Moniteur de la teinture des apprêts et de l'impression des tissus
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 25’ Année, N’ 1. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 5 Janvier 1881.
- sONMalnE QCETE/NDUSTRIFELLE
- Avis. — Matière colorante dérivée d’une impureté dans certains acides acétiques du commerce, GarHMI. Georges WITZ (suite). — Le blanchiment et la teinture. — Procédé pour économiser la vapeur pour le blanchi-ment, la teinture, etc., par M. Hanson.
- PROCÉDÉS PRATIQUES. — Nouveaux colorants : Le bleu français (3 échantillons). — Teinture de la chaîne-coton en étoffes, par M. de VINANT.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE. — Revue des divers appareils applicables au dégraissage, lavage, etc. — Application du bichlorure de cuivre au mordançage, etc., par M. BoULLEAUX-DUGAGE. — Noir d’aniline au cérium, par M. Heinrig Buhrig (suite.) — La Société industrielle de Mulhouse.
- RENSEIGNEMENTS commerciaux. — Adjudications administratives. — Résultats. — {Supplément) Prix-courants des produits chimiques et drogueries sur les places de Marseille, du Havre, de Paris et dejordeaux.
- AVIS
- Ceux de nos lecteurs, dont l'abonnement expire avec ce numéro, qui ne voudraient pas être considérés comme abonnés d'office pour une nouvelle année, sont priés de nous en informer par lettre ou de mentionner leur refus sur la bande du numéro suivant.
- La quittance de 15 fr. 50 pour les départements et de 20 fr. 50 pour l'étranger, sera présentée dans le commencement du mois.
- Les 50 centimes représentent moitié des frais de recouvrement pour la présentation de la quittance d domicile.
- MATIÈRE COLORANTE dérivée d’une impureté dans certains acides acétiques du commerce (Mémoire de M. Georges Witz, à la Société industrielle de Rouen).
- — Suite (1) —
- Ce long examen tend à prouver, Messieurs, que les goudrons de bois ne sont pas moins riches en produits intéressants que ne le sont les goudrons de houille qui, depuis un quart de siècle surtout, ont fourni à l’industrie de si précieuses matières colorantes avec d’innombrables dérivés.
- A bien des reprises, l’attention des chercheurs a cependant été appelée sur ce sujet, et notamment
- (1) Voir pages 241, 255, 278 et suivantes.
- par les Prix spéciaux qui ont figuré pendant de longues années sur les programmes publiés par la Société libre d’Emulation de la Seine-Inférieure. — Des éludes aussi complexes ne peuvent être menées à bonne fin qu’avec le temps et avec les efforts de tous ; rappelons nous, en effet, ce qu’étaient le Violet de Perkin et la fuchsine elle-même lors de leur apparition....., et souhaitons qu’un jour nos fabriques de produits pyroligneux deviennent à leur tour les sources de nouvelles matières tinctoriales.
- En définitive, il résulte de nos recherches que :
- 1° L’acidée acétique employé dans l’industrie (type de Rouen principalement), contient de petites quantités d’une substance colorable de la nature des acides faibles ou des phénols, — cristallisant en prismes incolores par sublimation ou par évaporation de solutions aqueuses, — substance qui n’a pas encore été signalée parmi les nombreux produits découverts jusqu’ici dans les vinaigres de bois -,
- 2° L’acide pyroligneux brut, les huiles empyreu-matiques et les goudrons que la carbonisation des bois en vases clos fournit en abondance, renferment de fortes proportions du même produit colorable ;
- 3° La transformation en matières colorantes donnant des solutions rouge-orange vif dans l’acide acétique a lieu facilement à froid :
- a Au contact de quantités très minimes d’acide nitreux ou de nitrites, — C’est la réaction fondamentale ;
- b Par des additions ménagées d'hypochlorites;
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- c Par le chlorure ferrique, le bichromate de potasse, le permanganate;
- d Enfin, probablement, par l’action lente, mais imparfaite, de l’air ;
- 4° La nouvelle matière colorante azoïque est nettement cristallisée en petites aiguilles bleu d’acier à éclat métallique ; elle est complètement insoluble dans l’eau et dans la plupart des véhicules, — sauf l’acide phénique. Son maximun de solubilité dans l’acide acétique correspond à la composition de l’acide acétique bihydraté.
- La même matière colorante chauffée avec l’aniline produit à l’ébullition un bleu magnifique.
- Par la distillation sèche des cristaux de matière colorante azoïque on régénère et l’on isole une substance qui est colorable par les agents précités-,
- 5° La nitrosopyrolignéine est un type bien caractérisé de plusieurs groupes de matières colorantes oranges qui dérivent de certains phénols particuliers et que l’on obtient avec des moyens d’oxydation variés -,
- 6° L’avenir des nouvelles matières colorantes comme applications sera probablement restreint, tant à cause de leur peu de solubilité que parce qu’il existe aujourd’hui des matières oranges artificielles analogues ; en même temps les pyroli-gnéines ne paraissent pas devoir offrir plus de résistance qu’elles à l’action destructive de la lumière.
- Elles présentent, au contraire, plus d’intérêt scientifiquement et comme génératrices d’autres couleurs, par exemple avec l’aniline.
- En terminant, j’adresse mes sincères remerciements à notre collègue N. Potier qui, en opérant par plusieurs centaines de kilogrammes d’acide, m’a permis de placer sous vos yeux une quantité relativement importante de la nouvelle matière colorante.
- (Mai 1880).
- NOTE ADDITIONNELLE
- Depuis la lecture faîte au Comité de chimie (séance du 11 juin 1880), une observation fort utile de notre collègue M. Schmid, chimiste au Houlme, m’a été transmise par M. J. Reber, président du Comité. Elle concerne la ressemblance qui existe entre la matière que j’ai étudiée et le « cœrulignon » dérivé du diphényle décrit dans le Traité de Chimie organique, de V. Richter (Bonn, 1876, p. 599).
- Cet ouvrage mentionne en effet : la production d’une poudre violette par addition de bichromate de potasse à l’acide pyroligneux ou à la fraction de la distillation du goudron de bois de hêtre qui passe à 270e; l’insolubilité du produit dans la plupart des liquides; la solubilité dans le phénol, dont l’alcool et l’éther le précipitent en fines aiguilles bleu-d’acier ; la solubilité dans l’acide sulfurique concentré avec une belle couleur bleue -, enfin, la transformation à l’aide de l’étain et de l’acide chlorhydrique en « hydrocœrulignon » incolore, que les agents oxydants peuvent ramener à l’état primitif. Ces deux produits sont formulés C‘H1®06 et C46 H1O6 et ils sont considérés comme constituant une quinone et une hydroquinone.
- Je dois avouer qu’à mon grand regret je n’avais rencontré sur ce sujet aucune indication dans l’ouvrage de chimie le plus récent et le plus complet publié en France, — le Dictionnaire de M. Wurtz, que j’avais vainement parcouru, y compris la partie supplémentaire telle qu’elle a paru actuellement, — malgré le développement considérable qui y est accordé aux phénols et aux corps phénylés.
- Les analogies signalées sont trop grandes pour que les deux substances ne soient pas de la même famille chimique, cependant elles doivent différer de composition puisque mes cristaux produits par les nitrites, bleuissent le tournesol lorsqu’on les chauffe avec la chaux sodée, tandis que le « cœrulignon », ou en français la cérulignone, ne contient pas d’azote.
- Afin d’enlever toute trace de nitrite, j’ai dissous la matière dans le phénol et, après filtration, je l’en ai précipitée par l’alcool pour répéter la recherche de l’azote. — La précipitation par l’acide acétique cristallisable réussit également fort bien.
- En présence de la chaux sodée, la production d’ammoniaque qui était très nette avec la matière primitive a paru douteuse dans les nouvelles expériences ; il faut noter toutefois que l’aspect des cristaux violets en prismes courts et tassés était devenu tout autre, comme si une modification chimique s’était produite [?].
- La même matière purifiée de la manière susdite a été chauffée au rouge avec un peu de sodium — suivant le conseil de M. Schmid — et la recherche du cyanure par l’addition de sels de fer et d’acide chlorhydrique, n’a pas aonné de bleu de Prusse. Hâtons-nous d’ajouter que la recherche de l’azote avec le sodium est délicate. C’est la méthode de
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- Lassaigne; pour ne pas être induit en erreur, on sait qu’il faut l’appliquer avec soin quant aux proportions de matières mises en réaction, condition plus difficile à réaliser lorsqu’il s’agit de substances finement cristallisées aussi légères que la pyroli-gnéine; elle exige surtout l’emploi de solution ferroso-ferrique, un sel ferrique seul ne pouvant produire le bleu de Prusse. Tout en multipliant les essais et en les contrôlant sur des substances azotées de composition connue, je n’ai pu acquérir, par cette méthode, de certitude suffisante, quant à la présence ou à l’absence de l’azote dans la matière cristallisée.
- De remarquables travaux scientifiques accomplis à diverses époques exclusivement par des chimistes d’outre-Rhin, et encore trop peu connus en France, ont eu pour but l’étude des mêmes matières colorantes. Traduits des recueils allemands et abrégés, ils figurent épars dans les Bulletins de la Société chimique de Paris ; en compulsant les trente-trois volumes de cette collection j’ai pu recueillir tardivement les précieux points de repère qui ont manqué à mes recherches. J’ai tenu à présenter ces extraits réunis, afin d’épargner d’autres pertes de temps et parce qu'ensemble ils forment un historique aussi utile que digne d’intérêt.
- (A suivre.)
- LE
- BLANCHIMENT ET LA TEINTURE
- — Suite. —
- La soie Tussah possède une odeur repoussante, extrêmement tenace ; elle semble en grande partie éliminée par la dessication, mais se manifeste de nouveau avec énergie sous l’influence de l’humidité. On ne peut l’enlever d’une manière complète, qu’en soumettant la fibre à plusieurs immersions dans des bains bouillants.
- Cette odeur doit être attribuée aux cocons pour opérer le dévidage.
- Il est probable qu’on les abandonne à une sorte de fermentation ou de putréfaction analogue à celle que l’on provoque chez les cocons percés et bassinés de nos pays pour en obtenir de la fantaisie ou de la schappe.
- On fait avec les Tussah (I) des ouvraisons va-
- (1) Ou trouva dopuis peu dans le commerce, tous la dé
- riées : poils, brames, organsins qui trouvent leur emploi dans l’industrie.
- Il est presque inutile de faire remarquer que ces soies offrent souvent au titrage des irrégularités considérables.
- Le caractère différentiel le plus saillant de cette fibre, c’est le vernis naturel dont elle est enveloppée ; il paraît être d’une nature toute spéciale et doué de propriétés physiques et chimiques particulières.
- Ce vernis est, en effet, plus dur, plus dense et plus adhérent que celui des autres soies ; il est tellement compact et cohérent qu’il ne présente point de porosité et que l’huile ne le traverse pas. On pourrait croire que le ver destiné à vivre en plein air, a réuni toutes ses ressources pour rendre son cocon parfaitement imperméable et protéger sa chrysalide contre les intempéries de l’atmosphère.
- D’après M. Guinon, la composition de ce vernis semble avoir quelque analogie avec le cachou, à en juger par l’action qu’exerce sur elle l’acide chromique Ce qui fit demander à M. Persoz si elle n’était pas constituée en totalité d’un tannin modifié provenant des feuilles dont le ver se nourrit.
- M. Persoz recommande l’emploi d’un bain de soude caustique marquant 3° à l’aréomètre et chauffé à 100°.Manœuvrée dans ce bain pendant un quart d’heure, la soie sauvage y perd environ 12 p. 100 de son poids, tandis que sa rudesse disparaît et que sa matière colorante entre en dissolution. On lave la fibre à l’eau, on la soufre, et, après un nouveau lavage, on lui donne un savon à 60°. Enfin, si l’on veut arriver à se rapprocher davantage du blanc, on procède à un second soufrage. Quoique relativement bonne, cette méthode laisse encore beaucoup à désirer, et nous verrons plus loin que l’on obtient depuis quelque temps des résultats bien supérieurs.
- L’emploi de l’eau oxygénée est employée avec succès pour le blanchiment de cette soie ; mais la préparation de l’eau oxygénée est trop coûteuse.
- Voici un procédé qui est beaucoup employé à Lyon, St-Etienne et les environs :
- On soumet la soie, à trois reprises différentes, pendant trois à six heures, à l’action d’un bain formé de :
- nomination de Tussah, de mûrier, des soies beaucoup plus fines, plus régulières et de bien plus belle qualité que les précédentes, sans aucune odeur et d’une légère teinte café au lait; si ces soies dérivent, en effet, des mêmes races de vers, il faut en conclure que l’on a fait dans les éducae fions des progrès immonses.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Carbonate de soude, 11 kil.
- Potasse caustique, 51 kil.
- Eau choisie, 315 lit.
- Après ces trois traitements, on agite la soie pendant 43 minutes dans un quatrième bain renfermant :
- Potasse de commerce, 11 kil.
- Chlorure de chaux, 2 kil.
- Eau, 315 lit.
- Après cette opération, la soie est lavée dans de l’eau froide et immergée pendant dix minutes dans un bain composé d’acide chlorhydrique, 22 parties et 315 litres d’eau.
- Pour ajouter de l’éclat, on la passe dans un bain d’acide nitrique très étendu d’eau, on rince et on passe entre des cylindres pour allonger les fibres.
- Par ce procédé, la soie Tussah devient souple et acquiert du brillant et un éclat soyeux et est devenue propre à recevoir la teinture.Ce procédé est dû à M. Petzi, de Lyon.
- M. Guinon emploie les alcalis caustiques pour la décolorer.
- On plonge la soie qu’on agite pour que l’action soit uniforme dans une solution alcaline de soude caustique à 100 degrés centigrades et marquant 3 degrés à l’aréomètre.
- Pendant cette première opération, la matière colorante se dissout immédiatement ; la soie cède environ 0,12 de son poids-, sa rudesse disparaît ; elle devient souple, sans pour cela perdre son éclat brillant soyeux.
- Cette immersion ne doit pas se prolonger au-delà d’un quart d’heure, autrement on risquerait de voir la soie s’altérer profondément par l’action de la soude dont l’énergie est augmentée par la température à laquelle on opère. Au sortir de ce bain, on lave à l'eau et on passe en acide sulfureux, puis on lave une dernière fois. Il est évident que ces répétitions ne sont nécessaires que pour la teinture en nuances claires,
- La soie ne perd aucune de ses qualités ; cependant son affinité pour les matières colorantes n’a pas augmenté. On peut lui appliquer toute couleur, excepté, cependant, les couleurs tendres, telles que blanc rose, bleu de ciel, paille et gris fin.
- Lorsqu on fait usage de l’acide sulfureux gazeux pour blanchir les soies, on doit, pour éviter l’altération des fibres, mettre dans les chambres un excès de soufre et protéger les écheveaux suspen-
- dus sur des tringles de bois enveloppés de toile. Au sortir du soufroir, les écheveaux sont placés dans des draps de toile simplement humectés et transportés dans une autre chambre où la marchandise est abandonnée à elle-même pendant douze heures.
- L action de l’acide sulfureux se prolonge lentement et s’il se forme de l’acide sulfurique, il agit sur les enveloppes qui sont promptement corrodées. J ai vu prendre a Lyon ces précautions indispensables pour conserver aux fils leur brillant et leur solidité ; on les rince après le soufrage.
- Pour obvier au danger de désagréger la soie, M. Michel de Vinant, sans sortir du procédé de M. Gui-non, a pensé neutraliser la causticité de la soude pu potasse caustique en la saponifiant avec un peu de colophane ou en l’épaississant avec de l’amidon torréfié. Ces deux substances, sans arrêter l’action décolorante de la lessive causti que, ont du moins la propriété de la rendre moins dangereuse dans son emploi.
- A cet effet, M. de Vinant épaississait de la lessive à 4° avec 150 grammes amidon grillé par litre.
- On place ses matteaux s ur des lissoireset on les lisse pendant une demi-heu re à 50° de chaleur.
- On les lève, les essore, bat un peu à la cheville et on les expose à la vapeur dans la caisse pendant une demi-heure.
- Après, sans les rincer, on leur donne cinq lisses sur un bain chaud à 50° d’acide chlorhydrique à 2°.
- On les lave ensuite et on reprend l’opération de savon de M. Guinon,
- Pour l’opération avec le savon de colophane préparé ainsi :
- Faire digérer au bouillon dans 500 litres soude caustique à 4° 5 kil. de colophane.
- Après complète dissolution, bouillir encore une heure et passer dans le savon à 50° de chaleur. On procède de la même façon qu’avec de l’amidon grillé, seulement en sortant les matteaux de la vapeur, on les lave avant de les passer en acide.
- M. de Vinant a aussi fait des essais en faisant digérer des déchets de laine dans de la soude caustique à 30° pour 12 litres, 5 kil. de déchets.
- Il est regrettable que M. de Vinant n’ait pas donné suite à cette tentative. »
- (J suivre.}
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- PROCÉDÉ pour économiser la vapeur pour le blanchiment, la teinture, l’impression, etc.
- PAR R. HANSON.
- (Extrait du Textile Manufacturer.)
- Les industriels qui s’occupent du blanchiment, de la teinture, de l’impression du calicot, de la fabrication du papier, etc., sont pour ainsi dire, obligés d’avoir dans leur usines deux espèces différentes de vapeur, fournies par deux séries de chaudières ; l’une, à pression élevée, sert à activer les machines, et l’autre, à pression faible, variant entre 0.5 et 1.5 kilogramme, est appliquée aux diverses opérations industrielles. Or, on sait que la neuvième partie seulement de la chaleur contenue dans la vapeur est convertie utilement en force motrice -, le restant, obtenu à si grands frais dans le foyer de la chaudière, est absolument perdu et s’échappe avec la décharge dans les machines sans condensation ou est absorbé par l’eau de condensation dans les machines à condensation. Dans le présent tra vail, il n’est question que de l’utilisation de la vapeur dans le premier cas.
- En considérant une machine à haute presion, qui travaille avec de la vapeur à quatre atmosphères, se détendant à deux atmosphères, la perte considérable de chaleur qui se produit dans cette machine se calcule de la manière suivante : La chaleur totale de la vapeur à quatre atmosphères est de 658 degrés (chaleur latente et chaleur sensible); à deux atmosphères (pression à laquelle l'émission a lieu), la chaleur totale est de 647 degrés, c’est-à-dire que, que, pour accomplir le travail, la chaleur totale n’a diminué que de 11 degrés; si l’eau d’alimentation avait une température de 10 degrés, il s’en suit que l’on perd une quantité de chaleur égale à 647 — 10 == 637 degrés. Dans les chaudières à basse pression, l’eau d’alimentation étant à 10 degrés, pour convertir cette eau en vapeur à deux atmosphères, on doit lui ajouter 637 degrés, et cette addition a lieu aux dépens du combustible que l’on brûle. Chauffer l’eau d’alimentation de 10 degrés à la température qu’a l’eau sous une pression de deux atmosphères ou à 134 degrés, constitue la partie la plus minime du travail ; la partie de beaucoup la plus grande est celle nécessaire pour transformer l’eau à 134 degrés, en vapeur à la même température. La chaleur nécessaire pour
- cette conversion devient latente et ne peut être mesurée par le thermomètre; mais, dans la pratique, on peut l’estimer à 513 degrés. Aussi longtemps que la vapeur reste à l’état de vapeur, elle contient cette quantité de chaleur latente, et l’on peut se demander pourquoi l’on donnerait à grands frais cette chaleur latente à l’eau pour la transformer en vapeur à basse pression employée dans les opérations industrielles, lorsque cette même chaleur existe dans la vapeur sortant des machines à haute pression ?
- L’appareil qui fonctionne avec succès dans l’usine de MM. J. Crossley et fils, à Halifax, qui a été imaginé par M. R. Hanson, a pour but de résoudre cette question.
- Une machine qui développe une force indiquée de 115 chevaux, est employée par M M. Crossley pour activer sept paires de meules et le mécanisme accessoire. La machine reçoit d’une chaudière par un tuyau de la vapeur à quatre atmosphères, et l’on se propose d’employer la décharge de cette machine pour fournir la vapeur nécessaire à douze appareils à vaporiser pour fils imprimés et pour chauffer une machine à sécher la toile cirée. La machine se détend dans le cylindre à une atmosphère et lorsqu’on la fait sortir dans cet état, elle est très humide ou saturée d’eau, de sorte qu’elle se condense aisément ou perd en même temps sa pression et sa température. Avant d’être propre à l’usage auquel on la destine, la vapeur doit donc être desséchée, ce qui a lieu dans un réchauffeur, la source de chaleur employée dans celui-ci est la vapeur fraîche à quatre atmosphères venant de la chaudière par un autre tuyau. La vapeur à quatre atmosphères ayant une température supérieure d’environ 40 degrés à celle de la vapeur à une atmosphère, la vapeur provenant du cylindre est surchauffée de 40 degrés après avoir traversé l’appareil réchauffé, et convient alors parfaitement pour le vaporisage et le séchage ; elle est conduite aux appareils par divers tuyaux. Une autre chaudière sert à produire la vapeur à basse pression ; ses soupapes de sûreté sont disposées de façon à s’ouvrir sous une pression d’une atmosphère environ et la vapeur fournie par cette chaudière se rend dans les appareils par les tuyaux indiqués ci-dessus.
- La décharge du cylindre traverse une soupape isolante automatique, qui a pour but de permettre à la décharge de passer dans le réchauffeur lorsque
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- grpmeemmmeecaram7ma/nneeume0mem/0a/1//00//00/7/000e
- la machine est en marche, mais d’empêcher la vapeur de la chaudière qui sert à produire la vapeur à basse pression, de passer dans le cylindre lorsque la machine est arrêtée.
- Quelques détails de cet appareil méritent encore d’être signalés. Ainsi, par exemple, lorsque la machine ne fonctionne pas, en supposant que cette chaudière ne suffise pas pour fournir la vapeur nécessaire aux appareils et que la pression dans le tuyau descende en dessous d’une atmosphère, la vapeur de l’autre chaudière vient rétablir les choses en état. Un tuyau qui fait communiquer la chaudière avec un des tuyaux, est muni d’une soupape qui s’ouvre quand la pression descend en dessous d’une certaine limite et qui laisse pénétrer de la vapeur de la chaudière dans le tuyau; déplus, pendant que cette vapeur passe à travers la soupape, sa pression est ramenée au degré voulu.
- Le séchage de la vapeur et la décharge de la machine a lieu au moyen de la chaleur enlevée à la vapeur à quatre atmosphères, fournie par un tuyau pendant l’opération ; une certaine quantité de cette vapeur se condense en eau à la température de l’ébullition et cette eau est refoulée dans une chaudière par un tube, de sorte qu’on ne perd pas de chaleur.
- Un autre perfectionnement est appliqué dans l’appareil employé par MM. Crossley. Il arrive que la décharge de la machine fournit plus de vapeur que n’en exigent les opérations. Une soupape est fixée au tuyau et est réglée de telle façon que, quand la pression de la vapeur dépasse une atmosphère, la soupape laisse passer l’excédant dans un appareil de Berryman pour chauffer l’eau d’alimentation des chaudières.
- Par ce système, on peut donc utiliser la vapeur provenant de la décharge des machines à haute pression pour les opérations qui exigent de la vapeur à basse pression. La chaudière à basse pression ne consomme donc presque plus de combustible et sert uniquement à fournir, au besoin, la vapeur nécessaire, dans le cas où la machine n’en donnerait pas assez. On peut estimer à 80 p. c. l’économie de combustible réalisée pour la chaudière à basse pression. Le même principe peut également être appliqué, moyennant une légère modification, lorsqu’on n’emploie que des chaudières à haute pression.
- (Bulletin du musée de l’industrie de Belgique}.
- -ebemtc.bpp*. =wAse 'V as—A-
- PROCÉDÉS PRATIQUES
- NOUVEAUX COLORANTS
- BLEU FRANÇAIS
- Dans notre dernier numéro nous avons déjà parlé d’un produit de la maison Max Singer et nous sommes heureux de constater que la Carméloïne jouit aujourd’hui du plus grand succès.
- Depuis quelque temps la mode est aux couleurs solides, on ne veut plus se risquer de fabriquer des robes, des tapis, etc., etc., avec des matières teintes avec des couleurs tendres. Aussi nous empressons-nous de donner à nos lecteurs quelques types teints avec le Bleu français de la maison Max Singer. Faire l’éloge du nouveau colorant serait du temps perdu ; les échantillons ci-dessous seront assez éloquents pour prouver qu’aucun bleu n’a jusqu’à ce jour remplit les avantages que nous retrouvons dans le Bleu français.
- Mode d’emploi.
- Pour 100 kil. de laine, on engalle avec
- 2 kil. 500 bichromate de potasse.
- 3 » 500 tartre.
- Après une heure de bouillon on rince et on teint avec un nouveau bain
- 500 gr. bleu français.
- Soit 5 grammes par kilog. de matière (échantillon n° 1.}
- N° 1. — 5 grammes
- Après avoir laissé la laine une demi-heure sur ce nouveau bain, on ajoute, suivant la nuance que l’on veut obtenir, plus ou moins de décoction de cam-pêche et un peu d’alun, environ 1 kil. pour 100 kil. de laine»
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- PT DE L’IMPRESSION DES TISSUS 7
- Les échantillons ci-dessous 2 et 3 donnent deux nuances
- ci %
- avec remontage au campêche.
- Nous reviendrons sur l’application du Bleu français pour la teinture en vert foncé.
- (Communiqué.)
- TEINTURE DE LA CHAINE-COTON EN ÉTOFFES
- Par M. DE Vinant.
- — Suite. — (I)
- Vert d’aniline dit vert lumière.
- Pour ce bleu comme pour toutes les couleurs d’aniline, le procédé est simple d’application. Il se teint dans deux bains.
- Première opération. — Foulardez deux fois avec le mordant suivant pour coton : 100 litres d’eau.
- 10 kilos de quercitron.
- Bouillir deux heures tirez à clair.
- Vous laissez enrouler douze heures.
- Après rincez.
- Deuxième opération. — Sur un bain frais, met-tez une quantité de dissolution de vert, manœuvrez pendant une demi-heure sur le trinquet. Lorsque le coton est à hauteur de l’échantillon vous poussez la chaleur pour trancher la laine.
- Si le vert est trop bleu vous ajoutez de l’acide picrique et un peu de sulfate d’alumine. Rincez sur une eau au foulard, sans pression.
- Bleu clair.
- 20 kilos d’étoffes.
- 300 litres d’eau tiède.
- 6 kilos nitromuriate de fer.
- 500 grammes sel d’étain.
- Manœuvrer sur le trinquet une demi-heure; en-•suite chauffer jusqu’à 70 ou 80 degrés de chaleur; après laver.
- Teindre au prussiate.
- 300 litres d’eau froide.
- I kilo prussiate de potasse dissous préalablement.
- 500 grammes d’acide sulfurique.
- Manœuvrer une demi-heure à frais; ensuite chauffer graduellement pour monter la nuance.
- Faire bouillir trois à cinq minutes, lever, éventer.
- Deux ou trois heures après laver.
- Bleu.
- 20 kilos d’étoffes.
- 300 litres d’eàu froide.
- 12 kilos nitromuriate de fer.
- I kilo sel d’étain.
- Manœuvrez une demi-heure; après chauffez à 70 ou 80 degrés de chaleur.
- Levez, éventez, lavez, teignez.
- 300 litres d’eau froide.
- 2 kilos prussiate.
- 1 — acide sulfurique.
- Passez une demi-heure à froid, chauffez.
- Faites bouillir trois à cinq minutes, levez, éventez. Deux ou trois heures après lavez.
- Autre Bleu.
- Après avoir teint la laine en bleu de France, teindre le coton.
- 20 kilos d’étoffes.
- (A suivre.)
- Voir année courante, pages 176, 189,
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- REVUE DES DIVERS
- appareils applicables au dégraissa-ge, lavage etc*
- Perfectionnement apporté aux Machines à dégraisser et dégorger les étoffes de laine.
- Par MM. Laquerrière et Poitevin.
- Ce perfectionnement consiste dans l’application aux machines actuellement en usage pour le dégraissage et le dégorgeage des étoffes d’une pression plus grande et plus continue. , .
- Les inventeurs obtiennent cette pression à l’aide de ressorts ou par des leviers connus sous le nom de romaines, ou par tout moyen mécanique ; on supprime ainsi le tressautement naturel du rouleau presseur et on substitue à la pression libre de ce rouleau une pression énergique, continue et régulière.
- Machines à dégraisser et à dégorger les étoffes de laine.
- Par MM. 'Laquerrière et Poitevin.
- Le moyen breveté repose sur l’application aux machines en usage d’une pression plus grande et continue. MM. Laquerrière et Poitevin obtiennent cette pression soit à l’aide de ressorts de diverse nature, soit à l’aide des leviers habituellement désignés sous le nom de romaines, en un mot au moyen de tous agents mécaniques capables de supprimer le tressautement du rouleau presseur (agissant par son seul poids dans les machines dégraisseuses et dégorgeuses ordinaires) et de substituer à la pression libre de ce rouleau une pression énergique et régulière. Le travail produit dans ces conditions est accéléré; il en résulte, avec une réduction dans la proportion de déchet ou bourre, une épuration plus complète.
- Dispositions et Appareils Perfectionnés pour
- Blanchir, Laver, Nettoyer, Faire Bouillir, Teindre et Désinfecter Les Matières Textiles.
- Par M. Scharr
- L’objet de cette invention est d’obtenir une
- grande économie de savon ou autre matière servant à laver, teindre ou blanchir, ainsi que de permettre d’employer moins de temps et de main-d’œuvre dans les procédés qui consistent à faire bouillir ou à préparer au blanchiment, ainsi que dans le blanchiment et la teinture.
- Deux ou trois récipients appelés bacs de trempage, sont reliés respectivement à des réservoirs placés à une certaine hauteur, au moyen de tuyaux et de soupapes. Les tuyaux sont disposés de façon que l’écoulement du contenu de chaque réservoir peut se faire dans l’un des bacs de trempage, en agissant sur les matières contenues dans ces derniers, savoir : de la laine, du fil de chaîne, du jute, du china-grass, du coton, du lin, ou de la soie.
- La fibre est placée dans le bac de trempage et maintenue au moyen de couvercles ou de grilles, suivant qu’on le désire ; de cette manière, quand on ouvre la soupape, le liquide arrive entre le fond du bac et un faux fond perforé de forme et de construction telles que l’on puisse assurer l’écoulement régulier et limpide à travers chaque portion des matières contenues dans le bac.
- Le liquide s’élève dans le bac et se rend par un trop-plein dans une auge qui le conduit à un réservoir, d’où, au moyen d’une pompe ou d’un in-jecteur, il peut être ramené à volonté dans n’importe quel réservoir. A chacun de ceux-ci et à chaque bac de trempage, est relié un tuyau de vapeur pour régler la température et la pression, suivant que le procédé l’exige.
- Voici comment s’exécute le procédé de blanchi ment :
- La fibre est placée dans un bac et maintenue à l’aide d’une grille ou d’un couvercle, les réservoirs, ayant été remplis du liquide voulu pour tremper, nettoyer ou préparer la fibre et ensuite par l’opération même du blanchiment. Quand ce même bac est rempli, on y fait passer un courant de vapeur, si cela est nécessaire, afin de ramollir les matières étrangères dont on désire se débarrasser. Le liquide (savon gras et autre matière à lessiver) du réservoir est amené à l’ébullition à l’aide du jet de vapeur, cette ébullition est continuée environ une demi-heure; le liquide ainsi chauffé ayant été employé deux ou trois fois auparavant, on le fait écouler dans l'égoût- On fait couler ensuite dans le même bacle liquide du deuxième réservoir pendant à peu près le même temps; ce liquide est en-
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- suite élevé au moyen d’une pompe et d’un injecteur dans le réservoir le premier indiqué ci-dessus, pour être de nouveau employé après avoir été un peu rafraîchi. On fait ensuite passer dans le même bac le liquide du troisième réservoir en élevant ensuite dans le deuxième récipient qui contient de l’eau à toute température voulue ; cette eau passe ensuite dans le bac. Les matières contenues dans ce bac sont maintenant propres et convenablement préparées pour le blanchiment, la teinture ou toute autre opération. L’eau est élevée dans le troisième récipient.
- Pendant que la fibre est ainsi traitée dans le bac, celles des deuxième et troisième peuvent être traitées en même temps, si on le désire.
- Dans le procédé de teinture, on emploie le même mode d’opérer, le bain de teinture étant préparé dans les réservoirs.
- La laine est alors prête pour le blanchiment ; on remplit les réservoirs du liquide de blanchiment et on opère comme il est nécessaire.
- APPLICATION DU BICHLORURE
- DE CUIVRE
- Au Mordançage dans la teindre de la laine par LE CAMPÊCHE
- Par M. Roulleaux-Dugage.
- L’inventeur a breveté l’application du bichlorure de cuivre à la teinture de la laine par le campêche, soit en introduisant le bichlorure dans le bain de mordançage (au fer ou au chrome), le bain de mor-çandage devant alors être aciculé à l’acide chlorhydrique, au lieu d’acide sulfurique, pour obtenir un résultat tout à fait satisfaisant, soit en introduisant le bichlorure dans le bain de teinture, qu’il s’agisse d’un noir direct ou d’une teinture en deux opérations.
- NOIR D’ANILINE AU CÉRIUM "
- par Heinrich Bührig
- (Extrait du Dingler's Polytechnisch.es journal)
- — Suite —
- Nous indiquerons ici, la méthode employée depuis plus d’un an avec le plus grand succès, par M. Jacob Lytsche, à Saint-Pétersbourg. La matière
- première employée est la cérite, qui se rencontre en abondance dans un gîte de pyrite cuivreuse situé dans le Gneiss, près de Riddarhytta (Suède). Elle se présente sous forme d’agrégats purs,' à grains fins, avec particules très adhérentes à peine distinguables; sa couleur est gris-perle, à reflet blanc, sa dureté 5,5 et sa densité 4,9 à 5. La composition de la cérite est la suivante d’après différents auteurs.
- Hermann Kjcrluf Rammelsberg
- Silice 21.346 21.300 19.180
- Oxyde céreux 60.987 58.500 64.550
- — lanthanique 3.514 ) 8.470 7.280
- — didijmique.. 3.905 i
- — ferreux 1.457 4.980 1.540
- Chaux 1.649 1.230 1.310
- Eau 6.310 5.520 5.710
- Acide carbonique.. 0.832
- On y a rencontré en outre de très faibles quantités de cuivre, de plomb, de magnésie et d’alcalis.
- Un coup d’œil sur la composition de la cérite nous montre qu’elle ne renferme aucun oxyde métallique capable d’exercer une influence nuisible sur la formation du noir d’aniline. Le sulfate de cérium est la combinaison la plus convenable pour cette fabrication , parce que sa préparation est la plus simple et la moins coûteuse ; on l’obtient en traitant la cérite par l’acide sulfurique, qui sépare la silice, puis en lavant à l’eau ; la solution peut être employée directement dans la teinture.
- Pour que la cérite puisse être complètement décomposée par l’acide sulfurique, il faut qu’elle soit pulvérisée le plus finement possible, un ouvrier peut broyer aisément en quelques heures, plusieurs kilogrammes de cérite, dans un mortier de 0m10 de diamètre, dont le pilon est attaché à l’une des extrémités d’un arbre oscillant fixé à l’autre bout au cou vercle d’une chambre basse. La poudre doit être passée à travers un tamis fin en crin et le refus du tamis doit être re broyé, parce que la poudre grossière n'est attaquée que d'une façon très incomplète par l’acide sulfurique et qu’il se produit ainsi des pertes.
- L’attaque de la cérite a lieu dans des capsules en plomb qu’on fabrique soi-même en battant des feuilles de plomb minces sur une sphère en bois à l’aide d’un marteau de bois. 1 kilogramme de poudre de cérite est mélangé avec 1 kilogramme d’acide sulfurique anglais et le mélange est abandonné pendant plusieurs heures dans un endroit chauffé ou sur un bain de sable, en le remuant de temps à autre. La masse se boursoufle considérablement, en
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- dégageant une grande quantité de chaleur ; une partie de l’acide se volatilise et il reste une masse grise, sèche et compacte. Cette dernière est pulvérisée dans un mortier de porcelaine, puis mélangée avec 250 à 300 grammes d’acide sulfurique et abandonnée pendant quelques heures à feu nu et on évapore complètement l’acide en excès, jusqu’à ce qu’on obtienne une poudre d'un gris vif.
- Pour évaporer l’acide sulfurique, on place les capsules de plomb dans des capsules en tôle et on remplit avec soin, de sable, l'intervalle entre les deux.
- (A suivre.)
- LA SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE DE MULHOUSE
- PROGRAMME DES PRIX
- CONDITIONS GÉNÉRALES
- ARTS CHIMIQUES (I)
- IX. — Médaille de bronze pour une encre devant servir à marquer les tissus de coton destinés à être teints en fonds unis rouge puce et autres couleurs foncées. Cette encre doit encore rester apparente après avoir subi toutes les opérations que ces teintures exigent. ,
- Les tissus introduits en Alsace, à charge de réexportation, sont marqués par la douane avec une encre composée de goudron, de noir de fumée et de plombagine. L’estampille ne peut être rendue visible après la teinture en uni des couleurs susmentionnés qu’en décolorant la partie du tissu sur laquelle la marque a été apposée (et qui nécesai-rement a dû être entourée d’un fil avant la teinture). Bien souvent il ne reste plus trace de l’estampille, et il résulte de ce fait de graves inconvénients pour le fabricant. Il s’agirait donc de trouver une encre qui non seulement résistât aux opérations du blanchiment, mais encore fît réserve sous les couleurs indiquées.
- X. — Médaille d’honneur pour un mémoire sur le rôle que jouent les diverses espèces de coton dans le blanchiment et la coloration des tissus.
- La crise cotonnière qui a accompagné la guerre d’Amérique a amené sur les marchés d’Europe une grande variété de cotons. Certaines sortes, qui n’avaient jamais été employées qu’à titre d’essai,
- (1) Voir page 284 année 1880.
- le sont maintenant d’une manière presque générale.
- Les tissus pour impression étaient, il y a quelques années, formés uniquement de filés en Louisiane et Jumel, ou en Géorgie longue soie. Aujourd’hui, une grande partie des calicots se font en coton des Indes ou du Levant pur ou mélangé de Louisiane ; les cotons du Brésil remplacent les Ju-mels, ect., etc.; en un mot, la nature des filés destinés à la fabrication des tissus a subi de grandes modifications, et l’impression est obligée d’employer des tissus faits avec des cotons de toute provenance.
- Le mémoire devra indiquer la solidité relative des divers cotons, l’action qu’a sur eux le blanchiment, leur affinité pour les mordants organiques et inorganiques, ainsi que leur affinité pour les matières colorantes.'
- XI. — Médaille d’argent pour un bleu qui puisse servir à l’azurage des laines, et résister à l’action du vaporisage et de la lumière.
- Les bleus dérivés de l’indigo et additionnés d’une certaine quantité d’extrait de cochenille ammoniacale 'sont ceux généralement employés ; mais ils donnent un azur qui manque de fraîcheur
- Le bleu d’aniline conviendrait beaucoup sans sa grande fugacité à la lumière.
- L’outremer a l’inconvénient d’être en partie détruit par l’acide sulfureux qui accompague généralement la laine. Cette altération a surtout lieu pendant le vaporisage.
- Enfin le bleu de colbat pourrait être employé avantageusement dans certains cas, si on parvenait à le livrer plus divisé et surtout moins dense que celui qu’on trouve dans le commerce.
- XII. — Médaille d’honneur pour un travail théorique et pratique sur le carmin de cochenille.
- On devra indiquer d’où provient l’infériorité des produits obtenus par les procédés décrits dans les traités de chimie, relativement à ceux que livre le commerce, et dire pour quelle cause la totalité de la matière colorante n’est pas transformée ou ne serait pas transformable en carmin.
- Il s’agit donc de donner un procédé de préparation dont les produits puissent rivaliser, quant au prix et à la vivacité de la nuance, avec les meilleures marques du commerce ; puis d’expliquer 1 théoriquement l’extraction partielle du colorant, ainsi que l’action réciproque des agents employés.
- XIII. — Médaille d'honneur pour un vert solide à
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- la lumière et au savon, se fixant sans l’intermédiaire de l’albumine et qui soit plus vif que la céruléine.
- XIV. — Médaille d’honneur pour un procédé permettant de régénérer l’indigotine et ses dérivés sulfuriques.
- XV. — Médaille d’honneur pour l’introduction de l’indigotine artificielle dans le commerce à un prix qui en permette l’usage.
- XVI. — Médaille d’argent pour un nouveau procéder de fixer par l’impression les couleurs d’aniline d’une manière plus complète que par l’albumine, le tannin et les arsénites.
- XVII. — Médaille d’honneur pour un noir soluble dans un véhicule quelconque, pouvant servir en teinture, et résistant à l’action de la lumière et du savon autant que le noir d’aniline.
- XVIII. — Médaille d’argent pour un noir vapeur, ayant la même intensité et la même solidité que le noir d’aniline, n’affaiblissant pas le tissu et supportant le contact de toutes les autres couleurs, notamment celles à l’albumine, sans nuire aux nuances auxquelles on l’associera.
- Le noir d’aniline a l’inconvénient d’être détruit par le contact de bien des couleurs notamment par les couleurs à l’albumine, ou bien, s’il n’est pas détruit, le contact manque de netteté, ce qui nuit à l’apparence de la marchandise. Le noir d’aniline a aussi quelquefois une influence désastreuse sur certaines couleurs pendant le vaporisage. Ce sont tous ces inconvénients qu’ils’agit de surmonter. Le nouveau noir pourra avoir n’importe quelle composition, pourvu qu’il présente les qualités de solidité et d’intensité nécessaires, et qu’il puisse s’associer surtout aux couleurs à l’extrait de garance ou à l'ali-zarine artificielle, ainsi qu’aux couleurs de l’albumine.
- XIX. — Médaille d’honneur pour un mémoire sur la constitution des noirs d’aniline.
- XX. — Médaille d’argent pour un moyen sûr et pratique d’amener le noir d’aniline, immédiatement après l’impression, au maximum d’oxydation sans avoir recours à l’aréage ni au vaporisage, et sans altérer le tissu, ni attaquer les métaux servant à l’impression.
- Le moyen d’oxydation que l’on demande doit pouvoir se faire d’une manière continue, sans porter atteinte, ni à la netteté de l’impression, ni à la pureté du blanc.
- XXL — Médaille d’honneur pour l’introduction
- dans l’industrie des toiles peintes d’une couleur transparente, répondant aux besoins de la fabrication, se dévelopdant et se fixant dans des conditions analogues à celles dans lesquelles se produit le noir d'aniline, aussi solide à l’air et à la lumière, résistant à l’action du savon, des alcalis et des acides et ne présentant pas les inconvénients de la naphtylamine.
- (A suivre)
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- FAILLITES
- Déclarations de faillites.
- Blanc (Michel-François), teinturier, rue de l’Observance, à Aubagne. — Jug. du 23 décembre 1880. — B. O. R.
- Peauroux-Liguière (Fr.), mégissier, à Maringues (Puy-de-Dôme). — Jug. du 16 nov. 1880. — Syndic : M. Guyonin.
- Blanc (Alexis), fab. de soieries, rue Puits-Gaillot, II, à Lyon. — Jug. du 16 déc. 1880. — Syndic : M. Rolland.
- Bacquet (veuve), née Régnier, fab. de toiles, à Hal-lencourt (Abbeville). — Jug. du 5 nov. 1880. — Syndic : M. Tondellier.
- Dubettier (Joseph-Alphonse), fab. de soieries, à Fré-terive (Savoie). — Jug. du 17 déc. 1880. — Syndic : M. Mossière.
- SOCIÉTÉS
- Formations de Sociétés.
- Société en nom collectif Régis Chataing et Cie, fab. de chapellerie, rue Neuve-des-Petits-Champs, 77, à Paris. — Durée : 9 ans et 3 mois. — Cap. : 45,000 fr. — Acte du 9 déc. 1880. — G. T.
- Société en nom collectif Legrand et Cie, expl. d’une filature de laines, à Four mies (Nord). — Durée : 10 ans. — Cap. : 500,000 fr. — Acte des 27 nov. et 7 déc. 1880.
- Société en nom collectif Catoire et Vieillard, fab. de bonneterie, à Moreuil. — Durée : 12 ans. — Acte du 20 nov. 1880.
- Société en nom collectif Paraf frères (fab. de tissus, de coton, etc.), rue des Jeuneurs, 8, à Paris. — Durée : 10 ans. — Cap. : 400,000 fr. — Acte du 5 déc. 1880. — A. P.
- Société en commandite P. Moreau et Cie, fab. de produits chimiques, à St-André-lez-Lille (Nord). — Durée : 10 ans. — Cap. : 100,000 fr. dont 25,000 fr. en commandite.
- Modifications de Sociétés.
- Modification à partir du 1er mars 1881, de la So-ciété en nom collectif F. Dœrflinger et Marie Lévy (fab. de tissus de soie), rue de Paris, 5, devenue Marie Lévy et Lauer, par la cession des droits de M. Dœr-
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- , ffinger à M. Philippe Lauer, boul. Beauséjour, 39, à Paris. — Cap. : 240,000 fr.— Acte du 9 déc. 1880. — J. g. d’A.
- Modification de la Société en commandite X. Hurs-tel, Hamm et Cie, (ancienne Société Hurstel frères, Hamm et Cie), fab. de tissus de laine au Petit-Neuville, près St-Quentin, avec maison de vente à Paris, rue St-Joseph, 10, devenue A. Hamm et Cie, M. Xavier Hurstel devenant simple commanditaire. —Délib. du 13 nov. 1880.
- Dissolution de Sociétés.
- Dissolution, à partir du 26 nov. 1880, de la Société Casimir Levaufre et Cie, fab. de châles et tissus, rue d’Aboukir, 61, à Paris. — Liquid. : M. Parent, rue de Savoie; 13. — Jug. du même jour.
- Dissolution, à partir du 30 nov. 1880, de la Société veuve Josseet fils, fab. de papiers peints, rue de Cha-ronne, 163, à Paris. — Liquid. : Mme veuve Josse. — Acte du 15 déc. 1880. — J. g. d’A.
- Dissolution, à partir du 6 sept. 1880, jour du décès de M. Aug. Albert, de la Société Albert frères, droguistes, rue Tapis-Vert, 13, à Marseille. — M. Oscar Albert continue seul.
- Dissolution, à partir du 25 déc. 1880, de la Société veuve Chardon et Pinatel, fab. de peignes à tisser, rue de la Croix, 8, à St-Etienne. — Liquid. : les associés. — Acte du 21 nov. 1880.
- Dissolution, à partir du 25 nov. 1880, de la Société Salarot et Verbupie, fab. de draps, à Brives. — Liquid. : les associés. — Acte du 27 nov. 1880.
- Vente de fonds de commerce.
- M. Damourette a vendu à M. Landrieu, boul. de Sébastopol, 103, un fonds d’apprêt et blanchiss., rue St-Sauveur, 20.
- M. Buret a vendu à M. Doll, r. des Petits-Carreaux, 26, un fonds d’apprêts, rue des Petits-Carreaux, 26.
- M. Motellea vendu à M. Raimbeaud, rue Gas-nier-Guy, 14, un fonds de fab. de couleurs, rue Bour-bon-le-Château, 1.
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Brest, 18 janvier.
- Fournitures suivantes :
- 500 havre-sacs pour le 2e régiment d’infanterie de marine.
- Dép. de gar. 350 fr.
- Caut. déf. 700 fr.
- 6,500 gilets de flanelle pour le 2e régiment d’infanterie de marine.
- Dép. de gar. 900 fr.
- Caut. déf. 1,300 fr.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Rochefort, 16 décembre.
- Blanchissage.
- Femme Bâtard, à Rochefort, augmentation 50 pour cent.
- DÉPARTEMENT DE LA LOIRE-INFÉRIEURE.
- Manufacture des tabacs de Nantes.
- Le 30 novembre a eu lieu à Nantes l’adjudication de fournitures suivantes pour 1881 :
- 5e lot. — Toiles diverses. Pas d’adjudicataire.
- DÉPARTEMENT DE L’ORNE.
- Asile départemental.
- Le 14 décembre, a eu lieu à Alençon, l’adjudication des fournitures suivantes pour 1881 :
- 4e lot. — Couvertures laine, Vve Runel, négt à Alençon, 23,90.
- 5e lot. — Couvertures coton, le même, 8,70.
- Lorient, 15 décembre.
- Toile.
- Richer, Alençon, 69,50.
- Scrive, Lille, 60,80.
- Boutry, Vanissebstein, 6,420 fr.
- Cosserat, Amiens, 6,440 fr.
- Tournier, à Paris, 6,480 fr.
- Vial, Lille, 6,450 fr.
- Toulon, 16 décembre.
- 1. Couvertures en laine pour Europe et colonies.
- MM.
- Brun Champlein, de l’Isle, 6,127 fr. 10.
- F. Fournier, de l’Isle, 6,326 fr.
- L. Jullien, de Mazamet, 6,041 60.
- Roger jeune et fils, de Clermont, 5,990 40.
- J. Jacques Giroud, de Lyon, 5,705 fr.
- N. Ligier d’Aguillon, de Marnigues, 5,302 50.
- Laine blanche à matelas et crin torqué. MM.
- E. Détroyat, 9,819 fr.
- Bassereau, de Toulon, 9,882 fr.
- S. Brissot, 11,370 fr.
- J. Laure, de Toulon, 10,785 fr.
- Escarguel Bartès, 10,350 fr.
- Bonis, de Toulon, 11,640 fr.
- Alf. Lataste, de Paris, 10,425 fr.
- G. Laurent, de Pans, adj. à 9,180 fr.
- DÉPARTEMENT DE L'ALLIER.
- Lycée de Moulins.
- Le 20 décembre a eu lieu à Moulins l’adjudication de fournitures pour 1881 à faire au lycée.
- Adjudicataires : MM.
- 1. Drap bleu d’uniforme, 5,000, Cornud, vanier négociant, rue d’Allier, à Moulins, 11,65 le mètre.
- DÉPARTEMENT DE LA GIRONDE.
- Mairie de Bordeaux.
- Le 22 décembre a eu lieu à Bordeaux, l’ad’udica-tion de fournitures pour 1881 à faire à l’hôpital de Saint-Jean.
- Adjudicataires : MM.
- 5e lot. — Toilerie, 960 fr. Lafon, 27 0(0 de rabais.
- 6e lot. — Lainage, 400 fr. Ragonneaux, 25 0[0.
- Un jeune homme de 20 ans, d’une famille honorable, au courant de la Broguerie en gros et en détail, parlant français et allemand, désire trouver une place à Paris.
- Les meilleurs certificats et références.
- S'adresser au bureau du journal.
- Le Propriétaire-Gérant : J. CHARBONNIER.
- Tous droits réservés.
- lmp. G. Colin, route Nationale, à Charleville(Ardennes).
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 25* Année, N» 2. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 20 Janvier 1881.
- SOMMAIRE
- Chronique. — Matière colorante dérivée d'une impureté dans certains acides acétiques du commerce, par M. Georges Witz (suite). — Emplois du silicate de soude dans le blanchiment et la teinture. — Matières textiles : Le Jute.
- PROCÉDÉS PRATIQUES. — Nouveaux colorants : La Parmaline bleu français (3 échantillons). — Revue des divers procédés de teinture.— Apprêt des foulards de soie.
- NOUVELLES DIVERSES. — La dentelle ; incendie. — La Société industrielle de Mulhouse (suite.) — Catalogue des brevets, etc.
- RENSEIGNEMENTS commerciaux. — Adjudications administratives. — Résultats. — {Supplément) Prix-courants des produits chimiques et drogueries sur les places de Marseille, du Havre, de Paris et de Bordeaux.
- CHRONIQUE
- Dans le numéro 24 du Moniteur de la Teinture, année 1880, nous avons donné le texte d’une péti-tioi) qui se signe, ajoutons avec ardeur, dans tous les environs de Roubaix.
- Notre association en fveur de ce projet et notre appel chaleureux à tous nos abonnés connus ou inconnus, nous ont valu des uns beaucoup de remerciements -, d’autres, au contraire, nous accusent d’antipatriotisme et prétendent que les arguments de cette pétition qui n’est pas convenable pour des Français, ne sont favorables qu’aux Allemands!
- Certes, nous ne voulons pas influencer sur la décision de nos lecteurs en leur donnant à signer telle ou telle pétition. A cet effet nous publions la pétition de M. A. Poirrier, qui nous tombe sous les yeux.
- « Paris, 25 novembre 1880.
- » M ,
- » Quelques fabricants étrangers répandent habi-» lement le bruit que les droits de douane, déjà » votés par la Chambre des députés sur les matiè-» res colorantes dérivées du goudron de houille, » auront pour conséquence inévitable une hausse » proportionnelle sur le prix de ces produits, lors-» que le nouveau tarif sera en vigueur.
- » Favorisés comme ils le sont jusqu’à ce jour » par l’admission en franchise de leurs produits, » tandis que les fabricants français paient des » droits de douane et de régie très lourds sur tou-» tes les matières premières qu’ils emploient, il est » désagréable à nos concurrents d’avoir à lutter
- » dans des conditions moins avantageuses pour » eux, mais soyez convaincus qu’ils n'augmente-» ront pas plus leurs prix que nous n'augmente-» rons les nôtres.
- » A l'appui de ce qui précède, je vous offre de d vous livrer mes produits à mes prix actuels, par » marché, en telle quantité que vous désirerez.
- » Cet engagement est valable jusqu’à variation » sur le cours des matières premières.
- » Dans l’attente de vos bons ordres, je vous prie » d’agréer, M., mes salutations les plus empres-» sées.
- » Signé : A. Poirrier.
- » P.-S. — Veuillez noter que le nouveau tarif » général ne pourra être appliqué qu’à une époque » encore assez éloignée ; il faut qu’il soit voté par » le Sénat, et, par suite des modifications proba-» blés qui y seront apportées, ce tarif général re-» viendra devant la Chambre des députés. »
- MATIÈRE COLORANTE dérivée d’une impureté dans certains acides acétiques du commerce
- (Mémoire de M. Georges Witz, à la Société industrielle de Rouen).
- — Suite (1) —
- Vers 1834, le baron de Reichenbach (2) avait
- (1) Voir pages 241, 255, 278, année 1880 ; page 1,1881.
- (2) Né à Stuttgard en 1788 ; on lui doit la découverte de la créosote et celle de la paraffine.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- commencé à attirer l’attention sur un précipité cristallin rouge obtenu par l’action du bichromate et de l’acide tartrique, ou par celle du sulfate ferrique sur l’huile de goudron de hêtre. Ce corps qu'l nommait cédriret se dissolvait en bleu indigo dans l’acide sulfurique, et en rouge pourpre dans la créosote. Il était complètement tombé dans l’oubli, lorsqu’un fabricant de Kœnigsbronn, M. Letten-meyer, le remit en lumière.
- En 1872, M. C. Liebermann donna le nom de cérulignone à un produit en aiguilles microscopiques bleues, obtenu avec l’acide pyroligneux et un peu de bichromate de potasse. Il le purifia à l’aide du phénol qui le dissout à froid avec une coloration rouge, et fournit un précipité cristallin par l’addition d’alcool ou d'héter.
- L’étain et l’acide chlorhydrique décolorent lacé-rulignogne en la dissolvant et la transformanten hy-drocérulignone plus soluble dans l’alcool et dans l’acide acétique que dans l’eau, fusible à 190 degrés et sublimable en longs prismes incolores.
- C’est l'hydrocérulignone qui existe dans l’acide pyroligneux et qui donne naissance à la cérulignone avec les agents oxydants ; elle distille, en effet, avec les vapeurs d’acide acétique surtout lorsq’une partie de l’appareil est surchauffée. — Le terme hydropyrolignéine pourrait donc représenter pour nous la matière colorable indiquée.
- En 1873, le même auteur assigne à l'hydrocéru-lignone la formulle atomique CIH1806; il établit sa constitution qui dérive du diphényle et étudie ses dérivés. Ce serait un éther tétraméthylique — ce qui, disons-le, s’accorderait remarquablement avec les prévisions de l’analyse spectrale.
- La distillation du bois de hêtre spécialement, fournit */2000 de cérulignone C‘H‘0° — qui n’existe pas toute formée dans ce bois, comme on s’en assure par le traitement à l’alcool. Ni la cellulose, ni le tannin, n’engendrent cette substance par la distillation (1).
- De son côté, vers 1874, M. Krell, directeur d’une fabrique d’acide pyroligneux, remarqua que les dernières portions du goudron de bois de hêtre fournissent un liquide huileux créosoté, bouillant à 270° et formant des sels cristallisables avec les alcalis. M. A.-W. Hoffmann en traitant cette huile par le bichromate de potasse en obtint une masse
- (1) Les bois qui alimentent ordinairement les fabriques d'acide pyroligneux sont : le pelard ou chêne de taillis et de basse futaie, dont l’écorce a été enlevée, et le hêtre.
- feutrée, cristalline, à reflets violets, identique avec la cérulignone de M. Liebermann, et en outre, de grandes aiguilles jaunes, solubles dans l’acide sulfurique avec une couleur cramoisi, dont il fit l’étude.
- Par des fractionnements réitérés il parvint à retirer de ces mêmes portions de goudron une huile bouillant à 285° = C"H103, ne donnant avec le bichromate que ce second corps jaune qui est un dérivé quinonique CHSO*. Celui-ci est transformé par les agents réducteurs en une hydroquinone CH 1004 qui cristallise en belles aiguilles incolores.
- Il fut reconnu alors par M. Hoffmann, puis par M. Liebermann, que le cédriret (ou cédrirète) dû aux travaux de Reichenbach sur le goudron de de hêtre, n’est autre chose que la cérulignone — dont la découverte ne peut, par conséquent, rester attribuée à M. Lettenmeyer ainsi que l’avait pensé d’abord M. Liebermann.
- M. H. Ewald analysa l’hydrocérulignone potassique C‘H‘K206 + 4H20 qui se dépose en lamelles allongées d’un jaune d’or par le refroidissement après que l’on a fait bouillir rapidement jusqu’à dissolution l’hydrocérulignone avec une lessive concentrée de potasse. Il faut la sécher dans le vide.
- M. Hayduck a fait, en 1877, l’étude complète des nombreux dérivés bromés, chlorés et acétylés de l’hydrocérulignone.
- M. E. Fischer a observé que lorsque la cérulignone se dissout dans l’acide sulfurique avec la coloration bleue qui est le caractère saillant de cette substance, — il y a dégagement d’acide sulfureux et production d’hydrocérulignone.Si l’on ajoute de l’eau à la solution il se dépose un corps brun, soluble dans l’alcool à chaud. Ses solutions sont amères. Il ne régénère pas de cérulignone par l’oxydation, n’est pas modifié par l’hydrogène naissant et se dissout dans les alcalis en formant des sels qui, en général, sont verts. Les acides le séparent de nouveau de ses solutions alcalines. Sa composition répond à la formule C‘H106, ou d’après M. Libermann C‘H+06. Divers sels métalliques ont encore été étudiés, ainsi, le sel potassique = CISHVK20° + 2H2O est vert, cristallin, très soluble dans l’eau et même déliquescent, insoluble dans l’éther, la benzine, etc. Sa solution est neutre. Il perd son eau entièrement à 100°.
- Le même auteur prépare l’hydrocérulignone en traitant la cérulignone par le fer et l’acide acétique, et en épuisant le produit par l’alcool.
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- On pourrait rapprocher des matières citées précédemment une belle substance cristallisée, formée par l’action delà potasse sur un corps contenu dans l’esprit de bois et distillant après le furfurol. C’est un corps déjà connu, la poryxanthine C‘HA202 dont M. H.-B. Hill a poursuivi l’étude en 1878. Purifiée, elle cristallise dans l’alcool .en fines aiguilles oranges, à reflets bleuâtres ; dans la benzine bouillante en grands prismes, et dans l’acide acétique en aiguilles aplaties groupées en étoiles.
- Avec le zinc, l’acide acétique et l’alcool elle se dissout et forme une hydropyroxanthine incolore que l’eau précipite.
- (A suivre.)
- EMPLOIS DU SILICATE DE SOUDE dans le blanchiment et la teinture (1)
- Le silicate neutre de soude diffère par sa composition des divers silicates alcalins jusqu’ici employés.
- En effet, si l’on compare les dissolutions on voit que chaque degré est composé comme suit :
- Salicate neutre Silicate alcalin
- 82 65 à 73
- 18 35 à 27
- 100 ~ÏÔÔ
- Acide salicilique Oxyde sodium
- De cette différence de composition, qui rend le silicate neutre beaucoup moins soluble que le silicate alcalin et donne à ces dissolutions, pour un même degré aréométrique, une viscosité que n’a pas ce dernier, il résulte de ce fait que le degré de concentration du premier est toujours inférieur à 40° Baumé tandis que les silicates alcalins ne produisent les mêmes résultats qu’à un degré supérieur à 55° Baume.
- Le silicate de soude dans lé lavage de la laine.
- On dissout une partie de verre soluble dans la partie d’eau chaude à 50 ou 57° centigrades ; puis on y plonge pendant quelques minutes la laine, on la malaxe avec la main, puis on la rince à l’eau froide ou tiède ; elle est alors entièrement blanche et exempte d’odeur. La laine conserve, après ce traitement, sa qualité et reste complètement douce : on peut même, sans altérer sa qualité, prolonger l’action du silicate pendant plusieurs jours.
- (1) Voir aux annonces.
- Pour la leine peignée, il faut d’abord le faire tremper pendant dix minutes dans le bain de 60 parties d’eau à 50 ou 57° renfermant une partie de verre soluble ou silicate. On arrive ainsi à supprimer l’emploi du savon et à des résultats aussi satisfaisants que par les méthodes antérieurement employées.
- On peut encore, en ayant soin de préserver les yeux des moutons, opérer le lavage de la laine sur pied -, l’opération ne doit durer qu’une minute avec la lessive, l'excédant de cette dernière étant immédiatement enlevé par des lavages à l’eau tiède.
- Enfin, dans une lessive domestique, le silicate de soude neutre peut être économiquement employé dans un bain préparé vingt-quatre heures d’avance et composé de 20 à 30 parties d’eau à 50 ou 57°, et d’une partie du silicate neutre : on plonge le linge, on le brasse le lendemain à l’aide d’une masse,on réchauffe le bain, puis on retire le linge. On achève de blanchir en le passant dans un bain de savon faible, puis dans un dernier bain contenant une partie de silicate neutre pour 50 parties d’eau à 45 ou 50°, et finalement en rinçant à l’eau pure.
- Le silicate de soude dans le blanchiment des tissus de coton.
- L’emploi du silicate de soude dans le blanchiment des étoffes de coton a été recommandé par M. Richar Meyer-, au moyen du procédé qu’il indique, on arrive à blanchir d’une manière plus complète et plus rapide que par le procédé généralement employé qui consiste à faire bouillir les étoffes pendant douze à quinze heures avec une solution de cristaux de soude.
- Méthode
- On déploie le coton à blanchir, sans le mouiller auparavant, dans une caisse munie de squeezers renfermant une solution de silicate de soude et disposée dans le tonneau à blanchir.
- Ce dernier consiste en un cylindre de fer ouvert et muni d’un double fond.
- La solution qu’il renferme se compose de 1 litre de silicate de soude à 20• Baume, etde 100 litres d’eau.
- Lorsque le coton est imprégné de cette solution, on le couvre complètement avec une solution pareille et on fait bouillir pendant 2 heures. On tire le liquide, fortement coloré, et on le remplace par l’eau bouillante, puis on maintient l’ébullition pen-
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- dant une heure. On répète cette opération encore une fois ; le blanchiment est terminé. Il ne reste plus qu’à essorer le coton, ce qu’il convient de faire lorsqu’il commence à se refroidir, puis à le laver.
- Il importe, dans cette opération, de faire les premiers lavages avec de l’eau bouillante, car si l’on employait de l’eau froide ou tiède on précipiterait les impuretés dans le coton, et, pour la même raison, d’essorer avant le refroidissement du coton.
- A suivre.
- MATIÈRES TEXTILES
- Le Jute.
- Il convient de parler avec détails de ce dernier textile, dont l’usage s’est très développé dans nos départements du Nord. Nous les extrayons d’une excellente étude de M. Frichot, de Pont-Rémy.
- On désigne sous le nom de « jute » des filaments tirés d’arbustes appartenant à l’espèce Cor-chorus, et qui sont employés en quantités considérables dans l’Inde. Une grande partie des sacs qui y servent a l’emballage du sucre et du riz, et qu’on appelle sacs de gunny, sont faits avec le jute. La population pauvre de ce pays porte des habits de jute, et la toile commune, appelée mégilli, que les femmes tissent à cette fin, est aussi solide et plus agréable à porter que ne le serait une étoffe de coton d’égale valeur.
- On voit que le jute était une matière première produite abondamment par l’Inde, la Chine, Siam, etc.. à laquelle l’industrie européenne avait à appliquer ses procédés mécaniques de filature et de tissage; c’est ce qui n’a eu lieu qu’à une époque assez rappiochée en Angleterre et plus récemment encore en France.
- Le jute, préparé par un rouissage semblable à celui que nous faisons subir au chanvre, nous vient de Calcutta, par voie d’Angleterre. Les marchés principaux sont Dundee (Ecosse), Hull et Londres (Angleterre), Dunkerque et le Havre (France).
- Son prix extrêmement modique l’a fait d’abord employer en Angleterre avec succès pour la fabrication des toiles d’emballage. La consommation étant devenue plus grande, les prix ont naturellement été toujours en augmentant. En 1846, cette matière s’obtenait facilement à 28 francs les 100
- kilogrammes pour la première qualité; aujourd’hui, il faut les payer de 70 à 80 francs.
- En France, deux filatures traitaient bien cette matière : la Société anonyme d’Amiens et MM. Malo et Dickson, de Dunkerque, qui étaient presque seuls jusqu’en 1845. Depuis cette époque, beaucoup d’établissements se sont montés, principalement depuis le traité de commerce qui a procuré aux Français le même avantage que possédaient les Anglais, par suite de l’abolition des droits d’entrée et de la possibilité de se procurer cette matière dans les entrepôts anglais ci - dessus dénommés, ce qui n’existait pas autrefois. L’infériorité de la France sur l’Angleterre pour cette fabrication, jusqu’au traité de commerce, était due à l’impossibilité de se procurer les matières premières aux mêmes conditions.
- Aussi, la France avait à subir un droit d’entrée de 6 fr. 05 les 100 kilogrammes y compris le décime. Il fallait affréter des navires français directement pour Calcutta, de sorte que la marchandise avait à supporter l’aller et le retour. Les Anglais, ayant avec les Indes des relations très étendues, avaient leur fret payé pour l’aller et rapportaient cette marchandise au lieu de revenir sur l’est. Du moment où cette différence a disparu, nos fabriques ont pu lutter avec celles de l’Angleterre.
- Décrivons maintenant les opérations de la filature du jute. Cetie plante étant extrêmement sèche, présente de grandes difficultés pour la filature mécanique. Afin de donner aux fibres plus d'affinité entre elles et leur permettre de se souder par les différentes opérations de la filature, les Anglais ont trouvé indispensable de les traiter préalablement par de l’huile et de l’eau.
- On procède de la manière suivante : le jute est étendu par terre dans toute sa longueur par lit de 3 à 4 mètres carrés et de 8 à 10 centimètres d’épaisseur. Chaque lit ce cette épaisseur est arrosé avec un arrosoir de jardin, d’un mélange d’eau et d’huile, dans la proportion de 22 à 25 0/0 d’eau et de 3 à 8 0/0 d’huile de phoque ou de baleine, soit donc de 25 à 30 0/0 de mélange pour 100 kilogrammes de jute. On fait des tas de 1 à 2 mètres de hauteur, suivant la consommation journalière. On laisse fermenter, suivar t la température, de 24 à 48 heures. Plus l’air est sec. plus la fermentation est lente.
- Ainsi préparé, le jute se traite de deux manières, pur le peignage et le cardage, méthodes qui diffè-
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- rent totalement l’une de l’autre pour les premières opérations.
- 1° Peignage appelé long brin. On prend le jute sur le tas où la fermentation est complète et on le coupe en deux ou trois parties, suivant la longueur, la qualité et le numéro que l’on veut obtenir. Généralement, les jutes peignés sont destinés à filer les numéros les plus élevés, soit purs, soit mélangés avec du chanvre ou du lin.
- Le pied, étant de qualité inférieure à la tête et au milieu, est affecté à faire les plus gros numéros; comme qualité, la tête vient ensuite, puis le ou les milieux, suivant le nombre de coupes. La coupe ne se fait pas à l’aide d’un couteau, attendu que les extrémités des parties coupées carrément ne conviennent pas, les brins se soudent mal et la qualité du fil s’en ressent. On emploie tout simplement, pour faire cette opération, une roue en fonte sur laquelle sont vissés des bouts d’acier trempe de forme elliptique, qui ont pour but de déchirer au lieu de couper. L’opération se trouve très bien faite par suite de la grande vitesse donnée à cette roue, qui a 80 centimetres de diamètre et qui fait de 1,100 à 1,200 révolutions à la minute. Cette façon facilite le peignage qui se fait à la main où à la machine comme pour le lin et le chanvre.
- Après le peignage, les opérations de la filature commencent.
- La première machine est la table à étaler, sur laquelle le jute est placé horizontalement par une ouvrière, poignée par poignée, la grosseur de celle-ci variant suivant la grosseur du numéro qu’on veut produire, on constate suivant le procédé de fabrication adopté ; la poignée d’une grosseur censtante est, à mon avis, préférable. En sortant de cette machine où le ruban se trouve déjà formé, on le fait passer successivement par un premier étirage, deuxième étirage et banc à broches, puis sur le métier à filer à sec qui termine l’opération.
- Le passage sur ces différentes machines fait disparaître les irrégularités des rubans sortant de la table à étaler. Ce résultat est obtenu par suite d’un grand nombre de doublages successifs ; plus y a de doublages, plus le fil a de chances d’être régulier.
- 2° Cardage. — Le deuxième procédé n’a pas de dénomination bien positive, mais on peut lui donner le"nom de procédé par le cardage.
- Au lieu de couper le jute comme pour le peignage, on prend sur le tas fermenté une poignée i
- qu’on soumet à ce qu’on appelle un loup,qui n’est autre chose qu’un tambour en bois de 1 mètre de diamètre et de 80 centimètres de longueur, sur lequel sont fixées des pointes très fortes de 4 à 5 centimètres de longueur. La vitesse de ce tambour étant de 1,200 à 1,300 révolutions à la minute, lorsque le jute est engagé dans la machine et qu’il avance progressivement, étant retenu par des cylindres cannelés, il se trouve arraché et réduit à une longueur de 80 centimètres à 10 centimètres. Une foisles fibres ainsi raccourcies,on les passe sur une carde qui remplace la table à étaler et forme le premier ruban, puis de là celui-ci passe aux étirages, banc à broches et métier à filer à sec.
- Les machines employées pour les opérations dites de préparation et de filature, se composent de table à étaler, étirages, banc à broches, métier à filer à sec, pour procédé long brin ; de louq, carde, étirages, banc à broches, métier à filer à sec, pour procédé de cardage. Elles sont toutes construites sur le même principe exactement que celles destinées au chanvre.
- Afin de bien faire suivre les progrès que l’industrie sait accomplir, je dois dire qu’en 1855 on filait peu de fils de jute au-dessus du n° 14. Aujourd’hui on est parvenu à obtenir jusqu’au n° 25. Il y a vingt-trois ans, on ne produisait que jusqu’au n° 8.
- Depuis quelques années, le jute est entré dans la confection de beaucoup de produits en France, car depuis fort longtemps déjà les Anglais, nous ayant devancés, avaient introduit cette matière comme mélange dans un grand nombre de leurs tissus. Aussi le fil de jute se mélange avec le fil de chanvre, de coton, de lin, même quelquefois de laine et de soie. Généralement on l’utilise en France à la production de tissus mixtes. Ainsi, pour les toiles, on met les chaînes en fil de chanvre ou de lin, et l’on tisse en trame de jute ; de même pour le coton, etc. Il se fait également des artic.es dont la chaîne et la trame sont entièrement en jute, tels que les sacs à blé, toiles d’emballages, chaînes doubles et simples, tapis, etc.
- Actuellement, on mélange à la filature des parties de jute par 1/4, 1/2, 3/4 avec lin ou chanvre. Le jute étant extrêmement cassant, la partie de chanvre ou lin introduite lui donne de la solidité et permet d’employer ce fil pour chaîne. Le mélange se fait d’une manière fort simple, soit à ia première opération des préparations à la table à
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- étaler, soit derrière le premier étirage au premier doublage.
- Je suis partisan d’opérer le mélange sur la table à étaler comme suit : il y a quatre toiles sans fin sur lesquelles on place les poignées donnant un seul ruban en avant; suivant la proportion du mélange, on étale séparément sur chacune des toiles soit lin, soit chanvre ou jute. De cette manière, on est certain que, dans toute la longueur du ruban, chacune des matières figurera proportionnellement pendant toutes les opérations, et qu’à la filature le fil contiendra uniformément la quantité qu’on a voulu introduire.
- Quelques filateurs opèrent autrement et, à mon avis, ils ont tort. Ils placent alternativement sur la même toile sans fin une poignée de chanvre, une poignée de jute. Il me semble que le fil doit avoir moins d’homogénéité et que sa résistance ne saurait être régulière.
- Le haut prix des chanvres et des lins a fait multiplier beaucoup ces mélanges du jute avec d’autres matières. Un grand obstacle pour l’introduction de ce textile dans les tissus de laine et de soie, c’est la teinture. Jusqu’alors, cette matière, comme le chanvre et le lin, a été rebelle aux procédés appliqués pour teindre les cotons, soies et laines. La pénurie des cotons pouvait faire espérer que les grands teinturiers s’occuperaient très sérieusement de chercher à teindre dans les mêmes conditions les fibres ci-dessus désignées-, malheureusement, personne n’a pris la peine d’étudier la question. Je ferai la même observation pour le blanchiment.
- Si ces deux difficultés étaient vaincues, j’ai l’intime conviction que l’emploi du jute prendrait des proportions considérables. Ce serait d’autant plus heureux que, dans des temps de disette de chanvre et de lin, cette matière rendrait de très grands services.
- Disons, toutefois, que les toiles de jute n’ont pas de durée lorsqu’elles sont soumises à des lavages répétés comme ceux auxquels on soumet les toiles de chanvre ou de lin. L’humidité et surtout les les lessives alcalines les détériorent promptement. Elles ne sauraient donc remplacer les toiles ordinaires pour les usages les plus habituels de celles-ci.
- PROCÉDÉS PRATIQUES
- NOUVEAUX COLORANTS
- PARMALINE
- Dans notre numéro du 20 août de l’année 1879 nous avons donné divers échantillons de ce nouveau colorant de la maison Max Singer ; mais nous n'étions pas encore certain de l’application de ce nouveau produit sur coton jute et autres matières textiles.
- La Parmaline est une nuance nouvelle d’un bleu vif et nourri, dont le reflet n’a pu être obtenu jusqu’à ce jour, ni par des fonds de prussiate, ni par des passages à la cuve, ni par aucun autre bleu.
- La parmaline donne sur coton et jute une nuance bleu vif et une teinture solide. Le mode d’emploi est des plus simples.
- La matière textile est fortement mordancée au sumac, chevillée et teint sur bain tiède contenant la solution du colorant.
- Ci-dessous nous donnons trois nuances obtenues avec ce produit.
- A première vue, on remarque que les teintes dif-
- fèrent.
- Parmaline B.
- Nous ne saurions trop recommander ce nouveau
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- colorant, s’employant pour la teinture de la soie, de la laine, du coton et encore sur la pièce demi-laine et sur le chiffonnage.
- Parmaline B. B.
- ... -s —-.7- .....
- REVUE
- DES DIVERS PROCÉDÉS DE TEINTURE
- Procédé perfectionné pour la teinture des étoffes de coton et des fils.
- Ceci est une nouvelle méthode pour teindre en noir les étoffes de coton, les fils et les étoffes de laine et de coton.
- Un bain de teinture est préparé avec une solution d’extrait de bois de campêche et d’écorce de quercitron (les proportions varient selon la nuance plus ou moins foncée que l’on veut obtenir). A ce bain, on ajoute une solution de sesqui-oxyde de chrome et une solution de cuivre, soit de sulfate, de chlorure, de nitrate ; l’acétate de chrome ou de cuivre répond également au même but. Les étoffes à teindre sont alors plongées dans le bain, puis elles sont étendues et séchées ; ensuite le noir est fixé en passant les marchandises dans une solution alcaline.
- M. Joseph Clare, de Greenfield (Yorkshire), qui le premier a donné naissance à ce procédé le modifie, pour la teinture en noir d’une pièce de coton, en préparant un bain d’extrait de campêche et d’écorce (d’une matière jaune colorante), en ajoutant une solution d’alun de chrême et une solution de sulfate de chrome, de nitrate ou d’acétate de cuivre. On peut également employer le bain sans alun de chrême. Les pièces sont alors traitées comme dans le premier cas.
- Pour l’obtention de certaines nuances, il serait nécessaire d’ajouter au bain une solution d’extrait
- de quercitron, ou autre colorant jaune quelconque, en proportion de la nuance noire demandée.
- Si les étoffes à teindre étaient du velours, elles devraient passer au bain dans un palan ou tamis et être placées ensuite dans un hydro-extracteur pour enlever la liqueur superflue. Les étoffes sont alors étendues, séchées et passées à travers une solution de soude qui a la propriété de faire ressortir le noir. Si les étoffes à teindre sont des satins ou autres articles semblables, elles doivent être cylindrées, étendues et séchées après leur immersion dans le bain. Cependant, pour produire le noir, il n’est pas absolument nécessaire que les pièces soient séchées avant d’être soumises à la solution de soude ; il est plus convenable qu’après être cylindrées au sortir du bain, les pièces soient soumises au séchage avant de supporter l’action de la solution de soude.
- Teinture par vaporisation
- Par M. Daniel Fauquet.
- La teinture s’effectue habituellement en plongeant les matières déjà préparées pour l’opération dans des vases contenant le colorant. Le fixage de la matière tinctoriale a lieu presque toujours en élevant la température des bains, souvent jusqu’à l’ébullition. De là de nombreux inconvénients : les coups de feu qui, par suite d’une ébullition trop précipitée répartissent inégalement la fixation ; 2° une dépense considérable de combustible en raison de la masse à chauffer -, 3° une manutention délicate et exagérée pour travailler cette masse pendant la fixation du colorant. M. Daniel Fauquet remplace les bains chauffés par des bains froids et soumet ensuite les matières au vaporisage. Il évite les coups de feu en plaçant ainsi les produits dans un milieu homogène, à température uniforme; l’emploi de la quantité de vapeur strictement nécessaire au fixage constitue une sérieuse économie de combustible et les frais de main-d’œuvre se trouvent diminués en raison de la concentration des bains froids et de la simplification des manutentions.
- Teinture en bleu solide.
- Par MM. Delamare-Deboutteville fils et Richard.
- On passe en sel d’alumine ou de fer, ou de chrome, ou d’étain ; les deux premiers sels sont, de préférence, mélangés, et cela en proportions variables suivant les nuances à obtenir. Ces sels sont, par
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- exemple, des acétates d’alumine et de fer pour le coton et autres fibres végétales ; pour la laine et la soie, de l’alun et du sultate de fer, additionnés de crème de tartre, ou autre préparation de nature à fixer les oxydes métalliques sur la fibre après le mordançage par les procédés ordinaires (bouse ou sel à bouser avec le coton).
- Les matières à teindre sont ensuite passées dans un bain contenant du campêche, ou du sumac, ou du santal, ou autre bois rouge ou jaune, jusqu’à l’intensité nécessaire pour fixer la quantité de bleu méthyle ou autre qui devra fournir la nuance voulue.
- Après rinçage a lieu la teinture proprement dite soit à chaud, soit à froid, en bleu méthyle ou autre.
- Sur tissu les blancs rongés s’obtiennent en imprimant sur le mordant métallique un acide végétal ou minéral, en fixant en bouse ou sel à bouser et suivant la marche indiquée plus haut.
- La réunion des moyens décrits donnerait une couleur bleue ou composée, grand teint, d’une solidité à la lumière et à la plupart des agents chimiques égale, sinon supérieure à celle de l’indigo et plus économique que celle obtenue à l’indigo ou au bleu méthyle par les procédés habituels.
- En vue d’augmenter encore la solidité de la nuance, MM. Delamare-Deboutteville et Richard se réservent l’application des savons ou des émulsions dits mordants gras, sulfoléate, sulforicinate, de soude ou d’ammoniaque, etc., mélangés directement et en proportion variable aux bains de teinture en bleu méthylène.
- En outre, les brevetés revendiquent l’addition de la matière colorante (bleu méthylène) aux bains sa vonneux ou alcalins servant au foulonnage des matières textiles teintes avec ce bleu, afin de maintenir la fraîcheur et l'intensité de la nuance.
- APPRÊTS DES FOULARDS DE SOIE
- Apprêt pour couleurs claires.
- 25 litres essence minérale brute.
- 150 gr. cire blanche.
- 50 » térébenthine de Chio.
- Laisser digérer cinq à six jours en agitant de temps en temps.
- Apprêter à la machine, si c’est possible. Eviter le contact du feu.
- Apprêt pour couleurs foncées.
- 25 litres essence minérale.
- 125 gr. cire blanche.
- 25 » térébenthine de Chio.
- 50 » résine brune.
- Laisser digérer pendant cinq à six jours en agitant de temps en temps. — Apprêter.
- Autre procédé.
- 5 litres essence minérale.
- 1 kil. sandaraque.
- 200 gr. essence de térébenthine de Chio.
- Faire digérer au bain marie et apporter le plus grand soin par rapport au feu.
- Après la dissolution, ajouter 20 litres essence minérale.
- Apprêter toujours en évitant le contact du feu.
- Nota. — On peut dissoudre tous ces produits avec le méthylène au lieu d’essence ou d’alcool.
- NOUVELLES DIVERSES
- LA DENTELLE
- Nous apprenons qu’une très intéressante découverte vient d’être faite relativement à la dentelle.
- Tous les efforts tentés jusqu’ici pour fabriquer mécaniquement la vraie dentelle à la main étaient restés sans résultats ; mais aujourd’hui les difficultés sont vaincues.
- La machine remplace l’ouvrière, dont les fuseaux ne sont pas supprimés, seulement ils fonctionnent mécaniquement, au lieu d’être mûs par les mains de l’ouvrière, et ils font exactement le travail de la dentellière; les entrelacements sont les mêmes, les procédés de fabrication sont identiques; la machine, chef-d’œuvre inouï, met en mouvement 1.800 à 2.000 bobines, en même temps qu’elle place ou déplace 2 à 300 épingles et qu’elle réalise les dessins les plus variés.
- Le travail de la machine est identiquement celui de l’ouvrière !
- Déjà, en 1854, M. Félix Aubry, dans son rapport sur les dentelles à l’exposition de Londres, prévoyait l’invention qui nous occupe, puisqu’il disait (page 144) :
- « Certes, il reste encore beaucoup à faire pour que les dentelles à la Jacquard de Calais, Cambrai, Lyon et Lille parviennent à atteindre le fini et le
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- type de la dentelle aux fuseaux. Mais qui peut prévoir où les perfectionnements s’arrêteront? Qui sait si le métier à tulle ne sera pas un jour, en quelque sorte, un vrai coussin de dentellière et les bobines, de véritables fuseaux manœuvrés par des mains mécaniques ! »
- 11 faut nous féliciter de cette découverte, puisque la dentelle fabriquée par les nouveaux métiers, défiant toute critique et, étant vendue le prix de la dentelle à la main, comme identiquement la même, supprime tout à fait le travail à la main, dont la production est loin de répondre aux besoins de la consommation. Il faut même prévoir l’époque peu éloignée où l’ouvrière en dentelle sera introuvable.
- Le catalogue officiel de l’Exposition de 1878 (pages 314 et 315) nous apprend que 200,000 femmes travaillent la dentelle en France et 500,000 en Europe; il explique aussi que ce sont ces ouvrières qui gagnent le moins de toutes les corporations, puisque leur salaire n’est que de 10 à 15 centimes l’heure; c’est pour cette cause que l’ouvrière en dentelle devient de plus en plus rare et que si le métier n’intervient pas pour fabriquer la vraie dentelle, il faudra se résigner à s’en passer. Hélas ! que serait une toilette de femme sans dentelles ?...
- Le même catalogue officiel explique encore que les demtelies de France s’exportent aux États-Unis, au Brésil, en Allemagne, en Italie, en Angleterre, en Russie, en Orient et aux Indes anglaises, que, par conséquent, la consommation en est considérable.
- M. Dietz Monnin, dans son rapport officiel de l’exposition de Philadelphie (page 248) constate que la consommation de la vraie dentelle augmente considérablement « grâce aux progrès du goût dans l’habillement des femmes et à l'emploi de la dentelle dans l'ameublement. »
- A première vue du fonctionnement du métier à dentelle, toute idée d’assimilation des produits qu’il fabrique, avec les dentelles d’imitation faites par les tullistes, disparaît. La moindre attention suffit pour reconnaître que la machine est une véritable dentellière automate, mais une dentellière puis-site, jusqu’à produire avec un seul surveillant le travail de plusieurs centaines d’ouvrières travaillant à la main.
- Il y a le-même rapport comme quantité de production entre la nouvelle machine à dentelle et la dentellière au fuseau, qu’entre la filature mécani -que et le filage au museau primitif.
- Les quelques lignes ci-dessus, étant bien comprises dans leur sens le plus étendu, il n’y aurait rien à ajouter pour faire sentir l’importance de l'inven-tion ; cependant il peut être utile de faire ressortir quelques avantages de ce nouveau moyen de la fabrication de la dentelle vraie.
- Nous disons dentelle vraie, et nous insistons pour qu’il soit bien entendu qu’il ne s’agit pas d’entrelacements autres que ceux si gracieux, si solides et qui, dans les familles, sont légués d’une génération à l’autre.
- Principaux avantages du nouveau métier à dentelle. '
- 1° Production automatique et rapide de toutes les dentelles sans exception, qui jusqu’alors ne pouvaient être faites qu’au fuseau à la main, telles que Valenciennes maille ronde ou maille carrée, Matines, Blondes, Guipures, Chantilly, etc., etc.
- 2° Economie dans la production, une seule machine pouvant remplacer plusieurs centaines d’ouvrières à la main.
- 3° Reproduction facile de tous les genres, même les plus antiques tant recherchés aujourd’hui, pour lesquels il serait long, sinon impossible, de former des ouvrières.
- 4° Rapidité de changement dans la production selon les besoins du commerce, soit un changement de dessin ou de genre, c’est-à-dire en passant, par exemple, de la Valenciennes à la Guipure ou au I Torchon, comme à la Malines, à la Blonde, au Chantilly, etc., etc. Ces divers changements ne demandant que quelques heures.
- ¥ ¥
- Cette invention constitue donc une véritable révolution industrielle, et déjà des pourparlers ont eu lieu pour la cession du Brevet américin pour la somme de Cinq millions, et pour la cession du Brevet anglais moyennant la même somme.
- Nous avons vu des échantillons sortis de-ce métier ; il faut les voir se fabriquer pour croire qu’ils ne sont pas l’œuvre de la dentellière travaillant avec coussin et fuseaux.
- i C’est un progrès immense et nous l'enregistrons | avec une satisfaction réelle.
- | il ne faut pas oublier que ce n’est pas l'ouvrière
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- qui donne une valeur artistique à la dentelle, c’est la conception du dessinateur. Mais c’est le système d’entrelacement de l’ouvrière qui donne à la dentelle son mérite matériel puisque seul, il lui donne la qualité et la durée qui lui permettent de traverser les générations ; or, nous le répétons, le travail du métier est identiquement le travail à la main, qui est lui-même un travail mécanique, puisqu’il obéit à un dessin conçu par un artiste.
- On affirme, et des spécialistes le prouvent, qu’un métier coûtant 60.000 fr. donnerait un minimum de 44.000 fr. de bénéfices nets par an -, donc 40 métiers coûtant 2.400.000 fr. rapporteraient 1.760.000 fr. de bénéfices nets par an, c’est-à-dire 74 0/0 ; ou plus de 60 0/0 nets.
- Nous apprenons que la nouvelle manufacture de dentelles ne travaillera que pour le commerce de gros, et non directement pour le public, de façon à ne pas léser les intérêts des fabricants de dentelles à la main. De cette façon le nouveau mode de fabrication ne rencontrera aucune opposition sérieuse et durable, ce qui fait qu’une grosse fortune lui est assurée.
- Aube. — Un violent incendie s’est déclaré hier, vers dix heures du soir, dans l’usine de teinturerie et d’apprêt Journé, à Troyes.
- Le feu a pris naissance dans une pile de coton, dressée non loin d’un poêle au premier étage, et s’est propagé avec une rapidité effrayante.
- Un bâtiment d’une quarantaine de mètres de long a été entièrement détruit, ainsi qu’une grande quantité de marchandises et tout l’outillage.
- Les pertes sont évaluées à 150,000 fr.- elles sont couvertes par une assurance.
- Nous adressons à MM. Journé et Cie l’expression de notre sympathie.
- LA
- INDUSTRIELLE DE MULHOUSE
- PROGRAMME DES PRIX
- CONDITIONS GÉNÉRALES
- ARTS CHIMIQUES
- XXIII. — Médaille d’honneur ou d’argent pour
- (1) Voir page 284 année 1880, page 10 de l’année courante.
- une amélioration notable faite dans la gravure des rouleaux.
- Les concurrents devront indiquer un moyen nouveau d’exécution, produisant sur les méthodes actuelles un avantage notable sous le rapport de l’économie ou de la promptitude d’exécution.
- Le choix d’une matière première d’un prix sensiblement moins élevé que le cuivre jaune ou rouge employé aujourd’hui, serait regardé comme stisfai-sant à la question.
- Les nouveaux procédés indiqués, quelle que soit leur nature, devront avoir reçu la sanction de la pratique.
- •XXV. — Médaille d’argent pour un mémoire sur cette question : « Quels sont les degrés d’humidité et de chaleur auxquels la décomposition des mordants s’opère le plus avantageusement ? »
- XXVI. — Médaille d’honneur pour une nouvelle machine à rouleaux permettant d’imprimer au moins huit couleurs à la fois, et offrant des avantages sur celles employées jusqu’à ce jour.
- L’impression avec un grand nombre de rouleaux prend tous les jours plus d’extension; mais, à côté d’une netteté d’impression, d’une exactitude de cadrage et d’un débit de travail que ne possédait encore aucune machine à imprimer, les machines à rouleaux actuelles, employant exclusivement la gravure en creux, présentent de graves inconvénients.
- Les couleurs déposées sur l’étoffe par les premiers rouleaux, avec lesquels elle est en contact, s’écrasent en passant avec une forte pression sur les rouleaux suivants, et se réimpriment successivement sur les parties non gravées de ces rouleaux.
- Non-seulement ce laminage ternit les nuances et affaiblit beaucoup leur intensité, au point que, pour y parer, il faut recourir à des concentrations dispendieuses; mais les couleurs ainsi réappliquée s sur les rouleaux, étant incomplètement reprises par les contre-racles, vont se mélanger avec les couleurs qui suivent et les souillent à mesure que le travail avance.
- La suppression de ces inconvénients, dont la gravité augmente avec la cherté des couleurs-vapeur adu -elles, serait un des plus beaux et des plus fructueux succès que la fabrication des toiles peintes pût attendre de la mécanique.
- Dans ce but, on avait imaginé des machines à surface, dans lesquelles, soit tous les rouleaux,
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- soit un certain nombre d’entre eux seulement, étaient gravés en relief.
- Ordinairement ces rouleaux étaient en bois, et des clichés en métal y étaient fixés. Il est évident que de pareils rouleaux devaient facilement se déranger, et que cette gravure ne pouvait s’appliquer qu’à des impressions très grossières.
- Il s’agit donc, pour résoudre la question, de combiner une machine à rouleaux de telle sorte qu’elle soit exempte des inconvénients précités, et qu’elle donne une impression aussi parfaite que celle obtenue avec les machines actuelles à rouleaux gravés en creux.
- Cette machine devra pouvoir imprimer au moins huit couleurs et avoir fonctionné dans la Haute-Alsace d’une manière régulière et continue pendant un mois au moins.
- XXVII. — Médaille d’argent pour une série de nouvelles couleurs à bases métalliques, inaltérables à l’action de l’air et de la lumière. Ces couleurs, destinées surtout à faire des unis, devront être fixées autrement que par l’albumine, et pouvoir supporter des savonnages.
- Le nombre des couleurs métalliques répondant aux conditions ci-dessus indiquées est resté assez restreint jusqu’aujourd’hui. Il n’y a guère que lesoxydes defer, de manganèse et de chrome, tous très solides et d’une application simple, qui ont été exploités. Augmenter le nombre d’oxydes ou de combinaisons métalliques, ce serait rendre un grand service à l’industrie des toiles peintes et de la teinture.
- L’étude de la série des nouveaux métaux au point de vue de leur application industrielle n’a pas encore été faite d’une manière sérieuse. Le prix élevé de beaucoup d’entre eux ne devrait point être un obstacle, car l’expérience a prouvé que, dès que l’industrie s’empare d’un produit, son prix se modifie rapidement et très considérablement.
- Un grand nombre de couleurs métalliques, telles que les sulfures de mercure, de cadmium, d’anti-moine, d’arsenic, d’étain, des iodures de plomb et de mercure, les arsenites de cuivre et de chrome, etc., ont été employées, mais avec peu de succès, leur application présentant de graves inconvénients, et leur stabilité et solidité ne répondant pas aux exigences d’une bonne fabrication. Ce sont surtout des couleurs modes et gris métallique pour fonds unis et imprimés, se fixant d’une manière analogue a 1 oxyde de fer, qu’il importerait de trouver.
- XXVIII. — Médaille d’honneur, d’argent ou de
- bronze pour la découverte ou l’introduction d’un procédé utile à la fabrication des toiles peintes ou des produits chimiques.
- On connaît tout le parti qu’on a tiré des chromâtes. Un autre sel métallique ne pourrait-il pas fournir aussi des résultats avantageux?
- Nous indiquerons encore :
- 1° Un moyen économique de produire du savon sur les couleurs garancées, par l’emploi d’une substance moins chère ;
- 2° Appliquer sur toile de coton une nouvelle substance colorante, de quelque nature qu’elle soit, solide aux acides faibles et aux alcalis.
- ÇA suivre.)
- CATALOGUE
- DES BREVETS D’INVENTION CONCERNANT LES INDUSTRIES TINCTORIALES ET TEXTILES
- 135647. 18 mars ; Richard. — Genre de tissus résultant de la combinaison des tissus de maillesavec des fils, soit métalliques, soit textiles, de différentes natures.
- 135649. 18 mars; Lyons. — Impression en or sur tous genres de tissus, franges, etc.
- 135658. 20 mars; Guillot. — Machine à faire les cannettes, mue par le métier de tissage lui-même.
- 135678. 20 mars ; Abraham. Appareil destiné à produire les tissus-gaze et mousseline.
- 135678. 20 mars; Davies. — Perfectionnements dans les maahines pour teindre en coupe transversale les matières fibreuses, les fils et les tissus.
- 135785. 22 mars; Guynet et Cie. — Machine à ourler perfectionnée.
- 135711. 22 mars; Martiny et Cie (Société). — Fabrication d’un système de tuyaux en chanvre tanné, avec intérieur en caoutchouc, pour pompes à incendie, brasseries, conduites d’eau, de vapeur, etc.
- 135795. 31 mars; Hupner aîné. — Cylindre releveur s’adaptant à la lainerie ordinaire.
- 135801. 27 mars; Faidherbe-Daubicr. — Procédé pour dissoudre toute matière animale, tels que laines, poils, crins, cornes, etc., et transformer en un produit sec, homogène et pulvérulent entièrement soluble, et conservant intacts les végétaux, chanvre, lin.
- 135814. 17 mars; Peckles, Smith et Slater. — Perfectionnements dans les métiers à tisser.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- FAILLITES
- Déclaration de faillite.
- Henry (C.-A.) et Cie, fabricants de produits chimiques, quai de Serin, 55, à Lyon. — Jug. du 5 janv. 1881. — Syndic M. Rolland.
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- A.
- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Homologation de concordats.
- Fonsalla, teinturier à Roanne, 12 fr. 0[0 payables comptant.
- Répartitions de faillites.
- La Société Fosse et Cie, fabricant de draps. rue des Traites aElbeuf. —6 fr. 79 c. 010 (2e et dernière répart.)
- Fosse (Florentin), fab. de draps, rue des Traites. — 84 fr. 82 c. (unique répartit.)
- Fonsalla, teinturier, à Roanne, 12 fr. 0[0 (unique répart) :
- SOCIETES
- Formations de Sociétés.
- Formation de la Société an commandite J. Julia et Cie, fab. de chapeaux, rue des Francs-Bourgeois, 53, à Paris.
- Durée: 10 ans. — Cap. : 25,000 fr. dont 20,000 fr. en commandite. —Actedu 6 déc. 1880. — A. P.
- Formation de la Société en nom collectif, Namcy et Haillot, fab. de bonneterie, rue de Preize, 31, à Troyes. — Durée : 10 ans. — Cap. : 30,000 fr. — Acte du 10 déc. 1880.
- Formation de la Société en nom collectif J. Dupuis et A. Couteau (représentation du commerce de drogueries), rue Elzévir, 2, à Paris. — Durée : 9 ans. — Acte du 5 janvier 1881. — A. P.
- Formation de la Société en nom collectif Prat et Durel, fab. de rubans, place Mi-Carême, 9, à Saint-Etienne. — Durée : 6 ans. — Cap. : 100,000 fr. — Actedu 31 déc. 1880.
- Formation de la Société en nom collectif L. Protin et F. Michel (tissus de la fabrique de Reims et autres), rue des Filles-Dieu, 10, à Reims. — Durée 10 ans.
- Formation de la Société en nom collectif A. Delà-fond, Martinand fils et Faure, teinturiers, à Caluire, cours d’Herbouville, 67, à Lyon — Durée : 6 ans. — Cap. : 420,000 fr — Acte du 16 déc. 1880.
- Dissolutions de Sociétés.
- Dissolution, à partir du 31 déc. 1880, de la Société Mantel et Bastide jeune, fab. de rubans, rue Gérentet, 12, à Lyon, arrivée à son terme. — Liquid. : M. Guichard.
- Dissolution, à partir du 29 déc. 1880, de la Société E. Voigt et Cie (filature de laines), àWasquehal, Nord. — Liquid : M. Voigt, qui continue seul. — Acte du même jour.
- Dissolution, à partir du 30 sept. 1880, de la société Lambotte et Cie (teinture des matières textiles), rue des Anges, à Tourcoing. — Liquid. : M. Motte-Dewa • vrin. — Acte du 30 sept. 1880.
- Dissolution, à partir du 28 déc. 1880, de la Société Sohn et Rhein fab. de fleurs artificielles et autres articles du même genre, rue du faub. St-Martin, 122, à Paris. — Liquid. ; M. Rhein. — Acte du 28 déc. 1880. — P.
- Dissolution, à partir du 17 déc. 1880, de la Société Guinon et Picard (teinture des cotons en noir et au- !
- j très matières). Saint-Etienne. — Liquid. : les associés
- — Acte du 17 déc. 1880.
- Modifications.
- Modification de la Société en commandite Poivrier, Mortier et Muller (teintures et apprêts), avec siège à Reims, rue Clovis, 1 et succursale à Paris, rue Cadet, 7, devenue en nom collectif Poirrier et Mortier, parle remboursement de la commandite en prorogation au 31 déc. 1885. — Cap. : 300,000 fr. — Acte des 28 mai et 19 déc. 1880. — 1. g. d’A.
- Modification de la Société en nom collectif Bour-bon et Vachon (vernis et couleurs), rue Pierre-Corneille, 121, Lyon, devenue Bourbon, Vachon et Cie, par l’entrée en Société de M. Antoine Petit, avec un apport de 5,000 fr. — Acte du lerjanv. 1881.
- Vente de fonds de commerce.
- Moraisin a vendu à Richard, rue Mazagran, 2, un fonds de teinturier, rue des Billettes, 12.
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Cherbourg, 27 janvier. — Fourniture de 3,000 sacs en toile de légumes et de pain.
- Dépôt 375 fr. — Caut. 750 fr.
- Cherbourg, 27 janvier. — Fourniture de 3,000 sacs en toile de légumes et de pain.
- Dépôt 375 fr. — Cautionnement 750 fr.
- Toulon, 17 février. — Fourniture de 180,000 k. de chanvre épuré en 6 lots de 30 000 k. chacun.
- Dép. prov. 1,650 fr. par lot. — Caut. déf, 3,300 fr.
- 400 000 k. de fil de caret blanc en 8 lots égaux de 50,000 k. chacun.
- Dép. prov. 3,400 fr. par lot. — Caut. déf. 6,800 fr.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- MINISTÈRE DE LA MARINE.
- Lorient 29 décembre :
- Crin turc et laine.
- Rivière, Lorient, 10,074 fr. — Brissaud, 10,710 fr. — Roux, 9,822 fr. — Lexier Vigoureux, 12,000 fr. — Laurent George, de Paris, 9,360 fr. — Lafaste, 10,200 fr. Perraud, de Nantes, 10,122 fr.
- Cherbourg, 6 janvier :
- 10,000 k. feutre animal en bandes.
- MM.
- Mélanie Lion, à Camps, 102 fr. — Lacotonge, à Lyon, adj. à 99 fr. 55 p. 0[0 k.
- Toulon, 6 janvier :
- 2,500 m. c. de toile peinte pour tapis de pied.
- MM.
- Courjon, de Lyon; 3 47. — Le Crosnier, de Lyon, 3 79. — F. Cheduise, de Bourges, 3 58. — E. Cerf de Paris, adj à 1 0[0 de rabais sur 3 47.
- Le Propriétaire-Gérant : J. CHARBONNIER, Tous droits réservés.
- Imp. C.GOLIN, route Nationale, à Charleville(Ardemes).
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 23° Aimée, N° 5. ÊT DÉ L’IMPRESSION DES TISSUS K Février 1881.
- SOMMAIRE
- AVIS.
- MATIÈRE COLORANTE dérivée d’une impureté dans certains acides acétiques du commerce par M. Georges. Witz.—
- La ramie. •— Emplois divers du silicate de soude dans le blanchiment et la teinture. — Procédé de décoloration de l’albumine de sang par la lumière électrique.
- PROCÉDÉS PRATIQUES. — Teinture de la laine non filée. — Nouveaux colorants: La citronine.
- RENSEIGNEMENTS commerciaux. •— Adjudications administratives. Résultats.
- AVIS
- Depuis le premier février, les bureaux du journal sont transférés
- 7, RUE R O CH ECH O U A RT-♦
- Nous prions instamment nos abonnés et correspondants de bien vouloir nous adresser leurs communications à cette nouvelle adresse.
- MATIERE COLORANTE dérivée d’une impureté dans certains acides acétiques ou commerce.
- (Mémoire de M. Georges Witz, à la Société industrielle de Rouen.)
- Suite et fin (1).
- M. A.-W. Hoffmann a repris, en 1878, l’étude des goudrons de bois de diverses origines.
- Plusieurs chimistes y avaient trouvé un mélange de phénols mono— et diatomiques, et de leurs dérivés méthylées Les portions supérieures, entre 240 et 290°, lui ont fourni des phénols triatomi-ques.
- Le dernier de ces composés, qui bout à 285° et qui forme des sels cristallisables est celui qui a été examiné précédemment.
- L auteur est parvenu-, après des traitements réitérés, à isoler un autre produit huileux C8 H1003
- (1) Voir pages 241, 255, 278, année 1880 ; pages 1, 13 et suivantes.
- qui distille d’une manière constante à 253°, donne des cristaux fusibles à 51-52°, et forme avec les alcalis des sels qui ne se colorent pas à l’air. Il a caractérisé ce produit, — d’un haut intérêt pour notre étude, — comme pyrogallol dimèthylé. Son oxydation fournit le cédriret, par simple soudure de deux molécules et avec perte d’hydrogène, notamment lorsqu’on le dissout dans l’acide acétique cristallisable et qu’on y ajoute du bichromate de potasse ou du chlorure ferrique en quantités théoriques : la liqueur s’échauffe et se remplit bientôt de belles aiguilles d’un rouge brun par transmission et d’un beau bleu d’acier par réflexion. Oi peut aussi dissoudre dans la soude, ajouter un excès de bichromate, faire bouillir, et sursaturer ensuite par l’acide chlorhydrique.
- Comme contrôle, du pyrogallol ou acide pyrogallique, a été transformé directement en dérivé méthylé; par oxydation on a reproduit facilement du cédriret (1). Uhydrocédriret ou hydrocéruli-gnone renferme une proportion d’hydrogène in-termédiaire entre le cédriret et le nouveau produit.
- Le pyrogallol diméthylé peut aussi être converti à chaud en dérivé acétylé dont l’oxydation est plus difficile et engendre une quinone jaune ; mais la présence de l’acide sulfurique concentré, pendant l’oxydation, fait apparaître des cristaux cédriret par suite d’un dédoublement partiel.
- (1) J’insiste une fois de plus, à cause de son importance, sur la remarquable caractérisation optique du groupé méthyle, — que M. Ch. Kepp a découvert d ns notre py-rolignéine par l’examen spectroscopique d’une solution au 1/10,000, en opérant dans des conditions exceptionnellement difficiles.
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- 26 LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- L’année dernière, M. A.-W. Hoffmann a encore préparé les homologues du cédriret. En partant des pyrogallates d’éthyle, de M. Benedikt, composés huileux à odeur de goudron de hêtre, il a isolé spécialement le pyrogallal dièlhylique, qui font à 79° et fournit avec la soude concentrée une combinaison cristallisée qui ne se colore pas à l’air
- Lorsque le diéthylpyrogallol en solution acétique est additionné de bichromate de potasse, le liquide rouge qui s’est légèrement échauffé par la réaction, ne dépose pas immédiatement comme cela a lieu en préparant le cédriret. Par le refroidissement, on obtient Vethylcedrirct C20H2406 , en prismes volumineux d’un rouge cramoisi par transmission, et doués des reflets de la cantharide, avec une pointe de bleu. Celui-ci cristallise dans l’alcool faible en longues aiguilles déliées. Il est à peu près insoluble dans l’eau et dans l’éther, et soluble avec une belle couleur bleue dans l’acide sulfurique concentré.
- Sa solution alcoolique au contact de l’acide sulfureux gazeux se décolore rapidement et laisse déposer de belles aiguilles soyeuses blanches, fusibles à 176°. C’est X hydrèthylcèdriret C20H2606 , insoluble dans l’eau, soluble dans l’éther, inaltérable à l’air sec, mais qui rougit à l’air humide. Les agents oxydants les plus faibles le convertissent de nouveau en éthylcédriret.
- Au point de vue des applications de ces pro-uits, dès 1874, M. C. Fischer, de Stuttgard, a cherché à utiliser le cédriret pour la teinture et l’impression, et il en a obtenu un orange vif sur soie ou sur laine, en préparant l'hydrocédriret et le dissolvant dans l’alcool, par exemple, puis le précipitant par l’eau.
- Pour l’impression on épaissit la pâte à la gomme. Les dessins légèrement colorés par une oxydation partielle deviennent incolores après le vaporisage. En passant ensuite en chlorure ferrique ou en ehromate, on développe rapidement une belle couleur orange et on lave pour faire disparaître l’épaississant.
- Sans doute, ces applications n’ont guère acquis d’importance, cependant nous nous permettrons de regretter que le cédriret de Reichenbach, retrouvé une première fois après un long intervalle de temps, et étudié avec soin parM. Liebermann et par d’autres savants sous le nom de céruli-gnone, — ne soit pas encore préparé en grand : la nouvelle réaction des nitrites rendrait assurément l’opération plus simple et faciliterait beau
- coup les applications. Nous regretterons surtout qu’il ne figure, sous aucun de ces titres, dans les derniers dictionnaires de chimie; d’ailleurs, la dénomination imparfaite de la matière colorée elle-même a dû contribuer à la faire méconnaître, — j’en parle par expérience. Ainsi, j’avais été conduit à proposer tout d’abord le nouveau nom de pyroligaéine pour la matière cristallisée engendrée par les nitrites dans les acides acétiques du commerce; les longues recherches que j’ai consacrées aux matières de cette provenance m’ont convaincu que leur pouvoir colorant, invariablement rouge orange, cœrule qui signifie blew, avec ce terme, ce serait attribuer à un simple caractère physique superficiel et variable lui-même, une portée exceptionnelle, contrairement aux règles suivies: les sels de rosaniline, par exemple, sont en cristaux dont les reflets verts ne peuvent assurément servir à les désigner ; il en est de même pour beaucoup d’autres produits. | Bien que la satisfaction d’avoir traité un sujet en-tièrement inédit ne me soit pas restée, maintenant encore il me semble que, si l’on abandonne le nom de cédriret celui de pyrolignéine serait préférable à tout autre, précisément parce qu’il ne rappelle aucun caractère d’une coloration sujette à équivoque; aussi Messieurs, l’ai-je laissé figurer dans le Mémoire primitif tel que je l’avais présenté.
- (Juin 1880.)
- LA RAMIE -
- Dans notre numéro 9 du 5 mai 1880, nous avons donné une étude approfondie sur la ramie ou ortie de Chine, le nouveau textile soyeux présenté à la Société des sciences industrielles de Lyon.
- Aussitôt des industriels donnèrent tous leurs soins pour perfectionner ce nouveau textile.
- La jeune Amérique n’a pas voulu rester en arrière de la vieille Europe, et les succès qu’obtient la ramie ont excité les recherches des Yankees pour la production et l’utilisation de ce nouveau textile.
- Après le succès obtenu par M. Jules Imbs, promoteur du lin-soie, MM. Schimer et Boyer, de Camden, viennent de filer avec succès un mélange de ramie et de laine.
- D’après l’American textile manufacturer, le fil
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- est très doux, et l’union des deux matières se fait convenablement. Les proportions de la ramie et de laine unies à la carde sont de 25 0/0 de ramie et de 75 0/0 de laine. Ce fil est aussi fort qu’un fil de laine pure et de même diamètre. La teinture seule offre quelques difficultés ; il faut teindre les fibres avant la carde ou employer des mordants spéciaux pour la ramie si l’on teint la fibre mélangée.
- MM. S. Moliner et J. de Turck, de New York, de passage à Lille, ayant demandé à être entendus par la Société industrielle du Nord, pour l’entretenir de la ramie, sont introduits dans la salle des séances, et de nombreux échantillons de ramie sous divers états sont apportés sur la table.
- Ils entrent d'abord dans de longs détails sur la culture de ce textile et sur les pays qui en récoltent le plus dans une année. La France, dans le Midi, n’a jamais pu faire que deux récoltes, l’Algérie trois, le Sénégal quatre, et enfin l’Amérique, aux environs de la Nouvelle-Orléans, peut faire six récoltes.
- D’après les échantillons qui ont été apportés, une différence notable existe entre la ramie américaine et la ramie française; cette dernière est beaucoup plus dure et plus difficile à décorti -quer.
- Les divers types soumis au Comité prouvent qu’on peut arriver à blanchir la ramie et même à la teindre dans toutes les nuances. Toutefois, il faut avouer que jusqu’ici les résultats n’ont pas été satisfaisants au point de vue mercantile, et toutes les tentatives faites jnsqu’à présent ont donné des pertes sérieuses à cause de la mauvaise décortication que l’on a toujours fait subir aux fibres.
- MM. Moliner et de Turck viennent en France pour faire connaître qu’ils ont inventé une machine, sur laquelle ils ne veulent fournir aucun détail, mais avec laquelle ils se croient certains d’arriver à décortiquer convenablement la ramie. Ils se proposent d’installer à la Nouvelle-Orléans la machine dont ils sont les inventeurs, ils cultiveront alors la ramie dans cette contrée, parce qu’on y fait six récoltes par an, et se chargent de décortiquer sur place les produits qu’ils récolteront. Une fois la matière ramenée à sa pureté absolue et après l’avoir blanchie, ils l’expédieront aux industriels qui voudront bien l’utiliser.
- Ils soumettent au comité des fils de toute espèce, teints et écrus, blanchis, contenant une certaine
- proportion de ramie dans leur composition. Par contre, quand la matière n’est pas absolument épurée, elle ne peut être d’aucune utilité.
- Ils ajoutent que la ramie ne pousse pas en tige comme le lin, mais en buisson, et qu’ils ne la font pas rouir, mais la soumettent à un traitement par la vapeur.
- La Société industrielle n’émet aucune opinion sur cette communication, à propos de laquelle elle ne possède: pas des éléments suffisants d’appréciation.
- M. Favier a pris un brevet pour la décortication des tiges de l’ortie de Chine, connue sous les noms de ramie, china-grass, rhéa, etc.
- Ce système consiste d’abord dans la séparation mécanique de l’écorce avec le bois intérieur, et ensuite par le traitement mécanique de cette écorce.
- Pour arriver à ce résultat, l’inventeur emploie deux machines qui peuvent se lier ensemble et n’en constituer par le lait qu’une seule pour obtenir le travail sans aucune interruption ou bien se séparer et travailler isolément, selon que l’on traite des tiges vertes ou des tiges sèches.
- Il résulte donc que ce système comprend deux machines dont la première porte le nom d’écor-ceuse et la deuxième le nom de fricteuse.
- L’écorçage s’obtient par le fait d’une incision longitudinale à la partie supérieure de la tige qui est introduite dans une gueule dans laquelle se trouve un couteau placé verticalement dans l’axe d? celle-ci.
- A la suite de ce couteau, une partie en forme de proue, adhérente à la partie supérieure de la gueule, oblige la tige à s’ouvrir et à s’écarter en passant dans un canal formé par la proue.
- Au sortir de ce canal, la tige ouverte et aplatie est saisie par une série de cylindres pleins qui la presse fortement, opèrent nn aplatissement complet et un brisement de la résine contenue entre le liber et la partie ligneuse.
- A la suite de ces cylindres, la tige ainsi laminée se présente sur une règle triangulaire où elle reçoit sur la partie ligneuse les coups d’un bat? toir à grande vitesse qui brise complètement le bois et détache en fragments de un demi centimètre environ. À la suite de cette opération, l‘é-corce est entièremeut dépouillée de son bois en forme de ruban dirigé vers la sortie par des cylindres.
- L’écorce est alors reçue par une ouvrière où elle continue son chemin vers la seconde ma-
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- chine au moyen d’une toile sans fin, selon que l’on veut obtenir le travail en deux parties ou sans interruption.
- Dans la seconde partie du traitement, que le travail soit interrompu et l’écorce présentée par une ouvrière, ou qu’il soit fait sans interruption, l’écorce est saisie à la rentrée par deux cylindres pleins qui l’amènent contre un tambour à cannelures de trois millimètres parallèles à l’axe et dont la demi circonférence inférieure est entourée de petits cylindres cannelés aussi à trois millimètres. L’écorce passe entre ce tambour et les petits cylindres.
- A la sortie de ce premier tambour se trouve un ventilfateur ayant pour but de combattre l’effet de la force centrifuge t d’empêcher l’écorce de se dévier dans le parcours à faire pour arriver à un second tambour à trois millimètres. L’espace compris entre les deux tambours est occupé par un cylindre d’un diamètre un peu plus grand que celui des petits cylindres.
- L’écorce passe donc entre ce deuxième tambour et les petits cylindres pour arriver à la sortie de ce second tambour, à passer entre un troisième et un quatrième tambour aux cannelures de 0,0025 et ensuite entre un cinquième et un sixième tambour aux cannelures de 0,002, l’espace entre chaque tambour étant toujours occupé par un ventilateur et un cylindre comme pour les deux premiers tambours.
- En sortant du dernier tambour, l’écorce entièrement débarrassée de la pellicule brune qui la recouvrait, se trouve partiellement dégommée, les fibres étant séparées les unes des autres dans un état de parallélisme parfait et transformées en une filasse propre au peignage.
- Les tambours seuls sont actionnés par la commande, les petits cylindres sont simplement mis en mouvement par entraînement et sans le secours d’aucuns engrenages.
- EMPLOIS DU SILICATE DE SOUDE dans le blanchiment et la teinture.
- Le silicate de soude dans le blanchissage LAVAGE DU LINGE.
- On conçoit en effet que l’alcali du silicate peut saponifier les matières grasses ou au moins les
- émulsionner et empêcher ainsi la précipitation des impuretés sur les tissus.
- On a essayé le silicate de soude seul pour le blanchissage le lavage, et nettoyage du linge, et d’après M. Saenger qui a publié il y a quelques années une petite brochure à ce sujet, le silicate doit souvent remplacer et avec avantage le savon ordinaire.
- On opère le plus convenablement de la manière suivante.
- On assortit les objets en séparant le linge fin du linge grossier le linge moins taché du linge plus sale etc.; on fait tremper chaque partie dans une solution tiède du verre soluble, renfermant sur 100 litres d’eau de pluie, 1 kilog. de silicate de soude sec
- Le linge doit être entièrement submergé et les cuves couvertes pour éviter un refroidissement trop rapide.
- - Après trois heures de trempe on foule bien le linge, on le tord légèrement et on le fait de nouveau pendant trois heures dans une solution de verre soluble semblable à la première. Après celu on nettoye les objets au moyen de manipulation ordinaires, on les rince d’abord dans l’eau tiède et finalement dans l’eau froide courante.
- Les machines à laver rationnellement construites simplifie beaucoup les opérations tout en rendant le lessivage plus complet et parfait.
- D’après M. Saenger, les laines et les draps huilés sont parfaitement dégraissés dans une solution de verre soluble renfermant 4 p. 100 de silicate de soude et chauffée à 50’ centig.
- La même solutioupeut servir au dégraissement des plumes au lavage des plancher et parquets au nettoyage des portes et fenêtres peintes à l’huile.
- Le SILICATE DE soude dans l’apprêt DES tissus BLANCS.
- Les calicots communs à tissus peu serrés recouvrent généralement un apprêt particulier qui leur donne une apparence plus compacte fait paraître le tissu plus fort.
- Cet apprêt consiste en empois d’amidons ou de fécule dans lequel on incorpora des poudres blanches volumineuses telles que le sulfate de plomb de baryte, la terre de chine, la terre de pipe etc. Ces substances remplissent les forces du tissu dissimulent les espaces vides que présentent les mailles lâches et écartées du calicot.
- Mais cet apprêt a l’inconvénient de disparaître
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- à la première lessive, parce que l’empois féculacé s’y dissolvant, les corps faisant fonction de remplissage ne se trouvent plus retenus par aucune matière agglutinative. Il n’en est plus de même quand on fait usage pour l’apprêt du verre soluble et comme la conseille M Grüm et comme cela se pratique depuis longtemps en Angleterre.
- On plaque le tissu avec une solution plus ou moins concentrée de verre soluble à laquelle on peut ajouter le sulfate de baryte et de l’empois de fécule. En passant ensuite le tissu dans une eau acidulée ou dans une solution capable de décomposer le verre soluble le silice se précipite sur la toile et y reste assez adhérente pour résister même à plusieurs lavages consécutifs. Souvent il est nécessaire pour finir la marchandise de lui donner encore un apprêt ordinaire.
- Le silicate de soude dans l’encollage des fils de coton dans le tissage.
- M. John Leigh s’est fait patenter en Angleterre pour l’emploi du verre soluble dans l’encollage de la chaîne. Voici le procédé qu’il emploie :
- On ajoute à la solution de verre soluble dans le cas où elle contiendrait des sulfures alcalins assez alcalins, assez d'hypochlorite de soude ou d’eau de chlore pour oxyder ces sulfures et les faire passer à l’état de sulfate. Si la liqueur était trop alcaline, on la neutralise par l’addition d’un peu d’acide et l’on concentre ensuite jusqu’à 40“ R. environ. C’est dans cet état que la solution est conservée pour l’usage.
- Lorsqu’on veut encoller la chaîne, on étend le silicate alcalin d’eau distillée en y ajoutant en même temps une certaine quantité de suif fondu et de savon. C’est de ce mélange qu’on enduit les fils. M. John Leigh prétend que ce procédé offre une économie de près de 50 pour 100 comparativement à l’encollage avec de l’empois d’amidon ou de farine indépendamment de l’avantage de n’avoir plus qu’à employer une substance très sujette a se corrompre ou se liquéfier comme cela arrive trop souvent avec de la colle, à l’amidon ou à la farine.
- (A suivre).
- Procédé de décoloration de l’albumine de sang par la lumière électrique
- par Léon Manet
- Le procédé que l’inventeur a imaginé pour la décoloration de l’albumine de sang est fondé sur
- l’action de la lumière électrique. Sous l’influence prolongée des rayons électriques, le pigment colorant qui reste dans la partie albumineuse du sang se détruit peu à peu, l’albumine perd sa coloration et devient presque aussi blanche que celle extraite de l’œuf.
- L’inventeur ne change rien au mode actuel de fabrication de l’albumine de sang. C'est après que l’albumine a été séparée des globules, soit lorsqu’elle est encore liquide, soit lorsqu’elle est séchée, qu’il la soumet à l’influence des radiations électriques. Il dispose des foyers électriques avec des lentilles ou des réflecteurs convenables, de façon à projeter leur lumière sur l’albumine à décolorer. Si celle-ci est liquide, cette projection se fait sur les plateaux qui la contiennent dans l’étuve d’évaporation.
- Les plateaux pourront être faits en verre ou cristal pour laisser passer les rayons dans l’intérieur. Si l’albumine est sèche, la lumière sera projetée sur le produit placé par couches dans un étendage. Dans les deux cas, la durée de l’exposition varie selon l’état de l’albumine qui a été plus ou moins bien séparée des globules; Dans les conditions ordinaires, vingt quatre heures pourront suffire pour amener une décoloration parfaite. Pour plus d’efficacité, on pourrait faire intervenir l’action de la lumière électrique au commencement de la fabrication, lorsque la séparation de l’albumine et des globules se fait dans les réservoirs.
- PROCÉDÉS PRATIQUES
- Teinture de la laine non filée
- GRIS NOIR.
- Pour 100 kil.
- Bouillir 1 1/2 heure sur un bain de
- 3 kil. noix de galle,
- 1 kil. de sumac,
- 1 kil, campêche et
- 3 kil. couperose.
- Pour les nuances plus claires, on diminue les quantités indiquées de couleurs.
- GRIS PERLE ARGENTÉ
- Pour 100 kil.
- Bouillir une heure sur un bain de ,
- 3 kil- noix de galle, r '
- 07 5. 2 .
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 1 kil. campêche,
- 125 gr. violet à l’iode soluble et
- 1 kil. sulfate de fer.
- En employant moins de colorants, on obtient des nuances plus claires qui sont aussi vives et aussi solides au foulon.
- OLIVE
- Pour 100 kil.
- Bouillir une heure dans un bain de 50 kil. bois jaune,
- 4 kil. sulfate de cuivre,
- 2 kil. tartre,
- 2 kil. santal et
- 1 kil. sulfate de fer, et la teinture est ainsi achevée.
- OLIVE vif Pour 100 kil. Bouillir une heure sur un bain de 50 kil. bois jaune,
- 5 kil. sulfate de cuivre,
- 2 kil. tartre,
- 1 kil. sulfate de fer et
- de la solution d’indigo nécessaire.
- La solution d’indigo est la préparation d’indigo à l’acide sulfurique fumant. On peut cependant le remplacer par le carmin d’indigo, mais alors il faut ajouter un peu d’acide sulfurique.
- (A suivre.)
- NOUVEAUX COLORANTS
- La citronine (1).
- Sauf pour la tapisserie et l’écossais, on n’emploie guère sur laine le vert lumière, soit vert methyl, soit vert acide. Tous les teinturiers en laine sont encore obligés de se servir soit d’acide picrique soit du jaune de naphtilamine, pour faire des verts d’eau, des verts prés, en un mot des verts clairs vifs ; ils sont forcés de se servir du bois jaune, du carcuma etc. pour les verts foncés, les olives, les myrthes, les feuilles mortes, les thyns, etc.
- Pous ces derniers, la maison Max Singer de Tournai (Belgique), livre déjà depuis quelque temps au commerce, la curcumine qui a un reflet très vif et donne des couleurs grand teint.
