Moniteur de la teinture des apprêts et de l'impression des tissus
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- MONITEUR DE LA TEINTURE
- et de
- L’IMPRESSION DES TISSUS
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- Le Moniteur de la Teinture parait depuis le 1er janvier 1857 ; il portait dans le principe, le titre de Coloriste industriel.
- Les premiers volumes de sa collection/ancienne série), sont épuisés ; ceux qui restent disponibles comprennent les années 1867, 1868, 1869,1870-74,1872, 1873 et le présent volume (nouvelle série) ; en tout sept volumes.
- Ces collections, constituent, dans leur ensemble, le Traité théorique et pratique le plus étendu et le plus complet, concernant les industries tinctoriales; la quantité de faits, documents, procédés et descriptions qu’elles contiennent, répondant toujours aux nécessités présentes de ces industries, en font un précieux auxiliaire pour toute exploitation industrielle ou commerciale se rapportant au Blanchiment, à la Teinture, &V Impression, aux Apprêts et à tout travail des Tissus en général.
- Pour le classement de cette collection, elle a été divisée en séries de cinq années; les deux premières séries comprenant 1857 à 1866 inclusivement, publiées sous le titre : Coloriste ou Coloration industrielle, constituent une partie qui peut être sé-parée de la collection du Moniteur de la Teinture proprement dit, laquelle a commencé en 1867, et s’est continuée jusqu’à ce jour, avec la plus grande unité de formes, de vues et d’esprit ; c’est donc un travail suivi et homogène, établi avec ordre et méthode, autant que sa nature de publication périodique a pu le permettre.
- PRIX
- Chaque volume broché. ...............45 francs.
- Trois volumes........................40 —
- Six volumes..........................75 —
- Franco pour la France ; le port en sus pour l’étranger.
- Chaque volume est formé d’une année, sauf celui de 1870-71 qui, par suite de l’interruption causée par la guerre, comprend ce qui a paru pendant ces deux années.
- Les volumes reliés de cette collection, coûtent 2 francs en plus pour chaque.
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- 4me SÉRIE
- 1874 ' 2e VOLUME.
- LE
- MONITEUR de t a TEINTURE
- Sbsa’D : -ols chisidid cesnidsM 9180010 aorpim
- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- REVUE THÉORIQUE ET PRATIQUE
- Spécialement consacrée
- AU BLANCHIMENT, A LA TEINTURE, A L'IMPRESSION ET A L’APPRÊT DES FILS ET TISSUS, A LA PRODUCTION ET A LA PRÉPARATION DES MATIÈRES TINCTORIALES ;
- EN GÉNÉRAL A TOUS LES PRODUITS COLORANTS ET MATIÈRES TEXTILES EMPLOYÉS DANS L'INDUSTRIE
- ET DANS LES ARTS
- HAIDAAMIOD TJ WUOIT/S AUOIIONHT NU73A
- Publiée le 5 et le 20 de claque mois
- 9 as(iH aline aslroilamsqd.ob 19 noilosz' sb ohennovsa el eb .siisniis 918 si s0 souS LA DIRECTION
- De M. A. Félix GOUILLON "2190210783
- Chimiste-Ingénieur.
- S w & G CF O 5 g 3 co =
- Paris et Départements : Un an.................................... 15 fr.
- — — Six mois......................................... 8
- Étranger............... Un an................................... 20
- Un numéro : 75 centimes.
- DIX-HUITIÈME ANNÉE
- PARIS
- ADMINISTRATION ET RÉDACTION
- 22, rue MICHIEL-LE-COMTE, SS
- S'ADRESSER A MM. GOUILLON & BLONDEAU, INGÉNIEURS.
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- Le Moniteur de la Teinture a institué un office de consultations et de renseignements relatifs à sa spécialité : d’Analyses et Opérations chimiques ; de Commission pour produits chimiques, Droguerie, Machines, Librairie, etc. : d’Etudes et de Démarches concernant les Brevets d’invention, les installations d’Ateliers et d'Usines,; pour Annonces et Publicité, etc., etc.
- JOURNAL DE L'EXPLOITATION
- DES
- CORPS GRAS INDUSTRIELS
- REVUE THÉORIQUE, PRATIQUE ET COMMERCIALE
- De la Stearinerie, de la savonnerie, de l’Extraction et de l’Épuration des Suifs, Huiles et Graisse, de la Fabrication des Matières lubrifiantes, de l’Industrie des Goudrons, Schistes, Pétroles, Résines et Essences, etc. ; du Matériel de ces industries ; en général, de la Production et de l’Application de tous corps gras ou d’origine grasse dans l’Industrie employés et dans les Arts.
- PARAISSANT LE 1er ET LE 15 DE CHAQUE MOIS
- Sous la direction de M. P.-F. BLONDEAU, Ingénieur civil
- ANCIEN ÉLÈVE DE L'ÉCOLE CENTRALE DES ARTS ET MANUFACTURES
- Cette Revue est accompagnée de gravures dans le texte, et indique le mouvement des affaires et les cotes commerciales des produits qui font l’objet de sa spécialité. Elle paraît depuis le mois de juillet 1874.
- DDIV § Paris et Départements. — Un an, 15 fr. ; — Six mois, O fr. Ii ( Etranger — »o— — 12 —
- POUR LES ABONNEMENTS ET LA RÉDACTION, S’ADRESSER
- à MM. GOUILLON et BLONDEAU, 22, rue Michel-le-Gomte, à Paris.
- (Envoi franco d’un Spécimen sur demande affranchie)»
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- INTRODUCTION A L’ANNÉE 1874
- L’année qui vient de s’écouler est l’occasion pour nous de jeter un coup d’œil en arrière, d’examiner la place que cette année peut revendiquer dans la marche de nos intéressantes industries, de faire enfin le bilan des progrès accomplis.
- Nous regrettons de commencer cette revue par une pensée pénible, mais il est impossible de la dissimuler ; chacun sait qu’au point de vue de la prospérité du commerce et de l’industrie, cette année a été une des plus mauvaises et nos spécialités ont eu leur part de souffrance dans ce malaise général; malaise qui, hâtons-nous de le dire, ne tient pas aux lourdes charges que nos revers nous ont imposées, et qui seraient toujours supportables si les affaires se maintenaient à leur importance habituelle.
- La marche d’une industrie, surtout lorsqu’elle repose sur des principes scientifiques, se reconnaît aux publications auxquelles elle a donné lieu; nous voyons que les nôtres ne sont pas restées stationnaires, d’importants ouvrages concernant nos spécialités, ont vu le jour, et nous nous plaisons à rappeler le Traité des dérivés de la houille de MM. Girard et De Laire, œuvre qui. enregistre brillamment et avec une grande autorité, tous les travaux auxquels la belle industrie des anilines doit son existence et son dévoloppement; dans le même esprit et avec non moins de science et de compétence, a paru vers la fin de l’année le Traité des matières colorantes dérivées du goudron de houille, par MM. P. BOLLEY et E. KOPP; prochainement, nous parlerons plus longue-ment de cet intéressant traité.
- Dans le travail de la fabrication des tissus, nous avons à mentionner le Traité du travail des laines peignées, de M. Alcan, auteur si connu et si estimé dans la technologie textile.
- Les études théoriques auxquelles s’adonne sans cesse M. HAVREZ; le livre ou formulaire pratique que continue M. VANLAER; le Traité d’atelier, de M. De VINANT sont venus, chacun à son point de vue, apporter leur contingent à cette série de travaux.
- Nous sera-t-il permis de demander ici une modeste place, pour le Moniteur de la Teinture qui, au milieu de ce mouvement intellectuel, et des travaux d’ordres divers qu s’accomplissent dans sa sphère, continue son œuvre de vulgarisation ou de propagande, empruntant aux uns et aux autres ce qui peut être utile aux intérêts de tous. Il estime toutefois qu’il ne peut se livrer honnêtement à ces emprunts qu’en prêtant lui-même, c’est-à-dire en livrant à qui le veut ses travaux propres, et le résultat de ses études personnelles, et surtout en attribuant et reconnaissant à chacun la part qui lui revient.
- Comme toute œuvre utile et prospère, le Moniteur de la Teinture a ses contrefacteurs; ceux-ci n’ont pas de tels scrupules, et ils croient abriter leur piraterie, en se retirant au-delà de nos frontières, mais les traités passés avec la Belgique auraient aisément permis d’écraser ces parasites, si leur insignifiance ne les en avait préservés jusqu’à présent. Ce fait, toutefois, affirme l’utilité de notre publication; nous n’ajoutons point I" il en prouve la valeur, car ce n’est pas dans les suffrages d’ignorants plagiaires I il nous plairait d’aller chercher cette preuve.
- Malgré le peu d’activité des affaires, les travaux du laboratoire et de l’atelier se sont enrichis de quelques faits nouveaux, dont nous rappellerons, au moins, les suivants :
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- MM. SCHUTZENBERGER et LALANDE ont indiqué un nouveau mode de réduction de l’indigo qui, s’il n’a pas encore reçu la sanction de la pratique, n’est pas moins une ressource nouvelle pour l’application de cette utile matière colorante; MM. Croissant et BRETONNIÈRE ont découvert toute une classe de matières colorantes non encore soup-çonnées, et qui paraissent devoir jouer un rôle important en teinture et en impression.
- Les nombreuses recherches auxquelles a donné lieu la récente découverte de Yalizarine artificielle ont abouti à d’heureux résultats, et aujourd’hui l’usage de cette matière colorante est entrée dans la pratique courante. Celles qui ne discontinuent pas, du reste, sur Yindigo synthétique n’ont pas jusqu’à présent été aussi heureuses, car la fabrication industrielle de ce produit n’a pas encore été réalisée : il n’y a pas lieu toutefois d’en désespérer; enfin, d’importants efforts ont été tentés pour appliquer le noir d’aniline à la teinture et quelques résultats partiels tout présager une solution prochaine de cette question, tant travaillée par quiconque s’occupe de teinture.
- La partie mécanique qui nous intéresse n’est point, non plus, restée sans donner lieu à quelques innovations. L’attention des ingénieurs s’est beaucoup portée sur l’emploi de la vapeur surchauffée, agent qui jouit de toutes les propriétés de la vapeur ordinaire, mais à un degré bien plus élevé, et dont l’emploi est bien plus économique et peut s’appliquer à tous les usages de celle-ci; d’utiles applications en ont été faites à nos travaux. L’emploi des essoreuses à commande par dessous s’est généralisé, bien que leur invention ne puisse être mise au bilan de cette année, et cette disposition est celle qui s’applique actuellement à toute nouvelle machine de ce genre, Quelques nouveaux cylindres ou tambours à vapeur ont été imaginés pour les difficiles travaux du teinturier-dégraisseur; c’est un genre de machine dont celui-ci se préoccupe beaucoup et qui, en effet, joue un grand rôle dans son industrie. La mode du moirage a aussi appelé l’attention du constructeur sur les cylindres à moirer, et d’heureuses modifications ont été apportées à ces appareils.
- Dans toutes les directions, nos industries ne se sont donc point laissé décourager par la mauvaise fortune; c’est qu’elles n’entendent pas descendre du rang élevé qu’elles occupent, et elles savent bien qu’elles bénéficieront tôt ou tard des perfec-tionnements incessants qu’elles apportent dans leurs travaux et leurs productions.
- Cette année a vu s’accomplir aussi une grande solennité industrielle à laquelle nous devons consacrer un souvenir ; c’est Y Exposition universelle de Vienne ! Ces grandioses exhibitions sont bien véritablement les fêtes de l’intelligence et du génie, et lorsqu’une grande nation entreprend une tâche aussi gigantesque, c’est tout profit pour la science, pour les arts, pour l’industrie.
- L’Exposition de Vienne a obtenu un grand succès à tous égards; les enseignements pratiques qu’on en a pu tirer se feront jour dans peu de temps, car d’importantes publications tant officielles que particulières, s’élaborent en ce moment à propos de cet intéressant concours.
- Constatons donc encore une fois que la vie industrielle en général, et celle de nos spécialités en particulier, sont toujours pleines de vigueur et d’activité, et qu’elles n’aspirent qu’à produire aussi abondamment qu’elles le devraient, ou que le per-mettraient leurs ressources inépuisables et leur génie sans cesse renaissant.
- F. GOUILLON.
- P. Blondeau.
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- MONITEUR DE LA TEINTURE
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- L’IMPRESSION DES TISSUS
- Sommaire du no. — 5 janvier 1874.
- Apprêts des tissus en laine peignée, par M. Alcan : Ordre des opérations, Apprêts des châles. — Propriétés et emploi de l’alizarine artificielle, par MM. P. Bolley et E. KOPP. — Bleu de Phénol (échantillon). — Machines à ramer de MM. WELTER et Weidknecht, par M. F. Gouillon : Rame fixe à déraillage mécanique (gravures). — Taches et tares sur les tissus, et leurs effets en teinture.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Nouveau combustible économique. — Sur la falsification de l’outremer, parM. C. FURSTENAU. —Brevets d’invention concernant les industries tinctoriales et textiles.
- NOUVELLES : Impôt sur les savons. —Rouenneries. — La teinture à Lisieux. — Une couleur un peu forte.
- APPRÊT DES TISSUS EN LAINE PEIGNÉE par M. Michel Alcan.
- ORDRE DANS LEQUEL les OPÉRATIONS sont appliquées AUX TISSUS RAS
- D’après ce que nous avons indiqué précédemment, il y a encore aujourd’hui au moins deux méthodes en présence dans la manière de donner les apprêts aux produits dont nous nous occupons. Les deux systèmes peuvent surtout se caractériser, comme nous l’avons vu, par la période à laquelle on exécute le dégraissage. D’après les plus anciens errements | encore appliqués aux articles lisses en général, cette opération suit immédiatement le tissage et précède le bruissage. Pour les articles croises, ras, souples, tels que les mérinos ; il ne vient qu’après le traitement de l’étoffe à l’eau chaude, comme nous l’avons déjà indiqué. Voici d’ailleurs la nomenclature de ces opérations dans l’ordre de leur application.
- Première méthode.
- l’ Epeutissage;
- 2* Grillage à la plaque et au gaz ;
- 3 Dégraissage à l’eau alcaline;
- 4 Epuration complète par un lavage à/l'eau tiède pure ou légèrement savonneuse;
- 3* Dépliage et séchage en tissu par un passage au foulard ;
- 6: Noppage;
- 7- Teinture;
- 8- Essorage et lavage;
- 9- Epluchage et nettoyage;
- 10- Tondage, finissage, par un nombre réitéré de coupes;
- 11- Humectation de la pièce par un arrosage d’eau divisée ou tamisée en brouillard, en la faisant écouler au travers des mailles d’une toile métallique ou autrement;
- 12- Lustrage à la calandre chauffée ;
- 13- Pliage et pressage à froid ; Deuxième méthode.
- 1* Epeutissage;
- 2• Dépliage et étendage ;
- 3’ Grillage ;
- 4' Bruissage ou immersion et passage du tissu gras dans l’eau bouillante ;
- S- Dégraissage et épuration ;
- 6• Noppage pour réparer les accidents;
- 7* Teinture,
- 8- Etendage et séchage;
- 9- Tondage;
- 10’ Humectation et calandrage;
- 11- Empaquetage.
- Apprêts des châles façonnés et articles analogues. — Ce genre de produits a besoin de certains ménagements , tant à cause de la constitution spéciale du tissu épais à grain à l’endroit, forme de nombreuses brides flottantes superposées à l’envers, qu’à cause de ses dimensions, limitées en longueur et ordinairement d’une largeur de plus de 2 mètres. Voici d’ailleurs le mode d’opérer :
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 1 Epincetage à la main pour enlever à la pincette les corps étrangers ;
- 2’ Lavage à l’eau tiède pour épurer le tissu et en raviver les nuances ;
- 3' Dressage de la pièce sur une table métal-lique creuse légèrement bombée et chauffée à l’intérieur ;
- 4• Découpage à l’envers, à la tondeuse longitudinale, pour enlever les brides et alléger la pièce ;
- 3* Tondage à l’endroit pour raser le duvet, 6- Pressage à la presse hydraulique avec une interposition de cartes lisses.
- Blanchiment des mérinos et des mousselines laines. — Les articles en laine ras sont souvent vendus en blanc. Le blanchiment a presque toujours lieu dans des établissements spéciaux. Le traitement repose : 1° sur l’épuration complète du tissu par des bains alcalins et des lavages ; 2° sur l’action du gaz acide sulfureux alterné avec des bains alcalins. Les errements à suivre dans ce cas sont bien connus; quoique multipliées, les opérations sont simples et cependant elles ne laissent pas que d’être délicates. Le procédé le plus généralement suivi se compose des manipulations suivantes indiquées dans l’ordre de leur application.
- Manipulations.
- 1* Epaillage, décrit précédemment;
- 2' Tondage, d°
- 3* Fixage ou passage dans l’eau chaude du tissu tendu ;
- 4- Lavage ou rinçage à l’eau tiède, chauffée à 40 degrés environ ;
- 3* Essorage à l’hydro-extracteur ;
- 6- Soufrage (i) par le gaz acide sulfureux au moyen de la combustion du soufre dans une pièce sombre et close ;
- 7 Deux bains alcalins à 3 degrés au pèse-sel. Un premier bain à 10 litres par pièce en-
- (4) Au lieu de gaz sulfureux, on emploie parfois l’acide sulfureux liquide obtenu par une dissolution de bisulfite de soude du commerce, dans lequel on mélange une proportion d’acide sulfurique ; on y immerge plus ou moins longtemps le tissu à blanchir (de douze à vingt-quatre heures), puis on lave et laisse sécher; à défaut de bisulfite liquide, on emploie du sulfite en cristaux, on le dissout dans l’eau et on y ajoute le double d’acide sulfurique ; on opère ensuite comme ci-dessus. On comprend la réaction qui se produit dans les deux cas.
- viron. la deuxième à 3 litres; on peut passer douze à quinze pièces par bain ;
- 8- Trois bains de savon composés de la manière suivante :
- Eau......................... 600 litres.
- Carbonate à 3 degrés 10 —
- Savon........................ 10 —
- Composé de 10 kilogrammes de savon de Marseille dissout dans 230 litres d’eau;
- (A continuer.')
- PROPRIÉTÉ ET EMPLOI
- DE L’ALIZARINE ARTIFICIELLE par MM. P. Bolley et E. Kopp.
- La fabrication de l’alizarine artificielle est déjà devenue une branche importante de l’industrie, bien que sa découverte soit encore de date toute récente.
- Il existe actuellement, tant en Allemagne qu’en Angleterre, quatre fabriques principales. Nous devons citer en première ligne, la fabrique allemande de Gessert et Ce à Elberfeld, et celle deMeister, Lucius et Ce, à Hoechst (1).
- Les frères Gessert avaient déjà produit, jusqu’au mois d’octobre 1871, l’énorme quantité de 34,000 kilogr. d’alizarine artificielle en pâte, contenant environ un vingtième de substance sèche et représentant une valeur de 600,000fr.
- Le prix du kilogramme de l’alizarine en pâte, est de 17 fr. 50 à 18 fr. 50, et par suite, celui de 1 kilogramme d’alizarine artificielle sèche, est de 175 à 183 francs.
- Comparons maintenant cette production avec celle qui serait nécessaire pour remplacer par l’alizarine artificielle, la production et la consommation totale de la garance naturelle et de ses préparations.
- Dans une leçon publique faite en Angleterre, le professeur Roscoë a évalué la production totale de la garance à 47,320,000 kilogr. par année, quantité qui représente une va* leur de 34 millions de francs. D’après cela, 100 kilogr. de garance vaudraient 113 fr. 60.
- (1) Ajoutons qu’il existe aussi une fabrique en France, à Avignon, une en Suisse, à Bâle, et une autre, dit-on, en Belgique ; nous ne connaissons .pas, toutefois, cette dernière. — F. G.
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- Mais cette évaluation moyenne est certainement trop élevée, à moins qu’on y comprenne non-seulement la racine, mais encore tous les dérivés industriels de la garance, comme la garancine, les fleurs de garance, les extraits de garance ; et, quoi qu’il en soit, le prix moyen de la garance proprement dite, ne doit être évalué qu’à 82 ou 86 francs les 100 kilogr.
- Dans la garance, il y a environ 1,6 p. 0/0 de matières colorantes pures: 0,75 p. 0/0d’aliza-rine, et 0,75 p. 0/0 de purpurine. Mais un grand nombre de sortes de garance, surtout celles qui renferment de la chaux, contiennent plus d’alizarine que de purpurine, de sorte qu’en moyenne on peut admettre qu’il y a 1 p. 0/0 d’alizarine dans la garance.
- Pour remplacer complètement l'alizarine de la garance et la purpurine par l’alizarine artificielle, on devrait produire artificielle-ment ,704,450 kilogr, d’alizarine sèche, ou 7,044,500 kilogr. de pâte d’alizarine.
- Si l’on voulait ne remplacer que l’alizarine proprement dite, il faudrait 367,200 kilogr. d’alizarine sèche, ou 2,730,000 kilogr. d’alizarine en pâte.
- Théoriquement, on a besoin pour la production de l’alizarine sèche, du même poids d'anthracène pur.
- Mais la pratique est encore loin d’être arrivée là, et comme dans les opérations il se forme non-seulement de l’alizarine, mais encore une série de produits secondaires, il ne faut pas s’attendre à voir le rendement prati-Que se rapprocher beaucoup du rendement théorique ; mais on obtiendra toujours une quantité d’alizarine égale à 50 ou 60 du poids de l’anthracène pur.
- Pour fabriquer 367,200 kilogr. d’alizarine, il faudrait par conséquent, de 700,000 à 740,000 kilogr. d’anthracène. Cette quantité n est pas tellement grande pour qu’elle ne puisse être retirée du goudron de houille.
- il est vrai que jusqu’à présent on ne produit encore que peu d’anthracène. La production de l’Angleterre en anthracène brut contenant environ 30 p. 0/0 de substance pure, ne s’est élevée en 1871, qu’à environ 300,000 à 400,000 kilogr [(par conséquent de 90,000 à 120,000 kilogr. d’anthracène pur). Mais comme le prix de l’anthracène brut a monté de 500-750 francs les 1000 kilo, à 1,250-1,500 francs,
- la production ne tardera certainement pas à augmenter et (d’après une communication du docteur Gessert), l’Angleterre seule aurait produit en 1872 , environ de 1,500,000 à l,800,000d’anthracènè brut.
- La production de l’anthracène brut devenant plus grande, on peut prévoir avec une presque certitude qu’on lui fera aussi subir une purification plus parfaite; on livrera aux fabricants d’alizarine, une matière d’un rendement plus avantageux et, d’un autre côté, les procédés de transformation deviendront plus simples, plus parfaits et moins coûteux. Il est vrai qu’il ne faut pas s’attendre (et c’est à peine si l’on peut y compter) à voir promptement l’alizarine artificielle remplacer et supplanter la garance et ses principaux dérivés industriels, la garancine et les fleurs de garance; mais elle est déjà devenue un concurrent important et dangereux pour les extraits préparés avec la racine de garance.
- La pureté relative de l’alizarine articificielle favorise son emploi dans la teinture en rouge turc et pour la préparation des articles vapeur, solides et bon teint, dont la fabrication prendra par suite un développement de plus en plus grand, surtout lorsque les alizarines artificielles pourront être préparées sous les modifications répondant aux différents besoins.
- L’alizarine artificielle qui se présente maintenant sous forme d’une pâte assez fluide, neutre et, d’une couleur jaune, tirant plus ou moins sur le brunâtre, suivant sa pureté, est livrée dans cet état au commerce, et expédiée dans des vases de verre, dans des caisses de zinc ou dans des barils étanches.
- Comme l’alizarine a des propriétés légèrement acides, et qu’elle forme avec les bases des combinaisons assez stables, il ne serait pas impossible qu’avec le temps, la pâte d’alizarine, même si elle ne contient pas d’acide libre, réagit sur le zinc si facilement oxydable et donnât lieu à une décomposition d’eau. S’il en était ainsi, on devrait éviter de se servir de vases de zinc, non-seulement à cause du danger de les voir éclater, mais encore parce que s’il vient à se former une laque d’alizarine, il en résulte nécessairement une perte de matière colorante disponible.
- Les pâtes d’alizarine artificielle qui se trou-
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- vent maintenant dans le commerce, contiennent ordinairement 10 p. 0/0 et même très-souvent 15 p. 0/0 d’alizarine sèche.
- La fabrication a déjà fait de tels progrès, qu’aujourd’hui les fabricants peuvent fournir des variétés d’alizarine répondant aux différents besoins. Gessert d’Elberfeld livre, par exemple, de Yalizarine àreflet jaune ou purpurine artificielle, et de Yalizarine à reflet bleuâtre.
- L'alizarine à reflet jaune est surtout employée pour la teinture en rouge et pour l’impression. Comme la matière colorante offre une grande pureté, les teintes qu’elle fournit ont aussi immédiatement pures, et elles n’ont besoin que d’un léger passage au savon pour offrir un éclat, qui surpasse de beaucoup celu des couleurs de garance et de garancine.
- L’alizarine à reflet bleuâtre est employée pour les violets et les lilas, et elle remplace avec avantage la fleur de garance et la pincof-fine.
- {La suite au 5 février). {Traité des mat. color. de la houille.)
- son bas prix, qui permet de l’appliquer au-articles de basses qualités, tels que gros lainages, flanelles, molletons, bourres de soie, etc. Elle peut servir comme avivage de bleus de cuve sur laines, toiles ou cotons et donner lieu ainsi à une économie
- Le bleu de phénol n’est pas un bleu pur, il a un reflet violacé qui devient peu sensible, à la vérité, lorsqu’on l’acidule fortement pendant la teinture. Il peut servir dans les mélanges pour couleurs de fantaisie, dans lesquels le bleu doit figurer, mais non cependant pour pousser en fond, auquel cas, le bleu-noir serait préférable.
- Ce produit est en flocons cristallins ; [pour l’usage, on le fait dissoudre dans les proportions de 25 grammes par litre d’eau bouillante, on agite dix minutes sans maintenir l’ébullition, on laisse reposer quelques heures et on ajoute le liquide, tiré à clair, dans le bain de teinture dont on se sert comme pour toutes les couleurs d’aniline.
- On trouve des équivalents de cette couleur dans les bleus d’aniline ; mais, dit-on, elle offrirait un peu plus de solidité que ces derniers.
- F. G.
- BLEU DE PHÉNOL.
- Plusieurs matières colorantes bleues ont été tirées du phénol, notamment l’azuline, qui fut la première matière bleue dérivée de la houille.
- Il se trouve en ce moment dans le commerce un bleu de phénol annoncé comme nouveau, dont le mode de préparation n’est pas indiqué, mais qui pourrait bien n’être que l’azuline elle-même.
- Cette matière colorante se recommande par
- MACHINES A RAMER
- de MM. E. WELTER et WEIDKNECHT.
- Les machines à ramer, ou Rames sont employées dans le travail des apprêts pour sécher, allonger et mettre à fil droit toutes espèces de tissus : toiles, cotons, laines, mi-laines, soies, etc.
- Le Moniteur de la Teinture a déjà indiqué le principe de ces appareils, et a donné la description de quelques-uns (1), dont les types varient suivant leur destination.
- MM. Welter et Weidknecht, constructeurs spéciaux de machines pour le travail des tissus, ont perfectionné ce genre d’appareils, dont ils ont trois types principaux : 1° La
- (1) Voir notamment année 1868, page 38, et 1873, page 158.
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- Rame fixe à briser l’apprêt; 2° la Rame continue à picots ; 3° la Rame continue à picots. Nous nous proposons de décrire successsive-ment ces trois appareils en indiquant les particularités de chacun d’eux :
- 1° Rame fixe à briser l’apprêt et à déraillage mécanique.
- Ces machines, dont nous avons déjà indiqué le principe et la destination (1), sont généralement employées pour l’apprêt des tissus légers, tels que jaconas, organdis, mousselines, tulles, etc., pour lesquels il faut un mouvement de va-et-vient pendant que ces tissus sèchent, et sans que ces tissus cessent d’être tendus.
- Le mouvement indiqué, et sur le but du-
- ou demi-pièce ; il s’en construit également de 80 mètres quoique une pièce puisse s’apprêter en plusieurs fois sur une rame d’une longueur plus limitée; il est à remarquer, toutefois, que les manufacturiers qui débutaient par des rames fixes de 20 mètres, ont fini par les faire allonger jusqu a 45 à 30 mètres, afin d’économiser la main-d’œuvre. Leur largeur peuvent varier de 30 cent, à 1m, 50, on peut même les établir pour des tissus plus larges encore.
- Ainsi que l’indiquent nos dessins, il se trouve à la tête de la rame, une machine à apprêter, ou foulard, par lequel on fait passer la pièce qui se déploie dans une caisse placée entre les deux machines ; on engage la pièce dans une pince en bois ayant la largeur du tissu, et de l’autre extrémité de la machine, on appelle la pièce au moyen d’une corde fixée
- Fig. 16. — Élévation.
- o.
- Fig. 17. — Plan.
- Rame fixe à décaillage mécanique.
- quel nous ne reviendrons pas, est ce qu’on appelle Déraillage, et on sait que ses effets ne peuvent s’imiter par aucun autre moyen d’apprêt. •
- La figure 16, ci-contre, représente une élévation et la figure 17 un plan de la rame à déraillage de MM. Welter et Weidknecht.
- La longueur de ces machines varie, mais celle le plus généralement usitée est de 30 mètres ; c’est-à-dire la longueur d’une coupe
- (1) Voir Moniteur de la Teinture 1872, page 226 et 1873, page 262.
- à la pince et de l’autre bout, à un rouleau d’appel. La pièce glisse sur des petits rails en bois placés transversalement à de petits intervalles, afin qu’elle ne puisse faire sac, et tomber sur le ventilateur.
- Lorsque la pièce est ainsi étendue sur la rame, ou met les lisières de chaque côte dans les pinces, que l’on ferme, et on peut alors écarter à volonté les deux bras de la rame qu’on avait d’abord rapprochés pour pincer plus facilement les deux bords du tissu; cet écartement se fait par l’ouvrier qui conduit la
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- machine, au moyen d’une manivelle ou d’un volant.
- Le tissu étant mis à la largeur voulue, on on fait agir le ventilateur longitudinal placé au-dessous, et qui doit accélérer le séchage ; pendant qu’il fonctionne, on déraille le tissu en faisant faire aux longerines qui portent les pinces, un mouvement de va-et-vient longitudinal, en maintenant toujours le parallélisme de ces barres, condition, d’ailleurs, que la machine remplit d’elle-même. Le nombre des coups de déraillage peut varier de dix à quarante, selon la force des tissus.
- Pour les tissus très-légers qui sécheraient pendant les quelques minutes qu’il faut pour les monter sur la machine, on emploie un rideau composé d’une pièce d’étoffe quelconque, généralement un vieux doublier, qui ferme la rame sur toute sa surface ; il est placé immédiatement au-dessus du ventilateur, il intercepte la chaleur du tuyau de vapeur qui, sans cette précaution, agirait trop subitement et sécherait la pièce avant qu’on ait pu opérer le déraillage; lorsque la pièce est pincée et mise à sa largeur, on enlève le rideau et on fait tourner le ventilateur en même temps que 1 on déraille ; le tissu sec, on arrête le ventilateur et on recouvre le chauffage par le rideau; on peut alors détacher la pièce et en remettre une autre.
- L’enroulage du tissu apprêté se fait, soit par un chariot roulant, soit par une ensouple établie à l’extrémité de la rame.
- Le mode de chauffage généralement employé pour ces machines consiste en tuyaux de vapeur en fer ou en cuivre, dont le diamètre et le nombre augmentent selon la largeur de la rame et le genre de tissu que l’on veut apprêter.
- La disposition et le poids de ces machines permettent de les installer, soit au rez-de-chaussée, soit à des étages supérieurs. Leur production peut être de 1,000 à S,000 mètres parjournée de dix heures, selon la longueur de la rame ou la force des tissus.
- L’opération du déraillage, dont nous venons de parler, exige pour des rames d’une grande longueur une certaine force : cinq à six hommes; fait à la main, ce travail est très-fatigant etnepeut pas être exécuté par les femmes.
- qui sont généralement employées pour ouvrir et serrer les pinces.
- Par un assemblage de pignons et de roues décommandé actionnées par le moteur, ce travail se fait mécaniquement dans les appareils de MM. Welter et Weidknecht, et outre la régularité du travail, il en résulte aussi une économie importante de main d’œuvre. Ce mouvement mécanique est surtout d’une grande utilité dans le cas où deux ou plusieurs rames sont placées parallèlement, car alors, une seule équipe d’ouvrières peut monter la pièce sur une machine, tandis que l’autre déraille sans leur concours, par le simple mouvement d’un débrayage.
- Une vis disposée à cet effet règle facilement et à volonté la vitesse et la course du mouvement de va-et-vient.
- Nous continuerons cette étude par l’examen de la rame continue à picots. F. Gouillon.
- TACHES ET TARES SUR LES°TISSUS ET LEURS EFFETS EN TEINTURE.
- Depuis longtemps le commerce et l’industrie se préoccupent des préjudices considérables qui leur sont occasionnés par les taches et les avaries produites dans les tissus. Non-lement les hommes experts et les savants français ont fait des recherches et des expériences sur ces genres d’avaries, mais encore les chambres de commerce de l'Angleterre et de l’Inde ont nommé des commissions spéciales qui ont fait à ce sujet des rapports excessivement intéressants, dont M. Roger produit plusieurs extraits à la Société Industrielle d’Amiens ; il résulte de ces observations que la plupart des taches expérimentées avaient pour base deux principes : la végétation et la désagrégation moléculaire des matières textiles, provoquées par l’introduction d’éléments étrangers dans les tissus.
- M. Roger fait observer que les taches ont pour origine beaucoup d’autres causes encore dont il énumère un certain nombre, telles que :
- Le mastic : lorsque les ouvriers pour faire disparaître l’huile tombée accidentellement sur les tissus la recouvrent avec du blanc d’Espagne, ce mélange produit un mastic ou savon calcaire, insoluble aux préparations ordinaires de la teinture ;
- Les taches d’acides végétaux produites par le jus de fruit ;
- Les taches de nicotine : lorsque les ouvriers mâchant le tabac laissent tomber de la salive
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- sur les tissus, elle produit des taches de tannin ;
- Les barres occasionnées par la lumière ;
- Les taches de rouille ;
- Les accidents produits par les couteaux à velours d'Utrecht, graissés à l’huile;
- Les taches de graisse par les peignes.
- M. Roger conclut en demandant qu’il soit ouvert un registre sur lequel on inscrirait au fur et à mesure toutes les remarques, découvertes, accidents ou procédés pouvant intéresser la fabrication et la teinture des tissus. Ce registre déposé au siège de la Société Industrielle serait mis à la disposition de toutes les personnes intéressées qui désireraient le
- consulter.
- [Bulletin de la société.)
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- NOUVEAU COMBUSTIBLE ÉCONOMIQUE.
- On parle beaucoup, en ce moment, mélange économique pour combustible, lequel la houille ne figurerait que dans
- d’un dans une
- faible proportion, et à l’état de résidu, puisque ce sont les menus que l’on emploie, et qui cependant développerait autant de chaleur que la houille elle-même.
- C’est un campagnard de Hasselt qui a découvert les propriétés de ce composé, et voici comment le Journal de Charleroi indique le moyen de le préparer :
- Nous avons fait nous-mêmes l’expérience dans les conditions suivantes : 3 kil. de terre végétale, 1 kil. de menu, 150 gr. de soude (5 centimes), 300 gr. d’eau.
- Nous avons obtenu un mélange gras, semblable à celui avec lequel on fait les boulets de terre-houille, mais plus gris. Une pelletée de ce mélange jetée au centre d’un foyer ardent ne brûle qu’au bout de cinq à six minutes, avec une flamme assez vive. Si on le retire avant que la combustion soit complète, on a une sorte de coke, peu poreux, de couleur jaune, tachetée de petites perles noires, brillantes, qui maintiennent les parcelles de terre. Le résidu n’est pas très-friable. Ce composé brûle très-longtemps et donne beaucoup de chaleur ; on pourrait en faire des boulets ou des briquettes excellentes qui reviendraient à bien meilleur marché puisqu’elles contiendraient moins de charbon.
- Peut-être eût-on pu faire un mélange mieux conditionné que le nôtre, c’est affaire aux hommes spéciaux de le chercher.
- L’Echo du Parlement dit à ce propos :
- On a reconnu que ce mélange dégage plus de calorique que le charbon et donne une chaleur plus prolongée. Il est évident, dit l’Echo du Parlement, que si le procédé inventé par le paysan campinois, dont nous ignorons le nom, arrive à se généraliser, on n’aura point, pour cela, remplacé le charbon de terre, mais, pour une classe excessivement nombreuse de consommateurs, ce sera un énorme bienfait de pouvoir retirer d’un wagon de houille le même service qu’en rendent trois aujourd’hui.
- De plusieurs côtés, dit l’Organe de Namur, nous arrivent des lettres de personnes qui ont expérimenté le système de chauffage du paysan campinois, dont l’Echo du Parlement a révélé la curieuse expérience. Tous nos correspondants affirment l’utilité de la découverte. L’un d’entre eux, restaurateur en notre ville, nous dit que le mélange fait dans les proportions indiquées lui a servi à faire la cuisine et à chauffer sa maison aussi bien que la houille ordinaire. La découverte est donc sérieuse et mérite toute publicité.
- De divers côtés nous arrivent des communications qui confirment l’utilité pratique de l’invention mentionnée. L’essai en a été fait dans plusieurs hospices ou établissements publics de Hasselt et il a donné les résultats les plus satisfaisants. Voici maintenant comment cette composition se prépare dans un grand nombre de maisons de cette ville. On mélange deux mannes de terre végétale avec une manne de cendres et une grosse demi-manne de charbon menu ; on mêle bien, on arrose le tout d’eau dans laquelle on a fait dissoudre trois quarts de kilo de sel de soude, puis l’on forme à l’aide de cette pâte des boulettes de dimensions ordinaires. Ces boulettes brûlent et chauffent, nous assure-t-on, aussi bien que les hochets de charbon.
- Nous recommandons le procédé avec d’autant plus de confiance que, depuis deux jours, l’essai en a été fait dans les bureaux de la Gazette de Liège et que là, comme partout ailleurs, on s’est parfaitement chauffé à l’aide de la composition nouvelle. Les administra-
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- LE MONITEUR DP LA TEINTURE
- tions publiques et les particuliers feront bien d’essayer comme nous : il y a là une source d’économie que personne ne peut négliger et que nous engageons tous les gens charitables à faire connaître surtout aux familles indigentes.
- Un honorable pharmacien de Liège nous écrit encore ce matin :
- Encore quelques essais aussi concluants que celui que je viensde faire du chauffage économique mentionné dans votre numéro d’hier, et je n’hésiterai pas à proposer une statue à l’heureux inventeur qui aura procuré à la classe pauvre le moyen de se préserver économiquement des rigueurs de l’hiver et, qui sait ? de conjurer peut-être un péril social.
- N’ayant pas de terre à ma disposition, j’ai cependant voulu savoir si le sel de soude pouvait procurer à du mauvais chauffage les qualités qu’il n’a pas. J’ai donc fait un mélange de très-peu de menu et de résidus très-cendreux provenant des feux de la veille. J’ai arrosé le tout d’une dissolution de soude et j’ai obtenu un chauffage flambant et qui a brûlé avec une ardeur inaccoutumée.
- M. JulesLaronde, pharmacien de l’hôpital de Tournay, a fait un nouveau mélange de charbon et de terre qui donne un feu plus vif et plus clair. Voici la recette de ce composé : Charbon, 500 grammes ; terre, 1,000 grammes ; sel de cuisine brut ou chlorure de sodium dissous dans de l’eau, 100 grammes. Ce sel coûte de 9 à 10 centimes le kilogramme (1) tandis que le sel de soude coûte de 22 à 24 c. La substitution du gros sel de cuisine au sel de soude fournit un notable avantage au point de vue économique; elle procure une flamme plus vive et la mauvaise odeur que dégage le sel de soude employé dans les feux ouverts.
- Enfin, le Moniteur de la Meurthe assure que l’expérience vient d’être tentée aux hauts-fourneaux de Maxéville et a donné les résultats les plus inespérés.
- L’inconvénient du nouveau combustible, c’est la masse de cendres qu’il produit ; mais les avantages qu’il procure sont assez sensibles pour que l’on passe là-dessus.
- (1) Pas en France, cependant, où le sel est fortement imposé.
- FALSIFICATION DE L’OUTREMER Par C. FURSTENAU.
- Depuis quelques années, on trouve dans le commerce une variété d’outremer qui, quoique d’une teinte assez foncée, est vendue très-bon marché. Cette couleur est additionnée d’une substance blanche dont la présence ne se remarque pas d’abord. Mais si l’on écrase un peu de la couleur sur du papier, et qu’on la dépose ensuite sur la substance non-écrasée, elle forme, sur cette dernière, une tache d’un blanc sale représentant la véritable teinte du mélange. Comme on ne peut reconnaître la falsification sans avoir recours à cet essai ou à un autre, il s’ensuit que, la plupart du temps, l’acheteur ne s’aperçoit de la fraude que lorsqu’il vient à se servir du produit.
- Les moyens employés par les fraudeurs sont les suivants :
- On mêle avec une matière blanche de l’outremer pulvérisé et on tamise le mélange deux ou trois fois. Le blanc que l’on emploie doit avoir la propriété de devenir transparent quand on l’imbibe d’eau et de se dissoudre un peu dans ce liquide. On emploie le plus souvent diverses variétés de gypse réduites en poudre. Une fois la poudre tamisée, on l'hu-mecte aussi uniformément que possible et on mélange bien jusqu’à ce qu’elle se prenne en masse et qu’il n’y ait plus de parties sèches, on abandonne le mélange trois ou quatre heures, puis on le passe à travers un tamis de moyenne grosseur, on le couvre de linges humides et on le laisse ainsi un ou deux jours; enfin, on le dessèche aussi lentement que possible au bain-marie. Le produit ainsi obtenu est encore grenu et il faut le bluter dans un blutoir cylindrique muni à l’intérieur d’un racle mobile. On ne doit pas le passer au broyeur. Le point délicat consiste à opérer la dissécation à une température qui ne chasse pas toute l’eau absorbée, il faut que les grains de la matière blanche restent transparents et que l’outremer qui y adhère par suite de la formation d’une solution de gypse qui, en se désséchant, a formé colle, n’en soient pas séparés par le tamisage. Les mélanges ainsi obtenus ont, au premier abord, une très-bonne apparence, en raison surtout de leur bas prix; aussi doit-on recommander à ceux qui achètent de l’outremer dans les prix de 25 à 26 fr. de s’assurer d’abord, par l'essai mentionné plus haut, de la valeur réelle du produit.
- BREVETS D’INVENTION CONCERNANT LES INDUSTRIES TINCTORIALES.
- ET TEXTILES.
- 99.087. — 30 avril 1873 : Dreyfus, Paris. — Etoffe-chemise.
- 99.094. — 13 mai : Gillet et fils, Lyon. — Système de battage des fils ou filaments de
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- toute nature entre un batteur rotatif armé de battoirs et un contre-batteur permettant d’opérer, soit à sec, soit à l’état humide, avec ou sans lavage simultané.
- 99.105. — 8 mai : Prost, Tarare.— Régu-lateur de tissage façonné ondé, donnant à la mousseline une graduation régulière et facultative de transparence et d’opacité, en trame, appliqué, au besoin, aux tissus quelconques.
