieurs usages, tels que l’éclairage, le vernis, la colle marine, le combustible, etc. (19 juin. — 5 ans.)
- 1273. M. Hermann (H.), d’Erfurth , chez M. Blumenau, rue de Richelieu, hôtel des Hautes-Alpes ; procédés de réduction du sulfate de plomb et emploi des produits provenant de cette opération. (27 août — i5ans.) *
- 1274 M. Boissié dit Suquet (J. P.), rue Saint-Antoine, 62 ; procédé de fabrication de produits ammoniacaux. ( 18 septembre. — 15 ans.)
- 1275. M. Duquesne (A.), à Valenciennes (Nord) ; extraction de l’ammoniaque de l’acide acétique, de l’esprit de bois, de laparafine, de l’eupione, de la créosote, du goudron et des gaz combustibles provenant de la distillation des vinaigres de mélasses de betterave. (28 septembre. — i5 ans.)
- 1276. M. Kopczinski, à Batignolles, près Paris; procédés et appareils perfectionnés pour la
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- fabrication du sulfate de soude, de l’acide chlorhydrique , de l’acide azotique, du chlore, du chlorite de chaux et autres chlorites, du chlorate de potasse et autres chlorates. ( 18 octobre. — i5 ans.)
- 1277. Le même ; décomposition industrielle du chlorure de sodium, du chlorure de manganèse et autres chlorures. ( 2 novembre. — i5 ans.)
- 1278. M. Kraft (L. J.), à Montmartre; mode de préparation des acétates de plomb. (19 octobre.— i5ans.)
- 1279. M. Balard {A. J) , rue Saint-Victor, 1 o ; procédés d’extraction du sulfate de soude et des sels de potasse des eaux de la mer. (19 octobre.— i5 ans.)
- 1280. M. Vernière (P.), à Montpellier (Hérault) ; mode de fabrication réelle du bitartrate de potasse, appelé en commerce crème de tartre. (28 octobre. — i5 ans.)
- 1281. MM. Bergeron fils et Coupât, chez M. Perpigna, rue de Clioiseul, 2 ter;application, à la fabrication des cyanures de potassium et de sodium (sulfate dépotasse et de soude), d’une substance non encore employée à cet usage. (29 octobre. — r5 ans.)*
- 1282. M. Alhusen (C.), de Londres, chez M. Truffaut, rue Favart, 8; moyens et procédés propres à fabriquer des sels d’ammoniaque et des composés de cyanogène avec une substance nouvelle. (3i octobre.—10 ans.)*
- 1283. M. Gautier (Aà Paris; fabrication de l’hydrate d’alumine. (25 novembre. — 15 ans.)
- PULVÉRISATION.
- 1284. M. Ferrand-Lamotle (C.) , à Troyes (Aube); construction d’un pulvérisateur à chocs. (12 août.— 5 ans.)
- 1285 M. Coutenot {C.), rue de la Pépinière , 8; broyeurs à plâtre et autres matières dures. (22 août. — 5 ans.)
- RABOTS.
- 1286. MM. Millot (J. F.) et Levasseur {H. E.), rue Haute-des-Ursins, 4 (Cité) ; perfectionnements apportés aux rabots et autres outils de menuisier. (27 avril. — 10 ans.)
- 1287. M. Bernier aîné, chez M, Armengaud,
- rue des Filles-du-Calvaire, 6; rabot perfectionné. (18 mai. — 5 ans.)
- 1288. M. Pouillet (C. M.), rue Saint-Dominique ,211; construction d’une machine à raboter. (19 juin. — 10 ans.)
- 1289. M. Chardoillel (/. ), à Strasbourg (Bas-Rhin); nouveau système de rabot. (10 octobre.— i5ans.)
- RÉCHAUD.
- 1290. M. Rougerat (B.), à Joinville (Haute-Marne); réchaud économique à trois compartiments. (19 juin. — 5 ans.)
- RÉGULATEUR.
- 1291. M. Jaccond (H.), à Lille (Nord); régulateur hydraulique flotteur. (4 novembre. — i5 ans. )
- RELIURE.
- 1292. M. Chalet, rue des Bons-Enfants, 26 ; nouveau système de reliure. (2 octobre. — 5 ans.)
- 1293. M- Calard (D. A.), à Paris ; nouveau genre de reliure en toile. ( 11 octobre. — i5 ans.)
- 1294. M. Micolci (C.), quaides Orfèvres, 54; étoffe veloutée applicable à la reliure. (i5 octobre. — 5 ans.)
- 1295. M. Gaget {A.), à Bourges (Cher) ; reliure mobile à réglettes. (28 novembre. — 15 ans.)
- RESSORTS.
- 1296. M. Girarcl-Pinsonniere (F.), rue Vi-vienne , 24; procédé d’attache des ressorts élastiques en fil de fer. (12 août. — 5 ans.)
- 1297. M. Gibert (iV. L.) , à Paris; procédés mécaniques perfectionnés propres à la fabrication des ressorts de voitures. (25 octobre. — i5ans.)
- 1298. M. Masser (M.), à Paris ; perfectionnements apportés dans la fabrication des ressorts de voitures. (26 octobre. — 15 ans.)
- ROBINETS.
- 1299. MM. Vcnel ( E.) et Roubier frères , à Lyon (Rhône) ; introduction d’un liège dans la boîte des robinets de tous métaux. (5 janvier. — 10 ans.)
- 1300. M. Bessière («/.), à Paris ; robinets à
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- piston et à bascule , système Be^sière. ( 11 octobre. — i5 ans.) ' '
- 13o i. M. Guinier ( Th.), rue de Grenelle-Saint-Honoré, 35 ; robinet à piston et à capsule hermétique, dit robinet Guinier. (24 octobre — 15 ans.)
- 1302. M. Delcroix {A.), à Châlons (Marne); qouveau système de robinet. (3o octobre. — i5 ans.)
- 1303. M. Leroy (J. H.), rue Notre-Dame-de-Nazareth, 8; robinet système Leroy , applicable à divers usages. ( 16 décembre.—i5 ans.)
- ’ ROTISSOIRE.
- i3o4- Mme Baydasar, à Paris; nouvelle rôtissoire. (î5 octobre. — i5ans.)
- ROUES.
- 1305. M. Parlby ( S. ), de Londres , chez M. Perpigna, rue de Choiseul, 2 ter ; construction de roues et d’essieux applicables aux voi tures de toute espèce. (26 avril. — i5 ans.) *
- 1306. M. Swayne {G.), de Londres, chez M. Truffaut, rue Favart, 8; perfectionnements dans la fabrication des bandes de roues destinées aux chemins de fer et autres. ( 26 avril. — 10 ans.)
- 1307. M. Degremont (P. J.), à Saint-Quentin (Aisne); roues en fer et en fonte, qu’il nomme roues sans fin. (27 avril. — 10 ans.)
- 1308. M. Dugommicr (/).), à Paris; roue en fer dite roue de force à poids centripète, (g octobre. — 15 ans.)
- 1309. M. Jean {J.), rue Saint-Thomas d’Enfer, i4; nouveau système de roues pour voitures. (10 octobre. — i5 ans.)
- 1310. M. Geoffroy {G. il/.), à Carcassonne (Aude) ; manière de fixer les roues aux voitures. (î6 octobre.— i5 ans.)
- 1311. M. Thorel ( N.), à Paris ; mécanique propre à embattre et débattre les roues à cercles des voitures. ( 1 7 octobre. — i5ans.)
- 1312. M. Jullien (J. P.), à Paris; roues
- élastiques applicables à tous véhicules. ( 18 octobre.— i5 ans.) ' '
- 1313. MM. Laurent, Collevilie et Mermet, à Paris ; appareil propre à empêcher la chute et récavtement des roues des voitures dans le
- cas de rupture d’essieux. ( 11 novembre. —-15 ans.) —• .
- ROUETS. ' '
- 1 314- M. Gerbier (A.), à Arpajon (Seine-et-Oise ) ; construction d’un guéridon - rouet. (23 juillet. — 5 ans.)
- 1315. M. Leroy (/.), à Elbeuf (Seine-Inférieure); rouet retordeur et bobineur. ( i5 octobre.— i5 ans.)
- rouleaux. *
- 1316. M. Durand (F.), h Angoulême (Charente ) ; fabrication des rouleaux en cuir sans couture propres à la lithographie, à la filature, à l’imprimerie , aux métiers à tisser, aux cylindres de lissage des papiers, ainsi que pour la confection , par le même procédé, des cannes en cuir et des tuyaux de pipe d’une grande longueur. (2 octobre. — 5 ans.)
- 13 17. M. Houyau ( V.) , à Angers (Maine-et-Loire) ; appareil propre à changer la direction des rouleaux compresseurs des chaussées d’empierrement, sans dételer les chevaux. (23 novembre. — i5ans.)
- , ! ; roulettes. ‘
- 1318. M. Fontainemoreau (P. A.), de Londres, chez M. Trenei, cité Véron , barrière Blanche, 7 bis; nouveau genre de roulettes pour ameublement. (22 août. —5 ans.) *
- ROUTES.
- i3ig. M. Croucher (/. ), de Londres , chez M. Landron, rue de la Boule-Rouge , 7; perfectionnements apportés aux appareils ou machines à nettoyer ou arroser les rues, routes, etc., ou à les couvrir, soit entièrement, soit en partie, de sable ou autres matières. ( 16 avril. — 10 ans.)* '; i
- SALUBRITÉ. i
- 1320. MM. Berjonf Talrich et Teissier, rue du Cadran, 7 ; appareil antiméphitique. (6 février.— 1 o ans.) ' ' ; ;
- SAUVETAGE. ' U': ' ; ;
- ,321. M. Tripier (H. F.), rue Bourbon-Villeneuve , 53 ; construction d’un appareil de sauvetage. (5 octobre. — 10 ans.)
- SAVONS.
- 1322. M. Chaudron-Junot (J. E.)} chez
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- M. Niepce, boulevard des Gobelins, 4; système de fabrication de savons durs dits savons oxygénés, et extraction , par ce système , de l’acide stéarique. (19 février.— 10 ans.)
- i3a3. M. Trolé (E. ./.), à Grasville-l’Heure (Seine-Inférieure); nouveau genre de savon mou. (5 avril. —5 ans.)
- 13a4- M. Suntonax (E.), chez M. Jeolas , boulevard Bonne-Nouvelle, 12 ; procédés de fabrication du savon. (29 mai. — 10 ans.)
- 1325. M. Vincent (J. B.}, à -Paris; composition de savon de toilette. (12 octob.—15 ans.)
- 1326. M. Bousignour (A/.), à Marseille (Bouches-du-Rhône ); savon à l’usage de l’eau de mer. (14 décembre. — 15 ans.)
- • ; >. , SCIES.
- 1327. M. Pognart (B.), à Chermisy (Aisne); machine à scier la pierre dure dans un sens concave et convexe. (22 mai. —- 5 ans.)
- i3a8. RouUiet (C.), à Lyon (Rhône),; système <ie -scie locomobile à vapeur , destinée au sciage des bois de construction. ( 5 octobre. — 10 ans.)
- i32g. M. Charpenay (A. J.), à Paris; scierie à laine circulaire avec chariot et guides mobiles, à alimentation d’eau, propre à débiter les os, la corne, l’ivoire, etc. , et fabrication des boutons et de la tabletterie. ( 19 novembre.— i5 ans.) ..
- ; .fV SCULPTURE.
- i33o. M. Moreau { J. L.), chez M. Armen-gaud} rue des Filles-du-Calvaire, 6 ; perfectionnements dans les machines à sculpter et guillo-cher. (a3 juillet. — 5 ans.)
- 133 !. M . Lebas ( A. F. ), à Paris ; nouveau mécanisme propre à la sculpture. (6 novembre.
- •— i5 ans.) .7
- . ' v SEAtlX A \ÎNCEN»IE|. il ».*
- i332. M. Harmois {J. A.), rue Marivaux-des-Lombards, 4 et 6 ; couronnes de cordes à àme métallique et leur application aux seaux à incendie et autres vases^en cuir ou en tôle, propres à contenir des liquides. (1 o octobre. — i5, ans. . -- -, ; ;. -.il-.
- SÉCH-Oi-BS.
- vr333. M. Lagier {J. B..),, à Avignon,,( Vau-
- cluse) ; séchoir circulaire continu pour sécher les matières pulvérisées. (27 mars. — 10 ans.)
- SELLERIE
- 1334. M Sœurre (J.), à Valence (Drôme) ; système de boucles de sellerie et de bourrelerie. (19 février. — 5 ans.)
- 1335. M. Boisrenard ( J. H. ), rue Bayard , 18, Champs-Elysées; nouveau genre de longes de chevaux. (5 avril. — 5 ans.)
- 1336. M. Fourcart (P.), à Vouziers (Ardennes); confection d’un collier sans paille, qu’il nomme collier Fourcart. ( 18 septemb.—5 ans é
- 1337. M. Collignon (£..),, rue de Chabrol, 61; bride-licol universelle, sans couture. (19 juin. — 10 ans.)
- SERINGUES.
- 1338. M. Lestoille (/. B.), à Grenoble (Isère;; seringue qu’il nomme chrysolatère. (18 mai. — 5 ans.)
- 1339. MM- Albert et Devenue, à Troyes (Aube); seringue perfectionnée. (19 mai.— 5 ans.)
- 1340. M. Petit {A. J.), rue de la Cité, 19; clyso-pompe perfectionné. (i5 octobre. — 10 ans.)
- SERRURES.
- 1341 - M- Briet (C.), à Crouy (Seine-et-Marne) ; porte en fer dont la serrure ayant six secrets à chiffres ne peut être crochetée. (19 juin. — 5 ans.)
- 1342. M. Jacquot {C.), chez M. Armengaud, rue des Filles-du-Calvaire, 6 ; système de fermeture propre à diverses applications. (23 juillet. — 1 o ans.)
- 1343. M. S outhwood Stocker, de Birmingham, chez M, Landron, rue de la Boule-Rouge, 7 ; perfectionnements dans les serrures, loquets, etc. (12 août. —.i5ans.)*
- 1344- M- Dorval (L. H.), chez M. Reynaud, rue Bleue, 16 ; perfectionnements dans les serrures et dans les clefs. (2 septembre. — 10 ans.) :
- i34Ô. MM. Cvulon et Caron, rue Hauteville,
- ! 14- J nouveau système de serrures et cadenas. (28 septembre. — 15 ans.)
- 1346. M. Fabre, à Marseille (BouchesMu-
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- Rhône) ; nouveau système de senwe. (19 octobre. — i 5 aus.}'
- 1347. Leclerc {A. F.), à Melun (Seine-et-Marne) ; nouvelle serrure à cylindre, (n novembre. —« i5 ans.)
- siphon. .
- 1.348. Mi Guiraud [P. &.}, rue du Faubourg-Saint-Martin, 164 ; nouveau système de siphon. (i3 mars. —>• 5 ans.)
- 1349. M- Sacré aîné {A.), rue des Trois-Frères, i3;, chez le sieur Dietsch ; siphon condensateur applicable aux machines à vapeur. (22 août. - i5ans.)
- 1350. M. Caron (D. G-.), rue de Paradis-Poissonnière , 4 5 siphon propre à décanter les liquides qui déposent, qu’il appelle siphon-dé-canleur. (3i octobre. — >5 ans.) .
- SIROPS.
- 1351. M. Pallas (E.), à Saint-Omer (Pas-de-Calais); appareil propre à évaporer les sirops et autres liquides. (j5 octobre. — ]5 ans.)
- 1352. M. Dumont \ J. J.) , à la Yillette, près Paris; application, à la conservation des sirops et mélasses, de la chaleur contenue dans les eaux de condensation des machines à vapeur et des appareils dans le vide. (23 décembre. — i5 ans.)
- SOIE.
- 1353. M. Cazet fils, à Ganges (Hérault); machine dit e ressort-pur geoir, destinée à l’ouvraison de la soie. (19 février. — 5 ans.)
- i354- MM. Durand frères,, à Beaulieu (Drôme); mécanisme propreà régulariser le tors ou apprêt dans le moulinage ou l’ouvraison des organsins, des crêpes, des fantaisies, et dans les autres moulinages des soies et autres fils. (27 mars. — 10 ans.)
- 1355. M. Selle (J.), à Lyon (Rhône); étagère mécanique qu’il nomme sellette à décreuser les joies. (5 octobre. —i5 ans.)
- 1356. MM. Cognel et Pétré, à Lyon (Rhône); procédé propre à cuire les soies à l’étuve. (4 octobre. — 5 ans.)
- 1357. MM. Cotton frères, à la Rochelle (Charente-Inférieure) ; système d’aspïe propre à dévider la soie. (29 octobre. 5 ans.)
- 1358. M. Gaudin (P. ), à Lyon (Rhône);
- amélioration, des soies depuis le filage jusqu’à l’étoffe fabriquée, et moyen de connaître en même temps les vols commis sur les soies. (. 16 novembre. — u5 ans.)
- 1359. M. Chalopin (J. //.), à Paris; méca-
- nique propre à étirer, couper et tordre la soie dans une seule opération. (2 décembre. — i.5 ans.) - ,......
- SONDES.
- 1360. M. Joly (P. F1.), à Argenteuil (Seine) ; perfectionnements dans les instruments de son-, dage. (23 juillet. — 5 ans.)
- SONNETTES*
- 1361. MM. Quoexet Guillot, à Lyon (Rhône); moules en bronze ou tout autre métal propres au coulage des grelots et sonnettes de toutes dimensions, qu’ils nomment grelots et sonnettes étoilés. (9 septembre. — 5 ans.)
- 1362. M. Pelletier (J. B.), rue Royale-Saint-Martin ,17; système de mécanique à timbre destiné à remplacer sur les tables et comptoirs les sonnettes dont on se sert. ( 19 avril.—5 ans. )
- soufflets.
- 1363. M. Debrieux (C’.) , rue Saint-Martin , 171 ; genre de garniture de soufflets en velours, maintenu et protégé par des ornements métalliques ou autres de toutes formes et dimensions. (19 février.— 5 ans. )
- i364- M. Goislard ( F. ), rue Saint-Honoré, 67 ; genre de soufflet à piston, à double et à simple vent. (27 avril. —5 ans.)
- SOUS-PIEDS.
- 1365. M. Martin [L. P.), rue Royale-Saint-Martin, 19; nouveau genre de sous.-pieds. (5 avril, —t 5 ans.)
- 1366. M. Cordier (ff.), rue duBouloi, 24 ; nouveau genre de sous-pieds. (28 septembre.
- 5 ans A
- 1367. M. F’elleaus (S.) rue de l’Arbre-Sec, 33; nouveau genre de sous-pieds. (4 octobre.—
- 6 ans.)
- 1368. M. Langlois (.M. G.), à Paris; genre de sous-pieds-agrafes métalliques mobiles. (22 octobre. — 10 ans.)
- STÉNOGRAPHIE.
- 1369. M. Papy (H.), rue des Bons-Enfants,-
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- ig; machine propre à reproduire, par des signes ou des marques, l’écriture, les chiffres, la musique, etc. (ig avril.— ioans.)
- SUBSTANCES ALIMENTAIRES.
- i 370. M. Mansonnier {J. M.), rue d’Amboise, 8 ; boîtes hermétiques conservatrices propres à la conservation des substances alimentaires et autres. (24 septembre. — 10 ans.)
- 1371. M. Prieur-Appert {C. A.), rue Folie-Méricourt, 4 ; système de vase et de bouchage pour la conservation des substances alimentaires (.['Appert. (20 décembre. - i5ans.)
- SUBSTANCES ANIMALES.
- 1372. M. Mermet (J. F.), à Paris; procédé de conservation des substances animales et végétales. (25 octobre. — i5 ans.)
- SUCKE.
- 1373. M. Dogliani (S.), passage Dauphine, 16 ; appareil propre à superposer des formes à sucre. (5 janvier. — 5 ans.)
- 1374- MM. Derosne et Cail, quai de Billy, 38 ; installation de chaudières et mode de clarification des sirops dans les raffineries et sucreries, au moyen desquels on supprime entièrement l’emploi des filtres à étoffes dits Taylor, ou autres quels qu’ils soient. (6 février.—loans.)
- 1375. M. Michiels (G. J.), rue Neuve-Saint-Georges, 16 ; traitement nouveau dans la fabrication du sucre de canne et de betterave. (6 mars. — i5 ans.)
- 1376. M. TVright{G.), rue de la Michodière, 4 ; procédés de fabrication et de raffinage du sucre. (5 avril. — i5 ans.)
- 1377. M- Loqueneux {M.) , à Mari y—lès-Valenciennes (Nord) ; appareil dit à dépression, propre à évaporer les jus sucrés fie betterave, de canne et autres liquides dont on veut obtenir l'évaporation à une température supérieure à celle de l’atmosphère, (ig avril. — 10 ans.)
- 1378. M. Champonnois {H.), à Châlons-sur-Saône (Saône-et-Loire); système de fabrication du sucre. (2g mai. — 5 ans.)
- 1379. MM. Gerault, Roussel, Bernot et Acar, â Ham (Somme) ; perfectionnements apportés à la défécation du jus de betterave et à la clarification des sirops, (19 juin. — 5 ans.)
- 1380. M. Delbruck (/.), çhez M. Reynaud, rue Bleue, 16 ; perfectionnements dans la fabrication de sucre de betterave. (4 septembre.
- — 5 ans.) * i :
- 1381. M. Evrard (A.), à Valenciennes (Nord); moyen de clarifier les dissolutions sucrées et d’en retirer le sucre cristallisable. (10 octobre.
- — i5 ans.)
- 1382. M. Archbald {TV.), à la Chapelle-Saint-Denis , près Paris ; perfectionnements apportés à la fabrication et au raffinage du sucre. (21 octobre. — i5ans.)
- 1833. M. Hagen (//.), de Londres, chez M. Truffaut, rue Favart, 8 ; moyens et procédés propres à purifier et à clarifier le sucre, (21 octobre. — i5 ans.)
- 1384- M. Louvrier (J. B.), rue Popincourt, 71 ; condensateur perfectionné d’appareil propre à concentrer et à cuire dans le vide, et à double effet, les jus sucrés et sirops à basse température. (23 novembre.— i5 ans.)
- SUIF.
- 1385. M. Dumesnil {N. E.), à Rouen (Seine-Inférieure) ; addition, au suif, d’une certaine quantité de matière résineuse. (16 octobre. — i5 ans.)
- 1386. M. Taulet {C.), rue Neuve-des-Petits-Champs, 42 ; disposition de chaudières propres à fondre le suif en branches, à raffiner et épurer les suifs fondus et graisses, et à épurer et clarifier les huiles. (24 octobre. — i5 ans.)
- TABLEAUX.
- 1387. M. Morin ( L. J.), rue Saint-Martin, 29; tableaux de publicité. (3o octobre. — iôans.)
- TABLES.
- 1388. M. Euzière (V.), rue du Faubourg-Saint-Antoine, 14 » ; genre de table à patins et à rallonges. (26 avril.—5 ans.)
- 138g. M. Guery (C.), rue du Faubourg-Saint-Antoine, 63; table à rallonges dite table française à la Guery. (11 novembre. —15 ans.) ......
- TAMIS.
- i3go. M. Moret {F. A.), rue des Magasins ,
- 4 ; tamis mécanique rotatif pour la féculerie. (22 août. — 5 ans.)
- 1391. M. Lequesne [I,. N.), à Paris ; tamis
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- mécanique à fécule, système Lequesne (28 octobre. — 15 ans.)
- TAPIS.
- 1392. M. Chambellan (H.), chez le sieur Pic-Paris. à Am boise (Indre-et-Loire) ; machines et procédés applicables à la fabrication des tapis haute et basse lisse, pour pieds. tentures et ameublement. (i3 mars. — i5 ans.)
- tapisserie.
- i3g3. MM. Rouget de Liste et Joly, rue Saint-Denis, 381 ; système mécanique pour l’obtention des dessins et de la tapisserie à l’aiguille. ( 19 juin. — 5 ans.)
- TANNAGE.
- 1394. M. Dupuis (J. C.), à Soissons (Aisne); procédé économique de tannage au moyen de presses. (24 octobre. — i5 ans.)
- teinture.
- i3g5. MM. Lecerf, Garnier et comp. , rue des Arcis, 17 ; procédés d'extraction et de concentration de matières tinctoriales avec production de vapeur utile. (16 avril. —15 ans.)
- 1396. M. Legrand (L.), à Mouy (Oise) ; procédés de teinture et de peinture applicables aux objets susceptibles d’être teints, reteints ou peints. (16 avril.— i5ans.)
- 1397. MM. Gay et Bom'erot, à Lyon (Rhône); teinture à froid en une seule immersion des matières laine, coton et soie, soit en flottes, soit en tissus. (19 février. — i5 ans.)
- i3g8. M. Merlat ( T7.), à Valbenoîte , près Saint-Etienne ( Loire ) ; mécanisme propre à teindre et à remettre à neuf les rubans et étoffes de soie. (5 avril. — 5 ans.)
- 1399. M. Boussu (B.), à Vienne (Isère); procédés de fabrication d’une couleur bleue pour teindre le drap avec économie d’indigo. (27 avril. — 5 ans.)
- 1400. M. Faure (R.), à Romans (Drôme) ; procédé propre à teindre en écarlate, jaune, vert, etc., avec réserve, les housses, ravats ou peaux de mouton préparées, servant dans la bourrelene. (19 juin. — 10 ans.)
- 1401. M. Seyrig (G ), chez M. Fleulard, rue Labruyère, 3o ; machine rotative propre à teindre, blanchir et laver les étoffes ou autres ma-
- tières premières. (29 octobre. — 10 ans.) *
- 1402. MM. Jourdan et comp., rue de Cha-ronne, 169; système de teinture servant à teindre, rayer et ombrer les étoffes de laine et autres. (8 octobre. — i5 ans.)
- i4«3. M. Morel (F.), à Lyon (Rhône); teinture et cuite par un seul bain des soies en noir et noir bleu, qu’il nomme noir Morel. (18 novembre. — i5ans.)
- i4o4- MM. Panisse, Malarlic, Poncet et comp., à Saint-Denis, près Paris ; perfectionnements dans les appareils et procédés de teinture des étoffes ou tissus et des fils de toute espèce de matière filamenteuse. (4 décembre. — i5 ans.)
- 1405. M. Rouquès (A.) , à Clichy (Seine) ; appareil propre au fixage, au lavage et à la teinture des tissus. (23 juillet. — 10 ans.)
- 1406. M. Swindell (J.), à Lille (Nord) ; procédés propres à teindre et à reproduire des couleurs. (26 décembre. — 10 ans.)
- télégraphes.
- 1407. M. Treutler (G. F.), de Berlin, chez M. Potonié, rue Neuve-Saint-François , 5, au Marais ; nouveau télégraphe de nuit. (6 mars.
- — 5 ans.) *
- 1408. MM. Dermet et Jollivet, à Grenoble (Isère) ; télégraphe hydraulique. (9 octobre.
- — i5 ans.)
- télescopes.
- 1409. M. Longer (A. E.) , rue Bertin-Poirée, 5 ; procédés permettant de remplacer, dans les télescopes, les miroirs de métal par des miroirs de verre. (22 août. — 5 ans.)
- tenailles.
- 1410. MM. Voisin et B aillard, à Mâcon (Saône-et-Loire) ; machine dite tenaille horizontale. (9 septembre. — i5 ans.)
- tenture.
- 1411. M. Lasne (H. D.), cité d’Orléans, 1 ; genre de tenture dit papier émail. (26 avril. — 5 ans.)
- 1412. M. Vernel (F.), à Bordeaux (Gironde) , papier de tenture imperméable qu’il nomme papier peint Ver net (29 mai. — 5 ans.)
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- (Quarante-quatrième année. Novembre 1845.
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- TÉRÉBENTHINE.
- 14*3. MM. Courant et Popelin (si-) , à Paris; térébenthine provenant des bourgeons de sapin , pin et mélèze (19 décembre. — i5 ans.)
- TERRASSEMENT.
- j 414-* Lemasson (A.), à Montpellier (Hérault); application des chevaux à un travail opéré jusqu’à ce jour par des hommes. (26 avril. — i5 ans.)
- 1415. MM. Aubanel et Berard, rue Neuve-Saint-Etienne-du-Mont, 19; machine propre à percer les tunnels. (27 août. — i5 ans.)
- 1416. M. Afgobère (L. F.), à Toulouse (Haute-Garonne) ; nouvelle machine à terrassement. (26 octobre. — i5ans.)
- TERRES.
- 1417- M. Haslier Dumoussai (J. B.), à Paris ; procédé propre à engraisser les terres des rivages au moyen de leur submersion. (2 décembre. — i5 ans.)
- THÉÂTRE.
- 418. M. Sanrey {P. A.), rue du Rocher, 8; système de mécanisme pour les changements à vue dans les théâtres. (22 octobre.— i5ans.)
- TIRE-LIGNES.
- 1419. M. Beringer (G.), rue de la Lune, 3 ; tire-lignes divisés. (5 octobre. — 5 ans.)
- TISSAGE.
- 1420. M. Belorgé (P. A.), rue Saint-Denis, 268 ; mode de fabrication qui permet d’obtenir, à volonté, des tissus à parties larges et étroites sur le même métier, avec le même battant et le même peigne , tout en conservant le même nombre de fils. (26 avril. — 5 ans.)
- 1421. M. Meeus (J.), de Bruxelles, chez M. Vasseur, à Lille (Nord); nouveau système de tisseranderie. (23 juillet. — 15 ans.) *
- 1422. MM. Braconnier (A.) et Martenot, chez M. Froc, rue de l’Àncienne-Comédie ; application, au métier circulaire et à ailettes, de roues mobiles divisées, propres à faire des tissus doubles et à dessins. ( 15 octobre. — 10 ans.)
- 1423. MM. Fontaine et 'J'riquet, à Lyon (Rhône) ; moyen mécanique de compensation , appliqué à un régulateur idont les dispositions nouvelles le rendent propre à tous les genres
- d’étoffes, et particulièrement aux métiers de châles et à toutes les étoffes de grande largeur. (19 octobre. — 10 ans.)
- 1424. M. Heroz{A.), rue des Moineaux, 7 ; procédés de tissage d’étoffes pour vêtements, chaussures, etc. (19 octobre. —5 ans.)
- 1425. M. Bons {P. A.), à Paris; machine servant à fabriquer des lames en tout genre pour le tissage (21 octobre. — i5 ans.)
- 1426. M. Burtl (F.), à Rouen (Seine-Inférieure) ; appareil pour parer les chaînes de tissage mécanique. (29 octobre. — 10 ans )
- 1427. M. Chasseriau (J. M.), à Angers (Maine-et-Loire) ; navette avec crochet placé sur le côté pour empêcher Je bris du fil ; navette à double crochet, dont l’un mobile et l’autre à bascule , servant à diriger la tissure à volonté pour perfectionner les lisses. (a5 novembre. — 5 ans.)
- 1428. M. Michel (J, P.), à Saint-IIippolyte (Gard) ; mécanique de tissage simplifiée, à l’usage des métiers à corps, et à corps et à lisses. (3o décembre. — i5 ans.)
- tisser (métiers à).
- 1429. MM. Roger jeune et Crémieux frères, à Clermont-l’Hérault (Hérault) ; battant à tisser à double navette.. (27 février. — 5 ans.)
- 1430. M. Tabourin fils, à Lyon (Rhône); système de navette à mouliner, applicable à la fabrication des étoffes jaspées et chinées. (27 mars. — 5ans.)
- 1431. M. Bour (J. N,), à Nancy (Meurthe); machine qu’il nomme chasse-mécanique à boîtes mobiles. ,16 avril. — i5 ans )
- 1432. M. Eck {L.), rue du Chantre-Saint-Honoré, 24 ; perfectionnements dans le montage des métiers à corps doubles, avec doublage de carton sans lisse, etc. (27 avril. — 5 ans.)
- i43 i. M. Charvet (J. B.), à Caluire (Rhône) ; fabrication des cordes de laçage et des cordes d’arcades pour le métier à la Jacquart. (9 juillet. — 10 ans.)
- 1434. MM. Koechlin {A.) et comp., à Mulhouse (Haut-Rhin); métier à tisser-mécanique, frappant deux coups par chaque tour de l’arbre du battant. (3 août. — 10 ans.)
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- 1435. MM. Feray et comp., à Essonne ( Seine-et-Oise); changements apportés à la jacquart et suppression des lisses et des marches, en ne mettant qu’une corde par fil de chaîne, comme dans la jacquart ordinaire sans lisses : procédé applicable au tissage de toute espèce de dessin. (4 octobre. —5 ans.)
- 1436. M. Blanquet (V.), à Paris; perfectionnements apportés dans les métiers propres ^ tisser les châles et autres étoffes à dessins. (10 octobre. — i5 ans.)
- 1437. M. Decour (/.), à Lyon (Rhône) ; mécanique destinée à lier les cartons pour le métier à la Jacquart. (17 octobre. — i5 ans.)
- 1438. M. Quinet (J.)} à Alençon (Orne); balancier à adapter aux métiers à tisser et propre à soulever la chaîne, à faciliter l’usage de la navette volante et à diminuer la fatigue de l’ouvrier; nouveau système de chasse et bobine. (26 octobre. — i5 ans.)
- 1439. M. Caron (P. /.), à Paris; améliorations apportées aux métiers à recouvrir et à racler les fils de toute espèce. (3i octobre. — 15 ans.)
- 144°' M. Miramont (J.) à Saint-Ghamond (Loire); perfectionnement du battant brocheur à quatre navettes du métier Jacquart. (27 novembre. — 5 ans.)
- 1441 • Oldrini ( J. D.), à Rouen ( Seine-
- Inférieure); mécanique propre à chiner les chaînes des châles. (12 décembre. — 5 ans.)
- TISSUS.
- 44a. M. Jean-Pierre (2?.), à Lyon ; mode de remise applicable à la fabrication des tissus de toute espèce. (6 février. — 5 ans.)
- i443* M. Jourdan (J. L.), rue de Charonne, 169; procédé de fabrication de tissus en crin velouté et en poil végétal velouté, (ig février.
- — 5 ans.)
- 444- M. Minette fils, à Saint-Quentin (Aisne); tissu-mousseline pliant de soi-même. (26 avril.
- — 5 ans.)
- 445" M. Ménétrier (H. L.), rue du Bac, 98; machine à éfaufiler des tissus. (23 juillet.
- — 5 ans.)
- 446. MM. Gaussen jeune et Maubernard,
- rue Yide-Gousset, 2 ; procédés de fabrication de tissus de châles (12 août. — ô ans.)
- 447- M. TFesthead {E.), de Manchester, chez M. Cheval, à Roubaix ( Nord); fabrication nouvelle de tissus , et modifications apportées aux machines. (27 août. — 15 ans.) *
- 448- M* Milhaud (A.), à Nîmes (Gard) ; tissu dit goblin anglo-chine. (28 septembre. — 10 ans.)
- 449* M* Culot (L. F".), à Paris; couvre-ment demi-circulaire en tissant des fils de gomme dits caoutchouc mis en chaîne, ce qui permet de faire des tissus élastiques en long et entravers. (11 octobre. — i5ans.)
- 450. M. Ferguson (P.) , à Ronchamp ;Haute-Saône) ; procédés propres à la confection des tissus dits tissus ombrés. (12 octobre. — i5 ans.)
- 451. M. Carpentier (P. M.), à Paris; application du fil ou des tissus élastiques en gomme ou caoutchouc, dans des cas spéciaux, aux tissus de la bonneterie ou autres et aux peaux, comme les élastiques à ressorts. (4 octobre. — i5 ans.)
- 452. M. Cotter, de Londres, chez M. Lan-dron, rue de la Boule-Rouge, 7 ; perfectionnements dans la fabrication des articles tissés, les rendant imperméables à l’eau. (15 octobre. — i5 ans.) *
- 4fi3* M. Rauh (G.), à Paris; procédés propres à faire des tissus veloutés des deux côtés et avec toutes nuances de couleurs. (11 novembre. — i5 ans.)
- 454- M. Barbot (L. /.), à Paris; procédé propre à métalliser les tissus de tout genre. (8 novembre. — i5 ans.)
- i455. M. Roux {C. A.), h Paris; procédés de fabrication de velours , moquettes et tous autres tissus en relief et à longs poils. (21 novembre. — t5 ans.)
- 458. M. Desplas (H.), à Montpellier (Hérault) ; machine à. fouler les tissus de laine , à pression élastique. (29 octobre. — i5 ans.)
- 4^7- M. Bourgeois-Ducher (G. L.), à Paris; procédé de fabrication de serge cylindrique à gargousse. (i3 décembre. — i5ans.)
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- TOLE.
- i4-58. MM. Schneider frères , au Creuzot (Saône-et-Loire) ; machine destinée à divers usages et notamment au rivage des tôles. (3 août. — 5 ans.)
- TONDEUSE.
- i45g. M. Panilhac (G.), à Montauban (Tarn-et-Garonne) ; machine longitudinale, de grande dimension , propre à tondre toute espèce d’étoffes en laine, qu’il nomme tondeuse Panilhac. (19 juin. — 5 ans.)
- TONNEAUX.
- 1460. M. Chaussenot jeune (J. B.), chez MM. Derosne et Cail, quai de Billy, 38; principe et appareil de remplissage continu de tonneaux ou vases quelconques dans lesquels s’opère la fermentation des bières et autres liquides fermentescibles. ( i3 mars. — 10 ans. )
- TORRÉFACTION.
- 1461. M. Hendle (H.), chez M. Reynaud, me Bleue, 16; perfectionnements dans les ap pareils propres à brûler, griller, rôtir ou chauffer toute espèce de matière ou substance. (12 août.— 5 ans.)*
- TOUR.
- 1462. M. Léo de Lapeyrouse, de Bruxelles, chez M. Siry, rue Lafayette, 7; machine propre à confectionner les cylindres de bois pleins ou creux, boîtes et autres objets de tour. (4 octobre.— i5 ans )
- i4G3. MM. Laurent frères, à Paris; tour propre à tarauder les vis à bois et métaux, dans lequel la pression du burin sur les vis s’opère mécaniquement , sans l’intervention de l’ouvrier. (10 octobre.— i5 ans.)
- TRÈFLE.
- 1464. M. Parpaile aîné (J. B.), à Carignan , chez M. Armengaud, rue du Pont-Louis-Philippe, 13 ; rafleur mécanique destiné à récolter les têtes de trèfle ou d’autres plantes. (2 octobre.— 5 ans.)
- TREUIL.
- 1465. M. Berendorff (C.), à Angers (Maine-et-Loire); treuil à double tendeur. (11 mai. — 5 ans.)
- TUILES.
- 1466. M. Champion {P. M.), à Pont-Char-train (Seine-et-Oise) ; système de fabrication de tuiles. (5 janvier. — 10 ans.)
- 1467. Mad. Rabatel, à Pont-sur-l’Ognon (Haute-Saône); tuiles métalliques pour les couvertures. (2 octobre. — i5 ans.)
- 1468. M. Senclar-Flament, à Armenlières (Nord); moyen de rendre ou de donner à la tuile bombée , carreau, briquette, etc., la couleur de l’ardoise. (15 octobre. — 5 ans.) *
- 1469. M. Robelin [J. S. ) , à Besançon (Doubs) ; nouveau système de tuiles. (20 novembre. — i5 ans.)
- 1470. M, Zeller (C.), à Mulhouse (Haut-Rhin) ; mode de fabrication de tuiles , briques et tous autres objets de briqueterie en grès céramique. (19 novembre. — i5ans.)
- TULLE.
- 14-7 * • M. Niel (C.), à Lyon (Rhône); addition aux métiers de tulle à la chaîne. (2 octobre. — i5ans.)
- 1472. M. Callard (P.), à Lyon (Rhône) ; moyens mécaniques propres à supprimer le système de Jacquart dans les métiers de tulle à la chaîne. (2 octobre. 10 ans )
- 1473. MM. Maligand, Dugely et Morel, à Lyon (Rhône); moyens mécaniques et accessoires propres à exécuter sur les métiers circulaires, employés à la fabrication du lulle-bobin , des dessins imitant les dentelles et broderies de grande richesse (25 octobre. — i5ans.)
- TUYAUX.
- 1474- M .Fontaine (A. G.), rue Meslay, 62; système d’instruments destinés à nettoyer les caniveaux et conduits en fonte. (26 avril. — 10 ans.)
- 1475. MM. Cabanis e.t Salles, à Marseille (Bouches - du - Rhône) ; nouveau système de tuyaux de propreté. (27 avril.— 5 ans.)
- 1476. M. Pleschn er , de Prague (Bohême), chez M. Perp’gna, rue de Choiseul, 2 ter; machine propre à forer les tuyaux en pierre. (29 mai. — i5 ans.) *
- 1477. MM. Lasserre et comp. , à Dax (Landes) ; procédés de fabrication de tuyaux en
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- bitume destinés à la conduite des eaux , etc. (5 octobre. — 5 ans.)
- 1478. M. Parkin (Th.), à Paris; genre de tuyaux pour les liquides et les fluides. (10 octobre. — i5ans.)
- 1479. M* S acres te (J.), à Paris ; outils propres à la fabrication des tuyaux. (16 novembre. — i5 ans.)
- tuyère.
- 1480. M. Mallet (J.) y chez M. Dairon , place de la Bastille, 70 ; nouveau genre de tuyère de soufflet. (2 septembre. — 10 ans.)
- TYPOGRAPHIE.
- 1481. M. Aabriel, à Châlons (Marne) ; procédé d’impression typographique sur toute espèce de corps durs et notamment sur les bouteilles. (5 janvier. — 5 ans.)
- 1482. MM. Depierris (E. A.) et Royol (S.), nie des Quatre-Vents, 6 ; nouveaux rouleaux typographiques. (19 avril —5 ans.)
- 1483. M. Dezciirs , a Blois (Loir-et-Cher); toucheur mécanique propre à encrer les formes d'imprimerie. (18 mai.— 5 ans.)
- 1484. M. Michel (F. A.), rue Saint-Benoît, 32 ; procédé de clichage, qu’il nomme cliché bitumineux. (18 mai.— i5 ans.)
- 1485. M. Chaix (A. N.), rue de Grenelle-Saint-Honoré , 55 ; machine propre à composer et distribuer les caractères typographiques. (22 mai. — 5 ans.)
- 1486. M. Jaumel ( A. ) , rue Neuve-Saint-Pierre, 10; machine destinée à la fabrication des caractères d’imprimerie, qu’il nomme ma-chitio-type. (27 août. — i5 ans.) *
- 1487. M. Lopez-Fallejo (J. A.), petite me Saint-Roch , 18; typographie musicale. (4 octobre. — 1 o ans.) *
- i486. M. Labmnie de Nerval, à Paris ; machine à imprimer au moyen de rangées alphabétiques mobiles, qu’il appelle sléréographe. (9 octobre. — 15 ans.)
- 1489. M. Young (G.), à Paris; machine propre à distribuer et assembler les caractères d’imprimerie. (10 octobre. — i5ans.)
- 1490. M. Fessin (P. J.), rue des Bouchei ies-
- 19 )
- St -Germain, 19; genre de filets d’imprimerie qu’il appelle filets mixtes perfectionnés. (1 1 oct. — i5 ans.)
- 1491. M. Kersten (C. T.), à Paris; composition et impression typographiques, qu’il appelle néotypie, au moyen d’un système de caractères indiquant à la fois la prononciation des mots et leur exacte orthographe. (18 octobre.— 5 ans.)
- 1492. M.'Boulay (J. C.),à Dijon (Côte-d’Or); système d’impression typographique et lithographique auquel il donne le nom de typochromie. (2 novembre. — i5 ans.)
- 1493. MM. Gallien(J.F.) et Armengaud(C.)y à Paris; machine dite coptotype Gallien, pour fabriquer les caractères d’imprimerie et composer simultanément. (17 décembre.— i5ans.)
- URINE.
- 1494* M* Bonnet (L. J.), à Paris ; procédé de concrétion des urines. ( 3 décembre. — 15 ans.)
- USTENSILES.
- 1495. MM. Plattet frères, rue Montmorency, 39 ; moyen de fabriquer des ustensiles en cuir verni, sans odeur et sans altération facile. (19 avril. — 10 ans.)
- VAISSEAUX.
- 1496. M. Rogers (J.) , de Londres, chez M. Truffaut, rue Favart, 8; perfectionnements dans les appareils propres à faire mouvoir les vaisseaux et autres bâtiments à vapeur. ( 18 septembre.— 10 ans.)*
- vapeur.
- 1497. MM. Maillé (P-) et Piot M arguer un, à Châlons-sur-Saône (Saône-et-Loire) ; perfectionnement au moyen duquel on obtient de la vapeur une plus grande force motrice. (6 février.— 5 ans.)
- 1498. M. Fondet (J. B.), à Châlons-sur-Saône ; application de la force centrifuge à la condensation de la vapeur. ( 26 avril. — 1 o ans.)
- 1499. M. Michiels (G. ./.), rue Neuve-Saint-Georges ,16: générateur de la vapeur à l’aide d’une combustion dédoublée en deux temps et mise en harmonie avec la caloricité de l’eau. (5 juin, — 15 ans.)
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- «5oo. M. TValchaerlz (E.), à Paris; système de l’application dé la vapeur, par une distribution nouvelle du tiroir, aux locomotives, machines fixes et machines de bateaux à vapeur. (20 octobre. — i5 ans.)
- 1501. MM. Kenifeck et Murfm, rue du Chemin Vert, 20 ; procédé de condensation de la vapeur. (29 octobre. — 5 ans.) *
- 1502. MM. Derosneet Cail, quai de Billy, 38; distribution de vapeur aux machines locomotives et aux machines fixes de terre et de navigation. (3o novembre. — i5 ans.)
- VELOURS.
- v5o3. M. Tourel (J. F.), passage du Saumon , hôtel du Commerce ; fabrication d’un velours-cachemire. (19 février.— 10 ans.)
- i5o4- MM. Graaton dit Jourdain {A. N.) et Bellanger, rue Laffitte, 4!î genre de velours poil de chèvre et soie. (4 octobre. — 5 ans.)
- VENTILATION.
- 1505. M. Petit de Maurienne ( A. ) , rue Grange-Batelière, 21; système général d’assainissement par la ventilation appliquée aux appartements, aux ateliers et aux fosses d’aisances. (3o octobre. —15 ans.)
- 1506. M. Fauchet{T. N.), à Paris; mode de transmission de mouvement appliqué aux ventilateurs employés soit comme machine soufflante dans les fonderies, forges, etc., soit pour assainissement dans les hôpitaux , etc. , etc. (28 décembre. — 15 ans.)
- VERNIS.
- i5o7- M. Montaubric (A.), à Pau (Basses-Pyrénées); vernis gras qu’il nomme vernis français. ( 16 avril. — 5 ans.)
- 1508. Madame Brunet , rue Montho-lon , 24 bis; procédés de fabrication de vernis liquides et solides destinés à plusieurs usages et notamment à la chaussure noire. (16 juillet. — 10 ans.)
- 1509. M. Larfeuil (P.), à Auxerre (Yonne); méthode destinée à vernir les cuirs de quelque couleur et de quelque nature qu’ils soient, et qu’il nomme lustrine Larfeuil. ( 2 octobre. — 5 ans.)
- 1510. MM. Millet {P. A.), et Bonhour (E.),
- rue des Marais-Saint-Martin , 78; nouveau genre de vernis. (5 octobre. -— 5 ans.)
- VERS A SOIE.
- 1 511. M. Collineau-Béné (F. L.), à Tours ( Indre - et-r Loire ) ; tissage de rameaux et procédé servant à l’éducation des vers à soie. (26 avril. — 5 ans.)
- 1512. M. Luxe (M. A.), à Oriol-en-Royans (Drôme) ; mécanisme propre à faciliter le délitement des vers à soie. ( 12 août. — 5 ans.)
- VERRE.
- i5i 3. M. Bitierlin (J. B.), boulevard Poissonnière, 14 ; diamant mécanique servant à couper le verre et les glaces dans toutes les dimensions et dans toutes les courbes possibles. (5 juin. — 5 ans.)
- 1514* MM. Eybord et Paillard, chez M. Ar-mengaud, rue des Filles - du-Calvaire, 6; porte-diamant sans soudure propre à la coupe du verre. (22 octobre. — i5 ans.)
- 1515. M. Vigne (J.), à Paris ; procédé propre à diviser le verre. (27 décembre. —15 ans.)
- VÊTEMENTS.
- 1516. M. Hinard (A. S.), rue de Paradis-Poissonnière , 6 ; procédés de fabrication de plastrons hygiéniques en métal ou en baleines, qu’il nomme paraseins, (6 février. — 10 ans.)
- 1517. M. Baudoin (J. F.), rue Saint-Honoré, 91 ; pantalon perfectionné. (19 février.—5 ans.)
- 1518. M. d’Huicque {J. E.), rue de la Bourse, 5 ; système de bouclage pour pantalons, gilets, etc.
- lôig. M. Veyrassac (G. M), à Troyes (Aube) ; machine destinée à donner des mesures nécessaires pour tailler toutes sortes de corsages. (iô octobre. — 5 ans.)
- 1020. MM. Schirman et Maurin, rue des Deux-Ecus, 36 ; vêlement qu’ils nomment for-kleid. (19 octobre. — 5 ans.)
- IÔ2I. M. Dur et- de Brie (J. B.), à Paris; moyen de confectionner les habits en quinze minutes. (18 octobre. — 15 ans.)
- VIANDES.
- iÔ22. MM. Baguet et Lion , à Bordeaux (Gironde); machine propre à hacher les viandes
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- et autres corps gras on non, et qu’ils nomment hachoir bordelais. (26 avril. — 10 ans.)
- i523. M. Paillard (J.), à Corbeil (Seine-et-Oise) ; machine propre à couper la viande. ( 10 octobre. — 5 ans.)
- VIDANGE.
- i524- M. Piiay (H.), rue Sainte-Croix-d’An-tin, au college Bourbon ; système de vidange inodore. (5 octobre. — 5 ans.)
- i5q.5. M. Domange (J.), rue Neuve-Saint-Martin, 5 bis ; système de vidange qu’il nomme atmosphérique. ( 1 o octobre. — 15 ans.)
- 1526. M. Cherrier (£».), rue Marie-Stuart, 3; machine à extraction de vidange, combinée avec un appareil désinfecteur. (16 octobre.—10 ans.)
- 1527. Le meme; système complet de vidange désinfectée. (27 décembre. — i5 ans )
- 1528. M. Godard (E. P.), à Paris; système complet de vidange et de désinfection. (17 octobre. r-rr i5 ans.)
- i52g. M. Legras (N.), rue Neuve-Saint-De-nis, 9 ; système de vidange mobile inodore. (19 octobre. — i5ans.)
- 1530. M. Capdeville {A. E.), à la Glacière , près Paris; nouveau système de vidange, (12 no vembre. -r— i5 ans.)
- 1531. M. Lasser e- Camelot, à Paris ; nouveau système de vidange. (3o octobre.—15 ans.)
- VILEBREQUIN.
- 1532. M. Ollier (7.), à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme); vilebrequin perfectionné. (18 septembre. -- 5 ans.)
- VINAIGRE.
- 1533. MM. Scheurer frères., à Thaim (Haut-Rhin) ; application des résidus de pommes de terre sacchariliés à leur conversion directe eu vinaigre. (1 4 octobre. — i5 ans.)
- VINS.
- 1534- M. Canneaux [L. N.), à Reims (Marne); procédés propres à liquorifier les vins de Champagne, et appareil propre ;i cet usage. (19 juin. — 15 ans.)
- r 535. MM. Balilliat (P.) et Diderman (N.), h Mâcon (Saône-et-Loire) ; procédé propre à retirer des vinasses ou résidus de la distillation des vins les corps utiles qui s’y trouvent, pour les
- employer dans les arts et l’agriculture. (i5 octobre. — i5 ans.)
- 1536. Mad. Marchant, à Paris ; moyen d’empêcher la fraude dans le débit des vins ou autres liquides, par une disposition particulière des tonneaux ou vases employés ordinairement à cet effet, laquelle permet de se rendre compte à chaque instant de la quantité vendue. (22 octobre. —- i5 ans.)
- VISIÈRES.
- 1537. MM. Contour et Taillant, chez M. Ar-mengaud, rue du Pont-Louis-Philippe , 13 ; procédé appliqué à la fabrication des visières en cuir verni, consistant à arrondir et vernir le carton extérieur des visières. (? octobre. — 5 ans. )
- 1538. M. Evincent (/.), rue de l’Homme-Ariné, 2 ; nouveau genre de visières de casquettes . (5 octobre.—5 ans.)
- VITRERIE.
- i53g. M. Roche (/?.), à Nevers (JXièvrej ; nouveau système de vitrerie. ( 19 avril. — 5 ans.)
- VOILES DE NAVIRES.
- 1540. M. Stewart- 7 ’ownsend Car Ion, de Londres, chez M. Fieu lard, rue Labruyère, 24; perfectionnements apportés à la fabrication des voiles pour navires ef autres batiments. (19 juin.—10 ans ) *
- VOITURES.
- 1541. M, Quillet (P.), à la Petite-VUlette, près Paris ; genre de voiture propre au transport des charbons, (b février.— i o ans.)
- 1542. M. Bouvier (F, Q.), à Orange (Vau-ciuse), construction de machines nommées rime grappin à bascule, l’autre sabot d’enrayure à cylindre et ressorts. (19 avril. — i5 ans.)
- 1543. MM. Bastard (A.)et de Normandie, chez M. Perpigna, rue de Choiseul, 2 ter ; fourgon à caisse libre, destiné aux transports par chemins de fer et par routes ordinaires. (19 avril. — 5 ans.)
- 1544. M. Castagne (J.), rue de Grenelle-Saint-Honoré, 38 ; moyen d’arrêter les voitures à volonté en avant et en arrière. (29 juin. —
- 5 ans.)
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- 15^5. M. Camion {A.), chez M. Armengaud, nie du Pont-Louis-Philippe, 13 ; moyen de communiquer le mouvement aux voitures sur les chemins de 1er et routes ordinaires, par des poids articulés agissant simultanément. (25 septembre.— i5ans.)
- 1546. M. Hajman (J.), de Londres, chez M. Truffant, rue Favart, 8; perfectionnements ajoutés aux voitures dans lesquelles les voyageurs entrent par derrière. (24 septembre. — 10 ans.)
- 1547. M. Dufour (E. J.), rue du Faubourg-Saint-Denis, 5o ; divers perfectionnements apportés aux voitures. (28 septembre. — 5 ans.)
- 1548. M. Grenier (S.), à Montpellier (Hérault) ; moyen propre à empêcher les déraillements et les versements des voitures sur les chemins de fer. (17 octobre. — i5 ans.)
- 1549. M. de Tramnet, à Bourges ( Cher ) ; application de la roue à rochet et de son cliquet à empêcher le recul inopportun des voitures en commun et autres. (18 octobre. —15 ans )
- 1550. M. JVitte (F.), à Paris; appareil propre à prévenir et à supprimer les chocs des voitures sur les chemins de fer, et en même temps à obvier au bris des essieux et des roues des voitures, et conséquemment à supprimer et remplacer les heurtoirs avec ressorts actuels ainsi que les chaînes d’attache. (23 octobre. — 10 ans.)
- 1551. M. Gaget (P.), à Lyon (Rhône); placement en arrière de l’axe des roues de devant de la cheville dite ouvrière ou d’avant-train, dans la confection des carrosses à quatre roues de tout genre. (29 octobre. — 5 ans.)
- i552. MM. Getting eïFabas Demautort, chez M. Reynaud, rue Bleue, 16; perfectionnement dans la construction des voitures. (3i octobre. —18 ans.) *
- 1 553. M. Borel(G.), à Paris; garde-crotte pour voitures à deux volets se développant et se repliant dans le marchepied, par un seul mouvement de la portière. (4 novembre. — i5ans.)
- i554- M. Caillot (B. J.); à Rouen (Seine-Inférieure ) ; voiture mécanique à vapeur propre à voyager sur tous les chemins. (28 octobre. —i5 ans.)
- 1555. M. Pilbrow (J.), à Paris; perfectionnements dans le mécanisme et les moyens employés à la traction des voitures sur les chemins de fer et sur les routes ordinaires, et des bateaux sur les rivières et canaux. (3 décembre. —10 ans.) *
- i556 M. Picard (J. C.}, à Paris ; construction d’une voiture mécanique. (3 décembre. — i5ans.)
- ZINC.
- 1.557. M. Lemire dit Normandy, chez M. Motion, rue de la Paix, 20; procédé de fabrication du zinc et autres métaux. (19 juin.—15 ans.)
- 1558. M. Boucher{E. A.), chezM. Perpigna, rue de Choiseul, 2 ter; fabrication du fil de zinc et son application à la confection de la toile et des treillages en zinc. (18 septembre.— i5 ans.)
- 1559. M. Kneller {TV. G.), à Paris ; perfectionnements dans le traitement du zinc et dans la manière de le combiner avec d’autres métaux. (4 novembre. — i5ans.)*
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- QUARANTE-QUATRIÈME ANNÉE. (N° CCCCXCVII.) NOVEMBRE 1845.
- BULLETIN
- DE LA
- SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- -------- ii-iTtiUttCfti --
- ARTS MÉCANIQUES. — machines-outils.
- Description dune machine a découper la tôle forte, mue directement par la vapeur, et exécutée par M. Lemaître, ingénieur-constructeur, à la Chapelle-Saint-Denis, près Paris.
- La construction de cette machine est fondée sur l’emploi direct de la pression de la vapeur, principe que M. Lemaître a déjà appliqué à la mise en mouvement de sa machine à percer et à river la tôle forte, dont nous avons donné une description page 146 du Bulletin de la Société du mois d’avril 1845.
- La fig. 1, pl. 973, représente une élévation longitudinale de la machine , la fig. 2 une vue en dessus, la fig. 3 une élévation latérale vue par devant, et la fig. 4 une vue par derrière.
- La machine se compose de deux joues en fonte A, A, fondues d’une seule pièce avec une forte semelle en fonte B, boulonnée sur des madriers en charpente C. Les joues A, A sont traversées par un tourillon en fer forgé D, servant de centre de mouvement à un grand balancier E, également en fer forgé. A la tête de ce balancier s’attache, par deux brides à articulation F, le porte-ciseau composé d’un fort cylindre vertical en fer G, convenablement alésé et embrassé par deux pièces H, H, réunies par des écrous et formant collier; ces pièces, qui font corps avec les joues A, A, servent de guides pour assurer la verticalité du mouvement du porte-ciseau : celui-ci est terminé à sa base par une partie fourchue I, embrassant la cisaille mobile J; cette cisaille-ci est traversée par le prolongement Quarante-quatrième année. Novembre 1845. 67
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- d’une tige inclinée K, destinée à maintenir l’écartement du porte-ciseau et pou-. vaut prendre un léger mouvement de bascule au point a. Par cette disposition , le porte-ciseau entraîne nécessairement la cisaille, chaque fois qu’il monte ou qu’il descend.