- (1) Dépôt à l'office du journal.
- Nous sommes heureux de pouvoir donner aujourd’hui un nouveau produit applicable sur soie et sur laine, qui remplace avec des avantages énormes, soit pour la solidité, soit comme prix de revient de la teinture, l’acide picrique et le jaune de naphtilamine. Ce nouveau colorant, que la maison Max Singer vend sous le nom de citronine, s’emploie comme l’acide picrique, nous donnons provisoirement un mélange de citronine
- avec du carmin d’indigo dans les proportions de 10 grammes du nouveau colorant pour un kil. de laine
- et un second échantillon lait avec un mélange de deux grammes de citronine de carmin et d'or-seille, ce dernier échantillon a pour but de démontrer que le nouveau colorant est de la plus grande utilité pour faire les gris, mode, noisette, mastic etc., etc., nuances que l’on n’a jamais pu faire autrement jusqu’ici, qu’en mauvais teint, le teinturier étant obligé d’avoir recours à l’acide picrique et au curcuma, qui sont tous deux, d’une, fruguacité reconnue depuis longtemps.
- LA SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE DE MULHOUSE
- PROGRAMME DES PRIX
- CONDITIONS GÉNÉRALES
- ARTS CHIMIQUES
- XXIX. Médaille d’argent -pour un procédé permettant de régénérer le soufre contenu dans l’acide sulfhydrique ou de transformer pratiquement l’acide sulfhydriquen acide sulfurique, sans
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- que le prix de revient de ce corps dépasse celui de l’acide préparé avec les pyrites.
- On trouve dans un grand nombre d’ouvrages la réaction de l’acide sulfureux sur l’acide sulfhy-drique indiquée comme moyen de régénération du soufre, mais cette réaction est incomplète et donne lieu à la formation d’une grande quantité d’acide pentathionique.
- Le nouveau procédé doit donner le moyen de régénérer à l’état de soufre la totalité de ce corps renfermé dans le gaz, et les frais de régénération ne doivent pas dépasser le prix de 14 fr. par 100 kilogrammes de soufre obtenu.
- XXX. Médaille de bronze pour un moyen pratique de djerminer approximativement dans les alizarines du commerce les quantités respectives des différentes matières colorantes qu’elles renferment.
- XXXI. Médaille d’argent pour un appareil réglant automatiquement la température et l’état hygrométrique de l’air dans les étendages des fabriques d’indiennes.
- Le degré hygrométrique se mesurant généralement avec le thermomètre à boule mouillée, le problème se trouve ramené en définitive à la construction d’un régulateur de température. Il existe des régulateurs applicables au chauffage par le gaz ; tel est, par exemple l’appareil imaginé par M. Bunsen, et qui est d'un excellent usage dans les laboratoires. Il s’agirait de construire un régulateur simple et facile à manier, qui fût applicable au chauffage à la vapeui* et à toutes les températures usitées.
- XXXII. Médaille d’honneur pour l’introduction dans l’industrie d’un gris bon marché soluble dans un véhicule, susceptible d’étre fixé chimiquement sur coton, pouvant s’associer aux couleurs-vapeur et résistant aux acides, au savon et à la lumière.
- Cette matière colorante devra remplacer avantageusement les gris à l’albumine qui manquent de transparence, le gris au campèche qui manque de solidité et le gris d’aniline qui verdit.
- XXXIII. Médaille d’honneur pour la, production de l’acide carminique par synthèse.
- Le prix de cette matière colorante devra être assez peu élevé pour en permettre l’application à l’industrie.
- XXXIV. Médaille d’honneur pour l’introduction dans l’industrie des matières colorantes de l’or-seille préparée artificiellement.
- Son prix devra être inférieur à celui des extraits d’orseille du commerce,
- N.-B, — MM. G. Vogt et A. Henninger ont préparé au moyen du toluène l’orcéine artificielle (1).
- XXXV. Médaille d’honneur pour un bleu analogue au bleu d’outremer comme nuance et solidité, fixé sur tissus de coton par un procédé chimique, sans l’aide de l’albumine ou d’un autre épaisissant produisant l’adhésion par coagulation.
- Le procédé de fabrication de ce bleu sur tissus devra être assez pratique et bon marché pour permettre son emploi en industrie.
- (A suivre)
- --------------- -==000- = ! ! =
- Nouveau procédé de tannage au chrome
- Il y a quelque temps que le procédé minéral de tanner le cuir, découvert, il y a trois ans, par le docteur C. Heinzerling et pratiqué dans plusieurs tanneries d’Allemagne, a excité un intérêt considérable parmi les manufacturiers de la Grande-Bretagne. Le temps le plus long que réclame cette méthode de tanner le cuir n’est que de trois à quatre semaines, et cela paraît vraiment extraordinaire quand on se reporte à celui que nécessite le tannage avec les écorces. Sans doute, on a déjà le tannage rapide des Etats-Unis avec l’écorce du sapin ciguë, — espèce particulière de sapin, — qui produit du cuir bien connu sur le marché anglais, mais qui ne demande pas moins de quatre à six mois.
- Les opérations du tannage au chrome, qui pa raissent être aussi simples et peu coûteuses que rapides, sont appelées, sans aucun doute, si elles réussissent, à révolutionner le commerce des cuirs. On affirme que l’article tanné au chrome est supérieur à celui qu’on obtient par i’écorce, mais quoique l’expérience n’ait pas été encore assez prolongée pour qu’on puisse l’affirmer, il y a lieu de croire que le nouveau procédé pourra rendre de grands services quand même il ne détrônerait pas les anciennes méthodes de tannage. Les Allemands ont fait des expériences sur ce nouveau genre de cuir, appliqué tant aux bufflete-ries qu’aux chaussures, et ils en font le plus grand éloge. Le bichromate de potasse, le nouvel agent tannant, est fabriqué en grand à Glascow, et l’on ne sera pas, par conséquent, surpris que l’une de nos plus importantes fabriques de produits chimiques ait eu l’idée d’introduire le procédé de tannage au chrome dans ce pays. Il fut donc étudié, et la Compagnie, après examen, acquit les droits d’exploitation de cette découverte pour la Grande-Bretagne et les colonies ; elle résolut aussi de lancer l'affaire en établissant une petite usine d’expériences, une tannerie modèle, où les intéressés pourraient apprécier les avantages du nouveau procédé. L’établissement est situé dans Glebe Street, à côté de la grande fabrique de produits chimiques de Tennant de Saint-Rollox et Townsend de Port-Dundas. Il a été commencé vers la fin seulement du mois de mai dernier, et, depuis.
- (1) Bulletin de la Société chimique de Paris.
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- 2 - LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- dix fosses ont été creusées, la machinerie a été installée et trois cents peaux ont été soumises au nouveau procédé de tannage qui a donné les résultats les plus satisfaisants. Ces peaux ont été converties en presque toutes les variétés de cuir employées dans les divers genres de fabrication.
- Dans sa circulaire, le directeur s’exprime ainsi sur le tannage au chrome :
- « Nous nous sommes assurés que ce procédé est bien moins coûteux que les procédés actuellement en usage; qu’il donne au tanneur un produit aussi lourd, égal, au moins, sous tous les rapports et même supérieur en quelques points au cuir fabriqué par le tannage à l’écorce. Pour les courroies, il s’est montré fort, durable, élastique et, par suite, n’ayant pas l’inconvénient de glisser sur la poulie. Pour les dessus de bottes, il offre l’avantage d’être imperméable à l’eau, il est souple, doux et, par conséquent, exempt de toute tendance à durcir et à craquer. Comme semelles de chaussures, il est supérieur à tout autre cuir à cause de sa résistance au frottement et à l’eau. »
- Le procédé de tannage au chrome diffère peu de celui à l’écorce. Les peaux, à leur entrée dans la tannerie, sont trempées dans une cuve remplie d'eau et puis complètement lavées dans un grand cylindre rotatif Elles sont ensuite traitées à la chaux de la manière ordinaire, et l'opération de l'épilage se fait comme d habitude. On traite ensuite les peaux, dans les fosses à tannage de construction ordinaire, avec la liqueur chimique faite avec le bichro na'e et composée à différents de-grés de force suivant la nature des peaux et l’usage qu on veut faire des cuirs. On a réuni dix ou douze fosses, et la seule innovation qui leur soit appliquée est une invention particulière due à M. Dopai 1, qui consiste à faire passer ui courant d’air à travers la liqueur tannante de manière à la maintenir constamment en mouvement et à l’empêcher de se déposer au fond. Le procédé chimique pour convertir la peau en cuir par n’importe quelle méthode, écorce ou chromo, se trouve ain-i grandement facilité par cette agitation continuellement maintenue
- Dans l’espace d’une semaine ou de dix jours, les peaux soumises au traitement par le chrome sont parfaitement tannées On leur applique ensuite un procédé par lequel elles doivent absorber par leurs pores une certaine quantité de cire de paraffine. Après ces opérations, le cuir peut être livré aux corroyeurs et appréteurs dont le travail ne de • mande pas plus de trois à quatre semaines. Les peaux, pendant les opérations nécessaires pour leur conversion on cuirs, ne prennent aucune poussière et sont retirées des fosses au-si nettes que lorsqu’elles y sont entrées Le cuir fini est propre a tous les emplois et a toute l'apparence du cuir tanné à l’écorce. excepté que le jaune du chrome colore plus ou moins le produit et qu’il lui donne, en certains cas, une teinte jaune, et, dans d’autres, une teinte verdâtre. Nous pensons que cette ( oloration du cuir n’est qu’un préjugé et qu’il importe peu que le produit obtenu soit chamois, brun, rouge ou jaune suivant les procédés employés de tannage, pourvu qu’il soit de bonne qualité. Du reste, la nouvelle méthode est sujette à toutes les critiques, et l’expérience seule pourra décider de sa valeur.
- Afin de déterminer comparativement le pouvoir
- d'extension du cuir tanné au chrome avec celui qui l’a été à l’écorce, des échantillons furent envoyés à Lloyd’s Proving House, Saint James Street, Kinning park. Ces échantillons, après avoir été soumis à des épreuves de tension, furent ex-posés avec les certificats des résultats obtenus suivants :
- L'échantillon tanné à l’écorce : 11 centimètres de largeur, Oc 53 d'épaisseur, surface de 59c2.60, poids 346 gr. 77, a résisté à un effort d'exten-sion de. 0.625 de tonne et a éprouvé une rupture à celui de 0.076 de tonne par pouce carré (62.45). . 1
- L’échantillon tanné au chrome avait même largeur, son épaisseur était de 0.52, sa surface mesurait 582.179 et son poids était de 315 gr. 56. Il supporta un effort d'extension de 1,0625 de tonne ot sa rompit à celui de 1,155 de tonne par pouce carré (62.45).
- On a estimé le coût de cette nouvelle matière tannante, par livre de cuir produite, à 0 fr. 09, contre la valeur de 0 fr 40 du produit employé dans l ancien procédé. On peut citer, en outre, qu’un lot du cinquante peaux de buffle prises au marché, au poids de 573 liv. 60, furent tannées en trois semaines et pesèrent, une fois finies et séchées, 911 livres, donnant ainsi un gain de 61 pour 100 Ce bénéfice était supérieur aux dépenses de l’ancien procédé et couvrait amplement les frais du nouveau. Évidemment lorsqu’on vient à comparer le nouveau procédé, qui se recommande par l’économie du temps, des frais d’établissement, des salaires, de l’intérêt de l’argent et une fabrication d’une durée seulement de vingt à vingt uq jours, avec l’ancienne méthode, qui exige un traitement coû-toux d’au moins six à huit mois, il semble que son application doive produire de gros bénéfices aux manufacturiers et aux consommateurs. Sans doute, il est difficile d’estimer le prix marchand de ce produit avant qu'il n’ait été coté sur le marché, mais on peut affirmer, sans présomption, que le nouveau cuir est appelé à un grand succès. Nous pouvons annoncer que la Eglinton Chemical Company est disposée à céder des licences pour exploiter le nouveau mode de production du cuir.
- (Jo irnal of applied sciences').
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- FORMATIONS DE SOCIÉTÉS
- Société en commandite Paul Talon et Cie, fab, de tissus lainages et fantaisies, dits articles de Roubaix, rue des Ligues, 15, à Roubaix. -- Durée • 10 ans. — Cap.: 200,000 fr. dont 120,000 fr. en commandite. — Acte du 31 déc. 1880.
- Société en nom collectif Guinon, Picard et Jay, fab. de produits chimiques pour la teinture et 1 impression, à St-Fons, commune de Vénissieux. — Durée: 10 ans. — Cap.: 730.000 fr. — Acte du 29 déc. 1880.
- Le Propriétaire-Gérant : J. CHARBONNIER.
- Tous droits réservés.
- Imp, En, ROUSsET, rue Rochechouart, 7, à Paris,
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 23e Année, Ne 4. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 20 Février 1881.
- S 0 M M AIRE
- AVIS. - CHRONIQUE.
- NOTE SUR LE CADMIUM et ses application par M. SchimdT. — Caractérisations sur les étoffes teintes des cinq couleurs principales par M. Fohl.
- PROCÉDÉS PRATIQUES. — Nankin sur coton. — Teintures pour chapellerie
- DOCUMENTS OFFICIELS.
- AVIS
- Depuis le premier février, les bureaux du journal sont transférés
- 1, RUE ROCHECHOUART.
- Nous prions instamment nos abonnés et correspondants de bien vouloir nous adresser leurs communications à cette nouvelle adresse.
- CHRONIQUE
- Tarif général des douanes
- AU SENAT.
- La Commission a adopté, conformément aux propositions indiquées, les chiffres figurant au tableau ci-après :
- Tarif des fils de coton.
- NOMENCLATURE
- DROITS
- N* 340. Fils simples écrus mesurant un kilogr.:
- 30 500 mètres ou moins...
- 30 500 à 40 500 mètres...
- 40 500 à 50 500............
- 50 500 à 60 500............
- 60 500 à 70 500............
- 70 500 à 80 500............
- 80 500 à 90 500............
- 90 500 à 100 500...........
- 100 500 à 120 500............
- 120 500 à 140 500...........
- 140 500 à 160 500............
- 160 500 à 180 500............
- 180 500 à 200 500............
- 200 500 à 220 500............
- 220 500 à 240 500....
- 240 500 à 260 500..........’
- 260 500 à 280 500........
- 280 500 à 340 500............
- 340 500 et plus..............
- le kil.
- I Droits des fils simples écrus axg-mentés ae 15 p, 100 (avec un minimum de 0,07 par kilog.
- IPour les teintures ordinaires, 0,30 par kilog. en sus du droit sur le fil écru.
- Fils de cotons simples, teints Pour les teintures •u chinés.................... faites avec la ga-
- rance, la garan-cine ou l'alizarine, 0,60 par kilog., en sus du droit sur le fil écru.
- Fils de coton retors. — Les retors de coton n’ont pas soulevé de discussion. Une réclamation avait été faite au sujet de la réduction des numéros 341 et 342 ; la Commission et le Gouvernement, représenté par M. le directeur du commerce extérieur, ont été d’aecord pour faire droit à cette démande en réunissant les deux numéros en un seul et en supprimant les mots « fil de coton retors pour coudre et pour la mercerie. Cela évitera les confusions et les contestations qui aura ent pu naître de la rédaction primitive.
- Par suite, le tarif des fils retors se trouve rédigé comme suit :
- Fils de coton retors
- NOMENCLATURE
- DROITS
- » 22 » 25 » 30 » 35 » 40 » 45
- * 54 » 60 » 75 » 90 1 05 1 35
- 1 50 1 80 2 10 2 30
- 2 48 3 10
- J 72
- N’ 341. Retors en 2 ou 3 bouts, en échevettes ordinaires :
- écrus
- blanchis
- teints en teinture ordinaire ou chinés....................
- teints en rouge d’Andrino-pie.......................
- Droit du fil simple
- augmenté p. 100.
- Droit sur le tors écru
- de 30
- fil re-aug-
- menté de 15 0/0.
- fr. 30 par kilo en sus du droit sur le fil retors écru.
- fr. 60 "en sus du droit sur le fil retors écru.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- En échevelettes ordinaires à 4 bouts II au plus, écrus, blanchis | ou teints ; 1:
- 10 fr. 01 1/2 par 1.000 mètres de fil simple.
- 10 fr. 02 par 1.000 mètres de fil simple.
- Fabriqués, c'est-à dire mis en pelotes , dobines , petits échecartes ou autres formes de mercerie, quel que soit le nombre de bouts écrus, blanchis ou teints :
- 10 fr. 02 par 1.000 mètres de fil simple.
- — en double torsion, câblés..
- N- 342. Chaînes ourdies en fil de coton écrues.......................
- Chaînes blanchira..................
- Chaînes teintes...................
- 10 fr. 02 1/2 par 1,000 mètres de fil simple.
- I Droit du fil dont elles se composent augmenté de 30 p. 100.
- I Droit sur les chaî-nes ourdies, écrues augmenté de 15 0/0,
- | Pour les teintures ordinaires, 0 fr. 30 par kilogr. en sus du droit sur les chaînes ourdies écrues ; pour les teintures en rouge d’Andrino-ple, 0 fr. 60 par kilogr. en sus du droit sur les chaînes ourdies écrues.
- N- 343. Fils de coton mélangé, le fil dominant en poids............
- I Mêmes droits que les fils de coton pur.
- Tissus blanchis ou teints.
- Les droits accordés par le projet à ces articles sont déterminés par des majorations dont nous avons adopté les bases sans modification.
- Tissus imprimés.
- L’industrie de l’impression est une de celles qui ont le plus décliné en France. Profondément atteinte par la séparation de l’Alsace, où se trouvaient les établissements les plus importants et les mieux montés, elle a souffert également de l’importation étrangère qui, n’étant assujettie qu’à des droits ad valorem, les éludait en partie. Rouen, qui est aujourd’hui la seule ville possédant encore des fabriques de toiles peintes, a beaucoup perdu de son importance sous ce rapport. Il y a lieu d’espérer que la substitution des droits spécifiques aux droits à la valeur, d'après les bases proposées par le conseil supérieur du commerce, rendra à cette industrie son ancienne
- prospérité. La Chambre'des députés a voté ces droits, et la commission du Sénat en propose à son tour l’adoption.
- Velours de coton.
- Pour les velours, et en particulier pour les vel-vets en velours façon soie, une réclamation avait été adressée à la commission par la fabrique d’Amiens, et elle y a été soutenue par l’un des membres. On a fait observer que l’industrie des ve-lours avait été particulièrement maltraitée par le régime de 1860, et que la fabrication des velvets avait été complètement ruinée par la concurrence étrangère. Néanmoins, la fabrique d’Amiens était prête à la reprendre, pourvu qu’on lui donnât des droits suffisants, et à rendre ainsi à notre pays une des industries qui comportent le plus de main-d’œuvre. La recherche du droit nécessaire aux velvets n'était plus à faire après la démonstration contenue dans le rapport de M. Méline, et qui a déterminé la commission de la Chambre à proposer les droits de 1 fr. 50 pour les velours écrus, et 2 fr. 10 pour les velvets teints, y compris les 24 pour 100 devant servir de marge aux négociations futures. D’ailleurs, la commission du Sénat ayant relevé les droits des fils de coton, devait en tenir compte dans la détermination du tarif des velours.
- Il a été répondu que les droits votés avaient été l’objet d’un accord entre le Gouvernement et la commission de la Chambre, et que s’ils constituaient un abaissement considérable pour les velvets teints, dont le droit devenait 1 fr. 74 au lieu de 2 fr. 10, il y avait au contraire presque identité entre les chiffres du droit sur les écrus, la commission ayant proposé 1 fr. 50, et le droit voté étant de 1 fr. 40.
- La commission a pensé que l’écart n’était pas suffisant pour modifier les chiffres votés par la Chambre, et elle a maintenu les chiffres de 1 fr. 45 pour les velvets écrus, et de 1 fr. 74 pour les velvets teints.
- Il en a été de même pour les cords, moleskine, etc., qui, par suite d’un accord semblable, ont reçu les droits de 1 fr. pour les écrus, et do 1 fr. 31 pour les mêmes articles teints ou imprimés.
- Tissus fabriqués avec des fils teints.
- Ces articles ont été confondus dans le projet de la Chambre avec les tissus teints. Une réclamation a été formée par les intéressés etadies-
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
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- sée à la commission. Elle y a été soutenue par plusieurs membres qui ont fait remarquer que les tissus fabriqués avec des fils teints n’avaient, en effet, aucun rapport avec les tissus teints, ni pour la valeur du produit, ni pour les procédés de fabrication.
- L’industrie des tissus en fils teints est très compliquée ; elle comporte, en raison même de la teinture préalable des fils, uue série d’opérations de dévidage qui coûtent beaucoup de main-d’œuvre et occasionnent une perte de matière plus ou moins grande. Le tissage est lui-même plus difficile et plus long, exige des ouvriers plus habiles, et puisqu’il a été admis que c’était la façon que l’on devait protéger, il faut mcttre'dos droits plus élevés là où la façon est notablement plus considérable.
- Il y a d’ailleurs de grands intérêts engagés. Rouen et toute la Normandie, Roubaix, Roanne, Thizy, etc., fabriquent ces articles et souffrent beaucoup de la concurrence étrangère, malg.é la qualité souvent inférieure des produits anglais, car leur apparence est flatteuse, leur bon marché extraordinaire, et nos fabricants sont souvent obligés de vendre au-dessous du prix de revient pour écouler leurs produits.
- M. le directeur du commerce extérieur a fait observer que le Gouvernement n’avait cru devoir tenir compte que de la teinture et non du supplément de main-d’œuvre qui est le même dans tous les pays et qu’il avait été fortifié dans cette pensée par le chiffre des importations, qui est très faible, surtout si on le compare à celui de la consommation de ces articles, qui est extrêmement considérable.
- On a répondu à ces observations qu’il serait contraire à l’esprit et aux traditions de notre législation douanière de ne pas tenir compte du supplément de main-d’œuvre exigé pour la fabrication des articles tissés en couleur; que c’était pour des tissus de ce genre que l’argument tiré de la spécialisation des établissements avait le plus de force. En effet, le marché étendu de l’Angleterre permet au tisseur anglais de faire un nombre considérable de pièces du même dessin, car elles se dissémineront sur tous les marchés du monde, mais le tisseur français qui faitseu d’exportation et dont le marché intérieur est presqu le seul débouché est obligé de varier à l’infini ses dessins, de là des changements incessants à faire aux métiers, une production diminuée et des frais plus grands, qu’il est juste de compenser.
- Il est vrai que l’importation est réduite, mai8 elle n’en pèse pas moins sur les cours, car nous avons assez de métiers pour suffire à la consommation intérieure ; les marchandises étrangères ne peuvent entrer qu’au fur et à mesure de l’arrêt de nos métiers et avant de subir cette nécessité, nos tisseurs préfèrent accepter des prix qui ne leur laissent que de la perte.
- Quelques membres ont ajouté qu’il serait rationnel, au lieu de majorer les droits d’une quantité fixe, comme on l’a proposé, de faire varier cette majoration avec la finesse des numéros employés, car les causes d’infériorité deviennent plus grandes à mesure que le tissu devient plus fin et plus serré.
- La commission, malgré la justesse de cette observation, n’a pas cru pouvoir en tenir compte afin de ne pas compliquer le tarif outre mesure, mais elle a admis la nécessité d’accorder aux articles tissés en couleur un droit supérieur à celui des tissus teints, et elle a adopté le chiffre de 0 fr. 65 par kilog. au lieu de 0 fr. 30 qui figure au projet voté par la Chambre.
- Les brillantés élrus et façonnés n’ont donné lieu à aucune observation.
- Pour les piqués et les reps, la commissic, jugé utile de compléter l’intitulé du paragraphe en y ajoutant les mots : « Couvre-pieds et couvertures en piqué, » afin d’éviter des confusions nuisibles à notre industrie.
- La commission a approuvé les droits votés pour les bassins, damassés et linge de table écras, ainsi que la majoration accordée pour le blas hi-ment et la teinture des brillantés piqués, etc
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- NOTE SUR LE JAUNE DE CADMIUM
- ET SES APPLICATIONS
- présentée
- par M. H. Schmid et résumée par M.Eug. Dollfus,
- Séance du 28 juillet, 1880.
- Messieurs,
- Parmi les sulfures métalliques colorés, le ver millon et le sulfure' de cadmium sont à peu près les seuls employés en impression sur tissu, et encore ne les applique-t on qu’à l’état de couleurs plastiques.
- La beauté et la solidité du jaune de cadmium m'ont engagé à reprendre la fixation chimique de
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- cb corps. La réaction se prêtant le mieux à cette application est celle de l’hyposulfite de soude. La précipitation de certains métaux à 1 état de sulfures par l'action de l’hyposulfite de soude a été signalée par M. H.mly déjà en 1842, mais ce | n’est qu’en 1853 que M. Flageolet l’a mis à profit pour le dosage de certains métaux. M. Sacc fut le premier à appliquer cette réaction à l'impres-sion, et en 1858 il publia différentes recettes dans 1 ce sens. I
- MM. Plessy et Jeanmaire se sont également occupés de cette question. En 1858 le prix du •admium était trop élevé pour que l’emploi du jaune de cadmium se généralisât dans l’industrie. Aujourd’hui on peut se procurer le cadmium métallique à fr. 15 le kilo, ce qui porte le nitrate à fr. 6.50 le kilo environ.
- M. Sacc se servit de chlorure de cadmium .pour le jaune vapeur; le nitrate étant plus facile à obtenir, je l’ai préféré.
- Une couleur renfermant par kilo 150 à 200 grammes de nitrate de cadmium produit un beau jaune assez intense.
- Par l’action, du nitrate de cadmium sur l’hyposulfite de soude, il se forme d abord du nitrate de soude et de l'hyposulfite de cadmium, lequel, sous l'influence de la chaleur, se dédouble en sulfure de cadmium et acide sulfurique :
- CdNzO^ + NazSzO^ = 2NaNO^ + CdS20s CdMX + HzO— CdS-{-H2S0i
- J’ai employé généralement parties égales des sels pour être sûr de la sulfuration complète du cadmium. (
- Sur 1000 grammes gomme épaisse, on prendra 1 150 grammes nitrate de cadmium cristallisé, | 150 grammes hyposulfite de soude.
- Si le nitrate de cadmiun n’a pas été débarrassé de tout l'acide nitrique libre, on fait bien d’ajouter à la couleur une petite quantité d’acétate de soude. Ces couleurs s’impriment encore bien après plusieurs jours de préparation, et la tota • lité du cadmium qu'elles renferment se fixe à 1 état de sulfure.
- Dans tous"mes essais de fixation sur jaune, soit par le procédé à l’hyposulfite dessoude 1 soit par d’autres imaginés par moi, je me suis toujours assuré de la complète sulfuration, du cadmium en traitant, au sortir du vaporisage, un morceau de l’échantillon imprimé par le sulfure de sodium et en comparant la nuance de l’éehan-//Ion traité ainsi à la nuance de celui non traité.
- Exemple d’un jaune vapeur à l’amidon :
- 1000 eau,
- 160 amidon blanc,
- cuire et verser à chaud sur :
- 40 amidon gril'é clair,
- 350 grammes hyposulfite de soude, à froid,
- 350 grammes nitrate de cadmium pulvérisé.
- Comme ces couleurs à l’hyposulfite sont sujettes au coulage, j’ai cherché d’autres réactions propres à engendrer le sulfure de caldium par vaporisage.
- Le soufre seul à l’état d'élément ne se subs titue en général pas directement par voie humide à l’oxygène des oxydes métalliques; il faut qu il agisse de concert avec un agent réducteur.
- Partant de ce principe, j'ai essayé de produire des sulfures en faisant agir directement le soufre en présence de réducteurs ; quelques expériences faites dans ce but ont été couronnées de succès.
- Ainsi que j’ai produit du jaune vapeur par un mélange de nitrate de cadmium, de soufre et de sulfite de soude. Le soufre se substitue à l’oxygène de l’oxyde de cadmium en même temps que l’acide sulfureux passé à l’état d’acide sulfurique :
- ca 1 0.s02 +S= so3 + CdS.
- Ensuite j’ai choisi l’acide arsénieux com ne réducteur en présence d'acétate de soude.
- En mélangeant du soufre et de l’acide arsé Dieux en poudre fine, aux solutions de nitrate de cadmium et d’acétate de soude, on obtient par l’action de la vapeur un beau jaune, plus vif et plus orangé que celui obtenu par l'hyposulfite de soude dans les mêmes circonstances.
- , La soude provenant de l’acétate de soude sert | ici en même temps de dissolvant poui le soufre, ) permettant ainsi une fixation complète du sulfure : de cadmium :
- 2Na^O + 2S + As203 = 2Na2S + A 5205
- Il est de fait que, sans acide arsénieux, on | n’arrive pas au résultat voulu ; il ne se forme que des traces de sulfure] de cadmium. Dun autre l côté je me suis assuré que la couleur jaune est bien due à du sulfure de cadmium et non à du sulfure] d'arsenic.
- | Me rappelant un autre fait de la chimie du | cadmium, j’ai cherché à foncer la nuance du | jaune à 1 arsenic, à la rendre plus oiangée.
- L’hydrogène sulfuré précipite les composés solubles de cadmium en jaune, tandis qu’en agissant sur de l’oxyde, préalablement précipité par la potasse ou la soude, il donne naissance à la modification orange du sulfure de cadmium.
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- J’ai cru pouvoir créer les conditions néces-s i es à l’obtention d’un orange vapeur en forçant dans la recette à l’arsenic la dose d’acétate de soude. Si je ne suis pas arrivé entièrement au résultat désiré par cette modification du procédé, j’ai obtenu par un vaporisage de une et demie à deux heures, des nuances beaucoup plus orangées que celles fournies par le procédé à l'hypo-sulfite. En outre, çes couleurs présentent sur celles à l'hyposulfite l’avantage incontestable de se conserver indéfiniment.
- Formule provisoire.
- 1800 grammes eau d’adraganthe, 480 grammes nitrate de cadmium, 800 grammes acétate de soude, 250 grammes fleur de soufre, 250 grammes acide arsénieux, passer deux fois au tamis fin.
- Ce procédé n’aura pas de valeur dans les pays où l’emploi de l’arsenic est interdit par la loi.
- Des essais tentés dans un autre sens m’ont fourni des résultats moins favorables. Qu’il me soit permis cependant d’en faire mention en raison de l’intérêt chimique qu’ils présentent.
- On connaît l’affinité différente des métaux pour le soufre; ainsi, dans un dissolution de cadmium et de plomb ou d’antimoine et de plomb, on précipite en premier lieu, par l’hydrogène sulfuré, le cadmium et l’antimoine et ensuite le plomb ; le zinc est un des derniers métaux précipités, et encore faut-il, pour que la précipitation ait lieu, que la dissolution ne soit que faiblement acide.
- Je me suis demandé si l'on ne pourrait pas utiliser cette différence d’affinité pour transporter le soufre d’un sulfure précipité sur d’autres métaux en dissolution. En effet, en chauffant du sulfure de zinc précipité avec du nitrate de cadmium, il se produit dans un tube à essais un précipité jaune de sulfure de cadmium.
- (A suivre).
- Caractérisation sur les étoffes teintes des cinq couleurs principales bleu, jaune, rouge, vert et violet,
- Par M. F. Fohl
- Bleu. — On traite l’étoffe teinte par une solution d’acide citrique ou par HCI étendu. Si la couleur vire au rouge ou à l’orange : bleu au carupèche.
- S’il n’y a pas de changement, on plonge un autre échantillon de l’étoffe dans une solution de chlorure de chaux. S’il n’y a pas de changement : bleu de Prusse.
- Si la couleur est décolorée, on fait un autre essai à la soude caustique. Décoloration ou changement : bleu d'aniline Rien : indigo.
- Comme confirmation, on peut faire les essais suivants : Le bleu de campéche est rougi par les acides et rétabli par les alcalis ; on obtient, en outre, par l’incinération une cendre blanche ou grisâtre qui renferme l’alumine employée comme mordant et, si elle est grise, du cuivre.
- Le bleu de Prusse fournit de l’oxyde de fer par l’incinération. Les étoffes teintes en indigo ne fournissent que les cendres mêmes du tissu, ce qui a lieu aussi pour le bleu d’aniline. Dans ce dernier cas, la matière colorante peut être enlevée par l’alcool.
- Jaune. — Les principales couleurs jaunes sont : la rouille, l’acide picrique,. le curcuma , le bois-jaune, la gaude, la graine de Perse et le querci-tron.
- Il faut commencer par s’assurer de la présence ou de l’absence de la rouille et de l’acide picrique. Pour cela, on plonge l’étoffe, d’une part, dans une solution chaude et légèrement acide de cyanure jaune ; d’autre part, dans une solution de cyanure de potassium. Si dans le premier cas il y a coloration bleue, il faut en conclure la présence de la rouille. S’il y a de Yacide picrique, on obtient dans le second cas une coloration rouge de sang.
- Si ces deux essais ont donné des résultats négatifs, on plonge un échantillon de l’étoffe dans une solution bouillante de savon (à 0.5 pour 100 de savon).
- Coloration brun rougeâtre redevenant jaune par les acides: curcuma. — Coloration très foncée : bois jaune.
- S’il n’y a rien, on traite un échantillon par l’acide sulfurique bouillant. Décoloration : gaude. S’il n’y a pas de changement, on fait un essai au sel d’étain bouillant qui colore la graine de Perse en orange et ne modifie pas le qùercitron.
- Enfin, si la teinture jaune est due à Vanate, la couleur vire au bleu verdâtre par immersion dans l’acide sulfurique concentré ; on outre le chlore ne décolore pas l’anate.
- Rouge. — Les couleurs considérées dans ces recherches sont : la cochenille, le bois de Brésil,
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- la garance, le carmin de carthame et le rouge d’aniline.
- Si l’étoffe subit sans modification les passages successifs au bain de savon bouillant, ammoniaque, jus de citron et sel d’étain avec HCI et eau, la teinture est due à la garance.
- Décoloration complète par le savon : carthame, la coloration n’est pas ramenée par le jus de citron.
- Si par ce dernier traitement la couleur est rétablie, quoique plus faible : rouge d’aniline. Si elle devient rouge jaunâtre ou jaune clair, on a affaire à la cochenille ou au brésil.
- Pour distinguer ces dernières matières colorantes, on plonge un échantillon dans l’acide sulfurique concentré : le Brésil prend une belle couleur rouge-cerise, tandis que la couleur de la cochenille passe au jaune-orange.
- Vert. — Les couleurs à considérer sont :
- 1* Celles qui sont produites par un mélange de jaune et de bleu ;
- 2- Le vert d'aniline à l'aldéhyde;
- 3- Le vert d’aniline à l’iode.
- Les principaux mélanges de jaune et de bleu sont :
- 1- Indigo et acide picrique ;
- 2- Indigo et matières jaunes végétales ;
- 3- Bleu de Prusse et acide picrique ;
- 4- Bleu de Prusse et matières jaunes végétales;
- 5- Aniline et acide picrique :
- 6- Aniline et matières jaunes végétales. ‘
- Si l’alcool enlève la matière colorante en donnant uue solution verte, cela indique la présence d’un mélange de bleu d’aniline et d’un des jaunes ci-dessus qui sont tous solubles dans l’alcool ; il faut nécessairement s’assurer d’abord de l’absence du vert d’aniline.
- La marche générale à suivre consiste à chauf, fer pendant quelques minutes au [bain-marie un échantillon de l’étoffe avec de l’alcool à 95.de-grés.
- Ou bien l’alcool se colore en jaune et l’échantillon devient de plus en plus bleu; ou bien l’al-cool se colore en vert et le ton de l’étoffe reste le même quoiqu’on s’afaiblissant.
- Dans le premier cas, le bleu peut être de l’in-gigo ou du bleu de Prusse ; on épuise la matière jaune' par l’alcool, puis on traite l’échantillon bleu par le chlorure de chaux, qui détruit l’indigo tandis qu’il n’altère pas le bleu de Prusse. Pour déterminer la nature de la couleur jaune dissoute
- dans l’alcool, on suit la marche indiquée ci-dessus.
- Dans le deuxième cas, on a affaire à un mélange de bleu d’aniline et de jaune ou bien à un des deux verts d’aniline. Pour distinguer ces trois cas, on fait bouillir l’étoffe avec HCI étendu. Si la couleur devient rose ou lilas : vert d’aniline à l’iode ; si le tissu se décolore ou devient jaunâtre : vert à l’aldéyde ; enfin, si le liquide se colore en jaune tandis que la couleur du tissu passe au bleu : mélange de bleu d’aniline et de jaune. Dans ce cas le jaune peut être caractérisé comme ci-dessus.
- Violet. — Les couleurs principales sont : vio-et d’aniline, violet à l’iode, violet de garance, d’alkana, d’orseille, de campéche, de cochenille. Si la couleur résiste à l’action du chlorure de chaux, elle est due à l’alkana. Si elle est détruite, on fait un essai au jus de citron. Si la couleur est avivée, on a affaire à l’un des deux violets d’aniline ; si elle vire au rouge ou au jaune, il faut rechercher les autres violets.
- L’étoffe, plongée dans du chlorure de chaux, lavée à l’eau et traitée par le cyanure jaune se colore en bleu, ce qui indique la présence d’un mordant de fer qui a servi à teindre en garance ou cochenille. Ces deux matières se reconnaissent à ce que le chlorure de chaux colore l’étoffe en jaune dans le cas de la garance et la décolore complètement dans le cas de la cochenille.
- Un échantillon plongé dans un lait de chaux devient gris et finalement presque incolore : violet au campéche. Devient bleu-violet : orseille.
- On plonge l’étoffe dans de l’acide chlorhydrique étendu de trois volumes d’eau ; elle se colore en bleu-violet et devient rougeâtre après lavage : violet d’aniline ordinaire. Elle devient verdâtre et lilas pâle ou grise après lavage : violet à l iode.
- I L’examen des cendres fournit aussi des indi-| cations, précises : si elles renferment de l’oxyde t de fer,[c‘est un indice de la teinture en garance I ou cochenille, avec mordant de fer; si les cendres | sont blanches : orseille ou campéche. S’il n’y a « pas de cendres autres que celles que fournit le | tissu, violet d’aniline.
- | En général, l’examen des cendres est très utile, I car il fait connaître la nature.du mordant, ce qui I permet-d’arriver à la connaissance de la matière l colorante elle-même.
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- ET DE L'IMPRESSION DES TISSUS
- PROCÉDÉS PRATIQUES
- Nous soumettons aujourd'hui à nos lecteurs un nouveau vert de fabrication suisse, qui a la spécialité de teindre sur jute sans mordant. Nous avons fait des essais et nous nous contentons de faire connaître les résultats. Espérons dans un de nos prochains numéros pouvoir donner plus de détails sur cette matière colorante.
- La teinture a été faite sur jute non blanchi, et il est présumable qu’en débarrassant les matières de son ton grisâtre, on parviendra à teindre ce fil d’un beau vert lumière que l’on demande déjà depuis quelque temps pour les tissus meubles, etc.
- CHIFFONNAGE
- NANKIN SUR COTON
- On fait nettoyer le coton filé en écheveaux, en fusées ou même en rames, dans de l’eau de rivière contenant pour 100 kilog.
- 10 litres de lessive caustique. Après une ébullition de trois heures, on lavo le coton dans de l’eau de rivière, on le passe au bain nankin. Ce bain est composé de moitié d’eau de pluie et moitié d’un bain jaune fait avec de la rouille de fer. On a ajouté une dissolution de fer obtenu par 1 acide nitrique et une lessive caustique de cendres de chaux et de cendres ordinaires et sur 70 kilog. de coton, on mêle 2 kilog. et 1 kilog. de sel de Saturne.
- Le coton est plongé à froid pendant trois heures dans ce bain, on agite fréquemment et on lave ensuite.
- Après cette opération, on dépose le coton pendant deux heures dans une cuve remplie d’eau de rivière, qui contient pour 50 kilog. d’étoffes, 500 grammes de garance et de la teinture de noix de galle. On lave ensuite et on fait sécher.
- TEINTURES POUR CHAPELLERIE
- MARRON FONCÉ ' pour 12 chapeaux teints à la foule
- Mettre fondre ensemble :
- 500 grammes extrait de bois jaune;
- 400 grammes curcuma en poudre;
- 400 grammes extrait de campèche ;
- 5 kil. orseille, que l’on fait bouillir à part pendant une demi-heure.
- Passer au tamis, remettre le clair dans la foule et y fondre séparément :
- 25 grammes acide pycrique à l’eau chaude;
- 150 grammes composition brute d’indigo;
- 100 grammes couperose calciné;
- 100 grammes cochenille fondue dans l’eau chaude ;
- 140 grammes alun raffiné;
- 1 kil. plombagine noire.
- On amène les chapeaux à un doigt de rentrée ; ils doivent être bleuâtre. Donner une plongée de 30 minutes, les mettre à la taille, les replonger une demi-heure et finir; bien les égouter au roulet.
- Prendre une autre foule, la remplir d’eau pure et y ajouter le même acide qui a servi de foulage, en constatant que l’eau et légèrement acide pour le dressage. (Extrait du Manuel Bertrand.)
- (Moniteur de la Chapellerie.)
- DOCUMENTS OFFICIELS
- LES CARTES POSTALES avec réponse payée
- Des cartes postales avec réponse payée du prix de 20 ou de 30 centimes, suivant la destination, sont échangées actuellement déjà dans les relations entre la France et l’Algérie, d’une part, l’Allemagne, la République Argentine, l’Autriche-Hongrie, la Belgique, l’Espagne, l’Italie, le Luxembourg, la Norwège, les Pays-Bas et les colonies néerlandaises, le Portugal (y compris Madère et les Açores), la Roumanie, la Suisse et la Turquie, d’autre part.
- A partir du 1" mars, des cartes postales avec réponse payée peuvent être également adressées de France et d’Algérie en Perse, dans les Etats du Honduras et du Salvador et dans les colonies portugaises (Macao, Timor, Goa, Mozambique, Angola, îles San-Thomé et Prince, îles du cap Vert).
- Ces cartes pourront être soumises à la forma -lité de la recommandation et donner lieu, dans ce cas, à l’émission d’un avis de réception,
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- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- FORMATIONS DE SOCIÉTÉS
- Société en nom collectif Guinon, Picard et Jay, fab. de produits chimiques pour la teinture et l'impression, àVenissieux (Rhône). — Durée: 10 ans. — Cap : 730,000 fr. — Acte du 29 déc. 1880.
- Société en nom collectif veuve Picoche et Félix fab. de produits chimiques, rue Poncelet, 12, à Paris. —Durée: 12 ans. — Cap.: 200,000 fr.— Acte du 20 janv. 1881.
- Société en nom collectif veuve Josse et fils, fab. de papiers peints, rue de Charonne, 163, à Paris. - Durée : 18 ans. — Cap.: 176,581 fr. 27.— Acte du 25 janv. 1881.
- Société anonyme dite Société générale de drogueries et de produits chimiques (expi. notamment des produits Anthoine),"avenue de l’Opéra, 32, avec usine, rue.St-Maur, 184, à Paris. — Durée: 30 ans. — Cap.: 500,000 fr. — Acte du 24 janv. 1881.
- Société en commandite par actions T. Destailleurs et^Cie, dite Compagnie industrielle normande (expi. des quatre établissements de filature et tissage, dits La Mare du parc St-Eugène et Trianon,‘à Rouen, et Ste-Cécile au Petit-Quc-villy, près Rouen), avec siège à Rouen, rue d’El-beuf, 140, et maison à Paris. — Durée : 20 ans. — Cap.: 600,000 fr. — Acte du 17 janv. 1881.
- Société en nom collectif Chinardet frères, fab. de noir, rue Lepeu projetée, 7, à Paris. — Durée : 15 ans. — Cap.: 40,000 fr. — Acte du 7 fév. 1881.
- DISSOLUTIONS DE SOCIÉTÉS
- Dissolution, à partir du 1er fév. 1881, de la Société Grolleau et Martinié (apprêt de chapeaux de paille et feutre), rue des Petits-Carreaux, 3, à Paris. — M. Grolleau reste seul propriétaire.— Acte du même jour.
- Dissolution, à partir du 31 oct. 1880, de la Société veuve Edouard Sahler et Cie (filature de coton), à.Montbéliard, reconstruite de suite. — Acte du même jour.]
- Dissolution, à partir du 31 déc. 1880, de la Société Cleyet jeune et Cie (drogueries et produits chimiques), rue des Augustins, 6, à Lyon. — Li-quid. ; M. Jean Grange. — Acte du 5 janvier 1881.
- Dissolution, à partir du 1er fév. 1881, de la Société Grolleau et Maatinié, apprèteurs de cha
- peaux de paille et feutre, rue des Petits-Carreaux, 3, à Paris. — M. Grolleau reste seul propriétaire. Dissolution, à partir du 31 janv. 1881, de la Société Bezault et Pattey fils, fab. de papiers peints, faub. St-Antoine, 275, à Paris — Liquid.:. M. Bezault. — Acte du même jour.
- Dissolution, à partir du 27 janv. 1881, de la Société P. Cognet et Ch. Coignet, teinturiers, chemin des Grandes-Molières, à St-Etienne. — Liquid. : M. Bobichon, comptable — Jug. du même jour.
- MODIFICATIONS DE SOCIÉTÉS
- Modification de la Société F. Delfortrie et fils (teintures et apprêts), à Lille, par suitè du dé -part de M. Henri Delfortrie.— Acte du 11 janv 1881.
- COMPAGNIE AUXILIAIRE des
- CHEMINS DE FER
- Le Conseil d’Administration a l’honneur d’informer MM. les actionnaires que le eoupon n° 3, à l’échéaece du 1er mars 1881, et représentant, conformément aux statuts, l’intérêt à 60[0, depuis le 1er septembre dernier, sera payé, à partir du 1er mars prochain, aux conditions suivantes :
- Actions nominatives, brut...Fr. 7.50 » » imp......déduit » 7.275
- Actions au porteur, brut.... » 7.50 » » imp......déduit » 7.025
- Chez M. HENRI de LAMONTA, banquier, à Paris, 59, rue Taitbout.
- Dans les départements, chez tous les correspondants de la maison de banque Henri DF LAMONTA.
- Un jeune homme de 20 ans, d’une famille honorable, au courant de la Droguerie en gros et en détail, paranlt français et allemand, désire trouver une place-à Paris.
- Les meilleurs certificats et références.
- S'adresser au bureau du journal
- Le Propriétaire-Gérant : J. CHARBONNIER.
- Tous droits réservés.
- Imp. Ed. ROUSSET, rue Rochechouart, 7, à Paris.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 25e Année, N 5. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS S Mars 1881.
- SOMMAIRE
- AVIS. — FABRICATION DE L'ACIDE CITRIQUE.
- PERFECTIONNEMENTS apportés au chinage des matières textiles en rubans continus par la teinture.
- REVUE DES BREVETS D’INVENTION. — Procédé d'impression en couleurs sur les tissus et autres matières.
- PRINCIPES CHIMIQUES sur l’art du teinturier dégraisseur, par M. J. et Chaptal. (Suite.)
- LA SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE DE MULHOUSE. (Suite.) d
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX.
- AVIS
- Depuis le premier février, les bureaux du journal sont transférés
- 7, RUE ROCHECHOUART.
- Nous prions instamment nos abonnés et correspondants de bien vouloir nous adresser leurs communications à cette nouvelle adresse.
- FABRICATION DE L’ACIDE CITRIQUE
- Je me suis occupé quelque temps d’expériences sur l’acide citrique, dans le but de diminuer les pertes considérables qu’on éprouve pendant la fabrication de ce produit, — fabrication que j’ai été obligé d’abandonner pour plusieurs raisons. Il est rare que les auteurs racontent leurs insuccès dans une publication imprimée ; je veux le faire pour avertir ceux qui seraient tentés de se lancer dans de pareilles entreprises. Après avoir reconnu que mes ouvriers avaient gaspillé et détruit plusieurs gallons de liqueur, je pensai qu’il était temps, de confier à un seul individu intelligent le soin de s’occuper exclusivement des premiers soins de fabrication.
- Achat du jus de citron. — Un novice, dans le commerce, peut perdre beaucoup d’argent au début, en ignorant comment s’achète le jus. Dans certains pays, les mesures anciennes et les nouvelles portent des noms semblables qui permettent la fraude, si l’on n’a pas le soin de bien spécifier dans son marché les prix pour des quantités parfaitement déterminées. Le jus, qui est ordinairement concentré lorsqu’il arrive en An
- gleterre, contient environ4 livres (1k.713) d’acide citrique par chaque gallon (41it. 54) ; j’ai eu môme 6 litres par gallon. Le jus ressemble à du sirop noir, peu épais, et, dissous avec l’eau, il s’en précipite une quantité considérable de matière organique.
- La description suivante s’applique au travail de 2 pipes (954 litres) de jus réunies ; mais c’est la même chose pour une seule.
- Il faut avoir une citerne pouvant contenir 1,200 gallons. On verse dans cette citerne 2 pipes de jus avec 8 pipes d’eau, et la plus froide possible est la meilleure, parce que la matière floconneuse qui se sépare par dilution est partiellement dissoute à nouveau par le chauffage. Pour permettre à cetto matière de se déposer, il faut laisser la solution au repos pendant un jour ou deux ; la liqueur étendue ne doit jamais être gardée trop longtemps, car elle a une tendance à se décomposer Lorsque la solution est devenue claire, on la retire et on la fait couler à travers un filtre ou sac à sucre. Ces sacs, sans couture, sont spécialement fabriqués pour les fabricants de sucre ; ils ont environ lm.80 de long sur 0m.30 de diamètre.
- Lorsque la liqueur est tout à fait passée à travers le sac, il faut faire bouillir la solution au moyen d’un jet de vapeur qu’on lance dans son sein, sous une pression de 10 livres environ. Lorsque la liqueur est en ébullition, on y jette par petites quantités à la fois de la poudre fine à blanchir qui doit être exempte d’alumine, de fer et de magnésie. Il faut avoir grand soin de ne pas introduire cette matière en grumeaux dans la liqueur, car ils tombent au fond et nécessitent
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- 'emploi d’un excès considérable de craie. Il est convenable de mélanger la chaux avec l’eau de manière à former un mélange de la consistance d’une crème, ou même plus épais, et de la verser ans la liqueur très graduellement, en évitant soigneusement de faire déborder les contenus de la cuve. On doit peser exactement le carbonate de chaux et calculer de même la quantité d’acide sulfurique qui est nécessaire pour décomposer le citrate de chaux. J’avais coutume d’estimer la quantité d’acide citrique que contient le jus, et puis, après avoir analysé la craie, de calculer la quantité qu’il en fallait ; lorsqu’on a ajouté toute la craie, il faut faire bouillir le mélange pendant une demi-heure, en l’agitant tout le temps. On laisse alors se déposer le citrate de chaux et l’on retire le liquide qui surnage, si on reconnaît qu’il ne contient pas d’acide citrique. Pour cela faire, on doit pratiquer deux trous dans la cuve, l’un | juste au-dessus du dépôt de citrate de chaux et l’autre 6 pouces au-dessus. On devra prendre note du point auquel arrive le citrate de chaux, parce qu’il est le même dans tous les cas où l’on emploie du jus en quantité égale et de concentration identique. Ces trous seront munis de canelles en bronze ou de tubes avec caoutchouc à collet d’insertion. Si les canelles ne sont pas convenablement disposées, se servir d’un gros siphon ou de tout moyen qui puisse enlever l’eau rapidement. Le but à atteindre est de laver le citrate de chaux aussi expéditivement que possible. Près de cette cuve doit être disposé un laveur du citrate de chaux qui consiste en un cadre en bois, d’environ 15 à 20 centimètres de profondeur, ayant un fond de bois perforé de 6 millimètres de diamètre. Les angles de ce cadre devront être arrondis, et cette précaution est très importante pour empêcher le citrate de chaux de se loger dans les coins et de s’y décomposer.
- Ce laveur doit être assez grand pour tenir une charge de citrate de chaux, et l’on peut calculer ses dimensions facilement en déterminant l’épaisseur du citrate de chaux dans la cuve de lavage. La hauteur du citrate de chaux sur le laveur ne doit pas dépasser 10 centimètres.
- On doit étaler sur le fond de ce laveur un morceau de calicot écru, assez grand pour qu’il puisse déborder sur les côtés et les tapisser. On verse alors la liqueur de citrate de chaux qui surnage sur ce filtre de calicot, qui arrête toute les particules de citrate ; on jette 100 gallons d’eau bouillante sur le citrate de chaux qu’on
- agite vivement, puis on laisse reposer et l’on décante comme précédemment la liqueur, tandis qu’elle est chaude, parce que le citrate de chaux est plus soluble dans l’eau froide que dans l’eau chaude. Répéter l’opération deux ou trois fois et verser le citrate de chaux sur le laveur avec suffisamment d’eau pour le faire couler aisément. Lorsque toute la liqueur a été épuisée, on doit battre la surface du citrate de chaux avec une palette en bois pour prévenir la formation des fissures. Après cela on fait subir au citrate un lavage final avec de l’eau froide à la profondeur d’environ 1 pouce. Le temps que demande le lavage de ce citrate de chaux peut varier presque dans tous les cas, car il dépend beaucoup de l’état de cette matière. S’il a une apparence cris* talline, il est bien plus facile à laver, et alors l’opération ne demande que de un à trois jours ; ce dernier terme est un cas extrême. En été il faut plus de temps qu’en hiver, et le produit en-
- 1 core se décompose plus rapidement. En s’égouttant, le citrate de chaux a une forte tendance à former des fissures par lesquelles passe facilement l’eau de lavage, sans le laver convenablement. Il est donc indispensable de fermer ces fentes.
- On peut indubitablement abréger cette opéra- • tion ennuyeuse du lavage en employant une presse à filtrer.
- Lorsque le citrate de chaux a été bien lavé, il doit être enlevé de la cuve à drainage et mis, ‘avec 150 gallons d’eau froide, dans une autre cuve munie d’un agitateur. On verse alors dans le tout de l’acide sulfurique brun, à 140* Twadle environ, dans la proportion de 1 12 pour 100 au plus de l’équivalent du carbonate de chaux. On doit prendre les plus grandes précautions en ajoutant cet acide ; il doit être soigneusement pesé. Lorsque l’acide sulfurique a été ajouté, il faut agiter pendant une heure. On n’a pas besoin de chauffer le mélange, parce que la chaeur produite par l’acide sulfurique suffit pour décomposer le citrate de chaux. Lorsqu’on a fini d’agiter, on laisse couler le contenu de la cuve dans le laveur précédemment décrit.
- Le lavage du sulfate de chaux exige beaucoup de soins ; on doit le continuer jusqu’à ce que le filtré n’ait plus ou fort pou de goût acide. On ne peut fixer de règle à cet égard, car le nombre des lavages peut varier dans chaque cas. On peut employer les deux ou trois derniers lavages pour diluer le jus cru. A chacun d’eux, il faut avoir
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- soin de laisser la surface couverte d’un pouce d’eau, et, chaque fois qu’on en opère un nouveau, il faut bien épuiser le liquide contenu dans le sulfate de chaux qu’on agitera vivement dans l’intervalle, afin d’empêcher dans la masse en partie sèche la formation de fentes par lesquelles l'eau pourrait traverser jusqu’au fond. Le gâteau de sulfate de chaux ne doit pas avoir plus de 4 à 5 pouces d’épaisseur, et l’on peut employer pour ce produit un filtre semblable à celui dont on se sert pour le citrate de chaux. L’acide sulfurique libre contenu dans le jus détruirait rapidement les filtres en calicot; aussi, vaudra-t-il mieux se servir de flanelle pour filtrer.
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- PERFECTIONNEMENTS APPORTÉS AU CHINAGE DES MATIÈRES TEXTILES en rubans continus par la teinture.
- (Certificat d'addition, par MM. Francillon et Muths.)
- Dans leur brevet principal, les inventeurs ont donné la description d’un brevet de teinture per-metfant d’obtenir d’une manière pratique et peu coûteuse le chinage sur rubans de textiles, au moyen de barrettes mobiles, eu deux parties indépendantes les unes des autres; ces barrettes sont serrées sur une réunion de rubans par une machime à système, composé de cylindres pres-seurs et mouvement de marteaux ou ressorts qui enfoncent à l’extrémité des barrettes les clavettes en forme de coins, afin de produire des réserves aux endroits serrés tout en faisant plonger le tout dans le bain de teinture.
- Ce procédé remplit absolument le but demandé et, au moyen de la toile régulateur à divisions variables indiquée dans le brevet principal, les barrettes ou pinces se trouvent placées sur les rubans à tous les écartements voulus.
- Par cette addition les inventeurs entendent se garantir la propriété de perfectionnements importants apportés au système primitif.
- lo Ils font sur les mêmes rubans et d’une manière continue, des rayures successives de diffé -rentes largeurs, ce qui n’a jamais été essayé parla teinture et ce qu’ils obtiennent très facilement, parce que leurs barrettes, étant indépendantes, peuvent être écartées ou serrées à volonté. Ainsi, ils peuvent diviser leur toile régulateur, de manière à produire successivement sur les mêmes rubans une rayure de 1 centimètre, une autre de
- 2 centimètres et une de 3 centimètres, ainsi de suite, ce qui donnera dans le mélange des aspects variés du plus bel effet.
- 2o Le tablier régulateur d’écartement, mentionné dans le brevet principal tournant autour des trois cylindres, peut aussi parcourir tout autre chemin ; ainsi les inventeurs ont ajouté à l'avant un petit cylindre pour obtenir une rampe montante qui facilite beaucoup le travail dans les divisions d'écartement.
- 3o Ils ont été amenés dans la pratique à modifier la forme des barrettes mobiles. Les nouvelles barrettes employées sont beaucoup plus commodes et donnent un travail préférable.
- Elles sont construites en métal combiné au caoutchouc durci. La barrette supérieure qui porte deux trous à chacune de ses extrémités, reste la même pour s’adapter dans les goujons à clavettes.
- Mais les brevetés ont supprimé sur les barrettes inférieures l’encoche destinée à loger la laine. Cette barrette est maintenant construite à faces droites sans portée aux extrémités ; elle est alors la même qne la barrette supérieure.
- Il est préférable de ne pas avoir d’encoche, car la nappe de laine doit toujours être bien égale comme grosseur, et si les rubans étaient plus faibles, le vide de l’encoche n’était pas assez rempli pour bien réserver le blanc; s’ils étaient au contraire plus gros, les deux barrettes ne se joignaient pas, elles laissaient par conséquent pénétrer un peu de teinture par les côtés et c’était alors comme si l’encoche n’exis-tait pas.
- Avec ces nouvelles barrettes sans encoches, les rubans peuvent être plus petits ou plus gros, la pression reste égale car les barrettes peuvent se serrer sans aucun obstacle entre elles, et cette pression se répartit toujours également sur les rubans.
- Les barrettes ainsi assemblées sur la nappe laissent naturellement à jour les filaments des deux côtés, mais ces filaments ne se teignent presque pas parce que la pression aux extrémités des barrettes est toujours un peu plus forte que dans le milieu et ce n’est que la superficie de ces petits bords qui se salissent faiblement, ce qui est insignifiant, dans la pratique, sur grande largeur de nappe.
- Ce résultat est une des conséquences de ce fait que ces barrettes ne subissent pas la pression
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- de leur milieu ; elles sont au contraire serrées 1 par leurs extrémités et maintenues par les goujons et les clavettes. Si une déformation se produit par suite de la flexibilité ce sera un cin-trage dans le milieu et une plus forte pression sur les bords, La flexibilité des barrettes a fait. obtenir un autre résultat considérable que voici :
- Les rubans de laine étant serrés par un moyen quelconque s’aplatissent pendant l’opération de la teinture, par suite de l’humidité qui s’introduit | dans les parties serrées; pour éviter alors les bavures il est nécessaire de resserrer ces parties et quand il s’agit de grilles, cadres, vis centrale , etc., on n’a aucun guide que le hasard.
- On obtient la continuité du serrage d’une manière automatique, avec ce système de barrettes qui, étant flexibles, suivent l’aplatissement de la laine à mesure qu’il se produit, de sorte que la pression est toujours constante d’un bout à l’autre de l’opération.
- Par ce fait, les inventeurs obtiennent des réserves parfaitement nettes et tranchées sans la moindre bavure sur l® blanc.
- 4o Dans le brevet principal, à la sortie des cylindres presseurs, une barque était indiquée contenant la teinture et étant munie de rouleaux au moyen desquels on faisait passer la nappe de laine emportant les barrettes dans le bain, soit verticalement, soit horizontalement pour teindre les parties pendant la traversée.
- Les inventeurs ajoutent qu’ils peuvent aussi faire de la teinture une opération à part, c’est-à-dire l’obtenir par immersion fixe, comme la teinture ordinaire, en déchirant la nappe garnie des barrettes à une longueur indéterminée, soit [30, 40 ou 50 mètres par exemple et en la teignant dans des baquets ordinaires, comme Ll'on teint les rubans en uni.
- REVUE DES BREVETS D'INVENTION
- Procédé d’impression en couleurs sur les tissus et autres matières permettant l'impression d'un nombre quelconque de couleurs en une seule opération par MM. White et Anderson.
- Cette invention a pour objet un procédé permettant l’impression d’un nombre quelconque de
- couleurs en une seule opération, sur les tissus tels que : le velours, les franges, la soie, la laine, le coton, le jute, sur le cuir, le caoutchouc, le kamp-tulicon, le papier et autres matières.
- Ce procédé consiste à mélanger aux couleurs, une préparation composée de la manière suivante :
- On prend environ 25 parties d’axonge : (de préférence de l’axonge de Russie ou d’Australie) ou du suif 12 1/2 parties de parafine ou de cire d’ozokérite, ou de cire d’abeilles ou autre matière équivalente; on prend en outre 5 parties d’huile d’œillette, 25 parties de térébenthine de Venise, 5 parties d’huile de lin épurée, mélangées de 3 parties d’albumine.
- On chauffe ensemble ces différentes matières et on les laisse bouillir pendant une heure environ, en les remuant continuellement : après ce temps, la masse est filtrée soigneusement et reçue dans des vases quelconques où on la laisse refroidir.
- On mélange alors cette préparation aux couleurs de la manière suivante : on prend une proportion convenable de la préparation et de la matière colorante et on les broie ensemble, une fois refroidie, la pâte ainsi formée peut facilement se couper au couteau, suivant toute forme requise.
- Au moyen de cette pâte colorante ainsi obtenue, on peut composer des dessins de tous les tons et des nuances les plus délicates, et les imprimer en une seule opération.
- ' Le procédé qu’on emploie pour reproduire un dessin quelconque est le suivant :
- La matière colorante est coupée en morceaux carrés qu’on laisse refroidir; quand leur dureté est suffisante, on trace à leur surface au moyen de papier à décalquer, le contour [du dessin à obtenir ; le dessin ainsi tracé est découpé au moyen d’un couteau ou travaillé au moyen d’un® scie à lame sans fin.
- Supposons qu’on veuille reproduire, par exemple, une rosace sur fond bleu, ayant le centre gris foncé et la circonférence gris clair. On prend d’abord un bloc de gris foncé et on le découpe suivant le contour du centre de la rosace, la pièce ainsi découpée est placée dans un châssis et on enroule autour de la couleur gris clair ; quand cette dernière est froide et durcie, on retire la pièce du châssis et on découpe le"contour de la rosace gris clair ; la rosace ainsi terminée
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- est placée [dans le châssis et entourée de la matière colorante qui doit former le fond.
- Dans le cas de dessins délicats, demandant de fins découpages, on emploie un intermédiaire transparent portant le tracé du dessin et monté sur un châssis, de manière à pouvoir être facilement placé sur le bloc de couleur, pour permettre d’y tracer les dessins à découper; il faut avoir soin en enroulant chaque couleur autour de la précédente, de placer des pièces de bois pour la maintenir dans la position voulue.
- Quand les dessins sont ainsi composés, les planches sont dressées dans une machine convenable, afin d’être propres à l’impression. Pour obtenir des reproductions des dessins sur les différentes matières indiquées,on trempe ces matières dans l’essence de térébenthine ou tout autre liquide ou essence volatille ; on place les matières ainsi trempées sur les planches d’impression, et on passe dessus un rouleau qui fixe, par pression sur la matière, un fac-similé du dessin tracé sur la planche colorée.
- Le nombre des épreuves dépend de l’épaisseur de la planche et des matières sur lesquelles on imprime.
- Quand les tissus ou autres matières sont imprimés on les porte dans un séchoir à air chaud, dans le but d’évaporer l’essence de térébenthine ou les produits volatils dont on les a imprégnés.
- Quand l’impression doit se faire sur papier, il est avantageux de préparer le papier de la manière suivante : de fort papier ordinaire est repassé dans la machine à papier et on dépose à sa surface une légère couche de pulpe de coton, afin que le papier n’absorbe pas ensuite une trop grande quantité de matière colorante, qui pourrait le désagréger.
- Quand on fait l’impression sur caoutchouc ou sur kamptulicon, on met en plus dans la masse 10 0/0 de cire composée et 5 parties de siccatifs épurés et, avant le tirage, on imbibe légèrement le caoutchouc ou le kamptulicon avec du naphte.
- On fixe le dessin une fois obtenu sur ces matières, en recouvrant la surface des épreuves d’une solution de gomme laque faite à chaud dans de l’esprit de bois, dans la proportion de 50 grammes à peu près de gomme laque pulvérisée pour un litre d’esprit de bois. Cette solution sert non seulement à la fixation des couleurs, mais encore à détruire l’action de la graisse qui reste sur le caoutchouc.
- Pour fixer les couleurs, quand l’impression est faite sur des cuirs ou substances analogues, on emploie de l’albumine et on passe ensuite le cuir entre des cylindres, afin de lui donner le poli nécessaire .
- Un des avantages de ce procédé d’impression, est de permettre l’impression sur les franges ou crépines employées pour la tapisserie et l’ameublement. Dans ce cas, on emploie un modèle en bois ou autre matière convenable, ayant une forme correspondante à celle des brins de la frange ou de la crépine à imprimer.
- La planche de couleur est alors séparée en deux dans le sens de l’épaisseur, une des moitiés est placée sur la presse, l’autre est montée dans un châssis disposé de manière à être pressé à la surface du moule en bois, posé sur la première moitié.
- De cette manière, au moyen d’une pression convenable, les deux moitiés de la planche se trouvent moulées, de manière à présenter, une fois rapprochées, un vide intérieur correspondant à la forme de la frange ou de la crépine qui doit être soumise à l’impression.La frange ou crépine est alors trempée dans l’essence de therébentine puis placée dans le creux de la demi-planche inférieure, la demi-planche supérieure est ensuite placée dessus, au moyen d’une pression convenable, le dessin se trouve imprimé sur les deux faces de la crépine.
- Une autre opération de ce procédé est relative à l’extraction complète de la graisse, restant dans le tissu après l’impression. Dans ce but on emploie un bain composé de sciure de bois, de laine ou de tout autre matière poreuse, saturée de naphte brut ou de benzine additionnée de 10 0/0 d’ammoniaque et de 3 0/0 d’acide picrique. La matière teinte est alors placée dans du papier buvard, puis posée sur la sciure et soumise à une forte pression : l’essence contenue dans la sciure de bois pénètre dans les pores du tissu, tient, et en chasse la graisse qui se trouve complètement refoulée dans la sciure ou autre matière poreuse employée. On peut faire également usage dans cette opération, de sacs plats peu épais ou de casiers en feutre ou en flanelle, remplis de la matière poreuse saturée ci-dessus mentionnée. On place alors un sac sur la presse, puis sur ce sac, les tissus imprimés, on les recouvre d’un nouveau sac sur lequel on place de nouveaux tissus et ainsi de suite de manière à remplir la presse : on soumet alors l’ensemble
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- des sacs et des tissus teints à la pression conve -nable.
- Il faut que le bain dégraisseur ci-dessus décrit, ne contienne pas de substances pouvant altérer les couleurs ou absorber en même temps que les matières grasses une partie des matières colorantes.
- Une fois que les tissus sont privés de graisse, les couleurs sont fixées par un des moyens indiqués plus haut.
- (Jacquard d'Elbeuf.')
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- PRINCIPES CHIMIQUES sur l’art du Teinturier dégraisseur parM. J. et CHAPTAL.
- Suite (1).
- Outre les substances dont nous venons de parler, il est bien d’autres qui peuvent produire des taches ; telles que la fumée de nos foyers et de nos lampes, l’action d’une lumière vive, qui, portée inégalemeut par les divers points d’une étoffe, ne tarde pas à en nuancer les couleurs, l'effet de l’humidité qui détruit les apprêts, etc. ; mais nous pensons qu’en établissant des principes sur la nature des divers corps qui peuvent former des taches et sur les moyens généraux qu’on peut employer pour les détruire, nous pouvons donner des procédés applicables à tous les cas qui peuvent se présenter.
- Si à présent nous cherchons à ramener à des principes généraux, tout ce qui regarde la nature à l’effet des corps qui le plus communément produisent des taches, nous pouvons les considérer sous deux points de vue.
- En nous bornant à la nature des corps, nous pourrions les distinguer en sept classes : 1- les corps graisseurs ; 2- les corps résineux ; 3. les oxydes de fer ; 4- les sues des végétaux ; 5- les acides; 6- les alcalis; 7- l’eau.
- En ne considérant que les effets de ces même, corps sur l'étoffe, nous pouvons les réduire à trois : 1 ceux qui déposent un corps coloré ou opaque sur une étoffe ; 2- ceux qui changent la nature de la couleur ; 3 ceux qui détruisent la couleur.
- Comme il nous importe d’adopter une division
- (1) Voir Moniteur de la Teinture, année 1880, pages 58, 220 et suivantes.
- qui, en nous faisant connaître la nature de la tache, nous conduise aux moyens de la faire disparaître, nous nous bornerons à les considérer dans leurs effets les plus sensibles ; et, sous ce rapport, nous admettrons trois espèces de matières propres à former des taches.
- La première comprendra celles qui produisent des taches simples, qu’on peut enlever en employant un seul agent.
- La seconde embrassera la série de celles qui forment des taches composées, où il faut le concours de plusieurs agents.
- Et la troisième comprendra toutes celles qui altèrent ou détruisent la couleur.
- Des substances qui forment des taches simples.
- Les corps simples qui se déposent sur une étoffe sans en détruire la couleur, rentrent tous dans la classe de ceux qui sont compris dans cet article. L’huile, la cire, le suif, la pommade, les résines, les sucs des fruits, le vin, la rouille, le sang, etc.. sont les principales substances dont il s’agit ici.
- Comme, par leur nature, tous ces corps sont solubles dans un seul agent, il ne s’agit que d’une seule opération pour faire disparaitre les taches qu’ils produisent ; et nous verrons, par la suite, que lorsqu’il est question d’enlever les taches qui sont formées par des substances de cette nature, il suffit, pour y parvenir, d’appliquer un dissolvant convenable.
- Des substances qui forment des taches composées.
- Lorsque la substance qui forme une tache est composée de deux ou trois principes de nature différente, il faut alors employer successivemenl l’action de plusieurs agents ; et c’est pour cette raison que nous appelions ces taches composées.
- S’il s’agit, par exemple, de dégraisser une étoffe salie par le cambouis, la boue ou l’encre à écrire, après avoir enlevé la graisse du cambouis ou le principe végétal de la boue et de l’encre, il reste encore à dissoudre le résidu métallique qui donne à l’étoffe une teinte brune plus ou moins foncée.
- Des substances qui altèrent on détruisent tes couleurs.
- Les acides, les alcalis, les sucs de quelques fruits, l’urine récente, changent, nuancent, modifient, altèrent ou détruisent la plupart des couleurs faux-teint
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- — 3
- Pour rétablir ces couleurs, il suffit, dans plusieurs cas, de neutraliser le corps qui a produit la tache ; c’est surtout ce qui arrive lorsque l’acide est faible. Mais souvent la couleur est complètement détruite, et il faut alors la remplacer, en portant sur la partie altérée une couche de couleur qui soit du même ton que celle qui n’a pas été dégradée, et qui présente une fixité convenable.
- Comme cette partie de l’art du Teinturier-Dégraisseur est la plus difficile, nous y donnerons uue attention particulière.
- (A suivre )
- LA SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE de MULHOUSE
- PROGRAMME DES PRIX
- CONDITIONS GÉNÉRALES
- ARTS CHIMIQUES (I)
- —. Suite —
- XXXVI. — Médaille de bronze pour celui qui aura le premier livré aux fabriques d’indiennes d'Alsace, une terre de pipe naturelle ou fabriquée artificiellement, en poudre impalpable, pouvant servir d’épaissisant peur les couleurs destinées à l’impression au rouleau, et entièrement débarrassée des corps durs et sablonneux qui l’accompagnent presque toujours.
- L’emploi de la terre de pipe ordinaire comme épaississant est d’un usage très ancien dans l’industrie des toiles peintes ; elle favorise la netteté de 1 impression, s’oppose au coulage de certaines couleurs et est d un prix très bas. La présence du sable qu’elle contient, sable en partie très divisée et qui ne peut pas être séparé par les tamisages les plus soignés, en a limite considérablement l’emploi, surtout dans les couleurs pour 1 impression au rouleau, où il présente le grave inconvénient d’abîmer les racles et de rayer les cylindres.
- *XVII. Médaille d’argent pour un mémoire
- (1) Bulletin de la Société chimique de Paris, tome XVII, page 641. juin 1872.
- traitant toutes les questions concernant le vaporisage des impressions sur coton, laine et soie.
- XXXVIII. —- Médaille d’honneur pour la synthèse de la pseudo-purpurine.
- XXXIX. — Médaille d’honneur pour la synthèse de l’une des matières colorantes naturelles employées dans l’industrie.
- XL. — Médaille d’argent pour le meilleur mémoire sur le sujet suivant : « Quels sont les produits de l’action des ferricyanures en présence des alcalis, d'oxydes métalliques ou de sels capables de provoquer, dans des conditions déterminées, une action oxydante sur les principaux composés organiques employés dans la fabrication des toiles peintes, tels que l’indigotine, la purpurine, la quercitrine, le carmin de cochenille, l’amidon, les dextrines, les gommes, le gluten, l’albumine? »
- XLI. — Médaille d’argent pour l’introduction dans le commerce d'une matière colorante pouvant remplacer le campêche dans ses différentes app'ications, et offrant sur celui-ci un avantage sé.ieux comme stabilité et solidité.
- Le campêche à l’état d’extrait est souvent ajouté à des couleurs vapeur pour en modifier les teintes. Son peu de stabilité donne lieu à de graves inconvénients lors de l’emploi de couleurs de cette nature.
- XLII. — Médaille d’argent pour un mémoire sur cette question : « Quels sont les sels métalliques susceptibles de se fixer sur coton par voie humide, de se condenser dans cette fibre ou d’y être décomposés en y laissant un dépôt de leur base et, selon l’expression technique, de pouvoir mordancer par teinture ? Quelles conditions chimiques lient ces composés et décident de la pro-priété tinctoriale? »
- XLIII. —Médaille d’argent pour un mémoire sur l’anthracène, ses dérivés colorants et leurs applications, comprenant, en plus, l’étude théorique et pratique des corps renfermés dans la garance.
- XLIV. — Médaille d’argent pour l’impression au rouleau de poudres métalliques susceptibles de donner, avec ou sans cylindrage, l’éclat de l’or ou de l’argent, et de résister aux opérations de nettoyage des couleurs-vapeur imprimées en même temps que ces poudres.
- XLV. — Médaille d’agent pour un jaune franc, se fixant à la manière de l’alizarine et possédant une solidité équivalente à celle de cette matière colorante.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- BIBLIOGRAPHIE
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- Le rapport de M. Edouard Simon, ingénieurs, membre du jury, sur les classes 56 et 57 de l’Ex, position universelle de 1878 (matériel et produits de la corderie, matériel et procédés de la filature, du tissage et des apprêts) est mis en vente par l’Imprimerie nationale. Ceux de nos lecteurs qui souhaiteraient recevoir franco ce travail très complet sur les objets exposés dans les classes 56 et 57, peuvent nous adresser le prix-coûtant en timbres-poste, soit un franc quarante-cinq centimes.
- La législation des patentes appliquée aux industries textiles (1). — Sous ce titre, M Marius Morand, bibliothécaire de la Chambre de commerce de Lyon, vient de publier une étude de la loi du 15 juillet 1880, qui se trouvera bientôt sur les bureaux de toutes nos maisons de commerce.
- Cette loi, qui entre en application le 1er janvier 1881, consacre, pour la pluspart des industries textiles des dégrèvement d’impôts plus ou moins considérable; mais parmi les contribuables, combien en est-il qui ont les moyens de vérifier s’ils ne sont pas indûment imposés (les erreurs ne sont pas rares) ! Combien en est-il qui ont appris à eonnaître le rouage si compliqué de l'im-pot ! Mettre les patentables en état de contrôler aisément, sans déplacement, soas perte de temps, leurs nouvelles feuilles de patentes, les instruire de leurs droits et de leurs devoirs envers l’administration, tel est le but que l’auteur s’est pro-osé et qu’il a réalisé avec le plus grand bon cur. - Un commentaire de la loi de 1880 ouvre son travail, puis des tableaux très clairs et très méthodiques mettent en regard, pour chacune des industries, dans deux colonnes juxtaposées, les droits de patente tels qu’ils étaient fixés par l’ancienne législatton, tels qu'i.s le seron désormais en vertu de la loi de 1880. Chaque intéressé peut ainsi se rendre compte, instantanément, des modifications qui seront apportées aux rôle de 1881.
- C’est dans son sens le plus compréhensif que M. Marius Morand a pris sont titre d’industries textiles. A côté de la filature (de laine, soie, coton, jute, etc.), toutes les industries, tous les commerces, toutes les professions qui s’y rattachent à un titre quelconque. (teinture, blanchiment, impression, commerce intrémédiare, commerce de détail, préparation des matières premières, fabrication des instruments de production, etc., etc.) trouvent place dans ses tableaux, et même parm-les professions les plus modeste, il en est bien peu qui ne soient l’objet d’une annotation ajoutant à la clarté des tableaux par un commentaire explicatif, par une définition, par un arrêt du conseil d’Etat qui a fixé la jurisprudence dans les cas douteux, etc., etc.
- Cette brochure d’une centaine de pages, où notre nouveau code des patentes est étudié par son côté pratique, est destiné à devenir le guide, le vade mecun de toute cette nombreuse famille de contribuables que l’auteur a compris dans le groupe des industries textiles.
- FORMATIONS DE SOCIÉTÉS
- Société en nom collectif Charlet et Allouin (droguerie), rue des Billettes, 14, à Paris. — Durée : 2 ans. — Cap.: 200,000 fr. — Acte du 26déc. 1880.
- Société en nom collectif Gourd et Pelet, fab. d’étoffes de soie, rue delà République, 7, à Lyon. — Durée : 6 ans. — Cap.: 400,000 fr. — Acte du 3 janv. 1881.
- Société en nom collectif Berthier et Mauriat (commerce de la droguerie), rue Childebert, 5, à Lyon, suite de la Société Berthier et Raccurt. — Durée: 8 ans. — Cap.: 62,000 fr. — Acte du 7 janv. 1881.
- Société en commandite Albert Manchon, Lemaître et Cie (filature et tissage mécanique du coton et de la laine), à Bolbec, avec maison de vente à Rouen, rue de Crosne, 68. — Durée : 9 ans. — Cap.: 1,200,000 fr. dont400,000 fr. en commandite. — Acte du 22 déc. 1880.
- Société en nom collectif A. Flory et Cie, trituration des matières de drogueries), traverse St-Giniez, à Marseille. — Durée : 5 ans. — Cap.; 20,000 fr. — Acte du 23 déc. 1880.
- DISSOLUTIONS DE SOCIÉTÉS
- Dissolution, à partir du 20 janv. 1880, de la Société Salfroy et Larcher, fab. de maroquinerie, rue Michel-le-Comte, 16, à Paris. — Liquid. : Mlle Larcher. — Acte du même jour..
- Un jeune homme de 20 ans, d’une famille honorable, au courant do la Droguerie en gros et en détail, parlant français et allemand, désire trouver une place à Paris.
- Les meilleurs certificats et références.
- S'adresser au bureau du journal
- Le Propriétaire-Gérant : J. CHARBONNIER.
- Tous droits'réservés.
- (1) Adresser un mandat-porte de fr. 2,50, au bureau du journal, pour recevoir cette brochure franco.
- Imp. Ed. Rousset, rue Rochechouart, 7, à Parie
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 25° Aimée, N fi. ET DE L’INIPRESSION DES TISSUS 20 Mars 4881.
- SOMMAIRE
- AVIS. — Teinture à sec et à froid. — L'Industrie du jute.
- RAPPORT sur une note de M. II. Schmid sur le jaune de cadmium.
- REVUE DES DIVERS PROCÉDÉS DE BLANCHIMENT —Blanchiment à sec du coton manufacturé.
- PROCÉDÉS PRATIQUES. — Teinture des étoffes mi-1 ine, chaine-lin. — Teinture sur laine non-filée.
- NOUVEAUX COLORANTS.
- CATALOGUE DES BREVETS D’INVENTION. - RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX.
- AUJUDICATIONS ADMINISTRATIVES. — RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- AVIS
- Depuis le premier février, les bureaux du journal sont transférés
- 7, RUE ROCHEGHQUART-
- Nous prions instamment nos abonnés et correspondants de bien vouloir nous adresser leurs communications à cette nouvelle adresse.
- CHRONIQUE
- Teinture à sec et à froid
- Deux chercheurs viennent enfin de résoudre le problème de teindre les étoffes de soie, de c.ton, et les mélangés soie et coton par la Benzine.Nous avons vu cette semaine, des robes toutes faites, teintes par ce procédé, que va exploiter en grand la société A et B, formée à cet effet avec siège social et usine rue Valiton à Clichy-la-Garenne.
- Dans un prochain numéro nous donnerons à nos lecteurs de plus amples détails sur l’importance du progrès aujourd’hui résolu.
- L’Industrie du Jute
- Rapport fait au nom de la commission chargée d’examiner le projet de loi, adopté par la Cham-bre des députés, concernant l’établissement du tarif général des douanes (industrie du Jute), par M. Gustave Denis, sénateur.
- (Séance du 27 janvier 1881.)
- Messieurs, le jute est une sorte de chanvre qui se récolte dans les Indes ; on l’emploie, soit seul,
- soit en mélange, pour fabriquer des tissus propres à de nombreux usages. A l’état pur, il sert surtout à la fabrication des cordages et des toiles d’emballage.
- C’est une industrie récente et plus importante par la quantité des produits que par le nombre des établissements-qui les traitent En effet, la France ne possède que 30,003 broches à filer, produisant 27 millions de kilogrammes. Elle a, en outre, 3,000 métiers qui produisent 24 millions de mètres de tissus.
- Cette industrie a eu des débuts prospères, et malgré les frais considérables nécessaires à l’installation des filatures de Jute, elle a pris un développement rapide. Les fabricants anglais, établis pour la plupart à Dundee, en Ecosse, trouvaient un débouché suffisant pour leurs usines et les droits de 1860 protégeaient efficacement les nôtres.Malheureusement, cette situation a été to ï talement changée par l’installation aux Indes | mêmes, à Calcutta, de la filature et du tissage du jute.
- En rapprochant ainsi la fabrication du centre de production du jute, les filateurs et tisseurs de Calcutta ont supprimé une grande partie des frais inhérents à cette industrie, et grâce à une main-d’œuvre peu coûteuse, grâce aussi à la réduction des frais de transport qui ne frappent plus que le : produit fini et non la matière brute, infiniment plus lourde, ils ont enlevé aux fabricants de Dundee les marchés del’Orient, une partie de ceux de l’Amérique et ils sont venus leur faire concurrence à Londres même.
- La fabrique de Dundee a beaucoup souffert il lui a fallu des débouchés nouveaux et c‘es‘
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- France surtout qu’elle a cherché une compensation aux pertes qu’elle subissait. C’est ainsi que l’importation des toiles de jute s’est élevée, en 1879, tant en pièces que sous forme de sacs, à plus de 2 millions et demi de kilogrammes, dont les neuf dixièmes proviennent de l’Angleterre.
- La filature a eu moins à se plaindre, les importations n’ont guère dépassé 100,000 kilogrammes en 1879.
- Les délégués de l’industrie du jute, entendus par la commission, ont fait surtout porter leurs observations sur le tarif des tissus. Ils ont réclamé tout à la fois contre le mode de comptage des fils et contre la quotité des droits qui trop élevés suivant eux, pour la seconde catégorie, ne le sont pas suffisamment pour une partie des tissus de la T classe, taxée à 16 fr. Ce droit de 16 fr. s’applique à des tissus de valeurs très-différentes; les Uns Sont croisés et valent 70 fr., les autres sont Unis et leur valeur s’élève jusqu’à 120 fr. Il serait plus rationnel de dédoubler la première catégorie en taxant les croisés à 15 fr. et les unis à 21 fr. Il y aurait là un relèvement, mais il pourrait être compensé par l’abaissement à 24 fr. de la deuxième catégorie, qui deviendrait alors la troisième.
- Quant au comptage des fils, les délégués ont fait observer que si un espace de 5 millimètres suffit pour classer les tissus qui comptent 10, 15, 20 fils et au- dessus, il importerait, pour les tissus de jute qui n’ont que 3 fils dans la première catégorie et 5 fils dans la deuxième, de décupler la base du calcul, afin de diminuer les chances d’erreur. La commission de la Chambre avait partagé cette manière de voir et son tarif était établi sur le nombre de fils par 5 centimètres.
- Quelques membres de la commission auraient désiré que la demande des délégués de l’industrie du jute pût être accueillie, tant pour le remaniement du tarif que pour la modification du comptage des fils, du moins dans la mesure où l’avait déjà fait la commission de la Chambre des députés, et un amendement dans ce sens a été soutenu.
- Mais le comptage des fils aux 5 centimètres a été combattu par M. le directeur général des douanes, au point de vue de la simplicité et de la célérité des opérations, et la majorité de la commission s’est rangée à son avis. Quant au remaniement du tarif, on a fait observer que les droits et les catégories votés par la Chambre étaient le résultat d’un accord intervenu lors de la discus
- sion entre le Gouvernement et la commission, que, de plus, la différence entre les droits du projet et ceux qu’on a réclamés, était trop faible pour qu’il eût lieu de modifier le travail de la Chambre. En conséquence, la commission a adopté le tarif des fils et tissus du jute sans autre modification que celle qui consiste à établir les droits au kilogramme, au lieu de le compter aux 100 kilo grammes; cette transformation, dans l’espèce conduit à de très-légers changements qui n’ont d’autre but que de ne pas laisser subsister dans le tarif des fractions de centime. Nous avons l’honneur de vous proposer, au nom de la commission, d’adopter le tarif ainsi transformé.
- TARIF
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- Nous vous proposons également de soumettre aux mêmes droits que les fils et tissus de jute, les fils et tissus de phormium tenax, d’abaca et d’autres végétaux filamenteux non dénommés.
- Il nous reste à faire observer que la discussion
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- n’a porté dans la commission que sur la fabrication des gros numéros, soit jusqu’à 6,000 millimètres au kilogramme pour les fils et jusqu’aux articles comptant 8 fils ou moins pour les tissus.
- Le jute, le phormium tenax et les autres filaments assimilés au jute, s’emploient fort peu en fils au dessus do 6,000 milimètres, et en tissus comptant plus de 8 fils. Il faut prévoir cependant les améliorations qui pourraient modifier plus tard cet état de choses, et la commission du Sénat, comme celle de la Chambre des députés, a proposé les mêmes droits pour ces diverses catégories de produits que pour les catégories correspondantes des fils et tissus de lin.
- Le jute et les textiles similaires suivront donc le sort du lin et du chanvre, et si, comme nous l’espérons, vous apportez à la c'assification et aux droits des fils et tissus de lin les modifications proposées par la commission, les fils et tissus de jute, phormium tenax, etc., devront jouir des mêmes avantages, du moins pour les numéros au-dessus de 6,C00 millimètres.
- RAPPORT sur une note de M. H. Schmid sur le jaune de cadmium
- par_M. E. Jaquet
- Séance du 28 juillet 1880,
- Messieurs,
- Chargé par le comité de chimie d’examiner le travail de M. Schmid sur un nouveau mode d’application du jaune de cadmium et sur le parti que l’industrie peut tirer de ce colorant, je m’empresse de constater que les expériences que j’ai faites à ce sujet m’ont conduit à des résultats à peu près identiques.
- Ce qui fait le principal mérite de ce travail, c’est le remplacement de l’hyposulfite de soude, employé jusqu’à présent, par le soufre en présence d’un réducteur. M. Schmid a donné la préférence à l’acide arsénieux ; les nuances obtenues de cette manière sont préférables à celles que donnait l’ancien procédé à l’hyposulfite.
- Dans le courant de mes recherches j’ai pu me convaincre que l’emploi de l’arsenic, prohibé dans 1 impression par la législation allemande, n est pas absolument indispensable et que le pro
- toxyde d’étain en pâte le remplace, tout en donnant des nuances moins pures, ainsi que l’indiquent les échantillons ci-joints.
- Le soufre et l’arsenic, tels qu’ils nous sont livrés par le commerce, ne sont pas suffisamment pulvérisés et nécessitent, pour opérer une transformation à peu près complète du sel de cadmium en sulfure, une trituration assez énergique, ce qui donnait à prévoir que le maximum de rendement serait obtenu au moyen du soufre précipité. L'expérience a confirmé ces prévisions. L’emploi du protoxyde d’étain fait disparaître tous ces inconvénients, en effet; dans ce cas, quelle que soit la finesse du soufre employé, l’intensité du jaune est à peu près la même.
- Le temps et la nature du vaporisage jouent aussi un rôle important; deux heures sont suffisantes pour obtenir le maximum de rendement, un vaporisage d’une heure, à une pression d’une et demie atmosphère, est encore préférable.
- Ce qui constitue le caractère principal du jaune de cadmium, c’est son extrême solidité au savon et aux agents habituellement employés dans la fabrication des toiles peintes ; le chlore seul fait exception ; la lumière également exerce sur lui une action destructive sensible; néanmoins, sa résistance à ces agents est infiniment supérieure à celle des jaunes au quercitron ou à la graine.
- On peut l’associer avec avantage à presque toutes les couleurs de l’article fond blanc ou fond couvert, car il se salit fort peu au dégommage et au savon.
- Il donne, mélangé à d’autres couleurs vapeur, une très grande variété de teintes ; mais dans le cas de ces mélanges il est bon d’employer la couleur à l’hyposulfite, car le jaune au soufre donne difficilement des teintes unies, vu la consistance granuleuse du soufre.
- En somme, il est à prévoir que, dans un temps plus ou moins rapproché, le jaune de cadmium fera partie des couleurs usuelles de l’impression, et s’il a été laissé de côté jusqu’à présent, c’est en grande partie en raison du prix très élevé du cadmium et aussi à cause des coulages presque inévitables avec la couleur à l’hyposulfite.
- Ces deux inconvénients étant surmontés, il n’est pas douteux que l'impression ne tire un parti des plus avantageux de ce colorant, nommé à juste titre jaune brillant.
- Avant’ de terminer cette note, permettez-moi.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Messieurs, d’ajouter quelques mots au sujet : d’une nouvelle application des sels de cadmium, qui ne manque pas d’un certain intérêt pour la pratique.
- Vu la tendance extraordinaire de ce métal à se ! combiner au soufre, tendance qui va jusqu’à dé- j composer les sulfures métalliques pour s’assimiler I le soufre à leurs dépens, j’ai essayé de plaquer en | nitrate de cadmium des jaunes au chromate de 1 plomb, qui avaient été sulfurés au vaporisage | par suite d'émanations sulfhydriques. Après un • vaporisage d’une heure, le jaune avait presque j repris sa teinte primitive. Ce procédé est évi- | demment peu pratique, et il est certainement j plus avantageux d’introduire le nitrate de cad- | mium dans la couleur même. j
- Un jaune au chromate de plomb, additionné de 30 à 40 grammes par litre de nitrate de cadmium et de 10 à 20 grammes par litre d’acétate de soude, peut être soumis à des émanations sulfhydriques extrêmement violentes pendant le vaporisage, sans qu’on remarque la moindre trace de sulfuration du plomb. ;
- Dans la pratique, cette propriété du cadmium | peut être appliquée avec avantage, car n’ayant | plus à craindre la sulfuration des jaunes, elle per- | met la suppression des doubliers préparés en acétate de plomb.
- Du reste, cette propriété du cadmium est commune aussi à l’antimoine, et la constance des ré-sultats obtenus depuis plus d’un an dans la mai son Dollfus-Mieg et Cie, par l’addition d’émétique au jaune au chromate, m’a convaincu du rôle actif de l’antimoine pendant le vaporisage. Il est toutefois à remarquer, pour la couleur avec addition d’émétique; qu’un vaporiage trop prolongé ternit légèrement la nuance du jaune en le brunissant ; ce fait est dû à la déshydratation partielle du sulfure d’antimoine, qui, soumis à une ébullition prolongée en solution neutre ou acide, perd un 9 partie de son eau et se change en sulfure brun. On obvie totalement à cet inconvénient en ajoutant à la couleur un pou d’acétate de chaux pour lui donner une réaction alcaline pendant le vaporisage.
- L'action du cadmium sur les couleurs au chromate de plomb est bien plus énergique que celle des sels d’antimoine; ainsi l’émétique ne suffisant pas à préserver totalement les oranges albumine (mélange de chromate neutre et de minium) dc’.a sulfuration, tandis que le cadmium les met complètement à l’abri de toute atteinte.
- Des essais en grand tentés à ce sujet ont pleinement réussi.
- Les échantillons ci-joints ont été vaporisés dans une cuve où avait lieu un fort dégagement de gaz sulfhydrique.
- REVUE des divers procédés de blanchiment
- BLANCHIMENT DU COTON
- Un des perfectionnements les plus récents qui se rapporte à cette branche importante de la manufacture des cotons, est une invention de M. C. E. Bonnet, de Stockport, qui a trait au blanchissage du coton ou autres fils, touffes de plumes ou toiles, au moyen de vapeur à basse pression, dans une cuve ou vaisseau ouvert, les avantages principaux de la construction perfectionnée des appareils sont que tout le procédé du blanchissage, de l’action chimique, de l’acidulation et du mouillage, peut être exécuté sans déranger le contenu delà cuve, tandis que dans une cuve ordinaire, après le blanchissage (ce qui veut dire le cendrage ou le chaulage), le contenu doit être enlevé pour être soumis à l’action chimique et à l’acidulation et replacé ensuite dans la cuve, si cela est nécessaire, pour être blanchi une deuxième fois, ce qui cause des dépenses extra de travail et de temps.
- Le contenu de la cuve (fils, plumes ou toiles) qui ne requiert aucun dérangement est tenu dans une même position pendant tout le temps, de manière qu’il n’est sujet à dérangement ni à aucune déchirure, et ceci est important, spécialement dour le blanchissage des touffes de plumes.
- i La cuve ou le vaisseau ouvert dont on se sert | est construit en bois ou toute autre matière con-| venable ; il est placé sur des piliers et est pourvu d’un faux fond perforé.
- Au centre du fond de la cuve, au dessous du | faux fond, est placé un tuyau qui conduit au ro-| binet du trop-plein, au-dessus où se trouvent deux autres tuyaux conduisant, l’un au réservoir des ingrédients chimiques et de l’acide et l’autre à un receveur fermé placé en dehors de la cuve ; chacun de ces tuyaux est pourvu d’un robinet d’arrêt.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- Le fond du receveur est relié à un tuyau de vapeur (muni aussi d’un robinet d'arrêt dont l'ex-rèmité de ce tuyau de vapeur est projetée en haut et est conduit dans l’ouverture d’un tube conique dont l'extremité supérieure passe à travers le dessus du receveur,sur lequel il est courbé et se termine dans une ouverture au-dessus du centre de la cuve ouverte, où il pourvu d’un disque ou propagateur pour distribuer la liqueur sur les marchandises à blanchir.
- Au-dessus de la cuve il y a aussi un tuyau d’eau muni d’un robinet d’arrêt.
- Sur le côté et le plus loin possible du receveur se trouvent les réservoirs des ingrédients chimiques et de l’acide, chacun pourvu d’une pompe et d’une baguette conduisant au-dessus de la cuve.
- Les branches de tuyaux mentionnés plus haut peuvent être placées à l’extrémité avec une pièce de tube élastique, de manière à pouvoir communiquer avec le réservoir des ingrédients chimiques ou avec celui de l’acide, selon qu’il est nécessaire, ou bien deux tuyaux avec deux robinets peuvent être employés dans ce but si on le préfère.
- La méthode pour l’emploi de l’appareil est décrite comme suit :
- Tous les robinets étant fermés et les fils, les plumes ou les tissus étant placés dans la cuve, on ouvre d’abord le robinet d’eau et l’on remplit la cuve jusqu’au niveau demandé. Alors on ferme le robinet d’eau et l’on ajoute la quantité nécessaire de liqueur au poudre de blanchissage.
- Maintenant On ouvre le robinet de vapeur et celui du tuyau de communication entre le fond de la cuve et le receveur ; la liqueur alors commence à couler du fond de la cuve dans le receveur et la vapeur à basse pression forcera la liqueur au haut du tuyau conique, qui la distribuera au-dessus de la cuve, et ainsi sera maintenue une constante circulation'de la liqueur au-travers dos articles qui sont dans la cuve.
- Quand ce procédé de blanchissage a été tra vaillé assez longtemps, les deux derniers robinets mentionnés doivent alors être fermés et le robinet du trop-plein ouvert, de manière à déverser la liqueur de la cuve. Le robinet d’eau est ouvert de nouveau et les articles sont arrosés avec de l’eau, après quoi le robinet du tuyau d’eau et celui du trop-plein sont fermés et le robinet de la branche des tuyaux conduisant de la cuve au réservoir des ingrédients chimiques doit être ouvert.
- La pompe de ce dernier réservoir est en ee mo-nent mise en action et cause une circulation connue de la solution chimique à travers les articles dans la cuve, et, quand ce procédé a été opéré assez longtemps, la pompe doit être arrêtée et la liqueur se déversera dans le réservoir de la dite solution. Le robinet de la branche des tuyaux est alors fermé, ceux des tuyaux d’eau et du trop-plein sont ouverts et les marchandises sont arrosées comme précédemment.Tous les robinets doivent alors être fermés, à l’exception de celui communiquant du fond de la cuve au réservoir de l’acide. La pompe de ce dernier, étant alors mise en mouvement, maintiendra une flottaison continuelle, et quand ceci aura eu lieu assez long-temps, l’actior.delapompe sera arrêtée et la liqueur coulera dans le réservoir qui lui est propre. Le robinet de la branche des tuyaux est alors formé et les articles sont arrosés en ouvrant le robinet d’eau comme auparavant, après quoi ce dernier est fermé et on laisse alors égoutter‘les marchandise .
- Le robinet du trop-plein doit être alors fermé et celui de l’eau ouvert pour remplir la cuve jusqu’au niveau convenable; alors fermez le robinet do l’eau et ajoutez la quantité de savon nécessaire. Le robinet de vapeur et celui qui met en communication le fond de la cuve et le réservoir doivent être ouverts et la liqueur savonneuse commencera à couler du fond de la cuve dans le réservoir. La vapeur fera monter la liqueur jusqu’au tuyau conique, qui la distribue à la partie supérieure de la cuve, et ainsi une circulation constante de ce liquide au travers des articles sera maintenue, et, quand ce travail aura été exécuté assez longtemps, les deux derniers robinets mentionnés devront être fermés et celui du trop-plein ouvert, de manière à laisser déverser la liqueur hors de la cuve. Le robinet du tuyau d’eau doit être ouvert de nouveau et les marchandises arrosées avec de l’eau comme auparavant, ou bien on peut les laver à la main, si on le préfère.
- Il est nécessaire de blanchir une seconde fois, ou bien le procédé peut être répété plus souvent, autant de fois qu’il est nécessaire, sans déranger ’e contenu de la cuve.
- Il peut être observé ici que, quoique un receveur soit recommandé comme le meilleur moyen pour injecter la liqueur dans la cuve,en raison de ce qu’il n’a aucun tuyau dans l’intérieur de ce dernier pour l’action des ingrédients chimiques ou de
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- ‘acide, il n’est pas absolument nécessaire d’en employer un, car la liqueur peut être lancée du fond faux directement au haut du tuyau conique dans le centre de la cuve au moyen du tuyau de vapeur entrant dans l’ouverture du tuyau conique , devraient être en plomb ou autrement être protégés par une couverture ou étui en bois ou de toute autre composition convenable capable de résister à l’action des ingrédients chimiques et des acides.
- Blanchiment à sec du coton manufacturé Par M. Engeler.
- Le brevet vise spécialement le traitement du coton en bobines. Dans un cuveau en bois, doublé intérieurement en plomb, ou dans une caisse en tôle ou en fonte émaillée mesurant 3 mètres de longueur sur 2 mètres de hauteur et 1 mètre 50 de profondeur trouvent place 150 kilogrammes de fil bobiné. La cuve communique par un tuyau en caoutchouc avec un appareil à deux branches en grès ou en verre. A l’intérieur de cet appareil, le mélange d’une partie de chaux brute (non éteinte) avec une partie de chlorure de chaux avec une partie d’esprit de vin, d’acide acétique et quatre parties d’eau, le tout traité par l’acide sulfurique développe environ deux mètres cubes de gaz et de vapeur. Ces fluides sous une pression de deux atmosphères, opèrent en deux heures le blanchiment complet des bobines. Pour enlever toute trace d’odeur, il suffit d’introduire dans la cuve de l’hydrogène préalablement mélangé à de l’acide carbonigue et à de l’éther sulfurique dans un appareil Wool. Après quinze minutes de ce traitement les bobines peuvent êire livrées au commerce.
- PROCÉDÉS PRATIQUES
- Teinture des étoffes mi-laine, chaîne lin
- Brun absolument solide
- Pour 120 kil.
- Laver aux cristaux de soude et bouillir avec
- 7 kil. tartre,
- 7 kil. 1/2 alun,
- maintenir le bouillon pendant 1 heure, lever, laisser refroidir, rincer et achever la teinture avec
- 40 kil. garance en faisant bouillir l/2,h.
- Foncer avec
- 10 kil. campêche.
- Pour teindre le lin, manœuvrer 2 heures à 60d
- C dans une décoction de 15 kil. cachou préparé, retirer et entrer dans un bain bouillant de
- 2 kil. 500 gr. bichromate de potasse, rincer ; pour foncer davantage, opérer 1 heure sur un nouveau bain contenant
- 10 kil. campêche.
- Teinture sur laine non filée
- Noir bleuâtre au chrome Sur 100 kil. laine lavée
- Faire bouillir 11/2 heure avec 5 kil. sulfate d’alumine (ou 8 kil. d’alun), 3 kil. bichromate de potasse, 11/2 kil, sulfate de cuivre, 11/2 kil. acide sulfurique.
- Teindre avec 6 kil. extrait de campêche français. Après avoir fait bouillir une heure, ajouter 3/4 kil. sulfate d’alumine, 3/4 kil. sulfate de cuivre.
- Si l’on ne refroidit pas la laine, après l’avoir retirée de la cuve, la nuance fonce encore.
- NOUVEAUX COLORANTS
- ROUGE-VIOLET
- de MM. J. RUCH et fils, à Paris
- L’échantillon que nous soumettons à nos lecteurs a été teint avec le rouge-violet de MM. Ruch et fils.
- Ce produit jouit en ce moment d’une très grande vogue. Il donne en effet, une nuance violette plus rougeâtre que tous les autres violets. Il remplace de la sorte, avec avantage les violets Hofman, dont les prix sont très élevés, ainsi que les autres violets parus récemment, à des prix qui ne permettent pas leur emploi dans la grande industrie
- Le rouge-violet convient très bien pour la teinture de la laine, de la soie, du coton, ainsi que pour la teinture en pièces.
- La teinture se fait pour la laine sur bain neu-tre"àL75-. -a .— _ t ; Let ' ' a ,
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- ET DE L’IMPRESSN DES TissUS
- Pour la soie, on teint, sur bain tiède, additionné d’un peu de savon blanc, ou bien sur bain de savon de dégommage, coupé à l’acide sulfurique. Ce dernier mode d’emploi donne une nuance beaucoup plus bleuâtre que si l’on emploie du savon blanc sans acide. L’avivage se fait à d’acide acétique.
- CATALOGUE
- des brevets d’Invention concernant les industries tinctoriales et textil.s
- 135891. 6 avril; Dubouis et Barette. — Nouveau mode de dégraissage des draps.
- 135960. 7 avril ; Scharr. — Dispositions et appareils perfectionnés pour blanchir, laver, nettoyer, faire bouillir, teindre et désinfecter.
- 135978. 9avril; Villain fils etcomp.— Machine cireuse-glaceuse.
- 135992. 7 avril; Depierre et Société Pierron et Dehaitre. — Système de machine à laver les tissus au large ou en plis.
- 135998. 8 avril ; Jumelin. — Application de la peinture sur canevas remplaçant l’échantillonnage.
- 136007. 8 avril ; Bauby.— Clichés pour impression sur étoffes et papiers peints.
- 136008. 8 avril; Scott et Edelston. — Procédé perfectionné du tissage.
- 136012. — 13 avril ; Guignant.— Couleur bleue grand teint.
- 136033. 2 avril ; Girodon et fils, — Polisseuse rotative polissant les étoffes en long.
- 136109. 14 avril; Charton. — Nouvelle facture de reliefs sur peaux, cuirs, toile» et tissus de toute espèce, écrus ou teints.
- 136171. 20 avril.— Daniel-Fauquet. —Nouveau mode de fixation des matières colorantes en teinture, au moyen de la vaporisation.
- 136176. 20 avril. — Laquerrière et Poitevin.— Perfectionnement apporté aux matières colorantes contenues dans les fleurs de grenadier et leurs applications industrielles.
- 136191. 17 avril.— Amédée Prouvost et Cie. — Perfectionnements apportés dans le travail de nettoyage du mouvement carré ou « square motion » de la peigneuse Isaac Holden.
- 136^22. 20 avril.— Tausin.— Procédé d’apprêt pour donner du relief et du brillant aux tissus de coton dits : piqués.
- 136228. 20 avril.— Imbs. — Mode nouveau de mature des matières textiles sans torsion ou avec très faible torsion.
- 186242. 20 avril.— Bonnet.— Savon à dégraisser dit : dégraisseur Bonnet.
- 136232. 20 avril. — Hirtz et Retterer. — Sys terne de machine dite : la repasseuse, circulaire a vapeur, élargissant, séchant et enroulant si-mu lanément toutes espèces de tissus.
- d aA? avril. — Bonbon et Cie (Société). — Procédéd'appretde la bonneterie.
- 136292. 23 avril. — Mullings. — procédé per
- fectionné pour extraire de la laine et autres substances, l’huile, la graisse, ainsi que les matières huileuses et grasses, et appareils employés dans ce but.
- 136302. 23 avril. — Deprêt. — Transformation et déduvetage des soies.
- 136326. 24 avril. — Société dite : Compagnie our la fabrication de tissus imperméables. — ouveau procédé de fabrication de tissus imper-
- méables. . ,
- 136339. 28 avril. — Caron fils. — Machine à laver et battre les écheveaux.
- 136384. 29 avril. — Bernard et Guichard. — Nouvelle application de la broderie à la machine Bonnaz ou autres, sur les tissus paille ou bois employés dans l’industrie de la chapellerie.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- FORMATIONS DE SOCIÉTÉS
- Société en nom collectif Soudy, Fouilleron et Guérindon (apprêts de foulards, satins et soieries), rue Montbernard, 40, à Lyon. — Durée: 10 ans. - Cap.: 180,000 fr. - Acte du 19 fév. 1881.
- Société en nom collectif Guinon père, fils et Jacquelain, fab. de produits chimiques, lie des Comtes, Lyon. — Durée : 6 ans. — Cap.: 600,000 fr. — Acte du 31 janv. 1881.
- Société en nom collectif Masquelier frères (teintures et apprêts), à Comines (Nord). — Durée : 12 ans. — Cap.: 40,000 fr. — Acte du 4 février 1881.
- Société en commandite par actions T. Destailleurs et Cie dite Compagnie industrielle normande (expi. des quatre établissements de filature et tissage, dits La Mare du Parc, St-Eugène et Trianon à Rouen, et Ste-Cecile au Petit-Que-villy, près Rouen, avec siège à Rouen, rue d’El-beuf, 110 et maison à Paris. — Durée : 20 ans.
- — Cap.: 600,000 fr.— Acte du 17 janv. 1881.
- MODIFICATIONS DE SOCIÉTÉS
- Modification de la Société F. Delfortrie père et fils (teintures et apprêts), à Haubourdin (Nord), par suite du départ de M. Henri Delfortrie. — Acte du 11 janv. 1881.
- DISSOLUTIONS DE SOCIÉTÉS
- Dissolution, à partir du 1er janv. 1881, delà Société Chibolon et Charreyron, teinturiers, rue de la Rivière, 14, à St-Etienne. — Liquid.: les associés. — Acte du 4 janv. 1881.
- Dissolution, à partir, du 1er fév. 1881, de la
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- 80 et DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- Société Camille Bériot, fab. de couleurs, drogueries et teintures, rue de Douai, 67, à Lille. — Liquid.: les associés. — Acte du 8 fév. 1881.
- Dissolution, à partir du 26 nov. 1879, jour du décès de M. Descat-Leieux, de la Société Descat-Leleux et fils (teinture et apprêts de tissus), rue de Béthune, 50, à Lille. — Liquid.: M. Descat fils, qui pourra se servir delà signature commerciale pour continuer la même industrie. — Acte du 4 fév 1881.
- Dissolution, à partir du 21 juin 1882, de la So-, cièté A Mouchard et Cie (filature de coton), à Monville. — Liquid. : M. Mouchard. — Acte du 14 janv. 1881.
- VENTES DE FONDS
- M. Thomson a vendu à M. Merlet, un fonds de teinturier, rue Notre-Dame-de-Lorette, 21, à Paris.
- M. Lacaule a vendu à M. Tinant, le 1er avr 1881, un fonds de teinturerie, rue de Constanti nople, 6, à Paris.
- M. Guelpa a vendu à M. Pradel, rue de Berlin 37, un fonds de couleurs, rue du Four-St-Germain, 21, à Paris.
- M. Doll a vendu à M. Banzen, rue François-Miron, 60, un fonds d’apprèteur- de châles, rue des Petits-Carreaux, 26, à Paris.
- M. Cattu-Delille a vendu à M. Biston, rue Poissonnière, un fonds de teinturerie, rue de Tracy, 14, à Paris.
- M. Turpin a vendu à M. Simon, rue de Rivoli, 77, un fonds de teinturier, rue de Chat audun, 19, à Paris
- M. Vilcoq a vendu à M. Esterie, rue Montmartre, 11, un fonds de teinturerie, rue Bayen, 4, à Paris.
- FAILLITE
- Dubuard, teinturier, rue de la Butte-Chaumont,
- 63, à Paris, le 22 février. — Juge-commissaire : M. Derville. — Syndic; M. BattareI.
- Ont soumissionné : MM.
- Thiébaut Richard, à Rouen, 5,129 fr. 15. — Leroy Jules à Vernon, 5,127 10. — Chapin, à Evreux, 5,006 25. — Henoult, à Evreux, adj. à 4,674 fr.
- Brest, 17 février. — 50,000 k. chanvre.
- Bessonneau et Genest, à Angers, 108 fr. E. Cheviller, à Pont-de-Bé, 109.89.
- 1,100,000 k. fil de caret en 22 lots.
- Bessonneau et Genest, à Angers, adj. 14 lots, 124 35. 4 lots, 125 85. 1 lot, 127 85.
- Filatures et corderies du Maine, à Paris, 1 lot, 125 fr. 1 lot, 125 95. 1 lot, 126 95.
- Bessonneau et Genest, 3 lofs, 125 fr. 35. Leroux et fils, à Nantes. 1 lot. 127 90. Cie des corderies parisiennes, à Nrnterre 2 lots, 127 90. Filatures et corderies du Maine, 1 lot, 127 95. 2 lots, 128 95. 2 lots. 129 95, 4 lots, 131 95. 4 lot-, 133 05. 6 1 ts, 135 95. Ch. Saint, à Paris, 4 lot», 129 90. Eug. Cheviller, à Pont-de-Bé, 1 lot, 129 89. 1 lot, 134 89. Piard Pascal, au Mans, 1 lot, 129 90. 1 lot, 132 60. Lebeurrié, Herinon-Brest, 1 lot, 133 fr.
- Toulon, 17 février. — 1. 400,000 kilog. de fil de carret en 8 lots égaux.
- MM. Bessonneau et Genest, à Angers, adj. de la totalité, à 5 lots, 128 fr. 35, adj. — 3 lots, 129 35, ad,
- La Compagnie des filatures du Maine offrait, 1 lot, 134 95. — 136 95 — 138 95. — 138 95. — 140 95. — 140 95. — 142 95. — Eug. Cheviller de Pont de-Bé, 1 lot, 134 89.— Charles Saint, de Paris, les 8 lots, à 131 90.
- 2. 180,000 kil. de chanvre épuré en 6 lots. Dai Fuoco, de Bologne, 105 75. — 103 75. — 102 75. — 101 95. — 101 85, adj. — (après tirage), — 100 95, adj. — Neppi, de Bologne, 105 90. — 108 75. — 109 65. — 110 80. — 111 ?0. —11175. — Antoine Facchini, de Bologne, 101 85. — 102 85. — 103 85. — 102 85. — 103 85. — 103 85 — Ludovic Facchini, de Bologne, 99 45, adj. — 99 45, adj. — 99 95, adj, — 99 95, adj. — 103 40. — 103 40.
- ROCHEFORT, 10 février.
- 5,245 feuilles de feutre animal à doublage.
- Adjudicataire, M. J.-Emile Bertrand, de Rochefort, au prix de 1 fr. 28 c, la feuille.
- Un jeune homme de 20 ans, d’une famille honorable, au courant de la Droguerie en gros et en détail, parlant français et allemand, désire trouver une place à Paris.
- Les meilleurs certificats et références.
- S’adresser au bureau du journal
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- EURE.
- Hospice d’Evreux.
- Le 18 février a eu lieu à Evreux l’adjudication de la fourniture de tissus à faire à l'hospice.
- Le P ropr Maire-Gérant : J. CHARBONNIER.
- Tous droits réservés.
- Imp. Ed. Rodsset, rue Rochechouart, 7, à Paris,
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 23° Année, N 1. ET DE L’TMPRESSION DES TISSES 3 1881.
- SOMMAIRE
- TARIF GÉNÉRAL des douanes.
- NOIR D’ANILINE au Cerium,
- OBSERVATIONS sur le cristaux de soude.
- PROCÉDÉS PRATIQUES.
- BLEU GRAND TEINT sans indigo.
- NOUVEAU TEINT.
- EMPLOI du silicate de soude.
- LE SILICATE DE SOUDE dans la teinture.
- FABRICATION DE L'ACIDE CITRIQUE (suite et fin )
- UTILISATION du Sulfo-cyanure.
- BLANCHIMENT des tissus végétaux.
- BLANCHIMENT des lustrines.
- TARIF GÉNÉRAL DES DOUANES
- LES TEINTURES AU SÉNAT
- Vu l’importance de cette question, nous croyons utile de publier in extenso le compte-rendu du Sénat, afin que chacun puisse être juge.
- « Teintures préparées.
- « N° 271. — Teintures dérivées du goudron de houille, dérivés de l’aniline et de la toluidine : « Verts, violets ou bleus, 250 fr.
- « Autres teintures, 100 fr.
- « Teintures dérivées du goudron de houille : « Acide picrique, 100 fr.
- « Alizarine artificielle, 100 fr. » 11 y a sur ce numéro un amendement de M. Edouard Millaud, ainsi conçu :
- « Rédiger ainsi le n" 271. »
- « Teintures dérivées du goudron de houille :
- « Dérivés de l'aniline et de la toluidine : « Verts, violets ou bleus, 100 fr. les 100 kil. « Autres teintures, 100 fr. les 100 kil.
- « Au lieu de :
- « Dérivés verts, violets ou bleus, 250 fr. les 100 kil.
- « Autres teintures, 100 fr. les 100 kil. »
- Il n’y a plus qu’une catégorie au lieu de deux, et tout est au prix le plus bas.
- La parole est à M. Edouard Millaud.
- M. EDOUARD Millaud. — Messieurs, je vous demande la permission de relire après notre honorable président l’article 271 du tarif, qui est ainsi conçu :
- « Teintures dérivées du goudron de houille : « Dérivés de l’aniline et de la toluidine : « Vertes, violettes ou bleues, 250 fr.
- « Autres teintures, 100 fr. »
- Je propose au Sénat, comme je l’ai déjà pro posé à la commission, de rédiger ainsi le nu • méro 271 :
- « Teintures dérivées du goudron de houille :
- « Dérivés de l’aniline et de la toluidine : « Verts, violets ou bleus, 100 fr. les 100 kil « Autres teintures, 100 fr. les 100 kil.
- « Au lieu de :
- « Dérivés violets ou bleus, 250 fr. les 100 kil.
- « Autres teintures, 100 fr. los 100 kil. »
- Messieurs, je ne me dissimule pas, en formu -lant cette proposition, si favorable soit-elle à l'in-dustrio, qu’elle ne répond pas a toutes les espé-rances des teinturiers de France et qu’elle n’est point tout à fait d’accord non plus avec l’opinion du conseil supérieur du commerce. En effet, les t inturiers, non pas seulement de la région que j’ai l’honneur de représenter, mais de Paris, de Suresnes, de Puteaux, de Roubaix, de Lille, de Rouen ambitionnent la franchise pour les produits tinctoriaux dérivés de la houille. J’ai là leurs pétitions, ils ont raison en principe et s’ils ne peuvent tout obtenir, toute diminution de taxe, les intéresse. C’est donc pour défendre la teinturerie que je suis à la tribune. Les droits qui ont été établis par la commission de la Chambre des députés et par la Chambre ensuite, ont été plus tard maintenus, dans une certaine mesure, par la commission du Sénat : tel est l'objet de notre plainte. Je dois dire que le droit voté SOCIÉTE"NDUSTRIELLE
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- paru à la commission du Sénat si étrange, si lourd, contraire aux intérêts de l’industrie, qu’avant même toute réclamation, votre commission s’était empressée d’abaisser à 250 fr. par 100 kil un droit qui avait été porté à 300 francs par la Chambre.
- L’un des intéressés qui ont été entendus, parlant de l’exemption dont profitaient autrefois les matières tinctoriales, disait : Cette faveur n’es n’est pas étonnante : devant le conseil supérieur du commerce les fabricants de produits chimiques n’ont pas été entendus, les teinturiers seuls ont eu la parole! A mon tour, messieurs laissez-moi vous dire que ce qui fait que le tarif, contre lequel nous nous élevons aujourd’hui, est ce qu’il est, c’est justement que devant la commission de la Chambre des députés les teinturiers n’avaient pas été entendus, tandis que les fabricants de produits chimiques l’avaient été.
- La Commission du Sénat s’est empressée'de rectifier dans une certaine mesure l’erreur de la Chambre des députés. De 300 fr. elle a d’abord spontanément abaissé de 250 fr. par 100 kilog. te droit sur les couleurs dérivées de l’aniline et de la toluidine ; puis, sur l’amendement que j’ai présenté et après avoir bien voulu entendre mes explications, elle a consenti à abaisser le droit à 200 fr. par 100 kilos.
- M. LE RAPPORTEUR. Ouic’est exact.
- M. Edouard MILLIAUD. Si, reconnaissant que je sois de cette première concession, je suis contraint de déclarer que je ne puis accepter une transaction encore si onéreuse pour l’industrie ; j’apporte cependant des paroles de paix et de conciliation, et si la commission voulait aller un peu plus loin, c’est-à-dire faire à la 'teinturerie la part qui lui revient, je m’empresse d’ajouter que je serais tout disposé à retirer mon amendement ; mais si, au contraire, elle maintient un droit fixe de de 200 francs, je suis bien obligé de démontrer, devant le Sénat, que ce droit n’a jamais été motivé, et qu’il n’est pas non plus justifié par les raisons qui ont été données jusqu’à cette heure.
- Qu’il me soit permis d’appuyer mon opinion de quelques mots seulement Je ne crois pas que cet amendement puisse soulever des passions bien vives, ni qu’il exige de très grands développements.
- Si on considère que les marques qui s’emploient le plus souvent dans nos teintures sont offertes parles fabricants suisses, français et allemands,
- au même degré de concentration que les marques françaises, c’est-à-dire avec la même richesse de colorant, on voit qu’en ajoutant au prix de ces matières tinctoriales les droits qui avaient été proposés par la Chambre des députés, on arrive à des résultats très regrettables. Pour le violet, par exemple, il résulte de la taxe une augmentation de 1G p. 100. Si l’on perd le droit qui avait été établi par la commission du Sénat, c’est une taxe de 43 p. 100 : si maintenant, au lieu de 250 fr. nous descendons à 200 fr., nous arrivons à une taxe qui n’est plus que de 9 p. 100.
- Pour le bleu ordinaire qui vaut 1,200 fr. les 100 kilog., un droit de 300 fr. produit une augmentation de 25 p. 100, en élevant le produit à 1,500 fr. les 100 kilog. Un droit de 250 fr. ou un droit de 200 fr. sont sans doute inférieurs, mais ils ne pè sent pas moins sur l’industrie de la teinture, de l’impression sur étoffe et du tissage.
- Il est tel vert acide pâte qui, grevé d’un droit de 2 fr. 50 par kil. est augmenté de 21 p. 100.
- Je veux appliquer le même raisonnement à d’autres articles, tels que le bleu BSE, le vert ’ cristallisé, la fuschine, et je crois, messieurs, être en mesure de vous en fournir la démonstration.
- Si avec la réduction à 200 fr , le droit moyen — et c’est le point particulier sur lequel j’appelle l’attention do la commiss ion et les explications de M. le rapporteur — si le droit moyen de compensation — dépasse 5 p. 100, c’est accorder plus que les intéressés, fabricants de produits chi-iniques ne réclament.
- Je veux bien soutenir un amendement même compensateur, je veux bien accepte” un droit de 100 fr. par 100 kilog., avec le ferme espoir que les traités de commerce pourront diminuer encore un droit aussi élevé. — Mais s’il est démontré qu’avec 100 fr. par 100 kil. je donne aux indus triels ce qu’ils demandent eux mêmes, et que, au contraire, avec200 fr., la commission leur donne plus qu’ils ne demandent, il me semble que le Sénat ne peut aller au-delà de la limite que je propose.
- 250 fr. par 100 kilos, c’est dépasser les préten lions de la chambre syndicale des teinturiers et celles des industriels mêmes qui ont été entendus.
- Je suis convaincu que beaucoup de nos collègues auront lu le rapport de l’honorable M. Scheu-rer-Kestner et les autres documents fournis à la commissien dans lesquels la question est traitée ; ils auront pu constater que les fabricants de pro-
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 91
- du ils chimi ques se contentaient d’un droit de 5 p. 100; que le conseil supérieur du commerce avait demandé, au contraire, la franchise pour toutes ces couleurs ; et que lecomi té consultatif a réclamé, comme les industriels ; un droit de 5 p. 109. Eh bien, d’après un tableau très précis dont j’ai pu faire vérifier l’exactitude par des hommes compétents, je répète qu’avec un dioit de 200 francs, tel qu’il est encore maintenu par la commission, on arrive à une moyenne de droit de 7,9, 15 et 17 p. 100, suivant que nous prenons le violet, le bleu, le vert ou la fuschine au prix actuel. Si, au contraire, nous appliquons à toutes les couleurs un droit de 100 francs par 100 kilogrammes, nous arrivons à une moyenne de 5 ou 6 p. 100, et, par conséquent, nous aboutissons à des conditions qui sont des plus favorables, même dans un tarif général.
- A-t-on souvent donné pareille protection à l’industrie ou à l’agriculture ?