- 99.179. — 28 mai : DEFRETIN, Halluin. — Seul dessin à recouvrir les sommiers et les matelas.
- 99.194. —8 mai : LITOUT (Veuve), Paris.— Application d’un vernis sur papiers quelconques imprimés ou non, permettant d’effacer et de reproduire indéfiniment.
- 99.226. — 13 mai : Jus, Paris.—Procédé de rouissage instantané des plantes textiles de l’Algérie.
- 99.245. — 17 mai : Burg, Paris. —Appareil Burc servant à l’impression de dessins ou de vignettes sur peaux.
- 99.253. — 15 mai : Groshens, Paris. — Dispositif de cuisson à l’encolleuse.
- 99.264. —14 mai : Poizot et Lagrelle, Paris. — Métier continu propre à la fabrication des toiles-filtres pour les presses à sucre.
- 99.268. — 15 mai (et brevet anglais) : Sang, Paris. — Machine à filer perfectionnée.
- 99.272. — 16 mai : Les sieurs Y a tes et Kellett, Paris. — Perfectionnements apportés aux rubans de cardes, ainsi que dans les appareils ou machines servant à leur fabrication.
- 99.295. — 27 mai : Luthringer, Lyon. — Procédé de réserve pour couleurs de toutes nuances, appliqué à l’impression des tissus et fils aussi bien d’origine animale que d’origine végétale, principalement des fils et tissus de soie.
- 99.300. —30 mai : Perbost (dame), Largen-tière.— Appareil coupe-mariage, ayant pour objet d’éviter un déchet préjudiciable dans la filature de la soie.
- 99.304. — 24 mai : THIOLLIER, Lyon.—Système mécanique propre au battage des soies.
- 99.319. —21 mai : Johnston, Paris.—Appareil propre à plisser et froncer les tissus.
- 99.323. —20 mai : MANNINI, Paris.— Mode d’extraction de la partie filamenteuse des genêts.
- 99.361. —26 mai : Morton, Paris.—Perfectionnement dans la commande des chasse-navettes de métiers à tisser.
- 99.375. — 7 juin : Chaque, Besançon. —Taquet ou chasse-navettes pour métiers à tisser mécaniques.
- 99.387. — 5 juin : Lacassaigne, Saint-Au-bin-Epinay. — Machine destinée au tirage à poil des étoffes en travers.
- 99.400. — 28 mai : Trottier, Paris. — Machine d’un système propre au vernissage des feuilles de fer blanc et à leur impression.
- 99.401. —28mai : Turner, Paris.— Perfectionnements dans les machines à dégraisser, nettoyer toutes sortes de peaux refendues ou non, tannées ou non tannées.
- 99.409. — 30 mai : BELLAIS, Paris. — Envi-dage, sur bobine, des tresses de laine, soie ou coton.
- 99.412. — 31 mai : CORNISH et Strange, Paris. — Perfectionnements dans les machines à préparer, filer ou organsiner et doubler le colon, la soie, la laine et autres substances fibreuses ou filamenteuses.
- 99.413. — 9 juin : DEMEULE, Elbeuf.— Perfectionnements apportés dans les apprêts des étoffes tirées à poils.
- 99.424. — 31 mai : Ley, Paris. — Perfectionnements apportés aux appareils servant à chagriner et quadriller les peaux, cuirs, etc.
- 99.431. — 31 mai : Peyronnet, Paris. — Procédé de teinture du caoutchouc.
- certificats d’addition
- Ceuterick-Van Hove : 19 mai. — Retordage des fils. —B. 96.361.
- Chevalier : 12 mai. — Traitement de la soie à la teinture. — B. 97.090.
- Duckers : 5 mai. — Machine à ciseler les chardons pour la fabrication des draps de laine. — B. 94.910.
- Robert : 14 mai. — Métiers à côte anglaise et à maille unie. — B. 88.443.
- Schofield et Mellor : 30 avril. — Machine à disposer en pièce, doubler, apprêter, etc. les tissus. — B. 95.227.
- Bastaert : 6 mai. — Séchage des tissus et filaments. —B. 87.922.
- Chaudet : 26 mai. — Application et emploi pour pâte à papier des bois tinctoriaux après extractiion de la couleur. — B. 91.991.
- Fillion : 21 mai. — Machine pour l’apprêt des étoffes à fabriquer les fleurs, feuillages et fruits artificiels. — B. 95.377.
- Kraft : 24 mai. — Blanchissage du linge, des tissus végétaux, etc. — B. 96.173.
- Scamps et Gie : 17 avril. — Métier à tisser les velours à deux pièces superposées (coupage). — B. 97.678.
- NOUVELLES
- Impôt sur les savons. — L’Assemblée Nationale a adopté et le Président de la République a promulgué une loi dont nous extrayons les articles suivants :
- Art. 7. —A partir de la promulgation de la présente loi, il sera perçu sur les savons de toute nature, un droit d’accise de 5 fr. par 100 kilogr.
- Les fabricants de savon devront faire une déclaration préalable, et payer chaque année, comme droit de licence, une somme de 20 fr.
- Les savons étrangers paieront à l’importation un droit compensateur de 5 fr. par 100 kilogr., comme équivalent du même droit
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- 12 LE MONITEUR DE LA TEINTURE
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- payé par les fabricants français; les savons exportés auront droit à la décharge de l’impôt.
- Art. 8. — Les savons employés à la préparation des soies, des laines, des cotons, pourront être livrés avec décharge du droit, si l’emploi en est suffisamment justifié. Cette justification résultera de l’exercice des fabriques qui réclameront le bénéfice de cette exemption; les frais de cet exercice seront à leur charge.
- Un règlement d’administration publique déterminera la forme spéciale de l’application de ces dispositions aux fabriques de savons, et notamment ce qui regarde l’exception consentie pour les fabriques et teintureries de soies, laines et cotons.
- ROUENNERIES. — Le tarif commun d’exploitation n° 6 des chemins de fer de l’Ouest et de Lyon-Méditerrannée, établit un prix réduit pour les tissus dits Rouenneries.
- La Cour de Cassation a été appelée à déterminer si sous cette dénomination, on devait comprendre tous les tissus de la fabrication rouennaise.
- La Cour vient d’admettre que tous ces articles ne peuvent être indifféremment dénommées rouenneries, et qu’il résultait de la comparaison du tarif général avec le tarif particulier, que cette appellation ne concernait que des tissus de coton, composés de fils teints à V avancé.
- Il résulte donc de cet arrêt, que les tissus blancs, et les articles imprimés tels que perça les, indiennes, etc., ne sauraient être admis dans cette classification.
- Teinture de Lisieux. — M. Salvétat a fait à la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale, un rapport sur les perfectionnements apportés à la fabrication et à la teinture des draps, dits de Lisieux, par M. Théophile Gri-son.
- Ne pouvant suivre le rapporteur dans l’éloge personnel et mérité de cet intelligent industriel, nous reproduisons seulement les passages suivants qui offrent quelqu’intérêt pratique :
- « Les draps de Lisieux sont faits avec des déchets et avec la bourre ou tontisse de laine. Ils sont très-épais et d’un aspect satisfaisant, mais ils manquent de solidité, inconvénient grave pour une marchandise à bon marché, qui est destinée, par conséquent, à une classe peu riche de la population.
- « M. Grison mélange aux déchets de laine, du coton neuf lubrifié par l’emploi de l’huile, et il augmente par là beaucoup la solidité des tissus ; on peut introduire ainsi jusqu’à 25 p. 100 de coton dans les draps à bas prix, fabriqués pour la consommation courante.
- « Cette méthode obligeait à résoudre un autre problème, qui a présenté longtemps des
- difficultés considérables. Il fallait teindre dans le même bain des tissus contenant à la fois des matières d’origine animale et des fibres végétales. M. Grison a été assez heureux pour découvrir la composition de bains de teinture qui résolvent complètement cette question. Il a pu, dès lors, par ce moyen, faire entrer dans la draperie une quantité considérable de déchets gris qui étaient perdus à cause des fibres végétales qu’ils contenaient.
- « Il est parvenu aussi à opérer, d’une manière régulière, la teinture des draps, à froid par imbibition. En opérant par couches de teinture successives, on teint depuis les nuances les plus claires jusqu’aux teintes les plus foncées, avec une économie et de 50 p. 0/0 sur les procédés ordinaires.
- « Enfin, cet industriel a fait faire un progrès remarquable au commerce de cette espèce de draps, en y appliquant les procédés de l’impression des tissus. Ses draps imprimés imitent parfaitement les nouveautés de toute espèce de Roubaix et d’Elbeuf. L’impression est faite avant le foulage pour les étoffes légères, entre deux foulages pour les draps d’une épaisseur moyenne, et après le foulage pour la grosse draperie. Lorsque les deux faces du tissu ont reçu cette façon, même pour un dessin multicolore, l’imitation est telle, que l’illusion est complète. »
- Une couleur un peu forte. — Quand les grands journaux' politiques manquent de nouvelles, ou qu’ils sentent le besoin d’égayer leurs lecteurs, ils appellent l’imagination à leur aide, et servent des canards que l’on peut alors appeler des couleurs.
- Témoin, l’entrefilet suivant d’un des récents numéros du Rappel :
- « Une histoire fort drôle s’est passée, il y a trois jours, dans le quartier du Marais.
- « Un jeune commerçant faisait une cour des plus assidues à une jeune teinturière, et eut le malheur d’être surpris par le mari offensé. Le teinturier appela ses gens et, sans autre cérémonie, notre galant fut plongé dans une cuve d’indigo, où le pauvre homme fut si bien et si complètement teint en bleu, qu’il n’ose plus se faire voir en public.
- « Prié par les amis de la victime de remettre son rival dans son état naturel, le teinturier aurait répondu : « Ce n’est pas possible; il est bon teint, et je ne pourrais, avec la meilleure volonté du monde, que le rendre vert ou violet. »
- Pour tous les articles non signés • P. Blondeau.
- F. GOUILLON, Directeur-Gérant. Tous droits réservés.
- Paris. Typ, Turfin et Ad. Juvet, 9, cour des Miracles.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 170 VOL., No 2. 20 JANVER 1874
- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- Sommaire;
- Apprêts des tissus en laine peignée, par M. Alcan (suite et fin): Blanchiment des mérinos et des mousselines laines. Remarques sur le blanchiment des lainages. — Propriétés et emploi de l’alizarine artificielle, par MM. P. BOLLEY et E. Kopp (suite). Formules et Recettes. — Sur la coralline. par M. Commaille. — Machines à ramer de MM. WELTER et WEIDTENECHT, par M. F. GOUILLON ; Rame continue à picots (gravnres). PROCÉDÉS PRATIQUES : Vert brillant sur laine et sur laine coton (échantillon). — Marron chargé pour soies. — Rose de garance sur lins et cotons.
- BIBLIOGRAPHIE. — Traité des matières colorantes artificielles dérivées du goudron de houille, par MM P. BOLLEY et E. Kopp.
- NOUVELLES : Exportations temporaires en Alsace-Lorraine. — Frète. — Le teinturier de l'Alcazar.
- APPRÊT DES TISSUS EN LAINE PEIGNÉE
- par M. Michel Alcan.
- {Suite et fin.}
- 9: Bain de rinçage à l’eau alcaline; composition :
- Eau.............. 100 litres.
- Carbonate... 40 —
- Savon............ 10 —
- Consommation, B litres environ par pièce ;
- 10' Essorage;
- H’ Rinçage alcalin;
- 12’ Essorage;
- 13' Soufrage ;
- 14 Mouillage dans un bain légèrement aci-dulé à 1 litre d’acide sulfurique pour 1,000 li-tres d’eau;
- 18' Bleutage, en passant dans un bain légè-rement azuré, par du bleu d’aniline ou autre ;
- 16° Essorage ; ,
- 17° Etendage ;
- 18° Tondage;
- 19° Soufrage ;
- 20° Bains de carbonate ;
- ^1° Essorage ;
- 22° Bains de vinaigre à l’eau tiède, à 40 degrés ;
- 23° Essorage ;
- 24° Soufrage;
- 25° Essorage et apprêt pour déplisser, lis-ser, etc.
- on a également proposé des dispositions sPéciaies pour mieux faire la combustion du soufre ; nous donnons un croquis d’un appa
- reil proposé par M. Bastaërt (1), pour cet usage. Cette disposition paraissant rationnelle, nous la donnons, bien qu’elle ne soit pas encore adoptée dans la pratique.
- Imperméabilisation des lainages. — Ayant donné dans notre Traité du travail des laines cardées, diverses recettes pous rendre les étoffes imperméables à l’eau et perméables à l’air, nous y renvoyons. Nous croyons seulement devoir ajouter que, depuis lors, ce procédé, que nous avions vu appliquer fréquemment en Angleterre, s’est propagé dans une certaine mesure en France, où il n'est cependant pas encore aussi répandu qu’il mériterait de l’être, eu égard à son utilité et à la faible dépense qu’il occasionne. Il a l’avantage de rendre les tissus ainsi préparés presque aussi imser-méables que ceux en caoutchouc, sans avoir l’inconvénient, reproché à ees derniers, d’arrêter l’évaporation et la transpiration. On peut donc obtenir ainsi, sans dépense sensible et sans aucun inconvénient, l’effet recherché par l’emploi d’un vêtement supplémentaire en gomme ou toile enduite, dont l’usage, pour être sain, a besoin d’être entouré de précautions qui ne sont pas toujours faciles à observer.
- REMARQUES SUR LE BLANCHIMENT DES LAINAGES
- On voit par la série des opérations que nous avons données, que le blanchiment des tissus de laine a lieu par la répartition successive d’un petit groupe d’opérations ayant pour bases les lessives alcalines et les lavages pour
- (1) Voir le dessin et la description de cet appareil, dans le Moniteur de la Teinture, année 1872, page 13 et suivantes.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- épurer le produit, et le soufrage pour le blanchir.
- La progression des traitements a été démontrée indispensable en pratique. Cette nécessité parait reposer sur ce fait que le blanchiment par l’acide sulfureux résulte non de la destruction d’une matière colorante, mais d’une combinaison de ce corps rendant la substance colorante incolore par suite de la réaction du gaz sulfureux. Or, celui-ci pouvant être enlevé dans la suite du traitement, soit par de l’eau trop chaude ou des bains alcalins ou acides trop énergiques, la coloration reparaît, comme on la voit renaître sur une rose décolorée à l’acide sulfureux: si on la plonge dans l’acide sulfurique. De là probablement la raison pour multiplier l’action de l’acide sulfureux et en répéter l’application après chaque période d’épuration.
- Il est cependant permis de se demander si on ne pourrait abréger le nombre des traitements, en ne pratiquant le soufrage] qu’une seule fois après un dégraissage et une épuration à fond et complète. L’action précitée de l’acide sulfurique sur l’acide sulfureux démontre la nécessité de faire l’opération du blanchiment à l’abri de l’oxigène de l’air, susceptible, en présence du tissu humide, de transformer le gaz ou le liquide sulfureux en acide sulfurique. Le temps nécessaire à la réalisation de cette sorte de phénomène peut varier évidemment en raison des conditions atmosphériques; un temps orageux et l’action de la lumière, par exemple, peuvent hâter la réaction.
- Il est à peine nécessaire de dire le rôle important que le grand véhicule du blanchiment, l’eau, peut jouer suivant qu’elle est plus ou moins pure et que sa pureté est troublée par telle ou telle substance que charrient ou que contiennent combinés la plupart des courants, surtout ceux dont les usines se trouvent en aval des grandes villes. On ne saurait alors prendre trop de précautions pour s’assurer de sa composition et l’épurer au besoin. Les essais des eaux devraient être renouvelés journellement pour se mettre à l’abri de l'irrigularité de leur degré de pureté, qui peut varier avec les saisons, la sécheresse, les pluies, etc. On connait l’influence des eaux contenant certaines substances, telles que sels
- de chaux, magnésie, etc., sur les savons, que ces substances solubles peuvent rendre insolubles; nous n’y reviendrons que pour rappeler le rôle fâcheux que ces sortes d’eaux peuvent avoir sur le dégraissage et le dégor-geage aux bains de savon et alcalins.
- L’encollage des fils de la chaîne peut à son tour avoir de l’influence sur l’épuration et le blanchiment des étoffes, et être plus ou moins facile à faire disparaître aux lavages et au finissage en raison de la nature et de la qualité de la colle employée. La gélatine, presque exclusivement en usage jusqu’à ces dernières années pour les lainages, n’a pas une composition constante et invariable. Il y a, lors même qu’elle est pure, plus ou moins de facilité pour en débarrasser l’étoffe ; souvent elle contient encore, en outr’e des corps étrangers déjà mentionnés, des substances plombifères employées à sa clarification; les joints des tuyaux de vapeur mêmes peuvent donner lieu à des traces de minium, occasionnant dans les apprêts des chances d’accidents générale-impossibles à éviter.
- Emploie-t-on delà colle végétale, de la fécule, de la farine, avec introduction d’un peu de glycérine pour donner une certaine moiteur ou propriété hygrométrique aux fils, ces derniers sont alors enrobés d’une matière durcie gonflant sous l’action des alcalis, qui ne peut bien s’enlever que par un bain à une température de près de 100 degrés. De là une bien plus grande durée dans le refroidissement de la pièce. On sait, en effet, qu’il faut faire sécher la pièce enroulée tendue, sous peine de déterminer des irrégularités dans les dimensions et des apparences fâcheuses dans la surface, si, de plus, de accidents au tissage, tels que des taches de graisse ou d’autres impuretés, ont lieu, la difficulté de réputation augmentera d’autant.
- La manière même de disposer les pièces peut avoir de l’influence sur la perfection du traitement. Il faut leur éviter le contact et la superposition des rouleaux, surtout avant qu’elles soient sèches. Les barrages déterminés par des causes diverses, peuvent se manifester à la suite de ce contact.
- Les observations qui précèdent sont loi11 d’avoir épuisé le sujet ; nous n’y sommes entré que parce qu’il concerne l’un des points
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- industriels encore les moins éclairés par la science. Nous n’avons pas la prétention de l’avoir fait; ayant été souvent témoin et consulté sur des accidents de fabrication qui se manifestent lors des apprêts, nous avons cherché à nous expliquer certaines causes de ces troubles apportés dans le travail des plus habiles praticiens.
- Lorsqu’on songe aux nombreuses difficultés que rencontre cette spécialité, on est étonné que les accidents ne soient pas plus fréquents encore. Les défauts résultant de ces causes perturbatrices peuvent se résumer comme suit :
- Les pièces peuvent être mal unies, présenter des veines marbrées, accuser un certain degré de feutrage^ et être rentrées d’une quantité proportionnelle ; répandre une mauvaise odeur, être tachées, présenter un grain irrégulier ou un-blanc verdâtre, rougeâtre ou grisâtre, une apparence crêpée, etc.
- Les observations qui précèdent peuvent évidemment servir à expliquer la plupart des accidents. Que sur certains points, par exemple, par suite d’une cause quelconque, l’acide sulfureux se transforme en acide sulfurique et cela peut arriver sur les articles qui, à cause de leur couverture, offrent des parties en creux et en relief plus ou moins saillantes, et le blanc sera irrégulier, la pièce mal unie ou veinée.
- La température des bains est-elle trop élevée et le frottement trop énergique dans le passage du tissu aux appareils, il en résultera un certain degré de feutrage. L’épuration est-elle incomplète par suite de l’impureté de l’eau ou tout autre cause, l’étoffe ne sera pas complètement débarrassée des substances grasses qui s’échaufferont, fermenteront et répandront une mauvaise odeur. Les taches ont les sources les plus diverses. L’irrégularité du grain peut avoir différentes origines, notamment des inégalités faction, de torsion et de serrage des fils pendant le tissage.
- Le crépage provient de sources analogues à celles du feutrage, et souvent aussi de torsions trop fortes dans les fils, etc.
- Qu’on nous permette de répéter que nous ne présentons ces explications qu’à titre d’hypothèse et faute de mieux. Nous serons les pre-miers à nous applaudir si la science, par une
- étude plus approfondie, s’appuyant sur des faits, venait démontrer combien nos aperçus sont incomplets.
- (Traité des laines peignées.}
- PROPRIÉTÉS ET EMPLOI DE L'ALIZARINE ARTIFICIELLE
- Par MM. Bolley et E. KOPP.
- (Suite.}
- L'alizarine artificielle commence aussi à être employée dans la teinture des fils et des tissus en rouge d'Andrinople, parce qu’avec cette matière les frais d’avivage se réduisent considérablement, et qu’après un court passage dans un bain de savon léger, la couleur est devenue brillante et pure.
- Naturellement, sa fixité ne laisse rien à désirer.
- La forme pâteuse est sans contredit la plus convenable et la plus avantageuse pour les différents usages auxquels on emploie l'aliza-rino artificielle, parce que la matière colorante s’y trouve divisée aussi finement que possible et qu’elle peut couvrir des surfaces aussi grandes proportionnellement, et par suite être utilisée de la manière la plus profitable.
- Des essais de teinture effectués avec l'aliza-rine desséchée et une quantité correspondante de pâte qui contenait exactement la même quantité' d’alizarine sèche, ont montré que le produit desséché donnait un rendement notablement plus faible. Rien n’est du reste plus facile que de préparer avec la pâte, de l'aliza-rine sèche ; il suffit de dessécher celle-là au bain-marie dans une capsule de porcelaine ou de fonte émaillée.
- L’alizarine ainsi désséchée peut maintenant être sublimée, et la meilleure manière d’opérer consiste à introduire la substance dans un creuset de porcelaine assez spacieux, dont le fond s’adapte exactement dans l’ouverture arrondie d’une plaque métallique assez grande et qui est chauffée au moyen d’une petite flamme de gaz.
- Il est également convenable de placer sur l’alizarine à sublimer, dans l’intérieur du creuset, une toile métallique circulaire qui empêche les cristaux d’alizarine sublimée de re-
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- tomber sur le fond du creuset où se fait sentir l’action de la chaleur.
- En procédant avec précaution on peut sublimer sans altération la majeure partie de l’alizarine, et la manière dont se fait la sublimation donne même de précieux renseignements sur la qualité et la pureté du produit. Plus celui-ci est pur, moins il reste de résidu charbonneux sur le fond du creuset. L’alizarine chimiquement pure sublime sans résidu. En incinérant le résidu charbonneux, il est facile de se rendre compte de la quantité et de la nature des éléments minéraux (oxyde de fer, alumine, sels alcalins et alcalino-terreux), qui étaient contenus dans l’alizarine essayée.
- La pâte d’alizarine dissoute directement dans une lessive de soude, donne suivant la nature de la matière colorante, une solution plus ou moins violet rouge ou violet bleu. Si la liqueur offre cette dernière coloration, cela indique que la quantité de l’alizarine l’emporte sur celle des autres matières ; on ne doit cependant retirer de ce fait aucune conclusion relativement au rendement ou à la quantité du produit.
- Pour être exactement fixé sur ces points, il faut effectuer des espériences comparatives de teinture en observant exactement les précautions requises.
- Nous terminerons l’histoire de l'anthracène et de ses dérivés par l’indication d’un certain nombre de recettes relatives à l’application de l’alizarine artificielle (alizarine proprement dite et purpurine artificielle) à l’impression des tissus (1). Ces recettes donnent en grand de très-bons résultats.
- Les procédés de teinture sont, du reste, tout à fait semblables à ceux dans lesquels on fait usage de garance, de garancine ou de fleur de garance. Il faut seulement avoir soin de diminuer la force des mordants et éviter l’emploi d’une eau calcaire. Ce dernier point est très-important. Les matières colorantes pures, ali-
- (1) À la place de l’alizarine et de la purpurine artificielles, on peut employer l’alizarine et la purpurine de la garance, en leur donnant également la forme de pâte, d’une teneur bien définie et connue en matière colorante. Ainsi préparée, l’alizarine jaune et la pupurine de Schaaf et Lauth, de Strasbourg, ne le cèdent en rien aux dérivés de. l'an-thracène et se prêtent tout aussi bien à la préparation de couleurs vapeur.
- zarine, de même que purpurine, ont une telle affinité pour la chaux qu’elles s’emparent de celle qui se trouve dans le bain de teinture, surtout si la chaux y est à l’état de bicarbonate. Il en résulte de véritables laques calcaires nageant dans le bain, qui n’abandonnent plus la couleur aux autres mordants fixés sur l’étoffe, et il en résulte une perte réelle de matière colorante.
- Commençons d’abord par donner la prépa-tion des mordants et des épaississants employés dans les compositions des couleurs vapeur.
- Epaississant pour rouge n° 1. Amidon de céréales...... 6 kilog.
- Eau .... .................... 20 litres.
- Acide acétique à 6° Baumé 4 — Mucilage de gomme adra-gante (renfermant 60 grammes par litre).... 10 —
- Huile d’olives qui doit être incorporéedela manière la plus parfaite dans l’empois.................... 1 k. 600 gr.
- On remue jusqu’à complet refroidissement.
- Epaississant pour rouge n° 2. Amidon de céréales...... 6 kilog. Eau..................... 17 litres.
- Acide acétique à 6° Baumé 17 — Huile d’olives............. 1 k. 600 gr.
- Epaississant pour violet.
- Amidon de céréales............ 6 kilog.
- Eau........................... 18 litres.
- Mucillage de gomme adra-gante (60 grammes par ’ litre) 9 —
- Acide acétique à 6° Baumé 3 — Huile d’olives........ 1000 gr.
- Mordant d'azotate d'alumine.
- Azotate de plomb............. 10 kilog.
- Alun............................ 10 —
- Eau bouillante.................. 20 litres.
- Laisser bien déposer le sulfate de plomb et décanter la liqueur claire.
- L’azotate d’alumine employé à la place de l’acétate, fait virer le rouge un peu plus à l’écarlate. Mais il exige l’emploi d’un peu plus d’acétate de chaux qu’il n’en faudrait avec l’acétate d’alumine.
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- Mordant d'acétate d'alumine.
- On commence par dissoudre 34 kilog. d’alun dans 400 litres d’eau, et l’on précipite la liqueur en y versant une solution de 31 kilog. de cristaux de soude dans 400 litres d’eau. Le précipité, qui n’est point de l’hydrate d’alumine, mais du sous-sulfate d’alumine, est lavé trois fois par décantation. On le jette ensuite sur un filtre, on laisse égoutter et l’on presse. 15 kilogr. de la pâte d’alumine ainsi obtenue sont introduits et divisés dans six litres d’acide acétique à 8° Baumé; on chauffe à 32°, jusqu’à dissolution complète, puis on filtre et l’on étend avec de l’eau, si l’on a besoin d’une solution d’un degré Baumé moins élevé.
- En thèse générale, pour 100 de pâte d'ali-zarine (à 15 % de matière sèche), on emploie 30 % du poids de la pâte en solution d’acétate d’alumine, marquant 12° Baumé. Si la pâte est à 10 % d'alizarine sèche, on n’y ajoute naturellement que 20 % de son poids du même mordant d’alumine.
- . Mordant d'acétate de chaux.
- La solution d’acétate de chaux, à 16° Baumé, renferme environ 25 p. 100 du sel.
- Pour une pâte d’alizarine bien lavée, non acide, si elle est à 15 p. 100 d’alizarine sèche, on emploie en moyenne 15 p. 100 de son poids de mordant d’acétate de chaux; pour une pâte à 10 p. 100 de matière sèche, on ne prend que 10 p. 100 de son poids de solution d’acétate de chaux à 16° Baumé.
- Il sera cependant toujours prudent de déterminer expérimentalement les meilleures proportions d’acétate de chaux à ajouter à une pâte d’alizarine donnée.
- RECETTES POUR LES COULEURS VAPEUR.
- 1° Couleur vapeur pour fonds rouges. Pâte d’alizarine à 15 p. 100.
- (1.200 grammes de pâte
- àlOp. 100)................. 800 gr.
- Acide acétique à 6° B.... 1 lit.
- Eau............................. 2 —
- Huile d’olives............ 200 gr. Acétate de chaux à 10° B...200 — Amidon des céréales........500 —
- Cuire le tout, remuer la couleur épaissie jusqu’à refroidissement et y incorporer ensuite :
- Acétate d’alumine.............. 200 gr.
- 2° Couleur vapeur pour article mille fleurs.
- Pâte d’alizarine à 15 p. 100
- (4.000 gr. de pâte à 10
- p. 100)........................ 2.600 gr.
- Epaississant pour rouge.. 10 lit.
- Azotate d’alumine à 15° B. 300 gr Acétate d’alumine à 12° B. 600 — Acétate de chaux à 16° B. 400 —
- ( Traité des matières colorantes de la houille.) I (La suite au prochain numéro.)
- SUR LA CORALLINE
- Par M. COMMAILLE.
- Dans un mémoire sur la coralline présenté à V Académie des Sciences, l’auteur conclut ainsi :
- 1° On obtient la coralline à des températures variant de 115 à 150°, dans le premier cas, le rendement est plus considérable et l’opération plus rapide.
- 2° La quantité d’acide oxalique indiquée par les auteurs est trop fort'e.
- 3° La coralline ne donne pas de sels définis, mais seulement des laques.
- 4° La coralline jaune n’est pas un acide ; le nom d’acide rosalique qu’on lui applique est tout à fait impropre.
- 5° La coralline rouge, ne contenant pas d’azote, n’est pas une amide de la coralline jaune.
- MACHINES A RAMER
- De MM. WELTER et WEIDKNECHT,
- 2° Rame continue à picots.
- Comme la précédente, cette machine a pour but d’allonger, d’élargir et de mettre à fil droit toutes espèces de tissus , mais lorsque ces tissus sont ainsi fixés et distendus sur la rame, il ne se produit pas le mouvement dit
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- de déraillage, etl’apprêt reste ferme et carteux, mais sans dureté, ainsi qu’il convient pour beaucoup d’articles ; de plus, le travail a lieu d’une façon continue, c’est-à-dire que les pièces s’acheminent sans cesse vers l’extrémité de la rame, d’où elles se détachent en même temps que leur apprêt est terminé.
- Tous les apprêteurs sont unanimes à reconnaître que l’apprêt sur rames est toujours le plus satisfaisant pour la presque totalité des tissus, et s’ils préfèrent quelquefois d’autres moyens, c’est à cause de la rapidité des machines employées pour ces derniers ; on conçoit donc que si l’on arrive, grâce à d’heureux perfectionnements, à donner à ces machines un débit approchant de celui des cylindres, on
- Fig. 18. — Élévation.
- 1 t È
- maintenir la netteté des contours, la véritable forme, en un mot, des dessins imprimés ou façonnés.
- En comparant une pièce apprêtée sur rameet une apprêtée sur tambours-sécheurs, on remarque, en outre, que ces derniers grillent l’apprêt et donnent aux tissus un toucher rigide et cassant, ainsi qu’une apparence désagréable. Le tissu ramé, au contraire, n’ayant subi ni pression, ni frottements, acquiert un apprêt naturel et moelleux.
- Ces avantages bien constatés sont très-ap-préciés par les imprimeurs sur tissus, et l’usage des rames est surtout très-répandu dans les manufactures de l’Alsace ; les perfectionnements apportés à ces appareils par MM. Welter
- Fig. 19. — Plan,
- Rame continue à picots.
- augmentera considérablement l’usage des machines à ramer.
- Si l’on doit, en même temps, élargir les tissus et rétablir le parallélisme des fils, altéré dans les opérations du blanchiment de la teinture et de l’impression, ces machines deviennent alors tout à fait indispensables et rule autre ne peut les remplacer. Ce parallélisme des fils n’est pas seulement utile pour conserver l’aspect régulier du tissage, il l’est encore pour
- et Weidknecht ne peuvent encore qu’en propager l’emploi.
- La longueur de ces rames, représentées par les figures 18 et 19 ci-jointes, n’a rien d’absolu, elle est généralement de 20 à 25 mètres, leur largeur peut varier de 50 cent. à 1 mètre 50, ou dépasser même ces dimensions si on le désire ; elles sont commandées par un mouvement de changement de vitesse par friction. Leur production peut aller jusqu’à 12,000 mè-
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- très par jour, selon la force des tissus et l’apprêt que l’on veut donner. Un seul ouvrier suffit pour conduire la machine en apprêtant, avec l’aide de deux enfants chargés de maintenir les lisières à l’entrée de la rame.
- Avant d’être engagé sur la rame, le tissu passe dans un foulard d’apprêt rempli du liquide emplastique dont on veut l’enduire, puis on l’attache sur des chaînes garnies de picots d’acier qui constituent les organes principaux de cette machine à ramer; ces chaînes sont montées sur des platines en cuivre. A l’entrée de la pièce, elles sont un peu desserrées afin d’en saisir plus facilement les deux lisières ; pendant toute la suite du trajet elles restent parfaitement parallèles ; on les rapproche on écarte à volonté au moyen d’un volant commandant un arbre longitudinal qui agit lui-même sur des vis placées transversalement au dessus de rails guidés sur des glissières.
- A leur sortie, les-pièces passent, soit sur un petit tambour, soit sur une plaque cintrée pour sécher les lisières, puis elles sont enroulées ou pliées par les moyens et appareils ordinaires : nos dessins indiquent une des dispositions adoptées dans ce but.
- Dans cette opération, on a pu remarquer que le tissu est simplement suspendu par ses lisières, qu’il est éliré dans tous les sens avec une parfaite régularité, ce qui explique la supériorité de ses résultats. Un chauffage par rayonnement produit la dessiccation, et le travail a lieu d’une façon continue, ainsi que l’exigent une fabrication et une production réellement industrielles.
- Quelques apprêteurs établissent des petites rames devant des tambours sécheurs, et font passer la pièce de celles-là sur ceux-ci. mais ce moyen est défectueux, et les tambours détruisent l’effet de l’apprêt ramé, car, si le tissu n’est pas entièrement séché sur la rame, le fil peut toujours se raccourcir, la pièce se rétrécir, et l’apprêt perdre le moëlleux recherché. Userait préférable que les tambours fussent devant le bout de rame, mais dans tous les cas, le travail est imparfait.
- Dans l’emploi de ces machines pour les tissus imprimés, il faut avoir soin de ramer à sec, avant l’impression ; cette expression, usitée à Mulhouse, indique une opération con
- sistant à faire passer à la rame le tissu, légèrement humecté d’eau sans apprêt, par la machine à foularder ; il s’enroule ensuite sur un rouleau creux correspondant à la machine à imprimer. On conçoit, en effet, que si, avant le travail de l’impression, l’étoffe est mise à la largeur et à la rectitude qu’elle doit finalement avoir, le dessin ne sera ni altéré ni déformé, lorsqu’on rétablira cette largeur et ce parallélisme, à la fin des opérations, et, faute de cette précaution, l’apprêt dernier pourrait avoir des résultats diamétralement opposés à ceux qu’on en attendait.
- L’enroulage sur rame continue est d’une régularité telle qu’il n’offre pas même un millimètre de déviation.
- Le chauffage de ces machines à ramer a lieu à l’aide de toute source de chaleur, mais préférablement au moyen de tuyaux de vapeur, aidés de ventilateurs longitudinaux, comme aux rames fixes à déraillage, décrites dans notre précédent numéro, et comme aux rames continues à pinces, qui nous restent à examiner.
- F. GOUILLON.
- PROCÉDÉS PRATIQUES
- Vert brillant
- Sur laine et sur laine-coton.
- Nos lecteurs nous demandent souvent le moyen de produire un beau vert su'r étoffes de laine ou à base de laine. Ces nuances se faisaient habituellement à l’aide du carmin d’indigo et de l’acide picrique; on prétendait bien ainsi, ne faire que des verts ordinaires, mais, cependant, il était désirable qu’ils fussent de meilleure qualité, car on sait qu’une goutte d’eau suffisait pour le déteindre, principalement la partie bleue, qui se dissolvait avec la plus grande facilité.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- L’emploi des bleus d’aniline, surtout ceux dits de Nicholson a permis de faire des couleurs d’un éclat encore plus vif, et ne déteignant pas à la moindre influence.
- Fils et tissus de laine.
- Les laines. sont ainsi traitées :
- Pour 25 kilogr., fils ou tissus :
- Bleu Nicholson............... 250 gram.
- Borax..................... 1 kil.
- Le bleu ayant été dissous à l’avance, on verse dans le bain la dissolution tirée à clair ou filtrée, et on y fait dissoudre le borax.
- On teint la laine dans ce bain; chaque mise demande au moins deux heures pour bien unir, car, on sait que le borax retarde la teinture, mais il unit mieux et fixe la couleur d’une manière solide. La laine prend un ton gris bleuté terne, qui doit se transformer en bleu vif lorsqu’elle sera passée en acide. Pour apprécier si le bleu est assez monté; on prélève un petit échantillon de tissu, et on pique, en acide sulfurique; la couleur apparaissant tout-à-coup permet alors de la juger.
- Quand on voit que le bleu est au ton voulu, on lève les étoffes, on les laisse égoutter un peu, et on les porte sans rinçage dans un bain monté avec:
- Acide picrique............... 150 gram.
- Acide sulfurique............. 750 —
- L’acide sulfurique développe le bleu, en même temps qu’il fait tirer le j aune du picrique, et le vert se termine ainsi dans ce bain; on arrête au degré que l’on juge à propos.
- On termine par un seul rinçage.
- Les bains de bleus-Nicholson sont remontés d’une nouvelle dose de couleur pour une seconde passe, mais ils n’ont besoin que de la moitié ou même du tiers de borax primitivement employé; il en est de même pour l’acide sulfurique du deuxième bain, dont il ne faut même que le quart de la première dose.
- Selon que l’on emploie des bleus plus ou moins vifs, on obtient des verts également plus ou moins brillants.
- Etoffes chaînes-coton.
- Pour ce genre d’étoffe, il faut une modification du procédé.
- On donne un fond de bois jaune ou de quer-citron mélangés l’un ou l’autre d’une égale quantité de sumac ; on teint dans le bain de bleu auquel on ajoute du savon, en diminuant la quantité de borax, et on avive dans une dé
- coction de terra mérita mélangée de carmin d’indigo et d’acide sulfurique.
- Ainsi pour 25 kilogr., on emploierait :
- Bois jaune 4 kil.
- Sumac 4 —
- Une heure de bouillon, laisser refroidir l’étoffe dans le bain :
- Bleu-Nicholson 200 grammes.
- Borax 500 —
- Savon 500 —
- Teindre à 50 degrés, pousser à la fin jusqu’à 75 degrés; éviter l’ébullition.
- Aviver en teignant à 50 ou 60 degrés avec :
- Terra mérita 1 kil.
- Carmin d’indigo 100 gr.
- Acide sulfurique 500 —
- Bincer sur une eau.
- De cette façon, les fils de laine et de coton sont teints en une nuance égale et ne présentent pas ces alternatives de tous qui font croire à des teintures en doubles nuances.
- Marron chargé pour soies.
- Pour 10'kilogr. soie en échevaux.
- Cachou
- 10 kilogr.
- Passer la soie sur ce bain à 25 degrés et l’y laisser traîner assez longtemps pour qu’elle tire tout ce qu’elle peut de cachou, pousser au bouillon pendant cinq minutes à la fin de la teinture. ? *
- Fixer en entrant rapidement, et restant vingt à trente minutes sur un bain chauffé à 30 degrés et contenant :
- Bichromate de potasse 200 gram.
- Rincer à fond et aviver avec ;
- Bois jaune
- Orseille
- Carmin d’indigo Alun
- Acide sulfurique
- 1 kilogr.
- 200 gram.
- 100 —
- 500 —
- 100 —
- Les proportions des trois colorants ci-dessus varient selon le ton désiré.
- On donne un seul rinçage pour la fin.
- Outre la charge produite par le cachou, on. peut encore en donner par de la glycérine ou du sucre. Si l’on veut une charge encore plus forte, après le chrômate on revient sur le cachou, on retourne au chrômate et on réitère même plusieurs fois ces allées et venues; on termine toujours par l’avivage.
- Rose de garance sur lins et cotons.
- Pour 25 kilogr. de fils,;
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- Débouillir une heure avec :
- Cristaux de soude 3 kilogr.
- Blanchir une fois au chlore, avec passage en
- acide sulfurique à 1 degré.
- Egaller 5 à 6 heures avec :
- Sumac Redon
- Passer à tiède dans :
- Alun
- 3 kilogr.
- 2 kilogr.
- Egoutter et exprimer, puis teindre avec :
- Garance
- Son
- Blanc d’Espagne
- 3 kilogr.
- 2 —
- 1 —
- On teint à 50 degrés et on adoucit avec :
- Savon
- 500 gram.
- Huile d’olives ou de graines 500 On rince, on essore et'on sèche.
- BIBLIOGRAPHIE
- Traité des matières colorantes artificielles dérivées du goudron de houille, par MM. P. Bolley et E. Kopp.
- Il nous est toujours agréable de nous reporter au temps où les premiers résultats pratiques furent obtenus de l’emploi des couleurs d’aniline, c’était une suite continuelle de nouveaux succès, et d’enthousiasmes toujours alimentés par d’incessantes découvertes, tant au point de vue de l’application industrielle des nouveaux produits, que des faits scientifiques qu’ils mettaient à jour, ou qui venaient éclairer la théorie de'leur production.
- Au milieu de l’inconnu et de la confusion qui régnait alors sur ces produits, on s’emparait avidement, et on commentait avec passion toute révélation , tout document nouveau se rapportant à ces questions, alors bien controversées, et grâce aux immenses travaux accomplis dans cette voie, la lumière s’est faite peu à peu; aujourd’hui il ne reste plus la moindre obscurité dans l’in ter prétation“et la prévision des phénomènes auxquels l’industrie des dérivés de la houille doit son existence et son développement ; c’est une industrie, avons-nous déjà dit, basée sur les lois les plus rationnelles et les plus scientifiques de la chimie moderne.
- Parmi les chimistes qui ont fourni les premiers matériaux de cette nouvelle branche de leur science, on doit citer MM. P. Bolley et E. Kopp; le premier, alors professeur au Poly-technicum suisse — chaire occupée maintenant par M. E. Kopp, — publiait ses travaux dans les journaux allemands, et la plupart
- étaient traduits en français par M. E. Kopp ou plutôt, paraît-il, par Mme Kopp, fille de M. Bolley. Nous devons aux mêmes traducteurs de connaître les très-importants travaux faits dans cette voie par M. Hofmann, notamment ses Conférences à l’Institution royale de la Grande-Bretagne, et son Rapport sur les produits chimiques industriels de l’exposition de Londres en 1862; documents considérables sur l’histoire des dérivés de la houille.
- Mais le mérite de M. E. Kopp n’est pas seulement de nous avoir fait connaître les publications allemandes; ses travaux propres, antérieurs à ceux qu’il traduisait, avaient déjà dégagé les règles scientifiques d’où découlaient l’industrie des dérivés de la houille ; son Examen des matières colorantes dérivées du goudron^ publié dans le Répertoire de chimie appliquée et dans le Moniteur scientifique a été le premier travail théorique paru sur ces questions, il a servi de base aux études scientifiques entreprises depuis dans le même esprit, et aucune de ses conclusions n’a été démentie jusqu’à présent par les faits nouveaux qui ont éclairé ces études.
- M. Kopp depuis, et M. Bolley jusqu’à sa mort, n’ont pas cessé d’ailleurs, de poursuivre leurs travaux sur les dérivés de la houille, et sur les matières colorantes en général.
- C’est donc avec une grande autorité qu’ils ont pu écrire ce nouveau Traité des matières colorantes] artificielles et quant aux circonstances dans les quelles cet ouvrage s’est produit, l’auteur survivant nous les fait ainsi connaître dans la préface :
- « L’ouvrage que nous présentons au public, est principalement l’œuvre du regrettable professeur Bolley.
