Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'Industrie Nationale
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- BULLETIN
- s :t. un-
- prMîclVàGC?Oe
- DE LA
- n~4s
- V
- SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- POUR
- L’INDUSTRIE NATIONALE,
- Publié avec V approbation de M. le Ministre de VAgriculture
- et du Commerce.
- * QUARANTE-NEUVIÈME ANNÉE.
- VVVVWVVVVV\VV\WlVM'VMUTVV\VMVMA^\\aiWVl/\A\'\Wl\'\A W W Wl <W\<W«
- A PARIS,
- MADAME VEUVE BOUCHARD-HUZARD,
- IMPRIMEUR DE LA SOCIÉTÉ,
- RUE DE l’ÉPEROjS-SAINT-AjSDRÉ-DES-ARTS , 5.
- 1850
- T
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- 0DAEASTE-1ÜUÉSE ASÜÉB. (N° DXLVII. ) janvier 1850.
- BULLETIN
- DE LÀ
- SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- EXPOSITION DES PRODUITS DE L’INDUSTRIE FRANÇAISE EN 1849.
- suite de l’état des récompenses accordées par le jury central (1).
- RAPPEL DE MÉDAILLES 1>E BRONZE.
- Ire DIVISION. - LAINE.
- Ç i. Draperies.
- MM.
- 1. Briche Van Bavinchove, à Saint-Omer (Pas-de-Calais).
- 2. Maniguel, à Vienne (Isère).
- § 2. Couvertures de laine, flanelle.
- 3. Marchand-Lecomte, à Patay (Loiret).
- 4- Boyer frères, à Limoges (Haute-Vienne).
- § 3. Etoffes de laine rases et mélangées.
- 5. Co'irtey frères et Barré, à Périgueux (Dordogne).
- 6. 'l'eltelin-Moniagne, à Roubaix (Nord).
- 7. Veuve Cordonnier, à Roubaix.
- § 3. Châles.
- 8. Chinard fils, à Paris.
- 9. Duchés et Duverger, à Paris.
- § 4. Tapis.
- 10. Sallandrouze (Alexis), à Paris.
- IIIe DIVISION. — LIN.
- § Ier. Lin filé.
- 11. Dutruit, à Barentin (Seine-Inférieure),
- 12. Moret, à Berthincourt (Aisne).
- § 2. Tissus de lin.
- 13. Marie et comp.. à Laval (Mayenne),
- 14. L écluze-Biard, à Saint-Lô (Manche).
- 15. Mary, à Esseuilles-Saint-Rimault (Oise).
- IVe division. — SOIE.
- § Ier. Soies grèges.
- 16. Pradier, à Annonay (Ardèche).
- § 2. Dentelles.
- 17. Torcapel- 7 ’houroude, à Caen ; tulles brodés.
- § 3. Passementerie, broderie.
- 18. Guillemot frères, à Paris.
- 19. Jury fils, à Ambert (Puy-de-Dôme).
- 20. Persan, à Paris; broderies.
- 21. Biais (Joseph-Nicolas), à Paris ; id.
- (1) Voyez Bulletin de 1849, p. 663.
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- ^ 4. 'rissus divers.
- 22. Fanfernet et Dulac, àBelleville (Seine); tissus en relief.
- 23. Gagin, à Montmartre (Seine); tissus imprimés.
- 24. Rheims et comp., à Paris; id.
- 25. 'Périsse, à Paris.
- 26. Bonnal et comp., à Montauhan (Tarn-et-Garonne) ; gazes pour bluterie.
- Ve DIVISION. -- ARTS MÉTALLURGIQUES.
- § Ier. Fonte et fers.
- 27. Besquent (Jules), à Vannes (Morbihan).
- § 2. Acier.
- 28. Grasset, à Saint-Aubin-des-Forges (Loire).
- 29. Rousseau, à Paris.
- § 3. -T'refilerie.
- 30. Trous sel, à Paris ; toiles métalliques.
- 31. Porlier, à Paris.
- § 4* Taillanderie, quincaillerie.
- 3s. Prudhomme, à Paris; vis et boulons.
- 33. Jacquemart, à Paris; serrures.
- § 5. Outils.
- 34. Veuve Gérard et Dufetel, à Paris.
- 35. Bouland, à Paris; limes.
- 36. Deroland, à Paris ; iV/.
- 07. Froid, à Paris; /VA 38. Pupil, à Paris ; /VA
- 3g. Raoul aîné, à Paris; /VA
- 40. Taborin [François), à Paris.
- § 6. Coutellerie.
- 41. Bergougnan, à Paris.
- 42. Frestel, à Saint-Lô (Manche).
- 43. Navaron-Dumas, à Tliiers (Puy-de-Dôme). 44* Parisot, à Paris.
- § 7. Armes.
- 45. Prélat, à Paris.
- 46. Gaupillat, Guindorf et Masse, à Sèvres (Seine) ; capsules d’amorce.
- § 8. Cuivre.
- 47. Madame B as nier, à Paris ; cuivre estampé.
- 48. Bordeaux, à Paris ; id.
- VIe DIVISION. -- SUBSTANCES MINERALES.
- § 1e1'. Ardoises.
- 49. Compagnie des ardoisières de Rimogne, à Saint-Louis-sur-Meuse (Ardennes).
- § 2. Albâtre»
- 50. Duval, à Paris.
- 51. Lemesle fils, à Paris.
- § 3. Bitume.
- 52. Gremilly et comp., à Paris.
- 53. Michel (François), à Paris; clichés bitumineux.
- § 4* Marbres.
- 54. Philippot, à Perpignan.
- § 5. Objets divers.
- 55. Guilloud et Savoye, à Paris; plâtre aluné.
- 56. Rojon, à Paris ; émeri.
- VIIe DIVISION. — MACHINES ET MÉCANISMES.
- § ier. Moteurs,
- 5q. Kientzy , à Paris.
- 58. Giraudon, à Paris.
- § 2. Presses.
- 5g. Brisset père, à Paris: presse autographique.
- 60. Thuvien, à Paris ; presses lithographiques.
- § 3. Pompes.
- 61. Debausseaux, à Amiens.
- 62. Thirion, à Paris.
- 63. Madame Gailard, pompes à incendie.
- 64. Harmois frères, à Paris ; boyaux d’incendie.
- § 4- Machines diverses.
- 65. Britz, à Belleville (Seine) ; tours.
- 66. Margoz, à Paris ; id.
- 67. T^ande et Janray, à Paris; composteur pour timbres.
- 68. Pinel, à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Inférieure) ; machine à calibrer les cylindres de filature.
- 69. Michel, à Rouen; machine à bouter les plaques de cardes.
- 70. Baudot, à Paris ; machine à scier le bois.
- 71. Lannes de Montebello, à Paris; machine à bouclier les bouteilles de vin de Champagne.
- 72. Lebedel, à Paris ; machine à faire les perles fausses.
- VIIIe DIVISION. INSTRUMENTS DE PRECISION. § Ier. Horlogerie.
- 73. Bienaymê, à Dieppe (Seine-Inférieure).
- 74. Marti et comp., à Montbéliard (Doubs).
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- § 2. Instruments d’optique.
- 7 5. Leydecker, à Paris.
- IXe DIVISION. -- ARTS ET PRODUITS CHIMIQUES.
- § Ier. Produits chimiques.
- 76. Boyoeau et Pelletier, à Vaugirartl (Seine).
- 77. Laminget conip., à Clicliy (Seine).
- § 2. Couleurs et vernis.
- 78. Giroux, à Paris.
- 79. Ferrand, à Paris.
- 80. Colson, à Paris.
- 81. Leon, à Paris; vernis.
- 82. Benoit-Langlassé, à Paris ; vernis sur métaux.
- § 3. Teinture et apprêts.
- 83. Farge, à Lyon.
- 84. Frick, à Paris.
- 85. Milliant, à Valbenoîte (Loire).
- § 4. Porcelaine et poteries.
- 86. Barré-Russin, à Orchamps (Jura).
- 87. Madame Langlois, à Bayeux (Calvados).
- 88. Des fossés frères, à Paris ; décoration de la porcelaine.
- 89. Dotin, à Paris; coupes en émail.
- 90. Beaufay ; creusets.
- § 5. Verrerie.
- 91. Berger-Valter, à Paris.
- 92. Nocus, à Saint-Mandé (Seine).
- § 6. Cuirs et peaux.
- 93. Durand, à Rully (Calvados).
- 94. Estivant et Bidou fils, à Givet (Ardennes).
- 95. Trempé, à Paris.
- 96. Sorrel, Berthelet et comp., à Moulins (Allier).
- 97. Blot (ancienne maison Heulte), à Paris; cuirs vernis.
- 98. Micoud, à Belleville (Seine) ; id.
- § 7. Papiers.
- 99. Andrieux-Vallée père et fils, à Morlaix (Finistère).
- too. Ferrand-Lamolte, à Troyes. i o i. A1 aileron, à Paris.
- 102. Genoux, à Paris ; papiers peints.
- § 8. Objets divers.
- 1 o3. Briet, a Paris ; eaux gazeuses.
- 104. Chctelat, successeur de Demarson , à Paris ; savon.
- 105. Herbin, à Paris ; cire à cacheter.
- 106. Trolliet et Perret, à Paris ; cirage et encre.
- 107. Ducommun, à Paris ; filtres.
- 108. Lelogé, à Paris ; id.
- Xe DIVISION. — ARTS ÉCONOMIQUES.
- § 1er. Chauffage.
- 109. Lecoq, à Paris.
- 110. Voghl, à Paris.
- in. Chevalier-Curt, à Paris; fourneaux de cuisine.
- H2. Hoyos, à Paris ; id.
- § 2. Eclairage.
- 113. Gotten, à Paris ; lampes.
- 114. Truc, à Paris ; id.
- 115. Gaillard, à Paris ; bougie stéarique.
- 116. Belhommet frères, à Landerneau (Finistère) ; id.
- 117. Leroy {Charles), à Paris.
- § '3. Substances alimentaires.
- 118. Cornillier aîné, à Xantes.
- § 4- Fleurs artificielles.
- 119. Crousse, à Paris.
- 120. Jullien (Félix), à Paris.
- 121. Prévost et TVentzel, à Paris.
- § 5. Objets divers.
- 122. Dier, à Paris ; vêtements remis à neuf.
- 123. Cavy jeune et comp., à Nevers, id.
- 124. Gobert, à Lyon ; corsets.
- 126. Guilbert, à Paris; peignes eu écaille.
- 126. Bourg, à Paris; garde-robes.
- 127. Feuillâtre, à Paris; id.
- 128. Bach-Pérès, à. Paris; stores.
- 129. Girard, à Paris ; id.
- 130. Haltat, à Paris ; id.
- 131. Fenoux, à Paris ; portefeuilles.
- 132. Cazal, à Paris; parapluies.
- 133. Abt, à Paris ; chapeaux de paille.
- XIe DIVISION. -- BEAUX-ARTS.
- § Ier. Musique.
- 134* Hesselbein, à Paris ; pianos.
- 135. Koska, à Paris; id.
- 136. Mermet, à Paris ; id.
- 137. Buffet-Crampon, à Paris; instruments à vent.
- 138. Breton, à Paris ; id.
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- 13g. Hildebrand, â Paris ; instruments à archet. § 2. Dessin et gravure.
- 140. Naze fils et comp., à Paris; id. ; dessin de fabrique.
- 141. Gavard, à Paris; pantographe pour dessin.
- 142. Faure, à Paris ; mannequin pour peintre.
- g 3. Sculpture et moulage.
- 143. Hardouin, à Paris; id.
- 144. Lombard, à Paris ; id. i45- Sauvage, à Paris.
- i4t>. Texier, à Montmartre (Seine) ; plastique de pierre factice.
- 147. Morisot, à Paris; moulures en bois.
- 148. Girard-Pinsonnière, à Paris ; ornements en bois doré.
- § 4* Bronzes d'art.
- 149. Boyer, à Paris.
- 150. Raingo frères, à Paris.
- 151. Rodel, à Paris.
- 152. Marquis, à Paris.
- 153. Susse frères, à Paris.
- g 5. Orfèvrerie, bijouterie.
- 154. Richard, à Paris ; bijoux de deuil.
- 155. Greer, à Paris ; perles fausses.
- 156. Thouret, à Paris.
- MÉDAILLES
- Ir® DIVISION. — LAINE.
- § Ier. Amélioration des laines.
- MM.
- 1. Delaville-Leroux, à Veigné (Indre-et-Loire).
- 2. Doutremont, à Tours.
- 3. Latache, à Valbruant (Haute-Marne).
- 4* Pillard-Damilleville, à Saint-Paterne (Indre-et-Loire).
- 5. Rivaux, à Puymoyen (Charente).
- § 2. Laine filée et peignée.
- 6. Blondeau-Billet, à Lille.
- 7. Cariol-Baron, à Angers.
- 8. Faiit-eau , à Biièrc-lt-Châtel (Seine-et-Oisr)
- 9. Gilbert, à Reims.
- g 6. Ébénisterie. i5q. Boutung, à Paris.
- 158. Balny, à Paris. i5g. Bertaud, à Paris.
- 160. Garand, à Paris ; bois pour ébénisterie.
- 161. Hoefer, à Paris.
- 162. Marsoudet, à Paris.
- 163. Klein, à Paris.
- 164. Fedder, à Paris.
- 165. Aslorquiza (Barthélemy), à Paris; billards.
- 166. Guillelouvette, à Paris; id.
- 167. Coletta,h Paris; tabletterie.
- 168. Guilbert, à Paris; id.
- 169. Geslin, à Paris ; meubles en fer.
- 170. Lombard, à Paris ; meubles et ornements d’église.
- 171. Lande jeune, à Paris; sommiers élastiques.
- § 7. Typographie.
- 172. Colson, à Paris ; fonte de caractères typographiques.
- 173. Petilbon, à Paris ; id.
- 174. Thorey et Firey, à Paris ; id.
- 175. Lœuillet, à Paris; gravure de caractères typographiques.
- g 8. Reliure.
- 176. Lardière aîné, à Paris.
- DE BRONZE.
- 10. Milon-Marquant, à Reims.
- § 3. Draperie.
- 11. Blin père et fils et Bloch-Javal, à Bitsch-willer (Bas-Rhin).
- 12. Houel, Brice et Marcel, à Louviers (Eure).
- 13. Parnuit (veuve) et D autres me, à Elbeuf (Seine-Inférieure).
- 14. Perrin frères et comp., à Nancy.
- 15. Ponchon fils aîné, à Vienne (Isèi e).
- 16. Signorel-Kochas, à Vienne.
- 17. Thiollier, â Vienne.
- § 4 Flanelles et couvertures.
- 18. Bnidon, à Paris.
- 19. Boyer aîné et Lacour frères, à Limoges.
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- (
- 20. Fort etAguirre, à Saint-Jean-Pied-de-Port (Basses-Pyrénées).
- 21. Léger, Francolin et Gouchereau, à Patay (Loiret).
- 22. Meuret, Solanet et Polangié, à Saint-Ge-niez (Aveyron).
- 23. Pépin-Fieillard, à Orléans.
- 24. Poumeau frères, à Limoges.
- 25. A'/ne et Renard, à Orléans.
- 26. Rocher, à Paris.
- § 5. Etoffes de laine rases et autres.
- 27. Carcenac, à Rodez (Aveyron).
- 28. Clérembault et Lecomte, à Alençon.
- 29. Dathis, à Roubaix.
- 30. Dclalande et Blanquet, à Elbeuf.
- 31. Duvillier-Delattre, à Turcoing (Nord).
- . Machet-Marotte, à Reims.
- 33. Scrépel (César), à Paris.
- 34. Leparqtiois, à Saint-Lô.
- § 6. Étoffes mélangées de laine et coton.
- 35. Florin [Joseph), à Roubaix (Nord).
- . Laurent frère et sœur, à Turcoing (Nord).
- 37. Montagne, à Roubaix.
- § 7. Châles.
- 38. Bonfils (Michel) et Souvraz (association entre patrons et ouvriers), à Paris.
- 39. Choquel [Louis), à la Briche, près Saint -Denis (Seine).
- 40. Dreyfouss [Frédéric), à Paris.
- 4t. Mallard et comp., à Paris.
- 42. Junot, à Paris.
- § 8. Tapis.
- 43. Braquenié et Demy-Doineau, à Aubusson (Creuse).
- 44- Caussin et de Fielle, à Amiens.
- 45. Tayson, à Paris.
- IIe DIVISION. — COTON.
- § Ier. Cotons filés.
- 46. Bertrand-Geraut, à Rouen.
- 47- Debergue frères et comp., à Lisieux (Calvados).
- 48. Delavigne, a Deville (Seine-Inférieure).
- 49. Deshayes et Bénard, à Rouen.
- 50. Lahsel, a Malaunay (Seine-Inférieure).
- 51. Risler [M.) et fils, à Cernay (Haut-Rhin).
- 7)
- § 2. Tissus de coton.
- 52. Bian, à Reutheim (Haut-Rhin).
- 53. Brin-Lalaux, à Homblières (Aisne).
- 54. Brun frères et Denoyel, à Tarare (Rhône).
- 55. Colin et comp., à Bar-sur-Ornain.
- 56. Colin [Antoine), à Saulx (Vosges).
- 57. Debu père et fils, à Paris.
- 58. Defirennes-Duplouy, à Lannoy (Nord).
- 5g. Delattre aîné, à Ramburelles (Somme).
- 60. Estragnat frères et Roux, à Tarare (Rhône).
- 61. Hamelin (veuve) et Lefèvre, à Saint-Blaise-la-Roche (Vosges).
- 62. Lepelletier-Damas, à Paris.
- 63. Lepicard, à Rouen.
- 64. Provensal, à Moussey (Vosges).
- 65. Schlumberger, à Mulhouse (Haut-Rhin).
- 66. Steinheil-Ditterlein, àRothan (Vosges).
- 67. Urner jeune, à Sainte-Marie-aux-Miues (Haut-Rhin).
- 68. Zetler-Tessier, à Saint-Dié (Vosges).
- 69. Gilles, à Rouen.
- 70. Candelot, à Paris; ouates de coton.
- 71. Siredey et Billebaut, à Paris; id.
- § 3. Bonneterie de coton et de, soie,
- 72. Bernay et Perrot, à Orléans.
- 73. Braconnier, à Paris.
- 74. Coutarat et Frérot, à Troyes.
- 76. Douisne, à Troyes.
- 76. Germain fils, à Nîmes.
- 77. Jacquin, à Troyes.
- 78. Joyeux [Emile), à Nîmes.
- 79. Joyeux et Lanne, à Nîmes.
- 80. Lardi'ere, à Crécy-sur-Dive (Calvados).
- 81. Savouré, à Paris.
- 82. Thiboust, à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise).
- § 4* Passementerie.
- 83. Guérin [Samuel), à Nîmes.
- 84. Labbé, à Paris.
- 85. Mercier, à Paris.
- 86. Sans-Cazalot, à Paris.
- 87. Sestier [Fabien), à Paris.
- 88. Sorré-Delisle, à Paris.
- § 5. Etoffes diverses.
- 8g. Dubus, à Lyon ; étoffes pour meubles.
- 90. Poirier [Eugène), à Paris; id.
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- gi. Malard et comp., à Paris.
- 92. Montagne jeune, à Paris.
- 93. 'rirouflet et Davraud, à Laval (Mayenne).
- 94. Joliet, à Paris; étoffes de crin.
- g5. Becker, à Paris ; tissus imperméables.
- 96. Lacroix-Lassez, à Paris ; id.
- 97. Martin-Delacroix, à Paris; toiles cirées.
- 98. Huet {Abraham), à Rouen; tissus élastiques.
- 99. Sauvage et comp,, à Rouen; id.
- IIIe division. — Lin.
- § 1er. Lin filé.
- 100. Bisson, à Guisseray (Seine-et-Oise).
- 101. Dequoy (Jules), aux Moulins-lès-Lille (Nord).
- 102. Chauvet aîné, à Lisieux (Calvados).
- 103. Val-de-Lièvre, à Saint-Pierre-lès-Calais (Pas-de-Calais).
- § 2. Tissus de lin et de chanvre, batistes.
- 104. Casse, à Lille.
- 105. Cornillau aîné, au Mans.
- 106. Debeine et Cresson, à Paris.
- 107. Delame-Lelièvre,h Valenciennes (Nord); batistes.
- 108. Bertrand frères et Dillain, à Paris; id.
- 109. Boulard et Piednoir, à Paris; id.
- 110. Dechastellux père et fils, à Haguenau (Bas-Rhin).
- 111. Demestère-Delaunay, à Halluin (Nord).
- 112. Leborgne et comp., à la Ferté-Bernard (Sarthe).
- 113. Lussigny frères, à Paris; batistes.
- 114. Dattier et Crombet, aux Moulins-lès-Lille (Nord).
- 115. Richer-Levéque, à Alençon.
- 3. Cordes et cordages.
- 116. Lebœuf, à Paris.
- 117. Ouarnier, à Paris.
- 118. Tampier, à Paris.
- § 4' Dentelles et broderies.
- 11 g. Foulquier, à Paris.
- 120. Idril et Marion, à Lyon.
- 12/. Julien (demoiselle), au Puy (Haute-Loire).
- 122. Lannion (atelier de charité de) (Côtes-du-Nord).
- 123. Lecerf, à Paris.
- 124. Leseure, à Paris.
- 125. Houel et Marion, à Lyon.
- 126. Pagny, à Bayeux (Calvados).
- 127. Provost (madame), à Paris ; broderies.
- 128. Barbe, à Nancy ; id.
- 129. Bûcher (madame), à Paris; id.
- 130. Robert-Faure, à Paris.
- IVe division. — SOIE.
- § Ier. Soies grèges.
- 131. Adam, à Moulin-lès-Metz (Moselle).
- 132. Bailly, h Château-Renaud (Loiret).
- 133. Blondeau-Billet, à Lille (Nord).
- 13-4- Gibelin fils, à la Salle (Gard).
- 135. Hernie, à Crest (Drôme).
- 136. Affourtil (Gaston), à Yalleraugue (Gard).
- 137. Mourgues et Bousquet, àSaint-Hippolyte (Gard).
- 138. Noyer frères, à Dieu-le-Fit (Drôme). i3g. Revil et comp., à Amilly (Loiret).
- i4o. Roux frères et Cabril, à Saint-André-de-Val borgne (Gard).
- 141 - Reliquet aîné, à Machecoul (Loire-Inférieure).
- § 2. Châles de soie.
- 142. Audemard et Bris fils, à Nîmes.
- 143. Bouet, à Nîmes.
- 144- Huguet (Gaston), à Nîmes.
- 145. Mantelier et comp., à Lyon.
- 146. Peillon fils et comp., à Lyon.
- 147. Pourcherol cousins, à Nîmes.
- 148. Reynaud père et fils, à Nîmes.
- 14g- Sandoz et comp., à Lyon.
- 150. Sevegner, à Nîmes.
- §3. Tissus de soie divers.
- 151. Coignet (Henri), à Paris.
- 152. Groboz et comp., à Lyon.
- 153. Maygre, à Saint-Etienne (Loire).
- 154. Monnoyeur et Moras, à Lyon,
- 155. Raviez, à Paris.
- 156. Sagnier-Teulon, h Nîmes.
- 157. Thevenet-Raffin et Roux, à Lyon.
- § l\. Rubans.
- 158. Dutrou, à Paris.
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- l5ç). Meyer-Merian, à Soultz (Haut-Rhin).
- Ve DIVISION. -- ARTS METALLURGIQUES.
- § Ier. Fonte et fers.
- 160. Association des mines d’Arcachon (Gironde).
- i6r. Bois et comp., à Paris.
- 162. Brisou fils aîné (Pierre), à la Bouxière, près Rennes (Ille-et-Vilaine) : ustensiles en fonte.
- j 63. Colas, à Monthier-sur-Saulx (Meuse).
- 164. Lacombe, à Périgueux.
- 165. Martin et Virey, à Paris.
- 166. Lagoutte, à la Villette (Seine).
- 167. Poli et coinp., à Grenelle (Seine).
- 168. Jacquinot, à Droitteval (Vosges) ; essieux.
- 169. Morisson et comp , à Guines (Pas-de-Calais).
- 170. Pair et, à Varigney (Haute-Saône); essieux.
- § 2. Aciers.
- 171. Barbazan, à Uzerche (Corrèze).
- 172. De Brye, à Valbenoîte (Loire).
- 173. Estienne et Irroy, à la Hutte (Vosges).
- 174. Renoclier, Bal/in et comp., à Valbenoîte.
- 175. Schnell, dit Tobias, à Valbenoîte.
- 176. Société des forges et usines & Axât (Aude).
- § 3. Tréjilerie.
- 177. Anfrye et comp., à l’Aigle (Orne) ; épin-gles.
- 178. Massue fils, à Metz ; id.
- 17g. Neuss, à Vaise (Rhône) ; aiguilles.
- 180. Galicher et comp., à Digny (Cher) ; fil de fer.
- 181. Duchauffour-Achez, à Reims ; cardes.
- 182. Russier y Brevoer et Trous set y à Paris ; toile métallique.
- 183. Kons, à Paris ; id.
- 184. Tangre {Constant), à Paris ; id.
- § 4- Outils, quincaillerie.
- 185. Croutsch, à Paris; filières.
- 186. Ber nier, à. Paris.
- 187. Lutz, à Paris; outils de corroyeur.
- 188. Maillard et Sculforty à Maubeuge (Nord).
- 189. P idiot, à Paris; limes.
- 190. P routât, Michaut et Thomerf, à Arnay-le-Duc (Côte d’Or) ; id.
- 191. TordeuXy à la Fère (Aisne); id,
- (9 )
- 192. Poltecher, à Bussan g (Vosges) ; étrilles. ig3. Lewilley à Valenciennes (Nord) ; clous. ig4 Lesage, à Paris; cisailles.
- 190. Sirot père , à Trith-Saint-Léger fNord) ; clous.
- 196. Joliot {Achille), à Paris; tours.
- 197. Pap eily à Paris ; id.
- 198. Chaleyer et Granjon, à Firminy (Loire); faux.
- 199. Chauffriat, à Saint-Etienne (Loire); grosse quincaillerie.
- 200. Aubry {Jean) et Châteauneuf, à Valbenoîte ; id.
- 201. Perre et comp., à Saint-Olle (Nord); id.
- 202. Meurant frères, à Charleville (Ardennes) ; crics et presses.
- § 5. Serrurerie.
- 203. Charbonnier y à Paris.
- 204. Jacquot, à Paris.
- 205. Doroaly à Paris.
- 206. Fichel, à Paris.
- 207. Garnier, à Paris.
- 208. Digardy à Paris.
- 209. Havéy à Paris.
- 210. Moiheauy à Paris.
- 211. Peudenier, à Paris.
- 212. Rebours, à Paris.
- 213. Schmerber, à Paris.
- 214. Vallet, à Paris.
- 215. Soisson, à Paris.
- 216. Ferstaen, à Paris.
- § 6. Coutellerie.
- 217. Dordet, à Paris.
- 218. Grange et Prodon-Pouzet, à Paris.
- 219. Lanne {Étienne), à Paris.
- 220. Mailles {Bernard), à Paris.
- 221. Mar muse, à Paris.
- 222. Picault, à Paris.
- 223. Tixier-Goujon, à Thiers (Puy-de-Dôme).
- 224. Vauthier, à Paris.
- § 7. Cuivre.
- 225. Curasson{Charles),àle Blanc-Murger (Vosges) ; chaudronnerie, planches de cuivre.
- 226. Desprals, à Paris ; id.
- 227. Godart, à Paris; id.
- 228. Gosselin, à Paris ; id.
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- ( '0 )
- 22g. Groult et comp., à Pal is ; id.
- 230. Oesger, Rauch et compagnie, à Biaclie-Saint-Wast (Pas-de-Calais) ; id.
- 231. Regniaud, à Paris ; id.
- 232. Schindler {Frédéric), à Kœnigshofen, près Strasbourg; id.
- 233. Gallois, à Paris ; cloches.
- 2.34. Bollée, au Mans (Sarthe) ; id.
- 235. Maurel, à Marseille; id.
- 236. Petithomme, à Laval ; id.
- 2.3']. Mar caille et fils aîné, à Paris.
- 238. Robert (Alexandre), à la Villette (Seine). 23g. Garnier, à Dangu (Eure).
- 2.40. Crepelle (Augustin-Baptiste ), à Saint-Maur (Seine).
- § 8. Etain et plomb.
- 241. Jaudin (Ambroise), à Paris; étain en feuilles.
- 242. Chavantré, à Paris ; poterie d’étain.
- 243. Corlieu, à Paris ; id.
- 244* Laissement, à Paris.
- 245* Dufour et Demalle, à Paris ; tables de plomb.
- 246. Poulet, à Paris ; plomberie.
- 247. Durand, à Paris.
- § g. Zinc.
- 248. Serres-Mirial et comp., à la Grand-Combe (Gard).
- 24g* Deydier, à Paris.
- 25o. Braux-d' Anglure, à Paris.
- 25 r. Rabeau, à Paris»
- 2Ô2. Tourneur, à Paris.
- § 10. Armes.
- 253. Claudia, à Paris.
- 254. Duclos, à Paris.
- 255. Brun, à Paris.
- 256. Berger, à Saint-Etienne (Loire).
- 257. Baucheron, à Paris.
- 258. Jacquemart frères , à Charleville ( Ardennes).
- 25g. Plomdeur, à Montmartre (Seine).
- 260. Regnier, à Paris.
- 261. Bès, à Paris; armes blanches.
- 262. De/acour, à Paris; id.
- 263. Goddel) à Paris ; canons de fusil.
- 264. Guérin, à Paris.’
- VIe DIVISION. -- SUBSTANCES MINERALES.
- § icr. Substances minérales combustibles.
- 265. Chagot, Perret, Morin et comp. , à Châ-lons-sur-Saône (Saône-et-Loire) ; briquettes.
- 266. De Rumigny et comp,, à la Baconnière (Mayenne) ; anthracite.
- 267. De la Roche Lambert, à la Bazouge (Mayenne) ; id.
- § 2. Bitume et asphalte.
- 268. Dournay et comp., à Lobsann (Bas-Rhin). 26g. Nuty (Louis), à Paris; asphalte pour mosaïques.
- § 3. Marbres, granits.
- 270. Henry (veuve), à Laval (Mayenne).
- 271. Earelle, à Servance (Haute-Saône).
- 272. Hery, à Paris; marbres travaillés.
- 273. Roland, à Paris ; id.
- 274. Romoli et Molino, à Paris; imitation de marbre.
- § 4- Pierres artificielles, chaux hydraulique.
- 275. Agombard et Mathieu, à la Grande-Villette (Seine).
- 276. Regny (Léon) et comp., à Marseille.
- 277. Arnaud, à Grenoble.
- 278. Mortier et Courtois, à Issy (Seine).
- 27g. Viallet,h Paris.
- § 5. Meules de moulins.
- 280. Roger fils, à la Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne).
- 281. Riby, à Angers.
- § 6. Pierres lithographiques.
- 282. Guy et comp., au Yigan (Gard).
- 283. Simon, à Montdardier, près le Yigan (Gard).
- § 7. Pierres à polir.
- 284. Celis, à Paris.
- 285. Degardin,k Paris.
- VIIe DIVISION. -- MACHINES ET MECANISMES.
- § Ier. Moteurs.
- 286. Desbordes, à Paris ; machines.
- 287. Stoltz fils, à Paris ; id.
- 288. Gerardin, à Paris : id.
- 28g. Duval, à Paris.
- 2go. Labbé (Louis), à Paris.
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- ( <1 )
- 2g i. Molinié-Saint-Clair, à Paris; régulateur de machines.
- 292. Larivière, a Paris ; id,
- 293. Tailfer, à Paris ; grille mobile.
- 294. Chemallé aîné, à Tours ; chevilles de bois pour chemins de fer.
- 295. Guérin (Pierre-Remi), au Havre (Seine-Inférieure) ; navigation à Vapeur.
- § 2. Machines-outils.
- 296. Chaleyer, à Paris.
- 297. Geneste, à Paris.
- 298. Klemm, à Belleville (Seine).
- 299. Schmerber, à Mulhouse (Haut-Rhin).
- 300. Tussaud, à Paris.
- 301. Lévêque père et fils, à Paris; machine à raboter.
- § 3. Machines h ydrauliques, pompes.
- 302. Bloch (N émis), àDuttlenlieim (Bas-Rhin).
- 303. Canson (Étienne), àYidalon-lès-Annonay (Ardèche) ; turbine.
- 3o4- Levesque père et fils, à Paris.
- 305. Vasselle, à Paris.
- 306. Flaud et comp., à Paris.
- 307. Stoltz père, à Paris.
- 308. Leclerc, à Paris.
- 3og. Moyse, à Paris; boyaux et seaux d’incendie.
- 31 o. Arnaud, à Grenelle (Seine) ; conduits de fontaine en ciment.
- 311. Rolin et comp., à Paris ; conduites d’eau en métal.
- §4* Presses.
- 312. Cheval er et Bourliér, à Paris.
- 313. Poirier (Eugène'), à Paris.
- 314- Dupluvinage, à Paris.
- § 5. Moulins.
- 315. Berton, à la Chapelle (Seine).
- 316. Bizot, à Godoncourt (Vosges).
- 317. Callaud, à Nantes.
- § 6. Machines à fabriquer les tissus.
- 318. Maheau, à Elbeuf (Seine-Inférieure) ; machines à fouler.
- 319. Desplas, à Elbeuf (Seine-Inférieure); id. 32.0. Gautron, a Pans; rouets et métiers.
- 32 t. Roussclot, a Paris; métier pour bonnete-
- rie.
- 322. Bottée, à Paris ; métier à tisser.
- 323. Martinet frères, à Paris ; tissage accéléré.
- 324. Aklin, à Paris ; mécanique Jacquavt.
- 325. Ory (veuve) et Lefèvre, à Paris; métier pour bonneterie.
- 326. Payre, à Saint-Étiennè (Loire) ; machine à filer la soie.
- 327. Sallier, à Lyon; mécanique à faire des canettes.
- 328. Muzard (Louis), à Lyon; condition des soies.
- 32g. Villard et Couturier, à Lyon ; métier pour étoffes.
- 330. Girout-Argout, à Villeurbanne (Isère) ; machine à apprêter les tissus.
- 331. Pagesy, Vasseur et comp., à Montpellier ; machine à nettoyer la laine.
- 332. Prudhomme, à Paris; machine pour bonneterie.
- 333. Pauilhacs, à Montauban (Tarn-et-Ga-ronne) ; machine à tondre les tissus.
- 334- Haranger-Bellier , à Paris; machine à rouler les étoffes.
- 335. Leblanc, à Paris ; défeutreur, réunisseur.
- 336. Laurent, à Belfort (Haut-Rhin) ; régulateur pour métiers.
- 337. Bordes, à Rouen; rouleau gravé à la molette pour tissus.
- 338. Cariiez, à Rouen ; cylindres gravés pour indiennes.
- 33g. Dubus (Théophile), à Louviers ; rotileau à émeri.
- 340. Chanson (madame), à Paris; métier à broder.
- 341. Varlet, à Inchy (Nord); peigne â tisser.
- 342. Foucher, à Paris; machine à chaussure.
- 343. Berthelot, à Troyes ; machine ù bonneterie.
- § 7. Constructions civiles.
- 344* B échu, à Paris ; moulin à plâtre.
- 345. Contenot, à Paris ; id.
- 346. Champion, à Pont-Chartrain (Eure-et-Loir); machine à faire les briques.
- 347’ P sson> à Paris; chemins de fer.
- 3-j8. Kuuleky à Paris ; charpente en fer.
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- C'« )
- 34g- Mehessard, à Paris ; devantures de boutique.
- 350. Ganneron, à Paris ; scie à receper les pilotis.
- § 8. Machines diverses.
- 351. Pelletier, à Paris; moulin à cacao.
- 352. Malin and, à Lyon ; machine à broyer le chocolat.
- 353. Cosnuau, à Paris ; machine à fabriquer les agrafes.
- 354- Cheret, à Paris; machine à fabriquer les charnières.
- 355. Maresckal, à Paris ; hachoir pour charcutier.
- 356. Bouchey, à Paris ; machine à couper les peaux.
- 35^. Lefort, à Raucourt (Ardennes); machine à fabriquer le fil de laiton.
- § g. Voitures.
- 358. Lods, à Besançon (Doubs) ; trains de voitures.
- 35g. Gerardin, à Paris ; essieux.
- 360. Rastouin, à Blois (Loir-et-Cher) ; id.
- 361. Graeter, à Forbach (Moselle) ; id.
- 302. Callard, à Paris ; machine à ajuster les ressorts de voitures.
- 363. Mignard fils, à Belle ville (Seine); enrayage de voitures.
- 364* Bouhon, à Paris ; id.
- 365. Dameron, à Paris ; carrosserie.
- 366. TVaidelé (veuve), à Paris; id.
- 367. Zéréga, à Paris ; id.
- § 10. Forges et soufflets.
- 368. Moussard, à Paris.
- 36g. Delaforge, à Paris.
- 3^0. Enfer, à Paris.
- 371. Popinol-Rabier, à Paris.
- §11. Garde-robes.
- 372. Belicard et Ckesnau, à Montmartre (Seine).
- 373. Havard-Loyer, à Paris.
- VIIIe DIVISION. — INSTRUMENTS DE PRECISION,'' I § Ier. Horlogerie.
- 374* Bergeron, à Paris ; pièces détachées pour pendules.
- 375. Blin, à Paris ; horloges.
- . 376. Bourdin, à Paris.
- 377. Boyer, à Dole (Jura).
- 378. Brocot (Achille), à Paris.
- 37g. Brisbart, à Paris.
- 380. Chavineau, à Paris; pièces détachées.
- 381. Farret fils, à Paris.
- 382. Gontard et comp., à Paris.
- 383. Haddé, à Villiers-le-Bel (Seine) ; horloges. 384- Lefèvre, à Paris ; pièces détachées.
- 385 Mathieu, à Paris ; id.
- 386. Bariquand, à Paris ; id.
- 387. Raby, à Paris.
- 388. Reydier {Joseph-Antoine), à Paris.
- 38g. Reydor frères et Collin, à Paris ; horloges.
- 3go. Rosse aîné, à Paris.
- 3gi. D’Orléans, à Paris; horloges.
- 3g2. Perusset, à Paris.
- 3g3. Laumain, à Paris.
- 3g4* Vallet, à Paris.
- 3g5. Holingue fils, à Saint-Nicolas-d’Alierniont (Seine-Inférieure).
- § 2. Instruments de mathématique et de physique.
- 3g6. Bianchi, à Paris.
- 397. Cloux, à Paris.
- 3g8. Chicard, à Paris.
- 3gg. Faslre, à Paris.
- 400. Kruines, à Paris.
- 401. Lebrun {J. B.), à Paris.
- 402. Loiseau, à Paris.
- 403. Vedy, à Paris.
- § 3. Instruments d'optique.
- 4o4- Bodeur, à Paris.
- 405. Breton, à Paris.
- 406. Lebrun {Alexandre), à Paris.
- 407. Nachet,h Paris.
- 408. Plagliol, à Paris.
- 4og. Lecomte, à Paris.
- § 4. Instruments de pesage.
- 410. Voilette, à Paris.
- 411 • Thier, à Paris.
- 412. Frèche, à Paris.
- § 5. Instruments divers.
- 413. Guillaume, à Paris; presse à timbre.
- 414. Charles, à Paris; niveaux.
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- 415. Petrement, à Paris ; calibres.
- 416. Lavaux, à Paris ; instrument à l’usage des aveugles.
- 417. Barrachin , à Paris; pupitre pour les aveugles.
- 418. Grosse lin, à Paris; globes.
- 419. S unis, à Paris; id.
- § 6. Instruments de chirurgie.
- 420. Daran, à Paris.
- 421. Kunsmannet Georgi, à Paris.
- 422. Mathieu, à Paris ; lithotritie.
- 42 3. Le Maux, à Batignolles (Seine) ; orthopédie.
- 424. Rabiot, à Paris; id.
- 425. Biondetti, à Paris; bandages.
- 4?6. Burat, à Paris ;
- 427. Billard, à Paris; prothèse dentaire.
- 428. Souplet, à Paris ; id.
- 429. Gateau, à Paris; cornets acoustiques.
- 430. Greiling, à Paris; id.
- § 7. Objets divers.
- 431. Darbo, à Paris ; biberons.
- 432. Faucheux (madame), à Paris ; id.
- 433. Tollay, à Paris; clysoirs.
- 434. Leperdriel, à Paris ; id.
- 435. Robert, à Strasbourg; anatomie plastique.
- 436. Lefevre, à Paris; id.
- 43;. Mantois (madame), à Paris ; id.
- 438. Sandoz, à Paris; sangsues artificielles.
- IVe DIVISION. —- ARTS ET PRODUITS CHIMIQUES.
- § Ier. Produits chimiques.
- 439. Bataille, à Blangy (Seine-Inférieure).
- 440. Brière, à Paris ; acide arsénieux.
- 44'- De Cavaillon, à Paris ; sulfate d’ammoniaque.
- 442. Delaunay et comp., à Portillon , près Tours (Indre-et-Loire) ; céruse, minium.
- 443. Delondre, Berthemonl, à Paris; sulfate de quinine.
- 444- Drouin et Brossier, à la Briche, près Saint-Denis (Seine).
- 445. Dupré, à Forges (Seine-Inférieure); couperose.
- 446. Durel et comp., à Valenciennes (Nord); potasse.
- 447. Faure (Louis), à Wazemmes (Nord) ; céruse.
- 448. D'Homme, à Grenelle (Seine).
- 449* Ringaud {Henri), à Paris.
- 450. Rolland père et fils, à Toulouse.
- 451. Mallet et Lepelletier, au Mans (Sarthe) ; carbonate de magnésie.
- 452. Rogé, à Paris.
- § 2. Vernis et enduits.
- 453. Montfort, à Paris ; vernis.
- 454. Pommier, à Paris ; id.
- 455. Ferry, à Paris; enduit contre l’oxydation.
- § 3. Cirage, encre.
- 456. Doré, à Paris.
- 457. Larenaudière, à Paris.
- 458. Lefevre, à Paris.
- § 4* Teinture et impression.
- 459. Knab et comp., à Paris; teinture des bois.
- 460. Baillet, à Strasbourg.
- 461. Marnas, à la Guillotière (Rhône).
- 462. Paul aîné, à Valence (Drôme) ; tissus imprimés.
- § 5. Poteries et porcelaines.
- 463. Courtois, à Paris; briques.
- 464. Aimard, à Paris ; poteries.
- 465. De Bettignies, à Saint-Amand (Nord); porcelaines.
- 466. Halot, à la gare d’Ivry (Seine) ; id.
- 467. Jouhanneau et Dubois, à Limoges ; id.
- 468. Ruaud, à Limoges ; id.
- 469. Tinet, à Paris ; id.
- 470. Salmon, à Saint-Ouen (Seine); faïence.
- 471. Guenaut, à Paris ; poteries.
- 472. Lecoq, Genillier et Planaix, à Clermont-Ferrand; id.
- 473. Garnaud, à Paris.
- 474- Gossin, à Paris ; ornements pour jardins.
- 475. Hasslauer.' à Givet (Ardennes); pipes.
- § 6. Porcelaine décorée.
- 476. Gille, à Paris.
- 477. Grenon, à Paris.
- 478. Vion, à Paris.
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- (
- § q. Verres et cristaux.
- 479. Leroy-Soyez (veuve), à Masnière (Nord); bouteilles.
- 480. Van Lempoel, de Colnet et comp., à Qui-quengrogne (Aisne) ; id.
- 481. Duthy, à Paris.
- 482. Mougin frères, à Portieux (Vosges).
- § 8. Vitraux peints.
- 483. Laurent, Gsell et comp., à Paris.
- 484* Lusson, à Sainte-Croix (Sarthe),
- 485. Thibaud, à Paris.
- 486. Ullmann, à Paris.
- § 9. Cuirs et peaux.
- 487. Burdallet fils, Louet et comp., à Toulouse.
- 488. Fieux fils aîné, à Toulouse.
- 489. Chicoineau, à Quimperlé (Finistère).
- 4go. Tavernier, à Argentan (Orne).
- 4gi. Dumont-Desmoutiers, à Douai (Nord).
- 492. Josset, à Enencotirt-Léage (Oise).
- 4g3. Georget (.Alexandre), à Paris.
- 4g4* Massemin (Charles-Louis), à Paris.
- 4g5. Lefour, à Orléans.
- 4g6. Tracol, à Annonay (Ardèche).
- 497. Deaddé (Louis), à Paris; cuirs vernis. 4g8. Guerlain-Houel(Auguste), à Paris; id.
- 499. Dulud (<Jacques-Michel), à Paris ; cuirs repoussés.
- 500. Georget, à Paris; peaux teintes.
- § 10. Papiers.
- 501. Journet {Pascal) et comp., à Carcassonne (Aude).
- 502. Roque {J. B.), à Paris.
- 503. Michaut frères, à Laval (Vosges).
- 5o4- Paul et Cardailhac, à Toulouse.
- 505. Marion, à Paris.
- 506. Vanden^Dorpel fils, à Paris.
- 507. Dufour, à Paris.
- 508. Bondon, à Paris ; cartes.
- 609. Bréaulé, à Paris ; papier gaufré.
- 51 o. Lainé, à Paris ; cartonnages.
- 511. Riottot, à Paris; papiers et tentures.
- 512. Magnier, Clerc et Mar guéridon, à Paris; id.
- § 11. Colle forte, gélatine.
- 513. Piloux,k Paris; gélatine.
- Si4* Denfert {Félix), k Paris.
- U )
- 515. Estivant frères, à Givet (Ardennes).
- 516. Parent et Donnay, à Givet (Ardennes).
- 517. Firmenich, à Metz.
- § 12. Savons, cosmétiques.
- 518. Allard et Claye, à Paris.
- 519. Legrand, à la Petite-Villette (Seine).
- 520. Vallée et comp., à la Villette (Seine).
- 521. Gisclard, à Albi (Tarn) ; cosmétique.
- § i3. Objets divers.
- 522. Belleville frères, à Paris ; amidon.
- 523. Paisant fils, à Pont-l’Abbé (Calvados); id.
- Xe DIVISION. -- ARTS ÉCONOMIQUES.
- § Ier. Chauffage,
- 524. Huguelin, à Strasbourg ; poêle en faïence.
- 525. Chevalier {Victor), à Paris; calorifères, fourneaux.
- 526. Hurez, à Paris ; id.
- 527. Laugelot, à Paris; id.
- 5s8. Fondet, à Châlons-sur-Saône (Saône-et-Loire) ; id.
- 52g. Delaroche aîné, à Paris; id.
- 530. Delaroche jeune, à Paris ; id.
- 531. De Raincourt (madame), à Fallon (Haute-Saône) ; appareils culinaires.
- § 2. Eclairage.
- 532. Bouhon, à Paris; lampes.
- 533. Dubrulle, à Lille; id.
- 534- Georgi, à Paris ; id.
- 535. Veyron, à Paris ; id,
- 536. Silvant, à Paris; id.
- 537. Dombrowski, à Paris; id.
- 538. Jacquesson et fils, à Châlons-sur-Marne ; éclairage de caves et de celliers.
- 539. Rockel, à Metz ; lustres et lampes.
- 540. Joanne, à Paris ; lampes.
- 54ï. Aubineau, à Paris; id.
- 54?.. Bernier, à Paris; lampes à gaz.
- 543. Grison, à Paris ; veilleuses et mèches. 544- Mulrel, à Paris; régulateur du gaz.
- 545. Parisot, à Paris; id.
- 546. Siry-Lizars, à Paris; compteurs à gaz. 547» Pieron, à Paris; tubes à gaz.
- 548. Dubois, à Pierrefitte (Seine) ; bougies. 54g. Cahouet, à Paris; moulage des bougies.
- 550. Mayer aîné, à Neuilly (Seine) ; huile.
- 551. Moreau, à Paris; huile minérale.
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- ( *S )
- § 3. Substances alimentaires.
- 552. Liazard et Isabelle, à Sannerville (Calvados) ; fécule.
- 553. Marquis, à Bourgueil (Indre-et-Loire) ; réglisse.
- 554. Foussat frères, à Bordeaux; nettoyage du riz.
- 555. Turpin, à Paris ; chocolat.
- 556. Ibled, à Paris; fVi.
- 557. Valarino fils, à Perpignan ; id.
- 558. Guillot, à Paris; biscuits.
- 55g. TVillaumez, à Lunéville (Meurthe); conserves.
- 560. Bailly, à Château-Renard ( Loiret), confitures.
- § 4* Chaussures.
- 561. PenoJ, à Paris.
- 562. Dufossé, à Paris.
- 563. Perroncel, à Paris ; chaussures en caoutchouc.
- 564- Froment-Clolus, à Paris ; sabots.
- 565. Jamain {Hippolyte), à Paris; ié/.
- 566. Rageot (Jérôme), à Paris; irf.
- 567. Bernier {Clovis), à Paris ; *7/.
- 568. Collard et Belzacq, à Paris ; chaussons.
- 569. Beslay {Charles), id.
- § 5. Chapellerie.
- 570. Billion, à Paris; feutre.
- 571. Duchesne aîné, à Paris ; chapeaux.
- 572. Fincendon fils, à Bordeaux ; *"</.
- 573. Klotz, à Paris ; casquettes.
- 574* Leborgne et Dutour, à Grenoble ; chapeaux de paille.
- 575. Durst, à Paris; ïcL
- 576. Grelley, à Paris ; paille à chapeaux.
- 577. Rouget de Liste et Lempereur, à Paris ; mécanique pour chapeaux pliants.
- § 6. Fétements.
- 578. Lamotte {Charles), à Paris ; lingerie.
- 579. Dumoulin (demoiselle), à Paris; corsets.
- 580. Geresme fils, à Paris ; id.
- 581. Gaillard (madame), à Paris; id.
- 582. Daudé, à Paris; œillets métalliques.
- 583. Letourneau, à Paris; boutons.
- 584- Lemesle,k Paris; irf.
- § 7. Sellerie.
- 585. Amiard, à Paris.
- 586. Bencraft, à Paris.
- 587. Hermet, à la Petite-Yillette (Seine).
- § 8. Ganterie.
- 588. Lecocq-Prêville, à Paris.
- 58g. Rouquette, à Paris.
- § g. Fleurs artificielles.
- 590. Duchesne-Bettinger, à Nantes.
- 5gi» Redelix, à Paris.
- 592. Feny (madame), à Paris.
- § 10. Objets divers.
- 5g3. Cotel, à Paris ; emballage.
- 594* Lemonnier, à Paris; ouvrages en cheveux.
- 595. Croisât, à Paris; «</.
- 5g6. Normandin, à Paris ; perruques.
- 597. Theroude, à Paris ; jouets d’enfants.
- 5g8. Jumeau, à Paris; poupées.
- 599. Ozouf \ à Paris ; eaux gazeuses.
- 600. Jaminel, à Paris ; appareil de filtration.
- 601. Farge, à Paris; parapluies.
- 602. Delage-Montignac, à Paris ; articles de pêche.
- 603. Lebatard, à Paris; t'e?.
- 604. Gabet et Fraisant, à Paris ; cafetière.
- 605. Z?*>, à Courbevoie (Seine) ; couveuse artificielle.
- 606. Charles et comp., à Paris; appareil de lessivage.
- 607. Loddé, à Paris; plumeaux.
- 608. Mariotte et Jacquemet, à Metz; brosses.
- 609. Laurencot, à Paris ; fit/.
- 610. Barth-Adt, à Sarreguemines ( Moselle ) ; tabatières en carton.
- 611. Laisné, à Paris ; appareil de gymnastique.
- XIe DIVISION. — BEAUX-ARTS.
- § I. Musique. i° Instruments à cordes.
- 612. Aucher et fils, à Paris; pianos.
- 613. Beunon, à Paris ;
- 614. Blondel, à Paris; «</,
- 615. Elke, à Paris; iV/.
- 616. Franche, à Paris ; zV7.
- 617. Gibault, à Paris ; i</.
- 618. Herce et Maine, à Paris.
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-
- 619- Monniot, à Paris.
- 620. Rinaldi, à Paris.
- 621. Scholtus, à Paris.
- 622. IVigen père {Hermann), à Paris.
- 623. Ziegler, à Paris.
- 624. Schultz, à Marseille; id.
- 625. Mussard, à Paris.
- 626. Limonaire, à Paris.
- 627. Maucotel, à Paris ; instruments à cordes.
- 628. Henry {Jean-Carolus), à Paris; violons.
- 629. Simon {Pierre), à Paris ; id.
- 630. Savaresse, à Grenelle (Seine); cordes d’instruments.
- 2° Instruments à vent.
- 631. Dominjolle, à Lyon; orgues.
- 632. Godault, fils, à Lyon ; id.
- 633. Jaulin, à Paris ; id.
- 634. Codant, à Paris ; id.
- 635. Dubus, à Paris ; id.
- 636. Sergent, à Paris ; ïrf.
- 637. Bartsch, à Paris ; instruments à vent en cuivre.
- 638. Roth, à Strasbourg; irf.
- 63g. Triebert, à Paris ; instr. vent en bois.
- 640. Adler, à Paris; ic?.
- § 2. Dessins et lithographie.
- 641. Braun {Charles), à Mulhouse (Haut-Rhin) ; dessin de fabrique.
- 642. Delurtier, à Passy ; id.
- 643. Sajou, à Paris ; id.
- 644* Lubienski, aux Batignolles ; id.
- 645. Chanson (mademoiselle), à Paris.
- 646. Méraux, à Paris.
- 647. Parguez, à Paris.
- 6/j8. Cagniard, à Paris.
- 64q. Armengaud jeune, à Paris; dessins de machines.
- 65o. Hayem jeune, à Paris; crayons.
- 65 r. Delaruelle et Ledanseur, à Paris ; id.
- 652. Schmantz, à Paris; rouleau lithographique.
- 653. Bertauts, à Paris ; dessin lithographique.
- 654. Bry, à Paris ; id.
- 655. Poirier, à Paris ; presse lithographique.
- 656. Brisset fils, à Paris; id.
- 657. Raguenau, à Paris; id.
- ( 16 )
- 658. Barabant et Dumoulin, à Paris ; id.
- § 3. Gravure.
- 65g. Conil-Lacoste, à Paris ; gravure sur bois.
- 660. Dopter, à Paris; imagerie.
- 661. Bouasse-Lebel, à Paris ; id.
- 662. Armengaud et Oreilly, à Paris ; impression en taille douce.
- 663. Curmer, à Paris; id.
- 664* Rémond, à Paris; id.
- 665. Chardon, à Paris; id.
- 666. Cliquot, à Courbevoie (Seine) ; roulettes et outils à graver.
- 667. Saunier, à Montrouge (Seine); épreuves de billets de banque.
- § 4. Photographie.
- 668. Guillot et Sagniez, à Paris ; photographie sur papier.
- 66g. Legray, à Paris; id.
- 670. Mayer frères, à Paris; photographie coloriée.
- 67 1. Maucomble, à Paris; id.
- 672. Vaillai, à Paris.
- 673. Warren-'I’hompson, à Paris.
- § 5. Peinture.
- 674. Foulley, à Paris ; peinture en décors.
- 675. Mercier {Claude), à Paris; tableaux rentoilés.
- 676. Carpentier, à Paris; mannequins pour peintres.
- 677. Dagneau, à Paris ; pinceaux.
- 678. Saunier, à Paris; id.
- § 6. Stores, écrans , éventails.
- 679. Savary, à Paris ; stores.
- 680. Alexandre {Félix), à Paris ; id.
- 681. Dupré et Aubery, à Paris ; éventails.
- § 7. Dorures et ornements.
- 682. Souty, à Paris ; dorure sur bois.
- 683. Lajoie, à Paris ; id.
- 684* Desjardins-Lieux, à Paris.
- 685. Thoumin, à Paris ; ornements en cuivre.
- 686. Rosselet, à Paris; révivification de dorures. § 8. Sculpture et moulure.
- 687. Gallouzeau de Villepin, à Paris ; plan en relief.
- 688. Garnot, à Paris ; sculpture en ivoire.
- 689. Wolj, à Paris ; id.
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- 690. Beaumont, à Paris ; id.
- 691. Kubitchek, à Paris; incrustation d’ivoire.
- 692. Cotclle, à Paris ; sculpture sur bois.
- 693. Thotin, à Paris ; moulures sur bois.
- 694. Henaut, à Paris; id.
- 695. Dufailly, à Paris ; sculpture sur bois.
- 696. Garnaud, à Paris ; sculpture en terre cuite.
- 697. Bréauté, à Paris; encadrements en cartes repoussées.
- 698. Bossi, à Paris; mosaïques.
- § 9. Bronzes d’art.
- 699. Colas et Barbedienne, à Paris.
- 700. Marchand, à Paris.
- 701. Renan id, à Paris.
- 702. Barye , à Paris.
- 703. Graux-Marly, à Paris.
- 704. Çuillct aîné, dit !Voé7, à Paris.
- 705. Poussielgue-Rusand, à Paris.
- 706. Quesnel, à Paris; fonderie de bronze.
- 707. Charnod, à Paris; irf.
- § 10. Orfèvrerie, bijouterie.
- 708. Bruneau et Pellerin, à Paris.
- 709. Lambert, à Paiis; plaqué.
- 71 o. Danloy, à Paris , bijouterie d’acier.
- 711. Vauthicr, à Paris; i7/.
- 712. Bureau, à Paris ; bijouterie dorée.
- 713. Cornillan, à Paris;
- 714. Hallelin et Payen, à Paris ; bijouterie.
- 71 5. Picquot et Lucquet, à Paris ; iW.
- 7 16. Masson {Jean), à Paris; imitation de diamant.
- 717. Lasscrve et Royer, à Paris ; bijouterie.
- 718. Gombault, à Paris ; dorure et argenture.
- 7 19. Monlagnac jeune, à Paris ; irf.
- 720. Rousseville, à Paris ;
- 721. Bigot-Dumaine , à Paris; pierre lapidaire.
- XIIe DIVISION. - ARTS DIVERS.
- § 1. Menuiserie, emploi du bois.
- 722. Tachet, à Paris.
- 723. Aindas, à Bordeaux.
- § 2. Ebénisterie, meubles.
- 724. Gocht, à Paris ; ébénisterie.
- 725. Rirnlin frères, à Paris.
- 726. Krieger, à Paris.
- 727. Mercier, à Paris.
- 728. Baudry, à Paris; meubles.
- 729. Daubert et Dumarest, à Lyon ; trf.
- 730. Lendolphe, à Paris; tW.
- 731. Faure {Pierre), à Paris ;
- 732. Prélot, à Paris ; iW.
- 733. Blumer, à Strasbourg; parquets.
- 734. Saint - JJbery, à Tarbes (Hautes-Pyrénées) ; bois indigènes pour ébénisterie.
- 735. Goinard, à Paris; û/.
- 736. Thomas, à Paris ; meubles en métal.
- 737. Thierry, à Paris; objets de literie.
- 738. Dupont, à Paris ; iV.
- 739. Delbruck {Jules), à Paris; pouponnières.
- § 3. Tabletterie, marqueterie.
- 740. Sormani, à Paris.
- 741. Vincent aîné, à Paris.
- 742. Mainfroy, à Paris.
- 743. Barbier, à Paris.
- 744» Profilet, à Paris; mosaïque en bois.
- 745. Couronne, à Paris ; tW.
- 746. Fauvel-Delabarre, à Paris; peignes.
- 747. Poisson, à Paris; id.
- 748. Massue, à Paris; id.
- § 4* Billards.
- 749. Cosson, à Paris. q5o. Marchai, à Paris. -
- § 5. Typographie.
- 7^1. C/iton et Coisne; presses typographiques.
- 752. Robinet, k Yaugirard (Seine); fonte de caractères.
- 753. Giroudot, à Paris; presse typographique.
- 754. Saunier, à Montrouge (Seine).
- 755. Bouchard-Huzard (veuve), à Paris; imprimerie.
- 766. Coquebert (veuve), à Paris; id.
- 757. Creté, à Corbeil (Seine-et-Oise) ; id. q58. Monpicd aîné, à Paris; dessins en filets typographiques.
- § 6. Reliure.
- 759. Lebrun, à Paris.
- 760. Abry et Vigna, à Paris.
- 761. Gruel (veuve), à Paris.
- 762. Simicr (neveu), à Paris.
- § 7. Papeterie, cartonnages.
- 763. Gaymard et Geraud, à Paris; registres.
- 2
- Quarante-neuvième année. Janvier 1850.
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- ( 18 )
- 764. Neraudau, à Paris ; id.
- 765. Laine , à Paris ; cartonnage.
- § 8. Objets divers.
- 766. Mallet, à Paris; plumes en pointe de rubis.
- 767. Berthier, à Poissy (Seine-et-Oise) ; porte-plume.
- 768. Baquet, à Paris, encriers.
- XIIIe DIVISION.—AGRICULTURE ET HORTICULTURE.
- § 1. Engrais.
- 769. Bonnet, à Arcueil et Grenelle (Seine).
- 770. Coelland, à Rennes.
- 771. Batailler, à Montargis (Loiret).
- § 2. Instruments aratoires. i° Charrues.
- 772. Branger(Sèbastien), à Marsais-Sainte-Ra-degonde (Vendée).
- 773. Rabourdin, à Villacoublay (Seine-et-Oise).
- 774. Rivaud (Gustave), directeur de la ferme-école du Petit-Rochefort (Charente),
- 775. De Bec, directeur de la ferme-école de la Montauron (Bouches-du-Rhône).
- 776. Boully-Jolly (Pierre-Florentin), à Bour-bonne-les-Bains (Haute-Marne).
- 777. Talbot frères, à Menetou-Salon (Cher).,
- 778. Aycard (Bernard), à. Marseille.
- 779. Durand fils (Quentin), à Paris.
- 780. Desert, à Bouville (Seine-Inférieure).
- 2° Extirpateurs , herses , rouleaux.
- 781. Gratien (Louis-François), à Rieux -Hamel (Oise).
- 782. Portai de Moux, à Conques (Aude).
- 783. Lemare (Maximilien), à Essuilles-Saint-Rimault (Oise).
- 784. Delaire (Pierre), à Sauxillanges (Puy-de-Dôme).
- 785. Mansson-Michelson, à Paris»
- 3° Semoirs, plantoirs.
- 786. Ferry (Joseph), à Epinal (Vosges).
- 787. Bouscasse père, à Pnilboreau (Charente-Inférieure).
- 788. Pruvost (Augustin), à Wazemmes (Nord).
- 789. J acquêt - Robillard, à Arras (Pas-de-Calais).
- 4° Machines à battre le blé, tarares, hache-paille , etc.
- 790. Mollard, à Lunéville (Meurthe).
- 791. Damey (Alexis), à Paris.
- 792. Ferrière et Sabin, à Pontlieu© (Sarthe). 798. Mittelette, à Soissons (Aisne).
- 794. Brichard, à Paris.
- 795. Calard (François), à Paris.
- 796. Poly-Labesse, à Ferrières (Oise).
- 797. Morillon, à Gençay (Vienne).
- 798. Pons (Pierre), à Paris.
- 7qg. Grosley père et fils, à Paris.
- 800. Sarrans et Dufour, à Sauve (Gard); fourches.
- 5° Appareils vinicoles.
- 80r. Kaeppelin, à Colmar (Haut-Rhin).
- 802. Georges (Jacques), à Paris.
- 803. Montillier, à Paris.
- 804• Bail, à Vaise (Rhône).
- 805. Dezaunar, à Nantes.
- 806. Lesourd-Dclisle, à Angers,
- 6° Instruments divers.
- 807. Armand-Clerc, à Paris; outils,
- 808. Parmentier, à Paris ; serre mobile.
- 80g. Cleff frères, à Paris ; brouettes.
- 810. Laumeau, à Versailles; instruments d’horticulture.
- 8 r 1. Vallée, à Paris ; couveuse artificielle.
- § 3. Produits agricoles. i° Céréales.
- 812. Fieffé, à Bordeaux.
- 813. Solet, au Pin.
- 814. G'enot, à Saint-Ladre (Moselle),
- 815. Galland, à Ruffec (Charente).
- 816. Didelon, à Bury (Moselle).
- 2° Produits divers.
- 817. Fontenay (Vendée) (le président du comice agricole de); chanvre et lin.
- 818. Maupetit, à la Teste (Gironde) ; riz.
- 81 g. Courtois-Gérard, à Paris; légumes.
- 820. Gauthier, à Paris ; id.
- 821. Barrey, à Nanterre (Seine) ; id.
- 822. Noaillon, à la Pointe-dTvry (Seine).
- 823. Groux, a Villejuif (Seine) ; arboriculture. 824- Sauria (Charles), à Saint-Lothain (Jura);
- miel.
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- (
- 825. Chataux, à Paris ; id.
- 826. Germain, à Censeau (Jura) ; fromages.
- 827. D’huicques, à Mayneline, commune de Betz (Oise).
- 828. Jordan, à Wolf (Bas-Rhin) ; tabac.
- 829. Lorentz, à Nancy ; conservation du houblon.
- § 4* Animaux. — i° Race bovine.
- 830. De Ploesquellec (Finistère).
- 831. Cudenec, à Kizelles (Finistère).
- 832. Madec, à Saint-Eutrope (Finistère).
- 833. Lesaout, au Grand-Moguereau (Finistère).
- 834. Charlier (Marne).
- ?.° Race chevaline.
- 835. Tilliard (Eure).
- 3° Race porcine.
- 836. Primois, à Caen (Calvados).
- § 5. Produits horticoles. — i° Fleurs.
- 837. Verdier {Victor), à Ivry (Seine).
- 838. Laffay, à Bellevue (Seine-et-Oise).
- 839. Guérin {Modeste), à Paris.
- 840. Jamain (Hippolyte), à Paris.
- 84 t. Dubos {Auguste), à Pierrefitte (Seine-et-Oise).
- 842- Dubos {Edmond), à Pierrefitte (Seine-et-Oise).
- 843. Luddemann, à la Celle-Saint-Cloud (Seine-et-Oise).
- 844- Turlure, à Versailles.
- 845. Bacoi, à la Pelite-Villette (Seine).
- 20 Fruits.
- 846. Foucault, à Frocourt (Oise).
- XIVe division. — Algérie.
- § ier. Produits agricoles.
- 847* Camelin , à Bone.
- 848. Jeantet, à Bone.
- 849. Chamarty, à Bone ; tabacs.
- 850. Laugier, à Bab-el-Oued, département d’Alger.
- 851. Maclouf-Kalfoun, à Oran.
- 852. Rey, à Alger.
- 853. Sidi-Muhammed~Ben- Aicha, à Boue.
- § 2. Produits industriels.
- 854* Bedel; sels de la saline d’Arzew, département d’Oran.
- 9 )
- 855. Arnaud, à Bone ; savons, cosmétiques.
- 856. Bagarry, à Tlemcen, département d’Oran; huiles.
- 857. Bris, Calmetz et Mistral, à Sidi Marouf, département d’Oran ; produits colorans.
- 858 Gose, à Saint-Denis-du-Sig, département d’Oran ; id.
- 859. Drides (tribu des), à Bone ; tissus.
- 860. Harectas (tribu des), à Rone; id.
- 861. Mohammed-Salah , chez les Oued-Ourti-lon des Beni-Abbès, province de Constan-tine ; tissus.
- 862. Si-Amar-Smiz (la femme de), à Constantine ; id.
- 863. Si-Hamon-Ben-Oualef, tribu des Zamoura, province de Constantine.
- 864. Gilles, à Birmandries, département d’Alger ; soies grèges.
- 865. Maréchal (veuve), à Mustapha-Supérieur, département d’Alger ; id.
- 866. Morin, à El-Biar, département d’Alger ; id.
- 867. Theis, à Bone ; coton.
- 868. Chirat, à Bone ; laines.
- 869. Jonquier, à Oran ; id.
- § 3. Produits divers.
- 870. Belhadh (le chef des), à Oran; chaussures.
- 871. Belhadh (le chef des), à Tlemcen, département d’Oran ; id.
- 872. Beni-Snous ( les femmes des), province d’Oran ; vannerie, nattes, etc.
- 873. Boulanger, à Alger; sellerie.
- 874* Cabanillas {veuve), à Alger; placage en bois.
- 875. Fabre, à Bone ; tuiles et briques.
- 876. Hadh-Mohammed, à Oran ; broderies.
- 877. Lofredo, à Bone; corail.
- 878. S i-Hadh-Chalahi, à Bone; instruments aratoires.
- 879. Si-Abbès-Ben-Barka, à Constantine ; sellerie.
- 880. Si-el-Ben-Bou-Ras, à Constantine ; broderies.
- 881. Mustapha-Ben-Kerim, à Bone; couscous-sous.
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- 00
- (.20 )
- NON-EXPOSANTS.
- Ingénieurs, mécaniciens, chimistes et agriculteurs qui n’ont point participé
- à Vexposition (l).
- L’art. 2 du décret du 18 janvier 18-49, qui instituait des commissions départementales pour statuer sur l’admission des produits, avait chargé ces commissions de signaler, dans un rapport écrit, les services rendus à l’agriculture et à l’industrie par des chefs d’exploitation, des contre-maîtres, des ouvriers ou journaliers. En exécution de cet article, des récompenses ont été accordées en dehors du cercle même des exposants.
- MÉDAILLES d’or.
- § Ier. Agriculture.
- 1. Martin ( Charles - François ) , à Aubigny (Aisne).
- 2. Dcmesmay, à Templeuve (Nord).
- 3. Dutacq frères, à Epinal (Vosges).
- 4- Crespel père et fils, à Arras (Pas-de-Calais).
- 5. Decrombecq, à Lens (Pas-de-Calais).
- 6. Dargent, à Saint-Léonard (Seine-Inférieure). . Baudouin. au Vieux (Seine-Inférieure).
- . Bazin père, au Ménil-Saint-Finnin (Oise), g. Queret, à Morlaix (Finistère).
- 10. Leroy de Béthune, à Douai (Nord).
- 11. Leinarié, à Touffreville (Seine-Inférieure).
- 12. Brice (Louis-Victor), au Haut-Bois, commune d’Étain (Meuse).
- § 2. Métaux.
- 13. Thomas et Laurens, ingénieurs-métallurgistes, à Paris ; rappel de médaille d’or.
- § 3. Machines.
- ,4. Thonnelier, presses monétaires, à Paris; rappel de médaille d’or.
- 15. Fontaine, à Chartres; turbine.
- § 4- drts chimiques.
- 16. Broquette-Gonin, à Paris.
- 17. De Ruolz, à Paxis; pour l’ensemble de ses découvertes chimiques.
- § 5. Tissus.
- 18. Roussy, à Lyon.
- § 6. Arts céramiques.
- ig. Vilal-Roux, à Sèvres (Seine-et-Oise); cuisson de la porcelaine.
- § 7. Beaux-arts.
- 20. Lienard, à Paris; dessinateur pour meubles et orfèvrerie.
- MÉDAILLES d’argent.
- § 1e1'. Agriculture.
- 21. Sainn-Larclause, à Monts, commune de Ceaux (Vienne).
- 22. Bcdard, à Gionne (Cher).
- 23. Guillemot, à Nozay (Marne).
- 24 • L’Abbé-Fleurimont, à la Sabinière (Vienne).
- 2.5.* Lastic-Saint-Jall, aux Esparts, commune de Saint-Julien (Vienne).
- 26. De Pompéry, à Siry-Salogne (Aisne).
- 27. Desvaux, maître de poste, à Courville (Eure-et-Loir).
- 28. De Mecflet, au Quesnay (Calvados).
- ?g. Pichon-P/émelé, à Aunou (Orne).
- 30. Lcfevrc-Demaisons, à Batilly (Orne).
- 31. Dclajoux, desservant à Pougny (Ain).
- 32. Krauss, directeur de la colonie d’Ostwald (Bas-Rhin).
- (1) La plupart des noms indiqués ci-après ont déjà été mentionnés dans le Bulletin de décembre 1849.
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- 33. Thoré (Charles), à l’Epau, commune d’Y-vré-l’Évêque (Sarlhe).
- 34. Roques aîné, à Dampievre-sur-Blévy (Eure-et-Loir).
- 35. Avi, à la Bastide, commune de Corbarieux (Tarn-et-Garonne).
- 36. Guesdon, à Juvigny (Mayenne).
- 37. Lecottier, à Josselin (Morbihan).
- 38. Lecat, à Bondues (Nord).
- 39. De Pomper/, à Rosnoen (Finistère).
- 40. Steiner, à Steinerhof (Bas-Rbin).
- 41. Bernard-Breton, à Saint-Tliégonnec (Finistère).
- 42. Burel (Pierre), à Angerville-lès-Martel (Seine-Inférieure).
- 43. Mabire, à Saint-Gennain-d’Etables (Seine-Inférieure).
- 44. Cuny (Gérard), fermier, à Saint-Dié (Vosges).
- 45. Lemée père, à Saint-Aignan (Mayenne).
- 46. Brillier, métayer, à Pradine (Loire).
- 47. Durand père, à Morlac (Cher).
- 48. Lcgallou (Henri), fermier, à Moustern (Côtes-du-Nord).
- 49. Blanchet, colon partiaire, à la Fouillée, commune de Saint-Fort (Mayenne).
- 50. Boyer, jardinier, à Nîmes.
- § 2. Métaux.
- 51. Rives (Jacques), contre-maître dans une fabrique de limes, à Toulouse.
- § 3. Machines.
- 52. Blanchet, à Paris et Lyon ; mécanique Jac-quart; substitution du papier au carton.
- 53. Boucher (Pas-de-Calais); exploitation de mines.
- 54. Cail (Jacques), directeur des ateliers de chaudronnerie de Denain (Nord).
- 55. Paul, ouvrier chez M. Mazeline, au Havre.
- § 4. Instruments de précision.
- 56. Geisler, à Paris ; pianos ; rappel de médaille d’ argent.
- 57. Rochu, à Paris; pianos, id.
- § 5. Arts chimiques.
- 58. Lallemand fils, teinturier à Sedan (Ardennes).
- § 6. Tissus.
- 59. Blandin (Pierre), à Rouen.
- 60. Jail le t, à Lyon.
- 61. Joas (Estlier), à Bayeux (Calvados).
- 62 Pitiol, à Paris.
- 63. Retou, à Fiers (Orne).
- 64. Tàvernier, inventeur des draps dits de Ba-zeilles (Ardennes).
- § 7. Beaux-arts.
- 65. Bailleul, proie d’imprimerie, à Paris.
- 66. Bannière frères, à Paris ; sculpture et ciselure.
- 67. Jacum, ouvrier lithographe, à Paris.
- 68. Lainé, proie d’imprimerie, à Paris.
- MÉDAILLES DE BRONZE.
- § 1. Agriculture.
- 69. Guillou ( Claude), à Buffières (Saôue-et-Loire).
- 70. Lecornek, à Plouerhan (Côtes-du-Nord).
- 71. Desloges, fermier aux Usages, commune de Manthelon (Indre-et-Loire).
- 72. Chesnaie, fermier à Saint-Samson (Côtes-du-Nord).
- 73. David (Alexandre), fermier à Nozay (Loire-Inférieure).
- 74. De Gail, à Mulhouse (Haut-Rhin).
- 75. Olivier, à Breverec (Côtes-du-Nord).
- 76. Leroy (Dominique), à Château-Bas, commune d’Augny (Moselle).
- 77. Soyer, à la Bretinière, commune d’Argent (Cher).
- 78. Diemer, au Murliof (Bas-Rhin).
- 79. Giraud-Benoist, à Savigny (Rhône).
- 80. Vivien, au quartier de Charence, commune de Gap (Hautes-Alpes).
- 81. De Couterel, à Saint-Pierre-lès- Jonquières (Seine-Inférieure).
- 82. Tardieu de Virette ( Antoine ), à Arles (Bouches-du-Rhône).
- 83. Bigaillé, colon partiaire, au Lattay-Perrin, commune de Laigné (Mayenne).
- 84. Gourdon père, à la Maroutière (Mayenne).
- 85. Duchamp-Tulasne, régisseur, à Meslay (Indre-et-Loire).
- 86. Delassus (Louis), à Eterpigny (Pas-de-Ca-lais).
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- 87- Garrau père (Nicolas), pépiniériste, à Se-mur (Côte-d’Or).
- 88. Ouvrard, fermier, à la Jonchère (Indre-et-Loire).
- 89. Morée, à Rosnoen (Finistère).
- 90. Colas, laboureur, à la Bertinière, commune d’Argent (Cher).
- 91. Dauvesse, horticulteur, à Orléans.
- 92. Levacher, horticulteur, à Orléans.
- § 2. Métaux.
- 93. Donuet, contre-maître forgeron, à Lille.
- 94. Gonner (Jean), chef de haut fourneau, à Montluçon (Allier).
- g5. Griffith ( TVilliam), chef de machines soufflantes, à Montluçon (Allier).
- 96. Hergot, directeur d’atelier de moulage, à Niederbronn (Bas-Rhin).
- 97. Tapis (François), contre-maître marbrier, à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées).
- § 3. Machines.
- 98. Amand, chef d’atelier, à la Monnaie de Paris.
- 99. Beau, à Paris ; mécaniques Jacquart.
- 100. Biaise, ouvrier forgeron-carrossier, à Paris.
- 1 or. Caron, à Montmartre (Seine); mécanique
- Jacquart.
- 102. Doblelz, mécanicien, à Paris.
- 103. Dauplex, à Paris;, machine à chocolat.
- 104. Prévost, à Lisieux (Calvados) ; voiture mécanique.
- 105. Ris 1er, à Colmar (Haut-Rhin) ; machine à filer.
- § 4* Instruments de précision.
- 106. Motigin, ouvrier, chez M. Lepage-Mou-tier, à Paris.
- § 5. Arts chimiques.
- 107. Beauvais père, ancien ouvrier, à la Folie-Nanterre (Seine).
- 108. Beauvais fils, ouvrier dans une fabrique d’acide stéarique, à la Folie (Seine).
- 109. Bohierre, directeur de la fabrique de M. Cartier, à Nantes.
- 110. Durety inventeur du bleu Duret, à Paris.
- § 6. Tissus.
- ru. Bellier, à Armentières (Nord), r 12. Béraud ( Constance), à Mi recourt (Vosges). 113. Cavé (Pierre-Nicolas), à Elbeuf (Seine-Inférieure) .
- 114- Chelifour, à Reims.
- 115. Charrier (madame), directrice de la filature des soies des Champs-Elysées, à Paris.
- 116. Crelon, à Metz.
- 117. Deratte, à Esquermes ( Nord ).
- 118. Dubs, à Sainte-Marie-aux-Mines (Haut-Rhin).
- 119. Dufour, à Lyon.
- 120. Fonteneau, à Paris.
- 121. Gilbert, à Orléans.
- 122. Gonnard, Lyon.
- 123. Girand jeune, à Mazamet (Tarn).
- 124. Hilaire (Nicolas), à Saint-Remi (Eure-et-Loir).
- 125. Jorazy, aux Broteaux (Rhône).
- 126. Klein, à Metz.
- 127. Lancelevée (Clément), à Rouen.
- 128. Leblanc, à Paris.
- 12g. Leclerc, à Rouen.
- 130. Petyt (Louis), à Essonne (Seine-et-Oise).
- 131. Raviez, à Paris.
- 132. Thorel, à Abbeville.
- § 7. Beaux-arts.
- 133. Aurillon (Ph.), orfèvre, à Paris. i34- Babeur, à Paris ; orfèvrerie.
- i 35. Brockx, à Paris ; id.
- 136. Devien, à Paris ; id.
- 137. Leroy (Eugène), à Paris; id.
- 138. Niviller (Charles), à Paris; id.
- i3g. Osmont aîné, à Paris; meubles en carton laqué.
- 140. Sollier, à Paris ; émaux.
- 141. Viaud, à Paris ; dorure et argenture.
- 142. TV inter singer, h. Paris; typographie.
- 143. Wisset, à Paris ; orfèvrerie.
- § 8. Arts divers.
- 144* Bassot (Emile), à Paris.
- 145. Guillaume, à Paris , toiles cirées.
- 146. Schmidt, ouvrier corroyeur, chez MM. Gillard frères, à Sierck (Moselle).
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- OMISSIONS ET RECTIFICATIONS.
- Après avoir donné la longue liste des récompenses accordées par le jury central de l’exposition, sauf les mentions honorables et les citations favorables , il nous reste à réparer quelques omissions et à rectifier des erreurs inévitables dans un travail pour lequel nous n’avions d’autres éléments, quant aux médailles d’or et d’argent, que les listes incomplètes et fautives publiées par les journaux.
- Pour procéder avec ordre, nous commencerons par indiquer les omissions ; nous nous occuperons ensuite des suppressions et des rectifications de noms et de classement.