- Le balancier E porte vers son extrémité postérieure deux barres plates L,L, articulées avec la tige du piston. Sur l’axe inférieur M de ces barres sont montés des galets b, qui roulent dans des coulisseaux adaptés aux montants N, N, solidement établis sur la semelle B, afin de maintenir la verticalité du mouvement du piston (1).
- A la queue du balancier est attachée une bielle 0, liée, par son extrémité inférieure, avec une manivelle coudée P faisant corps avec l’arbre de couche Q, lequel tourne sur des paliers R, R fixés sur la semelle B : cet arbre porte un volant S pour régulariser le mouvement.
- La cisaille J se meut sur un arbre horizontal T, solidement attaché à l’une des joues A et assemblé avec une forte lige verticale U, montée sur le tourillon D, et servant a donner à l’arbre T la stabilité nécessaire.
- En avant de la semelle B est assujetti un couteau fixe V, formant la seconde branche de la cisaille sur laquelle se pose la feuille de tôle à découper, désignée par la lettre X. La position de ce couteau est réglée par les vis buttantes e, c. Pour que la feuille de tôle ne glisse pas sous l’effort de la cisaille mobile au moment où celle-ci s’abaisse, l’ouvrier fait manœuvrer un levier coudé Y, dont le centre de mouvement est sur le boulon à écrou d implanté sur le devant du collier H; ce levier, en appuyant fortement sur la tôle, l’empêche de se déranger.
- L’appareil qui doit servir de moteur à cette machine est très-simple : on le voit en élévation et en coupe, fig. 5 et 6; il se compose d’un cylindre à vapeur Z, de son piston A', de sa boîte B' et de son tiroir de distribution C'. Le cylindre, ouvert par le haut, est fermé par le bas au moyen d’un plateau D', traversé par un boulon e, passant dans une bride^ et serré par un écrou.
- Le piston à vapeur A' est à segments et à ressorts comme les pistons ordinaires des machines à haute pression; sa tige E' est articulée par le bas et s’assemble, par sa partie supérieure, avec les barres plates L, L.
- La partie inférieure du cylindre est disposée pour recevoir une boite rectangulaire en fonte B', qui s’y boulonne. Un tuyau en cuivre F', qui prend la vapeur à l’une des chaudières de l’établissement, la conduit directement à cette boite; ce tuyau est muni, au besoin, d'un robinet pour intercepter la
- (i) Cos montants ont clé supprimés dans les dernières machines construites par M. Lemaître.
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- MOTEURS.
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- communication. La vapeur, après avoir produit son effet, s’échappe par le tuyau G'.
- Le tiroir de distribution C' doit tantôt ouvrir et tantôt fermer l’orifice d’in-troduction g; ce tiroir, qui se manœuvre à la main, est lié à une tige verticale H', percée d’une mortaise dans laquelle agit un petit levier h, relié à un arbre tournant I' : cet arbre est muni d’un long manche J', que l’ouvrier manœuvre chaque fois qu’il est nécessaire d’ouvrir le tiroir pour l’admission de la vapeur sous le piston, à l’effet de le soulever, ou de le fermer pour expulser la vapeur quand le piston descend.
- Travail de la machine. Les tôles de chaudière que l’on soumet généralement à l’action de la machine ont 10, 12 et 15 millimètres d’épaisseur. Le mouvement étant imprimé au porte-ciseau G , il suffit de faire avancer la feuille de tôle à chaque coup de piston. Le mouvement peut être très-rapide quand les hommes sont habiles.
- L’accessoire indispensable de cet appareil est une table en fonte placée à la hauteur du bâti et sur laquelle on fixe les feuilles à rogner; cette (able est portée sur un eadre à glissière et peut, au moyen d’une crémaillère qui engrène avec un pignon dont l’arbre est muni d’une petite manivelle, se mouvoir horizontalement et parallèlement aux lames de la cisaille. C’est par ce moyen que l’on présente successivement à l’action de l’outil les parties qui doivent être tranchées. (D.)
- MOTEURS.
- Mémoire sur V application des machines h T irrigation ou au dessèchement des terres; par M. Sainte^Preuve (i).
- Les deux grandes questions du dessèchement et de l’irrigation des terres attirent en ce moment l’attention d’un grand nombre de cultivateurs et d’écrivains. La plupart d’entre eux n’ont étudié ce double problème que sous un point de vue particulier; ils ont toujours supposé que, soit pour débarrasser les terrains marécageux des eaux qui les rendent infertiles et pestilentiels, soit pour amener sur les prairies des eaux fécondantes, l’écoulement de ces eaux serait produit par leur seule pesanteur, et grâce à un bon emploi des pentes des terrains.
- Quelques écrivains ont, au contraire , reconnu que, dans la plupart des cas, cet écoulement naturel était ou impossible ou ruineux, et qu’il fallait
- (1) Ce mémoire a été lu dans la séance du conseil d’administration du 29 octobre 1845.
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- ARTS MECANIQUES.
- nécessairement demander aux machines le principe d’une circulation factice des eaux. Mais, tout en professant un principe vrai, ces auteurs n’ont pas pour cela creusé jusqu’au fond de la question; ils n’ont pas montré aux cultivateurs ce qu’il y avait de praticable dans l’application du principe; en un mot, ils n’ont pas dressé le prix de revient exact de cette nouvelle application des machines.
- Nous venons donc combler une lacune importante en dressant le compte de l’élévation des eaux sur des bases certaines que nous a fournies une scrupuleuse investigation de l’état actuel de nos ateliers de construction , et qui, fort heureusement pour le pays, sont beaucoup plus larges et plus rassurantes qu’on ne se l’imagine communément.
- I. EMPLOI DES MACHINES A VAPEUR.
- Avant d’entrer dans l’estimation du travail utile des machines à vapeur employées à l’élévation des eaux, il faut bien s’entendre sur la nature de leur puissance réelle et sur la valeur pécuniaire de leur travail.
- Il ne s’agit pas ici d’une estimation théorique de la puissance des machines à vapeur considérées en général, indépendamment de tout emploi particulier; nous ne devons pas séparer, dans la discussion présente, la machine à vapeur de l’appareil hydraulique qu’elle doit mettre en jeu. Le volume d’eau élevé et la hauteur d’ascension doivent seuls nous fournir la mesure de l’effet utile.
- Chacun sait qu’ordinairement les ingénieurs et les constructeurs désignent les machines à vapeur par la quantité de puissance dynamique, ou, pour mieux dire, de travail, qui réside dans le jeu du dernier organe du moteur, par exemple, dans l’arbre qui porte le volant. On conçoit, en effet, que la puissance de la machine à vapeur soit comptée sur le dernier organe qui lui est propre, sur celui qui la relie directement aux outils, aux rouages étrangers à cette machine et auxquels elle doit donner la vie.
- On sait aussi que, autant de fois que, dans ce travail du dernier organe, on trouve l’équivalent du travail d’élévation de 75 kiiog. d’eau à \ mètre de hauteur par chaque seconde, ou bien de 270 kilog., élevés à 1 mètre par heure, autant, dans le langage adopté généralement , la machine représente de chevaux-vapeur.
- Mais, de même que cette force nominale, que ce travail du dernier organe de la machine à feu est de beaucoup au-dessous du travail primitif qu’accomplit la vapeur en passant de la chaudière dans le cylindre où elle vient pousser le piston, de même la force nominale est de beaucoup au-dessus du travail définitif que représente le volume d’eau élevé par l’appareil hydraulique annexé à la machine à vapeur.
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- MOTEURS
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- En effet, les organes de cet appareil, ainsi que l’eau mise en mouvement, éprouvent des frottements, des résistances de diverses sortes, qui consomment environ le quart de la force nominale dans les meilleures machines connues, de sorte qu’un moteur à vapeur de 40 chevaux n’en représente finalement que 30.
- Bien souvent la perte industrielle s’élève plus haut. Ainsi la fameuse machine à vapeur de Marly, dont la force nominale est de 64 chevaux, perd, en frottements de toutes sortes, soit dans la conduite où s’élèvent les eaux, soit entre les organes métalliques, près de la moitié de cette puissance, et ne donne finalement qu’un volume d’eau qui, à la hauteur où on l’élève, ne représente que 38 chevaux-vapeur.
- De même, la pompe à jeu de Chaillot, qui fournit à Paris une portion de ses eaux, et dont la puissance nominale est de 80 chevaux-vapeur, ne fait que le travail utile de 56 chevaux, bien qu’elle soit conduite avec art, sous la direction intelligente de l’un de nos plus habiles ingénieurs.
- La grande étendue des conduites dans lesquelles s’élèvent les eaux fournies par ces deux machines est une des causes principales de l’affaiblissement du travail primitif de la vapeur; mais le mécanisme est aussi pour beaucoup dans l’énorme réduction qu’éprouve leur puissance nominale.
- Quoi qu’il en soit, nous n’admettrons qu’une réduction d’un quart dans la puissance nominale des machines à vapeur dont nous allons établir le compte annuel.
- Comme il existe un grand nombre de variétés de machines qui, pour une même dépense, produisent plus ou moins de travail utile, force nous est de nous bornera quelques exemples qui ont, dans cette question, une importance particulière.
- Nous supposerons donc qu’on n’emploie que les espèces de machines réputées dans ces derniers temps comme les meilleures, à savoir : IMes machines qui consomment 4 kilogrammes de houille de bonne qualité par force de cheval-vapeur et par heure; 2° les machines que fournit à l’industrie, depuis très-peu de temps, M. Farcot, le savant constructeur, et qui ne consomment que 2k ou 2k,5; 2k pour les puissances au-dessus de 10 chevaux, et 2k,5 au-dessous de 4.
- Nous ferons remarquer, à cette occasion, cpi’il sera bien difficile de pouvoir toujours compter sur une aussi faible consommation, quand la machine sera placée au centre des exploitations agricoles, loin des ingénieurs et des constructeurs, qui ne peuvent plus, dès lors, surveiller facilement les ouvriers chargés de diriger les machines à vapeur, et corriger en temps utile les défauts survenus dans leur mécanisme.
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- ARTS MÉCANIQUES.
- On remarquera aussi que les prix de 45 et de 50 fr., que nous attribuons, dans les comptes qui suivent, à la voie (1,200 kil. environ) de houille de bonne qualité, sont plutôt au-dessous qu’au-dessus de ceux que payeraient la plupart des exploitations agricoles de France et d’Algérie, qui ont lieu loin des houillères et des cours d’eau qui desservent ces mines. Enfin on réfléchira que , si l’exploitant emploie de la houille d’une qualité moins chère, il en consommera davantage et ne retrouvera pas toujours de compensation réelle dans l’abaissement du prix.
- 10 Machine à vapeur de 40 chevaux-vapeur , réduite à 30, travaillant
- \ 2 heures par jour.
- Prix d'achat. Machine à balancier avec une chaudière
- de rechange et ses accessoires. . . . 46,000 fh
- Fourneau double, cheminée, maçonnerie. 8,000
- Machine hydraulique (pompes, etc.). . . 21,000
- 75,000 fr.
- Bâtiment pour loger la machine et les
- chauffeurs..................... 4,000
- Total. . 79,000 fr.
- Coût du travail estimé en tonneaux-mètres, ou mètres cubes d’eau élevés à 1 mètre, la consommation étant de 4 kil, de houille par cheval-vapeur et par heure.
- 1° Service pendant l’année entière.
- 2° Service pendant 6 mois par an.
- Travail journalier.
- 270 t. m. x 30 x 12 — 97,200 t. m.
- Travail annuel.
- 97,200x365— 35,478,000 t. m.
- Dépense. Intérêt à 10 0[o du capital d’achat des machines, fourneaux, etc., pour
- 97,200 x 182j,5=17,739,0001.m.
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- MOTEURS.
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- entretien et renouvellement. 7,500 f.
- Intérêt à 5 °/0 du bâtiment. . . . . . . . 200
- 7,700 f.
- Charbon à 45 francs la voie, à 4kil. parchey .-heure,
- 4 kil. x40X12—1,920 kil.;
- 72 francs par jour ; par an,
- 72 fr. X265^................ 26,280
- Gi aisse, huile, mastic,etc,, par jour, 10 fr. ; par an. . 3,650
- Gag es du chauffeur et d’un aide.....................3,000
- Dépense. . 40,630 f.
- 7,700 f.
- 13,140
- 1,825
- 3,000 25,665 f.
- Coût de chaque unité dynamique ou tonneau d’eau élevé à \ mètre.
- 40,630 f. 35,478,000
- — 0f,00114
- 25,665 f. 177739,000
- Of,OOi44
- Même machine, consommation de 2 kil. de houille par cheval-heure.
- 19,095 f.
- Dépense. , 27,490 f.
- Coût de Vunité dynamique.
- 27,4-90
- 35,478,000
- = 01,00077
- 19,095
- 17,739,000
- 0f,00108
- 2e Machine à vapeur de h chevaux réduite à 3, travaillant 12 heures par jour.
- Prix d’achat. Machine.................................
- Deux chaudières et accessoires. . Maçonnerie, fourneaux, cheminée. . Appareil hydraulique. . .
- Bâtiments pour la machine et les chauffeurs. ..............................
- 4.500 fr. 3,000
- 3.500 4,000
- 15,000 fr. 2,000
- 17,000 fr.
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- 530
- ARTS MÉCANIQUES.
- Coût du travail estimé en tonneaux-mètres; la consommation étant de 2 kil. 5 de houille par cheval-heure.
- 1° Service pendant l’année entière. Travail par jour.
- 270 t. m. < 3 X 12 = 9,720 t. m. Par an.
- 9,720 < 365 = 3,547, 800 t. m.
- Dépense.Intérêt à 10 °/0 du capital d’achat des machines, chaudières, fourneaux, etc., pour entretien et renouvellement. . . .... 1,500 f.
- Intérêt à 5 °/0 du prix du
- bâtiment. ................100
- Charbon à 2 k. 5 par cheval-heure, à 45 fr. la voie ; par jour 2 kil. 5 X 4 X 12 = 120 kil. ou 4 fr. 50; par an 4 fr. 50 X 365. ... 1,642 50 Graisse, mastic, etc., par jour 1 fr.; par an. . . 365
- Gages du chauffeur et d’un aide.......................3,000
- 6,607 f.5Ô
- Coût de chaque unité dynamique.
- 6,607,5
- 3,547,800
- 0f,00186
- 2° Service pendant six mois par an.
- 9,720 X 182,5 = 1,773,900 t. m.
- 1,500 f. 100
- 821 25
- 182 50
- 3,000 5,603 f. 75
- 5,603,75
- 1,773,900
- = 0f,00316
- Nota. Il eût été inutile de faire ici un calcul à 2 kil. de houille par cheval-heure, attendu qu’il n’existe pas de machine qui descende à ce chiffre, ayec une aussi faible puissance que celle de 4 chevaux.
- Même machine de 4 chevaux réduite à 3; consommation de 4 kil. par heure
- de cheval-vapeur.
- Service pendant l’année entière.
- Coût de Vunité.
- 7
- ’ _ Qf 0021
- 3,547,600
- Service pendant six mois par an.
- ;t des machines. . 1,500 f. 1,500 f.
- du bâtiment. . 100 100
- Charbon. . . . 2,628 1,314
- Graisse, etc. . 365 182 50
- Chauffeurs. . 3,000 3,000
- 7,593 f. 6,096 f. 50
- 6,096,5
- 1,773,900
- 0f,0034
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- MOTEURS.
- 531
- 3° Machine à vapeur de 4 chevaux réduite à 3, employée en Algérie, travaillant 12 heures par jour.
- L’emploi des machines à vapeur dans les exploitations agricoles de l’Algérie paraît peu probable, attendu les difficultés de tous genres qui s’opposent à l’introduclion de machines aussi délicates dans ce pays. En tous cas, la dépense s’augmenterait de la surélévation du prix des transports et des salaires. La houille devait être comptée à 50 fr. la voie, et les salaires des deux mécaniciens-chauffeurs, qu’il faudrait avoir sous la main, monteraient à 20 fr. au
- moins par jour.
- Prix d’achat. Machine. .................. 4,500 f.
- Chaudières et accessoires. . 3,000
- Maçonnerie, etc............3,500
- 11,000 f.
- Machine hydraulique. . . 4,000
- Batiments. ...... 2,000
- Supplément pour les frais de tranporteldepose. 2,000
- Total. . 19,000 f.
- Coût du travail estimé en tonneaux-mètres, la consommation étant de 2 kil. 5 par cheval-heure.
- Ie Service continu.
- 2° Service de six mois par an.
- Travail par an. 3,547,800 t. m. . Dépense. Intérêt à 10 °/0 de 17,000 f., capital d’achat des machines, des fourneaux 1,773,900
- et de pose 1,700 f. Intérêt à 5 % du prix du 1,700 f.
- bâtiment - . 100 Charbon, 120 k. par jour 100
- ou 5 f.; par an 1,825 912 20
- Graisse, mastic, etc. . . 365 182 55
- Gages de deux chauffeurs. 7,300 7,300
- 11,290 f. Coût de l’unité dynamique. 10,194 f. 75
- 11,290 — 10,194,75
- 3,547,800 ’ 1,773,900
- Quarante-quatrième année. Novembre 1845
- = 0f,00579 68
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-
-
-
- 532
- ARTS MÉCANIQUES.
- Même machine de 4 chevaux en Algérie, avec
- Année-.
- Intérêt des machines. 1,700 f.
- du bâtiment. . 100
- Charbon. • 2,920
- Graisse, mastic. . . 365
- Chauffeurs. . . . 7,300
- une consommation de 4 kil. Six mois.
- 1,700 f.
- 100 1,460 182 50
- 7,300
- 12,385 f.
- Coût de h unité.
- 10,742 f. 50
- 12,385
- 3,547,800
- 0f,00350
- 10,742,50
- 1,773,900
- 0f,00600
- Le tableau qui suit renferme les résu présenter.
- tats des calculs que nous venons de
- Coût de l'unité dynamique ou tonneau-mètre.
- Puissance de la Consommation par heure de machine. chev.-vapeur. Lieux. Coût de Féiévatioo Duree de l’emploi. Coût de l’nnité. de 100000 unités.
- ^ Q chevaux. 2 France. . J l’année. . . 0,00077 — 77 fr. (6 mois d’été 0,00108 — 108
- 40 — 4 France. . (l’année. . . 0,00114 — 114 (6moisd’été. 0,00144 — 144
- 4 — 2,5 France. . d’année. . . 0,00186 — 186 |6 mois d’été. 0,00316 — 316
- 4 — 4 France. . (l’année. . . 0,00210 — 210 (6 mois d’été. 0,00340 — 340
- 4 — 2,5 Algérie. . (l’année. . . 0,00310 — 310 (6 mois. . . 0,00579 — 579
- 4 — 4 Algérie. . (l’année. . . 0,00350 — 350 16 mois. . . 0,00600 —- 600
- Remarquons que les machines qui ne consomment que 2 kil. ou 2 k. 5
- par heure de cheval-vapeur sont en très -petit nombre; que presque toutes
- celles qui travaillent en Europe consomment plus de 4 kil. et qu’il est peu probable qu’en Algérie, ou dans toute autre colonie française, les chauffeurs seront assez soigneux, assez bien surveillés, assez bien secondés, pour rester habituellement au-dessous de cette limite de 4 kil.; loin de là, le plus souvent, ils dépenseront davantage.
- II. EMPLOI DES CHEVAUX.
- Prix d’achat. Manège pour un cheval et appareil hydraulique
- pose................. 1,000 f.
- Bâtiment pour loger les machines, le cheval , et Cho^urne
- 1,000
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-
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-
- MOTEURS.
- 533
- Coût du travail estimé en tonneaux-mètres.
- 1° Service pendant l’année entière. Travail journalier.
- 700 t. rn. (1). .
- Travail annuel.
- 700 t. m. X 365 = 255,500 t. m. Dépense. Intérêt à 10 °j0 du capital de 1,000 fr. pour entretien et renouvellement des machines. .... 100 f.
- Intérêt à 5 % du prix du bâtiment. ...... 50
- Dépense du cheval, nourriture , amortissement du prix d’achat, etc. ; par jour 2 fr.; par an. . . . . . 730
- Portion des gages du conducteur du cheval, lequel remplira aussi d’autres fonctions dans la ferme ; par jour 1 fr.; par an. . . . 365
- 1,245 f.
- Coût du tonneau élevé à \ mètre, 1,245
- 255,500
- - 0f,00487
- 2° Service pendant six mois par an.
- 700x182,5=127,750 t. m,
- 100 f. 50
- 365
- 182 50
- 6971X50
- 697,50
- 127,750
- = 0f, 00545
- Il est manifeste que, en ne portant qu’à 365 fr. la dépense du cheval, pour le cas du service pendant six mois , nous sommes resté au-dessous de la dépense probable, attendu qu’il faudrait inscrire au débit de ce travail une partie des frais improductifs d’entretien du cheval pendant l’hiver.
- III. MOULIN A VENT DE M. AMEDEE DURAND.
- La moyenne des résultats fournis parles machines de ce genre établies en France est supérieure au travail journalier de 1,400 tonneaux-mètres que nous admettons dans l’estimation suivante :
- Prix d’achat (2). Moulin sans les voiles.............. 1,240 f.
- Chevalet sur lequel porte le moulin (1 stère
- de bois). . .................... 50
- Pompe.............................* 200
- Pose de la machine. ....... 50
- Total. . . 1,540 f.
- (1) Ce nombre est celui que feu Hachette et beaucoup d’autres ingénieurs ont admis comme étant la moyenne du travail journalier des chevaux en France.
- (2) Nous rappelons que, dans ce calcul comme dans ceux que nous avons faits sur le travail des machines à vapeur, nous avons dû nous renfermer dans les conditions moyennes d’une exploitation rurale.
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- 534
- ARTS MECANIQUES.— MOTEURS.
- Coût du travail estimé en tonneaux-mètres, ou mètres cubes d’eau
- élevés à \ mètre.
- 1° Service pendant l’année entière. Travail.
- 1,400 x 365 = 511,000 t. m. Dépense. Intérêt à 10 °/() du capital de l ,540 fr. pour entretien et renouvellement
- de la machine Entretien et renouvelle- 1 54 f. 154 f.
- ment des voiles Entretien de la pompe 26 13
- (cuir, etc.) 12 6
- Huile Salaire pour graissage , 4 2
- tension des voiles. . . 3 70 1 85
- 199 f. 70 176 f. 86
- Coût de chaque unité de travail.
- 199,70 _ 0r 00039 176,85
- 511,000 255,500
- 2° Service pendant six mois par an.
- 1400 X 182,5 =255,500 tm
- 0f, 00069
- Bésumè.
- Il résulte de toutes les estimations précédentes que le moteur à vent de M. Amédèe Durand est proportionnellement supérieur au manège et à la machine à vapeur, même dans le cas où la puissance de celle-ci atteint la limite élevée de 40 chevaux.
- . Le travail du manège est de huit à douze fois plus coûteux que celui du moteur de M. Amédée Durand, en adoptant ies chiffres évidemment trop faibles que nous avons inscrits plus haut dans le calcul des frais du manège.
- Quant aux machines à vapeur de 4 chevaux et au-dessous, que l'agriculture emploierait de préférence, comme demandant moins de conduite pour la distribution des eaux et s’appropriant mieux aux petites exploitations agricoles, le moteur Amédée Durand est de cinq à huit fois plus économique que la machine à vapeur; au-dessous de la puissance de 2 chevaux-vapeur, l’infériorité de la machine à vapeur deviendrait beaucoup plus tranchée. Le moulin, dont l’action est moins régulière, exige, il est vrai, en cas d’irrigations, des réservoirs qui peuvent être faits en terre, mais ce désavantage est compensé par la moins grande étendue des tuyaux que nécessite l’irrigation. Enfin il n’a pas contre lui ies chances d’explosion ou de longs chômages par suite d’accidents.
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- ARTS CHIMIQUES. — extraction.
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- Description d’un appareil nommé extracteur à distillation continue, inventé par M. Payen.
- Dans ces derniers temps, M. Payen a fait connaître un appareil très-commode dans les laboratoires, pour l’épuisement des diverses substances , par des véhicules volatils, tels que l'éther, l’alcool, l’eau, etc... Une disposition analogue pouvant être, dans certains cas , avantageusement employée dans l’industrie , nous allons décrire l’appareil employé dans les laboratoires, et indiquer une disposition qui permettrait d’obtenir les mêmes résultats sur une grande échelle.
- Lorsque dans les recherches théoriques et aussi dans l’application on se propose d’extraire certains principes solubles , et que l’on veut épuiser la substance, on procède par des lavages et par des distillations ou évaporations successives. Ce mode d’opérer, qui exige une attention soutenue, un temps assez long, et qui est dispendieux quand on emploie des véhicules d’un prix élevé, tels que l’éther et l’alcool, a de plus le grave inconvénient d’exposer les produits extraits à l’action de l’air pendant un temps suffisant quelquefois pour les modifier ou même les altérer profondément.
- Tous ces inconvénients disparaissent en employant l’appareil représenté fig. \, pl. 974. Cet appareil se compose d’une allonge ordinaire «, dans laquelle on place la matière à épuiser; la partie inférieure b de l’allonge est engagée dans le col d’un ballon tubulé c, et son extrémité pénètre jusqu’à moitié de la profondeur du ballon : la partie supérieure, l’allonge porte un bouchon d percé de deux trous , l’un pour placer un tube de sûreté e, qui ferme l’appareil et dans lequel quelques vapeurs se condensent ; l’autre pour placer un tube recourbé/, dont l’extrémité inférieure est fixée à la tubulure g du ballon.
- Cet appareil ainsi disposé , la substance imbibée du liquide extracteur et une certaine quantité de ce liquide étant dans le ballon c, si l’on chauffe le ballon jusqu’au point d’ébullition du liquide , la vapeur passant par le tube latéral f viendra se condenser à la partie supérieure de l'allonge, le liquide condensé traversera la matière en se chargeant des substances solubles et retombera dans le ballon. Pour que l’opération soit continue , il suffit donc de maintenir le ballon à la température d’ébullition du liquide extracteur; on y parvient aisément en chauffant le ballon au moyen d’un bain-marie h ou d’un bain d’huile, suivant le point d’ébullition du véhicule; le bain-marie ou le bain d’huile pourront être chauffés avec une lampe à alcool i dont on règle facilement la flamme, ou avec une lampe à l’huile à niveau constant k, fig. 3, ou même avec un feu de charbon comme l’indique la fig. 2.
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- ARTS CHIMIQUES.
- Il est souvent utile de placer l'allonge dans une cloche renversée l. Cette disposition permet d’introduire de l’eau froide dans l’intervalle compris entre ces deux vases, de sorte que la condensation se fait beaucoup mieux. Le tube à boules e, fig. 2, est aussi très-commode; il permet de verser directement le liquide extracteur, et de faire rentrer facilement dans l’appareil le liquide condensé dans les boules m; il suffit, pour cela, de refroidir le ballon.
- On comprendra facilement les avantages de cette méthode et de cet appareil lorsqu’on saura que pour épuiser, par l'éther, 200 grammes de substance, on a mis trente heures et employé un demi-litre d’éther, sans consacrer plus d’une heure à la surveillance de l’appareil, tandis que par les procédés ordinaires il eût fallu, pour obtenir le même résultat, environ 5 litres d’éther et consacrer à l’opération presque tout son temps pendant trois jours.
- Cet appareil, qui présente dans les travaux de laboratoire de grands avantages, pourrait être employé dans l’industrie en adoptant la disposition indiquée fig. 4; il serait très-avantageux, par exemple, pour l’extraction des matières colorantes des bois de teinture.
- A cet effet, on le composerait d’une chaudière à double fond A chauffée par la vapeur; deux tubes n ri, munis d’un robinet, font communiquer cette chaudière avec deux cylindres latéraux B B’, dans lesquels on place la matière à épuiser; le chargement se fait dans ces cylindres par la partie supérieure o, et ils portent, à la partie inférieure, un trou d’homme p p servant à enlever les substances épuisées et à nettoyer les cylindres.
- Les deux cylindres communiquent par les tubes q q' portant chacun un robinet, avec un vase C dans lequel la vapeur produite vient se condenser en passant par lé tube r. Le vase C peut être surmonté d’un vase évaporatoire D qui, tout en utilisant la chaleur produite par la condensation, rendrait celle-ci plus facile.
- Cet appareil pourra marcher d’une manière continue , l’un des cylindres fonctionnant pendant que l’autre sera déchargé.
- Supposons, en effet, les robinets des tubes n et q fermés , le cylindre B ne sera plus en communication avec aucune partie de l’appareil , et on pourra facilement faire le chargement et le déchargement. Le cylindre B’ étant au contraire en communication avec la chaudière A et le condensateur C, la vapeur produite en A viendra, au moyen du tube r, se condenser dans le vase C, l’eau condensée passera dans le cylindre B; par le tube q , traversera la matière et viendra , par le tube ?i, retomber dans la chaudière après s’être chargée des matières extractives.
- On conçoit que l’on pourra, de cette manière, amener les extraits colorants ou autres au degré de concentration convenable, sans évaporation sen-
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- ENGRAIS.
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- sible. On opérera, d’ailleurs, avec de l’eau distillée exclusivement, ce qui évitera les divers inconvénients des sels calcaires, et notamment les dépôts qu’ils forment pendant le rapprochement des infusions.
- La fig. 5 est une vue en dessous du couvercle o de l’un des cylindres ; le liqu ide sortant du récipient C se répand en pluie sur la substance contenue dans les cylindres, en traversant un anneau creux c criblé de (rous.
- E est le ballon dans lequel se rassemble le liquide extrait, a, tuyau de décharge. du ballon, t, tuyau d’arrivée de la vapeur, w, tuyau pour évacuer la vapeur condensée.
- Lorsque l’on emploie la disposition indiquée fig. 1 , et que l’on traite des substances pulvérulentes légères ou des matières simplement concassées, l’épuisement peut être incomplet dans le premier cas, parce que le liquide condensé, tombant goutte à goutte sur une même place, finit par y former un trou en entonnoir qui, à la longue, détermine une fausse voie, de sorte que le liquide passant de préférence au milieu de l’allonge, la substance placée sur les bords n’est pas complètement épuisée. Dans le cas où l’on opère sur une matière simplement concassée, le liquide condensé passant trop rapidement, répuisement est presque impossible. On évite ces inconvénients en employant une allonge munie d’un robinet à la partie inférieure , comme l’indique la fig. 2 bis ; on peut, en effet, en fermant ce robinet, laisser le liquide condensé remplir l’allonge, de telle sorte que la substance à épuiser soit complètement immergée ; en ouvrant alors le robinet, le liquide retombe dans le ballon ; mais toutes les parties de la substance auront été également mouillées. Cette disposition permet d’avoir un appareil continu ou intermittent à volonté.
- ENGRAIS.
- Conférence sur la fabrication et Fessai des engrais, faite par M. Payen, membre de F Institut et recueillie par
- M. Poinsot (i).
- Depuis longtemps les agriculteurs ont reconnu l’ulilité des engrais pour fertiliser le sol, sans pouvoir cependant définir ou apprécier les agents d’une influence si favorable; mais, depuis quelques années seulement, certains engrais riches sont devenus l’objet de fabrications nouvelles et d’un commerce important; j’ai donc pensé que quelques mots sur la préparation des principaux engrais commerciaux et sur les moyens d’en apprécier la valeur méritaient de fixer un instant l’attention de la Société.
- (1) Cette conférence a eu Heu dans une séance extraordinaire de la Société, du 26 mars 1845.
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- ARTS CHIMIQUES.
- Parmi les engrais commerciaux, l’un des plus importants est sans contredit le noir, résidu des raffineries ; c’est en effet celui qui s’est produit et qui est employé en plus grandes masses, et les bons effets qu’on en a obtenus ont donné naissance à la fabrication et à l’emploi de plusieurs autres engrais plus importants encore, dans l intérêt de l’agriculture et de la salubrité.
- Lorsque l’on a commencé, dans les raffineries, à employer, pour la clarification des sirops, le noir fin et le sang de bœuf, le résidu de cette opération, consistant eu un mélange de noir et de sang coagulé, était entassé dans les fabriques, jusqu’à ce que, devenant trop embarrassant, on fut obligé de le transporter aux décharges publiques. Ce fut en 1825, à la suite d’un concours où l’application nouvelle avait été signalée, que l’on essaya cette substance comme engrais ; les résultats obtenus furent tellement satisfaisants, que les raffineurs purent bientôt vendre, à des prix graduellement plus élevés , cette sorte de résidu dont le cours s’est depuis quelque temps élevé au delà même du prix du noir animal neuf.
- Le noir animal, employé principalement dans les départements de l’Ouest, approvisionnés par la Loire, est transporté à Nantes, non-seulement de toutes les villes de France qui comptent des raffineries, Marseille, le Havre, Paris, etc., mais encore des raffineries d’Angleterre, de Hambourg, d’Amsterdam , etc. ; la quantité de noir consommée comme engrais, seulement dans l’ouest de la France, s’élève au delà de 10 millions de kilog. par an.
- Le pouvoir fertilisant du noir a été expliqué de plusieurs manières : on avait pensé qu’il devait uniquement son action énergique à la présence du phosphate de chaux ; mais des expériences directes, faites avec du phosphate de chaux provenant des os calcinés ou des résidus de colle d’os, ont démontré que ce produit seul était sans action fertilisante ; le charbon d’os employé sans mélange s’est montré peu efficace. De semblables résultats conduisent naturellement à attribuer au sang les effets très-remarquables, produits par les résidus charbonneux des raffineries , sans pour cela nier l’influence utile du phosphate de chaux dans un sol qui en serait dépourvu.
- En comparant l’effet obtenu du noir qui contient, à l’état sec, environ 15 à 20 centièmes de sang , avec les résultats d’une quantité équivalente de sang employé seul, on a constaté que le noir produit quatre à cinq fois plus d’effet que le sang qu’il renferme. Ce fait, en apparence anormal, une fois expliqué , devient un enseignement utile pour la fabrication et l’emploi d’engrais analogues. Voyons à quoi l’on doit attribuer cette sorte d’anomalie : en se rappelant que le charbon a la propriété de retarder la putréfaction , et de plus d’absorber les gaz que celle-ci développe, on concevra facilement que le sang mélangé avec du charbon pourra se décomposer assez lentement pour
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- ENGRAIS.
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- que la plante ait le temps d’absorber et d’assimiler les produits utiles; tandis que le sang employé seul et éminemment putrescible de sa nature se décomposera plus rapidement, el une grande partie des produits de cette décomposition iront se perdre dans l’atmosphère.
- Dès que les bons effets du noir des raffineries eurent été admis dans la pratique, son emploi prit une telle extension , que la production devint insuffisante pour satisfaire à toutes les demandes. Alors d’habiles manufacturiers imaginèrent de fabriquer un engrais semblable au noir des raffineries, tant sous le rapport de l’aspect extérieur que sous celui du pouvoir fertilisant.
- En faisant des mélanges de sang coagulé et de matières fécales avec de la terre charbonneuse , on oblint des engrais assez riches et désignés sous le nom de noir animalisé, qui produisirent de bons effets en agriculture : ils contenaient effectivement les substances organiques azotées ainsi que les sels et oxydes utiles à la végétation, et dont le sol peut manquer.
- La fabrication de semblables engrais à l’aide des matières fécales, substituée à la fabrication vicieuse de la poudrette , est une amélioration immense dans l’intérêt général de l'agriculture et dans celui des grands centres de population ; car il peut éviter ces émanations putrides qui, dans l’ancien système des voiries et de la préparation de la poudrette, infectent l’air des alentours. En effet, en mélangeant dans des proportions convenables les matières fécales avec des terres charbonneuses, on parvient, dans un temps très-court et sans odeur infecte , à préparer un engrais riche , immédiatement livrable à l’agriculture et dans la fabrication duquel aucune substance utile n’est perdue; tandis que les manipulations nécessaires pour amener les matières fécales à l’état sec el pulvérulent qui constitue la poudrette et la rend transportable durent environ cinq ans en moyenne, et pendant ce temps la fermentation et le lavage par des eaux pluviales font perdre à ce produit les 9/10 de sa valeur.
- L’emploi des terres charbonneuses, combiné avec celui de nouvelles substances désinfectantes proposées récemment, aurait l’immense avantage de rendre la vidange des fosses dans les grandes villes moins incommode et moins insalubre, et permettrait de livrer tous les ans à l’agriculture un engrais très-puissant, et en quantité beaucoup plus considérable qu’on ne peut le faire aujourd’hui.
- Après les matières fécales, les débris animaux, tels que le sang des abattoirs, dont une partie se trouve utilisée sous forme de noir des raffineries, le sang et la chair musculaire des chevaux morts ou abattus peuvent fournir à l’agriculture de riches engrais et en grande quantité. On prépare en grand du sang coagulé et desséché et de la chair musculaire sèche, qui sont expédiés dans les colonies et servent à fertiliser les champs de cannes ; mais, en
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- même temps que nous expédions à de grandes distances un des engrais les plus puissants, n’est-il pas bien digne de remarque que nous en recevons un autre d’une énergie non moins grande et qui vient principalement des côtes d’Amérique? Le guano, employé depuis des siècles pour fertiliser les sables arides du Pérou, n’a été importé chez nous que depuis quelques années; mais déjà les agriculteurs ont reconnu son efficacité, et cet engrais est très-recherché maintenant. Le guano est formé par les excréments mixtes d’oiseaux , très i- nombreux dans ces parages, et y est accumulé depuis des siècles,
- Outre les substances dont il vient d’être question, un grand nombre de résidus de fabrication sont encore employés comme engrais, soit seuls, soit mélangés avec divers produits. Si nous ajoutons à ces considérations que la fraude ne manquera pas de s’introduire dans ce commerce, comme elle s’est interposée déjà entre les raffineries et les consommateurs du noir résidu des raffineries, on comprendra combien il est important de pouvoir déterminer d’une manière précise la richesse d’un engrais ; ce serait un moyen sûr de moraliser ces sortes de transactions, d’introduire dans ce commerce l'habitude d’acheter et de vendre les marchandises suivant leur titre, ce qui a lieu déjà dans plusieurs autres branches d’industrie. Voyons maintenant sur quoi pourrait se baser un mode d’essai des engrais et le moyen d’exécuter cet essai.
- Les agriculteurs admettent et l’expérience a démontré que les débris ani* maux sont les meilleurs engrais. Ces substances diffèrent des matières d’origine végétale, surtout par les proportions des produits azotés, facilement putrescibles et décomposables en gaz ou matières solubles propres à la nourriture des plantes ; or les plantes ne peuvent assimiler que des produits solubles ou gazeux, et la nécessité de matières azotées dans leurs aliments se trouve démontrée par la composition même des plantes et de la sève. On remarque, en effet, que la sève, les jeunes organes des végétaux et les parties où les fonctions vitales s’exercent avec le plus d’énergie contiennent une grande quantité de substances azotées analogues aux matières animales.
- Les matières organiques azotées, étant, d’une part, indispensables et, d’un autre côté, le plus rarement suffisantes dans le sol, doivent surtout être recherchées dans les engrais ; en déterminant donc la quantité d’azote renfermée dans un engrais et la comparant à celle renfermée dans un autre engrais pris pour unité, nous pouvons toujours déterminer la valeur relative d*un engrais donné, et ces résultats seront d’autant plus concluants que ces débris organiques renfermeront les sels et oxydes qui complètent les matériaux de la
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- ENGRAIS.
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- nutrition végétale. ( Les substances inorganiques qui manqueraient dans le sol devraient d’ailleurs y être ajoutées. )
- Dans leur travail sur les engrais, MM. Boussingault et Pajen ont pris pour unité le fumier de ferme ordinaire, et, en supposant une fumure annuelle moyenne pour 1 hectare, ils ont trouvé que, dans la quantité de fumier employée, il y avait 40 kilogrammes d’azote; par conséquent, un engrais aura une valeur d’autant plus grande qu’il en faudra moins pour représenter 40 kilogrammes d’azote. Voyons maintenant comme on pourra déterminer la quantité d’azote contenue dans un engrais.
- La première opération consiste à obtenir un échantillon commun de la substance à analyser; pour cela, on en prend dans plusieurs points du tas, près de la surface, à la partie inférieure, au milieu, etc. : ces différentes portions doivent être bien mélangées ensemble, et c’est de ce mélange que l’on extrait une certaine quantité pour l’analyser.
- Après s’être ainsi procuré un échantillon commun représentant le mieux possible la composition moyenne, on détermine la quantité d’eau, ce qui se fait facilement en chauffant à 100°, dans un courant d’air ou dans le vide, un poids déterminé d’avance. Pour doser l’azote, on brûle une petite quantité de la matière sèche, dans un tube de verre, avec du bioxyde de cuivre ; on transforme ainsi son carbone en acide carbonique, son hydrogène en eau, et on recueille l’azote à l’état de gaz. Voici les détails de l’opération.
- L’appareil se compose, comme il est indiqué fig. 6 et 7, pl. 974, d’un tube en verre vert peu fusible a', de 1m, 10 de long et de 10 à 15 millimètres de diamètre ; l’une des extrémités b' est étirée et fermée à la lampe, et l’autre bordée de manière à pouvoir résister à la pression du bouchon c', très-serré. A l’extrémité ouverte du tube on adapte un tube en T d/, dont la plus longue branche e', qui est verticale, doit avoir un peu plus de 76 centimètres de long; à la partie inférieure, la grande branche est recourbée de manière à recueillir les gaz, et, sur cette partie qui plonge dans une cuve à mercure/7, on place une éprouvette à gaz gr. La troisième extrémité du tube, en T, est mise en communication avec une pompe pneumatique h\ destinée à faire le vide dans l’appareil.
- Avant de monter l’appareil comme nous venons de l’indiquer sommairement, il faut introduire la substance à analyser dans le tube et prendre les précautions suivantes : on fait chauffer d’avance, au rouge, le bioxyde de cuivre qui doit servir à l’analyse ; cet oxyde de cuivre doit être un mélange d’oxyde fin et d’oxyde plus gros. On rince d’abord le tube avec cet oxyde chaud, en ayant la précaution de mettre de côté l’oxyde ayant servi à cette opération : ce rinçage a pour but d’enlever les corps étrangers qui pour-
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- ARTS CHIMIQUES.
- raient adhérer à la surface intérieure du tube. Le tube étant bien rincé, on ie laisse un instant refroidir et on. introduit au fond du tube, d’après une indication due à M. Dumas, 12 à 15 centimètres de bicarbonate de soude; par-dessus ce dernier on place de l’oxyde de cuivre dans une longueur d environ 10 centimètres; on introduit ensuite la matière qui, broyée préalablement en poudre très-line, a été mélangée bien intimement avec de l’oxyde de cuivre : le mélange de la matière avec l’oxyde occupe de 15 à 20 centimètres, et, par-dessus, on introduit une quantité égale d’oxyde, que l’on fait passer dans le mortier ayant servi à faire le mélange, afin d’entraîner les dernières parcelles de la substance à analyser, qui doit être pesée très-exactement. Par-dessus ce dernier oxyde on ajoute de la tournure de cuivre réduite par l’hydrogène, environ 15 centimètres, que l’on tasse bien avec une baguette de verre : ce cuivre réduit a pour but d’absorber l’oxygène et les composés oxygénés de l’azote qui prennent naissance pendant l’opération. Sur ce cuivre métallique on place 8 à 10 centimètres d’oxyde, et enfin on finit d’emplir le tube avec du cuivre métallique, en ménageant un espace assez grand pour que le bouchon ne vienne pas trop près du cuivre qui, fortement chauffé, pourrait le décomposer.
- La petite quantité d’oxyde interposée entre le cuivre réduit, qui a été employée, pour la première fois, par M. Payen, a pour but de brûler les gaz qui auraient pu échapper à la combustion ; elle a, de plus, l’avantage de changer et de multiplier les surfaces des gaz qui se trouveront en contact avec la seconde portion de cuivre métallique. Le tube ainsi disposé, on l’enveloppe d’une feuille mince de laiton ou clinquant, tournée en spirale, en ayant soin de laisser à découvert la partie du tube où se trouve le bicarbonate, ainsi que la partie du tube qu’on a laissée vide à l’autre extrémité; on ajoute alors, à l’aide d’un bouchon bien choisi, le tube en T, puis on place 1 appareil sur le fourneau ï, en faisant arriver la partie recourbée du tube en T dans une cuve à mercure; on fait alors communiquer l’appareil avec la pompe h' au moyen d’un tube en caoutchouc k, puis on fait le vide pour enlever l’air interposé dans le tube : le mercure remonte alors dans la branche verticale du tube en T, et on s’assure que la colonne ne baisse pas, ce qui indique qu’il n’y a pas de fuites dans l’appareil. On commence alors à chauffer le bicarbonate de soude; le mercure baisse dans le tube, l’appareil se remplit, entièrement d’acide carbonique; on fait alors le vide une seconde fois, puis une troisième et même quatre fois ; alors on est presque certain que le tube ne renferme plus que de l’acide carbonique. On peut, du reste, s’en assurer en plaçant sur le tube à dégagement une éprouvette contenant de la potasse caustique. Si le gaz est complètement absorbé, c’est une preuve qu’il n’y a
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- ENGRAIS.
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- dans le tube que de l’acide carbonique ; alors on intercepte la communication de la pompe avec le tube, en faisant une ligature sur le milieu du tube en caoutchouc servant à relier ces deux portions de l’appareil. Les fig. 8 et 9 donnent les détails de celte disposition apportée par M, Payen et qui simplifie beaucoup l’opération. Le tube en caoutchouc porte dans son intérieur un petit tube en verre plein ou prisonnier l : lorsque ce tube se trouve dans la position fig. 8, on conçoit facilement que les gaz puissent circuler entre le prisonnier et le tube en caoutchouc; mais, lorsqu’on voudra intercepter la communication, il suffira, comme l’indique la fig. 9, de comprimer par une ligature le caoutchouc sur le prisonnier.
- Après avoir placé sur le tube à dégagement une éprouvette à gaz pleine de mercure, et dans laquelle on a introduit de la potasse caustique au moyen d’une pipette combe, on commence à chauffer le tube à combustion : il faut chauffer d’abord la partie antérieure et continuer graduellement en avançant vers la pointe. Il ne faut pas attaquer la matière avant que la partie antérieure du tube soit bien rouge, et, lorsqu’on est arrivé à la portion du tube où se trouve la matière, chauffer lentement et de manière à ce que les gaz se dégagent bulle à bulle, afin que, traversant lentement le tube, ils soient entièrement décomposés. Lorsque la matière est entièrement brûlée, ce dont on s’aperçoit au ralentissement du dégagement, on chauffe de nouveau le bicarbonate pour chasser, avec l’acide carbonique, tout l’azote qui aurait pu rester dans le tube. Après avoir fait passer un excès d’acide carbonique, l’opération est terminée et on casse la pointe du tube.
- On a alors dans la cloche tout l’azote à l’état gazeux ; on le transvase dans l’eau, on le mesure dans une éprouvette graduée, en ayant soin de noter la température et la pression, et, par un calcul très-simple, on déduit le poids du volume observé.
- Il est alors très-facile de comparer l’engrais que l’on a analysé avec des engrais dont la richesse est connue.
- C’est au moyen de ce mode d’essai que MM. Boussingault et Payen ont établi la table suivante des équivalents des engrais.
- , Les quantités portées sur cette table, à la quatrième colonne, relativement à chacun des engrais indiquent le poids, en kilogrammes, que représenteraient 10,000 kilogrammes de fumier des fermes : ce serait donc dans ces proportions que l’on devrait employer chacun d’eux pour compléter la fumure des terres.
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- ARTS CHIMIQUES
- Tableau des équivalents des principaux engrais.
- ENGRAIS.
- Excréments.
- Fumier de ferme.......................
- Fumier d’auberge du Midi..............
- Id. de champignons épuisés ........
- Jd. des cérusiers..................
- Id. de couches.....................
- Litière terreuse .....................
- Eaux de fumier....... ................
- Excréments solides, i
- Id. mixtes, ) vache.. .............
- Urines, '
- Excréments solides, 1
- Id. mixtes, ' cheval..........
- Urines, ’
- Excréments de porcs...................
- Id. de moutons.....................
- Id. de chèvres.....................
- Urines des urinoirs publics (sèches)..
- Id. id. ( liquides ammoniacales).
- Engrais flamand liquide...............
- Id. id. id.........................
- Poudrette de Belloni. ................
- Id. de Montfaucon..................
- Golombine.............................
- Guano ( importé en Angleterre ).......
- Id. ( passé au tamis ).............
- Id. ( importé en France )..........
- Id. d’Afrique. . ..................
- Litière de vers à soie................
- Id. id............ ...........
- Débris animaux.
- Harengs frais.........................
- Chrysalides de vers à soie............
- Hannetons.............................
- Chair musculaire sèche................
- Morue salée...........................
- Id. lavée et pressée...............
- Sang sec soluble (tel qu’on l’expédie)....
- Id. liquide (des abattoirs ).......
- Id. id. ( des chevaux épuisés).....
- Id. ( coagulé et pressé )..........
- Id. sec insoluble ( séché en fabrique)...
- Os fondus ............................
- Os humides............................
- Os gras non fondus....................
- Résidus de colle d’os.................
- Marc de colle.........................
- Pain de cretons ......................
- Rognures de cuir désagrégées..........
- Plumes.................... ...........
- ms l’engrais normal. dans l’engrais sec. l hectare
- 4 19,5 kil. 10,000
- 7,9 20,8 5,100
- )> 26,6 1,503
- 19,2 9 2,105
- 10,82 » 3,696
- 4,70 87,0 8,510
- 0,6 15,4 66,666
- 3,2 23,0 12,500
- 4,1 25,9 9,800
- 4,4 38,0 9,101
- 6,5 22,0 7,300
- 7,4 30,2 5,400
- 26,0 125,0 1,533
- 6,3 33,7 6,300
- 11,1 29,9 3,600
- 21,6 39,3 1,850
- 168,3 175,6 233
- 7,2 231,1 5,600
- 1,9 )) 21,000
- 2,2 » 18,200
- 38,5 44,0 1,033
- 15,6 26,7 2,550
- 83,0 90,2 500
- 50,0 62,6 800
- 64,0 70,5 540
- 139,0 157,3 285
- 97,4 107,2 412
- 32,9 34,8 1,200
- 32,9 37,1 1,200
- 27,3 » 1,460
- 19,4 139,3 2,050
- 32,0 142,5 1,300
- 130,0 108,6 300
- 67,0 187,4 600
- 168,0 155,0 250
- 121,8 155,0 325
- 29,5 » 1,333
- 27,1 » 1,500
- 45,1 170,0 886
- 148,0 170,0 275
- 70,2 75,8 570
- 63,1 » 750
- 62,2 » 650
- 5,3 9,1 7,600
- 37,8 56,3 1,100
- 118,8 129,3 333
- 93,1 » 429
- 153,4 176,1 250
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- ENGRAIS
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- ENGRAIS. AZOTE P< dans l’engrais normal. )UR 1,000 dans l’engrais sec. Équivalent pour î hectare.
- Bourre de poil de bœuf 137,8 161,2 300
- Chiffons de laine 139,8 202,6 225
- Id. id. désagrégés » » »
- Râpures de corne 143,6 157,8 300
- Goémon brûlé >. 3,8 4,0 10,526
- Coquilles d’huîtres. 3,2 4,0 12,600
- Coquillages de mer desséchés 0,52 0,52 73,073
- Vase de la rivière de Morlaix 4,00 4,2 10,000
- Merl, ( sable marin ) 5,1 5,2 7,810
- Débris végétaux.
- Suc de pommes de terre.. 3,76 82,8 10,638
- Pulpe de pommes de terre ( pressée )... 5,26 19,5 7,600
- Eaux des féculeries ( lavage à 4 vol )... 0,70 82,8 57,162
- Dépôt des eaux de fécul. (égoutté en tas), Id. id. ( séché à l’air) 3,60 18,1 11,110
- 15,38 18,0 2,460
- Écumes de défécations 5,4 15,8 7,500
- Marc de houblon 6,00 22,28 6,665
- Sciure de bois de chêne . 5,4 7,2 7,400
- Idem d’acacia 2,9 3,8 13,790
- Id. id 2,3 3,1 17,390
- Id. de sapin 1,6 2,2 25,000
- Marc de raisins 2,3 3,1 17,390
- Id. id 17,1 3,31 2,339
- Pulpe de betteraves ( séchée à l’air)..... 11,4 12,6 3,500
- Id. id. ( sortant de la presse ) . 3,78 )> 10,580
- Roseaux des bords de la Méditerranée
- ( arundo phragmitis ) 9,61 )) 4,266
- Acide pyroligneux brut 0,56 10,6 71,428
- Pailles, fanes, feuilles et tiges. 2,4 3,0
- Paille de froment ( d’Alsace ) 16,700
- Id. id. (ancienne des envir. de Paris), 4,9 5,3 8,200
- Id. id. ( partie inférieure ) 4,1 4,3 9,800
- Id. id. ( partie supérieure ) 13,3 14,2 3,000
- Paille de seigle ( A Isace ) IJ 2,0 23,529
- Id. id. ( environs de Paris ) 4,2 5,0 9,500
- Id. d’avoine 2,8 3,6 14,300
- Id. d’orge 2,3 2,6 17,400
- Balles de froment ( d’Alsace ) 8,5 0,4 4,700
- Paille de pois 17,9 19,5 2,223
- Id. de millet 7,8 9,5 5,128
- Id- de sarrasin 4,8 5,4 8,333
- Id de lentilles 10,1 11,2 4,000
- Tiges sèches de topinambours, 3,7 4,3 10,800
- Fanes de madia ( ayant donné graine ) . 5,7 6,6 7,010
- Id. id. ( avant la graine) 4,5 15,34 8,888
- Genêt ( tiges et feuilles) 12,2 13,7 3,278
- Fanes de betteraves vertes 5,0 45,0 8,000
- Id. de pommes de terre 5,5 23,0 7,272
- Id. de carottes 8,5 29,4 4,700
- Feuilles de bruyères ( séchées à l’air )... 17,4 19,0 2,290
- Fucus digitatus 8,6 14,1 4,650
- Id. id 9,5 13,& 15,8 4,210
- Id. saceharinus ( séché à l’air) 22,9 2,890
- Id. id. ( sortant de la mer) 5,4 » 7,400 880
- Touraillons 45,1 49,0
- Racines de trèfle 16,1 17,7 2,480
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- ARTS CHIMIQUES
- ENGRAIS. AZOTE P< dans l’engrais normal. 3UR 1,000 dans l’engrais sec. 1 Equivalent pour 1 hectare.
- Graines de lapin blanc...... 34,9 43,5 1,140
- Feuilles d’acacia 7,21 15,57 5,547
- IA de poirier 13,6 15,80 2,940
- Rameaux el feuilles de buis. 11,7 28,9 3,418
- Feuilles de cbène 11,75 15,65 3,400
- IA. de mûrier blanc » 60,66 ))
- IA. id. ( 15 juillet )... : y? 49,38 »
- IA. id. ( 23 août) )> 39,30 )>
- Id. de hêtre 11,77 19,06 3,398
- Id. de peuplier 5,28 11,66 7,434
- Madia saliva ( plante entière ) 4,51 )> 8,869
- Lupin blanc ( plante entière ) )) 16,5 2,484
- Tourteaux.
- Tourteaux de lin 52,0 60,0 769
- — colza 49,2 55,0 813
- — navette... 46,4 » 862
- — aracbis 83,3 88,9 462
- — madia 56,0 57,0 790
- — coton 40,2 45,2 999
- — cameline 55,1 59,3 725
- — chènevis 42,1 47,8 950
- — faînes 33,1 85,3 1,208
- — noix 52,4 55,9 763
- — pavot 53,6 57,0 746
- — sésame 67,9 74,7 589
- Marc d’olives 7,38 )) 5,417
- Trouille d’Avignon 43,0 » 930
- Engrais artificiels.
- Noir animalisé (préparé depuis 11 mois). 10,9 19,6 3,700
- Id. id. ( des camps près Paris ).... 12,4 29,6 3,200
- Id. id. ( dit engrais hollandais ) 13,6 24,8 2,950
- Herbes marines animalisées 24,0 27,3 1,650
- Résidus de bleu de Prusse (anim. de sang). 13,1 28,0 3,050
- Noir anglais ( sang, chaux, suie ) 69,5 80,2 600
- Noir animalisé des raffineries 10,6 20,4 3,800
- Id. id. ( exporté de Paris ) 13,7 19,1 2,900
- Noir d’os ( fabrique de Paulet ) 14,0 » 2,857
- Sels ammoniacaux.
- Sulfate d’ammoniaque cristallisé » 188,0 212
- Chlorhydrate id. sec > 269,8 148
- Carbonate id. en solution / 3,6 11,111
- Eaux ammoniacales £
- Id. saturées, couperose, plâtre 9,1 » 4,448
- Terres et terreaux.
- Terre de Boulbène ( Haute-Garonne ).. 0,7 55,172
- Id. Limagne 3,2 12,618
- Id. Marville 2,2 18,270
- Id. Russie 1,7 22,988
- Id. maraîchère sèche ( Paris ).... . 4,97 8,048
- Terreau épuisé ( sec ) Terre noire servant d’engrais pour les 19,6 2,040
- vignes (Haute-Marne )... 2,92 13,698
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- ARTS ÉCONOMIQUES. — éventails.
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- Pt Apport fait par M. Silvestre fils „ au nom du comité des arts économiques, sur une fabrication d’éventails a Vemporte-pièce 3 par M. Duvelleroy, passage des Panoramas, iy.
- Messieurs, tout le monde sait de quelle importance commerciale est la fabrication des objets qu’on appelle articles de Paris ; mais ce qu’on ignore généralement, c’est que, parmi les industries qui donnent naissance à celte nombreuse variété de produits, celle qui a pour but la fabrication des éventails occupe un des premiers rangs. C’est une vérité dont on sera convaincu, lorsqu’on saura que la France fournit non-seulement à la consommation déjà importante de l’intérieur (1) , mais encore aux nombreux besoins de l’exportation ; que, dans les pays qui sont nos tributaires, comme l’Italie, l’Espagne, le Portugal, les colonies d’Amérique , et une partie de l’Asie, l’ardeur du climat, plus encore que la mode, a rendu, dans toutes les classes, l’éventail d’une indispensable nécessité ; enfin que cette fabrication, qui occupe, en France, plusieurs milliers d’ouvriers, rapporte au pays entre cinq et six millions, et que certaines maisons de Paris en exportent encore aujourd’hui pour plus de 300,000 francs.