- « Si déjà les nombreuses publications antérieures de M. Bolley se distinguent par l’excellence de la méthode, par la clarté de l’exposition et par le talent de condenser en peu de lignes une masse de faits et de données scientifiques, on peut bien dire que ces qualités éminentes du professeur et de l’écrivain se trouvent, mais à un degré encore supérieur, dans cet ouvrage, qui fut sa dernière œuvre.
- « En effet, M. Bolley mourut subitement au mois d’août 1870, peu de temps après l’apparition du fascicule renfermant spécialement les couleurs de l’acide phonique et de l’aniline, et c’est à moi qu’échut la tâche très-difficile, mais aussi bien honorable, de compléter l’œuvre de mon beau-père et prédécesseur
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- dans la chaire de chimie technologique de l’école polytechnique fédérale de Zurich.
- « Ce complément devait naturellement renfermer les autres matières colorantes dérivées de la naphtaline, de l’anthracène, de l’acide urique, de la chinoline, de l’aloës et quelques autres substances appartenant à la série aromatique.
- « La science et l’industrie ayant progressé depuis 1870, il était encore devenu nécessaire de compléter ce qu’en avait dit M. Bolley, il fallait mettre la publication à la hauteur de l’époque actuelle et y insérer les faits nouveaux qui s’étaient principalement fait remarquer à l’Exposition de Vienne en 1873 ; M. le docteur L. Gautier a entrepris et mené à bonne fin la tâche de traduire en français le texte allemand, en coordonnant et mettant dans leurs lieu et place toutes les additions et corrections, dont un grand nombre sont dues à sa propre initiative. »
- Ces quelques lignes indiquent également l’esprit dans lequel ce livre a été conçu, et on voit qu’il est aussi complet qu'on pouvait le souhaiter.
- Il comprend, en effet, depuis le traitement des goudrons jusqu’à la production des matières colorantes les plus récentes ; il contient, entre autres, de nombreux et intéressants documents sur les alizarines artificielles, que l’on ne trouve pas ailleurs.
- Fait à un point de vue essentiellement méthodique et scientifique, le livre n’en est pas moins un traité pratique indiquant tous les détails de la fabrication industrielle des dérivés colorants ou non colorants de la houille; il donne aussi, quoiqu’incomplètement, quelques indications pour l’application en teinture et en impression, des couleurs de houille.
- Analyser autrement ce traité déjà condensé, exigerait beaucoup plus de place que nous ne pouvons y consacrer ; pour en faire juger la valeur, nous préférons en reproduire quelques passages.
- Mentionnons, pour terminer, sa belle exécution typographique, les magnifiques gravures sur bois qui y sont intercalées, et félici-tons-en l’éditeur, M. Savy, auquel nous devons déjà le Manuel pratique de recherches chimiques appliquées aux arts et à Vindui-trie, d’un de nos auteurs, P. Bolley, et les Matériaux pour la coloration des étoffes, de DOLLFUS-AUSSET, sorte de catalogue de tous les travaux accomplis à propos de la teinture et de l’impression : tous deux très-estimés dans nos industries ; le même éditeur fait traduire les principaux livres de chimie théorique et pratique publiés en Allemagne, notamment ceux de FRÉSÉNIUS, de Mohr, de WAGNER, etc., ouvrages dont nous sommes très-heureux d’avoir des éditions françaises.
- Les chimistes et industriels allemands seront non moins heureux de posséder des traductions du traité de MM. Bolley et Kopp, et c’est par des livres de cette valeur que nous compensons largement les emprunts que nous leur faisons. F. Gouillon.
- NOUVELLES
- Exportations temporaires en Alsace-Lorraine. — La chambre de commerce de Rouen avait écrit au ministre des finances pour protester contre l’éventualité d’une prorogation nouvelle du régime exceptionnel des exportations temporaires en'Alsace-Lorraine.
- Le ministre des finances a répondu par la lettre suivante :
- Paris, le 8 janvier.
- Monsieur,
- Sous la date du 19 décembre dernier, vous m’avez fait connaître la crainte de l’industrie rouennaise de voir proroger de nouveau le régime exceptionnel qui accordait la franchise aux tissus français exportés temporairement en Alsace pour y être teints ou imprimés.
- Ce régime a pris fin le 31 août dernier, et le gouvernement n’a jamais eu la pensée de le proroger.
- A partir du 1er septembre, pas une pièce de cotonnade française ne pouvait donc plus être exportée pour l’Alsace-Lorraine sans acquitter au retour l’intégralité des droits inscrits au tarif des douanes. Mais, ni la convention de Francfort, ni les lois postérieures ne déterminaient les délais de réimportation; c’était à l’administration française à les fixer.
- A défaut de précédents identiques, on se reporta à la règle qui avait été adoptée en matière d’importations temporaires’ en France, de tissus de coton étranger, et comme au moment où le décret de janvier 1870 a supprimé complètement, pour les étoffes de coton, les facilités de l’admission temporaire, le délai d’exportation était de quatre mois, on décida, en ce qui concerne les opérations dont il s’agit, que des tissus exportés du 1er janvier au 31 décembre 1872 devaient rentrer avant le 30 avril 4 873.
- C’est par une conséquence naturelle que, le jour où le délai d’exportation fut reporté au 31 août dernier, l’administration des douanes proposa de fixer au 31 décembre celui de réintroduction.
- Depuis, M. le directeur général des douanes a étendu le délai jusqu’au 30 avril prochain. Cette mesure lui avait paru présenter d’autant moins d’inconvénients que, lorsqu’il a été question pour la première fois, dans le courant d’octobre, de dépasser le 31 décembre, la porte était fermée depuis plus d’un mois aux exportations.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- mains et les bras teints en rouge; elle a le don de plaire au public parisien et elle obtient un véritable succès.
- Voici cet amusant chef-d’œuvre:
- LE TEINTURIER-DÉGRAISSEUR
- NETTOYAGE A JET CONTINU
- Fait’s-vous nettoyer, Gens de ce quartier, Tach' d’huile ou de graisse, Faut qu’ell’ disparaisse. Voulez-vous changer de couleur ? Voilà l'teinturier-dégraisseur.
- Et’s vous taché, je possède un essence Qui r’met à neuf, presque instantanément, Le v’iour, la soie et mêm’ la conscience, Dans c'dernier cas j’emploi’ le raisonn’ment, Le malheureux qui s’est noirci d’un crime, Dans un cachot, se fait approprier ; Le repentir par des larmes s’exprime... Mais c’est à sec qu’on nettoie un boursier. (FARLE). Sans compter les décavés, les p’tits crevés, les gros dépravés et toute la bohème du pavé. C’est un nettoyage à jet continu... Ah! ah! pauvres lessivés.
- Fait’s-vous nettoyer Par un teinturier, C’est plus économe Que parce qu’on nomme Le jeu, la femme et l’exploiteur, Moi je suis teinturier-dégraisseur. . Sur un blason c’est un peu moins facile A fait’ partir certains petits pâtés, Heureus'ment que c’n’est qu’en vaudeville Qu’ l’on voit encor ces immoralités. La calomnie est souvent employée Par des jaloux et des jeunes blanc bec ; Eclaboussé par cett’ fang’ délayée, Faut vît’ laver avant) que ce soit sec.
- (parlé). Oh! mais, faut pas blaguer, là... Ah ! tu dis que j’ fais des trous à la lune tandis qu’ tu exploites tout le monde en plein so-leil Avance ici, Crapaudinos? que j’ te passe la langue au laminoir bicepsos-benzinos.
- J’ vais te nettoyer, Pour te corriger, Les taches de boue, Ça marqu’ sur la joue. Pour rincer un diffamateur, Voilà l’ teinturier-dégraisseur. Le soleil même, à ce qu’on nous assure, Est tout taché, s’il faut croit’ les savants; Fait’s une échelle assez solide et sûre, j’y grimperai malgré pluies et vents. De nos saisons, Phœbus, change les dates, C’est qu’il s’fait vieux et son fluide est trompeur Puisqu’il déteint sur les peaux délicates En leur faisant des taches de rousseur.
- (parlé). Ce qui fait que l’on voit des figures mouchetées, couleur puce, qu’on croirait que
- La quantité à réintroduire était irrévocable-blement déterminée. Il ne pouvait pas rentrer un mètre de toile de plus qu’il n’en avait été exporté, il ne pouvait pas davantage en revenir un mètre de moins, car les tisseurs des Vosges et les coopérateurs de l’Alsace n'étaient pas assez mal avisés pour s’exposer à subir, faute d’arriver à temps, un supplément de droit de 12 à 13 p. 100. Il ne restait à introduire que 26,769 pièces.
- Tout se réduisait à savoir si, malgré le peu d’importance de ce solde, il convenait de presser les retours sur un marché déjà, fort encombré au mois de décembre, ou s’il n était préférable de les espacer un peu pour en atténuer le poids. La question, ainsi posée n a pas paru à M. le directeur général pouvoir faire l’objet d’un doute.
- Quoi qu’il en soit, en présence de préoccupations dont vous vous êtes fait l’interprète, j’ai l’honneur de vous informer que je viens de décider que les réintroductions auront pour terme extrême le 1er mars prochain, au lieu du 1er mai.
- Des ordres à cet effet viennent d’être donnés au service des douanes.
- Signé : P. Magne.
- Grève. — Les ouvriers tisseurs des ateliers de Bédarieux, s’occupant spécialement de la fabrication des draps nouveautés, viennent de se mettre en grève. Ce conflit a éclaté en suite du refus opposé par les patrons à une demande d’augmentation de salaires.
- Ces ouvriers gagnent en moyenne 3 fr. 60 par jour.
- Le maire de Bédarieux vient d’adresser un chaleureux appel aux ouvriers. Il les exhorte vivement à renoncer à leur résolution; il leur rappelle que c’est entrer dans une voie pleine de périls, et que se mettre en grève, au cœur de l’hiver, c’est condamner à la misère leurs familles. Les ouvriers, ajoute le maire de Bédarieux, ont toujours le droit de discuter le prix de leur travail, mais ils en usent sans profit pour eux quand ils en appellent à la force brutale des grèves pour résoudre des questions qui demandent, de la part des patrons et des ouvriers,'des dispositions conciliantes.
- Le Teinturier de L'ALCAZAR. T Le Monilèur de la Teinture ne s’attendait guère à offrir des chansons à ses lecteurs; en voici une, cependant, à laquelle leur industrie, a servi de thème, et qu’il leur sera par conséquent agréable de connaître.
- Cette pochade est chantée en ce moment aux concerts de l’Alcazar par l’auteur même des paroles et de la musique, M. J. Arnaud, qui l’exécute dans le costume obligatoire, e est-à-dire, en sabots, les manches retroussées, les
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- des insectes de cette nuance y sont venus déposer... leur carte de visite.
- Fait’s les effacer
- Par votr’ teinturier, Femm's rousses et blondes, Sans traces profondes,
- Des baisers donnés de bon cœur, Mang’ront vos taches de rousseur.
- Jeunes époux, dont l’union équivoque
- N’est pas bon teint comme vous l’auriez cru, Si l’inconstance est chez vous réciproque, C’est que d’vos cœurs l’amour a disparu, Si vos serments sont atteints d’la jaunisse, Faut les r’tremper dans une autre couleur. Rapprochez-vous, n’fait’s pas comm’l’écrevisse Et tout en ros’ s’ra votre intérieur.
- (parlé). Eh! pardine! vous vous donnerez encore les jolis petits noms de mon chou ! mon rat! mon loulou! bébé chéri! mon canard adoré ! et si vous avez, sous la flanelle, quelques peccadilles à vous reprocher mutuellement,
- Fait’s vous nettoyer
- Et puis retremper
- Dans une nuance D’ plus belle apparence,
- Le jaune est un’vilain’ couleur, Croyez 1’teinturier-dégraisseur.
- On sait qu’il est de ces taches de rouille
- Que l’ sel d’oseille y devient impuissant ;
- Un ex-viveur avec pein’ s’agenouille Si l’ rhumatisme ou la goutte le prend. C’est là l’sort de tout objet hors d’usage : Un vieux fusil s’ rouille à l’humidité;
- Tout rossignol perd.un jour son ramage Et l’opulent s’ rouille à l’oisiveté.
- (parlé). Et il y en a qu’ c’est pas des biceps qu’ils ont... c’est d’la ouate à corset... parlez-moi d’un gaillard, d’un ouvrier bien bâti... les manches retroussées jusque là, même quand il gèle à 10 degrés et qu’à son front perle la rosée du travail... Ah! malheur ! ça vous lèverait tout aussi bien 200 kilos qu’une jeunesse de 20 ans à bras tendus.
- Il faut travailler
- Pour pas se rouiller,
- Et si la paresse Devant vous se dresse,
- A la b’sogne r’doublez d’vigueur
- Comm’ le teinturier-dégraisseur.
- Reaux séducteurs, votr’ conduite est étrange, Dans les famill’s vous entrez froidement,
- Vous abusez d’l’innocence d’un ange.
- Vous délaissez et la mère et l’enfant.
- Leur existenc’ par votr’ faute est ternie, La pauvre fill', victim’ de votr’ dédain, Doit s’accuser, rougir d’votre infamie, Si quelqu’un autr’lui demande sa main.
- (parlé). Eh ben! voyons, est-ce logique? Vous voyez une pomme, vous la trouvez belle
- î et bonne, vous la détachez des branches du devoir, vous mordez dedans... puis vous rebutez le reste avec le p’tit trognon, parce que le ver de l’égoïsme s’est trouvé sous votre dent, fi ! que c’est vilain !
- Fait’s-vous nettoyer, Surtout retremper, Ces actions font tache A qui port’ moustache, Si par trop noir est votre cœur, Voilà l’teinturier-dégraisseur.
- On voit parfois chez certains publicistes
- Des taches d’encre qui ressortent toujours, C’est que l’on trouve en ces fins coloristes Un arc-en-ciel dans leurs divers discours.
- Sac à papier ! fi de ces girouettes !
- Qu’ils aillent tremper leurs plum’ dans d’leau , [d’pavot
- Au lieu d’nous faire avaler leurs sornettes Si leur cocarde est montée sur pivot.
- (parlé). Quant à ça, mes p’tits pères... Si l’on peut faire du vert avec du jaune et du bleu, vous ne ferez jamais de la franchise avec du vague et dn faux... et tenez, si on a un conseil à vous donner.
- Fait’s-vous nettoyer, Gâcheurs de papier,
- Que vos plumes d’oie Suiv’nt un’ meilleur’ voie,
- Pour tremper dans un’ seul’ couleur,
- Comm’ le teinturier-dégraisseur,
- Jeunes beautés aux tapageus’s toilettes,
- Vous nuancez vos visag’s en entier, Et c’est au point qu’ils r’ssembl’nt à des palettes
- Mais rien de cell’s de chez le charcutier.
- Vous affublez vos têtes d’un’ perruque, Que de vieillards voudraient bien les cacher...
- J’métonne encore quand un homm'vous reluque Que d’vos pastels il puiss’ s’amouracher.
- (parlé). Eh ben là, franchement, je crois avoir raison de vous dire :
- Fait’s-vous nettoyer, Surtout déplâtrer,
- Soignez votre jeunesse, C’est votre richesse.
- Sinon, après le parfumeur
- Viendra l’teinturier-dégraisseur.
- Maintenant, lecteurs, s’il vous plaît d’en connaître la musique, vous la trouverez chez E. Legouix, éditeur, rue Halévy, 14, à Paris.
- Pour tous les articles non signés • P. Blondeau.
- F. GOUILLON, Directeur-Gérant. Tous droits réservés.
- Paris. Typ, Turfin et Ad. duvet, 9, cour des Miracles.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 17e VOL., N° 3. 5 FÉVRIER 1874.
- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- Sommaire.
- Utilisation de la pression atmosphérique pour le tamisage des couleurs d’impression, par M. Rosenstheil. — Essence de pétrole préparée pour le détachage des étoffes. — Machines à ramer de MM. WELTER etWEIDK-necht, par M. F. GOUILLON : Rame continue à pinces (gravures). — Propriétés et emploi de l'alizarine artificielle, par MM. P. Bolley et E. KOPP (suite et fin). Formules et Recettes (échantillons).
- PROCÉDÉS PRATIQUES : Marron pour toutes étofes. — Rouge au bois sur fils de coton. — Dissolution de la glycolline pour apprêts souples.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Précautions contre les accidents des machines employées dans les fabriques d’indiennes. — Le commerce des laines en Hongrie. — Brevets d’invention concernant les industries tinctoriales et textiles.
- NOUVELLES: Garantie des marques de fabrique. — Elbeuf.
- UTILISATION DE LA PRESSION ATMOSPHÉRIQUE
- POUR LE TAMISAGE DES COULEURS IMPRESSION.
- Par M. Rosenstheil.
- Toutes les fois que l’on a vu des ouvriers occupés à tamiser, (comme cela se fait généralement) des couleurs servant à l’impression, en passant avec un pinceau les liquides épais et visqueux, qui les tiennent en suspension contre la toile des tamis disposés à les cribler, on n’a pu certainement s’empêcher de regretter que ce travail, purement mécanique et quelquefois malsain, soit fait par la main humaine au lieu d’être effectué par une mécanique. Pourtant différents appareils ont été imaginés dans ce but ; les uns font passer la couleur à travers une toile en la comprimant avec un piston, les autres sont basés sur l’action de la force centrifuge. Ces appareils ont des inconvénients qui en limitent l’emploi ; aussi sont-ils peu répandus. On leur reproche avec justesse qu’ils exigent pour leur nettoyage un temps tel qu’on ne peut s’en servir utilement que pour tamiser à la fois de grandes masses, d’une même couleur.
- L’appareil que M. Rosenstheil a inventé dans ce but a été construit et et fonctionne depuis le mois de septembre dans l’établissement de MM. Thierry, Mieg et Cie, aussi peut-on dire que, grâce à ce patronage, il est appelé à entrer sérieusement désormais dans la pratique de cette industrie.
- Dans cet appareil, la couleur est poussée à travers la soie d’un tamis, non par un piston ou par un pinceau mû à bras d’homme, mais par la pression atmosphérique, laquelle agit
- sur toute la section comme un piston idéal, sans empêcher l’accès du tamis.
- Il suffit d’énoncer le principe de cette machine pour que toute personne familiarisée avec les phénomènes de la physique puisse se rendre compte de la disposition générale.
- Le porte-tamis est formé de cinq pièces circulaires, assemblées dans l’ordre suivant, en commençant par le haut :
- .1° Une trémie, par laquelle on verse la couleur dans l’appareil ; elle est en cuivre étamé à l’intérieur, et porte une bride en fer qui permet de la réunir aux autres pièces ;
- 2° Un cercle de bronze, dressé au tour, sur lequel se pose le tamis proprement dit ;
- 3° Un treillis en ûl de laiton aplati de deux millimètres de largeur et ayant des mailles de quinze millimètres d’ouvertures ; le treillis est destiné à soutenir la toile du tamis pour empêcher sa rupture sous la pression de l’atmosphère ; il forme une cloison horizontale dans l’intérieur du porte-tamis qui en cet endroit a un diamètre de 0 m. 30 ;
- 4° Un entonnoir, en tôle étamée, à ouverture très-large, placé sous le treillis ; destiné à guider la couleur sans chute à sa sortie du tamis pour l’empêcher de salir les parois internes de l’appareil ;
- 5° Une pièce de raccordement en cuivre étamé à l’intérieur, ayant à sa partie supérieure le diamètre de la trémie, et à sa partie [infé-rieure celle de l’aspirateur qui est de 0 m„ 50. Elle est réunie à la trémie par une brique boulonnée qui serre en même temps toutes les pièces intermédiaires.
- Le bord inférieur de cette pièce est une partie constituante du joint ; c’est un cercle d’a-
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- —ad.
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- cier dressé au tour, fixé sur le cuivre par des rivefs noyés dans la soudure à l’étain. L'ensemble du porte-tamis, qui s’enlève d’une pièce, pèse 28 kilogr. ; c’est la pression exercée par ce poids sur les bords du porte-tamis, que l’on fait reposer sur l’aspirateur qui forme le joint hermétique.
- Le tamis proprement dit est formé par une toile tendue sur un anneau de bronze, dressé au tour et ajusté sans frottement dans le porte-tamis.
- L’aspirateur est un vase cylindrique en tôle de 0 m. 66 de hauteur, ouvert à sa partie supérieure, laquelle est garnie d’une large cornière en fonte, où l’on a taillé une rainure circulaire dans laquelle s’emboîte sans frottement le cercle d’acier du porte-tamis ; le fond de cette rainure circulaire dans laquelle s’emboîte sans frottement le cercle d’acier, est garni d’une bande de caoutchouc vulcanisé qui y est collée à l’aide d’une dissolution de caoutchouc naturel dans la benzine. Cette rainure à fond élastique forme la deuxième partie du joint, lequel s’établit ainsi par simple contact, sans que l’ont ait à serrer une vis, et on est assuré que la pression atmosphérique, qui s’ajoute au poids du porte-tamis. L’aspirateur porte de ce côté un robinet qui permet d’y faire le vide.
- Pour simplifier les manœuvres, ce vase est fixe et ne reçoit pas directement la couleur tamisée ; celle-ci tombe dans un cuveau en cuivre étamé, qui s’emboîte dans l’aspirateur sans frottement ; deux poignées permettent de l’enlever facilement : sa capacité est de 80 litres.
- L’appareil lui-même étant décrit, il est temps de dire comment le vide est obtenu.
- En suivant les conseils de M. ‘William Gros-seteste, ingénieur civil, l’auteur a pris le vide sur le condenseur d’une machine à vapeur de de 26 chevaux ; disposition fort avantageuse, parce qu’elle n’exige l’acquisition d’aucun appareil nouveau, et l’expérience a appris dans quelles limites on peut se servir de la pompe du condenseur sans nuire au travail du moteur.
- La chambre à air du condenseur a été percée, et l’on y a fixé un petit robinet de trois millimètres d’ouverture ; une conduite en plomb, de petit diamètre, se rattache à ce robinet ; elle aboutit à un réservoir en tôle,
- qui dans le cas particulier, a dû être placé à 70 mètres de là, immédiatement à côté de la machine à tamiser. Un indicateur du vide, placé près du réservoir, permet de se rendre compte des variations de pression qui surviennent pendant le travail. La colonne de mercure soulevée est habituellement de 62 à 66 centimètres. Ce degré de vide suffit largement à tous les besoins. Le réservoir est un cylindre en tôle de 280 litres de capacité, il est percé de trois ouvertures, fermées par des robinets. L’une placée à la partie supérieure, communique avec le condenseur, l’autre, placée sur les flancs du réservoir communique avec la machine à tamiser ; enfin la troisième est placée dan-s le fond intérieur du cylindre ; elle permet d’évacuer de temps en temps l’eau qui s’y accumule petit à petit. Ce réservoir de vide a pour but d’empêcher les variations de pression trop brusques dans le condenseur, et il permet de faire le vide instantanément sous le tamis. Il pourrait être plus grand. Mais pour diminuer les frais d’installation, on s’est servi d’un appareil déjà existante! sans emploi. La pompe du condenseur y fait le vide en dix minutes; pour que la marche du moteur n’en soit pas influencée au moment où l’on commence le travail, il faut ouvrir très-lentement le robinet placé sous la conduite ; une fois que la pression intérieure n’est que trente centimètres environ, on peut l’ouvrir entière-ment. Tant que le moteur est en mouvement, on laisse les communications établies pour que le réservoir soit vide d’une façon permanente : grâce à cette provision de vide, l’appareil est toujours prêt à fonctionner.
- On place un cuveau vide dans l’aspirateur, on le recouvre du porte-tamis, et l’on met un tamis en place ; deux hommes versent alors directement d’un baquet un volume maximum de 80 litres de couleur dans la trémie. Dès que la toile du tamis en est couverte, on ferme le robinet sur la conduite pour séparer le condenseur sur réservoir; on ouvre le robinet qui communique avec ce dernier et on le referme aussitôt; immédiatement la couleur s’écoule dans le vase inférieur avec une vitesse telle, que souvent les hommes ont de la peine à la verser assez rapidement. Il faut en somme plus de temps pour vider le baquet dans le tamis, qu’il n’en faut pour tamiser la couleur.
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- Quand tout a passé et que le tamis est dégarni, l’air se précipite avec bruit dans l’intérieur de la machine ; on enlève alors le tamis et le porte-tamis, et on le nettoie sous le robinet d’eau qui est à côté de la machine; on retire le cuveau qui s’est rempli de couleur tamisée, on en met un autre en place ; pendant ce temps, le vide s’est refait et l’appareil est prêt à recommencer à fonctionner.
- L’expérience de plusieurs mois a appris quels sont les services que l’on peut demander à cette machine. Nous avons dit plus haut qu’elle tamise rapidement. Précisons maintenant et parlons un peu de ses défauts. Elle est peu utile pour tamiser les couleurs épaissies à la gomme ou à l’albumine; celles-ci on+ l’inconvénient de boucher rapidement latone par des grains de sable, des pellicules et autres matières insolubles ; mais cet inconvénient est peu nuisible parce que ces couleurs, étant généralement assez liquides, sont plus faciles à tamiser à la main. On ne peut non plus y verser une couleur encore chaude ; sous la faible pression à laquelle elle se trouve exposée, elle ne manque pas d’entrer en ébullition ; celle-ci peut être tellement tumultueuse que le vase déborde et que les conduites d’air en peuvent être bouchées.
- Ce dernier défaut, inhérent au principe même de la machine, est peu sensible; il est fort rare que l’on ait à tamiser une couleur chaude. Par contre, on consomme dans les ateliers d’impression d’énormes volumes de couleurs épaissies à l’amidon, la fécule, et leurs dérivés commerciaux, de même des couleurs épaissies à la gomme adragante et à la caséine, toutes très-épaisses et dont le tamisage à la main est fort long.
- Ces couleurs se tamisent avec la plus grande facilité avec la nouvelle machine, et c’est là son utilité réelle; il faut toutefois que le tamis ne soit pas bouché. Si, par exemple, une couleur était peu homogène, remplie de grumeaux, d’épaississant mal délayé, ou de ces peaux épaisses qui se forment par la dessiccation partielle d’une couleur longtemps exposée à l’air, il faudrait prendre la précaution ou d’éloigner préalablement cette peau, ou de la diviser à l’aide de la disposition suivante. On place dans la trémie, au-dessus du tamis, une seconde toile d’un numéro plus fort, tendue
- sur un anneau d’un diamètre, un peu plus grand que celui du tamis proprement dit.
- La forme de la trémie rend cette superposition très-facile.
- De cette manière, la couleur est forcée de traverser successivement deux toiles ; elle se trouve tamisée deux fois par une seule opération, et aucune des deux toiles n’est obstruée par les grumeaux, qui sont brisés par la première d’entre elles.
- Comme on le voit, l’avantage de la machine réside donc dans la simplicité de sa construction et la rapidité delà manœuvre, laquelle est due à un travail fait d’avance par un moteur à vapeur ; aussi, nous ne doutons nullement que ses qualités en fassentun outil dont les ouvriers ne se passeront plus qu’à regret, si, par une circonstance fortuite, il devenait impossible de s’en servir. Or, pour quiconque connaît les habitudes d’esprit des ouvriers de l’industrie des impressions, cette donnée constitue le meilleur éloge de la machine. -
- {Soc. Industr. de Mulhouse).
- ESSENCE DE PÉTROLE PRÉPARÉE POUR LE DÉTACHAGE DES ÉTOFFES
- Leshydrocarbures provenant de la distillation des houilles, ont étéappliqués déjà depuis fort longtemps au dégraissage des étoffes. C’est au savant chimiste, M. Pelouze, que l’on doit l’introduction dans les usages domestiques de cesproduits très-connus sous lenomde benzine Collas. Il est de notoriété publique que cette benzine a rendu d’immenses services, malgré la forte et pénétrante odeur qui lui est propre et qui, dans certains cas, est excessivement persistante, comme, par exemple, lorsqu’on l’emploie pour nettoyer les gants de peau.
- Cette odeur persistante, que laissent les hydrocarbures extraits des goudrons de houille, tient à quelques traces de produits phéniqués et naphtalinés entraînés mécaniquement dans la distillation en grand des benzines brutes du commerce,etdont on ne peut pas se débarrasser, quelques précautions que l’on prenne dans leur rectification.
- Les pétroles de la Pensylvanie ne contenant
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- que des traces d’acide phéniquo, et la naphtaline contenue dans les huiles de houille étant remplacée dans les huiles de pétrole de cette provenance par de la paraffine qui est un corps stable, inodore et émettant difficilement des vapeurs aux basses températures auxquelles on opère pour la préparation des essences, il en résulte que ces huiles sont très-favorables pour la fabrication des essences à détacher.
- Au début de l’introduction des pétroles de Marseille, c’est-à-dire en 1862, les essences de pétrole n’étant pas connues dans le commerce, elles étaient un véritable embarras pour les fabricants d’huiles de pétrole rectifiées, destinées à l’éclairage.
- La rectification de ces essences donna trois produits parfaitement distincts.
- 1° Des essences volatiles propres au dégraissage ;
- 2° Des essences moins volatiles et plus lourdes, propres à la peinture en bâtiments;
- 3» Des huiles de pétrole, propres à l’éclairage.
- Les essences à dégraisser trouvèrent un débouché dans les ateliers de dégraissage des soieries à Lyon et à Saint-Etienne. Les essences dites à peinture s’écoulèrent facilement au moment de la hausse sur les essences de térébenthine, qui eut lieu de 1863 à 1864, et les huiles rentrèrent comme excédant de rende-mant dans la fabrique. Dès cette époque, l’écoulement de ces essences était assuré, le plus grand soin étant porté dans la fabrication pour l’honneur de la marque. Mais, à partir de ce moment, les Américains inondèrent le marchés de leurs essences dites lavées. Ces essences très-belles en apparence comme blancheur, furent employées par certains industriels comme essences à dégraisser, à cause du bon marché auquel on les livrait.
- Il y eut de grandes déceptions et de fortes pertes, car ces essences, loin de dégraisser, tachaient, puisque, outre l’essence volatile proprement dite, il y avait des essences lourdes et de l’huile de pétrole mélangées ensemble.
- Les essences dites lavées ont encore besoin de subir les traitements suivants sans fournir des produits convenant au détachage des étoffes :
- On les abandonne d’abord au repos dans des réservoirs, afin de laisser complètement dé
- poser les petites quantités d’eau qui leur donne une apparence louche; puis on les soumet à un traitement à l’acide sulfurique à 66°, dans la proportion de 4 p. 100 d’acide pour 108 d’essences (enpoids). Le battage doit être très-énergique et très-rapide à cause de la grande différence de densité qui existe entre l’acide sulfurique et l’essence (cette dernière pesant 75 kilog. l'hectolitre à 15° de température). La durée du battage ne doit pas excéder un quart d’heure ; si l’on prolongeait outre mesure cette opération, l’acide sulfurique entrant en décomposition émettrait des vapeurs d’acide sulfureux qui, à l’état naissant, ont une affinité bien constatée avec certains composés hydrogénés contenus dans les essences de pétrole, et don,, est très-difficile de débarrasser les essences, une fois que les composés sulfureux se sont formés.
- Si, au contraire, le battage n’était pas fait d’une manière parfaite, les essences rectifiées conserveraient une odeur caractéristique et désagréable, provenant sans doute du phénomène d’oxydation que l’on constate dans les cuves dans lesquelles ont séjourné longtemps des huiles de pétrole.
- Lorsque le battage à l’acide est bien mené, on soutire rapidement l’acide sulfurique dont le dépôt se fait facilement ; on décante l’essence traitée et on laisse reposer pendant une demi-heure environ, afin de permettre à la matière goudronneuse acide, qui se trouve encore en suspension (à faibles doses) dans l’essence, de se précipiter complètement.
- La deuxième opération consiste à traiter la même essence par une dissolution de sel de soude (carbonate blanc de commerce) à 5° au pèse-sel, dans la proportion d’un hectolitre de dissolution pour 1,000 litres d’essences.
- On procède, comme pour l’acide à un battage énergique qui dure de 25 à 30 minutes; puis, après avoir soutiré la dissolution alcaline, dont l’effet est de neutraliser l’acide sulfurique et les petites proportions d’acides sulfureux, mélangé dans la masse des essences, on opère plusieurs lavages à l’eau froide, afin d’enlever les dernières traces de la dissolution de soude.
- Après un repos de plusieurs heures, on charge ces essences ainsi traitées, dans les appareils de rectification.
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- G’cst par ces moyens qu’est préparée une essence à détacher connue dans le commerce sous le nom de « Eau de la Couronne. »
- MACHINES A RAMER
- De MM. WELTER et WEIDKNECHT.
- 3° Rame continue à pinces.
- Cette machine est aussi le fruit d’un perfectionnement sur la rame continue à picots. Il y a peu de temps encore qu’elle n’aurait pas eu sa raison d’être, car les acheteurs examinaient les lisières des tissus imprimés aussi bien que des blancs, et quand elles étaient perforées de la marque des picots, la marchandise valait un prix supérieur, parce qu’elle « était ramée. »
- On est un peu revenu de cette idée, et dans plusieurs contrées, on préfère des marchandises dont les lisières ne soient pas piquées, bien que ces tissus aient cependant été ramés. La seule cause qui laisse encore subsister la rame continue à picots, c’est la grande différence de prix en faveur de cette dernière, la rame à pinces, coûtant environ 30 p. 0/0 de plus.
- La construction de cette rame a beaucoup d'analogie avec la précédente ; la différence essentielle réside dans la substitution, aux picots, de pinces ou mâchoires qni saisissent les lisières du tissu et les maintiennent dans toute leur longueur, sans interruption, tandis que les picots, outre les marques qu’ils laissent aux tissus, ne font porter la résistance aux tractions, qu’aux places mêmes de ces picots, ce qui expose davantage aux arrachements et déchirures ; dans la plupart des cas, mais principalement pour les tissus légers, les trous de ces épingles s’agrandissent outre-mesure pendant l’élargissement.
- Comme ces pinces maintiennent les lisières entre leurs mors serrés, l’un la retenant en dessus et l’autre en-dessous, il n’est pas à craindre qu’un effort exercé, par en haut, ou par en bas, sur le tissu, puisse le détacher du métier; au contraire, une pièce fixée sur des picots s’élevant verticalement, peut s’en détacher par le fait d’une force répulsive agissant
- en dessous ; ainsi, un très-fort courant d’air dirigé dans ce sens, pourrait, malgré la tension, soulever le tissu, qui se dégagerait de ces épingles.
- Par ce fait, les rames à pinces, dont la largeur est d’ailleurs variable comme aux précédentes, peuvent être construites plus courtes que celles-ci, tant en produisant un égal rendement, grâce à un système de chauffage aidé d’une ventilation énergique, que l’on peut y appliquer, et qui ne serait pas possible sur les rames à picots. Ceci constitue encore un avantage du système.
- L’ensemble de cette rame, représentée par les figures 20 et 21 ci-jointes, se compose des trois machines ci-dessous.
- 1° Une machine à apprêter A, ou foulard à deux rouleaux en fonte de 20 centimètres de diamètre avec bassine en bois, sur une largeur de table le plus ordinairement de 1 m. 50 ; les rouleaux de fonte peuvent avantageusement être remplacés par d’autres en laiton ;
- 2eLa rame proprement dite B, dont la largeur est habituellement de 13 à 16 mètres, sur des largeurs facultatives ; nous verrons plus loin comment sont établies les pinces qui caractérisent ce genre de rames.
- 3° Un appareil G. à sécher les lisières au moyen d’un cylindre-tambour en cuivre, de 80 centimètres de diamètre sur une longueur de table, ordinairement de 1 m. 50 c., cet appareil est muni, ainsi qu’on le voit sur le dessin, d’un enrouloir et d’un déployeur.
- Enfin, unecommande parfriction à changement de vitesse D, donne le mouvement à la rame, comme à celle précédemment décrite.
- Le chauffage employé pour les rames continues à pinces, et seulement pour elles, par suite des raisons que nous avons indiquées plus haut, est le suivant :
- Un fort ventilateur, mû par courroie ou par moteur direct, prend l’air chaud d’un calorifère et le rejette sous les pièces dans toute leur largeur et en sens contraire de leur marche. Ou bien le ventilateur prend l’air froid et le fait passer par un appareil tubulaire ou à serpentin chauffé à la vapeur ; l’air, ainsi chauffé parce passage, va ensuite agir sur les tissus. Le choix de ces deux systèmes, qui, en réalité n’en forment qu’un, dépend du local et du
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- genre d’appareils de vapeur que possède déjà l’établissement intéressé (1).
- Les pinces employées dans la plupart des métiers qui les utilisent, tels que métiers de Saint-Quentin, rames, etc., consistent en deux mâchoires en bois, articulées, à charnières, et s’ouvrant comme un livre, une clé à vis ou à verrou sert à unir les deux parties et à les tenir serrées lorsqu’elles ont saisi le tissu ; ce moyen, assez primitif, demandait à être perfectionné ; c’est celte condition qu’ont réalisée assez heureusement MM. Welter et Weid-knecht.
- ment suffît pour les fixer, le temps employé pour cette opération est donc insignifiant. Le tissu engagé entre les deux mors s’y trouve solidement fixé, et toute traction opérée sur lui n’a d’autre résultat que de resserrer la pince, par suite d’un mouvement croisé que celle-ci fait en se refermant.
- Le tissu est pris dans une mâchoire dont la partie supérieure est garnie d’une lame de cuivre et la partie inférieure d’une languette de bois ; la légère saillie de cette languette retient la lisière de la pièce solidement appliquée contre la surface opposée, grâce au
- Fig. 20. — Élévation.
- Fig. 19. — Plan.
- Rame continue à pinces.
- Leurs pinces ont une longueur de 50 centimètres, et elles sont reliées entre elles sous forme de chaîne continue, elles s’adaptent avec facilité aux bandes des rames, même de celles qui ont été construites pour l’ancien système ; elles sont articulées dans le même sens que les autres. Un petit levier, que l’on élève ou que l’on abaisse à la main, sert à les ouvrir et à les fermer, et ce simple mouve-
- (1) Dans notre précédent numéro, à la fin de l’article sur les rames à picots, en disant que leur mode de chauffage est semblable à celui des rames à pinces, il faut entendre pour des rames de même longueur, de l’un ou de l’autre système.
- serrage énergique, inhérent au système.
- Il est certain que les pinces, surtout ces dernières, retiennent plus solidement le tissu, que les picots, et permettent d’opérer dessus, une traction plus énergique, qui n’a d’ailleurs, d’autres limites que la solidité des lisières.
- Tel est l’ensemble des machines à ramer, de MM. "Welter et Weidknecht ; ces trois modèles répondent à toutes les nécessités des apprêts ramés et nous ont fourni les types les plus perfectionnés et les plus favorables à la courte description que nous voulions faire de ce genre de machines.
- F. Gouillon.
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- PROPRIÉTÉS ET EMPLOI
- DE L'ALIZARINE ARTIFICIELLE
- Par MM. Bolley et E. Kopp.
- (Suite et fin).
- 3° Couleur vapeur pour rouge très-foncé.
- Pâte d’alizarine à 15 p. 100
- (5.000 grammes de pâte
- à 10 p. 100................... 3.300 gr.
- Epaississant pour rouge... 10 litres
- Azotate d’alumine à 1 50 B. 400 gr.
- Acétate d’alumine à 12° B. 600 —
- Acétate de chaux à 16° B.. 300 —
- 4° Couler»' vapeur rouge, sans huile d'olives.
- Ronge d’alizarine artificielle.
- Pâte d’alizarine à 45 0/0(4,200
- gr. de pâle à 10 0/0). . 2,800 gr. Acide acétique, à 8° B. . 4,800 — Farine 1,800 —
- Eau............................ 2,400 —
- Cuire en empois, remuer jusqu’à refroidissement, puis incorporer :
- Acétate de chaux à 16° B.. 487 gr.
- Azotate d'alumino à 15° B. 1.000 —
- Hyposulfite de chaux à 90° B..................... 1.500 —
- 5° Couleur vapeur rouge et rose.
- Pâte d’alizarine à 15 p. 100
- (2,500 gr. de pâte à 10
- p.100)............................ 1.600 gr.
- Epaississant pour rouge.. 8 lit.
- Acétate d’alumine à 12° B. 500 gr.
- Acétate de chaux à 16° B. 250 —
- Pour rose, on incorpore à la couleur deux à trois fois son poids d’épaississant pour rouge.
- Lorsqu’il s’agit de recouvrir au rouleau un dessin rouge foncé d’une couleur rouge plus claire, il faut auparavant vaporiser le rouge foncé pendant une heure. Après l’impression de la première couleur, on vaporise de nouveau pendant une heure, puis on suspend la toile à l'étendage. Après vingt-quatre heures d’étendage, on passe les pièces dans l’un ou l’autre des deux bains suivants :
- A
- Eau......................
- Craie....................
- Sel d’étain..............
- 1.000
- 30
- 1.500
- litres, kilog. gr.
- B
- Eau......................... 1,000 litres.
- Craie....................... 20 kilog.
- Arséniate de soude... 5 —
- Les bains sont chauffés à 50-62°, et les passages durent de 1 minute à 1 minute 1/2. On lave et l’on procède aux avivages dans bains de savon de plus en plus chauds et pour lesquels on emploie, à raison de dix pièces, chacune de 50 mètres :
- 1er bain.
- Savon.................... 1 kil. 500 gr.
- Sel d’étain.................... 125 —
- Température: 50 degrés, durée 1/2 heure. 2me bain.
- Savon.................... 1 kil. 500 gr.
- Sans sel d’étain.
- Température 75°. Durée 1/2 heure.
- 3me bain.
- Savon................ 1 kil. 500 gr.
- Sans sel d’étain.
- Température, 75-81°. Durée, 1/2 heure.
- Entre chaque bain, les pièces sont bien lavées.
- 6° Couleur vapeur pour violet.
- Pâte d’alizarine à 15 0/0 (1,400 grammes de pâte à 10 0/0) 900 gr.
- Epaississant pour violet. 10 litres.
- Pyrolignite de fer à 12°B. 200 gr.
- Acétate de chaux à 16° B. 370 —
- Violet d’alizarine artificielle.
- Les pièces, imprimées et parfaitement séchées, sont vaporisées pendant 1 à 2 heures avec de la vapeur d’une demi-atmosphère de pression, puis on les transporte à l’étendage, où elles séjournent 24 heures à 36 heures. La vapeur doit être une vapeur humide. Les pièces bien étalées sur des rouleaux, passent ensuite pendant 1 heure 1 /2 à 2 heures dans le bain suivant chauffé à 50-60°:
- Eau......................... 1,000 litres.
- Craie.......................... 20 kilogr.
- Arséniate ne soude... 5 —
- Après le lavage, on les savonne pendant 4/2 heure dans un bain renfermant 1,500 gram.
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- de savon pour pièces de 50 mètres, chauffé à 62-78° Le savonnage est suivi du lavage, séchage et, au besoin, d’un léger savonnage. L’addition d’arséniate de soude avive notablement les violets. Les meilleurs résultats sont obtenus en vaporisant les pièces imprimées, très-fortement séchées, par de la vapeur très-humide.
- 7° Couleur vapeur pour puce.
- Pâte d’alizarine à 15 0/0 (9,000 grammes de pâte à 10 0/0) 6,000 gr.
- Epaississant................. 10 litres.