- Quand je dis que le droit s’élève à 7, 9, 15 et 17 p. 100, je suis on ne peut plus modéré. J’ai entre les mains les pétitions qui ont été adressées à la commission, et dans l’une d’elles, émanée d’une des plus grandes maisons du département de l’Ain, je lis ceci: « Le droit proposé par la Chambre des députés représente plus de 23 p. 100 ad valorem, et celui proposé par la commission sénatoriale, plus de 20 p. 100 sur les produits que nous employons. » La commission consent à l’abaisser de 50centimes ; mais il résulterait encore, au dire des maisons les plus sérieuses de France que la commission connaît bien — je ne veux pas faire ici de personnalité — un droit de 7 à 17 p. 100, suivant les produits. Mais je n’insiste pas sur ce point ; je confie les intérêts que je défends a l’honorable rapporteur lui-même. Mes documents sont d’une scrupuleuse exactitude. Quand M. Scheurer-Kestner viendra ici formuler son opinion, je suis convaincu qu’il ne pourra contredire ni d’une façon générale, ni dans les détails, ce que je viens d’avancer.
- D’ailleurs, on ne le contestera pas, — l’honorable M. Scheurer-Kestner moins que personne, car je l ai entendu déclarer tout à l’heure que les fabrications étrangères sont grevées de droits comme les nôtres, sinon identiques, du moins équivalents. Mais quand les intérêts économiques sont en rivalité, où n’arrive t-on pas avec des distinctions? La fabrication des produits étrangers est, on le reconnaît, grevée de droits ; sou- |
- lement on dit : Pour l’Allemagne ils sont moindres ; pour l’Angleterre ils ne sont pas aussi élevés, il s’en faut. Soit ! mais peut-on être aussi affirmatif pour la Suisse, notre rivale redoutable quand il s’agit de la fabrication *des teintures dérivées du goudron de houille. J’ai pris dans un mémoire très bien fait de M. Poirier, soumis à la commission, les chiffres qui ont été fournis par lui, et en regard de ces chiffres, l’honorable déposant a indiqué quels étaient les droits qui grevaient les produits qu’il emploie. J’y vois, par exemple, que, pour 10,009 kilog. d’alcool amylique, M. Poirier estime que le droit de 5 fr. par 100 kilog. grève sa fabrication de 500 fr.
- Le fabricant français doit donc compter 500 francs à son passif, toutes les fois qu’il emploie 10,000 kilog. Quelle est la situation du producteur suisse ? En Suisse, je trouve que le droit est de 7 fr. par 100 kilogr. S’il emploie la même quantité d’alcool amylique, le droit sera donc de 700 fr. pour le fabricant suisse.
- Pour l’alcool méthylique le droit est encore le même en Suisse et en France ; il est le même pour l’acide sulfurique.
- Certains produits, comme l’aniline et la naphtaline, exemptés de tous droits en France sont frappés en Suisse de la taxe.de 1 fr.
- J’ajoute que la Suisse achète en France une bonne part de ses produits, la naphtaline exceptée; je dois faire remarquer enfin que les fabricants de produits chimiques français n’ignorent pas que la France produit 1 acide nitrique, l’a cide suflurique, l’acide oxalique, le méthylène, le sel de soude, et que par conséquent les fabricants français n’ont pas de droit de douane à payer sur ces matières premières à leur point de vue.
- Mais, m'objecte-on, l’Angleterre, voilà notre véritable concurrente, et c’est contre elle qu’on demande le droit de 2 fr. !
- A l’égard de l’Angleterre, je peux encore avoir une base de discussion très solide, puisque je prends les arguments invoqués — je ne dirai pas par mon adversaire, car l'honorable fabricant qui a déposé devant la commission est trop favorablement connu pour que je le regarde comme un adversaire, surtout quand je défends la liberté commerciale; — j’invoque, dirai-je,les arguments de ceux qui ont des intérêts différents de ceux de la teinturerie française, les arguments fournis par les fabricants de produits'chimiques.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- L’honorable déposant a donné certains chiffres, je les ai notés très exactement.
- Pour produire 100 kilos de matière colorante, la fuschine par exemple, il faut — et c’est un premier point sur lequel j’appelle la bienveillante attenfon du Sénat, — il faut, dis-je, 300 kilos d’aniline. — Or, l’aniline ne paie pas de droit — | car, permettez-moi de le dire en passant, les fabri- , cants de produits chimiques ont commencé par ’ faire dégrever leurs produits ; ils ont été très libre-échangistes pour leur matières premières.
- L’aniline ne paie donc pas de droit, l’acide arsé-nique, n’en paie pas non plus; l’acide chlorydrique 180 kilos à 37 centimes par 100 kilos, soit 66 centimes; la chaux, 100 kilos— pas de droit ; — carbonate de soude, 50 kilos, — soude caustique 50 kilos, sel gomme 1,250 kilos, houille 1,250 kilos; si je fais le calcul, j’arrive à ce résultat de 40 fr. de droits pour produire 100 kilos de matière colorante,
- J’ai soumis ces chiffres à l’honorable rapporteur ils ont été discutés dans la commission mieux qu’on ne peut le faire en séance publique. J’arrive, dis-je, à ce chiffre de 40 fr. pour produire 100 kil. de matière colorante fuschine.
- Je sens, messieurs, tout ce que ces détails ont d’aride, et je marche rapidement.
- Dans les grandes maisons de produits chimiques de Paris pour obtenir 100 kilos de bleu aniline, le droit est de 4 fr. 75; pour le vert benzoïque, de 33 fr. 75; pour le violet, de 10 fr. 85 ; pour l’orange d’aniline, de 1 fr. 77. Et si je prends une moyenne j’arrive au chiffre de 19 fr. 16, en ajoutant, comme pour la fuschine, le droit payé sur la houille, soit 1 fr. 20, 1 fr. 89.
- J’ai compté la houille ; sans cela je n’aurais eu que 38 fr 31, au lieu de 40 fr. sur la fuschine
- J’ai établi mon calcul à raison de 2 fr. 16, droit sur 1,800, kilog. de houille, pour produire 100 kilos de matière colorante.
- Ainsi, je n’ai négligé aucun élément. On objecte encore que l’unique grande maison qui fabrique les couleurs dérivées de la houille — il n’y en a qu’une seule importante en France, peut être assimilée à un grand établissement industriel destiné à la fabrication d’indiennes. Elle peut réclamer une protection pour la différence du dégrèvement du matériel, de l’intérêt de l’argent et pour la différence qui résulte de la transformation entre un établissement français et un établis-sèment anglais.
- Devant la commission et dans des brochures que j’ai sous les yeux, on a pailé de la grande fabrique d’un de nos honorables collègues, M. Cordier" Cette comparaison je la repousse en principe; mais en fait elle ne saurait effrayer personne; on l’accepte.
- Et si on accorde à telle fabrique de produits chimiques déterminée pour l’intérêt, l’amortissement, tous les comptes compensés, une somme de 94,300 francs; si on y ajoute, pour l’entretien, 67.500 francs; soit au total 161,800 fr. quel est le résultat? L’établissement étant monté pour produire 200,000 kilog , je fais une division et j’ob-tiens 80 centimes par kilogramme.
- Vous vous souvenez, messieurs, que je viens d’indiquer tout à l’heure que, pour les frais de douane et de régie, j’avais 19 centimes par kilogramme — je n’ai rien négligé, j’ai fait ce travail avec une attention toute particulière, et je l’ai soumis aux hommes les plus compétents ; — à ces 19 centimes pour les droits de douane et de régie, j’ajoute 80 centimes comme compensation, et j’arrive à cette moyenne de 99 centimes par kilogramme ou 99 fr. par 100 kilogrammes, j’accorde on chiffres ronds 100 fr. par kilog. J’ai donc démontré l’exagération d’une taxe de 300 fr., de 259 et même de 200 fr.
- Je termine par trois observations.
- J’ai dit tout à l’heure en indiquant un produit, l’aniline, par exemple, que les fabricants de produits n’étaient plus taxés comme autrefois,
- En effet, si vous vous reportez à la page 120 du tarif général, vous vous apercevrez facilement que pour tout ce qui a trait aux produits, c’est-à dire à l’essence de houille benzine et autres huiles légères, aux huiles lourdes, à la nitro-benzine, à l’acide phénique la législation douanière nouvelle proclame l’exemption. Jusqu’à ce jour le tarif général avait prohibé ces matières ; le tarif conventionnel les avait frappés d’un droit de 5 p. 160 de la valeur. Devant la commission, les fabricants de praduits chimiques se sont fait exempter totalement pour toute la série des produits contenus sous la rubrique du n° 237 et qui servent à la fabrication des couleurs.
- Au contraire, quelle étaitia situation de la teinturerie en France autrefois? Nous nous servions d’indigo, d’orseille, de garance, de cochenille, sans débourser un centime ! Je demandes! on a jamais eu la pensée de protéger la garance.
- Pour la teinture des belles étoffes françaises,
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- nous avons profité librement des produits français, et de ceux qui nous arrivent desl'étranger. L in-dustrie s’est habituée à cette liberté, elle a, suivant ses besoins, frappé à la porte de toutes les usines et surveillé tous les laboratoires. Voilà que la science fait des découvertes merveilleuses, pénétré dans les secrets mystérieux de la nature, extrait d’un morceau de charbon de magnifiques couleurs. Et pour nous permettre de lutter contre 1 étranger, on veut enchaîner la teinturerie française par d’inutiles liens. (Très bien!)
- C’est contre cette tendance, contre ce lait que je viens protester. Je sais qu'on ne parle point en vain devant le Sénat le langage des intérêts et des affaires; aussi, qu'il me permette de lui faire remarquer, en terminant que la production fran-çaises des teintures préparées est de 4 millions., et que 2 millions de cette production seulement, sont consommés en France.
- (.4 suivre.)
- NOIR D'ANILINE AU CÉRIUM
- Par HEINRiCN Buhrig
- (Extrait du Dingler’s Polytechnlsches journal) (I)
- Au bout d’un ou deux jours, pendant lesquels on remue fréquemment, l'eau est saturée de sels , on décante alors, on filtre et on ajoute de 1 eau fraîche. On répète cette opération jusqu’à ce que la dernière eau ne dissolve plus aucune trace de sels; le résidu est de la silice. Les eaux de lavage sont réunies et employées à cet état dans la teinture ; on peut aussi évaporer les lessives a sec, ce qui donne des cristaux d’un rose vif, dont la coloration est due au didyme.
- 1 kilogramme de cérite donne en moyenne, par cette méthode, 20 litres de lessive, contenant 663 gr. 7 d’oxyde de cérium, mélange avec les oxydes de lanthane et de didyme. Pour faite ce dosage, on précipite 100 cc. de lessive pat l hy-drogene sulfuré; on transforme l’oxyde ferreux en oxyde ferrigue au moyen d un courant de chlore gazeux et on précipite le cérium et les métaux analogues par l’oxalate ammonique Après avoir lavé avec soin les oxalates blancs avec de l’eau chaude, on les sépare du filtre, on les place dans un creuset de platine, on évapore à siccité au bain-marie et on chauffe au rouge jusqu à ce
- (l) (Voir n 1, année courante.)
- que le poids du creuset ne varie plus. La poudre obtenue, d’un brun chocolat et formée d oxydes de cérium, de lanthane , de didyme pèse 3 gr. 3185. Les trois analyses de cérite mentionnées plus haut donnent une moyenne de 691 grammes d’oxyde de cérium, de sorte que la perte s'élève à 4 0/0 environ.
- Afin de déterminer l’efficacité de l’action du sulfate de cérium dans la fabrication du noir d a-niline, une série d’échantillons furent imprimes au rouleau avec des cylindres de cuivre, au moyen d’un bain do teinture dans lequel la te neur en lessive de cérium variait. Dans de 1 impression, la teinture était' laissée le moins de temps possible en contact avec les cylindres de cuivre. La composition du bain est la suivante :
- Amidon blanc.................. 14gr.0
- Amidon légèrement grillé. 6 5
- Eau........................... 110 litres.
- Sel ammoniaque................ 1 kil. 9
- Chlorate de potassium .... 3 1
- Sel d’aniline................. 6 15
- Lessive de cérium........ XC C
- Après que les échantillons eurent été suspendus, pendant huit heures, dans le séchoir chauffé de 38 à 43 degrés, on les fit passer dans un bain de soude, puis on les lava énergiquement pendant une demi-heure.
- La proportion reconnue la plus convenable s’élève à 1,500 centimètres cubes de lessive de cé rium (correspondant à 49 gr. 775 d’oxyde de cé rium) pour 100 kilogrammes de bain de teinture. On peut encore diminuer notablement la quantité de sel de cérium contenue dans la teinture sans diminuer l’intensité et la beauté ou noir obtenu; mais l’étoffe doit alors séjourner beaucoup plus longtemps au séchoir, ou bien on doit augmenter la proportion du sel d’aniline. La période de huit heures a été trouvée la meilleure.
- Dans les mêmes conditions, on obtint avec le sel de vanadium un noir d’une intensité égale à celle du noir de cérium, en ajoutant à 100 kilogrammes de teinture 50 centimètres cubes d’une solution de vanadium contenant Ogr. 7985 d’acide vanadique. Cette solution est produite en dissolvant 28 gr. 35 de chlorure de vanadium dans 1 litre d’eau. Le noir d’aniline au vanadium n’a pourtant pas la magnifique teinte noir bleue foncée, à reflet tendre et si agréable à l’œil, du noir de cérium et on ne peut atteindre la nuance pro-
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- pre au noir de cérium même en augmentant considérablement la proportion de vanadium
- Le chlorure de vanadium employé dans ces essais provenait d’Angleterre ; c’est une masse d’un vert foncé, attirant l’humidité de l’air; ce sel était très pur et ne contenait que des traces de plomb, de cuivre, de fer et de chaux.
- (A suivre.)
- OBSERVATIONS
- SUR LES CRISTAUX DE SOUDE
- Par M. L. Gautier
- Les cristaux de soude préparés avec le sel de soude à l’ancien procédé Leblanc présentent une cristallisation différente de ceux fabriqués avec la soude à l'ammoniaque.
- Les premiers sont en morceaux compactes, durs, lourds et ternes. Ils titrent de 32° à 33°, à moins qu’ils ne soient très effleuris.
- Les seconds, faits avec la soude à l’ammoniaque, sont poreux, friables, légers et brillants; ils titrent 34° à 35° sans être effleuris. Ils ne contiennent ni chlorures, ni sulfate, ni causticité. Leur porosité facilite l’écoulement de l’eau mère lorsqu’on les essore.
- Ils représentent donc du carbonate de soude presque chimiquement pur. Cependant la prévention des acheteurs fait que l’on préfère généralement les anciens. On attribue à tort leur porosité à la présence du sulfate de soude. D’autres trouvent qu’ils ne piquent pas la langue, ce qui est une qualité annonçant l’absence de soude caustique.
- Pour les rendre durs et compactes, il suffirait d’y ajouter 5 à 10 p. 100 de sulfate de soude, ce qui serait loin d’améliorer leurs qualités. Plusieurs traités de chimie ont relaté cette propriété du sulfate de soude de rendre les cristaux de soude durs et compactes. Ce procédé a même été employé comme moyen de falsification. L’acheteur doit donc rechercher le produit nouveau, qui par le fait porte son analyse avec son aspect.
- PROCÉDÉS PRATIQUES
- SÉRIE DE VERTS
- VERT n° 2
- Pour 10 kilos de laines.
- Eeau q. s.
- 1 kil. 500 gr. alun.
- 1 — 500 — tartre.
- 10 casses (1) bois jaune.
- 000 gr. carmin d’indigo.
- Teindre au bouillon trois quarts d’heure. Laver.
- VERT N° 3
- 10 kilos de laine.
- 1 — 500 alun.
- 1 — 500 tartre.
- 15 casses bois jaune.
- 900 gr. carmin d’indigo.
- Teindre en trois quarts d'het re.— Laver.
- VERT n° 4
- 10 kil. de laine.
- Eau.
- 1 kil, 500 gr. tartre.
- 1 — 500 sulfate d’alumine.
- 20 casses bois jaune.
- 1 kil. carmin d’indigo.
- Teindre.
- VERT N° 5
- 10 kil. de laine.
- 1 — 500 tartre.
- 2 — sulfate d’alumine.
- 25 casses bois jaune.
- 1 kil. 500 carmin d’indigo.
- Teindre. — Laver. vert N° 6
- 10 kil. de laine.
- 1 — 500 tartre.
- 2 — sulfate d’alumine.
- 30 casses bois jaune.
- 1 kil. carmin d’indigo.
- 500 gr. sulfate d’indigo.
- (1) Une casse contient 4 litres environ.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- Teindre. — Laver.
- VERT N° 7
- 10 kil. de laine.
- 1 — 500 tartre.
- 2 — sulfate d’alumine.
- 1 — carmin d’indigo.
- 1 — sulfate d’indigo.
- 25 casses bois jaune.
- Teindre.
- (A suivre.')
- BLEU GRAND TEINT SANS INDIGO
- De Charles FIRMENICII
- PROCÉDÉ SPECIAL
- Dans notre numéro du 20 juillet 1880, nous avons donné quelque aperçu sur les avantages du procédé pour faire les bleus grand teint sans indigo de M. Charles Firmenich. Procédé qui permet d’obtenir d’une façon très économique les nuances les plus belles et les plus solides tant en bleu-flor qu’en bleu-de-roi jusqu’au bleu-noir le plus foncé.
- La stabilité de la teinture obtenue par ce procédé est à toute épreuve, elle résiste parfaitement aux acides et aux alcalis et la nuance es insensible au soleil, à l’air, à la pluie aussi bien qu’à l’action du foulage fait au savon noir.
- Ce nouveau procédé de teinture a donc une très grande importance et est du plus haut mérite par suite de ses applications considérables.
- Au cours actuel des teintures et drogueries une pièce de tissus pesant 10 kilos et mesurant jusqu'à cent mètres, ne doit coûter, main-d’œuvre, charbon, tout frais et usure du matériel com pris que 7 à 8 francs pour la première opération prix de revient qui est sensiblement réduit pour les opérations suivantes par l’économie qu’on ar-rive à réaliser sur toutes les drogues employées.
- Ajoutons que le procédé n’offre point de com-plications, que la teinture est assez rapide et exige peu de manipulations.
- L’échantillon ci-joint a été teint par ce procédé.
- Le procédé détaillé est fourni gratuitement contre un ordre de 10 kilos au moins de produit à titre d’essai.
- Le prix du dernier est de fr. 15 le kilo. — Prix de faveur suivant l’importance du marché.
- (Dans notre prochain numéro nous donnerons un échantillon de laine en bourre teint par ce procédé.)
- MAUVAIS TEINT
- Au mois de décembre dernier, toute une bande d’escrocs était trrêtée et écrouée au dépôt. Les individus qui composaient cette bande se faisaient livrer des marchandises à domicile, et lorsque les fournisseurs envoyaient toutes leurs factures, ils ne trouvaient plus les personnes qui avaient reçu les marchandises.
- Les maisons où la bande se faisait envoyer le produit de ses escroqueries étaient toujours dépourvues de concierge. L’enquête faite à cette époque par M. Dulac, commissaire aux délégations, a établi que, dans chacune de ces maisons, il y avait un domestique nègre en livrée.
- Ce nègre, un des complices, était mauvais teint et avait eu l’ingénieuse idée de se noircir le visage et les mains et de mettre une perruque frisée Il affectait de ne pas savoir le français et disait aux fournisseurs : Maître ici demain matin, payer tout.
- Naturellement, pendant la nuit, on déménageait les marchandises, que les escrocs portaient dans des magasins à Belleville et à Ménilmontant, en entendant de les vendre. Mais ils ne purent réaliser ce projet, car ils furent arrêtés quelques jours après, sur la dénonciation d’une concierge qui eut peur en voyant les allures mystérieuses des nouveaux locataires.
- Le faux nègre, nommé Amand, s’est décidé, il y a deux jours, à désigner à M. Dulac un nouveau dépôt de marchandises, avenue de Lamothe-Piquet. M. Dulac a trouvé à l’endroit indiqué, dans un vaste magasin, des meubles, faïences rares, vieux bahuts, etc.
- Six voitures pleines ont amené hier matin tous les objets au greffe du palais de justice.
- A la suite des révélations du faux nègre, d’autres individus sont recherchés pour complicité.
- Six individus, y compris le faux nègre et deux femmes, sont déjà sous les verrous.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- EMPLOIS DU SILICATE DE SOUDE
- dans le blanchiment et la teinture.
- Dans notre numéro 3 du 5 février, nous faisions remarquer l’analogie qui existe entre les propriétés du savon et celles du silicate de soude. Ils sont tous les deux des combinaisons d’acides faibles, non solubles dans l’eau, avec la soude : ils possèdent une légère réaction alcaline, leurs solutions sont plus ou moins visqueuses et gélatineuses et capables de fournir des émulsions avec les substances grasses; enfin l’alcali, sans y être masqué, y a cependant perdu son caractère de causticité. Il était donc naturel que des essais fussent tentés dans le but d’employer le silicate de soude pur, soit mélangé avec du savon ou conjointement avec celui-ci, à tous les usages pour lesquels le savon seul a été utilisé jus-qu'ici.
- Plusieurs de ces essais furent couronnés de succès, et comme conséquence apparut bientôt la fabrication des savons composés, dans lesquels entrait une proportion considérable de silicate de soude, fabrication qui avait pris une certaine extension, surtout en Angleterre.
- Les procédés suivis sont très simples : ou bien Ton ajoute à du savon gras ou résineux déjà achevé, une solution concentrée de verre soluble, qu’on incorpore par l’agitation à l’aide de la chaleur, laissant ensuite se refroidir et se solidifier le mlange qu’on moule à la manière ordi-naire; ou bien l’on opère la saponification des corps gras et des résines par les alcalis en pré. sence du silicate de soude, achevant l’opération comme s’il s’agissait des savons dits à la petite chaudière et par empâtage.
- Parmi nos notes, nous retrouvons comme exemple de ce genre de fabrication une patente anglaise prise par M. Gossage.
- Par son procédé, on fait fondre dans une chaudière 3,009 kilog d’huile de palme ou de suif avec 5,000 kil. de résine. D’un autre côté, on introduit dans la chaudière en cuivre servant ordinairement à la fabrication du savon, 1,009 kilog. d’une solution de soude caustique d’une densité de 1.39, 200 kilog. d’eau et 259 kilog. d’une solution de silicate de soude ayant une densité de 1.45.
- On fait bouillir et on ajoute peu à peu le mélange de corps gras et de résine. L’ébullition étant continuée, la saponification a lieu ; pour la
- Pendre complète, on ajoute peu à pou encore 500 kilog. de lessive de soude caustique, de la même force que la précédente, plus 500 litres d’eau. Enfin, la saponification étant achevée ou à peu près, on verse encore dans la chaudière 2,500 kilog de silicate de soude ayant la même densité que ci-dessus et étendu préalablement de 1,000 litres d’eau. On continue ensuite l’ébullition jusqu’à ce que par l’évaporation, le poids total des matières soit ramené à environ 10.000 kilog. On cesse alors de chauffer, et quand la température de la matière dans la chaudière s’est abaissée à 71° cent., on l'a fait couler dans les moules à savon, où elle se solidifie par le re • froidissement complet (1).
- LE SILICATE DE SOUDE dans la teinture.
- On sait qu’après l’impression et le séchage des mordants appliqués sur la toile et avant la teinture proprement dite, il est nécessaire de faire subir aux pièces une opération, c’est le bousage ou le passage à travers un bain de bouse de vache.
- Le bousage produit un double effet : 1° il en-1 lève de la partie du mordant qui ne s’était pas i combinée intimement à la fibre textile, et empêche en même temps cet excès de mordant de se jeter sur les parties blanches du tissu ; 2° il provoque une fixation plus complète du mordant sur la toile, en déterminant la combinaison de certains principes que contient la bouse avec le mordant déjà fixé et en enlevant à ce mordant une certaine proportion d’acide qu’il contenait encore en excès.
- Le bousage présentant l’inconvénient de colorer les mordants par suite de la présence d’une nature colorante jaune dans la bouse, ce qui nuisait à l’éclat des couleurs très claires et très délicates, on a substitué, dans beaucoup de cas, le sel à | bouser, c’est-à-dire le mélange de phosphate de soude et de chaux à la bouse proprement dite. En 1851 on essaya en Angleterre, avec plus ou moins de succès, de substituer le silicate de soude au sel à bouser.
- (1) Cette question de l’emploi du silicate de soude étant très importante, nous y reviendrons sous peu.
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- ET 05 L’IMPRESSION DES TISSUS___________________
- Dès 1852 l’emploi en devint àssez fréquent.
- Mais les fabricants rencontrèrent souvent de grandes difficultés provenant surtout de la composition variable du silicate de soude, ce sel renfermant souvent un excès d’alcali, lequel réagissait sur le mordant d’alumine, dissolvait une proportion considérable d’alumine, ce qui occasionnait ensuite la teinture des couleurs maigres et râpées.
- Pour remédier à ce grave inconvénient, Higgin proposa l’emploi du silicate de chaux récemment préparé par la double décomposition du silicate de soude parle chlorure de calcium. Il conseilla à la p'ace du bain de bouse un bain d’eau chaude dans lequel on aurait versé simultanément des solutions de verre soluble et de calcium, ce dernier étant léger en excès,
- (A suivre)
- FABRICATION DE L’ACIDE CITRIUQE
- (Suite et fin)
- Dans le lavage du sulfate de chaux, il est pré-férable d’employer une petite quantité d’eau chaque fois, et de répéter plus souvent l’opération. On verse alors la solution faible d’acide citrique dans un évaporateur en plomb, qui peut consister en une caisse en bois revêtue de plomb. Dans son intérieur, on peut placer des tuiles carrées, et celles qui conviennent le mieux à cet effet sont les tuiles employées dans les fours à sécher le malt et qui sont percées de très petits trous. Elles peuvent être disposées dans l’auge en plomb, de façon à présenter une surface parfaitement plate ; elles sont pour être couvertes d’eau et supporter un évaporateur en plomb d’environ 1 pouce plus haut que la cirnonférence du bain d’eau, afin d’empécher l’eau condensée de s’introduire dans l’acide citrique. Sur chaque côté de l’évaporateur, on disposera un tuyau à vapeur pour lancer dans l’eau de la vapeur chauffée à une certaine température, et aussi un tuyau de dégagement pour évacuer l’eau de condensation. Cet évaporateur devra mesurer 9 pouces de profondeur et aura préférablement des faces carrées et non inclinées. La contenance de cet évaporateur devra être proportionnée à la quantité de liqueur à évaporer. Lorsque l’acide faible est dans l’évaporateur, il doit être évaporé aussi rapidement que possible,
- à une température de 65-55 centigrades, mais pas supérieure à 70 degrés.
- Lorsque l’acide est arrivé par évaporation entre 50 et 60- Twalde, la plus grande partie du sulfate de chaux doit avoir été précipitée. A ce point, il convient de le faire passer au moyen d’un siphon dans un autre évaporateur placé à un niveau inférieur et de compléter l’évaporation dans un second récipient On doit poursuivre l’évaporation jusqu’à ce qu’on observe une légère pellicule à la surface. Alors, il faut faire pnsser la liqueur au moyen d’un siphon dans les bacs à cristalliser. Ces récipients, dont les dimensions seront d’environ 6 pieds de long sur 2 de large et 6 pouces de profondeur, devront être enduits de poudre de mine de plomb. Ces solutions doivent rester au repos deux jours environ et être couvertes pour empêcher l’introduction de toute poussière. Après deux jours, on obtiendra des cristaux bruns excellents. On fera évaporer les liqueurs-mères et l’on n’arrêtera la vapeur que lorsqu’ une pelli-cule distincte se sera formée. Cette liqueur sera alors déversée dans les cristalliseurs. Il est très mportant de ne pas mêler les liqueurs-mères avec les liqueurs originelles, parce que les cristaux des premières sont d’une couleur plus foncée que ceux des secondes.
- On prend les cristaux bruns, c’est-à-dire 4 à 5 livres de cristaux pour un gallon d’eau; en fait dissoudre et bouillir avec du charbon animal, qui a été purgé de ses sels de chaux par l’acide hydrochlorique (1 livre environ de charbon pour 112 livres de cristaux) dans une cuve revêtue de plomb dans laquelle pénètre un jet de vapeur ; on remue tout le temps avec une palette et on soumet le tout à l’ébullition pendant environ dix minutes. Cette solution sera ensuite filtrée dans des cônes perforés en plomb, dont l’ouverture est d’environ 18 pouces carrés, et dont la capacité intérieure est tapissée de calicot; on laisse écouler le filtre dans un vase en plomb.
- Cette solution, filtrée, est versée dans un évaporateur exclusivement destiné à la liqueur blanche et évaporée à la même température que ci-dessus. Puis, elle est reversée dans les mêmes cristalliseurs que l’on recouvre de couvercles en bois. Ces cristalliseurs ne doivent pas être tenus dans un lieu froid, mais à une température d’environ 15- 1/2 centigrades. On laisse reposer de deux à quatre jours. On peut faire repasser la li-queur-mère dans l’évaporateur blanc. On laisse
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- les cristaux marchands se ressuyer, puis on les retire avec un petit couteau en cuivre ; on les pose sur une table de beurrier, on les brise légè-ment et on les asperge d’eau. Enfin, on les met à l’étuve sur des plateaux creux de 1 pouce et d’environ 2 pieds carrés, et on les fait sécher à la température de 27- cent.
- D‘ QuESNEVILLE.
- UTILISATION DES SULFOCYANURES
- {Extrait de la Deutsche Industrie ZEITUNG.)
- Le sulfocyanure d’ammonium existe en quantité notable dans les eaux d’épuration du gaz d’éclairage et dans celles qui sortent des condenseurs (Scrubbers) des usines à gaz.
- On a cherché fréquemment a utiliser ce coin posé, sans obtenir jusqu’ici des résultats dignes d’être cités. L’importance de la question de l’utilisation industrielle des sulfocyanures est telle, que l’Association pour le développement de l’industrie en Prusse a institué, depuis un certain nombre d’années déjà, un prix pour une méthode pratique pouvant fabriquer à l’aide sulfocyanure d’ammonium le cyanure ou le ferrocyanure de potassium.
- On a pu, il est vrai, employer de petites quantités de sulfocyanures pour différents usages, par exemple dans la photographie ou, suivant Wagner, pour empêcher l’action du fer sur le rouge d’alizarine ; mais la consommation pour ces usages est si faible que les méthodes de fabrication connues suffisent amplement à fournir la production nécessaire.
- MM. Storck et Strobel sont d’avis que les sulfocyanures trouveront dans peu de temps un emploi considérable et indiquent une méthode permettant de retirer ces combinaisons des eaux du gaz. Ces eaux, qui sont employées, comme on sait, pour fabriquer l’ammoniaque et les sels ammoniacaux, contiennent ordinairement, outre le carbonate, le sulfite et l'hyposulfite d’ammoniaque, du chlorure, da sulfure, du cyanure et du sulfocyanure d’ammonium, et des matières goudronneuses, solubles dans les eaux alcalines.
- Si l’on ajoute de'l'acide chlorhydrique jusqu’à ce qu’elles rougissent le papier de tournesol, il se dégage de l’acide carbonique et des gaz sulfureux, en même temps qu’il se produit un fort
- boursouflement et qu’il se forme un dépôt jaunâtre. Si, après que la solution s’est complètement éclaircie, on y ajoute du chlorure cuivrique ou le sel double qu’on obtient en mélangeant du chlorure cuivreux avec du bisulfite de soude, il se produit un précipité gris de sulfocyanure de cuivre contenant tout le sulfocyanogène présent dans la solution. En rassemblant ce précipité sur un filtre, en le faisant bouillir avec une quantité suffisante de baryte caustique, on obtient, après avoir séparé le résidu, une solu'ion d’un jaune pâle de sulfocyanure de barium, que l’on fait cristalliser par évaporation.
- Le résidu cuprifère peut être employé pourre" former du chlorure cuivreux, et les liqueurs am -moniacales dont on a séparé le sulfocyanure de cuivre sont traitées par le procédé ordinaire pour en extraire de l’ammoniaque caustique et du chlorure d’ammonium.
- Le sulfocyanure de barium permet de préparer aisément les sels des autres métaux. Pour ceux qui sont solubles, il suffit d’ajouter au sel de barium le sulfate du métal ; on obtient alors un précipité de sulfate de baryte et une solution du sulfocyanure métallique. Les sulfocyanures de cuivre, de plomb, d’argent et de mercure, qui sont insolubles, se produisent en ajoutant au sulfocyanure de barium un sel métallique soluble.
- Quand on fait passer dans la solution d’un sulfocyanure un courant d’anhydride chloreux ou d’anhydride hypochlorique, ce dernier est rapidement absorbé, et il s’en sépare un corps jaune, le persulfocyanogene. Cette propriété a donné l’idée d’employer les sulfocyanures comme réserve pour le noir d’aniline imprimé sur étoffes.
- Rosenstiehl a fait voir que le sel d’aniline se transforme en noir d’aniline par l’action d’un agent déshydrogénant, tel que l’oxygène, le chlore et les acides du chlore moins oxygénés que l’acide chlorique ; il a montré, en outre, que les mélanges employés pour produire le noir peuvent former de l’anhydride chloreux et de l’anhydride hypochlorique. La formation du noir d’aniline par l'action de ces composés du chlore est visible quand on suspend dans un flacon en verre un morceau de coton imprégné de chlorure d’aniline et qu’on dirige dans ce flacon le gaz dégagé en chauffant du chlorate de chrome au bain-marie ; au bout de quelques minutes, le coton, qui était parfaitement blanc se colore en vert bronzé,qui devient de plus en plus foncé et enfin noir.
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- ET DE L'IMPRESSION DES TISSUS
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- II est clair que, quand on imprime sur l’étoffe une substance qui possède la propriété d’absorber rapidement ces acides du chlore, sans que ces derniers puissent agir sur le sel d’aniline, ou d’empêcher le dégagement de ces acides dans le mélange des couleurs, le noir ne pourra pas se former aux endroits imprimés. A cet effet, on a proposé différentes combinaisons, telles que la lessive de soude, l’aluminate de soude, l’hypo-sulfite de soude, etc.; mais la plupart de ces composés ne peuvent être employés que dans certains cas, et aucun d’eux ne remplit les conditions voulues au même degré que1es sulfocyanures. Une réserve, contenant par litre d’eau gommée 50 grammes de sulfocyanure de potassium ou d’ammonium, suffit pour réserver complètement le noir d’aniline.
- (Journal de l’Eclairage au gas.)
- Blanchiment des Tissus végétaux
- • par M. Cosse.
- Le liquide breveté consiste en une dissolution de chlorure de chaux, de concentration variable selon la nature et la force du tissu, dans leque est injecté un courant de gaz acide carbonique] Le chlorure de chaux, en présence de l’acide carbonique, posséderait une action beaucoup plus énergique qu’à l’état ordinaire tout en conservant aux étoffes plus de résistance et de qualité. Les opérations du blanchiment se poursuivent dans l’ordre accoutumé, mais la puissance du nouveau liquide autorise à simplifier et même à supprimer certaines de ces manutentions.
- Blanchiment des Lustrines
- par lessioage méthodique, au moyen des hydrocarbures ou autres produits, reconstitution de ces produits
- par M. Bertèche.
- Cet appareil se compose de quatre éléments distincts:
- Un alambic;
- Un désuinteur blanchisseur ;
- Un condensateur ;
- Un second condensateur.
- L’alambic ou appareil à distiller est muni dans sa partie inférieure d’un double fond de circulation de vapeur d’eau, et dans sa partie supérieure de trois robinets dont l’un est destiné à mettre l’alambic en communication avec le dé-suinteur, le 2e avec le premier condensateur, le
- 3e sert à introduire le dissolvant lors de la mise en marche de l’appareil et communique avec le réservoir d’alimentation.
- Le désuinteur blanchisseur renferme : lo un panier ouvert en métal, en bois perforé ou en treillis, dans lequel on place la laine à désuinter, laver ou blanchir ; au-dessus du panier se trouve un couvercle à tige passant dans une boite, à étoupe, ce qui permet de donner une certaine pression, soit mécaniquement, soit à la main ; 3o enfin, deux robinets, dont le premier commini-que avec le premier condensateur et le deuxième avec le réservoir.
- La fermeture du couvercle de cet appareil est faite au moyen d’un joint hydraulique et d’une rondelette en plomb, pour empêcher toute communication avec l’air extérieur.
- Le 1" condensateur communique par un tuyau inférieur avec le 2' condensateur qui complète la condensation commencée par le 1". Ce système est alimenté par un réservoir hermétiquement fermé et possédant sur le côté un tuyau de refroidissement et d’aréation.
- Voici le fonctionnement de cet appareil : On introduit de l’hydrocarbure dans l’alambic au moyen d’un robinet supérieur, on distille et l’on fait passer le liquide par les deux condensateurs, de façon à l’avoir à une température constante de 38 à 400 dans le réservoir.
- Pendant cette opération, on ouvre le couvercle du désuinteur et on introduit le panier chargé de laines brutes: on ferme le couvercle et on ouvre les robinets communiquant avec le réservoir jusqu’à ce que la laine soit complètement imprégnée du liquide dissolvant ; on donne alors une série de pression, puis on ouvre le robinet inférieur, de façon à laisser écouler le liquide chargé de suint dans l’alambic qui est placé au-dessous du désuinteur; losrque la chute du liquide est à peu près complète, on ferme et l’on distille.
- Cette opération achevée, on écoule le'suint à l’état pâteux par un robinet placé au bas de l’alambic, puis pour débarrasser la laine du liquide qui l’imprègne, on fait arriver par un robimet spécial un courant d’air chaud additionné de vapeur d’eau au moyen d’un ventilateur.
- Ces vapeurs se rendent dans les condensateurs où l’hydrocarbure se condense et se joint à celui provenant de l’alambic pour se rendre au réservoir.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
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- DES JOURNAUX POPULAIRES ILLUSTRES
- PROPRIÉTÉ DIVISÉE EN 8000 PARTS
- EXPOSÉ
- Le succès prodigieux des journaux la Science populaire, la médecine Populaire et en dernier lieu de l’Enseignement Populaire est l’affirmation la p'us éclatante des bénéfices que réalisent ces publications.
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- CONDITIONS POUR LE PUBLIC
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- La répartition des bénéfices se fait en janvier et en juillet de chaque année.
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- l' En payant comptant, ils ont droit à une bonification de 5 ff. pour chaque Part, soit net à payer 95 francs.
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- Les titres et coupons sont reçus comme espèces.
- On souscrit A LA SOCIÉTÉ DES VILLES D’EAUX, au siégé social* et à sa succursale, à Toulouse.
- Adresser les lettres, bulletins de Souscription, envois de titres ou fonds. à M. l’administrateur de la SOCIÉTÉ DES VILLES D’EAUX, à Paris, rue Chauchat, 4, ou à M. le directeur de la succursale de la SOCIÉTÉ DÉS VILLES D’EAUX, à Toulouse, 57, rue Alsace-Lorraine»
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- Ministere dé là marine.
- CHERBOURG, 7 avril.
- Fournitures suivantes : Fil à voiles.
- Dépôt, 200 fr.
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- Les meilleurs certificats et références.
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- RESULTAT D’ADJUDICATION
- Toulon, 17 mars.
- 19,000 kilog. étoupe blanche.
- MM. Dal-Fenoco de Marseille, 78 fr. 25. — J. Laure,
- Le Prdpfiétaire-Gérant : J. CHARBONNIER.
- Tous 'droits reservés.
- lmp. Ëd. Rousset, rue Rochechouart, 7, à Paris
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 26e Année, No 8. ET DE L’IMPRESSION DES TISSES 20 Avril 1884.
- SOMMAIRE
- TARIF GÉNÉRAL des douanes.
- NOIR D’ANILINE au Cérium,
- TEINTURE de la chaine-coton en étoffs,
- PROCÉDÉS PRATIQUES : Nouveau colorant.
- REVUE des divers procédé d'épaillage.
- EMPOISONNEMENT aigu par l’aniline.
- TEINTURE pou» charellerie.
- FABRICATION de tapis et teinture en compositon.
- BIBLIOGRAPHIE.
- RENSEIGNEMENTS commerciaux.
- ADJUDICATIONS administratives.
- TARIF GÉNÉRAL DES DOUANES
- LES TEINTURES AU SÉNAT
- M. le rapporteur rappelait tout à l’heure, en répondant à un de nos collègues, que le couleurs non dénommées, à leur entrée en Allemagne et chez nos voisins ne sont frappées d’aucun droit. Que va t-il arriver? C’est que, par exemple, aux portes de Lyon, du côté de notre région de l’Est plus particulièrement, les produits chimiques français, les couleurs tinctoriales vont entrer en Suisse sans droit. Nous verrons la production française qui ne peut lutter en France sans droit protecteur, soutenir parfaitement la coneurence chez nos voisins et écouler à l'étran-ger la moitié de ses produits, ce n’est pas ce qu’a voulu la commission, c’est ce qu’en aucun cas ne voudrait permettre le Sénat ; ce serait là de la protection au rebours ; nous n’aurions pas le droit'de faire entrer en France, exemptes de droit, les matières tinctoriales similaires de celles qui entreraient en franchise à létranger. Où irions-nous avec ce système ? à la décadence de notre industrie ; on verrait la laine, la soie ou le coton teints hors de nos frontières,et même, dans certains cas, les pièces écrues, tissées dans notre pays aller se faire teindre à l’etranger. Ce n’est pas montrer trop de crainte que de redouter déjà un mouvement dans ce sens.
- Un de nos collègues annonçait hier que certaines maisons françaises expédiaient déjà des tissus de laine ecrue en Amérique, au détriment de nos ouvriers teinturiers. Que serait-ce avec
- des droits nouveaux? Personne n'est hostile aux fabricants de couleurs et de teinture ; leur industrie est une des plus intéressantes à tous les points de vue, et des plus honorables pour notre pays ; elle nous a habitués à des prodiges, sans doute, mais elle n’emploie que 560 ouvriers, tan -dis que la teinturerie en emploie 25,000, sans parler du tissage lié à la teinturerie.
- Je crois donc, même après les concessions qui m’ont été faites, pouvoir mettre mon amendement sous la protection du Sénat, et je le fais avec autant plus de confiance que je ne viens point refuser ici à des fabricants français un encouragement qu’ils méritent et que, peut-être à tort, ils jugent nécessaire à leur avenir. (Très bien ! très bien! à gauche.)
- M. le président. La pat ole est à M. Scheurer. Kestner.
- M- Scheurer-Kestner. Messieurs, le Sénat se trouve en ce moment saisi d’une question générale dont a été saisie elle-même la commission des douanes : l’intérêt du producteur opposé à celui du consommateur.
- Pendant tout le temps où elle a siégé, elle s’est trouvée placée entre le producteur et le consommateur : Le consommateur réclamant l’exemption des droits sur les produits qu’il consomme, et le producteur demandant à être protégé.
- Très souvent le produeteur se trouve être, en même temps, un consommateur, et alors il venait solliciter du Sénat et de la commission l’éxonération des droits qu’il paie sur les matiè-res premières, et demande de frapper, à
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- l’entrée en France, les produits qu’il fabrique
- Je n’en fais de reproche à personne, c’est une 5 tendance naturelle à l’esprit humain, j’ajouterai | c ue c’est parfaitement humain, et si j’en parle ce | n’est que pour montrer au Sénat quel a été très souvent l'embarras de la commission.
- Cet embarras doit être le vôtre en ce moment, } messieurs. / j
- L’honorable M. Millaud vous a parlé au nom • des teinturiers qui désirent être exonérés des ; droits sur les matières premières, sur les pro- ; duits chimiques, sur les matières tinctoriales . qu’ils emploient. Notre honorable collègue, se ' faisant leur défenseur au énat, demande de ré- i duire dans une proportion considérable', le droit . qui a été voté par la commission sur les ma- • tières tinctoriales dérivées du goudron de ; houille. |
- Messieurs, l’industrie dont il s’agit, celle des . matières colorantes dérivées du goudron de houille, est certainement une des plus intéressantes; c’est l’industrie la plus moderne, et je dis avec bonheur, c’est une industrie qui est née en France, il n’y a pas bien longtemps, puisque les premières fabrications datent de l’année 1858.C’est un Français, dont je suis heureux de prononcer le rom, M. Verguin, qui le premier a démontré la possibilité de tirer des matières provenant du goudron de houille les magnifiques couleurs que 1 vous connaissez. Celle qu’il a obtenue et à la- | quelle on a donné le nom de fuchsine est la base | de toutes les autres, qui n’en sont pour ainsi dire ! que des dérivés.
- Comment se fait-il que cette industrie si intéressante, si belle, se soit si peu développée dans notre pays, et ait pris, au contraire, à l’étranger, en Allemagne notamment et en Angleterre, un développement si considérable? Comment se fait-il qu’une découverte qui a été faite dans notre pays, par un de nos compatriotes, ait été en tris peu de temps exportée et se soit trouvée exploitée à l’étranger, au détriment de notre industrie nationale ? J’ai cru qu’il n’était pas inutile à propos de la question qui se débat devant le Sénat, de présenter quelques considérations sur ce sujet.
- Afin de vous faire sentir à quel point on peut gêner le développement d’une industrie, à quel point on en rend l’exercice difficile en établissant des droits trop multipliés sur les matières
- qu’elle emploie actuellement, il me suffit de vous dire que l’on fait en France peut-être pour 10 millious de matières colorantes tirées du goudron de houilles. En Allemagne, on en fait pour 600 millions !
- Cette industrie s’est trouvée dans une situation très peu privilégiée, je dirai même très sacrifiée en France. Tandis que les matières premières dont elle se servait, y compris les produits chimiques, étalent frappés de droits d’entrée en France, et de droits, qui étaient assez sensibles, les produits qu’elle fabriquait, par suite d’une erreur de classification,ont été exemptés de droits.Cette erreur du reste a été reconnue par l’administration; elle date de loin. On a considéré que les matières colorantes tirées du goudron de houille, devaient appartenir à la classification des couleurs, exemptes en vertu du tarif conventionnel, et on les a assimilées aux couleurs qui ne comprennent pas les matières tinctoriales. Le tarif des douanes renferme un chapitre spécial intitulé :
- « Teintures préparées et auxquelles appartiennent les couleurs dérivées du goudron de houille, » chapitre auquel elles ont été restituées.
- Cette industrie a donc été protégée à rebours. C’est une des premières raisons qui ont empêché son développement en France. Il faut y ajouter les taxes intérieures sur l’alcool, les taxes de dénaturation; car, heureusement, on a autorisé ces industries à dénaturer leur alcool ; mais encore, la dénaturation elle-même amène-t-elle des frais qui ne sont pas sans importance ; il en est de même des frais de la dénaturation du sel, etc.
- Enfin, l’ensemble des frais divers de ce geure, supportés par cette fabrication en France n’étaient pas moindres, dans la fabrique la plus importante qui existe chez nous, de 63,700 fr. par an. Il faut tenir compte aussi de la question des brevets, dont l’influence a été encore plus directe que celle des droits dont je viens de parler surcerrains de ces produits Les brevets ont protégé, il est vrai, les produits fabriqués en France, mais les produits étrangers se sont trouvés dans la situation de profiter des brevets qui étaient pris en France, sans payer de droits à l’inventeur, et dans la plus grande liberté ; tandis que chez nous, le monopole était, il est vrai, assuré à l’inventeur et privait la nation de l'avantage de
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- ET DE L’IMPAESSION DES TISSUS
- la concurrence intérieure,mais condamnait le producteur français à la libre concurrence des fabricants étrangers exonérés de tous frais de brevet lorsqu’il se présentait sur les marchés étrangers. Il en résultait pour le fabricant français une condition d’infériorité assez considérable pour i l’empêcher de développer son marché ex- | térieur.
- La législation étrangère sur les brevets s’est un peu améliorée depuis quelques années ; mais il existe encore des pays comme la Suisse qui n’admettent pas l’institution des brevets d’invention, et dans lesquels la fabrication des couleurs dérivées du goudron de houille s’en trouve réellement protégée. J’ai dit qu’en France les droits qui s’élèvent à 63,700 fr., pour une seule usine, , ne comprennent absolument que ceux sur les matières premières employées, sur l’alcool amy-loque, l’alcool méthylique, le chlorate de potasse, le brome, le sel de soude — sur la soude caustique seule le droit s’élève à 16,000 fr., le charbon, la houille ; puis les droits de régie qui s’élèvent sur l’alcool à 7,500 fr., et à 6,000 sur le sel marin, total 63,700 fr., auxquels il conviendrait d’ajouter les droits qu’on est obligé de payer sur es métaux, car, dans l’industrie des produits chimiques, les frais d’entretien des appareils servant à la fabrication sont considérables, et dans plusieurs cas ils s’élèvent au tiers des frais de production. Toutes les matières premières servant à la construction, à l’entretien, sont déjà frappées de droits lorsqu’elles arrivent à servir pour l’entretien des appareils dans les fabriques : ils sont considérables et doivent entrer en ligne de compte; je ne puis pas faire ce calcul de détail devant vous, mais il n’est certainement pas négligeable.
- Quoi qu’il en soit, voici les droits qui sont payés par la maison dont je vous parlais tout à l’heure et dont le succès tient en très grande partie à l’intelligence de l’homme qui la dirige et qui a su lutter malgré les taxes qui frappent son industrie.
- Dans cette situation on s’est demandé s’il ne convenait pas, tout en exonérant certains produits qui servent à la fabrication, de restituer les droits de douane pesant sur les matières premières. C’est ainsi qu’on a été amené à établir un droit sur la matière colorante dérivée du goudron de houille. Ce droit avait été voté à la Chambre des députés au taux de 3 fr., par kilog.
- pour les matières violette, bleue et verte; de 1 fr., par kilog. sur d’autres, et 5 p. 100 à la valeur sur celles qui ne sont pas spécifié es. Mais ce droit de 3 fr., la commission du Sénat, après avoir entendu le principal producteur des matières colorantes en France, l’a trouvé exagéré et l’a diminué à 2 fr. 50. A la suite de la déposition que l’honorable M. Millaud est venu faire devant la commission, celle-ci a cru qu elle pouvait encore abaisser le droit et elle l’a fixé à 2 fr. L’honorable M. Millaud trouve ce droit encore trop élevé, et à l’appui de sa demande, il a donné lecture des prix payés sur les matières premières afférentes aux diverses matières colorantes. Il vous a dit que la fuschine se trouvait grévée de 41 centimes...
- M. Edouard Millaud. De 38 centimes.
- M. le rapporteur.... par kilogramme, qu’en lui donnant par conséquent un droit de 2 fr., on lui donnait un droit trop considérable.
- Je dois faire remarquera l’honorable M. Millaud que dans les chiffres présentés par lui il y a une légère confusion ; il y a des couleurs taxées à2 fr., et d’autres àl fr.
- La fuschine se trouve taxée à raison de 1 franc, et dans le calcul que la commission a eu sous les yeux, calcul fourni par M. Cordier, et qui a été fait par la société industrielle de Rouen...
- M. Edouard Millaud. — Jai pris une moyenne.
- M. le rapporteur. L’honorable M. Milland me dit qu’il a pris une moyenne, mais dans cette note, il y a quelques erreurs. Ainsi j’y remarque que le sel de soude, au lieu d’être compté à 4 fr.
- 50 ne l’a été qu’à 2 fr. 30., cela fait une petite différence
- Mais ce qui est pus grave, c’est que pour les teintures dérivées de cette couleur-mère, la fuschine, on a oublié de faire entrer en ligne de compte la quantité dont est grevée déjà la couleur-mère, et par conséquent les chiffres cités par l’honorable M. Millaud ont besoin d’une rectification.
- Quoi qu’il en soit, Messieurs, j ai entretenu tout à l’heure mes collègues de la commission de ce qui pouvait être fait, et dans l impossibilité où nous sommes de nous mettre d’accord en ce moment, comme dans le désir de donner encore certaines satisfactions aux légitimes revendications des consommateurs des couleurs d’aniline,
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- je denande au Sénat de vouloir bien renvoyer l’amendement de M. Millaud à la commission qui pourra en délibérer demain et lui apporter une nouvelle résolution, si elle croit devoir le faire, ou demander au Sénat de maintenir son premier vote. (Approbation.)
- M. Edouard Millaud. Je remercie M. le rapporteur de la commission et le Sénat de vouloir bien accepter le renvoi.
- NOIR D'ANILINE
- Par HEINRICH BUHRIG
- (Extrait du Dingler’s Polytechnisch.es journal) (I) (Suite et Fin.)
- Pour faire le dosage de la solution de vanadium on en évaporait 10 centimètres cubes à siceité dans un creusot de porcelaine taré ; le résidu étant de nouveau évaporé avec de l’acide nitrique, puis chauffé au rouge jusqu’à ce que le poids du creuset ne variât plus. L’acide vanodi-que d’un jaune brun pesait 0 gr. 1597; les 28 gr. 35 de chlorure de vanadium employés correspondaient donc à 15 gr. 97 d’acide vanodique ou à 27 gr. 605 de chlorure de vanodium pur.
- Les oxydes des métaux voisins du cérium, notamment ceux de lanthane et de didyme. n’exercent aucune influence nuisible sur la formation du noir d'aniline; il suffit de rendre la proportion de solution employée un peu plus forte que si l’on se servait de sulfate de cérium chimiquement pur.
- Pour s’assurer de ce point, de nouveaux essais furent faits, d’après une méthode indiquée par l’auteur avec une solution saturée de sulfate céreux chimiquement pur, qui, sous une couche de 0 m. 72 d’épaisseur ne montrait plus au spec-troseope aucune raie d’absorption du didyme-On employa pour la teinture une solution pure renfermant 3 grammes d’oxyde ceroso-cériqu. par 100 centimètres cubes et l’on obtint exactement le même résultat qu’en se servant de la lessive de cérium ; ce qui prouve que les métaux associés au cérium n’ont aucune influence nuisi
- ble et que la méthode de préparation indiquée est suffisantes
- Le prix de revient du produit, à Saint-Pétersbourg, s’établit actuellement comme suit :
- Roubles. Capeks.
- I kilogr. de cerise.... 2 50
- 1 gr. 300 d’acide sulfu-
- rique anglais.......... » 10
- Combustible.............. » 10
- Salaires................. » »
- Frans.
- (10 »)
- (» 40)
- (» 49)
- (» »)
- Soit pour 663 gr. 7 d'oxyde de cérium, 2 rou
- bles 70 capeks (10 fr. 80 c. environ). Le sel de cérium nécessaire pour 100 kilogrammes de noir
- d’aniline coûte donc environ 82 centimes.
- 453 gr. 6 <1 livre anglaise) de chlorure de vanodium coûte 250 roubles (1,000 francs environ) et 100 grammes de noir d’aniline au vanodium exigent 1 gr. 4175 de vanodium coûtent 3 fr 12 c.
- Le gris d’aniline au cérium présente également une nuance plus belle que celui au vano-dium. i
- La formule de la couleur est la suivante :
- Amidon blanc................... 8gr. 60
- — légèrement brûlé.............. 1 90
- Eau ........................... 60 litres.
- Sel ammoniaque............. .. Ogr.50
- Chlorate de potasse............ 0 50
- Sel d’aniline.................. 0 50
- Acide chlorhydrique............ 9 50
- Solution de sulfate de cérium.. 175 c. cubes.
- Ce gris se forme en quelques heures dans le séchoir à chaud et n’exige aucun passage à la Soude, mais seulement un fort savonnage. On peut l’imprimer également avec les couleurs-vapeur, parce qu’il n’àttàque pas lé tissu dans le vaporisage ; cependant la nuance perd légèrement en beauté. Il en est exactement de même du gris d’aniline au vanodium.
- Des échantillons d’égale intensité de noir au cérium et au vanodium ayant été traités dans les mêmes conditions par de l’acide sulfureux ou de l’acide chlorhydrique dilué, le noir du vanodium devenait immédiatement vert tandis qu’il s’écoulait plusieurs minutes avant que le noir au cérium montrât une légère teinte verte.
- (1) Voir n" 1 t 7 année courante.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- TEINTURE DE LA CHAINE-COTON
- EN ÉTOFFES
- Par M. de VINANT.
- — Suite. — (I)
- Marron n* 1.
- 20 kil. d’étoffes.
- 1 kil. 500 sulfate de soude.
- 2 kil. sulfate d'alumine.
- 5 cosses d’orseille.
- 1 kil. 500 sulfate d’indigo.
- 2 kil. curcuma.
- Teindre, laver, puis passer sur le bain n” 1 suivant :
- 400 litres d’eau chaude à 70°.
- 100 litres bain ci-dessous :
- 300 litres eau.
- 40 kil. cachou brun.
- 8 kil. sulfate de cuivre.
- Passez les pièces une demi-heure au trinquet, levez ensuite sur le trinquet, laissez égoutter, rincez sur une eau. Pour la seconde passe ajoutez :
- 100 litres du bain indiqué ci-dessus.
- Enfin, à chaque passe, ayez soin de garnir dans les mêmes proportions pour que toutes les parties soient régulières.
- Après le rinçage du cachou, passez vingtaine | de minutes dans le bain de chromate ci-dessous, | marquant 50 ou 60° :
- 600 litres eau bouillante ; [y dissoudre 500 gr. bichromate de potasse.
- Puis vous levez, éventez, une heure après lavez ; enfin vous finissez sur un frais à froid ou à tiède.
- Marron n° 2.
- 20 kil. d’étoffes.
- 1 kil. sulfate de soude.
- 2 kil. sulfate d’alumine.
- 5 cosses orseil e.
- 1 kil. sulfate d’indigo.
- 2 kil. 500 curcuma.
- Teindre, lever, passer sur le bain indiqué ci-dessus. Après avoir rincé passer sur le dernier bain, finir comme pour le précédent.
- (1) Voir année 1880, pages 176 et 189.
- Grenat.
- Pour ce procédé on fait usage des mêmes bains que ci-dessus :
- 20 kil. d’étoffes.
- 1 kil, 500 sulfate de soude.
- 2 kil. sulfate d’alumine.
- 6 cosses orseille.
- 800 gr. sulfate d’indigo
- 2 kil curcumo.
- Teindre, laver,'passer sur le deuxième bain, après avoir rincé passer sur le dernier et puis comme précédemment.
- Dahlia.
- 20 kil. d’étoffes.
- 1 kil. sulfate de soude.
- 2 kil. sulfate d’alumine.
- 6 cosses orseille.
- 500 gr. curcuma.
- Teignez, levez, lavez ensuite, foulardez dans un bain tiède d’alun à 60 gr. par litre d’eau. Laissez enrouler pendant deux heures, rincez au foulard sur une eau et teignez à 30° chaleur avec brésil, campèche. Après la teinture, rincez, rafraîchissez sur un peu de fuchsine à froid, séchez.
- (A suiore.)
- TEINTURE
- PAR LES COULEURS D’APPLICATION
- On entend par couleurs d’application celles qui sont lavées sans être passées en vapeur et qui en général contiennent -un excès de mordant pour les fixer.
- Ces couleurs imprimées sur des tissus mor-dancés instannates sont plus riches en nuances.
- Dégorgeage des couleurs d’application.
- Quarante-huit à soixante heures après l’im-pression vous mettez tremper les nièces à la rivière pendant trente à trente-cinq minutes, cela dépend des couleurs. Ensuite, vous les rincez une lisière cinq à six bouts ce qui suffit souvent. Si les couleurs n’étaient pas assez dégorgées vous leur donnez une ou deux battes, les rincez encore deux lisières, puis essorez et séchez.
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- 110
- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Au lieu de battre à la batte vous pouvez aussi leur faire faire trois à quatre tours sur le trinquet.
- Marron d’application.
- 2 litres safran à 7°.
- 1 — cachou brun à 5°.
- 100 grammes adragante.
- 200 — amidon grillé.
- 60 — sel ammoniac.
- 120 — alun.
- 60 — sulfate de cuivre.
- Cuire à froid, ajoutez :
- 100 grammes nitrate de cuivre. 1/4 litre de vinaigre à 3°.
- Gris solide pour fond.
- 1 kil. dextrine.
- 2 litres campêche à 3°,
- Dissoudre à froid, ajoutez : 15 grammes de couperose calcinée.
- Faites dissoudre dans : 1/16 de litre d’eau froide.
- Ensuite 15 gr. bichromate dissout avec 1/16 litre d’eau chaude.
- Puis versez votre couleur grise petit à-petit sur une dissolution de chrome, passez au tamis.
- (A suivre).
- PROCÉDÉS PRATIQUES
- NOUVEAUX COLORANTS
- MYRTH ALINE (I)
- La maison Max Singer (Tournai, Belgique) nous communique un nouveau colorant qui vient juste à point où la mode a fait choix des verts ternes.
- La Myrthaline est lune matière nouvelle qui donne directement sur soie et sur laine des teintes olive, myrthe, mousse, feuille morte, etc. La nouveauté qui avait fait choix de cos couleurs n’a pas songé à la difficulté qu’éprouvait le tein-
- (1) Dépôt à l’Office du journal.
- turier de faire ces nuances solides, il fallait du curcuma ou du bois jaune, de l'orseille ou du grenat, du sulfate d'indigo, etc., etc., pour obtenir toutes ces teintes.
- La Myrthaline s’emploie avec la plus grande facilité, sulfate de soude et acide sulfurique comm e mordant. La teinture se fait à l’ébullition et en maintenant à ce degré pendant 3/4 d’heure.
- Je donne ci-dessous les 3 marques de Myrthaline.
- La marque JJ J est la plus jaune. Ce nou-
- veau colorant se marie parfaitement avec toutes les autres matières tinctoriales qui s’emploient sur bain acide, sait orseille, carmin, orange, fuchsine acide, curcumine, etc. Le prix de la Myrthaline est de fr. 20 le kil.
- REVUE
- Des divers procédés d’épaillage
- ÉPAILLAGE CHIMIQUE
- DES TISSUS NEUFS EN LAINE PEIGNÉE ET CARDÉE Par M. Louis R A T TI E R.
- Ce procédé a pour but d’imprégner les matières végétales contenues dans les tissus neufs de vapeurs chlorhydriques plus ou moins hydratées, ou de toute autre vapeur acide analogue, sans mouiller le tissu et faire passer immédiatemon après ce traitement d’une durée très courte dans los appareils destinés au grillage, c’est-a-aire donnant la température nécessaire à la carponi-
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- ET DE L’IMPRESSION DES T. SUS
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- sation des matières végétales imprégnées et desagrégées par ce procédé.
- La base du grillage et les opérations qui suivent font complètement disparaître les matières végétales désagrégées et carbonisées.
- Les pièces en laine peignée dont l’état nécessite le grillage sont toujours traitées de cette façon. Mais si la pièce n’a pas besoin d’être grillée à la flamme du gaz d’éclairage, en l’exposera immédiatement, après l'avoir soumise à l’action des vapeurs sèches d’acide chlorhydrique, dans une étuve ou dans un appareil quelconque donnant la chaleur nécessaire à la carbonisation des matières végétales.
- Pour faire usage de ce procédé, lauteur emploie un appareil composé de trois parties principales :
- 1° Un générateur de vapeur chlorhydrique ou de toutes autres vapeurs acides 'ayant les mêmes propriétés ;
- % Une boîte close en métal ou de toute autre nature inattaquable à l’acide chlorhydrique où s’opère l’imprégnation du tissu des vapeurs acides chlorydriques. Cette boîte contient dans toute sa longueur, un serpentin chauffé à la vapeur, dont le but est d “in tenir la température pendant l’opération ;
- 3° Un cylindre creux en cuivre, en tôle nikelé chauffé à la vapeur ; il est placé au dehors de la boîte au-dessus de son extrémité supérieure. Ce cylindre sert à guider le tissu à travers la boite et à empêcher la condensation de la vapeur sur le tissu qui s’y enroule.
- Les dimensions et même la disposition de cet appareil peuvent varier à volonté. Aussi l’inven-teur se réserve-t-il de faire breveter le susdit appareil après avoir imagiué les dispositions et dimensions les plus avantageuses.
- EPAILLAGE SANS ACIDE
- Par les tartrates alcalins, de tontes matières textiles animales ou végétales en tout état s'appliquant aux tissus aussi bien avant dégraissage qu'aérés, également avant comme après teinture, sans altérations de matières ni de couleurs.
- Par MM. P.-H. PLANTROU et J. Holden.
- Par ce procédé, on prépare un bain composé de crème de tartre et de carbonate de soude
- dans la proportion de 50 0/0 environ pour chacun de ces ingrédients, dissous dans un volume d’eau variant de manière à donner à ce bain une densité de 7° à 15°, suivant la nature des matières sur lesquelles on opère.
- Ensuite on trempe, on immerge le tissu dans le bain quelques minutes, puis on laisse sécher et on retire du bain sous forme de poussière les ingrédients sus-mentionnés avec les corps étrangers végétaux contenus dans les matières textiles et qui par leur contact dans ce bain, se prêtent facilement à l’épuration de la pulvérisation.
- En résumé, l’inventeur réclame comme sa propriété exclusive l’emploi du bicarbonate de soude ou de tout autre produit analogue.
- EPAILLAGE CHIMIQUE
- Détruisant dans les tissus et les fils les matières étrangères à la laine, mais ne détruisant ni le coton ni ta laine.
- Par M. P. Bérenger.
- Le but de cette invention est de détruire dans les tissus et fils les matières étrangères àla laine mais en respectant cette dernière.
- L’auteur fait usage de différents bains dont les compositions varient dans là quantité des matières employées, qui peuvent être augmentées ou diminuées : acide acétique (vinaigre), huile d’olive, couperose, glycérine oxydée du commerce (celui généralement employé comme tartrifuge).
- On laisse immerger l’étoffe dans le bain qu’il est utile de faire manœuvrer.
- On passe le tissu à l’issoreuse, puis on soumet l’étoffe à une température de 60 à 80°.
- Toutes les étuves connues peuvent servir, soit qu’elles soient chauffées par la vapeur ou par un courant d’air chaud.
- Par ce procédé, l’époutil, les pailles, l’égrate-rous sont brûlés, mais les fibres de l'étoffe sont intactes.
- Ce résultat est donc tout nouveau et permet de tisser une trame toute laine dans une chaîne coton ou encore une trame laine et coton, le coton étant mélangé à la laine’ avant le cardage et la filature, tout en ayant la possibilité de se débarrasser des matières étrangères au tissu par un épaillage, comme cela se fait habituellement.
- Ce procédé est applicable à l’industrie de la laine cardée et filée soit en fils soit en tissus, à
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- celle de la laine peignée, soit en fils ou en tissus,
- à l industrie des laines et coton mélangé en fils ou en tissus, quelles que soient les proportions du mélange. Enfin, à l’industrie du coton de la laine en vue de tirer parti de tous les résidus ou déchets ordinairement perdus, que l’on sème sur la terre comme engrais.
- L’auteur de ce procédé fait usage de nouveaux bains (décrits dans un certificat d’addition) composés d'eau, glycérine, alun de commerce (celui mélangé de potasse et d'alumine de 1 à 2 0/ ) environ) d’acide muriatique, eau.
- Il est nécessaire d’employer l’alun réunissant lés qualités du susdit. Il est important pour l’industriel de bien choisir, car il existe dans le commerce cinq sortes d’alun (cinq csmposés différents.)
- Tous lès dosages énumérés dans le brevet ne sont point de rigueur.
- L’auteur revendique l’application de ces différents bains (cinq) qui permettent d'épailler avec l’acide muriatique et la glycérine, ce qui n’a jamais pu être fait industriellement, non seulement sur les tissus blancs ou sur les tissus grand teint mais aussi sur les tissus petit teint qui forment la majeure partie de la fabrication
- Les matières sont traitées dans ces bains comme dans ceux décrits plus haut.
- Empoisonnement aigu par l'aniline. — Guérison.
- Par M M ERKLEN interne des hôpitaux
- Voici un curieux cas d’empoisonnement par l’aniline.
- L’action toxique de cette matière est bien plus connue par les expériences physiologiques faites sur les animaux que par les effets de ce poison observés chez l'homme. Les ouvriers qui travaillent dans les fabriques d'aniline peuvent présenter des phénoménes d'empoisonnement chronique, résultant de l’absorption de cette substance par les voies respiratoires, sous forme de vapeurs ou de poussières ; l’empoisonnement aigu est exceptionnel. Dans l’observation qui suit, 100 à 120 grammes d’aniline pure ont été avalés à l’état
- 1 liquide ; ce mode d’absorption, joint aux accidents
- déterminés par le poison et à la prompte guérison, constituent l’intérêt du fait que nous publions.
- Ratti (Pierre), travaillant dans une fabrique de produits chimiques à Clichy, avale le 11 juillet, à 8 heures du matin, 100 à 120 grammes d’un mélange d’aniline et de toluidine ; il avait pris ce liquide pour du café. Malgré cela, cet homme se met au travail comme d’habitude sans avertir personne, et ce n’est qu’à 9 heures trois quarts c’est-à dire une heure trois quarts après l’ingestion du poison, que les ouvriers qui l’entourent le voient hébété, immobile, en état de stupeur ; interrogé à ce moment, il raconte l’erreur dont il a été victime et se plaint d’un peu de céphalalgie. M. Gundelach, chimiste de l’établisse -ment, est immédiatement appelé et administre au malade 0,05 centigrammes d’émétique, mêlé à du sel de Seignette; l’effet du médicament est activé par l'introduction du doigt dans le pharynx et l’administration de grandes quanti'és d’eau chaude. Sous cette influence, des vomissements abondants se produisent, composés de quelques aliments, d’eau et d’une matière colorante jaunâtre, probablement aniline non encore absorbée. Puis le malade, soulagé par ces vomissements, est couché.
- Vingt minutes après environ, des phénomènes nerveux graves se manifes'ent.
- Le malade perd connaissance, tombe dans le coma et se trouve en état de résolution générale, la tête pendante, renversée en arrière, les lèvres absolument noires, la face violacée. Puis l’on observe une contracture des musclés de la face, le rire sardonique, du trismus qui ne permet qu'a-près bien des efforts d’introduire dans la bouche quelques gouttes de lait. À ce moment pas de convulsions, ni de contracture des membres ; pouls excessivement faible : algidité.
- Cela se passait vers 10 heures et demie, c’est-à-dire deux heures et demie après l’ingurgitation de l’aniline.
- On essaya alors par tous les moyens d’introduire dans la bouche de l’alcool ; finalement le ma-lade en avale quelques gouttes, et immédiatement paraît se réveiller.
- On profite de cette rémission pour lui faire
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- ET DL L’IMPRESSION DES TISSES
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- avaler en plus grande quantité de l'alsool et du thé alcoolisé ; pour combattre le refroidissement, on réchauffe le mâlâdë avec des couvertures et des boules d'eau chaude, on frictionné tout le corps avec de l'alcool camphré. Le malade re prend connaissance et est repris de vomissements.
- A midi et demi, deux lavements huileux sans i résultat.
- Vers 2 heures, le malade perd de nouveau connaissance ; le pouls faiblit, la cyanose persisté quoique moins accentuée qu’au début.
- Vers 3 heures, convulsions cloniques des membres, perte de connaissance complète ; mais la contracture de la face et de la mâchoire à disparu.
- C’est à ce moment que le malade est envoyé à l’hôpital Beaujon, ou il est reçu dans le service de M. le Dr Millard.
- L’interne de garde constaté à son arrivée qu’il est dans le coma le plus profond ; les pupilles dilatées, réagissent peu sous l’influence de la lumière. Le cathétérisme donne issue à 200 grammes environ d’urine frtement colorée de brun.
- La mort est considérée comme imminente.
- Le coma dure pendant toute la nuit, interrom-pü assez fréquemment par des attaques convulsives dans les membres. Pendant toutë cette période la face était violacée.
- Le lendemain matin, au moment de lavisife, il est éveillé et né se plaint que d’un violent mal de tête. Là facë, Surtout la lèvre sont encore légèrement cyanosées.
- Mais il n’existe pas d’autre phénomène anormal.
- La sensibilité est normale partout sauf au niveau du voile du palais et du pharynx dont Ife chatouillement ne provoque aucun réflexe. Pas de-paralysie. Le malade a uriné sponifanément ; cette urine encore très foncée est albumineusé et donne au papier de tournesol une reaction alcaline très nette, alors que celle de la veillé était acide et no 1 albumineuse. Pas de douleur de ventre; mais pas encore de selle depuis l’accident.
- Une forte odeur d’aniline se dégage du lit du
- malade; cette odeur paraît appartenir à ses vêtements.
- Prescription : Lait. Lavement purgatif. Bain.
- Le surlendemain et les jours suivants la céphalée disparaît. Les urines sont encore foncées, mais très légèrement albumineuses. Le malade quitte l’hôpital au bout de cinq ou six jours, ne conservant d’autre phénomène appréciable que son anesthésie du voile du palais.
- Le sang examiné le lendemain de l’accident ne présentait rien d’anormal au point de vue de de la configuration des globules rouges.Numération 4,200,000.
- La température le mémo jour était de 37,6.
- Les urines ont été analysées par M. Gunde lach; celles du soir seules renfermaient de l’aniline non encore modifiée; il n’y en avait plus trace dans l’urine du matin dont l’àlcàlinité était due à du carbonate d’ammoniaque.
- TEINTURES POUR CHAPELLERIE
- Teintures des chapeaux de paille
- Observations générales pour tou. tes les teintures de paille.
- On doit commencer avant tout parfaire bouillir la paille à l’eau pure pendant une demi-heure avant la teinture pour enlever tous les principes végétaux qu’elle contient.
- En toute opération préférer le bo..s à l’extrait.
- Pour 50 chapeaux :
- 10 seaux d’eaux ;
- 4 kilos campeche, coupé d’Espagne ;
- 0,300 grammes curcuma.
- Le bain suffisamment fini après une heure et demie d’ébullition, retirer le bois, y mettre les chapeaux et les laisser une heure au petit bouillon ; en les sortant ne pas les laver et les mettre dans une eau contenant de la couperose neutralisée, les y laisser passer la nuit, le lendemain les laver en rinçant et faire sécher; les apprêter ensuite avec une légère dissolution de gélatine (colle d’os).
- (Manuel Bertrand) (Moniteur de la Chapellerie).
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- LE 10NITEUR DE LA. TEINTURE
- FABRICATION DE TAPIS ET TENTURES
- EN COMPOSITION
- par M. Walton.
- Dans la fabrication des articles de cette nature au moyen de compositions à base d’huile oxydée ou solidifiée, le dos ou envers est généralement formé d’un tissu très lâche de jute ou de coton qui, dans deux sens, oppose de la résistance à l'extension, mais qui se prête à des déformations dans d’autres directions. De plus, ces dos.sont rugueux et fort laids. M. Walton fabrique l’envers des tentures dont il s’agit, en réunissant au moyen d’un ciment d’huile oxydée une pièce de tissu et un rouleau de papier. Le tissu et le papier sont amenés l’un vers l’autre sur deux cylindres tangents. Dans 1 espace compris entre le papier et le tissu et avant leur point de rencontre, se place la composition adhésive passée à travers une trémie. Cette composition est formée de :
- Ciment (1) 40 parties.
- Ocre 55 —
- Minium 3 —
- Résine 2 —
- Cire de paraffine 2 —
- Le tout est convenablement ramolli par l’addition d’essence de térébenthine. Les deux cylindres, entre lesquels passent le tissu et le papier, sont d’ailleurs, chauffés pour faciliter l’adhérence des surfaces. Dès que le dos ainsi formé s’éloigne des cylindres, l’essence s’évapore et le ciment se solidifie.
- La composition formant le corps du tissu, linoléum ou autre, est appliquée sur le dos de la manière suivante. Cette composition est laminée sous forme de feuille au moyen de deux cylindres tournant à des vitesses un peu différentes ; l’un des rouleaux est chauffé, l’autre froid. La feuille adhère au cylindre froid, qui marche le plus vite, et dans son évolution rencontre un troisième cylindre sur lequel passe le dos préparé comme il a été expliqué plus haut, la composition, com-
- (1) Le ciment est constitué par 9 parties d'huile oxydée, 4 — de résine,
- 1 — 4e gomme de la Nouvelle-Zélande.
- primée contre le dos, y adhère fortement et abandonne la surface du cylindre froid. Si le produit doit recevoir une décoration en relief, on le fait passer sous un cylindre gravé; il est ensuite facultatif de peindre la face en papier du dos pour lui donner meilleure apparence et la rendre imperméable.
- Blanchiment des fils et tissus de laine par M. Allion.
- Le breveté remplace le soufre, qui durcit la laine et lui communique une odeur désagréable, par le bisulfite de magnésie dit « Bléaching Li-quor. » Lorsqu’on fait agir le bisulfite sur la laine, on utilise guère que la moitié de l’acide sulfureuse, parce que le sulfite neutre de magnésie devient assez stable et se décompose difficilement de lui-même. M. Allion obvie à cet inconvénient en ajoutant à la dissolution une quantité de sulfate d’alumine calculée suivant le rapport des équivalents. Le sulfate d’alumine calculée opère comme un acide faible, décompose lentement le bisulfite, met peu à peu l’acide sulfureux en liberté et donne un sulfate de magnésie et un précipité d’alun. Dans ces conditions, tout l’acide sulfureux est dégagé et se trouve utilisé par le blanchiment. Les proportions sont trois quarts environ de bisulfite et un quart de sulfate d’alumine. C’est dans le bain ainsi constitué que la laine et les étoffes sont plongées ; la durée d’immersion est d’une demi-heure environ, suivant la nature et l’état de la matière première.
- Le même procédé peut s’employer pour blanchir et rendre plus net le blanc de certaines pièces diversement colorées, dont le fond a été souillé lors des manutentions antérieures. Dans ce cas la dissolution doit être plus faible et la durée d’immersion de dix à vingt minutes seulement.
- COLLECTION DU MONITEUR DE LA TEINTURE
- La collection du Moniteur de la teinture constitue le traité théorique et pratique le plus étendu et le plus complet, concernant les industries tinctoriales. La quantité de documents, descriptions, échantilons, etc., qu’elle contient en font l’auxiliaire le plus précieux, pour toute industrie de Blanchiment Teinture, Impression, Apprêts, et à tout Travail des Tissus ou des Couleurs en général.
- Prix de la collection, 1866 à 1880 (14 vol.): 140 francs.
- Les vol. 1867, 1868 et 1869 ne se vendent pas séparément Prix de lacolletion 1870-71 à 1880 (10 vol.) : 100 francs.
- Un vol. séparé, à partir de 1870-71, seulement : 15 francs.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- BIBLIOGRAPHIE
- Le rapport de M. Edouard Simon, ingénieur, membre du jury, sur les classes 56 et 57 de l’Exposition universelle de 1878 (matériel et produits de la corderie, matériel et procédés de la filature, du tissage et des apprêts) est mis en vente par l’Imprimerie nationale. Ceux de nos lecteurs qui souhaiteraient recevoir franco ce travail très complet sur les objets exposés dans les classes 56 57, peuvent nous adresser le prix coûtant en timbres-poste, soit un franc quarante-cinq centime?.
- La législation des patentes appliquée aux industries textiles (1). — Sous ce titre, M. Marius Morand, bibliothécaire de la chambre de commerce de Lyon, vient de publier une étude de la loi du 15 juillet 1880, qui se trouvera bientôt sur les bureaux de toutes nos maisons de commerce.
- Cette loi, qui entre en application le 1er janvier 1881, consacre, pour la plupart des industries textiles des dégrèvement d’impôts plus ou moins considérables ; mais parmi les contribuables, combien en est-il qui ont les moyens de vérifier s’ils ne sont pas indûment imposés (les erreurs ne sont pas rares) ! Combien en est-il qui ont appris à connaître le rouage si compliqué de l’impôt ! Mette les patentables en état de contrôler aisément, sans déplacement, sans perte de temps, leurs nouvelles feuilles de patentes, les instruire de leurs droits et de leurs devoirs envers l’administration, tel est le but que l’auteur s’est proposé et qu'il a réalisé avec le plus grand bonheur. Un commentaire de la loi de 1880 ouvre son travail, puis des tableaux très clair et très méthodiques mettent en regard, pour chacune des industries, dans deux colonnes uxtaposées, les droits de patente tels qu’ils étaient fixés par l’ancienne législation, tels qu’il le seront désormais en vertu de la loi de 1880. Chaque intéressé peut ainsi se rendre compte instantanément, des modifications qui seront apportées aux rôle de 1881.
- C’est dans son sens le plus compréhensible que M. Marius Morand a pris sont titre d’industries textiles A côté de la filature de laine, soie, coton,
- (1) Adresser un mandat-porse de fr. 2,50, au bureau au Journal pour recevoir cette brochure franco.
- jute, etc), toutes les industries, tous les commerces, toutes les professions qui s’y rattachent à un titre quelconque (teinture, blanchiment, impression, commerce inetrmédiaire, commerce de détail, préparation des matières premières, fabrication des instruments de production, etc., etc.) trouvent place dans ses tableaux, et même parmi les professions les plus modeste, il en est bien peu qui ne soient l’objet d’une annotation ajoutant à la clarté des tableaux par un commentaire explicatif, par une définition, par un arrêt du conseil d’Etat qui a fixé la jurisprudence dans les cas douteux, etc, etc.
- Cette brochure d’une éentaine de pages, où notre nouveau code des patentes est étudié par son côté pratique, est destinée à devenir le guide, le vadc mecum de toute cette nombreuse famille de contribuables que l’auteur a compris dans le groupe des industries textiles.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- DECLARATION DE FAILLITE 8 mars.
- Lepaon (Henri), apprêteur. — Syndic : M. Le-guay.
- FORMATIONS DE SOCIÉTÉS
- Société anonyme dite Compagnie française de chapeaux de paille, expl. du fonds de M. Chaffiat, rue d’Aboukir, 71, et de l’usine d’Asnières, rue du Château, 55, avec siège à Paris, rue d’Aboukir, 71. — Durée : 20 ans. — Cap. : 500,000 fr. — Acte du 14 fév. 1881.
- Société en nom collectif Savigny et Collineau (fab. de produits tinctoriaux, spécialement l’ai— néine, la cauline et l’éricine), rue du Bailly, 1, à St-Denis. — Durée : 15 ans. — Cap.: les brevets et 65,000 fr. — Acte du 10 mars 1881.
- Société en nom collectif Deloutre et Carbon tissage mécanique), quai de la Grande-Vigne, à Roubaix. — Durée : 10 ans. — Cap.: 20,000 fr.— Acte du 25 fév. 1881.
- Société en nom collectif V. Perret et J. Charpenel, fab. de tissus et étoffes brochées or et argent, rue Désirée, 2, à Lyon. — Durée : 12 ans. — Cap. : 100,000 fr. — Acte du 22 janv. 1881.
- Société en commandite par actions Léon Gau-
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- tier et Cie, dite Société de produits chimiques et savons pour teinture, Pierre-Bénite, à Lyon. — Durée : 50 ans. — Cap.: 212,000 fr. — Acte du 17 fév. 1881.
- Société en nom collectif Chavant et Ginon (fab. de produits chimiques), à St-Fons (Rhône). — Durée : 10 ans. — Cap.: 60,000 fr. — Acte du 10 mars 1881.
- DISSOLUTIONS DE SOCIÉTÉS
- Dissolution, à partir du 22 janv. 1881, de la Société L. Nouveau et Cie (fab. de tissus et d'étoffes brochées or et argent), 2, rue Désiré , à Lyon. — Liquid. : MM. Perret et Charpenel, qui continuent sous la raison V. Perret et J. Charpenel. — Acte du même jour.
- Dissolution, à partir du 17 fév. 1881, de la Société L. Gautier et Mairesse (fab. de prod ii(s chimiques), à Pierre-Bénite, Lyon. — Liquid. : la' Société nouvelle Léon Gautier et Cie. — Acte du même jour.
- Dissolution, à partir du 7 mars 1881, de la Société C. Villion et Cie (fab. de foulards et soieries), 20, rue Lafond, à Lyon. — Liquid. : MM. Nicolas et Vert. — Jug. du même jour.
- Dissolution, à partir du 10 mars 1881, de la So-ciété Combe et Pégaud (cylindrage et flambage des étoffes de soie), 8, impasse St-Polycarpe, à Lyon. — Liquid.: M. Combe. — Acte du même jour.
- Rochefort, 5 mai. — Fourniture de vêtements huilés, pour 3 ans.
- Dépôt de garantie, 250 fr.
- Cautionnement, 500 fr.
- PRÉFECTURE DU RHONE.
- Lundi 25 avril, à 1 heure.
- Artillerie.
- Fourniture de 206,000 m. de toile amiantine à livrer en 6 lots à l’arsenal de Lyon avant le 30 septembre 1881.
- HOSPICE CIVIL DE BREST.
- Lundi 3 mai à 1 heure.
- Fourniture de 3,100 m. de toile de Bretagne, divis’s comme suit :
- Toiles pour draps de lits, 1,500 m ; pour chemises, 1,600 m.
- Total, 3,100 m.
- A VENDRE. — Les brevets d’invention français et belges de M. Clare pour sa méthode de teindre en noir les étoffes de coton, les fils et les étoffes de laine et de coton. — Pour description, voir notre numéro du 20 janvier 1881. S’adresser à M. E. J. HUGHES et son agent de brevets d’invention, à Manchester (Angleterre).
- Une Maison de vernis désire représentation ou dépôts d’articles rentrant dans la droguerie et les produits chimiques.
- Adresser les lettres au bureau du journal J. D. 779.
- VENTES DE FONDS
- M. Née a vendu à M. Richard, avenue Flachat,
- 39, à Asnières, un fonds de teinturerie, rue Cur-ton, 6, à Clichy.
- M. Carier a vendu à M. Arbomont, rue des Blancs-Manteaux, 39, un fonds de teinturerie, rue Pigalle, 39, à Paris.
- M Leroux a vendu à M. Beckler, route de Chàtillon, 62, au Petit-Vanves, un fonds de teinturerie, Grande-Rue, 96, à Fontenay-aux-Roses
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- MINISTÈRE DE LA MARINE.
- Cherbourg, 28 avril. — Fournitures suivantes : Toile treillis en lin (2,000 m. au minimum).
- A CEDER de-suite
- UN FOND® DE TEINTURERIE
- Très bonne clientèle
- S’adresser à Mme Vve LEVASSEUR, à Fougères (Ille-et-Vilaine).
- Un jeune homme de 20 ans, d’une famille honorable, au courant de la Droguerie en gros et en détail, parlant français et allemand, désin trouver une place à Paris. Les meilleurs certificats et références.
- S'adresser au bureau du journal
- Le Propriétaire-Gérant : J. CHARBONNIER.
- Tous droits réservés.
- Imp. Ed. ROUSSET, rue Rochechouart, 7, à Paris
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 23e Année, N 9. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS S Mai 1881.
- SOMMAIRE
- L’INDIGOTINE ARTIFICIELLE.
- ETUDE sur l’application pratique du bleu méthylène.
- NOUVEAUX COLORANTS.
- REVUE des divers procédés de la teintur. — Couleur bleue induline grand teint. —- Teinture en noir de fils et tissus Teinture des cramoisis.
- PROCÉDÉS PRATIQUES.
- CATALOGUE de brevets d’invention.
- LES COLIS POSTAUX.
- BIBLIOGRAPHIE • ""
- RENSEIGNEMENTS commerciaux, .
- RÉSULTATS d’adjudications.
- L’INDIGOTINE ARTIFICIELLE par M. ROSENTHIEL
- La découverte existe, divers procédés sont trouvés pour la fabrication de l’indigotine artificielle, mais il reste encore quelques perfectionnements à rechercher dans le prix du produit obtenu, pour rendre la préparation plus économique. Toutefois, dès à présent, il est permis de prévoir la réussite industrielle, et déjà l'indigo-tine, si elle ne peut encore être livrée à l’état isolé dans des conditions favorables à son usage dans la teinture, fournit la possibilité de se former sur le tissu, tel que le calicot.
- Dans les fabriques d'indiennes, il semble acquis que les nouveaux procédés permettront de tirer un parti avantageux pour obtenir des nuances et des dessins qui n’avaient pu être réalisés par les anciennes méthodes.
- Nous reproduisons et expliquons les opérations et les réactions chimiques sur lesquelles est fondée la fabrication de l’indigotine artificie le.
- Il est important de lire à ce sujet le travail de M. Rosenthiel que nous publions in-extenso. (I)
- Un rapprochement, à propos de cette découverte, se présente à l’esprit et rappelle la fabrication de l’alizarine artificielle, connue depuis
- (1) Brevet Bayer pria en France le 24 mars 1880 ; en Allemagne, le 17 juin ; en Amérique, le 19 octobre.
- 1860, et qui a amené une diminution dans la culture de la garance.
- L’art de la teinture a ainsi réalisé un important progrès, surtout pour les nuances plus nombreuses et plus variées qu’il est maintenant possible de produire.
- La synthèse de la matière colorante bleue de i indigo, par des procédés économiques, n’est pas un événement inattendu.
- Les travaux que M. Baeyer poursuit, depuis ! tantôt quinze ans, sur les corps du groupe indi-gotique avaient préparé le terrain.
- Après avoir fait la synthèse de plusieurs corps du groupe indigotique, il était arrivé à faire celle de l’indigotine elle-même, mais par des méthodes de laboratoire seulement.
- Les procédés dont il doit être question ici, paraissent au contraire présenter des chances de réussite industrielle. M. Baeyer les a brevetées et c’est dans les brevets français, allemand et américain que nous puisons les renseignements que nous donnons plus loin.
- Avant de les faire connaître, il est utile de résumer l état de la question au moment où les nouveaux procédés ont été publiés.
- Quand on étudie les travaux qui ont procédé la production artificielle de l’indigotine, on est frappé de ce fait, que ce n’est pas sur elle-même qu ont porté les efforts des chimistes, mais sur l’isatine qui en est un produit d’oxydation et qui contient un atome d’oxygène de plus.
- En essayant de lui enlever cet atome d’oxygé-
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- LE [MONITEUR DE LA TEINTURE
- ne pour revenir à l’indigotine, on a rencontré une résistance singulière.
- Toutes les méthodes appropriées ont été essayées sur elle tour à tour. Le résultat le plus net que l’on ait obtenu, c’est d’y fixer de l’hydrogène.
- C’est ainsi que MM. Baeyer et Knop ont constaté en 1866 (1), la formation des deux corps dioxindol oxindol, corps qu’ils ont considérés comme les degrés d’oxydation successifs d’un carbure azoté encore inconnu l’indol
- CSH7Az, l’indol
- Mais ils n’avaient pas réussi à préparer ce corps, l'oxindol ayant résisté aux agents réducteurs alors connus.
- Sous ce rapport, les ressources de la science étaient épuisées, et pour faire un pas de plus, il allait trouver un désoxydant nouveau.
- M. Baeyer cependant, deux années plus tard, trouva l’agent cherché et il obtint l’indol en mélangeant l’oxindol avec de la poudre de zinc, et en soumettant le mélange à la distillation sèche
- Ce même indol fut obtenu l’année suivante (1869’, par MM. Baeyer et Emmerling, par synthèse, en chauffant l’acide nitrocinnamique avec un mélange de soude caustique et de limaille de fer.
- La comparaison des formules montre que cette transformation repose sur le départ d’oxygène et des éléments de l’acide carbonique :
- L’indol est la première substance du groupe indigotique qui ait été produite artificiellement, et l’on pouvait compter, par une série, de transformations inverses, arriver successivement à l’indigotine.
- Les espérances que l’on a fondées sur la synthèse de l’indol ne se sont pas réalisées ; mais la méthode de réduction avec la poudre de zinc, par voie pyrogénée, a trouvé une application dont les conséquences économiques ont été considérables
- On se souvient en effet que c’est par cette méthode que l’alizarine a été transformée en 1869 en anthracène, par MM. Graebe et Lieberman.
- (I) Annalen der Chemie u. Pharmacie, t. 140, . 1 à 295.
- Ce moment marque une date importante dans l’histoire des applications de la science, car à la suite de cette transformation la constitution de l’alizarine a été connue et aussitôt confirmée par la synthèse de cette matière colorante importante.
- Aujourd’hui, la fabrication de l’alizarine à l’aide de l'anthracène est une opération aussi régulière que la trasformation du chlorure de sodium en carbonate de soude par le procédé Leblanc, et son développement rapide a porté un coup mortel à la culture de la garance.
- Un même procédé de réduction se trouve donc à la base des travaux scientifiques dont la garance et l’indigo ont été l’objet.
- Mais, tandis qu’il a porté immédiatement ses fruits en ce qui concerne la première, il est resté stérile jusqu’à de jour, pour la production artificielle de l’indigotine en vue de laquelle il a été imaginé.
- Cela tient à deux causes qu’il est utile de signaler pour faciliter l’intelligence des développements qui vont suivre.
- Premièrement, pour la transformation de l'ali-zarine en anthracène, la constitution de cette dernière a été prévue en se fondant sur des analogies, tandis qu’encore aujourd’hui celle de l’indigotine est inconnue, et que ce corps est jusqu’à présent sans analogue.
- En second lieu, en aboutissant à l’anthracè-ne, on était arrivé. à une substance connue, découverte en 1832 par M. Dumas et par M. Laurent et qu’on pouvait retirer toute faite du goudron de houille; tandis qu’en obtenant de l'in-dol, M. Baeyer a découvert un corps nouveau, dont la présence, dans un produit économiquement exploitable, n’avait pas encore été signalée.
- Sa synthèse, au point de vue industriel, était encore à réaliser.
- C’est dans ce but que M. Baeyer entreprit en 1877, avec M. Caro, une série d’expériences desquelles il résulte que l’indol se produit assez abondamment par la décomposition pyrogénée d’un certain nombre d’alcaloïdes tertiaires, notamment de la diméthylorthotoluidine.
- Les publications successives de M. Baeyer
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- sur les corps du groupe indigotine, prouvent Qu’il a tenté d’abord de suivre cette voie.
- MM. Baeyer et Emmerling ont réussi à transformer en en 1870, l’isatine en indigotine, par une méthode de réduction spéciale qui a été étudiée et perfectionnée depuis par M. Baeyer (1878).
- Elle consiste à attaquer l’isatine par le per-chlorure de phosphore, ce qui a pour effet de remplacer la moitié de l’oxygène par du chlore.
- Ce chlorure, dissous dans l’acide acétique cris-tallisable, se transforme en indigotine, si on le met en présence, soit de zinc, soit d’acide iodhy-drique ou de sulfhydrate d’ammoniaque.
- Il se produit une substitution inverse.
- Quant à l’indigotine M. Baeyer n’en donne aucune formule développée.
- Il dit textuellement : « Je renonce encore main-« tenant à établir une formule pour l’indigotine, « au risque de me voir dépasser par d’autres dans « cette voie. Je n’attache aucune valeur à pa-« reille priorité ; je suis de l’avis que la chimie « progresse par les recherches expérimentales, et non par la construction des formules. »
- Nous ne pouvons qu’imiter cette sage réserve de M. Baeyer en nous contentant de la formule brute, qui d’ailleurs n’exprime même pas la grandeur de la molécule.
- Sa densité de vapeur, déterminée par M. Som-maruga d’après la méthode de Dumas, lui assigne une molécule double.
- L’isatine ayant été transformée en indigotine, il ne restait plus, pour clore le cycle des trans-formations, qu’à convertir l'indol en isatine.
- Cette lacune a été comblée par la synthèse totale de l’oxindol, faite par M. Baeyer en 1878, et par la transformation de ce corps en isatine réalisée la même année.
- Ces deux synthèses, quoiqu’elles n’aient pas le même point de départ que le procédé actuellement breveté, n’ont pas été sans influence sur lui et, à ce titre, il convient de les résumer ici. Cet examen aura de plus l’avantage de nous montrer la nature des difficultés vaincues et nous fera mieux apprécier le résultat finalement obtenu.
- Reprenant une idée émise par M. Kekulé en 1869, M. Baeyer a choisi comme point de dé
- part l’acide phénylacétique, qu’il nitre d’abord et amide ensuite.
- Dans l’action de l’acide nitrique sur l’acide phé nylacétique, il se forme deux corps nitrés isomé-| riques.
- i L’un d’eux seulement convient à la synthèse ! des corps indigotiques ; c’est celui où les posi-| tions relatives sont les mêmes que dans l’acide anthranilique.
- On prépare un acide qui possède la singulière propriété de perdre, à la manière de l’oxyde de cuivre, une molécule d’eau, au sein même de la dissolution aqueuse bouillante, pour former un anhydride intérieur, qui est l’oxindol.
- Pour cela il faut opérer par réaction.
- M. Baeyer arrive par une méthode indirecte : l’oxindol est attaqué par l’acide azoteux.
- Les rendements en isatine sont très satisfaisants.
- En 1879, le même corps a été obtenu par MM. Claisen et Shadwell sans passer par l’oxindol, en préparant l’acide orthoamidophénylgloxalique dont l’anhydride intérieur est l’isatine, ainsi que M. Kekulé l’avait prévu dix ans auparavent.
- Par ces synthèses, le cycle des transformations est fermé et l’indigotine a pu être considérée comme étant obtenue régulièrement par synthèse totale ; le point de départ, les acides phénylacétique ou phénylglyoxalique pouvant être obtenus à l’aide du toluène, qui existe abondamment dans je goudron de houille.
- Mais M. Baeyer, ainsi que le brevet en témoigne, a renoncé à cette voie qui, sans doute, est fort longue et détournée, et qui exige la préparation industrielle de corps intermédiaires nom-breux
- Il a réussi d’une manière plus satisfaisante avec l’acide cinnamique orthonitré, qui lui a servi autrefois à produire l’indol synthétiquement.
- Nous n’extrayons de son brevet, rédigé dans des termes très généraux, que ce qui est nécessaire à l’intelligence de la méthode.
- L’acide cinnamique orthonitré est préalable -ment traité par le brome, dont deux atomes se fixent directement pour former l’acide dibromo-hydrocinnamiqne orthonitré.
- Lorsqu’on traite ce corps par un excès d’al-
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- cali nn solution aqueuse ou dans un milieu alcool | lique, les deux atomes de brome sont éliminés- ; successivement. |
- En sortant de la molécule, le brome entraîne | avec lui deux atomes d’hydrogène sous forme ; d’acide bromhydrique, et le résnitat de cette ré- j action est l’acide phénylpropiolique orthonitré. | Cet acide ne diffère de l’indigotine que par les éléments d’une molécule d’acide carbonique et par nn atome d’oxygène.
- On voit qu’il y a entre l’acide nitrophénylpro-piolique et l’indigotine sensiblement la même relation qu’entre l'indol et l’acide nitrocinnami-que.
- Ce rapprochement nous permet de nous rendre compte de la suite des idées qui ont dirigé les recherches de M. Baeyer.
- Il était logique, en effet, pour produire l'indi-gutine qui contient deux atomes d’hydrogène de moins que l’indol, de prendre comme point de départ un corps présentant la même différence avec l’acide nitrocinnamique.
- Ces conditions sont remplies par l’acide phénylpropiolique nitré.
- La transformation de l’indigotine se fait nettement à 110o et même au-dessous sans perte.
- Il faut le concours simultané d’un alcali et d’un corps désoxydant.
- M. Baeyer conseille l’emploi d’un mélange de glucasa et d’un carbonate alcalin.
- L’indigotine se séparée sous forme cristalline.
- Pour représenter cette réaction les formules développées ne sont d’aucune utilité ; car si les liaisons des atomes sont connues pour l’acide or-thonitrophénilpropiolique, nous n’avons qu’une connaissance incomplète de leur arrangement dans la molécule de l’indigotine.
- Celle-ci prend évidemment naissance à la suite d’une transposition des atomes, qui a lieu au moment même où l’action chimique des réactifs vient troubler l’équilibre de la molécule de l’acide phénylpropiolique orthonitré.
- A suivre.
- ETUDE
- Sur l'application pratique du bleu méthylène en teinture unie et sur éche -veaux de coton. (1)
- Par MM. F. Lamy et Edouard Kopp.
- Séance du 2 juillet 1SS0.
- Depuis près de trois ans, laBadisch-Anilin-Soda-Fabrik, de Ludwigshafen, livre au commerce un bleu qu’elle nomme Bleu de Méthylène.
- Ce produit, dont on a pu voir quelques spécimens à l’exposition de Paris en 1878, est un bleu dérivé de la Diméthylphénylène-diamine ; il contient du soufre et appartient à une classe de corps découverte, il y a quelques années, par M. Lauth.
- D’après un brevet, en date du 15 décembre 1877, la préparation de ce corps se fait en transformant le chlorhydrate de diméthyla-niline au moyen de nitrite de soude en nitrosodiméthylaniline.
- Celle-ci est réduite par l’hydrogène sulfuré en amidodiméthylaniline qui elle-même est oxydée par le perchlorure de fer.
- Depuis près d’un an, nous avons mis en pratique cette matière colorante, en impression dans la maison Besselièvre fils, et bien que nous nous soyons attachés spécialement à l’impression, nous nous sommes occupés néanmoins, entre temps, de l’application pratique de cette belle matière colo -rante dans la teinture unie et surécheveaux de coton.
- Ce sont ces résultats que nous venons vous communiquer, pensant qu’ils pourront être utiles à notre industrie locale.
- Les procédés connus jusqu’à ce jour pour teindre le coton avec cette matière coloran-! te, consistent à fixer le tannin par l’émétique | d’abord, et à teindre en bleu ensuite.
- Mais ce mode d’application est beaucoup trop cher eu égard au prix élevé de l’émétique.
- (1) Bulletin de la Sooiété induttrielle de Rouen.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- Nous avons remarqué qu’avec divers sels que les tannates d’alumine, de fer, de chrome, d’urane, de nickel, de baryte, de cuivre on obtenait en teinture des bleus vraiment remarquables par leur beauté et leur solidité en présence de certains agents chimiques.
- Dans, cette étude, nous nous sommes attachés spécialement à deux de ces mordants : le mordant d’alumine qui donne les tons clairs et vifs, et le mordant de fer les tons foncés.
- Voici aussi succinctement que possible comment nous avons opéré pour obtenir les échantillons que nous soumettons à votre appréciation.
- Une toile de coton a été foulardée dans un bain contenant 20 gr. d’alun par litre d’eau ; puis une autre toile a été foulardée également dans un bain de nitro-acétate de fer à lo B.
- Ces échantillons ont été séchés a la hot-fine, puis après deux jours d’aérage dans une chambre froide, nous avons fixé ces mordants, comme il en sera mentionné plus loin.
- Nous avons teint en tannin (tannin à l’alcool) au bouillon et lavé ; puis nous avons divisé ces échantillons en fractions égales pour faire les teintures suivantes.
- Avant tout il importait de savoir si toutes les eaux étaient susceptibles de donner de bons résultats en teinture; pour nous en rendre compte, nous avons fait les essais suivants :
- Teinture no 1.
- Pour chaque échantillon de Om, 10 sur 0,m 28, nous avons pris :
- 1
- 1/2 litre eau distillée.
- 10cc dissolution bleu méthylène.
- 2’
- 1/2 litre eau de rivière.
- 10cc dissolution bleu méthylène.
- 3°
- 1/2 litre eau de rivière.
- lOcc dissolution bleu méthylène.
- 2ce huile pour rouge. m
- 1 40
- | 1/2 litre eau de rivière.
- 10cc dissolution bleu méthylène.
- 1 gr. sel de soude.
- | 5°
- 1/2 litre eau de rivière.
- lOcc bleu méthylène.
- 3 gr. cristaux de soude.
- Dissolution bleu méthylène
- i litre eau distillée; 10 gr. bleu méthylène ;
- dissoudre à chaud ; laisser refroidir et filtrer à froid.
- On teint en entrant le tissus à froid et en élevant la température jusqu’au bouillon en une demi-heure ; puis on laisse bouillir encore une demi-henre (soit une heure en tout.)
- Il résulte de ces essais que l’eau distillée donne les meilleurs résultats, preuve que l’eau la plus pure possible sera toujours à préférer pour la teinture.
- L’eau de rivière donne, avec le fer, des tons bleus verdâtres, et l’alumine des tons bleu clair un peu moins foncés qu’avec l’eau distillée. Cette même eau (eau de rivière) additionnée d’huile donne de très mauvais résultats, non seulement comme nuance de bleu, mais aussi au point de vue de l’égalité de la teinture.
- L’addition de sel de soude, par contre, a donné de très bons résultats ; avec l’alun nous avons un bleu vif et corsé, et avec le fer un bleu cuivré d’un ton. très chaud, rapprochant beaucoup des bleus foncés indigo ; enfin, le carbonate de soude a donné des tons analogues au n° 4 (sel de soude).
- Pour continuer nos essais de correction nous avons fait les essais suivants :
- Teinture n° 2.
- Echantillons de 0m,10 sur Om,28.
- 1°
- 1/2 litre eau de rivière.
- 10cc dissolution bleu méthylène.
- 1 gr. acide acétique.
- 2*
- 1/2 litre eau de rivière.
- 10cc dissolution bleu méthylène.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 2 gr. acide acétique.
- 3°
- 1/2 litre eau de rivière, 10cc dissolution bleu méthylène.
- 1 gr. phosphate de soude.
- 4
- 1/2 litre eau de rivière.
- 10cc dissolution bleu méthylène.
- 2gr. phosphate de soude.
- 5*
- 1/2 litre eau de rivière.
- 10cc dissolution bleu méthylène.
- 1 gr. savon blanc.
- 1 gr. 25 soude caustique, 6’ B.
- Même marche que la première teinture.
- Dans cette seconde série, c’est le phosphate de soude qui donne les meilleurs résultats avec les deux mordants ; la présence de l’acide acétique donne avec les mordants de fer un bleu foncé, mais un peu verdâtre, avec l’alun, le bleu est beaucoup plus clair que celui teint avec addition de phosphate de soude ; enfin, l’addition de savon et de soude caustique donne des résultats négatifs.
- Entre les deux proportions de phosphate de soude nous donnons la préférence à la dose de 1 gr. Le phosphate que nous avons employé pour ces essais est du phosphate de soude neutre cristallisé. Afin de rendre cette étude de correction encore plus complète, nous avons ajouté la série suivante :
- (A suivre)
- étrangères. Les teinturiers ou imprimeurs qui emploient l’alnéine sur coton, sur laine, sursoie, sur jute ou sur tissus, reconnais-
- Le mode d’emploi de l’alnéine est par ailleurs très facile.
- tinctori
- achous les meilleurs.
- On peut l’employer comme on emploie la cachou, ou, ce qui vaut mieux dans les usines où l’eau est trop impure, au lieu de mettre le sulfate de cuivre dans le bain de teinture, il est préférable de l’ajouter au bain de bichromate de potasse et teindre sur un bain neutre d’alnéine.
- La solidité des couleurs obtenues au moyen de l’alnéine est remarquable tant aux acides qu’aux alcalins les plus violents.
- £ Les bains d’alnéine se conservent parfai tement bien. L’échantillon inclus a été fait avec 5 0[0 d’alnéine.
- Ce produit est vendu en caisses de 25 ou 50 kilos au prix de 1GO fr. les 100 kilos.
- Notre prochain numéro parlera de l'éri-cine, nouvelle matière colorante jaune, appe lée aussi à un grand succès.
- NOUVEAUX COLORANTS.
- Alnine.
- par MM. Savigny et Collineau.
- Nous avons déjà parlé de ce nouveau produit lors de la dernière exposition, où, conjointement avec l'éricine et la cauléine sur lesquelles nous reviendrons, il a obtenu la médaille d’or.
- ^Aujourd’hui les inventeurs brevetés, MM. Savigny et Collineau, fabriquent l’alnéine en grand. Ils la livrent à l’état sec et pulvérulent, complètement ‘exempt de 'matières
- REVUE des divers procédés de la Teinture
- Procédé de TEINTURE DU PANTALON GARANCE POUR LA TROUPE, AU MOYEN L'ALIZARINE ARTIFICIELLE
- Par M. E. Ehkirch
- Pour teindre en rouge solide une coupe de drap écru du poids de 10 kil, on procède comme suit :
- 10 Par le dégraissage et le lavage ;
- 2° Par le mordançage et lavage ;
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- ET DE L’IMPRESSION DES T. SUS
- 10 gO
- 30 Par la teinture et lavage ;
- 40 Par le vaporisage.
- Dégraissage :
- On se sert pour donner cette opération d’une cuve en bois, contenant 300 litres d’eau à 600c; 1 k. 600 silicate de soude à 50 B.
- Introduire le drap dans ce bain sur un tourniquet ; donner plusieurs tours pour l’humecter uniformément en le plongeant pour le mouiller et le laisser macérer dans le bain pendant deux heures.
- Après ce temps, le drap étant bien imprégné du bain de silicate, en est retiré et lavé à fond à l’eau courante ; puis en l’exprime en la faisant passer au large enre deux rouleaux presseurs en bois ou en métal étamé.
- Il est nécessaire d’extraire l’eau du drap plié et en boyaux à l'hydro-extracteur, il ne serait pas d’un uni parfait, mais il présenterait des brisures après la teinture.
- Mordançage'.
- Pour donner le mordant, il faut se servir d’une chaudière en cuivre étamée, on y met 300 litres d’eau chaude, On fait le bain bouillant, et dès qu’on est prêt pour entrer le drap bien disposé devant la chaudière sur un banc, à l’état humide et au large, en ajoute au bain :
- 1° 3 kil. sulfate d’alumine et de magnésie à 200 B.
- 20 0 k. 750 gr. sulfo-muriate d’étain à 400 B.
- Après avoir bien agité le bain, y faire entrer sur un tourniquet la coupe de drap, en la maintenant au large autant que possible, pour égaliser. Faire tourner la coupe en maintenant le bain au bouillon.
- Après ce temps, sortir la coupe, la laver à fonda l'eau courante et l’exprimer au large comme la première fois.
- Teinture
- Dans une cuve en bois munie d’un tourniquet et chauffée à la vapeur, on met :
- 300 litres d’eau tiède ;
- 50 grammes de tannin à l’éther, (préalablement dissous dans de l’eau chaude)
- 1 k. 600 gr. alizarine artificielle à 10 0[0)ali-zarine pour violet) ;
- 400 gr. acétate de chaux à 18° B.
- Bien agiter le bain et y faire passer le drap sur le tourniquet pendant une heure et demie. On chauffe lentement le bain de teinture de manière à arriver à 80° C. dans la première heure. On fait bouillir la dernière demi-heure.
- Au bout de ce temps, le bain étant épuisé, on sort la pièce pour la laver à l’eau courante.
- Exprimer au large et sécher.
- Vaporisage
- Le vaporisage se donne à 5{10 atmosphère pendant une heure ; cette opération donne à la teinture une solidité beaucoup plus grande.
- De même que le drap, la laine en toison peut être teinte en alizarine artificielle, absolument dans le. mêmes conditions, en tenant compte toutefois, que la laine étant mise dans des filets (ou sacs ou tissu lâche) n’a pas besoin de tourniquet pour être travaillée dans les différents bains, et elle peut être de préférence exprimée à l’hydro-extracteur après les lavages.
- Couleur bleue induline grand teint Par M. Guignant
- La quantité de coton prise pour base étant de cent kilogrammes, voici dans quel ordre se succèdent les opérations.
- Le coton est débouilli durant 12 heures dans l’eau pure, puis tordu, secoué et soumis aux bains ci après :
- 1er bain.— On passe le coton en terrine contenant un pied de rocou à quatre degrés, on enlève, on tord et on embâtonne.
- 2e bain. — Le coton est introduit dans une cuve ronfermant la quantité d’indigo nécessaire, puis enlevé, tordu et embâtonné.
- 3e bain. — Dans une chaudière en cuivre ou dans un récipient en bois, on chauffe au charbon ou à la vapeur, mais de préférence au charbon, de l’eau pure dont on élève la température à dix degrés seulement.
- Cette température obtenue on ajoute six kilogrammes d’induline, puis reprenant le coton embâtonné, on l’introduit dans la chaudière pour lui donner six lisses, on le relève et on le laisse suspendu sur des bâtons.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- A ce moment, nouvelle addition de six kilog. d’induline et nouvelle immersion du coton auquel on donne six lisses, de cinq en cinq minutes pendant le temps nécessaire (environ une heure) pour la température du bain à 90 dégrés.
- Le point essentiel est d’éviter l’ébulition. Le coton retiré du 3e bain est refroidi puis tordu.
- 4e bain.— Le coton passe en terrine contenant une dissolution de bleu de Prusse dans l’acide muriatique (1.200 gram.d’acide pour 600 g. de bleu), puis il est embâtonné et passé dans l’eau fraîche additionnée d’huile ou de savon, enfin tordu et porté au séchoir.
- Pour modifier les nuances, M. Guignant fait varier le pied de rocou de un a huit degrés et la proportion d’induline de dix à cent.
- Teinture en noir de fils et tissus par M. Rave.
- La fonte de fer, attaquée par un acide érer-gique (sulfurique ou chlorhydrique), donne une dissolution, qui est traitée ensuite par l’acide azotique en quantité variable. Le résultat est une dissolution métallique azotée d’une densité comprise entre 50 et 60o B. et dénommée par le bréveté nègrogène :
- 1* Application du négrogène à la teinture sur laine, noir grand teint, en un bain. — A une décoction plus ou moins concentrée de bois de campéche, on mêle environ 10 à 15 010 de né-grogène (en poids) de la matière à teindre avec addition d’acide oxalique.
- On chauffe ensuite jusqu’à production de la nuance désirée. Le même bain, renforce à chaque opération, peut servir plusieurs fois. Le noir obtenu dans ces conditions résiste bien à l’air, à l’eau, au savon et ne verdit pas comme le noir à base de bichrômate de potasse ;
- 2* Teintures des matières végétales.— Les matières sont d’abord soumises à un premier baiu d’eau froide additionné de négrogène en quantité plus ou moins grande suivant la nuance à obtenir puis passées dans nn second bain froid composé d’eau et d’un liquide nommé liqueur oxydante, laquelle est formée par la réaction de la chaux sur la soude à environ 20 degrés et dont le produit est mélangé à une dissolution de tannin.
- Après séjour dans la liqueur oxydante, les matières sont laissées en repos pour favoriser leur oxydation, puis rincées à l’eau froide et passées daus une solution de eampêche à laquelle il est facultatif d’ajouter un astringent quelconque (sumac, cachou, ratanhia, etc.);
- 3: Teinture des matières et tissus mélangés, laine et coton ou autres substances végétales. — Les matières ou les étoffes sont préalablement immergées dans un bain froid composé de négrogène, puis passées dans un autre bain contenant la liqueur oxydante précitée ; la teinture en noir se termine comme dans la méthode indiquée pour la laine seule.
- TEINTURE DES CRAMOISIS A fond pour 100 foulards.
- Laisser bouillir dix minutes dans une chaudière 4 kil. 500 gr. de son avec un peu d’eau, ensuite ajoutez-y l’eau nécessaire pour 100 foulards.
- Rentrez vos foulards dans ce bain à 15 ou 20o de chaleur sans chauffer, donnez 2 à 5 tours, ensuite levez sur le truquet et ajoutez 1 kil. 100 gr. de cochenille en poudre, que vous avez fait bouillir vingt minutes avec un peu d’eau et 400 gr. crème de tartre en poudre, ajoutez au bain de son 45 gr. noix de galle noire en poudre que vous délayez avec un peu d’eau et 500 gr. garancine.
- Après abattez vos pièces dans votre bain, mouvementez 15 à 20 minutes, sans chauffer, lorsque votre teinture est bien moite, chauffez pour finir la teinture en trois quarts d’heure ; puis faites bouillir quatre à cinq minutes, levez, rincez très bien et battez. Puis blanchir au son, très bien nettoyer, sécher.
- Ne donnez pas d’avivage. Pour les cramoisis fond blanc avec impression noire, donnez pour 100 foulards :
- 100 gr. crème de tartre.
- 900 gr. cochenille en poudre.
- 400 gr. garancine.
- 45 gr. noix de galle en poudre.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- PROCÉDÉS PRATIQUES-
- Teinture de la laine non filée.
- Gris mode rougeâtre.
- Pour 50 kil.
- Bouillir
- 3 1[2 kil. garance,
- 2 1[2 kil. caliatour,
- 1 1[2 kil. fustel, rafraîchir, manœuvrer la laine au bouillon, puis ajouter
- 75 gr. sulfate de fer (couperose).
- Vert olive clair.
- Pour 50 kil.
- Manœuvrer la laine 3[4 d’heure sur un bain de
- 10 kil. alun,
- 3[4 kil. tartre,
- 5 kil. solution d’étain et du carmin d’indigo suivant le besoin. Lever et ajouter une décoction de quercitron, entrer la laine et faire bouillir encore 3[4 d’heure.
- Ver résistant au foulon.
- Sur 100 kil. laine lavée.
- Faire bouillir la laine 1 1[2 heure avec 9 kil. sulfate d’alumine,
- 2 1[4 kil.'bichromate de potasse,
- 2 1[4 kil. acide sulfurique et
- 375 gr. sel d’étain.
- Pour terminer on ajoute 1[2 kil. sulfate d’alumine, 21 kil. sulfate d’indigo, 250 gr. extrait de bois jaune français et 1[2 kil. de sel ordinaire et l’on manipule encore la laine dans ce bain 1 1[2 à 2 heures au bouillon.
- Olive couleur or.
- Sur 100 kil. laine lavée.
- Bouillir 1 1[2 heure avec 3 kil. bichromate de potasse, 1 1[2 kil. sulfate de cuivre, 750 gr. acide sulfurique et terminer en faisant bouillir 1 1[4 heure dans un bain avec 5 1[4 kil. extrait de bois jaune français, 1[2 kil. extrait de campêche français, 3 kil santal et 3 kil. garance. On brunit ensuite avec3[4 kil. couperose et l’on fait bouillir alors 1 [2 heure.
- CATALOGUE
- Des brevets d’invention concernant les industries tinctoriales et textiles.
- 137806. B. (brevet anglais devant expirer le 7 février 1894; pris le 16 juillet, par Blow. — Appareil pour distribuer uniformément de la colle, de l’apprêt ou d’autres adhésifs semblables, ou de la couleur sur du papier ou des tissus.
- 137831. B. 17 juillet; Brock. — Procédé d’impression des rideaux, stores, vitraux, etc,
- 137841. 19 juillet ; Lamb. — Composition et procédé permettant de rendre imperméables et inattaquables par les insectes, les tissus et autres articles.
- 137855. 23 juillet ; Schmidlin. — Couleur noire d’aniline inverdissable pour l’impression des tissus.
- 137916. 21 juillet; Perreaux. — Blanchiment des laines.
- 137917. 24 juillet. Carey, Gaskell et Hurter. — Système d'épuration des lessives alcalines et de production de l’ammoniaque .
- 137956. 26 juillet. Benker. — Perfectionnements dans la fabrication de l’acide sulfurique.
- 1 137997. 28 juillet. Vicherd. Blanchiment par oxydation des crins, soies de porc ou de sanglier et autres matières analogues.
- 138011. 24 juillet. Coquelle. — Néo blanchisseur. 138015. 30 juillet. Sachs etHunstone. — Perfectionnements dans la fabrication des rouleaux ou cylindres pour imprimer, teindre, graver, etc.
- 138039. 31 juillet. Blanchin. — Système d’épuration des cuirs et peaux.
- Certificats d’addition.
- Dalla-Zonca, 16 juillet. B. 137570. (Tannage des peaux système accéléré, à base végétale).
- Lamb, 17 juillet. B. 132456. (Préparation servant à rendre les matériaux de toutes sortes imperméables à l’eau et inattaquables aux insectes et à la moisissure.
- 138054. 2 août. Herran. — Perfectionnements apportés à la production de matières colorantes.
- 138096. 4 août. Dronier. — Produit nouveau appelé ozo-nite, pour servir au blanchiment de l’alfa, de la pâte de bois, du phormium, du coton et autres matières.
- 138200. 11 août. Conlong et Robertshaw. — Perfectionnements aux machines et appareils servant à teindre, coller, tordre et empaqueter les écheveaux.
- 138256. 14 août. Lepainteur. — Appareil de tissage Edmond Lepainteur, propre à la fabrication des tissus genre velours ou fourrure.
- Durand. 11 août. B. 136484. (Rabot à appliquer aux métiers mécaniques produisant le velours ou la peluche)
- Lecaisne-Maréchal, 12 août. B. 136001. (Procédé nouveau pour l’obtention de tissus plissés dits : plissés Le~ caisne-Maréchal)
- Baeyer, 12 août. B. 135742. (Production de nouveaux dérivés de l’acide citnamique orthonitré et leur conversion en indigo artificiel).
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- LES COLIS POSTAUX
- Le Journal officiel publie le décret suivant :
- Le Président de la République française.
- u es articles 2 et 3 de la loi du 3 mars 1881, portant approbation de la convention relative au transport des colis postaux, et conclue à Paris, le 5 novembre 1880, entre le ministre des postes et des télégraphes, agissant au nom et pour le compte de.l’Etat, d’une part, et les représentants des chemins de fer de l'Etat, de l’Est, du Midi, du Nord, d Orléans, de l’Ouest et de Paris-Lyon-Mediterrannée, d’autre part;
- i Yu le règlement d’administration publique rendu le 19 avril 1881, en exécution de l'article 5 de la meme loi, pour la perception du droit de timbre de dix centimes applicable à chaque expédition de colis postal ; 1
- Sur le rapport du ministre des postes et des télégraphes,
- Décrète :
- Art.ler.—Le service des colis postaux à l’inté-rieur de za France commencera à fonctionner le 1er mai prochain sur les réseaux des administration et compagnies de chemins de fer signataires de la convention susvisée du 2 novembre 1880.
- • i rovisoirement ce service ne sera pas étendu a la Corse ni à l’Algérie.
- Art. 2. — Il pourra être expédié, sous la dénomination de colis postaux, descolis sans déclarations de valeurs, ne dépassant pas le poids de 3 kilogrammes, le volume de 20 décimètres cubes et la dimension, sur une face quelconque, de 09 centimètres ; ces colis ne doivent contenir ni matières explosibles, inflammables ou dangereuses, ni lettres ou notes ayant le caractère de correspondance.
- Art. 3. — L’affranchissement des colis postaux sera obligatoire.
- La taxe à payer par l’expéditeur d’un colis postal de la France pour la France (la Corse et l’Algérie exceptées) sera fixée, savoir :
- A 60 centimes, dont 50 centimes pour le transport sur les réseaux des administration et com-pagnies signataires de la convention du 2 novembre 1880, et 10 centimes pour le droit de timbre prévu par l’arlicle 5 de la loi du 3 mars 1881, lorsque le colis devra être livré en gare ;
- A 85 centimes, dont 50 centimes pour le transport sur les voies ferrées desdites administrations et compagnies, 10 centimes pour droit de timbre et 25 centimes pour droit de factage, lorsque le co s devra être porté au domicile du destinataire pali les soins des mêmes administration et compagnies.
- Les colis postaux déposés dans les bureaux de ville désignés par les administration et compa gnies de chemins de fer précitées seront soumis à la même taxe que ceux qui seront portés directement par l’expéditeur à la gare ou station de départ.
- L’expéditeur d’un colis postal recevra gratuitement, au moment du dépôt, un récépissé sommaire de son envoi.
- Art. 4. — Les destinataires des colis livrables en gare seront avisés dans les vingt-quatre heures par les chefs de gare, de l’arrivé des colis à leur d’resse et devront rembourser le port de la lettre aavis avant de prendre possession de ces colis.
- Le destinataire de tout colis postal livré à do -micile remboursera au transporteur les droits d’octroi dont celui-ci aurait fait l’avance.
- Tout colis postal porté à domicile par un service de factage ou de correspondance et qui n’aura pas été livré, pour une cause quelconque, sera conservé en gare ou au bureau de correspondance à la disposition du destinataire. Si un second transport à domicile est demandé par celui-ci, la livraison ne sera opérée que contre payement d’un nouveau droit de factage de 25 centimes, indépendamment du droit de magasinage exigible, s’il y a lieu, en conformité des tarifs.
- Art. 5. — La réexpédition d’un colis postal, soit sur le point de départ, soit sur une autre localité, donnera lieu à la perception dune nouvelle taxe de transport de 50 centimes et d’un nouveau droit de timbre de 10 centimes, à la charge de l’expéditeur ou du destinataire, suivant le cas, sans préjudice du remboursement des droits d’octroi, de factage, de magasinage et autres frais, s’il y a lieu.
- Toutefois, la réexpédition, par suite de fausse direction ou d’une erreur de service, ne donnera lieu à aucune perception supplémentaire à la charge du public.
- Art. 6. — Les colis postaux qui n’auront pu être livrés aux destinataires, pour une cause quelconque, et que les expéditeurs, dûment consultés, n’auront pas fait retirer ou réexpédier, seront tenus à la disposition de ceux-ci pendant six mois.