- 1° Noms omis.
- MÉDAILLES d’ÔR.
- (Bulletin dé 1849, P- ^49 b Sourd, à Teriay (Aisne); laines filées. Maiiiieu-tfetangre, à Armentières (Nord) ; lin filé.
- Houyeau (P^ictor), à Angers; instruments aratoires.
- MÉDAILLES d’aRGENT.
- (Bulletin de 1849, p. 555). Lemonnier-Chenevière, à Elbeuf; draperie. Buisson et Champanet, â Sainte-Tulle, près Ma-nosque (Basses-Alpes) ; soies grèges.
- Jullieh (André) j à Tours ; passementerie. Bougueret-Martenot et comp., à Coinmentry (Allier) ; fonte.
- Doé frères,' à Allevard (Drôme) ; id.
- Petite et Gaudet, à Rive-de-Gier (Loire) 5 id. Société de la Providence, à Haumont (Nord); idem.
- Beringer, àf Paris ; armes.
- Pou et, à Paris; id.'
- Perraut, à Paris ; id.
- Popelin -Ducttrre, à Paris ; charbon.
- Roche (Michel), à Paris ; marbres travaillés. Lebrun, jeune, à Paris? id.
- Roger fils, à la Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne) ; meules.
- Prévost, à Paris ; machine à coudre lés gants.
- Thomas, à Paris ; machine à calculer.
- Obry fils (Jules-Bernard), à Prouzel (Somme) ; papiers.
- Brisou fils aîné, à Rennes ; cuirs.
- Courtois, à Paris ; cuirs vernis. Baudon-Porchez, à Lille ; calorifère.
- Riess (Martin), à Dieuze (Meurthe) ; gélatine. Chevet, à Paris ; conserves.
- Fosse/, à Paris ; ébénisterie.
- Lemarchand et Lemoine, à Paris ; id.
- Cremer, à Paris; meubles.
- Laurent, à Paris ; tabletterie.
- Michaut, à Paris ; instruments à vent.
- Lafa/e, à Paris ; vitraux peints.
- Clerget (C.), à Paris ; dessins.
- Henry (Hippolyte), à Paris ; id.
- Petyt, à Paris ; typographie.
- Desrosiers, à Moulins ; id.
- Claye et comp., à Paris ; id.
- Jamain et Durand, à Bourg-la-Reine (Seine) ; arboriculture.
- Lenormand, à Paris ; culture maraîchère. Millet, à Saint-Avertin (Indre-et-Loire) ; animaux.
- Rocher (Laurent), à Saumur (Maine-et-Loire); engrais.
- Beni-Zerchi (femmesdu caïde, à Constantine);
- production de l’Algérie.
- La ville d’Oran ; id.
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- T Suppressions, corrections, rectifications.
- MÉDAILLES d’oR.
- 10. Vitalis, à Rouen; supprimer.
- 34. Lefèvre et Dumery, à Paris ; à porter au § cuirs, p. 55t.
- 48. Au lieu de Larcher frères, lisez Larcher-Faure.
- 55. Au lieu de Buwer, lize^ Biwer.
- 76. Au lieu de Dupont, lisez Duport.
- 109. Lemarié (Nicolas) ; supprimer.
- 123. Lienard, à Paris; zV/.
- 156. Duiacq, à Paris; iz/.
- MÉDAILLES d’aRGENT.
- 11. Gilbert, à Givet; crayons, au § dessin, p. 56a.
- i5. Quenot frères ; supprimer.
- 17. Auger, à Louviers ; aux machines hydrauliques, p. 558.
- 3i. Au lieu de Poupart et Guy on, lisez Pou-pinel et Guyon.
- 38. Au lieu de Fleuriot, lisez Henriot aux soies grèges, p. 557.
- 3g. For lier- Beaulieu ; au § cuirs, p. 56o.
- 42. Follet, à Paris ; supprimer.
- 54. Lecun, à Nîmes ; id.
- 62. Blech frères ; id.
- 63. Collin (Bemi-Jean) ; au § marbres, p. 558.
- 68. Huette ; supprimer,
- 76. Thoré, Horem et Denis ; id.
- 88. Au lieu de Moureau, lisez Mourceau.
- 91. Au lieu de Schoerer, Gros et comp., lisez Scheurer, Rotl et comp.
- 99. Au lieu de Duhamel, à Marseille , lisez à Mcrville (Nord).
- 1 o5. Lecomte, à Reims ; à la division agriculture, p. 563.
- uo. Aubry, à Mirecourt ; supprimer.
- 117. Au lieu à’Eymieu, à Soissons, lisez Ey-mieu, à Saillans (Drôme).
- 118. Inégal; supprimer.
- 128. Au lieu de Maquillet, lisez Méquillet.
- 126. Givord, au § moteurs, p. 558.
- 135. Au lieu de Monnier, lisez Mounier.
- i38. Baudon, à Paris ; supprimer.
- 146. Fi vaux ; id.
- 147. Au lieu de Blanzy-Ponce, lisez Blanzy -Poure.
- 168. Pelée, à la division agriculture.
- 175. Pichon ; supprimer.
- 182. Caron ; au § machines à fabriquer les tissus, p. 558.
- 186. Godet, lisez Godet, à Versailles; à la division agriculture.
- 187. Gueylon ; au § orfèvrerie, p. 562.
- 196. Lahaye ; supprimer.
- 213. Cher et ; id.
- 216. Marguery ; au § papier, p. 56o.
- 243. Au lieu de Sugner, lisez Sagnier.
- 246. Charpentier ; au § bronzes d’art.
- 253. Boquet ; au § lin filé, p. 557-
- 257. Gourdin, boutons; au § 5, objets divers, p. 56i.
- 265. Guillemot ; à la division agriculture.
- 266. Cruines ; supprimer.
- 269. Bruner ; id.
- 278. Balard; id.
- 287. Avy ; id.
- 3oo. Courtois ; id.
- 305. Au lieu de Hache et Pepin-Lehalleur, à Paris } lisez à Fierzon (Cher).
- 306. Au lieu de Petit, à Paris , lisez à Fontainebleau.
- 310. Gauthier; supprimer.
- 317. Au lieu de S aileron, à Paris, lisez à Brest.
- 319. Tavernier ; supprimer.
- 321. Dcbergue, tampons de choc pour chemins de fer; au § machines diverses, p. 55g.
- 323. Cercueil ; au § teinture, p. 56o.
- 328. Pitoux; supprimer.
- 33g. Michel ; à la division agriculture.
- 352. Thibault et Ketller; id.
- 343. Leblond-, mannequins pour peintres ; au § dessin, p. 562.
- 355. Leduc, supprimer.
- 358. Têtard, bandages pour chevaux; au § instruments de chirurgie, p 5(jo.
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- ARTS MÉCANIQUES. — ÉTOFFES.
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- 364. Vieillard, à Bordeaux ; au § porcelaines et poteries.
- 36g. Lainé ; supprimer.
- 371. Julien; id.
- 374. Bourgogne; au § instruments d’optique. 381. Lebrun; supprimer.
- 383. Horlic ; id.
- 3g6. Lefevre ; id.
- 4oa. Au lieu de Roussel fils, lisez Rouffet fils;
- à porter au § moteurs, p. 558.
- 4o i. Ric/ier ; au § instruments de physique. 4o3. Sanguinède; au § aciers, p. 557.
- 410. Breton; supprimer.
- 416. Jacquot; au § instruments de musique à cordes.
- 418. Martin; supprimer.
- 42 1. Au lieu de Galinard, lisez Gahmard.
- 423. Pasquier; au § chevaux, p. 563.
- 425. Sabatier; au § amélior. des laines, p. 555.
- 433. Duprat, bouchons de liège ; aux objets divers, p. 561.
- 434. Marlens; au § horlogerie.
- 435. Au lieu de Halol, lisez Hulot.
- 437. Vanniere; supprimer.
- 442. Perot ; id.
- 45g. Obry; id.
- 46o. Savin ; id.
- 467. Paillard, miroiterie; aux objets divers, p. 56i.
- 468. Au lieu de Villoz, lisez Vitloz.
- 484. Laurent ; supprimer.
- 485. Lemaux ; id.
- 486. Au lieu de Moyzet, lisez Moyzen.
- 4qo. Roche; supprimer.
- 5o8. Lucas ; id.
- 51 o. Michaut ; id.
- 525. Au lieu de S i-A media, Usez Si- Hamida ( 1 ;.
- ------- -r~W|-Q 8 'S" n ---
- ARTS MÉCANIQUES. — étoffes.
- Rapport fait par M. Alcan, au nom du comité des arts mécaniques, sur une machine à plier et à métrer les étoffes dans toutes longueur, largeur et épaisseur, présentée par M. Ruff, rue Neuve-Coquenard, 41.
- Le pliage et le métrage des étoffes , malgré les diverses tentatives mécaniques, se font généralement à la main; le procédé le plus usité et le plus avantageux consiste dans le pliage au crochet, au moyen duquel un croche-teur habile ne peut que plier, et non mesurer, 1,000 mètres d’étoffes par heure.
- M. Ruff, ouvrier mécanicien, a eu l’idée de construire une machine pouvant plier et métrer simultanément toute espèce de tissus. Cette machine est disposée de manière à être mue par un moteur quelconque, aussi bien que par un homme. Dans ce dernier cas, un seul ouvrier peut plier et métrer 3,000 mètres à l’heure, ce qui, non compris l’avantage du métrage, apporlc une économie des deux tiers sur le procédé ordinaire.
- , 0 Par suite des additions et des suppressions que nous venons d’indiquer, le nombre effectif des
- nie(nilles daigent délivrées est de 640, ail lieu de 6G0, porté dans notre évaluation, Le nombre des médailles d’or n’a pas varié.
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- ARTS MÉCANIQUES!
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- Nous avons remarqué de plus, en voyant fonctionner la plieuse mécanique de M. Ruff, que la régularité dupliage et la tension du tissu ne laissent rien à désirer, et qu'avec là moindre attention on rend impossibles les erreurs de mesurage.
- Une roue à rochet, graduée sur la jante , dont le mouvement de chaque dent correspond à une longueur déterminée , à \ mètre par exemple, indique le nombre de plis ou de mètres de la pièce. Comme la nature et les dimensions des étoffes à plier sont variables, le cadre destiné à recevoir le tissu peut s’allonger ou se raccourcir, s’élargir ou se rétrécir et s’abaisser plus ou moins. Afin que Fétoffe arrive bien régulièrement, on la fait passer sur une traverse cannelée obliquement ; la convenance de cette disposition a déjà été reconnue dans diverses machines à tendre les étoffes.
- Nous nous sommes d’ailleurs assurés, en assistant à un pliage , que cette machine fonctionne parfaitement ; elle est destinée , selon notre avis, à remplir avantageusement une lacune dans cette partie du travail de nos manufactures , qui, pour être secondaire, n’en a pas moins une assez grande importance. Telle parait aussi avoir été l’opinion du jury central, qui, pour témoigner à M. Ruff le prix qu’il attache à l’invention de cette plieuse et à sa bonne exécution, lui a accordé une médaille d’argent. Nous vous proposons, messieurs, de vous associer à ce témoignage en exprimant votre satisfaction à l’auteur, en lui adressant vos remercîments pour son intéressante communication, et en publiant dans votre Bulletin le présent rapport avec les dessins et la description de la nouvelle machine à plier.
- Signé Alcan, rapporteur.
- Approuvé en séance, te 5 décembre 1849.
- Description de la machine à plier et métrer les étoffes, inventée par M. Ruff.
- La fig. 1, pl. 1126, est une élévation longitudinale de la machine.
- Fig. 2. La machine vue en plan.
- Fig. 3. Elévation latérale vue par devant.
- Les mêmes lettres indiquent les mêmes objets dans toutes les figures.
- a, a, bâti de la machine.
- b, traverse portant le rochet compteur.
- c, c, croisillons d’assemblage servant de guide à la table d.
- e, bras du mouvement moteur.
- f, plateau portant la table d. *
- f', support du plateau.
- g, traverse d’assemblage des bras.]
- h, poignée.
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- ÉTOFFES.
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- i, i, balanciers.
- j, j, contre-poids des balanciers. kt k, leviers portant la lame /.
- m, m, galets à embase.
- n, règle garnie.
- o, pinces à pivot.
- p, p, excentriques de la lame l.
- q} régulateurs sur lesquels sont marquées des échelles divisées en degrés. r, r, coulisses de la lame /.
- $, s, galets.
- t, t, supports du mouvement moteur e, g, h.
- uj dent du balancier i de droite.
- v3 excentrique de la pièce t.
- x, levier denté.
- y3 rochet compteur.
- z, manivelle.
- a', arbre du compteur.
- coussinets de cet arbre.
- A', manchon de l’arbre a . e f excentrique régulateur. f"y levier denté.
- f"’, autre levier percé de trous et portant la pièce à crochet g’, h'3 montant à charnière.
- % y rouleau meneur garni. k'y supports des excentriques m'y leviers à fourches, o', cliquet.
- p'y ressort pressant contre ce cliquet. r', r, équerres. s'y s'y crochets. t', rouleau garni.
- u’, traverse portant des rainures obliques dans deux sens. v y tringles, supports.
- y', guides de largeur.
- Fonctions de la machine. Avant de faire marcher la machine, il faut avoir soin de régler la longueur que l’on peut obtenir par les régulateurs q, qui en même temps placent les règles n garnies de peau et les pinces à pivot o. On met les guides y' à la largeur de l’étoffe, et, pour lepaisseur voulue, la
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- ARTS MÉCANIQUES.
- pièce à crochet g' se place dans un des crans des leviers f" et f"' ; pour les fortes épaisseurs, on se sert du manchon d' monté sur l’arbre compteur a . L’excentrique régulateur e sert à mettre la chaîne en rapport avec son rochet compteur y (1). La manivelle z s’emploie pour remonter la table d à la hauteur de la lame /. L’étoffe se place derrière la machine entre la tringle v', passe sur la traverse à rainures obliques u, sur le rouleau garni t* et le rouleau meneur ï, et s’engage dans la lame /, qui s’ouvre et se ferme par une clef; elle va se prendre finalement sous la pince à pivots o.
- Quand la machine est réglée, on fait mouvoir la poignée h, qui imprime un mouvement de va-et-vient à la lame / au moyen des balanciers i, i et des leviers k. Le rouleau meneur i sert à maintenir l’étoffe le plus près possible de la lame l; à cet effet, il quitte, dans le mouvement d’aller, ses supports k' pour se loger dans des fourches, et, dans le mouvement de retour, il quitte ces mêmes fourches pour se replacer sur ses supports k'.
- Les excentriques /', en rencontrant d’autres excentriques/", font monter ou descendre les leviers à fourches m pour recevoir ou guider le rouleau meneur i'. Les excentriques p servent à lever les pinces de chaque bout pour laisser entrer l’étoffe, et les excentriques p" font tourner la lame l au moyen des galets s, s.
- L’excentrique vt fixé au balancier i du côté droit, fait monter le levier denté x pour laisser descendre, à chaque pli, la table d et faire tourner le rochet compteur y d’une dent qui, chaque fois, fait place pour l’épaisseur de l’étoffe. (D.)
- TUYAUX.
- Rapport fait par M. Alcan, au nom du comité des arts mécaniques, sur la fabrication des tubes sans soudure, emboutis, par M. Palmer, mécanicien-tréfi-leur, rue Montmorency, 16.
- Messieurs, l’art d’emboutir les tubes, inventé en France en 1761, ne put, à cause des entraves suscitées par plusieurs corporations, y être pratiqué qu’avec la liberté du travail. Il ne nous revint de l’étranger qu’en 1793 , et fut importé par un habile artiste, M. Deharmes. Depuis lors, les applications de l’emboutissage ont été bornées et réservées à des tubes de petites dimensions presque exclusivement employés à la fabrication des tuyaux de plumes et des porte-crayons. C’est à la nécessité, si souvent de moitié avec le génie dans les plus heureuses découvertes, que l’on doit, celte fois encore, les progrès que nous avons à vous signaler.
- (i j Cette chaîne cnroule'e autour de l’arbre du compteur n’a pu être indiquée dans la figure.
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- TUYAUX.
- On connaît ce qui se pratiquait et se pratique encore le plus généralement pour produire un tube sans soudure. On perce longitudinalement un barreau rond, on le place ensuite sur un mandrin pour l’étirer au banc par des étirages successifs. Cette façon d’opérer produit des tubes plus solides que s’ils étaient soudés, mais ils n’offrent pas encore la résistance nécessaire dans la plupart des cas. Cet inconvénient et celui de la dépense sont inévitables, par le perçage des barreaux. Cette opération est lente, le déchet est formé par les parties centrales qui sont les plus saines, tandis que l’étirage a lieu sur les portions extérieures toujours les plus pailleuses dans les masses arrondies au laminoir. Aussi la moitié et quelquefois même les deux tiers des tubes étirés se fendent, s’entr’ouvrent, laissent apercevoir des pailles et sont, en un mot, mis hors de service avant d’être terminés ; ceux qui échappent à ces accidents sont affaiblis et énervés. Ces inconvénients les rendaient impropres aux machines à éther de M. Dutremblay, et déterminèrent M. Palmer à avoir recours à l’emboutissage, afin de chercher à mieux remplir les conditions d’économie et de solidité. Les essais de M. Palmer ont été couronnés d’un succès complet ; il est parvenu à livrer couramment, à 4 et 5 fr. le demi-kilogramme des tubes de 1 mètre de long et d’une résistance dépassant d’un tiers celle des tuyaux fabriqués par les barreaux évidés, qui ne peuvent être produits à moins de 12 et 13 fr.
- Quoique les premiers résultats des nouveaux essais d’emboutissage remontent à deux ans à peine, ils ont déjà trouvé, non compris leur emploi aux machines à éther, plusieurs heureuses applications. L’art du lampiste en obtient des becs sans soudure parfaitement unis, faisant, par conséquent, disparaître la principale cause de fuites, d’échauffement irrégulier du tube , et, par suite , du vacillement de la flamme et du charbonnage de la mèche. On les utilise également pour la construction des manomètres. M. Bourdon en a fait exécuter dont l’épaisseur du tube a à peine deux dixièmes de millimètre et qui offrent une résistance remarquable.
- Les cartouches métalliques à fond ou culot rapporté seront avantageusement remplacées par des cartouches embouties ; tel parait, du moins, être l’avis d’un de nos plus habiles armuriers, M. Lefaucheux, qui en a commandé en tôle étamée. La passementerie même a trouvé moyen d’utiliser l’emboutissage pour former les tours des épaulettes métalliques, les soudures nécessitées par le travail ordinaire n’offrant pas assez de résistance. La Société remarquera la perfection de ces différents objets par les échantillons qu’elle a sous les yeux.
- Ces diverses applications sont obtenues par un outillage peu considérable. M. Palmer espère le compléter de façon à pouvoir fournir à l’industrie des résultats plus importants encore, tels que des corps de pompe assez finis pour
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- ARTS MÉCANIQUES.
- se passer de l’alésage, des tubes pour les chaudières de locomotives, des moules à bougies et à chandelles, etc. Il reste désormais prouvé que le travail si précieux de l’emboutissage peut être étendu au delà de ce qu’on en obtenait, et que les arts mécaniques et de précision en tireront des ressources inattendues.
- Les fréquents secours que se prêtent, dans les arts, l’emboutissage, la tré-fîlerie et tout ce qui tient au travail au banc ont été l’objet de l’attention et des recherches de M. Palmer. Il est parvenu, par les plus heureuses combinaisons , à fabriquer au banc des objets en acier auxquels il faut ménager la plus grande résistance, tels que des formes à poinçons, des outils à découper, des pignons, etc., sans avoir besoin de plus d’une passe à la fdière, à peine nécessaire pour faire disparaître les inégalités qu’a pu y laisser le couteau ; la matière ne se trouve, par conséquent, plus affaiblie comme par l’étirage successif généralement‘usité. Quoique ces différents objets soient fabriqués avec de l’acier Jackson première qualité, leur prix ne dépasse pas A fr. 50 c. le kilog., et ils rivalisent avec les meilleures productions du même genre fournies presque exclusivement par l’Angleterre. Des boulons de 0,008 à 0,020 mil. obtenus par les mêmes moyens sont produits avec une économie de 50 pour 100 sur les prix ordinaires.
- Nous nous bornons, pour ne pas abuser de vos moments, à la citation de ces faits, que nous pourrions multiplier, convaincus, d’ailleurs, que les conséquences de ce progrès industriel se présentent spontanément à votre esprit.
- Outre les perfectionnements que nous venons d’avoir l’honneur de vous signaler, on doit à M. Palmer l’invention et la construction de divers petits instruments d’une combinaison ingénieuse et d’une utilité réelle.
- Il a construit des instruments combinés de façon à indiquer, d’une manière précise, les dimensions des verres de montres, à constater en même temps le diamètre et la profondeur du verre. L’important établissement de M. Berger Walter, en Lorraine , fait usage de cet instrument. Il a également imaginé un calibre ingénieux pour le foyer des verres de lunettes, ainsi qu'me balance-taxe pour lettres, donnant, au moyen d’un indicateur, le prix que doit payer la lettre placée sur le plateau.
- Nous appelons enfin votre attention sur un mesureur, pour les épaisseurs, désigné sous le nom de calibre à vernier circulaire, qui est destiné à remplacer avec avantage non-seulement les calibres en usage, tels que le calibre Pétermann et le pied-à-bec, mais encore à apporter dans les opérations usuelles une précision à laquelle les moyens ordinaires ne peuvent atteindre.
- Le nouveau calibre que vous avez sous les yeux, et qui est représenté dessiné de grandeur naturelle, fig. A et 5, pl. 1126, a la forme d’une presse connue sous le nom de serre-joints; il porte, à une de ses extrémités, un ta-
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- TUYAUX.
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- Ion fixe a sur lequel on appuie l’objet à calibrer; h l’extrémité opposée est un cylindre b divisé extérieurement dans le sens longitudinal en millimètres, et faisant fonction d’écrou pour une vis c dont le pas est d’un millimètre. Sur le cylindre roule une virole d amincie en biseau, fixée à la vis et portant sur sa circonférence vingt divisions égales correspondant, par conséquent, à des vingtièmes de millimètre. Ces divisions sont telles, que, lorsque l’extrémité de la vis est serrée contre le talon, les zéros du cylindre fixe et de la virole coïncident. Toutes les fois que cette coïncidence des zéros se présente, l’épaisseur est déterminée par un nombre entier de millimètres indiqué sur l'échelle longitudinale du cylindre fixe ; lorsque les zéros ne coïncident pas, l’épaisseur est égale au nombre de millimètres qu’on lit sur le cylindre, plus le nombre de vingtièmes indiqué sur la virole, entre les lignes des deux zéros.
- On conçoit que, pour obtenir les calibres donnant d’autres divisions, il suffira de faire varier le pas de la vis et les indications de la virole. Le calibre que nous vous soumettons est plus que suffisant pour mesurer l’épaisseur des planches de tôle, de cuivre, de zinc, de fer-blanc, etc., lors même qu’elles ne seraient pas exemptes de bavures. Un calibre Pétermann ne le remplacerait que s’il était garni de quatre cents différentes entailles, et qu’autant que les planches seraient sans bavures. Le calibre à vernier circulaire atteste les différents degrés d’épaisseur qu’on a usuellement à apprécier ; sa forme permet d’en faire un petit outil de poche, son prix est à la portée de toutes les bourses, sa précision ne laisse rien à désirer, et il est probable, par conséquent, qu’il sera bientôt généralement employé.
- Les travaux remarquables de M. Palmer se résument donc par un progrès dans l’emboutissage si longtemps stationnaire, par de profondes modifications dans le travail de la tréfilerie où il continue dignement Wende et Roger, enfin par la création d’instruments qui, par la facilité de leur usage, doivent être rangés au nombre des outils les plus simples et considérés comme des instruments de précision, vu l’exactitude des résultats qu’on en obtient.
- L’ensemble de ces travaux a vivement intéressé les hommes compétents lors de la dernière exposition, et n’a pu échapper au jury central, qui a montré combien il était jaloux de ses récompenses en accordant une médaille d’argent à leur auteur.
- Votre comité des arts mécaniques vous propose, messieurs, de témoigner à votre tour toute votre satisfaction à M. Palmer pour les progrès qu’il a fait faire à sa spécialité, de le remercier de ses intéressantes communications , et d’insérer le présent rapport dans votre Bulletin, avec le dessin du calibre à vernier circulaire que nous venons de mentionner.
- Signé Alcan , rapporteur.
- Approuvé en séance, le 19 décembre 1849.
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- ARTS, MECANIQUES.
- INSTRUMENTS DE PRECISION.
- Description des règles-pantographes de M. Portant, géomètre, à Melun.
- Un rapport fait par M. Benoît, au nom du comité des arts mécaniques, le 23 mai 1849, sur les règles-pantographes de M. Portant, et inséré dans le Bulletin de 1849, p. 241, porte que ces règles seront dessinées et décrites à la suite du rapport; mais la gravure n’ayant pu être terminée en temps utile, nous la donnons aujourd’hui.
- La règle a, fig. 1, pl. 1127, sert à réduire au quart un plan topographique; elle porte deux séries de divisions, l’une qui s’applique sur le dessin original b, l’autre qui porte sur la feuille de papier destinée à recevoir la copie réduite c.
- Pour employer cette règle, on la fixe sur la table au moyen d’un piquoir d servant de centre de mouvement. On la fait glisser ensuite sur tous les angles des figures à réduire; on lit à mesure les divisions de l’une , et on marque , au moyen d’un piquoir, un point à la division correspondante de l’autre , puis on joint tous ces points, et l’opération est terminée. En plaçant une seconde feuille de papier sous celle où est appliquée la réduction, et appuyant le piquoir de manière à attaquer la deuxième feuille, on obtient minute et copie, ce qui, dans la pratique, procure une économie de temps.
- La règle, fig. 2, qui porte également deux échelles, dont l’une est double de l’autre, est propre à réduire à moitié. Son centre de mouvement est sur le pivot ou piquoir e.
- On se sert de cette règle en lisant à chaque angle le chiffre de la division d’un côté et marquant un point à la mesure correspondante de l’autre. Par ce moyen, les figures sont renversées comme on le voit ; mais cet inconvénient n’est, pas bien grand, car, lorsque tous les points de la réduction sont indiqués, on détache la feuille , et il suffit de la retourner pour voir son travail sous le même point que le plan-minute.
- Cette règle satisfait à toutes les conditions de dimensions ; dans aucun cas, elles n’excéderont celles des deux feuilles du plan dont on voudra opérer la réduction.
- Les règles que nous venons de décrire peuvent servir aussi à amplifier, et cela avec la même précision , en renversant l’opération ; elles sont d’une exactitude suffisante et d’une construction facile. ( D. )
- Note sur les rapporteurs circulaires; par M. Benoit.
- Lorsque je fus chargé, par le comité des arts mécaniques, de rendre compte de l’examen qu’il avait fait du rapporteur circulaire sans point de centre pré-
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- INSTRUMENTS DE PRÉCISION.
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- senté par M. Bollardeau( 1), je ne crus pas convenable, sous la seule impression restée dans ma mémoire, d’engager mes collègues à déclarer que des rapporteurs circulaires à point de centre avaient été employés antérieurement dans la pratique de la topographie, parce que je ne trouvai pas la mention d’un tel instrument dans la Description des instruments de mathématique de Bion.
- Depuis lors j’ai acquis deux preuves, nouvelles pour moi, que ma mémoire n’avait pas été entièrement infidèle à cet égard. On lit, en effet, dans l’ouvrage de Joseph-Antoine Alberti, intitulé Istruzwni pratiche per Vingegnero ci-vile3 etc. (2), que, « pour éviter la salissure des dessins par les rapporteurs en « cuivre, les praticiens emploient des demi-cercles ou des cercles entiers, di-« visés en degrés, faits avec une feuille de corne ( osso di lanterna ), matière « qui, outre qu’elle ne salit pas les plans, a le précieux avantage de la trans-« parence, et permet ainsi de discerner le dessin qu’elle recouvre, ce qui est « d’une très-grande commodité pour celui qui opère. »
- Les rapporteurs en corne entièrement circulaires dont parle Alberti étaient pleins ; ils portaient leur point de centre, et ils avaient ainsi l’avantage, quand ils étaient placés au point de station, leur zéro étant situé sur la direction qui y avait conduit, de servir, sans être dérangés, à pointer autour de leur circonférence le passage de toutes les directions que l’on avait relevées de ce point de station , ce qu’on ne peut faire qu’en deux fois avec les rapporteurs demi-circulaires ordinaires.
- Dans son ouvrage intitulé, The éléments of land surveying, etc., A. Brocher donne le dessin d’un protractor de 9 à 12 pouces de diamètre (3), qui n’est qu’un rapporteur en cuivre entièrement circulaire , dans lequel le centre est indiqué sur une des rives d’une règle pareille à celle des rapporteurs ordinaires , et réservée en évidant l’instrument pour le rendre à la fois plus léger et d’un usage commode. Le protractor décrit par Brocher jouit des propriétés des rapporteurs ordinaires en cuivre, et peut servir, comme le rapporteur circulaire en corne mentionné par Alberti, à rapporter, une fois placé sur le papier, tous les angles observés à une même station.
- Il résulte des citations que je viens de faire que ce qui caractérise le rapporteur circulaire présenté par M. Bollardeau, ce qui le différencie des rapporteurs circulaires connus , c’est 1° d’être divisé et gradué sur la rive intérieure et circulaire de son limbe ; 2° d'avoir pour rive extérieure de ce limbe
- (1) Voyez Bulletin de l’année 1849, p. 354.
- (2) In-4, édition de Venise, 1774, page 42.
- (3) Grand in-12, 3e édition. Londres, 1814. Planche l, figure 3.
- Quarante-neuvième année. Janvier 1850.
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- ARTS MÉCANIQUES.
- un carré ayant le même centre de figure que le cercle enlevé dans la plaque de cuivre dont l’mstrument est formé, carré dont deux côtés sont parallèles au diamètre passant par le zéro de la graduation ; 3° enfin d’être divisé en millimètres le long de deux côtés contigus de ce carré, à partir du sommet de l’angle droit qu’ils embrassent.
- Description et usage du goniographe de M. Collardeau.
- Le goniographe de M. Collardeau est représenté fig. 3, planche 11^7.
- A B C D est une feuille carrée , de cuivre jaune , d’un décimètre de côté , au milieu de laquelle a été évidé un cercle b dp' a , placé à égales distances des côtés et des angles du carré A B C D.
- La circonférence de ce cercle est divisé en degrés, à partir du diamètre hp', parallèle aux deux côtés AD, B C du carré. Les degrés de chacune des deux demi-circonférences b dp’, p' a b sont gradués, dans le même sens, de 0° à 180°, de sorte que les points de la circonférence ayant même graduation sont toujours les extrémités d’un même diamètre. Le diamètre déterminé par les divisions graduées 90° est ainsi parallèle aux deux côtés AB, D C de l'instrument.
- Enfin les deux côtés AB, AD, formant l’angle A du carré A B C D , sont divisés, chacun en ses 100 millimètres gradués de 10 en 10, à partir du point A, où est le zéro des deux graduations.
- Voici la solution des deux problèmes généraux mentionnés dans les conclusions du rapport du 18 juillet 1849, publié p. 354 du Bulletin de 1849.
- Premier problème. Relever l’angle formé par deux droites tracées dans un plan.
- On peut opérer de deux manières pour résoudre ce problème ; voici la première : on place le diamètre des deux zéros de la graduation sur une des deux droites données, et si, dans cette position, le cercle de l’instrument ne rencontre pas la seconde droite, on le fait glisser le long d’une règle préalablement appuyée contre un des côtés du carré, et, au besoin encore, on lui fait parcourir ensuite une direction perpendiculaire à la précédente en plaçant la règle directrice contre un des côtés du carré la croisant à angles droits ; de cette manière, on pourra toujours arriver de la première à la seconde droite, quelles qu’en soient les parties tracées.
- Cela fait, si la seconde droite a coupe l’un des demi-cercles du gonio* graphe, b a p’ par exemple, en deux points a, a, l’angle à relever étant alors égal à a' at p' aura pour mesure la moitié de l’arc p' e' a diminué de l’arc ba. Mais ces arcs ont pour valeurs respectives n et ( 180° — n ) degrés, les nom-
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- INSTRUMENTS DE PRECISION.
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- bres n et ri correspondant aux points de passage a , a de la seconde droite ;
- donc l’angle à relever aura pour mesure ou bien —90°,
- c’est-à-dire l’excès de la demi-somme des nombres de degrés inscrits aux points d’intersection de l’une des demi-circonférences par la seconde droite, sur un angle droit.
- Si la seconde droite b b' passe par un des zéros de la graduation, le zéro b par exemple, l’angle b' b p' sera égal à l’angle des deux droites, lequel sera ainsi mesuré par la moitié de l’arc p' c b' ou par la moitié du nombre n de
- degrés indiqué par le point de passage b' de la seconde droite, soit |.
- Si la seconde droite d d'croise les deux demi-circonférences du goniogra-phe, les angles d'dt p' et b dt d opposés par le sommet sont égaux à l’angle à relever, et comme ils ont pour mesure la moitié de la somme des arcs p' d'et b d, qu’ils interceptent, arcs exprimés par les nombres de degrés ri, n, correspondant aux points de passage d!, d de la seconde droite, il en résulte
- I yi
- que l’angle cherché vaudra , ou la demi-somme des nombres de degrés inscrits aux points d’intersection des demi-circonférences de l’instrument par la seconde droite.
- Dans le cas actuel, si les deux nombres n, ri sont les mêmes, l’un d’eux sera la valeur en degrés de l’angle à relever, et alors la seconde droite se confondant avec l’un des diamètres de l’instrument passera par son centre de figure O.
- La seconde manière de résoudre le problème proposé convient au cas où le goniographe peut être posé du même coup sur les deux droites données ; ce qu’il est toujours possible de faire, quelle que soit sa dimension, lorsque les parties des droites voisines de leur point de rencontre sont tracées.
- Celte seconde manière consiste à poser un des zéros de la graduation de l’instrument sur chacune des droites qui comprennent l’angle à mesurer.
- Et d’abord, si l’angle p q r à relever est aigu, le sommet q tombera au dehors du cercle du goniographe, lorsque les côtés p q, r q de cet angle passeront respectivement par les zéros placés en p' et b. Dans le cas où les seconds points de rencontre p' a' des côtés de l’angle et du limbe gradué n’appartiendront pas à la même demi-circonférence de l’instrument, on voit que, en désignant par n et ri les nombres de degrés correspondant à ces points, la valeur
- de l’angle cherché sera - - ™ degrés, c’est-à-dire la moitié de la différence
- des nombres de degrés inscrits aux points de passage des droites, autres que les zéros.
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- ARTS MÉCANIQUES.
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- Si le goniographe était placé de manière que les deux cotés p1 v, b v de l’angle aigu donné p' v b, tout en passant aux zéros inscrits en p' et b, croisassent la même demi-circonférence b de p\ aux points e et à, correspondant aux graduations n et ri degrés, l’angle à relever aurait pour mesure la moitié de
- 11 — n,'
- l’excès de la demi-circonférence a a p sur l’arc d e ou 90°-----5— , c’est-
- à-dire un angle droit diminué de la demi-différence des nombres de degrés indiqués par les points de passage des droites données sur la même demi-circonférence de l’instrument.
- Dans le cas où l’angle à mesurer s t u est obtus, le sommet t se trouve placé dans l’intérieur du cercle du goniographe lorsque les côtés s t, u t passent respectivement aux zéros situés en p' et b; alors ces côtés coupent la demi-circonférence voisine du sommet, aux points s1 et c, auxquels correspondent les nombres de degrés n et ri, et l’angle obtus s t u a pour mesure la demi-circonférence b d p', plus la moitié de l’arc c b' s' égal à (n— ri ) degrés , c’est-
- à-dire 90° -f ou un angle droit augmenté de la moitié de la diffé-
- rence des nombres de degrés inscrits aux points de passage des droites, autres que les zéros.
- Si le sommet de l’angle à mesurer tombait sur la circonférence du cercle du goniographe, pendant que chacun des côtés passerait par un des zéros de la graduation, l’angle à mesurer serait droit.
- Deuxième problème. Par un point donné, soit sur une droite tracée, soit au dehors de sa direction, conduire une autre droite qui la croise sous un angle assigné.
- La solution de ce problème est basée sur celles du problème qui précède ; car il suffira, pour y arriver, de poser le goniographe sur la droite tracée, de manière à ce que les graduations de ses points de passage sur le limbe soient des nombres tels qu’ils expriment que cette droite fait, avec le diamètre des zéros de l’instrument, un angle égal à l’angle assigné. Alors, en effet, les deux côtés du carré qui sont parallèles à ce diamètre sont aussi parallèles à la droite à tracer, et comme, en vertu des deux mouvements à angles droits qu’on peut donner au goniographe combiné avec une règle, il est toujours possible d’amener un de ces côtés sur le point donné pour en décalquer la position avec un crayon ou un tire-ligne, il est manifeste que ce décalque sera la droite qu’il s’agissait de conduire par ce point.
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- OUTILS.
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- Description d'un outil, dit serre-tube, propre à river dans leurs plateaux les tuyaux des chaudières à vapeur, par M. Legal, à Nantes.
- M. Roche, ancien conducteur principal de l’usine d’Indret, a communiqué à la Société, dans sa séance du 26 septembre 1849, la note suivante :
- L’opération du rivetage des tubes des chaudières à vapeur, telle qu’elle se pratique à Indret et dans quelques autres ports, c’est-à-dire sans bagues, exige beaucoup d’habileté de la part des ouvriers, parce qu’elle doit se faire avant le refroidissement complet du métal.
- La vitesse nécessaire à imprimer à tous les mouvements des hommes qui concourent simultanément à ce travail le compromet très-souvent de deux manières différentes. En effet, si le rivetage du tube est terminé dans ses plateaux, quoiqu’il soit encore à une température élevée, il achèvera sa contraction en assurant son rivetage, mais en compromettant celui de ses voisins, car, pouvant rapprocher les plateaux sur lesquels il effectue son retrait, il rendra inutiles les rivetages précédents, et même toute espèce de travail deviendra impossible, car il sera ébranlé à son tour par le suivant.
- Si le martelage se prolonge, au contraire, au delà du refroidissement, la sécheresse des chocs, l’élasticité du tube dans son alvéole amèneront la rupture du tube ou une pose imparfaite.
- Pour éviter ces inconvénients, il faut combiner le martelage avec le refroidissement du tube ; encore, dans ce cas, la difficulté est grande.
- L’outil, dit serre-tube, de M. Legal, représenté, sous ses divers aspects, planche 1128, affranchit l’opération du placement des tubes de toutes les difficultés matérielles ci-dessus énoncées.
- Il affranchit aussi le service des bateaux à vapeur de l’obligation d’embarquer des ouvriers habiles, ou de rentrer dans le port avec des tubes détériorés ou bouchés.
- Il suffira de couper les tubes de longueur et de les préparer comme pour l’autre mode d’opération, de faire revenir les bouts dans un feu de forge au charbon de bois, puis, laissant le tube dépasser chacun des plateaux de quelques millimètres, un serre-tube sera introduit à chaque extrémité, et par l’action d’une clef puissante appliquée sur la partie hexagonale de'la vis on ouvrira lentement le tube jusqu’à parfaite coïncidence avec son alvéole, sans avoir pu ébranler aucun de ceux déjà placés, puisqu’il n’y a aucun cho<_. Le serre-tube étant retiré, il ne reste plus qu’à rabattre, avec un léger marteau, le bord extérieur du tube pour compléter le joint déjà presque fait par le bourrelet intérieur.
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- ARTS CHIMIQUES.—DORURE.
- Explication des figures de la pl. 1128.
- Fig. 1. Section longitudinale et verticale de l’appareil, dit serre - tube, monté de toutes ses pièces » et engagé dans le tube pour en river les bouts dans le plateau.
- Fig, 2. Vis conique à filets triangulaires servant à distendre le tube et à l’appliquer fortement sur le bord de son alvéole.
- Fig. 3. Vue extérieure de l’écrou dans lequel entre la vis précédente.
- Fig. 4. Le même vu par le bout.
- Fig. 5. Le même vu en coupe longitudinale.
- Fig. 6 et 7. Vue de face et de profil du plateau circulaire qui forme le fond de l’écrou. Il est percé d’un trou central et de six trous ovales.
- Les mêmes lettres indiquent les mêmes objets dans toutes les figures.
- À, tube. B, plateau dans lequel il est rivé. C, vis conique dont la tête hexagonale D reçoit une forte clef pour la faire tourner. La queue E sert à la guider dans l’écrou F, composé de plusieurs parties mobiles, afin de pouvoir prendre l’écartement nécessaire, à mesure que la vis y pénètre. Ces parties sont assemblées par un plateau G, percé de six trous ovales dans lesquels passent autant de vis a, a, qui pénètrent dans le fond de l’écrou ; il résulte de cette disposition qu’à mesure que la vis C avance dans l’écrou celui-ci se distend , ce qui ne pourrait avoir lieu si les vis ne jouaient pas dans des trous ovales. bs b, bourrelet de l’écrou formant sur le tube une protubérance c, c, qui concourt avec le rebord d, d, contre lequel appuie fortement l’écrou à consolider le tube dans son plateau.
- ARTS CHIMIQUES. — dorure.
- Rapport fait par M. Ebelmen, au nom du comité des arts chimiques, sur un nouveau procédé de dorure de la porcelaine présenté par M. Grenon.
- / M. Grenon, décorateur de porcelaine, rue du Faubourg-Saint-Martin, 51, à Paris, a soumis à l’examen de la Société le nouveau procédé qu’il a imaginé et mis en pratique pour dorer la porcelaine d’une manière solide et durable. Le procédé de dorure qui est généralement employé à Paris consiste, comme on sait, à mêler à l’or préparé par le protonitrate de mercure une certaine quantité de sous-nitrate de bismuth qui sert de fondant et permet au métal de se fixer, au moyen du feu, sur la surface de la porcelaine. L’or préparé par le nitrate de mercure peut s’appliquer en couches extrêmement min-
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
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- ces, eu sorte que cette dorure est peu coûteuse ; mais, en revanche, elle a très-peu de solidité et ne résiste pas à l’usage. L’or obtenu par le sulfate de protoxyde de 1er donne une dorure plus solide, mais aussi moins économique.
- Différents procédés ont été employés pour rendre la dorure plus durable sans en augmenter beaucoup le prix. M. Rousseau pose une première couche de platine mêlé de fondant, puis une couche mince d’or sur le platine. Ce procédé donne une dorure solide, mais qui, à l’usage, ne conserve pas une belle teinte, la couleur de l’or étant modifiée par celle du platine qui apparaît par suite de l’usure.
- (te procédé de M. Grenon consiste dans l’application successive de deux couches d’or, chacune avec un fondant particulier et dans des proportions différentes. La première couche est cuite à une température élevée ; on la polit avec du grès, puis on applique par-dessus une couche mince d’or au mercure préparée et cuite comme à l’ordinaire.
- Cette dorure se brunit avec facilité et prend un bel éclat ; nous avons constaté qu’elle résistait à des frottements par des corps durs qui altèrent profondément la dorure ordinaire. {/:L '&&*£*- y
- La dorure de M. Grenon emploie 0 gr. L25 (8 grains) par douzaine d’assiettes à filet d’une ligne de largeur ; le prix des assiettes en est augmenté de 6 fr. par douzaine.
- La dorure ordinaire de Paris emploie seulement la moitié de l’or indiqué ci-dessus ; elle se paye A fr. par douzaine d’assiettes.
- La dorure de M. Grenon mérite d’être recommandée au public pour sa solidité et son éclat. L’élévation de son prix se justifie par la grande quantité d’or employée, par les doubles frais de posage et de cuisson.
- Yoire comité vous propose, messieurs, de remercier M. Grenon de sa communication et d’insérer ïe présent rapport au Bulletin.
- Signé Ebelmen , rapporteur.
- Approuvé en séance, ïe 19 décembre 1849.
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- NOTICES INDUSTRIELLES
- extraites de diverses publications périodiques françaises et étrangères.
- ARTS CHIMIQUES.
- Siphon à écoulement intermittent destiné au lavage des précipités, par M. Bloch.
- Cet instrument, dont la construction et le maniement sont très-simples, est composé d’un siphon proprement dit A, fig. 4, pl. 1127, et d’un tube enveloppant B, que l’au-
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- PROCÈS-VERBAUX.
- m
- teur appelle tube régulateur. Ces deux tubes, engagés l’un dans l’autre, sont munis d’un bouchon, et fixés sur un flacon C, plein d’eau distillée.
- Pour faire usage de l’appareil, on remplit le flacon jusqu’à une hauteur quelconque, on y fixe le siphon au moyen du bouchon ; on l’amorce en aspirant avec la bouche. On place alors l’entonnoir D sous le siphon, de manière que l’extrémité du tube régulateur affleure le niveau de l’eau dans l’entonnoir. Dans cette position, l’appareil fonctionne. En effet, le siphon A fonctionne en vertu de la colonne a, b, plus la différence de longueur des deux branches c, d. On suppose l’ouverture du tube régulateur libre, et l’air arrivé par l’intérieur du tube B pour déplacer l’eau du flacon. Aussitôt que l’extrémité du tube régulateur se trouve bouchée en affleurant le niveau de l’eau dans l’entonnoir, le siphon fonctionne encore jusqu’à ce que la pression de l’air intérieur, augmentée de la pression de la colonne d’eau a, b et de celle de la colonne c, d, soit égale à la pression atmosphérique extérieure. En ce moment le siphon s’arrête.
- La pression de l’air extérieur est égale à la pression de l’air intérieur, plus la pression de la colonne a, b et de celle de la colonne c, d.
- La pression de l’air intérieur est égale à la pression de l’air extérieur, moins la pression de la colonne d’eau (a, b, + c, d). Comme le tube régulateur est bouché par un corps liquide, ce liquide, qui est de même nature que celui contenu dans le flacon, doit monter dans le tube régulateur à une hauteur précisément égale à la dépression de l’air contenu dans le flacon, dépression qui est, comme nous l’avons vu d’abord, a, 6 4- c, d, ou e, f+ f, i.
- Dès que le niveau de l’eau, dans l’entonnoir, baisse, la colonne d’eau i, e renfermée dans le tube enveloppé tombe et laisse ainsi accès à l’air ; de cette manière il y a intermittence et l’on obtient un niveau constant.
- La courbure des deux tubes concentriques se fait d’une manière très-facile. Pendant que les tubes sont encore droits, on les place l’un dans l’autre. On remplit alors de sable bien sec l’intervalle qu’ils forment, et on les courbe sur des charbons à la manière ordinaire.
- Le même instrument peut servir à la filtration et à la concentration d’une grande quantité de liquide. Alors on remplit le flacon du liquide même qu’il s’agit de concentrer ou de filtrer, et l’on fait communiquer le siphon avec le filtre ou le vase évapora-toire à la manière déjà indiquée (Annales de chimie, mai 1849).
- Extrait des procès-verbaux des séances du conseil d'administration de la Société
- d’encouragement.
- Séance du 2 janvier 1850.
- Correspondance. M. le ministre de l’agriculture et du commerce adresse deux exemplaires du LXIXe volume des Brevets d’invention dont la durée est expirée.
- M» Àuberger, docteur ès sciences, professeur à l’école de médecine de Clermont (Puy-
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- de-Dôme), s’était fait inscrire, dès 1846, comme concurrent aux prix proposés par la Société pour la culture de plantes étrangères à l’Europe et de plantes indigènes ; mais les gelées de 1847 ont endommagé ses cultures, et d’autres circonstances indépendantes de sa volonté ne lui ont pas permis de se présenter de nouveau au concours.
- Aujourd’hui il prie la Société de porter son attention sur ses travaux, et, dans ce but, il lui adresse deux mémoires, l’un sur la culture du pavot, en France, pour la récolte de l’opium, l’autre relatif à ses recherches sur le suc de laitue.
- M. Frogier, cultivateur à Saint-Michel ( Loiret ), présente une herse articulée à laquelle il a apporté quelques améliorations.
- 31. Riondet, à Lyon, annonce avoir découvert un moyen de guérir la morve des chevaux ; il cite plusieurs guérisons à l’appui de son assertion, et propose de soumettre son mode de traitement à des expériences publiques faites aux frais du gouvernement.
- 31. Huzard fait observer que le ministère de la guerre donne la permission de faire, dans ses établissements, tous les essais de traitement de cette maladie.
- M. de Colmont n’a pu vérifier les renseignements qui lui ont été donnés sur la vente des chevaux provenant des casernes de cavalerie. Il paraîtrait qu’on serait parvenu à dissimuler la morve pendant un certain temps, d’où l’on pourrait conclure que les règlements sont incomplets ou mal exécutés.
- 31. Huzard ne partage pas cette opinion ; il fait observer que la vente des chevaux, dans les casernes, n’a lieu qu’après une sévère inspection, et que la police municipaic exerce une surveillance très-active sur les chevaux vendus dans les marchés.
- M. de Colmont croit que l’action de la police municipale ne s’étend que sur les foires et marchés, et que cette action cesse lorsqu’elle a lieu dans les casernes.
- On reprend la suite de la correspondance,
- 31. Christophe, à Bercy, adresse, pour le concours, un mémoire sur l’analyse comparative des engrais.
- 31. Durand, pharmacien en chef de l’Hôtel-Dieu de Caen, transmet des mémoires sur les questions suivantes que la Société d’encouragement a mises au concours :
- 1° 3Ieilleure méthode de consommation des pâturages relativement à ralimentation des bêtes à lait ;
- 2° Indication d’un ensemble de moyens propres à fournir l’engraissement maximum relativement à une consommation donnée d’aliments ;
- 3° Moyens d’obtenir le maximum de lait d’une consommation donnée d’aliments.
- 31. André fils, vétérinaire à Gardanne ( Bouches-du-Rhône ), envoie, pour le concours, des observations pratiques sur l’amélioration des produits de la culture des betteraves.
- 31. Aufavre, cultivateur à Randans (Puy-de-Dôme), fait déposer le dessin et la description d’un appareil propre à la dessiccation de la betterave, pour le concours ouvert à ce sujet.
- 31. Tisserand, cultivateur à Chaligny ( 3Ieurthe ), adresse un mémoire pour le concours relatif à la culture des haricots et des échantillons de cette plante.
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- pHOcès-verbaux .
- M. Delui-Labmde, à Gardanne (Bouches-du-Rhône), dépose des documents pour les concours concernant la culture de la betterave et celle des haricots.
- Un concurrent, ayant pris pour devise prévoyance, abondance, adresse un mémoire sur la culture du maïs, et des échantillons de cette plante.
- Un autre concurrent remet un mémoire pour le concours d’une histoire critique et raisonnée de la race chevaline.
- La même question donne lieu à l’envoi d’un autre mémoire accompagné d’un billet cacheté.
- Un concurrent, qui désire prendre part à plusieurs des questions inscrites aux programmes, adresse divers mémoires
- 1° Sur l’indication et l’ensemble des moyens propres à fournir à l’engraissement maximum relativement à une consommation donnée d’aliments ; 2° sur la conservation de la viande ; 3° sur l’analyse des engrais usuels ; 4° sur la conservation des œufs ; 5° sur la conservation des légumes ; enfin 6° sur la conservation des fruits.
- M. Niepce de Saint-Victor adresse une note additionnelle au mémoire qu’il a déposé pour les concours relatifs à la conservation des substances alimentaires.
- M. Fastierf à Neuilly (Seine), envoie, pour le même concours, un mémoire et des échantillons.
- Un concurrent, prenant pour devise le sol, c’est la patrie, dépose, pour le même concours, une lettre explicative et un bocal contenant des haricots verts.
- M. lloudin, à Saint-Herblain, près Nantes, envoie, pour le concours relatif à la conservation du lait, la description de ses procédés et une bouteille de lait solidifié.
- M. Pean, à Paris, transmet plusieurs documents, à l’effet d’obtenir une des médailles de concours pour les moyens de faire cesser les effets de l’humidité et du salpêtre dans les bâtiments.
- M. Filliol, rue Saint-Merri, 7, après avoir fait connaître les motifs qui ne lui ont pas permis de prendre part au concours pour la désinfection des matières fécales, leur conversion en engrais et la séparation des solides des liquides, rappelle que, en 1840, il a obtenu l’approbation de la Société pour un appareil à double récipient. Ses moyens ne lui permettant pas d’établir d’une manière complète un nouvel appareil, il prie la Société de le comprendre dans la répartition du legs Bapst, et d’ordonner que l’appareil modèle soit confectionné aux frais de la Société.
- M. Edelim, à Saint-Denis (Seine), dépose le dessin et 1a* description d’un appareil sécheur qui a été exécuté et fonctionne dans deux ateliers.
- M. Gosse, chapelier, à Nanteuil-le-Haudouin (Oise), transmet la description d’une maison dont le mode de construction est de nature à intéresser les arts économiques.
- M. Adrien Chenot, à Glichy-la-Garenne, annonce qu’il avait préparé un travail sur le prix proposé par la Société pour le meilleur mode de construction de fourneaux d’oxydation et de réduction ; il a cherché de prouver que le principe qui dominait la solution consistait dans la distinction à établir entre le caléfacteur et le réducteur ou l’oxydant. Ces mêmes idées étant formulées dans un des derniers mémoires qu’il a sou-
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- mis à la Société, M. Chenot pense que son nom étant connu, il ne peut plus prendre part au concours.
- M. Revenel, mécanicien aux Thernes, dépose, pour le concours relatif à une machine à filer le lin, un mémoire accompagné de deux dessins.
- Un concurrent, qui prend pour devise les lainages de toute espèce acquièrent sans contredit une qualité supérieure, transmet, pour le prix proposé pour une machine à fouler les draps, un mémoire, un dessin et un paquet cacheté.
- Un autre concurrent adresse un mémoire pour le concours au prix fondé par M. d’Argentcuil.
- M. Maurice Oubriol, mécanicien, à Revigny (Meuse), envoie une description de ses machines, afin d’être compris de nouveau dans la répartition du legs Bapst.
- Objets présentés. M. Urbain Moreau, fabricant de produits chimiques, à Montrouge, présente divers produits qu’il extrait des bitumes.
- M. Houet, rue Poissonnière, 13, sollicite l’examen de ses produits consistant en cirages et vernis pour chaussures.
- M. h. Huau, ingénieur-mécanicien, à Brest, appelle l’attention de la Société sur un système de marteau-pilon et sur un mouvement de va-et-vient.
- La Société libre, pour concourir aux progrès du commerce et de l’industrie, à Rouen, remet un exemplaire de chacun des mémoires qu’elle a publiés depuis un an sur les sujets suivants, savoir : 1° la contrainte par corps ; 2° le moyen de faire garantir par l’État les valeurs confiées à la poste ; 3° la nécessité d’autoriser les comptoirs nationaux d’escompte à faire des avances sur connaissements ; 4° la révision des traités de navigation avec l’Angleterre; 5° le timbre des effets de commerce; 6° le projet de loi relatif au tissage et au bobinage ; 7° la révision du tarif de pilotage ; 8° le traité de commerce avec le Chili.
- La Société de Rouen sera remerciée de cet envoi.
- M. Batailler, ingénieur des ponts et chaussées, fait hommage d’un ouvrage intitulé, Description générale des travaux exécutés à Cherbourg pendant le consulat et l’empire, d’après les projets et sous la direction de feu M. G. M. F. Cachin, par son neveu, A. P. E. Batailler.
- Le conseil vote des remercîments à M. Batailler pour le don de cet ouvrage.
- M. À. Chevalier, membre du conseil, fait hommage de plusieurs exemplaires de la pétition qu’il a adressée à l’assemblée législative pour signaler quelques-unes des améliorations qui pourraient tourner 1° à la moralisation des ouvriers, 2° à leur bien-être, 3° à la consolidation de la société.
- M. le président, au nom du conseil, remercie M. Chevalier de cette brochure.
- Communications. M. de Colmont demande à ajouter quelques considérations sur un bon système de panification à introduire dans les campagnes; il entretient le conseil de l’utilité de donner le moyen de se procurer un bon levain.
- Le conseil entend plusieurs de ses membres sur la question des levûres, la création d’écoles de boulangerie, sur les diverses opinions émises au sujet des qualités nutritives du pain blanc et du pain bis.
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- M. le président invite la commission spéciale à porter ses investigations sur ces différents points.
- Séance du i6 janvier 1850.
- Correspondance. M. Paul Thénard, membre du conseil d’administration, adresse, de la part de M. de Vergnette-Lamotte,
- 1° Une notice sur la richesse en alcool des vins de Bourgogne, depuis 1822 jusqu’en 1847; 2° un rapport de la commission chargée, dans la ville de Beaune, de revoir les bases qui doivent servir à asseoir la taxe du pain (M. de Vergnette-Lamotte, rapporteur).
- M. Simon fils, imprimeur-!iihographe, à Strasbourg, qui a appelé l’attention de la Société sur un procédé de lavis aqua-tinte lithographique imaginé par lui, adresse de nouveaux produits de ce procédé qui est déjà en pleine activité dans ses ateliers. M. Simon y joint une notice sur l’identité de son procédé d’impression en couleur, datant de 1834, avec celui de M. Engelmann, connu sous le nom de chromolithographie, et connu depuis 1837 seulement.
- M. de Challemaison, gérant de la colonie agricole des Forges-de-Clairvaux (Aube), adresse, conformément au programme publié par la Société d’encouragement, un certificat constatant qu’il a introduit la culture du maïs dans le canton de Bar-sur-Aube.
- La Société nationale et centrale d’agriculture, la Société centrale d’horticulture, la Société d’agriculture du Puy-de-Dôme, la Société centrale d’agriculture de la Seine-Inférieure, et M. Victor Chevalier, fabricant d’appareils de chauffage, à Paris , déposent plusieurs demandes formées dans l’intention d’obtenir des médailles destinées aux ouvriers et contre-maîtres.
- M. le ministre de l’agriculture et du commerce annonce que le département du commerce a reçu de la commission des brevets des Etats-Unis d’Amérique la spécification et les dessins d’un certain nombre de patentes délivrées dans ce pays. M. Edmond Burke, président de cette commission, a exprimé le désir que ces documents fussent communiqués à la Société d’encouragement; en les transmettant à la Société, M. le ministre demande qu’elle veuille bien les faire réintégrer dans les bureaux du ministère, aussitôt qu’elle en aura pris connaissance et se sera mise en mesure d’apprécier ce qu’ils peuvent contenir de données neuves et intéressantes.
- M. le président fait ressortir l'intérêt qui doit s’attacher à ces communications, et il propose de remercier M. Burke des documents dont M. Vattemare veut bien faire jouir la Société par l’intermédiaire de M. le ministre du commerce et de l’agriculture.
- Sur l’observation d’un membre que ces documents ne paraissent pas appartenir à la Société, on rappelle que, par une lettre en date du 1er août dernier, M. Moreau donnait avis que la commission des patentes, aux Etats-Unis, avait chargé M. Vattemare de présenter à M. le ministre de l’agriculture et du commerce les spécifications et les dessins de vingt-deux inventions nouvelles ; en même temps elle a exprimé , dans la lettre d’envoi, le désir de voir soumettre ces inventions à l’examen de la Société d’encouragement.
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- Le conseil décide que M. le ministre sera remercié de l’envoi de ces documents sur lesquels le comité des arts mécaniques est appelé à se prononcer.
- M. Ormières, à Paris, dépose un supplément au mémoire qu’il a adressé pour prendre part au concours pour le perfectionnement du foulage des draps.
- M. Feuillet, mécanicien, boulevard de l’Étoile, 25, inventeur d’une maohine à fondre les caractères typographiques , demande qu’une commission soit nommée pour rendre compte du travail de cette machine.
- M. Lotéat, à Montmartre, prie la Société de lui venir en aide pour l’exécution d’une machine destinée à abréger le travail de la passementerie et de permettre de faire des ouvrages jugés inexécutables par les procédés usités.
- M. Boizot, rue Cassette, 22, dépose un paquet cacheté qu’il déclare renfermer quatorze spécimens, savoir : quatre planches propres à un nouveau système de traçage, calque, et impressions manuscrites et autographiques de textes, figures et dessins; dix essais et épreuves provenant de la première expérimentation de ce système.
- Le dépôt est accepté.
- Objets présentés. M. Septier, rue des Deux-Portes-Saint-Sauveur, 14, présente un appareil destiné à filtrer en vase clos les spiritueux, et qu’il annonce avoir les avantages suivants : 1° conservation des arômes et des parties volatiles; 2° filtration continuelle et abondante ; 3° économie de temps et de main-d’œuvre.
- M. de Koresak-Jesman, rue Geoffroy-Lasnier, 30, ayant imaginé, en collaboration avec une autre personne, un appareil à l’aide duquel les enfants peuvent apprendre, avec la plus grande facilité, à composer les mots et apprendre l’orthographe, sollicite la bienveillance de la Société pour l’exécution du modèle.
- M. Bry, imprimeur-lithographe, rue du Bac, 142 , présente des lithographies au lavis et à l’estompe qui ont été exécutées par Charlet en 1846.
- M. Roret, libraire, fait hommage à la Société d’une brochure de M. Gros, intitulée, Quelques notes sur la photographie.
- Rapports des comités. Au nom du comité des arts mécaniques, M. de Lambel lit un rapport sur un pressoir à cidre présenté par M. Lefaucheux.
- Le comité, après avoir reconnu les dispositions simples et ingénieuses de cet appareil , propose de remercier l’auteur de sa communication, et d’insérer le rapport dans le Bulletin, avec la description et la gravure de l’appareil. (Approuvé.)
- Au nom du même comité, le même membre lit un rapport sur une machine à enrayer les voitures imaginée par M. Lefaucheux.
- M. le rapporteur, après avoir donné la description de ce système, fait connaître que le comité, avant de l’approuver, a émis l’avis de le soumettre à l’expérience.
- Il sera écrit dans ce sens à M. Lefaucheux.
- Au nom du même comité, M. Théodore Olivier lit un rapport sur un modèle de roue à hélice à palettes mobiles présenté par M. Perreaux, produisant, dans son mouvement de rotation, des effets opposés et pouvant, au besoin, s’effacer pour utiliser les voiles.
- Après des considérations sur l’emploi des roues h hélice, et après avoir donné la
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- description du système de M. Perreaux, M. le rapporteur fait ressortir l’utilité des ex périences , et les applications que pourrait recevoir ce système.
- Le comité pense que la roue dont il s’agit serait employée utilement dans la marine pour faire un grand nombre d’expériences variées qui amèneraient à connaître la meilleure forme à donner à l’hélice suivant les dimensions du navire.
- Le comité propose 1° de remercier l’auteur de sa communication, 2° d’insérer le rapport au Bulletin et d’en envoyer une copie à M. le ministre de la marine, 3° de faire graver et décrire dans le Bulletin l’ingénieux système de M. Perreaux. (Approuvé.)
- Au nom du comité des arts mécaniques, M. Benoît lit un rapport sur un ouvrage intitulé, Nouvelle notice sur le nivellement, par M. Bourdaloue.
- M. le rapporteur entre dans des détails pour faire apprécier l’utilité de cet ouvrage et les facilités que son auteur y a ménagées aux personnes qui s’occupent des nivellements pour les rapporter aux niveaux de la mer, en y rattachant un des nombreux repères inscrits dans les tables.
- Le comité propose 1° de remercier M. Bourdaloue de l’envoi de son ouvrage, 2° de faire insérer le rapport dans le Bulletin. (Approuvé.)
- M. Benoît, continuant de porter la parole au nom du même comité, lit un rapport sur le planimètre-sommateur présenté par M. Beuvière, géomètre en chef du cadastre du département des Côtes-du-Nord.
- M. le rapporteur, après avoir fait connaître les dispositions de cet appareil, la marche à suivre pour s’en servir, et son utilité, propose, au nom du comité, 1° de remercier M. Beuvière de son intéressante communication, 2° de faire graver et publier dans le Bidletin le dessin du planimètre-sommateur, en l’accompagnant de la description que M. Beuvière en a donnée dans son mémoire sur la quadrature des surfaces planes, dont il a fait hommage à la Société, 3° d’insérer le rapport dans le Bulletin. (Approuvé.)
- Communications. M. Théodore Olivier appelle l’attention de la Société sur un système fractionnaire d’une machine à diviser, modifié par M. Soleil de manière à obtenir la division d’un millimètre en cinq cents parties; ce système permet d’aller jusqu’à einquante tours, et pourrait être étendu au delà, suivant l’exigence des pièces que l’on aurait à faire.
- M. Soleil a disposé cet appareil pour la construction de son saccharimètre : on y adapte un système de tracelet au moyen duquel l’outil traceur s’élève de lui-même et s’abaisse pour tracer; ensuite il se relève pour reprendre sa première position. Tous ces mouvements s’exécutent avec une seule main par un plan incliné. La manœuvre est à la fois très-simple et très-précise.
- M. de Colmont annonce que, d’après l’invitation de M. le président, il a recueilli des renseignements sur les arrêts, ordonnances et règlements relatifs aux chevaux atteints de la morve.
- L’arrêt du conseil d’Etat du 16 juin 1784, l’arrêté du gouvernement du 15 juillet 1797, et les dispositions de l’article 459 et suivants du code pénal, ont porté les injonctions propres à prévenir la contagion de la morve, les peines en cas d’infraction à ces injonctions, et prescrivent les moyens de surveillance et d’exécution.
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- Les injonctions consistent dans l’obligation imposée à tout gardien ou détenteur d’un cheval attaqué de la morve ou soupçonné d’être infecté de la maladie d’en faire immédiatement la déclaration au maire et de tenir le cheval séquestré dans un lieu isolé.
- La peine, en cas d’infraction à cette disposition, consiste dans un emprisonnement de six jours à deux mois, et dans une amende de 16 fr. à 200 fr.
- Ces dispositions sont suffisantes ; mais les moyens d’exécution ne le sont pas.
- Les administrations centrales (les préfets) sont autorisées, par l’art. 2 de la circulaire du 26 août 1797, à nommer autant d’experts qu’il sera jugé nécessaire pour opérer la visite des chevaux soupçonnés d’être atteints de la morve. Les agents des communes, les officiers de gendarmerie doivent requérir ces experts toutes les fois qu’il y a lieu ; enfin, aux termes de l’art. 13 de cette circulaire rédigée en forme d’instruction, le tiers de l’amende est dévolu à toute personne qui dénonce l’existence d’un cheval morveux.
- Ces dispositions paraissent être tombées en désuétude ou devenues caduques dans plusieurs départements, notamment dans l’Aube.
- Il n’y a point d’experts nommés ; les maires ne se croient pas autorisés à appeler des experts qui, d’ailleurs, ne seraient pas payés en cas de visites sans résultat, et qui ne sont pas commissionnés pour cet objet. Enfin il est douteux que les dénonciateurs, gardes champêtres, gendarmes ou autres aient droit au tiers des amendes.
- C’est sur ces moyens d’exécution de la loi qu’il serait convenable d’appeler l’attention de M. le ministre de l’agriculture et du commerce.
- M. le président adresse les remerclments du conseil à M. de Colmont pour sa communication, qui sera transmise à l’autorité compétente.
- Le conseil se forme en comité secret.
- BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
- La Société d’encouragement a reçu, dans ses séances des 2 et 16 janvier, les ouvrages dont les titres suivent :
- 1° Compte rendu de l’exposition industrielle et agricole de la France en 1849 ; par M. Emile Bérès. Extrait du Moniteur universel. In-8.
- 2° Note sur les terrains d’atterrissements récents de l’embouchure de la Seine, de la formation de la tangue et de son emploi en agriculture; par M. Virlet d’Aoust. 1 vol. in-8.
- 3° Annales de la Société d’agriculture, arts et commerce du département de la Charente, mai, juin, juillet et août. 1849. In-8.
- 4° Bulletin de la Société d’agriculture du département de Loir-et-Cher, n° 13, 1849. In-8.
- 5° Annales de l’agriculture française, décembre 1849. In-8.
- 6° Journal des économistes, 15 décembre 1849. In-8.
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- BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
- 7° Revue scientifique et industrielle, sous la direction du docteur Quesneville, novembre 1849. In-8.
- 8° Le Technologie, janvier 1850. In-8.
- 9° Le journal intitulé la Foi bretonne, n° 15, 1849.
- 10° Bulletin des séances de la Société nationale et centrale d’agriculture, compte mensuel; par M. Payen, secrétaire perpétuel. T. Y, n° 2, 1849. In-8.
- 11° Programme général des concours de la Société nationale et centrale d’agriculture. In-8.
- 12° Annales de la Société centrale d’horticulture de France, décembre 1849. In-8.
- 13° Réforme agricole, scientifique et industrielle, sous la direction de M. Nere'c-Bouhée, novembre 1849.
- 14° Mémoire sur les alliages considérés sous le rapport de leur composition chimique; par M. Levol. In-8.
- 15° Application de la taxe-machine aux calculs journaliers du commerce, de banque et de finances; par J. J. Baranoicski, ancien sous-secrétaire de la banque de Pologne. In-8.
- 16° Nouveau système de votation au moyen d’un appareil dit scrutateur mécanique; par le même. In-8.
- 17° L’Ouvrier mécanicien, guide de mécanique pratique; par M. Charles Armen-gaud, ingénieur civil. 1 vol. In-8.
- 18° De l’organisation des agents voyers ; par M. Meunier, sous-chef de bureau au ministère de l’intérieur. In-8.
- 19° Revue générale de l’architecture et des travaux publics, sous la direction de M. César Daly. VIIIe vol., 10e année, 6° numéro. In-4.
- 20° Moniteur industriel des 3, 6, 10 et 13 janvier 1850.
- 21° Practical mechanics journal, —Journal de mécanique pratique, publié h Glasgow. Janvier 1850. In-4, avec planches (en anglais).
- 22° The civil engineer and architect’s journal, — Journal des ingénieurs civils et des architectes. Janvier 1850. In-4, avec planches (en anglais).
- 23° Repertory of patent inventions, — Répertoire des inventions brevetées. Janvier 1850. In-8, avec planches (en anglais).
- 24° The London journal and repertory of arts, sciences and manufactures.—Journal de Londres et répertoire des arts, des sciences et des manufactures. Janvier 1850 In-8, avec planches (en anglais).
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- OCARAÏÏE-NEIjVIÉME A.Y\ÉE. (N° DXLYIII. ) FEVRIER 1850.
- BULLETIN
- DE LA
- SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- gxrrm
- ARTS MÉCANIQUES. — typographie.
- Rapport fait par M. Benoît, au nom du comité des arts mécaniques, sur le clavier imprimeur à 1*usage des aveugles, présenté par M. Foucault, aveugle des Quinze-Vingts.
- Messieurs, dans un rapport en date du 12 avril 1843, notre collègue M. Théod. Olivier vous rendait compte de l’examen de deux machines propres à faire écrire les aveugles (1) présentées par M. Foucault, aveugle lui-méme dès son bas âge, et, le 6 septembre suivant, cet inventeur recevait une des médailles de platine décernées par la Société.
- Bien que M. Foucault ait eu la satisfaction de voir l’opinion favorable de la Société d’encouragement sanctionnée par les établissements d’aveugles de France et de l’étranger, et par la généralité de ses confrères en infortune, qui iont usage de ces machines , il n’a pas cru, pour cela, que son invention eût atteint son dernier degré de perfection.
- Dans la séance de distribution des médailles, citée, M. Olivier disait : « On perfectionnera, sans nul doute, la machine de M. Foucault, mais ce sera toujours la machine Foucault.» Vous le voyez, messieurs, les prévisions de notre collègue se sont réalisées au delà de ses espérances, puisque c’est M. Foucault lui-même qui vous a présenté le davier imprimeur, dont le comité des arts mécaniques m’a chargé de vous entretenir en son nom.
- (l) Voyez !e Bulletin de 1843, page 265, planche 899.
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- ARTS MÉCANIQUES.
- Cette invention, qui réalise une application plus parfaite du principe servant de base aux premières machines de l’auteur, donne aux aveugles le moyen de correspondre avec les voyants cinq fois plus vite qu’ils n’ont pu le faire jusqu’ici avec ces machines; par la raison que chacune des touches du clavier imprimeur correspond à un poinçon imprimant un caractère complet, tandis qu’il faut manœuvrer plusieurs des dix poinçons des anciennes machines pour former, à l’aide des points qu’ils impriment, ou des trous qu’ils percent à travers le papier, chaque lettre qu’on veut montrer à un voyant ou faire toucher à un aveugle. Aussi M. Foucault imprime-t-il plus de soixante-dix vers alexandrins à l’heure avec sa nouvelle machine.
- Les organes imprimeurs consistent en soixante tiges rectangulaires en acier, pouvant être mues dans le sens de leur longueur, en glissant dans des trous carrés pratiqués aux endroits convenables d’une petite charpente métallique supportée par deux colonnes et qui les assemble de manière que le prolongement inférieur de l’axe de chacune d’elles se dirige vers un même point ou tous ces axes concourent, et au-dessus duquel est établi, à très-peu de distance, un guide commun lié à cette charpente et destiné à empêcher la déviation du pied de ces tiges.
- Au bas de chaque tige est gravé en relief, comme s’il était vu par derrière, un caractère particulier, lettre, signe de ponctuation, ou chiffre, et le haut de la tige transformée ainsi en poinçon est muni d’une touche en cuivre sur le dos de laquelle le même caractère est ménagé en relief, afin de pouvoir être reconnu au toucher par un aveugle.
- Le haut de la tige de chaque poinçon est entouré par un ressort à boudin particulier qui, posant sur la charpente d’assemblage, maintient le poinçon soulevé, de manière que tous les caractères se trouvent, au repos, à la même distance du point de concours des axes de ces poinçons. En appuyant sur la touche d’un poinçon quelconque pour faire descendre le caractère qui le termine jusqu’au point de concours des axes des poinçons, on refoule le ressort à boudin correspondant, qui, dès qu’on abandonne la touche, réagit pour relever le poinçon et cette touche à leur position initiale.
- On voit qu’on peut faire ainsi succéder au point de concours mentionné les divers caractères des poinçons, n’importe dans quel ordre que ce soit, et par conséquent dans l’ordre voulu pour que la suite de ces caractères exprime un mot, une phrase, un discours, dans une langue pour l’écriture de laquelle ces caractères sont employés.
- Avant d’expliquer comment M. Foucault a obtenu la trace du passage de cette suite de caractères au point de concours , il convient d’indiquer la disposition qu’il a donnée aux poinçons dans sa machine destinée à imprimer
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- la langue française. Les axes de ces poinçons sont étalés 15 par 15, de manière à présenter quatre faisceaux divergents ou espèces d’éventails, situés chacun Hans un plan particulier, et y occupant un angle d’environ 71 degrés. Le premier de ces quatre plans est vertical, le dernier ne s’en écarte, en arrière, que d’un angle d’environ 13 degrés, ce qui suffit pour que les trous qui donnent passage aux poinçons ne se rencontrent pas ; d’ailleurs ces quatre plans se croisent suivant une horizontale passant au point de concours et dirigée de droite à gauche de la machine.
- Les touches des deux premiers éventails s’intercalent alternativement les unes à côté des autres, de manière à ne former qu’un seul davier cintré de 0m,48 de développement, offrant, de gauche à droite, les caractères ’, a, b, c, d, f, g, h, i, j, 1, m, n, e, é, è, ê, o, p, q, à, r, s, t, u, v, x, y, z, ç. Les touches des deux autres éventails sont un peu plus élevées que les précédentes ; elles s’intercalent aussi les unes à côté des autres, pour former un second rang de davier cintré de même et correspondant, de gauche à droite, aux caractères ., :, ;, ?, !, (), k, 1, 2, 3, 4, 5, —, 6, 7, 8, 9, 0, w, ü â, î, ô ( les cinq dernières touches sont restées sans emploi ). On conçoit qu’une telle distribution de caractères n’est pas de rigueur, et qu’elle doit être motivée par la fréquence de chacun d’eux, dans l’écriture de la langue dans laquelle on veut imprimer, et en vue de faciliter la manœuvre des touches des deux claviers.
- Que reste-t-il à faire pour imprimer? C’est de présenter au point de concours des axes des poinçons , au-dessous du guide commun , sur un matelas plan horizontal, légèrement élastique, une feuille de papier blanc sur laquelle est étendue une feuille de papier fin noircie avec un mélange de noir de fumée et d’une matière grasse, recouverte elle-même d’une feuille de papier moins fin pour la garantir du contact immédiat des poinçons. On conçoit sans peine, en effet, que, dès qu’on appuiera suffisamment sur une touche quelconque, le caractère en relief qui lui correspond comprimera contre le matelas les trois feuilles de papier qu’on y aura placées, et imprimera son calque sur celle destinée à recevoir l’impression, en faisant adhérer à sa surface une partie de l’enduit de la feuille noircie.
- L’obtention d’un caractère isolé et t/racé dans le sens convenable étant ainsi réalisée, voici comment M. Foucault est parvenu à en composer des mots, des lignes et des pages. Le matelas, la feuille de papier noircie et celle qui la recouvre sont attachés par un de leurs bords à une planchette en bois sillonnée d’une rainure dans laquelle une petite baguette de fer les pince.
- Sur la rive de la planchette dont cette gorge est voisine sont vissées les charnières d’un petit cadre en fer mince, espèce de frisquette, qui, étant ra-
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- battu sur la planchette, y maintient les bords du matelas, des feuilles de papier mentionnées, et de celle destinée à recevoir l’impression, et que l’on intercale simplement entre le matelas et la feuille noircie. La frisquette est maintenue fermée, pendant l’impression de chaque page, au moyen d’un petit verrou établi à l’opposé de ses charnières.
- La planchette ainsi garnie est placée sur un châssis horizontal dont les deux côtés parallèles aux plans des éventails dessinés par les axes des poinçons présentent des feuillures en regard, formant ainsi une coulisse dans laquelle la planchette peut être déplacée transversalement sur la table de la machine.
- Ce châssis peut glisser lui-même horizontalement dans un évidement pratiqué à la surface de cette table , en suivant une direction perpendiculaire à celle ci-dessus mentionnée, et assurée par deux feuillures revêtues de bandes en cuivre, dont celle à droite est élastique.
- De cette manière, la planchette peut être mue dans deux directions se croisant à angles droits, ce qui donne les moyens de passer d’une lettre d’un mot à la lettre suivante , jusqu’à ce que la ligne soit entièrement garnie de mots, et puis d’une ligne à la ligne suivante , pour remplir toute la page à imprimer.
- Voici comment la planchette est déplacée mécaniquement pour passer d’une lettre à l’autre. Le châssis mobile est muni, en contre-bas, d’une double crémaillère horizontale, parallèle aux feuillures de la table dans lesquelles il se meut, et formée par une bande en cuivre dont les deux côtés sont sillonnés de très-fines cannelures verticales, en forme de dents de scie, dans lesquelles s’engagent, à volonté, deux cliquets à ressort, opposés, couchés sur le fond de l’évidement de la table, dont Fun pivote autour d’un point fixe qui y est pris en arrière, pour s’opposer au recul du châssis que l’autre cliquet mobile fait plus ou moins avancer, chaque fois qu’on abandonne, après l’avoir pressée, une des touches des claviers. Une touche cintrée qui s’étend en travers de la machine entre ces deux claviers est spécialement destinée à opérer, comme on le verra plus loin, la séparation de la dernière lettre d’un mot et de la première lettre du mot suivant par autant d’intervalles qu’on désire y en mettre.
- Pour obtenir ces effets, un système de trois bandes en fer plat courbées de champ, en arc de cercle, dont les deux extrêmes passent entre les deux éventails de poinçons correspondant à chaque clavier, est lié invariablement à un bras double horizontal, en fer plat de champ, d’un levier coudé ayant pour axe une traverse horizontale en fer rond, dont les tourillons sont reçus dans les yeux de deux supports fixés sur le derrière de la table de la machine. L'autre bras de levier dont cette traverse est armée en contre-bas, vers le mi-
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- lieu de sa longueur, est vertical et assemblé à charnière avec la queue du cliquet mobile mentionné.
- Enfin un ressort à boudin central d’une force convenable, suspendu à la petite charpente métallique qui assemble les poinçons en éventail, supporte, par un crochet qui en termine le pied, l’ensemble du système des trois bandes courbées et du bras double du levier coudé mentionnés, et le fait appuyer de bas en haut contre deux vis de buttement et de règlement liées à la charpente métallique.