- Azotate d’alumine à 18°B. 900 gr.
- Acétate d’alumine à 13°B. 400 — Prussiate rougede potasse (préalablement dissous ’ dans l’eau chaude).... 400 —
- Acétate de chaux à 18° B. 800 —
- Pour obtenir un puce jaunâtre, on ajoute, par litre de couleur, 30 gram. d’extrait de quercitron à 20° Baumé.
- Cette couleur pour puce se prépare aussi avantageusement avec de vieilles couleurs pour rouge déjà un peu altérées, auxquelles on n’a qu’à ajouter, par litre de couleur, 20 à 30 gram. de prussiate rouge de potasse dissous dans l’eau.
- (Traité des mat. color. de la houille).
- PROCÉDÉS PRATIQUES.
- MARRON POUR TOUTES ÉTOFFES.
- Ce moyen, à l’usage surtout des teinturiers en chiffonnage, convient torque l’on a un lot de vêtements divers que l’on doit teindre en marron,nuance qui est assez demandée, et que l’on ne veut pas teindre pièce par pièce ; en effet, la laine, la soie et le coton se teignent ensemble par ce procédé.
- Pour cinq vêtements en tissus divers : Alun 800 gram.
- Tartre blanc......... 300 —
- Terra mérita..., 800 —
- Orseille............. 500 —
- Carmin d’indigo. 60- —
- Bouillir une heure sur ce bain, lever, rincer et porter au suivant :
- Cachou.... 800 gram.
- Dans la dissolution de ce cachou on fait bouillir 20 minutes les vêtements, et si ceux-ci contiennent du coton, on les laisse refroidir et traîner cinq à six heures dans ce bain; si
- non, on peut procéder de suite au reste des opérations.
- Après avoir exprimé, tordu ou essoré les étoffes, mais sans les rincer, on fixe avec :
- Chrômate rouge.... 120 gram.
- On peut faire bouillir quelques minutes dans ce bain; le marron doit alors être bien développé ; on rince alors à plusieurs eaux.
- Il est bon ensuite d’examiner chaque pièce et de lui donner au besoin ce qui peut lui manquer, c’est-à-dire une sorte d’avivage, afin de produire l’œil, le reflet recherché ; ainsi s’il faut un peu pousser au rouge, on on avive dans du jus de bois rouge contenant un peu d’alun et de craie ; s’il faut du jaune, on emploie du fustet ou du curcuma avec les mêmes mordants ; le bleu se donne par le carmin d’indigoun peu aiguisé d’acide sulfurique.
- On apprête enfin, selon la nature de l’objet.
- ROUGE AU BOIS SUR FILS DE COTON.
- Pour 25 kilogr. de coton :
- Rocou............ 1 kil.
- Sel de soude 1 —
- Cuire une demi-heure, passer, y teindre, y teindre les écheveaux, rincer et les engaller quelques heures à tiède avec :
- Sumac... 2 à 3 kil.
- Passer à la dissolution d'étain, à 5 degrés de concentration, laisser reposer quelques heures dans ce mordant.
- Teindre avec :
- Bois de Brésil 15 kil.
- —jaune 2 —
- La teinture se fait en cuvettes par 500 grammes de coton, et se servant de bain neuf à chaque passe.
- On essore sans rincer et on sèche dans l’obscurité.
- La dissolution d’étain se prépare avec :
- Acide nitrique........... 1 kil.
- — muriatique . 2 —
- Etain fin en baguettes 2 —
- L’étain ne s’ajoute que par petites parties ; quand il est dissous, on ajoute de l’eau pour que la dissolution soit à 5 degrés.
- DISSOLUTION DELA GLYCOLLINE POUR APPRÊTS SOUPLES.
- Pour obtenir des dissolutions complètes de cette colle, dont l’emploi est très-avantageux pour l’apprêt des lainages, on opère ainsi :
- On fait tremper la colle dans l’eau froide pendant cinq à six heures ; elle est alors tout à fait ramollie,on la fait fondre, à ce moment,
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- avec la même eau, sur un feu doux, sans bouillir, et en la remuant pendant la dissolution.
- Si l’on veut opérer plus rapidement, on fait tremper cette colle comme il vient d’être dit, mais seulement pendant trois heures, on transvase l’eau que l’on fait chauffer presqu'à l’ébullition, et on y jette la colle ramollie, qui se dissout alors presqu'immédiatement.
- Pour les apprêts, il faut de 16 à 20 litres d’eau pour un kilog de glycolline.
- PRÉCAUTIONS
- CONTRE LES ACCIDENTS DES MACHINES Employées dans les Fabriques d’Indiennes.
- L’association mulhousienne, pour prévenir les accidents de machines, fait, à propos de celles employées dans les fabriques d’impres-pressions, les recommandations suivantes :
- Machine a CHLORER , a deux paires de ROU-leaux de caoutchouc. — Plusieurs accidents étant arrivés par de pareilles machines, il paraît urgent de recommander un moyen pour en prévenir la répétition. Le plus simple et le plus parfait serait de placer un rouleau avertisseur devant le cylindre inférieur. Ce rouleau peut être fait plein en bois ou mieux encore creux en cuivre laminé,pourvu qu’il soit léger; onle fera jouer, par ses axes minces des deux bouts, dans des supports à fourche ou sur des plans inclinés, de manière à pouvoir être soulevé sans effort, pour que l’ouvrier qui aurait les doigts pris puisseles retirer sans être blessé. Ainsi disposé, ce rouleau diminuerait de beau-coup le danger des ouvriers, et faciliterait aussi la rentrée des pièces. Je conseille de le placer à toutes les machines où l’entrée des rouleaux fait face à l’ouvrier et où il n’est protégé par aucun moyen, surtout devant les cylindre où l’ouvrier a à introduire la pièce ; enfin à toutes les machines à rouleaux, agissant avec une pression, qu’ils ne cèdent pas lorsque la main ou les doigts d’un ouvrier y seraient pris.
- Machines a laver au large, a dévidoirs. — A couvrir le côté et le dessus des engrenages commandant les dévidoirs; ces engrenages étant trop à la portée des ouvriers, offrent, dans l’état actuel, trop de danger.
- Tambour-Rame. — A couvrir, d’un côté de
- la machine, tous les engrenages droits et les roues d’angles, ainsi que celles sur l’axe, qui portent les poulies des chaînes sans fin ; de l’autre côté, à couvrir les roues droites commandant le rouleau débiteur.
- Machine a sécher a seize cylindres en partie superposés. — A couvrir les roues d’angles sur l’arbre de couche, ainsi que les roues droites de la commande principale. A placer un rouleau avertisseur devant les rouleaux apprêleurs de cette machine et sur ceux de la machine précédente.
- Machine a sécher a seize cylindres placés sur une ligne. — A mettre des planches ou des feuilles de tôle devant les engrenages des cylindres pour en empêcher l’accès. A couvrir également les engrenages des rouleaux débiteurs qui, par leur disposition, offrent du danger.
- Machine a SÉCHER a deux grands cylindres superposés. — Je recommande de couvrir le mouvement à friction, l’arbre du pignon de friction, la vis sans fin et la roue y engrenant. Les ventilateurs étant trop à la portée des ouvriers présentent du danger, que l’on éviterait en y plaçant des tôles cintrées couvrant les ailes en dessous et derrière ; ces tôles, tout en empêchant l’accès, auront l’avantage d’augmenter l’effet des ventilateurs par rapport au séchage. {Soc. Ind.de Mulhouse).
- LE COMMERCE DES LAINES EN HONGRIE.
- C’est la ville de Pesth qui est le centre principal de cet important commerce qui comprend des laines de toutes provenances. L’a laine mérinos, qui vient en grande partie du bassin de la Theiss, y figure en première ligne. On en distingue deux sortes : celle qui est tonduu deux fois par an et celle qui ne l’est qu’une fois. Ensuite viennent les laines connues sous le nom de cizoga et zachel, et qui sont produites par deux autres races de moutons élevés dans la Transylvanie et l’Esclavonie. Ces laines sont brillantes, fortes et très-longues de mèche. On les emploie généralement pour le peigne et pour la fabrication de tissus grossiers. Enfin, il existe une laine intermédiaire obtenue d’un croisement entre les moutons de la Transyvanie, du Banat et de l'Escla-vonie.
- La Hongrie produit annuellement près de
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- 45,000,000 de livres de laine. La majeure par tie est envoyée à Pesth par des tiers et non directement par les propriétaires de troupeaux, qui ont l’habitude de vendre leurs toisons en suint, c’est-à-dire sur pied avant la tonte, et en reçoivent le montant immédiatement. Les laines arrivent sur le marché enveloppées dans des ballots de chanvre, après avoir été préalablement lavées à dos, avant la tonte. Les ventes sont faites à la Bourse de Pesth, suivant les cours, avec escompte de 2 p. 100. Des transactions ont lieu aussi à l’amiable. Le vendeur s’engage à livrer de la laine bien lavée, et si, pour une cause quelconque, la marchandise n’est pas reconnue telle, l’acheteur peut exiger un rabais.
- Afin de se mettre en garde contre toute fraude, il est essentiel, avant de conclure une affaire, de s’assurer si la laine n’a pas subi une augmentation de poids par suite d’un séjour plus ou moins prolongé dans un lieu humide. Il faut aussi reconnaître, si elle n’est pas chargée d’un sable fin et très-lourd, provenant des plaines d’élevage, et qu’un fort lavage peut seul faire disparaître. La présence de ce sable échappe très-facilement à un œil inexpérimenté.
- La plus grande partie de la laine apportée sur le marché de Pesth (près de 24 millions de livres) est enlevée par les fabricants de draps de Brunn et de Reschenberg. Les laines à peigne sont acquises par les filateurs du Woslau, de Pesth et de la Bohême, dans la proportion de 8 millions de livres.
- Depuis quelques années, la Hongrie exporte en France environ 2,500,000 livres de laines àpeigne et 1,500,000 livres de laines de carde. L'Allemagne et l’Angleterre tirent aussi à peu près les mêmes quanlités du marché de Pesth, Les importations considérables, en Angleterre et dans toute l’Europe, des laines australiennes ont naturellement fait baisser les prix de cette matière à Pesth, et en ont restreint l’exportation à l’étranger; mais depuis le traité de 1866, la marche du progrès industriel et l’abondance des laines ont permis à la Hongrie de donner une impulsion nouvelle à son commerce avec les manufactures européennes.
- {Journal of applied science. )
- BREVETS D’INVENTION
- CONCERNANT LES INDUSTRIES TINCTORIALES.
- ET TEXTILES.
- 99.442. — 4 juin 1873: BEDE et G0, Saint-. Ouen. — Appareil continu diviseur appliqué aux machines à carder.
- 99.443. — 6 juin: Carré et Ce, Paris. — Couleur d’application dite couleur-Tesson-nière.
- 99.456. —15 mai: Leclercq, Sainghin-en-Mélantois. — Sac sans couture, tissé d’une seule pièce.
- 99.461. — 4 juin: Pathier, Paris. — Perfectionnements apportés aux machines à cy-lindrer les peaux.
- 99.463. — 5 juin: REINEMERetSTEMLER, Paris.—Perfectionnements aux appareils à laver.
- 99.473. — 13 juin: Arnold, Lille. — Système de renvidage pour métiers continus au lin.
- 99.475. — 26 juin: Bertrand, Roubaix. — Séchoir mécanique à la vapeur.
- 99.478. — 12 juin: BONTEMYet fils, Lille.— Perfectionnements dans les métiers à filer le lin.
- 99.484. — 18 juin: DÉTRAUX, Lille. — Système de broches à filer le lin ou toute autre matière textile, sans ailette et avec bobinot à friction et à déclinches.
- 99.504. —17 juin : Villemoint, Reims.—Appareil à teindre les textiles en bobines par infusions produites par l’action du vide.
- 99.508. — 10 juin : ARMBRUSTER, Paris. — Métiers à câbler.
- 99.515. — 7 juin: Cross, Paris. — Perfectionnements dans la fabrication des velours, velvetines et autres étoffes veloutées.
- 99.534. — 7 juin: Ciercelet, Paris. — Li-quide pour l’apprêt des étoffes.
- 99 569. — 11 juin: VAQUEZ-FESSART, Paris. Disposition pour le montage des pantines de soie et autres matières textiles.
- 99.581. — 16 avril; FoURMOUX, Provins. -Dévidoir.
- 99.587. — 14juin: Leboyer, Paris. — Per-fectionnements apportés aux machines à imprimer.
- 99.606. — 21 juin: Gravant et Ce, Lyon. -Procédés mécaniques de fabrication des cordons à destination de toutes espèces de fran-ges de passementeries
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- 99.612. — 25 juin: Galy fils, Lyon. — Appareil à cylindrer les étoffes, dit cylindreur-Galy.
- 99.615. — 17 juin: LAURONCE, Paris. — Impressions sur toile à effets transparents, camaïeux ou chromo, pour billets de banque, actions,chèques, stores en tous genres, abat-jour, écrans, évantails, etc.
- 99.618. — 21 juin: Magnaudy, Lyon. — Procédés de teinture et d'apprêt invariables de tulles, dentelles de tous points, blondes et tous réseaux ou tissus à jour ou peu serrés.
- 99.619. — 30 juin: MATIFAS-LEBEL, Amiens. — Perfectionnement apporté à une brosse pour apprêt de teinture.
- 99 628. — 17 juin : PUTTEMANS, Paris. — Encre indestructible, indélébile, ineffaçable par tous les agents connus, dite encre carbonique.
- 99.644. — 5 juillet : Cotelle, Ponthierry.— Produit dit extrait ou essence d'eau de Javel.
- 99.662. —21 juin: Pierron cIDehaitre, Paris. — Système perfectionné d’essoreuse à fond mobile.
- 99.665. —20 juin : RoMMEL, Paris. — Machine à imprimer les toiles cirées.
- 99.670. — 23 juin : WILBAUX, Paris. —Mode de teintures sur papiers étamés et d’impressions applicables aux papiers peints, aux étoffes, à la peinture décorative et à l’affichage.
- 99.671. — 8 juillet : Bellemère-Voisembert, Romilly-sur-Seine. — Machine à mouliner les fils de cotons, laines, soies, etc.
- 99.681. —27 juin: Giron frères, Lyon.— Perfectionnements dans la fabrication des tissus velours en double pièce.
- 99.684. — 28 juin: Mme GUETTON, Lyon. — Application du système de la machine à coudre, arrière point et à deux fils, à une machine à broder les tulles, soie, laine, coton, chantilly, lama et application crêpe, genre broderie anglaise.
- 99.686. — 25 juin: Larché, Paris. — Perfectionnements aux métiers à filer.
- 99.690. — 5 juillet: MILLTQUET, Lyon. —• Cuite des soies et leur surcharge.
- 99,693. — 8 juillet : NADAUD, Aubusson. — Application de divers colorants à l’industrie.
- 99.699. — 9 juillet : REMY et Barjon jeune, Guéret. — Produit tinctorial.
- 99.703. — 9 juillet: BERTON-PERRICHON frè
- res et G0, Saint-Etienne. — Tissu velours à armure spéciale pour rubans ou étoffes fabriquées à double pièce.
- 99.708. — 7 juillet: CHARMANTIER, Nantes. — Transformation de l’ancien métier à bonneterie.
- 99.712. — 18 juillet: Corpelet, Troyes. — Machine adaptée au métier hollandais, pour la fabrication de la bonneterie à jour.
- 99.714. — 7 juillet: Dole et Desmonts-Gau-tier, Villedieu. — Appareil de lessivage.
- 99.726. — 7 juillet : Pernod, Avignon.— Application d’un procédé industriel pour obtenir dans la garance, la séparation de l'aliza-rine de la purpurine.
- 99.737. — 27 juin: Baudoin, Paris. —Procédé de fabrication de toile cirée, ardoisée et émerisée.
- 99.757. — 26 juin (et brevet anglais): Mellor, Paris. — Perfectionnements des articles de bonneterie et dans les appareils employés.
- 99.766. — 28 juin : SOLINAS, Paris. — Extraction d’une filasse très-solide et d’une grande finesse de la plante massette, par un procédé chimique.
- Certificats d’addition.
- TULIN: 5 juin. — Machine à teiller le palmier nain. -- B. 96.882.
- MALHRE: 11 juin. — Métier à fabriquer la dentelle. — B. 93.970.
- Robert: 19 juin. — Métiers à côte anglaise et à maille unie (dispositions). — B. 88.443.
- ROBERT: 27 juin.—Même objet.—B. 88443.
- Boutard etLASSALLE: 20 juin. — Appareil pour métiers à tisser les châles, articles pour meubles, etc. — B. 94.809.
- Baudlet: 7 juillet. —Envidage automatique sur bobines. — B. 98.714.
- Kohlmann : 11 juillet. —Utilisation des résidus acides de la fabrication du chlore. — B. 97.433.
- VINCENZI: 25 juin. — Piquage à répétition pour cartons de mécanique-Jacquard. — B. 95.925.
- NOUVELLES
- Garantie des marques de fabrique. — On sait que la loi du 26 novembre 1873, et dont on trouvera le texte dans le Moniteur de la Teinture du 5 décembre, page 275, a prescrit
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- l’établissement d’un timbre ou poinçon spécial pour les marques de fabrique ou de commerce, et la perception d’un droit au profit du Trésor par chaque apposition du timbre ou du poinçon.
- Les fabricants et commerçants dont les marques sont contrefaites à l’étranger pourront, par suite de cette innovation, poursuivre, en vertu des traités d'extradition existant entre la France et différents États d’Europe et d’Amérique, la répression des contrefaçons jusqu’à présent impunies, bien qu’elles leur causent le plus grave préjudice.
- L’article 3 delà loi dispose notamment que la quotité des droits perçus au profit du Trésor public doit être proportionnée à la valeur des objets sur lesquels doivent être apposées les étiquettes, soit en papier, soit en métal, et à la difficulté de frapper d’un poinçon les marques fixées sur les objets eux-mêmes.
- Les administrations de l’enregistrement des domaines et des contributions indirectes se sont empressées, par suite, de déterminer les conditions à remplir pour être admis à obtenir l’apposition du timbre ou poinçon, et de prescrire les mesures nécessaires pour assurer, dans le plus bref délai possible, l’exécution de la loi.
- Voici quelle serait la quotité des droits de timbre à percevoir pour les étiquettes, bandes ou enveloppes en papier sur lesquelles figureront des marques de fabrique ou de commerce :
- Le Trésor percervait 1 c. par chaque marque timbrée se rapportant à des objets d’une valeur de 1 fr. et au-dessous; 2 c. s’il s’agissait d’objets d’une valeur supérieur à 1 fr. jusqu’à 2 fr. ; 3 c. pour des objets d’une valeur de 2 à 3 fr. ; 5 c. pour des objets de 3 à 6 fr. ; 40 c. pour des objets de 5 à 10 fr. ; 20 c. pour des objets de 10 à 20 fr. ; 30 c. pour des objets de 20 à 30 fr.;50 c. pour des objets de 30 à 50 fr.; et 1 fr. s’il s’agissait d’une valeur supérieure à 50 fr.
- Nous ajouterons en terminant que ces diverses perceptions procureront au Trésor public de nouvelles ressources qui peuvent être évaluées de 7 à 800,000 fr. environ.
- ELBEUF. — Sous le titre de Chronique pari-sienne, un journal qui se nomme les Tablettes de Paris nous parle de... de Paris, parbleu, direz-vous,... non, d’Elbeuf, et avec cela, le naïf étonnement des gens qui, en industrie, ne connaissent guère que celles qui s’exercent sur les boulevards où dans les théâtres.
- Voilà la trouvaille du chroniqueur:
- Je suis passé dernièrement à Elbeuf et vous comprenez que j’aurais été bien désolé de traverser cette ville sans visiter une de ses magnifiques manufactures. Rien n’est plus curieux ; mais j’ai recueilli un certain détail qui, ainsi
- que vous allez en juger plus loin, sera passablement désagréable aux délicats.
- La laine avec laquelle on confectionne le drap arrive en ballot,à l’état brut, de Buenos-Ayres ou de l’Allemagne.
- C’est la laine allemande qui est la plus estimée.
- Elle passe immédiatement entre les mains du trieur, qui sépare la laine et la partage en plusieurs lots destinés à produire du drap de différentes qualités.
- La laine du dos sert pour les draps fins; celle qui recouvre les pattes et la queue sert pour les draps de qualité moindre.
- Le, dégraisseur, qui s’empare alors de la laine et la nettoie au moyen d’une composition dont l’urine est le principal élément, la passe au teinturier, qui lui donne la couleur voulue.
- Le teinturier la fait ensuite sécher au soleil, quand on est en été, et dans la sécherie quand on est en hiver.
- La sécherie, cependant, commence à s’employer de préférence à cause de la perte de temps qu’elle évite.
- Les calorifères de la sécherie sont chauffés à 40 degrés.
- Au sortir du séchoir, la laine est triée une seconde fois.
- Une chose m’a tout particulièrement frappé à Elbeuf, c’est la grande quantité de noms littéraires et artistiques qui émaillent nos enseignes.
- Voici les plus curieux parmi ceux que j’ai relevés: — Prével, Vallès, Delaunay, Lemon-nier, Glatigny, Delaporte, Lefèvre, Mignard, Grenier, Guéroult. etc.
- Tous sont marchands de drap.
- Mais voici ce qui a fait mon bonheur :
- Le commerce de l’urine se pratique sur une grande échelle à Elbeuf, puisqu’elle sert à dégraisser le drap, ainsi que je vous l’ai dit plus haut. Il en résulte que des gens se sont mis à trafiquer de l'urine et que, chaque matin, ils s’en vont par la ville, traînant une petite voiture, et achetant dans toutes les maisons la susdite substance, qu’ils revendent à raison de 0,75 c. la barrique et 2. f. 50 c.la voiture.
- Rien ne semble, je vous le jure, plus étonnant à l’étranger que d’entendre ces gens crier à la porte des maisons :
- — Marchand d’urine! Qui a de l’urine à vendre ?
- Pour tous les articles non signés •
- P. Blondeau.
- F. GOUILLON, Directeur- Gérant.
- Tous droits réservés,
- Paris. Typ, Turûn et Ad. Juvet, 9, cour des Miracles.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 17e Vol., N° 4.
- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- 20 Février 1874.
- Sommaire
- Teinture en rouge turc par l'alizarine artificielle, par M. ROEMER. — Emploi du sulfate de magnésie de l’acide sulfureux dans la teinture en couleurs d’aniline.— Causeries confraternelles sur l’art du teinturier-dégraisseur, par M. Maurice Guédron : Rouges sur laine et sur laine-coton. — Cylindre à moirer pour rubans et petits objets,'par M. F. GOUILLON (Gravure). — Brun-cannelle de toluidine (échantillon).
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Prix offerts par la Société industrielle de Mulhouse. — Tapis en liège. — Brevets d’invention concernant les industries tinctoriales et textiles.
- NOUVELLES : Formalités en douane pour les tissus. — Congrès du commerce et de l’industrie. — Incendie spontané du coton. — Teinture des œufs rouges.
- TEINTURE EN ROUGE TURC
- FAR L’ALIZARINE ARTIFICIELLE
- PAR M. P. ROEMER
- Le bain d’huile dans lequel on plonge le coton pour rouge turc a été, dans l’emploi de l’alizarine artificielle, appliqué à peu près de la même manière que dans la teinture avec la garance ou la garancine. Peut-être est-il possible d’économiser un passage en huile, et c’est ce que l’on aura besoin d’essayer dans la pratique.
- Dans le travail ultérieur de l’huilage, il convient actuellement de suivre une autre marche que dans la teinture en garance. Tandis que dans l’emploi de la garance ou de la garancine, le bain d’huile doit être suivi d’un bain à l’acide tannique, avec l’alizarine, le fil huilé doit être directement mordancé à l’alumine, et, dans tous les cas, il est utile de faire choix d’un composé d’alumine aussi neutre qu’il est possible. Voici, d’après les expériences, le mordant qu’on a trouvé le plus avantageux.
- On mélange deux dissolutions contenant chacune un des produits suivants :
- 1° Alun cristallisé .... 100 kil.
- 2° Cristaux de soude. . . 15 —
- On agite vivement ce mélange, dont les proportions d’eau doivent être telles, que le liquide clair qui surnage soit à quatre degrés Baumé.
- C’est dans ce mordant qu’on travaille le fil à la manière ordinaire. On laisse le co
- ton un jour entier dans le liquide, puis on le lave avec le plus grand soin et on le tord fortement; ensuite on peut le passer au bain de teinture.
- Ce bain se compose d’alizarine et de tannin ; pour 50 kilos de fil, on prend :
- Tannin................... 500 gr.
- Alizarine (voir plus bas). . ?
- Cette quantité de tannin équivaut, pour l’effet, à 4 kilogr. de tannin.
- Lorsque l’eau du bain n’est pas calcaire, il faut y ajouter de la craie dans la proportion de 100 grammes pour 50 kilogr. de fil.
- En terminant l’opération, il faut avoir soin qu’elle marche très-lentement et uniformément, autrement la couleur serait inégale. On commence par un bain tout à fait froid ; on met deux heures pour le chauffer, et enfin, on donne un bouillon d’une heure.
- Le fil teint, sans aviver préalablement, est alors rosé directement au savon de Marseille et au rocou.
- Le traitement du fil par le sel d’étain n’est nécessaire que pour le rose. — Muster-Zeitung.
- Ce procédé est communiqué par MM.Ges-sert, d’Elberfeld ; il est spécialement applicable à l’alizarine artificielle de ces fabricants ; il manque, toutefois, une indication importante, c’est le dosage de l’alizarine. Voilà comment nous interprétons ce dosage :
- Les garances naturelles contiennent environ 1 1[2 p. 100 de matière colorante
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- utile, correspondant aux alizarines artificielles sèches et pures. Les pâtes d’aliza-rine du commerce renferment le plus souvent 10 p. 100 de produits colorants secs, quelquefois 15 p. 100; donc 150 grammes de pâte à 10 p. 100 ou 100 grammes de pâte à 15 p. 100 correspondraient à 1 kilogr. de garance.
- Or, si l’on admet que dans la teinture en rouge turc, on consomme en moyenne un poids de garance égal à celui du coton traité, il faudra donc, pour les 50 kilogrammes ci-dessus :
- Pâte d'alizarine à 10 p. 100, 7 k. 500 ou
- Pâte à 15 p. 100...............5 k.
- En forçant toutefois ces doses, car les produits commerciaux répondent rarement aux calculs théoriques.
- F. G.
- EMPLOI DU SULFATE DE MAGNÉSIE ET DE L’ACIDE SULFUREUX
- DANS LA TEINTURE EN COLLEURS D'ANILINE
- Pour teindre la laine pour tissus qui ont besoin d’être foulés, on a fait depuis longtemps l’observation que les couleurs d’aniline, surtout les dalhia et violets-lumière (violets d’Hofmann, de Paris, de méthyle, etc.), produites avec addition de sulfate de magnésie , résistent mieux au foulage ; on doit donc conseiller d’employer ce sel dans la production des teintures en violet d’aniline, même pour les fils.
- La quantité de 500 grammes de sulfate de magnésie pour 10 kilogrammes de laine serait une proportion convenable.
- Que les couleurs en présence du sel de magnésie, qui adhère toujours avec force aux tissus, résistent mieux au foulage, dit M. Reimann, c’est-à-dire à l’action du savon, de la soude, et généralement des alcalis, c’est un fait qui repose, dans le premier cas, sur la décomposition du sulfate de magnésie par l’alcali, et il y a formation de composés insolubles de magnésie, qui n’exercent aucune action "sur la matière colorante ; l’action des matières alca
- lines au foulage est paralysée par le sulfate de magnésie qui, par conséquent, s’oppose au changement que l’alcali peut faire éprouver à la couleur.
- Un fait non moins singulier, et que les teinturiers sont d’accord à reconnaître, c’est que dans la teinture en violet-lumière et dalhia, une addition d’acide sulfureux est très-avantageuse. Les couleurs, par cette addition, sont non-seulement plus vives, mais elles sont en même temps bien moins sales et souillées que quand on n’emploie pas cet acide.
- On peut employer deux litres d’acide sulfureux liquide du commerce pour 10 kilogrammes de fils ou tissus.
- On n’a pas encore déterminé si cet effet est dû à une réduction partielle de la rosa-linine méthylée en leucaniline, ou à une transformation ultérieure de cette dernière en la première, par une oxydation ; mais cela paraît vraisemblable.
- (Far ber-Zeitung.)
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- SUR
- L’ART DU TEINTURIER-DÉGRAISSEUR
- UN NOUVEAU CAUSEUR
- Je suis des vôtres, lecteurs et confrères, et c’est avec une certaine appréhension que je sors du rang des auditeurs pour monter à la tribùne; aussi n’est-ce pas tout à fait de mon plein gré.
- Les causeries de notre confrère M. Barbé (I) me plaisaient beaucoup, tant par l’expé-
- (1) Ces causeries traitent des questions suivantes : Installation des ateliers de nettoyage, de teinture et d’apprêt; nettoyages drap à la brosse ; nettoyages'blancs au savon; nettoyages aux benzines à sec; détachage partiel; nettoyages des gants de peau ; dégradage de l’outremer ; dégradage des couleurs d’aniline ; teintures noires sur laine, sur soie, sur laine-coton, sur laine-soie, sur coton, sur velours; elles figurent aux pages 84, 104, 139, 159, 200, 257 de l’année 1872, et 29, 68 de l’année 1873, du Moniteur de la Teinture.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- rience qu’elles révélaient et les bons conseils qu’elles nous donnaient que par leur forme amicale et attrayante. Je n’ai point la prétention de remplacer cet agréable causeur; mais, cédant aux sollicitations de l’administrateur du Moniteur de la Teinture, je consens à en être la doublure, et je promets de rentrer immédiatement dans les coulisses aussitôt que le premier sujet reprendra son rôle.
- C’est la première fois que je vais voir ma modeste prose imprimée; je ne dissimule pas que j’en éprouve une certaine satisfaction ; cette petite vanité n’a pas été sans influence sur ma détermination ; passez-moi cette faiblesse, amis lecteurs, et faites comme moi, adressez-nous de temps à autre quelques avis, quelques conseils, et vous paierez ainsi ceux que nous nous permettons de vous donner, si toutefois vous leur accordez quelque intérêt.
- Entrons donc en matière, et puisque M. Barbé devait passer à l’étude des couleurs rouges, c’est par elles que nous commençons.
- ROUGES SUR LAINE et sur laine-coton
- C’est parles rouges, les écarlates, que l’établissement des Gobelins a acquis une réputation plus qu’européenne. D’après une ancienne tradition, ce serait aux eaux de la Bièvre qu’il aurait dû sa réelle supériorité dans cette sorte de teinture; aujourd’hui on fait d’aussi beaux rouges sans courir à la Bièvre, et les Gobelins eux-mêmes teignent le ponceau et l’écarlate avec l’eau de la Seine, bien qu’ils aient la Bièvre dans leur jardin.
- Cette opinion était toutefois bien accréditée, et elle est très-ancienne, car nous en trouvons la preuve dans le Gargantua, de Rabelais, écrit vers l’an 1540, à ce que m’a dit un de mes clients lettré, espèce d’auteur dramatique assez inconnu, auquel j’ai décrassé quelques vieux habits râpés.
- Voici le passage de Rabelais qu’il m’a signalé :
- Il s’agit d’une dame de « haut plumage » à qui un certain Panurge fit une mauvaise
- farce à sa façon; l’histoire se termine ainsi :
- « Quand elle fut entrée en sa maison et fermé la porte derrière elle, tous les chiens y accoururent de demi-lieue, et compissairent si bien la porte de sa maison, qu’ils y firent un ruisseau de leurs urines, auquel les canes eussent bien nagé. Et c’est celui ruisseau qui de présent passe à Saint-Victor, auquel Gobelin teint l’écarlate, par la vertu spécifique de ces pisse-chiens... »
- Voici, pour le chiffonnage, un moyen simple et facile de faire l’écarlate de cochenille sans « pisse-chiens » :
- En supposant qu’on ait une robe de laine ou une quantité équivalente d’étoffes, on prend une bassine contenant 20 à 30 litres d’eau bouillante; on y jette plein le creux de la main d’acide oxalique, à peu près autant de sel d’oseille, une petite poignée d’oximuriate d’étain, et on fait bouillir ; il se forme quelques écumes, on les laisse se produire. Il n’est donc pas nécessaire d’épurer le bain ; on y baigne la robe quelques minutes, on lève et on ajoute une poignée de bonne cochenille en poudre qu’on fait bouillir deux ou trois minutes : on rentre alors l’étoffe au bain et on continue au petit bouillon jusqu’à ce qu’on soit à l’échantillon; cette teinture se fait, du reste, très-rapidement.
- Voici, en chiffres approximatifs, le dosage des matières :
- Acide oxalique.................50 gr.
- Sel d’oseille..................30 —
- Oximuriate.....................70 —
- Cochenille (selon nuance) 100 à 120 gr.
- On rince sur deux eaux, mais dans chacune il faut mettre une pincée d’acide oxalique et d’oximuriate.
- C’est le procédé à peu près seul employé dans les ateliers de Paris, où nous le nommions Ponceau-C hassepot; mais depuis que Chassepot ne fait plus merveille, — cela reviendra pourtant, — nous l’appelons simplement Ponceau du coup, ce qui veut dire d’un seul coup.
- Il est rare que nous ayons à faire ces couleurs sur des fonds blancs ; c’est près-
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- que toujours sur des démontages que nous opérons. Cela ne nuit nullement ; au contraire, le fond jaune qui en résulte donne plus de feu à la nuance.
- Bien qu’on vienne encore de sacrer en France trois nouvelles Eminences, nous n’avons pas souvent à teindre des robes de cardinal, et ce n’est donc aussi que par hasard que nous avons à faire des rouges aussi vifs; excepté moi, cependant, qui teins aussi bien des robes de cardinal que des toges de grands juges et des manteaux de cour, en ma qualité de teinturier de plusieurs théâtres de Paris ; mais, en général, le plus souvent, on nous demande des rouges plus sombres, tels que ceux que l’on nomme corinthe, caroubier, bordeaux, et même les grenats, que nous pouvons ranger avec les rouges.
- L’orseille, les bois rouges, le campêche, sont les drogues sacramentelles de ces couleurs; mais, avant d’en parler, revenons encore un peu aux rouges brillants.
- Le safranum, ainsi que deux ou trois produits d’aniline très-chers, font bien des ponceaux, des écarlates et des roses; mais ils s’emploient plutôt pour la soie, et nous le verrons lorsque nous parlerons des soieries. Il n’en est pas de même de la fuchsine, qui peut fournir de beaux fonds sur laine, bien pleins, et pas trop chers. On sait que le rouge de fuchsine est violeté, et qu’il ne donne que des teintes dites groseilles, rubis, solférino ; il faut y ajouter du jaune pour faire de l’écarlate, et teindre sur deux bains.
- Voici d’abord comment je teins en fuchsine seule sur laine :
- J’ai toujours dans un petit baril de 25 litres, une dissolution de fuchsine que je fais en prenant 100 grammes de fuchsine bien brillante et bien verte ; j’écrase les grains le mieux possible, et je verse dessus 1 litre d’acide acétique bon goût, un peu chaud, comme par exemple à 40 degrés ; je mélange le tout dans mon baril, avec un bâton, pendant quatre à cinq minutes ; puis j’y verse 20 litres d’eau de Seine filtrée et bouillante; je remue de temps en temps avec le bâton jusqu’à ce que tout soit à peu près refroidi ; puis je laisse reposer au
- moins une nuit, après avoir couvert le tonneau.
- Quand on veut s’en servir, on en prend avec précaution, à l’aide d’un cassin, en ayant bien soin de ne pas troubler le fond, qui reste dans le baril lorsqu’on fait une nouvelle dissolution.
- Je répété ces dosages, pour qu’on puisse les saisir d’un seul coup d’œil :
- Fuchsine diamant. . . . 100 gr.
- Acide acétique à 8°. . . 1 litre
- Eau bouillante.............. 20 litres
- Il faut à peu près un demi-litre de cette dissolution pour la teinture d’une robe ou équivalent; je fais un bain assez large, trois à quatre seaux d’eau très-propre ; je prends un demi-cassin de fuchsine que je place à côté de ma bassine.
- Le bain étant à chaleur de la main, j’y entre la robe bien nettoyée et tout à fait décousue; je lève,puis verse la valeur d’un demi-verre de fuchsine; je rentre la robe en la menant jusqu’à ce qu’elle soit rose et que le bain soit devenu blanc; je lève, j’ajoute un nouveau demi-verre de fuchsine, je fais tirer comme la première fois ; je reponchonne encore plusieurs fois jusqu’à nuance voulue ; je rejette enfin dans le baril le restant du cassin.
- Quand la nuance est déjà à moitié de sa hauteur, on pousse un peu le feu et on le fait arriver à la fin jusqu’à l’ébullition.
- Après teinture, on rince sur une seule eau, très-courte, et on sèche en évitant le grand jour.
- Ce n’est pas encore le moment de parler des apprêts; mais je dois dire néanmoins que pour cette couleur, la colle doit contenir un peu d’acide tartrique ou de jus de citron (acide citrique).
- Voilà le moyen de faire de belles nuances solférino ; pour les écarlates à la fuchsine, on ajoute du jaune, mais il ne faut pas que ce jaune soit mélangé dans le bain avec la fuchsine ; c’est du terra ou encore mieux du picrique dont on se sert pour cela.
- Quand la laine est teinte en rouge fuchsine, à deux ou trois tons au-dessous de l’échantillon, on ajoute au bain qui vient de servir une cuillerée d'acide sulfurique,
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- puis la valeur de deux ou trois grammes d’acide picrique ; on rentre la robe dont la nuance tourne au ponceau et on lève lorsqu’elle paraît assez montée.
- On donne un seul rinçage dans peu d’eau.
- Les proportions de ces acides seraient donc en poids :
- Acide sulfurique.................20 gr.
- — picrique (selon nuance) 2 à 3 gr.
- C’est ainsi que l’on fait partout les rouges au picrique, mais ils sont toujours un peu maigres et briqués, et ne me satisfont pas entièrement ; voici un autre moyen que je dois aux conseils de M. Gouillon, et qui me donne des nuances bien plus brillantes, plus pleines et très-unies.
- Le jaune employé est celui qu’on nomme capucine ou aurore; c’est un produit d’un prix peu élevé, mais qui, malheureusement, ne peut se dissoudre qu’à l’alcool.
- Je pulvérise au mortier cette capucine, j’en introduis 30 grammes dans un bidon de fer blanc contenant un litre d’alcool 376 ou d’esprit de bois, qui est moins cher; je mets ce bidon dans l’eau bouillante pendant vingt minutes, en agitant le liquide avec une baguette qui plonge jusqu’au fond; je bouche le bidon quand le liquide est refroidi, et j’ai une dissolution prête pour le service.
- Ainsi, la dissolution se fait avec :
- Jaune capucine..................30 gr.
- Alcool 3/6 ou esprit de bois 1 litre.
- Pour teindre, j’emploie un bain d’eau simple assez chaud, sans bouillir cependant (80 degrés), je verse peu à peu de la dissolution de couleur, et je donne à la laine un pied d’orange assez fort; cette nuance n’est pas très-belle, elle ne pourrait même pas être employée seule; mais avec le mélange de fuchsine, elle fait très-bien. Quelquefois l’orangé devient un véritable rouge ; ce rouge, toutefois, n’est pas fixe et tomberait bientôt si on le laissait tel.
- Quoi qu’il en soit, lorsque la laine a ce pied de capucine, même viré au rouge, on ajoute dans le même bain, qui doit être tiré à fond, notre dissolution de fuchsine trai
- tée comme je l’ai dit, et on continue la teinture comme pour la fuchsine seule.
- Le rouge monte vite, il devient vigoureux, fourni et velouté : magnifique en un mot. Ce ne sont pas des ponceaux que l’on obtient par ce moyen, ce sont des écarlates, des sang de bœuf et même des cerises, si l’on a poussé pas mal au fond de jaune.
- Je recommande ce procédé avec la conviction d’un homme qui le connaît et l’a souvent pratiqué. Dernièrement encore, j’en ai fait une passe de quatre paires de rideaux de damas, qui ont complètement satisfait le client, et moi aussi, ce qui vaut encore mieux, car je suis souvent plus difficile que mes pratiques.
- Mon bavardage m’a entraîné trop loin ; je ne puis donc finir aujourd’hui les rouges sur laine, ce sera pour ma prochaine causerie ; plus tard, nous verrons les rouges en soie, et si Dieu nous prête vie, les autres nuances ensuite, car il n’est pas exact de dire que le teinturier-dégraisseur « trempe dans une seule couleur », ainsi que le prétend le comique de l’Alcazar dans la scène du teinturier que le Moniteur de la Teinture a reproduite (1), et dans laquelle ce chanteur n’était pas trop mal, ma foi.
- Maurice GUÉDRON, Teinturier à Paris, fournisseur du costumier de l’Opéra et d’autres théâtres, ex - dégraisseur de l’escadron des Cent-Gardes, breveté et médaillé pour plusieurs procédés de nettoyage et d’apprêt.
- CYLINDRE A MOIRER
- POUR
- RUBANS ET PETITS OBJETS
- Les procédés de moirage que nous avons décrits dans le Moniteur de la Teinture (2) sont basés, on se le rappelle, sur le moyen bien connu , d’ailleurs, d’une pression
- (1) Voir n° du 20 janvier, année courante : le Teinturier - dégraisseur, chanson comique, par J. Arnaud, chantée à l’Alcazar.
- (2) Voir, année 1873. pages 102, 113, 174 et 279.
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- énergique des étoffes doublées, entre deux cylindres lisses, l’un rigide en fonte polie, l’autre un peu souple, quoique résistant, en papier comprimé ; le cylindre de fonte étant chauffé à l’aide de fers rougis au feu, de vapeur ou de gaz.
- Ces moyens peuvent s’appliquer à tous tissus de soie ou de coton, et les appareils employés sont les mêmes dans tous les cas; mais leurs dimensions varient selon les objets auxquels ils sont destinés; ainsi, les cylindres le plus généralement employés ont ordinairement! m.40 c.de table, c’est-à-dire de longueur utile de rouleaux, mais ils peuvent être réduits jusqu’à 15 ou 16 centimètres, tout en conservant la pression considérable qui leur est nécessaire, et le degré de température qu’on peut appliquer aux machines plus puissantes ; ces cylindres réduits fonctionnent donc aussi bien que les plus grands, sauf qu’ils ne peuvent servir que pour des tissus dont la largeur ne dépasse pas leur longueur de table.
- Fig. 22. — Petit cylindre à moirer.
- La figure 22 ci-contre représente un cylindre de ce genre ; la longueur utilisable des rouleaux peut être de 16 centimètres, de 30, de 50 ou de 60 même ; il est destiné au moirage des rubans, des cravates, des ceintures; ceux.de 50 et 60 centimètres peuvent servir aussi pour les lés de robes en petites soieries, dont la largeur est ordinairement de 48 centimètres, et on peut
- encore, enfin, y passer des étoffes plus larges en les dossant, c’est-à-dire les pliant en deux dans le sens de leur longueur ; on sait, en effet, que la moire ne se produit qu’en passant les étoffes doublées, mais il est assurément plus avantageux de les doubler en superposant deux lés, ce qui évite le pli du milieu du coupon. Ces cylindres servent encore pour l’apprêt du linge de table, que l’on peut ployer sans inconvénient, si sa largeur le nécessite, comme cela, du reste, a presque toujours lieu.