- Malheureusement cette branche d’industrie toute nationale tend , chaque jour, à perdre de son importance. Des fabricants français ayant été s’établir à l’étranger, plusieurs contrées qui offraient à l’éventaillerie des débouchés assurés cherchent maintenant à tirer parti de leurs propres ressources et à suffire à leurs besoins; et elles frappent, en conséquence, de droits considérables les objets de fabrique étrangère.
- Le bon goût et la perfection de nos produits leur assurent, il est vrai, une supériorité qui nous permettra de lutter encore quelque temps contre des industries naissantes, mais nous finirons, indubitablement, par succomber si nous ne parvenons à fixer le consommateur par le double avantage d’une meilleure façon et d’une notable diminution dans les prix.
- Ces considérations, qui ont longtemps préoccupé M. Duvelleroy, chef d’une des principales maisons de commerce de Paris, et qui exporte à lui seul pour près de 400,000 fr. d’éventails, l’ont amené, il y a deux ans environ, à remplacer le travail manuel par le travail mécanique de l’emporte-pièce. Aujourd’hui qu’il a donné une assez grande extension à ce nouveau genre de fabrication, aujourd’hui que le nombre toujours croissant des commandes qui lui sont faites lui donne lieu de croire qu’il a enfin rendu quelque
- (ï) Paris seul en achète annuellement pour près de 150,000 francs. Quarante-quatrième année. Novembre 1845. 70
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- ARTS ÉCONOMIQUES.
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- service au pays, il se présente à vous, messieurs, pour obtenir vos suffrages comme une récompense méritée.
- Voici, en peu de mots, quel est le procédé employé par M. Duvelleroy dans la fabrication de ses nouveaux éventails qu’il destine , d’ailleurs, presque exclusivement à l’exportation.
- Il fait imprimer sur papier, au moyen de la lithographie en couleur, les dessins qui doivent entrer dans la composition de l’éventail. Les uns, qui sont destinés à former la feuille , sont, ensuite, plissés par les moyens ordinaires, et les autres, qui doivent couvrir les brins et les panaches, sont fixés, à la colle forte, sur des feuillets minces de bois ou de carton. C’est alors que, par le travail du balancier, on obtient, en peu de temps, un assez grand nombre de pièces qui n’ont plus, avant d’être rivées, qu’à passer, par paquets, entre les mains de l’ouvrier qui doit en polir et dorer les tranches.
- Il faut rappeler ici que ces produits, qui n’auraient peut-être pas en France un succès bien certain, sont principalement destinés à l’exportation, et qu’ils doivent, par conséquent, répondre aux exigences d’une classe nombreuse de consommateurs qui attachent d’autant plus de prix aux ornements qu’ils frappent davantage la vue. Aussi M. Duvelleroy s’est-il attaché à remplacer la peinture, toujours coûteuse, par des lithographies coloriées dont il confie l’exécution à d’habiles artistes, et où la grâce du dessin attire les yeux aussi bien que la variété et la vivacité des couleurs.
- Au moyen de ces procédés expéditifs, il a été possible, comme on le conçoit, de diminuer beaucoup le prix des éventails. Vous avez sous les yeux des produits qui sont livrés au commerce à raison de 24 fr. la douzaine, et qui, confectionnés à la scie et ornés de peintures selon les méthodes ordinaires, reviendraient à une valeur presque décuple. Et M. Duvelleroy avoue qu’à ce prix de 24 fr., qui lui permet de soutenir toute concurrence à l’étranger, il s’assure encore un bénéfice assez considérable.
- Quant aux éventails communs, en bois ordinaire ou en carton , sans ornements, et fabriqués à la mécanique, il est possible de les livrer à des prix tellement modiques, qu’il est donné aux classes les plus pauvres d’en pouvoir faire usage désormais.
- M. Duvelleroy n’a pas pu, jusqu’ici, soumettre à l’emporte-pièce certaines matières précieuses et cassantes, telles, par exemple, que la nacre et l’ivoire; mais le comité des arts économiques pense qu’il n’est pas utile que l’emploi de la mécanique soit appliqué au travail de ces matières ; les éventails qui en sont composés ne s’exportent qu’en très - faible quantité ; ce sont des objets de luxe qui n’intéressent que la classe riche qui peut les payer, et leur fabrication occupe et fait vivre, en France, un grand nombre de familles.
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- BOIS.
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- Le comité des arts économiques, tout en reconnaissant que les procédés de M. Duvelleroy sont encore susceptibles de quelques améliorations, pense que l’auteur a rendu un service important en donnant une vie nouvelle à une industrie d’exportation qui menaçait de s’éteindre; il vous propose, en conséquence, de remercier M. Duvelleroy de sa communication et d’ordonner l'insertion du présent rapport au Bulletin.
- Signé baron de Silvestre fils, rapporteur,
- Approuvé en séance, le 12 novembre 1845.
- BOIS.
- ISote sur la conservation des traverses de bois des chemins de fer; par M. Bouclierie (î).
- Je me suis occupé de toutes les améliorations qu’on peut introduire dans les propriétés des bois en les pénétrant de diverses matières, et j’ai observé et recueilli des faits d’une grande importance relativement à leur incombustibilité, à leur dureté, à leur flexibilité et à leur coloration. Je désire appeler aujourd’hui l’attention de la Société d’encouragement sur un résultat spécial de conservation du bois qui intéresse à un haut degré l’industrie des chemins de fer, puisqu’il est possible d’employer avec avantage de nouvelles essences de bois à la confection des traverses qui leur servent de base, et de prolonger considérablement leur durée.
- Déjà, dès 1838 , j’avais compris toute l’importance de la conservation des bois mis en terre et, pour arriver à l’appréciation exacte du pouvoir conservateur de diverses substances et connaître le prix de revient de leur emploi, j’avais expérimenté sur un millier de jeunes tiges de châtaignier et de pin qui avaient les dimensions convenables pour former chacune un échalas de la vigne.
- Ces tiges furent divisées en onze séries égales en nombre : je laissai l’une d’elles dans l’état naturel, et les dix autres reçurent chacune, par voie d’aspiration vitale , une dissolution saline différente dont j’eus soin, pour chaque série, de varier le degré de concentration. Les composés dont je fis usage dans cette expérience furent le chlorure double de sodium et de mercure, les sels de fer, de cuivre, de zinc, de plomb, le chlorure de sodium, le chlorure de calcium, des mélanges de chlorure de sodium avec les sulfates métalliques solubles, des mélanges de chlorure de calcium avec certains pyrolignates, et enfin l’acide pyroligneux brut.
- (l) Cette note a été lue dans la séance du conseil d’administration de la Société d’encouragement du 2ê novembre 1845.
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- ARTS ÉCONOMIQUES.
- Après la préparation, toutes ces tiges, soigneusement étiquetées, furent enfoncées dans la terre à la profondeur de 30 centimètres; j’attendis trente mois avant de procéder à leur examen, qui me donna des résultats très-intéressants et très-inattendus, qui seront plus tard le sujet d’une communication spéciale.
- Je me borne aujourd’hui à annoncer que je trouvai les tiges de bois naturel , ainsi que celles pénétrées de sels de plomb , entièrement vermoulues dans toute la partie enfouie en terre; elles se rompirent au moindre effort. Les tiges préparées par les sels de fer avaient également éprouvé une altération appréciable , tandis que les huit autres séries étaient restées parfaitement saines. Diverses épreuves me démontrèrent qu’elles avaient conservé toute la résistance du bois neuf des mêmes essences.
- Confiant dans ces résultats, et me croyant autorisé a conclure des jeunes bois aux bois plus âgés, je pensais avoir mis désormais hors de doute qu’il est possible de doubler au moins la durée des billes de chemin de fer. Je me présentai hardiment à une compagnie, m’offrant de lui préparer une partie de ses traverses. A mon grand étonnement mes convictions ne furent point partagées; on m’objecta d’abord que les essences expérimentées n’étaient pas celles dont on pourrait user dans l’avenir pour la confection des traverses, et on me fit remarquer ensuite que, dans une question aussi grave, on ne pouvait conclure que de la manière la plus directe, c’est-à-dire n’accepter comme un fait certain la longue durée des traverses en bois préparé autre que le chêne, que lorsque des billes de ces bois de la longueur et du diamètre des traverses auraient été placées en terre après leur préparation, et abandonnées un temps suffisant aux influences qui détruisent le bois.
- Ces observations me parurent très-sages, et je compris immédiatement que je ne pouvais en contester avec succès le mérite et les conséquences qu’en recommençant mes recherches et en me livrant de nouveau à une série de constatations qui pouvaient exiger encore un travail de plusieurs années. Malgré tout ce que présentait de décourageant une si longue attente, je n’hésitai pas à me mettre de suite à l’œuvre, et je profilai avec empressement, pour procéder à de nouvelles expériences, de la position favorable dans laquelle venait de me placer M. le ministre de la marine, en m’envoyant préparer des bois dans la forêt de Compiègne.
- Là, en novembre 1842, je fis couper à la longueur de 2m,70 cent billes de divers bois (hêtre , charme, bouleau, aune et chêne avec aubier), dont le diamètre variait entre 0m,25 et 0m,30.
- Quelques-unes de ces billes furent laissées dans l’état naturel.
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- Le plus grand nombre fut complètement pénétré des liqueurs conservatrices dont j’ai fait l’énumération.
- Dix ne reçurent la dissolution que dans la moitié de leur longueur.
- L’opération ainsi terminée, toutes ces billes furent enfouies dans un lieu clos de murs et recouvertes de 4 0 centimètres de terre , en présence de l’inspecteur de la forêt, de plusieurs de ses agents et de l’employé de la marine que le ministre m’avait adjoints. Procès-verbal fut dressé de l’époque de T expérience et de la nature des bois* une double expédition du procès-verbal fut faite; l’une fut adressée à l’administration du domaine privé et l’autre resta dans les mains de l’inspecteur de la forêt.
- Après trois années d’attente, au mois de novembre 1845, j’ai procédé à l’extraction et à l’examen de ces bois, en présence des signataires du procès-verbal, du maire de Compïègne, de l’ingénieur en chef de la navigation de l’Oise, de l’ingénieur ordinaire et de plusieurs autres personnes*
- Voici les résultats qui ont été constatés :
- 4° Les billes en bois naturel, à quelque essence qu’elles appartiennent, sont dans un état de pourriture tellement avancé qu’elles sont pénétrées facilement, à chacune de leurs extrémités, par un corps mousse et divisées sans effort sur toute leur surfaee.
- 2° Les billes, complètement préparées, sont dans un état de conservation parfait, et semblent même, disent les témoins, s’être améliorées dans la terre.
- 3° Les billes préparées dans la moitié de leur longueur sont celles qui offrent les résultats les plus concluants. En effet, les deux moitiés de chaque bille, quoique identiques dans leur composition intime, quoique dans des conditions de gisement identiques, présentent entre elles les différences les plus tranchées. La moitié préparée est restée saine et d’une résistance au moins égale à celle du bois neuf de la meilleure qualité. L’autre moitié non préparée est couverte par de volumineux champignons, et est réduite en poussière par le moindre effort*
- La valeur et la portée de ces résultats me paraissent faciles à apprécier; il est évident qu’ils démontrent que, en préparant le hêtre , le charme, le bouleau , l’aune et l’aubier du chêne, on pourra confectionner de bonnes traverses d’un emploi aussi avantageux que celles formées avec le cœur du chêne; il est même très-probable, en jugeant d’après l’inspection des pièces que je mets sous les yeux de la Société, que les traverses préparées auront une durée beaucoup plus considérable que celles de chêne, car le meilleur bois de chêne, quand il a séjourné trois ans en terre> présente déjà une altération
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- très-appréciable, tandis que les traverses préparées paraissent aussi saines et aussi résistantes que le meilleur bois neuf.
- Quant au compte des avantages qui pourront résulter de l’appréciation de mes procédés, il est simple ; il suffit, pour l’établir, de savoir que la préparation coûte 4 fr. par stère, et de se rappeler que la valeur du mètre cube de chêne en grume est de 35 fr., tandis que celle de tous les autres bois que j’ai expérimentés ne dépasse pas 20 fr.
- CORRESPONDANCE.
- Lettre de M. Bonafous a M. le président de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale.
- Paris, 5 novembre 1845.
- M. le président,
- Les États sardes, loin de rester étrangers au progrès industriel qui se manifeste dans toutes les parties de l’Europe, ont marché, dans ces dernières années, d’une manière remarquable, dans la voie de prospérité que lui ont ouverte la sollicitude du monarque qui gouverne cette partie de l’Italie, l’influence de la paix générale, et celle non moins salutaire que la Société d’encouragement exerce sur toute l’industrie européenne; c’est ce dont cette Société poura se convaincre par l’ouvrage que j’ai l’honneur de lui offrir. Cet ouvrage, rédigé au nom de la chambre royale d’agriculture et de commerce, par M. le chevalier Giulio, présente le tableau raisonné des produits de l’industrie sarde, admis à l’exposition publique qui a eu lieu à Turin, l’année dernière , avec l’indication des récompenses accordées aux exposants qui ont le mieux mérité de l’industrie nationale. Je me bornerai à signaler quelques industries seulement ;
- On exploite aujourd’hui dans les États sardes vingt-huit mines de fer qui emploient trois à quatre mille ouvriers , et produisent 80,000 quintaux métriques de fer valant 4 millions. Les mines les plus riches sont celles de Cogne, d’Aoste, de Travenelle et de Baro, dans la province d’Ivrëe. Cette fabrication ne suffisant pas aux besoins de sa consommation, on transporte sur plusieurs points du littoral de la Méditerranée le minerai si riche de l’ile d’Elbe et le charbon de Toscane pour y alimenter d’autres mines, où l’on prépare encore 30,000 quint, de fer, par la méthode directe, qui est désignée en France sous le nom de méthode catalane, et en Italie sous celui de méthode ligurienne. En ajoutant à cette production 8,000 quint, de fer et 30,000 quint, rie fonte, on a le chiffre de la consommation. Les fabriques de ce pays produisent encore
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- CORRESPONDANCE.
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- des aciers d’une trempe remarquable. On a même vu , à l’exposition de 1844, des échantillons de limes qui promettent une concurrence aux limes de Styrie et à celles d’Angleterre. Les fils de fer et les fers creux ont également fixé l’attention des observateurs.
- Trois mines de plomb argentifère, celles de Pesey et de Macot, dans la Tarentaise, celles de Saint-Jean-de-Maurienne et de Tenda ne produisent qu’une valeur moyenne de 300,000 fr. par an. On ne retire aussi, de vingt-cinq exploitations de minerais d’or, que 500,000 fr. Plusieurs mines de cuivre encore exploitées sont d’un faible rapport; trois mines de manganèse fournissent 35,000 kiL.de peroxyde propre à faire du chlore pour le blanchiment des toiles et des fils de coton. Deux mines de cobalt sont négligées.
- La poterie est partout presque abandonnée à l’industrie des paysans. Cependant les briques, les tuiles et les carreaux sont fabriqués jusqu’à concurrence de cent millions de pièces, dont la dixième partie s’exporte.
- On ne produit pas de glaces dans les Etals de Sardaigne. Quelques fabriques de cristaux et de verre de bouteille sont en voie de progrès ; celle des produits chimiques s’élève annuellement à 300,000 fr.
- La papeterie génoise était renommée partout, il y a plus d’un siècle. Aujourd’hui que l’Angleterre et la France surtout se livrent à cette fabrication , ce n’est guère qu’en Espagne , en Portugal et dans l’Amérique du Sud que les manufactures de Gênes trouvent des acheteurs.
- L’industrie sarde fournit à la consommation 3 à 4 millions de kil. de cuir provenant de huit à neuf millions de peaux fraîches. Le quart de ces peaux est importé.
- La soie tient le troisième rang dans l’échelle des produits agricoles ou naturels du royaume, après les céréales et le vin. C’est, comme personne ne le conteste, l’objet le plus important du commerce de ce pays. On évalue la production annuelle à 600,000 kil. de soie ayant une valeur d’environ 38 millions de francs. Les filatures de soie sont au nombre de mille environ et occupent soixante-cinq mille individus de tout âge; cette industrie, sans les ravages que la muscardine exerce dans les magnaneries, suffirait à elle seule pour payer toutes les charges publiques.
- L’industrie cotonnière, à la tête de laquelle marchent les deux manufactures d’Annecy et de Pont, dirigées habilement l’une et l’autre par une compagnie anonyme sardo-française, présente pour G millions de francs de coton filé et occupe plus de cinq mille artisans.
- L’industrie lainière , malgré la rivalité des draps exotiques qui pénètrent indirectement dans le royaume, fournit à la consommation plus de 1,540,000 mètres d’étoffes de toute qualité; cette fabrication attend, pour
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- ajouter à l’importance qu’elle a acquise, que l’industrie pastorale du pays la dispense d’employer des laines étrangères.
- Telle est, en peu de mots, la situation industrielle des États de Sardaigne ; les progrès que l’industrie y a faits, dans ces derniers temps, donnent la mesure de ceux qu’elle doit faire d’année en année, sous l’égide d’une protection constante et d’une émulation sagement dirigée.
- J’ai l’honneur d’être, avec la plus haute considération,
- Monsieur le président.
- Signé M. Bon a fous.
- NOTICES INDUSTRIELLES
- extraites de diverses publications périodiques jrançaises et étrangères.
- ARTS MÉCANIQUES.
- Sur les effets obtenus avec le marteau à vapeur pour le travail du fer, et avec le mouton à vapeur dans le battage des pilots ,*par M. A. Morin.
- Marteau pilon. L’usage de cette ingénieuse machine, dont l’invention est réclamée chez nous par MM. Schneider, du Creuzot, et en Angleterre par M. Nasmyth, se répand de plus en plus dans les forges et dans les ateliers de construction de ce dernier pays. Avec son secours, on forge, on soude les plus grandes pièces et celles de dimensions ordinaires, Le poids de ces marteaux s’élève de 2,500 à 3,000 kilogrammes au plus| leur course peut à volonté varier depuis t mètre et plus jusqu’aux plus petites distances, de sorte que l’ouvrier s’en sert indifféremment pour souder, pour étirer, pour parer et pour finir avec une égale facilité. Lorsque l’ouvrier, pour vérifier les dimensions des pièces cinglées, veut suspendre, sans l’arrêter tout à fait, la marche du marteau, cette masse énorme se balance et oscille au-dessus de la pièce sans la toucher, attendant pour ainsi dire le moment d’agir,. .
- Quoique déjà avec les gros marteaux en usage on parvienne à forger les arbres dés bateaux à vapeur transatlantiques, formés avec des trousses de fer en barres de 0m,80 à t mètre d’équarrissage, il n’est pas douteux que l’usage du marteau à vapeur ne produise des résultats bien plus parfaits et que, pour tous les travaux de ce genre, cet appareil ne soit destiné à remplacer les autres gros marteaux.
- Marteau à pilots. Le principe de la construction du marteau à vapeur a été appliqué avec un succès peut-être plus remarquable encore à l’enfoncement des pilots. La machine se compose d’un bâti en fonte qui se place sur la tête du pilot à enfoncer et sert â la fois de support au cylindre à vapeur et de guide au mouton j il résulte de cette disposition que tput l’appareil est porté par le pilot lui-même, et descend à mesure qu’il s’enfonce. Les tuyaux qui conduisent la vapeur de la chaudière au cylindre sont articulés d’une manière ingénieuse et permettent à celui-ci de suivre la marche du pilot. Voici quelques résultats observés à Devenport, en Angleterre.
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
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- Il s’agissait, pour le creusement d’un nouveau dock, de construire un batardeau de 488 mètres de longueur, composé d’un double rang de pilots de 13m,80 à 20 mètres de longueur sur 0m,30 à 0m,40 d’équarrissage, placés les uns à côté des autres aussi près que possible.
- L’appareil porté sur le pilot, y compris le cylindre, le guide et le mouton, pesait 7,000 kilog.; la plus grande vitesse a été de soixante-dix à quatre-vingts coups par minute; la profondeur moyenne d’enfoncement des pilots a varié de 9 à 12 mètres. Pour fixer et mettre en place un pilot, il faut vingt minutes; pour l’enfoncer de 9 à 12 mètres, il ne faut que deux à trois minutes.
- On enfonce dans une journée de dix heures jusqu’à trente-deux pilots ; mais le nombre moyen a été de seize dans le même espace de temps.
- Comme on calcule ordinairement qu’il faut une tiraude et un homme à raison de 12 à 14 kilog. du poids du mouton, il s’ensuit que, pour employer une monture ordinaire du même poids faisant le même effet que le mouton à vapeur, il faudrait quatre-vingts hommes.
- Il arrive fréquemment qu’un seul coup de mouton enfonce un pilot de 5 à 6 mèt., et un avantage notable que présente l’emploi de cette machine , c’est que les obstacles accidentels qui font si souvent dévier les pilots dans le mode ordinaire de battage ont fort peu d’influence avec le nouveau mouton, parce que sa masse et la rapidité de l’enfoncement ne permettent guère de déviation. Aussi parvient-on à faire, avec cet appareil, de véritables murs en charpente, d’une régularité parfaite.
- Enfin la tête des pilots n’est nullement endommagée par le choc qui se fait avec peu de vitesse, et cet effet est si bien constaté qu’on se dispense de fretter la tête des pilots, ainsi que cela est d’usage.
- Cette machine a produit, suivant les ingénieurs anglais, une économie de temps qu’on peut évaluer à deux ans et une économie d’argent de 50,000 livres sterling (1,250,000 fr.). {Acad, des sciences, 8 décembre 1845.)
- AGRICULTURE.
- Extrait d’un rapport de M. Payen , présenté, au nom de la Société royale et centrale
- d’agriculture, à M. le ministre du commerce et de ragriculture, sur la maladie gui
- attaque les pommes de terre.
- Depuis plusieurs années, les champs de pommes de terre sont atteints, dans quelques contrées de l’Allemagne, par certaines altérations graves; cette année, un mal plus intense , non-seulement en Allemagne, mais encore dans la Hollande , la Belgique et l’Angleterre, s’est répandu dans plusieurs contrées de la France.
- Parmi ces altérations, l’une d’elles reconnaît pour cause un abaissement subit dans la température au mois d’août, qui, surprenant les tiges très-développées et gorgées de sucs, a disloqué leurs tissus; bientôt flétries, renversées sur le sol, en proie à la putréfaction spontanée, elles ont contribué à porter la pourriture aux tubercules : ce dernier effet devint grave surtout dans les terres humides , où déjà les pommes de terre étaient détériorées.
- Quarante-quatrième année. Novembre 1845.
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
- D’autres altérations encore paraissent avoir atteint les pommes de terre; mais, toutes locales et restreintes, elles ont eu peu d’importance.
- Les caractères de la maladie qui a attaqué tes pommes de terre consistent dans le développement d’une végétation cryptogamique dont les sporules , introduits probablement de la tige dans les tubercules, se sont développés entre et à l’intérieur des cellules, se nourrissant de la fécule et d’autres principes immédiats puisés dans les tissus environnants, colorant en jaune-orangé fauve les tissus, qu’ils envahissent et qu’ils consolident au point de les tenir agrégés même après l’action prolongée de l’eau bouillante.
- La végétation cryptogamique et les tubercules envahis sont attaqués par des insectes observés par MM. Rayer et Guérin ; la putréfaction désagrégé successivement les champignons et les cellules ; elle se propage ou commence d’abord dans les tissus voisins : ceux-ci, sans perdre leur couleur blanche ou jaunâtre, sont attaqués, en outre, par des myriades d’animalcules microscopiques, vibrions et autres, qui, à leur tour, cèdent au progrès de la putréfaction ; alors les tubercules sont réduits en une sorte de bouillie épaisse, blanchâtre ou brune, à odeur putride.
- L’affection spéciale des pommes de terre s’est répandue par degrés dans les départements du nord, du nord-ouest, du centre et de l’est de la France, attaquant toutes les variétés sur des sols différents et dans des expositions variées, épargnant çà et là des espaces plus ou moins étendus ou circonscrits au milieu des champs attaqués. Cependant, au milieu de cette confusion, on a généralement remarqué des variétés à maturation rapide plantées tardivement échapper au fléau 5 les terrains secs, sablonneux ou en pente exposés au midi ont été peu ou point atteints.
- Les observateurs sont d’accord à reconnaître, dans les influences météorologiques extraordinaires de froids accidentels, d’un été fort humide, à certains intervalles, chaud et orageux, la cause prédisposante de l’altération générale et des accidents plus restreints.
- La végétation luxuriante des feuilles et tiges aériennes annonçait une volumineuse récolte, mais les tissus à pores largement ouverts, distendus par des liquides dont la surabondance ne se pouvait exhaler, de tels tissus, en plusieurs lieux , furent facilement disloqués par un refroidissement subit ; plus généralement iis reçurent les germes funestes des cryptogames, dont les sporules pénétrèrent par tous les conduits-pleins de liquides jusqu’aux tiges souterraines.
- Parmi les moyens qui semblent efficaces et praticables pour s’opposer au développement du fléau, M. Payen indique celui qui consisterait à incinérer les fanes afin de détruire le plus possible les sporules; malheureusement, beaucoup échapperont au moment même, ou se seront disséminés d’avance.
- L’un des moyens les plus assurés pour conserver ou utiliser les produits sans que la santé des hommes ou des animaux en soit atteinte consisterait à soumettre à la râpe les tubercules à tous les degrés d’altération, afin d’en extraire la fécule par les procédés usuels, soit mécaniques, soit à bras d’homme. Quant à la pulpe bien lavée, tous les faits pratiques recueillis démontrent que, mise immédiatement en silos remplis sans
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- interruption, tassée et recouverte de 50 à 75 centimètres de terre, la pulpe pourra se conserver légèrement acide et propre à la nourriture des animaux.
- Les pulpes des pommes de terre les plus détériorées seraient encore convenables pour la conversion en glucose et la fabrication de l'alcool.
- Les tubercules non encore désagrégés restant fermes et sans odeur putride, malgré l’invasion des cryptogames, ont pu être, jusqu’ici, mangés sans inconvénient par les hommes, bien qu’ils eussent une saveur légèrement âcre j mais il serait préférable de les destiner aux animaux.
- Si l’on ne pouvait faire consommer ou râper promptement les pommes de terre atteintes, leur conservation devrait être tentée : à cet effet, il faudra les exposer étendues, isolées, à l’air et en lieux secs. Les pommes de terre seulement atteintes du champignon intérieur, mais non pourries , résistent dés que leur superficie est sèche , ou qu’elles restent séparées les unes des autres. Le contact entre les tubercules manifeste ou accélère tous les progrès de la fermentation putride.
- La chaux en poudre, mêlée aux tubercules dans les proportions de 1/2 pour 100, faciliterait la dessiccation de leur superficie et ralentirait les détériorations ultérieures : des lavages enlèveraient facilement la chaux adhérente au moment d’employer les pommes de terre. Les tubercules cuits et fortement lassés se conservent assez longtemps.
- Pour empêcher que la maladie ne reparaisse une autre année, il conviendrait de planter en pommes de terre les portions de terrain les plus éloignées possible, dans chaque domaine, des parties où leur végétation a eu lieu cette année, car il paraît bien probable que la maladie peut se transmettre directement aux tubercules , surtout dans les terres humides. Emblaver en pommes de terre les terrains secs et en pente de préférence aux lieux humides et bas5 planter plusieurs variétés de pommes de terre, toutes obtenues dans les champs non atteints, afin d’avoir plus de chances d’éviter l’invasion générale de la maladie ; donner la préférence aux terres sablonueuses, sèches, en pente, exposées au midi j chauler préalablement les tubercules et le sol, afin de placer les sporules des champignons dans des circonstances défavorables à leur développement j surveiller les plantations , afin de reconnaître les premières altérations des feuilles cl tiges aériennes, et couper, enlever et brûler hors du champ celles qui seraient atteintes.
- A l’approche de la maturation, rendre plus active cette surveillance, afin d’enlever les premières fanes frappées5 séparer même, dès lors, les fanes non atteintes, si leur suppression ne peut plus faire perdre une trop grande partie du développement des tubercules.
- Enlever et utiliser le plus promptement possible, par les moyens susindiqués, tous les tubercules atteints, aussitôt qu’un simple essai de coction dans l’eau, montrant les points tachés et durs , annoncera l’invasion de la maladie.
- Avant de mettre de nouveaux tubercules dans les magasins qui auraient renfermé des pommes de terre atteintes, il conviendrait de les assainir par un fort lait de chaux, composé de 1 partie de chaux vive qu’on étendrait dans 20 parties d’eau chaude ou
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- NOTICES INDUSTRIELLES*
- bouillante, et, après extinction complète, délayer cette chaux, puis l’étendre sur les parois du magasin.
- Enfin le renouvellement des variétés par des semis offrirait des chances d’amélioration de nos plants.
- Au surplus, le mal, chez nous, est bien loin d’avoir la gravité qu’il a eu en Belgique et en Hollande, car la récolte des pommes de terre ne compte que pour une faible part, comparativement, daus l’approvisionnement de nos substances nutritives -, les fécule-ries, qui sont nombreuses chez nous et bien moulées, utiliseront les produits douteux et une grande partie des pommes de terre les plus avariées.
- Prix proposés par la Société industrielle de Mulhouse, pour être décernés dans rassemblée
- générale de mai 1846.
- Arts mécaniques.
- I. Médailles d'or, \° Mémoire sur ia filature du coton nos 80 et 100 métriques.
- 2° Machine propre à ouvrir et éplucher toute espèce de colon en laine, sans le détériorer, et remplaçant avantageusement le battage et l’épluchage à la main et le batteur éplucheur. Il faudra que cette machine ne brise ni ne détériore les brins, qu’elle absorbe moins de force pour produire le même résultat, et qu’il y ait dans ses produits la même économie que dans ceux du batteur éplucheur. La médaille est de la valeur de 1,000 francs.
- 3° Mémoire sur l’épuration des différentes espèces d’huiles propres au graissage des machines.
- 4° Amélioration à introduire dans la construction des cardes à coton , ayant pour but de supprimer ou de remplacer, par un mécanisme sûr et simple, l’opération appelée débourrage, opération onéreuse pour le fabricant, et surtout nuisible à la santé de l’ouvrier débourreur.
- 5° Série d’essais comparatifs démontrant, par la quantité d’eau évaporée, s’il y a avantage ou non, sous le rapport de l’économie du combustible , à produire le courant d’air pour les foyers des chaudières à vapeur, par une machine soufflante au lieu de cheminée. Le point principal de cette question est de savoir si la dépense que Ton fait pour produire du tirage, en chauffant une cheminée de 30 mètres de haut jusqu’à 300 et même 400 degrés centigrades, n’est pas plus grande que celle que l’on ferait en établissant le courant par une machine soufflante, en profitant de presque toute la chaleur de la fumée pour les usages que permettrait une localité favorable à une pareille disposition.
- 6° Perfectionnement important introduit dans une ou plusieurs machines employées dans la filature du coton.
- 7° Mémoire pouvant servir aux propriétaires d’usines hydrauliques pour le choix du meilleur système de roue à eau.
- 8° Nouvelles recherches théoriques et pratiques sur le mouvement et le refroidisse-
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- ment delà vapeur d’eau dans les grandes conduites. Les concurrents devront s’appliquer à faire ressortir, par des expériences pratiques faites sur des conduites de 200 mètres de longueur ei par une formule d’une application facile , la déperdition de vitesse ainsi que le refroidissement qu’éprouve la vapeur d'eau par son passage à travers ces conduites.
- 9° Meilleur plan d’arrangement des machines et disposition d’ensemble d’une filature de coton , accompagné d’un devis détaillé et raisonné de la dépense qu’occasionne la construction d’un établissement de ce genre.
- 10° Mémoire complet sur les transmissions de mouvement.
- 11° Plans détaillés et description complète de toutes les machines composant l’assortiment d’une filature de lin ou de laine peignée, d’après les meilleurs systèmes connus aujourd’hui.
- 12° Pour celui qui, le premier, aura fait fonctionner, en France, une machine à vapeur rotative présentant, sous tous les rapports, les mêmes avantages que les meilleures machines à vapeur connues. La médaille est de la valeur de 1,000 francs.
- 13° Introduction et application à l’industrie d’un nouvel agent moteur naturel ou artificiel, autre que les agents employés jusqu’à ce jour, tels que les chutes d’eau , le vent, la vapeur d’eau et les moteurs animés. L’appareil devra être susceptible de produire au moins la force de cinq chevaux de 75 kilog. élevés à un mètre par seconde , et avoir fonctionné pendant trois mois consécutifs.
- IL Médailles d'argent. 1° Une médaille sera décernée à chacun des concurrents qui aura fabriqué, dans le département du Haut-Rhin, et livré à la consommation , pour une valeur de 1,000 francs au moins, un ou plusieurs genres de tissus en coton ou autre matière, soit en blanc, soit en couleur, qui n’étaient point encore exploités.
- 2° Pour celui qui fera connaître un instrument propre à mesurer avec précision les vitesses de l’air, principalement dans les applications industrielles , depuis 0m,50 jusqu’à 50 mètres de vitesse par seconde, et pouvant servir depuis les températures les plus basses jusqu’à 600 degrés centigrades.
- 3° Pour l’introduction, en Alsace, du premier assortiment de métiers à filer self-acting, ou automatiques. L’assortiment devra se composer d’au moins deux mille broches.
- 4° Moyen simple et pratique de reconnaître et comparer la qualité des huiles destinées au graissage des machines.
- 5° Invention ou introduction, dans le département, d’une nouvelle machine à parer, offrant des avantages réels sur celles usitées jusqu’à présent.
- 6° Meilleur mémoire sur l’établissement et les avantages comparés des divers systèmes de chauffage des ateliers des machines à parer.
- 7° Pour celui qui introduira, dans le département, le premier appareil dechauffage d’atelier à l’eau chaude, d’après le système Perkins.
- Arts chimiques.
- I. Médailles d'or. 1° Mémoire déterminant la valeur relative des bois de campêehe
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- de différentes provenances, et connus, dans le commerce, sous le nom de campêche coupe d’Espagne, Haïti, Havane, etc. Il faudra également déterminer l'influence du plus ou moins d’âge du bois, avant et après la coupe, tant sur la quantité que sur la qualité de la matière colorante.
- 2° Mémoire traitant, sous les mêmes rapports, des différents bois de Brésil, dits fernambouc, sapan, lima, sainte-marthe, etc.
- 3° Pour celui qui aura livré au commerce, ayant le 15 février 1846, un épaississant qui remplacerait, avec économie, la gomme de Sénégal dans ses principaux usages.
- 4° Pour un extrait de garance offrant au consommateur une économie notable dans son emploi en teinture, et produisant des couleurs aussi vives et aussi solides que celles que donne la garance elle-même. Ce produit devra déjà être livré au commerce.
- On sait que dans l’emploi de la garance en teinture il se perd une très-grande quantité de matière colorante; on sait également que les extraits qui ne contiennent plus les substances qui accompagnent le principe colorant cèdent celui-ci en entier dans l’opération de la teinture. Si l’on parvenait donc à extraire de la garance, parmi procédé simple et économique, toute la matière colorante dans un étal d’isolement plus ou moins parfait, sans altérer ses propriétés, aucune perte n’aurait lieu,- et, puisque par l’extraction directe de cette matière on en obtient au moins une quantité double de celle que rend la teinture en garance, il semble qu’on pourrait aisément couvrir les frais d’extraction.
- 5° Mémoire qui démontre le rôle que joue, en teinture, chacune des substances qui accompagnent la matière colorante dans la garance.
- 6° Moyen d’essai prompt et facile d’évaluer la quantité absolue de matière colorante contenue dans les garances.
- 7° Moyen de dénaturer le sel, en y ajoutant quelque substance qui, en le rendant impropre aux usages de l’homme, permette cependant de le donner aux bestiaux. Il est de rigueur que les matières ajoutées au sel ne puissent en être séparées économiquement.
- On se plaint généralement de l’exagération de l’impôt dont le sel est grevé (30 fr. 50 cent, les 100 kilog.),- cet impôt représente quinze fois environ la valeur intrinsèque d’une marchandise dont personne ne peut se passer. L’agriculture surtout souffre du haut prix auquel le fisc fait monter le sel, sans lequel elle a tant de peine à engraisser des bestiaux. Le pays entier, du reste, est intéressé à voir l’agriculture dégrevée, au moins en partie, de cet impôt onéreux, qui influe d’une manière si fâcheuse sur le prix de la viaude de boucherie, dont la consommation tend à diminuer sans cesse. On atteindrait sans doute la partie la plus importante du but qu’on doit se proposer si l’on pouvait faire réduire le prix du sel destiné uniquement à la nourriture des bestiaux ; mais il faudrait que le gouvernement fût assuré que le sel vendu pour être donné aux animaux ne peut plus servir à aucun autre usage. Il s’agirait donc d’ajouter au sel quelque substance de peu de valeur qui lui donnerait une saveur répugnant à l’homme, sans déplaire et surtout sans nuire au bétail, et qu’on ne put en séparer sans de trop grands frais.
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
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- 8° Moyen facile et peu dispendieux de préparer en grand l’eau oxygénée (bioxyde d’hydrogène de Thénard).
- Cette eau pourrait être d’une grande utilité et contribuer à de nouveaux progrès dans l’industrie des toiles peintes fl).
- II. Médailles d'argent. 1° Mémoire sur les causes de l’inflammation spontanée des cotons gras.
- Les concurrents devront examiner les divers corps gras les plus généralement employés, et déterminer, par des expériences directes, quels sont ceux qui offrent le moins de danger, soit lorsqu’on les emploie à l’état de pureté, soit lorsqu’ils sont altérés par l’âge ou mélangés entre eux et avec des corps étrangers.
- 2° Explication théorique de la fabrication du rouge d’Andrinople.
- 3° Découverte ou introduction d’un procédé utile à la fabrication des toiles peintes.
- 4° Méthode exacte, prompte et facile de déterminer en chiffres la valeur comparative d’une cochenille à une autre.
- 5° Alliage métallique propre à servir pour racles de rouleaux, et qui réunisse à l’élasticité et à la dureté de l’acier la propriété de ne pas être attaqué par les couleurs contenant des dissolutions de cuivre et de fer en fortes doses. Indiquer un moyen galvanique ou autre pour empêcher l’action chimique des couleurs sur les racles d’acier.
- 5° Apprêt pour les tissus de colon imprimés n’ayant pas, comme l’apprêt d’amidon ou de fécule employé jusqu’à ce jour, l’inconvénient de moisir à l’humidité, et présentant , en outre, l’avantage d’être plus élastique, de façon que la marchandise ne se chiffonne pas si facilement à la vente. Cet apprêt ne devra pas être sensiblement plus cher que l’apprêt d’amidon ou de fécule.
- III. Médaille de bronze. Mémoire indiquant par quelles causes certains tubes ou cylindres de verre éclatent lorsqu’on les a frottés même très-légèrement. Le mémoire devra indiquer en même temps un moyen peu dispendieux de mettre le verre à l’abri de cet inconvénient»
- Agriculture.
- I. Médailles d’or. 1° Pour des tentatives de reboisement des montagnes du Haut-Rhin , sur une surface de 10 hectares. Une médaille d’argent sera accordée à celui qui aura planté 5 hectares, et une médaille de bronze pour 2 hectares. Ces plantations devront avoir au moins trois années d’existence.
- 2° Pour des essais de reproduction des sangsues.
- II. Médailles dTargent. 1° Pour encourager le forage des puits artésiens.
- 2° A celui qui aura récolté, pour la première fois, 50 kilog. de cocons de vers à soie dans le département.
- 3° A l’auteur du meilleur ouvrage, écrit en langue allemande ou en langue française,
- (1) Voyez, sur la composition de cette eau et sur son application à la restauration des dessins altérés, une note de M. Mérimée insérée dans la 19e année du Bulletin de la Société d’encouragement, p. 210. Voyez- aussi le mémoire de M. Thénard sur ce sujet, Annales de chimie, t. XI, p. 208.
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
- dans un but propre à contribuer le plus à l’instruction et à l’amélioration de la classe ouvrière et agricole.
- 4° A ceux qui indiqueront la meilleure manière d’utiliser les résidus de toute espèce de fabriques comme engrais ou autrement, surtout ceux qui encombrent ou gênent le fabricant ou ses voisins par leur odeur.
- 5° Aux cultivateurs qui fourniront les notions les plus exactes sur les essais qu’ils auront faits avec les semences et avec les différents instruments employés en agriculture.
- 6° Pour ceux qui, jusqu’au 15 mars 1846, planteront au delà de 50 ares de garance dans un sol très-calcaire de l’Alsace, de la Lorraine ou de la Champagne.
- 7° Pour un projet d’irrigation d’une partie du département, ou pour avoir effectué l’irrigation de 18 hectares contigus au moins, dans un endroit où elle n’existait point encore.
- 8° A celui qui aura introduit l’écorçage des jeunes chênes dans une localité du département où cela n’était pas pratiqué jusqu’ici, et qui pourra y avoir produit au moins 100 quintaux métriques d’écorce de chêne.
- 9° A celui qui, jusqu’au 15 mai 1846, plantera , dans le département, 300 pieds de houblon à lm,3 de distance l’un de l’autre, et en quinconce,
- III. Médaille de bronze. Pour avoir récolté 10 kilog. de vers à soie.
- Prix divers.
- I. Médailles d'or. 1° Perfectionnement , dans le département du Haut-Rhin, de la fabrication des briques, d’après la méthode flamande.
- Les briques présentées au concours devront être de qualité équivalente à celles produites parles tuileries ordinaires du pays, et pouvoir être livrées à la consommation au prix de 18 francs le mille. Le déchet à la cuisson ne devra s’élever qu’à 4 pour 100 au plus, et la quantité livrée à la consommation, au prix stipulé, être d’un million au moins.
- 2° Pour le meilleur mémoire traitant de la situation de l’industrie du papier en France et des moyens propres à remédier à soü état précaire actuel.
- Ce mémoire devra traiter de la fabrication et de la vente du papier en France, comparativement à d’autres pays , et de l’état actuel de cette industrie comparativement à son état antérieur : des moyens qui ont été tentés ou proposés pour remédier au malaise actuel, notamment des projets d’association entre les fabricants ou détenteurs ; de l’étude des causes qui permettent à des pays rivaux, tels que l’Angleterre et l’Amérique du Nord, de tirer les matières premières de localités qui seraient plus à portée de la France; enfin de recherches sur la possibilité de suppléer aux chiffons de lin et de chanvre par d’autres substances.
- Ce prix, de la valeur de 500 francs, a été fondé par M. J. Zuber père.
- II. Médaille d'argent. Pour l’introduction de quelque nouvelle industrie dans le département.
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- PROCES-VERBAUX.
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- IIL Médailles de bronze. 1° Pour une amélioration imporlanle introduite dans quelque branche que ce soit de l’industrie manufacturière ou agricole du département du Haut-Rhin.
- 2° Pour les meilleurs mémoires sur les industries à améliorer ou à introduire dans le département.
- Les concurrents adresseront leurs mémoires et les pièces justificatives au président de la Société industrielle de Muihouse, avant le 15 février 1846.
- ARTS ÉCONOMIQUES.
- Procédé pour dissoudre la gomme laque et Pappliquer à rendre les t issus imperméables ;
- par M. Lemire de Normandy.
- Ce procédé, pour lequel l’auteur a obtenu une patente le 22 avril 1845, consiste à faire fondre la gomme laque ou plutôt la laque en écailles, dans une solution de cendres de soude du commerce. A chaque 50 kil. de laque on ajoute 112 gallons (448 lit.) d’eau tenant en dissolution 20 kil. de cendres de soude. Après ébullition, on filtre à travers une étoffe grossière, et on ajoute, à la laque ainsi dissoute, une certaine proportion d’acide sulfurique, afin de saturer l’alcali employé. La laque, qui se sépare de la dissolution sous forme d’une masse pâteuse, est fondue pour être ensuite étendue sur le tissu qu’on veut rendre imperméable ; on peut aussi l’employer pour réunir des pièces de bois ou autres matières (1).
- L’auteur indique, comme un dissolvant très-convenable de la laque, une substance connue sous le nom d'huile de pommes de terre (hydrate de protoxyde d’ormyle) qui se produit pendant la distillation de l’alcool obtenu de la pomme de terre. (Repert. of patent invent., novembre 1845.)
- Ext rai t des proces-verbaux des séances du conseil d’administration de la Société d encouragement.
- Séance du 12 novembre 1845.
- Correspondance. M. Bonafous, membre correspondant de la Société à Turin, adresse un ouvrage rédigé au nom de la chambre d’agriculture et de commerce, par M. le chevalier Giulio, et présentant le tableau raisonné de l’industrie sarde, lors de l’exposition publique qui a eu lieu à Turin en 1844, avec l’indication des récompenses accordées aux exposants qui en ont été jugés dignes. ( Voy. plus haut, page 552.)
- (l) Cette colle a quelque analogie avec la glu marine de Jeffery, dont la base est, comme l’on sait, de la gomme laque. (N. d. R.)
- Quarante-quatrièmè année. Novembre 1845. 72
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- PROCÈS-VERBAUX.
- M. Garcenot, à Dijon, adresse le dessin et la description d’une cheminée calorifère.
- Objets présentés. M. Lemaître , ingénieur-constructeur, à la Chapelle-Saint-Denis , demande que la Société fasse examiner une grue en tôle de fer de grande dimension, qu’il vient de construire pour le port du Havre ; il fait observer que, dans la combinaison de cet appareil, il s’est efforcé de réunir une grande solidité en employant le moins de matière possible, .tout en adoptant les formes les plus résistantes.
- M. Faure (Louis), rue Saint-Nicolas-Saint-Antoine, 13, présente le dessin et la description d’un générateur à vapeur.
- M. Durand fils aîné, rue Saint-Nicoîas-d’Anlin , 29 , annonce avoir résolu un intéressant problème de salubrité par la construction de tuyaux en fonte à jonction inodore pour descente des lieux d’aisance.
- M. Clerget, rue de Clichy, 55, annonce être parvenu à enlever à la pomme de terre l’odeur essentielle qui lui est propre, et qui, jusqu’alors, s’était opposée à son emploi comme farine ; il présente, avec une notice imprimée, quelques échantillons de farine de pomme de terre dont l’huile essentielle a été enlevée, et du pain préparé avec uu mélange de cette farine avec 50 pour 100 de farine de froment.
- M. Gagnage, rue de l’École-de-Médecine, 37, dépose un échantillon d’engrais et d’urate pur retiré des urines et dont ou pourrait tirer parti pour l’agriculture.
- M. Potier Gruson, rue Saint-Honoré, 315, demande que la Société se fasse rendre compte d’un ouvrage qu’il vient de publier sous le titre de Partie double perfectionnée simplifiant le système du journal grand livre.
- Il est fait hommage à la Société des ouvrages suivants r
- 1° Bulletin de la Société d’agriculture de Poitiers ,•
- 2° Journal intitulé, le Lithographe, cahier d’octobre 1845 ;
- 3° Moniteur des eaux et forêts, sous la direction de M. Thomas, octobre 18A5 5.
- 4° Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, numéro 91
- 5° Le Technologiste, cahier de novembre 1845 •
- 6° Annales de la Société d'agriculture de la Marne;
- 7° Revue générale de l’architecture, par M. César Daly, 2e cahier, 6e année;
- 8° Giudizio sulla esposizione del 1844, e notizie suit industria patria. ( Rapport de la chambre royale d’agriculture et de commerce de Turin , sur l’exposition de 1844, et notice sur l’industrie nationale, par M. Giulio.
- Rapports des comités. Au nom du comité des arts économiques, M. Silvestre fils lit un rapport sur de nouveaux ciseaux à articulation présentés par M. le docteur Collin.
- Le comité propose d’accorder l’approbation de la Société à l’auteur de celte invention, de le remercier de sa communication et d’insérer le rapport au Bulletin, avec une figure des nouveaux ciseaux. (Approuvé.)
- Au nom du même comité, le même membre lit un rapport sur une fabrication d’éventails à l’emporte-pièce, par M. Duvelleroy.
- Le comité propose de remercier l’auteur de sa communication et d’insérer le rapport au Bulletin. (Approuvé.)
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- PROCÈS-VERBAUX.
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- M. Payen a la parole pour donner lecture des nouvelles conclusions du rapport fait à la dernière séance par M. Péclet, au nom d’une commission spéciale, sur un nouveau procédé de fabrication du gaz d’éclairage , par M. Boulanger,• il rappelle que, sur une observation de M. Combes, le conseil a ajourné l’adoption des conclusions de ce rapport.
- La commission, de concert avec M. Combes, soumet au conseil les conclusions suivantes :
- « L’expérience en grand pourra seule faire reconnaître si l’épuration par le fer métallique est plus ou moins économique que l’épuration par la chaux ou par le procédé de M. Mallet fprotosulfate de fer et chlorure de manganèse) ; elle est encore nécessaire pour montrer si la supériorité du pouvoir éclairant contestée dans nos expériences se maintiendra lorsque le gaz devra parcourir, pour arriver aux becs, des conduites d’une grande étendue.
- « Néanmoins il est permis d’espérer que les efforts de M. Boulanger ne seront pas stériles, et la commission estime qu’il y a lieu de donner à M. Boulanger un témoignage de satisfaction de la Société pour son intéressante communication, en insérant le rapport au Bulletin. »
- Ces conclusions sont adoptées.
- Au nom du comité des arts mécaniques, il est donné lecture d’un rapport de M. Combes sur un indicateur dynamomélrique présenté par M. Paul Garnier.
- Le comité propose de remercier l’auteur de sa communication, de le féliciter des soins avec lesquels son appareil est construit et de faire insérer le rapport au Bulletin, avec la gravure et la description de l’instrument. (Approuvé.)
- Communications. M. Jomard rappelle que, en décembre 1805. la Société d’encouragement décida que, pour perpétuer la mémoire des services rendus à l’industrie par Nicolas Conté, son buste serait placé dans le lieu ordinaire de ses séances. ( Voy. page 137 de la 4e année du Bulletin.')
- Cette décision n’a pu recevoir, dans le temps, son exécution, faute d’avoir eu un portrait de Conté. Un monument va être érigé à sa mémoire à Seez (Orne), sa ville natale.
- M. Jomard saisit cette occasion pour faire hommage de plusieurs exemplaires d’un portrait gravé de Conté.
- M. le président remercie M. Jomard pour le don de ces gravures, et, sur sa proposition, le conseil décide que l’une d’elles sera encadrée pour être placée dans les salles de la Société.
- M. Colvert, en examinant les diverses causes d’altération de la bière, a observé une maladie qui se renouvelle assez fréquemment pour inspirer au fabricant des craintes sérieuses. Celte maladie est désignée sous le nom de bière tournée à l’huile, c’est-à-dire que la liqueur devient visqueuse, trouble et filante.
- M. Colvert communique le résultat des expériences auxquelles il s’est livré pour
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- PROCÈS-VERBAUX.
- s’assurer des causes qui ont amené la viscosité de la bière, afin de pouvoir les combattre.
- Il présente également des échantillons d’une substance végétale dite nouveau chanvre , et donne à ce sujet des renseignements sur sa filature , sa teinture et son tissage.
- M. le président, en remerciant M. Calvert de ses communications , l’invite à rédiger une note qui sera renvoyée à l’examen du comité des arts chimiques.
- M. Hector Rigaud, ingénieur-métallurgiste , communique le résultat de ses recherches sur les moyens d’application de l’analyse à l’emploi de la chaleur produite dans l’opération du puddlage et à celui de la chaleur perdue dans cette opération.
- Le conseil se forme en comité secret.
- Séance générale du t9 novembre 1845.
- M. le président expose que cette séance est consacrée à des nominations d’une haute importance.
- La Société a perdu en 1843, dans la personne de l’un de ses fondateurs, M. le baron de Gerando, l’un de ses membres les plus utiles, qui remplissait, depuis quarante ans* les fonctions de secrétaire.
- M. le baron Thénard, obligé, par l’état de sa santé, de prendre du repos et de chercher un climat plus doux, a exprimé le regret de n’avoir pu remplir avec l’exactitude désirable les fonctions de président de laSociété d’encouragement; l’altération croissante de sa santé lui a imposé ce pénible sacrifice. Il a donc pensé qu’il était de son devoir de se démettre des honorables fonctions auxquelles les suffrages de la Société l’ont si souvent appelé.
- Le conseil avait conçu l’espoir de faire revenir M. le baron Thénardsur cette détermination, mais des motifs de délicatesse ne lui ont pas permis de se rendre au vœu de la Société, qu’une députation desK membres du conseil lui avait porté. Toutefois M, Thénard a accueilli avec une vive reconnaissance la proposition qui lui a été faite de conserver le titre de président honoraire.
- Des motifs de santé ont également engagé M. Francœur à se démettre de ses fonctions de vice-président, et, malgré les instances du conseil, il a persisté dans sa résolution, dictée par les sentiments les plus honorables.
- La Société lui donnera sans doute un témoignage de sa gratitude en le nommant vice-président honoraire.
- Le conseil a dû se préoccuper de ces vacances ; il a pensé aussi que la Société devait un tribut de reconnaissance aux hommes honorables qui ont jeté les fondements d’une institution qui a rendu de si grands services à l’industrie : en conséquence, il a exprimé le vœu que les noms des vingt-sept fondateurs de la Société fussent inscrits sur une table de marbre qui serait placée dans l’une des salles, et que, pour donner un témoi-gnaged’estime aux quatre fondateurs qu’elie a le bonheur de posséder encore, des places particulières leur seraient réservées au bureau.
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- Dans le moment où la Société va donner un successeur à M. de Gerando, le conseil a pensé que MM. Cl. Anth. Costaz et Jomard, qui ont rempli pendant de longues années, avec tant de zèle et de talent, les fonctions de secrétaires, devaient recevoir le titre de secrétaires honoraires.
- Chacun des comités composant le conseil d’administration a été appelé à délibérer sur les choix à soumettre à la Société, pour la formation du bureau.
- M. Dumas, après avoir fait connaître le résultat de cette délibération, cède le fauteuil à M. le comte de Lasteyrie et se retire.
- L’assemblée procède aussitôt à la nomination du président.
- M. Dumas, ayant réuni la majorité des suffrages, est proclamé président de la Société d’encouragement j rappelé dans la salle des séances par un grand nombre de membres, il adresse à l’assemblée, dans une courte allocution , les sentiments de gratitude dont il est pénétré pour l’honneur qu’elle lui fait en l’appelant à occuper le fauteuil de la présidence.
- On passe ensuite aux autres élections des membres du bureau et des comités elles se font par un seul scrutin.
- M. le baron Seguier etM. le comte de Gasparin, pair de France, sont nommés vice-présidents en remplacement de MM. Franeœur et Dumas.
- M. le baron Ch. Dupin, pair de France, est nommé secrétaire, pour occuper la place vacante par le décès de M. le baron de Gerando.
- MM. Combes et Frëmy sont nommés secrétaires-adjoints, en remplacement de MM. Cl. Anth. Costaz et Jomard, qui conservent le titre de secrétaires honoraires.
- Au comité des arts mécaniques, MM. le Chatelier et Kerris, déjà adjoints à ce comité, ont été nommés membres titulaires, en remplacement de M. le baron Seguier et de M. Combes.
- Au comité des arts chimiques, MM. Balard et Cahours, déjà adjoints à ce comité , ont été nommés membres titulaires, en remplacement de M. Frèmy, nommé secrétaire-adjoint et de M. Guérin Vary, démissionnaire.
- Au comité d’agriculture, M. Moll remplace M. Oscar Leclerc-Thoüin, décédé.
- Tous les autres membres sortants des comités ont été réélus.
- M. le président, après avoir proclamé le résultat du scrutin, soumet à l’assemblée, au nom du conseil d’administration, les propositions suivantes :
- 1° Conférer à M. le baron Thénard le titre de président honoraire et à M. Franeœur celui de viee-prèsident honoraire ;
- 2° Accorder à MM. Cl. Anth. Costaz et Jomard le titre de secrétaires honoraires;
- 3° Placer, dans la salle des séances, une table de marbre sur laquelle seront inscrits, en lettres d’or, les noms des vingt-sept fondateurs de la Société j
- 4° Enfin réserver, au bureau, quatre places destinées aux fondateurs que la Société possède encore.
- Ces diverses propositions ont été adoptées à l’unanimité.
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- Séanèe du 26 novembre 1845.
- M. Dumas, nommé président de la Société, occupe le fauteuil.
- M. Combes, l’un des secrétaires, donne lecture de la correspondance.
- ïl met sous les yeux des membres du conseil un tableau qui a été adressé à la Société parM. Welter, membre correspondant de l’Académie royale des sciences, et présentant le résultat d’un sondage exécuté par M. Kind, à Mondorff, pays de Luxembourg, pour la recherche de sources salées.
- M. le secrétaire fait ressortir l’économie considérable obtenue par l’emploi des nouveaux procédés de sondage de M. Kind, consignés dans le Bulletin d’août dernier, p. 344. (Nous donnerons dans un prochain Bulletin les détails de ce sondage remarquable, qui a atteint une profondeur de 700 mètres, avec une dépense de 67,557 fr. seulement.)
- M- Léon Duparc, capitaine de corvette , présente un écrou composé qui obvie aux inconvénients résultant de i’emploi d’un double écrou adapté aux roues des bateaux à vapeur, pour maintenir les aubes en place.
- M. Sorel, rue de Lancry , 6, présente un appareil de chauffage domestique qu’il nomme foyer-grille et qui, suivant lui, procure une économie considérable de combustible.
- M. Allier, quai Saint-Michel, 1 , présente un frein avec lequel, selon l’auteur, un seul homme pourra arrêter instantanément, sans secousse ni choc, un convoi roulant sur un chemin de fer, quels que soient sa vitesse, sa charge et le nombre de waggons qui le compose.
- M. Frêmy, secrétaire, donne connaissance d’une lettre adressée par M. Bou-choz, ancien brasseur à Brans ( Jura ), et dans laquelle, après avoir émis l’opinion que, de toutes les industries qui sont en progrès depuis vingt ans, la confection de la bière est restée à peu près stationnaire, désire que la Société propose un prix pour le perfectionnement de la fabrication de la bière, et un autre pour la préparation d’une boisson salubre, rafraîchissante et agréable à l’usage des troupes. Pour mieux faire apprécier le but de sa proposition , M. Bouchoz donne un aperçu des conditions qui pourraient être imposées aux concurrents.
