Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'Industrie Nationale
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- BULLETIN
- s. e. i. n:
- Bibliothèque
- DE LA
- 35^-4?
- SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- POUR
- L’INDUSTRIE NATIONALE,
- Publié avec l'approbation du Ministre de l'Agriculture et du Commerce.
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- QUARANTE-HUITIÈME ANNÉE.
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- A PARIS,
- MADAME VEUVE ROUCHARD-HUZARD,
- imprimeur de la société ,
- RUÉ RE l’éperoa-saint-andré-des-arts , 5. 18A9
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- OlMïïE-aniIÉUE Mi. (N° DXXXV. ) janvier 1849.
- BULLETIN
- SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- ARTS MÉCANIQUES. -— travaux de routes.
- Rapport fait par M. Baude, au nom du comité des arts mécaniques, sur le rouleau compresseur de M. Bouillant, fondeurt rue MènïlmunUmt, 50.
- Les méthodes de construction et d’entretien des chaussées d’empierrement sont aujourd’hui très-perfectionnées en France, et l’outillage employé à ces travaux a dû faire les mêmes progrès. Parmi les engins qui composent d’ordinaire le matériel d’un ingénieur d’arrondissement, il est rare de ne pas trouver un rouleau compresseur destiné à tasser lé Caillou nouvellement posé, soit dans une forme neuve, soit sur une chaussée ancienne, en rechargement de grosses réparations.
- Lorsqu’une route nouvelle était livrée jadis à la circulation, on laissait au roulage le soin de la rendre viable. Le travail de prisé du caillou, qui s’opérait péniblement sous les ornières multipliées qui sillonnaient la route, né s’obtenait d’ailleurs qü’en brisant une partie des matériaux. Il en résultait un détritus en excès qui rendait les chaussées molles en hiver et mobiles en été. Ces inconvénients graves disparaissent par le cylindrage, c’cst-à-dire au moyen du passage répété d’un cylindre en fonte qui tasse les matériaux, et ne leur donne que le détritus nécessaire pour les bien lier entre eux.
- Un inspecteur divisionnaire qui a laissé dans le corps des pon!s et chaussées les plus honorables souvenirs, M. Polonceau, a publié, en 18Ë9, un mémoire sur les bons effets d’un rouleau compresseur employé suc les routes du département de Seine-et-Oise. Le rouleau dé M. Polonceau était formé,
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- OMBAïïE-miiÉiiE as®. (N° DXXXV. ) janvier 1849.
- BULLETI
- DE LA
- SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- ARTS MÉCANIQUES. — travaux de routes.
- Rapport fait par M. Baude, au nom du comité des arts mécaniques, sur le rouleau compresseur de M. Bouillant, fondeur, rue Mènïlimntant, 50.
- Les méthodes de construction et d’entretien des chaussées d’empierrement sont aujourd’hui très-perfectionnées en France, et l’outillage employé à ces travaux a dû faire les mêmes progrès. Parmi les engins qui composent d’ordinaire le matériel dun ingénieur d’arrondissement, il est rare de ne pas trouver un rouleau compresseur destiné à tasser le Caillou nouvellement posé, soit dans une forme neuve, soit sur une chaussée ancienne, en rechargement de grosses réparations.
- Lorsqu’une route nouvelle était livrée jadis à la circulation, on laissait au roulage le soin de la rendre viable. Le travail de prise du caillou, qui s’opérait péniblement sous les ornières multipliées qui sillonnaient la route, ne s’obtenait d’ailleurs qu’en brisant une partie des matériaux. Il en résultait un détritus en excès qui rendait les chaussées molles en hiver et mobiles en été. Ces inconvénients graves disparaissent par le cylindrage, c’cst-à-dire au moyen du passage répété d’un cylindre en fonte qui tasse les matériaux, et ne leur donne que le détritus nécessaire pour les bien lier entre eux.
- Un inspecteur divisionnaire qui a laissé dans le corps des pon!s et chaussées les plus honorables souvenirs, M. Polonceau, a publié, en 18Ë9, un mémoire sur les bons effets d’un rouleau compresseur employé sur les routes du département de Seine-et-Oise. Le rouleau dé M. Polonceau était formé,
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- X , ARTS MÉCANIQUES.
- extérieurement, de douves en bois ; on le chargeait à l’intérieur, et le brancard d’attelage passait par-dessus le cercle du rouleau pour éviter de faire pivoter ce dernier. La plupart des rouleaux sont établis, aujourd’hui, en fonte.
- En choisissant un exemple dans les nombreux Tésültats d’expériences publiés par différents ingénieurs, nous admettrons que le cylindrage d’une chaussée de 5 mètres de largeur fortement rechargée revient à 60 centimes le mètre courant, ou à 18,000 fr. pour une longueur de 30,000 mètres, parcours journalier moyen d’un cheval de trait. Or toute chaussée rechargée exigera au moins pendant trois mois, même avec le secours des Cantonniers, un travail extraordinaire du roulage , avant de revenir à des conditions normales d’entretien ; il faudra compter, en moyenne, un tiers en chevaux de renfort. Pour un parcours journalier de 300 colliers, le roulage aurait à supporter en supplément les frais de 100 chevaux, soit 900 francs par jour, et pour 90 jours 81,000 francs, ce qui constitue, dans cette circonstance, une économie de 78 pour 100.
- Les rouleaux, tels qu’ils ont été construits jusqu’à présent, sont d’un transport très-difficile du lieu de dépôt au lieu de l’emploi. Si l’on passe par de mauvais chemins, ils peuvent se renverser* si on les roule sur des chaussées pavées, ils peuvent se briser : dans tous les cas, et c’est là l’inconvénient capital, ils donnent lieu à un effort de traction considérable, et en pure perte, lorsqu’il ne s’agit que d’un transport.
- M. Bouillant a remédié à ce défaut d’une manière simple , mais efficace ; sans compliquer le mécanisme du rouleau, il fait porter celui-ci sur un train à quatre roues, qui est ensuite utilisé pour charger le cylindre dès qu’il est en fonction. À. cet effet, les extrémités de l’axe du rouleau sont commandées par deux crics qui s’élèvent ou s’abaissent entre deux guides fortement assemblés sur les longrines clu chariot yen quelques tours de manivelle le rouleau est enlevé, et les roues du train d’avant et d’arrière roulent sur la route comme un véhicule ordinaire, ou bien le rouleau porte sur la chaussée, et il se trouve chargé de tout le poids de l’appareil qui servait à le soutenir. Les deux caisses qui accompagnent le rouleau peuvent contenir 1 mètre cube environ de terre ou de cailloux, afin d’en augmenter le poids.
- Le cylindre compresseur de M. Bouillant a 1,80 de diamètre et lm,30 de largeur; il pèse près de 4,000 kilog., et 5,500 kilog. avec le chariot. Le prix, dans ces dimensions, varie de 3,000 à 3,200 francs. En général, on porte le poids des rouleaux, dans l’emploi, à 9,000 kilog., et ce chiffre est facilement atteint en remplissant les caisses avec les matériaux qu’on a sous la main.
- L’idée d’employer les rouleaux au parachèvement et même à l’entretien
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- TRAVAUX DE ROUTES.
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- des chaussées est moins moderne que ne semble l'indiquer la date des expériences que nous avons citées au commencement de ce rapport, En 1787, M. de Cessart, inspecteur général, présenta à l’assemblée des ponts et chaussées un projet de rouleau en fonte pour comprimer les chaussées d’empierrement, Ce rouleau avait 8 pieds de longueur, 86 pouces de diamètre, IL gnes d’épaisseur, et il pesait 7 milliers. La dépense de construction avait ^té de 5,454 livres 12 sols 6 deniers. M. de Cessart évaluait alors le cylindrage de la toise courante à % sols pour une çhaussée de 15 pieds de largeur.
- Aujourd’hui on emploie des rouleaux à grands diamètres, parce que le tirage est bien moins considérable ; le cylindre rabot alors beaucoup plus facilement l’espèce de bourrelet qui se forme en avant sur la chaussée, et c’est avec raison que M, Bouillant a donné 1,80 et 2 mètres de diamètre aux rouleaux qu’il a déjà livrés pour le service des ponts et chaussées.
- Votre comité des arts mécaniques, après avoir examiné avec attention un rouleau de M. Bouillant, qui a fonctionné aux Champs-Elysées ayant de partir pour sa destination dans le département d’Indre-et-Loire, vous propose d’adresser des remercîments à ce constructeur, et de faire insérer dans le Bulletin de la Société le présent rapport, avec le dessin qui l’accompagne (i).
- Signé Lai de , rapporteur.
- Approuvé en séance, le G décembre 1848.
- Description du rouleau compresseur de M. Bouillant.
- La fig. 1, pl. 1087, représente le rouleau de M, Bouillant, vu en élévation et fonctionnant.
- Fig. 2. Le même vu en plan.
- Les mêmes lettres indiquent les mêmes objets dans les deux figures,
- À, chariot sur lequel le rouleau est monté.
- B, longuerines du chariot.
- C, rouleau en fonte de l'“,80 de diamètre et de lra-,30 de largeur.
- D, axe portant ce rouleau.
- E, coussinets fixés contre les longuerines B, et dans lesquels passe cet axe.
- F, crics ou crémaillères fixés au-dessous de l’axe et dans lesquels engrènent les roues dentées G, qu’on fait tourner à l’aide des manivelles 11, lorsque
- (I) On trouve, dans le Bulletin de la Société de l’année 1844, p, 448, lu desçription d’un rouleau d,e compression imaginé par M. Shallenmann, pour le cylindrage des chaussées en empierrement; ce rouleau n’a que im,30 de diamètre et n’offre pas la facilité de pouvoir être transporté d’un lieu à uq
- autre sans toucher le sol. (N. du B. y
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- "arts mécaniques.
- le rouleau ne fonctionne pas ; dans ce cas, le chariot descend et les roues 11 portent sur le sol pour transporter l’appareil dans tel lieu qu’il est nécessaire.
- JJ, guides fortement assemblés sur les longuerines et entre lesquels monte l’axe du cylindre.
- K, Rochets avec déclic fixés sur l’axe des roues dentées G.
- L, barre de frein mue par une vis de pression M pour modérer la vitesse du véhicule dans les descentes.
- N N, caisses contenant de la terre ou des cailloux pour augmenter la pression du rouleau sur le terrain.
- O, porte pour vider les caisses. {D. )
- MACHINES A VAPEUR.
- Rapport fait par M. Le Chatelier, au nom du comité des arts mécaniques, sur
- une machine à vapeur de la force de 25 chevaux établie à la Vülette par
- M, Farcot, ingénieur-mécanicien (1).
- Cette machine a été construite pour mettre en mouvement les pompes du dépotoir de la Villelte, qui serviront à refouler, jusqu’à Bondy, les eaux vannes séparées, par décantation, des vidanges de Paris. Elle est disposée d’après le système de Woolf, à deux cylindres et à balancier. Les deux cylindres sont isolés et agissent à une même extrémité du balancier ; chacun d’eux est entouré d’une enveloppe dans laquelle circule la vapeur arrivant de la chaudière ; les enveloppes sont entourées elles-mêmes d’une couche épaisse de frasil de charbon de bois retenue par une chemise en tôle. Le fond des cylindres est isolé de l’enveloppe et baigné par la vapeur; les couvercles sont doubles et renferment également un matelas de vapeur à la température de la chaudière. La distribution dans le petit cylindre est disposée comme dans les machines que construit habituellement M. Farcot. Elle est réglée avec une grande précision par le modérateur à boules. Le tiroir et les lumières sont disposés de manière à faire échapper la vapeur qui a fonctionné sous chacune des faces du piston, par deux tuyaux séparés; la vapeur, sur son trajet du petit cylindre au grand, passe dans un appareil particulier que M. Farcot a établi, sur les indications de notre collègue M. Combes, pour intercepter l’échappement avant la fin de la course et comprimer la vapeur dans les espaces libres. La distribution du grand cylindre se fait au moyen de quatre soupapes dont les deux premières servent à l’admission et les deux dernières à l’évacuation de la vapeur.
- La chaudière, construite sur un nouveau modèle adopté par M. Farcot,
- (1) Les ateliers de M. Farcot sont situés à la gare de Saint-Ouen.
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- MACHINES A VAPEUR.
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- §e compose d’un cylindre de i mètre de diamètre, et de quatre bouilleurs de 0W,36 de diamètre, sur une longueur commune de fi mètres ; les bouilleurs sont placés latéralement, et la flamme vient les baigner successivement ; l’eau d'injection arrive à l’extrémité du système et passe d’un bouilleur à l'autre-., en sens contraire du mouvement de la flamme.
- Cette machine est parfaitement étudiée dans tous ses détails , et sa description complète, dans le Bulletin, présentera certainement un grand intérêt; elle est posée depuis longtemps, mais les travaux de rétablissement qu’elle dessert et quelques difficultés administratives ont retardé l’essai, qui n’a pu avoir lieu que le 7 novembre dernier. M. Sentis, ingénieur des mines et membre de la Société, a partagé avec moi tous les détails de l'expérience que M. Combes a pu suivre également pendant une partie de sa durée,
- La machine était restée longtemps inactive; l’appareil de compression étant hors d’état de fonctionner, il a été supprimé et il n’a exercé aucune influence sur les résultats obtenus.
- Les dimensions de la machine sont les suivantes :
- Course du petit cylindre. . , , 0^750
- D° du grand d°. .. * % ? s, 1 ,300
- Diamètre du petit cylindre.* * , , , 0 ,>20
- D° du grand d°. ,. . . . 0 ,000
- Volume engendré par le piston du petit cylindre. . , 104. litres,
- D“ dft du grand cylindre.. , 367
- Capacité de la bâche du condenseur,, , , , . 252
- Course de la pompe à air, , . , , , . , 0m,430
- Diamètre d°. . . , . , , , 0 ,450
- Course de la pompe alimentaire. 0 ,500
- Diamètre d°, . . , 0 ,080
- Diamètre extérieur de la chaudière,..... ,1 »
- Da des bouilleurs.. , , - , . , • 0 , 40
- Longueur commune de la chaudière et des bouilleurs. , . 6 »
- Surface de chauffe. 39m,‘*
- Surface de la grille, , , , , . , 0,84
- Diamètre du volant, ......... . 6™,40
- Poids du volant. , , . . , , , , 5,000 kilog.
- L’eau de condensation était puisée dans le canal, au niveau duquel se trouve le condenseur; la température était de \ degrés; le combustible employé était de la houille anglaise en roche, que M, Farcot avait fait venir de Calais, pour se placer dans des circonstances semblables à celles ou se trouvaient MM, Le Gavrian et F annaux, dans les expériences dont le résultat a déjà été consigné dans le Bulletin. La disposition de la grille laissait à dési-
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- ARTS MÉCANIQUES.
- rer, car la porte a constamment rougi pendant toute la durée de l’expérience.
- Le frein, établi dans de bonnes conditions, a fonctionné régulièi*ement. Un compteur à cadran a indiqué exactement le nombre de tours.
- L’opération a été conduite avec tous les soins possibles ; la pression de la vapeur, la quantité d’eau dépensée, l’état du foyer, les indications du compteur ont été observés fréquemment ; des diagrammes nombreux ont été relevés simultanément sur les deux cylindres ( voir la planche 1088 ). On a noté la température de l’eau de condensation, mais on n’a pas eu égard aux indications du manomètre du condenseur, qui ne paraissait pas être en bon état.
- Les observations ont commencé à 10 heures 5 minutes du matin, et ont continué jusqu’à 8 heures du soir; le foyer était placé dans les mêmes conditions au commencement et à la fin ; le niveau de l’eau, dans la chaudière , ayant baissé, on a tenu compte de cette différence de niveau.
- Le tableau suivant indique toutes les circonstances de l’expérience.
- Durée de l’expérience. , . . , . . , 9 heures 55 min.
- Houille consommée. . . , .
- Eau dépensée...................
- Pression habituelle dans la chaudière. . . ,
- Température de l’eau de condensation. ,
- Bras de levier du frein. . , .
- Charge
- dQ.
- 400 kilog. 2,970 kilog. 4 atm. 5,
- 24 degrés, 3m,23 252 kilog. 15,893.
- Nombre de tours du compteur. . . . ,
- Le calcul des résultats donne :
- Nombre de tours du volant par minute. , . . . 26 tours 71
- Force de la machine (1).............................. 30 chev. 55
- Houille consommée par force de cheval et par heure. . 1 kil. 320
- Eau dQ d°. , . , , 9 kil. 803
- Eau dépensée par kilogramme de houille. ... 7 kil. 425
- Travail disponible sur l’arbre par kilog. d’eau dépensée, 27,370 k, m.
- Les diagrammes relevés pendant le cours de l’expérience indiquent que la distribution est bien réglée, à l’exception, toutefois, de l’admission dans le grand cylindre qui éprouve un peu de retard.
- Le vide ne s’établit pas sous le grand piston aussi bien que dans les expériences de Lille, la température de l’eau est plus élevée; les diagrammes relevés sur le petit cylindre et sur le grand reproduisent les circonstances que
- (i) La machine faisait marcher, outre le frein, une petite pompe à simple effet de 0m,0S de diamètre sur om,60 de course, qui élevait l’eau à 7m,50 de hauteur, et qui est comptée dans la force totale de la machine pour deux dixièmes de cheval.
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- MACHINES A VAPEUR.
- l’on observe généralement lorsque la vapeur est chargée d’eau; la production de vapeur par kilogramme de houille dépensée et le travail produit par 1 ki-logramme d’eau sont l’une au-dessus, l’autre au-dessous de ce que l’on devait attendre, Toutes ces circonstances réunies indiquent d’une manière certaine qu’il y a un entraînement d’eau très-notable. M. Farcot avait établi une cloche pour obtenir la séparation de l'eau entraînée, mais les résultats qui viennent d’être exposés semblent démontrer que la disposition de cet appareil n’atteignait pas le but cherché. Il serait à désirer que quelques modifications fussent faites à la machine dans le sens des observations qui précèdent, et qu’une nouvelle expérience pût être entreprise.
- A part les circonstances qui viennent d’être mentionnées et qui peuvent être modifiées sans difficulté, cette machine a donné d'excellents résultats, comme celle de MM. Le Gavrian et Farinaux, qui a, du reste, présenté tout d’abord le même inconvénient pour l’entraînement de l’eau ; je ne doute pas que ce défaut étant corrigé, la distribution étant retouchée pour donner de l’avance à l’échappement dans le petit cylindre et à l’admission dans le grand, et l’appareil destiné à comprimer la vapeur dans les espaces libres étant mis en activité , on n’arrive à une consommation définitive aussi faible que celle qui a été constatée dans les dernières expériences de Lille,
- Le calcul de la pression utile moyenne, fait sur 9 diagrammes relevés simultanément sur les deux cylindres, a donné ;
- Pression moyenne dans le petit cylindre. , . 1 kfi, 337 D° dans le grand. ...... 0 304
- 3'aurais voulu, au moyen de ces données, comparer le travail disponible sur l’arfire et employé pour faire mouvoir la pompe avec le travail développé sur le piston; mais j’ai reconnu que cette détermination ne donnait qu'un résultat erroné , circonstance que l’on doit attribuer à une inégalité dans la distribution sur les deux faces du piston ♦
- Il est bien entendu que dans cette expérience, comme dans celles qui ont été faites à Lille, sur la machine de MM, Gavrian et Farinaux, on n’a tenu compte que de la quantité de combustible consommée pendant la marche de la machine; le fourneau a été allumé pour chacune de ces expériences, et il n’avait pas fonctionné les jours précédents; il n’était donc pas possible d’avoir égard à la consommation nécessaire pour l’allumage, dont on tient compte quelquefois dans les essais de ce genre, Cet élément varie avec la nature du service des machines, qui peut être continu ou discontinu; il devait être évidemment dégagé des résultats demandés par le programme du concours en vue duquel ces expériences ont été faites.
- Le comité des arts mécaniques propose à la Société de remercier M. Far-
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- ARTS MÉCANIQUES.
- col de sa communication, et d’insérer dans le Bulletin le présent rapport, avec la description détaillée de la machine et de la chaudière, dont la connaissance ne peut manquer d’offrir un grand intérêt aux personnes qui s’occupent de la construction des machines à vapeur (1).
- Signé Le Cuatixier , rapporteur. Approuvé en séance, le 20 décembre 1848.
- CHEMINS DE FER.
- Rapport fait par M. Le Chatelier, au nom du comité des arts mécaniques, sur un moyen de sécurité proposé pour rexploitation des chemins de fer, par M. Le Gavrian, ancien négociant à Orléans.
- M. Le Gavrian s’est préoccupé du danger qui résulte du stationnement des trains sur la voie , ou du ralentissement de leur marche, circonstances auxquelles sont dus maintenant les accidents les plus graves que l’on ait à redouter dans l’exploitation des chemins de fer ; il propose de donner aux conducteurs de convois des fusées au moyen desquelles ils signaleraient la situation des trains qu’ils dirigent.
- Cette proposition n’est pas nouvelle , et quelques essais de cette nature ont été déjà faits ; elle est bonne en principe, mais elle est susceptible d’être réalisée d’une manière plus pratique, C’est ce qui a eu lieu en Angleterre, ou l’on se sert, d’une manière générale, de signaux détonants qui ont été fabriqués d’abord pour servir en cas de brouillard, et qu’on n’a pas tardé à appliquer dans les circonstances ordinaires de l’exploitation. Ils sont composés d’une petite boîte en fer-blanc de 5 à 6 centimètres de diamètre et 1 centimètre de hauteur, contenant de la poudre fine et une amorce fulminante ; ils portent, soudées à la boite, deux lanières de plomb qui servent à les fixer sur les rails. Pour les époques de l’année où il est nécessaire d’attacher des balais aux chasse-pierres des machines, on emploie des boîtes ayant la forme de segments de sphère très-aplatis, et garnies de fils de cuivre qui permettent de les fixer plus solidement sur les rails.
- Lorsqu’un pétard semblable est écrasé par le passage d’une roue de machine , il éclate avec un bruit comparable à celui d’un coup de pistolet, tel que le mécanicien est forcément averti, quelles que soient les préoccupations qui puissent, à ce moment, l’empêcher de prêter une attention toute particulière à l’état de la voie.
- (!) Les soins qu’evge l;i gravure îles planches de la machine à vapeur de M. Farcot nous obligent à renvoyer à uu autre cahier la description de cette machiné et de sa chaudière. ( N. du H.)
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- CHEMINS DE FER.
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- Les mécaniciens, les conducteurs de train, les agents préposés à la police de la voie portent toujours avec eux, lorsqu’ils sont en service, une provision de pétards enfermés avec soin dans une boîte en fer-blanc, et, lorsqu’il y a lieu, chacun d’eux en fait l’usage prescrit par les règlements d’exploitation.
- Lorsqu’un train est arrêté sur la voie par une cause accidentelle, on place, à 500 mètres en arrière au moins, et de distance en distance, des pétards dont la détonation, s’il survient un convoi, appelle vivement l’attention du mécanicien et devient un signal d’arrêt immédiat. S’il est arrivé un accident qui intercepte les deux voies, les mêmes précautions sont prises de part et d’autre. Lorsqu’un train marche lentement, soit parce qu’il est trop chargé, soit parce que la machine a éprouvé une avarie qui n’est pas assez grave pour nécessiter un arrêt complet, les agents chargés de la police de la voie, spontanément ou sur l’avis du mécanicien, placent deux ou trois pétards sur les rails pour avertir les trains qui pourraient arriver à un faible intervalle. Le mécanicien qui survient est prévenu par la détonation, il arrête et se renseigne sur la cause du signal, ou, s’il ne trouve personne au lieu oii le signal a été fait, il avance avec précaution jusqu’à ce qu’il rencontre un garde-ligne ou tout autre agent de surveillance, qui le renseigne sur les faits qui ont précédé son arrivée ; après avoir obtenu ces renseignements, il prend ses dispositions en conséquence.
- Ces signaux, très-utiles en toutes circonstances, sont indispensables en cas de brouillard.
- L’usage des pétards détonants se propage en France, ou l’on commence à les fabriquer ; il faut espérer que l’application ne tardera pas à en devenir générale. Ils sont connus en Angleterre sous le nom de leur inventeur, Cotvper; on les appelle Cowper’s fog-signals. Ils coûtent, à Londres, environ 1 schelling ( 1 fr. 25) la pièce ; il y a tout lieu d’espérer qu’en France il sera possible de les préparer à un prix moins élevé.
- Bien que la communication de M. Le Gavrian, qui a donné lieu aux explications qui viennent d’être présentées, ne soit pas de nature à recevoir une application utile, elle soulevait une question qui méritait de fixer l’attention de la Société.
- Le comité a l’honneur de proposer au conseil de faire insérer le présent rapport dans le Bulletin de la Société.
- Signé Le Chatelier , rapporteur.
- Approuvé en séance, le 3 janvier 1849.
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- ARTS MECANIQUES. --- NAVIGATION SOUS-MARINE.
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- Description d’an bateau sous marin construit par M. Lemaître, fabricant de grosse chaudronnerie, à la C hapelie - Sa int-Denis.
- Nos lecteurs se rappellent que, à la fin de 1842, des expériences publiques furent faites à I^oqdres et à Plymouth, par M. Payerne, avec une cloche de plongeur de son invention, dans laquelle fi avait embarqué une quantité d’air suffisante pour pouvoir respirer pendant un temps donné, sans conir inuification avec le dehors, et des substances propres à absorber l’acide carbonique formé dans l'intérieur de la cloche, Ces expériences, qui eurent un plein succès, furent répétées, en France, avec un appareil de grande dimension construit par M- Lemaître.
- La cloche de plongeur dont il s’agit est de forme ovoïderallongée, sans enveloppe, composée de feuilles fie foie d’une épaisseur variable fie 6 à 10 mib limètres, séparées transversalement par une cloison cintrée garnie, à l’intérieur, de cornières faisant office de membrures, et, à l’extérieur, de larges cercles en fer plat sur lesquels sont fixés de forts anneaux destinés à Far marrer; cette cloche a 9 mèfres de longueur sur 3 mètres de diamètre,
- A l’intérieur, elle est divisée en deux parties : la partie d’avant, d’une capacité d’environ 23 mèfres cubes, est un réservoir d’air comprimé; il a été éprouvé à 7 atmosphères,
- La partie d’arrière, d’une dimension beaucoup moindre, est destinée à rer devoir les hommes et à leur permettre de travailler au fond de l’eau; on y pénètre par un trou placé au-dessus d’un exhaussement formant un puits, lequel est en communication directe avec l’eau 1 c’est dans ce puits que descendent les hommes pour travailler.
- Quand on veut faire descendre le bateau au fond d’un fleuye ou de la mer, on commence par comprimer de l’afr en quantité suffisante dans le réservoir, au moyen de deux pompes, et d’une combinaison de robinets et de conduits qui leur permet de pomper de l’air et de l’eau au besoin,
- Cette opération étant faite, on bouche , par l’intérieur, le trop d’homme, et l’on introduit dans le bateau, soit à bayant, soit à l’arrière, et souvent dans les deux compartiments, une certaine quantité d’eau, jusqu’à ce qu’il commence à s’immerger. Alors on ouvre très-doucement un robinet qui donne passage à une portion d’air .de l’ayant à l’arrière , afin d’empêcher beau de monter dans le puits et d’envahir barrière du bateau,
- Dès ce moment, les hommes se trouvent placés dans un air comprimé à un degré déterminé par la colonne d’eau dans laquelle ils sont immergés, Quand l’appareil a atteint le fond de beau, on continue d’introduire de l’air jusqu’à ce que toute beau montée dans le puits en soit chassée, Alors les hommes, si
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- SOCS Al A ICI A
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- NA VIC.ATIOX SOUS-MARINE.
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- le sol est solide et s’ils ne sont pas contrariés par les courants, peuvent manœuvrer le bateau comme ils le désirent ; il est d’une telle mobilité, qu’un homme seul peut le conduire partout où il est nécessaire.
- S’il s’agit d’objets précieux , on peut les recueillir et les emmagasiner dons l’intérieur du bateau; les objets d’un fort poids, au contraire, sont amarrés soit au treuil du puits, soit à des anneaux fixés à l’intérieur du puits.
- Cette opération étant terminée, il suffît de retirer de l’intérieur du bateau tme certaine quantité d’eau équivalente au fardeau à soulever, plus la quantité qui le tient immergé, et le tout remonte à la surface. En ce moment, on perd, par le puits de barrière, une assez grande quantité d’air; car, à mesure que l’on s’élève à la surface, la pression de l’eau sur l’air diminue.
- Si l’opération a eu une certaine durée , il est nécessaire de faire usage de l’appareil régénérateur, qui peut révivifier l’air et le maintenir presque constamment à l’état respirable. Celte opération se fait au moyen de pompes qui font passer l’air de l’arrière dans l’appareil qui est placé dans le réservoir; cet air vient se mélanger avec celui qui s’y trouve emmagasiné.
- Ce bateau possède la faculté de se mouvoir et de se gouverner au moyen d’une hélice et de trois gouvernails placés à l’arrière : le premier, disposé verticalement, fonctionne comme un gouvernail ordinaire ; les deux autres, placés horizontalement de chaque côté, servent à le diriger de haut en bas et de bas en haut*
- Explication des figures de ta planche 1080*
- La fig, 1 est une coupe horizontale suivant la ligne G H, Fig* â, passant par l’axe du bateau et laissant voir le dessus des deux puits.
- Fig. 2. Coupe verticale et longitudinale passant par l'axe du bateau.
- Fig. 3. Coupe transversale permettant de voir la moitié de l’avant et la moitié de l’arrière, suivant la ligne A B C D, fîg. 1.
- Fig. A. Coupe verticale prise à l’arrière au milieu du puits, suivant la ligne F F, fig. 2.
- Les mêmes lettres indiquent les mêmes objets dans toutes les figures,
- A, arrière du bateau.
- B, partie de l’avant formant réservoir d’air.
- C, cloison cintrée divisant l’intérieur du bateau en deux parties inégales,
- D, cercles qui servent à consolider l’enveloppe et à recevoir les anneaux d’amarrage a.
- E, cornières faisant office de membrures,
- F, trous de regard garnis de verres lenticulaires,
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- U
- ARTS MÉCANIQUES. — NAVIGATION SOUS-MA1UNE.
- G, trou d’homme de l’arrière.
- Il I, trous d’homme du puits de l’arrière.
- J, trou d’homme du puits de l’avant.
- K, puks de l’arrière.
- L, puits de l’avant.
- M, treuil.
- à, anneaux qui servent à amarrer les objets.
- N, arbre coudé destiné à faire mouvoir l’hélice.
- O, hélice.
- P, engrenages communiquant le mouvement à l’hélice.
- O, gouvernail vertical.
- RR, gouvernails horizontaux.
- c c, barres du gouvernail.
- S, pompe.
- T, T', T”, T'" et T"", robinets à trois eaux.
- U, U', tubulures à trois orifices communiquant » l’une avec l’extérieur du bateau, l’autre avec le réservoir d’air, au moyen d’un tuyau plongeur.
- A la cloison cintrée qui sépare l’appareil en deux compartiments sont adaptées les pompes, et une série de tuyaux et de robinets. Ces derniers sont disposés de manière que les pompes peuvent accomplir huit opérations différentes, que nous allons décrire, en supposant qu’au commencement de chaque opération tous les robinets sont fermés.
- 1° La première opération consiste à emmagasiner l’air dans l’avant du bateau. A cet effet, on ouvre les robinets de telle sorte que, l’aspiration se fai sant par la tubulure d du robinet T, l’air s’introduise par cette ouverture et se rende dans la pompe par l’orifice e du même robinet ; que, refoulé par la pompe, il traverse le robinet T', par ses orifices f et g, pour se rendre dans la tubulure U', qui communique avec l’avant du bateau. Cette opération étant terminée , on leste le bateau, en introduisant de l’eau dans l’avant et dans Carrière.
- T Pour faire la première de ces deux opérations, les clefs des robinets sont tournées de façon à diriger l’eau de la manière suivante :
- L’eau est aspirée par la tubulure U, elle traverse successivement les orifices h i du robinet T", et les ouvertures i e du robinet T, d’où elle entre dans la pompe ; elle en sort en suivant la même route que l’air, c’est-à-dire qu’elle traverse le robinet T' par les orifices fgJ et se rend dans la tubulure U', qui communique avec l’avant, ainsi que nous l’avons dit.
- 3° Quand on veut introduire l’eau dans l’arrière, elle est encore aspirée par la tubulure U, et se rend dans la pompe par la même route que dans le
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- ARTS CHIMIQUES.
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- cas précédent; mais, refoulée dans le robinet T', elle le traverse par ses orifices fk, d’où elle se rend dans le robinet T'", qu’elle traverse à son tour par les ouvertures l m; cette dernière est l’ouverture de sortie.
- 4° Lorsqu’on a besoin d’introduire de l’eau de l’arrière dans l’avant, elle est aspirée par l’ouverture n du robinet T"’, d’où elle sort par l’orifice o, pouF se rendre dans la pompe » qui la refoule dans l’avant par le robinet T’ et la tubulure U'.
- 5° S’agit-il de faire l’opération inverse, c’esbà-dire de ramener l’eau de 1avant à l’arrière, l’aspiration a lieu par la tubulure U'. Le liquide aspiré par la pompe traverse le robinet T"” par les orifices op, le robinet T” par les ouvertures o i, et enfin la pompe, et se rend dans le robinet T\ qu’il traverse par les ouvertures f /i\ pour aller dans le robinet T"', qu’il traverse par les orifices Im.
- 6° Pour évacuer l’eau de l’avant » l’aspiration se fait par la tubulure U', et le liquide se rend à la pompe en suivant le même chemin que dans le cas précédent. Chassée de la pompe, elle traverse le robinet T’ par les orifices f kt pour se rendre dans le robinet T'", quelle traverse par les ouvertures h m; cette dernière la met en communication avec la tubulure U, où se trouve l’orifice d’évacuation.
- 7° Pour évacuer l’eau de l’arrière, on l’aspire par l’ouverture n du robinet T"", d’où elle sort par l’orifice o, pour passer dans le robinet T", et de là directement à la pompe , d’où elle est chassée comme dans le cas précédent.
- 8° La huitième opération consiste à faire passer l’air vicié, qui se trouve à l’arrière, dans l’épurateur, placé dans le compartiment de l’avant. A cet effet, l’air est pris par l’orifice d du robinet T, d’où il passe dans la pompe , qui le renvoie dans le robinet T'; il traverse ce robinet par les orifices f k, pour se rendre dans le petit robinet droit Y, qui établit la communication avec l’épurateur. ( 1). )
- ------ m o ce c n ^—
- ARTS CHIMIQUES. — peinture.
- Rapport fait par M. Chevallier, au nom du comité des arts chimiques, sur la substitution du blanc de zinc et des couleurs à base de zinc au blanc de plomb et aux couleurs à base de plomb et dé cuivre, par M, Leclaire, entrepreneur de peintures, rue Saint-Georges, 11.
- Messieurs, vous avez renvoyé à l’examen du comité des arts chimiques un mémoire qui vous a été adressé par M, Leclaire, entrepreneur de peintures,
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- 16 ARTS CHIMIQUES,
- mémoire qui a pour but là substitution du blanc de zinc et des couleurs à base de zinc au blanc de plomb et aux couleurs â base de plomb et de cuivre.
- Voici l’exposé des faits contenus dans ce travail,
- M, Ledairei frappé des nombreux accidents qui atteignent les ouvriers cé-rusiers, les ouvriers qui travaillent à la peinture , s’est occupé de rechercher quelles seraient le^ substances inoffensives que l’on pourrait employer dans les arts et dans l’industrie pour remplacer le carbonate de plomb, la céruse,
- Son attention s’étant portée sur l’oxyde de zinc, il fit des essais dès 1835 ; mais ce n’est qu’en 1 844, et après de nombreuses expériences, qu’il parvint à reconnaître que cet oxyde, préparé d’après certains procédés, offrait, pour la peinture, tous les avantages désirables et qui sont les suivants :
- Obtention de tons frais d'une blancheur éclatante, tons qui ne sont point altérés par les vapeurs hydrosulfurées, qui, comme on le sait, noircissent les peintures au blanc de plomb,
- M. Leclaire, après avoir reconnu les avantages qui résultent de l’emploi <le l’oxyde de zinc, s’est occupé 1® de la préparation d’üne huile siccative qui ne dût pas ses propriétés au plomb ; il y est parvenu en faisant usage de l’oxyde de manganèse ; 2° de la préparation des couleurs que l’on peut obtenir avec le zinc, en excluant de ces couleurs les préparations plombiques.
- Cet industriel dit qu’à partir de 1845 il a appliqué de mille à douze cents fois son procédé dé peinture, soit sur des maisons entières, soit sur des parties de maison, que cinquante entrepreneurs de ses confrères ont aussi fait usage de la peinture à l’oxyde de zinc,, de façon que cette nouvelle peinture a été appliquée dans plus de deux mille maisons ou édifices publics,
- M, Leclaire termine son mémoire en établissant 1° que ceux qui, avant lui, s’étaient occupés de l’application de l’oxyde de zinc avaient laissé beaucoup à faire, puisque, la découverte étant faite, il n’y a pas eu d’applications suivies de cette découverte ;
- 2° Qu’il a fabriqué le premier le blanc de zinc sur une large échelle par des procédés de son invention, procédés qui lui permettent de livrer cet oxyde au meme prix que la céruse;
- 3° Que l’emploi de l’oxyde de zinc, celui de la peinture préparée avec cet oxyde n’offrent aucun danger pour les ouvriers ;
- 4° Qu’il a trouvé le moyen d’obtenir une huile siccative dans la préparation de laquelle il n’entre pas de plomb ; ,
- 5° Qu’il est parvenu à préparer une série de couleurs inoffensives inaltérables par les vapeurs hydrosulfurées, couleurs qui sont destinées à remplacer avec avantage, dans la peinture historique et industrielle, les couleurs à base de plomb et de cuivre.
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- , Avant de vous faire son rapport, le comité des arts chimiques a cru devoir faire procéder à des expériences, visiter des maisons peintes au blanc de zinc, consulter les documents fournis par les personnes qui ont fût usage de cet oxyde. Nous allons successivement vous faire connaître ce qui est résulté de nos investigations; mais, avant tout, nous pensons qu’il est convenable d’établir, le plus succinctement possible, quel était l’état de la question lorsque M. Leclaire a cru devoir s’en occuper.
- M. Leclaire, nous devons le dire , en prenant ses brevets , a fait connaître 1° que Guyton-Morveau, T qu'Atkinson s’étaient occupés de la préparation du blanc de zinc.
- L’idée d’employer 1* l’oxyde de zinc, î° le carbonate de ce métal dans l’art de la peinture n’est pas nouvelle. En effet, on sait que, dès 1780, Courtois, attaché au laboratoire de l’Académie de Dijon, présenta à cette compagnie , par l’intermédiaire de Guyton-Morveau, du blanc de zinc qui avait la propriété d’être inaltérable (1). Plus tard, en 1783, Guyton-Morveau publia, dans les mémoires de l’Académie do Dijon, une dissertation sur le blanc de zinc, dissertation qui fut reproduite dans les Nouvelles de la république des lettres et des arts, et dans Y Encyclopédie méthodique arts et sciences, t. VI, p. lia. Dans cette dissertation, Guyton, après avoir démontré que la céruse devrait être abandonnée, et par mesure d’hygiène et parce que les peintures à la céruse poussent au noir, fait connaître 1° les expériences qu’il a faites sur diverses préparations de couleurs blanches, la séîénite, le spath pesant, le borate de chaux, le tartrate de chaux, le saccharatede chaux (2), Yoxalate de chaux, les sulfates de plomb et de bismuth, préparations qui ne présentent aucun avantage , si ce n’est le tartrate de chaux, pour la préparation des couleurs blanches.
- 2° Les essais qu’il a faits sur les oxydes d’étain, d’antimoine, de bismuth, de manganèse, de zinc ont fait connaître que l’oxyde d’étain et celui de zinc pouvaient être employés dans la peinture; il dit que, pour obtenir ce dernier oxyde, il a fait usage des dissolutions de zinc et des alcalis caustiques et effervescents ( carbonates alcalins ) de la calcination du métal, soit seul, soit avec le nitre , de la calcination du métal dans un creuset posé horizontalement dans l’échancrure d’un fourneau de réverbère , prenant les fleurs de zinc produites, les passant à l’eau pour séparer le métal non oxydé, broyant ensuite l’oxyde avec un peu d’alumine, de craie ou de guhr blanc.
- Guyton dit que, plus tard, considérant le procédé de la calcination à l’aide
- (1) Tableau raisonné de l'histoire littéraire du xvm8 siècle, décerntre 1 782, p. 14G.
- (2) Guyton-tlforveau désigne ce produit sous le nom de saccharate calcaire, ou chaux sucrée.
- Quarante-huitième année. Janvier 1849. 2
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- du creuset comme imparfait, pénible et même dangereux pour les ouvriers, il proposa un appareil tout différent établi sur de nouveaux principes et qui a été exécuté avec le plus grand succès.
- Par des expériences faites dans une séance publique présidée par M. le prince de Condé, Guyton lit constater que des peintures exécutées avec le tarlrate de chaux, le blanc d’étain, le blanc de zinc , qui avaient été exposées au contact de l'hydrogène sulfuré, n’avaient pas sensiblement changé de couleur.
- Le prix du blanc de zinc, à cette époque, était de 12 francs le kilog. pour la première qualité, de 8 et 9 francs pour la seconde.
- Le blanc de zinc fournissant des couleurs moins siccatives que la eéruse , Guyton conseillait d’ajouter à la peinture un peu de sulfate de zinc calciné, ce qui lui donnait la propriété de sécher.
- L’application du blanc de zinc à la peinture fut, dès sa découverte, le sujet d’observations critiques; ces critiques furent réfutées par M. Vincent-Mont-petit, dans un travail intitulé, Observations sur le zinc proposé dans la peinture intérieure des appartements au lieu de blanc de plomb. Ce travail fut le sujet d’un rapport favorable de MM. Mauduit, B os sut, Cherpitel et Antoine, membres de l’Académie royale d’architecture, qui avaient été chargés par l’Académie, le 13 mars 1786, de l’examen de ce travail. ( Voir les pièces à l’appui, pièce n° 1. )
- Plus tard , Guyton - Morveau fut forcé de s’occuper encore du blanc de zinc; un étranger, M. Atkinson, de Harrington, près Liverpool, prit, le 8 mars 1796, une patente pour l’application du blanc de zinc comme succédané du blanc de plomb; Guyton réclama, dans les Annales des arts et manufactures rédigées par O’Reilly, la priorité de cette application. Dans sa réclamation, Guyton établit 1° que la fabrication du blanc de zinc, ainsi qu’il l’avait indiqué dès 1781, n’était pas un simple aperçu, mais un acte sérieux ; que le citoyen Courtois en avait entrepris la fabrication en grand, qu’elle était en pleine activité ; qu’il y avait magasin ouvert à Dijon et à Paris ; que des avis imprimés furent distribués et affichés avec la permission de M. Lenoir, alors lieutenant de police ; que des détails sur la fabrication et sur l’emploi du blanc de zinc avaient été, en outre, insérés dans le Journal de Paris et dans les Petites-Affiches; 2° que le blanc de zinc avait été employé à la peinture de divers tableaux, que les artistes ont déclaré n’avoir employé que du blanc de zinc pour rompre les autres couleurs ; un de ces tableaux était dû au pinceau de M. Vincent-Montpetit.
- Guyton, dans sa réclamation, parlait du fourneau qu’il avait employé et dont les dessins accompagnaient la description des arts qui traitent du zinc,
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- dans ses cours publics , à Dijon, et plus tard dans ses leçons faites à l’école polytechnique (1).
- Il fait aussi connaître les difficultés qu’il rencontra lorsqu’il voulut faire l’application de l’oxyde de zinc à la peinture; on reprochait alors à cette peinture
- 1° De ne pas sécher aussi vite que celle à la céruse;
- 2° De ne présenter aucun avantage sous le rapport de la salubrité;
- 3° De ne pas couvrir comme la peinture à la céruse.
- Des essais furent alors faits sur quelques panneaux intérieurs du vaisseau le Languedoc, par une commission chargée d’examiner la question de la peinture au blanc de zinc. Le rapport de cette commission, composée de MM. Lapoterie, Sané, Fraboulet, Guignan, le comte de Bruyères, rapport qui porte la date du 18 novembre 1786 , établit
- 1° Que la peinture au blanc de zinc a donné un blanc assez beau, un peu moins vif que celle à la céruse (2) ;
- 2° Que, dans sa fraîcheur, cette peinture avait une odeur moins forte et moins désagréable que celle au plomb;
- 3° Que la dessiccation n’a été complète que le sixième jour, celle au plomb le quatrième (3);
- 4° Que 8 onces ( 250 grammes ) de blanc de zinc, qui ont pris un poids égal d’huile de noix, ont couvert une surface d’un peu plus de 36 pieds carrés ( 3m c ,798); que 8 onces (250 gram. ) de céruse, qui ont pris 3 onces ( 96 grain. ) d’huile, n’ont couvert que 15 pieds carrés ( imc-,572 ) ; d’où il suit que, malgré le haut prix du blanc de zinc, qui coûtait 4 livres 10 sous ( 4 fr. 50 ) la. livre, il ny avait de différence réelle, par toise carrée (3mc',798), que de 8 sous ( 40 centimes ) à 34 sous ( 1 fr. 70 ).
- Copie du rapport de la commission fut envoyée à Gtiyton par M. le maréchal de Castries, alors ministre de la marine ; ce ministre exprimait, lors de cet envoi, le désir qu’il avait de voir adopter la peinture au blanc de zinc dans l’intérieur des vaisseaux.
- La différence du prix établie dans le rapport fut encore levée par Guyton-Morceaui qui envoya au ministre une pièce par laquelle il s’engageait à livrer le blanc de zinc au prix de 1 fr. 25, à partir du jour où. il lui en serait fait une commande de 6,000 livres.
- (1) Nous avons fait faire de nombreuses recherches, mais nous n’avons pu nous procurer les dessius de ces appareils.
- (2) Il parait que le blanc de zinc fabriqué à cette époque n’était pas aussi beau que celui qu’on obtient actuellement.
- (3) On sait que M. Leclaire ajoute à la peinture qn siccatif énergique, l’huile préparée au manganèse.
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- ARTS CHU IQUESi
- GuytonMt encore connaître que du blanc de zinc en trochisques, de la fabrique du sieur Courtois, cle Dijon, fut vendu par des marchands de couleurs sous le nom de blanc d’argent> au prix de 75 centimes les 31 grammes.
- Guylon- Morveau adressa * le 28 pluviôse an XI, au citoyen O’Beilly un mémoire sur le moyen d’employer le blanc de zinc. (Voir 1° les pièces à l’appui, pièce n° 2; %° les Annales des arts et manufactures, t. II, p. 127 et 238, t. IV, p. 161, t. XXVIII, p* 179; 3° le Moniteur industriel des 3 et 24 février 1848, 9 mars 1848. )
- Dans un rapport fait à l’Institut national en 1808 par MM. Fourcroy, Ber-thollet et Vcmquelin, rapport relatif à la fabrique de M. Mollerat, on trouve le passage suivant ;
- « Parmi les produits de l’établissement de M. Mollerat figure le blanc de « zinc, dont on ne saurait trop recommander l’emploi; les défauts qu’on lui « reproche sont si peu de chose, auprès des inconvénients que présente l’u-« sage du blanc de plomb , qu’on ne peut raisonnablement se refuser à l’a-« dopter, au moins pour la peinture en batiments. A l’avantage de la salubrité « il réunit ceux-ci : les teintes qu’il donne sont plus pures, plus nettes ; son « éclat, s’il est moins vif, ne se ternit point; à quantités égales, il couvre « plus de superficie que le carbonate de plomb. Il est vrai qu'il ne foisonne « pas assez sons le pinceau ; mais on y remédie en chargeant le pinceau plus « souvent, ou en donnant une couche de plus aux ouvrages. Si les parlicu-« liers qui font décorer leurs appartements pouvaient bien se pénétrer clu dan-« ger que présente l’emploi du blanc de plomb, il n’y a point de doute qu’on « n en restreignît l’usage; mais on se prémunit rarement contre un danger que « l’on ne connaît pas, ou que l’on regarde comme incertain et éloigné (1). Il est « cependant bien prouvé que beaucoup de maladies, dont il est souvent dif-« ficile d’assigner les causes, peuvent être occasionnées par les émanations « du plomb, toujours nuisibles à la santé. On doit savoir gré à MM. Mollerat « d’avoir dirigé leurs travaux sur un objet d’un si grand intérêt (2). »
- Si on examine ce qui s’est passé depuis 1808 , on voit que, malgré toutes les démarches faites par M. Guy ton-Morveau en 1786 , puis en 1802 ; que, malgré le rapport de Fourcroy, de Berthollet et de Vauquelin, la peinture au blanc de zinc n’a pas eu d’application suivie en France : cela résulte des faits, qui démontrent qu’elle était entièrement abandonnée lorsque M. Leclaire s’occupa de nouveau de son application.
- (1) Dans ce rapport, il n’est pas dit si le blanc de zinc fabriqué par MM. Mollerat était de l’oxyde ou du carbonate de zinc.
- (2) Nous pourrions citer, à l’appui du dire des savants , qui ont été nos maîtres, la mort du docteur Corsin, qui succomba pour avoir voulu trop tôt habiter lès pièces'qu’il avait fait peindre.
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- Le blanc de zinc a été employé dans la peinture pour le tableau. M. Duval-Lecamus, en 1821, sur la demande de M. Lassaiync3 fit le portrait de ce savant, portrait qui fut exécuté avec le blanc de zinc préparé par M. Lassaigne; ce tableau, que nous avons eu entre les mains et que nous avons fait voir à divers artistes, a conservé dans les tons blancs toute sa vivacité et toute sa fi aicheur.
- Nous devons dire que l’on a aussi indiqué sous le nom de blanc de zinc le ' carbonate de ce métal.
- Ainsi Gray ( Traité pratique de chimie, 1829, t. III, p. 23) dit que le blanc de zinc ( zinc white ), carbonate de zinc, se prépare en versant du carbonate d’ammoniaque dans le sulfate de zinc jusqu’à ce qu’il ne se forme plus de précipité, lavant et faisant sécher.
- Selon l’auteur, ce sel est employé comme couleur ; mais il ne couvre pas aussi bien que le blanc de plomb.
- Herman ( Bulletin des sciences technologiques de Ferussac, t. VII, p. 295 ) indique la préparation d’un blanc de zinc qui n’est autre chose que le carbonate de ce n étal.
- En septembre 1844 , M. Mathieu a adressé à l’Académie des sciences une note sur l'oxyde de zinz, produit qu’il obtient, dit-il, dans un grand état de pureté, de beaucoup supérieur aux oxydes fournis par le commerce. Ce produit est obtenu par un procédé beaucoup moins coûteux; mais M. Mathieu ne fait pas connaître ce procédé ; seulement il insiste sur l’importance de l’économie qui doit résulter du nouveau mode, en faisant remarquer que l’oxyde de zinc paraît destiné à remplacer, avant peu, le blanc de plomb dans beaucoup d’applications, et avec d’autant plus davantage qu’il ne compromet pas la santé des ouvriers employés à le préparer. ( Comptes rendus, année 1844 , 2e semestre, séance du 9 septembre 1844. ) (1)
- (i) Après avoir signalé tous les avantages que présente , sous le rapport de l’hygiène , l.i substitution des composés zinciques aux; composés plornbiques, dans la peinture, m. Gaultier de Ciaubry indique une application d‘une très haute importance qui faciliterait singulièrement celte substitution, eu même temps qu’elle réaliserait une des grandes modifications que l’on peut attendre des mécaniques, par l’emploi des forces électriques en remplacement de la vapeur. En effet, on a déjà appliqué très-utilement la force motrice provenant des actions galvaniques, et i’on peut citer particulièrement, à cet égard, IM. Froment, ancien élève de l’école polytechnique , qui fait mouvoir diverses machines de ses ateliers au moyen des courants électriques ; mais le prix élevé auquel revient cette force ne s’abaisserait au point convenable que si les dissolutions de zinc trouvaient des applications importantes. Il serait donc vivement à désirer que l’on parvînt à faire servir le carbonate ou l’oxyde de zinc obtenus par le moyen de ces dissolutions à la piinture, puisque l’on aurait, par là, déterminé l'extension de l’emploi des forces électriques. ( Annales d'hygiène publique. )
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- IA se bernent les faits relatifs au blanc de zinc et à son application à la peinture qui sont arrivés à la connaissance du comité (1).
- Nous allons maintenant vous faire connaître le résultat des travaux entrepris par M. Leclaire.
- Examen des travaux de M. Leclaire.
- Maintenant que nous avons fait connaître ce qui a été fait par MM. Courtois, Guyton-Morveau, Atkinson, Mollerat, Duval-Lecamus , Mathieu, Conté, voyons quels sont les travaux dus à N. Leclaire,
- M. Leclaire, pour obtenir l’oxyde de zinc en grand, a fait établir, dans les environs de Paris, un four dit silésien, pour recevoir dix cornues. Un système de grattoirs dégage régulièrement la bouche des cornues ; devant cette bouche est une très-petite chambre qu’on désigne par le nom de guérite, dont le plancher est mobile , et dont la porte ouvre dans la pièce où est le four; au-dessus de la guérite est un conduit communiquant avec la partie supérieure de chambres dites de condensation, qui sont placées à droite et à gauche du four et qui descendent plus bas que le sol de la chambre du four.
- Un puissant système d’appel est appliqué à l’extrémité d’une série de toiles destinées à condenser et à recueillir l’oxyde de zinc; dans le plancher des chambres sont pratiquées des trémies à travers lesquelles l’oxyde de zinc tombe dans des tonneaux.
- Fabrication. — Quand le four est porté à un degré de température suffisant, on ouvre la porte de la guérite, on introduit le zinc dans la cornue, on ferme la porte, on la lute, on relève le plancher mobile sur la guérite, et l’on met ainsi en communication la cornue avec la partie inférieure de la chambre de condensation ; la combustion du zinc commence immédiatement pour ne s’arrêter que lorsque le métal est brûlé.
- L’air s’élève de la partie inférieure de la chambre de condensation, et l’oxygène se combine avec le métal enflammé à la bouche de la cornue;
- 0) Lors de la leoture de ce rapport , notre honorable collègue M. JomarA nous fit connaître que le savant Conlé s’était occupé de l’application de la peinture au blanc de zinc. A l’appui de cette assertion on trouve, dans une notice sur Conté, insérée dans YAlheneum, janvier 1806, le passage suivant : Conté s'occupait aussi de joindre à sa manufacture un nouveau genre de couleur pour l'émail, pour la peinture à l'huile, la miniature et le lavis. M. Fourcrov a publié les avantages de ces couleurs, dans un rapport sur les progrès des arts, fait à la tribune de la convention pendant la révolution. Les couleurs de Conlé sont inattaquables par les agents connus. Lk blanc même, qui fait l * désespoir des artistes, a résisté, depuis vingt cinq ans, à toutes les influences de la lumière et aux variations de l’atmosphère, sans rien perdre de sa purelé.
- Conté, appelé, avec d’autres savants, à faire partie de Vexpédition d'Egypte, n’a pu mettre la dernière main à cette entreprise précieuse, réclamée avec impatience par ceux qui connaissaient ses travaux.
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- l’oxyde ainsi formé tombe par la trappe, ou est entrain'', par la cheminée d’appel, à travers le tuyau placé au-dessus des guérites, et va tomber par les trémies, au-dessous desquelles sont des tonneaux pour recueillir l’oxyde de zinc.
- On sait que l’on trouve, dans le commerce, 10 de la céruse, T du blanc d’ar-gent. M. Leclaire, par suite de l’examen des procédés de fabrication de l’oxyde de zinc, est parvenu à faire l9 de l'oxyde de zinc blanc et léger, 29 de Y oxyde de zinc plus blanc encore ; il a donné à ce dernier le nom de blanc de neige.
- Ce blanc de neige peut d’autant mieux servir à remplacer le blanc d’argent, que Guyton-Morveau s'est assuré que très-ranciennement on remplaçait le produit plombique, connu sons le nom de blanc d’argent, par du blanc de zinc réduit en trochisques. À l’aide des appareils de M. Leclaire, on peut fabriquer par jour, avec deux fours, 6,000 kilogrammes d'oxyde de zinc, et cet oxyde est livré au commerce au prix de 70 à 75 fr. les 100 kilog.
- La peinture au blanc de zinc n’offre pas plus de clifficulté dans son appk-cation que la peinture au blanc de céruse ; le blanc de zinc se môle parfaitement à l’huile sans qu’il soit nécessaire d’employer le broiement, et on doit procéder de la manière suivante :
- On prend le blanc de zinc, l’huile et l'essence : quand on en ajoute à la peinture , on môle, on laisse en contact pendant six minutes ; on délaye avec une brosse, et on fait passer à travers un tamis,
- Le blanc de zinc et les couleurs ayant cet oxyde pour base s’emploient h l’huile, soit pour les tableaux, soit pour le bâtiment; on peut s’en servir pour les peintures à la colle, au vernis, pour Y aquarelle, la gouache, le lavis; nous verrons plus loin ce qu’en disent les peintres qui en ont fait usage, On peut aussi se servir du blanc de zinc, V pour la fabrication de papiers lissés, pour la fabrication de cartes dites de porcelaine , destinées à remplacer les mêmes cartes fabriquées avec le blanc de plomb ; 2° pour préparer un mastic destiné au lutage des machines à vapeur; 39 pour préparer un blanc de fard, coloré par le carmin : il est probable qu’on pourra en faire usage dans la préparation des dentelles dites de Bruxelles.
- Le blanc de zinc peut être mêlé à diverses couleurs peu altérables, les oxydes de fer, le charbon, l’oxyde de manganèse, l’outremer, etc,, etc. , et fournir des couleurs composées qui ne sont pas susceptibles de varier de tops, ce qui, comme on le sait, présente un très-grand avantage dans l’art de la peinture.
- Les couleurs blanches préparées à l’oxyde de zinc , les couleurs grises qui participent de cet oxyde ne sont pas, comme les couleurs à la céruse, altérées par les vapeurs hydrosulfurées ; les essais que nous avons faits et répétés
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- ARTS CHIMIQUES.
- i ous ont convaincu , cc q le déjà l’on savait, que les peintures au zinc pourraient être appliquées dans les cabinets où l’on administre des bains de Ba-réges, dans les cabinets où sont les fosses d’aisances, et que les couleurs ne changent pas de nature, comme cela arrive avec le plomb.
- La commission, voulant s’assurer de la facile application des couleurs au zinc, s’est adressée à M. Chérot,, et elle lui a fait exécuter divers travaux avec la peinture à la colle, avec la peinture à l’huile,
- Les couleurs employées par M. Chérot et qui nous avaient été fournies par M. Leclaire s’élevaient au nombre de quatorze; leur emploi a démontré 40 qu’on pouvait, avec la plus grande facilité , s’en servir pour la peinture à F huile, pour la peinture à la colle3 qu’on pouvait les mêler à d’autres couleurs; 2° que ces couleurs, employées seules, ne changent pas de tons ; que, soumises à l’action de l’acide hydrosulfurique, elles ne poussaient pas au noir.
- Ces essais ont été faits et répétés ; ils ont été complétés par une expérience qui a démontré que la peinture au zinc pouvait être employée, de même que le minium et la mine orange> pour peindre les objets exécutés en fer et les soustraire à l’oxydation.
- Dans d’autres expériences, des croquis exécutés par M. Chérot l’ont été moitié en se servant de blanc de zinc , moitié en employant la céruse ; on a vu, comme on devait s’y attendre, que les croquis mixtes, exposés aux vapeurs hydrosulfurées, noircissaient dans les parties exécutées au blanc de plomb, tandis qu’elles ne changeaient pas dans les parties peintes avec l’oxyde de zinc.
- Ces derniers essais ont été faits en présence d'une commission du comité central des artistes : ce comité, voulant faire des essais sur l’application du blanc de zinc à la peinture artistique, avait désiré voir faire quelques expériences ; nous avons cru remplir le but que se propose la Société d’encouragement en faisant connaître à ce comité les avantages que présente l’oxyde de zinc employé dans les arts,
- M. Leclaire a indiqué un mode de préparation d’une huile siccative qui ne participe pas du plomb, et, pour cela, il a eu recours à l’oxyde de manganèse ; il prend 200 parties d’huile de lin épurée et cuite , 10 parties de peroxyde de manganèse du commerce concassé ; il fait cuire pendant six à huit heures en ayant soin d’agiter le mélange ; on suspend ensuite le feu, on laisse refroidir et on filtre ; l’huile ainsi préparée est un très-bon siccatif. M. Thé-venin, à qui l’un de nous a remis de cette huile, nous a dit en avoir tiré un très-bon parti dans la peinture artistique.
- M. Leclaire s’est occupé de la préparation de diverses couleurs à base de
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- zinc destinées à être appliquées à la peinture artistique et à la peinture en batiments ; les couleurs qu’il a obtenues jusqu’à présent sont
- 1° Le jaune bouton d’or, 2° le jaune nuance citron, 3° le jaune nuance pâle, 4° le jaune de baryte, 5° le vert anglais foncé, b° le vert anglais clair, 7° le vert milori, 8° la terre verte,
- Dans des pièces communiquées à votre rapporteur, M. Leclaire fait connaître les modes qu’il a suivis pour obtenir ces diverses couleurs.
- Quelques personnes avaient dit à votre rapporteur que la peinture au blanc de zinc serait plus coûteuse et moins solide (1) que celle au blanc de plomb, Nous avons pu nous convaincre que cette assertion est inexacte ; on trouve dans les pièces jointes au dossier le résultat d’expériences qui démontrent que la peinture au blanc de zinc a l’avantage d’être salubre et économique, D’autres avaient avancé que cette peinture ne pouvait soutenir la comparaison avec la peinture à la céruse ; nous avons dû examiner ce qu’on devait penser de ce dire , visiter divers appartements où des peintures avaient été exécutées au blanc de zinc. Nous nous sommes présenté 1° au ministère des travaux publics, et nous avons visité l’appartement de feu M. Legrand; T à l’hôtel du comte de Marcillac, rue SainWDominique-Saint-Germain ; 3° chez M, de Mongeon, place Saint-Sulpice; 4q enün carrefour de l’Odéon, 10 (Ü), Nous devons dire que les résultats obtenus par M, Leclaire nous ont paru des plus positifs. Nous avons ensuite consulté les lettres écrites, les attestations données par diverses personnes , des artistes peintres , des architectes , des ingénieurs, des inspecteurs des bâtiments, Ces pièces sont des plus satisfaisantes, ainsi qu’on peut s’en assurer, ( Voir les pièces à l'appui, pièce n° 3.)
- Dans un passage de son mémoire adressé à la Société d’encouragement, M. Leclaire a fait connaître qü’il avait été conduit, par suite des nombreux accidents qui atteignent les ouvriers qui préparent ou qui appliquent le blanc de plomb, à rechercher des couleurs salubres ; nous avons voulu faire connaître à la Société le résultat de nos recherches sur les avantages qui peuvent résulter, pour la santé des ouvriers, de l’application de la peinture à l’oxyde de zinc. Voici le résultat de ces recherches.
- Le travail de la céruse, du minium, l’application du blanc de plomb, soit dans la peinture, soit dans des opérations diverses, donnent lieu, chaque année , à de nombreux accidents et à des décès. Nous avons été à même de
- (1) L’oxyde de zinc employant plus d’huile que ta céruse dans son application, fournit une peinture qui résiste mieux aux influences atmosphériques,
- (2) M. Leclaire voulait nous faire voir d’autres travaux exécutés au blanc de zinc, mais notre conviction s’était formée par les essais que nous avions faits nous-même ; nous avons dû nous Lprner à lere-niercier de son oLligcance,
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- constater qu’en dix ans, de 1838 à 1847 inclus, les hôpitaux de Paris, et Paris ne compte que deux fabriques de céruse et de minium (1), ont reçu 3,142 malades atteints de coliques saturnines; que, sur ces 3,142 malades, 2,030 sont sortis des hôpitaux guéris ou soulagés, que 112 ont succombé, et quelquefois, heureusement cela est rare, avec une telle rapidité, qu’ils sont morts le jour de leur entrée à l'hôpital, sans pouvoir donner de renseignements sur les causes de la maladie ; un de ces malheureux a même succombé sur la voie publique en se rendant à l’hôpital (2),
- Sur ces 3,142 malades, on comptait 1,898 ouvriers travaillant soit au blanc de plomb, soit au minium, 712 peintres (3), 63 broyeurs de couleurs, 10 ouvriers préparant les cartes de porcelaine (4),
- Les 112 décès ont porté 86 sur les ouvriers travaillant au minium et au blanc de plomb, 13 sur les ouvriers peintres (5), 1 sur les broyeurs de couleurs, 1 sur les lamineurs de plomb , 1 sur les imprimeurs , 1 sur les ouvriers en papiers peints, 1 sur un ouvrier préparant les cartes en porcelaine, 1 sur un ouvrier potier de terre, 6 sur des ouvriers qui ont été tellement malades qu’on n’a pu avoir de renseignements, enfin sur un ouvrier qui succomba sur la voie publique en se rendant à l’hôpital,
- Les ouvriers qui travaillent à la fabrication et à l’application des prépara-* lions saturnines sont encore exposés à de longues maladies. Nous donnons ici deux tableaux qui démontrent que les maladies saturnines sont quelquefois légères, mais que d’autres fois elles se prolongent ; en effet, on verra
- (1) Les ouvriers qui travaillent chez les entrepreneurs qui emploient des céruscspures sont plus su-^ jets que les autres à la colique saturnine,
- (2) On doit se rappeler les paroles remarquables et pleines d’humanité prononcées par M, le président Turbat, qui avait à juger des malheureux accusés de vagabondage; ces malheureux déclaraient qu’affaiblis par le travail de la céruse jls n’avaient pu se rétablir et se livrer au travail.
- (3) La colique saturnine se déclarait le plus ordinairement, chez les peintres, dans les grandes chaleurs de l’été ; dans l’hiver, dans les endroits où l’on fait beaucoup de feu : elle se déclare aussi 1° chez les ouvriers qui opèrent le grattage de vieilles peintures à l’huile ; 2° sur les ouvriers qui font les peintures sur enduit.
- (4) jNous venons d'acquérir la preuve que le nombre des ouvriers qui sont atteints de la colique de plomb est plus nombreux que ne le porte le chiffre indiqué pour les dix années, de 1838 à 1847; en effet,
- nous avons la preuve démonstrative (un certificat de l’hôpital) que le nommé B.... ouvrier peintre, est
- entré, en ! 848, à Reaujon, pour coliques saturnines, le 11 avril, le 2 octobre et le 2 décembre, Cet ouvrier n’a pas été une seule fois porté sur les tableaux.
- (5) Pendant un certain temps encore, et malgré l’emploi du blanc de zinc, des ouvriers peintres seront atteints de la colique saturnine; ces ouvriers sont ceux qui enlèveront, par le grattage, les anciennes peintures exécutées à la céruse : cela est facile à concevoir; lors du grattage il y a production d’une poussière plombique qui sera absorbée par les ouvriers. Nous pensons queM, Leclaire, qui a tant fait pour la classe ouvrière, trouvera le moyen d’obvier à ce grave inconvénient. Tl compléterait ses travaux en indiquant un mode de faire qui tournerait au profit de l’hygiène publique,
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- qu’en 1841, sur 30i malades atteints de coliques saturnines, il en est qui sont restés 114 et 160 jours à l’hôpital (1).
- On n’a pas porté, dans le premier tableau , le nombre de jours de maladie des 12 ouvriers qui ont succombé. On trouvera ces renseignements dans le second de ces tableaux.
- Durée de la maladie des ouvriers guéris. —Sur 292 malades sortis guéris, sont restés à Vhôpital, savoir :
- JOURS. NOMBRE de malades. JOURS. NOMBRE de malades. JOURS. NOMBRE de malades. JOURS. NOMBRE de malades. OBSERVATIONS.
- Reports 155 238 263
- 1 1 14 9 27 1 43 1 Total. ... 275
- 2 4 15 15 28 3 47 1
- 3 5 16 8 29 2 48 1 Portés pré-
- 4 7 17 11 30 2 49 1 sents sur
- 5 8 18 6 31 4 57 1 les feuilles
- 6 14 19 4 32 2 62 1 mensuelles. 17
- 7 23 20 3 33 1 64 1
- 8 14 21 1 34 1 68 1
- 9 20 22 4 36 ' 2 76 1 Total des
- 10 18 23 8 37 1 95 1 ouvriers
- 11 9 24 4 38 4 114 1 guéris ou
- 12 s 22 25 6 39 1 160 1 soulagés. 292
- 13 10 26 4 40 1 (2)
- 155 238 263 275 (3)
- Durée de la maladie des ouvriers morts.
- JOURS. NOMBRE de malades. JOURS. NOMBRE de malades. -
- Report. 8
- 3 2 17 1
- 10 2 38 1 236 jours ou 19 jours 2/3
- 14 1 47 1 ( donnée moyenne ).
- 15 2 48 1
- 16 1
- j À reporter. 8 Total. . 12
- (1) Le nombre de ces ouvriers s’est accru depuis 1847.
- (2) Nous disons soulagés, parce que nous avons été à même de constater que des ouvriers sortis de l’iiôpiial étaient forcés d’y rentrer presque aussitôt leur sortie et sans avoir de nouveau exercé leur profession.
- (3) Ces ?76 ouvriers sont restés à l’hôpital 4 ^5C2 jours, ce qui fait plus de 16 jours et moins de 17.
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- Les renseignements que nous ayons fait prendre sur les ouvriers qui travaillent à la fabrication du blanc de zinc nous ont démontré que ces ouvriers sont peu aflectés par suite de leur travail : ces renseignements ont été pris 1° près des ouvriers eux-mêmes; 2° près de M, le docteur Gervak de Caen , qui avait été à même d’étudier ces ouvriers. Quelques ouvriers ont déclaré avoir quelquefois éprouvé de la sécheresse dans la bouche, de légers maux de gorge, mais que ces légers accidents n’avaient pas persisté.
- Ces attestations sont appuyées 1Q d’un certificat de 42 ouvriers peintres qui déclarent que la plupart d’entre eux ont plus ou moins souffert de la colique des peintres causée par l’emploi de la céruse, mais que, depuis qu’ils n’emploient que le blanc de zinc, aucun d’eux n’a été atteint ni de coliques saturnines, ni des autres symptômes de malaise causés par la céruse, et que leur santé s’est améliorée ; 2° d’un certificat de 9 ouvriers travaillant à la fabrication du blanc de zinc, rue Cardinet, aux Batignolles, qui déclarent que, malgré l’état des appareils qui les exposent continuellement a respirer des quantités sensibles de blanc de zinc, ils n’ont jamais éprouvé aucun accident ; 3° d'une lettre de M. le docteur Bossut, qui contient les énonciations suivantes ;
- « Je, soussigné, docteur médecin, demeurant à Paris, rue de Seine , 31, « déclare et certifie qu’ayant été choisi par M, Leclaîre, entrepreneur de « peinturé, dès l’année 1839 , pour donner des soins aux ouvriers peintres « malades, composant la Société que M. Leclaîre a organisée et instituée, j’ai, « jusqu’en l’année 1846, eu, tous les ans, plusieurs coliques de plomb à trai-« ter parmi ces ouvriers, mais que, depuis cette époque, je n’ai pas vu de « semblables maladies, bien que je n’aie pas cessé d’être te médecin de la « Société,
- « J’ajouterai même que le nommé Wagner avait été obligé d’abandonner « son état, la colique saturnine se répétait souvent et devenait plus intense, « et que, depuis qu’il a repris ses travaux de peinture, à partir de la fin d’a-« vril 1846, je n’ai point été appelé pour le visiter. En foi de quoi, etc, « Paris, 19 décembre 1848, signé Bossut (1),»
- De tout ce qui précède, il résulte pour le comité
- 1° Que M. Leclaire a réalisé l’idée philanthropique émise par Guyton-Morveau et par Courtois dès 1780 , de substituer au blanc de plomb , dangereux pour la santé des ouvriers, le blanc de zinc ( Y oxyde de zinc ), qui ne possède pas de propriétés toxiques ;
- 2° Qu’il a fabriqué l’oxyde de zinc en grand par des procédés perfectionnés
- (i) Nous avons insisté sur ces faits parce que, d’après les écrits de Guyloti - Morvcau,, il semblait que lès vapeurs d’oxyde de zinc étaient insalubres.
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- qui lui permettent de livrer cet oxyde au même prix que la céruse, de 70 a 75 francs les 100 kilogrammes;
- 3° Qu’il a indiqué le moyen de préparer une huile siccative dans la fabrication de laquelle il n’entre aucun composé plombique ;
- 4° Qu’il est parvenu à obtenir une série de couleurs à base de zinc, couleurs qui sont inaltérables par les vapeurs hydrosulfurées, et qui sont destinées à remplacer avec avantage , clans la peinture historique et industrielle , les couleurs à base de plomb ;
- 5° Que M. Leclaire, par les nombreuses applications qu’il a faites de la peinture au blanc de zinc, par la persistance qu’il a mise à vaincre les obstacles qu’il a rencontrés (1), a rendu un service signalé à l’industrie et à l’hygiène publique.
- En conséquence, le comité vous propose
- 1° D’adresser des remercîments à M. Leclaire pour la communication qu’il a faite à la Société ;
- 2° De renvoyer le présent rapport à la commission du Bulletin (2).
- Signé À. Chevallier, rapporteur.
- Approuvé en séance, le 31 janvier 1849.
- PIÈCES JUSTIFICATIVES.
- PIÈCE N** 1.
- Observations sur le zinc proposé dans la peinture intérieure des appartements au lieu des blancs de plomb et de céruse ; par M. F incent-Mont petit.
- Depuis longtemps on sait que la peinture à l'huile dans l’intérieur des bâtiments cause des maladies souvent funestes, entre autres celle connue sous le nom de colique des peintres, dont la principale cause est due (dit-on) aux miasmes émanés du plomb et de ses différentes compositions; on a reconnu surtout que les blancs qui en sont extraits, mêlés avec de l’huile, donnent des vapeurs mortelles, non-seulement pour les ouvriers qui les manipulent, mais même pour ceux qui habitent les lieux clos où cette peinture est nouvellement employée. , ^
- Il était donc intéressant de chercher à substituer aux blancs de plomb des matières moins délétères ;
- (1) En effet, on voit, par le contenu de ce rapport, que Guyton-Morvem et Courtois ont échoué malgré toutes les démarches qu’ils avaient faites.
- (2) Le conseil a décidé que le rapport imprimé serait adressé à MM, les ministres et à MM. les préfets de la Seine et de police.
- Lors de la lecture de ce rapport, M. Beulard, peintre, rue du Rocher, 3S, qui s’occupe d’industrie et qui se trouvait à la séance, demanda la parole, et il a établi 1° qu’il exerce la peinture depuis trente-cinq ans, qu’il a dirigé jusqu’à quarante ouvriers, qu’il a été à même de constater les mauvais effets de la peinture sur la santé de ces ouvriers ; 2° qu’il a été atteint vingt-quatre à vingt-cinq fois de la colique saturnine, notamment trois fois en 1848 ; 3° que M. Leclaire a rendu un notable service à l’humanité; 4° que, si M. Leclaire réclamait l’attestation des ouvriers sur la salubrité du blanc de zinc, elle ne lui ferait pas défaut. Dans une lettre du 2 février, M. Beulard propose de faire une enquête à ce snj-’t près des ouvriers; mais cette enquête ne nous a pas paru nécessaire, l’innocuité de l’oxyde employé par M. Leclaire étant bien établie.
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- celui du zinc a mérité la préférence autant par sa blancheur que par son inaltérabilité. I.es expériences qui ont été répétées, à ce sujet, sont sous les yeux de l’Académie royale d’architecture, dont l’approbation authentique doit exciter l’attention et la confiance du public en faveur de ce nouveau blanc, d’autant mieux qu’il est bien prouvé qu’il ne peut, dans aucun cas, fournir aucune vapeur nuisible à la santé.
- C’est donc se rendre utile à la société que de proposer l’usage du blanc de zinc: malheureusement cet tsage ne peut être général, parce que, pour le moment, cette matière ne se fabrique que dans le labora-toi ede chimie de l’Académie royale de Dijon ; quë, conséquemment, il ne peut être à bon marché, parce que la matière première se tire de l’étranger. Si l’on examinait les mines de France, comme celles de Saint-Bel en Lyonnais, de Pompeau en Bretagne, et autres, dans lesquelles le zinc se trouve en abondance, et qu’au lieu de les négliger on en fit l’exploitation pour en tirer le blanc, ce serait un moyen de le vendre à meilleur compte et de donner au commerce une nouvelle branche qui retiendrait dans le royaume une partie des sommes qu’on envoie à l’étranger pour les matières extraites du plomb.
- Il serait intéressant, autant pour l’humanité que pour le commerce, d’établir une manufacture qui pût réunir tous les moyens convenables pour faire jouir les différentes liasses de la société des avantages que présente l’emploi du blanc de zinc; car, pour le moment (178G), il ne peut convenir qu’aux gens aisés. Le prix de 4 francs les 600 grammes (i livre 1 sera toujours un obstacle à la jouissance générale. Il est cependant des appartements dont l’intérieur doit être nécessairement peint au blanc de zinc ; tels sont ceux des vaisseaux, les rez-de-chaussée, les habitations exposées à l’humidité, et autres où l’on désire une peinture dnrable (t).
- Rapport des commissaires de l’Académie d’architecture.
- Les commissaires nommés par l’Académie royale d’architecture, en sa séance du 13 mars 178G, ayant examiné un mémoire de M. Montpetit sur les avantages qu’il y aurait à substituer le blanc de zinc à celui de plomb dans la peinture, ont fait le rapport suivant.
- On connaît assez les funestes effets des différentes préparations du plomb en usage dans l’une et dans l’autre peinture. Il semble que rien ne devrait favoriser l’emploi d’une substance qui rend les appartements nuisibles à la santé pendant un espace de temps très considérable, et dont les effets, quoique lents et souvent attribués à d’autres causes, n’en sont pas moins réels et terribles lorsqu’ils attaquent des personnes d’une constitution faible et délicate; mais on veut flatter l’œil agréablement et se procurer cet avantage au moindre prix possible. C’est là ce qui fera peut-être encore longtemps adopter de préférence l’usage du blanc de plomb, malgré l’évidence des dangers qui en sont les suites nécessaires.
- On est redevable au zèle et aux lumières de M. Morveau d’expériences intéressantes et multipliées sur le blanc de zinc. Elles ont été faites à l’Académie de Dijon et répétées depuis à Paris. On peut conclure de ces expériences, dont les résultats ont été mis sous les yeux de la compagnie, que le blanc de zinc a, sur celui de plomb, deux avantages infiniment précieux.
- Le premier, c’est qu’il ne contient aucune substance dont les émanations puissent être nuisibles à la santé; le second, que ce blanc conservera son éclat et sa blancheur, parce que les expériences faites en l’exposant à la vapeur du foie de soufre ont démontré qu’il ne peut être altéré par les matières susceptibles de donner des vapeurs hydrosulfurées.
- A la vérité, il cède en blancheur au blanc de plomb de première qualité ; mais, à cet égard, cet avan fage ne mérite pas une grande considération, puisque le blanc de plomb le plus beau est toujours susceptible de se réduire et de prendre une teinte noirâtre par le contact avec tout ce qui contient de l’hydrogène sulfuré, et que, d’ailleurs, ce même blanc de première qualité coûte 5 à 6 francs la livre (toujours en 178Gj.
- Il faut encore faire entrer en ligne le moins de pesanleur spécifique du blanc de zinc, qui, ne coulant que 4 francs la livre, couvre au moins un tiers de plus en surface. On voit donc que, à raison de son inaltérabilité , il y aura toujours un avantage réel à l'employer dans l’art de la peinture, même au prix actuel.
- (1) Les localités éclairées au gaz réclament l'application de cette peinture.
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- Nous ne pouvons pas nous dissimuler que la différence du prix du 1 lanc de plomb et de zinc pour la peinture en bâtiments ne porte le prix d’une même surface dans le rapport de 1 à 3 , et que ce rapport ne soit encore moins défavorable à l’égard du blanc de céruse ; mais comme il faut observer que l’on gagne en blaucheur, et que cette même différence , en grande partie, ne tient qu’au prix actuel du blanc de zinc, il y a tout lieu d’espérer que ce prix baissera considérablement s’il se forme quelque établissement en grand, établissement qui ne peut être que très-utile et très-agréable à ceux qui connaissent le prix de la santé, et combien on doit désirer de voir diminuer le nombre des causes qui tendent à l’altérer.
- De plus, on doit raisonnablement attendre que de nouvelles combinaisons de ce blanc avec d’autres substances pourront en diminuer le prix, dès à présent, pour la peinture en bâtiments, pourvu que ces mélanges se fassent avec les soins convenables et les précautions que M. Montpetit a prescrits lui-même.