- Si, passé ce délai, les expéditeurs n’en ont pas réclamé le renvoi, les colis postaux seront livrés à l’administration des domaines pour être vendus, au profit de l’État, sauf déduction des taxes et frais dus aux transporteurs, s’il y a lieu.
- Toutefois ceux des colis postaux non attribués qui renfermeront des articles sujets à corruption ou à .détérioration seront vendus immédiatement au profit de qui de droit, sans avis préalable ni formalités judiciaires.
- Art. 7. — Sauf le cas de force majeure, la perte ou l’avarie d’un colis postal donnera lieu, au profit de l’expéditeur et, à défaut ou sur la demande de celui ci, du destinataire, à une indemnité correspondant au montant réel de la perte ou de l’avarie, sans que cette indemnité puisse toutefois dépasser 15 francs.
- Le payement à l’ayant-droit aura lieu dans le plus bref délai possible et au plus tard dans le délai de trois mois à partir du jour de la réclamation.
- Les réclamations concernant la perte ou l‘a-varie des colis postaux ne pourront être admise, que dans le délai d’un an, à partir du jour du dépôt desdits colis. Passé ce délai, le réclamant n’aura droit à aucune indemnité.
- Art 8. — La responsabilité des services de transport cessera par le fait de la livraison des colis postaux aux destinataires ou à leurs représentants.
- Art. 9. — Les colis postaux seront transportés par les trains-poste ou autres en usage pour le service des colis de grande vitesse.
- L’expédition, la transmission d’une compagnie à une autre et la livraison des colis postaux s’o péreront dans les délais fixés par les tarifs.
- Art. 10. — Le ministre des postes et des télé-
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- graphes est chargé de l’exécution du présent décret, qui sera inséré au Bulletin des lois. Fait à Paris, le 19 avril 1881.
- Jules Grévy.
- Par le Président de la République :
- Le ministre des postes et télégraphes, Ad. Cochery.
- -------------- =oocooocoo====
- BIBLIOGRAPHIE •
- Fabrication et commerce des cuirs et peaux.
- Par M. Ch. Vincent.
- PREMIÈRE PARTIE.
- Sommaire
- De l’industrie et du commerce des cuirs et peaux dans les deux Mondes. — Du veau ciré, tannerie et corroierie. — De la vache lissée et salée sèche. — Des écorces. — De la récolte, du magasinage, etc. — Du tannage au châtaigner, du cuir dit garouille, du cuir fort à Geret. — Outillage mécanique. — Tannage rapide et rationnel. — Appareil à doser le tannin. — Droits perçus à l’importation des cuirs et des peaux dans tous les pays. — Législation et jurisprudence.— Prix : 12 francs.
- DEUXIÈME PARTIE.
- La tannerie dans les deux Mondes et l’exposition de 1878. — Fabrication du cuir fort. — Du cheval, du cuir de Russie. — De la chèvre mate et de la tige. — Etudes sur la peau. Les fosses à jus. — Le chauffage et la ventilation. — L’écorce de chêne, les divers modes d’écorçage. — La qualité des eaux pour la tannerie. — Observations générales sur le tannage. — L’hygiène des tanneurs. — Classification des matières tannantes connues. — Etudes sur la mégisserie. — La laine et son commerce. — Procédés pour la tannerie, etc., etc.
- (1) En vente aux bureaux du journal.
- 1 " •90 i
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- DECLARATION DE FAILLITE
- Desormes, teinturier, ruelle Pelée, 13, à Paris. — Juge commissaire : M. Topart. — Syndic : M. Chevillot.
- Pontet, apprêteur pour fleurs, route de Fontainebleau, 7, à Bicêtre. — Juge commissaire : M. Topart. —Syndic : M. Mauger.
- 31 mars.
- Lardon (Jean-Marie), teinturier, à St-Cha-mond. — Syndic : M. Delarue.
- FORMATIONS DE SOCIÉTÉS
- Société en nom collectif Chavanne frères, teinturiers, au Creux, commune d’Izieux (Loire). ______ Durée : 12 ans. — Cap.: 30,000 fr. — Acte du 10 mars 1881.
- Société en nom collectif : Branchard et Cie (impressions sur cuirs et tissus), rue de l’Arbre sec, 35, à Paris. — Durée : 10 ans. — Cap.: 1,900fr. — Acte du 12 mars 1881.
- Société en commandite Poulin et Cie, (extraction des matières végétales contenues dans la laine sous toutes ses formes), à Amiens. — Durée : 12 ans. — Cap.: 115,000 fr. dont 15,009 en commandite. — Acte du 1er mars 1881.
- Société en nom collectif, Marius Chevallard et Morellet (polissage et rasage des étoffes), 9, rue Lemot, à Lyon. — Durée : 10 ans. — Cap.: 15,000 fr. — Acte du 15 mars 1881.
- Société en nom collectif Thomann frères (fabricants d’extraits de matières colorantes), à Ar-genteuil et à Versailles. — Durée : 15 ans. — Cap.: 112,000 fr. — Acte du 23 mars 1881.
- Société en nom collectif Louée-Gasse et fils
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- (gaudes, chardons et garances), à Léry et à Lou-viers. — Durée : 6 ans. — Acte du 15mars 1881.
- DISSOLUTIONS DE SOCIÉTÉS
- Dissolution, à partir du 1er fév. 1881, de la Société Meurgey et Cie (bois et produits chimi-miques), à Dijon. — Liquid. : les associés- — Acte du même jour.
- Dissolution, à partir du 19 fév. 1881, de la Société Lemaire et Cauche (teinturerie des fils de lin, jute et coton), au hameau de Lambersart (Nord). — Liquid. : M. Cauche qui continue seul. — Acte du même jour.
- Dissolution, par l’expiration de son terme, de la Société Guinon, Minas, Bonnet et Cie, teinturiers, 12, quai des Brotteaux, à Lyon. —Liquid.: MM. Marnas père, Bonnet père et Bonnet fils.— — Acte du 27 janv 1881
- Dissolution, à partir du Ier mars 1881, de la Société Lepetit et Rich, fab. de produits chimiques et matières tinctoriales, rue Emeriau; 8, à Paris. — Liquid. : les associés. — Acte du 8 mars 1881.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- MINISTÈRE DE LA MARINE.
- U orient, 13 avril.
- 200 sacs à terre en toile.
- Lajeunesse Marx et Cie, 1 fr. 12 le sac. — Rouault, 1,23. — Richer Alençon, 1,17. — Laleux, Paris, 1,12. Prigent, Brest. 0,53.
- Saint frères, Paris, adj. à 0,48.
- Ærest, 14 avril.
- Capotes à capuchon en drap brun,
- MM. Lajeunesse Marx et Cie, Brest, l'une 22 fr. 27 — Menier, Bress, 22,70. — Th. Faucon et Cie, Marseille, 22, 90. — Gauteline, Toulon, 25 45.
- A VENDRE. — Les brevets d’invention français et belges de M. Clare pour sa méthode de teindre en noir les étoffes de coton, les fils et les étoffes de laine et de coton. — Pour description, voir notre numéro du 20 janvier 1881. S’adresser à M. E. J. HUGHES et son agent de brevets d’invention, à Manchester (Angleterre).
- Une Maison de vernis désire représentation ou dépôts d’articles rentrai)/ dans la droguerie et les produits chimiques.
- Adresser les lettres au bureau du journal J. D. 779.
- VENTES DE FONDS
- Mme veuve Lameloise a vendu à Mme veuve Ledermann, le 1er avril 1881, un fonds d’apprê-teur à neuf, Faub. St-Denis, 12, à Paris.
- Mme veuve Chaussend a tendu à M. Pécatier, le 15 avril 1881, un fonds de teinturier, rue delà Bourse, à Paris.
- M. Hain a vendu à M. Mugnier, le 15 avril 1881, un fonds de teinturerie, rue de la Huchette, 9 à Paris.
- A CEDER de suite
- UN FONDS DE TEINTURERIE
- Très bonne clientèle
- S’adresser à Mme Vve LEVASSEUR, à Fougères (Ille-et-Vilaine).
- Un jeune homme de 20 ans, d’une famille honorable, au courant de la Droguerie en gros et en détail, parlant français et allemand, désire trouver une place à Paris.
- Les meilleurs certificats et références.
- S'adresser au bureau du journal
- Le Propriétaire-Gérant : J. CHARBONNIER.
- Tous droits réservés.
- Imp. ED. ROUSSET, rue Rochecheuart, 7, à Paris..
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 25e Aimée, Ne . AO ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 20 Mai 4884.
- SOMMAIRÉ
- CHRONIQUE. — L’industrie de la fabrication des couleurs artificielles, en Angleterre, par A. Sansone.
- L'INDIGOTINE ARTIFICIELLE, par M. Rosenthiel.
- NOUVEAUX COLORANTS.—Bleu grand teint sans indigo, de Charles Firmeniche, à Genève. — Eosine extra LU.
- EMPLOIS DU SILICATE DE SOUDÉ DANS LE BLANCHIMENT DE LA TEINTURE. .9 PROCÉDÉS PRATIQUES.
- REVUE des divers procédés de dégraissage.
- LES CHAPEAUX DE PAILLE.
- RENSEIGNEMENTS commerciaux,
- ADJUDICATIONS. — RÉSULTATS d'adjudications. )
- CHRONIQUE
- L’INDU STRIE
- DE LA FABRICATION DES COULEURS ARTIFICIELLES EN ANGLETERRE par A. Sansone.
- L’Angleterre a été la première à commencer la fabrication des couleurs d’aniline et, pendant longtemps, une maison de Londres a été à la tête de cette industrie. Les noms de Perkins et deNicholson sont familiers à ceux qui connaissent l’histoire de cette manufacture si jeune et si intéressante; et cependant l’Angleterre, malgré tous les avantages qu’elle a de son côté, tels que le bon marché du combustible, l’abondance des matières premières dérivées du goudron, la benzine, la naptaline et l’an-thracêne, non-seulement s’est laissée devancer par les autres pays manufacturiers d’Europe dans le progrès et le développement de cette industrie, mais ne peut empêcher la concurrence des maisons étrangères sur son propre marché.
- C’est l’Allemagne, sans contredit, qui est aujourd’hui à la tête de la fabrication des couleurs artificielles, et c’est à l’habileté scientifique et pratique de ses chimistesqu’elle doit sa supériorité en proportion de son étendue et de sa population ; la Suisse occupe, dans cette industrie, la seconde place, et ce | pays a bien recueilli le fruit de sa libéralité
- à établir les belles écoles techniques et les universités qu’elle possède; la France et l’Angleterre peuvent être considérées comme étant au même niveau, quoique les fabriques anglaises soient plus nombreuses ; ces dernières sont situées ou près de Londres ou dans les environs de Manchester, tandis qu’il y en a qu’une dans le Yorks-hire.
- La fabrique la plus importante est celle de Brook, Simpson et Spiller, de Londres, qui succéda à Simpson, Maule et Nicholson, maison qui était jadis à la tête de l’industrie et qui a toujours eu une excellente renommée pour la beauté de ses produits, renommée dont jouit encore la maison présente. Nicholson introduisit dans la fabrique de Londres la manufacture de certains produits et il en porta la fabrication à un tel degré de perfection qu’avec tout le progrès réalisé' dans d’autres fabriques du continent, et même d’Angleterre, aucune n’a pu les surpasser ; par exemple on a pu produire à meilleur marché la rosaniline, mais aucune fabrique n’en a encore livré qui surpasse en pureté le produit de cette maison. Les bleus d’aniline, et principalement les bleus alcalins, et pour coton, sont aussi fabriqués par cette maison, d’excellente qualité, ils jouissent d’une très bonne réputation sur le marché anglais
- Cette maison fabrique encore toutes les
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- utres couleurs d’aniline et de n aphtaline , et s’est maintenue à la hauteur des progrès en introduisant, dans la fabrication, les produits d’invention récente, tels que : écarlates, orangés, chrysoïdine, etc.; elle travaille principalement pour l’exportation de l’Amérique ; la Chine et le Japon absorbent une grande partie de ses produits.
- Il y avait une autre maison importante à Londres : Willians, Thomas et Dower, ayant deux fabriques, l’une à Brentfort etFulham. Cette maison avait acquis un beau développement et avait introduit sur le marché les tropeolines, matières colorantes oranges analogues ou identiques aux orangés de la maison Poirrier et autres produits intéressants, outre la chrysoïdine ; la spécialité importante de cette maison était le brun Bismarck qu’elle fabriquait sur une grande échelle.
- Il est à regretter que des embarras financiers aient coupé court au développement de cette maison qui aurait pu, dans quelques années, rivaliser avec les meilleures fabriques du continent.
- Il y a une troisième maison à Londres qui fabrique principalement la fuchsine, etc., Evans Gant et Co, et qui livre de bons produits.
- A Manchester, il y a l’importante maison de Robert, Dale et Go, dont le nom très connu fut jadis associé à plusieurs découvertes et progrès dans le domaine des couleurs artificielles. Cette maison produit comme spécialité, l'aurine, l’acide picrique, etc., ainsi que la fuchsine, rosaniline, etc., et une foule d’autres produits chimiques et couleurs. Il est peut-être intéressant de savoir que Caro, le célèbre chimiste, directeur de la Badische Aniliw et Soda Fahrik, a été chimiste de cette maison.
- J. Levinstein et Go est aussi une maison de Manchester qui s’est bien développée sous l’énergique direction du propriétaire principal, un chimiste allemand bien connu et qui travaille, comme la plupart, pour l’exportation, elle produit principalement la fu
- chsine et les bleus d’aniline, et elle livre depuis quelque temps les écarlates, oranges, etc.
- Il faut encore mentionner la maison Read Holliday et Son, de Huddersfield, qui est, du reste, aussi connue en France par sa fabrique d’aniline à Rouen ; elle produit l'ali-line, fuchisne, bleus, etc., et en même temps elle teint du coton en noir d’aniline par le procédé de Grawitz dont elle est concessionnaire.
- Il y a encore quelques autres maisons assez importantes, par exemple Dan Dawson, qui fabrique, comme spécialité, les bruns Bismarck et la chrysoïdine,ainsi queWilliams Brothers et Ekin, qui livrent aussi ces mêmes produits et divers autres.
- Il est curieux de savoir qu’il se trouve à Manchester, dans ce moment-ci, quatre fabriques d’aniline dont une appartient à un Français, M. Gasthelaz, le manufacturier bien connu de Paris.
- Pour terminer, il faut encore mentionner la maison Messirs Burt, Bolton et Heywood , de Londres, qui possèdent deux fabriques et qui produisent l'alizarine sur une grande échelle, d’après les procédés de Perkins, qui a établi cette industrie dans le temps.
- Cette maison livre un bon produit, mais a beaucoup à lutter contre la concurrence al-emande.
- {Textile manufacturer.)
- L'INDIGOTINE ARTIFICIELLE par M. Rosenthiel
- (Suite et fin).
- Voici quelques indications pratiques qui peuvent servir de guide pour répéter les expériences de M. Baeyer.
- Préparation de l’acide cinnamique orthonitr.
- L’acide cinnamique se transforme assez facilement en dérivés nitrés : on obtient si-
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- ET DE L’IMPAPOSION DES TISSUS
- multanément les acides ortho et paranitré. Ce dernier étant inutile, sa formation constitue une perte notable, qui ne peut être évitée, mais qu’il faut chercher à réduire à un minimun, en déterminant les conditions dans lesquelles il se forme la plus grande proportion d’acide orthonitré.
- L’expérience montre que pour l’acide cin-namique les choses se passent à peu près comme pour le toluène : c’est dans les con-dtions où l’action chimique est la moins énergique que le dérivé orthonitré se forme en quantité dominante.
- C’est l’acide nitrique seul, à basse température, qui donne les meilleurs résultats. L’addition d’acide sulfurique et l’élévation de température favorisent la formation d’acide paranitré.
- Voici comment il convient d’opérer]:
- On introduit une partie d’acide cinnamique peu à peu dans quatre à cinq parties d'acide nitrique fumant, préalablement débarrassé des vapeurs nitreuses (soit par un courant d’air, soit par addition de nitrate d’ammoniaque). On opère dans un vase bien refroidi par un mélange réfrigérant et on évite de dépasser la température de 70.
- L’acide nitré ne se dissolvant pas dans le milieu où il vient de se former, la masse va en s’épaississant, de sorte que vers la fin de l’opération, qui dure de trois à cinq heures, il faut ralentir notablement l’addition de l’acide cinnamique.
- Le mélange étant fait, il est bon de l’abandonner pendant une nuit à lui même. On le délaie alors dans trois fois son poids d’eau, on filtre en employant une quatrième partie d’eau pour achever le lavage, on exprime et on sèche la substance presque blanche qui est restée sur un filtre.
- Par un dernier lavage à froid avec cinq-parties d’alcool, qu’on laisse en contact peu dant 12 heures, on enlève de l’acide cinnamique non transformé. On presse et on sèche; le rendement est de 115 0[0 de l’acide cinnamique employé. C’est un mélange qui contient environ les 2[3 d’acide orthonitré et 1 [3 d’acide paranitré,
- Pour séparer ces deux corps, on peut employer soit l’alcool, soit l’acide acétique cristallisable. C’est l’acide orthonitré qui est le plus soluble dans ces milieux. On est dans de bonnes conditions quand on traite le produit brute par 10 parties d’acide acétique ou par 30 parties d’alcool bouillants. Avant de filtrer, il faut laisser refroidir la masse jusqu’à 450 ; à cette température l’acide paranitré est presque insoluble.]
- Par le refroidissement total, l’acide cinnamique orthonitré cristallise à son tour ; on le sépare de son eau-mère, qui est utilisée pour un nouveau traitement de la partie non dissoute. La séparation des deux acidesspeut être suivie pas à pas par la détermination des ponts de fusion'qui sont assez différents.
- L’acide paranitré fond à 2820; l’acide orthonitré à 2230.
- Ce dernier possède les caractères suivants: il est peu soluble dans l’eau froide et un peu plus dans l’eau bouillante. L’alcool froid le dissout à peine ; à 150 il faut 100 parties de ce dissolvant, et à l’ébullition il y est très soluble. Il se dissout de même facilement dans l’acide acétique cristallisable bouillant, mais peu dans la benzine et dans la li-groïne.
- L’acide paramtrocinnamique est insoluble dans l’alcool à 450, mais soluble dans l’alcool bouillant ; il faut 265 parties d’acide acétique cristallisable pour le dissoudre à l’ébullition.
- On distingue aisément l’acide cinnamique orthonitré, en présence de son issomère, en dissolvant le mélange dans 10 à 15 parties d’acide sulfurique concentré : il se développe une coloration d’un bleu violacé avec le premier des deux acides, tandis que le second ne donne lieu à aucun phénomène visible.
- Bromuration de l'acide cinnamique orthonitré. — Cet acide s’unit directement à deux atomes de brome ; les conditions suivantes ont paru avantageuses : l’acide orthonitré est délayé dans 10 parties d’acide acétique cris-
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- 148 LE MONITEUR DE —A TEINTURE
- tallisable auquel on ajoute un peu plus que la quantité théorique de brome. On chauffe le mélange à 50-600 dans un ballon à long col, mis en communication avec un appareil à reflux pour éviter la perte de brome. Peu à peu la bouillie devient plus claire et le tout fini par se dissoudre.
- L’opération est terminée quand le brome
- trè.thoni — Les alcalis caustiques, en solu-tion aqueuse ou en solution alcoolique, enlèvent successivement à l’acide cinnamique orthonitré dibromé deux molécules d’acide • bromhydrique. Cette réaction est moins nette que les précédentes, et il y a quelque difficulté à la régulariser. On est placé entre deux écueils.
- paraît entièrement absorbé ; elle dure de 12 à 14 heures. Le ballon étant ensuite adapté à un réfrigérant descendant, on distille l’a cide acétique. Il est bon d’opérèr dans le vide pour l’altération de l’acide dibromé orthonitré. On a soin de ne pas distiller à sec. | Le contenu du ballon est versé, encore chaud | dans une capsule où il ne tarde pas à lais- | ser déposer d’abondants cristaux.
- Les liqueurs mères contiennent un produit | noir impur, qui se trouve ainsi éliminé en g grande partie.
- L’acide dibromé est purifié par des cris- | tallisations dans la benzine ; il se dissout à | chaud dans 8 à 10 parties, ce qui permet de le séparer des portions non bromées qui sont beaucoup moins solubles. La dissolution est concentrée par distillation et laisse déposer l’acide cinnamique orthonitré dibromé.
- On peut, en prenant son point de fusion qui est situé vers 1550, s’assurer approximativement de son état de pureté.
- Le rendement n’est pas bien éloigné de celui qu’indique la théorie.
- M. Baeyer, dans son brevet américan, décrit cet acide de la manière suivante :]
- « A l’état pur, il se présente sous la forme « de cristaux d’un jaune pâle ; il est facile-« ment soluble dans l’alcool, l’éther, le chlo-« roforme, la benzine et l’acide acétique cris-« tallisable, insoluble dans les hydrocarbures du pétrole. C’est un acide puissant qui « forme des sels avec les acalis et les au-« très bases salifiables. Ses propriétés les « plus saillantes sont les suivantes : lacha-« leur le décompose, et parmi les produits « de sa destruction, on reconnaît aisément « l’acide bromhydrique et l'indigotine.»
- Préparation de l’acide phénylpropiolique or-
- Si l’action des alcalis n’est pas assez prolongé tout le brome n’est pas enlevé, et le corps résultant et dénué de la propriété de se transformer en indigotine ; si l’on opère au contraire, plus énergiquement, l’acide est détruit avec formation de matières brunes. On réussit assez bien en employant la quantité calculée d’alcali caustique en solution alcoolique, et en ne dépassant pas 40 à 500.
- Il est utile de prendre de temps en temps une partie aliquote de la masse et d’y doser soit l’alcali non saturé, soit le brome qui a passé à l’état de bromure.
- Quand la réaction semble achevée, on sépare par le filtre le bromure de potassium qui s’est précipité, on élimine l’alcool, qu’on remplace par son volume d’eau, et on acidifie : l’acide phénylpropiolique orthonitré se sépare. On le purifie en le saturant par de la craie.
- Le sel de calcium, soluble dans l’eau, est décomposé à son tour par un acide, et le
- I précipité recueilli est lavé. Les rendements sont variables, et la formation régulière de l’acide phénylpropiolique orthonitré constitue la partie délicate du procédé de M. Baeyer.
- En comparant l’ensemble des transformations qui constituent le nouveau procédé Baeyer, avec les méthodes de synthèse dé_ couvertes par lui précédemment, on reconnaît aisément qu’un très grand progrès a été accompli. Mais il serait téméraire d’affirmer que l’indigotine artificiellle soit à même de I faire concurrence à l’indigo naturel, au même titre que l’alizarine de l'anthracène remplace celle de la garance.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 14
- Ce résultat paraît encore fort éloigné.
- L’indigotine artificielle ne trouve pas au moment de son apparition les mêmes conditions favorables auxquelles l’industrie de l'alizarine doit son étonnant développement. Au moment où cette dernière matière colorante a été introduite dans le commerce, la garance nécessaire pour en produire un kilogramme représentait une valeur de 150 à 200 fr. (La garance ne contient que 1 à 2 0[0 de matière colorante).
- L’indigo naturel est, au contraire, une substance fort riche en principe utile. Les qualités couramment employées contiennent 50 à 70 0[0 d'indigotine et valent 20 à 28 fr. le kilogramme.
- Ce prix laisse peu de latitude aux fabricants ; le nouveau procédé, tel qu’il se présente actuellement, ne leur permet pas de soutenir la concurrence..
- L’emploi de l’acide cinnamique et du brome, et surtout la perte qui résulte de la formation simultanée de deux acides nitrés iso-mériques, sont des conditions peu favorables au point de vue économique. Mais ces diffi cultés ne sont pas insurmontables.
- Déjà l’un des principaux obstacles a été vaincu ; l’acide cinnamique, dont la préparation est coûteuse si l’on part du styrax, vient d’être produit artificiellement par un procède qui paraît être dans des conditions industrielles. La fabrique de Ludwigshafen, qui exploite les procédés Baeyer, s’en est assuré la propriété par un brevet (1).
- Il consiste à faire agir le chlorure de ben-zylène sur l’acétate de soude fondu.
- L’opération se fait dans un creuset muni d’agitateurs et communiquant avec un condensateur a reflux. La réaction s’accomplit en dix heures à la température de 180 à 2000.
- On dissout la matière fondue dans de l’eau alcaline, on chasse les produits huileux par la vapeur d’eau ; l’addition d’un acide dans la liqueur filtrée sépare l’acide cinnamique.
- M. Baeyer a fait, du reste, une observation
- fort intéressante qui paraît devoir rendre l’explication de ses brevets immédiatement fructueuse.
- A l’aide de l’acide phénylpropiolique or-thonitré,l’indigotine peut formée directement sur le tissu.
- Sur du calicot on imprime de l’eau de gomme contenant l’acide ci-dessus, du carbonate et de la glucose. L’impresion est à peine visible, toutes ces substances étant incolores. Il suffit d’exposer ce tissu pendant deux minutes à une température voisine de lOOo en le plaçant au-dessus d’un vase contenant de l’eau en ébullition ; le dessin apparaît, et la formation d’indigotine est si abondante que la couleur en semble noir e.
- Un lavage à l’eau enlève les principes solubles et le bleu d’indigo devient visible avec tous ses caractères et se trouve intime ment fixé sur la fibre
- Cette formation si nette, si rapide présente pour l’industrie de l’indienne un intérêt incontestable. On a fait, dans ces derniers temps bien des essais pour introduire le bleu d’indigo dans la composition des dessins polychromes en couleurs bon teint ; les effets obtenus par impression de l’indigo blanc n’ont pas été entièrement satisfaisants.
- Il se peut que le procédé Baéyer, qui est un des plus élégants que l’’on puisse imaginer, soit la solution cherchée.
- Si l’indigotine est trop coûteuse pour être employée en teinture, on est en droit d’espérer que sa formation directe sur tissu ne rencontrera pas le même obstacle.
- Ici le prix est d’une influence secondaire ; et l’emploi du procédé Baeyer dépendra plutôt des effets nouveaux que l’on pourra en obtenir.
- Les difficultés de la préparation économique de l’acide phénylpropiolique orthonitré n’arrêteront vraisemblablement pas longtemps les habiles chimistes auxquels M.
- (1) Procédé de préparation de l’acide cinnamique et de ses dérivés par substitution ; Badische Anilun. Sodafa-brick in, Ludwigshufen am Rhein. Brevet no 30.589 du 13 août 1880.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Baeyer a confié la réalisation industrielle de à cette fabrication.
- Le premier pas, c’est-à-dire le plus difficile, étant facilité par l’emploi que les in-dienneurs feront probablement de l’acide phénylpropiolique orthonitré, les progrès de la fabrication suivront leur marche régulière; les prix de revient s’abaisseront successivement, ainsi que cela arrive toujours, et le moment arrivera où l’indigotine artificielle pourra fatre définitivement son entrée dans l’atelier du teinturier.
- Ajoutons encore que, d’après les travaux de M. Baeyer, le groupe phénylique contenu dans l’indigotine se prête à de nombreuses substitutions, sans que le molécule perde la propriété d’être une matière colorante.
- Si ces indigotines substituées présentent des facilités dans l’emploi, et surtout si ces couleurs sont différentes comme nuance de bleu, ce que M. Baeyer parait admettre, il aura enrichi la palette industrielle de couleurs très solides, qui ne manqueront pas de trouver de nombreuses applications.
- Quel que soit le sort que l’avenir réserve à la découverte de M. Baeyer, il restera toujours le résultat scientifique : celui-ci, nous pouvons le saluer comme une des plus belles victoires que l’histoire de la science ait été appelée à enregistrer.
- Depuis la rédaction de cette note, M. Baeyer a publié, dans le Bulletin de la Société chimique de Berlin, un résumé de son travail, dans lequel il donne quelques détails sur les propriétés des corps intermédiaires entre l’acide cinnamique et l’indigotine.
- Nous en extrayons ce qui suit :
- Points de fusion. — L’acide orthonitro-cinnamique fond à 2400, le même acide di-bromé vers 1800 et l’acide orthonitrophényl-propiolique vers 155-1600. Ces deux derniers se décomposent en fondant.
- Transformation de l'acide orthonitrocin- | namique dibromé en acide orthonitrophény propiolique. — M. Baeyer conseille de traiter l’acide bromé à froid par une solution
- aqueuse de soud en excès. Au bout de quel que temps, l’addition d’un acide produit un précipité de paillettes cristallines que l'on peut purifier par une recristallisation dans l’eau.
- L’acide orthonitrophénylpropiolique forme des sels alcalins très solubles qui se prêtent mal à la purification ; les sels alcalins terreux sont moins solubles et cristallisent mieux. L’acide et ses sels sont peu stables.
- Par l’ébullition prolongée avec l’eau, l’acide se transforme en nitrophénylacéty-lène ; tandis que les sels, dans les mêmes conditions, produisent de l’isatine, surtout en présence des alcalis. Cette circonstance explique les précautions qu’il faut prendre pendant la préparation de l’acide orthonitrophénylpropiolique .
- La formation d’isatine est expliquée par la même équation que celle qui rend compte de la production de phénylacétylène orthonitré, les deux corps ayant même composi -tion.
- Il se produit ici, dans le second cas, une transposition moléculaire remarquable, mais qui n’est pas sans analogue dans la classe des corps orthonitrés.
- NOUVEAUX COLORANTS
- BLEU GRAND TEINT SANS INDIGO (I) De Charles FIRMENICH, à Genève.
- Voici l’échantillon de laine en bourre teint par le procédé de M. Firr
- Nous rappellerons que le procédé n’offre point de complications, que la teinture est assez rapide et exige peu de manipulations.
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- (1) Adresser les ordres àM. Ch. Firmenich, à Genève, (Voir aux annonces,)
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- ET DE L'IMPRESSION DES T. SUS
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- Le procédé détaillé est fourni gratuitement contre un ordre de 10 kilos au moins de produit à titre d’essai.
- Le prix de ce dernier est de 15 fr. le kilog. — Prix de faveur suivant l’importrnce du marché.
- EOSINE EXTRA BLEUTÉE de la maison Max Singer
- Nous avons soumis à nos lecteurs quelques échantillons de l’éosine. Les teinturiers en soie et en laine, les fabricants de papier se sont aussitôt emparés de ce nouveau colorant, mais bientôt l’emploi de cette matière fut abandonné, l’éo sine ne donnant qu’une teinture trop fugace et d’un prix de revient trop élevé. La maison Max Singer, toujours à la piste des nouveautés, nous envoie ce nouveau colorant qui donne une teinture plus solide et possède un rendement dou-1 le.
- L’échantillon ci-dessus a été teint avec 10 gr. d’Eosine extra bleutée par kilog. de laine.
- Ce nouveau produit ne coûte que 22 fr. le kil. Nous pensons que les fabricants de papier et les teinturiers trouveront un grand avantage en essayant la nouvelle éosine.
- EMPLOIS DU SILICATE DE SOUDE dans le blanchiment et la teinture.
- Le silicate de soude dans la teinture.
- L’usage de la bouse de vache semble déjà an-cien. Les indienneurs suisses l’employaient au milieu du XVIIIe siècle et M. J. Haussman signale les avantages de ce produit dans le dégommage vers 1790.
- D’autres manufacturiers ont proposé le silicate de soude.
- Ce dernier a peu à peu réussi à détrôner presque partout l’ancienne bouse et à mesure que l’on apprend à mieux connaître les conditions de son emploi, il remplace de plus en plus la bouse dans les genres où il semblait d’abord se voir exilé.
- Son action est essentiellement saturante; il fixe toute l’alumine du mordant, en la précipitant sur la fibre avant qu’elle n’ait eu le temps de se détacher.
- Exemple de bousage au silicate pour les
- articles imprimés
- Les pièces passent en deux minutes par deux cuves échauffées à 40 degrés Réaumur et contenant chacune :
- lo Pour les fonds blancs avec puce rouge noir et rouge puce seul, roses.
- 2,800 gr. litres d’eau ;
- 85 litres silicate de soude à 10 B.
- 2o Pour les violets et les noirs, les noirs seuls et les violets seuls
- 2,800 litres d’eau.
- 00 litres silicate de soude à 10 B.
- Si après teinture les puces devaient devenir foncées on leur farait subir un deuxième bousage dans une cuve de teinture avec 36 litres de bouse pour 900 mètres de tissus en laissant trente minutes de 30 à 45° Réaumur.
- On peut aussi pour l’article garancine remplacer le bousage par un passage au silicate de soude, mais dans ce cas les couleurs devront être fortement colorées.
- Divers industriels ont proposé d’additionner le silicate de soude d’une certaine quantité d’un acide minnéral de manière à provoquer la précipitation d’une certaine quantité de silice libre.
- D’après M. Bolley, c’est la solution de silicate de soude la plus neutre possible qui donne les résultats les plus avantageux. On opère de la manière suivante : les mordants épaissis d’alumine et de fer ayant été imprimés les pièces sont mises comme à l’ordinaire pendant deux ou trois jours à l’étendage. On passe ensuite à travers la solution de silicate de soude renfermant environ quatre parties de sel sur mille d’eau. Après ce passage, les pièces sont bien lavées et passées
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- PROCÉDÉS PRATIQUES
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- VERT A L'ACIDE PICRIQUE kil laine.
- eau Q. S.
- TEINTURE des laines et lainages
- Pt, ©,
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- ensuite dans un bain de bouse ordinaire. L’avantage de l’emploi au silicate ne consiste pas seulement en ce qu’il remplace le premier bain de bouse, mais surtout en ce qu’il favorise la fixation plus complète du mordant, qui à la teinture donne ensuite des couleurs bien plus nourries et pins foncées.
- En 1856 M. Grüne publia un travail très important sur l’émploi du verre soluble dans la teinture et les toiles peintes (il est regrettable que des ouvrages aussi importants restent introuvables).
- M. Grüne trouve que les silicates dépotasse et de soude offraient un moyen simple et avantageux pour précipiter et fixer les mordants sur la toile et pour donner aux couleurs, par suite de la précipitation simultanée d’une certaine quantité de silice plus de solidarité et d'inaltéru-bilité.
- Cet effet repose sur une facile décomposition des silicates alcalins et consiste dans une double décomposition par suite de laquelle le mordant se fixe à l’état de silicate.
- (A suivre.)
- VERT OLIVE kil. laine.
- — 500 tartre.
- — sulfate d’alumine.
- — orseille. casses bois jaune. kil. carmin d’indigo. — snlfate d’indigo. Teindre.
- 500 gr. acide picrique. 1 kil. 500 sulfate de soude.
- 2 — sulfate d’alumine. 800 gr. sulfate d’indigo.
- 100 — acide sulfurique. Teindre.
- VERT POURRI
- 30 kil. laine, eau Q. S.
- 2 — sulfate de soude.
- 2 — sulfate d’alun
- 1 — sulfate d'indigo.
- 2 — orseille.
- 4 — curcuma.
- Bouillir à hauteur de nuance.
- VERT-CHOU
- 30 kil. laine.
- eau Q. S.
- 2 — sulfate de soude.
- 2 — sulfate d'alun.
- 2 — sulfate d’indigo.
- 3 — orseille.
- 4 — curcuma.
- 30
- T— M
- Teindre.
- FEUILLE SÈCHE kil. laine. eau Q. S.
- — 500 gr. sulfate de soude.
- — sulfate d’alumine.
- 500 gr. sulfate d’indigo.
- 3 kil. orseille.
- 1 — 500 gr. curcuma. Teindre.
- AVENTURINE
- 10 kil. laine.
- eau Q. S.
- 1 — 500 gr. sulfate de soude.
- 2 — sulfate d’alumine.
- 30 casses fustel.
- 1 kil. orseille.
- 150 gr. indigo.
- 500 — composition d’écarlate.
- Préparation de la composition d'éearlate 30 kil. acide murictique.
- 20 —
- 15 —
- 9 —
- eau tiède. acide nitrique, étain effilé.
- BLEU FONCÉ
- On connaît les engallages au bichromate et on ‘sait que ce mordant était la base des couleurs solides. Nous avons essayé ce même mordant avec les proportions suivantes :
- Pour 100 kil. de laine :
- 1 kil. 509gr. bichromate,
- 3 — d’alun,
- 750 gr. sel d’étain,
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- ET DE' L’IMPRESSION DES TISSUS
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- 2 kil. 500 gr. acide sulfurique.
- Après avoir fait bouillir 1 heure 12, on a laissé reposer sur le mordant quelques heures, puis on a passé à l’eau fraîche.
- Le bain de brunissage se composait de :
- 30 kil. campéche, •
- 500 grammes sulfate de cuivre. ’
- Ces bleus sont beaux mais ils ternissent à la longue.
- Un procédé adopté depuis quelque temps avec beaucoup de succès, est d’engaller la laine et de lui donner en même temps le fond de bleu ; on procède comme suit :
- Pour 25 kil. de laine :
- 600 gr. bichromate,
- 800 — acide oxalique,
- 1 kil. acide sulfurique,
- 250 gr. bleu pour fonds, dissous avant dans-de l’eau bouillante.
- Après avoir bien agité le bain, on entre la laine, on manœuvre en chauffant graduellement jus qu’au bouillon ; on fait bouillir une heure et on obtient la nuance ci-contre.
- On rince et on forme le bain de remontage qui se compose de campéche et d’un peu de sulfate de cuivre. La dose de campéche dépend du type désiré ; l’échantillon donné est fait avec 7 kilog campéche sur 25 kil. de laine.
- Avec le procédé ci-dessus on a l’avantage de pouvoir changer facilement les teintes, car dans le bain de brunissage on peut ajouter soit du cur-cuma ou du bois jaune pour ternir, ou de l’or-seille pour violacer, on peut aussi se servir, pour faire des bleus plus vifs, de la fuchsine acide ; en ce cas, on forcerait un peu la dose de l’acide oxalique ou de l’acide sulfurique; on peut aussi donner un fond plus bleu avec du sulfate d’indigo pour donner un ton plus foncé.
- Il est vrai que l’acide de sulfate d’indigo brunirait trop le campéche, et alors le carmin d’indigo serait préférable.
- REVUE Des divers procédés de dégraissage
- DÉGRAISSAGE EN PIÈCES DES TISSUS DK LAINES PURES OU MÉLANGÉES PAR L’OPÉRATION DU TREMPAGE Par M. H. Desplas fils.
- Jusqu’à ce jour, le dégraissage industriel
- des pièces de drap ou nouveautés et en général des pièces de tissus de laine pures ou mélangées s’est opéré à l’aide de machines spéciales dites dégraisseuses dans lesquelles l’étoffe passe entre deux rouleaux et est imbibée d’une dissolution contenant des cristaux de soude, ou de la terre à foulon, ou du savon, ou des compositions diverses.
- D’autres systèmes de dégraissage ont aussi été brévetés pour enlever les matières grasses des tissus de laine. On s’est servi de plusieurs liquides spéciaux tels que le sulfure de carbone. Le procédé faisant l’objet de brevet est plus simple et ne fatigue en aucune façon la pièce et les nuances. C’est le procédé du trempage.
- Il consiste à tremper pendant un certain temps les pièces de laines pures ou mélangées, drap lisses, nouveautés dans un bain contenant de l’eau ayant en dissolution une matière capable de dissoudre la graisse ou de se combiner avec elle de façon à faire une combinaison soluble, un savon par exemple. C’est l’application industrielle, non encore faite au dégraissage des tissus de laines pures ou mélangées en pièces. C’est le trempage de ces étoffes en pièces dans un bain analogue à celui dont on vient de parler qui constitué toute cette .invention.
- Le bain peut se faire avec de l’eau et un alcali quelconque, soude, potasse ou ammoniaque ou un carbonate de ces bases de façon à faire avec la graisse, un savon soleble. L’inventeur emploie de préférence l’ammoniaque.
- Il mélange à l’eau ordinaire de l’ammonia-que de façon à avoir un bain qui marque au pèse alcali de 1 {4 à 3 degrés suivant les nuances. L’opération se fait à froid. La pièce est mise à tremper dans le liquide de façon que toute la pièce soit bien recouverte dans ce liquide.
- Le temps pendant lequel elle y séjourne peut varier de 5 heures a 24 heures, suivant le degré du bain et aussi suivant le mode d’ensimage de la pièce.
- La pièce est alors complètement dégrais-
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- sée sans avoir absolument rien perdu de sa laine. On la retire du bain et on la passe dans une exprimeuse ou sous une presse; en un mot, dans un appareil qui lui enlève l’eau qu’elle contient.
- Une heure de rinçage dans un lavoir ordinaire suffit pour enlever les dernières traces de liquide.
- Dégraissage des draps
- Par MM. DUDOUIS et, Barette.
- On laisse la pièce de drap tremper pendant 12 heures dans un bac d’eau froide à laquelle on ajoute 2 0{0d’ammoniaque;cepen-dant, il sera facultatif de retirer la pièce de drap aussitôt après sa complète immersion ou au bout de quelques heures seulement.
- La pièce est alors mise entre les rouleaux d’une machine dégraisseuse quelconque, puis on laisse tourner plus ou moins de temps suivant l’épaisseur et la longueur de la pièce de manière à en extraire toutes les impuretés que pourrait contenir le drap. Un augel est placé au dessous des cylindres pour recueillir l'huile et les matières étrangères que renfermait la pièce de drap, et qui servent ensuite pour la fabrication du savon.
- Après l’extraction des impuretés, on procède au rinçage au moyen d’eau chauffée à une température d’environ 40 ou 50o,'ou bien encore au moyen d’eau froide qui est ensuite chauffée par des tuyaux de vapeur traversant le fond de la dégraisseuse ; on a soin de renouveler cette eau de temps en temps jusqu’à ce qu’elle reste limpide et que l’on ait obtenu un nettoyage complet.
- Pour opérer le désavonnage et le dégor-geage après le foulage, on peut procéder comme ci-dessus, en supprimant tout simplement l’opération du trempage dans le bain ammoniacal; dans ce dernier cas, on recueille ensemble le savon et les impuretés que pourrait contenir la pièce de drap, puis le savon est débarrassé de ces impuretés. as
- LES CHAPEAUX DE PAILLE
- Blanchissage des vieux chapeaux de paille, palmier, panama, etc.
- La première opération à faire subir aux chapeaux à blanchir consiste à les bien dégraisser.
- DÉGRAISSAGE
- Pour cela, on prépare une lessive bouillante, formé de25grammes cristaux de soude, et de 10 grammes de savon blanc, on lave ensuite cette dissolution, jusqu’à parfait dégraissage en se servant d’une éponge, on termine par un lavage à l’eau claire.
- SOUFRAGE
- En second lieu vient l’opération du soufrage, dont l’effet est de blanchir les matières textiles ou ligneuses du chapeau.
- Avant l’opération du soufrage, il est essentiel de laisser un moment égoutter les chapeaux, car une trop grande humidité donnerait lieu à une condensation trop subite et trop abondante d’acide sulfureux, dont une partie pourrait, sous l’influence de l’air et de l’eau se transformer en acide sulfurique, qui serait nuisible à la paille ou toute autre matière textile, et la carboniserait même, si son degrés de concentration | était assez élevé.
- L’exposition des chapeaux au soufrage se fait dans un vaste clos fermé hermétiquement, un tonneau ou une caisse, et doit être d’environ quatre heures, c’est-à-dire un temps assez long pour qu’ils y sèchent complètement; on les retire alors et on les mouille avec une éponge , trempée dans une dissolution saline d’eau bouillante. Cette dissolution est composée de 20 grammes d’oxalate de potasse (sel d’oseille) par litre d’eau, les chapeaux ainsi humectés et moitié sec sont de nouveau soumis au soufrage mais moins longtemps, deux heures | suffisent.
- I Après un séchage parfait, on procède à I ’apprêt de la manière suivante :
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- ET DE L’MPRESSION DES TISSUS
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- On emploie à cet effet la gélantine de première qualité {Colle de Flandre) dissoute dans l’eau, à ces fins, on met tremper la gélantine dans l’eau 12 heures d’avance, étant gonflée on termine rapidement sa dissolution à chaud, par ce moyen on évite une longue cuison et elle conserve plus d’élasticité ; une fois dissoute on y ajoute quelques pincées de sel d’oseille pour la blanchir ; il faut l’em ployer à tiède et plus ou moins claire, selon le degrés d’après que l’on veut donner au chapeau on peut se servir d’une éponge ou d’un pinceau pour passer l’apprêt.
- Les chapeaux apprêtés et encore humides, doivent être une dernière fois exposés un moment au soufrage ; enfin, après les avoir mis un moment à l’humidité on procède à l'ap-propriage.
- OBSERVATIONS
- Si les chapeaux étaient extrêmement graisseux, on doit les laver de préférence avec de l’eau de javelle, {hypochlorile de chaux) que l’on étend d’un cinquième d’eau.
- Il est bon de faire remarquer que les chapeaux jaunis par un long séjour en magasin, sont bien plus difficiles à blanchir que ceux qui ont été salis et jaunis par l’usage.
- Blanchissage des chapeaux belles qualités. Le procédé s’applique aux chapeaux fins pour dames ou autres, qui n’ont besoin que d’un léger blanchissage.
- On coupe un citron au milieu, on enlève un ruban de peau de la coupure, pour mettre l’intérieur à nus ; on le tient par le bout, on le trempe dans la fleur de soufre {soufre sublimé), et on frotte bien toutes les parties du chapeau, un ou deux citrons suffisent par chapeau, il faut bien les laver ensuite à l’eau claire afin de les dégorger complètement du soufre qui serait resté ; on laisse sécher et on procède à l’appropriage .
- {Moniteur de la Chapellerie.)
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- DECLARATIONS DE FAILLITES
- 20 avril
- Milou (Célestin), fab. de berrets et teinturier, à Nay. — Syndic: M. Huret.
- Société en nom collectif P. J. Faure et Eyraud (fab. de la chenille), rue des Capucins, à Lyon.— Durée : 4 ans et 3 mois. — Cap.: 8,000 fr.— Acte du 28 mars 1881.
- FORMATIONS DE SOCIÉTÉS
- Société en commandite Joseph Brun et Cie, fab. de pâtes alimentaires et fleurs artificielles, rue de Sully, 44, à Lyon.— Suite de la Société qui existait sous la même raison sociale. — Durée 6 ans. — Cap.: 400,000 fr. — Acte du 21 mars 1881.
- Société en nom collectif Dubouch et Segoffin, fab. de sulfate d’ammoniaque et autres dérivés chimiques, à Toulouse-St-Cyprien.— Durée : 25 ans. — Capital : 30,000 fr. — Acte du 25 mars 1881.
- Société en nom collectif Jacquemard et Cornet, (matières premières pour chapellerie), passage Ménilmontant, 9, à Paris. — Durée 10 ans. — Capital : 135,000 francs. — Acte du 1er avril 1881.
- Société en nom collectif Lerebours Dellory et ses fils, (teinture en bleu uni des toiles de lin et de coton) au Petit-Quevilly.— Durée : 9 ans et 2 mois. — Capital 210,000 francs. — Acte du 5 avril 1881.
- Société anonyme La Dentellière, rue St-Maur, 189, à Paris. — Durée : 50 ans.— Cap.: 3,200,000 fr. — Acte du 3 avril 1881.
- DISSOLUTIONS DE SOCIÉTÉS
- Dissolution, à partir du 25 mars 1881, de la Société Moutonnier et D'hooghe, fab. de toiles, à Bailleul. — Acte du même jour.
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- LE MONITEUR
- DE LA TEINTURE
- Dissolution, à partir du 7 avril 1881, de la Société Vial frères, teinturiers, av. deNoailles, 9 à Lyon.— Liquid. : M. Canovy. — Jugement du même jour.
- Dissolution, à partir du 1er avril 1881, de la Société veuve Bellavoine et fils jeune, fab. de papiers peints, passage du Génie, 9, faub. St-Antoi-ne, 246, à Paris.— Liquid.: M. Blanchard, rue Rivoli, 154.— Acte même jour.
- ‘ MODIFICATIONS DE SOCIÉTÉS
- Modification des statuts et Prorogation au 14 janvier 1908 de la Société en commandite par actions Pietet Cie. (Société d’organisation générale de blanchisserie, lavoir et bains, chauffage, ventilation et séchoirs), rue de Chabrol, 38.— Délib. du 14 mars 1881.
- Modification de la Société en nom collectif Puech, Fournier et Vallot, fab. de draps et autres étoffes de laine propres et l’habillement des troupes de terre et de mer, devenue Peuch et Fournier, par le retrait de M. Vallot. — Acte du 28 mars 1881.
- TRANSFORMATION DE SOCIÉTÉ
- Transformation en société anonyme dite Compagnie parisienne de couleurs d’Aniline, rue des Petites-Ecuries, 31, à Paris. — Durée : 50 ans. — Capital : 500,000 francs. — Acte du 1er avril 1881.
- VENTES DE FONDS
- M. Blanchot a vendu à M. X.., Rue de Mau-beuge, 92, un fonds de teinturier, boul. Ornano, 34, à Paris.
- M. Clément a vendu à M. Elexia, rue Montmartre, 11, un fonds d’apprêteur, rue du Sentier
- 20, à Paris.
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Mercredi 25 mai 1 h.
- Fourniture de damas de laine, drap vert, etc.
- Le public est prévenu que le mercredi 25 mai, 1881, à deux heures de relevée, il sera procédé, au ministère de la marine et des colonies, à Paris, dans la salle des adjudications par voie de soumissions cachetées, à l’adjudication des fournitures de damas de laine cramoisi, drap I vert pour tapis de table et moquette pour tapis de pieds.
- nécessaires pendant trois années, au service des bâtiments de la flotte, et à livrer aux magasins de la marine à Paris rue Jean-Nicot, 4.
- Le dépôt de garantie pour la soumission est déterminé comme suit :
- Damas de laine cramoisi, 500 fr.
- Drap vert pour tapis de table, 200 fr.
- Drap vert pour tapis de pieds, 200 fr.
- Prendre connaissance du cahier des charges au ministère de la marine et des colonies (direction du matériel, bureau des approvisionnements généraux), et dans les bureaux du commissariat de la marine, à Cherbourg, Brest, Lorient, Rochefort et Toulon.
- TOULON, 25 mai, fourniture de 6,500 gilets de flanelle avec manches.
- Dépôt de garantie, 1,800 fr.
- Cautionnement, 3.600 fr.
- ROCHEFORT, 25 mai, fourniture de 400 mètres carrés toile peinte pour tapis de pieds.
- VIENNE (HAUTE-)
- Hôpital général de Limoges.
- Samedi 28 mai 2 h.
- Fourniture de toiles indiennes, etc.
- RÉSULTATS D'ADJUDICATIONS
- Lorient, 27 avril.
- Toile rurale supérieure.
- Guéret, Châteaugiron, 0,99. — Richer, Alençon, 1.17.
- Poitou, Rennes, 1,06. — Beloit Amantis, 1,07.
- Feutre à doublage.
- Laurent, Toulouse, 0,65. — Bibart, Chottet, 0,50. — Sana père, Bordeaux, 0,50.— Moreaa, Bordeaux, 0,48. Paumard, Chantenay, 0,69. — Munier, 0,68.
- MINISTÈRE DE LA GUERRE
- Le 5 mai il a été procédé à l’adjudication en 22 lots de la confection de ceintures de flanelles.
- Une Maison de vernis désire représentation ou dépôts d’articles rentrant dans la droguerie et les produits chimiques.
- Adresser les lettres au bureau du journal J. D. 779.
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- A VENDRE. — Les brevets d’invention français et beiges de M. Clare pour sa méthode de teindre en noir les étoffes de coton, les fils et les étoffes de laine et de coton. — Pour description, voir notre numéro du 20 janvier 1881. S’adresser à M. E. J. HUGHES et son agent de brevets d’invention, à Manchester (Angleterre).
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 25e Année, No IL ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 3 JUINARRI.
- SOMMAIRE
- TEINTURE des rouges à l’alizarine artificielle, par M. Maurice Prud'homme.
- TEINTURE moleskine et indienne.
- ETUDE sur l’application pratique du bleu méthylène en teinture unie et sur ééheveux de coton, par MM. F. Lamy et
- E. Kopp.
- LES TIMBRES MOBILES.
- REVUE des divers procédés d’impression.
- LIBRAIRIE.
- CATALOGUE des brevets d’invention.
- RENSEIGNEMENTS commerciaux.
- ADJUDICATIONS. — RÉSULTATS d'adjudications.
- TEINTURE 0 des rouges à l’alizarine artificielle par M. Maurice Prud'homme
- PREMIÈRE PARTIE.
- Depuis quelques années (1873) les procédés de garançage ont subi une révolution complète, dont nous essaierons d’indiquer l’origine.
- Lorsque l’alizarine artificielle, à la suite des beaux travaux de MM. Græbe et Lieber-mann, fit son apparition dans l’industrie (1869,) on constata bien vite que le produit commercial, quoique donnant de beaux violets, était incapable d’engendrer des rouges vifs et brillants (G. Kœchlin).
- En admettant que ce corps fût identique avec l’alizarine retirée de la garance, on en était amené à induire que, dans la fabrication des beaux rouges turcs, les matières colorantes qui accompagnent l’alizarine, doivent jouer un rôle important. C’était du reste l’idée qu’émettait Kuhlmann dès 1828.
- D’après les travaux de MM.Schützenberger en Schiffert, que les recherches postérieures n’ont fait que confirmer, les matières colorantes que 1 on peut retirer de la garance sont :
- lo L’alizarine,
- 2o La purpurine,
- 30 La pseudopurpurine,
- (1) Boulletin de la Société chimique de Paris.
- 40 La purpuroxanthine,
- 50 Une matière orangée, identique d’après M. Rosenstiehl, avec la purpurine hydratée.
- Tels étaient les corps connus provenant de la garance, lors de l’apparition de l’alizarine artificielle. Depuis, on a ajouté à cette liste, une matière orangée, l’acide purpuro-xanthocarbonique(Schunck et Rœmer)iden-tique avec la munjistine, trouvée par Sten-house dans la garance de l’Inde.
- On n’ignorait pas que la purpuroxanthine ne teint pas, que la pseudopurpurine se ransforme avec la plus grande facilité en purpurine, et les doutes que l’on pouvait avoir encore sur la purpurine hydratée, en tant que matière colorante, ne devaient plus laisser de place qu’à cette hypothèse :
- « Le rouge turc est obtenu au moyen de l’alizarine et de la purpurine agissant con-courremment. »
- Cependant, la fabrication de l’alzarine artificielle suivait son cours et s’étendait. Les procédés de fabrication de la nouvelle matière colorante, correspondant à différents brevets, donnaient naissance à de nouveaux corps, vendus sous le nom d’ali zarine pour rouge.
- La constitution chimique des corps ren • fermés dans le produit commercial fut long-: temps une énigme pour les chimistes teinturiers et imprimeurs.
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- LE MONITEUR DE LA TENITURE
- Certains soupçonnaient qu’ils avaient autre chose entre les mains qu’une alizarine identique à celle de la garance.
- Aujourd'hui grâce aux travaux de MM. Perkin, Schunck et RœmerGræba et Lieber-mann, on sait parfaitement à quoi s’en tenir sur la composition des corps qui se produisent parallèlement, ou isolément suivant les circonstances, dans la fabrication industrielle de l’alizarine artificielle.
- Il se forme trois matières colorantes distinctes :
- L’alizarine
- L’iso ou anthrapurpurine
- La flavopurpurine
- Ces deux dernières sont isomériq-es avec la purpurine.
- Nous remarquerons en passant que la pur-purine n’a pas été obtenue par synthèse directe. M. de Lalande est arrivé à la produire par l’oxydation de l’alizarine, dans des conditions particulières.
- L’alizarine dérive d’un acide monosulfan-thraquinonique, par fusion de celui-ci avec de l’hydrate de potasse ou de soude.
- C’est une dioxyanthraquinone.
- L’anthrapurpurine et la flavopurpurine s’obtiennent en partant de deux acides di-sulfanthraquinoniques isomériques, qu’une action plus profonde de la potasse transforme en anthrapurpurine et flavopurpurine.
- Ces deux corps sont des trioxyanthraqui-
- nones.
- Nous rappelons que l’alizarine donne en teinture des rouges d’un ton violacé, manquant de jaune, des roses à reflet bleuâtre, et de beaux violets.
- L’anthrapurpurine et la flavopurpurine diffèrent peu l’une de l’autre : les tons fournis par la seconde sont plus jaunes.
- Les rouges obtenus avec ces matières colorantes ont une nuance jaune très vive ; par contre, les roses sont trop jaunes, et les violets d’un gris terne.
- L’exp-rience des extraits de garance a montré que le mélange d’alizarine et de
- purpurine donne de beaux roses dans lés couleurs vapeur ; il en est de même en teinture, où les roses à la fleur de garance n’ont pu être égalés. Un mélange d’alizarine et d’anthra-ou de flavopurpurine ne saurait remplacer complètement l’alizarine et la purpurine.
- Industriellement, en variant la concentra" tion et la qualité d’acide sulfurique employé dans la préparation des acides sulfanthra-quinoniques, et en se basant sur les différences de solubilité des sels de chacun d’eux, on sépare facilement les trois acides sul-fanthraquinoniques, générateurs des trois matières colorantes. On peut même séparer celles-ci l’une de l’autre.
- Les alizarines dites pour rouge renferment toutes plus ou moins d’alizarine proprement dite, de 1 à 10 O]O, à côté de l’an-thrapurpurine et de la flavopurpurine. Cette quantité n’influe pas grandement sur la nuance du rouge obtenu, et ne fait que lui enlever le ton trop jaune qu’il aurait sans cela.
- Le premier emploi des alizarines pour rouge fut pour Y application, c'est-à-dire dans des couleurs renfermant à la fois la matière colorante et le mordant, et devant se fixer sur le tissu par l’action de la vapeur d’eau. On obtient facilement, en partant des recettes connues pour les extraits de garance mélange d’alizarine et de purpurine), des rouges vapeur bien réussis.
- Par contre, les premiers essais de teinture de fonds rouges ou de rouges unis furent peu satisfaisants.
- L’habitude de teindre à fond , jusqu’au brun, avec la fleur, puis d’éclaircir la nuance par un nombre considérable de savons et d’avivages, fut pour beaucoup dans cet insuccès.
- Un mordant d’alumine teint en alizarine pour rouge, jusqu’à saturation, n’arrive jamais à la nuance brune que donne la fleur ou la garancine.
- Cette nuance est due, en grande partie à la présence des matières fauves, que les avi-
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- ET DE L’IMPAESSION DES TISSUS
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- vages et savonnages servent à détruire, ou à faire disparaître. Ces opérations ont du reste un autre but, c’est de transformer la purpurine en purpurine hydratée, plus vive et plus solide. La couleur, en un mot, se dépouille et gagne en éclat.
- Avec les alizarines pour rouge, il se passe tout autre chose. Elles ne renferment pas d'impuretés à éliminer, ni de corps gagnant en vivacité, par suite de réactions chimiques, sous l’influence des avivages et des savonnages.
- Ceux-ci ne peuvent avoir qu’un effet, à côté de la formation d’une laque à base d’acide gras plus belle, c’est de dégrader la nuance, ou mieux de lui faire perdre en intensité.
- La méthode qui consistait à se servir par analogie, des alizarines pour rouge, comme de la garance, et à les plier aux mêmes traitements, était fautive.
- SECONDE PARTIS.
- C’est alors qu’apparaît un procédé de teinture basé sur de tout autres principes.
- La voie, il est vrai, était tracée, peut-être même indiquée. L’ouvrage de M. Schützen-berger (1864 parle de l’emploi des acides gras sulfoconjugés pour la fixation des couleurs d’aniline. En Angleterre on plaquait depuis nombre d’années des rouges teints, en bains 'le savon, et on vaporisait les pièces ainsi traitées, pour donner au rouge plus de vivacité.
- En 1867, la maison Braun et Cordier de Rouen exposait des rouges turcs fabriqués en cinq jours. Les pièces étaient foulardées en alumimate’ de soude à 18" Bé, dégommées en chlorure ammonique, puis lavées, teintes en garancine foulardées en bain gras, séchées et vaporisées 1 heure.
- Elles étaient ensuite avivées et rosées comme à l’ordinaire pour rouge turc.
- Le bain gras se préparait en traitant l’huile d’olive par l’acide nitrique. Cette préparation inventée par Hirn, était appliquée dès 1846
- par M. Braun. dans la maison Braun et Cordier.
- La maison Gros, Roman et Marozeau, de Wesserling, imprimait depuis 1869 ses beaux meubles à la main, sur tissus foulardés au préalable en acide sulfoléique, ce qui permettait d'imprimer toutes les couleurs sur table. Il suffisait de vaporiser et de laver les pièces pour obtenir des rouges et roses plus beaux que les anciens rouges et roses par teinture, obtenus à grand renfort d’acidula-ges et de savonnages.
- Certaines fabriques de couleurs d’aniline vendaient des mélanges tout préparés pour l’impression et que l’on savait, à côté de la matière colorante proprement dite, renfermer de l’acide sulfoléique.
- C’était donc une idée dans l’air que l’acide sulfoléique forme avec les matières colorantes, sous l’influence du vaporisage, des la-ques plus brillantes et plus solides.
- Tous ces faits ne diminuent en rien le mérite de Horace Kœchlin, à qui revient l’honneur d'avoir su tirer de ces données épar -ses un ensemble de faits pratiques const-tuant mieux qu’un procédé, une véritable découverte.
- Le procédé primitif peut se résumer ainsi :
- lo impression ou foulardage d’un mordant d’alumine, qu’on fixe et qu’on nettoie à la manière ordinaire ;
- 2o Teinture en alizarine pour rouge avec addition d’acétate de ( baux ;
- 30 Foulardage en acide sulfoléique et séchage ;
- 40 Vaporisage;
- 5o Savonnage.
- Importé en Angleterre, ce procédé en revint bientôt et se répandit sur le continent avec les modifications suivantes :
- Les Anglais, gens pratiques, trouvèrent plus simple d’employer.. au lieu d’huile d'olive ou d’oléine, l’huile de ricin, dont le prix est moins élevé dans leur pays, et cherchèrent à réduire le nombre des opérations nécessitées par le nouveau procédé. L’huile
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- de ricin, modifiée par l’acide sulfurique, comme l’oléine du reste, jouit de propriétés particulières qui permirent de l’introduire dans le bain de teinture, de sorte que fixation de la matière colorante, sous forme de laque à acide gras, s’effectuait en une seule opération. La teinture proprement dite était suivie d’un vaporisage et de savonnages.
- Les procédés actuellement en usage sont des combinaisons, dans un ordre variable, des différentes conditions que nous venons d’énumérer.
- Rouge fonds blancs et fonds rouges
- On imprime un mordant d’acétate d’alumine à 5-60 Bé avec addition d’un peu de sel d’étain.
- On fixe à loxydation à 30-350 G et on dégomme en bouse et craie.
- On teint avec 1 partie alizarine pour rouge 10 0[0, 1[4 à 1[2 partie huile pour rouge (teneur 50 0[0) 1[6 partie acétate de chaux à 150 Bé, en une heure 700 G, demi-heure à 700 G.
- On lave, on .foularde en huile, à raison de 50 à 100 gr. par litre d’eau, on sèche aux tambours ou mieux à la hotte-flue, et on vaporise trois quarts d’heure à une heure et demie. (Il est inutile de foularder quand on a employé suffisamment d’huile en teinture; on sèche et on vaporise.)
- Laver et savonner trois quarts d’heure à 600 G.
- Donner un second savon, si cela est nécessaire. — Lorsqu’on ne'craint pas que le blanc se salisse trop, on peut teindre la dernière demie-heure à l’ébullition : cela équivaut à un vaporisage, du moins en partie.
- Rouges unis et échec eaux.
- On peut, pour les pièces unies, appliquer la méthode que nous avons indiquée précédemment pour les fonds rouges.
- Une marche, applicable àla fois aux tissus et aux filés, est la suivante:
- lo) Préparer en huile pour rouge, neutre, à raison de 150 grammes par litre d’eau pour les tissus, et de 15 kilogrammes pour 100 ki
- logrammes filés, si on prépare en terrine et non en barque. Pour les tissus on foularde avec une machine ordinaire à rouleaux entourés de calicot;
- 2o) Sécher les tissus aux tambours et les filés à l’air chaud, en étuves ;
- 30) Vaporiser trois quarts d’heure avec une pression de 1 atmosphère 1[2 ;
- 4o) Mordancer au large pour les tissus et en terrine pour les filés, en pyrolignite d’alumine à lOo.
- Laver à fond.
- 5o) Teindre en une heure à 700 G, demi-heure à cette température avec 20 kilogrammes alizarine 10 0[0, 10 kilogrammes acétate de chauxàl8o, 5 kilogrammes acide sul-foléique pour 100 kilogrammes de fil ou de tissu ;
- 60) Vaporiser une heure;
- 7o) Savonner plus ou moins longtemps avec ou sans addition de carbonate de sou -de.
- On peut au mordant d’alumine ajouter un peu de sel d’étain, pour rehausser la nuance.
- L’addition d’alizarine pour violet à l’aliza-rine pour rouge a pour effet de donner des rouges à nuance moins écarlate.
- On peut enfin remplacer, comme mordant, l’acétate ou le sulfate d’alumine par l’alu-minate de soude. Certaines maisons emploient un procédé de teinture dit à la continu.
- Les pièces passent dans une cuve à rou lettes, de 6 mètres de long environ, renfer mant de 3-5 grammes d’alizarine 10 0[0 par litre d’eau. Ge bain de teinture est chauffé à 980 G. Les pièces mettent 5 minutes à parcourir la cuve, et, grâce à la haute température et à la concentration du bain de teinture, en sortent parfaitement teintes. On fait même passer à la fois 2 pièces appliquées l’une sur l’autre. Le bain de teinture, s’apprauvrissant, demande à être renforcé de temps à autre par des additions d’alizarine. Le grand avantage de ce procédé, en dehors de sa rapidité, c’est d'économiser la matière
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- colorante qui, dans les teintures ordinaires, reste toujours plus ou moins en excès dans la cuve et se trouve perdue.
- La quantité d’acétate de chaux à employer en teinture est variable avec la composition du mordant et avec celle de l’eau des cuves de teinture. M. H. Schlumberger avait constaté que le rouge turc renferme 4 molécules d’alumine pour 3 de chaux. M. Rosenstiehl a établi que les mordants d’alumine se saturent convenablement en employant 2 équivalents de chaux pour 1 équivalent d'aliza-rine, la teinture se faisant sans huile. Ces nombres demandent à être modifiés dans le cas où l’on met de l’huile dans le bain de teinture, car elle précipite l’acétate de chaux. Il nous semble que ce précipité de sulfoléate de chaux est néanmoins susceptible de céder une partie de sa base, qui dépend de la durée de la teinture et de la température à laquelle elle se fait.
- Cet ensemble de données variables démontre l’obligation a laquelle on se trouve soumis, de déterminer expérimentalement les conditions les plus favorables.
- L’acétate de chaux à 150 Bé, obtenu en saturant l’acide acetique avec de la craie ou de la chaux et en ajoutant un petit excès d'acide acétique, renferme à peu près 1[4 de molécule d’acétate de chaux.
- Nous terminerons cet article par quelques mots sur l’huile pour rouge, appelée aussi acide sulfoléique, acide sulforicinique, sulfoléate d’ammoniaque ou de soude , etc....
- Les produits commerciaux dérivent de l’action de l’acide sulfurique concentré sur l’huile d’olive, sur l’oléine ou sur l’huile de ricin.
- On peut employer 10 kilog. oléine ou huile de ricin, 2 kilogrammes acide sulfurique à 660.
- L’acide est versé par très petites quantités dans le corp gras, qu’on a la précaution de remuer constamment avec une baguette de verre, pour mélanger là masse et éviter
- une élévation de température. L’opération dure plusieurs heures.
- On laisse au contact dix heures environ, puis on verse la masse épaisse dans 50 litres d’eau.
- Les lavages se font par décantation. Aux 2e et 3e lavages, on dissout dans l’eau du sel marin à raison delOOgr. par litre. Il a pour but de former un liquide plus dense que l’eau et de permettre plus facilement au corps gras transformé de se séparer et de venir nager à la surface.
- Le produit décanté est neutralisé exactement par la soude ou par l’ammoniaque.
- Dans certains cas, le sulfoléate de soude est préférable au sulfoléate d’ammoniaque, qui dissocie parfois à une température assez élevée, au vaporisage ou au séchage des pièces sur tambours et entraîne une altération des tissus.
- La température de l’eau de lavage influe sur la séparation de l’huile et aussi sur la nature du produit final.
- Les produits commerciaux renferment généralement 50 0[0 d’eau.Ils sont liquides comme un sirop, quelquefois pâteux comme un savon. La température extérieure et aussi la proportion d’eau qu’ils renterment amènent ces changements d’état physique. Dans les Berichte der deutschen chemischen Ges-el'schaft {1878), nous trouvons un mode de préparation particulier d’une huile pour rouge turc.
- Elle se compose d’un mélange, par parties égales, de sulforicinal de soude et de sulfo pyrotérébenthinate de soude.
- Le premier est préparé en faisant réagir sur l’huile de ricin 20 0[0 de son poids d’acide sulfurique concentré. On lave et on sature avec du carbonate de soude.
- Le second s’obtient en traitant 10 parties de colophane par 25 parties d’acide azotique bouillant, évaporant à siccité et chauffant le résidu en vase clos à 200-2500.
- On obtient de l’acide pyrotérébenthique, qui, par un traitement ultérieur avec 20-30 0|0 d’acide sulfurique et après neutralisation
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- LE -IONTLURDE LA. TEINIURE
- avec carbonate de soude, donne le sulfopy-rotérébenthinate de soude.
- On emploie, du reste, en Angleterre, pour foularder les rouges teints et les vaporiser ensuite, une composition renfermant du sa von de potasse, de la colophane et de l’ammoniaque.
- Toutes les huiles se prêtent à cette transformation sous l’influence de l’acide sulfurique. Mais on n’emploie que les dérivés de 1 oléine ou de l’huile de ricin, qui s’incorporent facilement au bain de teinture et donnent à peu près les mêmes résultats au point de vue de la beauté. L’huile d’olive, plus chère que l’oléine et l’huile de ricin donne un produit grumeleux, qu’on ne peur employer en teinture. L’huile de coco serait avantageuse pour les fonds blancs, qu’elle ne jaunit pas au vaporisage.
- La constitution de Yaci'les olfoléique, et en général des corps obtenus par l’action de l’acide sulfurique sur les huiles végétales, est peu connue. Il résulte néanmoins de diverses analyses faites sur le produit bien lavé qu’il ne renferme pas de soufre. Ce n’est donc pas un sulfoconjugué. Peut-être que les huiles subissent soit une polymérisa -tion, soit déshydratation, ou même une oxydation, car, au moment du lavage, il se dégage presque toujours de l’acide sulfureux.
- Mulhouse, le 20 janvier 1881.
- TEINTURE MOLESKINE ET INDIENNE Genre pantalon moleskine
- Im rimez avec la composition de noir suivante :
- 12 1[2 litres vinaigre à 3 d.
- 10 1^2 campèche à 16 d.
- 1[2 quercitron à 10 d.
- 5 litres pyrolynite de fer à 15 d.
- 5 — d’alumine ou acétate d’alumine à 10 d.
- 1 litre d’huile.
- 2 kil. 500 amidon blanc.
- 1 kil. — grillé.
- Vingt-quatre heures après l’impression, chromatez à froid au foulard; une demie heure après lavez au brinquet séchez . •
- Puis foulardez deux bouts avec le bain de teinture suivant :
- 150 litres d’eau y dissoudre.
- 2 kil. alun à froid.
- Ajoutez :
- 8 litres pyrolynite de fer à 14d.
- ne heure après teinture, foulardez à froid avec Je bain suivant :
- 1000 litre d’eau tiède.
- 5 kil. bichromate de potasse.
- Une heure après rincez au trinquet séchez.
- Gris meunier.
- Foulardez au sumac à 3 degrés, 10 litres.
- 50 litres de ladite décoction de campèche suivante :
- 100 litres d’eau à 50 d.
- 5 kil. campèche.
- Foularder trois fois. Finir sur un bain composé de :
- 200 litres d’eau à 5o d.
- 6 kil. sulfate de fer.
- 1 kil. 500 sulfate de cuivre.
- Laver.
- On varie la nuance en augmentant ou diminuant les quantités de sumac ou de cam-pêche.
- Noisette clair matté.
- 24 litres du bain ci-dessous. » 500 litres d’eau y faire dissoudre au bouillon.
- 1 kil. 180 sulfate de cuivre.
- 40 — cachou brun.
- Employer le bain clair qui doit peser 6 degrés.
- 60 litres d’eau bouillante.
- 75 — sapan à 15 d.
- 4 — campèche teinture à 1[2 d.
- 1 — 3[5 graine de Perse I d. 1[4.
- 14 kil, dissolution d'adragaute sui-Ivante :
- 100 litres d’eau chaude.
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-
- ET DE L’IMPRESSION DES T. SUS
- 183
- 5 kil. gomme adragante en poudre.
- Mettez une fois à l’envers et deux fois à l’endroit. Séchez à la chambre chaude et quarante huit heures après passez trois bouts à 40 degr. chaleur dans un bain composé de :
- 100 litres d’eau.
- 2 kil. alun.
- 8 litres pyrolynite de fer à 140, • Ensuite rincez G bouts et pressez, séchez à l’air. i
- ETUDE0
- Sur l'application pratique du bleu me -thylène en teinture unie et sur eche-veaux de coton.
- Iur MM. F. Lamy et Edouard Kopp.
- Séance du 2 juillet 1880.
- Teinture n’ 3 1°
- 1 /2 litre eau de rivière. lOcc dissolution bleu méthylène.
- 1 gr. sel de soude.
- 1 gr. phosphate de soude.
- 2°
- 1 /2 litre eau de rivière. lOcc dissolution bleu méthylène.
- 1 gr. phosphate de soude.
- 1 gr. émétique.
- 5
- 1/2 litre eau de rivière. lOcc dissolution bleu méthylène.
- 1 gr. acide acétique.
- ‘ 1 gr. émétique.
- 4°
- 1/2 litre eau de rivière. lOcc dissolution bleu méthylène
- 1 gr. sel.de soude.
- 3 gr. hyposulfite de soude.
- 5°
- 1 /2 litre eau de rivière.
- 10cc dissolution bleu méthylène.
- 1 gr. sel de soude.
- t (I) B .die in de la Société industrielle de Rouen.
- L’addition de phosphate de soude et de sel de soude est, sans contredit, ce qui donne les meilleurs résultats, l’addition d’émétique dans l’eau corrigée avec le sel de soude donne des bleus clairs légèrement verdâtres.
- L'hyposulfite de soude donne avec l’alumine un bleu clair, avec le fer, un bleu foncé se rapprochant tous deux des belles nuances indigo.
- En résumé, d’après ces résultats, le meilleur mode pour teindre en bleu uni sur coton, est l’addition dans le bain de teinture, d’un mélange de sel de soude et de phosphate de soude dans les proportions indiquées au tableau n° 3 L’huile pour rouge n’ayant pas réussi dans le bain de teinture nous avons pens de l’appliquer sur le tissu même et à cet effet nous avons préparé une toile de coton comme suit;
- 1 kil. de tissu cretonne fine a étéfoulardé dans un bain d’acide sulforicinique «huile pour rouge» dans la proportion de 1 lit. d’huile sur 16 lit. d’eau distillée, puis séché. Nous l’avons foulardé ensuite deux fois dans un bain de nitro acétate de fer à 1° B. et séché; après deux jours d’aérage, il a été fixé dans un bain de silicate de soude 5gr. par litre d’eau), lavé et teint en tannin comme suit :
- Mordant de fer.
- Mot dont d'alumine.
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- 184 LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Teinture en tannin.
- Dans une petite cuve à teindre, contenant 100 lit. d’eau, nous avons ajouté 300 gr. de tannin, le tissu est entré à la température de 30o R, puis la chaleur a été poussée jusqu’au bouillon en dix minutes, ona continué le bouillon pendant vingt minutes encore, puis l’échantillon a été lavé et essoré, pour teindre en bleu.
- Teinture en bleu méthylène.
- 100 litres eau de rivière;
- 200 gr. sel de soude ;
- 200 gr. phosphate de soude ;
- 38 gr. bleu méthylène dissous dans
- 8 lit. d’eau distillée ; filtrer à froid, pour 1 kil. de tissu.
- Entrer en teinture à froid puis pousser au bouillon en une demi heure et y rester une demi-heure, laver au clapot, puis sécher, et enfin, cylindrer deux fois à chaud pour obtenir le brillant nécessaire. On obtient ainsi un bleu très foncé, cuivré et résistant bien au savon
- Pour les bleus clairs et vifs, onfoularde le tissu préparé préalablement en huile dans un bain d’alun contenant 20 gr. alun pour un lit. d’eau, le tissu est séché à la hot-flue, puis après un aérage de deux jours dans une chambre froide, on fixe le mordant en passant le tissu dans le bain suivant:
- 100 lit. eau à 400 R.;
- 500 gr. craie ;
- 100 gr. arseniate de soude cristallisé ; laver et essorer, pour teindre en tannin et en bleu comme nous venons de l’indiquer pour le mordant de fer.
- (A suivre).
- Les Timbres mobiles
- On sait qu’il n’a été créé que des timbres mo_ biles de 10 centines pour exécution de la loi du 23 août 1871 sur le droit de timbre des quittances, reçus et décharges
- Un décret, rendu sur la proposition du ministre des finances et publié ce matin au Journal Officiel, décide qu’il y aura désormais des timbres mobiles de 10 et de 50 centimes, de 1 fr. et de 2 fr.
- L’administration de l’enregistrement, des domaines et du timbre fera dépo-er aux greffes des cours et tribunaux des spécimens de ces timbres mobiles. Le dépôt sera constaté pas un procès-verbal dressé sans frais.
- Les couleurs de ces timbres peuvent être changées ou modifiées par décision du ministre des finances.
- Dans ce cas, le ministre peut fixer une date au delà de laquelle les timbres anciens ne peuvent plus être utilisés. Les anciennes figurines doivent être échangées par les détenteurs, dans les six mois qui suivent cette date.
- Les timbres de 50 c., 1 f. et 2 f. créés par l’article 1er, sont exclusivement destinés à timbrer les états dits d’émargement, les registres de factage et de camionnage et autres documents constatant les paiements ou remises d’objets effectues par les personnes énoncé es ci-dessous et pour lesquels il est dû un droit de timbre de 10 c.par chaque paiement excédant 10 fr. ou par chaque objet reçu ou déposé.
- Ces timbres ne peuvent être employés que par les comptables des deniers publics, les agents spéciaux des services administratifs régis par économie, les trésoriers des corps de troupes, et par les sociétés, assureurs, entrepreneurs de transports et autres personnes assujetties aux vérifications des agents de l’enregistrement d’après les lois en vigueur.
- Les personnes qui, sans être assujetties par la loi aux vérifications des agents de l'administration de l’enregistrement, prennent l’engagement de s’y soumettre, peuvent être autorisées par cette administration à user des timbres de 50 c., 1 fr. et2 fr.
- REVUE
- DES DIVERS PROCÉDÉS D’IMPRESSION
- Nouveau mode d’impression-teinture par M. J.-J. Imbs.
- L’impression sur tissus se fait actuelle ment au moyen de couleurs épaisses qu’on
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- 1 00 v-
- imprime par l’application de planches ou de rouleaux sur tissus.
- Ce mode de travail a comme conséquence que la couleur reste superficielle et pénètre peu dans l’intérieur et à l’envers des tissus. Dans certains emplois et notamment dans l’impression des tissus épais pour tapis ou pour ameublements, il y a dans ce manque de pénétration de la couleur des inconvénients graves ; la couleur étant superficielle s’en va dès que le tissu s’use à la surface et les envers étant fort laids, exigent absolument le complément de doublures
- L’inventeur s’est proposé de suivre une méthode différente et de pénétrer de part en part par la couleur d’impression, un tissu, quelle que soit d’ailleurs son épaisseur.
- f. Pour cela, l’inventeur évite à peu près d’une manière absolue d’épaissir la couleur, qui alors devient une véritarle couleur de teinture et pénètre à fond toutes les fibres sur lesquelles elle est placée.
- Toutefois, l’exécution de ce procédé présente deux sérieuses difficultés, en ce qui concerne le poids de la couleur et en ce qui concerne la netteté du dessin.
- L’inventeur corrige la première difficulté en se servant de planches ou de rouleaux garnis de feutres très épais, très élastiques et très réguliers. Ces feutres forment éponge et pompent la couleur qu’ils retiennent parfaitement; quand ils son pressés sur le tissu soit par le choc du maillet , soit par la pression du rouleau, ils expriment la couleur très liquide qu’ils contiennent et qui coule dans le tissu. Ceci fait, on laisse sécher le - tissu, on le vaporise comme d’habitude, puis on le lave.
- L’inventeur corrige la seconde difficulté par plusieurs moyens qu’il emploie simultanément ou séparément, suivant la circonstance. D’abord il applique généralement ce genre d’impression sur les tissus velour ayant des intervalles entre chaque fil ce qui neutralise l'action de la capitularité, ensuite il ménage fréquemment dans les dessins destinés à ce travail, entre les couleurs, des in
- tervalles blancs; enfin, dans certains cas, certaines couleurs par un contour mince imprimé en couleurs épaissies et séchées avant l’impression des couleurs liquides. Il se propose d’ailleurs, si le genre de tisuss l’exige, de faire des dessins à gros points.
- Impression en taille douce et par voie directe des tricots et autres tissus
- par M. Couturat et Cie,
- Jusqu’ici les impressions sur les tricots et articles de bonneterie en général se sont faites à l’aide des planches en relief que l’ouvrier tient à la main et applique sur le tricot à imprimer.
- Ensuite le tricot subit une série d’opéra tions destinées a fixer la couleur.
- C’est à remplacer qui est long, dispendieux, qui exige beaucoup de main-d’œuvre, et qui, enfin, ne fournit que des effets décoratifs assez médiocres, qu’est destiné ce nouveau procédé
- Ce procédé est basé sur l’emploi de la gravure en taille-douce. Il consiste essentiellement dans l’emploi de planches en métal ou alliages (en zinc de préférence), gravés à l'acide par les procédés de la gravure à l’eau forte, en combinaison avec des couleurs à base d’alumine. Ces couleurs sont formées de gomme adragante, que ion mêle avec une solution albumineuse composée de 40 grammes d’albumine de sang pour un litre d’eau; la couleur de la nuance voulue est broyée comme à l’ordinaire dans ce véhicule
- C’est avec cette couleur ainsi composée que l’on encre la planche de zinc, elle pénètre dans les creux de la gravure et on essuie l’excédant ou les bavures avec un chiffon. Sur cette planche ainsi encrée, on étend le tricot à imprimer, par exemple, le bas. Par dessus, on applique une feuille de carton lisse et on soumet le tout à une pression assez énergique, en faisant passer la planche, le tissu et le carton entre deux cylindres superposés.
- Il n’y a pas lieu de décrire cette presse à
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- deux cylindres, dont la disposition générale est connue.
- Il suffit de dire qu’un troisième cylindre plus petit, chaude à l’eau chaude, à la vapeur, au charbon ou au gaz est disposé à la sortie de façon à être en contact avec le carton.
- La chaleur ainsi transmise au tricot à pour but de sécher immédiatement après l’impression la couleur déposée par la planche sur le tricot.
- Une fois cette impression faite, elle est indélébile, inaltérable au lavage, grâce à l’intervention de l’albumine et, par suite, aucune opération de fixage ou d’apprêt n’est nécessaire ultérieurement. Il est bien entendu que l’on peut, par deux ou plusieurs passes, combiner les effets de plusieurs couleurs dans le dessin ainsi imprimé.
- Impression des lisières de toutes étoffes par M. Th. Grison,
- Lorsqu’on imprime une pièce d'étoffe, si on veut réserver les lisières pour qu’elles ne s’impriment pas, on est obligé de faire coudre des rubans d'étoffes au préalable sur chacune des lisières ; ce moyen est coûteux et ne réussit qu'imparfaitement. Après cette manière de réserver les lisières, l’inventeur a imaginé de les imprimer à la main. Ces moyens sont d’un prix trop élevé et il ne les indique que pour prévenir la contrefaçon qu’on serait tenté de faire aux procédés qui vont être indiqués.
- Pour réserver les lisières, le breveté se sert de rubans, préférablement en caoutchouc, ou en matières textiles caoutchoutées ces rubans sont sans fin et ont la longueur convenable pour réserver une ou deux pièces ; ils sont enroulés sur deux rouleaux à joues pour les maintenir ; ces rouleaux ont une largueurd. 9 à 10 centimètres ; on en met deux sur un marbre, sur lequel ils doivent tourner et glisser avec facilité.
- Lorsqu'on veut imprimer une pièce, on engage les rubans entre le rouleau d’impres
- sion et l’étoffe, en les disposant sur les lisières de manière à les préserver de la couleur des rouleaux. On imprime l’étoffe en ayant soin de bien guider les rubans, soit à la main soit mécaniquement pour que les lisières se trouvent préservées convenablement après avoir passé entre la couleur et l’étoffe, les rubans tombent dans des boites disposées à cet effet devant la machine ; ce premier procédé sert à préserver les lisières le second consiste à disposer devant la machine à imprimer, deux petites machines semblables à celles dont on fait usuge pour imprimer les bandes et fonctionnant de la même manière sur le presseur du rouleau d’impression en face des lisières de l’étoffe. En même temps que l’on imprime l’étoffé, les lisières se trouvent préservées par les rubans et imprimées parles molettes des pe tites machines, ce qui fait que les trois opé -rations se trouvent faites pendant le même passage.
- L’étoffe est imprimée avec des lisières également imprimées en uni ou en dessins avec les couleurs que l’on désire, soit d'un côté de l’étoffé, soit des deux côtés.
- Lorsqu’on veut imprimer des lisières sur des étoffes teintes, il suffit de se servir des petites machines à molettes combien il est ci-dessus.
- Après ces opérations, les étoffés subissent le fixage, le lavage et les apprêts.
- Impression des rideaux stores par M. Brock.
- La plupart des dessins sont sertis de noir; ce trait est imprimé d’abord à l’aide de petites bandes de plomb en forme de T ayant un centimètre de largeur ; on établit le dessin en clouant ces bandes sur un plateau de bois de 2 mètres de longueur sur 50 à 60 centimètres de largeur suivant les dimensions du rideau; ces bandes profilées en T sont placées la tete en bas (I) pour en faciliter le clouage.
- L’encre est distribuée sur la planche au moyen d’un rouleau en gélatine, l’étoffe est
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- ET DL L’IMPRESSION DES TISSES
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- ensuite passée dessus; un deuxième rouleau de gélatine est appliqué sur le tissu pour le bien mettre en contact avec le cliché.
- Les différentes couleurs sont imprimées d un seul coup. A cet effet, le breveté emploie une planche à compartiments de meme surface que la première. Les dessins portés sont en gélatine ; ils ont été préalablement moulés dans des matrices en plâtre, relevées surlagranue du dessin.
- Pour poser les couleurs, on enlève de chaque case les morceaux composant la planche afin de les enduire des couleurs nécessaires, puis on les remet dans leur compartiment. L’opération se termine en plaçant le rideau sur la planche et observant les raccords du serti en noir, enfin en passant le rouleau sec.
- Les couleurs sont composées des produits généralement connus, broyés à l’huile cuite et additionnés de gomme copal, afin de rendre les teintures fraîches et transparences.
- Ar LIBRAIRIE
- M. E.-A. Naville, directeur commercial de la maison A. Poirrier, vient de publier une «ote sur le projet de création d’une Société commerciale pour l’étude des langues étrangères. Nous y avons remarqué divers enseignements des plus intéressants et nous verrions ce projet se réaliser avec la plus grande satisfaction.
- CATALOGUE
- Des brevets d’invention concernant les industries tinctoriales et textiles.
- <38275. 16 août; Société dite: Baslische Anilin Und Sola Fabrick. — Méthode pour préparer l’acide cinnami-que et ses proluits de substitut.on chlorés, bromes et n très.
- 130279. 16 août ; Varinet. — Nouveau mo le d'essofrage des draps et autres tissus
- 138295. 19 août; — Appareil mécanique pour la production et la fixation des mouches de toutes natures et dimenions, sur tule, gaze, crêpe, tar’atane, etc.
- 138303. 18 août; Rousseau. — Méthode perfectionnée de fal rication des sels ammoniacaux'
- 138344. 20 août; Passerel. — Application de l’impression sur tissu spécial à deux faces tissées.
- h 138848. 20 août; Penney. — Nouveau procédé de fabrication de la colle de poisson, de la gélantine et de la colle forte. teyi. 5 .... . 1,
- 138350. 20 août ; Méale. — Perfectionnements dans l application et l’emploi des produits chimiques ponr purifier 1 air vicié et dans les appareils employés à cet efiet.
- 738351. 20 août ; Rathuile. —Nouveau genre de velours dit : velours de Wilnà.
- 138354. 20 août; Holliday (les sieurs) — Procédé de pro luction directe des couleurs azotées sur les fibres textiles, principalement le cot n, et utilisation des produits résidus.
- 138381.23 août; Lavalard frères. — Nouveau système tissus de bonneterie à l’aide du métier chaîne.
- 138428. 27 août; Bennett etJebb. — Procédé perfectionné pour obtenir l'amiaon et le gluten au moyen du blé de Turquie ou maïs.
- 138434. 27 août ; Esbrayat. — Machine à polir les étof fes de soie ou autres matières.
- 138143. 28 août; Henneman 1. — Machine à rincer.
- 13*463. 7 juillet, R-xnaud. — Décortication à vert de la Ramie.
- 138473. 30 août; Gantzer. — Nouveau procédé de teinture.
- 138654 10 septembre ; Dëhmer. — Métier à tisser le damas.
- 138S76. 11 Septembre; Jofferson (es sieurs). — Per fectionnement dans les machines et appareils pour laver les fibres et les tissus.
- 138684. 13 septembre ; Imbs. — Système d’impression de corps brillants sur tissus.
- 138691. 14 septembre ; Ehkric. — Procédé de teinture du pantalon girance pour la troupe, au moyen de l'alzarine artificie'le.
- Imbs, 9 septembre. B. 136967. — Perfectionnements dans les machines à peigner.
- 138714. 15 septembre ; Coqueugniot. — Application de la soie coupée à l'usage des feuillages artificiels. ?21
- 130756. 17 septembre; Imbs. — Nouveau moyen obtenant des effets décoratif s, par peinture ou impression, sur les tissus façonnés ou brochés.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- DECLARATIONS DE FAILLITES
- 18 mai
- La Société A. Liorel, ayant pour objet la teinture et le blanchiment des cotons, à Roncherolles-le-Vivier, composée de: lo Liorel (Aimé-Prosper); 2o et d’un commanditaire. — Syndic : M. Fauconnet.
- FORMATIONS DE SOCIÉTÉS
- Société en commandite V. Meurgey et Cie,
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- LE MONITEUR DE rA TEINTURE
- (produits chimiques), à Dijon, — Durée : 15 ans. — Cap.: 100,000 fr. dont 40,000 fr. en commandite — Acte du 13 fév. 1881.
- Société en nom collectif Marnas, Bonnet et fils (teinture des soies et brillantage), à Lyon. Durée: 5 ans. - Cap.; 1,000,000 de fr. - Acte du 9 fév. 1881.
- Société en commandite Amaudry fils et Cie (teintures et reconstitution des couleurs), galerie Vivienne, 43, à Paris. — Durée : 3 ans. — Cap. : 4,000 fr. fournis par la commandite. — Acte du 28 avril 1881.
- Société en nom collectif Duclos, Chapoton et Cie teinturiers, rue Véron, 7, à Alforville. Durée . 15 ans.— Cap.: les procédés de M. Chapoton et 11,000 fr.—Acte du 25 avril 1881.
- Société en nom collectif Bouchet père et fils, batteurs et apprêteurs de tapis, bout. Jourdan, 30 à Paris. — Durée : 10 ans. — Cap. : 50,000 fr. — Acte du 4 mai 1831.
- Société en commandite Perronnet et Cie (blanchissage de lin pour les établissements et les com, munautés et commerce de chiffons pour la fabrication du papier), boul. de Grenelle, 236, à Paris — Durée : 15 ans. — Cap. : 151,000 fr. dont 50,000 en commandite. — Acte du 30 avri 1881.
- VENTES DE FONDS DE COMMERCE
- M. Moyse (De) a vendu à X.., rue Feydeau, 5 un fonds de teinturerie, rue d’Amsterdam, 3, a Paris.
- M. Benoit a vendu à M. Labarrière, rue de Flandre, un fonds de teinturerie, faub. St-Martin, 234, à Paris.
- M. Moyse (De) a vendu à X..., rue St-Mar-tin, un fonds de teinturerie, rue d’Amsterdam, 31, à Paris.
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Toulon, 9 juin. — Fournitures de 1,600 kilog. de feutre blanc en planches, pour rondelles de caisses à poudres.
- Dépôt de garantie, 750 francs. — Cautionnement 1.500 trancs.
- Brest, 9 juin. — Fournitures de fil à voiles.
- Dépôt de garantie, 800 francs - Caut onnement 1.600 rancs.
- ADMINISTRATION GÉNÉRALE
- DE L’ASSISTANCE PUBLIQUE
- A PARIS
- Vendredi ? 4 juin 2 h.
- Voumiture de sel de Soude.
- Importance de la fourniture : 200,000 kil.
- RÉSULTATS
- MINISTÈRE DE LA MARINE
- Brest, 10 mai.
- 11,000 kil. Feutre animal en bandes pour chaudières.
- Mélanie Lion, Camps (Var), 94 fr. 50 les 0/0 kil. Soux père, Bordeaux, 104. — Lacolloge, Lyon, 117. — J’
- Marier, Chantenay, 180,
- Toile grise à doublure en lin.
- Scrive, Marquette (Nord), 89 C. le mètre. Mamet, Ar-inentières, 0,89. — Maquier Duplaix et Cie, Paris. 0.92.— Victor Ponchain, Armer.tières, 0,93.— Duhamel, Merville 0,99.- Société linière, Landerneau, 0.93. — Tournier, à Pau, 0,96.
- M. Sorixe fait 1 0/0 de rabais et reste adjudicataire à
- Ofr. 881. _________________
- Une Maison de vernis désire représentation gu dépôts d’articles rentrant, dans la droguerie et les produits chimiques. .
- Adresser les lettros au bureau du journal J. D.
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- S'adresser nu bureau du journal
- UN HOMME conaissant parfaitement la teinture des fourrures (peaux en poils, etc.), désire place de directeur ou un associé disposant d un capital.
- Ecrire au Moniteur de la teinture.______________
- A VENDRE. — Les brevets d’invention français et belges de M. Clare pour sa méthode de teindre en noir les étoffes de coton, les fils et les étoffes de laine et de coton. — Pour description, voir notre numéro du 20 janvier 1881. S’adresser à M. E. J. HUGHES et son agent de brevets d’invention, à Manchester (Angleterre).
- A CEDER de suite
- UN FONDS DE TEINTURERIE
- Très bonne clientèle S’adresser à Mme Vve LEVASSEUR, à Fougères (Ille-et-Vilaine).
- Le Propriétctire-fJrtrant : J. CHARBONNIER.
- Tous droits réservés.
- Imp. Ed. Rousset, rue Rochechouart, 7, à Paris-
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 23° Année, No 12. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 20 JUIN 1881.
- SOMMAIRE
- PRÉPARATION delà sole pour la Teinture, par M. J. PERSOZ.
- ETUDE sur l'application pratique du bleu méthylène en teinture unie et sur écheveaux de coton par MM. LAMY et Ed.
- - KO PP.
- TEINTURE des cotons en pièces ou lustrines.
- NOTE sur les bleus d’indigo piétés à l’aniline, par MM. BRIERE frères.
- NUANCES. — MODES.
- REVUE des divers procédés de blanchiment.
- NOTE sur l’explosion d'un appareil à extxaire la matière colorante des bois de teinture.
- SOCIETE INDUSTRIELLE du nord de la France.
- PRIX COURANTS.
- PRÉPARATION de la SOIE POUR la TEINTURE
- par M. J. PERSOZ
- {Suite)
- Traitement des écrus
- En teinture on ne peut employer la soie écrueque dans un très petit nombre de cas, même quand cette fibre est naturellement blanche. Tout écru jaune doit, pour recevoir des nuances claires ou mêmes des couleurs moyennes, être blanchi à la façon du souple
- La soie écrue non blanchie ne s’utilise que pour le noip charbon ordinaire ou pour le noir lourd et, dans certaines circonstances, où le fabricant ne l’envoie au teinturier que pour la faire savonner. On mouille bien la soie à deux reprises dans de l’eau chaude avant de la mordancer.
- Le savonnage se réduit à un passage de la libre, à tiède dans un vieux bain de la cuve de cuite. Sur ce bain on manoeuvre la soie une demi-heure, on la lave et on la tord à la cheville. Ce traitement n’a d’autre but que de la rendre plus douce, plus propre au tissage. Elle sert dans cet état à la fabrication des tissus unis de même que le souple non blanchi. Ce n’est que plus tard que les rubans et autres articles tissés sont décreusés et teints.
- Pour tous les usages en dehors de ceux
- indiqués plus haut l’écru est blanchi; on distingue encore cette fois Véerublanc ordinaire et lcru blanc-blanc.
- Comme pour le souple le blanchiment s’opère à l’aide de l’eau régale et de l’acide sulfureux et pour des nuances très pâles par des bains de savons faibles
- Les indications suivantes suffiront pour faire comprendre tous les détails du traitement.
- L'écru blanc ordinaire. — Mouillage dans l’eau chaude — lavage — 2 soufrages — blanchiment — lavage — 3 ou 4 soufrages.
- L'écru blanc-blanc — Savon faible (100 gr. kilog. de soie) à froid sans soude, lavage — deux soufrages ; — blanchiment ; lavage ; savon faible comme ci-dessus; lavage, deux soufrages ; lavage ; bain de soude faible ; — 16 gr. de soude par kilog. de soie, lisser six fois ; — savon faible à froid 30 gr. par kilog. de soie ; — lavage ; — deux soufrages.
- Pour obtenir un blanc parfait, nouveau bain léger de soude et de savon, enfin deux soufrages.
- Après ce dernier soufrage on introduit la soie selon la couleur qu’elle doit recevoir, dans de l’eau pure, dans de l’eau aiguiseé faiblement d’acide sulfureux ou dans un bain de soude.
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- 190 LE MONITEUR DE LA TENITURE
- Procédé suivi en Angleterre
- Nous empruntons à un intéressant article de M. Ch. Lauth sur le blanchiment des divers textiles, les renseignements suivants relatifs au décreusage des soies dans le Lan-cashire.
- Le traitement comprend sept opérations successives.
- Passage de trois quarts d’heure dans un bain à 90 renfermant 250 lit. d’eau, 1 kil.500 de savon et 500 gr. de carbonate de soude pour 10 kil. de soie.
- Passage à l'hydro- extracteur et dres-'sage.
- Les soies enfermées dans des sacs de toile sont cuites à l’ébullition pendant trois heures et demie dans un bain monté avec 250 litres d’eau et 1 kil. de savon.
- Lavage et lissage dans une eau légèrement savonneuse, à laquelle on ajoute fréquemment de l’argile, — soufrage de quatre heures — lavage, passage à l’hydro-extrac-teur et séchage.
- Procédés divers
- Jusqu’à présent nous nous sommes occupés que des méthodes opératoires reconnues industriellement avantageuses et consacrées par une longue expérience. Il nous reste à parler brièvement de plusieurs autres procédés dont quelques-uns doivent être considérés plutôt comme des tentatives intéressantes que comme des améliorations vraiment pratiques
- Deere usage des alcalis caustiques ou car-bonatés. — L’académie de Lyon avait en 1861 mis au concours l’invention d’uiie méthode de décreusage des soies sans savon.
- Le prix fut décerné l’année suivante à Ri-gaud de St-Quentin qui avait eu l’idée de substituer au savon les carbonates de soude et de potasse en solution très étendue ; mais ce procédé économique sur lequel on avait fonde d’abord de grandes espérances, ne put être adopté par suite des inconvénients sérieux qu'il occasionnait.En effet s’ils ne sont
- pas employés avec de minutieuses précautions, ces agents rendent la libre raide, sèche en même temps qu’ils l’attaquent et l’affaiblissent plus ou moins.
- Des accidents identiques peuvent se produire avec plus de gravité encore lorsqu’on a recours à des alcalis libres comme l’eau de chaux claire et les lessives de soude et de potasse.
- Ces natures agissent beaucoup trop énergiquement et énervent la soie, mais il est naturel que la facilité de leur emploi et leur action rapide aient tenté les expérimentateurs. Aussi leur application au décreusage a-t-elle . fait l’objet d’un grand nombrè de brevets restés d’ailleurs lettre morte. Cependant la soude caustique sert quelquefois pour la teinte des grosses soies retorses et des fantaisies dont elle brûle le duvet.
- L’addition d’une faible quantité de carbonate de soude au bain de savon favorise sans doute le ramollissement du gris et sa dissolution ; toutefois, elle n’est pas non plus sans dangers et l’on ne saurat oublier qu’un seul accident peut causer au teinturier une perte considérable.
- Décreusage à l'eau.
- L’abbé Colomb annonça en 1785 qu’il était parvenu à enlever d’une façon complète le vernis de la soie en soumettant la fibre pendant huit heures à l’action de l’eau bouillante seule dans une chaudière ordinaire.
- En ayant recours à la marmite de papin qui lui permettait d’élever la température) et prétendait même terminer l’opération en une heure.
- Toutefois cette méthode séduisante par sa simplicité ne laissait pas que de présenter de graves inconvénients.
- Dans un travail qui remonte à 1808 M. Roard a démontré que la soie déjà cuite laissée en contact avec le bain bouillant de décreusage, diminue de blancheur en absorbant à nouveau un peu delà matière colorante du gris ; qu’en outre cette action prolongée du savon ou même de l’eau seule enlève
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- à la libre une proportion plus ou moins grande de sa propre substance et aussi une partie de son brillant et de sa solidité.
- L'auteur voulant étudier comparativement les effets de l’eau seule de la soude caustique et du savon sur le gris a institué ses expériences de la manière suivante.
- lo Traitement par l'eau. — Pour les soies écru blanc: trois à quatre heures d’ébullition dans 300 parties d’eau. Pour les soies écru jaune : quatre à cinq heures d’ébullition dans 400 parties d’eau.
- Traitement par la soude caustique. — Désirant être sûr du produit qu’il employait, M. Roard avait eu recours à la soude à l’alcool.Il en ajoutait dans lebainlaproportion qui lui avait paru nécessaire pour dépouiller les soies sans les altérer : 1 [100 de soude pour les écrus blancs et 1[80 à 1^75 pour les écrus jaunes ; même temps etmême quantité d’eau que pour le décreusage par le savon.
- (A suivre)
- ÉTUDE
- Sur l’application pratique du bleu méthylène en teinture unie et sur éche-veaux de coton.
- Par MM. F. Lamy et Edouard Kopp.
- Séance du 2 juillet 1880.
- TEINTURE_SUR ÉCHEVEAUX
- La teinture en écheveaux se fait à peu près dans les mêmes conditions que la teinture unie.
- Pour obtenir une gamme de tons, nous avons fait les essais suivants, pour les tons clairs d’abord :
- lo 30 gr. coton mordancé en alun, 30 gr. pour 1/2 litre 2o 30 — 20 —
- 3o 30 — 10 —
- <10 30 — 5 —
- Le coton mordancé est abandonné au repos pendant une nuit, puis le lendemain on le sèche, on le lave à la rivière, et enfin, on l’essore pour de teindre en tannin.
- Teinture en tannin
- lo 30 gr. coton mordancé à 30 gr. alun 9 gr tannin 2o 30 — 20 — 6
- 3o 30 — 10 — 3 —
- 40 30 — 5 1 gr.5.
- Entrer à 30o, pousser au bouillon en dix minutes et y rester vingt minutes, laver.
- Teinture en bleu lo 100 ce dissolution bleu méthylène 10 gr. par litre
- 20 6 6 — 10
- 30 33 . — 10 —
- 40 25 — 10 —
- Chaque teinture a été faite sur un bain préparé comme suit :
- 3[4 litre d’eau ;
- 1 gr., 5 sel de soude ;
- 1 gr., 5 phosphate de sonde.
- Entrer à froid et pousser en une demi-heure au bouillon, y rester une demi-heure, laver et sécher.
- Nous avons obtenu ainsi quatre tons de bleu bien tranché ; seulement il est a remarquer que dans les tons clairs, la teinture est inégale ; nous avons pensé que l’emploi de l’alun seul en était cause ; pour obvier à cet inconvénient, nous avons fait les essais suivants qui consistent à remplacer l’alun par une proportion équivalente d’acétate d’alumine. Nous avons obtenu ainsi un bleu bien uni dans tous les tons et plus corsé que celui avec l’alun seul.
- lo 30 gr. coton mord. en acét. dal. 160 B, 6 gr.1/41.eau 20 — — — — 3 —
- 3o — — — — lgr.5 —
- iacétate d’alumine 160 4 gr.|
- | 114 L eau nitro acét. de fer 20o 2 gr-t
- 1 acétate d’alumine 160 2 gr.| . , „ — 1 1/1 1. eau
- nitro acét. de fer 300 4 gr. •
- Laisser le coton mordancé en repos pendant une nuit, sécher laver et essorer pour teindre en tannin comme suit :
- 'Teinture en tannin
- lo 6 gr. tannin dans 1/2 litre eau (pour 30 gr. coton mord.) 2o 3 — 30 —
- 3o 1,5 — 30 —
- 40 6 — 30 —
- 50 6 — :6 —
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Entrer à 300 R., "passer au bouillon en dix minutes et y rester vingt minutes, laver.
- Teinture en Dieu méthylène
- lo 66 ce dissolution bleu méthylène, 10 gr. par litre d'eau 2o 33 — io —1
- 3o 20 — 10 ___.
- 4o 66 _ 10
- 50 6610
- Chaque teinture a été faite sur un bain préparé comme suit :
- 3[4 litre eau de rivière ;
- 1 gr., 5 sel de soude ;j
- 1 gr., phosphate de soude.
- Entrer à froid, pousser en une demi-heure au bouillon et y rester une demi-heure, laver et sécher.
- Nous avons répété les mêmes essais avec le mordant de fer (nitro- acétate de fer) et nous avons obtenu une gamme de tons très tranchée, de très beaux bleus bien cuivrés et se i approchant beaucoup de ceux obtenus par l’indigo.
- Nous donnons ici les proportions de mordant de fer, pour 30 gr. coton.
- lo 30 gr. eoton, 6 gr; nitro-acétate de fer à 200, 14 1. eau 2o 30 — 4 __ ______
- 3o 30 — 2 — _
- La teinture en tannin et en bleu est la même que pour l’alumine.
- Les mêmes essais ont été également répétés avec les sels suivants :
- Acétate d’urinate, nitrate de nickel, acétate de chrome, mordant d’oxide de chrome acétate de baryte, acétate de cuivre, etc. Tous ces mordants donnent de très beaux bleus, se rapprochant comme ton de ceux que nous avons obtenus avec l’alumine, aucun ne donne les tons obtenus par le mordant de fer.
- Le bleu que nous obtenons par ces divers traitements aussi bien sur tissu de coton que sui écheveaux, peut être considéré comme solide au savon neutre bouillant, au chlore, à la lumière et à l’air. Nous avons remarqué que les bleus obtenus avec les mordants d al mine résistent beaucoup mieux au sa
- von bouillant, que ceux provenant de l’emploi du mordant de fer.
- Nous avions eu la pensée tout d’abord que le bleu méthylène était appelé à devenir un succédané de l’indigo en teinture, malheureusement on ne peut encore dire aujourd’hui que cette matière colorante ait toute la solidité de la teinture en bleu indigo. En effet, un passage au bouillon dans une lessive de cendres, assez légère, suffit pour faire passer le bleu de méthylène au gris pendant que l’indigo résiste très bien à cette preuve très sérieuse, car un savonnage en savon un peu caustique suffirait pour décomposer la nuance de bleu et la faire passer au gris. Ce fait, selon nous, est un des caractères principaux de cette matière colorante.
- Voici quelques réactions obtenues sur des échantillons teints unis :
- En présence :
- De l’hypochlorite de chaux 130, la nuance se décolore ;
- De l’ammoniaque, aucun effet ;
- De la soude caustique 360, elle devient violet grisâtre ;
- De l’acide nitrique 360, la nuance devient verte et se décolore petit à petit, la solution reste bleue ;
- Du muriate d’étain, la nuance est décolorée ;
- Acide chlorhydrique 210, le bleu se décolore petit à petit, la solution reste ver-te;
- Sulfhydrate d'ammoniaque, décoloration complète ;
- Bichromate potasse à 30 gr. par litre, la nuance devient violette, puis se décolore pour faire place à une teinte cachou foncé.
- Gomme conclusion de notre travail, nous pouvons, sans hésitation, affirmer à nos ho -norés collègues que si le bleu de méthylène n’offre pas toutes les conditions désirables de solidité en présence de certains agents chimiques, il est certainement appelé à jouer un rêle sérieux en teinture et en impression. Il remplacera avec avantage surtout les bleus
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- aux cyanures, ainsi que le bleu indigo ob tenu par impression.
- TEINTURE DES COTONS
- EN PIÈCES OU LUSTRINES
- Dahlia
- Foulardez trois fois avec ie bain suivant':
- 600 litres eau chaude.
- G kil. sulfate de cuivre. (1)
- Faire dissoudre et ajouter :
- 20 kil. de cachou.
- Puis foularder après avec la dissolution ci-dessous :
- 600 litres d’eau froide.
- 1 kil. 440 bichromate de potasse.
- Laisser enrouler une heure puis rincez très bien. Foularder avec une décoction de campêche à 3 degr. ; douze heures après sous-rincer foularder avec :
- 100 litres d’eau froide.
- 500 gr. sel d’étain.
- Une heure après rincez un peu puis sécher.
- Scabreuse bon teint.
- 24 litres acétate d’alumine.
- — pyrolignite de fer à 8o.
- Foulardez deux fois, séchez quarante-huit heures, dégommez, teignez au bouillon avec :
- 15 kil. cachou brun.
- 80 — garance.
- 100 — étoffe de coton ou coton.
- Après deux heures de bouillon lavez et éventez.
- 500 gr. sel d’étain.
- 500 — alun.
- Faites bouillir puis lavez.
- (1) Nota bene.— Ne mettez le sulfate de cuivre qu’a-près avoir fait bouillir l’eau pendant quelques minutes.— 1/2 litre d’acide acétique pur sans être indispensable, sert à corriger leau, ’
- Rose aux carmin de safrenain à 25 fr. le litre.
- 100 mètres de calicot d’un beau blanc.
- Foulardez trois fois avec :
- 1[4 litre carmin de safrenain.
- Q. S. eau G.
- A chaque passage de 100 mètres ajoutez : 1[4 litre carmin de safrenain.
- Puis sur le même bain ajoutez :
- 1 litre jus de citron à 60.
- Foulardez les premiers 100 mètres, ajoutez :
- 3[4 litre jus de citron.
- Foulardez 100 autres mètres, etc.
- Après teinture séchez à l’air.
- On n’apprête pas avec trop de chaleur de 25 à 30 avec :
- 180 gr. graisse blanche.
- 1 kil. 860 fécule blanche.
- 1 — 800 amidon.
- 30 litres eau.
- Cuire puis ajoutez :
- 900 gr. jus de citron.
- Apprêtez à 20 degr. chaleur, séchez à ‘air.
- NOTE sur les bleus d’indigo piétés à l’aniline par MM. Brière frères
- Nous avons reçu depuis quelques jours de plusieurs négociants et fabricants des échantillons de cotons bleus à essayer.
- Tous ces échantillons sont piétés au chlorhydrate d’aniline, et verdissent rapidement sous l’influence des acides et à l’air après la première lessive. On comprend que le prix élevé de l’indigo ait fait chercher un produit dont l’emploi permette de diminuer la consommation d’une matière colorante aussi chère, et on a pensé qu’un gris-noir d’aniline qui passe vivement au bleu cuivré par son mélange avec l’indigo, pourrait, sinon remplacer ce dernier, au moins en économisel une importante quantité : malheureusement on parait oublier que les gris-noirsd’aniliv
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- qui peuvent devenir bleus sous l’action des alcalis et lessives, et qui résistent même un peu au chlore, ne sont nullement solides à l’air, et son action est telle, quelle que soit la couche dont on le recouvre, que les fils et tissus teints de cette façon deviennent d’un bleu noirâtre, puis au bout de peu de temps verdâtre.
- En 1873, nous fimes tisser deux pièces avec des bleus mélangés d’aniline ; le résultat à l’user fut si mauvais, que nous ne voulûmes pas lancer cette affaire. Nous soumettrons échantillons de ces tissus aux personnes qui le demanderont à titre de renseignements,
- Nous avons pensé qu’il était utile de prévenir la fabrication, dans son intérêt, du ré -sultat que donnent ces bleus. Leur emploi nuirait fatalement à la réputation dont jouissent les places de Fiers et Condé.
- Nous sommes à la disposition des négociants qui désireraient faire essayer la solidité de la teinte de leurs tissus. Ces essais seront gratuits.
- NUANCES MODES
- Les échantillons que nous soumettons aujourd’hui à nos lecteurs sont destinés à des articles de haute nouveauté. Ne discutons pas les tons et les nuances et bornons à faire connaître les recetttes.
- Engaller pendant une heure avec 1 kilog 250 bichromate, laver, éventer, rentrer sur un bain frais composé de :
- 1 kil. curcumine.
- 18 — campêche.
- 1 — 800 d’extrait
- Après 3[1 d'heures, rincer et sécher.
- Engaller comme ci-dessus et bruner avec : 750 gr. curcumine.
- 750 — amaranthe.
- 26 kil. campêche.
- Ces échantillons ont été teints avec la curcumine et l'amaranthe, produits de la maison Max Singer. (1)
- REVUE des divers procèdes de blanchiment
- Blanchiment des fibres textiles par M. Sachs
- Le traitement a pour but d'assouplir, de décolorer et d’approprier soit à la filature et au tissage, soit a la fabrication du papier les fibres végétales du jute, du china-grass, du lin, etc. Le bréveté indique deux variantes dans la manière de procéder, suivant les qualités que possèdent les fibres et les qualités que l’on veut leur donner. La première méthode consiste à immerger les matières à assouplir dans une dissolution contenant à la fois des acides tels que l’acide oxalique, l’acide phosphorique, et des alcalis ou des sels analogues au silicate de sonde. L’immersion est prolongée pendant plusieurs heures à la température ordinaire, ou à une température élévée, avec ou sans pression. D’autres fois l’assouplissage résulte de battages, de serrages ou de compressions avec ou sans l’aide des liquides qui viennent d’être indiqués.
- Les substances chimiques sont extraites par lavage à l’eau ; puis les fibres égouttées ét essorées, sont plongées dans une solution
- (1) Voit1 aux annonces
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- d’alcali caustique (soude ou potasse.) Il peut être utile dans certains cas, d'ajouter au bain de l'ammoniaque, du silicate de soude, du borax. NI. Sachs recommande 10 à 2o 0[0 de soude caustique pour 0,5 à 1,5 0[0 d’ammoniaque ou de borax. Les filaments ainsi traités gonflent et acquièrent un certain degré de blancheur. Aussitôt ce résultat atteint, on retire les fibes et on les traite par une eau légèrement acidulée au moyen de l’acide acétique, de l’acide sulfureux, de l’acide phosphorique ou de l’acide oxalique, le degré du bain variant avec la proportion d’alcali caustique contenu dans les filasses, lavées ou non avant immersion dans le dernier bain. Un rinçage à fond suit ce bain acide et si l’assouplissage est jugéinsufli-sant, un bain de savon, d’ammoniaque, d’huile rouge du Levant (Turhey reed oil), de glicérine ou agents analogues, puis l’intervention de substances organiques animales (caséine, albumine) complètent le traitement.
- La seconde variante permet de décolorer et d'assouplir simultanément les fibres du jute, du china-grass, de l'alfa, etc. On traite par une solution d’acide nitrique à température élevée de manière à former des composés nitreux avec les matières colorantes et autres contenues dans les fibres brutes. Ces composés étant solubles dans les dissolutions alcalines- ou dans les terres alcalines délayées à l’eau, sont soumises à l’action de ces terres ou de ces dissolutions. Ici encore intervient une haute température pour faci-liter le départ des matières colorantes. Les fibres sont ensuite soigneusement lavées.
- Les matières colorantes contenues dans la solution alcaline peuvent être ultérieurement séparées et utilisées.
- Procédé suivi en Allemagne
- Le procédé, qui peut subir des modifications de détail suivant la conformation et l’état de la fibre, consiste, quant à son principe, dans les opérations suivantes. La marchandise. sans être préalablement lessivée,
- est traitée, pendant cinq ou six heures dans un bain de chlorure de chaux auquel on ajoute de l’acide oxalique, et dont la tempé-rature est de 180 centigrades au minimum, de 26 degrés au maximum. Au sortir du bain, la matière est soigneusement lavée à l’eau et rincée, puis elle est introduite dans un bain d’acide sulfurique faible.
- Il est bon d’ajouter la moitié de l’acide oxalique au bout de quelque temps seulement, parce que l’oxygène et le chlore agissent avec plus d’eflicacité au moment même où ils sont mis en liberté. Au lavage et rinçage succèdent le traitement final, consistant dans l’immersion dans un bain de lessive de soude et l’expression subséquente.
- Ces opérations sont répétées dans le même ordre, plusieurs fois, jusqu’à ce que le tissu soit devenu blanc.
- Si l’on veut obtenir un beau blanc d’un ton éclatant, après le second lessivage, on étendra le tissu pendant quelques jours dans un pré.
- Les étoffes chargées de graisse sont bouillies préalablement avec de l’acide de soude.
- L’acide oxalique augmente le pouvoir décolorant de l’hypochlorite de chaux, de telle sorte que les matières colloïdes et la cellulose séparées par le lessivage n'ont pas d’action nuisible. Le plus, l’acide oxalique attaque moins la fibre que les acides employés jusqu’à présent dans la blanchisserie.
- (Centralbl -Il für die Textil-InAustrie),
- Blanchiment des laines par M. Perreaux
- Dans une cuve en bois blanc, dont la capacité est en rapport avec la quantité de laine à traiter, on introduit de l’eau tenant en dissolution de l’acide oxalique ordinaire, soit i kliog. d’acide pour 100 litres d’eau, auxquels on ajoute 113 de litre d’acide chlo-rhydrique. L’acide oxalique pourrait d’ail-
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- leurs être remplacé par l’acide tartrique ou acétrique.
- Au bout de cinq heures d’immersion, la laine est retirée du bain, égouttée et lavée à plusieurs eaux ; le dernier lavage s’effectue dans une cuve contenant 1[4 de litre de glicérine pour 100 litres d’eau, légèrement bleuie suivant les procédés habituels. Le séchage s’effectue à l’air ou à 1 étuve.
- Blanchiment des crins, soies de porcs etc.
- par M. Vicherdt
- Le procédé est basé sur l’emploi des corps oxydants tels que la permonganate de potasse, l’acide azoto-sulfurique (mélangé d’acide azotique et d’acide sulfurique), le chlore, les hypochlorites et particulièrement l’eau oxygénée.
- Les crins, soies de porcs ou de sangliers sont d’abord dégraissés par les moyens connus, puis plongés dans la solution du corps oxydant, de préférence dans une eau oxygénée, faiblement acide. L’opération s’effectue à la température ordinaire et dans un appareil quelconque. Après un temps d’immersion suffisamment long, les matières sont traitées par l’acide chlorhydrique concentré ; la durée de ce second bain varie suivant la nature des crins ou soies, selon le degré de concentration de l’acide. Un lavage à grande eau termine le traitement.
- Les éponges peuvent être blanchies par le même procédé en supprimant le bain d acide chlorhydrique.
- Blanchiment des fils de lin et autres par M. F. W. Hodges
- On sait que l’emploi du chlorure de calcium, additionné d’un acide, suffit pour blanchir complètement le coton, mais il n en est pas de même pour le lin ; pour cette dernière fibre, on était obligé, jusqu’à présent, de terminer le blanchiment par l’exposition sur le
- pré, et on ne pouvait se passer de cette exposition que dans le cas où les fils devaient conserver une teinte crème. En outre, 1 emploi d’une solution trop forte de chlorure de sodium détériorait le lin, le rendait dure et rude, et fixait tellement sa matière colorante brune, qu’il était ensuite presque impossible de le blanchir complètement. M F.-W. Hodges est parvenu à obvier à tous ces inconvénients par l’emploi d’un nouveau procédé qui donne, même aux fils, un fini tout particulier et un aspect des plus avantageux. Les points principaux de l’invention de M. Hodges consistent :
- fo dans l’emploi d’un nouvel agent de blanchiment ;
- 20 Dans la préparation de la fibre avant le blanchiment :
- 3o Dans l’établissement des nouvelles machines qui abrègent de beaucoup la durée de l’opération ;
- 40 Dans la suppression de l’exposition sur le pré.
- Le composé que M. Hodges substitue à l’hy-pochloritede chaux est l’hypochlorite de magnésie. On avait bien essayé avant lui d employer ce corps, mais on n’avait pas trouvé la manière convenable de l’appliquer et on le préparait par un procédé trop coûteux. M. Hodges a d’abord trouvé un nouveau moyen de le préparer, à la fois pratique et peu dispendieux; il se sert, comme matière première delà kieserite, sulfate de magnésie naturel, que l’on trouve en grande quantité dans les selsd e déblaiement (Abraum SaUe} des mines de sel de Stassfurth; il ajoute une solution de kieserite à une solution de chlorure de calcium ordinaire. Il se forme alors, par une double décomposition, de l’hypochlorite de magnésie qui reste en solution, et du sulfate de chaux qui se précipite à l’état de grande division au fond de la cuve. Ce sulfate de chaux, recueilli et calciné, a, en raison de sa finesse, une valeur commerciale beaucoup plus grande que le plâtre de Paris obtenu par les moyens ordinaires. Quant à la solution claire, elle constitue le liquide décolorant employé par M. Hodges, etyoici com
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- menton l’applique dans la fabrique de M. W. Sibbald Johnton à Kiltonga, près Belfast (Irlande,) où le nouveau procédé fonctionne déjà depuis un certain temps. Le principe de la méthode consiste à mettre en liberté le chlore et l’oxygène de l'hypochlorite, non plus par l’action d’un acide, mais à l’aide du carbonate de soude. Il se produit un dépôt de carbonate de magnésie, et les principes actifs sont mis en liberté. Dans la pratique, l’atelier dans lequel se fait l’opération contient dix bacs et douze cuves à tourniquet, chaque cuve est munie d’eau ou d’une solution active, et de tuyaux de vapeur, et peut manœuvrer à la fois environ 250 kilog. de fils. Au-dessus de ces cuves sont des rails posés sur des piliers, et une grue mobile pour transporter les tourniquets d’une cuve à l’autre. En relation avec cette grue se trouve une nouvelle pompe hydraulique capable, en quelques secondes, d’enlever un tourniquet tout chargé d’une cuve pour le transporter sur un autre. Une fois que les écheveaux ont été bouillis, lavés et exprimés à la manière ordinaire, on les place sur un wagon qui les conduit à la première cuve ; là, des petites filles les placent sur les tourniquets que l’on met en mouvement à l’aide de la vapeur, d’abord dans un sens, puis dans l’autre, dans une solution de carbonate de soude chauffée au moyen des tuyaux de vapeur déjà mentionnés. Quand les fils sont bien imprégnés de carbonate, on relève le tourniquet à l’aide de la pompe hydraulique, et la grue le fait alors arriver au-dessus de la cuve suivante, qui contient le liquide décolorant ; on l’y abaisse au moyen de la pompe hydraulique, et on manœuvre jusqu’à l’obtention de la teinte voulue. On fait passer de même le écheveaux dans une nouvelle cuve remplie d’eau, où on les lave, ou bien on les y abandonne une nuit. L’opération est alors terminée, et les fils ont comme nous l’avons dit plus haut, un fini remarquable.