- Il est fait hommage, à la Société, des ouvrages suivants :
- 4° Annales de la Société d’horticulture de Paris, octobre 1845;
- 7° Annales de Vagriculture française, novembre 1845;
- 3° Journal des usines et des brevets d’invention, par M. Viollet, cahier d’octob. 1845.
- Parmi les articles insérés dans ce dernier recueil, M. Combes signale l’extrait d’un mémoire, lu dans une des séances de l’institution des architectes anglais par M. Cubitt, sur la dilatation de la maçonnerie en brique et sur les cheminées d’usines.
- Ces diverses communications sont renvoyées à la commission du Bulletin.
- M. le président annonce que madame la princesse Eudoxie de Galitzin met à la disposition de la Société une somme de 1,000 francs, destinée à la fondation d’un
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- prix ayant pour objet l’étude des inconvénients que peut offrir le choix d’une unité monétaire trop élevée ou trop basse, telle que la livre sterling en Angleterre, le centime en France.
- M. le président fait observer que c’est le second prix que la princesse a invité la la Société à mettre au concours, et dont elle se charge de faire les fonds.
- Cette proposition de prix est renvoyée à l’examen du comité de commerce.
- Rapports des comités. Au nom du comité des arts mécaniques, M. le baron Seguier lit un rapport sur un mécanisme d’horlogerie de M. Redier, applicable aux montres.
- Le comité propose de remercier l’auteur de sa communication et d’insérer le rapport au Bulletin, avec la gravure et la description du mécanisme. (Approuvé.)
- Au nom du même comité, le même membre lit un rapport sur les chronomètres de M. Henry Robert.
- Le comité propose de remercier l’auteur de sa communicafion et d’insérer le rapport au Bulletin, avec la gravure et la description des différentes parties composant ses chronomètres. (Approuvé.)
- M. le baron Busche fait un rapport verbal sur le compte que M. Boquillon, bibliothécaire du Conservatoire des arts et métiers, a rendu , dans la revue scientifique et industrielle, des produits présentés à l’exposition de 1844.
- M. le rapporteur, après avoir fait connaître la marche suivie par l’auteur dans ses appréciations des produits admis à cette exposition, entre dans quelques développements sur les documents que M. Boquillon a recueillis pour former son opinion sur la priorité d’invention des procédés, l’importance des fabrications et l’étendue des débouchés.
- M. le baron Busche pense que cet ouvrage peut être consulté avec fruit et fournir d’utiles renseignements; il propose de remercier l’auteur de l’hommage qu’il en a fait à la Société. (Approuvé.)
- Communications. M. le docteur Boucherie a la parole pour faire connaître les résultats de ses expériences sur la conservation des traverses en bois des chemins de fer. (Voy. plus haut, p. 549.)
- M. le baron Seguier rappelle les procédés de M. Bréant pour la conservation des bois, procédés dont l’efficacité est démontrée par plusieurs madriers de sapin préparés par lui et exposés depuis plusieurs années sur le pont Louis-Philippe, sans avoir éprouvé aucune altération. (Voy. la description de ces procédés, p. 254 du Bulletin de juin dernier.)
- M. de Humbourg entretient le conseil d’un nouvel emploi de la force du vent et d’un système de moteur à vent dît turbine aèrdynamique, qu’il croit propre à remplacer avantageusement la vapeur , et qui serait très-utile pour les irrigations et les dessèchements. Pour obtenir un mouvement continu, l’auteur propose de joindre à sa turbine un réservoir à air comprimé, qui pourrait servir*à faire marcher des pompes propres à transmettre le mouvement à tout appareil mécanique quelconque. Ce même
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- réservoir servirait aussi, soit à opérer le vide , soit à comprimer de l’air dans les chemins de fer atmosphériques, etc.
- La communication de M. de Humbourg est renvoyée à l’examen du comité des arts mécaniques.
- M. Sainte-Preuve avaitdemandé la parole pour une communication relative au perfectionnement qu’il croit utile d’introduire dans la télégraphie électrique, mais il renonce à la faire, parle motif qu’il peut y avoir quelque inconvénient à présenter ces sortes de communications directement à la Société ; il pense qu’il serait utile qu’elles fussent transmises au conseil, qui en autoriserait la lecture sur la proposition du bureau.
- M. le baron Seguier met sous les yeux des membres du conseil une soupape de refoulée d’une pompe alimentaire de chaudière à vapeur; il fait observer que le jeu de cette soupape offrant une grande résistance , on procéda au démontage et on s’aperçut alors que la lanterne de la soupape était remplie d’une filasse qui s’était feutrée et formait un ruban qui se prolongeait dans le corps de pompe. Cette circonstance pouvait donner lieu à de graves accidents. On reconnut que le piston, dans son mouvement » dégarnissait la boîte à étoupe de sa filasse.
- M. le baron Seguier, après avoir énuméré les divers moyens qui ont été proposés et mis en pratique dans la confection des pistons, fait ressortir l’utile emploi de la filasse, qui a la propriété de retenir l’eau, en laissant passer l’air accumulé dans le haut du corps de la pompe alimentaire.
- M. le président adresse à M. le baron Seguier les remercîmenls du conseil pour cette intéressante communication.
- Imprimerie de Mme Ve BOUCHARD-HUZARD, rue de l’Éperon, 7.
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- QUARANTE-QUATRIÈME ANNÉE. (N° CCCGXCYIIÏ.) DÉCEMBRE 1845.
- BULLETIN
- DE LA
- SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- ARTS MÉCANIQUES, — horlogerie,
- Rapport fait par M. le baron Seguier, au nom du comité des arts mécaniques y sur les montres plates de M. Rédier.
- La mode , dont les artistes sont malheureusement obligés de respecter les caprices, a imposé aux montres civiles l’obligation d’une extrême minceur; il a donc fallu que le génie des horlogers trouvât le moyen de donner au grand ressort de ces sortes de montres au moins toute la hauteur dont un calibre ainsi réduit permet de disposer.
- Parmi les diverses solutions de ce difficile problème, celle queM. Rédier soumet aujourd’hui à votre examen nous paraît beaucoup approcher du but.
- Le meilleur moyen de vous faire apprécier les avantages de sa nouvelle disposition sera de faire une comparaison fidèle entre le barillet que propose M. Rédier et celui précédemment adopté dans les montres plates.
- Décrivons sommairement le barillet le plus généralement usité : il se compose principalement du boisseau de barillet portant denture, d’un arbre d’acier à plateau taillé à dents de rochet, et d’un pont dans lequel est encastré le plateau de l’arbre d’acier. L’arbre reste fixe pendant que la montre chemine; c’est le boisseau qui se déroule en prenant point d’appui par ses deux fonds sur cet arbre, retenu seulement au moyen de l’encastrure dans le pont du petit plateau adhérent à l’une de ses extrémités. L’assiette de l’arbre a pour toute solidité la surface très-réduite de ce petit plateau ; l’arbre participe encore, dans son ébranlement, à la flexibifité du pont, souvent retenu sur la platine par une seule vis. Le boisseau du barillet, muni de denture et faisant fonction
- Quarante-quatrième année. Décembre 1845. 73
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- ARTS MECANIQUES.
- de premier mobile, n’entre en contact avec l’arbre que par l’épaisseur très-réduite de ces deux fonds ; le ressort inséré dans un tel barillet ne peut avoir pour hauteur que celle existant entre ses deux fonds : or l’on comprend que l’horloger ne peut disposer que d’un bien faible espace, puisqu’il lui faut superposer, dans son boîtier, sous son cadran, les deux fonds du barillet, le plateau de l’arbre, le métal du pont, le carré de montage, sans parler des étoiles d’arrêt qui doivent encore trouver place du côté opposé.
- La disposition de M. Rédier consiste principalement dans le renversement de cet état de choses.
- Son boisseau reste fixe pendant la marche, c’est lui qui porte le rochet en saillie dans le milieu de sa hauteur; la platine reçoit ce rochet dans une creu-sure; le boisseau est ainsi retenu à frottement doux à l’aide d’une contre-plaque maintenue par quatre vis ; l’arbre de barillet est solidaire avec le fond. La roue, faisant fonction de premier mobile, roule sur cet arbre et sert à la fois de fond supérieur et de bombe pour fixer l’une des extrémités du grand ressort ; celui-ci peut avoir réellement pour hauteur toute la distance comprise entre le fond du boîtier et le dessous du cadran, déduction faite de l’épaisseur du fond du barillet et de celle de la roue qui le recouvre.
- Les avantages d’une telle disposition sont donc \0 hauteur plus considérable du grand ressort, point capital pour parvenir à un bon réglage par suite d’un lourd balancier, sollicité dans des vibrations étendues à l’aide d’une force motrice suffisante pour lutter contre les épaississements des huiles.
- 2° Solidité du barillet, puisqu’il repose lui-même, par sa circonférence, dans une creusure pratiquée dans la platine, au lieu d’être porté sur un arbre mal retenu à l’extrémité d’un pont plus ou moins flexible.
- 3° Conservation du trou pratiqué au centre de la roue, puisque le frottement de l’arbre s’opère sur une masse de métal qui a pour épaisseur celle de la roue et de la bombe qui ne font qu’un dans cette disposition.
- 4° Longueur du carré à remonter auquel on peut donner la demi-épaisseur de la montre, puisque, au lieu d’être la prolongation de l’arbre, il forme un arbre à part portant roue d’engrenage incrustée dans la platine et engrenant, pour le remontage, avec la roue de rochet pratiquée sur le boisseau du barillet.
- 5° Enfin fixité de la vis qui sert d’axe à l’étoile d’arrêt, en pénétrant dans la bombe, au lieu d’être seulement taraudée dans l’épaisseur de l’un des fonds.
- La belle exécution qu’apporte M. Rédier à tous ses ouvrages permet à l’expérience pratique de justifier ses innovations ; nous faisons des vœux pour que la fabrique puisse adopter avec succès de telles modifications. L’auteur de ce nouveau calibre aura rendu un véritable service à l’horlogerie
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- HORLOGERIE.
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- s’il peut concilier ainsi les exigences de toute bonne montre avec le despotisme aveugle de la mode; nous vous proposons de lui en témoigner votre reconnaissance en insérant le présent rapport au Bulletin, avec le dessin de son calibre.
- Signé baron Seguier , rapporteur.
- Approuvé en séance, le 26 novembre 1845.
- Description de la nouvelle disposition du barillet des montres plates, par M. Redier, horloger, place du Châtelet, 2.
- La fig. 1 delà pl. 975 représente la platine de la montre et le barillet vus en plan, du côté du cadran.
- Fig. 2, plan de la platine, du barillet et de la roue de centre vus du côté du balancier.
- Fig. 3, section verticale de la platine, suivant la ligne A B, fig. 2.
- Fig. 4, autre section prise sur la ligne C D, et détail du barillet.
- Fig. 5, coupe du corps de platine privé de son barillet et de son rochet.
- Fig. 6, le barillet détaché, avec son rochet, vu en coupe.
- Fig. 7, le même vu en plan.
- Fig. 8, la roue du barillet vue en dessus et en dessous.
- Fig. 9, section verticale de cette roue et de son centre.
- La montre est dessinée sur une échelle double du diamètre des montres ordinaires, afin de faciliter Fintelligence des diverses pièces ; l’épaisseur a été triplée.
- a b, platine de la montre percée de part en part par la creusure c d.
- ej,\ autre creusure dont le fond arrive à la demi-épaisseur de la partie pleine de la platine.
- g, petit rochet s’ajustant librement dans cette dernière creusure et pivotant, d’une part, dans le trou h de la platine, et, de l’autre, dans le pont i.
- j k, coupe d’un barillet en acier dont la denture /, au milieu à peu près de sa hauteur, est taillée en rochet et engrène avec le petit rochet g. Ce barillet est ajusté dans la platine, de manière qu’une contre-plaque, en forme d’anneau plat et tenue par quatre vis, le maintienne sur la platine à une hauteur convenable pour engrener avec le rochet g, sans jeu et à frottement doux.
- n, crochet du barillet.
- o, arbre du barillet faisant corps avec son fond à l’aide de trois ou quatre vis.
- p , roue du barillet, dont la denture q r, fig. 2, engrène avec la roue de
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- ARTS CHIMIQUES.
- centre disposée comme d’usage , tandis que l’arbre o est enfilé dans le trou s.
- t, crochet recevant l’extrémité centrale du ressort moteur,
- u, trou taraudé dans lequel est engagée la vis de l’étoile d’arrêtage.
- p, x, étoiles ordinaires d’arrêtage.
- y, goupille traversant l’arbre du barillet pour retenir le doigt d’arrêt.
- 2, carré du remontoir.
- d, fig. 1, ressort d’encliquetage portant un petit bec qui arrive jusqu’au rochet du barillet.
- La montre se monte par le carré 2 en tournant à gauche; le petit rochet g, qui fait corps avec le carré, engrène dans le rochet l du barillet et enroule le ressort sur le centre ou bombe b' de la roue p , au moyen du crochet t; pendant qu’il s’enroule ainsi sur ce centre, le ressort, par son élasticité, tend à faire tourner la roue p, même pendant l’opération du remontage. La denture q r, engrenant avec la roue de centre, met le rouage en mouvement, et les étoiles d’arrêt fonctionnent comme dans le barillet ordinaire. (D.)
- ARTS CHIMIQUES. — gaz d’éclairage.
- Rapport fait par M. Péclet, au nom dune commission spéciale, sur un nouvel appareil pour la fabrication du gaz provenant de la distillation de la houille de M. Boulanger, rue Laffitte) 33.
- Dans la disposition de l’appareil qui a été soumis à notre examen, M. Boulanger s’est proposé 1 ° d'obtenir un volume de gaz plus grand que celui qu’on produit par la méthode ordinaire; 2° d’absorber le soufre qui se trouve à différents états dans les gaz qui se dégagent, de manière qu’un simple lavage à l’eau suffise à l’épuration du gaz.
- Le principe de l’appareil de M. Boulanger consiste à faire passer tous les produits de la distillation de la houille dans des tuyaux de fonte, renfermant du coke et du fer en fil ou en plaques, maintenus à la température de la cornue, en ajoutant une certaine quantité d’eau aux produits de la distillation.
- L’appareil se compose d’une cornue en fonte disposée suivant la méthode ordinaire; au-dessus de la cornue se trouvent deux tuyaux en fonte de même longueur, ef, au fond du fourneau, une caisse en fonte divisée en deux com-
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- parti ments par une cloison verticale qui s'arrête à une certaine distance du fond de la caisse; un des tuyaux communique avec la tête de la cornue, son autre extrémité avec un des compartiments de la caisse, le second compartiment de la caisse avec une des extrémités du second tuyau dont l’autre reçoit le tube de dégagement du gaz ; ce dernier conduit le gaz dans un vase cylindrique en partie plein d’eau, à fermeture hydraulique, dont le couvercle est garni d’une plaque verticale contournée en spirale et qui forme un long canal que le gaz est obligé de parcourir avant de se rendre dans le gazomètre. Un des tuyaux et un des compartiments de la caisse sont remplis de coke, l’autre tuyau et l’autre compartiment renferment du fer en fil ou des rognures de tôle. Un très-petit lilel d’eau tombe constamment dans l’un des compartiments de la caisse.
- Le contact prolongé du gaz avec le coke incandescent a pour objet de décomposer le goudron entraîné mécaniquement ou à l’état de vapeur qui sort de la cornue, et qui, dans les dispositions ordinaires, se condense dans le barillet ou dans les réfrigérants. Le contact du gaz avec le fer à la chaleur rouge a pour but de compléter la gazéification des carbures et d’arrêter le soufre des différentes combinaisons où il se trouve (sulfure de carbone, acide sulfhydri-que, sulfhydrate d'ammoniaque). Enfin l’eau qu’on introduit dans le circuit que parcourt le gaz se vaporise immédiatement; une partie est décomposée et fournit de l’hydrogène, de l’oxyde de carbone et de l’acide carbonique, mais il est probable que l’eau agit principalement en produisant des gaz et de la vapeur qui, de même que dans l’appareil de M. Seliigue, favorisent la formation des carbures d’hydrogène gazeux et les préservent delà décomposition.
- M. Boulanger ayant fait construire un appareil dans lequel on peut opérer sur 20 kil. de houille, de nombreuses expériences ont été faites par la commission pour vérifier les faits annoncés.
- Voici les résultats qui ont été obtenus.
- Première expérience. On a opéré successivement en suivant l’ancien système, et en faisant parcourir aux gaz les deux tuyaux et la caisse.
- Par la première méthode, 1 kil. de charbon a donné 211 litres de gaz* Par la seconde, •?— •—
- Deuxième expérience.
- Première méthode, — —
- Deuxième méthode, — —
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- Troisième expérience. Première méthode, Deuxième méthode,
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- Quatrième expérience.
- Première méthode, — — 226 —
- Deuxième méthode, — — 335 —
- Dans les quatre expériences suivantes, on n’a employé que la dernière méthode, et on a obtenu, pour la production en litres de 1 kil. de houille, 357, 327, 369 et 323.
- Ainsi on peut admettre que dans le nouvel appareil la production du gaz est augmentée dans un rapport très-considérable.
- Pour estimer la qualité du gaz, on a comparé successivement, avec une même lampe de Carcel, deux becs de gaz garnis de compteurs alimentés l’un par le gaz produit dans l’appareil de M. Boulanger, l’autre brûlant du gaz provenant d’une usine : les becs avaient sensiblement la même intensité, mais, pour le bec provenant du gaz de l’appareil dont il s’agit, la consommation par heure a été de 138 litres, tandis que la consommation de l’autre était de \ 60 litres.
- Le gaz, en sortant du gazomètre, n’a pas donné de trace d’acide sulfhy-drique, mais l’eau du réfrigérant en renfermait une quantité notable.
- La commission n’a pas pu se rendre compte de la quantité de coke employée au chauffage, parce que cette estimation n’aurait pu être faite qu’à la suite d’un grand nombre d’opérations exécutées sans interruption; d’ailleurs, un fourneau isolé se trouve dans des conditions beaucoup plus défavorables, sous le rapport du chauffage, qu’un fourneau d’usine qui est toujours adossé à d’autres qui fonctionnent en même temps. Nous devons cependant dire qu’il n’y a aucune raison pour que la nouvelle disposition entraîne un accroissement de combustible.
- La commission n’a pas pu reconnaître si l’excès de pouvoir éclairant du nouveau gaz était dû à la nature ou à la quantité des gaz permanents ou à des vapeurs qui se condenseraient en partie par le temps ou par de long trajets ; l’expérience sur une grande échelle pourra seule résoudre cette question.
- Il en est de même des époques du renouvellement des fils ou des lames de fer que renferme l’appareil et des frais qu’il occasionnera; mais il est peu probable que ces frais soient considérables, car, lorsque le fer est recouvert d’une couche de carbure ou de sulfure, il suffit de le faire chauffer au rouge dans le foyer et de le battre, pour séparer la pellicule altérée et rendre active la surface du fer.
- L’appareil de M. Boulanger est plus compliqué et plus cher que ceux qu’on emploie ordinairement, et il exigera plus de frais d’entretien ; mais nous pensons que cet excès de dépense sera compensé par les avantages que nous avons signalés.
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- On voit, d’après ce que nous venons de dire, que le nouvel appareil de fabrication du gaz est fondé sur trois principes : la décomposition du goudron par le coke incandescent, l’absorption du soufre par le fer rouge, et enfin l’intervention de l’eau en vapeur. Or ces trois principes ont été indiqués ou employés : la décomposition du goudron par le coke est indiquée dans le Traité d'éclairage au gaz de Robert T Harcourt,' l’emploi du fer pour absorber le soufre est indiqué dans le Mémorial du chimiste-manufacturier de Colin Makenziey enfin l’introduction de l’eau dans la fabrication du gaz provenant des huiles de schistes a été employée par M. Selligue : mais l’ensemble des dispositions qui réunit ces trois principes, dans le but de les appliquer à la production et à l’épuration du gaz de la bouille, constitue l’appareil de M. Boulanger.
- L’expérience en grand pourra seule faire voir si l’épuration par le fer métallique est plus ou moins économique que l’épuration par la chaux ou par le procédé de M. Mallet (les protosulfate de fer et chlorure de manganèse) ; elle est encore nécessaire pour montrer si la supériorité de pouvoir éclairant constatée dans nos expériences se maintiendra lorsque le gaz devra parcourir, pour arriver aux becs, des conduites d’une grande étendue.
- Néanmoins il est permis d’espérer que les efforts de M. Boulanger ne seront pas stériles, et la commission estime qu’il y a lieu de donner à M. Boulanger un témoignage de satisfaction pour son intéressante communication, en insérant le présent rapport au Bulletin.
- Signé Fêclet, rapporteur,
- Approuvé en séance, le 12 novembre 1845.
- Explications des figures de la pl. 976.
- Fig. 1, coupe verticale du fourneau propre à distiller la houille pour produire du gaz d’éclairage, et élévation latérale de la cornue et des tuyaux conducteurs du gaz.
- Fig. 2, section verticale du barillet ou condenseur.
- Fig. 3, section verticale du réfrigérant.
- Fig. 4, couvercle du réfrigérant, vu en dessous.
- Fig. 5, caisse en fonte dans laquelle s’opère l’épuration, vue en élévation latérale.
- Fig. 6, la même vue en coupe.
- Fig. 7, la cornue, vue par devant surmontée des tuyaux conducteurs du gaz.
- Les mêmes lettres indiquent les mêmes objets dans toutes les figures.
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- A, fourneau; B, cornue en fonte dans laquelle s’opère la distillation de la houille; C, obturateur de. cette cornue; D, vis pour serrer l’obturateur; E, tubulure surmontant la cornue; F, tuyau conduisant le gaz dans la caisse d’épuration en fonte G; H, tuyau accolé au précédent et conduisant le gaz dans la tubulure E; I, cloison verticale disposée dans l’intérieur du vase G, mais qui n’atteint pas le fond ; J , compartiment de gauche contenant du coke jusqu’aux deux tiers de la capacité; K, compartiment de droite chargé de rognures ou de copeaux de fer; L, tuyau en forme de siphon versant de l’eau sur le coke incandescent du compartiment J; M, tuyau recourbé conduisant le gaz sortant du tuyau H dans le condenseur N, rempli en partie d’eau ; O, autre tuyau courbe inséré dans le couvercle du condenseur et conduisant le gaz dans 'se réfrigérant P; Q Q, siphons pour maintenir le niveau de l’eau dans les vases M et P ; R, R , cloisons contournées en spirale, adaptées au-dessous du couvercle S du réfrigérant ; T, tuyau conduisant le gaz épuré au gazomètre; U, tuyau de décharge des eaux d'épuration; Y, obturateur autoclave des tuyaux F et H; X, obturateur de la caisse en fonte G.
- Les flèches indiquent la direction du gaz dans les tuyaux et les appareils»
- (D.)
- MICROSCOPES.
- Description du microscope photo-électrique de MM. Donné
- et Leon Foucault.
- Nous avons publié, page 388 du Bulletin du mois de septembre dernier, une note sur les expériences faites avec le microscope photo-électrique de MM. Donné et Léon Foucault, et nous avons pris l’engagement de donner une description détaillée de cet appareil.
- Cette description, faite avec toute la clarté et toute la précision désirables, nous a été communiquée par M. Léon Foucault.
- La fig. 1, pl. 977, représente le microscope vu de face. La fig. 2 est une section verticale et transversale prise sur la ligne A B de la section longitudinale, fig. 3.
- La fig. 4 est une section verticale du miroir, et la fig. 5 l’objectif et l’assemblage des lentilles achromatiques formant l’appareil amplificateur du microscope : ces deux figures sont dessinées sur une plus grande échelle.
- Une partie de l’appareil est destinée à éclairer vivement l’objet qu’on veut soumettre à l’observation ; le reste effectue le grossissement, d’après les prin-
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- MICROSCOPES.
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- cipes anciennement connus, et a été emprunte au microscope solaire ordinaire (1).
- Les diverses pièces dont se compose le nouvel appareil sont groupées tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la boîte A; celles qui concourent à l’éclairage de l’objet sont plus particulièrement reléguées à l’intérieur; on les voit dans les fig. 2 et 3 : nous allons en donner l’énumération et indiquer leur destination spéciale.
- La lumière fournie par la pile éclate au point «, à l’extrémité de la baguette de charbon qui est en communication avec le pôle positif d’une forte pile. En face de ce charbon, on en voit un autre semblable a!, qui communique avec le pôle négatif : ces charbons , très-grêles, sont montés chacun dans une espèce de portecrayon par l’intermédiaire de deux demi-cylindres de coke agglutiné b, b', qui s’engagent dans les viroles métalliques c, c; ces viroles sont soutenues chacune par des queues c} d, qui se prolongent jusqu’en c' d'.
- Les portecrayons ou plutôt les porte-charbons ne sont point adhérents à l’appareil et peuvent être retirés à la main, toutes les fois qu’on a besoin de changer les charbons; cependant ils sont, pendant l’expérience, en communication chacun avec un des pôles de la pile; en outre, pour réparer l’écartement qui résulte de la combustion des charbons, et pour établir ou interrompre à volonté le passage du courant, ils ont besoin d’exécuter chacun deux espèces de mouvement. On a satisfait à ces conditions par la disposition suivante :
- k, /, fig. 3, sont les supports des porte-charbons pourvus l’un et l’autre de deux rebords e 3 e'; aux points qu’indiquent ces lettres on a pratiqué des encoches dans lesquelles viennent s’engager les tiges des porte-charbons; dans la position verticale de l’appareil, ceux-ci tomberaient dans l’intérieur de la boîte , s’ils n’étaient maintenus en place par les ressorts f,j, qui sont en communication métallique directe avec les anneaux o, o', lesquels communiquent eux-mêmes avec les pôles de la pile. Aussi, dès que le contact s’établit entre les extrémités des charbons, l’électricité entre en circulation.
- Quoique pressés par les ressorts, les porte-charbons peuvent se mouvoir de diverses manières. Le support l est fixé sur un axe vertical i', autour duquel il peut tourner quand l’opérateur agit sur un petit levier qu’on y a fixé; ce levier, qui fait saillie à la face antérieure de la boîte, est terminé par un bouton vrf fig. 1 ; il en résulte que l’extrémité du charbon a1 se meut en décrivant horizontalement un arc de cercle ayant son centre sur l’axe ï.
- (I) On trouve une bonne description du microscope solaire dans le Manuel du micrographe de M. Charles Chevalier.
- Quarante-quatrième armée. Décembre 1845.
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- Le support ky au contraire, tourne autour d’un axe horizontal très-court y', quand l’opérateur saisit le bouton e", qui termine au dehors de la boîte l’extrémité d’un petit levier inhérent à ce même support. Comme conséquence de ce mouvement, il arrive que l’extrémité du charbon a décrit dans un plan vertical un arc de cercle ayant son centre au point x.
- Or, si les pointes a, a! sont suffisamment prolongées, il est évident que, à l’aide des deux mouvements qu’on vient de décrire, elles peuvent s’entre-cho-quer; mais ces pointes se consument par suite de la vive combustion dont elles sont le siège, et, quoique mises en contact au commencement de l’expérience, peu d’instants suffisent pour établir entre elles une distance telle qu’elle devient un obstacle insurmontable au courant : il a donc fallu songer à combler cette distance, et voici comment on y est parvenu. Les tiges des porte-charbons, étant cylindriques, peuvent glisser dans les encoches des supports, cjuoique pressées par leurs ressorts respectifs, et sans cesser d’être en contact avec eux. Si donc, par suite delà combustion, les pointes charbonneuses ot, a s’éloignent l’une de l’autre, il suffit de presser sur les extrémités libres c\ d! des tiges, pour neutraliser aussitôt cet effet. L’action est produite du dehors par l’intermédiaire d’un mécanisme composé de deux barres métalliques h, h, dentées sur leur bord supérieur, et dans lesquelles engrènent des pignons dont les têtes i', ï font saillie au devant de la boîte. Ces crémaillères se meuvent horizontalement, en s’éloignant ou en s’approchant l’une de l’autre.
- Sur la surface des barres qui regarde dans l’intérieur de la boîte A, on voit s’élever perpendiculairement deux plans métalliques g, g, qui font saillie d’une manière assez prononcée pour que, entraînés par le mouvement delà barre , ils chassent devant eux les porte-charbons, à mesure que le besoin l’exige. On conçoit que la course de l’engrenage doit être égale à la longueur des charbons.
- Telles sont les dispositions qu’on a dû prendre pour faire naître et pour entretenir au point a la lumière électrique.
- Nous allons nous occuper maintenant de la manière d’employer cette lumière le plus utilement possible.
- Il faut, pour les besoins du microscope que l’on voit de profd, fig. 2, en avant de la boîte , qu’un faisceau conique de lumière intense vienne s’engager dans l’ouverture m et que son axe coïncide avec l’axe de l’instrument. Cependant on voit que le point a est bien au-dessus de cet axe ; aussi n’est-il destiné à fournir aucune lumière directe, et ce n’est qu’après avoir été réfléchis sur le miroir concave C que les rayons se réuniront en un foyer m et tomberont sur l’objet à observer.
- La position du foyer m est très-importante; de plus, elle dépend de celle du
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- MICROSCOPES.
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- point a que l’opérateur ne peut pas maintenir rigoureusement fixe : il faut donc obvier aux déplacements qui pourraient survenir.
- Le foyer m tend-il à s’avancer ou à se reculer, le miroir C, porté sur la colonne horizontale D, peut être reculé ou avancé au moyen du pignon E, qui mord dans un engrenage; si le foyer m monte ou descend, le miroir concave, qui peut tourner autour de son diamètre horizontal n! n, est plus ou moins incliné par l’action d’une vis sans fin cachée dans le tube carré G et traversant la colonne D; cette vis engrène dans un secteur s, fixé sur la monture du miroir. La rotation est imprimée à la vis par la tête molettée j.
- Reste encore un déplacement possible du foyer m, c’est celui qui le ferait tomber soit à droite, soit à gauche de l’axe du microscope. A cet effet, le microscope est porté sur une planche P, suspendue par un boulon N, qui est le centre des petits mouvements nécessaires pour suivre le foyer dans cette dernière espèce de déplacement.
- Ainsi voilà l’objet vivement éclairé; il ne reste plus, pour obtenir une image amplifiée, qu’à placer au devant le système de lentilles achromatiques et à court foyer du microscope solaire ; encore faut-il placer l’objet bien au milieu du champ, l’engager sous des pinces destinées à le soutenir, mettre l’instrument au point, tout en surveillant la lumière, en repoussant les charbons ou en replaçant le foyer, etc. On voit que c’est bien de l’occupation pour un seul expérimentateur; cependant la chose est possible, et nous l’avons prouvé mainte fois. Ce n’était pourtant pas une raison pour s’abstenir de recourir aux moyens auxiliaires qui auraient pu se présenter, et j’ai pensé que, en bien des occasions, on ne serait pas fâché de faciliter cette tâche en se la partageant; c’est là ce qui motive l’emploi de quelques pièces additionnelles dont il n’a pas encore été parlé.
- Ainsi l’on voit en i", i"1, fig. 3, deux têtes de pignons semblables à celles qui ont été indiquées sur le devant de la boîte; par leur moyen, une personne placée derrière la boîte peut, en écartant modérément les bras, s’affecter exclusivement à entretenir et à diriger la lumière.
- Au-dessous de ces têtes de pignons on voit, dans la fig. 3, deux boutons plus petits /', Z% reliés, par les tringles />', p', aux boutons c', v", situés également sur le devant de la boîte et, comme eux , destinés à imprimer aux supports des charbons les mouvements dont ils sont susceptibles. La personne placée derrière la boîte a donc sous la main ces quatre pièces importantes, à l’aide desquelles elle dirigera les charbons, à condition, toutefois, qu’elle puisse voir ce qu’elle fait.
- C’est pour cela qu’on a pratiqué en O une petite porte à jour garnie d’un verre noir qui amortit presque complètement l’éclat de la lumière, et n en
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- laisse passer que ce qu’il faut pour juger de la situation et de Tétât des charbons. Si la personne préposée à gouverner la lumière s’acquitte bien de son office, celle qui est en avant de la boîte et qui manie le microscope n'aura pas plus à faire que si elle opérait avec un microscope solaire.
- Dans notre appareil, le microscope proprement dit L, porté sur la planche P, se compose d’une colonne carrée à engrenage Z, fig. 2, sur laquelle se meut, à la faveur d’un pignon u, une boîte w, portant un jeu de lentilles achromatiques j,y7 dont on voit la composition détaillée, fig. 5.
- Le mouvement communiqué par l’engrenage étant un peu brusque, on a ajouté un mouvement lent qui permet de mettre au point avec précision, ce qu’on fait en tournant l’écrou à tête x'.
- Sur l’extrémité de la colonne Z glisse à frottement une seconde boîte carrée qui porte un diaphragme circulaire p, qui limite le champ d’observation et arrête les rayons les plus obliques ; un écran q est fixé au devant de ce diaphragme.
- En n on voit une espèce de lorgnon garni d’un verre presque noir : il répond à une ouverture pratiquée dans la planche P et permet, sans être ébloui, de surveiller les charbons ; quand on veut regarder directement dans l’appareil, il suffit de pousser sur la queue pour le faire tourner autour de la vis n ; et alors l’ouverture sous-jacente se trouve complètement dégagée.
- Pour soutenir les objets de toute espèce que l’on se propose d’observer, on utilise ensemble ou séparément les différentes pinces à ressort r, r, qui, toutes, prennent leur point d’appui sur la planche P.
- L’énorme quantité de chaleur rayonnante qui accompagne la lumière serait venue, comme elle, se concentrer au point m, si on ne l’arrêtait en grande partie par l’interposition d’une boîte F, à faces parallèles, en glace blanche et polie, dans laquelle on verse une dissolution d’alun saturée et limpide. Ainsi traversée deux fois par la lumière, la masse liquide arrête en grande partie la chaleur rayonnante, qui, sans cette précaution, désorganise les substances et brise les verres que l’on place au foyer.
- Ce même développement de chaleur nous a déterminés à ne pas fermer complètement la boîte et à en garnir le dessus et le dessous de deux doubles rangées de lames de tôle obliques K, fig. 2. La lumière ne saurait donc parvenir au dehors , et cependant l’air se renouvelle et circule librement dans l’intérieur de la boîte.
- Ainsi disposé, l’appareil serait complet si nous possédions une pile à courant énergique et constant. La pile de Bunsen, qui seule, jusqu’à ce jour, peut suffire à ces sortes d’expériences, jette , dans les premiers instants, un feu qu’il faut modérer et même économiser.
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- Â cet effet, il y a, sous la boîte, un régulateur formé de deux lames de platine b°, b"'y Gg. 2, terminées en pointe et soutenues, à hauteur variable, par un support à engrenage S : une de ces lames b'" communique, par une lanière métallique H et par l’anneau o", avec le pôle positif de la pile, et l’autre, b"t par une lanière H', avec l’anneau o; ces deux lames peuvent, par conséquent, plonger plus ou moins dans l’eau légèrement acidulée contenue dans le vase I. Il est important que ces lames de platine soient Gxées sur une pièce u! non métallique et non conductrice, parce que le courant, forcé d’aller d’une lame à l’autre, par le conducteur liquide intercepté entre elles, se proportionne à la section de ce conducteur.
- Indiquons de nouveau le chemin passablement compliqué que doit suivre le courant voltaïque; prenons-le à la sortie de la pile au pôle positif qui vient s’accrocher à l’anneau o". Far ce point, il fait son entrée dans le régulateur, se rend par un chemin tout métallique jusqu’à la lame b"'; il la quitte, traverse le liquide pour aller se jeter sur la lame b"y et, continuant par la lanière de cuivre jusqu’à l’anneau o, il trouve encore une voie non interrompue jusqu’au point Xy où il quitte le ressort pour entrer dans le porte-eharbon et dans le charbon lui-même; arrivé à l’extrémité, il s’élance sur le charbon opposé, et c’est là qu’il produit l’effet qu on en attend. Rendu dans le second charbon, il retrouve une voie analogue à celle par laquelle il est venu, porte-charbon, ressort, conducteur métallique jusqu’en o', où l’on accroche le pôle négatif de' la pile.
- L’appareil est porté sur un tréteau B, qui l’élève à la hauteur convenable. R est une tablette qui sert à porter le régulateur et sur laquelle se posent tous les menus objets qui doivent servir aux expériences.
- A 3 mètres en avant, on tendra un écran blanc de 1ra,50 de diamètre au moins; on emploiera de préférence du papier blanc un peu fort et bien tendu.
- Pour obtenir un courant suffisamment énergique, nous nous sommes servis, jusqu’à présent, d’une pile de Bunsen de 60 couples au moins, comme M. Deleuil les construit. Si l’on voulait dépasser ce nombre afin d’avoir un peu plus d’intensité, et surtout opérer plus longtemps, il faudrait le porter brusquement à 120. Dans ce cas, on ferait deux piles ayant chacune son pôle positif et son pôle négatif ; on réunirait entre eux les pôles semblables, et les quatre conducteurs se réduiraient à deux, dont on disposerait comme de ceux d’une pile simple ordinaire. Dans la pile de Bunsen, le pôle positif est l’extrémité terminée par un élément charbon, et le pôle négatif est l’extrémité terminée par un élément zinc.
- Cette manière d’atteler ensemble deux piles de même force produit le même
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- résultat que si l’on doublait la surface des éléments sans en augmenter le nombre. ’ -
- Les petites baguettes charbonneuses a, a! doivent être composées d’une nature de charbon toute particulière; il faut les prendre dans ces masses denses et compactes qui se déposent à la surface interne des parois des cylindres où l’on distille la houille pour en obtenir le gaz d’éclairage.
- Ces blocs de charbon sont très-durs et très-difficiles à attaquer, et, pour les débiter, il faut recourir aux procédés dont on se sert pour entamer les pierres précieuses ; on les réduit en baguettes carrées de 10 centimètres de long et 3 millimètres seulement de large sur chaque face.
- Quand on veut opérer, l’essentiel est de centrer l’appareil. Je suppose que l’on soit au moment où la pile est prête et où les pôles ont été accrochés à leurs anneaux respectifs o' et o". On tient à la main les porte-charbons garnis de baguettes neuves : pour les mettre en place, on commence par éloigner le plus possible l’une de l’autre les barres métalliques 4, h, au moyen des boutons i'j i; par suite, les petits plans g, g présentent entre eux un grand écartement et viennent s’appliquer jusque contre les parois de la boîte. Alors, en ouvrant une des portes T ou T', qui ont été pratiquées sur les côtés de la boîte, on pénètre et on voit librement dans l’intérieur. Il est donc facile de saisir les porte - charbons , d’engager les extrémités d, àv de leurs tiges sous les ressorts/, /, de les soulever un peu, et d’abandonner la pièce lorsqu’elle se trouve vis-à-vis des encoches c'y en même temps on repousse ces porte-charbons jusqu’à ce que les extrémités c'9 d! viennent butter contre les plans g, g.
- Si les baguettes de charbon ont été choisies de longueur convenable, il doit exister, dans cette position, une certaine distance entre leurs extrémités a, a y c’est le moment de se placer devant la boîte, fig. 1, de soulever la planche P autour du boulon N ou de l’enlever tout à fait, afin de démasquer l’ouverture V, fig. 2, et, par suite, les charbons que l’on aperçoit les premiers. On saisit les têtes des pignons et on agit sur eux pour combler l’intervalle qui sépare les extrémités a et a! des charbons; mais on fait prédominer l’action de l’un ou de l’autre de ces pignons de façon que le contact des charbons s’opère sensiblement dans le plan médian de l’appareil. -
- Les choses en cet état, si le contact a lieu, la lumière doit jaillir, et, pour le faire cesser, il suffit, en poussant le bouton v, d’éloigner le charbon négatif à une distance infranchissable au courant. Pour rallumer, il n’y aura qu’à agir en sens contraire sur ce bouton, afin de ramener le charbon négatif en contact avec l’autre, et, si cela ne suffisait pas, à agir sur l’un des boutons i
- Cela fait, on remet la planche P en place , dans une situation à peu près
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- verticale, puis on fait paraître la lumière, et on regarde par la porte T si le faisceau réfléchi tombe dans l’ouverture m; s’il n’y tombait pas, on l’y amènerait soit en variant l’inclinaison du miroir par le bouton/, soit en obliquant légèrement la planche P, mobile autour du boulon N.
- Quand le faisceau de lumière réfléchi s’engage dans l’ouverture m, on voit le champ de l’instrument se projeter lumineux sur l’écran, et, pottr obtenir le maximum d’intensité, il n’y a plus qu’à faire avancer ou reculer le miroir C au moyen du bouton E.
- Pendant tous ces préparatifs , les lames du régulateur ne doivent plonger qu’à peine dans l’eau acidulée du vase I, et ce n’est qu’au moment d’opérer définitivement qu’on les fait plonger un peu plus.
- Quelques tâtonnements seront nécessaires la première fois qu’on fera fonctionner l’appareil, afin d’acquérir la notion de l’intensité que l’on doit donner au courant, intensité qui dépend, d’une part, de l’énergie de la pile, et, d’autre part, de la position du régulateur.
- Si l’intensité est trop forte, les charbons se consument avec rapidité, et il se dégage une telle chaleur, que les parties voisines de l’appareil ne tarderaient pas à être compromises; si l’intensité est trop faible, la lumière est faible aussi et surtout vacillante, parce que la moindre trace d’impureté ou de cendre devient un obstacle au passage du courant.
- Par suite de la facilité qu’on a d’éteindre et de rallumer à volonté la lumière électrique, on ne la laisse jamais briller inutilement, et, pendant ces interruptions, l’appareil et l’assemblée seraient plongés dans une obscurité complète. On échappe à cet inconvénient en plaçant dans l’intérieur de la boîte une bougie allumée; la disposition des lames obliques K fait qu’elle y brûle très-bien et qu’elle ne fond même pas sous l’action de la chaleur. On peut aussi voir à tout moment, dans l’intérieur de la boîte, où en sont les choses, lors même que l’électricité ne l’éclaire pas; il suffit, pour cela , de détourner le lorgnon n ou d’ouvrir la petite porte O.
- Lorsque tout est prêt et qu’on se propose de faire définitivement l’expérience , l’opérateur principal se place devant l’appareil et à droite : dans cette position, il a sous la main toutes les pièces importantes; il voit ce qui se passe au dedans à travers le lorgnon n, et il peut aussi jeter les yeux sur l’écran; il fait donc apparaître la lumière au moyen du bouton V, en ayant soin de maintenir le charbon positif a un peu en avant du charbon négatif a', puis il l’amène au maximum d’intensité par les diverses manœuvres que nous avons décrites. On place l’objet sous la pince r, en s’aidant, s’il le faut, des autres plus petites r\ r', et on met au point comme pour tout instrument d’optique.
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- Tant que dure l’observation, il faut rapprocher les charbons souvent et à petits coups; c’est ce que doit faire l’opérateur, s’il est seul, au moyen des têtes de pignons i'.
- S'il a recours à un aide, celui-ci se place derrière la boîte, et, en écartant les bras, il atteint aux têtes des pignons i" et i?" et aux boutons /"/en même temps il voit, à travers le verre noir de la porte O, la combustion des charbons et peut en apprécier le résultat en regardant l’écran par-dessus l’appareil ; même il peut disposer du courant à son gré, puisqu’il a le régulateur sous la main.
- Un appareil construit suivant cette disposition a fonctionné devant la Société d’encouragement dans sa séance du 12 mars 1845, et nous a servi à dérouler devant une assemblée nombreuse, non-seulement les images amplifiées d’objets conservés et préparés d’avance, mais aussi celles de la cristallisation des sels, d’animalcutes vivants et de la circulation du sang s’opérant chez un animal vivant.
- Le même appareil nous a encore servi à peindre sur l’écran l’image agrandie des extrémités incandescentes des charbons; dans cette expérience nouvelle, le foyer de la lumière est devenu lui-même l’objet à observer.
- Enfin nous avons fait voir à l’improviste quelques phénomènes de lumière polarisée, afin de montrer de quel secours serait, pour l’enseignement, un appareil de ce genre; il faudrait, pour cela, lui faire subir quelques modifications et surtout des simplifications : nous nous en occupons et nous avons l’espoir que, en facilitant ainsi les expériences et les démonstrations, nous réussirons à présenter aux commençants la belle science de l’optique, avec tous les attraits qui, d’ordinaire, ne se manifestent qu’au petit nombre d’adeptes qui ont le courage d’affronter l’aridité de ses éléments.
- La lumière électrique possède une propriété perfide dont il faut être bien prévenu : dans les premiers instants qu’elle frappe directement la vue, elle éblouit vivement et l’on n’est pas tenté de la regarder fixement, mais peu à peu on s’y habitue, et c’est là le danger ; malheur à qui se laisse aller à contempler attentivement et à nu le radieux spectacle de la lumière électrique, car, dans la nuit qui suivra cette action imprudente, il sera pris d’une ophthalmie des plus intenses et des plus douloureuses. Jusqu’à présent, cet accident n’a pas eu de suites fâcheuses chez les personnes qui l’ont éprouvé; mais, encore une fois, c’est un service à rendre a ceux qui croiraient pouvoir impunément regarder les charbons incandescents, que de leur faire savoir qu’il se passe alors, au fond de l’œil et à leur insu, une altération dont ils éprouveront, plusieurs heures après, les terribles effets. On arrive facilement, par l’emploi de verres colorés plus ou moins foncés, à se mettre à l’abri d’accidents aussi graves.
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- 'Jinf/fttn (/<• /a oWrc/v ,f/'j/u'<n(r<u/,’mcjt(,.\'' (Tl V 'Al‘f7//,JE oS7 > 7V. J/.8.
- X.UMPE DE SI E/EEE A .E ES AGE DES .11/SES, MOE/EJEE J\\/l W. COMBES. II.CISEAUX À A/iT/r (El.AT/O X ,.1'AE CO LUE.
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- Description dune lampe de sûreté a l’usage des mines, modifiée parM. Combes, ingénieur en chef des mines (*).
- Cetle lampe, représentée fig. 1,2, 3, pl. 978, a été construite, à Paris , par les soins de M. Combes , avec l’agrément de M. le sous-secrétaire d’État des travaux publics.
- La fig. 1 est une coupe verticale par le milieu de la lampe; la fig. 2 est une section horizontale sur la ligne A B, fig. 1, et la fig. 3 une coupe sur la ligne CD.
- a est le réservoir d'huile disposé comme dans la lampe de Davy; il est surmonté d’un rebord cylindrique percé, dans la partie contiguë au couvercle du réservoir, d’une série circulaire de trous par lesquels arrive l’air nécessaire à la combustion; cet air traverse une ou deux rondelles superposées de toile métallique b, de cent cinquante à deux cents ouvertures au centimètre carré, posées, par leur contour, sur une saillie ménagée dans le rebord au-dessus de la rangée de trous. Ces rondelles, dont une est représentée fig. 3, sont maintenues , ainsi que le porte-mèche, par une virole vissée dans une petite tubulure filetée qui entoure le trou du porte-mèche c. Un disque g?, embouti en forme de pavillon de cor et percé d’une ouverture circulaire concentrique à la mèche, est posé par-dessus les rondelles et amène la totalité de l’air qui a traversé les toiles métalliques au centre de la lampe et au contact de la flamme. Ce disque est maintenu en place par la cage qui contient l’enveloppe supérieure de la lampe ; celle-ci est formée de six fils de fer verticaux assemblés dans deux viroles en cuivre e é. La virole inférieure e se visse dans la partie supérieure du rebord du réservoir. Toutes ces dispositions sont imitées de la lampe de Roberts y l’enveloppe, qui est un cylindre de cristal/de 55 millimètres de diamètre intérieur, 6 à 9 millimètres d’épaisseur et 110 millimètres de hauteur, s’appuie sur une rondelle de drap ou de cuir collée sur le contour de la virole inférieure; elle est maintenue en place par la partie supérieure de la lampe, qui se compose d’une cheminée cylindrique en toile métallique g, protégée par quatre tiges en fil de fer, d’une virole en cuivre portant une rondelle en toile métallique et filetée extérieurement, pour qu’elle puisse se visser dans l’intérieur de la virole é, et presser les bords supérieurs du cylindre en cristal, qui est ainsi maintenu en place. Une couronne de drap est collée au fond d’une gorge annulaire dans laquelle pénètrent les rebords de ce cylindre; enfin la rondelle en toile métallique supporte, à son centre , un petit tuyau en cuivre h, de 25 millimètres de diamètre et
- (ij Extrait du tome VII, 2e livraison de 1845, des Annales des mines. Quarante-quatrième année. Décembre 1845.
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- de 95 millimètres de longueur, qui s’enfonce dans l’intérieur du cylindre en cristal, sert de cheminée et active le tirage et l’aspiration de l’air par les trous percés au-dessus du réservoir. Les gaz brûlés passent par ce tube, arrivent dans l’enveloppe en toile métallique g et se répandent finalement dans l’atmosphère. La rondelle en toile métallique, au centre de laquelle est fixé le tuyau 4, laisse subsister un vide annulaire par lequel les gaz peuvent s’échapper entre le pourtour du tuyau h et le cylindre en cristal. Il eu, jésuite, que les gaz impropres à l’entretien de la combustion ne peuvent pas s’accumuler dans cet espace, ce qui fait que la lampe peut être agitée assez fortement dans l’air sans s’éteindre. .
- Dans celle lampe, dont la hauteur totale, y compris le réservoir, est de 27.0 millimètres, et qui n’est autre chose que la lampe de M. le baron Eug. Dumesnil légèrement modifiée, le tuyau h est fort court.
- Trois lampes semblables ont été envoyées dans les arrondissements minéralogiques d’Alais, de Saint-Etienne qt de Douai, pour être soumises à des expériences comparatives avec la lauipéoPrdinaire.de Davy et la lampe à cylindre en cristal de M. Mueseler.
- M. Lejrançois, aspirant ingénieur des mines, a fait plusieurs estais avec çette lampe dans les mines du Gard : il résulte de ces essais 10 que la lampe est assez facilement portative, et ne s’éteint pas par. des inclinaisons fortes et persistantes; 2° en donnant accès à l’air alimentaire, par une surface, de 8 centimètres carrés environ et, de plus , en garnissant lalamped’une mèche moitié moins grosse que celle des, lampes de Davy de grande dimension usitées dans les mines du Gard , on obtient une clarté supérieure à celle que fournissent les lampes Davy et Mueseler, et toujours suffisante pour que, l’o.u-yrier puisse produire un maximum de travail : le verre ne s’enfume pas; 3° la lampç est parfaitement sure, au milieu des mélanges les plus explosifs ; toutefois il faut que la,gaze qui,enveloppe la cheminée.soit d’un tissu serré; 4,° une enveloppe, en cristal de 9 millimètres d’épaisseur est la plus convenable, parceque, tout en donnant autant^de clarté qu’upe cheminée plus mince, elle présente plus de garanties contre les chances de rupture.
- Chaque fois qu’on remplit le réservoir, il faut avoir soin d’enlever préala^ blement la. rondelle de gaze placée sous le disque bombé : une seule goutte d’huile répandue sur cette toile suffit pour boucher un grand nombre d’ouvertures; alors la lampe fume et le verre est bientôt noirci.
- M. Lc/rançois fait observer que , par le mode de suspension de la lampe , la disposition du crochet était telle que, pendant les repos, il venait s’appuyer sur la partie supérieure i k, fig. 4, par la partie l m, qui devait être en contact avec la main pendant la marche. Or cette plaque, étant fortement échauf-
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- fée par les gaz de la combustion, communiquait rapidement une haute température au crochet ; réchauffement était encore facilité par le petit diamètre du fil de fer formant ce crochet ; il était, de plus, impossible de suspendre la lampe dans les galeries.
- M. Lejrançois a remédié à cet inconvénient en adaptant à la lampe un double crochet n, lig. 1, mobile en tous sens autour du centre de la plaque supérieure o de la lampe. (D.)
- CISEAUX.
- R^ppokt fait par M. Silvestre fils, au nom du comité des arts économiques, sur de nouveaux ciseaux a articulation présentés par M. le docteur Collin, rue des Brodeurs-S ciint-Germain, rj.
- Messieurs, M. le docteur Collin a soumis à l’examen de la Société des ciseaux de son invention qu’il appelle ciseaux articulés à section diagonale. Pour donner une idée des modifications apportées , par l’inventeur, aux ciseaux ordinaires, supposons, d’abord, qu’une petite tige d’acier soit articulée, par un de ses bouts, à la partie interne d’une des branches de l’instrument, auprès de l’anneau, et, par l’autre bout, à la partie moyenne et interne de l’autre branche, auprès de la vis ; il est évident que, dans cet état de choses, les lames ne pourront plus s’écarter.
- Mais si, au lieu de loger le collet de la vis dans un œil circulaire, selon l’usage, on le reçoit dans une ouverture longitudinale qui lui permette un mouvement de translation de va-et-vient, il est clair, alors, que les lames pourront s’écarter en glissant l’une contre l’autre, et que le mouvement arrière qui résultera, pour l’une d’elles, du rapprochement des anneaux ajoutera beaucoup au mordant de l’instrument.
- Les ciseaux ordinaires ont cela de défectueux que , quand on leur donne une grande ouverture, ils fuient la coupe jusqu’à ce que l’angle des branches devienne assez petit pour que la matière à diviser puisse être saisie et tranchée, ce qui n’arrive guère que lorsque les lames ont déjà fourni une assez grande partie de leur course.
- M. le docteur Collin, au moyen du mécanisme dont il est inventeur, a obvié, en grande partie du moins, à cet inconvénient dont on se plaint avec raison dans les nombreuses industries où les ciseaux sont en usage.
- Il est à présumer que la chirurgie trouvera , particulièrement, dans lés ciseaux du docteur Collin un avantage précieux. Les opérateurs évitent, au-
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- tant que possible, de se servir des ciseaux ordinaires , qui souvent, par suite de leur action irrégulière, pincent, tiraillent et contondent les tissus vivants , ce qui cause en même temps de vives douleurs au malade et un retard fâcheux dans la réunion des plaies.
- L’invention qui vous est soumise , messieurs , sera donc susceptible d’applications utiles : aussi le comité des arts économiques, auquel vous avez renvoyé l’examen du nouvel instrument, vous propose-t-il d’accorder votre approbation à l’auteur, de le remercier de sa communication, et d’aider à la publicité qu’il désire donner à son appareil en ordonnant l’insertion, avec figure, du présent rapport au Bulletin.
- Signé baron de Silvestre fils, rapporteur.
- Approuvé en séance, le 12 novembre 1845.
- Explication des fig. de la pl 978.
- Fig. 5, les ciseaux de M. le docteur Collin ouverts et vus de face. Les lignes ponctuées indiquent la position des ciseaux fermés.
- a, b, les deux branches des ciseaux ; c, vis qui réunit ces branches; d, petit levier articulé aux points e et f des branches a, b; g , mortaise percée dans la branche a et traversée par la vis cj quand on ouvre les ciseaux, la branche a glisse en s’avançant sur la vis; quand on les ferme , pour couper, cette branche recule.
- AGRICULTURE. — SÉSAME.
- Rapport fait par M. Huzard, au nom du comité d’agriculture, sur un mémoire de M. Vimoi t-Maux , relatif à la culture du sésame.
- Messieurs, vous avez renvoyé à l’examen du comité d’agriculture une petite notice sur un essai de culture du sésame dans le département des Pyrénées-Orientales : cette notice, écrite par M. Vimort~Maux, membre de la Société d’agriculture du département, est d’abord la relation toute simple de ce que M. Vimort-Maux a fait; des réflexions et des observations viennent ensuite sur les chances de réussite de la culture économique de la plante dans le midi de la France, sur les conditions de localités, et enfin sur les procédés agricoles qu’il paraît le plus opportun d’employer.
- Cette notice est courte, les réflexions sont courtes aussi.
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- On doit croire, par la lecture de la note, que M. Vimort-Mauoc est de l’opinion que le sésame peut être cultivé avantageusement dans quelques parties du midi de la France.
- Quoique votre comité ne puisse avoir aucune opinion à cet égard, encore moins peut-être une opinion contraire à celle de l’auteur de la note, il pense que celui-ci n’a pas assez fait entrer en ligne de compte un inconvénient que présente la plante dans sa végétation, c’est celui de la maturité successive des graines; inconvénient qui apporte de graves embarras dans la récolte, et qui a été pour beaucoup dans le peu de succès qu’ont eu en France, comme plantes oléagineuses, le madia sativa et Yarachide.
- Nous devins dire que M. Vimort-Mauæ ne résout pas cependant, par l’affirmative, la question de la culture économique du sésame : il croit, il présume que la culture peut être avantageuse dans les conditions qu’il indique, et c’est pour qu’on renouvelle les essais, qu’il publie ce qu’il a fait et les résultats qu’il a obtenus.
- Le comité d’agriculture croit que, sous ce rapport, en laissant à l’auteur la responsabilité de ce qu’il dit, la publication peut être utile, et il a l’honneur de vous proposer de renvoyer la note, les réflexions qui l’accompagnent et ce rapport au comité du Bulletin.
- Signé Huzard, rapporteur.
- Approuvé en séance, le 24 décembre 1845.
- Note sur une tentative de culture du sésame dans le midi de la France; par M. Vimort - Maux, archiviste de la Société
- d’agriculture des Pyrénées-Orientales, à Perpignan.
- Le 25 avril 1845, j’ai semé à la voîée, comme on sème le froment, des graines de sésame dans deux carrés ayant chacun 4 mètres de large sur 9 de long; j’ai choisi, pour ce semis, deux natures de terre bien différentes.
- Le premier carré était composé de terre argileuse produite par l’inondation de 1842; cette terre n’avait pas été travaillée depuis deux ans.
- Le second carré est un ancien gravier qui servait à faire sécher les laines en suint lorsqu'on les avait lavées; cette terre est composée moitié de petits cailloux et moitié de mauvaise terre végétale. Ce carré, comme le premier, n’a reçu aucune espèce d’engrais, et la terre n’a été remuée que la veille de jeter la semence : j’ai voulu suivre, en cela, le mode employé en Syrie, les graines, que j’ai, étant de cette provenance; de plus, j’étais bien aise d’étudier le caractère et les exigences de cette plante, avant de rien conclure.
- Je ferai observer que, si j’ai choisi le 25 avril pour semer, c’est en raison
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- Agriculture.