- Il résulte de ces dispositions que , lorsqu’on appuie sur une touche, une came dont la tige du poinçon est armée déprime , en même temps que le caractère s’imprime, la bande arquée qu’elle rencontre,, et celle-ci, par l’intermédiaire du levier coudé, tire en arrière le cliquet mobile, sans le dégager des crans de la crémaillère en rochet du châssis mobile vers laquelle un ressort le pousse constamment. Comme le déplacement imposé à la touche a bandé le ressort h boudin central qui supporte le système des trois bandes arquées, il est clair que, aussitôt qu’on lâchera cette touche, la réaction du ressort relèvera ce système jusqu’aux vis de buttement, et, par conséquent, le levier coudé avec lequel ce système est lié ramènera en avant le cliquet mobile, qui poussera dans le même sens la bande à crémaillère, le châssis mobile auquel elle est liée, et enfin la planchette, le matelas et les feuilles de papier que ce châssis supporte.
- Le papier ayant été ainsi déplacé peut recevoir, à côté de l’empreinte qu’on y a imprimée, celle fournie par un quelconque des poinçons de la machine ; d’où résulte la possibilité de former et imprimer des mots et une ligne entière. Quand la ligne est terminée, un petit timbre, qu’un doigt dont le châssis mobile est muni fait sonner, en donne ainsi à l’aveugle l’avertissement.
- Les cames dont sont armées les tiges des poinçons, pour agir sur le système des trois bandes arquées, sont mobiles le long de ces tiges, sur lesquelles elles sont arrêtées par des vis de pression, ce qui donne le moyen de régler le recul du cliquet mobile et, par suite, l’avancement de la tablette de manière à ménager, à la suite de chaque lettre, l’intervalle qui doit la séparer de la lettre suivante.
- Pour ce qui est de Vespacement des mots composant une même ligne, on l’obtient, comme il a été dit, en pressant sur une touche transversale, située entre les deux claviers qu’elle longe, et que soutiennent plusieurs petites tiges métalliques s’élevant sur la bande arquée intermédiaire du système mentionné avec lequel cette touche transversale fait ainsi corps. La descente de celle-ci, ou, ce qui est la même chose, le recul du cliquet mobile, n’étant plus limité ici par l’obstacle que le matelas oppose à la descente des poinçons,
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- comme lorsqu’on imprime un caractère , c’est la paroi de la fosse dans laquelle joue le cliquet mobile qui en limite le recul de manière à ce que l’espacement des mots soit tel qu’on le désire.
- Le passage régulier d’une ligne à la suivante est assuré par une crémaillère en rocket fixée sur la rive antérieure de la planchette , et dont le pas est égal à l’écartement des lignes. Dans les dents de cette crémaillère s’engage un cliquet à articulation, à ressort et à touches, à l’aide duquel l’aveugle déplace la planchette dans le sens perpendiculaire au mouvement qu’elle a reçu pendant l’impression de la ligne obtenue. Cela fait, le papier est évidemment disposé de manière à recevoir l’impression de la ligne suivante.
- Pour procéder à l’impression de cette seconde ligne, il faut repousser la planchette en arrière, c’est-à-dire en sens contraire du mouvement qu’elle a reçu pendant l’impression de la première ligne. Cette manœuvre, qui se fait à la main, ne peut être effectuée qu’après avoir dégagé les deux cliquets opposés engagés dans les dents latérales de la crémaillère double, fixée en contre-bas du châssis mobile. Pour cela, l’aveugle tire à lui un bouton placé en avant de la table de la machine , lequel, à l’aide de deux petits mouvements de sonnette pivotant autour de points fixes de l’évidement, dégage les cliquets. Aussitôt un verrou à ressort logé dans la table s’engage dans un cran pratiqué sur la tige du bouton qui le lui présente, et maintient les choses dans cet état pour donner à l’aveugle, dont les deux mains ont été rendues libres, la possibilité de repousser le châssis mobile et la planchette dans leur position initiale. Cela fait, il presse sur la tête du verrou pour le retirer du cran du bouton, et ce dernier, n’étant plus retenu, cède à la réaction des ressorts des cliquets qui maintient ceux-ci engagés dans les crémaillères pendant toute la durée de l’impression de la seconde ligne.
- Cette seconde ligne terminée, on en imprimera une troisième de la même manière, et ainsi de suite, jusqu’à ce que toute la page soit remplie. Alors on retirera la planchette du châssis, on ouvrira le verrou de la frisquette > et on enlèvera la feuille de papier imprimée que l’on remplacera par une autre, ou que l’on retournera, si l’on veut imprimer sur le verso.
- Il est, d’ailleurs, évident qu’en attachant à la planchette trois ou quatre feuilles de papier noirci, séparées par une feuille de garde, on pourra, en intercalant une feuille de papier blanc sous chaque feuille noircie, obtenir simultanément autant d’exemplaires de ce qu’on voudra imprimer.
- Vous reconnaîtrez, messieurs, d’après les détails que je viens de vous fournir sur la composition, le jeu mécanique et la manœuvre du clavier imprimeur que M. Foucault vous a présenté, que cette machine est fort ingénieuse et d’un emploi bien facile, même pour les aveugles. Si l’impression qu’elle
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- donne laisse quelque chose à désirer sous le rapport de Y écartement des lettres et de Y alignement tant des lettres que des fins de ligne, choses dont un aveugle ne peut malheureusement pas juger, le remède est bien simple ; car il réside principalement dans la gravure d’autres poinçons, dépense devant laquelle l’inventeur s’est arrêté, et dans la substitution de glissoirs à chevalet métallique ou triangulaires fixes, en place des feuillures soit fixes, soit élastiques, employées par M. Foucault.
- Qu’il me soit permis, avant de poser les conclusions du comité dont je suis l’organe, de vous signaler quelques applications dont je crois le clavier imprimeur susceptible.
- Ne pourrait-on pas, en recevant l’impression des poinçons sur du biscuit de porcelaine ou sur toute autre matière plastique convenable, obtenir des moules en creux, sur lesquels on prendrait des clichés métalliques en relief, dont on se servirait ensuite pour imprimer avec les presses typographiques ordinaires? Ne pourrait-on pas encore adapter au clavier imprimeur des poinçons portant des caractères gravés en creux, pour obtenir une impression en relief sur le même biscuit, et se servir de celle-ci pour l’impression typographique , comme cela a déjà été pratiqué ?
- Ne pourrait-on pas, enfin, construire le clavier imprimeur sur un calibre suffisant pour admettre des caractères de la dimension de ceux employés dans l’impression des livres à l’usage des aveugles, afin d’obtenir les feuillets de ces livres, soit à la façon des clichés, avec des caractères sur les deux faces, au moyen de deux matrices en biscuit de porcelaine imprimées en creux, soit comme produit immédiat de la pression de poinçons creux sur une seule face de ces feuillets enduite d’une matière plastique convenable?
- Quoi qu’il en soit de ces idées, le comité des arts mécaniques a examiné avec le plus vif intérêt le clavier imprimeur, et vous propose, en conséquence,
- 1° De remercier M. Foucault de sa communication, en le félicitant de l’heureux perfectionnement qu’il a su apporter à son invention primitive ;
- T De faire dessiner et graver le clavier imprimeur, et de le publier dans le Bulletin, accompagné d’une légende explicative ;
- 3° De renvoyer le présent rapport à la commission du legs Bapst ;
- 4° Enfin d’insérer le rapport au Bulletin.
- Signé Benoît, rapporteur.
- Approuvé en séance, le % 4 octobre 1849.
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- Description de la machine à imprimer à l’usage des aveugles, par M. Foucault.
- La fig. 1, pl. 1129, représente la machine vue de face.
- Fig. 2. Plan de la machine.
- Fig. 3. Section verticale et longitudinale sur la ligne Y X, fig. F.
- * Fig. 4. Plan de la table au niveau de la ligne Y Z, fig. 1.
- Fig. 5. Planchette munie de sa crémaillère, vue en plan.
- Fig. 6. La même vue de profil.
- Fig. 7. Partie d’un faisceau de tiges carrées portant des lettres gravées en relief vu de face.
- Fig. 8. Le même vu de côté.
- Fig. 9. Section longitudinale du guide dans lequel passent les tiges carrées.
- Fig. 10. Section transversale du même.
- Fig. 11. Le même vu en dessus.
- Fig. 12. Guide vu en dessous.
- Fig. 13. L’une des touches fixées sur les tiges carrées, vue en dessus et de profil, de grandeur naturelle.
- Les fig. 7 à 12 sont dessinées sur une plus grande échelle.
- Les mêmes lettres indiquent les mêmes objets dans toutes les figures.
- A, table portant l’appareil : elle repose sur quatre pieds B B.
- G C, colonnes montées sur la table À et supportant le mécanisme.
- D, planchette sur laquelle sont placés le matelas, la feuille de papier devant recevoir l’impression, la feuille de papier noircie et sa couverture.
- E, châssis mobile dans les feuillures duquel la planchette est déposée et peut être mue.
- F, évidement pratiqué à la surface de la table de la machine et dans les feuillures duquel le châssis chargé de la planchette peut être mû ; le côté de la feuillure est élastique.
- a, tiges d’acier carrées: le bas de chacune porte, gravé en relief, une lettre, un signe de ponctuation ou un chiffre.
- &, guide dans lequel passent les tiges précédentes.
- ct ressorts à boudin enveloppant les tiges a : ils sont attachés, haut et bas, à l’armature de la machine et soutiennent les tiges.
- df touches des deux premiers faisceaux en éventail des poinçons formant le clavier antérieur.
- e, touches des deux derniers faisceaux en éventail des poinçons formant le clavier postérieur, un peu plus élevé que le précédent.
- /’, frisquette liée à charnière avec la planchette D : elle est destinée à maintenir sur la planchette les bords du matelas et des feuilles de papier.
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- g, verrou adapté au bord de la planchette et servant à arrêter à volonté la frisquette.
- h h, supports du levier coudé.
- iii, trois bandes en fer plat liées au bras double horizontal du levier coudé.
- k, double crémaillère horizontale fixée contre le dessous du châssis.
- L, levier coudé dont l’axe horizontal l est maintenu par les deux supports h h s’élevant sur le derrière de la table : il est muni de deux bras horizontaux et d’un bras vertical j en contre-bas, lié à articulation avec la queue du cliquet m, à ressort mobile dans le sens de la crémaillère sur le fond de l’évidement F.
- n, cliquet à ressort pivotant autour d’un point fixe du fond de l’évidement.
- o, louche transversale longeant les deux claviers de te, entre lesquels elle s’étend : elle est liée à demeure avec la bande arquée intermédiaire ï, au moyen de laquelle on peut amener vers soi la feuille de papier blanc sans y imprimer aucun caractère , soit pour séparer les mots d’une ligne , soit pour tout autre motif.
- p, ressort à boudin central supportant les trois bandes i i i\ et les deux bras horizontaux du levier coudé L.
- q, vis de buttement et de règlement de la réaction de ce ressort.
- rr, cames arrêtées avec des vis de pression s sur les tiges des poinçons, dans des positions telles, que la réaction du ressort à boudin p, qu’elles bandent en appuyant sur les bandes arquées ii, fasse avancer le cliquet à ressort mobile m, la crémaillère double k, le châssis E, le matelas et la feuille de papier.
- t, crémaillère fixée sur le bord antérieur de la planchette D. Le pas des dents en rochet est égal à l’écartement à donner aux lignes de l’impression.
- u, cliquet à articulation fixé sur le côté antérieur du châssis mobile E.
- v, tige enveloppée d’un ressort à boudin et portant une traverse à laquelle sont attachés des cordons qui font agir un mouvement de sonnette x, lequel dégage les cliquets m n de leur crémaillère.
- iv, verrou à ressort qui s’engage dans un cran de cette tige.
- y, timbre sur lequel frappe un marteau z pour avertir qu’une ligne d’impression est terminée : un doigt attaché eu châssis le fait résonner. (D.)
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- Rapport fait par M. Benoit, au nom du comité des arts mécaniques, sur une nouvelle boussole azimutale inventée par M. James Odier, construite et présentée par M. Charles Chevalier, ingénieur-opticien, Palais-National, n° \ 58., à Paris.
- Messieurs, les services incontestables que la boussole rend incessamment à la marine, à l’hydrographie et à la topographie donnent un haut degré d’utilité à l’étude des variations de l’aiguille aimantée ; il convient donc d’accueillir avec faveur les simplifications que les amis éclairés du progrès apportent aux méthodes d’observation de la déclinaison magnétique. Telles sont celles résultant de l’emploi de la boussole azimutale que M. Charles Chevalier a présentée à la Société, et qu’il a construite avec l’intelligence que vous lui connaissez, d’après les indications de M. James Odier, auteur des diverses dispositions générales nouvelles que cet instrument présente à cet égard. Quant aux perfectionnements dioptriques qu’on y remarque et au mode particulier de suspension du barreau aimanté, iis sont dus à M. Charles Chevalier.
- Le triangle sphérique, formé par le pôle du monde, le zénith d’un observatoire et le soleil, a, pour son angle au zénith , Y azimut de cet astre , c’est-à-dire l’angle que fait avec le méridien du lieu le plan vertical que le soleil détermine au moment de l’observation. Il est donc manifeste que, si, à ce même moment, on amène dans le plan vertical du soleil le zéro du limbe d’une boussole ordinaire, l’aiguille indiquerait précisément la valeur de cet azimut, si elle se dirigeait naturellement vers le vrai nord. Par conséquent, la différence entre l’azimut fourni par la boussole et celui calculé trigonométriquement, d’après l’observation du soleil, sera précisément l’expression de la variation du méridien magnétique ou de l’aiguille aimantée.
- Ces indications suffisent pour expliquer pourquoi deux observateurs ont dû, jusqu’ici, opérer simultanément pour observer les variations de l’aiguille aimantée, savoir l’un, muni d’un sextant, occupé à mesurer la hauteur angulaire du soleil au-dessus de l’horizon, complément de sa distance zénithale, pendant que l’autre dirigeait la ligne de foi d’un compas azimutal dans le plan vertical de cet astre.
- M. James Odier s’étant proposé d’observer seul, c’est-à-dire sans le concours d’un second observateur, les variations de l’aiguille aimantée, a imaginé de faire construire, pour servir aux observations terrestres, une boussole azimutale de 0m,3L de diamètre, faisant corps avec un cercle répétiteur vertical
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- de 0m,35 de diamètre, dont le plan fut disposé parallèlement à l’axe du barreau aimanté, lorsque la ligne de foi de l’instrument correspondrait au zéro de la graduation du limbe mobile qui y fait corps avec le barreau. Il résulte de cette disposition qu’en observant la distance zénithale du soleil, la manœuvre du cercle répétiteur a pour effet nécessaire et simultané d’amener la ligne de foi de la boussole azimutale exactement dans le plan vertical de cet astre, et de lui faire indiquer ainsi, sur le limbe mobile parvenu au repos, la valeur de Y azimut magnétique correspondant, qu’on y lit au moyen de deux verniers diamétralement opposés.
- M. James Odier calcule ensuite le véritable azimut du soleil par la formule connue, qui donne le carré du sinus de la moitié d’un angle d’un triangle sphérique en fonction de ses trois côtés, après avoir cherché la déclinaison du soleil pour le moment de l’observation. La différence de l’azimut ainsi calculé et de l’azimut magnétique observé lui donne, à ce même moment, la variation de l’aiguille aimantée, objet de sa recherche.
- Voici, d’après les explications qu’il a eu l’obligeance de me donner lui-même , comment M. James Odier procède à ses observations :
- 10 La lunette du cercle répétiteur étant arrêtée sur le zéro du limbe, il vise le soleil pour diriger l’axe optique de cette lunette vers le centre de cet astre ; cela fait, il note le temps lu sur une bonne pendule et il lit ensuite, à dix secondes près, l’azimut magnétique correspondant, sur les deux verniers de la boussole.
- Il passe de droite à gauche la lunette du cercle répétiteur en faisant tourner le plan du limbe autour du pivot vertical de l’instrument; il rend libre la lunette, qui, étant de nouveau dirigée vers le centre du soleil et arrêtée sur le limbe, y marque le double de la distance zénithale moyenne qui est lue sur deux verniers, à cinq secondes près, et notée; le temps est de nouveau relevé ainsi que les deux valeurs de l’azimut magnétique relatif à cette seconde partie de l’opération.
- 3° La lunette restant arrêtée sur le double de la distance zénithale obtenue, M. James Odier détourne l’instrument autour de son pivot vertical ; puis, au moyen de dispositions particulières, il renverse le barreau aimanté sens dessus dessous, et il recommence les deux séries d’opérations ci-dessus indiquées : la première lui donne un troisième temps, une cinquième et une sixième valeur de l’azimut magnétique.
- 4° Par la répétition de la seconde série d’opérations, il obtient deux lectures du quadruple de la distance zénithale moyenne du soleil, un quatrième temps, et la lecture d’une septième et d’une huitième valeur de l’azimut magnétique.
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- Cela fait, M. James Odier prend le huitième des deux dernières indications angulaires du cercle répétiteur, le quart de la somme des temps notés, et le huitième de celle des azimuts magnétiques lus sur la boussole, et procède, avec ces éléments, au calcul de l’observation, qui atteint ainsi tout le degré de précision désirable. En effet, dans sa boussole azimutale, le barreau aimanté étant suspendu à volonté à un fil sans torsion lors de la lecture des azimuts magnétiques, et rendu de même indépendant de cç fil pour reposer sur une pointe d’acier pendant les mouvements de l’instrument seulement, on voit que la direction de ce barreau aimanté n’y est nullement affectée par la torsion du fil de suspension, comme cela est, quoiqu’à un faible degré, dans les compas azimutaux ordinairement employés pour ces sortes d’observations.
- La lunette du cercle est, d’ailleurs, munie d’une petite lanterne qu’on y adapte à volonté, et qui est destinée à éclairer les fils du réticule, lorsqu’on se livre à des observations nocturnes pour déterminer les variations de l’aiguille aimantée à l’aide de l’étoile polaire.
- Il me reste maintenant à vous entretenir des éléments dioptriques qui entrent dans la composition de la boussole azimutale, dans l’établissement desquels M. Charles Chevalier a résumé quelques-uns des perfectionnements qu’il a apportés à cette branche importante de l’art qu’il exerce avec tant de distinction et qui lui ont mérité, dès 1834, sur le rapport de M. Seguier, aujourd’hui l’un de nos vice-présidents, une des plus hautes récompenses que la Société d’encouragement décerne.
- La lunette du cercle répétiteur est entièrement différente de celles employées jusqu’ici dans la construction de ce genre d'instrument. On sait, en effet, que l’objectif de ces lunettes n’est formé que d’un seul verre achromatique, et que leur oculaire résulte de l’assemblage de plusieurs verres lenticulaires simples, placés à des distances convenables pour amplifier l’image produite par l’objectif; tandis que, dans la lunette de M. Charles Chevalier, l’objectif est composé de deux verres achromatiques, l’un large et peu convexe placé à l’extrémité du tube, l’autre beaucoup plus petit renfermé dans l’intérieur de la lunette et réfractant les rayons lumineux déjà réfractés par le verre extérieur, de manière à rappeler vers lui l’image formée au foyer de ce verre.
- Quant à l’oculaire , il est réellement un microscope composé; car deux très-petites lentilles achromatiques, très-rapprochées l’une de l’autre, reprennent l’image mentionnée, la grossissent en la renversant et la reportent vers deux autres verres aussi achromatiques, convenablement distancés, qui la redressent, et contre l’un desquels l’œil de l’observateur vient se placer au bout correspondant de la lunette.
- . Par cette construction, dont les premiers essais ont été favorablement ac-
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- instruments d’astronomie. 6i
- cueillis par les jurys des expositions nationales de 1839 et 1814, M. Charles Chevalier diminue et prévient môme l’aberration de sphéricité , ce qui rend l’image plus nette; il agrandit ainsi le champ de la vision distincte et obtient une amplification double de celle d une lunette ordinaire de même calibre ; ainsi que les membres de votre comité s’en sont assurés, à l’aide d’une chambre claire, par le procédé dû à M. Charles Chevalier, et que M. Francœur, l’un de nos vice-présidents honoraires, dont le conseil déplore en ce moment la perte récente, a décrit dans son rapport du 15 mars 1 839 sur les instruments d’optique présentés par cet opticien.
- Les loupes bi-achromaticpies que , contrairement à l’usage reçu, M. Chevalier a adaptées au cercle, dans une direction perpendiculaire à son plan, assurent une estimation plus exacte des indications des verniers, et la netteté du champ de ces loupes, ainsi que les écrans en verre dépoli dont elles sont accompagnées, en facilitent une plus prompte lecture.
- Enfin les loupes bi-achromatiques et à double réflecteur, appliquées à la lecture des azimuts magnétiques indiqués par le limbe mobile horizontal qui fait corps avec le barreau aimanté, ne renversant pas les chiffres comme cela a lieu avec les prismes des boussoles à réflexion de Kater, on lit très-facilement et très-promptement les valeurs numériques de ces azimuts.
- Le comité des arts mécaniques, considérant que les instruments géodési-ques et astronomiques doivent acquérir un plus grand degré de précision en faisant entrer dans leur composition des lunettes du système de M. Charles Chevalier, puisque, pour un même degré de précision dans la division de tels instruments, l’exactitude des observations augmente avec la puissance des lunettes,
- Considérant, en outre, que M. Charles Chevalier n’est parvenu aux résultats remarquables qu’il a obtenus que par un travail longtemps continué avec persévérance et sagacité, et qu’au prix de sacrifices considérables,
- Me charge de vous proposer,
- 1° De remercier M. Charles Chevalier de son intéressante communication, en lui exprimant toute la satisfaction que la Société éprouve de le voir réussir dans ses travaux importants ;
- 2° De remercier M. James Odier de l’obligeance avec laquelle il a mis sa boussole azimutale à la disposition de la Société, et a tait connaître la marche qu’il suit dans les observations de l’aiguille aimantée auxquelles il se livre ;
- 3° De faire graver et de publier, dans le Bulletin, les dessins détaillés de la boussole azimutale de M. James Odier, accompagnés d’une légende explicative ;
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- 02 - ARTS MÉCANIQUES.
- 1° Enfin de faire insérer le présent rapport au Bulletin.
- Signé Benoît, rapporteur.
- Approuvé en séance > le 19 décembre 1849.
- Explication des figures de la planche 1130.
- Fig. 1. La boussole azimutale vue en élévation.
- Fig. â. La même vue en plan.
- Fig. 3. Section longitudinale de la lunette à objectif à verre combiné et à oculaire microscopique inventée par M. Charles Chevalier.
- Fig. 4. Section de l’oculaire de cette lunette et de ses verres.
- Fig. 5. Appareil de suspension de l’aiguille aimantée et de son limbe divisé.
- Fig. 6. Étrier vu en dessus : il est accompagné de la double pièce qui permet de retourner le barreau aimanté sur les deux faces, de manière à obtenir la direction absolue de la force magnétique.
- Fig. 7 et 8. Section verticale et vue de face de la loupe bi-achromatique avec prisme à deux réflecteurs redressant les objets pour la lecture du cercle horizontal.
- Fig. 9, 10 et 11. Prisme qui se place à l’oculaire de la lunette pour faciliter les observations au zénith.
- Les fig. Là 11 sont dessinées de grandeur naturelle.
- Les mêmes lettres indiquent les mêmes objets dans toutes les figures.
- A, cage en cuivre recouverte d’une glace dont deux côtés se lèvent à charnière : elle renferme le barreau aimanté et le cercle divisé qu’il entraîne avec lui.
- B B, colonnes d’appui supportant la partie supérieure de l’instrument.
- C, pied triangulaire servant de support à l’instrument.
- DD, vis calantes pour régler sa position.
- E, tube en cristal qui contient et supporte l’appareil de suspension du barreau aimanté.
- F, chariot de suspension du fil avec un treuil a pour lever ou baisser le barreau à l’aide du fil à plomb b, fig. 4.
- G, cercle répétiteur et concentrique vertical : il est armé d’une lunette H dont on voit l’oculaire en I, fig. 1. Sur le côté est une lanterne J pour éclairer le réticule dans les observations de nuit.
- K K, loupes bi-achromatiques avec écrans dépolis L destinées à la lecture des divisions du cercle.
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- H, niveau destiné à vérifier l’horizontalité de l’axe N du cercle vertical.
- O, contre-poids faisant équilibre au cercle G.
- R, niveau latéral placé dans une position perpendiculaire à celui 31.
- S, loupe à réflecteur destinée à l’observation du cercle horizontal. La coupe de cette pièce, composée d’un prisme à quatre faces f et de deux lentilles achromatiques g, se voit fig. 7.
- T, bouton servant à faire mouvoir le mécanisme de l’appareil de suspension du barreau aimanté et du cercle lorsque l’instrument ne fonctionne pas.
- lT, colonne avec centre vertical qui permet à l’instrument de se mouvoir dans le plan horizontal.
- V, vis de rappel pour graduer les mouvements du centre U.
- b, fig. 5, pivot supportant le barreau aimanté et un cercle.
- c, fil de suspension et son plomb.
- d, étrier.
- Cette disposition, imaginée par 31. Charles Chevalier, permet de faire mouvoir le barreau aimanté sur le pivot b ou de le suspendre par le fil c. Pour cela, il suffit de soulever le plomb conique e à l’aide du chariot de suspension F, fig. 1. Le plomb conique enlève alors l’étrier d, qui porte le barreau et son cercle, h, bouton monté sur un axe qui enroule le fil à plomb c.
- ( D- )
- NAVIGATION.
- Rapport fait par M. Théod. Olivier, au nom du comité des arts mécaniques,
- sur une roue à hélice à palettes mobiles présentée par M. Perreaux, rue
- Monsieur-le-Prince, 14. -
- 3Iessieurs, 31. Perreaux, fabricant d’instruments de mathématique et de machines de précision, vous a présenté le modèle d’une roue à hélice dite à palettes mobiles.
- Vous avez renvoyé cette communication à votre comité des arts mécaniques, qui m’a chargé de vous faire, en son nom, le rapport suivant :
- Depuis plusieurs années on a adopté , dans la marine , une roue à hélice qui, placée à l’arrière du bâtiment entre le gouvernail et la poupe, est mue autour de son axe, dirigé dans le sens longitudinal du bâtiment, par une machine à vapeur, laquelle, placée dans les flancs du navire, sert à lui imprimer le mouvement d’en avant ou d’en arrière, et remplace dès lors les deux roues à aubes situées à droite et à gauche et en dehors des parois latérales du vaisseau. Ces roues à aubes sont aussi mues ensemble ou séparément, au moyen d’une machine à vapeur, autour d’un axe dirigé de tribord à bâbord.
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- ARTS MÉCANIQUES.
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- Les roues à aubes placées sur les flancs des bâtiments pourraient être détruites par le boulet, si on ne les enveloppait d’une muraille qui les mît à l’abri. La roue à hélice, disposée à la poupe du bâtiment, devant être noyée de 1 mètre environ, échappe à l’action des projectiles.
- On conçoit dès lors tout l’intérêt que la marine porte à cette nouvelle invention.
- Jusqu’à présent les roues à hélice mises en expérience sont à palettes fixes. On a essayé des roues à hélice de diverses formes, mais l’établissement d’un semblable appareil est coûteux, et il serait à désirer que l’on pût, avec un seul appareil, vu la disposition de ses diverses pièces , faire des expériences sur un nombre varié de systèmes hélicoïdaux.
- C’est ce qui a conduit et engagé M. Perreaux à imaginer le système dont il soumet aujourd’hui le modèle à votre jugement.
- Concevez un arbre à l'extrémité duquel se trouvent placés six rayons qui y sont fixés à demeure ; autour de chacun de ces rayons tourne librement un secteur qui porte à son extrémité, près de l’arbre, un pignon ayant pour axe le rayon qui sert d’axe au secteur.
- Chaque pignon est mis en mouvement par une crémaillère qui glisse le long de l’arbre.
- On a donc six crémaillères, six pignons, six secteurs. En faisant mouvoir les six crémaillères et de la même quantité, tous les secteurs s’obliquent sur l’arbre et font le même angle avec l’axe de cet arbre.
- Et, selon que le mouvement de translation imprimé aux crémaillères sera en avant ou en arrière, les secteurs seront inclinés sur l’axe de l’arbre dans un sens ou dans un autre.
- On formera ainsi les naissances de six surfaces hélicoïdales, dont le rampant sera de gauche à droite ou de droite à gauche , à volonté, et qui pourra varier depuis l’angle de 90° jusqu’à l’angle nul.
- Cette disposition permettra 1° de rechercher expérimentalement l’angle d’inclinaison le plus convenable à donner aux secteurs sur l’arbre , vu la vitesse rie rotation de cet arbre.
- Elle permettrait d'effacer les secteurs, c’est-à-dire de les amener à être tous normaux à l’arbre, auquel cas ils formeraient un disque perpendiculaire à cet arbre; dès lors le système n’aurait aucune action sur la masse liquide.
- 3° Elle n’exige pas que l’on change le sens du mouvement de rotation de l’arbre pour imprimer au navire un mouvement en sens inverse, puisque pour obtenir ce résultat il suffit d’incliner en sens inverse les secteurs en taisant mouvoir les crémaillères.
- J’ai indiqué à M. Perreaux une modification dont son système est suscep-
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- tible, et qui le rendrait apte à un plus grand nombre d’expériences, modification qui ne me paraît offrir aucune difficulté sérieuse dans sa construction.
- Cette modification consisterait à pouvoir imprimer, à chacun des rayons autour desquels tournent respectivement les secteurs, un mouvement de translation le long de l’arbre, de sorte que les six rayons , au lieu de rester constamment dans un plan perpendiculaire à l’arbre, pourraient former les génératrices d’une suite de filets de vis carrés, dont le rampant pourrait varier d’inclinaison sur l’axe de l’arbre.
- Par cette addition, on pourrait, en combinant deux à deux les secteurs , former les éléments de trois filets de vis ; en les combinant trois à trois, on formerait les éléments de deux filets de vis ; les filets composés de deux secteurs auraient moins d’étendue que ceux formés de trois secteurs. On pourrait aussi former, avec les six secteurs, une révolution d’une seule hélice.
- M. Perreaux a déjà songé à cette addition, et il espère pouvoir la réaliser par une construction simple.
- Si l’on ne voulait point amener les six secteurs à être dans un même plan, ce qui détermine la forme de secteur circulaire donnée à chacune des palettes, on conçoit qu’on pourrait varier la forme des palettes à l’infini, et qu’il serait facile d’opérer des rechanges de palettes, puisqu’il suffit d’enfiler la palette dans un des six rayons fixés sur l’arbre.
- On voit donc que le système proposé par M. Perreaux se prête admirablement et avec économie à une série d’expériences sur des hélices dont les éléments ( palettes ) peuvent être très-variés de forme.
- Je vais maintenant exposer les remarques que nous a suggérées le système présenté par M. Perreaux.
- Si le secteur mobile reçoit un choc en sa partie supérieure, ce choc tendra à le faire tourner autour de son axe; mais ce mouvement de rotation n’aurait lieu qu’autant que la dent du pignon qui est engagée dans la crémaillère viendrait à se briser.
- Tout repose donc, dans ce système, sur la résistance des dents du pignon; dès lors on est porté à croire que ce système ne pourrait résister à des coups de mer. Ceux qui ont navigué savent combien sont terribles les chocs des lames sous-marines par un gros temps.
- Il est un principe dont on ne doit jamais se départir en construction navale, c’est d’éviter les pièces mobiles le plus possible ; ainsi les roues à aubes forment un tout très-rigide, mais cet ensemble étant mobile autour d’un axe, l’action des coups de mer devient plus énergique sur lui, et l’on sait par expérience avec quelle promptitude une roue à aubes se trouve déshabillée, quoique les aubes soient fixes et fortement fixées par leurs quatre angles.
- Quarante-neuvième année. Février 1850, 5
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- ARTS MÉCANIQUES.
- Mais, si des objections sérieuses s’élèvent contre l’emploi du système Per-reaux pour la navigation sur l’Océan, on n’en voit pas à son application aux bâtiments destinés à parcourir des fleuves et des lacs dont la profondeur serait assez grande pour pouvoir noyer une roue à hélice à l’arrière du navire.
- L’emploi de l’hélice étant reconnu chose bonne dans la marine, il reste encore bien des doutes, bien des incertitudes sur la meilleure forme à donner à ce mobile, malgré les nombreuses expériences faites dans nos ports.
- Ces expériences sont coûteuses, et elles deviendraient énormes, si l’on voulait essayer toutes les formes variées d’hélices ; et cependant ce n’est qu’en expérimentant un grand nombre d’hélices de formes diverses que l’on peut compter sur des résultats qui puissent être d’une utilité réelle soit pour la navigation, soit pour l’hydraulique.
- Ce n’est qu’avec de très-nombreuses expériences et faites en grand que l’on peut espérer des résultats utiles à la pratique et en même temps conduisant à la découverte de théorèmes nouveaux. Dans l’industrie, il faut bien se garder, sous peine de mécomptes, de conclure du petit au grand ; pour obtenir des coefficients, il faut toujours les déduire d’expériences faites dans les limites que présente ordinairement la pratique.
- D’après ce qui précède , les conclusions des membres de votre comité des arts mécaniques sont :
- Nous pensons que le système Perreanx pourrait être utilement appliqué, par la marine , à faire un grand nombre d’expériences variées , qui feraient connaître la meilleure forme à donner à l’hélice suivant les dimensions du navire.
- Nous pensons que le système Perreanx peut être appliqué, sans inconvénients, à la navigation sur les fleuves et sur les lacs dont la profondeur est suffisante, et dont les eaux ne sont jamais agitées par les vents de manière à donner ce qu’on appelle des coups de lames sous-marines.
- En conséquence, nous vous proposons
- 1° De remercier l’auteur de sa communication , car son système est très-ingénieux, et la marine pourra l’utiliser;
- T De faire graver et décrire dans votre Bulletin les dessins de son système ;
- 3° De faire imprimer le présent rapport et d’en envoyer une copie au ministre de la marine.
- Signé Théodore Olivier , rapporteur.
- Approuvé en séance, le \6 janvier 4850.
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- NAVIGATION.
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- Description de la roue à hélice à palettes mobiles de M. Perreaux.
- PL 1131, fig. 1. Poupe d’un bateau armé du système de roue à hélice à palettes mobiles, et du moyen de communication de mouvement.
- Fig. 2. La roue à palettes vue de profil et dessinée sur une plus grande échelle.
- Fig. 3. La même vue de face.
- Fig. L. La roue avec les palettes reployées.
- a, axe de la roue, perforé dans sa longueur pour recevoir une tige b destinée à mouvoir les palettes c : cet axe est fixé, d’un bout, par un coussinet tenant aux parois du bateau; de l’autre, il est en communication avec la machine à vapeur par les roues d’angle d.
- La tige b fait agir les palettes par son mouvement de va-et-vient; c’est à l’aide d’une crémaillère e fixée sur l’axe a, et d’une roue dentée f adaptée h la queue de chaque palette, que l’on obtient les différentes inclinaisons.
- À l’autre extrémité de la tige b est fixée une longue crémaillère g engrenant dans un pignon h; c’est par ce dernier, et à l’aide d’une manivelle fixée sur son axe et d’un cercle gradué i disposé derrière, que l’on donne progressivement aux palettes leurs diverses inclinaisons.
- Chacune des moitiés cle ce cercle est divisée en 180°; quand l’aiguille sera portée d’un nombre de degrés quelconque du côté gauche, l’inclinaison des palettes deviendra telle, que le bateau avancera; si, au contraire, l’aiguille est portée d’un nombre de degrés quelconque du côté droit, les palettes prendront une inclinaison inverse, et le bateau reculera.
- Si l’on voulait se servir de la voile, il suffirait de porter l’aiguille a zéro; alors les palettes prendraient une position telle, qu’elles n’offriraient à la résistance de l’eau que leur épaisseur. ( Voy. fig. A. )
- La roue sur laquelle les palettes sont montées se compose d’un grand cercle k, soutenu par des jambes de force /. Sur la couronne de ce cercle sont fixées six pièces m, de forme triangulaire, destinées à maintenir, par un bout, les six palettes ; en dedans de ces pièces est ajusté un arc de cercle n, afin de donner au système plus de rigidité.
- Dans le prolongement de l’axe de la roue est un polygone à six côtés égaux o, destiné à recevoir l’axe central de chaque palette ; c’est dans cette pièce que passe la tige qui, traversant l’axe de la roue, donne, à l’aide de la crémaillère et d’une roue dentée, les différents mouvements. ( D. )
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- ARTS CHIMIQUES.
- MA HUONS D’jNDE.
- Rapport fait par M. Chevallier, au nom du comité des arts chimiques, sur la préparation de la fécule du marron d’Inde et l’emploi de toutes les parties de ce fruit, la préparation de la fécule de Varum maculatum et la préparation de la fécule de la racine de bryone, par M. Cal mus, sergent de voltigeurs au 62e régiment d’infanterie de ligne.
- Messieurs, vous avez renvoyé au comité des arts chimiques un mémoire qui vous a été présenté par M. Calmus, sergent de voltigeurs au 62e de ligne, et qui a pour objet 1° la préparation de la fécule du marron d’Inde et remploi de toutes les parties de ce fruit ; 2° la préparation de la fécule de / arum maculatum; 3° /a préparation de la fécule de bryone. Nous venons vous rendre compte de l’examen que nous avons fait de ce travail.
- M. Calmus établit que, d’après ses expériences, il est inutile de faire subir aux marrons d’Inde des opérations chimiques pour obtenir de la fécule privée d’amertume; d’après lui, cette fécule peut être préparée de la manière suivante :
- On râpe les marrons, on lave le produit de manière à obtenir la fécule ; celle-ci étant isolée , on la fait macérer avec de l’eau pendant douze heures, agitant de temps en temps. Après cette macération, la fécule est séparée, on lave de nouveau deux fois et de la même manière cette fécule ; celle-ci, ensuite, est jetée sur un tissu de fil fin qui laisse passer l’eau et retient la fécule.
- M. Calmus établit aussi 1° que l’écorce du fruit du marronnier peut être utile pour le tannage ; 2° que l’eau qui a servi à laver la fécule du marron d’Inde peut être employée par les teinturiers et les dégraisseurs ; 3° que la pulpe peut être donnée comme nourriture à divers animaux, volailles, porcs, etc.
- M. Calmus fait, en outre, connaître que sa sœur, qui habite l’Angleterre depuis plusieurs années (1846-1847), a préparé de la fécule de marron d’Inde sans alcali, et ce fait est attesté par le journal anglais, la Chronique des jardiniers ; qu’elle a aussi fait usage de l’eau de lavage de la fécule pour détacher des étoffes de soie, sans altérer la couleur du tissu.
- L’auteur, qui a fait des essais sur la panification de la fécule retirée du marron d’Inde, a reconnu que cette fécule ne pouvait être panifiée qu’après qu’on l’a additionnée de farine de blé, dans la proportion de 50 pour 100.
- M. Calmus s’est aussi occupé de l’extraction de la fécule de la racine de Yarum maculatum, racine qui est connue sous les noms de gouet, de pied-de-veau, etc., et il a obtenu de cette racine une fécule sans saveur qui peut être
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- MARRONS 1) INDE.
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- employée comme aliment, et qui peut être panifiée après qu elle a été additionnée de 50 pour \ 00 de farine de froment.
- M. Calmus fait observer que la racine d’arum, qui croît dans les terrains frais et couverts, pourrait être un objet de culture, puisqu’elle vient dans des localités où l’on ne peut obtenir d’autres plantes utiles.
- Il dit que la fécule d’arum est plus facile à obtenir que celle du marron d’Inde, ce que nous avons été à même de vérifier.
- L’auteur fait observer que l’on peut aussi obtenir de la fécule amylacée de la racine de bryone, et que, si on ne veut pas employer dans l’alimentation les fécules des racines dont il a parlé, on peut les utiliser comme succédané de l’amidon.
- Le comité des arts chimiques, après avoir lu avec attention le travail adressé à la Société par M. Calmus} s’est occupé de rechercher ce qui avait déjà été écrit sur le sujet traité par ce sous-officier; il vient vous faire connaître les résultats de ses recherches :
- Lorsqu’on étudie ce qui a été fait sur le fruit du marronnier d’Inde, on voit 1° que Parmentier, que Baumé, que Couverchel, etc., avaient obtenu la fécule du marron d’Inde exempte d’amertume en employant seulement le lavage à l’eau; 2° que M. Marcandier en 1757, et, plus tard, M. d’Argicourt, ont fait connaître l’emploi de l’eau de lavage du fruit du marronnier d’Inde pour le blanchissage du linge, le foulage des étoffes de laine ; 3° qu’une foule d’auteurs ont indiqué l’emploi de la pulpe du marron d’Inde pour la nourriture des animaux et des volailles.
- Pour ce qui concerne les fruits de Y arum maculatum, on voit 1° que Pose, dans le Nouveau dictionnaire d’histoire naturelle publié en 1803, dit que la racine de l’arum peut être employée comme aliment. — Voici les expressions dont il se sert : Cette racine > réduite en pâte desséchée et préparée tomme la cassave, pourrait fournir un aliment dans les cas de disette ; elle pourrait aussi être employée utilement à faire de l’amidon; enfin elle peut servir à remplacer le savon.
- %° Que Dulong, pharmacien à Àstafort, fît connaître, en 1826, qu’en opérant sur Yarum maculatum, dans le but d’en isoler le principe actif, il obtint une fécule sans âcreté et sans amertume; il dit que son extrême abondance et la facilité avec laquelle on la sépare du principe acre et vénéneux devraient rendre la racine qui la produit précieuse dans les temps de disette ; qu’il fout encore joindre à cela sa facile propagation dans les lieux les plus incultes.
- Antérieurement aux publications faites par MM. Bosc et Dulong d’Astafort, on avait pensé à utiliser la fécule de l’arum ; en effet, dans le commencement du xvm" siècle, l’on constata que la racine d’arum qui porte des noms divers,
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- ARTS CHIMIQUES.
- Yèpilepste, le chou-à-la-serpenle, Yherbe-à-prêtre, le pied-de-veau, le taras, le sara, Yaron, le barba-aron, pourrait fournir de très-bon amidon propre aux mêmes usages que l’amidon des céréales. Un sieur Vaudreuil se fit accorder, pour lui et pour ses héritiers, un privilège exclusif pour la fabrication de cet amidon, privilège qui avait un terme de vingt ans ; mais, pour que ce privilège ne fut point préjudiciable au commerce de l’amidon des céréales , il fut stipulé expressément, dans les lettres patentes accordées au sieur Vaudreuil, qu’il sera loisible à tous sujets de Sa Majesté (Louis XV (1),) de fabriquer des amidons de recoupes, mais encore qu’en cas que la fabrique des amidons de racines vint à cesser pendant un an, le privilège serait, par cela seul, éteint et supprimé. L’arrêt du conseil relatif au sieur Vaudreuil est du 20 novembre 1714; les lettres patentes de confirmation, du 20 janvier 1716; l’enregistrement au parlement porte la date du 20 mars 1716.
- Les recherches que nous avons faites ne nous ont rien appris sur la mise à exécution du procédé privilégié du sieur Vaudreuil.
- Nous dirons ici que la fécule de l’arum ne doit être extraite que par des moyens mécaniques ; nous avons la conviction que la pulpe de cette pâte, mise en contact avec la peau, détermine des érésipèles, et que l’opération faite en grand pourrait avoir du danger pour les ouvriers.
- Quant à ce qui est relatif à la fécule de la racine debryone, Baumé, qui en a parlé le premier, à ce que dit Bosc, a fait connaître que cette fécule est parfaitement identique avec la fécule de pommes de terre.
- Bosc, Nouveau dictionnaire d’histoire naturelle, établit, en outre, que la fécule de la bryone a beaucoup de rapports avec celle du manhiot ; il dit que Morand a préparé, avec la fécule du gouet, une cassure bonne à manger ; il avait suivi les procédés usités en Amérique pour les racines du manhiot ( ja-tropha manhiot).
- M. Bosc dit aussi que, pendant la disette de la première révolution, il a fabriqué et mangé plusieurs fois de la fécule de bryone, et qu’il a pu s’assurer quelle était nourrissante ; que cependant, par le lavage, il napu lui enlever complètement l’odeur et le goût propres à cette racine, mais que cet inconvénient est léger, et que ses effets disparaissent sous un assaisonnement un peu relevé; il dit, en outre, que c’est en automne et en hiver qu’il faut arracher la racine de bryone lorsqu’on veut en retirer la fécule, et qu’une seule racine peut quelquefois suffire pour fournir la fécule pour le déjeuner d’une personne.
- Dulong, d’Àstafort, s’est aussi occupé de la racine de bryone, et il a établi
- (i) Alors sous la régence du duc d’Orléans.
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- MARRONS D’iNDE.
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- qu’on pourrait s’en servir comme de celle de l’arum pour les usages alimentaires.
- En résumé, le comité a reconnu
- 1° Que le travail adressé à la Société par M. Calmas avait été entrepris dans une bonne direction , sous un point de vue utile ;
- 21° Que sa lecture l’a convaincu que ce sous-officier consacre une partie des loisirs que lui laisse son service pour s’occuper des questions d’un haut intérêt.
- Il est d’avis que la Société doit, dans une lettre de remerciment, lui témoigner la satisfaction qu’elle éprouve de le voir s’occuper de questions qui, quoique déjà traitées dans divers ouvrages, peuvent être le sujet de nombreuses et utiles applications.
- Signé A. Chevallier, rapporteur.
- Approuvé en séance, le 19 décembre 1849.
- On trouve dans les Notices de Valmanach sous verre des associés de la rue du Petit-Pont, à Paris, pour 1797, la note suivante :
- Amidon et colle blanche. — « Il est possible de tirer l’un et l’autre du mar-« ron d’Inde, et surtout de la racine de la plante appelée pied-de-veau. On « l’emploie à cet usage en Allemagne, et on a déjà essayé, en 1741, de l’em-« ployer aussi en France. Un herboriste a obtenu de cette matière de l’ami-« don très-bien fait et de la colle blanche à l’usage des papetiers-cartonniers; « il ne reste qu’à lui donner, par expériences exactes, le degré de perfection « dont cet objet est susceptible, afin que, dans le temps de pénurie, les ami-« donniers et les papetiers puissent avoir recours à cette ressource. »
- Second rapport fait par M. Chevallier, au nom d/u comité des arts chimiques,
- sur la préparation de fécule de marron d’Inde et d’arum maculatum, par
- M. Cal mus.
- Messieurs, vous avez renvoyé à l’examen du comité des arts chimiques une seconde note adressée à la Société par M. Calmus, sergent de voltigeurs au 62e régiment d’infanterie de ligne.
- Avec cette note, M. Calmus vous a transmis, afin que l’on puisse expérimenter,
- 1° Des fécules privées d’amertume et qui ont été extraites du marronnier d’Inde et de Y arum maculatum, fécules qu’il annonce être convenables pour l’alimentation ;
- 2° Du pain préparé avec de ces fécules ;
- 3° Un certificat du boulanger qui a préparé ce pain.
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- J'aurai l’honneur de rappeler à la Société que, dans la séance du 19 décembre derner, j’ai rendu justice à la bonne direction des travaux de M. Calmas, et que j’ai signalé 1° la préparation, par diverses personnes, des fécules de marron d’Inde et d’arum privées d’amertume ; T les usages économiques qui en avaient été faits.
- Pour ce qui est relatif à la préparation du pain, nous dirons qu’une fois que la fécule , soit de marron d’Inde, soit d'arum , soit de toute autre racine, est totalement privée d’amertume, rien n’empêche qu’on la fasse entrer dans la préparation du pain, comme on l’a fait pour la fécule de pommes de terre dans les années où le prix des farines était très-élevé. A ce sujet, nous dirons que nous avons été à même de constater ce fait qu’à une certaine époque des féculiers livraient à une seule maison jusqu’à quatre-vingts sacs de fécule par semaine. Ces fécules entraient dans les farines livrées à la boulangerie de Paris.
- A une autre époque, 1839, nous fîmes préparer, par un habile boulanger que la Société a plusieurs fois honoré de ses récompenses, M. Robine, du pain qui contenait 50 pour 100 de fécule, et ce pain fut trouvé très-bon par des personnes qui en firent usage. Le but à atteindre, lorsqu’on voudra faire entrer la fécule, soit d’arum, soit de bryone, soit de marron d’Inde, dans la panification ou dans l’alimentation, consistera donc à la priver, par des lavages réitérés, des principes qui lui communiquent une saveur amère.
- Mais, depuis que nous avons lu le rapport sur le premier travail de M. Calmas , divers laits nous ont révélé qu’on extrait déjà de la fécule des fruits du marronnier d’Inde pour les usages alimentaires, et qu’on emploie la racine de Yamm dans l’économie domestique.
- En effet, on trouve, dans le compte rendu de l’Académie de Metz pour 1849, un rapport de M. Langlois relatif à quelques procédés à l’aide desquels on peut obtenir la fécule du marronnier d’Inde par des lavages à l’eau. Ce rapport fut fait par suite de la communication faite par M. Flandin à l’Académie des sciences, le 9 octobre 1848. A propos de cette communication, par laquelle ce docteur indiquait qu’il obtenait la fécule de marronnier d’Inde privée d’amertume à l’aide du sous-carbonate de soude, un des membres de l’Académie des sciences de Metz, M. Charles Bouchotte, établit que depuis longtemps on obtenait du fruit du marronnier d’Inde, sans le secours d’aucun agent chimique, de la fécule exemple d’amertume ; il rappela qu’un échantillon de cette fécule avait figuré, en 1847, parmi les produits qui se trouvaient à l’exposition de la Société d’horticulture.
- La question présentant de l’importance, une commission fut chargée de faire un examen comparatif des procédés pour l’extraction de la fécule de
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- marron d’Inde, en employant l’eau pure et de l’eau additionnée de carbonate de soude. Les membres de la commission furent MM. Bouchotte, Boumier, Terquem et Langlois; ce dernier en fut nommé rapporteur.
- L’examen comparatif des deux procédés fait, il en résulta qu’en employant de l’eau pure ou de l’eau à laquelle on ajoutait du carbonate de soude on obtenait des marrons d’Inde environ 20 pour 100 d’une fécule parfaitement blanche débarrassée entièrement d’amertume. Le rapporteur conclut, des expériences qui ont été faites, que l’emploi du carbonate de soude est complètement inutile pour enlever à la fécule des fruits du marronnier d’Inde son principe amer, et que l’eau est suffisante, fait qui avait été annoncé par M. C. Bouchotte à l’Académie nationale de Metz, il y a plusieurs années.
- M. Langlois termine son rapport en disant qu’on pourrait, dans un moment de disette, tirer parti de la substance alimentaire du marron d’Inde, mais qu’il ne serait pas prudent, au point de vue d’une utile spéculation , de conseiller de donner à la culture du marronnier une plus grande extension.
- Depuis la lecture de notre premier rapport sur le travail de M. Cahnus „ il nous fut adressé, par les soins de M. le docteur Delpech et par l’entremise de M. Gobley, une note qui nous fait connaître le procédé que nous allons décrire, et qui est mis en pratique dans les départements de l’Isère et de l’Eure, procédé à l’aide duquel on obtient la fécule des marrons d’Inde récoltés dans ces localités.
- On enlève l’écorce des marrons et on les lave à l’eau fraîche pour les nettoyer complètement; on les réduit, par l’action de la râpe, en une pulpe fine qu’on lave à grande eau sur un tamis de crin serré. On continue le lavage tant que l’eau entraîne de la fécule ; la fécule, ainsi séparée de la matière fibreuse , est recueillie dans un vase de forme conique au-dessus duquel s’est opéré le lavage. Lorsque la fécule est bien tassée, on décante, sans la remuer, l’eau qui surnage, puis on délaye le dépôt (la fécule) dans de l’eau bien pure, et on passe le mélange à travers un tamis de soie très-fine ; on laisse de nouveau reposer pendant cinq ou six heures. On décante comme la première fois. On délaye de nouveau la fécule dans 50 ou 60 fois son volume d’eau , puis on laisse en repos. Au bout de quelques heures, la matière amylacée s’est précipitée au fond du vase ; lorsque l’eau de ce dernier lavage a repris sa transparence, on la décante.
- On met alors la fécule sur un cadre à pied garni de coutil blanc tendu, serré et mouillé, pour la faire égoutter ; quand elle a pris un certain degré de consistance, on la divise en fragments que l’on place sur des planchettes dans une étuve chauffée à 36 degrés centigrades, ou qu’on expose au soleil,
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- ARTS CHIMIQUES.
- s’il a assez de force ; on la préserve de la poussière en la couvrant d’une grosse mousseline.
- On reconnaît que la fécule est bien sèche lorsqu’elle est devenue très-friable ; elle peut alors lutter de blancheur et de finesse avec le plus bel amidon de grain ; elle est bonne pour les mêmes usages que la fécule de pommes de terre ; elle offre un aliment très-sain.
- Le procédé que nous venons de décrire fut présenté , il y a quelques années, à la Société d’encouragement d’agriculture de Dijon; la note dans laquelle il était décrit fut déposée par un ancien officier en retraite ; elle était accompagnée d’une quantité assez considérable de très-belle fécule et de plusieurs morceaux de cuir teints en jaune par une matière colorante qui se trouvait dans les premières eaux de lavage du marron.
- En ce qui est relatif à l’usage, pour l’alimentation des animaux, de la racine de Y arum mamlatum, nous avons appris que M. Delvaux avait communiqué à la Société d’agriculture de Blois le fait suivant :
- Au printemps dernier, je fus, dit-il, surpris de voir sur le feu une chaudière pleine de tubercules d’arum mamlatum; je regardais cette plante comme nuisible par son âcreté , et je témoignai à ma fermière mon étonnement, en m’informant de l’usage auquel elle destinait les racines qu’elle faisait ainsi bouillir.
- Elle répondit que ses porcs engraissaient tant qu’ils en mangeaient, que tout le monde leur en donnait dans le pays, et qu’on n’avait observé aucun accident. Je vis distribuer cette bouillie, soir et matin, à la dose d’environ 15 litres par tête de porc; on avait soin d’y joindre une poignée de son.
- M. Delmux-Lomier pense que le principe acre de Y arum agit comme narcotique , abaisse le principe vital et favorise l’engraissement de la même manière que la laitue.
- On sait que, selon d’autres personnes, le principe de Y arum est considéré comme étant très-fugace ; dans ce cas, il se dissiperait promptement à l’aide de la chaleur.
- On voit, par ce qui précède, que nous n’avons, relativement à M. Calrnus, rien à ajouter au rapport que nous avons fait sur sa première lettre; mais nous ne terminerons pas ce travail sans dire que la Société d’encouragement rendrait un service à l’économie domestique en chargeant ses comités d’agriculture et des arts économiques de rédiger une instruction sur les moyens à mettre en pratique pour utiliser un grand nombre de produits des végétaux qui sont peu usités. Tels sont les fruits et les enveloppes des marronniers, les racines de Y arum et de la bryone , les glands du chêne , les racines des divers orchis qui peuvent fournir du salep ; la nielle des blés, les
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- FER ÉMAILLÉ.
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- lichens, qui sont si nombreux et si variés en couleur; les champignons, même les champignons vénéneux, qui, d’après les expériences de M. Pouchet, professeur d’histoire naturelle, peuvent fournir, à l’aide de certains procédés, des matériaux utiles à la nourriture des animaux domestiques , et qui, d’après d’autres, peuvent donner des matériaux utiles à la teinture.
- Signé A. Chevallier, rapporteur.
- Approuvé en séance > le 15 février 1850.
- FER ÉMAILLÉ.
- Rapport fait par M. Ebelmen, au nom du comité des arts chimiques, sur le fer contre-oxydé de M. Paris, à Bercy.
- Différents moyens ont été employés déjà pour préserver le fer contre l’action si destructive de l’air et de l’eau ; l’application d’un autre métal en couche mince à la surface du fer a été, jusqu’à présent, la base de tous ces procédés de préservation. C’est en vue de ce but qu’ont été fabriqués le fer étamé, le fer plombé, et, plus récemment, le fer zingué.
- On peut garantir également le fer contre l’oxydation en le recouvrant d’une couche vitreuse fondue à sa surface par l’action du feu, et c’est ce procédé que M. Paiis, de Bercy, a suivi pour préparer les objets qu’il a soumis à votre examen, et dont les formes et les destinations sont très-variées ; appareils divers d’économie domestique , tuyaux en tôle , capsules pour les laboratoires de chimie, feuilles à rebords pour la couverture des édifices, telle est l’indication des principaux usages auxquels M. Paris se propose d’appliquer le fer recouvert d’un fondant vitreux. Votre comité a dû examiner si le fer préparé par le procédé de M. Paris présentait les conditions de solidité, de résistance et de durée annoncées par l’auteur.
- Le fondant que M. Paris applique sur le fer est un véritable verre transparent qui laisse bien voir la couleur du métal. Le nom de fer émaillé ne convient donc pas à ce nouveau produit que M. Paris appelle fer contre-oxydé. La glaçure est étendue avec régularité et ne laisse à découvert aucun point du métal, circonstance fort importante, s’il s’agit d’empêcher l’oxydation ; elle résiste au choc et ne se fendille ni n’éclate quand on l’expose à l’action directe du feu. Trois fois nous avons fait rougir le fond d’une capsule en fer contre-oxydé jusqu’à ramollissement de la glaçure ; puis nous l’avons plongée dans l’eau froide. Ce n’est qu’à la troisième expérience que quelques points de verre se sont détachés du métal par écaillage.
- Aucune fissure ou tressaillure ne s’est produite pendant cette épreuve.
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- ARTS ClIiMJoniiS.
- Nous attribuons principalement cette propriété à ces circonstances que les ustensiles sont recouverts d’une couche vitreuse sur les deux faces ; l’absence d’un contre-émail est une des causes qui contribuent, aussi bien que la composition de la matière elle-même, à faciliter le tressaillage des divers émaux que l’on a appliqués jusqu’ici à la surface des ustensiles en fonte.
- Les acides même concentrés et chauds n’attaquent que d’une manière presque insensible le fer contre-oxydé.
- Il n’en est pas de même des liqueurs alcalines. Nous avons fait bouillir, pendant deux heures environ, une faible dissolution de potasse dans une capsule en fer contre-oxydé ; la liqueur renfermait en solution de la silice, de l’acide borique en quantités appréciables.
- Nous pouvons conclure de ce qui précède que le fer contre-oxydé de M Paris présente les conditions de résistance et d’inaltérabilité annoncées par l’inventeur. L’emploi de ce nouveau produit nous paraît, en conséquence, susceptible d’applications avantageuses. Il peut se substituer au fer étamé pour un grand nombre d’usages domestiques. La glaçure dont il est recouvert ne se fendille ni n’éclate sous l’action du feu ; elle se nettoie avec grande facilité, et présente cet avantage de ne donner aucun goût métallique aux aliments. Plusieurs ustensiles de cuisine dont on se sert journellement depuis plusieurs mois ont parfaitement résisté à l’usage; nous pouvons donc en recommander l’emploi tout à la fois comme commode et salubre.
- Il est à désirer que M. Paris puisse prochainement faire connaître au public le prix des objets confectionnés par lui. La matière vitreuse qu’il emploie paraît pouvoir se fabriquer à bas prix ; elle se pose au tamis sur le fer. Les objets se cuisent à deux feux dans un four approprié à cet usage et dont la température ne dépasse pas le rouge-cerise. Tout semble annoncer que le prix de revient du fer contre-oxydé permettra son application économique à de nombreux usages.
- On conçoit, en effet, que des vases qui joignent à la ténacité du fer la propriété d’être inattaquables par les acides, et celle non moins remarquable de résister à des changements brusques de température, pourront trouver, dans les arts industriels, des applications aussi importantes que variées. Les arts chimiques auront vraisemblablement grand avantage à substituer des vases en fer émaillé aux vases de verre, de plomb, à ceux si coûteux en platine, dans les cas nombreux oü les liquides contenus dans ces vases seraient sans action sur le fondant vitreux.
- Nous devons citer aussi, parmi les usages les plus importants qu’aura probablement le fer contre-oxydé , la fabrication des tuyaux pour la fumée , qui
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- FER ÔAILLÉ.
- remplaceront les tuyaux en tôle ordinaire, si altérables à l’air, surtout dans l’atmosphère des laboratoires et des fabriques.
- M. Paris avait exposé déjà du fer émaillé à l’exposition de 1844 ; mais il ne paraît pas qu’il ait réalisé industriellement, dans les cinq années qui ont suivi, l’application de cette invention nouvelle, qui fit alors peu de sensation. C’est M. Jacquemin, de Morez(Jura), qui en a fait le premier emploi en grand pour la fabrication des cadrans d’horloges, confectionnés auparavant en cuivre émaillé. Les cadrans de M. Jacquemin présentent deux couches de matière vitreuse : l’une, qui recouvre immédiatement le fer, est analogue au fondant vitreux de M. Paris; la seconde est un véritable émnil stannifère. Ce meme procédé a été appliqué avec succès, par M. Jacquemin, à la fabrication d’indicateurs pour les rues, les routes , à des échelles pour mesurer la hauteur des eaux, et les pièces qu’il a envoyées à l’exposition de 1849 sont remarquables par leurs dimensions et par leur belle exécution.
- La mention que nous avons cru devoir faire ici de la fabrication de M. Jacquemin n ote rien au mérite remarquable des travaux de M. Paris, dont les produits nous paraissent dignes de tout l’intérêt qu’ils ont excité lors de la dernière exposition.
- Nous proposons au conseil de remercier M. Paris de son intéressante communication et d’insérer le présent rapport au Bulletin.
- Signé Ebelmen, rapporteur.
- Approuvé en séance, le 19 décembre 1849.
- Procédé de M. Paris.
- Les articles en tôle ou en fer forgé, soit sous la forme de vases, de tubes, de tuyaux, soit sous toute autre forme quelconque, sont d’abord décapés à l’aide d’un acide étendu, puis séchés et enduits de gomme arabique dissoute dans l’eau qu’on y applique à la surface avec un pinceau. On tamise alors à la surface le verre (ou une matière vitreuse) qu’on a réduit en poudre très-fine.
- Ces articles sont alors introduits dans un four ou une cornue chauffée à 100 ou 140° centigrades. Quand ils sont secs, on les enlève pour les transporter dans une autre cornue oh ils sont chauffés à la chaleur rouge-cerise, ou jusqu’à ce que l’enduit entre en fusion, ce dont on s’assure en regardant à travers un trou pratiqué dans la cornue ou le four. En cet état, ces articles sont enlevés et déposés dans une chambre fermée ou simplement couverte , pour s’opposer au contact de l’air jusqu’à ce qu’ils soient refroidis.
- Si l’enduit ainsi obtenu est imparfait, on en donne une seconde couche qu’on applique de la même manière que la première.
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
- L’enduit vitreux est composé de 130 parties de flint-glass en poudre, 20 parties et demie de carbonate de soude, et 12 parties d’acide borique qu’on fait fondre ensemble dans un creuset de verrerie. Après avoir été fondu , il est réduit en poudre fine et passé au tamis de soie. En cet état, il est prêt à être employé.
- Il est important que l’enduit vitreux soit exempt de toute matière étrangère , et à cet effet on emploie des pilons d’acier trempé pour le réduire en poudre, et avant de se servir du creuset on en imprègne la surface intérieure avec du verre en mouillant avec de l’eau de gomme cette surface et y tamisant du verre en poudre, faisant sécher, puis appliquant une chaleur graduée jusqu’à fusion du verre. ( Technologiste, octobre 18L9. )
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- NOTICES INDUSTRIELLES
- extraites de diverses publications périodiques françaises et étrangères.
- ARTS MÉCANIQUES.
- Sur Vemploi de l’hélice en remplacement des roues à aubes pour la propulsion
- des bateaux à vapeur.
- Nous avons donné, dans le Bulletin de l’année 1843, p. 445, une notice historique très-détaillée sur l’application de l’hélice à la navigation à la vapeur. Dans cette notice, nous avons rappelé les premiers essais sur ce nouveau mode de propulsion, les divers systèmes qui ont été produits, et nous avons indiqué les ouvrages dans lesquels ils sont décrits. Pour compléter ce que nous avons à dire sur ce sujet et mettre en lumière les avantages du nouveau système déjà employé sur un certain nombre de bâtiments de guerre de la marine française, nous allons parler de quelques expériences comparatives sur l’emploi de l’hélice et des roues à aubes qui ont été faites par M. Bourgois, commandant le vaisseau à vapeur le Pélican.
- A la fin de 1848 , on avait déjà essayé, sur ce bâtiment, soixante-sept propulseurs méthodiquement choisis et différant tous par quelques-unes de leurs proportions. M. Bourgois avait déterminé avec soin, et dans des circonstances diverses, le travail produit et l’effet utile recueilli pour le bâtiment. De cette série d’expériences est résulté ce fait que la vis établie sur les navires à vapeur, comparée aux roues à aubes dans leurs conditions d’immersion les plus favorables, donne lieu à une utilisation de travail moteur au moins égale à celle des roues à aubes en eau calme, et dans le cas exceptionnel où leurs aubes sont convenablement immergées. Dans toutes les autres circonstances de vent, de mer et d’immersion, c’est-à-dire dans les circonstances habituelles de la navigation , la vis, convenablement construite suivant les proportions et la destination du bâtiment auquel elle est appliquée, utilise une partie du travail moteur beaucoup plus
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
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- orande que ne le font les roues à aubes. Ces résultats ont été obtenus avec des vitesses de rotation des propulseurs assez faibles pour réduire à très-peu de chose l’usure des coussinets, si souvent reprochée, avec raison, aux appareils à vis.
- Le Pélican a remorqué, d’Indret à Brest, trois bricks de guerre en dix-neuf heures , et la corvette de 800 tonneaux, la Durance, en vingt-deux heures. Un peu plus tard , il a remorqué, en vingt-cinq heures, de Brest à Cherbourg, la corvette de 32 canons la Cornaline, et en dernier lieu, pendant son séjour sur la rade de Brest, il a imprimé une vitesse de 8 kilomètres et demi à l’heure à un vaisseau à trois ponts.
- M. Roche, ancien conducteur principal de l’usine d’Indret, a communiqué à la Société d’encouragement, dans sa séance du 29 août 1849, le résultat des expériences sur les hélices bordées faites par lui à bord de la joie la Sirène, sur le canal de Nantes à Brest, où le courant est nul et où les influences du vent peuvent être regardées comme insignifiantes dans un endroit aussi encaissé et par des temps calmes faciles à choisir à l’époque où elles furent exécutées.
- A 10 mètres de la berge, très-droite en cet endroit, étaient placés deux poteaux distants l’un de l’autre de 200 mètres; la yole lancée par le pilote passait près du premier poteau, ayant son grand axe dirigé exactement sur le second au moyen de deux index placés à l’avant et à l’arrière. A cet instant, le gouvernail étant lâché et abandonné à lui-même , il était facile de juger, en arrivant au poteau opposé , quelle était la déviation ou dérive latérale, d’en calculer les causes, la puissance, et d’évaluer l’importance d’une disposition ayant pour résultat d’annuler cette déviation, et, par conséquent, de reporter dans l’axe de translation du navire la force motrice employée inutilement et contrairement même à une route tracée.
- Ces perturbations indiquées au tableau ci-annexé sont très-importantes, puisqu’elles varient de 10 à. 15 rnèt. pour un espace de 200 mèt. Les expériences ayant été faites sur des hélices qui tournaient en sens différents , il fut constant que la déviation avait lieu dans le sens où marchait l’hélice en expérience.
- La première hélice, représentée, vue de face et de profil, fig. 5 et 6, pl. 1131, avait deux palettes de forme hélicoïdale dont les génératrices appartenaient au développement d’un filet très-court; elle abattait sur bâbord.
- La seconde avait quatre palettes planes posées comme les ailes d’un moulin à vent; elle abattait sur tribord.
- Le tableau suivant indique les modifications qu’elles ont subies pour arriver à rendre les mêmes résultats avec des vitesses de rotation semblables et des résistances sensiblement analogues.
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- NOTIfflïS J ND LIST H IKLLIiS.
- Hélice à deux palettes abattant sur bâbord.
- Diamètre extérieur des pales. Surface des 2 pales. Nombre de tours par minute Moyenne du pas. Distance parcourue. Temps en secondes. Dérive par tribord. Nombre et conditions des courses.
- 0m, 44- o B © 315 0m, 82 200m 104” 15“ 6 courses sans tasseaux.
- » » » 315 0 82 200 94 5 6 c. avec tass. de 18mra.
- » » )) 315 0 76 200 92 0 6 c. d° d° de 20mm,
- » » » 315 0 76 200 90 0 6 c. d° d° de 25mm.
- Hélice à quatre ailes planes abattant sur tribord.
- Diamètre extérieur des pales Surface des 4 pales. Nombre de tours. Angle des ailes en degrés. Distance parcourue. Temps en secondes Dérive par 1 âbord. Nombre et conditions des courses.
- 0m, 44 0“,05d,20 495 30° 200“ 86 10 6 courses sans tasseaux.
- » » 478 30 200 85 00 6 c. avec tass. de 20mu‘.
- » » 315 35 200 130 20 6 courses sans tasseaux.
- » » 315 35 200 98 9 6 c. avec tass. de 15““.
- » » 315 35 200 94 0 6 c. avec tass de 25“®.
- Arrivé à cette similitude de résultats pour les deux hélices, les tasseaux ont été enlevés ; trois courses ont été consacrées à chacune d’elles pour des essais où le gouvernail devait maintenir la direction en faisant constater la diminution de vitesse.
- Ces essais ont donné les résultats indiqués dans le tableau suivant, les diamètres des hélices étant les mêmes et la yole dans les mêmes conditions.
- Nombre de tours. Angle et longueur du pas. Distance parcourue. Temps en secondes. Dérive.
- Hélice à 2 palettes. 335 0m, 76 200 105 " » 3 voyages
- Hélice à 4 palettes. 335 35° 200 104 » d°.
- Cette circonstance des deux hélices tournant en sens inverse a servi à juger de l’influence de la rotation de l’hélice sur le transport latéral du bateau.
- Sans vouloir juger à priori cette influence, on peut dire, d’après ces résultats, qu’elle croît avec l’augmentation d’inclinaison des pales du propulseur.
- Il faut remarquer aussi la différence qui existe dans le mouvement de l’eau, à l’arrière du bateau, dans les différents cas que nous venons de signaler.
- Quand l’hélice n’est pas bordée, l’eau agitée prend la forme d’un angle très-obtus ayant son sommet immédiatement à l’hélice et dont les côtés, s’éloignant rapidement du grand axe indiquant la direction du bateau, semblent indiquer que l’eau, obéissant à la force centrifuge que lui a communiquée l’hélice à son passage, cherche un point d’appui dans une direction latérale peu propre à produire une direction rectiligne au
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
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- bateau ou au moins à laisser perdre une grande partie de la force produite en déplacement d’eau inutile.
- Cette remarque est rendue encore plus sensible par l’expérience faite sur une hélice bordée. Dans ce cas, au contraire, l’angle est très-aigu; l’eau est agitée beaucoup plus loin. L’eau, maintenue dans l’axe de rotation de l’hélice par les tasseaux qui s’opposent à sa projection latérale, est lancée suivant l’axe du navire , et, par conséquent, plus propre à transmettre, dans le sens de la marche du navire, une impulsion qu’elle reçoit
- comme point d’appui.
- L’emploi du bordé ne compromettant en aucune façon la solidité d’un propulseur et ne devant coûter que 600 francs pour 220 chevaux, il sera toujours facile de l’appliquer, et de faire des expériences définitives qui viendront contrôler ces données et décider de son utilité.
- Poids et dimensions de la yole la Sirène.
- Longueur totale.............................. . . 7m, 65
- D° à la flottaison.................................. 6 45
- Largeur des maîtres-baux.......................... . 1 32
- D° à la flottaison.............................. * 1 »
- Surface du maître-couple immergé. . . . . 0 17
- Tirant d’eau à l’avant................................... 0 26
- D° d° à l’arrière.. ................................ 0 40
- Poids de la yole....................................... 350 »
- D° du lest. . 155 50
- D° du mécanisme. . 80 50
- D° de cinq hommes..................................... 300 »
- Total............................. 886 Ô(F
- Résultats d'observations sur la yole.
- La yole étant amarrée à un dynamomètre fixé à terre, l’hélice faisant 315 tours par minute, l’effort de traction a été de 21 kilog.
- L’hélice ayant été enlevée, la yole chargée de ses cinq hommes étant lancée au large fut ramenée à terre avec une vitesse de 2m,70 par seconde ; la résistance moyenne fut de 9 kilog.
- ARTS CHIMIQUES.
- Note sur la fabrication des bougies stéariques, par M. Martin Châtelain, chimiste, professeur de manufactures à VA thénée national de Paris, ancien directeur de l’école d'arts et métiers d’Amiens (1).
- Après le dépôt fait, par moi, le 7 octobre 1847, pour concourir au prix proposé par la Société d’encouragement pour la fabrication économique des bougies, M. l’agent de la
- (l) Cette note a été communiquée dans la séance du 30 janvier dernier.
- Quarante-neuvième année. Février 1850.
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
- Société se rendit à Neuilly, dans la fabrique où j’expérimentais mes procédés, et recueillit des échantillons de bougies sortant des moules ; ces échantillons furent mis sous les yeux des membres d’une commission, qui ( sans avoir la mission de se prononcer sur la validité des droits des concurrents au prix proposé) remarquèrent la diaphanéité , la blancheur de ces bougies, ainsi que la contexture de la matière, qui était fine. Une bougie allumée devant eux donnait une flamme blanche et ne faisait pas tache sur le papier.
- Ces bougies sont déposées sur le bureau; une d’elles, en combustion, vous permet, messieurs, d’apprécier leurs qualités.
- Je ne me présente pas comme l’inventeur du principe de la nouvelle fabrication ; je n’ai fait autre chose que de rendre applicables, inanufacturièrement, les théories éparses de la chimie moderne. Cependant, quelle que soit la simplicité de mes longs travaux, je n’hésite pas à proclamer que sans eux le problème mis au concours ne serait point encore résolu.
- On sait que c’est M. Lepaige, de Belgique, manufacturier en Angleterre, qui rapporta en France, en 1846, le prétendu nouveau procédé de fabrication de bougies, consistant dans l’acidification des corps gras par l’acide sulfurique et la distillation du produit.
- Ce procédé se compose des moyens de fabrication suivants :
- 1° Acidification des corps gras neutres par l’acide sulfurique au lieu de la chaux employée autrefois ;
- 2° Lavage du savon acide obtenu ;
- 3° Distillation du même savon ;
- 4° Purification de la matière distillée ;
- 5° Pression à froid de cette matière ;
- 6° Moyens particuliers pour empêcher ces nouvelles bougies, plus molles que les anciennes, d’avoir la tête constamment cassée dans les moules.
- Ce système de fabrication, si facile en apparence, présentait cependant de nombreuses anomalies. Après une année d’essais et une dépense considérable, on fut sur le point de renoncer à son exploitation, lorsque j’entrepris, à mes risques et périls, de lever toutes les difficultés manufacturières.
- La première opération était très-coûteuse. 1° Les ouvriers ne pouvaient travailler qu’à tour de rôle, de demi-heure en demi-heure ; ils étaient suffoqués par des gaz résultant de l’opération. 2° Les produits présentaient des pertes dont l’origine était inconnue; tantôt un fort dépôt de charbon, spongieux remplaçait la bonne matière, tantôt cette matière se transformait en un corps soluble qui était écoulé avec les eaux de lavage ; d’autres fois la matière était trop cuite , souvent elle ne l’était pas assez. Il était d’autant plus difficile de reconnaître la marche de l’opération que la matière paraissait toujours noire, noire quand l’opération marchait bien et noire encore quand l’opération marchait mal. La perplexité était grande, car aucun antécédent ne pouvait guider M. Lepaige dans cette nouvelle fabrication ; il a fallu tout découvrir, tout in-
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- venter, et les choses qui semblent les plus naturelles aujourd’hui sont justement celles qui m’ont causé le plus de recherches.
- J'ai obvié à ces inconvénients, 1° pour éviter l’incommodité du travail, à cause des fuites de l’acide sulfureux, en opérant en vase clos ; 2° pour empêcher la formation subite du dépôt charbonneux particulier, en épurant la matière par des moyens chimiques appropriés à sa nature ; 3° pour empêcher la formation d’un acide gras soluble, en évaporant toute l’humidité de la graisse, ce qui met l’acide sulfurique dans l’impossibilité d’agir à son état naturel. En effet, on conçoit qu’en l’absence cle toute humidité l’acide sulfurique est obligé, à cause de son affinité pour l’eau, de former cette eau indispensable à sa nature aux dépens de la graisse et de ses propres éléments; il y a alors production d’acide sulfureux, et, par suite, d’acide hyposulfurique qui ne constitue pas d’acide gras soluble.
- 4° En essayant la matière étendue sur un morceau de porcelaine blanche, on s’aperçoit que, bien qu’elle soit noire en apparence, elle tache la porcelaine d’abord en jaune, ensuite en violet. Cette teinte violette est due à la présence de la glycérine. Si l’on distille avant la disparition de la matière lie de vin, on infecte l’atelier et le voisinage d’un dégagement d’acroléine; ce gaz blesse les yeux des ouvriers au point qu’ils sont obligés de quitter le travail.
- La seconde opération, qui consiste à laver le savon acide pour le priver de l’acide sulfurique en excès, semble facile ; elle était cependant aussi défectueuse que la première. Il se produisait une eau blanche qu’on laissait écouler. J’ai démontré que cette eau de lavage , si dédaignée, contenait, sous un état latent, la plus grande partie du savon noir obtenu, et conséquemment occasionnait une perte irrécouvrable. Cette anomalie n’a pas été aisée à faire disparaître.
- En effet, j’ai découvert que le savon acide faisait émulsion à froid et jusqu’à la température de 50 à 60°, tandis que, contrairement à tous les savons connus , il est insoluble à chaud. Il suffit donc, pour éviter des pertes énormes, de laver constamment le savon dans l’eau bouillante.
- La troisième opération ne donnait point de pertes sensibles; elle était très-bien organisée en principe ; cependant des causes fréquentes d’incendie, des brûlures qui atteignaient les ouvriers constituaient de véritables défauts. Pendant mon administration , aucun accident de ce genre n’est survenu.
- La quatrième opération présentait l’obstacle le plus grand sous le rapport financier. En effet, les bougies obtenues la plupart du temps étaient jaunes, repoussées par le commerce français, et cet obstacle était d’autant plus grand pour M. Lepaige, qu’en Angleterre les bougies blanches se vendent moins bien que les jaunes. Ses calculs se trouvaient donc renversés par la différence des habitudes entre les deux nations.
- La Société d’encouragement a pu apprécier, par les échantillons annexés à mon mémoire, si j’ai obtenu une blancheur parfaite. On peut reconnaître qu’après plus de deux années mes bougies conservent encore leur blancheur, leur diaphanéité, leur belle flamme, leur mèche irréprochable. Mes moyens sont le filtrage, l’oxydation et l’acide oxalique. .
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- La cinquième opération formait encore un mécompte pour l’importateur, car en Angleterre les bougies qui poissent à la main sont admises dans le commerce. La pression à froid, qu’on supposait laisser dans la matière une trop grande quantité de substance liquide, ne suffisait plus, il fallut employer la chaleur; mais avec la chaleur s’évanouissait toute espèce de profit ; il va sans dire que le peu de matière qui restait des opérations précédentes diminuait d’une manière remarquable dans la presse à chaud.
- J’ai obvié à l’inconvénient du poissage des bougies, d’abord par un vernis très-sec et très-solide appliqué au pinceau, ensuite par une robe composée de manière à présenter la finesse de grain, la blancheur et le poli que l’on peut remarquer sur les échantillons déposés.
- On arrivait enfin à remplir les conditions de la sixième opération en disposant les mèches de telle sorte qu’elles pussent s’allonger au moment du retrait de la matière , afin d’empêcher qu’il y eût disjonction entre la tête et le corps de la bougie, lor s de la contraction.
- Voici comment on opérait ; on formait un nœud lâche à la partie inférieure de la mèche, et à la partie supérieure, c’est-à-dire au pied de la bougie, on attachait, avec une aiguille et du fil, un petit anneau, afin de fixer la mèche au moule, au moyen d’un fil d’acier qui passait dans tous les anneaux d’une même rangée de moules sur le porte-moule.
- Le nœud avait pour objet de boucher l’orifice inférieur du moule et de fournir, en se resserrant lors de la cristallisation de la matière, une longueur de mèche supplémentaire, afin d’empêcher la décapitation de la bougie.
- Ce procédé était loin d’être sans inconvénient.
- 1° Les mèches ne pouvaient se centrer que très-difficilement, et la mèche excentrée se dirigeait vers la surface de la bougie, au lieu d’être placée au centre.
- 2° Les nœuds n’étaient pas toujours assez lâches, et les têtes des bougies cassaient dans les moules.
- 3° La longueur des mèches était difficile à régler exactement, de sorte qu’il y avait des mèches trop flasques et des mèches trop tendues.