- Outre le progrès réalisé pour le blanchiment du lin, ce procédé semble présenter encore de grands avantages ; il peut s’adapter
- également au blanchiment du coton et autres fibres. En outre, il est préférable, parait-il, à l’ancien procédé, pour le blanchiment des tissus fins, tels que la mousselline, en raison de l’absence de la chaux caustique : on assure même que les fils et tissus blanchis par ce procédé sont plus aptes à fixer les matières colorantes. Enfin, en substituant l’hypochlorite de magnésie à l’hypo-chlorite de chaux dont on se sert en impression pour l’avivage, on a reconnu que le sel de magnésie est moins cher et agit plus rapidement.
- NOTE SUR L'EXPLOSION d’un APPAREIL A extraire
- LA MATIÈRE COLORANTE DES BOIS
- DE TEINTURE
- Chez MIL ERUYAS & JOUEERT, à Lyon, Présentée à la Société des sciences industrielles de cette ville, par M. L. Bour, ingénieur, directeur de l’Association Lyonnaise des propriétaires d’appareils à vapeur.
- 1° Description de l'appareil
- Cet appareil, livré à MM. Bruyas et Joubert trois jours avant l’accident, est constitué par un cylindre vertical en cuivre, de 76 cent. de diamètre, 1 m. 06 de hauteur, avec une épaisseur de 4 à 4 1/2 mill.
- Ce cylindre est fermé à la partie inférieure par un fond fixe en cuive, la tranche supérieure porte une bride en fonte fixée pai des rivets et munie de six boulons, à charnière destinés à fixer le couvercle mobile. Ce couvercle est en cuivre embouti, d’une épaisseur égale à celle du corps du cylindre, soit 4 à 4 1/2 m. Une bride ou rondelle en fonte de 70 mill. de largeur sur 27 mill. d’épaisseur est rivée sur la circonférence et porte des oreilles également en fonte, sur lesquelles viennent serrer les écrous des boulons à charnière lorsqu’on veut faire le joint du couvercle.
- Nous considérons comme défectueux l’emploi d’une rondelle en fonte dans ees conditions. En effet, une rondelle en fonte ne présente pas une | résistance sur laquelle on puisse compter ; elle I peut être fendue par le retrait à la fonderie me-
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- LE MONITEUR • DE LA TEINTURE
- me, et les molécules de fonte peuvent se trouver, . les unes par rapport aux autres, dans un état de 1 tension tel que la rondelle se brise sous un faible | effort; dans tous les cas, même en employant une rondelle en fer, il eût été prudent de doubler le nombre des boulons qui fixent la rondelle à la partie cylindrique de l’appareil. Dans l’état actuel, les boulons sont à Om. 43 environ les uns des autres, ce qui est trop, surtout si l’on tient compte de ce fait que les boulons du couvercle peuvent ne pas être serrés bien également.
- Sur le couvercle se trouve placée une soupape de sûreté calculée pour se soulever à la pression de 1 kilogramme par centimètre carré environ .
- Le cylindre en cuivre est cerclé en son milieu par unefrette enfer contre laquelle sont rivés deux tourillons creux en fonte autour desquels ‘appareil peut basculer; à travers l’un de ces tourillons passe la vapeur qui entre dans le cylindre par un tuyau arrivant au fond sous une coupelle en cuivre qui divise la vapeur.
- 2° Mode d'emploi de l'appareil.
- Dans le cylindre en cuivre on met le bois de teinture dont on veut faire une décoction, on ajoute la quantité d’eau nécessaire, et le couvercle étant fermé on laisse arriver la vapeur par fond de l’appareil. Cette vapeur, à une pression peu inférieure à celle de la chaudière qui l’a produite, traverse la masse de bois et d’eau, et la décoction se fait à une température supérieure à celle à laquelle elle se ferait à l’air libre; l’ébullition à la pression de 1 kil. par centimètre carré correspondant à la charge de la soupape se produit à la température de 120", température-que prend la vapeur en se détendant dans l’autoclave. La vapeur barbote dans le mélange de bois et d'eau et une petite quantité de vapeur s’échappe continuellement par la soupape qui doit souffler pendant toute la durée d’une opération bien conduite. La vapeur fait constamment bouillir les matières contenues dans l’autoclave.
- 3’ Causes de l’accident.
- Le bois que l’on met en contact avec l’eau dans l’autoclave est réduit en petits fragments que le bouillonnement projette du côté de la soupape, vers l’orifice de laquelle l’écoulement de la vapeur tend à diriger toutes les matières projetées. Le fourneau qui conduit au clapet s’est trouvé obstrué par des fragments de bois, l’écoulement
- de la vapeur en excès ne se faisant plus, la pression dans l’autoclave est devenue égale à celle dans la chaudière à vapeur, l’autoclave n’a pu résister et [ explosion a eu lieu.
- Pour éviter cette obstruction de l’orifice de la soupape on met d’ordinaire une grille devant cet orifice; cette grille n’était pas placée encore dans l’appareil de MM. Bruyas et Joubert. Le constructeur qui a livré cet appareil l’avait essayé le 6 août, une opération avait été faite le samedi 7, lundi matin la première cuisson s’est faite dans de bonnes conditions ; on a laissé écouler l’eau chargée de matières tinctoriales, on l’a remplacée par de l’eau pure, et c’est pendant la cuisson du bois dans cette seconde eau que l’explosion a eu lieu. La chaudière à vapeur devait être alors à la pression de 3, 5 à 4 kilogrammes par centimètre carré, d’après les déclarations du chauffeur.
- 4° Résultats de l'explosion.
- La rondelle en fonte qui maintient le couvercle s’est brisé ; le couvercle en cuivre, n'étant plus maintenu par une partie métallique rigide s’est plié, les cassures ont dû se produire nécessairement avant la déformation du couvercle. Les oreilles en fonte de la rondelle se sont dégagées des boulons qui les retenaient et le couvercle entier à été lancé en l’air dans le sens vertical, un peu obliquement du côté du mur; il a enlevé un chevron du plancher du premier étage qu’il a traversé et a ricoché en s’écartant un peu du mur pour venir frapper le plancher du second et retomber sur le plancher du premier. Les autres cassures ont pu se produire soit au moment de l’arrachement, soit même lorsque le couvercle est venu heurter les murs et briser les planchers.
- 5° Conclusions.
- 1” Lorsque nous avons visité les lieux, le 9 août, à 1 heure après midi (l’explosion avait eu lieu à 7 heures du matin), nous avons trouvé le tuyau de la soupape du couvercle complètement rempli de fragments de bois.
- Nous attribuons en conséquence l’explosion à l’obstruction de la soupape; obstruction que la présence d’une grille aurait probablement empêchée .
- 2’ Nous pensons aussi que le couvercle de l’appareil n’aurait pas été enlevé si la rondelle qui le maintenait avait été en fer, car alors cette rondelle ne serait pas brisée et, les oreilles n’auraient pas pu glisser sous les écrous des boulons.
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- 3o La position de la cassure d’origine, très près de l’oreille, nous fait croire qu'un des boulons n’était pas serré à fond, comme il aurait dû l’être. Cette négligence de l’ouvrier, non mécanicien, chargé de mener l’appareil, aurait dû être prévue et le nombre des boulons aurait dû être plus grand.
- 4o L’autoclave qui a fait explosion ne nous semble pas établi dans des conditions qui lui permettent de marcher sans danger à la pression à laquelle peut marcher la chaudière qui lui fournit la vapeur ; il y avait donc lieu de prendre toutes les précautions nécessaires pour assurer le fonctionnement de la soupape.
- 50 Le décret du 30 avril 1880 prescrit l’essai des récipients analogues à celui qui vient de faire explosion et les soumet au timbre. Cet essai n’a pas été fait. Mais nous devons dire, à la décharge du constructeur, que si l'autoclave avait été essayé pour la pression de 1 kil. par cent, carré correspondant à la charge de la soupape, il aurait certainement subi l’essai dans de bonnes conditions.
- Projet de création de Mandats-Poste au porteur.
- Une enquête a été ouverte par le gouvernement auprès des Chambres de commerce, au sujet d’un projet de création de mandats-poste au porteur, dont M. le docteur Demeaux, membre du Conseil général du Lot, a saisi M. le ministre des Postes et des Télégraphes.
- Cette enquête touche à sa fin. Presque toutes les Chambres de commerce ont envoyé leur réponse et la grande majorité d’entre elles se prononce en faveur de l’idée de M. Demeaux.
- Voici les conclusions du rapport fait à ce sujet à la Chambre de commerce de Paris, adopté entièrement et transmis au gouvernement :
- « La Commission a pensé que la création de mandats-poste payables au porteur présentait de sérieux avantages pour le commerce, outre autres celui de faire disparaître pour le porteur la nécessité d’aller souvent à de grandes distances pour toucher lui -même le montant de son titre avec l’obligation de prouver son identité ou d’employer un fondé de pouvoir pour recouvrer à sa place le payement qui lui est dû.
- « Le mandat postal au porteur, n’étant qu’un perfectionnement du mandat postal, usité jusqu’à
- présent, devrait se reconnaître à des garanties spécialement stipulées que réclame sa destination. Le paiement dû au porteur devrait être fait dans une période déterminée, par exemple, dans le mois qui suivra le dépôt; les coupures ne devraient pas dépasser 20 fr. et le mandat postal devrait rester facultatif. En effet, le mandat nominatif ayant la faculté de représenter les effets d’une quittance notariée, il y a lieu d’en conserver l’usage pour les personnes qui voudraient profiter de ses garanties. Le mandat postal qu’il s’agit de créer, serait extrait d’un registre à souche portant le numéro du bureau de départ et du bureau chargé du paiement, le numéro d’ordre, la date de la délivrance, les mons de l’expéditeur et du destinataire.
- « Avec les avantages qui résulteraient de ces conditions, le mandat-poste échapperait à toute critique, réaliserait un progrès notable et répondrait à un besoin urgent. »
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- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
- DU NORD DE LA FRANCE
- CONCOURS DE 1881 (Extrait du programme)
- Dans sa séance publique de janvier 1882, la Société Industrielle du Nord de la France décernera des récompenses aux auteurs qui auront répondu d’une manière satisfaisante au programme des diverses questions énoncées ci-après.
- Ces récompenses consisteront en médailled’or, de vermeil, d’argent ou de bronzes.
- La Société se réserve d’attribuer des sommes d’argent aux travaux qui lui auront paru digne de cette faveur, et de récompenser tout progrès industriel réalisé dans la région du Nord et non compris dans son programme.
- Les mémoires présentés au concours devront être remis au secrétariat—général de la Société, avant le 1er octobre 1881. Mais les appareils sur lesquels des expériences sont nécessaires devront lui être parvenus avant le 30 juin 1881.
- Les mémoires couronnés pourront être publiés par la Société. — Pour les sujets de prix exi -géant plus d’une année d’expérimentation, la distribution des récompenses sera ajournée.
- Les mémoires présentés restent acquis à la société et ne peuvent être retirés sans l’autorisation du conseil d’administration.
- Tous les membres de la Société sont libres de prendre part au concours, à l’exception seulement de ceux qui font partie, cette année, du conseil d’administration.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Les mémoires ne devront pas être signés ; ils seront revêtus d’une épigraphe reproduite sur un pli cacheté, annexé à chaque mémoire, et dans lequel se trouveront, avec une troisième reproduction de l’épigraphe, le nom, la qualité et l’adresse de l’auteur.
- Quand des expériences seront jugées nécessaires, les frais auxquels elles pourront donner lieu seront à la charge de l’auteur de l’appareil à expérimenter ; les commissions, dont les fonctions sont gratuites, en évalueront le montant, et auront la faculté de faire verser les fonds à l’avance entre les mains du Trésorier. — Le conseil pourra, dans certains cas. accorder une subvention.
- 80 Essais dynamométriques. — Mémoire indiquant la force motrice nécessaire pour faire fonctionner chaque machine d’une filature ou d’un tissage.
- Ce travail sera basé sur des expériences dynamométriques directes, le dynamomètre étant facultatif, mais devant être décrit.
- 9o Détente. — Mémoire sur la détermination expérimentale du degré de détente le plus avantageux dans une machine à vapeur d’un type quelconque.
- La Société verrait avec plaisir qu’une des études fût faite sur un cylindre muni d’une enveloppe successivement chauffée et non chauffée alternativement.
- IL — Arts Chimiques.
- IOo Etude comparative et raisonnée de procédés de blanchiment d'azurage et d'apprèt des fils et tissus de laine.— Fils de jute.
- 12o Moyen de préparation de l’ozone.
- 13o Teinture.— Etude chimique sur une ou plusieurs matières colorantes ou utilisées ou utilisables dans les teintureries du Nord de la France.
- 14o Recherches sur les meilleures méthodes propres à donner plus de solidité aux couleurs dérivées de l'aniline employées en teintre.
- Ce problème d’une grande importance, ne parait pas insoluble quand on remarque que déjà, pour le noir d’aniline, on est arrivé à des résultats remarquables.
- 150 Trouver le moyen de conserver au fils de lin et de coton leur éclat»
- 160 Étude comparative de matières colorantes utilisées pour la teinture des toiles bleues.
- 17o Une médaille d’une valeur proportionnée aux résultats reconnus par la Société Industrielle, est offerte au teinturier de la région du Nord, qui présentera les plus beaux échantillons de teinture en couleurs dites de fantaisie ; réalisés par lui, avec des matières colorantes de son choix, sur fils et tissus de lin, chanvre, coton, soie et laines avec indication des prix de façon exigés.
- 180 Etude sur le chinage multicolore.
- Indiquer un perfectionnement soit au point de
- vue de l’application mécanique, soit au point de vue de la solidarité des nuances pour le foulon
- 21o Au meilleur travail sur le renvideur appliqué à la laine et au coton.
- Ce travail devra contenir une étude comparative entre :
- lo Les organes destinés à donner le mouvement aux broches, tels que tambours horizon-taux, verticaux, broches à engrenages, etc.;
- 2o Les divers systèmes de construction de chariots considérés principalement au point de vue de la légèreté et de la solidité ;
- 3 Les divers genres de contre-baguettes.
- L’auteur devra formuler une opinion sur chacun de ces divers points.
- 22o A l’auteur du meilleur mémoire donnant les moyens pratiques et à la portée des fabricants ou directeurs d’usine de reconnaître la présence dans les peignés et les fils de laine, des subtan-ces étrangères qui pourraient y être introduites frauduleusement.
- Utilité Publique
- 2o Intoxications industrielles. — Au meilleur mémoire sur l’action au point de vue sanitaire des dérivés de la houille et particulièrement de celles de ces substances qui trouvent leur application dans la teinture.
- 23o Outremer. — Etude sur la composition chimique de {'Outremer et sur les caractères qui différencient les variétés de diverses couleurs, ainsi que sur les causes auxquelles il faut attribuer la décoloration de l’outremer artificiel par l’alun.
- 24o Etude sur les différents systèmes de four en usage pour la cuisson de l’outremer.
- III. — Filature et Tissage
- La filature et le tissage se subdivisent comme suit :
- A. Transport du lin en paille.
- B. Peignage du lin.
- C. Travail des étoupes.
- D. Filature du lin.
- E. Filterie.
- F. Tissage du lin.
- G. Economie industrielle.
- H. Jute.
- 1. Travail du coton.
- J. Travail de la laine.
- K. Rubannerie.
- Une Maison de vernis désire représentation ou dépôts d’articles rentrant dans la droguerie et les produits chimiques.
- Adresser les lettres au bureau du journal J. D. 779.
- ACEDER—— de suite
- UN FOND DE -EE
- Très bonne clientèle
- S’adresser 'à Mme Vve LEVASSEUR, à Fou-gères (Ille-et-Vilaine).______________________
- Le Propriétaire-Oèrant : J. CHARBONNIER.
- Tous droits réservés.
- Imp. Ed. ROUSSET, rue Rochechouart, 7, a Paris
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 23e Année, No A3. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 8 JUILLET 1884.
- SOMMAIRE
- NOTICE sur l'examen spectral de quelques matières colorantes vertes artificielles obtenues de 1860 à 1880, par M. KOPP.
- PRINCIPES CHIMIQUES sur l’art du Teinturier dégraisseur, par M. A CHAPTAL.
- TACHES de rouille provenant du sel de soude dans le blanchiment des tissus.
- PROCÉDÉS PRATIQUES : Teinture de la soie en écheveaux.
- NOUVEAUX COLORANTS : Carmin d’orseille de MM. GUINON, PICARD et JAY.
- REVUE des divers procédés d’apprêt.
- CHRONIQUE : Perfectionnements apportés à la teinture ou à la coloration de toutes espèces de bois du cuir, par
- M. Aug. THIMM.
- TEINTURE en Suisse.
- BIBLIOGRAPHIE.
- NOUVELLE INDUSTRIE de la Ramie.
- CATALOGUE des brevets.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX,
- PRIX COURANTS.
- NOTICE sur l'examen spectral de quelques matières colorantes vertes, artificielles, obtenues de 1860-1880,
- par M. C.-H. Kopp. 'I)
- Séance du 2 juillet 1880.
- Messieurs,
- En 1875, lors du cinquantième anniversaire de la Société industrielle de Mulhouse, l’Ecole de chimie de cette ville a dû participer à l’Exposition de l’industrie cotonnière de l’Alsace. Pour orner la place réservée à l’Ecole, j’ai exposé 428 spectres de 30 matières colorantes qui intéressaient l’industrie à cette époque.
- C’était, je crois, la première tentative d’introduire le spectroscope pour l’analyse industrielle des matières colorantes. On en avait déjà examiné, mais isolémemt, sans les comparer et les grouper.
- De nombreux travaux ont été publiés depuis sur ce sujet. Les méthodes et les expériences ont été décrites par M. Vogel, dans son ouvrage sur l’analyse spectrale (Prac-tische spectral analyse irdischer Stoffe, par H. W. Vogel, 1877.)
- Elles ont été résumées par M. Salet, dans le premier supplément du Dictionnaire de A. Wurtz} 1880.
- (1) Société industrielle de Rouen.
- Depuis 1874, époque où j’ai commencé mon travail, je n’ai pas varié ma méthode qui est basée sur ce fait, qu’une couleur en dissolution ne présente pas seulement un spectre caractéristique, mais une série caractéristique de spectres qui varient avec la concentration de la liqueur et avec l’épaisseur de la couche liquide qu’on examine.
- Pour obtenir les spectres en séries, on a adopté, entre autres M. A. Rosenstiehl (Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse .juillet 1879, par 486), la cuve prismatique de Gladstone, qui donne la série par la variation des, épaisseurs de la liqueur co1 orée. On représente, dans ce cas, graphiquement les séries par des courbes d’absorption. Quant à moi, je maintiens l’emploi de la variation des concentrations des dissolutions, observées sous une épaisseur constante. J’observe les spectres isolés les uns des autres. Une description analytique en rend compte et je les représente isolément tels que je les observe. Ma méthode a des avantages que je ne veux pas sacrifier. Ce n’est qu’à défaut de matière que j’augmente l’épaisseur du liquide. J’observe les dissolutions, sous l’épaisseur de 0m,01, avec la lumière diffuse d’un ciel bien éclairé, en limitant l’éclairage de façon que les raies soint bien visibles. Je dissous 1 gr. de matière dans un dissolvant approprié. J’augmente le poids de la substance, s’il le faut, pour obtenir l’absorption
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- complète du spectre. Puis je dilue méthodiquement, de manière que 1 gr. soit dissout successivement dans 1, 2, 4, 8, 16... litres. Les spectres sont désignés par les nombres qui indiquent la dilution. Pour décrire les spectres, j’appelle spectres du premier ordre ceux où les couleurs spectrales se présentent sans être interrompues par une bande d’absorption. Le spectre sera du deuxième ordre si les couleurs spectrales sont séparées par une bande d’absorption. Le spectre sera du troisième ordre si une bande d’absorption sépare une même couleur en deux bandes plus uo moins lumineuses. Le spectre sera duqua-trième ordre si une même couleur est séparée en plusieurs bandes lumineuses par plusieurs bandes d’absorption.
- Mes spectres sont divisés en 170 parties.
- Voilà ce qui regarde la méthode d’observation, la description et la représentation des spectres. Quant au but que je poursuis depuis 1874, il est double. Je me sers du spectros-cope, pour identifier qualitativement et quantitativement des matières colorantes présentées sous des noms divers, et pour l’analyse des pâtes. Scientifiquement je cherche à trouver les relations qui peuvent exister entre les constitutions chimiques et physiques des matières colorantes et leurs couleurs. Sans négliger le premier point de vue, je crois que les travaux que j’ai présentés à la Société industrielle de Mulhouse, et celui que j’ai l’honneur de vous présenter aujourd'hui ont quelque originalité. C’est dans le groupement méthodique des analyses spectrales que je cherche à résoudre ces questions importantes pour l’industrie.
- Mon étude sur les Couleurs vertes vous donnera des détails.
- Les Couleurs vertes artificielles, 1860-1880
- Je passe sous silence l'Eméraldine ou Azu-rine, brévetée en 1860. Cette couleur est insoluble. J’en ai exposé, à Mulhouse, le spec-re projeté, pour le comparer au spectre projeté du noir d’aniline.
- Le premier vert artificiel industriel était le Vert à rAldéhyde, 1862.
- C’est un vert dérivé de la rosaniline. La poudre verte examinée est une laque au tannin de J.-R. Geigy. Sa constitution n’est pas connue. Sa solution dans l’eau acidulée par un peu d’acide donne une série de spectres du premier ordre, dont le tableau a été exposé à Mulhouse, en 1875.
- On peut par l’équation suivante, purement théorique, concevoir la formation de ce vert parla combinaison d’une molécule de Rosaniline, d’une molécule d’Aldéhyde et de deux molécules d’Hydrogène sulfuré.
- En 1866, ce vert a été remplacé par le VERT A l’iode, le dimètyliodure de Rosaniline trimèthylée.
- Le produit livré à cette époque, à l’industrie était le picrate, l’iode était remplacé par l’acide picrique.
- M. E. Noelting, directeur de l’Ecole de chimie de Mulhouse, a eu la bonté de m’envoyer un vert à l’iode en pâte. Le spectre donne un vert et un bleu sombres et peu étendus ; les couleurs s’étendent peu à peu. Dans un autre spectre elles sont assez transparentes pour laisser apparaître les raies. Une bande d’absorption noire, dans le rouge, donne un spectre de troisième ordre. Cette bande remarquable se retrouvera dans presque tous les verts que nous allons parcourir. Elle se trouve aussi dans le Violet méthyle et dans le Bleu de méthylène. Pour abréger, je l’appellerai la bande caractéristique. Les seules couleurs méthylées où je ne l’ai pas rencontrée sont les Eosines méthylées, et là encore elle parait exister, mais dans ces couleurs roses et oranges elle s’est déplacée vers l’extrémité du rouge, dont elle diminue la largeur.
- Le vert précédent a été remplacé par le Vert lumière ou Vert d’aniline, le diméthyl-nitrate de Rosaniline trimèthilée.
- C’est encore un vert à l’iode, mais où l’iode est remplacé par un radical monobasique très simple qui a permis de substituer enfin le chlore] à l’iode. On est arrivé, par des
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- détours assez compliqués et par des procédés industriels qui n’étaient pas toujours sans dangers, au Vert au chlore, le diméthylchlo-rure de Rosaniline triméthylée.
- Je dois à l’obligeance de M. G. Witz un vert d’aniline de Geigy qui date de 1868.
- Le premier spectre présente un vert assez brillant suivi d’un bleu très sombre. Le vert se développe vite. Le bleu se développe moins rapidement. Le quatrième spectre est de deuxième ordre, car le rouge extrême y apparait séparé du vert par une bande noire. Les spectres deviennent du troisième ordre par la bande caractéristique dans le rouge, puis elle disparaît. Gomme intensité ce vert est environ quatre fois plus faible que le vert à l’iode précédent.
- Tous ces verts ont donc la même constitution chimique. Chaque substitution a été un progrès industriel. On a, d’ailleurs, remplacé H2O par l’acide tannique, le chlorure de zinc et d’autres sels métalliques pour augmenter la solubilité des colorants.
- (A suivre.)
- PRINCIPES CHIMIQUES SUR L’ART
- DU TEINTURIER-DÉGRAISSEUR par M. J.-A. Chaptal
- De la nature des réactifs ou agents employés à enlever les taches. |
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- Pour qu’un corps soit propre à enlever une tache, il faut non seulement qu’il soit de nature à se combiner avec la matière qui la forme, ou à la dissoudre, mais il faut encore qu’il n’altére ni l’étoffe sur laquelle on opère, ni la couleur dont le tissu est revêtu. Les deux premières de ces conditions sont de toute rigueur. Quant à la dernière, il est souvent difficile de la remplir, surtout lorsque la tache est portée sur des couleurs fugaces et de faux teints; mais, dans ce cas, on répare le changement qu’a produit le réactif dont on s’est servi par des moyens ‘que nous indiquerons dans la suite,
- il est néanmoins des taches qu’on enlève par des procédés purement mécaniques : le frottement suffit dans beaucoup de circonstances, -surtout lorsque le corps étranger ne pénètre pas dans le tissu de l’étoffe, ou qu’il est tellement fragile et cassant, qu’on peut le broyer facilement entre les doigts.
- Des réactifs, ou agents qui sont propres à enlever les taches simples.
- Pour connaître l’espèce de corps qu’il convient d’employer lorsqu’il s’agit d’enlever une tache simple, il est nécessaire de s assurer de la nature de la matière qui la forme ; et cette connaissance préliminaire s acquiert facilement par la seule inspection, lorsque la tache est simple : en effet, le suif, l’huile, la cire, la résine, les sucs des fruits, le vin, la rouille, le sang, ont des caractè-tères assez prononcés pour qu’on les distingue et reconnaisse à l’œil.
- À présent, si nous examinons la nature des divers corps formant des taches simples, et la manière dont ils se comportent avec les réactifs, nous verrons que nous pouvons les réduire à quatre classes :
- io Celle des corps graisseux, qui embrasse les huiles, les graisses, la cire, etc ;
- 2o Celle des corps résineux ;
- 30 Celle des sucs végétaux et du sang ;
- 4o Celle des oxides de fer.
- Des agents qu'on peut employer pour enlever les taches qui sont formées par les corps grais-
- seux.
- Les corps graisseux peuvent entrer en combinaison avec beaucoup d’autres substances, telles que les alcalis, la plupart des terres, quelques oxides métalliques, le savon les principes huileux eux-mêmes, la bile et le jaune d’œuf.
- Mais, indépendamment de cette première classe de réactifs, qui, tous, en se combinant avec les corps graisseux, forment des composés solubles dans l’eau. et que, par conséquent, on peut enlever facilement dès que la combinaison est faite, il est d’autres agents qui les rendent fluides, ou les atténuent en les divisant, et qui fournissent par
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- la le moyen de les faire évaporer, ou de les enlever par le frottement ou par l’apposition d’autres corps poreux qui s’en imprègnent et les pompent, pour ainsi dire, pour les extraire du tissu même de l’étoffe.
- Parmi les corps qui sont susceptibles de dissoudre les substances huileuses, les alcalis occupent le premier rang : mais comme ils exercent une puissante action sur les cou-urs et les étoffes, surtout sur les laines et les soies, on ne peut les employer qu’avec les plus grands ménagements : il y a plus, c’est que, dans leur état de causticité, qui est celui où ils peuvent dissoudre les huiles avec le plus de facilité, dans cet état, dis-je ils attaquent les tissus et les couleurs avec une grande activité.
- On est donc réduit à n’employer que les alcalis combinés avec l’acide carbonique, ce qui diminue prodigieusement leur effet sur les corps huileux, et, dans cet état, on se sert surtout du sel de tartre.
- On peut néanmoins, lorsqu’il s’agit d’étoffes blanches de fil ou de coton, se servir des alcalis caustiques, mais leur emploi exige même alors des précautions particulières, dont nous parlerons par la suite.
- L’ammoniaque (alcali volatil) liquide ou concrète n’a pas au même degré les inconvénients des alcalis fixes, mais son action n’est pas non plus aussi active ni aussi efficace.
- Les combinaisons des alcalis avec les huiles formant ce qu’on connaît dans le commerce sous le nom de savon, ont la propriété de dissoudre une nouvelle quantité d’huile ou de tout autre corps de la nature des corps graisseux, de manière qu’on peut les employer pour enlever les taches huileuses, et on s’en sert à l’état de savon, ou bien en dissolvant le savon lui-même dans l’alcool (esprit de vin), ou en formant ce qu’on appelle essence de savon.
- Les terres absorbantes, telles que la craie et les terres savonneuses, qui, presque toutes, contienent beaucoup de magnésie, se combinent encore avec les corps graisseux, et on les emploie pour enlever les taches
- sous le nom de pierres à détacher ou à dégraisser.
- Le fiel de bœuf, le jaune d’œuf, présentent aussi de grands avantages dans les cas dont il s’agit. Ces matières animales ont la propriété de dissoudre les corps graisseux sans altérer les tissus ni sensiblement la plupart des couleurs, de sorte qu’ils sont d’un très grand usage.
- On est même dans l’usage de combiner ou de mélanger ensemble quelques uns des corps dont nous venons de parler pour produire plus d’effet. C’est ainsi qu’on mélange le sa-, von, le fiel le jaune d’œuf avec les terres savonneuses qui donnent la consistance, pour former des pierres à détacher.
- L’éther sulfurique a aussi la propriété de dissoudre les huiles; ce dissolvant serait d’autant plus précieux, qu’il n’attaque ni les couleurs ni l’étoffe; mais il a l’inconvénient d’être trop volatil, et d’abandonner ou de se séparer trop aisément du corps qu’il tient en dissolution, lorsqu’on est forcé de recourir à la chaleur pour enlever des corps compacts et pesants, tels que la poix, la térébenthine, les huiles grasses.
- (A suivre.)
- TACHES DE ROUILLE PROVENANT DU SEL DE SOUDE dans le blanchiment des tissus
- Il arrive souvent que des taches de rouille se forment sus les tissus, blanchis au contact de l’air à l’aide du sel de soude fabriqué par le méthode Leblanc.
- Il y a quelque dix ans que nous fûmes consulté pour des taches de cette nature, par un de nos grands blanchisseurs de Lyon. Après un court examen, nous reconnûmes facilement qu’elles étaient formées par du peroxyde de fer ; quant à la provenance, il nous fallut plus de difficultés pour la trou-ver.
- La vue d’un tonneau de sel de soude à moitié vide, oublié depuis un certain temps, fut
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- pour nous la révélation de l'origine de ces taches. Le sel de soude de la surface était humide et fortement rouillé lui-même ; au-dessous d’une petite couche, il était d’une blancheur éclatante. La cause était trouvée : le sel de soude formé par la méthode Leblanc contient un produit ferrugineux. Ce composé, correspondant au sel ferreux, est soluble dans la dissolution du sel de soude ; par le contact de l'air il se peroxyde et le fer devient alors insoluble, et produit des dépôts de rouille qui viennent tacher à places les tissus soumis au blanchiment.
- Le produit ferreux soluble dans la dissolution du sel de soude n’est autre que du sulfure de fer (protosulfure), insoluble dans l’eau pure, mais assez soluble dans les alcalis caustiques, où il forme des dissolutions qui sont vertes quand elles sont très concentrées. La dissolution du sulfure de fer dans les alcalis caustiques a été étudiée soigneusement par M. Peylouze ; elle a été l’objet d’un mémoire à l’Académie des sciences, mais elle est généralement oubliée dans les traités de chimie et n’est connue que des praticiens.
- Il est facile de comprendre comment, par l’action de l’oxygène de l’air, le sulfure de fer se transforme en sulfate ferreux, dont l’acide est absorbé par la soude caustique des sels de soude, puis l’oxyde ferreux se peroxyde, et devenu complètement
- insoluble il va tacher les tissus, uniformé- à disposition que ment ou à place.
- Cette question a une grande importance. Il faut pour les opérations du blanchiment, bien choisir ses sels ; malheureusement il est très difficile de constater les minimes proportions de sulfure de fer contenues dans un
- sel de soude, et ce n’est guère qu’à l’emploi que l’on peut voir si une marque est préférable à l’autre.
- C’est la raison pour laquelle on préfère souvent dans les opérations de blanchiment les cristaux à soude, au sel de soude primitif, malgré la grande différence de prix.
- Il y a cependant, parmi les diverses marques
- de sel de soude fait par la méthode Leblanc, des produits supérieurs aux autres. Un moyen bien imparfait pour les reconnaître consiste à exposer les diverses marques à comparer entre elles, dans des assiettes, en couches minces, dans une atmosphère humide sous une même cage vitrée, par exemple, et dans laquelle on entretiendra de l’humidité. Les sels qui rouilleront le plus dans ces conditions devront être rejetés.
- Depuis peu les sels de soude fabriqués par la nouvelle méthodefaction dubicarbonate d’ammoniaque surle sel marin)offrent un réel avantage, sous ce point de vue, sur les anciens fabriqués par la méthode de Leblanc. Dans certains cas, ils peuvent, sans cependant y arriver complètement, rivaliser avec les cristaux de soude ayant deux ou trois cristallisations. Malgré cela, toutes les fois que le blanchisseur vôudra obtenir du blanc sur des articles très délicats, les cristaux de soude de 2me et même 3me cristallisation devront être préférés, car dans ces cristallisations successives peu à peu l’action de l’air se fait sentir, et tout l’oxyde de fer, devenu insoluble, se précipite dans les vases où la dissolution de soude est mise à reposer avant d’être abandonnée à la cristallisation.
- Un bon conseil que nous donnons aux industriels qui n’auraient uniquement à leur des sels de soude très sulfu
- rés, consisterait dans le suivant: lo bien dissoudre le sel de soude dans 4 fois son poids d’eau ; y ajouter la dissolution de 140[0 de chlorure de chaux dans 10 litres d’eau. Sous l'influence du chlorure de chaux le peroxyde de fer se forme et devient insoluble dans la liqueur alcaline, ainsi que le carbonate de chaux formé. On laisse déposer la dissolution après mélange et l’on tire à clair.
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- . LE MONITEUR DE LA TENITURE
- PROCÉDÉS PRATIQUES
- TEINTURE
- DE LA SOIE EN EGHEVEAUX
- Noir de Lyon chargé
- ire opération.— Passez en bain de rouille à 25 ou 30 dégrès, lavez ensuite.
- 2e opération. — Passez à chaud sur un bain de savon, celui de la cuite peu servir : S’il n’est pas assez gras, vous ajoutez un peu de neuf.
- 3e opération. — Passez à chaud sur un bain de prussiate à 22 0[0, ensuite lavez légèrement pour écarter l’acide.
- 4e opération. — Passez de nouveau sur le même bain de rouille, lavez.
- 5e opération. — Passez sur un bain de cachou à 125 à 130 0[0. Laissez dans le bain 12 heures, ensuite lavez bien à fond en donnant une battue à la soie.
- 6e opération. — Les passer de nouveau sur un bain neuf de savon à 25 0{0, en y ajoutant du campêche selon la nuance que l’on désire et laver, si vous voulez une soie craquante avivez au jus de citron ou au vinaigre.
- Jaune clair.
- Il ne faut pas que la soie soit lavée, et il faut la teindre sur un savon qui ne soit pas trop gras avec du rocou pour la rougeur.
- Lavez ensuite et avivez à l’acide sulfurique à chaud.
- Ajoutez picrique nécessaire pour votre nuance et séchez sans laver.
- Pour foncé, même opération, au lieu d’acide picrique, vous mettez du curcuma mais sans acide vous lavez et avivez à l'épine-vivette.
- Bain de Rocou
- 1 kil. cendre gravelée.
- 1 — rocou.
- Bouillir une demi-heure.
- Bleu de France
- 40 kil. de soie.
- Premier bain.
- 600 litres d’eau chaude.
- — à 50 au 60 deg. . . n
- 9 kil nitrate de fer de 500 60.
- 1 — 650 sel d’étain.
- Donner 9 lisses très bien laver.
- Deuxième bain
- 600 litres d’eau chaude de 50 à 60 d. 2 kil. 050 prussiate de potasse.
- 1 — acide sulfurique.
- Donner 9 lisses et sans rincer, repasser dans le premier bain, donner 9 lisses, après très bien laver, donner 9 lisses dans le 2e bain.
- Ajoutez alors au premier bain une addition de :
- 2 kil. nitrate de fer 34 deg.
- 640 gr. sel d’étain.
- Donner 9 lisses, ensuite très bien rincer et donner 9 lisses dans le deuxième bain.
- Après avoir ajouter une addition de;
- 725 gr. prussiate.
- 4 kil 020 gr. acide sulfurique.
- Donner 9 lisses, laver, teindre, les mettre en tas, les couvrir 5 à 6 heures, les rincer, aviver et sécher à l’air.
- Plus de passages que vous donnez dans chaque bain, plus votre bain sera foncé.
- Pour teindre la soie, il faut pour les 8 kil. nitrate, ajouter 500 gr. acide sulfurique.
- Pour 400 mètres de soie, employez les mêmes quantités d’ingrédients, et mettez 2400 litres d’eau en ne mettant que 8 kilog. nitrate de fer.
- Pour teindre la laine et la soie, teindre celle-ci la première à 25 ou 30 deg.
- NOUVEAUX COLORANTS
- CARMIN D’ORSELLE
- de la maison Guinon, Picard et Jay, de Lyon. (1)
- Plusieurs de nos abonnés nous ayant ayant écrit pour avoir des renseignements sur une nouvelle préparation d'Orseille, livrée au commerce par la maison Guinon, Picard et Jay, de Lyon, nous avons tenu à étudier le produit sérieusement et voici quelques
- (1) Voir aux annonces.
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- détails intéressants que nous tenons soit 1 des fabricants eux-mêmes, soit des consommateurs, qui en ont déjà fait usage.
- Cette préparation est une sorte d’extrait d’Orseille que les fabricants désignent aussi sous le nom de Carmin d'Orseille, pour en exprimer la purété. C’est un produit très pur en effet, dans lequel la matière colorante a été développée, après séparation des principes inertes et nuisibles, qui accompagnent ordinairement l’orcine et la suivent jusqu’à sa transformation en orcéine ou matière colorante de l’orseille. La dissolution concentrée se présente avec un aspect mordoré qui rappelle les dissolutions de couleurs d’aniline et dénote le degré de pureté de la couleur,
- Les matières glucosiques, aussi bien que les parties calcaires, qui souillent ordinairement l’orcine et qui se résiniflent ou se car-bonatent pendant le travail du développement de la couleur, sont écartées avec soin et permettent d’employer le carmin d'orseil-le aux usages les plus délicats, auxquels on n’avait pu jusqu’à présent appliquer que l’orseille d'hertes. C’est ainsi qu’on a réussi à remplacer cette dernière par le carmin d’orseille dans la teinture du velours d'U-trecht, pour les nuances grenat, avec un résultat tout aussi beau et autant de solidité qu’avec l’orseille d’herbes
- Dans la teinture en pièces, il se comporte aussi bien que l’orseille d’herbes et donne des nuances tout aussi vives et dépouillées.
- Le produit est très soluble et donne des teintures parfaitement unies, si l’on a la précaution de soigner un peu la dissolution.
- En raison de sa pureté, la matière colorante du Carmin d’Orseille vire très facile-*
- ment sous l’influence acide et cela se conçoit facilement parce que le produit n’étant pas encombré de matières inertes ou d’alcalis inutiles, n’a pas besoin, pour virer, d’une forte dose d’acide, comme cela se présente avec les extraits ordinaires du commerce, chez lesquels on rencontre beaucoup de principes qui en absorbent considérablement.
- Il est donc bon de tenir compte de cette observation dans l’emploi et de réduire considérablement l’acide ou le mordant acide, employé en teinture ou en impression, pour obtenir le ton de nuance demandé.
- Nous soumettons ci-dessous quelques échantillons teints sur laine en fils pour donner une idée de la nuance pure du Carmin d’Orseille.
- On peut varier les tons à l’infini, suivant les besoins.
- Le produit convient aussi bien à l’impression sur laine qu’à la teinture et donne des tons d’une richesse et d’une purété que 1 on ne saurait atteindre avec les extraits ordinaires du commerce.
- REVUE DES DIVERS PROCÉDÉS D’APPRÊT
- Apprêt du coton filé
- Procédé allemand
- Pour donner du lustre au coton filé à coudre, bouillir dans eau 500 gr. de psyllium, — graines de Plantago psyllium du midi, ou vulgairement graine de puce (à cause de sa ressemblance); — filtrer la liqueur et en faire un empois homogène avec 500 gr. amidon de blé. D’autre part, faire une dissolution de 50 gr. sel de soude qu’on chauffe à 75 G. et ajouter en remuant 500 gr. saindoux. Ajou-
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- ter cette émulsion à l’épaississant monté par l’eau bouillante à 40 litres. Passer par l’apprêt ainsi préparé les écheveaux de fils un à un, bien rincer et sécher à 650 C. dans le séchoir. Etendre entre deux chevilles ou rouleaux et brosser avec une brosse propre.
- De cette manière on peut traiter toutes les couleurs claires à l'exception du blanc.
- Pour le noir employer la même composition, seulement ajouter assez de graphite (mine de plomb) en poudre pour que la masse en soit noire.
- Apprêt de tissus inattaquable par les agents chimiques. par M. Grouchy
- Les tissus pour sacs sont plongés, pendant une heure, dans la dissolutien ci après
- chauffée à 600 :
- Sulfate d’alumine. .
- Eau.....................
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- Borate de chaux naturel. . . 1
- kil. litres, kil.
- Le borate de chaux est ajouté après que le sulfate d’alumine a été dissous dans l’eau bouillante, le tout est décanté après repos. Au sortir de ce liquide chauffé, comme il a été dit, les tissus sont portés immédiatement dans un second bain, formé de un kilogr. savon de résine et un kilogr. savon de Marseille dissous dans 25 litres d’eau, et porté à l’ébullition. Au bout de dix minutes, les toiles sont égouttées et séchées, puis lavées et séchées encore. En l’état, les tissus résistent à l’action des acides et des produits chimiques que les sacs sont destinés à contenir.
- Système d’apprêtage des tissus par M. Garnier.
- Ce système offre sur l’apprêtage ordinaire au foulard l’avantage de ne pas écraser le tissu, de ne donner que fort peu d’apprêt au besoin, sans traverser le tissu ; il remplace pour beaucoup d’articles le baignage à l’éponge.
- Il se compse d’une règle en bois envelop
- pée de molleton qui vient à sa partie inférieure tremper dans un bain d’apprêt placé dans une chaudière à double fond ; ce molleton ainsi disposé fait mèche. Cette règle est soutenue par une seconde règle métallique supportée par les rebords de la chaudière d’apprêt.
- Le tissu à apprêter part d’un rouleau d’étoffe, passe sur un rouleau, puis sur 1 deuxième qui est mobile dans un plan vertical, vient sur la règle en bois où il s’imprègne d’apprêt, va de là à un troisième rouleau pour passer sur un tambour sécheur, d’où il va s’enrouler sur un second rouleau d’étoffe après avoir été guidé dans son trajet par un dernier rouleau.
- Le rouleau mobile dont il est question permet de faire porter plus ou moins l’étoffe sur le moellon et par suite de donner à cette dernière plus ou moins d’apprêt.
- Toutes les matières employées dans l’apprêt peuvent servir dans cet appareil.
- Appareil pour distribuer uniformément l’apprêt
- par M. Blow.
- Cet appareil consiste essentiellement en deux paires de brosses cylindriques (crin ou feutre) placées obliquement l’une par rapport à l’autre et entre lesquelles chemine le tissu au sortir du bac à colle, à apprêt ou à couleur. La vitesse des brosses est un peu plu grande que celle du tissu lors de son passage dans le bac, de manière à ne pas seulement appelé l’étoffe ; mais à uniformiser la couche liquide, à en enlever le superflu par l’effet du brossage. De plus, les longueurs des paires de brosses sont différentes, les bouts intérieurs de l’une des paires arrivent au delà des bouts intérieurs de l’autre pour | ne laisser sur la surface du tissu aucune li-j gne de division. !
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- PERFECTIONNEMENTS . apportés à la teinture ou à la coloration de toutes espèces de bois, du plâtre, • du cuir et autres matières poreuses. par M. Auguste Tbimm.
- L’invention consiste en un procédé destiné à produire, dans les fibres du bois ou dans les pores de la matière traitée, des dépôts ou combinaisons chimiques insolubles et durable. Elle donne lieu à deux opérations dis-inctes :
- L’inventeur emploie des solutions de sels métalliques d’une force convenable qu’il applique au bois ou à la matière à traiter au moyen d’un pinceau, d’un rouleau élastique ou de tout autre manière convenable, ensuite il laisse sécher ledit bois, ou ladite matière en l’exposant à l’air ou bien en le plaçant dans un séchoir convenablement disposé.
- Après le séchage, le bois ou autre matière est placé dans une chambre hermétiquement fermée, dans laquelle on introduit du gaz hydrosulfurique, du gaz ammoniac ou tout autre gaz convenable suivant la réaction que l’on veut produire.
- Dans un très court espace de temps, les sels métalliques sont précipités dans les pores du bois ou autre matière, et des sulfures ou des hydroxydes se forment, de sorte qu’une couleur parfaitement durable est produite.
- Les gaz ayant produit leur effet sur le bois, on les amème dans un récipient où il est retenu jusqu’à ce qu’on veut s’en servir de nouveau pour une nouvelle quantité de bois.
- En employant du gaz hydrosulfurique (H2S) et les sels métalliques ci-dessous dénommés on obtient les couleurs suivantes :
- Brun, par le sulfure de bismuth B[2 S3) qui est produit par une solution de l’azotate de bismuth. .
- Jaune, par le sulfure de cadmium (CaS) qui est produit par une solution de sulfate de cadmium.
- Jaune pâle, par le bisulfure d’éta in, qui est produit par une solution de chlorure d’étain.
- Gris fer, par le sulfure de plomb (PbS), qui est produit par une solution d’acétate de plomb. las
- Vert, par le protoxyde de chrome, qui est produit par la solution d’acide chronique.
- Rouge, par le trisulfure d’antimoine, qui est produit par une solution d’antimoine.
- Les avantages de cette invention sont les suivantes :
- On peut donner au bois ou autre matière une couleur quelconque, sans que les fibres soient détériorés en quoique ce soit; ledit bois ou autre matière peut-être ornementé de toute façon et en couleurs différentes ; les couleurs ne sont pas détériorées en étant exposées à l’air, au soleil et à l’eau, de sorte que les objets coloriés au moyen de ce procédé perfectionné peuvent être facilement nettoyés. Ils peuvent également être polis en les frottant simplement avec un morceau de drap, de toile ou à l’aide d’un pinceau. La coloration ou teinture du bois est telle que les veines dudit bois restent parfaitement visibles. Enfin, le coût du procédé est insignifiant.
- LA TEINTURE EN SUISSE Rapport de la Chambre de commerce de Zurich.
- TEINTURE DES SOIES.
- La teinture des soies doit compter 1880 parmi ses plus mauvaises années. La mode ayant abandonné la faille pour le satin, il en résulta un à-coup. Ajoutez à cela que, pendant l’année qui nous occupe, la fabrique produisit beaucoup de satins uni-soie employant très peu de chaine et tramés coton . De là une diminution de travail, pour la teinture, égale à 15-20 0[0, si l’on prend 1879 pour point de comparaison. Pour compenser en partie ce manquant, plusieurs établissements se mirent à teindre les cotons, dont notre fabrique fait un fréquent usage. On a monté aussi une usine pour la teinture de l'étoffe en pièces. Les prix de la teinture,
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- déjà fortement déprimés en 1879, subirent un fléchissement plus accusé encore, sous l’empire des circonstances, et ne laisse, par le fait aucune marge au teinturier. Vers la fin de 1 an, la situation s’améliora en ce sens que les ateliers affectés aux couleurs furent complètement occupés à partir de fin novembre, avec perspective d’un mieux plus accentué pour l’année qu’allait suivre.
- Noirs. Noircuit. A donné une occupation assez régulière pendant toute l’année, quoique moins qu’en 1879. La nuance préférée, était celle allant au bleu foncé. Sa charge est restée à peu près, ce qu’elle était auparavant. Le rôle de la trame s’efface de plus en plus.
- Noir Doers. Cette teinture, négligée dès le milieu de 1879, est encore moins deman -dee en 1880. Les soies qui ont reçu ce genre d application sont, par rapport, à celles de 1878 comme l est à 3 ou à 4.
- Noir souple. Par contre, les noirs souples ont donné plus d’occupation à la teinture zuricoise, à la charge de 60 à 90 0[0
- TEINTURE COULEUR.
- Constatons d’abord que depuis quelques années ce genre de teinture s’accroît proportionnellement aux noirs. Depuis 1873, cette augmentation est d’environ 200 0[0.
- A côté des nuances foncées, telles que bronze, brun, marine, grenat, myrthe, les tons clairs occupent plus de place que par le passé. C’est le cas des couleurs dites de modes et or antique ; ces dernières sous les nuances les plus variées, depuis maïs à bois.
- BIBLIOGRAPHIE
- NOUVELLE INDUSTRIE DE LA. RAMIE par M. P. A. Favier. (I)
- L’auteur, après une courte introduction, suivie d’un historique de la ramie, donne les résultats d’essais comparatifs qui ont été
- (1) Un volume 3 in-8o de 100 pages. Librairie E.
- Lacroix, libraire éditeur, 54, rue des Saints-Pères, Paris,
- faits tant sur le nouveau textile que sur les fibres de coton, de chanvre, de lin et de soie, pour déterminer leur résistance respective à la traction et à la torsion, ainsi que leur élasticité avant rupture. Cette première partie est appuyée par les témoignages des nombreux savants et industriels qui ont étudié les diverses variétés de cette urti-cée.
- La difficulté de la décortication mécani -que de la ramie a été jusqu’à ce jour, ainsi que nos lecteurs le savent, le principal et même le seul obstacle qui se soit opposé à l’extension de ce précieux végétal. M. Favier indique sommairement les plus sérieuses tentatives faites tant en Erance qu’en Angleterre, aux États-Unis et ailleurs, puis il entre dans la description du procédé de désagrégation dont il l’enventeur et des rendements comparativement très élevés obtenus par ses machines. Il étudie ensuite ce que coûterait une exploitation avec une plantation de 100 hectares et installation de 29 machines nécessaires pour le traitement de la fibre.
- Le deuxième chapitre est consacré à l’emploi industriel de la ramie décortiqué. L’auteur invoque encore les rapports et observations des nombreux industriels qui se sont occupés du blanchiment,de la teinture, du peignage, du cardage, de la filature ou du tissage de la ramie ; leur avis est unanime à constater la facilité avec laquelle elle se prête aussi aux façons multiples que l’on fait subir ordinairement aux autres fibres textiles. Nous citerons le passage suivant :
- Nous avons employé un procédé d’animalisation des fibres, qui donne à la ramie l’aspect et le toucher de la vraie laine, aussi dans cette industrie elle est appelée à jouer un grand rôle. Certainement elle ne remplacera pas] entièrement la laine, pas plus qu’elle ne remplacera entièrement le coton, parce que ses qualités hygiéniques sont tout à-fait opposées ; la laine donne la chaleur, 1 tandis que la ramie donne la fraîcheur; mais
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- la faculté qu’elle possède d’en prendre l’aspect, par l’effet de la nature barbue de ses fibres qui permettrait de la classer comme un produit mixte entre les fibres animales et végétales, la fera préférer au coton pour l’emploi des chaines dans les articles mélangés, soit pour robes, soit pour draperie, parce qu ici les propriétés hygiéniques ne peuvent avoir d’influence la trame seule demandant à être chaude ; mais dans la fabrication des articles pour l’été, elle pourra jouer le rôle de la laine tant pour la chaine que pour la trame, aussi bien dans la fabrication des draps, que dans celle des articles pour robes, dans lesquels la fraîcheur et la légèreté seront très appréciées. Elle don- 3 nera aussi à tous les tissus dans lesquels elle sera employée une solidité qui les fera rechercher par la consommation. >
- « Dans le chapitre tissage, nous avons rendu compte de quelques articles façon laine fabriqués par la maison Olivier et Bo-den, ainsi que des essais faits en Angleterre, ils ne laissent aucun doute sur la possibilité d’employer la ramie absolument comme pure laine ; aussi, le répétons-nous, son emploi dans cette industrie sera considérable».
- La teinture de la ramie ne présente aucune difficulté, tous les procédés de teinture en usage peuvent être employés. La solidité des teintes et la vivacité des couleurs sont obtenues par l’emploi judicieux des mordants
- Enfin la troisième partie traite spécialement de la culture et de l’exploitation agricole de la ramie. Les chiffres y abondent et par leur éloquence démontrent les immenses avantages que l’Algérie et beaucoup de départements français tireront de cette nouvelle culture, quand les machines seront en nombre suffisant pour décortiquer les récoltes.
- En attendant, nous souhaitons sincèrement que les efforts de M. Favier pour doter notre pays soient couronnés de succès, et nous rappelons l’attention de tous sur les procédés de décortication dont il est l’inventeur.
- CATALOGUE DES BREVETS D’INVENTION
- 138488. 30 août; Raulin (Jules).— Perfectionnements à des procédés d’épaillage chimique de la laine décrits dans sas brevets antérieurs.
- 138515. 2 septembre; Buissart (veuve) —Nouveau système d’encollage.
- 138555. 3 septembre ; Pierron et Debaître (Société). — Grillage au gaz des tissus en laine cardée.
- 138594. 6 septembre ; Martin fils.—Procédé et appareil propres à l’épaillage des draps et tissus de laine en gras sortant des métiers à tisser.
- 138611. 7 septembre ; Caduc.— Perfectionnements dans les machines pour l’impression en couleurs.
- 138761. 17 septembre, Benn —Perfectionnements dans l’impression des couleurs sur les matières en même temps que dans les fils.
- 138784. 20 septembre ; Imbs. — Nouveau mode d’im-pression-teinture.
- 138837. 23 septembre; Lesauvage. — Coupeuse perfectionnée pour bois de teinture.
- 138851. 25 septembre; Bellest.— Procédé ayant pour but d’activer, de modérer ou d’empêcher l’échauffement des étoffes dans les machines à fouler.
- 138881. 24 septembre ; Frézon-Dumont.— Nouvelle application des résidus provenant des extraits de tannin.
- 138886. 27 septembre; Imbs.— Procédé nouveau ayant pour but de rendre solide l’application, par impression sur tissus, de poudres brillantes.
- 138913. 29 septembre ; Cauzique ( dame veuve). — Nettoyage, dégraissage et blanchiment de laines, toisons, de tons tissus, du linge, des déchets et chiffons de tous genres, etc., au moyen d’un courant de gaz acide carbonique améné dans un récipient contenant les matières à traiter.
- 138925. 30 septembre ; Herbet. —Procédé d’impression en relief continue sur tous tissus.
- 138933. 30 septembre; Cerruti et Sella Maurizio (Société) — Chaudières à teindre, blanchir et laver les matières textiles et les tissus.
- 138942. 1er octobre ; Pfeiffer et Offroy.— Perfectionne-ments apportés aux étirages à coton ou autres matières textiles analogues.
- 138943. 1er octobre; Imbs. — Nouveau tissu décoratif.
- 138983. 4 octobre; Arnaud. — Enduit destinés la fa-brication des toiles imperméables.
- 139986. 5 octobre; Voland.— Application nouvelle du gaufrage à la production des foulards carrés ordinaires et fichus triangulaires de toutes sortes.
- 139008. 7 octobre; Couvreur.— Procédé do teinture en bleu indestructible.
- 139030. 7 octobre; Jouffray.— Perfectionnements apportés aux machines à maillocher les tissus.
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- 139037. 7 octobre; Société par actions dite: Farbwerke Vorm Meister, Lucius et Bruning. — Fabrication de nouvelles matières colorantes rouges, brunes et violettes, par l’action des composés diazotés, des acides aromatiques et de leurs éthers sur les acides mono et disulfobetanaphto-liques.
- 139041. 11 octobre; Gérin-Roze. — Système d’apprêt à la vapeur, des étoffes, fils ou matières textiles quelconques, aune température réglable à volonté.
- 139045. 8 octobre ; Harrison.— Perfectionnements dans les appareils pour extraire la potasse dans la laine.
- 139052. 8 octobre; Bréant. — Fabrication d’un nouveau genre de tissu-cachemire.
- 139059. 9 octobre ; Huet.— Procédé de traitement des matières animales ou végétales.
- 139061. 9 octobre; Golay, — Pulvérisateur mélangeur.
- 139088. 11 octobre ; Sorensen.— Nouvelle méthode de teinture en noir du cuir tanné.
- 139090. 11 octobre ; Grawitz.— Nouveaux procédés de blanchiment des matières d’origine végétale ou animale, et spécialement des matières textiles.
- 139108. 12 octobre; Errani et Breteau. — Composition d’une couleur métallique et son application aux étoffes de toutes sortes.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- FORMATIONS DE SOCIÉTÉS
- Société en nom collectif Emmanuel Langlais et Cie, fab. de couleurs et de produits chimiques, rue du Renard, 55, à Montreuil-sous-Bois.— Cap.: 64,362 fr. 60. — Acte du 17 mai 1881.
- Société en commandite Boursier et Cie (expl.de nouveaux procédés de teinture et remise à neuf de soieries et rubans), rue de Vanves, 99, à Paris. — Durée : 15 ans. — Capital: 8,500 fr. dont 5,000 en commandite.— Acte du 19 mai 1881.
- Société en nom collectif H. Scoppini et G. Théret et Cie, fab. d’un produit de teinture en noir dit négrotine, rue des Tanneries, 29, à Paris. — Durée: 12 ans. — Cap. ; les procédés brevetés de fabrication et 11,000 francs.—Acte du 4 juin 1881.
- Société en nom collectif Chapelle frères, fab. de couleurs et vernis, rue des Rosiers, 26, à Paris. — Durée : 10 ans, — Capital : 18,000 francs. — Acte du 8 juin 1881.
- Société en commandite J. Doutreleau et Cie, dite So-ciété havraise de trituration et extraits de bois, à Graville-Ste-Honorine, (S.-I.).— Durée: 15 ans.— Cao.: 400,000 f. fournis par la commandite. — Acte du 4 juin 1881.
- Société en nom cellectif Jardon et Cie, fab. de couleurs
- rue des Sept-Arpents, 45, à Paris. — Durée: 10 ans.— Cap. 80,000 fr.— Acte du 3 juin 1881.
- DISSOLUTIONS DE SOCIÉTÉS
- Dissolution, à partir du 3 juin 1881, de la Société A. Lyon, Ridel et Cie, dite teinturerie « Au Camélon », rue Jacques-Dulud, 72, à Neuilly-s.-Seine. — Liq. MM. Lyon et Ridel.— Acte du 2 juin 1881.
- Dissolution, à partir du 3 juin 1881, de la Société Cas-sius jeune et Castagné fils (droguerie et produits chimiques pour teinture), à Toulouse. —Liq. M. Cassius jeune. — Acte du 30 mai 1881.
- Dissolution, rétroactivement, à partir du 1er avril 1881, de la Société Eug. Nocq fils et Cie, fab. de sulfate d’alumine, à Noyon.— Acte du 2 juin 1881.
- Dissolution, à partir du 27 mai 1881, de la Société Gis-lain et Cie. fab. de produits chimiques, boul. de la Chapelle, 11, à Paris.— Liq. M. Vraye, rue Turbigo, 2.—Jugement du même jour.
- VENTE DE FONDS DE COMMERCE
- Mme Vve Michaud a vendu à M. Chambaudet, un fonds de teinturerie, av. Trudaine, 33, à Paris.
- M. Haute-Feuille a vendu à M. X., un fonds de teinturerie, boul. de Strasbourg, 60, Paris.
- Mme Vve Thiriet a vendu à Mlle Williamme, un fonds de teinturier, rue de Sèvres, 45, Paris.
- Une Maison de vernis désire représentation ou dépôts d’articles rentrant dans la droguerie et les produits chimiques.
- Adresser les lettres au bureau du journal J. D. 779.
- ON DEMANDE une représentation de produits chimiques pour teinture.
- A CEDER de suite UN FONDS DE TEINTURERIE Très bonne clientèle
- S’adresser à Mme Vve LEVASSEUR, à Fougères (Ille-et-Vilaine).
- Le Propriétaire-Gérant : J. CHARBONNIER.
- Tous droits réservés.
- Imp. Ed. ROUSSET, rue Rochechouart, 7, à Paris.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 23" Année, N A. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 20 JUILLET 1881.
- SOMMAIRE
- NOTICE sur l’examen spectral de quelques matières colorantes artificielles obtenues de 1860 a 1880, par M. KOPP (suite).
- PRINCIPES CHIMIQUES sur l'art du Teinturier dégraisseur, par M. A CHAPTAL (suite).
- PROCÉDÉS PRATIQUES: Impressions sur laine et coton. — Teinture de la laine non filée.
- NOUVEAUX COLORANTS : Bleu écossais de M. MAX SINGER.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Les Teintureries. — Machine rotative à étendre les tissus., par M. GEBOUER. — Sur une coloration artificielle des roses rouges, par M. GREENISCH.
- JURISPRUDENCE: La loi du 11 mai 1868,
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX.
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES. — RESULTATS.
- PRIX COURANTS.
- NOTICE sur l’examen spectral de quelques matières colorantes vertes, artificielles obtenues de 1880-1800.
- par M. C.-H.-K.OPP (I)
- Séance du 2 Juillet 1881 (Suite)
- A côté de ces verts a paru, à la même époque, le Vert de MÉTHYLANILINE qui a été obtenu sans l’intervention de l’iode. Le vert que j’ai examiné est le Vert étincelle de P. Monnet, de Genève. Ce vert a été préparé au moyen du violet diméthylaniline et du chlorure de méthyle. C’est un sel de zinc.
- 1 Ses spectres sont à peu près les mêmes que ceux du Vert à l’iode. Cependant le spectre 16 présente déjà la bande caractéristique qui n’appparaît que dans le spectre 32 du Vert à l’ode. Puis le violet apparaît plus rapidement dans ce vert que dans le Vert à l’iode.
- Tout en restant sur le même terrain, une évolution importante se produit en 1872. La Rosa-niline triméthylée est remplacée par la Pararosa-niline tétraméthylée.
- La nouvelle couleur qui remplace les précédentes est le Vert méthyle.
- Le Vert méthyle a acquis par ses qualités une importance sérieuse et qui lui permet de lutter avec succès avec un nouveau venu, étranger à
- (1) Société industrielle de Rouen.
- la famille des Rosanilines qui, à son tour, réclame sa place dans l’arène industrielle.
- J’ai examiné, en 1874, un Vert méthyle de J.-R. Geigy, dont j’ai exposé le spectre à Mulhouse. J’en ai examiné un autre, en 1877. Les spectres de ces trois verts, qui datent de ces différentes époques, sont les mêmes avec de très légères variations, ce qui prouve que les verts méthyle Geigy n’ont pas varié dans leur composition depuis 1874, seulement les produits nouveaux sont plus purs et p.us beaux que les anciens. Dans le spectre 1 on trouve un vert et un bleu sombres. Ces deux couleurs se développent lentement. Le spectre 8 présente un rouge très sombre Le spectre 16 est du troisième ordre dans le rouge. La raie d’absorption caractéristique pâlit dans le spectre 64 et disparaît dans le spectre 128.
- J’ai examiné un beau Vert méthyle de Meister, Lucius et Bruning, à Hoechst, ainsi qu’un Vert méihyle à cristaux jaunâtres de Bayer et Cie, à Barmen. Les deux types de 1880. Ces verts sont en tout analogues aux Verts méthyle de Geigy en intensité et en qualité.
- En 1877, à la suite de travaux scientifiques du plus grand intérêt, un nouveau vert a fait son apparition et il a de suite occupé une place importante dans les fabriques. C’est le Vert malachite ouVert de Benzoile.
- J’ai examiné le Vert malachite de Meister L. et Br. (type 1886), et celui d’OEHLER (1880). Les dilutions de 1 gr. du Vert de Meister, Lu cius et Bruning, dans 1, 2 et 3 litres sont opa ques et paraissent noires au spectroscope. La . couleur devient un peu transparente à la dilution
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- 4, on aperçoit un bleu très sombre bordé d’un peu de vert.
- Ces deux couleurs se développent lentement. Le violet n’apparaît que dans les dilutions extrêmes. Le spectre reste sombre jusqu’à 512. Le rouge apparaît dans le spectre 16, et en même temps le spectre devient du troisième ordre par la bande caractéristique qui s’étale dans le rouge lu côté de l’orange dans les Verts malachites, pendant que dans les Verts méthyle elle se porte vers le rouge sombre.
- J’arrive, maintenant, aux couleurs de noms divers et dont l’origine chimique n’est pas désignée. Leur détermination est faite par le spectros-cope.
- C’est, d’abord, le Vert lumière de Bindschaed--er et Busch, à Bâle (type 1880), qui a les caractères d’un Vert malachite, en intensité et beauté analogue à ceux de Meister, L. et B., et d'Oeh-1er. Le Vert BENZYLLALDÉYDE présente aussi tous les caractères d’un beau Vert malachite. C’est par l’action du trichlorure de benzyle ou du dichlo-rure sur la diméthylaniline et par une oxydation appropriée qu'on obtient ce beau Vert.
- J’ai examiné trois Verts nouveaux de Bayer Ce sont des verts du genre malachite. Cependant la bande caractéristique est toujours diffuse et le violet fait une apparition rapide, caractère qui fait défaut dans les autres verts malachites.
- Les intensités spectroscopiques de ces trois couleurs sont donc dans le rapport de 1, 2 et 4. Si l’on considère donc le spectroscope comme un co-lorimètre, les valeurs de ces trois verts doivent être dans ce rapport, ce qui ne s’éloigne guère des valeurs commerciales qui sont de 40 fr., 20 f. et 12 fr. 50.
- Les Verts de A. POIRRIER,de Paris, méritent d’être étudiés d’une manière spéciale.
- Nous avons examiné le Vert lumière, de A. Poirrier,un échantillon J. J. J. extra de 1873 et puis un type de 1880. Ces deux verts sont les mêmes et accusent un Vert méthyle, mais un vert d’une intensité remarquable; car les sceptres 4 et 8 de Poirrier répondent aux verts 8 et 32 de Gei-gy, de Bayer et de Meister Lucius.
- Quant au Vert acide Poirrier, ses spectres, indiquent un Vert malachite, mais d’une intensité un peu faible, c’est sans doute un dérivé sul-roconjugué d un Vert malachite.
- J’ai, en outre, à signaler un vert nouveau, le
- Vert helvétic de Bindschaedler et Busch, d Bâle (1880) Il n’a pas encore été analysé. Ses spectres ont un caractère un peu spécial, qui le représentent comme un genre moyen, entre le Vert méthyle et le Vert malachite, mais plutôt méthylique que malachite.
- Enfin, deux verts nouveaux de Meister Lucius etBr.,àHcechst, que je dois à l’obligeance de M. Adolqhe Kopp.
- Un Vert éthyle, qui doit se former comme le Vert méthyle, avec la différence d’employer du chlorure d'éthyle à la place du chlorure de méthyle. Ses spectres ont cependant le caractère du vert méthyle par la bande caractéristique qu’il présente comme les autres.
- En dernier lieu, le Vert alcalin. Ce vert sort complètement du cadre des verts que nous venons d’examiner. Les spectres ont quelque analogie avec ceux du Vert à l’aldéhyde.
- Il est obtenu, d’après le brevet de Meister L. et Br., 24 juin 1879, par l’action du chloranile sur la diphémylamine benzylée ou l’un de ses homologues.
- Je vous présente cette étude sur les Verts ro-saniline et sur les Verts malachites, puisque la constitution de ces corps est actuellement l'objet d’une discussion scientifique d’une portée considérable.
- Les travaux de MM. Fischer frères, Doëbner et d’autres chimistes tendent, par des expériences du plus grand intérêt, à unifier ces deux groupes. Si le Vert malachite dérive du diamidotriphény1 carbinol, les couleurs qui découlent de la rosani-line doivent être des dérivés du triamidotriphény] carbinol.
- J’ai voulu voir si le spectroscope sépare ces corps ou bien les rapproche.
- D’après mes expériences, ces corps semblent appartenir à une même famille et elles tendent à appuyer les opinions modernes sur leur constitution chimique.
- Nous devrions, comme complément, ajouter la description analytique exacte des spectres de toutes ces couleurs. Mais il sera peut-être plus pratique de donner le résumé de leurs réactions chimiques principales, sous la forme que mon frère, Em. Kopp, a adoptée dans son Manuel pratique d’essais et de recherches chimiques, Bolley Kopp, 1875, p. 544 et suivantes. (1)
- (1) Uuoraye en vente au bureau_du journal. — Prix 12 fr., la poste 13 fr.
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- ET DK L’IMPRESSION DES TISSUS
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- PRINCIPES CHIMIQUES sur l’art DU TEINTUR ER DÉGRAISSEUR par M. J.-A. CHAPTAL
- (Suite)
- M. Grobert a proposé l’alcool camphré comme le meilleur dissolvant des principes huileux, mais il observe avec raison que, pour qu’il produise son effet, il faut qu’il soit rectifié avec le plus grand soin, et qu’il soit saturé de camphre autant que possible ; cet habile chimiste prescrit, en même temps, de ne pas nettoyer avec de l’eau la tache qu’on a dissoute, pour ne pas précipiter sur l’étoffe une portion de camphre, qu’on ne pourrait faire disparaîte ensuite que par une nouvelle quantité d’alcool ordinaire.
- Mais la substance la plus généralement employée pour enlever les taches d’huile, est l'huile volatile, ou essence de térébenthine : elle agit d'autant mieux qu'elle est plus récente ; lorsqu’on veut la préparer pour cet usage, il convient de la distiller sur de la chaux vive. Cette huile volatile dissout tous les corps huileux, toutes les résines, et n’altère, en général, ni les couleurs, ni les tissus. On peut la remplacer par d’autres huiles volatiles d’une odeur plus agréable : on peut la mêler avec elles, et masquer par ce moyen, sa mauvaise odeur. En général, ce sont des préparations de cette nature qu’on vend dans le commerce sour le nom d'essences.
- . Lorsque les corps graisseux sont très tenaces, tels que les huiles cuites, la poix, etc., laplupat des substances dont nous venons de parler ne pourraient agir sur eux qu’en aidant leur action par chaleur assez forte ; ce qui n’est pas toujours praticable sans danger : mais, dans ce cas, on cherche d’abord à les rendre plus"fluides, en y ajoutant une huile très liquide, ou du beurre fondu, et en aidant ensuite l’action du dissolvant par un léger degré de chaleur.
- Indépendamment des agents dont nous venons de parler, et qui tous ont la propriété de dissoudre les huiles, nous avons dit qu’on pouvait enlever ces taches par le secours d’une autre classe de corps qui ’ avait la propriété de les ramollir. La chaleur est celui de tous qu’on emploie le
- plus généralement : il suffit de l’appliquer à quelques-uns, et de les tenir dans un état liquide pour les évaporer, tels sont la cire, le suif, etc. Quant à ceux qui ne sont pas susceptibles de se volatiser àundegré de chaleur incapable d’altérer l’étoffe on se borne à les liquéfier ; et, à cet effet, on met l’étoffe tachée entre des papiers non collés, et on applique dessus un corps chaud ca-pable de fondre la tache; le corps graisseux, dès qu’il est ramolli, passe dans les papiers avec lesquels il est en contact immédiat, et abandonne l’étoffe. On fait disparaître la tache en entier, en répétant plusieurs fois l’opération, et en lui présentant chaque fois du papier qui n’en est pas imprégné.
- Des agents qu'on peut employer pour enlever les Taches qui sont formées par les corps résineux.
- J’appelle corps résineux, la térébenthine, la résine, la poix et généralement toutes les substances très inflammables, qui se dissolvent dans l’alcool. Ce sont, surtout , celles de ces substances qui sont employées à faire des torches, ou à faire la base des vernis qui font"les taches, parce qu’on est dans l’usage de les liquéfier pour les appliquer à leurs divers usages.
- Les agents qui peuvent enlever ces taches sont, pour la plupart, ceux dont nous venons de parler dans la précédente section; mais, comme le plus grand nombre d’entr’eux ne peut agir qu’au-tant que les corps résineux sont convenablement ramollis, nous ne proposerons ici que l’alcool bien pur, qui a la propriété de dissoudre les résines et de n’altérer, en aucune manière, ni les étoffes, ni la plupart des couleurs.
- On’connaît dans le commerce, quelques préparations qui sont particulièrement destinées à cet usage, telle que l'eau de la reine de Hongrie .
- Om emploie aussi l’huile volatile ou essence de térébenthine, surtout lorsque la tache est formée par un corps tenace, la résine ou les vernis; mais, dans ce cas on est obligé de ramollir la tache avec un fer chaud, avant d’appliquer l’essence, et il est nécessaire de la laver ensuite avec de l’esprit de vin ou avec de l'eau de la reine.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Des agents qu'on peut employer pour enlever les Taches qui sont formées par les sucs végétaux.
- Les sucs colorés des végétaux, déposenttous sur les étoffes la couleur qui leur est propre, et c’est de ceux-ci que nous allons nous occuper, nous réservant de parler ailleurs des sucs qui attaquent les couleurs et les font changer.
- Lorsque les sucs dont nons avons à parler dans cette section, sont récemment déposés sur une étoffe, une simple lotion à l’eau froide suffit pour les faire disparaître. Mais lorsqu’on leur a donné le temps de sécher, ils adhèrent alors avec plus de force, et l’eau seule ne suffit pas toujours pour les enlever. On a recours, dans ce cas, à d’autres agents, parmi lesquels nous distinguerons l’acide sulfureux et l’acide muriatique, oxigéné, seul ou légèrement combiné avec la potasse : cette dernière combinaison est généralement appelée eau de javelle du nom de la fabrique où on l’a préparée et employée à cet usage pour la première fois.
- Comme ces deux acides ne peuvent pas se garder longtemps, sans perdre une grande partie de leurs vertus, et sans éprouver des changements dans leur nature qui en altèrent la qualité et leur donnent des nouvelles propriétés ; comme d’ailleurs, ces deux préparations ne se trouvent pas ordinairement dans le commerce, telles qu’il les faut pour être employées à enlever les taches de fruit, nous avons cru nécessaire de faire connaître le procédé par lequel on peut les obtenir.
- lo Préparation de l’acide sulfureux
- On peut préparer l’acide sulfureux de plusieurs manièies.
- lo En distillant deux parties d’acide sulfurique sur une de mercure, dans une cornue à laquelle on adapte un tube qu’on fait plonger dans une légère couche d’eau, qu’on met dans un premier flacon. Le peu d’acide sulfurique qui passe en nature, se dissout dans cette eau, tandis qu’un second tube recourbé conduit le gaz sulfureux dans un autre flacon rempli d’eau où il se dissout. C’est l’eau du second flacon acidulée par
- cette vapeur, qui constitue l’acide sulfureux.
- L’acide sulfureux préparé par ce procédé, est aussi pur qu’on peut le désirer et on l’emploie à une concentration de 3 degrés de l’aréomètre de Baumé.
- 2o Au lieu d’employer le mercure, on peut se servir de la paille hachée ou de la sciure de bois et distiller dans le même appareil. L’acide sulfureux qu’on ob ient, par ce procédé, n’est pas aussi pur, mais il suffit pour les opérations auxquelles on le destine, et il est bien moins coûteux.
- 30 Un procédé plus simple encore que ceux dont nous venons de parler, consiste à avoir une large assiette dans laquelle on met une couche d’eau ; place dans le milieu une petite soucoupe ou capsule dans laquelle on met du soufre, on allume ce soufre à l’aide d’un charbon, et, lorsqu’il est embrasé, on le recouvre d’une cloche de verre dont on fait plonger les parois dans l’eau de l’assiette ; la vapeur blanche qui se forme se précipite sur l’eau, s’y dissout et l’acidulé. En répétant cette opération, à plusieurs reprises jusqu’à ce que l’eau marque deux à trois degrés au pèse-liqueur de Baumé, en obtient un acide propre à tous ses usages.
- 4o L’odeur particulière que donne la combustion du soufre est due à l’acide sulfureux, qui ne diffère de l’acide sulfureux liquide, que nous obtenons par le procédé ci-dessus, qu’en ce qu’il est à l’état de gaz et qu’il manque du dissolvant aqueux, nécessaire pour pouvoir l’employer avec succès dans les opérations du teinturier dégraisseur.
- PROCEDES PRATIQUES
- IMPRESSIONS .
- SUR LAINE ET COTON
- Genres fleurs sur laine et soie 19 kil. grenat.
- 19 — eau.
- 5 — amidon.
- 8 — liogomme.
- 2 — alun.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- 900 gr. acide oxalique.
- 800 — carmin indigo pur.
- Magenta pour fonds
- 1 kil. 800 terre de saumière en poudre palpable. — La délayer dans :
- 8 litres d’eau.
- Faire cuire au bouillon cinq minutes ; passer au tamis.
- D’autre part faire dissoudre :
- 8 kil. 500 gomme.
- 5 litres eau.
- Après dissolution, passer au tamis et réunir à la terre de saumière. Ensuite faire dissoudre : 52 gr. fuchsine.
- 8 litres eau bouillante.
- Faire bouillir une à deux minutes, réunir le tout et passer deux fois au tamis.
- Groseille sur tissu non préparé.
- 500 "gr. laque.
- 800 — eau gommée à 600 gr. par litre. D’autre part :
- 28 gr. acide oxalique dissous dans
- 200 gr. d’eau bouillante; mélanger et passer au tamis.
- Jaune doré.
- 10 litres graine de Perse à 70.
- 3 kil. gomme.
- 600 gr. sel d’étain.
- Faire dissoudre au bain marie pendant deux heures et à froid, passer au tamis.
- Bleu.
- 20 litres eau.
- 4 kil. acide tartrique.
- 380 gr. acide oxalique.
- 6 kil. amidon blanc.
- Cuire et à froid ajouter :
- 380 gr. acide sulfurique.
- 2 kil. 250 prussiate jaune.
- 1 — 500 cyonure rouge en poudre.
- 10 — prussiate d’étain.
- Passer an tamis.
- | TEINTURE SUR LA LAINE NON FILÉE
- Bleu noir.
- Sur 100 kil, laine lavée
- Faire bouillir 1 heure avec
- 3 kil. bichromate de potasse,
- 1 kil. 1[2 sulfate de cuivre,
- 1 kil. acide sulfurique.
- Teindre avec 6 kil. extrait de campèche fran çais. Après avoir fait bouillir une heure, ajouter
- 1[2 kil alun,
- 1[2 — sulfate de cuivre.
- Si l’on ne refroidit pas la laine après l’avoir retirée de la cuve, la nuance fonce encore.
- Olive
- 30 kil. de laine
- Faites bouillir dans des sacs pendant deux heures
- 15 kil bois jaune.
- 1 — 500 bois campèche.
- 1 — 250 de sumac.
- Ajoutez
- 300 gr. orange d’aniline.
- Bouillir la laine dans un bain pendant 3 heures; avivez en faisant bouillir pendant deux heures.
- 750 sulfate de fer,
- 750 — de cuivre.
- Vert foncé.
- Pour 25 kil. de laine bien lavée Faire bouillir la laine pendant 3 heures et la laisser séjourner de 2 à 3 jours dans un bain à mordançage, composé de :
- 2 kil. 500 gr. alun,
- 600 gr. d’acide sulfurique anglais,
- 500 — de chromate de potasse et
- 250 — de sel d’étain.
- Teindre sur bain frais en y ajoutant :
- 250 gr. de sel de cuisine,
- 500 — d’alun,
- 100 — de curcumine et
- 1 kil. 500 gr. d’indigo soluble.
- Achever, pour obtenir la nuance voulue, en employant une décoction de bois de campèche.
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- t9 t S
- LE MONITEUR DE LA TENITURE
- NOUVEAUX COLORANTS BLEU ÉCOSSAIS de la maison Max Singer
- Tournai (Belgique) (I)
- LSous le nom de Bleu écossais on trouve maintenant dans le commerce un colorant qui a son intérêt. Ce bleu s’emploie sur coton et sur soie et donne, comme l’indiquent les échantillons, des nuances foncées imitant le bleu indigo. Quoique ce bleu ne soit pas aussi solide que le bleu de cuve, nous pouvons néanmoins assurer que la teinture résiste assez bien au lavage.
- MARQUE B.
- Le premier échatillon est fait avec 15 g. de colorant par k. de coton.
- MARQUE R.
- Le second présente la proportion de 30 g. pour 1 kil.
- Le mordant est le sumac ; la teinture se fait à tiède.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- LES TEINTURERIES
- On parle beaucoup en ce moment de la constitution d’ue Société qui réunirait toutes les teintureries de la région du Nord, de Paris à Lille, traitant les lainages en pièces.
- Des propositions ont été faites par M. Girar-din, habitant la rue d’Aumale, à Paris, qui agit au nom d’un syndicat de banquiers.
- (1) Voir aux annonces.
- On rachèterait les établissements au prix d'es-timation du dernir invenaire, augmenté des b" néfices des quatre dernières années.
- Tous ces établissements appartiendraient a une seule Société, au capital de 120 millions, dont moitié immédiatement versé, et l’organisateur de l'affaire toucherait immédiatement 5 0[0, soit 3 millions.
- Plusieurs maisons des plus importantes, telles que Descat-Leleux et fils de Lille, A. Motte et Meillassoux, ainsi que Motte et Cie de Roubaix, Wallerand et Cie de Cambrai, etc., ont décliné les ouvertures, qui leur ont été faites.
- On cite parmi les maisons qui auraient donné à M. Girardin une promesse de vente : MM Han-nart frères, Dubus, Coget et Cie, Emile Roussel, de Roubaix; Vve Constantin Descat, du Breucq; Liénard-Walnier, de Tourcoing; Fleury-frères, d’Amiens ; Boutarel, les fils de A. Guil-laumet, Francillon, de Paris; Porrier Mortier, de Reims, etc., soit au moins dix établissements.
- Les adhérents ont une réunion à Paris aujourd’hui même; nous tiendrons nos lecteurs au courant des décisions prises,
- A Reims les fabricants se sont réunis et ont protesté contre la constitution de ce monopole.
- La lettre suivante, accompagnant une protestation à laquelle nous donnons notre approbation a été adressée à tous nos confrères.
- « Monsieur le Rédacteur
- « Dans une réunion du Comité do commerce de la Société Industrielle, un groupe de vingt-six commerçants et manufacturiers a rédigé et signé la protestation dont je vous adresse un exemplaire ci-contre.
- 2 « Ces résolutions seront soumises à la signature des personnes qui n’assistaient pas à la réunion, et le Comité m’a invité à vous prier, M. le. Rédacteur, de leur donner la publicité de votre journal.
- «Veuillez agréez mes sincères salutations.
- « Le Président du Comité de commerce,
- « J. Martin-Ragot.
- « Reims, 18 juin 1881. »
- PROTESTATION CONTRE LE PROJET DK FUSION DES ÉTABLISSEMENTS DE TEINTURE
- Les soussignés, réunis pour examiner
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- l’influence que pourrait avoir sur l’avenir de l’industrie de la laine peignée le projet de fusion en une seule Société par actions de tous les établissements de teinture de Reims Paris et du Nord de la France, ont, d’un commun accord, adopté les conclusions suivantes :
- Considérant que l’établissement d’un monopole estime chose dangereuse et contraire à tout progrès ; que la libre concurrence, au contraire, en exc itant les efforts individuels, a, de tout temps, provoqué des améliorations et, dans ce cas particulier, amené le traitement de nos articles à un degré de perfection qui jusqu’à présent assure à l’industrie de la teinture française une incontestable supériorité ;
- Que, grâce à la concurrence, l’industrie a toujours trouvé chez les teinturiers intelligents de grandes facilités pour les essais qu’exige la création de tout article nouveau, une bonne volonté et une complaisance que l’on ne pourrait plus attendre d’une administration en possession d’un monopole incontesté, ce qui serait un grand dommage pour l’industrie française, qui ne pourra désormais lutter contre la concurrence étrangère que par les transformations constantes de ses articles, la perfection, la rapidité et l’économie de ses moyens de fabrication et de traitement ;
- Que les conditions dans lesquelles parait devoir s’établir la Société projetée, le prix élevé du rachat de certains établissements, les indemnités de dépossession, les charges financières qui pèseront dès le début sur cette grande affaire, devront lui rendre impossible le maintien des tarifs généralement en vigueur aujourd’hui ; que si rien n’entravait ce monopole, l’intérêt des actionnaires, primant toute autre considération, on pourrait craindre à bon droit une élévation abusive des tarifs.
- Considérant que cette élévation des tarifs regrettable déjà au point de vue du commerce intérieur des articles de lainage, dont toute hausse restreint la consommation, de
- viendrait au point de vue des relations extérieures un danger considérable pour notre industrie ; qu’il est certain que l’industrie de la teinture, qui éprouve des difficultés à s’implanter à l’étranger, où nos teintures obtiennent encore la préférence par leur qualité et par leur bas prix relatif, se trouvant débarrassée de cette concurrence par l’élévation de nos tarifs, pourrait plus aisément s’améliorer, se développer, puis donner à l’industrie étrangère un concours nécessairement favorable, à son extension et nous rendre encore plus difficile la lutte sur les marchés étrangers où nos rivaux font tous les jours d’inquiétants progrès ;
- Considérant enfin que la Société en projet ayant plutôt l’apparence d’une grande spéculation financière que d’une conception industrielle, pourrait être un jour exposée au sort trop souvent réservé aux entreprise» de cette nature et se terminer par une crise qui apporterait une perturbation considérable dans toutes les affaires, si les établissenents de teinture rendus solidaires pouvaient, au même instant, cesser leurs travaux .
- Par toutes les raisons qui précèdent, les soussignés, convaincus de la nécessité absolue de maintenir, à côté des établissements fusionnés, le plus grand nombre possible d’établissements correspondants pouvant servir de frein et de régulateur aux exagérations du monopole et en conjurer les dangers, ont pris l’engagement suivant :
- Les signataires de la présente déclaration s’engagent éventuellement, si la fusion des grands établissements de teinture se réalise, à contribuer, dans la mesure de leurs facultés, à la création d’une société par actions dont le capital serait employé à aider les établissements restés en dehors de la fusion à se développer, à s’outiller de façon à soutenir la concurrence et même au besoin à créer de nouvelles usines; ils prennent en outre l’engagement de donner toute préférence, à condition égale, pour la remise de leurs tissus aux établissements subventionnés par notre syndicat, afin de leur assurer une
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- OC G? 63
- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- alimentation régulière et de contribuer à leur succès dans la mesure du possible.
- La Société, en se constituant, rédigera des statuts qui détermineront les rapports des actionnaires et de leur conseil d’administration avec les établissements de teinture dont nous voulons assurer l’indépendance.
- Reims, 18 juin 1881.
- (Suivent les signatures. )
- Dernière heure. — M. Liénart-Walnier, de de Turcoing, écrit qu’il n’a pas accepté les pro-positioas qui lui ont été faites par l’union des établissements de teinture.
- MACHINE ROTATIVE A ETENDRE LES TISSUS de Fr. Gebauer
- Tous les tissus que l’on soumet au blanchiment, à la teinture et à l'apprêtage subissent des changements plus ou moins considérables, notamment dans leur longueur et leur largueur, et l’une des plus grandes difficultés que rencontre le fabricant consiste à obtenir un produit aussi uniforme que possible, parce que les moindres variations dans l’une ou l’autre des opérations détermine it des changements notables dans la largeur, d’où il résulte qu’une même pièce présente souvent des largeurs très différentes. Le fabricant est obligé, par conséquent, pour obtenir un produit d’une largeur suffisante, d’employer un tissu brut d'une largeur beaucoup plus grande qu’il n’est souvent nécessaire.
- Les tentatives faites jusqu’ici n’ont pas donné une machine permettant de traiter toutes espèces de tissus dans les conditions voulues. La machine de M. Gebauer, de Charlottemburg, nouvellement construite, est destinée à combler cette lacune. Cet appareil se compose de deux disques et munis à leur périphérie d’un certain nombre de crochets ou pinces construits d’une manière spéciale, et servant à recevoir le tissu à étendre. La partie inférieure de ces crochets est reliée invariablement avec les disques, tandis que leur partie supérieure est mobile. Lesdeux arbres sont fixes, deux arbres munis de joints universels ; mais ils
- sont mobiles dans la direction longitudinale des arbres et reposent dans trois coussinets dont celui du milieu peut se déplacer dans un guide à coulisse, tandis que les deux coussinets extérieurs sont fixés au bâti de nanière à pouvoir tourner seulement. En déplaçant le coussinet du milieu les deux disques sont rendus divergents entre eux et le tissu qui a été pris par les crochets à ses lisières est ainsi tendu et étiré plus ou moins, suivant la disposition des disques, de manière à faire disparaître toutes les inégalités produites dans la largeur pendant le travail.
- La commande de l’appareil a lieu par des courroies, au moyen de poulies à plusieurs diamètres et de roues de transmission. Afin que l’ouvrier chargé de la conduite de la machine puisse l’amener instantanément à l’état de repos, une poulie n’est pas reliée invariablement avec.l’arbre de transmission : la force est transmise par l’intermédiaire d’un manchon d’accouplement à friction qui peut être manœuvré du siège de l’ouvrier à l’aide d’un mécanisme de leviers à pédale
- Le tissu à étendre, qui est enroulé sur un cylindre, se trouve derrière le siège de l’ouvrier, d’où il est amené aux crochets de la machine en passant sur un tuyau de vapeur, deux cylindres étaleurs, un guide en bois et entre des tôles. Le tuyau de vapeur a pour but de rendre le tissu extensible en lui donnant un léger degré d’humidité : on peut également remplacer ce tuyau par une caisse. Afin de pouvoir tendre le tissu, le cylindre est muni d’un frein.
- L’étoffe est introduite dans la machine au moyen de deux tôles qui déterminent sa position et de deux ressorts ; ces derniers glissent dans la partie inférieure des crochets, afin de maintenir le tissu jusqu’à ce que la partie supérieure des crochets soit fermée. Cette fermeture a lieu à l’aide de deux ressorts garnis de bois, qui glissent sur les points d’appui des parties supérieures des crochets et qui pressent ces derniers sur la partie inférieure, c’est-à-dire sur le tissu situé entre les deux. Aussitôt que l’étoffe commence à être tendue, la fermeture des crochets augmente en même temps dans la même proportion.
- Deux tiges demi-circulaires sont suspendues
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- aux moyeux des disques à crochets et peuvent se déplacer en même temps que ces derniers ; la rotation de ces tiges est empêchée par des prolongements en forme de fourche, qui viennent s’engager sur l’arbre de transmission. Des taquets, glissant dans les rainures tournées dans la circonférence des disques à crochets, empêchent le déplacemen latéral des tiges. Les prolongements en forme de coin de ces tiges, qui s’engagent en dessous du point d’appui de la partie supérieure des crochets, déterminent l’ouverture de ces derniers et les maintiennent ouverts jusqu’à l’entrée du tissu ; ces tiges servent également à fixer les tôles et les ressorts d’entrée.
- Les crochets de retenue se composent de la partie inférieure fixe et d’une partie supérieure, qui peut tourner dans la précédente et qui sert à produ re la fermeture. Les deux parties des crochets sont construites de telle façon que la fermeture automatique dépend entièrement de la tension de l’étoffe qui se trouve entre les deux parties et que le tissu se déchire avant que les crochets cessent d’agir.
- Le mécanisme moteur de l’étoffe se compose de cames, qui pressent le tissu de l’intérieur et qui reçoivent un mouvement alternatif de va- et-vient au moyen de roues coniques, d’une manivelle et d’un levier, afin de faciliter l’étendage et le rendre plus uniforme.
- Le tissu étendu sortant de la machine est enroulé sur un noyau au moyen de deux cylindres de diamètres égaux, qui sont mis en mouvement simultanément à l’aide de courroies par l’arbre de transmission et entre lesquels se trouve le noyau.
- Sur une coloration artificielle des roses rouges par M. T E. Greenisch,
- Pendant l’automne de l’année dernière, la couleur très brillante d’un échantillon de roses ronges que je venais de recevoir attira mon attention (1). La coloration de l’infusion que j’en préparai
- (1) Les pétales de roses qui font l’objet de cette note et dont l’auteur nous a communiqué un échantillon' ont une belle couleur rouge pourpre, un peu plus foncée que celles des roses de Provins naturelles. Tandis que celle-ci sont d’un jaune pâle du côté de l’onglet, les p taies teints avec l'aniline présentent en cet endroit une couleur rousse; de plus, ils sont complètement inodores. (N delà R) '
- me fit supposer qu’on avait cherché à remonter la couleur naturelle des fleurs, ou bien que celles-ci avaient été teintes artificiellement. J’avais mis cet échantillon de côté afin de l’examiner dans un moment plus opportun, lorsque je lus dans un journal, The Month, que des roses, artificiellement colorées avec de l’aniline, avaient paru sur le marché.
- La recherche de l’aniline dans le vin rouge a été l’objet de la part de plusieurs chimistes du continent, où cette adultération a une grande importance, de travaux nombreux, et différentes méthodes ont été proposées pour en déceler la présence. Un très bon procédé a été proposé dans les Berichte der Deutschen cheinischen, Ge-sellschaft ; il est surtout basé sur la fixation des couleurs au moyen de la laine.
- Je préparai une teinture alcoolique (1 sur 8) des pétales à examimer. La couleur rouge cramoisi de cette teinture contrastait fortement avec celle que l’on obtient au moyen des roses naturelles, celle-ci n’étant que faiblement colorée. 60 grammes de cette teinture furent alcalinisés par l’ammoniaque ; j’y ajoutai quelques fils de laine blanche et fis bouillir le tout jusqu’à départ complet de l’alcool et de l’ammoniaque. J’enlevai la laine, je la lavai et la chauffai doucement dans un tube à réaction avec une petite quantité d’une solution de potasse caustique au dixième ; la solution brune obtenue fut diluée, après refroidissement, avec la moitié de son volume d’alcool. Au mélange j’ajoutai son volume d’éther et j’agitai vivement le tout. L’éther qui monte à la surface fut décanté et additionné d’acide acétique ; aussitôt se manifesta la coloration rouge foncé de l’acétate de rosaniline, qui disparut instantanément par l’action de l’hydrogène naissant.
- Une modification de ce procédé consiste à éva-po.er l’alcool de la teinture, à rendre celle-ci alcaline par l’ammoeiaque après retroidissement et à l’agiter avec de l’éther ; en saturant la laine par la solution éthérée et en la laissant sécher, une coloration rose plus ou moins foncée se manifesta.
- Pour prouver la présence de la rosaniline dans l’infusion de roses préparée d’après la pharmacopée avec les roses examinées, j’en traitai 600 gr. par le premier proeédé et j’acquis la preuve évidente de la présence de l’aniline.
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- LE MONITEUR DE LA TINTURE
- Les pétales de roses naturels et non colorés, traités par l’un ou l’autre des procédés décrits, ne donnent pas ces réactions.
- La benzine et le chloroforme sont sans action sur les pétales de roses, naturels ou colorés artificiellement; mais ces derniers communiquent leur couleur à l’alcool amylique.
- Le premier procédé que nous avons indiqué, recommandé primitivement pour reconnaître l’aniline dans le vin rouge, réuissit donc parfaitement aussi pour déceler l’aniline dans la teinture alcoolique des roses colorées à l'aide de cette substance. D’un autre côté, la présence de l’aniline dans l’échantillon de roses examiné ne sauait être considérée comme purement accidentelle ; c’est bien certainement le résultat d’une fraude. Comme l’aniline contient ordinairement une proportion plus ou moins notable d’arsenic, c’est un devoir pour le pharmacien de rejeter les pétales de roses teints avec cette matière colorante toxique.
- (Journal de pharmacie d'Anvers.)
- JURISPRUDENCE
- Tribunal de Lyon (Ire chambre)
- Présidence de M. Bringueil
- Audience du 8 juin 1881
- La loi du 11 mai 1868 n' se restreint pas aux seuls faits de la vie privée, elle s’étend aux actes de la vie commerciale et industrielle, lorsqu'il s'agit d'opérations sur lesquelles le négociant n'a pas provoqué l'attention du public. ,
- Alors que ces agissements ne dépassent pas le seuil de l'atelier et ne se traduisent par aucune manifestation extérieure, la presse n'a pas le droit de les signaler ni de les discuter.
- Le tribunal,
- « Attendu qu’aux termes de l’art. Il de la loi du 11 mai 1868 toute publication dans un écrit périodique relative à un fait de la vie privée, constitue une contravention punie d’une amende de 500 fr. ; que la protection assurée par cet article ne se restreint pas aux seuls faits de
- la vie domestique et de famille ; qu’elle s’étend aux actes de la vie commerciale et industrielle, alors du moins qu’il s’agit d’opérations sur lesquelles le négociant n’a pas provoqué ou autorisé l’attention du public ;
- « Attendu que, dans le courant d’octobre 1880 la maison Marnas et Cie, dont les ouvriers sont habituellement au nombre de deux cent cinquante à trois cents, en a congédié trente, sur lesquels elle en a repris quatorze au mois de décembre suivant ; que, d’après son affirmation, ce mouvement dans son personnel a été occasionné par le ralentissement des affaires en octobre, et eur reprise partielle en décembre ;
- « Attendu que cette explication est parfaitement naturelle et admissible ; qu’au surplus, quelle que soit la saison qui ait déterminé la maison Marnas et Cie à congédier des ouvriers dont le concours lui paraissait mo nentanément inutile ou onéreux, elle agissait dans sa pleine liberté; qu’elle faisait un acte purement privé, et que, du moment où cet acte ne dépassait pas le seuil de l’atelier, et ne se traduisait par aucu-cune manifestation extérieure, la presse périodique n’avait ni à la discuter, ni même à la signaler contre le gré de l’industriel ;
- Attendu cependant que, dans son numéro du 19 novembre 1880, le journal le Progrès, sans preuve, sans vérification sérieuse, et sur la foi d’une prétendue coïncidence, a publié un article commençant par ces mots :
- « Plusieurs de nos confrères annoncent qu’une maison de teinture a renvoyé hier soixante de ses ouvriers qui n’avaient pas voulu signer une pétition cléricale en faveur des capucins. C-tte maison n’est autre que la maison Marnas, rue Bugeaud, etc. » ;
- Attendu que d’après les considérations qui précèdent, cette publication, par cela seul qu’elle était relative à un fait de la vie privée, constituait une violation de l’article 11 de la loi du 11 mai 1868 et renfermait ainsi une contravention susceptible de servir de base à une demande de dommages-* ntérêts.
- « Attendu que, pour apprécier le préjudice causé par l’article incriminé, il importe de tenir compte de l’animation des esprits, à l’époque où
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- CO P=e.
- il a paru ; que cet article, écrit dans une intention évidemment agressive, a nécessairement excité contre le sieur Marnas le ressentiment des ouvriers congédiés auxquels on faisait croire qu’ils étaient victimes, non du ralentissement des affaires, mais d’une pression abusive ; que ce même article a encore nécessairement inquiété, ou même éloigné des ateliers du sieur Marnas, les ouvriers qui ne partagaient pas ses sentiments politiques et religieux, et auxquels on faisait craindi e son intolérance ;
- « Que le trouble apporté dans les relations entre les ouvriers et leur patron a été pour celui-ci une cause de préjudice matériel et moral, qui doit faire l’objet d’une réparation pécuniaire ;
- « Attendu que le tribunal possède les éléments nécessaires pour la fixation de l’indemnité ;
- « Par ces motifs,
- « Dit et prononce que le sieur Charles Men gin, en sa qualité de rédacteur en chef et gérant du journal le Progrès, est condamné en 500 fr. à titre de dommages intérêts envers les demandeurs ;
- « Dit qu’il est en outre condamné au paiement des intérêts de cette somme à partir du jour de la demande, ainsi qu’aux dépens de la présente instance ;
- « Rejette toutes autres fins et conclusions des parties. »
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- FORMATIONS DE SOCIÉTÉS
- Société en nom collectif Raviart et Morelle (teinture de toutes matières textiles destinées à la fabrication des tissus), rue Winoc-Choquel, prolongée, à Tourcoing. — Durée: 10 ans. — Cap.: 20,000 fr.— Acte du 16 mai 1881.
- Société en nom collectif Eugène Loridant et Motte, filateurs de coton, rue du Brun-Pain, 35 à Tourcoing.— Durée : 12 ans.— Cap.: 200,000fr. — Acte du 21 mai 1881.
- Société en commandite E. Lambotte et Cie, (teintures de matières textiles brutes ou fabriquées), rue de la Latte, à Tourcoing.— Durée : 9 ans. — Cap.: 20,000 fr. fournis par la commandite.— Acte du 19 mai 1881.
- Société en nom collectif M. Assire fils et Mon-pin (teinture, dégraissage et lavage des laines draps, etc.), 16, rue de Rouen, à Elbeuf. — Durée : 15 ans.— Cap.: 150,000 fr.— Acte du 17 mai 1881.
- Société en nom collectif Verkinder et Cie (fils de lin, d’étoupes et dejute), rue de Paris, 160, à Lille. — Durée: 12 ans. — Cap. : 320,000 fr. — Acte du 28 juin 1881.
- Société en nom collectif Constantin et Ruizand polisseurs d’étoffes, Villeurbane. — Durée : 9 ans — Cap.: 30,030 fr.— Acte du 30 juin 1881.
- Société en nom collectif E. Martin fils et Cie (teinture des cotons filés ou en flocons), 2, 4, 6, rue des Bains, à Elbeuf.— Durée : 10 ans.— Cap. 160,000 fr.— Acte du 20 juin 1881.
- Société en nom collectif Chambeyron, Chavanne, teinturiers pour la soie, St-Etienne.— Durée: 6 ans. — Cap. : 100,000 fr. — Acte du 27 juin 1881.
- DISSOLUTIONS DE SOCIÉTÉS
- Dissolution, à partir du 1er mai 1881, de la Société J. Loquet et Cie, (préparation des poils poux* la chapellerie et préparation des fourrures, à Paris. — Liq.: les associés.— Acte du 19 mai 1881.
- Dissolution, à partir du 12 mai 1881, de la Société Bertin et Cie, expl. de brevets pour machine à coudre les gants et machine à doler et parer les peaux, faub. St-Denis, 146, à Paris.— Liquid.: M. Deshays l’un des associés. — Acte du même jour.
- Dissolution, à partir du 8 juin 1881, de la Société Delorme et Sautel (lavage des bourres), rue Buffon, 29, Paris.— Acte du même jour.
- Dissolution, à partir du 30 juin 1881, de la Société Achille Thomas et Cie (produits chimiques, drogueries, etc.) boul. de la Liberté, 103, Lille.— Liquid.: M. Ch. Delesalle.— Acte du 28 et 29 juin 1881.
- MODIFICATIONS DE SOCIÉTÉS
- Modification du capital de la Société en commandite par actions A. R. Péchiney et Cie, dite Société des produits chimiques d’Alais et de laCa-marque, à Lyon, réduit de 4,800,000 à 4,200,000 f. par une répartition de 50 fr. par action.—Délib. du 30 avril 1881.
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- LE IIONITEURDE LA TEINTURE
- Modification de la Société anonyme Henri Cliff et Cie, manufacturiers. à St-Quentin, M. Michel fils ayant déclaré se démettre de ses fonctions d’administrateur non délégué — Acte des 10 et 11 mai 1881.
- PROROGATION DE SOCIÉTÉ
- Prorogation au 1er juillet 1889, de la Société Fontaine et Bocquet (teintures, couleurs et drogueries), Lille.— Acte du 15 juin 1881.
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- TOULON, 4 août. — Fournitures suivantes :
- 18,000 kil. de feutre animal en bandes pour revêtement de chaudières.
- Dépôt, 800 fr.
- Cautionnement définitif, 1,600 fr.
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- RESULTATS D’ADJUDICATIONS
- VENTE DE FONDS DE COMMERCE.
- M. Gondolo a vendu à MM. Sordes et Huil-lard, une fabrique de matières colorantes rue de Neuilly, 60, à Suresnes.
- M. Ballin a vendu à M. Hallu, un fonds de tein ture, rue Lemercier, 23, à Paris.
- M. Ferrand a vendu à M. Rigolot, un fonds de teinture et dégraissage, rue Popincourt, 38, à Paris.
- M. Ottoz a vendu à M. Canler, un fonds de teinturier, rue Corvette, 1, à Paris.
- M. Jebouneuf a vendu à M. Grandjean, un fonds de teinturerie, rue Lebon, numéro 11, à Paris.
- M. Begue a vendu à M. Labbe un fonds de teinturerie, à Orléans (Loiret).
- Mme de Montalban, a vendu à M.X.., un fonds de teinturerie, rue des Filles-du-Calvaire, 6, à Paris. 7
- M. Marie a vendu à M. Dublanchy, un fonds „ de matériel teinturier, rue des Taillandiers, 1, à Paris. /
- M. Chapitel a vendu à M. Letourneur, un fonds ! de teinturier, rue Royale, 22, à Paris.
- M. Lavaissière a vendu à M. Debout, un fonds de teinturier, place Pinel, 5, à Paris.
- M. Henri a vendu à M. Lacaille, un fonds de teinturerie, rue des Canettes, 24, 26 et 28, à Paris.
- TOULON. 7 juillet.
- Drogues et matières colorantes.
- Michon, 16,226 fr. 35.— Mouret, de Marseille, 16,255,50 — Dufour de Cnarles, 16,800 fr.— Boudinot Bertrand fils, de Marseille, 17,758 fr. 10.— Pierre Laure, de Toulon, 15,169 fr. 70.— Abran fils, de Toulon, 16,728 fr. 60. ______ Baroni, de Toulon, 20,122 fr. 15. — Gasquet et Cie, de Toulon, 16,383 fr. 75.
- Adjudicataire: M. Pierre Laure, de Toulon.
- Une Maison de vernis désire représentation ou dépôts d’articles rentrant dans la droguerie et les produits chimiques.
- Adresser les lettres au bureau du journal J. D. 779.
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- Imp. Ed. ROUSSET, rue Rochechouart, 7, à Paris,
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 23e Année, N AS. BT DE L’IMPRESSION DÈS TISSUS 8 AOÛT 1884.
- SOMMAIRE
- L'INDIGO ARTIFICIEL en application, par M. PRUD’HOMME.
- NOTE sür quelques Couleurs en pâte introduites récemment dans l’impression des tissus. PRINCIPES CHIMIQUES sur l’art du Teinturier dégraisseur, par M. J.-A. CHAPTAL (suite). PROCÉDÉS PRATIQUES : Teinture de la Chaîne-Coton, pa, M. DE VINANT.
- DÉS RONGEANTS : Couleurs rongeantes sut solitaire.
- RÉ VUE des divers procédés de teinture’;
- CHRONIQUE INDÜSTRÏ ELLE : Les Teintureries.
- TEINTURE des bonbons, dragées, liqueurs et substances alimentaires.
- L’INDIGO ARTIFICIEL.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX.
- L’INDIGO ARTIFICIEL
- en application par M. Prud'Homme.
- Nous avons publié le mémoire de M. Ro-senstiehl, mémoire extrait du Bulletii de la Société chimique de Paris, qui rendait compte des travaux dé M. Bæyer sur la synthèse de l'indigotine, èt faisait ressortir l’avenir que semblaient présenter, au point de vue industriel, certains corps intermédiaires, transformables en indigotine, et, en particulier, l’acide orthonitrophénylpropiolique.
- Ce corps Vient de faire son apparition industrielle. Il est livre depuis le milieu du mois d’avril à la consommation, par la Badi sche Amlin uüd, Soda -Fabrik, concessionnaire des brevets de M. Baeyer, qui n’ont guère qu’un an de date.
- L’acide phénylpropiolique orthonitré est Vendu sous forme de pâte, de teneur 25 0/0, au prix de 15 francs 75 cent, le kilogramme .
- Les renseignements qui suivent, sur son mode d’application, ne sont autres que ceux communiqués aux fabriques d’impression Sur tissus, par la B. A. S. Fabrik.
- Comme l’indique M. Roscnstiehl dans son mémoire, il faut le concours simultané d’un alcali et d’un corps désoxydant pour opérer la transformation en indigotine.
- M Ba-yer, dans ses brevets, conseille l’emploi d’un mélange de glucose et d’un carbonate alcalin.
- Comme réducteur, le xanthate de soude ; comme alcalin, le borax, sont jusqu’à pré-sent le corps qui semblent les plus avan ta-geux.
- Une couleur d’impression pour bleu foncé se prépare ainsi : on triture ensemble : 40 gr. acide orthonitrophénylpropriolique à 25 0/0.
- 10 gr. borax finement pulvérisé.
- La m isse, primitivement fluide, s’épaissit par suite de la formation d’un sel. On y àjoute alors : 70 gr. épaississement à l’amidon blanc, et immédiatement' avant d’imprimer la cou-leur :
- 15 gr. xanthate de soude.
- Les nuances claires s’obtiennent en coupant la couleur mère précédente avec un épaississant à l’amidon, renfermant 100 gr. de xanthate de soude par litre.
- Il faut éviter, après l’impression, que les pièces ne restent en contact avec lès plaques de fer, chauffées à la vapeur, sur lesquelles elles passent pour se sécher. La couleur se développe sur le tissu à la manière du noir d’aniline, mais sans qu’il soit nécessaire de faire intervenir la vapeur ou une élévation de temperature. Bien au contraire, l’action de la vapeur à 1000 est nuisible, et l’indigo / : artificiel, non plus que l’indigo naturel, ne résisté bien à un vaposisage prolongé.
- La couleur une fois développée, ce qui demande au maximum 48 heures, les pièces sont lavées à la machine, puis passées eu eau bouillante, ou mieux dans un bain de cristaux de soude à 1 0/0 pendant une demi-heure environ Ce traitement a pour objet de faire disparaître une odeur très désagréable que répandent les pièces par suite de la for mation d’un produit d’oxydation du xanthate d’un éther entraînabie par la vapeur d’eai mais insoluble dans les dissolvants. Après cette operation, on donne un savon léger Les savons bouillnts nuisent à it beauté de
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
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- la couleur. L’adragante est un épaississant peu convenable. La gomme, et encore plus l’amidon grillé affaiblissent la couleur.
- AAu lieu de borax on peut aussi employer l’acétate de soude, 10 à 15 gr. pour 40 gr. d’acide phénylpropiolique nitré, ou les carbonates de sodium et de potassium, à raison de 4 à 5 gr. pour la même dose. On doit éviter la moindre trace de soude ou de po -tasse caustique.
- La couleur renfermant lexanthate se conserve quelques heures sans altération, puis devient grise, mais non bleue, comme on eût pu le croire à priori. L’acide phénylpropiolique nitré, au contraire, se conserve très bien en présence du borax. Aussi ne faut-il ajouter le xanthate qu’au fur et à mesure des besoins de l’impression. Ce qui reste dans le châssis de l’imprimeur est protégé contre une décomposition ultérieure par une addition de couleur sans xanthate. On compose ainsi une couleur qui peut ne renfermer que de très petites quantités de ce corps, et qui se conserve bien.
- l On peut, à la couleur en question, associer u noir d’aniline, du cachou et les mordants rdinaires d’alumine et de fer, couleurs qui se fixent en même temps que le bleu, ou mordants qu’on peut ensuite teindre en ali-zarine.
- Dans certains cas, il sera plus commode de foularder les pièces en solution de xanthate de soude, à raison de 150 à 200 gr. par litre, et d’imprimer la même couleur que précédemment, mais sans xanthate.
- La composition de la couleur au xanthate de soude à été récemment modifiée : au lieu de sel de soude on emploie le sel de zinc, qu’on prépare par double décomposition avec le xanthate de soude et le sulfate de zinc.
- w gr. acide phénylpropiolique nitré à 25 0/0
- 10 gr. borax.
- 70 gr. épaississant à l'amidon.
- 35 gr. xanthate de zinc en pâte.
- On imprime sur tissu préparé en carbonate dépotasse (200 gr. par litre,)on sèche, on suspend 48 heures à l’étendage froid. On lave à froid, puis on passe à l’acide sulfurique à 2o B, on lave et on savonne. Cette couleur a l’avantage de se conserver.
- — " I—,1 II = * 1 = =e- -11 —
- NOTE
- sur quelques couleurs en pâte introduites récemment dans l’impression des tissus (1)
- par M. A. Sansone.
- Depuis une année ou deux, on a introduit
- (1) Le textile de Lyon,'
- sur le marché anglais des couleurs spéciales admirablement capables d’être appliquées dans l’impression des tissus et dont l’industrie s’est bien vite emparée ; la plupart de ces produits sont des bleus vapeur plus ou moins solides, variant du bleu teinte indigo foncé jusqu’au bleu clair de nuance verdâtre, ce dernier donnant des couleurs très vives sur calicot.
- Le bleu à nuance indigo a été introduit, l’année passée, par deux maisons de Bâle et fabriqué ensuite par une maison anglaise ; c’est une préparation spéciale, mais n’appartenant pas au groupe des couleurs artificielles ; en d’autres termes, ce n’est pas un dérivé de l’aniline, c’est un produit qui a été employé l’année dernière en assez grande quantité, à cause de la mode, pendant l’été, des calicots imprimés ayant des dessins blancs ou colorés sur fond indigo ou autres couleurs foncées.
- Les teintes obtenues avec ce produit, par impression, imitent très bien les teintes indigo foncées et résistent aussi très bien au savonnage.
- On peut aussi les modifier, soit par l’addi tion du violet au méthyle, soit du vert ou du bleu méthylène pour obtenir différentes nuances qui virent plus au violet, vert ou bleu, selon la couleur aniline employée. L’emploi de ce bleu est très simple ; il ne s’agit que de le mélanger avec de l’acide acétique et de l’acétate de chrome et d’épaissir convenablement pour avoir une couleur prête à être imprimée et que développe la teinte indigo après vaporisage.
- L’auteur de cet article a essayé d’employer cette couleur dans la teinture des pièces ou des fils de coton ; en préparant un mélange de bleu indigo avec de l’acide acétique ordinaire et acétate de chrome et en diluant avec une certaine quantité d’eau, on obtient un bain où on passe le coton jusqu’à ce qu’il en soit complètement imbibé, puis on l’essore pour ôter l’excès de couleur et on sèche, puis on vaporise ; ce procédé n’est pas avantageux pour le coton filé, mais il pourrait rendre des services pour la teinture des pièces en couleur indigo bronzées, couleurs qui s’obtiennent très facilement et à très bon marché, en passant les pièces dans le bain préparé comme il est décrit plus haut et ensuite, à la sortie du bain, en les passant entre deux cylindres, pour leur ôter l’excès de liqueur qui retombe dans le bain ; et séchant au cylindre, les tons bronzés se développent par le vaporisage ; une modification encore plus avantageuse est de teindre d’abord en cachou de Laval et ensuite en indigo bleu. Les couleurs obtenues par ce procédé sont solides et elles n’ont qu’un défaut, c’est qu’elles ne donnent pas avec l’acide nitrique la même réaction que le vrai indigo.y
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSOS
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- Des autres bleus en pâte, celui qui a été le plus recherché, c’est celui à nuance verdâtre qui donne des couleurs magnifiques au calicot qui résistent assez bien au savonnage. Ce produit a été introduit par plusieurs maisons sous différents noms ; il est vendu soit en liquide très épais, ou soit en pâte ; c’est un dérivé de l’aniline ; il contient, en effet, le triphenyl-rosaniline.
- Pour l’employer dans l’industrie, la pâte est imprimée, soit à l’aide du tannin et acide acétique, la couleur étant fixée par vaporisage et passage en émétique, comme cela se pratique pour les couleurs d’aniline en générale ; ou soit à l’aide d’une solution d’acide arsénieux dans la glycérine, en même temps qu’une solution concentrée d’acétate d’alumine ; la couleur est aussi fixée, dans ce dernier cas, par le vaporisage, et les nuances obtenues sont plus belles que celles par la méthode au tannin. Une maison anglaise fournit aux imprineurs une pâte qui ne demande qu’à être épaissie par l’épaississant à l’amidon, préparé én faisant bouillir de l’amidon avec de l’acétate d’alumine, la couleur étant aussi fixée par vaporisage et donnant de belles nuances résistant au savon.
- Un produit de la même espèce, mais donnant un bleu d’une nuance rougeâtre, a été aussi introduit dans l’industrie, mais peu employé en aussi grande quantité.
- D’autres préparations de bleu sont aussi employées dans l’impression du calicot, mais elles donnent, dans des magnifiques couleurs, des nuances qui ne résistent aux pas savonnages ; cependant elles sont assez employées dans les articles où on ne demande pas beaucoup de solidité.
- Il me reste encore à mentionner la ceru-léine et la galléine, la première une matière colorante vert olive, et la seconde donnant des teintes puce sur calicot ; la ceruléine, quoiqu’elle rende de bons service dans l’impression des tissus, n’a pas trouvé une grande application dans les fabriques de Manchester, à cause de son manque de complète solidité à la lumière et peut-être aussi à cause de son prix plus élevé, en comparaison des olives obtenues par les extraits de bois de teinture.
- On a aussi essayé, mais avec peu de succès, d’introduire dans l’industrie des bleus pour impression qui n’étaient autre chose que des mélanges de violet et de vert au méthyle ou malachite, mais les imprimeurs ont bien vite trouvé qu’ils pouvaient mélanger les couleurs eux-mêmes à meilleur marché .
- PRINCIPES CHIMIQUES
- SUR L’ART
- DU TEINTURIER-DÉGRAISSEUR
- par M. J.-A. Chaptal
- — Suite. —
- Préparation de l'acide muriatique oxigéné.
- L’acide muriatique oxigéné est aujourd’hui d’un très grand usage dans les arts, et on le prépare par des procédés plus ou moins compliqués pour l’employer dans les divers ateliers ; mais comme dans l’art du dégraisseur dont les opérations se répètent chaque jour, il faut des procédés simples et d’une exécution facile, nous ne ferons connaître ici que deux moyens pour obtenir cet acide.
- lo On a une fiole à médecine ou un petit matras de verre ; on adapte à leur goulot un bouchon de liège traversé par un tube recourbé dont l’extrémité qui est en dehors, puisse plonger dans un flacon rempli d’eau. On met dans la fiole ou le matras, une partie d’oxyde de manganèse bien broyé (manganèse du commerce), on verse sur cet oxyde environ trois fois son poids d’acide muriatique concentré, on adapte de suite le bouchon au goulot et on porte l’appareil sur un petit bain de sable chauffé, ou sur de la braise recouverte de cendres chaudes ; l’acide se dégage en vapeurs, lesquelles se dissolvent en grande partie dans l’eau du flacon. On continue l’opération jusqu’à ce qu’il ne passe plus de gaz dans le flacon. L’eau a contracté alors une odeur très forte très désagréable, et a pris une légère teinte citrine.
- 20 Au lieu d’employer l’oxyde de manganèse et l’acide muriatique seuls, on peut se servir de la composition suivante,et opérer toujours dans un appareil semblable aupré-cèdent : on fait un mélange de deux parties d’acide sulfurique, de trois parties de mu-riate de soude (sel marin) bien séché et bien broyé, et d’une partie d’oxyde de manganèse pulvérisé avec le plus grand soin ; on affaiblit l’acide avec environ moitié son poids d’eau, et on procède à la distillation par le même procédé que dans l’opération précédente.
- Dans tous les cas l’acide muriatique oxygéné est extrêmement volatil, il tend sans cesse à s’échapper de l’eau qui le tient dans une faible dissolution, il se décompose même en passant à l’état d’acide muriatique ordinaire, de sorte que, pour en obtenir les effets désirables, il faut l’employer du moment même qu’il est fait, ou le conserver dans des
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- 240 LE MONITEUR DE LA TENITURE
- vaisseaux bien bouchés et dans"un lieu obscur, à l’abri de la lumière qui hâte singulièrement sa décomposition.
- P réparation de la lessive de javelle (muriate oxygéné de potasse en dissolution.)
- Comme l’acide muriatique oxygéné se décompose facilement par l’action de la lumière, le contact de l’air et le mouvement, on a cherché à lui donner une base qui, quoi-qu’affaiblissant ses vertus, lui en conserve assez pour qu’on puisse l’employer à ses usages ; cette base est la potasse ou la soude.
- , Pour former le muriate oxygéné, on reçoit l’acide muriatique oxygéné à travers une dissolution dépotasse ou de soude; alors la combinaison qui se fait de l’alcali avec l’acide rend ce dernier moins volatil, de sorte qu’on peut conserver cette préparation pour s’en servir au besoin. L'alkali a encore l’avantage d’enlever à l’acide une grande partie de son odeur, ce qui en rend l’emploi plus facile et moins désagréable.
- On ne peut pas indistinctement employer l'acide sulfureux ou l’acide muriatique oxygéné pour enlever des taches de fruits, attendu que ce dernier détruit toutes les cou leurs végétales, et que, par conséquent, il ne peut servir que pour les étoffes blanches, tandis que le premier altère peu les couleurs.
- L’acide sulfureux ne change pas le bleu sur soie, pas même le rose que la seule eau bouillante fait disparaitre; il n’altère pas non plus les couleurs produites par les astrin-gents, il ne dégrade point le jaune sur coton; il suffit de l’affaiblir pour en faire usage dans tous ces cas.
- Ainsi, on emploiera l’acide muriatique oxygéné pour enlever les taches végétales portées sur des étoffes sans couleurs, et on se servira de l’acide sulfureux pourtous les cas où la tache se trouve sur des tissus colorés
- Des agents qu'on peut employer pour enlever les taches qui sont formées par la rouille.
- De tous les métaux connus, le fer est celui qui est le plus employé à nos usages; et, comme c’est un de ceux qui s’oxyde avec le plus de 1 acilit e, et dont l’oxyde a la plus grande affinité avec les tissis de nos étoffes surtout avec ceux de fil de lin, de chanvre ou de coton, les taches qu’il produit aussi frequentes que difficiles à enlever.
- Le fer déposé sur une étoffe, peut s’y trouver sous des états differents, et sous ce rapport, il n’est pas constamment et dans toutes les circonstances, soluble dans les mêmes dissolvants ; nous devons donc distinguer avec soin l’état du fer dans deux circonstances ;
- , lo Lorsqu’il est à l’état d’oxyde noir, c’est-à-dire, voisin de l’état métallique.
- 20 Lorsqu’il est à l’état d’oxyde rouge ou très chargé d’oxygène.
- Dans le premier cas il adhère beaucoup moins à l’étoffé, et on peut l’enlever avec l’acide sulfurique ou avec l’acide muriatique affaiblis de douze parties d’eau.
- Il suffit de tremper l’étoffe tachée dans les acides et de l’y laisser s’humecter convenablement, on a l’attention de frotter la tache avec les mains, et en repliant et frottant l’étoffe sur elle-même lorsqu’elle résisté à l’action des acides ; il faut laver ensuite l’étoffe avec un très grand soin dans l’eau claire pour enlever tout l’acide dont le tissu est infiltré.
- On peut encore, dans tous les cas, employer la crème de tartre réduite en poudre très fine, et dont on retrouve la tache avant de l’humecter ; on laisse agir cette poudre humide pendant quelque temps, après quoi on frotte avec le plus grand soin.
- La crème de tartre est préférable aux acides dont nous avons parlé, et ce qu’elle attaque bien moins les étoffes, et, surtout, en ce qu’elle altère moins les couleurs que les deux autres acides, auxquels il en est peu qui résistent.
- Mais lorsque le fer est très oxydé, et que la couleur de la tache est d’un jaune-rougeâtre plus ou moins intense, alors les acides dont nous avons parlé, surtout les deux premiers, n’agissent pas sensiblement sur lui, et il faut recourir à d’autres agents.
- L’acide oxalique mérite la préférence sur tous les corps qu’on peut employer : il a la propriété de dissoudre l’oxyde de fer avec une grande facilité, et de ne pas attaquer sensiblement, pendant son action sur l’oxyde, les étoffes sur lesquelles on l’applique.
- Comme la préparation de l’acide oxalique n’est pas encore assez généralement établie, et qu’on ne trouve pas ce sel partout où l’on éprouve le besoin de l’employer, nous ferons connaître ici le procédé le plus simple par lequel on peut l’obtenir.
- On place une cornue de Terre tubulée sur un bain de sable, on adapte à la cornue un récipient, on met dans la cornue une partie de sucre en poudre, sur laquelle on verse neuf fois son poids d’acide nitrique du commerce. On chauffe le bain de sable ; le sucre ne tarde pas à se dissoudre dans l’acide, et la cornue se remplit de vapeurs rougeâtre ; le mélange avec force : on cesse de chauffer le bain de sable du moment que l’ébullition se manifeste Des que l’effervescence est ap-paisée, on augmente la chaleur, et on évapore jusqu’à ce çu’il se forme des cristaux par le refroidisse ent.