- Nous croyons donc que l’on ne peut que louer le zèle de l’auteur de ce mémoire à répéter les expériences intéressantes de l’Académie de Dijon. D’ailleurs, comme nous avons dans ce royaume des mines où le zinc se trouve abondamment, ce serait ouvrir une nouvelle branche au commerce et à l’industrie nationale que de favoriser la fabrication en grand de celte préparation, qui n’a aucun des inconvénients des préparations de plomb. On ne peut douter que l’on ne s’empresse de l’adopter, dans tous les cas, si les travaux en grand peuvent en rapprocher le prix des préparations du plomb en usage dans les mêmes circonstances.
- Ainsi nous pensons que l’Académie adoptera les éloges que nous croyons devoir, à tous égards, aux vues utiles et aux travaux multipliés de I auteur du mémoire.
- Signé Maiduit, Bosslt, Ciierpitel, Antoine.
- Note du rapporteur. En janvier 1841, nous avons été à même de constater combien est vive l’action de l’hydrogène sulfuré et des hydrosulfates sur les peintures à l’huile, et particulièrement sur cel e appliquée dans le voisinage de Montfaucon : la peinture, d’un blanc grisâtre, avait d’abord passé au noir, puis elle s’était écaillée et en partie détachée; les parties qui n’étaient pas tombées s’étaient soulevées, et présentaient, sur les deux surfaces , des boursouflures et des sillons tellement marqués, que ce produit eût pu, au simple aspect, être considéré comme un produit obtenu par fusion. Soumis à l’action de la chaleur, on obtenait d’abord des produits analogues à ceux que donne le bois recouvert de peinture lorsqu’on le fait brûler, puis ensuite de l’acide sulfureux.
- En résumé, sans croire qu’on puisse substituer entièrement le carbonate de zinc au carbonate de plomb, nous pensons que le carbonate de zinc pourrait surtout entrer et être d’une très-grande utilité dans les préparations à l’huile (t).
- PIÈCE N° 2.
- Extrait du Moniteur industriel du 9 mars 1818.
- Nous avons reproduit, dans l’un de nos derniers numéros, le principal document de l’histoire de la peinture au blanc de zinc. Celui que l’on va lire complète l'explication de l’œuvre du citoyen Guyton-Morveau. Plus tard, nous comparerons au procédé de ce célèbre chimiste le procédé que suit la nouvelle société qui veut exploiter le blanc de zinc et ses dérivés sur une vaste échelle. On peut attendre de notre impartialité une appréciation consciencieuse de tous les perfectionnements que M. Leclaire aura pu faire subir à l’idée première de Guylon-Morveau.
- Paris, 28 pluviôse an XI.
- L. B. Guyton-Morveau, de VInstitut national, au C. O’Reilly.
- Citoyen,
- J’ai reçu plusieurs lettres des départements à l’occasion de l’article sur le blanc de zinc, que vous
- (D Le blanc de zinc pouvant être préparé maintenant à bas prix, nous pensons qu’on doit le faire servir dans les mélanges employés l° à peindre les cabinets de bains où Tou administre des bains hvdrosulfurés; 2" dans les cabinets ou sont les sièges des fosses d’aisances; 3” dans les localités éclairées au gaz ; 4" er.fiu dans toutes les localités où il y a un dégagement plus ou moins considérable d'hydrogène sulfuré ou d'hydrosu Ifate, qui détermine les colorations cù gris noirâtre des peintures dans lesquelles ou fait entrer le blanc de plomb, la céruse.
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- avez inséré dans le sixième n îméro des Annales des arts et -manufactures, et surtout de la note (p. 241), dans laquelle j’offrais de vous communiquer une instruction sur la manière de t’employer. Je me suis fait un plaisir de répondre aux questions qui m’étaient adressées ; mais ce!a m’a fait penser qu’il .serait agréable à plusieurs de vos lecteurs de trouver cette instruction tout entière dans un de vos prochains cahiers. Je vous l’envoie telle qu’elle fut rédigée pour être présentée au ministre de la marin", en 17 86, par un artiste distingué, le C. Fincent-Montpetit. Elle porte le cachet de sa date, puisqu’il y est encore question de phlogistique , mais les faits n’ont pas changé avec la manière de les expliquer, d vous savez que cet être imaginaire est remplacé, dans la théorie des chimistes modernes, par des su! -stances très-réelles qu’ils nomment réductifs ou désoxydanls. Au reste, on y trouvera tout ce qui est nécessaire pour diriger dans l’emploi de celte couleur.
- Salut et estime. L. B. Guvton.
- Mémoire sur la manière d’employer le blanc de zinc.
- Il est démontré que le blanc de zinc employé h l’huile dans l’intérieur des appartements ne peut produire aucune émanation nuisible à la santé, qualité essentielle qui doit lui faire donner la préférence sur les blancs de plomb, qui sont non-seulement sujets à noircir par le moindre phlogistique , mais encore qui causent, par leur vapeur, la colique des peintres, et autres maladies dont les suites sont souvent funestes.
- Le blanc de zinc est reconnu d’ailleurs inaltérable, ce qui est confirmé d’après les expériences faites à l’Académie de Dijon, depuis répétées à. Paris, et mises sons les yeux de l’Académie royale d’architecture , dont l’approbation authentique doit rassurer le public contre toutes les assertions contraires : une des principales a été la difficulté de 1’employer.
- La plupart des ouvriers qui ne travaillent que par routine, sur des choses connues, sont désorientés dès qu’il se présente une chose nouvelle ; ils la tâtent par leurs procédés ordinaires, et si elle ne réussit pas, prévenus et découragés, ils la rejettent et la décrient, quoique persuadés du bien qui peut en résulter pour l’humanité en général et pour eux-mèmes en particulier; les entrepreneurs qui ne veulent pas se donner la peine d’examiner s’en rapportent à leurs ouvriers, et persuadent au public que ce blanc est impraticable; il est donc nécessaire de le prévenir à cet égard, en publiant le procédé d’empkyer le blanc de zinc avec succès et économie. , ^
- Il faut d’abord se procurer de l’huile la plus blanche possible, ce qui est essentiel si l’on veut une impression éclatante ; car, comme ce blanc a moins de corps que ceux de plomb, l’huile colorée lui donne une teinte qui en ternit l’éclat ; cependant, si on la destinait à une impression dans laquelle il entrerait du jaune, on pourrait être moins scrupuleux sur l’huile (t).
- L’huile la plus convenable , et qui est ordinairement assez blanche, est celle de pavot, dite œillette, qui nous vient de Flandre et d’Alsace, où elle est à l’usage du peuple; à son défaut, on peut se servir d’autre huile siccative, pourvu qu’elle soit blanche, mais elle aura un peu plus d’odeur.
- Le blanc de zinc doit être écrasé à sec sur la pierre à broyer avec la molette en la tournant sur son centre, jusqu’à ce qu’il paraisse à peu près d'un grain égal (2); ensuite il le faut ramasser en tas avec le couteau de palette, y faire dans le milieu un petit creux dans lequel on verse de l’huile en petite quantité, crainte d’excès ; on pétrit le tout avec un couteau pour le réduire en une masse de consistance de mortier fort épais, plutôt sec que gras, parce que cette matière devient d’autant plus liquide qu’elle est bien broyée; on place cette espèce de mortier sur une palette séparée, on en prend un très-petit tas, on le met sous la molette, que l’on agite en tournant et triturant, et,-à mesure que la couleur s’échappe, on la ramasse avec le couteau, et on la porte sur les places vides de la pierre à broyer, on y conduit la molette en la soulevant un peu pour que la matière à écraser Se trouve sous le centre ; on continue d’agir < n tournant, et quand, par celte manœuvre, on est parvenu à étendre la couleur sur toute la surface de la pierre, alors trois ou quatre tours passés également partout, en allant et venant d’un bout à l’autre, achèvent la broyée, que l’on ramasse ensuite avec le couteau.
- (1) Le blanc de zinc employé à cette époque devait être moins blanc que celui que nous avons vu préparer.
- (2) On a vu qu'on n’a pas besoin de broyer le blanc de zinc de M. Leclairc.
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- Cette manœuvre, qui d’abord peut paraître minutieuse et gênante, devient bie ilôt facile et expéditive, parce que le blanc de zinc n’a qu’un grain très-fin avec peu de cohérence, qui, par conséquent, n’exige que très-peu de broiement.
- ]| faut avoir attention que la couleur ait assez de consistance pour se soutenir sur une superficie plate sans couleur, à peu près comme sur la palette d’un peintre de tableaux ; par conséquent, si en achevant une broyée on s’apercevait qu’elle fût trop liquide, on y ajouterait de la matière en poudre jusqu’au degré necessaire pour lui donner du corps, on achèverait la broyée comme les autres ; elles doivent être ramassées proprement et mises dans un vase net, sous de l’eau clarifiée.
- En cet étal,ce b'anc peut être mêlé avec toutes les matières colorantes d’usage; il fera toutes les teintes qui peuvent se faire avec les blancs de plomb connus ordinaires, mais bien plus fraîches que celles faites avec les blancs de céruse.
- La teinte naturelle du blanc de zinc est un blanc de lait, moins éclatante que celle du plomb de première qualité, qui lire sur le bleu, mais bien plus nette que celle du blanc commun et de céruse; le blanc de zinc peut tenir, conséquemment, le milieu entre le kremnilz et ceux de blanc de plomb commun et de céruse qui sont les plus généralement employés dans l’impression intérieure des appartements. Celui de zinc remplacera donc toujours ces derniers avec avantage dans tous les cas ; et, dans celui où l’on ne désirerait pas un blanc éclatant, en lui donnant une teinte tendre au-dessous du blanc pur il pourra tenir lieu du plus beau blanc de plomb, sans en avoir les inconvénients.
- Le blanc de zinc ne sèche pas aussi promptement que les matières extraites du plomb, mais plus vite que les ocres (t); sa différence avec les blancs de plomb ordinaires est à peu près de 2 à 5, et même, s’il est broyé avec de l’huile d’œillette un peu vieille sans être grasse, il séchera aussi promptement que I ' blanc de plomb. Dans les cas où il se trouverait mêlé avec des matières qui œchent difficilement, et qu’on voulût y ajouter du dessiccatif, il faudrait se contenter d'ajouter un peu de couperose blanche (2), se donnant bien garde de se servir d’huile cuite avec des chaux de plomb, dont usent ordinairement les pEntres; car non-seulement elles jauniraient ce blanc, mais encore lui communiqueraient les qualités dé étères qu’on cherche ici à éviter pour l’impression des appartements; et, si l’on se trouve obligé de se servir de celte huile pour des noirs ou autres matières qui ne sèchent point, il faut avoir l’attention de n’en employer qu’avec discrétion, ainsi que le font les peintres dans le genre précieux.
- Pour employer en grand le blanc de zinc , il faut se servir de brosses très-douces, qui ne soient pas trop serrées, afin qu’il s’étende également, et, si la première couche est bien faite, la seconde achève parfaitement.
- Les expériences multipliées ont prouvé que 5 onces et quelques gros de blanc de zinc suffisaient pour l toise de superficie; il faut 9 à 10 onces de blanc de plomb de la seconde qualité; d’ailleurs ce plus de dépense serait bien compensé par l’avantage de l’inaltérabilité du blanc de zinc, et la confiance qu’d ne peut jamais altérer la santé de ceux qui habitent les appartements qui en sont peints, ni celle des ouvriers qui l’emploient.
- PIÈCE N° 3.
- Les pièces mises à notre disposition étaient au nombre de quarante-six ; elles avaient été adressées à M. Lechrire par diverses personnes : 1° par trente-cinq architectes, MM. Blouet, Bartaumieux A. Berthclin, Max Ber helin , de Bourran, Charpentier, Danjoy, Duban , Gounod, Guenepm, Gau, Janniard, Lebègue, Labrouste, Leblond, Leclère (Achille), Lesueur, Lassus, Lâchez, Le-sou fâcher, Marion, Pellechel, Phitippon, Renaud, Renié, Saint-Père, Saint-Agnan Boucher, Touchard , Trouillet, Fila, Fiollet-Leduc, de Falcour, Faudoyer, de Fienne, Fisconti; 2° par M. Paul Uelaroche, peintre d’histoire; 3° par MM. Debelte, ingénieur des mines. Daret, inspecteur des travaux au ministère de la guerre, Lemoine, inspecteur en chef des bâtiments de la guerre; 4° par M. Dauptain, fabricant de bleu d’outremer; 5° par MM. Denuelle et Lâcheuse, peintres décorateurs;
- (1) A l’aide de l’huile siccative au manganèse, la peinture au blanc de zinc sèche aussi vile que celle au blanc de céruse.
- (2) C’est ce que les chimistes appellent sulfate de zinc.
- Quarante-huitième année. Janvier 1849, 3
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- <;° par M. Lcmonon, greffier des lâtiments ; 7* par M. le comte Ttirpin de Crissé; 8° par MM. Bru-zard et Garrt i.
- M. Blouet déclare que, pendant deux anc, ce Manc, qui a été employé dans son appartement, n’a pas jauni comme le blanc de céruse ; que les peintures ont conservé leur solidité.
- M. B art aurai eux, qui a fait usage de ce blanc chez M. Halphen, notaire, dans divers appariements, dans le château de Saint-Germain, près Corbeil, appartenant à M. Darblay, établit que le blanc de zinc est préférable au blanc de céruse ; que la manière dont il s’est comporté sur les sculptures du château de Saint-Germain, près Corbeil, l’autorise à penser que l’emploi du blanc de zinc et des couleurs à base de zinc préviendra la subite altération que subissent les tableaux de nos grands maîtres.
- M. A. Berlhelin dit qu’il se plaît à reconnaître que le blanc de zinc présente de grands avantages sous le rapport de la fraîcheur et de la finesse des tons; qu’il lui a paru qu’à quantités égales de couches il couvre aussi bien que le blanc de céruse, sur lequel il a l’avantage de ne pas jaunir et, par conséquent, de laisser aux teintes employées toute leur fraîcheur primitive ; que, relativement à sa durée, il croit pouvoir affirmer qu’elle est égale à celle du blanc de céruse.
- M. Max Berlhelin, dans un certificat, exprime les mêmes faits que ceux énoncés précédemment ; i) fait ressortir ses avantages sous le rapport de la santé des ouvriers.
- M. de Bourran a observé les mêmes résultats; de plus, il dit 1* que les peintures pour décors ont parfaitement réussi, qu’il lui a semblé que ces peintures sont plus brillantes et plus agréables à l’œil; 2° que trois couches ont parfaitement couvert des bois de chêne et de sapin neufs. M. de Bourran parle aussi de l’innocuité de cette peinture.
- M. Charpentier déclare que la peinture au blanc de zinc donne des teintes plus blanches et des tons plus fins que le blanc de céruse.
- M. Danjoy dit que le blanc de zinc peut être employé en deux couches sur vieux fonds, à trois couches sur fonds neufs, et remplacer le blanc de céruse; qu’il a reconnu que la peinture exécutée à l’aide de cet oxyde a une fraîcheur de tons supérieure, enfin qu’il a été satisfait sous tous les rapports ; de plus, M. Danjoy dit qu’il est à sa connaissance que les agents qui noircissent le blanc de céruse sont sans action sur la peinture au blanc de zinc.
- M. Duban déclare avoir employé, dans diverses occasions, la peinture au blanc de zinc ; que cette peinture lui a paru couvrir autant que le blanc de céruse et donner incontestablement des tons d’une fraîcheur supérieure.
- M. Gounod dit qu’il a suivi les progrès de l’industrie nouvelle proposée par M. Leclaire; que, dès 1844, il a été au courant des améliorations qu’elle présente ; qu’il a fait un heureux usage de son application à la peinture des cabinets d’aisances, qui, jusqu’alors, étaient constamment noircis lors des vidanges; qu’il a fait employer le blanc de zinc par M. Leclaire et par d’autres peintres, et qu’il n’a eu qu’à se louer des résultats obtenus, soit sous le rapport de la transparence de la peinture, soit sous celui de la solidité; que, déplus, cette peinture couvre autant que la peinture à la céruse. M. Gounod termine sa lettre par faire ressortir les avantages que présente le blanc de zinc sous le rapport de la salubrité.
- M. Guenepin dit qu’il a fait employer la peinture au blanc de zinc par M. Leclaire-, qu’il lui a paru qu’elle couvre plus que le blanc de céruse, qu’elle donne des tons d’une grande fraîcheur et qu’elle est plus durable.
- M. Gau dit qu’il a fait exécuter par M. Leclaire, depuis 1845, divers travaux chez différentes personnes, et notamment à la banque de France; qu’il a reconnu que ces peintures, appliquées à une, deux ou trois couches, selon l’état des objets , produisent des tons frais et brillants ; que la peinture au blanc de zinc couvre autant que la peinture à la céruse, qu’elle a autant de durée que cette dernière.
- M. Janniard, qui avait fait préparer des planches d’échantillons de peinture à la céruse et au zinc, à exposé ces échantillons à l’action des gaz qui se dégagent des eaux d’Engbien, et il a constaté l’inaltérabilité des couleurs à base de zinc et l’altération de celles à base de plomb. Cet architecte dit que l’application de M. Leclaire le mettra à même de restaurer les peintures de cet établissement sans faire usage de laves émaillées et de faïences, qui auraient été la cause de dépenses considérables.
- M. Lebégue certifie que le résultat des éssais qu’il à fait faire lui a démontré 1° que le blanc de
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- zinc est plus blanc que la céruse et qu’il produit des teintes plus fraîches] V qu’il couvre tout aussi bien que la céruse; 3° qu’il est inaltérable aux émanations sulfureuses; 4“ que tous les entrepreneurs do peinture auxquels il en a imposé l’usage lui en ont fait (après l’avoir employé; le plus grand éloge. Tient ensuite la question d’hygiène pour les ouvriers.
- M. Labrous'e déclare qu’il a fait employer le blanc de zinc; que cette substance lui a paru aussi avantageuse que le blanc de plomb, et produire des tons d’une fraîcheur supérieure,
- M. Leblond certifie que, depuis plusieurs années, il fait employer, partout où il le peut, le blanc de zinc, à la satisfaction de tous les architectes et propriétaires ; que ce blanc est d’une fraîcheur beaucoup plus grande que celle du blanc de plomb; que son emploi n’est pas plus coûteux sous le rapport de la matière ni sous le rapport de la main-d’œuvre ; que sa solidité est au moins égale à celle du blanc do plomb, sinon supérieure ; enfin que son entretien est plus, facile, surtout son nettoyage.
- M. Achille Leclère dit qu’il a fait exécuter, par M. Leclaire et par d’autres entrepreneurs, des peintures au blanc de zinc; qu’il a reconnu les avantages de celte peinture, qu’il croit supérieure à celle au blanc de plomb; que le ton en est plus blanc, plus fin, et peut facilement prendre le poli; qu’il y a plus d’adhérence avec le fer; que celte peinture a la propriété de conserver sa blancheur dans les localités où les gaz détériorent promptement le blanc de plomb. Cet architecte parle aussi de l’avantage que présente le blanc de zinc pour les tableaux et pour la santé des ouvriers.
- M. Lesueur atteste qu’il a fait employer la peinture au blanc de zinc; qu’il a reconnu qu’on obtient plus de blancheur et plus de fraîcheur dans les tons qu’avec le blanc de céruse; que eette peinture a l’avantage de conserver plus longtemps cette fraîcheur et de subir beaucoup moins d’altéraiion par l’aclion du gaz. Cet architecte dit que, relativement à l’hygiène, cette peinture doit être encouragée.
- M. Lassus déclare que le blanc de zinc qu’il a vu employer est beaucoup plus beau de ton , comme fraîcheur, que le blanc de plomb; que sa solidité lui paraît être au moins égale, sinon supérieure, à ce dernier.
- Al. Lâchez, qui a suivi l’application du blanc de zinc en peinture, dit qu’il ne s’est intéressé èt l’application du blanc de zinc à la peinture que parce qu’il a l’intime conviction de la supériorité de cetie peinture sur celle au blanc de plomb,
- M. Lesoufacher certifie qti’après avoir assisté aux expériences faites par M. Payen au Conservatoire des arts et métiers, expériences qui avaient pour but de soumettre à l’action de l’hydrogène sulfuré des peintures au plomb et au zinc, il a fait employer dans des travaux importants la peinture à l’oxyde de zinc, et qu’il a reconnu la supériorité incontestable de celte peinture sur celle au blanc de céruse, La peinture au blanc de zinc produit, dit-il, des tons d'une grande fraîcheur, d’une parfaite solidité, et couvre les fonds d’une manière très-complète.
- M. Marion, qui n’a d’abord fait employer la peinture au blanc de plomb qu’avec la réserve que commande la prudence, félicite Al. Leclaire des avantages que présente cette application.
- Al. Pellechet, qui a fait exécuter des peintures au blanc de zinc, déclare qu’il a reconnu qu’on obtient avec le blanc de zinc plus de blancheur et plus de fraîcheur dans les tons qu’avec le blanc de céruse ; que le blanc de zinc a, de plus, l’avantage de conserver cette fraîcheur de tons et de ne pas s’altérer par l’action des gaz.; il déclare, en outre, qu’il a été tellement persuadé de la bonté et de fe solidité de ces peintures, qu’il n’a pas hésité à recommander leur emploi à divers entrepreneurs.
- Al. Philippon certifie, après avoir fait usage de la peinture au blanc de zinc, que cette peinture offre des avantages marqués sur la peinture au blanc de plomb : ces avantages sont i° de ne pas être nuisible à la santé des ouvriers qui l’emploient; 2° de u’ètre point attaquée par les gaz; a? d’être d’une blancheur qui paraît inaltérable à l’air.
- Al. Penaud déclare que Al. Leclaire a exécuté, sur sa demande, des peintures au blanc de zinc, et que ces peintures ont, jusqu’à présent, donné un très-boa résultat.
- Al. Renié A il qu’il a fait employer, depuis plus de deux ans, la peinture au ldanc de zinc, et qu’un salon tout lambrissé, qui se trouve au ministère de la guerre, est aussi frais que s’il venait d’être imprime ; que ce blanc a l’avantage de ne pas jaunir dans les parties privées d’air ; des derrières de volets, tou* jours rep'iés, n’ont pas changé de ton).
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- Parmi les avantages de la peinture au blanc de zinc ; cet architecte signale éncore son innocuité dans la préparation, son inaltérabilité par les gaz; il dit que des latrines ont été, au ministère de la guerre , peintes au blanc de zinc, d’autres aü blanc de plomb; que ces dernières sè sont plombéés, ce qui n’à |ias eu lieu pour les premières.
- Mi Saint-Père dit qu’à son avis la supériorité des couleurs à basé de zinc sur celles à base dé plomb est incontestable; qu’elles ont l’avantage inappréciable de n’offrir aucun des graxès dangers dû plomb pour la santé dés ouvriers qui fabriquent ou qui emploient la céruse ; qu’il faut y ajouter ceux de ne pas noircir sous l’action du gaz hydrogène sulfuré, d’avdir une fraîcheur dé tort et üné transparence plus grandes qu’on ne l’obtient avec les Céruses.
- Mi Saini-Âgnaû Boucher déclaré qu’il a fait employer le blanc dé zinc dans des travaux de peinturé qu’il a fait exécuter depuis plusieurs années, soit par les ouvriers de 31. Leclaire, soit par d’autres, et qu’il a trouvé ce nouveau blanc préférablé au blanc de céruse pour la fraîcheur des tons et leur conservation.
- M. Touchard, après avoir fait emp'over dès peinturés au blanc de Zirtc, émet l’avis qu’il Croit qu’il est impossible d’obtenir un meilleur résultat, résultat bien supérieur à celui qu’on obtient générale* ment par l’emploi du blanc de plomb, tant pour la fraîcheur des tons, qui ne s’allèreril pas; que pour la solidité de la peinture.
- M. Trouillel déclare; dans l’intérêt dé l’art de la peinture en bâliménts, que l’emploi du blanc de zinc dans les travaux exécutés sous ses ordres a toujours donné pour résultat fraîcheur de teinte à l’intérieur, solidité à l’extérieur et même conservation des tons les plus fins soumis aux émanations sulfureuses.
- 31. Fila dit qu’il a eù plusieurs fois l’océasion de faire employer par 31. Leclaire des couleurs au blanc de zinc, et qu’il a pu obtenir une supériorité réelle de ce blanc sur le blanc de cérusë employé jusqu’ici; que les tons plus frais conservent cette fraîcheur au lieu de noircir, comme cèla est inévitable avec les blancs de plomb ; que les couleurs préparées avec le zinc couvrent autant que celles préparées à la céruse.
- 31. Fiollêl-tèdûc fait connaître qu’il a employé, dans les chapelles du choeur de Saint bénis, du blanc de zinc et des couleurs à base de zinc; ces peintures, faites à la cire, ont une transparence et une fraîcheur de ton que l’on n’obtiendrait jamais avec des couleurs à base de plomb : qu’il a reconnu, pendant cette expérience, que cës couleurs sont d’un emploi facile à la cire ou à l’huile j que léur supériorité lui semble tellement incontestable qu’il én proposera l’èinploi dans toutes lés peinturés qu’il sera appelé à exécuter.
- 31. de F alcour certifie que le blanc de z rtc est supérieur, comme effet ëf solidité, au blanc de céruse; que e’est avec confiance qu’il en recommandera l’emploi à l’intérieur, mais aussi él tout particulièrement dans h> extérieurs d’édifices.
- M. P'avdoyer déclare qu’il a été mis à même de reconnaître quë les couleurs à base de zinc ont, sur les couleurs à basé de plomb qu’on emploie ordinairement, l’avantage de produire des tons d’une fraîcheur incomparablement supérieure et de s’altérer beaucoup moins dans un même laps de temps ; qu’à nombre égal de couches les peinturés faites avec lë blanc de zinc sont au moins aussi solides que celles faites avec le blanc dé céruse ; que les couleurs à base de zinc lui paraissent couvrir aussi bien que celles à base de plomb.
- Convaincu, par des essais faits dans lë laboratoire de 31. Payen, que la peinture à base de zinc ne noircit pas par l’acide hydrosulfurique, 31. Faudoyer a fait employer cette peinture dans lès laboratoires de MM. Payen, Péligol et üomsingault, au Conservatoire des arts et métiers.
- 31. de Fienne dit qu’il a fait exécuter, par 31. Leclaire, des peintures au blanc de zinc; qu’il en a été tellement satisfait que, s’il a d’autres travaux de peinture à faire exécuter, ce sera le blanc de zinc qp’il fera mettre en usage.
- 31. P'isconti établit que, quoique la peinture au blanc de zinc soit connue depuis peu de temps, elle offre assez de garantie pour qu’on puisse apprécier le mérite de son application ; qu’il s’est assuré que ce;te [teinture et les couleurs à base de zinc couvrent aussi bien que la céruse, en donnant des teintes plus
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- pures, pfus brillantes, plus transparentes que les peintures et couleurs à base de plomb et de cuivre.; que les couleurs à base de zinc résistent à l’action des courants d’hydrogène sulfuré les plus puissants et supportent également l’influence atmosphérique, soit en dedans des maisons, soit à l’extérieur; qpa la supériorité de l’emploi du blanc de zinc sur la céruse, dans les travaux à l’huile, à l’essence, à la çire, sur les bois et sur les enduits, lui est tellement démontrée, qu’il n’hésite pas à en recommander l’emploi.
- M. Paul Delaroche s’exprime ainsi : La Société d’encouragement doit s’occuper de. votre belle aj -pliçation, aux arts et à l’industrie, des couleurs à base de zinc ; s’il ne m’est pas. permis de parler des bien-f lits si précieux qui en résultent pour la santé et la vie des ouvriers, et si je dois laisser à la science le soin de les constater avec tpule l’autorité qui lui appartient, je regarde çornme un devoir de vous remercier au nom des arts et de vous féliciter, monsieur, d’tine découverte qui mettra désormais à l’abri d’une destruction , si prompte naguère, les chefs-d’œuvre de la peinture. Agréez, etc.
- M. Debetle, ingénieur des mines, dit que les applications qu’il a vu faire du blanc de zinc l’ont convaincu 1° que la peinture au zinc, appliquée à deux ou trois couches, couvre au moins aussi bien que la peinture à la céruse employée dans les mêmes proportions; 2° qu’il présente sur le blanc de plomb l’avantage de prendre un très beau poli par un simple ponçage, et de suppléer ainsi, à peu de frais, le stuç ; 3h qu’il est entièrement inaltérable sous l’action des miasmes et de divers agents atmosphériques; qu’il peut être employé dans les laboratoires de .chimie , les lieux d’aisances ; 4° que son emploi ne présente aucun danger pour les ouvriers.
- M. Debetle dit qu’il a assisté à la préparation du blapc de zinc, à sa récolte, qu’il en a respiré et qu'il n’a éprouvé aucune indisposition.
- M. Daret, inspecteur des travaux au ministère de, la guerre, déclare 1° que M. Leclaire a exécuté, depuis plusieurs années, des peintures au ministère de la guerre, en employant le blanc de zinc ; que ces peintures ont conservé leur fraîcheur, et qu’elles lui paraissent aussi solides que celles faites au blanc de céruse; 2° que, pour peindre sur plâtre et sur bois neufs, il n’a jamais été nécessaire de donner plus de trois couches; que les peintures faites à une couche pour en renouveler d’anciennes ont donné un résultat tel, qu’il a p,u , dans bien de§: cas, éviter de faire donner deux couches : quant à la durée, il ne lui reste aucun doute qu’elle sera aussi longue que celle de la peinture à la céruse.
- M. Lemoine, inspecteur en chef des bâtiments de la guerre, fait connaître qu’il a visité les locaux où l’ori donng à l’hôpital du Gros-Caillou, les bains sulfureux, et que la peinture qui a été faite au blanc de zinc a parfaitement résisté à l’action dusqufre, eequi luidonne de l’avantage sur les peintures à la céruse.
- i\1. Dauplain, fabricant de, bleu d’outremer, écrit de Londres, le 17 septembre, qu’il a examiné le blanc de zinc qui lui a été adressé par M. Leclaire -, que ce blanc résiste parfaitement à l’action de l'hydrogène sulfuré; il prie M. Leclaire de lui confier la vente de cg produit pour l'Angleterre, M. Dauplain pense qu’on pourra mêler le blanc de zinc à l’outremer, qui se marie très-difficilement avec la céruse et avec les argiles.
- M. Denuelle, peintre décorateur, déclare qu’il a employé, pour des travaux d’apprêts et de» décoration de l’église collégiale de Saint-Denis, le blanc de zinc, et qu’il réunit toutes les qualités désirables pour la peinture ; que l’emploi on est facile, l’aspect éclatant, et qu’il acquiert une grande dureté.
- M. Lachaise, entrepreneur de décorations, atteste que, depuis trois ans, il se sert des couleurs de zinc fabriquées par M. Leclaire-, qu’il les a expérimentées de toutes les façons, sqil par des moyens chimiques, soit par application à l'huile, à l'aquarelle, à la colle ; que, flans toutes ces occasions, il a reconnu l’admirable propriété qu’elles on.t de n’être altérées par aucun gaz et de rester toujours telles qu’elles sont au moment de l’emploi; qu’il a reconnu que la dorure faite avec des ors vert ou blanc, lorsque i’on se sert, pour les apprêts, du siccatif Leclaire, est beaucoup, moins sujette à.noircir que par les moyens ordinairement employés; que les couleurs et siccatifs de M. Leclaire sont d’un emploi aussi facile que Les couleurs à base de plomb et que les hurles grasses; que, de plus, elles Q,nt un mat et une dureté qui les rendent très-agréables pour les décorations et la halle peinture en hàliments.
- M. Lemonon, greffier des hàliments, déclare 1° que M. Leclaire a fait, pour son compte, des travaux de peinture dans lesquels il a employé du blanc de zinc au lieu de céruse ; que ces peintures, qui sont de nuances différentes , lilas , gris perle, etc., recouvrent très-bien les bois neufs ; 2® que M. Lez
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- PROCES- VERBAUX.
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- claire, pour lui démontrer que le blanc de zinc ne couvre pas moins que le blanc de céruse, lui a offert de ne donner que deux couches avec ses peintures * et qu’en effet deux couches seulement ont été données, et que ces peintures sont aussi pleines ét aussi couvertes que si elles avaient reçu trois couches de blanc de céruse.
- M. Turpin de Crissé rend compte des essais quffi a faits avec lés couleurs de M. Leclaire dans quelques paysages; il dit que plusieurs de ces couleurs présentent, pour les peintres, des avantages, mais que le temps seul permettra de bien juger toutes ces couleurs.
- M. Bruzard, architecte de la préfecture de police, déclare i° que, depuis que M. Ledaire est entrepreneur de peinture à la préfecture de police, il a toujours employé le blanc de aine pour tous les tra^ vaux dont il a été chargé ; 2° qu’il a suivi avec soin les procédés employés par cet entrepreneur, et qu’il s’est assuré que ces travaux étaient parfaitement exécutés ; que lé blanc de zinc s’étend parfaitement, que la peinture est plus brillante et d’un ton plus égal que lorsque la base était le blanc dé céruse} 3° que d’autres avantages résultent encore de l’emploi de ce blanc; qu’ainsi, dans les lieux d’aisances, et dans les autres localités exposées à des émanations de gaz hydrogène sulfuré, la peinture n’a jamais cté altérée ; 4° enfin que les pièces dans lesquelles ce mode de peinture a été employé peuvent être immédiatement occupées sans que la santé des personnes qui y séjournent soit compromise.
- Celte dernière lettre n’a pas été adressée à M. Ledaire, mais elle a été écrite en réponse à une lettre de M. le secrétaire de la Société d’encouragement, à M. le préfet de police, le 7 octobre 1348 , lettre par laquelle on demandait à ce magistrat des renseignements sur les travaux de peinture exécutés à la préfecture de police avec l’oxyde de zinc.
- M. Garrel, architecte, déclare qu’il s’est occupé de l’emploi des couleurs à base de zinc depuis deux ans, que les tons fournis par ces couleurs sont incontestablement plus frais que ceux obtenus par la céruse, qu’elles couvrent autant que les couleurs à hase de plomb.
- M. Garrel certifie, en outre, qu’il a acquis la conviction que les couleurs au zinc sont salubres et ne peuvent nuire à la santé des ouvriers.
- M. Ernest Barruel, ancien préparateur de chimie à la faculté de médecine de Paris, pharmacien rue Saint-Jacques, 172, membre de la Société médicale du 12* arrondissement, déclare que, ayant suivi très-exactement la fabrication du blanc de zinc et des couleurs à base de zinc introduits dans l’industrie par M. Ledaire, il affirme qu’aucun des ouvriers, non plus que lui, ni M. Ledaire, n’ont été incommodés par suite de celte fabrication, quoique, parfois, les uns et les autres aient absorbé des quantités notables de cet oxyde.
- Extrait des procès-verbaux des séances du conseil d'administration de la Société
- d'encouragement.
- Séance du 3 janvier 1849.
- Correspondance. Un concurrent qui prend pour devise, l'invention est le principe de tous les biens dont l’homme jouit et que Dieu ne lui a pas accordés directemen t, annonce avoir établi une nouvelle machine à fabriquer les filets de pêche qui, selon lui, remplit les conditions que la Société impose aux concurrents par son programme. Il demande son admission au concours , et joint à sa lettre un paquet cacheté renfermant un mémoire sommaire sur la nouvelle machine et des échantillons de filets confectionnés à l’aide de cette même machine.
- Un concurrent dont le nom est renfermé dans un billet cacheté adresse deux mémoires pour prendre part au concours du prix proposé par Mme la princesse de Galilzin sur les inconvénients de la pomme de terre considérée comme nourriture trop habituelle du peuple.
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- PROCÈS-VERBA.IIX.
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- Un concurrent, avec cette dev ise, à l'industrie sucrière, transmet un mémoire avec dessin pour prendre part au prix proposé pour un moyen de révivification du noir animal.
- M. Charnbaud, à la Rochefoucauld ( Charente ), adresse des échantillons, de pierres lithographiques provenant d’une carrière exploitée dans cette localité ; il se met sur les rangs pour le concours relatif à la découverte de carrières de pierres lithographiques.
- . M Dimand-Narat, rue du Cherche-Midi, 59, expose qu’en 1842 la Société d’en-rouragement lui a décerné une médaille d’argent pour son nouveau système de gravure en relief remplaçant la gravure sur bois. Il appelle aujourd’hui l’attention de la Société sur les perfectionnements qu’il a apportés à ses procédés et l’extension qu’il a donnée à leurs diverses applications (1).
- M. Simon fils, imprimeur-lithographe, à Strasbourg, adresse à la Société des épreuves d’impressions lithographiques en couleur, fruits d’un travail qu’il a entrepris dès 1844, par un procédé à peu près analogue à celui de M. Lemercier, qui a été récompensé par la Société. Ce procédé consiste à se servir d’une pierre graissée sur laquelle on étend le vernis en une couche assez mince pour qu’acidulé fortement et imprimé à l’encre noire le ton général s’imprime gris assez foncé. Avant l’acidulation, les lumières et les demi-teintes de ce ton au blanc sont enlevées au grattoir, et la transition de ce ton aux parties les plus foncées qui sont faites à l’encre lithographique est obtenue par du crayon frotté au moyen d’estompes de liège. ,
- M. Simon joint à sa lettre, 1° un ouvrage d’écriture ornementée d’après les compositions de M. Midolle, publié en 1834 et 1835. Cet ouvrage est imprimé en couleur par les procédés connus plus tard sous le nom de chromolithographie ; les planches qui y ont servi sont le produit de reports de planches gravées sur pierre qui ont été employées au même ouvrage en noir. 2° Plusieurs planches représentant des lichens, imprimées en diverses couleurs en 1835 par le même procédé, pour servir à l’ouvrage de M. le professeur Fée. 3° Un travail de gravure sur pierre représentant la cathédrale de Strasbourg dessinée et rapportée d’après des épreuves daguerréotypées. En entreprenant ce travail, l’auteur a eu d’abord pour but d’essayer jusqu’où il pourrait arriver par l’emploi de la gravure sur pierre, puis de saisir en un seul jet un grand ensemble que présente la belle invention de Daguerre, et arriver à rendre plus exactement qu’on aurait pu le faire depuis la véritable forme de la cathédrale.
- M. Janinet, à Haguenau ( Bas-Rhin), prie la Société de faire examiner un mémoire sur un nouveau mode de construction des tables de résonnance des instruments de musique à cordes et à archet.
- Objets présentés. M. Gratpauche, statuaire en bronze, rue de Lille, 20, soumet à l’appréciation de la Société des objets d’art en métal dit venusium. Ces objets sont, 1° un satyre, l’un des chefs-d’œuvre du célèbre Clodion; 2° une main de femme déposée sur le bronze ordinaire et qui, en l’enlevant, donne un exemple de l’analyse anatomique comparée.
- (0 Ce procédé est décrit page 382 du Bullejin de la Société, année 1842.
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- PR ÔCES- VER RALT.
- Quant aux qualités du venu sium , M. Gralpouche fait observer que, laminé à l'iiôle] des monnaies, le résultat en a été satisfaisant, et que, exposé par M. Gatteaux dans un local réservé en plein air, il a subi les effets des intempéries, et s’est classé au rang des métaux que M. Gratpauche dit parfaits.
- Les ouvrages suivants sont déposés sur le bureau :
- 1° Rapport de M. Girardin à la Société d’agriculture du département de la Seine* Inférieure sur deux écrits de MM, Moreau de Jonnès et Loiseleur - Deslongchamps relatifs à la richesse agricole de la France et à l’insuffisance des récoltes de céréales;
- 2° Notices agricoles et horticoles présentées au cercle pratique d’horticulture et de botanique du département de la Seine-Inférieure, dans sa séance du h août 1848, par le même; -
- 3° Notices scientifiques présentées à l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen, par le même;
- h° bulletin de la Société pour Vinstruction élémentaire, 3e année, novembre 1848 ; 5° Moniteur industriel des 21, 24, 28 et 31 décembre 1848 ; -6° Belgique industrielle des mêmes dates.
- Rapports des comités. M. Payen lit un rapport sur la proposition de faire étudier, dans le grand-duché de Rade, l’extraction du sucre de la betterave desséchée.
- Dans la dernière séance, la Société s’est prononcée, en principe, sur l’utilité qu’il y aurait d’envoyer un ingénieur-chimiste à l’étranger pour étudier le procédé de M, Schut-%enbach et constater ses résultats économiques.
- Le comité des arts chimiques, après avoir délibéré sur cette importante question, a pensé qu’il conviendrait d’obtenir du voyageur de la Société non-seulement les données numériques relatives à tous les détails de l’opération, mais encore les dessins des appareils de découpage, de dessiccation des cossettes de betteraves.
- Le comité a pensé que M. Lamy, ingénieur-chimiste, sorti, avec un diplôme, de l’école centrale des arts et manufactures, présentait les conditions désirables; que son zèle, son intelligence répondraient parfaitement aux vues du conseil d’administration, En consé* quence, le comité propose au choix du conseil M. Lamy pour remplir cette mission. Après une discussion, le conseil approuve le choix du comité. ;
- La question de fixer le chiffre de la dépense est renvoyée à la Commission des fonds pour en délibérer de concert avec le comité des arts chimiques,
- Au nom de la commission des fonds, il est donné lecture d’un rapport sur la de* mande de Mme veuve Guillot, tendant a ce que la Société continue d’allouer à son fils Gustave la subvention quelle lui a accordée pour ses études à l’école centrale des arts et manufactures, .
- • La commission des fonds propose d’allouer, pour l’année scolaire 1848-4849, une somme de 600 fr. en faveur du jeune Guillot. ( Approuvé. )
- M. de Silvestre a la parole pour lire un rapport sur l’école industrielle et de com-? merce de la rue de Charonne , dont M. Pinel-Grandchamp est directeur,
- Les conclusions tendent 1° à prendre en considération la demande de M, Pinel-Grandchamp; 2° à renvoyer le rapport à la commission des fonds; 3° à recommencer
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- PROCÈS-VERBAUX.
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- l’école industrielle de la rue de Charonne à l’attention du ministre de l'instruction publique et de celui du commerce, ainsi qu’à celle du conseil municipal de Paris,
- Les conclusions du rapport sont adoptées,
- Au nom du comité des arts mécaniques, il est donné lecture, pour M. Le Chatelier, d’un rapport sur un moyen de sécurité proposé par M. Le Gavrian, ancien négociant à Orléans, pour l’exploitation des chemins de fer, e
- Le comité propose de faire insérer le rapport au Bulletin. ( Approuvé. } ( Voy, plus, haut, ]). 10. )
- Communications. M. de Calmant pense qu’il est utile de porter à la connaissance do la Société un bill du parlement anglais du mois de mars dernier, qui établit, pour toutes les nations, les mêmes droits pour l’importation et l’exportation des produits et matières dans ses possessions des Indes, sans crainte que son industrie et son commerce puissent en souffrir,
- M. de Colmont présente de rapides aperçus sur l’influence que cette grave mesure peut exercer sur la situation de nos colonies, et recherche les motifs qui ont pu faire prendre à l’Angleterre une décision qui semble en contradiction avec la constante protection dont elle a couvert son pavillon,
- Rechercher l’intérêt qui a servi de guide à l’Angleterre, rattacher à cette question la situation de nos colonies, paraît, à M. de Colmont, digne de tout l’intérêt, de toute la sollicitude de la Société d’encouragement.
- M. Dumas a recueilli des renseignements sur les motifs qui ont déterminé le parler ment anglais; c’est d’amener ses marins à faire des transports au même prix que ceux des États-Unis d’Amérique, en forçant les constructeurs de navires, en Angleterre, à renoncer à des privilèges, à des droits d’une date fort ancienne. Si le comité de commerce se propose d’étudier celte question, M, le président se fera un devoir de mettre à sa disposition les documents officiels.
- M. Darblay, l’un des vice-présidents, émet le vœu que cette question soit surtout étudiée sous le point de vue de la situation de nos colonies.
- M. de Colmont fait voir que le fait sera présenté comme un argument contre le sysr tème qui régit les colonies, quoiqu’on ne doive établir aucune analogie à cet égard, L’Angleterre a voulu sans doute donner un exemple qu’elle espère faire suivre par les autres nations ; le commerce français! n’a rien à gagner à cette mesure.
- Le conseil prend en considération la proposition de M. de Colmont. La nomination de la commission spéciale à laquelle elle sera renvoyée est ajournée à la séance prochaine.
- M. Seguier signale à l’attention de la Société les ouvrages faits au tour par M. Petrus, et il pense que les outils et appareils que l’auteur a imaginés pour des productions si difficiles pourraient recevoir, clans l’industrie, d’utiles applications ; sous ce rapport, il demande que le comité des arts mécaniques veuille bien procéder à leur examen. -
- M. le président appelle l’attention de la Société sur l’ouvrage de M. Saint-Marc Gi-rardin, dans lequel ce haut fonctionnaire de l’université s’est plu à citer l’école de la rue de Charonne comme un modèle,
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- PROCES-VERBAUX.
- Séance du VI janvier 1849.
- Correspondance. M. le ministre de l'agriculture et du commerce transmet, de la part de M. Herbin [Louis], cambreur, rue Mouffetard, 59, une note dans laquelle il expose que les peaux de veau, après avoir été tannées et corroyées, perdent les six dixièmes de leur poids; il annonce que, par un procédé qu’il ne décrit pas, il peut faire rapporter un dixième de plus aux peaux de veau.
- M. Simon fils, imprimeur-lithographe, à Strasbourg ( Bas-Rhin ), en complétant son envoi de spécimens lithographiques, transmet quelques documents nouveaux sur ses procédés de gravure sur pierre.
- M. Tïaw, au Havre ( Seine-Inférieure ), en rappelant que nos contrées maritimes produisent abondamment une petite plante de la famille des atriplicées, la salicornia herbacea ( criste marine ), dont on n’a jusqu’à ce jour employé les tiges que comme condiment au vinaigre, et dont, par conséquent, l’usage est extrêmement limité, énonce qu’il est le premier qui ait conçu l’idée d’en tirer un meilleur parti et d’en faire des conserves alimentaires.
- M. Viau fait remarquer que ces conserves ont la saveur des haricots verts, remplacent ce légume et se traitent de la même manière, avec cette différence qu’on peut les manger aussi bien au gras qu’au maigre ; il faut jeter l’eau de cuisson qui est amère et ne pas y mettre de sel.
- M. Stahl, artiste mouleur du muséum d’histoire naturelle, rue de Paradis, au Marais, 14, annonce avoir trouvé un moyen qui, selon lui, rendra un véritable service pour la perfection des moulages à creux perdus des bas-reliefs, comme médailles, monnaies, inscriptions, etc. ,
- Par ce procédé on est dispensé, pour les objets précieux, de savonner ni d’huiler les moules, ce qui rendra les épreuves beaucoup plus parfaites.
- M. Stahl dépose un paquet cacheté qui renferme la description de son procédé pour prendre date, dans le cas où quelque autre personne se présenterait.
- M. Am'édée Durand fait observer que, dans les procédés de moulage usités en Italie, on n’emploie plus ni savon, ni huile, mais de l’eau, et que les moules se détachent bien; il rend, d’ailleurs, hommage aux ingénieuses inventions de M. Stahl.
- M. Michelin ajoute qu’on doit à cet habile mouleur une collection de huit à neuf cents objets d’histoire naturelle qu’il aurait été bien difficile d’obtenir par les procédés usités.
- Le conseil décide que la description du nouveau procédé de moulage de M. Stahl, renfermée sous cachet, sera déposée aux archives.
- M. Rouget de Lisle dépose, au nom de MM. Raphanel et Ledoyen, de nouveaux documents sur l’usage qu’on a fait, en France, en Angleterre et en Amérique, de leur procédé de désinfection des matières stercorales, et de l’emploi, comme engrais, de ces matières désinfectées.
- M. Debacq , passage des Petits-Pères, 19, soumet à la Société les procédés qu’il a imaginés pour transformer promptement les matières fécales en poudrette, et l’appareil qu’il place au-dessus du dernier siège de chaque maison pour empêcher les émanations qu’elles répandent quand elles sont en fermentation.
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- PROCÈS-VERBAUX.
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- M. Commandeur, fabricant d’étoffes, à Lyon, appelle l'attention de la Société sur un perfectionnement qu’il a ajouté au métier Jacquart.
- Objets présentés. M. Vaté, rue Corbeau, 28, faubourg du Temple, appelle l’attention de la Société sur un appareil à imprimer mécaniquement la lithographie.
- M. Péligot présente, de la part de M. Marcus, un serre-papier en cristal dont il fait remarquer la pureté ; il annonce que M. Marcus se propose d’adresser à la Société une notice sur la fabrication du cristal, dans laquelle il établira les titres de priorité de la verrerie de Saint-Louis pour la fabrication du cristal en France.
- M. Gillet, chez M. Steinhaut, quai Malaquais, 15, prie la Société de faire examiner des machines propres aux opérations de la menuiserie, telles que la confection des tenons, des mortaises, feuillures, sciage, etc., machines qui fonctionnent aux Thernes.
- M. Guillaume, ingénieur-mécanicien , rue des Vieux-Augustins , 62 , présente une presse à timbre sec dans laquelle les deux conducteurs parallèles sont supprimés et remplacés par deux leviers à l’extrémité desquels un ressort force la presse à remonter d’elle-même.
- M. Conaty* rue de Ponthieu, 43, présente un instrument destiné à reconnaître la quantité d’alcool contenue dans les vins et liqueurs, et qu’il appelle ébullioscops à tige droite.
- Les ouvrages suivants sont déposés sur le bureau :
- 1° Bulletin des séances de la Société centrale d’agriculture, par M. Payen, secrétaire perpétuel, 2e série, t. IV, 1848;
- 2° Annales de la Société centrale d’horticulture de France, décembre 1848 ;
- 3° Séances et travaux de l'Académie de Reims, 1848-1849;
- 4° Philosophie et art du drainage, par M. Thâckeray, 1849 ;
- 5° Nouveau procédé pour la culture de la vigne, par M. Persoz, professeur à la faculté des sciences de Strasbourg ;
- 6° La Belgique industrielle des 4, 7, 11 et 14 janvier 1849 ;
- 7° Le journal le Courrier français des 7, 9, 12 et 14 janvier ;
- 8° La Réforme agricole, scientifique et industrielle, par M. Boubée;
- 9° Les n03 11 et 12, 7e volume, de la Revue générale de Varchitecture et des travaux publics, publiée sous la direction de M. César Daly;
- 10° Le Moniteur industriel des 4, 7, 11 et 14 janvier 1849.
- M. Benoît, ancien membre du conseil, fait hommage d’un ouvrage intitulé, Nouvelles expériences sur la poussée des terres, par M, Audé, lieutenant-colonel du génie en retraite : il est suivi de l’historique des anciennes expériences, de l’exposé des constructions graphiques relatives à la poussée des terres et de la comparaison des résultats de l’expérience avec ceux de la théorie., par M. Domergue, capitaine du génie.
- Le conseil accepte le dépôt cacheté fait par M. Artur, et contenant 1° des calculs d’expériences relatifs aux condensations des liquides à leurs surfaces libres ; 2° l'explication d’une expérience de M. Donny. ,
- Rapports des comités. Au nom du comité des arts chimiques, M. Gaultier de Clau-
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- bry lit un rapport, sur. les. procélés de trempe de l’acier chez les Kurdes, signalés par M. Nicolo MilonaS;.
- M. Milonas, longtemps consul en Orient, a communiqué les données qu’il a pu recueillir. Qn trpqve, 4ans ces détails, des faits qui s’accordent avec ce que l’on connaît déjà sur le travail de l’acier; mais quelques parties des procédés ne peuvent s’expliquer.
- L’utilité que pourrait présenter la connaissance des moyens dont une longue pratique a prouvé l’efficacité détermine le comité des arts chimiques à demander dp l’autoriser à faire, sur cette question, des essais qui conduiraient à des résultats utiles.
- Le conseil prend en considération la proposition du comité des arts chimiques.
- Au nom du comité d’agriculture, M, Iluzard lit un rapport sur un mémoire de M-e de Vioménil relatif à l’alimentation des vaches laitières.
- Il résulte de ce rapport que la Société n’ayant point été mise à mômë de connaître le nouveau mode de l’alimentation des vaches, elle ne peut se prononcer sur des entreprises en projet et dont les résultats avantageux sont au moins problématiques. Le comité estime qu’il y a lieu dp. remercier Mme de Vioménil de sa communication. (Approuvé.)
- Au nom du même comité, M. Huzard lit un rapport sur un ouvrage intitulé, L'art d'élever les vers à soie au Japon. Cet ouvrage, dû au zèle éclairé de M. Bonafous, peut donner à nos éducateurs de vers à soie des idées nouvelles pour l’amélioration d’unq do nos industries les plus importantes.
- Le comité propose de remercier M. Bonafous de l’hommage de son livre.
- Le conseil adopte ces conclusions, et, sur la proposition d.e Hf. lp président, il ren-yoie le rapport à la commission du Bulletin.
- Communications. M, Calla a la parole pour une communication relative à l’industrie belge.
- Lors de l’exposition des produits de l’industrie belge, en 1847, le gouvernement français, persuadé de l’utilité d’avoir, sur les produits de l’industrie et les moyens d’exécution en Belgique, des documents qui l’éclairassent sur les rapports internatioi naux des deux pays, pomma une commission dont M. Calla fit partie. Chaque membre, selon sa spécialité, se chargea de recueillir des renseignements sur les produits exposés, et sur les procédés et appareils qui servaient à les confectionner.
- M. Calla a fait un travail étendu sur l’exploitation de la houille , la fabrication du fpr et la construction des machines.
- La publication que le ministre de l’agriculture et du commerce se propose de faire, du recueil des divers rapports ne pouvant avoir lieu qu’à une époque éloignée, M. Calla, après en avoir conféré avec ses collègues du comité des arts mécaniques, demande au conseil l’autorisation de lui donner communication de son travail dont la publication dairs le Bulletin pourrait avoir quelque utilité.
- Après avoir donné lecture de la première partie de son rapport, M. Calla annonce qu’il continuera cette lecture dans la prochaine séance.
- M. Darblay, l’un des vice-présidents, appelle de nouveau l’attention delà Société sur l’opération du drainage, et expose les motifs qui lui font désirer que la machine à fabriquer les tuyaux de terre cuite employés dans cette fabrication soit mise en activité.
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- HlOCÈS-VER BAUX i
- M. lô président annonce que la Société a voté l’achat d’uhe machine propre à cet usage, et que M. Thackeray sé chargera de désigner celle qui, d’après les derniers concours ouverts en Angleterre, paraîtra mériter la préférencei
- M. Combes ajouté que le mode de dessiccation et de cuisson des tuyaux est un sujet qu’il regarde comme d’une importance égalé à celle de la machine.
- Séance du 31 janvier 1849.
- Correspondance. M. Ëerthet, chef d’atelier tisseur, à Lyon, rappelle qu’au mois de décembre 1847 le secrétaire de la Société l’informa dé la prise en considération de la communication adressée à la Société par la chambre de commerce de Paris> au Sujet de perfectionnements à la machine Jacquart.
- Gétte machine, nommée armurière, consiste en un mécanisme applicable au bâti de toutes les machines Jacquart. Il donne la facilité dé produire quatre à huit armures 'différentes avec les mêmes cartons, et d’en changer à volonté. Ün seul rang dé crochets et une seule corde à chaque lisse suffisent pour amener ce résultat.
- Malgré la cessation du travail pendant l’année 1848, ce système s’est propagé à cause de l’économie qu’il procure, et déjà plus de ceht machines sont en activité dans les ateliers de Lyon.
- M. Berthet, craignant que les plans et la description remis parla chambre de commerce ne soient pas jugés Suffisants pour apprécier le mérite de cette machine, offre à la Société de lui en expédier une dans les dimensions d’usage, ou seulement un modèle.
- M. Bresson, à Rouen ( Seine-Inférieure ), adresse uiie note explicative des machines importées en France par M. Leveillé, et qui fonctionnent depuis plusieurs mois dans son grand établissement à Rouen. Ces machines sont ou nombre de trois; la première est une dégorgeuse concentrique, la deuxième une dégorgeuse excentrique, la troisième une machine à tordre. Toutes trois ont pour objet le lavage et la manipulation que subissent les cotons en écheveaü dans les diverses opérations de la teinture (1).
- Mme Ve Ménétrier, à Dole (Jura), adresse la description d’uné machine à vapeur rotative dé feu son mari, eh exposant que lés essais et les expériences ont absorbé ses ressources; elle sollicite la bienveillance de la Société pour l’achèvement de cette oeuvre.
- M. Châtelain , à Neuilly ( Seine ), appelle l’attention de la Société sur une méthode d’enseignement de la géométrie appliquée à l’industrie.
- Objets présentés. M. Bouhon, ferblantier-lampiste, place Desaix, 7, présente un modèle de voiture portant un appareil qu’il appelle cale à fléau, destiné à prévenir les accidents causés par le recul des voitures dans les montées difficiles , et faciliter la progression ( même avec charge extraordinaire ) par I’épaulement alternatif du cheval.
- M. Juzé, boulevard Mont-Parnasse , 17, appelle l’attention de la Société sur un appareil à triturer et mélanger le mortier.
- M. Combes, serrurier, rue du Faùbourg-Saint-Martin, 218, présente le modèle d’un mécanisme pour waggons de chemins de fer.
- (i) Nous publierons cette note dans le prochain numéro du Bulletin.
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- PROCÈS VEIUiAUX,
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- M. Henri Gaigneau, rue Notre-Dame^des-Victoires, 38, représentant de M. Charles Debergue, présente un système de ressorts de chocs et de traction en caoutchouc vulcanisé et un système de joints pour tuyaux, soit à brides, soit à manchons, servant à la conduite de l’eau, du gaz, de la vapeur, de l’air, en général de toute espèce de liquide et de fluide, également en caoutchouc vulcanisé,
- M. Combes entre dans quelques détails sur les diverses applications de cette substance aux ressorts de chocs et de traction, aux tampons des waggons, aux rondelles et bagues pour joints de tuyaux à eau, à vapeur, à gaz et à air, en faisant observer que l’auteur annonce que la préparation qu’il fait subir au caoutchouc pour le vulcaniser augmente ses propriétés élastiques et fait disparaître ses inconvénients qui sont de durcir au froid et de se dilater à la chaleur.
- Le même M. Gaigneau communique les plans et la description d’un appareil de M. William Pétrie, destiné à faciliter l’emploi de la lumière voltaïque.
- L’absence de méthodes pour régulariser la lumière que fournit le courant électrique produit par la pile entre deux charbons placés dans une cloche vidée d’air ne permettait pas de faire d’utiles applications de ce mode d’éclairage. Son irrégularité était due à la variation de distance des charbons qu’altère incessamment le courant électrique.
- Il résulte des renseignements donnés par M. le secrétaire que la solution de ce problème a été l’objet de recherches entreprises simultanément, soit en Angleterre, soit en France, et que MM. Staiie et Pétrie, en Angleterre, et M, Foucault, en France, ont, sans s’être communiqué le but de leurs travaux, cherché la solution du problème dans l’application du même principe. C’est un électro-aimant qui, traversé par le fluide électrique , fait écarter les charbons lorsqu’ils sont trop voisins, ou qui les fait rapprocher quand ils sont trop éloignés et que le courant lumineux faiblit. J
- D’après les documents présentés, M- Pétrie serait, en outre, parvenu à produire pour les phares un éclairage intermittent à périodes réglées d’avance de manière à obtenir toutes les espèces de feux désirables,
- M, le président, après un court exposé des dispositions de l’appareil de M. Foucault % destiné à rendre constante la lumière émanant d’un charbon placé entre les deux pôles d’une pile, énonce que la commission nommée par l'Académie des sciences, sans prétendre en rien atténuer les droits que perd avoir de son côté M, Staite, qui a fait connaître, en Angleterre, l’appareil pour lequel il est breveté dans ce pays, a cru pouvoir déclarer en toute sûreté de conscience que, d’après l’état des appareils qu’elle a visités chez M. Foucault, les pièces et factures qu’il a mises entre ses mains, et d’après le témoignage de plusieurs personnes honorablement connues de l’Académie, les procédés imaginés par M, Foucault l’ont été d’une manière originale et indépendante de ceux que 31, Staite a inventés, de son eôtë, dans le même but,
- M, le président termine par des aperçus sur l’emploi de la lumière électrique à bord des navires en mer, pour éviter des abordages, et par le développement des avantages qu’offriraient ces signaux si brillants, si prompts d’une lumière qui ne craint ni l’action du vent, ni les mouvements de roulis et de tangage * ni les agitations de toutes, sortes que peut éprouver un navire.
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- PROCES-VERBAUX.
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- M, Banc aîné, fumiste, rue de la Ferme-des-Mathurins, 3, demande que la Société fasse examiner un système de calorifère qui a été adopté pour le chauffage de plusieurs grands établissements, notamment du Théâtre-Historique.
- MM. Ribeaucourt et Schultz, demeurant, le premier rue du Regard, 10, et le second rue des Gravilliers, 23 , déposent une feuille de papier timbré couverte d’une écriture faite avec une encre ineffaçable par les lavages et les agents chimiques, parfaitement fluide, n’attaquant pas les plumes métalliques et n’altérant point le papier.
- Les ouvrages suivants sont déposés sur le bureau :
- 1° Annales de Vagriculture française, janvier 1849;
- 2° Journal des économistes, numéro 94 ;
- 3° Moniteur industriel des 18, 21, 23 et 28 janvier 1849;
- 4° La Belgique industrielle des mêmes dates.
- Rapports des comités. Au nom du comité des arts chimiques, M. Chevallier lit un rapport sur la substitution du blanc de zinc et des couleurs à base de zinc au blanc de plomb et aux couleurs à base de cuivre et de plomb dans les arts et dans l’industrie, par M. Leclaire, entrepreneur de peinture, rue Saint-Georges, 11.
- Le comité propose d’adresser les félicitations de la Société à M. Leclaire pour son importante communication, et de renvoyer le rapport à la commission du Bulletin.
- M. Jomard, en s’associant à l’opinion du comité, croit devoir faire observer que Conté, l’un des fondateurs de la Société d’encouragement, frappé de l’inconvénient de l’emploi du blanc de plomb dans la peinture artistique, et voyant que les tableaux de David, Gérard et autres grands peintres avaient perdu considérablement de leur éclat en très-peu d’années, annonça, en 1803 et 1804, qu’il avait trouvé un blanc inaltérable , et qu’il espérait en doter la peinture très-prochainement ; le procédé avait pour base le blanc de zinc. c
- Les conclusions du rapport sont approuvées, et, sur la proposition de M. le président, le conseil décide qu’une ampliation en sera adressée à tous les ministres ainsi qu’à MM. les préfets de la Seine et de police. ( Voyez plus haut, p. 13. )
- M. Beulard, rue du Rocher, 38, expose qu’il a exercé pendant trente-cinq ans l’état de peintre en bâtiments, qu’il a été pendant vingt-deux ans contre-maître chez le même patron, et qu’il a éprouvé vingt-quatre ou vingt-cinq fois les effets funestes de la maladie connue sous le nom de colique des peintres, suite de l’emploi du blanc de plomb. Il déclare que M, Leclaire, par la mise en pratique de sa découverte, a rendu un notable service et a bien mérité de l’humanité.
- Il termine en assurant qu’il est certain que si M. Leclaire avait réclamé l’attestation des ouvriers peintres, constatant que son blanc n’est nullement dangereux, il aurait obtenu la signature de presque tous.
- Au nom du comité des arts économiques, M. de Silvestre lit un rapport sur un perfectionnement apporté par M. Gay à l’appareil de buanderie de feu M. Constant De-coudun.
- Le comité propose de remercier M. Gay de sa communication, et d’ordonner l’impression du rapport dans le Bulletin, ( Approuvé, }
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- PROCES-VERBAUX i
- Au nom du comité des arts mécaniques, M; Alcan lit urt rapport sur itne modification apportée par M. Bosquillôn aux Cartons du métier à la Jacquard
- Le comité propose de remercier l’aüteur de sa communication et d’insérer le rapport dans le Bulletin, avec le dessin et la description de la machine. ( Approuvé; )
- Au nom de la commission des fonds, M; Michelin lit le rapport suivant sur la proposition d’envoyer uii ingénieur dans le grand-duché de Bade pour étudier les procédés de fabrication du sucre extrait de la betterave desséchée-.
- Dans la séance du 20 décembre dernier, à l’occasion de la communication de M; de Jïaber, sür l’état de la fabrication du sucre extrait de la betterave desséchée, M. le président a rappelé que la Société avait, à une autre époque, mis au concours 1° la dessiccation de la betterave; 2° le traitement delà betterave desséchée. Après plusieurs années, la Société, en retirant ces sujets de prix du concours, en substitua d’autres pour hâter les progrès d’une industrie toute nationale.
- La Société n’a cessé, d’ailleurs, de suivre avec intérêt les applications des procédés de M. Schutzenbach.
- Aujourd’hui que ces procédés ont reçu dans le grand-duché de Bade une sanction attestée par une fabrication bien entendue de plusieurs années, le comité des arts chimiques, sur l’invitation du conseil d’administration, a examiné quel serait le moyen le plus sûr d’avoir sur cette industrie des notions exactes. Dans la séance du 3 de ce mois , il a exposé , par l’organe de M. Payen, les motifs qui lüi ont fait penser qu’une mission confiée à un ingénieur civil pourrait seule permettre d’obtenir, sur la marche des appareils de dessiccation et d’extraction , des renseignements dont l’utilité pour notre agriculture, pour notre industrie sucrière ne saurait être mise en doute. En conséquence, le comité a désigné M. Lamy, ingénieur civil, et le conseil, en approuvant ce choix, a donné sa sanction aux vues du comité.
- La commission des fonds, de concert avec ce comité, a examiné la question sous le point de vue des ressources de la Société et sous celui de l’utilité de cette mission.
- La commission des fonds a entendu M; le trésorier sur l’état des finances de la Société, et elle a reconnu qu’une allocation de 1,200 fr, pourrait être accordée, en faisant observer que plusieurs des prix pour le perfectionnement des sucreries de betteraves n’avaient pas eu de résultat.
- La commission pense donc qu’en ajournant ou diminuant la valeur des prix à remettre au concours, et en employant une fraction des valeurs qui y sont affectées, la Société satisferait au but qu’elle s’est proposé, l’encouragement et l’extension des sucreries indigènes, et surtout en faisant étudier les procédés de dessiccation des betteraves et l’extraction du sucre qu’elles renferment.
- En conséquence, la commission des fonds propose de voter un crédit de 1,200 francs pour cette mission. ( Approuvé. )
- Erratum.
- Bidlctin de décembre 18 48 , p. 7G4, ligne 2, au lieu de 1S à 20 kilogrammes, lisez 18 à 20 livres.
- IMPRIMERIE DE MADAME VEUVE BOUCIIARD-HUZARD, RUE DE L EPERON, 5.
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- OIIARASIE-IIOITIÉIE AiiÉE, (N° DXXXYI.) février 1849.
- BULLETIN
- DE LA
- SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- ARTS MÉCANIQUES. — chemins de fer.
- Rapport fait par M- Le Chatelier, au nom du comité des arts mécaniques, sur les ressorts en caoutchouc de M. Ch. de Bergue.
- M. Gaigneau, représentant de M. Ch. de Bergue, rue Notre-Dame-des-Victoires, 38, a soumis à l’examen de la Société d’encouragement un système de ressorts en caoutchouc appliqué aux véhicules qui circulent sur les chemins de fer. Ces appareils sont fabriqués au moyen du caoutchouc vulcanisé, préparation connue depuis quatre ou cinq ans en Angleterre et en France (1), où elle a été introduite par M. Goodyears, Américain; ils rendent d’éminents services à l’industrie des chemins de fer, et leur emploi devient maintenant très-général.
- Le caoutchouc vulcanisé se prépare en mélangeant % parties de caoutchouc ordinaire, en dissolution dans l’huile essentielle recueillie dans la fabrication du gaz, avec 1 partie de fleur de soufre ; on forme une pâte consistante que l’on moule sous la forme que l’on veut donner aux objets, et que l’on fait recuire dans une étuve à la température de 1^0 à 130°. Le produit ainsi obtenu jouit de propriétés remarquables ; il conserve sa consistance et son élasticité dans toutes les conditions de température atmosphérique, et même à des températures relativement très-élevées, au delà de 100° jusque vers 150°.
- (I) On trouve, dans le Bulletin de la Société, 45e année (1846), p. 30, et 47e année (1848), p. 15, divers modes de préparation du caoutchouc vulcanisé.
- Quarante-huitième année. Février 1849.
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- ARTS MÉCANIQUES. — CHEMINS DE FER.
- Les ressorts de waggon, en caoutchouc vulcanisé, se composent de plusieurs rondelles d’égale dimension, enfilées sur la tige du tampon ou de la barre de traction, suivant qu’il s’agit d’un ressort de choc ou de traction, et séparées par des plaques de tôle ; tout le système est enfermé dans une boite en fonte d’un diamètre assez grand pour que les rondelles, en s’aplatissant, ne viennent pas presser contre les parois.
- On a également appliqué ce système de ressorts à la suspension des caisses de voitures sur les boîtes à graisse ; mais il convient surtout pour les tampons de choc et pour les barres d’attelage. Deux années au moins d’essais sur diverses lignes, sur une très-large échelle, ont fait apprécier la durée de ces ressorts et démontré la convenance de leur application générale. L’avantage résulte à la fois de l’économie des frais de premier établissement et de l’économie des frais d’entretien.
- M. Charles de Bergue a établi, en dernier lieu, un modèle de tampons de choc pour les waggons de marchandises, et dont le prix est inférieur à 200 fr. par garniture. Il y a tout lieu de croire que son usage pour le matériel de marchandises deviendra général sur nos chemins de fer, où l’on arrivera ainsi, sans surcroît très-considérable de dépense, à mettre tout le matériel dans les conditions d’attelage les plus favorables pour sa propre conservation et pour celle des marchandises transportées.
- Le caoutchouc vulcanisé est susceptible de très-nombreuses applications dans les arts ; pn l’a déjà utilisé pour faire les joints de tuyaux et toutes les garnitures qui doivent résister à une pression élevée , pour faire des clapets de pompe , etc. Son prix, encore assez élevé , peut être évalué à 17 francs le kilogramme. Il est à désirer que l’accroissement considérable de la consommation et l’extension de nos relations commerciales en fassent diminuer le prix d’une manière très-notable.
- Le comité propose à la Société de remercier M. Gaigneau de l’intéressante communication qu’il lui a faite au nom de M. de Bergue, et d’ordonner l’insertion du présent rapport dans le Bulletin, avec le dessin des principales dispositions adoptées pour le matériel des chemins de fer (1).
- Signé Le Chatelier , rapporteur.
- Approuvé en séance, le 28 février 1849.
- (1) Nous donnerons, dans un prochain numéro du Bulletin, la description et la gravure des tampons élastiques de M. de Bergue,
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- ARTS CHIMIQUES. — bois. 51
- Rapport fait far M. Payen, au nom du comité des arts chimiques, sur les procédés de M. Renard Périn , pour la teinture , le blanchiment et la conservation des bois.
- Messieurs, vous avez chargé votre comité des arts chimiques d’examiner les procédés de teinture , blanchiment et conservation des bois présentés et mis en pratique par M. Renard Périn, rue du Rocher, AO.
- Ces procédés ont quelque analogie, quant à la manière dont le phénomène s’effectue, avec le moyen que M. Champy employait pour infiltrer le suif entre les fibres ligueuses. Dans le procédé de M. Champy, c’est la condensation de la vapeur d’eau produite dans les tissus du bois par une immersion dans un liquide chauffé à 150 degrés qui fait agir la pression atmosphérique sur ce liquide et le force à prendre la place de l’eau de végétation vaporisée par la chaleur. Dans le procédé de M. Renard Périn, il y a aussi un phénomène de dépression ou d’un vide partiel; mais il est obtenu à l’aide de l’appareil spécial dont nous devons vous rendre compte et qui est tracé pl. 1090, fig. 1 et (%.
- Une pièce de bois À, à injecter, est appliquée contre l’appareil D, composé d’un cylindre en fonte, terminé au sommet par un ajutage rodé que l’on ferme à volonté au moyen d’un obturateur G ; celui-ci porte une tige métallique garnie, à son extrémité inférieure, d’une étoupe imbibée d’alcool. (M. Renard Périn emploie l’esprit de bois comme combustible plus économique. ) Au bas du cylindre se trouve un robinet I, comme ceux que l’on désigne sous le nom de robinets à air. En avant du cylindre est un disque L , faisant corps avec un ajutage , et percé , à son centre, d’un trou qui communique avec l’intérieur du cylindre. C’est contre ce disque que doit s’appliquer la section de la pièce que l’on veut injecter. On a eu le soin de placer une étroite rondelle en cuir ou caoutchouc au pourtour de cette extrémité de la pièce de bois. L’arbre est entouré d’un collier de fer M, auquel s’adaptent deux chaînes fixées de l’autre bout au cylindre ; enfin celui-ci est mis en jeu, c’est-à-dire qu’on le fait avancer et reculer au moyen d’une vis de pression E ; de sorte qu’en tournant cette vis dans le sens voulu, au moyen du levier dont elle est armée, on rapproche le disque de la pièce de bois jusqu’à ce que l’obturation soit complète ; car la rondelle se trouvant pressée entre le disque et l’arbre, elle empêche sur ce point la rentrée de l’air extérieur, et, bien que cette rondelle soit aussi fortement comprimée, il reste , dans l’intervalle que son épaisseur rend libre sur la section de l’arbre, assez d’espace pour que les canaux séveux puissent être soumis à l’action d’aspiration que la combustion devra produire dans l’appareil.
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- ARTS CHIMIQUES.
- L’autre extrémité de la pièce est enveloppée d’un sac en toile imperméable R, communiquant avec un récipient P contenant le liquide , et dès lors, si l’on fait le vide dans l’appareil, la pression atmosphérique agissant sur la surface du liquide, cette solution colorante se précipitera dans les canaux de l’arbre, soumis eux-mêmes à la force aspiratrice.
- Voici, d’ailleurs, comment on obtient le vide. On introduit dans l’intérieur du cylindre l’étoupe imprégnée d’alcool et allumée. La combustion a lieu dans le cylindre, et on entend alors, par le robinet I, un fort sifflement, résultat du dégagement que produit la combustion. L’ouvrier qui opère a le soin de tenir la main sur le robinet à air qui laisse passage à ce dégagement; puis, dès que le sifflement diminue notablement, ce qui indique que la combustion cesse, il referme rapidement ce robinet, afin d’empêcher l’air extérieur de rentrer dans le cylindre et de paralyser l’aspiration par sa présence.
- On comprend qu’alors, l’étoupe étant éteinte, la condensation de la vapeur d’eau amène le vide dans le cylindre, et, par suite, dans les canaux de l’arbre qui est appliqué contre son disque, et la pression atmosphérique agissant sur le liquide contenu dans le récipient, ce liquide se précipite dans les canaux, qu’il parcourt dans toute la longueur de l’arbre, poussant devant lui l’eau hygroscopique et les liquides interposés dans le bois.
- M. Renard Périn a donné récemment une nouvelle extension à cette remarquable industrie, en transportant ses ateliers hors de Paris, à la Villette.
- Les bois en grume entrent dans l’usine par la rue d’Isly, et sont déposés , en attendant l’injection, dans les cours et sous un grand hangar. Les bois injectés et débités sortent par la rue de Flandre, 47.
- Trois manœuvres et un teinturier suffisent au service des dix-huit appareils d’injection que renferme l’établissement ; ces quatre ouvriers peuvent préparer, en vingt-quatre heures, 60 à 70 décistères de bois. L’atelier des scieries, qui occupe environ cinq ouvriers, compris le chauffeur, est dirigé par un contre-maître.
- Les essences les plus employées jusqu’ici sont celles de hêtre, de charme , de poirier, d’aune et de bouleau.
- Pour être complètement teinte, une bille absorbe, en moyenne, 18 litres de teinture par décistère. La quantité de sève extraite de ces arbres varie , suivant le temps d’abatage, de 10 à 16 litres par décistère. Des arbres de dix mois d’abatage, conservés à couvert, sont encore propres à l’injection par le procédé de MM. Renard Périn.
- Le bois nouvellement écorcé s’injecte parfaitement bien sans être enveloppé d’un cylindre. Le bois s’injecterait de même, étant équarri; mais,
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- BOIS.
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- comme, en cet état, les fibres ligneuses sont en partie tranchées , il convient de faire usage du cylindre enveloppant.
- La pénétration d’une pièce de bois pourvue ou non de son écorce, ou bien équarrie, se complète en prenant la précaution de la retourner, afin de faire repasser le liquide colorant dans la direction opposée à celle qui lui a été primitivement imprimée.
- M. Renard Périn a recours, pour teindre les bois, aux mordants et teintures qu’indique la chimie, et le plus communément employés par l’industrie pour opérer la teinture, dite grand teint, des fibres textiles de cellulose et des tissus de lin, chanvre et coton.
- Il est souvent avantageux de faire subir, au bois que l’on veut colorer, l’opération préalable du blanchiment au moyen du chlore, des hypochlorites ou d’autres substances décolorantes, si c’est le moyen d’arriver plus sûrement au ton et à la nuance que l’on veut obtenir.
- Les bois injectés ainsi par l’appareil Renard Périn réunissent les conditions avantageuses suivantes :
- Ils sèchent promptement, parce que la sève en a été extraite et remplacée par des solution s,exemptes de sels déliquescents.
- Ils diminuent moins de volume en séchant, parce que les mordants et les matières tinctoriales qui les ont pénétrés s’y solidifient partiellement et remplissent les cavités des fibres ligneuses.
- Ils se déjettent moins que les bois naturels, parce que les parties spongieuses absorbent mieux les substances colorantes, en fixent de plus fortes proportions que les parties dures , et donnent à la contexture générale de la masse ligneuse une densité plus uniforme.
- Ces bois sont inattaquables par les insectes, que repoussent les agents chimiques introduits dans le tissu ligneux.
- Enfin ces bois se polissent mieux et prennent un plus beau vernis par le fait même de l’occlusion de leurs pores et de la régularité de leur contexture ligneuse.
- Quant au prix des bois ainsi préparés, il est peu élevé : ainsi, pour l’ébé-nisterie, on les livre au prix de 25 à 80 centimes le kilogramme; pour la menuiserie , ils ne dépassent que d’environ 10 pour 100 le prix des plus beaux bois de chêne de Hollande. Enfin, mis en placage, ces bois valent de 2 à 3 fr. le mètre superficiel; ce sont des prix inférieurs à ceux du bois des Iles, et tout porte à croire que cette industrie, exploitée déjà sur une assez grande échelle, prendra bientôt de plus considérables développements.
- L’intérêt qu’offre cette nouvelle industrie décide votre comité des arts chimiques à vous proposer de donner à son auteur un témoignage de satisfac-
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- ARTS CHIMIQUES.
- tion, en insérant dans le Bulletin le présent rapport accompagné des figures qui feront bien comprendre les effets des appareils ingénieux de M. Renard Vérin.
- Signé Payen, rapporteur.
- Approuvé en séance, le 28 février 1849.
- Explication des figures de la planche 1090.
- Fig. 1. Coupe longitudinale de l’injecteur pneumatique de M. Renard Vérin.
- Fig. 2. Élévation latérale du même appareil.
- A , tronc d’arbre soutenu horizontalement d’un bout par le chantier B, et de l’autre par le chevalet C.
- D, injecteur pneumatique , cylindre en fonte dans lequel s’opère le vide par la combustion intérieure de l’oxygène de l’air : il est monté sur le chantier B portant une coulisse sur laquelle il avance ou recule au moyen de la vis à levier E guidée par le support F.
- G, obturateur en fonte armé d’une tige en fer à l’extrémité de laquelle est attachée de l’étoupe imprégnée d’alcool.
- H, robinet adapté à la tubulure de l’appareil, et établissant la communication entre ce dernier et l’une des extrémités du tronc d’arbre.
- I, cannelle destinée à faire écouler la sève ou la substance que doit attirer à lui l’appareil D.
- K, manomètre gradué en centimètres dont le tube communique avec l’intérieur du cylindre D.
- L, rondelle en cuir ou en caoutchouc fixée à l’une des extrémités du tronc d’arbre.
- M , chaîne munie de crochets et de clavettes embrassant fortement cette même extrémité du tronc d’arbre.
- N , deux chaînes placées de chaque côté du chantier B, tenant d’un bout à la chaîne M, et de l’autre à deux crochets O fixés sur le chantier B.
- P, récipient contenant la substance colorante.
- Q, robinet établissant la communication entre le récipient P et un sac en toile imperméable R que l’on serre autour du tronc de l’arbre de manière à empêcher toute fuite de liquide.
- S, robinet pour vider le trop-plein du liquide contenu dans le sac imperméable R quand l’opération est terminée. Le liquide tombe dans le baquet placé au-dessous. ( B. j
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- GAZ D'ÉCLAIRAGE.
- Description des perfectionnements ajoutés aux appareils de fabrication du gaz
- d'éclairaget par M. Pauwels, directeur de la compagnie dite la Parisienne.