- des pluies continuelles du mois d’avril et du froid qu’il faisait ; mais je crois qu’il conviendrait, en temps ordinaire , de semer vers le 10 avril, si l’année n’est pas trop pluvieuse; de cette manière, la plante n’est pas poussée aussi vivement par la chaleur, elle reste plus longtemps dans la terre, elle se donne des racines, et, travaillant ainsi, elle acquiert plus de force pour résister à un changement de température subit, ou à une trop grande quantité de pluie qui pourrait lui nuire, surtout lorsqu’elle ne fait que sortir de terre.
- Vers le 12 au 15 mai, la superficie de la terre commençait à verdir, et l’on reconnaissait facilement la production d’une plante étrangère par la coupe et le velouté que comporte la feuille de sésame, qui, dans son principe, est très-charnue, comme les plantes grasses.
- Le mois de mai ayant été pluvieux et froid, la végétation fut lente ; en juin, le développement fut plus grand, et, vers le 15 juillet, les fleurs commencèrent à se montrer; puis vint la formation des capsules. Dans la première quinzaine d’août, il n’y avait presque plus de fleurs, elles étaient rares : toutes les capsules étaient formées, et beaucoup étaient arrivées à leur entière croissance; il ne manquait que la maturité, qui eut lieu du 15 au 20 septembre; ce qui, en année commune, serait du 5 au 10.
- Comme garantie de ce que j’avance, j’adresse à la Société une petite caisse renfermant les plantes entières, telles qu’elles ont été arrachées, et revêtues de leurs capsules et graines.
- On reconnaît la maturité du sésame aux feuilles qui commencent à se dessécher; les capsules les plus avancées s’entr’ouvrent du haut, et l’écorce de la plante perd sa couleur verte. Il faut bien se garder de laisser mûrir à fond les capsules sur pied, elles s’ouvriraient toutes, et, lorsqu’on voudrait arracher la plante, toutes les graines tomberaient; il faut, par précaution, lorsqu’on juge que la graine est assez faite, ouvrir une capsule, quoiqu’elle soit encore verte au dehors. Si la graine est assez faite, de blanche qu’elle est, elle commence à devenir couleur de maïs clair ; alors on peut arracher la plante, en former des gerbes et les laisser sécher. La graine acquiert, au fur et à mesure que la plante sèche, son degré de maturité.
- Observations sur la culture du sésame dans le midi de la France ; par M. Vimort-Maux.
- J’ai dit, dans le précédent exposé, que j’avais voulu connaître le caractère et les exigences du sésame, et que, pour ce, je n’avais fait remuer la terre que la veille de semer, que cette terre renfermait toutes les mottes qui se rencontrent après un premier travail, surtout lorsqu’elle est restée deux ans sans
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- être cultivée; j’ai dit aussi que je n’y avais mis aucune espèce d’engrais pour réchauffer la terre, j’ai voulu laisser agir la nature pour me bien rendre compte.
- Quoique j’aie opéré dans le sens inverse de l’agriculture, mes sésames ont parfaitement réussi: et si l’année avait eu une température régulière comme d’ordinaire, en semant mes sésames le 10 avril, ils auraient été plus beaux et j’aurais pu les arracher le 5 septembre.
- Maintenant que j’ai décrit mon essai sur la culture du sésame, je crois qu’il est necessaire de dire ce qui pourrait convenir le mieux pour produire des quantités.
- Le sésame peut venir dans toutes les terres, quelle que soit leur qualité ; cependant, afin de l’excitera un plus fort rendement, je crois qu’il est indispensable de bien ameublir la terre, de la fumer raisonnablement comme si on voulait y mettre du blé. Je ne suppose pas que le sésame demande un surcroît d’engrais, par la raison que, s’il aime le soleil, la terre ne doit pas trop fortement exciter la végétation; ce qui, en cas de sécheresse, le ferait mourir.Ce qui confirme cette opinion, c’est que, ayant essayé de semer du sésame dans un terrain fortement préparé avec du terreau, la végétation a été prompte; les plantes croissaient à vue d’œil; toute leur force se faisait en hauteur : la tige était longue et mince; les fleurs ne sont venues qu’à l’extrémité, et, lorsque les chaleurs ont eu lieu, au bout de trois ou quatre jours la terre était desséchée ; il fallait continuellement arroser, autrement les feuilles.se séchaient : c’est ce qui m’a fait juger que le sésame aimait une bonne terre tempérée plutôt qu’une terre trop excitée.
- Selon moi, le sésame devrait être semé du 10 au 15 avril, si la température a la régularité des années ordinaires. A cette époque , la terre n’est pas en grand état de fermentation; elle se ressent de la température et des pluies de l’hiver : la graine met plus de temps à germer; de cette manière, elle se forme mieux. Il faut, pour celte plante, qui s’est élevée chez moi à 1m,20 et qui dans d’autres terrains irait jusqu’à 1m,50, que la terre soit bien ameublie, de manière que les racines puissent se multiplier et s’étendre assez profondément, afin de pouvoir maintenir l’équilibre de la tige, qui, se trouvant très-chargée de haut par le poids des capsules, pourrait, par l’effet du vent ou des pluies, se déraciner.
- Je crois aussi, et c’est ce que l’expérience prouvera, qu’ilnst indispensable que la graine de sésame soit suffisamment recouverte, pour que la racine de la plante ne se trouve pas à la superficie de la terre, qui, desséchée par l’ardeur du soleil, n’offrirait plus aux radicules l’état d’humidité qui entretient la vie 4e toutes les plantes.
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- AGRICULTURE.
- Le sésame ne veut pas être semé trop épais; les semis épais ne permettent pas au branchage de se former, par la raison que l’air et le soleil ne pénètrent pas dans le bas de la plante, qui est ombragée par son feuillage, lequel non-seulement est assez épais, mais qui a certaines feuilles d'une énorme grandeur : j’en ai mesuré qui avaient 9 centimètres de large sur 18 de long. Ces dimensions ne sont pas générales, mais, régulièrement, les feuilles de sésame ont, dans le bas de la plante, de 5 1/2 à 6 centimètres de large sur 12 à 13 de long, et progressivement elles diminuent et n’ont, dans le haut, que 2 centimètres sur 8 à 9. La plante, dis-je, privée d’air et de soleil dans le bas, monte toujours; toute sa force se fait dans le haut, elle ne fait des fleurs qu’à son extrémité ; tandis que, si le sésame est clair-semé, la plante pousse des jets dans tous les sens ; ces jets, parfois, sont aussi chargés de capsules que la souche. J’ai remarqué que, si le sésame est clair, les fleurs se forment à 25 centimètres de la terre, ce qui donne une plus grande étendue pour le développement des capsules.
- Je me suis également convaincu que le sésame veut rester sur la même terre où il est né, et ne peut résister à la transplantation.
- Le sésame ne craint pas l’humidité comme on pourrait le supposer, mais il a l’avantage de résister à la sécheresse.
- J’admets que le sésame, préparé comme je l’indique et dans le pays que je désigne, s’élèvera jusqu’à 1m,50, et que certaines plantes produiront jusqu’à 100 capsules qui renfermeront chacune de 52 à 64 graines. Ce qui me donne cette idée, c’est la force des plantes que j’ai récoltées, qui ont eu
- contre elles une mauvaise terre, mal préparée, une saison froide et presque
- toujours pluvieuse, c’est que, malgré tous ces contre-temps, j’ai obtenu jusqu’à 70 capsules par plante; mais la moyenne était de 45 à 50; ce qui ferait, en prenant pour moyenne 45 capsules par plante multipliées par 58 graines, une moyenne de 2,610 graines pour une. Que serait-ce si la production était secondée par une bonne terre, bien préparée, et par une température régulière? Je laisse aux hommes habitués à l’industrie agricole le soin de comparer le produit du sésame, qui ne demande aucun
- travail et qui est une récolte de quatre mois et demi. Ce serait une industrie de plus en Fi ance.
- Il serait important de constater si la graine de sésame récoltée en France, et qu’on aurait suffisamment laissée sécher, ne produirait pas une huile plus douce et en plus grande quantité que la graine venant de l’étranger, et qui aura été cueillie depuis six mois ou un an : l’enveloppe de la graine, en séchant trop, n’absorberait-elle pas une partie d’huile qui serait perdue , et le noyau ne serait-il pas exposé à rancir par le trop long temps? de plus, l’enveloppe, des-
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- SÉSAME.
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- séchée par l’air, ne contribuerait-elle pas à donner à l’huile un goût moins agréable ?
- Je ne terminerai pas sans donner encore une opinion et la raison de cette opinion.
- La terre argileuse est classée , en agriculture, comme terre froide à cause de la propriété qu’elle a de conserver l’humidité en se prêtant peu à l’évaporation, surtout lorsque aucune espèce d’engrais ne vient la rendre plus légère, la diviser et exciter en elle une fermentation plus grande. Je dois donc croire quintes sésames qui ont reçu, le ‘26 avril, une forte pluie et qui, pendant tout le mois de mai, ont été submergés , qui, en juin, juillet et août, ont eu à supporter, à des époques très-rapprochées, de forts orages, et qui ont été continuellement mouillés depuis le 1er septembre jusqu’au 20, soit par l’effet des pluies qui ont duré jusqu’à huit jours, soit par les rosées de la nuit; je dois croire, dis-je, que, dans un terrain d’une autre nature, malgré l’irrégularité de la saison, qui a été extraordinaire, mes sésames auraient été beaucoup plus productifs, et que peut-être le produit eût été doublé si l’année avait eu sa température ordinaire.
- On peut donc, sans crainte, faire l’essai de la culture du sésame dans les contrées que je vais indiquer ; je les ai parcourues dans tous les sens pendant dix-huit ans, à petites journées, en voyageant pour mon commerce; il n’est pas de petites localités que je n’aie visitées, et il m’a été permis d’observer la nature des terrés et la température de ces diverses contrées dans lesquelles je me suis trouvé à toutes les époques de l’année.
- Prenant le Roussillon pour point de départ, on peut tirer une lignequi prendra le bas des Alberas , à partir d’Argelès jusqu’à Illesmillos, la Tour-de-France, Estagel et toute la plaine qui entoure Perpignan jusqu’à la mer; Si-jean, Narbonne, Lésignan , une partie du Minervois, Béziers et toute la partie qui longe le canal, Pézenas, Montpellier, Lunel, Nîmes, Uzès, Remoulins, Avignon, Orange, Carpentras, Lisle, Vaucluse, Cavaillon, Apt, Per-thuis, les environs d’Aix, Brignoiles, Saint-Maximin, Orgon, Salon, Saint-Remy, Tarascon, Arles.
- Beaucoup d’autres petites localités de la Provence peuvent bien convenir, mais il Y a peu de terres labourables disponibles pour cette culture; le reste du Var et les Bouches-du-Rhône, quoique possédant un beau ciel, n’ont pas assez de terre en plaine. Dans les Basses-Alpes, on trouverait bien encore quelques vallons, mais tous ces pays ont l’emploi forcé de leurs terres.
- Il est bien entendu que je ne parle que des terres labourables qui existent dans ces divers pays, et non de celles occupées par la vigne et l’olivier.
- Quarante-quatrième année. Décembre 1845. T6
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- NOTICES INDUSTRIELLES
- extraites de diverses publications périodiques jrançaises et étrangères*
- ARTS MÉCANIQUES.
- Nouveau moteur à vapeur ; par MM. Isoard et Mercier.
- Dans sa séance du 17 septembre dernier, M. le baron Seguier a entretenu le conseil d’u ne machine à vapeur de M. Isoard, qui se distingue par l’originalité de sa conception et de ses effets. Nous n’avons pu alors donner une idée exacte de cette machine, faute de renseignements suffisants; mais M. le baron Seguier, ayant présenté à l’Académie des sciences un modèle de ce nouveau moteur, est entré dans des détails que nous allons consigner ici :
- La machine dont il s’agit est du genre de celles dites à réaction', elle est d’une remarquable simplicité, n’ayant ni fourneau, ni chaudière, ni cylindre, ni piston, ni volant. Elle se compose d’un axe creux soutenu verticalement au centre d’un trépied et supportant un plateau horizontal; un tube de fer, enroulé plusieurs fois sur lui-même, est disposé eu forme de vis cylindrique sur le plateau ; ce tube adhère, par son extrémité inférieure, à l’axe vertical, dont il est comme la continuation; son extrémité supérieure se termine par un orifice rétréci dirigé à la tangente.
- Un cône en tôle s’élève au centre du tube enroulé ; une trémie fixée à un second plateau sert comme de couvercle à l’appareil. L’axe vertical est muni d’une poulie ou d’un pignon pour transmettre la force par courroie ou par engrenage; un réservoir supérieur ou un organe d’injection forme le complément de cette machine, qui fonctionne de la manière suivante :
- Des fragments de coke enflammés sont jetés dans la trémie qui surmonte l’appareil ; en tombant sur le sommet du cône central, ils se distribuent circulairement autour de sa base; l’espace ménagé entre le cône et le tube en est rempli. Le foyer étant garni, le feu s’allume, le tuyau s’échauffe, et bientôt la machine se trouve prête à commencer à tourner. Il suffira qu’un filet d’eau descendant d’un réservoir supérieur, ou injecté avec une pompe, pénètre dans les circonvolutions du tube en passant au travers de l’axe creux et se transforme en vapeur, pour que, en s’échappant par l’orifice tangent, la force de réaction du jet de vapeur communique une vitesse angulaire à tout l’appareil.
- La force centrifuge résultant du mouvement giratoire fait passer de l’air à travers des fentes ménagées dans la base du cône central ; le feu est activé, la chaleur du tube augmente, la vaporisation devient plus considérable; le mouvement redouble; celte progression d’effet se continue, la vitesse devient énorme ; la résistance qui sert à la modérer sera l’expression du travail utile de ce nouveau moteur.
- Celte machine diffère de toutes celles qui ont été imaginées jusqu’à ce jour, non-seulement par son mode de construction, mais encore par la manière toute spéciale dont la vapeur y est employée. Au lieu d’être dirigée du générateur dans l’appareil moteur et de subir, chemin faisant ou au moment même où elle produit son effet utile, toutes les pertes dues à la diminution du volume par suite de son refroidissement, la vapeur est maintenue à une très-haute température dans le tube même où elle a été gé-
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- nérée, et les relations de surfaces chauffées et d'eau injectée sont c alculées de façon à ce que la vapeur ne s’échappe par l’orifice qu’après avoir acquis un surcroît de température qui lui permet d’agir à la fois comme vapeur et comme gaz dilaté. Sous ce point de vue surtout, la machine de M. Isoard est une application toute nouvelle du principe si ancien de la réaction, dû à Héron d’Alexandrie.
- Cette machine a fonctionné dans une des salles de l’Institut : on a été surpris de son peu de volume comparé à la puissance de son action. Dans cette expérience, le moteur n’a pas exécuté plus de 800 à 1,000 tours à la minute, mais sa vitesse ordinaire est de 2 à 3,000 tours.
- Restent à connaître la consommation du combustible et la dépense, à l’égard desquelles M. le baron Seguier ne s’est point expliqué j c’est ce que déterminera sans doute la commission qui a été nommée pour examiner la machine, (.Académie des sciences, 29 décembre 1845.)
- Sur la dilatation de la maçonnerie en briques et sur les cheminées d’usines ;
- par M. Cubitt.
- Le mémoire de M. Cubitt se réfère particulièrement à une cheminée en briques con-struitedans les usines de l’auteur, à Pimlico. Le corps de cette cheminée est renfermé dans une tour qu’on a eu soin d’isoler de tout autre objet; aucun des planchers de la tour ne le louche, parce qu’on a voulu que les briques qui le composent pussent s’élever ou s’abaisser librement par l’effet de la chaleur, sans tourmenter les différentes parties de la tour. Quoique les briques soient une des matières les moins dilatables par la chaleur, la hauteur de cette cheminée varie sensiblement par le seul effet des différences peu considérables de température qu’éprouvent la fumée et les vapeurs qui la traversent. Ces différences sont toujours comprises dans la limite de 121 degrés seulement, et cependant la longueur de la cheminée, à une hauteur de 27m,432, varie de près de 0m,015 par cette seule cause. On doit conclure de ce fait que les murs extérieurs de la tour portant le plancher sur lequel on mesure les variations de la hauteur éprouvent des changements continuels.
- Les parois de la cheminée sont montées parallèlement : son diamètre intérieur est de lm,500; sa hauteur totale, à partir du sol, de 33 mètres. Les fondations ont été posées à une hauteur convenable pour la nature du sol ; elles reposent sur une couche de gravier située à 3m,353 en contre-bas du terrain environnant. Afin de répartir le poids sur une surface suffisante, on a commencé par former une couche de béton de 7 mètres en carré et de 1 mètre d’épaisseur, sur laquelle on a construit une masse de maçonnerie en briques de 6m,400 en carré et de 0m,600 d’épaisseur, liée avec du ciment et formant une masse aussi solide que si l’on eût employé un bloc d’une seule pierre, au centre de cette fondation on a réservé un puits de 0m,450 de diamètre, descendant assez bas au-dessous de la ligne des eaux souterraines pour que l’on fût sûr que l’extrémité inférieure du conducteur d’un paratonnerre y plongerait toujours dans l’eau.
- Les murs de la tour ont 0m,356 d’épaisseur dans toute leur hauteur, et renferment
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- dans œuvre un espace de 4m,490 en carré à leur base, diminué de 0m,305 à leur couronnement, parce qu’ils ont été construits avec un peu d’inclinaison. Des escaliers adaptés à ces murs permettent de monter jusqu’au beffroi de la cloche, et jusqu’à un réservoir d’eau supplémentaire pour l’alimentation des chaudières à vapeur. On se sert aussi de ces escaliers pour arriver facilement au sommet de la cheminée, afin de constater les variations de la température des fluides élastiques qui s’en échappent et de reconnaître si le feu n’est pas poussé de manière à occasionner une perte inutile de chaleur. -
- Le tuyau de la fumée, à partir du pied jusqu’à la hauteur, de 7ra,390, est formé d’une brique et demie d’épaisseur, et même à sa base, à l’endroit où il reçoit les carneaux de la chaudière, il est fortifié par un rang de briques de plus •„ dans toute cette partie, les briques sont de la dimension et de la figure ordinaires; mais, au-dessus, elles ont été fabriquées exprès en forme de secteurs de zone circulaire.
- Dans la deuxième partie, qui a 3m,428 de hauteur, la maçonnerie a 0m,254 d’épaisseur; dans la troisième partie, qui a 12"»,268 de hauteur, elle est épaisse de 0m,228; dans la quatrième partie, élevée de 5m,400, elle ne porte que 0m,202; dans la cinquième partie, comprenant 2m,257, elle n’a plus que 0m,177; enfin, dans tout le reste, on ne l’a faite que de 0m,152 d’épaisseur.
- La première chose que l’on s’est proposée en construisant la tour a été de cacher cette cheminée, dont l’aspect pouvait exciter les réclamations du voisinage. Comme on avait le projet d’empêcher qu’il n’en sortit aucune fumée noire, on a cru que, si l’on masquait cette cheminée, son existence ne serait pas même remarquée; on pensait, en outre, que cette disposition serait accompagnée d’avantages plus positifs capables de compenser l’augmentation delà dépense et qui ont, effectivement, été réalisés.
- Une économie considérable de combustible est résultée de ce que la cheminée a été préservée, par la tour environnante, de l’influence du froid, de la pluie et de la neige. Il ne semble pas moins utile de garantir la cheminée que les carneaux, ou que la chaudière même des causes de refroidissement; car, pour assurer le passage, dans le fôyer, d’une quantité d’air suffisante pour soutenir l’activité de la combustion, il est nécessaire que la colonne ascendante de fumée soit assez légère et, par conséquent, assez chaude pour occasionner un tirage suffisant. Plus on peut conserver la chaleur d’une cheminée, plus on épargne donc de combustible, et l’avantage que présente, sous ce rapport, une cheminée enveloppée ne peut être révoqué en doute.
- La tour, à cause de sa grande élévation , fournit un moyen d’obtenir une pression suffisante pour faire pénétrer dans les chaudières l’eau du réservoir construit à son sommet; ce réservoir offrirait donc un secours utile dans le cas où la pompe foulante cesserait de fonctionner et dans celui où, l’évaporation poussée trop loin, la négligence mise dans l’alimentation exigerait que l’on y recourût. Les dangers d’explosion se trouvent donc ainsi diminués, ou du moins la régularité de la marche des chaudières devient plus certaine. (Civil engineer s journal, juillet 1845.— Journal des usines, octobre 1845.) .
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- Appareil propre à mesurer, pendant un temps indéterminé, le produit constant ou variable (Pun cours d'eau • par M. Lapointe.
- Cet appareil se compose d’un tube cylindrique en fonte, d’un petit moulinet à ailettes hélicoïdes et d’un compteur. Le tube, évasé à son entrée, suivant la forme de la veine contractée, est fixé, par un rebord et des boulons, autour d’une ouverture circulaire pratiquée dans un barrage retenant les eaux à jauger; il est disposé horizontalement au-dessous du niveau d’aval, de manière à être complètement noyé. L’écoulement de l’eau doit se faire entièrement par le tube ou par plusieurs tubes disposés de la même manière dans le barrage et ayant des dimensions proportionnées au volume d’eau à mesurer. Le moulinet est placé au centre d’une section transversale du tube; son arbre, qui est horizontal , porte une petite roue d’angle engrenant avec une autre de même rayon ; cette dernière est disposée à l’extrémité inférieure d’un arbre vertical traversant le tube et communiquant au compteur le mouvement que le moulinet reçoit du courant. Le compteur, fixé au-dessus d’un support boulonné sur le tube, doit donner Je nombre de tours du moulinet lorsque l’écoulement a lieu.
- On voit, par cette disposition, que le nombre de tours du moulinet doit croître suivant une certaine loi avec la viiesse de l’eau dans le tube ou avec le débit. A l’inverse, cette loi, étant déterminée expérimentalement, pourra servir à calculer le volume d’eau débité par le tube dans un temps quelconque, quand on connaîtra le nombre de tours fait par le moulinet durant ce temps.
- Cet instrument, d’un usage facile, sera applicable dans presque toutes les localités, et, à l’aide de trois tubes seulement ayant des dimensions convenables, on pourra mesurer, en les employant ensemble ou séparément, depuis 100 jusqu’à 3,000 litres par seconde, ce qui renferme le plus grand nombre des cas de la pratique, et cela avec une perle de chute de 1 à 2 décimètres au plus pour engendrer la vitesse de l’eau dans le tube. {Acad, des sciences, 24 novembre 1845.)
- ARTS CHIMIQUES.
- Sur les encres typographiques ,* par M. Rouget de Lisle.
- L’auteur a entretenu le conseil d’administration de la Société d’encouragement, dans sa séance du 23 juillet 1845, des recherches qu’il a faites sur la composition des encres d’imprimerie; ces recherches sont consignées dans le Dictionnaire des arts et manufactures, auquel nous les empruntons.
- On sait que les encres typographiques généralement en usage en France sont composées d’huile cuite et de noir de fumée,* lorsque l’huile est mal cuite ou mal dégraissée, les encres jaunissent par le temps.
- Depuis quelques années on a introduit, en Angleterre, de notables améliorations dans la composition de ces encres, en supprimant complètement l’huile cuite. Déjà, en 1839 , M. Rouget de Lisle avait proposé à plusieurs imprimeurs français une encre analogue; mais tous la rejetèrent, parce que, disaient-ils, elle était trop brillante et trop chère. Aujourd’hui, ces mêmes imprimeurs font venir d’Angleterre des encres qui leur reviennent de 12 à 24 fr. lekilog., c’est-à-dire à des prix de moitié et du triple plus
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
- élevés que ceux des encres que l’auteur leur avait proposées cinq années auparavant.
- Les fabricants anglais font entrer, dans la composition de leurs encres typographiques, des ingrédients qu’on n’emploie pas en France; il paraît que ce sont des résines molles et solides, des baumes, du savon jauue de résine, des savons gras, etc.
- Yoici une recette pour préparer les encres que les imprimeurs pourront employer avec confiance.
- Trois opérations sont nécessaires pour former cette encre : 1° faire le noir convenable pour colorer suffisamment ; 2° faire le meilleur choix ou le meilleur dosage d’autres ingrédients que l’huile cuite, et les mélanger assez intimement pour obtenir constamment un excipient homogène et sirupeux ; 3° mélanger ou broyer cet excipient avec le noir, de manière à former une encre d’un beau noir, compacte, assez résistante au toucher, uniforme dans sa composition, ayant la propriété d’adhérer facilement et uniformément aux rouleaux, aux caractères en relief, au papier légèrement humide, sans le pénétrer, et de sécher très-promptement.
- Les vernis à l’huile de lin ou de noix non épurée à l’acide sulfurique sont très-siccatifs et les seuls propres à faire les encres d’imprimerie; celle de noix mériterait la préférence, car elle s’épaissit beaucoup moins par la cuisson, mais elle est trop chère.
- Les résines peuvent entrer dans la composition d’une bonne encre noire, mais la poix noire purifiée et mêlée, à chaud, avec de la cire jaune doit être préférée à tous égards.5
- Les baumes du Pérou ou du Canada, traités par l’alcool et la distillation pour enlever l’huile volatile, donnent, à l’encre, du luisant et du mordant; mais le baume de copahu dont on a enlevé l’huile volatile par la distillation, traité, à la température ordinaire, par l’huile de pétrole rectifiée, est encore meilleur : on le broie sur un marbre à l’aide d’une molette, avec une proportion convenable de savon jaune, de résine ou de savon gras, de térébenthine de Venise et de copal en poudre, si l’on veut avoir une encre très-briîlante.
- Le savon de résine jaune est aussi une matière très-utile et même indispensable pour la préparation d’une bonne encre, car elle lui donne du liant et de la facilité à se déposer sur les caractères et sur le papier.
- Le noir de fumée végétal est, dit-on, employé, en Angleterre, préférablement à tous les autres noirs, dans la composition des encres de première qualité; en France, on emploie le noir de résine purifié.
- L’indigo seul ou mélangé avec un poids égal de bleu de Prusse et l’ocre rouge calcinée, employés en petite quantité, donnent à l’encre un noir très-intense.
- Voici, d’après'M. Savage, une recette pour fabriquer l’encre ordinaire avec le vernis.
- Mettez, dans un poêlon de terre assez grand pour contenir toute l’encre, 75 gram. d’indigo et pareille quantité de bleu de Prusse, bien broyés, avec 2 kil. du plus beau noir de résine et 1 kil. 750 grammes de noir végétal; versez ensuite, sur cette composition, lentement et par degrés, le vernis chaud et remuez constamment pour incorporer convenablement toutes les matières. Gela fait, soumettez le mélange à un broyage à la molette jusqu’à ce qu’il forme une pâte granulée, luisante et parfaitement homogène.
- On peut fabriquer l’encre pour l’impression des vignettes de la manière suivante :
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- PROCÈS-VERBAUX.
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- Baume de copahu. ................................. . 36 parties.
- Noir de fumée............................................12
- Indigo et bleu de Prusse par parties égales. . . 5
- Ocre rouge.............................................. 3
- Savon de résine. ....................................... 12
- On broie ce mélange sur une table de marbre avec une molette circulaire.
- ------- —i >08 in -----
- Extrait des proces-verbaux des séances du conseil d’administration de la Société d’encouragement.
- î?
- Séance du 10 décembre 1845.
- Objets présentés. M. Gautier, passage Yéro-Dodat, 14, adresse la description d’un nouveau système de propulsion à air comprimé sur les chemins de fer, système qui permet , selon l’auteur, de récupérer, sur chaque section du tube propulseur, les trois quarts de la force primitive employée.
- M. Aubineau, horloger, rue Saint-Martin, 138, sollicite l’examen d’un système d’enrayage ayant pour but de prévenir les accidents sur les chemins de fer.
- M. Guinier, rue de Grenelle-Saint-Honoré, 35, présente un système de robinets applicables à la distribution des eaux.
- M. Fietz, rue des Fossés-du-Temple, passage de la Boule, 7, annonce que, ayant retrouvé en Allemagne le canard mécanique de Yaucanson dans un état complet de dégradation , il en a rétabli le mécanisme en y ajoutant quelques modifications ; il pense que la Société verra avec intérêt cette œuvre de mécanique, dont les éléments peuvent recevoir d’utiles applications dans l’industrie.
- M. Michel, imprimeur, rue Saint-Benoît, 32, soumet à la Société les produits d’un nouveau procédé de clichage dont il est l’inventeur, et qu’il apppelle clichés bitumineux.
- M. Millet adresse, pour être déposé, un paquet cacheté portant pour suscription, Recherches sur l’exploitation des bois. Le dépôt est accepté.
- M. Parisot, rue du Pont-Louis-Philippe, 1, présente un petit appareil inventé par M. Joseph Gierster, agronome distingué de l’Autriche, et destiné à remplacer l’action manuelle de traire les vaches : cet appareil consiste en quatre petits tuyaux frayeurs qu’on introduit à la fois dans les quatre trayons de la vache, et dont la pose est suivie immédiatement de l’écoulement du lait.
- M. Gagnage, rue de l’École-de-Médecine, 37, adresse un échantillon d’engrais qu’il a ppelle cendres végétatives.
- Il est fait hommage, à la Société,
- 1° Par M. Lejeune, de Marseille, d’une brochure intitulée, Un mot sur le crédit fon-c ter et programme de T établissement d’une caisse foncière ,*
- 2° Par M. de Caligny, de deux numéros du journal VInstitut, contenant les communications qu’il a faites à la Société philomathique, dans ses séances des 8 et 22 novembre
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- dernier, 1° sur les roues à pistons et à chapelet ; 2° sur les tourbillons d’une veine liquide et sur leur action dans un pertuis d’écluse ;
- 3° Par MM. Mathias et Callon, des Études sur la navigation fluviale par la vapeur $
- 4° Par M. Ador, d’une brochure intitulée, Grande révolution bienfaisante dans toutes les industries du monde, opérée par le générateur trinitaire ;
- 5° Par M. Vignon, d’une ode sur la découverte de la vapeur ;
- 6° Par M. Pierre Dubois, d’un discours en vers sur l’horlogerie;
- 7° Par la Société industrielle de Mulhouse, du numéro 91 de son Bulletin;
- 8° Par la Société d’émulation de Rouen, des programmes des prix proposés par cette Société pour 1846, 1847 et 1848 ;
- 9° Bulletin de la Société d'économie rurale de Vienne, en langue allemande ;
- 10° Par le congrès des vignerons français, du recueil de ses actes pendant la troisième session, qu’il a tenue à Marseille en août 1844.
- M. Combes, secrétaire, après avoir fait ressortir le mérite de l’ouvrage de MM. Mathias et Callon sur la navigation fluviale par la vapeur, signale divers prix proposés par la Société d’émulation de Rouen, et énumère les mémoires insérés dans le recueil de la Société de Tienne et qui méritent de fixer l’attention du comité d’agriculture.
- M. Gaultier de Claubry dépose sur le bureau, de la part de M. Minotto, membre de l’Institut impérial et royal de Venise, deux brochures en langue italienne, l’une sur un nouveau thermomètre , l’autre concernant l’usage économique des combustibles et les avantages de l’air comme force motrice.
- M. Frémy, secrétaire, annonce que M. de Marivault, membre du comité de commerce, fait don, à la Société, d’un manuscrit intitulé, Becherches économiques et statistiques sur le produit des récoltes servant à la nourriture de l'homme. Ce travail, fruit de longues années d’études, est accompagné de la lettre suivante :
- « Messieurs, m’étant livré, en 1836 et 1837, à des recherches statistiques et économiques sur la situation des récoltes de la France, je crus devoir transmettre mon manuscrit à M. le ministre de l’agriculture et du commerce. Ce travail était déjà resté, pendant quatre mois, dans les bureaux du directeur de la division commerciale, lorsque M.le ministre voulut bien m’exprimer le désir d’en faire faire un examen spécial par la direction de l’agriculture; je le laissai, en conséquence, à sa disposition, et ce ne fut que cinq mois après, que, ayant à entreprendre un long voyagé, j’en réclamai le renvoi.
- « Je m’étais proposé de compléter mes recherches et d’en livrer le résultat à l’impression; mais des absences successives, et, en dernier lieu, mon état de souffrance, devenu presque habituel, m’en ont enlevé la possibilité. Toutefois, comme l’ensemble de la situation de la France ne s’est que faiblement modifié, les documents que j’ai rassemblés en 1836 et auxquels j’ai ajouté postérieurement quelques annexes peuvent encore être consultés avec fruit ; c’est cette persuasion qui m’engage à les offrir au conseil dont j’ai l’honneur de faire partie : je lui ai déjà soumis, il y a quelques années, mes vues sur l’organisation du crédit agricole par le concours des approvisionnements de réserve, dont j’ai proposé l’établissement dans mon cinquième chapitre.
- « Ayant présenté, dans le chapitre suivant, l’état de situation de chaque région de
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- PROCÈS-VERBAUX.
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- ia France sous le rapport de l’étendue , de la population , des recettes du trésor, des voies de circulation, du produit des récoltes, etc., etc., j’ai reproduit séparément, dans un tableau synoptique que je joins à mon manuscrit, cette partie importante de mon travail. L’examen de ce tableau et celui des notes qui s’y rapportent feront connaître combien il est désirable que la volumineuse publication qui a été entreprise au ministère de l’agriculture et du commerce ne soit considérée que comme un essai propre à faciliter de nouvelles recherches et à faire obtenir, par sa révision, des documents statistiques dignes de toute confiance.
- « Veuillez, messieurs, accueillir favorablement l’offre que je prends la liberté de vous faire, et agréer l’expression de ma haute considération et de mon dévouement.
- « De Marivault,
- « membre du comité de commerce. »
- Paris, le 8 décembre 1845.
- Rapports des comités. Au nom du comité des arts mécaniques, M. Vauvilliers lit un rapport sur une disposition de voitures pour le transport des fardeaux, imaginée par M. Fusz.
- Le comité propose de remercier l’auteur de sa communication et de faire insérer le rapport au Bulletin, accompagné d’une gravure et d’une légende descriptive. (Approuvé.)
- Au nom du même comité, M. Amêdêe Durand lit un rapport sur les procédés de filage et de dévidage de la soie, de M. Locatelli.
- Après de nombreux développements sur les appareils présentés par l’auteur, M. le rapporteur annonce que le comité dont il est l’organe, se renfermant strictement dans les considérations mécaniques, qui seules peuvent être traitées par lui, propose 1° que la haute approbation de la Société soit accordée à M. Locatelli pour les éléments constitutifs nouveaux qu’il a introduits dans le filage de la soie; 2° que les figures et une description des appareils soient insérées au Bulletin, ainsi que le rapport. (Approuvé.)
- M. Amédée Durand fait, au nom du même comité, un rapport sur la coutellerie de M. Picault, rue Dauphine, 52.
- Cet industriel a présenté des couteaux et des serpettes qui sont taillés sur un côté, et qu’il désigne sous le nom de couteaux à tranchant de scie.
- M. le rapporteur fait ressortir les avantages de ce mode de fabrication, quia reçu la sanction de l’expérience.
- Le comité propose d’accorder l’approbation de la Société aux produits de la coutellerie de M. Picault et de les faire connaître par la voie du Bulletin. (Approuvé.)
- Au nom d’une commission spéciale, M. Chevallier lit un rapport sur les perfectionnements apportés, par M. Frémy, dans la fabrication des papiers et toiles verrés et émerisés.
- La commission, après avoir reconnu que M. Frémy a le mérite d’avoir fait apprécier une industrie qui, par ses soins et son intelligence, a progressé d’une manière remarquable , et d’y avoir introduit avec succès la fabrication par machines, propose 1° de Quarante-quatrième armée. Décembre 1845. 77
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- PROCÈS-VERBAUX
- remercier l’auteur de ses utiles et intéressantes communications!, en le félicitant sur les nouveaux succès qu’il a obtenus ; 2° de faire insérer le rapport au Bulletin, accompagné de la gravure et de la description de l’appareil de M. Frémy. (Approuvé.)
- Au nom d’une commission spéciale, M. ffuzxtrd lit un rapport sur les résultats du concours ouvert pour des expériences sur les moyens de peupler de sangsues les mares ou étangs qui, en 1840, n’avaient pas encore nourri de ces animaux.
- M, le rapporteur, après avoir donné un aperçu des travaux des concurrents qui se sont présentés, propose, au nom de la commission, de décerner 1° une médaille de la valeur de 100 fr* à M. Meurdefroy, pharmacien à l’hôpital militaire de Toulouse, pour ses observations sur les conditions dans lesquelles §e trouvent les étangs produisant des sangsues, et sur les multiplications qu’il a obtenues dans de petits réservoirs artificiels de sa création ; 2° une médaille de la valeur de 300 fr. à M. Hederich, pharmacien à Moritzbourg (royaume de Saxe), pour ses expériences sur la multiplication en grand des sangsues dans de vastes bassins de sa création.
- M. le rapporteur propose de continuer le concours à l’année 1847, et de prier M. le ministre compétent de charger les consuls de France de lui transmettre des renseignements sur les tentatives qui ont été faites en Allemagne pour multiplier les sangsues, et, en même temps, de s’occuper d’une législation qui pût prévenir leur dépopulation et produire une nouvelle population des étangs à sangsues qui existent en France.
- M. Huzard lit, au nom de la même commission, un rapport relatif au prix de 1,500 fr. proposé pour les expérimentateurs qui auront trouvé des moyens économiques de faire dégorger les sangsues ayant servi une première fois à la succion et de les rendre propres à un nouvel usage.
- M. le rapporteur, après avoir rendu compte des divers mémoires envoyés par les concurrents, fait voir que deux procédés paraissent avoir atteint complètement le but, et il propose de distribuer le prix entre les concurrents.
- Le premier procédé indiqué consiste à placer les sangsues avant déjà servi dans des bassines réunissant les conditions les plus favorables à la santé do ces animaux, afin que ceux-ci y dégorgent et y digèrent lentement le sang qu’ils ont ingéré.
- Le second moyen est propre à faire dégorger artificiellement les sangsues à l’aide d’une pression exercée sur l’animal , d’arrière en avant, et cela entre les doigts de l’opérateur.
- La commission propose de décerner 1° une médaille de la valeur de 300 fr. à l’auteur du mémoire inscrit sous le n° 12, et relatif au premier mojon, pratiqué en grand et avec succès dans l’hôpital de Douai ; 2° une médaille de la valeur de 100 fr. à l’auteur d’une thèse imprimée portant le n° 6, pour avoir indiqué, il y a déjà longtemps, le second moyen , et pour avoir prévu les résultats avantageux et économiques qu’on pourrait en retirer dans les hôpitaux; 3° une médaille de la même valeur de 100 fr. à M. Delayem, officier de santé à Arras, pour l’emploi, déjà ancien dans sa pratique privée, du même moyen ; ¥ une médaille delà valeuF de 400 fr. à M. Herz, médecin à Wurtzbourg, pour les résultats économiques ohtenus , dans l’hôpital de cette ville, de l’emploi des mêmes moyens; 5° enfin une médaille de la valeur de 500 fr. à l’au-
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- teur du mémoire relatif aux résultats économiques et avantageux obtenus à l’Hô-tel-Dieu de Paris, en 1843 et 1844, et qui ont motivé l’extension en grand du procédé dans les établissements dépendant de l’administration des hôpitaux et hospices civils de Paris.
- Après une longue discussion, les deux rapports sont renvoyés à la commission, pour être examinés de nouveau.
- Communications. M. Pèligot met sous les yeux des membres du conseil divers produits de bijouterie et des camées en fonte de fer provenant de la fabrique de Mi Glantz, à Vienne, en Autriche. Il fait remarquer la netteté des formes etla délicatesse de ces produits, qui sont dus aux précautions prises, bien entendu, dans le moulage. Les pièces, qui ont peu besoin d’être retouchées , sont adoucies dans le charbon de bois; elles acquièrent la propriété d’être malléables et sont susceptibles de prendre un beau poli. La fonte employée à cet usage provient des minerais de Styrie. M. Glantz coule, avec une délicatesse égale, des pièces en laiton, argent et or. On voit que le travail de la ciselure est pour ainsi dire nul, d’où résulte une économie notable : c’est sous ce point de vue principalement que les produits de M. Glantz méritent de fixer l’attention delà Société d’encouragement.
- M. le président, en adressant les remercîments du conseil à M. Pèligot, pense que ce mode de fabrication pourrait donner lieu à examiner s’il ne serait pas utile de proposer un prix ; il invite les comités des arts mécaniques et des arts chimiques à examiner la question.
- M. Payen fait fonctionner, sous les yeux des membres du conseil, son appareil dit extracteur à distillation continue, décrit et figuré page 535 du Bulletin de novembre ; il en démontre les avantages et signale les modifications qu’il y a apportées, et qui consistent principalement en un robinet placé au bas de l’allonge.
- M. le président adresse à M. Payen les remercîments du conseil pour cette intéressante communication.
- Séance du 24 décembre 1845.
- Correspondance. M. Bernard, médecin à la Couronne, prés Angoulême (Charente), en recherchant le moyen de réunir sous forme de papier-carton toutes les plantes médicinales, les poudres et les farines non huileuses employées, dans la thérapeutique, à préparer des cataplasmes et des vésicatoires, annonce qu’il est parvenu à former des papiers-cartons pourvus de toutes les propriétés nécessaires pour en faire un bon médicament externe.
- Le conseil, considérant que les médicaments ne peuvent être l’objet de l’examen de la Société, quel que soit le mérite de leur préparation , invite M. Bernard à soumettre le résultat de ses travaux à l’Académie de médecine.
- Objets présentés. M. Cochrane , cité Turgot, i , dépose le modèle d’une machine à scier les bois sous tous les angles voulus, inventée par M. James Hamilton, citoyen des États-Unis. M. le ministre de la marine a autorisé l’installation , dans les chantiers du port de Toulon, de cette machine, qui est propre à couper les bois de charpente suivant des surfaces courbes.
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- PROCÈS-VERBAUX.
- M. Collardeau, constructeur d’instruments de précision, rue du Faubourg-Saint-Denis , 56, présente un instrument portant des échelles de réduction pour le dessin linéaire.
- L’auteur pense que cet instrument, qui facilitera l’étude et le tracé des cartes et des plans réduits, est propre à fixer le choix du dessinateur sur un petit nombre de bases dont la substitution à la multitude de celles actuellement employées serait une véritable simplification.
- M. Combes, secrétaire, fait connaître que l’Académie impériale de Saint-Pétersbourg a adressé à la Société 1° le recueil des actes de sa séance publique tenue le 29 décembre 1844; 2° les mémoires qui lui ont été présentés par divers savants et qui ont été lus dans ses assemblées, tome 4, 6e livraison, 1845 ; 3° ses mémoires, sciences mathématiques, physiques et naturelles, 6e série.
- M. Potoniè, rue Neuve-Saiut-François, 5, a remis une notice sur l'exportation des articles de Paris en tous pays, et spécialement en Chine.
- M. Combes signale tout l’intérêt qui doit s’attacher à cette communication, qui mérite de fixer l’attention du comité de commerce, auquel il propose de la renvoyer.
- Il est fait hommage, à la Société, des ouvrages suivants :
- 1° Journal des usines et des brevets d’invention, par M. Viollet, novembre 1845 : ce cahier renferme la suite d’une note fort intéressante de M. Viollet sur la hauteur à laquelle il convient de placer les roues hydrauliques à vanne plongeante ;
- 2° Revue générale de l’architecture et des travaux publics, publiée sous la direction de M. César Daly, 3e numéro du 6e vol.;
- 3° Études sur la culture, les industries et le commerce du Un et du chanvre en France : 2e partie, Culture du lin en Irlande depuis 1841 , et dans la Bretagne et l’ouest de la France, par M. Chérot, filaleur et manufacturier à Nantes;
- 4° Journal des économistes, décembre 1845 ;
- „ 5° Annales de l’agriculture française, décembre 1845;
- 6° Le Lithographe, 5e année, n° 51;
- 7° Bulletin de la Société pour Vinstruction élémentaire, octobre et novembre 1845 ;
- 8° Bulletin des séances de la Société royale et centrale d’agriculture, rédigé par M. Payen, secrétaire perpétuel : 2e série, 1er vol., n° 4, contenant les séances des 5 et 19 novembre 1845.
- M. Frêmy, l’un des secrétaires, signale dans ce Bulletin, entre autres utiles documents, 1° une note de M. Sa</ere?intitulce, Des effets de la température de l’année 1845 sur les fruits. les bâtâtes, les pommes de terre, les topinambours, les navets, betteraves , etc. ; 2° diverses communications sur la maladie des pommes de terre; 3° uné circulaire contenant une série de questions, relatives au même sujet, adressées aux membres correspondants et présidents des associations agricoles, circulaire rédigée par M. Payen, au nom d’une commission spéciale; 4° l’extrait d’une note de M. Vinson,h la Courneuve, près Saint-Denis, sur les avantages que l’on peut retirer du lait de brebis.
- Rapports des comités. Au nom du comité d’agriculture, M. Huzard lit un rapport sur
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- PROCÈS-VERBAUX.
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- un mémoire de M. Vimort-Maux, relatif à la culture du sésame dans le midi de la France.
- L’auteur, connaissant le désir de la Société de voir publier une instruction sur le sésame, sa culture et les localités où cette culture pourrait être tentée, a entrepris une série d’expériences sur ce sujet ; il a consigné dans un mémoire le résultat de ses travaux et de ses observations.
- Le comité d’agriculture , tout en émettant quelques doutes sur la réussite de cette plante oléagineuse, pense qu’il est utile de faire connaître, par la voie du Bulletin, les essais tentés par M. Vimort-Maux.
- M. le comte de Gasparin, l’un des vice-présidents, entre dans quelques développements sur les tentatives qui ont été faites pour introduire la culture du sésame en France ; il fait observer que leur insuccès est dû aux différences du climat de l’Égypte et de la France ; en Égypte, on s’est livré à la culture du colza, qui a donné des produits au moins égaux à celle du sésame.
- M. de Colmont rappelle que, lorsque la Société s’est occupée pour la première fois de la culture du sésame, il avait exprimé l’opinion que cette culture pourrait être tentée avec des chances de succès dans les environs d’Ajaccio (Corse); il croit donc qu’il serait utile d’envoyer le mémoire de M. Vimort-Maux à M. le ministre de l’agricuiture et du commerce, en le priant d’ordonner des essais dans cette partie de la France.
- M. le comte de Gasparin partage cette opinion.
- Le conseil adopte cette proposition et décide, conformément aux conclusions du rapport, que le mémoire de M. Vimort-Maux sera inséré au Bulletin. (Voy. plus haut, p. 591.)
- Communications. M. Sainte-Preuve met sous les yeux du conseil plusieurs appareils dont les dessins sont tracés sur le tableau; le premier représente un organe de transmission et d’inscription desdépêches télégraphiques, comme dans le télégraphe électrique de Morse : il s’y trouve un aimant temporaire, un aimant permanent, des fils conducteurs qui mettent alternativement le premier en fonction ou l’abandonnent à l’état naturel; un rouleau de papier qui reçoit, à chaque mouvement de l’aimant temporaire, une marque accusatrice sous forme de point ou de ligne , ou de combinaisons diverses de points et de lignes; mais, au lieu de ne laisser sur le papier que la trace incolore et en relief produite par une pointe mousse, M. Sainte-Preuve écrit avec un pinceau qui se charge, chaque fois, de la même quantité d’encre prise dans un godet qu’alimente à niveau constant un vase de Mariotte.
- Un encliquetage empêche le déroulement du papier pendant les intervalles des transmissions télégraphiques. Les communications de l’aimant temporaire avec les fils conducteurs ont lieu au moyen de godets remplis de mercure, comme dans les appareils (VAmpère. Peut-être cette modification permettra-t-elle de diminuer le diamètre des fils conducteurs.
- M. Sainte-Preuve exprime le désir que des expériences soient faites par le directeur du télégraphe électrique de Rouen, dans la vue de reconnaître si l’on peut sûrement employer comme signe télégraphique l’intervalle de temps plus ou moins long laissé
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- PROCÈS-VERBAUX.
- entre deux signaux ; dans tous les cas, cet intervalle n’excéderait pas la durée de la plupart des signaux actuellement employés par la télégraphie électrique.
- M. Sainte-Preuve présente un deuxième dessin contenant certains détails de charpente, d’assemblage de traverses en fer et de pose des rails sur les longrines qu’il adopterait pour les chemins de fer sur viaducs qu’on pourrait établir dans Paris, notamment pour le chemin de fer de jonction des gares parisiennes , qu’il conseille de placer sur les rives du canal Saint-Martin.
- L’une des dispositions à l’aide desquelles M. Sainte-Preuve ouvre la fente du tube pneumatique du chemin de fer atmosphérique est le sujet d’un troisième dessin.
- A cette occasion, l’auteur rappelle qu’il a proposé de fermer ce tube par la seule élasticité des lèvres de la fente et des parois du tube. Deux galets dont l’axe est porté par le convoi soulèvent, en roulant, les parois du tube à droite et à gauche de la fente, qui est alors eütr’ouverte.
- Deux moyens de sûreté proposés par l’auteur contre la chute des convois roulant sur viaducs à claire-voie, en cas de rupture d’essieux ou de déviations latérales, sont indiqués sur le quatrième dessin.
- M. Sainte-Preuve a représenté, par le dessin n° 5, l’idée première d’un four à briques à l’anglaise à cuisson continueles diverses portions du four annulaire sont mises successivement en communication avec la cheminée, et l’on peut ainsi reconstruire et démolir perpétuellement la tête et la queue du four.
- Le conseil décide que ces communications seront mentionnées au procès-verbal ; des remercîmeuts sont votés à M. Sainte-Preuve.
- M. le baron Seguier communique plusieurs modifications apportées, par divers ingénieurs et constructeurs, aux condenseurs des machines à vapeur destinées à la navigation. Dans la machine établie sur le bateau k vapeur le Phénix, qui a péri, le vide se faisait sous le piston d’une manière plus parfaite que dans les machines ordinaires, ce qui procurait l’avantage de laisser arriver l’eau d’injection avec plus d’abondance, en lui ménageant une large ouverture, et de rétrécir celte ouverture à mesure que le vide se formait.
- M. le baron Seguier donne les détails de ces nouvelles dispositions, qui feront l’objet d’une note que M. le président l’invite à vouloir bien rédiger pour être insérée au Bulletin.
- Le conseil se forme en comité secret.
- Erratum.
- Bulletin de mai, p. 211, ligne 7, au lieu de conserver, lisez consacrer.
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- LISTE
- des membres, adjoints et membres honoraires composant le conseil dadministration de la Société dencouragement.
- Séance générale du 19 novembre 1845.
- «s B bureau. 1 i
- .2 § *§ g MM. s*13 g
- < *3 Président honoraire. < £3
- oc 0 Le baron Thénard (G. 0. ^), pair de France, membre de l’Académie royale
- des sciences , vice-président du conseil royal de l’instruction publique, place
- Saint-Sulpice, 6-Président. 1845
- 1829 Dumas (C. ^), membre de l’Académie royale des sciences, professeur à la
- faculté de médecine, doyen de la faculté des sciences, rue Cuvier, 35. Vice-présidents honoraires. i839
- 1802 Le comte de Lasteyrie (^), membre de la Société royale et centrale d’agriculture, rue de Grenelle-Saint-Germain, 59. 00 4^ O
- 1817 Francoeur (^), membre de l’Académie
- des sciences et de la Société royale et centrale d’agriculture, professeur à la faculté des sciences, rue de l’Uni- i825
- versité , 10. Vice-présidents, 1827
- i833 Le baron A. Seguier (O. ^), conseiller à
- la cour royale, membre de l’Académie des sciences et du comité consultatif des arts et manufactures , rue Garan-cière, i3. l8l6
- 1840 Le comte de Gasparin ( G. 0. ^), pair de France, membre de l’Académie des
- sciences et de la Société royale et centrale d’agriculture , rue de Cour-eelles, 29. Secrétaires honoraires. 1819
- 1802 Cl. Anth. Costaz, ancien chef de la division des arts et manufactures au ministère de l’intérieur, rue des Trois-Frères, 7. l823
- 1816 Jomard (0. ^ ), membre de l’Académie i8a3
- des inscriptions et belles-lettres, con-
- MM.
- servateur des plana et cartes à la bibliothèque royale, rue Neuve-des-Pe-tits-Champs, 12.
- Secrétaire.
- Le baron Charles Dupin (G. O. ^ ), pair de France, membre de l’Académie royale des sciences, rue du Bac, 26.
- S ecrétaires-adj oints.
- Combes ( ^), ingénieur en chef des mines, professeur à l’école des mines, rue de l’Ouest, 24.
- Frémy (^), professeur de chimie à l’école royale polytechnique, quai des Grands-Augustins, 55.
- Trésorier.
- Agasse ( ^), notaire honoraire, rue du Bac, 80.
- Censeurs.
- Le duc de Montmorency (C. ^ ), pair de France, rue de Grenelle-Saint-Ger-main, 87.
- Le vicomte Héricart de Thüry (O. ^), membre de l’Académie des sciences et de la Société royale et centrale d’agriculture, inspecteur général des mines, quai d’Orsay, 3.
- COMMISSION DES FONDS.
- Le baron de Ladoucette ( O. ^ ), ancien préfet, député, membre de la Société royale et centrale d’agriculture, rue Saint-Lazare, 7.
- Michelin (Hardouin) (^), conseiller référendaire à la cour des comptes, rue Saint-Guillaume , 20 , faubourg Saint-Germain.
- Bordier-Dubignon ( ), peintre d’his-
- toire , rue de Grammont, 13.
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- LISTE DES MEMBRES.
- <
- i825
- 1827
- i832
- i835
- 1842
- 1843
- 1845
- 1823
- 1829
- 1831
- i831 1831
- i83i
- 1840
- MM.
- MolinierdeMontplanqua(0. ^)), ancien maire de Paris, doyen des avocats aux conseils du roi et à la cour de cassation, président de la Société philanthropique, rue de Grammont, 19.
- Le duc de Mirepoix (^), rue de la Planche, 17.
- Le baron de Montmorency (f|), rue Saint-Dominique-Saint-Germain, 111.
- Le comte de Perrochel, quai Voltaire,
- i5.
- Baudon de Mony, conseiller référendaire à la cour des comptes, rue Neuve-des-Mathurins, 92.
- Valois ( ^), banquier , rue de l’Echiquier, 19.
- Adjoint.
- Mallet (Alphonse), rue de la Chaussée-d’Antin, i3.
- COMITÉ DES ARTS MÉCANIQUES.
- Mallet ( Ch. ) (O. ^), inspecteur général honoraire des ponts et chaussées, rue de Verneuil, 34.
- Le comte de Lambel (C. ^), maréchal de camp du génie, rue Saint-Dominique-Saint-Germain, 37.
- Olivier ( Théodore) (^)), professeur au Conservatoire des arts et métiers et à l’école centrale des arts et manufactures , rue de l’Observance, 2.
- Amédée Ddrand (^), ingénieur-mécanicien, rue de l’Abbaye-S.-Germain, 10.
- Saülnier ( Jacq.-Franç. ) ), ingénieur-
- mécanicien de la Monnaie, membre du conseil général des manufactures, rue Saint-André-des-Arcs, 51.
- Vauvilliers (O. ^) , inspecteur général des ponts et chaussées, rue de la Ferme-des-Mathurins, 56.
- Calla({§) ,ingénieur-mécanicien,membre du conseil général des manufactures , rue du Faubourg-Poissonnière, 92.
- MM.
- LeChatelier, ingénieur des mines, rue Madame, 1.
- Kerris {%), ingénieur, secrétaire du conseil des travaux de la marine, rue du Bac ,53.
- Membre honoraire.
- Gambey (^), membre de l’Académie royale des sciences, ingénieur en instruments de précision, artiste du Bureau des longitudes, rue Pierre-Levée, 17, faubourg du Temple.
- COMITÉ DES ARTS CHIMIQUES.
- Bréant OU), vérificateur général des essais à la Monnaie..
- Gaultier de Claubry ( ^ ), professeur à l’école polytechnique et à l’école de pharmacie , rue Descartes, 1.
- Payen (f^), membre de l’Académie des sciences, secrétaire perpétuel de la Société royale et centrale d’agriculture, professeur au Conservatoire des arts et métiers et à l’école centrale des arts et manufactures, rue Saint-Martin, 208.
- Bussy ( % ), professeur à l’école de pharmacie, rue de l’Arbalète, i3.
- Chevallier (0), membre de l’Académie de médecine, professeur à l’école de pharmacie, quai Saint-Michel, 25.
- Péligot (E.) (;^), professeur au Conservatoire royal des arts et métiers , boulevard Saint-Martin, 12.
- Brongniart (é^), membre de l’Académie royale des sciences, directeur dè la manufacture royale de Sèvres , rue St.-Dominique-Saint-Germain, 71.
- Balard (^), membre de l’Académie des sciences, professeur de chimie à la faculté des sciences, rue de Sorbonne, 9.
- Cahours , répétiteur de chimie à l’école polytechnique , rue d’Orléans , au Marais, 9.
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- 1824
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- LISTE DES MEMBRES.
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- 5 "O u
- < rs
- 1810
- i839
- i 804.
- i823
- 1827
- 1825
- 1820
- 1828
- i83a
- 1840
- 1840
- 1840
- 1818
- MM.
- Adjoints.
- Boullay (O. ^ ), membre de l’Académie de médecine, rue duHelder, 5.
- Magendie (O. 0), membre de l’Académie royale des sciences, professeur au collège de France , rue d’Anjou-Saint-Honoré, 6.
- COMITÉ DES ARTS ÉCONOMIQUES.
- Bouriat, membre de l’Académie de médecine , rue du Bac, 3g.
- Labarraqüe membre4e l’Acadé-
- mie de médecine, rue Pavée-Saint-Antoine , 4.
- Gourlier ( ^ ) , inspecteur général, secrétaire et membre du conseil des bâtiments civils , rue des Beaux-Arts, 2.
- Pouillet (^), député, membre de l’Académie des sciences, professeur à la faculté des sciences , administrateur du Conservatoire royal des arts et métiers, rue Saint-Martin , 208.
- Vallot (0), ingénieur en chef des ponts et chaussées , professeur à l’école des ponts et chaussées, rue de Lille, 36.
- Péclet ( ^ ), inspecteur de l’université , professeur à l’école centrale des arts et manufactures, quai Saint-Michel, 25.
- Herpin, docteur en médecine, rue de l’Abbaye, 10.