- V Enfin il fallait employer beaucoup de monde à la confection des nœuds et des anneaux, et préparer d’avance une grande quantité de mèches qui, par le temps , devenaient hors de service.
- J’ai obvié à ces inconvénients en employant des petites pinces à ressort de mon invention : elles consistent en un bout de fil de cuivre d’une épaisseur proportionnée à la dureté de la bougie, soit environ de 1 à 2 millimètres de diamètre sur 8 à 10 centimètres de longueur, plié en deux. On peut aplatir l’œil en l’écrouissant à coups de marteau, pour augmenter la force du ressort. Cette pince presse la mèche pour la tendre, mais elle permet en même temps à la mèche de glisser entre ses branches, lors du retrait de la matière; elle possède, de plus, la faculté de boucher convenablement l’orifice inférieur, du moule, et remplace avec avantage les nœuds, les chevilles, les robinets et tous les appareils inventés jusqu’à ce jour.
- Vous avez pu juger, messieurs, par les expériences que j’ai eu l’honneur de répéter
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- sous vos yeux, que l’emploi du procédé importé par M. Lepaige ne pouvait recevoir, en France, d’applications lucratives.
- Je me suis engagé, sans traitement ni honoraires, à combler les lacunes du matériel d’exploitation et à dégager les problèmes de toutes les anomalies manufacturières. Mon travail et ma constance m’ont fait surmonter tous les obstacles ; mais je dois avouer que, si l’honneur d’avoir rendu possibles manufacturièrement les nouveaux procédés de fabrication de bougies économiques suffit à mon ambition, il restait à satisfaire un sentiment de nationalité que vous partagerez, c’est la recherche du ou des véritables inventeurs des procédés rapportés en France par M. Lepaige.
- . Ce ne sont pas, assurément, comme on voudrait le prétendre, MM. Ferguson Wilson, Pillans Wilson et George Wynne, de Londres, patentés en Angleterre le 13 mars 1845, lesquels donnaient, avant mes perfectionnements, des produits analogues à ceux primitivement obtenus dans la fabrique où fai été appelé, car cette patente anglaise se compose d’abord des moyens déjà publiés en France en 1833, et notamment dans un petit ouvrage de la Bibliothèque populaire publié, dès cette époque, d’après M. Thénard, par MM. Chevet et Chevallier, deuxième partie. On y lit à la page 87 : « Les « acides sont aussi capables de déterminer la saponification ; qu’on mêle de l’acide « sulfurique concentré avec du suif, on aura une matière qui contient les trois acides « gras.
- « Enfin, en distillant le suif ou les matières grasses, on obtient encore ces acides,
- « mais de plus un principe odorant d’une grande ténacité et d’une grande fétidité. »
- Ensuite la spécification anglaise indique encore des moyens puisés dans trois brevets français bien antérieurs à cette patente :
- Le premier, délivré à la compagnie d’Arcachon le 16 décembre 1837, pour la distillation des résines et autres corps gras dans le vide (1) ;
- Le deuxième, délivré à M. Dussard, négociant à Paris, le 27 septembre 1838, pour la décoloration, la désinfection et la séparation de la stéarine de l’huile de palme, par une distillation au moyen de la vapeur d’eau chauffée à plus de 100 degrés ;
- Le troisième, délivré à M. Tachouzin, à Paris, le 29 juin 1839, pour la distillation de la résine ou autre corps gras, par la vapeur suréchauffée par le corps gras lui-même (2).
- Ainsi, dès 1839, tous les problèmes scientifiques et pratiques composant la patente anglaise étaient résolus en France ; notre pays reste donc toujours le créateur de cette industrie des bougies d’acides gras, quelle que soit leur nature.
- Il me reste, messieurs, à appeler votre attention sur les principes fondamentaux des bougies distillées, qui consistent à acidifier la graisse neutre pour détruire la glycérine, et à solidifier, en outre, les acides gras liquides pour en obtenir des bougies à bas prix d’une grande beauté.
- J’ai dit qu’il fallait, en tout état de cause, éviter l’action de l’acide sulfurique pur, qui forme des composés solubles.
- (t) Publié t. LXV, p. 261 de la Description des brevets. (2) Idem I. LIII, page îôC id.
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- J’ai eu l’honneur de répéter devant vous une expérience d’acidification dans les conditions convenables, et vous avez pu remarquer le dégagement d’acide sulfureux.
- Or, s’il y a production d’acide sulfureux dans la graisse, cet effet ne peut avoir lieu qu’aux dépens de la graisse elle-même. En effet, l’acide sulfurique concentré, en présence d’une température convenable, cède une partie de son oxygène à l’hydrogène de la graisse pour former de l’eau ; ce qui donne lieu au dégagement de l’acide sulfureux resté libre, et au dépôt du carbone abandonné par l’hydrogène de la graisse.
- Quel est le résultat de cette action? C’est l’acide sulfureux qui agit sur la graisse à l’état naissant, et qui, en se combinant avec l’acide sulfurique, forme de l’acide hypo-sulfurique qui agit à son tour avec une grande énergie. Il est important de maintenir la chaleur assez élevée pour forcer l’évaporation de l’eau formée par l’action chimique, afin que cette action se continue jusqu’à l’entière disparition des glycérates.
- Mais les corps hydrogénés du règne animal, d’un prix toujours très-élevé, ne sont pas les seuls qui aient la propriété de décomposer l’acide sulfurique en présence de la chaleur.
- Dans les deux opérations faites en votre présence, vous avez dû remarquer que, pour la première, le suif décomposé par l’acide sulfurique présentait une perte considérable, tandis que, dans la seconde, la quantité de suif était restée intacte, l’acide sulfurique ayant attaqué avec force la résine (corps végétal à bas prix qu’on peut remplacer par tout autre) préférablement au suif.
- Je vous ai présenté aussi, messieurs, de l’acide oléique solidifié, soit par un corps gras neutre animal, soit par le mélange de deux corps hydrogénés, animal et végétal.
- Le 14 janvier 1848, j’ai pris un brevet pour toutes ces découvertes; mais j’en ai fait la cession à une fabrique établie près Paris.
- Le Technologiste du mois de février 1850, p. 233, contient en substance, sous le nom de M. Fontainemoreau, de prétendus perfectionnements apportés à mes inventions ; mais tous ces perfectionnements sont restés en projet, et je les regarde comme impraticables avec profit : pour le prouver, je vous dirai que la fabrique concessionnaire de mes procédés marche encore aujourd’hui avec mes moyens, qui consistent à éviter les accidents pour les ouvriers, l’emploi des acides solubles, les émulsions ruineuses, la matière jaune et poissante, la décapitation des bougies, enfin à remplacer par une substance à bas prix la portion de bonne graisse qui doit être dévorée par l’acide sulfurique. Il n’est donc douteux pour personne que c’est grâce à mes procédés que cette fabrique a obtenu la médaille d’or à la dernière exposition des produits de l’industrie, malgré l’emploi d’une graisse à bas prix qui nuit beaucoup à la beauté et à l’économie de ses produits.
- Aussitôt que les circonstances me permettront de prendre un nouveau brevet, j’aurai l’honneur de faire part à la Société de mes nouvelles découvertes sur la fabrication des bougies, découvertes qui m’ont occupé depuis deux ans , et qui viendront ajouter encore, je l’espère, un motif de plus à cet axiome déjà reconnu, que l’émulation produite par les encouragements de votre Société est l’un des mobiles les plus puissants pour arriver à la perfectibilité manufacturière. J’espère pouvoir livrer de la très-belle bougie à moins de 90 centimes le demi-kilogr. , en adoptant une voie toute nouvelle qu’on s’étonne de voir encore délaissée aujourd’hui.
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- SALUBRITÉ PUBLIQUE.
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- Ordonnance qui prescrit la désinfection des matières contenues dans les fosses d’aisances, avant leur extraction.
- Paris, le 12 décembre W9,
- Nous, préfet de police,
- Vu 1° l’ordonnance de police du 5 juin 1834 concernant la vidange des fosses d’aisances et le service des fosses mobiles dans Paris ;
- 2° L’arrêté de police en date du 6 du même mois relatif aux voitures de vidanges ;
- 3° Les ordonnances des 23 septembre 1843 et 26 juillet 1846 qui autorisent l’ex-, ploitation du système de vidange Huguin et du système de vidange dit atmosphérique ;
- 4° L’ordonnance de police du 24 mai dernier concernant la suppression de la voirie de Montfaucon et le service des vidanges ;
- 3° La déclaration faite au préfet de police par un certain nombre de vidangeurs qui se sont engagés à opérer la désinfection des matières, sans augmentation du prix de la vidange, si l’administration consentait à prolonger de deux heures et demie en été, et d’une heure et demie en hiver, le temps accordé par les règlements en vigueur pour le service des vidanges ;
- Considérant que, par suite d’expériences déjà anciennes et suffisamment répétées, il est reconnu qu’on peut désinfecter rapidement et économiquement les matières des fosses d’aisances ;
- Considérant que si, dans la pratique en grand, cette désinfection n’a pas encore été absolue et définitive, du moins il a toujours été facile de l’obtenir pour la durée du curage des fosses et du transport des matières à une certaine distance ;
- Ln vertu de la loi des 16-24 août 1790 et des arrêtés du gouvernement des 12 messidor an VIII et 3 brumaire an IX ( 1er juillet et 16 octobre 1800 ) ;
- Vu le rapport du conseil de salubrité en date du 7 courant,
- Ordonnons ce qui suit :
- Art. 1er. A partir du 1er janvier prochain, tout entrepreneur de curage de fosses d’aisances, avant de procéder à l’extraction et au transport des matières, sera tenu d’en opérer la désinfection ;
- Il devra se pourvoir, près de nous, d’une autorisation qui ne lui sera délivrée qu’au-tant qu’il aura fait connaître le procédé de désinfection qu’il se propose d’employer, et que ce procédé aura été approuvé par nous sur l’avis du conseil de salubrité ; en outre, il devra se soumettre aux conditions qui lui seront imposées dans notre ordonnance d’autorisation.
- Art. 2. Les matières extraites des fosses d’aisances continueront à être transportées au dépotoir ou au port d’embarquement établis à la Villette, conformément aux prescriptions de l’art. 1er de l’ordonnance de police susvisée du 24 mai dernier.
- Art. 3. Les dispositions de l’art. 1er ci-dessus, relatives à l’obligation de désinfecter les matières de vidanges, ne sont applicables qu’aux fosses fixes et aux réservoirs Huguin. Il sera ultérieurement statué au sujet de la désinfection des matières contenues dans les fosses mobiles.
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- PROCÈS-VERRATJX.
- Art. 4. Les voitures employées au service du transport des matières extraites, après désinfection, qu’elles soient chargées ou non , ne pourront circuler dans Paris, savoir :
- A compter du 1er octobre jusqu’au 31 mars, avant dix heures du soir, ni après sept heures et demie du matin.
- L’extraction des matières ne pourra commencer avant l’arrivée des voitures.
- Le travail de la vidange devra cesser, du 1er octobre au 31 mars, à neuf heures du matin,-et, du 1er avril au 30 septembre, à sept heures du matin.
- Les voitures d’équipe pourront circuler dans Paris deux heures plus tôt et deux heures plus tard que les voitures affectées au transport des matières de vidange.
- Les ustensiles servant au travail de la vidange ne pourront être transportés que dans ces voitures, qui devront être fermées.
- Art. 5. Les ordonnances et arrêté susvisés des 5 et 6 juin 1834, 23 septembre 1843, 26 janvier 1846 et 24 mai dernier continueront de recevoir leur exécution en tout ce qui n’est pas contraire aux dispositions qui précèdent.
- Art. 6. Les contraventions à la présente ordonnance seront constatées par des procès-verbaux ou rapports et poursuivies conformément aux lois et règlements, sans préjudice des mesures administratives qui pourront être prises contre les auteurs de ces contraventions, dans l’intérêt de la sûreté et de la salubrité publiques.
- Art. 7. La présente ordonnance sera imprimée et affichée.
- Elle sera, en outre, notifiée à chaque entrepreneur de vidange.
- Le chef de la police municipale, les commissaires de police de Paris, les commissaires de police des communes de Belleville et de la Villette, les officiers de paix, l’inspecteur général de la salubrité et les préposés de la préfecture de police en surveilleront et assureront l’exécution, chacun en ce qui les concerne.
- Le préfet de police , P. Carlier.
- Extrait des procès-verbaux des séances du conseil d'administration de la Société
- d’encouragement.
- Séance du 30 janvier 1850.
- Correspondance. M. Gros [J. B. Louis), à Saint-Germain-en-Laye, adresse deux épreuves de photographie sur plaques métalliques, et y joint une brochure indiquant les procédés employés par lui pour les produire.
- M. Durai, artiste peintre, à Chatou ( Seine-et-Oise ), appelle l’attention de la Société sur ses travaux de peinture sur verre, et particulièrement sur les procédés à l’aide desquels il parvient à opérer sur le verre une sorte d’impression en couleurs vitrifîables, et à réaliser à peu près, pour la peinture sur verre, ce que la gravure ou la lithographie ont produit pour le dessin.
- M. Chérot, ancien peintre-préparateur, colon à Ben-Ismaël, département d’Alger, adresse quelques documents sur l’état atmosphérique de l’Algérie, sur les essais de pé-
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- piuières tentés par deux colons, sur les cultures auxquelles il se livre. M. Chérot se met à la disposition de la Société pour les cultures et industries qu’elle désirerait voir naturaliser en Algérie.
- M. de Girard, ancien député de Vaucluse, et Mmo de Vernède de Corneillan, née de Girard, rappellent que, lorsque l’invention de la filature du lin par machines fut attribuée à un pays étranger, la Société d’encouragement réclama hautement pour la France une propriété qui lui appartient, en décernant à son auteur sa grande médaille d’or. Ils développent les considérations qui leur font penser que la Société prendra sous sa protection spéciale la demande de récompense nationale et d’indemnité qu’ils ont adressée à M. le président de la république et à M. le ministre de l’agriculture et du commerce, et qu’ils espèrent devoir être bientôt présentée à l’assemblée législative.
- Frère et nièce et seuls héritiers de M. Philippe de Girard, c’est avec confiance qu’ils mettent leurs intérêts sous la protection de la Société.
- M. Seguier fait observer que les titres de M. Philippe de Girard à la priorité des deux principes qui servent de base à la fdature mécanique du lin ont été, à juste titre, proclamés par la Société d’encouragement; que sa famille ne peut douter du haut intérêt que la Société lui porte ; mais il pense qu’il est convenable de s’en rapporter complètement à M. le ministre de l’agriculture et du commerce, qui, comme président de la Société, s’est empressé de revendiquer cette priorité pour la France, et de reconnaître la dette de l’honneur et de la reconnaissance envers M. Philippe de Girard.
- MM. Durieux, Fournier et Kruck, à Bruxelles, demandent que la Société veuille bien les admettre au concours qu’elle a ouvert pour le perfectionnement de la fdature du lin par mécanique. Si leur demande est accueillie, ils mettront à même les commissaires de la Société d’apprécier leurs découvertes récentes qu’ils croient atteindre le but qu’elle s’est proposé.
- M. Hubaine, architecte, à Beauvais, adresse une notice sur la couverture des bâtiments et les tuiles françaises, suivie d’un tableau comparatif du prix de chaque système de couverture.
- M. Beau fort, rue de Bourgogne, 28, demande à soumettre à la Société un pied mécanique qui a pour but d’empêcher la claudication chez les personnes amputées d’une jambe.
- M. Balan, rue Mauconseil, 25, sollicite l’examen d’un système de murs creux à ventilation et de couverture en zinc sans soudure recouvrant le mur, avec larmier, pour éviter le chéneau, qui trop souvent dégrade les murs.
- M. Chalard, adjoint au maire de Saint-Étienne ( Loire ), transmet le mémoire descriptif d’un nouveau moyen imaginé par M. Bouvard, pour peindre à l’huile toutes sortes de décorations sur les parois des appartements.
- M. Bailly de Merlieux, secrétaire général de la Société d’horticulture, transmet deux nouvelles demandes de médailles de contre-maîtres qui viennent d’être adressées en faveur des sieurs Théodet, chef ouvrier chez MM. Tramon- GombauU et Dau-
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- vesse, horticulteurs, à Orléans, et Petit, contre-maître et chef des cultures chez madame Oudin, à Rouen.
- M. Godefroy, manufacturier, à Puteaux, signale à la bienveillance de la Société, comme dignes de médailles de contre-maîtres, 1° le sieur Mockel, contre-maître des imprimeurs sur tissus depuis quinze ans; 2° le sieur Arnoult, contre-maître des ouvriers laveurs de laine depuis dix ans.
- Objets présentés. M. Henri Robert, horloger, rue du Coq-Saint-Honoré, 8, présente une petite machine destinée à faciliter l’enseignement de la cosmographie.
- Le but qu’il s’est proposé a été de montrer la terre faisant sa révolution annuelle comme le verrait un observateur placé dans l’espace à une distance telle que d’un coup d’œil on pût embrasser toute l’étendue de l’orbite.
- La difficulté consistait à éliminer les mécanismes compliqués employés en pareil cas, et à leur substituer un moyen très-simple qui conserve à l’axe de la terre son parallélisme avec lui-même.
- M. Guillaume, rue des Vieux-Augustins, 56, présente deux épreuves d’une nouvelle machine à timbrer sec et humide;
- M. Jamain fils, opticien , rue Saint-Martin , 71, des lunettes avec verres à double rayon.
- Le but que M. Jamain s’est proposé d’atteindre a été de faire voir de loin et de près avec les mêmes lunettes, et sans être obligé de superposer deux fragments de verres l’un sur l’autre. Les verres de M. Jamain sont d’un seul morceau, et il peut, par cette combinaison, en faire pour myopes et presbytes.
- Rapports des comités. M. Huzard, au nom du comité d’agriculture, lit un rapport sur une demande de M. Riondet, à Lyon , tendant à soumettre à des expériences publiques, faites aux frais du gouvernement, un remède contre la morve des chevaux.
- M. le rapporteur énonce que le non-succès des remèdes indiqués et préconisés comme guérissant la maladie de la morve des chevaux n’a pas été, pour le gouvernement , une raison de rejeter, sans examen, tous les remèdes, méthodes de traitement et médications qui lui sont proposés.
- M. Huzard relate la mesure qu’a prise le gouvernement et qui a reçu l’approbation de tous les hommes éclairés.
- Dans ces circonstances, la marche à suivre par la Société d’encouragement a paru au comité toute tracée.
- Il propose de répondre à M. Riondet qu’il doit s’adresser à M. le ministre de l’agriculture et du commerce pour obtenir l’autorisation de faire des expériences publiques sur la morve des chevaux, et qu’il est probable que le ministre lui accordera sa demande pour l’école vétérinaire de Lyon, ainsi que cela a déjà été fait pour plusieurs autres personnes.
- Cette proposition est adoptée.
- Au nom du même comité, M. Huzard lit un rapport sur l’eau désinfectante inodore de MM. Raphanel et Ledoyen.
- Dans son rapport du 15 mars 1848, relatif au concours pour la désinfection des ma-
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- tières fécales et des urines dans les fosses d’aisances, M. Chevallier citait l’eau inodore désinfectante de MM. Raphanel et Ledoyen, comme propre à opérer cette désinfection (1). M. Chevallier ajoutait que des expériences faites par M. Philippar, membre du comité d’agriculture de la Société, prouvaient que les matières désinfectées par la dissolution dont il s’agit étaient aussi bonnes comme engrais que les matières non désinfectées, ce qui était un grand avantage pour l’emploi de ces matières dans l’agriculture.
- Depuis, MM. Raphanel et Ledoyen n’ont cessé de poursuivre le cours de leurs expériences à ce sujet.
- Une commission de la Société a été appelée pour assister à la vidange d’une fosse d’aisances d’une des maisons du muséum d’histoire naturelle.
- M. le rapporteur fait observer que le résultat à constater ici était de savoir si les plantes fumées avec l’engrais inodore obtenu au moyen de l’eau désinfectante n’absorberaient pas, dans leur végétation, une quantité suffisante de sels de plomb pour rendre dangereux l’usage alimentaire de ces plantes.
- Le comité d’agriculture, par suite des cultures faites sous la direction de M. Pépin, et d’après les résultats des analyses chimiques faites par M. Cottereau, sous les yeux de M. Chevallier, pense que le conseil peut ordonner la publication, par la voie du Bulletin, du rapport de M. Philippar fait en 1846, publication qui avait été ajournée jusqu’après des expériences chimiques plus concluantes.
- Le comité propose aussi d’imprimer la note des expériences faites par M. Pépin, ainsi que le travail de M. Cottereau.
- Après une discussion, le conseil décide que les conclusions du rapport seront modifiées.
- Communications. M. de Colmont reproduit une proposition qu’il avait faite en comité secret à la suite de la dernière séance. Elle a pour but de rechercher les moyens d’honorer la mémoire de M. de Lasteyrie, l’un des fondateurs de la Société, décédé l’un de ses vice-présidents honoraires.
- La profonde vénération que tous les membres portent à M. de Lasteyrie, les vifs regrets exprimés de sa perte lui donnent la conviction que le conseil prendra la proposition en considération.
- M. de Colmont demande que chaque comité nomme l’un de ses membres pour former une commission chargée de rechercher et de proposer les mesures les plus propres à honorer la mémoire de M. de Lasteyrie.
- Cette proposition est adoptée.
- M. Châtelain, professeur de manufactures à l’Athénée national de Paris, rappelle que, le 7 octobre 1847, il a déposé, au secrétariat de la Société, un mémoire descriptif des procédés de fabrication économique des bougies stéariques, dans le but de prendre part au concours ouvert par la Société pour la fabrication de ces bougies.
- Après être entré dans quelques développements sur les expériences multipliées qu’il a entreprises pour arriver à la solution du problème, M. Châtelain énonce
- (l) Voyez Bulletin de 1848, p. 157.
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- qu’il a fait avec succès l’application de ses procédés dans la fabrique de bougies de Neuilly. Ces procédés ayant reçu, dans cet établissement, la sanction d’une pratique manufacturière étendue, M. Châtelain procède, devant la Société, à des expériences. Il expose la méthode qui lui a servi de guide pour arriver aux résultats qui en sont la conséquence. Ses recherches avaient pour but de substituer, aux graisses de bonne qualité, des matières à bon marché, pour opérer la décomposition de l’acide sulfurique. M. Châtelain met sous les yeux de la Société le résultat de deux opérations , l’une faite avec du suif pur et l’autre dans laquelle il a substitué à une partie de suif une partie de résine. Ces résultats sont identiques, et il explique que, dans le premier cas, c’est l’hydrogène de la graisse qui s’est uni à l’oxygène de l’acide sulfurique pour former de l’eau, de l’acide sulfureux et un dépôt de charbon ; que, dans le second cas, c’est l'hydrogène de la résine qui a réagi et son carbone qui s’est déposé.
- M. Châtelain fait observer que , d’après sa méthode , on peut utiliser tout corps hydrogéné, à bas prix, autre que la résine ; il fait, ressortir l’importance de ses procédés, qui lui paraît telle, qu’il n’hésite pas à affirmer que sans eux la fabrication des bougies à bas prix n’aurait pu prendre l’immense développement qu’elle a reçu de nos jours.
- M. le président adresse à M. Châtelain les remercîments de la Société pour les expériences dont il l’a rendu témoin et pour les développements dont il les a accompagnées, et l’invite à rédiger une note qui, avec la sanction de la commission spéciale, sera insérée au Bulletin. ( Voy. plus haut, p. 81. )
- M. Rouget de Lisle présente un spécimen de gravure sur pierre lithographique par les acides, ainsi que le cliché fondu sur cette gravure par 31. Bedeau, et l’impression obtenue par la presse mécanique chez 31. Gratiot, imprimeur en caractères, rue de la Monnaie.
- Il rappelle que le procédé à l’aide duquel ces différents objets ont été successivement obtenus est décrit dans le Dictionnaire des arts et manufactures publié par 31. Ch. La-boulaye, imprimé en 1846.
- 31. Rouget de Lisle croit devoir faire remarquer cette date pour que la Société puisse apprécier les prétentions des personnes qui réclament la priorité de l’emploi de la gravure chimique sur pierre et des clichés fournis par cette gravure pour l’obtention des papiers de sûreté.
- Voici le moyen dont M. Rouget de Lisle fait usage.
- Il a pris, dans l’atelier de feu Neuber, habile mécanicien, plusieurs types d’impressions fraîches sur papier autographe. Ces types avaient été obtenus au moyen de planches d’acier gravées à la mécanique.
- Il a découpé plusieurs motifs qu’il a collés sur une feuille de papier, de manière à en former un dessin régulier qui a été transporté sur une pierre lithographique. Cette pierre a été acidulée légèrement à la manière ordinaire, puis encrée avec une encre-vernis et acidulée de nouveau pour faire monter la gravure en relief.
- La gravure, ayant été ainsi obtenue par l’emploi seul des acides, a été remise à M. Bedeau, qui a produit le cliché que M. Rouget de Lisle met sous les yeux de la So-
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- ciété. Ce cliché a été employé dans la composition du texte du Dictionnaire des arts et manufactures, et imprimé sans difficulté à l’aide de la presse mécanique,
- M. Rouget de Liste, en faisant cette communication, a eu pour but de faire ressortir le mérite d’un procédé qu’il a décrit et publié le premier, et de donner aux travaux de MM. Neuber et Bedeau les justes éloges qu’ils méritent.
- M. Rouget de Liste présente, en outre, un petit appareil portatif pour tailler les crayons lithographiques, par rotation de quatre lames d’acier se coupant à angles droits, mais réunies de manière à former une espèce de cône à jour. Les roues sont mises en mouvement à la manière d’un dévidoir marchant à la main.
- Cet appareil a été imaginé par lui en 1841, et annoncé à cette époque dans le Journal des beaux-arts.
- M. Rouget de Liste prie la Société de vouloir bien en faire l’objet d’un examen.
- Après une discussion sur la priorité de la gravure sur pierre de manière à en obtenir des clichés, et des observations sur des appareils analogues au taille-crayon, propres à former la tête des bougies entamées afin de les faire passer pour des bougies neuves, les objets présentés par M. Rouget de Liste sont renvoyés à la commission de lithographie.
- M. de Colmont donne lecture d’une note sur la liquéfaction des métaux pour former la base d’un programme de prix.
- Le conseil entend les développements dans lesquels entre M. de Colmont, et d’après les motifs, exposés par plusieurs membres, d’ajourner cette proposition, elle est retirée par son auteur.
- Séance du 13 février 1830.
- Correspondance. M. le ministre de l’agriculture et du commerce transmet un échantillon de chanvre de Chine et le tronçon de sa tige obtenus par M. Chaix, agriculteur à Toulon, pour être soumis à la Société d’encouragement; M. le ministre y joint un extrait certifié de la lettre d’envoi de M. Chaix, en ce qui conoerne ces objets.
- M. Delbruck ( Jules ), rue Neuve-des-Petits-Champs, 97, adresse , de la part de M. Augendre, à Constantinople, les communications suivantes : 1° Notice sur les essais d’or fin; 2° Note sur les différentes matières connues en teinture sous les noms de garance, garanceux, et le nouveau produit désigné sous le nom de garancique ; 3° Note sur un moyen de modifier la matière colorante du curcuma de manière à la rendre insensible à l’action des alcalis faibles, application à la teinture des laines ; 4° Quelques mots sur un nouveau mode de transformation de l’acide nitrique en ammoniaque.
- M. de Monthureux , membre de plusieurs sociétés savantes, à Arracourt ( Vosges), adresse 1° le fragment d’un ouvrage intitulé Considérations sur la possibilité d'abaisser de beaucoup le prix des papiers de tenture, et sur le bien-être que cet abaissement de prix procurerait aux portions peu aisées des popidations urbaines et rurales ; 2° une idée sur la fabrication des diamants.
- M. Bailly de Merlieux, secrétaire de la Société d’horticulture, remet une demande qui est adressée à cette Société par M. Darley-Mullot, propriétaire à Orgemont, près
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- Meaux, en faveur du sieur Louis-Laurent Lefevre, son contre-maître depuis plus de quarante ans.
- M. Cliérot, colon en Algérie, transmet des mémoires sur les travaux agricoles du département d’Alger et sur l’importance des forêts en Algérie.
- M. Aube, à Rio-Janeiro ( Brésil ), expose que la dissolution du copal à froid, dans un liquide incolore, par un procédé facile, peu coûteux, et ne lui faisant perdre aucune de ses qualités, a été vainement tentée jusqu’à ce jour. M. Aubé fait connaître le résultat de ses essais, et donne la description de son procédé pour dissoudre le copal.
- M. Bontems, à la verrerie de Chance, près Birmingham ( Angleterre ), transmet un mémoire qu’il a lu à la dernière réunion de l’association britannique pour l’avancement des sciences, sur certaines modifications dans la coloration des verres par les oxydes métalliques.
- M. Bontems rappelle qu’il avait déjà exposé quelques-unes de ces observations dans une séance extraordinaire de la Société d’encouragement du 23 avril 1845, et imprimées dans le Bulletin de cette année, p. 183; mais il pense qu’il en est un certain nombre d’autres qui pourront paraître nouvelles.
- M. Bontems saisit cette occasion pour appeler l’attention de la Société sur l’exposition des produits de l’industrie qui aura lieu à Londres en 1851, et à laquelle toutes les nations sont invitées à prendre part. Il considère comme très-important, pour l’industrie française, de répondre à cet appel, et il pense qu’il appartient à la Société d’encouragement de stimuler le zèle clés fabricants français dans leur propre intérêt. Selon lui, il convient que la France prenne, dans cette exposition, le rang qui lui appartient , qu’elle prouve au monde qu’elle conserve sa supériorité dans tous les genres d’industrie qui se rattachent aux arts, et que dans un grand nombre d’autres elle ne redoute pas la comparaison. Il ne s’agit pas seulement , dit M. Bontems, d’une question d’amour-propre national; le commerce français est intéressé à se voir représenté le plus complètement possible dans une solennité à laquelle se rendront indubitablement des négociants de tous les points du globe. De cette exposition peut donc dater, pour l’industrie de notre pays, une nouvelle ère de prospérité.
- M. Bey deMorande, rue de Seine-St.-Germain, 20, ayant pris connaissance du programme de prix de la valeur de 10,000 fr. pour l’introduction et la culture en France de nouvelles racines alimentaires, donne un aperçu de ses travaux et de ses recherches dans cette direction, et développe les moyens d’arriver à la solution du problème.
- M. Barthélemy, rue du Faubourg-Saint-Martin, 234, présente des rondelles élastiques destinées à remplacer les ressorts de traction et de choc des waggons de chemins de fer; il annonce que bientôt un essai en sera fait sur un chemin de fer aux environs de Paris. Il déclare être l’inventeur 1° de la machine à piquer les dessins de broderies qui est aujourd’hui tombée dans le domaine public; 2° du pivot hydraulique qu’il a présenté à l’exposition de 1844 ; 3° de la vidange atmosphérique dont il a construit les appareils et établi le service.
- M. Paillette, rue de la Montagne-Sainte-Geneviève, expose qu’en 1837 il présenta des soufflets de forge à vent continu qui reçurent l’approbation de la Société et lui
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- valurent une médaille de bronze, laquelle lui fut décernée dans la séance générale du 5 juillet même année.
- M. Paillette, sans fortune et atteint d’une maladie incurable, sollicite la bienveillance de la Société pour être admis à l’hospice des Incurables.
- M. Vaussin-Chardanne, à Yilleneuve-Saint-Georges ( Seine-et-Oise ), adresse un projet relatif à la traversée par les voies de fer dans des terrains susceptibles de forts tassements ou de glissements.
- MM. Mois, Charlet et Bonnevie, à Bruxelles, sollicitent l’examen d’une nouvelle forme de rails et de billes, et d’un système de voie de fer.
- Mme Degrand-Gurgey expose les motifs sur lesquels elle fonde sa réclamation d’une médaille d’or pour des lames de damas de diverses espèces soumises par elle à la Société il y a trente ans.
- Rapports des comités. Au nom du comité des arts chimiques, M. Chevallier lit un deuxième rapport sur les expériences de M. Calmus pour la panification de la farine de marron d’Inde et de celle de Yarum maculatum.
- Le comité pense que la Société d’encouragement rendrait un service signalé à l’économie domestique en chargeant ses comités d’agriculture et des arts économiques de rédiger une instruction sur les moyens à mettre en pratique pour utiliser un grand nombre de produits de végétaux qui sont peu usités, tels que les fruits et les enveloppes des marronniers, les racines de Y arum et de la bryone, les glands de chêne, les racines de divers orchis qui peuvent fournir du salep, la nielle des blés, les lichens, les champignons, etc.
- Le conseil approuve le rapport et en ordonne le renvoi à la commission du Bulletin; il prend en considération la proposition de rédiger une instruction sur les moyens d’utiliser un grand nombre de végétaux peu usités. ( Voy. plus haut, p. 71.)
- Au nom du même comité, le même membre lit un rapport sur les procédés de coloriage de Mme Mantois.
- Le comité propose de remercier l’auteur de sa communication et d’insérer le rapport dans le Bulletin. ( Approuvé. )
- Au nom du comité des arts économiques, M. Herpin lit un rapport sur une cuvette de garde-robe destinée à la séparation et à la désinfection des matières stercorales, présentée par M. Filliol.
- Le comité propose de remercier l’auteur de sa communication et de faire insérer le rapport dans le Bulletin, avec un dessin de l’appareil. ( Approuvé. )
- Au nom du même comité, M. Silvestre lit un rapport sur un appareil présenté par M. Ozouf, pour la fabrication des eaux gazeuses.
- Après une discussion, le rapport est renvoyé au comité pour y faire quelques modifications.
- Au nom du comité des arts mécaniques, M. Benoît lit un rapport sur un ouvrage de M. Armengaud aîné, professeur de dessin de machines au Conservatoire des arts et métiers, Armengaud jeune et Lamouroux, ingénieurs civils, et intitulé, Nouveau cours de dessin industriel appliqué principalement à la mécanique et à Varchitecture.
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- Le comité propose 1° de remercier les auteurs de l’envoi qu’ils ont fait à la Société de leur utile ouvrage; 2° de le classer parmi ceux que la Société distribue, chaque année, aux contre-maîtres et ouvriers ; 3° d’insérer le rapport dans le Bulletin. ( Approuvé.)
- Au nom du même comité, M. Alcan lit un rapport sur une modification apportée par M. Berthet à la mécanique à tisser de Jacquart.
- Le comité propose de remercier l’auteur de son intéressante communication et d’insérer le rapport dans le Bulletin avec les dessins de la mécanique-armure. (Approuvé.)
- Au nom du même comité, le même membre lit un rapport sur les perfectionnements apportés par M. Bosche à la mécanique Jacquart.
- Le comité propose 1° de remercier l’auteur de sa communication et de le féliciter sur les succès qu’il a obtenus dans son industrie; 2° d’insérer le rapport dans le Bulletin, avec la description et les figures de la nouvelle mécanique; 3° d’adresser une copie du rapport à M. le ministre du commerce et de l’agriculture, avec une recommandation en faveur de M. Bosche. ( Approuvé. )
- Au nom du comité des arts économiques, M. Silvestre lit un rapport sur la lampe à modérateur de M. Capy.
- Le comité pense que M. Capy mérite les éloges de la Société pour les perfectionnements qu’il a apportés à cet appareil ; il propose, en conséquence, de le remercier de sa communication et de faire insérer le rapport dans le Bulletin, avec le dessin de la nouvelle lampe. ( Approuvé. )
- Communications. M. Payen a la parole pour la communication d’un nouveau procédé d’extraction du sucre de betterave à l’aide du sucra te de chaux.
- M. le président adresse à M. Payen les remercîments de la Société pour cette intéressante communication, et le prie de rédiger une note qui sera insérée au Bulletin.
- Erratum.
- Bulletin de janvier 1850, p. 20, ligne 17, au lieu de à h et 5 fr. le demi-kilogramrne, lisez à 7 et 8 fr. le kilogramme.
- IMPRIMERIE I)E MADAME VEUVE BOUCHARD-HUZARD, RUE DE I,'ÉPERON, 5.
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- DÜABMTE-IDÏIÉB AIÉE. (N° DXLIX. ) mars 1850.
- BULLETIN
- DE LA
- SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- ARTS MÉCANIQUES. — instruments de précision.
- Rapport fait par M. Benoît, au nom du comité des arts mécaniques, sur le pla-nimètre sommateur3 présenté par M. Bouvière, géomètre en chef du cadastre, rue de VAncienne-Comédie, n° 18.
- Messieurs, lorsqu’on a à mesurer la surface d’une figure plane limitée par un périmètre formé de lignes soit droites, soit courbes quelconques, on sait que la méthode générale de Bouguer, la plus simple et la plus expéditive de toutes, consiste à tracer d’abord sur cette figure un système de droites parallèles, indéfinies, équidistantes, pour la diviser en bandes d’égale largeur, c’est-à-dire en trapèzes soit rectilignes, soit mixtilignes, dont les côtés non parallèles font partie du périmètre mentionné, et à calculer ensuite la surface de chacun de ces trapèzes, dont la somme est égale à la surface cherchée.
- Pour effectuer le mesurage des trapèzes ainsi formés, on croise les côtés obliques de chacun d’eux par une droite perpendiculaire à leurs côtés parallèles, et formant, avec un de ces derniers côtés et avec le prolongement de l’autre, deux triangles mixtilignes rectangles équivalents, ce que l’on peut faire facilement à vue avec une exactitude suffisante pour la pratique. Chaque trapèze se trouve ainsi transformé en un rectangle équivalent ; de sorte qu’en faisant la somme des longueurs de ces rectangles et en la multipliant par leur largeur commune connue, le produit obtenu sera la valeur numérique de la surface proposée en unités choisies.
- L’instrument présenté à la Société par M. Beuvière a pour objet de réaliser les opérations que je viens d’indiquer, sans rien tracer sur le papier, ni à l’en-Qu avant e-neuvième année. Mars 1830, 7
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- ARTS MÉCANIQUES.
- crc, ni au crayon ; et, comme il ajoute lui-même la longueur de tous les rectangles qu’il sert à former, il peut donner ainsi, sans calcul, la surface d’une figure quelconque, si la largeur des bandes est prise égale à l’unité, et c’est pour cela qu’il a été nommé planimètre sommateur.
- En dernière analyse, cet instrument se compose 1° d’une échelle ou lame rectangulaire de cristal, sur la face inférieure de laquelle est gravé, perpendiculairement à sa longueur, un système de droites équidistantes, croisé à angles droits par une droite également distante des longs côtés de l’échelle, et qui sert de ligne de foi;
- T D’un chariot mobile le long d’un guide faisant partie du patin de l’instrument, et entraînant l’échelle de cristal qui glisse alors contre la feuille de papier sur laquelle le patin repose : les bandes de l’échelle étant disposées parallèlement au guide du chariot, il en résulte que les droites parallèles qui les dessinent se meuvent sur leurs propres directions, et tiennent lieu, dans „ toute l’étendue du mouvement, des droites que l’on aurait dû tracer sur le papier pour y former les bandes que l’échelle y indique suffisamment;
- 3° D’nne roue montée sur le chariot, lequel est muni d’un vernier approprié à la division tracée sur le limbe de cette roue, dont l’axe est établi perpendiculairement sur le patin de l’instrument ;
- i° D’une règle tangente à la roue, à volonté, parce qu’elle peut se mouvoir parallèlement à elle-même et au guide ou chemin que suit le chariot, en lui faisant refouler un ressort qui la presse constamment contre la périphérie de cette roue, ce qui la fait pivoter sur les pointes de deux vis qui la lient avec le patin de l’instrument.
- Si en agissant sur le chariot l’on amène la ligne de foi de l’échelle à l’extrémité gauche, par exemple, de l’un des rectangles imaginés, si, ayant écarté la règle tangente, on met le zéro de la division de la roue sur le zéro clu vernier, et si on laisse ensuite agir les ressorts qui poussent la règle tangente contre la roue, tout reste dans cet état tant qu’on ne dérange pas le chariot; mais on conçoit que, si l’on pousse celui-ci vers la droite jusqu’à ce que la ligne de foi de l’échelle soit parvenue à l’extrémité droite du rectangle considéré, la périphérie de la roue étant retenue par son frottement contre la règle tangente, cette roue tournera nécessairement sur son axe, et le vernier indiquera, sur son limbe, en largeur des bandes et centièmes, par exemple, le chemin que cet axe aura décrit, chemin évidemment égal à la longueur du rectangle.
- Cette longueur ainsi relevée, si l’on écarte de la roue la règle tangente pendant qu’on ramènera le chariot vers la gauche pour placer la ligne de foi de l’échelle sur l’extrémité gauche du second rectangle, la roue n’aura pas changé
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- INSTRUMENTS T)E PRECISION.
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- de position relativement au vcrnier, de sorte que, si on laisse appuyer de nouveau la règle tangente contre la périphérie de la roue, on pourra, en répétant l’opération décrite, obtenir, par le mouvement du chariot commandant celui de cette roue, la mesure de la longueur du second rectangle ; mais, comme cette mesure a été évidemment ajoutée par l’instrument à celle de la longueur du premier rectangle, le vernier en indiquera la valeur totale. Si l’on continue de même pour les autres rectangles à mesurer, on voit qu’en tenant compte des tours entiers de roue, ce que son axe taraudé donne le moyen de faire, on pourra additionner les longueurs d’autant de rectangles que l’on voudra, et avoir ainsi l’expression de la superficie de toute figure tracée sur le papier.
- Quand on veut connaître la contenance d’une étendue quelconque de terrain, on peut procéder de deux manières bien distinctes : la première consiste à décomposer, sur le terrain même, l’étendue proposée en figures géométriques, dont on mesure assez d’éléments, côtés, angles, diagonales, bases, hauteurs, etc., pour pouvoir en calculer la surface particulière ; car la somme des surfaces de toutes ces figures géométriques donnera la contenance cherchée.
- La seconde manière de résoudre ce problème exige qu’on lève, avec toute l’exactitude possible, le plan à échelle du périmètre du terrain dont on veut avoir la contenance. Quels que soient, en effet, les instruments dont on se sera servi pour dresser ce plan exact sur le papier, il est évident que la surface du dessin obtenu à l’échelle, 1/wpar exemple, sera à l’étendue du terrain levé dans le rapport de l’unité au carré de n. Si donc on mesure la surface du plan en unités quelconques, elle sera exprimée par un nombre qui, étant multiplié par n2, donnera la contenance du terrain en mêmes unités ; et, par conséquent, si l’on prend, pour mesurer le plan, la longueur du mètre à l’échelle de ce plan, on sera dispensé de faire la multiplication indiquée, parce que le terrain contiendra autant de mètres carrés que le plan en renfermera à son échelle. C’est cette dernière solution du problème que M. Beuvière a eue principalement en vue, quand il a imaginé son planimetre sommateur.
- L’administration du cadastre faisant calculer annuellement sur les plans cadastraux la contenance de deux millions de parcelles, et cette opération occasionnant, d’après ce géomètre en chef, une dépense de 250,000 à 300,000 fr., on conçoit que plusieurs inventions aient été proposées dans le but de faciliter et d’abréger le travail, et de le rendre ainsi moins coûteux.
- On se servait, dans l’origine du cadastre, du treillis ou comparateur, feuille de corne divisée en un réseau de petits carrés contigus représentant à l’échelle 1 are par exemple. En appliquant ce treillis sur le plan, on pouvait
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- ARTS MÉCANIQUES.
- compter le nombre d’ares complets y contenus, et estimer à vue, plus ou moins exactement, les fractions de chaque are traversé par le périmètre du plan, lesquelles, étant ajoutées à ce nombre, donnaient pour somme la contenance du plan en ares et fractions d’are.
- M. Gélinski proposa ensuite un instrument de son invention pour pratiquer la méthode connue de réduction d’un polygone rectiligne quelconque en un triangle équivalent, et pour réduire ainsi a une seule multiplication le calcul de la surface du polygone donné. Lorsque le périmètre de ce polygone présentait des parties courbes, on les redressait d’abord, à vue, en les remplaçant par une droite, ajoutant d’un côté à la figure autant de surface qu’elle en retranchait de l’autre.
- En 1834, M. Ernst présenta à l’Académie des sciences un planimètre construit d’après les idées de M. Oppikofer, ingénieur de Berne (1).
- Le 15 décembre 1841, notre collègue, M. Théodore Olivier, nous faisait un rapport sur le pantoscale, présenté à la Société par M. John Millers qui s’en servait pour trouver la superficie d’un polygone, pour diviser un polygone donné en parcelles d’une contenance déterminée, et pour résoudre d’autres problèmes du ressort des arpenteurs. Cet instrument est décrit dans le Bulletin de 1842, page 8, à la suite du rapport qui fut approuvé ; il y est aussi représenté par la figure lre de la planche 850.
- Enfin un premier planimètre de M. Beuvière a été, le 16 mars 1846, l’objet d’un rapport de M. Morin à l’Académie des sciences, dans lequel on lit que cet instrument était fondé sur des considérations différentes de celui de M. Oppikofer (2). L’Académie approuva cette invention, et M. Beuvière vous la présente aujourd’hui simplifiée et perfectionnée, ainsi que cela résulte de la comparaison de ses deux instruments.
- La détermination de la surface particulière des parcelles cadastrales et la vérification, par masses s’opèrent très-promptement avec le planimètre somma-teur. Plusieurs expériences ont été faites en présence de votre rapporteur ; dix parcelles d’un plan à l’échelle de l/2000e ont été mesurées en 16 minutes, et la somme de leurs surfaces particulières s’est élevée à 5 hectares 5017 centiares ; la vérification de cette opération, la mesure de l’ensemble de ces parcelles a donné 5 hectares 5008 centiares, et a duré 6 minutes seulement : différence, 9 centiares.
- Une masse de treize parcelles a été mesurée en 4,50 minutes, et vérifiée ou remesurée, dans un autre sens, en 4,75 minutes ; les deux mesurages ont
- (1) Ce planimètre est décrit et gravé dans le Bulletin de la Sociélé, 40e année (1841), p. 402, pl. 841.
- (2) Voyez Bulletin de la Sociélé, 1année (1S4G), p. 185.
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- INSTRUMENTS DE PRECISION.
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- fourni respectivement 7 hectares 6141 centiares et 7 hectares 6195 centiares : différence, 54 centiares.
- Ces nombres, pris entre plusieurs autres, montrent avec quelle vitesse on opère, et font ressortir des différences de surface inférieures de beaucoup à celles tolérées par l’administration du cadastre. Aussi M. Beuvière, ayant été officiellement autorisé, par une décision du 17 juin 1846, à se servir de son planimètre sommateur, avait-il déjà, au mois d’août dernier, fait mesurer plus de cent cinquante mille parcelles.
- Votre comité des arts mécaniques, convaincu de l’utilité et de la bonté de l’invention de M. Beuvière, m’a chargé, messieurs, de vous proposer, en son nom,
- 1° De remercier ce géomètre en chef de son intéressante communication ;
- 2° De faire graver et publier dans le Bulletin le dessin du planimètre sommateur > en raccompagnant de la description que M. Beuvière en a donnée page 21 à 25 de l’exemplaire de son mémoire sur la quadrature des surfaces planes, dont il a fait hommage à la Société ;
- 3° Enfin d’ordonner l’insertion du présent rapport dans le Bulletin.
- Signé Benoît, rapporteur.
- Approuvé en séance, le 30 janvier 1850.
- Description du planimètre sommateur de M. Beuvière.
- La fig. 1, pl. 1132, représente l’instrument vu en plan et dessiné à moitié de grandeur naturelle.
- Fig. 2. Coupe longitudinale du même sur la ligne AB, fig. 1.
- Fig. 3. L’échelle détachée vue de face. .
- Fig. 4. Section transversale sur la ligne CD.
- Fig. 5. Section transversale de l’une des extrémités de l’instrument sur la ligne EF, fig. 1.
- Fig. 6. Poignée de la règle tangente vue en élévation.
- Fig. 7 et fig. 7 bis. Extrémités détachées du porte-échelle b.
- Les mêmes lettres désignent les mêmes objets dans toutes les figures.
- Le mécanisme de cet instrument se compose de trois parties distinctes, savoir 1° un appareil pour tracer et relever les bandes, appelé parallélographe; 2° un appareil pour totaliser la longueur de ces bandes, nommé sommateur; 3° enfin un plateau sur lequel reposent et agissent les deux mécanismes précédents.
- 1° Appareil pour tracer et relever les bandes. Il se compose d’une échelle a et d’un porte-échelle b. Le système de ces deux pièces est entraîné et dirigé par le chariot h.
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- ARTS MÉCANIQUES.
- L’échelle a consiste en une lame de verre épais dressée sur les deux faces ; sur la face inférieure sont gravées des parallèles équidistantes dont l’intervalle constant, estimé à l’échelle du plan ( 1 à 2000 ) et multiplié par la circonférence de la roue estimée à la même échelle, donne 1 hectare. Dans l’instrument dont il s’agit, les parallèles sont à 0m,005 , et au nombre de 40 ; chaque bande (ou intervalle) entre les parallèles est repérée par un numéro d’ordre. Les intervalles qui s’étendent du n° 12 au n° 32 sont divisés par moitié.
- La lame de verre formant l’échelle est façonnée en queue-d’aronde à son extrémité la plus rapprochée de la roue g; elle entre à frottement doux dans un fourreau en cuivre c, qui se prolonge en deux branches et se rattache à une lame mince d’acier d, flexible et élastique, fixée au porte-échelle b par les deux vis e e.
- Celui-ci consiste en un arc rigide fait d’un seul morceau de fer ou d’acier et fixé au chariot h par des vis à pointes f f.
- 2° Appareil pour totaliser les bandes rectangulaires, dit sommateur. Il comprend deux dispositifs, dont l’un sert à compter les dix-millièmes de tour de roue, ou les centiares, et l’autre les tours de roue ou les hectares. L’appareil est formé d’une roue g, montée sur un axe fileté j, d’un chariot h et d’une règle tangente i.
- La roue g, qui a 0m,500 de circonférence, porte deux divisions, dont l’une, la plus rapprochée du centre , sert pour les plans construits à l’échelle de 1 à 1000, ou d’un millimètre pour mètre, et l’autre pour les plans construits à l’échelle de 1 à 2000, ou de 0m,0005 pour mètre.
- Dans la première, la roue représente 25 ares ou le quart d’un hectare; les plus petites divisions du limbe donnent 10 centiares, et le vernier V qui s’y rapporte, subdivisant chacune d’elles en dix parties, permet l’appréciation d’un centiare.
- Dans la seconde division la roue représente 1 hectare, et les petits intervalles sur le limbe correspondent à 20 centiares ; le vernier, en les subdivisant en 20 parties égales, permet encore l’appréciation du centiare. Pour l’une et pour l’autre division, la lecture des nombres se fait d’après les principes connus et pratiqués dans les instruments servant à mesurer les angles.
- La roue est solidement fixée sur l’embase de l’axe j. Celui-ci repose , par son extrémité inférieure façonnée en pointe, dans la crapaudine k, et il est maintenu dans une position invariable par la vis à pointe 13 logée dans la poignée n; m est un écrou de sûreté pour le serrage de cette vis. Cet axe porte vingt pas dont les filets triangulaires reçoivent successivement dans leur creux la bague o que le ressort en spirale p force à se tenir toujours au plus près du centre de la vis, et assimile ainsi à un écrou. La bague o est assez
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- INSTRUMENTS DE PRÉCISION.
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- large pour qu’en la poussant jusqu’à lui faire toucher la petite échelle q elle puisse remonter le long des filets de l’axe j, sans qu’il soit nécessaire d’imprimer à la roue un mouvement rétrograde. L’échelle q porte, sur deux de ses faces, des divisions dont chacune se rapporte à l’une de celles de la roue ; lorsqu’on veut faire usage de l’une de ces divisions, on fait basculer l’échelle q autour du centre r, de manière à amener en regard la face sur laquelle cette division a été tracée.
- Le chariot h est en fonte de fer, à l’exception du chapeau s et de la poignée n, qui sont en fer forgé.
- La règle tangente i, aussi en fonte et bien dressée, porte, dans l’angle tourné vers la roue , une pile de bandes de papier t fortement serrées entre elles et contre la règle par la tringle en cuivre u et les vis en acier v v; enfin elle porte une poignée x qui sert à la faire agir ( voy. fig. 6 ).
- Cette règle se meut autour d’un axe fictif passant par les pointes des deux vis y y, solidement montées dans deux appendices de la règle ; elle est pous sée contre la roue g par le ressort a', lequel s’appuyant dans une cavité pratiquée à demi-épaisseur dans le plateau, et sur la pièce b' disposée à régler son action et rattachée à la règle tangente i, établit entre la circonférence de la roue g et la tranche des bandes de papier t un contact continu et une adhérence que l’on peut, dans certaines limites, faire varier à volonté. La position générale de la règle, par rapport à la roue g, est réglée dans le sens longitudinal par les vis à pointes y y, et dans le sens transversal par les pièces ë c', dont le jeu est réglé par les vis d'd\ ë ë; ces deux dernières servent de buttoirs.
- Le plateau est une plaque de fonte portant un rebord f’ contre lequel le chariot h s’appuie dans son mouvement longitudinal. Le plateau est dressé à la machine à raboter, et toutes ses parties sur lesquelles d’autres pièces glissent sont polies avec soin.
- Ce plateau est muni de deux poignées g' g', qui servent à placer l’instrument; deux petites cavités sont pratiquées à ses extrémités pour retenir l’huile que le chariot h pourrait entraîner et faire couler sur le plan. Le plateau repose sur deux cartons minces i' i'; il est percé de deux mortaises rectangulaires destinées à recevoir les appendices de la règle, les vis y y et les pièces ë ë.
- Fonctions des diverses pièces de Vinstrument. L’échelle a s’applique exactement sur le plan à calculer; le porte-échelle à, tournant autour des vis à pointes f f, permet au talon de l’échelle d’atteindre ce plan, et la lame flexible d fait appliquer la lame de verre sur le papier.
- Le plateau et son rebord f' font décrire aux points du chariot h {dans son
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- mouvement longitudinal) des lignes parallèles; la solidarité établie, par les vis ff, entre cette pièce et l’échelle a produira un effet pareil pour tous les points de la lame de verre ; on pourra donc, en la promenant sur la figure à calculer, diviser, fictivement au moins, cette dernière en bandes parallèles d’une largeur constante et égale à 10 mètres à l’échelle de 1 à 2000, ou à 0m,005 en grandeur réelle.
- Les lignes transversales aux parallèles de l’échelle V K J" K" serviront à pointer le départ et l’arrivée de cette échelle sur le plan à calculer ; on les nomme lignes de foi.
- Le ressort a agissant sur la règle tangente i pour la faire presser contre la circonférence de la roue, et celle-ci étant très-mobile sur son axe , il en résulte que, chaque fois que l’on fera avancer ou reculer, dans le sens de sa longueur, le chariot h, la circonférence, ne pouvant, à cause du frottement, glisser sur les bandes de papier t, développera sur elles un chemin précisément égal à celui que son centre, entraîné par le chariot h, aura décrit lui-même, et égal aussi, par conséquent, au chemin parcouru par l’échelle a et les lignes de foi V K' J” K”. En mesurant donc, au moyen du vernier les arcs développés par la roue, on connaîtra la valeur des divers déplacements de l’échelle sur la figure à calculer.
- Il est évident que, si l’on ne rompait point le contact de la roue et de la règle, l’effet de ces déplacements se compenserait, et qu’en définitive il serait impossible de faire développer à la circonférence un chemin plus grand que la course maximum du chariot h sur le plateau, car le chemin parcouru dans un sens se trouvant détruit par celui que fait la roue en revenant au point de départ, les espaces développés par les points de la circonférence de la roue ne peuvent se cumuler.
- Mais si, au moment où la roue s’est arrêtée, on l’avait soustraite à l’action de la règle tangente i, en agissant sur la poignée &, il est évident qu’on aurait pu ramener la roue en arrière sans que le premier effet produit se détruisît , et qu’en permettant de nouveau l’action de la règle il eût été possible de faire parcourir un nouvel espace qui se serait ajouté à celui déjà inscrit. On pourrait même, en tenant note des divisions qui marquent les départs et les arrivées, représenter par un nombre les impulsions partielles, leurs sommes et leurs différences, et lire ainsi sur la roue tous les mouvements que l’échelle aura exécutés. Or, comme cet effet du mécanisme peut être indéfiniment reproduit, on voit qu’en le combinant avec celui du parallélo-graphe déjà indiqué il en résulte un moyen commode et précis, 1° pour diviser une figure donnée en bandes d’égale largeur, 2° pour totaliser ou pour différencier les longueurs de ces bandes. ( D. )
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- Rapport fait par M. Alcan, au nom du comité des arts mécaniques, sur des
- perfectionnements apportés à la machine Jacquart par M. Bosche, rue des
- Amandier s-Popincourt, 22.
- La fabrication des châles français est une des spécialités de l’industrie textile, qui a, sans contredit, tiré le plus grand parti de la machine de Jacquart. Contemporaine de l’invention, elle a bientôt compris toutes les ressources qu’elle lui offrait; sans elle on aurait peut-être reculé devant les complications et les difficultés nombreuses que l’emploi de l’ancienne méthode aurait présentées. S’il est vrai que le développement de l’industrie des châles est dû à la révolution apportée par Jacquart dans l’art du tissage, il est juste de reconnaître cependant que ce développement a été hâté par des simplifications remarquables apportées à la machine primitive. Au nombre des améliorations les plus importantes, les plus appréciées et les plus rapidement propagées, sont la mécanique-armure et la mécanique brisée, toutes deux imaginées par M. Bosche, la première en 1822 et la seconde en 1827. Elles concourent à simplifier notablement le montage si compliqué d’un métier pour faire le châle. La mécanique-armure a eu pour résultat de supprimer la transmission de mouvements barbares dont on se servait pour imprimer l’action aux lisses, et la mécanique brisée a permis de diminuer de moitié le nombre des cartons et des aiguilles horizontales. Nous vous demandons la permission d’entrer dans quelques détails pour faire mieux apprécier les services rendus par ces modifications ingénieuses.
- Pour réaliser fidèlement le dessin dans le tissage, les fils de la chaîne doivent pouvoir se mouvoir isolément dans un ordre quelconque, suivant l’indication de la mise en carte, et, pour exécuter convenablement le fond et le relier régulièrement avec la partie façonnée, il est nécessaire que ces mêmes fils de la chaîne prennent, après chaque passée, un mouvement régulier dans un ordre constant, déterminé suivant le genre de croisement à donner au fond. Le premier effet, celui de l’action isolée des fils, s’obtient par leur suspension indépendante dans des maillons ; le second est obtenu par leur passage à travers les lisses. Chacun des fils a donc, comme on le voit, deux modes de suspension. Lorsqu’on agit sur les maillons, les fils correspondants se lèvent dans un certain ordre, suivant les places occupées par ceux sur lesquels l’action s’exerce. En agissant sur une lisse, tous les fils qui lui correspondent sont simultanément mis en jeu dans un ordre particulier et différent de celui obtenu par le mouvement des maillons. On voit que, grâce à la possibilité de faire agir les fils un à un, on peut obtenir des croisements ou découpages fil à fil ; mais comme un entrelacement aussi délié n’est nécessaire
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- ARTS MÉCANIQUES.
- que pour les parties les plus délicates du dessin, et que le passage des fils isolés nécessiterait une quantité considérable de maillons , on a eu recours à un moyen qui permet de passer plusieurs fils dans le même maillon, et qui donne cependant la faculté d’opérer, au besoin, des croisements fil à fil. On arrive à ce résultat par le mode de suspension des fils que nous venons d’indiquer. Supposons, en effet, que ceux de la chaîne passent d’abord deux à deux dans les maillons, puis un à un dans une lisse (1), qu’on lève une rangée de maillons, qu’on abaisse ensuite la fisse , il s’ensuivra que les fils des maillons restent levés un à un ; si à cet instant la trame est chassée, elle opérera l’entrelacement fil à fil. Le nombre relatif des fils en maillons et des lisses peut varier ; le résultat restera le même. Ainsi les maillons peuvent recevoir quatre fils et les lisses trois ; on aura toujours le découpage fil à fil par le mouvement que nous venons de décrire.
- Ce qui précède indique la nécessité de pouvoir donner aux fils trois mouvements différents : celui des maillons pour les faire lever lorsqu’il s’agit de produire la partie façonnée, un mouvement ascensionnel des lisses lorsqu’il s’agit du croisement régulier qui exécute le fond, et un mouvement d’abaissement de lisse quand il faut ramener ou abattre une partie des fils soulevés par les maillons. Jusqu’à l’invention de la mécanique-armure, la transmission de mouvement des lisses avait lieu directement par des leviers ou marches ; il en fallait un nombre double de celui des lisses ; on n’en employait pas moins de huit. Ce montage nécessitait donc des marches, des contre-marches, des tire-lisses, des bricoteaux, et une forêt de cordages, complication qui disparaît entièrement par la mécanique-armure, qui n’a qu’une seule marche, quel que soit, d’ailleurs, le nombre de lisses employées.
- Le moyen imaginé par M. Bosche est fort simple et prouve qu’il s’est bien pénétré du principe philosophique, si on peut ainsi dire, de la mécanique Jacquart. Il a considéré chaque lisse comme un maillon, et les fait mouvoir comme ceux-ci au moyen de crochets mis en mouvement par des cartons percés suivant l’armure à produire ; il y a, par conséquent, une rangée spéciale de crochets destinés exclusivement aux lisses : seulement, comme chaque lisse a besoin de lever et de s’abaisser alternativement, elles sont liées chacune à deux crochets ; l’un communique directement à la partie supérieure de la lisse, et l’autre, par des renvois de mouvements, à sa partie inférieure. La lisse se lève ou s’abaisse , par conséquent, suivant que l’un ou l’autre des deux crochets reçoit l’action du carton. Un coup d’œil sur la fig. 5, pl. 1133 , fera parfaitement comprendre le mécanisme.
- (1) On nomme jeu ou remisse le nombre de lisses nécessaire à la confection d’un genre de croisement ou armure déterminé.
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- La disposition de la mécanique brisée n’esl pas moins ingénieuse que la précédente.
- Elle consiste à mettre chaque crochet en communication avec deux maillons au lieu d’un, comme dans l'invention primitive , et à communiquer le mouvement alternativement aux crochets pairs et impairs par une même mécanique dont la griffe se meut en deux parties d’après la méthode pratiquée dans la fabrique parisienne. Il en résulte que chaque crochet, imprimant l’action à deux maillons de deux en deux places, met, par conséquent, quatre fds en mouvement dans un ordre particulier qui forme l’entrelacement en sillons nommé croisé ou armure batavia, qui est aussi celle du fond; on harmonise ainsi, d’une manière parfaite , la partie du fond et du broché. Ce n’est en effet qu’à partir de l’application de ce système que les châles ont présenté uniformément le grain (ou hachures particulières) qui forme une des qualités fondamentales de ces tissus (1).
- Avant l’emploi de la mécanique brisée, on pouvait certainement mettre quatre fils en maillons pour réaliser une économie de cartons ; mais il n’était pas possible de réaliser l’armure croisée indispensable. La modification de M. Bosche, représentée fig. 1, pl. 1133, a donc eu pour conséquence de réaliser l’économie en perfectionnant le travail.
- On doit au même inventeur plusieurs autres applications remarquables, et entre autres la première exécution des châles doubles, non compris, il est vrai, les moyens de découpage ou de séparer les étoffes tissées.
- Nous avons cru devoir entrer dans quelques développements au sujet des deux perfectionnements de M. Bosche, qui ont apporté une véritable révolution dans l’industrie châlière, et dont elle a pu d’autant plus facilement s’emparer que M. Bosche a livré ses inventions au domaine public.
- Il nous eût été impossible de nous prononcer sur les droits de M. Bosche à ces perfectionnements, s’ils ne nous étaient attestés par les plus habiles et les plus anciens fabricants de châles et de mécaniques à la Jacquart, et entre autres par MM. Deneirouse, Frédéric Hébert, Gaussen, Dioudonnat, Léon Ba-chelot, David, etc., dont les certificats sont joints au dossier de M. Bosche,
- Votre comité des arts mécaniques vous propose, en conséquence, d’exprimer vos remercîments et votre intérêt à M. Bosche pour ses travaux remarquables , et de faire insérer le présent rapport dans votre Bulletin, avec les figures qui l’accompagnent. De plus, le comité propose d’adresser un exemplaire de ce rapport, avec une recommandation en faveur de M. Bosche, à M. le ministre de l’agriculture et du commerce.
- Signé Alcan, rapporteur.
- Approuvé en séance, le 13 février 1830.
- (i) Voir le rapport fait sur le papier quadrillé de M. £ckt p. 3 du Bulletin de la Société, année 1848,
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- ARTS MÉCANIQUES.
- Description de la machine Jacquart dite brisée, pour l’application du système
- appelé au quart, et de la mécanique d’armure pour les métiers à châles, par
- M. Bosche, rue des Amandiers-Popincourt, 22.
- PL 1433, fîg. 1. Élévation latérale de la machine à double griffe.
- Fig. 2. Plaque à coulisse servant à faire prendre le loquet de la griffe, vue en plan.
- Fig. 3. Mécanique d’armure vue de côté.
- Fi g. A. Plateau de bois percé de trous dans lesquels sont fixés les ressorts à boudin qui ramènent les crochets : il est vu en plan sur la ligne A B, fîg. 3.
- Fig. 5. Disposition qui fait monter et descendre les lisses.
- Fig. 6. Crochet vu de face et de profil placé sur son ressort à boudin.
- Les mêmes lettres indiquent les mêmes objets dans toutes les figures.
- A, bâti des machines.
- B, planchette des aiguilles.
- C, étui contenant les élastiques pour repousser les aiguilles.
- D, planchette des collets portant les crochets.
- E, châssis servant à faire fonctionner alternativement les griffes au moyen des loquets N.
- F, première griffe ou griffe pair.
- G, seconde griffe ou griffe impair.
- H, arbre auquel la marche communique le mouvement : il est garni de manchons I, porteurs de sangles J, qui servent à lever les châssis qui commandent les griffes.
- K, coussinet qui porte l’arbre.
- L, aiguilles conduisant les crochets.
- M, crochets qui, mus par les griffes, donnent l’impulsion au corps d’équi-page.
- N, loquets qui servent à enlever les griffes, selon qu’ils sont commandés pur la machine d’armure.
- O, plaque à coulisse commandée par la machine d’armure, et servant à faire prendre le loquet N de la griffe pair ou impair, selon le besoin.
- P, pièce de pression qui agit sur le battant Q, portant le cylindre sur lequel passent les cartons, qui sont pressés sur les aiguilles.
- R, pièce cintrée tenant au battant, dans laquelle agit la pièce P.
- S , fig. A, planchette percée de huit trous dans lesquels sont logés autant de ressorts à boudin qui contiennent et ramènent les crochets à leur point de repos.
- T, griffe servant à lever les crochets.
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- U, cylindre.
- V, bascule à laquelle correspond la marche, et qui sert à faire fonctionner la griffe.
- X, axe autour duquel se meut la bascule.
- Y, crochets servant à faire lever ou baisser les lisses.
- Z, ressorts à boudin portant les crochets.
- A' A', lisses.
- B' B', leviers pour faire manœuvrer les lisses. (D. )
- Rapport fait par M. Alcan, au nom du comité des arts mécaniques, sur une modification apportée à la mécanique-armure par M. Berthet, à Lyon.
- Le perfectionnement que nous avons à vous signaler a pour but, comme la plupart des modifications tentées à la machine de Jacquart, de simplifier le montage et d’économiser les cartons. M. Berthet y est arrivé de la manière la plus satisfaisante, lorsqu’il ne s’agit que du tissage des étoffes à armures. Les mêmes cartons peuvent être utilisés à exécuter de quatre à huit armures différentes, sans ôter le manchon de la mécanique. Il est parvenu à réaliser cet avantage en rendant mobiles la planchette des aiguilles et les tringles recevant leurs talons, de fixes qu’elles étaient auparavant. On peut, par conséquent, faire varier dans une certaine limite la position relative des aiguilles par rapport aux trous des cartons. Cette modification, que M. Berthet nomme armurière, a l’avantage de pouvoir s’appliquer, à très-peu de frais, aux métiers existants ; aussi s’est-elle rapidement propagée à Lyon : plus de cent métiers l’ont adoptée dans la première année de l’invention, quoique cette année fut celle de 1848.
- La chambre de commerce de Lyon, si compétente dans ces questions, a accordé un encouragement pécuniaire à M. Berthet pour lui témoigner sa satisfaction.
- Votre comité des arts mécaniques vous propose de remercier M. Berthet de son intéressante communication, d’insérer le présent rapport dans le Bulletin avec les dessins de la mécanique armurière.
- Signé Alcan, rapporteur.
- Approuvé en séance, le 13 février 1850.
- Explication des figures de la planche 1134.
- Fig. 1. La mécanique dite armurière, vue de face,
- Fig. 2. La même vue de côté.
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- ARTS CHIMIQUES.
- Fig. 3. La grille vue de face et détachée.
- Les mêmes lettres indiquent les mêmes objets dans toutes les figures. a a, bâti de la machine, b, planche d’aiguilles mobile glissant sur deux tringles c c. d, grille contenant le talon des aiguilles, également mobile et glissant sur deux tringles e e. f f, tringles servant à imprimer le mouvement nécessaire aux deux pièces précédentes, qui sont tenues élevées par de forts élastiques g g. h, battant, i, cylindre, k, aiguilles. /, crochets à deux branches : la première sert à faire enlever le crochet par la griffe m; la seconde, s’appuyant contre la grille des talons des aiguilles, fait ressort et repousse le crochet contre la griffe, n, bascule au moyen de laquelle on fait fonctionner la planche d’aiguilles. (D.)
- ARTS CHIMIQUES. — sulfate de magnésie.
- Rapport fait par M. Chevallier, au nom du comité des arts chimiques, sur les sulfates de soude et cle magnésie de M. Malapert, pharmacien à Poitiers.
- Messieurs, le comité des arts chimiques a été chargé d’examiner des sulfates de magnésie et de soude qui ont été adressés à la Société d’encouragement par M. Malapert, pharmacien à Poitiers.
- Le sulfate de magnésie a été obtenu avec de la dolomie provenant d’une carrière considérable découverte par ce pharmacien au hameau de la Châtre, commune de Genouillé, près Civray, département de la Vienne. Cette dolomie est employée à la fabrication des eaux gazeuses artificielles.
- M. Malapert fait connaître 1° qu’il est parvenu à obtenir ce sel supérieur au sulfate de magnésie du commerce, en aiguilles bien détachées, d’un aspect satiné, sans mélange de prismes courts ; T qu’il peut produire, avec ce sulfate de magnésie, des empreintes de médailles avec autant de fidélité qu’on pourrait le faire au moyen d’une matière plastique, quoique la cristallisation du sel s’opère au sein d’un liquide ; 3° que l’expérience lui ayant appris que le sulfate de soude pulvérisé, conservé à la cave , se réunit en petits grains cristallins qui se dissolvent avec quelque difficulté dans l’acide sulfurique étendu d’eau quand on veut préparer des mélanges frigorifiques, il a, d’après cette observation, cherché à produire ce sel sous une forme particulière (la forme lamelleuse ) qui dispense le manipulateur de la pulvérisation. Ce sel peut, sous cette forme, se conserver indéfiniment lorsqu’on le place à la cave ; alors il est propre à remplir parfaitement l’objet auquel il est destiné.
- M. Malapert pense que le sulfate de magnésie qu’il prépare peut faire con-
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- SULFATE DE MAGNÉSIE.
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- currence à celui qui nous est expédié d’Angleterre, et que le sulfate de soude lamelleux sera utile dans beaucoup de localités en raison de la promptitude avec laquelle il permet d obtenir de la glace, qui souvent est ordonnée aux malades.
- L’envoi fait par M. Malapert à la Société présente de l’intérêt. En effet, on sait que le sulfate de magnésie était autrefois fabriqué exclusivement en Angleterre, et qu’il nous venait de ce pays. Si on consulte les documents relatifs à la fabrication de ce sel, on voit qu’en Angleterre on l’obtenait 1° par l’évaporation des eaux minérales d’Epsom ; 2° par la concentration des eaux mères des marais salants de Lymington ; mais le sulfate obtenu par ce procédé contenait des chlorures, et il attirait l’humidité ; 3° par le traitement de la pierre appelée magnesian-lime-stone, qui est un carbonate de chaux et de magnésie.
- Le sulfate de magnésie qui est livré au commerce nous vient encore, en partie, d’Angleterre, sous toute forme d’emballage, mais principalement en barriques du poids de 200 kilogrammes.
- Si l’on consulte le tableau des douanes, on voit que ce sel nous arrive aussi de la Belgique, de l’Espagne, delà Sardaigne, de la Toscane, de l’Allemagne; que, de 1827 à 1836 inclus, les étrangers ont importé en France :
- En 1827 8,201 kilog. Report. En 1832 38,483 kilog. 7,334
- En 1828 8,141 En 1833 7,850
- En 1829 6,317 En 1834 5,578
- En 1830 11,082 En 1835 4,085
- En 1831 4,742 En 1836 2,534
- A reporter 38,483 kilog.
- Total des dix années, 65,864 kilog.
- 65,864 kilogrammes de sulfate de magnésie de la valeur de 39,518 francs. Ces 65,864 kilog. de sulfate de magnésie nous sont arrivés :
- 136 kilog. par la Toscane,
- 144 par l’Espagne,
- 2,270 par la Sardaigne (1),
- 2,502 par l’Allemagne,
- 4,140 par la Belgique,
- 57,672 par l’Angleterre.
- (t) L’importation du sulfate de magnésie, par la Sardaigne, a été en progressant de 1827 à 1836 ;
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- ARTS CHIMIQUES.
- La fabrication du sulfate de magnésie, exploitée par l’Angleterre, fut ensuite essayée en Sardaigne à l’époque où Gênes avait été incorporée à l’empire français. — En effet, on remarquait, à l’exposition de 1806, du sulfate de magnésie qui mérita à M. Albert Ansaldo, qui l’avait exposé, une mention honorable.
- On.trouve, dans les ouvrages publiés à cette époque, qu’une fabrique de sulfate de magnésie fut fondée aux environs de Gênes, à Sestri-du-Ponent, par M. Ansaldo, maire de Sestri.
- Cette fabrique fournissait du sulfate de magnésie supérieurà celui qui était tiré d’Angleterre. Les matériaux desquels ce sulfate était extrait provenaient de la montagne de Notre-Dame-de-la-Garde en Polcevera, qui, dit-on, est très-riche en magnésie sulfatée.
- Nous ne savons pas si, depuis que Gênes a cessé d’appartenir à la France, 'a fabrique de sulfate de magnésie, qui était établie à Sestri, a continué de fonctionner. Il est probable que les 2,270 kilog. de ce sel, qui ont été importés en France de 1827 à 1836, provenaient de cette localité, qui déjà, en 1806, fournissait du sulfate de magnésie à l’étranger, et notamment à Naples.
- La fabrication du sulfate de magnésie est maintenant naturalisée en France (1). En effet, à l’exposition de 1839, MM. Simonin et Toquaine, de Remiremont (Vosges), ont présenté du sulfate de magnésie préparé avec la dolomie et la serpentine. Ces industriels firent connaître qu’en 1838 ils avaient fabriqué 25,000 kilog. de ce sel livré pur à 1 fr. 60 cent. Le nom de ces fabricants fut honorablement mentionné par le jury.
- A l’exposition de 184A, M. Simonin, de Nancy, exposa de nouveau du sul-
- c’est ce que démontrent les chiffres suivants :
- Années Années
- 1827 8 kilogrammes. 1832 125 kilogramme!
- 1828 225 1833 381
- 1829 97 1834 311
- 1830 140 1835 353
- 1831 208 1836 422
- (t) Il est probable que la fabrication du sulfate de magnésie s’est vulgarisée en France dans quelques fabriques ; car, si nous recevons de ce produit de divers pays, nous exportons aussi à l’étranger non-seulement du sulfate, mais encore du carbonate. En effet, on trouve, dans le Tableau décennal du commerce de la France, de 1827 à 1836, que nous avons expédié 67,940 kilogrammes de sulfate de magnésie de fabrication française. Ce sel était destiné pour l’Angleterre, le Portugal, l’Espagne, la Sardaigne , les Deux-Siciles, la Suisse, la Toscane, la Grèce, la Turquie, l’Algérie et les États barba-resques; Haïti, la Guadeloupe, la Martinique, etc. Ces 67,940 kilogr. ont une valeur de 57,987 francs. Pendant le même laps de temps, on a aussi expédié à l’étranger 3,927 kilog. de carbonate de magnésie d’une valeur de 21,050 francs. Ce carbonate était à la destination de l’Espagne, des Deux-Siciles, de la Suisse, de l’ile Maurice, du Mexique, de la Guadeloupe et du Sénégal.
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- SULFATE DE MAGNESIE. 113
- fate de magnésie ; il fit connaître qu’il occupait six ouvriers à cette fabrication, et qu’il en livrait au commerce 30,000 kilogrammes par an. Le jury confirma la mention honorable qui lui avait été accordée en 1839.
- Depuis cette époque , la fabrication du sulfate de magnésie s’est multipliée en France. En effet, M. Simonin fabrique à Nancy ; M. Malapert, à Poitiers ; MM. Mallet et Lepeltier, au Mans. Ces derniers préparent non-seulement le sulfate, mais le carbonate de magnésie et la magnésie calcinée (1).
- Le comité des arts chimiques a examiné 1° le sulfate de magnésie obtenu par M. Malapert lors de la préparation des eaux gazeuses : il a reconnu que ce sel était bien cristallisé , qu’il ne contenait ni sulfate de chaux ni chlorures , que ce sel, enfin , était du sulfate de magnésie pur et exempt de substances étrangères ;
- T Que les empreintes produites avec ce sel, empreintes qui sont d’une netteté remarquable, présentent de l’intérêt, et pourront, plus tard, recevoir des applications particulières ;
- 3° Que le sulfate de soude préparé par M. Malapert est d’une très-grande pureté, et qu’il se dissout parfaitement dans l’acide sulfurique étendu.
- Nous allons maintenant vous faire connaître les procédés suivis par M. Malapert pour obtenir ces divers produits.
- Préparation du sulfate de magnésie avec la dolomie de la Châtre.
- On délaye 8,000 parties de dolomie en poudre fine dans environ 5,000 parties d’eau ; on y ajoute par portions 7,500 parties d’acide sulfurique du commerce (il y a excès de dolomie). Le produit de l’opération est versé dans un vase à déplacement, consistant en un tonneau dont la partie inférieure, qui est fermée, est un peu conique; à 10 centimètres du fond, est une autre foncière criblée de trous qu’on couvre d’un morceau de molleton de laine à travers lequel la dissolution de sulfate de magnésie filtre. Cette dissolution s’écoule ensuite par une douille placée immédiatement au-dessus de la foncière inférieure et est reçue dans un seau en bois. Lorsque la masse est égouttée, on verse, par-dessus, de l’eau qui chasse, par déplacement, le sulfate de magnésie qui était retenu par les matières solides. Quand on a une provision de dissolution de sulfate de magnésie, on y ajoute une très-petite quantité de lait de chaux pour précipiter le fer provenant de la dolomie et le
- (l) La quantité de magnésie carbonatée, importée d’Angleterre en France, s’est élevée, de 1827 à 1836 inclus, à 37,951 kilogrammes de la valeur de 107,865 francs. Ce carbonate est tiré d’Angleterre, de Belgique et d’autres pays. Sur les 37,951 kilogrammes 33,878 sont fournis par l’Angleterre, 1,520 par la Belgique ; les 2,557 kilogrammes qui complètent le total sont fournis par les autres pays. Quarante-neuvième année. Mars 1850. 8
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- cuivre qui a été fourni par l’agitateur de l’appareil à eaux gazeuses. On fait évaporer jusqua 30° du pèse-sel, on y ajoute du noir animal lavé ; l’évaporation est continuée jusqu a ce que la liqueur marque 31° au pèse-sel ; on la filtre alors au papier Lombard. Sa filtration s’opère rapidement ; car, avec une série de dix filtres, on peut passer, dans l’espace d’une heure, 80 litres de dissolution bouillante.