- Dans la séance du conseil d’administration de la Société d’encouragement du 18 mai 1842, M. Payen a fait, au nom du comité des arts chimiques, un rapport verbal sur l’usine de fabrication du gaz d’éclairage établie à la barrière de Fontainebleau par MM. Pauwels et Dubochet. Les principaux perfectionnements introduits dans cette usine sont les suivants :
- 1° La distillation de la houille n’offrant qu’une médiocre valeur, les auteurs s’en sont servis pour l’alimentation du foyer; ils font arriver le goudron de houille par un filet qui est réglé par un robinet sur du coke incandescent, et, en introduisant l’air par une ouverture convenable, le foyer est alimenté sans qu’il soit nécessaire d’ajouter du coke.
- 2° Les auteurs ont substitué des cornues en terre à celles de fonte que le feu et le gaz mettaient promptement hors de service ; ces cornues durent deux ans; la tête ou l’obturateur est en fonte; le mode d’assemblage des parties qui la composent est ingénieux.
- 3° La houille étant sujette à des altérations que l’influence de l’air lui fait subir, les auteurs ont établi un emmagasinage dans des caves construites à cet effet ; les trous pratiqués dans le sol permettent d’y verser immédiatement le charbon de terre et d’en fractionner la masse ; il résulte de cette disposition une notable économie.
- 4° MM. Pauwels et Dubochet ont établi un gazomètre oii les deux tuyaux d’entrée et de sortie du gaz arrivent par le haut. Les mouvements de la cloche ne sont pas gênés dans ce système, attendu que les tuyaux ont trois articulations à boîtes d’étoupes qui rendent flexibles les tubes d’entrée et de sortie ; le poids des tuyaux fait compensation avec le poids variable du gazomètre.
- Après avoir signalé ces diverses améliorations, le comité a proposé de faire graver et décrire, dans le Bulletin, les appareils qu’il a visités.
- Cette proposition a été adoptée.
- Le système de M. Pauwels n’a éprouvé aucune modification depuis l’époque oii le rapport dont nous venons de parler a été lu au conseil. Les dessins des diverses parties de l’appareil ont été levés avec toute l’exactitude possible et gravés avec le soin dont nos lecteurs pourront juger par l’inspection des planches.
- La pl. 1091 représente deux vues d’ensemble des principaux appareils que l’on- a supposés ramenés dans un même plan.
- La fig. 1 est une section verticale et longitudinale.
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- ARTS CHIMIQUES.
- Fig. 2. Plan général.
- La cheminée A, de 32“,70 d’élévation hors de terre, a 1 mètre de côté à si partie supérieure, et 3 mètres à sa base ; elle reçoit, par un chenal a, les produits de la combustion des fourneaux de distillation. Comme les parois de ce chenal acquièrent une assez haute température ainsi que la base de la cheminée A, on a disposé une voûte b à sa partie inférieure. Des tuyaux c et d déterminent un courant d’air afin de rafraîchir cette partie de la cheminée. Pour éviter la dessiccation des terrains sur lesquels reposent les fondations , le tuyau c pénètre d’un bout dans l’intérieur de la cheminée, et de l’autre il se raccorde avec le tuyau horizontal c', qui communique avec le haut de l’espace réservé par la voûte. Le deuxième tuyau d prend l’air extérieur à sa partie supérieure, et son extrémité opposée se réunit au tuyau d', afin d’amener de l’air frais. On voit que le courant ou l’appel d’air est effectué dans cette partie de la cheminée réservée par la voûte, 1° par la différence de température , 2° par le courant qui s’établit dans l’intérieur de la cheminée.
- Distillation de la houille. — La pl. 1092 représente , avec tous ses détails, le fourneau de distillation de la houille.
- La fig. 1 est une élévation, vue de face, d’une partie du massif de maçonnerie B, renfermant les fours de distillation. La partie de droite de cette figure est une coupe verticale faite suivant un plan passant par la ligne 1,2 de la fig. 2. Chaque four contient cinq cornues dont les têtes sont munies d’une tubulure a' dans laquelle s’ajuste un tuyau de dégagement qui conduit le gaz dans le barillet commun E.
- La fig. 2 est une coupe verticale suivant la ligne 3,4 de la fig. 1; pour mieux faire comprendre la circulation de la fumée et des produits de la combustion, on a supposé la partie droite de la figure coupée suivant la ligne 5,6 de la fig. 1.
- Les cornues C , employées pour la distillation de la houille , sont en fonte ou en terre réfractaire ; elles ont chacune une tête en fonte b', qui leur est adaptée, comme on le voit aux détails représentés fig. 3 à 6.
- Les fig. 3, 4, 5 et 6 représentent le bout d’une cornue en terre réfractaire avec l’ajustement d’une tête de fonte.
- La fig. 3 est une coupe verticale, la fig. 4 une vue de face, la fig. 5 une élévation latérale, et la fig. 6 une#vue en dessus de la partie antérieure de la . cornue, avec l’ajustement d’une tête en fonte. La fig. 8 est une vue , par le bout, de cette même partie de cornue. On voit, fig. 7 et 8, les trous ménagés dans la matière pour y loger des boulons qui sont taraudés à chaque extrémité afin de pénétrer, d’un bout, dans un écrou que l’on engage dans les
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- GAZ d’éclairage. 57
- ouvertures rectangulaires ménagées dans l’épaisseur de la cornue. Lorsque ces boulons sont placés, on pose la tête de fonte, puis on met les écrous extérieurs, et, en les serrant, la tête se trouve solidement réunie à la cornue.
- Le tampon ou l’obturateur adapté à l’extrémité de la cornue et qui la bouche hermétiquement se compose d’une plaque de fonte c" consolidée par un croisillon à”. En avant est une barre transversale e", fig. 6, portant un écrou dans lequel passe une vis de pression f’ servant à serrer l’obturateur contre la tête b'; il est réuni à cette dernière par des tiges g' passant dans des pièces h' et serrées par des clavettes. On conçoit que, lorsqu’on veut ouvrir la cornue pour retirer le coke , on enlève ces clavettes, et, après avoir desserré la vis f', on retire le tampon. Lorsque la cornue a été chargée d’une nouvelle quantité de houille, on replace l’obturateur et on l’assujettit comme il vient d’être dit.
- Les fours sont disposés pour recevoir deux rangs de cornues adossés dans un même massif de maçonnerie B, divisé en arcades dans lesquelles on dispose spécialement chaque four de distillation. Les deux fours représentés pl. 1 092 sont chauffés par l’air chaud, ce qui procure une économie de combustible de 10 à 15 pour 100. L’air est chauffé par des calorifères placés à la partie inférieure de chaque four, au-dessous des grilles des foyers. Ces calorifères sont composés chacun de quatre tuyaux e e, communiquant entre eux par des tubulures qui déterminent une circulation facile. L’air pris par les ouvertures fdans des caniveaux recouverts par des plaques de fonte g, après avoir circulé dans les tuyaux e, s’échappe par les ouvertures latérales ë, sous les grilles D qui sont chargées de combustible.
- Le massif des fourneaux, surtout la partie inférieure, étant porté à une haute température, l’air, en passant dans les tuyaux e, s’empare de cette chaleur. Les gaz non brûlés qui s’échappent du foyer, après avoir circulé autour des cornues, se rendent par les carneaux autour des tuyaux e du calorifère , puis, de là, pénètrent dans le conduit a, et s’échappent finalement dans l’air par la cheminée A. Cet air, ainsi échauffé en parcourant les tuyaux e du calorifère, est substitué à celui pris au dehors pour l’alimentation du foyer. La forte chaleur à laquelle sont soumises les diverses parties des appareils distillatoires donne lieu à des changements de pièces, ce qui oblige d’interrompre le service de tel ou tel foyer. Pour pouvoir disposer de chaque fourneau isolément, on a fait dégorger la fumée du foyer par un seul carneau h, dans le chenal commun a. On peut donc , en couvrant ou découvrant 1 entrée du conduit a, par une brique b", interrompre le service d’un four. Chaque brique peut être dirigée avec un long ringard par le conduit h ménagé à cet effet dans le fourneau. En poussant la brique b" sur l’orifice
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- ARTS ECONOMIQUES.
- pour le fermer, il est entendu que Ton remet la brique c" immédiatement pour clore le haut de ce conduit.
- La houille renfermée dans les cornues C se trouve décomposée par la chaleur; le gaz qui s’en dégage passe par les tuyaux i placés sur les têtes de chaque cornue, dans-les barillets E, supportés par des colonnes en fonte. Le gaz est ensuite appelé dans un seul tuyau F par l’aspirateur.
- (La suite au numéro prochain. )
- ARTS ÉCONOMIQUES. — ENSEIGNEMENT INDUSTRIEL,
- Rapport fait par M. E. Silvestre, au nom du comité des arts économiques, sur l’école industrielle et de commerce fondée par M. Pinel-Grandchamp, rue de Charonne,
- Messieurs, vous savez que, par suite d’un arrêté ministériel daté du 10 décembre dernier, d’importantes modifications ont dû être apportées dans l’enseignement des collèges. Le programme imposé par le ministre est une nouvelle preuve de la tendance incessante qu’ont les méthodes universitaires à quitter les routes battues depuis tant d’années, routes qui, de toute évidence, ne peuvent conduire au but vers lequel la société se trouve irrésistiblement entraînée aujourd’hui. Malheureusement, ce programme, oeuvre excellente et éminemment libérale, ne s’est pas trouvé suffisamment en rapport avec les moyens d’exécution dont les collèges pouvaient disposer; aussi peut-on dire que le nouvel arrêté n’a pas produit, jusqu’ici, dans l’enseignement, les améliorations qu’on avait le droit d’en attendre. La question a été considérée, par ceux qui ont eu à la traiter, un peu trop, peut-être , sous le point de vue théorique ; il en est résulté que les établissements auxquels les nouvelles instructions étaient destinées ont rencontré de tels obstacles dans leur application , qu’ils ont dû s’arrêter, ou, du moins, ne s’avancer que dans les limites très-restreintes de leurs moyens. On conçoit, en effet, que des innovations qui ne tendaient à rien moins qu’à ébranler dans sa base, à renverser même l’ancien système d’enseignement nécessitaient des changements considérables dans l’organisation des collèges, eu égard au personnel, au matériel et aux convenances locales. Il faut espérer que le pouvoir ouvrira promptement les yeux sur de tels besoins, et que bientôt les collèges seront mis en demeure de jouir pleinement des avantages promis par le nouvel arrêté.
- Il est fâcheux que la France n’en soit encore qu’à se traîner à la remorque
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- ENSEIGNEMENT INDUSTRIEL.
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- d’autres nations qui, depuis longtemps, lui fournissent des preuves frappantes de l’excellence d’une éducation complémentaire et professionnelle. Et, pourtant , il y a longtemps aussi que les hommes les plus éminents de notre pays, ceux qui, par leur expérience et par leur savoir, sont les lumières de la science, ne cessent de faire leurs efforts pour arracher nos écoles à une funeste routine ; heureusement leur voix est mieux écoutée aujourd’hui, et nous sommes en droit d’espérer que la France marchera, dans la nouvelle route qui lui est ouverte, d’un pas assez rapide pour atteindre et même pour dépasser les peuples qui lui auront servi de modèles.
- Sans doute, les résultats satisfaisants obtenus, pendant ces dernières années, dans les écoles primaires supérieures et dans quelques autres écoles du même genre n’ont pas peu contribué à donner l’idée d’appliquer sur des bases plus larges, dans les collèges, un système d’enseignement offrant des avantages déjà sanctionnés par l’expérience ; mais on n’aurait pas dû perdre de vue que les institutions municipales ou particulières dont il s’agit, ayant été établies , disposées et entretenues à grands frais dans un but spécial, se sont trouvées, naturellement et dès l’origine , dans d’excellentes conditions de réussite.
- Maintenant, messieurs, la grande pensée de la réorganisation de l’enseignement public étant, en partie du moins, une conséquence de la prospérité des écoles industrielles déjà existantes, on peut dire que les fondateurs de ces utiles établissements ont bien mérité du pays. Mais si, sous ce rapport, la ville de Paris, qui accorde une protection aussi éclairée que généreuse aux écoles primaires supérieures qu’elle a adoptées, a des droits à la reconnaissance publique, quels éloges ne doit-on pas à des hommes qui, comprenant les besoins de leur époque, ont osé fonder, à leurs risques et périls , les premières écoles industrielles qu’ils n’ont pu rendre florissantes qu’à force de soins, de persévérance et d’argent I Et si cet état de prospérité est un signe certain de la tendance des esprits vers un mode d’enseignement plus rationnel, n’est-ce pas aussi une preuve de l’intelligente capacité des hommes qui ont dévoué leur existence et qui ont exposé leur fortune pour servir la cause du progrès? Parmi ces personnes honorables, nous devons citer particulièrement M. Pi-nel-Grandchamp, directeur-fondateur de l’école industrielle et de commerce de la rue de Charonne. Son établissement, ouvert il y a près de dix-huit ans et antérieurement à la fondation des écoles municipales, offre un système d enseignement qui a le plus grand rapport avec celui qu’impose aux collèges 1 arrêté du 10 décembre. M. Pinel-Grandchamp semblerait donc avoir été le premier à donner l’éveil sur l’importance d’une éducation publique positive et rationnelle*
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- ARTS ÉCONOMIQUES.
- Le but que s’est proposé M. Pinel-Grandchamp a été , ainsi qu’il le dit lui-même en tête de son programme , « de donner à la partie de la société qui « crée, à celle qui féconde la terre, à celle qui métamorphose les produits « bruts en objets manufacturés, à celle qui, par le commerce, fait circuler la « richesse et la vie sur tous les points du pays, de donner à ces différentes « classes une éducation plus en rapport avec leurs besoins réels que celle « qu’elles reçoivent dans les collèges et qui ne leur est en rien profitable.»
- Pour vous donner, messieurs, une idée de la marche de l’enseignement suivi dans l’école industrielle de la rue de Charonne, il suffira de mettre sous vos yeux le tableau des divers travaux théoriques et pratiques exécutés dans l’établissement.
- L’école est formée de quatre divisions, qui sont la division élémentaire, la division universitaire et préparatoire, la division commerciale, et enfin la division industrielle ; en outre , des cours spéciaux sont établis à l’usage des élèves qui veulent se préparer aux examens du baccalauréat ès lettres, et aussi pour ceux qui se destinent à l’école polytechnique.
- Les cours suivis dans les deux premières divisions, et qui comprennent les langues française, allemande, anglaise , grecque et latine , l’arithmétique , l’algèbre et la géométrie élémentaires, l’histoire , la géographie et le dessin, préparent les élèves à entrer dans une des deux divisions supérieures, c’est-à-dire complémentaires et professionnelles.
- La division élémentaire offre un enseignement dont la durée est et doit être, évidemment, en raison de l’âge et de l’intelligence des enfants ; ce sont des examens qui déterminent l’époque à laquelle ils sont aptes à sortir de cette division.
- A partir de ce moment, l’enseignement de l’école ( et c’est là, surtout, ce qui constitue son caractère d’originalité ) se bifurque pour ainsi dire ; et, selon qu’un élève est disposé à adopter la carrière du commerce ou celle de l’industrie, il passe dans la division commerciale ou dans la division industrielle.
- La division commerciale exige deux années de travaux qui embrassent la série des connaissances suivantes : la rhétorique ; la géographie ; les langues anglaise, allemande et espagnole; la calligraphie; les mathématiques élémentaires ; les opérations de commerce et de comptabilité ; le droit civil ; la chimie ; l’histoire naturelle ; le dessin ; le droit commercial. Cette dernière branche est, particulièrement, l’objet des soins éclairés du directeur; il a disposé un local où, en présence de professeurs, les jeunes gens sont appelés à traiter, soit comme avocats, soit comme juges, soit comme parties, les affaires qui sont du ressort du tribunal de commerce.
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- ENSEIGNEMENT INDUSTRIEL.
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- Enfin la quatrième division, ou la division industrielle, offre aux élèves une série de cours spéciaux dans lesquels la pratique marche de front avec la théorie. La durée de ces cours est de deux années, et se trouve ainsi divisée : lre année, arithmétique ; algèbre ; géométrie élémentaire ; physique générale ; dessin linéaire ; histoire naturelle ; droit civil ; rhétorique française ; langue anglaise ou allemande.
- T année, trigonométrie ; géométrie analytique ; géométrie descriptive ; physique industrielle ; mécanique ; chimie ; histoire naturelle ; dessin, lavis des machines; droit commercial; comptabilité; langue anglaise ou allemande. Il faut ajouter que des ateliers servis, dans l’établissement, par une machine à vapeur sont ouverts aux élèves qui y pratiquent leurs travaux manuels.
- Ainsi, à leur sortie de l’école , les jeunes gens qui, dans la division industrielle , ont fait preuve de zèle et d’aptitude peuvent entrer dans la vie active , pourvus de connaissances variées, solides et pratiques ; et, s’ils veulent embrasser la carrière de l’ingénieur civil, ils se trouvent en état de suivre, avec succès, les cours plus avancés de l’école des arts et manufactures, dont la plupart des sujets leur sont déjà familiers.
- L’école de M. Pinel-Grandchamp, qui est établie au milieu d’une population industrieuse, dans un local aussi beau que salubre et heureusement disposé, a été en voie de prospérité jusqu’au moment où la révolution de février est venue porter un coup fatal à tant d’établissements utiles et compromettre tant d’honorables existences. L’école de Charonne a, particulièrement, souffert de cette secousse, à cause de sa position locale , et aussi parce que ses élèves appartenaient, en grande partie, à la province et à l’étranger. M. Pinel-Grandchamp a lutté , jusqu’ici, contre la mauvaise fortune avec une énergie digne des plus grands éloges. Aujourd’hui encore, il voudrait, au moyen de quelques modifications apportées à son programme, placer son établissement dans la voie indiquée par le nouvel arrêté ministériel ; mais cette louable intention ne fait que justifier son courage sans réparer ses forces. Aussi, messieurs, il s’adresse à vous avec l’espoir que votre appui ne lui sera pas refusé. Il demande que la Société d’encouragement, dont les généreux antécédents lui sont connus, veuille bien, soit d’une manière directe, en créant quelques bourses au profit de son établissement, soit par son influence, l’aider à sortir de la position où il se trouve , position fâcheuse pour lui sans doute, mais plus fâcheuse encore sous le point de vue de l’intérêt public.
- En conséquence de ce qui précède , j’ai l’honneur de vous proposer, messieurs , 1° de prendre en considération la demande de M. Pinel-Grandchamp; 2° de renvoyer le présent rapport à la commission des fonds; 3° enfin de recommander l’école industrielle de la rue de Charonne à l’attention des mi-
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- AGRICULTURE.
- uistres de l’instruction publique et du commerce, ainsi qu’à celle dii conseil municipal de Paris.
- Signé E. Silvestre, rapporteur.
- Approuvé en séance, le 3 janvier 18A9.
- AGRICULTURE. ------ VERS A SOIE.
- Rapport fait par M. Huzard, au nom du comité d’agriculture, sur un ouvrage
- intitulé, l’kït d’élever les vers à soie au Japon; par Ouekaki-Morikouni.
- Messieurs, vous avez renvoyé au comité d’agriculture l’ouvrage intitulé , Y Art d’élever les vers à soie au Japon (1), ouvrage dont M. Matthieu Bonafous, correspondant de l’Académie des sciences et l’un de vos membres, vous a fait hommage. Le comité a pensé qu’en effet cet ouvrage méritait de fixer un instant votre attention.
- C’est la traduction d’un livre japonais : il est orné de cinquante planches, fidèles images des planches de l’original. Ce livre a-t-il été publié au Japon sous les auspices de l’autorité? c’est ce qu’il n’est pas donné d’assurer, dans l’ignorance presque absolue où nous sommes de l’organisation politique de ce peuple, chez lequel les étrangers ne peuvent avoir aucun accès. Ce qui ferait croire, cependant, qu’il est publié par les soins de l’autorité, c’est le style qui a présidé à sa rédaction ; ce style est, en effet, plutôt celui du ministre d’une religion, celui d’un père à ses enfants, que celui d’un maître qui enseigne. Il n’y a pas de sujet important dans l’élevage des vers à soie où la négligence ne soit représentée comme la source des déceptions, comme la cause des mécomptes, et l’activité comme seule pouvant donner des réussites et la récompense des travaux. Au milieu de l’ouvrage, un apologue vient même à l’appui du précepte :
- « Un paysan ensemençait son champ ; lorsqu’il eut achevé partie de son travail, il s’assit pour prendre du repos. Survint un compère, et bientôt on ne songea plus à la besogne ; on jasa, et midi sonna avant de se dire adieu. Enfin le paysan se remit au travail et finit d’ensemencer son champ. Qu’ar-
- (l) Yo-san-p-rok, Y Art d’élever les vers à soie au Japon, par OuekaM-Morikouni; annoté et publié par M. Matthieu Bonafous, membre correspondant de l’Institut, avec 50 planches gravées d’après les dessins originaux. Ouvrage traduit du texte japonais par le docteur J. Hoffman, interprète de S. M. le roi des Pays-Bas. Paris, imprimerie de Mmc Y8 Bouchard-Huzard. Turin, chez Joseph Bocca, libraire du roi. 1848, in-4, fig.
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- VERS A SOIE.
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- riva-t-ü ? La partie ensemencée le matin leva et fut belle, celle ensemencée le soir ne leva point; la semence et le travail furent perdus. La semence avait été mouillée dans le but de la faire germer et lever plus vite ; la partie de la semence qui ne fut mise en terre que le soir fut desséchée par le soleil, et le germe détruit. Le paysan reçut ainsi la juste punition de sa négligence. »
- Sous le rapport de l’art d’élever les vers à soie, l’ouvrage nous confirme dans les meilleurs préceptes enseignés par nos éleveurs. L’aérage, la ventilation forcée, les fréquents délitages , les détassements sont recommandés à toutes les époques. Des soins continuels doivent être mis à éviter le froid, le froid humide surtout. La trop grande chaleur est indiquée comme aussi redoutable ; l’électricité même semble être regardée comme très-dangereuse, puisqu a plusieurs reprises l’auteur conseille de préserver les vers de l'influence pernicieuse des gros nuages, et cela en fermant soigneusement et momentanément les portes et les fenêtres des magnaneries.
- Pour rendre facile le délitage des vers et, par conséquent, en augmenter la fréquence, l’auteur recommande le procédé suivant : c’est de saupoudrer les vers avec de la balle du riz réduite, par le moulin, en son très-fin; on pose ensuite les feuilles par-dessus cette poussière. Les vers, en passant à travers la poussière, atteignent les feuilles fraîches, qu’on sépare facilement ainsi des litières anciennes enfouies sous le son. Les vers sont aisément délités au moyen de petites baguettes dont l’auteur ne donne pas la description. En général, la disposition des instruments est fort difficile à saisir, soit parce que la description en est incomplète dans l’ouvrage original, soit à cause des difficultés techniques que la traduction rencontrait. Les planches ne sont pas suffisantes dans beaucoup de cas pour suppléer le texte sous ce rapport.
- L’auteur prend le ?er à soie dans l’œuf et le conduit, d’âge en âge ou de sommeil en sommeil, jusqu’à la ponte; il entre ensuite dans quelques détails de dé vidage.
- Cette traduction nous montre que nous ne possédons pas, en Europe , les diverses variétés que les Japonais ont chez eux. Ce qui doit nous consoler cependant un peu, c’est que l’auteur paraît regarder comme une des meilleures celle qui présente sur le dos les deux segments de cercle que nous remarquons chez les nôtres.
- L’auteur parle, comme on en parle souvent chez nos éleveurs, de la dégénérescence des œufs ; il l’attribue aux défauts de soins convenables dans l’éducation, et il gourmande de plus belle, à cet égard, ceux qui ne pratiquent pas les préceptes qu’il a indiqués, ou qui ne vont pas chercher de bons exemples chez leurs voisins plus actifs et plus instruits.
- Nos éducateurs verront avec intérêt que les Japonais ont des variétés qui
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- AGRICULTURE.
- éclosent à des périodes diverses de l'année et jusqu'en automne même, en sorte que l’élevage paraît pouvoir se faire à des époques successives par les personnes qui ont suffisamment de feuilles, ou, par celles qui n’ont qu’une quantité restreinte de feuilles, aux époques qui coïncident le mieux avec leurs autres occupations. L’auteur japonais indique, comme moyen de retarder l’éclosion de la graine de certaines races, la méthode de laver cette graine au printemps, de la faire sécher, et ensuite de la mettre dans des bouteilles bien bouchées que l’on conserve sous l’eau.
- Le Japon possède aussi différentes variétés ou espèces de mûriers. Il en est un que l’auteur désigne sous le nom de mûrier-lou, nom qui semble pouvoir se traduire par mûrier par excellence. Est-ce le mûrier qui nous a été apporté récemment sous ce nom? Il est question d’un autre mûrier très-avantageux à cultiver, c’est un mûrier à branches horizontales , et, sous ce rapport, donnant beaucoup de facilité pour la cueillette des feuilles ; il est aussi très-productif.
- Dans cette partie de l’ouvrage consacrée aux mûriers, il y a des préceptes pour leur plantation, leur culture : il y en a peu, ce qu’il est peut-être bon de noter, de relatifs à la taille ; il y en a beaucoup, au contraire, concernant les moyens de les multiplier par les boutures, les marcottes et les semis. L’auteur conseille de multiplier les meilleurs par la greffe.
- L’ouvrage est terminé par des données sur le tirage et le tissage de la soie : elles sont incomplètes et ne peuvent être mises en parallèle avec celles relatives à l’éducation des vers et à la culture des mûriers.
- Des commentaires de M. Bonafous sur ce qui doit intéresser les lecteurs européens, sur les méthodes imparfaites , et enfin l’indication de ce que l’on fait de mieux dans les meilleures magnaneries, complètent l’ouvrage.
- Ce qui frappe singulièrement, c’est, comme je l’ai déjà dit, l’esprit de bienveillance, l’esprit de religieuse inquiétude pour le bien-être et la moralisation des classes inférieures, qui préside à la rédaction. C’est l’éloge du travail, c’est la réprimande de la paresse, de la simple négligence. Dans un passage, l’auteur dit : Il ne suffit pas de voir faire un autre pour faire aussi bien que lui, il faut surtout bien voir et bien se rendre compte de ce qu’il fait. Ainsi, ajoute l’auteur, un paysan dont les éducations étaient toujours mauvaises, parce qu’il était dans une localité froide, ayant su que dans de semblables localités on chauffait les ateliers , voulut chauffer le sien ; mais il le chauffa trop, et tout périt. Un autre, dans une circonstance toute différente, ayant vu ventiler et refroidir les chambres des vers à soie, refroidit si peu judicieusement les siennes, que tout périt également.
- L’auteur raconte que plusieurs empereurs et impératrices ont donnû leurs
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- soins aux vers à soie et à la fabrication des tissus de soie ; il dit comment un des empereurs fit venir de la Chine, dans son palais, les premières tisseuses, et quels soins on prit de ces ouvrières. C’est à une impératrice qu’on a attribué cette heureuse pensée, et l’industrie fut déifiée sous son nom ; des honneurs lui sont rendus , et des déesses secondaires sont toujours prêtes à secourir celui dont l’activité et les vertus méritent l’approbation des hommes et la bienveillance des dieux.
- « Toimg-Yong était un modèle d’amour filial; encore enfant, il avait suivi le cercueil de sa mère et voué tous ses soins à son père. Quand ses forces le lui permirent, il dut, à cause de sa pauvreté, se livrer à la culture des champs d’autrui, afin de pouvoir se suffire et surtout de nourrir l’auteur de ses jours. Celui-ci étant mort, il fallut, pour subvenir aux frais de l’enterre -ment, que Toung-Yong vendît sa propre personne. La cérémonie funèbre achevée, il se rendit chez son maître.
- « Chemin faisant, il rencontra une fille d’une grande beauté, qui lui dit : Toung-Yong, je veux devenir ta femme.—Mais, répondit le paysan, je suis trop pauvre , ma personne ne m’appartient même pas, je l’ai vendue : comment se peut-il que tu deviennes ma femme ? — Le ciel le veut cependant, répliqua la jeune fille. Je suis très-adroite à tisser; allons ensemble chez ton maître, et qu’il nous prenne tous deux à son service.
- « Toung-Yong n’osa dès lors opposer un refus ; il prit la jeune fille en mariage, et tous deux entrèrent en service.
- « Une lune n’était pas encore écoulée, que déjà l’habile tisseuse avait fabriqué plus de cent étoffes de soie d’un tissu incomparable ; elle les présenta au maître pour servir de rançon à Toung-Yong 3 et le maître, aussi surpris que charmé, les laissa partir tous deux.
- « A peine étaient-ils éloignés, que sa femme lui dit : Toung-Yong, je suis la céleste tisseuse ; le ciel, ému de l’ardeur de ton amour filial, m’a envoyée pour te venir en aide ; elle dit, et s’éleva dans les airs.
- « C’est ainsi que la piété filiale, source de vertu et de bonheur, ne reste jamais sans récompense. »
- Là se termine l’ouvrage.
- Nous finirons ce rapport par la réflexion suivante :
- L’esprit humain cherche à s’instruire; partout oîi il trouve l’inconnu, il veut le saisir. Le Japon s’entoure, pour le reste du monde, d’une barrière impénétrable ; c’est en arrachant à ce peuple, furtivement et pièce à pièce, des lambeaux de sa civilisation , que nous parviendrons peut-être à la connaître. M. Bonafous a fait un premier effort dans ce but; on doit lui en savoir gré, et
- Quarante-huitième année. Février 1849.
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- OUVRAGES NOUVEAUX.
- cela d’autant plus que le sujet qu’il a cherché à connaître donnera peut-être à nos éducateurs de vers à soie des idées nouvelles pour l’amélioration d’une de nos industries les plus importantes.
- Le livre de M. Bomfous, mis en œuvre sous cette ère de prospérité inouïe qui a signalé les années qui viennent de s’écouler, se ressent, par la beauté de l’exécution, de l’époque qui l’a enfanté ; malheureusement il pourra être un des jalons qui sépareront cette ère de la suivante.
- Il y a donc lieu de remercier M. Bonafous de l’hommage de son livre.
- Signe Huzaro , rapporteur.
- Approuvé en séance, le 17 janvier 1849.
- OUVRAGES NOUVEAUX.
- Précis de chimie industrielle à l’usage des écoles préparatoires aux professions indîistrielles et des fabricants, par M. Payen, membre de l’Institut > professeur au Conservatoire des arts et métiers ; \ vol. in-8 accompagné d’un atlas de 30 planches gravées en taille-douce. Paris, L. Hachette, libraires rue Pierre-Sarrasin, \%.
- Cet important ouvrage, dont l’auteur a fait hommage à la Société d’encouragement, est divisé en deux parties : la première contient un exposé clair et précis des principales lois chimiques nécessaires à l’intelligence des diverses méthodes industrielles ; elle est consacrée à l’étude de la fabrication des produits chimiques minéraux.
- Parmi les industries traitées dans cette première partie , nous mentionnerons l’extraction et la purification du soufre, la fabrication de l’acide sulfurique, produit dont l’importance est si grande, et qui peut être considéré comme la clef de toutes les autres industries. Les procédés les plus nouveaux et les plus perfectionnés, employés dans la fabrication de cet acide, sont décrits en détail et avec soin ; des dessins représentant les appareils et ustensiles de cette fabrication en complètent la description. Vient ensuite la fabrication des aluns et des sulfates employés dans les arts, parmi lesquels se trouve celle du sulfate de soude qui conduit naturellement à la belle industrie du sel de soude, laquelle a pris naissance en France pendant la révolution; elle a largement compensé la privation momentanée des alcalis étrangers, et contribue , depuis cette époque, aux progrès de presque toutes les industries tributaires de la chimie appliquée. Cette fabrication , depuis lors , n’a cessé de se déve*
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- lopper et de se perfectionner. Après avoir décrit la préparation de la potasse , l’auteur donne la description des procédés alcalimétriques au moyen desquels on peut facilement et rapidement reconnaître ou estimer la valeur de ces produits, procédés déjà très-répandus et qui devraient être en usage chez tous les industriels employant les soudes ou les potasses.
- La fabrication du chlore , des chlorures décolorants et désinfectants, ainsi que celle de l’iode et du brome, y sont complètement développées. Nous avons aussi remarqué l'extraction intéressante et curieuse de l’acide borique naturel dans les lagoni en Toscane, et la fabrication du borax en France à l’aide de cet acide. Ces deux industries contemporaines sont parfaitement décrites par l’auteur. M. Payen expose ensuite la préparation des chaux grasses et hydrauliques et des mortiers ; la fabrication du plâtre , où nous remarquons la théorie de la solidification du plâtre imaginée par l’auteur et démontrée expérimentalement ; la fabrication nouvelle d’un plâtre particulier connu sous la dénomination de plâtre dur, ciment-marbre, appelée à prendre un grand développement ; la fabrication et les usages divers des couperoses ( sulfates de fer), du sulfate d’alumine, de l’alun, etc. Cette première partie est terminée par la description des procédés de fabrication du verre et du cristal, industrie d’une haute importance en France.
- La deuxième partie de l’ouvrage comprend la chimie organique appliquée.
- Avant d’entrer dans l’exposition des méthodes de fabrication, M. Payen donne un résumé clair et succinct des lois générales de la composition des plantes, en définit les principes immédiats, indique leur mode de distribution dans les plantes ; ces notions sont indispensables à l’intelligence des méthodes ayant pour but l’extraction de ces principes.
- Après avoir indiqué les propriétés de la cellulose, ses différents modes d’agrégation , l’auteur en étudie les nombreuses applications, parmi lesquelles nous remarquons la fabrication d’un produit nouveau, le coton-poudre ou pyroxyle. Des recherches propres à l’auteur, sur ce sujet, lui ont fait découvrir des produits pyroxyliques explosibles à 100° et même à la température ordinaire ; elles permettent d’expliquer et de prévenir les explosions spontanées de ces produits, dont on a déjà plusieurs exemples. Ici se trouve naturellement placé un produit analogue, le collodion, dont les emplois pour panser les plaies font espérer qu’il rendra de grands services à l’humanité. Les divers procédés de conservation des bois ont été, de la part de l’auteur,
- 1 objet d’une attention spéciale.
- tiennent ensuite les industries annexes des exploitations rurales, l’extraction de la fécule des pommes de terre, les propriétés de la fécule étudiées avec
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- tant de soin et de succès par l’auteur, et la fabrication de produits dérivés de la fécule, tels que la dextrine , la glucose ; l’extraction de l’amidon des céréales , la préparation du gluten et ses usages pour donner des substances très-alimentaires sous un petit volume et très-utiles dans les transports; l’étude du blé et des moyens de conservation des grains.
- La fabrication du sucre de betterave et de canne est l’objet de détails intéressants; les appareils si nombreux et si perfectionnés de cette industrie sont soigneusement décrits.
- La préparation de la bière, du cidre, des vins est suivie de la fabrication de l’alcool, qui a donné l’occasion à l’auteur d’indiquer l’application de la vapeur à la préparation du chloroforme , corps si merveilleux par ses propriétés anasthésiques, et dont l’usage est appelé à se développer. Nous remarquons ensuite la fabrication de l’acide acétique , de la céruse, avec l’indication des procédés les plus salubres et les plus perfectionnés ; celle du papier, du charbon d’os ou noir animal, produit indispensable à la fabrication du sucre, et l’une des principales causes du succès de cette fabrication.
- Nous ne pouvons passer sous silence le chapitre important relatif à la préparation et à l’essai des engrais commerciaux ; tout le monde sait avec quel succès M. Payen s’est occupé de ces questions.
- Cette seconde partie est terminée par la fabrication du phosphore; un chapitre consacré à l’éclairage renferme la préparation des acides gras, des bougies stéariques, puis enfin celle du gaz avec diverses substances, et principalement du gaz de la houille.
- En publiant son intéressant ouvrage , M. Payen a répondu au vœu formé par les amis de l’industrie et des progrès industriels , auxquels ce savant a si puissamment contribué par ses travaux pratiques et théoriques, et par ses leçons au Conservatoire des arts et métiers, leçons qui attirent constamment un grand concours de personnes avides d’instruction.
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- NOTICES INDUSTRIELLES
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- extraites de diverses publications périodiques françaises et étrangères.
- ARTS CHIMIQUES.
- Sur l'emploi du mercure et de Véther sulfurique dans les procédés photographiques ; par M. C. Laborde, professeur de physique, à Çorbigny ( Nièvre ) (1).
- M. Charles Chevalier, dans l’un de ses manuels de photographie, a signalé, comme pouvant s’opposer à la venue de l’épreuve, la pellicule d’oxyde qui se forme à la surface du mercure. Je me suis assuré, en effet, que cette oxydation , lors même qu’elle paraît insensible, nuit toujours à la perfection de l’image. Laver le mercure, le dessécher, le fdtrer sont des moyens insuffisants : le métal n’a sa pleine valeur que lorsqu’il est récemment distillé ; mais cette opération n’étant pas à la portée de tous ceux qui s’occupent de photographie, j’indiquerai un moyen très-simple dont l’emploi équivaut à la distillation du mercure.
- Il suffit, d’étendre sur la surface du mercure une couche de sulfate de fer réduit en poudre ; le fer passant facilement à un degré supérieur d’oxydation* dans ce sel, il réduit l’oxyde de mercure, et rend au métal ainsi purifié toute sa valeur. Voici une des expériences qui m’ont démontré l’efficacité du sulfate de fer : on sait qu’en plaçant un fort électro-aimant dans le circuit d’un couple de Volta on obtient une étincelle très-vive à la surface du mercure au moment où l’on en retire un des fils conjonctifs ; cette étincelle est accompagnée d’une vapeur blanche d’oxyde de mercure abondante, surtout lorsque le mercure forme le pôle positif de la pile. J’eus l’idée d’employer cette vapeur pour faire venir une image dans la boîte à mercure, et, à l’aide d’un mécanisme qu’il est facile d’imaginer, je fis naître une série d’étincelles au-dessous d’une plaque qui avait reçu l’impression lumineuse ; la boîte à mercure fut bientôt remplie par les vapeurs blanches qui se produisaient abondamment. Non-seulement je n’obtins aucun résultat, mais il fut désormais impossible de faire venir une épreuve avec le mercure qui avait servi à cette expérience ; il ne donna pas de*meilleur résultat après avoir été filtré à plusieurs reprises. Il fut lavé dans l’acide chlorhydrique, dans l’eau pure, puis desséché avec soin , et ne put cependant faire apparaître que quelques traces insignifiantes de l’image ; j’étendis alors, à sa surface, une couche de sulfate de fer, et le métal reprit aussitôt les propriétés du mercure récemment distillé.
- J’ai indiqué, il y a deux ans, l’emploi de l’éther sulfurique dans la boîte à mercure; ce procédé, qui donne de très-beaux résultats, est, je crois, définitivement adopté dans la photographie. Les vapeurs de l’éther s’emparent avidement de l’oxygène, et, puisque le mercure ne possède toute son action que lorsqu’il est complètement dépouillé de ce gaz, il est probable que l’éther contribue à donner aux vapeurs du mercure toute leur pureté. Ce serait une erreur de croire que les vapeurs de mercure métallique, formées dans l’air, sont dépouillées d’oxygène; car, si on les condense dans un vase, le métal
- (i) Cette note a été communiquée à la Société d encouragement, dans sa séance du 20 décembre î848, par M» Charles Chevalier.
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
- se couvre d’une pellicule. Le même fait se présente lorsqu’on distille, en le décomposant, le deutoxjde de mercure.
- D’autres raisons, il est vrai, m’avaient conduit à faire l’essai de l’éther, je les indique ici parce qu’elles ont encore toute leur valeur. Si l’on veut incorporer du mercure à de l’axonge, il faut broyer, pendant fort longtemps, ces deux substances, mais en y ajoutant de l’éther; le mélange se fait en peu d’instants.
- En second lieu, si l’on ajoute de l’éther à une solution de chlorure de mercure, l’éther enlève à l’eau presque tout le sel qu’elle contenait. Cette action particulière de l’éther sur le mercure et ses composés pouvait motiver un essai qui, du reste, a complètement réussi.
- Sans pouvoir expliquer entièrement l’action de l’éther sur la formation de l’image, on la conçoit jusqu’à un certain point, puisqu’il se trouve en présence du mercure et du chlorure ou bromure de mercure.
- Il faut être déjà un habile chimiste pour donner la formule d’un composé qui tombe facilement sous nos sens; mais, lorsqu’il ne se traduit que par telle ou telle teinte, il est bien plus difficile encore d’en dévoiler la nature.
- Le sulfate de fer m’a fourni encore un très-bon moyen pour distiller le mercure ; il est utile, je crois, de le faire connaître.
- La distillation du mercure est accompagnée de soubresauts qui rendent cette opération difficile à conduire régulièrement, en dehors des autres causes, telles que la pression du métal sur lui-même dans les couches inférieures, etc. Il y en a une qui tient précisément à la présence de la pellicule d’oxyde formée à la surface : cette pellicule emprisonne le métal et le force à prendre une température supérieure à son point d’ébullition sous la simple pression de l’air ; l’obstacle venant à se rompre , la production instantanée de la vapeur détermine un brusque mouvement dans le métal. C’est un effet semblable à celui que présentent souvent les sels que l’on concentre jusqu’à pellicule; mais si l’on se sert d’une cornue à fond large, et que sans trop la remplir on mette à la surface une couche de sulfate de»fer desséché, l’opération devient facile et régulière. Il faut avoir soin, avant de l’introduire dans la cornue, de chauffer le sulfate de fer jusqu’à ce qu’il soit réduit en poudre blanche ; car, sans cette précaution, l’eau qui distille avant le mercure tapisse les parois du tube et l’expose à être brisé.
- ARTS ÉCONOMIQUES.
- Noie sur la reconstruction des villages de l’Egypte; par M. Jomard (1).
- Pendant les premiers jours de 1847 , le vice-roi d’Egypte a ordonné la reconstruction des villages, et il a consacré à cette opération un premier fonds de 53,000 bourses, équivalent à 6,625,000 francs de notre monnaie. Un plan a été adopté par ce prince en conséquence, et une commission a été chargée de faire reconstruire trois villages de la basse Egypte, immédiatement, pour servir de modèles. Cette commission était com-
- f1) Celle noie a été communiquée à la Société dans la séance du il octobre 1848.
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- posée du docteur Clot-Bey, inspecteur général du service de santé, président ; de M. d’Arnaud, ingénieur français; et d’un architecte en chef. Il faut savoir que, dans l’état actuel des choses, le sol est souvent au niveau de l’inondation, que les cimetières sont dans l’intérieur ou contigus aux habitations, et que dans les rues, souvent excessivement étroites, l’air ne peut circuler.
- Voici le programme de la reconstruction qui a été ordonnée : chaque village devait être rebâti de manière à servir à trois catégories d’habitants, les riches, les habitants des classes moyennes et les pauvres ; les maisons de ceux-ci devaient être construites aux frais du gouvernement; les rues disposées en pente vers le Nil, et le sol établi au-dessus des plus hautes inondations ; toutes alignées parallèlement et perpendiculaires au fleuve ; leur largeur de 3 mètres, 4 mètres et 6 mètres; le fumier et les décombres portés en dehors du village ; un abattoir aussi en dehors et le cimetière à distance ; une place plantée d’arbres , servant pour les foires et marchés ; des latrines publiques hors des habitations, des bains de vapeur ; enfin des établissements publics, tels que le mahkami (tribunal), la prison, l’hôpital, l’école et une roue à pots.
- Les trois villages désignés étaient Kafrezzaiat, Neghilé et Ghezai ; la reconstruction en est achevée aujourd’hui, après deux années de travail ; la dépense a été de 3,000 bourses (375,000 francs).
- Ce sont les habitants qui reconstruisent eux-mêmes leurs maisons, pendant les intervalles que laissent libres les travaux des champs.
- Si l’on continuait la reconstruction par le même mode, le travail serait d’une extrême lenteur; aussi a-t-on proposé, pour faire marcher l’opération plus vite, de bâtir partout à la fois, mais seulement quinze à vingt maisons par an, en accordant aux habitants une indemnité fixée d’après le prix de la maison type, et ce jusqu’à concurrence de 53,000 bourses. La disposition des groupes de maisons pourra varier suivant l’emplacement et la forme du terrain; on consultera , pour l’orientation des rues, celle que l’expérience a fait préférer dans chaque localité. Enfin, tout en tenant la main à ce que le plan soit suivi pour le rez-de-chaussée , on laissera à chaque habitant la faculté d’établir à sa volonté le premier étage.
- Extrait d'une lettre de M. d’Arnaud, ingénieur du vice-roi d’Egypte, membre de la commission chargée de la reconstruction des villages.
- En jetant un coup d’œil sur les plans d’ensemble comme sur les plans de détail des constructions , on verra qu’on a adopté un système en rapport avec le climat, les mœurs et les usages du pays ; elles sont disposées de manière qu’on y puisse installer une famille d’un nombre quelconque d’individus (les gens et aussi les animaux) par une simple ouverture de portes ménagées en tous les cas dans les murs de séparation , et cela sans nuire à l’harmonie des appartements entre eux, comme des maisons entre elles ; ce mode de construction facilitera beaucoup le travail et deviendra encore un avantage précieux pour les transactions futures des habitants entre eux.
- Ceci entendu, afin de pouvoir établir le projet, comme le devis approximatif pour
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- chaque village, il a été demandé au cheykh-el-beled de chaque village à reconstruire un relevé détaillé du nombre de familles qui composent son village, celui de leurs animaux, celui des différentes industries qu’on y exerce, etc., ce qui a conduit à ranger les nouvelles constructions en six catégories différentes, savoir :
- 1° Habitation du pauvre ou maison type ;
- 2° Id. de l’homme aisé ;
- 3° Id. des étrangers ;
- 4° Les industries particulières ;
- Enfin 6° les établissements publics, tels que mosquée, mairie, école primaire, bains, bazars, cafés, magasins, cimetières, quais, etc.
- Un mot maintenant sur la maison du pauvre qui sert de' type en construction comme en administration.
- Elle se compose 1° d’une cour dont le sol est élevé de 0m,10 au-dessus de la rue, ayant 8 mètres de longueur sur 4m,34de largeur, et pouvant, par conséquent, recevoir, la nuit, au moins trois gros et trois petits animaux ; dans un angle de la cour sont situés les lieux d’aisances, sur lesquels est établi le pigeonnier ; sur le prolongement se trouve la crèche qui renferme le poulailler. Sous l’escalier qui conduit au premier étage, se trouvent trois niches, la plus grande pour la zir d’eau (jarre), la seconde pour les vases ou cruches; la troisième sert de fourneau de cuisine.
- 2° D’une chambre au rez-de-chaussée dont le sol est encore élevé de 0m,10 au-dessus du sol de la cour et, par conséquent, de 0m,20 au-dessus du sol de la rue, ayant 4m,35 de longueur sur 3m,70 de largeur, éclairée par deux fenêtres, une haute grillée donnant sur la rue, l’autre ordinaire donnant dans la cour ; au fond de l’appartement se trouve un divan pouvant recevoir deux lits bout à bout. Dans le massif du divan est établi le four très-ingénieux du fellah égyptien, qui, ici, a sa bouche dans la cour, et, à volonté, une bouche de chaleur dans l’appartement, pouvant servir encore à faire la cuisine en hiver. Enfin, dans la partie restant vide dudit divan, se trouve un grand coffre pour les provisions de la famille. Une étagère placée à hauteur d’homme, au-dessus du divan, reçoit les hardes de la famille.
- 3° D’un appartement au premier étage, établi sur le rez-de-chaussée, avec un petit balcon couvert donnant sur la cour. La cour , à hauteur du premier étage, est recouverte dans la partie au-dessus de l’étable, pour abriter ce dernier des rayons du soleil, comme aussi pour former le grenier à paille, etc.
- 4° Enfin sur la terrasse on dépose le guillé ou combustible des fellahs d’Egypte.
- La côte générale des villages (ou la côte des rues) sera toujours élevée d’au moins 0m,25 au-dessus des inondations.
- Les fondations sont en moellons, avec mortier de chaux et sable ; immédiatement au-dessus, à 0m,75, les murs sont en briques cuites et mortier à la chaux, et tout le restant des constructions est en briques crues.
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- Note sur une nouvelle application de la fermentation panaire, ayant pour but de développer complètement les propriétés alimentaires de la farine de froment et de réduire le travail de la boulangerie à sa plus simple expression; par M. Boland, ancien boulanger, rue et île Saint-Louis, 62 (1).
- Fermentation panaire pratiquée en Angleterre et en Allemagne et appliquée tout récemment à la panification française avec des modifications qui en ont assuré le succès.
- Dans leur panification, les boulangers anglais et allemands emploient la levûre pure, non pas comme levain, car ils n’en connaissent pas l’usage, mais comme ferment agissant spontanément sur la pâte ; aussi leur fermentation est toujours mousseuse et leur pâte sans cohésion, et s’ils n’avaient la précaution indispensable, les Anglais surtout, de mettre leurs pains fermenter et cuire dans des moules métalliques, le moindre attouchement ou le plus léger choc les ferait affaisser, sans espoir de retour à un développement complet, tant le tissu cellulaire est désorganisé par le ferment.
- Cette sorte de panification, abandonnée aux influences d’une fermentation déréglée, n’en produit pas moins un pain dont la structure intérieure est parfaitement convenable aux préparations alimentaires en usage chez les Anglais particulièrement, mais au goût aigrelet duquel nous aurions de la peine à nous habituer, nous à qui cet aliment sert, sans préparations, de principal accompagnement à tout ce qui participe à notre nourriture ordinaire. Cependant elle dérive d’un principe qui, appliqué rigoureusement, suivant les règles générales de la fermentation, est de nature à simplifier et à perfectionner toute espèce de panification. Les Anglais préparent, de la manière suivante, un liquide fermenté composé de sucre, de pommes de terre cuites, écrasées et passées au tamis, de levûre et d’eau, dans des proportions déterminées.
- On fait cuire , à la vapeur d’eau, des pommes de terre très-farineuses ; lorsqu’elles sont bien cuites, on les pèle et on les écrase parfaitement en ajoutant la quantité d’eau nécessaire pour leur donner une consistance pareille à la levûre molle de bière ; on fait passer ce mélange à travers un tamis. On ajoute, par 500 gram. de pommes de terre, 60 grammes de sucre brut ou de mélasse ; on fait chauffer le tout, s’il est nécessaire, et on mêle, pour chaque 500 grammes de pommes de terre, deux cuillerées de levûre de bière molle. On conserve le tout dans un état de chaleur modérée jusqu’au moment où la fermentation a atteint la limite de son premier degré de réaction, environ douze heures après.
- 500 grammes de pommes de terre traitées de cette manière produisent 2 litres de levain qui peuvent se conserver en bon état pendant trois mois, lorsqu’on en a exprimé toute l’eau et qu’il a été convenablement séché à l’étuve.
- En examinant le phénomène de la fermentation et la composition élémentaire des
- (1) Cette note et la suivante ont été lues dans la séance de la Société du 8 novembre 1848.
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- corps de nature à la produire, on est surpris de trouver, dans cette panification, le sucre et la pomme terre'cuite réunis pour la formation de la fermentation. L’emploi de ces deux substances ne pourrait se justifier que par un goût blasé, par une prédilection particulière pour la pomme de terre , ou , peut-être , par une ignorance complète de la propriété saccharifère de toutes les substances amylacées. Mais, en France, où la science pénètre jusque dans les industries les plus infimes, et où l’introduction de la pomme de terre dans le pain, sous quelque forme qu’elle se présente, est regardée, avec raison, comme une falsification répréhensible du premier des aliments, toujours la plus forte dépense du pauvre et souvent la seule qu’il puisse faire, il est important de démontrer que dans les éléments de la farine même on doit trouver tous les principes de la fermentation, sans avoir recours à des corps étrangers qui n’ont, d’ailleurs, par leur composition chimique, aucune propriété exceptionnelle.
- Une seule substance, sous l’influence d’un ferment ou d’une matière organique quelconque en décomposition, de l’eau et d’une température convenable, se transforme en alcool et en acide carbonique : cette substance est la glucose, analogue, par sa constitution, aux sucres de raisin, de diabète et autres; sa composition élémentaire peut être représentée par 24 parties de charbon et 12 parties d’eau. Le ferment n’est qu’un agent désorgaiiisateur qui ne cède aucun de ses éléments et qui n’en emprunte aucun.
- Il faut donc que toutes les matières susceptibles de se saccharifier ( le sucre lui-même ) soient amenées à leur dernier état de désagrégation, représenté par cette dernière formule, pour produire la fermentation.
- Le sucre de canne, dont la composition élémentaire est représentée par 24 parties de charbon et 11 parties d’eau, en contact avec un ferment et de l’eau, s’hydrate d’une nouvelle partie d’eau et forme la glucose propre à la fermentation.
- La composition élémentaire de la fécule est exactement la même que celle de l’amidon ; elle est représentée par 24 parties de charbon et 10 parties d’eau. Ces deux corps, dépouillés de leurs vésicules par une température élevée jusqu’à 90 degrés, éprouvent un changement, moléculaire seulement, d’après lequel le plan de polarisation de la lumière tourne à droite ; c’est de cette propriété que lui vient le nom de dextrine; mais sa composition est la même que celle de l’amidon.
- Sous l’influence du ferment, de l’eau et de la chaleur, la dextrine s’hydrate de deux nouvelles parties d’eau et se convertit en glucose.
- Ainsi le sucre , la fécule et l’amidon, transformés en glucose par l’hydratation, sont également propres à produire* séparément, la fermentation, sous l’influence du ferment ou levure,.de bière, de l’eau et d’une température convenable. e
- Ces divers corps, jusqu’au moment où commence la fermentation qu’ils doivent produire par leur transformation commune en glucose, ne perdent pas un atome de leur charbon; ils prennent seulement 1 ou 2 parties d’eau qui, en favorisant leur désagrégation , les rendent spécialement propres à leur décomposition ultérieure , sous l’influence des mêmes agents de désorganisation.
- C’est alors qu’une véritable réaction chimique se produit. De nouveaux corps d’une composition élémentaire différente se forment successivement ; les deux tiers du char-
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- bon dont est composée la glucose disparaissent sous la forme d’acide carbonique en soulevant et en mettant en mouvement toutes les matières insolubles que ce gaz rencontre sur son passage ; enfin c’est la fermentation proprement dite de laquelle résulte la création de l’alcool dont la composition élémentaire est représentée par 8 parties de charbon sur lesquelles 4 parties se trouvent à l’état de carbure d’hydrogène, et 2 parties d’eau. La glucose a donc perdu 16 parties de charbon passées à l’état gazeux d’acide carbonique, gaz qui se dégage en soulevant, dans la panification, la membrane organique et insoluble qui enveloppe l’amidon.
- Si la réaction continue, le carbure d’hydrogène, qui entre dans la composition de l’alcool, est décomposé par l’air auquel il emprunte 2 parties de l’un de ses éléments pour former avec son hydrogène 2 nouvelles parties d’eau en restituant ses 4 parties de charbon, d’où résulte l’acide acétique dont la composition, dans ce cas, est représentée par 8 parties de charbon et 4 parties d’eau. Cette dernière réaction a lieu sans production d’acide carbonique, attendu que la quantité de charbon est la même dans l’alcool et dans l’acide acétique. C’est pourquoi, dans la panification, lorsque la fermentation est arrivée à ce dernier degré, les cellules que l’acide carbonique provenant de la fermentation alcoolique avait formées en dilatant le gluten et dans lesquelles il s’était logé sont décomposées par l’acide acétique; il s’en échappe, et la pâte s’affaisse pour ne plus se relever. On conçoit bien, alors, l’intérêt que doit avoir le boulanger de maintenir La fermentation dans la limite nécessaire à l’usage auquel il la destine. L’observation est le seul moyen d’investigation connu jusqu’à présent ; malheureusement encore trop souvent on la néglige.
- En résumé, pour établir la fermentation panaire ou alcoolique, la pomme de terre hydratée par la cuisson peut remplacer le sucre, l’amidon hydraté sous forme d’empois peut remplacer la pomme de terre, et la farine hydratée sous forme de bouillie peut remplacer à son tour l’amidon.
- La différence du produit matériel qui résulte de l’emploi de la pomme de terre n’est pas assez sensible pour hésiter à en faire le sacrifice, d’autant plus qu’en France il est exposé à de fâcheuses interprétations , et cependant c’est le seul pratiqué aujourd’hui par les boulangers qui font l’application du procédé de panification anglais ; mais, tel que ces derniers l’ont modifié dans sa composition et dans les moyens de le mettre en pratique, il offre déjà des avantages de quelque intérêt, ne fût-ce que l’affranchissement de la surveillance des levains renouvelés trois fois par jour, employés en boulangerie, et un plus grand développement des matières nutritives.
- Quoique le procédé employé par quelques boulangers de Paris, par ceux, surtout, dans le voisinage desquels les étrangers affluent, ne diffère du procédé pratiqué en Angleterre que par la suppression du sucre, il convient néanmoins de décrire les moyens de le mettre en rapport avec notre système de panification.
- Nous supposons une boulangerie dans laquelle se fabriquent, chaque jour, cinq fournées de pain.
- On fait cuire, à la vapeur d’eau, 16 kilog. de pommes de terre rondes très-farineuses, bien lavées et brossées; on les écrase, sans être pelurées, soit à l’aide d’un
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- pilon, soit entre deux cylindres métalliques tournant en sens inverse, et on y ajoute une certaine quantité d’eau à la température de 20 à 25 degrés, pour en faire une purée très-liquide que l’on passe à travers un tamis métallique ou une bassine en cuivre dont le fond est percé de trous fins en forme d’écumoire.
- On jette les téguments grossiers qui n’ont pu passer à travers le tamis.
- On ajoute à cette purée liquide 1 kil. 500 gr. de bonne levûre de bière sèche, délayée préalablement dans de l’eau à la même température et passée aussi au tamis. On agite bien ce mélange dans 133 litres d’eau, y compris celle qui a servi à délayer la purée de pommes de terre et la levûre, et toujours à une égale température.
- On tamise sur ce liquide 15 kilogrammes de farine, et on remue le tout convenablement, puis on le partage en trois parties égales à peu près, dans trois cuves différentes, afin de pouvoir puiser dans l’une, selon les besoins, sans troubler le liquide des autres.
- Ces cuves doivent être en bois, de forme cylindrique, doubles à peu près de leur diamètre en hauteur, d’une capacité telle que le liquide n’occupe que le tiers de la hauteur au moment où on l’y dépose, afin de laisser deux tiers libres pour le développement de la fermentation : celle-ci se manifeste assez lentement d’abord, tant qu’elle ne se produit que par le sucre que contiennent, à leur état normal, la pomme de terre et la farine, en contact avec le ferment en excès ; le liquide, en ce moment, a une saveur amère. Aussitôt que la diastase, dont la levûre renferme les principes en dissolution , attaque la fécule et l’amidon, on sépare les parties insolubles qui s’agglomèrent tumultueusement à la surface du liquide sous forme de mousse, et on met en liberté la gomme qui se transforme d’abord en dextrine, puis ensuite en glucose ; l’effervescence augmente progressivement et ne s’arrête qu’après l’entière conversion des matières amylacées; la liqueur contracte alors une saveur sucrée.
- Cette réaction s’opère ordinairement dans l’espace de trois à quatre heures, quand les conditions de température et les proportions de matières ont été bien observées.
- Il est convenable d’écraser les pommes de terre aussitôt qu’elles sont cuites, et d’employer immédiatement la purée pour ne pas lui donner le temps de se colorer au contact de l’air et de contracter un goût acide, et de profiter en même temps de la température qu’il faudrait renouveler.
- Il importe beaucoup aussi de pratiquer cette opération dans un endroit chaud, comme le sont ordinairement les fournils des boulangers, et de ne pas déplacer les cuves lorsque la fermentation est en activité.
- Pétrissage. — On prépare un levain à chaque fournée en pâte très-douce et très-peu travaillée, composé de 33 litres du ferment ci-dessus et de 3 litres d’eau à une température réglée, selon la saison et selon l’état de fermentation du ferment ; puis on le met en planche , c’est-à-dire qu’on le circonscrit à l’une des extrémités du pétrin, arrêtée par une planche taillée exprès pour cet usage et calée avec de la farine tassée. On le couvre d’une couche de farine de 5 centimètres d’épaisseur; celle-ci pénètre peu à peu dans le levain par le mouvement de la fermentation ; lorsqu’elle est complètement absorbée, on peut considérer le levain comme prêt à être employé. Cette dernière circonstance est non moins concluante, si elle ne l’est davantage, que les signes
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- pparents d’après lesquels on reconnaît arbitrairement l’apprêt du levain naturel.
- La fournée se pétrit par les moyens ordinaires en ajoutant au levain 6 litres d’eau seulement, toujours à une température réglée, dans laquelle on fait fondre, trente minutes au moins à l’avance, la quantité de sel convenable.
- Ce ferment peut être ainsi préparé le matin à huit heures et employé le soir à la même heure sans inconvénient; mais, si on voulait s’en servir quatre ou cinq heures après sa préparation, il faudrait augmenter de quelques kilogrammes la proportion de pommes de terre et de quelques degrés la température de l’eau.
- Les fournées n’étant pas égales dans toutes les boulangeries, il convient d’établir une proportion uniforme. Pour convertir 100 litres d’eau en liquide fermenté, on ajoute
- 12 kil. de pommes de terre,
- 1 kil. 145 gr. de levûre sèche,
- 12 kil. de farine.
- Quelle que soit la quantité de liquide fermenté employée pour chaque levain, il faut toujours y ajouter, au moment de pétrir, le onzième de son volume d’eau, et, pour pétrir la fournée, le double de ce volume.
- Suppression de la pomme de terre. — Dans les années calamiteuses, l’application de cette combinaison fermentative a une grande importance et ne saurait être trop encouragée et autorisée, car elle offre le seul moyen de tirer parti, sans altérer profondément la nature du pain, de toutes les substances amylacées que contiennent non-seulement la pomme de terre, mais encore tous les légumes farineux, sans comprendre les blés et farines avariés.
- Mais, dans les années d’abondance, elle excite la cupidité de spéculateurs qui, sous le prétexte de soulager la classe nécessiteuse, sollicitent et obtiennent souvent de l’autorité la permission de créer de nouvelles boulangeries dans lesquelles ils mettent à contribution les farines avariées, la pomme de terre, la féverole, le maïs, les pois, les haricots, les farines de seigle et d’orge, etc., traités par les moyens indiqués plus haut.
- La préférence accordée jusqu’à ce jour, sans nécessité impérieuse, à la pomme de terre sur la farine de froment dont les éléments sont également et même plus propres à produire la fermentation sous l’influence des mêmes agents, témoigne plutôt de l’ignorance des boulangers, au sujet de la propriété saccharifère*de toutes les fécules et amidons, que de l’intérêt de produits frauduleux qu’on pourrait leur supposer ; il importe donc de les éclairer sur cette question de leur fabrication, afin de les préserver d’être confondus avec ces prétendus inventeurs de procédés nouveaux qui cherchent la fortune sous le voile de l’humanité.
- La nature même des éléments dont est composée la farine et qui la rendent plus propre à faire du pain que toute autre substance les fait concourir aussi plus efficacement à engendrer la fermentation.
- En effet, l’amidon, sous l’influence de la chaleur, du ferment et de l’eau, se transforme en glucose aussi bien que la fécule, et, de plus, le gluten régénère le ferment
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- bien mieux que ne le fait la cellulose des légumineux; d’où résulte une réduction notable dans la proportion de levûre employée avec la pomme de terre.
- Le raisonnement m’a amené à la conclusion de ce fait, et l’expérience l’a prouvé , que toute panification pouvait se pratiquer sans le concours d’aucune substance étrangère à la farine de froment, excepté la levûre, dont, encore, on pourrait se passer en y substituant de la pâte très-fermentée; mais, dans ce dernier cas, la fermentation est beaucoup plus lente et ne serait applicable que dans les boulangeries des communes et dans les établissements agricoles, où elle apporterait un perfectionnement de la plus haute importance par le développement plus complet de toutes les parties nutritives des céréales.
- Diverses expériences faites à la boulangerie générale des hospices civils de Paris, sur plusieurs fournées, ont pleinement confirmé les conséquences des observations précédentes dont la mise en pratique offrirait les avantages suivants :
- 1° La substitution de la farine de froment à la pomme de terre et à toute autre substance étrangère à la farine pour produire la fermentation ;
- 2° La réduction de 833 gram. de levûre sur 1 kil. 145 gr. employés avec la pomme de terre pour 100 litres d’eau ;
- 3° L’affranchissement de l’entretien des levains renouvelés trois fois par jour dans toutes les boulangeries;
- 4° Le développement plus complet des matières nutritives de la farine, etc.
- Les moyens de préparer cette fermentation sont beaucoup plus simples, plus prompts et plus faciles à exécuter qu’avec la pomme de terre.
- Sur 100 litres d’eau destinés à produire une ou plusieurs fournées de pain, 80 litres doivent être convertis en ferment de la manière suivante :
- On fait bouillir 22 lit. de cette eau dans un vase pouvant contenir à peu près 55 lit.
- On prépare en même temps un mélange bien homogène composé de 11 kilog. de farine et de 22 litres d’eau à la température ordinaire ; on verse ce mélange lentement sur l’eau bouillante, et on remue le tout jusqu’à ce que la consistance de bouillie se soit produite ; puis on le répand et on l’agite dans le reste de l’eau froide, moins 1 litre qui, à la température de 25 degrés à peu près, a servi à délayer 250 grammes seulement de levûre de bière sèche.
- Aussitôt que la température de ce liquide s’est abaissée jusqu’à près de 25 degrés, on tamise dessus 11 kilog.'de farine et on y ajoute la levûre délayée. On laisse reposer le tout après l’avoir bien mélangé.
- La fermentation ne se manifeste, d’une manière apparente, qu’après une heure environ ; puis l’effervescence qui se produit met en mouvement toutes les substances insolubles et les réunit à la surface du liquide sous forme de mousse. Lorsque le liquide, d’amer qu’il était, est devenu sucré, environ quatre ou cinq heures après, il est bon à être employé.
- Quant aux 20 litres d’eau qui restent, 6 sont ajoutés au liquide fermenté, mais lorsque celui-ci est répandu dans le pétrin pour préparer le levain, et jamais auparavant. Le pétrissage de ce dernier se réduit au frasage seulement. Les 14 autres litres d’eau servent
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- à pétrir la fournée lorsque le levain a absorbé la couche de farine qui le recouvrait.
- Il est bien entendu qu’un boulanger peut préparer d’une seule fois tout le liquide fermenté nécessaire à son service de vingt-quatre heures, en y puisant, pour chaque fournée, la proportion destinée à son levain.
- La levure n’est indispensable que dans les boulangeries où l’on cuit, au même four, sept fournées par douze heures, au moins; mais dans les boulangeries des campagnes, les établissements agricoles, les manufactures, les pensions, les manutentions militaires de province, etc., où la levure ne se trouve pas avec la même facilité et d’une aussi bonne qualité que dans les grandes villes, on peut la remplacer par vingt fois son poids de pâte abandonnée à la fermentation depuis au moins vingt-quatre heures. Le chef-levain, que les cultivateurs conservent pendant huit jours et plus, est parfaitement propre à ce système de fermentation ; mais, comme nous l’avons déjà dit, celle-ci est moins rapide qu’avec la levûre.
- Cependant, s’ils mettaient ce procédé en pratique, nul doute que leur pain n’eût un aspect et des propriétés alimentaires plus favorables.
- Des propriétés alimentaires du pain de première et de seconde qualité comparé avec le pain réglementaire des manutentions militaires ; par M. Boland.
- Chacun de nos aliments a sa manière propre d’agir sur nos organes ; des corps qui les composent, les uns sont nutritifs directement ou par transformation, d’autres sont purement stimulants et disposent les organes à transformer les substances alimentaires pour se les assimiler ; enfin il en est qui, par leur flexibilité et leur insolubilité, ne servent qu’à favoriser mécaniquement l’élaboration des premiers.
- Les végétaux amylacés participent tous de la même manière à la nourriture de l’homme parla transformation de leur amidon en glucose; mais à divers degrés, par la dilatation de leur tissu cellulaire, appelé cellulose dans les légumineux et gluten dans les céréales ; et, s’il était possible de constater aussi facilement le degré de dilatation de la cellulose comme on le fait du gluten, par l’aleuromètre, on pourrait établir de véritables équivalents alimentaires, en prenant pour unité le gluten pur qui se dilate jusqu’à sept fois son volume , lesquelles, divisées en 50 degrés , forment une échelle de comparaison facile à consulter.
- Le gluten de la farine de première qualité peut atteindre à 50 degrés de dilatation ; celui de la farine seconde, 36 degrés; de la farine troisième, 21 degrés; et enfin de la farine quatrième, 7 degrés.
- Propriétés alimentaires du pain. — De tous les végétaux destinés à concourir à la nourriture de l’homme, le froment seul contient tout formés, on pourrait dire condensés sous le plus petit volume possible, les éléments d’une alimentation parfaite ; mais ils peuvent être développés et modifiés à l’état de farine par la division et l’épuration, à l’état de bouillie par l’hydratation, à l’état de pain par la fermentation et la température.
- Avant de nous occuper de ces différentes formes, examinons d’abord les pwprîdlca
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- de chacun des deux corps principaux qui composent la farine de froment et le rôle qu’ils jouent, à divers états, dans l’alimentation.
- Il a été reconnu, et confirmé en dernier lieu par le docteur Magendie. « que toutes « les substances immédiates, animales ou végétales, isolées, ne peuvent suffire à l’ali-« mentation des animaux ; cependant le gluten des végétaux qui en contiennent fait « exception à cette règle générale. Bien que son odeur soit fade et quelque peu nau-« séabonde, bien que sa saveur n'ait rien d’agréable, seul, à l’état frais, sans aucune « préparation ni assaisonnement, il n’excite ni répugnance ni dégoût autre que la sa-« tiété bien naturelle de l’uniformité des aliments, et nourrit parfaitement pendant « longtemps. »
- Parmentier avait déjà fait des expériences et des observations sur le gluten, mais à l’état sec, et avait obtenu des résultats d’après lesquels il avait conclu que cette substance, quoique analogue à la viande par sa constitution chimique et à son état primitif, n’avait aucune propriété alimentaire en passant par une température élevée.
- Les expériences de ces deux savants, exactes toutes les deux, démontrent mieux que la théorie l’influence extraordinaire de l’hydratation et de la température. En effet, pour qu’une substance végétale soit réellement nourrissante, il faut que l’eau puisse la pénétrer, se combiner avec chacune de ses molécules et la convertir en un mucilage dont la mollesse et la flexibilité se prêtent aux différentes opérations qui doivent la transformer en chyle.
- Dans la farine, à la température ordinaire, le gluten seul se combine avec l’eau dans une limite qui dépend de son agrégation, et produit la substance alimentaire observée par le docteur Magendie ; l’amidon est imperméable et ne possède aucune propriété nutritive à la même température.
- Dans la bouillie, au contraire, où l’eau est en excès et la température élevée, le gluten est décomposé par la matière extractive et le sucre de la farine ; l’amidon, pénétré par l’eau, passe à l’état de gomme soluble, et ses vésicules, ouvertes et dilatées, à celui d’un mucilage propre à l’alimentation ou au moins à favoriser, dans l’estomac, la transformation ultérieure de la gomme en un corps jouissant, au plus haut degré, des propriétés alimentaires, c’est la glucose.
- Dans le pain, la fermentation et la température élevée, nécessaires à sa formation, modifient considérablement et transforment même les propriétés alimentaires des corps qui composent la farine.
- Le gluten, dilaté par une température élevée, ne jouit plus, au même degré, des propriétés nutritives qu’il avait dans la farine, mais il en a contracté une autre qui, par la souplesse de son organisation cellulaire, caractérise parfaitement bien son indispensable union avec les autres aliments dont il prépare l’assimilation en les retenant dans l’estomac, sans le fatiguer, le temps nécessaire à leur transformation, sous l’influence de la chaleur, des acides et des sucs gastriques que cet organe engendre.
- Ainsi le gluten, dilaté par la chaleur sous la forme de cellules cartilagineuses, devient insoluble et n’arrive jamais à l’estomac revêtu de ses caractères primitifs : on doit
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- donc présumer qu’il est confondu en partie, après la déjection, dans la masse grossière qui doit former les excrétions.
- L’amidon, isolé et tel qu’on l’extrait de la farine parle lavage, ne possède aucune propriété alimentaire ; mais, hydraté à son tour sous l’influence de la chaleur, il absorbe , à travers les réseaux du gluten dont il est enveloppé, les différents liquides sécrétés dans l’estomac, lesquels le changent en glucose et lui donnent, sous cette forme, les propriétés nutritives qu’il n’avait pas avant d’être converti en pain.
- Nous comprenons maintenant pourquoi le gluten, hydraté à la température ordinaire et considéré, d’après la constitution de ses éléments, comme propre à une nourriture unique, n’est plus, dans le pain, que l’accompagnement indispensable des autres aliments, auxquels il prête son concours mécanique pour accomplir leur assimilation ainsi que celle des autres corps dont la farine est composée.
- Ce n’est donc plus comme substance alimentaire, proprement dite, qu’il faut considérer le gluten, c’est comme lest qu’il convient maintenant de l’apprécier, puisque c’est sous la forme de pain qu’il est communément employé.
- Le lest ne produit, dans les aliments, que son propre poids; il passe en entier de la bouche dans l’estomac et de l’estomac dans le canal intestinal, sans s’atténuer suffisamment pour former du chyle, et ne peut, par conséquent, se changer en sang; mais s’il n’a pas l’humidité, la souplesse et l’élasticité convenables, ou s’il se trouve associé avec une substance inerte et compacte, il entraîne une portion de la vraie nourriture, augmente la somme des déjections au point de rendre les excrétions presque égales à la consommation. C’est l’effet que produit ordinairement le pain fabriqué avec des farines contenant une trop grande quantité de son grossier, ou mélangées avec d’autres céréales, ou pauvres en gluten* d’une élasticité convenable, enfin réunissant tout ce qui peut contribuer à le rendre par trop aqueux, mat et lourd ; car il arrive trop souvent que l’aliment ne produit pas tout son effet lorsqu’il est mêlé et confondu avec une matière hétérogène qui laisse presque toujours après elle des traces fâcheuses de son association.
- Les fonctions de l’estomac, entravées par une masse épaisse et abondante que les sucs ne peuvent pénétrer, n’agissent qu’imparfaitement, et l’aliment est précipité sans modification, par son propre poids, dans les entrailles, ce qui fait que l’appétit reparaît bientôt avec plus de force qu’auparavant, et ce qui est cause aussi que les habitants des campagnes éprouvent le besoin de multiplier leurs repas.
- Ainsi, dans la farine, le gluten seul est éminemment alimentaire, presque à l’égal de la viande ; l’amidon ne l’est à aucun degré appréciable.
- Dans le pain , au contraire , le gluten , par sa formation cellulaire et cartilagineuse, a perdu les propriétés alimentaires de sa constitution primitive; il ne forme plus qu un appareil de réduction souple, élastique et parfaitement convenable à la transformation de l’amidon en substance alimentaire sous la forme de glucose ; mais, comme ce dernier n’est pas, seul, d’une alimentation suffisante, le pain ne peut être comparé au gluten hydraté et frais, et considéré comme aliment unique.
- Le pain léger, par le développement de ses cellules dans lesquelles le travail de la nutrition s’élabore librement, est donc plus favorable à l’alimentation que le pain lourd Quarante-huitième année. Février 1849. 6
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- et mat auquel le peu de perméabilité ne permet pas, sans inconvénient, de joindre une trop grande quantité d’autres aliments, surtout d’une digestion difficile.
- Conclusion. — Les propriétés alimentaires de la farine et du pain se résument, dans l’une, par la quantité du gluten, dans l’autre par la cohésion et l’élasticité de ce dernier, pur de toute substance inerte, adhérente ou étrangère, susceptible d’en modifier la dilatation.
- La farine blanche, bien fabriquée et de première qualité, doit, par sa pureté, produire le pain le plus alimentaire.
- La farine de seconde qualité, dans laquelle la seconde épuration a déjà laissé pénétrer du son très-divisé et dont le gluten n’a jamais la même cohésion que la farine de première qualité, ne peut, non plus, avoir les mêmes propriétés alimentaires, quoique, cependant, elle en approche beaucoup.
- Quant à la farine réglementaire, à 15 pour 100 d’extraction, pour le service des manutentions militaires , elle ne diffère de la farine ordinaire du commerce que par l’état de division dans lequel se trouvent les corps qui la composent, et par leur épuration.
- Le genre de mouture spéciale employée à la fabrication de cette sorte de farine ne développe pas, par le frottement, ce dégagement de chaleur qui, dans les autres moutures , altère, plus ou moins, la cohésion du gluten ; mais, si elle a l’avantage de conserver intactes les propriétés primitives de ce dernier, elle a l’inconvénient aussi de limiter la division du blé, de manière qu’une partie de gruau reste adhérente au son avec lequel il s’échappe dans l’épuration ; d’où il résulte que l’extraction produit par l’analyse 14 pour 100 de gluten et 53 d’amidon, dextrine et sucre, ce qui fait 67 de substance alimentaire dont l’extraction s’empare au préjudice de la farine qui, de son côté, et par les mêmes causes, retient une grande partie de son dont la présence modifie , dans la panification, la dilatation du gluten et la réduit à sa plus simple expression.
- L’observation analytique de la farine réglementaire et de son extraction ne peut rien faire préjuger en faveur de cette farine, attendu que l’analyse élimine le seul corps qui, par son inertie, son insolubilité et la matière grasse qui entre dans sa composition, compromet la panification. En effet, provenant de bons blés moulus, comme nous l’avons dit, sans dégagement de chaleur trop sensible, la farine réglementaire donne, par l’analyse, une abondance de gluten supérieure à tout ce que les farines de première qualité du commerce peuvent produire, et dans des conditions d’élasticité parfaites , et cependant la pâte qui en résulte est toujours difficile à manipuler, grasse et rebelle à l’étirage; le pain reste lourd, humide et mat après la cuisson. Ce phénomène ne peut s’expliquer autrement que par la présence du son grossier dont la constitution ligneuse, grasse, inerte et insoluble exerce sa fatale influence en formant autant de points de solution de continuité qui, répandus dans le gluten , interrompent son développement et en modifient singulièrement les effets mécaniques dont l’alimentation dépend ; de plus, chaque paillette de son , en se fixant sur les parois des membranes digesffves, arrête l’absorption sans laquelle ces organes ne remplissent pas complètement leu*s fonctions. Je livre cette dernière réflexion à l’attention des physiologistes , mais je
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- persiste à soutenir que, dans une farine dont la mouture n’a pas altéré la nature primitive des éléments, et pure de toute substance étrangère, le son grossier qui n’en aurait pas été séparé en détruit, seul, les propriétés alimentaires en désagrégeant le gluten plus que ne le ferait toute autre cause, même les falsifications dans une certaine limite. D’ailleurs l’illustre Parmentier n’avait-il pas déjà fait ressortir ces conséquences lorsqu’il dit que « toute sorte de pain bien fabriqué, dans la composition « duquel il n’entre point de son, forme une nourriture solide et substantielle. »
- Pour se faire une idée de l’imperfection de la mouture et de l’épuration de la farine réglementaire sans avoir recours à l’analyse, il suffit de comparer le poids de son extraction avec celui de l’extraction des farines du commerce; à volume égal, on trouvera la première plus pesante que la seconde et, par conséquent, d’une valeur commerciale supérieure, parce qu’elle est composée de son et de gruau, et que l’autre ne contient que du son à peu près pur.
- L’administration de la guerre pourrait probablement, sans s’imposer de sacrifices, abandonner ce vieux système de mouture soi - disant économique, pour le remplacer par la mouture ordinaire et l’extraction commune, mélanger ensuite toutes les sortes de farines qui en proviendraient, gruaux, premières, secondes, etc. ; de cette manière, la panification deviendrait praticable, le pain aurait un aspect et un caractère qui ne laisseraient plus de doute sur ses propriétés alimentaires.
- En résumé, je n’hésite pas à déclarer, quelle que soit, d’ailleurs , l’opinion des habitants des campagnes habitués au pain lourd et mat, celle des habitants des villes qui la partagent sans s’en rendre compte, et même aussi celle des auteurs du Cours complet d’agriculture, que le pain blanc de première qualité et même celui de seconde qualité, lorsqu’ils sont légers, alimentent davantage que le pain dit de ménage, en usage dans les campagnes, et celui surtout des manutentions militaires, quelle que soit la supériorité des éléments de la farine de ce dernier.
- AGRICULTURE.
- Extrait d’un mémoire de M. Gréau aîné, manufacturier, membre de la Société d’agriculture, deé arts, sciences et belles-lettres du département de l’Aube, sur les meilleurs moyens de combiner les travaux de Vagriculture avec ceux de l’industrie manufacturière.