- On décante la liqueur quisurnage les cris-
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- ET DE L'IMPRESSION DES TISSUS
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- taux, et on la soumet à une nouvelle évaporation, pour obtenir une seconde levée de cristaux On épuise le liquide de tout le sel qu’il peut contenir par des évaporations et des cristallisations successives.
- On dissout ensuite ces cristaux, plus ou moins souillés d’acide nitrique, dans de l’eau tiède ; on évapore, et on les obtient par là dans un degré de pureté convenable Ce sont ces cristaux qu’on appelle acide oxalique.
- Cet acide a la propriété de dissoudre facilement les oxydes de fer. On l’employé à cet usage ou réduit en poudre, et appliqué sur la tache, qu’on mouille légèrement pour aider l’action de l’acide, ou bien à l’état de dissolution.
- On peut remplacer l’acide par quelques-unes de ses combinaisons, telles que celle qu’il forme avec la potasse, et qui constitue le sel d'oseille du commerce. Mais sa vertu est moins énergique; néanmoins, on s’en sert avec avantage, et c’était même le principal dissolvant de l’oxyde de fer avant la découverte de l’acide oxalique.
- Comme les taches où le fer est peu oxydé se dissolvent plus aisément et dans un plus grand nombre d’acides que celles où ce métal est combiné avec plus d’oxygène, M. Giobert a proposé de faire rétrograder l’oxydation, en versant sur les taches d’oxydes jaunes ou rouges un peu de graisse fondue, qu’on tient pendant quelque temps à l’état liquide à l’aide d’une légère chaleur; il observe qu’après cette operation préliminaire on peut enlever ces taches avec l’acide sul-urique affaibli.
- 1 (A suivre.)
- PROCÉDÉS PRATIQUES
- TEINTURE DE LA CHAINE-COTON
- EN ÉTOFFES
- Par M. de VINANT.
- SÉRIE DE GRIS
- Gris cendré
- Foulardez deux fois à 300 de chaleur avec
- 2 kil. nitrate de fer à 2 deg.
- 100 litres eau.
- Laissez enrouler douze heures, couvrez bien vos rouleaux et lavez très bien.
- Après le lavage du mordant, teindre avec la dissolution suivante ;
- 20 litres eau bouillante
- 3 kil. cochenillè ammoniacale.
- Faire bouillir une demi-heure, ensuite filtrez.
- Après avoir titré ajoutez
- 1 litre acide acétique.
- Monter la chaleur jusqu’à hauteur de la nuance. .
- Après teinture rincez-
- Gris clair.
- Foulardez deux fois avec pyrolignite d’alumine, composé comme ci-dessous;
- .200 litres d’eau bouillante
- 50 kil. alun.
- Faire dissoudre et ajouter
- 5 kil. carbonate de soude, petit à petit.
- Après,
- | 38 kil. pyrolignite de plomb
- * 7 litres acide acétique à 70, employer le | bain clair.
- Après avoir foulardé, laissez enrouler 12 heurès et rincez.
- Teignez au baquet à tiède pour couvrir le coton avec la décoction de châtaignier suivante :
- 20 kil. écorce de châtaignier
- 100 litres eau
- Le coton teint, montez en chaleur pour teindre la laine à l’échantillon, ensuite rincez au trinquet.
- Gris mode.
- Foulardez comme ci-dessus avec le pyro-lignite d’alumine, laissez enrouler 12 heures rincez au trinquet.
- Teindre au baquet, entrer à tiède, monter en chaleur avec le bain suivant:
- 15 litres de cochenille ammoniacale
- 110 — eau bouillante
- 1 — acide acétique
- Mélangé avec
- 5 litres dividivi
- 50 — eau.
- Après hauteur de la nuance rincez.
- DES RONGEANTS
- COULEURS RONGEANTES SUR SOLITAIRE
- Rongeant blanc
- 2 litres eau
- 500 gr. terre de pipe
- 250 — gomme.
- A froid ajoutez
- 400 ou 600 gr. muriate d’étain et un peu de sel d’étain.
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- G? ce
- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Rongeant Jaune no 1.
- 2 litres eau
- 2 à 250 gr. chromate de plomb 250 gr. amidon. Cuire à tiède,ajoutez
- 160 à 180 gr. sel d’étain jusqu’à ce que la couleur soit bien rongeante.
- Rongeant jaune no 2.
- 1 litre eau.
- 94 gr. amidon. Cuire ; au sortir du feu ajoutez 110 kil. acide nitrique 31 gr. acétate de plomb.
- Rongeant jaune no 3,
- 1 litre d’eau Epaissir avec terre de pipe. — Eau de gomme.— Nitrate de cuivre.
- Rongeant rouge no 1
- 2 litres fernambouc à 60.
- 125 — alun
- 750 — gomme.
- A chaud ajoutez:
- 100 gr. acide tartrique
- 100 — acide oxalique
- 100 —sel d'étain.
- Rongeant rouge no 2.
- 2 litres fernambouc à 60.
- Ajoutez,
- 125 litres oxymuriate d’étain.
- Gommez et ajoutez;
- 31 gr. sel d’étain
- 125 — nitro muriate d’étain. Rongeant vert.
- 1 partie rongeant bleu
- 1 — rongeant jaune n° 1.
- Rongeant bleu.
- 2 litres eau chaude
- » Y délayer,
- 187 gr. bleu de Prusse en pâte dissous à l’acide muriatique
- 62 gr. acide oxalique
- 62 — acide tartrique
- 125 — sel d’étain
- 187 — amidon.
- Remuer jusqu’à froid, ajouter
- 125 gr muriate d’étain.
- Si la couleur ne rongeait pas, ajouter encore du muriate d’étain.
- NOUVEAUX COLORANTS
- LA CHRYSOIDINE de la maison A. Poirrier, à Paris.
- La chrysoïdine est une matière colorante
- de la même nature que le brun phénylédia-nine (brun bismark). Elle teint la soie, la laine et le coton sans mordants dans les memes conditions que le brun.
- Cette matière donne sur les tissus la même nuance que la phosphine, mais avec plus de brillant. A égaliser de poids avec ce même colorant elle donne le même pouvoir tinctorial. Elle présente donc des avantages considérables comparativement aux autres matières colorantes jaunes teignant le coton, vu son prix peu élevé.
- La chrysoïdine s’applique très bien sur les velours d’Amiens, alliée ou non, a un pied de cachou de Laval ou de sumac et fer ; elle donne une nuance vive à reflets verdâtres qu il est difficile d’obtenir avec d’autres matières colorantes à un prix de revient aussi bas.
- La chrysoïdine est employée sur une très grande échelle pour les nuances pures telles que : crème, jaune, orange, etc., mais aussi comme colorant jaune pour les nuances composées ainsi que l’indique la carte de spécimens que nous insérons aujourd’hui.
- Son emploi est considérable pour les tons rouges et bruns qu’on obtient par combinaisons de chrysoïdine, avec la safranine, la fuchsine et le brun bismark.
- La chrysoïdine n’est produite que par deux ou trois usines, et principalement dans l’usine de M. Poirrier qui est installée pour ne livrer de grandes quantités.
- REVUE
- DES DIVERS PROCÉDÉS DE TEINTURE
- Préparation de matières colorantes pour la teinture du coton, laine, soie, jute et tous tissus
- par M. Prud’Homme.
- On fait dissoudre :
- 240 gr. d’alizarine sèche dans :
- 3 à 5 kil. d’acide sulfurique à 660 Baumé.
- D’autre part, on verse:
- 120 gram. d’acide nitrique à 360 Baume.
- Dans :
- 1 à 2 kilog. d’acide sulfurique à 660 Baumé.
- Soit en acide nitrique moitié du poids de l’alizarine. On mélange les deux liquides à froid.
- On chauffe le mélange 2 à 3 heures entre 1200 et 1300 centigrades dans un vase en fonte émaillée, ou bien on chauffe directe-
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- ET DE L’IMP] {ESSION DES TISSUS
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- Chrysoïdine etFuchsin
- rysoïdine et safranine
- Chrysoïdine et Fuchsine B
- Chrysoïdine campèche et Brésil
- Chrysoïdine, campèche et Br
- Chrysoïdine et Prussiate
- ton C R et Campèche
- Chrysoïdine, bleu pour cot et Fers
- pèche
- Chrysoïdine et Cachou de Laval
- ( chrysoïdine
- Chrysoïdine et Fuchsine
- Chrysoïdine, campécheotBresil
- Chrysoïdine,bleu pour
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- LE MONITEUR DE LA TINTURE
- ment à 1600-170 et l’on arrête quand le thermomètre marque cette température.
- Dans les deux cas, on laisse refroidir et l’on verse le produit de la réaction dans 15à 20 litres d’eau froide ; on filtre et on lave pour enlever l’acide sulfurique en excès ; on obtient ainsi un précipité brun rouge qui 1 teint le coton mordancé, à la manière de | l’alizarine.
- Ce corps joue le rôle d’un acide avec la soude; il forme des sels qui jouissent d’une propriété toute spéciale, c’est de teindre le drap de laine mordancé en rouge, orange, puce, violet, etc., suivant le mordant em ployé (alun, sulfate de fer, sel d’étain, etc.)
- L'anthrapurpurine et la flavopurpurine traitées de même, donnent des matières colorantes peu différentes de celles que l’on obtient avec l’alizarine et jouissant des mêmes propriétés.
- On emploie 256 gr. d'anthrapurpurine ou de flavopurpurine au lieu de 240 gr. d'aliza-rine. Les corps ainsi obtenus sont des sul-foccnjugués de l’alizarine, de l'anthrapurpu-rine, de la flavopurpurine.
- L'explication de la réaction est la suivante :
- En mélangeant la solution sulfurique de ces derniers avec le mélange d’acide nitrique et d’acide sulfurique, on obtient des composés nitrés, qui, à la température à laquelle on chauffe, échangent le groupe Az 02 contre le groupe S 03 H.
- Ces nouvelles matières colorantes fondues avec la soude ou la potasse échangent le groupe S 03 H avec le groupe HO et fournissent à leur tour d’autres matières colorantes. C’est ainsi que l'acide sulfalizarique (sulfo-conjugué de l’alizarine,) donne la purpurine. | Ces deux sortes de réactions successives i sont applicables à d’autres corps. En les 1 appliquant à l’acide monosufanthroquinoni-que, on obtient encore la purpurine.
- Teinture a sec par les benzines
- par M. Armand
- Le système de teinture consiste dans la composition de corps gras pour obtenir la solubilité des produits d'aniline et de ses dérives, dans les benzines, les essences minérales et végétales de toutes sortes.
- Ce procédé est d’une très grande importance, parce qu’il permet surtout d’oblenir des couleurs d’aniline toutes leurs nuances, sur les tissus de soie, de coton, et des mélanges soie et coton, et cela en écheveaux, en tissus, en étoffes, en vetements ou costumes tout faits, quel que façonnés qu’ils soient.
- L’inventeur se sert, pour éviter l’obstacle de la solubilité des produits d’aniline et de
- ses dérivés dans les benzines, etc., d’un composé, comme base première, de 45 parties d’huiles végétales ou de graines et puis de 25 paities acide acétique ou muriatique, de 7 parties éther sulfurique, de 7 parties alcali volatil et de 16 parties de potasse. Cependant ces doses peuvent aussi varier suivant les nuances que l’on veut obtenir.
- Le dissolvant est préparé sur un feu doux et on y additionne le produit d’aniline dans les proportions nécessaires pour obtenir les nuances voulues.
- La liqueur tinctoriale ainsi obtenue et complètement refroidie, on en mélange partie avec une quantité de benzine ou essence combinée avec la quantité d’étoffes ou tissus à teindre. Puis, on plonge lesdites étoffes dans la benzine jusqu’à obtention de la nuance voulue. Ensuite, on essuie et sèche suivant les procédés employés pour le nettoyage par les benzines, dit nettoyage à sec. s
- De cette manière, le problème, depuis si longtemps cherché, de la teinture, sans altération aucune, des soies, des cotons et des mélangés soie et coton, par les benzines est résolu.
- Teinture en bleu indestructible
- par M. E. Couvreur
- Ce procédé consiste à faire bouillir le tissu de la manière ordinaire :
- Le traitement de teinture ou mise en cuve est ordinaire avec cette différence qu’au lieu de préparer l’indigo par les moyens usuels, on emploie l’acide sulfurique et le carbonate de potasse en ajoutant de la poudre de tournesol que l’on met macérer pendant 24 heures dans de l’ammoniaque.
- Bain de tannin à éther ;
- Bain d’émétique ;
- Bain d’avivage bleu, produit d’aniline modérément dosé;
- Bain de tannin;
- Bain d’émétique ;
- Bain composé de sulfate de cuivre, acide acétique avec 1/3 de sel d’ammoniaque :
- On plonge le tissu ou le filet ainsi teint à plusieurs reprises dans une solution de potasse à la température de 600.
- Bain d’acide nitrique composé de cuivre rouge.
- Rinçage à l’eau claire,
- Rinçage à l’acide muriatique ;
- Rinçage à l’eau tiède ;
- Finalement on apprête avec de la gomme et avec ou sans matière colorante.
- Tous les bains ci dessus spécifiés sont au pèse acide 1 1/2, 2 degrés selon l’épaisseur du tissu à traiter.
- Ainsi manutentionnés, la toile, le coton,
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- ET DE L'IMPRESSION DES TISSUS
- to
- la laine ou les filets de même nature ne peuvent jamais blanchir.
- SUR LA
- substitution de l’anhydride sulfureux à la co bastion du soufre dans le blanchiment de la soie et de la laine.
- par M. Raoul Pictet
- M. Raoul Pictet, professeur à l’université de Geneve, a fit vendredi, à la faculté des sciences de Lyon, une conférence sur la substitution de l’anhydride sulfureux à la combustion du soufre dans le blanchiment de la soie et de la laine.
- Après avoir démontré le rôle prépondérant de l’acide sulfureux dans le blanchiment de la soie et de la laine, M. Pictet a exposé la méthode par laquelle il est arrivé à produire industriellement l’acide sulfureux chimiquement pur et amené à l’état liquide par la pression, de manière à pouvoir ainsi offrir à l’industrie, sous un volume d’un litre, l’énorme quantité de 325 litres de gaz sulfureux.
- Cet acide sulfurique jouit d’une propriété très curieuse, c’est la facilité avec laquelle il se diffuse et pénètre à travers les substances qui sont impénétrables aux autres gaz.
- M. Pictet s’est livré ensuite à une foule d’expériences fort curieuses. Nous relevons quelques notes intéressantes sur ceite séance attrayante.
- M. Pictet montre que deux ballons en caoutchouc remplis d’air, placés sous une cloche dans laquelle on introduit du gaz sulfureux, augmentent de volume et se brisent par suite de la tension que l’acide sulfureux (passant à travers le tissu impénétrable pour l’air, mais pénétrable pour lui) imprime au mélange gazeux qu’ils contiennent.
- M. Pictet montre les différents phénomènes qui se passent pendant la combustion du soufre dans les soufroirs que l’on emploie aujourd’hui.
- Il analyse avec la plus grande précision les phases différentes qui se présentent depuis l’instant où l’on allume le soufre jusqu’au moment où l’on ouvre le soufroir : il montre le soufre brûlant d’abord avec ardeur et produisant l’acide sulfureux et en dégageant une telle chaleur qu’il se fond et volatilise une portion de sa propre substance. Ces molécules de soufre, entraînées dans le torrent de gaz, trouvent, en s’élevant, des parties de l’atmosphere du soufroir encore oxygénées, qui alors s’enflamment et brûlent à leur tour. Si ce phénomène se produit à l’instant où elles sont en contact avec la soie, il détermine, soit une brûlure, si la fibre n’est
- pas suffisamment humide, soit tout au moins une tache. . . ,
- Le professeur montre avec quelle facilite on peut préparer rapidement des solutions, même concentrées, de gaz sulfureux pur ; il fait passer entre les mains des auditeurs une solution à 1- B*, pour prouver combien est faible l’odeur de l’acide qui y est contenu sous forme d’hydrate sulfureux. Il montre que les fibres ainsi blanchies conservent complètement leur élasticité et leur ténacité, L fait passer sous les yeux du public divers échantillons soie et laine, en même temps qu’une pièce soie métis de la fabrication de MM. Roux et Santoux, qui emploient déjà un grand l’anhydride sulfureux au lieu du soufroir.
- M. Pictet, se basant sur ces faits, engage / les nombreux teinturiers et fabricants qui l’ont écouté avec intérêt à faire des essais en grand, persuadé que l’industrie de la soie pourra retirer un avantage sérieux à substituer un agent tout préparé et très maniable à un appareil tel que le soufroir, qui, outre qu’il est dispendieux à établir, donne des craintes d’incendie, menace la santé des ouvriers, et présente même des desagréments nombreux pour les tissus ou les fibres textiles qui lui sont confiés.
- -----------------= =M8==*------------7—
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- LES TEINTURERIES
- Notre confrère ÏEçho du Nord reçoit la lettre suivante en réponse à l’article que nous avons publié dans notre dernier numéro :
- « Monsieur le Directeur,
- « Je viens de lire dans votre journal l’article publié dans votre dernier numéro au sujet du Syndicat des Teintureries de France,
- « Je vous serai obligé de bien vouloir faire les rectifications suivantes :
- « Ce n’est pas dix maisons de teinture qui ont adhéré à notre projet, mais bien vingt-trois mai- sons, dont voici les noms : Chappat et Maës, à Clichy ; Veissière-Ragnet, Francillon, Chalamel frères, à Putaux ; les fils de A. Guillaumet, Dessus, à Suresnes ; Ferrant et Gaudy, à Port-à-l’Anglais; veuve Constantin Descat, au Breucq; Hannart frères, Debus-Coget, E. Roussel, à Roubaix ; Liénart-Walnier, à Tourcoing ; Fleury Lefebvre, Magnier, Ransinangue, à Amiens ; Poirrier et Mortier, à Reims; Daux, de Tilly et Houpin, à Reims.
- « Quatre maisons traitant les lainages en pièces sont restées en dehors du Syndicat : une seule la maison Motte, ayant formellement refusé,
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- les autres n’ayant pu s’entendre comme prix de i vente.
- « Le capital de la Société n’est pas, monsieur comme vous l’annoncez, de cent vingt millions, mais bien de quarante - deux millions.
- « En outre, ce n’est pas la moitié qui sera versée, mais bien la totalité.
- « Quant à ma commission, elle n’est pas, comme vous le dites, de trois millions, mais d’un certain nombre d’actions de beaucoup inférieur au chiffre que vous annoncez.
- « Je profite de l’occasion pour vous dire, monsieur, que la future Société sera dirigée par un conseil d’administration composé des principaux teinturiers et par des directeurs de fabrique, qui sont tous les anciens chefs d’établissements.
- « Le but de la future Socité n’est pas d’augmenter les prix aux fabricants, mais bien d’arriver par cette unité et par la centralisation du travail à réaliser des économies dans les prix de revient et à faire bénéficier l’industrie tout entière des progrès à venir.
- « Comptant sur votre loyauté connue, je vous prie de bien vouloir insérer cette lettre rectificative et d’agréer l’assurance de mes sentiments es plus distingués.
- « X. GIRARDIN. »
- « Nous pouvons ajouter que, dans la réunion de lundi, M. Girardin a demandé une réduction de 5 0[0 sur les prix déjà arrêtés. Les intéressés seront payés deux tiers en argent, un tiers en actions. »
- Nous sommes surpris de voir figurer dans la liste des maisons, qui, d’après M. Gi-rardin ont adhéré à son projet, le nom de M. Liénard-Walnier, car l'Echo du Nord a reçu une lettre de cette maison annonçant précisément le contraire.
- Il est vrai que M. Girardin affirme de nouveau que la maisonLiénart-Walnier a signé une promesse de vente de son établissement.
- M. Girardin annonce encore que quatre maisons traitant les lainages sont restées en dehors du syndicat ; il ne parle pas des teinturiers ne faisant pas le lainage et qui ont fait de même.
- Voici une lettre que le Journal de Roubaix a reçu à ce sujet.
- « Monsieur le Rédacteur,
- « En prenant connaissance de votre bulletin énonomique en ce qui concerne les teinturiers, notre étonnement à été grand en ne voyant pas notre nom figurer ni parmi les adhérents, ni parmi les dissidents.
- « Nous sommes opposés au monopole parce quà notre avis, c'est la ruine de tout progrès et de toute initiative !
- « Comptant sur votre obligeance pour insérer
- ce mot de rectification dans votre estimable journal,
- « Recevez, monsieur le Rédacteur, avec nos remerciments, nos civilités empressées.
- « Pour A. Meunier etCie, de Suresnes.
- « Désiré Groenweche,
- « Rue de l’Alma, 14. »
- TEINTURE
- des bonbons, dragées, liqueurs et substances alimentaires
- Par suite de1 divers accidents causés par la teinture des bonbons, la Préfecture de police vient de publier l’arrêté suivant :
- PRÉFECTURE DE POLICE
- Article premier. — Il est expressément défendu aux confiseurs, distillateurs, épiciers et à tous marchands en général d’employer pour colorier les bonbons, pastilles, dragées, liqueurs et substances alimentaires aucune des couleurs ci-dessous désignées.
- Couleurs minérales. — Cendres bleues, bleu de montagne.
- Composés de plomb. —Massicat, minium, mine, orange, oxychlorure de plomb, jaune de Cassel, jaune de Turner, jaune de Pa-ris. ,
- Carbonate de plomb, blanc de plomb, ce-ruse, blanc d’argent.
- Antimoniate de plomb, jaune de Naples, sulfate de plomb, chromate de plomb, jaune de chrome, jaune de Cologne, chromate de baryte, outremer jaune.
- Composés de l’arsenic. — Arsénite de cuivre, vert de Scheele, vert de Schweinfurt, sulfure de mercure, vermillon.
- Couleurs organiques. — Gomme gutte, aconit Napel, fuchsine et dérivés immédiats, tels que le bleu de Lyon, Eosine.
- Matières colorantes renfermant au nombre de leurs éléments la vapeur nitreuse, telles que jaune de naphtol, jaune Victoria.
- Matières colorantes préparées à l’aide des composés diazoïques, telles que tropéolines, rouges de xylidine.
- Il est également interdit d’employer, pour envelopper les substances alimentaires, des papiers coloriés à l’aide des couleurs préci-tées
- Art. 2. — Les fabricants et marchands se ront personnellement responsables des accidents qui pourraient résulter de l’usage de
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- et* de l’Impression des tissu»
- 22
- produits alimentaires coloriés avec des substances énoncées à l’article 1er de la présente ordonnance, ou de produits alimentaires enveloppés dans des papiers coloriés avec ces mêmes substances.
- Art. 3. — Il sera fait annuellement et plus souvent s’il y a lieu, des visites chez les fabricants et détaillants, à l’effet de constater si les dispositions prescrites par la présente ordonnance sont observées.
- Art. 4. — L’ordonnance de police du 15 juin 1862 continuera de recevoir son exécution dans celles de ses dispositions qui ne sont pas contraires à la présente ordonnance.
- Art. 5. — Les contraventions seront poursuivies conformément à laloi devant les tribunaux compétents.
- Art. 6. — Le chef de la police municipale, les maires de police de Paris, les maires et les commissaires de police des communes du ressort de la Préfecture de police, l'inspec-teur général des halles et marchés, le chef du laboratoire de chimie et les autres préposés de la préfecture de police sont chargés, chacun, en ce qui le concerne, de l’exécution de la présente ordonnance, qui sera imprimée, publiée et affichée.
- Le 'député, préfet de police,
- ANDRIEUX
- Par le Préfet de Police :
- Le secrétaire général,
- JULES GAMBON.
- L’Indigo artificiel
- Aussitôt que les Anglais ont appris la découverte du professeur Baeyer, une baisse considérable s’est faite sur les indigos ; les principales fabriques d’indienne de Manchester se sont immédiatement occupées de ce nouveau produit. Il a été démontré que l’indigo artificiel pouvait dès aujourd’hui s’employer en impression mais non encore comme teinture. Le prix de revient en est trop élévé, il est plus élevé que celui des produits naturels. L’impression exigeant très peu de matière colorante au mètre, cet inconvénient est, dans ce cas, insignifiant. Du reste, les importateurs anglais d’indigo, sont loin de se réjouir, si on se le rappelle, l’alizarine n’a dans le principe trouvé d’applicatons industrielles qu’en impression, elle n’a fini par remplacer la garance que plus tard, lorsque son prix de fabrication est devenu moins élevé.
- On dit qu’une maison suisse est à la veille
- d’introduire sur le marché, les couleurs diéh-roiques de Weselsky et Benedikt. — Nous avons déjà annoncé que ces couleurs teignent la soie en bleu brillant au jour, et qui change en un rose splendide à la lumière artificielle.
- ---- mee B e. —
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- FORMATIONS DE SOCIÉTÉS
- Société anonyme dite Compagnie générale de teinturerie et apprêts (système André Lyon), rue de Provence, 46, à Paris.— Durée : 50 ans.— Cap.: 4,000,000 de fr.— Acte du 3 juin 1881.
- Société anonyme, dite Société des Aurières, fab. d’ex-trait de châtaignier, aux Aurières, près Maurs (Cantal). — Durée : 10 ans. — Capital : 135.000 fr. — Acte du 3t mai 1881.
- Société en commandite par actions, Vaucher Brylinski et Cie (blanchiment, teinture et impression des étoffes), à Troyes.— Durée : 25 ans. — Cap. : 1,800,000 fr. — Acte du 9 juin 1881.
- Société en nom collectif Chambeyron, Chavanne, teinturiers pour la soie, à St-Etienne.— Durée: 6 ans,— Cap.: 100,000 fr.— Acte du 27 juin 1881.
- Société en nom collectif Danianx et Cie, (expi. de la teinturerie dite Le Missisipi, au Vert-Gazon, à Valenciennes.— Durée: 10 ans.—Acte du 21 juin 1881.
- DISSOLUTIONS DE SOCIÉTÉS
- Dissolution, à partir du 30 avril 1881, de la Société Vin-dry et Krutly, teinturiers, impasse Gonin, 32, à Lyon. — Liquid.: les associés.— Acte du 16 juin 1881.
- Dissolution, à partir du 1er juillet 1881 de la Société Daniaux père, fils, (expi. de la teinturerie Le Missisipi au lieu dît Le Vert-Gazon, Valenciennes. — Acte du 21 juin 1881.
- PROROGATION DE SOCIÉTÉ
- Prorogation au 1er juillet 1889, de la Société Fontaine et Bocquet, nég. en teintures couleurs et drogueries* à Lille. —Acte du 15 juin 1881*
- VENTE DE FONDS DE COMMERCE.’
- Mme Vve Masson a vendu à M. Colsot, un fonds de tein-turerie, av. d’Orléans, 59, à Paris. . ,.J
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- 248 LE MONITEUR
- M. Rigolot, à tendu a Mi Revoat, sepi fonds de teinture A Paris.
- M. Bourgeois a tendu à Mme Vvé Renault, un fonds de seinturerie, rue Chabrol, 50, à Paris.
- M. Cognon a vendus X.» un fonds de teinturerie, IFi-Poissonnière, 12, Paris.
- _____ - - ine —n-- --------- -- ---
- OFFRES D’EMPLOIS
- Pour la direction d’un laboratoire pour la Teir turerie d’une fabrique de couleurs d’anilint n demande un chimiste coloriste ou un teinturier ayant des connaissances théoriques, bien au courant de toutes les branches de la teinturerie et de l’impression.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 23 Année, N A. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 3 AOUT 1881.
- SOMMAIRE
- LES MATIÈRES COLORANTES A L’EXPOSITION UNIVERSELLE de 1878, par M. Ch. LAUTIL.
- PRINCIPES CHIMIQUES sur l’art du Teinturier dégraisseur, par M. J.-A. CHAPTAL (suite).
- PROCÉDÉS PRATIQUES : Teinture des laines et lainages en échevaux.—Teinture des cotons en pièces ou en lustrines.
- NOUVEAUX COLORANTS : La Rngnisline de M. MAX SINGER.
- REVUE des divers procédés d'impression.
- LUSTRAGE des petites peaux, par M. MAIGNE.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : La Bourse du Commerce, à Paris. — Les Grèves.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX.
- PRIX COURANTS.
- LES MATIÈRES COLORANTES NATURELLES
- A L’EXPOSITION UNIVERSELLE de 1878 (I)
- par M. Ch. Lauth.
- INDIGO
- Les trois pays qui fournissent au monde industriel presque tout l’indigo qu’il consomme (les Indes néerlandaises, les Indes françaises, l’Amérique centrale) avaient exposé de nombreux et fort beaux échantillons de cette précieuse matière colorante; les soins spéciaux apportés par les producteurs dans les procédés d’extraction, depuis quelques années, ont amené une amélioration certaine dans la qualité de leurs produits qui, en général, sont moins chargés qu'autrefois de matières étrangères. Chacun d’eux, d’ailleurs, nous a paru conserver ses caractères particuliers.
- Aucun fait nouveau n’a été signalé au jury sur la culture et la préparation de 1 indigo ; nous ne pourrions donc que nous livrer à des redites sur son histoire et ses propriétés.
- Il importe cependant de constater un fait qui ne manque pas d’intérêt ; malgré le dé-
- (1) Extrait du Rapport du jury international.
- veloppement extraordinaire donné à l’industrie des matières colorantes artificielles, malgré les tentatives nombreuses faites pour remplacer l’indigo, tentatives dont plusieurs ont amené des résultats pratiques, la moyenne des importations en France n’a varié que fort peu, ainsi que le prouve le tableau suivant :
- RELEVÉ OFFICIEL DES IMPORTATIONS D’iNDIGO
- EN FRANCE.
- 1868................................ 1.546.395 kilogr.
- 1869............................... 1.596.999
- 1870............................... 1.289.183
- 1871............................... 1.460.844
- 1872............................... 1.692.140
- 1873............................... 1.682.180
- 1874............................... 1.552.964
- 1875........................... 1.489.352
- 1876............................... 1.679.282
- 1877............................... 1 369.208 i
- Indigo hongrois. — Le jury a remarqué dans la section autrichienne des échantillons d’indigo préparés en Hongrie avec la guède {Isatis tinctorial ; d’après les renseignements donnés par les exposants, un terrain de 12 hectares pourrait fournir chaque année une récolte brute de 075,000 kilogrammes ; pour 1 kilogramme d’indigo pur, il faut 300 kilog. de verdure : cette récolte correspondrait donc à 2,250 kilog. d’indigo. L’intérêt que présente cette tentative a porté le jury à dé.
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- LE MONITEUR DE LA TENITURE
- cerner une médaille de bronze à M. Sarlay et une mention honorable à MM. de Pataky et Maday
- L’application de l’indigo à la teinture du drap et du coton a reçu un perfectionnement important par la découverte de la cuve à l'hydrosulfite due à MM. Schutzenberger et F. de Lalande.
- L’emploi en teinture du carmin et de la composition d’indigo est toujours considérable ; les procédés de fabrication sont connus; ils ne paraissent pas avoir été modifiés. Divers fabricants français exposaient une sorte de carmin desséché très pur : cette marque est particulièrement destinée à l'expor-tation.
- Bleus de Dôle. — Nous devons signaler ici une application des carmins d’indigo qui a pris une certaine extension. Au commencement de ce siècle, en 1800, M. Roux Le-coynet eut l’idée de composer une pâte soluble à base d’indigo destinée à l’azurage du linge, pour masquer la teinte jaunâtre ou grise qu’il conserve même après le blanchiment ; son établissement à Dole prit des proportions assez importantes, et il existe actuellement dans cette ville plusieurs usines dont la spécialité consiste à préparer le carmin d’indigo et à le transformer en tablettes en pastilles ou en boules destinées à l’azurage : la production de cette industrie, qui s’est localisée à Dole, atteint, tant en France qu'à l’étranger, une somme qu’on nous affirme être de 1 million de francs : plusieurs centaines d’ouvriers y sont employés ; aujourd’hui à la vérité, ces préparations n’ont plus pour base exclusive l’indigo, la plupart de ces fa-bricantsproduisant en même temps des roules ou des pastilles d’outremer, de bleus de Prusse, de bleus d’aniline, etc.
- La préparation des carmins pour teinture accompagne généralement la fabrication des produits pour azurage.
- Les bleus Boilley et Passier jouissent d’une réputation méritée auprès des teinturiers et des imprimeurs.
- ORSEILLE.
- La fabrication de cette matière colorante n’a cessé d’augmenter d’importance depuis 1867; après la guerre de 1870, la France a perdu une de ses fabriques les plus considérables, et cependant les importations de lichen n’ont subi aucune dépréciation : elles augmentent au contraire tous les ans.
- TABLEAU DES IMPORTATIONS DE LICHEN D’ORSEILLE
- EN FRANCE.
- ................................... 1.5 7 0.798 kilogr.
- 1869................................ 1.597.343 1870................................. 1.059.454 "'.871............................... 1.518.969
- 1872............................... 2.322.814 1873................................ 1,002.810 1874................................ 1.114.602 1875................................ 1.373.725 1876................................ 1.880.093 1877................................ 2.324.274
- L’exportation française est considérable ; elle est dirigée vers l'Amérique, l’Angleterre la Russie, l’Autriche et l’Allemagne où les produits français sont préférés à ceux des nationaux, malgré les frais souvent considérables de transport, de droits d’entrée et de change ; nous ne pouvons indiquer les chiffres officiels de l’exportation, parce que ces produits sont désignés sous le terme géné rique d’extraits tinctoriaux.
- Il est impossible de donner des renseignements pécis sur la fabrication de l'or-seille; chaque maison a ses procédés, 1 ses tours de main, fruit d’une longue pratique et que personne ne veut divulguer; on peut affirmer cependant qu’il y a des méthodes nouvelles et que la fabrication s’est sensiblement améliorée au double point de vue de la rapidité de la production et du développement donné à la puissance colorante; la couleur est obtenue aujourd'hui en deux fois moins de temps qu’il y a quinze ans, et le produit fabriqué a un rendement supérieur de 25 à 30 p. 0[0 au minimum.
- Une transformation à peu près complète s’est opérée dans la préparation des produits de l’orseille, depuis la découverte de M. Frezon: l’extraction préalable des matières colorantes qui a été réalisée industrielle-
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- ment pour la lrefois par lui, a permis de pré parer aujourd’hui l’extrait d’orseille au même prix que l’orseille en pâte autrefois. Ce progrès, qui a mis le fabricant à même de livrer des produits purs et débarrassés de matières étrangères, lui permet en même temps de les exporter au loin, le même volume renfermant une quantité de matières colorantes bien plus considérable.
- Orcine. — La plupart des fabricants d’orseille exposaient de l’orcine en magnifiques cristaux; c’est généralement par les procédés de Stenhouse et de M. de Luynes qu’on l'obtient.
- PRÉPARATION ARTIFICIELLE DE L’ORCINE ET DE . l’orcéine.
- L’orcine a été obtenue artificiellement par MM. G. Vogt etHenninger Ils ont pris pour matière le toluène, l’ont tranformé en toluène monochloré par l’action du chlore à froid puis en acide chlorocrésylsulfureux par l’action de l’acide sulfurique sur ce corps chloré chauffé à 100 degrés. L’excès d’acide sulfurique nécessaire à cette réaction est éliminé par la chaux ; il se forme alors un chlorocrésylsulfite de chaux soluble qu’on sépare facilement du sulfate de chaux.
- Le sel calcique .est amené à l’état de sel de soude par l'action du carbonate de sodium. Le sel sodique fondu et maintenu pendant quelques heures à la température de 280 à 300 degrés avec deux fois son poids de soude ou de potasse caustique fournit de l’orcine mélangée de salicylate et de crésylate alcalins.
- Pour préparer l’orcéine, on dissout la masse dans l’eau, on sature l’alcali par l’acide chlorhydrique ; il se forme du sel marin ou du chlorure de potassium qu’on fait cristalliser, et l’on traite l’eau mère qui contient l’orcine par l’ammoniaque et la chaux en présence de l’air. Sous cette action connue, l’orcine se transforme en orcéine qui est la matière colorante des orseilles.
- Traités suivant un procédé identique, les acides bromocrésylsulfureux, crésylène-di-
- sulfureux, ‘nitrocrésylsulfureux et oxycrésyl-sulfureux donnent des résultats analogues.
- (A suivre).
- PRINCIPES CHIMIQUES
- SUR L’ART
- DU TEINTURIER-DÉGRAISSEUR par M. J.-A. Chaptal.
- ( Suite )
- Des Réactifs, ou agents qui sont propres à enlever les Taches composées.
- Nous avons désigné sous le nom de taches composées celles qui sont formées par l’action réunie de plusieurs substances.
- Il arrive souvent que ces substances sont de nature différente, de sorte qu’il faut recourir à l’action successive de plusieurs agents pour les détruire. C’est ce qui arrive lorsqu’on a à enlever l'empreinte de l’encre, du cambouis, de la boue des ruisseaux, etc.
- Dans plusieurs de ces cas, on commence par des lavages à l’eau, qui enlèvent une partie de la tache, et on termine par l’acide oxalique ou le sel d’oseille, pour faire disparaître le résidu grisâtre et presque toujours ferrugineux qui reste fixé sur l’étoffe après qu’on a employé les premières lessives.
- Lorsque les taches d’encre sont fraîches, on peut les enlever plus facilement que lorsqu’elles ont vieilli sur l’étoffe ; car, dans ce dernier cas, non seulement l’oxyde de fer, qui fait la base de l’encre, a pénétré plus avant dans le corps de l'étoffe, mais l’oxydation a fait des progrès ; et le fer, dans ce nouvel état, n’est plus soluble que par l’acide oxalique.
- Lorsque la tache est récente, on peut employer, pour détruire entièrement l’empreinte de l’encre, un acide quelconque, tel que le suc de citron, l’acide sulfurique affaibli. On | peut encore se servir avec avantage de l’acide
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- LE MONITEUR DE LA TINTURE
- muriatique oxygéné. J’observerai même, à ce sujet, que ce dernier acide est le seul qu’on puisse employer lorsqu’il s'egit d’enlever une tache d’encre sur un papier ou sur un livre imprimé, parce qu’il a la propriété de dissoudre l’encre ordinaire sans altérer en aucune manière l’encre d’impression. Cette propriété rend cet acide très précieux lorsqu’il s’agit d’effacer ou d’enlever des taches ou des notes sur des livres.
- L’usage de l’acide muriatique oxigéné est fort étendu ; il a la propriété de dévorer toutes les couleurs végétales, même celles qui résistent aux autres acides, telle que celle de l’indigo; de sorte que toutes les fois qu’il s’agit d’enlever un principe colorant végétal qui forme une tache sur une étoffe, on doit l’employer de préférence à tout autre agent. Mais par cela même qu’il détruit les couleurs végétales, on ne peut s’en servir que dans les cas où les taches existent sur des étoffes sans couleurs : dans toute autre circonstance il faut lui substituer l’acide sulfureux, qui, comme nous l’avons observé, conserve la plupart des couleurs.
- J’ai publié il y a vingt ans des procédés simples pour blanchir les estampes et les vieux livres par l’acide muriatique oxigéné : comme la couleur que prennent les livres en vieillissant provient généralement de la fumée qui se dépose sur eux et les jaunit. il était naturel de penser qu’en les mouillant dans cet acide, cette couleur disparaîtrait, et que le papier reprendrait sa première blancheur : c’est ce qui a été confirmé par l’expérience.
- J’ai encore proposé de blanchir, par le moyen de cet acide, la pâte des chiffons qu'on destine à la fabrication du papier; et déjà cette méthode est devenue un procédé d’atelier.
- On emploie aussi cet acide pour blanchir les gazes, les dentelles, les batistes, et généralement tous les tissus délicats qui, avec le temps, prennent une teinte jaunâtre.
- Dans tous ces cas, après avoir trempé ces tissus dans l’acide muriatique oxigéné, et les
- y avoir laissé séjourner assez de temps pour que la couleur jaunâtre disparaisse, on les passe à l’eau froide, et on renouvelle les immersions jusqu’à ce que l’odeurde l’acide soit dissipée.
- On peut repasser les tissus,dans de nouvel acide, en les sortant du bain d’eau fraîche, si on juge que la couleur blanche n’ait pas été suffisamment rétablie par une première im mersion.
- Des réactifs, ou agents qui sont propres à rétabliir les couleurs altérées ou détruites.
- Nous voici parvenus à la partie la plus difficile de l’art du dégraisseur ; il s’agit de rétablir non seulement des couleurs altérées, mais de rétablir celles qui ont été détruites. L’artiste doit donc connaître et l’action des divers corps sur les couleurs d’une étoffe, et les moyens de ramener les teintes dégradées à leur état primitif.
- On ne peut parvenir à ce double résultat que d’après une connaissance approfondie de l’action des divers agents sur les différentes couleurs, et de la composition des couleurs elles-mêmes ; ce qui suppose les connaissances du teinturier réunies à celles du chimiste.
- Nous nous occuperons d’abord des effets que produisent sur les différentes couleurs les divers corps qui peuvent les altérer.
- Nous indiquerons ensuite le moyen de rétablir les couleurs altérées, et nous terminerons par donner quelques procédés à l’aide desquels on peut faire revivre les couleurs détruites.
- Des effets que produisent sur les différentes couleurs les divers corps qui peuvent les altérer.
- Les acides, les alcalis, les sucs astrein-gents, sont les principales substances i dont on peut s’occuper dans cette section.
- Les acides rougissent les couleurs noires, fauves, violettes, puces, et généralement toutes les nuances qu’on donne avec l’or-
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- seille, les astringents et les préparations de fer.
- Les bleus d’indigo et de Prusse, les noirs faits sans préparation de fer, les violets qui résultent de la combinaison de la garance, ne sont pas susceptibles d’éprouver des changements de la part des acides.
- Les acides détruisent les jaunes légers, et font passer le vert au bleu sur les étoffes de laines; ils pâlissent les jaunes plus intenses; ils rosent les ponceaux, avivent et éclaircissent les rouges de fernambouc ; ils Jaunissent le bleu fourni par le campêche et le sulfate de cuivre ; ils avivent l’indigo et le bleu de Prusse.
- L’effet des acides n’est pas le même pour tous, parce que tous n’ont pas la même activité ; les acides minéraux détruisent la plupart de ces couleurs, tandis que les acides végétaux ne font que les nuancer, les changer, les altérer, sans pour cela les détruire.
- L'urine, surtout celle de certains quadru pèdes, tache en jaune pâle presque toutes les couleurs ; les bleus, les roses, les violets d'orseille, les couleurs obtenues par les astringents et le fer, tout prend, de la part de cette humeur animale, une teinte jaune, pâle et sale.
- Dans tous ces cas, la couleur est presque détruite. L’urine récente et chaude produit seule ces effets ; et on peut, dans cet état, < l’assimiler aux acides ; mais lorsqu’elle a | vieilli et fermenté, elle prend alors un caractère alcalin, et ses effets sont ceux qui appartiennent à cette classe de corps.
- Les alcalis tournent au violet les rouges de fernambouc, de cochenille, etc.; ils jaunissent les verts sur laine, ils brunissent les jaunes, et donnent à quelques-uns une teinte orangée rougeâtre; ils jaunissent et font passer à l’aurore les couleurs du rocou; ils foncent tous les violets qu’on porte sur la laine et la soie; ils jaunissent le vert qui a l’indigo pour base, de même que les couleurs faites par les astringents.
- La sueur qui se corrompt sur une étoffe produit l’effet des alcalis.
- Les sucs astringents des végétaux, et la préparation, l’infusion ou décoction de quelques-uns, forment des taches sur les étoffes, qui sont très faciles à enlever lorsqu’elles sont portées sur des tissus sans couleur, parce qu’elles rentrent alors dans la classe des sucs végétaux ordinaires ; mais ils altèrent les couleurs lorsqu ils tombent sur certaines étoffes colorées, et c’est sous ce dernier rapport que nous les considérons ici. ainsi, par exemple, lorsque la couleur nankin est donnée par l’immersion d’une étoffe dans une préparation de fer, les sucs astringents y produisent une teinte d’un violet verdâtre plus ou moins sale ; lorsqu’ils agissent sur des noirs, des violets, des pruneaux, des puces, des bruns, dont la base est l’oxyde de fer, ils y portent encore des modifications infinies ; et, en général, ces sucs nuancent, modifient et tournent toutes les couleurs dans lesquelles on fait entrer les oxydes de fer.
- (A suivre)
- PROCÉDÉS PRATIQUES
- TEINTURE
- DES LAINES ET LAINAGES en écheveaux
- 7
- Série de Vert olive
- 10 kil. de laine.
- 1 kil. 500 gr. tartre.
- 2 — sulfate d’alumine.
- 4 — orseille.
- 25 — casses bois jaune.
- 1 — carmin.
- 1 — sulfate d’indigo.
- Teindre.
- 10 kil. de laine.
- 1 — 500 gr. tartre,
- 2 — sulfate d’alumine.
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-
-
-
- 258 LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 3 — orseille.
- 30 — casses bois jaune.
- 1 — carmin.
- 1 — sulfate d’indigo. Teindre.
- 10 kil. de laine.
- 1 — 500 gr. tartre.
- 2 — sulfate d'alumine.
- 2 — orseille.
- 35 — casses bois jaune.
- 1 — carmin d’indigo.
- 1 — sulfate d’indigo. Teindre.
- 10 kil. de laine.
- 1 — 500 gr. tartre.
- 2 — sulfate d’alumine.
- 1 — orseille.
- 40 — casses bois jaune.
- 1 — carmin d’indigo.
- 1 — sulfate d’indigo. Teindre.
- Olive verdâtre
- 10 kil. de laine.
- 1 — tartre.
- 2 — sulfate d’alumine.
- 4 — orseille.
- 20 — casses bois jaune.
- 500 gr. carmin d’indigo.
- 1 — sulfate d’indigo.
- Teindre.
- Olive noirâtre
- Bouillir : 1[2 heure avec
- 750 gr. bichromate de potasse.
- 300 — tartre.
- 300 — acide sulfurique.
- 150 — sulfate de cuivre.
- Rincer ou laisser refroidir et teindre sur un nouveau bain de
- 7 kil. campêche.
- 30 — fustel.
- 1[4 — orseille.
- 1 — caliatour.
- 3 1[2 — garance.
- 1 TEINTURE | DES COTONS EN PIÈCES | ou Lustrines | Vert pomme K 20 kil. étoffes de coton. , Foulardez deux fois avec acétate d’alumi-} ne à 7 degrés, séchez 48 heures, après rincez à la rivière, teignez, à 60 deg. chaleur avec décoction de quercitron à 1 degré, ou bois jaune, jusqu’à hauteur.
- | Sur le même bain ajoutez : ( 2 kil. carmin d’indigo.
- I Après hauteur de la nuance, sans rincer, foulardez avec le bain suivant :
- 1
- 100 litres eau.
- 2 kil. carmin d’indigo.
- 10 — d’extrine.
- Séchez à l’air, apprêtez avec
- 4 kil. fécule.
- 50 litres eau.
- 4 kil. amidon.
- 10 litres bain d’alumine à 8 deg.
- 600 gr. graisse.
- Séchez encore à l’air, pour être calandrées et glacées.
- Rouge ou Santal
- Pour 100 kil. étoffes 200 kil. santal.
- Foulardez avec oxymuriate d’étain à deg., sans rincer, foulardez avec carbonate de soude à 3 deg. Après rincez.
- Commencez à 30 deg. chaleur à teindre avec santal, montez au bouillon, faites bouillir une heure, lavez, ajoutez :
- 1 kil. sel d’étain.
- Rentrez les pièces, faites bouillir une heure, lavez et éventez.
- Orange
- Teinture unie.
- Dissoudre au bouillon avec
- 35 litres eau.
- 12 kil. pyrolignite de plomb.
- 6 — 250 litharge en poudre.
- Après la dissolution, filtrez par un calicot et employez à 16 deg.
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-
-
- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- t9 , 5
- lo Foulardez deux fois vos pièces humides.
- 20 Passez à froid au large trois bouts en chaux trouble*
- ^répartition de la chaux trouble.
- 15 seaux d’eau.
- 5 kil. chaux hydratée.
- 10 litres mordant de sous-acétate de plomb.
- Passez au tamis. Agitez très bien.
- Après avoir passé les pièces trois bouts, vous les rincez à la main deux lisières.
- 3o Vous passez à froid à la roulette dans le bain de chromate suivant :
- 100 mètres.
- 440 gr bichromate de potasse pour les pièces légères, un peu plus pour les pièces fortes.
- 690 gr. acide sulfurique.
- Vous avez soin de tenir votre bain toujours agité pendant le passage dans la roulette.
- A chaque passe d’une pièce vous ajoutez :
- 440 gr. bichromate.
- 680 — acide sulfurique.
- Les pièces sortant de la roulette, vous les faites tomber à l’eau.
- Rincez une lisière.
- 4o Passez au bouillon dans la roulette avec
- 4 kil. chaux hydratée pour 200 seaux d’eau; sortant de la roulette, laissez retomber à l’eau, lavez quatre tours sur le trinquet, séchez.
- Procédé pour monter l’orange
- Après avoir fixé le sous-acétate de plomb par la chaux trouble, par l’acide sulfurique à 6 degrés, par le sulfate de soude avec addition d’acide sulfurique, ou par l’ammoniaque liquide et le carbonate de soude et avoir rincé, vous montez au bouillon avec quatre à cinq litres de la dissolution de chrême caustique suivante pour
- 100 mètres d'étoffes.
- 1000 litres eau.
- 100 kil. bichromate de potasse dissous dans
- 60 kil. chaux hydratée.
- Ce procédé a été employé avec succès en Angleterre par M. Ad. Patur, de Manchester ; il offre une très grande économie.
- NOUVEAUX COLORANTS
- LA REGNISLINE
- I de la Maison MAX SINGER, de Tournai (I)
- i Le nouveau colorant que nous soumettons aujourd’hui a nos lecteurs est du plus grand intérêt pour les teinturiers et imprimeurs sur étoffes.
- I L’emploi de ce nouveau colorant est considérable pour les tons rouges et ponceaux écarlates, et nous sommes obligés de reconnaître que le produit de M. Max Singer donne un éclat et une solidité à toute épreuve.
- Elle présente des avantages considérables comparativement aux autres matières rouges teignant la soie, la laine et le coton introduits dans le commerce jusqu’ici.
- Mode d'emploi sur coton.
- Le coton bien débouilli est mis dans un bain tiède de stannate de soude de 4o B. environ (50 gr. par litre d’eau). Après 1[2 heure, tordre ou cheviller et le passer sur un bain tiède contenant 18 010 alun, tordre et le remettre pour 1[4 h. sur le premier bain de stannate de soude, tordre et passer 10 minutes sur le bain d’alun ; tordre forte-; ment.
- j On prépare alors un bain frais et concentré | de colorant, on entre le coton dans ce bain | à chaud, 40o environ, et au bout de 20 minu- tes, on lève et on ajoute un peu d’alun, on 3 remet de nouveau le coton et après nuance désirée obtenue, on tord et sèche.
- Les bains de stannate de soude et de colorant se conservent ______________________
- (1) Voir aux annonces.
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- 260
- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Le bain de teinture doit être court, c’est-à-dire qu’il ne faut prendre que strictement la quantité d'eau pour pouvoir y manœuvrer le coton (environ 5 litres pour un kil. de coton).
- La formation du 1er bain de teinture, demandera 50 g de colorant par kil. de coton ; pour la seconde partie la moitié du colorant suffira.
- Procédé de fixation et de consolidation
- des impressions à la colle et des peintures sans détruire leur aspect mat, des dorures et argentures en or et argent faux et des bronzes (métaux essentiellement oxydables) tout en leur conservant l'éclat qui leur est propre et produits nouveaux qui en dérivent
- par M. Balin.
- REVUE
- DES DIVERS PROCÉDÉS D’IMPRESSIONS
- Impressions
- d'ornement sur calicots ou autres matières
- par M. Schloesser.
- Cette invention est relative a un nouveau genre d’impressions d’ornement ayant toute l’apparence de l’impression avec les tontisses et produisant les mêmes effets par l’emploi d’une matière beaucoup moins coûteuse que la tontisse de laine actuellement en usage.
- Dans l’exécution de ce procédé on imprime au moyen de planches ou tout autre moyen, les dessins sur calicot, papiers ou autres ma tières avec une gomme, un apprêt, un vernis, ou autre substance adhérente convenable, et pendant qu’elle est encore à l’état gluant puis on applique par soupoudrage ou autrement la nouvelle matière, qui, une fois séchée présente la même apparence que la tontisse de laine.
- La matière employée pour cet usage est une poudre connue sous le nom de farine de bois qui est faite de fibres de pin ou autre bois, désagrégées ou broyées à l’état de farine, de finesse appropriée.
- Cette farine de bois peut être employée, soit dans son état naturel (couleur fauve ou jaune) ou blanchie ou teinte suivant la couleur voulue.
- Ce procédé repose sur la propriété que possèdent certains sels d’alumine et plus particulièrement l’alun (sulfate double d’alumine et de potasse,) de se combiner avec les matières gélatineuses provenant de l’ébullition de la peau, des os, de cartilages, etc., etc , appelés communément colle de peau, de parchemin, gélatine etc., en les rendant insolubles.
- De toutes ces gélatines M. Balin emploie la colle de veau, et de tous ces sels l’alun.
- La colle de veau, parce que plus légère, moins brillante, plus incolore, plus transparente, elle présente toutes les conditions voulues pour arriver au meilleur résultat.
- L’alun, parce que non seulement il possède à un plus haut degré que les autres la propriété de s’assimiler avec les gélatines et de les rendre insolubles et de plus parce qu’il est meilleur marché
- En un mot, la pratique de ce procédé consiste :
- lo A étendre très largement d’eau la colle dite encollage. C’est une condition absolue de réussite pour conserver l’effet mat de la colle et le reflet propre aux dorures et argentures fausses.
- 2o À étendre de la même manière la solution d’alun afin d’établir une proportion convenable entre elle et la colle.
- 30 A appliquer à la main ou mécaniquement sur une décoration ou imprimée en couleurs à la colle par conséquent mate ou sur toute autre espèce de décorations d’or ou d’argent faux ou de bronze par consé-
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- quent oxydable, une couche de cett® colle.
- 4 A étendre de la même manière sur cette première couche, une seconde couche de solution de colle.
- 50 A laver à grande eau au moyen de brosses douces ou d’éponges, lorsque cette seconde couche est sèche à son tour.
- Enfin, à enlever l’excédent d’alun qui ne •s’est pas combiné avec la solution dite encollage et qui sous forme de poudre blanchâtre forme un voile sur la décoration.
- La combinaison de la couche d’alun et de la couche de gélatine dite encollage étendue préalablement forme une sorte de glace excessivement mince, très transparente, incolore et sans reflets et absolument imperméable.
- Ces qualités sont dues à celles de la colle employée, qui est très forte quoique légère, non brillante quoique très transparente, complètement incolore et a de plus la propriété d’assimilation exceptionnelle avec l’alun et qui de plus le rend complètement insoluble.
- Ce procédé s’applique à toutes espèces de peinture décorative faite à la colle et exécu-ée à la main ou par impression, soit sur toile, soit sur toutes autres espèces d’étoffes, soit sul cuirs décorés ou repoussés pour meubles et pour tentures d’appartements, soit sur bois, soit sur murailles.
- Outre ces produits ci-dessus mentionnés, M. Balin entend se réserver la propriété exclusive des produits nouveaux qui en dérivent tels que, les toiles et toutes espèces d’étoffes peintes ou imprimées à la colle ainsi que les vrais cuirs repoussés, attendu qu'ils sont des produits nouveaux par ce seul fait qu’étant décorés à la colle et dorés et argentés à l’or faux, ils peuvent impunément se laver, sans que leur aspect mat primitif, leur décoration de bronze, dorure, argenture ne soient altérées ni oxydées,
- ce qui ne s’est 'pas encore vu jusqu’à ce jour.
- Moyen combiné d’impressions et de broderies sur tissus et papiers par M. Imbs.
- La difficulté de faire quelque chose d’harmonieux en combinant ensemble l’impression sur tissus et des broderies a engagé M. Imbs à trouver un moyen de combiner ces deux modes d’illustration des tissus en observant les règles suivantes dont l’application combinée constitue un moyen industriel .
- lo Le dessin total se composera de deux dessins superposés et indépendants l’un de l’autre.
- 2o Le premier dessin formant arrière plan sera fait par l’impression sur tis sus.
- 30 le second fait par la broderie devra former plan en avant.
- La broderie sera faite exclusivement en fils métalliques, afin de détacher non seulement par relief mais par reflet, le second dessin.
- 50 Dans le cas où on obtiendrait des effets de velours produits soit par l’application de velours découpés, soit par une broderie faisant point de velours (laquelle serait par exception en fils textiles)la partie velours formera un relief prononcé sur tout le reste du dessin même sur la broderie métallique.
- On comprend aisément la puissance décorative de ces cinq moyens.
- Ces résultats sont d’ailleurs obtenus dans des conditions de grande économie.
- Ces combinaisons sont applicables sur toutes sortes de tissus ; néanmoins les tissus façonnés dans lesquels il y a déjà un dessin tissé dans le fond de l’étoffe sont ceux qui doivent le mieux convenir.
- Ces combinaisons sont aussi applicables sur papiers et au besoin on peut établir
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- pour certains cas des applications de papiers et de tissus, notamment par application de velours découpés sur les papiers.
- En se servant des moyens ci-dessus M. Imbs a reconnu qu’on produira des effets décoratifs superbes en superposant sur un dessin principal imprimé sur le tissu des broderies formant plan en avant et suivant des formes très simples et presque géométriques.
- Ces broderies venant couper au hasard le dessin produira sur ce dessin le même effet qu’un voile léger sur la figure d’une femme, ils l’adouciront, le décomposeront légèrement, ce qui est essentiellement décoratif.
- LUSTRAGE DES PETITES PEAUX par M. Maigne.
- C’est par les apprêts que commence le travail du pelletier fourreur. Ils ont pour objet d’égaliser l'épaisseur des peaux et de les rendre aussi souples, aussi moelleusees que possible.On commence par les faire revenir, c’est-à-dire les ramener à l’état frais. À cet effet, les peaux, préalablement imbibées d’eau pure ou d’eau salée, sont placées, plusieurs ensemble, dans un tonneau défoncé ou dans un cuvier, puis piétinées, matin et soir, pendant plusieurs jours, en les changeant de tonneau chaque fois et en renouve lant l’eau de mouillage. Au bout de ce temps elles se trouvent suffisamment ramollies pour supporter l'écharnage. Cette opération consiste à les saisir par les extrémités et à les frotter, du côté de la chair, sur le tranchant d’un couteau vertical, dit fer à écharner, qui en égalise la surface en enlevant les chairs inutiles. Cela fait on passe au graissage, c’est-à-dire on les enduit, toujours du côté de la chair, de graisse, de beurre ou plus communément d’huile de basse qualité; mais, pour que le corps gras ne puisse salir le poil, on a soin, avant de l’appliquer, de les coudre, le poil en dedans, ce qu’on appelle bourser.
- Toutefois, il n’est pas nécessaire de prendre cette précaution pour celles de petites dimensions, parce qu’elles sont closes, c’est-à-dire tournées la fourrure en dedans, quand les producteurs les livrent au commerce.
- Le broyage sert à faire pénétrer dans le cuir des peaux, afin de les assouplir, la matière grasse déposée à la surface par le graissage. On obtient ce résultat, soit en les foulant aux pieds, comme ci-dessus, soit en les ballottant dans un tonneau tournant dont l’intérieur est garni de chevilles de bois à pointes arrondies.
- Cette partie du travail est la plus délicate de la fabrication, et c’est d’elle que dépend presque en entier la solidité de la fourrure. Elle doit être plus ou moins prolongée, suivant la nature et la qualité de chaque] peau.
- Après avoir été broyées, les peaux sont successivement déboursées, c’est-à-dire décousues ou fendues, puis mises à sécher, écharnées de nouveau si cela est nécessaire, et enfin frottées sur une corde tendue ou sur un fer spécial, pour achever de les assouplir en rompant leur nerf.
- Dans le dégraissage , qui vient ensuite, on les met en contact avec des matières absorbantes, afin de les débarrasser de la partie du corps gras que leur tissu n’a pu absorber. On exécute cette opération en les agitant dans le tonneau tournant avec du plâtre en poudre, de la sciure de bois, du son ou du sable chaud. Au sortir de cet appareil, elles sont battues avec des baguettes pour faire tomber la matière absorbante combinée avec le corps gras, et en même temps, pour relever le poil, qui s’est néces-sairement affaissé, et lui restituer son élasticité.
- Il n’y a plus alors qu’à les passer de nouveau sur la corde ou sur le fer, d’une part, pour les étendre, leur faire prendre toutes leurs dimensions ; d’autre part, pour en éliminer les particules de plâtre ou de sciure que le battage peut y avoir laissées. Enfin, à l’aide de peignes, on donne au poil la direction et la régularité qu’il doit avoir.
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- Les peaux préparées comme nous venons de l’exposer sont dites en apprêt. Un très-grand nombre sont livrées au commerce dans cet état ; mais beaucoup d’autres ne passent entre les mains des consommateurs qu'après avoir été lustrées.
- Le lustrage consiste à teindre les peaux, en totalité ou en partie, soit pour cacher des inégalités de nuance, soit pour donner aux fourrures communes l’apparence des fourrures fines. Ce dernier cas est presque toujours le point de départ d’insignes tromperies.
- Lustrer une peau c’est donc la téindre, mais de manière à la rendre aussi brillante que possible. L’opération se fait généralement à froid, et quand les peaux ont été dégraissées. Tantôt, on opère au trempe, c’est-à-dire en plongeant la peau tout entière dans le bain colorant, ce qui tient à la fois le poil et le cuir ; tantôt, au contraire, on se borne à frotter le poil, une ou plusieurs fois, avec une brosse chargée de teinture, ce qui conserve au cuir sa couleur naturelle.
- La nature ne donnant aux animaux que des poils fauves, noirs, gris ou «bruns, ce sont ces couleurs que les lustreurs s’attachent à reproduire. Chacun de ces industriels a pour cela des recettes particulières, qui paraissent remonter à une époque immémoriale et qu’il applique presque toujours empiriquement.
- Toutefois, malgré le secret dont ils entourent leurs préparations, la publication récente de brevets d’invention, pris par quelques-uns d’entre eux, et tombé dans le domaine public, est venue apprendre qu’elles ne diffèrent pas, ou diffèrent peu de celles dont, au siècle dernier, Roland de la Plâtrière, inspecteur général des manufactures de France, avait réussi à se procurer la connaissance. Pour en donner une idée, nous indiquerons celles qui se trouvent décrites dans un brevet de M. Cougny, daté du 10 janvier 1856. D’après ce lustreur, elles fourniraient des couleurs plus franches, plus
- solides et moins coûteuses que les anciennes, dont elles seraient un réel perfectionnement.
- lo Lustrage en noir.
- Deux mordants sont nécessaires, le premier composé de :
- Chaux........................ 1,000 grammes.
- Sel ammoniac................... 250 _
- Alun de roche.................. 250 _
- Eau commune .................... 10 litres
- et le second de :
- Couperose verte.............. 1.000 grammes.
- Eau commune..................... 10 litres
- Il faut aussi deux teintures, l’une pour la pointe du poil, composée de :
- Noix de galle..................... 800 grammes
- Couperose verte.................. 100
- Alun de roche......... ........... 100 _
- Verdet............................ 100 _
- Sel marin......................... 100 _
- Extrait de campèche à lOo....... 1 litre 1/2
- Eau commune........................ 10 litres
- l’autre, pour le fond, formée des mêmes ingrédients, sauf que*la quantité d’eau est de 25 litres.
- Ces diverses préparations s’appliquent à la brosse sur le poil, en suivant l’ordre ci-dessus :
- Premier mordant, deuxième mordant, teinture de la pointe du poil, teinture du fond, et, entre deux applications consécutives, on passe la peau à l’étuve, puis on la foule au pied ou au tonneau tournant, avec de la sciure de bois.
- 2o Lustrage en fauve.
- Mêmes mordants que pour le lustrage en noir, mais en diminuant de moitié les dosages. Deux teintures également, l’une pour la pointe du poil, l’autre pour le fond. La première est formée de :
- Noix de galle...................... 400 grammes
- Verdet............................. 100 _
- Alun de roche..................... 100 —
- Couperose verte.... ;............... 50 —
- Extrait de ste-marthe à 10o.... 3 litres
- Eau commune......................... 10 —
- La seconde contient les mêmes matières,
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- avec cette seule différence que l’extrait de ste-marthe est diminué de moitié,
- Toutes ces compositions s'emploient comme dans la teinture en noir. Nous n’avons pasbesoin d’ajouter qu’elles exigent, les unes et les autres, des soins et des tours de main au courant desquels on ne peut se mettre que par la pratique.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- La Bourse du Commerce à Paris
- Nous avons déjà parlé du projet d’une Bourse de commerce à Paris. La chambre de commerce s’en est occupée très sérieusement, dans sa séance du 20 juillet. Voici le procès-verbal relatif à cette importante question.
- Il est rendu compte des études et des démarches de la commission des bourses, halles et marchés, dans le but d’arriver à une entente avec la «Ville de Paris pour la création d’une Bourse des marchandises sur l’emplacement de la halle aux blés.
- Le projet comporterait une opération de voirie et l’appropriation du monument. Pour faire face à la dépense, il y aurait lieu de contracter, auprès du crédit foncier, un emprunt auquel la chambre de commerce contribuerait par des annuités dont la proportion reste à déterminer. 1
- Elle aurait à calculer cette proportion d’après les produits des locations de bureaux et autres installations destinées aux commerçants.
- Cette question d’installations intérieures a déjà fait l’objet d’études très complètes en vue de satisfaire tous les besoins du commerce. Chacune de ses branches trouverait à la Bourse un centre d’affaires et un lieu de réunion assuré à des heures et à des jours déterminés. Postes, télégraphe, téléphone, affiches des dépêches télégraphiques, tous les services généraux sont prévus. Un cercle du commerce, avec de vastes dé
- pendances, trouve sa place au milieu des nombreux bureaux réservés aux courtiers et aux négociants, ainsi qu’un café-restaurant.
- Il reste à s’entendre avec la ville sur le chiffre de l’annuité à supporter par la chambre.
- La chambre de commerce vu l’urgence, renvoie la question à l’examen de sa commission, pour étudier les propositions définitives qu’il convien dra de faire à la ville.
- , Les grèves
- On annonce que les ouvriers de l’établissement de MM. Descat, àBreucq, viennent de se mettre en grève. Un millier d’ouvriers environ, grévistes et manifestants, se promènent en chantant dans les rues, précédés de tambours et de drapeaux.
- OFFRES D’EMPLOIS
- Pour la direction d’un laboratoire pour la Teir turerie d’une fabrique de couleurs d’aniline
- On demande un chimiste coloriste ou un teinturier ayant des connaissances théoriques, bien au courant de to utes les branches de la teinturerie et de l’impression.
- Adresser les offres et références, copie des certificats, indications de la carrière antérieure, des appointements demandés et de l’époque d’entrée sous le n* F. 4596 à M. Rudolf Mosse office de publicité à Francfort sur Mein.
- D E M AN D E S
- UN HOMME conaissant parfaitement la teinture des fourrures (peaux en poils, etc.), désire place de directeur ou un associé disposant d’un capital.
- Ecrire au Moniteur de la teinture.
- UN TEINTURIER
- Expérimenté sur toutes les branches de la co-oration sur mérinos, draps, flanelles et molletons destinés à la fantaisie ou à la troupe, connaissant à fond la teinture des cotons bons teints, très exercé, sur les cuves à froid et à chaud, ayant ÉTÉ ÉTABLI pendant 28 ans, désire e n-trer de suite dans une bonne teinturerie,où il apportera ses connaissances utiles à l’établissement.
- S’adresser au « Monitoenr de la Teinture ».
- Le Propriétaire-Gérant: J. CHARBONNIER. Tous droits réservés.
- Imp. Rodsset» Ed. rue Rochechouart, 7, à Paris.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Année, No 18 ET DE L’IMPRESSION DES TISSES 20 SEPTEMBRE (881,
- SOMMAIRE
- L'OUTREMER ET SES DERIVES A L’EXPOSITION UNIVERSELLE de 1878, par M. Ch. LAUTI.
- PRINCIPES CHIMIQUES sur l’art du Teinturier dégraisseur, par M. J.-A. CHAPTAL.
- PROCÉDÉS PRATIQUES : Teinture des laines’ et tissus mérinos. — Teinture des gants.
- PRODUIT DIT : Emulsine servant à l’ensimage des laines et du coton par M. Aug. LARET. — Nouveaux bacs non Teinturiers, par M. LEDREN. — Fabrication des tapis en toile cirée, par M. F. WALTOW pour
- INDUSTRIE DES FLEURS ARTIFICIELLES.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Les Grèves. — Les colis postaux.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX. — Librairie. — ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES — prgrmie
- PRIX COURANTS. ' -*
- L’OUTREMER ET SES DÉRIVÉS A L’EXPOSITION UNIVERSELLE de 1878 (I)
- par M. Ch. Lauth.
- ( Suite )
- L’histoire de la fabrication artificielle de l’outremer n’est pas à faire ; chacun sait qu’en 1814 Tassaert constata la formation dans les fours à soude de St-Gobain, et M. Kuhlmann dans les fours à sulfate de soude, d’une matière bleue dont les analyses de Vau-quelin montrèrent l’identité avec le lapis-lazuli ; à la suite de ces faits, la Société d’encouragement fonda un prix de 6.000 fr. pour la découverte d’un procédé industriel de fabrication de cette couleur ; en 1826, M. J. B. Guimet (de Lyon), résolut la question .
- Il y a lieu d’insister sur ce fait, parce qu’un assez grand nombre d’auteurs affirment que la découverte de l’outremer artificiel a été réalisée par M. C. Gmelin (de Tubingue , en même temps que par M. Guimet. Cette assertion répétée par divers auteurs, copiant une lre affirmation comme il n’arrive que trop souvent, enlève à la France une gloire
- (1) Extrait du Rapport du Jury international.
- dont elle doit être jalouse et qu’il nous importe de revendiquer pour l’honneur de notre pays; les faits ont été scrupuleusement examinés et discutés dans les Notes historiques récemment publiées par l’honorable M. Loir, professeur de chimie à la Faculté des sciences de Lyon, et nous ne croyons pouvoir mieux faire qu’en citant les conclusions de ce savant, conclusions que nous considérons comme l’expression de la vérité et auxquelles nous nous associons hautement après avoir étudié les documents qu’il a livrés à la publicité :
- lo En 1824, la Société d’encouragement reconnaît la possibilité de faire l’outremer de toutes pièces, et elle propose un prix de 6,000 fr. pour la découverte de l’outremer artificiel ;
- 2o En 1826, J.-B. Guimet obtient au mois juillet l’outremer artificiel ;
- 3o La même année au mois d’octobre, Guimet produit industriellement l’outremer qu’il livrait aux artistes dès cette époque ;
- 4o En 1827, Gmelin reconnaît la possibilité de faire l’outremer de toutes pièces, ce qui avait déjà été reconnu trois ans avant par la Société d’encouragement ;
- 50 En 1828, Gmelin obtient de l’outremer artificiel, ce qui avait été obtenu deux ans avant par J.-B. Guimet;
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- co
- •O 63
- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 60 Cet outremer de Gmelin était un produit de laboratoire mélangé de matières grises et obtenu au moyen de nombreuses opérations coûteuses et délicates ;
- 7o Au mois de décembre 1828, la Société d’encouragement décerne à J.-B- Guimet le prix proposé ;
- 8o En 1831, J.-B. Guimet établit son usine à Fleurieu-s.-Saône.
- Depuis cette époque, la fabrication de cette admirable couleur a été constamment en augmentant d’importance ; elle a pris surtout un développement considérable en Allemagne. Mais nous nous empressons d’ajouter que, dans ces dernières années, les fabricants français, ont, à leur tour, fait les efforts les plus sérieux pour lutter contre l’étranger, et que ces efforts ont amené des résultats importants ; l’Exposition a prouvé l’existence d'établissements nouveaux etl’ex-tension remarquabledonnée aux manufactures plus anciennes ; elle a permis de constater également les progrès que nos nationaux ont réalisés, et, bien que la comparaison avec les produits allemands ne fût pas directement possible, il est permis d’affirmer que certaines de leurs nuances sont au moins égales sinon supérieures à celles des meilleures marques étrangères,
- Nous avons eu enfin la satisfaction de voir divers produits industriels et scientifiques nouveaux et de reconnaître que l’esprit inventif de nos fabricants est loin de perdre de son activité.
- L’industrie produit aujourd’hui des outremers dont l’éclat ne le cède en rien à celui du lapis-lazuli ; les expériences de M. Théodore Morel, chimiste de M. Guimet, prouvent de plus, qu’il n’y a aucune différence entre l’outremer naturel et l’outremer artificiel dans leur résistance à l’alun et aux acides.
- D’après ce savant, cette assertion que le lapis résiste à ces agents doit disparaître à l’avenir des traités de chimie ; en présence de ces corps, l’outremer naturel dégage im
- médiatement de l’hydrogène sulfuré et se décolore rapidement.
- Non seulement l’outremer retiré du lapis ne résiste pas à l’action de l’alun et à celle des acides, mais l’outremer artificiel, la plupart du temps, conserve mieux que l’outremer naturel sa nuance au contact de ce s réactifs.
- Il n’y a actuellement aucun moyen de distinguer les deux outremers ; l’erreur dans laquelle on est resté jusqu’ici provient de ce que l’outremer naturel est préservé, en partie peut-être par une gangue siliceuse, en partie surtout par le dépôt de silice formé au début de l’attaque ; mais, si avec une baguette de verre on écrase la matière en accélérant ainsi la désagrégation, la décoloration se produit immédiatement.
- Fabrication du bleu d’outremer. — 11 ne semble pas qu’un fait important ait été introduit dans cette fabrication depuis 1873; aucun du moins n’a été signalé au jury.
- Les renseignements sur les procédés employés sont assez rares, ce qui se comprend du reste pour une industrie où le tour de main joue un aussi grand rôle.
- L’ensemble du procédé consiste toujours à chauffer à 700 degrés environ un mélange de kaolin, de carbonate de soude, de charbon, de soufre, et quelque fois de silice. Dans certaines recettes, le carbonate de soude est additionné de sulfate de soude.
- La pureté des matériaux employés est particulièrement recherchée; il convient de prendre du soufre en canon, et non de la fleur, du sulfate et du carbonate exempts de fer, du kaolin de Cornouailles ou d’Allemagne ; le charbon est remplacé dans beaucoup d’usines par du brai, du goudron ou de la colophane ; quant à la silice, c’est généralement un -sable quartzeux broyé à l’état humide ou de la terre d’infusoires.
- Ces diverses substances convenablement choisies sont broyées dans des meules et mélangées après une pulvérisation aussi par-
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- faite que possible ; quelques fabricants calcinent le kaolin avant le broyage.
- Le dosage des matières est extrêmement variable ; il dépend de la nature du produit que l’on cherche à obtenir, de la manière dont la cuisson est conduite, et enfin du mode de chauffage employé.
- lo Mode de chauffage. — Certains fabricants opèrent dans des creusets d’une contenance de 5 à 15 kilog., disposés dans des fours où plusieurs centaines de ces creusets tiennent place; d’autres, au contraire, chauffent le mélange dans des moufles dont les dimensions, variables selon les localités, permettent de traiter de 300 à 2,000 kil. à la fois.
- Dans l’opinion de M. E. Guimet qui a bien voulu nous fournir divers renseignements précieux pour la rédaction de ce rapport, la fabrication en creusets est et doit être généralement préférée ; la cuisson réussit plus facilement et le procédé est plus rationnel, des fours à moufles ayant été jusqu’à ce jour construits d’une manière assez barbare. Cette préférence s’explique encore mieux, maintenant que l’outremer est à un prix tel, que toute cuite qui n’est pas supérieurement réussie ne rapporte pour ainsi dire aucun bénéfice. ‘
- Cependant pour la fabrication du bleu-papeterie, certaines usines qui possèdent un personnel de chauffeurs bien dressés ont préféré l’emploi des fours à moufles et l’ont fait avec succès. L’économie qui en résulte ne peut être que très minime.
- En effet, si d’un côté on économise les creusets, et quelques frais de main-d’œuvre, d’un autre côté 100 kilog. de bleu exigeraient pendant leur cuisson 146 kilog. de charbon dans un four à moufles, et seulement 50 kilogrammes dans un four à creusets. Cela s’explique facilement, puisque la masse à chauffer n’étant pas divisée dans le four à moufles comme dans le four à creusets, il faut plus de temps pour que la chaleur pénètre jusqu’au centre : la consommation du charbon augmente par conséquent.
- En fait, la fabrication en moufle est peu usitée en France; M. Dornemann semble être le seul qui l’ait adoptée.
- Au point de vue de la qualité, le bleu cuit au moufle paraît préférable au début des opérations ; les blocs sortant du four ont un éclat incomparable, mais la mouture leur enlève ces qualités beaucoup plus qu’aux bleus cuits en creusets.
- Indépendamment de la nature des appareils employés pour la cuisson de l’outremer la manière dont cette cuisson est dirigée fait varier considérablement le produit ; il est constant qu’avec les mêmes kaolins et les mêmes proportions de matières premières, on obtient des bleus très différents comme nuance et comme résistance à l’alun, selon le mode de chauffage. Ce dernier point peut varier dans des limites considérables ; car la manièie générale de conduire l’opération est elle-même sujette à toutes sortes de modifications.
- Beaucoup de fabricants en effet scindent leur cuisson en deux parties : dans une première opération, on obtient et on isole le vert d’outremer qui se forme toujours dans la première phase de la réaction ; et dans une seconde opération, on transforme le vert en bleu par une calcination au moufle. Bien que ce mode opératoire soit approuvé sans réserve par des spécialistes distingués qui le trouvent plus économique et plus régulier, la plupart des fabricants d’outremer cherchent à adopter le procédé par calcination unique qui fut employé dès l’origine par Guimet ; il paraît réussir tout spécialement dans la production des bleus rosés, tandis que pour les bleus bleus et les bleus verts plusieurs opérations semblent nécessaires.
- (A suivre).
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- to .0O 00
- PRINCIPES CHIMIQUES
- SUR L’ART
- DU TEINTURIER-DÉGRAISSEUR
- par M. J.-A. Chapta.
- (Suite et fin)
- On peut tirer une autre conséquence de ces faits, c’est que, pour rétablir la couleur bleue dégradée sur la soie, il faut recourir aux matières mêmes qui seules donnent assez de plénitude à l’indigo pour fournir des bleus foncés, tandis qu’il suffit d’une simple dissolution d’indigo pour régénérer le bleu de la laine et du coton. La dissolution d'une partie d’indigo dans quatre parties d’acide sulfurique, étendu d’une quantité convenable d’eau pour lui donner la teinte nécessaire, peut être employée avec succès pour réparer une couleur bleue altérée sur la laine ou le coton.
- ELes rouges nous présentent de semblables ifférences ; la cochenille traitée par les mordants de crème de tartre et de dissolution d’étain, fournit un cramoisi fin à la soie, une superbe écarlate à la laire, et une couleur de chair très pâle au coton. Si l’on supprime la crème de tartre et qu’on la remplace par l’alun dans le bain de préparation, la laine sortira cramoisi. Une dissolution très faible d’alcali suffit encore pour tourner l’écarlate en cramoisi.
- Gomme le ponceau sur soie résulte de l’application d’un pied de rocou et de rouge decarthame, il pâlit par les alcalis et s’avive parles acides.
- Les nacaras, les roses, les cerises, les douleurs de chair, généralement obtenus par le bain de carthame, se détruisent par les alcalis et reparaissent par les acides.
- La soie alunée passée dans la décoction du bois dubrésil prend un cramoisi faux qu’on rose par la dissolution des cendres grave-lées. Si, après lui avoir donné un pied de rocou, on l’alune et qu’on la teigne au bain
- de brésil il en résulte un ponceau faux.
- On teint pareillement toutes les espèces d’étoffes en rouge par la garance; mais cette couleur est plus solide sur le coton : le mordant qui l’y fixe est différent de celui qui la retient sur la laine.
- Qu’elles que soient les nuances que prennent les mêmes principes colorants rouges qu’on porte sur les diverses étoffes, on peut établir quelques procédés invariables, pour les rétablir ou les réparer lorsque les nuances sont détruites ou altérées.
- Ainsi, lorsque l’écarlate a souffert et est altérée, il suffit pour la raviver, d’une dissolution d’étain et de cochenille
- Le bois de brésil et l’alun font reparaître | le cramoisi.
- 1 L’orseille qu’on peut foncer par les alcalis, roser par les acides, et nuancer de mille manières, en les mêlant avec le brésil, le campèche et le fustet, fournit toutes les teintes qu’on peut désirer.
- Les mêmes matières teintoriales servent à donner la couleur jaune à toutes les étoffes : la gaude fournit un jaune franc et solide, aussi la préfère-t-on pour la soie.
- Le bois jaune ne produit qu’une couleur sombre quand on l’emploie sans mordant.
- Le rocou fournit un jaune rougeâtre ; chacune de ces matières teintoriales reçoit des altérations différentes de la part des mêmes agents ; ce qui exige des réactifs appropriés à chaque sorte de principes colorants et l’emploi d’une couleur identique lorsque le corps de couleur primitive a disparu.
- Le noir ne nous présente pas une grande différence, ni dans sa composition ni dans ses effets sur les diverses étoffes : la base en est toujours un principe astringent, un oxide de | fer et le campèche; et on peut se borner à cette simple composition pour former des nuances capables de rétablir la couleur dégradée sur une étoffe.
- Quant aux couleurs composées dont les éléments ne sont pas tous d’une égale solidité, et que leur différente nature rend plus
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- ou moins impressionnables aux divers agent in il s’ensuit que, par la dégradation insensible d’une des couléurs composantes, on voit insensiblement prédominer celle qui est la plus fixe : c’est ainsi qu'assez généralement, dans les couleurs vertes, le bleu survit au jaune, surtout lorsque le premier est fait à la cuve. On rétablit aisément la couleur composée en reportant sur l’étoffe le principe colorant qui a disparu.
- Toutes les couleurs auxquelles on a été forcé de donner un pied, à l’aide d’une matière étrangère, peuvent être considérées comme des couleurs composées. C’est ainsi quel’orseille et la cochenille qu’on porte sur la soie pour produire le bleu plein ou le bleu fin, le rocou qui fait la base du ponceau, se dégradent aisément, et alors la couleur primitive en est altérée, nuancée, etc.
- Les violets fins sur soie, s’obtiennent par la cochenille et la soude,
- Les violets faux sont produits par l’orseille et le campèche. Le violet sur coton se donne par deux procédés bien différents : l’un consiste à passer à la cuve d’indigo le coton garancé ; l’autre à porter la garance sur l’oxyde de fer déposé sur le coton. Il suffit de jeter un coup d’œil sur ces compositions pour rester convaincu que chaque réactif doit agir différemment sur chacune d’elles, et que pour les rétablir, il faut imiter la composition primitive.
- Tous les gris bruns, les puces, les pruneaux, et généralement toutes les nuances sombres qui forment aujourd’hui la presque totalité de nos couleurs d’usage sur les étoffes de laine, sont des mélanges, à diverses proportions, de bleu, de jaune ou de rouge avec le noir : l’urine les tache en jaune, les acides en rouge, et il suffit presque toujours d’employer des lessives alcalines pour rétablir la couleur ainsi altérée ; mais lorsqu’elles ne produisent pas l’effet désirable, on y porte de la décoction de noix de galle, ou un peu de dissolution de fer, selon le besoin.
- Il est un genre de couleurs mêlées ou chi
- nées, qu’il est presque impossible de rétablir, parce qu’il faudrait refaire le dessin. Mais heureusement que les taches sont moins sensibles sur ces bigarrures que sur des couleurs unies, et l’art peut se dispenser de s’en occuper. . -
- PROCÉDÉS PRATIQUES
- TEINTURE
- DES LAINES ET TISSUS MÉRINOS
- Rouge
- Pour ces couleurs teindre après bouillon.
- Composer le bain de la manière suivante :
- 1 kil. cristaux de tartre blanc ;
- 2 id. alun.
- Garnir avec :
- 1 kil. cristaux tartre blanc;
- 2 id. alun;
- — 250 gr. oxymuriate d’étain.
- Bouillir pour dissoudre les sels, plonger es pièces, et les manœuvrer deux heures au nouillon.
- Abattre, laisser reposer du jour au lendemain et rafraîchir avant de teindre. |
- Composer le bain avec :
- 1 kil. cristaux tartre blanc. — Mettre la quantité de cochenille ammoniacale, de carmin d’indigo, selon nuance, plonger la pièce manœuvrer une heure à 75 degrés, abattre et laver.
- Cerise.
- Nuance foncée.
- 750 gr. cochenille en poudre ;
- 5 litres de rougeur.
- Nuance moins foncée.
- 500 gr. cochenille en poudre ;
- 5 litres 260 gr. rougeur. Nuance claire.
- 250 gr. cochenille en poudre;
- 1 litre 625 gr. rougeur.
- Rose.
- Bain d’eau très-propre dans lequel on ver-
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- e 1[2 litre composition d’étain. Chauffer à 60 degrés pour faire monter l’écume jusqu’à la surface du bain. Enlever l’écume complètement et composer le bain de :
- 1 kil. alun ;
- 500 gr. cristaux de tartre blanc;
- 1[2 litre de rougeur pour chaque pièce. Pallier le bain et y plonger la pièce destinée pour cramoisi, manœuvrer 30 minutes au bouillon, relever ensuite sur le tourniquet et abattre. Garnir ensuite le bain avec:
- 500 gr. alun épuré;
- 300 id. cristaux de tartre blanc par pièce, et
- 3[4 de litre rougeur.
- Plonger une autre pièce disposée pour cramoisi et manœuvrer 20 minutes à 70 degrés. La relever sur le tourniquet et abattre.
- Le bain ainsi composé permet d’obtenir les nuances les plus fraîches. Seulement avoir soin de les garnir avec :
- 500 gr. alun ;
- 300 gr. cristaux de tartre blanc, et la rougeur selon nuance, et plonger la pièce |pe-sant 11 kil., manœuvrer pendant 15 minutes à 65 degrés, relever sur le tourniquet, abattre et laver.
- Avoir soin de commencer par les tons les plus clairs, et de ne mettre que la quantité de matière colorante nécessaire pour arriver à la nuance voulue, autrement la laine pourrait devenir terne. Le trop de colorant fait arriver trop vite à l’intensité. Pren-pour guide, quant aux couleurs tendres (c’est-à-dire les roses), la quantité de matière colorante employée dans les pièces dis posées pour cramoisi, dont on s’est servi pour faire le bain.
- Rose chaine-soie.
- Composer le bain comme pour les étoffes tout laine, et d’après les procédés décrits pour la teinture en rose.
- 500 gr alun épuré;
- 250 gr. acide tartrique pour chaque piè— ce, et ajouter la rougeur selon nuance. Ma
- nœuvrer pendant 25 à 30 minutes à 60 degrés.
- Les laisser peu de temps pour conserver à la nuance toute sa fraîcheur.
- S’il arrive que la soie diffère de la laine par sa coloration, préparer un bain d’eau chauffée à 35 ou 40 degrés, composé de
- 300 gr. acide tartrique, avec de la rougeur si la couleur de la soie est plus rouge que celle de la laine, ou avec de la décoction de cochenille si elle est'plus violette ; manœuvrer l’étoffe dans ce bain jusqu’à ce que la nuance de la soie soit pareille à celle de la laine.
- | Choisir les pièces les plus propres et les mieux dégorgées, et teindre la laine en suivant les indications du procédé pour les roses. Une fois la laine teinte, laver les pièces, manœuvrer 15 minutes dans un bain de bichlorure d’étain à 2 degrés, et laver une seconde fois.
- Teindre le coton dans un bain d’eau chauffée à 25 ou 30 degrés, et composé de décoction de sainte-marthe, selon la nuance voulue ; manœuvrer les pièces dans ce bain jusqu’à ce que le coton soit à la hauteur du ton de la laine. Laver.
- TEINTURE DES GANTS
- Violet.
- Il y a peu de chose à apprendre pour la teinture des gants en jaune, violet ou noir. Il va sans dire qu’il faut commencer par les dégraisser dans un peu d’eau chaude dans ! laquelle on ajoute quelques cristaux de soude ou de potasse.
- Y passer les gants pendant vingt-cinq minutes au moins.
- Les rincer, les tordre, les laver.
- Sur la peau qu’on met en forme, appliquer une première couche de teinture au moyen d’un chiffon de drap imbibé du liquide colorant, ou d’un pinceau, comme le font quelques teinturiers.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISsUS
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- Appliquer sur la peau plusieurs couches d’alun dissous dans l’eau.
- Sécher.
- Donner une ou deux couches de teinture à chaud faite avec le violet d’aniline, si l’on veut donner ce violet, ou en violet d’orseille si l’on préfère ce dernier.
- Polir la peau avant le séchage.
- La frotter au moyen d’un rouleau de verre ou d’un moyen quelconque.
- Jaune.
- Décoction de graine d’Avignon dans laquelle on ajoute de l’alun ;
- Appliquer sur la peau, au moyen d’une brosse ou d’un pinceau ;
- Donner plusieurs couches.
- Le meilleur moyen de polir la peau, c’est de prendre un tampon fait avec un bouchon de liège enveloppé d’un tissu de laine fin.
- C’est le moyen de faire revenir le grain.
- Bien tendre la peau, si l’on veut réussir dans la teinture des gants.
- PRODUIT DIT " ÉMULSINE "
- servant à l’ensimage des laines et dut coton
- AVEC LE MODE D'EMPLOI ET DEFABRICATION par M. Aug. Loret
- Ce nouvau produit offre de grands avantages et une réelle économie lorsque son emploi seul peut être affecté à certains tissus, Les fils ne se dessèchent pas, ce qui es d’un effet certain pour le tissage mécanique parce qu’il donne plus de cohérence et par cela même plus de résistance au fil de laine ou de coton et facilite le travail. Il représente aussi une réelle économie sur tous les corps gras ; dans certains cas, il devient un adjudant favorable employé à l’ensimage de
- 15 à 16 00 avec 8 0[0 d’huile, ou d'acide gras.
- Voici la description des proportions et des substances employées, de leur action, du mode d’emploi de fabrication:
- Caragaheen (fucus crispus) 100 gr ;
- Savon de potasse ou de soude 5 k. 500 gr.
- Glycérine officinale 5 k.
- Remarque : cette glycérine doit être plus recherchée que la glycérine qu’on peut employer étant à une température de 700 à 80o - 150 k.
- Par l’emploi du caragaheen ou fucus cris-pus, on obtient un principe mucilagineux abondant ; de toutes les plantes mucilagi-neuses, lin, guimauve, etc., il faut donner la préférence au caragaheen, parce que ce mucilage en présence du savon de potasse et de la glycérine ne se détériore pas, la fermentation n’est pas à craindre et le produit même après plusieurs années de préparation ne change pas.
- La faible proportion de glycérine indiquée n’a d’autre but qve d’empêcher le dessèchement des fils en favorisant l’état hygrométrique naturel de la laine, attendu que sans glycérine les fils se dessèchent par le temps.
- Mode de fabrication
- Nous avons dit qu’il fallait 150 kil. d’eau à une température de 70 à 80 pour l’épuisement complet de 1 kil. de caragaheen, dans ce cas il faut employer dette eau en trois fois :
- La Ire c’est-à-dire 50 kil. à une température de -j- 80o.
- La 2me c’est-à-dire 50 kil. à une température de + 60o.
- La 3me c'est-à- dire 50 kil. à une température de + 50 à + 600.
- Dans une chaudière d’une contenance illimité on introduit 1 kil. fucus crispus sur lequel on verse 50 kil. d’eau ; on peut chauffer à une température de X 800 environ (il faut éviter l’ébullition) et au moyen d’une large spatule en bois, on remue le fucus en appuyant sur les parois de la chaudière, afin
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- LE MONITEUR DE LA. TEINTURE
- d’en extraire le plus de mucilage possible • Après une demi-heure de ce travail, on ouvre un robinet au-devant duquel se trouve une passoire enfer étamé ou autre métal qui doit retenir les matières en suspension et au moyen d’un tuyau de communication permet à cette première partie du mucilage de se rendre à un agitateur, lequel d'une capacité illimitée et proportionnelle peut être confectionné en bois, cuivre étamé, ter galvanisé et autres métaux : zinc, par exemple.
- Cet agitateur est composé d’nue tige verticale en bois munie d’ailes en bois destinées à mélanger le savon de potasse, la glycérine et le mucilage de fucus.
- Le récipient est d’une capacité ad libitum et peut être construit soit en cimtem, bois, ou métal quelconque ; comme les autres ap pareils il est muni à sa base d’une passoire et d’un robinet qui rend l'émulsine fabriquée dans un tonneau ad hoc placé sur une bascule. Ce produit euulsine est légèrement alcalin d’une densité de 1060, soluble en toutes proportions dans l’eau, d’une parfaite conservation, sans odeur même après plusieurs années de préparation.
- Avant son emploi, il est important de l’agiter, car il se sépare en deux couches; il ne se congèle même pas à une basse température, dans son emploi seul, le dégraissage est facile et peu coûteux, l’eau savonneuse suffit et par cela même, protège les nuances tendres des tissus dont la laine ou le coton a été teint avant la filature.
- NOUVEAUX BACS POUR TEINTURIERS par M. Ledieu
- Lescuves en bois dont les teinturiers font usage* sont ordinairement composées de madriers de sapin de 0,08, les autres essences ne pouvant être employées, dressés avec soin sur toutes faces et reliés fortement eutre eux au moyen de boulons en fer. Ce moyen ne manque pas de présenter de nombreux inconvénients,
- En effet, les boulons qui ne peuvent avoir moins de 0,02 de diamêtre effanent le bois et lui enlèvent une grande partie de sa force; de plus, le sapin étant très poreux les boulons se trouvent sous l’action directe des liquides corrosifs qui les rongent en très peu de temps et la solidité des cuves est gravement compromise.
- Nous avons vu des boulons provenant d’anciennes cuves, réduis à 0,05 au plus de diamètre. Les réparations fréquentes qui sont la conséquence de l’emploi d’un procédé vicieux forcent les industriels à interrompre leur travail, ce qui suivant la saison peut nuire gravement à leurs intérêts.
- Un autre inconvénient : les têtes des boulons, ainsi que d’autres pièces de fer destinées à consolider la cuve, se recouvrent rapidement de rouille; il résulte que le moindre contact des pièces d’étoffes ou des fils aveclesdits ferrements peut occasionner des taches, ce qui arrive fréquemment malgré le surcroit de précautions que doit prendre l’ouvrier.
- Les teinturiers qui emploient spécialement les couleurs fines ont le plus à souffrir de ce défaut de fabrication de leurs cuves.
- ?ar le nouveau système de fabrication imaginé pa M. Ledieu, les boulons en fer sont remplacés par des clefs en chêne qui traversent les madriers et sont fixées avec des chevilles en chêne ; ces chevilles ne sont pas apparentes sur le pa-ruinent extérieur de la cuve.
- Les madriers sont assemblés entre eux à rainures et forment languette en chêne au lieu d’être à joints plats comme l’ancien système.
- Les madriers composant les côtés et le fond de la cuve sont assemblés ou non à feuillures mais bien à queue d’hirande, ce qui rend toute déformation impossible.
- Donc il n’est plus nécessaire d’employer de clous, vis, boulons ou équerres, pour obtenir une solidité à toute épreuve, la construction est facile et l’étanchéité absolue.
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- INDUSTRIE DES FLEURS ARTIFICIELLES
- I. — Fleurs artificielles chez les sauvages ; — en Italie et en Chine.—Seguin et Vendzel.
- Ce n’est pas seulement au genre industriel, c’est aussi à l’instinct des peuples primitifs que l’on doit l’imitation des fleurs naturelles. Longtemps avant l’Italie, et postérieurement à la Chine, ou l’industrie des fleurs artificielles a pris, dit-on, naissance, des sauvages de l’Amérique méridionale composaient avec des plumes d’oiseaux, aux couleurs variées, des bouquets ad mirables qui rendaient avec une vérité frappant : les fleurs du pays.
- Les Chinois (1) faisaient de très jolies fleurs artificielles avec la moelle de bambou et de sureau . L’Italie, à laquelle l’Europe doit l’industrie des fleurs artificielles, employait d’abord des rubans de diverses couleurs qu’elle frisait ou pliait sur des fils de laiton pour imiter la nature dont elle était loin d’atteindre la vérité. Elle se servit ensuite des plumes, de la gaze, des cocons du ver à soie avec lesquels on n’obtenait, comme aujourd’hui, que des fleurs de fantaisie.
- C’est à Lyon que s’établit, au commencement du siècle dernier, la première fabrique de fleurs artificielles. Peu de temps après (1738), Seguin dota Paris de cette industrie. Il se servait de parchemin, de coques de ver à soie, de papier et de quelques étoffes. Naturellement artiste et versé en botanique, il a imité les flieurs chinoises en employant la moelle de sureau ; mais il a surtout perfectionné les couleurs, cette partie importante du fleuriste.
- Ses produits, qui étaient très recherchés, servaient à la fois à l’ornement des tables et à la parure des dames. Ses fleurs à feuillage d’argent avaient surtout la vogue.
- Un autre fleuriste, Wendzel, Suisse d’origine fit faire également, à la fin du dernier siècle, de grands progrès à l’industrie des fleurs artificielles C’est à ce fabricant que l’on doit le papier gazé qui fournissait un feuillage très naturel, et
- (1) Le Père d'Entrecolles, Lettres édifiantes et cu-7 ituses.
- qu’on a abandonné sans motif ; à lui qu’on doit l’usage de l’emporte pièce.
- L’outillage aussi se perfectionna : on fit des gaufroirs dans lesquels les feuilles découpées pri-rent, au moyen d’une presse, toute l’apparence du feuillage naturel, avec des nervures plus ou moins prononcées.
- Les progrès de la fabrication des tissus mirent à la portée des fabricants de fleurs des matières premières nouvelles ; on substitua bientôt, dans laplupart des cas, la percale,la mousseline et le taffetas au papier
- II. — Des matières premières et des couleurs.
- Les fleurs artificielles sont des produits où le goût domine, dit une statistique de l'industrie parisienne publiée en 1848; la matière première y joue un rôle restreint ; presque tout le prix est dans lafaçon. Aussi, cette industrie est-elle parisienne par excellence : elle rentre tout à fait dans les aptitudes et l’esprit de la population ouvrière de la capitale.
- Lyon, Londres, l’Italie, l’Allemagne même se rapprochent plus ou moins de la fabrication ra-ri-tenne. Leurs produits atteste une certaine habileté dans cet art ; mais l’habileté seule ne suffit pas pour créer avec des fleurs et des feuil— âges d'élégantes parures ; il faut encore le goût, e sentiment delà grâce et de la distinction, qualités qui ne se rencontrent que chez les fleuristes monteurs de Paris.
- Les fabriques les plus renommées sont à Palis et à Lyon. On y travaille, à dater du 1er novembre, environ six mois de l’année pour l’intérieur ; et les autres six mois pour la Russie et l’Allemagne.
- Les procédés en usage pour la fabrication des fleurs artificielles ont été longtemps secrets. Aujourd’hui, où l’industrie n’a plus d’arcanes, fl sont encore peu connus : il n’existe, après l’En-cyclopédie-Roret, aucun ouvrage spécial sur les fleurs artificielles. Aussi est-ce au premier que nous allons emprunter la partie technique de cet art à la fois si attrayant, si parisien et si peu connu.
- Les fabricants de fleurs emploient comme matières premières;
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- to co the-
- LE MONITEUR DE LA TENITURE
- Le taffetas, le gros de Naples de Lyon, la percale et le jaconas d’Alsace et de F t-Quentin ; les papiers d’Ambert et d'Angouleme ; les plumes et moelles de la Chine ; — La cire, la baleine, la baudruche, les plumes ; — la batiste fine pour la rose du Bengale; le velours de soie pour la fleur pourprée de l’oreille d’ours; le velours de coton blanc, le pétale épais et mat du chrysanthème; la percale apprêtée qui sert à faire les feuilles.
- Des couleurs. Les fleuristes, dont les principaux secrets sont l’adresse et la patience, parlent de l emploi de leurs couleurs comme d’une science occulte. Lorsqu’on aura lu ce chapitre attentivement, on saura à quoi s’en tenir sur ces "préten-dus mystères.
- Le bois de Brésil, le carmin, le carthame ou rose en tasse, le carmin de garance, la laque-garance sont les couleurs employées pour obte-tenir toutes les nuances du rouge, depuis le pour-prejusqu'au rosé.
- Bois de Brésil. Les couleurs rouges produites par le bois de Brésil manquent de fraîcheur ; mais on les obtient avec facilité. On fait bouillir cette substance, pendant environ deux heures, dans une quantité d’eau proportionnée à la nuance que l’on désire ; on passe à la décoction, et on l’avive avec quelques gouttes d’acide sulfurique. On peut, au lieu de le faire bouillir, faire tremper pendant quelques jours le bois de Brésil dans l’esprit-de-vin.
- D’après ces détails, le fleuriste jugera quelle substance il devra ajouter à la décoction du bois de Brésil pour obtenir diverses nuances. Pour le trempage des pétales, il commencera par tremper la pétale dans de l’eau mélangée très légèrement de la substance choisie (d'alcali, par exemple), s’il veut obtenir des teintes pourpres ; il trempera ensuite la pétale dans la dissolution pure, et la rincera dans l’eau précédente. Cet exemple servira pour tous les cas d’avivages par-iculi ers.
- Carmin. C’est une des couleurs dont les fleuristes font le plus d’usage. Pour rougir certaines parties délicates, comme les bords des feuilles de rosier, un côté des tiges de géranium, ils se con-entent de délayer le carmin avec de l’eau, au
- î moment de s’en servir. Pour y tremper les fleurs | d un rose vif et frais, comme le laurier-rose, le ; carmin se délaie avec une eau légèrement alca-| line : le sel de tartre est l’alcali préféré. Selon ; que l’on met plus ou moins de carmin dans la teinture, on obtient la nuance désirée. Quant on e met tremper huit jours avant de s’en servir, il devient beaucoup plus b au. Il vaut mieux acheter du carmin en petits morceaux qu’en poudre.
- Carmin de garance. « C’est une couleur d’un rouge vif, qui est due à M. Mérimée, il la retire de la garance. Elle est extrêmement solide ; on l’emploie comme le carmin ordinaire ; la nuance très belle est un peu violacée, et convient très bien pour tremper les fleurs d’un rouge analogue à celui des giroflées rouges : on s’en sert aussi très avantageusement pour peindre les pétales au pinceau, comme la rose, le pivoine blanc panaché rouge. Ce carmin se vend en écaille, tout gommé ; — mêlé avec la gomme-gutte, il forme les teintes orangées ; avec le bleu de Prusse, il donne plusieurs nuances de violet. Enfin avec l’encre de la Chine, il présente un rouge vineux. »
- Couleurs bleues. « On obtient aisément une teinture bleue, propre à tremper les pétales, avec l’indigo, et mieux encore le bleu. Le bleu en liqueur, ou l’indigo dissous dans l’acide sulfurique est aussi bon que les boules de bleu ; mais pour l’employer il faut d’abord l’étendre d’eau, puis y mettre de temps à autre plusieurs fois du blanc d’Espagne en petite quantité. On continue ainsi jusqu’à ce que de nouvelles additions de craie ne fassent plus bouillonner la liqueur, ce qui indique que l’acide sulfurique est tout à fait absorbé. (A suivre).
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- LES GRÈVES
- Les teinturiers en étoffes de Ville-Franche, qui s’étaient mis en grèves depuis le commencement du mois ont tenu le jeudi 15 courant une assemblée générale.
- Toute la corporation de la Teinture en étoffes y assistait.
- La question de déclaration de la grève a été mise au voix et, à la presque unanimité, le tra-
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- vail a cessé depuis vendredi matin, 16 courant.
- Il a été nommé une commission de la grève de deux membres par atelier.
- LES COUS POSTAUX
- Depuis le 1er septembre sont supprimées, dans le régime intérieur continental, les limites de volume et de dimension prévues, pour les colis postaux, par la loi du 3 mars 1881. Il pourra désormais être expédié, à l’intérieur de la France continentale, des colis sans déclaration de valeur ne dépassant pas le poids de trois kilogrammes et ne contenant ni matières explosibles, inflammables ou dangereuses, ni lettres ou notes ayant le caractère de correspondance. Les colis postaux circulant à l’intérieur de la France continentale, sur les réseaux des administrations et compagnies de chemins de fer signataires de la convention du 22 août 1881, seront grevés de remboursements dont le montant ne devra pas dépasser 100 fr. pas colis.
- La taxe à payer pour l’encaissement et la transmission de toute somme perçue à titre de remboursement sur une carte postale sera fixée, savoir : à 60 centimes lorsque cette somme sera payée à l’expéditeur à la gare ou au bureau d’expédition des colis; à 85 cent, lorsque l’expéditeur demandera que ladite somme lui soit payée à domicile, dans une localité desservie par un service de factage ou de correspondance rattaché à la gare de départ. Le montant de ces taxes sera toujours acquitté en même temps que les frais de transport du colis postal.
- Les destinataires des sommes payables en gare ou au bureau d’expédition des colis seront avisés par les agents du chemin de fer de l’encaissement desdites sommes, et devront rembourser le port de la lettre d’avis. Toute somme portée au destinataire et qui pour une cause quelconque n’aura pu lui être remise, sera conservée à la gare de départ à la disposition de l’ayant droit.
- La réexpédition sur une localité de la France continentale des sommes perçues donnera lieu au paiement préalable d’une nouvelle taxe de transport de 50 c. et d’un nouveau droit de timbre de 10 c. sans préjudice du remboursement des
- droits de factage et autres frais s’il y a lieu.
- Les sommes qui n’auront pas été remises seront tenues à la disposition des ayants droit pendant sixnaois. Passé ce délai, elles seront livrées à l’administration des domaines, sauf déduction des taxes et frais dus aux transporteurs.
- En cas de perte des sommes d’argent ou en cas de livraison du colis au destinataire sans que le remboursement ait été encaissé, l’expéditeur du colis postal aura droit au paiement intégral des sommes perdues ou encaissées.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- FORMATIONS DE SOCIÉTÉS
- Société en nom collectif Barbe père et fils, teinturiers, rue des Balances, 22 à Toulouse. — Durée: 10 ans. _ Cap.; 20.000 fr. — Acte du 20 juillet 1881.
- Société anonyme dite La Linière de Marcq, près Lille, Filature et tissage de Danset frères, avec siège à Paris, rue Paradis-Poissonnière, 52. — Durée : 30 ans. — Gap. : 2.000.000 francs — Acte du 23 juillet 1881. — J. g. d’A.
- Société en commandite Emile Goulard et Cie (épaillage et cardaga des chiffons de laine et de soie mélangés de coton), rue Championnet 76 bis à Paris. — Durée: 8 ans. — Cap.; 34.000 fr. fournis par la commandite. — Acte du 1er août 1881.
- Société en nom collectif Deperdussin et Faure, teinturiers, rue Félicien-David, 19, Paris. — Durée: 9 ans. _ Cap.; 158,304 francs 40 centimes — Acte du 1er aoû 1881. — 0.
- DISSOLUTIONS DE SOCIÉTÉS
- Dissolution, à partir du 5 août 1881, de la Société E. Florin et Heinfray (teinture de la laine et du coton), Grande-Rue, 154, à Roubaix. — Liquid.: M. Florin, qui continue seul. — Acte du 6 août 1881.
- MODIFICATIONS DE SOCIÉTÉS
- Modification par suite du décès de M. Jean-Baptiste Saint, de la fabrique de fils et toiles de lin, chanvre, jute et leurs dérivés, rue du Pont-Neuf, 4, Paris, avec diverses succursales, devenue en commandite sous la même raison sociale, augmentation du capital porté à 10 millions de fr. dont 1.400.000 fr. en commandite et prorogation au 31 juillet 1890. — Acte du 23 juillet 1801. — J. g. d’A.
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- LE MONITEUR DE LA TINTURE
- VENTE DE FONDS DE COMMERCE
- M. Morin, a vendu à M. Barault un fonds de teinturerie, rue St-Honoré, 215 Paris.
- M. Donat a vendu à Melle Massicart un fonds de teintu-rier-dégraiss., rue de Holder, 12, Paris.
- Mme Armand a vendu à Mme Lebas, un fonds de teintu lier, rue de Turenne, 25, Paris.
- M. Jannon a vendu à Melle Derousse, un fonds de teinturier, bout. Beaumarchais, 101, Paris.
- M. Descoubes a vendu à M. Lhuillier un fonds de teinturier, faub. St-Denis, 67, Paris.
- M. Henri a vendu à Mme veuve Roux un fonds de teinturier, rue Miromesnil, 28, Paris.
- ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES
- TOULON, 29 septembre. — Fournitures suivan_ tes ;
- Pantalons et Vareuses en toile rousse nécessaires pour les troupes de la marine. Dép. de garantie, 150 fr. Caut. 300.
- ROCHEFORT, . 29 septembre. — Fournitures suivantes :
- 4.000 feuilles feutre animal à doublage.
- 2,500 k. feutre animal en bandes.
- RÉSULTATS
- Côtes-du-Nord.
- Hospice général de Saint Brieuc.
- Le 6 septembre a eu lieu à St-Brieuc l’adjudication de fournitures diverses.
- Adjudicataires: MM.
- 1er lot. — Toile pur fil mécanique, 23.500 m. et serviettes mécaniques, 72 mètres.
- Pincemin frères, commerçants, à St-Brieuc, 2.313 fr. 22 cent.
- 2e lot. — Toile étoupes sur fil, 330 mètres.
- Les mêmes, 312 fr. 25.
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- LE TRAITÉ PRATIQUE
- De l’impression des tissus, réserves et enlevages
- Ouvrage suivi du traité pratique de
- L’IMPRESSION PLASTIQUE par Alexandre SCHULTZ
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Année, N° 20. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 20 OCTOBRE 1881.
- SOMMAIRE
- L’OUTREMER et ses dérivés à l’Exposition universelle de 1878, par M. Ch. LAUTH.
- NETTOYAGE de tous les articles en général, par M. C. BATIFOIS.
- PROCEDES PRATIQUES ; Couleurs modes pour teindre en 50 ou 60 minutes.
- NOUVEAUX COLORANTS ; La Roccelline de la « Société anonyme des matières colorantes et produits chimiques de St-
- Denis.
- REVUE des divers procédés d’impression.
- RONGEANTS sur bleu d’indigo cuvé par MM. PRUD HOMME.
- BIBLIOGRAPHIE; Le traité pratique de l’impression des tissus, réserves et enlevages, ouvrage suivi du traité pratique de l’impression des tissus, réserves et enlevages, ouvrage suivi du traité pratique de l’impression plastique par A.
- SCHULTZ. — Formatiou des matières colorantes par volé électro-chimique, par F. GOPPELSROEDER.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX, — ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES. — RESULTATS.
- PRIX COURANTS.
- L’OUTREMER ET SES DÉRIVÉS A L’EXPOSITION UNIVERSELLE de 1878 (I) par M. Ch. Lauth
- — Suite —
- L’étude des relations qui existent entre les outremers vert, bleu, violet et rose a produit des résultats intéressants.
- Lorsqu’on suit, rappelle M Em. Guimet dans une récente publication, les phases de la cuisson de l’outremer tel que l’a préparé J.-B. Guimet et tel qu’on le prépare généralement de nos jours, on observe diverses colorations qui se succèdent l’une à l’autre dans l’ordre suivant: Brun, vert, bleu, violet rose, blanc.
- Ces couleurs sont le résultat de Voxyda-tion successive du mélange destiné à préparer l’outremer.
- Si, inversement, on chauffe le produit ultime de l’oxydation, le blanc avec un corp-réducteur, par exemple du charbon, on reproduit, selon la quantité du réducteur ajouté, du rose, du violet, du bleu, du vert, ou du brun.
- L’examen des produits obtenus vient à l’appui de cette manière de voir :
- (1) Extrait des rapports du Jury intrnational.
- L’outremer brun et veit au contact des acides étendus dégage de l’hydrogène sulfuré ;
- L’outremer bleu dégagé de l’hydrogène sulfuré et de l’acide sulfureux ;
- L’outremer rose et blanc ne dégage que l’acide sulfureux ;
- Les eaux de lavage de cos outremers sont alcalines pour l’ouremer brun et vert, et renferment des polysulfures de sodium :
- Elles sont neutres pour l’outremer bleu, et ne contiennent que du sulfate de soude avec des traces d'hyposulfite ;
- Enfin, dans le cas de l’outremer rose et blanc, elles, sont acides et ne renferment plus que des sulfates.
- M. J. Philipp a étudié spécialement les relations éxistant entre le vert et le bleu: la transformation du vert en bleu a lieu non seulement sous l’influence de l’air ou du soufre, mais encore par l’action du chlore, de l'iode, du chlorate de potasse, du sel ammoniac, et de différents sels métalliques ; elle a même lieu parle simple chauffage de l’outremer vert avec de l’eau à 160 degrés. L’auteur a constaté que dans cette expérience la perte de poids de l’outremer n’est que de 036 p. 0[0; que l’eau ne dissout que des quantités de sel insignifiantes ; que la composition centésimale et la distribution du soufre
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- dans les deux outremers sont les mêmes.
- Il n’existe donc, dit-il, qu’une manière d’expliquer toutes ces réactions, c’est d’admettre qu’il existe dans l’outremer vert une petite quantité de sulfure de sodium, et que lorsque ce corps disparaît le vert est transformé en bleu.
- D’autre part, nous trouvons dans l’étude très consciencieuse faite par MM. Eugène Dollfus et Goppelsrœder sur les outremers vert, bleu et violet, les chiffres suivants qui sont en contradiction avec cette opinion.
- 100 0[0 des outremers libres de fer. magnésium, calcium, sulfate de chaux, eau et kaolin contiennent :
- VERT. BLEU (D M) VIOLET
- — — (v r 24)
- 38.494 0/0 41.058 0/0 43.801 0/0
- Oxyde d’aluminium .. 33.152 26.078 23 850
- Oxyde de sodium.... 14.135 13 597 14.975
- Oxyde de potassium .. 0.506 » »
- Acide sulfurique.. .. 0.731 1.250 2.193
- Acide sulfureux 0.427 0.883 1.669
- Acide hyposulfureux.. » 0.703 3.805
- Monosulfure de sodium 9.063 7.452 2.841
- Soufre libre 3.491 8.977 6.964
- Totaux. 99.999 99.998 100.098
- La constitution de l’outremer, c’est-à-dire la position réciproque des éléments constitutifs de cette substance est encore inconnue; malgré les nombreux travaux auxquels cet té recherche a donné lieu et les méthodes d’analyse imaginées par M. R Hoffmann pour distinguer la provenance du soufre, qui, comme on le sait, existe à plusieurs états différents dans les outremers, aucune hypothèse n’est sortie triomphante de la critique scientifique.
- La plupart des auteurs semblent admettre que le silicium et l'alumnium existent dans l’outremer à l’état de silicate d’alumine et dans les mêmes rapports que ceux du kaolin qui lui a donné naissance ; peut-être la soude s’y trouve-t-elle combinée, et le groupement existe-il sous la forme d’un silicate
- d’alumine et de soude? Quant au soufre, certains auteurs le considèrent comme combiné au sodium, à l’état de mono..... et de polysulfure, lequel serait intimement uni au silicate; d’autres, se basant sur la présen ce dans l’outremer des oxacides du soufre qui a été établie d’une façon certaine par M. Ritter, par M. Schutzenberger et par M. R. Hoffmann, considèrent que c’est sous cette forme que le soufre fait partie de la molécule outremer.
- Les analyses publiées dans ces dernières années montrent toutefois que les quantités d’acide sulfureux, d’acide hyposulfureux d’acide sulfurique, etc, sont si faibles qu’on peut se demander si leur présence est nécessaire à la constitution de l’outremer. Plusieurs savants supposent que l’outremer est un silicate d’alumine et de soude dans lequel l’oxygène est en partie replacé par du soufre.
- Mentionnons aussi l’opinion d’après laquelle la couleur de l’outremer serait produite par la dissémination, dans la masse blanche du silicate, de sulfure d’aluminium ou d'oxysulfure d’aluminium à l’état de division moléculaire.
- Enfin M. Guimet, rappelant que i’on obtient par simple dissolution du soufre dans l’acide sulfurique de Nordhansen des couleurs bleues vertes et brunes, émet l’hypothèse que ces couleurs fugitives dans ces conditions, sont fixées par le mélange de silice, d’alumine et de soude qui agirait seulement à la façon d’un mordant ou d’un véhicule.
- Comme nous le disions plus haut, ces questions, dont l’étude est poursuivie depuis quelque temps avec beaucoup;d’ardeur, seront sans doute prochainement élucidées, grâce aux faits suivants sur lesquels il convient de donner quelques détails.
- M. Plicque a réalisé la synthèse de l’outremer par une méthode de laboratoire qui lui permet d’employer des matières chimiquement pures; il prépare le silicoaluminate de soude de M. Sainte-Claire Deville, en ajoutant l'aluminate de soude à une disso-
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- lution de silicate de soude ; le précipité a été soumis à une température de 700 à 800 degrés pendant plusieurs jours à l’action d’un courant d’hydrogène sulfuré ou de sulfure de carbone, puis, pendant dix heures à l’action de l’acide sulfureux ; sous ces influen-cessuccessives s’est transformé en bleu d’outremer.
- Les analyses du produit primitif et du bleu obtenu prouvent que la silice, l'alumine et la soude existent, dans le même rapport dans les deux corps, et l’auteur conclut de ces expériences que l’outremer bleu proprement dit est formé par un composé oxygéné du soufre. Il est probable, dit-il, que ce composé est fixé sur le sodium et sur l’aluminium.
- M. Th. Morel, chimiste de l’usine de Fleu-rieu, a constaté que le soufre peut être remplacé dans l’outremer par le tellure et le sélénium, et il a obtenu ainsi les couleurs dont quelques-unes sont assez vives :
- OUTREMER OUTREMER OUTREMER
- AU SOUFRE. AU SÉLÉNIUM. AU TELLURE,
- — — —
- Brun. Brun. & ”
- Vert. » Jaune.
- Bleu. Rouge pourpre. Vert.
- Violet. » »
- Rose. Rose. Gris.
- Blanc. Blanc. B1 uc.
- Ces expériences très remarquables prouvent que l’outremer n’est pas un corps unique et qu’il existe toute une série d’outremers. Mais ce n’est pas seulement le soufre qui peut ainsi être remplacé par ses congénères, il en est de même du sodium.
- M. Em. Guimet a montré que les bases alcalines et terreuses, comme la chaux, la baryte, la magnésie, la lithine, etc, substituées, équivalent à équivalent, à la soude, donnent toutes des corps présentant les mêmes réactions que les outremers : décomposition par les acides, dépôt de soufre et dégagement d’acide sulfhydrique ou sulfureux 4 i
- (A suterth)
- NETTOYAGE DE TOUS LES ARTICLES EN GÉNÉRAL par M. C. Bâti fois.
- Nettoyage des vêtements de drap.
- Sur une table à cet effet, et montée sur deux tréteaux, vous étendez un paletot, un gilet ou tout autre objet en drap ; vous marquez fortement les taches de savon blanc que vous dégorgez à la main où avec une petite brosse de chiendent mouillée d’un bain de carbonate de soude tiède, que vous aurez préparé à l’avance dans une terrine ou tout autre vase que vous tiendrez à droite de votre table ; les taches sont dégorgées les unes après les autres en commençant par celles du bas ; il faut bien faire mousser la tache pour la considérer comme enlevée, les endroits les plus généralement sales sont le col et les devants, les manches et les bouts de manches.
- Les taches étant toutes ainsi enlevées*, on passe l’article sur un grand bain de carbonate tiède pour le rincer, puis on le re prend pour brosseries doublures ; si c’est un paletot, il faut retourner les manches, les soins doivent être aussi grands pour les doublures que pour le drap. Cela fait, on le rince une seconde fois sur ce même bain, et on procède à l’égalisage du vêtement, c’est-à-dire à son brossage — toujours dans le sens du drap — avec la même brosse et un bain d’eau tiède dans lequel on aura ajouté un demi-verre d’ammoniaque ; en un mot, on le brosse à grande eau, ensuite, on le rince dans une eau tiède et deux eaux froides, on le met au cerceau en lui faisant reprendre sa forme première.
- Pour les pan talons et les gilets, on opère identiquement de la même manière; on les fait tremper de plus quelques heures dans un dernier bain légèrement, acidulé de vinaigre ou d’acide chlorhydrique. Si le drap est de tout autre couleur que noir, telle que bleu, marron; grie, etcij on aura la préoaution du
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- LE MONITEUR DE LA TENITURE
- le passer sur ce léger acide pour retenir les 1 couleurs qui pourraient tomber, — une seule eau de rinçage suffit ensuite pour terminer.
- Si le vêtement n’a que quelques taches de graisses ou autres, voici comment on opère: il faut d’abord le brosser et enlever les taches qui sont graisseuses au moyen de la benzine, on étend l’objet sur une tabie à repasser, garnie d’un lainage quelconque, on brosse les taches en évitant de faire cerné ; pour cela, il faut fondre le mieux possible la tache en la séchant à mesure qu’elle s’étend.
- Sur un vêtement clair et pour éviter ces cernes, on saupoudre légèrement de plâtre fin la place imbibée de benzine, on laisse sécher, et un coup de brosse suffit pour faire tout disparaître.
- Pour l’apprêtter à neuf, on repasse le vêtement au moyen d’un torchon mouillé, que l’on tord le mieux possible, on le pose sans plis sur le drap, puis avec un fer bien chaud on repasse vigoureusement toutes les parties du vêtement, en le tirant dans tous les sens sous la vapeur que produit le fer.
- L’article en sortant des mains de l’ouvrier doit être à peu près comme neuf.
- Nettoyage de Gants, Cravates, Dentelles, ou tous autres petits Articles de toilette.
- Ce genre de travail se fait tout simplemen à la benzine. C’est le nettoyage à sec, en petit. Dans une terrine de la contenance de deux litres, vous versez trois quarts de litre environ de benzine pure ; s’il se trouve qu’on ait plusieurs objets à nettoyer, on doit commencer par les plus clairs et les moins sales , on les frotte dans le bain les uns après les autres, on les presse dans la main et on les sèche dans un linge blanc ; cela fait, on les étend pour évaporer.
- Pour terminer le gant, après qu’on a eu la précaution de le souffler pour qu’il reprenne à peu près la forme de la main, on fait tiédir
- un fer qui a la forme du doigt et que l’on passe dans le gant.
- Pour les autres articles auxquels il peut encore rester des taches, elles doivent s’enlever à l’eau en les mouillant très légèrement, on sèche de suite avec un chiffon de coton ou mieux de peau de daim très souple ; tout ce qui n’est pas parti à la benzine doit s’en aller à l’eau. Si la couleur est tendre on ajoute dans l’eau qui sert à détacher quelques gouttes d’acide acétique.
- Lorsqu’on fait ce genre de nettoyage à sec, il faut avoir la précaution de ne jamais travailler la benzine près d’un feu ou lumière quelconque — ce liquide étant très imflam-mable ; — on termine les objets par un léger coup de fer à la mousseline.
- Nettoyage des articles de laine douce, Châles, Robes, Fichus, etc., etc.
- Tout article doit être visité avant de le mouillex ; on l’étend sur une table et on marque les taches au savon blanc, on les dégorge à la main en frottant la tache sur elle-même, ensuite on donne un très léger bain de carbonate de soude, on tord, et on passe ensuite sur deux bains de savon, on rince sur deux eaux tièdes et une eau froide pour bien enlever le savon, on avive sur un bain léger d’acide sulfurique et on rince encore sur deux eaux.
- L’acide n’a pas d’autre but que de retenir et faire monter les nuances qui auraient pu pâlir au nettoyage.
- Nettoyage et soufrage des Articles de laine blanche.
- TELS QUE COUVERTURES, GILETS ET CALEÇONS DE FLANELLE, BRASSIÈRES, FICHUS, FOULARDS DE SOIE, ETC.