- Dizé(^), chimiste-manufacturier, rue Saint-Claude, au Marais, 22.
- Trébtjchet (^), chef de bureau à la préfecture de police , membre du conseil de salubrité, rue de l’Est, 1.
- Adjoint.
- Le baron de Silvestre fils, ancien élève de l’école polytechnique, rue de Ver-neuil, 28.
- Membres honoraires.
- Le baron Cagniard de Latoür ( ^ ), rue du Rocher, 5o.
- 1802
- 1816
- 1802
- 1802
- 1810
- 1828
- ^29
- 1840
- 1843
- ,844
- 1826
- MM.
- Le baron B. Delessert (O. {^), membre de l’Académie des sciences, régent de la banque de France, rue Montmartre, 176.
- Derosne (Charles) (^), membre de l’Académie de médecine, quai de Billy, 28. COMITÉ D’AGRICULTURE.
- Le comte de Lasteyrie ( ^ ), membre de la Société royale et centrale d’agriculture, rue de Grenelle-St.-Germain, 5g.
- Le baron de Silvestre (^), membre de l’Académie des sciences et de la Société royale et centrale d’agriculture , rue Saint-Benoît, 23.
- Vilmorin aîné (^), pépiniériste, membre de l’Académie des sciences et de la Société royale et centrale d’agriculture, quai de la Mégisserie, 3o.
- Hüzard ( ijfè ) , membre de la Société royale et centrale d’agriculture et de l’Académie de médecine, rue de l’Eperon, 5.
- Darblay (^|), député, membre de la Société royale et centrale d’agriculture, rue de Lille, 82.
- Dailly ( ^ ), membre de la Société royale et centrale d’agriculture, rue Pigale, 2.
- Philippar ( Fr. H. ), membre de la Société royale et centrale d’agriculture , directeur du jardin des plantes de Versailles, professeur à l’institution royale agronomique de Grignon, à Versailles (Seine-et-Oise).
- Moll (^), membre de la Société royale et centrale d’agriculture , professeur au Conservatoire des arts et métiers , carrefour de l’Observatoire, 32.
- COMITÉ DE COMMERCE.
- Bottin {jj), membre de la Société royale et centrale d’agriculture, rue Jean-Jacques-Rousseau, 20.
- Quarante-quatrième année. Décembre 1845.
- 78
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- 612
- LISTE DES MEMBRES.
- « C V O
- 'g-sl < ^
- 1827
- 183 x 1840
- i832
- i835
- 1842
- MM. I Années de 1 F élection.
- Le baron Busche ( ^ ), membre de la Société royale et centrale d’agriculture, 1843
- rue des Saints-Pères, 5..
- Legentil (0), manufacturier, rue de Paradis-Poissonnière, 49-Delambre (^), chef du bureau des arts et manufactures au ministère du commerce et de l’agriculture , rue du Bac, 83. <844
- Desgranges (^), négociant, rue de Gram-mont, 19. 1818
- De Marivault ( ^ ), ancien secrétaire d’ambassade, rue Caumartin, g. De Golmont (0. ^), inspecteur général 1823
- des finances, rue Saint-Dominique, 182, au Gros-Caillou. i83o
- MM.
- Gautier (0. , pair de France, sous-
- gouverneur de la banque de France, rue de la Vrillère, 8.
- Gauthier de Rumilly (-{^), membre de la chambre des députés , rue du Hous-saye, 3.
- Membres honoraires.
- Bérard (0.^|), conseiller d’Etat, receveur général du département du Cher.
- Delessert (François) (0. ^), banquier, membre de la chambre des députés, rue Montmartre, 176.
- Vincens (Émile) (0. ^ ), conseiller d’Etat, rue Thiroux, 8.
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- LISTE
- des Membres de la Société admis pendant l’année i845.
- MM.
- Barthélemy (Émile), fabricant, à Metz (Moselle.)
- Bénard Lechevallier, fabricant de céruse , à Honfleur (Seine-Inférieure).
- Benoit, directeur de la fabrique d’horlogerie de Versailles, boulevard des Italiens, 17.
- Bernard (Albert), canonnier du roi, avenue de la Mothe-Piquet, 8.
- Biétry, filateur de laines, rue du Mail, 29.
- Bontoux (Antoine), sculpteur, graveur-caméiste de S. A. R. Mgr. le comte de Paris , conservateur du musée phrénologique de la ville d’Àix ( Bouches-du-Rhône).
- Boulanger, négociant, rue Laffitte, 33.
- Caries, imprimeur-lithographe , rue Jean-Jacques-Rousseau, 12.
- Châtain ( Édouard ) , propriétaire de bateau broyeur de couleurs, rue du Bac, 55.
- Champion aîné , fabricant de briques, tuiles et carreaux , à Chennevières-Pont-Chartrain (Seine-et-Oise).
- Charroy, artificier du roi, fabricant d’appareils de pyrotechnie , à la Chapelle-Saint-Denis (Seine).
- Chevallier-Appert, directeur de la maison Appert, pour la conservation des substances alimentaires, rue Folie-Méricourt, 4*
- Chevandier (Eugène), directeur de la manufacture de glaces de Cirey-les-Forges (Meurthe).
- Cretenier, filateur de laine, à Epernay (Marne).
- Damas (le vicomte Edmond de), rue Saint-Dominique-Saint-Germain, 80.
- Dard, meunier, fabricant d’une machine à piquer les meules de moulin, à Bar-sur-Aube (Aube).
- Dehette, ingénieur des mines, rue Saint-Dominique-Saint-Germain, 71.
- Delesse , ingénieur des mines, professeur à la faculté de Besançon (Doubs).
- Delorme-Éilledaulé, fabricant de conserves alimentaires, à Dol (Ille-et-Vilaine).
- Demandre (Charles), l’un des propriétaires et directeur des houillères de Ronchamp et Champagny,à Lure (Haute-Saône).
- De Marçay (Horace) , membre de la chambre des députés, rue Blanche, 4-
- Demoulin, bijoutier, rue du Temple, Lj2.
- Desplanques jeune, marchand et laveur de laines, à Lizy (Seine-et-Marne).
- Despréaux, manufacturier, rue Neuve-des-Pe-tits-Champs, 6.
- Eudes, caminologiste, rue de la Roquette, 3g.
- Falcot (P.), ex-directeur et fondateur du premier établissement créé, à Paris, pour l’enseignement théorique et pratique de la fabrication de tissus, etc., à la Saussaye, près El-beuf (Seine-Inférieure).
- Gaillouste, fabricant de meubles, place de la Bourse ,5.
- Geiger, fabricant de poteries, à Sarreguemines (Moselle).
- Gencourt, architecte, à Soissons (Aisne).
- Godefroy (Léon), imprimeur sur étoffes, à Puteaux (Seine).
- Gonod, bibliothécaire de la ville de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).
- Hamann et Hempel, fabricants d’instruments de précision, rue de la Parcheminerie, 2.
- Huret, ingénieur-mécanicien , boulevard des Italiens, 2.
- Joly (Jules), manufacturier, rue St.-Denis, 381.
- Kerris, ingénieur de la marine , secrétaire du conseil des travaux de la marine, rue du Bac, 53.
- Lainé-Laroche, filateur de chanvre et fabricant de corderie, à Angers (Maine-et-Loire).
- Laurens, ingénieur civil, répétiteur à l’école centrale des arts et manufactures, rue Saint-Dominique-Saint-Germain, 18.
- Ledru (Hector), manufacturier, rue du Faubourg-Poissonnière, 28.
- Lefranc frères, fabricants de couleurs, à Grenelle. (Seine).
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- Lemérciet, imprimeur-lithographe, rue de Seine-Saint Germain.
- Michel {Léon), fabricant de cire à cacheter, rue Porte-Foin, 7.
- Molleni, fabricant d’instruments de précision, boulevard Saint-Denis, i3.
- Monmory, fabricant de couleurs , rue Saint-Denis, 3go.
- Petit, ancien élève de l’école polytechnique, fabricant de sucre indigène, à Queutry (Haute-Saône).
- Pombla {Charles), constructeur de machines, à Meung-sur-Loire (Loiret).
- Raphanel et Ledoyen, fabricants de couleurs et vernis, rue Neuve-Saint-Merri, g.
- Ramond (Eugène-Pascal), chimiste, à Wazem-mes (Nord).
- Rieussec ( Nicolas-Matthieu ) , ancien horloger du roi, à Saint-Mandé (Seine).
- Roos fils, mécanicien, à Châteauroux (Indre).
- Rouget de Lisle, ingénieur-manufacturier, me d’Enghien, 18.
- Rouillard, fabricant de mesures de capacité, en tonnellerie, rue du Puits-Saint-Laurent, 7, à Belleville (Seine).
- Rousseau (.Francisque) , décorateur de porcelaine, rue Meslay, 54.
- Saint-Paul {de), inspecteur général des finances, rue du Faubourg-Poissonnière, 52.
- Sainte-Preuve , professeur des sciences physiques, quai de l’Ecole, 3o
- Santi {Augustin-Joseph-Nicolas ) , ingénieur-opticien , à Marseille (Bouches-du-Rhône).
- Savaresse, ingénieur-manufacturier , rue des M ara is-d u-Te in pie, /\o.
- Savary et Mosbach, ioalliers-fabricants , rue Yaucanson, 4-
- Société d’émulation, à Brest (Finistère).
- Sorel, ingénieur civil, rue deLancry, 6.
- Tamizier, mécanicien, rue du Faubourg-Saint-Denis, igi.
- Terray-Morel de Vin dé , conseiller à la cour royale, rue Caumartin, ig.
- Thirion , mécanicien-pompier , tourneur sur métaux et sur bois, à Mirecourt (Vosges).
- Vaudry , négociant , au Havre ( Seine-Inférieure).
- Verdatdu Tremblay, rue des Petits-Hôtels, 18.
- Véron frères , meuniers , fabricants de gluten granulé, à Ligugé (Vienne).
- Vindard, négociant, à Troyes (Aube).
- Voruz aîné, propriétaire de fonderies , président du conseil des prudliommes, à Nantes (Loire-Inférieure).
- Willemar, propriétaire, à Bessége (Gard).
- TVolf, ancien élève de Berthoud, horloger de la marine, à Saint-Nicolas-d’Aliermont (Seine-Inférieure).
- Wurtheim , docteur en médecine, rue La-bruyère, 18.
- ASSOCIÉS ÉTRANGERS.
- Bellizard, à Saint-Pétersbourg.
- Faraday , professeur de chimie à l’institution royale de Londres.
- Gretsch , membre de l’Académie impériale de Saint-Pétersbourg.
- Herran, chimiste espagnol.
- Laeuffer {Frédéric), directeur d’un établissement pour la filature, le tissage et l’impression du coton , à Pont (Sardaigne).
- Lamort, imprimeur , à Luxembourg , grand-duché de Luxembourg.
- Léal, à Lisbonne (Portugal).
- Lewy, chimiste, pensionnaire de S. M. le roi de Danemark.
- Mousset {Jean-Marie), manufacturier à Annecy et Pont (royaume de Sardaigne).
- Philippe {Adrien-Jean), fabricant d’horlogerie, à Genève.
- Sidi-Mustapha , ministre des finances du bey de Tunis.
- Osersky, professeur de chimie, à Saint-Pétersbourg.
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- TABLE ALPHABÉTIQUE
- DES NOMS DES AUTEURS MENTIONNES DANS LA. QUARANTE-QUATRIEME ANNEE DU BULLETIN.
- A.
- Ackerman, sac d’ambulance, 170.
- Agasse, opérations financières de la Société, 170 ; — sur le legs de M. le marquis d’Ar-genteuil, 210; — proposition de convertir en rentes sur l’Etat les actions de la banque appartenant à la Société, 312, 318; — résultat de l’opération, 321.
- Albano, matière plastique, 370.
- Alcan et Grommelle, expériences sur les turbines hydrauliques, 55.
- Alcssandri, feuilles d’ivoire, 4 19-
- Allut, fabrication du flint-glass, 23g.
- A montons, inventeur des télégraphes, 228.
- Ampère, application de la pile électrique à la transmission des dépêches, 160.
- Appert, substances alimentaires, 107.
- Arago, télégraphie électrique, 160; — sur les travaux de M. Vicat, 200.
- A'disson, sculptures en bois, 47 5 69.
- Argenteuil (d'), legs fait en faveur de la Société, 283.
- Artur, observations sur les expériences de M. Bouligny, 116 ; — sur l’appareil de M. Chuard, 2i3; — essais comparatifs des effets du rayonnement d’un solide chaud sur le cylindre d’un thermomètre, 268.
- B.
- Baillet de Belloy, décédé, 271, 31 i.
- Balard, extraction du sulfate de soude des eaux de la mer, 3o.
- Bapst, legs fait en faveur de la Société, 285.
- Baronnet, appareil pour la vidange des fosses, 328.
- Barruel, emploi du gaz des hauts fourneaux,
- 445.
- Beau, verres dévitrifiés, 174- I
- Becquerel, traitement du cuivre par le procédé électrochimique, 207; — expériences avec la pile voltaïque, 3i3.
- Benoit, division mécanique du cercle en parties égales, 16.
- Berendorff, machine à comprimer et unir les cuirs, 68, 69.
- Beringer, culot de cartouches, 4-
- Beslay, chaudière à vapeur tubulaire, 36i.
- Bessemer, poudre de bronze, 167; — nouvelle peinture à l’huile, 168.
- Bettancourt , télégraphe électrique , 160 ; — système de flotteur, 421.
- Boitel, machine à battre le blé, 299.
- Bonafous, industrie sarde, 552.
- Bonnet, cubateur ou cordon dendrométrique,
- 76,84.
- Bontems, fabrication des verres filigranés, 183 ; — du flint-glass et du crown-glass, 236.
- Borsig, atelier de mécanique, 78.
- Boswell, métier à filets, 307.
- Boucherie, conservation des bois , 54g.
- Boulanger, fabrication du gaz de houille, 452, 565, 574.
- Bourdon (E.), flotteur indicateur du niveau de l’eau dans les chaudières à vapeur; médaille de 3oo francs, 2g5.
- Bourgnon de Layre, sur la fabrication d’amidon de MM. Véron frères, 72.
- Boussingault, emploi du phosphate annnoniaco-inagnésien comme engrais, 4475 — équivalents des engrais, 543.
- Bouligny, expériences sur la caléfaction, 113 et suivantes.
- Brcant, procédé de conservation des bois, 254.
- Bresson, chaudières à vapeur, 287, 294.
- B, 'euzin, lampe brûlant un mélange d’alcool et
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- d’hydrocarbure, 372; — lampe mobile, 377.
- Brizé-Fradin, ventilation des mines, 163.
- Bruges {de) (Jean), inventeur de la peinture à l’huile, 252.
- Bunsen, pile à charbon, 38g, 583.
- Burdin, système de flotteur pour écluses, 421.
- Buron, métier à faire les filets à pêcher, 220, 3oy.
- C.
- Calard, tôle percée pour bluterie, 172, 335.
- Calvert, maladie de la bière, 565.
- Cambrai, machine à battre le blé, 29g.
- Canson, d’Annonay, alimentation des chaudières à vapeur, prix de 5oo francs, 297.
- Cardan, signaux pour la transmission des mots, 228.
- Carleaux et Chaillou, pièces d’anatomie artificielle, io3.
- Chameroy , tuyaux en tôle bituminée, 10g.
- Chappe, système de correspondance télégraphique, 22g.
- Ckaptal, pouzzolane artificielle, 202.
- Chartier, emploi des puits forés pour assainir les terrains marécageux ,475 — recherches de marnes calcaires, 118, 153.
- Chaudun, cartouches pour fusils de chasse, 3,
- 4,5,7.
- Chaussenot, moyen de sûreté contre les explosions des chaudières à vapeur, 287; prix de 3,ooo francs, 2g5 ; — nouvelle chaudière à vapeur,
- Chevalier {Charles), construction du microscope photo-électrique, 3g2.
- Chevalier, épuration des huiles, 467.
- Chevandier (E.), composition des diverses essences de bois, 215, 313.
- Chevreul, osmazôme extrait des substances animales, 106.
- Chodzko, procédé d’impression à plusieurs couleurs, 45o, 454.
- Chuard, appareil, nommé gazoscope, pour prévenir l’explosion du gaz hydrogène dans les houillères, 88, 212, 426, 43o.
- Clark, émaillage de la fonte, 206.
- Collet-Descotils, chaux hydraulique, 201.
- Collas, tour à portrait, 8g.
- Collier, distributeur mécanique du combustible dans les fourneaux, 348.
- Collin, ciseaux , 58g.
- Combes, perfectionnements apportés aux instruments de sondage, par M. Kind, 118, 344, 4'4 ; — moyen de remédier aux inconvénients de la fumée dans les fourneaux, 348; — moyen de sûreté contre les explosions des chaudières à vapeur, 286; — lampes pour les mines, 587; — nommé secrétaire de la Société, 567.
- Conté, son portrait offert, 565.
- Costaz, nommé secrétaire honoraire, 567.
- Courtial, outremer, 2^2, 387.
- Cox, compression et lissage des cuirs forts, 442*
- Cubitt, dilatation de la maçonnerie en briques,
- 597.
- D.
- Daliot, flotteur à sifflet pour chaudières à vapeur, médaille de 200 francs, 294.
- D’Arcet, fourneaux fumivores, 34&.
- Dartigues, fabrication du flint-glass, 23g.
- Davy, lampe de sûreté, 162; — lumière produite par la pile voltaïque, 389 ; — mélange explosif des gaz, 432.
- Debette, expériences sur les fourneaux fumivores, 34g.
- Dechaud et Gaultier de Claubry, extraction du cuivre de ses minerais, 207, 221.
- Decoster, machine à diviser, percer et tailler les cercles et les lignes droites, 12; — grue-treuil, gi, g3 ; — machine à percer et à aléser, g5 ; — grand tour pour diviser, tailler et aléser les roues d’engrenage, 178; — métier à filer le lin, 362.
- Delahaye, Munch, Specht et Reich, fabrication de la poudre de bronze, 168.
- Delayens, moyen de faire dégorger les sangsues,
- 604.
- Delesse, traitement du cuivre par cémentation, 329,410.
- Deleuil, lumière électrique, 312.
- Dembour, imagerie coloriée, 453.
- Dercnemesnil, coloriage des cartes géographiques, 27, 45
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- Dei 'osne, industrie sucrière en France et à l’étranger, 2^4*
- Dero.me et Cail, construction de chaudières à vapeur à flamme renversée, 4J7*
- Desarmeaux, poignet artificiel, i ^3.
- Desperrais, nouveau carbure d’hydrogène propre à l’éclairage, 4 x4*
- Desplanques, traitement et lavage des laines,
- 449*
- Desportes, coloriage des cartes géographiques, 29.
- Dollond, lunettes achromatiques, 23g.
- Donné, microscope photo-électrique, 313, 388, 578.
- Donny, causes d’explosion des machines à vapeur, 2i5; — expériences sur la tension de la vapeur, 313 ; — acide carbonique liquéfié, 451.
- Douaull-JVieland, verres colorés, 164.
- Drayton, argenture des glaces, 376.
- Drumniond, nouveau système d’éclairage, 38g.
- Dufour y procédé de ventilation des voitures,
- 449*
- Dumas, communication relative à la fabrication du verre, 173 ; — verres dévitrifiés, 174; — analyse du verre, 240 ; — coloration des verres, 453 ; — ventilation des houillères et moyens de prévenir l’explosion du gaz, 2i3; — transport et commerce de la glace en Amérique, 219 ; — appareils pour faire la glace, 273 ; — proposition d’un prix pour l'application de l’électricité à la métallurgie, 22 f , 271 ; — discours prononcé dans la séance générale du g juillet i845, 3i 1 ; — fabrication de l’acide sulfurique, 327; — fabrication du sucre de betterave, 372; — moyen d’empêcher la putréfaction des matières organiques, 4*8; — expériences sur le tannage, 45i; >— nommé président de la Société, 567.
- Dumesnil, explosion des chaudières à vapeur, mention honorable, 2g3 ; — lampes de sûreté, 587.
- Duquesne, traitement de la betterave desséchée, 37i.
- Duquesnoy, biberon, 88.
- Durand (Amédée), presse américaine à genou,
- 47* — des pühts suspendus, 48; — moulin à vent, 533.
- Durand (François) , moyen de refendre les cuirs, 376.
- Dupin (Ch.), nommé secrétaire, 567.
- Dupin (L.), solides en carton, 10.
- Dutel, sculpture en marbre, 8g.
- Duvelleroy, éventails, 547.
- E.
- Ebelmen, aspiration du gaz des hauts fourneaux, 35 r.
- Engelhardt, fabrication des verres rouges, ï63.
- F.
- Fadéieff, moyen de rendre la poudre de guerre inexplosible, 2g.
- Fairbairn, machine à river les tôles, 146.
- Faraday, ventilation des houillères, 161, 213; — admis à la séance et reçu membre correspondant, 32g.
- Feilner, constructions en terre cuite, 45.
- Fizeaü, intensité de la lumière de là pile, 3q3-
- Fontaine, turbine hydraulique à vannes partielles, 53;—expériences faites au moulin de Vadenay, 55.
- Fontenay, moulage du verre, 192.
- Foucault (Léon), microscope photo-électrique, 388, 578.
- Fourneyron, turbine hydraulique, 55, 5g.
- Francœur, arithmétique appliquée 'au commerce et aux arts industriels, 87; — nommé vice-président honoraire, 56j:
- Franklin, application de l’électricité à la transmission des dépêches, 160.
- Frérny, papiers et toiles verrés et émerisés 603.
- Freund, construction de machines, 78.
- Frimot, emploi du manomètre à air libre, 224; — appareils de sûreté contre les explosions des chaudières à vapeur, 287.
- Fuss, coloration en rouge des verres, 164.
- Fusz, voitures pour le transport des fardeaux , 6o3.
- G.
- Gallitzin (princesse de), proposition d’un prix pour l’examen de la pomme de terre- comme aliment, 174;—d’un autre prix relatif à l’unité monétaire , 56g.
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- Galy-Cazalat, application de bouchons fusibles aux chaudières à vapeur, 287.
- Garnier (P.), indicateur dynamométrique de Watt, 414, 565 ; — nouveau système de télégraphie électrique, ^x5.
- Gasparin (de), tuyaux en béton pour la conduite des eaux, 44^5 — nommé vice-président,
- 567.
- Gaudin, papier photogénique, 110.
- Gaultier de Claubry , expériences sur l’extraction du cuivre de ses minerais, 271.
- Geneste, cisaille perfectionnée, 87, 180, i8i.
- Girard, nouveau système d’écluse, 421 •
- Girault, alimentation des chaudières à vapeur^ prix de 5oo francs, 297.
- Glantz, bijouterie en fonte de fer, 6o5.
- Golfier Besseyre, coloration du verre, 165, 166.
- GonfreviUe , système de teinture et d’impression, 329.
- Gouin, recherches sur les locomotives, 199.
- Gratien Lepère, pouzzolane artificielle , 202.
- Grillet, machine à dessiner, 49? 5i.
- Guimet, outremer , 263.
- Guinand, fabrication du flint-glass, 239, 241.
- Guiot, application des lampes aux télégraphes de nuit, 23o.
- H.
- Hall, soupape d’arrêt, 287.
- Hallette, chemin de fer atmosphérique, 77 ; — importation d’une machine à river, 146.
- Hamann et Hempel, tour au pied, 175, 176.
- Hebert, instrument pour prendre la mesure du pied, 171.
- Hederich, multiplication des sangsues, 604.
- Herz, moyen de faire dégorger les sangsues,
- 6o4-
- Henschel, sur l’explosion des chaudières à vapeur, 288,289; — prix de 6,000 fr., 293 ; extrait d’un mémoire sur le même sujet , 379 et suiv.
- Houssard, préparation des engrais, 212.
- Houyau , rouleau compresseur des chaussées, 273, 398.
- Huau, appareil de ridage, 219, 337, 34o ; — outils employés à la fabrication de cet appareil, 342.
- Humblol-Conté, notice nécrologique , 82.
- Humbourg (de), turbine aérdynamique , 569.
- Hussenot, peintures dites en feuilles, 23, ni.
- I.
- Irroy, nouveau mode de faire les moissons, 374.
- Isoard, nouveau moteur, 417> $96.
- J.
- Jay, jayotype métrique, 118, 196, 198.
- Jacquart , fabrication mécanique des filets à pêcher, 220.
- Jeannest, compas pour la sculpture statuaire, 113, 182.
- Johnston, machine à explosion de gaz, 317.
- Joly, méthode de teinture et de chinage des fils de laine, 119.
- Jomard, produits galvanoplastiques , 8B ; -— communication de plaques d’épreuves da-guerriennes, 173; — sur les sangsues de l’Algérie, 217 ; — sur la fabrication des filets à pêcher , 220 ; — résultats des concours ouverts pour l’année 1844 ? 278 î — mode de conservation des céréales usité en Algérie, 417 ; —offre du portrait de Conté, 565 ; — nommé secrétaire honoraire, 567.
- R.
- Kaeppelin, coloriage des cartes géographiques , 29.
- Kind, nouveau système de sondage, 118 ; — instruments employés , 344 5 — profondeur du sondage, 4*4-
- Klein , sur les chemins de fer de l’Amérique , 334.
- Knox, verres colorés , i65.
- Kunkel, coloration des verres, i63.
- L.
- Lacordaire, ciment romain, 202.
- Ladoucette (de), déboisement des forêts , 324-
- Laignel, chemin de fer à courbes de petitrayon, 217 , 331 , 332.
- Lambel (de), sur les télégraphes français de jour et de nuit, 171, 228.
- Lancry, machine à couper des feuilles de placage, 419.
- Lapointe, jaugeur, 59g.
- Lasteyrie (de), proposition au sujet de la sous-
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- { 619 )
- cription pour élever un monument à la mémoire de M. tVArcet, 171.
- Laubereau, nouveau moteur, 4‘6-
- Lebachelé, modifications apportées à la herse et à la charrue, 46.
- Leblond , inventeur des vernis au copal et au baume de copahu, 214.
- Lebon , gaz obtenu de la distillation des matières organiques, 316, 372.
- Le Chatelier , sur le mode de descente dans les mines, 48 ; — sur les travaux de M. Chartier, pour la recherche de la marne calcaire , r 18, i53; — recherches expérimentales sur les locomotives , 199 emploi du plâtre en agriculture, 329, 355.
- Leclerc , tuyères mobiles pour foyers d’affine-rie, 98.
- Leclerc-Thoüin, décédé, 3ii.
- Le faucheux y fusil de chasse, 3.
- Lefrançois, essai de la lampe des mineurs de M. Combes , 587.
- Lefroy, fourneaux fumivores, 348.
- Lemaître, machine à percer et à river les feuilles de tôle et de cuivre, 146; machine à river intérieurement les tuyaux de tôle, 235 ; — machine à découper la tôle forte, 523.
- Lerebours, fabrication du flint-glass, 241 •
- Lesage, télégraphe électrique, 160.
- Leslie, congélation de l’eau , 274*
- Lesur, correspondance télégraphique, 232.
- Levereux, outremer, 2.63.
- Leykauf et Heine, fabrication de l’outremer, 203.
- Lipmann, reproduction des tableaux , 86.
- Locatelli, dévidage des soies , 6o3.
- Loup, fourneaux de chaudières à vapeur, 370.
- M.
- Macquer, essai sur la fabrication du flint-glass, 239*
- Mallet, opération financière de la Société, 32o.
- Marcella, Société hellénique de l’industrie, 328.
- Maréchal, peinture sur verre, 453.
- Marey, mode de conservation des céréales en Algérie, 417 •
- Marey-Monge , observations sur le commerce des sangsues, 217.
- Marivault {de), recherches sur les produits des récoltes, 602.
- Marsuzy d’Aguire, composition plastique, 370.
- Martin, extraction du gluten, 18; — vernis appliqués à la peinture, 247, 252.
- Mary, roue à aubes emboîtée dans un coursier annulaire , 361 ; —- nouvelle méthode de moissonner les blés, 374.
- Massun, fabrication des aiguilles à coudre, 453.
- Mercier, nouveau moteur, 596.
- Mertens, daguerréotype panoramique, 267.
- Metzger, coloration du verre en rouge, 164.
- Meurdefroy, multiplication des sangsues , 6o4-
- Michelin, nouvel engrais trouvé dans les grottes d’Ârcy, 446-
- Moisson, nouvel engrais perazoté, 212, 2.5’].
- Moisson et Prelier, acide sulfurique anhydre , 327.
- Montuignier, fermeture hydraulique pour lieux d’aisances, 88, 156.
- Moret, pétrin mécanique, 169.
- Morin, effets obtenus du marteau à vapeur, 554.
- Mothès, machine à battre le blé, 299.
- Moulin, appareils pour régler la consommation du gaz, 414.
- Murray, lampe des mineurs perfectionnée, i63.
- Mueseler, lampe de sûreté, 587.
- N.
- Napier, séparation du cuivre de ses minerais , 222, 362.
- Neri , coloration du verre , i63.
- Neville, pont en fer établi à Bezons, 48.
- Newton, préparation de l’huile de palme, 444*
- Nocus, verres filigranés, 192.
- Nossiter, procédé de tannage, 44°•
- O.
- Olivier (Théod.), industrie de la ville de Metz, 453.
- Osersky, tableau synoptique de l’industrie manufacturière, 85.
- P.
- Pape, machine à découper les feuilles d’ivoire,
- 4î9-
- Papillon , machine à battre le blé, 299.
- Parker et JVyatt, chaux hydraulique ,201.
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- Quarante-quatrième année. Décembre 1845.
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- Patiloioicz, nouveau pantographe, 107.
- Payen, perfectionnements apportés à la fabrication du sucre de betterave , 220 ; — nécessité de diminuer l’impôt qui grève le sel , 375 ; — recherches sur les altérations de la pomme de terre, ; — expériences sur les procédés de tannage , /j5i ; — extracteur à distillation continue, 535, 6o5; — essais des engrais , 3i3,537 ; — maladie des pommes de terre, 555.
- Péclet, appareil d’épuration du gaz d’éclairage, 452.
- Pecqueur, pompe alimentaire des chaudières à vapeur, prix de 5oo fr., 297 ; — métier à filets, 307.
- Peel (Robert), suppression des droits sur le verre en Angleterre, 2 8.
- Péligot, bijouterie en fonte de fer, 6o5.
- Peradel, coloration des métaux parla pile, 174-
- Perkins, sur la tension de la vapeur, 291.
- P helippe-Beaulieux, arrosoir souterrain, 84-
- Philippar, construction de machines à battre le blé, 270.
- Philippe, reproduction des gravures par la galvanoplastie, 218.
- Picault, couteaux à tranchant de scie, 6o3.
- Pigeon , essais d’une machine à battre le blé , 298.
- Piot, grandes glacières, 2>6; — médaille d’argent, 297.
- Pline, sur la peinture des anciens, 247.
- Poinsot, conférence sur la fabrication et l’essai des engrais, 537.
- Pohl, coloration du verre, i65.
- Prukner, fabrication de l’outremer artificiel , 263.
- R.
- Ramon de la Sagra, culture delà canne à sucre en Andalousie, 266.
- Rédier, montres plates, 565, 569, 571.
- Rénaux, filature delà soie, 817.
- Richard, manomètre à air libre, 2 1 f\, 223, 225.
- Rieussec, chronographe, 87, 189, 142.
- Rigaud, recherches sur le puddlage du fer, 566.
- Roche, causes des explosions des chaudières à vapeur, médaille de 5oo fr., 293.
- Robert, fusil de chasse, 3.
- Robert (Henri), chronomètre, 565, 569.
- Roberts, lampe de sûreté, 587.
- Robertson, métier à faire les filets à pêcher, 307.
- Robine, pain de gluten, 18.
- Roinquet, outremer, 263.
- Rostaing, plante recueillie dans l’Amérique du Nord, 85.
- Roth , instrument pour multiplier et diviser, '7 1 •
- Rouget de Lisle, machine à dessiner, 1 i ; — teinture et chinage des laines , 119 ; — observations sur l’emploi des vernis en peinture, 214 ; — encres typographiques, 33o, 599.
- Roux, expériences sur le verre, 23g.
- Roux, pompe d’alimentation, 287.
- Ryan, ventilation des mines, 163.
- S.
- Sainte-Preuve , chemin de fer atmosphérique , 324,608;—lampe brûlant un mélange d’alcool et d’hydrocarbure, 372; — sur la lampe mobile de M. Breuzin, 377 ; — nouveau système de remorquage des voitures, 378; — procédé de ventilation des voitures, 449 : — procédés d’impression des tissus à plusieurs couleurs, 45o, 4^4;—application des machines à l’irrigation et au dessèchement des terres, 5a5; —télégraphie électrique, 607; — four à briques , 608.
- Sass, théorie de la fabrication des toiles peintes garancées , 363, 399.
- Saussure, chaux hydraulique, 201.
- Sauvage, pantographe, 89.
- Schaltenmann, rouleau compresseur, 388.
- Schcrer, analyse des substances animales pour engrais, 257.
- Schlumberger, expériences sur la dénaturation du sel, 375.
- Schneider, machine à river, 146.
- Schubarth, coloration des verres en rouge et en bleu, 163.
- Schutzenbach , traitement de la betterave desséchée, 371.
- Seguier, vaporisateur à flamme renversée, 41 7 ; — effets de la filasse sur une soupape de pompe alimentaire, 570; — condenseurs des
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- machines à vapeur, 608 ; — nommé vice-président, 667.
- Selligue, machines à explosion de gaz, 317.
- Seybert, impression des images en couleur, 86.
- Simpson, chemins de fer à courbes de petit rayon ,217.
- Smeaton , examen de la chaux hydraulique , 201.
- Sœmmering} application de la pile électrique à la transmission des dépêches, 160.
- Sorel, appareil de sûreté contre les explosions des chaudières à vapeur, médaille de la valeur de 1.000 fr., 295.
- Soyer, galvanoplastie, 88.
- Splittgerber, verres colorés , 166.
- Squire, procédé de tannage, 442»
- T.
- Taffe, expériences sur les turbines hydrauliques, 5q.
- Taylor., aérage des houillères, i63.
- Thénard, donne sa démission de président de la Société , 566; — nommé président honoraire, 567.
- Théophile, moine du xne siècle, peintures à l’huile, 247.
- Thierry, épreuves daguerriennes, 173.
- Thilorier, liquéfaction de l’acide carbonique ,
- 45i.
- Thiot, consommé aux volailles , 1 o5.
- Tingry, traité des vernis, 174.
- Tourasse, substitution de l’argent à l’étain dans l’étamage des miroirs, 376, 377.
- Toussaint, moulage du verre dans des moules en bois, 192.
- Tripier-Deveaux, traité de l’art de faire les vernis, 173, 213, 245; — moyen d’éviter l’altération des peintures à l’huile , 248; — précautions à prendre pour assurer aux re-vernissages la même durée qu’aux vernissages, 25 ï.
- y.
- Valois, opération financière de la Société, 320.
- Veillerot, musée universel (palais de l’industrie), 4^2.
- Véron frères, gluten granulé, 18, 72.
- Vicat, proposition de lui accorder une pension pour ses travaux sur les ciments et les chaux, 200; — cette pension, portée à 6,000 fr., est accordée par la chambre des députés, 2o5.
- Villeneuve, congélateur, 169, 174*
- Vimort-Maux, culture du sésame, 5g 1.
- Virebent frères, produits en terre cuite, 45, 73.
- W.
- TValdeck, filières à coussinet, 1 o 1.
- Wall {Arthur), traitement du fer par le procédé électrochimique, 206.
- Warocquié , appareil pour faciliter la descente des mineurs, 46-
- Wheatstone, télégraphe électrique, 171, 233.
- Whitworth, filières à coussinets mobiles, 102.
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- TABLE
- ALPHABÉTIQUE ET ANALYTIQUE
- DES MATIÈRES
- CONTENUES DANS LA QUARANTE-QUATRIEME ANNEE DU BULLETIN.
- A.
- Acide carbonique liquéfié , de sa production , par MM. Donny et Marescat, 451.
- — sulfureux, de son emploi pour congeler l’eau, n 6.
- — sulfurique, de sa préparation dans l’usine de Stadtberg , 410-
- — anhydre et fumant dit de Saxe, fabriqué par MM. Moisson et P relier, 827.
- Aiguille indicatrice du temps d’une observation dans le chronographe de M. Rieussec, 141 } — manière d’opérer son pointage, 145,
- Aimant, de son emploi dans le gazoscope de M. Chuard, 436.
- Air, sa pression dans les houillères , cause des accidents , i63; — sa vitesse dans les fourneaux fumivores, 354, 355 ; — dilaté, employé comme moteur, par M. Laubereau, 418.
- Alcool, moyen de le rendre impropre à entrer dans les boissons , résultat des concours, 281.
- Aléser, machine à , par M. Decosler, g5, 96 (pl. 950).
- Amidon, de sa fabrication , par MM. Véron frères, 72; — moyen d’en séparer le gluten, ib.y — quantité obtenue, 73.
- Anatomie artificielle, en cuir repoussé, par MM. Carteaux et Chaillou, io3; — manière de préparer les pièces d’, io4; — leur prix, io5.
- Arbres, moyen de les mesurer, par M. Bonnet, 76-
- Aréomètre ou gazoscope de M. Chuard, 431. Argent, de son emploi pour l’étamage des glaces en remplacement de l’étain , 376 ; — colore le verre en jaune, 4*>4'
- Argile, de son emploi dans la fabrication de l’outremer factice, 263.
- Arithmétique appliquée au commerce et h l’industrie, ouvrage de M. Francœur, 87. Arrosoir nantais de M. Phelippe Beaulieux, 84. Asclépias, plante recueillie dans rAmérique du Nord, par M, Rostaing, 85.
- Azote, moyen de déterminer la quantité contenue dans un engrais, 541.
- B.
- Baguettes de verre à filets, de leur fabrication , 188 (voy. verre).
- Balancier hydraulique pour l’alimentation d’une chaudière à vapeur, par M. Henschel, 386 (pl. 967).
- Ballons aériens, leur disposition dans le gazoscope de M. Chuard, 4^8, 429> 432; — procédés de fabrication des, 43g, 44°*
- Baltimore, chemins de fer établis dans les rues de cette ville, 333, 335 (pl. 964).
- Banque de France, ses actions appartenant à la Société, converties en rentes 5 pour 100, 170,
- 318, 32t.
- Barillet des montres plates, nouvelle disposition du, par M. Rédier, 5^3 (pl, 975). Bâtiment à vapeur le Great-Britain, 108. Betterave desséchée, de son traitement, par M. Duquesne, 371; — nécessité de rétablir le prix proposé pour ce sujet, 372.
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- Biberon par M. Duquesnor, 88.
- Bibliographie industrielle, livres français, 87; — ou/rages périodiques , 43 ; — livres anglais, ;9 ; — ouvrages périodiques, 81 ; — livres allemands, ib.
- Bicarborate de soude, de son emploi pour l’analyse des engrais, 542.
- Bière, sur les altérations de la , par M. ( alvert, 565 ; — proposition d’un prix pour améliorer sa fabrication , 568.
- Bijouter.e en fonte de fer de M. Glantz. 6o5. Bitume, son emploi pour la confection des tuyaux à gaz, 109.
- Blanchiment des toiles peintes, 4o5 (voy. toiles). Blé , machines mobiles à battre le, résultat du concours, 270 ; — le prix est prorogé et le programme modifié , ib.; sa culture dans des terrains amendés avec l’engrais perazoté de M. Moisson, 258, 25g (voy. céréales). Blocs métalliques, de leur emploi dans la machine à diviser de M. Decoster, 12 (voy. diviseur)
- Bois, manière de le comprimer pour y produire des sujets en relief, par M. A relis son, 90;
- de le préserver de la pourriture , par M. Brtant, 254; — appareil employé pour cet usage, 255 (pl. g63); — de sa conservation, par M. Boucherie, 549;— son état après un séjour en terre plus ou moins prolongé, 551.
- — de placage obtenu par M. Pape, 419. Bouilleur, sa disposition dans les chaudières à vapeur de M- Henschel, 38o.
- Bouillon consommé de M. J. Thiot, 106. Brassage du verre, 242 (voy. verre).
- Brevets dinvention et de perfectionnement délivrés en Angleterre en i844’ 120 et suiv-i en France pendant la même année, 455. Briques, dilatation des constructions en, par M. Cuèitt, 697; — leur usage très-ancien pour les constructions , 78 ; — profilées, par MM. Virebent frères, 45, 74-
- C.
- Caisson prismatique, sa disposition dans l’écluse de M. Girard, 423-
- Calculs , appareil pour faire les , par M. Roth , 171 *
- Caléfaction, expériences sur la, par M. Boud-gny, i 14.
- Calibre de montre de M. Rédier, b'j'i.
- Calques des dessins, moyen de les reproduire, par M. Grillet, 4g.
- Canne à sucre, de sa fabrication en Andalousie, par M. Ramon de laSagra, 260.
- Carbure d’hydrogène propre à l’éclairage, par M. Desperrais, 4*4*
- Carillon, sa disposition dans le gazoscope, pour avertir du danger d’une explosion , 427> 429.,
- Carte géologique de France coloriée, par 31. De-renemesnil, 27; — reportée sur pierre, ib.
- Cartouches de fusil perfectionnées, par M. Chau-dun. 3; — outils pour les fabriquer, 7, 10 (pl. g43); manière de les charger, 9.
- Céréales , machines à battre les, rapport sur le concours ouvert à ce sujet, 298;— le prix est prorogé, 3oo; — nouveau programme de ce prix, ib.; — mode de conservation des , en
- Algérie, 4'7-
- Cercles, machine pour les diviser, percer et tailler, par M. Decoster, 12; — de leur division, par M. Benoît, 16.
- Chaleur, de son emploi' dans l’opération du puddlage du fer, par M. Rigaud, 566.
- Chalumeau à gaz oxygène projeté sur la chaux, effets de sa lumière, 3g3.
- Chambre noire, pour reproduire les dessins, par M. Grillet, 4g,
- Chapellerie , instrument à l’usage de la , pour prendre la mesure du contour de la tête, par M. Jay, 196.
- Charbon de bois, de son emploi dans la fabrication de l’outremer factice , 265.
- Charbons de la pile de Voila, lumière produite par les, 3g5, 584-
- Chariot à moufle pour suspendre et transporter les pièces destinées à être percées et rivées ,
- 152 (pl. g55).
- Charrue perfectionnée par M. Lebac/ielé, 46.
- Chaudières à vapeur, moyens de sûreté contre ! les explosions des, résultats du concours.
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- 278; — causes de leur rupture, 286, 288, 289 ; — présentées au concours, 289 ; — leurs avantages , 290 ; — 6,000 fr. accordés à M. Henschel, 293 ; — médaille de 5oo fr. à M. Roche, ib.; — mention honorable à M. le baron Dumesnil, ib.; — médaille de 200 fr. à M. Daliot, 294;— récompense de 3,000 fr. à M. Chanssenot, 2q5; — médaille d’or de la valeur de 1,000 fr. à M. Sorel, ib.;—méd. de 3oo fr. à M. Eugène Bourdon, ib.; — à tubes inclinés par M. Henschel, 38o (pl. 967, 968, 969);—leurs avantages, 384;—par M. Chaus-senot , ; — machine pour les percer et
- river, par M. Lemaître, 146 (pl. 953); — tubulaires à circulation, par M. Beslay, 361.
- Chaux, de son emploi dans l’ouest de la France pour l’amendement des terres, 36o.
- — hydraulique, travaux de M. Hicat sur la, 201 ; — lieux où on la trouve, 2o3; — économie considérable obtenue par son emploi, 204.
- Cheminée en brique , par M. Cubitt, 597.
- Chemin de fer atmosphérique perfectionné, par M. Hallette , 77 ; — proposé par M. Sainte-Preuve, 324, 608.
- Chemins de fer dans l’Amérique du Nord, pénètrent dans les villes, 333, 335;— à courbes de petitrayon, par M. Laignel, 217, 332, 334 (pl. 964); — traverses de bois des , conservées par M. Boucherie, 549*
- Chevaux, de leur emploi comme force motrice, 532.
- Chronographe, par M. Rieussec, i3g , i42 (pl. 962); — ses fonctions, 14^, *445 — description de celui en forme de montre, ib.
- Chronomètres de M. Robert, 565.
- Ciments, travaux de M. Vicat sur les, 201.
- Cisaille perfectionnée par M. Geneste, 87, 180
- (pl. g58).
- Ciseaux à articulation , par M. Collin , 58g.
- Coins métalliques, de leur emploi dans la machine à diviser de M. Decosler, 12.
- Colle de poisson, substance propre à remplacer la, résultat du concours, 280.
- Compas à deux branches pour prendre la mesure du pied, 171.
- — pour mettre au point les sculptures, par Jeannest, 1 1 3, 182 (pl. g5g).
- Compteur ou garde-temps, par M. Rieussec, 142.
- Concours ouverts pour l’année 1844 » résultats des, 278.
- Condenseurs des machines à vapeur, perfectionnements apportés aux, par M. Seguier, 608.
- Conférences établies dans la Société, 3 12.
- Conseil d’administration , liste de ses membres et adjoints, 609.
- Consommé aux volailles, par M. Joseph Thiot, io5.
- Cordon dendromélrique, pour mesurer les arbres, par M. Bonnet, 76.
- Couleurs, de leur préparation pouiTimpression, par M. Seybert, 86 ; — de leur application sur les toiles peintes, 365; — leur disposition dans l’appareil d’impression de M. Sainte-Preuve, 454-
- Couteaux à tranchant de scie, par M. Picault, 6o3.
- Crémaillères, moyens de les diviser et de les tailler, par M. Decoster, 12.
- Crown-glass, de sa fabrication, par M. Bon-temps, 243 ; — sa composition, 244? 245*
- Cubateur pour mesurer les arbres, par M. Bonnet, 76.
- Cuirs, tannage des , par M. Nossiter, 44° (pl. 972), par M. S quire, 442 ; — moyen de les refendre sur leur épaisseur, par M. F. Durand , 376 ; — repoussés , employés pour la préparation des pièces d’anatomie artificielles, 104.
- Cuirs forts, machine à comprimer et unir les, par M. Berendorff, 68;— ses avantages, ib.; — sa description, 69 (pl. 948) ; — sa manœuvre , 70; — laminés, par M- Cox, 442-
- Cuivre , son extraction de ses minerais par des actions électriques, par MM. Dechaud et Gaultier de Claubry, 207, 271; — qualité de celui nécessaire pour les reproductions galva-noplastiques , 218; — traité par cémentation dans l’usine de Stadtberg, en Westphalie,
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- 4og; — de son emploi dans L’analyse des engrais, 54 .
- Culots de cartouche en carton , par M. Chau-dun, 5 ; — détruisent le crachement du fusil, ib.; — manière de les fabriquer, 9
- Cuvettes hydrauliques anglaises, ne peuvent être adoptées à Paris, 167.
- D.
- Daguerréotype panoramique, par M. Mertens, 267.
- Découpoir mû directement par la vapeur, par M. Lemaître, 523 (pl. 973.).
- Dégommage des toiles peintes, 367 ( voyez toiles).
- Dents de roue, moyen de les tailler, par M. Dc-coster, 178.
- Dessins , machines à produire des, pour la tapisserie, par M. Rouget de Lisle, 11 (méd. de platine). 12; — machine à réduire ou amplifier les, par M. Grillet, 49? 5i (pl. g46) ; — moyen de les réduire, par M. Paulowicz, 108.
- Discours de M. Dumas , prononcé dans la séance générale du 9 juillet 1845, 3ii.
- Diviseur universel de M. Decoster, 12 (pl. g44>
- 945).
- Division mécanique de la circonférence du cercle, observations de M. Benoît sur la, 16.
- Divisions, moyen de les obtenir sur la machine deM. Decpster, 12.
- E.
- Eau, sa dépense par la turbine deM. Fontaine, 62, 63 ; — projetée sur des corps incandescents, effets qu’elle produit, par M. Bouu-gny, 114;—moyen de la congeler par l’intermédiaire de l’acide sulfureux, u5; — moyen de la mesurer, par M. Lapointe, 5gg; — sa distribution comparée a Londres et à Paris ,
- 157 ; — quelle est la plus propre à la teinture des toiles, 399.
- Eau de mer, moyen d’en extraire le sulfate de soude, par M. Balard, 3o ; — étendue de terrain nécessaire pour son évaporation, 34.
- Eaux mères du sel marin , moyen d’en extraire le sulfate de soude, 33;— effets de la température sur les, 35.
- Eaux gazeuses , appareil pour faire les, par M. Chaussenot, 112.
- Echelle de mineurs nouvelle, par M. TVaroquié, 48.
- Ecluse à flotteur, par M Girard, 421;—sa manœuvre , 423 ; — sa description , 424 (pl 970).
- Ecole d’arts et métiers de Châlons, examen des candidats, 3g6 ; — élèves nommés, 3g8.
- Electricité, de ses effets dans le télégraphe électrique, 163; — son application à la métallurgie, fondation d’un prix pour, 221.
- Elè ves examinés pour l’école d’arts et métiers de Châlons, 397.
- Emaillage des vases de fonte , par M. Clark, 206
- Encrage des pierres lithographiques , résultat du concours, 279.
- Encres typographiques sur les , par M. Rouget de Lisle, 33o, 5gg.
- Enduits à appliquer sur les plâtres et le bois, 25o.
- Engrais perdus par le mode actuel de vidange des fosses, 158 ;— nécessité de les conserver, ib.;—fabrication et essais des, parM. Payen, 537 ; — avantages de ceux désignés sous le nom de noir annualisé , 53g; — moyen de déterminer la quantité d’azote qu’ils contiennent, 54i; — tableau des équivalents des, par M. Payen, 544 ? — ammoniacaux , par M. Boussingault, 44? > — perazotés de
- M. Moisson, 212, 257; — expériences faites sur les, 258,25g; — leurs avantages, 261; — quantité nécessaire pour amender une étendue donnée de terrain, 262; — pulvérulents, par M. Houssard, 212.
- Essence de térébenthine , de son emploi pour restaurer les vieilles peintures, 2,53.
- Etampe, de son action clans la machine à river deM. Lemaître, 147*
- Etoffes teintes à dégradation fondues ou chinées, par M. Sainte-Preuve, 324-
- Eventails fabriqués à l’emporte - pièce , par M. Duvelleroy, Ô47.
- Exposition publique des produits de l’industrie
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- allemande à Berlin, 78; — l’industrie sarde à Turin, par M. Bonafous, 552.
- Extracteur à distillationcontinue, par M. Pajen, 535, 6o5 (pl. 974)*
- F.
- Faïences, perfectionnement de la fabrication des, résultat du concours, 281.
- Fardeaux, moyen de les enlever et de les peser par la grue-treuil de M. Decoster, 92.
- Farines, fabrication des, par MM Véron frères, 20, 72.
- Fer, moyen de perfectionner son affinage, par M. Leclerc, 99 ; — de son traitement par le procédé électrochimique, par M. IVall, 2o5, 206.
- Fermeture hydraulique pour lieux d’aisances, par M. Montvignier, 88, i56, i5g.
- Filasse, ses effets dans une soupape de refoulée d’une pompe alimentaire de chaudière à vapeur, 570
- Filature du lin et du chanvre perfectionnée, par M. Decoster, 362.
- Filets de pêche , proposition d’un prix pour une machine à fabriquer les, 220, 3o6 ; — programme, 3o8.
- Filières à coussinets, pour tarauder les tiges métalliques, par M. Waldeck, 101 (pl. 951); — à 3 coussinets mobiles, par M. JVhitworth,
- 102.
- Finances de la Société , de leur situation , par M. Agasse, 170, 318, 321.
- Flint-glass, de sa fabrication, par M. Bontems , 2.36; — essais faits en France, 2^9;'— procédés de M. Guinand , 240; — résultats obtenus, 24» ; — sa composition, 244-
- Flotteur, sa disposition dans l’écluse de M. Girard, 423 ; — indiquant la hauteur de l’eau dans les chaudières de M. Henschel, 381 (pl. 967) ;—d’alarme à sifflet pour chaudières à vapeur, par M. Daliot, 294 ; — indicateur du niveau d’eau dans les chaudières , par M. Bourdon, 2g5.
- Fondateurs de la Société, leur nom sera inscrit sur une table de marbre placée dans le lieu des séances, 567.
- Fonte destinée à l’affinage, manière de la dé-
- carburer, par M. Leclerc , 99 ; — puddlage de la, au moyen des gaz des hauts fourneaux, 445 ; — bijouterie en, de M. Glantz, 6o5.
- Forages pour la recherche de la marne calcaire, par M. Chartier, 154n i55.
- Fosses d’aisances, de leur vidange à Paris, 157 ;
- — nouveau système de vidange et de désinfection des, par M. Baronnet, 327.
- Fouloirs, leurs effets dans la machine a comprimer les cuirs deM. Berendorff, 69, 70; — levier qui les fait fonctionner, ib.
- Four pour chauffer les rivets destinés à assembler les feuilles de tôle, i5i (pl. 954).
- — à briques à cuisson continue, par M. Sainte-Preuae, 608.
- Fourneaux alimentés avec la houille , moyen de les rendre fumivores , par M. Combes , 348,351 ; — à moufle pour la fabrication de l’outremer artificiel, 264 ; — des chaudières à vapeur, nouvelle disposition des, par M. Loup, 370.
- Foyers d’affinerie , moyen d’y adapter des tuyères mobiles, par M. Leclerc, 98.
- Frein dynamométrique . son insuffisance pour donner la valeur relative d’un moteur , 56 ;
- — son application pour mesurer la puissance de la turbine de M. Fontaine, 58.
- Fun lée , moyen de remédier aux inconvénients delà, par M. Combes, 348 ; —enquête faite en Angleterre pour la suppression de la, 3/[8 ; — expériences faites en France, 35o ;
- — moyen de la brûler, 351.
- Fusil se chargeant par la culasse, par M. Robert, 3 ; — ses avantages , 4 > — perfectionnements qui y ont été ajoutés, ib. ; — sa description, 6 (pl. 943).
- G.
- Galvanoplastie , par M. Soyer, 88 ; — appliquée à la reproduction des planches de cuivre gravées, par M. Philippe, 218.
- Garançage des toiles peintes , 899,4oo.
- Garde-robes perfectionnées , par M. Montvi-gnier, 88, i56.
- Garde-temps, parM. Rieussec, ilp..
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- ( 627 )
- Gaz de la combustion, dans les fourneaux fu-mivores, leur analyse, 353.
- — des hauts fourneaux employés au puddlage de la fonte, 44^*
- — hydrogène, ses dangers dans les houillères, 161 ; causes de son inflammation , 162 ; —
- — applicaiion dont il est susceptible, 316 , 317 ; — accidents causés par son explosion dans les houillères de France, d’Angleterre et de Belgique, 43o ; — moyen de prévenir son explosion dans les mines de houille , par M. Chuard, 426 ; — proportions de ses mélanges avec l’air pur pour le rendre explosif , 4^2.
- — d’éclairage, son application à Paris, 109; — ses inconvénients pour la végétation , if?.; — manière dont il circule dans les tuyaux, de M. Chameroy, ib.; — sa distribution perfectionnée, par M. Moulin, 4*4» — nouveau procédé de fabrication du, par M. Boulanger, 452, 565.
- Gazoscope de M. Chuard, 88, 212, 426; — sa manœuvre , 42& 5 — sa description , 4^° (pl. 971); — disposition de celui pour les habitations éclairées par le gaz , 435 ; — ses fonctions, 438.
- Gentiane, proposée pour dénaturer le sel, 375.
- Glace obtenue au moyen d’un appareil particulier , par M. de Villeneuve , 174 ; — de son commerce en Amérique , 219 ; — possibilité de la transporter de Suisse en France, 220 ;
- — moyen de la produire artificiellement, 273 ; — prix pour la fabrication de la, 310.
- Glacières de grande dimension , rapport sur le concours pour l’établissement des, 216, 282, 297; — méd. d’argent à M. Piol , ib.; —
- — domestiques , nécessité de rétablir le prix pour l’établissement des, 217; - programme, 3og , 310.
- Gluten, son application a été d’abord très-restreinte, 18 ; — difficulté de le conserver, ib.;
- — ses propriétés , 19; — animaux nourris avec cette matière , ib.; — moyen de le séparer de l’amidon et de le conserver, par MM. Véroh frères, 72 ; — ses avantages , 73.
- — granulé, de sa fabrication, par MM. Véron
- frères , -18 ; .— manière de l’extraire de la farine , 20 : — ses avantages comme aliment, ib.;— sa comparaison avec d’autres farineux , 21 ; — son prix , 22 ; — sera essayé dans les ports de Rocliefort, Brest et Toulon, 1 r 1.
- Gomme laque, moyen de la dissoudre, par M. Lemire de Normandy, 663.
- Graphite, employé pour rendre la poudre de guerre inexplosible, 29.
- Gravures , transport des, sur la pierre lithographique, résultat du concours, 281.
- Great Britain, batiment à vapeur colossal, 108.
- Grille à bascule du fourneau pour chaudières à vapeur de M. Henschel, 382.
- Grue-treuil ppur enlever les fardeaux, par M. Decostcr, 91, g3 (pl. 94.9).
- H.
- Haubans des navires, appareil de ridage pour les, par M. Huau, 338, 34o.
- Houille , sa consommation dans les machines à vapeur, 528.
- Houillères, ventilation des , par M. Faraday,
- 161 ; accident arrivé dans celle de Haswell,
- 162 ; — ses causes, ib.; — moyen de les éviter, 163 ; — on peut y employer avec avantage le gazoscope de M. Chuard, pour prévenir l’explosion du gaz, 429 ; — précautions à prendre avant d’y descendre, 434-
- Huile volatile de styrax, se solidifie étant exposée au soleil, 173.
- — de lin , de son emploi pour restaurer les vieilles peintures, 253; — sert à la conservation des bois dans le procédé de M. Bréant, 206.
- — épurée pour instruments de précision, par M. Chevalier, 447*
- — de palme, de sa préparation, par M. Newton.
- 444-
- I.
- Imagerie de M. Dembour de Metz, ses progrès, 453.
- Images photogéniques , moyen de les produire, par M. Gaudin, 1 10.
- Impression des tissus en couleur à l’aide d’une seule pression, par M. Seybert, 86; — àplu-
- 80
- Quarante-quatrième année. Décembre 1845.
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- ( m )
- sieurs couleurs, par M. Sainte-Preuve, 4^o ,
- 454.
- Indicateur dynamométrique, par M. Paul Garnier, 414.