- La dissolution filtrée, abandonnée à elle-même, laisse déposer, lorsqu’elle est descendue à la température de -f 50°—x 60°, une petite quantité de sulfate de chaux. Pour priver le sulfate de magnésie de ce sel, il faut filtrer de nouveau la dissolution sans en élever la température au delà de -f 60° ; on la fait concentrer ensuite jusqu’à ce qu’elle marque 34° bouillante au pèse-sel. On la verse encore bouillante dans des tinettes de grès, qu’on recouvre immédiatement (après en avoir bien essuyé les bords) avec une feuille double de papier à filtrer. On attache ce papier avec une corde autour de l’ouverture des tinettes. Les tinettes doivent être arrangées de manière que le fond refroidisse aussi lentement que la partie supérieure. On obtient ce résultat en les posant sur des toiles placées dans des fourneaux, dans des terrines ou dans des baquets, de manière que les tinettes soient entourées de toile jusqu’au quart de leur hauteur. Cependant, lorsqu’on opère en été, on peut se borner à placer les tinettes sur des toiles d’emballage étendues par terre. Ainsi disposée, la dissolution est abandonnée jusqu’à ce qu’elle soit refroidie à -h 10° x 20°.
- Si toutes les précautions que l’on vient d’indiquer ont été bien prises, la dissolution ne cristallise pas avant d’être refroidie.
- Après le refroidissement, on fait cristalliser celte masse en aiguilles plus ou moins fines dans l’espace de quelques minutes.
- 1° En enlevant le papier qui recouvre les tinettes, et plongeant dans la masse liquide une baguette ou un fil de métal, ou en y laissant tomber un cristal de sulfate de magnésie qui la traverse, on obtient des aiguilles de 3 à 5 millimètres.
- 2° Si, au lieu de se borner à plonger un corps étranger dans la dissolution, on agite celle-ci légèrement avec une baguette jusqu’à ce qu’on aperçoive des petits cristaux disséminés dans la masse , il se produit, par le repos, des aiguilles fines.
- 3° En soufflant seulement à la surface de la dissolution, on détermine dans cette partie un commencement de cristallisation ; ce phénomène se continue successivement jusqu’au fond du vase. Dans ce cas, les aiguilles qui se forment à la surface sont plus fines que celles qui prennent naissance plus lentement dans le fond.
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- '4° Si Ton frappe la tinette avec la main vers sa partie inférieure, de manière a produire une vibration dans toute la masse en même temps, on obtient des aiguilles moyennes à peu près de même grosseur dans toutes les parties de la dissolution.
- 5° En versant la dissolution dans un cristallisoir doublé de zinc ou dans des terrines de grès, on obtient des aiguilles plus ou moins fines, suivant qu’on a agité ou non la dissolution avant de la verser. Dans tous les cas, on obtient des aiguilles satinées.
- Il arrive quelquefois que la dissolution cristallise d’elle-même, dès qu’elle est refroidie ; une secousse légère, la vibration produite par le passage d’une voiture, etc., déterminent cette cristallisation. Dans ce cas, les aiguilles sont plus belles et moins satinées que lorsqu’on en a volontairement déterminé la formation.
- Pour donner le temps à la masse cristalline de prendre une consistance qui permette de la séparer de l’eau mère, on attend vingt à trente minutes pour décanter le liquide. Le sel étant égoutté, on le retire des tinettes, on l’étend sur des toiles, et, lorsqu’il est presque sec, on le passe à travers un crible de fil de fer pour diviser les aiguilles ; on laisse la dessiccation s’achever, et l’on conserve le produit.
- On peut renfermer la dissolution de sulfate de magnésie bouillante dans des terrines de grès, dans des capsules de porcelaine ou dans des flacons préalablement chauffés. Elle refroidit dans ces différents vases sans cristalliser, pourvu qu’on ait soin de les recouvrir de papier à filtrer, immédiatement après l’introduction, et, comme il n’est pas possible d’attacher le papier avec une corde autour de l’ouverture de ces vases, il suffit de le rouler en dehors du bord de manière à le faire bien tendre et bien serrer. On doit toujours préférer les vases dont l’ouvèrture est étroite (les tinettes de grès), et l’on réussit aussi facilement en opérant sur une petite échelle qu’en opérant sur une masse considérable ; de sorte que les pharmaciens pourront, en suivant ce procédé, faire cristalliser du sulfate de commerce comme ils le désireront pour l’usage de leurs pharmacies. Nous avons remarqué que l’on obtient des résultats plus certains en se servant des plus grandes tinettes ( de 40 à 50 litres).
- Nous avons dit qu’une dissolution de sulfate de magnésie peut être conservée sans cristalliser jusqu’à ce qu’elle soit refroidie à + 10° — x 20°. On peut quelquefois la conserver, pendant quelques heures et même pendant plusieurs jours, dans un lieu tranquille ; elle finit par cristalliser spontanément; mais, dans ce cas, les cristaux qui se forment sont opaques et paraissent appartenir au prisme rhomboïdal. Ces cristaux sont plus ou moins beaux, plus
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- ou moins consistants, plus ou moins détachés ou confus, suivant la densité de la dissolution et le volume de la masse sur laquelle on opère. M. Malapert a obtenu, dans une tinette, des cristaux qui avaient 1 décimètre de long et 6 à 7 millimètres de diamètre.
- Si la dissolution marque 3â à 35° bouillante, elle refroidit complètement sans donner de cristaux ; si elle est concentrée à 36 ou 37°, elle cristallise avant d’être froide, et les'cris taux, toujours opaques, sont plus confus.
- Si l’on renferme une dissolution bouillante marquant 35° dans des flacons à larges goulots, à bords bien dressés et usés avec de l’émeri ou du sable fin, et qu’on couvre ces flacons avec des morceaux de verre à glace préalablement chauffés, la dissolution refroidit sans cristalliser ; mais, si on la laisse assez longtemps pour qu’elle cristallise spontanément, il arrive souvent que les cristaux sont des prismes aplatis demi-transparents quand iis sont égouttés. Cette sorte de cristallisation s’obtient aussi dans des terrines dont le bord est usé et qu’on ferme avec du verre à glace ; on n’a pu obtenir cette forme dans des vases fermés avec du papier.
- Médaillons en sulfate de magnésie.
- On fait des moules, suivant les procédés connus, avec de la cire blanche, de l’acide stéarique, de la cire d’Espagne ou du soufre ( ces derniers sont préférables, quoiqu’ils soient plus fragiles). On entoure chaque moule d’une bande de papier lisse et fort, assez large pour former un rebord plus ou moins élevé, suivant l’épaisseur qu’on veut donner au médaillon. Ces moules sont ensuite enduits légèrement d’huile d’amandes douces ; on verse dans ces moules une dissolution froide de sulfate de magnésie qui marque 35° bouillante, et, suivant la manière dont on opère, on obtient une cristallisation en aiguilles plus ou moins belles.
- A. En versant la dissolution avec précaution, sans l’agiter, la cristallisation s’opère dans deux ou trois minutes ; elle est en belles aiguilles, et la face du portrait n’est pas bien lisse.
- B. En fermant le goulot du flacon avec la main et agitant la dissolution doucement jusqu’à ce qu’on aperçoive des aiguilles nager dans la masse, versant ensuite promptement la dissolution dans le moule, on obtient instantanément une cristallisation en petites aiguilles très-fines, et la face du médaillon est très-lisse.
- C. En versant dans le moule d’abord une couche de dissolution agitée, puis une couche de dissolution non agitée, on obtient une face très-lisse et une cristallisation en belles aiguilles souvent groupées en étoiles. Cette cristallisation donne au revers du médaillon un aspect très-agréable.
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- Après avoir coulé la dissolution dans le moule, on l’abandonne pendan quelque temps (dix minutes, une heure, deux heures) ; on coupe, avec des ci seaux, le bord du cercle de papier qui dépasse la masse cristalline; on renverse le médaillon, sans l’ôter du moule, sur une feuille de papier à filtre, étendu sur de la dolomie en poudre ( on pourrait employer une autre poudre absorbante ). On le laisse égoutter pendant trois, quatre et huit jours, selon l’épaisseur de la masse ; au bout de ce temps, on remplace la dolomie par douze ou quinze morceaux de papier à filtre, que l’on renouvelle au fur et à mesure qu’ils s’humectent. On continue cette opération jusqu’à ce que le médaillon ne mouille plus le papier ( condition essentielle pour la réussite ) ; alors on retire le médaillon du moule avec précaution; on le laisse bien sécher. Il convient de l’exposer, pendant une heure au moins, aux rayons solaires, pour que la dessiccation soit complète; autrement il pourrait jaunir au bout de quelque temps.
- Pour conserver le médaillon à l’abri de la poussière et des mouches , on l’entoure d’un cercle de carton enveloppé de papier de soie ( papier-joseph). Ce cercle est entouré ensuite d’un autre cercle en fer-blanc, dentelé sur les bords. On ajuste, à chaque côté du médaillon, un rond de verre qui s’appuie sur les bords du carton et sur lequel on rabat les dents du fer-blanc pour le fixer.
- Cristallisation du sulfate de magnésie sur des baguettes de bois ou de verre.
- La dissolution de sulfate de magnésie est versée bouillante dans des vases en verre cylindrique plus ou moins allongés et d’un diamètre proportionné à la grosseur de la baguette sur laquelle on veut obtenir la cristallisation. On peut employer des flacons à sulfate de quinine ou des vases qui servent à la conservation des serpents dans l’alcool, mais toujours à bords renversés pour pouvoir rouler autour le papier dont on les recouvre.
- La dissolution étant refroidie à + 15°, à + 18° au moins, on y plonge la baguette par une extrémité qui se termine en cône allongé en lui faisant traverser le papier de manière à ne pas introduire d’air dans le flacon et en prenant la précaution de ne pas agiter la dissolution. Lorsque la baguette est arrivée à quelques centimètres du fond du vase, on la maintient bien fixe jusqu’à ce que la cristallisation paraisse assez considérable ; alors on déchire le papier qui recouvre le vase et qui est traversé par la baguette, on relire avec précaution la baguette de l’eau mère, et on fait égoutter le sel en fixant l’extrémité unie de la baguette dans le goulot d’un flacon ou d’une bouteille. Pour que le sel s’égoutte plus promptement et plus complètement, on entoure
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- la partie nue de la baguette de papier à filtre qu’on a le soin de ne pas trop serrer et qu’on fait toucher à la base de la cristallisation.
- 11 ne faut que quatre ou cinq minutes pour obtenir une cristallisation en belles aiguilles atteignant quelquefois la longueur de 1 centimètre. On peut suivre de l’œil cette cristallisation.
- Préparation du sulfate de soude pour les mélanges frigorifiques.
- Depuis que M. Malapert a contribué au perfectionnement du procédé de M. Decourdémanché, pour opérer la congélation artificielle de l’eau (1), il a eu très-souvent l’occasion de faire cette opération, et il a reconnu que l’on pouvait encore apporter quelques perfectionnements dans les appareils et dans la préparation du sulfate de soude destiné à faire les mélanges frigorifiques.
- Le sulfate de soude pulvérisé, que l’on conserve à la cave tout prêt pour le besoin, finit par se réunir en petits grains cristallins qui se dissolvent moins promptement que le même sel récemment pulvérisé, ce qui nécessite de le soumettre à une nouvelle pulvérisation. Désirant trouver un moyen d’obvier à cet inconvénient, M. Malapert avait pensé qu’il serait possible d’obtenir le sulfate de soude en cristaux assez petits pour qu’on ne fût pas obligé d’avoir recours a la pulvérisation. Quelle devait être la forme de ces cristaux? Les obtiendrait-on en aiguilles très-fines comme le sulfate de magnésie en suivant un procédé analogue à celui que l’on emploie pour obtenir ce dernier sel? Au lieu d’aiguilles que l’on espérait obtenir, on obtient des lames très-minces en opérant comme il suit :
- Sulfate de soude en cristaux lamelleux nacrés.
- On sature par le carbonate de soude l’acide sulfurique des mélanges qui ont servi à opérer la congélation artificielle de l’eau. La dissolution est filtrée, concentrée de manière que, à la température de + 70° à 80° centigrades, elle marque 29°, 30° au plus au pèse-sel. On verse la dissolution dans les tinettes de grès placées dans un lieu tranquille, où la température est à -f 5° à + 15°. On place sur les tinettes des couvertures de grès qu’on lute avec des bandes de papier à écrire enduites de colle d’amidon. Quand on n’a pas de couvertures de grès, on couvre les tinettes avec des feuilles doubles de papier à écrire que l’on colle exactement sur les bords des tinettes et qu’on attache ensuite avec une corde pour que la vapeur de la dissolution ne les soulève pas. On abandonne les vases au refroidissement, sans les déranger de leur place.
- (1) Journal de pharmacie, t. XXII, p» 221,
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- Lorsque la température des tinettes est descendue à la température de l’atmosphère, on les découvre et on y plonge immédiatement dans le milieu de la dissolution une petite tige de bois ou un fil de fer, ou bien on y laisse tomber un corps pesant tel qu’un petit caillou ou un cristal de sulfate de soude. Bien souvent on se borne à découvrir le vase; à l’instant même la cristallisation commence, elle marche avec une rapidité étonnante en donnant lieu à une émission abondante de calorique. Quinze minutes après que la cristallisation a été opérée, on verse le contenu des tinettes sur une chausse de toile forte et très-claire. L’eau mère s’égoutte encore chaude ; on remue de temps en temps avec la main la masse contenue dans la chausse pour faciliter l’écoulement de l’eau mère.
- Pendant le refroidissement de l'eau mère, il s’y forme des cristaux aiguillés qui ont quelque ressemblance avec le sulfate de magnésie du commerce.
- Lorsque les cristaux lamelleux sont égouttés, on les étend sur des toiles, on les remue souvent pour en hâter la dessiccation et les empêcher de s’ef-fleurir.
- Lorsque le sel est sec, on le renferme dans des tinettes de grès que l’on recouvre exactement pour empêcher l’efflorescence.
- Le sulfate de soude obtenu par ce procédé est en lames très-minces qui se divisent et se brisent facilement tant qu’elles sont humides; elles prennent, en se desséchant, l’aspect nacré de l’acide borique.
- Le sulfate de soude offre, sous cette forme, des avantages qu’on ne trouve pas dans le même sel pulvérisé pour faire des mélanges frigorifiques.
- 1° Il ne contient pas d’eau étrangère à la cristallisation, tandis qu’il s’en trouve quelquefois d’interposée entre les cristaux de sulfate de soude du commerce, lorsqu’ils sont réunis en masse.
- T Pendant son séjour dans les tinettes où on le conserve , il ne se réunit pas en masse comme celui qui a été pulvérisé ; de sorte qu’on peut en faire une bonne provision l’hiver pour l’été.
- 3° Il se dissout dans l’acide sulfurique étendu aussi facilement que s’il était pulvérisé. %
- Tels sont les procédés suivis par M. Malapert pour obtenir les produits qu’il a adressés à la Société, produits qui sont purs et de la plus grande beauté, ainsi qu’on peut le voir.
- D’après tout ce qui vient d’être dit, le comité est d’avis que M. Malapert , 1° par la fabrication , en France, du sulfate de magnésie pouvant remplacer celui qui est importé de l’étranger, 2° d’un sulfate de soude présentant des avantages pour la prompte préparation de la glace, 3° par son procédé de moulage à l’aide du sulfate de magnésie, 4° par la communication de ses
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- procédés, a rendu service aux arts ; il vous propose, en conséquence, d’adresser une lettre de remerciments à M. Malapert pour ses intéressantes communications , et de renvoyer le présent rapport à la commission du Bulletin.
- Signé Chevallier, rapporteur.
- Apl trouvé en séance, le \ 9 décembre 1849.
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- Rapport fait par M. Chevallier, au nom du comité des arts chimiques, sur les dessins coloriés d’anatomie de madame Mantois, rue du Pot-de-Fer-Saint-Sulpice, 4 (1).
- Vous avez renvoyé à l’examen du comité des arts chimiques une planche représentant le nerf grand sympathique, planche qui fait partie du grand ouvrage entrepris par MM. Bourgery et Jacob, ouvrage commencé en 1829 , et que le malheureux Bourgery, qui y avait consacré son temps et sa fortune, n’a pu terminer, le choléra étant venu l’enlever à la science et à ses amis.
- Cette planche, dessinée par Jacob, sur les préparations faites par Ludovic Hirschfeld, a été lithographiée par Aumont, puis coloriée par madame Mantois , qui vous l’a soumise comme le résultat de ce qu’on peut obtenir maintenant pour la fidèle représentation des planches anatomiques.
- ^ otre comité, avant de vous présenter ses observations, a dû se renseigner sur ce qui avait été fait jusqu’ici, et il vient vous rendre compte du résultat de ses recherches.
- Le premier ouvrage de pathologie, Y Étude des causes des maladies, dans lequel le coloriage fut employé, est un ouvrage publié en 1806, par le baron Àlibert; vinrent ensuite les ouvrages de Blandin, de Breschet, de Bossu, de Bourgery et Jacob, de J. Cloquet, de Cruveilhier, de Moreau, de Bicord, de Bivalier, de Sédillot, de Sichel, etc., etc.
- Le coloriage des sujets anatomiques présente de très-grandes difficultés. En effet, la coloriste qui doit donner au dessin les couleurs des divers organes de l’homme est dans un*très-grand embarras, par suite de l’impossibilité ou elle se trouve d’étudier, de copier la nature comme elle le fait pour les fleurs et pour les objets d’histoire naturelle ; de plus, ne préparant pas elle-même les
- fi) Madame Mantois est élève de mademoiselle Bazin, coloriste très-habile, et dont les bons conseils ont profité à madame Mantois. Mademoiselle Bazin posait en principe que les coloristes qui voulaient se distinguer ne devaient pas suivre les routines des ateliers; qu’elles devaient ne faire usage que des couleurs les plus pures et rejeter celles qui s’altéraient au contact de l’air. Mademoiselle Bazin se plaignait, surtout, de l’impossibilité où l’on était de se procurer des Mânes sur la fixité desquels on pût compter.
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- couleurs, elle est forcée d’employer celles qui lui sont livrées par le commerce, sans connaître leur fixité et l’action de la lumière sur ces couleurs.
- Madame Mantois a cherché à vaincre ces difficultés ; elle a consacré une partie de son temps à étudier les ouvrages qui traitent de son art, à suivre les cours faits par M. Chevreul, à étudier les couleurs, leur fixité, les changements quelles éprouvent par le contact de l’air, de la lumière ; elle acquit ainsi, par l’étude et l’observation, des connaissances profondes qu’elle appliqua et qu’elle propagea chez les ouvrières d’un atelier qu’elle avait élevé et dans lequel on trouve des femmes qu’elle emploie depuis vingt-deux ans.
- Les soins et l’intelligence apportés par madame Mantois dans la coloration des divers ouvrages qui lui furent successivement apportés lui attirèrent une nombreuse clientèle ; de telle sorte que le coloriage d’ouvrages très-importants lui fut confié. Dans ce nombre, on doit compter Y Histoire naturelle, par Cuvier; les Maladies de la peau, par Alibert; le Traité d’anatomie humaine, par Bourgery et Jacob; Y Anatomie des régions, par Blandin, etc., etc. (1).
- Les nombreuses recherches faites par madame Mantois lui avaient déjà réussi; mais cette réussite lui fit connaître qu’il y avait encore beaucoup à étudier, beaucoup à appliquer. Son ambition était d’abord de s’occuper d’un grand ouvrage dans lequel elle pût mettre à exécution toutes les améliorations qu’elle projetait. C’est à cette époque que MM. Bourgery et Jacob conçurent l’idée de publier leur grand ouvrage ; le coloriage de cet ouvrage lui fut confié. Alors madame Mantois, surmontant le dégoût qu’inspire, en général, à la femme la vue des débris de nos organes, alla étudier sur la nature les objets dont elle devait reproduire les couleurs. C’est en étudiant ainsi qu’elle est parvenue à donner à la reproduction des organes ce cachet de vérité qui caractérise les planches coloriées du grand ouvrage d’anatomie dont vous avez eu un spécimen sous les yeux, en même temps que celui d’ouvrages publiés antérieurement.
- Nous avons dit que madame Mantois s’était occupée de l’étude des cou leurs, du mélange de ces couleurs entre elles, de leur harmonie, des couleurs qui se mangent, qui se détruisent les unes par les autres, de celles qui se sulfurent , qui noircissent au contact de l’air. Toutes ces études permirent à madame Mantois de faire d’utiles applications au coloriage des ouvrages qui lui
- (i) Outre ces ouvrages, madame Mantois fut chargée du coloriage des ouvrages dont les noms suivent : Modes et costumes des reines; Anatomie de J. Cloquel; ouvrage sur les vaisseaux de Bres-chet; Pathologie de Cruveilhier; Anatomie des régions de Blandin; Iconographie des maladies syphilitiques de Bicord; Cours d’accouchement de Moreau ; Anatomie descriptive de Bonamy ; Pitraux de la chapelle du duc d'Orléans d’Ingres; Physiologie de l’espèce; Traité d’anatomie Ce Bossu; Pathologie de Bivalier; Pathologie des poumons de Rivalier, etc., etc.
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- furent adressés. Les couleurs blanches furent le sujet d’une étude approfondie, car on sait que ces couleurs sont sujettes, soit qu’elles soient appliquées pures, soit qu’elles soient mélangées à d’autres couleurs, à changer peu à peu de teinte au contact de l’air et des vapeurs , de brunir et même de noircir ; de là résultent des teintes diverses qui nuisent à la représentation du sujet qu’on a voulu reproduire.
- Les changements qu’éprouvent les blancs ont été, comme nous avons déjà eu occasion de le dire, le sujet d’un travail de Guyton de Morveau, lu à l’Académie de Dijon, travail qui avait pour objet les couleurs, et particulièrement le blanc. Voici ce que disait ce savant sur ce sujet important :
- « Le blanc est, de toutes les couleurs, la plus importante ; ce serait peu de « dire qu’elle sait adoucir les nuances de toutes les autres, qu’elle leur com-« munique aussi les altérations qu’elle reçoit; le blanc est, sur la palette des « peintres, comme la matière de la lumière qu’il distribue avec intelligence « pour rapprocher les objets, pour leur donner du relief, et qui fait la magie « de ses tableaux. À mesure que cette lumière s’affaiblit ou s’éteint, les ap-« parences changent, le prestige cesse, et la toile ne présente enfin que des « plans chargés de couleurs ternes et sans expression. »
- Ce que Guyton de Morveau décrit si bien pour la peinture s’observe dans le coloriage des planches d’anatomie, harmoniées avec des blancs susceptibles de changer de teinte au contact de l’air et des vapeurs; ces planches, au bout d’un certain laps de temps, perdent de leur harmonie , et la représentation des organes perd de sa vérité première.
- Guyton de Morveau, comme on le sait, fit diverses recherches sur les blancs inaltérables, qu’on pourrait substituer au blanc de plomb. Il tenta des essais avec les oxydes métalliques terreux de couleur blanche, la silice, Y alumine, la magnésie, la baryte; mais les résultats qu’il obtint ne furent pas avantageux. Ces terres s’unissant mal à l’huile et aux mucilages, leur couleur blanche s éteint quand on la mêlait à ces préparations. Il s’occupa ensuite d’examiner le parti qu’on pourrait tirer des poudres obtenues du jaspe blanc, du feldspath, du schorl blanc, de la marne, du biscuit de porcelaine, de la porcelaine elle-même; les résultats furent les mêmes. Il conçut même l’idée de faire artificiellement un lapis-lazuli de couleur blanche ; mais il renonça à l’exécution de cette idée, par suite de la réflexion qu’il fit que le jaspe blanc, réduit en poudre, n’avait pas réussi dans l’emploi qu’il en avait fait.
- Guyton s’occupa ensuite de l’application de la sèlènite, du spath pesant, du borate de chaux, du tartrate de chaux, du saccharate de chaux ; il reconnut que, sauf le tartrate de chaux, qui pourrait être employé dans quelques peintures à la détrempe, les sels indiqués plus haut peuvent tout au plus donner une
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- base à quelques couleurs, mais non constituer eux-mêmes une couleur utile à la peinture*
- Il fit des essais sur le sulfate de plomb tiré d’Allemagne, et il reconnut que ce sel noircissait par l’hydrogène sulfuré,
- Guyton, après tous ces essais et d’autres encore tentés sur les sels d'argent, de mercure, de bismuth, ne crut pas son travail complet ; il étudia l’emploi de X oxyde d’étain, de Y acide arsénieux, de Yoxyde de manganèse et du blanc de zinc.
- Il conclut de cët immense travail que l’on peut obtenir trois couleurs qui ne noircissent pas par les vapeurs hydrosulfurées ; ces couleurs sont le tartre calcaire, le blanc d’étain et le blanc de zinc. Il donne la préférence à ce dernier, et on doit se rappeler que, dans un rapport que j’ai lu à la Société, dans la séance du 31 janvier 1849, et publié page 15 du Bulletin de l’année 1849, j’ai fait connaître que Guyton avait proposé de le substituer à la céruse, indiquant que le sieur Courtois, attaché au laboratoire de l’Académie de Dijon, en préparait en grand, et qu’il pouvait livrer ce produit de première qualité au prix de 4 fr. 50 c. la livre.
- Madame Mantois, qui ne connaissait pas les travaux de Guyton de Morceau, travaux qui avaient été oubliés et qui n’ont été exhumés que depuis que M. Leclaire a fait connaître les nombreuses applications qu’il a faites de l’oxyde de zinc, s’était, de son côté, livrée, conduite par la même idée que celle qui avait guidé Guyton de Morceau, à faire de nombreuses recherches pour trouver un blanc qui pût être employé pour les planches d’anatomie, blanc qui, exposé aux vapeurs, ne devait pas changer de couleur. Son but était de faire usage de ce blanc dans le coloriage de l’ouvrage de Bourgery et Jacob, dont elle avait été chargée.
- Ne craignant pas de faire des sacrifices, madame Mantois fit venir de Londres un blanc dit blanc fixe; elle ne peut en indiquer la composition, mais ce blanc avait une teinte un peu jaunâtre, il ne couvrait pas, et son emploi était difficile, en ce sens qu’il arrivait difficilement au bout du pinceau, encore se réduisait-il en grumeaux.
- Après avoir fait usage de ce blanc, elle étudia l’emploi du carbonate de chaux; elle reconnut que ce blanc s’altérait peu d’abord, mais par la suite sa couleur changeait de ton, et, soit qu’il ne fût pas pur, il noircissait par l’acide hydrosulfurique.
- On présenta à madame Mantois un blanc dit à base de cuicre ; mais ce blanc, comme on le pense, noircissait par les vapeurs hydrosulfurées.
- M. Lecomte remit à madame Mantois un blanc de baryte (le carbonate), blanc qui, comme vous devez vous le rappeler, avait été proposé par MM. Brosson
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- frères, de Vichy, qui en avaient présenté de fort beaux échantillons à la Société. Madame Mantois fit des essais avec ce blanc ; elle reconnut qu’il était fixe, mais qu’il était difficile dans son emploi.
- Madame Mantois en était là de ses essais, quand elle apprit qu’on préparait un nouveau produit, le blanc de zinc ; elle s’en procura immédiatement; elle fit alors des essais multipliés avec ce blanc. Aujourd’hui elle continue d’en faire usage ; voici ce qu’elle a observé dans l’emploi qu’elle a été à même d’en faire, Ce blanc est fixe, il s’emploie avec facilité, il se superpose sur les couleurs qui peuvent se sulfurer, et il les maintient dans leur état normal.
- Le blanc, dans le plus grand nombre des cas, devant représenter des saillies pour passer du blanc au noir, il en résulte que souvent, au lieu d’obtenir des saillies, on obtient des anfractuosités, ce qui détruit l’effet du coloris. Le blanc de zinc ne présente pas ces inconvénients.
- Madame Mantois s’étant occupée de nombreuses recherches sur l’art qu’elle exerce, nous en avons profité pour avoir des renseignements Sur l’art du coloriste, son ancienneté} ses catégories, son importance, le nombre approximatif des personnes employées dans cette profession, son importance commerciale à l’intérieur et à l’extérieur.
- Madame Mantois nous a remis sur ces questions des détails que nous nous proposons de résumer, pour faire une note qui présentera, nous le pensons, de l’intérêt.
- De ce qui précède il résulte pour nous que madame Mantois, par les études et les applications qu’elle a fait connaître, a fait faire de grands progrès à l’industrie qu’elle exerce. Nous vous proposons, en conséquence,
- 1° De la remeroier de sa communication ;
- 2° De faire insérer le présent rapport dans le Bulletin de la Société.
- Signé Chevallier, rapporteur. Approuvé en séance, le \ 3 février \ 850.
- GLACES.
- Rapport fait par M. Levol, au nom du comité des arts chimiques, sur un procédé pour la conservation de l’étamage des glaces présenté par M. Fincken, miroitier, rue de r Échiquier, 6.
- Le conseil a chargé le comité des arts chimiques d’examiner deux objets sur lesquels M. Fincken a appelé son attention; l’un consiste en une traverse pour les châssis vitrés que l’inventeur appelle traverse préservatrice mobile, et qui est destinée à s’opposer à la chute de l’eau condensée sur les vitres dans l’intérieur des habitations.
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- GLACES. I-’>
- Pour cette première communication , le comité des arts chimiques, considérant qu’elle n’est pas de sa compétence, en propose le renvoi au comité des arts économiques.
- L’autre objet présenté par M. Fincken est une composition dont la recette ne nous a pas été communiquée et qu’il nomme mixture argyride. Cette composition, destinée à préserver les glaces des fâcheux effets de l’humidité, s’étend à froid, au pinceau, sur l’étamage ordinaire des glaces et sur leurs bords ; on en applique d’abord une première couche qu’on laisse sécher, puis une seconde, et enfin une troisième lorsque la seconde est sèche, ce qui exige en tout six jours : cet espace de temps suffit ordinairement pour que la mixture, dans laquelle entre, d’après M. Fincken, une huile grasse rendue siccative par certaines préparations de plomb, ait acquis assez de solidité pour permettre de placer la glace, sans aucun autre préservatif, dans le parquet qui lui est destiné.
- L’idée de préserver le tain des glaces des influences extérieures au moyen d’un enduit n’est pas nouvelle, elle remonte au moins à l’année 1817 ; vers cette époque, en effet, sur le rapport de M. Pajot-Descharmes, la Société d’encouragement décerna une médaille d’argent à M. Lefèvre, inventeur d’un enduit ou vernis conservateur du tain des glaces : il paraîtrait donc y avoir beaucoup d’analogie entre ce procédé et celui de M. Fincken; toutefois, en l’absence de renseignements suffisants sur le premier (1), nous avons cru ne pouvoir nous dispenser d’examiner le procédé de M. Fincken, procédé qu’il se propose, du reste, de perfectionner encore.
- On sait que, pour l’application du tain, les glaces subissent la compression d’une charge aussi forte que leur épaisseur peut le permettre, après quoi elles sont soumises au séchage, qui consiste à faire reposer, pendant un certain temps, dans une position presque verticale, l’un des bords de la glace sur du vieux tain, oii elle abandonne la majeure partie du mercure en excès ; cela fait, le tain présente une apparence homogène qui porterait à penser que les deux métaux , étain et mercure , qui le constituent ne sauraient se désunir spontanément. Il n’en est pourtant pas ainsi, et l’on remarque que, par une sorte de liquation, le mercure, ou plus vraisemblablement un amalgame plus riche en mercure que le tain lui-même, se sépare encore à la longue et vient se rassembler à la partie inférieure du parquet des glaces ; on a même observé que cet effet se manifeste par des stries dans un laps de temps assez limité , lorsqu’une glace se trouve renversée , c’est-à-dire placée dans une si-
- (0 Ce vernis ou encaustique s’obtient en ajoutant à un demi-litre de vernis blanc à l’esprit-de-vin un demi-verre d’essence. ( Voyez Description des brevets, t. X, p. 310. )
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- ARTS CHIMIQUES. — GLACES.
- tuation opposée à celle qu’elle occupait pendant le séchage. Suivant M. Fine-ken, l’emploi de sa mixture appliquée sur le tain d’une glace permettrait de la renverser sans aucun inconvénient, ce qui prouverait qu’en séchant cette mixture s’applique fortement contre le tain ; toutefois elle n’y contracte pas une adhérence telle que l’on ne puisse l’en séparer sans endommager le tain : cette circonstance nous paraît heureuse, car alors le préservatif pourra se déplacer sans entraîner le tain dans son mouvement.
- M. Fincken assure que le tain des glaces préservées par sa mixture et placées dans des lieux très-humides depuis environ deux années n’a éprouvé aucune détérioration là oh des glaces imparfaitement préservées à la manière ordinaire se trouvaient hors de service au bout de deux ou trois mois. Tout le monde sait, en effet, ce que deviennent les glaces placées dans des lieux humides ; elles se tachent rapidement dans les parties oii la vapeur aqueuse pénètre avec le plus de facilité, sans doute par suite de l’oxydation de l’étain sous l’influence d’une action galvanique favorisée par l’humidité.
- Pour nous assurer de l’efficacité du préservatif proposé par M. Fincken, nous avons immergé dans un bain d’eau distillée
- 1° Un fragment de glace étamée, le tain étant à nu;
- 2° Un fragment de glace dont le tain était recouvert d’un vernis à l’esprit-de-vin ;
- 3° Un fragment de glace dont le tain était recouvert d’une couche de peinture à l’huile ;
- 4° Un fragment de glace dont le tain était recouvert de la mixture de M. Fincken.
- Nous avons enfin soumis à l’action d’une atmosphère très-chargée de suif-hydrate d’ammoniaque un fragment de verre à vitres peint d’un côté au blanc de plomb broyé à l’huile , après avoir appliqué sur une moitié de la surface de cette peinture la préparation de M. Fincken.
- Au bout de trois mois, les fragments de glace qui avaient été plongés dans l’eau donnèrent lieu aux observations suivantes :
- Glace nue. — Taches très-nombreuses.
- Glace vernie. — Quelques piqûres en très-petit nombre et à peine sensibles.
- Glace peinte à Vhuile. — Un assez grand nombre de piqûres.
- Glace enduite de la mixture cle M. Fincken. — Comme la glace vernie au moment de la sortie de l’eau; mais la mixture s’était tellement hydratée, que son épaisseur axait augmenté notablement ; sa couleur naturellement brune était devenue beaucoup plus claire ( changement qui se faisait également remarquer sur la peinture à l’huile ) ; vers les parties correspondant aux taches ou piqûres, on remarquait de petites ampoules remplies d’eau suintant sous
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- OUVRAGES NOUVEAUX.
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- la pression de l’ongle. Après quelques jours de séchage à l’air, l’enduit avait repris son épaisseur normale, mais non sa couleur, et les piqûres nous ont paru alors plus sensibles qu’auparavant.
- Quant au blanc de plomb appliqué sur le verre, après quarante-huit heures d’expérience, il avait pris une teinte grise dans la partie non préservée et sous la mixture, il paraissait à peine altéré.
- D’après l’ensemble de ces résultats, le comité croit devoir proposer à la Société d’engager M. Fincken, tout en le remerciant de sa communication relative à la mixture argyride, à persister dans la résolution qu’il a manifestée de perfectionner cette mixture, de manière, surtout, à la rendre moins perméable à l’eau.
- Signé Levol , rapporteur.
- Approuvé en séance, le 19 décembre 1849.
- OUVRAGES NOUVEAUX.
- Rapport fait par M. Renoît, au nom du comité des arts mécaniques, sur un ouvrage intitulé, Nouvelle notice sur les nivellements, par M. Bourdaloue, conducteur des ponts et chaussées (1 ).
- Messieurs, votre comité des arts mécaniques m’a chargé de vous rendre compte des objets qui sont traités dans l’ouvrage intitulé , Nouvelle notice sur les nivellements, offert à la Société par M. Bourdaloue, conducteur des ponts et chaussées.
- Cet auteur, qui a exécuté un grand nombre de nivellements très-étendus, indique d’abord les modifications que sa pratique l’a conduit à faire à la construction du niveau-cercle d’Êgault, tant pour opérer avec promptitude que pour pouvoir lire les cotes de niveau jusqu’aux distances de 500 à 700 mètres.
- Il explique ensuite la manière de diviser, de graduer et de lire des mires en bois léger de 3 à 6 mètres de hauteur, qu’il a substituées aux mires ordinaires à voyant, dont il a rejeté l’usage.
- Puis viennent des modèles de carnet pour les profils en long et pour les profils en travers, et une table des rectifications à faire aux cotes lues sur la mire, pour corriger la différence du niveau apparent au niveau vrai et l’effet de la réfraction terrestre.
- (O 1 vol. in-8, avec 12 planche#, Paris, Carilian-Gœury, quai des Augustins, 4t.
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- OUVRAGES NOUVEAUX.
- Ces notions sont complétées par la reproduction des tables d’Oltmann* et de la notice sur les nivellements barométriques, dont elles sont accompagnées dans Y Annuaire du Bureau des longitudes.
- M. Bourdaloue a rassemblé et classé en seize tables, sous le nom de repères, les cotes de niveau, au-dessus de la mer, des points principaux embrassés par les grandes triangulations géodésiques exécutées en France et par les nivellements qui ont été faits pour l’étude et pour l’établissement des divers chemins de fer du Gard ; du chemin de fer de Nîmes à Montpellier et Cette ; des canaux de la concession de Beaucaire ; du canal de Bouc ; des deux premières feuilles de la carte géologique du département du Gard; des routes nationales et départementales de ce même département ; du chemin de fer d’Avignon à Marseille, avec embranchement sur Aix ; du chemin de fer de Marseille à Toulon; et de celui de Lyon à Avignon.
- Une dix-septième table présente les cotes, au-dessus de la mer, des étiages et des inondations du Rhône en divers points de son lit.
- L’ouvrage est terminé par des tables pour les ordonnées des courbes des chemins de fer et arcs de cercle de 5 à 6,000 mètres de rayon.
- Enfin douze planches lithographiées accompagnent le texte.
- Ces détails vous feront apprécier, sans doute, l’utilité de l’ouvrage dont je vous entretiens, ainsi que les facilités que son auteur y a ménagées aux personnes qui s’occupent de nivellements, pour les rapporter au niveau de la mer, en y rattachant, quand il se trouvera à portée, un des nombreux repères inscrits dans les tables. La connaissance du relief de la France pourra être ainsi étendue à de nouvelles localités, et c’est là une chose à encourager.
- En conséquence, le comité des arts mécaniques vous propose \0 de remercier M. Bourdaloue de l’envoi de son ouvrage; 2° de faire insérer le présent rapport au Bulletin, afin de signaler le travail consciencieux de cet auteur aux personnes pour la commodité desquelles il a été fait.
- Signé Benoît, rapporteur.
- Approuvé en séance, le 13 février 1850.
- Rapport fait par M. Benoit, au nom du comité des arts mécaniques, sur un Nouveau cours raisonné de dessin industriel appliqué principalement à la mécanique et à l’architecture, etc., par M. Armengaud aîné, professeur de dessin de machines au Conservatoire des arts et métiers, et MM. Armengaud jeune et Lamouroux, professeurs de dessin industriel ( 1 ).
- Messieurs, dans la séance du conseil du 21 novembre 1849, vous avez
- (i) t vol. in-8, avec allas de planches, Paris, chez Mathias, quai Manquais, 14.
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- OUVRAGES NOUVEAUX.
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- renvoyé à votre comité des arts mécaniques, pour l’examiner au point de vue de son utilité dans l’enseignement du dessin industriel, un ouvrage intitulé, Nouveau cours raisonné de dessin industriel appliqué principalement à la mécanique et à F architecture, etc., dont MM. Armengaud frères et Lamouroux 3 ses auteurs, ont fait hommage à la Société.
- Le volume de texte de cet ouvrage renferme 360 pages grand in-8°, format anglais, caractère saint-augustin ; l’atlas oblong est composé de 45 planches très-bien gravées sur cuivre, et dont le cadre a 0m,237 de hauteur sur environ 0m,338 de largeur.
- Les matières traitées dans ce Nouveau cours raisonné de dessin sont divisées en douze chapitres, dont voici les titres accompagnés de l’indication des planches qui s’y rapportent et des objets qu’elles représentent.
- Chapitre Ier. — Dessin linéaire : cinq planches de principes; parquets, plafonds, ogives et rosaces gothiques.
- Chap. II. — Étude des projections : quatre planches, n° 6 à n° 9, de principes, avec applications à l’ordre toscan, etc.
- Chap. III. — Teintes des coupes et applications : n° 10 à n° 13 , indiquant les teintes conventionnelles et représentant des pièces importantes de diverses machines.
- Chap. IV. —Intersections des surfaces : quatre planches, n° 14 à n° 17, offrant des intersections et des développements de surfaces pour des chaudières à vapeur, des vis, des serpentins, des robinets et des escaliers.
- Chap. V. — Étude et construction des engrenages cylindriques : quatre planches , n° \ 8 à n° 21, engrenages en fonte à dents de fer et de bois et engrenages de vis sans fin.
- Chap. VI. — Étude et construction des engrenages d’angle ou coniques : quatre planches, n° 22 à n° 25, roues d’angle en fonte à dents de fer et à dents de bois ; tiroirs de machines à vapeur, cames et excentriques.
- Chap. VII. — Principes élémentaires des ombres : huit planches, n° 26 à n° 33, applications aux engrenages, aux vis à filets triangulaires, carrés et arrondis ; principes de lavis ordinaire et par teintes plates.
- Chap. VIII. — Coupe des pierres : une planche, n° 34, donnant les détails d’un berceau à plein cintre débouchant dans l’angle de deux murs obliques, et ceux d’une arrière-voussure de Marseille.
- Chap. IX. — Étude et lever des machines : six planches, n° 35 à n° 40, offrant une machine à percer dans tous ses détails ; une roue hydraulique à au-gets ; une roue hydraulique de côté ; une pompe et une machine à vapeur avec détails.
- Quarante-neuvième année. Mars 1850, 9
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
- Chap. X. —Projections obliques ; une planche, n° 41, application à un cylindre de machine à vapeur oscillante.
- Chap. XI. — Perspective parallèle : une planche, n° 42.
- Chap. XII. — Perspective exacte : quatre planches, n° 43 à n° 45, donnant des applications à divers corps et à la représentation d’un moulin à farine à courroies, de cinq paires de meules.
- Les neuf premiers chapitres, et le douzième, contiennent chacun une sous-division du texte intitulée, Règles et données pratiques relatives aux divers objets et machines représentés dans les planches, à la mécanique , aux scieries, au travail de la laine et du lin, aux chemins de fer, aux bateaux à vapeur, etc. Le nombre des tables numériques diverses qui y sont consignées étant de cinquante-six, il serait trop long d’en rapporter ici les titres.
- Vous voyez, messieurs, que le cadre embrassé par MM, Armengaud frères et Lamouroux est très-étendu, que toutes les matières qu’ils y traitent ont leur degré d’importance et d’utilité au point de vue sous lequel vous avez prescrit l’examen de leur travail, savoir, son utilité dans l’enseignement du dessin industriel.
- En conséquence , j’ai l’honneur de vous proposer, au nom du comité des arts mécaniques, 1° De remercier MM. Armengaud frères et Lamouroux de l’envoi qu’ils ont fait à la Société de leur utile ouvrage ;
- 2° De classer ce Nouveau cours raisonné de dessin industriel parmi les livres que la Société distribue tous les ans, dans ses récompenses, aux contremaîtres et ouvriers ;
- 3° Enfin d’ordonner l’impression du présent rapport dans le Bulletin, afin de faire connaître la nature de cet ouvrage aux personnes qu’il doit intéresser.
- Signé Benoît, rapporteur.
- Approuvé en séance, le 13 février 1850.
- NOTICES INDUSTRIELLES
- extraites de diverses publications périodiques françaises et étrangères.
- ARTS MÉCANIQUES.
- Note sur Y emploi simultané d’une règle divisée en millimètres, et de la règle à calculer, pour réduire et pour amplifier les dessins; par M. Benoît.
- J’ai imaginé un procédé fort simple et général dont j’ai fait très-souvent usage pour réduire et pour amplifier les dessins géométriques, à l’aide d‘une seule règle divisée en millimètres sur un de ses biseaux, et d'une règle logarithmique de Gunter, dite vulgairement règle à calcul. Le secours prompt et mutuel que ces deux règles se prêtent
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
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- les rend très-propres à réaliser rapidement l’application des principes géométriques résumés dans le rapport sur les règles pantographes de M. Portant, publié p. 24-1 du Bulletin de la Société, année 1849. Ces règles sont décrites et figurées Bulletin de janvier 1850, p. 32.
- Sur le biseau de la règle divisée en millimètres, à partir du point milieu et de chaque côté de ce point où est placé le zéro commun, j’écris la graduation des divisions, en allant vers chacune des extrémités de la règle.
- Le dessin original et la feuille de papier sur laquelle la réduction ou l’amplification doit être tracée sont ensuite liés l’un à l’autre, de manière qu’une même ligne droite perpendiculaire à leurs plus grandes dimensions les divise à peu près en deux parties égales, afin que le centre de similitude inverse se trouve ainsi placé dans le voisinage de cette droite et des bords des marges rapprochées l’une de l’autre.
- Enfin la languette de la règle à calcul (précieuse invention dont je me sers constamment et dont j’ai recommandé et propagé l’usage toutes les fois que j’ai eu occasion de le faire) est tirée, une fois pour toutes, de manière à indiquer le rapport que doivent observer les dimensions du dessin original et de la copie à tracer. Le plus petit chiffre du rapport étant affecté à la languette, il est clair que la valeur numérique, en unités quelconques, de toute dimension du grand dessin, étant lue sur la règle proprement dite, aura pour correspondante, sur la languette, la valeur numérique delà dimension homologue du petit dessin, mesurée avec la même unité.
- Ainsi, en plaçant constamment, sur le centre de similitude, le zéro de la règle à biseau divisée et graduée en millimètres comme il a été expliqué, tout en affleurant ce biseau contre un point quelconque du dessin original, la rive de ce biseau devra contenir le point homologue de la copie demandée. Si donc, suivant qu’on passera du grand au petit ou du petit au grand, on lit sur la règle ou sur sa languette la distance du zéro de la graduation, c’est-à-dire la distance du centre de similitude au point du dessin considéré, la languette ou l’échelle de la règle à calcul, suivant le cas, indiquera de suite et à la seule inspection, la valeur de la distance du zéro du biseau au point homologue de la copie à faire. Il suffira donc de lire cette distance sur la portion du biseau de la règle divisée en millimètres, correspondant au papier sur lequel la copie doit être tracée, et d’en décalquer l’extrémité sur ce papier, soit avec un piquoir, soit avec un crayon affilé, et le point ainsi décalqué sera, dans la copie, la position du sommet homologue de celui de l’original sur lequel on aura opéré.
- On pourrait adapter à la règle unique divisée en millimètres la douille de pivotement en cuivre proposée par M. Portant; mais il vaudrait mieux employer l’acier pour faire la lame mince au travers de laquelle doit être percé le petit trou destiné à donner passage au piquoir servant à maintenir la règle dans une position convenable pendant toute la, durée de l’operation; et, au lieu de la fixer avec des vis à bois, cette lame pourrait être logée dans une feuillure transversale pratiquée sur la face inférieure de la règle dont le corps serait exactement embrassé par la queue de cette lame coudée deux fois à angles droits sur elle-même. Cela étant, et le centre du petit trou de la lame d’acier s’alignant bien sur la rive du biseau de la règle, il est clair que, tant que le piquoir de pivotement y sera engagé, la liaison de cette règle et de la lame sera invariable ; car on
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- ne saurait les séparer l’une de l’autre qu’après avoir retiré le piquoir servant de pivot. Ainsi, tant que ce piquoir restera fiché dans la table ou dans le carton sur lesquels l’opération s’effectuera, le zéro commun aux deux graduations opposées du biseau de la règle sera invariablement maintenu sur le centre de similitude inverse, sans que l’opérateur ait besoin de s’en occuper.
- ARTS CHIMIQUES.
- Note sur un nouveau 'procédé d'extraction du sucre des betteraves à l'aide du sucrate
- de chaux; par M. Payen (1).
- L’origine de ce procédé remonte à plus de dix ans. Le 19 janvier 1838, M. Ktthl-mann proposait l’emploi d’un excès de chaux pour éviter les altérations des jus et mieux épurer le sucre. Il avait obtenu de bons résultats, dans des essais de laboratoire, en transformant le sucre en sucrate de chaux, afin d’éviter, durant l’évaporation , les altérations du sucre, qui, en combinaison avec la chaux, est plus stable qu’à l’état libre; il éliminait ensuite la chaux par l’acide carbonique. L’application en grand lui paraissait difficile, sans lui faire désespérer du succès (2).
- Jusqu’à l’année dernière, on n’avait obtenu aucun résultat avantageux en grand dans cette direction. M. Rousseau reprit alors les expériences en petit et détermina les conditions favorables; il unit ses efforts à ceux de l’un de nos plus habiles constructeurs d’appareils, M. Cail, et d’un fabricant expérimenté, M. Lequime. Bientôt cette association d’hommes spéciaux parvint à diriger l’application en grand, suivant des dispositions nouvelles, de façon à en assurer le succès. Les résultats remarquables obtenus durant la dernière campagne 1849-1850, à la sucrerie de Boucheneuille ( Nord ), nous semblent fixer l’utilité manufacturière de cette méthode que nous allons décrire.
- On extrait le jus des betteraves par les moyens usuels (laveurs, râpes, presses). La défécation du jus s’opère dans des chaudières ordinaires à double fond chauffées par la vapeur ; on emploie une quantité de chaux à peu près sextuple, c’est-à-dire assez considérable pour agir non-seulement sur les substances étrangères au sucre, mais encore pour former une combinaison ( sucrate de chaux , 2 équivalents de sucre plus 3 équivalents de chaux) avec la totalité du sucre contenu dans le jus.
- Il faut environ 25 kilog. de chaux pour 1,000 litres de jus; la chaux, hydratée et délayée par six fois environ son poids d’eau chaude, est mélangée au jus chauffé à 60° dans la chaudière N, et l’on élève ensuite la température jusqu’à 90° ou près de 100°, sans faire bouillir, afin d’éviter la coagulation du sucrate , et (suivant M. Rousseau) la décomposition d’une substance azotée.
- Le liquide, décanté par le robinet O, s’écoule dans un filtre P, passe sur une toile pelucheuse recouverte de 20 centimètres cle noir en grain, est alors limpide, mais jaune-verdâtre ; on le fait arriver, par le tube Q, dans une chaudière à déféquer G, qui entretient sa température et dans laquelle doit s’effectuer l’élimination de la chaux.
- L’appareil indiqué pi. 1135 sert à réaliser cette séparation. Une pompe foulante A,
- (1) Celle note a etc lue dans la séance du 13 février 1850.
- (2) Voyez p. 321 de la Flandre agricole et manufacturière, t. IIf.
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- mue par un renvoi de la machine à vapeur, lance continuellement de l’air atmosphérique au-dessus de la grille d’un four clos, en tôle, de forme ellipsoidale B, doublé d’une couche interne de terre à creuset ou d’une épaisseur de briques.
- Ce four a été, préalablement, chargé de charbon de bois sur la grille et de coke au-dessus, en quantité égale au cinquième environ du poids de la chaux employée à la défécation d’une ou de plusieurs chaudières.
- Le charbon de bois allumé, tout en chargeant le four, se brûle et communique le feu au coke sous l’influence du courant d’air qu’insuffle la pompe. Cette combustion produit de l’acide carbonique ( à la condition d’éviter qu’une trop forte épaisseur de charbon devienne incandescente et produise de l’oxyde de carbone ) mêlé d’azote et d’un petit excès d’oxygène, entraînant, d’ailleurs, des particules de cendres et quelques produits condensables.
- Ce mélange gazéiforme passe par le tube E dans un vase laveur D, où il dépose les corpuscules solides et les vapeurs condensables en traversant l’eau (1).
- Les gaz lavés se dirigent, par le tube F, vers un tube commun F', qui les distribue, à l’aide de robinets a, dans chacune des chaudières G pleines aux deux tiers du jus clair déféqué.
- Le gaz acide carbonique sort par les traits de scie pratiqués en F" à la partie inférieure du tube; il traverse, en bulles nombreuses, le liquide chargé de sucra te de chaux, décompose ce sucrate et donne lieu à un abondant précipité de carbonate calcaire ; bientôt la saturation est complète, et l’excès d’acide carbonique se dégage en partie dans l’air.
- La viscosité du liquide étant dès lors détruite avec les dernières portions du sucrate, la mousse cesse de se produire.
- On porte à l’ébullition durant quelques minutes, afin de chasser les dernières traces d’acide carbonique en excès, puis on verse aussitôt le liquide trouble, par le robinet d, sur un filtre à noir en grain K; le carbonate de chaux, précipité grenu, n’empêche pas la filtration.
- Le jus sucré , presque incolore, est directement conduit, par le robinet e, aux chaudières évaporatoires ; on pousse rapidement la concentration jusqu’à 30 ou 31° (2), puis on verse une deuxième fois sur les filtres à noir.
- Le sirop filtré est blanc et limpide; on le soumet à la cuite dans les appareils et vases ordinaires, et l’on obtient au cristallisoir un sucre plus blanc , plus abondant et de saveur plus agréable qu’en suivant les méthodes usuelles.
- Les sirops d’égout sont plus fluides et peuvent subir successivement quatre et cinq cuites, en donnant, chaque fois, des cristaux faciles à égoutter.
- Le clairçage de ces produits s’opère également avec une grande facilité, de sorte que l’on peut obtenir, chaque jour, le sucre directement, en pains semblables aux raffinés, et
- (1) On rend plus facile cette épuration du gaz en le faisant passer dans un réfrigérant C’, dans lequel l’eau froide circule ; ce réfrigérant est adapté au tube C, et se trouve interposé entre le fourneau et le vase laveur.
- (2) Dans les opérations suivantes, il paraît préférable de terminer l’évaporation à 28°, puis de com-
- pléter la densité de 32° par une addition de sucre de 2*, 3e ou 4e cristallisation, préalablement égoutté à la toupie, cl une fois claircé dans 'e meme ustensile. ,
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- faire rentrer en chargement ou faire servir à la préparation des premières clairces les cristallisations de 2e, 3e, ke et 5e jets après l’égouttage forcé et un clairçage.
- Ce qui me paraît distinguer le procédé Rousseau des moyens analogues précédemment essayés, c’est surtout qu’il réussit manufacturièrement et qu’il donne de beaux produits comparables aux raffinés ordinaires.
- C’est encore que son emploi évite , à peu près totalement, les incrustations calcaires des appareils évaporatoires , l’emploi du beurre à la cuite , enfin qu’il permet de diminuer d’environ 0,33 la consommation du noir animal.
- Quant au rendement comparatif du jus en sucre cristallisé, la question ne pourra être définitivement résolue que par un inventaire exact à la fin de cette campagne.
- Explication de la pi. 1135, représentant l’appareil de fabrication du sucre de betterave à l’aide du sucrate de chaux, par M. Rousseau, rue de VEcole-de-Médecine, 9.
- A, pompe foulante mue par une machine à vapeur, communiquant avec un four en tôle B chargé de charbon de bois et de coke.
- C\ réfrigérant communiquant d’une part avec le fourneau par le tube C, et de l’autre avec le vase laveur D, au moyen du tube E plongeant dans le liquide et terminé par une pomme d’arrosoir.
- F, tuyau monté sur le sommet du vase laveur et se recourbant pour plonger dans la chaudière de défécation G. Sa partie inférieure F" est entaillée de petits traits de scie par lesquels le gaz acide carbonique pénètre dans le jus sucré.
- F', tube de distribution aux chaudières G et autres.
- H, tige munie d’un robinet d pour soutirer le jus déféqué.
- I, rigole par laquelle le jus s’écoule pour se rendre dans le vase K rempli de noir en grain.
- J, charpente sur laquelle est placée la chaudière G.
- L, tuyau d’arrivée de la vapeur sous la chaudière G.
- M, tuyau conduisant la vapeur dans le condenseur.
- N, chaudière supérieure remplie de jus mêlé de chaux.
- O, tige munie d’un robinet pour laisser écouler ce jus dans le filtre P contenant du noir placé sur une toile pelucheuse.
- Q, tuyau par lequel le jus se rend dans la chaudière G.
- a, robinet du tuyau F. b, robinet du tube à vapeur L. c, robinet du tube M. d, robinet monté à l’extrémité de la tige H. e, robinet pour soutirer le jus filtré. (D. )
- Extrait des procès-verbaux des séances du conseil d’administration de la Société
- d’encouragement.
- Séance du 27 février 1850.
- Correspondance. M. le ministre de l’instruction publique adresse une circulaire ayant pour objet de régulariser et d’assurer le service d’échange et de transmission des publications entre les sociétés savantes.
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- M. Thorê, à l’entrepôt général des grains, à la Villette, près Paris, en rappelant qu’il est inscrit au concours ouvert pour l’application des meilleurs procédés de conservation des grains dans les fermes et magasins, annonce qu’il est prêt à faire, devant les commissaires de la Société, tels essais qu’elle jugera convenables pour constater la bonté des procédés qu’il met en usage.
- M. Thoré exprime le désir que les mêmes commissaires veuillent bien examiner ses moyens de conservation des farines.
- M. Desaint, mécanicien à Epernay (Marne), désirant prendre part au concours ouvert par la Société pour la découverte des moyens de détruire les insectes nuisibles, expose que, frappé, depuis plusieurs années, des ravages occasionnés dans les vignes par les insectes, il a cherché les moyens de combattre ce fléau.
- Après avoir rappelé les moyens mis en usage, et, selon lui, très-inefficaces, M. De-saint propose de remplacer les échalas en bois par des échalas en terre cuite auxquels il donne le nom d’échalas réfractaires.
- M. A. Humbert de Molard, rue Meslay, 11, adresse la lettre suivante à M. le président de la Société ;
- « Monsieur le président, depuis que M. Niepce nous a initiés à ses préparations albumineuses, il est incontestable que le triomphe à venir de la photographie sur papier est assuré. Malheureusement ce procédé, par l’albumine sur feuilles de verre, est encore à l’état d’enfance, entouré d’incertitudes et de difficultés, dont la principale est, sans contredit, l’application régulière du liquide albumineux à la surface de la glace. La main la plus exercée est impuissante à réaliser ce problème, facile, du reste, à résoudre par la mécanique.
- « J’ai l’honneur de soumettre à l’appréciation de la Société un modèle de cuvette (ou bassin ) à l’aide de laquelle cette couche d’albumine est de suite appliquée avec facilité et exactitude. Je dirai, toutefois, que, depuis deux ans qu’elle est construite, elle a subi, tant de ma part que de celle de mes collaborateurs, beaucoup de bonnes et heureuses modifications; le principe d’action est resté le même, et son usage réitéré n’a pas cessé de donner des résultats satisfaisants.
- « Les quatre vues de Rome (grandes plaques), exécutées à Rome par M. Eugène Constant, mon collaborateur, ne laissent, je l’espère, aucun doute à cet égard.
- « Les deux portraits demi-plaques, mêmes procédés sur verre, prouvent qu’on pourra bientôt, par l’albumine, opérer sur nature vivante et sur plaques de grande dimension. La plaque de verre, albuminée jusqu’à présent, si longue, si dure à s’impressionner à la lumière, peut, en effet, je pense, recevoir une accélération bien marquée, d’abord par la présence du camphre dans les préparations, mais plus encore par le degré de coagulation plus ou moins concentré que lui imprime le contact de l’acide acétique.
- « Les portraits grandes plaques sont faits sur papier sans colle, purifié d’abord par les acides pour en dénaturer la pâte, et ensuite rendu translucide par une solution alcoolique de diverses gommes, élémi, copahu, camphre, etc.
- « Ce procédé, encore tout nouveau, mais que je poursuivrai sans relâche, finira, je l’espère, par donner des résultats de finesse très-supérieurs à ceux obtenus jusqu’à présent par les procédés ordinaires.
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- « Pour mieux donner une idée du travail préparatoire du procédé, je crois devoir joindre ici 1° une feuille de papier primitif avant toute préparation ; 2° la même feuille encollée, vernie, chargée de la couche impressionnable, en un mot prête à être placée dans la chambre noire ; 3° un cliché sorti de ce genre de préparation ; 4° des positives obtenues par ce procédé.
- « Enfin je ferai observer que toutes les épreuves que j’ai rtionneur de présenter à la Société, soit points de vue, soit portraits, sont exécutées en positives par un procédé tout autre que celui du chlorure d’argent employé jusqu’à présent ; rien n’est noir, rien n’est cru : la dégradation des teintes est observée avec pureté du premier plan jusqu’au lointain, et présente de plus à l’œil la richesse des tons chauds des diverses sépias colorées, dont on peut varier les nuances à l’infini par la combinaison des divers chlorhydrates employés à cet effet. »
- M. le président invite la commission de photographie à prendre en considération la communication de M. Humbert de Molard.
- M. Bontron, rue Bergère, 34, directeur de la compagnie pour l’exploitation des appareils séparateurs et désinfecteurs des matières fécales du système Chaussenot aîné, communique des renseignements étendus sur les moyens qu’il emploie pour diminuer les frais de vidange, etc.
- M. Hébert neveu, au Kremlin , près Bicêlre, transmet des vues pour l’amélioration du sort des ouvriers.
- M. Chérot, colon en Algérie, communique l’extrait d’un mémoire adressé par la Société agricole de l’Algérie à l’assemblée législative, tendant à obtenir 1° l’établissement, pour les produits agricoles étrangers à leur entrée en Algérie, des mêmes droits qu’ils payent à leur entrée en France; 2° l’abolition de tous droits de douane entre la France et l’Algérie.
- Objets présentés. M. Florimond, rue de Thorigny, 3, appelle l’attention de la Société sur une charrue-ratissoire pour jardins.
- M. Delaunay, à Itteville ( Seine-et-Oise), soumet un modèle de presse mécanique destinée à presser à la fois les quatre angles d’onglet d’un encadrement.
- Rapports des comités. Au nom du comité des arts chimiques, M. Chevallier lit un rapport sur un mémoire de M. Auber gier fils, pharmacien à Clermont-Ferrand, relatif aux essais qu’il a entrepris pour obtenir 1° le suc laiteux de la laitue, lequel, à l’état concret, est connu sous le nom de lactucarium ; 2° le suc laiteux du pavot connu sous le nom d’opium.
- Le comité propose 1° de remercier l’auteur de sa communication, en l’engageant à continuer les recherches qu’il a entreprises; 2° de renvoyer le rapport à la commission du Bulletin. (Approuvé.)
- Au nom d’une commission spéciale, M. lluzard lit un rapport sur le résultat du concours pour la multiplication en grand des sangsues.
- M. le rapporteur fait connaître les travaux de chacun des quatre concurrents qui se sont présentés. La commission pense que, sans avoir remporté le prix, M. Ébrard, l’un des concurrents, a droit à l’une des médailles que le programme réserve à ceux dont les travaux auront servi à l’avancement de la solution de la question; que M. Michelot,
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- autre concurrent, ayant réussi dans une tentative de multiplication des sangsues dans une petite pièce d’eau qu’il possède à Dampierre, mérite également une récompense, plie propose, en conséquence, 1° d’accorder à M. Ebrard une médaille de la valeur de 500 fr.; 2° de donner à M. Michelot un témoignage de la satisfaction de la Société, en lui décernant une médaille de la valeur de 300 fr.
- Pa commission pense que tout l’effet du concours ouvert par la Société est produit, et que l’attention est aujourd’hui suffisamment éveillée sur ce sujet. Elle propose, en conséquence, de retirer le prix, sauf à décerner des encouragements aux pers©nnes qui continueront à entretenir la Société des expériences sur la multiplication des sangsues et des résultats obtenus par cette multiplication. La commission est d’avis que la Société poursuive de tous ses efforts, auprès du ministre compétent, une mesure législative sur la pêche des sangsues.
- Après une discussion, le conseil décide qu’une médaille, de la valeur de 500 fr., sera décernée à M. Ebrard, et une médaille de 100 fr. à M. Michelot. Il adopte le surplus des conclusions du rapport.
- Au nom du comité des arts mécaniques, M. Saulnier lit un rapport sur un sphéro-mètre et un cathétomètre présentés par M. Perreaux.
- Le comité propose de remercier l’auteur de sa communication, et d’insérer le rapport dans le Bulletin, avec le dessin des deux instruments. (Approuvé.)
- M. le président profite de cette occasion pour appeler l’attention de la Société sur le nouveau sphéromètre de M. Brunner.
- Au nom du même comité, M. Calla lit un rapport sur un modèle de marteau à pilon présenté par M. Huau, ingénieur-mécanicien à Brest.
- Le comité regrette que l’auteur n’ait pas exécuté sa machine en grand, afin de pouvoir juger si elle est applicable à un travail pratique et régulier ; toutefois il propose de le remercier de sa communication, et d’insérer le rapport dans le Bulletin. (Approuvé. )
- Au nom du comité des arts économiques, M. de Silvestre lit un rapport sur un appareil propre à la fabrication des eaux gazeuses, présenté par M. Ozouf, pharmacien à Paris. <
- Le comité propose de remercier l’auteur de sa communication, et d’insérer le rapport dans le Bulletin, avec la description et le dessin de l’appareil. (Approuvé. )
- Par suite de ce rapport, le comité des arts économiques, considérant combien il serait utile pour l’industrie que le Bulletin renfermât une description détaillée des principaux appareils qui ont servi jusqu’ici à la fabrication des eaux gazeuses, propose de faire dessiner et graver pour le Bulletin, avec description ou légendes à l’appui, mais sans jugement de la Société, et à titre de simples documents industriels, les appareils les plus connus qui n’y sont point mentionnés.
- Après une discussion, cette proposition est renvoyée à la commission du Bulletin.
- Au nom du même comité, M. de Silvestre fait un rapport verbal sur un système de bouchage pour les liquides gazeux dit eapsulo-mécanique, par M. Ozouf.
- Le comité propose de faire graver la figure des bouchons sur la même planche que l’appareil de M. Ozouf, et d’y joindre une légende explicative. (Approuvé.)
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- Au nom du même comité, AI. lier pin présente successivement deux rapports, l’un sur le système de parapluie de M. Cazal, l’autre sur celui de M. Farge. Ces deux rapports sont renvoyés au comité pour être complétés.
- Séance du 13 mars 1850.
- Correspondance. M. Ferdinand de Lasteyrie, représentant du peuple, adresse à AI. ]e président de la Société la lettre suivante :
- « Monsieur le président, les témoignages de regrets si honorables et si touchants que la Société d’encouragement a donnés à la mémoire de mon père me font espérer qu’elle voudra bien accepter, comme un faible témoignage de ma gratitude, le portrait d’un de ses fondateurs, dont la collaboration active ne lui avait pas fait défaut depuis un demi-siècle.
- « La mémoire de mon père m’est chère à tant de titres, que je suis heureux de pouvoir la rappeler au souvenir de ses anciens collègues, et je saisis avec empressement l’occasion de leur offrir l’expression de mon respectueux dévouement.
- « Veuillez, monsieur le président, être auprès d’eux l’interprète de mes sentiments, et recevoir l’assurance de ma haute considération. »
- Signé Ferdinand de Lasteyrie.
- M. le président propose de témoigner à AI. Ferdinand de Lasteyrie toute la gratitude de la Société d’encouragement pour le don du portrait de son vénérable père, dont le souvenir se lie à toutes les institutions d’utilité publique, et qui a si puissamment contribué, par ses travaux et son dévouement, à la fondation de la Société d’encouragement.
- M. le ministre de l’agriculture et du commerce transmet deux rapports relatifs à la construction d’un chemin de fer entre Turin et Chambéry, et à la machine qui doit servir au percement du tunnel des Alpes entre Modane et Bardonnèche. Un de ces rapports a été présenté par M. Henri Maus, inventeur de la machine; l’autre émane de la commission sarde que le gouvernement avait chargée d’examiner les plans de cet ingénieur. Les deux documents dont il s’agit paraissent à M. le ministre offrir un véritable intérêt, et la Société d’encouragement voudra bien, il l’espère, après en avoir pris connaissance, lui communiquer le résultat de l’appréciation qu’elle en aura faite, et à laquelle le gouvernement sarde attache une grande importance.
- Le conseil vote des remercîments à M. le ministre pour cette communication.
- M. le ministre des travaux publics accuse réception du rapport fait par AI. Olivier, au nom d’une commission spéciale, sur la nouvelle méthode de géométrie pratique de M. Martin Châtelain.
- M. Laignel, rue de la Harpe, 13, demande que la Société fasse examiner les diverses améliorations qu’il a introduites dans la construction des chemins de fer, dont il a présenté les dessins et exécuté les modèles.
- M. Bunau transmet d’Algérie une note et un plan autographié, portant pour titre, Moyen de fournir de Veau à la ville d’Alger.
- M. Calmus, sergent de voltigeurs au 62e régiment d’infanterie de ligne, en garnison à Versailles, transmet un mémoire renfermant des recherches sur les fécules de l’arum,
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- de la bryone et du marron d’Inde, qu’il a de nouveau étudiés, recherches qu’il soumet à l'appréciation de la Société.
- M. Peigne, rue Rambuteau, 13, appelle l’attention de la Société sur trois appareils pour lesquels il a pris un brevet d’invention, savoir 1° un appareil d’évaporation; 2° un autre pour faire le sucre candi; 3° un appareil à calciner le noir animal.
- M. Chérot, colon en Algérie, transmet un quatrième mémoire traitant 1° de la météorologie vulgaire (février 1850) ; 2° des aliments vulgaires; 3° de la culture dans le mois de février ; 4° de la taxe du pain et de la viande ; 5° des vins blancs de Médéah.
- M. Chérot joint à cet envoi une suite à son troisième mémoire.
- M. Chevallier, membre du conseil d’administration, expose que les discussions qui se sont élevées dans le sein de la Société sur la falsification et sur les marques de fabriques, discussions qui ont été ajournées, lui ont donné l’idée de réunir des notes sur les falsifications qu’il a recueillies depuis dix ans.
- Il fait hommage à la Société du premier volume du Dictionnaire des altérations et falsifications des substances alimentaires, médicamenteuses et commerciales, avec l’indication des moyens de les reconnaître.
- Des remercîments sont adressés à M. Chevallier pour le don de cet ouvrage.
- Rapports des comités. M. Saulnier a la parole pour faire une proposition au nom du comité des arts mécaniques.
- Ce comité, après avoir mûrement délibéré sur les objets dont l’examen lui est confié, a senti la nécessité de demander au conseil d’administration, conformément à l’article 13 du titre YII des statuts, l’autorisation de s’adjoindre trois membres de la Société, dont les connaissances et les spécialités lui seraient d’un utile secours pour délibérer et rendre compte des procédés, machines et appareils.
- Si le conseil adhère à la proposition du comité, il exposera les titres des trois membres dont il demande l’adjonction; ce sont 1° M. Eugène Pihet, ancien mécanicien-constructeur, dont les travaux et les connaissances sont depuis longtemps appréciés de la Société; 2° M. Laboulaye, ancien officier d’artillerie, connu par d’utiles publications sur la mécanique, les arts, les manufactures et la création d’un établissement de fonderie de caractères d’imprimerie; 3° M. Dumery, ingénieur civil, dont les conceptions mécaniques sont d’une haute importance.
- Le conseil prend en considération les propositions du comité des arts mécaniques. En conséquence, M. le président invite les membres de ce comité à présenter les titres des candidats à l’adjonction.
- Au nom de la commission des arts graphiques, M. Amédée Durand lit un rapport sur les procédés d’aqua-tinte en relief de M. Himely, graveur, rue de l’Odéon, 33.
- Le principe de cette invention consiste dans le procédé nouveau d’obtenir en relief, à l’imitation de la typographie, l’aqua-tinte employée jusqu’à ce jour, en creux.
- M. le rapporteur décrit le procédé de M. Himely, et fait remarquer que le tirage a heu comme en typographie; il annonce que la commission s’est livrée à des expériences nombreuses et variées pour constater l'utilité de l’invention de M. Himely ; il fait apprécier les applications auxquelles ce procédé d’aqua-tinte en relief peut donner lieu,
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- La commission, d’après des essais satisfaisants, persuadée des avantages que les arts et l’industrie sont appelés à retirer de ce nouveau procédé, propose 1° de remercier l’auteur de son intéressante communication; 2° d’insérer le rapport dans le Bulletin.
- M. Jomard pense qu’il serait utile qu’un spécimen de ce procédé de gravure accompagnât la publication du rapport.
- Le conseil partage cette opinion, et invite la commission du Bulletin à prendre des mesures en conséquence.
- Le conseil approuve ensuite le rapport et en adopte les conclusions.
- Au nom du comité des arts mécaniques, il est donné lecture, par M. Le Chatelier, d’un rapport sur un moyen d’utiliser le travail mécanique développé par la vapeur pour produire le tirage dans les cheminées des locomotives, proposé par M. Cadiat.
- M. le rapporteur décrit ce moyen, et, après des considérations sur les modifications imaginées par l’auteur, il fait connaître que le comité est d’avis qu a défaut de recherches expérimentales la Société ne peut que s’abstenir et inviter M. Cadiat à poursuivre ses investigations, en les complétant par des recherches en grand.
- Après une discussion, le rapport est renvoyé au comité, avec invitation d’examiner la question de savoir s’il ne serait pas utile de faire des expériences, aux frais de la Société, sur le système de M. Cadiat.
- Communications. M. Beuvière donne lecture d’un mémoire ayant pour titre, Mémoire sur les applications de la photographie aux arts industriels.
- Trois procédés principaux, concourant chacun, d’une manière spéciale, au but énoncé, sont traités dans ce mémoire.
- Le premier a pour but et pour effet la multiplication indéfinie des images de a chambre obscure ; son principe est de faire servir l’image daguerrienne obtenue sur uhu surface polie de plaqué d’argent, de matrice ou d’épreuve négative, et d’en prendre la copie positive au moyen d’un faisceau de lumière projeté à sa surface et recueilli, après sa réflexion, sur un écran sensible à la lumière.
- Le second procédé comprend deux parties que M. Beuvière nomme respectivement gravure à jour et impression photographique. La première partie a pour objet de remplacer l’épreuve négative obtenue dans la chambre obscure par une feuille de verre ; la seconde enseigne la manière de se servir de cette gravure pour obtenir les épreuves positives par l’effet de la lumière.
- Enfin le troisième procédé est une méthode de gravure chimique des images photo-génées sur métal, appuyée sur un fait nouveau de galvanoplastie observé par M. Beuvière.
- Le mémoire relate des faits nombreux, et spécialement les résultats satisfaisants d’essais sur l’application des lumières artificielles, lumière de lampe ordinaire, lumière de lampe à éther et à courant d’oxygène, enfin lumière électrique pour la production des épreuves positives au moyen de gravures à jour; il est terminé par quelques notes pvropres à éclairer l’historique des procédés ci-dessus.
- M. le président adresse à M. Beuvière les remercîments du conseil pour son intéressante communication dont la commission de photographie est invitée à rendre compte.
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- Séance du 27 mars 1850.
- Correspondance. M. le ministre de l’agriculture et du commerce rappelle que, par un décret du 6 février dernier, le conseil général de l’agriculture et du commerce a été convoqué pour le 6 avril. Ce décret, qui a paru au Moniteur du 13 du même mois, était accompagné d’un rapport renfermant l’exposé des questions sur lesquelles le conseil général est invité à porter son attention et à faire connaître son avis.
- M. le ministre transmet des exemplaires du décret et du rapport dont il s’agit, en invitant la Société à lui faire connaître son avis sur celles des questions indiquées au rapport qui attireront particulièrement l’attention de ses membres.
- M. le président fait observer que l’époque de l’ouverture de la session de ce conseil est trop rapprochée pour donner lieu à une délibération ; il invite, d’ailleurs, les comités à prendre connaissance de ces questions, et à présenter, s’ils le jugent convenable, les observations qu’ils croiront utiles.
- 31. le ministre de la marine et des colonies accuse réception du rapport de 31. Théodore Olivier sur la méthode de géométrie pratique de M. Châtelain, et témoigne de tout son intérêt pour la propagation de cette méthode.
- M. le docteur Payerne et son associé, 31. Lamiral, rue de Cléry, 42, appellent l’attention de la Société sur les travaux de 31. Payerne relatifs à la navigation sous-marine, et sur la construction d’un bâtiment sous-marin auquel on applique une puissante propulsion par le moyen d’une machine à vapeur différant des autres machines h vapeur par son foyer hermétique et son combustible oxygéné.
- M. Digeon, propriétaire-cultivateur, à Argentan (Orne), soumet un nouveau système d’enrayage dit à équilibre, qui a pour objet de maintenir constamment, dans les voitures à deux roues, le centre de gravité de la charge sur l’essieu, quelle que soit l’inclinaison des rampes à descendre ou à gravir.
- 31. Chérot, colon en Algérie, envoie une deuxième suite de sa quatrième communication intitulée, Animaux sauvages et domestiques.
- Objets présentés. 31. Bertaut, rue Saint-Marc, 14, présente des épreuves lithographiques offrant la reproduction de tableaux de peintres les plus coloristes. Ce genre d’impression est monté à toute la vigueur que peuvent fournir les procédés lithographiques.
- 31. Knusmann, rue de l’Eperon, 7, présente un instrument dit sangsue artificielle, destiné à remplacer les sangsues naturelles.
- 31. Combes, l’un des secrétaires, annonce la perte que l’industrie vient de faire en la personne de M. Louis Lemaître, mécanicien à la Chapelle-Saint-Denis; il rappelle les travaux de ce mécanicien distingué, dont les machines ont puissamment contribué à élever la construction des chaudières et les diverses applications de la tôle à un haut degré de perfection.
- Rapports des comités. Au nom du comité des arts mécaniques, 31. Benoît lit un rapport sur la presse présentée par 31. Bemy-Delaunay, destinée à agir sur les quatre angles d’un encadrement rectangulaire quelconque en pièces de bois, de manière à placer et à maintenir celles-ci parfaitement d’équerre pour les assembler. .
- Le comité propose de remercier 31. Delannay de sa communication et de faire insé-
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- rer le rapport au Bulletin, accompagné d’un dessin de la presse et d’une légende descriptive. (Approuvé.)
- Au nom du comité des arts économiques, M. Herpin lit un rapport sur un foyer à grille mobile pouvant brûler toutes sortes de combustibles, présenté par M. Sorel.
- Le comité propose de remercier l’auteur de sa communication et d’insérer le rapport dans le Bulletin. (Approuvé. )
- Au nom du même comité, le même membre lit un rapport sur une camisole de sauvetage en poudre de liège présentée par M. Canard.
- Le comité propose de remercier l’auteur de sa communication et d’insérer le rapport au Bulletin.
- Après une discussion, le conseil, considérant qu’il est utile de faire des expériences en grand avec l’appareil de sauvetage dont il s’agit, ajourne l’adoption des conclusions du rapport, jusqu’à ce que le résultat de ces expériences soit connu.
- M. Combes donne, pour M. Seguier, lecture du programme de prix proposé par la commission de photographie pour hâter les progrès de la photographie.
- Après une discussion préliminaire sur l’ensemble de ces propositions de prix, M. le président, avant de les soumettre à la délibération du conseil, fait remarquer que la commission de photographie a eu l’heureuse idée d’appeler à ses délibérations les artistes et amateurs photographes, de manière que les programmes de prix sont l’expression des lacunes qui restent à remplir de l’art photographique.
- Le conseil adopte les propositions de prix.
- Communications. M. Schneider a la parole pour l’exposé 1° d’un procédé de grillage du minerai sans combustible; 2° d’un nouveau système pour la condensation des vapeurs acides dans la fabrication de l’acide chlorhydrique.
- Il donne d’abord la description d’un système de seize fours destinés au grillage du minerai (pyrites) sans combustible. On sait que, depuis plusieurs années, l’on produit, dans certaines usines, tant en France qu’à l’étranger, l’acide sulfurique par le grillage des pyrites, soit sulfure de cuivre, soit persulfure de fer ; mais ce grillage se fait dans des fours à réverbère, en les chauffant en dessous du sol, et faisant revenir la flamme pardessus la voûte dans toute la longueur des fours. Ce mode de grillage entraîne une dépense considérable de combustible; en effet, dans une usine grillant 12,800 kilog. de minerai par 24 heures, on consomme par jour 5,600 kilogrammes de charbon, soit, pour 300 jours de travail, 1,680,000 kilog.
- Avec le système de grillage présenté par M. Schneider, et qui est actuellement pratiqué , il n’y a aucun emploi de combustible, sauf celui nécessaire pour la mise en train des fours, et qui est de 12 stères de bois environ. Lorsque les fours sont convenablement chauffés, l’emploi des combustibles devient inutile, attendu que le grillage du minerai se fait par la combustion du soufre contenu dans les pyrites. M. Schneider ajoute que ce perfectionnement diminue d’une manière notable le prix de revient de l’acide sulfurique.