- Ils ont pour but de permettre à l'apprê-teur ou au teinturier de moirer et cylin-drer lui-même les petits objets qui se rencontrent si fréquemment dans son travail journalier, sans être astreint à envoyer au moireur tous ces articles qui ne peuvent se faire payer un prix en rapport, et qui sont, d’ailleurs, très-faciles à cylin-lindrer; on économise ainsi des frais de façon et de transport, dont le total finit toujours par être important, et on n’a pas à supporter les lenteurs de livraison si préjudiciables au succès d’une maison ; dans ce cas, on adresse seulement au moireur les grandes pièces, et ,le travail qui demande une habitude et une expérience toutes spéciales.
- L’appareil est disposé pour être fixé sur une table solide, ou mieux sur un bâti de bois; on l’y assujettit au moyen de quatre boulons ou fortes vis. Il se compose de deux rouleaux : celui du haut est le canon; il est en fonte polie, il se chauffe par des boulons rougis au feu que l’on introduit par l’ouverture située au côté opposé de la manivelle ; cette ouverture se ferme par un tampon ou obturateur en fer; le rouleau inférieur, d’un plus fort diamètre que le précédent, est en papier ; il porte aussi une manivelle, de sorte que l’appareil peut être mis en marche par deux hommes ; un homme suffit cependant, pour les cylindres de 16 et de 30 centimètres ; la pression du cylindre supérieur sur celui du bas, ou réciproquement, communique le mouvement de l’un à l’autre.
- Les tourillons de ces rouleaux sont engagés dans les jumelles du bâti, ceux du
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- bas reposent sur une surface fixe, ceux du haut supportent des coussinets mobiles sur lesquels des vis de pression peuvent exercer une force puissante et progressive ; la tête de ces vis est formée d’une roue dentée; sur chacune d’elles et simultanément, engrène un pignon à clé placé entre ces deux têtes de vis ; en tournant à la main ce pignon, on actionne en même temps les deux vis qui serrent ensemble avec une force rigoureusement égale, si l’appareil a été préalablement bien réglé; ce réglage s’opère facilement : pour cela, on soulève le pignon central, de façon à le dégrener, et on tourne à la main les vis de pression jusqu’à ce que le rouleau de fonte applique bien exactement, et dans toute sa longueur, sur celui de papier ; on replace ensuite le pignon, qui maintient alors ces deux vis dans la position respective qu’on leur a donnée ; ce réglage se fait une fois pour toutes.
- En tournant à gauche la clé du pignon, on serre les rouleaux ; en la tournant dans le sens opposé, on les desserre ; mais pour que le rouleau de* fonte puisse s’élever en même temps, deux étriers remontant avec les vis, tiennent ce rouleau par ses tourillons et l’enlèvent en lui faisant suivre leur propre mouvement.
- Le moirage par cette machine s’opère dans des conditions absolument analogues à celles des plus grands appareils; leur petite dimension permet cette simplicité de construction qui n’offre, du reste, qu’une facilité de plus pour le travail ; toutefois les cylindres de 50 et 60 centimètres ont leurs vis de pression indépendantes, elles se manœuvrent isolément à l’aide d’un petit volant à main.
- Nous ne reviendrons pas sur l’opération du moirage, que nous avons suffisamment décrite et qui, pour le cas actuel, ne présente rien de particulier ; ainsi que nous l’avons d’ailleurs dit, les rubans et autres objets de petite largeur se font avec une grande facilité et n’exigent pas une habitude consommée de ce genre de travail.
- On peut faire graver les rouleaux de ces petits cylindres aussi bien que tous autres,
- mais ils ne peuvent servir alors que pour moirer; car, en effet, ces petits appareils à rouleaux lisses, cylindrent sans moirer lorsqu’on leur présente des étoffes non doublées, ce qui peut être utile dans certaines circonstances, et de plus, comme les deux rouleaux sont munis chacun de leur manivelle, on peut leur donner une vitesse inégale, et dès lors ils peuvent servir comme de petites calandres à friction.
- Ce petit appareil est donc un très-utile outil pour tout atelier de teinturier-dégraisseur ou d’apprêteur, et il devient tout à fait indispensable lorsque l’on est éloigné des centres industriels où se trouvent les moireurs spécialistes.
- F. GOUILLON.
- BRUN-CANNELLE
- DE TOLUIDINE
- Il convient souvent, dans la préparation des couleurs bois ou tons bruns et marrons, de remplacer les couleurs des bois de teinture par les couleurs d’aniline qui donnent, avec moins de travail et de frais, toutes les nuances du brun. Depuis longtemps, on prépare un brun-canelle qui donne, sur soie, sur laine et sur coton, un beau brun bois très-vif qu’on peut, avec les matières colorantes bleues, rouges, nuancer de mille manières. La teinture avec ces couleurs se fait sûr soie et sur coton presque sans mordant. On dissout la couleur dans l’eau chaude, on laisse refroidir et on filtre à travers une flanelle. La teinture de la soie se fait à la température tiède du bain préparé, en dissolvant la couleur et en le rendant légèrement acide par une addition d’acide tartrique.
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- En ajoutant une solution de violet de Paris ou de bleu noir, on peut foncer la couleur ou la nuancer.
- La teinture de la laine s’opère au bouillon du bain dans lequel on a dissous la couleur, avec addition,pour 5 kilogrammes de laine, de :
- Sulfate de soude............ 250 gr.
- Acide sulfurique .... 60 —
- On peut également ici brunir ou nuancer avec le violet lumière ou plus économiquement avec le ' bleu noir. Le coton doit, comme toutes les couleurs d’aniline, être mordancé, surtout avec l’acide tan-nique. On traite aussi les tissus ou les fils en coton pour 5 kilogrammes, par :
- Sumac.................... 1 k. 500 gr.
- ou bien on les mordancé avec une solution de 125 grammes de tannin de bonne qualité. Après le mordançage, on tord comme à l’ordinaire, et le coton est passé par un bain froid de cannelle pur.
- Le cannelle est préparé avec un produit qu’on obtient dans la fabrication de la fuchsine, et est 'principalement composé par le bi-sel de la chrysotoluidine. La base se forme d’une manière analogue avec la toluidine, par soustraction de l’hydrogène, de la même manière que la base de la fuchsine provient du mélange de l’aniline et de la toluidine. Cette matière colorante est, sous le rapport de sa constitution, absolument semblable à la fuchsine. La base libre est insoluble dans l’eau, et par conséquent peut être précipitée des solutions du sel dans l’eau, par un alcali sous forme de précipité jaune clair. La chrysotoluidine est, d’un autre côté, aisément soluble dans l’eau, et peut, sans autre façon, être employée en solution à la teinture, tandis qu’on sait que la rosaniline et ses dérivés ne paraissent colorés qu’à l’état de sels neutres.
- Les composés neutres de chrysotoluidine ne se dissolvent que difficilement dans l’eau bouillante, et se décomposent alors en sels basiques insolubles et sels acides solubles, tandis qu’au contraire ces sels acides sont aisément solubles. Les so
- lutions de ceux-ci donnent des teintures jaunes virant au brunâtre, tandis que la chrysotoluidine libre fournit un ton jaune pur. On obtient la même teinte quand on teint avec les sels acides que quand on ajoute au bain un peu d’alcali.
- (TechnologisteY
- PRIX
- OFFERTS PAR LA SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE DE MULHOUSE
- ARTS CHIMIQUES (I)
- 1
- Médaille de première classe pour la fabrication du rouge d’Andrinople.
- II
- Médaille de première classe pour un travail théorique établissant la constitution chimique de la substance ou des substances qui accompagnent l’alizarine dans la garance, et qui concourent avec cette matière colorante à là génération des teintes dites garancées.
- III
- Médaille d’honneur à celui qui aura le premier fabriqué et livré aux fabriques d’indiennes d’Alsace un produit artificiel remplaçant la matière colorante de la garance dans toutes ses applications, et en permettant, tant au point de vue du prix qu’à celui de la quantité, l’emploi industriel.
- IV
- Médaille d’honneur pour la préparation de laques de garance foncées, rouges ou violettes.
- V
- Médaille d’honneur pour une substance qui puisse servir d’épaississant pour cou-
- (1) La plupart de ces prix figuraient déjà dans la liste publiée en 1872 par le Moniteur de la Teinture; on trouvera donc, dans cette année, aux pages 170, 181, 204, 217 et 229, le détail des conditions que doivent remplir les solutions des questions proposées.
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- leurs, apprêts ou parements, et qui remplace , avec une économie d’au moins 25 0/0, toutes les substances employées jusqu’ici à divers usages.
- VI
- Médaille d’honneur pour une substance pouvant remplacer, dans l’industrie des toiles peintes, l’albumine sèche des œufs, et présentant une économie notable sur le prix de l’albumine.
- VII
- Médaille d’honneur pour une albumine du sang décolorée, et ne se colorant pas par le vaporisage.
- VIII
- Médaille d’honneur pour une amélioration importante dans le blanchiment de la laine ou de la soie.
- IX
- Médaille d’honneur pour un procédé de blanchiment enlevant aux tissus de coton écrus toutes les substances amylacées qu’ils peuvent renfermer, sans altérer le tissu et sans augmentation notable de dépenses.
- X
- Médaille de première classe pour un. mémoire sur l’emploi des résines dans le blanchiment des tissus de coton.
- XI
- Médaille de première classe pour une encre devant servir à marquer les tissus de coton destinés à être teints en fonds unis rouge puce et autres couleurs foncées. Cette encre doit encore rester apparente après avoir subi toutes les opérations que ces teintures exigent.
- XII
- Médaille d’honneur pour un mémoire sur le rôle que jouent les diverses espèces de coton dans le blanchiment et la coloration des tissus.
- XIII
- Médaille de première classe pour un bleu qui puisse servir à l’azurage des laines, et résister à l’action du vaporisage et de la lumière.
- XIV
- Médaille de première classe pour toute
- amélioration de produit chimique du côté de la pureté et de la concentration : acides, alcalis, sels, savons, matières colorantes et décoctions.
- XV
- Médaille d’honneur pour l’une ou l’autre des couleurs suivantes :
- Rouge métallique;
- Vert métallique foncé ;
- Violet métallique;
- Grenat plastique ;
- Une nuance de la série allant du gris-perle du bois, susceptible d’être imprimée au rouleau, avec l’albumine pour épaississant.
- XVI
- Médaille d’honneur pour un travail théorique et pratique sur le carmin de cochenille.
- XVII
- Médaille d’honneur pour un vert transparent, résistant à la lumière et au savon, dont l’éclat, l’intensité, l’application sur tissus de coton et le prix en rendent l’emploi possible en industrie.
- XVIII
- Médaille de deuxième classe pour un travail sur cette question : L’indigotine peut-elle être régénérée de ses composés sulfuriques ?
- XIX
- Médaille d’honneur à celui qui aura le premier livré aux fabriques d’indiennes d’Alsace un produit artificiel remplaçant avec avantage la matière colorante bleue de l’indigo.
- XX
- Médaille de première classe à celui qui aura le premier livré aux fabriques d’indiennes d’Alsace un produit artificiel remplaçant avec avantage les dérivés sulfuriques de l’indigo.
- XXI
- Médaille de première classe pour un nouveau procédé de fixer par l’impression les couleurs d’aniline d’une manière plus complète que par l’albumine.
- XXII
- Médaille d’honneur pour un noir d’aniline soluble dans un véhicule quelconque,
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- pouvant servir en teinture, et résistant à l’action de la lumière et du savon autant que le noir d’aniline actuel.
- XXIII
- Médaille de première classe pour un nouveau noir vapeur, ayant la même intensité et la même solidité que le noir d’aniline, n'affaiblissant pas le tissu et supportant le contact de toutes les autres couleurs, notamment celles à l’albumine, sans nuire lui-même aux nuances auxquelles on l’associera.
- XXIV
- Médaille d’honneur pour un mémoire sur la composition du noir d’aniline.
- XXV
- Médaille d’honneur pour un rouge écarlate susceptible d’applications pareilles à celles des couleurs d’aniline, qui ne soit pas plus fugace que celles-ci et pas plus cher qu’un ponceau cochenille.
- XXVI
- Médaille d’honneur pour toute reproduction sur un alcaoïde artificiel ou naturel, des réactions qui, avec l’aniline, la tolui-dine, la naphtylamine, donnent' le rouge, le bleu, le vert et le noir. Le travail devra être accompagné d’échantillons, et recevra sa récompense alors même qu’il serait industriellement inapplicable.
- XXVII
- Médaille d’honneur pour un moyen d’augmenter la solidité des matières colorantes artificielles.
- XXVIII
- Médaille de première classe pour un moyen sûr et pratique d’amener le noir d’aniline, immédiatement après l’impression, au maximum d’oxydation sans avoir recours à l’aérage et sans altérer le tissu ni attaquer les métaux servant à l’impression.
- TAPIS EN LIÈGE
- Il y a quelques années, on a fait usage d’une étoffe nouvellement inventée, le camptulicon, servant pour tapis, pour grands tapis surtout. La bibliothèque du British-Muséum, à Londres, possède un immense tapis de ce genre. Cette invention était fort à sa place dans les salles des bibliothèques, où il s’agit de supprimer toutes les causes de bruit et d’assourdir les pas.
- L’étoffe dont nous parlons a l’apparence du caoutchouc. On l’obtient, paraît-il, en comprimant fortement des déchets de liège réduits en poudre et imbibés de vieille huile de lin.
- Mais on s’est aperçu que le camptulicon n’offrait pas une résistance suffisante, et que des déchirures s’y produisaient fréquemment. Nous voyons qu’aujourd’hui cette étoffe est remplacée par une autre, qu’on appelle le linoléum, qui est basée sur les mêmes principes, avec cette différence que le mélange dont il est question, toujours fortement comprimé ou passé au rouleau, repose sur une couche imperméable de toile grossière, et par conséquent présente une bien plus grande solidité, sans compter que le linoléum est, comme nous l’avons dit, imperméable, et qu’on peut le balayer ou le laver sans inconvénient.
- BREVETS D’INVEINTION
- CONCERNANT LES INDUSTRIES TINCTORIALES
- ET TEXTILES
- 99.773. — 12 juin 1873:Bardon, Romilly-sur - Seine. — Machine qui s’adapte au métier circulaire à bonneterie et qui a pour objet de faire sur ce métier le bas, la chaussette et le gilet proportionnés et avec lisières.
- 99.800. — 3 juillet : VOrRIN, Paris. — Perfectionnements apportés, aux machines à imprimer.
- 99.802. — 8 juillet: BOLETTE, Paris. —
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- Modifications apportées dans les machines à carder la laine.
- 99.810. — 7 juillet : DEPOULLY, Paris. — Reproduction d’effets de moire sur tissus, papiers et autres surfaces.
- 99.811. — 10 juillet : DEVAISE, Paris. — Moyens mécaniques pour produire les fils chinés ou de plusieurs couleurs, alternativement destinés à être tissés, employés dans toute espèce de tissus et d’étoffes tels que passementerie, tapisserie, meuble et nouveautés.
- 99.812. — 9 juillet : FRIEDLANDER et Moeller, Paris. — Surfaces servant à imprimer.
- 99.815. — 5 juillet : HAGENBACH, Paris. — Impression de couleurs sur or et argent fins et faux, imitant les pierres précieuses et pouvant s’appliquer sur toute espèce de tissus et toute sorte de papiers et autres matières pouvant servir pour décors.
- 99.816. — 5 juillet : Huille et G*, Paris. — Système de biot avec tube à ressorts pour broches de métiers à filer.
- 99.832. — 7 juillet (et brevet anglais) : Thomas, Paris. — Perfectionnements apportés aux métiers à tisser.
- 99.846. — 11 juillet : GRIMSHUW, Paris. — Perfectionnements dans les machines à feutrer les chapeaux ou autres couvertures pour la tête.
- 99.851. — 11 juillet : Leach, Paris. — Perfectionnements apportés aux machines servant à préparer et peigner la laine.
- 99.857. — 11 juillet : SiÉrotin, BLAVIER et Ce, Paris. — Façonnage, au moyen de l’emboutissage, des tissus fabriqués avec des fibres ligneuses.
- 99.863. — 11 juillet : Simon, Paris. — Perfectionnements dans le bobinage des soies et autres fils.
- 99.868. — 11 juillet (et brevet anglais) : Wright, Paris.— Perfectionnements dans les métiers-Jacquard.
- 99.872. — 5 août : Avon, Bédarrides. — Mode de fabrication de la garancine.
- 99.882. — 31 juillet : Désigy, Gatillon.— Fabrication des temples à double mollette, servant aux métiers à tisser.
- 99.890. — 12 juillet : Moene, Lyon. — Appareil adapté aux machines à coudre permettant de fabriquer et poser simultanément toute espèce de passementerie sur les étoffes, de toute nature.
- 99.910. — 12 juillet : DECOUDUN, Paris. — Système de machine à laver le linge et autres matières.
- 99.916. — 14 juillet : HAENEN (demoiselle), Paris. — Système de broderie dit peinture à l’aiguille.
- 99.919. 9 août : Jourdain, Saint-Quentin. — Hérisson-peigneur destiné à remplacer la batte dans les batteurs pour coton longue soie principalement, et les cotons en général.
- 99.963. — 21 juillet : Smith, Paris. — Perfectionnements apportés aux métiers à tisser.
- 99.966. — 18juillet. : WANNER, Paris. — Perfectionnements dans la fabrication de la passementerie, fleurs et autres dessins faits avec la machine à broder suisse.
- 99.967. — 23 juillet : Alauzet, Paris. — Machine à broyer les couleurs lithographiques et typographiques.
- 99.992. — 8 août : QUILBEUF, Elbeuf. — Procédé permettant d’obtenir de nouveaux effets sur les tissus foulés, draps lisses, castors, cuirs-laines et nouveautés, et supprimant au besoin les opérations du lainage et de la tondeuse.
- 100.008 . —30 juillet : Delattre, Paris.— Machine à mettre les rubans en rouleaux.
- 100.029 .— 28 juillet : PRITCHARD, Paris. Instrument optique pour produire les desseins pour la manufacture artistique et pour d’autres emplois.
- certificats d’addition.
- Maussier : 21 juillet. — Fabrication de la silice gélatineuse, acide silicique et application. — B..95’846.
- Sixte- VILLAIN fils : 17 juillet. — Machine à cirer les fils de lin. — B. 97.375
- Demailly : 19 juillet. — Filtres couplés pour l’épuration et la clarification des eaux. — B. 97.527.
- Joly : 16 août. — Incinération des épou-tils mélangés aux laines. — B. 92.532.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- NOUVELLES
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- FORMALITÉS EN DOUANE POUR LES TISSUS. — M. Deseilligny, ministre de l’agriculture et du commerce, vient d’adresser aux chambres de commerce la circulaire suivante, relative aux tissus :
- Monsieur le président,
- L’administration a préparé des instructions en vue d’indiquer au commerce les termes dans lesquels les tissus doivent être déclarés, tant à l’entrée qu’à la sortie. Ges instructions sont relatives aux tissus de lin et de chanvre, aux tissus de coton, aux tissus de soie et bourres de soie.
- A cette occasion, permettez-moi de vous faire connaître que, dans ces derniers temps, la chambre de commerce de Saint-Etienne a invité les fabricants à produire des notes détaillées présentant toutes les indications nécessaires pour éclairer le service sur l’espèce, le poids et la valeur de leurs expéditions. Il a été entendu qu’à cette condition les colis de rubans seraient dispensés de la visite.
- Peut-être jugerez-vous utile, monsieur le président, de faire appel à tous les industriels et fabricants de votre circonscription, et d’insister auprès d’eux pour que le même moyen soit partout adopté. L’administration, dans ce cas, serait disposée, de son côté, à donner des ordres pour qu’on s’abstînt à la sortie d’ouvrir les colis toutes les fois que les notes des fabricants seraient présentées à l’appui de leurs déclarations.
- Recevez, etc.
- Nous souhaitons vivement que le commerce comprenne les avantages de cette simplification de formalités, et qu’il en écarte tous les inconvénients en faisant des déclarations exactes.
- ___4.
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- CONGRES INDUSTRIEL ET COMMERCIAL.— Les chambres syndicales du commerce et de l’industrie organisent en ce moment un congrès national qui doit discuter toutes les questions susceptibles de favoriser le développement du commerce et de l’industrie.
- Le congrès, ayant obtenu du gouverneur de Paris l’autorisation nécessaire, se réunit au Conservatoire des Arts-et-Métiers ; il reçoit déjà de nombreuses adhésions de négociants et des chambres de commerce des principales villes commerciales.
- Le résumé des études de ce congrès sera transmis à l’Administration, qui se dispose, à ce qu’on assure, à recueillir avec intérêt ce concours d’hommes pratiques et de sociétés compétentes.
- Guyot, charretier, transportait de Laon à Marie (Aisne) vingt-six balles, de coton pesant ensemble 6,000 kilos, quand tout à coup, le feu éclata dans son chargement avec une violence telle qu’en peu d’instants toute la voiture était entourée de flammes.
- On accourut au secours du voiturier, mais le véhicule était déjà carbonisé en grande partie.
- On pense que le feu aura été mis par suite du frottement de quelques balles sur les roues.
- Cette opinion, toutefois, peut bien n'être pas fondée, car on connaît plusieurs exemples d’incendies spontanés de balles de coton, en magasin, sans qu’aucune cause appréciable n’ait paru les déterminer.
- TEINTURE DES OEUFS ROUGES. — Les œufs rouges commencent à montrer leur coque chez les fruitiers. Cela annonce l’arrivée de Pâques et des jours de printemps.
- Quelques détails à propos des œufs rouges.
- Paris en consomme un million et quelques centaines par jour, du 1er mars au 1er mai.
- Ce sont des maisons spéciales du quartier des Innocents qui se chargent presque exclusivement de la coloration et de la cuisson des œufs.
- On sonde d’abord les œufs, c’est-à-dire qu’on les heurte légèrement pour s’assurer qu’ils sont frais et intacts. Après ce triage, on les place par cinq ou six cents dans des paniers en osier, que l’on plonge dans une chaudière remplie d’eau et de bois de cam-pêche. On les fait cuire durant un quart d’heure sans bouillir, et on ajoute à l’eau une certaine dose d’alun pour que la couleur prenne sur les coquilles.
- La coloration et la cuisson des œufs coûtent 50 centimes le panier.
- Les œufs qui se cassent ou se fendent pendant l’opération sont mis de côté et vendus à des industriels qui en font des colifichets pour les petits oiseaux.
- On teint actuellement les œufs de Pâques à l’aide des couleurs d’aniline, et on produit non-seulement de bien plus beaux rouges qu’avec les bois, mais encore des violets, des marrons, des bleus et autres teintes très-variées.
- Le tout en l’honneur de la résurrection de Jésus et du printemps.
- Pour tous les articles non signés :
- P. Blondeau.
- F. GOUILLON, Directeur-Gérant.
- Tous droits réservés.
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- INCENDIE SPONTANÉ DU COTON. — Le sieur
- Paris. — Typ. Dubuisson et Ce, 5, rue Coq-Héron.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 17'Vol., N" 5. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 5 Mars 1874.
- Sommaire
- Matières colorantes vertes d'aniline, par MM. BOLLEY et KOPP. Vert à l'aldéhyde, préparation et teinture. — Apprêt à la gomme-laque pour les fils et tissus, par M. Gh. DEPOUILLY.— Nou-veaux bains huileux pour la teinture en rouge turc, par M. A. Müller. — Causeries confraternelles sur l'art du teinturier-dégraisseur, par M. Maurice Guédron : Rouges sur laine et sur laine-coton (suite), amaranthes, grenats, corinthes, caroubiers, etc. (échantillons).
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Préparation des étoffes contre les teignes. — Encre portative et encrier magique ;1 base de couleurs d'aniline.— Brevets d’invention concernant les industries tinctoriales et textiles.
- NOUVELLES : Droits sur les savons de foulage. — Exposition internationale à Paris. — Société industrielle du Nord. — Chambre syndicale des Tissus.
- MATIÈRES COLORANTES VERTES
- D'ANILINE
- PAR
- MM. BOLLEY et KOPP
- Parmi les matières colorantes vertes dérivées du goudron, le vert à l’aldéhyde et le vert à l’iode sont les plus importantes. Le point de départ du premier de ces verts est le bleu à l’aldéhyde^ celui du second est le violet éthylé d’Hofmann,
- Nous nous occuperons d’abord du vert à lahléhyde, puis du vert à l’iode, et nous dirons quelques mots du vert de Paris de Poir-rier, Bardy et Lauth.
- VERT A L’ALDÉHYDE Préparation et teinture.
- T apréparation de cette matière colorante se divise en deux phases : 1° la fabrication du bleu d’aniline, et 2° la transformation de celui-ci en vert. Comme la couleur se trouve en dissolution, il faut, si le vert d’aniline doit être obtenu à l’état solide, procéder à une troisième opération, à la précipitation et à la dessiccation de la substance.
- Le véritable inventeur de cette matière colorante verte n’est pas Usèbe, fabricant u Saint-Ouen près Paris, mais un ouvrier de ce dernier du nom de Cherpin, qu’un hasard singulier conduisit à cette décou-verte. Girard raconte avoir entendu dire par Cherpin lui-même que, s’étant occupé
- de fixer sur les fibres textiles le bleu à l’aldéhyde, très-instable, sans pouvoir par-venir au but désiré, il consulta un photographe, qui lui conseilla d’essayer l’agent fixateur que l’on emploie toujours en photographie, c’est-à-dire l’hyposulfite de soude. Cherpin suivit ce conseil et il obtint, à son grand étonnement, un vert magnifique, qui a été perfectionné par Usèbe, Muller (de Bâle), Lucius, (de Francfort), et d’autres. C’est ainsi que le double sens du mot fixation fut la cause principale de la découverte.
- Les procédés proposés pour la prépara-ration du vert à l’aldéhyde ne diffèrent pas essentiellement les uns des autres.
- Dans le premier brevet d’Usèbe (1862) les quantités des substances à mélanger ne sont même pas indiquées. On dit seulement de dissoudre de la rosaniline dans un acide minéral, d’ajouter lentement de l’aldéhyde après le refroidissement et d’abandonner le mélange à lui-mème pendant douze à dix-huit heures, jusqu’à ce que la couleur soit devenue bleue. On mélange la solution avec de l’eau acidulée afin que le bleu formé ne puisse pas se précipiter, et ensuite on ajoute très-doucement de l’hypo-sulfite de soude dans la liqueur, qui doit toujours être maintenue avec une réaction acide. A la fin, il faut chauffer à l’ébullition, afin de seconder l’action de l’acide hyposulfureux, et filtrer le liquide bouillant pour séparer le soufre précipité (qui s’est formé par la décomposition de l’acide hyposulfureux).
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Dans le Moniteur scientifique de 1864, un fabricant, dont le nom n’est pas indiqué, donne les indications suivantes : On ajoute 150 grammes de sulfate de rosaniline à un mélange fait d’avance et refroidi de 3 kilogrammes d’acide sulfurique anglais et de 1 kilogramme d’eau, et l’on fait dissoudre complètement le sel de rosaniline. À cette dissolution on ajoute peu à peu et en agitant continuellement 225 grammes d’aldéhyde (brute), préparée en traitant de l’alcool par du bichromate de potasse et de l’acide sulfurique; on chauffe ensuite le tout au bain-marie, jusqu’à ce qu’unegoutte prélevée avec l’agitateur et introduite dans de l’eau acidulée paraisse verte.
- Maintenant on verse peu à peu cette dissolution dans 30 litres d’eau bouillante et ensuite on mélange avec450 grammes d’hy-posulfite de soude dissous dans une quantité d’eau bouillante aussi petite que possible, et l’on fait bouillir pendant quelques minutes. Le liquide devient vert et, après l'élimination du soufre précipité, il peut être employé directement pour teindre.
- Un perfectionnement de la méthode précédente consiste à diminuer beaucoup l’acide sulfurique et l’aldéhyde. On recommande de prendre pour 300 grammes de sel de rosaniline, 900 grammes d’un mélange de 3 parties d’acide sulfurique anglais et de 1 partie d’eau, et 450 grammes d’aldéhyde. L’aldéhyde est ajoutée très-lentement au sulfate acide de rosaniline refroidi, jusqu’à ce que la coloration bleue se soit manifestée. Ce mélange est maintenant versé dans une dissolution de 900 grammes d'hyposulfite de soude dans 60 litres d’eau bouillante, on chauffé ensuite à l’ébullition et l’on filtre.
- Une autre recette qui est assez employée est la suivante : On dissout 1 kilogramme de sulfate de rosaniline cristallisé dans 2 kilogrammes d’acide sulfurique anglais qui ont été étendus avec 500 grammes d’eau. Lorsque ce mélange est refroidi, on y ajoute en trois ou quatre fois une solution concentrée d’aldéhyde dans l’alcool, et l’on a soin d’agiter après chaque addition. Au bout d’une demi-heure la réaction
- est terminée. Le liquide est maintenant versé dans une solution de 4 kilogrammes d’hyposulfite de soude dans 100 litres d’eau, et l’on fait bouillir le tout pendant 10 minutes. La solution verte est séparée par filtration d’un précipité gris-bleu.
- La méthode de Lucius diffère un peu des précédentes. La principale modification consiste à employer l’hydrogène sulfuré et un sulfite alcalin au lieu d’ajouter directement un hyposulfite, comme le font les autres chimistes. On dissout 1 partie de sulfate de rosaniline dans un mélange de 2 parties d’acide sulfurique anglais et de 2 ou 4 parties d’eau, on ajoute 4 parties d’aldéhyde et l’on chauffé le mélange à environ 50°, jusqu’à ce qu’un échantillon du liquide dissous dans 50 parties d’alcool offre une coloration bleu-vert. Lorsqu’on a obtenu cette réaction, on ajoute 300 ou 500 parties en poids d’eau saturée avec de l’hydrogène sulfuré, on élève lentement la température jusqu’à 90 ou 100°, et, lorsqu’on a atteint ce degré de chaleur, on verse 10 parties d’une solution aqueuse saturée d’acide sulfureux. On filtre alors le liquide pour en séparer le précipité bleu.
- Le vert à l’aldéhyde est rendu solide de différentes manières.
- On recommande de laisser reposer pendant vingt-quatre heures le liquide vert filtré, et de filtrer de nouveau (parce que le soufre ne se sépare que peu à peu), puis d’ajouter en même temps une solution de chlorure de zinc à 52° Baumé et une solution de carbonate de soude à 17° Baume, de filtrer encore, de laisser égoutter la masse restée sur le filtre et enfin de dessécher celle-ci à 30 ou 50°. Ce vert doit être considéré comme une laque de zinc.
- On ajoute quelquefois aussi de l’acétate de soude et du tannin pour précipiter le vert à l’aldéhyde. On vend le précipité plus fréquemment sous forme d’une pâte qu’à l’état tout à fait sec. Enfin on peut, de la-solution verte, séparer la matière colorante à l’état solide en ajoutant du sel marin ou du carbonate de soude, ou de la soude caustique, substances qui saturent l’acide libre du liquide. On laisse le précipité se
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- déposer, on décante le liquide qui surnage, on le lave d’abord sur un filtre avec de l’eau et on le dessèche à une température qui ne doit pas dépasser 100°.
- Pour teindre et imprimer les tissus avec le vert à l’aldéhyde sec, on le broie avec vingt fois son poids d’eau, de manière à obtenir une bouillie tenue; puis on ajoute un poids double d’acide sulfurique anglais et 50 ou '/O parties d’alcool, afin de produire une solution complète. Lorsque ce mélange doit servir pour imprimer, on l’étend peu à peu avec de l’eau faiblement acidulée avec de l’acide sulfurique.
- A l’état sec, le vert à l’aldéhyde est une poudre amorphe qui est incomplètement soluble dans l’alcool, insoluble dans l’eau, mais soluble dans l’eau acidulée et surtout dans un mélange d’acide sulfurique étendu et d’alcool. Comme le vert à l’aldéhyde en pâte est plus facilement soluble que celui qui est sec, on préfère le premier. On a remarqué que le vert d’aniline perd sa fraîcheur en vieillissant et qu’il finit par devenir tout à fait inserviable; c’est pour cela que beaucoup de teinturiers le préparent eux-mêmes au moment de s’en servir et en proportion de leur besoin.
- [Traité des mat. color.)
- APPRÊT A LA GOMME-LAQUE
- POUR LES FILS ET TISSUS
- Par M. Ch. Depouilly
- L’apprêt des étoffes consiste en un traitement complémentaire des opérations de l’impression et de la teinture, qui a pour objet de donner des corps à la fibre, d’en rehausser les couleurs, d’en faire dispa-raître les plis et, au besoin, d’en lustrer la surface.
- Les opérations de l’apprêt, dont on fait une spécialité dans certaines localités, sont de deux espèces : les unes ont pour but d imprégner les toiles de la préparation la plus convenable pour leur donner le corps dont elles ont besoin, sans leur rien faire
- perdre de leur souplesse ni de leur brillant naturel; les autres, purement mécaniques, sont destinées à en égaliser, lustrer ou satiner la surface.
- L’apprêt que reçoivent les toiles de coton a généralement pour base la fécule ou l’amidon, auxquels on associe, selon la nature des couleurs, celle des tissus et la souplesse qu’on veut leur conserver, une certaine quantité d’alun, de savon, de blanc de baleine, d’acide stéarique et même de cire, quand les pièces doivent être soumises au satinage.
- On apprête à la gomme et à la dextrine les étoffes de soie ; quant à celles de laine, on les imprègne tout au plus d’une solution d’alun, pour rehausser la vivacité des couleurs.
- Ces passages, extraits de Persoz, définissent suffisamment ce qu’on entend industriellement par apprêt et démontrent que cette opération est essentiellement distincte de l’imperméabilisation.
- Ici, l’apprêt et l’imperméabilisation peuvent être obtenus en une seule opération, et le produit employé n’a pas encore été appliqué à l’apprêt des tissus.
- Cette matière est une dissolution alcaline de gomme-laque. En imprégnant les fils de cette dissolution faite à la soude ou à la potasse caustiques, et les exposant à l’air, l’alcali se carbonate et produit l’insolubilité du mélange une fois appliqué. Une dissolution ammoniacale agit encore mieux, car l’ammoniaque se volatilisant par l’exposition à l’air, la gomme-laque fixée sur les fils redevient insoluble à l’eau.
- L’auteur n’indique pas de procédé pour la préparation de cette dissolution. Voici celui que le Moniteur de la Teinture propose :
- Dans un vase non métallique, on met en présence :
- Gomme-laque............... 150 grammes.
- Ammoniaque liquide.. 60
- Eau....................... 1/2 litre.
- On laisse en contact quelques heures, puis on fait bouillir, en agitant sans cesse, jusqu’à ce que toute la gomme-laque soit dissoute.
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- La dissolution épaisse que l’on obtient ainsi, peut être alors étendue de la quantité d’eau nécessaire pour l’amener à une consistance convenable.
- Cet apprêt est souple, il est insoluble, ainsi qu’on vient de le voir, et il n’empâte pas les tissus. Pour les couleurs foncées on peut employer des gommes-laques brunes et de peu de valeur, et pour les couleurs blanches, on se sert des laques incolores en azurant la pâte d'apprêt.
- Loin d’être un obstacle à la teinture, cet apprêt la favorise. On peut teindre ou colorer l’apprêt lui-même: dans ce cas,l’apprêt et la teinture sont simultanés ; on peut teindre le tissu avant l’apprêt, c’est le moyen le plus généralement usité; enfin, on peut teindre la fibre préalablement recouverte d’apprêt. En effet, la gomme-laque a une affinité prononcée pour la plupart des matières colorantes, notamment pour les couleurs d’aniline, de sorte que les fibres ainsi apprêtées, sont en même temps mordancées pour ces teintures. Mais- encore, on peut ajouter des mordants au liquide d’apprêt, pour les couleurs qui en exigent l’emploi, et il suffit .que ces mordants ne soient pas acides; les aluminates, les stannates, les chromâtes, etc., conviennent donc dans cette circonstance.
- On applique ces dissolutions ou mélanges sur les tissus, au moyen du foulard, puis on sèche au tambour; les tissus légers, tendus sur des métiers ou des cadres, sont apprêtés à la brosse ou à l’éponge; les fils sont trempés dans la dissolution, puis chevillés.
- Sur chaînes ourdies, les dissolutions alcalines de gomme-laque font l’office d’un bon parement, qui n’aigrit pas et dont on maintient l’humidité en y ajoutant de la glycérine. Si ce moyen est appliqué aux chaînes des tissus laine-coton, il peut servir en même temps à mordancer ces fils de coton, de façon à éviter ce mordançage spécial, lors de la, teinture du tissu.
- Pour les velours, on sait que l’apprêt, qui s’applique à l’envers, ne doit pas traverser le tissu; celui-ci convient parfaitement dans ce cas, mais il permet aussi un
- mode d’application particulier : si la trame et la chaîne de liage du velours ont été apprêtées à la gomme-laque, il suffira de passer la pièce de velours, à l’envers, sur un tambour chaud, qui fond cette résine, unit les fils du tissu, l’apprête, en un mot, sans le traverser; en se servant d’un apprêt coloré pour la trame et la chaîne de liage, il n’est plus nécessaire de teindre ces fils.
- Ces propriétés de l’apprêt à la gomme-laque, d’être insoluble et fusible, offrent encore un avantage, c’est que restant uni intimement à la fibre, il peut toujours être régénéré parla chaleur; avantage important pour les tissus reteints, ou les vêtements déjà portés.
- Pour les tulles de soie, les gazes, les tarlatanes, les apprêts à base de féculents, généralement employés, ternissent ces belles matières, et s’altèrent à la moindre goutte d’eau ; ici, au contraire, l’apprêt forme un vernis qui rehausse encore le brillant de ces tissus, et son insolubilité le rend insensible à l’action de l’eau ou de l’humidité.
- Enfin, il peut admettre le mélange d’autres produits, répondant à des besoins particuliers, et se prête ainsi à tous les usages et à toutes les nécessités du travail des apprêts.
- NOUVEAUX BAINS HUILEUX
- POUR LA TEINTURE EN ROUGE TURC Par M. A. Müller.
- L’auteur part de cette hypothèse, que les fibres du coton qu’on a plongées dans un bain de garance pour les teindre en rouge turc, renferment dans leurs pores une certaine proportion convenable, qui s’y trouve précipitée, d’alun, de tannin, et qu’il en est de même des peaux chamoisées. Cette hypothèse est basée sur l’analogie, qui a été démontrée par M. R. Wagner, entre les procédés du tannage et de la teinture. Même quand on adopterait que les précipités qu’on obtient pgp la gélatine, l'albu-
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- mine, etc., et le tannin, l’alun et l’huile, ne soient pas, à proprement parler, du cuir, il n’en est pas moins certain que les fibres sont considérablement animalisées, qu’elles sont insolubles dans les acides faibles et les lessives tout comme le cuir ordinaire. On est donc autorisé à maintenir l’expression de précipité coriacé.
- On sait que le teinturier en rouge turc ajoute à son émulsion d’huile de la bouse de vache qui renferme une portion assez notable de gélatine et de matières protéiques. Sans ces sortes de substances, on n’obtient pas, à proprement parler, le mordant blanc, chose dont on peut se convaincre directement par des essais de teinture.
- 1° Il faut que dans le bain d’huile, il y ait présence de la gélatine. La raison en est que par un seul mordançage, il ne se forme que très peu d’huile oxydée (peaux chamoisées), cause qu’il faut chercher dans la faible proportion relative de la gélatine dans le mordant.il est démontré par là qu’il convient d’en ajouter une certaine quantité, attendu que la fibre du coton ne se prête pas à cette réaction, ou seulement parce qu’elle constitue une matière poreuse absorbant l’oxygène. Nous savons que, dans la préparation des peaux cha-moisées, de même que dans la teinture en rouge turc, l’huile s’oxyde quand on l'a-bandonne pendant longtemps et qu’on la laisse sécher à l’air; mais nous ne savons à peu près rien de la marche de cette réaction et du produit final, ce qui, du reste, ne fait rien à l’affaire.
- Les expériences ont démontré qu’on pouvait provoquer l’oxydation artificiellement, sans élévation de température, par les hypochlorites alcalins (mais non par la permanganate de potasse). Quand on abandonne au repos un liquide de ce genre, il se forme déjà un corps poisseux, blanc, spécifiquement plus léger, mordant jouissant de propriétés indifférentes, soluble dans l’éther, l’essence de térébenthine et l’acétone. Traité parla gélatine, l’alumine et le tannin, il se colore ou se teint par l'alizarine artificielle en rouge écarlate.
- D’où l’on peut tirer la conclusion suivante :
- 2° Les solutions froides des hypochlorites alcalins peuvent au bout d’un temps court, opérer l’oxydation de l’huile sur la fibre.
- Il résulte de ces deux principes, qu’on peut obtenir un surrogat du bain d’huile de la manière suivante : on prépare une émulsion d’huile d’olive ordinaire (il ne faut pas naturellement se servir d’huile gélatineuse ou tournante), avec une solution de gélatine suffisamment dense, ce qui réussit très-bien, et à cette huile on ajoute la solution d’un hypochlorite alcalin, par exemple de l’eau de javelle; on abandonne la masse, qui mousse considérablement, au plus deux heures au repos; on mor-dance, on fait sécher, à la température ordinaire, une ou deux fois ; on dégorge, on lave, on alune, on donne le bain de craie, le bain de sumac et enfin celui de teinture.
- L’auteur a obtenu ainsi de beaux résultats, mais qui ne sont pas encore complètement satisfaisants, et, en conséquence, il poursuit ses expériences. Il ne peut pas encore faire connaître les rapports quanti-tatifs.
- (Chemisches centralblatt.)
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- SUR
- L’ART DU TEINTURIER-DÉGRAISSEUR
- Fait personnel.
- Parmi les quelques lettres que m’a valu ma première causerie, presque toutes très-encourageantes, une me demande si j’ai quelque machine d’apprêt à recommander et si je compte me retirer aussitôt que ma réclame sera faite, d’autant plus, dit-elle, que mon titre de breveté le ferait supposer.
- Ce n’est pas à moi à défendre les cor-
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- frères auxquels il est fait allusion (1), mais je dois déclarer que mes brevets ne sont pas appliqués en dehors de mes ateliers, et qu’ils ne sont pas susceptibles d’être exploités auprès des teinturiers ; ils consistent : l’un à revivifier les nuances des draperies dégraissées, un autre à nettoyer les broderies d’or et d’argent, les galons des uniformes, des habits de cour et des livrées;’ un troisième, à maintenir la raideur des collets, des ceintures et autres parties rigides des tuniques et habits ; un autre, enfin, en un apprêt transparent sur tissus à deux nuances, pour costumes de féeries, afin de produire certains changements de reflets, selon le mode d’éclairage qui leur est appliqué.
- Tous ces procédés sont à mon usage exclusif, et je n’ai point à solliciter mes confrères de les adopter ; ma collaboration au Moniteur de la Teinture n’a donc rien d’intéressé, au moins de ce coté ; peut-être aussi n’a-t-elle rien d’intéressant? C’est à mes lecteurs à en juger.