- On opère exactement de la même manière que pour les laines douces ordinaires, c’est-à-dire un bain ou deux de carbonate de soude, deux bains de savon ; on rince sur deux eaux tièdes, on laisse égoutter et on met au soufre, soit à l’acide su eux liquide — dans ce
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- procédé, on laisse tremper les articles pendant douze heures, soit dans un grand vase en grès ou un tonneau propre que l’on tient bien fermé. On retire, on rince sur deux ou trois eaux et l’on étend.
- Les articles de flanelle se repassent humides.
- Par le procédé de la vapeur ou acide sulfureux gazeux, voici comment on s’y prend: dans un petit cabinet ou chambre bien close, on installe à hauteur d’homme des barres de bois blanc destinées à recevoir les objets que l’on veut y étendre ; on les place à la suite les uns des autres, quelquefois les uns sur les autres, selon la quantité que l’on a ; cela achevé, on fait brûler du soufre en canon (2 kilog. environ de soufre pour 100 pièces de flanelle) dans une terrine ou un vase en ' métal quelconque ; une fois le soufre allumé ( et bien pris, on fermé hermétiquement la porte en collant des bandes de papier sur les joints. Vouslaissez ainsi brûler jusqu’au lendemain matin ; vous retirez le papier et vous laissez évaporer un instant avant de vous introduire dans la cha mbre ; puis on rince comme suit: d’abord sur un piquage d’acide sulfurique (un verre d’acide pour un baquet de 100 litres environ,) une eau tiède et deux eaux froides. On obtient ainsi des flanelles d’une blancheur éclatante et à très bon mar-ché.
- Pour les articles tels que foulards, cravates blanches, etc., on donne un peu de bleu pour les azurer et les terminer.
- Le meilleur est de faire une composition dont voici la recette : moitié cochenille ammoniacale dissoute dans l’eau et filtrée, et moitié carmin d’indigo pour un litre ; bien entendu il faut agir avec une extrême précaution, parce que l’article se sentant toujours un peu d’acide, le bleu et le rouge monteraient trop vite, et il serait teint au beu d’être simplement azuré ; par ce moyen, on a les plus beaux résultats de blan- | cheur.
- -—-—--->-oCss==o-c-=
- PROCÉDÉS PRATIQUES
- COULEUR MODES POUR TEINDRE EN 50 OU 60 MINUTES
- Préparations des bains.
- Après avoir garni la chaudière avec les drogues nécessaires, vous tassez dessus pendant 10 à 15 minutes, une partie des laines pour grosses couleurs ensuite vous levez pour teindre cette laine de la manière que vous désirez.
- Bleu mode.
- 30 kil. de laine.
- Q. S. eau,
- 1 kil. 500 sulfate de soude,
- 2 — sulfate d’alumine,
- 5 casses de la dissolution de bleu ci-des-sous :
- 100 litres eau bouillante y dissoudre,
- 3 kil. carmin d'indigo,
- 2 — sulfate d’alumine.
- Puis ajoutez :
- 1[2 casse de la dissolution de cochenille suivante :
- 60 litres eau.
- Y faire cuire pendant une heure,
- 3 kil. de cochenille ammoniacale,
- 1 litre acide acétique pur.
- Passez au tamis fin et bouillantez ce résidu avec :
- 20 litres eau.
- Rose mode.
- 30 kil. laine eau,
- 1 kil. 500 sulfate de soude,
- 2 — sulfate d’alumine,
- 6 casses de la dissolution de cochenille ci dessus.
- Teindre.
- Jaune mode.
- 30 kil. laine, eau.
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- 322 LE MONITEUR DE LA TINTURE
- 1 kil. 500 sulfate de soude,
- 2 — sulfate d’alumine,
- 7 casses de la dissolution suivante : 150 litres eau,
- 20 kil. cuba.
- Bouillir 2 heures, filtrer.
- Teindre.
- Roccelline jaune S et carmin d’indîgo
- niers produits donne de très belles nuances marron.
- NOUVEAUX COLORANTS
- LA ROCCELLINE
- De la Société anonyme des Matières colorantes et Produits chimiques de Saint-Denis
- Le nouveau colorant livré au commerce depuis quelques années seulement est obtenu par la réaction du dérivé diazoïque de naptylamine sul-foconjugué avec le nophtal B de préférence.
- Ce nouveau produit est destiné à remplacer l’orseille et l’extrait d'orseille dont il a les propriétés sous plusieurs rapports comme fonds rouges dans les nuances composées et surtout dans les grenats rougeâtres. Divers essais comparatifs entre ces deux produits ont démontré que son emploi était beaucoup plus avantageux, tant au point de vue de la beauté et de la vivacité des nuances qu’à celui du prix de revient.
- Nous avons déjà entretenu nos lecteurs de ce nouveau colorant et donné des échantillons de soie et laine en pièces.
- La couleur monte sur bain acide et sur bain neutre, mais il paraît indispensable de mettre dans le bain le moins d’acide possible, de crainte de gêner l’unisson. L'emploi de l’acide acétique est préférable à l’acide sulfurique.
- Roccelline pure
- L La roccelline sur laine résiste au foulon d’une matière très satisfaisante.
- Nous donnons aujourd’hui,des échantillons teints avec la roccelline pure sur laine ; et par un mélange de roccelline jaune S. et carmin d’Indigo.
- La combnaison de la rodcelline aves 6u8 (Ay.
- Bien qu’un certain nombre de teinturiers appliquent ces colorants sur coton d’une manière satisfaisante, nos renseignements sont insuffisants pour indiquer un procédé bien défini. Nous croyons cependant qu’on peut teindre sur mordants de cochenille ou d’éosine. On nous recommande aussi de teindre en présence d’alun ou bien de 10 010 acétate d’alumine et 2 00 stan-nate de soude.
- Sur soie, son emploi est assuré. Les résultats sont des plus satisfaisants (1)
- Nous reviendrons sur ce nouveau produit et nous avons l’espoir de donner quelques échantillons de teinture sur coton.
- REVUE
- DES DIVERS PROCÉDÉS D’IMPRESSION
- Impression des soies en flotte, par M. Chavant.
- La soie est placée sur un tambour cylindrique ; on juxtapose autant de flottes que le permet la longueur du cylindre, puis une poulie chargée de matière colorante vient appuyer sur les fils en tournant et cheminant parallèlement à la génératrice du cylindre.
- Lorsque cette poulie a terminé son parcours, le tambour avance d’une quantité déterminée et une seconde poulie chargée d’une autre couleur remplace la première. Au lieu de poulies il est facultative de se servir de planchettes plus ou moins épaisses suivant les effets à obtenir.
- Le lavage et le vaporisage succèdent à l’im-pression comme pour les tissus.
- s ------ - - . —- — — .
- (1) Voif pags 174 du Moniteur de la Tcinture't an-Nist 878;
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- ET DE L'IMPRESSION DES TISSUS
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- Impression en relief sur tous tissus, par M. Herbet.
- Les impressions obtenues par l’inventeur à l’aide d’une pression hydraulique et d’un courant de vapeur agissant simultanément sur une planche de cuivre garnie de couleur produisaient sur les tissus velours, peluches, etc., des sillons très marqués à l’endroit des raccords des dessins, ce défaut provenait 1 de la forte pression requise par le procécé, 2- de l’épaisseur de la planche métallique qui, de plus, était coupée à arêtes simplement adoucies pour la main et pour la r-clé.
- M. Herbet a eu 1 idée de limer et d’aplanir régulièrement la planche en l’arrondissant en pente douce vers les extrémités, à partir de la gravure. Le cuivre moins épais et biseauté ur les bords n’exerce sur le tissu que la ression nécessaire à l’endroit de la gravure et, la planche ne laisse qu’une faible trace disparaissant rapidement.
- gaufrer l’étoffe à l’avance, de n’imprimer que cans les creux ou, si l’on opère sur des tissus plats et non compressibles, d’entourer d une broderie la partie imprimée. ,
- La fixation des poudres est consolidée d’abord en répétant l’application de ces poudres, ensuite en variant à chaque application, le corps liant, enfiin en recouvrant la couleur d’une sorte de vernis qui empêche les poudres de se réduire en poussière.
- Impression au noir d’aniline
- (Brevet Anglais.)
- L’inventeur propose d’ajouter au mélange de sel d’aniline et de chlorate de potassium un sel ferrique en même temps qu’un chro-mate insoluble ; cette addition a pour but de permettre l’impression simultanée du noir d’aniline et celle du rouge d’alizarine, etc,, sans que l’on soit obligé de soustraire ces dernières couleurs aux réactions produisant le noir d’aniline.
- Impression des poudres brillantes sur tissus par M. Imbs.
- Nousavons mentionné antérieurement plusieurs brevets au nom du même industriel en vue de l’impression des poudres brillantes sur étoffes. Dans la dernière spécification, M. Jules Imbs revendique une méthode propre à assurer la solidité des effets décoratifs obtenus en vertu des brevets antérieurs.
- L’inventeur pose comme règle absolue la nécessité de défendre les | arties de l’étoffe, qui ont reçu l’application des poudres brillantes, par un relief de tissu faisant bordure autour d’elles.
- A cet effet, il convient soit d’imprimer les poudres (noyées dans le corps liant) sur un tissu spongieux, comme le velours, la peluche, etc, et alors par la pression et le collage desfibres, les poudres blanches et leur liant se trouvent e treus dAns U sëit ile
- Préparation du noir d’aniiine
- L’inventeur indique les proportions suivantes : une solution préalablement chauffée, renfermant pour 800 parties d’eau, 150 parties d’amidon, 50 parties de gomme, 70 de chlorate de potassium, est additionnée après refroidissement de 100 parties d’aniline, 100 parties d’acide chlorhydrique de densité 1,16, 100 parties d’eau, enfin d’oxyde de fer hydraté récemment précipite et provenant de 200 parties de chlorure ferrique de densité 1,175.
- Impressi n des tentures en relief par la Comp. l’Incrusta-Walton.
- L'objet du brevet est l’impression des tentures à relief plein sur composition d’huile oxydée ou autres de nature plastique. Pour plus d’exactitude la machine produit simulta-aiment le relief et l’impression. Dars ce hutle
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- tissu de fond, formé d’une étoffe simple ou d’une étoffe doublée de papier passe entre un cylindre de fonte d’environ un mètre de diamètre et un rouleau embosseur. La composition plastique est engagée entre le même rouleau et le tissu, qui se trouve retenu sur les bords du cylindre par de petits picots d’acier. Une fois le relief obtenu, le tissu continue à tourner autour du cylindre pour se rendre dans un séchoir ventilé à l’air froid.
- Ainsi rafraîchie, la composition supporte sans déformation la pression des rouleaux imprimeurs. Ces rouleaux sont disposés autour d’un cylindre comme sur les machines à imprimer le calicot ou le papier peint.
- La même machine permet de produire les imitations de tapisseries pour tentures. Dans ce cas le premier rouleau donne une empreinte imitant le point du canevas et les rouleaux à couleurs impriment les dessins voulus sur la surface ainsi préparée.
- Une fois la décoration faite comme il vient d’être expliqué, on fait intervenir une ou plusieurs brosses tournantes pour adoucir les contours, les teintes et fournir la modulation de tons obtenue dans le travail fait à la main.
- Lorsque le fond de l'incrusta-Walton se compose d’un tissu doublé de papier, les deux surfaces sont réunies au moyen d’un ciment composé comme suit :
- Huile oxidée 800 kilog.
- Gomme de laNouv.-Zélande 100 » Résine 245 »
- On prend 8 kilog. de ce ciment pour y ajouter :
- 10 kil. d’ocre,
- 0,625gr. de minium,
- 0,500 » de cire de paraffine,
- 1,000 » essence de térébenthine,
- L’enduit de la face apparente est formé de:
- Huile oxydée 48 kilog.
- Gomme 9 ’ »
- Résine • 12 »
- Pour 24 kilog. du mélange ci-dessus, il faut ajou er : Fibres de bois 24 kilog.
- Céruse 6 »
- Cire et Résine 2 » Huile bouillie épaisse 2 » Verre de bronze 0,625 gr.
- RONGEANTS
- SUR BLEU D’INDIGO CUVE (1 ) par M. Maurice Prud'homme — 5
- Dans presqie tous les articles d’impression, l’emploi des réserves a précédé celui des enleva-ges : c’est dire que ces derniers constituent un progrès dont l’explication est facile à saisir. Les réserves renferment généralement des corps ininsolubles ( tels que la terre de pipe, destinée à protéger mécaniquement le tissu) qui en rendent l’impression au rouleau, sinon impossible, du moins fort difficile.
- Quel que soit du reste leur mode d'impres-sion,les réserves altèrent toujours, comme rendu, les finesses du dessin . Dans le cas particulier de la teinture en bleu de cuve, Emploi des réserves astreint le fabricant à monter ces cuves d’une manière régulière, s’il ne veut s’exposer à des différences de nuance d’une pièce à l’autre, ou à des coulages. Avec les enlevages qui ne s’appliquent que sur la pièce complètement teinte à la nuance voulue, rien de pareil n’est à craindre. On n’a qu’à s’inquiéter d’arriver au ton désiré : marche facile à suivre, qui permet d’épuiser les cuves et d’y travailler à la continue, tandis que les tissus avec réserves ne peuvent se teindre que pièce par pièce au cadre champagne.
- ENLEVAGES BLANCS
- L’indigo bleu sous l’influence des oxydants, tels que l’acide chromique étendu, le chlore en présence de l’eau, l’acide nitrique dilué, etc, se décolore en se transformant en isatine.
- Ces corps ne sauraient s’imprimer directement soit parce qu’ils se détruisent en présence des matières organiques, et en particulier des épais-
- (1) Bulletin de la Société chimique de Parie.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- issants, soit parce qu’ils attaquent les rouleaux 1 de cuivre.
- Le procédé suivant, dû à J Thompson (1831), permit de résoudre la difficulté.
- On imprégnait uniformément les pièces d’une solution de bichromate de potasse à 50 grammes par litre d’eau, en les faisant passer au large dans un châssis de cuivre ou de bois, au sortir duquel elles étaient exp imées entre deux rouleaux de cuivre, garnis d’une chemise de calicot.
- Le séchage se faisait à la lumière diffuse, car la lumière solaire détermine l'altération du bleu, et souvent la dé'érioration du tissu, dans ces conditions. Les pièces séchées promptement au sortir du foulard étaient imprimées avec une couleur composée essentiellement d’acide oxalique incorporé à un épaississant, tel que l’eau d’ami-don grillé.
- Certaines recettes de couleurs renferment, en outre, de l’acide sulfurique (moins cher que l’acide oxalique) et un corps inerte tel que le sulfate de plomb ou la terre de pipe, destiné à empêcher les coulages.
- L’acide, aux points où il touche le tissu, détermine la mise en liberté d’acide chromique, qui détruit presque instantanément l’indigo bleu. Les pièces, quand la couleur enlevage était sèche, passaient au large dans une cuve à roulettes, pleine d’eau, à l’ébullition, et renfermant une certaine quantité de craie (Persoz). Ce procédé ne pouvait s’appliquer que pour des bleus clairs.
- Un procédé postérieur à celui-là repose sur l’action réciproque de la soude caustique et du ferricyanure de potassium, qui donne lieu à la production d’oxygène et de ferrocyanure (Mercer). Les pièces étaient foulardées en solution de de prussiate rouge et imprimées avec une lessive de soude épaissie.
- Ces procédés reçurent un sensible perfectionnement par une simple interversion dans le rôle des agents employés pour le fourlardage et l’impression .
- Le procédé an ferricyanure transformé consiste à imprimer une couleur au ferricyanure et à passer les pièces dans un bain de soude.
- La couleur renferme 250 à 375 grammes de prussiate rouge par litre de couleur, d’après l’intensité du bleu à rouge.
- Préparation de la couleur :
- 1,250 gr. d’amidon blanc,
- 14 litres d’eau,
- 2 litres d’eau d’adragante,
- 4000 gr. prussiate rouge.
- Passage en soude :
- 2 litres d’eau de léiogomme,
- 2 litres d’eau,
- 1 litre de soude à 360 Baumé.
- Ce passage se donne à froid ; la durée en est de 1 minute environ. Le léiogomme sert à donner un peu d’épaisseur au bain.
- Cet enlevage alcalin a sur les enlevages acides l’avantage de ne pas attaquer le tissu et de pouvoir se pratiquer sur des couleurs garancées qui auraient été cuvées en bleu et qui reparaissent intactes sous le ferricyanure alcalin qui agit peu sur l’alizarine.
- Une modification analogue a été apportée, vers 1869, par M. Camille Kœchlin au procédé de J. Thompson, qui, sous cette nouvelle forme est le seul employé aujourd’hui.
- On imprime une couleur au bichromate de potasse, et on passe les pièces daans un bain acide.
- Préparation de la couleur :
- 200 gr. de bichromate de potasse,
- 200 gr. de cristaux de soude,
- 1 litre d’eau,
- 500 gr. de léiogomme.
- Passage en acide : -
- 1 litre d’acide sulfurique à 2° Baumé,
- 1 litre d’eau de léiogomme,
- 150 gr. d’acide oxalique.
- Ce bain est chauffé : les pièces y restent une demi-minute.
- Le carbonate de soude, qui entre dans la composition de la couleur, sert à transformer le bichromate en bichromate neutre plus soluble, ce qui permet de faire des couleurs à 300 ou 400 gr. de bichromate par litre. Il est très essentiel de ne pas appliquer plus de chromate que n’en exige la destruction du bleu, car après cette des-
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- truction suivrait celle de la fibre, qui se ferai t remarquer aux premiers lavages chauds ou a'câlins.
- En employant une couleur sufficamment faible, on arrive à n’enlever qu’une couche plus ou moins épaisse d’indigotine et à réaliser un mi-enlevage ou enlevage petit-bleu.
- RÉSERVE BLEUE SOUS ENLEVAGE BLANC.
- On conçoit la possibilité d’entraver sur certains points du tissu l’action du rongeant blanc et d arriver à des effets de dessin nouveau parla combinaison de deux impressions successives, la première (une bande, par exemple), faisant réserve bleue sous la seconde (un soubassement, un rouleau sablé).
- Ce genre se réalisait dans l’ancien procédé au bichromate de potasse, par l'emploi de corps alcalins capables de saturer l’acide de l’enlevage, tels que la soude, la potasse, leurs carbonates ou leurs acétates, la craie, le phosphate de calcium, etc.
- Dans le nouveau procédé, on n’a pas plus à s’opposer seulement à l’action d’une quantité finie d un acide déposée sur certains points du tissu : les masses des deux éléments antagonistes en présence ne sont plus du même ordre de grandeur. Aussi quelque résultat qu’on soit en droit d’attendre de l’effet réducteur produit sur l’acide chromiqu par l’épaississant d’une réserve de composition quelconque, est-il préférable de s’adresser à un réactif chimique ayant une action bien nette sur l’acide chromique.
- Le bisulfite de soude, le sel d’étain et l’arsénite de soude n’agissent qu’au moment du passage en acide.
- C’est grâce à l’emploi simultané du blanc en-levage et de la réserve bleue sous blanc, qu’on fit sur bleu cuve clair des imitations des tissus genre Oxford.
- ENLEVAGES JAUNES ET ORANGES.
- Le jaune de chôme, introduit par Walter-Crum comme réserve de la fabrication des bleus se tranforme en enlevage entre les mains de J Mercer.
- Le procédé de Walter-Crum consistait à im-prmer the Bodleur renfermtant un sul de plomt
- et un sel de cuivre au maximum, appelé à fonctionner comme réserve.. La chaux de la cuve de teinture fixe sur le tissu de l’oxyde de plomb, qu’un passage en bichromate de potasse transforme en chromate de plomb.
- Pour faire diparaître le bleu qui se serait fixé à l’étoffe malgré la réserve, on fait circuler les pièces dans une eau légèrement acidulée par l’acide chlorhydrique. Le dernier passage se donne dans un bain bouillant deau de chaux additionné de chromate de potasse, qui fait virer le chro-mate jaune de plomb à l’orange.
- J. Mercer imagina d’imprimer cette même réserve sur bleu clair, puis de teindre en bleu forcé. Les pièces subissaient les mêmes opérations que ci-dessus, et le bleu claire était rongé.
- On arrivait enfin à voir à la fois du jaune et de l’orange de chrome à côté l’un de l’autre, en imprimant du nitrate d’alumine, qui transformait l’orange en jaune (Persoz, t. 4 p. 318).
- Les enlevages, jaune ou orange, proprements dits, employés postérieurement, ne renferment plus de sels de cuivre, mais simplement de l’acétate ou du nitrate de plomb. Le fixateur n’est plus la chaux, mais un acidn, le bain de passage ayant la même composition que pour les rongeants blancs au bichromate de potasse (acides sulfurique et oxalique).
- Au lieu d’oxyde de plomb, on a du sulfate et de l’oxalate en proportions variables sur le tissu. On transforme ces sels en chromate de plomb, et pour ronger le bleu, on donne un second passage à travers la cuve d’acides sulfurique et oxalique.
- On chrome à nouveau et on teint en orange.
- Un dernier perfectionnement à ce procédé consiste à incorporer à la couleur rongeante du jaune de chôme (chromate de plomb). Le bleu est détruit lors du premier passage acide, ce qui permet d’économiser le second.
- ENLEVAGES ROUGES.
- La première méthode d’enlevage rouge sur bleu cuvé, due à M. Basile, de Rouen, est analogue à celle de M. Thompson pour les enlevages blancs. ,
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- ET DE L'IMPRESSION DES TISSUS
- BIBLIOGRAPHIE
- LE TRAITÉ PRATIQUE de l’impression des Tissus, réserves et enlevages
- OUVRAGE SUIVI DU Traité pratique de l’impression plastique (1)
- par M. Alexandre Schultz
- Le traité pratique de l’impression des tissus par Alexandre Schultz offre aux imprimeurs les plus nouvelles formules de la fabrication actuelle; les procédés publiés par l’auteur sont employés par les principaux imprimeurs de la France, de l’Allemagne, et de l’Angleterre; ils n’ont paru dans aucun autre ouvrage et représentent les résultats des chimistes les plus distingués.
- Ce qui a fait défaut jusqu’à présent dans tous les traités d’impression, c’est que les auteurs étaient des écrivains n’ayant jamais pratiqué; ici c’est le contraire, la parole est au praticien dont l’expérience sera profitable à tous ceux qui voudront consulter cet ouvrage important.
- L’auteur qui n’a plus aucun intérêt à tenir ses procédés secrets les met généreusement à la disposition du public, non pas pour en bénéficier, mais dans le seul but de contribuer encore aux progrès de l’industrie de l’impression.
- Cet ouvrage donne les résultats de trente an s d’expériences si longues à acquérir ; il contient les plus nouvelles méthodes de l’impression du genre lapis au rouleau et à la planche.
- Tous les procédés nouveaux des genres cuves soit qu’on se serve des procédés par réserve, soit qu’on fasse usage des rongeants dont on s’est, principalement servi depuis quelques années pour obtenir une fabrication dont le succès a été très grand dans tous les pays.
- En un mot tout ce quia rapport aux nombreux articles réserves et rongeants ou enlevages est indiqué dans notre ouvrage ; les plus nouveaux et les meilleurs procédés y sont décrits soi-
- (1) En vente au bureau du journal. Un bean volume 115 pages nombreux spécimens d’échantillons. Prix 5 fr. par perte 5,50.
- gneusement de même que lesfenlevages sur tturc rouge.
- Le traité pratique de l’impression plastique qui est à la fin de notre ouvrage est d’une très grande importance parce que les couleurs qu’on obtient avec nos formules sont très solides, elles résistent aux savonnages ce qui n’a pas lieu avec les couleurs plastiques qu’on a imprimeés jusqu’à présent,qui disparaissent et sont détruites par un simple lavage.
- FORMATION
- DES MATIÈRES COLORANTES par voie électro-chimique par M. Frederick Goppelsroeder
- Cette brochure intéressante a pour but de retracer les recherches commencées avant 1875 par l’auteur et qu’il a poursuivies avec persévérance. La solution du problème qu’il s’est proposé d’étudier est difficile, mais déjà il trouve un encouragement à persister dans ses travaux par les résultats qu’il soumet au jugement du public compétent.
- M. le docteur Goppelsroeder, ancien directeur. et professeur à l’école de chimie de Mulhouse, part de l’idée que les colorants du règne végétal et animal se forment par voie élc-tro-chimique. Les recherches qu’il a entreprises n’ont pas seulement pour base l'intérêt scientifique, mais surtout les applications dans l’industrie ; car, dans son opinion, la fabrication de certaines matières colorantes deviendra plus simple et probablement moins coûteuse. Pour lui, l’idéal à atteindre serait de fixer les matières colorantes, au moment de leur formation, sur les fibres textiles convenablement préparées pour recevoir la teinture.
- Nous ne pouvons suivre l’auteur dans les développements qu’il donne à ses idées ; on voit ou’il y a là tout un ordre de recherches à prévoir et à réaliser, mais l’électricité nous a déjà fourni tant de résultats utiles qu’il est permis d’espérer encore de nouvelles découvertes et des procédés perfectionnés dont l’industrie saura faire son profit.
- La notice donne ensuite la liste des objets
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- exposés à l’Exposition internationale d’électri- i cité à Paris dans la section suisse. La collection comprend 71 produits et 36 échantillons de soie teints avec des colorants obtenus par électrolyses de différentes solutions dont la composition est indiquée. Uue légende détaillée fait également connaître l’explication des planches.
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- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- FORMATIONS DE SOCIÉTÉS
- Société en nom collectif Sanimorte et Favel, teinturiers ; en soie, rue Montorguei', 53, Paris.— Durée: 13 ans. — ‘ Cap. : 6,000 fr.— Acte du 21 sept. 1881
- Société en nom collectif Laville et Caron (commerce des soies écrues et te ntes), rue Etienne Marcel, 3, à Paris.— Durée: 10.— Cap.: 120,000 fr..— Acte du 13 sept. 1881.
- Société en nom collectif H. Bonnet et Charbonnier (sciage mécanique des bois, triturage des bois pour teinture, etc.), rue Boileau, 106 et 108, et rue Cuvier, 82, à Lyon. — Durée: 10 ans.— Acte du 6 septembre 1881.
- DISSOLUTIONS DE SOCIÉTÉS
- Dissolution, à partir du 1er sept. 1881, Laurent et Lu-minet, teinturiers, à Villeurbane, Rhône). — Liquid. M. Luminet.— Acte du 3 sept. 1881.
- Dissolution, à partir du 14 sept. 1881 de la Société Vve Emile Phalempin et Cie, (drogueries, indigos et produits chimiques), 26, rue du Pont-Neuf, à Lille. — Liq. : Mme Phalempin.— Acte du même jour.
- VENTE DE FONDS DE COMMERCE
- M. Foucret a vendu à M. Prin, un fond de teinturier, rue Butte-Chaumont, 63.
- M Richard à vendu à M. Vaugrand, un fonds de teinturerie, rue Curton, Clichy.
- ADJUDICATIONS
- CHERBOURG, 3 novembre.
- Fournitures suivantes :
- Laine blanche et crin de Turquie. — Dépôt de garantie, 550 fr.— Caut. 1,100 fr.
- TOULON, 27 octobre.
- Fournitures suivantes :
- 54,400 kil. d’étoupe noire par voie de transformation.
- CHERBOURG, 27 octobre
- Fournitures suivantes :
- Tapis jaspés en laine. — Dépôt de garantie, 135 fr. — Caut., 270 fr. — Molleton de coton blanc pour cataplasmes.— Dépôt de garantie, 135 francs — Cautionnement,
- 270 fr.
- RESULTATS
- MINISTERE DF LA MARINE
- BREST, 29 septembre. 20,000 m. toile à hamacs.
- MM. Magnier, Duplay, Fleury, à Paris, le mètre à 0,95.
- Scrive fils, à Marquette, 0,97.
- Société iiniêre, à Landerneau, 1.
- Ch. Levesque, à Paris, 1,05
- TOULON, 29, septembre.
- Pantalons et vareuses en toile russe.
- Jentelme, 5,751.— Desgraxe. 5,595. — Laure, 6,785. — Boutry-van-Isselstein, à Lille, 6,602.—Cerf Mayer à Brest
- 5,602*— Faucon et Cie, à Marseille, 5.542.— C. Tourneau à Pau, 5818.
- Derbès, adj. 5,472.
- Toile grise à doublure en lin.
- Boutry-van-Ilsselstein, à Lillle, 0,93.— L. Duhamel, à Merville. 0,96. —.— P. Tournier, de Pau, 0,92.— V. Con-chin, d’Armentières, 0,89.
- J. Scrive fils, à Lille, rabais 1 pour 0/0 après le tirage au sort.
- LORIENT, 28 septemembre.
- Sacs à charbon.
- Richer, Alençon, 3,73. — Joubert-Bonnaire, Angers, 3,48.— Saint, Paris, 3,96
- 12,000 kii. d’étoupe blanche.
- A. Roux. Lorient, 74,25.— Hervé, Le Mans, 5 6.
- Fil à collet.
- Resnono, Angers, 2,9 36.—Péan, Nautes, 2,960.
- LIBRAIRIE
- VIENT DE PARAITRE
- LE TRAITÉ PRATIQUE
- De 1 impression des tissus, réserves et
- enlevages
- Ouvrage suivi du traité pratique de
- L’IMPRESSION PLASTIQUE par Alexandre SCHULTZ
- Deuxième édition, avec spécimens d’impressions
- PRIX, 3 fr. ; par poste, 3 fr. so
- S’adresser au bureau du Journal.
- OFFRES D’EMPLOIS
- UNE FABRIQUE DE COULEURS
- D’ani.ine à Paris demande un jeune chimiste Ecrire aux initiales A. L. K. au bureau du journal.
- BONNE PLAGE est offerte à un Teinturier, capable, à Paris.
- D E M AN D E S
- UN HOMME conaissant parfaite ment la teinture des fourrures (peaux en poils, etc.), désire place de directeur ou un associé disposant d’un capital.
- Ecrire au Moniteur de la teinture.
- Le Propriétaire-Gérant : J. CHARBONNIER.
- Tous droits réservés.
- Imp. Ed. Rousset et Cie, 7, rue Rochechouart, Paris.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Aimée, N 21. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 9 NOVEMBRE 1881.
- SOMMAIRE
- REVUE des divers procédés de moirage.
- PROCEDES PRATIQUES.
- LA NÉGROTINE.
- LA GRÈVE DES TEINTURIERS.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE.
- TAXES POSTALES.
- NOUVEAUX COLORANTS.
- INDUSTRIE DES FLEURS ARTIFICIELLES.
- LES PRODUITS remplaçant l’albumine dans l’impression et dans la teinture.
- EMPLOI DE L’ACIDE SALICYLIQUE.
- HOSPICES CIVILS DE LYON : Fournitures pour 1882, lainages, toilerie et chaussures.
- SUR LA RÉGULATION DES MACHINES A VAPEUR.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX. — ADJUDICATIONS ADMINISTRATIVES. — RESULTATS.
- ANNONCES.
- REVUE
- des divers procédés de moirage.
- Application du moirage et gaufrage à une ou deux faces eux étoffes teintes en pièces après le tissage,
- Par MM. A. L. TRAPADOUX frères et Cie.
- Cette invention consiste en l’application de divers moirages et gaufrages connus sur les étoffes teintes en pièces après le tissage.
- Ces moirages sont la moire française, la moire antique et la moire à réserves. MM. Trapadoux frères et Cie en font l’application sur les pièces au métrage, sur les rubans, cravates La Vallière et enfin sur tout s les étoffés tissées en ecru ou teintes après tissage ; que la-chaîne soit en grège, organsie, fantaisie ; que les trames soient en soie, fantaisie laine ou coton ; que les étoffes soient faille ou gros de Tours, sur une seule ou sur les deux faces ; sur étoffes avec ou sans envers et de quelque disposition qu’elle soit. Nous avons vu plusieurs échantillons traités par ces nouveaux moyens l’un en pékin gros de Tours ou faille et pékin satin dit pèkin-derby ; l’autre semblable au précédent mêlé de pékin façonné.
- Les menus dessins ou toutes autres dispositions peuvent se moirer des deux côtés en réservant le satin ou toute autre disposition d’armures.
- Moire à réserves avec frappages,
- par M. J.B. Bon.
- Dans ses recherches pour établir dès articles de nouveautés, M. Bon a eu l’idée de garnir l’entre-deux d’un tissu moiré à réserve avec des effets de frappages.
- Par son procédé, M. Bon peut, sur toute disposition de moire, garnir l’entre-deux de la moire par des dessins frappés qui peuvent reproduire toute espèce de motifs ou sujets.
- Les gravures de ces frappages sont établies sur des cylindres en métal, papier ou bois, et aussi par des dispositions fixes du mobile. Ceux dont se sert M. Bon sont construits en bois et donnent de très bons résultats pour la gravure.
- Moirage double-face obtenu au moyen du gaufrage,
- par M. Ogier aîné et Cie.
- Jusqu’ici le moirage du satin obtenu au moyen dugaufrage, nes’est effectuaitque d’un côte de l’étoffe; l'envers restait lisse et uni comme avant l’operation du moirage.
- MM. Ogier et Cie, à l'aide de leur procédé, obtiennent le moirage des deux côtés de P'é-toffe. A cet effet, ils fabriquent des satins sans envers, c’est-à-dire que la soie forme effet des deux côtés et semblable sur l’endroit et l’envers,
- MM. Ogier et Cie passent l’étoffe à double face dans l’appareil à gaufrer et le satin se moire d’un côté par le cylindre gravé et de l’autre côté par la contre-partie du cylindre en papier.
- Dans cette opération, le grain du taffetas est obtenu également des deux côtés de l’étoffe et l’on peut affirmer sérieusement que l'etoffe est sans envers,
- On peut appliquer ce nouveau procédé à toutes espèces d’armures, en un mot à tout ce qui peut amener le moirage sur les deux faces du tissu.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- NOUVEAU PROCÉDÉ DE MOIRAGE
- par M. F. VOL AND
- L’inventeur remplace les rouleaux parallèles à l’axe du rouleau, dont on s’est servi jusqu’à ce jour par « des rouleaux àra yures circulaires.»
- Ces rouleaux à rayures circulaires permettent « d’obtenir » la moire sur tout tissu ou ruban dont la chaîne est cannelé et eressem-ble à la trame ordinaire de la faille et dont le grain est en rapport avec la grosseur et avee l’écartement des rayures.
- On obtient par l’emploi de ces nouveaux rouleaux circulaires de la moire ou des effets de moires sur tous tissus ou rubans en spécifiant que la forme des rayures peut varier.
- M. Voland a pris un autre brevet pour un nouveau procédé de moirage obtenu au moyen de (nouveaux rouleaux perpendiculaires) à l’axe au lieu d’être parallèles.
- Par cette nouvelle disposition on obtient la moire suivant la trame, ce qui ne s’est jamais fait et ce qui ne pouvait se faire ni s’appliquer, non seulement sur la faille mais sur tout tissu dans lequel la chaîne est toujours en quantité moindre que la trame.
- Nous avons sous les yeux deux é-bantil-ions d’un même tissu dont l’un a été moiré par les rouleaux à cannelures horizontales et l’autre par les rouleaux à cannelures verticales, nous avons pu nous rendre compte du parti que peut tirer l’inventeur de ce nouveau procède, qui donne non seulement des genres moires habituels mais encore tous autres motifs détachés ou fleurs dans lesquels la moire nouvelle pourrait s’adopter.
- Imitation du façonné sur moires par MM. Blanc et Dumas
- Ce genre d’imitations s’est fait jusqu’à présent au moyen de rouleaux gravés, dont le développement limite forcément le nombre et l’étendue des dessins.
- Le procédé de MM. Blanc et Dumas permet de produire économiquement un nombre quelconque de dessins différents ; il consiste à découper des figures, des fleurs, etc , sur un papier spécial que l’on interpose entre deux étoffes avant de passer celles-ci, comme d’ordinaire pour le moirage, sous le plateau de la presse hydraulique.
- S’il s’agit de moire ronde, au lieu que la fleur soit découpée, on place entre les deux plis du tissu une bande de papier, de même largeur que l’étoffe, les dessins ayant été découpés à jour dans les deux plis, de façon à tomber dans les endroits ou la moire parait.
- PROCÉDÉS PRATIQUES
- Teinture des draps de troupe en rouge garame.
- Pour 100 kilog.
- Mordances deux heures avec
- 25 kilog. alun.
- 6 kilog. tartre.
- Laisser reposer jusqu’au lendemain, puis teindre sur garance de bonne sorte 40 ou 50 kilog. Après une heure de teinture, on ajoute au bain 4 à 5 litres de composition d'étain et on continue la teinture jusqu'à nuance.
- Vert résistant à la foule
- Tous nos lecteurs savent qu’il est presque impossible de faire un vert pouvant être foulé sans employer la cuve ; en effet le fond de bleu ne pouvant être donné que par du cam-pêche, du prussiate ou du carmin ou alors de l'ambric; or, aucun de ces bleus ne résiste au foulon d’où l'emploi force de la cuve et tous les verts obtenus sans ce moyen sont de très mauvaise qualité.
- Voici un procédé :
- Pour 100 kilog
- 1" Bouillon once
- 7 kil. alun,
- 2 — tartre.
- Teinture.
- 10 casses de gaude.
- Curage jusqu’à nuance. Ce procédé est le meilleur, cependant le suivant est aussi très employé.
- 1- Pied de bleu à la cuve,
- 2- Bouillon avec :
- 8 kil. alun,
- 2 — tartre
- Et 1[2 verre acide sulfurique,
- 3 - Teinture avec :
- 25 ou 35 kil. de bois.
- Jaune (Cuba)
- Finir, lever et ajouter au bain, 500 gr. de couperose verte.
- Rentrer et remuer 15 minutes sur ce bain — Rincer.
- Ainsi que l’on peut le voir ci-dessus, la cuve est importante mais on ne peut donner à la cuve que la moitié du bleu nécessaire; fouler et après foulage, teindre en chaudière dans du bleu Mich oison pour le complément de la nuance.
- On réalise ainsi une certaine économie en employant des bleus d’un prix modéré. (1)
- (1) Voir notre prix courant.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- Rouge sur coton aux bois
- Pour 50 kilos coton
- Sumac 25 kilos,
- Manipuler à tiede et laisser reposer 12 heures, lisser ensuite à froid pendant 3 ou 4 heu-, res sur le mordant suivant :
- Sel d’étain 7 kil. 500.
- Alun 7 kil. 500.
- Puis teindre avec :
- Bois rouge 40 kil.
- Fustel 20 kil.
- On commence à froid puis au chaud peu à peu jusqu’à 50 ou 60 degrés ; on rince et on adoucit avec :
- Huile d’olive 1 kil. 500.
- Savon de Marseille 1 kil.
- Sel d’étain 1 kil.
- Laisser une heure dans ce bain, tordre et sécher.
- T:inture des laines (1)
- Par M. D. Batifois
- Prune
- Cette nuance s’obtient par plusieurs procédés.
- En voici les principaux :
- Première méthode
- Eau 100 litres,
- Sel d’étain 75 grammes,
- Alun 300 grammes,
- Campêche 2 litres.
- Faire bouillir une heure, laver et rincer dans deux eaux.
- Deuxième méthode
- Eau 100 litres,
- Tartre rouge 75 grammes,
- Alun 75 grammes,
- Acide sulfurique 50 gramnes.
- On ajoute du bleu de Lille et orseille, la quantité varie selon le ton que l’on veut obtenir ; pour ternir la nuance, on ajoute.au bain un peu de bois d’Inde et une pincée de vitriol bleu, on lève et on rince toujours sur deux ou trois eaux.
- Troisième méthode
- Mêmes mordants que ci-dessus plus orseille et carmin au sulfate d’indigo au violet rouge d’aniline. Bouillon d’une heure.
- Quatrième méthode
- Les couleurs prunes par ce procédé se font sur deux bains.
- Premier bain
- (1) Extrait ou manuel du teinturier dégraisseur àlapor-tée de tous.
- Tartre 100 grammes,
- Alun 100 grammes,
- Oxymuriate d’étain 50 grammes.
- Faire bouillir une heure, lever, rincer et jeter le bain.
- Deuxième bain.
- Une pincée de tartre et d’alun, orseille et bois d’Inde en quantité suffisante.
- La couleur du bain doit être à peu près delà couleur de l’échantillon que l’on veut obtenir. Si l’on veut violeter le bain, il n’y a qu’à ajouter une pierre de carbonate de soude et faire rebouillir dix minutes.
- Il ne faut jamais quitter une teinture, on doit la remuer constamment avec le lisoir.
- Teinture en noir des peaux de lapins et de lièvre.
- Pour cent peaux.
- PREMIER BAIN
- Carbonate de soude.....5 kilogrammes
- DEUXIÈME BAIN
- Extrait de campêche pur. . . 8 kilogrammes
- Terra..................5 —
- Vitriol bleu .... —
- On passe d’abord les peaux dans la dissolution de carbonate de soude, on rince et on entre une première fois dans le bain de teinture avant d’y avoir ajouté le vitriol bleu, pendant deux heures au moins ; dans cette opération il faut bien observer le degré du bain, qui doit être de 30. On lève et on laisse refroidir, on entre une seconde fois dans le bain à 35 degrés et après qu’on a ajouté le vitriol bleu, et ainsi de suite de 5 en 5 degrés, jusqu’à 50 degrés mamimum.
- On rince le mieux possible et obtient des peaux très belles et solides sans être attaquées.
- PALIACAT SUR COTON
- Pour 25 kil. coton filé :
- Après le débouillage :
- Alun 10 k.
- Sulfate de fer 1 500 Sulfate de cuivre 1 500 Galles 1 750 Garance 35
- Traîner plusieurs heures sur ce bain, rincer et aviver avec :
- Sel de soude 1 k. 500
- Dégraissage des vieilles soies à teindre.
- Les doses sont pour cinq kilogrammes de soie
- Faire bouillir: 1° dans une solution faite, par kilog. de soie, de 120 gr. de cristaux de soude;
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- LE MONITEUR DE LA TENITURE
- 2° avec du savon.
- Noir -charbon
- Mordançage à la dissolution de nitrate de fer de 4° (une 1[2 heure) ;
- Lavage ;
- Teinture avec décoction de 1 kilog. 500 gr, campêche et 500 gr. de bois jaune (une 1[2 heure);
- Dégorgeage.
- Gris
- Passage par une solution de 1 kil, (G à 8 heures) ;
- Lavage ;
- Teinture dans un bain composé d’une dé coction de campêche à un peu d'extrait d’indigo (un quart d’heure).
- Rose à la cochenille
- Mordancer avec 1 kil. d’alun bien exempt de fer (6 à 8 heures).
- Laver ;
- Teindre dans un bain tiède de 30 g. de cochenille ;
- Laver.
- Ecarlate par la cochenille
- Mordancer à l’eau contenant G50 gr. de dissolution d’étain (16 heures). Cette dissolution s’obtient en dissolvant 100 grammes d’étain dans 250 grammes d’acide nitrique additionné d’une même quantité d’acide chlorhydrique ;
- Laver ;
- Teindre dans une décoction de 10 gr. de cochenille et 100 gr. de crème de tartre bien chaude, mais non bouillante ;
- Laver.
- LA NEGTOTINE
- De P. Bertrand fils.
- Nouveau procédé pour obtenir un noir direct.
- Nous appelons l’attention de nos lecteurs sur la découverte que vient de faire M. P. Bertrand fils : son composé chimique, la « Négrotine » est destiné, à faire une révolution dans la teinturerie. A l’aide de ce produit, on obtient le noir direct sur les laines en ilotte et en écheveaux et sur les étoffes de laine, sur chapeaux en feutre et en laine, lisière, tresse, chaussons, peaux, cuirs, plumes, bois et sparteries.
- Ce beau noir se fait très promptement ; une demi-heure à trois quarts d’heure suffi
- sent pour l’obtenir; il est indélébile, ne verdit pas à l’usure et ne cuivre jamais.
- La Négrotine est employée avec tant de succès que MM. Scoppini et Théret (28, rue Sévigné, Paris), qui-ont formé ovec l’inventeur M. P. Bertrand fils, une société pour la fabrication et l’exploitation de ce nouveau produit, ont déjà reçu, de maisons de teinture de premier ordre, des certificats qui en constatent les grandes qualités. Ce produit permet d’obtenir la perfection dans la teinte noire et de réaliser de sensibles économies de temps, d’argent et de main-d’œuvre.
- Il y a différentes marques de négrotines.
- Nous reviendrons prochainement sur‘ses différents modes d’emploi.
- LA GRÈVE DES TEINTURIERS
- Rien ne fait prévoir que la grève des teinturiers en étoffes de Villefranche doive prendre fin bientôt.
- La chambre syndicale des teinturiers de Lyon leur a envoyé des secours; d’autres établissements, comme les ateliers d'Oul-lins, ont fait des quêtes pour eux. De leur côté, les patrons ne veulent rien céder et refusent d’adhérer à la réduction de la journée de onze heures à dix heures.
- Les teinturiers, poussés par le Comité, veulent émigrer pour aller chercher du travail ailleurs, preuve que la misère commence à les talonner.
- C’est une sorte d’intimidation par laquelle on tente de faire fléchir les patrons.
- Dans tous les cas, ceux-ci supportent la grève et attendent le retour des ouvriers.
- l’esprit DES AUTRES.
- Un teinturier se présente, l’autre jour, chez Mlle C..., actrice du Palais Royal, et lui demande sa clientèle.
- — Vous serez contente de moi, dit-il; je connais mon métier. J’ai été longtemps le dégraisseur de Mile Sarah Bernhardt.
- — Le dégraisseur de Sarah!... s’écrie la comédienne... Eh bien ! j’ignore ce que vous lui coûtez, mais en tout cas vous n’avez pas volé votre argent !
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- CHRONIOUE INDUSTRIELLE
- SOCIÉTÉ PHILANTHROPIQUE pour l'enseignement des langues étrangères.
- Dans un de nos derniers numéros nous avons annoncé à nos lecteurs la fondation d’une société dont le but est de créer dans divers centres de Paris, des cours gratuits de langues étrangères, spécialement au point de vue commercial et destinés aux employés de commerce.
- La création d’une société de ce genre doit rendre les plus grands services au commerce en général et aux employés en particulier, car la connaissance des langues étrangères devient de plus en plus indispensable dans les affaires, et il reste beaucoup à faire pour la généraliser parmi ceux qui en ont le plus besoin.
- Malgré les efforts incessants tentés depuis plusieurs années pour développer l’étude des langues étrangères, il est encore bien difficile au commerce de recruter des jeunes gens possédant d’une façon satisfaisante la connaissance de ces langues.
- Les études dites classiques, de nos écoles ordinaires, donnent aux élèves, dans une certaine mesure, des notions grammaticales; mais elles ne leur donnent ni l’habitude de la conversation, ni la connaissance des mots techniques et du langage pratique et spécial usité pour les affaires.
- Pour remédier à cette lacune, il faudrait que l’employé, que la modicité de ses ressources pousse le plus souvent vers les quartiers excentriques, trouvât à sa disposition des cours de langues étrangères faits en vue des besoins spéciaux du commerce.
- C’est, sur l’initiative de M E. A. Naville, directeur de la Société anonyme des matières colorantes et produits chimiques de Saint-Denis, qu’un groupe de commerçants et de banquiers, auxquels se sont adjoints des partisans convaincus de l’urgence d’une réforme, ont fondé une société philanthropique pour l’enseignement des langues étrangères, à laquelle la Chambre de Commerce de Paris a bien voulu accorder son haut patronage.
- D’après les projets de statuts de cette Société, l’instruction serait donnée gratuitement aux jeunes gens qui en suivraient les cours. On est en droit d’espérer que les chefs de maison, même dans leur propre intérêt, engageraient leurs employés à profiter d’un enseignement gratuit, qui améliorerait la position pécuniaire de ceux-ci, en leur fournissant les moyens de rendre de plus grands services.
- Le personnel enseignant serait composé
- d’hommes habitués, à l’enseignement des langues, au point de vue commercial, et un comité choisi par les membres de la Société veillerait constamment à ce que cet enseignement fut donné d’une manière pratique.
- Il faut donc pourvoir à la location, à l'ap-propriation et à l’éclairage des salles, puis ensuite au paiement d’un certain nombre de professeurs.
- C’est pourquoi nous engageons vivement nos lecteurs et abonnés à se faire inscrire au nombre’des souscripteurs et nous espérons qu’ils encourageront leurs employés à se faire inscrire comme élèves, afin qu’ils puissent profiter des avantages qu’ils recueilleront de cet enseignement pratique donné sous le regard même de leurs chefs et patrons.
- Le projet de statuts et d’organisation est adressé sur demande faite à M. E. Naville, 49, rue d'Hauteville, à Paris.
- TAXES POSTALES
- Abaissement des taxes dans les rapports avec les pays d’outre-mer
- Les correspondances, à destination des pays d’outre-mer, compris dans l’union postale, supportaient, jusqu’ici, comme rénumération des frais de transport par mer, une surtaxe spéciale de 10 cent, par 15 gr. pour les lettres, de 5 c. par carte postales, et de 3 3. par 50 g. pour les papiers d’affaires, échantillons et imprimés.
- Cette surtaxe vient d’ètre abolie, et à partir du 1er octobre prochain, les correspondances à destination de tout le ressort de l'union postale universelle seront soumises à un tarif d’affranchissement unique, savoir :
- Lettres, 25 c. par 15 g.
- Cartes postales simples, 10 c.
- Cartes postales avec réponses payée, 20 c. ( dans les relations offielles sont admises).
- Papiers d’affaires, 5 c. par 50 gr. (avec minimum de 25 c.)
- Echantillons, 5 c. par 50 gr. avec minimum de 10 c.
- Journeaux et imprimés, 5 c. par 50 gram.
- Droit de recommandation, 25 c.
- Avis de réception des objets recommandés 10 c.
- Les lettres non affranchies provenant de tous les pays de l’union postale iniverselle seront uniformément taxés à raison de 50 c. par 15 gr.
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- LE MONITEUR DE LA TINTURE
- Lesfcorrespondances insuffisamment affranchies de même provenance continueront à être taxées au double de l’insuff sance.
- Le tarif qui précède s’appliquera donc à partir du 1er octobre prochain, aux correspondances échangées avec toute[l‘Europe et les pays ci-après.
- EEgypte, Etats-Unis, Brésil, République Argentine, Paraguay, Uruguay, Venezuela, Colombie (Etats Unis de), Mexique, Païti, République cominicaine, Chili, Pérou, Equateur, Honduras (Etat de), Salvador, Guatemala, Liberia, Perse ( V. du golfe Persique), Japon, Chine et Corée, Caboul, Kaschmir, Ladackh, Zanzibar.
- Colonies françaises, danoises, espagnoles, néerlandaises, portugaises, en totalité.
- Colonies et établissements anglais (moins les îles de l’Ascension et de Sainte-Hélène, les établissements du Cap de Bonne-Espérance, l’Australie et la Nouvelle-Zé-landre.
- NOUVEAUX COLORANTS
- Jaune S. Solide.
- De la Société anonyme des Matières colorantes et produits chimiques de Saint-Denis.
- Ce nouveau colorant, bien connu de nos lecteurs, dont nous donnons plus bas quelques échantillons sur laine filée, diffère des jaunes actuellement connus par sa vivacité et sa solidité.
- --
- Ge nouveau colorant, comme le nom l’indique, résiste à l’acide.
- Ce jaune solide est très apprécié des teinturiers, pour être employé soit seul, soit dans les nuances composées, surtout dans les tons clairs où ce colorant tient une place marquée dans la série des couleurs d’aniline.
- Pour la teinture de la laine et de la soie, le bain doit être légèrement acidulé à l’acide acétique.
- TEINTURE DE LA LAINE-
- La laine doit être parfaitement dégraissé et lavée à l’eau chaude.
- Mordancer pendant 30 minutes au bouillon avec des cristaux détartré rosé et de la composition d’étain ; environ 140 de cristaux de tartre et 115 litre de composition d’étain par kilog. de laine; on ajoute la dissolution du colorant, et on manœuvre 45 minutes au bouillon.
- Il est plus simple de se servir d’acétate de soude en montant le bain avec 100 gr d’acétate de soude et la quantité de colorant nécessaire (qu’on ajoute au bouillon',monter au bouillon, bouillir 30 minutes, lever, rincer et sécher.
- On peut encore employer le bisulfate de soude dans la proportion de 200 gram. par kil. de laine ou bien d’acide oxalique et de sel d’étain,
- A l’aide de ces mordants, le jaune solide donne non-seulement sa nuance propre, mais il se combine avec le carmin ou le sulfate d indigo, la fuchsine, etc.
- L’échantillon ci-dessous a été obtenu en employant pour 10 kil. de laine :
- Jaune solide, 65 gram.
- Carmin d’indigo, 65 gr;
- Dans notre prochain numéro, nous donnerons quelques échantillons tant avec le jaune solide, carmin d’indigo et fuchsine A 3 acide.
- INDUSTRIE
- DES FLEURS ARTIFICIELLES
- I. — Fleurs artificielles chez les sauvages ; en Italie et en Chine.— Seguin et Vendzel.
- n Cette craie combinée avec l’acide, se précipite au fond du vase ; alors on verse doucement la liqueur restée claire ; s’il le fallait, avant de laisser reposer, on ajouterait un peu d’eau. Dans
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- ET DE L'IMPRESSION DES TISSUS
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- tous les cas, on lave le précipité avec de l’eau pure, et on obtient de la sorte une autre couleur bleue bien plus claire. Le bleu de l’indigo devient plus foncé, et tire sur le noir quand on y ajoute de la potasse. »
- Couleurs jaunes. Terra mérita. lo Mettez dissoudre pendant une journée de la terra mérita dans l’esprit de vin ou alcool: filtrez ensuite, et tenez dans un flacon toujours bien bouché,votre liqueur. A l’instant de vous en servir, versez-en quelques gouttes dans une soucoupe, puis se-‘on les nuances que vous voulez obtenir, mouillez d’abord dans l’eau pure, ou l’eau acidulée par la crème de tartre, ou l’eau rendue alcaline par le sel de tartre : rincez ensuite dans l’une de ces eaux, après avoir trempé dans la teinture.
- Le mouillage et le rinçage d’eau pure donnent toutes les teintes de jaune, suivant la force de la teinture. On peut omettre le rinçage d’eau acidulée, ces deux immersions produisent toutes les teintes de jaune un peu verdâtres. Enfin celle d’eau alcaline produit toutes les nuances d’un rouge terne et un peu changeant, tirant sur la cou-eur de la brique .
- Couleurs vertes. lo La dissolution de la graine d’Avignon, la terra mérita, mêlées au bleu en lliqueur après qu’on a détruit l’acide par la craie, forment de très beaux verts, dont on varie la nuance comme il convient ; 2o la gomme-gutte et l’ir.digo produisent le même effet. On trempe rarement au vert, cette couleur s’employant sur l’étoffe un peu plus que sur les pétales ; aussi pourrait-on les nuancer en mélangeant lejaune"et le bleu. Toutefois, si l’on voulait tremper en vert, comme il le faut pour certaines feuilles, telles que le trèfle de pré ou sainfoin, on pourrait tremper d’abord dans le jaune, puis dans le bleu. Plus le jaune domine plus le vert est tendre.
- Couleurs violettes, lo Trempez l’étoffe ou les pétales dans une infusion aqueuse d’orseille, puis dans un bain de bleu, et vous aurez un beau violet. L’in usion d’orseille produit un cramoisi qui tire sur le violet ; les acides le font passer au roige.
- 2o Délayez dans de l’eau tiède une suffisante
- quantité d’orseille; faites sécher ensuite jusqu’au moment de l’ébullition, et trempez plus ou moins longtemps, suivant la nuance que vous voudrez obtenr. Vous aurez un beau gris de lin tirant sur e violet, ou la nuance lapis, recherchée pour uelques iris, quelques violettes des Alpes. En énéral, on obtient le violet pour le mélange du ouge et du bleu.
- Couleurs brunes. A peine emploie-t-on le. brun dans la fabrication des fleurs artificielles : quelques panachures d’oreilles d’ours, de tulipes, de fleurs exotiques, voilà tout l’usage de cette couleur qui se pose au pinceau. Le brun se prépare de deux manières; lo en mélangeant de ’encre de la Chine avec très peu de carmin : on en varie la nuance en ajoutant un peu de jaune s’il est nécessaire; 2o en se servant de bistre, qui fournit un brun tout préparé.
- Peinture des fleurs. Les fleurs que l’on peint sont les pensées, lestu’ipes, quelques œillets, les iris, la fleur du catalpa, les géraniums, les roses et autres fleurs blanches panachées, les oreilles d’ours, l’athéa et plusieurs autres moins difficiles. Pour peindre une de ces fleurs, il faut bien examiner les pétales à imiter, et avec un petit pinceau de martre déposer la couleur absolument d’après nature.
- Souver.t cette opération ne dispense pas de teindre le pétale : ainsi, l’on commence par tremper d’abord la tête et les joues du pétale en lilas pour le catalpa, et l’on peint ensuite sur l’onglet et le centre, blanc à la base, puis légèrement colorés. On gaufre aussi avant de peindre. Souvent aussi on trempe tout le pétale dans la couleur dominante, et on termine au pincean.
- III. — manière de monter les fleurs.
- Du soin que l’on met à monter les parties de la fleur, c’est-à-dire à les réunir, dépend la parfaite imiation de la nature ; souvent ce seul point omis fait échouer toutes les autres précautions. En effet, si l’on manque de retracer le port de la plante, les dispositions du feuillage, il ne servira de rien que les différentes parties soient faites convenablement. L’ouvrage péchera par l’ensemble. C’est ordinairement aux personnes les
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- C
- LE MONITEU
- LA TEINTURE
- plus habiles de l’atelier qu’est confié le montage des fleurs.
- Lorsque les feuilles à monter doivent être placées en face l’une de l’autre, comme celle du dahlia, ®u que, sans être précisément vis-à-vis, les objets à monter laissent peu d’intervalle entre eux, de chaque côté de la tige on ne rompt pas la soie, et l’on va de l’un à l’autre, ne passant en papier que lorsque l’insertion des objets rapprochés est finie.
- A mesure que l’on place les feuilles, les boutons, etc., il faut comparer l’objet monté au modèle, l’éloigner un peu de soi pour juger de l’effet ; courber ou redresser les tiges et les fenilles avec la pince, afin de rendre exactement les plus légères inflexions de la plante.
- Il importe aussi beaucoup d’avoir égard aux intervalles qui se trouvent entre les parties. Ainsi, pour les feuilles de rose, les deux feuilles que l’on place ensemble en face l’une de l’autre sur la tige commune doivent être mises à tel intervalle de la première feuille (fixée à l’extrémité de la tige), que leur tête touche le tiers de celle-ci.
- Le couple suivant, ou seconde paire de feuilles doit être à une égale distance : on peut souvent les baisser un peu plus, parce que ces feuilles accolées s’éloignent un peu en se rapprochant de l'arbuste. Dans l’arrangement des boutons de rose, il faut que la pointe des areignes d’un bouton fleuri se trouve au-dessous du calice du bouton naissant. C’est au goût, à l’habitude, à la justesse de l’œil seuls, que l’on peut avoir recours pour bien espacer ; car il est impossible de mesurer les distances, comme d’apporter des exemples pour toutes les fleurs et toutes les parties. L’étude du dessin servirait beaucoup à cet égard.
- Manière de monter différents feuillages. Revenons à la nature si belle et si variée, et donnons la manière de monter quelques feuillages dont la disposition est particulière.
- lo Les giroflées : le feuillage est disposé en paquets inégaux, composés aussi de feuilles fort inégales, et ayant au centre un bouton extrêmement petit, que vous imiterez en boulant fortement une petite étoile à divisions étroites et
- un peu allongées. Avant de monter les feuilles sur la tige, il faut les réunir en paquets sur le pétiole de la plus grande feuille, qu’à cet effet vous aurez fait plus long ; vous monterez ce paquet à la tige, en rapprochant de cette dernière une petite foliole et le bouton du centre.
- 2o Le chèvrefeuille, dont la tige traverse le feuillage, faite d’une seule pièce, vous cotonne-rez et passerez en papier la tige principale, ou pied, jusqu’au point où vous devez placer celle-ci; ensuite vous enfilerez la partie inférieure dans le trou de la feuille, que vous fixerez avec un peu de colle : vous continuerez ensuite à cotonner et à passer au-dessous de cette feuille. Bien entendu qu’au-dessus de chaque feuille l’on rompt le coton et la bandelette pour les replacer au-dessous. Quelques fleurs, surtout le dahlia, veulent une opération semblable.
- Les tulipes, jacinthes et autres fleurs à fleurs radicales, c’est-à-dire sortant de la racine, veulent que leurs feuillages se roulent au bas de la tige, «n se creusant et se repliant sur lui-même; pliez les feuilles en deux par le bas ; remplissez ce pli de colle verte et introduisez-y l’extrémité de la tige. Ce feuillage se fait rarement.
- « Comme tous les arts industriels, celui du fleuriste exige la division du travail, dans le double but d’en accélérer l’exécution et de la ren dre plus parfaite. Cette division doit être relative à la force des ouvriers, au degré d’habileté des apprenties et des ouvrières. »
- IV.
- Tels sont les procédés essentiels en usage dans la fabrication des fleurs artificielles. Nous n’avons donné dans cet article qu’une faible idée des opérations si compliquées de l’art du fleuriste ; nous n’avons parlé ni du découpage, ni du cotonnage, du boulage, du gaufrage des pétales ; ni du mouillage, du rinçage, du taquetage et du collage. Ce n’est pas un simple article, mais un volume qu’il eût fallu pour décrire avec détail les opérations si nombreuses et si variées du métier de fleuriste.
- Cette industrie, qui, à l’origine, n’était exercée que dans les couvents de religieuses, que nous avons vu naître et progresser à Paris au dernier siècle, a pris, depuis une vingtaine d’an-
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- nées un développement extraordinaire. Les 5 et 6e arrondissements ont le monopole de la fabrication des fleurs artificielles dont l’exhibition, à l’Exposition universelle de 1855, a valu à MM. les fabricants de Paris une médaille d’honneur de première classe, et la mention honorable sui-ante :
- « On sait imiter les fleurs à peu près dans tous les pays du monde ; mais à Paris seulement, cette imitation est devenue depuis longtemps l’objet d’une grande et intéressante industrie. La fa-rïcationdes fleurs artificielles y est très heureu-bernent organisée, et a été portée depuis quelques années au plus haut degré de perfection. On a su en effet imiter la nature avec tant d’habileté qu’il est quelquefois impossible de distinguer les plantes artificielles des plantes naturelles, et de pareils chefs-d’œuvre ne sont déjà plus rares aujourd’hui. »
- Paris compte actuellement 622 fabricants de fleurs artificielles, divisés en deux catégo -ries :
- Les fabricants d’apprêts, boutons, fruits, épis, etc., gaufreurs, teinturiers, et découpeurs de percale, mousseline et papier. Ils sont au nombre de 48, et font pour 178,900 fr. d’affaires avec 478 ouvriers.
- Les fabricants de fleurs artificielles en général, les monteurs etc.; ils sont au nombre de 574 et font pour 9,876,768 francs avec 5.675 ouvriers.
- Le nombre des ouvriers employés dans l’industrie des fleurs arificielles, est de 6.153 dont plus de 4.000 ouvrières.
- PRODUITS REMPLAÇANT L'ALBUMINE DANS L’IMPRESSION ET DANS LA TEINTURE parM. Hofmiebr
- Le procédé consiste à transformer les divers albumineux en protéinate solubles, e en matières peptiques ou pépastiques et à mélanger les produits de cette transformation avec des substances de cette nature que,
- sous l’influence de températures élevées, ces substances produisent la séparation, c’est-à-dire la coagulation du protéinate.
- Les matières albumineuses sont dissoutes dans des acides étendus (acide muriatique, acide lactique) ou dans de faibles solutions alcalines, principalement dans une lessive étendue de soude, à une chaleur modérée.
- Les dissolutions ainsi obtenues et qui, dans le cas du traitement par un acide, doivent être alcalinisées par une lessive de soude jusqu’à ce qu’elles ne donnent aucun dépôt, se transforment en masses solides, lorsqu’elles sont exposées à une température de 55o c.
- Ces masses sont solubles sous l’action réitérée de l’eau exatement comme l’albumine ordinaire et leurs solutions mélangées avec les additions correspondantes indiquées plus loin peuvent être ajoutées aux bains de teinture dans les mêmes conditions que l’albumine ; après impression et vaporisation des couleurs/ la matière colorante est coagulée sur la fibre.
- Pour les additions dont il vient d’être question, le bréveté emploie les sels de chaux et de magnésie les plus divers simultanément avec du sel ordinaire et du sulfate de potasse ; M. Hofmeier indique, en outre, tout sel d’alumine, de zinc, de baryte possédant la faculté de se transformer facilement en sel basique sous l’action de l’eau et de l’élévation de la température.
- La proportion la plus convenable pour 100 parties de matière albumineuse contenues dans la solution (prenant pour base le poids à l’état sec par 1000 c) est à 1, à 2 0[0 de sel de chaux ou de sel de nagnésie, nous citerons parmi les plus propres à cet usage le chlorure de calcium, le chlorure de magnésium, le sulfate, de magnésie, le citrate de chaux.
- La quantité de sel commun à ajouter est de 5 à 6 (pour 100 parties sèches de la solution albumineuse) et la I1orerticn de su
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- fate de potasse égale 0,25 à 0,40 pour cent.
- Afin d’obtenir des mélanges qui supportent le séchage entre 35 et 40 c. sans laisser de résidus insolubles et qui, ensuite, dissout dans l’eau tiède, se comportent comme l’albumine et se coagulent par une chaleur de 100 c. (pendant la vaporisation,) il convient d’ajouter des sels qui, en présence des subs tances alcalines comme le protéinates de potasse et sous l’influence des accroissements de température, se décomposent pour dégager un acide ou pour augmenter la 'basicité de l’acide y contenu.
- A cette catégorie appartiennent les sels de tous les acides géminés de nature organique, principalement les acides de soufre (sulpho-acides,) les éthers acides de l’acide sulfurique, etc.
- L’addition de ces sels varie entre 1 et 2 070 parties en poids de matière sèche et par 100o b.
- En résumé, le bréveté reverdi que l’obtention de substances de protéinates et pepto-niques extraites des corps albumineux les plus divers et susceptibles de produire la séparation, ou coagulation, des protéinates dissous, sous l’influence d’une élévation de température et grâce aux additions indiquées aux solutions obtenues par l’action des acides ou des alcalis, les mélanges en çues-tion étant produits sous formes de masse solüble.
- EMPLOI DE L'ACIDE SALICYLIQUE
- DANS LA FILATURE ET LE TISSAGE
- (Extrait de la Deutsche Algemeine Polyt* chnische Zeitung}
- Les recherches faites jusqu’ici concernant l’emploi de l’acide salicylique dans l’industrie lainière ont donné plusieurs résultats satisfaisants. La laine brute est mise à l’abri de la moississure en ajoutant de l’acide salicylique au bain de lavage, qui présentera ainsi la composition suivante :
- Eau............................. 2,000 parties.
- Savon de potasse. . . . 500 —
- Acide salicylique en poudre 1 —
- Pour les fils que l’on doit conserver pendant longtemps et dont on veut éviter la pourriture, la laine est traitée avant le cardage, pendant l’ensimage, par l’acide salicylique, dont on ajoute environ 1 partie pour 500 parties de liquide employé pour le graissage. Des fils traités de cette manière étaient encore intacts au bout d’un temps très long et ne présentaient pas l’odeur ordinaire d’huile rance.
- Les draps en pièces peuvent être mis à l’abri delà perte de leur lustre et de la pourriture pour un temps beaucoup plus long que jusqu’ici, en ajoutant 1/500 d’acide salicylique dans la dernière opération humide à laquelle on soumet le tissu,
- Les substances qu’on emploie pour le traitement des tissus de coton, telles que la gélatine, la colle et autres, dégagent, surtout dans l’eau chaude, une odeur presque insupportable et se décomposent aisément.
- Une addition de 1/2 à 2 grammes par litre supprime ces inconvénients et ce système permet de conserver la chaîne pendant très longtemps sur l’ensouple, sans qu’elle moisisse.
- De même, en ajoutant 1 à 5 grammes d’acide salicylique par litre d’apprêt, on préserve les tissus de toute altération. Une action analogue peut être exercée par cette substance dans un grand nombre de cas relatifs à l’industrie textile.
- - -aesessierneserex a erstrorez ii .•
- HOSPICES CIVILS DE LYON
- FOURNITURES POUR 1882
- LAINAGES, TOILERIE ET CHAUSSURES
- La Commission exécutive du conseil général d’administration des Hospices civils de Lyon adjugera, sur soumissions cachetées, dans la salle du Conseil, à l'Hô-tel-Dieu :
- 1- Le Lundi 21 novembre 1881, à 1 heure, la fourniture des articles de LAINAGES, comprenant :
- Draps cuir-laine noir.—Draps gris,noii, bleu.—Molletons écru, gris bleu.—Fla-.nelle. — Escots noir, marron. — Grandes et petites Couvertures,—Robes en laine.— Chaussons fourrés et en lisières.—Bas en laine.—Chapeaux en feutre pour hommes et enfants.
- 2- Lundi 28 novembre 1881, à une heure, la fourniture des articles de TOILERIE, BONNETERIE et de CHAUSSURE,. comprenant :
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Toiles rousses.—Toiles de lin, d’emballage, serpillière.—Cordats. — Coutils. — Cotonnades écrue et de couleur.—Calicots blancs.—Indienne imprimée.—Mouchoirs —Foulards de coton imprimés.—Bandes pour maillots.—Bonnets de coton écru et de couleur.—Jupes et Brassières tricotées —3,442 paires de Souliers pour hommes, femmes ou enfants.
- Les cahiers des charges et les échantillons sont déposés au Secrétariat général des Hospices, passage de l'Hôtel-Dieu, 44, où l’on peut en prendre connaissance tous les jours non fériés, de deux heures à quatre heures de l’après-midi.
- Les adjudicataires non domiciliés à Lyon devront se faire représenter par un fondé de pouvoirs résidant dans cette ville.
- Les soumissions devront être déposées au Secrétariat général des Hospices, le jour de chaque adjudication, à 11 heures du matin au plus tard.
- SUR LA RÉGULATION DES MACHINES A VAPEUR (I)
- Je désirais me rendre compte des effets de la dilatation sur la régulation d’une machine à vapeur. Pour cela, j’avais réglé cette machine à froid en mettant les avances et les recouvrements tels que me les donnait l’épure de distribution, c’est-à-dire sans tenir compte de la dilatation.
- Puis, pour bien vérifier le montage, j’ai cherché sur la machine les éléments de l’épure, afin de me rendre compte de la manière dont le montage était fait, pour savoir si l'épure que donnerait la machine serait bien conforme à celle tracée à l’étude; mon intention étant de comparer les phases de la distribution à froid à celles obtenues avec l’indicateur sur la machine en marche, c’est-à-dire à chaud.
- Pour cela, je me servais, sur la machine à froid, du procédé déjà bien connu, mais que je rappellerai en quelques mots.
- Il consiste à placer une règle le long de la tige du piston et une autre le long de la tige du tiroir, ces deux tiges étant munies d’un curseur.
- On enroule sur l’arbre une feuille de papier divisée en 260 parties égales; un curseur étant fixé sur un point quelconque de la machine et effleurant ce papier.
- Pour déterminer les points morts, on place la manivelle en un point quelconque de sa course ; on marque ce point sur la feuille de papier et, sur la règle du piston, le point indiqué par le curseur. On tourne l’arbre en avant; le piston avance, puis revient sur lui-même et on l’arrête lorsque le curseur est arrivé au point déjà trouvé sur la règle. Le curseur de la feuille de papier
- (1) Rapport de M. E. Sabatier à la Société des anciens élèves .des Ecoles des arts et métiers.
- voir les points correspondant aux divisons de la feuille de papier.
- Puis je tournai en arrière et je ne marquai que ramène en tournant en avant et la machine se trouve alors au point mort.
- On opère de la même manière pour le tiroir.
- Nous avons dit que la feuille de papier enroulée sur l’arbre est divisée en 260 parties. Numérotant ces divisions en sens inversé du mouvement, et à sant tourner l’arbre en l’arrêtant chaque fois que le curseur correspond avec une de ces divisions et marquant sur les règles du pistone du tiroir, les points correspondants, on a tous 1-s éléments pour le tracé de l’épure; car, prenant pour abscisses les positions du piston, et pour ordonnées celles du tiroir, on peut le tracer la courbe en œuf; prenant pour abscisses les divisions de la feuille de papier et pour ordonnées les positions du piston, puis celles du tiroir, on peut tracer l’épure sinus-soïdale.
- Il faut remarquer que toutes les articulations doivent êtie serrées comme lorsque la machine est en mouvement.
- C’est donc là le travail auquel je me livrais lorsqu’on me fit les objections suivantes :
- S’il m’arrivait d’échapper un point, je ne devais pas revenir en arrière pour le rattraper, mais bien faire le tour complet et ralentir le mouvement quand j’approchais du point cherché, parce qu’il faut que tous les points soient relevés dans le même sens de marche pour que le jeu inévitable ne cause pas d’erreurs.
- D’un autre côté, le jeu est compté en sens inverse de ce qu’il est réellement, puisque dans la marche à vapeur c’est le piston qui donne le mouvement à l’arbre, tandis qu’avec ma façon d’opérer c’était l’arbre qui donnait le mouvement au piston.
- Cette méthode se trouve dans plusieurs ouvrages de mécanique mais les objections qui m’ont été faites à sonsujet sont tellement vraies que je veux en faire profiter ceux qui s’intéressent à cette question.
- On me conseillait d’abord de ne rien faire sur l’arbre moteur et de ne m’en prendre qu’au piston en le poussant soit avec un levier, s lit avec un cric, mais ce moyen n’était pas praticable. Puis on me conseilla,en tournant l’arbre en avant, de dépasser le point que je cherchais et d’y revenir en tournant en arrière; j’aurais ainsi la vraie position dans la marche à vapeur.
- La première manière d’opérer me causait des erreurs dans la position du piston, mais me donnait exactement celle du tiroir; tandis que la deuxième me donnait la vraie position du piston, mais me causait des erreurs dans celle du tiroir.’
- La première méthode donnait la marche avant du tiroir et la marche arrière du piston; la seconde donnait la marche avant du piston et la marche arrière du tiroir.
- Cherchant une solution à cela, on me communiqua la suivante que j’appliquai aussitôt et qui me donna d’excefents résultats :
- Je détermina1, d abord les points morts pour le tiroir, comme dans la première méthode, en tournant en avant; puis les points morts pour le piston, par la même méthode, mais en tournant en arrière.
- Ces points morts déterminés, je tournai l’arbre en avant et je ne marquai que sur la règle du
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- marque un point qui détermine un arc dont on prend le milieu. Tournant la manivelle en arrière pour lui faire dépasser ce point milieu, on l’y sur la règle du piston les points correspondants à ceux de la feuille de papier.
- J’eus ainsi les éléments rigoureux pour tracer l’épure, comme si la vapeur faisait marcher la machine et en tenant compte du jeu nécessaire dans les articulations.
- Dans tous les cas, la première méthode donnait des résultats bien plus justes que ceux de la seconde; car les erreurs dans les positions du piston ne peuvent pas avoir grande influence, tandis que ces mêmes erreurs dans la position du tiroir peuvent causer des désordres graves dans la marche de la machine.
- La dernière méthode seule est juste et donne des résultats vrais.
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- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- FORMATIONS DE SOCIÉTÉS
- Société en nom collectif Didier-Laurent et Lehadie (blanchiment et effilochage de déchets de coton), àRupt (Vosges). — Durée : 5 ans. — Acte du 24 août 1881.
- Société anonyme dite : Société de la Lessive Phénix (expi. d’un produit breveté pour laver le linge), rue Malfer, n- 3, Paris. — Durée : 20 ans. — Cap. : 1,000,000 fr. — Acte du 29 septembre 1881.
- Soçiété en nom collectif Grenier et Cie (tartres brutes), rue Haxo, 9?, Paris. — Durée : 10 ans. — Acte du 20 oct. 1881.
- DISSOLUTIONS DE SOCIÉTÉS
- Dissolution, à partir 24 sept. 1881, de la Société Du-breuil, Trevaux et Claisse, fab. de tissus nouveautés, gazes, barèges, grenadines, etc., rue de Cléry, 13, ci-devant et en dernier lieu place des Petis-Pères, 5, Paris.— Liquid. M. Dubreuil. Acte du même jour.
- Dissolution, à partir du 14 juillet 1881, jour du décès de M. Moyroud, de la Société Moyroud et Marathon (tissage mécanique d’étoffes de soie), à Vinay (Isère). — Liquidl M. Marathon qui devient seul propriétaire de l’actif socia.. — Acte du 4 septembre 1881.
- Dissolution, à partir du 22 sept. 1881, de la Société Joseph Coignet et Cie (soie et déchets de soie écrue et teinte), rue d’Enghien, 11, Paris. — Liquid. M. Vidal, | rue Richelieu, 103. — Jug. du même jour. ‘
- VENTES ET FONDS DE COMMERCE
- M. Dairon a vendu à M. Boquant un fonds de teintu- 4 rier, rue du Roule, 8 ?
- M. Bories Métay et Cie ont vendu à M. Barbe, un fonds | de teinturier, rue Saint-Pierre-Amelot, 9.
- MM. Duclos a vendu à MM. Amétay et Cie, un fonds ( de teinturerie, rue Véron, 7. à Alfortville
- M. Sibille a vendu à X..., un fonds de teinturerie, bou- I lavard Haussmann, 126, '
- FAILLITE
- M. Estenel-Farge, teinturier, rue Chaussade, Le Puy.— Jug. du 7 oct. 1881.— Syndic : M, Boussoulade.
- ADJUDICATIONS
- ROCHECORT, 6 novembre. — Fournitures suivantes : Feutre animal en bandes, feutre animal à doubiage, huile d’olive de 2e qnalité, laiton ou cuivie jaune en barres et en planches par voie de transformation.
- Eure-et-Lo ire.
- Hôtol-Dieu de Chartres.
- Lundi, 10 octobre, 1 heure. Administration des Hospices de Chartres.
- Diverses
- Fourniture de toiles, draps, étoff. s, bonneterie pour l’année 1882,
- RESULTATS
- MINISTERE DE LA MARINE
- EOCHFORT, 15 septembre.
- Toile taillis en lin pour 3 ans.
- Victor Pouchin, Armentières, O 98. — Mamet Armen-tières, 0,93. — Boutry Van Isselstein, Lille, 0,89. — P. Tournier, Courraze. (B. Pyr.), 0.89. — Scrive fils, à Marquette, 0,07.
- LIBRAIRIE
- VIENT DE PARAITRE
- LE TRAITÉ PRATIQUE
- De limpression des tissus, reserves et
- enlevages
- Ouvrage suivi du traité pratique de
- L’IMPRESSION PLASTIQUE
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 25e Année, N 22. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 20 NOVEMBRE 1 881.
- SOMMAIRE
- L’OUTREMER ET SES DÉRIVÉS à l’Exposition universelle de 1878.
- RONGEANTS sur bleu d'indigo cuvé.
- PROCEDES PRATIQUES aux teinturiers pour la fabrication des lainages, couleur fauve.
- LA GRÈVE DES TEINTURIERS
- BREVETS D'INVENTION récemment commencés.
- NOUVEAUX COLORANTS.
- PERFECTIONNEMENTS ET PROCÉDÉS NOUVEAUX.
- RAPPORT sur une visite à la teinturerie de MM. Descat frères et Cie.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX. — RESULTATS.
- ANNONCES.
- L'OUTREMER ET SES DÉRIVÉS A L’EXPOSITION UNIVERSELLE de 1878 par M. Ch. Lauth.
- (Fin)
- On se rappelle que M. Unger en 1874 avait obtenu un outremer vert par l’ébullition de l’outremer bleu du commerce avec un excès d’une dissolution d’azotate d’argent, eu e be M. Heumann compléta la réaction en chauffant les mêmes corps à 120 degrés en vase clos : on obtient dans ce cas un outremer jaunt dans lequel tout le sodium est remplacé par l’argent. M. Heumann, d’un côté, et MM. de Forcrand et Ballin, de l’autre, ont fai réagirt un certain nombre de chlorures métalliques sur cet outremer argentique, et ils ont constaté qu’en chauffant le mélange à une température élevée on peut éliminer tout l’argent à l’état de chlorure et former d’autres outremers: ils ont régénéré ainsi l’outremer ordinaire en se servant de chlorure de sodium; avec les chlorures de potassium, de rubidium et de lithium, ils ont produit un outremer beu; avec le chlorure de baryum, un outremer brun jaunâtre; avec le chlorure de zinc, un utremer violet; avec le chlorure de magnésium, un outremer gris.
- Il est vraisemblable que les auters de ces
- expériences poursuivront leurs recherches et les étendront aux combinaisons organiques pour tenter de faire des outremers alcooliques : il est permis de supposer dès lors que la structure intime des outremers sera rapidement dévoilée (1).
- L’outremer valait, en 1826, 600 irancs le kilog amme; en 1872, son prix est de 2 fr. 20 cent, le kilogramme; il n’a cessé de baisser depuis.
- Cette baisse s’est effectuée insensiblement, et le fabricant qui augmentait ses débouchés en a profité tout autant que le client. Le prix le plus réduit pour un outremer de première qualité, prix fait pour l’exportation sur un marché vivement disputé (l’Angleterre), était en 1872 de 200 à 210 francs les 100 kilogrammes pour de grandes quantités, et les fabricants y trouvaient un bénéfice suffisant quoique très modéré. Les conditions actuelles paraissent beaucoup moins avantageuses.
- En 1855, il existait en France 7 fabriques; en Al emagne, 40; en Angleterre, 4.
- En 1872, il existait en France 6 fabriques ; en Allemagne, 23; en Autriche, 2; en Belgique, 1; en Angleterre, 0.
- (1) Cet article était rédigé lorsque parut le remarquable travail de M. Ballin sur les outremers organiques. Ce chimiste a préparé les outremers éthyliques, amyliques, allyliques, benzyliques, etc.; il a constaté de plus que par une réaction inverse le chlorure de sodium, en réagissant surlouremer éthylique, transforme Ce dernier'en outremer bl u qui paraît identique avec celui du commerce.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- En 1878, il existe en France 8 fabriques ; en Allemagne, 25; en Autriche, 6; en Belgique, 2; en Russie, plusieurs; en Hollande, 3; en Angleterre, 0.
- Les deux fabriques françaises qui ont été créées depuis 1872 sont celle de M. Muhlberg à Lille et celle de la Société de Commines et d’Asnières, de fondation toute récente (1876); elle s’était montée pour une production de 250,000 kilogrammes, mais elle annonce pouvoir produire prochainement 600.000à800.000 kilogrammes.
- La fabrique la plus considérable est celle de Nuremberg. Comme importance vient immédiatement après celle de M. Guimet (1 million de kilogrammes); puis, pour ne parler que de celles qui ont pris part à l’Exposition de 1878, les fabriques de MM. Deschamps (Vieux-Jean-d’Heurs en France), avec une production de 900,000 kilogrammes; Botelberg, à Melle-lès-Gand (Belgique), avec 600,000; Richter, à Lille, avec 400,000; Armet de l’Isle (Nogent-sur-Marne), avec 250,000; Robelin, à Dijon, avec 200,000; Dornemann, à Lille, avec 120,000; et MM. Agofonovo, Guenter, Werner et Kallé (Russie), Doormans (Hollande).
- On peut estimer que la production totale a triplé depuis vingt ans; elle est d’environ 18 millions de kilogrammes.
- Les tableaux suivants rendent compte des mouvements auxquels le commerce de l’outremer a donné lieu en France depuis 1867:
- TABLEAU DE L'IMPORTATION ET DE L’EXPORTATION FRANÇAISES DE L'OUTREMER, DE 1867 A 1878
- EXPORTATION
- 137,953 k.
- 131,375 160,794 170,591 195,036 408,781 476,387 446,017
- 540,537 637,848 624,712
- 621,207
- IMPORTATION
- ANNEES.
- 149,559 k.
- 149,649
- 187,192
- 95,104
- 117,392
- 177,109
- 161,422 161,078 327,233
- 266,564
- 303,296
- »
- 1867
- 1868
- 1869
- 1870
- 1871
- 1872
- 1873
- 1874
- 1875
- 1876
- 1877
- 1878
- RONGEANTS SUR BLEU D’INDIGO CUVÉ
- Par M. Maurice Prud’homme
- (Fin)
- ENLEVAGES ROUGES
- La première méthode d’enlevage rouge sur bleu cuvé, due à M. Basile, de Rouen, est analogue à celle de J. Thompson pour les enlevages blancs.
- On foularde les pièces bleues en bichromate de potasse, et l’on imprime un mélange d’acétate d’alumine, d’acide nitrique et d’acide oxalique. Quand cette couleur a opéré son action, on sature par l’ammoniaque, pour précipiter l’alumine dans la fibre, on nettoie, et on teint en garancine (Persoz, tom. IV, p. 373).
- Ce procédé a fait place au suivant :
- On foularde en ferricyanure de potassium : le rongeant rouge est de l'aluminate de soude fortement alcalin. L’alumine est en partie fixée par l’acide carbonique de l’air, si on laisse les pièces suspendues un temps suffisamment long.
- La fixation est complétée par un passage dans une solution de sel ammoniac.
- Ce procédé, ainsi que celui de Basile, n’est praticable que sur des bleus d’une intensité moyenne.
- En résumé, avec l’ensemble des procédés décrits ci-dessus, le maximum de couleurs juxtaposables que le fabricant pût appliquer sur bleu cuvé était compris dans les deux séries suivantes :
- Jaune ou orange, blanc, petit bleu et noir d’aniline, ou bien :
- Rouge, blanc, petit bleu et noir d’aniline.
- Tel était l’état de la question, lorsqu’on 1873, M. Camille Kœchlin imagina un procédé qui permet de réaliser sur bleu cuvé toutes les nuances que l’on peut désirer.
- Sa méthode, aussi ingénieuse qu’élégante, consiste à imprimer des couleurs à l’albumine, renfermant un chromate alcalin, et à pas-
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
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- ser les pièces, après séchage, dans un banc acide qui met l’acide chromique en liberté.
- Celui-ci coagule instantanément l’albumine, qui se trouve parfaitement fixée et adhérente au tissu, tout en maintenant les couleurs insolubles qu’on lui avait incorporées. Il était à craindre que l’albumine, dans ces conditions, ne se comportât comme l’albumine coagulée au moyen d’un sel métallique (zinc, cuivre, etc.), qui, loin d’adhérer au tissu, s’en détache si facilement, qu’on a basé sur cette propriété un procédé de blanc de réserve sous couleurs albumine. Cette première difficulté ne se présenta pas, heureusement.
- Les conditions mêmes du passage acide exigeaient l’emploi de poudres ou de laques colorées, résistant à l’action d’un acide fort, comme l’acide sulfurique. Le vermillon, les laques jaune et orange de chrome, le vert Guignet, le gris de fumée, les oxydes de fer naturels allant de la nuance chamois au brun foncé, etc., constituaient, surtout par leurs mélanges, une palette suffisamment riche.
- Enfin, l’incorporation d’un chromate à l’albumine, sans la coaguler, présentait des difficultés- M. Camille Kœchlin sut les éluder par l’introduction d’ammoniaque dans la couleur, pour transformer le bichromate en chromate neutre.
- Au reste, voici les détails du procédé, et les recettes pour composer, par exemple, un rouge au vermillon :
- Rouge : 1,250 grammes vermillon. — 2 litres d’épaississant. — 1/2 litre d’albumine d’œufs.
- Epaississant : 1 litre d’eau d’adragante. — 500 grammes de bichromate de potasse. — 300 grammes d’ammoniaque à 21o Baumé.
- Dissoudre à chaud et ajouter à froid : 1 litre d’albumine de sang.
- Les pièces imprimées avec des couleurs analogues, passent au large dans une cuve en plomb à roulettes, renfermant de l’acide sulfurique et de l’acide oxalique.
- Ce passage se donne à froid, et dure envi-, ronune minute.
- Nous citerons encore quelques travaux relatifs aux enlevages sur bleu cuvé, notamment celui de M. O. Scheurer, qui est arrivé à ronger en blanc en imprimant du minium, puis en passant en acide chlorhydrique faible.
- En associant au minium d’autres colorants insolubles, épaissis à l’albumine, on obtient une assez grande variété de couleurs rongeantes. Il faut vaporiser avant le passage en acide, car l’albumine, chose assez remarquable, ne s’y coagulerait pas, quelque analogie qu’il y ait entre ces conditions et celles du procédé C. Kœchlin. (Bull. de la Soc. Ind. de Mulhouse, 1878).
- L’acide arsénique et le minium constituent aussi un oxydant de premier ordre, c’est-à-dire un nouveau rongeant sur bleu cuvé.
- M. Alb. Scheurer a constaté que les acétates, en présence du ferricyanure de potassium et sous l’influence du vaporisage, reproduisent la réaction de Mercer.
- M. Jeanmaire avait déjà annoncé le même résultat, en partant des carbonates ou bicarbonates alcalins.
- Enfin, M. Blœsch a remplacé l’hydrate alcalin du procédé Mercer par l’hydrate plom-bique, ou même par le carbonate de plomb : la réaction se fait au vaporisage.
- Une réaction fort intéressante est celle qu’appliqua un certain temps la maison frères Kœchlin pour obtenir des enlevages jaunes ou oranges sur bleu cuvé clair, par l’impression d’un mélange de nitrate de plomb et de prussiate rouge.
- La température de 35° environ de chambres d’oxydation est suffisante pour que l’indigo soit rongé, avec fixation d’oxyde de plomb.
- Cette réaction, qui doit par quelque point se rattacher à la génération des nitroprus-siates, demanderait à être étudiée à fond, eu égard à son caractère de nouveauté. Elle est, du reste, générale pour les nitrates à base inso abl. .
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- le moniteur de
- LA TENITURE
- PROCÉDÉS PRATIQUES
- AUX TEINTURIERS POUR LA FABRI-
- CATION DES LAINAGES
- COULEUR FAUVE
- Teinture des draps, feutres, molletons et tous autres tissus destinés aux couvertures de voyages, couvertures de chevaux, etc.
- Pour 50 kil. de tissus de laines.
- Ire Opération.
- Faire bouillir, pendant une heure au moins, 25 kil. de tan (1) dans la quantité d’eau convenable et suffisante pour la manœuvre des tissus à teindre. Enlever le tan ou tirer le bain au clair. Y entrer le tissu, l’y manœuvrer pendant une heure au bouillon. Lever, abattre et bien éventer (ne pas se servir de chevalets imprégnés de substances ferrugineuses).
- Pour des suites : Faire bouillir sur le même bain 20 kil. de tan, au lieu de 25, pour chaque passe de 50 kil. de tissas.
- 2e Opération.
- Vider un bon tiers, sinon la moitié de ce bain que l’on remplace par de l'eau froide, de manière qu il n ait plus que 60° de chaleur pour les feutres ou molletons grossiers, e seulement 50° pour les draps et autres a ticles plus délicats.
- Mettre dans ce bain 1 kil. de chaux éeinte . (Voir ci-après chaux éteintes.) Pallier le bain que l’on maintient constamment au même degré de chaleur. Y manœuvrer les tissu pendant 25 minutes en commençant par les pre_ mier s passés au tannin. Les tissus seiont, malgré cela, plus olivâtres que les suit s qui prennent toutes une nuance un peu plus rougeâtre.
- Pour les suites . 112 kil. de chaux suffit pour chaque passe de 50 kil.de tissus dans le même bain.
- Bien laver à grande eau.
- Observations. - Cette couleur fauve,qui ressemble beaucoup aux cachoux cia rs, est
- (!) Le tan doit être découpé ou moulu, tel que l’emploient les tanneurs. 1
- beaucoup plus utilisée qu’on ne le suppose. Elle coûte peu, se fait lentement, elle est solide et peu salissante. Ce sont autant de causes qui la font préférer aux autres nuances pour les objets de fatigue.
- Chaux éteinte. — L’on nomme ainsi la chaux réduite en poudre. Voici la manière dopérer :
- L on fait toujours usage de la chaux en pierre, soit de la blanche ou de la grise. On prend chaque pierre que l’on trempe dans de l eau froide pendant une ou deux minutes, pour lajeter immédiatement après dans un vase en métal facile à couvrir, tel qu’ungrand étouffoir en tôle(unvase en bois, tel qu’une caisse ou un tonneau défoncé, serait sujet à prendre feu au moment où l’on s’y attend le moins). Lorsque tout est dans l’étouffoir que l’on tient bien fermé, il faut attendre quelques instants pour remuer la masse à l’aide d’une tringle en fer ou d’un solide bâton, afin de s’assurer que toutes les pierres sont bien en train de se dissoudre.
- Une heure après, l’on peut s’en servir soit à la cuve au pastel, dont nous traiterons prochainement, soit pour la teinture fauve dont je viens de parler. Dans ce cas, comme dans d’autres que nous aurons occasion d’examiner, il est à noter qu’il faut toujours passer au amis lahaux éteinte avant de l’employer dans les bains.
- A. G.
- {Reprodution interdite de ce procédé inédit. )
- LA GRÈVE DES TEINTURIERS-
- La grève de Villefranche était sur le point de toucher à sa fin ; l’on a essayé d’amener une entente entre les patrons et les maîtres-ouvriers.
- Les patrons ont envoyé une délégation au préfet du Rhône avec une adresse exposant que... une grève partielle des ouvriers teinturiers sur étoffes s’est déclarée vers le 15 septembre dernier. Devant l’intimidation....
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- ET DE L'IMPRESSION DES TISSUS 353
- rotte grève est devenue générale ; les ouvriers sur coton filé ont suivi cet exemple et vers le 26 octobre 15,000 personnes avaient abandonné leurs ateliers.. .
- Enfin, au nom de leur industrie, au nom de la classe ouvrière laborieuse, ils demandent la protection qui leur assure la liberté du travail.
- Une réunion eut lieu également au palais de justice. Les patrons devaient s’aboucher avec trois délégués des ouvriers de chaque atelier.
- Les patrons en sont arrivés à offrir 30 centimes d’augmentation par jour. Mais ils ne veulent pas de réduction aux heures de travail, parce que, chez certains concurrents, on travaille douze, treize et même quinze heures par jour.
- La grève continue.
- Le résultat d’une nouvelle réunion des ouvriers a été le vote du maintien de la résistance par deux mille oui sur environ 2,500 ouvriers présents. C’est donc déjà 500 grévistes qui ne voudraient pas persévérer.
- Mais un sieur Buchmann a réuni 2,000 grévistes et 1,500 personnes ont quitté les ateliers.
- Cinq grévistes ont comparu devant le tribunal correctionnel de Villefranchepour atteinte à la liberté du travail.
- Les peines ont varié entre deux mois et quinze jours de prison.
- On a également arrêté un sieur Moreau, président de la grève des cotons filés.
- Enfin la grève est entrée aujourd’hui dans la phase des manifestations et des désordres, à tel point que le sous-préfet en uniforme, le procureur de la République, le capitaine de gendarmerie et le commissaire de police ont dû haranguer la foule et, après trois sommations sans résultat, donner ordre aux gendarmes de dégainer et de charger.
- Devant les sabres, la foule s’est dispersée en chantant la Marseillaise et s'est rendue à la salle Daguenet où l’on a décidé la grève à outrance*
- On dit que le maire de. Villefranche aurait résolu de donner sa démission.
- BREVETS D INVENTION
- RECEMMENT DÉLIVRÉS
- concer.nant la teinture, l'impression, les apprêts, etc.
- 141489. 26 février ; Martius. — Procédé de fabrication d’une couleur bleue.
- 141593. 4 mars ; Champenois et Missier. — système d’impression sur des surfaces flexibles, papiers, cuirs et peaux, étoffes, etc.
- 141597. 8 mars. — Nouveau mode de brillantage des tissus en matière végétale ou en laine.
- 141614. 12 mars; Guillon (oncle et neveu) et Vignet.— Perfectionnnements aux procédés de teinture.
- 141625. 10 mars; Berger. — Procédé de préparation d’une couleur à l’épreuve de l’eau et du feu.
- 141701. 16 mars; Maubec. — Nouveau traitement de laines devant rester à l’état écru ou blanchies, ou être teintes après filatures, soit en fils, soit en pièces, soit en supprimant le dégraissage et l’ensimage ordinairement pratiqués.
- 141740. 16 mars ; [ Lallement. — Brouillard mécanique applicable à l’apprêt des étoffes en général.
- 141764. 14 mars ; Delore, Delay et comp. — Perfectionnements de l’impression au rouleau.
- 144843. 19 mars ; Kœchein et Witt. —• Procédé de préparation de nouvelles matières colorantes obtenues par l’action des corps ni-trosés sur les phénols, ou par l’oxydation d’un mélange de corps amidés et de phénols.
- 141896. 25 mars ; Voland. — Nouveau procédé de moirage.
- •141908, 28 mars ; Geigy. — Procédé pour la production de matières colorantes.
- 141933, 24 mars; Olivier et Cie. - Décoration des étoffes d’ameublement.
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- 141964. 26 mars ; Imbs. — Nouveau moyen de brillantage physique des tissus en coton, en lin, en chanvre, en china-grass ou autres matières végétales, par l’application de matières soyeuses ou autres matières parfaitement parallélisées.
- 142024. 31 mars ; Rumpff. — Perfectionnements dans la fabrication de matières colorantes convenables pour la teinture et l’impression, et dans la préparation d’un nouveau mo-nosulfo-acide de béta-naphtol et de ses sels et dérivés.
- 142044. 29 mars ; Marnas, Bonnet et fils. — Appareil à teindre les étoffes en pièce.
- 142069. 4 avril ; Grosselin père et fils. — Nouveau genre d'apprêt des tissus de coton.
- 142077, 1er avril; Branchard, Bühler et Théret. — Perfectionnements dans l’impression des peaux, cuirs, etc.
- 142279. 12 avril ; Passerel. — Produit nouveau obtenu par l’application de l’impression sur les tissus à côtes verticales ou diagonales.
- 142302. 16 avril ; Faure. — Appareil destiné à reproduire pour la teinture tous les genres de dessin sur les tissus, feutres et peaux.
- NOUVEAUX COLORANTS
- JAUNE S. SOLIDE
- De la Société anonyme des matières colorantes et produits chimiques de Saint-Denis.
- Selon la promesse faite dans le no précédent, page 342, nous donnons les échantillons ci-joints :
- Fuchsine A S acide.
- Jaune solide, carmin d’indigo et fuchsine AS.
- Jaune solide, carmin d’indigo et peu de fuchsine A S.
- PERFECTIONNEMENTS ET PROCÉDÉS NOUVEAUX
- Teinture dite :
- TEINTURE A SEC PAR LES BENZINES.
- Certificat d’addition, par MM. Armand et Berton
- En prenant soit de l’acide oléique ou stéarique ou margarique ou de préférence celui des inventeurs, on y ajoute le produit d’aniline que l’on veut et en remuant un peu, le colorant se dissout ; alors, suivant la qualité du produit dissous, on y mélange une certaine quantité soit d’alcali volatil, soit d’une dissolution concentrée de soude ou potasse, soit d’éther sulfurique, et ce mélange versé alors dans la benzine donne de magnifiques résultats. Le même but, seulement plus continu mais identique, peut être obtenu par le moyen suivant :
- Etant donné, l’acide gras avec le colorant dissous,le verser dans le bain de benzine préalablement saturé soit d’alcali volatil, soit d’une dissolution de soude ou de potasse, soit d’éther sulfurique.
- APPAREIL
- A
- TEINDRE LES ÉTOFFES EN PIÈGES Par MM. Marnas, Bonnet et fils
- L’avantage de ce système est de teindre l’étoffe légèrement tendue, régulièrement espacée
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- pour permettre l’unisson et isolée au moyen de sonnettes de soie, de fil ou de coton, de tous corps susceptibles de la froisser ou de la tacher.
- Parce procédé, non seulement on supprimé les épingles, les picots ou autres attaches métalliques, mais encore, ce genre d’appareil permet de faire toutes les opérations habituelles de la teinture, depuis la cuite jusqu’à la sèche sans qu’on soit obligé de sortir l'étoffe de l’appareil où elle a été fixée.
- Le principe de l’appareil consiste dans le dispositif qui permet d’établir et d’isoler l’étoffe à teindre entre deux châssis de forme absolument variable auxquels elle est fixée par l’intermédiaire des sonnettes, de telle sorte que la pièce n’a aucun contact avec l’appareil et qu’il ne peut même se produire aucun contact entre Us deux parties de la même pièce.
- La légère tension donnée à l’étoffe par l’appareil, empêche également tout contact et tout froissement nuisible à 1 étoffe entre elle-même et lui permet de résister aux vagues produites par le bouillon et les différents mouvements imprimés à l’étoffe pour obtenir l’unisson de la couleur.
- 2 La fécule ou toute matière, colle végétale ou animale ;
- 3‘ L’huile siccative tournante, ricin, caton, pavot, etc.;
- 4* Le sulfate de baryte à l’état naissant.
- Les proportions les plus convenables sont les suivantes :
- 1” Eau, 400 kilos;
- 2’ Fécule, 100 kilos;
- 3’ Huile tournante, 10 à 20 0/0 du poids de la fécule;
- 4° Chlorure de baryum, 10 à 20 0/0 du poids de la fécule ;
- 5° Sulfate de soude ordinaire, une quantité chimiquement équivalente pour opérer la double décomposition du chlorure de baryum.
- Tous ces corps sont mélangés à la fois, et cuits par un jet de vapeur ou toute autre source de chaleur, pour former l’empois.
- Ce qui facilite l’emploi de cette nouvelle méthode, c’est de mélanger le chlorure de baryum et le sulfate de soude à l’état sec, afin de pouvoir expédier cette poudre, sans crainte de double décomposition.
- EMPLOI DANS L’APPRÊT DES TISSUS DE SULFATÉ DE BARYUM
- Par M. Chaudet
- L’emploi du sulfate de baryte dans l’encollage et l’apprêt des tissus est connu depuis longtemps.
- L’ancien procédé consiste à additionner l’empois d’amidon, ou les colles animales ou végétales, de sulfate de baryte, obtenu séparément de l’empois.
- Dans ces conditions, la nuance de l’encollage est jaunâtre, ce qui nuit considérablement au blanc des tissus.
- La nouvelle invention a pour but de parer à ce grave inconvénient. Elle consiste à mélanger dans des proportions variables suivant la force et le poids de l’encollage à obtenir :
- r L’eau;
- BROUILLARD MÉCANIQUE
- applicable à l’apprêt des étoffes en général
- Par M. Etienne-Benoist LALLEMENT.
- Le brouillard mécanique, objet de cette invention, fonctionne régulièrement, son mouvement est en relation avec celui de l’étoffe; il mouille sous forme de brouillard par l’emploi de l’eau sous pression passant par les deux orifices d’un bec (identique à ceux des becs à gaz dits becs manchester), d’où s’échappent deux filets d’eau qui se pulvérisent mutuellement en répandant l’eau sous forme de pluie très fine sur la pièce d’étoffe, drap ou autre. Ce bec est animé d’un mouvement circulaire ou alternatif lui permettant de mouiller toute la longueur delà pièce.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- PROCÉDÉ D’ENSIMAGE
- PAR LES HUILES MINERALES, LES LOURDES ET NOTAMMENT L’OLÉONAPHTE ET DE DÉGRAISSAGE, DIT'. procédé J Maury applicable a toutes les
- MATIÈRES TEXTILES
- Certificat d’addition par M Maury jeune
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- Ces perfectionnements consistent :
- 1. A appliquer toutes les huiles minérales lourdes de quelque provenance qu’elles soient, pures ou mélangées d’huile d’olive ou d’autres huiles végétales, à l’ensimage et au dégraissage des laines et autres matières textiles à l’état de fibres ou de textiles.
- Les proportions du mélange peuvent varier suivant la nature du textile à traiter. Il indiquera cependant le mélange de 2[3 d’huile d’olive comme donnant de bons résultats.
- On procède au dégraissage de la manière habituelle, la laine ne rancit pas et on n’est pas obligé de la dégraisser précipitamment comme pour les laines filées et ensimées par les huiles végétales ordinaires, où l’on a à craindre l’absorption de l’oxygène par la laine,qui échauffe celle-ci et l’expose à s’enflammer.
- 2. Pour le dégraissage, à élever la température du bain à 40 ou 45, environ (chaleur humaine) au lieu de 90 ou 95 comme cela est indiqué au brevet de l’inventeur.
- On emploie aussi des savons rendus alcalins par l’addition de cristaux de soude, savons préalablement dissous d’une manière complète.
- RAPPORT
- Sur une visite à la Teinturerie MM. Descat frères et C< par M Albert BOR.
- Lecture faite à la Société industrielle d'Amiens dan è l'A^a. ée générale du 20 juin 18^1.
- Messieurs,
- Je suis ici l’orgaue d’une Commission composée de MM. Magniez, Bax, Couttolenc, Vasselle, Carpentier, Raquet et Bor, que le Comité de chimie, physique et agriculture avait chargée de visiter les ateliers de tein
- turerie de MM. Descat et Cie, et je viens en son nom vous apporter les renseignements qu’elle y a recueillis. •
- C’est dans un des quartiers nouvellement transformés de la ville que se trouve situé cet établissement, aux abords de la gare Saint-Roch, sur la route qui mène au Petit-Saint-Jean.
- Aux alentours, on voit agglomérées un certain nombre d’usines importantes, soit d’ancienne date, soit de récente création.
- L’intérêt que porte notre Société à toutes nos industries locales l’a déjà dirigée de ce côté ; vous entendiez, il y a peu de jours, à cette même place où je vous parle, un remarquable rapport que notre collègue, M. Rousseau, si compétent en ces matières, vous présentait sur une filature voisine de chez MM. Descat.
- La fondation de l’étab issement qui nous occcupe ne remonte pas à une époque bien éloignée : il y a six ans à peine, en 1875, que l’on jetait les bases de cette so'ide construction, et déjà dans notre région c’est une maison de premier ordre.
- Son véritable fonctionnement ne date que de 1875.
- Elle a été constituée en Société en commandite sous la raison sociale de MM. Descat frères et Cie.
- Il est impossible, malgré la réserve que nous nous sommes promis de nous imposer pour ne blesser aucune modestie, de ne point rappeler les titres de cette famille d’honorables industriels du Nord, dont l’un des membres est gérant de cette Société.
- Quatre décorations de la Légion d’honneur, obtenues par les chefs de la famille, sont la preuve la plus évidente des éminents services rendus par elle au commerce et à l’industrie.
- M. Achille Descat, le directeur des grands ateliers que nous allons parcourir ensemble, s’est adonné presque exclusivement d’abord à la teinture des velours de coton, si importante dans notre ville et qui, à elle seule, par suite des soins assidus et multiples qu’elle réclame, suffisait à alimenter cette usine puis-qu’en peu de temps elle était arrivée à produire un travail effectif de 120 à 130 pièces par jour, et à occuper environ 250 ouvriers.
- Mais toujours à l’affût des idées nouvelles, toujours prête à seconder les efforts tentés dans le but d’une production plus rapide et plus économique, la Maison Descat s’est li-vrée A la coupe du velours à la mécanique, aussitôt quelle est devenue pratique.
- Elle s’est rendue concessionnaire des brevets Scofield et s’est même assuré par la marche et le bon fonctionnement de ses machines à couper, le concours d’un habile mé-
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- canicien, M.Sutteliff, à qui on doit aussi quelques perfectionnements.
- Lors de notre visite, son directeur nous a appris qu il s’installait pour la teinture des tissus de laine, principalement ceux qui sont spéciaux pour la chaussure, tissus laine et coton, ou laine et soie, tels que les satins à la reine, les satins Montpensier, les serges du Berry et les satins français.
- Visite des Ateliers. — Nous avons été reçus avec une aménité et une amabilité parfaites par M. Achille Descat lui-même : il s’est aussitôt mis à notre disposition pour nous montrer dans les moindres détails, toutes les phases de cette belle industrie de la teinture du velours de coton, nous ouvrant toutes les portes de son vaste établissement, nous invitant également à visiter les machines à cou-perle velours mécaniquement.
- M. Huet, praticien exercé, attaché à la Maison Descat comme directeur de teinture, s’est également joint à nous très complaisamment, pour les renseignements afférents à cette branche.
- l a force motrice de l’usine consiste en une machine Corliss de la force de 200 chevaux, mue par la vapeur produite dans une série de générateurs dont les fourneaux sont garnis de grilles mobiles qui se meuvent avec une facilité surprenante, évitant ce travail si fatigant et souvent si imparfait du fourgon-nage.
- Nous sommes entrés dans les ateliers par la pièce où se fait la coupe du velours à la mécanique.
- Quinze métiers sont alignés pour effectuer ce travail. Rien de merveilleux comme de voir ces petites aiguilles animées d’un mouvement de va-et-vient, dégag er la côte du velours, la maintenir rectiligne et la présenter toute préparée à ces petites rondelles en acier animées d’un mouvement de rotation qui doivent la séparer, l’écarter et remplir en un mot l’office du fleuret du coupeur à la main.
- Toutes ces rondelles verticales et parallèles les unes aux autres sont en même nombre et aussi espacées que les côtes du velours mis sur le métier.
- Tous les métiers ne sont point montés pour couper les mêmes côtes ; un changement de pièces d épaisseur déterminée les affecte à telle ou telle dimension des côtes.
- Celles que l’on travaille plus couramment sont les joncs, les 1[2 côtes et parfois les grosses côtes.
- Sous l’habile direction du mécanicien Sut teliff et d’un adjoint, quinze ouvrières suffisent pour conduire les métiers.
- Une femme à chaque métier.
- Un essorage à l'hydro-extracteur que nous décrirons
- Pour effectuer son travail, la machine ab sorbe la force de quatre chevaux-vapeur et fournit en moyenne de six à huit pièces par jour suivant le tissu.
- Les ouvrières gagnent en général de 2 fr. 50 à 3 fr. ; les quinze métiers coupent par jour environ 90 à 100 pièces.
- La façon, qui varie avec l’étoffe, est de 2 fr. 50 à 3 fr. par pièce. Le coupeur à la main pour le même genre de travail demande de 2 fr. 75 à 3 fr. 50
- Le prix de revient n’est donc pas l’avantage essentiel, quoiqu’il représente parfois une réduction de près de 10 0[0 ; tout est dans la rapidité du travail (100 pièces par jour avec quinze ouvrières), et aussi dans une régularité enviée du meilleur ouvrier.
- Certainement on n’est pas encore arrivé à la dernière perfection. Par la finesse de leurs côtes, les cannelés, les velventines, les côtes zéro, les mille raies'échappent au travail mé-nique : on doute encore actuellement que l’on puisse jamais y arriver.
- L’atelier destiné à la coupe s’agrandira nécessairement suivant les besoins ; ainsi deux nouveaux métiers sur les quinze existants sont montés depuis peu.
- Mais déjà cette installation rend de grands services au commerce et procure à la Maison Descat une source sérieuse de bénéfices assurés.
- Il nous faut enfin quitter cet intéressant travail pour entrer dans les ateliers d’apprêts et de teinture.
- On ne croirait pas toute la série d’opéra -tions par lesquelles doit passer une pièce de velours d’environ 60 à 70 mètres de longueur . partant de l’état brut avant d’être teinte, pliée et prête pour la vente.
- Nous allons essayer de vous retracer rapi-dement cette marche successive, nous attardant peu aux opérations connues de tous et ne relatant d’une manière spéciale que celles qui demandent une explication ou qui constituent une amélioration.
- Une pièce de velours, suivant l’état de l’étoffe, suivant la qualité du coton, suivant son genre de tissage, est condamnée à un parcours qui peut être de trois à quatre kilomètres de tours et de détours de toute sorte.
- On peut résumer ainsi qu’il suit tous les maniements qu’elle doit subir dans l’ordre le plus généralement employé.
- A l’arrivée, le débouillissage dans une eau légèrement alcaline pour enlever le parement que le tissage a laissé au tissu.
- Puis, un lavage parfait.
- Vient ensuite le premier brossage circulaire, à l’état humide, appelé roulage, opération importante qui donne un sens au velours et influe déjà sur ce qu’il sera définitivement; nous reviendrons du reste sur ce point.
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- Un séchage complet.
- Puis un second brossage à sec, autre mouvement que celui de tout à l’heure et dans un autre but : c’est la préparation au premier grillage qui se fait à la flamme du gaz qu'on complète par un second grillage à la surface de bronze rougi.
- Toutes les manipulations mises en œuvre jusqu’à ce moment ont toutes tendu et pour cela elles ont, dans le même ordre, été réitérées plusieurs fois, tendu, dis-je, à nettoyer, à blanchir et à unir le tissu de coton, c’est-à-dire le préparer, et l’apprêter pour la teinture.
- Cette partie, la teinture, commence par un fond, par un pied dor né à l’étoffe : c’est la première couche du peintre en bâtiments : on appelle cette opération piétage ou engallage, qui souvent ne suffit pas faite une fois et est répétée deux ou trois fois.
- L’unissage du velours n’étant pas encore par/ ait, on a souvent recours après le pied à de nouveaux lavage, essorage, séchage et grillage qui séparent généralement chaque pied ; cette opération porte le nom de glaçage.
- Alors on peut teindre, c’est-à-dire tremper l’étoffe dans les bains de teinture, l’y laisser séjourner suivant la concentration le temps nécessaire à l’obtention de la nuance cherchée.
- On fait suivre d’un lavage et d’un brossage. Puis l’étuvage ou dessiccation à l’étuve, et on termine par le gommage, le brisage, le lustrage et le pliage.
- . Reprendre et suivre toutes ces manipulations d’un bout è l’autre, ce serait s’exposer à des redites continuelles et certainement abuser de votre bienveillante attention.
- Nous nous bornerons à décrire les machines ou appareils importants en faisant ressortir leur fonctionnement et leur utilité.
- Machines à rosser. — Nous avons déjà dit que les machines à brosser, suivant le but de l’opération, étaient confectionnées de manière à fournir deux sortes de mouvements, tous les deux entravers de l'étoffe, mais l’un circulaire ne brossant que dans un sens appelé pour cela rouleur et tendant à coucher le velours dans ce sens qui lui restera d’une manière définitive : aussi se fait-il sur le velours humide.
- Le second mouvement est obtenu par la brosse qui, au lieu de tourner, va et revient sur ses pas ; on la fait agir à sec pour qu’il n’y ait pas d’adhérence des fibres par suite de l'humidité. Son but est de relever les deux pinceaux des côtes que le travail antérieur a versés dans un des sens transversaux.
- Machine à tessorer, hydro-extracteur. — Les machines à essorer sont en général des rouleaux compresseurs qui expriment l’eau au fur et à mesure que l’étoffe est soumise à leur poids.
- Cette opération ainsi effectuée serait défa
- vorable au velours de coton : on emploie actuellement, à la place de ce moyen, l’effet d( la force centrifuge déjà appliquée si utilemen dans les turbines.
- Sur un rouleau ou tambour en fer d’un fort diamètre on enroule la pièce que l’on maintient avec des sangles : le rouleau ainsi habillé est garni d’une chape qui doit empêcher la projection au loin de l’humidité. Il suffit d’imprimer une vitesse de 900 tours à la minute pour qu’en très peu d’instants l’étoffe soit privée d’eau aussi bien que par l’expression.
- Quand l’essorage est bien terminé, le tissu ne doit plus goutter à la torsion.
- Si le séchage doit être opéré entièrement, il peut se faire en étendant la pièce à l’air, ou en la faisant circuler sur de grands tambours (quelquefois quinze à la suite les uns des autres) qui sont chauffés intérieurement au moyen de la vapeur ; la vitesse est calculée de manière que le dernier tambour finisse la dessiccation.
- Appareils à griller. — Ils sont de deux sortes :
- 10 Au gaz.
- 2° A la surface métallique chauffée.
- La différence de température que ces deux modes de grillage accusent à leur application les fait adopter par le teinturier de préférence l’un à l’autre suivant le genre de tissu pour arriver à l’effet utile.
- Le but c’est d’unir l’étoffe, en brûlant les übrilles qui dépassent la hauteur moyenne : le corps du velours est assez serré, le déplacement assez rapide pour que la côte ne soit pas atteinte par la chaleur.
- Et cependant la température est assez élevée : le gaz donne à peu près 400 degrés, le bronze au rouge cerise accuse bien 7 ou 800 ; mais la conductibilité imparfaite du coton massé sur lui-même, la vitesse imprimée empêche la surface de l’étoffe de dépasser approximativement 125 degrés ; au delà, du reste, la désagrégation commencerait et le tissu serait altéré.
- La vitesse pour les grillages est assez variable ; le praticien exercé reconnaît de suite si elle est sufüsante.
- La moyenne est d’environ vingt mètres parcourus par minute dans l’exposition à la flamme du gaz et de trente mètres dans le passage sur le bronze rougi.
- Les étoffes épaisses, les moleskines, celles appelées commercialement fort poids, pesant 22 à 30 kil., sont mieux apprêtées au gaz, car cette flamme est un élément de chaleur qui n’agit pas par simple rayonnement comme le métal, mais qui va plus profondément brûler, griller la fibre abandonnée.
- Ces considérations nous permettent de concevoir pourquoi le grillage doit être effectué à sec et après le brossage rectiligne de va-et-
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
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- vient qui a parfaitement redressé toutes les fibres : c’est l’uni donné par le feu au lieu d’être obtenu par un instrument tranchant qui attirerait ou déchirerait la fibre elle-même.
- Piétage, mordançage et teinture. — Le velours, ainsi manipulé, est prêt pour la teinture : il reçoit les deux ou trois piétages avec alternative de lavage, de séchage et de grillage.
- Le piétage est la teinte de fond pour que la véritable nuance ne soit pas altérée par la couleur du textile lui-même.
- Il se donne dans des cuves où des rouleaux-guides manœuvrent l’étoffe au sein de bains spéciaux.
- Suivant la nuance les substances employées varient: ce sont des décoctions ou des dissolutions d’extraits de plantes, ou bien des sels : du sumac, de la gaude, des cachous, des sels métalliques divers, des couleurs d’aniline même.
- Ce pied se confond et s’unit souvent au mordançage, c’est-à-dire à l’opération qui cherche à combiner à la fibre textile une substance capable de faire corps avec elle et de lui conserver encore malgré cela la propriété d’attirer la matière colorante et de la fixer ; ce qui fait qu’un fil teint est une liaison ternaire entre le mordant, la fibre et la couleur.
- Le mordant est en général un oxyde métallique, alumine, oxyde de fer, de plomb, d’étain présenté sous différentes combinaisons plus ou moins puissantes pour retenir la couleur.
- Si la fixation de la couleur est complète et résiste à la lumière et aux principaux agents chimiques, on dira que c’est bon teint, que c’est grand teint ; si l’eau, le savon léger oule chlore affaibli dénaturent la nuance, ce sera petit teint ou mauvais teint.
- Dans le mode d’opérer ordinaire de la teinture, on immerge l’étoffe une fois piétée et mordancée dans le bain de teinture presque toujours assez étendu pour que le développement de la teinte se fasse graduellement et qu’elle soit par conséquent plus uniforme.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- FAILLITES
- Levalleux (Victor), teinturier, banlieue d'Esquermes à Lille. — Jug. du 18 oct. 1881. — Syndic: M. Tiprez.
- PROROGATIONS DE SOCIÉTÉ
- Prorogation au 80 juin 1884, de la Société Pegout, Charpy et Cie (apprêt des étoffes de soie), rue Montgol-fier, 89, Lyon. — Cap.: 66,000 fr. — Acte du 1er oct. 1881.
- Dissolution, à partir du 29 sept. 1881 (par le fait de la Constitution de la Société anonyme la Lessive Phénix),
- de la Société Mayer, Alexandre et Cie (expi. de la Lessive Phénix), rue Malher, 3. — Actes des 18 et 29 sept. 1881. — D.
- MODIFICATIONS DE SOCIÉTÉS
- M. Vaugrand a vendu à la Cie Blanchissage Sarcelle, rue Neuve-de-Clichy, 7, chez M. Gescheler, un fonds de teinturerie, rue Curton, 6, Clichy.
- Mlle Waroux a vendu à M. Villiscek, rue Sauffroy, 17, un fonds de teinturerie, rue Legendre, 93.
- Mlle Martin a vendu à M. Dubois, rue des Juges-Consuls, 3, ch. Bérard, un fonds de teinturerie, rue du Terrage, 33.
- RÉSULTATS
- Administration générale
- DE L’ASSISTANCE PUBLIQUE
- A Paris, le 4 novembre ont eu lieu les adjudications suivantes :
- l' Adjudication, en 42 lots, des objets de coucher et d’habillement nécessaires aux hôpitaux et hospices civils de Paris pendant l'annés 1842.
- Adjudicataires: MM.
- 1:Drap bien en 140, 800 m., Etienne Neveu, 14, rue d’Aboukir, 9 fr. 48.
- 2'. Drap bleuv.f en 120, 5,000 m., Normand fres, 57, rue R voli, 6 17.
- 3, Drap gris bleu, en 133, 6,008 m., Marquet, faub. Pont-Neuf, Limoges, 5 04.
- 4- Drap mélangé en 130, 300 m., Ve J. Frenay, à Vienne, Isère, 5 22.
- 5- Molleton bleu en 130, 5,700 m., Paul Vincent, 7, rue Bertin-Poirée, 5 93.
- 6 à 8* Soierie en 800, Bail let-Montaillié et Bamichon, à Orléans.
- 9- 10- Anacottes (noir et marron), 11 85 0/0 de rabais, les mêmes.
- 11-12 5,500 m., 10,850 fr.: 10 07 0[0 de rabais, Amou-roux Leprince, à Reims, rue Clovis, 46.
- 13 -14- 3,000 m , 7,120 fr., 10 05 0[ 0 de rabais, Ed. Bous-sard, 203, rue Saint-Martin
- 15 ' 15,300 m., le mètre 0.94, Grach, Ernest, à Castres. 16‘ 20.600 m., le mètre 1 43 1[2, le même,
- 17- 1,000 m., 1 99, Ed. Boussard, 203, rue St-Martin. 18- 60,000 m., 0 48, Brun, 27, rue des Jeûneurs.
- 19. 15,000 m., 0 29, J. Papin, 7, rue l’Emery, Rouen. 20-21- 71,003 m., 56.900 fr., 23 50 010 de rabais, Cie Berger et Roy frères, 38, rue des Jeûneurs,
- 22-23- 17,700 m.. 19,400 fr., 40 76 0[0 Ach. Laurent, 117, rue St-Martin.
- 24-27- 3,500 m., 27 45. 10 60 010 de rabais. Béthune, 155, rue St-Martin.
- 28. 5,400 m., 0 48 le mètre, Jules Papin, 7, rue de l'E-mery, Rouen.
- 29- 60,000 m., 0 72 112, Waddington St-Remy, Havre, Eure.
- 30- 18,000 m., 1 19, Baillet-Montaillé, Orléans.
- 31- 10,000 m., 0 84 12, Cie Berger et Roy, 38, rue des Jeûneurs.
- 32- 17,000 m., 1 05, J. Papin, 7, rue de l’Emery, Rouen. 33-35- 6,900]m., 6,315, 13 41 010 Ach. Laurent, 177, rue St-Martin.
- 36-41* 14,580 m., 7,876, 13 23 0[0, Baillet-Montaillé, Orléans.
- 42-45- 20,500 m., 8,800, 11 01 010, Ach. Laurent, 177, rue St-Martin 1
- 46-48- 3)700 m,, 4,875, 39 48 0(0, Dumouchel, 23, rue du Mail.
- 49- 20,000m, le mètre 0 84 [J. Papin, 7, rue de l’Emery, Rouen.
- 50- 10.000 m., 0,64, le même.
- 51* 5,000 kil., le kil. 2 fr. 90, Hip.-Georges Laurent, 27. rue des Bourdonnais. (o.
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- 52- 2.C00, 3 95, le même.
- 53-54- 2.100, 12,050, 21 010 de rabais, Cassel, 46, rue Montorgueil.
- 55-57- 9.800 kil., le kil. 5 10, Girard, rue Dubois, 15, Lyon.
- 58- 8,040 kil„ 5 9.1 P. Decaux, J. Romey et Cie.
- F 59' Nombre 25,0 00, la pièce 0,83, J.-C. Viob fils, à Cours, Rhône.