- Après avoir fait observer que les campagnes subissent l’influence des villes qui exercent sur elles une grande puissance d’attraction, l’auteur examine s’il ne serait pas possible de répandre parmi les cultivateurs l’instruction de l’expérience qui n’y est peut-être pas encore assez avancée. Sous ce rapport, le département de l’Aube offre une heureuse combinaison des travaux agricoles et manufacturiers. En effet, les arrondissements de Troyes, Arcis et Nogent-sur-Seine sont en même temps agricoles et manufacturiers. Sur les 93,725 habitants du premier, 14,000 sont employés à l’industrie cotonnière, dont 6,000 font partie de la population de Troyes. Il reste donc 8,000 ouvriers qui ont, dans la campagne, la double ressource du travail industriel et agricole.
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
- Sur les 35,340 habitants de l’arrondissement de Nogent, 11,500 sont occupés par l’industrie cotonnière.
- La population ouvrière du département est celle qui a le plus souffert de la révolution de février ; le crédit s’est éteint tout à coup ; les produits fabriqués encombraient les magasins. Il a fallu fermer les ateliers. Les manufacturiers avaient épuisé leurs dernières ressources, et dans des circonstances aussi graves on a pu se convaincre que l’honnête ouvrier était toujours le même, et qu’il savait supporter avec résignation le malheur de la situation qui pesait particulièrement sur lui.
- A Romilly, il y a eu quelques troubles qui n’ont pas eu de durée ; mais on doit considérer que cette commune occupe 3,000 ouvriers, et c’est parce que l’on n’a pas eu le temps de leur disposer le travail agricole que l’on n’a pas pu prévenir les désastres qui auraient compromis l’existence de 100 familles, si l’administration départementale et la bienfaisance publique n’étaient pas venues à leur secours.
- Pour éviter les conflits désastreux qui ont mis la France en deuil, il suffirait, suivant l’auteur, d’apporter quelques légères modifications au travail tel qu’il est organisé dans le département de l’Aube. Aujourd’hui, 12,000 métiers de bonneterie joints à ceux de tissage peuvent procurer du travail à 40,000 ouvriers attachés à 14,000 métiers; c’est, par conséquent, 14,000 ménages qui peuvent accumuler les bienfaits du travail sur les arrondissements de Troyes, Arcis et Nogent, dont la population réunie est de 165,000 habitants.
- La perte que la suspension du travail a fait éprouver aux ouvriers peut être évaluée à 600,000 fr. par mois; cette perte rejaillit nécessairement sur les promoteurs de l’industrie départementale ; car on compte à Troyes plus de soixante maisons de commerce qui impriment le mouvement aux ouvriers, soit en leur faisant distribuer des matières premières par des contre-maîtres qui surveillent et dirigent leurs travaux, soit par des achats de produits aux fabricants qui travaillent isolément pour leur compte.
- Le travail est très-divisé dans le département; on trouve des métiers dans les moindres hameaux, et souvent il n’y en a qu’un seul pour un ménage. C’est presque toujours à ce métier que le fabricant agriculteur doit l’acquisition du champ dont la culture augmente l’aisance de la famille ; il ne reste presque jamais en repos ; il est occupé alternativement par le père, la mère, le fils, même la jeune fille, et, s’il est quitté par l’un d’eux, c’est pour le travail agricole ou d’autres occupations qui doivent contribuer au bien-être de tous.
- Les ouvriers du pays sont généralement intelligents, honnêtes et laborieux. Depuis quarante ans un grand nombre d’entre eux se sont élevés à la fortune et occupent les premières places de l’administration par le seul secours de leur intelligence, de leur travail et de leur économie. Mais malheureusement on ne se contente pas toujours de sa bonne position ; l’ambition de briller à la ville y fait accumuler un surcroît d’industrie qui y appelle trop de producteurs; on abuse de son crédit, on fabrique sans mesure, les produits s’accumulent, on ne vent pas rétrograder, et si les récoltes manquent, un moment de détresse générale arrive; il faut s’arrêter, l’ordre public est alors mis en péril.
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- Pour remédier à cet inconvénient, l’auteur pense que le gouvernement devrait accorder des encouragements aux industriels qui, en quittant la ville, iraient porter à la campagne un plus grand nombre de bras pour y féconder la terre et la rendre plus productive, en employant en même temps une partie de leurs forces pour y introduire l’industrie et la moraliser par le travail des champs.
- On a constaté que, sur les 40,000 travailleurs du département, 54,000 ont trouvé dans la campagne, pendant la crise que nous venons de traverser, des ressources qui ont manqué à la ville, et que les 6,000 ouvriers de l’arrondissement de Troyes qui s’occupent de filature, de bonneterie et de tissage ont imposé à l’administration d’énormes sacrifices.
- C’est donc sur cette agglomération d’ouvriers de la ville que l’auteur appelle particulièrement l’attention du gouvernement; en leur donnant des moyens d’existence plus faciles, on étendrait le domaine de l’industrie, particulièrement dans les arrondissements de Bar-sur-Aube et de Bar-sur-Seine, et on augmenterait l’aisance générale.
- C’est ainsi qu’on obtiendrait la combinaison du travail agricole et manufacturier.
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- Extrait des procès-verbaux des séances du conseil d’administration de la Société
- d’encouragement.
- Séance du 14 février 1849.
- Correspondance. M. Renard Périn rappelle que, dans la séance du 22 novembre dernier, l’ordre du jour indiquait un rapport de M. Payen, au nom du comité des arts chimiques, sur les procédés qu’il emploie pour la coloration des bois.
- Une contestation judiciaire s’étant élevée entre M. Boucherie et M. Renard Périn, le conseil d’administration prononça l’ajournement de la lecture du rapport.
- Aujourd’hui que les experts ont déposé leur rapport, M. Renard Périn pense que rien ne s’oppose à ce que le rapport de M. Payen soit entendu; il en sollicite la misé à l’ordre du jour de l’une des plus prochaines séances.
- Aux documents déjà fournis M. Renard en ajoute de nouveaux relatifs à la coloration et à la conservation des bois.
- M. Clerget appelle l’attention de la Société sur de nouvelles expériences relatives au dosage des sucres.
- M. Stahl, rue de Paradis, au Marais, 14, soumet à l’appréciation de la Société un perfectionnement qu’il vient de découvrir et qui rendra, selon lui, service à certaines branches de notre industrie. La reproduction fidèle des plus exquises finesses de certains chefs-d’œuvre de l’art est, en effet, bien désirable, et, à cet égard, les procédés ne sont malheureusement pas exempts de défauts, à cause des substances grasses dont on est obligé d’enduire les moules pour qu’ils se détachent du nouveau plâtre qui doit former l’empreinte. On mêle, à cet effet, un peu d’ocre jaune à la première couche de plâtre, afin d’être averti, par cette couche, en cassant le moule. Jusqu’alors on
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- ne connaissait, pour les creux perdus, que le moyen de faire dissoudre 500 grain, de savon noir dans 2 litres d’eau, et avec cette solution on savonnait les moules à l’aide d’une brosse, après quoi on donnait une couche d’huile. Voilà donc deux opérations qui sont inévitablement nuisibles, par leur frottage, aux fins détails qui peuvent exister dans certains moules.
- M. Stahl annonce qu’il a trouvé le moyen d’éviter désormais toute fatigue aux moules à creux perdu. Le procédé est très-simple et très-facile. S’agit-il de tirer l'épreuve d’un creux perdu, aussitôt le moule fait ou quelques jours après, on le plonge, sans aucune autre préparation, dans l’eau de rivière, et on coule immédiatement l’épreuve. .
- M. Stahl fait observer que par ce procédé il suffit de verser le plâtre sur le moule pour obtenir l’épreuve exacte, tandis que sur les moules gras il faut, pour éviter les bulles, appliquer avec une brosse ce qu’on appelle imprimer, ce qui occasionne un troisième frottage.
- M. Stahl ajoute que ce nouveau procédé a déjà rendu un grand service à l’histoire naturelle.
- Pour les moules ordinaires, l’emploi de l’ancien procédé est préférable, attendu qu’il est plus expéditif.
- M. Péligot fait remarquer que ce procédé de moulage avait été signalé par M. Amé-dée Durand, comme étant en usage à Rome, dans la séance où M. Stahl, pour conserver la priorité de son procédé, en avait déposé la description sous cachet. Cette observation, qui n’enlève rien au mérite des recherches de M. Stahl, fait regretter que la connaissance de procédés qui rendent d’utiles services ne soit pas plus répandue.
- Après une discussion sur la question de savoir si le plâtre, soit par suite de l’opération du moulage, soit dans son emploi, augmente ou diminue de volume, M. le prési-sident fait observer que cette question mérite de fixer l’attention du comité des arts économiques. .
- M. Silberman, conservateur des galeries du Conservatoire des arts et métiers, ayant eu l’occasion de s’occuper des appareils et instruments destinés à mesurer la quantité d’alcool contenue dans un liquide donné, il a vu que ces appareils, ayant tous le même but, sont gradués avec les mêmes liquides titrés, composés, par centièmes, d’alcool absolu et d’eau distillée ; leur graduation ou appréciation repose sur les propriétés physiques diverses qu’ont eues deux liquides, telles que différence de volatilité, de densité et des degrés d’ébullition.
- Ces propriétés ont donné naissance à trois méthodes offrant, selon M. Silberman, dans l’application, des difficultés de diverses natures. Il a pensé à employer une autre propriété physique de ces mêmes liquides, c’est leur dilatabilité différente. Ils se dilatent d’autant plus qu’ils contiennent davantage d’alcool, à tel point que la dilatation de l’alcool absolu est environ quatre fois et demie plus considérable que celle de l’eau distillée, entre les deux limites de température qu’il a choisies.
- Objets présentés. M. Querre, rue de Paradis-Poissonnière, 7 bis, présente un modèle de manomètre à air comprimé.
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- La partie supérieure du tube de verre de cet instrument étant fermée par- un bouchon à vis que Ton peut enlever à volonté, l’auteur fait observer qu’il est facile de nettoyer l’intérieur du tube sans déranger l’instrument. Il explique comment, par la manière dont l’instrument est construit, on peut en vérifier l’exactitude. C’est particulièrement sur cette idée que M. Guerre cherche à établir la supériorité de son instrument.
- M. Desbordes, ingénieur en instruments de précision, rue St.-Pierre-Popincourt, 20, appelle l’attention de la Société sur de nouvelles dispositions qu’il a introduites dans la construction des manomètres.
- Sur l’invitation de M. le président, l’auteur entre dans quelques développements sur ces dispositions. Indépendamment de la cuvette mobile, il a voulu que cet instrument fournît des indications si la pression maxima a été dépassée ; il décrit le moyen à l’aide duquel il pense avoir atteint ce but, ainsi que le constatent plusieurs expériences.
- M. Ariet, rue du Faubourg-Saint-Jacques, 35, dépose un décamètre dont les boucles des mailles ne peuvent s’ouvrir ni même s’allonger sous l’effort d’une traction excessive; ce décamètre, suivant M. Ariet, est beaucoup moins sujet à se nouer.
- M. Bassand, rue Christine, 3, présente le dessin et la description d’un système de frein pour les chemins de fer;
- M. Groult, rue Frépillon, 7 et 8, des tubes-cordes à plusieurs filets hélicoïdes;
- M. Fugère, rue Amelot, 52, des échantillons d’ornements en cuivre estampé, destinés à remplacer les cartonnages employés jusqu’à présent pour les services de dessert.
- Les ouvrages suivants sont déposés sur le bureau :
- 1° M. Payen, membre du conseil, fait hommage de l’ouvrage qu’il vient de publier sous le titre de Précis de chimie industrielle, avec un atlas de trente planches.
- M. Payen sera remercié de ce don. ( Voyez plus haut, p. 66. )
- 2° Un opuscule sur le procédé de la dessiccation des betteraves, dans lequel M. Kop-czynski revendique, pour M. Nosarzewski, la priorité de cette découverte;
- 3° Compte rendu des travaux de la Société d’agriculture du Puy-de-Dôme, pendant les années 1847 à 1848, par M. Auberqier, vice-secrétaire;
- 4° Annales de la Société centrale d’agriculture de France, janvier 1849;
- 5° Société centrale d’agriculture de la Seine-Inférieure, — programme des prix proposés pour les années 1849, 1850 et 1851 ;
- 6° Journal de Varchitecture et des arts relatifs à la construction, — revue des travaux exécutés en Belgique, 2e année, n° 1, janvier 1849.
- 7° Le supplément du Journal de l’Ain du 5 février 1849, renfermant un article sur les propriétés du marron d’Inde. Un membre de la Société d’émulation de l’Ain revendique, dans ce journal, la priorité de la découverte du moyen d’extraire du marron d’Inde une fécule comestible.
- 8° L’Ami de la patrie, journal du Puy-de-Dôme, de la Haute-Loire, du Cantal et de la Corrèze; 3 février 1849. Ce numéro contient une note de M. Leclerc sur le reboisement.
- 9° La Belgique industrielle des 1, 4, 8, 11 février 1849 ;
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- 10° Le Technologiste, ou archives des progrès de l’industrie française et étrangère, par MM. Malpeyre et Vasserot, février 1849;
- 11° Le Moniteur industriel des 1, 4, 8 et 11 février 1849;
- 12° Traité des machines à vapeur, par MM. Bataille et Jullien; livraison 48 à 50.
- M. Combes signale, dans ces livraisons, la traduction d’un mémoire que firent imprimer, vers les années 1782 et 1785, MM. Boulton et Watt, pour le service de leur établissement particulier. MM. Bataille et Jullien y ont trouvé quelques instructions pratiques excellentes concernant la construction et l’aménagement des machines hy-drauliques. Toutes les données sont en grande partie applicables encore de nos jours. Ce mémoire est devenu très-rare aujourd’hui.
- M. Combes pense qu’un extrait de ce travail serait lu avec intérêt dans le Bidletin.
- M. Sainte-Preuve dépose le n° 5 du journal la Réforme agricole, qui contient, sous le titre à’Amendement des terres, — irrigations des terres à ïaide de machines, un exposé de son second mémoire sur l’application des machines à l’irrigation et au dessèchement des terres, mémoire dont il a donné communication à la Société.
- Rapports des comités. Au nom des commissions des fonds et du Bidletin réunies , M. Michelin lit, pour M. Chevallier, un rapport sur les dépenses matérielles du Bulletin, et les moyens d’obtenir des économies dans différentes parties de ces dépenses.
- Après une discussion, le conseil prend un arrêté conforme au rapport.
- Au nom du comité des arts chimiques, M. Gaultier de Claubry lit un rapport sur l’alliage imitant l’or présenté par Mme Bey.
- M. le rapporteur relate les expériences auxquelles cet alliage a été soumis, sous le point de vue de l’emploi, comme fourchettes , cuillers et couteaux , et comme objets d’ornement.
- Mrae Bey, désirant conserver le secret de son procédé, offre, conformément à un arrêté du conseil, d’en déposer la description sous cachet, après que son identité aura été constatée par un membre du conseil.
- Le comité propose de remercier Mme Bey de sa communication et d’insérer le rapport au Bidletin.
- Après une discussion dans laquelle des membres du conseil et de la Société ont fait connaître les inconvénients de livrer au commerce des objets en alliage imitant l’or, qui donnent le moyen de tromper l’acheteur, parce qu’ils n’ont pas, comme l’orfévre-rie et les pièces dorées et argentées au moyen de la pile, des poinçons spéciaux, le conseil renvoie le rapport au comité des arts chimiques.
- Au nom du même comité, M. Gaultier de Claubry lit un rapport sur un alliage métallique composé par M. Bourbon-Leblanc, et auquel il donne le nom de venusium.
- Des expériences ont constaté que cet alliage se prêtait bien à la fonte des objets d’art, au laminage, à la confection d’instruments repoussés comme ceux de cuivre, qu’il se tréfilait avec facilité, et que son emploi dans les objets d’ornementation méritait d’être apprécié. M. Gateauæ, membre de l’Académie des beaux-arts, a permis que les coins d’une de ses médailles servissent à frapper la médaille qu’il a gravée à l’occasion
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- du rétablissement de l’école des beaux-arts à Rome. Une exposition à l’air libre a démontré que l’alliage de M. Bourbon-Leblanc s’oxydait difficilement ; enfin il imite les ors de diverses couleurs.
- L’auteur a offert de donner la description de la composition de son alliage pour être déposée sous cachet.
- Le comité, en proposant d’insérer le rapport au Bulletin, demande que M. Bourbon-Leblanc soit remercié de sa communication.
- Un membre de la Société présente des observations générales sur la nécessité de faire connaître les procédés dont les auteurs peuvent, d’ailleurs, s’assurer la propriété en prenant un brevet d’invention.
- M. le rapporteur rappelle que l’analyse avait fait connaître l’alliage dont les Chinois font usage dans la fabrication des tam-tams, et que M. d’Arcet ne parvint à les imiter que par des moyens indépendants de la composition de l’alliage.
- Un membre ajoute que M. Bourbon-Leblanc n’a vu aucun inconvénient à laisser publier l’analyse de son alliage.
- M. Baude propose le renvoi au comité, qui s’assurera si l’auteur consent à donner une description complète de ses procédés.
- Cette proposition est adoptée.
- Au nom d’une commission spéciale, M. Gaultier de Claubry lit un rapport sur les appareils à triturer de M. Hermann.
- La commission propose d’adresser des remercîments à l’auteur et de faire connaître ses nouveaux appareils par la voie du Bulletin.
- Après une discussion , le conseil, considérant que l’appréciation des appareils de M. Hermann ressort en grande partie du comité des arts mécaniques, renvoie leur examen à ce comité.
- Communications. M. Bataillé, ingénieur des ponts et chaussées, propriétaire dans le département du Loiret, donne communication d’une entreprise d’irrigation exécutée récemment sur la terre du Portail, à la sortie de la ville de Montargis (1).
- Cette propriété, dit M. Bataillé, d’une superficie de 400 hectares d’un seul tenant, est traversée, sur une longueur de 3 kilomètres, par la petite rivière du Yernisson, dont les eaux avaient été, jusqu’ici, préjudiciables en hiver et d’aucune utilité pendant la belle saison.
- Cependant le terrain de cette vallée, composé d’un sable léger qui laisse filtrer l’eau avec une extrême facilité, donne des produits satisfaisants pendant les années pluvieuses, tandis qu’une sécheresse, même de faible durée, occasionne une stérilité complète.
- Frappé d un aussi grave inconvénient et reconnaissant qu’on pourrait y remédier en piocurant au sol une humidité dont il était privé, M. Bataillé conçut le projet d’u-
- (0 Cette communication a été faite dans la séance du 31 janvier dernier; le défaut d’espace ne nous a pas pei mis de la publier dans le Bulletin du mois précédent.
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- tiliser, dans ce but, les eaux du Yernisson dont il pouvait disposer sur une grande étendue de son cours.
- À cet effet, un barrage fut établi à travers le lit de cette rivière , à fendroit où elle entre sue les propriétés du Portail; là on trouve aussi la tête d’un petit canal de dérivation qui conduit une partie du courant dans un vaste réservoir où le liquide, étant à l’état de repos, laisse déposer le sable qu’il pourrait entraîner.
- Sur l’une des faces de ce réservoir, on a construit une vanne qui, manœuvrée par un crie, introduit, à volonté, l'eau dans un canal d’irrigation dont les berges ont été établies sur un parfait niveau, et qui se développe latéralement et à mi-côte sur la rive droite du Yernisson.
- Le terrain compris entre ce canal et le lit naturel du Yernisson a été cultivé à la bêche, dressé suivant une suite de plans inclinés qui, par leur ensemble, offrent une surface régulière continue sur laquelle on ne remarque aucune aspérité , et qui reçoit , par conséquent, avec une grande facilité , une irrigation abondante toutes les fois que le besoin s’en fait sentir. Il suffit, pour cela, d’introduire l’eau dans le canal d’irrigation. Le liquide, maintenu à un niveau constant, s’infiltre en abondance à travers la couche arable qu’il domine, et, au moyen des effets de la capillarité, l'humidité, s’élève jusqu’à la surface du sol, qui, sous l’influence de la chaleur, se-trouve alors dans les conditions les plus favorables kla, végétation.
- Cette irrigation a lieu au moyen d’une simple dérivation. Pour opérer sur une plus vaste, étendun, Qn prqfite de la. fqpcq motrice du courant : à cet,effet , trois machines d’une grande simplicité d’exécution, susceptibles d’être réparées, en cas de besoin, par l’ouvrier i négateur, ont été disposées à trois points différents ; elles élèvent le volume d’eau nécessaire pour alimenter trois nouveaux canaux qui serpentent, à mi-côte, dans trois vallées, lesquelles, par ce moyen artificiel, reçoivent encore les bienfaits de l’irrigation.
- Enfin on a, de plus, profité du produit d’une fontaine qui surgit sur un point culminant de la propriété. On a formé une conduite avec des tuyaux en poterie assemblés entre eux avec du ciment et noyés dans un massif de béton. Par cette disposition , les tuyaux placés au centre de cette maçonnerie ne sont destinés qu’à former les parois d’une voûte dans laquelle coule, sous.une pente uniforme , l’eau venant de la source. Au moyen de cet auxiliaire, au mois de septembre dernier, on a semé une nouvelle prairie qui s’annonce déjà sous les plus heureux auspices.
- On vient d’apporter, récemment, une amélioration, qui mérite d’être mentionnée. Afin de les rendre plus fécondantes^ on a combiné les. eaux d’irrigation avec une certaine quantité^ de matières animales * A cet effet, on choisit un point favorable sur le bord d’un des canaux d’irrigation, et là on a construit une cuve en maçonnerie n’ayant que deux orifices qui reçoivent:des fermetures hydrauliques, de telle sorte que toutes les manipulations qu’on, effectue ont lieu en vase clos. Des matières fécales sont projetées dans cette cuve, et au moyen d’un mécanisme mû par l’action du vent, dans l’espaça dp vjni^quatre^ qq opèrq. une séparation complète en^û les parties
- Solubles dans l’eau et les solides qui y sont insolubles.
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- Le premier lot est attribué à l’irrigation, et le second, reçu sur un filtre, passe à i état de poudrette et devient susceptible d’un emploi immédiat pour engrais dans la culture des céréales.
- La machine récemment construite est disposée de manière que par un écoulement uniforme elle fournit tel volume qu’on peut exiger du liquide provenant des matières fécales. Ainsi donc, à l’avenir, on irriguera , non plus avec de l’eau pure , mais avec de l’eau contenant telle proportion de ces substances si éminemment capables d’activer la végétation.
- Au moyen d’un petit appareil, on réalisera les conditions suivantes :
- Sans aucun travail manuel, sans aucune déperdition ni émanation méphitique, les excréments humains sont affectés au service de l’agriculture.
- Les frais de toute nature se sont élevés , pour cette opération, en totalité , à 600 fr. par hectare. Or, avec cette première mise de fonds, le terrain qui était loué à raison de 20 fr. par hectare a produit mille six cents bottes de foin de première qualité, c’est-à-dire qu’une seule récolte a payé presque la totalité des dépenses faites.
- M. le président adresse à M. Bataillé les remercîments du conseil pour son intéressante communication.
- Séance du 28 février 1849.
- Correspondance. M. Lecanu, membre du conseil de salubrité, adresse un mémoire intitulé, Des falsifications des farines. L’auteur, après avoir fait observer que peu de questions méritent autant de fixer l’attention des chimistes que celles qui se rattachent à l’étude des farines envisagées sous le point de vue des falsifications dont elles peuvent être l’objet, énonce que, malgré leurs nombreuses recherches et leur incontestable habileté, Galvani en Italie, Présenius en Allemagne, MM. Martens et Donny en Belgique, MM. Barruel, Boland, Chevallier, Lassaigne, Louyet, Parisot, Robine, Rodriguez, Victor Villain et d’autres en France, n’ont soulevé qu’un coin du voile sous lequel de coupables manœuvres déjouent parfois la surveillance de l’administration et bravent même la vindicte des lois.
- M. Lecanu ajoute qu’il a tâché de soulever davantage ce voile, et qu’en se livrant à ces recherches il n’a eu d’autre désir que d’être utile et juste envers ceux qui lui ont servi de guides.
- MM. Charles et comp., place Furstemberg, 9, adressent la copie de diverses attestations constatant les avantages de leurs appareils de blanchissage économique-
- M. Lamare-Picquot, rue Sainte-Anne, 20, ayant appris qu’un concours avait été ouvert par la Société d’encouragement, pour l’introduction, en France, d’une plante farineuse et alimentaire devant être substituée à la pomme de ferre, appelle l’attention sur des documents relatifs à la racine panifiable du psoralea esculenta, appelée picquoliane.
- M. Chérot, peintre préparateur, rue de la Chopinetfe, 54 , communique une lettre de M. Boutowski, gentilhomme de la cour de l’empereur Nicolas , annonçant la réception des échantillons de peinture dite mixturale ou fresque française, ainsi que des plâtres recouverts d’un enduit préservateur et plastique, produits sur lesquels la So-
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- ciété d’encouragement a entendu un premier rapport. Cette peinture , qui a été l’objet de l’examen de l’Académie des beaux-arts de Saint-Pétersbourg, offre, suivant la commission de l’Académie, de la ressemblance avec celle des fresques, et pourrait présenter les mêmes facilités pour le maniement des couleurs; mais pour pouvoir se prononcer sur le mérite de cette composition, et notamment sur la durée , la solidité et la qualité de ces couleurs et enduits, une expérience plus approfondie est nécessaire.
- M. Portant, géomètre du cadastre à Melun ( Seine-et-Marne ), adresse un mémoire descriptif de deux instruments qu’il désigne sous le nom de règles pantographes , destinés à réduire ou augmenter les figures des plans.
- M. Chaffin, à Marseille, soumet à l’examen de la Société un mémoire sur l’ébullition de l’eau mélangée d’huile volatile.
- M. Dupré, à Rennes, dépose un mémoire, avec dessins, sur une scierie cylindrique et sphérique pour laquelle il a pris un brevet d’invention.
- M. Domanet, lieutenant-colonel du génie, professeur honoraire à l’école militaite de Bruxelles, communique une notice indiquant le principe d’une transformation de mouvement nouvelle et des plus simples, dont les arts mécaniques sauront, sans doute, tirer parti.
- M. Calla, membre du conseil, annonce que, depuis le jour où il a commencé la lecture de son rapport sur l’exposition belge, M. le ministre du commerce en a ordonné la publication dans l’ouvrage édité par les soins de son département, et qui relate périodiquement les principaux faits commerciaux. Cette circonstance fait disparaître l’intérêt qu’on aurait pu attacher à la communication qu’il faisait à la Société d’encouragement.
- M. Gannery, fabricant de chronomètres à Saint-Nicolas-d’Aliermont ( Seine-Inférieure ) , placé en 1838 , avec bourse entière , à l’école d’arts et métiers de Châlons , sous les auspices de la Société d’encouragement, croit de son devoir de lui rendre compte des résultats heureux de ses premières années d’établissement de fabrication de chronomètres.
- M. Combes, l’un des secrétaires, donne lecture de la lettre de M. Gannery, et propose de la publier dans le Bulletin.
- M. Seguier, tout en partageant cette opinion , regrette que l’auteur n’ait pas cité le vénérable M. Pons de Paul, qui, le premier, a introduit, dans cette industrie, des machines de précision pour la confection des diverses pièces d’horlogerie, et a créé le premier, à Saint-Nicolas-d’Aliermont, un établissement qui a servi de modèle à ceux qui l’ont suivi.
- M. le président, en proposant de charger la commission du Bulletin de la publication de la lettre de M. Gannery, l’invite à ajouter une note qui rappellerait les nombreux et utiles services rendus à l’industrie de l’horlogerie par M. Pons de Paid.
- Objets présentés. M. Paris, grande rue de Bercy, 111, soumet à l’examen de la Société diverses pièces de fer et de tôle couvertes d’un enduit vitreux qui empêche ces matières d’être attaquées par l’action de l’air sec ou humide , du feu et des acides les plus concentrés.
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- M. le président appelle l’attention de la Société sur la découverte de M. Paris, qui poursuit la solution d’un problème d’une haute importance pour les arts et l’industrie. Des essais ont déjà appris que l’adhérence de l’enduit vitreux était complète , et que les objets placés sous les yeux de la Société réunissaient les qualités que son auteur a signalées.
- M. Seguier ajoute que, dans une réunion du comité des arts mécaniques, il a pris un des tuyaux couverts de l’enduit vitreux , et que, après lui avoir fait subir une pression qui l’a déformé, il l’a rétabli dans sa forme primitive. L’enduit vitreux avait conservé sa parfaite adhérence au métal.
- M. Fernandez, rue Neuve-Saint-Eustache, 11, présente des tablettes composées de matières inflammables pour allumer le feu , et pour la composition desquelles il a pris un brevet d’invention.
- M. Falhon, à Versailles, présente une serrure et tout un système de fermeture de son invention ;
- M. Delépine, horloger, boulevard Bonne-Nouvelle, 11, un nouvel échappement à force constante ;
- M. Collardeau , fabricant d’instruments de précision , rue du Faubourg-Saint-Martin , 56 , un manomètre à air comprimé et à cuvette. Dans cet instrument, le mercure est remplacé par de l’eau , et le tube manométrique , ouvert des deux bouts, est fermé du haut par une soupape.
- La prolongation de l’échelle manométrique au-dessous d’une atmosphère permet, dit l’auteur, de vérifier en tout temps l’état des indications, qu’on peut rectifier immédiatement, s’il y a lieu, au moyen de la soupape.
- Ainsi, affranchis de leur gravité , les inconvénients d’une fuite par la soupape et de l’absorption d’une partie de l’air manométrique par l’eau disparaissent en quelque sorte 1° par la disposition de la soupape, 2° par l’extrême ralentissement de l’eau obligée de traverser un robinet très-peu ouvert, 3° par la hauteur de la colonne d’eau dans le tube manométrique.
- M. Beringer, arquebusier, rue du Coq-Saint-Honoré , présente un nouveau système d’armes de chasse;
- M. Lagrange, mécanicien, rue du Faubourg-du-Temple, 81, plusieurs modèles d’instruments d’agriculture, moteurs hydrauliques, etc.
- Les ouvrages suivants sont déposés sur le bureau :
- 1° Trois brochures imprimées de M. Laine', négociant droguiste, intitulées, Engrais ÏMiné rendu à toutes les stations du chemin de fer de Paris au Havre et à Dieppe; 2° A MM. les président et membres de la Société centrale d'agriculture, puis de la Société d'encouragement; 3° Demande pour former, pendant trois ans, un dépôt d’engrais, présentée le 9 janvier 1846.
- 2° Deux rapports de M. Martens à l’Académie royale de Bruxelles, 1° sur un mémoire envoyé au concours en 1842 , en réponse à la question suivante : exposer et discuter les travaux et les nouvelles vues des physiologistes et des chimistes sur les engrais et sur la faculté d’assimilation dans les végétaux ; indiquer en même temps ce que
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- l’on pourrait faire pour augmenter la richesse de nos produits agricoles ; 2° sur quatre mémoires présentés au concours de 1848, en répouse à la question suivante : sur 3 millions d’hectares de terres que renferme la Belgique, près de 300,000 sont encore incultes, spécialement dans la Campine et les Ardennes. Déjà de nombreuses expériences ont été faites dans ces contrées où les landes abondent.
- 3° Séances et travaux de VAcadémie de Reims, années 1848-1849, nos 5 et 6 ;
- 4° Bulletin de la Société pour l'instruction élémentaire, décembre 1848 ;
- 5° Journal des économistes, n° 93, 8e année;
- 6° Journal des beaux-arts, 24e année, n° 6 ;
- 7° La Belgique industrielle des 15, 18, 22 et 25 février 1849;
- 8° Transactions de la Société royale d'Écosse pour les arts, vol. III, partie 2 (1846), vol. III, partie 3 (1848).
- M. Combes signale, dans ces transactions, un mémoire de M. Fyfe, professeur de chimie, sur la valeur comparative des différents charbons pour l’éclairage au gaz; il regarde ce mémoire comme a$sez intéressant pour trouver place dans le Bulletin.
- 9° Bidletin du musée de l’industrie belge, publié par M. Jobard, directeur du musée de Bruxelles, 4e livraison de 1848;
- 10° Brevets de priorité. — Projet de loi rédigé avec la collaboration des principaux inventeurs et industriels de la Belgique, par le directeur du musée de l’industrie.
- 11° Proposition tendant à modifier la loi sur les brevets d’invention, présentée à l’Assemblée nationale, par M. Alcan, représentant du peuple.
- Rapports des comités. Au nom du comité des arts mécaniques, M. Saulnier lit un rapport sur un perfectionnement apporté aux ailes de moulins à vent, par M. Berton.
- Le comité propose de remercier l’auteur de sa communication, et d’insérer le rapport au Bulletin avec la description et la figure du système de M. Berton. ( Approuvé.)
- Au nom du comité d’agriculture, M. Philippar lit un rapport sur un ouvrage de M. Caillat, publié, en 1847, sous le titre d’Application à l’agriculture des éléments de physique, de chimie et de géologie.
- Le comité propose d’insérer le rapport au Bulletin et d’admettre l’ouvrage de M. Caillat au nombre de ceux que l’on décerne aux chefs d’atelier et contre-maîtres d’agri-culture et des arts agricoles. ( Approuvé. )
- Au nom d’une commission spéciale, M. Jomard lit un rapport sur de nouveaux modèles typographiques et calligraphiques présentés par M. Telle.
- L’auteur à soumis à la Société un plan de réforme de l’écriture appliquée à la typographie; il fait observer que, notre typographie étant en honneur dans toute l’Europe, il importe de lui conserver sa supériorité, et il prévoit le moment où l’industrie étrangère, découvrant des formes plus rationnelles et plus régulières que celles que l’on a tirées des alphabets grec et latin, ferait adopter ces formes nouvelles et enlèverait à la France une industrie productive. Son but est de prévenir ce danger ; c’est pourquoi il propose une réforme dans l’écriture et dans la typographie.
- Il résulte des documents relatés dans le rapport que des réformes bien plus considérables que celles proposées par M. Telle sont projetées aujourd’hui, et même il en est
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- H'exécutées en Angleterre. Il faut attendre que l'expérience ait prononcé sur ces innovations plus ou moins importantes, et dont le dernier terme serait un alphabet universel , alphabet rêvé depuis longtemps par des philosophes aventureux et même par de bons esprits ; ce sera peut-être la conquête de l’avenir.
- La commission propose d’adresser des remercîments à l’auteur du projet de réforme typographique. ( Approuvé. )
- Au nom du comité des arts mécaniques, M. Le Chatelier lit un rapport sur les ressorts en caoutchouc et les tampons pour waggons de chemins de fer présentés par M. Gaigneau, au nom de M. de Ber que.
- Le comité propose de remercier M. Gaigneau de l'intéressante communication qu’il a faite à la Société, et d’ordonner l’insertion du rapport dans le Bulletin avec le dessin des principales dispositions adoptées pour le matériel des chemins de fer.
- Après avoir entendu plusieurs membres sur l’emploi du caoutchouc vulcanisé et sur la préparation de ce produit, le conseil approuve lê rapport et en adopte les conclusions. ( Voy. plus haut, p. 49. )
- Au nom du comité des arts chimiques, M. Payen lit un rapport sur les procédés de coloration et de conservation des bois présentés et mis en pratique par M. Bénard Périn ( Voy. plus haut, p. 51. )
- Communications. M. Le Chatelier lit une note sur l’application des contre-poids aux roues motrices des machines locomotives.
- Le conseil ordonne l’insertion dé cette note dans le Bulletin.
- M. le président remercie, au nom dü conseil, M. Le Chatelier de soh intéressante communication.
- M. Calla développe les motifs qui lui font penser que la Société d’encouragement doit se prononcer sur la question relative à l’admission des produits de l’industrie étrangère à la prochaine exposition des produits de l’industrie française, question sur laquelle M. le ministre de l’agriculture et dù commerce a appelé l’attention des chambres de commerce et des chambres consultatives des arts et manufactures.
- Après une discussion, M. le président émet l’avis que, si la proposition de È. Calla est prise en considération, il conviendra de la faire examiner par une commission spéciale composée du bureau et de deux membres nommés par chaque comité.
- Cette proposition est adoptée. L’avis de cette commission sera soumis à M. le ministre de l’agriculture et du commerce.
- M. Amédée Durand appelle l’attention de la Société sur une obligation comprise dans celles à remplir pour l’admission des produits à l’exposition : elle consiste dans l’indication du prix de vente sur les produits. Cette question lui paraît mériter une sérieuse attention, et il propose de la soumettre à la même commission.
- Le conseil donne son assentiment à la proposition de M. Amédée Durand.
- M. Bataillé, ingénieur des ponts et chaussées, en mettant sous les yeux de la Société des dessins de son système d’irrigation des terres, complète les renseignements qu’il avait donnés dans une précédente séance.
- M. le président témoigne à M. Bataillé tout l’intérêt que la Société attache à l'im-
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- portante application qu’il a faite de ses connaissances au mode qui lui a présenté le plus d’avantages pour l’irrigation.
- L’étude et l’initiation des résultats obtenus par M. Bataillé pouvant être d’une haute utilité, M. le président invite la commission du Bulletin à prendre les mesures qu’elle jugera convenables pour la prompte publication du mémoire et des plans de M. Bataillé.
- M. Clerget fait l’exposé d’un nouveau procédé pour déterminer le rendement en sucre pur et cristallisé des jus saccharins, des sucres bruts et des sirops de mélasses.
- La Société d’encouragement avait depuis longtemps fondé un prix pour la découverte d’un procédé prompt et facile qui permît de déterminer la richesse des sucres bruts et, en général, des produits saccharifères. Dans la séance du 15 mars 1848, elle a reconnu que les conditions du programme se trouvaient remplies et même dépassées au moyen de la méthode que M. Clerget a exposée, et de l’emploi du nouvel instrument de polarisation inventé par M. Soleil. La Société avait fixé la limite de l’appréciation à un cinquantième près. Le rapport de la commission qui a provoqué la délivrance de ce prix établit que le mode d’essai qui a été couronné détermine à moins d’un centième la quantité de sucre réel que contiennent les substances soumises à l’analyse.
- La connaissance de la teneur en sucre de ces substances importe à l’industrie , en ce qu’elle lui montre le but vers lequel doivent tendre ses efforts, à savoir l’extraction la plus complète de ce sucre , en l’isolant et en le purifiant. Mais , si les procédés de la fabrication et du raffinage sont en progrès, ils ne donnent cependant pas encore le moyen de retirer des sucres ou des sirops et mélasses, derniers produits des opérations, la totalité absolue du sucre réel que l’on y rencontre. De là l’utilité incontestable de la détermination du rendement, seulement possible, de ces substances dans l’état actuel de l’industrie des sucres.
- Tel est le second problème que M. Clerget s’est posé et dont il vient présenter la solution.
- M. Clerget reçoit les remercîments du conseil pour son intéressante communication que le comité des arts chimiques est chargé d’examiner.
- IMPRIMERIE DE MADAME VEUVE BOUCHARD-HUZARD, RUE DE L ÉPERON, 5.
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- QUAMMilTIÎil! ASIE. (N° DXXXVII. ) MARS 1849.
- BULLETIN
- DE LA
- SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- ARTS MÉCANIQUES. — tissage.
- Rapport fait par M. Alcan , au nom du comité des arts mécaniques t sur une modification apportée par M. Bosquillon aux cartons du métier à la Jacquart.
- M. Bosquillon, ancien fabricant de châles, rue du Banquier, 5, près la boulevard de l’Hôpital, s’occupe, depuis 1840, à réaliser des améliorations désirées depuis longtemps à certaines parties du métier à la Jacquart.
- Votre comité des arts mécaniques me charge de vous faire un rapport sur ces modifications, dont nous avons pu prendre une parfaite connaissance dans les ateliers de l’inventeur, où fonctionnent des métiers à lire et à tisser, auxquels ces modifications ont été adaptées.
- La Société sait qu’une des dépenses principales, nécessitée par l'usage du métier a la Jacquart, consiste dans les frais du lisage et l’emploi des cartons, dont le nombre est toujours proportionnel à la richesse du dessin à produire dans le tissu. Aussi, depuis la propagation de l’invention de la jacquart, s est-on ingénié à trouver des moyens pour réduire ces dépenses importantes. Vous avez naguère encouragé un intéressant industriel (1) pour les économies apportées, d’une manière ingénieuse, à la lecture des dessins. A différentes époques et dans divers pays, on a cherché à substituer le papier au
- (U Des récompenses ont été données à M. Eck pour son papier quadrillé briqueté, qui économise les frais de lecture. ( Voy. Bulletin de l’année 1848, p. 3. )
- Quarante-huitième apnée. Mars 1849, 7
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- ARTS MÉCANIQUES.
- carton, à diminuer la grosseur des trous et à en faire tenir davantage dans la même surface. On a même essayé de remplacer les cartons par une modification radicale ; on employait une toile métallique dont les mailles étaient recouvertes de vernis ; ce vernis formait une surface unie qui, percée dune certaine façon, faisait office de captons dans un mécanisme à la Jacquart sensiblement modifié. On a pu voir une machine de ce genre à la dernière exposition des produits de l’industrie. Chacun de ces systèmes présentait des inconvénients bien connus par les praticiens, et dans la description desquels il est inutile d’entrer ici; il nous suffit de dire qu’aucun de ces changements n’a pu se faire adopter.
- M. Bosquillon a cherché, à son tour, à résoudre le problème dont nous venons de parler, et nous croyons qu’il a été plus heureux que ses devanciers et ses concurrents. Le moyen imaginé par cet industriel est fort simple ; il a non-seulement réduit la surface des trous, mais il a cherché à les percer de façon à en faire tenir le plus grand nombre possible dans l’unité de surface, sans nuire à la résistance du carton. A cet effet, au lieu de disposer les trous en quinconce comme à l’ordinaire, ils sont contre-semplés. On parvient ainsi à n’avoir besoin que d’une surface de carton moitié moindre que celle nécessaire pour le procédé ordinaire. Il y a donc une économie de 50 pour 100 sur la dépense du carton. L’idée de M. Bosquillon} si simple en théorie, offrait tout d’abord quelques difficultés pratiques, car elle entraînait des modifications de construction dans les machines à lire , et, par suite , dans le mécanisme du métier à la Jacquart. Les trous des cartons devenant plus petits, plus rapprochés, il fallait nécessairement que toutes les parties fussent exécutées avec plus de précision. Aussi M. Bosquillon s’est-il déterminé à faire construire ces machines sous ses yeux, et à faire en cuivre , fer et fonte les parties qu’on a construites en bois jusqu’aujourd’hui. Une autre modification qui nous a paru digne d’attention est la substitution d’une vis à filets carrés au levier qui d’ordinaire sert au perçage des cartons ; on évite ainsi les chocs et éboulements de la machine qui ont lieu par l’emploi du balancier. Nous avons, d’ailleurs, visité avec intérêt le petit atelier de construction et les outils spéciaux dont M. Bosquillon se sert pour la confection de ces machines. Cette visite nous a fait apprécier le soin intelligent apporté par l’auteur à toutes les parties de son travail. On comprend que le mode d’exécution de ces machines les rend plus dispendieuses que celles ep bois ; celles-ci, en effet, quand elles sont de la grandeur ordinaire dont se servent les fabricants de châles, sont vendues moyennement de 135 à 140 francs chacune, tandis que celles.de M. Bosquillon coûtent 325 francs. Mais il est important de faire
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- remarquer qu’une de ces dernières en remplace deux du système ordinaire ; que , de plus, par la nature de sa construction et sa perfection, sa durée est plus longue. Enfin, et c’est là le point important qu’il est bon de vous rappeler, c’est quelle permet d’économiser la moitié des cartons.
- L’emploi de la machine modifiée par M. Bosquillon offre donc, en résumé, une économie sensible ; aussi la croyons-nous destinée à être adoptée plus généralement par l’industrie aussitôt que des temps meilleurs lui permettront de reprendre son développement normal.
- Votre comité des arts mécaniques vous propose , en conséquence, de remercier M. Bosquillon de son intéressante communication, et d’insérer le présent rapport dans le Bulletin, avec les dessins et la description de sa machine (1).
- Signé Alcan, rapporteur.
- Approuvé en séance, le 31 janvier 1819.
- MOULINS A VENT.
- Rapport fait par M. Saulnier, au nom du comité des arts mécaniq es, sur un
- perfectionnement apporté aux ailes des moulins à vent, par M. Berton, à la
- Chapelle-Saint-Denis.
- Messieurs, la Société d’encouragement pour l’industrie nationale a donné une attention soutenue à l’action mécanique du vent. Son Bulletin, par les nombreux et utiles documents qu’il renferme à cet égard, atteste l’intérêt qu’elle attache à tout perfectionnement dans l’emploi de cette force motrice naturelle, qui coûte si peu et qu’on rencontre partout. Vous avez renvoyé à votre comité des arts mécaniques la communication de M. Berton, et je suis chargé de vous en rendre compte.
- Le procédé de M. Berton, dont le modèle est sous vos yeux, consiste dans la substitution, aux toiles qui garnissent les volées, d’un assemblage de planchettes mobiles, au moyen desquelles on peut faire varier à volonté la surface exposée au vent.
- À cet effet, aux rayons des volées sont adaptées des traverses qui peuvent former, avec ces mêmes rayons, différents angles en tournant sur les boulons mêmes qui les fixent ; les planchettes superposées les unes aux autres sont,
- (l) Nous donnerons, dans un prochain Bulletin, la description et la gravure de la machine à percer les carions de M. Bosquillon, et la partie du métier Jacquart à laquelle elle est adaptée.
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- ARTS CHIMIQUES.
- de la même manière , fixées aux traverses. Cet ensemble forme ainsi un parallélogramme variable dont la surface est d autant plus grande que ses angles aigus se rapprochent le plus de 90 degrés.
- Pour faire varier simultanément la surface des quatre parallélogrammes, chacun d’eux est articulé, à son angle aigu le plus près du centre du moulin , avec une pièce taillée en crémaillère engrenant avec une roue centrale commune aux quatre ailes ;, cette roue est elle-meme mise en mouvement par un pignon et une seconde roue centrale ; cette dernière est munie d un croisillon servant de manivelle au meunier lorsqu’il veut modifier la surface des ailes.
- Ce mécanisme n’est pas à l’abri d’une certaine critique. En effet, les quatre crémaillères ainsi que la roue sont dans un même plan, tandis que les ailes sont, comme leurs rayons, dans deux plans différents distancés par les épaisseurs de ces mêmes rayons. Pour dissimuler cette irrégularité, l’auteur a été obligé de courber les crémaillères. Quoi qu’il en soit, ce mécanisme fonctionne bien. Votre comité a visité plusieurs moulins auxquels M. Berton a appliqué son système et dont les propriétaires se louent beaucoup ; il en existe un dans les propriétés de notre collègue M. le docteur Herpin> qui nous en a rendu un bon témoignage.
- Le comité pense qu’il serait utile de publier, dans le Bulletin, la description du système de M. Berton > et j’ai l’honneur de vous proposer, en son nom, de remercier M . Berton de son intéressante communication, et de lui délivrer 300 exemplaires du présent rapport (1).
- Signé J. F. Saulnier, rapporteur.
- Approuvé en séance, le 31 janvier \ 8 49.
- —II. ! ^— ... ... ..
- ARTS CHIMIQUES. — gaz d’éclairage.
- Suite de la description des appareils de fabrication du gaz d’éclairage de
- M. Pauwels (2).
- Aspirateur. — On sait que le gaz est dégagé de matières soumises , dans des vases clos, à une haute température; que ces produits gazeux s’écoulent
- (1) Nous donnerons, dans un prochain numéro du Bulletin, la description et la figure du système d'ailes de moulin à vent de M. Berton.
- (2) Voyez Bulletin de février, p. 58.
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- Î01
- GAZ D’ÉCLAIRAGE.
- sous l’influence d’une pression plus ou moins considérable, résultat qui provient des obstacles que le gaz rencontre dans sa marche, avant d’arriver à la consommation.
- On sait que cette pression, inévitable dans l’état actuel des appareils à gaz, donne lieu à des inconvénients graves :
- 1° A la détérioration prompte des cornues ;
- 2° À une perte de gaz permanente , soit à travers les parois des cornues, * soit parles joints, les tampons et autres parties des appareils que parcourt le gaz avant d’arriver au gazomètre.
- 3° Cette pression détériore les cornues, et les met hors de service par suite de leur obstruction occasionnée par le dépôt de matières carbonées sur les parois intérieures des cornues, et qui résulte d’une tamisation des produits distillés.
- 4° Enfin la moindre fissure de la cornue donne lieu à une perte considérable de gaz, et nécessite le remplacement de l’appareil.
- La gravité de ces inconvénients croit dans le rapport du chiffre de la pression , aussi la restreint-on le plus possible, ce qui engendre, dans ce cas, d’autres difficultés, sous le rapport de l’épuration du gaz, qui ne s’obtient, en général, d’une manière complète que sous l’influence d’une pression plus ou moins considérable.
- ; L’application de l’appareil auquel l’auteur donne le nom d'aspirateur fait disparaître les inconvénients décrits plus haut, son effet étant de soustraire l’intérieur des cornues à toute pression en en aspirant les produits gazeux.
- Le résultat final est : réduction des dépenses à l’égard du matériel, et augmentation considérable à l’égard des produits ( de 6 à 12 pour 100 du gaz produit ).
- Les planches 1093 et 1094 représentent l’spirateur. La fig. 1, pl. 1093, est une élévation verticale et longitudinale où l’on a supposé la première cloche coupée. La fig. 2 est une section verticale et transversale, et la fig. 1, pl. 1094, est une projection horizontale ou plan dudit appareil aspirateur.
- Cet appareil est composé de trois cloches G plongeant chacune dans une cuve G', remplie de goudron. Chaque cloche reçoit un mouvement qui la fait alternativement monter et descendre au moyen des bielles j et des manivelles l, montées sur des arbres m et p, commandés par des roues n et q, et des pignons o et r, lesquels fonctionnent par une machine à vapeur dont le principal usage est de fournir l’eau nécessaire à l’usine. Deux cylindres en fonte H et I sont posés au-dessous et devant les cloches G. Le cylindre H est divisé, suivant sa longueur, en trois compartiments distincts communiquant
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- ARTS CHIMIQUES.
- chacun avec un tuyau L qui amène le gaz du tuyau F par une tubulure L' plongeant dans le cylindre H. Chaque compartiment communique, en outre, avec une des trois cloches G, à l’aide d’un tuyau K dont la partie horizontale est munie de deux tubulures ; l’une établit une communication avec le cylindre H, et l’autre, qui est rectangulaire, a son extrémité plongée dans le liquide du cylindre I, comme on le voit fig. %, pl. 1093. Ce cylindre I reçoit le gaz expulsé par rabaissement de la cloche G. Des tuyaux v v, formant trop-plein , sont engagés dans les compartiments du tuyau H, ainsi que dans celui I, afin de maintenir un niveau constant dans toutes ces parties. Les tuyaux x, les robinets et les entonnoirs y sont destinés à amener l’eau dans les appareils au moment de leur première mise en train.
- Au moyen de cette disposition, dont les détails sont représentés pl. 1093, et fig. 1, pl. 1094, on comprend que, chaque fois qu’une cloche G s’élève, elle aspire le gaz qui lui est amené des cornues par le conduit K d’un compartiment du cylindre H. Le gaz arrive dans chaque compartiment du cylindre H par une tubulure L' branchée sur le tuyau supérieur L , lequel communique , par une de ses extrémités, avec un tuyau réuni à la conduite F, ainsi qu’avec le tuyau O du régulateur.
- L’eau contenue dans le cylindre I est aspirée dans la tubulure K', et forme sur ce point un obstacle au passage du gaz. Lorsque la cloche G descend, elle comprime le gaz et fait monter l’eau dans la tubulure L' du tuyau d’arrivée L, ce qui empêche alors le gaz d’y passer. Cette même pression chasse l’eau de la tubulure K'; le gaz passe dans le cylindre I, et est conduit au régulateur, aux réfrigérants et aux épurateurs.
- Ainsi que nous l’avons fait observer plus haut, l’action de la cloche G, étant permanente, détermine une prise de gaz d’un cube à peu près invariable, par chaque révolution ; d’un autre côté, la production du gaz est d’une variabilité que l’on ne peut ni prévoir ni apprécier. De là nécessité d’un appareil régulateur ayant pour objet de fournir la quantité de gaz utile pour compléter celle du cube déterminé par le jeu des cloches G. Cet appareil est disposé de manière à fournir, d’un côté, ce qu’il reçoit de l’autre, sous l’action d’une pression déterminée.
- Régulateur. — L’appareil dit régulateur se compose d’une cuve E' dont le fond porte deux tuyaux : celui N, fig. %, pl. 1094, sert à l’arrivée du gaz ; le deuxième O, à son expulsion. Ces tuyaux sont recouverts par la cloche M, qui plonge dans l’eau contenue dans la cuve E'. Cette cloche porte, dans son intérieur, une aiguille ou cône P très-allongé. Ce cône, dont les dimensions sont indiquées fig. 3 , pl. 1094 , se meut dans le tuyau conique F»
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- surmonté d’une espèce de couvercle traversé par l’aiguille P. Le trou de ce couvercle est égal au plus gros diamètre de l’aiguille. La cloche M est équilibrée à l’aide d’un contre-poids N' attaché à l’une des extrémités d'une chaîne O’, dont l’autre bout porte la cloche M. Cette chaîne passe sur une poulie P’, dont le rayon augmente dans une partie de sa circonférence , afin d’équilibrer la cloche, quelle que soit sa position. Ce poids détermine la pression qu’exerce la cloche sur le gaz qui y est contenu. Or, cette cloche étant en communication, d’un côté, par le tuyau F, avec les cornues, et, de l’autre, par le tuyau N, avec l’aspirateur, par le tuyau I, on conçoit que l’aspirateur, à mesure qu’il prend le gaz contenu dans la cloche M , celle-ci, en descendant , ouvre, par le jeu de l’aiguille P, un plus grand accès au gaz qui vient remplacer celui nécessaire pour remplir la capacité des. cloches G. La capacité de la cloche M est occupée, à son tour, par le gaz venant de F aspirateur par le tuyau de retour N. La pression sous l’influence de laquelle on veut que le gaz se dégage des cornues est réglée par cejle donnée par la cloche M. En effet, la quantité de gaz générée dans les cornues étant insuffisante, l’appareil aspirateur achève de remplir sa capacité à l’aide du gaz qu’il prend dans la cloche M, et le tuyau F, muni de son aiguille P, fournit à celle-ci le gaz nécessaire à son alimentation ; dans ce cas, la cloche fait descendre l’aiguille et laisse une plus grande ouverture à l’arrivée du gaz dans l’appareil par l’extrémité du tuyau I\ jusqu’à ce que la pression soit ramenée à son état normal. Si, au contraire, la production du gaz augmente au delà de celle qui est nécessaire, alors la cloche remonte , et par conséquent l’aiguille diminue le passage d’arrivée du gaz jusqu’à ce que la pression, déterminée à l’avance , soit rétablie. On comprend que, pour éviter le rétablissement accidentel de toute pression dans la cornue, il faut que l’appareil aspire constamment une quantité de gaz supérieure à celle produite par les appareils distillatoires. Dans ce cas, si par l’insuffisance de l’aspirateur ou par son arrêt la quantité de gaz produite vient à dépasser celle qui est aspirée, l’excédant trouve une issue à travers les soupapes hydrauliques de l’aspirateur, et se rend aux cuves d’épuration sous la pression générale des appareils ordinaires.
- [La suite au numéro prochain. )
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- ARTS ÉCONOMIQUES. — blanchissage.
- Rapport fait par M. E. Silvestre, au nom du comité des arts économiques, sur un perfectionnement apporté par M. Gay à l’appareil de buanderie de feu M. Constant Decoudun.
- Messieurs, les divers appareils à coulage continu qu’on emploie communément aujourd’hui dans les buanderies publiques ne diffèrent entre eux que par la manière dont s’y fait la circulation de l’eau de lessive.
- Ceux qui, jusqu’ici, ont été considérés comme donnant les résultats les plus avantageux ne sont qu’une application de l’ancienne machine de Salomon de Caus, et offrent cette disposition générale : l’eau alcaline est contenue dans une chaudière hermétiquement fermée , dont le couvercle donne passage à un tuyau de décharge ; ce tuyau, qui plonge dans le liquide jusqu’à une petite distance du fond de la chaudière, va traverser le cuvier suivant son axe, et porte, à sa partie supérieure, une pomme d’arrosoir par laquelle l’eau de lessive s’écoule sur le linge pour retourner ensuite à la chaudière.
- Ce système admis , il restait à trouver un moyen , à la fois simple et peu dispendieux, de faire circuler la liqueur alcaline d’une manière continue. Plusieurs industriels ont cherché à résoudre le problème, et à ce sujet M. Herpin vous a fait, en 1839, un rapport assez étendu sur les divers appareils exécutés antérieurement à cette époque ; dans ce rapport, M. Duvoir est cité comme étant un de ceux qui ont le plus approché de la solution de la question. ( Yoy. Bulletin de la Société, année 1839, p. 38. )
- Depuis 1839 on a apporté des perfectionnements importants à ce genre d’appareils qui ne laissaient pas que d’offrir encore quelques graves inconvénients. Ainsi il fallait attendre, pour qu’une ascension eût lieu, que le liquide, chauffé à feu nu, eût atteint et même dépassé son degré d’ébullition , ce qui causait une perte sensible de temps et de combustible. En second lieu, le linge était souvent taché au contact du tuyau d’ascension porté subitement, par le liquide , à une température élevée. Il arrivait encore que la chaudière, chauffée à feu nu sur toute sa superficie et exposée continuellement , pleine et vide, à un haut degré de chaleur, finissait par altérer l’eau de lessive et rendait pernicieux son effet sur le linge qu’elle touchait (1). Enfin la liqueur alcaline tombait bouillante dans le cuvier dès la première jetée; or on a reconnu, par expérience, que le coulage réussit beaucoup mieux quand on lessive d’abord à froid et qu’on n’élève que graduellement la température de l’eau alcaline.
- ff) Peut-être celle altération provient-elle de la décomposition d’une partie des matières animales et végétales dont le linge sale est imprégné et qui sont entraînées dans le récipient par les eaux de lessive.
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- M. Decoudun, habile mécanicien, dont plusieurs d’entre vous ont été à même d’apprécier les travaux, et qu’une mort prématurée vient d’enlever à l’industrie, a construit un appareil très-ingénieux qui fonctionne au lavoir Saint-Paul de la rue de Sèvres, et qui remédie aux divers inconvénients que nous venons de signaler.
- Les perfectionnements sur lesquels M. Gay, contre-maître dans les ateliers de M. Decoudun, appelle l’attention de la Société , ayant été apportés à l’appareil de son patron, nous croyons utile de faire connaître d’abord au conseil en quoi cet appareil diffère de ceux qui l’ont précédé.
- Comme dans le système à coulage continu adopté par M. Duvoir, M. Decoudun fait usage du tuyau de décharge à calotte hémisphérique et du flotteur destiné au jeu des soupapes ; mais le liquide alcalin n’est plus chauffé à feu nu, et ce n’est plus en vertu de la force élastique de sa propre vapeur qu’il monte dans le tuyau de décharge. L’ascension de l’eau de lessive est due à la pression exercée directement par un courant de vapeur qui provient d’un générateur, et qu’on arrête , en temps convenable, au moyen d’un robinet. La liqueur alcaline est ainsi portée froide d’abord sur le linge, et elle y est ramenée à plusieurs reprises sans être échauffée sensiblement par suite de la condensation d’une partie de la vapeur comprimante. M. Decoudun élève ensuite la température du liquide, autant et aussi, rapidement qu’il est nécessaire, au moyen d’un autre courant de vapeur provenant du même générateur, et qui circule dans un serpentin dont est garnie intérieurement la chaudière. L’excédant de la vapeur et l’eau de condensation sortent du serpentin par un tuyau dont le diamètre est moitié environ de celui du tuyau d’entrée, et sont portés dans une autre partie de l’établissement ou ils sont utilement employés.
- Comme on le voit déjà, cette disposition présente de grands avantages : on obtient de l’eau de lessive à toutes températures ; il n’est plus nécessaire d’attendre, pour chaque jetée , que le liquide soit soumis à la force comprimante de sa vapeur, d’oii résulte une économie de combustible et de temps; l’eau de lessive n’est plus sujette à perdre de sa vertu par l’action directe du feu, et enfin le linge en contact avec le tuyau de décharge n’est plus taché comme auparavant.
- Pour éviter l’intervention d’un homme employé à ouvrir et à fermer le robinet de vapeur, M. Decoudun eut l’heureuse idée de lier la clef de ce robinet à la tige du flotteur de telle sorte que la machine pût marcher seule.
- Ces perfectionnements furent réalisés dans l’appareil qui fonctionne aujourd’hui au lavoir Saint-Paul, et qui a été établi par la maison Decoudun.
- Cependant, avec le temps, on s’aperçut que le jeu de la machine deve-
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- liait irrégulier ; le robinet finissait par mal remplir son office, et nécessitait un entretien et une surveillance continus. Ce fut alors que M. Gay pensa à remplacer ce robinet par un système à tiroir mis en mouvement par la tige du flotteur au moyen d’un levier à contre-poids.
- À la partie moyenne et inférieure du levier, c’est-a-dire au-dessous de son axe de suspension, est fixée Une dent qui est reçue dans une boîte que porte , supérieurement, le tiroir, de telle manière que, quand le flotteur arrive au haut ou au bas de sa course, le tiroir est attiré ou repoussé par la dent du levier, et les lumières se trouvent découvertes ou bouchées.
- Au moyen de ce perfectionnement, l’appareil Decoudun marche avec facilité et régularité, et ne nécessite aucune surveillance. Depuis plusieurs mois qu’il est établi sur ce principe au lavoir de la Chapelle-Saint-Denis, il n’a encore eu besoin d’aucune réparation.
- En portant à quatre le nombre des lumières qui servent à livrer passage au courant de vapeur comprimante, M. Gay a considérablement réduit la course de la tige du flotteùr nécessaire pour déterminer, par l’intermédiaire du levier, l’introduction du courant.
- Quand le flotteur est au bas de sa course , la soupape à air s’ouvre, et la vapeur et l’air contenus dans la capacité du récipient sont poussés au dehors par l’eau de lessive, qui vient remplir de nouveau cette capacité. Jusqu’ici, la vapeur ainsi projetée sortait de l’appareil en brouillard épais et incommode, et se trouvait perdue ; M. Gay a eu l’ingénieuse idée de la recueillir et de la conduire, par un tuyau particulier, au-dessous du couvercle du cuvier, ou elle se condense sur le linge en l’échauffant.
- Quelques résultats comparatifs que nous allons exposer achèveront de prouver la supériorité de l’appareil en question sur ceux qui l’ont précédé. Dans les meilleurs systèmes anciens, le coulage exigeait, pour un cuvier de la contenance de 8 â 900 litres, entre six et sept heures de temps, et le nombre de jetées n’était que de quatre à cinq par heure. Avec l’appareil nouveau, dont la contenance est de 800 litres pour le cuvier et de 100 litres pour le récipient d’eau de lessive, l’opération est terminée en trois heures, et le nofnbrë des jetées, qui ont lieu sous une pression bien moins considérable (1) et dont trois ou quatre se font à froid , est de trente environ par heure. Ces résultats indiquent une accélération considérable dans l’opération, et aussi une grande économie de temps et de combustible. Quant à la consommation exacte du combustible, il a été difficile de l’évaluer, parce que, au lavoir de
- (i) Cette pression est de â à 0 dixièmes d’atmosphère t dans les appareils à ébullition s elle est au moins de % atmosphères.
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- la Chapelle-Saint-Denis, une partie de la vapeur du générateur est employée à divers autres usages. C’est ainsi qu’elle échauffe l’eau des bains qui font partie de l’établissement, et qu’elle fait manœuvrer une petite machine à vapeur de la force de 2 chevaux destinée à élever d’un puits l’eau qui sert à l’essangeage et au rinçage du linge. '
- Nous ajouterons qu’un grand établissement de buanderie , la coulerie nationale , est, en ce moment, en arrangement avec Mme Decoudun pour faire remplacer par le nouvel appareil celui qui y fonctionne aujourd’hui et qui est reconnu comme exigeant des frais de combustible trop considérables.
- Tels sont, messieurs, les résultats obtenus par MM. Decoudun et Gay, bien encore qu’il existe au lavoir de la Chapelle-Saint-Denis un inconvénient assez grave qui vient influer d’une manière fâcheuse sur ces heureux résultats. L’eau du puits qui sert à l’essangeage du linge est d’une crudité remarquable. La liqueur alcaline qu’on emploie dans l’établissement, èt qui contient environ 1,50 kilog. de carbonate de soude du commerce pour 100 lit. d’eau de Seine, forme dans cette eau de puits un précipité abondant ; d’oii il résulte que , d’une part, cette décomposition affaiblit l’alcalinité de l’eau de lessive, et que, d’autre part, elle s’oppose, en partie, à l’action de cette eau sur le linge sale , qui, dès la première jetée , se trouve imprégné de substance calcaire. Votre rapporteur a signalé cet inconvénient à Mme Decoudun, propriétaire de l'établissement, en l’engageant à employer, pour l’essangeage du linge, l’eau de Seine qui a servi aux bains et qu’on laisse ordinairement s’écouler en pure perte.
- En résumé, le comité des arts économiques, considérant que M. Gay a apporté un très-utile perfectionnement à l’appareil, déjà si ingénieux, de M. Decoudun, a l’honneur de vous proposer, messieurs, 1° de remercier M. Gay de sa communication ; %° d’ordonner l’impression du présent rapport dans le Bulletin avec le dessin de l’appareil ; 3° de citer très-honorablement M. Decoudun à la suite du rapport pour les utiles services que, pendant sa vie, il a rendus à l’industrie.
- Signé E. Silvestre, rapporteur.
- Approuvé en séance, le 31 janvier 1849.
- Description de l’appareil de buanderie de M. Decoudun, perfectionné par M. Gay, rue Pierre-Levée, 6 et S, faubourg du Temple.
- La fig. 1, pl. 1095, est une coupe verticale et longitudinale du fourneau, de la chaudière et des réservoirs de vapeur.
- Fig, 2/ Coupe transversale du fourneaur
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- Fig. 3. Section verticale de l’appareil de buanderie.
- Fig. 4. Couvercle du récipient d’eau vu en dessus.
- Fig. 5. Section verticale du tiroir et des soupapes d’admission de la vapeur dans le récipient et le cuvier.
- Fig. 6. Autre section du tiroir.
- Fig. 7. Le même vu en plan.
- Ces trois dernières figures sont dessinées sur une plus grande échelle.
- Les mêmes lettres indiquent les mêmes objets dans toutes les figures.
- À, fourneau. B, chaudière. C, manchon dans lequel pénètre la flamme. a a, tuyaux au nombre de vingt placés dans l’intérieur de la chaudière et entourés d’eau : la flamme les parcourt dans toute leur longueur, et passe ensuite dans les deux gros tuyaux D D, d’où elle se rend dans la cheminée en tôle E. F, récipient rempli d’eau qui est échauffée par la cheminée E passant au travers.
- G H, générateurs de vapeur surmontant la chaudière.
- I, réservoir plein d’eau de lessive dans lequel plonge un serpentin J.
- K, cuvier en bois contenant le linge à lessiver.
- L, faux fond de ce cuvier, percé de trous.
- M, tuyau dont l’extrémité supérieure est munie d’une calotte hémisphérique destinée à répandre sur le linge N l’eau de lessive du réservoir I. À cet effet, l’autre extrémité de ce tuyau plonge dans le liquide jusqu’à une petite distance du fond du réservoir.
- O, tuyau surmontant le générateur de vapeur G, et conduisant la vapeur dans le serpentin J, où elle est, en partie, condensée par l’eau du réservoir I.
- P, autre tuyau partant du générateur H, et dirigeant, par son extrémité recourbée , la vapeur dans le réservoir I. La pression qu’exerce cette vapeur sur la surface de l’eau fait monter celle-ci dans le tuyau M, pour se répandre ensuite sur le linge.
- Q, tuyau par lequel la vapeur occupant la partie supérieure du réservoir I est dirigée sur le linge.
- R, tuyau de décharge de l’eau de lessive ayant servi à déterger le linge.
- S, tuyau formant le prolongement du serpentin, et par lequel s’échappe la vapeur non condensée.
- b, tiroir percé de rainures et couvrant ou découvrant d’autres rainures pratiquées dans la plaque c. d, dent attachée à l’axe d’un levier à contrepoids e, et faisant aller et venir le tiroir b; à l’autre extrémité de ce levier est suspendue une tige f portant deux soupapes g h, qui ouvrent et ferment alternativement le passage de la vapeur dans le tuyau Q. Par le même mouvement * la vapeur du tuyau P est admise ou interdite dans le réservoir I.
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- OUVRAGES NOUVEAUX
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- i, flotteur qui s’applique contre la soupape h, et la tient fermée ; il fait marcher le système des soupapes. A mesure que l’eau du réservoir I baisse, ce flotteur descend et entraîne la soupape h qui est alors ouverte, tandis que la soupape g se ferme et empêche la vapeur de s’échapper. ( D. )
- OUVRAGES NOUVEAUX.
- Rapport fait par M. Philippar, au nom du comité d'agriculture , sur un ouvrage de physiquej de chimie et de géologie agricole, par M. Caillat.
- Messieurs, vous avez renvoyé à l’examen de votre comité des arts agricoles un ouvrage dont M. Caillat, professeur à l’institut agronomique de Grignon, est l’auteur, et qu’il a publié , en 1847, sous le titre à’Application à l’agriculture des éléments de physique, de chimie et de géologie« Paris, Mathias, libraire , quai Voltaire.
- Cet ouvrage est composé de quatre volumes.
- Le premier comprend la physique, la minéralogie et la géologie. En physique, l’auteur s’occupe 1° de la pesanteur, 2° de l’étude des propriétés physiques de l’air, 3° du calorique , 4° de la lumière, et 5° de l’électricité. Dans ces cinq chapitres divisés et subdivisés, selon que le comporte la matière, l’auteur, après avoir posé les principes fondamentaux, en fait successivement l’application aux agents qui exercent leur influence sur le sol, les végétaux et les animaux ; il donne l’explication des phénomènes dont le cultivateur, qui vit constamment au milieu de la nature, est journellement témoin et démontre les avantages de cette science dans tous les détails de l’application.
- En géologie, s’occupant d’abord de minéralogie, il passe en revue les minéraux terreux, métalliques, siliceux et les silicates, les minéraux combustibles ; décrit les masses minérales en indiquant leurs gisements. Voyant ensuite la géognosie, il examine les roches simples , les roches mélangées et les roches conglomérées ; il voit la structure de l’écorce solide du globe , la division des terrains, et passe en revue les différents groupes et les terrains qui se trouvent dans chacun de ces groupes.
- Tout naturellement, l’auteur, dans cette partie géologique, parle de la terre cultivée, de la croûte arable, du sous-sol et de leur formation, faisant concorder leur nature avec leur origine géologique. Il s’arrête à démontrer l’importance des études géologiques pour la culture, pour la recherche des substances minérales propres à être utilisées, considérant leur influence et leur utilité au point de vue de la culture et des arts qui en découlent ; il fait éga-
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- OUVRAGES NOUVEAUX.
- lement apprécier le besoin de ces mêmes études par rapport à la direction à donner aux travaux qui ont pour objet les fouilles de toute nature pour l’exploitation des carrières, la recherche des eaux, et pour tout ce qui se rattache aux déblais et aux remblais pratiqués dans une infinité de circonstances.
- Le second volume traite de la chimie inorganique comprenant, 1° l’étude des corps simples, T la combinaison et ses caractères, o° les composés binaires , i° les composés ternaires et quaternaires, 5° la détermination des sels inorganiques, 6° les marnes et les moyens d’en faire l’essai, 7° la composition des terres arables et les moyens d’en faire l’essai.
- Le troisième volume embrasse' la chimie organique et comprend, dans la première partie, l’étude des substances immédiates, divisées 1° en acides organiques, %° en substances neutres ou indifférentes, 3° en substances très-hydrogénées et très-carbonées, i° en matières colorantes, y compris la teinture, 5° en alcalis, 6° en substances nitrogénées non alcalines. Dans la seconde partie , l’étude des parties organiques, divisée en 1° étude des parties liquides et solides végétales, T étude des parties solides et liquides animales. Dans la troisième partie, décomposition des matières organiques, ayant lieu 1° par les agents chimiques , 2° par le feu , 3° à l’air libre. Dans la quatrième partie , conservation des substances organiques, 1° par dessiccation , 2° par privation du contact de l’air, 3° par l’introduction de substances étrangères.
- Le quatrième volume est divisé en deux grandes parties. La première, consacrée à l’étude des matières employées pour l’amélioration des terres, comprend 1° les amendements minéraux modifiants assimilables, 2° les amendements organiques ou engrais animaux, végétaux et mixtes, 3° les amendements minéraux-organiques qui sont les différents composts de fabrication. La seconde partie de ce volume traite spécialement des arts agricoles ou de la technologie comprenant 1° la fabrication de la chaux, 2° celle du charbon de bois, 3° des vins, 1° de la bière , 5° du cidre , 6° du vinaigre, 7° des huiles, 8° du sucre de betterave.
- Ces deux derniers volumes embrassent toute la chimie d’application considérée dans ses rapports avec l’agriculture.
- L’ouvrage dont nous venons de présenter l’analyse sommaire est un bon livre qui manquait à la pratique ; c’est un ensemble complet et bien enchaîné des sciences qui se lient étroitement entre elles et qui forment réellement la base des connaissances indispensables aux cultivateurs. C’est un résumé scientifique qui conduit à l’intelligence de l’application des sciences fondamentales à la pratique. Cet ouvrage est écrit avec simplicité, clarté , et par cela même est à la portée du praticien qui cherche à se rendre compte et à raisonner ce
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- BIBLIOGRAPHIE INDUSTRIELLE.
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- qu’il fait. Tout en s’étendant autant que de nécessité sur les points fondamentaux, l’auteur reste dans les limites de l’élémentaire, et si, parfois, il s’élève à un certain degré scientifique, le sujet le nécessitant, il le fait avec mesure et sans exposer son lecteur à ne pas comprendre des théories compliquées et difficiles qui trompent, (fécouragent et souvent entravent les progrès.
- Ce liyre a certainement été fait ave.ç. conscienpe jet dans le seul Jmt d’être utile, afin de doter l’agriculture d’un ouvrage qui lui manquait ; il a dû coûter beaucoup de temps et de peines à l’auteur. Nous pensons qu’il remplira son objet en rendant service aux praticiens, en éclairant les jeunes gens désireux d’acquérir des connaissances positives, et en dirigeant les chefs d’exploitation dans une voie plus sûre et plus lucrative. En servant les intérêts de la culture , il sera favorable aux cultivateurs, car on sent aujourd’hui combien les sciences appliquées avec discernement doivent être profitables à la pratique pour en assurer les progrès et en accroître les résultats.
- Votre comité croit faire un acte de justice en vous soumettant les conclusions suivantes qui ont pour objet d’encourager l’auteur, en lui donnant une preuve de votre sympathie, et de provoquer la publication de bons livres qui puissent être sûrement mis entre les mains des chefs d’exploitation, des contre-maîtres, des chefs d’ateliers, des élèves, et enfin de la jeunesse studieuse qui ne saurait être trop bien dirigée dans la voie des études positives qui assurent le bon emploi du temps, des capitaux, de l’intelligence et des forces.
- Il a l’honneur de vous proposer d’admettre cet ouvrage au nombre de ceux que l’on accorde aux chefs d’ateliers et contre-maîtres d’agriculture et des arts agricoles, et d’insérer le présent rapport dans le Bulletin de la Société.
- Signé Philippar, rapporteur.
- Approuvé en séance, le 28 février 1849.
- BIBLIOGRAPHIE INDUSTRIELLE. ,
- Livres français.
- Des subsistances de la France. Du blutage et du rendement des farines et de la composition du pain de munition; par Haussmann• Inr8, Paris, Baillière.
- Le guide des connaissances utiles et usuelles. In-8, Bordeaux, Ferret.
- Nouveau manuel complet des nageurs, des baigneurs et des fabricants d’eaux miné: raies; par Julia Fontenelle. 1 vol. in-18, Paris, Roret.
- Mémoires d’agriculture, d’économie rurale et domestique, publiés par la Société centrale d’agriculture; année 1847. 1 vol. in-8, Paris, Bouchard-Huzard.
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- BIBLIOGRAPHIE INDUSTRIELLE.
- Tableau des poids et mesures du système métrique, etc. ; par Saigey. In-fol., Paris, Hachette, rue Pierre-Sarrasin, 12.
- Mémoires de l’Académie des sciences de Montpellier; année 1847. 1 vol. in-4, Montpellier, Boehm.
- Les douanes et l’industrie en 1848 ; par M. Rœderer. In-8, Paris, Didot.
- Études d’économie politique et de statistique; par M. Wolowski. 1 vol. in-8, Paris, Guillaumin.
- Journal de l’école polytechnique, t. XVIII. 1 vol. in-4, Paris, Bachelier.
- Note sur les machines de M. Paul Godefroy, pour l’exécution mécanique de la teinture; par Faure. In-4, Paris, Poussielgue.
- Association polytechnique. Cours de cinématique ( mécanique géométrique ) ; par Laboulaye. In-8, Paris, Mathias.
- Démocratie industrielle ; par le même. 1 vol. in-12, Paris, Mathias.
- Blanchiment, coloration et conservation des bois, procédé Renard Périn. In-4, Paris, Crapelet.
- Cours sur la construction et la fabrication des armes à feu ; par le colonel Homilius, traduit de l’anglais. 1 vol. in-8, Paris, Corréard, rue Christine, 1.
- Éléments de chimie organique ; par Millon. 1 vol. in-8, Paris, Baillière.
- Nouvelles bases d’une théorie physique et chimique; par Nougarède de Fayct. In-8, Paris, Amyot.
- Trésor du boulanger ou le secret de la boulangerie; par Grelot. In-12, Orléans, Coussot.
- Description des machines et procédés consignés dans les Brevets d’invention dont la duree est expirée, tomes LXV, LXVI et LXVII. 3 vol. in-4 avec planches, Paris, Bou-chard-Huzard.
- Dictionnaire de marine à voiles et à vapeur ; par MM. de Bonnefoux et Paris. 1 vol. in-8 avec planches, Paris, Arthus Bertrand.
- Nouveau manuel complet du capitaine, du chauffeur, du constructeur de bâtiments et de machines à vapeur appliqués à la marine; par Janvier. 1 vol. in-18, Paris, Roret.
- Recueil de machines, instruments et appareils qui servent à l’économie rurale et industrielle, etc., publié par Leblanc. 11e liv., in-folio, Paris, Treuttel et Wurtz.
- Considérations sur les bases fondamentales de l’art séricicole; par Peydière. 1 vol. in-8, Clermont-Ferrand, Thibaud-Landriot.
- Des horloges du système Schwilgué, pour églises. In-8, Strasbourg, rue Brûlée, 24.
- Des sociétés de mines et autres; par Burdin. In-8, Paris, Roret.
- Éducation de la mémoire pittoresque ; par Lecocq de Boisbaudran. In-8, Paris, quai Voltaire, 25.
- Introduction théorique et pratique à la science de l’ingénieur; par Claudet. 1 vol. in-8, Paris, Carilian-Gœury et Dalmont.
- Publication industrielle des machines, outils et appareils employés dans l’industrie ;
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- BIBLIOGRAPHIE INDUSTRIELLE.
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- par Armengaud aîné. T. VI, 1 vol. in-8 avec atlas in-folio de 40 planches, Paris, Mathias. ^
- - Annuaire des bâtiments, des travaux publics et de l’industrie ; par Sageret. 1 vol. in-12. Paris, Mathias.
- Essai sur la fabrication du salpêtre en France ; par Mayer. In-8, Mézières, Trécourt. Études de projections d’ombres et de lavis; par Tripon. 2 vol. in-8 avec atlas de planches, Paris, Carilian-Gœury et Dalmont.
- Notions les plus essentielles sur la physique, la chimie et les machines ; par Sainte-Preuve. 4e édit., 1 vol. in-18, Paris, Hachette.
- Guide élémentaire contenant des instructions pour l’enseignement des différentes mailles ou points de tricot. In-16, Paris, rue Meslay, 25. s <
- Code-manuel des propriétaires de biens ruraux et d’usines; par Émile Agnel. 1 vol. in-16, Paris, Mansut, place Saint-André-des-Arts.
- Mémoires de la Société d’horticulture du département de Seine-et-Oise. T. VI, 1 vol. in-8, Versailles, Montalant-Bougleux.
- Notice sur la fabrication des eaux minérales gazeuses factices; par Savaresse. In-8, Paris, rue des Marais-du-Temple, 36. / -
- Guide des chemins de fer, des bateaux à vapeur et de toutes les voies de communication de la France et de l’étranger. In-32, Paris, Dupont, rue de Grenelle-Saint-llonoré, 55.
- Manuel de dessins nouveaux pour ouvrages au crochet, tricot, lacet, etc. In-16, Paris, Rosselin, rue de la Monnaie, 20.