- Industrie , sa situation dans les Etats sardes , 552.
- Iode, de son emploi dans les arts , résultat du concours, 281.
- Ivoire , fabrication des feuilles d’, par M. Aies-sandri, 4!9-
- J.
- Jaugeur, par M. Lapointe, 599.
- Jayotype métrique , par M. Jay, 118, 198 (pi. 959).
- L.
- Laines, nouveau procédé de teinture des , par MM. Rouget de Lisle et Joli'y , 119 ; — leur lavage perfectionné , par M. Desplanques ,
- 449'
- Laiton réduit en poudre fine, mêlé avec de l’huile d’olive, sert à décorer les objets en laque, 168.
- Lampes à gaz, leur nombre pour l’éclairage des rues de Paris, 109
- — brûlant un mélange d’alcool et d’hydrocarbure, par M. Breuzin, 372;— dites mobiles, par le même, 377.
- — de sûreté pour les mines , par M. Combes, 587.
- Laque, meubles en, décorés par la poudre de bronze de M. Bessemer, 168.
- Legs de M. le marquis d’Argenteuil, rapport sur le, 210, 283.
- — de M. Bapst, 284.
- Lignes droites , machines pour les diviser, par M. Deeoster, 12.
- Lin , nouveau système de filature du , par M. Deeoster, 362.
- Locomoteurs , recherches expérimentales sur les, par MM. Gouin et le Chatelier, 199.
- Lumière produite par la pile, ses effets dans le microscope photo-électrique , 39o , 585; — comparée à la — solaire, par M. Fizeau, 393;— de celle du chalumeau à gaz oxygène projetée sur de la chaux, 393 ; — son intensité, 394, 395.
- Lunettes achromatiques, leur origine, 236.
- M.
- Machines , application des, au dessèchement et à l’irrigation des terres, par M. Sainte-Preuve, 5z5.
- — hydrauliques à vannes partielles et à pivot supérieur, par M. Fontaine, 53 (pl. 947).
- — à vapeur, fabriquées à Berlin,. 78; — emploi des, 526;—prix d’achat, consommation de combustible et travail, 528 ; — établissement des — en Algérie , 53 f ; — dépense par unité dynamique, 532 ; — donnant un mouvement de rotation continu , prix pour le perfectionnement des , 3o4 ; — programme, 3o5.
- Machines-outils de M. Deeoster, 12,91,95,1 78; — par M. Lemaître, 146, 235, 523.
- Manomètre à air libre de M. Richard, 214, 223 ; — sa description , 225 (pl. 960) ; — manière d’en faire usage, 226, 227.
- Marnes calcaires , travaux de M Chartier pour la recherche des , x 18 ; — leur exploitation dans la Sologne, 153 , i55 ; — quantité nécessaire pour amender nn hectare de terre ,
- i56.
- Marouflage , procédé consistant à fixer la toile d’un tableau au plafond, 26.
- Marteau à vapeur pour le travail du fer, par M. Morin, 554-
- Matière plastique , nouvelle , par M. Albano , 370.
- Membi'es adjoints et membres honoi'aires du conseil d’administration de la Société au 19 novembre i845,609 ; — de la Société admis pendant l’année x845, 6x3.
- Métaux , extraits de leuis minerais par l’électricité, par M. Napier, 362.
- — coloi’és obtenus au moyen de la pile, par M. Perardel, 174.
- Métier à filer à peignes, pour lin et chanvre, par M. Deeoster, 362.
- Meules de blé, nouveau moyen de les former, par M. Mary, 375.
- Microscope solaire, ses effets, 389; — à gaz construit en Angleterre, ib.
- — photo-électrique, par MM. Donné et Léon
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- Foucault, 388 ; — ses effets , 3go ; — ses avantages, 392;— sa description, 5>j8(pl. 977)-
- Millefiori, ou verres filigranes , de leur fabrication , 190.
- Mines de houille infectées de gaz explosif, précautions à prendre en y employant le gazo-scope, 4 34-
- — de fer des États sardes, leurs produits, 552.
- Mineurs , moyen de faciliter leur descente et
- leur ascension dans les mines,par M. JVa-rocquié ,4^5 — dangers auxquels ils sont exposés dans les houillères, 161 ; — tués par l’explosion du gaz hydrogène, 43o.
- Miroirs étamés à l’argent en remplacement de l’étain, par M. Tourasse, 3^6, 377.
- Moisson, moyen de la faire dans les mauvais temps, par MM. Jrroy et Mary, 374*
- Montres plates, nouvelle disposition de$, par M. Rédier, 56g, 5^3 (pl. 975).
- Mordants, de leur combinaison avec les étoffes, par M. Sass , 364 ; — leur avivage , 407 , 4o8.
- Mosaïques , leur application à l’impression des estampes, 86.
- Moteur nouveau, parM. Isoard, 4*7? 596; — par M. Laubereau, 4I8.
- Moteurs, difficulté d’apprécier leur puissance , 57-
- Moules en bois pour la fabrication du verre, i9t.
- Moulin à vent de M. Amédée Durand, prix d’établissement et travail, 533, 534 > —ses avantages, ib.
- — de Yadenay, expériences faites sur les turbines du, 53, 62.
- Moulures, moyen de les pratiquer sur la terre cuite, par MM. Virebent, 74.
- Mouton à vapeur pour le battage des pilots, 554.
- Mouvement d’horlogerie adapté au gazoscope de M. Chuard, 4^7.
- Musée universel (palais de l’industrie), par M. Veillerot, 462.
- N.
- Navires , appareil de ridage pour les haubans des, par M. Hitau, 34o.
- Nécrologie , M. Humblot - Conté , 82 ; — M. Oscar Leclerc, 311.
- Nitrate d’ammoniaque * de son inflammation , par M. Boutigny, 115.
- Noir animal, résidu des raffineries , employé comme engrais, 538.
- Nominations des président, vice-présidents et secrétaires* dans la séance générale du 19 novembre i845, 567.
- Notices industrielles, 27, 77, 107, 160, 199» 263, 36i, 398, 44°> 554, 596.
- O.
- Observations, de leur indication par le chrono-graphe de M. Rieussec, 141 •
- Or, de son emploi pour colorer le verre en rouge, 164 ; — de ses diverses préparations , i65, i95.
- Osmazôme, matière nutritive dans les substances animales, sa conservation, 106.
- Outils pour la fabrication des cartouches de M. Chaudun , 10; — pour fabriquer l’appareil de ridage des haubans des navires, par M. tluau, 342 (pl. o65).
- Outremer artificiel, de sa fabrication en Allemagne , 203 ; — fabriqué par M. Courtial, 387.
- Ouvriers, moyens d’améliorer le sort des , 316.
- Oxyde d’argent, colore le verre en jaune, 1 g4*
- — de cobalt, colore le verre en bleu, 194.
- — de cuivre, colore le verre en bleu , 167 ; — son emploi pour l’analyse des engrais, 541 •
- — de manganèse, colore le verre en violet, ig3.
- Oxydule de cuivre, son emploi pour colorer le
- verre en rouge, i63.
- P.
- Pantographe nouveau, par M Paulowicz, 107.
- Papier, de sa préparation, par M. Derenemesnil, pour l’impression des cartes coloriées, 28 ;
- — photogénique, par M. Gaudin, iio; — émerisé parM. Frémy, 6o3.
- Peaux , de leur tannage, par M. Nossiter, 44<> (pl. 972) ; — par M. Squire, 442-
- Peinture à l’huile , origine de son invention , 173, 2Ô2;—moyen de la rétablir, 253;—poulies objets en laque, par M. Bessemer, 168 ;
- — sur verre de M. Maréchal, de Metz , 453.
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- Peintures dites en feuilles , par M. Hussenot, 23 ; — remplacent les peintures à fresque , 24; — manière de les préparer, ib.; — leurs avantages et leurs applications, 25;— exécutées dans des magasins et des églises, 112.
- — vernies, altérations qu’elles subissent, par M. Tripier-Deveaux, 213; — observations de M. Rouget de Lisle sur les, 214; — détériorations auxquelles elles sont exposées, , 246; — causes de leur destruction, 248, 249.
- Percer, machine à, par M. Decaster, g5 ; — sa description , 96 (pl. g5o) ; ses fonctions, 97 ; — par M .Lemaître, 146, izjjy (pl. g53).
- Phosphate d’ammoniaque employé comme engrais, par M. Boussingault, 447-
- Pied , instrument pour prendre la mesure du , par M. Hébert, 171.
- Pierres lithographiques, manière de les préparer pour recevoir la carte géologique, 27 ; — encrage des, résultat du concours, 279.
- Pile de Volta appliquée au traitement du fer, 206 ; — à la séparation du cuivre de ses minerais , 207 ; — proposition d’un prix pour son application à opérer la décomposition chimique par voie sèche, 222, 27 1, 3o8; — ses effets dans le microscope photo-électrique, 3gi ; —intensité de la lumière produite par la, 3g5, 585.
- Pilots, de leur battage par le mouton à vapeur, 554, 555.
- Placages en ivoire, par M. Alessandri, 4 * 9 5 420.
- Planche gravée en cuivre reproduite par la galvanoplastie, par M. Philippe, 218.
- Plans topographiques coloriés, par M. Derene-mesnil, 27.
- Plante recueillie dans l’Amérique du Nord, par M. Rostaing, 85.
- Plantes étrangères à l’Europe, introduction et culture des ; résultat du concours, 283.
- Plâtre , de son emploi en agriculture , par M. le Chatelier, 829 , 355 ; avantages de son transport par chemins de fer, 356,358.
- Plinthotomie , fabrication de briques profilées, par MM. P irebent, 74.
- Poignet artificiel de M. Desarmeau.r, 173; —
- indemnité de 200 fr. accordée à l’auteur, ib.
- Poinçon pour percer les feuilles de tôle, de son action dans la machine de M. Lemaître, 149-
- Polyèdres en carton de M. L. Dupin , 11 ; — médaille d’argent, ib.
- Pommes de terre, prix proposé pour leur examen comme aliment, 174 ; — sur la maladie qui a attaqué les, par M. Pa/en, 418, 555 ; — moyen de prévenir son retour, ôS'j.
- Pompe alimentaire des chaudières à vapeur, rapport sur le concours ouvert à ce sujet, 278, 296; prix partagé entre MM. Pecqueur, Can-son d’Annonay et Girault , 297 ; —des chaudières à vapeur de M. Henschel,382 (pl. 968).
- Pont de construction nouvelle, par M. Nernlle,
- 48. •
- Ponts suspendus, moyen d’essayer leur solidité, 48.
- Portrait de Conté offert par M. Jomard, 565.
- Potasse , moyen de l’extraire de l’eau de mer, 36.
- Poudre de guerre, moyen de la rendre inexplosible , par M. Fadéieff, 29 ; — de bronze, de sa fabrication, par M. Bessemer, 167.
- Pourpre de Cassius , son emploi n’est pas nécessaire pour colorer le verre en rouge, 166.
- Pouzzolanes artificielles, travaux de M. Vicat sur les, 202.
- Presse américaine à genou pour l’impression des caractères en relief, 47-
- Prix fondés par mad. la princesse de Gallitzin, 174, Sôg; — nouveaux, proposés dans la séance générale du 9 juillet 1845, 275-, — prorogés, 284 ; — proposés par la Société industrielle de Mulhouse, 558.
- Procès-verbaux des séances du conseil d’administration de la Société d’encouragement (extrait des), séance du 8 janvier, 43; — séance du 23 janvier, 46; — séance du 5 février, 83 ; — séance du 19 février, 86 ; — séance du 5 mars, 11 1 ; — séance du 19 mars, 116; — séance du 2 avril, 169; — séance du 16 avril, 172 ; — séance du 3o avril, 209 ; — séance du 14 mai, 215; —séance du 28 mai, î> 18; — séance du 11 juin, 268; — séance du 2.5 juin, 27 i ; — séance extraordinaire du 2 juillet,
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- 3î4 ; — séance du 23 juillet, 3?.7 ; — séance du 6 août, 371 ; — séance du 20 août, 373 ;
- — séance du 3 septembre, 412 > — séance du 17 septembre, 417 > — séance du ier octobre, 44^ ; — séance du 15 octobre, 45o; — séance du 29 octobre, 451 ; — séance du 12 novembre, 563; — séance générale du 19 novembre, 566 ; — séance du 26 novembre , 568 ;
- — séance du 1 o décembre, 601 ; — séance du 24 décembre, 6o5.
- Produits de l’industrie exposés dans la séance du 9 juillet i845, 276.
- Puddlage du fer, sur la chaleur produite par le,
- 566.
- Puits forés pour assainir les terrains maréca-geux, 47.
- R.
- Rails , manière dont ils sont disposés dans les rues de la ville de Baltimore, 333.
- Récoltes, recherches économiques sur le produit des, par M. de Marivault, 602.
- Résine, mêlée à l’huile de lin, sert à la conservation des bois, 256.
- Revernissages , moyen de leur assurer la même durée qu’aux vernissages, 246, 251.
- Ridage des haubans des navires, par M. Huau, 337, 34» ( pl- 965 ) ; — sa manœuvre, 34 i ; outils pour le fabriquer, 34-2.
- River, machine à, les tuyaux de tôle, par M. Lemaître, 146, 235 (pl. 962).
- Rivets pour les chaudières en tôle , de leur fabrication, parM. Lemaître, i5o (pl. g54); — four pour les chauffer, 151 (pl. 954).
- Rivure des feuilles de tôle, machine de M. Lemaître pour pratiquer les, 146, 147 (pl. 953);
- — est mue par l’action directe de la vapeur, ïbid. ; — ses fonctions, 148.
- Roue hydraulique horizontale de M. Fontaine , 53; — à aubes emboîtée dans un coursier annulaire pour le passage des bras, par M. Mary, 361.
- Roues d’engrenage, tour pour les diviser, tailler et aléser, par M. Decoster, 12, 178 (pl. 957).
- Rouleau compresseur des chaussées, par M. Houyau, 273,398; —gravé pour l’impression des toiles peintes, ses effets, 364*
- S.
- Sac d’ambulance de M. Akermann, 170.
- Salines, importance de celles du midi de la France, 3i.
- Sangsues, multiplication en grand des, résultat du concours , 217 , 282; — moyen de peupler les mares et étangs de, 6o4 ; — moyens économiques de les faire'dégorger, ib.
- Sculptures, compas pour les mettre au point, par M. Jeannest, 182.
- — sur bois, par M. Ardisson, 47, 89.
- Séance générale du 9 juillet 1845, 275.
- Sel, de son extraction des eaux de la mer, 31; — de son utilité en agriculture, par M. Payen, 3^5 ; — moyen de le dénaturer, ib.
- Semis faits sur des terrains amendés avec l’engrais perazoté de M. Moisson, 258, 25g et suiv.
- Sésame, culture du,par M. Vimort-Maux, Ô91.
- Signaux, moyen de les transmettre de jour, 229; — de nuit, 23o, 231.
- Siphons, leur disposition dans l’écluse de M. Girard, 42*? 422.
- Société hellénique de l’industrie de la Grèce, 329.
- Société industrielle de Mulhouse, prix proposés, 558.
- Soie, filature de la, introduite dans un département où elie n’existait pas, résultat du concours, 282; — sa production dans les Etats sardes, 553 ; — filage et dévidage de la, par M. Locatelli, 6o3.
- Solides en carton de M. Louis Dupin, 10; — manière de les fabriquer, 11.
- Sologne, sa constitution géologique, 154-
- Sondages pout la recherche de la marne calcaire dans la Sologne, par M. Chartier, 155.
- — instruments de, par M. Kind, 118, 344 (pl. 966).
- Soude, de son extraction de l’eau de mer, par M. Balard, 3o.
- Soupape pour chemin de fer atmosphérique, par M. Halletle, 77; — par M. Sainte-Preuve, 324, 607.
- — de sûreté pour chaudières à vapeur de
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- M. Chaussenot, 295 ; — de M, Sorel, ib.
- Stéarine obtenue de l’huile de palme, manière de la fondre et de la blanchir, 44^*
- Substances organiques, appareil pour en obtenir des extraits, par M. Payen, 535.
- — alimentaires préparées par M. J. 'Phiot, 106.
- Sucre, état de sa fabrication dans nos colonies, et ses progrès dans l’île de Cuba, par M. De-rosne, 274 ; — de sa fabrication en Andalousie, par M. Ramon de la Sagra, 260.
- — de betterave, perfectionnements ajoutés à la fabrication du, 220 ; — nombre de fabriques existantes et quantités produites, 221 ; — fabriqué par M. Duquesne, 372.
- Sulfate de fer, de sa production dans l’usine de Stadtberg, en Westphalie, 4> i*
- — de potasse, moyen de l’extraire des eaux de la mer, 3o, 36.
- — de magnésie, de sa transformation en sulfate de soude, 3i.
- — de soude, moyen de l’extraire des eaux de la mer, par M. Balard, 3o, 32, 33; — quantités obtenues, 34; —employé dans la fabrication de l’outremer artificiel, 205.
- T.
- Tableaux synoptiques de l’industrie manufacturière, ouvrage de M. Osersky, 85.
- Tanin, empêche la putréfaction des pommes de terre, 4*8; — moyen de le conserver, 451.
- Tannage des cuirs et peaux, par M. Nossiter, 44o ; — par M. S quire, 442; — expériences sur divers procédés de, par MM. Dumas et Payen, 451.
- Tarares garnis de tôles percées, de la fabrique de M. Calard, 336.
- Taraud à expansion, par M. TValdeck, 101 (pl. g5i).
- Teinture des fils de laine et de soie, par MM. Rouget de Lisle et Joly, 119; — des étoffes ; perfectionnements proposés par M. Sainte-Preuve , 324 5 — nouveau système, par M. Gonfreville, 329; — des toiles peintes, 40I> — degré de chaleur nécessaire pour monter le bain de, 4<>2, 4°4*
- Télégraphes, sur les, par M. de Lambel, 17 ij 228 ; — leur origine, 229 ; — avantages de ceux de nuit, 23o; — description de ceux établis entre Gravelines et Calais, 231 (pl. 961 ); — leurs avantages, 232.
- Télégraphes électriques, origine des, 160; — système de Bettancourt, Ampère et Soemme-ring, ib. ; — description de celui établi sur le chemin de fer de Rouen, ib.; — de celui employé en Angleterre, 161 ; — de Wheatstone, ses avantages, 171, 233; — de M. Garnier, 4>5 ; — de M. Sainte-Preuve , 607.
- Température, ses effets sur les ballons aériens de M. Chuard, 436.
- Terrains traversés par les sondages de M. Mulot, pour la recherche de la marne calcaire, 155 ; — amendés avec l’engrais perazoté de M. Moisson, 268, 25g et suiv.
- Terre cuite, produits en, de la fabrique de M. Pirebent, 45, 74.
- Terres charbonneuses mêlées avec des matières fécales, donnent un engrais très-riche, 539.
- Tète, instrument pour prendre la mesure du contour de la, par M. Jay, 196 (pl. 969).
- Tiges à forer, leur disposition dans l’appareil
- de sondage de M. Kind, 344*
- Tissus, moyen de les rendre imperméables, par M. Lemire de Normandy, 563.
- Toile peinte garancée, théorie de la fabrication de la, par M. Sass, 363 ; — combinaison des mordants, 364 5 — dégommage, 367, 368; garançage , 399 ; — chaleur du bain , 4°2 ; blanchiment, 4»5 ; — avivage des mordants,
- 407, 408.
- Tôle forte, machine à découper la, par M. Lemaître, 523 (pl. 973).
- Tôles pour chaudières et bouilleurs, machines à les percer et river, par M. Lemaître, 146.
- — percées pour bluterie, par MM. Calard père et fils, 172, 335.
- Tour au pied, par MM. Hamman et Hempel,
- 175, 176 (pl. 956).
- — pour diviser, tailler et aléser les roues d’engrenage, par M. Decoster, 178 ! pl. 957).
- Traverses de bois des chemins de fer, moyen de les conserver, par M. Boucherie, 549.
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- Trépan pour sondages, sa disposition dans l’appareil de M. Iiind, 344*
- Tube du chemin de fer atmosphérique, perfectionné par M. Sainte-Preuve, 3a4- *
- Tubes du manomètre de M. Richard, en forme de siphons, 224, 226, 227.
- Turbine hydraulique de M. Fontaine, 53 ; — expériences faites sur la, par MM. Alcan et Grouvelle, 55 ; — ses avantages, 64.
- — aërdynamique, par M. de Humbourg, 56g. Tuyaux de conduite des eaux, résultat du concours, 280; — en béton, par M. de Gasparin, 446 ; — de tôle, machine pour les river intérieurement, par M. Lemaître, 235;— en tôle bituminée , pour la conduite du gaz d’éclairage, par M. Chameroy, 109 Tuyères mobiles pour foyers d’afi&nerie, par M. Leclerc, 98.
- U.
- Unité dynamique des machines à vapeur, 532.
- y.
- Vannes, leur disposition et leur manœuvre dans la turbine de M. Fontaine, 54-Vapeur, de ses effets, par M. Bouligny, n5; — les soupapes ne sauraient empêcher son explosion , ib. ; — mesure de la pression de la, dans les locomoteurs, par MM. Gouin et le Chatelier, 199; — de son emploi pour imprégner les bois de substances conservatrices, 256 ; — son action directe appliquée à faire mouvoir un découpoir, 523 ; — un martinet et un mouton pour enfoncer les pilots, 554.
- Vaporisateur à flamme renversée, par M. Se-guier, 417.
- Vases de fonte, de leur émaillage, par M. Clark, 206.
- Vent, de sa direction dans les foyers d’affinerie, par M. Leclerc, 99, 100.
- V ernis, art de faire les, par M. Tripier-De-veaux, 1^3, 260, 25i; — appliqués sur les peintures, leur invention, 252.
- Verre, son origine, 184 ; — de son moulage,
- 191 ; — de sa coloration, ig3, 194, 195; — de son brassage pour l’obtenir sans stries , 242 ; — droits dont sa fabrication était frappée en Angleterre, 237; — effet de leur suppression, 288 ; — à vitre déjà connu des anciens, 185 ; — d’albâtre ou laiteux, de sa fabrication en Bohême, 167; — dévitrifié, par MM. Beau père et fds, 1 <y45 — 3e sa coloration en rouge et en bleu, par M. Schu-barth, i63; — coloré, décoré par M. Maréchal, 453.
- Verres filigranés dits de Venise, sur la fabrication des, par M. Bontems, 184 ; — leur ancienneté, 185 ; — moyen de les produire, 186.
- Vers à soie, élève des, résultat du concours, 282.
- Voitures, leur disposition sur les chemins de fer américains, 333; — ventilation des, par M. Dufour, 449 ? — sur leur remorquage dans l’intérieur des villes , par M. Sainte-Preuve, 378 ; — pour le transport des fardeaux, par M. Fusz, 6o3.
- Planches.
- PI. 943 y double. Fabrication des cartouches pour les fusils des systèmes Robert et Lefau-cheux, par M. Chaudun, p. 7.
- PI. q44, triple. Machine nommée diviseur universel, pour diviser, percer et tailleries cercles et les roues d’engrenage, par M. Decoster, p. 12.
- Pi. 945, double. Machine à diviser les lignes droites et les crémaillères , par M. Decoster, p. 16.
- PI. 946, simple. Machine à reproduire les dessins, par M. Grillet, p. 5i.
- PI. 947, triple. Turbine hydraulique à vannes partielles et à pivot supérieur, par M. Fontaine, p. 53.
- PI. 948, double. Machine à comprimer les cuirs forts, par M. Berendorff, p. 69.
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- PI. g4g, triple. Grue-treuil, par M. Decosler, p. g3.
- PI. g5o, triple. Machine à percer et à aléser, à plateau mobile et à mouvement continu , par M. Decosler, 96.
- PI. 95,, double. Nouvelles filières pour tarauder les tiges métalliques, et taraud à expansion , par M. TValdeck , p. 101.
- PI. g52, double. Garde-temps ou compteur dit chronographe, indiquant la durée de plusieurs phénomènes successifs, sans réclamer l’attention de l’observateur, par M Rieus-sec, p. i43.
- PI. g53, triple. Machine à percer et à river les feuilles de tôle et de cuivre, par M. Lemaître, p. 147•
- PI. 954, double. Fabrication et chauffage des rivets pour assembler les feuilles de tôle et de cuivre, par M. Lemaître, p. i5o.
- PI. 905, double. Chariot à moufle pour suspendre et transporter les pièces destinées à être percées et rivées, établi dans l’atelier de M. Lemaître, p. IÔ2.
- PI. 966, double. Tour au pied, par MM. Hamman et Hampel, p. 176.
- PI. 957, triple. Grand tour pour diviser, tailler et aléser les roues d’engrenage, par M. Decosler, p. 178.
- PI. p58, triple. Cisaille perfectionnée par M. Geneste, p. 181.
- Pl. g5g , simple. Compas pour mettre au point les sculptures, par M. Jeannest. — Jayo-type métrique, instrument à l’usage de la chapellerie pour prendre la mesure du contour de la tête, par M. Jay, p. 182.
- Pl. 960, simple. Manomètre à air libre, par M. Richard, de Lyon, p. 225.
- Pl. 96,, simple. Télégraphe de nuit à lumières fixes, p. 23,.
- Pl. 962, double. Machine à river intérieurement les tuyaux de tôle, par M. Lemaître, p. 235.
- Pl. 963, double. Appareil pour imprégner les bois de substances conservatrices, par M. Bréant, p. 235.
- Pl. 964, simple. Système de chemin de fer à courbes de petit rayon, par M. Laignel. — Chemin de fer établi dans les rues de la ville de Baltimore, p. 334-
- Pl. g65, triple. Appareil de ridage des haubans des navires dit modérateur et à échappement, et outils employés pour sa fabrication, par M. Huau, p. 34<>.
- Pl. 966, double. Nouveaux perfectionnements apportés aux instruments de sondage , par M. Kind, p. 344*
- Pl. 967, triple. Nouvelles chaudières pour des machines à vapeur à haute pression, et appareil d’alimentation, par M. Henschel, p. 38o.
- Pl. 968, triple. Nouvelle chaudière à vapeur pour une machine, et pompe alimentaire, par M. Henschel, 383.
- Pl. 969, triple. Plan de la nouvelle chaudière de M. Henschel et détails de l’appareil d’alimentation, p. 387.
- Pl. 970, triple. Nouveau système d’écluse à flotteur, par M. Girard, p. 424*
- , Pl. 971 , double. Gazoscope ou appareil destiné à prévenir l’explosion du gaz dans les mines de houille et dans les habitations, par M. Chuard, p. 43,.
- PL 972, double. Nouveaux procédés de tannage des peaux, par M. Nossiter. — Machines à comprimer et écliarner les cuirs, par M. Cox. — Tambour à claire-voie pour tanner les cuirs, par M. S quire, p. 44°*
- Pl. 973, triple. Machine à découper la tôle forte mue directement par la vapeur, par M. Lemaître, p. 524*
- Pl. 974, double. Extracteur à distillation continue et appareil pour la détermination de l’azote dans les substances organiques, par M. Payen, p. 535.
- Pl. 975, simple. Nouvelle disposition du barillet des montres plates, par M. Rédier, p.
- Pl. 976, double. Appareil pour la fabrication et l’épuration simultanée du gaz d’éclairage et la distillation des goudrons, par M. Boulanger, p. 577.
- Pl- 977» triple. Microscope photo-électrique, par MM. Donné et Léon Foucault, p. 578.
- Pl. 978. simple. Lampe de sûreté à l’usage des mines, modifiée par M. Combes.—Ciseaux à articulation, par M. Collin, p. 587.
- Imprimerie de Mmc Ve BOUCHARD-HUZARD, rue de l’Éperon, 7.
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- SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE, fondée en 1909,
- RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D’UTIUTÉ PUBLIQUE PAR ORDONNANCE ROYALE DU 21 AVRIL 1824.
- PROGRAMMES
- DES
- PRIX PROPOSÉS
- LA SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE,
- POUR ETRE DÉCERNÉS DANS LES ANNEES 1846, 1847, 1848 ET 1849.
- Siège de la Société, rue du Bac, 42, hôtel de Boulogne.
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- NOTE SUR L’ORGANISATION
- DE LA SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT POUR L’INDUSTRIE NATIONALE, SEANT A PARIS, RUE DU BAC, N° 42.
- Cette Société, fondée en 1802, a pour but l’amélioration de toutes les branches de l’industrie française; voici les principaux moyens dont elle fait usage :
- Distribution de prix et médailles pour des inventions et des perfectionnements dans les arts utiles ;
- 20 Expériences et essais pour apprécier les nouvelles méthodes ou pour résoudre des problèmes d’art ;
- 3° Publication d’un Bulletin mensuel distribué exclusivement aux Membres de la Société, et renfermant l’annonce raisonnée des découvertes utiles à l’industrie, faites en France ou à l’étranger ;
- 4° Entretien d’élèves dans les Ecoles vétérinaires et dans d’autres établissements.
- La Société distribue en outre, tous les quatre ans, des médailles aux contre-maîtres des ateliers qui se distinguent par leur bonne conduite et par leurs talents.
- Elle a huit places gratuites, à sa nomination, dans l’Ecole d’arts et métiers de Châlons; tous les Sociétaires ont le droit de présenter des candidats.
- Les Membres de la Société peuvent concourir pour les prix qu’elle propose, mais non les Membres du Conseil d’administration.
- Le Bulletin est adressé, franc de port, tous les mois, à MM. les Sociétaires, quel que soit le lieu de leur résidence.
- Chaque numéro de ce Bulletin forme un cahier in~4° de 4 à 5 feuilles d’impression, et contient trois ou quatre planches gravées avec le plus grand soin.
- La Société d’encouragement tient ses assemblées générales deux fois par an.
- La première a lieu dans le courant du premier semestre; elle est consacrée
- i° A la reddition du compte général des travaux de la Société par le Secrétaire, et du compte général des recettes et des dépenses par la Commission des fonds et les Censeurs ;
- 20 Au l'enouvellement du Conseil d’administration;
- 3° A la distribution des médailles d’encouragement.
- La deuxième a lieu dans le courant du deuxième semestre ; elle est consacrée à la distribution des prix.
- Le Conseil d’administration s’assemble de deux mercredis l’un, de quinzaine en quinzaine, pour entendre les rapports sur les objets soumis au jugement de la Société.
- Les Sociétaires peuvent assister aux séances ; ils y ont voix consultative.
- Pour être reçu dans la Société d’encouragement, il faudra être présenté par un de ses Membres, être admis par le Conseil, et s’engager à payer une contribution annuelle de 36 fr.
- Toute demande d’admission peut d’ailleurs, et pour plus de facilité, être adressée directement au Président de la Société.
- Lorsqu’une invention est approuvée par la Société, le rapport est inséré au Bulletin, avec gravure, si l’objet l’exige, sans que l’inventeur ait rien à débourser ni pour l’examen, ni pour l’insertion.
- Les programmes des prix se distribuent gratuitement au Secrétariat de la Société, rue du Bac, n° 42.
- La correspondance a lieu sous le couvert de M. le Ministre du commerce et de l’agriculture.
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- ARTS MECANIQUES.
- 1. Machine propre à fabriquer les filets de pêche.
- 2. Perfectionnement dans la construction des machines locomotives.
- 3. Perfectionnement de la construction des machines à vapeur destinées à imprimer un mouve-
- ment continu.
- ----- '1 h 11 iinH i^rtHQiL*'D f.i 11 ii 11 -
- PRIX PROPOSÉS POUR L’ANNÉE 1847.
- i. Prix pour une machine propre à fabriquer les filets de pêche.
- La Société d’encouragement offre un prix de la valeur de trois mille francs à celui qui inventera un nouveau métier propre à la fabrication des filets de pêche. Les filets confectionnés à l’aide de cette machine devront remplir toutes les conditions de solidité, de force ou de finesse convenables aux différentes sortes dépêché et procurer une économie notable sur les produits de la fabrication manuelle.
- Les filets devront aussi pouvoir admettre toutes les grandeurs de mailles usitées dans les différents filets.
- Le concours sera fermé le 3i décembre 1846. Le prix sera délivré, s’il y a lieu, dans la séance générale du deuxième semestre de l’année 1847.
- N. B. Cette industrie sera applicable aux filets pour les treilles et aux filets pour le délitage des vers à soie.
- 2. Pt ix pour le perfectionnement dans la construction des machines locomotives.
- En 1829, les directeurs du chemin de fer de Liverpool à Manchester proposèrent un prix de cinq mille livres sterling (1 2,5oo fr.) pour le perfectionnement de la machine locomotive, en stipulant certaines conditions de poids, de vitesse et de prix de vente appropriées à l’état de l’art à cette époque. De ce concours est sortie la Fusée de Sté-phenson, qui a résolu le problème de la locomotion à grande vitesse par l’application de la chaudière tubulaire de Séguin aîné. A cette époque, les machines locomotives, d’un usage peu répandu , d’une construction fort imparfaite, d’une très-faible puissance, laissaient presque tout à désirer ; le but à proposer aux concurrents pouvait être facilement défini. Il n’en est plus de même aujourd’hui ; cependant, malgré les nombreux perfectionnements apportés à l’œuvre de Stéphenson par lui et par un grand nombre de constructeurs, il reste encore à réaliser d’importantes améliorations dans les détails et peut-être même dans les principes fondamentaux qui ont servi de règle jusqu’ici pour l’application de la vapeur à la locomotion sur les chemins de fer.
- La Société d’encouragement a pensé qu’il fallait généraliser à toutes les parties de l’appareil locomoteur l’application des récompenses destinées à provoquer des inventions utiles, et laisser aux inventeurs eux-mêmes le choix des parties sur lesquelles ils auraientà diriger leurs efforts; qu’en outre, pour donner une latitude suffisante à toutes les idées de progrès, à tous les perfectionnements que comportent en grand nombre encore les différents éléments de la machine locomotive, et pour conserver le moyen de récompenser une invention d’un ordre supérieur, il fallait attribuer au prix à proposer une valeur
- très-importante et réserver en même temps à la Société la facilité de fractionner la récompense.
- Ainsi la Société pourra récompenser selon leur degré d’utilité les perfectionnements de détail qui ne manqueront pas d’être apportés, soit à la distribution et à l’emploi delà vapeur dans les cylindres , soit à sa production dans la chaudière, soit enfin à la construction du véhicule, à laquelle se rattachent toutes les questions de tracé. En même temps, si, dans les délais fixés pour la clôture du concours, une invention capitale comme celle de Séguin aîné pour la chaudière tubulaire venait à se produire, la Société pourrait mesurer la récompense qu’elle décernerait à l’inventeur à l’importance même de sa découverte.
- La Société, pour stimuler le zèle des concurrents, s’engage à décerner la moitié du prix , au moins , à l’époque fixée par le programme , sans pouvoir l’annuler entièrement ou prolonger les délais, quel que soit alors l’état du concours. L’industrie à laquelle s’appliquera cette mesure nouvelle réclame encore d importantes ameliorations dans sa marche progressive et rapide, et on ne doit pas craindre de voir, à la fin du concours, la Société, liée par un engagement pris à l’avance, distribuer ses récompenses aux auteurs de perfectionnements sans valeur. Il y aura toujours eu des progrès accomplis dans la fabrication proprement dite et, aux termes du programme, des récompenses méritées parles constructeurs les plus habiles.
- En conséquence, la Société décernera, dans sa séance générale du second semestre de 1847, un prix de la valeur de vingt-quatre mille francs à l’auteur ou aux auteurs
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- des perfectionnements les plus importants apportés à la construction des machines locomotives à vapeur employées sur les chemins de fer.
- Ce prix pourra être partagé entre les concurrents, sans que la part la plus faible puisse être inférieure à 4,ooo francs.
- Dans le cas où les machines locomotives présentées au concours ne rempliraient qu’incomplétement les conditions du programme, la valeur totale du prix pourra être réduite à 12,000 francs, sans que l’époque fixée pour la clôture du concours puisse être reculée ou le prix entièrement annulé.
- Les concurrents devront avoir apporté des perfectionnements à l’une des branches de la construction des machines locomotives indiquées ci-après :
- 10 A la construction de l'appareil générateur de la vapeur, comprenant la chaudière, le foyer, les tubes bouilleurs, la cheminée, les appareils de sûreté, tels que soupapes, manomètres, indicateurs de niveau, etc ; le cendrier, les appareils pour prévenir la projection des fragments de coke incandescents par la cheminée ou la grille, les appareils destinés à produire le tirage dans la cheminée, les pompes alimentaires, la prise d’eau suite tender, les moyens propres à empêcher les incrustations dans les chaudières.
- 20 A la distribution de la vapeur et à son emploi dans les cylindres, comprenant la construction du régulateur,
- le règlement des tiroirs, la détente variable, la construction des cylindres et des pistons, la construction et l’arrangement des pièces de la transmission du mouvement des pistons à l’essieu moteur et de l’essieu moteur aux tiroirs.
- 3° A la construction de la machine locomotive et de son tender considérés comme véhicules, comprenant la fabrication des essieux et des bandages, la construction des roues, du châssis, des boîtes à graisse, des ressorts et des freins, l’assemblage de la machine et du tender entre eux et du tender avec les voitures, les dispositions appliquées à la machine pour faciliter le passage dans les courbes de petits rayons à grande vitesse, la liaison des différentes parties de l’appareil entre elles.
- Les divers perfectionnements soumis au concours devront avoir été appliqués, pour la première fois en France, sur des machines locomotives, postérieurement au ier juin t844> et leur importance constatée par un parcours régulier de 5,000 kilomètres au moins, sur un chemin de fer français.
- Les mémoires descriptifs présentés parles concurrents devront être accompagnés des plans détaillés des appareils soumis au concours, et des pians d’ensemble des machines locomotives sur lesquelles ils auront été appliqués ; toutes les pièces devront être remises avant le ier janvier de l’année 1847.
- PRIX PROPOSÉ POUR L’ANNÉE 1848.
- 3. Prix pour le perfectionnement de la construction des machines à vapeur destinées à imprimer
- un mouvement continu.
- La Société d’encouragement propose un prix de la valeur de dix mille francs pour celui qui, d’ici au ïer janvier 1848, aura établi en France une ou plusieurs machines à vapeur, d’une puissance de dix à trente chevaux (de 75 kilogrammes élevés à un mètre de hauteur), destinées à servir de moteur à des filatures ou à des mécanismes quelconques, exigeant un mouvement de rotation continu et qui satisferont aux conditions suivantes :
- i° Le travail mécanique transmis au piston moteur, et mesuré, pendant la marche ordinaire et régulière de la machine, au moyen d’un indicateur à ressort appliqué sur les fonds des cylindres, ou d’un appareil équivalent, devra être au moins de quarante mille kilogrammes élevés à 1 mètre de hauteur verticale pour chaque kilo gramme d’eau vaporisée ou plutôt introduite dans la chaudière ;
- 20 Le travail mécanique disponible, mesuré sur l’arbre du volant au moyen du frein de Prony ou d’un appareil équivalent, devra être, dans les mêmes circonstances, au moins de 3o,ooo kilogrammes élevés à un mètre de hauteur par kilogramme d’eau vaporisée.
- Tout prétendant au prix fera connaître à la Société les lieux où sont établies la machine ou les machines qu’il présente au concours, et adressera en même temps un certificat d’un ingénieur du corps royal des mines ou du corps royal des ponts et chaussées, ou de toute autre personne notoirement expérimentée constatant que la
- machine paraît remplir les conditions du programme, en ne brûlant pas plus d’un kilogramme et demi de houille, ou une quantité équivalente d’un autre combustible par force de cheval et par heure.
- Les expériences et vérifications nécessaires pour juger les machines présentées au concours seront faites par des membres du conseil de la Société délégués par le comité des arts mécaniques, ou par des personnes désignées par le même comité, qui se transporteront sur les lieux et procéderont conformément à une instruction détaillée approuvée par le conseil.
- Dans le cas où plusieurs concurrents ayant satisfait aux conditions du programme, l’un d’eux aurait une supériorité certaine sur les autres, le prix lui sera décerné. Si les machines de plusieurs concurrents sont d’un mérite égal, le prix sera partagé entre eux. Ceux qui auraient rempli les conditions du programme, sans remporter le prix, pourront recevoir des médailles d’une valeur de mille francs au moins, jusqu’à concurrence de cinq mille francs.
- Si le prix n’est pas remporté, la moitié de la somme de dix mille francs sera distribuée, en une ou plusieurs médailles dont la valeur ne pourra pas être au-dessous de mille francs, à celui ou à ceux qui auront le plus approché du prix.
- Le prix ou les médailles seront décernés dans la séance générale du second semestre de l’année 1848.
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- ARTS CHIMIQUES.
- 1. Substance propre à remplacer la colle de poisson dans la clarification de la bière façon de
- Paris.
- 2. Emploi du brome et de l’iode dans les arts.
- 3. Transport des anciennes gravures sur la pierre lithographique.
- 4. Transport, sur pierre, de dessins, gravures et épreuves de caractères typographiques.
- 5. Fabrication de pierres artificielles, de plaques métalliques ou cartons propres à remplacer
- les pierres lithographiques.
- 6. Application industrielle de l’action de la pile de Volta pour opérer des décompositions chi-
- miques par la voie sèche.
- 7. Découverte et exploitation de carrières de pierres lithographiques.
- 8. Perfectionnement des sucreries indigènes.
- 9. Amélioration des produits de la culture des betteraves.
- 10. Perfectionnement de la fabrication du sucre blanc en pains.
- PRIX PROPOSÉS POUR L’ANNÉE 1846.
- 1. Prix pour une substance propre à remplacer la colle de poisson dans la clarification
- de la bière façon de Paris.
- Depuis longtemps en a cherché les moyens de remplacer Vichthjocolle par une substance moins rare et pour laquelle on ne fût plus tributaire de la Russie : des Sociétés savantes en Allemagne, à Londres, à Paris ont proposé des prix pour la solution de ce problème.
- La colle de poisson , nommée ichthycolle dans les aits et isin-glass par les Anglais, sert à beaucoup d’usages : les médecins la prescrivent comme médicament ; elle sert à clarifier la bière, le vin, l’infusion de calé; on l’emploie pour donner du lustre et de la consistance aux étoffes de soie, aux rubans, aux gazes ; pour préparer le taffetas d’Angleterre, les fleurs artificielles et le papier-glace; jour imiter les perles fines, pour recoller la porcelaine et le verre ; elle entre dans la composition des gelées alimentaires ; les lapidaires l’emploient pour monter les pierreries. M. Rochon a fait une très-belle et très-utile application de l'ichihycolle en composant des lanternes de vaisseaux avec des toiles métalliques trempées dans une solution de colle de poisson. De tous ces usages, la clarification de la bière est le seul pour lequel l’industrie n’ait encore pu parvenir à remplacer Vichthyo-colle ; c’est donc à cet emploi qu’il faut attribuer le prix souvent fort élevé que le commerce met à lâchât de cette substance.
- Jusqu’à présent les Russes ont eu le commerce exclu-
- sif de cette colle, qui se prépare sur les bords du Wolga, de l’Iaïk, du Don et de la mer Caspienne : les Hollandais vont la chercher au port d’Archangel.
- La colle de poisson se fait avec la vessie natatoire du grand esturgeon (acipenser huso). Les Moscovites procèdent de la manière suivante : ils ouvrent dans leur longueur les vessies aériennes et les lavent dans de l’eau de chaux très-légère; ils en retirent la fine membrane qui les recouvre, puis ils enveloppent ces vessies dans de la toile mouillée, les pressent, les étendent ensuite et les font sécher en feuilles, ou les roulent sur elles-mêmes, plient ce rouleau et le contournent en forme de cœur ; ils rapprochent les deux bouts et les assujettissent l’un contre l’autre au moyen d’une petite cheville de bois qui empêche les feuillets de se désunir; enfin ils suspendent ces îouleaux cordiformes à l’air pour les faire sécher.
- On distingue dans le commerce cinq sortes de colles de poisson ; une en petits cordons, une autre en gros cordons, une troisième en feuilles : leur prix varie , en France, suivant leur qualité et les chances du commerce, depuis 24 jusqu’à 36 francs le kilogramme. On vend aussi une colle de poisson en gâteaux, préparée avec les débris des membranes ; elle a beaucoup moins de valeur que les deux autres, et est impropre à la clarification de la bière.
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- Enfin on obtient en Laponie une colle cle poisson en tablettes, en faisant dissoudre à chaud la peau, la queue et les nageoires des poissons sans écailles; celle-ci ne peut être assimilée qu’à la colle forte bien préparée.
- Il paraît que les Russes ne se bornent pas à la vessie natatoire de l’esturgeon pour fabriquer Y ichthyocolle füs emploient plusieurs autres membranes de quelques autres poissons, tels que le strelet, le silure, les squales.
- Les recherches entreprises jusqu’à ce jour, dans la vue de trouver une substance indigène capable de remplacer Vichthjocolle de Russie, ont été dirigées vers la préparation d’une gélatine la plus pure possible. Les produits obtenus en suivant cette direction ont pu suppléer à la colle de poisson dans tous les emplois où celle-ci est convertie en gélatine, c’est-à-dire dissoute dans l’eau chaude ; mais relativement à son usage spécial, le seul important aujourd’hui, la clarification de la bière, on est resté tout aussi loin du but qu’on l’était avant les premières expériences.
- La théorie de l’action de l’ichtkjocolle dans la clarification de la bière ne paraissant pas bien connue, des observations microscopiques et des recherches chimiques ont été entreprises récemment ; elles ont amené les résultats suivants :
- La colle de poisson, détrempée à froid dans l’eau et malaxée jusqu’à être réduite en une bouillie claire, conserve une organisation remarquable ; elle se compose de fibres droites, blanches, nacrées ; délayée dans du vin blanc ou de la bièreyaùe, elle forme une gelée remplie de fibres excessivement déliées, qui se disséminent dans toutes les parties de la bière lorsque l’on y verse cette gelée en l’agitant fortement.
- Si cette espèce de réseau restait ainsi étendu dans le liquide, on ne concevrait pas comment il pourrait opérer une clarification quelconque; il était probable qu’un agent inconnu déterminait sa contraction. Des expériences sur tous les principes solubles et insolubles contenus dans la bière trouble au moment où elle va être livrée au consommateur ont appris que la levure réagit sur les fibrilles de Y ichthyocolle de manière à les contracter. On conçoit alors que le réseau, étendu dans le liquide, se resserrant de plus en plus sur lui-même, enveloppe toutes les substances insolubles, et que la solution claire seule peut traverser ses innombrables mailles. Des bulles de gaz acide carbonique, enfermées elles-mêmes, entraînent à la superficie de la bière une partie du réseau contracté avec les substances qu’il retient, et forment cette écume rejetée par l’ouverture de la bonde. Les fibrilles gélatineuses ne se dissolvent pas dans les solutions acides faibles, en sorte que Yichthyocolle peut être employée pour clarifier le vinaigre ; mais, dans cette
- circonstance, la contraction ne s’opère pas, et la clarification ne peut être complète sans faire filtrer le liquide sur des copeaux.
- Des expériences directes ont démontré que la colle de poisson dissoute dans l’eau chaude est désorganisée, ne produit aucun des phénomènes ci-dessus décrits, et n’opère pas la clarification de la bière.
- Il est donc désormais inutile de présenter de la gélatine ou colle forte, quelque pures qu’elles puissent être, pour remplacer la colle de poisson : c’est paimi les matières susceptibles de former un réseau semblable à celui de Y ichthyocolle que l’on peut espérer trouver celle qui remplacera cette substance.
- Les intestins et autres détritus des poissons sont rejetés dans nos villes maritimes : à Marseille notamment, où la salaison des poissons a lieu en quantités considérables, ces débris encombrent plusieurs rues ; ils pourraient probablement fournir aux concurrents une matière première propre à la fabrication d'une ichthyocolle indigène.
- Si les essais sur cette matière ne réussissaient pas, ou que la quantité recueillie fût insuffisante, on devrait diriger ses vues sur toute autre substance organisée, susceptible de former des gelées fibreuses peu solubles dans la bière, où elles pussent être contractées par l’un des agents contenus dans cette boisson.
- Le règne végétal offrirait même des chances de succès : ainsi l’acide gélatineux trouvé dans l’écorce de Yay-lanthus glandulosa, et répandu dans les racines charnues, les tubercules, etc., est miscible à l’eau au moyen de l’ammoniaque ou d’une solution alcaline, et tous les acides le coagulent en gelée. Le mucilage du salep, soluble dans l’eau, se prend en gelée fibreuse par une addition de magnésie, d’ammoniaque, de soude, etc. Ces substances et d’autres analogues peuvent donner lieu à des recherches utiles.
- Les personnes qui désireront avoir des détails plus étendus sur cet objet en trouveront dans le Toyage de P allas ; dans un mémoire de M. Chevalier, de la Société royale de Londres ( Transactions philosophiques)', dans un mémoire de M. Muller, secrétaire de l’Académie de Saint-Pétersbourg (cinquième volume des Savants étrangers) ; dans les observations de M. Bosc, insérées dans le Citoyen français, n° io44» ù l’occasion de la pêche du golfe du Mexique ; dans l’article Colle de poisson du Dictionnaire technologique (volume Y , et Supplément, fin du volume VIII) ; et dans un rapport fait à l’occasion d’un concours précédent sur le même objet, inséré dans le Bulletin de la Société à’encouragement, du mois d’octobre 1825.
- Quels que soient, au reste, les procédés suivis et les
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- substances employées, il suffira que le produit présenté puisse remplacer /'iclithyocolle dans la clarification de la bière, façon de Paris, que son prix n excède pas io francs le kilogramme, et que l’on puisse s’en procurer des quantités suffisantes pour les besoins du commerce.
- Un prix de deux mille francs sera décerné, dans la séance générale du second semestre 1846, à celui qui aura rempli ces conditions.
- Les échantillons et mémoires devront être remis au secrétariat de la Société avant le 3i décembre i845.
- 2. Prix pour Vemploi du brome et de l’iode dans les arts.
- Le brome, depuis sa découverte, faite en 1826 par M. Balard, n’a présenté aucune application industrielle; ce corps offre pourtant tous les caractères d’un agent chimique puissant. Doué de la forme liquide dans les circonstances atmosphériques ordinaires, il présente, sous un plus petit volume, des propriétés analogues à celles du chlore ; aussi les chimistes en font un emploi fréquent et le considèrent comme une très-précieuse acquisition pour la science.
- Le prix très-élevé auquel le brome a été vendu jusqu’à ce jour a, sans doute, arrêté les tentatives qu’on pourrait faire pour rendre profitables aux arts ses énergiques propriétés ; mais il est évident que ce prix est factice et provisoire, car le brome se trouve dans les matières les plus communes , notamment dans les eaux mères des salines et des soudes de varech, et s’extrait par des procédés fort simples qui permettront, sans aucun doute, de le livrer à un prix très-bas le jour où sa fabrication sera assurée et garantie par un débouché sérieux.
- La Société d’encouragement, pour provoquer ce résultat, propose un prix de la valeur de mille francs à celui qui indiquera, le premier, pour le brome ou pour ses composés, un ou plusieurs usages industriels nouveaux et assez importants pour que, par suite de leur réalisation, la production du brome ait augmenté d’une manière notable et évidente.
- Le prix sera décerné dans la séance générale du second semestre de 1846.
- Les observations qu’011 vient de présenter, relativement au brome, sont applicables à l’iode, ce corps si remarquable qu’a découvert, en 181 t, M. Courtois, salpê-trier à Paris. Toutefois l’iode est déjà plus connu que le brome, et il existe réellement dans le commerce; la médecine en consomme des quantités assez fortes, et la belle découverte de MM. Nicpce et Daguerre vient, dans ces derniers temps, d’augmenter encore sensiblement la consommation de ce corps.
- Mais ces applications sont encore fort limitées. Outre les divers caractères spéciaux qu’il fournit, il semble que les arts devraient tirer parti des colorations si vives et si pures que présentent plusieurs composés iodurés. Pour attirer l’attention sur ce corps, la Société d’encouragement propose un prix de la valeur de mille francs à celui qui, le premier, indiquera, pour l’iode ou pour ses composés, un ou plusieurs usages industriels nouveaux et assez importants pour que, par suite de leur réalisation, la production de l’iode ait augmenté d’une manière notable et évidente.
- Le prix sera décerné dans la séance générale du second semestre de 1846.
- Le concours sera fermé le 3i décembre i845.
- 3. Prix pour le transport des anciemies
- On a déjà tenté, à plusieurs époques , de transporter d’anciennes gravures sur la pierre. Senefelder avait fait, à cet égard , des essais qui paraissaient promettre de bons résultats; mais jusqu’ici on n’a pu en obtenir de parfaitement bons.
- Quoique ce transport ne puisse être considéré comme un objet de première importance pour la lithographie, cependant il pourrait en résulter- des avantages dans la facilité de reproduire des gravures anciennes dont les cuivres n’existeraient plus.
- La Société d’encouragement propose un prix de la valeur de mille francs pour la solution de cette question.
- Les concurrents devront faire connaître, conformément à un arrêté de la Société du 21 janvier 1835 (1),
- (i) Cet arrête est ainsi conçu :
- gravures sur la pierre lithographique.
- à un membre au moins de la commission de lithographie les procédés qu’ils emploient, et présenteront des épreuves de vieilles gravures transportées sur pierre.
- La Société croit devoir faire observer que le but à atteindre est le transport, sur pierre, des anciennes gravures, envisagées principalement sous le rapport graphique et non sous celui dd une perfection purement artistique.
- Le prix sera décerné, s’il y a lieu, dans la séance générale du second semestre de 1846.
- Le concours sera fermé le 3i décembre 1845.
- i° Les auteurs juge's digues d’une re'compense, qui ne se seraient pas pourvus a un brevet dinvenliori et qui désireraient garder Je secret de leurs proce'dés, seront tenus d’en déposer, sous cachet, la description, dont l’exactitude devra être attestée par un membre des comités.
- 20 La durée du dépôt ne pourra excéder quinze ans , au bout desquels la description sera publiée.
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- 4. Prix pour des transports, sur pierre} de dessins, gravures et épreuves de caractères
- typographiques.
- La Société d’encouragement propose un prix de la valeur de trois mille francs , qu’elle décernera , dans sa séance générale du second semestre de 1846, au concurrent qui aura fait adopter définitivement les transports, sur pierre, de dessins, gravures et épreuves de caractères typographiques.
- 11 sera nécessaire de prouver, par un succès incontesté dans deux ou trois ouvrages de librairie, offrant ensemble 4<> feuilles d’impression, tirés à 1,000 ou 1,5oo exemplaires, ou ensemble 4>5oo exemplaires, que les lettres
- et figures viennent assez bien pour être comparables, commercialement, avec les caractères semblables dans les mêmes éditions. Les concurrents seront tenus de justifier que les ouvrages qu’ils présenteront auront moins coûté que s’ils eussent été imprimés typographiquement, et avec des figures sur bois, cuivre ou acier dans le texte.
- La préférence sera donnée à celui qui pourrait employer l’encre typographique ordinaire dans l’épreuve de transport.
- Le concours sera fermé le Ier janvier 1846.
- 5. Prix pour la fabrication de pierres artificielles ou pour celle de plaques métalliques ou cartons propres à remplacer les pierres lithographiques.
- La Société d’encouragement, considérant qu’il serait utile d’appeler l’attention sur les perfectionnements dont l’emploi des plaques métalliques et du carton est susceptible pour remplacer, dans plusieurs circonstances, les pierres lithographiques, propose un prix de la valeur de douze cents francs, qu’elle décernera à celui qui trouvera un procédé propre à donner aux pierres artificielles, aux plaques métalliques ou au carton les qualités qui caractérisent les bonnes pierres lithographiques.
- Pour établir la bonté des pierres factices, plaques métalliques ou cartons, les concurrents devront prouver que trois lithographes au moins auront fait usage chacun
- de douze pierres factices, plaques métalliques ou cartons; qu’ils ont offert les mêmes qualités que les bonnes pierres naturelles, et que les dessins au crayon, les dessins à la plume, les transports ont été versés dans le commerce et appréciés, et peuvent fournir un tirage de 10,000 exempl.
- Les pierres artificielles, plaques métalliques ou cartons devront être d’un prix moins élevé que celui des pierres lithographiques françaises.
- Le prix sera décerné, s’il y a lieu , dans la séance gé -nérale du second semestre de 1846.
- Le concours restera ouvert jusqu’au Ier janvier de la même année.
- PRIX PROPOSÉS POUR L’ANNÉE 1847.
- 6. Prix pour Vapplication industrielle de décompositions chimiq On sait depuis longtemps que la pile de Yolta opère des décompositions chimiques quand on interpose entre les deux pôles des dissolutions métalliques ou des corps humides. On sait aussi, par de nombreuses expériences de Davy et par celles de M. Faraday , que la pile peut opérer la décomposition des corps secs, pourvu que ceux-ci soient amenés à l’état de fusion par la chaleur.
- Mais, tandis que les décompositions par la voie humide ont servi de hase à la galvanoplastie, à la dorure galvanique, etc., les procédés fondés sur les décompositions des corps par la voie sèche n’ont, jusqu’ici, reçu aucune application suivie. Cependant il paraît résulter, d’expériences faites en Angleterre par M. Napicr, que l’électricité, utilisée sous cette forme, peut opérer des décompositions profitables ; qu’elle peut extraire directement le cuivre du sulfure de cuivre; qu’elle peut débarrasser les fontes de quelques éléments nuisibles, et qu’elle opère
- Vaction de la pile de Volta pour opérer des ues par la voie sèche. ces réactions avec économie, eu égard aux effets qu’elb. produit par la voie humide.
- La Société désire encourager les essais tendant â assurer l’emploi de l’électricité dans ces circonstances ou dans des circonstances analogues; elle veut assurer l’étude prompte d’une méthode utile, mais elle laisse aux concurrents toute liberté quant à l’application qui servirait à effectuer cette étude.
- La Société accordera donc un prix de la valeur de six mille francs à une application de ce genre faite sur une échelle industrielle et bien constatée, quel qu’en soit l’objet.
- Elle se réserve, si le prix ne lui paraissait pas complètement mérité, le droit de récompenser les efforts qui auraient été faits , par des encouragements prélevés sur la valeur du prix proposé.
- Le concours sera fermé le 31 décembre 1846 et le prix distribué dans la séance générale du 2e semestre de 1847 *
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- 7. Prix pour la découverte et ïexploitation de nouvelles carrières de pierres lithographiques.