- Le second système, exposé par M. Schneider, est un four double pour la fabrication du sulfate de soude et de l’acidë chlorhydrique, système qu’il croit propre à une condensation parfaite des vapeurs acides. En effet, il est généralement reconnu que la pré-
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- sence de ces vapeurs acides dans l'atmosphère, dans le voisinage des usines où se fabrique l’acide chlorhydrique, doit être principalement attribuée à la mauvaise disposition des appareils condensateurs , parce que , par le système de condensation en usage , les vapeurs acides ne se trouvent pas en contact assez intime avec l’eau. Dans le système de M. Schneider, quoique ayant beaucoup moins de tourilles, et décomposait une plus grande quantité de sel dans ses fours que dans ceux en usage aujourd’hui, la condensation a lieu par le contact intime des vapeurs acides avec l’eau.
- A la suite de sa communication, M. Schneider entretient le conseil de la préparation de la gélatine pour la fabrication de la colle forte. Les vapeurs acides échappées à la condensation passent dans plusieurs rangées de cuves en bois ou en pierres dures remplies d’os ; l’acide dans ces cuves, toujours maintenu au même degré pour dissoudre le phosphate de chaux, prépare les os avec beaucoup de facilité en les transformant en gélatine ; les gaz non condensés à la sortie de ces cuves passent dans une cheminée double; la cheminée extérieure reçoit les produits de la combustion des foyers de l’usine, tandis que la cheminée intérieure, de deux tiers moins élevée que celle extérieure, est remplie de coke maintenu constamment humide au moyen d’un filet d’eau froide qui condense les vapeurs acides échappées à la condensation dans l’appareil.
- M. le président adresse à M. Schneider les remercîments de la Société pour son intéressante communication, qui est renvoyée à l’examen du comité des arts chimiques.
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- BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
- La Société d’encouragement a reçu, dans ses séances des 30 janvier, 13 et 27 février, 13 et 27 mars 1850, les ouvrages dont les titres suivent :
- 1° Mémoires de la Société des sciences, de l'agriculture et des arts de Lille, année
- 1848. 1 vol. in-8.
- 2° Mémoires de l’Académie nationale de Metz, 30e année, 1848-1849. 1 vol. in-8.
- 3° Séances et travaux de l’Académie de Reims, n° 6, 1849. In-8. .
- 4° Procès-verbal de la séance publique annuelle de la Société d’agriculture, commerce, sciences et arts du département de la Marne, tenue le 2 décembre 1849. In-8.
- 5° Notice biographique sur M. Philippar; par M. Bailly de Merlieux. In-8.
- 6° Arithmaurel, instrument à calculer, inventé par MM. Maurel et Jayety de Voiron ( Isère ). In-8.
- 7° Annales des ponts et chaussées, septembre et octobre 1849. 1 vol. in-8.
- 8° Annales de l’agriculture française, janvier et février 1850. In-8.
- 9° Journal des économistes, 15 janvier et février 1850. In-8.
- 10° Moniteur industriel des 17, 20, 24, 27 et 31 janvier, 3, 7, 10, 14, 17, 21, 24 et 28 février, 3, 7, 10, 14, 17, 21 et 24 mars 1850.
- 11° Bulletin de la Société pour l’instruction élémentaire, novembre et décembre
- 1849, janvier 1850. In-8.
- 12° Société fraternelle des protes des imprimeries typographiques de Paris, — Rapport sur les essais pratiques de l’imprimerie de M. Paul Dupont. In-8.
- 13° Enquête sur le travail agricole et industriel,—Rapport pour les deux cantons du
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- BULLET1N 1RRLIOGR APHIQUE.
- Puy (Haute-Loire), suivi d’une étude d’économie agricole; par M. Charles Çalemard-Lafayette.
- 14° De l’utilité des asiles agricoles et de leur organisation ; par M. Risler. In-8.
- 15° Rapport présenté par le comité d’administration de l’asile agricole de Cernay ( Haut-Rhin ), le 14 juin 1849. In-8.
- 16° Revue de l’éducation nouvelle, par M. Delhruch, n09 4 et 5, 2e année 1850.
- 17° Journal intitulé Y Epargne, n° 1, février 1850.
- 18° L’Ordre, journal, lundi 4 février 1850.
- 19° Note sur la vidange en général; par M. César Bontron. In-4.
- 20° Industrie des houilles, des métaux et des machines en Belgique, — Rapport adressé au ministère français de l’agriculture et du commerce sur l’exposition des produits de l’industrie belge en 1847; par M. Calla. In-8.
- 21° Le technologiste, février et mars 1850.
- 22° Machine à battre le blé, locomobile à vapeur et manège à engrenage nouveau; par MM. Paw/ Renaud et Adolphe Lotz, constructeurs-mécaniciens, à Nantes. In-8
- 23° Du bien-être de nos vieux jours et de l’avenir de nos enfants, par M. LhuilHer de l’Etang. In-8.
- 24° Séances et travaux de l’Académie de Reims, année 1849 à 1850, n° 7.
- 25° Bulletin des séances de la Société nationale et centrale d’agriculture, — Compte mensuel, par M. Payen, 2e série, tome Y, n° 3.
- 26° Réforme agricole, scientifique et industrielle, par M. Nerée-Bouhéc, n° 16, décembre 1849 et janvier 1850.
- 27° Eloge historique du comte Thomas Valpergade Chevron, président de l’Académie royale d’agriculture de Turin; par M. Matthieu Bonafous.
- 28° Annales de la Société d’agriculture, sciences, arts et belles-lettres du département d’Indre-et-Loire, tome XXIX, nos 1 et 3. In-8.
- 29° Annales delà Société centrale d’horticulture de France, janvier et février 1850. In-8.
- 30° Revue générale de l’architecture et des travaux publics, sous la direction de M. César Daly, 8e vol., 11e année, n09 7 et 8. In-4.
- 31° Revue scientifique et industrielle, sous la direction du docteur Quesnevïlle, janvier et février 1850. In-8.
- 32° Annales des chemins vicinaux, décembre 1849, janvier et février 1850. In-8.
- 33° Deux brochures de M. Frédéric Lenfant, rue de Clichy, 43 : l’une sur le projet de loi relatif à l’achèvemenf du chemin de fer de Paris à Avignon ; l’autre sur quatre propositions soumises à l’assemblée législative, l’impôt des boissons, les droits d’octroi, la taxe sur le sel, la caisse des retraites et l’extinction du paupérisme.
- 34° Le courrier de San Francisco; n° 2, mars 1850.
- 35° Etude des moyens pratiques d’exécuter les engrenages du système de J. White.
- 36° Lettre de M. Biétry, adressée aux membres de la Société d’encouragement, sur la nécessité de la marque des fabriques.
- IMPRIMERIE T)E MADAME VEUVE ROUCHARD-HUZAR1), RUE DE l/ÉPERON, 5.
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- Ol'lEMTE-MiiVIÉME AIÉE, (N° DL.) avril 1850.
- BULLETIN
- DE LA
- SOCIÉTÉ D’ENCOURAGEMENT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- ARTS MÉCANIQUES. — instruments de précision.
- Rapport fait par M. Saulnier, au nom du comité des arts mécaniques, sur un sphéromètre et un cathétomètre présentés par M. Perreaux, ingénieur en instruments de précision, rue Monsieur-le-Prince, \ 4.
- Messieurs, M. Perreaux, ingénieur en instruments de précision, que vous avez déjà eu l’occasion de récompenser pour sa machine à diviser les lignes droites, vient d’appeler votre attention sur un nouveau sphéromètre et sur un cathétomètre perfectionnés. Le comité des arts mécaniques m’a chargé de vous rendre compte de l’examen auquel il s’est livré pour apprécier ces deux instruments.
- 1° Le sphéromètre. — Cet instrument, dû à F abbé Delarue, est destiné à vérifier et mesurer la courbure des surfaces sphériques ; il est principalement employé en optique ; il se compose d’un disque en métal auquel sont soudées trois branches d’égale longueur, portant chacune à son extrémité une tige d’acier pointue ; ces trois tiges correspondent aux trois angles d’un triangle équilatéral. Le centre du disque est taraudé et traversé par une vis en acier dont le pas est d’un demi-millimètre; cette vis est terminée en pointe et porte à sa partie supérieure un cercle divisé en 500 parties. Sur l’une des braiïcbes horizontales s’élève une échelle verticale graduée en demi-millimètres, et qui vient affleurer le cercle; cette échelle sert à compter les révolutions de la vis; chaque division équivaut ainsi à un millième de millimètre. Dans le nouveau sphéromètre, les trois tiges sont fixées à vis, ce qui per-Qaarantc-neu rième année. Arril 1850, 10
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- ARTS MÉCANIQUES,
- met de les changer de place en les rapprochant de la vis centrale pour réduire plus ou moins la grandeur du triangle équilatéral formé par leurs pointes, et permettre d’appliquer l’instrument sur des verres de diamètres très-différents.
- Pour se servir de cet instrument, on place, sous ses trois pointes, la lentille ou portion de la sphère à mesurer, après, toutefois, avoir mis ces pointes à l’écartement voulu pour la lentille à mesurer ; puis on fait tourner la vis centrale de manière à ce que sa pointe touche le milieu du triangle sphérique compris entre les trois pointes. L’échelle verticale indiquera en demi-millimètres la hauteur de la flèche, et les divisions du cercle les fractions.
- Le perfectionnement que M. Perreaux a apporté au sphéromètre est, ainsi que l’a fait observer M. Babinet dans son rapport à l’Académie des sciences, d’avoir rendu mobiles les trois pieds de cet instrument, de sorte qu’on peut les rapprocher de la vis centrale et leur faire occuper un espace de plus en plus restreint, jusqu’à la position où ils seraient sur la circonférence d’un cercle de 3 centimètres de diamètre.
- %° Le cathétomètre. — Le cathétomètre sert, comme on sait, à mesurer les hauteurs, à observer à quelque distance les variations de divers instruments, tels que le baromètre et le thermomètre, enfin de constater avec une grande précision l’effet de la dilatation des différents métaux.
- M. Gambey, que le comité des arts mécaniques a eu l’honneur de compter parmi ses membres, avait porté son attention sur les meilleures dispositions à donner à cet instrument ; une première construction lui avait appris les changements qu’il était utile d’y apporter. M. Gambey n’a pu réaliser les améliorations qu’il projeta^ il a laissé inachevé son nouveau cathétomètre.
- M. Perreaux a étudié cet instrument, et après divers essais il est parvenu à établir un cathétomètre qui remplit toutes les conditions de précision et de stabilité : ainsi, dans les premiers cathétomètres, le chariot portant la lunette et le niveau était sur le côté de la règle verticale et tendait à la faire fléchir ; M. Perreaux a composé son chariot de manière que son centre de gravité est très-près de l’axe du support, sur lequel il glisse.
- Il suffira au comité de vous faire connaître que le cathétomètre de M. Perreaux fait partie des instruments du cabinet de physique du collège de France, et que des expériences ont démontré que, pour une distance de 60 centimèt. entre l’objet à observer et l’objectif de la lunette, l’instrument permet d’obtenir une précision d’un centième de millimètre,
- M. Perreaux ne saurait être trop encouragé dans la voie de perfectionnement dans laquelle il est entré. Le sphéromètre et le cathétomètre ont reçu de lui des améliorations dont il importe de signaler les avantages.
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- INSTRUMENTS DE PRECISION.
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- En conséquence, le comité des arts mécaniques a l’honneur de vous proposer
- 1° De remercier M. Perreaux de sa communication;
- %° De faire connaître, par l’insertion, dans le Bulletin, du présent rapport avec figures, le sphéromètre et le cathétomètre de M. Perreaux (1).
- Signé Saulnier, rapporteur.
- Approuvé en séance, le 27 février 1850.
- Légende explicative des figures de la planche 1136.
- Fig. 1. Élévation du sphéromètre, muni de toutes ses pièces.
- Fig. 2. Le même vu en plan.
- Fig. 3. Cercle de l’instrument vu en plan.
- A, anneau central auquel sont soudées trois branches B B, formant un triangle régulier, et percées de trous équidistants a a, dans lesquels on visse les pieds en acier C C, afin de les rapprocher plus ou moins du centre, suivant le diamètre des surfaces qu’il s’agit de mesurer.
- D, vis en acier traversant l’anneau ou écrou A, et dont les pas sont espacés d’un demi-millimètre. Cette vis, terminée en pointe à sa partie inférieure, supporte un cercle horizontal E qui y est solidement fixé au moyen d’un écrou. Sur ce cercle sont tracées 500 divisions.
- F, échelle verticale fixée sur l’une des branches du triangle : elle est divisée en demi-millimètres et affleure le cercle E.
- Pour se servir de cet instrument, on place entre ses pieds une lentille de verre d’un diamètre donné ; on tourne la vis jusqu’à ce que la pointe touche la partie la plus élevée de la surface courbe à mesurer. L’échelle graduée verticale indique le nombre des révolutions de la vis D en demi-millimètres, et le cercle E indique les fractions en degrés.
- Fig. A. Le cathétomètre vu en élévation et de face, muni de toutes ses pièces. Cet instrument sert à mesurer les hauteurs, à observer à de grandes instances pour rectifier les expériences barométriques et thermométriques, enfin à apprécier la dilatation des métaux.
- Fig. 5. L’instrument vu de profil.
- Fig. 6. Fragment du tube montrant les règles qui en font partie, et dont l’une est graduée.
- Fig. 7. Le même tube vu en section horizontale.
- (i) M. Perreaux a obtenu , à l’exposition de 1849, une médaille d’argent pour ses instruments de mathématique.
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- U8
- ARTS MÉCANIQUES.
- Fig. 8. Section verticale de l’instrument, dessiné sur une plus grande échelle.
- G, support de l’instrument traversé par trois vis calantes H H.
- I, tige en fer servant d’axe à l’instrument ; son extrémité supérieure conique est maintenue par une vis de pression J.
- K, écrou pour assujettir la tige par le bas.
- L, tube en cuivre roulant autour de la tige I. Il est vissé dans un pivot M tournant dans une crapaudine centrale N. Une vis godronnée b , insérée à la partie supérieure du tube, sert à le presser contre la tige I, afin qu’il ne puisse pas dévier.
- O, chapeau vissé sur le tube L.
- P P', tringles ou règles soudées sur les deux côtés du tube L : l’une de ces règles, P’, est graduée.
- Q, équipage portant la lunette à observation R : il est garni de coulisses au moyen desquelles il monte et descend le long du tube L.
- S, vis de rappel dont le pas est d’un demi-millimètre. A. sa base, et tournant librement autour de cette vis, est disposé un cercle c divisé en 100 parties. C’est à l’aide de ces pièces que l’on obtient ‘^oo de millimètre, quantité quatre fois plus faible que celle mesurée jusqu’ici par un instrument quelconque.
- T T, niveaux placés sur le support de l’instrument et au-dessous de la lunette R, pour la mettre dans un équilibre parfait. ( D. )
- MARTEAU-PILON.
- Rapport fait par M. Calla, au nom du comité des arts mécaniques, sur le marteau-pilon de M. Huau, ingénieur-mécanicien, à Brest.
- Messieurs, M. Huau, qui possède une usine à Quérinon, près Rrest, pour la fabrication des agrès et ustensiles divers en fer nécessaires à la marine, a présenté à la Société d’encouragement un nouveau système de marteau-pilon.
- L’usine de M. Huau a pour moteur un cours d’eau, et aucune partie de sa fabrication n’exige l’emploi de la vapeur. D’un autre côté, l’extension que prenait chez lui la fabrication des pièces en fer forgé ne lui permettait pas de renoncer à l’emploi d’un marteau-pilon. Il s’est, en conséquence, appliqué à la recherche d’une combinaison par laquelle il pût obtenir de sa force motrice hydraulique le service d’un marteau-pilon réunissant toutes les conditions d’un marteau-pilon mû par la vapeur.
- M. Huau vous a présenté un modèle en petit de cette combinaison.
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- MARTEAU-PILON.
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- Les marteaux-pilons à vapeur de MM. Schneider, du Creusot, Nasmyth, de Manchester, etc., offrent cet avantage de pouvoir varier, instantanément et à la volonté de l’ouvrier qui conduit la machine, la course du marteau depuis le maximum jusqu’au minimum, et le nombre de coups frappés dans un temps donné.
- Le modèle de marteau-pilon qui vous est présenté se rapproche beaucoup de ces conditions. Quant à la vitesse qu’il reçoit d’un moteur continu, elle peut être variée facilement par l’un des moyens connus, cône et contre-cône, poulie à expansion, etc. Mais, pour modifier la course, les difficultés à vaincre étaient plus grandes , et M. Huau les a résolues d’une manière très-ingénieuse.
- L’organe qui lève le marteau est une came hélicoïdale qui accroche, en passant, une chaîne à section circulaire attachée au marteau, et qui s’en dégage vers le point le plus élevé du cercle parcouru par cette came.
- L’amplitude de la course du marteau est déterminée par le diamètre du cercle parcouru par la came, et ce diamètre est variable, parce que la came est portée sur une tige qui s’éloigne ou se rapproche du centre de l’arbre moteur, pendant le travail et à la volonté de l’ouvrier.
- Ce résultat est obtenu par une combinaison extrêmement ingénieuse et qui produit en même temps un autre effet non moins nécessaire.
- Deux tampons élastiques reçoivent le choc du marteau au point le plus élevé de sa course , et il était nécessaire que la position de ces tampons variât en même temps que la course du marteau, afin de le renvoyer rapidement de haut en bas aussitôt que la came laisse échapper la chaîne de suspension.
- La combinaison que nous venons d’ïndiquer atteint également ce dernier but.
- Le modèle en petit que vous avez sous les yeux supplée parfaitement à l’insuffisance d’une description que les limites de ce rapport ne nous permettent pas de développer complètement ; il démontre que l’appareil qui vous est présenté est l’œuvre d’un homme intelligent et familier avec les constructions mécaniques.
- Si le comité regrette que M. Huau, par la présentation d’une machine en grand et fonctionnant, n’ait pas encore dissipé les doutes qu’on pourrait concevoir sur la possibilité d’appliquer ce système à un travail pratique et régulier, du moins le modèle qui vous est soumis mérite tout votre intérêt par ses combinaisons intelligentes. Nous vous proposons, en conséquence, d’autoriser l’insertion du présent rapport dans le Bulletin.
- Signé Calla, rapporteur.
- Approuvé en séance, le 27 février 1830.
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- ARTS MÉCANIQUES.
- GRAVURE.
- Rapport fait par M. Àmédée Durand, au nom d’une commission spéciale, sur
- un nouveau genre de gravure inventé par M. Himely, rue de l’Qdéon, 33.
- M. Himely a présenté à la Société un genre de gravure dont il est l’inventeur. Au point de vue industriel, deux caractères saillants distinguent cette conception déjà réalisée et consacrée par des applications importantes. Le premier de ces caractères est que cette gravure, qui conserve en grande partie l’aspect de celle dite aqua-tintes a la propriété de fournir ses épreuves par l’emploi de la presse typographique et mêlées aux caractères, comme cela se pratique pour la gravure dite sur bois.
- Le second caractère est de fournir des planches d’une durée presque illimitée, ce qui devient d’autant plus remarquable , que le genre d’effets que cette gravure est destinée à reproduire n’était en possession que d’obtenir un nombre d’épreuves très-restreint, et qu’on ne pouvait demander ces épreuves qu’à l’impression en taille-douce, si lente dans ses opérations. On aperçoit de suite les avantages bien nettement caractérisés de cette nouvelle gravure au moyen de laquelle les éditeurs de livres peuvent donner un nouvel attrait à leurs produits par le mélange intime, et sans frais nouveaux, d’effets de gravure qui, jusqu’à présent, en avaient été exclus.
- Avant de passer aux autres considérations industrielles que fait naître un pareil sujet, il convient d’exposer les propriétés qui le distinguent. Nous avons déjà dit que la gravure inventée par M. Himely appartenait à l’espèce dite aqua-tinte; on sait que ce genre, essentiellement vaporeux, peut arriver facilement à manquer de la fermeté nécessaire à l’expression de certaines formes , à la finesse de certains détails. C’est sous ce rapport que la commission des arts graphiques, sans se hasarder dans une appréciation artistique qui sortirait de sa compétence officielle, a soumis à un examen analytique les moyens divers que présente la gravure de M. Himely pour rendre les différents effets qui sont demandés à toute gravure. Elle a remarqué que les teintes, généralement posées à plat et avec une grande franchise, admettaient toutes les dégradations nécessaires pour rendre parfaitement les effets de la lumière accusant la saillie et le modelé des corps, ou se diffusant à l’infini pour exprimer les apparences les plus indécises. Elle a reconnu que les planches produites par M. Himely offraient des exemples de délinéaments fins, tracés avec sûreté et fermeté, comme il convient d’en employer dans beaucoup de détails de sujets dessinés. Ces exemples, elle les a trouvés produits de la manière la plus satisfaisante dans plusieurs planches soumises en ce moment au conseil.
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- GRAVURE.
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- Une particularité se rencontre dans la gravure Himely, qui mérite d’être mentionnée. On sait quels effets la lithographie, qui n’est pas sans analogie avec la typographie, tire du gaufrage du papier, c’est-à-dire de certaines saillies que celui-ci prend dans les clairs en pénétrant dans des cavités ménagées exprès dans la pierre. Ces saillies, au moyen desquelles les effets de la lumière réelle s’ajoutent aux effets de la lumière imitée, produisent un aspect des plus agréables et des plus piquants ; ces saillies, disons-nous , se retrouvent naturellement dans la gravure Himely, et, si nous devons ajouter ici que dans la confection des livres ce caractère doit disparaître par l’effet du satinage , nous ne devons pas moins le tenir en réserve pour d’autres produits industriels dans lesquels il pourra figurer sans altération.
- Examinons maintenant la portée industrielle de l’invention de M. Himely : les épreuves nombreuses et variées placées sous les yeux de la Société la lui montrent comme prenant légitimement place dans la confection des livres renfermant des images pittoresques ; de plus, quelques essais également présentés offrent des exemples très-heureux de reproductions de certains fruits et graines propres à être intercalés dans les textes en si petites dimensions que l’on voudra.
- Tout se bornera-t-il dans l’application de la gravure Himely aux travaux typographiques? La commission ne le pense pas; elle lui voit, dans la fabrication des papiers de tenture , un emploi très-étendu, et elle ne désespère pas que l’industrie des tissus , si habile à tirer parti des idées nouvelles , lui offre des applications étendues.
- Après avoir constaté les bons résultats de l’invention de M. Himely, avoir montré les caractères qui la distinguent, les applications qu’elle a reçues et celles quelle fait légitimement espérer, la commission s’est fait rendre compte des moyens qui constituent le nouveau procédé de gravure. Les planches sont en cuivre rouge écroui au marteau suivant les anciens procédés, et rien ne s’oppose à ce qu’elles soient en acier ; la gravure est produite, dans son ensemble, par le procédé de l’aqua-tinte, mais avec cette différence fondamentale que, dans le procédé ordinaire, ce sont les creux qui reçoivent l’encre et produisent l’impression sur le papier, et qu’ici ce sont les saillies qui font le même office, classant ainsi ce procédé dans la typographie. Ce ne sont donc pas les délinéaments, tantôt fins, tantôt larges, de l’aqua-tinte qui forment l’image, c'est, au contraire, la réunion de points plus ou moins délicats, plus ou moins étendus, plus ou moins saillants, qui la donnent. Ce genre appartient essentiellement au mode dit pointillé, qui n’a d’analogue, comme apparence , que dans la manière noire ; elle ne s’obtient que par la presse en taille-douce.
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- ARTS MÉCANIQUES.
- Ce qui caractérise le mieux, comme invention, la gravure de M. Himely est la difficulté , l’impossibilité même de la bien définir en se servant des notions fournies par les autres genres de gravure.
- En effet, elle tient à la gravure sur bois par l’impression typographique , à l’aqua-tinte par la nature de ses effets, à la manière noire par le principe d’action qui la produit, c’est-à-dire par l’atténuation des teintes primitives qu’elle donne, enfin à la gravure à l’eau-forte , l’érosion du métal étant le moyen principal employé pour la produire.
- Une conception qui tient à tant de sujets pour en résumer les avantages , qui s’est déjà réalisée dans des produits multipliés, a le droit d’être considérée comme conception originale et d’une importance industrielle incontestable ; c’est à ce titre que la commission des arts graphiques appelle toute l’attention de la Société sur la gravure inventée par M. Himely, et qu’en outre elle charge son rapporteur d’avoir l’honneur de soumettre au conseil les propositions suivantes :
- 1° Qu’il soit écrit à M. Himely pour lui témoigner la satisfaction de la So-ciété'sur ses travaux ;
- 2° Que l’insertion du présent rapport soit ordonnée dans le Bulletin.
- Signé Amédée Durand, rapporteur.
- Approuvé en séance, le 13 mars 1850.
- MOULINS.
- Description d’un moulin à blé à douze paires de meules marchant par courroies
- et mues par une machine à vapeur, construit par M. Calla, ingénieur-mécanicien, rue du Faubourg-Poissonnière, 100.
- La construction des moulins à blé a subi d’importantes améliorations depuis quelques années, non-seulement sous le rapport du moteur principal, mais encore sous le rapport des mouvements, du mécanisme et des appareils de nettoyage et de blutage.
- Les moulins américains, connus plus particulièrement sous le nom de moulins anglais, se distinguent des moulins français en ce que , d’une part, les meules sont plus petites, rayonnées et à éveillures très-serrées, et, de l’autre, en ce que la vitesse de rotation de ces meules est plus grande. Un moulin à meules, de 2 mètres de diamètre, marche ordinairement avec une vitesse de 55 à 60 révolutions par minute, tandis que le moulin anglais, avec des meules de lm,45 à lm,30 de diamètre, marche à raison de 110 à 120 révolutions par minute. Nous avons donné une description complète des mou-
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- MOULINS.
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- lias anglais construits par M. Benoit> à Saint-Denis, Bulletin cle la Société, 2(je année (1827), page 101. Ces moulins marchent par engrenages; mais, comme il faut que les mouvements soient très-multipliés, on les compose souvent à double et à triple harnais, c’est-à-dire à deux ou trois paires de roues dentées.
- Dans ces derniers temps on a simplifié la construction des moulins, en remplaçant les engrenages de la roue horizontale et ses pignons fixés sur les arbres des meules par de grandes poulies, afin de commander celles-ci par des courroies. Cette disposition a l’avantage de rendre les mouvements plus doux, et d’arrêter à volonté une paire de meules sans arrêter le moteur et par suite tout le moulin, ce qui est essentiel, surtout, lorsque celui-ci se compose de plusieurs paires de meules.
- M. Darblay a établi, à Corbeil, un moulin marchant par courroies; il se compose de dix paires de meules placées sur deux rangées parallèles ; chaque série de meules est mise en mouvement par une turbine hydraulique du système Fourneyron.
- Le moulin de M. Calla, construit pour la ville d’Odessa, en Russie, a pour moteur une machine à vapeur de la force de cinquante chevaux ; il se compose de douze paires de meules de 4m,45 de diamètre disposées sur deux rangs.
- La figure lre de la planche 1137 est une élévation longitudinale du moulin.
- Fig. 2. Le même vu en plan.
- Fig. 3. Élévation d’une paire de meules.
- Fig. 4. Les meules vues en coupe verticale et dessinées sur une plus grande échelle.
- Fig. 5. Section verticale de la crapaudine dans laquelle pivote le fer ou l’arbre des meules et du mécanisme servant à régler sa position.
- Les mêmes lettres indiquent les mêmes objets dans toutes les figures.
- À. Beffroi en maçonnerie supportant le mécanisme des meules.
- B. Plaques de fondation sur lesquelles sont montées les colonnes et les cra-paudines des fers de meule.
- C. Cuvettes en fonte garnies de vis a a pour centrer et niveler la meule gisante. Àu centre de ces cuvettes se trouvent les boitards D servant de collier aux fers de meules.
- E. Entretoises reliant les cuvettes.
- F. Arbre de couche en fer forgé, recevant le mouvement de la machine à vapeur pour le transmettre par les roues d’angle G et H aux deux arbres verticaux I communiquant le mouvement aux meules par l’intermédiaire de grandes poulies J que portent ces arbres et des courroies K. Les arbres ver-
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- ARTS MÉCANIQUES. — MOULINS.
- ticaux I se prolongent jusque dans les parties supérieures du bâtiment, afin de servir à donner le mouvement aux divers appareils de l’usine, tels que monte-sacs, tarares ou cylindres verticaux et cribles, bluteries à farine et à son, râteaux, élévateurs sans fin, etc.
- L. Poulies montées sur les fers de meules et destinées à les mettre en mouvement.
- M. Fers de meules avec pivots en acier rapportés aux deux extrémités.
- N. Tendeurs ou galets cylindriques à jour traversés par un petit axe eu fer, que soutiennent les deux bras d’une chape mobile O ; ils servent à tendre la courroie de chaque meule au degré convenable. A cet effet, on a adapté à la console un levier b, à l’extrémité duquel est attachée une cordelette passant sur les poulies à gorge et à chape c et chargée d’un poids d. Par cette disposition, le mouvement imprimé aux poulies J se transmet aux poulies L ; mais, dès qu’on soulève le poids pour qu’ils ne tirent plus, les leviers b deviennent libres, les tendeurs sont repoussés, et, par suite, les courroies sont lâches et ne commandent plus.
- Les chapes mobiles O peuvent prendre diverses positions en tournant comme autour d’un axe fixe, et les tendeurs eux-mêmes tournent aussi sur leurs axes dans les coussinets des chapes.
- Pour que les courroies ne tombent pas lorsqu’elles sont détendues, on a rapporté, de distance à distance, des goujons en fer e à des tiges verticales f fixées au plafond.
- P. Manchons d’anille fixés à l’extrémité du fer de meule pour transmettre le mouvement de rotation à la meule courante.
- Q. Ànille fixée dans la meule courante et s’engageant dans le manchon P.
- R. Meule dormante.
- S. Meule courante.
- T. Mécanisme à soulager pour régler la mouture. Ce mécanisme se compose des pièces suivantes :
- Chaque fer de meule M est muni, à sa base, d’une pointe g> fig. 5, qui pivote sur un grain d’acier ajusté au fond d’une crapaudine en bronze h, qui est elle-même enfermée dans un manchon ou gobelet cylindrique i; des vis de pression latérales k k, taraudées sur les côtés du manchon, pressent contre la crapaudine et permettent de centrer le fer de meule, tandis qu’on peut le soulager, et, par suite, rapprocher plus ou moins la meule supérieure de la meule gisante, à l’aide de la tige filetée /, qui traverse un écrou m, faisant corps avec une roue dentée n, dans laquelle engrène un pignon o; sur l’axe de ce pignon est monté un petit volant p, qu’on fait tourner à la main soit à droite, soit à gauche ; et, comme la tige l ne peut tourner, elle est
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- ARTS CHIMIQUES. — PRODUITS PHARMACEUTIQUES. 155
- forcée, par ce mouvement, de monter ou de descendre, et oblige la crapau-dine, le fer de meule et la meule supérieure d’en faire autant. On règle ainsi l’écartement des deux meules avec toute la précision désirable, suivant le travail que l’on veut faire.
- Pour maintenir la verticalité du fer de meule on fait agir une tringle q, fig. 4, portant un coin qui glisse contre un mamelon d’un manchon r enveloppant l’arbre M.
- U. Supports pour recevoir le plancher entourant les meules.
- V. Colonnes en fonte qui supportent le plafond X.
- Y. Àrchures couvre-meules.
- Z. Tringles communiquant au baille-blé pour régler la quantité de blé à
- donner aux meules. (D.)
- ARTS CHIMIQUES. — produits pharmaceutiques.
- Rapport fait par M. Chevallier, au nom du comité des arts chimiques, sur un mémoire de M. Àubergier relatif à l’extraction des sucs laiteux de la laitue et du pavot.
- Messieurs, vous avez renvoyé à l’examen du comité des arts chimiques une lettre et un mémoire de M. Aubergier fils, pharmacien-chimiste, à Clermont-Ferrand.
- Ce chimiste, dans ce travail, fait connaître les essais qu’il a faits pour obtenir 1° le suc laiteux de la laitue , suc qui, à l’état concret, est connu sous le nom de lactucarium ; T le suc laiteux des pavots,, suc qui, à l’état concret, est connu sous le nom d’ opium. Nous allons vous rendre compte des travaux de M. Aubergier, en faisant précéder ce compte rendu de l’énumération des essais tentés par d’autres personnes pour obtenir soit le lactucarium, soit Y opium.
- On sait que, lorsque la laitue, le lactuca sativa, est arrivée à son développement, elle fournit par l’incision un suc blanc, amer, un peu visqueux. Si on fait l’incision par un temps chaud, dans le milieu de la journée, le suc blanc se concrète sur la plante en acquérant une couleur brune ; à cet état, il a une odeur un peu vireuse, qui rappelle l’odeur d’opium. Ce produit, ainsi obtenu, est la thridace du docteur François, le lactucarium des Anglais; on ne doit point le confondre avec la thridace qu’on obtient en pilant la laitue, exprimant le suc et le faisant évaporer au bain-marie, terminant l’évaporation
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- ARTS CHIMIQUES.
- sur des assiettes placées dans une étuve. Par le premier procédé on obtient un suc épaissi ; par le deuxième, une matière extractive.
- Le docteur Hopf, qui a fait des essais sur l’extraction du lactucarium, dit en avoir obtenu plusieurs onces en agissant sur trente à quarante tiges de laitue [Journal Annal, de mèd., tome II, page 131).
- Une foule de médecins se sont occupés des propriétés médicales du lactucarium, et parmi ces savants on doit citer Simon Pauli, Hobel, Geoffroy Coxe, Duncan, Barbier, Bidault de Villiers, François, etc.
- M. Aubergier a établi la culture du lactuca sativa sur une grande échelle; il a pu ainsi recueillir une suffisante quantité de lactucarium pour l’étudier, et surtout pour en mettre à la disposition des praticiens. Il a pu obtenir ces résultats en cultivant la laitue dans la Limagne ; dans cette terre de promission, il a obtenu en abondance des plantes gigantesques fournissant une grande quantité de ce produit.
- L’analyse faite par M. Aubergier du lactucarium qu’il avait obtenu lui a démontré que ce produit contenait une matière cristallisable, à laquelle on a donné le nom de lactucin, de la mannite, de la résine, de la cérine, de la spa-ramide, une matière colorante brune, de l’acide oxalique, divers sels.
- Les résultats obtenus par M. Aubergier de la culture de la laitue dans la Limagne pour l’obtention du lactucarium lui valurent un rapport favorable de l’Académie nationale de médecine, rapport qui a été inséré dans le Bulletin des séances de l’Académie, tome VII, page 259.
- En 1844, le lactucarium de M. Aubergier fut admis à l’exposition des produits de l’industrie française, et la quantité qu’il en avait récoltée était assez considérable pour qu’il ait pu présenter au jury d’admission 50 kilog. de suc concret de laitue.
- M. Aubergier, après avoir analysé le lactucarium, a fait suivre la publication de cette analyse de diverses observations médicales et pharmaceutiques ; mais nous ne les rapporterons point ici, ces observations sont en dehors des travaux de la Société d’encouragement.
- Pour ce qui est relatif à la culture du pavot et l’extraction de l’opium, le travail de M. Aubergier peut être d’une immense utilité. Cette utilité a été si bien démontrée, qu’un grand nombre de savants se sont occupés de travaux faits dans le même but; nous allons les énumérer ici.
- Pendant longtemps on a été porté à croire que le pavot, cultivé en Europe, ne pouvait pas fournir d’opium ; et, malgré cette croyance, on utilisait, comme calmant pour soulager les malades, les capsules de ce végétal, capsules qui,
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- dans quelques circonstances, ont donné lieu à des accidents graves (1).
- Cependant Boulduc, Belon, Dillenius, Burtin, Lieutaud avaient obtenu de petites quantités d’opium du pavot indigène, et ils en avaient préconisé l’emploi ; mais ce qu’ils avaient dit ou publié sur ce sujet avait été oublié.
- les premiers travaux faits pour obtenir de l’opium indigène remontent à 1796; à cette époque, M. Bail présenta à la Société d’encouragement de Londres un échantillon d’opium indigène peu inférieur à l’opium oriental, et cette Société lui décerna un prix en récompense de ses essais.
- En 1801, Dubuc aîné, pharmacien, à Rouen, fit connaître qu’il s’était occupé, en 1779 et en 1800, de la culture du papaver album somniferum de Linné, et il obtint de cette culture de petites quantités d’opium.
- En 1807, Loiseleur-Deslongchamps, enlevé depuis peu à la science, s’occupa de la culture du pavot, de l’extraction de l’opium en larmes et des extraits de pavot ; il fit connaître le résultat de ses expériences, et dans son Manuel des plantes usuelles et indigènes il établit que, si aucun végétal autre que le pavot ne paraît pouvoir fournir un médicament analogue à l’extrait d’opium, on peut en obtenir du pavot cultivé chez nous, mais que cet extrait indigène doit être donné à des doses plus élevées.
- En 1808, on essaya la culture du pavot et la récolte de l’opium à Naples ; ces essais étaient encouragés par le gouvernement napolitain. On obtint, en suivant la méthode usitée chez les Égyptiens, 2 kilog. d’opium en pain et 64 grammes d’opium en larmes, qui furent l’un et l’autre employés avec le plus grand succès dans les hôpitaux militaires napolitains ; ces opiums avaient été administrés en nature et en teinture. D’après M. le Dr Savaresi et d’après M. Saxe, pharmacien en chef de l’armée napolitaine, on devait récolter à Naples, en 1809, environ 10 kilog. d’opium indigène.
- En 1818 et en 1819, M. Mérat-Guillot, pharmacien, à Auxerre, prépara de l’extrait d’opium indigène qui, au dire de MM. Mérat et Delens, avait toutes les propriétés de l’extrait d’opium de l’Inde ; son amertume était franche, et il n’avait pas l’odeur vireuse désagréable de l’opium exotique.
- (1) M. Louyer-Villermé a signalé plusieurs cas de ces accidents dans la séance du 24 avril 1827 de l’Académie de médecine; M. Petit, de Corbeil, a fait connaître un cas d’empoisonnement par des tètes de pavot vertes prises en lavement ( Journ. de ehim. méd., tome III, page 4 ); MM. Mérat et Delens signalent un fait de celte nature ; Verdi cite des cas d’empoisonnemenls déterminés chez les enfants , dans la bouillie desquels on avait fait entrer de la décoction de tètes de pavot (Bulletin de Fé-russac, 1824, pag. 148 et 231 ); M. Métier, membre de l’Académie de médecine, a observé des accidents graves déterminés par l’usage familier des têtes de pavot recueillies dans le Midi ( Gazette de santé, 25 août 1827 ).
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- En 1820, M. John Young reçut de la Société d’encouragement d’Edimbourg la médaille d’or appelée Ylhis, pour la publication d’expériences qui prouvaient que l’extraction de l’opium par l’incision des capsules du pavot indigène peut être regardée comme un produit très-avantageux à l’agriculture européenne. Des certificats délivrés à M. Young, par les principaux membres de la Société de médecine d’Edimbourg, attestaient que l’opium obtenu par M. Young était de beaucoup supérieur en pureté à celui du commerce ( Journal de pharmacie, 1822, page 252).
- En 1822, M. Lainè, de Melley, fait connaître les essais qu’il a faits dans le canton de Yaud (à Melley, près Lausanne) ; mais ces essais,'qui n’ont pu être suivis avec tout le soin possible , ne lui ont fourni, après avoir employé quarante journées d’hommes et d’enfants, que 250 grammes d’opium sec. M. Lainè devait recommencer d’autres expériences ; mais il n’en a pas fait connaître les résultats. Le procédé pour la récolte suivi par M. Lainè était le procédé qui avait été indiqué par John Young [Journ. de pharm., 1822, page 252).
- En 1823, MM. Cowley et Stains recueillirent, sur un peu plus de 12 arpents de terre cultivés en pavots, 96 livres d’opium qui fut vendu au prix de 37 fr. la livre (1).
- En 1835, M. Prestandra, pharmacien, à Messine, voulut prouver que l’opium récolté dans les environs de Naples était identique avec l’opium indigène ; il obtint, de la culture opérée sur 18 palmes carrés, 80 grammes d’opium qui, employé par plusieurs médecins, donna les mêmes résultats sur les malades que ceux que l’on obtenait de l’emploi de l’opium exotique. Les essais faits sur cet opium , pour en séparer la morphine, établirent qu’il en contenait presque autant que l’opium thébaïque.
- En 1843 et 1844, M. Hardy*directeur de la pépinière centrale, s’occupa de la culture du pavot en Algérie et de l’extraction de l’opium ; il obtint de 990 têtes de pavot 50 grammes d’opium comparable par ses qualités au plus bel échantillon d’opium de Smyrne, contenant 5 pour 100 de morphine pure. L’opium obtenu par M. Hardy fut le sujet d’un rapport fait à l’Institut.
- M. Simon, vers la même époque 1844 , s’est aussi occupé, en Algérie, de l’obtention de l’opium indigène.
- A une époque que nous ne pouvons préciser ici, le général Lamarque fit, dans les Landes, quelques essais sur la récolte de l’opium, et cet opium, essayé par M. Caventou, contenait une très-grande quantité de morphine.
- (i) Nous n’avons pas converti ces livres en küog. ; nous ne savons s’il est parlé de la livre française ou de la livre anglaise, qui est de 447 grammes.
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- L’extraction de la morphine du pavot indigène fut encore un sujet qui fixa l’attention des chimistes et des pharmaciens.
- En 1823, M. Ricart-Duprat fit connaître à M. Robiquet qu’il avait retiré de la morphine du traitement de têtes de pavots cultivés aux environs de Toulouse, dans un terrain assez maigre, terrain qui n’avait pas été fumé. 300 têtes de pavot lui fournirent 15 décigrammes de morphine. A l’occasion de cette communication de M. Ricart-Duprat, M. Robiquet fit connaître que M. Vauquelin avait, dès 1821, démontré que l’extrait d’opium indigène contenait de la morphine.
- En 1826, M. Petit, pharmacien, à Corbeil, annonça qu’il avait rencontré la morphine parmi les autres substances qu’il avait séparées de l’extrait du pavot indigène.
- À cette époque, M. Robiquet fit connaître que M. Tilloy, pharmacien, à Dijon , vendait de la morphine extraite des capsules sèches du pavot indigène ; il publia dans le tome XIII, page 31 du Journal de pharmacie, le procédé suivi par M. Tilloy. Dans le même volume, page 179, on trouve aussi le procédé suivi par M. Petit pour obtenir la morphine. Il y eut, lors de ces publications , une discussion de priorité entre M. Petit et M. Tilloy; mais elle fut promptement décidée. En effet, il fut démontré 1° que M. Vauquelin en 1821, Ricard-Duprat en 1823 , avaient démontré la présence de la morphine dans l’opium indigène ; 2° que M. Tilloy avait signalé le fait à l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, dans la séance du 16 avril 1823.
- Voyons maintenant quels sont les travaux qui sont dus à M. Aubergier.
- Ce savant, après avoir fait des recherches sur les orchis qui croissent en abondance dans le département qu’il habite, a entrepris , depuis dix ans, la culture des plantes qui fournissent un suc laiteux (1). Il s’était fait inscrire, le 31 décembre 1846, pour le concours relatif à la culture des plantes étrangères à l’Europe et pour celui de la culture des plantes indigènes utiles ; mais les gelées de 1847 ayant endommagé ses cultures, il ne put persévérer dans le désir qu’il avait d’attirer l’attention de la Société sur ses produits. En 1848 , les événements le forcèrent à suspendre ses recherches ; c’est par suite de ces événements que M. Aubergier ne put se présenter dans le délai fixé par le programme. M. Aubergier, n’ayant pu concourir, a eu l’idée de vous communiquer ses travaux, de vous en faire connaître les résultats ; dans sa lettre
- (1) M. Aubergier s’est aussi occupé de l’extraction du lactucarium (lactuca altissima), plante vivace et robuste du Caucase, qui s’élève à 2 mètres dans nos climats, et qui fournit un suc épais très-abondant. Nous ne connaissons pas les résultats des essais de M. Aubergier sur cette plante.
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- d’envoi, il dit qu’il serait fort heureux, si la Société d’encouragement, toute bienveillante, le jugeait digne d’une des récompenses qu’elle décerne annuellement.
- Dans son travail, M. Aubergier appelle l’attention de la Société sur les proportions du principe actif de la morphine que fournit l’opium ; il rappelle les expériences desquelles il est résulté que des opiums soit de France, soit exotiques ont donné 3,25, 3,70, 3,82, 4,01, 4,84, 5,02, 5,10, 10,5, 10,7, 10,75 de morphine pour 100 d’opium. Il se demande si ces proportions différentes tiennent à la fraude, à la nature du pavot, à sa culture, au climat ; il se demande, en outre, si la qualité des opiums indigènes est supérieure à celle des opiums exotiques, et si la récolte de l’opium est praticable en France.
- Pour essayer de résoudre ces questions, M. Aubergier a fait des expériences sur le pavot blanc à tête ronde, sur le pavot pourpre, sur le pavot œilleté, qui fournit le plus de semences.
- Ce savant n’apporte aucun changement dans les procédés usités pour la culture, si ce n’est de semer en ligne au lieu de semer à la volée, et lors du développement complet de la capsule il faisait commencer les incisions. Le suc recueilli était desséché au soleil, séparément et jour par jour, ainsi que nous le dirons ci-après.
- Avant de faire l’analyse de chaque échantillon d’opium obtenu, il dosait l’eau en desséchant 4 ou 5 grammes de ce produit dans une étuve à eau bouillante ; il a pu ainsi calculer le rendement de ces opiums en morphine, en admettant une proportion d’eau normale de 7,60 pour rendre les résultats comparables à ceux obtenus par M. Pagen, dont il a suivi exactement le procédé d’analyse, en lui faisant subir une seule modification ,. la décoloration des liqueurs à l’aide du noir animal lavé à l’acide chlorhydrique, jusqu’à épuisement des matières solubles, avant la précipitation par l’ammoniaque.
- Yoici les résultats obtenus par M. Aubergier :
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- ESPÈCES DE PAVOTS et époques des récoltes. j POIDS DE L’OPIUM après dessiccation dans le vide à 100°. < O « H AS W a* MORPHINE OBTENUE de 25 grammes d’opium. RENDEMENT en morphine calculé pour 100 part, d’opium contenant 7,60 d’eau, quantité admise comme normale par M. Payen.
- ! Opium de pavots blancs. J l Récolte du 5 au 11 juillet. 90, 52 9,48 2,100 8,570(1)
- 1844 'Opium de pavots blancs. Récolte du 17 au 20 juillet. 92,33 7,67 0,380 1,520(2)
- Opium de pavots pourpres. Récolte du 10 au 13 juillet. 90,61 9,39 2,640 10,690
- Opium de pavots blancs. lre récolte du 2 juillet. 88,42 11,58 1,588 6,630
- Opium de pavots blancs. 2e récolte du 28 juillet. 88,55 11,45 1,329 5,530
- Opium de pavots blancs. 3e récolte du 13 août. 89,02 10,98 0,777 3,270
- Opium de pavots pourpres. Jlre récolte du 21 juillet. 88,40 11,60 2,659 10,370
- 1845 < Opium de pavots pourpres. 2e récolte du 26 juillet. 87,09 12,91 2,517 10,694
- Opium de pavots pourpres. 3e récolte du 16 août. 89,05 10,95 2,919 11,230
- Opium de pavots-œillettes. Récolte du 29 au 31 juillet. 88,29 11,71 4,260 17,833
- ! Opium de pavots-œillettes. Récolte du 21 août. 86,69 13,31 3,482 14,780
- (1) Tous les échantillons d’opium de pavots blancs recueillis en 1844, provenant du mélange des sucs de pavots blancs à tête ronde et à tête longue; ces derniers fournissent un opium plus riche en morphine que les têtes rondes. L’opium de la première récolte a été obtenu uniquement par incision.
- (2) L’opium de la troisième récolte a été obtenu en comprimant entre les mains la tète de pavot non détachée de la tige, après avoir enlevé la couronne qui porte le stigmate. Le suc laiteux se trouvait ainsi mélangé aux autres sucs du péricarpe; cette pratique doit être rejetée, parce qu’elle fait perdre la graine qui doit entrer pour une part dans le produit de la culture, et qu’elle donne un opium de qualité inférieure.
- Quarante-neuvième année. Avril 4850.
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- On remarque dans le tableau des résultats qu’il existe une différence entre le premier et le deuxième échantillon.
- Si on compare le produit de la première récolte de 1844 au produit de la première récolte de 1845, on trouve que l’un est plus riche que l’autre en morphine ; cela vient de ce que ce produit provenait de la culture d’un mélange de pavots à tête ronde et à tête longue, et que ces derniers fournissent un suc plus riche en alcali que le pavot à tête ronde.
- Ce qui explique la progression décroissante pour les résultats obtenus en 1845, c’est que l’on cultivait le pavot à tête ronde. f
- L’opium qui a donné 6,63 pour 100 avait été obtenu avant le développement complet des capsules ; lors de la deuxième récolte, ces capsules étaient parvenues à leur maturité, mais elles étaient restées vertes : le suc offrait alors 5,53 pour 100 ; enfin, lors de la troisième récolte, la couleur verte avait fait place à la couleur feuille morte qui caractérise la maturation : on n’a obtenu alors que 3,27.
- Les voyageurs prétendent que la récolte commence au moment oii la couleur verte passe à la couleur jaune. Les expériences de M. Aubergier prouvent que ce serait s’y prendre trop tard pour obtenir un bon opium.
- Les produits de la récolte de l’opium des pavots pourpres de 1844 et 1845 ne présentent pas de différences sensibles ; la progression est croissante au lieu d’être décroissante, comme on le remarque dans le pavot blanc.
- M. Aubergier a vu que, lorsque les incisions ne pénètrent que dans le péricarpe du fruit, la graine parvient à maturité et peut servir à l’extraction de l’huile, ainsi que l’a fait observer M. Hardy ; lorsque, au contraire, l’incision traverse l’endocarpe, la communication avec l’air extérieur arrête complètement le développement de la graine. On peut donc, en agissant convenablement , cumuler les produits que la semence fournit à ceux de l’opium ; c’est le seul moyen de rendre la culture de l’opium possible en France , au point de vue économique.
- M. Aubergier fait observer que le pavot somnifère, le pavot blanc à graine noire ou pavot à œillette a le péricarpe tellement mince, qu’il est impossible de l’inciser sans perdre la graine ; il attache cependant de l’importance à la culture de ce pavot, par la raison que le premier produit de sa récolte a donné 17,833 de morphine pour 100 parties d’opium, et que le produit de la deuxième récolte n’a donné que 14,780 d’alcaloïde ; il dit que ces résultats extraordinaires ont été confirmés par tous les moyens possibles , et il se demande comment on peut admettre, sans y être forcé par l’évidence, que la quantité de morphine que contiennent des produits provenant des variétés d’une même espèce puisse varier dans les limites de 4 à 18 pour 100, et que
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- ce soient précisément les variétés qui se rapprochent le plus par les caractères botaniques qui présentent les plus grands écarts.
- M. Aubergier conclut de ses expériences
- 1° Que la qualité de l’opium dépend de la variété du pavot qui l’a fournie, et, pour une même variété, de l’époque plus ou moins avancée de maturité de la capsule au moment où l’on fait la récolte ;
- 2° Que la quantité de morphine que contient le suc laiteux diminue à mesure que le fruit mûrit;
- 3° Que le climat n’exerce aucune influence sur la qualité des opiums récoltés sur notre sol et dans nos possessions algériennes, et que des cultures seraient très-convenables pour donner de l’opium d’une meilleure qualité, et surtout plus constante dans la quantité de morphine que celle fournie par le commerce.
- D’après M. Aubergier j la question se réduit à une question de prix de revient , question qu’il faut étudier. M. Aubergier avait commencé, mais il n’a pu continuer ses expériences ; cette suspension est d’autant plus fâcheuse pour la solution de la question, que, d’après les expériences de M. Hardtj, il faut sept heures de travail pour enlever le produit qui s’écoule par les incisions faites pendant trois heures. Ce moyen, suivant M. Aubergier„ est trop long, et il exige trop de dextérité de la part de l’ouvrier; il propose d’obvier à cet inconvénient et de se servir, pour faire les incisions, d’un instrument qui porte quatre lames de canif fixées dans un manche et disposées parallèlement , de façon que leur pointe ne fait saillie que de 1 ou 2 millimètres tout au plus ; les incisions ainsi faites le sont exactement, avec rapidité et facilité, par toute espèce d’ouvriers. Aussitôt que les incisions sont faites, une autre personne recueille immédiatement le suc. Ce mode d’opérer économise, dit M. Aubergier> les deux tiers de la main-d’œuvre employée à la récolte. Au lieu de dix heures qu’il fallait pour faire cette récolte, il n’en faut que trois.
- Les résultats que M. Aubergier présente aujourd’hui à la Société d’encouragement ont été constatés, en 1846, par une commission de l’Académie d’agriculture et d’horticulture de Clermont, qui, pendant toute une journée, a assisté aux opérations exécutées par six ouvriers. Ces opérations eurent pour résultat la récolte de 2 kilog. 730 de suc laiteux, équivalant au minimum de 682 grammes d’opium sec.
- M. Aubergier termine son travail en disant que les frais de récolte de l’opium ne peuvent jamais dépasser le quart du prix de vente ordinaire (30 fr. le kilog. ) ; le produit de la graine, lorsqu’on la conserve, couvre les frais de culture et le prix de la ferme, etc. On voit que les bénéfices seraient assez grands pour les agriculteurs ; ceux-ci, en cultivant le pavot, nous soustrai-
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- raient au tribut considérable que nous payons à l’étranger pour l’achat de ce produit.
- On voit que le travail entrepris par M. Aubergier mérite de fixer l’attention de la Société. En effet, les quantités d’opium importées en France sont très-considérables (1), et les opiums importés sont, les uns pauvres, les autres riches en principes actifs. Il est à regretter que ce savant n’ait pu continuer, en 1847 et 1848, les expériences qu’il avait entreprises en 1846.
- Le comité des arts chimiques vous propose
- 1° De remercier M. Aubergier de sa communication, en l’engageant à continuer les recherches qu’il a entreprises ;
- 2° De renvoyer le présent rapport à la commission du Bulletin pour qu’il soit inséré dans l’un des numéros de ce recueil.
- Signé À. Chevallier, rapporteur.
- Approuvé en séance, le 27 février 1850.
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- ARTS ÉCONOMIQUES. — garde-rores.
- Rapport fait par M. Herpin , au nom du comité des arts économiques, sur une
- cuvette de lieux d’aisances destinée à la séparation et à la désinfection des
- matières, présentée par M. Filliol, rue Saint-Merri, 7.
- Il y a bien longtemps que le comité des arts économiques a exprimé le vœu que l’on substituât aux garde-robes hydrauliques ou à Y anglaise des appareils dans lesquels les matières, au lieu d’être noyées et délayées dans une grande quantité d’eau, fussent, au contraire , desséchées, solidifiées, désinfectées et utilisées pour l’agriculture.
- La Société d’encouragement avait ouvert, à ce sujet, plusieurs concours dont les résultats n’ont pas été aussi heureux ni aussi prompts qu’elle avait lieu de l’espérer; les prix n’ont pas été remportés. Mais la voix de la Société d’encouragement a été entendue ; l’importance et l’utilité de la question dont il s’agit sont aujourd’hui généralement comprises et reconnues ; on entrevoit une solution prochaine et complète.
- D’anciens constructeurs de cuvettes hydrauliques viennent eux-mêmes rendre hommage à la vérité, en s’efforçant de trouver la solution la plus désirable et la plus avantageuse du problème, dans un cercle d’idées tout à fait en opposition avec leurs travaux antérieurs.
- (1) En vingt ans, il est entré en France 283,058 kilog. d’opium exotique.
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- • GARDE-ROBES
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- De ce nombre est M. Filliol, inventeur d’une garde-robe hydraulique dont les ingénieuses dispositions ont mérité, il y a dix ans (1), vos encouragements et votre approbation.
- M. Filliol soumet aujourd’hui à votre appréciation un appareil de garde-robe qui a pour objet de séparer très-facilement et spontanément les matières solides et liquides; d’en opérer immédiatement la désinfection, soit au moyen de poudres, soit au moyen d’un liquide désinfectant.
- La pièce principale de l’appareil séparateur de M. Filliol consiste dans une soupape à double effet, ou une bascule obturatrice qui, selon les positions différentes qu’on lui donne, ferme ou laisse libre l’un des passages destinés soit aux matières solides, soit aux matières liquides , les sépare et distribue chacune d’elles dans le réservoir qui lui est spécialement affecté.
- L’obturateur à double effet de M. Filliol est l’un des appareils les plus simples et les plus économiques que l’on puisse employer pour obtenir la séparation immédiate des solides et des liquides au moment de leur production; il n’est pas sujet à se déranger; on peut le monter et le démonter avec la plus grande facilité ; enfin il n’occupe qu’un très-petit espace, ce qui permettra de l’utiliser avantageusement pour les sièges portatifs désinfectants destinés au service des malades et même des appartements.
- Avant de vous présenter son avis sur le mérite de la cuvette de M. Filliol, le comité a jugé convenable de faire installer cet appareil dans le local même de la Société d’encouragement; il y a fonctionné, pendant quelque temps, d’une manière très-satisfaisante.
- D’après ces considérations, j’ai l’honneur de vous proposer, messieurs, au nom du comité des arts économiques,
- 1° De remercier M. Filliol de sa communication ;
- T De faire insérer dans votre Bulletin le présent rapport, avec la figure de la cuvette de M. Filliol, et d’en délivrer trois cents exemplaires à ce laborieux industriel.
- Signé Herpin , rapporteur.
- Approuvé en séance 3 le 13 février 1850.
- Description de deux appareils de garde-robes dans lesquels les matières solides sont séparées des liquides et désinfectées; par M. Filliol.
- La figure lre de la planche 1138 est une élévation latérale d’un appareil de
- (i) Voyez Bulletin de la Sociélé, année 1840, p. 257.
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- ARTS ÉCONOMIQUES.
- garde-robe séparateur et désînfeeteur pour lequel M. Filliol a pris un brevet d’invention en 1818.
- Fig. % Section verticale du même.
- Fig. 3. Vue de face et de profil de la soupape ou vanne servant à opérer la séparation des matières solides des liquides.
- a, cuvette en faïence ou en métal; b b, soupape ou vanne composée d’une surface droite et d’une surface inclinée ; elle bouche l’orifice inférieur de la cuvette en même temps qu’elle laisse échapper les liquides; c, récipient divisé en deux parties dont l’une pour le tuyau de chute des solides et l’autre pour recevoir les urines ; il est surmonté d’une plaque en fonte d portant deux cercles dont l’un reçoit l’orifice inférieur de la cuvette et l’autre la soupape qui retient les solides; e, contre-poids pour faciliter les mouvements de cette soupape; f, seconde partie du récipient débouchant dans le tuyau g par lequel s’écoulent les liquides; h, coffre servant à loger la partie inclinée 6’ de la soupape lorsque celle-ci est dans la position verticale indiquée fig. % ; i, axe sur lequel est montée la soupape; j, platine dans laquelle roule un petit galet monté sur une tige formant le prolongement du couvercle ; k, tige portant cette platine ; l, boîte renfermant cette tige ; elle est fixée sur la plaque d. Le galet, en appuyant sur la platine j, fait descendre la tige k, ce qui amène immédiatement la fermeture de la soupape. Dans cette situation, la poudre désinfectante, contenue dans un réservoir supérieur, tombe, en traversant le tuyau m, dans le tuyau n, et de là dans la fosse, ou elle recouvre la matière.
- L’appareil représenté en élévation et en coupe verticale, fig. 4 et 5, est une simplification du précédent ; on y a supprimé la plupart des organes mécaniques qui sont sujets à se déranger; c’est cet appareil qui a été présenté à la Société, et dont il est question dans le rapport de M. Herpin.
- À, plancher mobile ou marche fixé sur le côté du siège en bois B; C, tringles articulées aux points d ef g; H, couvercle du siège, mobile sur des tourillons; I, cuvette en faïence ou en métal; J, conduit amenant la poudre désinfectante; K, axe de la soupape ou vanne L à rebord intérieur, dont une partie est en plan incliné pour laisser écouler les liquides dans le conduit M; N, conduit des matières solides; O, tringle attachée au couvercle H qui fait ouvrir le fond d’une trémie supérieure divisée en deux parties dont l’une laisse échapper la poudre désinfectante et l’autre l’eau nécessaire pour laver la cuvette.
- FoncAions de l’appareil. En posant le pied sur le plancher mobile À, on fait lever le couvercle H, et on opère la fermeture de la vanne ou soupape, qui alors s’appuie contre le fond de la cuvettte ; cette soupape étant légèrement inclinée du côté de son axe, comme on le voit fig. 5, permet l’écoulement des liquides par le conduit M dans le récipient qui doit les recevoir.
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- Aussitôt qu’on abandonne la marche À, le couvercle se ferme et la soupape s’ouvre pour livrer passage aux matières solides qui y sont déposées pendant le temps de 1 émission ; ces matières tombent immédiatement dans la fosse par le conduit N. En même temps la tringle O étant tirée ouvre le fond de la trémie contenant la poudre désinfectante composée de charbon pulvérisé, de cendres ou mieux encore de tourbe carbonisée mêlée en diverses proportions avec du sulfate de cuivre ou du sulfate de fer.
- On peut supprimer la marche À; dans ce cas, les fonctions qu’on vient de décrire s’opèrent en levant ou en abaissant le couvercle. (D.)
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- Rapport fait par M. E. Silvestre, au nom du comité des arts économiques, sur un perfectionnement apporté aux lampes à modérateur} par M. Capy, fabricant > rue Saint-Denis, \.
- Messieurs, les lampes à modérateur dont on s’est servi jusqu’ici ont l’inconvénient d’avoir souvent besoin d’être nettoyées. Si on se sert d’une huile qui n’est pas parfaitement pure, ou si on prépare la mèche avec trop peu de soin, le tube qui sert à Eascension de l’huile ne tarde pas à s’engorger ; alors la mèche charbonne, répand de la fumée et de l’odeur, et la flamme perd de son intensité.
- M. Capy, déjà connu par divers perfectionnements qu’il a apportés aux lampes à modérateur, a cherché à prévenir ces accidents en fixant autour de la partie supérieure du piston une bande de fer-blanc qui s’élève en forme de corbeille, et qui est percée de fentes verticales très-étroites et très-rappro-chées. Cette espèce de tamis retient les impuretés que l’huile peut contenir , sans s’opposer à la descente du liquide vers le dessous du piston. La corbeille doit être d’une hauteur telle qu’elle n’occupe pas sensiblement plus de place que le ressort à boudin lorsque la lampe est montée ; sans cette précaution, une partie de l’huile se trouverait soustraite à la combustion.
- Ce perfectionnement, qui permet à la lampe de fonctionner mieux et plus longtemps^, a paru utile à votre comité.
- M. Capy a apporté dans la construction de sa lampe une autre amélioration qui mérite d’être signalée. Généralement, pour former l’enveloppe aussi bien que les diverses pièces cylindriques d’une lampe, on emploie des lames de fer-blanc roulées et soudées. Or, à cause des épaisseurs provenant de la soudure et de la superposition des bords, il arrive 1° qu’il se fait dans le bec un échaufîement inégal qui est nuisible à la carbonisation régulière de la mèche et à la pureté de la flamme ; T que, dans les lampes à ressort, la marche du
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- ARTS ÉCONOMIQUES. — RAMPES.
- piston se trouve parfois entravée ; 3° qu’il est difficile de prévenir certaines oxydations qui altèrent l’huile.
- M. Capy a obvié à ces inconvénients en mettant à profit les ingénieux procédés d’emboutissage de M. Palmer; il a fait établir par cet habile étireur un outillage particulier pour emboutir les diverses pièces nécessaires à sa fabrication; d’oii il résulte, pour ses lampes, une grande amélioration sous les deux points de vue de la confection et de l’éclairage.
- En résumé, le comité des arts économiques est d’avis que M. Capy a mérité les éloges de la Société, tant à cause des nouveaux perfectionnements qu’il a apportés aux lampes à modérateur, que pour l’idée heureuse qu’il a eue, le premier, de renoncer à la soudure pour n’employer dans sa fabrication que des pièces obtenues par le moyen de l’emboutissage.
- Votre comité a donc l’honneur de vous proposer, messieurs, de remercier M. Capy de sa communication, et de faire insérer le présent rapport dans le Bulletin avec le dessin de la lampe perfectionnée.
- Signé E. Silvestre, rapporteur.
- Approuvé en séance, le 43 février 1§50.
- Description de la lampe à modérateur perfectionnée, par M. Capy.
- PL 1139, fig. lre, section verticale de la lampe.
- Fig. % section verticale du tuyau d’ascension de l’huile.
- Fig. 3, tringle de fer dite modérateur, vue séparément.
- A, corps de la lampe. B, réservoir d’huile. C, plaque servant de piston garnie d’un cuir embouti a a. D, corbeille en fer-blanc surmontant le piston et percée de fentes longitudinales à travers lesquelles passe l’huile ; les impuretés qui pourraient s’y trouver mêlées sont retenues dans cette corbeille. E, ressort à boudin qui, en se débandant graduellement, fait appuyer le piston sur l’huile et la force à s’élever jusqu’au bec; ce ressort est attaché d’un bout au piston, et de l’autre au corps de la lampe. F, béquille tenant lieu de clef; on la tourne pour comprimer le ressort; sur son axe est fixé un pignon b engrenant dans une crémaillère c taillée sur la tige G, laquelle est fixée par un écrou au-dessous du piston. H, tuyau d’ascension de l’huile plongeant dans le liquide et ouvert des deux bouts; il est soudé au piston. I, fourreau dans lequel glisse le tuyau. J, tringle de fer engagée dans le tuyau, et dont la partie supérieure, en forme de croissant, s’appuie sur le bord du tuyau N ; cette tringle sert à modérer la trop grande affluence de l’huile. K, bec de la lampe. L, bouton godronné pour élever la mèche. M, rigole circulaire qui reçoit le trop-plein de l’huile s’épanchant le long du tube, d, petite gouttière qui dirige l’huile au centre de la lampe pour la ramener au réservoir. O, cuvette pour garnir la lampe. (D.)
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- BIBLIOGRAPHIE INDUSTRIELLE, ANNÉE 1849.
- Livres français.
- De l’organisation de l’industrie et du bien-être des classes ouvrières ; par Darpenti-gny. In-8, Rouen, chez l’auteur, rue Saint-Amand, 13.
- De l’organisation du crédit foncier; par Wolowski. In-8, Paris, Guillaumin, rue de Richelieu, 14.
- Notice historique sur les inventions, découvertes et perfectionnements faits dans la ville de Dijon; par Victor Dumay. In-8, Dijon, Frantin.
- Tarif pour la réduction et le cubage des bois sur pied et abattus; par Frugère. In-12, Coulomniers, Brodard.
- Enseignement et sort des ouvriers et de l’industrie, avant, pendant et après 1848; par Charles Dupin. In-18, Paris, Didot.
- Philosophie et art du drainage; par Thackeray. In-8, Paris, veuve Bouchard-Huzard.
- Traité de géodésie pratique; par Garin. In-8, Amiens, Duval.
- Traité élémentaire d’arpentage et de lavis des plans; par Lamotte. In-12, avec planches, Paris, Hachette.
- Le dessin linéaire des demoiselles; par le meme. 1 vol. in-8, avec planches, Paris, Hachette.
- Cours méthodique de dessin linéaire et de géométrie usuelle; par le meme. 1 vol. in-8, avec planches. Paris, Hachette.
- Accélérateur refroidisseur et appareil humecteur appliqué aux moulins à farine ; par Debeaune. In-8. (Extrait de la publication industrielle de M. Armengaud.)
- Administration des douanes. Tableau général du mouvement du cabotage pendant les années 1847 et 1848, 2 vol. in-4.
- Annuaire des bâtiments, des travaux publics et de l’industrie; par Sageret. 1 vol. in-18, Paris, Carilian-Gœury.
- De l’ulluco et de sa culture; par Masson. In-8, Paris, veuve Bouchard-Huzard.
- Du travail des femmes dans les manufactures; par Weber. In-8, Mulhouse, Baret.
- Raisons de la décadence de la concurrence des produits de l’industrie française à l’étranger; par Borucki. In-8, Troyes, Poignée.
- Traité d’arithmétique théorique et pratique ; par Eysserie et Gautier. In-12, Paris, Langlois et Leclercq.
- Cours élémentaire de chimie; par F. Régnault. 1 vol. in-18, Paris, Langlois et Leclercq.
- Du produit du sol forestier; par Laurent. In-8, Nancy, veuve Raybois.
- Mémoire sur la balistique ; par Didion. 1 vol. in-4, Paris, Leneveu, rue des Grands-Augustins, 18.
- Résultats obtenus à Marolles (Indre-et-Loire) sur des défrichements de landes et de bruyères, par l’emploi du noir animal mêlé à la semence ; par Dubreuil-Chambardel. In-8, Paris, Bouchard-Huzard.
- Cours élémentaire de dessin linéaire, d’arpentage et d’architecture ; par Henry (des Vosges). 1 vol. in-8, avec planches, Paris, Pesron, rue des Mathurins, 18.
- Précis de chimie industrielle, à l’usage des écoles préparatoires aux professions indus-
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- BIBLIOGRAPHIE INDUSTRIELLE.
- trielles et des fabricants; par M. Payen. 1 vol. in-8, avec planches, Paris, Hachette.
- Cours de mécanique pratique, à l’usage des directeurs et contre-maîtres de fabriques, trad. de l’allemand de Bernoulli. In-18, Paris, Roret.
- Sur l’invention des procédés de dessiccation des betteraves; parKopczinshi. In-8, Paris, Bouchard-Huzard.
- Considérations sur l’industrie nouvelle dite ouvraison des soies; par Vincent Bouchon. In-4, Paris, imprimerie de Bénard.
- Cours de sciences physiques et chimiques appliquées aux arts militaires; par Emy. In-8, avec planches, Paris, Dumaine.
- Études sur les fusées de projectiles creux; par Martin de Brettes. In-8, Paris, Cor-réard.
- Mémoire sur un projet de chronographe électromagnétique; par le meme. In-8, Paris, Corréard.
- Nouvelles expériences sur la poussée des terres ; par Aude, lieutenant-colonel du génie. In-8, Paris, Bachelier.
- Notice descriptive, culturale et économique sur deux plantes tuberculeuses, l’ulluco et le boussingaultia ; par M. Philippar. In-8, Paris, Bouchard-Huzard.
- Annuaire général du commerce, de l’industrie, de la magistrature, etc. 12e année, 1 vol. in-8, Paris, Firmin Didot.
- Compte rendu d’un voyage horticole fait en Russie, Poméranie, Prusse, Saxe, West-phalie, Bohême, Danemark, Allemagne et Belgique, pendant l’année 1847 ; par Masson. In-8, Paris, Bouchard-Huzard.
- Instruction sur l’emploi du sel en agriculture; par Girardin. In-32, Rouen, Péron.
- Description des machines et procédés consignés dans les brevets, d’invention dont la durée est expirée. Tomes 68 et 69, 2 vol. in-4, avec planches. Paris, Bouchard-Huzard.
- Guide des architectes, vérificateurs, entrepreneurs, ou Traité complet de l’évaluation des ouvrages de construction ; par Lejuste. 1 vol. in-4, Paris, Roret.
- Nouveau manuel complet du tourneur; par de Valicourt. 2 vol. in-18, avec planches, Paris, Roret.
- Manuel complet de la galvanoplastie; par le même. Paris, Roret.
- Précis élémentaire de physiologie agricole; par Girou de Buzareingues. 1 vol. in-8, Paris, Bouchard-Huzard,
- Rapport sur les exploitations agricoles et manufacturières de M. Decrombecq ; par MM. Payen et Pommier. In-8, Paris, Bouchard-Huzard.
- Comptabilité agricole; par Maizière. In-8, Paris, Mathias.
- Nouveau manuel complet de la fabrication des acides gras concrets employés dans les arts, et de celle des bougies stéariques; par Malpeyre. In-18, Paris, Roret.
- Nouveau manuel complet pour la construction et le dessin des cartes géographiques ; par Perrol. In-18, Paris, Roret.
- Notice industrielle sur la Californie; par Bouchacourt. In-8, Paris, Mathias.
- De la destruction des larves, vers blancs, hannetons, courtilières, etc.; par Iléricart de Thury. In-8, Paris, Bouchard-Huzard.
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- BIBLIOGRAPHIE INDUSTRIELLE.
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- Description des solfatares et des alunières de la Toscane; par Coquand. In-8, Paris, imprimerie de Martinet.
- Note sur les minerais de fer des départements de l’Aveyron, du Lot, de Lot-et-Garonne, du Tarn, de Tarn-et-Garonne et de la Charente-Inférieure; par le même. In-8, Paris, Martinet.
- Nouveau manuel complet du décorateur-ornemaniste; par Schmid. In-18, Paris, Roret.
- Traité des magnaneries; par Charrel. 1 vol. in-8, avec planches, Paris, Marc-Aurel, rue Richer, 20.
- Traité de comptabilité agricole; par Edmond de Granges de Rancy. 1 vol. in-8, Paris, rue Jacob, 26.
- Traité théorique et pratique de la fabrication de la bière; par Rohart. 2 vol. in-8, Paris, rue Jacob, 26.
- Annales agricoles de Roville; par Mathieu deDombasle. 1 vol. in-8, Paris, Bouchard-Huzard.
- Nouveau manuel complet de l’éclairage au gaz; par Magnier. 1 vol. in-8, Paris, Roret.
- L’art d’élever les yers à soie; par Brunet de la Grange. 1 vol. in-8, Paris, Maison, rue Christine, 3.
- La ruche conservatrice, ou perfectionnement de la culture des abeilles ; par Vialet-Martignat. In-12, Bourg, Milliet-Bottier.
- Études sur la stabilité des locomotives en mouvement, par Le Chatelier. In-8, Paris, Mathias.
- Des engrais en général, manière de traiter les fumiers; par Michel Greff. In-18, Metz, Alcan.
- L’art du souffleur à la lampe et au chalumeau; par Pedroni. In-18, Paris, Roret.
- Note sur les émanations volcaniques et métallifères; par Elie de Beaumont. In-18, Paris, Martinet.
- Nouvelle méthode pour cultiver la carotte; par Grégoire. In-8, Noyon, Cottu-Harlay.
- Annuaire de la Société polytechnique. Tome 10, in-18, Paris, Dauvin et Fontaine, passage des Panoramas, 36.
- Mémoire sur la cuscute; par Henri. In-8, Sainte-Menehould, Poignée-Darnauld.
- Notes sur la mécanique; par Plaisant. 1 vol. in-8, Paris, Mathias.
- Traité de chimie minérale, végétale et animale; par Berzelius. Traduit par MM. Ess-linger et Hoefer. Tome 5, in-8, Paris, Firmin Didot.
- L’art de s’enrichir par l’agriculture en créant des prairies; par M. Pellault. In-12, Paris, Bouchard-Huzard.
- Traité d’agriculture, de défrichement, de reboisement et de dessèchement des marais, par Marcel d’Orgebray. In-8, Paris, Carilian-Gœury.
- De l’élevage du cheval; par M. de Veaucé. In-8, Paris, Bouchard-Huzard.
- Mémoires de la Société des sciences et des arts de Carcassonne. 1 vol. in-8, Carcassonne, Pomiès.
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- BIBLIOGRAPHIE INDUSTRIELLE.
- Des falsifications des farines ; par Lecanu. In-8, Paris, Thunot.
- Histoire de l’horlogerie, depuis son origine jusqu’à nos jours; par Pierre Dubois. In-4, avec planches, Paris, rue du Pont-de-Lodi, 5.
- Progrès agricole et amélioration du gros bétail de la Nièvre; par Delafond. 1 vol. in-8, Paris, Labé, place de l’École-de-Médecine, 4.
- Remarques sur l’emploi du sel en agriculture; par Milne-Edwards. In-8, Paris, Bou-cliard-Huzard.
- Guide des chemins de fer, des bateaux à vapeur et de toutes les voies de communication de France et de l’étranger ; par Dupont. Paris, Dupont, rue de Grenelle-Saint-Honoré, 55.
- Guide des comices agricoles et des propriétaires; par Bujault. In-12, Paris, Bou-chard-Huzard.
- Album des chemins de fer ; par Cornet. In-8, avec planches, Paris, Mathias.
- Mémoire sur l’air comprimé et son application à la locomotion ; par Julienne. In-4, Rouen, Truffault.
- Annales de la Société séricicole, année 1848. 1 vol. in-8, Paris, Bouchard-Huzard.
- Annuaire de chimie; par Millon et Reiset. 1 vol. in-8, Paris, Baillière.
- Recueil de mémoires relatifs à l’emploi du sel marin en agriculture. In-8, Paris, Bou-chard-Huzard.
- Traité de cinématique ( mécanique appliquée aux machines au point de vue géométrique) ; par Laboulaye. 1 vol. in-8, Paris, Mathias.
- Catéchisme de chimie agricole; par le baron de Babo. 1 vol. in-8, Moulins, ^Place.
- Culture et taille de la vigne; par Ecorchard. In-12, Nantes, Géraud.
- Mémoires présentés par divers savants à l’Académie des sciences de l’Institut. 1 vol. in-4, avec planches, Paris, imprimerie nationale.
- Nouveau traité de charpente; par Demont, architecte. In-4, avec planches, Paris, Marie et Bernard, rue des Grands-Augustins, 1.
- Pratique raisonnée de la taille des arbres fruitiers et de la vigne; par Cossonet. In-8, Paris, Bouchard-Huzard.
- L’art de connaître les pendules et les montres; par Henri Robert. 1 vol. in-12, Paris, rue du Coq, 8.
- Association des inventeurs et des artistes industriels, M. Taylor, fondateur. In-16, Paris, rue de Bondy, 50.
- Des comices agricoles; par Dupin. Paris, Yidecoq, place du Panthéon, 1.
- Éléments de chimie agricole et de géologie, trad. de l’anglais de Johnston; par Rief-fel. 1 vol. in-12, Paris, Bouchard-Huzard.
- Ferme-école du Ménil-Saint-Firmin (Oise), — compte rendu des travaux de 1848; par MM. Bazin père et fils. 1 vol. in-8, Paris, Schneider.
- Nouveau manuel complet du poêlier-fumiste ; par Ardant, Julia Fontenelle et Mal-peyre. 1 vol. in-8, avec planches, Paris, Roret.
- Mémoire sur l’éducation des abeilles ; par Augustin Bernard. In-8, Bourg-en-Bresse, Millet-Bottier.
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- BIBLIOGRAPHIE INDUSTRIELLE.
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- Congrus scientifique de France, 15e et 16e sessions. Paris, Marchand.
- . Éléments de géométrie descriptive; par Gerono et Cassanac. In-8, avec planches, Paris, Dezobry et Magdeleine, rue des Maçons-Sorbonne, 1.
- Manuel complet du terrassier et de l’entrepreneur de terrassements ; par Étienne et Masson, In-18, Paris, Roret.
- Considérations sur la peinture à l’huile et sur le siccatif de Harlem ; par Durosier. In-8, Paris, rue des Francs-Bourgeois-Saint-Michel, 18.
- . Considérations sur l’exploitation des mines métalliques en général, et sur celles de Pont-Gibiud en particulier; par Pallu. In-8, Clermont-Ferrand, Pérol.
- Guide du cultivateur et du colon; par A. Redier. In-18, Paris, Bouchard-Huzard. Itinérdre historique du chemin de fer du Nord, de Paris à Lille. 2 vol. in-18, Lille, Lefort.
- L’industrie française depuis la révolution de février; par Audigane. In-18, Paris, Guillauirin, rue de Richelieu, 14.
- Notice sur la manufacture céramique de Billom (Puy-de-Dôme); par M. Lecoq. In-8, Clermoni-Ferrand, Pérol.
- Suite le la théorie de la capillarité et de ses applications à la physique, à la chimie et aux corps organisés ; par Artur. In-8, Paris, rue Saint-Jacques, 56.
- Supplément à la théorie des engrenages; par Puthaux. In-4, avec planches, Paris, Chaumerot, Palais-National.
- Analyse des substances saccharifères au moyen des propriétés optiques de leurs dissolutions; par Clerget. In-8, Paris, Mathias.
- Bibliothèque du cultivateur; par Schwerz, trad. parYilleroy. 1 vol. in-12, Paris, rue Jacob, 26.
- Traite des droits d’auteur et d’inventeur en matière de littérature, d’art et d’industrie; pai' Lesenne. 1 vol. in-8, Paris, Comon, quai Malaquais, 15.
- Mancel d’horticulture et d’agriculture; par Ramey. In-12, Bordeaux, Chaumas-Gayet.
- Préceptes d’agriculture pratique de Schwerz, trad. de l’allemand. 4 vol. in-8, Paris, Bouchaid-Huzard.