- Notice sur les orgues mélodium d’Alexandre. In-4, Paris, boulevard Bonne^Nou-velle, 10. ^ * /
- Perfectionnements dans la navigation à vapeur; par M. Seguier. In-4, Paris, Bachelier. • ...
- Sur le commerce des sangsues; par Soubeiran. In-8, Paris, Baillière, place de 1 ’Éeole-de-Médecine. : ^ «7
- Essai administratif sur l’exploitation pratique des chemins de fer français; par Levis.
- 1 vol. in-16, Paris, Chaix, rue Bergère, 1.
- Cours de stéréométrie appliquée spécialement au cubage des bois; par Régnault.
- 1 vol. in-8, Nancy, veuve Raybois. .
- Notice historique sur l’agriculture de la France ; par de la Chauvinière. In-8, Paris, Schneider.
- Topographie de tous les vignobles connus; par Jullien. 1 vol. in-8, Paris, Bouchard-Iluzard. , -
- Rapport annuel sur les progrès de la chimie, présenté le 31 mars 1847 à l’Académie des sciences de Stockholm; par Berzelius. 1 vol. in-8, Paris, veuve Masson. : •
- Conseils pratiques aux agriculteurs ; par Quenard. In-8, Paris, Bouchard-Huzard. Manuel de la police du roulage; par Celières. In-8, Montauban, Lapie-Fontanel. Taxe-machine pour obtenir les résultats des calculs les plus compliqués ; par Bara-noivski. In-8, Paris, rue Neuve-Clichy, 3. ‘ . ' . \ ,
- Quarante-huitième année. Mars 1849. 8
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- BIBLIOGRAPHIE INDUSTRIELLE.
- Traité des essais par la voie sèche; par Berthier. 2 vol. in-8, Paris, Durand, rue des Gros, 3.
- Cours pratique d’arboriculture ; par Gaudry. 1 vol. in-12, Paris, rue de Grenelle-Saint-Germain, 163.
- De l’importance et de la nécessité des semis pour l’amélioration et le renouvellement des variétés cultivées; par M. A. Pnvis. In-8, Bourg, Millet-Bottier.
- De la culture de la vigne et de la fabrication du vin; par le meme. 1 vol. in-8, Paris, Bouchard-Huzard.
- Mémoire sur les propriétés mécaniques des bois; par MM. Chevandier et Wertheim. In-8, Paris, Bachelier.
- Annales de la Société d’agriculture de la Rochelle, 1846. 1 vol. in-8, la Rochelle, Mareschal.
- Rapport sur la culture de la vigne chasselas en treilles, d’après le procédé de M. Ma-lot. In-8, Paris, Bouchard-Huzard.
- Traité des machines à vapeur; par MM. Bataille et Julien. ïn-4 avec planches, Paris, Mathias.
- Notions de géométrie pour servir à l’étude du dessin linéaire. In-32, Paris, Hébert, rue des Grès-Sorbonne, 10.
- Code des douanes; par Boprgat. 2 vol. in-8, Paris, rue de Clichy, 20.
- De la fabrication des flûtes; par Boehm. In-8, Paris, Godefroy aîné, rue Montmartre, 63.
- Des sangsues considérées au point de vue de l’économie médicale; par Êbrard. In-8, Bourg, Millet-Bottier.
- Traité pratique du service de l’exploitation des chemins de fer ; par Schillings. 1 vol. in-8, Paris, Carilian-Gœury et Dalmont.
- Mémoire et notice sur le système transpositeur appliqué à l’orgue ; par l’abbé Cler-geau. In-4, Paris, Chaix.
- "Yo-san-fi-rok, l’art d’élever les vers à soie au Japon; par Ouekaki-Morikouni, publié par M. Bonafous. 1 vol. in-4 avec planches, Paris, Bouchard-Huzard.
- Les cours d’eau considérés au point de vue des inondations ; par Bernard. In-8, Valence, Marc-Aurel.
- Précis élémentaire de chimie agricole; par Sace. 1 vol. in-18, Paris, rue Jacob, 26.
- Principes de dessin; par Thévenin. In-folio, Châtillon, Lebeuf.
- Société des anciens élèves des écoles nationales d’arts et métiers ; annuaire ;de J §4$. In-8, Paris, Chaix, rue Bergère, 8.
- Traité des maladies des arbres fruitiers; par Bubens, traduit de l’allemand.. In-18, Paris, rue Jacob, 26.
- Des institutions commerciales en France; par Huteau d’Origny. In-8, Paris, Re-nouard.
- Traité des magnaneries; par Charrel. In-8, Paris, Bernard.
- Du gaz-feu ou des moyens de fournir le calorique à la consommation générale; par Michiels. In-4, Paris, Lacrampe.
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- BIBLIOGRAPHIE INDUSTRIELLE. 115
- Connaissance des marchandises; par Roussel aîné. 5 vol. in-8, Paris, Renouard, rue de Tournon, 6.
- Notice sur les propulseurs naturels pour la locomotion terrestre, maritime et aérienne; par Ferdinand. In-4, Paris, Wittersheim. ^
- Annales de la Société séricicole, année 1847. 1 vol. in-8, Paris, Bouchard-Huzard.
- Mémoire sur la production de l’or et de l’argent, considérée dans ses fluctuations ; par M. de Ilumboldt : trad. de l’allemand. In-8, Paris, Guillaumin, rue de Richelieu,
- 14.
- Cosmos. Traité d’une description physique du monde ; par le même. 1 vol. in-8, Paris, Gide et Baudry, rue des Petits-Augustins, 5.
- Thèse de mécanique et d’astronomie; par Roger. In-8, Paris, Bachelier.
- Catalogue des brevets d’invention pris du 1er au 31 décembre 1847. 1 vol, in-8, Paris, Bouchard-Huzard.
- Rapport sur la construction des logements pour les ouvriers ; par Rohault de Fleury. In-4, Paris, Mme Lacombe.
- Nouvelles armes de guerre; par Perrot. In-fol., Paris, Bénard.
- Atlas général des phares et fanaux à l’usage des navigateurs ; par Çoulier. In-4, Paris, rue du Bac, 67.
- Association allemande. Législation commerciale. Douanes et monnaies. In-4, Paris, Paul Dupont.
- Cours supérieur complet de dessin linéaire et d’arpentage; par Henry ( des Vosges). In-4, Paris, Moreau, Palais-National.
- Physique et chimie des écoles primaires ; par Bergery. 1 vol. in-12, Paris, Bachelier.
- Mécanique des écoles primaires; par le même. 1 vol. in-12, Paris, Bachelier.
- Culture sans engrais, d’après le procédé de Biches. In-8, Paris, rue Bergère, 7 ter.
- Traité d’arithmétique théorique et pratique; par Chevillot. 1 vol. in-12, Nancy, Nicolas.
- Dictionnaire de la comptabilité des douanes ; par Guilgot. 1 vol. in-8, Belfort, Clerc.
- Guide pratique pour la construction des bateaux à vapeur à roues, à hélice et en fer; par MM. Lombard et Mazandier. In-8, Paris, Robiquet.
- Mémoire sur le moyen d’éteindre les incendies ; par Sale'ta- In-8, Perpignan, Alzine.
- Nouveau procédé de préparation tendant à obtenir, avec moins de semence, un rendement de céréales beaucoup plus considérable. In-4, Paris, Guillaumin.
- Nouveau système d’amélioration des animaux domestiques ; par Péteaux. In-8, Paris, Appert.
- Almanach de la Société industrielle de Nantes pour l’année 1848. In-18, Naples, veuve Camille Mellinet. >. ,
- La question des sucres considérée au point de vue scientifique, économique et industriel; par Bureau. In-12, Paris, Mathias.
- De la fabrication du papier, de ses progrès gt de s.esaf}us; par A. Fgçrgix. Iq-8, Paris, Chaix.
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- BIBLIOGRAPHIE INDUSTRIELLE.
- Manuel pratique du jardinage; par Courtois-Gêrard. 1 vol. in-18, Paris, rue Jacob, 26.
- Notes sur l’agriculture des départements du Nord et du Pas-de-Calais, recueillies pendant l’année 1847; par M. de Gourcy. In-8, Paris, Pillet fils aîné.
- Journal d’un second voyage en Angleterre et en Ecosse; par le même. In-8, Paris, Bouchard-Huzard.
- Annales agricoles de Roville; par M. Mathieu de Dombasle. 1 vol. in-8, Paris, Bouchard-Huzard.
- Annuaire agricole des départements du bassin de la Garonne. In-18, Périgueux, Dupont.
- Annuaire de la Société nationale et centrale d’agriculture, année 1848. In-12, Paris, Bouchard-Huzard.
- Couleurs accidentelles de l’eau; par Haldat. In-8, Nancy, veuve Raybois.
- Cours élémentaire de chimie; par V. Régnault. 1 vol. in-18, Paris, Victor Masson.
- De la boulangerie, des vices de son organisation actuelle, de sa réorganisation dans l’intérêt général des consommateurs; par Gannal, rue de Seine, 6. In-8.
- Nouveau cours raisonné de dessin industriel appliqué à la mécanique et à l’architecture; par MM. Àrmengaud aîné et Armengaud jeune. In-8 avec atlas in-folio, Paris, Mathias.
- Précis historique sur l’imprimerie nationale et ses types ; par Duprat. 1 vol. in-8, Paris, rue des Tournelles, 84.
- Situation des sociétés de secours mutuels de Rouen en 1843 et 1848; par Vingtri-nier. In-8, Rouen, Rivoire.
- Congrès central d’agriculture; 5e session, du 29 février au 9 mars 1848. 1 vol. in-8, Paris, Bureau, rue Coquillière, 22.
- Cours de dessin linéaire appliqué à la mécanique. In-folio oblong, planches, Paris, Langlumé, rue du Foin-Saint-Jacques, 11.
- Cours élémentaire de physique; par Béguin. 2 vol. in-8, Paris, Eug. Belin.
- Mémoire sur la législation des laines étrangères; par Aronssohn. In-8, Paris, La-crampe.
- Note sur l’organisation facultative des débouchés de l’industrie parisienne ; par Po-tonié. In-8, Paris, Guillaumin.
- Projet de défrichement de la Sologne; par Ch. Leroy. In-4, Paris, Lacrampe.
- Traité élémentaire de navigation ; par Caillat. 1 vol. in-8, Brest, Anner.
- De la concurrence entre les chemins de fer et les voies de navigation ; par Proudhon. In-12, Paris, Garnier frères, Palais-National.
- De l’arrosage dans le département des Pyrénées-Orientales, et des droits des arrosants sur les eaux ; par Jaubert. In-8, Paris, Bouchard-Huzard.
- Description des procédés métallurgiques employés dans le pays de Galles pour la fabrication du cuivre; par Leplay. 1 vol. in-8, Carilian-Gœury et Dalmont.
- Introduction de l’art dans les étoffes, par les procédés Despréaux. In-8, Paris, rue Neuve-des-Pelits-Champs, 6.
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- BIBLIOGRAPHIE INDUSTRIELLE.
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- Traité des amendements et des engrais; par Joigneaux. In-16, Paris, Bouehard-Huzard.
- Du delta du Rhône et de son amélioration au moyen de la culture du riz ; par Hip-polyte Peut. In-8, Paris, rue de la Bruyère, 12.
- Emploi des machines aérostatiques aux reconnaissances militaires; par Dupuis Del-courl. In-8, Paris, Plon.
- L’Art de toiser tous les ouvrages de bâtiment; par Lebosch. In-18, Paris, Roret.
- Précis du cours de constructions forestières, à l’école forestière de Nancy; par Laurent. i vol. in-8, Nancy, Dard.
- Autophotographie ou méthode de reproduction par la lumière des dessins, gravures, etc.; par Mathieu. In-8.
- Charpente générale théorique et pratique; par B. Çabanié. In-folio, Paris, Bouchard-Huzard.
- Congrès scientifique de France; 14e session, tenue à Marseille en septembre 1846. 2 vol. in-8, Paris, Derache, rue du Bouloi.
- Mémoires de physique mécanique; par Guillaume Weriheim. 1 vol. in-8, Paris, Bachelier.
- Connaissance des temps ou des mouvements célestes pour l’année 1851, publiée par le Bureau des longitudes. 1 vol. in-8, Paris, Bachelier.
- Documents sur le commerce extérieur de la Chine, publiés par le ministre de l’agriculture et du commerce. 1 vol. in-8, Paris, Dupont.
- Atlas complet de cintres et d’escaliers, à l’usage des charpentiers; par Jonqua Cousin. In-folio avec planches, Agen, Noubel.
- Histoire des ateliers nationaux; par Émile Thomas. 1 vol. in-18, Paris, Michel Levy frères.
- Leçons de chimie agricole ; par Malaguti. 1 vol. in-18, Paris, Allouard et Kœppe-lin, rue de Seine, 10.
- L’Art d’élever, de multiplier et d’engraisser les poules, les poulets et les chapons ; par Routillet. ln-12, Paris, Tissot, place du Pont-Saint-Michel, 45.
- Programmes des prix proposés par la Société industrielle de Mulhouse. Paris, Roret.
- Remarques sur la culture de la vigne dans l’arrondissement de Marmande ; par Lu-cinet. In-4, Marmande, Duberost.
- Annales agricoles, scientifiques et industrielles du département de l’Aisne. 1 vol. in-8, Saint-Quentin, Moureau.
- Technologie des engrais de l’ouest de la France; par MM. Moride et Bobxerre. 1 vol. in-8, Paris, Langlois et Leclercq.
- Le villageois, almanach de l’agriculture et des campagnes pour l’année 1849. In-24, Paris, Pagnerre.
- Essai sur la culture de la vigne dans le département de l’Ain; par Sirand. In-8, Bourg, Millet-Bottier.
- Mémoire sur l’introduction, en France, de la race des alpacas et des lamas de 1 Amérique du Sud ; par Roehn et Barthélemy Lapommeraye. ln-8, Paris, Lacour.
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- BIBLIOGRAPHIE INDUSTIiIELLË.
- Notice succincte sur un Canon perfectionné; par Daniel Treadwell. In 8, Paris, Corréard, rue Christine, 1.
- Notice sur une fusée Sharpnel; par Splingard. In-8, Paris, Corréard.
- Principes d’arpentage et de nivellement; par Pèrcin. Ih-12, Paris, Langlois et Leclercq.
- Traité du dessin et du levé du matériel de l’artillerie; par Burg. 1 vol. in-8 avec atlas de planches, Paris, Corréard.
- Tableau général du eorhmeree de la France avec Ses colonies et les possessions étrangères pendant l’année 1847. 1 vol. in-4.
- Annuaire de Chimie; par Millon et lleisel. 1 vol. in-8, Paris, Baillière.
- Mémoire sur la fabrication de la poudre à canon; par Braddock : traduit de l’anglais. 1 vol. iii-8, Paris, Corréard.
- Rapport sur un projet d’organisation d’une banque de crédit foncier, fait par M. Poïh-mier, à là Société ceïitrale d’agriculture. In-8, taris, Bouchard-Huzard.
- Almanach du cultivateur et du vigneron; par Bixio. Année 1849 , in-16, Paris, Pa-gnerre.
- Recherches pratiques sur les alliages des métaux industriels ; par Guettier. în-8, Paris, Lange Levy.
- Rapport fait à la Société d’horticulture de France sur la situation dû terrain d’expériences et l’état des cultures en 1848. In-8, Paris, Bouchard-Huzard.
- Eléments de géométrie théorique et pratique ; par Désdouits. 1 vol. in-8, Paris, Le-coffre, rue du Vieux-Colombier, 29.
- Mémoire sur l’emploi du sel en agriculture; par Jules Maréchal. In-8, Paris, Brièfe.
- Annuaire de l’horticulture. In-24, Paris, Pagnerre.
- Exposé des travaux de la chambre de commerce de Rouen pendant l’exercice de 1847-1848. In-8, Rouen, Péron.
- Traité pratique de l’éducation du lapin domestique; par Espanet, religieux trappiste. In-18, Paris, rue Jacob, 26.
- Dessèchement des étangs de la France et leur Conversion en prairies naturelles ; par Catineàu-Laroche. In-4, Paris, Duvefger.
- Enquête sur l’industrie de Paris et du département de la Seine. In-8, Paris, Dupont.
- Abrégé de chimie; par Pelouze. 1 vol. in-12, Paris, Victor Masson.
- De la statistique de l’agriculture de la France; par Moreau de donnés. In-8, Paris, Guillaumin.
- Mémoire sur quelques industries nouvelles à introduire en Belgique ; par Terwangue. In-folio, Lille, Reboux.
- Pratique raisonnée de l’arboriculture en général; par Félix Picot Amette. In-12, Paris, Grellé, passage du Caire, 84.
- Cours élémentaire de sciences physiques; par Ferdinand Piérot. 1 vol. in-8, Paris, Lecoffre.
- De la puissance américaine; pai* Tell Pmsêin. 2 voh in-8, Paris, Guillaumin.
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- BIBLIOGRAPHIE INDUSTRIELLE.
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- Du défrichement des forêts et du reboisement des terres incultes ; par Gonzalvé de Vilmotte. In-8, Nancy, Raybois.
- Éléments de mathématiques ; par Coince. 1 vol, in-8, Paris, Lagny frères, rue Bour-bon-le-Château, 1.
- Histoire du canon dans les armées modernes; par Louis Napoléon, représentant du peuple. In-16, Paris, Martinon, rue du Coq.
- Du sel dans ses emplois agricoles; par A. Demesmay. In-8, Paris, Dusaeq, rue Jacob, 26.
- Histoire des progrès de la Société royale agricole d’Angleterre; par Thackeray. In-8, Paris, Bouchard-Huzard.
- Nouveau traité de manipulations électrochimiques; par Brandely. In-8 , Paris, Roret.
- Traité élémentaire de cosmographie; par Amiot. In-8, Paris, Delalain.
- Mémoire descriptif sur un mode d’application de la force centrifuge au mouvement des liquides et des fluides élastiques; par M. Biche. In-8, Besançon, Outhenin-Cha-landre.
- Mémoire sur un projet d’éclairage par le gaz, de chauffage par la vapeur et de ventilation ; par Girault. In-8, Paris, Mathias.
- Des engrais inorganiques en général et du sel marin en particulier; par Becquerel. In-18, Paris, Didot.
- Histoire des progrès de la géologie de 1834 à 1845 ; par d’Archiac. 1 vol. in-8, Paris, rue du Vieux-Colombier, 26.
- Traité théorique et pratique de l’art de bâtir, par Rondelet, publié par Abel Blouet. 1 vol. in-4 avec atlas de planches, Paris, Didot.
- Cours élémentaire théorique et pratique de la tenue des livres en partie double ; par Guyet. In-4, Lyon, place Belleeour, 8.
- Manuel populaire d’agriculture à l’usage des cultivateurs de l’arrondissement d’Ar-gentan ( Orne ) ; par M. de Vigneral. In-8, Argentan, Barbier.
- Nouveau manuel complet du facteur d’orgues; par Hamel. 3 vol. in-18 avec atlas de planches, Paris, Roret.
- Réflexions sur la falsification des farines de lin et de moutarde ; par Hayère. In-32 , Paris, rue du Faubourg-du-Temple, 132.
- Tableau décennal du commerce de la France avec ses colonies et les puissances étrangères, de 1837 à 1846. 1 vol. in-4, Paris, Renard, rue Sainte-Anne, 71.
- Traité élémentaire d’arithmétique décimale ; par Thomasson. 4e édition, in-18, Châ-lons-sur-Saône, Boyer.
- Sur la dérivation des eaux pluviales qui entraînent les terres des sols en pente ; par Barré de Saint- Venant. In-8, Paris, Dupont.
- Méthode de dessin industriel pour l’enseignement mutuel; par Schaal. In-8, Pans, quai de l’École, 18.
- Notice sur la mauvaise qualité des arbres fruitiers cultivés ; par Mérat. In-8 , Paris, Bouchard-Huzard.
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
- Traité de géométrie théorique et pratique ; par Eysserie et Pascal. 1 vol. in-12, Paris, Langlois et Leclercq.
- Ouvrages périodiques.
- Le Moniteur agricole, sous la direction de M. Magne. Paris, rue J .-J.-Rousseau, 8.
- Journal des commerçants et des industriels. In-4, Paris, rue Thiroux, 12.
- Journal des fabricants et des manufacturiers; par Lehir. In-8, Paris, rue du Cherche-Midi, 24.
- La Presse industrielle. In-fol., Paris, rue Sainte-Barbe, 11.
- Le Courrier des chemins de fer. In-fol., Paris, rue Bergère, 8.
- Le Moniteur de la marine. In-fol., Paris, quai Bourbon, 19.
- Bulletin commercial, agricole. Courrier des halles. In-fol., Paris, rue Coq-Héron, 3.
- Le Cultivateur, journal des intérêts agricoles. ïn-4, Metz, André.
- Bulletin des halles et Courrier des marchés. In-4, Paris, rue de Sartine, 1.
- Bibliothèque rurale du département de l’Aisne. In-4, Laon, place de l'Hotel-de-Ville,
- 5.
- Réforme agricole, scientifique et industrielle. In-4, Paris, Éloffe, rue de l’Ecole-de-Médecine, 10.
- Comptes rendus des travaux de chimie; par Laurent et Gerhardt. In-8, Paris, Cha-merot, rue du Jardinet.
- Portefeuille des architectes, ingénieurs et constructeurs, sous la direction de M. Dal-mont. In-16, Paris, Rodelsturtz.
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- NOTICES INDUSTRIELLES
- extraites de diverses publications périodiques françaises et étrangères.
- ARTS MÉCANIQUES.
- Note sur de nouvelles machines employées en teinture ; par M. Bresson, ingénieur
- civil, à Rouen (1).
- Ces machines ont été importées en France par M. Léveillé; elles fonctionnent depuis plusieurs mois dans son grand et bel établissement de teinture à Rouen.
- Elles sont au nombre de trois : la première est une dégorgeuse concentrique, la deuxième une dégorgeuse excentrique, la troisième une machine à tordre ; toutes trois ont pour but le lavage et les manipulations que subissent les cotons en pente (ou écheveau ) dans les diverses opérations de la teinture.
- (î) Communiquée à la Société d’encour3gement dans sa séance du 31 janvier 3849.
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
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- La teinture est un art mixte qui exige tout à la fois le concours de la mécanique et celui de la chimie ; tel bain de teinture, quoique fort bien préparé, chimiquement parlant , ne produira que des nuances douteuses, marbrées, si les préparations qui ont précédé ce bain n’ont pas été bien faites ; au nombre de ces préparations sont les lavages, opérations toutes mécaniques, et qui cependant exigent bien des précautions.
- On conçoit, en effet, que si une pente de coton (écheveau pesant de 150 à 250 gram.) qui sort d’une préparation quelconque n’est pas uniformément lavée, si certaines parties retiennent encore plus de cette préparation que d’autres, lorsqu’on la plongera dans le bain où elle doit absorber la matière colorante ou le mordant, elle l’absorbera inégalement ; de là de mauvais résultats.
- Or comment se font ces lavages ordinairement? Sur le bord de la rivière sont enfoncés en terre un certain nombre de tonneaux défoncés par le bout supérieur ; c’est dans ces tonneaux que les ouvriers se placent. Le coton à laver est déposé tout près de l’ouvrier : il le prend pente à pente, le passe dans la rivière en l’y agitant plus ou moins pour bien l’épurer de toutes les matières dont on veut le débarrasser ; puis il remet la pente à côté de lui, en prend une autre, et ainsi de suite.
- On voit tout d’abord ce qu’une telle manipulation doit présenter d’irrégularité ; certaines pentes seront lavées, dégorgées à fond, d’autres le seront moins; dans chaque pente, la partie que tenait l’ouvrier dans sa main n’a pu se dégorger aussi bien que le reste, ce à quoi il remédie le plus possible en la changeant de position ; enfin, ce qui est plus grave , c’est que ce lavage , tout imparfait qu’il soit, est pénible, long, et dès lors coûteux.
- Souvent, pour opérer un lavage plus complet, on place, à la suite les uns des autres, quatre, cinq, six et jusqu’à sept ouvriers qui se passent chaque pente de coton de main en main, après l’avoir agitée dans l’eau. Pour les lavages après passage au chlore, ce mode est nécessairement suivi, et néanmoins il est rare qu’après cette manipulation l’odorat ne révèle pas encore la présence du chlore dans le coton, preuve évidente qu’il y a mieux à faire.
- C’est donc ce travail, coûteux et rarement parfait, que M. Léveilléconfie à une machine dite à dégorger.
- Elle se compose de deux paires de cylindres horizontaux en bois, d’environ 0m,50 de longueur sur 0m,15 de diamètre; un bâti en fonte reçoit cette double paire de cylindres et leurs accessoires, ce qui forme deux machines symétriques ou jumelles qui sont placées sur le bord postérieur d’un pont en bois établi sur la rivière, et dont la partie antérieure est occupée par les ouvriers employés au lavage et leurs ustensiles de transport pour les cotons. Le pont est mobile, on le monte ou on le descend suivant que les eaux s’élèvent ou s’abaissent. ,
- Dans chaque machine, le cylindre inférieur a une de ses extrémités entièrement libre, sans cela on ne pourrait placer dessus la pente de coton : l’arbre en fer qui le traverse et se confond avec son axe sort par l’autre extrémité ; il porte deux gorges qui so
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- NOÏIGÈS ïNDUSïRîÊLÏilS.
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- logent dans deé collets attachés an bâti ; il est muni aussi d’un débrayage et d’une roue dentée pour commander le cylindre supérieur qui en porte une semblable.
- La distance de l’axe des cylindres inférieurs à la surface de l’eau est d’environ Om,40, telle enfin qu’une pente de coton, mise sur le cylindre, trempe dans l’eau d’un tiers de sa hauteur.
- Les cylindres supérieurs sont également indépendants l’un de l’autre; chacun est monté sur un châssis en fonte qui se meut autour d’un axe en fer parallèle et postérieur à celui des cylindres, ce qui permet d’écarter à volonté chaque cylindre supérieur de l’inférieur . Un arrêt mobile sert à retenir le cylindre supérieur à une distance de 6 ou 7 centimètres pendant que l’on engage ou dégage une pente.
- Dans le travail , le cylindre supérieur pèse de tout son poids sur l’autre ; cette pression est même augmentée d’une partie du poids du châssis, et on peut lui donner telle intensité que l’on veut.
- C’est le cylindre inférieur qui commande le cylindre supérieur, parce que c’est lui qui reçoit l’action du moteur, et que ces deux cylindres sont armés de roues d’engrenage égales, à dentures profondes, afin de rester engrenés , quelle que soit l’épaisseur de la pente de coton engagée entre les deux cylindres.
- S’il n’eii était pas ainsi, à le cylindre inférieur ne commandait le cylindre supérieur que par entraînement, par frottement, il pourrait y avoir glissement, et les cotons en souffriraient.
- Lorsqu’un place ainsi une pente de coton sur le cylindre inférieur, elle n’occupe d’abord qu’un très-petit espace en largeur, quelques centimètres seulement ; mais à peine a-t-elle fait quelques tours, qu’elle s’est étendue en nappe minoe sur toute la surface du cylindre sur laquelle elle roule, comme le ferait un tissu. Pour contenir cet élargissement qui porterait le coton au delà des extrémités des cylindres, des guides en fer rond sont placés tin peu au-dessus de la surface de l’eau; ils maintiennent cette largeur dans des limites convenables.
- Dans quelques cas, on ajoute un compteur à sonnerie à chaque machine à dégorger; on le règle de manière à sonner après vingt, trente, quarante tours de cylindre, suivant que le genre de marchandise l’exige ; de cette manière, l’ouvrier est averti quand il doit mettre une nouvelle pente au lavage. Ce mécanisme n’est pas utile dans la plupart des cas, l’ouvrier étant suffisamment prévenu que le lavage est parfait quand l’eau qui jaillit du coton est claire et limpide.
- Pour son service ordinaire, M. héveillé a placé sur le même pont et sur une seule ligne quatre de ces machines ( deux machines doubles ) ; il suffit de deux ouvriers pour les desservir * et quelquefois d’un seul. Les cotons à laver sont amenés sur le pont, derrière les ouvriers, au moyen de brancards. A mesure qu’une pente est lavée, l’ouvrier la jette sur un autre brancard ; les hommes n’arrêtent point, et chaque machine n’arrête tout juste que le temps nécessaire à enlever la pente lavée et à en mettre une autre.
- Il est facile de comprendre comment le lavage du coton se pratique dans ce cas ; la
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- machine est arrêtée, dès lors le cylindre supérieur est écarté de 6 à 7 centimètres du cylindre inférieur. L’ouvrier prend une pente, il l’ouvre, et la place sur le Cylindre inférieur qu’il met en mouvement au moyen de l’embrayage , puis il abaisse le cylindre supérieur et l’abandonne ; la pente de coton baigne dans l’eau et s’y développe successivement par le mouvement des cylindres ; l’eau en est continuellement expulsée par la pression du cylindre qui s’appuie dessus. Pendant que le lavage s’opère ainsi, l’ouvrier va faire la même opération sur la machine voisine , et il parvient à alimenter deux dé-gorgeurs s’il s’agit d’un petit lavage, et quatre s’il s’agit d’un grand lavage, parce que, dans ce dernier cas, le coton restant davantage sur la machine, l’ouvrier peut alimenter plus longtemps ces machines. • - •
- Le lavage est d’une grande uniformité et aussi parfait qu’on le veut, puisqu’il suffit de laisser chaque pente un quart ou une demi-minute de plus pour obtenir toute la perfection désirable ; il n’y a plus à redouter l’inattention ou la paresse, ou bien encore la fatigue de l’ouvrier; ce n’est pas lui qui fait le lavage, il le surveille seulement. En une heure un seul homme lave une mise de coton ( 115 à 120 kilogram. ) grand lavage ; en trois quarts d’heure deux hommes lavent une mise petit lavage, ce qui, pour être moins bien fait à la main, aurait exigé le travail de six hommes durant une heure et demie ; un homme fait donc le travail de six dans ce cas.
- Pour toutes les opérations dans lesquelles il n’y a qu’à se débarrasser d’un liquide, cette dégorgeuse concentrique est excellente. Je l’appelle concentrique par opposition à la suivante dans laquelle le cylindre a un mouvement excentrique; mais s’il faut purger le coton de matières solides, en poudre, eh copeaux minces, etc., comme il arrive lorsqu’il sort d’un bain garance , où la matière tinctoriale en poudre , le liquide èt le coton sont mêlés ensemble dans la même chaudière, alors la dégorgeuse que nous avons décrite ne pourrait servir; la pression du cylindre supérieur rendrait les matières étrangères au coton plus adhérentes ; il faut enfin une autre machine , dans laquelle le mouvement de la main de l’homme, qui secoue la pente dans l’eau, soit imité, c’est ce qui a été réalisé par la dégorgeuse excentrique.
- Elle consiste en un cylindre horizontal en bois d’environ 0m,35 de longueur et 0m,25 de diamètre, dont l’axe de mouvement ( arbre en fer ) est parallèle, mais ne se confond pas avec l’axe de figure ; il en résulte que ce cylindre sautille au lieu de tourner sur lui-même ; la pente de coton placée dessus, et qui trempe en même temps dans la rivière , se développe successivement sur la surface de ce cylindre, et subit un mouvement saccadé qui l’ouvre et la débarrasse des impuretés qu’elle contient.
- Plus le mouvement de rotation du cylindre est rapide, plus la secousse qu’il donne au coton est vive, ce qui fournit un moyen d’augmenter à volonté l’action de la machine.
- Quant à la disposition générale et au service, ils sont les mêmes que pour les dégor-geuses concentriques; deux machines jumelles, soient quatre cylindres, sont établies dans des bâtis en fonte sur le bord postérieur d’un pont dont la partie antérieure est occu-
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- pée par les ouvriers et les agrès du service ; deux hommes suffisent au travail de cet assortiment.
- M. Léveillé a encore introduit en France une troisième machine qui est un complément nécessaire aux opérations mécaniques de la teinture que nous venons de décrire; c’est une machine à tordre les pentes de coton, c’est-à-diré une machine à expulser le liquide qu’elles peuvent contenir, soit en sortant de telle ou telle opération, soit en sortant du rinçage.
- Cette opération se fait ordinairement à la main ; l’ouvrier place la pente à tordre sur un crochet en fer rond fixé à la hauteur de sa tête dans un poteau vertical, puis la laissant pendre, il passe dans sa partie inférieure un fort bâton de 35 à 40 centimètres de longueur, et lui faisant faire trois , quatre ou cinq tours, il tord ainsi cette pente dont le liquide se trouve expulsé.
- Pour que l’extraction soit plus complète et plus uniforme, l’ouvrier recommence la manœuvre sur la même pente une deuxième fois, mais après avoir fait glisser la pente sur le crochet, afin que la torsion s’opère sur d’autres points.
- Cette opération n’est ni longue ni difficile, seulement il n’est pas aisé d’obtenir un degré uniforme de torsion et dès lors d’extraction pour toutes les pentes; puis il pourrait arriver qu’un ouvrier brutal tordit avec trop de force et altérât ainsi les cotons.
- C’est dans ces limites qu’il faut regarder la machine à tordre comme utile.
- Elle se compose de deux forts crochets en fer rond ou en cuivre, disposés horizontalement en face l’un de l’autre : le premier~a un mouvement de rotation qui lui est transmis par une courroie passée sur la poulie que porte la tige de ce crochet; l’autre n’a point de mouvement de rotation, mais il glisse parallèlement à lui-même dans une boîte cylindrique, et peut ainsi avancer vers le premier crochet ou s’en éloigner.
- La machine est réglée de telle sorte que, une fois que ce deuxième crochet est amené à une certaine distance du premier, un petit butoir soulève un déclenchement qui fait passer la courroie sur la poulie folle, ce qui produit la suspension du mouvement.
- Tout cela est monté sur un bâti en fonte dont la partie moyenne et inférieure est occupée par une bassine en zinc pour recevoir le liquide extrait des pentes par la torsion.
- Là manœuvre se fait de la manière suivante : l’ouvrier passe une des extrémités de la pente à tordre dans le crochet fixe , puis son autre extrémité dans le crochet mobile qui doit être à une distance telle que la pente, ainsi placée, soit légèrement tendue : alors l’ouvrier fait passer la courroie sur la poulie de commande ; aussitôt le premier crochet fait quelques tours et tord la pente. Mais il ne peut en être ainsi sans que cette pente se raccourcisse : dès lors le deuxième crochet, qui n’est retenu dans sa boîte que par un contre-poids suspendu à une corde, avance toujours à mesure que la torsion a lieu ; mais bientôt le butoir soulève le déclenchement, et la machine
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- s’arrête. L’ouvrier détord la pente, l’enlève, en met une autre, et ainsi de suite tant qu’il y en a à tordre.
- Cette manipulation est pour le moins aussi longue, et plus peut-être, que la torsion à la main, mais elle est plus régulière ; toutes les pentes sont également tordues, et la torsion ne peut dépasser le terme qui convient.
- Les machines à dégorger sont susceptibles d’une foule d’applications avantageuses en teinture. C’est ainsi que M. Léveillé emploie la dégorgeuse concentrique pour le passage des cotons à l’huile, préparation que doivent subir tous les cotons pour la teinture grand teint (rouges, bruns, lilas, etc. ); je dis à l’huile ou au bain blanc pour me conformer à l’usage, car le bain dans lequel on passe ainsi les cotons est un mélange d’huile et d’une dissolution aqueuse de carbonate de soude, c’est-à-dire que c’est un véritable savon liquide non encore complètement formé.
- Ce travail se faisait autrefois à la main ; l’ouvrier malaxait le coton dans une terrine contenant le bain d’huile et d’alcali, un autre le tordait, et ainsi de suite jusqu’à la fin. C’était long et pénible, les cotons se trouvaient fatigués, et rarement ils étaient bien uniformément atteints.
- Si l’on considère que ces passages au bain d’huile se répètent sans autre interruption qu’un séchage à l’air, et jusqu’à huit et dix fois, selon qu’on veut obtenir des nuances plus ou moins intenses, plus ou moins solides, on conçoit que cette manipulation doit être fort coûteuse, et qu’il est bien important de la faire mécaniquement.
- Ayant une machine à dégorger double dans un seul bâti, et au-dessous de chaque paire de cylindres une bassine en zinc dans laquelle on met le bain d’huile et d’alcali, on place la pente sur le cylindre inférieur, elle trempe dans le bain, et on met en mouvement ; en moins d’une minute le coton est infiniment mieux imprégné, pénétré du liquide savonneux, qu’il ne peut l’être par le travail à la main.
- Cn autre avantage fort important qui résulte de l’emploi de ce procédé mécanique, c’est l’économie d’huile. M. Léveillé affirme qu’avec 60 kilogrammes d’huile il fait autant qu’avec 100 kilogrammes, ce qu’il faut attribuer à ce que cette huile, étant mieux battue, infiniment plus divisée, se trouve plus utilement employée : l’action mécanique facilite l’action chimique en augmentant les contacts ; il y a donc tout à la fois économie de matières et perfectionnements des résultats.
- M. Léveillé doit applique* ces machines à l’engallage, à l'alunage, et à tous autres mordançages du coton ; il est probable qu’il en obtiendra de bons résultats.
- Ces machines, si simples, si légères, si peu coûteuses, ont été inventées par M. Pré-vinaire, manufacturier à Harlem, en Hollande : nul doute qu’il n’en ait puisé l’idée première dans des machines analogues employées pour le blanchiment et l'apprêt des tissus légers ; mais il a eu le mérite de les approprier aux opérations de la teinture, et elles produiront certainement une véritable révolution dans cet art.
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- ARTS ÉCONOMIQUES.
- Observations sur le mode de transport et de préparation des matériaux de construction et sur les améliorations qu’on pourrait désirer à ce sujet, dans l’intérêt de la facilité de la circulation, de la sûreté publique et de la conservation du pavage des voies publiques de la capitale; par M. Gourlier (1).
- L’ordonnance de police du § août 1829 a restreint, avec raison, aux seuls cas de la construction des aqueçlucs , égouts , trottoirs et autres établissements à faire sur la voie publique même, la possibilité d’obtenir l’autorisation de former, aux dépens des rues et places, des chantiers et ateliers, pour le dépôt et la préparation des matériaux de construction, et principalement des pierres de taille. Dans les autres cas, même pour la construction des édifices publics , les entrepreneurs sont tenus d'établir ces chantiers ou ateliers sur des terrains particuliers.
- Cette sage mesure a, sans aucun doute, été extrêmement favorable à la facilité et à la liberté de la circulation ; mais n’est-elle pas insuffisante, et n’y aurait-il pas plus encore à faire à ce sujet, en raison de l’augmentation incessante de la population et de l’industrie, et des nouveaux développements que tout doit faire présager? c’est ce que nous nous proposons de rechercher ici.
- Examinons quels sont, dans l’état ordinaire des choses , les principaux faits qui se rapportent au point qui nous occupe.
- D’après les relevés qui en sont tenus par l’administration, les pierres de taille employées dans les constructions de la capitale sœlèvent, année commune, à '70,000 mèt. cubes, divisés à peu près ainsi qu’il suit :
- 1° 55,000 mètres environ provenant des plaines qui environnent Paris, principalement sur la rive gauche, préalablement exploitées par blocs, dont chacun cube de 1 mèt. à 1/2 mèt. cube; trois ou quatre de ces blocs sonf chargés sur des binards ou lourdes voitures à cinq ou six chevaux et amenés ainsi, au travers des rues de la capitale, aux chantiers de construction , où les plus volumineux sont d’abord débités gu moyen de scies; l’on procède ensuite à la taille. Si, comme il arrive assez souvent, surtout pour les entreprises un peu considérables, le chantier n’a pu, faute d’emplacement, être établi au lieu même où se fait la construction, les pierres taillées , chargées sur de plus petits binards, sont de nouveau traînées, sur la voie publique , jusqu’à pied d’œuvre. Il faut encore, la plupart du temps, transporter dans des tombereaux, aux décharges publiques, les grave is ou recoupes provenant de la taille des pierres, qu’on peut évaluer à un çinqnième de leur cube primitif et dont, dans tous les cas, on a payé en pure perte le transport, le droit d’entrée et le mesurage.
- 2° 4-5,000 ipètrets en pierres tendres ( Saint-Leu, Verge h) et autres ) provenant de carrières situées à une distance plus ou moins considérable de Paris, mais ordinairement à la proximité des rives de la Seine ; presque généralement exploitées par
- (l) Cette note a été lue dans la séance de la Société du il octobre 1848.
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- blocs plus considérables, et amenées, en bateaux, jusqu’aux ports, puis transportées aux chantiers à peu près de la même manière que les pierres dures et avec les mêmes in-, convénients.
- Ces différentes mains-d’œuvre et faux frais peuvent être évalués à environ 8 fr. par mètre cube de pierre mise en œuvre, ce qui, pour environ 56,000 mètres, donne une somme totale annuelle d’environ 448,000 fr., indépendamment des frais accidentels de location de chantiers, etc. Près d’un dixième de cette somme est applicable au transport des gravois aux décharges publiques.
- Environ trente-cinq mille voyages de grosses et pesantes voitures peuvent être nécessaires pour transporter ces pierres au milieu des rues de la capitale ; c’est, moyennement, cent voyages par jour, et ces voitures faisant habituellement deux voyages par jour, c’est dès le matin et ensuite vers le milieu de la journée, enfin vers le soir, et, dans les jours courts, lorsqu’il fait déjà nuit, qu’elles viennent ainsi ajouter aux embarras toujours croissants de la circulation, aux causes incessantes d’accidents, de détérioration des pavages, etc. *
- Enfin quatorze mille voyages environ de tombereaux à un ou deux chevaux sont encore nécessaires pour emporter hors de la ville les recoupes; et ces recoupes, ordinairement mélangées avec d’autres gravois, sont nécessairement sans aucune valeur, sans aucune utilité, tandis que, recueillies avec soin, elles seraient au moins susceptibles d’être utilisées en les transformant en chaux.
- Tel est l’état actuel des choses pour la capitale.
- Mais, dans beaucoup de grandes villes, à Lyon notamment, à Marseille, etc., on §p garde bien d’avoir ainsi en pure perte, et au prix des inconvénients de toutes sortes que nous avons signalés,
- 1° A transporter, de la carrière au bâtiment, des blocs d’un volume plus embarrassant que ne devra être le morceau tel qu’il sera employé ;
- 2 A remporter aux décharges la pierre jetée bas par la taille. On fait habituellement venir de la carrière des blocs débités d’une manière uniforme en un certain nombre d'échantillons, tels que les réclament les besoins ordinaires des constructeurs; et, pour les constructions moins ordinaires, on envoie à la carrière des plans d’appareil d’après lesquels les blocs sont débités et préparés. Ainsi, dans l’un et l’autre cas, on n’a à opérer que le transport des pierres préparées, et dès lors elles peuvent être qmcnées directement à pied d’œuvre. Sans doute, ce transport demande plus de soins e| devient, à quantités égales, un peu plus coûteux, principalement parce qu’il ne peut guère sq faire qu’en plus petites parties et par chargements moins considérables. Mais cette dernière circonstance est déjà un avantage pour la circulation, à laquelle un petit nombre dg grandes voitures causent, en général, beaucoup plus d’obstacles qu’un nombre plus considérable de voitures moins fortes, et l’excédant de dépenses dont nous venons de parler est au moins, en partie, compensé par l’absence des doubles transports qui oqt lieu, en pure perte, dans le mode habituellement suivi à Paris.
- Si nous ne nous trompons, il ne serait pas impossible d’adopter, pour les constructions de la capitale, une marche à peu près semblable et d’obtenir au moins une partie
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- des mômes avantages, surtout pour les quantités considérables de pierres dures qui s’exploitent presque aux portes de la capitale.
- Il serait d’abord facile d’avoir, à proximité de chaque carrière, un chantier de sciage et de taille où les pierres seraient débitées et préparées suivant les besoins et les commandes, et d’après les plans d’appareil envoyés par les consommateurs. Ces mains-d’œuvre seraient probablement susceptibles d’y être effectuées avec plus d’économie que dans des chantiers isolés, et ce serait surtout alors qu’on pourrait penser sérieusement à y appliquer l’emploi des moyens mécaniques dont on a parlé souvent jusqu’ici, dont on a même fait des essais assez remarquables, mais qui ne pourraient donner des résultats importants qu’en les appliquant à des quantités un peu considérables.
- Sous ce rapport, peut-être serait-il préférable que cette exploitation eût lieu non sur chaque carrière même, mais dans quelques grands ateliers établis à proximité des différentes carrières, et en même temps des principales barrières par lesquelles les pierres sont amenées dans la capitale; on y trouverait, en outre, l’avantage de réunir en un même lieu les pierres de diverses natures nécessaires pour les différents besoins des constructeurs.
- Ce dernier mode serait peut-être le seul qui pût convenir pour les pierres de diverses qualités dont l’extraction a lieu à une assez grande distance de la capitale, et notamment pour les pierres tendres des carrières au-dessous de Paris, qui sont ordinairement amenées en remontant la Seine.
- Suivant l’un ou l’autre mode, des fours à chaux pourraient être annexés aux chantiers d’exploitation, de façon à y utiliser toutes les recoupes qui en seraient susceptibles, sans avoir à en faire des transports coûteux et en pure perte.
- Enfin les pierres taillées seraient amenées aux chantiers de construction au moyen de chariots convenablement disposés, de façon à rendre faciles les 'chargements et les déchargements, et à éviter, au moyen des soins nécessaires, toute mutilation. (Des chariots de ce genre sont employés par les constructeurs de la nouvelle église, place Belle-chasse. )
- Sans doute, ainsi que nous l’avons déjà reconnu, ce transport, en lui-même, serait plus coûteux que ne l’est, dans l’état actuel des choses, celui des pierres brutes et en gros blocs; mais 1° il ne s’appliquerait plus qu’à la quantité de pierre mise en œuvre utilisée; 2°plus de frais de transport et double transport ni de droit d’entrée à payer pour la pierre jetée bas, pour le déchet, qui pourrait, au contraire, être utilisé par la calcination; 3° dans beaucoup de cas, ce transport unique, fait avec intelligence et en temps opportun, pourrait épargner le bardage ou transport des pierres taillées, toujours assez coûteux lui-même , et souvent cause d’embarras, d’accidents pour les ouvriers ou pour les pierres mêmes ; 4° les emplacements nécessaires à la taille seraient incompara blement moins coûteux à la proximité des carrières que dans l’intérieur de la capitale ; 5° resterait enfin l’économie qu’on pourrait obtenir par l’application en grand des mécaniques au sciage et à la taille, etc.
- Ce dernier point pourra paraître susceptible d’objections dans l’intérêt des scieurs et tailleurs de pierres; mais on ne pourrait, à cet égard , que répéter ce qui a été dit,
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- quant à l’emploi des machines, pour toutes les professions en général. C’est un résultat inévitable des progrès de l’industrie, et qui, en somme, peut faire, momentanément, quelque tort à une classe d’ouvriers, ou à quelques ouvriers individuellement, mais qui doit tourner au bien-être général en facilitant la production et en étendant les conditions de bien-être; et l’industrie des constructions ne peut et ne doit rester étrangère aux avantages qui en résultent.
- Du reste, ce n’est pas seulement sous le rapport de l’économie qu’une nouvelle manière de procéder paraît désirable quant à la préparation et au mode de transport des matériaux, et particulièrement des pierres de taille, mais surtout dans l’intérêt de la facilité de la circulation et de la sûreté de nos voies publiques, si souvent compromises par de déplorables accidents. .
- Un examen plus approfondi, des documents plus positifs, plus détaillés, seraient, sans doute, nécessaires pour arrêter un avis définitif à ce sujet; mais ce n’est pas non plus sans y avoir beaucoup réfléchi et depuis de longues années, sans en avoir conféré avec des gens spéciaux et à ce connaissants, que nous émettons ces observations préliminaires. Les inconvénients de l’état actuel des choses ont d’ailleurs déjà été appréciés par un certain nombre de personnes compétentes , et plusieurs d’entre elles avaient recherché les moyens d’y remédier. Ainsi un des fonctionnaires qui coopèrent à la police de la capitale avait, il y a quelque temps, proposé que le transport des matériaux de ce genre ne se fît que la nuit; mais une mesure de ce genre ne remédierait qu’en partie aux inconvénients que nous avons signalés et en créerait peut-être quelques autres , par exemple en augmentant les causes de bruit pendant les heures consacrées au repos, etc.
- Maintenant, y a-t-il de nouvelles mesures à prendre à ce sujet?
- Ne devraient - elles s’appliquer qu’aux pierres de taille, ou s’étendre également à d’autres espèces de matériaux?
- Pourrait-on et devrait-on proscrire l’introduction, dans Paris,’des matériaux de cette nature non débités et en dimensions plus considérables que celles nécessaires pour l’exécution des constructions?
- Serait-il possible d’adopter des mesures tendant à encourager, à dédommager les fournisseurs ou constructeurs qui emploieraient un mode moins défavorable aux intérêts de la circulation ; par exemple, la diminution ou la suppression de droits sur les matériaux qui seraient introduits tout débités et préparés, ce dont la ville serait au moins, en partie, dédommagée, indépendamment des avantages dont nous avons précédemment parlé, par une moindre détérioration des pavages et par l’économie qui en résulterait sur leur entretien ?
- Ces questions et toutes celles qui s’y rattachent ne sauraient être étudiées entièrement et avec fruit que par les soins ou avec le concours des administrateurs vigilants et éclairés de la capitale, et particulièrement de MM. les préfets du département et de police auxquels elles ont été communiquées. Mais il appartient aux comités de la Société d’encouragement de préjuger quels avantages et quelle facilité pourraient procurer les considérations émises dans la note qui précède,
- Quarante-huitième année. Mars 1849. 9
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- BR OC. KS-VERBAUX.
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- Extrait des procès-verbaux des séances du conseil d’administration de la Société
- d’encouragement.
- Séance extraordinaire du 7 mars 1849.
- M. le président rappelle que le conseil d’administration a été convoqué extraordinairement pour entendre le résultat des délibérations de son bureau et de ses commissions des médailles et de révision,
- 1° Sur la répartition de la somme affectée pour l’exercice 1848 par le legs Bapst, en faveur d’auteurs peu fortunés ;
- 2° Sur la distribution des médailles destinées aux contre-maîtres ;
- 3° Sur la délivrance des médailles d’encouragement proposées par les comités.
- Il est donné lecture du rapport suivant de M. Agasse, trésorier, sur la répartition de la partie disponible, pour l’exercice 1848, du legs Bapst.
- « Parmi les auteurs qui, par leurs travaux, les services qu’ils ont rendus à l’industrie et leur position, avaient mérité d’être compris dans la répartition de ce legs, la Société n’apprendra pas sans regret le décès de plusieurs d’entre eux.
- « M. Laurent, que ses perfectionnements dans quelques branches d’industrie, entre autres la préparation des laines, avaient fait si justement distinguer.
- « M. Richer aîné , auquel, dès leur établissement, les filatures de coton durent des perfectionnements, et qui consacra ses talents à la fabrication de niveaux dont la réputation d’exactitude est bien établie.
- « Enfin M. Dejernon est décédé avant d’avoir touché la part que la Société lui avait votée. C’était un homme laborieux et qui avait appliqué ses connaissances en lithographie à plusieurs productions pour l’enseignement des arts graphiques.
- « En ce qui concerne la répartition de la somme de 928 fr. 28 c. disponible pour l’exercice 1848 , le bureau, de concert avec les membres composant les commissions des médailles et de révision, ont dû rechercher si la position de plusieurs des candidats ne méritait pas d’être prise en considération, sans nuire aux intérêts de ceux qui, dans une situation sinon prospère, du moins supportable, pouvaient, pour 1849, être proposés à profiter des intentions généreuses de M. Bapst.
- « Le travail des commissaires de la Société a été facilité par la considération que quelques titulaires, quoique dignes d’intérêt, avaient reçu la récompense que leur méritaient leurs travaux. Parmi ceux qui pour la première fois figurent sur la liste des candidats, il est nécessaire que les comités compétents examinent leurs titres.
- « Les candidats dont vos commissaires se sont occupés se divisent en deux classes : 1° ceux qui, dans les années précédentes, ont participé à la répartition du legs; 2° ceux qui sont appelés à y participer pour la première fois.
- « La commission a maintenu, pour l’exercice 1848, les candidats dont les noms suivent :
- « 1° M. Da Olmi, ancien professeur des sciences physiques à l’école de Sorèze, âgé de 88 ans. Ses mémoires sur l’agriculture, sa participation aux concours pour la purification des fers cassant à froid et à chaud, pour la fabrication de la litharge, son traité
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- PROCÈS-VERBAUX.
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- d’hygiène navale, ses travaux pour la conservation de l’eau potable â bord des vaisseaux sont présents à votre mémoire.
- « 2° M. Eck père, dessinateur de châles, âgé de plus de 60 ans. On sait que son mode de mise en carte et de lisage a apporté, dans la fabrication des châles, une économie qui ne saurait être évaluée à moins de 50 pour 100, et que ses procédés ont été adoptés depuis 1823, par les manufacturiers les plus distingués, sans profit pour leur auteur.
- « 3° M. Dumas, âgé de 69 ans, qui, dès 1819, a puissamment contribué à la perfection des procédés de moulage de la fonte à l’imitation de celle de Berlin, méthode que ses élèves ont propagée. .......
- « 4° M. Girault, dont la Société connaît les travaux et auquel on doit un système de poutres rigides qui a reçu la triple approbation de l’Institut, de la Société d’encouragement et du conseil des bâtiments civils.
- « 5° M. Schwickardi, âgé de 65 ans, dont les utiles conceptions ont fixé l’attention, entre autres son système de charpente en tôle, qui a été approuvé par le conseil des bâtiments civils. :
- « La commission n’a pas cru devoir maintenir sur la liste pour l’année 1848 :
- « 1° M. Oubriot, à Revigny ( Meuse ), âgé de 77 ans, qui trouve dans sa famille un appui nécessaire, et dont les travaux obtiennent une rémunération qui vient augmenter ses ressources. • .
- « 2° M. Waldeck, âgé de 65 ans, est dans une maison de santé, où ses services sont rémunérés, quant à présent du moins.
- « 3n M. Saniewski a déjà été récompensé par la part qui lui a été adjugée dans la répartition du legs, en 1846 et 1847.
- « 4° Mme Ve Lambert-Despeaux, qui avait coopéré aux travaux de son mari pour la fabrication des émaux ; elle n’avait, d’ailleurs, été appelée à prendre part à la distribution du legs que pour cette fois seulement.
- « 5° M. Simon (Pierre), qui a participé au legs pour sa machine à cambrer les cuirs.
- « 6° M. Che'rot, dont les procédés de peinture mixturale sont appréciés de la Société.
- « Parmi les anciens candidats, l’un d’eux, M. Ftisz, avait exposé les titres qui le recommandaient à la bienveillance de la Société.
- « La commission, considérant que l’Institut et la Société d’encouragement lui ont déjà accordé des récompenses pour son système d’enrayage et de ressorts, que son âge et ses forces lui permettent de trouver des travaux pour subvenir à son existence, n’a pas jugé que M. Fusz remplissait les conditions voulues pour participer au legs.
- « La commission va maintenant exposer les titres des nouveaux candidats.
- « 1° M. Leistenchneider, à Poncet (Côte-d’Or), inventeur d’une machine à fabriquer le papier continu, demande une avance pour le mettre à même de reprendre des travaux que des circonstances malheureuses ont forcé d’interrompre.
- « La commission a pensé que la Société devait appeler l’attention du comité des arts mécaniques sur la demande de l’auteur.
- « 2° M. le maire de Soissons a fait connaître la position de Mme Courtois, veuve de M. Courtois, auquel on doit la découverte de l’iode.
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- « Sur le rapport de M. Bussy, la Société a appelé la sollicitude de M. le ministre de l’instruction publique sur la position de cette dame.
- « La commission, en exprimant le regret de ne pouvoir comprendre Mm* Y® Courtois dans la répartition du legs, propose de s’informer auprès du ministre de l’instruction publique de la suite donnée à la demande de la Société, et de recommander Mme Y® Courtois à M. le ministre des finances pour lui accorder un bureau de tabac ou de papier timbré, en récompense des services rendus par son mari.
- « 3° La Société d’agriculture de Troyes a signalé les travaux de M. Delarothière, âgé de 67 ans, inventeur du métier circulaire pour la fabrication de la bonneterie. Ce métier est maintenant trop connu pour qu’il soit nécessaire d’en faire l’éloge; un de ses plus grands mérites, suivant M. Feray, est d’avoir permis de diminuer considérablement le prix de l’article fabriqué, et, par suite, d’avoir mis à la portée de la masse des consommateurs un produit qu’on peut considérer comme de première nécessité.
- « M. Delarothière est aujourd’hui malade, presque aveugle, et dans la plus grande misère.
- « La commission sera heureuse de voir la Société d’encouragement répondre au vœu de la Société d’agriculture de Troyes.
- « La même Société avait exposé les titres :
- « 4° De M. Thierry, qui a fondé, près de Troyes, une usine pour la production de l’engrais animal.
- « 5° La machine à scier les bois de placage de M. Velut.
- « Ces demandes ne s’appuyant pas sur des motifs suffisants, la commission est d’avis de renvoyer les titres de MM. Thierry et Velut aux comités compétents.
- « 6° Elle croit devoir provoquer la même mesure au sujet des travaux de galvanoplastie de M. Philippe, de Rouen, dont les résultats appellent tout l’intérêt de la Société.
- « 7° La Société a jugé dignes d’être pris en considération les progrès que M. Petrus Lessen a fait faire à l’art du tour par un outillage bien entendu. L’âge , les travaux de M. Petrus Lessen sont des titres qui militent en sa faveur.
- « 8° M. Gombert a saisi la commission d’une demande de fonds pour l’exécution d’une machine à faire les cordes.
- « Les innovations dont M. Gombert a enrichi l’industrie peuvent faire présumer qu’il a apporté, à la solution du problème qu’il s’est proposé de résoudre, de profitables données ; mais les conditions ne sont pas remplies.
- « En résumé, le bureau et les commissions des médailles proposent de répartir de la manière suivante la somme de 928 fr. 28 c. restant disponible sur le legs de M. Bapst.
- « 1° Candidats anciens :
- MM. Da Olmi.................. 200 fr.
- Fck.......................150
- Dumas.....................100
- Girault.. . . . . 100
- Schwickardi............... 80
- 630 fr.
- A reporter.
- 630 fr.
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- D’autre part. . . .. . . 630 fr. »
- « 2° Candidats nouveaux :
- MM. Delarothière............. 218 28 i
- Petrus Lessen. ... 80 I
- Total................. 928 28
- Le conseil approuve le rapport et donne son adhésion aux propositions qu’il renferme.
- Cette lecture est suivie de celle du compte rendu du résultat de la délibération du bureau, de la commission des médailles et de celle de révision.
- Les commissions proposent de décerner vingt et une médailles, dont deux en or, quatre en platine , huit en argent et sept en bronze.
- Les deux médailles d’or seraient accordées à M. Eck pour les perfectionnements qu’il a apportés dans la fabrication des châles, et à M. Leclaire pour avoir substitué le blanc de zinc et les couleurs à base de zinc au blanc de plomb et aux couleurs à base de cuivre et de plomb.
- Les quatre médailles de platine seraient décernées, savoir, 1° à M. Tailfer, pour ses grilles mobiles fumivores; 2° à MM. Rivot et Philips, pour leurs nouveaux procédés de traitement métallurgique des minerais de cuivre; 3° à M. Serbat, pour une matière propre à graisser les machines et pour un mastic destiné à remplacer le mastic au minium ; 4° à M. de Vergnette-Lamotte, pour différents mémoires sur les vins.
- Les huit médailles d’argent seraient délivrées 1° à M. Hédiard, pour ses soupapes longitudinales dans le système de propulsion atmosphérique; 2° à M. Lapaix, pour ses violons, altos et violoncelles; 3° à MM. Bouillant et Régnault, pour leur système de rouleau compresseur; 4° à M. Cotel, pour son nouveau système d’emballage; 5° à MM. Brunet, Bisson et Gaugain, pour leur procédé de laitonage et de bronzage électro-chimique des métaux; 6° à M. Paul Garnier, pour ses horloges électriques; 7® à M. Rouget de Lisle, pour un nouveau mécanisme destiné aux chapeaux pliants; 8° à M. Stahl, pour l’emploi du chlorure de zinc dans le moulage des pièces anatomiques et des objets d’art.
- Enfin les sept médailles de bronze sont proposées en faveur, 1° de M. Julien Jaulin, pour son panorgue-piano ; 2° de M. Pellerin, pour avoir perfectionné l’instrument de musique dit mêlophone; 3° à M. Batilliat, pour son traité sur les vins de France ; 4° à M. Bouillant, pour son système d’écriteaux et de tableaux indicateurs; 5° à MM. Dulac et Gillet, pour leur prompt-cubateur métrique; 6° à M. Vauchelet, pour un outil-nécessaire d’armes; 7° à M. Guénal, pour un nouvel appareil uranographique.
- Ces diverses propositions sont successivement mises aux voix et adoptées.
- M. le président fait connaître les noms des membres nommés par les comités pour former, avec le bureau , une commission ayant pour mission d’étudier 1° la question d’admission, à la prochaine exposition des produits de l’industrie nationale, des produits de l’industrie étrangère ; 2® s’il convient d’indiquer sur les articles le prix de vente.
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- Au nom du comité des arts mécaniques, il est donné lecture d’un rapport de M. Le Chatelier, sur les communications de M. Burle, vice-consul du saint-siège, à Toulon, relatives aux moyens propres à prévenir les accidents sur les chemins de fer.
- M. Burle propose d’augmenter la saillie des mentonnets ou boudins des roues des locomotives et des waggons pour empêcher ces véhicules de sortir de la voie sous l’action d’une cause perturbatrice du mouvemént, et, en outre, de faire un usage général des contre-rails pour augmenter encore la sécurité.
- Bien que l’auteur n’indique aucune disposition spéciale et qui ne soit déjà bien connue, le comité a pensé que l’importance de la question exige que la Société en fasse un examen particulier; il propose, en conséquence, au nom du comité, d’insérer le rapport dans le Bulletin.
- Après une discussion, le conseil approuve le rapport et en adopte les conclusions.
- Il est donné lecture d’un rapport de M. Le Chatelier, au nom du même comité, sur un mémoire de M. Sainte-Preuve concernant les irrigations.
- Le Bulletin d’octobre 1848, p. 635, renferme un mémoire de MM. Thomas et Lau-rens sur les irrigations, travail dont M. le rapporteur expose l’objet.
- La lecture de ce mémoire a suggéré à M. Sainte-Preuve des observations qu’il a transmises à la Société et qui ont été renvoyées à l’examen du comité des arts mécaniques.
- M. Sainte-Preuve fait remarquer que MM. Thomas et Laurens, en passant en revue les moyens que l’on peut employer pour élever l’eau, ont omis de parler des moulins à vent. Il examine le parti que l’on peut tirer de ces appareils et les avantages qu’ils présentent au point de vue de l’économie des dépenses. M. Sainte-Preuve discute ensuite les indications formulées par MM. Thomas et Laurens pour la dépense des moteurs à vapeur, et fait de nouvelles évaluations pour établir le budget des machines à vapeur, c’est-à-dire le prix de revient du travail mécanique qu’elles peuvent fournir, et rectifier les nombres donnés par ces deux ingénieurs. „
- Le comité des arts mécaniques, en proposant à la Société d’insérer dans le Bulletin le mémoire de MM. Thomas et Laurens, a voulu propager la connaissance de faits très-intéressants, tout en laissant aux auteurs la responsabilité des développements accessoires qu’ils avaient pu ajouter à leur mémoire, en dehors du compte rendu des résultats d’application obtenus par eux.
- Le travail deM. Sainte-Preuve est, de son côté, purement spéculatif, et, quelque intéressant qu’il soit, il ne rentre pas dans le cadre des travaux habituels de la Société. Le comité a pensé qu’il n’y avait pas lieu de traiter au fond la question soulevée par M. Sainte-Preuve, et, par suite, de publier dans le Bulletin le mémoire de celui-ci; il propose, en conséquence, de remercier M. Sainte-Preuve de sa communication, et de déposer son mémoire dans les archives de la Société, où il pourra être consulté très-utilement par les personnes qui s’occupent de travaux du même genre. ( Approuvé.)
- Au nom du comité d’agriculture, il est donné lecture d’un rapport de M. Philippar sur une lettre imprimée de M. Tétreau, cultivateur, pour l’amélioration et l’augmentation de la production agricole.
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- Le comité propose d’adresser à M. Tétreau des remercîments pour cette communication, en l’informant que la Société apprécie d’autant plus les vues qu’il a exposées avec une si profonde conviction, qu’elles sont depuis longtemps l’objet de ses soins et de sa sollicitude. (Approuvé. ) i
- Le conseil entend ensuite un rapport de M. Philippar sur une machine à vapeur destinée au labourage des terres, inventée par M. Barrai.
- Le comité propose de remercier l’auteur de sa communication. ( Approuvé. )
- Au nom du môme comité, M. de Lasteyrie lit un rapport sur un mémoire de M. Peut, intitulé Du delta du Rhône et de son amélioration au moyen de la culture du riz.
- Le comité propose d’adresser à l’auteur des remercîments pour son intéressante communication et d’insérer le rapport dans le Bulletin. ( Approuvé. )
- Communications. M. le président rappelle qu’en 1846 M. Ittier, parmi les communications pleines d’intérêt qu’il fit alors à la Société , l’entretint de diverses espèces de riz qu’on cultive à Java, et qui peuvent se ranger en trois catégories, savoir : le riz des terres basses, c’est-à-dire des terres susceptibles d’être noyées à volonté ; le riz des coteaux, qui est arrosé par les pluies périodiques ; enfin le riz des montagnes, qui n’est jamais noyé.
- Parmi les produits recueillis en Chine par M. Ittier, se trouvent deux variétés de plantes textiles fournissant la matière de la batiste de Canton et des toiles communes (1). Dès cette époque, M. Ittier annonçait que des semis de graines de ces plantes dites lo-ma et tsing-ma avaient dû être faits à Perpignan, à Montpellier, à Grenoble, à Lyon et à Paris. On ne sait quel a été le résultat de ces semis; mais M. le président annonce que, dans le département des Bouches-du-Rhône, ils ont donné d’intéressants produits sur lesquels il serait utile d’avoir des renseignements. Il propose d’écrire à ce sujet à M. Ittier.
- Cette proposition est adoptée.
- Séance du 14 mars 1849.
- Correspondance. M. Popelin-Ducarre, rue Yivienne, 41, dépose un mémoire sur le charbon de Paris, nouveau combustible.
- M. Péligot, secrétaire, entre dans quelques détails sur les produits de l’industrie de M. Popelin-Ducarre.
- Les charbons qu’il prépare ont été adoptés pour l’usage des laboratoires du Conservatoire des arts et métiers ; ils se recommandent par leurs qualités et leur prix peu élevé; leur emploi dans l’économie domestique procure des avantages dignes d’être appréciés. . . i
- M. Popelin-Ducarre ajoute que l’usine qu’il a fait construire sur un terrain situé boulevard de l’Hôpital, 137, produit, par jour, une moyenne de 100 sacs de charbon
- (i) Yov. JSailelin de la Société, antiêé 1840, p, 23fb
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- de 50 kilog. chacun. Son matériel peut suffire, dès à présent, à la fabrication de 300 à 350 sacs par vingt-quatre heures.
- Ce produit qu’il livre à la consommation sous le nom de charbon de Paris, et qui peut remplacer avec économie le charbon de bois dans ses applications, est employé dans les usages domestiques pour la cuisine, dans l’industrie pour la dorure, la fabrication des ressorts, la ferblanterie, la chaudronnerie, etc.
- M. Popelin-Ducarre termine en exposant succinctement ses moyens de fabrication, les matières qu’il emploie, et leur appropriation pour la confection du charbon.
- M. Monlenot, bourrelier à Contrevoust ( Seine-et-Marne ), adresse plusieurs certificats approbatifs de l’emploi d’un mécanisme à cinq rouleaux mobiles, de son invention, qu’il a adapté aux sellettes des chevaux limoniers.
- M. Tréboul, ancien manufacturier, rappelle qu’il avait adressé diverses observations sur la fabrication des glucoses, intitulées, Notices sur les sucres de fécule et de Vamélioration des vins ; qu’il avait joint à cette présen tation un échantillon de sirop qu’il fabrique depuis longtemps pour cette destination.
- M. Daleth, tuilier-chaufournier, à Asswiller (Bas-Rhin), expose qu’il est auteur d’un moteur à air comprimé pour remplacer les machines à vapeur.
- M. Fusz, rue des Deux-Portes-Saint-André, 4, sollicite la bienveillance de la Société afin de le mettre à même de continuer ses travaux pour la construction d’une voiture destinée à transporter les tonneaux ou autres marchandises, voiture dont il décrit succinctement les dispositions et signale les avantages.
- M. Legris adresse une brochure autographiée intitulée, Nouvelle machine à vapeur pouvant donner, pour un de combustible, vingt fois plus de force que toutes celles <connues.
- Objets présentés. M. Huret ( Léopold), boulevard des Italiens, 2, présente une nouvelle machine à percer employée dans ses ateliers. Cette machine se meut avec le pied au moyen d’une pédale dont chaque impulsion donne dix tours à l’arbre-foret, lequel est fixe, c’est-à-dire qu’il ne monte ni ne descend pour engager ou dégager le foret. La pression du foret sur la pièce à percer s’opère au moyen d’un support remonté par un ressort ; ce support est composé de deux parties qui se meuvent l’une sur l’autre avec un encliquetage pour pouvoir le monter et le descendre.
- M. Paulin-Désormeaux, rue Jean-Bart, 4 bis, près le Luxembourg, présente un nouveau système de chandelier destiné à remplacer, dans les chandeliers ordinaires, la coulisse qui sert à faire monter la chandelle ;
- M. Deloeau, à Versailles, un nouveau système de chevalet à l’usage des artistes.
- Les ouvrages suivants sont déposés sur le bureau :
- 1° Notice descriptive, culturale et économique sur deux plantes tuberculeuses, l’ul-luco (idhicus tuberosus) et la boussingaultie ( boussingaullia baselloides), par M. Phi-lippar;
- 2° Courte instruction sur l’emploi du sel en agriculture, par M. Girardin, profes* seur d’agriculture de la Seine-Inférieure ;
- 3° Amélioration à introduire dans la fabrication du sucre de betterave, par M. No-
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- sarzewski, Paris, 1829, précédée d’un opuscule publié le 15 janvier 1849 par M. Kop-czinski, chimiste, sur l’invention du procédé de la dessiccation delà betterave, dont M. Nosarzewski revendique la propriété d’invention ;
- 4° Annales de la Société d'horticulture de France, février 1849;
- 5° Le Moniteur industriel et la Belgique industrielle des 1, 4, 8 et 11 mars 1849;
- 6° Le Technologiste, mars 1849.
- Rapports des comités. Au nom d’une commission spéciale, M. Jomard lit un rapport sur des cartes géographiques à l’usage des aveugles.
- M. Laas d'Aguen, l’un des surveillants de l’institution des Jeunes-Aveugles que dirige, à Paris, M. Dufau, a imaginé successivement plusieurs moyens pour remplacer la méthode vulgaire ; il s’est arrêté à un procédé que lui ont suggéré les plans de ville en relief de M. Bauerkeller.
- M. Jomard décrit le procédé adopté par M. Laas d'Aguen. Ses cartes ont le grand avantage de pouvoir être multipliées indéfiniment; chaque élève peut en avoir un exemplaire.
- En terminant, M. le rapporteur dit quelques mots du système d’écriture en pointes saillantes suivi dans les cartes de M. Laas d'Aguen.
- La commission pense que l’on peut regarder les cartes de M. Laas d'Aguen comme un service rendu à la classe intéressante des aveugles, et que ces cartes méritent l’approbation de la Société d’encouragement.
- Le conseil approuve le rapport et en adopte les conclusions, et ordonne son insertion dans le Bulletin.
- Au nom du comité des arts mécaniques, M. Saulnier lit un rapport sur le porte-foret rotatif de M. Dugland.
- Plusieurs membres signalent des appareils ayant le même objet, et qui sont construits sur le même principe.
- D’après cette observation, le conseil décide que le rapport sera reproduit de nouveau lorsque le comité des arts mécaniques aura réuni les divers documents sur les appareils du même genre.
- Il est rendu compte de la délibération des commissions sur les propositions de médailles pour les contre-maîtres et chefs d’ateliers. Voici comment s’exprime le rapport :
- « Le conseil d’administration a décidé que, dans la séance générale du 21 de ce mois, la Société d’encouragement décernerait des médailles aux contre-maîtres qui auraient rempli les conditions voulues par l’arrêté.
- « Le conseil, considérant que les événements de 1848 n’ont pas permis l’envoi, en temps utile, des documents et titres qu’auraient à faire valoir les chefs d’usines et d’exploitations agricoles en faveur de contre-maîtres et ouvriers, a décidé que le terme de la production des pièces serait prorogé jusqu’au 30 juin, de manière à compren* dre les nouveaux titulaires dans la distribution qui aurait lieu lors de la séance du deuxième semestre de cette année.
- « Cette décision donnera le temps aux commissaires de demander des renseignements sur les droits de plusieurs dë ceux qui sé sont fait inscrire ; elle offre cet avantage de
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- pouvoir décerner, dans la prochaine séance générale, à des hommes bien méritants les récompenses dues à leur zèle et à leurs services.
- « Les commissions, après avoir examiné avec intérêt les titres qui recommandent plusieurs des candidats, proposent de décerner des médailles de contre-maîtres,
- « 1° AM. Larchevêque ( Pierre-Amable ), employé depuis cinquante-deux ans dans l’établissement industriel de M. Jacques Fauquet, à Bolbec ( Seine-Inférieure ) ; les titres de ce candidat ont été adressés par l’Académie de Rouen ;
- « 2° A M. Olivier [François), contre-maître et chef d’atelier de la fabrique de cuir de Mme Ve Harth, à Saar-Union ( Bas-Rhin ) ;
- x 3° A M. Valentin ( Henri- Gabriel ), contre-maître de la fabrique d’instruments de MM. Lerebours et Secretan, dont les titres ont été confirmés par M. Busche;
- « 4° A M. Silbert {Alexandre-Léonard ), qui depuis 1843 remplit les fonctions de contre-maître des ajusteurs dans l’important établissement de M. Calla;
- « 5° A M. Clloq^let (Joseph), qui depuis huit ans est employé comme valet de charrue dans l’établissement de M. Decrombecq, fabricant de sucre à Lens (Pas-de-Calais).
- « Les commissions ont regretté de ne pouvoir comprendre , dans ces propositions, d’autres candidats dont les titres ont été vus avec intérêt ; mais elles ont besoin de prendre quelques renseignements, qui, sans doute, ne pourront que justifier leurs prévisions.
- « Treize contre-maîtres d’établissements de boulangerie, à Paris, ont adressé des pièces pour obtenir les mentions honorables réservées aux ouvriers et contre-maîtres ; les commissions, avant de proposer de leur décerner des médailles, ont voulu que le syndicat de la boulangerie fût appelé dans leur sein pour l’examen des Stitres de ces candidats. »)
- Les diverses propositions contenues dans le rapport des commissions sont adoptées.
- M. Péligot regrette que, parmi les noms des personnes auxquelles la Société va décerner des médailles, ne se trouve pas celui de M. Camus, auteur d’un ouvrage sur la trempe de l’acier, lequel, sur le rapport du comité des arts chimiques, a obtenu l’approbation de la Société. Cet ouvrage renfermant des documents d’une grande utilité, M. Péligot pense qu’il serait juste de décerner à M. Camus une médaille qu’il a bien méritée.
- M. le président fait connaître les motifs pour lesquels le nom de M. Camus n’a point été porté sur la feuille de proposition.
- M. Camus ayant quitté l’établissement qu’il dirigeait et ne pouvant plus recevoir une des médailles destinées aux contre-maîtres, M. le président pense que le comité des arts chimiques pourrait se retirer pour en délibérer et faire au conseil telle proposition qu’il jugerait convenable.
- Le conseil partage cette opinion.
- Sur l’invitation de M. le président, les membres du comité se retirent dans la salle de réunion des comités.
- Âü nom du comité des arts mécaniques, M, Lb ChateKer lit an rapport sur le résul-
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- isè
- tat du concours ouvert pour/ le perfectionnement des machines à vapeur destinées à imprimer un mouvement continu.
- M. le rapporteur, après avoir indiqué les conditions imposées par le programme, fait connaître les travaux des concurrents qui se sont présentés et qui n’ont pas rempli les conditions voulues ; il rappelle les rapports qui ont été présentés successivement sur la machine à vapeur de MM.-Le Gavrian et Farinaux, et sur celle de M. Farcot.
- Ces concurrents ont soumis chacun, au jugement de la Société, des machines placées dans des conditions à peu près semblables ; ils sont arrivés l’un et l’autre à des résultats sensiblement égaux pour la consommation du combustible par force de cheval et par heure, surtout si l’on s’attache seulement aux premiers essais faits sur la machine de MM. Le Gavrian et Farinaux.
- M. Le Chatelier met sous les yeux du conseil les éléments principaux du parallèle à établir entre ces constructions ; il fait connaître les motifs qui ont déterminé le comité des arts mécaniques à proposer à la Société, attendu que les conditions du programme ont été remplies par MM. Le Gavrian et Farinaux d’une part, et par M. Farcot de l’autre, de partager, par moitié, le prix de 10,000 francs entre ces constructeurs.
- M. Gardissal, membre de la Société, présente quelques observations sur l’importance des appareils de M. Pimont, qui a pris part au concours. Ces appareils, déjà employés en grand nombre, réalisent une économie de combustible qui varie de 16 à 22 pour 100. Si les travaux de M. Pimont ne sont pas des perfectionnements directs aux machines à vapeur, ils n’en ont pas moins pour objet l’économie chaque jour plus importante du charbon.
- M. le président et M. Le Chatelier appuient ces observations, et ils ne doutent pas que , si M. Pimont présente un mémoire spécial sur ces travaux, il ne soit examiné par la Société avec tout l’intérêt qu’il mérite.
- M. Sainte-Preuve désirerait qu’on mentionnât dans le rapport les qualités des charbons employés. A cette occasion, il exprime le vœu que le pouvoir calorifique du charbon soit constaté lors des expériences.
- M. Le Chatelier fait observer que l’analyse du combustible n’a pas paru nécessaire dans les circonstances dont il s’agit. Les concurrents font un usage habituel de charbons de même nature; néanmoins il reconnaît l’utilité de la demande de M. Sainte-Preuve.
- Le conseil approuve le rapport et en adopte les conclusions.
- En conséquence, M. le président déclare que le prix de 10,000 francs pour le perfectionnement des machines à vapeur destinées à imprimer uii mouvement continu est remporté, et qu’il sera partagé par moitié entre MM. Le Gavrian et Farinaux d’une part, et M. Farcot de l’autre.
- Au nom du comité des arts chimiques, M. Bussy lit le rapport suivant sur les titres de M. Camus aux récompenses de la Société :
- '« Sur le rapport de M. Gaultier de Claubry, au nom du comité des arts chimiques,; M. Camus, auteur d’un ouvrage sur la trempe de l’acier et la fabrication des limes, avait été désigné comme digne des récompenses que la Société d’encouragement dé-
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- cerne aux contre-maîtres qui se sont signalés par quelques perfectionnements dans la pratique des arts industriels.
- « Depuis l’adoption de ce rapport, la position de M. Camus a changé ; il a cessé d’appartenir, en qualité de contre-maître, à la fabrique qu’il dirigeait.
- « Le comité des arts chimiques, considérant que la récompense demandée pour cet habile artiste ne peut plus lui être délivrée sous la forme qui avait été primitivement adoptée, propose au conseil d’accorder à M. Camus une médaille d’argent pour son ouvrage sur l’art de tremper l’acier, s’en référant, pour l’exposition des motifs, à ce qui a été dit dans le rapport de M. Gaultier de Claubry, approuvé par la Société et publié p. 130 du Bulletin de la Société, année 1847. »
- Cette proposition a été adoptée.
- Communications. M. le président annonce qu’il vient de recevoir une lettre de lord Brougham, qui donne la description succincte d’un moyen d’éteindre les incendies par l’emploi du gaz hydrogène.
- Séance extraordinaire du 21 mars 1849.
- M. le président annonce que le conseil d’administration vient de perdre M. Dailly, membre de son comité d’agriculture. Cette perte prive la Société du concours d’un agriculteur distingué, dont la pratique raisonnée et la connaissance des industries qui s’y rattachent lui ont été d’une grande utilité.
- M. le président propose de consigner au procès-verbal le témoignage des regrets de la Société.
- Cette proposition est adoptée.
- L’ordre du jour appelle la délibération du conseil sur la question relative à l’admission des produits de l’industrie étrangère à la prochaine exposition des produits de l’industrie nationale, et à l’apposition du prix de vente sur les objets exposés.