- ROUGES SUR LAINE
- Et sur Laine-Coton (suite)
- Quand je prends pour exemple la teinture d’une robe, il est bien entendu que ce n’est que pour fixer les idées et établir des dosages ; les procédés s’appliquent aussi bien aux autres pièces, plutôt même qu’aux robes, surtout dans le cas actuel, car ces
- (I) Dans ses méthodes d’apprêt à l’usage des teinturiers - dégraisseurs [Moniteur de la Teinture, 1869), M. Vincent a parlé de toutes les machines d'apprêt et s’est arrêté au moment de décrire la sienne; ses fonctions d’adjoint au maire et de président du tribunal de commerce de la ville de Dole, l'ayant absorbé à ce moment. Le Moniteur de la Teinture a fait une description du métier de M. Barbé, comme de toutes machines nouvelles ; mais l’auteur n'en a jamais parlé lui-même, et il n'a point dit qu'il cessait ses causeries, interrompues seulement pour motifs particuliers.
- Les allusions, dont il est question, n’ont point besoin d'autres réfutations.
- F. G.
- rouges ne sont guère usités pour les robes elles-mêmes.
- La robe est la mesure, l’unité du teinturier, comme la truellée est celle du maçon, la brouettée, celle du terrassier, la cho-pine, celle du rouge-trogne, et la pièce de cent sous, celle du procureur.
- Voici, pour en finir avec les rouges vifs, le procédé au bois, mais que j’indique sans le recommander.
- Corinthe aux bois, avivé à la fuchsine et teint sur fond blanc.
- On donne un bouillon d’une heure avec une petite poignée de crème de tartre ; à peu près autant d’oxi-muriate d’étain et un petit verre d’acide chlorhydrique pour deux à trois seaux d’eau, et pour une robe ou équivalent.
- Puis, on rince et on teint dans du jus de Brésil, la valeur d’un petit cassin. Le rouge paraît ne pas trancher beaucoup, mais on lui donne tout son feu, en ajoutant au bain, à la fin de la teinture, à peu près un demi-pain de craie ou blanc de Meudon.
- Voici ces dosages, d’abord le mordant :
- Crème de tartre................... 100 gr.
- Oxi-muriate d’étain............. 100 —
- Acide chlorhydrique............. 20 —
- Puis, la teinture :
- Eau................................ 30 litres.
- Jus de Brésil....................... 2 —
- Blanc de Meudon (craie).. 125 gr.
- Le jus de Brésil se fait en ébouillantant le bois, ou dissolvant l’extrait; on met 1 kil. de bois pour 20 litres d’eau, ou 200 grammes d’extrait mou pour la même quantité. Ce jus se fait d’avance et se conserve à la cave le plus longtemps possible; plus il est vieux, meilleur il est, et après six, huit mois, un an même, il est plus pur
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- et plus vif que les premiers jours; il faut qu’il soit dans un baril ou baquet, recouvert seulement d’une toile ou d’un couvercle en bois, mais non fermé hermétiquement.
- Le jus ainsi conservé, gagnera beaucoup en qualité, mais ce sera toujours une mauvaise drogue, sans solidité, donnant des teintures assez belles, mais détestables et virant au moindre acide, déteignant au savon et même à l’eau, et passant aussi tout simplement à l’air. Le rouge devient blanc, et pourvu qu’on possède un bleu semblable, on en pourrait faire des drapeaux pour certains personnages de ma connaissance.
- Ce n’est pas que le teinturier-dégrais-seur tienne aux grands teints, au contraire, c’est une de ses plaies, les grands teints ; c’est le diable à démonter, et pour les faire tomber suffisamment, il faut quelquefois altérer l’étoffe ; mais il faut au moins que ses teintures puissent voir le jour et qu’elles ne pâlissent pas au premier coup de soleil.
- Lorsqu’à ces rouges, on ajoute du campêche, de l’orseille, des bois jaunes, ou encore du carmin d’indigo, du bleu-noir, etc., on produit des nuances assombries, toujours à fond rouge, et déjà meilleures que celles du Brésil seul, car ces couleurs le maintiennent un peu,
- Rouge à la grenadine seule, sur fond blanc.
- carmin ; on peut encore pousser en fond par une pincée de couperose ou autre mordant de fer, mais j’aime peu ce moyen, qui paraît laisser moins de souplesse aux tissus, et qui unit moins facilement.
- En brunissant au campêche, on peut supprimer l'orseille, et voici un moyen pour faire un corinthe satisfaisant, par ce moyen.
- On mordance en alun et tartre. Pour tous nos bouillons, il faut, en général, de bons produits. Ainsi, on se sert de crème de tartre et non des tartres blancs ou rouges en plaques, qui sont toujours impurs et en partie insolubles ; quant à l’alun, il est généralement bon partout.
- On prend une petite poignée de cristaux de tartre, un morceau d’alun du volume d’un gros œuf, et on fait bouillir la laine une heure dans ce mordant, on rince et on teint avec 2 litres de Brésil, un demi litre de campêche et un quart de litre de Fustet ; mais il est bien entendu que c’est l’œil qui doit juger ces proportions ; on voit à la façon dont la nuance monte, quel colorant il faut ajouter. Ainsi, si le fond est trop rouge, on met un peu plus de campêche ; si alors, il a l’air de devenir trop violet, trop prune, on le brunit avec un peu de Fustet ou de Terra, si on a plutôt cela sous la main, mais il faut éviter l’emploi du bois jaune, car si on se sert d’une couleur plus solide que les autres, elles ne passent pas toutes ensemble, et elles sè transforment plus tard en pain d’épices, en Bismarck (laide couleur), surtout dans les endroits frappés, et il s’en suit un très-vilain effet.
- Voici les proportions moyennes que je viens d’indiquer :
- Mordant.
- On peut faire, par exemple, un grenat passable en ajoutant dans le bain de Brésil, un pochon d'orseille, soit par exemple :
- jus de Brésil
- Orseille.....
- 2 litres.
- 100 gr.
- Si on veut brunir un peu plus, on ajoute un demi-litre de campêche ou un peu de
- Crème de tartre.... 80
- Alun................ 120
- Teinture.
- Jus de Brésil............
- Décoction de campêche
- — Fustet...
- Si on veut un peu plus
- gram.
- 2 litres.
- 1/4 -de feu à la
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- nuance, on ajoute à peu près 50 grammes de sel d’étain, au bain de teinture.
- Mais un excellent moyen de donner du feu, de la vigueur, du tranché, consiste à ajouter dans le bain, à la fin, un petit peu de fuchsine, environ un demi-verre de la dissolution que j’ai indiquée dans ma précédente causerie.
- Toutes ces teintures à base de bois rouges gagnent beaucoup en les rinçant à la fin avec un peu de blanc de Meudon, mais bien peu, gros comme une noix dans un seau d’eau, et si l’on se sert d’eau de puits dures et calcaires, il n’est même pas besoin d’y ajouter cette petite quantité de craie.
- Les produits d’aniline, si précieux pour nos travaux, nous offrent encore des facilités pour la production de ces nuances à fond rouge. Il n’y a pas dix ans que l’on se sert couramment des couleurs d’aniline dans nos ateliers, mais s’il fallait s’on passer aujourd’hui, quel trou dans nos procédés ! Combien de jeunes gens devraient recommencer leur apprentissage!
- Nous avons vu comment on fait des rouges à la fuchsine, ces rouges peuvent être brunis et nuancés de mille manières, soit par d’autres couleurs d’aniline, soit par les bois et la plupart des colorants, mais puisque l’on ne veut pas utiliser la fraîcheur de ces belles couleurs, on peut, dans ce cas, n’employer que des qualités secondaires, moins chères, et plus voisines des teintes que l’on recherche. Il est même un rouge d’aniline que l’on nommait autrefois cerise et que l’on préfère appeler aujourd’hui grenadine, — mais qu’importe l’étiquette du sac, la marchandise restant toujours la même? — Ce produit donne directement un rouge-vin ou amaranthe, moins frais et moins violeté que la fuchsine, mais bien plein et bien uni.
- Ce rouge peut être nuancé avec le bleu-noir et avec le marron d’aniline ; à l’aide de ces trois couleurs'diversement mélangées, je produis une infinité de nuances; des grenats, des prunes, des byrons, des marrons, des modes, des gris, etc., on peut dire que tout ce qui n’est pas franchement
- rouge, bleu, jaune, violet ou vert, peut être obtenu par le mélange de ces couleurs, qui sont, du reste, d’un prix très-peu élevé.
- Le cerise, ou grenadine, se fait dissoudre de la même façon que la fuchsine, c’est-à-dire avec un litre d’acide acétique et 20 litres d’eau bouillante, pour 100 grammes de couleur, ainsi que je l’ai dit dans ma précédente causerie.
- Le bleu-noir et le marron d’aniline exigent une petite modification dans cette préparation. On met 100 grammes de l’une ou de l’autre de ces couleurs dans un petit baril, et sans avoir besoin de les pulvériser plus finement qu’elles ne le sont, on verse dessus, 20 litres d’eau de rivièreou de pluie, filtrée et bouillante, on ajoute aussitôt un demi verre d’acide sulfurique, on agite avec un bâton jusqu’à refroidissement et
- on laisse reposer.
- Voici ces dosages : Bleu-noir ou marron
- Eau bouillante........
- Acide sulfurique....
- 100 gram.
- 20 litres.
- 100 gram.
- Pour ce qui concerne les nuances à fond rouge, dont nous nous occupons en ce moment, voici comment on opère :
- Les étoffes de laine sont, après nettoyage, piquées légèrement en acide sulfurique et exprimées ou égouttées, puis teintes à peu près de la même façon que pour la fuchsine, sauf qu’il n’est pas nécessaire de faire des ponctions si répétés ; deux ou trois suffisent, car devant tirer pas mal en fond, la nuance s’unit assez facilement.
- On commence par verser dans le bain, le mélange des couleurs dans les proportions voulues, et l’on a sous la main des dissolutions séparées de chaque colorant, que l’on emploie et ajoute au bain, selon la façon dont la couleur monte.
- Il est bien entendu que le bain se fait à l’eau seule, puisque chaque couleur contient l’acide qui lui est utile pour tirer et se maintenir dissoute.
- Si l’on veut faire un grenat, un lie-de-vin, on emploie à peu près, pour une robe, un demi-litre de grenadine et un demi-verre de bleu-noir, soit ;
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- Dissolution de grenadine 1/2 litre, — de bleu-noir., 100 gr.
- Pour'des teintes dites raisin de Corinthe ou caroubier, on emploiera en moyenne :
- Dissolution de grenadine 1/2 litre. — de marron... 100 gr.
- Si cette dernière teinte a besoin d’être plus nourrie, plus poussée en fond, pour faire ce que l’on nomme des Rauilles, Van-Rick, ou.pourpres divers, on y ajoute du bleu-noir et on emploie alors ces trois colorants dans les proportions ci-dessous; proportions toujours approximatives, bien entendu :
- Dissolution de grenadine 1/2 litre.
- — de marron... 100 gr.
- — de bleu-noir. 50 gr.
- La plupart de ces nuances sont offertes comme nouveautés ou articles à la mode, par les grands magasins de Paris, qui leur donnent des noms les plus fantaisistes et souvent pas mal trouvés, mais jamais pareils dans deux maisons, et les clientes nous les désignent souvent par ces titres qu’elles ont remarqué aux étalages. Il ne faut jamaisignorer ce qu’elles veulent dire, la suite de la conversation vous l’apprend toujours, et on peut alors paraître au courant du nouveau ; cela est préférable que de chercher à les persuader que les noms dont elles se servent n’ont jamais existé que dans le brillant esprit d’un calicot.
- C’est en recommandant à mes dames de magasin de toujours faire semblant de connaître les désignations les plus fantasques, et d’affirmer que c’est, en effet, du grand nouveau, que j’ai acquis la réputation, auprès de certaines pratiques, d’un homme fort à la mode et très au courant des goûts du jour. C’est souvent même une occasion de faire payer un peu plus cher : songez-donc, de la haute nouveauté!
- Il me reste à parler des modifications de ces procédés pour les appliquer aux chaîne-coton, mais cela ne peut être pour aujourd’hui, ni même pour le prochain numéro, car, quoique l’année ne soit pas brillante,
- la campagne d’été va commencer, l’ouvrage rentre déjà un peu, et mes sabots me réclament.
- Maurice Guédron, Teinturier à Paris.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- PRÉPARATION DES ÉTOFFES
- Contre les teignes
- Pour préserver les tissus des teignes ou vers qui leur sont si préjudiciables, M. Reimann recommande de les imbiber d’un apprêt d’acétate d’alumine préparé comme il suit :
- On fait dissoudre dans l’eau chaude, et séparément :
- 1° Alun................. 5 kilogr.
- 2° Acétate de plomb.. 11 —
- On mélange les deux dissolutions, on laisse reposer le liquide jusqu’à ce que tout le sulfate de plomb soit déposé ; on décante la liqueur surnageante, qui contient l’acétate d’alumine formé, et on y ajoute de l’eau pour faire en tout, un volume de 1,000 litres; dans cette eau, on aura fait dissoudre préalablement un peu de colle de poisson.
- Après l’immersion, les étoffes sont séchées et apprêtées comme à l’ordinaire.
- ENCRE PORTATIVE et encrier magique
- . A RASE DE COULEURS D'ANILINE
- A une récente réunion de l’association polytechnique, M. Boettger a montré une nouvelle espèce d’encre qu’il prépare en vue d’en rendre le transport facile pour les voyages.
- oVoici son mode de préparation :
- il prend plusieurs feuilles de papier buvard blanc et les sature de bleu-noir d'aniline, puis il les réunit et les presse l’une sur l’autre, de manière à former un tout compacte et facile à empaqueter.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- BREVETS D’INVENTION
- F. G.
- On peut, évidemment, employer d’autres couleurs d’aniline, et faire ainsi des encres rouges, violettes, vertes, etc.
- Lorsqu’on a besoin d’écrire, on arrache un morceau de ce papier, et, en le trempant dans une petite quantité d’eau, on a immédiatement de l’encre à sa disposition. Avec un seul carré de papier de deux à trois centimètres de côté, on a de quoi faire de l’encre pour une longue corres-pondance.
- Pour un voyage d’exploration, il suffirait de préparer plusieurs paquets de feuilles, et l’on serait sûr de n’être jamais forcé, pour travailler, de recourir au crayon, tout en ayant une encre d’un poids léger, ne se renversant et ne tachant pas les bagages.
- Une autre idée très-largement exploitée, d’ailleurs, en ce moment, qui présente certaine analogie avec celle-ci, est l’invention de encrier magique, lequel ne renferme aucun liquide et contient une matière colorante qui produit de l’encre lorsqu’on y verse quelques gouttes d’eau.
- Cette matière colorante est une couleur d’aniline mélangée de poudre de gomme ; elle s’y trouve en quantité suffisante pour fournir de l’encre pendant très-longtemps, en ajoutant simplement de l’eau de temps à autre; cette provision, toutefois, est épui-sable, et pour durer cent ans, comme l’annonce l’inventeur, il faudrait qu’on n’écrivît pas de longues pages tous les jours.
- L’encrier donne des encres noires, rouges, bleues, violettes, vertes, jaunes, etc., selon qu’on l’a chargé avec l’une ou l'autre de ces couleurs d’aniline.
- La poudre colorante est placée dans une capacité distincte du réservoir d’encre, et ne communiquant avec lui que par une étroite ouverture dans le bas, ce qui évite que l’on amène, avec la plume, des grains de couleur non dissous.
- Cet encrier est assurément moins simple que l’encre portative de M. Boettger, mais il est d’une exploitation commerciale plus facile, aussi son usage paraît-il devoir se répandre.
- CONCERNANT LES INDUSTRIES TINCTORIALES ET TEXTILES
- 100,043. — 5 août 1873 : Coq, Paris. — Perfectionnements apportés à la fabrication des chapeaux de feutre.
- 100. 070. — 25 mars : Buiron, Reims. — Système de machine-armure à crochets simples pour le mouvement à rabat des lames (propre à toutes espèces de tissus exécutés mécaniquement).
- 100. 099. — 20 août : VANDAMIMIE, Lille. — Armure pour tissage.
- 100.123. — 9 août : DUe Marquiset, Paris. — Produit dit dentelle-velours.
- 100.124. —9 août : Marquiset, Paris. — Mode de décoration des tissus et produit qui en résulte.
- 100,166. — 13 août : WORRALL, Paris. — Appareil perfectionné servant à teindre les tissus.
- 100.181. — 19 août : Girerd-Chalumet, Paris. — Genre de tissu dit tissu-bourrette.
- 100.183. — 18 août : Helm, Paris.— Perfectionnements apportés aux métiers à tisser.
- 100.203. — 2 septembre : BÉnU, Lille. — Laveuse demi-circulaire pour le linge.
- 100.211. —28 août : Duval, Amiens.— Métier propre au roulage des côtes de velours, à l’étirage à poil des fines étoffes et brosserie d’apprêt de teinture.
- 100.217. — 3 septembre : Leduc, Nantes. — Procédé d’extraction des chardons, gra-terons et autres matières analogues qui se trouvent dans les laines des peaux de moutons.
- 100.238. — 7 juillet (et brevet anglais) : DEAGON, Paris. — Perfectionnements dans la fabrication du chlore.
- 100.250. — 26 août : LITTLE et CASTWOOD, Paris. — Perfectionnements dans les machines à peigner.
- 100.283. — 1er septembre : Grange et Co, Paris. — Perfectionnements dans l’emploi
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- du papier remplaçant les cartons dans les métiers à la Jacquard, etc.
- 100.288. — 14 août : MOIsoN, Paris. — Machine à sécher les étoffes, les fils et les matières textiles, détruisant, au besoin, les matières végétales que les étoffes de laine et la laine peuvent contenir.
- 100.294. — 5 septembre : STRAGIER, Roubaix. — Genre de peigne pour faire croi-sure dans les opérations du tissage de toutes matières filamenteuses.
- 100.300. — 31 juillet : BROSSETTE, Tarare. — Application, sur tissus de coton, d’un vert-lumière, sans arséniate de cuivre et, par cela même, inoffensif.
- 100.307. — 27 août : GIRODON, Montet et Co, Paris. —Rouet à envider ou dévider pour la mise des fils de coton, laine, soie, etc., en bobines-cannettes.
- 100.318. — 27 août : Pinel de Grand-champs, Paris. — Perfectionnements dans les mécaniques-cylindres servant, sur les métiers Jacquard, à la substitution du papier au carton.
- Paris. — Perfectionnements dans les gardes pour navettes de métiers à tisser.
- Certificats d’addition.
- BERTIIELOT : 23 août. — Construction de bobinoirs. — B. 89.055.
- Dlle Bourdin : 9 août. —Appareil de torsion du fil pour machines à coudre. — B. 93.751.
- CARDON-WAMAIN fils : 28 juillet. — Ma-chine à broyer, teillerles chanvres, lins,etc. — B. 97.310.
- Escher WYss et C° : 4 août. — Métier à tisser à plusieurs navettes. — B. 90.198.
- Ricoux : 19 juin. — Appareil pour le grainage des vers à soie. — B. 95.459.
- ROCIIEBLAVE : 13 août. — Compteur à came d’arrêt applicable à la filature, au moulinage et au retordage des textiles. — B. 99.938.
- WATTINNE : 2 septembre. — Fabrication des velours. — B. 97.814.
- Corneille : 10 septembre. — Dessiccation de cocons pour faciliter le dévidage. — B. 90.132.
- Prost : 5 août.— Régulateur du tissage. — B. 99.105.
- Rey : 20 août. — Machine à teindre les soies et autres matières. — B. 97.073.
- Robert : 4 septembre. — Dispositions pour métiers à côte anglaise et à maille unie. — B. 88.443.
- Romand et CHEVRAU : 25 août. — Tondeuse à lames indépendantes et mobiles.— B. 98.375.
- VILLEMINOT : 10 août. — Métier à tisser sans arrêt. — B. 98.040.
- NOUVELLES
- DROITS SUR LES SAVONS DE FOULAGE. — La loi qui frappe les savons d’un droit de 5 0[0, fait une exception pour les savons destinés au travail des matières textiles en préparation. Ainsi que l’a indiqué le Moniteur de la Teinture^ du 5 janvier, année courante.
- La lettre suivante, publiée par le Jacquard, journal de l’Industrie lainière, fait connaître un cas particulier où un fonctionnaire du fisc refusait d’appliquer cette disposition exceptionnelle.
- Cette lettre, adressée à M. le directeur général des contributions indirectes, émanait de la Chambre de commerce d’Elbeuf, et a eu une solution favorable :
- a
- « Monsieur le directeur général,
- » D’après la loi du 30 décembre 1873, un droit d’accise de 5 fr. par 100 kil. doit être perçu sur les savons de toute nature, mais il est fait exception pour les savons employés à la préparation des soies, des laines et des cotons.
- » Dans les instructions données aux contrôleurs des contributions indirectes, il est dit que l’immunité de la taxe n'était point applicable à d’autres industries, et qu’elle ne s’étend pas aux savons qui seraient employés au lavage et blanchissage d’étoffes de soie, laine ou coton.
- » La Chambre de commerce d'Elbeuf croit que la loi a entendu imposer un droit
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- sur les savons employés au lavage ou au blanchissage d’étoffes dont la fabrication est terminée et non pas lorsque ces savons servent à des opérations de la fabrication de. ces étoffes; ainsi, à Elbeuf, les draps, après le tissage, ne sont encore qu’à l'état de préparation, ils n’ont encore ni la longueur, ni la largeur, ni la force, ni les apprêts qui leur donnent les qualités propres à l’usage auxquels ils sont destinés ; c’est le foulage qui produit plusieurs de ces qualités. Ce foulage, par suite, n’est-il pas une des préparations de la laine, en partie travaillée, qui doit produire le drap ?
- » Or, le savon que le fabricant achète et emploie, pour dégraisser et fouler ses draps, ne doit-il pas être exempt du droit comme celui qui sert à la préparation de la laine?
- » Nous le pensons, mais M. le contrôleur des contributions indirectes semble ne pas partager notre opinion.
- » Dans cette situation, la Chambre que je préside, croit devoir s’adresser à vous, monsieur le directeur général, pour décider une question qu’elle espère devoir être résolue dans le sens de l’exemption du droit. »
- Signé, ISIDORE Lecerf.
- La Chambre de commerce a également prié M. Buée, député du département et maire d’Elbeuf, de présenter sa requête, et, comme nous l’avons dit en commençant, elle a obtenu pleine satisfaction.
- Les foulonniers qui, dans d’autres villes, sont aux prises avec les mêmes difficultés, peuvent donc invoquer cette décision prise par M. le directeur général des contributions indirectes.
- EXPOSITION INTERNATIONALE A PARIS. — Une exposition internationale de l’indus-trie et des arts, émanant de l’initiative privée, doit avoir lieu l’année prochaine, à Paris.
- Bien que cette entreprise ne soit pas subventionnée par le gouvernement, elle n’en est pas moins vue avec beaucoup de faveur par lui, à cause de la signification pacifique qu’elle doit avoir en Europe, et des avantages qu’elle ne peut manquer de procurer au commerce et à l’industrie du pays, et de Paris en particulier.
- Les autorisations nécessaires pour mettre à la disposition des organisateurs de
- l’Exposition, le Palais de l’Industrie avec les annexes à construire sont déjà accordées.
- Ce projet d’exposition est donc sérieusement arrêté, et déjà en voie d’exécution.
- SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE DU NORD. — Tout récemment, la Société industrielle du nord de la France a tenu une séance solennelle pour procéder à la distribution de ses ré-compences.
- Le président, M. Kuhlmann, a prononcé un substantiel discours, dont le thème était « solidarité de l’industrie, de l’agriculture, du commerce et de la science. » Le grand industriel, le correspondant de l’Académie des sciences était, certes, à même de,traiter avec compétence cette intéressante question.
- Parmi les lauréats, nous remarquons :
- M. BOUTEMY, qui a obtenu une médaille en vermeil pour un dévidoir à casse-fils.
- M. GAND, une médaille d’or pour un métier à l’aide duquel on peut réaliser toutes les combinaisons possibles de contexture d’étoffes, chacune d’elles pouvant être immédiatement imprimée sous forme de mise en carte.
- M. A. FÉRON, une médaille d’or pour ses travaux sur le dégraissage et le conditionnement des laines.
- Cette société n’est encore qu’à sa première année, mais une longue existence lui est assurée, par suite de la bonne direction qui lui est imprimée et des nombreux services qu’elle est appelée à Pendre dans un centre aussi industriel que la ville de Lille, où est son siège.
- CHAMBRE SYNDICALE DES TISSUS. — La Chambre syndicale du commerce et de l’industrie des tissus et des matières textiles, vient de renouveler son bureau pour 1874.
- Ont été nommés : MM. Hussenot, président; Beau, 1er vice-président; Louvet (Eugène), 2e vice-président; Chartier (Alexandre), secrétaire; .Tourné (Paul), trésorier; H. Lange, secrétaire-archiviste.
- Pour tous les articles non signés :
- P. Blondeau.
- F. GOUILLON, Directeur-Gérant.
- Tous droits réservés.
- Paris.— Typ. Dubuisson et Ce, 5. rue Ceq-Héron.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 17° Vol., N" 6. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 20 Mars 1874.
- Sommaire
- Matières colorantes vertes d’aniline, par MM. Bolley et Kopp (suite). Vert Hofmann ou vert à l’iode, vert de Paris. —• Traitement des eaux de suint pour en recuillir la potasse et les acides gras.— Charge des soies grèges, par M. Chevalier. — Revue sommaire des brevets d'inven-tion : Teinture des draps contenant du coton. Remplacement des jaunes d’œufs en teinture. Lessivage des fils. Fils de roseau. Pantines de soie. Extraction de l’indigo. Pulvérisateur pour chardonnage. Ensimage. — Procédés pratiques : Couleurs d’aniline sur cotons et laine-coton (échantillon). Mode marron-rouge sur laines en vrac et en boudins. Vert J)ragon sur même article. Mode marron-rouge sur soie. Même nuance sur soie-coton.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Prix offerts par la Société industrielle de Mulhouse (suite). — Brevets d’invention concernant les industries tinctoriales et textiles. — Chaudières à vapeur verticales, par M. Ch. DESOLME.
- NOUVELLES : Marques de fabrique en Belgique. — Exposition de 1874 à Paris. — Les affaires à Lyon. — A propos des Causeries confraternelles.
- MATIÈRES COLORANTES VERTES
- D’ANILINE
- PAR
- MM. BOLLEY et KOPP
- VERT HOFMANN OU VERT A L'IODE.
- C’est J. Keisser, de Lyon, qui le premier prépara une matière colorante verte avec le violet Hofmann, la triéthylrosaniline ou la triméthylrosalinine, il décrit sa méthode de préparation de la manière suivante :
- On prend 1 partie de violet Hofmann dissoute dans 3 parties d’alcool à 90 o/°; on ajoute à cette dissolution 1/2 partie ou 1 partie d’iodure d’éthyle, et on chauffe pendant environ une demi-heure dans un di-gesteur de Papin ou dans un vase qui est muni d’un cohobateur. D’après l’opinion du titulaire du brevet, cette opération aurait pour but de préparer de la triéthylrosaniline, qui cependant se rencontre déjà formée dans le violet Hofmann. Mais, comme on l’a montré depuis, il se forme dans cette réaction une combinaison de triéthylrosaniline avec de l'iodure d’éthyle.
- Lorsque l’action de l’iodure d’éthyle a duré pendant une demi-heure, on ajoute une solution de soude ou de potasse caustique et l’on chauffe encore pendant trois ou quatre heures. Au bout de ce temps on retire la masse et on la lave avec de l’eau bouillante. Les eaux de lavage contiennent
- les alcalis caustiques et de l’iodure de potassium ou de sodium, et elles peuvent par conséquent être utilisées pour l’extraction de l’un ou l’autre de ces derniers corps. Le résidu est (d’après le titulaire du brevet) de la triéthylrosaniline ; on le fait bouillir avec 500 ou 600 fois son poids d’eau, quantité qui est suffisante pour le dissoudre complètement.
- On mélange le liquide filtré bouillant avec une solution aqueuse concentrée et bouillante d'acide picrique, que l’on ajoute lentement et en agitant, jusqu’à ce qu’il ait acquis une couleur verte intense. On laisse reposer vingt-quatre heures et l’on recueille par décantation le précipité qui s’est formé pendant ce temps afin de le dessécher, et c’est ordinairement dans cet état qu’on le livre au commerce. Pour teindre avec ce vert solide, on le dissout dans l'alcool et l’on ajoute cette dissolution au bain de teinture bouillant, comme on fait avec d’autres couleurs d’aniline.
- Une méthode de préparation de cette matière verte, qui diffère notablement de la précédente et qui, paraît-il, est maintenant beaucoup plus employée, est décrite de la manière suivante :
- Avec de l’eau bouillante, on traite le violet obtenu avec l’iodure d’éthyle ou l’iodure de méthyle, et il se dissout un corps gris-bleu. En ajoutant un peu de carbonate de soude, on précipite un peu du corps violet, et le corps verdâtre reste en dissolution. A cette dissolution on ajoute maintenant une solution aqueuse concen-
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- trée et bouillante d’acide picrique, afin de précipiter la matière colorante. Après la précipitation, on laisse reposer le liquide, on décante, on lave plusieurs fois avec de l’eau froide, et l’on dessèche la couleur qui reste.
- Vert soluble.
- Le picrate du vert à l’iode n’étant pas très soluble dans l’eau, le teinturier est toujours obligé d’employer de l’alcool pour le dissoudre. Pour éviter cet inconvénient, bien qu’on ait besoin que d’une petite quantité d’alcool, Girard et de Laire ont cherché à préparer une combinaison’ du vert soluble dans l’eau, et ils y sont parvenus en remplaçant l’acide picrique, lors de la précipitation de la matière colorante, par un sel de zinc.
- On peut employer le sulfate, l’acétate ou le chlorure de zinc, et l’on obtient ainsi des combinaisons doubles de zinc et de vert à l’iode, qui se dissolvent dans l’eau et qui possèdent une nuance d’un vert moins jaune que le picrate.
- Vert cristallisé.
- On peut aussi obtenir le vert à l’iode à l'état cristallisé et parfaitement pur, de la manière suivante :
- On le verse dans une quantité d’eau bouillante beaucoup plus grande; on ajoute une solution de sel marin et une plus grande quantité de solution de carbonate de soude pour être sûr de précipiter tout le violet, bien qu’en procédant ainsi on sacrifie un peu de vert ; on filtre le liquide bouillant, on laisse refroidir, et un grand nombre de cristaux se séparent.
- On lave ces cristaux plusieurs fois avec de l eau froide, afin d’éliminer le sel marin ; on les dessèche à la température ordinaire, on les dissout dans l’alcool absolu bouillant, et l’on verse la dissolution dans une grande quantité d’éther anhydre ; les cristaux se séparent sous forme d’un précipité brillant, qu’on rassemble, qu’on lave avec de l’éther, qu’on dessèche en présence d’acide sulfurique et qu’on dissout
- dans l’alcool bouillant, et de ce liquide il se sépare des prismes vert-cantharide de vert à l’iode pur.
- VERT DE PARIS.
- A. Poirrier, G. Bardy et G. Lauth préparent cette nouvelle couleur verte en faisant agir une substance oxydante sur la benzyl ou la dibenzyltolanianline, la tolyl ou la ditolylaniline, la benzyl ou la diben-zyltolindine, la tolyl ou la ditolyltolindine, ou leurs mélanges.
- Comme agents oxydants, on peut employer le brome, l’iode et le chlore, ainsi que leurs combinaisons; mais les corps les plus convenables sont l’acide azotique faible et les combinaisons de cet acide avec le mercure, le cuivre et d’autres métaux, ainsi qu’une dissolution de chlorure d’iode dans dix fois son poids d’eau.
- Le vert à l’iode est généralement remplacé de nos jours par un vert préparé sans l’intervention de l’iode, le vert de mé-thylaniline, qu’on obtient en faisant réagir sur le violet de Poirrier (violet de méthy-laniline) le nitrate de méthyle. La séparation des matières colorantes violette et verte s’opère par l’addition d’une solution de chlorure de zinc et saturation successive par du carbonate de soude. Il se précipite d’abord une laque zincique violette.
- Tout le violet étant précipité, on concentre, et par refroidissement cristallise une combinaison double de chlorure de zinc et de chlorure de vert d’aniline.
- (Traité des mat. color.)
- TRAITEMENT DES EAUX DE SUINT pour en recueillir
- LA POTASSE ET LES ACIDES GRAS
- Les premiers procédés employés pour l’utilisation des eaux de désuintage, avaient pour but d’en retirer ou la potasse ou les corps gras, mais pour obtenir l’un ou l’autre de ces produits, on devait sacrifier le second.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- On n’a pas tardé à imaginer des moyens plus perfectionnés, à l’aide desquels on peut extraire à la fois et le sel alcalin et les acides gras ; les deux suivants sont de cette nature.
- PROCÉDÉ DE MM. FÉRON ET ORTLIEB.
- Les auteurs s’expriment ainsi dans leur brevet :
- « Différents agents ont été appliqués dans le traitement des eaux dont il s’agit :
- « Les uns, en vue de l’obtention des alcalis, exigent le sacrifice des acides gras qui disparaissent par la calcination des eaux préalablement concentrées à consistance sirupeuse ; les autres, en vue de l’extraction des acides gras, transforment les alcalis en sulfates ou chlorures d’une très-faible valeur commerciale, parmi ces derniers nous citerons l’acide sulfurique, l’acide chlorhydrique, le chlorure de calcium, l’alun, le chlorure de manganèse, etc.
- « Nous proposons le sucrate de chaux comme satisfaisant complètement à la double solution de cette question :
- « Extraire les acides gras tout en donnant à l’alcali la forme voulue pour l’amener par la concentration et l’incinération à l’état de carbonate, et lui conserver sa valeur.
- « Si à une dissolution de savon, ayant servi à une opération industrielle quelconque, on ajoute du sucrate de chaux en proportions rationnelles, il s’opère, sur le champ, une décomposition donnant lieu à un précipité de savon calcaire facile à recueillir, et le liquide, devenu limpide et clair, renferme le sucrate alcalin.
- « Par les considérations qui précèdent, nous revendiquons la propriété de l’application du sucrate de chaux au traitement des eaux de désuintage et de dégraissage des laines et de toutes les eaux de savon industrielles quelconque. »
- Dans une addition à leur brevet, les auteurs ajoutent :
- « Extraire des eaux de savon industrielles les acides gras tout en donnant à
- l’alcali la forme voulue pour l’amener, par la concentration et l’incinération, à l’état de carbonate, et lui conserver son maximum de valeur, telle est l’idée fondamentale de notre brevet.
- « Le résultat que nous avons obtenu par l’emploi d’un acide organique combiné avec la chaux ; ce résultat étant nouveau, notre droit privatif s’étend à toute autre combinaison quelconque des acides organiques avec les oxydes qui, comme les acétates, par exemple, agirait en vertu des mêmes lois et produirait les mêmes effets au point de vue du but par nous atteint. »
- PROCÉDÉ DE MM. DAUDENART ET VERBERT.
- Ce procédé remplit cette double condition :
- 1° Extraire la potasse à l’état de carbonate, c’est-à-dire à sa plus grande valeur, et cela par un procédé tout à la fois plus économique et plus rapide que ceux connus ;
- 2° Extraire complètement la matière grasse, qui se sépare nettement des eaux de lavage.
- Les eaux de lavage de la laine sont chauffées à 80° environ, et mélangées avec une dissolution à 60° environ de baryte ou de strontiane dans des eaux de lavage déjà traitées.
- Cette possibilité de dissoudre l’oxyde alcalino-terreux dans une partie des eaux provenant d’une opération précédente a pour avantage de n’augmenter en aucune façon les frais d’évaporisation des liquides employés. La quantité d’eau de baryte ou de strontiane à employer varie évidemment avec la densité des eaux de lavage. Après avoir maintenu la température pendant une heure environ en agitant de temps à autre, on laisse reposer ; le précipité se sépare rapidement, et le liquide qui surnage, si la saturation est complète, est parfaitement clair ; ce dernier est décanté, évaporé et calciné.
- Pour avoir la potasse pure, il suffit de soumettre la masse provenant de la calci-
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- nation à un raffinage analogue à celui qui est en usage pour purifier la potasse brute du commerce. Le précipité est pressé à froid pour en séparer la liqueur alcaline, puis décomposé par l’acide chlorhydrique; cette solution doit marquer 4 à 5° Baumé, la matière grasse séparée est pressée à froid, puis à chaud, et soumise aux opérations habituelles de purification.
- Enfin, les chlorures de baryum ou de strontium sont régénérés en baryte et strontiane caustiques.
- CHARGE DES SOIES GRÈGES
- par M. Chevalier.
- Cette méthode de chargeage des soies diffère des autres en ce qu’elle s’applique sur grèges et non sur les soies décreusées, comme cela se fait d’habitude ; ce procédé, dit l’auteur, gonfle les soies et leur donne du poids aussi bien que les autres mé-thodesi
- Ce procédé est le suivant :
- 1° On traite les grèges pendant dix minutes dans une solution bouillante de sulfate de soude d’une concentration de 22 à 26° Baumé.
- On essore*
- 2° On les plonge humides, pendant dix minutes aussi, dans une dissolution bouillante de chlorure de baryum à 32 ou 34°.
- On lave.
- Ces opérations sont réitérées consécutivement, une, deux ou plusieurs fois, selon le degré de charge qu’on veut appliquer.
- Les bains doivent toujours être maintenus un peu alcalins.
- Après ces opérations, on peut décreuser, teindre et procéder aux autres préparations nécessaires aux soies.
- D’après l’auteur, la température et la concentration des bains peuvent varier et surtout être diminuées selon les besoins ; ainsi, on peut opérer à 80° centigrades et même au-dessous, le sulfate de soude peut être employé à 21° Baumé et le sel de baryum à 23°.
- On peut se servir du même procédé pour les souples, en diminuant la température, on opère alors à 40°, et en prolongeant les immersions, soit en les maintenant vingt minutes, par exemple.
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D’INVENTION
- Teinture des draps contenant du coton. — Sous le titre de « Procédés de teinture applicables aux draps et autres espèces d’étoffes contenant des matières végétales à teindre en même temps que la laine, ainsi qu’aux draps destinés à l’impression ou déjà imprimés, ou pour modifier, rehausser, aviver les draps déjà teints, ou pour laine filée ou autre »,M. Grison a demandé un brevet d’invention, dont le but est suffisamment indiqué par ce titre.
- Le principe du procédé repose sur un mordançage à froid et un bain unique de teinture, ou sur une teinture et mordançage en un seul bain.
- Par exemple, pour une teinture en noir, on donne un mordant ordinaire de fer, de cuivre et de chrême, à une concentration de 1 à 4 degrés, peu acide et à froid.
- On imbibe les tissus du mordant, on les laisse poser du jour au lendemain, on les lave et on les teint sur un bain neutre à base de campêche, ‘de sumac et de bois jaune, à une température de 40 degrés pendant 25 à 30 minutes, que l’on amène graduellement à l’ébullition, laquelle on maintient une heure.
- Si l’on ne fait qu’un avivage, on ajoute le fer et le cuivre au bain de teinture et l’on teint au bouillon.
- On opère de même, dit l’auteur, pour les autres couleurs foncées, en employant des substances appropriées. — B. 87.540.
- Produit remplaçant les jaunes dlœufs pour la mégisserie et la teinture des peaux.—100 jaunes d’œufs, dit M. Ménard, renferment 300 à 400 grammes, en moyenne, de différentes
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- 3 e H E. g
- J 3 g 02 en. © 2 O t?5 en s en U d en
- in cO
- huiles ; l’inventeur remplace ces huiles par le mélange suivant :
- Il fait fondre du suif, ajoute une quantité suffisante d’essence de térébenthine, et filtre. L’oléine et la margarine dissoutes dans l’essence, s’écoulent avec la glycérine; la stéarine, au contraire, reste dans le résidu.
- On forme, avec ce résidu, un savonule qui s’applique exactement comme le jaune d’œuf. — B. 96.409.
- Lessivage des fils en écheveaux et sur bobines.
- — Le procédé de lavage de M. J.-A. Dold consiste en ce que la lessive est chassée à travers les fils qui restent en place, pendant que la lessive ou les eaux de lavage circulent au milieu d’eux.
- Les avantages que présente ce système seraient les suivants :
- 1° Les fils ne sont pas sujets à se mêler ;
- 2° Les fils renfermés dans un appareil clos sont lavés dans toutes leurs parties avec uniformité ;
- 3° Economie de matières servant au lavage, telles que sels de soude, savons, etc., et utilisation complète de ces matières ;
- 4°Economie de main-d’œuvre.— B.98.440.
- Traitement du roseau pour le convertir en fils, par M. J. Dupont.— Les tiges et les feuilles du Typha latifolia, coupées et séchées, sont mises à macérer dans un mélange de 500 parties d’eau, 95 parties de chaux vive et 5 parties de soufre.
- Après six jours au plus, on les lave à l’eau et on les passe au rouleau. Les fibres sont alors prêtes à être blanchies et à subir les traitements postérieurs. — Brevet anglais.
- Montage des pantines de soie. — Mon système, dit M. VAQUEZ-FESSARD, consiste à prendre les écheveaux et à les suspendre isolément par un fil dont la réunion forme un cordon que j’introduis dans un petit tube métallique ouvert à ses deux extré-mités.
- Je prends alors un petit bouchon en bois
- ou en toute autre matière convenable, que j’introduis de force par la partie supérieure du cylindre métallique. Ce bouchon étant conique, sa partie inférieure pénètre le centre des faisceaux de fils logés dans le cylindre, et par suite de son introduction forcée, applique et maintient solidement ces fils entre lui et la paroi intérieure du cylindre.
- Un coup de pointeau assujettit solidement le cylindre au bouchon, et la pantine est ainsi constituée dans les meilleures conditions. — B. 98.915.
- -e
- Extraction de l’indigo. — Le but du brevet de M. Smith est d’opérer une extraction plus complète que par le procédé ordinaire,
- On fait bouillir la plante avec une solution de carbonate alcalin de 1/2 à 1 degréB.; afin d'éliminer la chlorophylle, la.solution parfaitement exempte d’indigo est soutirée et le résidu est traité par un lait de chaux marquant 2 à 5 degrés B.; le mieux est d'employer 1 p. de chaux pour 10 p. de plante sèche. Lorsque le mélange est bouillant, on y ajoute 1 à 3 0/0 du poids de la plante de chlorure ou d’oxyde stanneux, ou d’un mélange des deux. On continue l’ébullition jusqu’à épuisement complet de la plante, ce qu’on essaye de temps en temps sur un échantillon prélevé sur la plante en traitement.
- Après dépôt, on soutire le liquide clair dans des cuves où l’on procède ensuite à la précipitation de l’indigo.
- Ce procédé s’applique très-bien à l’extraction de l’indigo des résidus non épuisés qui résultent du traitement habituel.— Brevet anglais.
- m
- Pulvérisateur des matières végétales mélangées aux laines. — L’appareil de M. SERVAIS-Demeuse consiste dans une série d’une, deux, trois ou quatre paires de cylindres, ou même plus, à marche différentielle et exerçant un frottement circulaire.
- Ces cylindres sont construits en fonte tournée, et portent des rayures fines dans le sens de leur longueur.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Sur le devant de l’appareil se trouve une toile sans fin sur laquelle on étale la laine, laquelle passe à travers toute la série de cylindres pulvérisateurs, pour arriver à un battoir dont l’axe est garni de baguettes disposées en hélice ou spirale ; ce battoir a pour effet d’expulser toutes les matières végétales réduites en poudre par l’action de la marche à vitesse différentielle des cylindres pulvérisateurs.— B. 98,467.