- La Société d’encouragement, convaincue qu’il existe en France un assez grand nombre de localités où l’on pourrait exploiter avec avantage les pierres lithographiques , propose un prix de la valeur de quinze cents francs pour la découverte et l’exploitation, en France, d’une nouvelle carrière de pierres lithographiques.
- L’origine de ces pierres étant bien constatée, la Société demande i° que la description du gisement soit faite par un ingénieur des mines du département, qui certifiera que ces couches ne sont pas les mêmes que celles des carrières qui ont déjà mérité les récompenses de la Société ;
- 2° Que les pierres peuvent se déliter par couches ou bien se débiter à la scie ;
- 3° Que ces pierres de diverses dimensions usitées dans le commerce sont d’un grain uniforme, d’une belle teinte, d’une dureté égale dans tous les points, qu’elles
- sont sans défauts et d’un prix moindre que celui des pierres françaises ;
- 4° Que ces pierres peuvent servir au dessin au crayon, au dessin à la plume , au transport, enfin à la gravure sur pierre ;
- 5a Que l’exploitation de la carrière est en activité depuis un an au moins.
- 6° Les concurrents devront, en outre, fournir la preuve que cinq lithographes ont employé chacun au moins vingt-cinq .pierres, qu’elles ont été trouvées comparables aux meilleures pierres lithographiques, et que les dessins, écritures . gravures, transport fournis par ces pierres ont été mis dans le commerce et appréciés.
- Le concours sera fermé le ier janvier 1847.
- Le prix sera décerné, s’il y a lieu, dans la séance générale du second semestre de la même année.
- 8. Prix pour le perfectionnement des sucreries indigènes.
- La Société d’encouragement, considérant qu’après les améliorations remarquables introduites dans l’extraction du sucre indigène plusieurs problèmes très-importants restent encore à résoudre , que leur solution intéresse l’avenir et la prospérité de nos sucreries métropolitaines, et qu’elle fournira de nouveaux éléments de succès à nos exploitations coloniales ;
- D’après ces motifs, et dans la vue de pouvoir constater les résultats expérimentalement et par les faits pratiques recueillis dans nos grandes fabriques, la Société d’encouragement met au concours quatre questions relatives à des perfectionnements dans la défécation des jus, la révivification des charbons décolorants, le développement de la richesse saccharine des betteraves ; enfin dans l’installation et l’exploitation manufacturière intelligente des ustensiles, appareils et procédés appliqués à l’extraction directe du sucre blanc.
- i° Prix pour le perfectionnement de la défécation du jus des betteraves.
- Cette première opération a pour but d’éliminer, autant que possible, les substances étrangères qui altéreraient ultérieurement le sucre ou s’opposeraient à son extraction : c’est généralement au moyen de la cliaux hydratée que la défécation s’opère en France et aux colonies.
- La chaux détermine la séparation de plusieurs matières organiques et inorganiques. Son excès, utile à la clarification, nuit cependant et par lui-même et en rendant libre la potasse engagée dans les sels végétaux, en développant d’ailleurs une odeur et une saveur désagréables dans les jus, sirops et sucres des betteraves, en occasion-
- nant plusieurs altérations, et notamment la coloration des produits.
- L’emploi d’une grande quantité de noir remédie en partie à ces inconvénients ; on a cherché à les faire disparaître à l’aide de l’alun ou des produits de sa précipitation.
- Mais l’emploi de ces agents n’est pas exempt de reproches ; l’opinion n’est pas même bien fixée sur leur utilité réelle. Des perfectionnements rationnels de la défécation peuvent être essayés dans les laboratoires, on les vérifiera sans peine dans les fabriques : il est donc permis d’espérer que des chimistes manipulateurs et des fabricants habiles pourront s’en occuper utilement. Sans limiter en rien la nature ou le nombre des agents, ni le mode d’opérer, la Société d’encouragement offre un prix de la valeur de cinq millefrancs, qui sera décerné, dans la séance générale du deuxième semestre de 1847, à celui qui aura trouvé le meilleur procédé de défécation sous les rapports des effets obtenus et de l’économie. Les jus, après cette opération, devront être limpides, incolores et assez purs pour qu’une évaporation rapide à l’air libre puisse donner des sirops et une cristallisation blanche après l’égouttage, sans qu’il y ait eu, par suite des réactifs employés , augmentation des sels solubles ni conversion d’une partie du sucre en glucose.
- Le concours sera fermé le 3i décembre 1846.
- 2° Prix pour la révivification du noir animal.
- La révivification du noir animal acquiert, chaque jour, plus d’importance pour nos sucreries. Celte opération , très-efficace relativement au charbon d’os en grains et pour certains procédés en usagedans quelques raffineries,
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- laisse encore à désirer lorsqu’elle s’applique aux noirs des fabriques de sucre.
- En effet, les résidus plus chargés de substances organiques et inorganiques, incrustés de composés calcaires, lorsqu’on les traite par les divers procédés mis en pratique , ne reproduisent plus un charbon assez décolorant ni assez énergique sur l’excès de chaux resté dans le jus.
- Ce serait donc un immense service à rendre aux sucreries que de leur procurer les moyens de restituerai! noir en grains ses propriétés premières sans accroître les frais de l’opération .
- Dans l’espoir que des recherches approfondies pourront
- amener la solution de ce problème, la Société d’encouragement offre un prix de la valeur de cinq mille francs, qu’elle décernera, dans sa séance du deuxième semestre r8in, à celui qui parviendra à rendre au noir des sucreries le pouvoir décolorant et les autres propriétés utiles qu’il avait à l’état de noir neuf, et à poids égal, sans que les frais de révivification dépassent 2 fr. les 100 kil., sans que le déchet s’élève au-dessus de 4 pour 100, et à la condition que dix révivifications successives auront pu donner des résultats aussi satisfaisants.
- Le concours sera fermé le 3 c décembre 1848.
- PRIX PROPOSÉS POUR L’ANNÉE 1849.
- 9. Prix pour Vamélioration des produits de la culture des betteraves.
- Une longue pratique et de nombreuses expériences ont appris que les betteraves blanches sont, en général, plus riches en sucre, contiennent moins de substances étrangères et résistent mieux après l’arrachage que les autres variétés.
- On sait que les sels solubles en excès dans les fumures augmentent les difficultés de l’extraction du sucre des betteraves cultivées sous cette influence , bien qu’ils puissent favoriser la végétation , comme cela se remarque relativement à d’autres plantes de la même famille. Enfin les rendements en racines par hectare varient entre des limites très-étendues même pour des terrains de bonne qualité, sans qu’on connaisse bien toutes les causes de ces variations.
- Il serait d’un grand intérêt, pour la science et pour les applications qui nous occupent, de bien connaître les relations entre les substances salines des sols et fumiers et le développement des betteraves, l’influence des composés salins sur la production totale et sur la proportion du sucre cristallisable; de constater les relations pondé-
- rales qui peuvent exister, dans des conditions climatériques observées, entre la composition des engrais, du sol labourable, et la composition des récoltes pour une surface donnée.
- La Société d’encouragement, voulant décider les expérimentateurs à entrer dans une voie de recherches aussi importantes , décernera, dans sa séance générale du deuxième semestre de 1849; un prix de la valeur de cinq mille francs à celui qui aura constaté les relations entre les conditions principales de la culture, notamment la composition de la terre dans ses parties solubles, insolubles, organiques et inorganiques, les quantités et la composition élémentaire et minérale des engrais comparativement avec les quantités et la composition élémentaire ou minérale des betteraves récoltées, et qui, appliquant ces données à la grande culture, aura obtenu de meilleures récoltes sous les rapports de l’abondance des produits et de leur richesse saccharine.
- Le concours sera fermé le 3i décembre 1848.
- 10. Prix pour le perfectionnement de la fabrication du sucre blanc en pains.
- A diverses reprises , la Société a émis l’opinion que l’extraction du sucre des betteraves n’arriverait à son apogée qu’alors que le principal produit serait directement obtenu à l’état de sucre blanc en pains, livrable immédiatement à la consommation.
- Plusieurs procédés semblent pouvoir conduire à ce but, mais Tes proportions de sucre pur préparé sous cette forme n’ont pas encore été assez grandes pour décider une transformation aussi rationnellement utile de l’industrie sucrière. On se rappelle effectivement que l’un de nos manufacturiers les plus intelligents, après avoir livré durant plusieurs campagnes tout son sucre en pains, crut devoir préparer sous la forme de sucre brut la plus grande partie de ses produits.
- Des sucres plus blancs et plus purs ont été obtenus, en 1844? flans quelques-unes de nos usines du Nord; niais les rendements sous celte forme ont atteint à peine 5 et demi pour 100, et le plus grand nombre des fabriques livrent actuellement leur sucre à l’état brut.
- Il y a donc encore des efforts à faire, des dépenses à supporter pour améliorer les procédés , les appareils et la direction des opérations.
- C’est à nos habiles manufacturiers qu’il appartient de compléter la solution du problème, et c’est dans la vue de les encourager que la Société d’encouragement propose un prix de la valeur de cinq mille francs, qu’elle
- décernera, dans sa séance générale du deuxième se-^ mestre 1849, à celui d’entre eux qui aura obtenu en moyenne , durant deux campagnes terminées au premier du mois de janvier, 6 et demi de sucre blanc, en pains livrés au commerce ou à l’entrepôt, pour 100 de betteraves employées.
- La quantité totale du sucre produit sous cette forme devra s’élever au moins à 3o,ooo kilogrammes chaque année; bien entendu que les proportions de sucre non dégagé des bas produits ou mélasses seraient en dehors du rendement précité.
- Les concurrents devront permettre la vérification des quantités et qualités de leurs produits, par les moyens d’ailleurs faciles que les registres des contributions indirectes et les cours des sucres mettraient naturellement à leur disposition. On comprend d’ailleurs qu’entre plusieurs concurrents qui auraient satisfait à toutes ces conditions, si cette circonstance se présentait, celui qui aurait fabriqué les plus fortes quantités et la qualité la plus belle aurait seul droit au prix.
- Sans doute une amélioration définitive d’une telle importance ne résultera que de la réunion, dans la fabrique, des procédés et des appareils perfectionnés ; afin de laisser aux concurrents le temps de les étudier et de les adopter, un délai de trois ans est fixé pour l’expiration du concours, qui sera fermé le 3i décembre 1848.
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- MO
- ARTS ECONOMIQUES.
- 1. Fabrication de la glace.
- 2. Construction de glacières domestiques.
- 3. Etablissement des grandes glacières dans les localités où il n’en existe pas.
- PRIX PROPOSÉ POUR L’ANNÉE 1847
- 1. Prix pour la fabrication de la glace.
- La Société d’encouragement propose un prix de la valeur de douze cents francs pour la construction d’un appareil peu coûteux et d’un usage facile qui servira à faire de la glace, au moyen d’un mélange frigorifique ou par toute autre méthode.
- Si l’on emploie les mélanges frigorifiques, les produits qui constitueront le mélange devront être d’une nature telle, que les personnes les moins expérimentées pourront s’en servir sans danger.
- Dans tous les cas, l’appai’eil devra fournir au moins 5 kilogrammes de glace en 3o minutes, et le prix de revient du produit ne devra pas dépasser 3o centimes le kilogramme. L’eau à congeler, au moment d’être placée dans l’appareil, ne devra pas avoir une température inférieure à n degrés.
- Les concurrents pourront consulter les divers écrits qui traitent des moyens de se procurer artificiellement de la glace, entre autres ceux de Leslie, de TValker, de Malpeyre , de Clément Desormes, de Boutigny, etc. La Société, dans le but de faciliter les recherches des concurrents, a arrêté que des extraits tirés des ouvrages dont il s’agit seront publiés par la voie du Bulletin.
- Chaque concurrent devra envoyer au secrétariat de la Société, avant le 3i décembre 1846, l’appareil de son invention, en y joignant une instruction sur la manière de s’en servir.
- Le prix sera décerné, s’il y a lieu, dans la séance générale du second semestre de 1847.
- PRIX PROPOSÉ POUR L’ANNEE 1848.
- 2. Prix pour la construction de glacières domestiques.
- La Société d’encouragement, considérant les avantages d’un appareil simple et peu coûteux qui permettrait à chaque ménage de s’approvisionner de glace pour ses usages pendant l’été, propose un prix de la valeur de deux mille francs, pour l’établissement de glacières domestiques.
- Les conditions de ce concours sont les suivantes :
- i° L’appareil devra être construit de telle sorte que l’établissement en soit aisé et peu coûteux, et de manière aussi qu’il puisse être monté, démonté et transporté facilement ;
- 20 En admettant que la consommation moyenne d’un ménage soit annuellement de 200 kilogrammes de glace, l’appareil devra contenir, au commencement de mai,
- 4oo kilogrammes environ ;
- 3° Le concurrent devra avoir fabriqué et débité au moins 25 de ses appareils, afin qu’il puisse être facilement constaté que l’usage en est avantageux ;
- 4° Enfin, l’appareilsera construit de manière à pouvoir servir, au besoin, à la conservation des substances alimentaires qu’on voudrait préserver de la corruption pendant les temps chauds.
- Chaque concurrent devra adresser à la Société, avant le 31 décembre 1847, un mémoire avec figures dans le-quel il décrira la construction de son appareil, ainsi que la manière de l’alimenter et de s’en servir.
- Le prix sera décerné, s’il y a lieu, dans la séance générale du second semestre de l’année 1848.
- PRIX PROPOSÉ POUR L’ANNÉE 1849.
- 3. Prix pour Vétablissement des grandes glacières dans les localités ou il tien existe pas.
- La Société d’encouragement, dans le but de provoquer l’établissement de grandes glacières dans les localités où il n’en existe pas, décernera des récompenses honorifiques, consistant en médailles d’argent, aux personnes qui formeront de semblables glacières. Elles devront contenir au moins 200,000 kilogrammes de glace et être construites de manière à pouvoir en conserver la moitié d’une année à l’autre. Une coadition rigoureuse pour avoir droit aux récompenses de la Société est que
- ces glacières soient publiques, c’est-à-dire que chacun ait le droit de s’y présenter pour acheter de la glace.
- Chaque concurrent fera constater, par les autorités locales, la contenance de son appareil, et adressera le procès-verbal au secrétariat de la Société avant le 31 décembre ï 848.
- Les médailles seront décernées, s’il y a lieu, dans la séance générale du second semestre de 1849.
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- AGRICULTURE.
- 1. Introduction et culture en grand de plantes étrangères à l’Europe.
- 2. Culture des arbres résineux.
- 3. Construction d’une machine portative ou mobile propre à battre les céréales.
- 4. Plantation des terrains en pente.
- PRIX PROPOSÉS POUR L’ANNÉE 1846.
- 1. Prix pour Vintroduction et la culture en grand de plantes étrangères à V Europe et pour
- la culture des plantes indigènes à l’Europe.
- i° Pour l’introduction et la culture en grand , en France, de plantes étrangères à l’Europe, utiles à l’économie rurale, aux arts et aux manufactures.
- â° Pour la culture en grand de plantes indigènes à l’Europe et même à la France, qui n’auraient point été jusqu’à présent introduites dans les grandes cultures, et qui présenteraient des avantages nouveaux à l’économie rurale, aux arts et aux manufactures.
- 3° Médailles pour l’emploi économique et durable du produit de ces plantes.
- Les relations des voyageurs et les recherches des botanistes ont indiqué un assez grand nombre de plantes qui, abandonnées à la seule nature, donnent cependant des produits qui peuvent être appliqués, soit à notre nourriture , soit à nos vêtements , soit aux besoins des arts. — Il existe aussi des plantes autres que celles que nous cultivons , et que certaines nations ont dû approprier à leurs besoins en les soumettant à une culture réglée.
- L’Inde, la Chine, le Japon et surtout les deux Amériques produisent une grande variété de végétaux , dont quelques-uns transportés dans nos régions pourraient ainsi augmenter nos richesses ; peut-être en existe-t-il en Europe et même en Fiance, dont les produits négligés jusqu’à présent pourraient être dans le même cas.
- C’est d’après ces diverses considérations que la Société d’encouragement croit devoir proposer deux prix , l’un-de deux mille francs et l’autre de millefrancs, pour l’introduction, dans la grande culture, d’une ou de plusieurs plantes étrangères, pouvant être cultivées en pleine terre, soit dans le midi, soit dans le nord de la France , et aussi pour la simple introduction en grand, dans nos cultures , d’une plante indigène jusqu’ici non cultivée , et dont les produits trouveraient un emploi important dans l’agriculture, ou dans un art quelconque.
- Les concurrents devront prouver que ces plantes ont été cultivées en pleine terre, assez longtemps pour constater leur naturalisation définitive en France ; ils devront prouver aussi qu’elles ont reçu un emploi utile et durable dans l’agriculture ou dans les arts. La Société, en accordant ces prix , distribuera des médailles aux personnes qui se livreront d’une manière plus spéciale à l’emploi des produits de ces plantes.
- Si les prix n’étaient point remportés, la Société pourrait néanmoins décerner des médailles de différentes valeurs aux personnes qui auraient tenté des essais utiles sur le sujet du concours.
- Les prix ou médailles seront décernés dans la séance générale du second semestre de 1846. Le concours sera fermé le 31 décembre i845.
- 2. Prix pour la culture des arbres résineux.
- La plupart des arbres du genre des pins s’accommodent des plus mauvais terrains , croissent rapidement et fournissent des pièces utiles aux constructions civiles et navales, et des produits résineux d’un emploi fort étendu. Cependant nos forêts de pins sont confinées dans quelques régions de la France, et la culture de ces arbres ne pénètre qu’avec une certaine lenteur dans les autres parties du royaume, quoique d’immenses étendues de sables et de terrains crayeux s’y trouvent disséminées et pourraient s’enrichir de cette culture. Les bois composes de pins ou de sapins donnent des produits d’autant plus avantageux que la forme pyramidale de ces arbres leur
- permet de croître en plus grand nombre sur une surface donnée ; ils possèdent aussi à un plus haut degré la faculté de féconder les mauvais terrains par la chute et la décomposition de leurs feuilles nombreuses, qui forment en peu d’années une nouvelle couche de terre végétale.
- Les bienfaits de la culture de ces arbres commencent cependant à se faire remarquer dans les landes de Bordeaux, sur les craies de la Champagne et dans les sables de la Bretagne. Ces terrains se couvrent successivement de plantations de pins, qui attirent déjà l’industrie là où régnaient la stérilité et la misère.
- La Société d’encouragement, pénétrée de ces avan-
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- tages , a , dès l’année i8i5, appelé l’attention des cultivateurs sur ce genre d’amélioration ; mais elle a dû borner ses récompenses aux espèces qui promettent aux arts, aux constructions et à l’économie domestique les avantages les plus considérables : ainsi elle n’a indiqué comme objet de ses prix que le pin du Nord, le pin d’Écosse et le pin laricio. Il est une autre espèce d’arbre vert qui ne mérite pas moins l’attention des cultivateurs, c’est le mélèze.
- Une courte description de ces arbres fera apprécier aux cultivateurs les avantages qu’ils peuvent attendre de leur multiplication et les fixera sur les espèces.
- i° Le pin »u Nord ou pin sauvage , connu aussi sous les noms de pin de Russie , de pin de Riga et de pin d’Haguenau, le véritablepinus silrestris de Linné, est un grand et bel arbre qui, dans les bons terrains , dans les contrées du Nord et en massifs serrés , s’élève à 80 et ioo pieds, sur un diamètre de 3 pieds et plus , et qui croît aussi, mais avec moins de succès , dans les sables, dans les terrains légers , secs et superficiels , dans les terres calcaires , sur les montagnes et les rochers , enfin dans presque tous les lieux incultes qui se refusent à la production des autres bois. Les tiges de cet arbre , lorsqu’elles ont acquis leur accroissement, fournissent de très-beaux mâts, de grandes pièces pour la construction des vaisseaux, des madriers, des planches d’une longue durée , des poutres , des solives, et généralement toutes sortes de bois pour les constructions sous terre, à l’air et dans l’eau. Son bois pour le chauffage , et son charbon lorsqu’il est bien fait, sont d’une excellente qualité. Cet arbre est commun en France , dans les Alpes , les Pyréuées, les Vosges et sur les bords du Rhin : on le trouve aussi en Bourgogne, en Auvergne, aux îles d’Hyères et dans d’autres lieux.
- 2° Le pin rouge , vulgairement le pin d’EcossE , le pinus rubra, de Miller, qui est regardé par plusieurs botanistes comme une simple variété du pin Sauvage, mais qui paraît bien être une espèce distincte , et qui a été considéré comme tel dans les premiers programmes, est aussi un grand et bel arbre dont le tronc est filé dans sa longueur, et qui mérite d’être propagé. Il vient dans les sables arides, dans les terrains crayeux et même dans ceux qui sont glaiseux ; et, quoique son bois soit d’une qualité inférieure à celui du pin de Riga, les Anglais l’emploient à la mâture des vaisseaux et aux mêmes usages que le premier. Ce pin croît en France, dans les Alpes et les Pyrénées.
- 3° Le pin laricio de Corse ou pin-larche , le laricio del monte, le pi nus laricio de Lamarck, ou le pinus al~ kssima de quelques auteurs , est encore un arbre de la première grandeur. Il croît sur les hautes montagnes de
- la Corse, réussit également bien sur les montagnes du second ordre et dans les plaines sablonneuses des bords de la Méditerranée, et même dans la plus grande partie du nord de la France. Son bois est inférieur à celui du pin sauvage; cependant on l’emploie à la charpente des bâtiments civils , à la construction des vaisseaux et à la haute mâture.
- 4° Le mélèze (pinus larix , Linné ; abies larix , Lamarck ) est, comme les espèces précédentes, un arbre de première grandeur. Il croît sur les Alpes de la France et de la Suisse , dans le Tyrol et dans les régions septentrionales, et on peut le cultiver en plaine. Il se plaît dans les terrains profonds, un peu frais, et composés de terre végétale, de sable et d’argile ; mais il vient aussi bien dans les autres terrains, à l’exception de ceux qui sont marécageux et fortement argileux. Le bois du mélèze est, de tous les bois indigènes, celui qui passe pour être le moins corruptible : ce bois est propre à l’architecture civile et navale ; on l’emploie à la menuiserie ; on en fait du merrain, des corps de fontaine , et une infinité d’ouvrages où il se fait toujours remarquer par sa longue durée.
- La Société d’encouragement propose deux prix pour la culture de chacune des espèces d’arbres résineux ci-après désignées, savoir :
- i° Le pin silvestre (pinus silvestris, L. ) ou pin d’Écosse et ses meilleures variétés ;
- 2° Le pin laricio ( pinus altissima, L. ), nommé, en Corse, laricio del monte;
- 3° Le mélèze ( larix europœa ) ;
- 4° Le sapin de Normandie ( abies taxfolia , L. ), sapin argentin ; v
- 5° L’épicéa ( abies et pinus picea ) ;
- 6° Le cèdre ( larix cedrus), cèdre du Liban.
- Chacun de ces prix consistera , l’un en une médaille d’or de la valeur de cinq cents francs , et l’autre en une médaille d’argent de la valeur de trois cents francs.
- Ces prix seront accordés aux cultivateurs qui auront, à partir de la publication du présent programme , semé ou planté les espèces de conifères ci-dessus indiquées dans la plus grande étendue de terrain inculte et de mauvaise qualité, soit calcaire, soit de sable siliceux ou silicëux-calcaire, soit enfin de sable argileux, etc. , sans que, toutefois, cette étendue puisse être moindre de i5 hectares pour les semis et plantations , i° de pin silvestre et de ses meilleures variétés , 2° de pin laricio , et 3° de mélèze ; de io hectares pour le sapin de Normandie et pour l’épicéa, et de 5 hectares pour le cèdre du Liban.
- Ces semis ou plantations, faits après la publication du présent programme, devront avoir au moins cinq ans
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- depuis l'ensemencement pour les semis faits sur place et depuis la mise en place pour les plants transplantés ; ils devront présenter un état satisfaisant sous le rapport de la végétation , de l’entretien et du nombre des plants ; et, pour ce qui concerne le pin silvestre et ses variétés, la préférence sera donnée, toutes choses égales d’ailleurs, aux plantations et semis faits dans des localités où la culture de ces pins n’était pas encore introduite.
- Les concurrents justifieront qu’ils ont satisfait aux conditions du programme par des rapports des Sociétés d’agriculture et des comices agricoles les plus voisins, et ces rapports seront, en outre, vérifiés et certifiés par les autorités locales ; ils contiendront aussi l’indication du nombre de plants bien venants existant par hectare, il est, de plus, fortement recommandé aux concurrents de faire déterminer exactement, par l’ingénieur des mines
- PRIX PROPOSÉS P<
- 3. Prix pour la construction (Vu
- La Société d’encouragement pour l’industrie nationale, considérant
- i° Que les machines à battre propres à l’extraction des grains sont d’une utilité tellement appréciée qu’il en existe aujourd’hui dans un grand nombre d’exploitations rurales ;
- 2° Que l’expérience acquise relativement à ces machines ne laisse plus de doutes sur les avantages qu’elles peuvent offrir aux cultivateurs et à l’agriculture, puisqu’elles réduisent la main-d’œuvre, permettent d’opérer promptement, facilement, sans exposer la santé des ouvriers qui se livrent au battage, et à un prix sinon sensiblement inférieur, au moins égal à celui du battage au fléau ; d’extraire une plus grande quantité de grains dont le produit indemnise largement le cultivateur des frais occasionnés pour l’établissement d’un batteur; que le grain sort de cette machine, garnie de tous ses accessoires, parfaitement propre et immédiatement livrable au commerce ; de soustraire les cultivateur-s aux exigences et au manque des batteurs au fléau, actuellement surtout que la rareté et la cherté de la main-d’œuvre pour les travaux agricoles se font si vivement sentir dans beaucoup de contrées ;
- 3° Que les machines mobiles, simples et bien confectionnées offriront l’avantage de permettre, à plusieurs cultivateurs qui se seront concertés, d’opérer successivement avec le même batteur, lequel pourrait servir dans plusieurs exploitations, ce qui diminuarait les frais et conviendrait à la petite culture : en outre, le transport de ces machines, dans les contrées où elles sont encore inusitées ou peu connues* fournira le moyen de les faire connaître et
- 5 ;
- du département, l’aspect et la constitution physique des terrains plantés, en indiquant la nature du sol et celle du sous-sol, avec les pentes ou versants vers tel oq tel point, condition essentielle pour le succès, puisque tel conifère demande essentiellement l’exposition du nord, tandis que tel autre vient de préférence au midi, sur les pentes les plus arides et les plus escarpées.
- Les prix ci-dessus seront décernés dans la séance générale du second semestre de 1846 , et les concours seront continués de plein droit pendant les cinq années consécutives , de manière à ce que les planteurs voient, dès ce moment, une récompense assurée offerte aux travaux qu’ils pourront entreprendre pour satisfaire aux conditions du programme.
- Le dépôt des pièces devra être fait avant le ier janvier 1846.
- UR L’ANNÉE 1847.
- 1e machine à battre les céréales.
- apprécier pour eu propager l’usage ;
- 4° Que dans les pays de petite culture, où les machines fixes seront toujours trop dispendieuses pour une petite exploitation, les machines mobiles seront un véritable bienfait, sous le rapport de l’économie du temps et de la facilité de l’emploi à volonté ;
- 5° Que les machines fixes, simples et d’une bonne construction présentent particulièrement de grands avantages dans les exploitations étendues, où elles permettent d’utiliser les animaux dans les mauvais temps, lorsque les travaux du dehors ne pourraient se faire et forcent au repos ; que ces machines peuvent même rendre des services réels dans les petites exploitations, où un cultivateur, opérant sur 5o hectares de terrain, occupant deux batteurs pendant l’hiver, pourrait battre sa récolte par les mauvais temps en utilisant au service de sa machine ses chevaux, sa famille et ses domestiques : l’économie de temps et le rendement plus considérable en grain qu’il obtiendrait ainsi le mettraient en position de faire des bénéfices sur le capital déboursé ; que ces mêmes machines peuvent être disposées de manière que le moteur principal serve, à certaines époques de l’année, lorsque le battage est achevé, au mouvement d’autres industries agricoles ;
- 6° Que la possibilité du battage des grains, immédiatement après la récolte, dans les pays où les grains sont ravagés par divers insectes et animaux destructeurs, offre un des moyens accessoires d’arrêter ces ravages et même de les prévenir ;
- 70 Que, dans les circonstances où le fourrage sec â été couvert de vase ou moisi, par l’effet d’une mau-
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- vaise récolte ou de quelque altération dans le centre de conservation, l’action de le faire passer dans les machines à battre est le moyen le plus efficace de le débarrasser de la terre, de la poussière ou des matières poudreuses, et d’obvier aux inconvénients que ces fourrages présentent pour la santé des animaux ; que, sous ce rapport, l’opération du nettoyage des fourrages par les machines à battre mérite toute attention ;
- 8° Attendu que les pailles provenant du battage peuvent, suivant la disposition des machines, être rendues intactes et régulières pour les facilités de la vente dans les contrées où existe ce préjugé que les pailles mêlées et brisées sont moins bonnes que les autres, ou être rendues broyées et mêlées pour servir à la nourriture des animaux et employées pour la fabrication des engrais,
- Arrête les dispositions suivantes :
- Art. Ier.—Le concours pour les machines à battre est prorogé jusqu’à la fin de décembre 1848.
- Art. II. — Les concurrents inscrits conservent leurs droits ; mais ils seront tenus de se conformer aux conditions de ce programme, en envoyant toutes les pièces qui sont ci-après indiquées, et qu’ils reconnaîtront manquer à leur dossier.
- Art. III. — Les concurrents inscrits qui auraient introduit, depuis l’envoi de leur demande, des améliorations dans leurs machines, ou qui en introduiront, pourront reprendre leurs pièces pour les compléter, ou envoyer, pour y joindre, ce qu’ils sauront y manquer, afin de satisfaire aux prescriptions du programme.
- Art. IY. — Le prix, fixé à la valeur de trois mille francs, reste le même ; mais il sera également applicable à une machine à battre fixe ou mobile , d’une construction simple et parfaite, nécessitant l’emploi de moins de force possible.
- § ier. Ce prix pourra être partagé entre les concurrents si l’une des machines ne l’emportait pas et si plusieurs machines offraient des avantages égaux.
- § 2. Dans le cas où aucune machine ne serait reconnue mériter le prix, la Société, pour stimuler le zèle des concurrents, s’engage à décerner la moitié du prix au moins à l’époque fixée.
- § 3. La Société récompensera, selon le degré d’utilité, les améliorations de détails qui se feront remarquer dans les diverses machines présentées au concours.
- Art. V. — Le maximum du prix de la machine, transportée et montée, ne devra pas excéder 2,000 francs, et le prix auquel cette machine pourra être livrée sera pris en considération par la Société.
- Art. VI. La machine devra battre au meilleur marché possible, sans excéder le prix de 70 à 80 centimes l’hectolitre de grain, en y comprena.pt
- i° Les intérêts du capital engagé pour son acquisition et son établissement ;
- 2° Les frais de réparation et d’entretien annuels de la machine, supposée travailler au moins trois mois par an;
- 3° L’entretien de son mouvement par le nombre d’animaux nécessaires et le service de la machine par le nombre d’hommes reconnus utiles à cet effet. Le travail des hommes et celui des animaux devront s’estimer comme étant de 8 à 9 heures par jour et devant se renouveler tous les jours.
- Art. VII. — La machine devra être disposée de telle sorte
- i° Que la paille soit aussi purgée que possible de grains : il ne devra en rester que 1 litre au plus par 100 litres battus ; la vérification pourra en être faite par le rebattage ;
- 20 Que les grains soient propres et nets, d’une qualité marchande, c’est-à-dire immédiatement livrables au commerce ;
- 3° Que la paille puisse être rendue entière ou régulière, ou brisée et mêlée suivant la nécessité des lieux et les besoins de l’exploitation.
- Art. VIII. — La machine devra avoir fonctionné chez trois cultivateurs au moins, qui attestex’ont le fait, et avoir battu, à leur satisfaction, quatre à cinq cent mille gerbes de 12 kilogrammes environ chacune.
- Art. IX. — Les concurrents enverront, avec leur demande ,
- i° La description de leur machine avec des dessins géométriques et détaillés de toutes ses parties, plan, profils et élévation, à l’échelle d’un décimètre pour mètre : chaque figure sera pourvue de lettres correspondant à une légende explicative, afin que la Société puisse bien juger la machine et éviter des demandes de renseignements ou des retards qui sont la suite de ces demandes ;
- 20 Le prix de la machine ;
- 3° L’indication de ses avantages ;
- 4° Sa puissance et sa résistance ;
- 5° Le produit dansun temps donné; l’état des produits avec l’indication du nombre d’hommes et d’animaux employés pendant ce temps ;
- 6° La désignation des exploitations où la machine fonctionne, et depuis combien de temps.
- 70 Si la machine présentée au concours est établie à une certaine distance du département de la Seine, les concurrents feront attester leur demande et toutes les pièces qui s’y rapportent par les cultivateurs précédemment signalés, par une commission de la Société d’agri-
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- culture, du comice agricole ou des ingénieurs des ponts et chaussées de la localité. Toutes ces pièces seront dûment légalisées par l’autorité locale. Ces certificats constateront le nombre et la nature des gerbes battues chez chaque cultivateur, les arrangements faits avec chacun pour le battage, soit relativement aux ouvriers, soit relativement aux animaux; ces certificats constateront, en outre, l’état du battage du grain comparé avec les résultats obtenus au fléau, et si la machine a souffert dans l’opération ou si elle n’a éprouvé aucune avarie; enfin quels sont ses avantages.
- Art. X. La Société ne fixe aucun mode particulier
- de construction ; elle laisse les constructeurs maîtres de faire ce qui leur conviendra.
- Art. XI. — Comme les machines présentées pourraient ne pas remplir toutes les conditions exigées, mais que ces conditions approchassent cependant du but, la Société, ne voulant pas que d’utiles tentatives restent stériles pour les auteurs, se réserve de décerner, aux constructeurs qui approcheraient le plus du but à atteindre, des médailles de la valeur de 2 à 5oo francs, suivant le degré de perfection de la machine.
- Le prix sera décerné, s’il y a lieu, dans la séance gé nérale du second semestre de l’année 184.7*
- h . Prix pour la plantation des terrains en pente.
- Le déboisement progressif des montagnes a été reconnu depuis longtemps , par ses influences générales comme par ses effets locaux, pour un des maux les plus funestes à l’agriculture ; et, pour en arrêter le couis, autant qu’il était en son pouvoir, la Société d’encouragement avait ouvert, depuis plus de vingt ans, un concours qui, successivement prorogé , n’a point encore complètement atteint son but, ou mal compris, ou trop étroitement appliqué.
- Ce concours, elle doit le proroger encore, puisque le mal ne s’est point arrêté; et, tout en reconnaissant combien l’action des lois humaines serait ici désirable et nécessaire pour assurer à l’agriculture les avantages de la plus simple application des lois physiques, elle se trouverait heureuse si la considération de ses prix avait, dans le délai assigné pour leur délivrance , créé quelque part une plantation véritablement utile, raffermi et préservé la moindre parcelle de ces terrains escarpés et déclives, qui, dans les régions montagneuses, continuellement battus par les tempêtes et dégradés par les pluies, ne sont arrachés des flancs des rochers, devenus steiiles, que pour enlever à la culture des sols successivement encombrés par leurs débris.
- A ces causes , la Société d’encouragement, en prorogeant, quant à son objet, le concours anciennement ouvert pour la plantation des terrains en pente , mais en le modifiant quant à l’application des encouragements qui y sont offerts, propose, pour être décernés en l’année 1847, i° Un prix de la valeur de deux mille francs pour celui qui aura replanté , en toute espèce d arbres qu il jugera le plus appropries au sol, sans distinction , dans des sites escarpés et déclives , incultes, appartenant à des parties élevées des régions montagneuses, et ayant au moins 4^ degrés d’inclinaison, une etendue de teiie de
- 25 hectares , composée soit d’une seule pièce, soit de plusieurs morceaux contigus ou rapprochés, faisant ainsi une partie compacte et non éparse du même domaine ;
- 20 Un prix de la valeur de mille francs, pour une plantation au-dessus de i5 hectares , dans les mêmes conditions relatées pour le prix précédent ;
- 3° Trois médailles d’or, de 5oo fr. chacune, pour ceux qui auront fait, dans des terrains pareillement situés , des plantations semblables, mais sur une etendue moindre, laquelle ne pourra , toutefois , etre au-dessous de 10 hectares.
- Les plantations , pour être admises à concourir, devront avoir été commencées postérieurement à la publication du présent programme , mais avoir précédé d’environ cinq ans l’époque de la délivrance des prix ; les concurrents en feront constater la contenance , l’état, le gisement et l’inclinaison par des procès-verbaux ou certificats légalisés des autorités locales , des sociétés d’agriculture et des ingénieurs de l’arrondissement. La Société recevra , en outre, avec intérêt, les renseignements qu’elle les invite à y joindre sur la nature et la consistance des terrains ainsi que de leur sous-sol, leur exposition , les effets de leurs eboulements sur les tenains inférieurs, le danger des terrains supérieurs d etie entraînés à leur tour, 1 action locale la plus constamment observée des vents , des pluies , des gelees et des degels , et autres circonstances semblables ; et ils indiqueront, s’ils le peuvent, d’après l’état de leurs jeunes plantations, par quelles espèces de grands végétaux le problème du reboisement leur paraît pouvoir être , dans leur localité, plus avantageusement résolu.
- Le concours sera fermé le 3i décembre 1846.
- 3
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- PRIX EXTRAORDINAIRES.
- 1. Prix fondé par M. le marquis d3 Argenteuil.
- 2. Prix fondé par M. Bapst.
- \. Prix jondé par M. le marquis d’Argenteuil.
- Par son testament olographe en date du 2 avril i836, feu M. le marquis d*Argenteuil a légué à la Société d’encouragement une somme de 4°5°o° francs, laquelle somme ainsi que les intérêts qu’elle produira, à partir du jour du décès du testateur, seront placés en rentes sur l’État. M. d’Argenteuil déclare disposer de cette somme de 4°,000 francs en faveur de cette Société, dont il est membre, à condition qu’elle établira un prix, qui devra être donné tous les six ans, à celui qu’elle jugera avoir fait, pendant cet intervalle de temps, la découverte la plus utile au perfectionnement de l’industrie française , principalement pour les objets dans lesquels la France n’aurait point encore atteint la supériorité sur l’industrie étrangère, soit quant à la qualité, soit quant au
- prix des objets fabriqués. Les revenus de cette somme de 4o,ooo francs, montant de cette fondation, accumulés pendant six ans, formeront le montant du prix ainsi établi.
- La Société a été autorisée à accepter ledit legs, par ordonnance royale du 29 juin i838.
- La première période des six ans est expirée depuis le mois d’août 1844 ;
- La seconde expirera en i85o. Le prix, formant une somme de douze mille francs, sera décerné, s’il y a lieu, à cette époque, à celui qui, au jugement de la Société, aura fait la découverte la plus utile au perfectionnement de l’industrie nationale, et dont le succès aura été constaté par l’expérience.
- 2. Prix fondé par M. Bapst.
- D’après le testament de M. Bapst, la Société d’encouragement est chargée de distribuer, chaque année, une somme de 1,014 francs aux moins fortunés des auteurs français pour les inventions et découvertes à l’utilité générale des Français.
- En exécution de cette disposition, il sera distribué une somme de quinze centsfrancs dans la séance générale du deuxième semestre de 1845.
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- CONDITIONS GÉNÉRALES A REMPLIR PAR LES CONCURRENTS.
- i° Le? modèles, mémoires, descriptions, renseignements, échantillons et pièces destinés à constater les droits des concurrents seront adressés francs de port au secrétaire de la Société d’encouragement pour T industrie nationale, me du Bac, n° é\i, hôtel de Boulogne; ils devront être remis avant le i*r janvier de l’année de la distribution des prix : ce terme est de rigueur.
- 2° Les procédés ou machines seront examinés par des commissaires que la Société désignera.
- 3° Les membres du Conseil d administration et les deux censeurs sont exclus du concours.
- 4° Les autres membres de la Société sont admis à concourir; les étrangers le sont également.
- 5° Les concurrents sont avertis que la communication qu’ils font à la Société de leurs procédés ne peut leur tenir lieu d un brevet d invention, et que, s’ils veulent prendre le brevet, il faut qu’ils le fassent avant de se présenter au concours.
- 6° Les brevets d’invention n étant délivrés que sur la description détaillée des procédés, et chacun, d’après la loi du 5 juillet i844> pouvant en prendre connaissance (i), la Société se réserve expressément la faculté de publier, en totalité ou en partie, les découvertes qui auront obtenu les prix et médailles; mais les concurrents ne pourront user de cette faculté, sous quelque prétexte que ce soit (2).
- 7° Les auteurs jugés dignes d une récompense, qui ne se seraient pas pourvus d’un brevet d’invention et qui désireraient garder le secret de leurs procédés, seront tenus d’en déposer sous cachet la description , dont 1 exactitude sera attestée par un membre du comité compétent. La durée du dépôt ne pourra excéder quinze ans , à l’expiration desquels la description sera publiée.
- 8° La Société conservera les mémoires descriptifs et les dessins qui n’auront point été couronnés; mais elle permettra aux auteurs d’en prendre copie, et elle leur rendra les modèles.
- g° Les concurrents ne mettront pas leurs noms à leurs mémoires; ils y mettront seulement une devise , et ils joindront aux modèles, mémoires ou échantillons un billet cacheté, renfermant la même devise, leur nom et l’indication de leur domicile.
- io° Les concurrents qui auraient traité plusieurs des questions mises au concours sont invités à envoyer des mémoires séparés sur chacune d’elles.
- ii° Les médailles ou la somme seront remises à celui qui aura obtenu le prix, ou à son fondé de pouvoirs.
- Le Baron THÉNARD, Président; FRANCOEUR , DUMAS, Fice-Présidents;
- CL. ANTHELME COSTAZ, JOMARD, Secrétaires-Adjoints.
- (1) Loi du 5 juillet 1844• “ Art. a3. Les descriptions , dessins, échantillons et modèles des brevets délivrés resteront, jusqu’à l’expi ration'des brevets, déposés au ministère de l’agriculture et du commerce, où ils seront communiqués , sans frais, à toute réquisition. Toute personne pourra obtenir, à ses frais , copie desdites des-ctiptions et dessins, suivant les formes qui seront déterminées par l’art. 5o. »
- (2) On peut consulter, sur la nouvelle législation des brevets d’invention, la 43e année ( 1844) du Bulletin de la Société d’encouragement ;le Manuel des brevetés, par M. Perpigna; le Guide pratique des inventeurs et des brevetés, par M Truffaut; le Guide de l’inventeur, par M. Homberg ; la Loi sur les brevets d’invention, avec un commentaire , par MM. Loiseau et Vergé ; le Cours de législation industrielle au Conservatoire royal des arts et métiers ; b Histoire de l’administration en France de l’agriculture, des arts utiles, du commerce, des manufactures, des subsistances, des mines et des usines, par M. Cl. A. Costaz , et quelques autres ouvrages îelatifs au meme sujet.
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- Le Bulletin de la Société d’encouragement , parvenu aujourd’hui à sa 43e année, forme une collection aussi riche que variée de tous les faits industriels qui se sont accomplis depuis le commencement du siècle : on peut le considérer comme une encyclopédie progressive des arts et métiers, utile et indispensable pour tous ceux qui s’occupent d’études industrielles; on y trouve, indépendamment des découvertes dues au génie inventif des Français, la plupart de celles faites à l’étranger, avec tous les développements nécessaires pour en faire apprécier l’importance.
- Les 43 volumes du Bulletin qui ont déjà paru sont composés chacun de 4oo à 5oo pages d’impression, format in-4°, accompagnées de 25 à 3o planches.
- Les membres de la Société jouissent de l’avantage de recevoir le Bulletin à raison de 6 francs le volume, prix bien au-dessous de sa valeur réelle , de sorte que, moyennant une somme de 255 francs , ils peuvent se procurer toute la collection.
- Le prix de l’ouvrage est nécessairement plus élevé pour le public. Les 23 premiers volumes coûtent 9 francs chaque, et les 5 suivants 12 fr.; les volumes de i83o à 1844 > qui sont plus forts et enrichis d’un plus grand nombre de planches, 20 fr. Chaque volume se vend séparément.
- On conçoit combien les recherches devenaient fatigantes et difficiles dans un pareil ouvrage , sans le secours d’une table générale ; aussi la Société n’a-t-elle reculé devant aucun sacrifice pour la faire composer avec tout le soin désirable. Cette table analytique et raisonnée des matières, et alphabétique des auteurs mentionnés dans le Bulletin, comprend les 36 premiers volumes et s’arrête à l’année 1837 ; elle forme un vol. in~4° de 36 feuilles : c’est un complément indispensable de l’ouvrage. Celte table se distribue gratuitement aux membres de la Société.
- Paris. — Imprimerie de Mme Ve BOUCHARD-HUZARD, rue de 1 Éperon, 7.
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- TABLEAU
- des Prix proposés par la Société d! encouragement pour l’industrie nationale, pour être décernés
- dans les années 1846, 1847, 1848 et 1849.
- NUMEROS
- des
- PROGRAMMES.
- 3. -
- 7-
- 8.
- DESIGNATION DES SUJETS DE PRIX.
- ARTS MECANIQUES.
- Prix proposé pour l’armée 1847.
- Machine à fabriquer les filets de pêche......................
- Perfectionnera, dans la construction des machines locomotives.
- Prix proposés pour l’année i848.
- Perfectionnement de la construction des machines à vapeur destinées à imprimer un mouvement continu....................
- Total......................
- ARTS CHIMIQUES.
- Prix proposés pour l'année 1846.
- Substance propre à remplacer la colle de poisson dans la clari-lication de la bière façon de Paris...............
- Emploi du brome et de l’iode dans les arts...................
- Transport des anciennes gravures sur la pierre lithographique.. Transport, sur pierre , de dessins, gravures et épreuves de ca ractères typographiques......................................
- Fabrication de pierres artificielles , de plaques métalliques ou cartons propres à remplacer les pierres lithographiques......
- Prix proposés pour l’année 1847.
- Application industrielle de l’action de la pile de Volta pour
- opérer des décompositions chimiques par la voie sèche.......
- Découverte et exploitation de nouvelles carrières de pierres lithographiques....................................................
- Perfectionnement des sucreries indigènes} deux questions de prix, savoir :
- 1® Perfectionnement de la défécatiou du jus des betteraves................................................ 5,ooo
- 2® Révivification du noir animal...................... 5,000
- Prix proposés pour l’année i84<).
- Amélioration des produits de la culture des betteraves.......
- Perfectionnement de la fabrication du sucre blanc en pains...
- Total............................
- ARTS ECONOMIQUES.
- Prix proposé pour Vannée 1847.
- Fabrication économique de la glace...................
- Prix proposé pour l’année 1848.
- Construction de glacières domestiques propres à conserver la glace................................................
- Prix proposé pour l’année i84g.
- Établissement des grandes glacières dans les localités où il n’en
- existe pas ; des médailles d’argent.........................
- Total.......................
- VALEUR
- des
- PRIX.
- 3,ooo
- 24,000
- 10,000
- 37,000
- 2,000
- 2,000
- 1,000
- 3,000
- 1,200
- G,000 1,5oo
- 5,000
- 5,000
- 36,700
- 1,200
- 2,000
- EPOQUES
- DE E ENVOI des Mémoires, Machines ,
- , Modèles ou Echantillons.
- de la
- DISTRI BÜTIOIV
- des Prix.
- 3i déc. 1846. id.
- 3i déc. i847.
- 2e sem. 1847
- id.
- 2' sem. 1848.
- •J ,200
- 3i déc. i845. 2' id. id.
- id.
- id.
- 3t déc. 1846. id.
- id.
- •3i déc. 1848.
- id.
- 3i déc. 1846.
- 3i déc. i847
- 3i déc. 1848.
- sem. 1816. id. id.
- id.
- id.
- sem. 1847 id.
- id
- sem. 1 S4q
- id.
- Observations.
- 2e sem. 1847
- 2e sem. 1848.
- 2* sem. 184g.
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-
-
- NUMEROS
- des
- PROGRAMMES.
- DESIGNATION DES SUJETS DE PRIX.
- VALEUR
- des
- PRIX.
- AGRICULTURE.
- Prix proposés pour l’année 1846.
- Introduction et culture en grand de plantes étrangères en
- Europe.................................................. • •
- Culture en grand de plantes indigènes à l’Europe............
- Emploi économique et durable de ces plantes ; des médailles.. Culture des arbres résineux ; six sujets de prix consistant chacun en deux médailles de 800 fr., savoir :
- Plantation du pin silvestre {pinus silvestris, L.)....800 1
- Id. du pin laricio ( pinus altissima, L.)......... 800 I
- Id. du mélèze ( larix europœa)...................... 800 .
- Id. du sapin de Normandie (abies taxifolia, L.)......800
- Id. de l’épicéa ( abies et pinus picea ).............800
- Id. du cèdre ( larix cedrus )........................800
- Prix proposés pour l’année 1847.
- Construction d’une machine propre à battre les céréales.......
- 11er prix. ae prix. Médailles.
- 3,000 1,000
- 4,8oo
- Total.
- Prix extraordinaire fondé par M. le marquis d’Àrgenteuil.
- Pour la découverte la plus utile au perfectionnement de l’industrie en France.................................
- Fondation du legs de M. Bapst.
- Récompenses aux artistes peu fortunés.'...................
- Total.
- DE L ENVOI des Mémoires, Machines , Modèles
- ou Echantillons
- EPOQUES
- de la
- DISTRIBUTION
- des prix.
- •3i déc. i845. id.
- id.
- .81 déc. 1846. id.
- 2e sem. i846. id.
- id.
- 2e sem. xi id.
- Observations
- RECAPITULATION.
- PRIX PROPOSÉS POUR L’ANNÉE 1846.
- PRIX PROPOSÉS POUR L’ANNÉE 1847.
- PRIX PROPOSES POUR L’ANNÉE 1848. j PRIX PROPOSÉS POUR L’ANNÉE 1849. J
- PRIX EXTRAORDINAIRES.. . . . .
- 5. Arts chimiques. . . , 9,200
- 2. Agriculture 7,800
- 2. Arts mécaniques. . 27,000
- 3. Arts chimiques 17,5oo
- 1. Arts économiques. . . 1,200
- 2. Agriculture 7,5oo
- 1. Arts mécaniques. . . 10,000
- i. Arts économiques 2,000
- 2. Arts chimiques 10,000
- 1. Arts économiques. »
- 1. Legs de M. le marquis
- d’Argenteuil. . . . . 12,000
- 1. Fondation du legs de
- M. Bapst 0 0
- 22. Total. .
- 17,000
- 53,200
- 12,000
- 10,000
- 13,5oo
- 105,700
- p.2x22 - vue 693/695
-
-
-
- Prix proposés pour Vannée 1845, et dont le terme du concours est expiré.
- ARTS MECANIQUES.
- 1. Détermination experimentale de la re'sistance des me'taux soumis à diverses températures, et recher-
- che de l’influence de la chaleur sur la cohésion de leurs molécules.................
- 2. Construction d’un appareil dynamométrique applicable à l’agriculture..........................
- *1. Fabrication des briques, tuiles, carreaux et auti es produits en terre cuite............. ;..
- ARTS CHIMIQUES.
- 4 . Préparation économique d’un produit pouvant remplacer la substance désignée sous le nom d’essence
- d’Orient ou blanc d’ablette................................................................
- 5. Découverte et publication d’un procédé salubre et convenable pour remplacer le rouissage ordinaire
- du chanvre et du lin...................................................................... .
- Analyse de la betterave à diverses époques de sa maturation................................. .
- Moyen saceharimétrique propre à faire connaître promptement la quantité de sucre cristallisable
- contenue dans la betterave ou tout autre produit sucré.....................................
- Désinfection des matières fécales et des urines dans les fosses mêmes; appareils pour opérer immédiatement la séparation des solides et des liquides; deux questions de prix...............
- Perfectionnement de la photographie ; trois questions :
- i° Moyen de multiplier les images obtenues par l’action de la lumière................ 3,ooo
- 2° Conservation des images photogénées recueillies sur papier ou autres matières analogues. 1,000 3° Pi’oduction des images à l’aide de la lumière artificielle; influence des couleurs, soit des milieux traversés par la lumière, soit des corps qui la réfléchissent ; simplification des
- procédés ; des médailles de diverses classes, pour une valeur de.................. 2,000
- . Extraction de l’indigo du polygonum tinctorium..............................................
- . Perfectionnement de la fabrication du sucre de dextrine.....................................
- . Nettoiement des écorces ou de toute autre substance propre à la fabrication du papier.......
- . Découverte d’un procédé pour utiliser les eaux des féculeries et des amidonneries...........
- . Découverte d’un procédé pour reconnaître le mélange de la fécule avec la farine de blé......
- . Panification des pommes de terre ; trois questions de prix, savoir ;
- i° Panification de la pomme de terre cuite........................................... 2,000!
- 2“ Egrenage des tubercules cuits.............................................. i,5oor
- 3° Dessiccation de la pomme de terre cuite et divisée en pulpe....................... i,5oo )
- . Perfectionnement de la construction des fourneaux ; deux questions de prix, savoir :
- i° Fourneaux propres à l’oxydation des métaux.................................... 3,000
- 20 Fourneaux destinés à la fonte des métaux et à la réduction des oxydes métalliques...... 3,000
- . Fabrication de la gélatine et des colles fortes ; des médailles d’or, de platine, d’argent et de bronze.
- . Moyen de prévenir ou de faire cesser les effets de l’humidité sur les constructions; des médailles d’or, de platine et d’argent....................................................... ..........
- 6,000
- 1,000
- 4,ooo
- 1G
- ARTS ECONOMIQUES.
- Perfectionnement des appareils et procédés destinés au blanchissage du linge ; cinq sujets de savoir :
- i° Introduction , dans les buanderies, d’appareils perfectionnés de lessivage ; des médailles.
- 2a Perfectionnement des appareils de lessivage par la vapeur......................
- 3° Détermination des causes d’altération des tissus par la vapeur.................
- 4° Perfectionnement des roues et autres machines à laver le linge.................
- 5° Appareils, machines et procédés pour sécher, repasser , plisser, moirer et calandrer le
- linge; des médailles............................................................
- Meilleur procédé propre à la conservation des grains dans les fermes et les magasins.
- Meilleur mode de nettoyage des grains attaqués par les insectes et infectés de carie.
- Fabrication des bougies économiques..................................................
- 11,000
- C,ooo
- 3,ooo
- 2,000
- 12,000
- 6,000
- 3,ooo
- 3,ooo
- 1,200
- 2,000
- 2,4oo
- 5,ooo
- 6,000
- 53,ioo
- prix,
- 1,000 2,000
- 5oo} 3,5oo
- AGRICULTURE.
- 23. Perfectionnement et extension des filatures de soie dans les départements où cette industrie existe depuis longtemps, la Touraine comprise ; des médailles d’or, de platine et d’argent.
- RECAPITULATION.
- 3 Arts mécaniques....................... 11,000
- i5 Arts chimiques........................ 53,100
- 4 Arts économiques........................ i3,ooo
- 1 Agriculture................................ »
- Total........ 77,100
- 23
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- Concours actuellement clos et dont il sera rendu compte prochainement. •
- ARTS MÉCANIQUES.
- Fabrication des tuyaux de conduite des eaux en fonte , en fer laminé , en bois , en pierre , en pierre artificielle, en grès ou terre cuite; six questions de prix , ensemble d’une valeur de..................................
- i5,5oo
- ARTS CHIMIQUES.
- 2. Perfectionnements dans la carbonisation du bois; deux prix et une médaille d’or..........
- 3. Fabrication des bouteilles de verre destinées à contenir des vins mousseux...............
- 4. Encrage des pierres lithographiques......................................................
- 5. Procédé pour rendre l’alcool impropre à entrer dans les boissons.............,...........
- 6. Perfectionnements dans la fabrication des faïeuces fines dures, des grès-cérames fins et ordinaires, et
- de la porcelaine tendre ; quatre questions de prix, ensemble de...................
- ARTS ÉCONOMIQUES.
- 7. Fabrication de vases propres à contenir et à conserver, pendant plusieurs années , des substances ali-
- mentaires..........................................................................
- 8. Multiplication en grand des sangsues; deux questions de prix, ensemble de................
- 5,ooo •?>,ooo i ,5oo 2,000
- 13,oow
- 3,ooo
- 4,ooo
- AGRICULTURE.
- g. Introduction et élève des vers à soie dans les départements où cette industrie n’existait, pas avant iS3o;
- des médailles d’or, de platine et d’argent.......................................................
- io. Introduction de filatures de soie dans les départements où cette industrie n’existait pas avant iS3o :
- icrprix,.... 2,000 1
- • 2e P'ix..... i,5oo 4,5oo
- 3e prix..... i,ooo 1
- Total............................... 51,5oo
- RÉCAPITULATION.
- 1 Arts mécaniques. . ............................ . i5,5oo
- 5 Arts chimiques. . ..................... 2.4,5oo
- 2 Arts économiques.. . . . . . . . ..... ....... 7,000
- 2 Agriculture.. ............................. 4?5°°
- 10 • Total. . ........ 5r,5oo
- RECAPITULATION GÉNÉRALE.
- Prix réservés. . . . . < [ 1 Arts mécaniques. . . ... . | 5 Arts chimiques. ...... j 2 Arts économiques. ..... f 2 Agriculture. 15,5co 24?5oo 7,000 4,5oo | 5r,5oo
- Id. proposés pour ' ' 1 i845. . ! ( • 3 Arts mécaniques 1 i5 Arts chimiques . 1 4 Arts économiques. . . . , . [ 1 Agriculture. ........ 11,000 53,ioo 13,ooo » | j> 77,100
- Id. id. pour 1846. j 1 5 Arts chimiques : . | 2 Agriculture . 0 0 0 0 tT' | 17,000
- Id. id. pour 1847. < f 2 Arts mécaniques . . J 3 Arts chimiques.. ...... | i Arts économiques [ 2 Agriculture 27,000 17,500 1,200 7,5oo | 53,2oo
- Id. id. pour 1848. j [ 1 Arts mécaniques.. ..... 1 1 Arts économiques.. . . . . 10,000 ( 2,000 ] | 12,000
- Id. id. pour 1849. j [ 2 Arts chimiques. ...... • 1 Arts économiques 10,000 , » * | 10,000
- 2 Prix extraordinaires. .... i3,5oo
- 55 Total général. « . 234,3oo
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