- M. le président rend compte du travail delà commission spéciale, et donne lecture de la lettre à adresser à M. le ministre de l’agriculture et du commerce, et tendant à ce que la proposition soit repoussée comme contraire aux véritables intérêts de notre industrie.
- Après une longue discussion à laquelle prennent part un grand nombre de membres, le conseil adopte la lettre suivante.
- Paris, le 23 mars 1849.
- Le président de la Société d'encouragement pour Vindustrie nationale à M. le ministre de l’agriculture et du commerce.
- Monsieur le ministre,
- À la demande instante de quelques-uns de ses membres, la Société d’encouragement pour l’industrie nationale vient vous soumettre le résultat des discussions de son conseil, au sujet de la libre admission des produits étrangers à l’exposition qui se prépare par vos soins.
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- La Société d’encouragement a fait de grands efforts et de grands sacrifices pour fournir à nos producteurs et à nos consommateurs la connaissance des produits étrangers, de nature à intervenir d’une manière utile dans les éléments de notre commerce ou de notre consommation; elle a vu ses soins récompensés par des résultats que l’industrie connaît et apprécie, qui ont changé la face de quelques-unes des branches de notre fabrication ; elle saura persévérer dans l’accomplissement de cette partie importante de la mission qu’elle s’est donnée.
- La Société d’encouragement n’est donc pas suspecte d’entraînement exagéré pour un système économique quelconque, lorsqu’elle vient dire que, dans son opinion, le moment serait inopportun pour mettre en parallèle les produits de l’industrie française et les produits de l’industrie étrangère.
- On peut avouer sans détour et sans scrupule que l’année qui vient de s’écouler a été funeste à notre industrie ; si les malheurs qui l’ont frappée ont ouvert les yeux aux pouvoirs publics et leur ont. appris à en préserver désormais le pays , l’industrie française aura payé bien cher la leçon donnée à ses dépens; mais elle est encore assez vivace pour se relever, pour reprendre la supériorité dont elle jouit à certains égards, pour ressaisir la marche ascendante qu’elle avait su assurer à toutes les branches de la production.
- Mais faut-il qu’au moment même où, au nom des théories les plus funestes, l’industrie française a failli succomber sans retour, et avec elle le pays tout entier peut-être, on vienne encore, au nom de théories contestables, arrêter l’essor qu’elle essaye de reprendre, en lui préparant des rivalités d’une bonne foi douteuse, d’une comparaison impossible, et dont le résultat le plus net consisterait peut-être à donner aux consommateurs français des idées fausses et injustes, à fournir à la presse étrangère l’occasion facile de dénigrements ou de triomphes bruyants et passionnés propres à troubler toutes nos relations avec le commerce extérieur?
- La Société d’encouragement sait qu’il y a d’immenses avantages à faire connaître à nos consommateurs des produits qu’ils ignorent, à nos manufacturiers des ressources de création qui ne leur ont pas encore été révélées.
- Mais elle croit que ce travail doit s’effectuer par les soins d’un gouvernement prévoyant, longtemps avant que nos expositions nationales viennent en contrôler les effets ; qu’il doit s’effectuer tous les jours, à chaque heure, afin que le génie national puisse s’en inspirer à loisir, pour révéler, par les expositions publiques et quinquennales, les impressions qu’il en aura reçues.
- C’est au Conservatoire des arts et métiers, c’est dans nos manufactures nationales que les documents fournis par l’industrie étrangère, que les produits nouveaux pour le pays ont leur place marquée : là ils doivent être exposés en permanence , recueillis en tous lieux par les soins des consuls, des agents consulaires, des officiers de notre marine militaire ou marchande , des voyageurs que la science envoie en exploration, ou même des hommes spéciaux chargés de leur recherche par les soins de votre ministère.
- Là, peut-être, conviendrait-il de faire , de temps à autre , des expositions spéciales de certains produits recueillis dans toutes les parties du monde, pour exciter l’industrie nationale à se lancer dans de nouvelles voies.
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- PROCÈS-VERBAUX.
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- Mais entre cet enseignement permanent, protecteur, qui n’a rien d’agressif et qui ne saurait prêter à aucune comparaison nuisible aux intérêts nationaux, et ce jugement sans appel auquel on convie toutes les nations, toutes, les rivalités, tous les intérêt , y a une distance infinie.
- Autant l’un serait utile, autant l’autre serait nuisible.
- L’Angleterre, qui n’a pas cru devoir adopter nos expositions générales, nous a précédés dans cette voie ; elle possède à Londres deux établissements fondés par des associations privées sans doute, mais sur une échelle très-vaste, l’institution polytechnique et l’institution Adélaïde, où les faits qui importent à l’industrie, les produits qu’elle a intérêt à étudier sont sans cesse soumis à l’attention publique, livrés à l’examen et au contrôle du consommateur et du producteur.
- Dans ces deux établissements, une louable rivalité amène, à chaque instant, des produits ou des faits nouveaux, et fournit à l’industrie anglaise des termes de comparaison profitables, en meme temps qu’elle popularise tous les enseignements faits pour en assurer les progrès. Comment s’étonner, dès lors, que les hommes les plus distingués du pays prêtent libéralement leur concours à des expositions si bien conçues?
- Ce n’est pas la première fois que les membres du conseil de la Société d’encouragement émettent le vœu que de telles institutions soient données à notre pays : ils ne peuvent que regretter le peu d’appui qu’ont rencontré jusqu’ici les hommes dévoués qui ont essayé, plus d’une fois, de s’en faire les créateurs ; ils osent espérer qu’il aura suffi d’appeler votre attention sur cet important objet, pour que les besoins très-réels de notre industrie, à cet égard, soient satisfaits à l’avenir.
- Quoi de plus facile que de réunir aux Gobelins, par exemple, tout ce qui intéresse la fabrication des tissus et d’y organiser une exposition permanente des produits de l’industrie étrangère, de nature à rivaliser, en ce genre, avec la belle collection céramique de Sèvres, où nos manufacturiers trouvent de si précieux renseignements et des modèles si variés et d’un choix si parfait?
- Pourquoi l’école des mines ne deviendrait-elle pas le siège d’une exposition permanente des produits étrangers en ce qui concerne les arts métallurgiques?
- Enfin le Conservatoire des arts et métiers ne suffit-il pas pour réunir les dessins, les modèles ou même les machines propres à donner une idée exacte des progrès que les arts mécaniques font incessamment dans les pays voisins?
- Dans chacun de ces établissements les hommes spéciaux les plus éminents se trouvant réunis, leur présence rendrait faciles le choix des objets, leur conservation, et rien ne serait plus efficace que leurs avis pour accélérer le moment où la France serait appelée à jouir des avantages que ces expositions lui apprendraient à connaître et à désirer.
- La Société d’encouragement n’a pas craint, monsieur le ministre , de placer en première ligne la question d’inopportunité : elle n’a rien qui puisse blesser la susceptibilité de nos industriels, elle fait leur éloge; elle constitue pour eux, à nos yeux, un véritable titre d’honneur.
- N’est-ce point, en effet, pour avoir traversé, avec un courage et une résignation sans exemple, une crise de subsistance et une crise politique se succédant sans interruption,
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- PROCÈS-VERBATJX.
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- troublant toutes les relations , anéantissant toutes les fortunes , suspendant tou!es les consommations et fermant tous les crédits , que nous voyons aujourd’hui les chefs de notre industrie reculer devant les sacrifices qu’impose toujours la mise en train des idées nouvelles, la fabrication des produits perfectionnés?
- N’est-ce point pour avoir consacré à faire vivre leurs ouvriers tous leurs efforts , tous leurs soins, toutes leurs ressources que nous les voyons aujourd’hui, troublés du passé et défiants de l’avenir, ressaisir avec peine le sentiment de leur force? ;
- Un capitaine battu par la tempête devrait-il donc, pour l’honneur du pavillon, accepter une lutte de vitesse avec ses mâts brisés, ses voiles déchirées et son équipage épuisé contre un navire étranger sortant du port? Non, sans doute.
- Que si, après avoir laissé sa place à la question d’inopportunité, dont les motifs sacrés remontent aux sources les plus pures du patriotisme, nous abordions le sujet d’une manière plus générale, nous n’hésiterions pas à déclarer ici que l’intervention des produits étrangers dans nos expositions nationales leur ferait perdre leur véritable caractère.
- Cette mesure, repoussée par l’immense majorité des chambres de commerce de la France , n’aurait d’autre résultat que de fausser les idées du public en établissant d’injustes comparaisons entre des objets non comparables.
- Le conseil de la Société d’encouragement vient vous supplier encore de ne pas mettre aux prises le triple intérêt du producteur, du commerçant et du consommateur en exigeant que les objets exposés soient accompagnés d’une désignation qui en fasse connaître le prix.
- Que les exposants soient invités à les placer sur les objets qu’ils soumettent à l’appréciation du jury, rien de mieux ; qu’ils soient tenus de les faire connaître à la commission, rien de plus nécessaire; mais de là à l’obligation générale d’accompagner chaque objet exposé de sa valeur marchande il y a une distance infranchissable, nous ne craignons pas de l’affirmer, nous qui, pour la plupart membres des anciens jurys, avons pu mesurer de près les difficultés qu’une telle exigence suscite.
- Les rapports nécessaires entre le producteur et le commerçant peuvent être si violemment troublés par une telle mesure, que pour beaucoup d’industries ce serait exclure de l’exposition publique leurs plus habiles représentants que de la rendre générale et absolue.
- Nous venons donc vous demander avec confiance
- 1° De déclarer que les produits étrangers ne seront pas admis à l’exposition de 1849;
- 2° De prendre les mesures nécessaires pour effectuer des expositions partielles et permanentes des principaux produits étrangers ;
- o° D’inviter les exposants à mettre les prix sur leurs produits, sans les y contraindre;
- 4° Et de réserver au jury, comme par le passé, le droit d’en prendre connaissance dans tous les cas.
- J’ai l’honneur d’être, avec un profond respect, monsieur le ministre,
- Le président de la Société,
- - Signé J. DUMAS.
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- PROCÈS-VERBAUX.
- Séance générale du 28 mars 1849.
- Les objets exposés dans cette séance, et les rapports lus tant par M. le secrétaire général, sur les travaux du conseil pendant l’année 1847 et sur les médailles à décerner aux contre-maîtres, que par la commission des fonds sur la situation financière de la Société , et par les divers comités sur les médailles d’encouragement à distribuer et sur quelques prix à décerner, feront la matière du Bulletin d’avril.
- M. le président fait connaître qu’il est chargé, par M. François Delessert, d’offrir à la Société le buste de son vénérable frère, Benjamin Delessert, l’un de ses fondateurs et l’un des hommes qui ont suivi avec le plus d’intérêt ses travaux, ses progrès et les développements de sa prospérité.
- Ce buste, placé dans la salle d’assemblée, rappellera l’image du plus parfait modèle de l’homme de bien.
- La séance a été terminée par un discours de M. le président, qui a obtenu l’approbation générale, et a excité de vifs témoignages de satisfaction de la part des membres présents.
- IMPRIMERIE DE MADAME VEUVE BOUCHARD-HUZARD, RUE DE l/ÉPERON, 5.
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- QUARASTE-HIIHÉME ASSËE. (N° DXXXVIII. ) avril 1849.
- BULLETIN
- SOCIETE
- DE LA ( j ;.
- D’ENCOURAGEMENT
- ‘ ÇOUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- " ' ' CONSEIL D’ADMINISTRATION. ' '
- Séance générale du 28 mars 1849. , ,
- La Société d’encouragement pour l’industrie nationale s’est réunie, le mercredi 28 mars 1849, en assemblée générale, à l’effet 1° d’entendre la lecture du compte rendu de ses travaux pendant l’année 1847 et le rapport sur les recettes et les dépenses pendant la meme année; 2° de procéder à la distribution des médailles d’encouragement à divers artistes pour avoir inventé ou perfectionné des procédés industriels : ces médailles sont au nombre de vingt-deux, dont deux en or, quatre en platine, neuf en argent et sept en bronze; 3° de décerner des médailles à plusieurs contre-maîtres; 4° de délivrer un prix d’une haute importance, et d’accorder un accessit pour une autre question dont la solution est également utile. ; ci: ; n:
- Parmi les objets exposés dans les salles de la Société, nous avons remarqué 1° Des ressorts de choc pour waggons et locomotives de chemins de fer, et des rondelles et tuyaux en caoutchouc vulcanisé, de M. Debergue, représenté par M. Gaûjneau, rue Notre-Dame-des-Victoires, 38; r ; ; ,;I,
- 2° Des tableaux exécutés par M. Chérot, boulevard de la Chopinette, à Belleville, au moyen de son procédé dit fresque française, des bustes et statuettes couverts d’un enduit plastique résistant aux injures du temps, un mode de dorure pour décoration monumentale; m; - /
- 3° Un nouveau mécanisme pour tendre les cordes de pianos, par 31. Do-meny, rue du Faubourg-Saint-Denis, 107; > ; -w é ^ h / -b ; ^ mu
- Quarante-huitième année. Avril 1849. 19
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- 146 CONSEIL d’administration.
- 4° Des écriteaux en fonte de fer, par M. Bouillant, rue Ménilmontant, 50,
- 5° Un instrument dit nécessaire d’armes, pour monter et démonter les batteries de fusil, par M. Vauchelet, rue de Cliarenton, 95 ;
- 6° Un instrument dit prompt-cubateur métrique, pour mesurer les arbres, par MM. Dulac et Gillet;
- 7° Des violons et des violoncelles construits d’après le système de M. La-paix, luthier, à Lille ;
- 8° Divers objets d’anatomie, moulés par M. Stahl, rue de Paradis, au Marais, 11 ; - .
- 9° Des échantillons de graisse pour lubrifier les parties frottantes des machines et de mastic pour luter les joints des chaudières à vapeur, par M. Ser-bat, à Saint-Saulve , près Valenciennes ;
- 10° Des échantillons de blanc de zinc et des peintures faites avec cette couleur, par M. Ledaire, rue Saint-Georges, 11 ;
- 11° Des caisses et boîtes d’emballage construites par M. Cotel, place du Louvre ;
- 12° Une machine à percer les pièces métalliques, par M. Léopold Huret, boulevard des Italiens, 2 ;
- 13° Des bas-reliefs et autres objets en métal (lit venushm, pqr Bourbon-Leblanc, rue du Dragon, 3 ;
- 14° Un décamètre ou chaîne d’arpentage, par M. Ariet, rue du Faubourg-Saint-Jacques, 35 ;
- 15° Des échantillons d’ornements en cuivre estampé, par M. Fugère, rue Amelot, r6% ;
- 16° Un manomètre à air comprimé, par M. Guerre, rue de Paradis-Poissonnière, 7 bis;
- 17° Un autre manomètre perfectionné, par M. Desbordes, rue Saint-Pierre-Popincourt, 20 ;
- 18° Des tuyaux de tôle et des pièces de fer recouvertes d’un enduit vitreux très-adhérent, par M. Paris, grande rue de Bercy, 14 1;
- 19° Un manomètre à air comprimé et à cuvette , par M. Collardeau, rue du Faubourg-Saint-Mar tin, 56 ;
- 20° Des épreuves d’impressions lithographiques en couleur, des gravures sur pierre et des écritures ornementées, par M. Simon fils, à Strasbourg;
- 21° Une presse à timbre sec, perfectionnée par M. Guillaume, rue des Vieux-Àugustins, 62; *
- 22° Un appareil dit cale à fléau, pour prévenir les accidents occasionnés par le recul des voitures dans les montées, par M. Bmhon, place Desaix, 7;
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- COMPTE RENDU DES TRAVAUX, 147
- 23° Des chandeliers-bougeoirs établis daprès un nouveau système, par M. Paulin Désormeaux, rue Jean-Bart, 4 bis, près le Luxembourg;
- 24° Des porte-foret rotatifs, par M. Dugland, rue du Faubourg-Saint-Denis, 27;
- 25° Un appareil dit porte-amarre, pour porter des secours aux vaisseaux naufragés, par M. le capitaine Delvigne;
- 26° Une carabine munie d’un tube à tir, par le même;
- 27° Une lampe de sûreté pour les mines, par M. Eloin, de Bruxelles ;
- 28° Une scie à pierre et un planipierre, par M. Serrin, h Neuilly-en-Thelle ( Oise ) ; ..
- 29° Un appareil applicable aux voitures de transport, par M. Sourdant, rue Croix-des-Petits-Champs ; -
- 30° Une sellette à rouleaux pour les chevaux limoniers, par M. Montenot, à Contrevoust ( Seine-et-Marne ) ;
- 31° Une machine propre à faire écrire les aveugles, par M, foucault, aux Quinze-Vingts ; . >
- 32° Des verres, marbres, et des pâtes céramiques marbrées, par M. Fournier, rue Scipion, I ;
- 33° Des objets d’art, produits obtenus parles procédés éleclrochimiques de laitonage et de bronzage des métaux, par MM. Brunei, Bisson et Gaugain, rue des Àmandiers-Popincourt, 12.
- La grande salle d’assemblée était chauffée par un nouveau calorifère construit par M. Chaussenot jeune, rue d’Angoulérrie-du-Temple, 12.
- La séance a été ouverte à sept heures et demie du soir, sous la présidence de M. Dumas, membre de l’Institut.
- M, Charles Dupin, secrétaire, a fait l’exposé suivant des travaux du conseil d’administration pendant l’année 1847,
- Compte rendu des travaux du conseil d’administration de la Société d'encouragement pendant l’année 1847 ; par M. Charles Dupin, secrétaire,
- Messieurs , nous avions l’intention de mettre sous vos yeux l’exposé des travaux aussi nombreux qu’importants auxquels s’est livré votre conseil d’administration pendant l’année 1847; mais les rapports intéressants qui vous seront faits dans cette séance nous engagent à en référer au Bulletin, pour vous convaincre de nouveau que le zèle et le dévouement au bien public des membres de votre conseil n’ont point fait défaut dans les circonstances difficiles.
- Dans la séance générale du 21 juillet 1847, cinq médailles d’or, une de
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- CONSEIL DADMINISTRATION.
- platine, douze en argent et cinq en bronze ont été décernées pour d’utiles et fructueuses innovations qui ont enrichi notre industrie de procédés ou nouveaux, ou perfectionnés, et qui signalent leurs auteurs à la reconnaissance publique.
- La Société a donné à l’agriculture des marques éclatantes de sa sympathie, en augmentant le nombre des prix qui, réunis à ceux proposés en faveur de l’agriculture, s’élèvent à la somme de cent mille francs.
- Dans sa séance générale du 15 mars 1848, que les circonstances n’avaient pas permis de tenir en 1847, votre conseil d’administration a eu la satisfaction de voir plusieurs questions importantes mises au concours complètement résolues ; il a été heureux, au nom de la Société d’encouragement, d’adjuger les prix suivants :
- 1° Pour la désinfection des matières fécales et des urines ,
- 2° Pour la saccharimétrie,
- 3° Pour la panification de la pomme de terre,
- 4° Pour le perfectionnement de la lithographie,
- 5° Pour le perfectionnement de la photographie.
- Les prix, médailles et encouragements distribués pendant l’exercice 1847 se sont élevés a une somme de plus de 27,000 francs.
- Là ne se sont point bornés les efforts du conseil d’administration.
- La filature du lin, qui repose sur des principes établis et appliqués par un Français, attend quelques améliorations. Il appartenait à la Société d’encouragement d’appeler l’attention de nos habiles mécaniciens sur ce qui restait à faire ; les prix viendront soutenir leur zèle et récompenser leurs recherches.
- Vous trouverez, dans les travaux du conseil, de nouveaux'motifs de satisfaction de contribuer à maintenir la Société d’encouragement pour l'industrie nationale au rang élevé qu’elle occupe parmi les institutions dont s’honore le pays.
- Dans la période qui s’est écoulée depuis la dernière séance générale, la Société a eu à déplorer bien des pertes douloureuses ; elle s’est vue privée du concours de quatre de ses membres qui s’étaient distingués par des travaux utiles :
- M. Constant Vauvilliers,
- M. Molinier de Montplanqua,
- M. de Ladoucette,
- M. Dailly.
- Le conseil d’administration se glorifiait de les compter au nombre de ses membres.
- ‘ Dans une autre séance, des notices rappelleront les travaux qui reeomman-
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- RECETTES ET DEPENSES. 149
- dent à la reconnaissance de la Société d’encouragement des administrateurs qui ont laissé d’aussi honorables souvenirs, d’aussi beaux exemples à suivre à leurs successeurs. ‘ ; -':==
- M. Kerris , l’un des membres du comité des arts mécaniques, appelé à Toulon par ses fonctions d’ingénieur de la marine, ne peut, pour un temps dont on ne prévoit pas la durée, preridre part aux travaux de ses collègues.
- M. Théodore Olivier, après avoir rendu, pendant de longues années, d’utiles et de nombreux services qui sont présents à votre mémoire, a fait connaître qu’il ne lui était plus possible de prendre une part aussi active qu’autrefois aux travaux de la Société.
- Les soins qu’exige sa santé ne permettent plus à M. Bréant d’éclairer de ses conseils et de son expérience les délibérations du comité des arts chimiques.
- Les mêmes motifs ont fait regretter au comité des arts économiques d’être privé de la présence de M. Labarraque, dont il appréciait les connaissances et le zèle.
- Le conseil d’administration vous propose de conférer à MM. Kerris, Olivier, Bréant et Labarraque le titre de membres honoraires, comme un témoignage d’estime et de reconnaissance. • -v*
- Compte rendu des recettes et des dépenses de la Société d’encouragement pendant l’exercice de 1847 ; par M. Baudon de Mony.
- Messieurs, la commission des fonds a reçu de M. Agasse, trésorier, le compte des recettes et des dépenses de la Société d’encouragement pendant l’exercice de 1847.
- Ce compte est présenté dans le même ordre que ceux des années précédentes.
- Sa division, en six parties, comprend
- 1° Ce qui a rapport au temps antérieur à 1847, et forme le complément du compte de 1846 ;
- T Le compte de l’exercice de 1847 ;
- 3° Le mouvement général des fonds;
- 4° Le fonds d’accroissement établi conformément au testament de madame Jollivet;
- o° La fondation faite par M. d’Argenteuil et celles de M. Bapst;
- 6° La question relative aux jetons de présence.
- Le compte est terminé par l’état des valeurs de la Société.
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- CONSEIL D’ADMINISTRATION.
- PREMIÈRE partie. — Complément des comptes de 1846. Recouvrement de onze souscriptions s’appliquant à 1846, 396 francs.
- Dépense.
- 1° Remises à des libraires . 4 fr. »
- 2° Abonnement à divers ouvrages 59 50
- 3° Payé à l’agent pouf son droit sur les souscriptions arriérées. . 15 84
- 4° Mise au net de rapports et du compte de 1846. . . . . . 91 60
- 5e En exécution d’un arrêté du conseil du 15 avril 1846, pour le monument à élever dans la ville de Beaune à la mémoire de Monge. 500 »
- Total de la dépense. . . 670 94
- Balance. — Dépense.. . . 670fr. 94
- Recette. . . . . 396 »
- Excédant de dépense.. . 274 94
- Cette somme sera employée en dépense dans la troisième partie.
- deuxième partie. — Exercice 1847.
- Recette. — Elle est divisée en six chapitres.
- Comparaison de la recette avec les évaluations du budget.
- Évaluations. Recette
- 1° Abonnement du ministère du commerce.. . . 4,000 fr. 4,000 fr. »
- 2° Souscription des membres de la Société. . . . 28,000 26,568 »
- 3° Vente des Bulletins 2,000 1,258 18
- 4° Vente d’une notice sur la magnanerie de M. d’Arcet. 120 27 »
- 5° Arrérages d’inscriptions 35,134 35,494 »
- 6° Intérêts payés par la caisse des dépôts volontaires. 1,000 592 20
- Total de la recette. 70,254 67,939 38
- Dans le compté de M. le trésorier, les arrérages sont divisés en deux paragraphes; d’après un arrêté du conseil d’administration du 5 mars 1843, la retenue d’un dixième est applicable aux arrérages provenant des rentes, résultat de la conversion des actions de la banque ; cette retenue n’est pas applicable aux arrérages du legs Jollivet.
- Le produit de la conversion des actions de la banque en rentes 5 pour 100 a augmenté l’évaluation de la recette ; si elle ne s’est pas élevée à cette somme de 70,254 fr., la différence de 2,584 fr. 62 est due à ce que les sommes évaluées pour les souscriptions des membres, la vente du Bulletin, les publications d’ouvrages, les intérêts des placements à la caisse des dépôts volon-
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- RECETTES ET DÉPENSES
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- taires l’ont été à un taux trop élevé dans le budget primitif; on remarque, d’ailleurs, une légère augmentation dans les souscriptions des membres.
- DÉPENSES.
- Elles sont divisées en deux sections, dépenses fixes ou ordinaires et dépenses variables. , ; ,
- première section. — Dépenses fixes. ï
- Évaluations. Dépenses.
- 1° Bulletin. . . . . . . . . . 22,000 fr. 24,732 fr. 70
- 2° Programme des prix. , . . . 800 . mémoire
- 3° Impressions diverses. . . . . . . 1,000 940 70
- ‘ 4° Séances générales.. ' . 300 464 »
- 5° Abonnement à des ouvrages français et étrangers. 430 494 40
- 6° Affranchissements et ports de lettres. . 700 755 25
- 7° Loyer 6,080 6,080 »
- 8° Agent. . . . . . . 4,300 •' 4,222 72
- 9° Employés. ... . . 3,800 4,000 »
- O O Pension de Mme Ve Guillard Senainville. . 1,200 1,200 »
- 11° Éclairage et chauffage. . . . . . 1,500 ' 1,993 95
- 12° Bibliothèque. . . . . .... 330 263 70
- 13° Fournisseurs et dépenses diverses. 1,500 1,670 44
- 14° Assurance contre l’incendie. .... 119 50 119 50
- Totaux. . , . . . . 44,099 50 46,937 36
- deuxième section. — Dépenses variables.
- 15° Prix et médailles. . 15,500 : 27,472 76
- 16° Expériences. • * . . . . 1,000 1,175 55
- 17° Dépenses imprévues. . . . ; mémoire. 883 50
- 18° Réimpression de Bulletins. . . . 1,975 mémoire.
- 19° Entretien des élèves dans des écoles. * -. * mémoire. 810 »
- Totaux des deux sections. ; . 62,574 50 77,279 - 17
- La dépense est de. . . . . 77,279 fr. 17
- La recette de. . ... 67,939 38
- Excédant de dépense • • « • 9,339 79
- Cet excédant est employé en dépense dans la troisième partie.
- Observations sur la première section. — Dépenses fixes.
- Quelques observations sont nécessaires pour motiver les excédants de dé-
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- CONSEIL D ADMINISTRATION.
- penses de quelques articles dont les évaluations, d’ailleurs, ont été modifiées dans le nouveau budget applicable à 1848.
- Pour mieux faire apprécier le chiffre de la dépense du Bulletin, en rapport avec les évaluations du budget, les paragraphes qui composent cet article sont énumérés et mis en regard.
- BULLETIN. Évaluations. Dépenses.
- 1° Rédaction 3,500 fr. 3,500 IV »
- 2° Extraits et traductions d’articles. . . 2,400 950 »
- 3° Dessins . 1,150 2,150 »
- 4° Gravure des planches. . . . . 2,020 2,345 »
- 5° Gravure de lettres.. . . 445 484 40
- 6° Impression des planches 3,345 3,787 75
- 7° Impression du texte. . . . . . 6,490 8,201 35
- 8° Cuivres . . 400 372 »
- 9° Affranchissement. . . 2,320 2,391 60
- 10° Impression des programmes. 800 » »
- Il* Mise en volumes. . . . . . 185 147 60
- 12* Remises à des libraires . 285 328 »
- 13° Réimpression de Bulletins. . . . 1,975 mémoire.
- 14° Frais de magasin . . 75 75 »
- 25,390 24,732 70
- Nous rappellerons que, lors de l’établissement du premier budget, le traitement de M. le rédacteur était divisé en deux parties, partie fixe, partie éventuelle. Le conseil d’administration a exposé les motifs qui lui ont fait porter le traitement de M. le rédacteur à une somme fixe, et ceux qui l’ont guidé dans l’établissement d’un fonds annuel de 2,400 francs, pour des articles extraits des ouvrages français et des traductions d’articles d’ouvrages étrangers , ce qui a nécessairement augmenté la somme affectée à la confection du Bulletin qui, primitivement, était de 22,000 francs.
- Si on en excepte les évaluations des paragraphes relatifs aux extraits et traductions d’articles, à la fourniture de cuivres, ainsi qu’à la mise en volumes, et celle pour les réimpressions de Bulletin, dont il n’a pas été fait emploi, toutes les autres évaluations ont été dépassées.
- Quoique ces dépenses soient, de leur nature , nécessairement variables, par suite d’un plus grand nombre de feuilles de texte , de planches, etc. , il est néanmoins d’une bonne économie de se renfermer, le plus possible, dans les limites posées par des arretés antérieurs.
- Les dépenses ont fixé l’attention de vos commissions des fonds et du Bulle-
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- RECETTES ET DEPENSES.
- lin; les tarifs qui règlent tout ce qui constitue la partie matérielle du Bulletin ont été le sujet de délibérations approfondies, d’oii doivent naître des améliorations dans les prix , sans rien ôter de l’intérêt d’une publication qui a grandi dans l’estime publique.
- L’impression des programmes n’ayant pu avoir lieu qu’après la clôture du compte, leur prix sera compris dans le compte de l’année 1848.
- Les impressions diverses, les frais des séances générales, les abonnements à des ouvrages français et étrangers, les affranchissements et ports de lettres se renferment dans les limites des évaluations du budget ; si plusieurs les dépassent , c’est d’une manière peu sensible : d’ailleurs ces sortes de dépenses, leur augmentation ou diminution tiennent à des circonstances qu’il est difficile de prévoir; elles ne peuvent donc donner lieu à aucune observation particulière. . ...
- Le loyer ne varie point pendant la durée du bail.
- Le traitement de l’agent augmente ou diminue suivant le chiffre de la recette. .,7
- L’augmentation de 200 fr., sur la somme affectée aux employés, est justifiée par une allocation de pareille somme faite au garçon de bureau, en raison des circonstances difficiles de l’année , et que lui méritaient, d’ailleurs, son zèle et son intelligence.
- La pension de Mme Guillard Senainville est la récompense des services rendus à la Société d’encouragement, par son mari, pendant sa longue et honorable gestion, comme agent de la Société.
- L’augmentation de 493 fr. 95 sur les frais de chauffage et d’éclairage est due à la variation du prix des combustibles, à la multiplicité des séances et à la location des lampes. Des mesures sont prises pour faire rentrer cette dépense dans des limites plus en rapport avec les prévisions du budget.
- La reliure de livres, l’achat de quelques ouvrages spéciaux offrent une diminution de 86 fr. 30 sur Dévaluation du budget.
- L’augmentation de 170 fr. 44 sur le chapitre de dépenses diverses a été nécessitée par des travaux de fumisterie dans le cabinet de M. le rédacteur.
- Aucune observation n’est applicable à la somme si utilement appliquée à l’assurance du mobilier et des collections de la Société.
- Observations sur la" deuxième section. —: Dépenses variables.
- La Société d’encouragement doit se féliciter d’avoir eu l’occasion d’affecter aux prix et médailles une somme de 27,472 fr. 76 , comme récompense de la solution des différentes questions posées par les programmes, et résultat d’utiles et heureux efforts pour le perfectionnement de diverses branches de
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- CONSEIL D'ADMINISTRATION.
- loi
- notre industrie. La valeur des prix, médailles et encouragements distribués dépasse de près de 12,000 fr. l’évaluation portée au budget.
- Les expériences pour faire juger le mérite des œuvres des candidats ont fait dépasser de 175 fr. 55 la somme de 1,000 fr. destinée à ce chapitre.
- Le budget ne mentionnait que pour mémoire les dépenses imprévues : elles se sont élevées à <883,50, en exécution d’une délibération du bureau qui a prescrit des dispositions dans la salle des séances et dans celles des comités.
- Le chapitre des écoles, classé dans les dépenses imprévues par un arrêté du conseil, a été de 810 francs.
- Lé conseil d’administration, en supprimant les bourses dans les écoles existantes, s’était réservé le droit d’examiner les circonstances qui pourraient militer, à l’avenir, en faveur de ce genre d’encouragement, et il en a fait l’application au jeune Guillot, fils d’un des plus anciens membres de la Société. Ce jeune homme, placé à l’école centrale des arts et manufactures, se maintient au premier rang, et répond ainsi, par son zèle %t ses progrès, à la bienveillance de la Société.
- troisième partie. — Fonds généraux.
- Recette. — 1° Retrait de fonds qui étaient déposés à la caisse des
- dépôts volontaires.. 13,000 fr. »
- 2° Recouvrement provenant du legs de Mme Jollivet. . 2,630 81
- Total de la recette 15,630 81
- Dépensé. — 1° balance des fonds généraux du compte de 1846. 5,465 fr. 28
- 2° Balance de la première partie. . . . . . 274 74
- 3° Balance de la deuxième partie. . . . . . 9,339 79
- 4° Achat d’inscriptions pour l’emploi du capital de la succession de Mmc Jollivet 1,197 »
- 5° Dépenses diverses relatives à la succession de Mme Jollivet. 173 70
- 6° Avance pour les jetons. 538 50
- Total de la dépense 16,989 01
- Résumé. — La dépense étant de 16,989 01
- Et la recette de. . 15,630 81
- Il y a un excédant de dépense de 1,358 20
- Qui sera porté au compte de 1848.
- | M. Agasse a produit, à l’appui de son compte rendu des recettes et dépenses pour l’exercice 1847, des documents d’où il résulte que l’actif de la Société a
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- diminué de 8,892 fr. 92, diminution due à l’accomplissement d’obligations auxquelles la Société a eu à pourvoir. ; s i ^ x . \
- , quatrième partie. — Fonds d’accroissement et de réserve.
- * ' 't
- Le compte de cette quatrième partie se compose de deux divisions :
- 1° Fonds d’accroissement formé en exécution du testament de Mme JoU livet;
- 2° Mise en réserve d’un dixième des arrérages d’inscriptions acquises, soit comme placement des fonds généraux, soit par suite de la conversion des actions de la banque. u -i
- PREMIÈRE DIVISION.
- Recette. 1° Quart de la rente de 12,622 fr. provenant du placement du legs fait par Mme Jollivet, auquel il faut ajouter le quart de 1,907 fr. 08, touchés à la caisse des consignations, pour un recouvrement provenant de cette succession, ensemble. . ...... 3,631 fr. 77
- : 2° Arrérages des rentes déjà acquises. . . . ' . ‘ . ; . 5,906 »
- 1 3° Balance du dernier compte.. . . . . ; ; 17 71
- Total de la recette. . . . . . 9,555 48
- Dépense. Article unique. Achat d’inscriptions . . 9,062 50
- Excédant de recette. . . . V . 492 98
- Cet excédant sera porté au compte de 1848.
- Dans les comptes de 1840 et de 1844 , M. Agasse a présenté des tableaux récapitulatifs des différentes acquisitions de rentes qui dépendaient alors du fonds d’accroissement.'
- Le tableau de 1840, qui s’appliquait à dix-huit années, a été inséré p. 327 du Bulletin de 1841 ; comme un nouveau tableau comprenant les années de 1841 à 1847, qui, par conséquent, avec les dix-huit premières années, complètent une période de vingt-cinq ans, offre de l’intérêt, la commission des fonds a pensé que sa reproduction dans le Bulletin est un utile document à consulter par MM. les sociétaires (1) ; ils seront frappés de l’importance de l’accroissement qui a eu lieu chaque année, et quoiqu’il reste encore trente-cinq ans à courir avant que la Société puisse entrer dans la jouissance entière de ce legs, et qu’on ne puisse prévoir à combien s’élèvera la rente produite par cet accroissement, ils pourront, dès à présent, apprécier l’importance des ressources dont la Société disposera alors pour coopérer aux progrès de nos industries agricole et manufacturière.
- (1) Ce tableau se trouve à la suite du rapport.
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- CONSEIL DADMINISTRATION.
- DEUXIÈME DIVISION.
- Recette. Article unique. Réserve provenant du dixième des arrérages
- d’inscriptions................................. 3,166 tr. 75
- Dépense. Achat d’inscriptions.............................................3,159 »
- Excédant de recette.. ..... 7 75
- CINQUIÈME PARTIE.
- Fondations faites par M. d’Argenteuiï et M. Bapst, dont l’exécution est confiée à la Société d’encouragement.
- 1° Fondation de M. d’Argenteuiï.
- La recette est de..............................................2,125 fr. 65
- La dépense de.................................................. 2,000 »
- Excédant de recette........................ . 125 65
- L’actif, au 31 décembre 1847, de la fondation de M. d’Argenteuiï présente une somme de 7,225 fr. 65 ; il fera partie du montant du prix à décerner en 1851.
- 2° Fondations de M. Bapst.
- Ce legs comprend deux fondations, l’une pour les auteurs peu fortunés, l’autre pour favoriser les découvertes.
- Première fondation.
- La dépense s’est élevée à................................. 2,350 fr. »
- La recette à..................................................... 1,739 14
- Excédant de dépense......................... 610 86
- Cet excédant sera porté sur l’exercice 1848.
- Deuxième fondation.
- Dépense....................................................... 1,304 fr. »
- Recette....................................................... 1,273 06
- Excédant de dépense.......................... 30 94
- Cette somme sera employée en dépense dans le compte de 1848.
- * SIXIÈME PARTIE. — Jetons.
- Les 2,400 francs alloués annuellement par le roi Louis-Philippe, et qui servaient à donner des jetons de présence aux membres du conseil d’administration, n’ont point été reçus pour l'exercice 1847; cependant il a été racheté
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- 156 jetons. Les fonds fournis par ce rachat ont donné lieu à une avance, par le compte des'fonds généraux, de 538 fr. 50, déduction faite de 7 fr. 50 qui existaient au compte des jetons ; au moyen de ce rachat et de l’encaisse en jetons qui se trouvait à la fin de l’exercice 1847, il reste 260 jetons en nature.
- Les négociations qui ont eu lieu permettent d’espérer le payement de la somme de 2,400 francs, dont, s’il y a lieu, il sera fait application à son objet spécial. Le nombre des jetons dus s’élève à 606.
- ÉTAT DES VALEURS DE LA SOCIÉTÉ.
- , chapitre 1er. — Fonds généraux.
- 1° 48,213 francs de rente 5 pour 100, savoir : *
- 1° Provenant de la succession de Mmc Jollivet. . . . . 12,673 fr.
- 2° Dépendant du fonds d’accroissement. . . . . 6,200
- 3° Échange des actions de la banque contre des rentes 5 pour 100. 27,275
- 4° Achats faits depuis cet échange.. . . . . 1,600
- 5° Provenant de la réserve d’un dixième d’arrérages.. . . 425
- 6° Legs de M. de Praslin. . . . ... . , 40 v
- Total. ... . 48,213
- 2° La nue propriété de 300 fr. de rente 5 pour 100 provenant également deMwo Jollivet;
- 3° 3,177 fr. en valeur de dessins et de planches gravées en réserve;
- 4° 1,300 fr. 30 en valeur de médailles ;
- 5° 538 fr. 50, prêt fait au compte des jetons, représenté par les jetons existant en nature ;
- 6° Une créance de 4,000 fr. sur le ministère de l’agriculture et du commerce, pour fourniture de deux cents exemplaires du Bîilletin de 1846 (1).
- Passif.
- 1° 1,358 fr. 20 empruntés à l’exercice 1848 ;
- 2° 480 fr. pour complément de valeur de médailles accordées à MM. Bonnet et Mayer;
- 3° 1,500 fr., montant des souscriptions de la Société pour les monuments élevés à la mémoire de MM. d’Arcet et Conté;
- 4° 610 fr. 86 pour avance à la première fondation du legs Bapst ;
- 5° 30 fr. 94 pour avance à la deuxième fondation du même legs.
- (1) Depuis la clôture du compte des receltes et dépenses de l’exercice 1847, cette somme a été versée dans la caisse de la Société.
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- 45$ CONSEIL D’ADMINISTRATION.
- Valeurs ayant une destination spéciale.
- ♦
- 4° 4,436 fr. de rente 5 pour 100 , savoir :
- i° Provenant du legs de M. d’Argenteuil................... . 1,830 fr.
- 2° Provenant du legs de M. Bapst.............................. 2,400
- 39 Provenant d’achat par suite de la deuxième fondation de M. Bapst. 206
- Total, .......................4,436
- 2° 7,225 fr. 65 tant en placements à la caisse des dépôts volontaires qu’en caisse au compte du prix fondé par M. d’Argenteuil.
- La Société est heureuse d’avoir rencontré dans M. Agasse un administrateur dont le dévouement et le zèle pour sa prospérité est digne des plus grands éloges. En vous proposant de donner votre approbation au compte des recettes et dépenses qu’il a présenté pour l’exercice 1847, la commission des fonds ne remplit qu’un acte de justice bien mérité.
- Signé Baudon de Mony, rapporteur.
- Tableau indiquant les différentes époques d’acquisitions de rentes dépendant du fonds d’accroissement, depuis l’année 1841, et le prix d’achat (1).
- EPOQUES DES ACQUISITIONS DE RENTES.
- ( Mars. . . . . . | Septembre....
- t Mars.........
- } Septembre. . .
- iSLire.:; :
- ( Mfers........
- j Septembre.. . .
- J Mars.........
- f Septembre....
- j Mars.........
- { Septembre.. . . t Mars. . .
- î Septembre.. „ .
- 1841
- 1842
- 1844
- 1845
- 1846
- 1847
- Totaux..'.. Report du premier tableau
- Totaux généraux.
- PRIX
- d’achat.
- fr.
- 3,494
- 3,560
- 3,646
- 3,708
- 3,826
- 3,792
- 4,069
- 4,006
- 4,123
- 4,202
- 4,295
- 4,413
- 4,510
- 4,552
- COURS.
- C. fr. 50 111 50 114 "117 " 1118 50 120 " ! 121 60 122 »1119 T 5 ; 117 50 in 25 120 75 118 » 117 50 114
- 56,200 85 79,729 16
- 135,930 01
- C.
- 85
- 70
- 45
- 70
- 95
- 37 1/2 42 1/2 07 1/2 67 1/2 90 50 50 30
- 82 1/2
- RENTES
- achetées.
- fr.
- 156
- 155
- 155
- 156 158 156 166 168 175 178 178 186 192 198
- 2,377
- 3,823
- OBSERVATIONS.
- 6,200
- (ij Ce tableau fait suite à celui publié page 327 du Bulletin de la Société, année 1841.
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- RECETTES ET DEPENSES, 1 §9
- Rapport, fait au nom des censeurs, sur la comptabilité de M. le trésorier;
- , par M. Héricart de Thury.
- Messieurs, par le compte rendu des travaux de votre conseil d’administration et par celui des fonds, vous venez de voir que ce sont les graves événements de l’année dernière qui ont retardé les travaux de vos commissions, et qui vous ont fait remettre en mars 1848 la séance solennelle destinée au compte rendu des résultats du concours de l’exercice 1847; mais que, malgré la gravité des circonstances, votre but n’en a pas moins été atteint ; que, fidèle aux intentions bienveillantes de ses fondateurs, notre Société ne pouvait être arrêtée dans la marche qu’ils lui avaient tracée, et que, s’élevant à la hauteur de sa mission , elle ne reculerait pas devant aucun sacrifice pour remplir les obligations qu’elle avait contractées envers les concurrents : ainsi, et malgré les événements, vous avez décerné, messieurs, au nom de la Société, 27,000 francs de prix et médailles d’encouragement dans cette, séance de mars 1848 , en proclamant le résultat des travaux de vos comités sur le concours de 1847, comme le plus brillant de ceux que vous avez ouverts depuis votre fondation. ,
- Yos travaux de 1848 présentent également un témoignage éclatant de la constante sollicitude de votre Société pour remplir ses obligations , puisque vous allez encore distribuer à vos concurrents plus de 16,000 francs de prix et de médailles.
- Dans notre rapport de 1846 sur la comptabilité de M. le trésorier pour l’exercice de 1843, nous avions particulièrement insisté sur la nécessité d’un budget discuté et arrêté dans le conseil d’administration de manière qu’après avoir pourvu à toutes les dépenses on pût former un fonds de réserve qui serait destiné à augmenter un capital devant servir toutes les dépenses diverses et extraordinaires.
- La première application des recettes et dépenses de l’exercice 1845, en conformité des évaluations d’un budget, avait parfaitement réalisé les prévisions, puisque ,
- Les recettes ayant été de. . . . . 68,415 fr. 40
- Et les dépenses de.. . . . 56,769 99 r -
- L’excédant des recettes a été de.. . . 11,645 41
- Il en a été de même pour l’exercice 1846 ; la recette a été de 63,809 fr. 97 La dépense de...................................... . . 58,824 52
- Et l’excédant de recette de. . . . . . . . 4,985 . 45
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- 160 conseil d’administration.
- Mais nous ferons observer que cette différence des recettes de 1845 et 1846 provenait en partie de ce que la somme de 4,000 francs pour l'abonnement du ministère de l’agriculture et du commerce n’avait point été versée dans la caisse de la Société lors de la clôture des comptes.
- Suivant le compte de 1847, que vient de vous présenter notre honorable collègue M. Bcmdon de Mony, la recette s’est élevée à. . . 67,939 fr. 38
- la dépense à. . . . . 77,279 17
- C’est donc un excédant de dépense de.. . . . . . 9,339 79
- Mais hâtons-nous de dire
- 10 Que cet excédant provient des sommes que la Société a affectées aux prix et médailles d’encouragement, sommes qui se sont élevées pour cet exercice, comme nous l’avons dit plus haut, à 27,472 fr. 76;
- 2° Que divers arretés de votre conseil d’administration ont apporté plusieurs modifications importantes dans les évaluations de votre budget de 1847, modifications telles, que vous avez même été obligés à en faire un nouveau, pour servir de règle aux dépenses de l’exercice 1848 , afin que votre conseil d’administration, sur la proposition de vos commissions des fonds et du Bulletin, pût prendre les mesures utiles et nécessaires, soit pour soutenir la réputation qui distingue essentiellement votre Bulletin de toutes les autres publications industrielles, soit pour, par de sages économies, augmenter vos recettes , pour en faire un emploi qui assure de plus en plus à la Société d’encouragement le rang élevé que lui ont assigné les services nombreux que depuis sa fondation elle n’a cessé de rendre, par ses concours annuels et ses prix ou médailles, à notre industrie nationale.
- Nous croyons, messieurs, dans ce rapport, ne pouvoir nous dispenser de vous parler de la succession de M. et Mme Jollket, dont les bienveillantes dispositions et la mémoire sont pour toujours inscrites et gravées avec notre profonde reconnaissance dans les annales et l’histoire de notre Société.
- Le fonds d’accroissement de la succession de M. et Mr:,e Jollket, conformément à leurs intentions, se forme tous les ans, comme vous le savez, avec le revenu et Je revenu du revenu , le tout placé successivement du quart du produit pendant soixante ans; ces, soixante, années expireront le 30 janvier 1882.
- Le premier tableau récapitulatif de vos différents placements par acquisition de rentes dépendant de ce fonds d’accroissement a été inséré dans le compte de 1841.
- M. AgassCj votre trésorier, vient d’y ajouter un tableau qui fait suite au premier. On voit dans ce tableau, qui est d’un très-grand intérêt , 1° que,
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- MÉDAILLES D'ENCOURAGEMENT. '161
- pendant les dix-huit premières années, la Société a employé 79,729 fr. 16 à l’acquisition de 3,823 fr. de rente 5 pour 100; ci. . . . 3,823 fr.
- 2° Que, pendant la seconde période qui s’est écoulée de 1841 à 1847 inclusivement, 56,200 fr. ont été employés à l’achat de 2,377 fr. de rente 5 pour 100; ci. . , , . ♦ . 2,377
- Ainsi, après la clôture de ses comptes de l'exercice 1847, la Société possédait déjà, par ces placements du fonds d’accroissement. ............................ * * « , 6,200
- de rentes qui lui ont coûté 135,930 francs.
- L’importance de cette progression est frappante , et elle fait voir les ressources dont les administrateurs pourront disposer en 1882 , conformément aux vues et aux intentions bienveillantes de M. et M“* Jollket.
- En terminant, messieurs, ce rapide exposé des observations que nous a suggérées l’examen du compte rendu par votre trésorier, pour l’exercice de 1847, que nous avons l’honneur de vous proposer d’approuver, nous croyons de notre devoir de vous demander d’exprimer publiquement à l’honorable M. Agasse vos remerciments et ceux de la Société pour la tenue de sa comptabilité, tenue exemplaire, véritablement modèle, et qui atteste de sa part une attention et une sollicitude constamment soutenues à travers les plus terribles événements et leurs funestes conséquences. Combien, dans de telles circonstances, beaucoup auraient tout abandonné ; mais votre digne, votre excellent trésorier n’a pas perdu de vue un seul moment vos intérêts ; toujours il a veillé sur eux comme sur ceux de sa propre famille. Pouvait-il vous donner plus de preuves de dévouement? Et vous, messieurs, ne lui voterez-vous pas, à Y unanimité, avec nous, les remerciments de la Société?
- ! t Signé Héricart de Thury, rapporteur.
- MÉDAILLES D’ENCOURAGEMENT.
- V MÉDAILLES DE BRONZE.
- La Société d’encouragement pour l’industrie nationale, dans sa séance générale du 28 mars 1849, a décerné des médailles de bronze
- 1° AM. Julien Jaulin, pour son instrument de musique nommé panorgue-piano ( voy. le rapport de M. Kerris, Bulletin de l’année 1848, p. 299 );
- 2° A M. Pellerin, pour des perfectionnements ajoutés par lui à un instrument de musique nommé mèlophme [voy. le rapport de M. Kerris, p. 573 du Bulletin de 1847 ) ; ,= 7
- Quarante-huitième année. Avril 1849. 11
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- m
- CONSEIL D ADMINISTRATION,
- 3° KM. Bouillant, pour son système d’écriteaux ou tableaux indicateurs ( voy. le rapport de M. Dizé, Bulletin de 1848, p. 590 ) ;
- 4° À M. Vauchelet, pour son outil dit nécessaire d’armes à feu [voy. le rapport de M. Silvestre, Bulletin de 1848, p. 660 ) ;
- 5° À M. Balilliat, pour son traité des vins de France ( voy. le rapport de M. Bussy, Bulletin de 1848, p. 451 ) ;
- 6° A MM. D-ulac et Gillet, pour leur instrument dit prompt-cubateur métrique ( voy. le rapport de M. Silvestre, Bulletin de 1848, p. 78 ) ;
- 7° À M. Guénal, pour son appareil uranographique ( voy. le [rapport de M. Silvestre, Bulletin de 1848, p. 745 ).
- MÉDAILLES D’ARGENT.
- 10 À M. Lapaix, pour les perfectionnements qu’il a apportés dans la facture des violons, altos et violoncelles ( voy. le rapport de M. Kern s, Bulletin de 1848, p. 720 ) ; -
- 2° A M. Rouget de Liste, pour son nouveau mécanisme pour chapeaux ( voy. le rapport de M. Silvestre, Bulletin de 1848, p. 460 ) ;
- 3° AM. Camus-Mutel, pour son ouvrage intitulé Y Art de tremper les fers et aciers [voy. le rapport de M. Gaultier de Claubry, Bulletin de 1847, p. 130) ;
- 4° A M. Cotel, pour son nouveau système d’emballage ( voy. le rapport de ' M. Trébuchet, Bulletin de 1848, p. 81 ) ;
- 5° A M. Stahl, pour l’emploi du chlorure de zinc dans le moulage des pièces anatomiques et des objets d’art ( voy. le rapport de M. Gourlier, Bulletin de 1848, p. 675 ) ;
- 6° A MM. Brunei, Bisson et Gaugain, pour leur procédé de bronzage et de laitonage des métaux ( voy. le rapport de M. Edmond Becquerel, Bulletin de 1848, p. 260);
- 7° A M. Paul Garnier, pour ses horloges électriques ( voy. le rapport de M. Edmond Becquerel, Bidletin de 1848, p. 311 );
- 8° A MM. Bouillant et Régnault, pour leur rouleau compresseur ( voy. le rapport de M. Baude, Bulletin de janvier 1849, p. 3 ) ;
- 9° A M. Hédiard, pour son système de propulsion atmosphérique ( voy. le rapport de M. Baude, Bulletin de 1848, p. 615 ).
- MÉDAILLES DE PLATINE.
- 1° A M. Tailfer, pour son système de grilles fumivores [voy. le rapport de M. Le Chatelier, Bulletin de 1848, p. 667 ) ;
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- MÉDAILLES D’ENCOURAGEMENT.
- 163
- f' 2!° À MM. Rivot et Philips, pour leur procédé de traitement métallurgique du cuivre ( voy. le rapport de M. Ebelmen, Bulletin de 1848, p. 352! ) ;
- 3° À M. Serbat, pour une matière propre à lubrifier les parties frottantes des machines et pour son mastic destiné à luter les joints d’assemblage des machines à vapeur ( voy. le rapport de M. A. Chevallier, Bulletin de 1848, p. 582! ) ; : - : ; ': " 1
- 4° À M. de Vergnette-Lamotte, pour différents mémoires relatifs aux vins ( voy. le rapport de M. Bussy3 Bulletin de 1848, p. 644 ).
- .-d. ; MEDAILLES ü’OR. - .
- 1° À M. Eck, pour ses inventions et perfectionnements dans la fabrication des châles ( voy. le rapport de M. Alcans Bulletin de 1848, p. 3 ) ;
- 2° AM. Leclaire, pour sa fabrication du blanc de zinc et de couleurs à base de zinc [voy. le rapport de M. A. Chevallier, Bulletin de janvier 1849, p. 15).
- MÉDAILLES DECERNEES AUX CONTRE-MAÎTRES DES ATELIERS.
- Rapport sur les médailles à décerner aux contre-maîtres des ateliers;
- ; par M. Charles Dupin, secrétai/re de la Société.
- Messieurs, dans l’année si difficile que nous venons de traverser, la Société d’encouragement pour l’industrie nationale n’a point déserté sa mission patriotique ; elle n’a pas un seul moment perdu de vue les devoirs qu’elle avait à remplir envers les promoteurs de l’industrie, envers les ouvriers, envers les intermédiaires.
- Je dois aujourd’hui rendre compte des récompenses obtenues par les inventeurs éminents qui reculent les bornes de notre puissance industrielle , et par de modestes sous-chefs, par les contre-maîtres dont nous avons distingué l’intelligence, la fidélité, le dévouement et la constance , dans un temps où ces qualités sont si rares et si méritoires.
- Avant d’accomplir ma mission qui sourit à l’amour du bien public, jetons un regard sur la situation de l’industrie nationale , montrons le flambeau tutélaire que la Société d’encouragement a tenu d’une main ferme et prudente, pour signaler à l’industrie les écueils et la voie qui pouvait la conduire au salut/ 1 ' - A :
- Dès les premiers jours qui suivirent la révolution de février, nous avons aperçu l’abîme où l’on poussait la classe ouvrière, en invoquant pour elle un bien-être nouveau, miraculeux,dont on allait la combler.
- Dans l’espoir de prévenir les plus funestes catastrophes, nous avions prédit
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- les souffrances et la misère qui bientôt allaient accabler les travailleurs qu’on enlevait aux ateliers productifs pour les agglomérer dans les ateliers de l’insurrection.
- Dès le mois de mars, à la vue des sophismes délétères qu’on versait comme un poison dans l’esprit égaré des masses, la Société d’encouragement s’était mise à l’œuvre , non pour s’initier complaisamment à ces prétendues vérités qu’on croyait avoir découvertes sur le travail et son organisation , mais pour mettre à nu les erreurs et les périls qui prenaient le masque de la bienveillance et modulaient sur tous les tons le beau nom de fraternité, afin d’enflammer les passions implacables. On frappait d’abord de paralysie l'industrie nationale pour lui donner, affirmait-on, les prospérités d’une existence nouvelle.
- Notre institution fondée il y a près d’un demi-siècle au temps si glorieux du consulat, notre institution restée libre, indépendante, sous tous les régimes, ne pouvait pas redouter pour elle-même un nouvel ordre de choses; elle sentait, au contraire, que sa mission grandissait avec la difficulté des temps et le péril des troubles civils.
- Elle a présenté la défense du régime industriel qui depuis l’aurore de la première révolution , en s’appuyant sur la liberté du travail et sur le respect des propriétés , a produit de tels résultats, qu’aujourd’hui la France, pour l’ensemble des arts utiles, est au premier rang parmi les nations du continent européen.
- Depuis vingt années, qu’avons-nous entendu ? des hommes aussi peu réfléchis que l’ignorant qui s’écrie à la vue d’un chronomètre parfait dont il ne voit que le cadran : Vous voyez bien qu’il n’a pas d’organisation, puisqu’on ne voit rien de son mécanisme et qu’il va tout seul. Hélas ! pour démontrer le génie caché sous une enveloppe modeste, il a suffi de dire aux contempteurs d’une industrie merveilleuse : Mettez-y la main, brisez-y quelque chose, et vous verrez, quand le chronomètre n’ira plus, qu’un ordre intérieur admirable présidait aux mouvements dont vous n’avez pas le secret.
- Ce chronomètre, c’est l’industrie nationale, et la malveillance a brisé ses ressorts pour démontrer que ses ressorts n’enfantaient pas la richesse de la France et la prospérité de ses enfants.
- Redisons-le pour l’instruction du peuple et de l’État, on a vu des hommes qui, fermant les yeux sur l’enchaînement perfectionné du travail et des arts, regardaient comme un chaos cet ordre invisible et pourtant indispensable qui rend solidaires le labeur et la récompense , le talent et la réussite , la sagesse et la fortune ; ces hommes annonçaient des miracles d’organisation qu’avant eux nul génie n’avait su découvrir. Hélas ! ils n’ont découvert et perfectionné
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- que la ruine de nos arts et l’appauvrissement d’une population qu’ils excitaient à toutes les convoitises , en la plongeant dans la misère pour exploiter son désespoir.
- Au nom de la liberté , dont on n’aimait que le prétexte, on portait la servitude au fond des ateliers ; on y dictait des conditions oppressives et désastreuses entre les patrons et les ouvriers ; on défendait au travailleur d’employer toutes ses heures et de consacrer à produire trop de temps et trop de force, sans craindre de voir ses profits s’amoindrir et disparaître ; on ordonnait de payer plus cher un travail réduit d’autorité. À ces conditions, même un fleuve d’or aurait cessé d’apporter la richesse ; on prescrivait à ses flots de remonter contre leur pente pour renverser les lois surannées de la gravitation, cette autre force régulatrice de la nature inanimée que l’œil n’aperçoit pas non plus et qui n’en régit pas moins l’univers.
- Dans ce désordre universel, il fallait rendre à la raison son empire, à l’expérience toute son autorité. C’est ce qu’a fait la Société d’encouragement dans un travail sérieux, approfondi, qu’elle a présenté dès les premiers moments à l’Assemblée nationale. Ce travail consciencieux a pour titre, Exposé de la situation de l’industrie française considérée dans l’intérêt de tous les travailleurs.
- Grâce au concours de tous les hommes habiles, de tous les bons citoyens, de tous les coeurs généreux et courageux, le génie du bien a fini par triompher dans notre patrie ; la détresse ou nos ateliers avaient été plongés à plaisir a fini par s’arrêter. Le mouvement contraire a commencé de s’opérer, et chaque jour nous révèle ses progrès.
- C’est avec bonheur que nous proclamons le retour a l’activité des manufactures et des ateliers, surtout à Paris, à Lyon, à Rouen, dans ces trois centres immenses de population et d’industrie, ravagés, au printemps dernier, par l’insurrection : les commandes arrivent de l’étranger, nos tissus reprennent faveur; la matière des filatures de coton, qui manquait l’an dernier, abonde aujourd’hui ; les arts de luxe qui constituent l’industrie parisienne, ces arts qu’un puritanisme insensé voulait proscrire, ces arts rendent la vie au quartier Saint-Denis, au quartier Saint-Martin, et surtout au faubourg Saint-Antoine ; la fabrication des tentures, des beaux meubles, des bronzes, des bijoux revient vers sa première prospérité.
- Ces progrès, je suis heureux de pouvoir en attester les conséquences par le retour des ouvriers à la caisse d’épargne, à cette institution frappée d’un coup si funeste au mois de mars de l’année dernière. Un acte qu’on eut le malheur de supposer nécessaire interdisait le remboursement à l’instant même ou le travail manquait aux déposants, et l’on remettait du papier aux ouvriers qui demandaient , avant tout, de l’argent comptant pour payer du pain ; le croira-
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- t-on? rien n’a pu dégoûter le peuple de la plus populaire institution des temps modernes. On a fini par permettre aux familles de recommencer le dépôt de leurs économies, et maintenant, depuis cinq semaines, les versements opérés dans Paris seulement, à la caisse d’épargne , n’ont pas été moindres d'un million soixante-seize mille francs.
- Si le mouvement se continue jusqu’en décembre, la caisse d’épargne de Paris, si cruellement éprouvée en 1848 et systématiquement épuisée, la caisse d’épargne aura, pour la seule année 1849, recueilli dix nouveaux millions , pour témoigner que la population ne veut pas cesser d’avoir confiance dans l’État, si j’osais parler ainsi, malgré l’État.
- ÉPOQUES. DÉPOSANTS. SOMMES SOMMES
- Total. Nouveaux. versées. remboursées.
- 25 et 26 février 1819 1,255 467 197,841 29,424
- 1 et 5 mars. . . ... . 1,555 520 224,702 14,964
- 11 et 12 mars.. . . . . . 1,614 580 260,581 20,142
- 18 et 19 mars.. ..... 1,317 406 206,233 23,007
- 25 et 26 mars.. . . . . . 1,297 212 187,047 17,692
- 7,038 2,185 1,076,404 105,229
- Versements................. 1,076,404 francs.
- Remboursements. . . . 105,229
- Accroissement des dépôts. . 971,175
- Ce qui doit doubler à vos yeux le prix de pareils résultats, c’est qu’ils s’opèrent malgré les prédications incessantes des soi-disant précepteurs du peuple , qui lui prêchent avec zèle la détestation du capital, en lui disant : Remettez-moi ce vil poison que je vous garderai gratis. On nous affirmait en pleine tribune que l’ouvrier, plus éclairé, reconnaissait enfin l’ineptie de cette caisse où sont ménagées des épargnes qu’il consommerait avec tant de jouissances les lundis, les mardis, et même un peu les dimanches. Eh bien , vous le voyez, ce peuple incrédule et tenace apporte même aujourd’hui plus de francs à la vraie caisse d’épargne qu’il ne hasarde de centimes dans les banques communistes d’où l’on regarde en pitié des déposants assez osés pour désirer, pardonnez-moi l’expression, l’intérêt de leur argent.
- Ce n’est pas seulement avec des millions d’argent ou d’or que l’économie des ouvriers reconstitue son trésor; c’est, avant tout, par le retour aux sages
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- pensées, aux idées justes, aux bons sentiments que la classe ouvrière de nos grandes cités reconstitue son patrimoine social et sa richesse de famille. Il est admirable de voir dans nos quartiers, dans nos faubourgs jadis les plus agités, l’amour de l’ordre renaître pour aider l’amour du travail; et les tristes utopistes qui leur offrent à l’envi l’administration fraternelle de ces maudites épargnes qui constituent le fléau qu’on ose appeler du nom proscrit de capital, ces novateurs contristés en voyant la classe ouvrière préférer, pour banque du peuple, simplement et sagement, la caisse d’épargne ; voilà le bon sens français. ; V'1"'1 ' 1 ''''
- Ne nous fatiguons pas non plus de venir en aide à cette raison populaire qu’on peut bien parfois égarer en la passionnant, mais qui revient d’elle-même à la rectitude , à la perspicacité , à la sûreté qui caractérisent l’esprit des travailleurs français. On ne se fatigue pas dans les efforts qu’on fait pour les aveugler et les pervertir ; ne nous fatiguons pas dans nos efforts pour les éclairer et pour les rendre meilleurs. Autrefois nous n’avions que des théories , aujourd’hui nous avons les faits et les puissantes leçons de l’enseignement le plus sévère que puisse recevoir un peuple aux dépens de son bien-être, de sa subsistance et de son avenir.
- Voici le moment d’énumérer les récompenses que nous sommes heureux d’accorder à l’élite de la classe ouvrière, pour son excellente conduite dans une année oîi la bonne conduite et même la conduite médiocre étaient devenues si méritoires. / * ' ? !
- Dans les années précédentes, nous avons pu, comme en 1816, délivrer en même temps jusqu’à cinquante médailles pour récompenser autant de contremaîtres qui, dans nos établissements d’industrie les plus remarquables, s’étaient distingués à la fois par leur intelligence, leur talent et leur conduite.
- Aujourd’hui nous n’avons pas à décerner d’aussi nombreuses récompenses. Beaucoup de manufacturiers et de chefs d’ateliers ont craint de signaler à l’attention publique des intermédiaires pleins de mérite, pour ne pas exciter contre eux l’envie, la haine et tant de mauvais sentiments exploités avec un si triste zèle dans nos discordes intestines.
- Alors même que des chefs ont réclamé la médaille en faveur de leurs contre-maîtres, ils n’ont pas cru devoir y joindre ces détails si pleins d’intérêt qui font connaître les titres et chérir le caractère des concurrents.
- Nous appelons pour l’année prochaine nos manufacturiers les plus distingués, afin qu’ils justifient leurs propositions et qu’ils n’en soient plus avares, La Société d’encouragement avait d’abord eu la pensée d’ajourner la distribution des médailles à la séance publique du second semestre de cette année ; elle a décidé que l’envoi des pièces justificatives serait autorisé jusqu’au
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- 30 juin prochain pour une seconde distribution, sans renoncer au plaisir d’accorder dès à présent les récompenses qui nous semblent suffisamment justifiées.
- M. Larchevèque ( Pierre-Amable ).
- I/Àcadémie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen, pour satisfaire au désir exprimé par la Société d’encouragement, a cherché, parmi les employés des établissements du département de la Seine-Inférieure, quelque ancien et fidèle travailleur dont la conduite fût digne d’être mise en lumière et signalée comme exemple. Plus que jamais celte vertu doit être récompensée, car pour beaucoup , malheureusement, au lieu d’être un droit, elle est considérée comme une duperie.
- Dans le bel établissement industriel de M. Jacques Fauquet, àBolbec, il existe un vieillard du nom de Pierre-Amable Larchevèque, qui s’y trouve employé depuis cinquante-deux ans. Cet honnête homme, après avoir élevé trois enfants qui sont mariés, ne pourrait subvenir à ses besoins, si les infirmités venaient à le forcer de cesser son travail ; on conçoit, d’ailleurs, qu’avec les charges de femme et enfants Pierre Larchevèque n’a pu faire aucune économie.
- Quoique l’Académie de Rouen ne puisse un instant douter que M. Fauquet ou son successeur ne se fasse un devoir de soutenir jusqu’à la fin son plus ancien ouvrier, qui est peut-être le Nestcn• de tous les travailleurs de Bolbec, elle a pensé que la récompense décernée par la Société d’encouragement à Pierre Larchevèque serait d’un excellent effet moral pour la population des fabriques du département.
- M. Vallentin ( Henri-Gabriel ).
- M. Vallentin est l’un des plus anciens ouvriers et maintenant contre-maître dans la fabrique célèbre d’instruments de précision de MM. Lerebours et Sécrétant opticiens de l’observatoire et de la marine. Il est entré dans leurs ateliers en 1820, pour s y livrer à toute espèce de travaux ; grâce à son intelligence , il se mit bientôt en état d’exécuter les ouvrages confiés aux plus habiles ouvriers opticiens. En 1842, il devint contre-maître des opticiens. Depuis ce temps, M. Vallentin a presque constamment été occupé au travail des grands objectifs. Par sa conduite privée comme bon père de famille , par son esprit d’ordre, par sa conduite ferme et juste tout à la fois au sein de l’atelier, il n’a cessé de se montrer digne de la confiance que lui témoignent MM. L crebours et Secret an.
- Quant à sa vie privée, c’est un bon père de famille dont la conduite est très-régulière.
- M. Silbert ( Alexandre-Léonard j.
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- M. Silbert est attaché, depuis 1843, au bel établissement de fonderie et de construction que possède M. Calla, membre du conseil d’administration de la Société d’encouragement ; il est contre-maître des ajusteurs et tourneurs-mécaniciens. * ' :‘ : i! .--•
- M. Silbert a constamment eu plus de cent ouvriers sous ses ordres ; il a rempli ses fonctions avec une activité, une intelligence et un dévouement au-dessus de tout éloge. ^ - . * «
- Par sa prudence, sa modération et l’équité de son caractère, il a su, même dans les plus mauvais temps, conserver son autorité sur les ouvriers qu’il était chargé de diriger. Sa conduite a toujours été parfaitement régulière. ' Avant d’entrer chez M.,'Calla, M. Silbert avait été contre-maître dans les ateliers de M. Eugène Bourdon, habile ingénieur-constructeur dont la Société a plusieurs fois signalé le talent et récompensé les travaux. ; v : ; M. Choquét (Joseph). ' v "" • ' G
- M. Decrombecq, cultivateur et fabricant de sucre, à Lens ( Pas-de-Calais ), et maire de cette commune, déclare que M. Choquet ( Joseph ) se distingue à la fois par sa conduite et par ses mœurs ; il est employé chez lui, depuis huit ans, comme valet de charrue, et plein d’intelligence et d’habileté dans tous les travaux agricoles auxquels il a fait faire des progrès. '• * *
- M. Olivier (François ). ,w-" - * 4
- M. le ministre de l’agriculture et du commerce a transmis à la Société des documents où sont exposés les titres de M. Olivier ( François ) aux récompenses de la Société d’encouragement. > ^ !!
- Mme Ve Henry Harth, fabricant de cuirs à Saar-Union ( Bas-Rhin ), certifie que M. Olivier ( François ), natif de Belley ( Ain ), est employé en qualité de contre-maître, depuis quatre ans et demi consécutifs, dans ses ateliers de tannerie, corroierie et hongroierie.1 ’ '
- Mme Ve Harth se loue beaucoup de la probité et des services de M. Olivier. Des certificats de maîtres bottiers, maîtres selliers et cordonniers de cette ville et des environs donnent, sur les qualités des cuirs préparés sous la direction de M. Olivier, les renseignements les plus satisfaisants. 1 ‘
- Ces certificats , en date de novembre et de décembre 1844, sont dûment légalisés. s 1 ;
- Ces pièces n’avaient été transmises en 1847, avec les certificats, qu’après la clôture du concours précédent. r ;
- Signé Ch. Dupin , rapporteur.
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- CONSEIL D’ADMINISTRATION.
- CONCOURS. \
- Exposé du résultat des concours ouverts pour l’année 1848.
- Le conseil d’administration avait à porter un jugement, en 1848, sur dix-neuf questions mises au concours. Ces questions sont les suivantes :
- 10 Perfectionnement de la construction des machines à vapeur destinées à imprimer un mouvement continu;
- T Détermination expérimentale de la résistance des métaux soumis à diverses températures, et recherche de /’influence de la chaleur sur la cohésion de leurs molécules;
- 3° Construction d’un appareil dynamométrique applicable à l’agriculture;
- 4° Fabrication des briques, tuiles, carreaux et autres produits en terre cuite, cinq sujets de prix ;
- 3° Fabrication des tuyaux de conduite des eaux, en fonte, en fer laminé, en bois, en pierre et en pierre artificielle ;
- 6° Emploi de l’iode et du brome dans les arts ;
- 7° Préparation économique d’un produit pouvant remplacer la substance désignée sous le nom d’essence d’Orient ou blanc d’ablette ;
- 8° Extraction de l’indigo du polygonum tinctorium ;
- 9° Perfectionnement du sucre de dextrine ; . . ;
- 10° Nettoiement des écorces ou de toute autre substance propre à la fabrication du pap ier ;
- 110 Découverte d’un procédé pour utiliser les eaux des féculeries et des ami-donner les; , , s
- 1T Moyen de prévenir ou de faire cesser les effets de l’humidité sur les constructions;
- 13° Perfectionnement des appareils et procédés destinés au blanchissage du linge, cinq sujets de prix;
- 14° Fabrication économique des bougies ;
- 13° Construction des glacières domestiques ;
- 4 6° Multiplication des sangsues;
- 17° Introduction et culture en grand des plantes étrangères à l’Europe;
- 18° Culture en grand des plantes indigènes, en Europe;
- 19° Culture des arbres résineux, six sujets de prix.
- 11 est neuf sujets de prix à l’égard desquels la Société n’a reçu aucun document.
- Quant aux dix autres sujets, il en est un, le perfectionnement de la construction des machines à vapeur destinées à imprimer un mouvement continu, qui a été remporté.
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- CONCOURS.
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- Ce prix, de la valeur de 10,000 francs, devait être décerné à celui qui aurait établi, en France, avant le 1er janvier 1848, une ou plusieurs machines à vapeur de la force de 10 à 30 chevaux, destinées à engendrer un mouvement de rotation continu, et qui devaient satisfaire à des conditions difficiles énumérées au programme. ^ ,
- Deux concurrents ont mérité que ce prix fût partagé entre eux. .
- Pour apprécier le mérite des documents fournis par les concurrents afin de prendre part aux neuf autres concours, les circonstances difficiles que nous venons de traverser n'ont pas permis à plusieurs d’entre eux de compléter, en temps utile, les renseignements qui leur avaient été demandés.
- Quant aux autres concurrents, les expériences nécessaires pour constater jusqu’à quel point ils ont répondu aux conditions des programmes doivent être répétées, et le temps est un élément nécessaire pour former l’opinion des commissaires de la Société.
- En prononçant la clôture de ces concours, le conseil d’administration a voulu réserver aux concurrents des droits à vos récompenses, et tenir compte de leurs efforts, pour répondre à l’appel de la Société.
- Parmi les concours actuellement clos se trouve celui pour des perfectionnements dans la construction des locomotives. Le conseil d’administration a pris en considération les travaux remarquables de l’un des concurrents, et en lui décernant une des premières récompenses il a remis cet important sujet de prix au concours, en apportant au programme les modifications que comporte l’état avancé de la construction des locomotives en France. *
- En affectant une somme de 20,000 francs à la solution du problème, le conseil d’administration a désiré appeler l’attention de nos habiles constructeurs sur un concours qui, sans nul doute, contribuera à exercer sur l’industrie des chemins de fer une utile et durable influence.
- Nous ne croyons pas devoir énumérer les autres concours dont la clôture a été prononcée. ;
- Les comités des arts chimiques, des arts économiques et d’agriculture présenteront au conseil d’administration leurs vues sur l’opportunité de retirer plusieurs sujets de prix des programmes, et lui proposeront d’adjuger ceux dont toutes les conditions leur paraîtront remplies, ou de décerner des récompenses aux concurrents qui, sans avoir résolu les questions, auraient avancé leur solution.
- En résumé, le conseil d’administration a prononcé la clôture des concours dont la nomenclature suit :
- 1° Construction d’un appareil dynamométrique applicable à l’agriculture;
- T Fabrication des briques, tuiles, carreaux et autres produits en terre cuite;
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- CONSEIL D ADMINISTRATION.
- 3° Fabrication des tuyaux de conduite des eaux en fonte, en fer laminé, en bois, en pierre et en pierre artificielle ;
- 4° Perfectionnement des appareils et procédés destinés au blanchissage du linge; 3° Fabrication économique des bougies ;
- 6° Construction des glacières domestiques;
- T Multiplication des sangsues;
- 8° Culture des arbres résineux.
- Ont été remises au concours, pour 1850, les questions suivantes :
- \0 Détermination expérimentale de la résistance des métaux soumis à diverses températures, et recherche de l’influence de la chaleur sur la cohésion de leurs molécules ;
- 2° Emploi du brome et de l’iode dans les arts ;
- 3° Préparation économique d’un produit pouvant remplacer la substance désignée sous le nom d’essence d’Orient ou blanc d’ablette;
- 4° Extraction de l’indigo du polygonum tinctorium ;
- 5° Perfectionnement de la fabrication du sucre de dexlrine;
- 6° Nettoiement des écorces ou de toute autre substance propre à la fabrication du papier ;
- 7° Découverte d’un procédé pour utiliser les eaux des féculeries et des amidon-neries;
- 8° Moyen de 'prévenir ou de faire cesser les effets de l’humidité sur les constructions ;
- 9° et 10° Introduction et culture en grand de plantes étrangères à l’Europe et indigènes; emploi économique de ces plemtes.
- En 1847, la Société d’encouragement n’a pas hésité à consacrer une somme de 27,000 francs, en prix, médailles et diverses récompenses; et, pour l’exercice 1848, elle est heureuse, malgré les circonstances qui ont entravé la marche de ses travaux, de pouvoir offrir à l’industrie des récompenses pour plus de 16,000 francs.
- La Société d’encouragement, fière d’avoir attaché son nom aux inventions et découvertes qui sont nées depuis le commencement de ce siècle, poursuit son œuvre avec persévérance, et elle montre ainsi la puissance dont est douée une association composée d’hommes animés de l’amour du bien public.
- Rapport sur le concours pour le perfectionnement des machines à vapeur destinées à imprimer un mouvement continu ; par M. Le Chatelier.
- Un prix de la valeur de 10,000 francs a été proposé par la Société d’encouragement pour celui qui aurait établi, en France, avant le 1" janvier 1848,
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- CONCOURS. 473
- une ou plusieurs machines à vapeur de la force de 10 à 30 chevaux, destinées à engendrer un mouvement de rotation continu, et qui aura satisfait aux conditions suivantes :
- 1° Le travail mécanique transmis au piston moteur, et mesuré, pendant la marche ordinaire et régulière de la machine, au moyen d’un indicateur à ressort appliqué sur les fonds des cylindres, ou d’un appareil équivalent, devra être au moins de 40,000 kilogrammes élevés à 1 mètre de hauteur verticale pour chaque kilogramme d’eau vaporisée ou plutôt introduite dans la chaudière. .
- 2° Le travail mécanique disponible, mesuré sur l’arbre du volant au moyen du frein de Prony ou d’un appareil équivalent, devra être, dans les mêmes circonstances , au moins de 30,000 kilogrammes élevés à 1 mètre de hauteur par kilogramme d’eau vaporisée.
- Le programme stipulait que les effets obtenus seraient rapportés au poids d’eau introduit dans la chaudière, afin d’appeler l’attention des constructeurs sur les dispositions propres à faire rendre à la vapeur la plus grande partie du travail moteur qu’elle peut développer. Cette condition se rattachait implicitement à celle de l’économie de consommation de combustible, qui, pour un appareil donné, est proportionnelle à la dépense de vapeur ; c’est ce que le paragraphe 4 du programme exprimait en spécifiant que la consommation de houille ne devait pas excéder 1 kilogramme et demi.
- Les concurrents se sont attachés surtout à cet élément, qui est celui qui touche directement la pratique industrielle ; ils ont fait porter leurs travaux sur l’appareil de production comme sur l’appareil d’application de la vapeur. C’est évidemment ainsi que le programme devait être interprété dans son sens le plus large. C’est le point de vue auquel s’est placé le comité des arts mécaniques en procédant à la vérification des appareils qui lui étaient soumis : 1° fixation d’un maximum de consommation équivalent à 1 kilogramme et demi de houille par force de cheval utile et par heure ; 2° fixation d’un minimum d’effet utile par kilogramme d’eau dépensé, égal à 30,000 kilog. élevés à 1 mètre, disponibles sur l’arbre du volant, et à 40,000 kilogrammes à 1 mètre, disponibles sur le piston.
- Deux concurrents dont la Société a pu déjà apprécier les travaux par les rapports qui lui ont été soumis ont seuls satisfait à la partie essentielle des conditions posées dans le programme ; avant de discuter leurs titres respectifs, il est nécessaire de rendre compte à la Société de l’ensemble du concours.
- 1° M. Bourdon, constructeur de machines, à Paris, avait annoncé l’intention de concourir; mais il n’a, jusqu’ici, fourni aucune pièce et n’a soumis
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- CONSEIL D’ADMINISTRATION.
- aucun appareil au jugement de la Société : il doit être, en conséquence, considéré comme s’étant retiré du concours.
- 2° M. Trézel, de Saint-Quentin , a écrit à la Société , à la date du 29 décembre 1847, pour soumettre au concours diverses machines auxquelles il a appliqué sa détente variable qui a figuré à l’exposition des produits de l’industrie de 1844 ; ces machines sont, pour la plupart, des machines sans condensation. Il a joint à son envoi une description détaillée, avec figures, de son appareil de détente, M. Trézel> invité à produire les certificats exigés par le programme , a négligé de le faire jusqu’à ce jour, et le comité des arts mécaniques n’a pas été mis en mesure de constater si les machines de ce constructeur rentraient dans les conditions du programme et devaient donner lieu à des vérifications détaillées ; il doit donc être également considéré comme ayant renoncé au concours.