- Modifications à l’ensimage des laines, par MM. Whitaker etASHWORTH. —Le procédé a pour but d’économiser l’huile dans l’ensimage de la laine. A cet effet, la laine, au sortir du bain alcalin, est rincée pendant quelques minutes dans de l’eau aiguisée d’acide sulfurique et chauffée à 35 degrés (1 kil. 500 d’acide du commerce pour 1,000 litres d’eau suffisent pour 100 kilogr. de laine). On lave ensuite à l’eau et on sèche.
- La laine ainsi préparée n’exige, disent les auteurs, que la moitié de l’huile nécessaire par la méthode ordinaire. — Brevet anglais.
- (A suivre.)
- PROCÉDÉS PRATIQUES
- COULEURS D’ANILINE
- Sûr coton et laine-coton.
- Parmi les divers procédés de mordançage employés pour la fixation des couleurs d’aniline sur coton et sur toiles, celui au tannin est le plus simple, le plus économique, et le plus généralement usité.
- Le tannin ne s’emploie pas en nature par les teinturiers ; c’est en se servant de cachou, d’extrait de châtaignier, de galles,
- de sumac, etc., que l’on mordance au tannin. Le sumac étant la matière qui donne le moins de fond, est celle qu’on doit préférer dans le cas actuel.
- Voici la manière d’opérer :
- Si l’on traite des cotons purs, il faut le quart de leur poids de sumac ; si ce sont des laine-coton, il en faut moitié moins, c’est-à-dire le huitième.
- Ainsi, pour 10 kilogr. de coton, soit en tissus, soit en fils, et même en laine, on emploie :
- Sumac Redon..........2 kil. 500.
- Ce sumac doit être bouilli à l’avance dans une quantité d’eau suffisante pour baigner à l’aise, mais sans excès, les matières à teindre ; on laisse refroidir la décoction, et on y trempe les cotons pendant cinq ou six heures, et même plus, en les retournant une fois ou deux dans l’intervalle ; on lève, on exprime, on tord ou on essore.
- Le tannin se fixe parfaitement à froid, et on doit remarquer que si on opérait à chaud, la matière colorante que contient le sumac se fixerait sur le coton et lui donnerait un fond jaune ; mais dans le cas où ce fond jaune pourrait être utile, soit pour faire ressortir des nuances rouges écarlates faites à la fuchsine, soit pour éclaircir les verts à l’iode, alors on fait cet en-gallage à chaud, et on peut même y ajouter une décoction de quercitron pour donner un pied de jaune encore plus intense.
- Lorsque le coton est ainsi engallé soit à froid, soit à chaud, on le passe dans un bain d’émétique, de stannate de soude ou de tout autre sel d’étain, afin de fixer le tannin ; comme c’est le chlorure d’étain (sel d’étain) qui se trouve le plus ordinairement dans les ateliers de teinture, c’est celui que nous emploierons.
- On fait donc une dissolution froide de :
- Sel d’étain.............. 500 grammes.
- Eau....................... 60 litres.
- On y ajoute un peu d’acide chlorhydrique (muriatique) pour éclaircir le bain et on y 'baigne les cotons pendant une heure environ, en les manœuvrant de
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- temps en temps. Si l’on travaille sur des filés, on divise ce liquide en plusieurs cuvettes pour faire des passes de 500 grammes de fils, que l’on y manœuvre chacune dix minutes.
- Le coton peut être rincé, ce qui est toujours préférable, ou simplement tordu, égoutté ou essoré. Il est alors prêt pour passer en teinture.
- La teinture se fait à chaleur modérée,— 40 à 50 degrés, — et on emploie la dissolution de couleur d’aniline sans autre mélange que l’acide qui peut lui être nécessaire pour la dissolution.
- Ce mordançage convient pour toutes les couleurs d’aniline, excepté quelques jaunes et l’acide picrique. Toutes les autres nuances se font très-bien.
- Pour les laine-coton, on opère absolument de même, sauf que l’on emploie que la moitié des doses indiquées de sumac et de sel d’étain, et qu’à la fin de la teinture, il est quelquefois nécessaire de pousser à l’ébullition pour amener les deux textiles à la même hauteur de ton.
- MODE-MARRON-ROUGE sur laines en vrac ou en boudins.
- Teindre sur un seul bain avec, pour 50 kilogr. de laine :
- Alun........................ 2 kilogr.
- Garance.................... 15 —
- Santal...................... 6 —
- Bois jaune.................. 4 —
- Sumac....................... 2 —
- Faire bouillir ces matières, rafraîchir le bain, y entrer la laine, et bouillir 1 heure et demie à 2 heures..
- On peut brunir cette nuance en ajoutant au bain, à la fin de l’opération :
- Couperose verte. . . 500 grammes.
- Ces teintures peuvent fouler.
- VERT DRAGON sur laines en vrac ou en boudins.
- Pour 50 kilogr. de laines :
- Bouillon de deux heures avec :
- Bi-chromate de potasse 1 kil. 500 gr. Sulfate de cuivre . . . 750 —
- Acide sulfurique. . . . 400 —
- Teindre ensuite sur un bain
- Extrait de Cuba.- .* ... .
- — de Campêche. . .
- Santal.....................
- Garance ...................
- monte avec :
- g]
- 2
- 2
- Après 1 heure 1/2 d’ébullition, on brunit avec :
- Couperose verte............ 500 gr.
- On fait encore bouillir une demi-heure, on rince et on sèche.
- Cette teinture supporte le foulage.
- MODE-MARRON-ROUGE sur soie.
- Pour 1 kilogr. de oie décreusée, ou dégraissée s’il s’agit de chiffonnage :
- Rocou........................ 500 gr.
- Cristaux de soude .... 250 —
- Faire bouillir, passer au tamis, entrer la soie dans le bain à 40° ; manœuvrer jusqu’à production d’un bel orangé. Rincer et baigner une heure dans :
- Alun.................... 2 kilogr.
- Laver, rincer, teindre avec : Bois rouge 500 gr.
- Carmin d’indigo........... 100 —
- Rincer, sécher, cheviller ou apprêter. Avec le marron d’aniline et la fuchsine, on peut aussi produire cette nuance.
- MODE-MARRON-ROUGE sur soie-coton.
- Quelques articles en soie, notamment les rubans, sont quelquefois en chaîne-coton ; la nuance ci-dessus se fait alors par les moyens suivants pour ces articles :
- Pied de rocou, comme ci-dessus, mais en employant seulement, pour 1 kilogr. de soie :
- Rocou..................... 200 gr.
- Cristaux de soude .... 50 —
- Ajouter au bain une décoction de : Cachou..................... 200 gr.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Lisser les tissus sur ce bain pendant une demi-heure, sans bouillir, lever, égoutter et fixer à tiède, pendant dix minutes, avec :
- Bi-chromate................20 kilogr.
- On peut adoucir dans un bain de savon gras. . .
- Ces articles préparés au sumac et teints avec du marron d’aniline et de fuchsine se teignent très-facilement en cette nuance.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- PRIX
- OFFERTS PAR LA SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE DE MULHOUSE
- ARTS CHIMIQUES (I)
- XXIX” • • •
- Médaille d’honneur pour l’introduction dans l’industrie des toiles peintes d’une nouvelle couleur, qui se développe et se fixe dans des conditions analogues à celles dans lesquelles se produit le noir d’aniline , qui soit aussi solide à l’air et à la lumière, et qui résiste à l’action du savon, des alcalis et des acides.
- XXX
- Médaille d’honneur pour un alliage métallique ou une autre substance propre à servir pour racles de rouleaux, et qui réunisse à l’élasticité et à la dureté de l’acier la propriété de ne donner lieu à aucune action chimique en présence des couleurs acides; ou chargées de certains sels métalliques.
- XXXI
- Médaille d’honneur ou de première classe pour une amélioration notable faite dans la gravure des rouleaux.
- XXXII
- Médaille d’honneur de première ou de deuxième classe (selon le mérite respectif
- (1) Voir le numéro du 20 février, année courante, page 44.
- des ouvrages), pour les meilleurs manuels pratiques sur l’un ou l’autre des sujets suivants :
- 1° Gravure des rouleaux servant à l’impression ;
- 2° Gravure des planches servant à l’impression;
- 3° Blanchiment des tissus de coton, laine, laine et coton, soie, chanvre et lin.
- XXXIII
- Médaille de première classe pour un mémoire sur cette question : Quels sont les degrés d’humidité et de chaleur auxquels la décomposition des mordants s’opère le plus rapidement et le plus avantageusement?
- XXXIV
- Médaille d’honneur pour une nouvelle machine à rouleau permettant d’imprimer au moins huit couleurs à la fois, et offrant des avantages sur celles employées jusqu’à ce jour.
- ' XXXV
- Médaille d’honneur pour l’introduction ou la fabrication en Alsace de cylindres en fer fondu, recouverts de cuivre par la galvanoplastie, et servant à l’impression des indiennes.
- XXXVI
- Médaille d’honneur pour une série de nouvelles couleurs à bases métalliques, inaltérables à l’action de l’air et de la lumière. Ces couleurs, destinées surtout à faire des unis, devront être fixées autrement que par l’albumine, et pouvoir supporter des savonnages.
- . XXXVIÎ
- Médaille de première classe pour le meilleur système de cuves de teinture et de savonnage.
- XXXVIII
- Médaille d’honneur de première ou de deuxième classe, pour la découverte ou l’introduction d’un procédé utile à la fabrication des toiles peintes ou des produits chimiques.
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- XXXIX
- Médaille de première classe pour un procédé permettant de régénérer le soufre contenu dans l’acide sulfhydrique.
- XL
- Médaille de première classe pour un appareil transmettant à distance les indications thermométriques.
- XLI
- Médaille de première classe pour un appareil réglant automatiquement la température et l’état hygrométrique de l’air dans les étendages des fabriques d’indiennes.
- XLII
- Médaille d’honneur pour un mode nouveau de traitement des différentes espèces d’huiles propres au graissage des machines.
- XLIII
- Médaille de première classe à l’auteur d’un mémoire traitant de l’inflammabilité comparée des huiles animales, végétales et minérales; qui servent dans les ateliers au graissage des machines.
- (A continuer.)
- BREVETS D’INVENTION
- CONCERNANT LES INDUSTRIES TINCTORIALES
- ET TEXTILES
- 100.346. — 1er septembre 1873 : GARCIN, Paris. — Procédés d’imperméabilisation et de superposition des tissus.
- 100.352. — 1er septembre : Ligny, Paris. — Appareil de Séchage général.
- 100.365. — 3 juin : AVERY, Paris. —Perfectionnements dans les métiers à filer la laine*
- 100.379. — 11 septembre : Joly, Caude-bec-lès-Elbeuf. — Perfectionnements au système d’incinération des épontils mélangés aux laines et aux étoffes de soie, invention pour laquelle le sieur Joly a pris un brevet de quinze ans le 31 août 1871.
- 100.403. •— 18 septembre : Brassat (les sieurs), Rodez. — Genre' de fabrication de tapis tissés et imprimés dits tapis drap Brassat.
- 100.408. — 12 septembre : Enoult fils, Rouen. — Machine à glacer les draps.
- 100.416. — 20 septembre : Jooss, Troyes. — Perfectionnements apportés au métier droit à tricot à côtes.
- 100.418. — 2 septembre : LACOMBE et Gui-tard, Lyon.— Procédé de doublage de soie à coudre.
- 100.441. 5 septembre : Dessaigne, Ville-franche. — Système de calandre dite calandre catadoise.
- 100.456. — 24 septembre : Maingot, El-beuf.— Moyen de préservation des hydro-extracteurs.
- 100.464. — 24 septembre : VILLEMINOT, Reims. — Mouvement applicable aux métiers à filer les matières filamenteuses dits métiers self acting ou renvideurs mécaniques.
- 100.495. — 30 septembre : Triadon, Bé-darieux. — Cuve essoreuse.
- 100.496. — 8 septembre : Vignaux,Paris. — Procédé de décalcomanie sur toutes les matières en général, telles qu’étoffes, bois, carton, peau, marbre, etc., inaltérables à la chaleur et à l’humidité, applicable aux diverses industries, chapellerie, chasuble-rie, cartonnage, ameublements, éventails, ombrelles, chaussures, confections, etc.
- 100.511. —12 septembre : Graissot, Paris. — Genre de tissu-Mossoul pour foulards, cache-nez, fichus et autres usages.
- 100.538. —17 septembre : Ciamtanty, Paris. — Procédé de fabrication de peinture murale et sur tissus, imitation de marbre.
- 100.54L — 29 septembre : Dumas et Couturier , Lyon. — Régulateur d enroulement du tissage dit régulateur demi-couché.
- 100.542. — 26 septembre : Germain de Montauzan, Lyon. —Application, à la filature de la soie, d’asples à rayons mobiles se transformant en tavelles légères à volonté et se plaçant directement au dévidage sans lever les flottes*
- 100.543. — 28 juillet : GIIESQUTERE, Rou-baix. — Système d’armure applicable à tous métiers mécaniques et à la main.
- 100.550. —16 septembre : Dlle Marquiset, Paris. — Genre de dentelle.
- 100.559. —30 septembre : TÉTREL-TRONEL,
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Elbeuf. — Perfectionnements apportés à l’emploi de l’indestructible sans pli pour supprimer sur les pièces d’étoffes les traces des aboutements.
- 100.573. —20 septembre : Floquet, Paris. — Machine à teindre les peaux.
- 100.590. —18 septembre : Pitts, Aldrich et MARBLE, Paris. — Perfectionnements apportés aux machines à couper la laine.
- 100.605. — (Et brevet anglais) 25 septembre : DOMISTHORPE (les sieurs), Clarke, Snowden et DEARDEN, Paris. — Perfectionnements dans la fabrication de fils mixtes formés de fibres végétales et animales.
- 100.611. — (Et brevet anglais) 24 septembre : HOLDEN, Paris. —Perfectionnements dans le traitement de la laine et autres filaments, et dans le procédé de préparation.
- 100.637. — 14 octobre : Buffaud frères, Lyon. — Turbine centrifuge ou essoreuse à moteur direct, à friction et à mouvement en dessous et le même système étant actionné par courroie ou débrayage instantané. *
- 100.640.—17 octobre : Corron et VIGNAT, Saint-Etienne. — Procédé de teinture qui a pour objet d’appliquer sur un tissu quelconque, fait de deux ou plusieurs matières textiles différentes, des couleurs différentes.
- 100.655.— 4 octobre : LUTHRINGER, Lyon. — Procédé de teinture pour fonds noir et gris avec dessins blancs, et pour fond noir à dessins couleurs, appliqué à l’impression des tissus et fils d’origine animale ou végétales.
- Certificats d’addition.
- D'HORME et Bruge : 29 août. — Navettes et épenles ou cannettes pour la fabrication des tissus. — B. 97.190.
- Cotelle : 30 septembre.—Essence d’eau de Javel. — B. 96.644.
- Milliquet : 27 août. — Cuite des soies et leur surcharge. — B. 99.690.
- Longue : 15 septembre. —Peigneuses de matières textiles végétales ou animales.— B. 91.216.
- AVANTAGES POUR LA TEINTURERIE
- de l’emploi des chaudières à vapeur
- de
- M. J. HERMANN-LACHAPELLE
- Nous ne saurions trop sérieusement appeler l’attention des Teinturiers sur les chaudières à vapeur verticales, à bouilleurs croisés et à foyer intérieur qui sortent des ateliers de M. Hermann Lachapelle, et leur en recommander l’emploi. Ce constructeur-mécanicien, si bien connu par l’intelligence pratique avec laquelle il dirige et conduit ses travaux, a vu, depuis nombre d’années déjà, consacrer sa supériorité par les plus hautes distinctions. C’est un de ces hommes qui honorent à tous les titres l’industrie à laquelle ils attachent leur nom, et nous sommes heureux, en passant, de lui décerner un éloge doublement dû à sa suprématie industrielle et à sa notoriété commerciale.
- La Teinturerie, pour les opérations de laquelle le concours de la vapeur est indispensable, afin d’en assurer la promptitude, la régularité et la perfection raison-née, a l’intérêt le plus direct à n’employer que des constructions mécaniques consacrées par l’expérience, officiellement reconnues comme étant supérieures à tous les autres systèmes, et d’un prix relativement inférieur.
- Ce sont là, précisément, les excellentes conditions que remplissent les chaudières à vapeur verticales, que livre aux grandes teintureries l’usine modèle du faubourg Poissonnière, et qui, seules, ont obtenu le premier prix dans les concours où elles ont paru, et la grande médaille d’argent à la dernière Exposition universelle de Paris.
- Les chaudières à bouilleurs croisés et foyer intérieur offrent cet avantage que le feu s’y trouve renfermé dans un foyer circulaire, dont les parois sont baignées par l’eau. Toute la surface de chauffe reçoit l’action directe de la flamme, des gaz chauds et du rayonnement du foyer incandescent disposé pour brûler toute espèce de combustible : le bois, la tourbe, le coke, la houille, etc. Grâce à la puissance vaporisante de la chaudière, dont le fond par l’installation particulière des grilles est mis complètement à l’abri des brûlures, l’économie du combustible est considérable , résultat sur l’importance duquel nous n’avons pas à nous appesantir.
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- Le chauffage et la mise en pression demandent, au plus dix à vingt minutes ; les autoclaves sont disposés de façon à ce que le nettoyage de la chaudière,0 aussi fumi-vore que possible, soit excessivement facile. Chaque chaudière est livrée garantie contre tout vice de construction et a été préalablement soumise aux épreuves légales, comme le constate le poinçonnage administratif opposé sur la médaille qu’elle porte.
- Les chaudières comprennent une série de six numéros, depuis un jusqu’à vingt chevaux; leur prix varie suivant leur puissance en chevaux-vapeur. Elles sont timbrées à 6 kil. 500 par centimètre carré. Leur construction parfaite dans l’ensemble et dans les détails, en raison de l’outillage constamment amélioré et entretenu, a lieu dans des ateliers spéciaux dépendant de la maison Hermann-Lachapelle. Il en résulte que le choix des tôles et l’exécution des chaudières offrent des garanties que ne sauraient présenter la plupart des mécaniciens réduits à recevoir leurs générateurs des mains des chaudronniers qui se préoccupent beaucoup plus du bénéfice personnel à réaliser que de l’entière satisfaction à donner aux clients du constructeur-mécanicien.
- Ch. Desolme.
- NOUVELLES
- MARQUES DE FABRIQUE EN BELGIQUE. — Nous appelons l’attention de nos lecteurs sur la convention suivante, qui pourra limiter la désastreuse contrefaçon qui se fait en Belgique des produits français :
- Article additionnel à la convention conclue, le 1er mai 1861, entre la France et la Belgique, pour la garantie réciproque de la propriété littéraire, artistique et industrielle.
- Le gouvernement de la République française et le gouvernement de Sa Majesté le roi des Belges, reconnaissant l’utilité de mieux préciser le sens et de compléter les dispositions des articles 15 et 16 de la convention conclue, le 1er mai 1861, entre la France et la Belgique, pour la garantie réciproque de la propriété littéraire, artistique et industrielle, sont convenus de ce qui suit :
- Article unique.— Les marques de fabrique auxquelles s’appliquent les articles 15 et 16 de la convention précitée du 1er mai 1861
- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- sont celles qui, dans les deux pays, sont légitimement acquises aux industriels ou négociants qui en usent, c’est-à-dire que le caractère d’une marque de fabrique française doit être apprécié d’après la loi française, de même que celui d’une marque Êelge doit être jugée d’après la loi belge.
- Le présent article additionnel aura les même force, valeur et durée, que s’il était inséré, mot pour mot, dans la convention précitée du 1er mai 1861, à laquelle il sert de commentaire.
- Fait en double, à Bruxelles, le 7 février 1874.
- exposition de paris en 1874. — Le précédent numéro du Moniteur de la Teinture a annoncé l’Exposition internationale, qui doit avoir lieu à Paris en 1875, et cette entreprise paraît devoir acquérir une certaine importance.
- Une Exposition plus prochaine s’organise en ce moment à Paris sous le titre de : Exposition universelle d'économie domestique et inventions nouvelles, et doit avoir lieu dans un local dit Pavillon du Progrès, dans l’ancienne avenue de l’Impératrice, près du bois de Boulogne.
- , C
- M. F. HERVÉ du Lorin BENNELEAU est le directeur général de cette exhibition, qui doit commencer le 19 avril prochain, et sera pour le Parisien et les visiteurs étrangers un but de promenade aussi agréable qu’instructif.
- Les noms autorisés qui composent le jury d’admission et la commission d’organisation font espérer le succès de cette intéressante entreprise.
- les AFFAIRES de LYON. — Le Courrier de Lyon signale une légère reprise du travail dans les ateliers de la Croix-Rousse.
- La situation industrielle est un peu meilleure qu’il y a quelques jours. Les métiers se regarnissent ; les teinturiers ont repris une bonne partie de leur personnel, les demi-journées ont cessé, et une certaine activité a succédé au malaise général.
- Les taffetas unis noirs et de couleurs, les velours noirs unis, le façonné, articles courants, l’article du Levant, la tapisserie, sont assez demandés depuis quelques jours.
- Les fabriques d’impression sur étoffes reprennent les ouvriers qu’elles avaient été obligées de renvoyer temporairement.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- A PROPOS DES CAUSERIES CONFRATERNELLES.—M. Barbé, de Caen, nous adresse la lettre suivante :
- « Absent de chez moi depuis quelques jours, occupé à l’installation d’une succursale dans une ville voisine, je n’avais pas lu les derniers numéros du Moniteur de la Teinture. Dans celui du 5 courant, j’y trouve une insinuation que j’ai lieu de prendre pour moi, surtout par le renvoi que la rédaction fait suivre. Je tiens à réfuter dans leur entier ces assertions peu courtoises de votre nouveau collaborateur, dont je n’accepte pas plus les flatteries du premier numéro que les insinuations du second, et je n’ai besoin que personne prenne ma défense.
- « M. Gouillon sait mieux que personne que mes griffonnages n’ont eu aucun but intéressé, car à l’époque où je les commençais, je ne songeais même pas à exploiter mon métier d’apprêt, — exploitation d’ailleurs bien restreinte, —• car je n’avais d’abord eu que l’idée de faire construire cette machine pour mon usage personnel. C’est peut-être bien même M. Gouillon qui m’a décidé à l’exploiter, dans une visite qu’il me fit, il y a environ dix-huit mois, où il eut occasion de voir fonctionner mon métier, qui lui parut intéressant pour ses lecteurs, et c’est à la suite de cela qu’il en fit un article, comme il en fit souvent à propos d’autres appareils se rapportant à notre industrie. Où sont là-dedans ces réclames intéressées ?
- « A l’époque où j’ai commencé ces Causeries, M. Gouillon venait de me rendre un petit service, comme il est toujours disposé à le faire pour ses abonnés; je savais, en outre, qu’il ve-nait de perdre son ami et associé, M. Cissey, et qu’il lui incombait ainsi un surcroît de besogne dans la rédaction de son journal ; je crus lui être agréable en lui offrant mon modeste concours : service pour service ; je reste peut-être l’obligé de M. Gouillon, mais au moins n’est-ce pas une question d'intérêt qui m’a guidé.
- « Je suis avant tout un teinturier qui se pique, à tort ou à raison, d’aimer son métier et qui en parle avec plaisir ; mais je ne suis pas un écrivain mercenaire; j’ai été libre de commencer mes griffonnages, comme j’entends les cesser quand bon me semblera, ayant, moi aussi, du reste, mes occupations journalières à satisfaire. Les lecteurs étaient libres également d’en tirer telle créance qu’ils voulaient, et un grand nombre n’en ont pas été très-mécontents, ainsi que je puis le prouver par la quantité de lettres que j’ai reçues, et auxquelles je ne pouvais suffire à répondre ; c’est pourquoi j’ai dû renoncer à cette correspondance et engager mes confrères de se contenter des articles du journal ou de s’adresser à ses bureaux.
- « Quant à des sollicitations de réclames, je n’en ai jamais faites ; aucun prospectus n’est sorti de ma maison. J’ai, comme tout autre, plusieurs moyens de publicité à ma disposition, sans avoir besoin de prendre des détours pour en obtenir dans le Moniteur de la Teinture ; il est donc injuste de m’adresser des insinuations déplacées, et à cet égard, je prétends ne recevoir de leçons de personne.
- « Ceci dit, j’engage mon confrère de Paris à continuer ses Causeries, j’aurai à mon tour le plaisir de les lire, quand bien même je ne partagerais pas sa manière de procéder, et si les colonnes du journal me restent ouvertes, plus ou moins prochainement, je reprendrai mes articles où j’en suis resté, c’est-à-dire aux Rouges, si toutefois il reste encore des merveilles à en dire, quoique nous autres, teinturiers de province, nous ne visions pas au merveilleux ; à la campagne, où il n’y a ni coulisses, ni féeries, il faut que tout passe !
- « Je m’étends ainsi pour n’avoir pas à revenir sur cela, et toutes insinuations, quelles qu’elles soient, resteront désormais sans réponse; je laisserai à mes amis le soin d’en faire justice. — V. Barbé. »
- M. Barbé sait quelles sympathies il a rencontrées parmi nos lecteurs et près de nous, sa cause est donc entendue et jugée à l’avance ; ces sympathies lui demeurent acquises et il les retrouvera lorsqu’il reparaîtra dans les colonnes du Moniteur de la Teinture, qui lui restent toujours grandes ouvertes.
- L’insinuation qui a blessé M. Barbé, et à laquelle il attache, en vérité, trop d'im-portance, n’est pas, toutefois, de notre nouveau collaborateur, puisque celui-ci ne faisait que répondre à une question le concernant; aussi nous charge-t-il de déclarer qu’il ne prend pas pour lui cette réfutation qui lui est adressée par erreur, et qu’il conserve pour son auteur les sentiments qu’il lui a exprimés dans sa première causerie. — F. G.
- L'un des gérants : P. Blondeau.
- Tous droits réservés.
- Paris, — Typ. Dubuisson et Ce, 5. rue Ccq-Héron.
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- LE MONITEUR DE LA-TEINTURE
- 17e Vol., N 7.
- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- 5 Avril 1874.
- Sommaire
- Les Industries tinctoriales dans la Seine-Inférieure : Blanchiment, Teinture, par M. A. Corneille. — Gris d’aniline sur toiles de coton, par M. C. Lauber. — Nettoyage des rideaux enfumés de damas et de reps. — Essai sur la solidité des couleurs des fils et des tissus, par M. W. STEIN : Couleurs rouges, jaunes, bleues, violettes, orangées, vertes, brunes, noires.
- PROCÉDÉS PRATIQUES: Jaunes et verts de Flavine (échantillon). Flavine sur coton, 2e procédé, Flavine sur soie, id. sur laine, id. sur laine-coton. — Noir au chrome sur laine-coton. — Marron foncé sur laine-coton.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Générateur vertical à circulation rapide, système Rozer, par M. P. Blondeau (gravure). — Conservation des bois et des grosses toiles. — Prix offerts par la Société Industrielle de Mulhouse (suite).
- • NOUVELLES : Rubanerie de St-Étienne. — Transport des échantillons. — Volontariat d’un an. — Le détachage à la foire.
- LES INDUSTRIES TINCTORIALES
- DANS LA SEINE-INFÉRIEURE
- Par M. A. Corneille
- L’industrie cotonnière est, on peut le dire, la plus grande industrie du monde. Elle donne lieu à une série considérable d’opérations pour les transformations successives et l’appropriation de la matière brute aux besoins de la consommation. — Il ne paraît pas exagéré de fixer le chiffre total de lafilature de coton, en Europe seulement, à plus de 3 milliards, à autant encore pour l’appropriation du produit, tissage, apprêts, teinture et.impressions ; à quinze ou dix-huit cents millions pour la main-d’œuvre : au total, environ 8 milliards. .
- Le nombre des broches fonctionnant en Europe est, en chiffres ronds, de 47 millions, auxquelles il faut par an près d’un milliard de kilogrammes de coton.
- On évalue généralement les ouvriers nécessaires à toutes les opérations de l’industrie cotonnière, filature, tissage, teintures, apprêts et impressions, au huitième du nombre des broches : c’est alors, pour l’Europe entière, une population ouvrière de près de six millions d’individus, hommes, femmes et enfants, qui vivent par cette industrie.
- • La France, avec ses 6,800,000 broches, occupe donc à l’industrie du coton 850,000 ouvriers ; elle use à peu près 170 millions
- de kilogrammes de coton en laine, et produit environ 160 millions de kilogrammes en filés.
- Après la filature et le tissage, viennent, dans l’ordre même où elles se produisent, trois opérations importantes : le blanchiment, et, conjointement en quelque sorte, suivant l'emploi auquel l’on destine le tissu, la teinture et les impressions.
- Blanchiment.
- Le blanchiment débarrasse les fils ou les tissus, à l’aide d’agents employés à cet usage, de toutes les matières étrangères qui pourraient entraver la teinture sur l’impression.
- La teinture applique uniformément la
- couleur sur les fils ou sur les tissus.
- L’impression localise les couleurs les tissus, les fixe, en leur donnant nuances et des formes différentes.
- Voici très-brièvement les procédés néraux de blanchiment.
- Blanchisseur est le mot moderne;
- sur des
- -O on
- au-
- trefois on disait les curandiers. — Nous avons encore à Rouen cette vieille dénomination : le quai des Curandiers, le long duquel devaient se trouver réunis alors ces industriels.—Il est vrai de dire que les curandiers étaient loin de donner aux toiles le même degré de blancheur que les blanchisseries aujourd’hui. C’est un chimiste français, Berthollet, qui trouva les procédés nouveaux, et dès la fin du dix-huitième siècle ils étaient mis en pratique
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- et « portés au dernier degré de perfection par les frères Descroizilles, qui venaient de fonder à Lescure-lès-Rouen un superbe établissement ». Il y avait alors, aussi à Caudebec, plusieurs blanchisseries par le procédé nouveau; Rouen, de son côté, avait 36 curanderies et y occupait environ 140 ouvriers.
- Dans ces curanderies, on se bornait à étendre dans un pré le tissu que l’on voulait blanchir, de façon à ce que l’air puisse cependant circuler au-dessous. Plusieurs fois par jour on l’arrosait largement pour l’entretenir dans un état constant d’humidité. L’oxygénation des matières colorantes s’effectuait peu à peu par l’action simultanée de l’air et de la lumière, sans nuire en rien à la solidité du tissu. Qui n’a vu, en traversant nos vallées industrielles, ces prairies couvertes de longues bandes blanches étendues dans l’herbe, et ressortant éclatantes de blancheur sur le fond vert du pré. C’étaient autant de blanchisseries par ce procédé primitif.
- Il est, du reste, encore quelquefois employé aujourd’hui, mais le plus souvent on a recours à des lavages dans des lessives alcalines. On dégraisse le tissu pour le débarrasser des matières collantes dont les fils ont été enduits au tissage ; ensuite on le roussit, c est-à-dire qu’on lui enlève tout le duvet dont il est couvert, en le passant aussi rapidement que possible sur un demi-cylindre de fer chauffé presque au rouge blanc ; puis, enfin, on le blanchit, en le plongeant dans une lessive de potasse et en l’étendant ensuite sur le pré, ou le plus souvent dans des séchoirs,après l avoir essoré avec une machine à force centrifuge appelée hydro-extracteur, ou vulgairement turbine et toupie.—Un autre procédé, plus compliqué, mais donnant de meilleurs résultats, consiste, après avoir dégraissé et roussi le tissu, à le plonger dans un bain de chlore, à le laver dans plusieurs bains successifs de soude caustique et de solution d hypochlorite de chaux, à le mettre sécher ensuite dans des séchoirs spécialement disposés, et à lui donner enfin l apprêt à l’amidon qui termine l’o
- pération et communique au tissu plus de consistance.
- L’opération qui a pour but d’unir le tissu, de faire disparaître le duvet et les nœuds de la surface, a lieu aussi par des machines qui pratiquent un véritable ton-dage. Appelées pour cela tondeuses, elles sont composées de deux cylindres tournants; l’un, armé de brosses, relève les poils, les nœuds et le duvet; l’autre, armé de tranchants disposés en hélice, les coupe ou mieux les rase entièrement.
- Nous nous souvenons aussi d’avoir vu à l’exposition universelle de 1867 une ingénieuse machine construite par M. Tulpin, de Rouen, dans laquelle le grillage à la plaque, vulgairement le roussi" était remplacé par un flambage au gaz. — Le tissu, entraîné régulièrement par des cylindres en bois, passe au-dessus d’une rangée de becs de gaz disposés sur un même tube horizontal. Chaque bec est muni d’un robinet, qui permet alors d’obtenir une flamme égale dans toutes ses parties. — Cette machine permet de griller rapidement et d’une manière régulière, lors même que l’opération est confiée à des mains peu exercées.
- Le blanchiment, enfin, est une industrie à façon. Il n’y a pas là de mouvement d’affaires proprement dit, sauf la mise de fonds pour l’installation ou la location de l’établissement, et l’achat de matières premières, qui sont des produits chimiques. L’opération du blanchisseur consiste à recevoir des filatures ou des tissages, dés filés ou des calicots qu’il blanchit moyennant un prix convenu. Il est donc à peu près impossible de déterminer un chiffre d’affaires, puisqu’il n’y a pas achat de la matière brute et revente du produit fabriqué.
- Teinturerie.
- La teinturerie est dans le même cas que le blanchiment. Elle a pour but de communiquer aux calicots qui sortent du tissage et des blanchisseries une couleur uniforme, de teindre les cotons filés qui doivent être livrés au tissage à la main pour la fabrication des rouenneries, et
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- aussi les laines de l’industrie drapière. Nous connaissons tous les établissements de teinturerie situés à Rouen et à Dar-nétal, sur la rivière de Robec, et qui donnent à ce fleuve en miniature cette affreuse couleur sale que chacun sait. D’autres, d’ailleurs, existent encore dans le département, à Doudeville, Pavilly, Ma-romme, Bolbec, Cany et Elbeuf, où elles sont en assez grand nombre, et quelques-unes très-importantes.
- L’art du teinturier est tout entier du domaine de la chimie, pour les matières colorantes empruntées la plupart au règne végétal, et quelques-unes au règne minéral. Nous ne traiterons par ici ces questions, que nous devons laisser aux hommes spéciaux et plus compétents; nous ne les étudierons, et très-brièvement d’ailleurs, qu’en parlant dans un autre chapitre de la fabrication des produits chimiques.
- Disons toutefois que la teinturerie est, dans la Seine-Inférieure, une industrie importante, bien qu’elle ne s’opère qu’à façon, puisque le rôle du teinturier se borne à recevoir du fabricant des filés de coton ou des calicots, et à leur communiquer, en échange d’un prix convenu, les couleurs désignées.
- Il existe dans la Seine-Inférieure quatre-vingts et quelques établissements de teintureries. Les deux centres les plus importants sont Rouen et Elbeuf. La seule circonscription de la chambre de commerce de Rouen comprend 45 usines, représentant comme matériel un capital de 3,595,002 francs, une consommation en produits chimiques de près de 6 millions, en charbons de 484,000 francs (1) et un chiffre de salaires annuels de 2 millions. Nous avons extrait ces chiffres du rapport publié en 1869 par la chambre de commerce de Rouen sur la situation alors des industries textiles.
- Cette industrie, toutefois, s’est déplacée. A la fin du siècle dernier, Rouen, il est vrai, était bien déjà le centre principal de
- (1) C'est le double aujourd’hui qu’il faut dire.
- la teinturerie et se faisait remarquer surtout par la couleur dite rouge des Indes « supérieure à tout ce que l’on faisait ailleurs en ce genre»,mais il y avait aussi des teintureries à Yvetot ; on y faisait « la plupart des couleurs, excepté le rouge des Indes, le rose, le violet, le puce, en bon teint, mais on y faisait toutes couleurs, même en rose et en violet, en petit teint. Le bleu s’y préparait avec une supériorité marquée. » Il y avait enfin ces teintureries importantes à Neufchâtel et à Caudebec qui paraissent aujourd’hui n’avoir pas conservé le même rôle dans cette industrie.
- La teinturerie proprement dite est la teinture par immersion en opposition avec la teinture par impression, qui consiste à imprimer sur des tissus écrus de coton des couleurs différentes et symétriquement disposées. Cette dernière prend plus spé-cialementle nom d’indiennerie,et est certainement fort ancienne. Elle nous est venue de l’Inde et paraissait y avoir été connue déjà au temps d’Alexandre. Une foule de témoignages historiques démontrent que tous les peuples de l’antiquité, notamment les Perses et les Egyptiens, ont connu les principes de l’art de peindre les tissus; et ce qui, dans tous les cas, ne peut être contesté, c’est que, jusqu’au commencement du dix-huitième siècle, cette industrie n’existait pas en Europe, et que toutes les étoffes de ce genre nous venaient des Indes et de la Perse.
- Elle fut introduite en France par le Suisse Oberkampf, qui, en 1759, fonda la belle fabrique de Jouy (Seine-et-Oise), et à peu près vers la même époque, un Normand, Abraham Pourchet, en créa une autre à Bondeville, près Rouen.
- Dès 1746, il est vrai, Kœcklin et Dolfus en avaient déjà établi plusieurs à Mulhouse, mais l’Alsace n’appartenait pas encore à la France, qui devait, un siècle plus tard, hélas! la reperdre encore et la livrer à l’Allemagne comme la rançon de l’incapacité des hommes qui s’étaient alors emparé du pouvoir. Aujourd’hui, l’impression des tissus est pratiquée dans la plupart des Etats de l’Europe. L’Angle-
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- terre, la France et la Suisse y occupent le premier rang, et, en France, enfin, ses centres principaux sont Rouen, Mulhouse, Thann et Paris.
- {Seine-Inférieure industrielle et commerciale.) (A suivre.)
- GRIS D’ANILINE sur toiles de coton
- Par M. C. LAUBER, coloriste
- On produit un très-beau gris d’aniline sur tissu de coton, au moyen d’une légère oxydation, par le moyen suivant :
- On dissout dans 3 litres 1/2 d’eau bouillante, 625 grammes de chlorate de potasse, et après le refroidissement on y démêle :
- Eau de gomme à 1 kilog. Chlorure d’ammonium.. Tartrate de chrome et de
- potasse...............
- Aniline ............
- Acide .................
- 6 lit. 1/2 312 gr.
- 1.500 gram.
- 200 —
- 1.160 —
- et on travaille le tout soigneusement, pour que les sels soient complètement dissous.
- Le tartrate chromo-potassique se prépare ainsi qu’il suit :
- On dissout dans 3 litres d’eau chaude 960 grammes de bichromate de potasse, et dès que la température est descendue à 45 degrés centigrades, on y délaye lentement 1,440 grammes d’acide tartrique, qu’on a préalablement réduit en poudre fine. Pour cela, il faut plonger le vase dans l’eau froide, afin d’éviter une élévation de température, parce que le sel vert double passerait à une autre modification, et ses propriétés en seraient en partie changées.
- Toutefois, ce mode de préparation du sel double de tartrate de chrome et de tartrate de potasse ne me paraît pas tout à fait rationnel, parce qu’on se sert, dans ce cas, pour la réduction de l’acide chromi-que à l’état d’oxyde de chrome, d’un réactif d’un prix aussi élevé que l’acide tartrique. Pour la formation du tartrate dou
- ble, l’acide tartrique ne saurait être remplacé par aucun autre corps; mais, pour la réduction de l'acide chromique, la quantité d’hydrogène (et de carbone) qui est nécessaire pourrait être remplacée par un corps à plus bas prix, tel que l’alcool, le sucre, etc., et j’espère que' des expériences que j’ai entreprises dans cette voie auront quelque succès.
- Quand on imprime la pièce, il faut faire attention qu’elle ne touche pas des plaques trop chaudes, puis ensuite qu’elle abandonne vivement ces plaques aussitôt après qu’elle a été imprimée, et ne pas arrêter la machine jusqu’à ce que la dernière pièce ait quitté les plaques.
- Après l’impression, les pièces doivent être étendues quarante-huit heures dans une capacité chauffée à 32 degrés centigrades, puis, pendant une heure, mises en baquets, lavées 'au tourniquet, séchées et apprêtées.
- En étendant avec de l’eau gommée, on obtient naturellement les nuances plus claires.
- Ce gris se distingue par sa solidité et supporte toutes les manipulations du rouge d’alizarine, cas dans lequel on supprime simplement le passage au sel d’étain.
- On le recommande aussi pour produire des fonds très-beaux et tendres.
- {Mus ter-Zeitung. )
- NETTOYAGE DES RIDEAUX ENFUMÉS
- DE DAMAS ET DE REPS
- Dans les appartements chauffés par la houille, les vapeurs et la fumée de ce charbon ne tardent pas à noicir et à enfumer les grands rideaux et les tentures, surtout dans le haut, où ces émanations se concentrent; la lumière du gaz, lorsque celui-ci n’est pas bien purifié, peut aussi produire les mêmes effets.
- Voici le moment où l’on supprime le chauffage dans les appartements et où l’on songe à faire nettoyer toutes ces pièces d’ameublement.
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- Le moyen à employer consiste à fouler ces tissus en pleine benzine ; à faire, en un mot, un nettoyage à sec par les moyens ordinaires.
- Comme les émanations de charbon de ; terre consistent en matières goudronneuses semblables à celles que l’on obtient dans les distillations, et que ces goudrons sont facilement solubles dans la. benzine non mélangée de pétrole, on enlève à la fois, par ce traitement, et ces produits goudronneux et les poussières qu’ils ont fixées sur les tissus.
- Le .procédé s’applique . indifféremment aux tissus d’ameublement en laine, en soie, en laine-soie, etc., et à tous lainages et soieries eh général.
- F. G.
- ESSAI SUR LA SOLIDITÉ DES COULEURS
- DES FILS ET DES TISSUS
- Par M. le Professeur W. Stein
- Couleurs rouges
- On fait bouillir un petit échantillon du fil ou du tissu : 1° dans l’eau de savon ; la matière ne doit pas changer de couleur ou du moins se colorer fort peu ; 2° dans l’eau de chaux; elle ne doit pas non plus se colorer ou tout au plus légèrement. Dès que ces liqueurs n’ont pas pris de coloration ou se sont seulement un peu colorées, il faut faire attention à la couleur de la matière elle-même, qui peut avoir blanchi ou être devenue jaunâtre ou brune. Ces essais, fort simples, suffisent, attendu qu’en général, ils permettent de reconnaître la présence ou l’absence du cam-pêche, du santal et des couleurs extraites, du goudron.
- Jaunes. »
- Le jaune le plus solide est celui de la gaude. Ceux moins bon téintsont les jaunes de rocou et de curcuma ; un jaune un peu-plus solide est celui du fustet. La résistance à la'lumière des autres jaunes peut être considérée comme à peu près égale. Celle au savon n’appartient guère qu’aux
- couleurs du premier groupe. Si donc on veut s’assurer si une couleur jaune est solide, il faut la faire bouillir successivement dans l’eau, dans l’alcool et enfin dans l’eau de chaux. Si elle colore d’une manière sensible l’eau et l’alcool en jaune et l’eau de chaux en rouge, et si la couleur du fil ou du tissu lui-même passe au rouge brunâtre, la couleur manque de solidité.
- Bleus.
- Une couleur bleue n’est pas solide : 1° quand, bouillie dans l’alcool (l’eau-de-vie), ellç communique à celui-ci une coloration rouge, violet-rouge ou bleue ; 2° quand, lorsqu’on la chauffe dans l’acide chlorhydrique et l’eau, ou dans l’alcool, la liqueur se colore en rouge, ou quand la couleur propre se change en rouge ou en rouge-brun.