- 60. 73- 15,000 paires, 23,983 fr. 75 20 79 010 de rabais, Demoreuil, à Hangest-en-Sontare.
- 74- 81- 10,200 p., 10 968, 29 50 0[0. Coilinet, à Mareuil.
- 82. Nombre 8,000, 720 kil., le kil. 4 30, Baillet-Montaillé Orléans.
- 83-85- 1,200, 138 kil., 8 69, Schweitzer, 130, rue de Rivoli.
- 85 91- 2.200, 1,044kil., 4 28, Baillet-Montaillé, Orléans. 92-96- 8,000, 3,171 kil., 9 74, Dumont et Caron, à Mé-baricourt par Rosière (Somme).
- 97-102- 5,000, 1,360 kil., 10 89, les mêmes.
- 103-108' 3,915, 7,690 kil., 15 100[0de rabais, Haas et Cie, 7, rue du Temple.
- 2- Adjudicalion, en 20 lots, de la fourniture de toiles et d’étoffes de fil.
- 1-3,700 m., 2,35 112, Béthune, rue St-Martin, 155.
- 2’ 30,<>00 m., 0,53 1(2, Dubois et Chavel, à Armentières.
- 3- 14,000 m., 0,57 1[2 m., Delecaille, à Armentières.
- 4-3,600 m., 0,99 1[2, m., Tournier à Coarraze.
- 5- 2,500 m., 1,04 m., Tournier à Coarraze.
- 6. 50,000 m., 0,83 1{2 m. Ch Jeanson, à Armentières.
- 7- 50,000 m., 0,83 1[2 m., Ch. Jeanson, à Armentières.
- 8- 50,000 m., 0,83 1^2 m.. Ch. Jeanson, à Armentières. 9’ 20,000 m., 0,87 m , Ch Jeauson, à Armentières.
- 10- 15,000 m., 0,39 m., Saint frères, rue du Pont-
- Neuf, 4
- 11-26,000 m., 0,97 m., Niellez, Ed., à Armentières,
- 12- 40,000 m., 1,01 m., Ch. Jeanson, à Armentières.
- 12- 40,000 m., 1,01 m., Ch. Jeanson à Armentières.
- 13- 13,000 m., 1,13 m., Cossera, à Amiens.
- 14- 10,000 m., 0,93 1[2 m., Société anonyme filature d’Amiens.
- 15- 9,700 m., 1,32 m., Cossera, à Amiens.
- 16- 560,000 m., 1,16 1[2 m., Ch. Jeanson, à Armentières.
- 17- 55,000 m., 1,16 1[2 m., Ch. Jeanson à Armentières. 18' 55,000 m., 1,14 m., Cessera, à Amiens.
- 19- 35,000 m., 1,07, m.. Ch. Jeanson, à Armentiàres.
- 20. ' 20,000 m., 11,250 fr., 28,15 rab; Magnier Dnplay, rue d’Uzès.
- 21- 12.600 m , 1,10 m., Niellez, à Armentières.
- 22 14,500 m., 17,025 fr,, 24 0[0 rab., H. Chas et Va-gnair, à Armentières.
- 23- 1,700 m., 2,370 fr., 4,50 0(0 rabais, Béthune, rue St-Martin, 155.
- 24 1,700 m., 2,920 fr., 20,75 0(0 rab,, Fromain, 32, et
- 24, rue des Bourdonnais.
- 25- 5,500 m , 14,50 010 rab., Tournier Paul, à Coarraze.
- 26’ 2,400, la douzaine,1285, Niellez, Ed., à Armentières.
- Le vendredi 9 décembre 1881, à 1 heure, il sera procédé publiquement, au chef-lieu de l’administration de l’Assistance publique, quai de Gesvres,4, à l’adjudication au rabais et sur soumissions cachetées des fournitures suivantes nécessaires aux besoins des hôpitaux et hospices civils.
- Bandages, Pessaires, Bas élastiques, étc., à livrer au bureau central d’admission et aux divers hôpitaux et hospices pendant l’année 1882.
- Evaluation : 30,000 fr. (en deux lots).
- Lait nécessaire au service des divers établissements de l’administration pendant l’année 1882.
- Evaluation : 1,520,000 litres (en 16 lots),
- Charbon de bois nécessaire au service des divers établissements de l’administration pendant l’année 1882. Evaluation : 2,700 doubles-hectolitres en un lot unique.
- S’ddressea pour prendre connaissance des cahiers des charges au secrétariat de l’Assistance publique tous les jours non fériés de 11 heures à 3 heures.
- AVIS.
- MINISTERE DE LA MARINE.
- ROCHEFORT, 17 novembre. — Fourniture de vêtements de fatigue en toile.
- CHERBOURG, 17 novembre. — Entreprise des confections et réparations des objets de couchage, etc., nécessaires aux équipages de la flotte et aux troupes de la marine.
- Dépôt de garantie exigé, 400 fr.
- SOCIÉTÉ DES VILLES D’EAUX
- DOUBLEMENT DE CAPITAL
- L’avenir est aux affaires qui reposent plutôt sur le commerce que sur la finance. — Signalons au premier rang la Société des Villes d’Eaux qui, dans son rôle de commissionnaire réalise des bénéfices sans jamais risquer son capital.
- Dans cette situation de mandataire, on peut faire des opérations beaucoup plus considérables que l’industriel qui, ayant un matériel, des marchandises, et étant obligé d’accorder des crédits, ne peut renouveler son capital que 3 ou 4 fois par an.
- Depuis plusieurs années la Société des Villes d’Eaux attribue 18 0/0 l’an (intérêts et dividendes) à ses sociétaires, et porte le surplus des bénéfices à la réserve.
- Cet état florissant a engagé la dernière assemblée générale de la Société des Villes d’Eaux à voter le doublement du capital, afin de répondre par une surface plus large au développement constant des affaires.
- C’est en exécution de cette décision de l’Assemblée générale du 4 août que dix mille parts nouvelles vont être créées et offertes la semaine prochaine à la clientèle de la Société des Villes d’Eaux au prix de 200 fr. l’une entièrement libérées, ce qui représente deux millions. — De ce fait, les dix milles parts anciennes, émises à 100 fr. acquièrent la même valeur, soit 200 fr. l’une; le capital social se trouve ainsi porté à 4 millions.
- On n’a pas voulu faire un titre livré à la spéculation, mais voilà que par la force de: choses, c’est-à-dire en raison des bénéfices et de la réserve, le titre créé à 100 fr. vaut aujourd’hui 200 fr.
- Le Propriétaire-Gérant : J. CHARBONNIER.
- Tous droits réservés.
- Imp. Ed. Rousset et Cie, 7. rue Kochechouart, Paris.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 25e Année, N 23. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 3 DÉCEMBRE <881.
- SOMMAIRE
- LES NOUVEAUX TRAITÉS DE COMMERCE.
- PROCÉDÉS PRATIQUES : aux teintures de coton pour la fabrication, aux teinturiers-dégraisseurs.
- PERFECTIONNEMENTS ET PROCÉDÉS NOUVEAUX.
- RAPPORT sur une visite à la teinturerie de MM. Descat frères et Cie.
- • LA GRÈVE DE VILLEFRANCHE.
- COLLE destinée à remplacer la colle animale.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX.
- ANNONCES.
- LES NOUVEAUX TRAITES DE COMMERCE
- NOTE SUR LES TEINTURES
- La commission de la Chambre a reçu la note suivante sur la teinture en rouge sur cotons filés et sur tissus :
- 1- L'ancien droit fixé dans les tarifs «conventionnels précédents était de 25 francs par 100 kilog. pour la teinture en rouge qui se faisait à la garance, et à la garancine à l’époque où ils ont été établis, comme pour les autres couleurs ordinaires.
- A cette époque, nous n’avons pas réclamé, bien que le droit fût seulement de 5 à 6 0[0 à la valeur qui était alors de 4 à 5 francs le kilogr. (les autres couleurs avaient, dans le même temps, un tarif protecteur de 20 à 50 0(0). Mais, comme nous avions une protection naturelle prr suite du temps très long que demandait la teinture (sept à huit semaines), ce qui n’aurait pas permis aux consommateurs français de recevoir leurs cotons filés teints en moins de trois à quatre mois, s’ils avaieni fait teindre à l’étranger, nous n’avions pas à redouter cette concurrence de la part de nos confrères du dehors.
- Il y a plus : à cette époque, nous pouvions lutter avec eux sur les marchés étrangers, et nous avons fait des tentatives d’exportation qui n’ont pas eu beaucoup de suite, il est vrai, mais qui pourtant prouvent que nous étions à meme de
- concourir sur les marchés de l’Inde et du Levant, et même sur ceux de Manchester et de Glascow. La matière tinctoriale, la garance, produit français qui était à notre porte, et le bas prix relatif de la maid-d'œuvre nous avaient permis de rechercher ces débouchés.
- 2: La situation a été complètement modifiée par la découverte de l’alizarine ar-tificielle qui se produit en Allemagne et Angleterre, et cela, surtout depuis quatre, ans. C’est, en effet, à partir de 1877 que l’emploi de l’alizarine a pu passer des essais de laboratoire dans la pratique industrielle, en raison de la grande baisse que ce produit a subie.
- Aussi on peut en trouver la conséquence dans les tableaux de douane Voici le résumé des importations eu France :
- 1877 1878 ' 1879 1880
- Cotons filés , teinte simp!. 59.000k. 172,000k. Manque 334,000k. Retors 63,000k. 93,000k. — 94,000k.
- Ensemble.. 122,000k. 265,000k. — 428,000k.
- Il en résulte que de 1877 à 1880 cette importation a presque quadruplé, et il y a lieu de penser que tout l’excédent de cette importation porte sur tous les filés teints au rouge d'Andrinople, puisqu’il concide avec l’emploi de l'alizarine et que le droit de 25 francs pour les couleurs ordinaires ne permet guère de les faire' teindre à l’étranger. Ce chiffre est énorme si l’on considère que la fabrication française ne consomme pas plus de 1,000,000 à 1,200,000 kilogr. de filés rouges. . - /
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- C’est pourquoi nous avions demandé dans l’enquête législative et obtenu de la Chambre et du Sénat qu’une distinction serait faite entre le rouge d'Andrinople et les autres couleurs.
- Le tarif général alloue, en effet, 60 francs à la teinture en rouge et 30 francs aux autres couleurs. Avec la démajoration des 24 0[0 qui se trouvent compris dans les 60 francs, le tarif conventionnel aurait dû nous allouer 48 à 50 francs de droit compensateur.
- 3- Voici, du reste, commentnous établissons ce droit compensateur de 50 francs par 100 kilogr. de cotons teints.
- 5 francs, en compensation du droit de 5 0[0 ad valorem qui existe sur l'ali-zarine depuis le 8 mai 1881, et qui ne nous coûte pas moins de 5 francs pour les 10 kilogr. d’alizarine nécessaires pour teindre 100 kilogr. de coton (il est à remarquer que nous n’avions pas à payer ce droit précédemment, et que de ce chef notre situation est em-pirée vis-à-vis des étrangers qui reçoivent chez eux l’alizarine en franchise de droits).
- 10 francs pour différence de prix sur le combustible qui nous coûte 25 francs la tonne, quand l’Angleterre, la Belgique, l’Allemagne ne la paient que 10 francs environ. Comme il faut 700 kilogr. de houille pour teindre 1 kilogr. de coton, il nous en coûte de ce chef 17 fr. 50 au lieu de 7 francs pour teindre 100 kilogr.
- 3 francs, droits que nous acquittons sur les huiles, savons, et les produits chimiques.
- 10 francs sur la main-d’œuvre qui a haussé en France de 40 à 50 0|0 depuis dix ans, et qui est plus chère chez nous qu’en Belgique, en Suisse et en Italie. En Belgique, les teinturiers vantent dans leurs circulaires le bas prix de la main-d’œuvre, et en Italie nous savons qu’elle coûte moitié moins qu’en France. Nous estimons que la manutention nous revient de 33 à 40 francs par 100 kilogr., tandis qu’elle ne coûte que 25 à 30 francs chez nos voisins.
- 8 francs sur les transports.Ceux-ci sont ordinairement un supplément qui s’ajoute aux droits de douane. Ici c’est le contraire qui arrive. Milan et Gênes sont plus près que nous de Marseille et même de Toulouse. La Suisse est plus voisine des Vosges et de Lyon que la Normandie, et,
- quant aux Belges, ils peuvent envoyer à Lille à peu de frais, tandis qu’il nous en coûte 14 fr. par 100 kil. pour faire venir les filés de Lille et les y retourner après la teinture. En moyenne, on ne peut chiffrer cet avantage à moins de 7 à 8 francs, par 100 kilogr.
- 15 francs pour frais généraux et charges diverses. Les teinturiers anglais, allemands, belges, suisses et italiens font depuis longtemps une exportation considérable dans l’Inde et dans le Lovant. Ils font ea conséquence la teinture dans de grands établissements qui produisent de grandes quantités.
- En 1879, le seul marché de Calcutta importait 6,253 balles de 400 livres anglaises, et en 1880 cette importation a doublé et s’est élevée à 12,155 balles de 400 livres, soit 2,400,000 kilogr., c’est-à-dire le double de toute la production française, et il existe 20 marchés semblables dans l'Inde et le Levant.
- Ces marchés sont fermés à la teinture française; la cherté des filés français et le mode de dévidage en ont été cause. C’est grâce à l'importation temporaire des filés anglais, dévidés au mode anglais, que notre maison a pu essayer de l’exportation tant que la teinture se faisait à la garance. Aujourd’hui, elle a dû y renoncer parce que la teinture par l’alizarine lui revient plus cher qu’aux étrangers. Cette production énorme des maisons de teinture étrangères, pendant que la nôtre est réduite aux besoins du marché français, leur procure un avantage considérable sur les frais généraux et charges, et là oit nous avons 30 francs par 100 kilogr., ils n’ont certes pas plus de 10 francs. En ne portant que 15 francs de différence, nous restons au-dessous de la vérité.
- Aujourd’hui, nos confrères du dehors produisent trop et encombrent leurs marchés; c’est pour cela qu’ils voudraient verser leur excédent de production sur le nôtre.
- 4- La teinture en rouge ne peut être assimilée pour les droits à la teinture en petites couleurs. Son outillage est plus important, et les frais de façon, de chauffage, d’assurances, de contributions et autres sont bien plus élevés. Le droit de 25 francs pour les couleurs ordinaires représente 20 à 50 0[0 ad valorem.
- Le même droit de 25 francs (qui se trouve réduit à 20 francs puisqu’il faut.
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- défalquer celui que nous payons pour l’alizarine) est moins élevé pour la teinture en rouge que pour les autres couleurs, et ne représente sur le prix de vente de 2 francs, 2 fr. 50 et même 3 francs le kilog., suivant mérite, que 7 à 10 0[0.
- 5* Il n’est pas juste de prétendre enfin qu’on ne peut revenir en arrière sur le traités de commerce ancien.S’il existe une erreur, on peut toujours la réparer, et, de plus, il faut comprendre que l’ancienne teinture en rouge par la garance est finie, que la teinture à l’alizarine est une industrie nouvelle, pour laquelle il convient de tabler à nouveau, puisqu’elle n’existait pas quand les anciens traités ont été conclus.
- Savonniére, devant Bar-le-Duc, 17 novembre 1881.
- Signé : Henry et fils.
- IKPRIMEURS SUR TISSUS
- Le syndicat des imprimeurs sur tissus a adressé la lettre suivante au président et aux membres de la commission de la Chambre des Députés chargés d’examiner le traité de commerce entre la France et la Belgique :
- « Rouen, le 21 novembre 1881.
- » Messieurs,
- » Le syndicat des indienneurs et des fabricants de tissus de coton sur fils teints de la circonscription de Rouen a l’honneur d’appeler votre attention sur les modifications proposées au tarif général, en ce qui concerne leur spécialité.
- » L’industrie de l’indienne, comme vous le •savez, a pour objet de faire naître sur des tissus de coton des formes de diverses couleurs par le concours du dessin, de la mécanique et de la chimie.
- » Le tarif qui porte sur ce produit a donc une double assiette : il vise d’abord le tissu, d’une des matières premières, et ensuite il vise d’impression suivant le nombre de couleurs.
- » La tarification est par conséquent spécifiée sous les deux formes suivantes :
- » 1’ Droit afférent au tissu écru, ce qui n’est que la répétition rigoureuse et légitime du droit dont le tissu est passible;
- » 2' Droit proportionnel au nombre de couleurs employées, ce qui correspond aux frais de gravure et aux droits afférents aux produits chimiques.
- » L’impression et la teinture étant l’œuvre
- spéciale de notre industrie, c’est le seul point dans lequel nous voulons nous renfermer.
- » La première remarque que nous ayons e vous soumettre concerne le n 366 du tarif général, où figurent les tissus teints en rouge d’Andrinople. Dans le projet de traité, à l'annexe A, cet article est absent.
- » Au n- 367, les articles pour doublures sont également omis, ainsi que les tissus de coton pur imprimés sur fond teint en rouge d’Andri-nople.
- » Deuxième remarque : Toutes les impressions inscrites au tarif général sous les n°-366,367, 368 et 369 portent comme spécification : « par 100 mètres de longueur, la largeur du tissu n’excédant pas un mètre. » Dans le projet de traité les mêmes numéros portent : « par 100 mètres carrés. »Or, tout le monde sait que 95 0/0, peut-être même 98 0/0, des tissus de coton imprimés ont une largeur de 80 centimètres. C’est donc une réduction de 20 0/0 sur le tarif général pour la presque totalité des tissus imprimés.
- » Troisième remarque : Les tissus imprimés de 1 à 3 couleurs compris au tarif général sous le n° 367 à 2 fr. 75 les 100 mètres courants, sont cotés au droit de 2 fr. les 100 mètres carrés dans le traité, soit avec une différence de 46 3/4 0/0; plus, par le fait des 100 mètres carrés, 20 0/0, au total : 66 3/4 0/0.
- » La catégorie des imprimés de 3 à 6 couleurs est portée au tarif général à 6 fr. 25 les 100 mètres courants; au projet de traité, à 4 fr. les 100 mètres carrés, soit une différence de 36 0/0 + 20 = 56 0[0.
- » La catégorie des imprimés de 7 couleurs et au-dessus figure au tarif général au droit de 10 fr. les 100 mètres courants; au, projet de traité, à 7 fr. 50, soit avec une différence de 25 0[0, plus les 20 00 de la largeur = 45 0x0.
- » Les tissus fabriqués en tout su en partie avec des fils teints (n° 370) sont cotés au tarif général à 60 fr.les 100 kilo-grammes; au projet de traité ils figurent au droit de 40 fr., soit une différence de 33 0[0.
- » Quatrième remarque : La Chambre des Députés et le Sénat ont déclaré solennellement, au cours de cette longue et pénible élaboration des tarifs généraux, qu’aucune concession ne pourrait dépasser 24 0[0 des tarifs votés. Le ministre lui-même, dans son exposé des motifs
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- du projet de traité (page 3), s’exprime ainsi : « Quant aux réductions que nous » avons dû consentir sur le tarif général, » elles n’ont pas, pour la plupart, dépassé » la proportion, de 24 0/0 à laquelle le » gouvernement était autorisé à sous-» crire. »
- - » Puisque telle était la limite rigoureuse imposée au gouvernement par le législateur, nous vous le demandons, messieurs, par quel motif le négociateur a-t-il pu consentir à des réductions de 66 314 0(0 — 56 0[0 — 45 00 — et 33 00?
- » Comment se fait-il qu’il ait consenti à la siippression des trois articles compris -dans les n" 366 et 367, ce qui est autrement grave qu’une réduction quelconque ?
- » Nous ne pouvons voir dans de pareilles modifications que des erreurs matérielles ou des oublis, autrement ce serait une méconnaissance absolue de la loi et de son esprit, telle que le Parlement l’a votée.
- . » Nous rappelons votre attention, mes-sieurs, sur nos réclamations; vous en apprécierez la gravité et la portée : nous vous les présentons sans aucune exagération; elles sont rigoureusement exactes comme l’arithmétique. Si un pareil tarif pouvait être accepté, l’industrie de l'im-pression, si essentiellement française, ne tarderait pas à disparaître.
- « Veuillez agréer, messieurs, l’assurance de notre respectueux dévoument.
- « Le président du syndicat, « Signé Alphonse Cordier.
- « Le secrétaire,
- « Signé Henri Rondeaux.
- PROCÉDÉS PRATIQUES
- ‘Aux teinturiers de coton fils pour la fabrication BLEU REMONTÉ SUR COTON
- Nous livrerons à la publicité, à partir du 1er janvier prochain, à une méthode suivie sur la teinture pratique des cotons; nous ferons autant pour les lainages, les soies, et le chiffonnage. Chaque branche, du reste, sera traitée séparément par un spécialiste expérimenté que nous venons d’attacher à
- notre publication, ne reculant devant aucun sacrifice pour nous tenir à la hauteur des progrès accomplis et pour ppuvoir être utiles à nos nombreux clients, qui ont plus besoin de procédés simples, pratiques et sûrs que de théories inapplicables dans les ateliers où il faut produire vite , à bas prix et faire bien. En attendant, nous allons donner simplement un procédé de bleu remonté sur coton, puis sur fil, suffisament solide pour certaines fabrications telles que : toiles à matelas, carreau bleu à bas prix, rayures de toiles de sac, etc., etc.
- Coton : Après deux passages en cuve à froid, dont nous donnerons la description prochainement, et sans laver ni aciduler, c’est-à-dire au sortir de la cuve, et pour :
- 50 kil. de coton.
- Faire une décoction de bois de campêche de 25 à 30 kil. de bois, que l’on porte dans la barque à teindre que l’on remplira suffisamment pour la manœuvre, aux lissoirs des cotons à remonter, y ajouter 5 00 à 600 grammes d’acide sulfurique ; y manœuvrer les cotons à 70° de chaleur en leur donnant 8 tours.
- Les lever pour égoutter sur ce bain dans lequel on ajoute 800 grammes alun pulvérisé et 200 gr. sel d’étain (une addition de 50 gr. de violet d’aniline et 1[2 kil. de sulfate de cuivre donne un résultat splendide). Y rentrer les cotons, leur lisser 8 tours.. Lever, tordre et sécher sans aucu lavage.
- Fils de chanvre ou de lin : Opérer exactement comme il vient d’être dit, excepté qu’au lieu d’additionner 50 gr. de violet d’aniline il faut au contraire employer 1[2 kilo de sulfate de fer, c’est-à-dire qu’au lieu de chercher à obtenir un bleu cuivré, exigé sur le coton, l’on doit le combattre pour le fil.
- (A. G.)
- Aux Teinturiers-Dégraisseurs
- Dans notre précédent numéro page 352 nous avons donné aux teinturiers pour la fabrication des lainages, un procédé pratique couleurs fauve auquel le teinturier- dégraisseur doit prêter atten-
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- ET DE L'IMPRESSION DES TISSUS
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- lors même qu’il n’aurait pas souvent occasion d’en user. En effet, ne voit-on pas aux beaux étalages des Ciseaux d'argent, du Dé d'argent, boulevard de Sébastopol, à Paris, des chaussettes, des pantalons de dessous, étiquetés mérinos anglais, qui n’ont d’autre couleur que celle dont nous parlons? Il est vrai qu’il y en a peu en fauve uni, mais toujours est il qu’ils sont en gris fauve c’est-à-dire mélangés de laines couleur fauve et blanche.
- Très avisés les Anglais s'ils opèrent comme 'indique notre procédé, surtout pour les articles destinés à être en contact permanent avec la peau; et cela est indispensable au point de vue de l’hygiène, puisqu'il n’y a pas dans ledit procédé de colorant pouvant comme la plupart déteindre, même au savonnage et aux autres lavages alcalins. Puis cela coûte peu et donne des produits moins salissants que toute autre couleur.
- Le teinturier-dégraisseur est donc appelé aussi à employer ce procédé. Mais en attendant que nous traitions dans ses moindres détails cette branche à part du teinturier-dégraisseur ce sera peut être rendre service au plus grand nombre de donner ici les procédés suivants :
- Rouge sur soie pour ameublement, ornements d’églises, rubans, costumes de théâtre (etc.).
- Quoique les teinturiers-dégraisseurs ne paraissent avoir aucun souci de produire des rouges sur soie puisqu’aujourd’hui (grâce à l’abus de la fuchsine qui mord partout), il n’ont plus que l’embaras du choix, les uns continue d’employer le carmin de safranum (ceux-là ont peut être le plus raison); d’autres teignent d’abord à la phisi-que rouge, puis termine à la fuchsine: les autres donnent un pied de jaune quelconque et finissent à la fuchsine: si encore il choisissaient bien le jaune. Mais donner un pied de rocou, comme le fait encore une des grandes maisons de Paris, et encore pour un malheureux bout de ruban, il faut avouer que cela est dérisoire du moment que l’on dispose d’un produit tout formé, bien connu des grandes teinturies en soie et de tous ceux qui savent se rendre compte de ce qui les entoures. Ce produit est encore un produit d’aniline : c’est le rouge safranique qui est livré au commerce en poudre d’une couleur terne très soluble à l’eau et qui fournit toute une gamme de rouge sur la soie.
- Il suffit de le dissoudre à l’eau chaude d'en
- verser quelques- gouttes dans le bain de teinturie formé tout simplement d’eau chauffée à 30o et d’y travaillé la soie pour obtenir un beau rose intense d’en verser davantage pour obtenir ce beau rouge tant demandé pour les tentures de toutes sortes et la rubannerie. Comme il n’y a qu’à manœuvrer la soie avec les précautions d’usage il fout convenir qu’il suffit de connaître ce produit (1) pour l’adopter. Ce procédé n’est-il pas préférable à tous les vieux systèmes, si utiles autrefois-mais qui n’ont pas de raison d’être après ce qui vient d’être dit et quand on s’est rendu compte, que ce rouge est plus net, plus solide et plus beau que le rouge obtenu par tous les autres moyens, qui sont du reste fort ennuyeux pour l’échantillonnage.
- Dans ce même bain, l’on obtient facilement le véritable rouge ponceau sur soie. Il suffit d’y ajouter du jaune. Celui qui remplit bien ce but n’est autre que le jaune aurore d'aniline (I) très soluble à l’eau, très riche en colorant. Il se fixe très vite il faut donc en mettre peu à la fois et travailler la soie vivement en la plongeant dans le bain que l’on recharge d’un peu de safranine selon échantillon.
- L’on obtient aussi dans ce même bain de très beaux grenats sur soie.
- Il suffit d’y ajouter de l’orseille, de l’alun e d’échantillonner comme d’habitude.
- Bien laver. A. G.
- Reproduction interdite de ce procédé inédit.
- PERFECTIONNEMENTS
- ET PROCÉDÉS NOUVEAUX
- PERFECLIONNEMENTS AUX PROCÉDÉS DE TEINTURE par MM.GUILLON, oncle et neveu, et Vignet
- Les tissus ombrés se sont obtenus jusqu’à présent soit par l’impression à la planche, soit à la teinture, dans une barque ordinaire; mais ce dernier moyen n’a jamais donné des résultats com-
- Comme les produits d’anilines ne se vendent que par kilo et que le plus grand nombres des teinturiers ne vou-1 draientpas une si grande quantité quoique désireux de s’en rendre compte, nous tenons à leur disposition 100 gram. dudit produit au prix de 6 fr, l’hecto.
- (1) Ou jaune orangé.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- parables à ceux obtenus par l’impression, qui ont pourtant l’inconvénient d’être longs et coûteux.
- Le nouveau procédé, objet de ce brevet d'in-vention permet d’obtenir rapidement et facilement tous les ombrés possibles par des moyens très simples dont je donne ci-après la description.
- Le plan joint à cette demande représente les organes principaux de la machine nécessaire.
- En résumé, par la présente demande de brevet d’invention, les inventeurs se réservent d’une mnnièere absolue les procédés décrits ci-dessus, leur permettant d’obtenir sur tout tissus des ombrés de toute nature, de toutes couleurs. Allant d’une rive à l’autre, soit foncés d’un côté et clairs de l’autre, soit foncés sur les bords et clairs au milieu, ou clairs sur les bords et foncés au milieu, par l’emploi d’une bassine à compartiments, fendue à la partie inférieure, ayant autant de compartiments que de teintes à appliquer sur le tissu.
- En outre, les inventeurs peuvent obtenir, au moyen de la bassine disposée spécialement, des ombrés en rayures, distancées ou jointives et même séparées par des bandes unies .
- C’est dire que toutes les combinaisons de couleurs, de rayures, d'ombrés, sont possibles. Les inventeurs se réservent en outre d appliquer ce procédé à la teinture unie pour étoffes craignant les cassures.
- APPAREIL A TEINDRE LES ÉTOFFES EN PIÈCES par MARNAS, BONNET et Fils
- Cet appareil a teindre les étoffes de soie pures ou mélangées ou tous autres tissus se compose de deux cadres de dimensions variables suivant les besoins. (Nous n’entrerons pas dans les détails de la description de cet appareil ni du plan suffisamment expliqué par la suite). Quand la fixation des deux rives de l’étoffe a été successivement faite, on agit sur le cadre B, de façon à l'éloigner du cadre A jusqu’à ce que l’étoffe soit légèrement tendue dans sa largeur, et on fixe le cadre B à la position convenable.
- La pièce ainsi suspendue est maintenue dans tous les sens et ses plis régulièrement espacés se trouvent isolés de tout corps susceptible de la froisser ou de la tacher. On peut dès lors lui faire subir toutes les opérations de la teinture en
- transportant l’ensemble de l’appareil dans les bains successifs, ceux-ci étant assez grands pour que la pièce puisse y être manœuvrée tout en étant complètement immergée.
- Les inventeurs se réservent toutes les formes de châssis et notamment celles représentées par les figures 7 et 8 du dessin.
- Les châssis dans cet appareil affectent la forme d’une courbe spirale ; ils sont reliés à un axe central qui sert en même temps de guidage pour le châssis mobile.
- Les châssis portent sur tout leur développement une ligne de clous en crochets convenablement espacés auxquels viennent s’accrocher les sonnettes ayant le même écartement que les crochets correspondants, les rives de la pièce suivants le contour de la courbe du châssis.
- La tension convenable étant opérée, l’appareil est transporté sur les bains où il manœuvre en imprimant à l’axe un mouvement de rotation.
- L’axe peut être placé horizontalement ou verticalement. Le principe de l’appareil breveté réside, en somme, dans le dispositif qui permet d’étaler et d’isoler l’étoffe à teindre entre deux châssis de forme absolument variable auxquels elle est fixée par l’intermédiaire de sonnettes, de telle sorte que la pièce n’a aucun contact avec l’appareil, et qu’il ne peut même se produire aucun contact entre deux parties de la même pièce.
- La légère tension donnée à l'étoffe par l’appareil empêche également tout contact et tout froissement nuisibles de l’étoffe sur elle même et lui permet de résister aux vagues produites par le bouillon et par les différents mouvements imprimés à l’étoffe pour obtenir l’unisson de la couleur.
- L’avantage de ce système est de teindre l’étoffe légèrement tendue, régultièrement espacée pour permettre l'unisson et isolée, au moyen de sonnettes de soie, de fil ou de coton, de tout corps susceptible delà froisser ou de la tacher.
- Par ce proéédé, non seulement on supprime les épingles, les picots ou autres attaches métallurgiques, mais encore on peut faire toutes les opérations habituelles de la teinture, depuis la cuito jusqu’à la sèche exclusivement sans qu’on soit obligé de sortir l’étoffe de l’appareil où elle a été fixée.
- Nos cadres peuvent être faits en toutes matières susceptibles de résister à l’action des bains de
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- Il a été importé : 1,100 ton, campêche, de Fort-Liberté ; 450 ton. dito d’Aquim ; 285 fourch. acajou, de Haïti ; 717 ton. campêche, deM.Christi; 4,337 bûches ébène, de la Côte d’Afrique ; 45 pièces noyer, d’Espagne; 12 billes bois d’ébénisterie, de Rotterdam ; 507 more, buis, 35 billes acajou, 10 billes
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- frêne, d’Angleterre.
- Coupe d’Espagne Ire qualité...............
- 2e qualité............
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- » ....................
- » St-Marc..............
- » Gonaïve..............
- P.»de-Paix............
- Aute provenance....... St-Domingo............
- Mart. et Guad......
- Jamaïque..............
- Jeune Cuba et St-Yago.
- » Manzanillo...........
- » Tuspan ..............
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- » Santai... 180 k. 9 10 »» Geatemala flor 7 50 9 .
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- 1
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- 50 10 50
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- teinture, bois, métal, caoutchouc durci, etc., etc. Lyon, le 18 mars 1881.
- PROCÉDÉ POUR LA FABRICATION D’UNE COULEUR BLEUE par le Docteur MARTIUS
- La couleur jaune connue dans le commerce sous le nom orangé III ou orange de Méthyle et qui a la composition
- C 14 H 14 N 3 SO 3 N a est chauffée daus un autoclave avec un excès de sulfohydrate d’ammoniaque à une température de 105 à 110° celsius. Le produit de cette digestion est séparé par filtration du sulfure précipité et le liquide est alors oxydé avec le perchlorure de fer par une réaction déjà signalée par Lauth. Le •colorant bleu formé dans cette réaction et précipité avec une dissolution de chlorure de zinc et de sel marin et purifié en dissolvant dans l’eau chaude et précipitant de nouveau par le sel marin
- La matière colorante formée se dissout facile-mnt dans l alcool. Elle est réduite par des désoxy-dants comme la poudre de zinc ou de sulfohydra-tes, etc. ; lesoxydants reproduisent la couleur.
- En général, ce colorant s’emploie de la même manière que la fuschine. On teint sur laine et soie sans mordant. sur coton et toile avec les mordants en usage.
- L’acide sulfurique obtenu dans cette réaction comme produit secondaire peut être employé pour préparer d’autres matière colorantes.
- Le présent brevet a peur objet de m’assurer le droit exclusif en France de fabriquer la couleur bleue ci-dessus d’après les procédés indiqués, me réservant d’y introduire les changements et modifications que l’expérience m’engagera à introduire, et je revendique le brevret non seu’ement pour le mode de fabrication, mais aussi pour le produit lui-même.
- NOUVEAU PROCÉDÉ DE MOIRAGE parM.F. VOLAND
- Le nouveau procédé de moirage, qui fait l’objet de cette demande de brevet d’invention, con-siste dans l’emploi de rouleaux dont les rayures -sont circulaires au lieu d’être parallèles à l’axe du rouleau, comme on l’a fait jusqu’ici. Ces rouleaux à rayures circulaires permettent d’obtenir la moire ou un effet de moire sur tout tissu ou ruban dont la chaîne est cannelée et ressemble à la trame ordinaire de la faille et dont le grain
- est en rapport avec la grosseur et avec l’écartement des rayures.
- L’inventeur se réserve la paopriété exclusive des rouleaux à rayures circulaires, destinés à l’obtention de la moire ou des effets de moire sur tout tissu ou ruban, en spécifiant que la forme des rayures peut varier.
- PERFECTIONNEMENT DANS LA FABRICATION DES NATIÈRES COLORANTES par M. Carl RUNIFF
- L’action du monosulfo-acide de béta-naphtole seulement connu jusqu’à présent sur les composés diazo, ne donne que quelques réactions de valeur technique.
- J’ai réussi cependant à préparer un nouveau monosulfo-acide de béta-naphtol au moyen duquel, en préparant partiellement par réaction sur les composés diazo de la série benzolique et de la naphtaline et partiellement par nitration, on obtient de nouvelles matières colorantes précieuses dont la préparation est décrite dans ce brevet....
- RÉSUMÉ.
- Je revendique comme ma paopriété exclu sive :
- 1. La préparation et aussi la séparation du nouveau sulfo-acide de béta-naphtol isomère de la manière ci-dessus décrite ou d’une manière substantiellement la même ;
- 2. La préparation du sel de soude neutre dudit nouvel aide isomère soluble dans l’alcool ;
- 3. La préparation des matières colorantes par la réaction du nouvel acide isomère ou dudit sel de soude ou autre sel équivalent sur les diazo ou diazo azo dérivés ou composés de la série des benzols ou des naphtalines ;
- 4. La préparation des produits nitrés ou dérivés dudit nouvel aide isomère ;
- 5. La préparation des matières colorantes à l’aide des produits nitrés ou dérivés dudit nouvel isomère.
- NOUVEAU TRAITE MENT DES LAINES SUPPRIMANT LE DÉGRAISSAGE ET L’ENSIMAGE par M. Eugène MAUBEC
- Les expériences auxquelles je me suis livré m’ont prouvé que l’application de mon brevet tel qu’il a été décrit ne donne un bon résultat qu’à la condition de faire subir à la laine en suint un dessuintage à l’eau de ciel ou à l’eau débarrassée de
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- ses sels calcaires, en ayant recours à de l’eau tiède pour les derniers bains, afin que les dernières traces de corps étrangers puissent tomber facilement, et de la faire sécher avant filature, sans laver.
- Pour certaines laines, nous avons même remarqué qu’après ce simple dessuintage la laine, après avoir été essorée et séchée, peut être passée en filature sans addition de matières grasses, bain savonnneux analogue à celui indiqué au brevet.
- J’entends me réserver la propriété de cette invention. On voit donc que le but que je me suis proposé et que j’ai atteint a été, à l’aide d’un dégraissage incomplet ou de réactions acides suivies d’nn bain de savon décomposé, de supprimer l'en-simage avec l’huile d’olive ou autres matières grasses employées ordinairement.
- RAPPORT
- Sur une visite à la Teinturerie de MM. Descat frères et Gie
- Lectu.e faite à la Société industrielle d'Amiens dans l'assemblée generale du 20 Jnin 188/
- Fin
- L’opération est naturellement longue : des essais pratiques ont prouvé qu’en graduant le mordant, qu’en préparant bien la pièce préalablement de manière à ce que toutes ses parties soient égalem ent absorbantes et qu’elles offrent un uni presque parfait, on peut teindre en bains concentrés même les noirs qu’on croit généralement devoir être montés si doucement.
- C’est la manière de travailler qu’a adoptée la maison Descat.
- De longues cuves en bois rectangulaires ou des rouleaux également en bois guident la pièce de velours au sein du bain concentré qui, tout le temps du travail, est entretenu dans le même état, la pratique ayant appris de combien coaque pièce appauvrissait le bain.
- Les matières tinctoriales employées sont à
- peu près les mêmes qu’en teinture à immersion étendue.
- Ce sont des cachous, des bois rouges, des produits de garence, de l’indigo, du curcuma, du quercitron, des bois jaunes, des sels métalliques, des matières astringentes, des matières colorantes organiques artificielles comme les dérivés de l’aniline, etc.
- Les nuances obtenues à l’atelier sont donc des plus variées.
- On y voit les diverses teintes de marrons.
- Les cachous.
- Les olives.
- Les acanthes.
- Les mordorés.
- Les noisettes.
- Les grenats.
- Les verts.
- Les bleus.
- Les gris.
- Les noirs.
- La demande n’est quelquefois pas assez importante pour le montage d’une des cuves de teinture préparée comme nous venons de l’indiquer.
- Il existe également dans l’atelier une série de cuves solitaires à tournettes ou moulinets; où se font à l’échantillon les nuances désirées pour un petit nombre de pièces.
- Le velours de coton, après s’être suffisamment chargé de couleur, est lavé, brossé et étuvé.
- L’étuvage se fait dans une immense chambre au premier étage où les pièces sont suspendues et sèchent assez rapidement, vu la température tropicale qui y est entretenue à l’aide de tuyaux de vapeur ; une roue héli-çoïdale, mue par un petit moteur spécial, débarrasse le local de l’humidité qui s’y répand.
- C’est à l’aide d’un ascenseur que cette partie assez laborieuse du travail est facilitée.
- Nous profitons de ce moyen de descente pour revenir au rez-de-chaussée assister
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- et DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- aux dernières opérations de nos velours de coton.
- Une série particulière de machines doit communiquer à l’étoffe la raideur et le lustrage destinés à donner de la main et à faire ressortir le velouté du tissu.
- L’étoffe, déjà merveilleusement préparée, offrant un reflet presque parfait, rend ces manipulations bien agréables à la vue.
- On la gomme, c’est-à dire on l’imprègne, on la recouvre d’une composition qui commence à la faire onduler mollement.
- Son éclat est relevé par un lustrage à la cire qui fournit à sa nuance toute la fascination qu’elle peut exercer.
- Une élégante et ingénieuse petite machine opère avec précision le pliage définitif qui est aussitôt suivi du paquetage.
- La mise en magasin complète le chemin que la pièce de velours a si courageusement parcouru.
- On est bien récompensé de l’avoir suivie en passant quelques minutes dans ce magasin.
- Les reflets chatoyants de quelques-uns de ces velours, regardés au moment de leur plus grande fraîcheur, sont vraiment admirables et vous laissent de l’habileté du teinturier la plus agréable impression.
- Il ne nous reste plus qu’à vous manifester la satisfaction réelle que nous a causée la visite complète de ce bel et vaste établissement qui, par son agencement, fait le plus grand honneur à l’habile direction de notre collègue M. Achille Descat.
- LA GRÈVE DE VILLEFRANCHE
- La grève de Villefranche est terminée ; cette lutte entre les ouvriers et les patrons coûte cher aux uns et aux autres. Les ouvriers ont dû accepter l’offre depuis longtemps formulée par les patrons : 25 centimes d’augmentation par jour, maintien delà journée de 11 heures.
- Ils cèdent, et les excitations dont ils étaient
- l’objet n’ont eu pour résultat que de prolonger une résistance inutile sur la durée de la journée. Les patrons avaient expliqué dans une lettre les motifs de leur refus d’accepter la journée de 10 heures. Les grévistes se rendent enfin et sont revenus dans leurs ateliers. Mais trois cents teinturiers ne sont pas rentrés leur place est occupée par des ouvriers étrangers à la localité, embauchés pendant la grève;
- COLLE DESTINÉE A REMPLACER
- LA COLLE ANIMALE Par PAUL HOSEMANN
- (Extrait de la Deutsche Allgemeine Polytechnische: ZEITUNG.)
- M. Hosemann, de Berlin, prépare une nouvelle colle en dissolvant du chlorure de calcium dans le double de son poids d’eau chaude et en laissant reposer la solution jusqu’à ce qu’elle se soit éclaircie; elle marque alors 30* à 32* Beaumé. On fait un mélange en parties égales de solutions de soude et de potasse-caustiques; à la solution, marquant 28* à 30* B., o-i ajoute un poids de colophane variable-suivant la consistance qu’on veut obtenir et l’on fait bouillir. Ensuite on prépare un mélange de 60 parties en poids d'une solution de-crème détartré à 6 p.'c.,de 127 1[2 parties d’acide sulfurique à 10* B. et de 10 1[2 parties d’une solution de sulfate d’alumine à 9* B.; le mélange marque environ 8’ B.
- On place 50 kilogrammes de la solution de-chlorure de calcium dans une cuve munie d’un agitateur etl’onajoute, pendant que l’agitateur fonctionne, 25 kilogrammes de fécule de pommes de terre délayée, au préalable, avec 25-kilogrammes d’eau. On ajoute ensuite 5 kilogrammes de la solution alcaline et l’on fait arriver de la vapeur par les bras de l’agitateur jusqu’à ce que le liquide marque 50* à 60’ B. On ajoute alors successivement 4 kilogrammes du mélange de crème de tartre additionné de 40 kilogrammes d’eau, puis 1 kilogramme de chlorure de zinc à 10* B., dissous dans 5
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- LE MONITEUR DE LA. TEINTURE
- kilogrammes d’eau et enfin 200 grammes d'acide phénique et 30 grammes de nitroben-zine dissoute dans 4 à 5 kilogrammes d’eau chaude. Quand on emploie le mélange pour les fibres végétales, on laisse de côté la colophane il en est de même quand le produit est employé comme colle d’apprêt ; dans ce dernier cas, pour que les étoffes restent souples, ont met moins de soude et plus de potasse, sans cependant dépasser 5 kilogrammes de cette dernière substance, pour les proportions indiquées plus haut,
- Pour donner cette colle les propriétés d’un agent de blanchiment, on supprime la colophane, le mélange de crème de tartre et d’alumine et le chlorure de zinc, et on ajoute 1 2 à 1 kilogramme de permanganate de potasse ou bien 4 à 8 kilogrammes de bisulfite de soude. Cette colle blanchissante peut servir aussi 'bien pour l’encollage que pour l’apprêt.
- Après avoir bien travaillé la matière dans la cuve à agitateur, on obtient une masse d’un blanc sale, fortement collante, qui est neutre et se durcit sans changement par l‘é-vaporation des parties liquides. Cette masse ne présente pas l’odeur désagréable et nuisible que possèdent beaucoup de variétés de colles.
- L’axe vertical qui supporte les bras de l‘a-gitateur et ces derniers eux-mêmes sont creux. Les bras portent des prismes en métal perforés et qui tournent autour des bras comme axes. La vapeur, pénétrant par les bras dans les prismes les échauffe, ainsi que la masse qui les entoure et se dégage dans cette dernière à un état de détente déjà assez fort par des séries d’ouvertures percées dans les parois des prismes. L’effet des prismes est de faire mouvoir la matière plus fortement et de ren--dre ainsi le mélange plus parfait.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- FAILLITES
- Paris. — Guerdin (Arthur), ceinturer, ci-
- devant, et actuellement rue de la Pépinière, 9. — J.-c. :M. May. — S. : M. Boussard.
- FORMATIONS DE SOCIÉTÉS
- Nîmes. — Formation de la Société en nom collectif Aubert frères (apprêt des étoffes). — Durée : 9 ans. — Cap. : 55,873 fr. — Acte du 26 oct. 1881.
- MODIFICATIONS DE SOCIÉTÉS
- Paris. — Modification des statuts de la Société anonyme dite Compagnie générale des couleurs françaises à base métallique, place de la Bourse, 8. — Cap. : porté de 100,000 fr. à 500,000 fr. — Délib. du 3 nov. 1881. — P. A.
- Tourcoing. — Modification de la Société A. Thœn et Vanzeveren frères (teinture des laines et cotons), dans laquelle Mme veuve A. Thœn remplacera son mari, décédé. — Acte du 10 novembre 81.
- DISSOLUTIONS DE SOCIÉTÉS
- Elbeuf. — Dissolution, à partir du 11 nov. 1881, de la Société Bouvier et Sauvage aîné, teinturiers à façon, à Saint-Pierre-lès-Elbeuf. — Li-quid. : M. Thuillier. — Jug. du même jour.
- VENTES DE FONDS DU COMMRCEE
- Bauzemont avendu à Chadœuf, rue Laromi— guièré, 6, le 1er janv. 82, un fond de teinture, rue des Poissonniers,49.
- M. Colson a vendu à M. Baldenwenck, rue Cler, 42, le 15 novb., un fonds de teinturerie, av . d’Orléans, 59,
- M. Perroncel avendu à Grandigneaux (Ve), rue des Marais, 33,1e 9 jan. 82, uu fonds de teinturerie, rue de Turenne, 78.
- M. Dubois, a vendu à Cassegrain, boul. Sébastopol, 137, ch. Me Lamy, le 1er oct. 81, un fonds de teinturerie, rue chaptal, 34.
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- ET DE L'IMPRESSION DES TISSUS
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- LA NEGROTINE
- de P. Bertrand fils. (Produit dont nous avons déjà parlé dans notre n° du 9 novembre 1881.)
- Mode d’emploi de la Négrotine ABL pour la teinture des laines en flottes et en écheveaux et des étoffes de laine.
- Pour teindre 1 kilogr. de laine, il faut une chaudière contenant 50 litres d’eau.
- Ire Teinture.
- On amène l’eau à une température de 50 degrés de chaleur et on y fond :
- 500 grammes Négrotine
- 125 — Curcuma
- 200 — Couperose
- Quand tout est bien fondu, on y plonge la laine ; on force le bain au bouillon que l’on maintient à cette température pendant trois quarts d’heure. On sort et on rince.
- 2e Teinture.
- Sur le bain ayant servi à faire la Ire teinture, on rétablit avec de beau naturelle la quantité manquant des 50 litres nécessaires pour teindre 1 kilogr. de laine. On amène le bain à 50 degrés et on y fait fondre :
- 250 grammes Négrotine
- 75 —• Curcuma
- 100 — Couperose
- La manipulation est la même que dans le premier cas. Ce deuxième bain doit être conservé pour servir à une nouvelle teinture. Pour cette nouvelle teinture, on procède comme pour la précédente et ainsi de suite.
- Pour pouvoir établir d’une façon exacte le prix de revient par kilogr. de laine, il est nécessaire de faire 3 ou 4 teintures successives. En procédant par quantités de 25 à 30 kilogr., il y aurait lieu de diminuer d’une façon assez sensible la quantité d’eau et de Négrotine.
- La Négrotine donne un noir plein tirant sur le bleu. Si on voulait couper le fond de bleu, il suffirait d’ajouter par kilogr. de négrotine 25 grammes de curcuma.
- Le noir obtenu est très solide et ne verdit jamais. Il ne faut pas être surpris si, dès le
- début de l’opération, la laine absorbe- d’abord! le principe jaune et le mordant de- la Négrotine. Le fond noir domine ensuite et au bout de trois quarts d’heure la teinture est terminée.
- COMPAGNIE DE RIO-TINTO
- L’assemblée générale, tenue à Londres, le-18 novembre, a confirmé les résolutions de l’assemblée générale du 4 du même mois. Conformément à ces résolutions, le capital social a été porté à 325,000 actions. Le produit des actions nouvelles est destiné à rembourser les obligations du premier emprunt, connu sous le nom de Coupons espagnols, et à éteindre la dette flottante, tout en laissant une somme assez importante pour la fonds de roulement.
- La seule charge qui doit peser désormais sur les revenus de la Compagnie sera l’annuité de 150,0001iv. st., afférente aux obligations-5 00 1880, qui auront dès lors une première-hypothèque.
- Ces importantes transactions ont été conclues aujourd’hui sur le marché en banque en actions de la Banque romaine au cours de 705. à 710.
- A en juger d’après l’entrain avec lequeli cette valeur a été accueillie, on peut prévoir — sans crainte de se tromper-que les actions coteront 850 francs lorsqu’elles feront leur apparition à la Cote officielle, ce qui aura lieu très prochainement.
- BANQUE ROMAINE
- Le placement des titres de la Banque die-maine s’est fait avec une merveilleuse rapidité. Le C redit de France en a mis 50,000 en vente; les acheteurs, assure-t-on, en ont demandé le double. Les demandes seront donc réduites. Voilà une affaire bien et brillamment lancée,, et qui donnera promptement de fructueux résultats.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- SOCIETE
- DES
- VILLES D’EAUX
- 4, rue Chauchat, Paris
- ÉMISSION de
- ÜO.COO PARTS NOUVELLES
- AU PAIR
- Entièrement libérées à 200 francs l’une
- Vote de l’Assemblée générale du 4 août 1881 portant le capital social à
- 20,000 parts
- Les 10,000 parts anciennes, émises à 100 fr., auront la même valeur que les nouvelles toutes jouissant des mêmes droits et avantages.
- Chaque part donne droit à un vingt-millième dans l’actif social ; elle est productive de l’intérêt de 6 0/0 l’an, soit 12 francs payable par trimestre, et de dividendes repartis chaque semestre.
- Les derniers exercices ont permis une distribution de 18 0/0 pour l’année entière (intérêts et dividendes réunis), et le surplus des bénéfices a été porté à la réserve.
- La plupart des opérations de la Société des Villes d’Eaux sont faites comme mandataire, sans engager le capital social. Les bénéfices proviennent de commissions prélevées sur la vente des propriétés (établissements et hôtels des Villes d’Eaux), la direction de la publicité nécessaire à ces établissements, les achats faits pour leur compte en tous genres de fournitures, le service de banque (recettes et paiements, achat et vente de valeurs, constitution de sociétés, placement de titres).
- Les affaires en cours permettent d’assurer de larges avantages au capital.
- Les demandes de parts son admises dans leur ordre de réception.
- Les versements doivent être faits à raison de 200 fr. par titre :
- A Paris, au siège social, rue Chauchat, 4.
- En Province et à l’Etranger, aux succursales et agences de la Société, ou par lettre chargée à M. l’administrateur de la Société des Villes d’Eaux, rue Chauchat, 4, à Paris.
- Les titres à vendre et les coupons à encaisser sont reçus comme espèces.
- A CÉDER
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 25“ Année, N 24. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 20 DÉCEMBRE 1881.
- S O M M A I R Ê
- L’INDIGO ET SA PRODUCTION ARTIFICIELLE.
- LE MATÉRIEL ET LES PROCÉDÉS DE TEINTURE.
- LE BICHROMATE DE POTASSE DANS LA TEINTURE DE LA LAINE.
- PROCÉDÉS PRATIQUES, — Gris sur draps, Flanelles, Mérinos.
- NOUVEAU MOYEN DE BRILLANTAGE DES TISSUS.
- LA FUSION DES TEINTURES.
- MACHINE A LAVER LES TOILES.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX.
- ANNONCES.
- L’INDIGO ET SA PRODUCTION ARTIFICIELLE
- Par H.-E. Roscoe,
- {Extrait d’une communication faite à la Royal Institution of Great-Britain.}
- Un problème d’une haute importance vient d’être résolu par M. Adolphe Baeyer, professeur à l’Université de Munich ; c’est celui de a synthèse de l’indigo. Pour faire apprécier cette importance, il suffira de rappeler que la valeur de l’indigo naturel importé en Angle-l erre pendant l’année 1879 s’élève à 50 mil-I ions de francs et que la valeur de la production annuelle moyenne de l’indigo dans le monde entier atteint le chiffre de 100 millions de francs, de sorte que, si l’indigo artificiel peut être préparé à un prix capable de lutter avec celui du produit naturel, il y a là un vaste champ ouvert pour les industriels.
- L’indigo est connu depuis les temps les plus reculés et sa préparation est décrite exactement par Pline, telle qu’elle se pratique actuellement aux Indes. On le retirait autrefois de Visatis tifictoria (guède ou pastel normand) ; mais, après la découverte du cap de Bonne-Espérance, l’indigo des Indes, extrait de différentes espèces d’indigofera, remplaça graduellement celui d’Europe, parce qu’il renfermait plus de matière colorante.
- L’indigo a été analysé par plusieurs chimistes et sa composition peut être représentée par la formule la plus simple Cs HsNO. Quant à sa constitution chimique,- il n’y a pas bien longtemps qu’on possède à cet égard' quelques données certaines, grâce aux travaux de Fritsche, d’Erdmann, de Laurent, de Baeyer et d’Emmerling.
- Trois procédés de préparation, basés sur ces données, ont été proposés, le premier par Claissen et Shadwell (élèves de Kékulé) et les deux autres par Baeyer.
- De ces trois procédés, un seul, dû à Baeyer, peut être considéré comme industriel. Il part de l’acide cinnamique, substance contenue dans la gomme benjoin, le baume du Pérou et quelques autres corps aromatiques. Ces sources sont beaucoup trop coûteuses pour que l’acide ainsi obtenu puisse être employé dans la fabrication de l’indigo ; mais, en 1856. Bertagnini avait obtenu de l’acide cinnamique artificiellement au moyen de l’huile d’amandes amères, et d’autres procédés ont permis, depuis, d’arriver au même résultat. Parmi ces derniers, celui qui sera le plus employé est vraisemblablement la modification suivante apportée par Caro à la belle synthèse de l’acide cinnamique de Perkin :
- 1) C.H.CH,+4CI—CH-CHC2HCt Toluène. Bichlorure
- de Benzilene.
- 2) CH.CHCI+2CH.CO.0.Na
- Bichflorure Acétate de soude» de Benzilène.
- =CH-CH-CH. co» OH-2 NuCl., Acide cinnamique.
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- 886 LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Baeyer transforme ensuite l’acide cinnami-que en acide ortho-nitro-cinnamique :
- 3) C.H,CHLCHICOOHI donne Acede cmnamique C®I(NO„)CH+CHCOOH Aclde ortho-nitro-cinnamique.
- Dans cette opération, on obtient également l’acide para-nitro-cinnamique, et comme celui-ci est inutile pour la fabrication de l’indigo, on 1 enlève en transformant les acides en leurs éthers éthyliques, qui peuvent être séparés aisément l’un de l’autre, parce qu’ils possèdent des degrés de solubilité différents.
- L acide ortho-nitro-cinnamique est alors converti en son bibromure :
- 4) C.IT(NO )CHIBr.CHIBrCOOH
- Ce bromure est traité par la soude caustique pour enlever les deux molécules d’acide bro-mhydrique, et l’on obtient de l’acide ortho-nitro-phényle-propionique, d’après la réaction :
- 5) C.H,(NO)CHBrCHB/COOII+9NaOIT.
- =CoH(NO.)C*.COOH+2NaBr+2H0 .
- Enfin, ce dernier acide est transformé en indigo en chauffant sa solution alcaline avec du sucre de raisin, du xanthate de soude ou un autre agent réducteur, suivant la formule :
- CHI, (NO.) C, COOHI: 1 Acide ortho-nitro phénile-propionique. / =C,HsNO+CO-+H.O ( Indigotine. ]
- 6) n
- Ea dernière de ces réactions n’est pas si simple, en réalité, que l’indique la formule, car on n’obtient que 40 p. c. environ d’indigo, tandis que la théorie donne 68 p. c.
- On peut dire dès maintenant que la fabrication artificielle de l'indigo est en voie de réussir commercialement, puisque l’acide or tho-nitro-phényle propionique, cette substance incolore qui fournit l’indigo bleu en la traitant par un agent réducteur, est déjà entre les mains des imprimeurs d’indiennes de Manchester et que la Compagnie badoisepour la fabrication des alcalis et des couleurs d’aniline fournit une pâte contenant 25 p. c. d’acide sec au prix de 15 à 16 francs le kilogramme.
- Considérant la nature de la lutte entre les matières colorantes naturelle et artificielle, quelques explications sont nécessaires. D’abord, le prix de vente actuel de l’acide propionique est de 62 fr. 50 c. environ par kilogramme ; mais 100 parties d’acide ne peuvent donner théoriquement que 68.58d’indigo bleu, de sorte que le prix de l’indigo artificiel (90 francs environ) est plus que double de celui de la matière colorante naturelle. On ne pourra donc songer à la substitution que quand le prix de l’acide propionique sec sera descendu à 25 francs et qu’on obtiendra le rendement théorique. Néanmoins un vaste champ est ouvert pour l’application de la découverte de Baeyer.
- On sait qu’il se produit une perte considérable de matière colorante dans tous les procédés actuellement en usage pour teindre ou imprimer au moyen de l’indigo. On a déjà signalé qu’une grande quantité d’indigo, se perd dans le sédiment des cuves à froid. Une autre partie est enlevée et perdue par les nombreuses immersions, de sorte qu’une forte proportion d’indigo doit être détruite avant d’avoir pénétré dans les fibres du tissu. En outre, l’envers de l’étoffe est chargé, en pure perte, de couleur. Dans les procédés d’impression à l’aide de l’indigo, la perte est aussi grande, ou même plus forte, et on éprouve des difficultés telles, que peu d’établissements seulement ont pu réussir. Mais un fait encore plus important, c’est qu’il n’existe aucun procédé d’impression dans lequel l’indigo puisse être combiné avec d’autres couleurs à la manière ordinaire ou sans exiger quelque mode spécial de fixage après l’impression. Il est donc clair que le côté faible de P’indigo naturel réside dans l’absence d’un bon procédé pour utiliser toute la matière colorante et dans l impossibilité ou, en tout cas, la grande difficulté de l’employer de la façon ordinairement usitée dans 1 impression des indiennes. Pour ces raisons, les inventeurs ont pensé que, bien que l'indigo artificiel ne puisse être fabriqué à un prix qui lui permette de lutter avec 1 indigo naturel pour les usages ordi-
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- ET DE L'IMPRESSION DES TISSUS
- te 0 G
- naires, il pouvait être employé dès maintenant pour un très grand nombre d’usages auxquels la substance naturelle est inapplicable.
- Dans le principe, Baeyer employait comme acent réducteur le sucre de raisin; mais la réduction navait pas lieu à froid; il fallait chauffer à 70 degrés et plus et l’indigo bleu se transformait rapidement en indigo blanc, la réaction étant très difficile à arrêter au moment voulu. M. Caro, de Munich, a trouvé que l’emploi du xanthate de soude était exempt de ces inconvénients et que, de plus, il se produisait une moindre quantité de l’isomère rouge du bleu d’indigo, isomère qui présente une splendide couleur rouge, mais qui possède un pouvoir colorant moindre que le bleu. On peut imprimer sur ce tissu des mordants à l’alumine et au fer et le teindre ensuite dans l’alizarine, etc., ou bien cette matière colorante peut aussi être imprimée sur le tissu et la couleur fixée par un vaporisage modéré sans endommager le bleu d’indigo. Ce procédé est employé maintenant tant en Angleterre que sur le continent, et la fabrique ba" doise de soude et d’aniline, à Ludwigshafen, peut fournir une forte quantité d’acide ortho-nitro-phényl-propionique.
- La véritable manière d’envisager cette question à l’heure actuelle est donc de considérer l’acide ortho-nitro-phényl-propionique et l’indigo comme deux produits distincts, non-comparables entre eux, dont l’un s’applique à des usages pour lesquels l’autre ne con -vient pas, et il y a certainement assez de place pour les deux.
- D’un autre côté, il ne faut pas oublier que le procédé de fabrication de l’indigo naturel est très primitif, qu’on pourrait le perfectionner et abaisser ainsi encore le prix de revient delà matière.
- Les inventeurs donnent les indications suivantes aux imprimeurs pour l’emploi de la nouvelle couleur :
- IMPRESSION AU MOYEN DE L’iNDIGO ARTIFICIEL 1. — Pour tissu non prcparb.
- Prendre 1 kilogramme 814 de pâte d’acide propionique (équivalent à 0 gramme 454 d‘a
- cide sec) et bien mélanger avec 0 gramme 454 de borax en poudre fine ; le mélange devient d’abord fluide et s’épaissit à la longue. On ajoute alors 3 litres 4 d’empois d’amidon blanc, on mélange avec soin et on clarifie.
- Immédiatement avant l’impression, on dissout dans cette liqueur 0 gramme 680 de xanthate de soude et on brasse. Peur les teintes légères, on ajoute à la couleur précédente 4 litres 5 de pâte d’amidon dans laquelle on a dissous 0 gramme 454 de xanthate de soude.
- On imprime et on sèche à la manière ordinaire. Les pièces ne doivent pas être mises en contact immédiat avec les cylindres sé-cheurs. Le bleu d’indigo se développe le mieux en laissant séjourner les étoffes imprimées pendant quarante-huit heures environ dans une atmosphère sèche et à la température ordinaire. L’air humide doit être exclus autant que possible jusqu’à ce que la couleur soit complètement développée. Les pièces peuvent passer ensuite' dans la machine à sécher ou bien être vaporisées à une faible pression, si ce traitement est nécessaire pour fixer toute autre couleur ou mordant imprimé en mêm® temps que le bleu d’indigo.
- Lorsque le bleu est formé, les pièces sont lavées à fond dans la machine à laver, puis on les fait bouillir dans l’eau pure ou mieux dans une solution faible d'hyposulfite de soude (0 gramme 450 pour 45 litres) et on fait bouillir en plein pendant une demi-heure afin d’enlever l’odeur. On nettoie ensuite dans un bain de savon, à une température ne dépassant pas 40 degrés, on lave, on sèche et on finit l’étoffe.
- L’amidon de froment donne les meilleurs résultats, puis la gomme adragante. La couleur est considérablement diminuée en employant la gomme du Sénégal, la gomme d’Angleterre foncée ou la farine calcinée.
- Le borax convient le mieux comme dissol -vaut alcalin pour l’acide propionique; cepen-dant on peut le remplacer par l’acétate de soude (0 gramme 450 à 0 gramme 675) ou par 0 gramme 186 de cendres perlées ou de soude;
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- O 9 6,
- (
- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- tont excès de potasse ou de soude caustique détruit l’acide propionique.
- La liqueur se conserve sans altération pendant un temps indéfini; elle n’est pas non plus sensiblement altérée par une petite quantité de xanthate, comme dans la couleur dont la formule a été donnée ci-dessus; celle-ci perd graduellement de sa force après plusieurs heures. Le xanthate ne doit donc être ajouté à la liqueur qu'immédiatement avant l’impression; tout bain non utilisé peut être sauvé en le mélangeant avec une grande quantité de pâte d’amidon.
- L'acide propionique peut être imprimé avec le noir d’aniline, le brun catechu et avec des mordants d’alumine et de fer pour les couleurs garancées.
- Après que le bleu d’indigo est complètement développé, les mordants sont fixés à la manière ordinaire, on teint à l’alizarine, on plaque avec de l’huile de rouge turc, on vaporise ou on fait subir tout autre traitement habituel. Qu’il soit naturel ou artificiel, le bleu d’indigo souffre quand le vaporisage est prolongé à une forte pression; on ne peut donc associer avec l’acide propionique que les couleurs-vapeurs qui peuvent être fixées par un vaporisage court à une pression peu élevée.
- II. — Pour tissus préparé (teintes pleines}.
- On dissout 0 grammes 900 de xanthate de soude dans 4 litres 5 d’eau froide et on plaque les tissus à l’aide de cette solution; on sèche ensuite et on imprime avec la liqueur indiquée plus haut; puis on suit le même traitement que précédemment. Les pièces peuvent aussi être imprimées d’abord avec du xanthate, puis recouvertes de la liqueur. Les mordants à l’alumine et au fer pour couleurs garancées peuvent également être imprimés sur des étoffes ainsi préparées ou bien imprimés avec du xanthate de soude.
- LE MATÉRIEL ET LES PROCÉDÉS DE TEINTURE à l’Exposition universelle de 1878 Rapport de M. Ermel.
- Le matériel des teintures était largement représenté à l’Exposition ; on pouvait en effet examiner des machines à teindre, à essorer les étoffes, à secouer et à dresser la soie. Il y avait aussi des machines à griller les étoffes et des machines à apprêter et à élargir les tissus.
- La machine à teindre exposée par M. Carron est nouvelle et intéressante ; elle remplace avec avantage le travail à la /nain par un travail mécanique. A cet effet, les matières à teindre, des écheveaux de soie par exemple, sont suspendues su-des bâtons en bois, au moyen d'un mé-nanisme simple et ingénieux, permettant aux écheveaux de plonger dans le bain de teinture. Un mouvement de translation des bâtons portant les écheveaux force ces derniers à voyager dans le bain, non seulement verticalement, mais encore horizontalement. On est sûr alors que la matière prend la teinture dans toutes ses parties.
- Au sortir du bain, les écheveaux sont placés dans une essoreuse à bâtons et à fils droits, qui permet de les sécher vivement par la force centrifuge. Cet appareil, qui est le complément de la machine à teindre, permet de sécher un poids considérable de matière en quelques minutes.
- A la suite de ces deux appareils, M. Carron a exposé une machine à secouer et à dresser remplaçant, très heureusement le secouage à la main, qui est une opération très fatigante. Cette machine est munie d’un contrepoids qui, en tombant, tend brusquement les fibres et les lustre en même temps qu'il les secoue.
- L’exposition de MM. Buffaud frères
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- était remarquable par le fini des machines qui s’y trouvaient. Elle se composait de huit essoreuses de différents systèmes, de machines à cheviller, à secouer, à étirer et à lustrer les suies.
- La plupart de ces machines portent leur petit moteur à vapeur.
- MM. Tulpin frères exposaient aussi des machines de teinture.
- La première estime machine circulaire à lever les écheveaux de soie ou autres matières. Le lavage dans cette machine est méthodique, car l’eau de lavage circule en sens inverse des échevaux. Le secouage des échevaux se fait aussi méthodiquement.
- A côté de cette machine, les mêmes exposants avaient :
- 1° Une machine à pinces, très bien comprise, pour apprêter et élargir les étoffes ;
- 2° Une machine à calandrer les étoffes, très solidement construite, qui portait son moteur à vapeur.
- MM. Pierron et Dehaître présentaient à l’Exposition, outre un nombre considérable d'outils pour la papeterie, l’imprimerie et la reliure, deux machines, ingénieuses pour élargir les étoffes. Dans l’une de ces machines, l’élargissement était obtenu par l’augmentation du diamètre des rouleaux.
- Les mêmes exposants présentaient en outre une machine à griller les étoffes par le gaz. L’étoffe, dans cet appareil, passait sur un rouleau avec une certaine vitesse ; devant ce rouleau étaient placés une série de becs de gaz dont la flamme, réglée par des robinets, venait lécher l’étoffe pour la griller.
- Le matériel et les procédés de teinture ont été bien modifiés et améliorés depuis une douzaine d’années. La teinture qui
- se faisait au trempé à lamain est remplacée avantageusement par des moyens mécaniques qui ont le grand avantage de donner une régularité plus complète à la teinture.
- Enfin l’application d’un type spécial d’essoreuse pour le séchage après la teinture paraît destinée à rendre de grands services à cette branche d’industrie.
- LE BICHROMATE DE POTASSE DANS LA TEINTURE DE LA LAINE.
- L’emploi du bichromate dans la teinture de la laine était toujours une des questions les plus intéressantes. On peut positivement snp-poser que ce sel n’a aucune autre importance que comme propriétaire d’acide chromique libre, ce dernier devenant libre dans le bain de mordançage par quelques acides, comme l’acide sulfurique ou par quelque sel acide, comme le tartre, le bisulfate de potasse, etc. Cependant, par l’emploi de certains sels métalliques, le bichromate peut êrre employé sans entremise d’un acide libre.
- La présence d’un acide pour le mordançage au bichromate n’est absolument nécessaire que pour le noir et pour le bleu et sert, en ce cas, à empêcher le verdissage de la couleur. La quantité d’acide employée doit cependant être très minime et ne peut être plus que 1 à 1 1/2 0/0 du poids de la laine.
- La quantité du bichromate dépend aussi de la portion de bois de campêche à employer. Le tableau suivant en donne la preuve ;
- Bichromate de potasse. Bois de camp. Couleur obtenue.
- 1)2 30 Gris Bleu.
- 1 30 Bleu.
- 112 30 Bleu foncé.
- 2 30 Bleu plus clair.
- 4 30 Bleu clair mat.
- 6 30 Gris Bleu.
- 10 30 Gris Roux.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- On voit par cela que la quantité à employer de bichromate de potasse ne doit pas excéder 1 1/2 0/0 du poids de la laine en employant 30 0[0 de bois de campêche, autrement la couleur serait détruite. Pour 60 0[0 de bois de campêche et plus, on emploie 3 0[0 de bichromate de potasse. En surpassant cette quantité’ la vivacité de la couleur et le colorant sont détruits.
- Quoique le bichromate de potasse exige ordinairement, pour son emploi avec du bois de campêche, la présence d’un acide, cela n’est pas nécessaire quand il y a un sel de cuivre formant avec le bichromate le bichromate de cuivre, qui est un mordant d’une très grande importance. A Verviers, on emploie d’ordinaire pour la teinture d’olive, 2, quelquefois aussi 1 0[0 de bichromate et I 0[0 de sulfate de cuivre du poids de la laine.
- Un bel olive sur laine brute est obtenu par exemple comme suit :
- Pour 100 kil. de laine lavée :
- Bouillir 1 1[2 heure avec 1 0[0 de bichromate de potasse ou 1 0[0 de sulfate de cuivre et teindre avec 6 kil. 500 gr. extrait de bois jaune (52 kil. bois jaune) et 3 kil. 500 gr. de campêche. Bouillir 1 heure et verser dans le bain la solution de 750 gr. sulfate de fer et 100 gr. sulfate de cuivre.
- Il résulte de ce qui est dit ci-dessus que le bichromate de potasse est indifférent pour la teinture de la laine et qu’il n’a d’importance que pour son contenu chromique. Si celui-ci est rendu libre par un acide ou un sel acide l'acide chromique oxyde le colorant des bois, tandis que le péroxide de chrome formé se réunit, avec le colorant oxydé, à une combinaison colorée. Si, outre cela, on ajoute un sel de cuivre, par exemple le sulfate de cuivre dans le bain, il se forme, par la décomposition double du bichromate de cuivée, de l’acide chromique libre at du sulfate de potasse. Ce dernier n’est d’aucune importance; au contraire, l’acide chromique libre a l’influence indiquée ci-haut, et, en contact avec les aci* des colorés des bois, le chromate de cuivre est bieutôt décomposé, en formant une combinai
- son du peroxyde de cuivre avec l’acide coloré L’acide chromique qui devient libre de la manière décrite, se décompose et a une influence colorante. Par là, il est démontré que, même une très petite quantité de sel de chrome suffit ponr la teinture, et, en sens inaerse, il est de même démontré pourquoi une plus grande quantité d’acide détruit les couleurs développées. La présence d’un excès de bichromate de potasse amène tant d’acide chromique libre que son influence oxydante sur les colorants des bois ne transforme pas ceux-ci dans les combinaisons plus oxydantes, c’est-à-dire plus riches de couleurs, mais qu’il les détruit complètement.
- La question de l’emploi de l’acide chromique dans la teinture de la laine n’en est pas moins une des plus intéressantes de la science tinctoriale.
- (Journal de Teinture).
- PROCÉDÉS PRATIQUES
- Aux teinturiers pour la fabrication des lainages GRIS SUR DRAPS FLANELLES MÉRINOS
- On peut dire que tous les gris sont faits à l’aide de plusieurs couleurs dont fait partie le blanc qui en est la base.
- Nous laisserons les hautes théories scientifiques de côté pour ne nous occuper que de la pratique. Ainsi le gris véritable se fait chez le fabricant qui mélange la laine en poils de diverses couleurs avec de la laine blanche, selon son choix et dans des proportions diverses (dont nous rendrons compte en temps voulu) avant d’être filée, ce qui forme des gris d’autant plus résistants qu’il aura employé des laines de couleur plus solides. Le teinturier ne peut lutter contre ce système ni pour la solidité ni pour la variété des nuances. En revanche, le mélange des laines ne peut donner des gris unis sans picots, comme le fait le teinturier.
- Ce fait notoire est incontestable, et remar-quons bien une chose, c’est que, à part le
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- 25 Année. — N 24.
- mMoniteui aela leinture. 20 DÉCEMBRE 188
- DROGUERIES ET TEINTURES
- PLACE DE MARSEILLE (12 décembre).
- Acide citrique, 1er blanc F. ... à 6 .. le kil.
- » tartrique, 1er blanc F. 420 fr. le kil. selon mérite.
- » acétique, F. 100 à 125 le kil. Prix très ferme.
- Alun raffiné (suivant emballage), F. 19 à 20 0/0 kil.
- Bois de campèçhe (Laguna, disponible, 18 .. .. 0/0. » (Guadeleupe) F. 14 50 à 0/0.kil.
- Bois jaune (Maracaibe), 10 50 à 11 50 010 kil.
- » de Fustet, Albanie, F......... OfO kil. mauque.
- » de Salonique, 18 50 010 kil.
- Cachou noir, encaisses. F. 85 à 90 0[0 kil. marqne éléphant.
- Cachou noir en caisses, F. 65 à 75 0[0 k. autre marque.
- Cochenilles grises.............. F. 4 30 à 4 50 le kil.
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- — de garance.
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- — de graine de Perse 20
- — de Ste-Marthe. . .
- — deQuercitron eec.
- — d’orseille p. impression
- - - pour teinture
- Fésule lèche. . . 4 »
- le k
- 100 k.
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- 50
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- 50
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- Fleur de Garance . . . . . Garance paluds. ..... Garancine extra-forte. . . Gélatine.......................
- Glycérine blanche 28*. . . .
- — blonde 28*. . . . Glycérocolle pour parement. Gomme .........................
- — d'Egypte (Gezirch).
- — Sénégal (Galam en sorte).
- — — gros grabeaux.
- — — menus — •
- — — moyens —
- Gommeline. ...... Graines de Perse.............. Indigo Java et Bengale. . . Lactarine (caséine)........... Hyposulfite de soude. . . . Huile tournante............... Laque de Cochenille. . .
- — de Cuba..................
- — de Fustel................
- — de gaude.................
- — de graines de Perse. .............................. Murtate de cuivre.............
- — d'étain (oxy.)............ Nitrate de cuivre................
- — de fer 40*..............
- — de plomb................
- — de zinc................... Nitro-chlorure d’étain 50*. Ncix de Galles vertes et noires.. Oléine Potasse blanche 90*.............. Pyrolignite d’alumine............
- — de fer (fut à pétrole).
- — de plomb...............
- Prussiate de potasse jaune.
- Rocou Cayenne. . . . . .
- — Cachard . . . .
- Savon blanc de Marseille.
- — d’oléine. .......... — vert...................
- Sel ammoniac blanc........... — de seignette. ... — d’étain.......................
- — d’oseil’e..................... — de soude 80*..................
- Silicate de soude 50‘...........
- Soude caustique 36‘.............
- Soufre en canons. . . . .
- Stannate de soude sea.
- Sulfate d’alumine épuré. .
- — de manganèse desséché..
- — de fer.........................
- — de cuivre................
- — de zinc aiguilles.
- Sulfite de soude sec.............
- Sumac Redon. . . . . .
- Tannin {
- à l'alcool, à l’éther.
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- le kil. 100 k. le kil. 100 k.
- le kil.
- 100 k.
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- Détail le kilo
- 2 .2
- 2
- 90
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- — 115
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- le kil. 1
- — 14
- — 4
- 100 k, 34 — 120
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- le kil. 4 50
- — 1 25
- — 1 40
- 2 90
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- 150
- 240
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- le kil.
- 100 k.
- le fût.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- draps de troupes, il y a peu de bons tissus en gris laines mélangées ; aussi le public les délaisse-t-il pour se rejeter sur les gris unis, dont les tissus sont toujours de premier choix et que l’on rechercherait encore davantage si e teinturier choisissait bien le procédé qu1 donne le gris le plus solide, quoique étant le plus vif et le plus facile à obtenir et à varier. Mais quel est donc ce procédé ? Est-il nouveau? Oui, car beaucoup ne le connaissent pas encore, et ceux qui le connaissent déjà ne l’emploient qu'imparfaitement. Mais avant de traiter cette question, il est bon d'expliquer succinctement pourquoi les tissus gris de laines de couleurs mélangées sont mauvais, et pour quelle raison, au contraire les tissus gris unis des teinturiers sont de premier choix.
- Le public serait tenté de croire que ce ré sultat est dû à la teinture, mais 1 e teinturier sait bien le contraire, et il n’ignore pas deux choses :
- La première, c’est que le fabricant utilise tous ses déchets de laines, de toutes nuances qu’il mélange encore avec des laines de bas prix destinées à cet effet, pour obtenir un tissus à pleines mains et d’un prix de revient le plus bas possible ;
- La seconde, c’est qu’il est impossible au teinturier d’obtenir un beau gris bien uni, sans tache et sans nuance, sur un tissu mal traité ou ayant seulement séjourné en magasin ; et on ne lui destine que des pièces de premier choix, bien soignées, afin d’obtenir avec une bonne réussite le résultat demandé.
- Voilà les raisons pour lesquelles les tissus gris de laines de couleurs mélangées sont mauvais et les tissus teints en gris unis sont bons.
- Ce qui vient d’être dit pour les tissus s’applique aussi et surtout aux laines à tricoter.
- Le gris est une couleur que le public aime, et, avons-uous dit, qu’il rechercherait davantage si le teinturier choisissait le procédé qui donne le meilleur teint. En effet, le gris Havane, qui n’est réellement pas beau, est porté encore par des jeunes filles allant en classé bit en voyage, par ces deux raisons qus
- cette étoffe supporte la fatigue et que la couleur en est solide et peu salissante.
- Mais passons rapidement en revue les procédés les plus employés pour obtenir cette couleur, avant de nous arrêter au procédé de notre choix.
- Observons d’abord qu’il ne s’agit pas ici de gris très foncé. Ce gris là nous le traiterons à part, à la suite des gris de nuances plus ou moins claires qui nous occupent en ce moment.
- Les gris sur tissus mérinos ou tout autres tissu léger et laine fine se font de préférence dans un bain faiblement chargé de bleu par-min d'indigo, de rouge cochenille ammoniacale) de jaune ( décoction ou extrait d'un bois jaune quelconque) avec, les mordants d’alun et de tartre dans de faibles proportions bien connues ; mais ces proportions varient beaucoup et exigent du teinturier une attention constante et méticuleuse; car si, pour une cause quelconque, il chargeait trop, il obtiendrait une couleur franche et n’aurait plus de gris puisque le blanc aurait disparu ; et nous savons tous malheureusement que nous n’avons à notre disposition d’autre couleur blanche que celle du tissu sur llequel nous travail-ions.
- Les gris obtenus par ce moyen ne sont pas seulement difficiles à obtenir, mais ils sont mauvais, parce que l’eau alcaline ou tiède au degré le plus faible, et la transpiration font couler trop facilement le carmin d’indigo et forment une tache rouge.
- Il est donc préférable d’employer un autre procédé, et de se servir du violet bleu d’aniline, dans une faible proportion avec le jaune dont nous avons parlé plus haut, substitué au carmin d’indigo et au rouge de cochenille ; mais il faut aussi en être avare. Ce gris est moins solide à la lumière que le précédent, mais il supporte l’eau tiède même légèrement alcaline.
- Les autres procédés de gris se résument en deux méthodes dont l’une a pour base le cam-pêche, et l’autre un précipité d’un tannin avec un ferrugineux quelconque.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- La première, si l’on n’emploie que le cam-pêche comme colorant, est exécrable à tous les points de vue, soit comme beauté, soit comme netteté et surtout comme solidité : donc laissons-le de côté.
- La seconde basée sur le précipité des tannins par un ferrugineux quelconque ne peut convenir le plus souvent qu’à des tissus moins délicats et à des nuances plus foncées. Ces réserves faites, ajoutons que cette méthode est excellente et doit être préférée dans la plupart des cas, comme nous le verrons par la suite.
- Mais ces beaux gris si tendres et si doux à l’œil sur laines fines, sur les tissus légers, sur les mérinos, sur les flanelles unies et à carreaux, sur les draps de grand prix, destinés comme les tissus légers aux toilettes des dames, n’ont jamais été bieu réussis, avec un caractère de solidité réelle, que par le procédé suivant, qui, sans être nouveau, est employé depuis quelques années seulement et n’est cependant pratiqué que par un petit nombre de'teinturiers. Mais nous nous portons garants qu’ils en usent avec raison et qu’ils sont loin de vouloir l’abandonner. Que l’on nous pardonne donc de nous être étendu si longuement sur ce sujet important. Mais il le fallait pour bien faire comprendre la valeur d’une méthode que nous avons la satisfaction, d’avoir préconisée les premiers sans nous douter qu’elle serait si utilisée grâce à ce petit tour de main du teinturier qui constitue la valeur de l’homme pratique et de son travail.
- En 1869, dans notre numéro du 20 octobre, page 234, nous disions, en parlant du bleu noir d’aniline de M. Coupier, que cette matière colorante employée dans certaines proportions, produisait de beaux gris.
- Dans le numéro 6 du 20 mars 1872, page 62 et dans le numéro du 20 octobre page 216, il fut question de ce produit, de même que dans le numéro 2 du 20 janvier 1875 ; mais nous en indiquions l’application pour les bleus plutôt que pour toute autre nuance.
- La mise en pratique de notre procédé indiqué page 234 du Moniteur de la teinture, année 1869, prouve que nous étions bien informé, et
- nous n’avons encore rien à y reprendre depuis cette époque, pas même ce qui concerne les proportions indiquées. Toutefois nous allons ajouter des indications que l’expérience nous a suggérés depuis et indiquer une toute autre manière d’opérer qui donne plus de sûreté et de célérité:
- La première indication consiste à procéder avec le véritable produit que l’on nomme bien aujourd’hui le bleu noir d’aniline de M. Collin, de Paris. Il y a des produits similaires qui sont bien des bleu noir, et que l’on nomme soit indigo indigène, soit bleu induline, etc. ; mais nous ne pouvons nous porter garant de la réussite avec ces produits dont les uns donnent des taches violettes, les autres des taches bleues et peuvent faire manquer la teinture dont la réussite est assurée avec le bleu noir Collin, de Paris.
- On fait dissoudre ce bleu noir dans de l’eau très chaude ou même bouillante et on le passe dans un tamis bien fin pour l’employer à la teinture.
- Le bain de teinture ne doit jamais bouillir; il est préférable d’opérer à tiède qu’au bouillon ; c’est le point essentiel d’une bonne réussite. L’on peut avantageusement chauffer ce bain jusqu’à 60°, nous répétous qu’il est préférable de prolonger son travail que de chauffer trop fort.
- On obtient un gris clair, pour 50 kilogr. de laines ou tissus de laine avec :
- Bleu noir d’aniline 100 gr.
- Alun................100 gr. ( ou
- sulfate d’alumine, même poids).
- Ces proportions peuvent être moindres pour nuance très pâle et être poussées (en ce qui concerne le bleu noir) jusqu’à 250 gr. pour nuances nourries, sans augmenter la proportion d’alumine, ou de bien peu. Manœuvrer sur ce bain d’une demi-heure à une heure ; laver.
- Là ne se borne pas notre procédé ; ce qui précède n’en est que la base et le point de départ indispensable.
- Il faut savoir que ce produit sert de mordant aux bois, notamment au bois de campé-
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- 893
- che, or, ce fait étant bien établi, il n’y a pas à hésiter: on peut employer hardiment les décoctions de bois de campêche et de bois jaune pour varier la nuance de gris sur tous les tons.
- Voici des données certaines pour obtenir toutes les autres nuances de gris.
- Pour 50 kilogr. de lainages fil ou tissu, employer :
- Bleu noir 150 gr.
- Alun..... 150 gr.
- et selon nuance :
- Quelques cassins de décoction de campêche.
- Et quelques cassins de décotion de bois jaune.
- En chargeant son bain avec plus ou moins de campêche et de jaune, l’on obtient tous les tons de gris désirables. On peut même obtenir e gris bleu presque semblable à celui prove-du mélange de laines bleue, noir et blan-ne en ajoutant au bain susdit 50 grammes environ d’acide sulfurique.
- Il ressort, du fait de l’emploi pour les gris de ce bleu noir Collin, trois points capitaux :
- Le premier c’est qu'il unit le bleu et le rouge d’une façon intime, et que ces deux couleurs ne peuvent ni se séparer ni couler sur le tissu ;
- Le second c’est qu'il sert de mordant aux bois, qu'il rend solides ;
- Le troisième c’est qu’il procure des gris solides, variés avec une facilité étonnante.
- Si bien que le teinturier se fait un jeu maintenant de produire cette couleur qu’il redoutait fort avant de connaître cette méthode • sans compter que grâce à elle on réalise de jolis bénéfices avec bien peu de main-d’œuvre et l’on n’est plus exposé aux reproches comme cela arrivait si fréquemment avec les anciennes méthodes.
- Nous étudierons un autre jour les gris foncés extra.
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- Par M. IMBS.
- . L’inventeur a cherché à brillanter les matières textiles végétales par différents procédés chimiques; mais en dehors de ces moyens, il a imaginé qu'il y avait lieu de ne pas perdre de vue que le brillantage même du la soie était dû non pas seulement à sa constitution chimique, mais surtout à sa constitution physique et à la parfaite parallélisation des fibres qui la composent.
- Parmi tous les fils textiles, la soie grège est en effet le seul fil qui soit produit par un simple collage des fibres accompagné d’un passage dans une filière; dans tous les autres fils, la torsion est nécessaire pour réunir les fibres et cette torsion détruit le brillant. L’inventeur a reconnu qu’il serait fort difficile de produire artificiellement, des fils comme les fils de soie grège, d’une grande finesse et sans torsion. Il a été amené en conséquence à chercher à produire des tissus, en évitant la torsion à leur partie extérieure.
- Il a trouvé pour cela qu’il fallait ou par un grattage, sur la surface du tissu quelle que soit d’aileurs sa nature, amener un certain nombre de fibres soyeuses ou autres qui, par un brossage, se parallélisent ensuite complètement, puis les maintenir ainsi parallélisées par une couture ou une broderie mécanique qui les lie au tissus; ou superposer sur le tissu une nappe tèrs-mince de matières soyeuses on de matières végétales brillantes bien parallélisées qu’il rattache au tissu par une couture ou une broderie mécanique; ou à la riguenr employer des nappes croisées de textiles d’une grande longueur de brins, puis les solidariser, et les relier par une couture ou une broderie mécanique.
- Dans tous les cas, les fibres à l’endroit du tissu seront ainsi parallélisées complètement, mais ces travaux ne sont possibles qu’à la cond.tion d’avoir une machine convenable pour faire très économiquement et à points très serrés un grand nombre de points de couture ou de broderie, sinon le prix excessif d’un semblable travail le rendrait impraticable.
- Cette machine n’existant pas actuellement; l’inventeur a dû la créer et i l la décrit dans sou brevet.
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- LE MONITEUR DE L’iNDUSTRIE
- II revendique comme sa propriété industrielle :
- 1° Les moyens’décrits.
- 2 Le système de métier à coudre décrit
- 3° Les produits (tissus) obtenus par ce moyen.
- LA FUSION DES TEINTURERIES
- La Société Industrielle de Reims vient de publier son 51e Bulletin. Nous trouvons dans ce fascicule un rapport très intéressant sur une importante question dont nous avons déjà entretenu nos lecteurs ;
- Rapport sur la formation d’un syndicat contre le projet de fusion des établis ments de teinture.
- Messieurs,
- Dans les premiers jours du mois de juin 1881, le bruit se répandit que les teinturiers de notre ville avaient été visités par des délégués d’un groupe de financiers, chargés de recueillir leur adhésion à un projet de fusion de tous les établissemants de teinture et d’aprêt des tissus de laine peignée.
- Ces établissements devaient être rachetés à leurs propriétaires, moyennant un prix relativement élevé pour la plupart, et une indemnité de dépossession calculée sur plusieurs années des bénéfices antérieurs. Les teinturiers devaient rester engagés sur les bases arrêtées entre eux. et les délégués jusqu'à la date du 31 août, délai indispensable pour assurer la formation de la Société, qui devait réunir le capital considérable nécessaire pour réaliser les engagements pris par eux.
- Tous les établissements de Paris, Reims, Cambrai, Roubaix et Tourcoing devaient, dans la pensée des promoteurs du projet, être réunis en une seule et vaste association dirigée par un Conseil d’administration unique unique qui aurait, en quelque sorte, monopolisé entre ses mains l’industrie, si intéressante pour notre ville, de la teinture et des apprêts des tissus de laiue peignée.
- C’est alors que quelques industriels, justement préoccupés de la situation qui semblait devoir être la conséquence de cette révolution dans l’industrie de la teinture, nous invitèrent à convoquer lës membres du Comité de commerce pouf les consulter sur la marche à suivre en cette occurrences
- Le 11 juin, une première réunion, à laquelle assistaient vingt-huit personnes, se tint au local delà Société industrielle. Tous les membres présents, après une discussion dans laquelle chacun apportera son contingent d'informations, décidèrent qu'il fallait prendre les mesures nécessaires pour combattre le projet qu’ils considéraient comme pouvant être, pour divers motifs, nuisible à notre commerce et à notre industrie.
- Le projet de fonder une Société pour créer de nouveaux établissements de teinture indépendants, ou pour subventionner les établissements restés en dehors de la fusion, fut accueilli faxorablement ; mais avant de nous arrêter sur ce point, il fut décidé que quatre délégués : MM. Bayen. Duhalde, B. Jallade et F. Lelarge, se présenteraient chez tous les teinturiers pour se renseigner sur leurs, intentions, leur faire part de celles de la Société, et prendre note de noms des teinturiers disposés à conserver leur indépendance.
- Le 15 juin, une nouvelle réunion eut lieu, dans laquelle nos délégués rendirent compte de leur mission, de laquelle il résulterait que les informations recueillies jusqu’alors étaient exactes, et que trois teinturiers seulement se montraient disposés à se tenir en dehors de la fusion.
- Tous les membres présents, au nombre de vingt-six, acceptèrent le projet esquissé dans la séance précédente, et signèrent le procès-verbal qui relate cet engagement. Puis ils chargèrent le Bureau de rédiger une protestation qui serait soumise à la signature de tous les industriels et négociants, et à laquelle on devrait donner la publicité des journaux.
- Le 18 juin, dans une nouvelle réunion, dix-neuf membres étant présents, le projet de protestation fut lu par le président et discuté par l’assemblée, paragraphe par paragraphe, et après quelques légères modifications de détails, adopté dans la forme suivante :
- Protestation contre le projet de fusion des établissements de teinture.
- « Les soussignés, réunis pour examiner 1 influence que pourrait avoir sur l’avenir de l’industrie de la laine peignée, le projet de fusion en une Société par actions de tous les établissements de teinture de Reims, Paris et du Nord de la France, ont, d'un commun accord, adopté les conclusions suivantes :
- Considérant : que l’établissement d’un monopole est une chose dangereuse et nuisible à tout progrès ; que la libre concurrence, au contraire, en excitant les efforts individuels, a de tout temps provoqué des améliorations et, dans ce cas particulier, amené le traitement de nos articles à un degré de perfection qui, jusqu’à présent, assure à l’industrie de la tein-ture française une incontestable supériorité.
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- ET DE L'IMPRESSION DES TISSUS
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- Que, grâce à la concurrence, l’industrie a toujours trouvé chez les teinturiers intelligents, de grandes facilité pour les essais qu’exige la création de tout article nouveau, une bonne volonté et une complaisance que l’on ne pourrait plus attendre d’une administration en possession d’un monopole incontesté, ce qui serait un grand dommage pour l’industrie française, qui ne pourra désormais lutter contre la concurrence étrangère que par les transformations éonstantes de ces articles, la perfection, la rapidité et l’économie dans ses moyens de fabrication et de traitement.
- Que les conditions dans lesquelles parait devoir s’établir la Société projetée, le prix élevé du rachat de certains établissements, les indemnités de dépossession, les charges financières qui pèseront dès le début sur cette grande affaire, devront lui rendre impossible le maintien des tarifs généralement en vigueur aujourd’hui ; que si rien n’entravait ce monopole, l’intérêt des actionnaires primant toute autre considération, on pourrait craindre à bon droit une élévation abusive des tarifs.
- Considérant que cette élévation des tarifs, regrettable déjà au point de vue du commerce intérieur des articles lainages, dont toute hausse restreint la consommation, deviendrait au point de vue des relations extérieures un danger considérable pour notre industrie. Qu’il est certain que l’industrie de la teinture qui éprouve des difficultés à s’implanter à l’étranger, où nos teintures obtiennent encore la préférence par leur qualité et par leur bas prix relatif, se trouvant débarrassée de cette con currence par l’élévation de nos tarifs pourrait plus aisément s’améliorer, se développer pour donner à l’industrie étrangère un concours nécessairement favorable à son extension, et nous rendre encore plus difficile la lutte sur les marchés étrangers où nos rivaux font tous les jours d’importants progrès.
- Considérant enfin que la Société en projet ayant plutôt l’apparence d’une grande spéculation financière que d’une conception industrielle pourrait être un jour exposée au sort trop souvent réservé aux entreprises de cette nature, et se terminer par une crise qui apporterait une perturbation considérable dans toutes les affaires, si les établissements de teinture rendus solitaires pouvaient, au même instant, cesser leurs travaux.
- Par toutes les raisons qui précèdent, les soussignés, convaincus de la nécessité absolue de maintenir à côté des établissements fusionnés le plus grand nombre possible d’établissements indépendants pouvant servir de frein et de régulateur aux exagérations du monopole et en conjurer les dangers, ont prisl’en-gagement suivant :
- Les signataires de la présente déclaration s’engagent éventuellement, si la fusion des grands établissements de teinture se réalise,
- à contribuer dans la mesure de lenrs facultés à la création d’une Société par actions dont le capital serait employé à aider les établissements restés en dehors de la fusion, à se développer, à s’outiller de façou à soutenir la concurrence et même au besoin à créer de nouvelles usines ; ils prennent, en outre, l’engagement formel de donner toute préférence, à condition égale, pour la remise de leurs tissus, aux établissements subventionnés per notre syndicat, afin de leur assurer une alimentation régulière et de contribuer à leur succès dans o
- la mesure du possible.
- La Société en se constituant rédigera des statuts qui détermineront les rapports des actionnaires et de leur conseil d’administration avec les établissements de teinture dont nous voulons assurer l’indépendance.
- Reims, le 18 juin 1881.
- Cette protestation, copiée à plusieurs exemplaires, fut remise à quelques-uns des membres présents par les soins desquels elle reçut en quelques jours les signatures de 88 adhérents.
- Le rôle de votre Comité de commerce, Messieurs, étant terminé, il maintient sa résolution de se tenir à l’écart de l’organisation défensive, et il ne lui restait plus qu’à provoquer la constitution du bureau chargé de prendre l’affaire en mains et d’administrer le syndicat.
- Dans une dernière réunion qui eut lieu le 27 juillet 1881, la composition du bureau du syndicat fut mise aux voix et l’élection donna le résultat suivant :
- MM. Auguste Walbaum, président; Chauffert, vice-président ;
- J. Poullot, trésorier;
- L. Garnier, secrétaire.
- Les procès-verbaux des réunions antérieures et les protestations revêtues des signatures des adhérents furent remis par nous entre les mains de M. A. Walbaum.
- MACHINE fi LAVER LES TOILES par M. Dupuy.
- Cette machine est surtout destinée à enlever, par le battage des toiles soumises au blanchiment, les dépôts charbonneux, les taches de boue qui se forment lors de l’étendage sur le pré ; elle convient aussi à l’assouplissage des tissus.
- L’appareil se compose d’un bât en chêne comprenant deux flasques parallèles convenablement reliées et entretoisées ; chaque flasque est formée de deux longrines horizontales et de quatre pieds verticaux. Les tissus
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- ET DE L‘IMPRESS\ON DES TISSUS
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- forment trois cordons parallèles passant, à leur entrée dans la machine, par trois cadres distincts et plongeant dans un premier bac de lavage contenant de l’eau de savon. Au sortir de cette cuve, les toiles convenablement guidées par des rouleaux arrivent au-dessus d’une traverse de bois (d’un fort équarrissage) formant enclume. Un battoir de même équarrissage, articulé, d’un bout, sur un axe horizontal, soulevé, de l’autre, par un arbre à trois cames, frappe le tissu à coups répétés.
- Les cordons continuant à cheminer passent dans une seconde cuve, d’où les- impuretés, détachées par les chocs du battoir, sont entraînées par un courant d’eau. De là, deux rouleaux d’appel amènent la toile sur une tournette à claire-voie et enfin sur un plieui qui dépose le tissu en couches régulières.
- Une commande par cônes inversement placés permet de faire varier la vitesse de la toile à travers la machine, suivant la nature du tissu, le nombre et l’importance des salissures et des taches.
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- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- FORMATIONS DE SOCIÉTÉS
- Paris. — Formation de la Société en nom collectif Milius et Collas (drogueries pour teintures et produits chimiques), passage Ste-Croix-de-la-Bretonnerie, 11. — Durée : 10 ans. — Cap. : 1,000,000 fr. — Acte du 7 nov. 1881. — L.
- Rouen. _ Formation de la Société en nom collectif Nicolas et Hommey (teinture et impression), à Maromme — Durée : 12 ans. — Cap. : 80,000 fr. —Acte du 10 nov. 1881.
- DISSOLUTIONS DE SOCIÉTÉS
- Saint-Denis. — Dissolution, à partir du 3 nov. 1881, de la Société Savignyet Collineau, fab. de produits chimiques tinctoriaux, rue du Bailly, 1. — Liquid., : M. Moreau, rue du Pont-Neuf, 22, à Paris. — Jug. du même jour. — J. g. d’A.
- Sedan. — Dissolution, à partir du 28oct. 1881,
- pes Sociétés Leclère, Damuzeaux père et fils et Argier (teinturerie et savonnerie), à Balan. — Liquid. : MM. Collinet, Gaigniere et Baquet-Ney-rat. — Jug. du même jour.
- Lille. — Dissolution, à partir du 1er janv. 1882, de la Société E. Grandel et L. Watrigant (indigo s drogueries, teintures, etc.), quai de la Basse-Deûle, 96. — Liquid. : les associés. — Acte du 23 nov. 1881.
- VENTES DE FONDS DU COMMRCEE
- Vaugrand a vendu a Cie générale de blanchissage, rue d'Hauteville, 1, ch. Me Plocque. 15 nov. 81. Fond teinture, rue Curton, 6, Clichy.
- Rubantelle a vendu à Cotte (Dlle) rue Turbigo, 18, chez Delpeuch. 15 janv. 81 F. teinture, rue Saint-Roch, 7.
- SOCIÉTÉ DES VILLES D'EAUX
- Les parts émises par cette Société à 200 fr. sont délivrées au pair ; elles rapportent 12 fr. d’intérêt fixe, payable par trimestre sans préjudice des dividendes.
- Le revenu total fourni par les derniers exercices a été limité à 18 0[0 par an et l’excédent passé à la réserve.
- Les résultats sont d’autant plus remarquables qu’ils sont obtenus sans spéculation ni risques, la Société des Villes d’Eaux n’agissant dans ses diverses opérations qu’à titre de commissionnaire.
- Il paraît que les affaires en cours promettent des bénéfices si importants que la majoure partie devra entrer au compte de réserve.
- Compagnie de Bio-Tinto. — Les capitalistes et les fondateurs prévoient une hausse importante sur les actions de la Société de Rio-Tinto. Ces prévisions sont justifiées par le développement du trafic de cette Société et par l’élévation croissante de ses bénéfices. En ce moment, la Société traverse une période particulièrement fructueuse ; les prix du soufre et ceux du cuivre sont en augmentation, et la tendance à une reprise nouvelle est manifeste. La Compagnie possède une réserve de plus de 25,000 tonnes de cuivre métallique, d’une valeur de 1 million à 1 million et demi delivres sterling, soit de 25à 37 millions de francs. On voit que l’entreprise est de premier ordre et du plus grand avenir.
- Banque Romaine. — Le placement des titres de la Banque Romaine s’est fait avec une merveilleuse rapidité. Le Crédit de France en a mis 50,000 en vente : les acheteurs, assure-t-on, en ont demandé le double. Les demandes seront donc réduites. Voila une affaire bien et brillament lancée, et qui donnera promptement de fructueux résultats.
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- TABLE DES MATIERES
- PAR ORDRE ALPHABÉTICUE
- «5e VOLUME. — ANNÉE 1 S s *
- A
- Acide citrique (fabrication de 1’)................. 57,97
- — salycilique (emploi de 1’) dans la filature et le tissage........................................... 346
- — muriatique oxygéné (préparation de l’).... 239
- Adjudications administratives, 11, 24, 101, 188, 232, 296
- 312, 328, 348
- Albumine de sang (décoloration de 1’)................. 29
- — dans l'impression et la teinture (produits remplaçant 1’)....................................... 345
- Alnéine............... .............................. 126
- Aniline et le bois de teinture (1’).................. 279
- Appareils perfectionnés pour blanchir, laver, etc... 8
- Appareil à teindre les étoffes en pièces............. 354
- — pour distribuer uniformément l’apprêt........ 212
- Appareil à teindre les étoffes en pièces....... ... 366
- Application du bichlorure de cuivre au mordançage dans la teinture de la laine par le cam-pêche ............................... 9
- Application à la charge de la soie et au tannage des peaux des sels .................................... 273
- Apprêt des patinets et marlis........................ 276
- Apprêt des foulards de soie........................... 20
- — sur tulles façonnés et unis et étoffes diverses (nouvelle application d')............. 276
- — nouvel empois pour linge blanchi à neuf....... 277 — liquéfiant lumineux............................ 277
- — de chapeaux......................................... 115
- — du coton filé...................................... 211
- — à la vapeur des tissus drapés.................... 275
- — des tissus inattaquables par les agents chimiques........................................... 212
- — des tissus (emploi du sulfate de baryum dans 1’) 355
- Apprêtage des tissus (système d').............. 212
- Avis...................................... 25,41,57, 360
- B
- Banque romaine ....................................• 371
- Balance aréothermique.......................... 109
- Bacs pour teintures (nouveaux)................... 29?.
- Bibliographie.....................327, 64, 115, 139, 214
- Bichromate de potasse dans la teinture de la laine.... 359
- Blanchiment et la teinture (le)...................3, 110
- — du coton.......................................... 76
- — à sec du coton manufacturé........................ 78
- — des tissus végétaux............................... 99 ........................... des fils et tissus de laine...................... 114
- ___ des lustrines par lessivages méthodiques au moyen des hydrocarbures ou autres produits, reconstitution de ces produits.............. 99
- — des fibres textiles......................... 194
- — des laines.............. .................... 195 des crins,.............soies.de porc, etc.......... 196 — des fils de......................lin et.............autres.... 196
- ___ de la soie et de la laine par la substitution de l’anhydride sulfureux à la combustion du soufre...................................... 245
- Blanc pour les plumes.............................. 114
- Bleu mode............................................ 321
- — français......................................6, 18
- Bleu noir sur laine non filée........................ 225
- — solide (teinture en)................................... 19
- — écossais. ......................,..................... 226
- — grand teint sans indigo................................ 95
- — de France sur soie en écheveaux....................... 210
- — méthylène uni et sur écheveaux de coton (sur l’application pratique du)..........183, 191
- Bleu induline grand teint (couleur)................... 135
- Bleu indigo piété d’aniline (nete sur les)............ 193
- Bleu indestructible (teinture en)..................... 224
- Bleu remonté sur coton et fil........................ 364
- Bourse de commerce à Paris (la)....................... 264
- Bois (perfectionnement apporté à la teinture)........ 312 Brevets d’invention concernant les industries tinctoriales et textiles.................................23, 79, 137, 187, 215
- — d’invention récemment délivrés concernant la teinture, l’impression, les apprêts, etc 35 3
- Brillantage (nouveau moyen de) des tissus en coton, en lin, en chanvre, en chinas-grass ou autres matières végétales par l’application de matières soyeu-s.S ou autres matières parfaitement parallèles. 393
- Brun absolument solide, sur étoffes mi-laine, chaîne lin.............................................. 73
- — Par la chrysoïdine................................242, 243
- Brouillard mécanique applicable à l’apprêt des étoffes en général............................................ 355
- C
- Catalogue des brevets d’invention concernant les industries tinctoriales et textiles..................
- 23, 79, 137, 187, 215
- Cachou de Laval (teinture en)......................... 113
- Caractérisation sur les étoffes teintes des cinq couleurs principales, bleu, jaune, rouge et violet................................................. 45
- Cartes postales avec réponses payées................... 47
- Carbonate de soude acide au foulage dea tissus de laine (application du)................................ 118
- Carmin d’orseille..................................... 210
- Caroubier (sur soie en écheveaux)..................... 274
- Certificats d’additions............................... 137
- Cerise sur laines et tissus mérinos................... 289
- Chronique industrielle .8, 13. 41, 73, 109,
- 116, 226, 245,264,279, 294 341
- Chiffonnage............................................ 47
- Chapellerie (teinture pour la)......................... 47
- — (Teintures pour les chapeaux de paille)............ 113
- Chapeaux (apprêt des)................................ 115
- Chemins de fer (Compagnie auxiliaire des)........ 48
- Chaîne coton (teinture delà) en étoffes.... 7. 102 241
- Chinage des fils par teinture...................... 117
- — des matières textiles, en rubans continus par la teinture (perfectionnements apportés au) 59
- Chambre syndicale des teinturiers en peau x et des mégissiers............................................ 279
- Chrysoïdine (couleur brune)........................... 242
- — (échantillons)...................................... 243
- Citronine.............................................. 30
- Cotons en pièces ou lustrines (teinture des).... 193, 258
- Colis postaux (les)............................. 1’8, 295
- Colle destinée à remplacer la colle animale.... 396
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- 400
- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Collection du Moniteur delà teinture................ 114
- Compagnie de Rio-Tinto.............................. 371
- Couleurs d’application (teinture pour les).......... 274
- — rongeantes sur solitaires.......................... 241
- Cristaux de soude (observations sur les)............. 94 Cramoisis à fond (teinture des)..................... 126
- Cuir (perfectionnement apporté à la coloration du).. 213
- D
- Dégraissage et lavage (appareils applicables aux)... — des vieilles soies à teindre 339
- Dentelle (la)........................................ 20
- Dissolutions de sociétés 48, 64, 79, 116, 140, 216,
- 231, 247, 280, 295, 328,348, 370, 396
- Documents officiels : les cartes postales avec réponses payées....................................... 47
- Douanes (tarif général des) ........... 41, 79, 105, 118
- E
- Ecarlate sur soie par la cochenille................. 340
- Echantillons de .................................... 243
- Empoisonnement aigu par l’aniline, guérison......... 112
- Ensimage des laines et du coton (produit dit émul-sine servant à 1’).................................. 291
- — procédé par les huiles minérales, etc.... 356
- Emploi du silicate de soude dans le blanchiment et la teinture 15, 28 96
- Epaillage en gras des draps et tissus de laine sortant des métiers à tisser.................... 308
- — chimique des tissus neufs en laine peignée et cardée............................... 110
- — sans acide................................ 111
- — chimique détruisant dans les tissus et les fils les matières étrangères à la laine, mais ne détruisant ni le coton ni la laine..... 111
- — chimique de la laine (procédé d’)................ 308
- Esprit des autres (1’).............•................ 340
- Etude sur l’application du bleu métylène en teinture unie et sur écheveaux de coton 183 191
- Examen spectral de quelques matières colorantes vertes artificielles obtenues de 1880-1881 105 222
- Extraits de bois de teinture........................ 262
- Explosion d’un appareil à extraire la matière colorante des bois de teinture (note sur l’)................. 197
- F
- Fauve (couleur)..................................... 352
- Fabrication de l’acide citrique.................. 57 97
- — de tapis et tentures en composition...... 114
- — des tapis toile cirée..................... 310
- — et commerce des cuirs et peaux..................... 139
- Faillites... 11,23, 80, 115, 139, 187, 280, 311, 348 359
- Fixation et consolidation (procédé de) des impressions à la colle et des peintures sans détruire leur aspect mat, des dorures et argentures en or et argent faux et des bronzes (métaux essentiellement oxydables) tout en leur conservant l'éclat qui leur est propre, et produits nouveaux qui en dérivent. 260
- Fleurs artificielles (industrie des)............ 293 342
- Formation des matières colorantes par voie électrochimique...............*........................... 327
- Formation de Sociétés, 11, 24, 32, 48, 64, 79, 115, 139, 187, 216, 231, 280, 295, 311, 328, 348, 370, 396 Foulage des tissus de laine 118
- Fusion des établissements de teinture (chronique industrielle) ' • 226 245
- Fusion des teinturiers (la)......................... 394
- G
- Gants (teinture des)............................ 290 291
- Garance (teinture des draps de troupes en rouge... 338
- Grenadine acide................................... 30^
- Grenat par le carmin d’orseille....................... 210
- Grève de Villefranche (la).......................... 369 Grèves (les)............................ 264, 294, 341 523
- — et la situation de l’industrie lainière............ 109 Gris sur draps, flanelles, mérinos.................... 390 Gris noir laine non filée............................. 29 —.....................................................solide pour fonds.................................... 110 —.....................................................sur soie (chiffonnage)............................... 36 —.....................................................mode rougeâtre....................................... 137
- — cendre, gris clair, gris mode sur chaîne coton 241
- Guérison d’un empoisonnement aigu par l’aniline... 112
- H
- Hospices civils de Lyon, (fournitures des)............ 323
- 1
- Impression des poudres brillantes sur tissus.......... 323
- — des soies en flottes......................;.......... 322
- — en relief sur tissus......................... 323
- — au noir d'aniline............................ 323
- — des teintures en relief...................... 323 — des lisières sur toutes....................étoffes............... 186 — des rideaux stores........................... 186 — sur laine et coton........................... 224 — genre fleurs sur laine et soie............... 224 — Magenta pour fonds........................... 222 — groseille sur tissu non préparé.............. 225 — jaune doré................................. 225
- — bleu.......................... ;..................... 225 —..........des métaux (fixation de.......................l’).................. 260
- — (procédés d') en couleurs sur les tissus et autres matières permettant l’impression d’un nombre quelconque de couleurs en une
- seule opération......................................... 66
- — teinture (nouveaux mode d’).......................... 184
- — d’ornement sur calicot ou autres matières. 260
- — en taille douce et par voie directe des tricots et autres tissus....................... 185
- — et de broderies sur tissus et papiers (moyen combiné d’)................................. 266
- Imprimer les couleurs d’or et d’argent sur des tapisseries et des étoffes (procédé pour) 116
- Imprimeurs sur tissus................................. 363
- Incendie............................................... 22
- Indigo et sa production artificielle (1’)............. 385
- Indigotine artificielle (1').......................... 121
- Industrie du jute (!’)................................. 73
- Indigo................................................. 253
- — artificiel.................................. 247
- — artificiel en application (P)............... 237
- J
- Jaune mode.......................................... • 321
- — cuba........................................ 338
- — s. solide...................................... 342 354
- — clair sur soie en écheveaux................. 210
- — de cadmiun et ses applications (note sur le) 43 75
- Javelle (préparation de la lessive de)................ 240
- Jurisprudence (tribunal de Lyon)...................... 230
- — (Conseil d’Etat)............................ 279
- Jute (le)............................................. —.....................................................(l’industrie du)..................................... 73
- L
- Laboratoire de chimie (le)............................ 276
- Laines et tissus mérinos (teinture des)... ........... 289
- — non filée (teinture de).- .............. 29 137
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- 401
- Laines en toison.................................... 114
- — non filée (teinture sur la)... 29, 137, 114 225
- — et lainage en écheveaux (teinture des).... 257
- L'anhydride sulfureux (sur la substitution de) à la combustion du soufre dans la blanchiment de la soie et de la laine...................... 245 Laques.............................................. 270
- Législation des patentes appliquée aux industries textiles........................................64, 115
- Librairie................................ 187, 296, 312
- Lustrage des petites peaux.......................... 262
- Lustrine (teinture des)........................193, 258
- M
- Machine à laver les toiles.......................... 369
- Machine rotative à étendre les tissus............... 228
- Mandats-poste au porteur (projet de création de).. 199
- Marron foncé pour chapeaux........................... 47
- — d’application ................................ 110
- — sur soie en écheveaux......................... 274
- Matériel et les procédés de teinture (le) à l’Exposition universelle de 1878........................... 288
- Matières textiles : le jute.......................... 16
- — Colorante dérivée d une impureté dans certains acides acétiques du commerce .....................................1, 14, 25
- — colorantes naturelles (les) à l’Exposition universelle de 1878......................... 253, 269
- Mauvais teint........................................ 95
- Mauve sur les plumes................................ 113
- Modes (nuances)..................................... 194
- (couleur) en 50 ou 60 minutes....................... 321
- Modification de sociétés......11, 24, 48, 79, 231, 280,
- 295, 358 370
- Moirage double-face obtenu au moyen du gaufrage 337
- Nouveau procédé............................ 338
- Moires à réserves avec frappages.................... 337
- (imitation de façonné sur)................. 338
- Moleskine et indienne............................... 182
- Munate oxygéné de potasse en dissolution............ 240
- Myrtalino........................................... 110
- N
- Nankin sur coton..................................... 47
- Négrosine (la) ..................................... 340
- Nettoyage de tous les articles en général........... 319
- — des vêtements de drap............................. 319
- __ des gants, cravates, etc., ou tous autres
- articles de toilette..................... 320
- — des articles de laine douce, châle, robes, fichus, etc..................................... 320
- — et soufrage des articles de laine blanche. 320 Noir d’aniline au cérium..................... 9, 93, 108
- — des peaux de lapin (teinture en).......... 339
- — bleuâtre au chrome non filé........... 78 — d’extrait de châtaignier sur soie............... 306 — charbon sur soie (chiffonnage)............. 340 — d’aniline pour impression (préparation du)..323 — des fils et tissus (teinture en)........... 136
- — d’aniline imprimé au rouleau pour chemises........................................... 115 —...........sur laine belle et solide, mais cher ...........116 —............direct (nouveau procédé pour obtenir un)........340 —............de Lyon charge sur soie en écheveaux............210 —...................anglais chargé sur soie à 200 0/0.............. 273
- Négrotine (la)...................................... 371
- Note sur le procédé employé par les Indiens pour teindre à l’indigo les toiles de la Guinée. 277
- — sur les bleus d’indigo piétés à l’aniline .. 193
- — sur quelques couleurs en pâtes introduites récemment dans l’impression des tissus.. 238
- Note sur l’explosion d’un appareilà extraire la matière colorante des bois de teinture........ 197
- Notice sur l’examen spectral de quelques matières colorantes vertes artificielles obtenues de 1860 à 1880....................................105 122
- Note sur les teintures................................ 361
- Nouveaux colorants, 18, 30, 78, 110, 126, 210, 226 242
- 259, 275, 307, 322 354
- Nouveau procédé de tannage au chrême.. ................ 31
- Nouveau traité de commerce............................ 361
- — traitement des laines supprimant le dégraissage et l’ensimage........................... 367
- — procédé de moirage.................................... 367
- Nouvelles diverses (la dentelle)....................... 20
- O
- Observation sur les cristaux de soude.................. 94
- Olive (laines en écheveaux)........................... 257
- — laine non filée...................................30 225
- — çlair, laine non filée.................... 137
- Orange laine en toison.............................. H5
- — sur lustrines............................. 258
- Orseille.............................................. 254
- Orcine................................... ;.......... 254
- Orongine (échantillons)............................. 275
- Outremer et ses dérivés à l’Exposition universelle (L.), 285, 301, 317 349
- P
- Palicat sur coton.................................... 339
- Parme à l’orseille sur soie en écheveaux,............. 274
- Parmaline (bleu)..................................... 18
- Perfectionnements apportés au chinage des matières textiles en rubans continus par la
- teinture............................................... 59
- apportés à la teinture ou à la coloration de toutes espèces de bois, du plâtre, du cuir et autres
- matières poreuses............... 213
- Perfectionnements et procédés nouveaux........... 365
- — aux procédés de teinture.......... 365 Perfectionnement dans la fabrication des matières colorantes 367
- Plumes (teinture des).............................. 113
- Préparation des matières colorantes pour la teinture du coton, laine, soie, jute et tous tissus........................................ 242
- Principe chimique sur l’art du teinturier-dégraisseur 62, 223, 239, 255, 272, 288
- Procédé pour économiser la vapeur pour le blanchi
- ment, le teinture, l’impression, etc................... 5 Procédés pratiques..................................... 364 390
- — pour la fabrication d’une couleur bleue.... 367
- — pratiques, 18, 29, 47, 78, 94, 110, 137, 113, 210, 241, 257, 273, 289, 30 , 321, 328, 352 — perfectionné pour la teinture des étoffes de
- coton et des fils................................... 19 de décoloration de l’albumine de sang par la lumière électrique..................................................................................................... 29
- — d’impression en couleurs............................ 60
- Prorogations de Sociétés....................... 232 359
- Produits chimiques (tarif).......................... 118
- Préparation de la soie pour la teinture..... 189, 305
- Prune sur chiffonnage (4 procédés).................. 339
- R
- Ramie (nouvelle industrie da la).. .............26, 214
- Rapport sur une visite à la teinturerie de MM.
- Descat frères et Cie.............................. 356
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- 402 LE MONITEUR DE LA TEINTURE ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS.
- Rapport sur une visite à la teinturerie de MM. Des-cat frères et C (suite et fin).......................... 368
- Ratine (sur soie en ..................................... 274
- Régnisline (la) rouge sur coton......................... 359
- Régularisation des machines à vapeur ( sur la).......... 347 Renseignements commerciaux, 11, 23, 32, 48, 64, 79, 115, 139, 177, 217, 231, 247, 280, 295, 311, 328, 348. 350, 370, 396 Résultats d'adjudications, 12, 24, 80, 101, 140, 188.
- 232, 296, 312, 328, 348, 359
- Rétablir les couleurs altérées ou détruites (des réactifs ou agents qui sont propres à) 256 Revue des divers procédés de teinture, 19, 60, 126, 242 — — de blanchiment 76, 194 — — d’impression 184. 260, 322 — — d’apprêt 211, 275 — — d’épaillage 113, 308 — — de moirage, 338 Roccelline (la) 322 Rongeants (des) sur solitaire 243 — sur bleu d’indigo .cuve 224, 285 Rose sur laines et tissus mérinos 289 — chaîne soie 290 — mode . ; 321 à la cochenille sur soie (chiffon)...., 340 — au carmin de safranum à 25 francs le litre... 193
- Roses rouges (sur une coloration artificielle des), 229
- Rouge sur soie......................................... 365
- Rouges sur laines et tissus mérinos...................... 289
- — sur coton aux bois.................................... 339
- — écarlate à la cochenille sur soie..................... 340
- — garance (teinture des draps de troupes en). 338 — violet ............................................ 78
- — garance pour la troupe au moyen de l'alizarine artificielle.................................... 126
- — à l’alizarine artificielle (teinture des)........ 169
- — au santal sur lustrines........................ 258
- — sur coton par la régnisline.................... 259
- — (couleurs d’application, série des) ........... 274
- Rouille (taches de) : des agents qu’on peut employer pour enlever les taches de rouille 402
- s
- Santal sur lustrines (rouge au)....................... 258
- Scabieuse bon teint sur lustrines..................... 193
- Sels stanniques sur quelques matières d'origine animale (action des)................................ 273
- Sénat (les teintures au)...........................79, 101
- Séparation du sulfure de carbone de la benzine du commerce............. ........................... 278
- Série des verts........................................ 75
- Silicate de soude dans le blanchiment et la teinture (emplois du)....................................15,28, 96
- Société des Villes d'Eaux,........................ 372-396
- Société industrielle du nord de la France............. 199
- — des journaux populaires illustrés.............. 101
- Sociétés (formation de)........................... 11, 24
- — industrielle de Mulhouse (programme desprix de la)..................................10, 22, 30, 63
- Soie pour la teinture (préparation de la).......189, 305
- Soie en écheveaux (teinture delà)...............210, 273
- Substances alimentaires, dragées, liqueurs, etc. (teinture des) 246 Suisse (la teinture des soies en).. 213
- Sulfate de baryum (emploi dans l’apprêt des tissus du).'.’. 355
- T
- Taches de rouille provenant-du sel de soude dans • le- blanchiment des tissus................... 208
- — composées (des réactifs ou agents qui sont propres à enlever les)............................. 255
- Tannage au chrome (nouveau procédé de)..................... 31
- Tapis en toile cirée (fabrication des).................... 310
- — et tentures en composition (fabrication de) 114
- Tarif des produits chimiques.............................. 118
- — général des douanes au Sénat 41, 79, 105, 118
- — des fils de coton..................................... 41
- — de coton retors................................ 41
- — de tissus blanchis ou teints.......................... 41
- — de tissus imprimés.............................. 42
- — de velours de coton................................... 42
- Taxes postales............................................ 341
- Teinture à sec et à froid.................................. 73
- — à sec par les benzines..........................244, 354
- — de la chaîne coton en étoffes....... 7, 109, 241
- — de la laine non filée................. 29, 137, 114, 225
- — des étoffes mi-laine, chaîne lin... 78
- — au Sénat (les).79, 101
- — pour les couleurs d’application.......... 109
- — des substances alimentaires, dragées, etc. 246
- — des cotons en pièces lustrines.....193, 258
- Teinturiers de cotons-fils (aux).......................... 364
- — pour la fabrication des lainages ....,............. 390
- — dégraisseurs (aux)................................. 364
- Teinturiers pour la fabrication (aux)..................... 352
- Te’nturiers (les)............................. 226, 245
- Teinturier-dégraisseur (principes chimiques sur l’art du) 207, 223, 239, 255, 272, 288
- Timbres mobiles (les)..................................... 184
- Toiles pour sacs inattaquable par les agents chimiques par un mode d’apprêt.................... 212
- Traité pratique de l’impression des tissus................ 327
- U
- Utilisation des sulfocyanures.............................. 98
- V
- Velours de coton (teinture du)............................ 113
- Ventes de fonds, 80, 116, 140, 216, 232, 247, 280, 296, 312, 328, 348
- Ventes de fonds de commerce ........................ 370-396
- Vert sur laines........................... 94, 115, 257
- — olive clair.......................................... 137
- — olive couleur or..................................... 137
- — résistant au foulon................................. 137
- — foncé sur laine non filée............................ 225
- — pomme sur lustrine................................. 258
- — résistant au foulage................................. 258
- FIN DE LA TABLE
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