- 3° Sous la devise, le secret est l’âme des affaires, la Société a reçu un mémoire descriptif concernant trois machines rotatives. L’auteur n’a communiqué aucun certificat constatant que ses machines aient été construites et qu’elles rentrent dans les conditions du programme ; il parait même résulter de son mémoire qu’elles sont seulement restées à l’état de projet. Le même auteur a complété sa première communication par une note additionnelle portant pour devise le succès couronne la persévérance; cette note, comme la précédente, ne fournit aucun élément qui soit de nature à rentrer dans le cadre du concours.
- 4° M. Pimont, membre de l’Académie des sciences, arts et belles - lettres de Rouen, a soumis au concours deux procédés ayant pour objet d’économiser une partie importante de la consommation du combustible. Les procédés de M. Pimont ont pour objet, en premier lieu, d’utiliser la chaleur latente de la vapeur qui s’échappe soit dans l’atmosphère, soit dans le condenseur, suivant la nature des machines, pour échauffer, à une très-haute température, l’eau d’alimentation ; en second lieu, de préserver soigneusement du refroidissement, au moyen d’enduits et d’enveloppes conduisant mal la chaleur, les chaudières, réservoirs et tuyaux dans lesquels circule la vapeur. Les procédés de M. Pimont n’ont rien de nouveau quant au principe, qui est, du reste, d’une grande simplicité ; mais leur auteur a eu le mérite incontestable d’en faire de très-nombreuses et de très-utiles applications dans le district manufacturier de la Seine-Inférieure, ou ils ont rendu de grands services. -
- M. Pimont, dans la communication succincte qu’il a faite à la Société d’encouragement , n’a pas indiqué en détail la composition des enveloppes auxquelles il donne le nom de calorifuges, et qui sont formées de deux parties, un enduit plastique et une enveloppe mobile ; il a donné la descrip-
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- CONCOURS
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- tion, avec figure, de son appareil à échauffer l’eau, qu’il nomme caloridore.
- Le caloridore se compose d’un cylindre vertical en tôle pouvant résister à la pression de la chaudière , et dans lequel est injectée l’eau d’alimentation; la masse est traversée par une série de tuyaux d’un petit diamètre et à parois minces, dans lesquels ou fait passer la vapeur qui s’échappe du cylindre. L’eau arrive par la partie inférieure et se rend à la chaudière par la partie supérieure du cylindre ; la vapeur arrive, au contraire, par la partie supérieure et s’échappe par la partie inférieure. L’eau est chauffée graduellement et atteint une température très-élevée avant d’être introduite dans la chaudière ; lorsqu’on applique cet appareil aux machines à haute pression, la portion de la vapeur qui se condense peut être employée à F alimentation.
- M. Pimont a varié sous des formes très-diverses et pour de nombreux usages son appareil caloridore. Les renseignements que votre comité a pu réunir indiquent une économie de combustible qui s’élève à 15 ou 20 pour 100 pour les machines à haute pression sans condensation. ; '
- M. Pimont n’a indiqué, en particulier, aucune machine pour laquelle l’application de ses appareils ait réduit la consommation au-dessous de 1 kil. 50; il n’a produit aucun certificat indiquant que cette limite a été atteinte par une ou plusieurs machines améliorées par ses soins. Il est, du reste , certain que dans la Seine-Inférieure, où l’on s’applique avec\soin à mettre en œuvre tous les procédés propres à économiser le combustible, aucune machine n’est encore descendue à un chiffre de consommation aussi bas. Le comité des arts mécaniques doit donc se contenter de signaler à l’attention de la Société l’application très-utile que M. Pimont a faite de ses appareils dans un grand nombre d’établissements. < ; • ; ; ? ^ - v.o
- < 5° MM. Le Gavrian et Farinaux, et M. Farcot, restent donc seuls en présence du prix de 10,000 francs que la Société a proposé. Ces constructeurs ont soumis chacun , au jugement de la Société , des machines placées dans des conditions à peu près semblables, ainsi qu’on peut en juger par le tableau ci-après ; ils sont arrivés l’un et l’autre à des résultats sensiblement égaux pour la consommation du combustible par force de cheval et par heure, surtout si l’on s’attache seulement aux premiers essais faits sur la machine de MM. Le Gavrian et Fannaux, les derniers essais n’ayant, en grande partie, donné des résultats plus favorables que par l’application de quelques modifications dont l’initiative n’appartient pas à ces constructeurs. M. Farcot, de son côté, aurait évidemment amélioré la marche de sa machine, s’il avait pu renouveler l’expérience faite le 7 novembre 1848, et profiter des enseignements qu’elle avait fournis. ♦ mj r f ! - -s ^ , o • •
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- • Voici, du reste, les éléments principaux du parallèle à établir entre ces constructeurs :
- Machine de M. Farcot. Machine de MM. Le Gavriau et Farina ux. ltc essai. 2e essai.
- Force en chevaux. 30 chev. 5 32, 39,33
- Durée de l’expérience.. . . Houille consommée par force de 9 h. 55' 9 h. 20' 10 h. 05'
- cheval et par heure.. 1 k. 320 1 k. 323 1 k. 261
- Eau évaporée par kil. de houille. Travail disponible sur l’arbre dû 7,45 8 k. 06 6,324
- à 1 kil. d’eau dépensée.. 27,370 25,328 33,851
- < Les consommations de houille des premiers essais faits de part et d’autre sont sensiblement égales ; aucune des deux machines n’a atteint, pour l’effet utile de la vapeur, le minimum fixé dans le programme ; pour toutes les deux, ce fait doit être attribué à un entrainement considérable d’eau liquide qui, s’il était évité, permettrait d’arriver au minimum de 30,000 kilogrammes.
- Nous ne mentionnons pas ici les résultats obtenus par l’effet utile de la vapeur sur le piston ; ces résultats n’ont pas pu être constatés d’une manière suffisamment exacte, à défaut d’instruments convenables et convenablement disposés ; mais, dans les deux machines, il a paru que, par suite de la perfection du montage , il n’y avait qu’une petite fraction de l’effet de la vapeur absorbée par les frottements des organes du mécanisme.
- Dans cette situation, le conseil d’administration déclare que les conditions du programme ont été remplies par MM. Le Gavrian et Farinaux d’une part, et par M. Farcot de l’autre, et qu’il y a lieu de partager par moitié le prix de 10,000 francs entre ces constructeurs.
- Signé Le Chatelier , rapporteur.
- Rapport sur le concours pour le perfectionnement de la construction des machines locomotives; par M. Le Chatelier.
- La Société d’encouragement, par la création d’un prix très-important, s’é^ tait proposé d’encourager le perfectionnement des machines locomotives : elle avait eu surtout pour but de provoquer des améliorations de détail dans les dispositions de ces machines , devenues l’élément essentiel de l’exploitation des chemins de fer; de faire surgir, s’il était encore possible, quelque idée
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- nouvelle propre à développer les facultés déjà si remarquables de ce puissant agent mécanique. • ,
- Un petit nombre de concurrents se sont présentés; aucun d’eux ne satisfait aux conditions fixées par le concours. Bien que la Société ait rédigé son programme de la manière la plus large , bien que des machines locomotives aient été construites en grand nombre dans la période de temps fixée pour le concours, depuis le 1er juin 1844 jusqu’au 1er janvier 1847, il n’y a pas lieu de distribuer, même partiellement, le prix de 24,000 fr. fondé en 1844.
- Toutefois les travaux de F un des concurrents, bien qu’en dehors des conditions du programme, méritent d’appeler d’une manière particulière l’attention de la Société. . ? :
- Ce résultat s’explique par diverses causes. La période de temps qui s’est écoulée du 1er juin 1844 au 1er janvier 1847 a été marquée par une révolution complète dans les habitudes des compagnies concessionnaires des chemins de fer ; jusque-là une partie des machines locomotives avait été importée d’Angleterre en France ; l’élévation du droit d’importation est venue rendre impossible l’introduction des machines étrangères, et les compagnies instituées en 1844 et 1845 ont été contraintes à commander exclusivement aux constructeurs français le matériel considérable dont elles avaient besoin.
- Dans les derniers jours de l’année 1845 et dans le cours de l’année 1846, plus de quatre cents machines locomotives représentant une valeur totale d’environ 20 millions de francs ont été commandées à l’industrie française qui jusque-là n’en avait encore livré que deux cents ( en y comprenant celles du chemin de fer de Rouen , construites à Rouen, dans un atelier importé de toutes pièces d’Angleterre). Des demandes aussi considérables, toutes très-pressées, attendu l’état d’avancement de quelques-uns des chemins qu’il fallait mettre en exploitation, ont nécessité la création de nouveaux ateliers, et le développement de ceux qui s’adonnaient déjà à cette spécialité. Le chemin de fer du Nord, à lui seul, a absorbé presque tous les moyens de fabrication pendant l’année 1846. Les ingénieurs qui commandaient les machines, et les constructeurs qui les fabriquaient, n’ont pu se préoccuper ni les uns ni les autres de perfectionnements et d’inventions ; ils ont adopté, pour la plupart, purement et simplement, les modèles les plus récents et les ont copiés servilement. L’occupation à peu près exclusive de toutes les personnes qui auraient pu concourir utilement pour le prix proposé par la Société a été la création des moyens de fabrication et la livraison la plus prompte des produits.
- En outre, il a semblé à votre comité que le programme de ce prix spécial n’avait pas été assez répandu, ou tout au moins n’était pas parvenu assez directement aux personnes intéressées, ou n’avait pas frappé suffisamment leur Quarante-huitième année. Avril 1849. 12
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- attention; il serait difficile, sans cela, d’expliquer comment des constructeurs qui ont monté des ateliers remarquables par leur importance et par la perfection des travaux qui s’y exécutent ne figurent pas au concours , car, aux termes du programme , la perfection du travail de construction était un des éléments importants.
- Ces préliminaires posés, nous rendrons compte d’une manière succincte des pièces qui ont été adressées à la Société. ^
- Sous le n° i, M. Pierrugues propose un système de lumières d’introduction dans les cylindres des machines locomotives, qui permettraient de changer le sens de la marche, sans employer deux colliers d’excentriques. Cette invention n’a donné lieu à aucune application.
- Sous le n° 2, M. Cosnuel, ancien élève de l’école centrale, propose divers perfectionnements aux machines locomotives. Un seul a été l’objet d’expériences et pourrait rentrer dans le cadre du programme ; il consiste dans l’application , sur la prise de vapeur, d’un appareil propre à empêcher l’entraînement de l’eau. Cet appareil est formé d’une enveloppe percée d’un grand nombre de petits trous. Cette disposition n’est pas nouvelle et n’avait pas donné, jusque-là, de résultats sensibles. C’est également ce qui est arrivé dans les expériences faites par M. Cosnuel sur le chemin de fer de la rive gauche , dans lesquelles il est arrivé à une économie très-problématique de 3 pour 100 sur la quantité d’eau dépensée dans la chaudière. :
- Sous le n° 3, M. J. J. Meyer, de Mulhouse, a soumis au concours des machines locomotives construites au nombre de huit, sur le modèle dit américain, pour le compte du gouvernement autrichien. Ces machines ont été construites de 1844 à 1845 dans les ateliers fondés en 1835, à Mulhouse, par M. Meyer.
- Ces machines fonctionnent depuis cette époque sur le chemin de fer du Nord en Autriche ; elles ont été remarquées d’une manière particulière, à cause de l’économie de combustible qu’elles ont réalisée par rapport aux machines livrées simultanément par d’autres constructeurs, à cause des dispositions ingénieuses et bien entendues du mécanisme et de la perfection du montage et de l’ajustement de toutes les pièces.
- M. Meyer, en se présentant au concours, réclame une modification importante aux dispositions du programme , ou du moins une interprétation sans laquelle il ne serait pas admissible.
- Le programme stipule, en effet, que l’importance des perfectionnements soumis au concours doit être constatée par un parcours régulier de 5,000 kilomètres au moins sur un chemin de fer français. M. Meyer pense que la condition du parcours sur un chemin de fer français n’a d’autre but que de
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- fixer l’importance de l’expérience à faire en grand, et que le service effectué par les machines sur des chemins étrangers répond suffisamment au but que la Société s’est proposé. - -.v i l :
- Votre comité des arts mécaniques n’a pas partagé cette manière de voir; les termes du programme sont formels, et ce n’est pas sans intention que la rédaction en a été adoptée.. En effet, le concours n’avait pas surtout pour objet d’encourager les travaux mécaniques dans les ateliers de construction ; il avait pour but principal de provoquer le perfectionnement de la locomotion sur les chemins de fer français. Si les machines construites par M. Meyer, sur le système américain, avaient été mises en service en France, il en serait ressorti un enseignement utile pour le développement des chemins de fer. L’opinion trop généralement répandue chez nous, que ces voies de communication ne peuvent être établies qu’à grands frais et dans des conditions de profil et de tracé rigoureuses, à la fois pour le rayon des courbes et l’inclinaison des pentes , aurait pu se modifier d’une manière utile aux intérêts du pays et plus particulièrement des régions où le relief tourmenté du sol paraît trop souvent un obstacle à l’établissement des chemins de fer. En effet, le système américain dont M. Meyer a réalisé les dispositions en les améliorant consiste à remplacer les roues de devant des machines à six roues par un avant-train mobile autour d’une cheville ouvrière, et à faciliter leur passage dans des courbes de très-petit rayon, en même temps que par l’accouplement des deux forces de roues d’arrière on peut conserver l’adhérence nécessaire pour surmonter des résistances considérables. Les machines américaines fabriquées à Mulhouse pour l’Autriche, n’ayant pas été appliquées sous nos yeux, n’ont rien ajouté aux renseignements que l’on trouve dans les descriptions des chemins de fer américains et allemands, et n’ont rien changé aux principes qui ont dirigé jusqu’à présent la construction des chemins de fer en France.
- Il a semblé seulement à votre comité que les nombreux travaux de M. Meyer, les succès obtenus par ses machines en Allemagne, sur les chemins du grand-duché de Bade, de Bavière et d’Autriche, la bonne exécution des constructions qu’il a dirigées, le recommandaient d’une manière toute spéciale à la Société d’encouragement, et lui méritaient une distinction en dehors du concours sur lequel vous avez à prononcer. s 7 H ? t ! "
- Sous le n° A, la Société a reçu, pour le concours, un mémoire portant cette devise : Un commencement d’exécution et d’usage est un principe d’émulation pour des perfectionnements en vue d’une application plus commune. L’auteur propose un système de locomotion pour voitures, charrues, locomotives ; la puissance motrice est produite par la combustion de l’alcool, et l’air est pris
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- pour le point d'appui de la propulsion. Ce système n’est qu’à l’état spéculatif et ne rentre pas dans le cadre du concours.
- Sous le n° 5, M. Laignel présente au concours son frein à pression verticale ; cette invention utile ne rentre pas dans le cadre fixé par le programme, car elle est antérieure au 1er juin 1844 ; en outre, elle a déjà été récompensée par une médaille d’or décernée à M. Laignel dans la séance générale du 21 juillet 1847(1).
- Sous le n° 6, M. de Jouffroy a présenté divers documents imprimés et un dessin relatifs à son système de locomotion. M. de Jouffroy, après avoir fait construire des modèles sur une petite échelle, a fait établir, en grandeur naturelle, une machine locomotive ; mais son système n’a pas encore reçu d’application. Cette communication ne rentre donc pas dans les conditions du programme ; elle fera ultérieurement l’objet d’un examen détaillé de la part du comité des arts mécaniques, qui en rendra compte à la Société d’encouragement.
- Le comité des arts mécaniques, après avoir examiné toutes les pièces présentées au concours, et avoir reconnu qu’aucun des concurrents n’avait satisfait aux conditions exigées, et que, par suite, il n’y avait pas lieu à décerner le prix, même partiellement, s’est demandé s’il convenait de maintenir au concours un prix pour le perfectionnement de la construction des machines locomotives. Son avis a été de maintenir le même sujet de prix au concours, en modifiant quelques dispositions du programme, qui serait rédigé dans les termes suivants (2).
- Programme d’un prix pour le perfectionnement dans la construction des
- machines locomotives.
- La Société d’encouragement propose un prix de la valeur de vingt mille fr. à l’auteur ou aux auteurs des perfectionnements les plus importants apportés à la construction des machines locomotives, au matériel de transport employé sur les chemins de fer, et de la voie de fer.
- Ce prix pourra être partagé entre les concurrents, si aucun d’entre eux n’a rempli complètement les conditions du programme. Le prix sera distribué, s’il y a lieu, dans la séance générale du 2e semestre de 1851.
- (1) Voy. Bulletin de la Société, année 1847, p. 377, 401, 404.
- (2) Le nouveau programme pour le perfectionnement des machines locomotives a été publié dans le JBulletin du mois de décembre 1848 ; mais ayant été complété depuis, nous le reproduisons dans toute son étendue.
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- Les concurrents devront avoir apporté au matériel des chemins de fer des perfectionnements propres à améliorer les conditions de la locomotion et du transport au point de vue de la sécurité , de l’économie ou de la rapidité.
- Les perfectionnements devront avoir rapport à l’une des branches de la construction indiquées ci-après :
- 1° A la construction de l’appareil générateur de la vapeur ;
- T A la distribution de la vapeur dans les cylindres et au mécanisme moteur;
- 3° A la construction du châssis, des roues et autres parties de la machine et du tender considérés comme véhicules; ;
- 4° A la construction des voitures, waggons et véhicules de toute nature;
- 5° A la construction de la voie de fer et de ses accessoires.
- Les divers perfectionnements soumis au concours devront avoir été appliqués pour la première fois, en France, postérieurement au 1er janvier 1847; leur importance devra avoir été constatée par un parcours de 3,000 kilomètres au moins, s’il s’agit de matériel mobile, ou par un usage continu d’un mois, s'il s’agit de matériel fixe sur un chemin de fer français.
- Les mémoires descriptifs présentés par les concurrents devront être accompagnés de plans détaillés des appareils soumis au concours, et des plans d’ensemble des machines locomotives sur lesquelles ils auront été appliqués ; toutes les pièces devront être remises avant le 1er janvier 1851.
- Vous vous rappellerez, messieurs, que, dans le cours de ce rapport, le comité des arts mécaniques a signalé les importants travaux de M. J. J. Meyer, et a exprimé le regret de ne pas lui voir remplir les conditions fixées pour le concours qui nous occupe. M. Meyer a dirigé, pendant près de dix années, un atelier de construction très-important à Mulhouse. Indépendamment des progrès remarquables qu’il a fait faire, en Alsace, à la construction des machines fixes, il a été un des premiers à se livrer à la construction des machines locomotives. Le premier il a fait à ces machines l’application d’une détente variable à deux tiroirs pouvant varier dans la plus grande partie de la course du piston (1) ; il a eu, entre autres mérites, celui de livrer une grande partie de ses produits en Allemagne , où ils ont donné, par la perfection de leur exécution , une opinion très favorable des constructeurs français, et ouvert à notre industrie un débouché qui pourrait prendre de l’importance, si
- fl) Xv>ye2 Bulletin de la Société, année 18 î0. p. 103.
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- l’exportation de ces produits était encouragée. M. Meyer a livré en totalité vingt-six machines avec leurs tenders pour les chemins de fer du grand-duché de Bade, de la Bavière et de l’Autriche ; en outre, un grand nombre de machines ont été construites sur ses dessins en Bavière et dans le duché de Bade.
- Votre conseil d’administration vous propose de décerner à M. Meyer, pour l’ensemble de ses travaux, et plus spécialement pour les travaux de construction de machines locomotives, une médaille d’or de la valeur de quatre mille francs; il vous propose, en outre, de faire insérer dans le Bulletin, avec les dessins à l’appui, une description complète des machines construites par M. Meyer sur le type américain.
- Signé Le Chatelier , rapporteur.
- Discours prononcé par M. Dumas, président de la Société d’encouragement, dans la séance générale du 28 mars 1849.
- Messieurs, les circonstances que nous avons traversées ont été si graves, les intérêts ont été si cruellement frappés, les situations si tristement ébranlées , les âmes si vivement émues , que je m’empresse , non sans quelque orgueil, de remercier en votre nom le conseil d’administration de la Société pour la persévérance, la sagesse et la fermeté qu’il n’a pas cessé un seul instant d’apporter à l’accomplissement des devoirs que votre confiance l’appelle à remplir dans l’intérêt de l’industrie française.
- Le cours de ses travaux n’a pas été un seul instant interrompu. Plus l’industrie souffrante ou compromise semblait en péril, plus sa vigilance se réveillait inquiète pour chercher des tempéraments ou des remèdes aux maux de la patrie.
- Lorsque les théories du Luxembourg et la funeste expérience des ateliers nationaux menaçaient Paris et la France d’une sanglante décadence, votre conseil se réunissait tous les jours, mesurant avec effroi les progrès de la barbarie. Nul de ses membres ne saurait oublier ces séances oii chaque heure , chaque minute nous fournissaient l’occasion d’enregistrer un péril nouveau , de combattre une erreur nouvelle.
- Et, lorsqu’à ces jours de tristesse et de deuil ont succédé des jours plus calmes, votre conseil s’est empressé de rechercher par quelles voies l’industrie pourrait réparer ses pertes, ressaisir son rang près de lui échapper, reprendre en ses propres forces une confiance violemment ébranlée.
- Il n’y avait point à hésiter, messieurs ; c’est à l’agriculture et au commerce que nous devions en appeler pour répandre sur les plaies de l’industrie un baume salutaire.
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- A l'agriculture, parce que sa bienfaisante influence attire sur lé soi les populations trop denses des grandes villes, qu’elle leur offre des conditions d’une hygiène meilleure et d’une vie plus satisfaite, qu’elle les applique à créer des produits d’un placement moins irrégulier. ;
- Aussi votre conseil, non content d’avoir institué des prix pour une somme qui s’élève à près de cent mille francs en faveur de l’agriculture, s’est-il empressé de mettre à l’étude tout ce qui intéresse l’enseignement agricole , depuis l’école de village jusqu’à l’instruction la plus élevée que l’agriculture puisse réclamer ;
- Aussi, informé du vaste emploi que l’Angleterre vient de faire des opérations de dessèchement pour l’amélioration de son climat et de sa culture, le conseil a-t-il voulu que ces pratiques si hardiment développées chez nos voisins fussent examinées, discutées et mises en lumière par un rapport spécial que vous recevrez bientôt et ou vous verrez quel parti la France pourrait tirer d’une méthode jugée si favorablement en Angleterre, qu’elle a décidé le gouvernement à faire une avance de 125 millions aux propriétaires qui ont voulu l’appliquer, sans parler d’une dépense au moins égale spontanément effectuée par les plus riches d’entre eux.
- Mais, si le perfectionnement de notre agriculture doit avoir pour effet certain, en augmentant la population agricole, en améliorant son sort, de créer au pays des sources de force et de stabilité, de donner à l’industrie des agents et des débouchés dans des conditions plus régulières, il vous reste encore , messieurs, à compléter auprès de vous les éléments de ces fortes études commerciales, si nécessaires à la bonne direction de notre commerce extérieur. ;
- Je fais en votre nom, au nom du conseil, un appel sincère au commerce. Sa place est marquée dans votre sein ; ses intérêts sont les vôtres ; vous n’en avez aucun qui lui soit étranger. K s
- Qu’il vienne ici, non pour débattre des théories, mais pour fournir des documents et des faits, pour stimuler le zèle et provoquer le progrès par la toute-puissance des bons exemples ; qu’il vienne flétrir la mauvaise foi et punir le charlatanisme par d’honnêtes et courageux jugements.
- Dans une telle voie, le commerce trouvera parmi vous tous les appuis, toutes les sympathies, et il prendra bientôt la part qui lui revient dans vos préoccupations et dans vos discussions. ^ *
- Complétez donc, fortifiez donc vos comités d’agriculture et de commerce ; leurs travaux, loin d’entraver ceux des comités purement industriels, deviendront, au contraire, pour ces derniers, une source de lumière, une occasion certaine de nouveaux efforts et de nouvelles découvertes.
- C’est ainsi que la Société d’encouragement pour l’industrie nationale , fi-
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- dèle à son Lut et à son origine , prouvera qu’elle sait diriger ses études vers les qucslions qu’il importe au pays d’éclairer, et ses récompenses sur tous les progrès qui fécondent la prospérité publique.
- Qu’elle s’applique donc, désormais, à sceller plus étroitement encore l’alliance de l’agriculture , de l’industrie et du commerce , et elle aura, pour sa part, contribué à former le faisceau des trois grandes forces sur lesquelles reposent, en réalité, la richesse, le bonheur et la paix du pays, et sur lesquelles s’appuient leurs garants éternels, la famille et la propriété.
- Extrait des procès-verbaux des séances du conseil d’administration de la Société
- d'encouragement.
- Séance générale du 4 avril 1849.
- Cette séance a été consacrée à l’élection des président, vice-présidents, secrétaire général, secrétaires, trésorier et censeurs, et au renouvellement, par tiers, des comités, conformément au titre IX du reglement.
- Les nominations ont été faites par deux secrutins, l’un pour les membres du bureau, l’autre pour les membres des comités.
- M. Dumas a été nommé président; MM. Seguier et Darblay, vice-présidents; M. Charles Dupin, secrétaire général; MM. Combes et Péligot, secrétaires; MM. Iléri-cart de Thury et Jomard, censeurs; M. A g as se, trésorier.
- , À la commission des fonds, MM. Ladoucette père et Molinier de Montplanqua, décédés, ont été remplacés, le.premier par M. Vauviltiers, le second par M. Ladoucette fils.
- Au comité des arts mécaniques, MM. Alcan et Le Chatelier remplacent MM. Kerris et Théodore Olivier, nommés membres honoraires.
- Au comité des arts chimiques, M. Leblanc remplace M. Bréant, nommé membre honoraire.
- Au comité des arts économiques, M. Barre remplace M. Labarraque, nommé membre honoraire.
- Au comité d’agriculture, M. Louis Vilmorin remplace M. Dailly, décédé.
- Les membres sortants du comité de commerce ont été réélus.
- Séance du 11 avril 1849.
- Correspondance. M. Lemaître, fabricant de grosse chaudronnerie, à la Chapelle-Saint-Denis, ayant imaginé et construit une machine et un outillage complet propre à la fabrication des bagues servant à la consolidation des tubes dans les chaudières dites tubulaires, dépose des échantillons de ces nouveaux produits et en demande l’examen.
- M. Ih) matin, rue de Charenton , 102 , rappelle qu’il avait demandé à la Société de faire examiner divers appareils destinés au broyage du chocolat, des couleurs et autres
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- substances, et que sa demande ayant été renvoyée aux comités des arts mécaniques et des arts chimiques, des membres faisant partie de ce dernier comité ont examiné ses appareils perfectionnés dans ses ateliers et dans l’établissement de M. Perron. Il est à sa connaissance qu’un rapport a été présenté sur ses machines, mais que la délibération en a été ajournée par le motif cfue leur examen était de la compétence du comité des arts mécaniques. h : i * Vi
- M. Hermann demande que le conseil veuille bien statuer le plus promptement possible sur la suite à donner à cette observation. : , , , ; ^
- Un ancien élève de l’école polytechnique, ex-capitaine d’artillerie, adresse une brochure intitulée, Bonne marmite, suivie de réflexions sur un pyromètre régulateur d'une grande utilité pour les hautes températures. ;:i ^ ,\ *
- Un appareil culinaire a été déposé dans le local de la Société. n ' ’
- M. Gueffier, à Brioude ( Haute-Loire ), annonce qu’il a fait l’ébauche d’un chariot à bêcher, qui, selon lui-f peut remplacer la bêche à la main avec une économie de 50 pour 100; il désirerait que la Société proposât une prime pour cette invention, s •
- M. Gustave Halphen, consul général de Turquie, à Paris , rue de la Chaussée-d’An-tin, 68, fait hommage d’un rapport rédigé par lui sur l’exposition de 1844. « Cet ou-« vrage, dit l’auteur, a été écrit avec toute la conscience d’un homme désintéressé, « car je l’ai fait à mes frais; il a été tiré à un très-petit nombre d’exemplaires, et je ne « l’ai pas mis dans le commerce. »
- M. Blouet, président de la Société centrale des architectes, adresse un exemplaire des nouveaux statuts que cette Société a adoptés dans sa dernière séance générale. î M .de Ver g n e tle-Lcmiotte, ingénieur des mines, adresse un numéro du journal de la Société d’agriculture et d’horticulture de Châlons-sur-Saône, renfermant un rapport qu’il a fait au nom d’une commission chargée par la ville de Beaune de revoir les bases qui doivent servir à assurer la taxe du pain. v • r -a
- - Objets présentés. M. Lulz, rue Mauconseil, 33, présente une machine pour canneler les outils employés dans le corroyage des cuirs, et connus sous le nom de marguerites et de paumelles. Il signale les conditions que cette machine doit remplir pour creuser les cannelures et fait apprécier les qualités des outils dont il s’agit, en citant les attestations que lui ont délivrées MM. Ogerau, Fauler frères, Nyss, Baudouin, Gonthier, etc.
- M. Meyer, place de la Bourse , 10 , soumet au jugement de la Société une nouvelle encre indélébile dont il fait connaître les avantages et les diverses applications. - •
- M. Finker, rue de l’Echiquier, 6, présente 1° une mixture dite argyride , préservatrice du tain des glaces contre l’humidité, en empêchant que l’étamage ne se pique et ne se tache ; 2° une traverse préservatrice mobile en zinc ou toute autre matière, servant à détruire les effets de la condensation intérieure.
- * M. Mathieu, à la Grande-Villette, près Paris, en adressant une notice imprimée sur l’utilité et l’emploi de la chaux hydraulique de Saint-Quentin , exprime le désir que la Société en veuille bien faire constater les qualités.
- M. Mansonnier, rue du Grand-Prieuré, 10, présente un nouveau système d’enveloppes de lettres qu’il regarde comme complètement indécachetables ;
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- M. Robin, me Saint-Victor, 163, un échantillon d’encaustique.
- Les ouvrages suivants sont déposés sur le bureau :
- 1° Mémoires et compte rendu des travaux de la Société centrale des ingénieurs civils, fondée le 4 mars 1848, cahiers d’octobre, novembre et décembre 1848;
- 2° Précis analytique des travaux de la Société des sciences, belles-lettres et arts de Rouen, pendant l’année 1848;
- 3° Le Technologiste, avril 1849;
- 4° Annales des chemins vicinaux, 5e année, n° 1, janvier 1849;
- 5° Revue générale de l’architecture et des travaux publics, sous la direction de M. César Daly, 8e volume, n° 1;
- 6° Le Moniteur industriel des 15, 18, 22, 25 et 29 mars, 1, 5 et 8 avril ;
- 7° La Belgique industrielle des mômes dates ;
- 8° La richesse du cultivateur et de Vinstituteur primaire, 3e tirage ;
- 9° Simples notions sur l’agriculture, le jardinage et la plantation, ouvrage destiné à servir de livre de lecture courante dans les écoles primaires, par M. Barrau, directeur du Moniteur général de l'instruction primaire ;
- 10° Précis élémentaire de chimie agricole, par M. Sace, professeur à la faculté des sciences de Neuchâtel ( Suisse ) ;
- 11° Extrait des séances de la Société d’agriculture et de commerce de Caen, année 1848 ;
- 12° Journal des économistes, 8e année, n° 4.
- M. le président appelle l’attention du comité d’agriculture sur les ouvrages qui le concernent, et, après un aperçu sur l’intérêt qui doit s’attacher à ces ouvrages, il signale comme digne d’attention celui intitulé Richesse du cultivateur, sous le rapport de la méthode adoptée par son auteur, et qui le rend propre à introduire dans les écoles primaires la connaissance de l’agriculture.
- Rapports des comités. Au nom du comité des arts mécaniques, M. Saulnier lit un rapport sur les titres de M. Benoit proposé comme membre adjoint de ce comité.
- Au nom du comité des arts chimiques, M. Bussy lit un rapport sur un mémoire de M. Lecanu, ayant pour objet les moyens de reconnaître certaines falsifications des farines.
- Les nouvelles recherches de M. Lecanu ont apporté un perfectionnement notable dans les moyens d’isoler la fécule de pommes de terre mélangée à la farine de blé ; il a fait connaître le parti que l’on peut tirer de l’emploi de l’acide chlorhydrique étendu d’eau dans les farines ; il est parvenu également à isoler et à déterminer, d’après leurs caractères d’organisation, les graines de fécule de légumineuses dont la présence jusqu’ici ne pouvait être signalée que par des moyens indirects, comme la présence des légumineuses, celle de tissus cellulaires ou des phénomènes de coloration qui donnent trop souvent prise à l’incertitude.
- D’après ces considérations, le comité propose d’insérer le rapport dans le Bulletin, accompagné d’un extrait du mémoire de M. Lecanu. ( Approuvé. )
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- PROCÈS-VERBAUX.
- 187
- Séance du 25 avril 1849.
- Correspondance. M. Miret-Fournaise, à Craonne (Aisne), adresse un échantillon de vin fait d’après la méthode sur laquelle il a appelé l’attention de la Société.
- Mme Ve Thierry, à Lille, signale plusieurs travaux de feu son mari, qui seraient de nature à procurer la solution des problèmes proposés par la Société, tels que ceux pour la découverte d’un moyen saccharimétrique et pour la panification de la pomme de terre ; elle fait aussi mention d’un procédé pour améliorer la qualité des vins des environs de Paris. r v i
- M. Marcella, ancien conseiller et membre de plusieurs sociétés savantes, après avoir exposé le mode suivi par quelques auteurs dans la composition de dictionnaires étymologiques , fait connaître les motifs qui l’ont engagé à publier un dictionnaire de ce genre plus complet et plus exact. Cet ouvrage pouvant être utile aux savants et aux industriels, pour lesquels il a ajouté une petite grammaire familiarisant avec la lecture et les formes du grec ancien, il prie la Société de vouloir bien le faire examiner. < Objets présentés. MM. L. Chevalier et fils, quai de l’Horloge-du-Palais, 65, présentent un nouveau genre de microscope adopté par le bureau de garantie de Paris pour la vérification des marques sur toute espèce de bijoux, quelles que soient leurs formes.
- M. Delcourt, rue des Amandiers, 99, adresse la description et les dessins de plusieurs mécanismes qu’il annonce avoir imaginés, tels qu’un mécanisme pour faire marcher deux roues motrices par le tirage de deux poids, une pompe à air et un méridien dont les pièces sont mobiles. ; ;
- M. Clabbeck, rue de Richelieu, 9, demande à soumettre à la Société un pied en bois contenant trois parties, savoir, le pied naturel, l’anatomie du pied et l’ostéologie du pied. : - ' - ' : i
- • M. Villeaus, rue de l’Arbre-Sec, 33, présente des chaussures dont le talon est mobile et que l’on tourne à volonté ; il assure que par ce moyen la semelle s’usant uniformément fait un bien plus long usage. • ^ j ; ^
- M. Fumet, rue du Helder, 25, présente une glacière artificielle. ; - :
- ; Les ouvrages suivants sont déposés sur le bureau : L d -
- 1° Guide des architectes, vérificateurs, entrepreneurs, et de toutes les personnes qui font bâtir, par M. Lejaste; .5
- 2° Bulletin de la Société industrielle d’Angers, 19e année;
- 3° Le Moniteur industriel des 12, 15, 19 et 22 avril 1849; > -
- 4° La Belgique industrielle portant les mêmes dates; -r ;!
- 5° Becueil agronomique, industriel et scientifique, publié par la Société d’agriculture de la Haute-Saône, t. Y, n° 5, d’avril 1847 à janvier 1848;
- 6° Bulletin de la Société pour l’instruction élémentaire, 3e série, janvier et février 1849;
- 7° Annales de la Société centrale d'horticulture, mars 1849;
- 8° Traité d’agriculture, de défrichement, de reboisement et de dessèchement des marais, à l’usage des écoles communales, par M. Marcel d’Orgebray ;
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- PROCÈS-VERBAUX.
- 9° Annales de /’agriculture française, avril. 1849;
- 10° Tableau synoptique des principaux procédés d'injection des bois pratiqués depuis 1735 jusqu'en 1846, par M. Renard Périn.
- M. Péligot, l’un des secrétaires, rappelle que, dans une précédente séance du conseil, il a réclamé, pour la verrerie de Saint-Louis, la priorité de la fabrication du cristal en France; il donne connaissance des documents que lui a remis M. Marcus, directeur de cet établissement.
- M. le président adresse à M. Péligot les remercîments du conseil pour cette communication , qui est renvoyée à la commission du Bulletin.
- Rapports des comités. Au nom du comité d’agriculture, M. Huzard lit un rapport sur les sangsues mécaniques de M. Alexandre.
- Le comité propose de remercier l’auteur de sa communication, et de publier le rapport dans le Bulletin, avec la description et la figure des sangsues mécaniques. ( Approuvé. )
- Au nom du comité des arts mécaniques, M. Le Chalelier lit un rapport sur le mar-réographe de M. Chazallon, construit par M. Wagner neveu.
- Le comité propose de remercier M. Wagner de son intéressante communication et de faire insérer dans le Bulletin le rapport et la description avec planches de l’appareil dont il s’agit.
- M. Th. Olivier fait observer que, dans l’historique du marréographe, les dates ont été omises; il demande que cette omission soit réparée ; il sera fait droit à cette demande.
- Les conclusions du rapport sont approuvées.
- Il est donné lecture, pour M. Gourlier, d’un rapport, au nom du comité des arts économiques, sur la scie à pierre tendre et sur le planipierre de M. Serrin.
- Le conseil ajourne à une autre séance la délibération à ouvrir sur ce rapport.
- Communications. M. Rouget de Liste dépose cinq exemplaires d’une brochure intitulée , Opinions et témoignages sur l’emploi et l’efficacité de l’eau inodore de MM. Ra-phanel et Ledoyen, pour désinfecter les matières et exhalaisons fétides, principalement les matières fécales et les urines qu’on peut employer immédiatement comme engrais.
- M. Benoit présente, de la part de M. Sisco, des chaînes composées de maillons formés par l’enroulement d’un ruban de fer sur lui-même.
- M. Seguier fait observer qu’il a été fait, l’année dernière, à la Société, un rapport sur des chaînes analogues présentées par M. Guion, et destinées à l’attelage des waggons des chemins de fer (1).
- Dans cette séance, M. Benoit a été nommé membre adjoint du comité des arts mécaniques.
- (i) Voy. Bulletin de la Société, année 1848, p. 673.
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- LISTE
- des membres titulaires, des adjoints et des membres honoraires composant le conseil d’administration de la Société d'encouragement.
- Année 1849.
- « • BUREAU.
- Uî <5 MM. -W fi « C— §
- « S rs es Président. ’-S 3
- 1829 Ddmas ( C. ^), membre de l’Académie 1816
- des sciences, du conseil de l’université,
- professeur à la faculté de médecine , doyen de la faculté des sciences, rue de Sorbonne, 11.
- Vice-présidents.
- i833 A. Seguier ( ^ ), avocat à la cour d’appel, membre de l’Académie des sciences, de la Société nationale et centrale d’agriculture et du comité consultatif
- des arts et manufactures , rue Garan- CO 0
- cière, i3.
- ï82q Darblay ( ^ ), membre de la Société nationale et centrale d’agriculture , rue
- de Lille, 82. Secrétaire. CO 0 w
- 1845 Charles Düpin (G. 0. , membre de
- l’Académie des sciences, professeur au Conservatoire des arts et métiers, rue 1817
- du Bac, 26. Secrétaires-adjoints.
- ï839 Combes (0. ^ ), de l’Académie des
- sciences, inspecteur général des mines, professeur à l’école des mines, rue du Regard, 3. CO -P» O
- i836 Péligot (E.) (^), professeur au Conser-
- vatoire des arts et métiers et à l’école
- centrale des arts et manufactures , es- CO 0 w
- sayeur à la Monnaie, quai Conti, 11. Trésorier.
- i8a5 Agasse ( ^ ), notaire honoraire , rue du
- Bac, 86. CO
- MM.
- Censeurs.
- Héricart de Thury ( O. ), membre de l’Académie de sciences et de la Société nationale et centrale d’agriculture, ancien inspecteur général des mines, quai d’Orsay, 3.
- Jomard ( O. ^), membre de l’Institut de France, conservateur-administrateur de la bibliothèque nationale, rue Neuve-des-Petits-Champs, 12.
- Président honoraire.
- Thénard ( G. O. ^ ), membre de l’Académie des sciences, chancelier de l’université, place Saint-Sulpice, 6.
- Vice-présidents honoraires.
- de Lasteyrie ( ^ ), membre de la Société nationale et centrale d’agriculture, rue de Grenelle-Saint-Germain, 5g.
- Francoeür ( ^ ), membre de l’Académie des sciences et de la Société nationale et centrale d’agriculture, professeur honoraire à là faculté des sciences, rue de l’Université, 10.
- de Gasparin (G. O. ^ ), membre de l’Académie des sciences et de la Société nationale et centrale d’agriculture, rue de Courcelles, 29.
- Secrétaires honoraires.
- Cl. Anth. Costaz, ancien chef de la division des arts et manufactures au ministère de l’intérieur, rue des Trois-Frères, 7.
- Jomard (O. ^ ), membre de l’Institut de
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- 490 membres du conseil d’administration.
- -f ~
- C O a S S J> g
- H3 « MM. S 3
- France, conservateur-administrateur de la bibliothèque nationale, rue Neuve-des-Pedts-Champs, 12. l847
- COMMISSION DES FONDS. 1840
- 1823 Michelin ( Hardouin ) ( ^ ), conseiller
- référendaire à la cour des comptes , rue Saint-Guillaume, 20, faubourg Saint-Germain. 1847
- 1827 de Mirepoix ( 4^ ) , rue de la Planche ,
- 1882 11' de Montmorency (Raoul) (^-), rue Saint- 1829
- .835 1842 Dominique-Saint-Germain, 111. de Perrgciiel, quai Voltaire, i5. Baudon de Mon y, conseiller référendaire 1831
- à la cour des comptes, rue cl’Anjou-Saint-Honoré, 62.
- 1843 Valois ( ^ ), banquier, rue Joubert, 3 1.
- i845 Mallet (Alphonse), banquier, rue de la 1845
- Cliaussée-d’Antin, i3.
- 00 CO Vauvilliers (0. ^ ), ancien conseiller
- d’État, rue de la Ferme, 34 bis. 1824
- ax 00 Ladoocette, ancien sous-préfet, rue St.-
- Lazare, 7. COMITÉ DES ARTS MÉCANIQUES.
- 1823 Mallet ( Ch. ) (0. ^), inspecteur général
- honoraire des ponts et chaussées, rue de Verneuil, 3^. 1827
- 1829 de Lambel (C. ^)), maréchal de camp du
- génie en retraite, rue St.-Doininique-Saint-Germain, 37.
- i83i Amédée Durand (^), ingénieur-mécani-
- cien, rue de l’Abbaye-S.-Germain, 10.
- i83i Saulnier ( Jacq.-Franç.) (^ ), ingénieur- i83o
- mécanicien de la Monnaie, membre du conseil général des manufactures, rue de Tournon, 3i. 1831
- 0 •^r CO Calla (0), ingénieur-mécanicien, mem-
- bre du conseil général des manufactures, rue du Faubourg-Poissonnière,
- 100.
- 1846 Féray (Ernest) (0. ^), manufacturier, 1840
- membre du conseil général des manufactures, à Essonne (Seine-et-Oise)i
- MM. . .
- Baude ( ^ ), ingénieur en chef des ponts et chaussées, x’ue Nationale-Saint-Ho-noré, i 3.
- Le Chatelier ( ;^), ingénieur des mines, l’un des secrétaires delà commission des chemins de fer, rue de Vaugirard- 58.
- Alcan, ingénieur civil, professeur à l’école centrale des arts et manufactures, rue Bergère, 7 bis.
- Adjoint.
- Benoit ( ^ ), ingénieur civil, rue de Grenelle-Saint-Germain, 34-Membres honoraires.
- Olivier ( Théod. ) (O. , professeur au
- Conservatoire des arts et métiers et à l’école centrale des arts et manufactures , rue de l’Observance, 2.
- Kerris ( # ), ingénieur de la marine , à Toulon (Var).
- COMITÉ DES ARTS CHIMIQUES.
- Gaultier de Claubry ( ^ ), professeur à l’école de pharmacie, membre de l’Académie nationale de médecine et du conseil de salubrité, rue des Fossés-Saint-Victor, 45.
- Payen (O. %), membre de l’Académie des sciences, secrétaire perpétuel de la Société nationale et centrale d’agriculture , professeur au Conservatoire des arts et métiers et à l’école centrale des arts et manufactures, rue Saint-Mar-tin, 208.
- Bussy ( ^ ), membre de l’Académie de médecine et du conseil de salubrité, directeur à l’école de pharmacie, rue de F Arbalète, i3.
- Chevallier (^), membre de l’Académie de médecine et du conseil de salubrité, professeur à l’école de.pharmacie, quai Saint-Michel, 25.
- Frémy ( ^ ), professeur de chimie à l’école polytechnique , rue de Rivoli, 22 bis.
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- m
- MEMBRES DU CONSEIL D’ADMINISTRATION.
- •ÎS
- Année de Ventt au eonse: MM. 'S s 1
- 1846 Ebelmen ( ^ ), ingénieur des mines, di- 1828
- recteur de la manufacture nationale de porcelaine de Sèvres , rue d’Enfer, 34- . : . 1832
- .1844 Balard (^|), membre de l’Académie des
- sciences, professeur de chimie à la faculté des sciences et à l’école normale, 1840
- rue d’Enfer, 4- 1840
- cc Cahours (^), répétiteur de chimie à
- l’école polytechnique, rue d’Orléans, au Marais, g.
- 1847 Leblanc , ingénieur civil des mines, ré- 1840
- pétiteur de chimie à l’école polytechnique, rue Madame, ^1. - 1847
- . Adjoints.
- 1847 Boullay (0. , membre de l’Académie
- de médecine, rue du Helcler, 6.
- l823 Magendie ( 0. ^ ), membre de l’Acadé- 1847
- mie des sciences, professeur au collège de France, rue d’Anjou - Saint-Honoré, 6.
- 1827 Thénard ( Paul ) ( ^ ), préparateur de 1804
- chimie au collège de France, place Saint-Sulpice, 6.
- 1818
- 1825 Levol , essayeur à la Monnaie, quai
- Conti, 11. 1823
- . Membre honoraire.
- l846 Bréant (0. -ifc), directeur honoraire des
- essais à la Monnaie, quai Conti, 11.
- COMITÉ DES ARTS ÉCONOMIQUES.
- 1828 Gourlier ( , inspecteur général, se- 1802
- crétaire et membre du conseil des bâtiments civils, rue des Beaux-Arts, 2.
- i832 Pouillet (0. ^ ) , membre de l’Acadé- 1802
- mie des sciences, professeur à la faculté des sciences, professeur-administrateur du Conservatoire des arts et métiers, rue Saint-Martin, 208. 1810
- 1840 Becquerel ( Ed. ), aide-naturaliste au
- muséum d’histoire naturelle, rue Geoffroy-Saint-Hilaire, 16.
- MM.
- Péclet (O. ^ ) , inspecteur général de l’université , professeur à l’école centrale des arts et manufactures, rue de la Harpe, 81.
- Herpin , docteur en médecine, rue de l’Abbaye-Saint-Germain, io.
- Dizé (^), membre de l’Académie de médecine, rue Neuve-Saint-Gilles, 6.
- Trébuchet (^), chef de bureau à la préfecture de police, membre du conseil de salubrité, rue de l’Est, i.,
- E. de Silvestre fils, ancien élève de l’école polytechnique , rue de Verneuil, 28. f ;
- Barre ( ^ ), graveur général des monnaies, quai Conti, 11.
- ; Adjoint..
- Priestley (Ch. ), professeur-répétiteur à l’école centrale des arts et manufactures, rue Pavée, 3, au Marais.
- Membres honoraires. I
- Booriat, membre de l’Académie de médecine, rue du Bac, 3g.
- Cagniard de Latour ( ), rue du Hocher, 5o. ‘ *
- Labarraque (^), membre de l’Académie de médecine et du conseil de salubrité, rue Pavée-Saint-Antoine, 4.
- COMITÉ D’AGRICULTURE.
- de Lasteyrie ( ^ ), membre de la Société nationale et centrale d’agriculture, rue de Grenelle-Saint-Germain, 5g.
- DE Silvestre ( ), membre de l’Acadé-
- mie des sciences et de la Société nationale et centrale d’agr.culture, rue Saint-Benoît, 23.
- Vilmorin aîné (^), pépiniériste, membre de l’Académie des sciences et de la Société nationale et centrale d’agriculture,
- îue St.-Guillaume-St.-Germain, 11.
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- MEMBRES DU CONSEIL D’ADMINISTRATION.
- «-J § < v = 5 MM. • a | g£§ *"d C3
- 1828 Huzard ( ^ ) , membre de la Société nationale et centrale d’agriculture , et de l’Académie de médecine et du con-
- seil de salubrité, rue de l’Éperon, 5. 1826
- 1829 Darblay (^), membre de la Société nationale et centrale d’agriculture , rue
- de Lille, 82. 1827
- 1843 Philippar ( Fr. H. ), membre de la Société nationale et centrale d’agricul-
- ture, directeur du jardin des plantes de Versailles, professeur à l’institution nationale agronomique de Grignon , à Versailles (Seine-et-Oise ), et à Paris, 1840
- rue de Richelieu, 7f\. 1841
- 00 Moll {%), membre de la Société nationale et centrale d’agriculture, proies-
- seur au Conservatoire des arts et métiers, rue d’Enfer, 55. 1843
- 184c Brongniart ( Adolphe ) ( 0 ^ ), membre de l’Académie des sciences , vice- 1844
- secrétaire de la Société nationale et centrale d’agriculture , professeur au 1846
- muséum d’histoire naturelle, rue Cuvier, 35. 1846
- 1849 Vilmorin (Louis), membre de la Société 9*8*
- nationale et centrale d’agriculture, quai de la Mégisserie, 28.
- Membre honoraire. 1818
- 0 00 de Gasparin (G. 0. ^ ) , membre de
- l’Académie des sciences et de la Société nationale et centrale d’agriculture, rue 1823
- de Courcelles, 29. «83o
- 1831
- MM.
- COMITÉ DE COMMERCE.
- Bottin (^), membre de la Société nationale et centrale d’agriculture,rue Jean-Jacques-Rousseau, 20.
- Busche ( ^ ), ancien préfet, membre de la Société nationale et centrale d’agriculture, rue des Saints-Pères, 5.
- Delambre ( ^ ), chef de la division des arts et manufactures au ministère du commerce et de l’agriculture, rue du Bac, 83.
- DE Colmont (0. ^), ancien inspecteur général des finances, rue Saint-Dominique, 182, au Gros-Caillou.
- Gautier (O. ^), sous-gouverneur de la banque de France, rue de la Vrillière, 3.
- Gaulthier de Rumilly (^)), conseiller d’Etat, rue du Iloussaye, 3.
- Biétry (^)), manufacturier, rue de Richelieu , 102.
- Chapelle ( ^ ), ingénieur-mécanicien , rue du Chemin-Vert, 3.
- Delessert (Benjamin ), rue Montmartre,
- 176.
- Membres honoraires.
- Bérard(0. <%), conseiller d’État, receveur général du département du Cher.
- Delessert (François) ( O. ), banquier, rue Montmartre, 176.
- Vincens (Émile) (O. $$ ), conseiller d’État, rue Thiroux, 8.
- Legentil( Ch ) (O. rue de Paradis -Poissonnière, 49-
- Imprimerie de MwC Ve BOUCHARD-HUZARD, rue de l’Éperon,'. 0
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- QMMJMIÏIÉK AIËE. (N° DXXXIX. ) mai 1849.
- BULLETIN
- DE LA
- SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- ARTS MÉCANIQUES. — chemins de fer.
- Rapport fait par M. Le Chatelier, au nom du comité des arts mécaniques, sur les communications de M. Burle, relativement aux causes du déraillement sur les chemins de fer et aux dispositions propres à prévenir les accidents de cette nature.
- M. Burle , vice-consul du saint-siège, à Toulon, a signalé, dans diverses notes qu’il a adressées à la Société, la nécessité qu’il y aurait, dans son opinion, d’augmenter la saillie des mentonnets ou boudins des roues de machines et de waggons pour empêcher ces véhicules de sortir de la voie sous l’action d’une cause perturbatrice du mouvement, et, en outre , à faire un usage général de contre-rails pour augmenter encore la sécurité.
- Bien que l’auteur de ces notes ne propose aucune disposition spéciale et qui ne soit déjà bien connue, l’importance de la question exige que la Société en fasse un examen tout particulier ; en pareille matière, on aurait tort de s’abstenir, et il y a tout intérêt à provoquer la discussion et la production d’opinions et de renseignements qui ne peuvent qu’éclairer un point encore douteux dans l’art des chemins de fer. C’est à ce point de vue que j’ai l’honneur de soumettre au conseil le présent rapport ; je crois que mes conclusions sont l’expression des résultats consacrés jusqu’ici par l’expérience ; si de nouvelles communications faites à la Société démontrent qu’elles doivent être modifiées, nous aurons à nous féliciter d’avoir jeté quelque lumière sur une question encore obscure.
- Les rails, tels qu’on les établit maintenant, sont de forme légèrement bom-Quarante-huitième année. Mai 1849. 13
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- ARTS MECANIQUES.
- bée ; leurs bords sont arrondis, et ils sont posés avec une inclinaison transversale d’un vingtième ; les bandages de roues présentent la forme d’un tronc de cône dont les arêtes ont sur l’axe une inclinaison d’un vingtième ; ils sont munis, du côté intérieur à la voie, d’une saillie qui se raccorde avec la jante par un congé très-prononcé, et qui se termine sur la tranche par une surface arrondie. Un intervalle de 1 centimètre à 1 centimètre et demi est ménagé entre le bord du rail et le mentonnet ou boudin de la roue.
- Cet ensemble de dispositions a pour objet de maintenir les véhicules entre les rails et de prévenir les écarts qui pourraient être le résultat de la courbure de la voie, des inégalités de mouvement de la machine, des inégalités de pose des traverses sur le sol, et, en général, de toute cause accidentelle ; il a encore pour objet de faciliter le passage dans les courbes lorsque le rayon ne descend pas au-dessous de certaines limites, en permettant aux véhicules de se placer momentanément sur des diamètres inégaux, proportionnels aux longueurs à parcourir sur chaque rail; il est enfin destiné à combattre la tendance au mouvement de balancement latéral, caractérisé par le nom de mouvement de lacet, qui peut résulter de certaines formes de rails, d’inégalités clans la pose de la voie, de défauts de montage dans les trains des véhicules, et des propriétés mécaniques des moteurs, résultant des dispositions adoptées pour l’application de la force motrice et des résistances et de la distribution plus ou moins symétrique des masses mises en mouvement.
- Cet ensemble n’est pas parfait ; on peut en faire varier les différentes parties; mais la liaison qui existe entre elles pose des limites aux modifications que chacun peut y apporter suivant ses idées ou son expérience. Les rails diffèrent de poids ou de forme, mais le profil du champignon et la hauteur de sa tige ne présentent que des différences peu importantes ; il en est de même des bandages dont le profil se compose invariablement d’une partie droite et inclinée à l’horizon, raccordée par un quart de cercle avec la saillie, laquelle se termine par un demi-cercle qui se rattache à la joue intérieure nécessairement verticale.
- C’est à cette saillie , à son peu de hauteur, que se rapportent, en premier lieu, les observations de Vf. Burk; il trouve qu’une hauteur de 3 centimètres n’est pas suffisante, et c’est à cela qu’il attribue la cause de plusieurs accidents très-graves, notamment de l’accident du 8 mai 184| sur le chemin de fer de Versailles ( rive gauche ), de l’accident de Fampoux sur le chemin du Nord, et d’un accident arrivé le 11 octobre dernier, près cle Valenciennes, sur ce dernier chemin.
- La saillie dn boudin n’est pas la même sur toutes les lignes ; elle varie de 3 à 4 centimètres; on adopte généralement 3cent-,5. La saillie (Je 4 centiçaè-
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- CHEMINS DE FER.
- 195
- très, qui s’accroît encore de 7 à 8 millimètres par l’usure des roues, jusqu’au moment où on les remet sur le tour, paraît être une limite extrême; on pourrait difficilement adopter une saillie plus grande sans apporter de graves modifications à la voie, sans augmenter la hauteur des rails, et, par suite, leur poids et celui des coussinets ; il faudrait, en outre, pour conserver aux boudins un profil convenable, augmenter leur épaisseur, et, par suite, augmenter dans les passages à niveau et dans les changements de voie l’écartement des rails et des contre-rails. Le cintrage des bandages de roues deviendrait plus difficile, et la solidité des boudins pourrait, par suite, se trouver altérée ; les boudins pourraient brouter sur les rails dans les courbes de petit rayon, etc.
- Il y a donc des motifs assez nombreux, plus ou moins importants, qui s’opposent à l’augmentation indéfinie de la saillie des mentonnets de roues. Au contraire, l’expérience n’a pas démontré jusqu’à présent que des accidents aient été occasionnés par l’insuffisance de cette saillie ; le chemin de fer d’Orléans et beaucoup d’autres chemins construits depuis longues années ont des saillies de 3 centimètres, et jamais on n’y a cité d’accidents qui pussent être attribués à cette cause. Parmi les accidents que M. Burle a rappelés, les deux plus graves sont dus à des causes tout à fait différentes, et une plus grande hauteur de mentonnet ne les aurait pas empêchés. La cause de l’accident de Valenciennes n’a pas pu être constatée, parce qu’en pareil cas la voie et le matériel sont brisés , et il devient souvent impossible de démêler les causes des effets; mais ce qü’il y a de certain, c’est que la machine et le tender, en se précipitant au pied d’un talus, ont laissé les waggons sur la voie , et que les voyageurs n’ont éprouvé aucun accident sérieux. En dehors des accidents occasionnés par des collisions, par des ruptures de rails et de coussinets, par des ruptures d’essieux, ou par des obstacles posés sur la voie, les seules causes de déraillement spontané dont on ait à se préoccuper sont la circulation à grande vitesse dans les courbes de petit rayon, et le mouvement de lacet des machines. On prévient complètement le premier danger en relevant le rail extérieur pour contre-balancer l’effet de la force centrifuge. La seconde cause de déraillement réside particulièrement dans les machines ; on s’occupe activement de la neutraliser, soit en modifiant le système de construction de certains modèles qui ne comportent pas la circulation à des vitesses très-grandes, soit en y appliquant des dispositions simples et efficaces. Mais, dans ma conviction ; une augmentation de 15 à 20 millimètres dans la saillie du boudin, augmentation qu’il serait difficile d’atteindre sur les chemins existants, qu’on n’a sans doute pas l’intention de refaire, n’ajouterait rien à la sécurité et ne serait pas de nature à empêcher les déraillements qui, dans quelques cas, ont lieu spontanément ou, plus exactement, sans cause apparente.
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- ARTS MÉCANIQUES.
- Je pense donc que s’il peut y avoir quelque intérêt, pour les chemins de fer dont la voie et le matériel sont encore à construire , à adopter pour la saillie des boudins les limites extrêmes de 3 centim. 5 et de A centim., auxquelles on s’est arrêté jusqu’à présent, il n’y a aucun motif sérieux pour modifier ce qui existe sur une partie des chemins de fer actuellement en exploitation.
- On ne saurait admettre l’opinion professée par M. Burle pour les contre-rails, qu’il propose de disposer dans toute l’étendue des lignes de chemins de fer. Ce système consiste à faire rouler les roues dans des ornières creuses, tandis que le procédé actuel consiste, si l’on peut s’exprimer ainsi, à les faire rouler sur des ornières saillantes. En supposant qu’un seul contre-rail fût insuffisant, il faudrait en placer un de chaque côté de la voie ; ce serait déjà augmenter de près de 50 pour 100 la dépense nécessaire pour la pose de la voie de fer, qui s’élève environ à 150 ou 200,000 fr. par kilomètre, car il faudrait employer à cet usage des barres de fer au moins aussi solides et aussi solidement assujetties que les rails actuels. Une dépense pareille serait à elle seule un motif pour faire reculer devant un procédé semblable; car, si la sécurité exige que l’on prenne toutes les précautions que la prudence peut suggérer, il y a des limites de dépense auxquelles on doit s’arrêter. Si l’on entrait dans cette voie, on n’aurait rien à objecter aux personnes qui proposeraient, dans l’intérêt de la sûreté publique, d’augmenter la dépense de temps. En réduisant la vitesse des parcours, en sacrifiant le temps des voyageurs, qui n’a pas un grand prix en France, on ferait plus pour prévenir quelques-uns des rares accidents qui frappent l’imagination lorsqu’ils arrivent, quoiqu’ils se réduisent à des chances infiniment petites sur la somme totale de la circulation, qu’en garnissant de contre-rails tous les chemins établis et à établir. J’insiste sur cette considération, parce que beaucoup de personnes, animées d’intentions très-louables, mais placées à un faux point de vue, font abstraction des énormes sacrifices que le pays s’impose sous diverses formes pour la construction de nouvelles voies de communication, qui sont la source d’avantages incalculables, tout en donnant aux personnes qui en profitent des garanties de sécurité plus grandes que les moyens de transport anciens, routes et navigation à vapeur.
- En traitant la question au fond, on ne saurait admettre le principe des contre-rails : ils facilitent les tentatives de la malveillance, qui sont plus fréquentes qu’on ne le suppose, mais qui ne fixent pas l’attention, parce qu’elles sont généralement sans conséquence ; ils rendent l’entretien et surtout la surveillance de la voie plus difficiles. Dans beaucoup de cas, par exemple, lorsqu’un objet chargé sur un train ou une pièce du matériel brisée tombe sur la voie, ils pourraient occasionner des accidents très-graves ; leur inter-
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- RESSORTS.
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- vcntion, qui serait propre, quelquefois, à atténuer les effets d’un accident, pourrait, dans d’autres circonstances, les aggraver, en faisant obstacle au libre parcours, sur le sol du chemin, des machines ou des waggons en partie brisés ou avariés par une cause quelconque, en créant un obstacle rigide là où il faudrait, au contraire, une grande liberté de mouvement nécessaire pour amortir la force vive dont le convoi est animé. Dans tous les cas, les contre-rails n’empêcheront jamais les accidents les plus fréquents et les plus dangereux, ceux qui résultent de collisions.
- On ne doit pas seulement repousser l’application des contre-rails en général et sur toute l’étendue des lignes ; il conviendrait de les supprimer dans beaucoup de cas spéciaux, où on en a placé, comme le dit fort bien M. Burle, par routine et sans savoir ce que l’on faisait. Au même point de vue, il pourrait y avoir amélioration dans les conditions de la sécurité, si l’on arrivait à adopter un système de changement de voie et de passage à niveau, qui dispensât de mettre des contre-rails, et qui laissât toute liberté à la circulation des véhicules, même en cas de déraillement ; il ne serait pas difficile de trouver des exemples dans lesquels l’influence de ces contre-rails a été funeste.
- Le comité des arts mécaniques, après avoir entendu la lecture du rapport qui précède , en a adopté les conclusions et a l’honneur de proposer au conseil de décider son insertion dans le Bulletin.
- Signé Le Çiutklier , rapporteur.
- Approuvé en séance, le 7 mars 1849.
- ressorts.
- Description des ressorts de choc et des ressorts de traction en caoutchouc vulcanisé pour locomotives, tenders et waggons de chemins de fer; par M. Debergue.
- En publiant, p. 49 du Bulletin de février dernier, un rapport de M. Le Chatelier sur les ressorts en caoutchouc vulcanisé de M. Debergue, nous avons pris l’engagement de donner la description et la gravure de ceux de ces ressorts qui sont employés sur les chemins de fer; nous remplissons aujourd’hui cette promesse.
- La fig. 1, pl. 1096, représente une section longitudinale et verticale, et la fig. 2 une section transversale, sur la ligne A B, d’un ressort de choc pour Avaggon à marchandises.
- Fig. 3. Section longitudinale, et, fig. 4, section transversale, sur la ligne C D, de ressorts de choc pour tender-arrière.
- Fig. 5. Section verticale, et, fig. 6, section transversale, sur la ligne EF, d’un ressort de choc pour tender-avant.
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- ARTS MÉCANIQUES.
- Fig. 7. Section verticale, et, fig. 8, section transversale, sur la ligne G H, d’un ressort de choc pour voitures.
- • Fig. 9. Section verticale, et, fig. 10, section transversale, sur la ligne I K, d’un ressort de choc pour locomotives.
- Fig. 11 et 12. Autre ressort de choc pour waggon. ,
- Fig. 13 et IL. Autre ressort de choc pour locomotive.
- Fig. 15. Section d’un ressort de traction mobile pour tender. '
- Fig. 16. Section d’un ressort de traction mobile pour waggon.
- Fig. 17. Vue extérieure d’un ressort de traction rigide.
- Fig. 18. Section verticale du même ressort.
- Les mêmes lettres indiquent les mêmes objets dans toutes les figures.
- . a, boîte ou cylindre en fer renfermant les rondelles en caoutchouc vulcanisé bj enfilées sur un arbre c, et séparées entre elles par des plaques métalliques d.
- e, embase de cette boîte solidement vissée au cadre de la locomotive ou du waggon.
- f, cylindre rentrant dans la boîte a, comme un tube de lunette : il est réuni à cette boîte par l’axe c.
- g, tampon de choc solidement fixé sur le bout du cylindre : il est couvert en cuir et bourré d’étoupe.
- h h, crochets d’attelage ; i, bâfre de traction rigide.
- On conçoit que, lorsque la locomotive ou les waggons éprouvent de la résistance , le cylindre f rentre dans la boîte et comprime les rondelles en caoutchouc qui, par leur élasticité, amortissent le choc. ( D. )
- MOULINS.
- Description des nouvelles ailes de moulins à vent; par M. Berton, à la Chapelle-Saint-Denis.
- Dans un rapport inséré au Bulletin de mars dernier, p. 99 , M. Saulnier a rendu compte au conseil de l’examen, fait par le comité des arts mécaniques, d’un nouveau système d’ailes de moulin à vent imaginé par M. Berton. Le comité a conclu à la publication, dans le Bulletin, de la description et du dessin de ce système.
- On se rappelle que l’auteur remplace les toiles qui garnissent les volées des moulins à vent par des planchettes superposées qui se manœuvrent avec une grande facilité.
- La fig. 1, pl. 1097, représente les ailes de moulin déployées, dont l’une dans toute sa longueur.
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- . MOULINS. 199
- Fig. 2. Section verticale, sur la ligne À B, fig. 1, des ailes.
- Fig. 3. Vue de face des ailes reployées sur leurs volées.
- Fig. 4. Portion de la volée et des ailes vue de profil, montrant la disposition des traverses.
- Fig. 5. Mécanisme faisant agir les ailes vu de face. !
- Fig. 6. Arbre moteur muni du mécanisme.
- Fig. 7. Croisillon au moyen duquel on fait fonctionner les ailes.
- Fig. 8. Portion d une des planchettes, dessinée sur une plus grande échelle.
- Fig. 9. Traverse vue de face et de profil.
- Les mêmes lettres indiquent les mêmes objets dans toutes les figures.
- a a, volées (ou rayons) des ailes montées sur l’arbre moteur b. c, planchettes en bois de sapin réunies aux traverses par des brides d, qui les maintiennent et les empêchent de gauchir par les alternatives de sécheresse ou ' d’humidité, e, fig. 9, traverses placées derrière les planchettes et portant des boulons f qui leur servent d’axe ; ces boulons tournent dans des boîtes adaptées à des tasseaux qui sont cloués et boulonnés sur les pièces de bois g.
- h, tringle fixée sur le petit bout de l’arbre b et passant sous le collet i : elle porte un pignon k engrenant dans une roue l placée au milieu de la tête de l’arbre ; sur l’axe de cette roue est monté un autre pignon m3 fig. 5 et 6, qui mène les quatre crémaillères n n. Leur engrenage est maintenu par trois fiches emmanchées dans la tête de l’arbre ; à ces fiches s’adapte une plaque o qui consolide le tout.
- Le pignon p, fixé à l’autre bout de la tringle h3 est mené par une couronne dentée q, qui est libre sur le petit collet de l’arbre ; sur cette couronne est fixé un croisillon muni de poignées que l’ouvrier saisit pour le faire tourner afin de garnir ou dégarnir les ailes.
- s, équerres fixées, d’une part, aux crémaillères n, et, de F autres aux traverses e, par l’intermédiaire des barres t qui leur sont adaptées, u, arcs-boutants attachés, d’un bout, aux équerres t et articulés, de l’autre, avec les pièces v attachées aux volées.
- On conçoit que le pignon m, engrenant dans les quatre crémaillères à la fois, les fait rentrer ou sortir; ces crémaillères, en agissant sur les équerres s et sur les barres t, font basculer la traverse supérieure e sur son axe, mouvement qui est transmis aux autres traverses par l’intermédiaire des planchettes c. Il résulte de cette disposition que, lorsque les traverses sont dans la position horizontale, les planchettes mobiles par leurs brides d sur des boulons implantés dans les traverses se déploient, et que, en amenant ces mêmes traverses dans la position verticale, les planchettes s’appliquent les unes sur les autres, et les ailes se trouvent ainsi dégarnies. ( B. )
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- ARTS CHIMIQUES. — gaz d’éclairage.
- Suite de la description des appareils de fabrication du gaz d’éclairage de
- M. Pauwels (1).
- Réfrigérants. — Le gaz sortant de l’aspirateur s’échappe par le tuyau O pour passer dans les réfrigérants, composés d’une série de tubes verticaux z, dans lesquels le gaz monte ou descend alternativement. On voit ces réfrigérants pl. 1091 , et fig. 1 , %, 3 et 4, pl. 1098. Une partie de ces tuyaux est exposée à l’air libre, l’autre est enveloppée de caisses en tôle Q, remplies d’eau sans cesse renouvelée afin de mieux refroidir le gaz qui, en passant dans les tuyaux z, y dépose le goudron et les eaux ammoniacales entraînées avec le gaz. Ces tuyaux sont montés sur des caisses en fonte R, dans lesquelles le gaz est forcé de passer au moyen des tuyaux qui y plongent. Ces caisses servent de réservoir à eau pour les besoins de l’usine ; elles sont munies d’un siphon % qui laisse écouler les produits de la condensation accumulés qui se rendent de là, par un tuyau ou gargouille, dans une cuve spéciale.
- M. Pauwels a remplacé ce dernier tuyau par une rigole couverte de plaques de fonte simplement posées sur cette rigole, de sorte qu’il suffit de les lever pour nettoyer ou visiter ce conduit, ce qui se fait facilement et en très-peu de temps.
- jÉpurateurs. — Le gaz, en sortant du réfrigérant, passe dans des cuves d’épuration, groupées quatre par quatre, afin d’obtenir une épuration complète.
- La pl. 1099 représente ces cuves d’épuration. La fig. 1 est le plan des huit cuves où l’on a supposé les clefs hydrauliques coupées. La fig. % est une coupe verticale faite par le milieu de la fig. 1 ; la partie de droite de cette figure montre la clef hydraulique vue en élévation. La fig. 3 est une section verticale de cette même clef dessinée sur une plus grande échelle. Fig. 4, coupe verticale et longitudinale passant par le milieu d’une cuve d’épuration.
- Quatre cuves S sont placées, deux par deux, les unes à la suite de l’autre ; elles sont munies chacune de deux tuyaux, l’un j' pour l’arrivée du gaz, l’autre k' pour sa sortie. Ces tuyaux se réunissent à huit autres tuyaux verticaux V disposés circulairement; ils plongent, par leur extrémité inférieure, dans une cuve T ; la partie supérieure de ces mêmes tuyaux pénètre dans une autre cuve U contenant aussi des produits de la condensation. Cette cuve est recouverte par une cloche à compartiments X, qu’on voit plus distinctement fig. 3, et qui forme couvercle. Les compartiments m de cette cloche
- (0 Voyez Bulletin de mars, p. îoo.
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- GAZ D ECLAIRAGE. m
- permettent, suivant le besoin, de faire passer le gaz dans une, deux, trois ou quatre cuves successivement, avant de le laisser arriver au gazomètre , selon la position que l’on donne à cette cloche X relativement aux tuyaux verticaux /'.
- Les cuves S sont munies de claies formées d’un cadre en fer garni en osier. On étend sur ces claies , qui reposent sur des rebords et des traverses disposés à cet effet, un lit de chaux de 3 centimètres environ d’épaisseur, après avoir eu le soin de garnir de mousse le pourtour et les joints des claies. Chaque cuve contient cinq rangées de claies superposées ; ce qui donne , au total, vingt claies pour le groupe des.quatre cuves.
- La conduite générale F" amène le gaz du réfrigérant. Les soupapes Y, fig. I et 2, pl. \ 099 , permettent de faire passer le gaz dans l’un ou l’autre des groupes de cuves ou même dans les deux à la fois. Le gaz arrive au centre de l’appareil par un mouvement circulaire donné à la cloche X ; le gaz est divisé successivement et périodiquement dans les cuves ; on en laisse au moins une de disponible pour le renouvellement des matières épuratoires; il passe d’abord dans la cuve S' après avoir traversé des lits de chaux supportés par les claies; il s’échappe ensuite par le tuyau k' de cette première cuve, revient sous la cloche X, passe dans la cuve S", revient sous la clef hydraulique, passe dans la cuve S'", revient sous la clef X, et s’échappe enfin par le tuyau Y pour se rendre dans la conduite générale T, et s’emmagasiner dans le gazomètre.
- Dans les fig. \ , 5 et 6, pl. \ 099 , les flèches indiquent la direction que prend le gaz dans son parcours. Le second groupe de cuves est tout à fait semblable au premier.
- Ces cuves d’évaporation S sont fermées chacune par un couvercle ri maintenu par deux traverses o o , s’agrafant sous le rebord des cuves. Ces couvercles portent une paroi verticale p' qui plonge dans de l’eau contenue dans une rigole q disposée autour de chaque cuve, comme on le voit fig. 4. En outre, chaque cuve est munie, en son milieu, d’un tampon ou obturateur r mù par une vis s' passant dans un écrou faisant corps avec la bride t', et portant une manivelle u . On voit cet obturateur, en coupe et en plan, fig. 7 et 8 ; il a pour but de laisser dégager le gaz et rentrer l’air lorsqu’on a besoin d’ouvrir une cuve pour renouveler les matières d’épuration.
- Gazomètre. — La fig. 5, pl. 1098, représente la partie supérieure d’un gazomètre à tubes articulés, de 25 mètres de diamètre et de 12m,o0 de hauteur; il est représenté au maximum d’élévation, et les lignes en tirets et points indiquent une des positions des tubes lorsque le gazomètre descend. Cette disposition a pour effet la suppression des tuyaux traversant l’eau contenue
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- ARTS CHIMIQUES.
- dans le bassin du gazomètre, et d’éviter par là toutes les chances d’engorgement des tuyaux ordinairement engagés dans les fondations du bassin, et aussi l’emploi des pompes d’extraction pour tenir libres les tuyaux destinés au passage du gaz.
- Le gazomètre représenté pi. 1091 , contenant l’ensemble des appareils, n’a que 13 mètres de diamètre.
- Le gaz arrive dans le gazomètre Y, fig. 5, par le tuyau F. Le passage peut être fermé par la cloche x , qui est fixée à une tige armée d’une crémaillère y\ engrenant avec un pignon d" monté sur un arbre que l’on commande par une manivelle, ce qui permet d’ouvrir ou d’interdire l’introduction du gaz dans le gazomètre. Le gaz y arrive en passant du tuyau F dans celui F', et dans le tuyau F", à la base duquel il se bifurque, comme l’indique la fig. 9, représentant une coupe horizontale faite au milieu de l’articulation du tuyau F' avec celui F". La partie supérieure de ce dernier, vue fig. 8, est aussi formée de deux branches pour se réunir au tuyau F" qui est assemblé à articulation sur le gazomètre. Cette dernière articulation est vue en plan, fig. 7, et en coupe verticale, fig. 6.
- Le gazomètre reçoit, du côté opposé à celui représenté , une combinaison de tuyaux exactement semblable à celle vue fig. 5, avec une fermeture hydraulique à cloche semblable à celle qui sert à permettre ou à intercepter la sortie du gaz.
- La fig. 10 est une élévation de la partie supérieure du gazomètre portant un galet guidé dans une coulisse en fonte a" adaptée à la pièce de bois f", solidement scellée dans la maçonnerie.
- La fig. 11 est une partie inférieure du gazomètre avec un galet z\ guidé dans une coulisse a" fixée à la pièce de bois fcette figure est prise à la hauteur de la banquette qui règne tout autour du bassin, et correspond au dessus du gazomètre lorsqu’il est descendu à l’extrémité de sa course.
- La fig. 12 est une projection horizontale ou plan de l’un des huit guides répartis à distances égales autour du gazomètre.
- Légende explicative des figures des planches 1091, 1092, 1093, 1094,
- 1098 et 1099.
- Bulletin de février 184L9, p. 55, pl. 1091, fig. 1. Plan général des divers appareils composant l’établissement de la fabrication du gaz de la compagnie parisienne.
- Fig. 2. Section verticale et longitudinale des mêmes appareils.
- Pl. 1092, fig. 1. Élévation, vue de face, du four de distillation de la houille.
- Fig. 2. Coupe verticale et longitudinale du même four.
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- gaz d*éclairagë.
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- Fig. 3. Coupe verticale du bout d’une cornue en terre réfractaire garnie de sa tête de fonte. . /
- Fig. 4. Vue de face de la même. i
- Fig. 5. Élévation latérale. . : y
- Fig. 6. Plan ou vue en dessus.
- Fig. 7. Coupe verticale d’un bout de cornue dépourvue de sa tête de fonte. Fig. 8. Vue de face de la même. ;
- Bulletin de mars 1849, p. 100, pi. 1093, fig. 1. Élévation verticale etlon-gitudinale des aspirateurs de gaz.
- Fig. 2. Section verticale d’un des aspirateurs.
- PI. 1094, fig. 1. Les aspirateurs vus en plan.
- Fig. 2. Section verticale d’un régulateur de gaz.
- PI. 1098, fig. 1. Section verticale d’un réfrigérant.
- Fig. 2. Partie supérieure du même.
- Fig. 3. Partie inférieure.
- Fig. 4. Section horizontale du réfrigérant.
- Fig. 5. Section de la partie supérieure d’un gazomètre à tubes articulés. Fig. 6, 7, 8 et 9. Diverses projections des tubes bifurqués et à articulations. Fig. 10, 11 et 12. Système d’ascension et de descente du gazomètre.
- PL 1099, fig. 1. Les appareils d’épuration du gaz vus en plan.
- Fig. 2. Les mêmes vus en élévation.
- Fig. 3. L’une des cuves d’épuration, vue en section verticale et dessinée sur une plus grande échelle.
- Fig. 4. Section verticale d’une des clefs hydrauliques.
- Fig. 5 et 6. Section horizontale des tubes à gaz renfermés dans la clef hydraulique. ;
- Fig. 7 et 8. Section verticale et plan de l’obturateur à vis placé sur les cuves d’épuration. >
- Les mêmes lettres indiquent les mêmes objets dans toutes les figures des six planches.
- A, cheminée. '
- B, massif de maçonnerie renfermant les fours de distillation.
- C, cornues en terre réfractaire.
- D D, grilles.
- E, barillet.
- F, tuyau conduisant le gaz aux divers appareils composant l’usine.
- G, cloche de F aspirateur. " • - '
- H, cylindre d’où le gaz est aspiré. •
- I, cylindre dans lequel le gaz est refoulé. ' '
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- ARTS CHIMIQUES.
- J, tuy^u amenant le gaz du tuyau F.
- K, tuyau à deux tubulures.
- L, tuyau amenant le gaz des cornues.
- M, cloche du régulateur.
- N, tuyau d’arrivée du gaz dans le régulateur.
- O, tuyau d’expulsion du gaz du régulateur.
- P, aiguille ou cône du régulateur.
- Q, caisses contenant les tubes réfrigérants.
- R, caisses en fonte supportant les réfrigérants.
- S, S', S", S"', cuves d’épuration au nombre de huit.
- T, cuve inférieure des clefs hydrauliques.
- U, capacité supérieure des clefs hydrauliques.
- Y Y, soupapes.
- X, couvercles ou cloches formant les clefs hydrauliques.
- Y, gazomètre.
- Z, cuve en maçonnerie remplie d’eau dans laquelle descend le gazomètre. À', tringles servant de guides au mouvement d’ascension et de descente de
- la cloche de l’aspirateur.
- B’, traverse supérieure à laquelle sont boulonnées ces tringles.
- D', fourreaux fixés dans l’intérieur de la cloche G.
- E\ cuve du régulateur.
- F' F" F"', tuyaux articulés du gazomètre Y.
- G', cuve de l’aspirateur.
- H', massif de maçonnerie sur lequel sont établis l’aspirateur et les cylindres H I.
- I', tuyau conique entrant dans le régulateur M et dans lequel se meut l’aiguille P.
- K', tubulure qui fait communiquer le tuyau K avec celui I.
- L', tubulure du tuyau L.
- N', contre-poids.
- O', chaîne à laquelle est attaché le contre-poids.
- P', poulie.