- Observations sur l’insalubrité des habitations de la classe ouvrière ; par d’IIéricourt. In-8, Arras, Degeorge.
- Description des divers systèmes d’emballage inventés par Cotel, place du Louvre.
- In-12.
- Emploi du zinc laminé pour les bâtiments. In-8, Paris, rue Richer, 22.
- Situation industrielle du département du Nord, — rapport du jury départemental. 1 vol. ia-4, Lille, Danel.
- Moyen de diriger les aérostats; par Francallet. In-12, Paris, Mathias.
- Note sur les moyens de régler la suspension des machines locomotives; par Nozo. In-8, Paris, Chaix.
- Trailé de la plantation en général et de boisement des mauvaises terres dans le département de la Somme; par Danzel. In-8, Amiens, Duval.
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- BIBLIOGRAPHIE INDUSTRIELLE.
- Échanges internationaux de livres, d’objets d’art et d’histoire naturelle, par M. C. Moreau. In-8, Paris, Desoye.
- Note sur l’état actuel de la peinture sur verre; par Prosper Lafaye. In-4, Paris, Diclot.
- Question des sucres, procédé Melsens; par Marins Rampai. In-8, Paris, Chaix.
- Rapport sur la construction des logements pour les ouvriers; par Rohault de Fleury. In-4, Paris, Mme Lacombe.
- Télégraphie électrique, son avenir; par Bréguet fils et de Séré. In-8, Paris, Mathias.
- De la chaussure et de son influence sur le développement du pied ; par Clabbeck. In-8, Paris, rue de Richelieu, 9.
- Essai sur la culture des vignes à raisins précoces; par Loiseleur-Deslongchamps. In-12, Paris, Bouchard-Huzard.
- Industrie des houilles, des métaux et des machines en Belgique; par M. Calla. In-8, Paris, Chaix.
- Manipulations électrotypiques, ou Traité de galvanoplastie, trad. de l’anglais de Walker. In-8, Paris , Méquignon-Marvis, rue de l’École-de-Médecine, 3.
- Nouveau manuel complet du ferblantier; par Lebrun et Malpeyre. 1 vol. in-18, Paris, Roret.
- Mémoire sur les canons se chargeant par la culasse; parM. Cavalli. In-8, avec planches, Paris, Corréard.
- Nouveau système de griffes et de blocs mobiles typographiques. Paris, Derriey, boulevard Mont-Parnasse, 12.
- Yignole des charpentiers; par Bourgeois. In-4, Paris, Basset, rue de Seine, 33.
- Cours de chimie générale; par Pelouze et Fremy. 1 vol. in-8, avec atlas de planches, Paris, Victor Masson, rue de l’École-de-Médecine, 17.
- Notice historique sur l’imprimerie; par Paul Dupont. 1 vol. in-8, Paris, Dupont.
- Nouvel art d’élever, de multiplier, de faire prospérer et d’engraisser les moutons; par Morel. In-18, Paris, Tissot, rue de la Harpe, 19.
- Colonie agricole et pénitentiaire de Mettray. 10e année, rapport des directeurs. In-8, avec planches, Paris, Claye.
- Traité élémentaire d’agriculture pratique ; par Hervé de Lavaur. 1 vol. in-12, Paris, Mathias.
- Traité pratique de vinification; par Machard. 1 vol. in-18, Besançon, Jacquin.
- L’art de moudre; par Vanlerberghe. In-8, Paris, Simier, rue Saint-Honoré, 245.
- Encyclopédie monétaire; par Bonneville. 1 vol. in-folio, avec planches, Paris, rue Rambuteau, 22.
- Manuel d’industrie et d’économie domestique. In-12, Bordeaux, Ragot.
- Mémoire sur le transport des voyageurs et des marchandises sur les pyroscapes de la Garonne; par Suriray-Delarue. In-4, Bordeaux, Faye.
- Observations sur la plantation des routes; par Laffore. In-8, Agen, Noubel.
- Algérie, .province d’Oran, —concession agricole d’Àrbel; par Ch. Héricart de Thury. In-8, Paris, Bouchard-Huzard.
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- BIBLIOGRAPHIE INDUSTRIELLE.
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- Manuel de l’éleveur de chevaux; par Goux. In-12, Agen, Bertrand.
- Observations sur les bibliothèques scientifiques industrielles; par Mathias. In-8, Paris, Mathias.
- Répertoire de l’industrie parisienne. In-18, Paris, rue d’Aboukir, 11
- Résumé des meilleures méthodes d’éducation des vers à soie ; par Duvernay. In-18, Grenoble, Baratier.
- Cours de mathématiques à l’usage de l’ingénieur civil; par Àdhémar. 1 vol. in-8, Paris, Mathias.
- Supplément au Traité de géométrie descriptive; par le même. In-8, Paris, Mathias.
- Du papier de sûreté; par Delarue. In-8, Paris, rue Notre-Dame-des-Victoires, 16.
- Notices sur les caloridores de M. Pimont. In-8, Paris, Pollet.
- Nouveau montage de métiers pour la fabrication des étoffes; par Gonnard. In-8, Lyon, Brunet.
- Principes de cosmographie; par Delille. In-12, Paris, rue Tiquetonne, 10.
- Instruction sur les propriétés et l’emploi du sel en agriculture. In-8, Paris, Bou-chard-Huzard. .
- Rapports sur la galvanisation du fer, procédé Sorel. In-8, rue d’Angoulême-du-Tem-ple, 40.
- Thermomètre alcoométrique dit ébullioscope à tige, ln-8, Paris, Lerebours et Secrétan, place du Pont-Neuf, 13.
- Barême pour les chantiers et ateliers du cours des travaux à la journée. In-4, Anzin, Boucher-Moreau.
- Connaissance des temps et des mouvements célestes pour l’année 1852, publiée par le Bureau des longitudes. 1 vol. in-8, Paris, Bachelier.
- Mémoires de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Dijon. Années 1847 et 1848, 1 vol. in-8, Dijon, Frantin.
- Almanach du cultivateur et du vigneron. 7e année 1850, in-16, Paris, Pagnerre.
- Annuaire de l’horticulture. 7e année, 1850, in-16, Paris, Pagnerre.
- Manuel du peintre en caoutchouc; par Gay. In-8, Strasbourg, Silbermann.
- Mémoires de l’Académie des sciences, agriculture, commerce, belles-lettres et arts du département de la Somme. 1 vol. in-8, Amiens, Duval.
- Recueil de bouches à feu les plus remarquables, depuis l’origine de la poudre à canon jusqu’à nos jours, parle général Marion. In-4, avec atlas de planches, Paris, Cor-réard.
- Congrès central d’agriculture. 6e session, comptes rendus et procès-verbaux. 1 vol. in-8, Paris, Prève.
- Cours d’algèbre élémentaire théorique et pratique; par Puille d’Amiens. In-8, Paris, Dezobry et Madeleine.
- Du drainage des terres; par M. de Saint-Venant. In-8, Paris, Dupont.
- Institut national de France, — Académie des sciences, — Eloge de Gaspard Monge, prononcé par Ch. Dupin. In-4, Paris, Didot.
- Notice sur les grandes tentures historiques brochées pour monuments publics ; par Gantillon. In-4, Lyon, Rodanet.
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- BIBLIOGRAPHIE INDUSTRIELLE
- Nouveau livre de cubage. In-4, le Havre, Lemale.
- Biographie de N. Conté; par M. Jomard. In-8, Paris, Thunot.
- Note sur l’inauguration de la statue de Monge, àBeaune; par le meme. ïn-8, Paris, Bouchard-Huzard.
- Mémoire sur les dunes du golfe de Gascogne ; par Pigeon. In-8, Lyon, Boitel.
- Tarif des prix de réparation des armes à feu. In-18, Paris, Dumaine.
- Traité d’hydraulique à l’usage des ingénieurs; par Daubuisson de Voisins. 1 vol. in-8, avec planches, Paris, Pitois-Levrault, rue de la Harpe, 41.
- Recueil de machines, instruments et appareils qui servent à l’économie rurale et industrielle ; par Leblanc. In-folio, Paris, Bachelier.
- Abolition de la misère et du prolétariat, — Discours de M. Ch. Dupin, prononcé dans la séance de l’assemblée législative du 9 octobre 1849. In-8, Paris, Garnier frères, au Palais-National.
- Des colonies agricoles de l’Algérie; par le général le Pays deBourjolly. In-8, Paris , Dumaine.
- Congrès des agriculteurs du nord de la France. 8e session tenue à Compiègne, du 7 au 10 juillet 1849. In-8, Compiègne, Escuyer.
- Daguerréotype pour apprendre seul à faire des portraits; par M. Legros. In-8, Paris, rue Saint-Honoré, 199.
- Nouveau manuel complet du mouleur; par Magnier. In-18, Paris, Roret.
- Le guano du Pérou, — sa valeur comme engrais, — manière de l’employer; par de Monnières. In-8, Paris, Rignoux.
- Un million de faits, — Aide-mémoire universel des sciences et des arts; par Âicard, Desportes et autres. 1 vol. in-12, Paris, Garnier frères.
- La chimie du cultivateur; par Joigneaux. In-12, Paris, Masson.
- De la méthode d’irrigation des prés des Vosges ; par Piwis. In-12, Paris, rue Jacob, 26.
- Mémoire sur la fondation des cités industrielles; par Damelte. In-8, Paris, rue des Saints-Pères, 1.
- Tableau général des phares et fanaux des côtes de Hollande et de Belgique. In-8, Paris, Dupont.
- Traité de la fabrication des diverses espèces de colles; par Bellier aîné. In-8, Lille, Leleux.
- Statistique chimique appliquée spécialement à la question de l’emploi agricole du sel ; par Barrai. 1 vol. in-12, Paris, rue Jacob, 26.
- Traité élémentaire de géométrie descriptive; par de la Frémoire. 2 vol. in-8, avec planches, Paris, Carilian-Gœury.
- Le bouvier modèle, traitant des soins à donner aux chevaux, etc.; par Rocquart. 1 vol. in-18, Paris, Langlumé.
- Cours élémentaire de mécanique industrielle; par Jariez. 2 vol. in-8, Paris, Mathias.
- Guide du géomètre pour les opérations d’arpentage; par Goulard-TJenrionnet. 1 vol. in-8 avec atlas, Paris, rue Jacob, 26.
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- BIBLIOGRAPHIE INDUSTRIELLE.
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- Institut national agronomique, — Concours pour la chaire de zoologie appliquée à l’agriculture ; concurrent, L. Doyère. In-4, Paris, Bachelier.
- Le livre d’or des métiers ou histoire des corporations ouvrières, communautés, jurandes, etc.; par Paul Lacroix et Ferd. Seré. 6 vol. grand in-8, illustré d’un grand nombre de peintures et vignettes, Paris, Maresq, rue du Pont-de-Lodi, 5.
- Notice sur les engrais artificiels de Fouché-Lepelletier. In-12, Paris, Guiraudet.
- De l’encouragement aux associations ouvrières ; par Paillotet. In-8, Paris, Guillaumin.
- Almanach industriel pour 1850. In-8, Paris, rue Grange-Batelière, 22.
- Barême des fabricants; par Dumesnil. In-8, Cateau-Cambrésis, Dumesnil.
- Calculateur mécanique, barême mobile. In-8, Paris, Courtois-Chauvin, rue des Vinaigriers, 17.
- Des engrais artificiels; par Dal Piaz. In-16, Paris, Bouchard-Huzard,
- Notions élémentaires de chimie; par Alexandre Meissas. In-18, Paris, Hachette.
- Nouveau système complet de mathématiques élémentaires; par Doster. In-8, Paris, Bachelier.
- Description des signes à l’aide desquels on peut apprécier les quantités lactifères des vaches; par Magne. In-12, Paris, Comon, quai Malaquais, 15.
- Cours élémentaire de chimie; par Deguin. 1 vol. in-8, Paris, Belin.
- Cours élémentaire de physique; par le même. 2 vol. in-8, Paris, Belin.
- Précis historique, pratique et industriel de la tourbe; par Rogers. In-8, Paris, cité Odiot, rue de l’Oratoire-du-Roule, 32.
- Ouvrages périodiques.
- Nouvelles annales de mathématiques; par M. Ch. Terquem et Gerono. Année 1849, in-8, Paris, Bachelier.
- Recettes et formules anciennes et nouvelles inédites pour les arts, l’industrie, la chimie, etc.; par Quesneville. Recueil mensuel, Paris, Louis Colas, rue Dauphine, 32.
- Annales des sciences physiques et naturelles, d’agriculture et d’industrie, publiées par la Société d’agriculture de Lyon. Paris, Treuttel et Würtz.
- Indicateur des chemins de fer, journal hebdomadaire. Paris, Chaix.
- Bulletin de la Société d’agriculture, sciences et arts de la Haute-Vienne; par A bric. In-8, Limoges, Chapoulaud.
- Revue de la colonisation agricole, industrielle et commerciale; par Paganelli di Zi-cavo. Paris, place de la Bourse, 11.
- La France industrielle, journal de l’industrie et du commerce. Paris, rue Saint-Ni-colas-d’Antin, 9.
- Journal des maîtres de forge et des concessionnaires de mines. Paris, quaiValmy, 45.
- Nouvelles annales de la marine et des colonies; revue mensuelle. Paris, Dupont, rue de Grenelle-Saint-Honoré, 55.
- AS)um industriel. Paris, rue Chauchat, 17.
- L’ami des champs, par Leheuf; journal mensuel. Châtillon, Lebeuf.
- Le Semeur, recueil d’agriculture pratique, de jardinage, etc., publié par le comité agricole d’Épinal. In-8, Épinal, veuve Glay.
- Quarante-neuvième année. Avril 1850. \%
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- extraites de diverses publications périodiques françaises et étrangères.
- Analyse de divers articles recueillis dans les journaux anglais et traduits par M. Gh. Lamy, ingénieur-chimiste, ancien élève de l’école centrale des arts et manufactures.
- ARTS CHIMIQUES.—MÉTAUX.
- Sur k zincage du fer; par M. Riepe.
- On sait que le zincage des métaux se fait par deux méthodes différentes ; l’une consiste à plonger l’objet à zinguer dans du zinc en fusion, l’autre à précipiter le zinc de ses dissolutions par les procédés galvaniques. Le liquide le plus ordinairement employé dans ce dernier cas est une dissolution étendue d’oxyde de zinc dans une lessive de potasse (zincate de potasse).
- Afin de connaître la solution dont l’emploi présenterait le plus d’avantages, M. Riepe a entrepris de nombreuses expériences dans le laboratoire de la Société d’encouragement de Berlin ; il s’est servi des solutions suivantes :
- Sulfite de zinc, cyanure de zinc dans le cyanure de potassium, chlorure de zinc ammoniacal ( sel pour la soudure ), hyposulfite de zinc.
- Les solutions de sulfite de zinc et de chlorure de zinc ammoniacal ont paru les plus avantageuses; mais il faut, pour la réussite de l’opération, des liqueurs étendues et un courant galvanique faible, autrement le zinc précipité se détache en paillettes minces de la surface du fer. Si bon prend les précautions convenables, on peut précipiter le zinc sur le fer jusqu’à l’épaisseur d’une feuille de papier. Il est bien entendu que l’objet à zinguer doit être préalablement bien décapé. (Lond. Journ. of arts, juillet 1849.)
- Nouveau procédé d’émaillage du fer.
- Un Américain, M. Ch. Stumer, a trouvé, pour recouvrir la surface du fer et d’autres métaux, un émail très-adhérept, non susceptible de se briser par je choc pu par l’application de la chaleur, et qui peut recevoir toutes les nuances (le coloration possibjes.
- Voici deqx recettes pour la composition de cet émail :
- A. 448 gr. de sable, 56 gr. de terre de pipe, 21 gr. dp salpêtre.
- B. 196 gr. de verre blafifh 112 gr. de sable, 208 gr. d’oxydg d’étain, 168 gy. de borax, 42 gr. de soude, 84 gr. de salpêtre, 35 gr. d’argile blanche, 2§ gr. de magnésie, 7 gr. de craie blanche, 3 gr. d’écailles d’huîtres.
- Dans l’un et l’autre cas, les matières sont pulvérisées et mêlées avec de l’eau gpm-mée. (The civil engineer and architect’ s journal, octobre 1849.) (1)
- (1) Voy. Bulletin delà Sociélé d’encouragement, 10e année (1811), page 169,, le procédé de M. Schweighaeuser pour l’émaillage des vases de fonte, et un autre procédé de M. Hicklin, tome XVIe, page 303 du même Bulletin. M. Besagre a pris, le 4 avril 1840, un brevet pour le même objet; on en trouve la description page 118, tome LVI de la collection des brevets.
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- j Alliage pour" coussinets de cylindres pesants et.pour boîtes de roues de waggons de
- chemins de fer; par M. Tapp. . ' ; ; ; :
- ‘ Pour les coussinets de fatigue, les boîtes des roues de voitures de chemins de fer qui doivent résister à des pressions considérables, M. Tapp propose l’alliage suivant :
- Cuivre. . . . ’ 40 p. ou 65 sur 100 p.
- Ktoin.. ... 9 p. 151 */'
- Plomb. ... 12 p. 20 \
- On fond d’abord le cuivre, on y incorpore l’étain, puis le plomb.
- Un coussinet fait avec cet alliage peut, suivant M. Tapp, fonctionner, à l’état sec et non graissé, pendant environ deux minutes, sans développer une chaleur bien sensible et sans que l’alliage se détache sur les tourillons des pièces tournantes.
- Pour les petits coussinets où les arbres ne sont pas mis en mouvement par un moteur puissant, M. Tapp recommande l’alliage suivant : ‘
- Étain.. . . . 78 p. ou 75 sur 100 p. ‘
- Antimoine. . . 18 p. 17 . ^
- Cuivre. ." . . 8 à 9 p. 8.
- ( Belgiqtte industrielle, février 1850. )
- Nouveaux moyens de décorer les métaux; par M. F. Yogel.
- M. Vogel vient de faire une application nouvelle des procédés électrochimiques à la décoration des métaux par la niellure et le décalque.
- On enduit l’objet à décorer (une plaque d’acier, par exemple) de vernis des graveurs, puis on y dessine à la pointe les ornements qu’on se propose de produire ; on mord avec un acide; après l’écoulement de celui-ci, on enlève le vernis avec de l’éther ou de l’essence de térébenthine. L’objet est alors lavé à l’eau pure, passé dans un acide très-étendu, puis transporté dans un appareil galvanoplastique. Lorsque les traits marqués par la pointe sont suffisamment chargés de métal ( argent, par exemple ), on enlève l’objet de l’appareil, et on use partout, excepté dans les traits, la couche de métal précipitée. On aura obtenu, de cette manière, un dessin sur acier, tout à fait semblable à ceux que produirait la niellure, c’est-à-dire le coulage d’une composition d’argent sur une plaque d’acier gravée ou estampée.
- Par ce moyen, il serait possible, en traçant des traits un peu larges, de déposer l’un sur l’autre des métaux différemiM^olorés. Lors du polissage ultérieur, le métal précipité le dernier formerait la ligne moyenne des traits, tandis que celui qui aurait été précipité le premier formerait une légère bordure ou frange d’une autre couleur.
- M. Vogel pense que l’application de ce procédé pourra produire, dans les mains d’un artiste habile, des effets aussi variés qu’élégants. Cette espèce de niellure galvanique
- (1) Cet alliage ne diffère du bronze des miroirs antiques, analysé par Klaproth, que dans la proportion relative des métaux mous ( étain et plomb ), 35 pour 100 au lieu de 38 pour 100.
- Sur le chemin de fer du Taunus, les voitures de voyageurs qui fatiguent le plus ont été pourvues de coussinets en plomb dur, de l’invention de M. Æirchiveger, et qui renferment 85 de plomb et 15 d’antimoine. On graiss^v^itoduit ordinaire d’huile de palme, de suif et de soude. '
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
- pourrait servir à la décoration des boîtes de montres, tabatières, canons de fusils de luxe, lames de sabre et d’épée, etc., etc.
- Voici maintenant les procédés de M. Vogeî pour décalquer sur fer, acier, laiton, argent, cuivre : on imprime, avec une planche métallique, ou une pierre lithographique, ou une vignette sur bois, une épreuve avec l’encre d’impression sur du papier à imprimer, préalablement enduit d’une couche mince de colle de pâte claire. Cette épreuve est ensuite transportée sur la surface métallique bien décapée qu’il s’agit de décorer ; on décalque avec beaucoup de précaution au moyen d’un brunissoir d’acier, puis on humecte le papier avec un peu d’eau faiblement acidulée, on l’enlève, on saupoudre l’épreuve transportée sur métal avec une poudre de verre très-fine obtenue par lévigation ; lorsque la dessiccation de l’encre est complète, on enlève , avec un soufflet, la poussière de verre dans les points qui ne sont pas recouverts d’encre.
- La surface métallique ainsi préparée peut être dorée, argentée, platinée, cuivrée par les procédés électrochimiques ; les parties non recouvertes d’encre grasse, et, par conséquent, de poudre de verre, qui n’est pas conductrice de l’électricité, restent seules intactes au sein du bain métallique. Lorsque la couche de métal qui s’est précipitée sur les autres points de la surface a acquis une épaisseur suffisante, on enlève , avec les dissolvants ordinaires, la couche d’encre d’impression, et le dessin apparaît par la diversité des couleurs du fond et de l'enduit métallique. ( Belgique industrielle, février 1850.)
- Fabrication du plomb de chasse.
- M. David Smith, de New-York, a proposé, pour faire le plomb de chasse, une nouvelle méthode d’après laquelle il remplace les tours ordinaires, de 45 mètres de hauteur, par un tuyau en fer haut de 15 mètres.
- Dans le procédé ordinaire, l’élévation des tours est nécessitée par le degré de refroidissement que le plomb doit subir, selon le calibre des grains, avant de tomber dans le récipient d’eau situé à la partie inférieure. M. Smith atteint le même but en faisant monter dans le tuyau, au moyen d’un soufflet, un courant d’air proportionné au calibre du plomb, et qui est destiné à le refroidir avant sa chute dans le récipient. Il a pu ainsi obtenir une réduction de 30 mètres dans la hauteur, et remplacer les tours élevées et coûteuses, dont on se sert ordinairement, par des tuyaux en tôle de 0m,45 environ de diamètre. ( The civil engineer and architect’s journal, octobre 1849. )
- Verre. — Argenture du verre pgfiàe coton-poudre.
- M. Wohl a découvert, il y a peu de temps, qu’une solution de coton-poudre, dans une lessive caustique, possède à un haut degré la propriété de précipiter, à l’état métallique, l’argent de ses dissolutions.
- Le coton-poudre, mis en contact avec une lessive caustique, ne tarde pas à s’y dissoudre, et donne un liquide très-brun un peu épais. Si l’on verse dans cette solution alcaline quelques gouttes de nitrate d’argent et que l’on ajoute de l’ammoniaque jusqu’à dissolution complète de l’oxyde d’argent formé, dissolution qu’on facilite par la chaleur d’un bain-marie, le liquide prend bientôt une_£Qüleur brune foncée, fait ef-
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- fervescence, et la totalité de l’argent se précipite sur les parois du vase, en produisant un miroir d’un brillant bien supérieur à celui des surfaces miroitantes formées à l’aide des essences ou de l’aldéhy de-ammoniaque. La facilité avec laquelle ce miroir se produit permettra peut-être à ce nouveau procédé d’acquérir une certaine importance pratique.
- Le coton-poudre ne possède pas seul la propriété dont il est fait mention ici ; les substances, telles que le sucre de canne, le sucre de lait, la mannite, les gommes qui donnent, avec l’acide nitrique, des produits explosifs, l’acide nitropicrique ( ou acide carbazotique) (1), produisent, dans les mêmes circonstances, des surfaces métalliques réfléchissantes.
- Voilà donc un nouveau procédé d'argenture du verre à ajouter à ceux que l’on doit déjà à MM. Drayton, Meurer, Tourasse, Stenhouse, Choron, procédés qui reposent sur l’action que l’alcool et certaines essences exercent sur le nitrate d’argent ammoniacal. ( Pharmaceutic journ., septembre 1849. )
- Argenture du verre perfectionnée, par M. Drayton.
- M. Drayton a apporté la modification suivante à son procédé d’argenture du verre, dont on trouve la description dans le Bulletin de la Société d’encouragement, 43e année (1844), page 460. ‘
- On mêle ensemble 28 gr. d’esprit volatil de corne de cerf ( mélange d’acétate et de carbonate d’ammoniaque ) ou d’ammoniaque, auxquels on ajoute 56 gr. de nitrate d’argent, 84 gr. d’eau et 84 gr. d’alcool; le tout est abandonné à lui-même pendant trois ou quatre heures, puis filtré. Pour 28 gr. de cette liqueur, on ajoute 7 gr. d’une substance saccharine ( le sucre de raisin, de préférence ), préalablement dissoute dans parties égales, en volume ( 28 centilitres, par exemple ), d’eau et d’alcool.
- Pour argenter, on verse ce mélange sur la surface du verre, et l’on soumet à une température de 60° centig. Lorsque la couche d’argent est entièrement sèche, on la couvre d’un vernis pour la préserver des altérations par frottement.
- On peut employer la même liqueur pour argenter la surface des métaux. ( Reper-tory of patent inventions, juillet 1849.)
- Platimre du verre, de la porcelaine, de la faïence fine, par M. Ludesdorff.
- M. Ludesdorff vient de faire connaître un nouveau moyen de produire le lustre sur les faïences et poteries.
- Cette opération, pratiquée depuis longtemps sur les faïences fines à vernis plombi-fère, consiste à leur donner l’aspect d’un métal, surtout celui d’or dit Burgos, ayant une couleur rosée ou violette à chatoiement métallique, à l’aide d’une couche de métal ( platine, or ) excessivement mince et présentant assez d’adhérence pour ne pouvoir être enlevée par le frottement.
- A cet effet, M. Ludesdorff emploie une liqueur consistant dans une dissolution de
- (î) Acide formé par l’action de l’acide nitrique sur l’indigo, la soie, la laine, l’aloès, etc.
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
- chloride de platine dans l’alcool concentré ( 95° alcoom. ), additionnée de 5 p. d’essence de lavande.
- L’objet à platiner est enduit de cette liqueur à l’aide d’un pinceau, puis on laisse sécher et on cuit au moufle. Pour les faïences fines et les verres aisément fusibles, la chaleur est portée au rouge sombre pendant une demi-heure ; on porte au rouge clair pour les porcelaines et les verres durs. On laisse ensuite refroidir et on frotte la surface de F objet avec un chiffon de coton chargé de craie lavée humide.
- On peut aussi platiner la porcelaine-biscuit et les terres cuites; mais l’enduit est mat et donne à ces matières l’aspect du fer non poli.
- M. Ludesdorff a appliqué ce procédé à la platinure du verre, et a fabriqué, de cette manière, des miroirs comparables aux miroirs métalliques, et susceptibles de certaines applications optiques auxquelles les miroirs ordinaires en verre sont impropres. Ceux-ci, en effet, présentent deux surfaces réfléchissantes, l’une sur le verre, à la partie antérieure, l’autre sur l’étamage, à la partie postérieure. Cette circonstance, comme on sait, rend leur emploi impossible pour la construction des télescopes. Les nouveaux miroirs platinés n’offrent plus, au contraire, qu’une seule surface réfléchissante, celle q.ui est à la partie antérieure.
- On recouvre donc les deux faces d’une plaque de verre bien dressée, avec la liqueur dont nous venons de parler, et on fait sécher dans un moufle faiblement chauffé. La cuisson s’opère sur une plaque infusible, pourvue d’un léger rebord, sur laquelle on répand 3 à 4 centim. de plâtre calciné, passé au tamis fin, et comprimé avec une plaque de verre polie, afin que le plâtre présente une surface nette et. bien unie. Sur cette couche de plâtre on pose le miroir sur lequel le lustre de platine s’est complètement manifesté par la chaleur du moufle , puis on porte la température graduellement au rouge sombre.
- Ce mode de platiner peut aussi servir à noircir les échelles ou divisions microscopiques tracées sur le verre. On enduit, la plaque divisée avec la dissolution de platine , on laisse sécher et on chauffe jusqu’à ce que toute l’essence ait disparu et que le lustre de platine apparaisse; on,laisse refroidir, puis on enlève le platine répandu à la surface, en frottant légèrement celle-ci avec une petite plaque de verre de 5 à 6 centim. carrés, recouverte de papier fin et satiné ; il ne reste plus que le platine incrusté dans les traits de l’échelle. Les plaques divisées sont ensuite portées au rouge sombre, comme pour les miroirs. (Belgique industrielle, janvier 1830.)
- OBJETS DIVERS.
- Formules pour la fabrication de la cire à cacheter.
- M. Pottinger recommande les formules suivantes pour la préparation des cires à cacheter,:
- On fait fondre, à une légère chaleur, 112 gr. de térébenthine de Venise et 196 gr. de laque en écailles dans un vase en poterie; on y ajoute 70 gr. de cinabre sec,,puis une pâte assez épaisse faite avec 70 gr. de cinabre, 3 gr. de carbonate de magnésie et une quantité suffisante d’essence de térébenthine ; le tout est remué jusqu’à ce que des
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- NOTICES INDUSTRIELLES. 188
- bulles apparaissent. On retire du feu, on agite jusqu’à disparition des bulles, puis on
- coule là masse dans des moules dë fër-blarrc dont l'intérieur est enduit d’huile d’amandes; après le refroidissement* on donne le poli aux bâtons de cire à cacheter en
- les passant rapidement à travers la flamme d’un fourneau ou d’une lampe à alcool. Voici les recettes indiquées pour les diverses cires à cacheter colorées :
- Rouge fin. — Térébenthine de Venise, 112 gr.; laque en écailles, 196 gr.-; cinabre, 112 gr.; carbonate de magnésie et huile de térébenthine, 3 gr.
- Rouge fin n° 1. — Même formule ; on prend seulement 98 gr. de cinabre au lieu de 112.
- Rouge n° 2. — Térébenthine de Venise, 112 gr. ; laque en écailles, 182 gr.; colophane, 14 gr.; cinabre, 70 gr.; carbonate de magnésie, 3 gr.; essence de té-- rébenthine, quantité suffisante.
- Rouge n° 3. — Térébenthine, 172 gr.; laque en écailles, 168 gr.; colophane, 21 gr.; cinabre, 49 gr.
- Rouge n° 4. — Térébenthine, 178 gr.; laque en écailles, 168 gr.; colophane, 42 gr.; cinabre, 42 gr.; magnésie, etc.
- Rouge n° 5. — Térébenthine, 112 gr.; laque en écailles, 154 gr.; colophane, 42 gr.; cinabre, 35 gr.; magnésie, etc.
- Noir fin n° 1. — Térébenthine de Venise, 126 gr.; laque en écailles, 252 gr.; colophane, 14 gr.; noir de fumée mêlé avec de l’huile de térébenthine.
- Noir n° 2. — Térébenthine de Venise, 112 gr:; laque en écailles, 224 gr.; colophane, 84 gr.; noir de fumée et huile de térébenthine. :
- Jaune n° 1. — Térébenthine de Venise, 56 gr.; laque en écailles, 112 gr.; colophane, 35 gr.; jaune royal ( oxychlorure de plomb ), 21 gr.; magnésie, 3 gr.; huile de térébenthine, quantité suffisante.
- Brun foncé n° 1. — Térébenthine de Venise, 112 gr.; laqüe en écailles, 210 gr.; ocre rouge, 42 gr.; magnésie, 3 gr.
- Brun n° 2. — Térébenthine de Venise, 112 gr. ; laque en écailles, 196 gi*. ; ocre, 28 gr.; eolophane, 84 gr.; magnésie, 3 gr.
- Brun clair n° 1. — Térébenthine de Venise, 112 gr.; laque en écailles, 210 gr.; ocre rouge, 28 gr.; cinabre, 14 gr.; crâie préparée, 14 gr.; magnésie, 3 gr.
- Brun clair n° 2. — Térébenthine de Venise, 112 gr.; belle laque en écailles, 196 gr.; colophane, 84 gr.; ocre, 42 gr.; cinabre, 7 gr.; craie lavée, 28 gr.; magnésie, 3 gr.
- Bleu foncé n° 1. — Térébenthine de Venise, 84 gr. ; belle laque en écailles, 196 gr.; colophane, 28 gr.; bleu minéral, 28 gr.; magnésie, 3 gr.
- Vert n° 1. — Térébenthine de Venise, 56 gr.; laque en écailles, 112 gr.; colophane, 42 gr.; jaune royal (oxychlorure de plomb), 14 gr.; bleu de montagne (azu-rite terreuse ou carbonate de cuivre ), 7 gr.; magnésie, 3 gr.
- Rouge carmin n° 1. — Térébenthine de Venise, 56 gr:; laque en écailles, 112 gr.; colophane, 28 gr.; vermillon dé Chine, 42 gr.; magnésie, 2 gr.; huile de térébenthine.
- Jaune d’or n° 1. — Térébenthine de Venise, 112 gr.*, laque en ëbailles, 224 gr.;
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
- quatorze cahiers d’or en feuilles; bronze, 14 gr.; magnésie, 14 gr. ; huile de térébenthine, quantité suffisante. (Pharmaceutic journ., septembre 1849.)
- Procédé 'pour préparer le vernis au succin; par M. Stelling.
- A l’aide de ce procédé, le succin, qui ne fond qu’à une température élevée, est introduit dans un vase de cuivre résistant, fermé à sa partie supérieure et luté avec de l’argile. A sa partie inférieure est un tuyau conique en avant duquel se fixe une feuille de tôle percée de trous, faisant fonction de crible, et séparant le succin fondu des impuretés qu’il renferme. Le vase de cuivre repose sur un fourneau, son fond conique y est plongé de quelques centimètres ; lorsque la température est suffisamment élevée, le succin fondu coule, débarrassé de ses impuretés, dans un grand vase ou récipient en cuivre placé au-dessous, et rempli aux deux tiers de l’huile avec laquelle on doit préparer le vernis; l’incorporation du succin fondu avec cette huile est facilitée par la chaleur. Lorsque le mélange est effectué, on ajoute les autres ingrédients nécessaires.
- Ce procédé, fort simple, présente, selon M. Stelling, les avantages suivants constatés déjà par une longue expérience :
- 1° Le succin fond complètement sans résidu, et, comme il est contenu dans un vase parfaitement clos, rien ou presque rien ne se perd par l’évaporation.
- 2° La fusion s’effectue avec aisance et rapidité, sous l’influence d’une température élevée.
- 3° Ce mode de préparation est à l’abri de tout danger d’incendie.
- 4° Les vases, étant en cuivre épais, ne sont pas susceptibles d’éclater au feu, comme cela peut arriver avec les vases de terre employés encore trop souvent dans les fabriques de vernis. (Lond. Journ. of arts, août 1849.)
- Nouveaux mordants pour la teinture; par M. Carteron.
- Les mordants de M. Carteron, destinés à remplacer en teinture la crème de tartre, sont au nombre de quatre ; on les prépare ainsi qu’il suit : *
- 1er mordant. On dissout 18 p. de sel commun et 9 p.-.d’acide tartrique dans 67 p. d’eau bouillante ; on ajoute à cette solution 18 pT3*acide acétique du commerce ; 1 kilog. environ de ce mordant équivaut en teinture à 1 kilog. de crème de tartre, et s’emploie de la même manière pour le cramoisi et toutes les teintures en rouge.
- 2e mordant. On triture et mélange bien 2 p. de bisulfate de soude (résidu des fabriques d’acide nitrique) et 1 p. d’alun; 2250 gr. de ce mordant équivalent à 1125 gr. de crème de tartre, et s’emploient de la même manière pour les olives et les bruns.
- 3e mordant. On triture et mélange 5 p. de sel marin et 1 p. du résidu de la fabrication de l’acide sulfurique par le nitrate de potasse ; on l’emploie, pour les couleurs noires ou foncées, dans les mêmes proportions, relativement à la crème de tartre, que pour le 2e mordant.
- 4e mordant. On délaye 6 p. de sulfate d'alumine, 3 p. d’acide nitrique et 1 p. de lessive caustique à 24° Baumé dans 23 litres d’eau bouillante ; ce mordant s’emploie, pour les bains de teinture en verts de toute nuance et de fantaisie, dans la proportion de 500 gr. pour 10 kilog. de tissu. (Lond. Journ. ofarts, septembre 1849. )
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
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- Nouveau blanc de plomb; par M. Pattinson.
- Pour remplacer le carbonate de plomb ( blanc de plomb ) dans toutes les applications dont il est susceptible, un chimiste anglais, M. Pattinson, a proposé l’oxychlorure de plomb, formé en précipitant une solution de chlorure de plomb par un alcali ( chaux, soude, potasse, ammoniaque ou baryte); toutefois la chaux doit être préférée à cause de son bas prix.
- On prépare d’abord une eau de chaux saturée, contenant jj~5 de cet alcali, puis une solution bouillante de chlorure de plomb, dans la proportion de 5 p. de chlorure pour 270 p. d’eau (1). A cet effet, on introduit l’eau bouillante et le chlorure dans un tonneau muni d’un agitateur; la liqueur clarifiée est mêlée encore bouillante avec un volume égal de chaux ; il se forme un précipité d’oxychlorure qu’on laisse déposer, il est ensuite recueilli et desséché.
- Comme ce mélange demande à être fait très-rapidement, M. Pattinson emploie de préférence deux caisses mobiles de 500 litres de capacité, contenant chacune une solution ; il les renverse simultanément dans un réservoir commun , et l’oxychlorure est formé instantanément; ce composé est d’un blanc brillant. (The civil engineer and ar-chitect’s journal, octobre 1849.)
- Tuyaux en gutta-percha pour conduites d’eau.
- On a fait à Birmingham, sous la direction de l’ingénieur Rofe, une série d’expériences intéressantes, dans le but de connaître la force de tubes de gutta-percha et leur utilité pour la conduite des eaux (2).
- Ces tubes avaient 0m,018 de diamètre et 0m,003 d’épaisseur. On leur fit subir, pendant deux mois, une pression de six atmosphères, sans qu’ils éprouvassent la moindre détérioration. Pour connaître le maximum de force de ces tubes, ils furent soumis à l’action graduée d’une presse hydraulique dont toute la puissance ne put parvenir à les faire crever; ils furent seulement, en vertu de leur grande élasticité, un peu distendus par l’énorme pression exercée sur eux; mais, dès que celle-ci eut cessé d’agir, ils reprirent leur volume primitif. ( The civil engineer and architect’s journ., août 1849. )
- Nouveau moyen de décolorer le sucre.
- Un Anglais, M. J. A. Steinkamp, a proposé récemment, pour clarifier et purifier les jus et les sirops de sucre de canne, l’emploi du coton et autres fibres végétales divisés en fragments de 0m,003 à 0m,006 de longueur; il commence par détruire le lustre ex-
- (î) Dans le cas où l’eàu employée contient des sels calcaires, on prend un excès de chlorure de plomb pour compenser la perte produite par la précipitation de sulfate et de carbonate de plomb.
- (2) Il paraît qu’à Palembang, dans les possessions hollandaises du levant, où on peut recueillir une grande quantité de gutta-percha (ou getah-perlja), on a découvert une autre substance analogue, appelée getah-matah-buay, qui y est aussi très-abondante, et qui, malgré qu’elle ne paraisse pas susceptible d’applications aussi étendues que le gutta-percha, pourra, mélangée avec cette dernière substance, rendre encore d’utiles services.
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- PROCÈS-VERBAUX.
- térieur du coton en lô' plongeant dans i’eaü Chaude et l’y laissant séjourner pendant
- douze heures environ.
- Le filtre qu’il emploie est évasé à sa partie supérieure et muni, à son fond, d’un robinet au-dessus duquel est un treillis en bois recouvert d’une toile grossière ; sur ce treillis on place le coton préparé. Pour clarifier 100 livres de sucre on emploie 2 livres à 2 livres et demie de coton écru qui, pris hors de l’eau et pressé à la main, pèse environ 6 à 7 livres.
- On place sur le coton une toile et un nouveau treillis en bois.
- Pour le raffinage , M. Steinhamp ajoute, par 1,000 livres de moscouade, 5 à èÔO livres d’eau, 1 à 2 livres de chaux en poudre et une demi-livre d’amidon ; cette dernière substance n’est pas rigoureusement nécessaire, mais elle paraît produire de bons effets.
- Le sirop est porté à l’ébullition pendant huit ’à dix minutes ; on agite et on enlève les écumes, puis on verse sur le filtre de coton, au sortir duquel le sirop est chauffé jusqu’au point de cristallisation.
- Parce procédé, il se produit, selon M. Steinkamp, moins de sucre incristallisable, et le sirop, ainsi traité, a une forte tendance à cristalliser.
- On verse ensuite de l’eau dans le filtre pour enlever le sucre et les impuretés qui ont pu rester fixées au coton ; on retire ce dernier, et, après l’avoir lavé avec soin, on le remet dans le filtre pour servir à uhe opération subséquente.
- Au lieu de placer d’avance le coton dans le filtre, on peut le mêler et le faire bouillir avec le sucre, puis verser le tout ensemble dans le vase à filtrer. ( Pharmaceutic journal, mars 1849. )
- Restauration de manuscrits illisibles.
- M. Murray indique, pour rétablir les manuscrits illisibles, le moyen suivant qu’il a appliqué, avec succès, à quelques parties illisibles d’un parchemin des archives (record office) : on plonge le parchemin dans une solution de chlorate de potasse (?) on le fait sécher, puis on submerge les parties illisibles dans de la teinture de noix de galle ou une solution dé cyanoferrurë de potassium (cyanure jaune); les caractères restaurés sont noirs dans le premier cas, et bleus dans le second. ( The civil engineer and architecte journal, août 1849.)
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- Extrait des procès-verbaux des séances du conseil d’administration de la Société
- d’encouragement.
- Séance du 10 avril 1850.
- Correspondance. M. le ministre de l’agriculture et du commercé transmet 1° un mémoire de M. Maumehé, sur ûn réactif propre à faire reconnaître la présence du sucre dans Certains liquides ; 2° un mémoire dans lequel M. Broqüette expose des procédés nouveaux ou des améliorations dans l’art de la teinture.
- Le même ministre annonce qu’à l’occasion de l’exposition des produits industriels de toutes les nations, qui devra avoir lieu à Londres en 1851; son département a fait
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- PROCÈS-VERBAUX.
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- plusieurs publications. M. le1 ministre'transmet un exemplaire de ces documents , en invitant la Société à les porter à la connaissance des industriels avec lesquels elle se trouve en relation . •
- CeS documents sont renvoyés à la commission du Bulletin, avec invitation ê’en faire des extraits qui trouveront place dans le recueil de la Société.
- M. Michelot, secrétaire de la Société pour l’instruction élémentaire, invite la Société d’encouragement à prendre part à la formation d’une bibliothèque destinée aux prisons de la Seine.
- M. Martens, professeur de chimie , à Louvain , et membre correspondant de la Société, transmet les nouveaux résultats qu’il a obtenus en examinant des farines adultérées/ :
- M. Stahl, mouleur du muséum d’histoire naturelle, rue de Paradis, 14, au Marais, soumet à l’appréciation de la Société les nouvelles améliorations qu’il a apportées dans le moulage en plâtre des objets artistiques d’histoire naturelle, 1° dans le moulage des draperies par un empesage qui résiste à la charge et à l’humidité du plâtre et dont l’emploi est facile et simple, 2° dans celui des filigranes ( papier ).
- Il fait connaître l’un et l’autre procédé, et appelle T attention de la Société sur les trâvaux en galvanoplastie de M. Poney, employé au laboratoire de physique appliquée du muséum d’histoire naturelle.
- M. Stahl a déposé divers objets moulés, résultats de ses procédés de moulage, au moyen du chlorure de zinc, et des mains et pieds recouverts de bronze, obtenus par la voie galvanique, par M. Poney.
- M. Victor Charpin annonce avoir construit une machine à vapeur de la force de dix chevaux, d’un nouveau système, qu’il vient d’installer chez M. Poisat, fabricant de stéarine et autres produits chimiques, à la Folie - Nanterre (Seine). Cette machine fonctionne depuis trois semaines et paraît avoir atteint le but que l’auteur s’était proposé.
- Des expériences au frein devant être faites sur cette machine, M. Charpin prie là Société de nommer une commission pour assister à ces expériences.
- M. Renard, charron-forgeron, à Vaugirard , prie la Société de vouloir bien se faire rendre compte de l’état de ses ateliers de charronnage fondés en 1805, et qui réunissent aujourd’hui l’outillage et les machines les plus propres à leur destination.
- M. Hoslin, ingénieur des ponts et chaussées, rue du Bac, 88, adresse un mémoire relatif à la conversion en chaux de certains sables calcaires de la Basse-Bretagne, ainsi que quatre échantillons des matières qui forment l’objet de ce mémoire.
- M. le secrétaire fait connaître ce que renferme de nouveau et d’intéressant le mémoire de M. Hoslin. •
- La Société des ingénieurs civils de Vienne ( Autriche ) envoie de nouveaux numéros de son journal.
- M. Combes avait été invité à prendre connaissance des matières renfermées dans cette publication; les documents qui y sont insérés lui ont paru d’un grand intérêt, et surtout à la portée de ceux qui sont chargés de construire.
- La Société des ingénieurs civils avait demandé l’échange de son journal avec 1© Bul*
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- PROCÈS-VERBAUX.
- letin de la Société d’encouragement. Cette proposition a paru à M. Combes de nature à être favorablement accueillie.
- Objets 'présentés. M. Mansart Piçtgiani, rue du Mail, 6, présente des chapeaux dits à courant d’air, fabriqués de manière à livrer passage à l’air à l’entrée du chapeau, sur son pourtour, et à lui donner issue par le centre du fond ou sur le côté.
- M. Santini Fattorini, rue Montmartre, 166, présente une lunette dont la combinaison des verres lui permet d’obtenir en même temps un grossissement et un champ plus considérables.
- M. Faure, ingénieur civil, rue de Grenelle-Saint-Germain, 22, fait hommage d’un ouvrage intitulé le Guide du draineur, traduit de l’anglais. En se livrant à ce travail, l’auteur énonce qu’il a été soutenu par la pensée qu’il accomplissait un vœu du conseil d’administration de la Société.
- Rapports des comités. Au nom du comité des arts mécaniques, M. Amédée Durand lit un rapport sur la machine à faire les mortaises dans le bois présentée par M. Gillet.
- Le comité propose de remercier l’auteur de sa communication et d’insérer le rapport dans le Bulletin. ( Approuvé. )
- Au nom du comité des arts chimiques, M. Leblanc lit un rapport sur un four à réverbère à sole tournante, construit par M. Carville, à Chantilly, près Alais ( Gard ), et applicable au grillage, au séchage et à la cuisson des terres, du plâtre et de toutes les matières susceptibles de perdre l’eau par la chaleur.
- Le comité propose de remercier l’auteur de sa communication et d’insérer le rapport dans le Bulletin, accompagné d’un dessin du four. ( Approuvé. )
- Au nom du comité des arts économiques, M. Ilerpin lit un rapport sur un séchoir de buanderie présenté par M. Edeline, blanchisseur à Saint-Denis.
- Le comité propose de remercier l’auteur de sa communication et de faire insérer le rapport dans le Bulletin, avec la description et le dessin du mécanisme employé dans le séchoir de M. Edeline. ( Approuvé. )
- Au nom du même comité, le même membre lit un rapport sur un appareil destiné à la filtration des liquides spiritueux présenté par M. Septier.
- Le comité propose de remercier l’auteur de sa communication et d’ordonner l’insertion du rapport dans le Bulletin, avec la figure de l’appareil à filtrer. (Approuvé.)
- Il est donné lecture, pour M. de Lambel, d’un rapport sur un tuteur de limonier et sur les moyens proposés par M. Mignard fils, ingénieur civil, à Belleville, pour franchir les terrains en pente et éviter les accidents aux chevaux qui s’abattent.
- Le comité propose de remercier l’auteur de sa communication et d’insérer le rapport dans le Bulletin, avec la figure de l’appareil.
- Après la lecture de ce rapport, une discussion s’élève sur la priorité d’invention du tuteur du limonier. Sur la proposition d’un membre du comité des arts mécaniques, le rapport est renvoyé à ce comité.
- Communications. M. Lamiral donne lecture de la première partie d’un mémoire sur la pêche et la culture des huîtres.
- Dans cette séance, MM. Eugène Pihet, Charles Laboulaye et Duméry ont été nommés membres adjoints du comité des arts mécaniques.
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- Séance du 24 avril 1850.
- Correspondance. M. Desbordes, ingénieur en instruments de précision, rue Saint-Pierre-Popincourt, 20, par une lettre du 17 avril, appelle l’attention de la Société sur un manomètre à air comprimé qui fonctionne dans ses ateliers depuis six mois.
- Dans l’intention de prendre date, M. Desbordes en donne la description suivante :
- Ce manomètre se compose d’un tube cylindrique en caoutchouc vulcanisé dont la partie inférieure recouvre un petit cylindre en fer pour en fermer l’ouverture, lequel y est assujetti par une ligature en fil métallique.
- Ce tube élastique est rempli de mercure , ce qui lui fait donner le nom de réservoir; on y introduit, par la partie ouverte, un tube en cristal fermé à sa partie supérieure. Une ligature très-solide empêche toute fuite de mercure qui pourrait avoir lieu entre le tube de cristal et celui de caoutchouc.
- Dès qu’on exerce la moindre pression , le mercure contenu dans le tube en gomme élastique se déplace et monte dans celui en cristal.
- Pour obvier aux effets de dilatation et de contraction auxquels le caoutchouc est sujet par les changements de température , le tube élastique est renfermé dans un cylindre creux en fer rempli de mercure, afin d’éviter tout contact de l’eau ou de la vapeur avec le tube élastique lorsque la pression s’exerce et que le mercure monte dans le tube de cristal.
- M. Paul Dupont, imprimeur-lithographe , rue de Grenelle-Saint-Honoré , 55 , annonce que deux presses typographiques, mises en mouvement par la machine à vapeur de son imprimerie, fonctionnent actuellement dans ses ateliers ; il demande que la Société veuille bien faire examiner les résultats de cette application.
- M. le président et M. Amédée Durand font observer que M. Perrot et d’autres personnes ont déjà construit et fait fonctionner des presses lithographiques par un moteur mécanique.
- 3!. Heyraud, notaire , à Villeneuve-de-Berg ( Ardèche ), ayant pris connaissance , dans le Bulletin, d’un rapport sur la règle-pantographe de M. Portant, géomètre, à Melun, réclame la priorité de cette invention comme l’ayant annoncée en 1838 dans le Bulletin de l’académie de l’industrie.
- M. Paul Garnier, horloger-mécanicien , rue Taitbout, 8 bis, rappelle que, dans la séance du 18 août 1847, il a présenté à la Société un système d’horloges électromagnétiques de son invention. A cette époque, l’application usuelle de cette combinaison était encore en expectative ; mais aujourd’hui les dix stations composant la première section du chemin de fer de Paris à Chartres sont pourvues d’appareils électromagnétiques pour indiquer l’heure sur la voie et à l’extérieur des stations. Ce nouveau mode de chronométrie a été adopté pour la station de Lille, où, depuis le mois de juillet dernier, quatorze indicateurs horaires de dimensions variant de 0m,25 à 1 mètre sont répartis dans les différentes parties du débarcadère.
- Plusieurs de nos grandes entreprises de chemins de fer ont également adopté le
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- principe électromagnétique comme offrant de très-grands avantages au point de vue pratique et économique.
- Depuis la présentation de son système, M. Garnier a introduit des modifications notables dans le mode de transmission du courant électrique aux appareils, dans l’agencement de la pile et dans quelques parties du mécanisme qu’il désirerait soumettre à l’appréciation de la Société.
- M. le chef du bureau de l’industrie, au ministère de l’agriculture et du commerce , transmet une lettre de M. Adolphe Bobierre, relative à un procédé de clarification des sucres au moyen d’un mélange de noir et de sang.
- M. Lamiral, à Paris, annonce qu’on se propose de travailler, au moyen du bateau de sauvetage de M. Payerne, au sauvetage des valeurs qui forment une ceinture autour des côtes baignées par les mers. Cependant, avant de constituer une Société commerciale pour le recouvrement de ces richesses perdues, il est essentiel de connaître exactement les coutumes, ordonnances et lois qui garantissent aux entrepreneurs de sauvetage les droits qu’ils acquerront avec ce nouvel instrument.
- M. Lamiral soumet à la Société quelques points de droit, dans l’espoir qu’ils mériteront de fixer son attention.
- M. Vasse, peintre d’histoire, rue du Faubourg-Saint-Honoré, 4, demande que la Société se fasse rendre compte des résultats de sa méthode pour l’étude du dessin appliqué à l’industrie.
- Objets présentés. M. Lesage, ingénieur-mécanicien, à Ménilmontant, présente un nouveau produit consistant dans l’émaillage du cristal avec toute espèce d’incrustations vitrifiées entre ces deux matières ;
- M. Picault, coutelier, rue Dauphine, 52 , un appareil qu’il nomme ouvre-huître, dont il fait ressortir la simplicité et la facilité du service ;
- M. Labrousse, ancien géomètre du cadastre, rue des Fossés-Montmartre, 20, un nouveau système de sonnerie d’appartement à un seul timbre et sans rouages.
- Rapports des comités. Au nom du comité des arts économiques, M. Ilerpin lit un rapport sur les résultats des concours relatifs au perfectionnement des appareils et procédés de blanchissage du linge.
- Après avoir fait ressortir l’importance et l’opportunité des questions mises au concours , M. Herpin rend compte des travaux des concurrents qui se sont présentés ; il entre dans les développements nécessaires pour que le conseil puisse les apprécier, et termine en proposant, au nom du comité, 1° de proroger à la fin de 1852 les divers concours relatifs aux perfectionnements des appareils et procédés destinés au blanchissage du linge et à leur introduction dans les buanderies ; 2° de décerner à M. Rouget de Liste une médaille de platine pour les importants mémoires théoriques et pratiques qu’il a présentés sur le blanchissage du linge ; 3° d’accorder au même M. Rouget de Liste une somme de 1,000 francs formant la moitié du prix que la Société a proposé pour la détermination des causes d’altération des tissus dans diverses opérations du blanchissage du linge et du blanchiment des étoffes; 4° de renvoyer à la commission du Bulletin les mémoires de M. Rouget de Liste, pour être publiés, par extrait, dites le
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- recueil des travaux de la Société, et d’ordonner le .dépôt du travail de ee concurrent et des documents qui l’accompagnent, dans la bibliothèque de la Société, afin qu’ils puissent être consultés par les personnes qui s’occupent de cet objet ou qui voudraient former des établissements industriels ; 5° de décerner une médaille de platine à MM. Charles et comp., pour les améliorations qu’ils ont apportées dans leurs appareils de buanderie par la vapeur ; 6° de décerner une médaille d’argent à Mme Ve Decoudun, en reconnaissance des services que son mari a rendus à l’industrie; 7° de décerner également une médaille d’argent à M. Gay, ancien associé de M. Decoudun; 8° de décerner une médaille de bronze et 300 exemplaires du rapport à M. Edeline, pour le séchoir perfectionné à courant d’air chaud qu’il a fait construire dans ses établissements, à Saint-Denis et à Boulogne ; 9° enfin d’ordonqer l’insertion du rapport dans le Bulletin.
- M. le président rappelle que le gouvernement a senti tout l’intérêt qui s’attachait à la question des buanderies pour l’hygiène, et que M. le ministre de l’agriculture et du commerce a formé une commission dite des lavoirs, qui, sans doute, prendra, dans les documents dont M. Herpin vient de rendre compte, d’utiles renseignements.
- Après une discussion, les conclusions du rapport sont adoptées. .
- Au nom du comité des arts mécaniques, M. de Lambel rappelle que, lors de la première lecture du rapport sur le tuteur du limonier présenté par M. Mignard fils, on a fait observer que les voitures des vidangeurs portaient aussi une jambe de force. Le comité a pris des renseignements desquels il résulte que ces jambes de force étaient fixes, qu’elles n’avaient pas, comme lp tuteur du limonier, la propriété de s’éloigner de la surface du terrain. C’est pour parer aux inconvénients que présente le tuteur fixe que M. Mignard a rendu le tuteur mobile.
- M. le président fait observer que c’est parce que cette différence n’avait point été établie dans le rapport que le comité fut invité à la faire ressortir.
- . Au nom du comité des arts économiques, M. Edmond Becquerel lit un rapport sur la construction des verres de lunettes à double foyer présentés par M. Jamain fils et destinés à opérer la vision à des distances différentes. ^
- M. le rapporteur décrit les procédés employés parM. Jamain, et fait connaître que le comité des arts économiques pense que ces lunettes seront utiles surtout aux personnes qui font usage de verres à court fpyer. ^
- En conséquence, le comité propose de remercier l’auteur de sa communication et d’insérer le rapport dans le Bulletin. ( Approuvé. )
- Au nom du comité des arts chimiques , M. Péligot lit, pour M. Payen , un rapport sur les nouveaux fours, appareils et procédés de M. Schneider, pour fabriquer l’acide sulfurique au moyen des pyrites. .
- Le mémoire de M. Schneider est intéressant sous plus d’un rapport; non-seulement il fait connaître l’état d’une industrie récemment perfectionnée, mais il fournira sans doute l’occasion d’établir des industries analogues dans plusieurs localités, en France, où les pyrites de fer sont actuellement négligées ou employées sans avantages notables.
- Par ces motifs, le comité propose d’insérer le mémoire de M. Schneider dans le Bulletin et de faire graver les figures qui l’accompagnent. ( Approuvé.} } ^
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- Communications. M, Seguier communique des renseignements sur le système de télégraphie électrique de M. Bain, qui se recommande par sa simplicité et par la sûreté de ses effets; il est actuellement appliqué avec un grand succès aux Etats-Unis d’Amérique.
- Ce système opère avec une extrême rapidité , au point qu’un écrit composé de 1013 lettres est transmis à telle distance que ce soit , dans l’espace de quarante-cinq secondes. M. Seguier cite, à l’appui de cette assertion, le procès récent du médecin Webster, condamné pour meurtre, dont tous les détails, l’acte d’accusation, les interrogatoires, les plaidoiries et le jugement ont été transmis à 260 lieues de distance. Partie à onze heures du soir, la dépêche télégraphique a été publiée le lendemain, à huit heures du matin, dans les journaux de la localité; elle formait plusieurs pages d’impression.
- Les signes télégraphiques sont composés de points et de lignes dont l’étude est très-facile ; ils sont écrits sur des bandes de papier à l’imitation des cartons des métiers Jac-quart, et rapportés à leur arrivée par un petit pinceau métallique, sur un papier chimique d’une préparation particulière.
- La pile est d’une extrême simplicité et d’une puissance suffisante; on n’emploie qu’un seul fil ; on ouvre et on ferme le circuit instantanément, en appuyant simplement le doigt sur une touche.
- M. le président annonce qu’à la prochaine séance M. Bain présentera son appareil et le mettra en expérience en présence des membres de la Société.
- M. Lamiral continue et termine la lecture de son mémoire sur la culture des huîtres.
- M. le président lui témoigne tout l’intérêt que la Société a pris à entendre les faits nombreux qu’il a recueillis.
- Ce mémoire est renvoyé à la commission du Bulletin, qui jugera s’il y a lieu de l’insérer dans le recueil de la Société, soit en entier, soit par extrait.
- M. Charles Chevalier dépose, sur le bureau, des épreuves photographiques sur papier représentant les vues des monuments antiques de Rome exécutés avec une rare perfection par M. Flacheron Hagard ; ces épreuves serviront à constater les progrès de cet art en même temps que les avantages résultant de l’emploi des grands objectifs à long foyer.
- M. le président adresse à M. Ch. Chevalier les remercîments et les félicitations de la Société pour les beaux résultats obtenus de l’emploi des objectifs à long foyer.
- Erratum.
- Bulletin de mars, page 121, ligne 6 de la note, — au lieu de pathologie des poumons de Bivalier, lisez de Sedillot.
- PARIS. — IMPRIMERIE DE MADAME VEUVE BOUCHARD-HUZARD, RUE DE Ï.’ÉPEROX , 5.
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- OÜARMTE-MMIIE A1ËE, (N° DLI.) MAI 1850.
- BULLETIN
- DE LA
- SOCIETE D’ENCOURAGEMENT
- POUR L’INDUSTRIE NATIONALE.
- -S*
- ARTS MECANIQUES. — horlogerie.
- Rapport fait par M. Benoit, au nom du comité des arts mécaniques, sur un nouveau balancier compensateur inventé et présenté par M. Bourdin, horloger, rue de la Paix f 28.
- Messieurs, votre comité des arts mécaniques a examiné avec intérêt le nouveau pendule compensateur que M. Bourdin vous a présenté , ainsi que l’appareil que cet horloger intelligent a imaginé pour y soumettre ses balanciers à de très-grands écarts de température qu’ils n’éprouveront jamais, afin de s’assurer ainsi que la distance du centre d’oscillation au point de suspension n’en est point affectée, et que, par conséquent, les proportions compensa- * trices de ces pendules ont été bien réglées.
- Les rapports si lumineux et si instructifs que notre savant collègue feu M. Fran-cœur a faits au conseil, sur divers balanciers compensateurs et systèmes de compensation, qu’on peut lire dans le Bulletin (1), rendraient ici superflue toute dissertation à ce sujet ; je vais donc vous faire connaître immédiatement le balancier compensateur de M. Bourdin. .
- La tige principale de ce balancier consiste en un tube de verre, substance presque aussi peu dilatable que le sapin préparé, dont on a fait usage pour le même objet. Au haut de ce tube est goupillé un bouchon d’acier non trempé, terminé par le crochet de suspension du pendule. Un bouchon de même métal est goupillé au bas du tube, de l’intérieur duquel il ne sort que
- (i) Voyez Bulletin, 18e année, p. 66 et 342.
- Quarante-neuvième année. Mai 1850*
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- ARTS MÉCANIQUES.
- de quelques millimètres. Ce dernier bouchon a, par-dessous, une tige cylindrique , taraudée , ayant le même axe et sur laquelle est ajusté un écrou en cuivre jaune dont la face supérieure plane s’applique contre l’épaulement que ce bouchon présente, et saille tout à l’entour du tube de verre. Un contre-écrou en cuivre jaune, façonné en cul-de-lampe, est monté sur la même tige, et prévient le dérangement de l’écrou.
- Sur la saillie de cet écrou pose le pied d’un tube de zinc, qui entoure, sans frottement sensible, la tige de verre. Vers le haut de ce tube de zinc on serre, à demeure, un collier en cuivre jaune ayant des oreilles dans lesquelles sont taraudées deux vis de règlement en acier qui gouvernent un collier inférieur pouvant glisser à frottement doux sur le tube.
- Enfin deux tiges de platine, serrées à demeure dans les oreilles de ce collier inférieur, tiennent suspendue, par son axe de figure, une lentille en cuivre jaune percée d’une ouverture cylindrique ayant pour axe son diamètre vertical et donnant passage libre au tube de zinc dans lequel passe la tige en verre.
- On voit, par cette disposition, qu’en construisant le balancier de manière à ce que le centre de figure de la lentille en soit le centre d’oscillation, la longueur du pendule se compose de la somme de la distance du point de suspension à l’axe de la goupille qui lie le bouchon supérieur avec la tige de verre; de la longueur de cette tige comprise entre cet axe et celui de la goupille de liaison du bouchon inférieur, et de la longueur de ce dernier située au-dessous de l’axe de sa goupille, le tout diminué de la longueur du tube de zinc existant au-dessous du collier qu’il porte à demeure , et augmenté de la longueur des vis de règlement du collier inférieur ainsi que de la longueur des tiges de platine (1).
- (i) En désignant respectivement par a,v, a/, z, atl et p les six longueurs ci-dessus indiquées, et en représentant par l la longueur du pendule, on doit avoir a -h v -+- at — z dt au + P — l-> suiyant que l’on arrête à demeure, sur le tube de zinc, le collier supérieur ou le collier inférieur du balancier. De plus, a', v', z' et p' étant les dilatations respectives de Vacier, du verre, du zinc et du platine, il faut évidemment, pour que l soit indépendant de la température , que l’on ait l’équation a'-\-w'—zz'+pp'—o.
- Eliminant les longueurs a, att des parties en acier du pendule , on obtient
- _ la — <v {a' — v' ) — p {a’ — p') z •— — , , ———,
- z —a
- formule qui donne le moyen de calculer la longueur z de la portion du tube en zinc situé au-dessous du collier à demeure, quand, avec l -, on s’est donné la longueur v de la tige de verre comprise entre les goupilles des deux bouchons, la longueur p des tiges en platine , et que l’on a expérimenté les dilatations de l’acier, du verre, du zinc et du platine employés dans la construction du pendule. Celte longueur z étant indépendante de au, on
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- HORLOGERIE. 195
- Il est donc possible de combiner ces diverses longueurs de manière que la somme des dilatations de celles qui correspondent à de 1 ’acier, au verre et au platine soit précisément égale à la dilatation de la longueur du tube de zinc signalée, nonobstant la petite variation de longueur qu’il serait nécessaire de faire éprouver aux vis de règlement, entre les deux colliers, pour parvenir à donner exactement au pendule la longueur qui assure la durée voulue aux oscillations qu’il doit effectuer, Cela étant fait, il est évident que, ces dilatations se manifestant dans des sens opposés au-dessous du point de suspension du pendule, la longueur de ce dernier ne saurait être altérée en aucune manière par les variations de température auxquelles ce pendule pourra être exposé.
- Tel est le problème que M. Bourdin s’est proposé et qu’il a résolu avec succès, par la construction, à la fois simple et élégante, du balancier compensateur qu’il a soumis à l’examen de la Société.
- Les dilatations de Y acier, du verre, du platine et du zinc n’étant pas absolument constantes, M. Bourdin a reconnu, ainsi que cela doit être, que tous ses balanciers, établis suivant les proportions moyennes auxquelles il a été conduit, ne sont pas nécessairement, par cela seul, soustraits entièrement à l’influence d’un changement considérable de température. Pour s’assurer si la compensation existe et pour l’obtenir rigoureusement à l’aide du collier à demeure qui entre dans la construction de son balancier, si cela est nécessaire , cet habile artiste a imaginé un appareil ingénieux, bien que le principe ne paraisse pas en être entièrement nouveau. La capacité intérieure est
- sera libre de manœuvrer les vis de rappel du collier des tiges de platine qui aboutissent au centre d’oscillation, sans troubler les proportions par lesquelles la compensation est assurée.
- Lorsqu’on prend le collier inférieur pour servir de régulateur à la longueur du tube de zinc ou à la compensation, cas qui correspond au signe inférieur des équations ci-dessus, il est manifeste qu’on peut d’abord rendre ces équations indépendantes des longueurs des parties du pendule faites en acier, en ménageant, par construction, l’égalité a + a, = ait, ce qui ne présente aucune difficulté; il resterait alors v—z-hp=l et vv'—zz'+pp'=o, et
- en éliminant p on aurait z
- — lP v — P'}
- . Il résulte de là que les vis d’acier liant
- les deux colliers peuvent être remplacées par deux entretoises ou balustres de même métal de longueur fixe et invariable, égale à la somme des longueurs des bouchons d’acier comprises dans la longueur du pendule, pourvu que les tiges de platine, dont la longueur est ici sans influence sur z ou sur la compensation , taraudent soit dans les oreilles du collier supérieur, soit dans des écrous situés sur l’axe de figure de la lentille, pour faire fonction de véritables vis de rappel de celle-ci, ou du centre d’oscillation du pendule, et pour qu’elles servent ainsi à obtenir la vraie longueur /, nécessaire à la durée du mouvement que l’on veut produire.
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- ARTS MÉCANIQUES.
- plus ou moins échauffée , à volonté, par une lampe à double courant d’air, aürès qu’on y a suspendu le balancier à vérifier, de manière que l’horizontale de son centre d’oscillation soit mise en rapport avec le levier d’un mécanisme extrêmement simple, faisant partie de cet appareil et agissant sur l’aiguille d’un cadran divisé en degrés sexagésimaux.
- Si les changements de température ne font pas varier la position de l’aiguille , le balancier est convenablement réglé : dans le cas contraire, il faut desserrer le collier qui doit rester à demeure sur le tube de zinc, afin de pouvoir le faire glisser sur ce tube dans le sens convenable pour opérer l’exacte compensation; car, d’après la construction adoptée par M. Bourdin, ses pendules se raccourcissent, si le tube en zinc est trop long au-dessous du collier à demeure, et ils s’allongent, s’il est trop court. La nouvelle position du collier à demeure étant arrêtée, on rétablit la vraie longueur du pendule en agissant sur les vis de rappel du collier inférieur pour ramener le centre d’oscillation dans la position d’où la rectification opérée l’avait dérangé. On place de nouveau le balancier dans l’appareil pour continuer sa rectification, si l’on n’y est pas encore parvenu, et cela jusqu’à ce que l’aiguille du cadran reste immobile.
- La sensibilité de l’appareil est telle, qu’un balancier à demi-secondes, à tige entièrement en zinc, pris à la température de 8° centigrades , a fait parcourir à l’aiguille un arc de 36 divisions, pendant cinq minutes que la température intérieure a mis pour s’élever de 8° à 12° centigrades; c’est 9 divisions du cadran pour 1° de chaleur. Par un calcul très-simple, basé sur la dilatation moyenne du zinc, on trouvera que, dans cette expérience, chaque degré de déplacement de l’aiguille correspondait à une dilatation de la tige de zinc du pendule égale à environ 0m, 000008.
- Un balancier à demi-secondes, du système Bourdin, non encore réglé, ayant été substitué au précédent, et la température ayant été élevée de 13° à 26° centigrades, ce qui a demandé quinze minutes de temps , l’aiguille a rétrogradé de 10 divisions du cadran, soit de Lf, ou 0,77 divisions seulement par degré centigrade de température; d’où l’on voit que le collier à demeura de ce balancier demandait à descendre un peu pour arriver au point de compensation.
- D’après les calculs mentionnés ci-dessus, le raccourcissement du balancier n’a été, dans cette expérience, c’est-à-dire pour une variation de 13° de température, que de 0m,0008 seulement.
- En conséquence de ce que je viens d’avoir l’honneur de vous exposer, votre comité des arts mécaniques m’a chargé de vous proposer, messieurs, de remercier M. Bourdin de son intéressante communication, et de faire con-
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- PRESSOIR.
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- naître son balamier compensateur, en ordonnant l’insertion, dans le Bulletin, tant du présent rapport que du dessin de cette invention, accompagné d’une légende explicative. Signé Benoît, rapporteur.
- Approuvé en séance, le 8 mai 1850.
- Description du nouveau système de balancier compensateur de M. Bourdin.
- PL 1140, fig. 1. Le balancier compensateur vu de face.
- Fig. 2. Coupe verticale du même sur la ligne À B, fig. 1.
- Fig. 3. Section horizontale sur la ligne CD.
- A, tube de verre fermé à ses extrémités par deux bouchons d’acier non trempé. Le bouchon supérieur a sert de crochet de suspension; le bouchon inférieur b porte une tige taraudée c qui reçoit un écrou d, et un contre-écrou e de forme ovoïde.
- B, tube de zinc dans lequel est engagé le tube À : il glisse librement dans une lentille de cuivre C. Ces trois pièces, par suite de leur dilatation, peuvent prendre un mouvement vertical; mais deux petites goupilles, dont l’une, f, traverse le tube de verre et glisse dans une rainure f pratiquée dans le tube de zinc , et l’autre , g, est fixée dans le tube de zinc et glisse dans une rainure g' creusée dans la partie inférieure de la lentille, empêchent le mouvement de torsion.
- Les deux tubes et la lentille sont maintenus par l’écrou d et le contre-écrou e.
- Deux tringles de platine D D, partant du centre de la lentille, y sont fixées solidement au moyen des vis h h; elles sont arrêtées dans les oreilles d’une virole i; en desserrant les vis, les tringles et la virole i peuvent glisser. Une vis de rappel /, taraudée dans une seconde virole fixe k, fait monter ou descendre la virole i; cette vis peut recevoir différentes positions par rapport à la virole i. La vis m, qui entre dans une oreille non taraudée, n’est placée là que pour équilibrer le poids, dans le cas où l’on jugerait nécessaire d’employer deux vis de rappel pour faire monter ou descendre la virole i.
- Il résulte de cette disposition que le centre h de la lentille peut être fixé à des hauteurs variables, au moyen des tiges de platine, des deux viroles et de la vis de rappel. (D.)
- PRESSOIR.
- Rapport fait par M. de Lambel, au nom du comité des arts mécaniques, sur un pressoir à cidre présenté par M. Lefaucheux, rue de la Bourse, 10.
- Messieurs, un pressoir à cidre a été présenté par M. Lefaucheux, déjà
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- 198 arts mécaniques.
- connu de la Société d’encouragement par des travaux importants relatifs aux armes à feu.
- Ce pressoir horizontal se compose d’un plancher carré de 50 centimètres de côté ; à ses quatre côtés sont attachés , au moyen de fortes charnières, quatre autres petits planchers qui peuvent se relever verticalement et former ainsi un espace dans lequel se place le moût à presser; ces petits planchers sont maintenus dans la position verticale au moyen de quatre tringles en bois assemblées par des tenons, des mortaises et des chevilles. Au milieu du plancher passe un boulon fileté à ses deux extrémités et recevant à chacune d’elles un écrou à oreilles. À son extrémité inférieure se trouve une traverse qui y soutient le plancher ; celui-ci est recouvert d’une feuille métallique qui doit être en étain ou en fer, le plomb et le zinc pouvant donner des dissolutions dangereuses ; cette feuille porte des rebords pliés verticalement, qui déversent dans un petit chenal incliné le jus exprimé et le rend sur un seul point. Un second plancher semblable au premier est mis sur ce moût qu’il comprime au moyen du second écrou à oreilles dont nous avons parlé et auquel on peut adapter un levier pour augmenter l’action de la pression.
- Four enlever le pain qui est placé sur une forte toile , on abat les quatre petites tables latérales dans la position horizontale , et au moyen de la toile il est promptement et facilement transporté ailleurs.
- Il existe déjà, dans le midi de la France , des pressoirs qui ont quelques-unes des propriétés de celui qui est présenté, mais aucun ne les réunit toutes obtenues d’une manière aussi simple. Le comité propose, en conséquence, de remercier M. Lefaucheux de sa communication et d’insérer le présent rapport dans le Bulletin de la Société.
- Signé de Lambel, rapporteur.
- Approuvé en séance, le 30 janvier 1850.
- SCIE A RECEPER.
- Rapport fait par M. Baude, au nom du comité des arts mécaniques , sur me scie à receper sous l’eau, de M. Ganneron.
- Messieurs, nous venons vous rendre compte d’une communication faite à la Société par M. Ganneron, au sujet d’une scie à receper sous l’eau, employée par ce constructeur, en 1847, sur le chemin de fer d’Amiens à Boulogne , à la fondation du viaduc traversant la Canche, à Étapies.
- Les scies à receper sous l’eau les pieux de fondation ont joué un grand rôle dans les constructions de ponts du dernier siècle, alors que les bétons hydrauliques, vulgarisés depuis 'par les découvertes de M. Vicat, mais peu
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- SCIE A RECEPER.
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- connus et chers, faisaient souvent recourir à l’établissement des caissons. On sait que ces caissons en charpente , échoués sur le plan de niveau formé par des pieux recepés, permettent de construire à sec la maçonnerie de la culée ou de la pile qui se trouve au-dessous de l’eau.
- La scie à receper la plus simple et la plus ancienne, dont on trouve la description dans le tome IIe des Œuvres de Gauthey, inspecteur général des ponts et chaussées , se compose de deux montants verticaux portant une scie horizontale à leur extrémité inférieure, et liés à l’extrémité supérieure par un tirant à double vis qui permet de bander la scie. Ces montants sont fixés par des chantignoles à un châssis horizontal glissant sur les roulettes graissées d’un échafaud et portant d’ailleurs des poignées de manière à permettre à quatre hommes au moins d’imprimer au châssis un mouvement de va-et-vient. Un cinquième ouvrier, qui dirige le travail, a le soin de tenir tendue une corde fixée aux montants, et qui fait mordre la scie sur le pieu qu’elle doit receper. Cette scie à mouvement alternatif de va-et-vient, à laquelle les constructeurs ont recours pour des travaux de peu d’importance, est insuffisante pour des fondations qui dépassent 2m,50 à 3 mètres de profondeur au-dessous du niveau de l’eau.
- Une scie à receper plus précise et pouvant descendre le recepage à 5 et 6 mètres a été imaginée, à la fin du dernier siècle, par l’ingénieur de Cessart, pour la construction du pont de Saumur, sur la Loire ; elle a été, depuis, employée dans de nombreuses constructions. La description qu’on en trouve dans plusieurs ouvrages montre combien le mécanisme en est compliqué. Enfin l’un de nos collègues, dont la mort récente a laissé parmi nous de si vifs et de si sincères regrets, M. l’inspecteur général Vauvilliers, a employé le premier, aux fondations du pont de Bordeaux, une scie circulaire très-commode et très-simple. On en trouve un dessin dans les planches du Cours de construction de Sganzin ( édition de 1839 ).
- Le rayon d’une scie circulaire devant être au moins égal aux diamètres des plus grands pieux que l’on ait à receper, on est placé entre le double écueil de l’insuffisance des moyens ou d’un développement d’appareil inutile pour les cas ordinaires.
- M. Ganneron fait supporter la scie, dont il a tiré un si bon parti au viaduc de la Canche, sur deux files de pieux provisoires enveloppant, dans le sens de la longueur, la batterie de la pile. Sur ces pieux, reliés par des moises, se trouve un premier châssis composé de deux longuerines assemblées également par des moises. C’est sur ce châssis, que l’on pousse ou que l’on biaise à volonté au moyen de pinces, que reposent deux autres châssis composant la scie.
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- ARTS MÉCANIQUES. --- SCIE A RECEPER.
- U y a d’abord un chariot à quatre galets, roulant sur des rails de manière à pousser l’instrument en avant à mesure que le recepage s’opère ; sur ce premier chariot s’en trouve un deuxième dont le mouvement de va-et-vient, avec roulement de galets, emporte le châssis vertical de la scie.
- Le mérite de la machine de M. Ganneron consiste dans quelques particularités de son mécanisme.
- Pour maintenir dans la position verticale les montants en fer de la scie, on les guide par deux châssis verticaux espacés entre eux de lm,15.
- On a donné, aux rails qui dirigent les galets dans leur mouvement de va-et-vient, une direction circulaire. Cette disposition facilite beaucoup le dégagement de la sciure de bois qui se forme dans l’entaille faite par les dents de la scie.
- Les deux montants verticaux de la scie sont taraudés à leurs extrémités inférieures, pour recevoir, par l’intermédiaire de forts écrous, le châssis en tôle qui porte la lame. Ce bâti est recourbé et en saillie sur les montants; par suite, ceux-ci peuvent passer sur les pieux recepés, ce qui donne une certaine facilité aux manœuvres lorsque les pieux sont trop rapprochés les uns des autres, conséquence fréquente de l’incertitude du battage.
- On règle d’ailleurs la hauteur de la scie au moyen d’un pignon sur lequel s’enroule une chaîne à la Vaucanson, dont l’une des extrémités est fixée au centre d’un croisillon qui maintient le parallélisme des montants verticaux.
- Le chariot dont les coulisses reçoivent les montants de la scie est saisi par un crochet terminé par une longue tige filetée ; cette tige passe dans un écrou à volant qui, mû par un charpentier, fait mordre la scie sur le pieu à receper.
- La scie est manœuvrée par quatre hommes ; deux font mouvoir les leviers de va-et-vient, un troisième est au volant de serrage. On pourrait, à la rigueur, se dispenser du quatrième, destiné particulièrement à opérer le déplacement du premier châssis.
- Le prix d’une pareille scie peut varier, suivant les localités, de 2,500 fr. à 3,000 fr.
- Votre comité des arts mécaniques vous propose de remercier M. Ganneron de sa communication. Les dessins qu’a fait graver ce constructeur ne sauraient être reproduits dans le Bulletin ; mais le comité pense qu’il y a lieu de publier, dans ce recueil, le présent rapport, pour signaler à l’attention des entrepreneurs la machine commode et simple dont on a fait usage dans les fondations du viaduc de la Canche.
- Signé Baude , rapporteur.
- Approuvé en séance, le 8 mai 1850.
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- ARTS CHIMIQUES.
- FOURS.
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- Rapport fait par M. Félix Leblanc, au nom du comité des arts chimiques, sur
- un four à réverbère à sole tournante, construit par M. Carville, à Chantilly,
- près Alais ( Gard ).