- R', soupapes à tiroir des tuyaux F K L, dont la tige, taillée en crémaillère, est mue par un pignon qu’on fait tourner à l’aide d’une manivelle.
- a, chenal conduisant la fumée dans la cheminée A.
- b, voûte inférieure pour rafraîchir l’intérieur de la cheminée, c c, tuyaux faisant appel dans l’espace réservé par la voûte b.
- d d'f tuyaux amenant l’air frais dans l’espace réservé par la voûte. e, tuyaux des calorifères.
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- GAZ D ECLAIRAGE.
- fa prise d’air des tuyaux e des calorifères.
- g, plaques de fonte recouvrant les caniveaux.
- h, carneau.
- i, tuyaux placés sur les têtes des cornues. jj bielles des cloches de l’aspirateur. kt tringle transversale à laquelle sont attachées les bielles j.
- l, manivelles des bielles j.
- m, arbre transversal portant ces manivelles.
- n, roue dentée montée sur cet arbre. oj pignon engrenant dans cette roue.
- p, arbre portant ce pignon.
- q, roue dentée montée sur l’arbre précédent. rs pignon engrenant dans la roue q. s y arbre transversal qui reçoit le pignon r. ty poulies de divers diamètres qui, par des courroies, communiquent avec
- la machine à vapeur.
- Vy tuyaux recevant le trop-plein de l’eau.
- x, tuyaux amenant l’eau.
- y y entonnoirs.
- z, tuyaux des réfrigérants.
- a'y tubulures des cornues.
- b'y tête en fonte adaptée aux cornues.
- c", plaque en fonte formant obturateur.
- d", croisillon consolidant la plaque précédente.
- e"y barre transversale de l’obturateur.
- f', vis de pression servant à serrer l’obturateur.
- g', tige adaptée à la barre e".
- h\ pièces dans lesquelles passent les tiges précédentes. i', siphons adaptés à la cuve R. j'y tuyau d’arrivée du gaz dans les cuves d’épuration. k'y tuyau pour la sortie du gaz.
- tuyaux des clefs hydrauliques. m'y compartiments de la cloche X. ri, couvercle des cuves d’épuration. o y traverses qui assujettissent ce couvercle. p', paroi verticale du couvercle. q', rigole contenant de l’eau. r', tampon ou obturateur de la cuve. s', vis pour serrer ce tampon.
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- ARTS CHIMIQUES.
- t'3 bride portant un écrou dans lequel passe la vis précédente. u'j manivelle de la vis s .
- v\ tuyaux de départ du gaz des clefs hydrauliques.
- x3 cloche servant à ouvrir ou fermer l’arrivée du gaz dans le gazomètre.
- y\ crémaillère de cette cloche.
- z's galets guidant l’ascension et la descente du gazomètre. a", coulisses pour guider le gazomètre. b", brique fermant l’entrée du chenal a. c", brique fermant le conduit h. d", pignon de la crémaillère. e" 3 ouverture par où s’échappe l’air chaud. f", pièce de bois portant les coulisses du gazomètre. g"3 conduite souterraine par laquelle le gaz est transmis aux tubes de distribution.
- h", valve qui force le gaz à passer dans un grand compteur. i", engrenages transmettant les indications aux aiguilles des cadrans sur lesquels on relève, chaque jour, le nombre de mètres cubes de gaz envoyés de l’usine aux abonnés. k"3 becs de gaz.
- ( La fin à un prochain numéro. )
- FARINE.
- Rapport fait par M. Bussy, au nom du comité des arts chimiques3 sur un mémoire de M. Lecanu, relatif aux moyens de reconnaître certaines falsifications des farines.
- Le mémoire dont la Société nous a confié l’examen a pour objet de fournir, aux chimistes et aux personnes chargées de l’essai de farines suspectes, des moyens nouveaux de reconnaître la présence des matières étrangères que ces farines pourraient contenir.
- L’étude des farines offre à la fois un intérêt scientifique et un intérêt d’application du premier ordre, puisqu’il s’agit de la substance même qui constitue la base de l’alimentation chez les peuples civilisés.
- Les récompenses que la Société d’encouragement a accordées, dans diverses circonstances, à MM. Robine3 Roland, et plus récemment à M. Donny, témoignent de l’importance qu’elle attache à juste titre à cette question; nous pensons qu’elle accueillera avec la même satisfaction les nouvelles observations de M. Lecanu.
- M. Lecanu a porté exclusivement son attention sur les deux substances qui sont le plus fréquemment mélangées à la aviné de froment. Ce sont la fécule
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- FARINE.
- §07
- de pommes de terre d’une part, et de l’autre les farines de légumineuses, telles que celles de haricots, de féveroles, de pois, etc.
- Il examine successivement les divers moyens qui ont été indiqués pour reconnaître la fécule de pommes de terre dans la farine de blé; la plupart de ces moyens, très-convenables pour distinguer la fécule lorsqu’elle est isolée , deviennent incertains et insuffisants lorsqu’une petite quantité de fécule se trouve mêlée et, pour ainsi dire, noyée dans une quantité considérable de farine. Comment, par exemple , saisir un centième de fécule de pommes de terre ajouté à la farine? M. Lecanu y parvient d’une manière aussi heureuse que facile, en s’appuyant sur ce fait connu, que les grains de fécule de pommes de terre, ayant un volume beaucoup plus considérable que ceux de l’amidon de blé, se précipitent plus promptement au fond de l’eau que les grains de l’amidon du blé.
- Il opère de la manière suivante :
- Une farine étant donnée, il en sépare le gluten en malaxant la pâte sous un filet d’eau à la manière ordinaire. Le liquide trouble qui contient l’amidon est agité et jeté sur un tamis de soie pour retenir les petites portions de gluten qui auraient pu être entraînées par l’eau. Le liquide qui a passé au travers du tamis est agité et décanté avant que toute la matière solide ne soit déposée.
- Le dépôt qui reste après cette première décantation est délayé dans une nouvelle quantité d’eau, que l’on agite et que l’on décante comme la première fois, avant la précipitation complète de la matière solide. On répète cette opération une troisième, une quatrième fois, et davantage, s’il est nécessaire, en ayant soin d’examiner, de temps à autre, le résidu au microscope ou à une forte loupe.
- Tous ces dépôts successifs contiennent de l’amidon et de la fécule, s’il y en a ; mais l’amidon, en raison de la petitesse de ses grains, restant plus longtemps en suspension dans l’eau, est continuellement enlevé par les décantations successives, et la fécule, n’y en eût-il qu’un centième, se retrouve presque en totalité dans le dernier dépôt.
- Lorsqu’on est ainsi parvenu à isoler mécaniquement la fécule, le problème se trouve en quelque sorte résolu; car tous les caractères distinctifs sont tellement tranchés, que l’erreur ou même l’incertitude deviennent impossibles. L’auteur rappelle à ce sujet, et soumet à un examen détaillé, les divers caractères qu’offrent les mélanges de fécule et d’amidon, sous le microscope et sous l’influence des réactifs, soit avec les dissolutions de potasse titrées, comme l’a pratiqué M. Donny, d’après les observations de notre collègue M. Payen, soit en employant l’acide chlorhydrique étendu , comme le propose M. Lecanu, acide qui agit d’une manière analogue à la potasse.
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- Nous devons, avant d’aller plus loin, faire remarquer que M. Boland avait déjà proposé, pour reconnaître plus facilement la fécule dans la farine , de délayer, avec de l’eau , le mélange d’amidon avec la fécule supposée , et de laisser déposer ce mélange dans un verre conique. En agissant ainsi et en examinant seulement la partie d’amidon réunie à la pointe du cône, on y retrouve la fécule dans une proportion plus forte qu’en opérant sur la masse tout entière.
- Comme on le voit, c’est la même idée qui a dirigé M. Lecanu ; seulement, en répétant les opérations méthodiquement, il a pu arriver à une élimination complète de l’amidon.
- Lorsqu’il s’agit de reconnaître la présence des farines de légumineuses dans la farine de blé, M. Lecanu emploie encore un procédé analogue.
- Il fait une pâte ferme avec la farine suspecte, il la place dans un nouet de linge , et en retire le gluten par une malaxation convenable. Le mélange d’amidon est passé sur un tamis de soie, pour séparer les débris de gluten et de tissu cellulaire qui auraient pu être entraînés par l’eau. L’amidon déposé est ensuite soumis à des lavages successifs, comme nous l’avons dit précédemment, pour la séparation de la fécule de pommes de terre. La fécule des légumineuses , ayant à peu près le mêmë volume et la même forme que celle des pommes de terre, se trouvera dans les derniers dépôts, et, suivant M. Lecanu y elle sera facilement reconnue, sous le microscope, à la eicatricule que présente chaque grain. C’est une fente longitudinale, ou, le plus souvent, une double fente disposée en forme de croix, qu’on observe sur la partie moyenne des grains de fécule des légumineuses, lorsqu’on les examine après les avoir humectés simplement avec de l’eau. Ce caractère ne se mani feste plus sur les grains desséchés, mais il se reproduit lorsqu’on les humecte de nouveau.
- M. Lecanu a observé, en outre, que lorsque l’on traite par l’acide chlorhydrique étendu de trois ou quatre fois son volume d’eau, et à la température du bain-marie, de la farine de pois ou de haricots, la fécule se dissout complètement, et que le tissu cellulaire qui reste après la dissolution de la fécule est incolore; ce tissu,au contraire, est fortement coloré en rouge lie de vin lorsqu’il provient des farines de lentilles, de vesces ou de féveroles, ce qui fournit ainsi un caractère différentiel et nouveau pour distinguer ces diverses farines entre elles, ainsi que leur mélange avec la farine de froment.
- En résumé, les nouvelles recherches de M. Lecanu ont apporté un perfectionnement notable dans les moyens d’isoler la fécule de pommes de terre mélangée à la farine de blé. Il a fait connaître le parti que l’on peut tirer de l’emploi de l’acide chlorhydrique étendu d’eau dans l’examen des farines ; il
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- ARTS ÉCONOMIQUES. ---- CARTES GÉOGRAPHIQUES. 209
- est parvenu également à isoler et à déterminer, d’après leurs caractères d’organisation, les grains de fécule de légumineuses dont la présence jusqu’ici ne pouvait être signalée que par des moyens indirects, comme la présence de la légumine , la présence des débris de tissu cellulaire , ou des phénomènes de coloration qui donnent trop souvent prise à l’incertitude.
- D’après les motifs ci-dessus énoncés, nous avons l’honneur de vous proposer d’insérer dans votre Bulletin le présent rapport et un extrait du mémoire de M. Lecanu.
- Signé Bussy, rapporteur.
- Approuvé en séance, le 11 avril 1849.
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- ARTS ÉCONOMIQUES. — cartes géographiques.
- Rapport fait par M. Jomard sur les cartes géographiques à l’usage des aveugles, présentées par M. Laas d’Aguen.
- L’enseignement géographique est toujours demeuré à l’état d’imperfection dans les institutions créées pour les aveugles ; la raison en est qu’on n’avait pas trouvé le moyen de multiplier et reproduire, à bas prix, les cartes à leur usage. On sait que ces cartes étaient ordinairement formées par des fils métalliques plus ou moins épais, appliqués sur des planches ou sur de forts cartons, et dont la saillie indiquait au doigt de l’aveugle les côtes et les limites des pays ; on marquait par des têtes de clous les positions et les montagnes. Il manquait à ces cartes les noms des lieux, les cercles de latitude et de longitude, et d’autres éléments géographiques. ,
- M. Laas d’Aguen, l’un des surveillants de l’institution des Jeunes-Aveugles que dirige ici M. Dufau, a imaginé successivement plusieurs moyens pour remplacer la méthode vulgaire ; enfin il s’est arrêté à un procédé que lui ont suggéré les plans de ville en relief de M. Bauerkeller. Ce procédé consiste h graver en creux sur métal les différentes parties de la carte, savoir : les méridiens et les parallèles exprimés par des filets très-fins, les frontières par des points, les fleuves et les rivières par des points moitié moins forts, les chaînes de montagnes par des points ovales ou de fortes ondulations, les mers et les lacs par des stries légères, mais sensibles pour le tact si délicat des aveugles, enfin la nomenclature par le système de points maintenant en usage dans l’institution. Quand le cuivre est ainsi gravé, la planche, recouverte d’une feuille.de papier trempé, est placée sous une presse en taille-douce, garnie de douze à quinze molletons; après avoir pressé, on place une
- Quarante-huitième année. Mai 1849. 14
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- ARTS ÉCONOMIQUES. — CARTES GÉOGRAPHIQUES.
- seconde feuille sur la première , et Ton presse de nouveau ; et ainsi de suite jusqu’à ce qu’on ait formé un carton assez consistant pour l'usage.
- Les cartes que nous mettons sous les yeux du conseil dispensent d’une description plus étendue ; on y voit qu’au bord des mers il existe une sorte de plan incliné vers la terre, qui indique au doigt la position et la direction du rivage ; en outre, la surface des continents est polie, celle des mers étant striée.
- Les différentes saillies sont assez inégales pour être distinguées toutes par l’élève, bien que ces différences paraissent légères au clairvoyant,
- Ces cartes ont le grand avantage de pouvoir être multipliées indéfiniment ; chaque élève peut en avoir un exemplaire ; il n’en était pas ainsi avec l’ancien procédé, chaque carte coûtait 30 francs.
- Jusqu’à présent, M. Laas d’Aguen a fait cinq cartes, la mappemonde, l’Europe , l’Asie , la France et la Palestine ; c’est le commencement d’un atlas à l’usage des aveugles.
- On conçoit qu’il est facile de faire pour ceux-ci des cartes muettes, comme des cartes parlantes, ainsi qu’on le fait pour les voyants, en opérant un tirage avant de graver les écritures.
- En résultat, ces cartes, quoique nécessairement très-sommaires, et pouvant être complétées et perfectionnées par la suite, offrent, dès à présent, des avantages très-réels que l’expérience a fait apprécier, savoir l’exactitude , la commodité et l’économie. Le directeur de l’institution des Jeunes-Aveugles, M. Dufau, s’en loue beaucoup, et, dans la lettre qu’il a écrite b la Société, il les signale comme constituant une véritable découverte pour l’institution.
- En terminant ce rapport, nous dirons quelques mots du système d’écriture en points saillants suivi dans les cartes de M, Laas d’Aguen comme dans les autres éludes de l’institution; nous croyons devoir le faire, parce que la Société d’encouragement a fait examiner autrefois le système de M, Charles Barbier, dont celui-ci est un perfectionnement. M. Barbier avait proposé une notation formée de points ayant une valeur de position ; chaque son de la langue était représenté par un nombre de points relatif au rang qu’il occupe dans un tableau à double entrée. L’aveugle pouvait écrire tous les mots (d’après leur prononciation ) à l’aide d’une planchette en bois, d’une plaque en fer-blanc et d’un poinçon arrondi (1). M. Braille, jeune professeur de l’institution, aveugle lui-même, a conservé l’idée de la notation ponctuée; mais il a donné aux signes la valeur de lettre et non de son, afin de conserver l’orthographe : il n’y a jamais plus de six points pour exprimer une lettre, tandis
- (l) Voyez Bulletin de la Société, 30e année (1831), p. 491 et suivantes.
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
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- qu’il en fallait jusqu’à douze dans la méthode Barbier, et le procédé s’applique à la ponctuation, aux chiffres et à l’écriture musicale. Il a donc été possible à M. Laas d’Agnen d’ajouter sur ses cartes le titre et les noms des lieux, au moins des principaux, ce qui n’est pas un petit avantage pour l’enseignement.
- Nous concluons que l’on peut regarder les cartes de M. Laas d’Aguen comme un service rendu à la classe intéressante des aveugles, et que ces cartes méritent l’approbation de la Société d’encouragement.
- Signé Jomard , rapporteur.
- Approuvé en séance 3 le 1 4 mars 1849.
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- NOTICES INDUSTRIELLES
- extraites de diverses publications périodiques françaises et étrangères.
- ARTS MÉCANIQUES.
- Noie sur Vapplication des contre-poids aux roues motrices des machines locomotives;
- par M. Le Chatelier (1).
- Les machines locomotives en mouvement sont soumises à deux perturbations principales : le mouvement de tangage, qui consiste en oscillations d’avant en arrière, et vice versa, le mouvement de lacet, produit par des oscillations angulaires de gauche à droite et de droite à gauche.
- La première perturbation se manifeste par des secousses et des chocs longitudinaux, particulièrement sensibles sur la barre d’attelage qui réunit le tender avec la machine; la seconde , par un mouvement de balancement analogue à celui qui se produit dans les voitures et dont tout le monde connaît les effets.
- La cause de ces deux perturbations est la même ; c’est l’inertie des masses animées d’un mouvement relatif dans le système général de la machine.
- . Les roues et les essieux, qui tournent sous la machine avec des vitesses angulaires de trois à quatre tours par seconde, sont soumis, dans toutes leurs parties, à l’action de la force centrifuge. Cette action est détruite par la résistance des pièces elles-mêmes, lorsque les masses élémentaires sont distribuées symétriquement autour de l’axe ; mais il n’en est pas de même pour la partie excentrée de la manivelle, pour la tête de la bielle motrice qui embrasse le bouton de la manivelle. La force centrifuge qui sollicite ces pièces n’est pas équilibrée; elle sollicite l’essieu moteur suivant une direction qui varie à chaque instant avec la position de la manivelle. Le mouvement de va-et-vient du piston engendre une action analogue qui agit tantôt en avant, tantôt en arrière sur l’axe de l’essieu moteur.
- (1) Lue dans la séance de la Société du 28 février 1849.
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- Le calcul indique que l’action perturbatrice due au mouvement du piston s’exprime algébriquement par une formule identique à celle qui donne la composante horizontale de la force centrifuge appliquée à la manivelle, de telle sorte que, si l’on appelle a. l’angle que fait la manivelle avec l’axe du cylindre, r le rayon de la manivelle, v la vitesse linéaire de son bouton évaluée en mètres par 1", Q le poids total de l’attirail moteur, manivelle rapportée à son bouton, bielle motrice, coquille ou tête du piston, etc., on a pour l’expression de la force qui sollicite à chaque instant l’axe de l’essieu dans le sens horizontal :
- Qri
- gr
- cos ci ;
- sm et.
- Pour le cylindre opposé, on a
- Qri* gr
- Ces deux forces, appliquées chacune sur le bouton de la manivelle correspondante , et par conséquent à une distance l’une de l’autre qui varie de e — 0ra,75 à e = 2m,20, suivant le système de construction des machines, se réduisent, d’après les principes de
- la statique,
- Or2
- 1° A une force résultante ( sin a + cos ci) appliquée dans le plan méridien de
- la machine, qui produit le mouvement de tangage ;
- 0 r2
- 2° A un couple résultant \ e (cos ci — sin u) qui tend à faire pivoter la machine autour du centre de gravité.
- La résultante et le couple résultant changent de signe à chaque demi-révolution de la manivelle; leur valeur varie de.O à un maximum qui dépend du système de construction de la machine. La force résultante a un maximum variable de 6,000 kilog. à 12,000 kilog., suivant que les machines sont à roues indépendantes ou accouplées.
- Des efforts aussi considérables occasionnent une prompte destruction des différentes parties de la machine et nécessitent l’adoption de dimensions très-fortes pour les pièces qui les supportent : le mouvement de lacet est une cause de danger très-grave, il détermine également la dégradation des pièces de la machine; en outre, ces actions intérieures, dont on n’a combattu jusqu’ici les effets extérieurs que par la force brutale du poids ou de la rigidité des pièces, absorbent une portion très-notable du pouvoir moteur.
- On détruit radicalement la cause de ces actions perturbatrices en appliquant entre les rayons des roues des blocs de métal calculés et disposés de manière à donner, sur chaque roue, une force centrifuge égale et directement opposée à la résultante de toutes les composantes des actions perturbatrices ramenées dans le plan de la roue. La conséquence de cette application est évidente; c’est la suppression absolue du mouvement de tangage et du mouvement de lacet.
- L’expérience a démontré, en effet, que les résultats de la théorie se vérifiaient d’une manière mathématique. Les machines les plus instables, dès qu’on équilibre suffisamment les roues, marchent à des vitesses qu’on n’aurait pas pu atteindre auparavant, sans manifester la moindre oscillation longitudinale et latérale.
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- Celles des compagnies qui ont eu connaissance de ces résultats, dont la publication n’est pas encore achevée, ne laissent plus sortir une machine des ateliers de réparation sans qu’elle soit garnie des contre-poids dont j’ai calculé les éléments.
- Les contre-poids ont été appliqués depuis longtemps ; mais les constructeurs et les ingénieurs ne s’étaient rendu compte des effets qui ont été analysés plus haut que d’une manière imparfaite, et les contre-poids en usage jusqu’à ces derniers temps sont restés beaucoup au-dessous des limites qu’il fallait atteindre. Depuis peu de temps, quelques ingénieurs ont compris, par le sentiment pratique en Angleterre, et reconnu par la théorie et l’expérience en Allemagne, qu’il fallait tenir compte du poids des parties soumises au mouvement rectiligne alternatif, qui, dans les machines à voyageurs, est plus important que celui des parties tournantes. Des recherches que j’avais entreprises à la fin de l’année dernière m’ont conduit au même résultat. J’ai, de plus, fait voir qu’en tenant compte de l’écartement des points d’application des actions perturbatrices et des contre-poids on pouvait toujours arriver, par un seul poids placé sur chaque roue, à annuler complètement la cause des mouvements irréguliers qui détruisent le matériel et la voie. Ces recherches ont eu pour résultat l’application rationnelle des contre-poids au matériel de nos chemins de fer, qui se compose en grande partie de machines à cylindres extérieurs, les moins stables de toutes celles qu’on a construites jusqu’à ce jour.
- Indépendamment de la sécurité, l’application des contre-poids à toutes les machines donnera des résultats économiques dont l’importance ne peut pas encore être appréciée, mais qui paraissent dès à présent certains.
- Lettre adressée par le président de la Société d’encouragement à MM. les membres de la Société, au sujet des programmes de l’enseignement spécial à l’usage des jeunes élèves des lycées ou collèges qui se destinent à Vagriculture, à l’industrie ou au commerce.
- Monsieur et cher collègue,
- Le conseil de l’université, éclairé par une longue discussion, a proposé, en 1847, à l’approbation du ministre de l’instruction publique, un ensemble de mesures destinées à raviver, dans les lycées, et dans les collèges, l’enseignement élémentaire et pratique des sciences physiques et des sciences naturelles.
- Sous l’empire, la part faite, dès les premières classes des collèges, à l’étude des mathématiques, et, plus tard, à l’étude des sciences d’observation, était considérable. Le jeune homme sortait donc des établissements d’instruction secondaire, quelle que fût sa destination dans le monde, l’esprit ouvert et préparé à tous les devoirs, à toutes les occupations. Les études classiques lui avaient donné l’habitude de formuler sa pensée avec clarté et correction, lui avaient appris à sentir les beautés de la littérature ancienne ainsi que celles de la littérature moderne, et à chercher un noble délassement dans la fréquentation des grands écrivains de tous les temps.
- La logique sévère de la géométrie, l’excellente méthode des sciences naturelles, la
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- puissance sans bornes de l’art d’expérimenter porté si haut de nos jours dans les sciences physiques, avaient ouvert en même temps à l’esprit du jeune élève des horizons nouveaux, lui avaient fourni tous les éléments nécessaires pour comprendre le mouvement de la société et pour s’y associer.
- Une modification regrettable de ce système d’études , commencée en 1815 et poursuivie pendant les trente années suivantes, était venue en détruire les heureux résultats et porter, dans l’esprit des générations actuelles, des causes profondes d’un désordre moral dont la société tout entière n’a que trop observé les effets.
- Le règlement d’études promulgué en 1847, sur l’avis du conseil de l’université, est actuellement en cours d’exécution ; il a pour but de ramener l’enseignement secondaire aux sages dispositions adoptées par les plus grands esprits du siècle, pour les lycées et collèges du temps de l’empire. Il offre à la jeunesse un plan d’études variées, capable de donner à chacun, selon l’aptitude et l’activité spéciale de son intelligence, cet aliment propre qu’elle désire, et qui peut seul réveiller ou fortifier dajns le jeune âge le goût ou l’habitude du travail, et tendre les ressorts de l’émulation.
- Les jeunes élèves qui se sentent plus particulièrement portés vers les études littéraires y conservent, en effet, une part suffisante à leurs penchants dans les classes réservées à ces exercices; ceux que des dispositions naturelles ont mieux préparés à la culture des sciences mathématiques ou des sciences expérimentales peuvent trouver, à leur tour, des occasions de s’instruire et de se distinguer, en se livrant à des travaux de leurs goûts.
- Pour tous, ces études variées, se contrôlant mutuellement, s’appuyant sans cesse, loin de se nuire, fortifient le jugement, élèvent l’intelligence, et meublent la mémoire de notions saines, immédiatement applicables aux besoins de la vie , quelle que soit la situation que le jeune homme doive occuper en entrant dans le monde.
- Sera-t-il propriétaire, agriculteur, les éléments de mécanique, de physique, de chimie , des sciences naturelles l’auront préparé à comprendre les travaux des champs. à s’y intéresser, et à y trouver à la fois une source d’aisance et de bonheur.
- Est-il destiné aux travaux de l’industrie, il aura compris, par ces premières études, combien il lui importe de les approfondir, s’il veut garder son rang. Les circonstances le privent-elles de cet avantage, il aura, du moins, acquis les premiers éléments de la langue des sciences que ses rapports futurs avec les ingénieurs, les constructeurs, les chefs de ses propres ateliers l’obligent à parler et à comprendre, sous peine de déchoir.
- Le commerçant trouvera dans l’étude des langues vivantes, dans celle de la géographie, dans celle des sciences naturelles, enfin dans l’étude des principes de la comptabilité et du droit commercial tous les éléments d’une éducation en harmonie avec les devoirs de sa vie future.
- Si, comme on n’en saurait douter, l’université porte dans la mise en pratique de ces programmes la persévérance qui a présidé à leur discussion et la fermeté qui est nécessaire à leur adoption sincère, on peut en espérer les meilleurs fruits.
- A leur aide, on verra désormais sortir des collèges des jeunes gens sûrs de leur avenir, préparés à suivre la carrière de leurs parents avec goût, et qui, loin de solliciter
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- des places de bureau ou des emplois publics avec cette ardeur importune qui énerve toutes les forces du pays, sauront trouver dans la grande armée des producteurs une position indépendante, heureuse, lucrative, honorée et utile au progrès de la richesse publique.
- Les recteurs, les proviseurs et les censeurs des collèges sont donc armés, par le nouveau règlement d’études, des moyens les mieux faits pour donner à toutes les familles une juste satisfaction, pour préparer à l’État des éléments d’ordre, de sécurité et de prospérité. C’est à eux qu’il appartient de montrer, par le succès des nouvelles études dont l’organisation leur est confiée, qu’ils en ont compris la haute importance, et qu’ils ont su s’associer à la pensée du conseil de l’université.
- Mais que les pères de famille, de leur côté, viennent en aide à leur mission réparatrice ; qu’ils se donnent la peine d’examiner le nouveau programme d’études, lorsque leurs enfants arrivent à l’époque où il faut prendre parti dans la direction de leur carrière ; qu’ils ne se laissent pas éblouir par l’éclat des triomphes littéraires qui les attirent, par la perspective du baccalauréat et des carrières auxquelles il ouvre accès; à Paris, enfin par les bruyantes démonstrations du concours général ; qu’ils aient la force de résister aux préjugés qui portent à regarder les langues anciennes comme l’étude non-seulement nécessaire, mais suffisante à la condition d’un homme bien élevé.
- Dans nos sociétés modernes où les applications de la science élèvent ou renversent à chaque instant les fortunes, où la puissance de l’esprit scientifique se montre partout, se révèle à chaque instant, que les parents comparent, avant de se décider, la destinée de ces jeunes lettrés si nombreux sans carrière et sans avenir, qui attaquent sous tant de formes et avec tant d’acharnement une société pour eux sans issue, avec celle des jeunes gens qui ont su demander aux sciences pratiques des moyens sérieux de se rendre utiles au pays, et leur choix sera bientôt fait.
- La Société d’encouragement a réclamé trop vivement la modification qui vient de s’accomplir dans le programme des études, pour qu’il lui fût permis de rester silencieuse en présence d’un événement qui touche de si près aux intérêts qu’elle représente.
- Elle a voulu montrer qu’elle s’y associe ; elle a décidé que les programmes des nouvelles études seraient imprimés dans son Bulletin et recommandés par elle à la vive attention des pères de famille.
- Elle a voulu, surtout, par cette démarche, placer ces programmes sous la tutelle de ses membres, de ceux en particulier qui, faisant partie des conseils généraux de département ou des conseils municipaux, ont le droit et le devoir de s’enquérir, dans les collèges, de la manière dont on y pratique le nouveau plan d’études. C’est à ce titre que je m’adresse à vous au nom du conseil de la Société.
- C’est à vous qu’il appartient de comprendre le sens politique de la réforme introduite dans les études et d’y voir, sous une apparence purement scolaire, l’un des plus sûrs remèdes que l’on puisse appliquer au mal qui dévore le pays.
- Que chacun de vous, dans sa sphère, s’applique à faire prospérer dans les collèges les études nouvellement introduites, et la France possédera, dans quelques années, des générations fortes, dressées aux travaux qu’elles doivent accomplir, capables de se suf-
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- fire à elles-mêmes, et dignes de cette liberté que nos institutions leur ont préparée. Elle ne verra pas se perpétuer, au contraire, ces nuées de littérateurs sans nom qui accablent le pays sous le poids de leurs prétentions, et qui seraient sans excuse pour demander l’abolition d’un état social où ils ne trouvent aucune place , si la société n’avait pas à se reprocher d’avoir, pendant trente années, dirigé toutes les études des collèges de manière à créer elle-même cette jeunesse stérile dont elle ne devait tirer aucun parti et dont elle est bien forcée d’accepter aujourd’hui le fardeau.
- L’intention formelle du conseil de l’université se révèle à chaque ligne des programmes qu’il a préparés. Il a voulu que les sciences mathématiques fussent professées avec simplicité ; que les élèves fussent soumis à de fréquents examens; qu’ils eussent à traiter, soit au tableau, soit par écrit, toutes les questions de l’arithmétique et de la géométrie usuelles. En désignant l’ouvrage de Bezout comme guide pour les maîtres et les élèves, il a entendu bannir de cet enseignement les prétentions à l’abstraction dangereuses pour l’esprit de l’enfance, faites pour l’éloigner du but pratique, sérieux qu’on veut atteindre, en la jetant à la poursuite de vaines et stériles curiosités métaphysiques.
- Il doit être bien entendu que les classes de l’enseignement spécial ne sont pas destinées à préparer des élèves pour les écoles du gouvernement ; celles-ci ont des programmes d’examen auxquels les candidats doivent subordonner leurs études et les professeurs leurs méthodes : l’intention expresse du conseil de l’université a été de s’en éloigner sous tous les rapports.
- Le conseil a voulu que la mécanique, depuis trop longtemps bannie des collèges, y fût enseignée, et qu’elle fût enseignée non à titre abstrait, mais avec le secours des modèles, des dessins, de la visite des ateliers et des chantiers où sa puissance se révèle.
- Il a voulu que la physique usuelle fût exposée dans les collèges, en s’aidant des expériences nécessaires à l’intelligence des phénomènes que l’homme est appelé à observer, dont il a besoin de connaître les causes, de prévenir ou d’utiliser les effets. Cet enseignement simple, usuel, pratique doit donc laisser aux cours de facultés leurs développements, leurs théories élevées, pour se renfermer dans ces notions simples, nettes, concises que l’enfance peut saisir, que la pratique de la vie fournit tant d’occasions d’appliquer.
- La chimie doit être enseignée dans le même esprit. L’expérience doit faire la base de toutes les leçons; c’est par elle que toutes les connaissances doivent être communiquées aux élèves, sous peine de manquer le but qu’on s’est proposé d’atteindre. L’explication des procédés de l’industrie, abstraction faite des détails purement techniques, doit venir en aide au professeur, tant pour exciter la curiosité de ses jeunes élèves que pour leur fournir l’occasion d’observer avec fruit les résultats qui se réalisent de toutes parts sous leurs yeux dans les ateliers qui les entourent.
- Pour les sciences naturelles , le professeur doit également mettre à profit des objets réels, apprendre à les analyser, à en retrouver les caractères, et s’attacher à l’étude des objets les plus usuels, les plus vulgaires du pays. C’est l’histoire naturelle de notre pays en effet, c’est celle des objets qui nous environnent que nous avons besoin de con-
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- naître surtout et à laquelle il est le plus facile de nous intéresser. Elle fournit des termes de comparaison qui, bien connus, donnent à l’étude des objets qui ne peuvent être mis sous les yeux des élèves une réalité qu’elle ne saurait atteindre autrement.
- Dans leurs promenades, les élèves trouveront, d’ailleurs, des occasions qu’il faut mettre à profit, soit de recueillir les plantes et les insectes du pays, soit d’étudier des sites géologiques bien caractérisés, soit enfin de visiter les travaux où l’industrie humaine met en pratique les notions dont on leur fournit les premiers éléments.
- Que les pères de famille, que les conseillers municipaux, que les membres des conseils de département s’assurent par eux-mêmes que les intentions du conseil de l’université sont comprises partout et exécutées avec le zèle et la vigilance qu’elle a droit d’attendre de tous ses agents ; qu’au besoin ils leur viennent en aide pour obtenir de l’autorité locale les moyens de former et d’installer les collections nécessaires à ce nouvel enseignement.
- L’avenir du pays réclame tous les efforts à cet égard. L’intérêt privé de chaque famille , l’intérêt d’ordre général qui s’attache au succès de ce plan d’études, tout conspire pour exciter le zèle des bons citoyens et pour assurer, au besoin, à leurs réclamations ou à leurs avis l’attention profonde et reconnaissante du conseil de l’université et celle du ministre de l’instruction publique. La Société d’encouragement réclame votre concours avec une entière confiance.
- Veuillez agréer, monsieur et cher collègue, l’expression des sentiments de la plus liante considération.
- Le président de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale,
- Dumas.
- PROGRAMME DE L’ENSEIGNEMENT SPÉCIAL.
- Arreté du ministre de l’instruction publique fixant une nouvelle distribution des éludes dans les collèges et portant création de l’enseignement spécial ( 5 mars 1847 ).
- Nous, ministre secrétaire d’Etat au département de l’instruction publique, grand maître de l’université de France,
- Faisons savoir ce qui suit :
- Le conseil de l’université a délibéré et nous arrêtons :
- TITRE Ier. — ENSEIGNEMENT CLASSIQUE.
- Art. 1er. A partir de la rentrée prochaine de l’année scolaire 1847-1848, les classes élémentaires qui préparent à la classe de sixième seront réduites à deux années dans tous les collèges royaux et communaux ; elles pourront être divisées en sections selon Page des élèves et le degré de leur instruction. L’étude du latin ne commencera qu’avec la seconde année.
- Art. 2. A partir de l’année 1848 , la classe de sixième cessera de participer au concours général des collèges à Paris.
- Art. 3. Dès cette même année, les éléments de l’ariilimétique, de la géométrie et de
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- l’algèbre feront partie clu cours régulier des études classiques ; ils seront enseignés aux elèves de quatrième, troisième et seconde, une fois par semaine, à l’heure ordinaire des classes. Il en sera de même de la cosmographie, dont l’étude aura lieu en rhétorique.
- Art. 4. Dans les collèges de Paris et de première classe, et dans tous autres qui y seraient autorisés, le cours actuel de philosophie, comprenant les sciences et la philosophie proprement dite, pourra être divisé en deux années ; la première de ces deux années sera seule obligatoire pour le baccalauréat, l’autre sera facultative.
- Art. 5. Dans la distribution des prix aux classes de quatrième, troisième, seconde et rhétorique, seront compris, pour chaque collège, des prix d’arithmétique, d’algèbre et de cosmographie.
- Art. 6. Il y aura au concours général, pour la seconde année dé philosophie , des prix de sciences et de philosophie proprement dite. Le prix d’honneur de philosophie continuera d’appartenir à la première année.
- TITRE IL — ENSEIGNEMENT SPÉCIAL.
- Art. 7. A partir de ladite année scolaire 1847-1848, il sera établi successivement dans les collèges royaux et communaux un enseignement spécial distinct de l’enseignement littéraire, et parallèle à cet enseignement, où les élèves, sur le vœu de leurs familles , seront admis après la quatrième. Cet enseignement comprendra trois années.
- Art. 8. L’enseignement spécial embrassera , selon les trois années qui doivent le composer, les objets d’étude suivants :
- Première année. — Mathématiques.— Physique et chimie. —Géographie et physique.— Dessin linéaire et d’ornement.—Histoire et géographie.—-Latin.— Langues vivantes.
- Deuxième année. — Mathématiques.—Géométrie.—Mécanique.—Physique et chimie. —Histoire naturelle.—Dessin.—Littérature française. —Histoire et géographie.—Latin.— Langues vivantes.
- Troisième année.—Mathématiques.—Géométrie descriptive. — Machines. — Physique et chimie. — Histoire naturelle. — Dessin. —Rhétorique française, comprenant des exercices de traduction, d’analyse et de composition en français.—Langues vivantes.
- Il pourra être donné aux élèves de cette troisième année de3 éléments de comptabilité générale, de droit commercial et d’économie agricole.
- Les études de langues vivantes seront obligatoires pendant les trois années.
- Art. 9. Il y aura, dans chaque collège où l’enseignement spécial aura été établi, des prix pour chacune des facultés dont se composera cet enseignement, en vertu du programme qui sera arrêté en conseil de l’université.
- TITRE III. — ENSEIGNEMENT SCIENTIFIQUE.
- Art. 10. Les élèves qui auront suivi le cours entier de l’enseignement classique, ou celui de l’enseignement spécial, pourront également être admis, selon le degré de leur force et selon leur destination, soit au cours de mathématiques élémentaires, soit au cours actuel de mathématiques spéciales, lequel prendra le nom de mathématiques supérieures.
- Art. 11. Les cours de mathématiques élémentaires seront maintenus dans tous les collèges. Les cours de mathématiques supérieures pourront être supprimés dans ceux des collèges royaux de deuxième et de troisième classe et dans ceux des collèges communaux où ces cours n’ont pas été suivis par dix élèves au moins pendant les cinq dernières années.
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- À Paris, au concours général, le prix d’honneur de mathématiques continuera d’appartenir aux mathématiques supérieures,
- Fait au chef-lieu de L’université, le 5 mars 1847.
- Salvandy.
- Pour le chancelier de l’université, Le conseiller secrétaire général du conseil,
- Rendu. Guigniaut.
- Arrêté du ministre de Vinstruction publique fixant les programmes des trois années de l'enseignement spécial établi dans les lycées et collèges ( 7 octobre 1848 ).
- Le ministre de l’instruction publique et des cultes,
- Vu les articles 7 et 8 du statut du 5 mars 1847;
- Vu les programmes publiés pour la première année de l’enseignement spécial, par arrêté du 22 septembre suivant ;
- Vu r avis du conseil de l’université,
- Arrête ainsi qu’il suit ces programmes, et ceux de la seconde et de la troisième année dudit enseignement.
- PREMIÈRE ANNÉE. mathématiques.
- Dans cet enseignement, qui doit être très-simple, très-clair et toujours dirigé vers les applications les plus utiles, on suivra exactement le texte pur des ouvrages de Bezout, sans notes ni commentaires ; seulement on aura soin d’y introduire le système métrique et de substituer, dans les exemples ou applications, les nouvelles mesures aux anciennes. L’arithmétique jusqu’aux proportions et progressions inclusivement.
- La géométrie plane.
- L’algèbre jusqu’à la résolution des équations du deuxième degré inclusivement.
- PHYSIQUE ET CHIMIE.
- Physique.
- 1. Pesanteur.—Notions générales.—Poids.—Balances.—Double pesée.
- 2. Définition des liquides et des gaz. — Principe d’égalité de pression. — Equilibre des liquides dans les vases communicants.
- 3. Tubes capillaires.
- 4. Principe d’Archimède.— Détermination des densités des corps solides et liquides.
- 5. Aréomètre à volumes constants et à poids constants.—Usage des tables de densités.
- 6. Machine pneumatique.— Pesanteur de l’air démontrée par expérience.—Baromètre. — Loi de Mariotte.— Manomètres.
- 7. Mélanges des fluides élastiques.—Siphon.
- 8. Chaleur. —Notions générales. — Thermomètre à mercure. — Enoncé de la loi de la dilatation.—Ses usages.
- 9. Changement d’état des corps. — Fusion. — Solidification. — Vaporisation. — Liquéfaction.
- 10. Chaleur latente.—Chaleur spécifique.
- 11. Force élastique des vapeurs.—Ebullition,—Distillation.
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- 12. Hygromètre à cheveu.—État hygrométrique de l’air.
- 13. Magnétisme, — Notions générales. — Aimants naturels. — Aiguilles aimantées.— Aimantation.
- 14. Électricité statique. —Notions générales. — Électroscope. —Machine électrique.— Electrophore.—Bouteille de Leyde.
- 15. Électricité dynamique.—Pile.
- Chimie.
- 16. Considérations sur la nature des corps, sur la cohésion et sur l’affinité.
- 17. Nomenclature.
- 18. Étude particulière de quelques éléments non métalliques.—Oxygène.
- 19. Hydrogène.— Aérostats.
- 20. Carbone. —Noir de fumée.— Encres de Chine, d’imprimerie. —Diamant. — Graphite. — Charbons artificiels.
- 21. Phosphore.
- 22. Soufre.
- 23. Chlore. — Blanchiment. — Désinfection.
- 24. Iode. — Azote.
- 25. Air atmosphérique. — Son analyse. — Combustion. — Flamme. — Combustion vive et combustion lente.
- 26. Acide liydrochlorique.
- 27. Sulfhydrique.— Son action sur l’économie.— Désinfection de l’air qui en contient.
- — Hydrogènes phosphorés.
- 28. Gaz oiéifiant. — Gaz des marais. —Feu grisou. — Lampe de sûreté.
- 29. Ammoniaque.
- 30. Eau. — Sa distillation. — Caractère des eaux potables.
- 31. Oxyde de carbone. — Son action sur l’économie. — Asphyxie par le charbon.
- 32. Acide carbonique. — Eaux gazeuses.
- 33. Acides phosphoreux et phosphorique.
- 34. Acides sulfureux et sulfurique.
- 35. Préparation de l’acide sulfurique.
- 36. Oxydes d’azote. —Acides azoteux, hypoazotique.
- 37. Acide azotique. — Eau régale. — Eau-forte.
- 38. Acide chlorique. — Hypochlorites ou chlorures décolorants du commerce.
- GÉOGRAPHIE PHYSIQUE.
- 1. Notions préliminaires.—-La terre, sa position dans l’univers, son double mouvement.
- — Globe terrestre et son axe ; pôles ; horizon et points cardinaux ; équateur et parallèles ; méridiens. — Hémisphères, zones, climats astronomiques ou géographiques, degrés, latitudes et longitudes. — Globe artificiel et cartes, échelles et mesures itinéraires.
- 2. Sphéroïde terrestre et ses dimensions; aspect général de sa surface; distinction des terres et des eaux, et leur étendue relative; atmosphère. — Division correspondante de la géographie physique en trois parties fondamentales; parties accessoires.
- 3. Description des terres ou Géographie propre. — Distribution des terres à la surface du globe, continents et îles* — Position et contours des continents. — Aspect général des
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- îles et leur répartition. — Terres boréales et australes. — Rapports d’étendue entre la surface des continents et celle des îles, entre les continents, entre leurs divisions ou les parties du monde. — Des terres dans leur rapport et leur contact avec les mers ; rapport d’étendue des surfaces continentales et des côtes ; comparaison des parties du monde sous ce point de vue. ,
- 4. Relief des terres et configuration diverse de leur surface ; variété de niveaux et de formes. — Montagnes en général et leurs principaux caractères ; parties dont elles se composent. — Chaînes de montagnes et systèmes divers qu’elles forment sur le globe , suivant leur direction, leur longueur, leurs embranchements; rapport dans lequel elles se trouvent avec la direction même et les contours des continents et de leurs parties. — Elévation des montagnes; hauteur culminante et hauteur moyenne; cimes et pics, pas et cols; ligne de faîte et ligne de partage des eaux; versants, revers et pentes.
- 5. Abaissement graduel et dépression des terres. — Vallées principales et secondaires , longitudinales et transversales, plus ou moins élevées. — Plateaux, terrasses et gradins.— Plaines hautes et basses. — Bassins des lacs et des fleuves à différentes hauteurs ; bassins des mers anciens ou actuels. — Différentes espèces de plaines relatives à la nature du sol, à la position géographique, au climat; déserts, steppes et savanes, llanos et pampas, landes et bruyères, plaines cultivées. — Proportion générale et approximative des hautes terres et des basses terres dans les différentes pai'ties du monde.
- 6. Iles.— Particularités de leur position, de leur configuration et de leur nature. —lies rapprochées ou éloignées des continents , réunies en groupes ou isolées, allongées ou arrondies, hautes ou basses. — Formations diverses, îles volcaniques, îles madréporiques ou dites de coraux, etc.
- 7. Phénomènes existants ou produits de nos jours à la surface de la terre par l’action des eaux ou par celle du feu, et qui donnent une idée des changements successifs et plus considérables qui s’y sont opérés dans les temps anciens , et desquels est résultée en partie sa configuration actuelle. — Alluvions et dunes. — Dépôts marins au milieu des terres.— Volcans et phénomènes analogues. — Tremblements de terre et leurs effets. — Soulèvements et affaissements de terrains. — Phénomènes des grottes et des cavernes. — Phénomènes des blocs erratiques et des glaciers plus ou moins étendus.
- 8. Hydrographie. — Fleuves et rivières, comment ils se forment; siège et Diode divers de leurs sources—Leurs bassins, plus ou moins considérables, et séparés par des niveaux différents; leurs rives, leur lit, et ce qu’on nomme le thalivey. —- Direction , mouvement, quantité variable de leurs eaux. —Accidents divers de leurs cours, et surtout de l’embouchure des fleuves. — Affluents et confluents. — Cours d’eau océaniques et continentaux.
- 9. Lacs de différentes espèces , avec affluents et sans affluents , avec écoulement et sans écoulement, de hauteurs et de niveaux divers , cl’eau douce et d’eau salée. — Contrées de la terre où les lacs abondent. —Mers intérieures ou plutôt fermées, qui sont de grands lacs, et phénomènes remarquables qu’offrent plusieurs d’entre elles par le niveau et par la nature de leurs eaux. — Coloration et transparence diverse des eaux, soit des lacs, soit des fleuves et rivières.
- 10. Mers.—Leur étendue et leur continuité sur le globe; leur répartition dans les deux hémisphères ; leur division en océans et en mers proprement dites. — Mers intérieures ou méditerranées, manches, détroits , golfes , baies, racles, anses et ports. — Description générale de l’océan Atlantique, de l’océan Pacifique, de la mer des Indes et des deux mers
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- Glaciales, avec leurs dépendances. — Influence de la position, de la configuration , de la nature des rners sur les continents et sur les terres en général. — Points de contact des unes et des autres. — Constitution diverse des côtes, hautes et basses, et leurs accidents plus ou moins favorables à la navigation.
- 11. Profondeur variable de la mer. —Nature et configuration de son lit, analogues à celles des terres découvertes dont il est la continuation. — Iles, sommets de montagnes et de hautes plaines sous-marines. —? Yolcans sous-marins et leurs effets. •— Bancs de sable au voisinage ou à distance des terres. — Hauts-fonds et bas-fonds, écueils de différentes espèces. — Couleur et transparence variable des eaux de la mer, causes diverses qui les modifient; influence des zoophytes et des végétaux sous-inarins; phosphorescence. — Salaison des eaux marines et leur pesanteur spécifique. — Niveau général de l’Océan.
- 12. Mouvement de la mer. — Vagues, marées , courants, leur marche et leurs causes diverses. — Direction, rapidité, température des courants, et leur influence soit sur le climat, soit sur la navigation. — Courants généraux ou partiels des océans et des mers, leur distribution géographique et leurs accidents.
- 13. Almosphh'ologie et climatographie. -—Eléments, caractères essentiels, principaux phénomènes de l’atmosphère, et distribution géographique de ces phénomènes. :—De la chaleur, de ses conditions générales, de sa marche dans les différentes saisons de l’année. — Détermination de la température moyenne. — Causes diverses qui concourent à la modifier et à former le climat physique d’un pays , par différence avec son climat géographique. — Influence des vents et leur distribution sur la terre; leurs différentes espèces; vents constants, vents périodiques ou moussons, vents variables. — Influence et distribution géographique des météores aqueux ; quantité moyenne de pluie dans un lieu donné. — Influences du voisinage plus ou moins grand de l’Océan, de l’exposition et de la configuration des terres, de la nature du sol, et de son élévation plus ou moins considérable au-dessus du niveau de la mer. — Distribution géographique de la chaleur sur le globe dans les deux dimensions horizontale et verticale. — Lignes isothermes et leurs inflexions ; limites des neiges perpétuelles; glaces polaires et glaciers.
- 14. Géographie minéralogique. — Distribution générale des masses minérales à la surface actuelle du globe, et position des minéraux les plus importants, soit à cette surface, soit dans les couches de l’écorce terrestre.
- 15. Géographie botanique.— Distribution générale des végétaux sur le globe, et lois de cette distribution en longitude et en latitude , horizontalement et verticalement, selon les hémisphères, les zones, les parties du monde et les différentes hauteurs.
- 16. Géographie zoologique. —Distribution générale des animaux sur le globe. —Animaux caractéristiques des hémisphères, des zones et des parties du monde, selon les longitudes, les latitudes et les hauteurs.
- 17. Géographie anthropologique. — Distribution des hommes sur le globe. —Races, variétés, grandes familles de l’espèce humaine , distinguées soit par les caractères physiques , soit par les langues. — Leur délimitation géographique et leur aptitude plus ou moins grande à s’acclimater.
- ÉTUDE DE LA LANGUE FRANÇAISE.
- L’enseignement aura lieu simultanément par des règles et par des exercices tirés d’un choix des meilleurs auteurs français. Ces exercices et ces règles porteront sur l’analyse des
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- mois, des propositions et des phrases; ils comprendront les divers emplois des mots et leurs différentes acceptions, les idiotismes, les inversions, les principales difficultés de la syntaxe et celles des participes.
- ÉTUDE DE LA LANGUE LATINE.
- Auteurs et morceaux choisis pour Vexplication et la traduction.
- 1° Prose. — Selectæ e profanis scriptoribus historiée.
- Quinte-Curce.
- 2° Poésie, —• Phèdre, choix de fables. •
- Ovide, Métamorphoses^ liv. ier, la Création, les Quatre âges, le Déluge; — liv. vii, Conquête de la Toison d’or, Peste d’Egine ; —• liv. vin, Dédale et Icare, Philémon et Baucis; — liv. vin, Ulysse et Ajax se disputant les armes d’Achille; — liv. xv, Pythagore en Italie, Mort d’Hippolyte.
- Virgile , Géorfques, liv. Ier, l’Age de fer ( Ante Jovem nulli, etc., v. 125-155 ) , Mort de César ( Solcm quis dicere falsum, etc., v. 462-514 );—liv. ii, Eloge de l’Italie ( Neque Medorum silvæ, etc., y. 136-176), Eloge de la vie champêtre ( O fortunatos, etc., 458-540 ); — liv. ni, l’Épizootie (Hic quondam morbo cœli, etc., 478-566); — liv. iv, le Vieillard de Ta rente ( Sub OEbaliæ, etc., v. 125-747 ), Épisode d’Aristée ( Pastor Aristæus, etc., v. 318-558).
- HISTOIRE ET GEOGRAPHIE HISTORIQUE.
- 1. Succession des empires et principales époques de l’histoire ancienne jusqu’à l’invasion des barbares dans l’empire romain ( trois leçons seulement seront consacrées à ce résumé ),
- 2. Géographie de l’empire romain et division en empire d’Orient et en empire d’Occi-dent, — Tableau de l’administration impériale. — Division géographique et ethnographique du monde barbare à la fin du quatrième siècle de l’ère chrétienne. — Notions sommaires sur la grande invasion des barbares dans l’empire.
- 3. Origine des Francs : leurs premiers établissements dans la Gaule.— Règne de Clovis : fondation de la monarchie des Francs. — Successeurs de Clovis jusqu’à la mort de Clotaire Ier, — Première division de l’empire des Francs en Austrasie et Neustrie. — Gouvernement et administration : état des personnes et des terres : loi salique, loi des Bourguignons et clés Wisigoths, loi romaine.
- 4. Histoire des Francs depuis la mort de Clotaire Ier jusqu’à la domination de la famille d’Héristal. — Décadence des Mérovingiens ; progrès de la puissance des seigneurs ; hérédité des bénéfices; maires du palais inamovibles.
- 5. Destruction de la royauté en Austrasie, mairie de Pépin d’Héristal et de Charles Martel ( à la victoire de Charles Martel sur les Sarrasins l’on rattachera un aperçu du mahométisme et des conquêtes des Arabes en Asie, en Afrique et en Europe ).
- 6. Dynastie carlovingienne. — Règne de Pépin le Bref. — Étendue de la domination
- des Francs et description géographique de leur empire à la mort de Pépin le Bref.—Débris de la civilisation romaine dans les Gaules sous la première race. ; '
- 7. Règne de Charlemagne ; ses guerres et ses conquêtes. — Rétablissement de l’empire d’Occident; relations avec l’empire d’Orient et les khalifes. — Gouvernement, administration, législation, établissements littéraires de Charlemagne.—Affaires de l’Église de France sous son règne. — Description géographique de son empire, son étendue et ses divisions.
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- 8. Histoire des princes carlovingiens depuis i’avéneinent de Louis le Débonnaire jusqu’à la fin de la seconde race. — Démembrement de l’empire carlovingien en royaumes, et origine des Etats modernes. — Démembrement des royaumes en principautés féodales; hérédité des gouvernements et usurpation des pouvoirs royaux par les seigneurs; organisation de la féodalité en France.—Enumération et circonscription territoriale des principaux fiefs aux neuvième et dixième siècles. — Invasions et établissements des Normands et des Hongrois.
- 9. Avènement des Capétiens. —* Règnes de Hugues Capet, de Robert, de Henri Ier, de Philippe Ier. — Un grand fief uni à la couronne; premières réunions au domaine royal. — Conquête de l’Angleterre par Guillaume de Normandie ( en y rattachant un précis de l’histoire de l’Angleterre depuis l’invasion anglo-saxonne ). — Conquête des Deux-Siciles par les Normands-Français. — Etablissement du royaume de Portugal par un prince français de la maison de Bourgogne. — Première croisade, fondation du royaume de Jérusalem par Godefroy de Bouillon. — Géographie générale de l’Europe et de l’Asie au temps des croisades.
- * 10. Histoire de France sous Louis le Gros et Louis le Jeune. —Répression des seigneurs du domaine royal.— Etablissement des communes et affranchissements.— Louis le Jeune prend part à la seconde croisade. — Immenses possessions territoriales en France des descendants de Guillaume le Conquérant et des Plantagenets. — Première période de la rivalité entre la France et l’Angleterre.
- 11. Règne de Philippe-Auguste. — Lutte contre l’Angleterre et contre une partie de l’Europe; six provinces, parmi lesquelles la Normandie, enlevées au roi d’Angleterre ; réunion de plusieurs autres fiefs à la couronne. — Prépondérance de la royauté sur la féodalité. — Philippe Auguste, l’un des chefs de la troisième croisade. — Quatrième croisade, empire français de Constantinople. —Guerre des Albigeois. — En Angleterre, révoltes contre Jean sans terre, grande Charte.
- 12. Règnes de Louis VIII et de saint Louis. — Fin de la guerre des Albigeois ; révolte des seigneurs comprimée ; suite de la lutte contre l’Angleterre, paix de trente-cinq ans avec cette puissance; les deux dernières croisades. — Seize duchés ou comtés réunis à la couronne ; les rois d’Angleterre réduits à la Guienne. — Gouvernement et administration de saint Louis; la justice réformée par les établissements; restriction à la puissance militaire et à la puissance judiciaire des seigneurs; pragmatique sanction. — Médiation de saint Louis dans les affaires de toute l’Europe. — En Angleterre , guerre civile sous Henri III ; statuts d’Oxford. — Etat général de l’Europe; résultats des croisades; chevalerie.
- 13. Règnes de Philippe le Hardi et de Philippe le Bel. — Le domaine royal accru des comtés de Provence , de Poitiers, de Toulouse, de Champagne, de la Marche et de Lyon. — Le royaume de Navarre annexé à la couronne de France. — Rapports de la France avec la Navarre, la Castille, l’Aragon. — Rupture de la paix avec l’Angleterre. — Guerre contre l’Angleterre et la IFlandre. — Résumé succinct de la querelle du sacerdoce et de l’empire. — Différend de Philippe le Bel avec Boniface VIII. — Translation du saint-siège à Avignon. — Abolition des templiers. — Etablissement des états généraux. — Extension de la justice royale au détriment de la justice des seigneurs.
- 14. Succession des trois fils de Philippe le Bel. — Charte aux Normands ; concessions aux seigneurs et aux provinces; les femmes exclues du trône; le domaine de la couronne
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- déclaré inaliénable. — Géographie de la France royale et de la France féodale à l’extinction des Capétiens diiects.
- 15. Avènement des Valois. — Edouard III d’Angleterre dispute à Philippe de Valois la couronne de France. — Guerre d’Ecosse et de Flandre. — Etat du commerce dans l’Europe occidentale. — Puissance des communes de Flandre. — Leurs rapports de commerce et leur alliance avec l’Angleterre contre Philippe de Valois. — Edouard prend le titre de roi de France et commence les hostilités. — Seconde période de la rivalité entre la France et l’Angleterre. — Guerre de cent ans. — Affaires de Bretagne. — Bataille de Crécy. — Prise de Calais.
- 16. Règne de Jean le Bon.— Ses démêlés avec Charles de Navarre.— Suite de la guerre avec l’Angleterre. — États généraux de 1354. — Bataille de Poitiers. — Captivité du roi. — Convocations multipliées d’Etats. — Séditions à Paris et dans les provinces. — Conspiration de Charles le Mauvais et de Marcel contre l’autorité royale. — Paix désastreuse de Bretigny avec l’Angleterre. — Jean le Bon , redevenu libre, hérite de la Bourgogne et la donne à son quatrième fils. — Les grands apanages rendent à la féodalité la force qu’elle avait perdue.
- 17. Règne de Charles le Sage. —Charles de Navarre chassé de la Normandie par du Guesclin. — Pacification de la Bretagne. — Alliance de la France avec le roi de Castille Henri de Transtainare. — Rupture du traité de Bretigny. — Exploits de du Guesclin et secours utiles fournis par la Castille. — Les Anglais chassés de toutes leurs possessions françaises, excepté de quelques villes maritimes. — Gouvernement et administration de Charles le Sage. — Protection accordée au commerce et aux lettres. — En Angleterre, développements des institutions libres et du commerce.
- 18. Minorités de Charles VI en France et de Richard II en Angleterre. — Exactions et tyrannie des régents. — Révoltes des grandes villes dans les deux royaumes, et mouvements populaires contre la noblesse. — Guerres de Flandre et d’Ecosse. — Les Stuarts affermis sur le trône d’Ecosse. — Démence de Charles VI. — Richard II détrôné et mis à mort. — Avènement de Henri IV, chef de la maison de Lancastre. — Sanglante rivalité des maisons de Bourgogne et d’Orléans. — Renouvellement des hostilités contre l’Angleterre sous Henri V. — Bataille d’Azincourt? — Union des Bourguignons et des Anglais.— Traité de Troyes. — Le dauphin dépouillé de la couronne.
- 19. Règne de Charles VII. — Henri VI proclamé roi de France et d’Angleterre à Paris et à Londres. — Défaites des armées de Charles VII à Cravant et à Verneuil. — Siège d’Orléans. — Extrême danger de la monarchie. — Héroïque et sainte intervention de Jeanne d’Arc. — Exploits de Barbazan, de Dunois , de la Hire , de Xaintrailles. — Réconciliation du roi avec le duc de Bourgogne. — Expulsion des Anglais du royaume. — Révolte de la Praguerie. — Gouvernement de Charles VII. — Taille perpétuelle et armée permanente. — Réforme de la justice ; édit de Montils-lez-Tours. — Notions sur le grand schisme d’Occident et sur les conciles de Constance et de Bâle. — Pragmatique sanction de Bourges.
- 20. Géographie politique de la France à l’époque de l’expulsion des Anglais. — Domaine royal, maisons féodales subsistantes. — Pouvoir du roi. — Droits des seigneurs.
- 21. Notions sommaires sur les lettres, les sciences, les arts, les grandes découvertes, depuis Charlemagne jusqu’à la mort de Charles VII.
- Quarante-huitième année. Mai 1849.
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- ÉTUDES DES LANGUES VIVANTES.
- L’enseignement devra être à la fois théorique et pratique, et comprendra des exercices divers, oraux et écrits.
- DESSIN.
- L’enseignement du dessin aura pour objet le dessin linéaire et le dessin d’ornement.
- Les élèves seront exercés, eu outre, au dessin des cartes géographiques.
- DEUXIÈME ANNÉE.
- MATHÉMATIQUES.
- Les logarithmes et leur usage.
- Les plans et les solides.
- La trigonométrie rectiligne.
- La suite de l’algèbre, en se bornant à ces trois points principaux : le binôme de Newton, la composition générale des équations, la manière d’approcher des racines réelles des équations numériques.
- Préliminaires de géométrie descriptive. -—La ligne droite et le plan.
- PHYSIQUE.
- 1. Chaleur. — Dilatation des corps par la chaleur. — Construction des thermomètres.
- 2. Mesure des dilatations des solides, des liquides et des gaz.
- 3. Applications des phénomènes de dilatation des solides, des liquides et des gaz.
- 4. Détermination de la densité des gaz.
- 5. Chaleur rayonnante. — Sa réflexion. — Sa transmission au travers des différents corps. — Pouvoirs émissifs, absorbants, réfléchissants.
- 6. Equilibre mobile de température. — Réflexion apparente du froid.
- 7. Conductibilité des corps pour la chaleur.
- 8. Passage de l’état solide à l’état liquide, et passage inverse de l’état liquide à l’état solide. — Chaleur latente. — Mélanges réfrigérants.
- 9. Détermination des capacités par la méthode des mélanges et par la fusion de la place.
- 10. Passage de l’état liquide à l’état de vapeur. — Formation des vapeurs dans le vide. — Maximum de leur force élastique.
- 11. Mesure de la force élastique, maximum de la vapeur d’eau, à diverses températures. — Ebullition. — Chaleur latente. — Condensation.
- 12. Chaudières d’évaporation. — Distillation. —Alambiç.
- 13. Principes sur lesquels repose la construction des machines à yapeur.
- 14. Chaudières à vapeur.
- 15. Applications diverses de la théorie des vapeurs.
- 16. 17. Appareils de chauffage et de ventilation employés dans les usines ou dans l’économie domestique.
- 18. Dans le mélange des vapeurs avec les gaz, les forces élastiques s’ajoutent. Hygrométrie.
- 19. Electricité. — Développement de l’électricité par le frottement. Corps conducteurs et non conducteurs. —- Expériences sur lesquelles est fondée l’hypothèse de deux fluides.
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
- 20. Electricité par influence.—Èlectroscope.—Éleclrophore. —Machines électriques.
- 21. Loi des attractions et des répulsions électriques. —- Distribution de l’électricité sur les corps conducteurs. — Pouvoir des pointes.
- 22. Electricité dissimulée. — Condensateurs. — Bouteille de Leyde. — Batteries électriques. — Electromèlre condensateur.
- 23. Galvanisme. — Principes sur lesquels repose la construction de la pile voltaïque.
- 24. Modifications diverses de cet appareil.
- 25. Effets qu’il produit.
- 26. Magnétisme. —Attraction qui s’exerce enti'e l’aimant et le fer. — Expériences par lesquelles on reconnaît qu’il y a toujours au moins deux pôles dans un aimant. — Expériences sur lesquelles est fondée l’hypothèse de deux fluides magnétiques.
- 27. Définir la déclinaison et l’inclinaison.— Donner une idée des boussoles de déclinaison et d’inclinaison. — Procédés pour déterminer la déclinaison et l’inclinaison.
- 28. Procédés d’aimantation.
- 29. Électromagnétisme. — Expériences qui constatent l’action des courants sur les aimants et l’action des aimants sur les courants.
- 30. Construction et usage du multiplicateur.
- 31. Moyen de produire les courants thermo-électriques. — Description du thermomultiplicateur.
- 32. Aimantation par les courants.
- 33. Télégraphe électrique.
- 34. Effets mécaniques de la pile.
- 35. Effets de la pile, comme source de chaleur et de lumière.
- 36. Effets chimiques de la pile. — Galvanoplastie.
- 37. Procédés galvaniques pour l’application des métaux sur les métaux. — Dorure, argenture, etc. — Production des alliages par la pile.
- 38. Effets physiologiques produits par les courants électriques. — Poissons électriques. — Emploi de la grenouille comme galvanoscope. — Courants propres de la grenouille.
- CHIMIE.
- 1. Métaux. — Classification et propriétés générales de ces corps, étudiées, en prenant pour exemples les métaux suivants : fer, cuivre, zinc, bismuth , antimoine, étain, plomb, mercure, argent, or, platine.
- 2. Alliages. Notions générales, étudiées, en prenant pour exemples les alliages suivants : laitons, bronzes, caractères d’imprimerie, soudure des plombiers, alliage fusible, alliages monétaires d’or et d’argent, alliages commerciaux d’or et d’argent.
- 3. Notions sur les équivalents chimiques. — Tables et leur emploi. — Utilité de la notion des équivalents pour la classification des corps naturels ou artificiels.
- 4. Notions de cristallographie. — Isomorpliisme. — Dimorphisme.
- 5. Oxydes métalliques en général.
- 6. Bases et particulièrement potasse, soude, baryte , chaux , magnésie , alumine, ammoniaque.
- 7. Chlorures en général. — Sel marin. —Chlorures de potassium, de calcium, de barium.
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
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- 8. Chlorures d’étain , d’antimoine ; sublimé corrosif ; calomel, chlorures de cobalt, de nickel, encres sympathiques. — Sel ammoniac.
- 9. Sulfures, et en particulier sulfures de potassium, de sodium, de barium, de calcium.
- — Pyrites de fer, de cuivre, blende, galène, cinabre et vermillon , sulfure d’antimoine , sulfure d’argent.
- 10. Carbures métalliques, et, en particulier, aciers, fontes.
- 11. Sels. — Lois qui régissent leur composition. — Lois de Berthollet.
- 12. 13. Propriétés générales des sels, action de la chaleur, de l’électricité sur ces corps.
- ___Action de l’eau , action de l’air. — Sels déliquescents. — Sels efflorescents — Froids
- artificiels.
- 14. Carbonates en général. — Carbonates de chaux, de potasse, de soude, d’ammoniaque, de plomb.
- 15. Potasses et soudes du commerce; céruse; carbonates de cuivre.
- 16. Phosphates, et en particulier ceux de chaux, de magnésie, d’ammoniaque, de soude.
- 17. Sulfates en général.
- 18. Sulfates de chaux, de soude, de potasse, d’ammoniaque, de magnésie.
- 19. Sulfates de fer, de zinc, de cuivre. — Aluns.
- 20. Azotates en général.
- 21. Azotates de baryte, de chaux , de potasse, de soude, d’ammoniaque, de bismuth , d’argent. — Pierre infernale.
- 22. Poudre à cauon.
- 23. Chlorate de potasse.—Poudres fulminantes.
- 24. Silicates et borates. — Chromâtes.
- 25. Minéraux utiles. — État des minéraux dans le sein de la terre. —Couches.—Amas.
- — Filons.—Grandes masses irrégulières.—Minéraux disséminés.—Minéraux implantés.
- 26. Silice à l’état naturel. — Quartz, cristal de roche, grès, sable siliceux, silex, jaspe, opale. — Usages des matières siliceuses.
- 27. Principaux silicates naturels. — Amphiboles , pyroxènes, serpentines , feldspath , micas.
- 28. Argiles. — Leur utilité dans les arts industriels. —Argiles à briques et à poteries.
- •— Terre de pipe. — Terre à foulon. — Pierx'es à détacher.
- 29. Fabrication des briques. — Fabrication et décoration des potei'ies.
- 30. Kaolins. — Fabrication de la porcelaine.
- 31. 32. Fabrication des verres ordinaires, des cristaux et des verres colorés.
- 33, 34. Notions sur les pierres fines, les grenats, l’émeraude et l’aigue-marine, la topaze commune , le rubis spinelle , le corindon ( saphir, rubis et topaze d’Ürient ), le diamant. — Fabrication du strass.
- 35. Calcaire ou carbonate de chaux.— Calcaire spathique.—Spath d’Islande.—Marbre statuaire. — Marbres veinés. — Marbres brèches et lumachelles. — Albâtre calcaire. — Craie blanche et dépôts crétacés divers. — Pierre lithographique; ses usages.
- 36. Marnes d’amendement. — Pierre à bâtir. — Pierre à chaux. — Ciments et mortiers.
- — Fabrication des chaux grasses, maigres, hydrauliques. — Ciment romain. — Dolomie et calcaires magnésiens.
- 37. Gypse.— Albâtre gypseux. —Gypse parisien; son usage pour la préparation du plâtre, pour l’amendement des terres, pour le moulage.
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
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- 38. Sel gemme ou sel marin. — Son gisement. — Ses usages. — Exploitation des marais salants, des sources salées.
- HISTOIRE NATURELLE. — PREMIERE PARTIE.
- Physiologie animale.
- 1. Notions générales sur la structure des animaux, sur celle de l’homme en particulier.
- — Tableau sommaire des phénomènes de nutrition.
- 2. Sang. — Composition et usage de ce liquide. — Distinction entre le sang veineux et le sang artériel.
- 3. Circulation. — Disposition générale de l’appareil circulatoire chez l’homme. — Mé-
- canisme de la circulation. — Phénomène du pouls. — Accidents qui peuvent résulter de la blessure d’une artère. ’
- 4. Respiration. — Ses phénomènes physiques et physiologiques. — Influence de l’air sur le sang.
- 5. Appareil de la respiration chez l’homme.— Mécanisme de la respiration.—Asphyxies.
- — Secours à donner aux asphyxiés.
- G. Nécessité de la ventilation des habitations et des édifices publics. — Moyens de la produire.
- 7. Chaleur animale. — Ses causes. — Ses variations. — Moyens de la conserver, de l’entretenir. — Son importance.
- 8. Sécrétions. — Structure et fonctions des glandes; leurs produits. En particulier, le rein, le foie; l’urine, la bile.
- 9. Absorption. — Nature de ce phénomène; imbibition. — Endosmose. — Rôle du système vasculaire dans l’acte de l’absorption. — Vaisseaux lymphatiques.
- Exhalation. —Influence des agents physiques sur cette fonction et sur l’absorption.
- 10 Digestion. — Structure de l’appareil de la digestion chez l’homme; fonctions des divers organes dont cet appareil se compose.
- 11. Phénomènes chimiques de la digestion. — Rôle de l’appareil chylifère. — Formation du sang.
- 12. Physiologie comparée de l’appareil digestif. — Règles de l’alimentation de l’honune et îles animaux domestiques.
- 13. Fonctions du système nerveux.
- 14. Notions sur le squelette de l’homme et sur le mécanisme de la locomotion , de la station, de la marche, du saut et de la natation.
- 15. Notions sur les lois de la croissance et de la mortalité. — Influence des agents physiques et des conditions d’existence sur la santé de l’honune.—Température.—Humidité.
- — Vêtements. — Régime. — Emanations putrides, marécageuses, etc.
- Physiologie végétale.
- 16. Graine. — Sa structure. — Germination, sa marche et ses phénomènes.
- 17. 'l'issus végétaux. — Leur structure. — Cellules, fibres et vaisseaux. — Leur rôle dans la fabrication des étoffes et des papiers.
- 18. Pige. — Structure de la tige d’un arbre dicotylédone ; moelle, bois, aubier, écorce, etc. — Structure de la tige d’un palmier.
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
- 19. Bois. — Notions précises sur les divers bois employés dans les arts , et sur le rôle que joue leur structure anatomique dans les applications dont ils sont l’objet. — Bois résineux. — Bois colorants.
- Ecorces. Leur structure. — Ecorces employées dans les arts.
- 20. Racines. — Structure anatomique comparée à celle des tiges. — Racines adventives.
- — Boutures.
- 21. Notions sur les principales racines sucrées, féculentes, tinctoriales, etc.
- 22. Feuilles. — Leur structure et leur position sur la tige.
- 23. Feuilles utilisées pour l’agriculture et l’industrie. — Rôle que jouent leur composition chimique et leur structure anatomique dans leurs usages.
- 24. Bourgeons. — Caïeux. — Bulbilles.
- Ramification. — Ses règles et ses accidents. — Rhizomes, bulbes, tubercules, nodules, épines, fasciations, vrilles, piquants, aiguillons, etc.
- 25. Respiration diurne, nocturne.
- 26. Absorption. — Preuves de l’absorption par les racines. —. Causes de l’absorption.
- — Sève ascendante. — Transpiration. — Effets de la sève sur la durée des bois, sur l’époque de leur abatage. — Procédés d’injection et de coloration.
- 27. Sève descendante.—Mouvement du latex.—Accroissement des végétaux.—Plantes endogènes et oxygènes. — Soudures. — Greffes. — Notions sur leur emploi en agriculture et en horticulture.
- 28. Sécrétions et phénomènes chimiques de la nutrition. — Production des matières amylacées, sucrées, grasses, etc.
- 29. Floraison. — Disposition et structure des fleurs.
- 30. Fonctions des fleurs. — Rôle de quelques-unes de leurs parties dans les arts ou dans l’économie domestique.
- 31. Fruits. — Notions particulières sur les principaux fruits utiles de la France.
- Notions agricoles.
- 32. Application de la physiologie à la culture.
- 33. Notions générales d’agriculture.—Du sol. —Sa composition chimique.—Influence qu’elle exerce.
- 34. Amendements, engrais, leur rôle et leur préparation.
- 35. Labours, leur rôle et la limite de leur efficacité.
- 36. De l’eau. —Irrigations. — Leurs avantages.
- 37. De la température et de la lumière. — Effets qu’elles produisent.— Saisons.— Climats. — Leur influence sur la nature des cultures.
- 38. Distribution géographique des végétaux et des animaux.
- 39. 40. Assolements.
- MÉCANIQUE.
- Cinématique.
- 1. Objet de la mécanique. — Repos; mouvement. — Mouvement uniforme ; vitesse.— Mouvement varié; vitesse moyenne; vitesse à un instant donné. — Mouvement uniformément périodique; exemple tiré des montres et pendules. — Mesure du temps.
- 2. Mouvement uniformément varié; accélération. — Exemple tiré du mouvement vertical des corps pesants dans le vide.
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- 8. Représentation grâphiqué dit mouvement d’üli point $ eii prenant le temps pour abscisse et l’espace pour ordonnée.
- 4. Mouvement rectiligne; moyen d’assurer sa direction; guides, rails, rainures. — Mouvement circulaire; moyen de l’assurer; tourillons.— Vitesse angulaire. — Classification des transformations de mouvement. ,
- 5. Transformation d’un mouvement rectiligne continu en Un aütré de même espèce.'— Poulies, varlets, moufles, appareils à coin, leviers coudés.
- 6» Transformation d’un mouvement circulaire Continu en rectiligne continu, et vice versa. — Treuil simple, treuil différentiel, vis, vis différentielle, rouleaux, cames, archet à foret, crémaillère.
- 7. Transformation d’un mouvement circulaire continu en un autre de même espèce. — Courroie sans fin, roues en contact, roues dentées cylindriques et coniques, vis sans fin.
- 8. Des engrenages. — Condition géométrique de leur tracé. —Méthode générale approximative de M. Poncelet pour déterminer la forme des dents de la roue conductrice.
- 9. Tracé des engrenages à flancs, des engrenages à lanterne et des engrenages coniques.
- 10. Transformation d’un mouvement rectiligne alternatif en circulaire continu.— Bielle et manivelle , système réalisé par White d’après un théorème de Lahire , excentrique circulaire, excentrique en cœur.
- 11. Transformation d’un mouvement rectiligne alternatif en circulaire alternatif. — Balancier à secteurs, balancier avec parallélogramme de Watt. — Transformation d’un mouvement circulaire alternatif en circulaire continu.— Mouche; balancier, bielle et manivelle; cylindre oscillant.
- 12. Composition des vitesses. -— Composition des vitesses angulaires, dans le cas des axes parallèles. — Notions sur le mouvement relatif.
- Dynamométrie.
- 13. Inertie. Force. — Comparaison des forces ; peson , dynamomètre de Regnier, dynamomètre de M. Poncelet. — Durée nécessaire de l’action des forces. — Action et réaction. — Action simultanée de plusieurs forces. —Définition de l’équilibre.
- 14. Travail dynamique; exemples divers. — Unités de travail; kilogrannnètre; cheval-vapeur.
- 15. Mesure du travail d’une force constante ou variable , agissant dans la direction du chemin décrit par son point d’application. —Formule de Thomas Simpson, formule de M. Poncelet pour le même usage. — Travail d’une force oblique au chemin.
- 16. Exemples tirés du travail des moteurs animés. — Comparaison du cheval avec le cheval-vapeur.
- 17. Parallélogramme des forces, déduit de la considération du travail. — Composition des forces concourantes. — Travail des forces mutuelles.-
- 18. 19. Principe de la transmission du travail. — Son application à l’équilibre de quelques machines, quand on néglige le frottement et la roideur des cordes.—-Poulie. Moufles. Plan incliné. Presse hydraulique. Levier. Balance ordinaire. Balance romaine. Treuil. Vis. Balance de Quintenz. Balance de Roberval. Ponts à bascule. Pont-levis.
- 20. Condition de l’équilibre dynamique, 1° dans le mouvement de translation rectiligne , 2° dans le mouvement de rotation autour d’un axe. — Mouvements des forces. — Conditions générales de l’équilibre.
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
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- 21. Étude particulière des forces parallèles. — Centre des forces parallèles. —Centre de gravité; sa détermination par l’expérience.
- 22, 23. Sa détermination géométrique dans le cas de l’homogénéité.
- 24. Lois expérimentales du frottement. — Théorie du plan incliné.
- 25. Roideur des cordes. — Théorie de la poulie et des moufles.
- 26. Théorie du treuil et du cabestan. — Frottement du pivot.
- 27. Théorie de la vis à filet carré et de la vis sans fin.
- 28. 29. Polygone funiculaire. — Cas des forces verticales. — Application aux ponts suspendus. — Notions sur la chaînette.
- Dynamique.
- 30. Proportionnalité de l’accélération à la force, pour un même corps. — Masse. — (Liant!té de mouvement; relation entre cette quantité et l’impulsion ( ou produit de la force par la durée de son action ). — Force vive; relation entre cette quantité et le travail.
- 31. Indépendance des forces et des vitesses acquises. —Mouvement produit par une force constante. — Théorie du mouvement des corps pesants dans le vide.
- 32. Mouvement sur une courbe. — Pendule simple.
- 33. Force centrifuge et force tangentielle. —Composition des forces centrifuges. — Effet de la force centrifuge dans les tournants de routes et de chemins de fer, dans les volants des machines et dans le régulateur à boules. Effet de la force centrifuge sur la pesanteur à la surface du globe.
- 34. Principe des forces vives. — Son application au mouvement rectiligne et au mouvement de rotation. — Moment d’inertie.
- 35. Détermination du moment d’inertie dans quelques cas simples.
- 36. Accélération angulaire. — Pendule composé. — Détermination expérimentale du moment d’inertie.
- 37. Principe général sur les quantités de mouvement. — Principe général sur les moments des quantités de mouvement. — Application à un assemblage de points matériels animés de forces mutuelles, tel qu’en présente la nature.
- 38. Principe relatif au mouvement du centre de gravité d’un système. — Application au mouvement rectiligne. — Explication du recul des canons, des fusées et du mouvement des vases d’où un fluide s’écoule.
- 39. Du choc dans le mouvement rectiligne et dans le mouvement de rotation. Pertes de force vive.
- 40. Pressions d’un corps tournant sur ses appuis. — Centre de percussion.
- HISTOIRE ET GÉOGRAPHIE HISTORIQUE.
- 1. Tableau général, historique et géographique de l’Europe vers 1461 : détails particuliers sur l’Angleterre, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie.
- 2. De la France pendant le règne de Louis XI. — Lutte contre la féodalité , la maison de Bourgogne, l’Angleterre, la maison d’Autriche. — La féodalité détruite et l’unité territoriale de la France établie par la réunion de onze provinces à la couronne. — Les Pays-Bas passent à la maison d’Autriche. — Gouvernement et administration de Louis XI : détails sur l’établissement des postes et sur les développements donnés à l’industrie, au commerce, à l’exploitation des mines. <— Régence de M“e de Beaujeu; la Bretagne réunie à la France : états généraux de 1484.
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