- Le conseil a renvoyé au comité des arts chimiques l’examen d’un mémoire de M. Carville sur un four à réverbère que l’auteur appelle four à fond mobile continu et à chaleur concentrée.
- Ce four a été établi et fonctionne dans l’usine de Chantilly près Alais , où M. Carville possède une briqueterie mécanique et où il fabrique en outre, sur une grande échelle, des produits en terre réfractaire , tels que cornues pour usines à gaz, creusets pour fonderies, etc.
- Suivant l’auteur, son four à réverbère est également applicable au grillage, au séchage et à la cuisson des terres, du plâtre et de toutes les substances susceptibles de perdre de l’eau par la chaleur. La fabrication des poudres désinfectantes obtenues par la calcination d’un mélange de terre et de matières organiques serait également possible dans son appareil avec quelques légères modifications ; il croit aussi son système applicable à la dessiccation des betteraves.
- Nous allons décrire brièvement les dispositions nouvelles que présente le four de M. Carville, d’après le mémoire de l’auteur et le dessin qui s’y trouve joint.
- Ce four présente la forme d’un four à réverbère de A mètres environ de longueur sur 1 mètre de largeur. La grille, comme celle des fours à réverbère, est à l’une des extrémités et se trouve séparée de la sole par un mur appelé autel, d’une épaisseur de 0m,20 ; on le monte ou on le baisse à volonté, suivant le degré de tirage nécessaire. On peut brûler, sur cette grille, des combustibles de nature différente. A l’autre extrémité se trouve la cheminée par laquelle se fait le tirage et qui reçoit, à la fois, les produits de la combustion et les substances volatiles dégagées par la calcination des matières déposées sur la sole.
- La sole du four est mobile et tournante comme une toile sans fin ; elle est formée de plaques articulées comprises entre deux lanternes à sections hexagonales. Les plaques sont en fer (1), en fonte ou en terre réfractaire, suivant la nature de la fabrication ; elles sont rivées et boulonnées sur trois chaînons en fer formant charnière. Les plaques qui supportent le chargement s’appuient sur des rouleaux placés de distance en distance, et qui facilitent leur mouvement.
- (1) La tôle a 6 à 7 millimètres d’épaisseur, 0m,20 en largeur, et pour longueur la largeur de la sole.
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- ARTS CHIMIQUES.
- On retrouve, dans le mouvement de la sole de M. Camille, le principe de la grille de M. Taille fer, décrite et figurée dans le Bulletin de l’année 1848, p. 671.
- Les matières qui doivent subir une calcination sur la sole sont versées dans le four par une trémie placée du côté de la cheminée. A l’orifice inférieur de cette trémie se trouve un cylindre portant des cannelures très-saillantes dans lesquelles la matière destinée à la cuisson s’engage facilement. L’axe de ce cylindre tournant porte une poulie recevant une chaîne Galle qui lui imprime son mouvement rendu solidaire avec la rotation de la sole sans fin.
- À cet effet, la chaîne reçoit son mouvement d’une poulie fixée sur l’axe d’une des lanternes de la sole. Une manivelle fixée à l’autre lanterne commande l’impulsion, et l’on peut faire tourner ainsi simultanément la sole et le cylindre distributeur placé au bas de la trémie. Arrivée à l’extrémité de la sole la plus éloignée de la cheminée, la matière calcinée tombe d’elle-même dans un récipient pratiqué à la base du four. On s’assure de temps en temps de l’état et du degré de la cuisson ; à cet effet, des regards sont placés sur les côtés du four.
- Les avantages que paraît présenter ce four sont l’économie dans la consommation du combustible, qui résulte d’une concentration plus grande de la chaleur due à la suppression des portes de chargement.
- La matière régulièrement étalée sur la sole subit l’action d’une température graduellement croissante ; l’autel, de hauteur variable, permet de régler l’intensité de la chaleur; on peut faire rougir la sole et les matières à volonté.
- Suivant M. Camille, la poussière du plâtre peut être cuite avec facilité dans ce four, et donne des produits de bonne qualité à des prix très-modiques. 100 kilog. de plâtre n’exigeraient, pour leur cuisson, que 6 kilog. de houille. Le prix de revient, établi par M. Camille, serait de 1 fr. 70 c. par tonne ( le prix de la houille rendue à l’usine étant à 1 fr. 20 c. la tonne ).
- Nous n’entrerons pas dans la discussion de la valeur comparative de ce procédé de cuisson du plâtre en poussière avec celui qui est pratiqué à l’usine de Taux , dirigée par MM. Arson et Bellanger, attendu que le four de M. Camille ne paraît pas avoir été affecté à la cuisson du plâtre d’une manière continue.
- M. Camille emploie avec succès son four à la calcination de diverses argiles nécessaires à son industrie ; ces argiles, qui décrépitent lorsqu’on les calcine dans un four ordinaire par suite d’une élévation subite de température, exigeraient un brassage qui augmenterait les frais de main-d’œuvre et
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- FOURS.
- m
- occasionnerait une perle de chaleur, circonstances qu’évite l’emploi du four à sole continue.
- On sèche également, dans ce four, du sable pour les besoins de l’usine ; on peut passer, à ce four, 3 à i mètres cubes de sable par heure.
- M. Carville est avantageusement connu par les perfectionnements qu’il a introduits dans les arts céramiques. L’Académie des sciences lui a décerné un prix en 1841 ( fondation Montyon ), et la Société d’encouragement, dans sa séance générale du 23 mars 1812, un prix de la valeur de 500 fr. pour son procédé de moulage des briques (voy. Bulletin de la Société, année 1812, p. 105). Il possède, à Chantilly près Àlais, une briqueterie mécanique, et fabrique, sur une grande échelle , des briques ordinaires et des briques réfractaires. Sa machine à faire des briques, décrite p. 156 du Bulletin de 1811, fonctionne bien, d’après les témoignages des ingénieurs des mines du département. M. Carville fabrique en outre, en grand, des cornues en terre pour les usines à gaz et des creusets réfractaires.
- Les cornues en terre sont employées à l’usine à gaz d’Àlais, et se comportent très-bien.
- Les produits céramiques de M. Carville ont figuré à la dernière exposition de l’industrie, et ont valu à son auteur une médaille d’argent.
- Votre comité n’a pu vérifier par lui-même toutes les assertions de M. Carville; mais votre rapporteur a cru devoir s’adresser à M. Dupont} ingénieur des mines du département du Gard, et c’est à son obligeance qu’il doit la confirmation de plusieurs circonstances signalées comme favorables dans le
- mémoire de M. Carville. Des certificats très-honorables de M. Thibaud, in-*
- génieur en chef des mines, et du directeur de l’usine à gaz d’Àlais, sont joints au mémoire dont nous venons de vous rendre compte.
- Il est hors de doute, d’après les témoignages recueillis, que l’appareil de M. Carville peut fonctionner avec suite et régularité. Votre comité aurait désiré néanmoins être mieux fixé sur l’altération plus ou moins prononcée que peuvent subir certaines parties du mécanisme sous l’influence de la chaleur, sur la durée des pièces métalliques qui subissent l’action d’une température élevée, et sur les frais d’entretien de l’appareil.
- En résumé , votre comité est d’avis que les efforts persévérants de M. Car-ville méritent un encouragement. En conséquence, votre comité a l’honneur de vous proposer de remercier M. Carville de son intéressante communication , et d’insérer le présent rapport dans le Bulletin, en y joignant le plan du four qui vient d’être décrit et une légende explicative.
- Signé Félix Leblanc, rapporteur.
- Approuvé en séance, le 8 mai 1850.
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- ARTS ÉCONOMIQUES.
- Légende explicative de la planche 1141.
- Fig. 1. Section verticale du four à réverbère de M. Carville.
- Fig. 2. Plan pris au niveau de la ligne À B.
- A, grille et foyer. B , tisard. C, autel. D, plancher du four à fond mobile composé d’une chaîne Galle sans fin passant sur les lanternes de forme hexagonale E E\ dont les axes tournent sur des coussinets a a. F, rouleaux sur lesquels se meut le plancher du four mobile. G, rouleau qui soutient la partie inférieure du four. H, manivelle faisant marcher la lanterne E'. I, poulie commandant la chaîne Galle. J , porte d’enfournage pour les grosses pierres. K, trémie par où se jettent les matières pulvérisées. L, versoir composé d’une roue à alluchons. M, sortie des matières grillées. N, cheminée. O, poulie montée sur l’axe de la lanterne E et entourée d’une chaîne sans fin qui fait tourner le versoir L. b, soupape à bascule sur laquelle tombent les matières grillées.
- Les flèches indiquent la direction du feu et celle du plancher du four.
- (D.)
- —-—* ----------------------
- ARTS ÉCONOMIQUES. — chauffage.
- Rapport fait par M. Herpin, au nom du comité des arts économiques, sur un
- foyer à grille mobile, pouvant brûler toutes sortes de combustibles, présenté
- par M. Sorel, rue de Lancry, 6.
- L’usage du coke qui a servi à produire le gaz destiné à l’éclairage se répand de plus en plus dans Paris.
- C’est un combustible économique qui chauffe bien et d’une manière agréable.
- Le foyer-grille que vous a présenté M. Sorel est destiné spécialement à la combustion du coke ; cependant on peut y faire brûler aussi du charbon de terre, du bois, de la tourbe, etc.
- Cet appareil, représenté en coupe verticale et vu de face, fig. 3 et A, pl. 1141, est très-simple; c’est une sorte de grille ordinaire a, à charbon de terre, dont le fond est formé par une grosse brique réfractaire b, inclinée d’avant en arrière, qui réfléchit le calorique dans l’intérieur de l’appartement , conserve la chaleur pendant longtemps, et favorise réchauffement et la combustion du coke.
- Le foyer-grille de M. Sorel peut être placé instantanément et avec la plus grande facilité dans les cheminées ordinaires, sans exiger aucune sorte de construction particulière ni aucun travail spécial.
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- /
- EAUX GAZEUSES. ' ' 205
- La partie antérieure du foyer-grille est disposée de telle manière que l’on peut augmenter à volonté la grandeur ou la capacité du foyer et y faire brûler, par conséquent, une plus ou moins grande quantité de combustible, suivant l’intensité de chaleur que l’on désire obtenir.
- La mobilité de cette grille permet de l’avancer dans l’appartement, pour donner plus de chaleur, lorsque la combustion est en pleine activité et qu’il ne se produit plus de fumée.
- Le prix du foyer-grille varie de 25 à 35 fr., suivant les dimensions.
- En résumé, votre comité des arts économiques est d’avis , messieurs, que le foyer-grille de M. Sorel doit être mis au nombre des bons appareils économiques destinés au chauffage des appartements au moyen des cheminées ordinaires.
- J’ai, en conséquence, l’honneur de vous proposer, au nom du comité,
- 1° De remercier M. Sorel de sa communication ;
- 2° De faire insérer le présent rapport dans votre Bulletin , avec la figure de l’appareil.
- Signé Herpin, rapporteur. •
- Approuvé en séance, le % 4 avril 1850.
- EAUX GAZEUSES.
- Rapport fait par M. Silvestre, au nom du comité des arts économiques, sur un
- appareil propre à la fabrication des eaux minérales gazeuses, présenté par
- M. Ozouf, pharmacien, rue de Chabrol, 36.
- Messieurs, vous avez chargé le comité des arts économiques de vous faire un rapport sur un appareil présenté à la Société par M. Ozouf, et qui est destiné à fabriquer les liquides gazeux. Votre comité vient aujourd’hui vous faire connaître le résultat de son examen.
- Avant la communication de M. Ozouf, l’industrie possédait déjà un certain nombre d’appareils propres à la fabrication en grand des eaux gazeuses, dont plusieurs ont été mentionnés, avec de justes éloges, dans votre Bulletin (1). M. Ozouf a cru qu’il serait possible de les ramener, par une nouvelle combinaison de leurs organes, à une forme plus simple qui les rendrait d’un prix moins élevé, et permettrait, par conséquent, d’en étendre l’usage. C’est dans cette pensée qu’il a imaginé et construit l'appareil qui fait l’objet de ce rapport, et qui se compose, en principe, de diverses pièces déjà précédemment
- (i) Voyez Bulletin delà Soriété, amVe 1822, p, 216, l’appareil de M. Bramait.
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- employées. Il fait usage, par exemple, d’une capacité cylindrique en cuivre étamé destinée à la production du gaz ; d’un vase en plomb, avec tige à soupape, pour recevoir l’acide sulfurique ; d’un vase laveur où se purifie le gaz produit; d’un récipient qui contient l’eau à rendre gazeuse, et enfin d’un système de moussoirs ou d’agitateurs à ailes pour faciliter les mélanges.
- Mais si l’on considère que le nouvel appareil a un degré de simplicité remarquable, que, posé sur des roulettes, il a l’avantage de pouvoir être aisément déplacé et transporté, qu’il occupe un très-petit espace, bien que suffisant à une fabrication de cent cinquante à deux cents bouteilles par jour, enfin qu’il est d’un prix assez modéré, on concevra que M. Ozouf n’a pu obtenir ces résultats sans apporter, dans la construction de sa machine, des dispositions entièrement neuves et suffisantes pour constituer une véritable invention.
- Si on se rappelle l’appareil de M. Caméron ( 1 ), on pourra se faire une idée de celui de M. Ozouf, en plaçant, par la pensée, le vase en plomb et le vase laveur dans l’intérieur même du cylindre qui sert à la décomposition de la craie, et le récipient qui renferme l’eau à gazer au-dessus de ce même cylindre.
- Nous allons indiquer sommairement la marche de l’opération. Quand on a versé, en proportions convenables, l’eau et la craie en poudre dans la grande capacité cylindrique par une ouverture pratiquée à cet effet, on soulève, au moyen d’une tige à écrou mobile, la soupape du vase de plomb, et l’acide s’écoule sur l’eau chargée de craie. Le gaz qui se forme alors traverse, en passant par un tube recourbé, la masse d’eau alcaline que contient le vase laveur, et pénètre ensuite dans la sphère supérieure, où il se dissout dans l’eau sous une pression de 8 à 10 atmosphères. Il est bon d’ajouter que l’appareil a été construit de manière à pouvoir supporter une pression intérieure de plus de 15 atmosphères, et qu’il est muni d’un manomètre et d’une soupape de sûreté.
- Un robinet de tirage permet au liquide de s’échapper pour remplir les bouteilles ; ce robinet ainsi que celui qui a pour but d’établir la communication entre le cylindre et le réservoir supérieur sont adaptés d’une manière très-ingénieuse à la pièce du milieu qui sert de support ou de piédestal à la sphère.
- On conçoit que le vase en plomb ainsi que le vase laveur n’ont plus besoin d’être entourés d’une épaisse enveloppe métallique, puisqu’ils se trouvent soumis, intérieurement et extérieurement, à une même pression. Cette dispo-
- (1) "Voyez Bulletin de la Société, année 1825, p. 145, pl. 273.
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- sition heureuse ajoute , d’une manière notable, à la simplicité de l’appareil.
- Une pompe foulante que, selon le désir des acheteurs, M. Ozouf adapte à sa machine sert à refouler de l’eau dans la sphère lorsque tout le liquide gazeux en a été tiré. Cette eau dissout l’acide carbonique qui remplit encore l’appareil sous une pression de plusieurs atmosphères, et aussi celui qu’on peut obtenir en laissant tomber une nouvelle quantité d’acide sulfurique sur la craie qui, primitivement» a été mise en excès dans le cylindre; de cette manière on peut faire deux opérations successives sans avoir besoin d’ouvrir l’appareil pour renouveler les matières.
- Votre comité, messieurs, a vu fonctionner un appareil dont la capacité sphérique était de quarante bouteilles environ; mais M. Ozouf construit aussi des modèles de plus grandes dimensions, dont les prix varient naturellement en raison de leur capacité.
- Pour une sphère de
- 40 bouteilles, l’appareil, sans pompe» revient à* . . » . 750 fr.
- 60 idem. . . . .................................... 850
- 100 idem.................... 1,350
- Il faudrait ajouter 150 fr. environ pour la pompe foulante.
- Nous dirons, en terminant, que les appareils sont munis d’une machine à boucher au liège les bouteilles ordinaires, et d’un mécanisme particulier pour remplir les bouteilles à bouchons métalliques qui sont du même inventeur.
- En résumé, le comité des arts économiques pense que l’appareil de M. Ozouf peut être d’un très-utile emploi dans la fabrication des eaux gazeuses, notamment dans les établissements publics ou privés, tels que les pharmacies, les hôpitaux, les restaurants, les cafés, et même certaines maisons particulières où il se fait une consommation assez considérable de liquides gazeux. Sous ce point de vue, il doit, selon votre comité, prendre rang parmi les appareils du même genre les plus estimés jusqu’ici, et, à ce titre, mériter l’approbation du conseil.
- Nous avons donc l’honneur de vous proposer, messieurs, de remercier M. Ozouf de sa communication, et d’ordonner l’insertion du présent rapport dans le Bulletin, avec la figure de l’appareil et celle du bouchon métallique adapté aux bouteilles.
- Signé E. Silvestre, rapporteur.
- Approuvé en séance, le 27 février 1850. v
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- Description d’un appareil destiné à la fabrication des eaux gazeuses, et d’un système d’emplissage et de bouchage des bouteilles, par M. Ozouf.
- Pl. 1142, fig. 1. Élévation extérieure de l’appareil : on y voit en coupe le mécanisme servant à emplir et boucher les bouteilles.
- Fig. 2. Section verticale passant par le milieu de l’appareil.
- Fig. 3. Coupe verticale de la soupape de sûreté placée au sommet de la sphère.
- Fig. 4. Le robinet servant à introduire l’eau gazeuse dans les bouteilles -bouchées par l’appareil dit capsulo-mécanique.
- Fig. 5. Coupe du piston à ressort pour laisser échapper l’air lors de l’embouteillage de l’eau gazeuse.
- Ces trois dernières figures sont dessinées sur une échelle double des deux vues d’ensemble.
- L’appareil de M. Ozouf se compose d’une sphère A, formée de deux hé--misphères en cuivre rouge, parfaitement étamés à l’intérieur, et ayant chacun un rebord.rabattu pour former un joint hermétique consolidé par deux cercles en fer, lesquels sont traversés et fortement serrés par des boulons à écrous.
- On introduit l’eau dans cette sphère, soit en la versant par un orifice fermé au moyen d’un bouchon à vis non indiqué dans les figures, soit à l’aide d’une pompe aspirante et foulante B, fixée sur un socle en bois C qui porte tout l’appareil, et dont le piston est mis en action par un levier D. Le liquide contenu dans un seau ou vase quelconque E est aspiré par un tuyau f, et renvoyé dans la sphère par un tuyau g, qui aboutit au conduit central i, percé au milieu du piédouche H, auquel il est assujetti par un écrou à chapeau.
- La sphère À est surmontée d’une tubulure j, dans laquelle est engagée une soupape de sûreté k, pressée par un ressort à boudin. La tubulure est percée d’un canal horizontal l, aboutissant d’un côté à un tube à niveau d’eau M, dont la base correspond avec la sphère, et de l’autre avec un manomètre N destiné à indiquer la pression du gaz dans l’intérieur de la sphère.
- La partie inférieure de la sphère est occupée par un mouveron ou agitateur O, dont l’arbre, passant dans une boîte à étoupes p, est muni d’une manivelle q.
- Le piédouche H est percé de trois conduits verticaux, l’un central i dont nous avons déjà parlé, et qui est destiné à alimenter d’eau la sphère A ; celui de droite r sert au passage du gaz qui arrive par l’orifice inférieur, lorsqu’on ouvre cette communication en desserrant la clef à vis s, dont l’extrémité est garnie de caoutchouc et forme robinet. Le conduit de gauche r' permet l’éva-
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- cuation du liquide chargé de gaz de la sphère par le canal horizontal t, quand on ouvre le robinet à vis u.
- Le robinet d’embouteillage v ainsi que ceux s et n sont fermés par le contact du caoutchouc avec l’ouverture d’arrivée ou de sortie ; ce contact a lieu au moyen de la pression exercée par les vis que portent les clefs de ces robinets; celui s est commandé par un croisillon à quatre branches; les deux autres sont munis de poignées.
- Le couvercle X du cylindre Y est percé de quatre ouvertures, indépendamment de celle pratiquée au centre, et sur laquelle se monte le piédouche H. Ces ouvertures sont fermées par des bouchons à vis ; au-dessous de ce couvercle sont fixés deux réservoirs, dont l’un Z est un vase laveur, dans lequel plonge un petit tube 1' pour conduire le gaz formé dans le cylindre, et l’autre A' un réservoir à acide sulfurique en plomb contenant une soupape aussi en plomb b' que l’on peut fermer ou ouvrir de l’extérieur, en tournant le petit croisillon c . Les deux réservoirs Z et À' sont réunis au couvercle X par une forte soudure. L’un des bouchons à vis dont est garni le couvercle sert à fermer l’orifice par lequel on verse l’eau dans le vase laveur Z, l’autre à introduire l’eau et le carbonate de chaux en poudre dans le cylindre Y, le troisième à verser l’acide sulfurique dans le réservoir A' ; enfin le dernier contient les dispositions supportant la soupape b'.
- La partie inférieure du cylindre Y est occupée par un agitateur E', dont l’axe reçoit une manivelle f’, après avoir traversé une boîte à étoupes; l’autre extrémité de l’arbre tourne dans une boite à cuir semblable à celle de l’arbre de l’agitateur de la sphère A.
- Dans le fond concave du cylindre Y est pratiquée une ouverture fermée par un bouchon à manivelle g ' ; cette ouverture sert à vider complètement le cylindre.
- Sur le côté du socle C est disposé un support à bouteilles H', commandé par une pédale %, à l’aide de laquelle on fait appuyer l’extrémité du goulot contre le dessous de la pièce à embouteiller k', garnie d’une rondelle en caoutchouc.
- Fonctions de l’appareil. — On commence par emplir la sphère A d’eau parfaitement claire, qu’on y introduit à l’aide de la pompe B ; on verse ensuite la quantité déterminée d’eau dans le cylindre Y par l’ouverture destinée à cet usage, ainsi que la quantité voulue de carbonate de chaux ou craie réduite en poudre; on introduit, par une autre ouverture, dans le réservoir A', de l’acide sulfurique, puis on verse dans le laveur Z de l’eau contenant du carbonate de chaux en dissolution. Autour de chaque ouverture est marqué son usage, afin d’éviter toute erreur. -
- Quarante-neuvième année. Mai 1850. 14
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- i Les différentes capacités étant bien fermées, on lève la soupape b' en faisant tourner le croisillon c ; l’acide, en tombant dans l’eau chargée de carbonate de chaux, dégage aussitôt le gaz acide carbonique. On peut augmenter ce dégagement en manœuvrant l’agitateur E' à l’aide de la manivelle /", et en laissant couler une nouvelle quantité d’acide ; le gaz, n’ayant d’autre issue que le petit tuyau /' plongeant au fond du yase Z, est obligé de traverser l’eau du laveur, d’où il s’échappe en soulevant la soupape o cou,tenue dans la base du piédouche H ; le robinet s étant alors ouvert, le gaz se rend dans la sphère A, où il se mêle avec l’eau quelle contient.
- La pression intérieure, qui doit être de sept atmosphères, est indiquée par le manomètre N ; si elle dépassait cette limite, la soupape k se soulèverait et laisserait échapper l’excès du gaz.
- Pour mettre le liquide en bouteilles, on tourne le robinet u; le liquide coule aussitôt dans la bouteille et remplace l’air qu’elle contient. Pour laisser échapper cet air, on ferme le robinet u et on pousse le bouton m, qu’on voit dessiné sur une plus grande échelle, fig. 5; l’air trouvant une issue s’échappe par le conduit ri, fig. 4. On peut continuer alors à emplir la bouteille ; celle-ci étant presque pleine , on enfonce le bouchon de liège r" en abaissant le levier p' muni d’un poinçon, et dont l’extrémité est indiquée par des lignes ponctuées, fig. 1. Pour se garantir de tout accident provenaut de la rupture de la bouteille, celle-ci est enveloppée d’un bouclier en cuivre Q', qui empêche la projection des éclats du verre.
- M. Osouf a imaginé un nouveau système de bouchage dit capsulo-mécam-que, au moyen duquel on peut conserver l’eau gazeuse, en boire un quart ou une demi-bouteille sans perte de gaz. Ce système se compose d’une capsule en étain S', qui coiffe le goulot T' de la bouteille, représenté de grandeur naturelle, fig. 6. Cette capsule, percée au centre, retient fortement dans le goulot le bouchon métallique u' entouré de caoutchouc et qui reçoit une tige en cuivre v , surmontée d’un bouton en étain, et entourée d’un ressort à boudin et de rondelles en cuir qui empêchent le liquide de remonter pendant la mise en bouteilles. À cette tige est attachée une soupape en étain x garnie de caoutchouc ; le bouchon porte aussi un tube en étain y’r qui va en s?élargis-sant par le haut. En appuyant le pouce sur le bouton de la tige a, après avoir incliné la bouteille, on fait ouvrir la soupape x', et le liquide s’échappe aussitôt par le tuyau y(. Quand on en a versé dans le verre une quantité suffisante, on cesse d’appuyer sur la tige ; le ressort à boudin se détend et fait remonter la soupape; dès lors le passage est fermé. ; f -
- Pour remplir une bouteille garnie du système de bouchage dont nous venons de parler, on monte à l’extrémité du robinet u la disposition représen-
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- tée fig. 4; on engage l’extrémité inférieure z' cle cette pièce dans le tuyau y\ on fait appuyer sur la tige v\ et on ouvre le robinet v : la liqueur gazeuse pénètre aussitôt dans la bouteille ; mais, pour laisser dégager l’air, on ferme le robinet u et on pousse le bouton m ; puis on rouvre le robinet v, et ainsi de suite jusqu’à ce que la bouteille soit remplie. (D.)
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- Rapport fait par M. Herpin, au nom du comité des arts économiques, sur un , séchoir de buanderie, perfectionné, présenté par M. Ëdeline, blanchisseur, à
- Saint-Denis. ; ........ ^. v.t
- Les ouvriers employés au séchage du linge , pendant l’hiver, sont exposés à des accidents graves par suite du séjour prolongé qu’ils sont obligés de faire dans des étuves très-chaudes, surtout à cause des grandes variations de la température et des transitions subites de la chaleur au froid qu’exige le travail qu’ils doivent exécuter. ;
- M. le docteur Villermé, dans son tableau de l’état physique et moral des ouvriers, tome II, page 217, a constaté, avec les médecins de Mulhouse, de Thann, de Tarare, de Saint-Quentin, de Rouen, etc., que les ouvriers des ateliers excessivement chauffés, particulièrement ceux des séchoirs et des étuves, sont fréquemment atteints d’inflammations graves de poitrine, par suite des refroidissements subits auxquels ils sont exposés.
- M. Ëdeline, blanchisseur à Saint-Denis, ayant éprouvé par lui-même les inconvénients qui résultent des procédés ordinaires du séchage du linge, pendant l’hiver, pour la santé des ouvriers employés à ce travail, a fait construire chez lui un séchoir tellement disposé, que l’ouvrier peut placer, visiter et enlever les pièces de linge, sans pénétrer dans l’étuve et sans s’exposer lui-même à la chaleur.
- Le séchoir de M. Ëdeline se compose de trois chambres ou pièces séparées par une cloison, et placées à côté ou à la suite les unes des autres.
- La chambre du milieu est l’étuve proprement dite, chauffée par des poêles que l’on charge par l’extérieur du séchoir ; les tuyaux parcourent l’étuve et se rendent dans une cheminée commune.
- Deux autres cheminées en bois, placées dans les angles de l’étuve, du côté opposé aux poêles, et dont l’ouverture, réglée par un registre, se trouve à peu de distance du sol, donnent issue à l’air chargé de vapeurs d’eau ou à la buée, .,
- -, Dans l’intérieur du séchoir, à 2 mètres environ au-dessus du sol, deux\
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- tringles horizontales ou rails en fer, appuyés le long des deux murs latéraux, forment un chemin de fer sur lequel glissent de grands châssis auxquels on suspend le linge à sécher.
- On dispose et l’on arrange le linge mouillé sur les cordes ou tringles en bois que supporte le châssis, dans la première pièce ou chambre du séchoir; on pousse et l’on fait glisser ainsi le châssis, tout chargé de linge, vers la chambre du milieu qui forme l’étuve.
- Lorsque le linge est sec, on pousse le châssis vers la troisième chambre, et l’on introduit en meme temps, dans l’étuve, un autre châssis chargé de linge mouillé, que l’on a préparé et disposé dans la première chambre, pendant que le linge du premier châssis était exposé à l’action de la chaleur.
- On enlève le linge sec, et on le remplace par d’autre linge mouillé que l’on pousse dans l’étuve pendant que l’on renvoie dans la première chambre le châssis portant le linge sec qui sort de l’étuve.
- L’ingénieuse disposition que nous venons de vous faire connaître présente plusieurs avantages d’une haute importance :
- 1° Les ouvriers peuvent arranger, placer et enlever le linge, dans les chambres latérales , à la température ordinaire , sans jamais avoir besoin de pénétrer dans l’étuve , ni de s’exposer à l’action d’une forte chaleur nuisible à leur santé.
- 2° Il y a continuité dans le travail, par conséquent peu de temps perdu ; car, pendant qu’une partie du linge est exposée à l’étuve, l’ouvrier enlève le linge séché, le remplace par du linge humide qu’il arrange sur les châssis, et il continue ainsi sans interruption.
- 3° Il y a économie de temps, car, les ouvriers ne travaillant point dans l’étuve, on peut porter la température du séchoir à un degré très-élevé, même jusqu’à 90° centig., ce qui accélère considérablement l’opération du séchage.
- 4° Il y a une économie de chaleur; car on alimente les poêles par le dehors, et l’on n’a pas besoin d’ouvrir les portes de l’étuve pour en faire le service.
- Lorsque l’on change les châssis, le devant et le derrière des tiroirs viennent fermer spontanément les ouvertures pratiquées dans les deux cloisons pour le passage de ces châssis, de sorte que l’étuve reste toujours close.
- On peut aussi disposer deux étages de châssis l’un au - dessus de l’autre , et opérer, par conséquent, sur une plus grande quantité de linge à la fois.
- o° Enfin le mécanisme employé par M. Ëdeline pour faire passer le linge dans l’étuve et l’en retirer, sans que l’ouvrier soit obligé d’y pénétrer lui-même, peut s’appliquer avec avantage à beaucoup d’autres industries. Il est tout à fait indépendant du mode de chauffage , soit à la vapeur, soit à l’air
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- chaud, ainsi que du degré de chaleur et de la ventilation plus ou moins active que l’on jugerait convenable d’employer.
- M. Édeline nous a remis le procès-verbal d’une expérience qu’il a faite de son séchoir comparé aux séchoirs ordinaires employés chez les blanchisseurs de linge. En voici les résultats :
- 125 kilogram. de linge mouillé ont été disposés dans un séchoir ordinaire;
- Le temps nécessaire pour le séchage a été de quatre heures ;
- La quantité de charbon de terre employée a été de 54 kilogrammes ;
- La plus haute température observée dans le séchoir a été de 48°.
- 130 kilog. de linge mouillé ayant été disposés dans le séchoir de M. Édeline, le temps nécessaire pour le séchage n’a été que de deux heures ;
- • La quantité de charbon de terre employée a été de 44 kilogrammes ;
- La plus haute température a été de 95° au centre du séchoir et de 85° aux extrémités.
- Différence en faveur du séchoir de M. Edeline : deux heures et 10 kilogr. de charbon en moins , 47° de chaleur en plus.
- La disposition employée par M. Édeline pour son séchoir n’est pas tout à fait nouvelle, rigoureusement parlant. On trouve dans l’ouvrage anglais de Tredgold, sur le chauffage et la ventilation, la description d’un séchoir économique à vapeur, à châssis ou tiroirs verticaux, ayant quelque analogie avec celui de M. Édeline.
- Que notre blanchisseur de Saint-Denis ait puisé dans l’ouvrage anglais l’idée de l’amélioration qu’il a introduite dans sa buanderie, j’en doute fort; mais, dans ce cas, il n’en aurait pas moins encore le mérite d’avoir exécuté, le premier, dans un établissement ordinaire de buanderie, un séchoir perfectionné , qui à l’économie du combustible , à la commodité et à la rapidité du service joint l’immense avantage de préserver les ouvriers blanchisseurs des accidents graves auxquels leur santé se trouve habituellement exposée.
- Cet appareil, construit par un simple blanchisseur, se propagera chez ses nombreux confrères des environs de la capitale, avec beaucoup plus de certitude , de succès et de rapidité que ne pourraient le taire les livres les plus estimables de science purement théorique.
- Sous ces rapports, M. Édeline aura rendu un double service à l’industrie et à l’humanité.
- J’ai, en conséquence, messieurs, l’honneur de vous proposer, au nom du comité des arts économiques,
- 1° De remercier M. Édeline de sa communication ;
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- 2° De faire insérer le présent rapport dans le Bulletin, avec la description et le dessin du mécanisme employé dans le séchoir de M. Édeline;
- 3° De lui faire remettre 300 exemplaires du rapport.
- Signé Herpin , rapporteur.
- Approuvé en séance, le 24 avril 1850.
- Description d’un appareil pour sécher le linge, perfectionné par M. Edeline, à
- Saint-Denis.
- PI. 1143, fig. 1. Coupe longitudinale d’un séchoir à un seul rang de rames, prise sur la ligne À B, fig. 5.
- Fig. 2. Coupe transversale sur la ligne C D.
- Fig. 3. Section longitudinale et verticale d’un séchoir à deux étages de rames.
- Fig. 4. Plan pris au-dessus de l’appareil.
- Fig. 5. Plan du rez-de-chaussée à lm,50 au-dessus du sol.
- Fig. 6. Détails de l’appareil sécheur.
- Les mêmes lettres désignent les mêmes objets dans toutes les figures.
- À B C D, plan du rez-de-chaussée divisé en trois chambres EFG, d’égale capacité, par des cloisons H et I en bois recouvertes en tôle à l’intérieur et à l’extérieur. On a ménagé, dans chacune de ces cloisons, une porte J et un petit judas K.
- L’étuve F, comprise entre ces deux cloisons, est occupée par deux poêles L L s’allumant de l’extérieur et portant chacun un tuyau en tôle M M, du plus grand diamètre possible, lesquels tuyaux débouchent dans les cheminées n n. Pour éviter le coup de feu, ces tuyaux sont couverts de plaques en tôle, avec rebords qui contiennent du grès pulvérisé, lequel a l’avantage de conserver la chaleur ; on a également mis du grès entre le bois de la cloison et la plaque de tôle qui la garnit.
- a a, deux cheminées dans la partie inférieure desquelles on a ménagé une petite ouverture couverte d’une trappe mobile en tôle b. G’est par cette ouverture que s’échappe la vapeur qui se dégage du linge à mesure qu’il sèche; on peut modérer, à volonté, au moyen de ces trappes, la quantité de buée à faire évacuer.
- Les tuyaux en tôle M M sont munis de clefs qui font manœuvrer une plaque * en tôle placée dans l’intérieur pour empêcher la chaleur qui se dégage des poêles de se perdre dans la cheminée.
- Deux grandes ouvertures sont ménagées dans les cloisons à hauteur d’homme ; elles sont destinées au passage de l’appareil sécheur proprement
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- dit. Au-dessus de ces ouvertures se présente un système de deux rainurés en fer c, figf. 6, qui s'étendent d'un Bout à l’autre du bâtiment et se trouvent à environ O1", 50' des parois latérales dés murs. Sur ces rainures glisse, au moyen de galets en fer d d, une longrine en bois e, qui reçoit l’about des rames ou tringles én‘bois ff auxquelles on suspend le linge.
- Le système est maintenu par des traverses et des tringles en fer et par des plaques g garbies de poignées, qui servent à l’ouvrier pour tirer ou repousser l’appareil. Dans l’intérieur de l’étuve est encore une plaque de tôle h, qui est destinée ai boucher les grandes ouvertures1 supérieures pratiquées dans les cloisons en tôle et* à' empêcher la chaleur de s’échapper. ;
- Cela posé, on concevra facilemeiit la! manœuvre de l’appareil. '
- Le linge étant placé sur les tringles dans l’intérieur de l’étuve, comme on le voit fig. 3, sèche très-promptement; pendant qu’il sèche on retire celui qui est déjà sec'ééon le remplace par du linge mouillé : celte opération étant terminée, on retire celui qui est dans l’intérieur de l’étuve en amenant, au moyen des poignées, l’appareil dans la chambre oh se trouve l’ouvrier, ce qui permet aü linge mouillé de sécher, et ainsi de suite.
- Il résulte de ces dispositions qu’un seul ouvrier suffit pour suspendre, sé-‘ cher, et retirer une grande quantité de linge, sans entrer dans l’étuve et sans être incommodé par la chaleur.
- Dans le cas ou l’espace serait insuffisant, on pourrait adopter un système à deux étages, fig. 3, semblable à celui que l’auteur a établi chez lui depuis 1845; alors il n’y a plus de temps perdu , et les opérations se succèdent rapidement, car le linge de l’étage inférieur sèche pendant qu’on retire le linge déjà sec et qu’on garnit les rames supérieures de linge mouillé. (D.)
- FILTRE.
- Rapport fait par M. Herpin, au nom du comité des arts économiques, sur un appareil destiné à la filtration des liquides spiritueux, présenté par M. Septier, rue des Deux-Portes-Saint-Sauveur, là.
- L’appareil que vous a présenté M. Septier a pour but d’opérer la filtration des liquides spiritueux et aromatiques, sans évaporation ni déperdition notable de leurs principes volatils. -
- Il se compose de deux vases, l’un supérieur, contenant le liquide à filtrer, l’autre inférieur, qui reçoit le liquide après la filtration. Le liquide contenu dans le vase supérieur se rend dans le filtre en passant par un robinet dont la clef ou l’ouverture est réglée par les mouvements d’un flotteur qui repose à la surface du liquide à filtrer contenu dans l’entonnoir. • . ,
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- La filtration se fait d’une manière continue, régulière, sans aucun danger, ni même aucune surveillance ; le liquide à filtrer arrive dans l’entonnoir en plus ou moins grande abondance, suivant que la filtration se fait plus ou moins rapidement ; car le robinet s’ouvre lorsque le liquide baisse dans l’entonnoir, et il se ferme plus ou moins lorsque la filtration se ralentit, ou que le récipient inférieur est plein.
- Les deux vases et l’entonnoir sont fermés par des couvercles qui empêchent la trop grande évaporation des liquides volatils.
- M. Septier fait usage d’entonnoirs en toile métallique qui permettent l’écoulement facile du liquide par toutes les surfaces du papier, et qui, par conséquent, accélèrent beaucoup la filtration , tandis qu’au moyen des entonnoirs ordinaires la filtration, dans les points ou le papier est appliqué contre leurs parois, ne se fait que très-imparfaitement.
- L’appareil de M. Septier, soumis à l’expérience de plusieurs habiles pharmaciens et fabricants de liqueurs, a mérité leurs éloges et leur approbation.
- Votre comité des arts économiques est d’avis, aussi, qu’il est digne des vôtres.
- J’ai, en conséquence, l’honneur de vous proposer
- 1° De remercier M. Septier de sa communication ;
- 2° D’insérer au Bulletin le présent rapport, avec la figure de l’appareil à filtrer dont il s’agit.
- Signé Herpin , rapporteur.
- Approuvé en séance, le 24 avril 1850.
- Légende explicative des figures de la planche 1144.
- Fig. 1. Section verticale de l’appareil à filtrer de M. Septier, muni de toutes ses pièces.
- Fig. 2. Diaphragme criblé de trous, placé au fond du vase contenant le liquide à filtrer, vu en plan.
- Fig. 3. Le mécanisme du robinet vu séparément et dessiné sur une plus grande échelle.
- À, récipient supérieur contenant le liquide à filtrer. B, couvercle de ce vase garni d’une poignée et ajusté de manière à éviter toute évaporation; il porte, en dessous, une soupape k. C, diaphragme criblé de trous placé au fond du récipient ; il est divisé en trois parties réunies à charnière. Ce diaphragme est couvert d’une toile a qui retient les matières impures.
- D, robinet fixé au fond du vase A : il se compose d’une cannelle filetée b
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- qui s’engage dans une douille taraudée c, d’une clef d à laquelle est adapté un segment de cercle denté e qui engrène dans une tige également dentée f à laquelle est suspendu un flotteur sphérique g; un galet h facilite le mouvement de cette tige.
- E, vase inférieur qui reçoit la liqueur filtrée : il est muni d’un robinet F au moyen duquel on soutire cette liqueur.
- G, couvercle de ce vase dans lequel entre la douille taraudée c.
- H, entonnoir en toile métallique , suspendu dans le vase E, et dans l’intérieur duquel est placé un filtre en papier i.
- Le service de cet appareil est fort simple. On place l’entonnoir et le flotteur dans le vase E, en faisant tourner la douille taraudée c pour soulever le couvercle qu’on fait descendre ensuite, puis on garnit le fond du vase À du diaphragme et de la toile qui le recouvre, et on y verse la quantité nécessaire de liquide à filtrer. Cela fait, on abandonne l’appareil à lui-même, et la filtration s’opère sans aucune surveillance.. ( D. )
- LUNETTES.
- Rapport fait par M. Edmond Becquerel, au nom du comité des arts économiques , sur la construction de verres de lunettes à double foyer, de M. Jamin
- fils, opticien, rue Saint-Martin, 71.
- M. Jamin fils, opticien, a soumis à l’examen de la Société d’encouragement des lunettes avec verres à double foyer destinés à opérer la vision à des distances différentes.
- Franklin a résolu la question de donner aux personnes qui font usage de lunettes le moyen de voir de loin et de près avec les mêmes verres, en juxtaposant deux moitiés de verre à courbures différentes, et les maintenant dans cette position au moyen des cercles de la monture. Mais cette disposition présente l’inconvénient de laisser disjoindre fréquemment les verres. M. Jamin a eu l’idée de travailler des verres dont chaque moitié a des courbures différentes , mais en n’employant pas des plaques plus épaisses que celles qui sont ordinairement en usage, ce qui rendrait le prix de ces objets trop élevé. Pour cela, d’après un procédé qu’il a fait breveter, il plie, à l’aide de la chaleur, sous un certain angle, la plaque de verre dont il fait usage, ensuite il travaille chaque portion de cette plaque comme un objectif particulier ; l’intersection des deux parties à courbure diverse est donc une circonférence passant par le centre du verre et &yant sa concavité tournée par en haut, dans la position normale de la lunette^
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- Ainsi, sans avoir besoin de denx plaques de verre, M. Jamin peut travailler des objectifs à deux foyers, pour myopes ou presbytes, avec toutes les courbures possibles. Il a construit de cette manière des verres dont le prix ne surpasse pas beaucoup celui des verres ordinaires.
- Ces lunettes s’emploient comme les lunettes ordinaires ; le mouvement de la prunelle suffit seul pour que la personne qui en fait usage voie dans le champ de la vision, à travers la partie inférieure ou la partie supérieure des verres, les objets rapprochés ou les objets plus éloignés.
- D’après cet exposé, nous pensons que les lunettes de M. Jamin seront utiles surtout aux personnes qui se servent de- verres à court foyer.
- En conséquence , le comité des arts économiques, approuvant la méthode de construction et la bonne exécution des verres de lunettes à double foyer de M. Jamin fris, a l’honneur de vous proposer de le remercier de sa communication et do faire insérer le présent rapport dans le Bulletin.
- Signé Edmond Becquerel , rapporteur.
- Approuvé en séance, le'Xk avril 1850.
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- NOTICES INDUSTRIELLES
- extraites de diverses publications périodiques françaises et étrangères.
- ARTS MÉCANIQUES.
- Notice sur les ponts à tubes rectangulaires construits en, Angleterre par M. Stephensen.
- Deux ouvrages d’art remarquables ont attiré, dans ces derniers temps, l'attention du public anglais, et méritent également, d’être portés à la connaissance de nos lecteurs par la hardiesse et le grandiose de leur construction et les moyens ingénieux employés pour les établir ; ce sont le pont de Conway et celui désigné sous le nom de Britannia, l’un et l’autre destinés à faciliter les communications entre l’Angleterre et l’Irlande.
- La baie d’Holyhead, dans l’île d’Anglesey, est le point du territoire de la Grande-Bretagne le plus rapproché de l’Irlande. La distance d’Holyhead à Kingston, port de Dublin, est de 64 milles; elle est de 138 milles entre Liverpool et Kingston. Dans cette mer brumeuse et difficile, appelée le canal de Saint-Georges, la brièveté du parcours est un avantage considérable.
- Le port d’Holyhead avait donc toujours été en possession du transport des dépêches, et c’était le passage le plus fréquenté par les voyageurs avant l’établissement du chemin de fer.
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- La route de Londres à Holyhead, qui traverse l’Angleterre dans toute sa largeur, a été construite par l’habile ingénieur Telford. Parmi les travaux d’art dont elle est se-niée, on remarque le pont suspendu du Menai, jeté sur le bras de mer qui sépare l’île d’Anglesey de l’Angleterre ; il a 530 pieds anglais de long et est établi à 126 pieds au-dessus des hautes marées, afin que les navires puissent passer dessous. Cette œuvre gigantesque , terminée depuis vingt-huit ans, et dont nous avons parlé dans le Bulletin de 1822, page 399, valut à Telford une renommée dont Stephenson s’est inspiré sans doute dans le projet qu’il a conçu pour faire franchir, par un chemin de fer, sur un pont rigide, ce même détroit sans gêner le passage des navires qui le fréquentent.
- C’est pour préluder à celte œuvre hardie que Stephenson a construit le pont de Con-way, jeté sur la crique du même nom, et ayant 124 mètres de longueur d’une seule travée.
- Ce pont se compose de deux tubes rectangulaires, chacun de 5 mètres de large et de 7m,66 de hauteur; les tubes consistent 1° en une enveloppe ou étui extérieur formé de plaques de tôle de lm,20 à 2m,40 de long sur 0m,60 de large, rivées ensemble et renforcées par des nervures composées de cornières disposées de chaque côté des joints, de manière à former un T ; des cornières placées aux extrémités des nervures les empêchent de fouetter.
- 2° En un plafond formé de huit tubes cellulaires, larges chacun de 0m,506 et hauts de 0m,525.
- 3° En un plancher composé de six tubes cellulaires, larges chacun de 0m,687 et hauts de 0m,525.
- La longueur totale du tube est de 123m,60 ; sa hauteur, de 6m,677 aux extrémités et de 7”,650 au milieu, y compris les tubes cellulaires du plancher et ceux du plafond qui régnent dans toute la longueur du tube; sa largeur est de 4m,20 de dehors en dehors des plaques formant les côtés. .
- Les extrémités du tube, dans la partie qui repose sur la maçonnerie, sont renforcées par des pièces en fonte sur une longueur de 2m,40 dans les cellules du plancher, par six poutres transversales en fonte sur les cellules, par six poutres semblables au plafond, enfin par des montants en fonte verticaux de chaque côté du tube auxquels sont boulonnées les extrémités des poutres du bas et du haut, ainsi que les poutres transversales placées seulement pour le levage.
- Pour permettre la libre dilatation du tube, les extrémités reposent sur 24 paires de rouleaux en fer, réunis ensemble par des pièces en fer forgé, et placés entre deux plaques de fonte dont celle inférieure repose sur une semelle en madriers fixée à la maçonnerie.
- Le tube est aussi suspendu, par des boulons en fer forgé, à six poutres en fonte dont les extrémités reposent sur des supports longitudinaux de 3m,60 de longueur, avec une gorge circulaire sous la partie inférieure. Les pièces reposent sur 12 boulets placés sur une semelle creuse en fer, et dont les extrémités posent sur des appuis en fonte.
- On a construit ces poutres sur des pilotis battus sur la rive, et, quand elles ont été complètement achevées, on a fait passer dessous à marée basse six pontons; à marée haute le
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- tube a été enlevé au-dessus des pilots sur lesquels il avait été construit; on l’a fait alors flotter jusqu’à l’emplacement qu’il devait occcuper entre ses deux appuis qu’on avait laissés inachevés, quant, à la partie de maçonnerie qui devait supporter la poutre.
- Sur les deux rives les pistons de deux presses hydrauliques, dans lesquelles l’eau était refoulée au moyen de deux machines à vapeur, soutenaient deux traverses en fonte auxquelles étaient suspendues quatre chaînes qui portaient les deux extrémités du tube ; l’eau, en faisant monter le piston de la presse hydraulique, élevait le tube, et l’on construisait la maçonnerie au-dessous au fur et à mesure de son élévation.
- Le poids à élever était à peu près de 1,300 tonnes; l’opération du levage a duré quatre jours, et la hauteur parcourue par le tube a été de 7 mètres ; il fut ensuite élevé au niveau définitif qu’il devait occuper.
- Le second tube, placé parallèlement au premier, forme la seconde voie du chemin de fer; il a été construit, amené et placé de la même manière que le premier.
- Le pont tubulaire de Conway a été achevé au mois de mars 1849, après avoir surmonté de nombreuses difficultés ; il a été soumis à des épreuves très-rigoureuses, et a résisté au poids énorme dont on l’a chargé et aux vibrations qu’éprouvent les ponts suspendus. Le succès de cette belle entreprise est dès lors assuré, et les convois pourront y passer avec une entière sécurité.
- Mais on était loin encore d’avoir achevé la communication avec Holyhead ; il restait à franchir le détroit de Menai sur une largeur de 1,400 pieds (454m,145). Cette opération présentait de très-grandes difficultés, tant à cause des mouvements tumultueux des eaux, des vents violents qui régnent presque constamment dans la localité, et de l’obligation qui avait été imposée au constructeur d’établir le pont à 100 pieds au-dessus des hautes marées d’équinoxe, afin de ne point interrompre la navigation.
- M. Stephenson a rempli ces conditions à l’entière satisfaction de la compagnie du chemin de fer de Chester qui l’avait chargé de cette importante opération; il a habilement profité d’un rocher qui se trouve entre les deux rives et sur lequel on a construit une pile massive de 45 pieds d’épaisseur, à laquelle on a donné le nom de Brilannia. Le pont est divisé en quatre travées par des piles massives dont l’une au centre de la voie d’eau que nous venons d’indiquer, et deux autres plus petites de 32 pieds d’épaisseur, ce qui donne deux travées au centre de 460 pieds chaque et deux demi-travées, une de chaque côté, de 230 pieds d’ouverture.
- Le pont est construit sur le même principe que celui de Conway, mais sur une échelle plus grandiose encore.' Les moyens pour élever les tubes rectangulaires sont les mêmes, mais ce travail présentait de nombreuses difficultés qui ont été surmontées avec une rare intelligence.
- Le 5 mars 1850, à 7 heures du matin, a eu lieu l’ouverture du pont. Le succès de cette épreuve a été décisif. Trois puissantes locomotives, chacune de la force de 50 à 60 chevaux, partirent ensemble de la station de Bangor. M. Stephenson dirigeait la première locomotive, qui arriva une demi-heure après à l’entrée du pont. Au lieu de parcourir le tunnel aérien avec une rapidité désirée par ceux qui voulaient en sortir le plus tôt possible, on ralentit à dessein la marche des locomotives dont le poids total était
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- de 90,000 kilog., afin de mieux éprouver la force de résistance du tube. Les locomotives furent arrêtées au centre de chacune des grandes travées sans occasionner la moindre flexion. Ce premier parcours du tube et le retour durèrent dix minutes. La seconde épreuve fut faite avec 24 waggons, chargés de gros blocs de houille, et pesant ensemble, locomotives comprises, 300,000 kilog. Le résultat ne fut pas moins satisfaisant. On n’observa, pendant le passage de ce train, aucun mouvement de vibration, ni de flexion. La troisième expérience eut lieu avec un convoi chargé de 200 tonnes de houille, qu’on laissa stationner pendant deux heures au centre de la travée de Car-narvon; la flexion produite par cette masse inerte ne fut que de 4/lOes de pouce. Or cette flexion était moindre que celle qui serait produite par l’action de la chaleur solaire pendant une demi-heure : l’on a calculé que le pont tout entier pouvait supporter sans inconvénient une flexion de 13 pouces. Enfin, à midi, un dernier convoi, composé des 3 locomotives, des 200 tonnes de houille, et de 30 à 40 diligences, contenant 600 à 700 voyageurs, et occupant presque toute la longueur du tube, le parcourut avec une vitesse de 35 milles à l’heure. Toutefois M. Stephenson veut réduire cette vitesse à 12 milles, qui lui paraît suffisante pour ne pas compremettre la solidité du pont.
- Les derniers ouragans, si fréquents dans ces parages, ont prouvé que la force de la surface latérale du tube était plus que suffisante pour résister au vent le plus violent. On a, d’ailleurs, l’intention, lorsque les deux tubes seront en place, de les relier ensemble par de fortes barres de fer, de manière à neutraliser toute oscillation possible.
- L’exécution de cette œuvre gigantesque n’a demandé que quatre années, tandis que la construction du pont suspendu de Telford a duré huit années.
- La dépense totale a été évaluée, de 600,000 à 700,000 livres sterling (15 à 17 millions).
- Le 18 mars, le pont-tube Britannia a été ouvert au public; tous les waggons étaient remplis de voyageurs.
- Sur la télégraphique électrique, par M. Dujardin.
- Nous avons parlé, page 562 du Bulletin de 1847 , du nouveau système de télégraphie électrique sans le secours de la pile, imaginé par M. Dujardin.
- Le système a été mis en expérience en présence de la commission des télégraphes électriques nommée par l’assemblée législative. On a réuni, à Paris et à Lille, deux des fils de la ligne télégraphique, de manière à obtenir un circuit fermé de 140 lieues de longueur. L’auteur a introduit, dans ce circuit, deux de ses appareils, une machine magnéto-électrique, à un seul aimant en fer à cheval composé de sept lames et portant environ 15 kilog., et un télégraphe imprimant les dépêches en groupes de points d’encre représentant les lettres de l’alphabet. Les courants électriques, partis de Paris, étaient obligés d’y revenir après avoir passé par Lille pour faire fonctionner le télégraphe. L’expérience a réussi complètement : l’auteur a transmis et imprimé, sous les yeux de la commission, quatre-vingt-deux lettres par minute.
- En faisant cette communication h l’Académie des sciences, l’auteur a voulu prouver
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- qu’on peut correspondre à de grandes distances au moyen d’un aimant, sans le secours de la pile et avec un seul fil. (Académie des sciences, 11 février 1850.)
- Note sur un microscope usuel, par M. Gaudin.
- Nous avons rendu compte, page 285 du Bulletin de 1849, de la présentation faite à la Société, par M. Gaudin, dans la séance du 23 mai de la même année, d’un nouveau microscope portatif à lentilles de cristal de roche.
- M. Gaudin a communiqué à l’Académie des sciences une note sur la fabrication de ces microscopes ; nous allons en donner un extrait.
- L’auteur rappelle d’abord qu’il a présenté à l’Académie, il y a dix ans, des lentilles fondues en crown-glass et cristal de roche, qui permettaient d’en faire des microscopes à bas prix ; depuis cette époque il a fait de nombreux essais pour simplifier ses microscopes et perfectionner la fabrication des lentilles. Aujourd’hui il a monté une fabrique qui permettra à chacun de se procurer ce petit instrument pour servir à des recherches scientifiques et industrielles.
- M. Gaudin observe qu’il est très-difficile d’obtenir, avec le verre, des lentilles fondues d’une sphéricité suffisante, sans compter qu’il faut en même temps un poli parfait de la surface, une grande homogénéité et pas de bulles d’air. Le cristal de roche seul réunit l’homogénéité et le poli de la surface en toute circonstance, mais il n’est jamais exempt de petites bulles d’air ; néanmoins les lentilles obtenues sont constamment supérieures et donnent des images si pures, qu’on croirait les voir à l’œil nu sans interposition d’un corps réfringent.
- L’auteur est parvenu aussi à produire des globules de verre sphériques sans appendice, formant ses lentilles biconvexes. Les grossissements qu’il obtient varient depuis 50 jusqu’à 400 diamètres. Les faibles grossissements sont produits par des lentilles plans convexes, c’est-à-dire avec des globules dont on a enlevé la substance du côté du support.
- Pour l’usage de ce microscope l’auteur a adopté la position horizontale comme moins fatigante et plus simple à réaliser ; ainsi, pour voir avec ce microscope, on le tourne vers le ciel ou vers la flamme d’une lampe ou d’une bougie. Pour amener la lentille au point de vue, M. Gaudin préfère le mouvement à frottement au pas de vis comme plus rapide et ne risquant pas de briser les lentilles biconvexes en saillie, si l’opérateur est inexpérimenté.
- Parmi les applications que cet instrument peut recevoir, la plus importante consiste à reconnaître la falsification des farines; en effet, pour analyser une farine, il suffit d’en délayer une très-faible quantité dans de l’eau, d’en placer gros comme une tête d’épingle entre les deux lames de verre du microscope, et aussitôt on reconnaît la nature des fécules par leur aspect, leur forme et leur grosseur relatives : par ce moyen on peut reconnaître immédiatement l’addition d’un millième de fécule de pommes de terre dans une farine de froment ou toute autre substance pulvérulente. L’emploi du microscope sera très-utile pour cet objet, ne dût-il servir qu’à diminuer les falsifications, par la certitude établie qu’on les découvrira immédiatement.
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- Pour les tissus, c’est le coton qui est substitué au lin, au chanvre et à la soie ; il apparaît sous forme d’un ruban plus ou moins tortillé qu’on ne peut confondre avec les tiges cylindriques qui constituent les autres filaments. ( Academie des sciences, 11 février 1850.)
- ARTS CHIMIQUES.
- Moyen d'obtenir Vimage photogénique à la chambre noire sur papier sec; * par M. Blanquart-Evrard.
- Los papiers préparés par les moyens décrits jusqu’ici ne pouvaient pas être amenés à l’état sec sans prendre ensuite, sous l’action de l’acide gallique, une coloration uniforme qui ensevelissait l’image photogénique en la faisant disparaître complètement. Le sérum a la propriété de parer à cet inconvénient ; on procédera de la manière suivante à la préparation : f l.
- , On recueillera, en la faisant filtrer, la partie claire du lait qu’on aura fait tourner; on battra dans ce sérum un blanc d’œuf par demi-litre, puis on fera bouillir afin d’entraîner toutes les matières solides, et on filtrera de nouveau ; après quoi on fera dissoudre à froid 5 pour 100 en poids d’iodure de potassium. Le papier qu’on voudra préparer sera choisi très-épais et plongé entièrement dans cette substance pendant deux minutes, ensuite séché en le pendant au moyen de deux épingles, par les deux coins, à un cordon tendu horizontalement. ... . ; ; : ; :
- Cette préparation se fait à la lumière du jour sans aucune précaution particulière ; le papier est bon à l’instant même et longtemps après : pour s’en servir on le soumet à une seconde préparation qui se fait alors à la lumière d’une bougie et dans le temps le plus rapproché de l’exposition ; il est cependant encore propre à donner de bons résultats plusieurs jours après, en évitant alors autant que possible de le laisser à une haute température. • <
- On procède à cette préparation en couvrant une glace d’acéto-nitrate d’argent composé de 1 partie de nitrate d’argent, 2 parties d’acide acétique cristallisable et 10 parties d’eau distillée. On dépose sur cette substance une des faces du papier qu’on laisse s’imbiber jusqu’à ce qu’il devienne parfaitement transparent, ce dont on s’assure en le soulevant et le regardant à travers la bougie ; après quoi on sèche entre plusieurs feuilles de papier buvard bien blanc, et on le laisse dans ce cahier jusqu’au moment où on le place dans le châssis derrière une feuille de papier bien propre et sèche, et entre deux glaces. - ^? i . :
- On dépose la partie du papier qui a été présentée à la lumière sur une couche d’acide gallique saturée, en ayant soin de garantir l’envers de toute trace d’acide gallique qui viendrait le tacher. L’image se forme peu à peu et finit par acquérir des tons aussi puissants qu’on peut les désirer ; elle est alors lavée à grande eau, puis passée dans une solution composée de 1 partie de bromure de potassium et 20 parties d’eau, afin de dissoudre les sels d’argent non réduits, puis lavée de nouveau pour enlever toute trace de ce bromure, et enfin séchée entre plusieurs feuilles de papier buvard.
- Préparation du papier sec à l'albumine. — Le papier préparé par l’albumine a des
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- propriétés analogues à celles du sérum, mais à un degré inférieur ; comme lui il se conserve bon indéfiniment après la préparation à l’iodure. Les épreuves que donne la préparation que nous allons décrire, quoique moins fines que celles sur verre, ont plus de charme, parce que les oppositions sont moins tranchées et qu’on y trouve plus d’harmonie et de suavité.
- On bat en neige des blancs d’œufs dans lesquels on a versé 30 gouttes d’une dissolution saturée d’iodure de potassium et 2 gouttes d’une dissolution saturée de bromure de potassium par chaque blanc d’œuf. On laisse reposer jusqu’à ce que la neige rende l’albumine à l’état liquide; on filtre alors à travers un papier de soie ou de la mousseline claire, en recueillant l’albumine dans un grand vase bien plat. On dépose sur la couche le papier que l’on veut préparer et on l’y laisse quelques minutes ; lorsqu’il est empreint d’albumine, on le soulève par un des coins, et on laisse égoutter et sécher en le pendant, par un ou deux angles, à un cordon tendu.
- On aura soin de ne sécher entre deux papiers buvards que lorsque le papier aura acquis une transparence complète ; l’exposition dure quatre à cinq minutes généralement.
- Préparation du papier positif à l’albumine. — Le papier positif préparé à l’albumine donne des épreuves quelque peu luisantes, mais d’un ton plus riche et d’une finesse et d’une transparence beaucoup plus agréables ; on le prépare de la manière suivante :
- On verse dans des blancs d’œufs 23 pour 100 en poids d’eau saturée de chlorure de sodium ; on traite les œufs en neige et on filtre comme dans la préparation précédente ; seulement ici on ne laisse l’albumine sur le papier qu’une demi-minute. On le pend alors pour le sécher, ce qui a lieu en cinq ou six minutes ; on le dépose ensuite sur un vase contenant 25 parties de nitrate d’argent et 100 parties d’eau distillée. Le papier est laissé sur le bain au moins six minutes, ensuite séché à plat.
- D’après de nouvelles observations de M. Manquait-Evrard, le fluorure de potassium , en addition à l’iodure dans la préparation de l’épreuve négative, donne des images instantanées à l’exposition de la chambre noire.
- Pour s’assurer de l’extrême sensibilité du fluorure, l’auteur l’a expérimenté sur la préparation la plus lente de la photographie , celle des plaques de verre albuminées et simplement iodurées exigeant une exposition au moins soixante fois plus longue que celle sur papier.
- En ajoutant du fluorure dans l’albumine iodurée et en remplaçant le lavage à l’eau distillée de la feuille de verre, au sortir de l’acéto-nitrate, par un lavage dans une dissolution de fluorure de potassium , l’auteur a obtenu instantanément l’image à l’exposition de la chambre noire.
- Cette propriété du fluorure, remarquable déjà dans une préparation si résistante aux effets photogéniques, est appelée à donner des résultats innappréciables dans les préparations des papiers, et apportera , dans cette nouvelle branche de photographie , une transformation aussi radicale que celle que le brome a produite sur les plaques d’argent iodurées de M. Daguerre. (Académie des sciences, 27 mai 1850. )
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- NOTICES INDUSTRIELLES.
- Moyen d'obtenir des épreuves négatives., très-nettes et très-transparentes, pouvant être reportées un grand nombre de fois sur le papier photographique ordinaire ; par M. Poitevin.
- Pour préparer la couche sur laquelle l’auteur fait ses épreuves négatives, il dissout dans 100 grammes d’eau 6 grammes de gélatine de bonne qualité •: cette colle ne doit pas contenir de sels solubles dans l’eau ; elle doit aussi être le plus possible privée de matières grasses. Pour faire la dissolution, on met tremper la gélatine dans l’eau distillée pendant dix à quinze minutes; on chauffe lentement à la lampe à alcool, et on agite continuellement jusqu’à ce que la dissolution soit complète. S’il s’est formé des écumes, on les enlève avec soin au moyen du papier Joseph qu’on promène à la surface; on passe à travers un linge bien serré, mouillé à l’avance, et on écume de nouveau la surface où il s’est formé quelques stries provenant de matières grasses qui ont échappé au premier écumage.
- La gélatine ainsi préparée, on en prend avec une pipette graduée une quantité déterminée, et on la coule sur une plaque de verre bien plane et placée horizontalement; une couche de lmm,o0 est suffisante : cette quantité équivaut à peu près à 20 centimètres de dissolution pour une surface de demi-plaque, ayant 13e,5 sur 17e,5. Une épaisseur plus grande ne serait pas nuisible; mais une plus faible pourrait avoir quelques inconvénients. :
- Avant de couler la gélatine sur la plaque de verre, on applique à la surface de celle-ci une première couche au moyen d’un linge imprégné d’une dissolution de gélatine un peu plus étendue que la précédente; ensuite on chauffe légèrement la plaque de verre au moyen d’une lampe à alcool, puis on coule la dissolution de gélatine, qui s’étend alors uniformément sur la plaque. On chauffe de nouveau, mais avec modération, le dessous de la plaque de verre pour rendre dé la fluidité à la gélatine, et on l’abandonne au refroidissement.
- La plaque ainsi préparée est plongée dans une dissolution d’acétate d’argent, en tenant en dessous la surface recouverte de gélatine et l’inclinant dans la dissolution jusqu’à ce que celle-ci l’ait mouillée complètement ; on retourne alors la plaque de verre et on l’immerge dans la dissolution; puis on passe à plusieurs reprises et en différents sens un pinceau très-doux sur toute la surface gélatinée pour chasser les bulles d’air qui pourraient y rester adhérentes, et, avant de la retirer, on souffle sur la surface pour reconnaître si la dissolution l’a mouillée partout. On retire alors la plaque, et en la tenant un peu inclinée on passe le pinceau qui a servi précédemment sur toute la surface , en ayant soin de recouvrir le bord du passage précédent par le bord du passage suivant ; on essuie ensuite le dessous de la plaque, et on la place horizontalement jusqu’ à ce que la surface soit ressuyée, ce qui exige cinq à six heures.
- L’auteur prépare ordinairement les plaques le soir lorsqu’il veut s’en servir le lendemain matin. Il est important qu’il n’y ait plus de liquide libre à la surface de la plaque quand on veut l’employer, car la préparation s’enlèverait aux endroits où il en existerait encore. On doit faire cette préparation à l’abri de la lumière solaire; la plaque recouverte de dissolution d’acétate d’argent ne doit pas non plus voir le jour. ' Quarante-neuvième année. Mai 1850.
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- La dissolution d’acétate d’argent se prépare en faisant une dissolution saturée d’acétate d’argent, à laquelle on ajoute la moitié de son volume d’eau. En admettant que 100 parties d’eau dissolvent, à la température ordinaire, 0gr ,5 d’acétate d’argent, pour préparer 0’il-,750 de la dissolution dont l’auteur se sert, il dissout 2gr-,5 d’acétate de soude dans 15 gr. d’eau; il dissout également 3gl ,03 d’azotate d’argent dans 10 gr. d’eau ; il ajoute la dissolution d’azotate d’argent à la dissolution d’acétate de soude, et il reçoit sur un fdtre l’acétate d’argent qui s’est précipité : il lave ce précipité à grande eau, puis il fait passer à plusieurs reprises sur le fdtre 0ht ,50 d’eau. La presque totalité de l’acétate devra être dissoute; on ajoute ensuite 0Ht ,25 au demi-litre de dissolution saturée.
- Dans cette opération il s’est formé 3 gr. d’acétate d’argent; les 0llt-,75 ne devraient contenir que 2gl ,50, mais on en met un peu plus pour tenir compte de ce qui est absorbé par l’eau des dissolutions et celle de lavage. L’acétate d’argent étant facilement altéré par la lumière solaire, on doit faire autant que possible cette dissolution dans un endroit peu éclairé ; on la conserve dans un flacon recouvert de papier noir, et on la fdtre chaque fois qu’on s’en est servi.
- L’auteur expose à la vapeur d’iode la plaque préparée comme ci-dessus, de la même manière qu’une plaque de plaqué d’argent; seulement, pour cette exposition, on doit tenir compte du temps, car on ne peut juger la teinte de la surface; seulement le temps d’exposition est plus court que pour les plaques d’argent. La plaque iodée est placée dans le châssis de la chambre noire, et alors on recouvre le côté non gélatiné d’un carton recouvert de drap noir. Il est bon de mettre quelque temps entre le passage de l’iode et l’exposition au foyer de la chambre noire ; la plaque gagne par là de la sensibilité, qui est quatre fois moindre que celle de plaques préparées à l’iode et au brôme. Pour un paysage bien éclairé et avec objectif à petit diaphragme, l’exposition à la chambre noire peut exiger 80 à 100 secondes. Les portraits à l’ombre, bien éclairés, peuvent se faire en deux minutes avec l’objectif à portraits.
- Pour faire apparaître l’image, on plonge la plaque dans une dissolution d’acide gal-lique contenant 0gr-,l d’acide gallique pour 100 gr. d’eau; on laisse venir l’épreuve jusqu’à ce que les noirs semblent assez intenses. Cette immersion peut durer une heure ou une heure et demie. Avec une dissolution plus concentrée d’acide gallique, elle durerait moins, mais il serait plus difficile de régler son action. Dans les premiers moments d’immersion il se forme une image positive à la surface de la gélatine ; cette image devient de plus en plus sombre, mais vue, par transparence, les parties correspondant aux noirs de la nature restent très-claires. ;
- Pour fixer l’épreuve on la lave à l’eau ordinaire, on la laisse ensuite immergée, pendant quinze minutes environ, dans une dissolution de 1 gramme d’hyposulfite de soude dissous dans 100 gr. d’eau; on la lave de nouveau à l’eau ordinaire, et on la plonge, pendant le même temps, dans une dissolution de bromure de potassium, 1 gr. de bromure de potassium pour 100 gr. d’eau.
- On lave l’épreuve à l’eau ordinaire, et on l’y laisse séjourner quinze ou vingt minutes ; puis on lave à l’eau distillée et on laisse sécher la couche de gélatine à l’air libre ; on a
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- alors une épreuve négative très-nette, qui peut donner des épreuves positives avec le papier photographique ordinaire, au soleil, en deux ou dix minutes, suivant la vigueur de l’épreuve négative; à l’ombre, elle vient aussi très-bien. ? . !
- Il est bon de renouveler à chaque opération les dissolutions d’acide gallique, d’hy-posulfite de soude et de bromure de potassium. ; ^ i
- Dans cette opération, si l’on remplace la dissolution d’acide gallique par une dissolution de sulfate de protoxyde de fer, on obtient de très-belles épreuves positives. (Académie des sciences, 27 mai 1850. )
- Note sur la cristallerie de Saint-Louis, département de la Moselle; par M. Marcus,
- ^ ; - directeur de cet établissement (1). ?
- L’emplacement qu’occupe actuellement la cristallerie de Saint-Louis, dans la vallée de Munsthal, avait été autrefois le siège de l’industrie du verre. Il y existait une verrerie fort ancienne qui fut détruite dans les guerres de Lorraine qui signalèrent la fin du xvne siècle. Vers 1720, il y fut établi une cense ou ferme qui subsista jusqu’en 1767, époque de la fondation de la cristallerie de Saint-Louis. . > » * * ; > : <
- Cette manufacture se livra d’abord à la production du verre à vitres, du verre en table et de la gobelèterie commune. A cette époque, le cristal ne se faisait qu’en Angleterre, et les objets de cette matière se vendaient, en France, à un prix très-élevé. Le gobelet à boire, par exemple, que le consommateur obtient aujourd’hui à 50 cent., ( se payait, en cristal anglais, 3 livres la pièce. - .
- • On ne saurait préciser à quelle époque M. de Beaufort, directeur de la verrerie de Saint-Louis, commença ses essais pour la fabrication du cristal ; mais dans le courant de l’année 1779 fut arrêtée la construction d’un four spécialement destiné à ce nouveau produit. En 1781, M. de Beaufort put offrir au commerce de Paris des objets en cristal à des prix inférieurs de plus de 100 pour 100 aux prix des cristaux anglais (2), et un jugement de l’Académie des sciences, en date du 12 janvier 1782, établit qu’il existait une parfaite ressemblance entre le cristal français et le cristal anglais.
- Depuis cette époque, la fabrication du cristal à la verrerie de Saint-Louis augmenta, chaque année, en raison des débouchés qui purent s’ouvrir, et elle finit par se substituer entièrement à la fabrication du verre à vitres, du verre en table et de la gobelèterie commune. Ainsi, jusqu’en janvier 1782, on ne faisait, au four à cristal, moyennement qu’un seul travail par semaine, en 1783 on en faisait deux, et en 1784 ce four ne fondait que du cristal. Sa production mensuelle montait à une valeur moyenne de 8,000 livres. ! -:••••-!• ! '
- Ce n’est qu’en 1786 qu’il fut question d’établir une cristallerie à Saint-Cloud, et en 1787 que fut fondée la manufacture de cristaux du Creusot (3).
- (1) Cette note a été communiquée à la Société, par M. Péligot, dans la séance du 25 avril 1849.
- (2) Il vendait 25 s. le gobelet à boire du prix de 3 livres en cristal anglais.
- * (3) Ces divers renseignements, qui établissent, par leurs dates, que c’est à la verrerie de Saint-Louis qu’est due l’introduction, en France, de la fabrication du cristal, sont extraits des archives de la com-
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- Extrait des rsgistres de l’Académie royale des sciences du 12 janvier 1782.
- L’Académie nous a chargé d’examiner les différentes pièces de cristal à l’imitation de celui d’Angleterre, que lui ont présentées MM. la Salle l’aîné et comp., propriétaires des verreries royales de Saint-Louis, et M. de Beau fort, directeur desdites verreries.
- Ces pièces consistent en différents verres à boire, et gobelets, carafons, cristaux pour les montres, et boules destinées à faire ces cristaux. .
- Celles de ces pièces qui sont pour l’usage de la table sont ornées de plusieurs dessins de fleurs, de feuillages et autres travaillés à l’outil, au tour et à la molette, comme on en voit sur les pareilles pièces du cristal anglais.
- Pour faire la comparaison que nous désirions, l’un de nous s’est transporté au magasin du Petit-Dunkerque, tenu par le sieur Grancher, où l’on trouve un bel assortiment de toute espèce de bijouterie d’Angleterre, et spécialement ce qu’il y a de plus beau en cristaux de ce pays.
- Les verres à boire et carafons anglais étaient mêlés dans ce magasin avec de pareilles pièces du cristal du sieur Beaufort; et, avec quelque soin que nous les ayons examinés , la blancheur, la netteté , la belle transparence, le poids et le son de tous ces cristaux nous ont paru si semblables, qu’il ne nous a pas été possible de distinguer les cristaux anglais d’avec les français, et que nous avons été dans le cas de nous rapporter au sieur Grancher, pour faire l’acquisition de quelques pièces bien certainement anglaises, que nous voulions nous procurer pour en faire, en particulier, la comparaison que nous avions en vue.
- Cette comparaison nous a confirmé dans l’idée que nous avions déjà de la ressem -blance du nouveau cristal de France avec celui d’Angleterre.
- On sait que jusqu’à présent nous avons été obligés de tirer de ce pays les beaux verres de montres, et que ceux qui sont faits dans nos verreries de France leur sont très-inférieurs pour la netteté et pour le service : ces derniers, dont le prix est aussi fort inférieur, étant sujets à perdre en peu de temps leur poli et leur transparence par une infinité de petites gerçures qui s’y font, défaut que le vulgaire désigne en disant que ces verres sont sujets à jeter leur sel, et qu’on leur procure en un instant en les chauffant à un certain degré ; c’est même une épreuve aussi sûre que prompte pour distinguer les verres de montres français d’avec les anglais.
- Nous avons fait cette épreuve sur des verres de montres du sieur Beaufort, et ils l’ont soutenue aussi bien que ceux d’Angleterre; aussi, depuis quelques années, un fabricant de verres de montres, à Londres, qui est venu s’établir ici, ne tire-t-il plus que de la verrerie de Saint-Louis les boules de cristal dont il se sert pour fabriquer ces verres; il n’en tire plus d’Angleterre, et les cristaux de montres de sa fabrique, qui est
- pagnie actuelle des verreries et cristalleries de Saint-Louis. Leur exactitude est confirmée par diverses pièces authentiques qui se trouvent aux archives nationales, et notamment par un arrêt du conseil d’Etat du 25 mû 1784 ( classé sous la cote E, n° 1620 ), qui accorde à la verrerie de Saint-Louis, pour le roulis du four à cristal existant il cette époque, une affectation de forêts de 2,323 arpents ( 475 hectares ).
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- devenue très-considérable, sont employés par nos horlogers comme cristaux anglais.
- Nous ajouterons à cela que l’un de nous a fait essayer le cristal du sieur Beaufort, à la manufacture de porcelaines du roi établie à SèVres, dans des procédés de couleurs pour lesquels, jusqu’à présent, on n’a pu employer que du cristal d’Angleterre, parce qu’aucun de ceux qu’on a essayé d’y substituer n’a pu le remplacer, et que le cristal du sieur Beaufort a eu un plein succès. *
- On sait que le cristal d’Angleterre a une fort grande pesanteur spécifique, et qu’elle est due à une quantité considérable de minium, ou de quelque autre chaux de plomb, qui entre dans la composition de ce cristal. Il y a encore, à cet égard, une ressemblance très-marquée entre le nouveau cristal de France et celui d’Angleterre ; et cela donne lieu d’espérer que, si le sieur Beaufort augmente beaucoup, dans sa verrerie, la fabrication de son cristal, dont il n’a encore fait jusqu’à présent que des essais, il se trouvera que, sur un grand nombre de dépôts, il y en aura quelques-uns dont la matière sera assez nette pour être employée dans les objectifs des lunettes achromatiques, comme cela est arrivé au cristal d’Angleterre.
- i. Ces différentes considérations et observations nous font penser que le nouveau cristal du sieur Beaufort mérite l’approbation de l’Académie, et qu’on ne peut que l’encourager à suivre et à augmenter un objet de fabrication qui probablement procurera de l’avantage à notre commerce, et pourra même devenir utile aux sciences.
- Signé Maquer et Fougeroux de Bondaroy.
- : Je certifie le présent extrait conforme à son original et au jugement de l’Académie.
- A Paris, ce 23 janvier 1782.
- Signé le marquis de Condorcet.
- j ^ ÉCONOMIE DOMESTIQUE. ! j ; .
- Note sur la conservation du lait.
- La conservation du lait, pour les besoins de la marine surtout et les voyageurs au long cours, est devenue un problème important des temps modernes.
- L’un des premiers procédés employés pour condenser le lait et en faire des conserves fut indiqué par M. Braconnot. On amène 3 à k litres de lait sur un feu doux, à la température de 4-0° centigrades; on y verse à plusieurs reprises de l’acide chlorhydrique étendu de 30 parties d’eau. La coagulation s’opère ; on retire le caillé et on le fait égoutter; on le remet sur le feu avec addition de 5 à 7 grammes de sous-carbonate de soude cristallisé réduit en poudre; on obtient ainsi une crème épaisse et condensée qu’on peut aromatiser, puis sucrer avec un poids égal de sucre. Cette conserve sucrée, mêlée à huit fois son volume d’eau, donne un lait passable. : ‘ ^
- D’autres prennent le caillé frais de lait écrémé, le mettent sur le feu, le pressent et le délayent avec addition de 3 grammes de bicarbonate de soude par kilogramme de caséum et font évaporer l’eau par la chaleur. Le résidu forme une pâte gluante que l’on retire, que l’on étend et que l’on fait sécher un peu, que l’on coupe en lamelles et que
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- l’on achève de sécher. Dissoute dans de l’eau bouillante, cette pâte donne un liquide
- assez semblable au lait.
- On vend à Paris, sous le nom de galactine, un liquide épais préparé de la manière suivante : on fait cailler, avec du fort vinaigre, le lait frais et non écrémé. Après avoir bien lavé, purifié et pressé ce caillé, on le met sur un feu doux dans une bassine, et on y ajoute du sucre de lait extrait à part et mêlé d’un peu de bicarbonate de soude et de gomme adragante pulvérisée. Le mélange se coagule sous forme de crème qu’on coule dans des bouteilles où il prend plus tard une consistance gélatineuse. L’inventeur affirme qu’une cuillerée de cette crème, délayée dans de l’eau tiède, forme un lait très-supportable.
- Ces recettes complexes ne donnent rien moins que du lait naturel.
- On avait constaté, depuis longtemps, que le lait, évaporé par T ébullition et réduit à une petite fraction