- Violets.
- Il n’y a de solides que les couleurs combinées du bleu do cuve ou de carmin d’indigo et de la cochenille, ainsi que les violets de garance. Or, comme les couleurs solides perdent toute leur valeur quand on les combine avec celles qui ne le sont pas, on doit considérer comme manquant de solidité toutes les couleurs violettes qui, quand on les fait bouillir avec l’alcool étendu (parties égales d’eau et d’alcool) et qu’on les abandonne pendant douze ou quinze minutes, perdent notablement de leur nuance, ou celles qui, quand on les fait bouillir dans l’acide chlorhydrique étendu, passent au brun ou au rouge-brun et teignent la liqueur en rouge.
- Orangés.
- On fait bouillir le fil ou le tissu d’abord dans l’eau ; si ce liquide se colore en jaune, rouge-jaune ou en rouge,'la couleur n’est pas solide. Dans le cas où l’eau ne prend aucune coloration, on fait bouillir l’échantillon dans l’alcool; s’il se colore en jaune ou en -rouge-jaune, la couleur, de même, manque de solidité. En un mot, les orangés ne doivent être attaqués ni par l’eau bouillante, ni par l’alcool chaud, autrement ils ne sont pas bon teint.
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- Verts.
- L’alcool étendu, quand on y fait bouillir un échantillon, ne doit pas se colorer en bleu, vert ou jaune, et l’acide chlorhydrique ni en rouge, ni en bleu.
- Bruns.
- La solidité des bruns n’est pas aussi facile à constater nettement que pour les autres couleurs. Cependant, on doit considérer comme démontré que tous les bruns qui passent au rouge dans l’eau bouillante et qui, par un séjour dans l’alcool, deviennent jaunes, manquent de solidité.
- Noirs.
- Quand on fait bouillir un échantillon dans l’eau et un peu d’acide chlorhydrique, et que la liqueur ne se colore qu’en jaune, le noir est solide : par exemple, les noirs à la noix de galle.' L’échantillon peut être un noir à la noix de galle, avec un pied de cuve qui en augmente la solidité. C’est ce qu’on constate en faisant bouillir un nouvel échantillon avec l’eau et le carbonate de soude. La couleur passe au brun, si c’est un noir pur à la noix de galle; elle reste noire ou devient bleue, et quelquefois vert foncé, lorsqu’il y a un pied de bleu de cuve. Cette couleur est parfaitement solide.
- Si l’eau se colore et que l’acide chlorhydrique, quand on fait bouillir avec l’échantillon, devienne rouge, ou que la couleur du tissu lui-même passe au brun ou au brun-rouge, si elle jaunit par des lavages au savon ou reste intacte, c’est un noir au bois sans pied de cuve, et, par conséquent, qui n’est pas solide. Si, par ce traitement, la couleur du tissu passe seulement au bleu, tandis que le liquide se colore en rouge, la couleur est un noir au bois avec pied de cuve et relativement solide, ou du moins ne manque pas d’une certaine solidité.
- (Technologisté).
- PROCÉDÉS PRATIQUES
- JAUNES ET VERTS DE FLAVINE
- La flavine est une matière jaune importée d’Amérique et que l’on sait être le principe colorant du quercitron. Elle se présente en poudre et est d’une pureté bien supérieure à celle des extraits de ce bois.
- Ce produit peut donc être employé au lieu et place du quercitron dans tous les cas où celui-ci est usité, et il en simplifie l’emploi, puisqu’il n’exige pas d’être dé-cocté et que, débarrassé du tannin que contient le quercitron, il n’est point nécessaire d’employer de la colle pour le précipiter.
- Pour son emploi, il faut considérer que sa richesse tinctoriale est de quinze fois environ plus élevée que celle du quercitron ; il faut donc établir les dosages en conséquence et procéder, d’ailleurs, comme si l’on teignait avec ce dernier.
- C’est surtout pour l’impression que l’utilité de ce principe colorant est manifeste.
- Voici, d’ailleurs, quelques procédés :
- Flavine sur coton.
- Pour 50 kilogr. de coton :
- Plaquer les pièces au foulard, ou baigner les fils dans de acétate d’alumine^ dit mordant rouge ;
- Dégorger, après dessication, dans une eau contenant un peu de carbonate de chaux (craie), soit 1 kilogr. pour 100 litres ;
- Teindre à tiède avec :
- Flavine....... 700 gr. à 1 kilogr.
- Rincer et sécher.
- Autre procédé sur coton.
- Engaller avec :
- Sumac................. 10 kilogr.
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- Passer deux heures à froid dans une dissolution de :
- Alun................. 2 kil. 500 gr.
- Teindre comme ci-dessus.
- Les jaunes de flavine sur coton et sur toile peuvent servir de pied pour faire, sur cuves, des verts solides ; il vaut mieux cependant piéter d’abord en cuve et finir par le jaune.
- Flavine sur soie.
- Pour 5 kilogr. de soie :
- Mordancer à froid avec :
- Alun..................... 1 kilogr.
- Oximuriate d’étain .. 250 gr.
- Acide muriatique ... 100 —
- Égoutter ou essorer, et teindre avec :
- Flavine................. 60 à 75 gr.
- Bien que ces jaunes soient‘vifs, on se sert peu de cette matière pour la soie, on emploie plutôt les acides picriques, les jaunes d’aniline, la gaude, etc.
- Ces jaunes en soie peuvent aussi être transformés en vert, soit par la cuve d’Inde, par les carmins d’indigo ou par les bleus d’aniline.
- Flavine sur laine.
- Pour 25 kilogr. de laine écrue dégraissée, non soufrée :
- Bouillon de une heure et demie avec :
- Crème de tartre............. 4 kilogr.
- Oximuriate d’étain.. 1 —
- Acide muriatique ... 200 gr.
- Flavine..................... 1 kilogr.
- Le mordançage et la teinture se font simultanément. Lorsque la nuance est suffisamment montée, ce qui exige une à deux heures, selon le ton recherché, on rince et on sèche.
- Le vert s’obtient en ajoutant au bain, de 500 gr. à 2 kilogr., selon nuance, de carmin d’indigo.
- Flavine sur laine-coton.
- Pour 25 kilogr. de tissus :
- Engaller avec :
- Sumac................... 3 kilogr.
- Aluner à froid avec :
- Alun ..................... 500 gr.
- Teindre sur un bain contenant :
- Crème de tartre......... 2 kilogr.
- Alun...................... 3 —
- Oximuriate d’étain.. 100 gr.
- Flavine................... 500 —
- Opérer d’abord à 50 degrés, puis pousser à l’ébullition, la maintenir jusqu’à teinte voulue, et rincer.
- On peut produire le vert soit par le carmin d’indigo, surtout pour les verts clairs, ou par les bleus d’aniline. Dans ce cas, le mordançage qu’a subi le coton suffit pour faire tirer ces bleus sur les deux matières. Pour les verts avec bleus d’aniline, il peut être cependant préférable d’employer le quercitron en nature plutôt que la flavine.
- La flavine se mélange avec les autres matières colorantes pour former des nuances composées ; mais si l’on doit les brunir avec des mordants de fer, il faut que le mordançage soit fait au sumac ou que les autres couleurs adjointes contiennent du tannin : telles seraient le campêche, le cachou, la garance, etc.; sinon, il serait préférable d’employer le quercitron en nature.
- NOIR AU CHROME
- Sur laine-coton
- Pour 50 kilogr. de tissus :
- Les passer pendant une demi-heure dans une décoction, à 50 degrés de température, faite avec :
- Sumac Redon.............. 12 kilogr.
- Lever, manœuvrer dix minutes à froid dans le mordant ci-dessous : Rouille à 45 degrés.. 8 kilogr.
- Sulfate de cuivre... 1 —
- Passer sur léger lait de chaux, rincer et donner un bouillon d’une heure avec : Ghromate rouge I kilogr.
- Sulfate de cuivre.... 500 gr.
- Acide sulfurique .... 250 —
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- Finir dans un bain contenant :
- Campêche.................. 12 kilogr.
- Entrer à 40 degrés, arriver peu à peu à l’ébullition, que l’on maintient jusqu’au noir voulu, en éventant de temps à autre.
- Lever, poser jusqu’au lendemain sur les chevalets, rincer alors et sécher.
- MARRON FONCÉ Sur laine-coton
- Pour 50 kilogr. de tissus :
- Bouillon d’une heure et demie avec :
- Alun ................... "3 kilogr.
- Tartre...................... 2 —
- Rincer, baigner à tiède pendant quatre heures dans :
- Sumac........................ 15 kilogr.
- Teindre avec :
- Bois rouge................. 10 kilogr.
- — jaune................. 2 —
- Campêche..................... 2 —
- Entrer à froid, pousser peu à peu au bouillon, le maintenir jusqu’à teinte unie sur les deux matières, lever et ajouter au bain :
- Sulfate de fer ........ 500 gr.
- On arrête cette bruniture au point que l’on désire, et on rince.
- Il est [évident que les proportions et même la nature des matières colorantes varient suivant la nuance que l’on recherche.
- On peut aviver en ajoutant au bain, avant la couperose, environ 60 gr. de rouge d’aniline.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- GÉNÉRATEUR VERTICAL PERFECTIONNÉ
- A CIRCULATION RAPIDE Système N. ROZER, breveté s. g. d. g.
- La production de la vapeur à bon marché est un important problème, intéressant toutes les industries qui emploient la vapeur comme force motrice ou comme
- moyen de chauffage. Nous pensons donc être agréable à nos lecteurs en leur signalant les appareils nouveaux qui nous paraîtront réaliser des progrès sérieux, sous le rapport de l’utilisation de la chaleur et de la facilité de service.
- Deux conditions principales semblent résumer les innovations et les perfectionnements réalisés dans ces dernières années; ce sont l’augmentation des surfaces de chauffe directe et celle des circulations d’eau dans les chaudières.
- Nous passerons successivement en revue les différents types qui ont tenté de remplir ces conditions et que le succès n’a pas manqué de couronner quand elles ont été bien remplies.
- Aujourd’hui, nous allons décrire le générateur Rozer, qui a fait son apparition à l'exposition de 1872, à Paris.
- Ce générateur est représenté par la fig. 23, ci-contre.
- La chaudière se compose d’une enveloppe extérieure a et d’un foyer cylindrique intérieur b. Dans l’enveloppe intérieure sont placés concentriquement deux serpentins en cuivre rouge c et d, dans lesquels s’opère une circulation très-rapide du liquide à vaporiser. Les serpentins sont réunis à l’enveloppe par des joints en métal fusible, afin d’éviter les chances d’explosion en cas d’excès de température. La forme des serpentins permet la dilatation du métal sans occasionner la rupture des joints. Un brise-flammes k, à la partie supérieure du foyer, établit entre la direction du tirage et celle inverse que prennent les gaz chauds un remous qui aide à l’absorption de la chaleur des gaz avant leur arrivée dans la cheminée i, et force la flamme à lécher toutes les spires des serpentins; f est la grille circulaire du foyer, g la porte du foyer, un autoclave l sert à la visite et au nettoyage de la chaudière. Un réservoir j, pour l’eau d’alimentation, est disposé autour de la cheminée et absorbe le calorique perdu par cette voie. .
- Au point de vue de la construction, la simplicité de l’appareil doit rendre les ré-
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- Fig. 23. — Générateur de vapeur à circulation rapide.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- parafions faciles et semble une garantie de bonne marche et de longue durée.
- Au point de vue de l’industrie, la circulation rapide de l’eau dans les serpentins, et par suite entre les deux enveloppes, doit, en empêchant les incrustations, produire un nettoyage complet et incessant, et, par conséquent, laisser à la conductibilité du métal toute sa puissance. En même temps, la surface de' chauffe, presque complètement directe, constitue un bon emploi de la chaleur du foyer, dont l’excédant perdu est reçu par le liquide alimentaire.
- En résumé, les avantages qui résultent des innovations et perfectionnements du générateur de M. Rozer doivent se traduire par une économie de combustible, incrustation supprimée, mise en pression facile et rapide et sécurité contre les explosions (1).
- P. Blondeau.
- CONSERVATION DES BOIS
- ET DES GROSSES TOILES
- Pour préserver de la putréfaction les pièces de bois qui doivent séjourner en terre ou dans l’eau, telles que les pilotis, les traverses de chemin de fer, etc., on se sert depuis longtemps du procédé Ronche-rie, qui consiste à injecter du sulfate de cuivre dans les fibres ligneuses, ou encore plus simplement du flambage et de la carbonisation.
- L’injection au sulfate est employée un peu partout sur une large échelle. Pour une traverse, habituellement du poids de 70 kilogrammes, le poids de sel de cuivre absorbé est de 600 grammes, soit environ 50 centimes.
- Dans une note de M. Hatzfeld, élève de l’École polytechnique, présentée à l’Académie des sciences par M. Dumas, l’auteur propose d’injecter, non plus du sulfate, mais
- du tannate acide de protoxyde de fer. Le tannin jouit, en effet, de propriétés conservatrices prononcées. Le chêne, le châtaignier, qui se conservent pendant de longues années, sont riches en tannin.
- Les fibres du bois s’imprégneraient parfaitement du tannate ; il se forme une véritable encre, et le bois teint en noir résiste très-bien à l’humidité.
- Les toiles de tentes, les bâches de voitures se conservent par des moyens à peu près semblables à ceux employés pour les bois : c’est encore un sel de cuivre qui est l’agent de préservation ; on forme un savon cuivreux sur leurs fils par double décomposition. Ce tannate serait sans doute d’un bon usage pour la même destination, si sa couleur noire n’était un obstacle pour les divers usages des toiles ainsi préparées.
- PRIX
- OFFERTS PAR LA SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE DE MULHOUSE
- ARTS CHIMIQUES (I)
- XLIV
- Médaille d’honneur à l’auteur d’un mémoire indiquant un procédé qui permette de rendre les huiles minérales moins inflammables, tout en leur conservant leurs qualités lubrifiantes comme huiles à graisser.
- XLV
- .Médaille d’honneur pour la production de l’acide carminique par synthèse.
- XLVI
- Médaille d’honneur pour l’introduction dans l’industrie de l'orcéine synthétique.
- XLVII
- Médaille d’honneur .pour la préparation du vermillon sur tissus de coton.
- XL VIII
- Médaille d’honneur pour un bleu analogue au bleu d’outremer comme nuance
- (1) Deux de ces appareils fonctionnent chez MM. Pick et Marchai, teinturiers à Paris.
- (1) Voir les numéros des 20 février et 20 mars, année courante.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- NOUVELLES
- n
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- r-é-é-
- Le mn-tâ- de
- IV
- Médaille d’honneur pour l’invention et
- ARTS MÉCANIQUES
- i-u s
- et solidité, fixé sur tissus de coton par un procédé chimique sans l’aide de l’albumine ou d’un autre épaississant produisant l’adhésion par coagulation.
- XLIX
- Médaille d’honneur pour une méthode pratique d'extraire de la garance la matière colorante rouge orangée, et dont le prix permette l’emploi de ce produit dans l’impression des tissus de coton.
- L
- Médaille de deuxième classe pour celui qui aura le premier livré aux fabriques d’indiennes d’Alsace une terre de pipe naturelle ou fabriquée artificiellement, en poudre impalpable, pouvant servir d’épaississant pour les couleurs destinées à l’impression au rouleau, et entièrement débarrassée des corps durs et sablonneux qui l’accompagnent presque toujours.
- LI
- Médaille de première classe pour le meilleur système de cuves servant à teindre les tissus au large.
- I
- Médaille d’honneur pour un mémoire sur la filature de coton, numéros 80 à 200 métriques.
- Il
- Médaille d’argent de première classe pour un mémoire sur la filature de laine peignée, d’après les meilleurs systèmes connus aujourd’hui. Ce mémoire] devra être accompagné de plans détaillés et de la description de toutes les machines composant l’assortiment de cette filature.
- III
- Médaille d’honneur pour l’invention et l’application en Alsace, avec avantages sur les procédés connus, d’une machine ou d’une série de machines, disposant toute espèce de coton longue soie, d’une manière plus convenable qu’avec les procédés actuels, pour être soumis à l’action du peignage.
- l’application en Alsace, avec avantages sur les procédés connus, d’une machine ou d’une série de machines propres à ouvrir et à nettoyer toute espèce de coton courte soie, de manière à le disposer convenablement pour être soumis à l’action des cardes, des épurateurs, des peigneuses, s’il en existe pour les courtes soies à l’époque de l’invention, ou de toutes autres machines préparatoires analogues. •
- (A continuer.)
- RUBANERIE de Saint-Etienne. — En 1873, en dehors de la production de Saint-Chamond, dont le chiffre n’est pas officiellement connu et qui peut varier de 15 à 20 millions, la production de Saint-Etienne en rubanerie paraît s’être élevée à un total de 79 millions de francs, savoir :
- Rubans soie pure ou mélangée : 52 millions de francs, soit un peu plus d’un quart de diminution vis-à-vis de l’an passé ;
- Passementerie de Saint-Etienne : 5 millions, soit un sixième en moins ;
- Galons pour chaussure et chapellerie: 5 millions, soit également un sixième en moins ;
- Velours: 13 millions; ici, la diminution est plus considérable : la production de l’an dernier était de 20 millions ; mais il ne faut pas oublier que la diminution des chiffres provient, en grande partie, de la diminution des prix des soies.
- Enfin, caoutchouc : 4 millions de francs, soit un cinquième en moins.
- Mais ces estimations, pour être définitives, ont cependant besoin d’être encore contrôlées, et elles sont, en ce moment, soumises à l’examen des corps compétents.
- Transport des échantillons. — Dans notre numéro du 5 décembre 1872, nous disions que le commerce réclamera toujours la révision du tarif trop élevé des échantillons transportés par la poste.
- On sait que satisfaction a été donnée à ce désir par une loi récente, qui a réduit de moitié ces droits et les a ainsi fixés : 15 centimes par paquets de 50 grammes et au-dessous, et augmentation de 5 centimes par 50 grammes ou fraction de 50 grammes excédante, sans que le poids total puisse dépasser 300 grammes.
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- Ce tarif, bien que plus élevé que celui en vigueur avant la loi du 24 août 1871, est cependant très-acceptable et satisfait tous les intéressés. Malheureusement, nos articles, couleurs et teintures, peuvent rarement en profiter, car il est difficile de les faire accepter par la poste (les anilines surtout) comme étant susceptibles de tacher la correspondance ; souvent, cependant, ils sont admis à circuler, et, grâce à un empaquetage soigné, on évite tout accident.
- C’est surtout pour les échantillons de tissus, dont nos industries font un grand usage, que les nouveaux tarifs nous sont avantageux.
- Volontariat d’un an. — Dans un avis officiel publié récemment, M. le ministre de la guerre se plaint du peu d’instruction d’un certain nombre de jeunes gens admis au volontariat en 1872 et 1873.
- Pour parer à cette insuffisance, M. A. Sa-gnier, éditeur à Paris, a créé, sur les programmes succincts de l’administration, une bibliothèque complète des examens du volontariat, qui se compose des ouvrages suivants : Questionnaire des examens, par E. Boursin et H. Sagnier, 1 volume in-18, 1 fr.; — Manuel des aspirants au volontariat d’un an, par les mêmes : lre partie, Enseignement primaire, 1 volume in-12, 3 fr. 50 ; 2e partie, Agriculture, 1 volume in-12, 2 fr. 25; 3e partie, Commerce, 1 volume in-12, 3 fr. 50 ; 4e partie, Industrie, 1 volume in-12, 3 fr. 50.
- L’éditeur nous a soumis la quatrième partie, Industrie, qui, comprenant dans un petit volume un aperçu de toutes les plus importantes industries modernes, est nécessairement très-sommaire dans ses descriptions, mais sans aridité, toutefois. Les chapitres Tissus et Teinture sont bien traités, quoique succinctement, et il ne sera pas difficile aux jeunes gens de cette industrie de les développer selon l’expérience qu’ils ont de leur profession ; cela suffit, puisque le programme officiel ne demande que des données générales sur les principales industries, et des détails seulement sur celle adoptée par le candidat.
- Détachage a la foire. — On connaît ces marchands de savons à dégraisser qui, sur la place publique ou dans les foires, font disparaître les taches des vêtements de leurs auditeurs afin de démontrer les propriétés de leur marchandise, et vendent deux ou trois sous une petite tablette de savon brun de la valeur d’un demi-cen
- time, mais, il est vrai, enveloppée dans votre bonne aventure. Ce type, déjà usé, a été remplacé par les vendeurs de liquides à détacher ; ces liquides sont, le plus souvent, ou de l’essence de térébenthine colorée, ou simplement une dissolution de cristaux de soude.
- Voici, cependant, le classique détacheur au savon qui reparaît ; mais sa marchandise n’est plus un savon : c’est une « composition, faite par un des plus savants chimistes de la Croix-Rousse, à Lyon, professeur aux Arts-et-Métiers de Paris » ; et, de plus, il a imaginé un important complément de propriétés à cette merveilleuse composition !
- Ecoutons son boniment :
- « Cette composition fait ce que le teinturier-dégraisseur peut faire : il enlève instantanément les taches de toute nature (il le démontre sur le paletot gras d’un jeune badaud) ; mais, de plus, il fait ce que le teinturier ne pourra jamais faire : il fait renaître les couleurs passées et brûlées sur toutes les étoffes, et leur rend aussitôt le lustre et la splendeur qu’elles ont perdus. Ainsi, voyez ce tissu (il montre une étoffe de laine teinte en violet d’aniline) : je répands dessus du vitriol (il l’asperge d’acide chlorhydrique). Vous voyez la couleur totalement détruite, et si vos robes, mesdames, avaient de pareilles taches, elles seraient perdues ; eh bien, non ! avec ma composition vous leur rendrez, en une minute toute leur splendeur.
- « Prenez une tablette de. ma composition, trempez-la une seconde dans l’eau, et, dans cette eau,-passez votre étoffe brûlée : vous voyez revenir aussitôt la. couleur primitive avec tout son lustre et sa splendeur (la couleur reparaît en effet). »
- L’ingénieux banquiste ébahit son public, et chacun lui achète cette précieuse composition pour faire la nique au teinturier-dégraisseur et pour renouveler en famille la curieuse expérience.
- Pour les amateurs, nous annonçons que ces démonstrations et la vente de la bienheureuse composition continueront à la foire au pain d’épices, à Paris, qui a lieu, comme on le sait, pendant la quinzaine de Pâques.
- Ajoutons, pour terminer, qu’en trompant l’étoffe ainsi altérée dans l’eau simple, telle que la rivière nous la fournit, on lui restitue sa nuance avec la même splendeur.
- Les Gérants ; F. Gouillon et P. Blondeau.
- Tous droits réservés.
- Paris. — Typ. Dubuisson et Ce, 5. rue Ceq-Héron,
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 17e Vol., N° 8.
- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- Sommaire
- Les industries tinctoriales dans la Seine-Inférieure (Suite) : Impression, Bouennerie. — Nuances d’impression virées au violet d’aniline. — Revue sommaire des brevets d’invention: Moire par gaufrage ; Echardonnage chimique ; Vert-lumière sans arsenic ; Nouvelles matières pour teindre et imprimer ; Apprêts des fils ; Décoloration de l’albumine ; Teinture des soieries ; Blanchiment de la laine. — Couleurs d’aniline sur fils de lin. — Blanchiment et teinture des chapeaux de paille : blanchiment, noir, gris, marron, couleurs d’aniline. —• Causeries confraternelles sur l'art du Teinturier-dégraisseur, par M. Maurice GUÉDRON: Bouges sur laine-coton (échantillon).
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Brevets d’invention concernant les industries tinctoriales et textiles.
- NOUVELLES : Commerce d’exportation. — L'industrie textile dans l'Est. — Chambre de commerce de Troyes. — Prud’hommes. — Chambre syndicale des tissus.
- LES INDUSTRIES TINCTORIALES
- DANS LA seine-inférieure
- Par M. A. Corneille (Suite)
- Impression.
- Sortant du tissage, le coton est un tissu solide et résistant que le blanchiment nettoie de toutes les matières étrangères adhérentes, et prépare à recevoir l’impression dans les fabriques d’indiennes et de rouennemps.
- Il s’agit alors de produire sur les tissus des dessins variés avec des couleurs qui résistent au lavage et au frottement. La teinture ne donne au tissu qu’une couleur uniforme, que des nuances unies, l’impression lui communique des- figures ou des nuances autrement colorées que le fond.
- Les premières opérations que l’on fait subir au tissu ont pour objet de le débarrasser de toutes les matières étrangères qui pourraient nuire à la fixation des couleurs, et de rendre sa surface aussi unie que possible. Ensuite, l’application des dessins coloriés se fait par une impression qui a la plus grande analogie avec celle des livres ; elle a lieu en général à l’aide de cylindres métalliques sur lesquels les dessins à reproduire sont gravés en creux ou en relief. Les couleurs différentes s’impriment isolément, et l’on reconstitue sur l’étoffe l’œuvre complète du dessinateur en les juxtaposant à l’aide de points de repère.
- 20 Avril 1874.
- Quelquefois ces cylindres'gravés appliquent directement les couleurs sur le tissu lui-même, d’autres fois il n’appliquent, au lieu de la couleur, que des mordants qui, lorsque l’étoffe est ensuite plongée dans certaines dissolutions chimiques, donnent la nuance que l’on désire, et forment les mêmes dessins.
- Nous n’entrerons pas d’ailleurs dans les détails multiples de tous les moyens d’impression et de tous les procédés de fabrication: impressions à la main, au rouleau, à la perrotine, châssis à compartiments, godets à seize et dix-huit couleurs, tireur mécanique, etc.: mais nous dirons que nos fabriques normandes excellent dans l’art de combiner et de fixer les couleurs minérales, végétales et animales sur toutes les matières textiles.
- En introduisant cette industrie en France, Oberkampf lui rendit un immense service et y créa une nouvelle source d’activité et de prospérité. Si l’industrie cotonnière doit beaucoup à Richard Lenoir, elle ne doit pas moins à Oberkampf, et ces deux noms doi-vent être associés en quelque sorte ensemble dans ce grand mouvement industriel. — Il y a donc dans les débuts et dans la vie de ce grand manufacturier un remarquable exemple et un noble enseignement, qui prouvent que l’homme seul peut être l’artisan de sa fortune, quand l’intelligence répond à la volonté persévérante et à la fermeté de caractère. Oberkampf était le fils d’un teinturier d'Aarau, en Suisse, poussé par les inspirations de son génie
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- 00 Ci
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- industriel, il quitte à dix-neuf ans la maison paternelle et vient en France, où, pauvre et inconnu, il entre pour gagner sa vie, et comme dessinateur, chez un sieur Cabannes, qui venait de créer une fabrique d’indiennes au Clos de l’Arsenal à Paris. Oberkampf y resta deux ans ; puis, avec vingt-cinq louis dans sa poche, vint à Jouy (Seine-et-Oise), dans une misérable chaumière, jeter les fondements d’un établissement qui plus tard occupa plus de 1,000 ouvriers.
- Un jour, une dame de la cour de LouisXVI déchire une robe de Perse, et, à cette époque, ces étoffes ne venaient encore que de cette contrée. Oberkampf accomplit un prodige et livra à la noble dame, en quelques jours, une robe aussi belle que celle qu’elle regrettait. — De cet instant sa fortune fut faite, la renommée entoura son nom, Louis XVI reconnut l’établissement de Jouy comme manufacture royale, et plus tard Napoléon, qui aimait tous les génies, attachait de sa main sa propre croix d’or sur la poitrine d’Oberkampf, en lui disant : « Vous et moi nous faisons une bonne guerre aux Anglais, vous par votre industrie, moi par mes armes, mais c’est encore vous qui faites la meilleure. » Oberkampf mourut à 77 ans, le 4 octobre 1815.
- L indiennerie dans la Seine-Inférieure occupe une large place, et déjà, en 1806, Rouen à lui seul possédait plus de 30 fabriques d’indienne. M. A. Cordier estime aujourd’hui à 600,000 pièces compte 30, et à 300,000 Alsace, la production de notre département; ces 900,000 pièces représentent un poids net de 7.170,000 kilog., et, à 8 francs le kilog., un chiffre total de 57.360,000 francs. Dans cette somme considérable, les salaires figurent pour environ 5 millions, soit 8 1/2 à 9 p. 0/0 de la valeur du produit fabriqué; ils sont pour les ouvriers spéciaux de 50 à 60 francs par quinzaine, et de 30 à 35 pour les autres.
- Cette industrie si importante paraît pourtant n’avoir pas réalisé dans notre département tous les progrès qu’on eût pu espérer. M. Jules Kœchlin, rapporteur de ce groupe à l’Exposition universelle de
- 1867, porte même sur elle un jugement .sévère. « Cependant, nous le disons à regret, nous avons constaté peu de progrès ‘dans les impressions de Rouen ; il semble que cette industrie n’a ni perfectionné ses procédés, ni développé sa production. Il faudrait, pour hâter les progrès en Normandie, le salutaire stimulant d’un libre-échange complet. » M. Kœchlin va évidemment trop loin, mais est-ce à dire que nous ne savons faire de réels efforts que lorsque nous sommes aux prises avec la nécessité ?
- Rouennerie.
- La rouennerie, qui se classe aussi au nombre de ces industries du coton, et qui n’en est pas une des branches les moins importantes, diffère essentiellement de l’indiennerie. L’indienne est faite par une application sur le tissu écru de calicot des couleurs et dessins que l’on veut y fixer ; la rouennerie est une étoffe tissée, au contraire, avec des fils de coton teints à l’avance, et que le tisserand mélange entre eux de façon à former les dessins et les nuances, fort simples d’ailleurs, qu’il veut donner au tissu. L’indienne présente cette surface unie, lisse, apprêtée, que nous remarquons sur les étoffes de cette fabrication; la rouennerie présente toujours au contraire le caractère duveteux des tissus qui n’ont été ni roussis, ni apprêtés. Enfin, l’indiennerie emploie les calicots tissés mécaniquement, tandis que le tissage de la rouennerie se fait à la main par des tisserands de nos campagnes, dans le pays de Caux surtout, Yvetot, Doudeville et toute cette contrée.
- Une autre différence caractéristique entre les deux industries résulte elle-même de cette situation. Il faut à l’indiennerie de grands établissements, la force motrice, les machines, un personnel nombreux de surveillance et de direction, par conséquent un capital engagé dont l'indienneur doit retrouver l’intérêt, un matériel important dont il doit amortir la dépréciation. La rouennerie, au contraire, n’a ni tous ces embarras ni toutes ces charges. Le
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- RT DE L'IMPRESSION DES TISSUS
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- fabricant de rouenneries n’a pas besoin d’usines; un simple magasin lui suffit. — Il achète les cotons filés aux filatures, fait procéder au dévidage, les livre au teinturier, qui, moyennant un prix de façon, les lui rend en couleurs, et les donne alors aux tisserands à domicile, dans nos campagnes ; ceux-ci fabriquent l’étoffe, et la reportent une fois faite au fabricant, ou mieux à celui qui fait fabriquer et qui leur paie le salaire convenu. L’opération n’est pas plus difficile, et exige par conséquent un capital de mise en route bien moindre, et des risques relativement minimes. Il y a dans une autre industrie, celle des cuirs, une de ses branches qui est exactement dans le même cas; c’est la fabrique des chaussures. Nous aurons plus loin à y revenir en traitant ce sujet.
- Quoi qu’il en soit et malgré tout ce simple appareil, la rouennerie est une industrie puissante dans le département de la Seine-Inférieure. Elle s’y chiffre par des sommes considérables, quelque chose comme 86 millions, donne un produit de 900,000 pièces représentant un poids net de 10,800,000 kilogrammes à 8 fr., et comme le kilog revient à 3 fr. de fabrication, la main d’œuvre figure donc dans cette industrie pour 32,400,000 francs, c’est-à-dire 37 0/0 de la valeur du produit fabriqué.
- Sur les 60,000 métiers à la main qui existent dans la Seine-Inférieure, 22,670 sont spécialement affectés à la fabrication de la rouennerie par environ 322 fabricants. Comme il faut à chaque métier 2 ouvriers pour le faire fonctionner, un homme et une femme ou un enfant, c’est un personnel de 45,340 ouvriers employés à ce travail dans notre département, chez lesquels se répartissent environ 17 millions de salaires. Or, si l’on en jugeait parce chiffre de salaires et ce nombre d’ouvriers, ce serait pour chacun une bien faible moyenne de 380 francs par an, à peu près ; mais disons-le de suite, le tisserand à la main ne fait pas que cela toute l’année : l’hiver il tisse, l’été il travaille aux champs; le tissage est donc pour lui comme un supplément d’oc
- cupations et de salaires destiné à apporter l’aisance et le bien-être dans sa maison.
- ( Seine Inf. indust. et commerciale.)
- (A suivre.)
- NUANCES D’IMPRESSION virées au violet d’aniline
- On lit dans le Bulletin de la Société Industrielle de Mulhouse :
- M. Witz donne lecture d’une notice sur le virage, par le violet d’aniline, des matières colorantes astringentes fixées par les mordants.
- Il résulte de cette communication et des nombreux échantillons que M. Witz soumet au comité, que ce procédé de virage des tissus mordancés teints en astringents, présente ^avantage, outre un très-grand bon marché, de fournir une variété et une beauté de nuances, dont la solidité est bien plus grande qu’on ne pouvait le supposer au premier abord.
- Le procédé en question n’étant pas encore généralement connu, le comité remercie l’auteur pour son intéressante communication.
- REVUE SOMMAIRE
- DES BREVETS D'INVENTION
- Reproduction d’effets de moire sur tissus, papiers et autres surfaces. — La moire s’obtient, dit M. Ch. DEPOULLY, sur les étoffes à côtes, en les superposant et les pressant fortement. Les côtes des deux tissus viennent s’incruster les unes dans les autres, se gaufrer réciproquement, et, ne coïncidant jamais exactement, il s’ensuit une incrustation irrégulière qui produit l’effet de moire.
- L’invention consiste à reporter par une impression en relief, sur tissus, papiers, peaux, feuilles de métal et autres surfaces non susceptibles d’être moirées par les moyens ordinaires, l’empreinte même d’une étoffe moirée.
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- . On prend cette empreinte, en cuivre, obtenue par la galvanoplastie, sur le tissu moiré, et.on en forme des rouleaux qui servent à gaufrer les surfaces à moirer, sur lesquelles on reproduit ainsi tous les reliefs et tous les creux du modèle, c’est-à-dire une imitation parfaite de la moire type.
- L’auteur donne une description détaillée des moyens employés pour la confection des rouleaux. — B. 99,810.
- Combinaison de machines formant un système complet propre à l’échardonnage chimique, par M. Beer. — Système formé de trois machines distinctes :
- 1° Cuve à aciduler, composée d’un bac divisé en plusieurs compartiments, de deux rouleaux compresseurs, d’un troisième rouleau indépendant, et dont la rotation est déterminée par le frottement de l'étoffe à aciduler; enfin d’une planche percée de trous destinés à guider les étoffes entre les cylindres compresseurs ;
- 2° Essoreuse garnie intérieurement de feuilles de gutta-percha soudées à chaud ;
- 3° Séchoir à vapeur, comprenant : chambre en maçonnerie, appareils de chauffage par la vapeur, hélice aspirante pour l’air échauffé, plieuse. — B. 101,658.
- Application, sur tissus de coton, d'un vert-lumière sans arseniate, et par cela même inoffensif, par M. BRASSETTE. — Voici la reproduction littérale et in-extenso dudit brevet :
- « J’obtiens ce vert, dont ci-joint échantillon sur tissu-coton, par un mélange de chromate de plomb avec les verts à l’iode d’aniline, qui sont dans le commerce. » — B. 100,300.
- Emploi de nouvelles matières pour teindre, imprimer et tanner, ainsi que pour papier et filaments, — Deux brevets sont pris par M. Michéa ; le premier revendique :
- 1° L’emploi des feuilles du canocarpus latifolia et d’une décoction de ces feuilles pour teindre et pour tanner;
- 2° L’emploi des feuilles du myrobolana emblica, ou d’une décoction de ces feuilles pour la teinture, l’impression et le tannage;
- 3° La production de la canocarpine et son emploi en teinture.
- L’auteur donne le nom de canocarpine au principe colorant contenu dans la décoction des feuilles de canocarpus. Elle se dépose sous la, forme d’un précipité, soluble à chaud, par la concentration de la décoction à consistance sirupeuse. Elle donne du noir avec les sels de fer.
- L’extrait du myrobolana donne, à l’impression à froid, une solide couleur brune dont les nuances varient avec le mordant employé. Les sels de fer donnent avec cet extrait un précipité bleu noir. — B. 96,638.
- Le second brevet revendique l’emploi, dans le même but, des écorces du butea frondosa et du butea gibs ; ou d’une décoction de çes écorces.
- Ces mêmes écorces peuvent servir à la fabrication du papier et de filaments, — B. 96,639.
- Apprêt des fils, ou métier à nettoyer et épurer les fils. — Cette invention, de M. P. SÉE, peut ainsi se résumer :
- Mécanisme spécial de casse-fil, composé d’une petite brochette ou d’un petit levier soutenu par le fil qu’on nettoie. Aussitôt que le fil se casse, cette pièce, abandonnée à sa pesanteur, se déplace et fait dégrener le mouvement moteur qui commande l’entrée et la sortie du fil, ainsi que le système nettoyeur et la bobine où s'envide le fil épuré.
- Chaque fil ayant son mécanisme complet, peut arrêter son mouvement sans nuire aux autres, de sorte que le métier n’en continue pas moins sa marche.—B. 100,924.
- Décoloration de l’albumine de sang, par M. Liès-Bodart. — L’auteur opère la décoloration de cette albumine par l’action de l’ozone produit par l’appareil Babo. Le courant de gaz électrisé vient barboter dans le sérum. La liqueur devient complètement incolore.
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- Le même procédé s’applique à la gélatine, aux fibres du bois et autres matières. — B. 96,635.
- Teinture pour soie, foulard, et pour soie-laine et coton, par M. GANTILLON. — Le brevet vise un appareil pouvant produire la tension des pièces pendant leur passage au bain de teinture, afin d’éviter les érail-lages, les marbrures et les plis.
- Les tissus sont préalablement calandrés, puis enroulés sur une ensouple ; ils s’en déroulent, appelés par une seconde en-souple, en passant dans une bacholle contenant le bain de teinture, au fond de laquelle un rouleau maintient la pièce tendue. Deux rouleaux compresseurs expriment l’excédant de liquide, au dessus de la bacholle. — B. 100,874.
- Blanchiment de la laine. — M. PLANTROU-BALNA, sous le titre de « Blanchiment des laines de toute nature, échets, fils de tous genres, feutres, tricots, couvertures, châles, bonneterie et déchets de toute espèce ; en un mot, tout ce qui, employé en fibres animales, mélangées ou non de matières étrangères, même les articles confectionnés avant ou après avoir été portés », définit ainsi sa découverte :
- En faisant un bain contenant du bicarbonate de soude et du sous-carbonate de magnésie, et introduisant, dans le mélange, de l’air par pression, il se produit un phénomène inconnu jusqu’ici à la science : la magnésie se dissout. C’est cette dissolution qui est employée pour le blanchiment des laines.
- L’opération a lieu par trempage dans ledit bain, pendant plus ou moins de temps, selon l’article, et le rinçage a lieu à l’eau dans laquelle on a introduit de l’air. — B. 101,317.
- (A suivre.)
- COULEURS D’ANILINE sur fils de lin
- MM. Hainisch, de Vienne, se sont fait patenter pour un procédé de teinture en couleurs d’aniline, qui donne aux fils de lin l’aspect de la soie.
- Le fil est alternativement introduit dans les deux bains suivants :
- 1° Tannin.................. 1 kil.
- Eau..................... 500 litres.
- On supprime ce bain pour les nuances délicates.
- 2° Glycérine.......
- Eau.............
- 1 kil.
- 32 litres.
- Dans ce dernier bain, on ajoute de l’albumine d’œuf: la quantité n’en est pas indiquée.
- La matière reste environ dix minutes dans chacun de ces bains.
- (Farber-Zeitung. )
- BLANCHIMENT & TEINTURE
- DES CHAPEAUX DE PAILLE
- Blanchiment.
- Entrer les pailles dans l’eau bouillante et les y laisser six à huit heures. Les brosser ensuite au savon noir, puis les passer au soufroir.
- Les pailles qui ne doivent point rester blanches, telles que celles d’Italie, peuvent ensuite être jaunies en les passant dans un léger bain d’acide picrique aiguisé d’acide sulfurique.
- On les met alors en forme.
- Noir.
- Pour 6 chapeaux :
- Faire tremper les chapeaux à froid dans un mordant contenant :
- Pyrolignite de fer........ 2 litres.
- Sécher sans rincer, et teindre avec :
- Campeche.................. 500 gr.
- Le noir paraît cuivré, on le rend mat en
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
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- le frottant fortement avec une brosse un peu rude, très-légèrement enduite d’huile d’olives.
- Gris.
- Pour 6 chapeaux :
- Tremper 6 heures dans une décoction de :
- Sumac..................
- Teindre à tiède avec :
- Bleu-noir d’aniline.
- Acide sulfurique ...
- 1 kil.
- 30 gr.
- 15 —
- On peut nuancer le gris avec du marron d’aniline, de la grenadine, du jaune, etc.
- Marron.
- Préparer au sumac comme ci-dessus, teindre avec :
- Marron d’aniline
- Bleu-noir.............
- Acide sulfurique
- a
- elloniete —
- 30 gr.
- 10 —
- 15 —
- Si l’on veut un marron rougeâtre, teinte canelle ou havane^ on supprime le bleu-noir, pour ne teindre qu’en marron d’aniline seul.
- On peut également passer au sumac, puis à' l’alun, et teindre avec orseille, carmin d’indigo et terra en proportions variables.
- Couleurs d’aniline.
- Le mordançage au sumac indiqué pour le gris suffit également pour toutes les autres couleurs d’aniline.
- La. couleur doit toujours être légèrement acidulée, et la teinture s’opère à tiède.
- Après chaque teinture, le brillant se fait toujours aux pailles, quand elles sont bien sèches, à l’aide d'une brosse un peu ferme.
- Quelquefois on donne aux chapeaux un apprêt léger à la gélatine ou la gylcolline ; mais quand les pailles sont de bonne qualité, on peut l’éviter.
- CAUSERIES CONFRATERNELLES
- SUR L’ART DU TEINTURIER-DÉ GRAISSEUR
- ROUGES SUR LAINE-COTON
- Nous voici à la partie la moins intéressante de notre travail : faire les laine-coton ; c’est la teinture la plus longue à opé-
- • rer, la plus difficile à réussir, celle qui ne donne toujours que des résultats à moitié satisfaisants, et qui doit cependant se faire payer le moins cher, puisque la marchandise est elle-même de peu de valeur, et appartient ordinairement à la clientèle la moins aisée.
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- Il faut bien faire cependant la chaîne-coton, car ce sont précisément les moins fortunés qui ont le plus besoin de nos services ; d’ailleurs» l’usage de ce genre de tissus se répand de plus en plus, à la vérité, le plus souvent nous le teignons en noir, et ce n’est que par hasard que nous avons à le faire en couleurs.
- Sur cet humble tissu, les teintes vives et tranchantes seraient hors de propos ; nous n’aurons donc jamais à y faire des roses, des ponceaux, de écarlates, et cela est fort heureux, car je ne connais point de procédé satisfaisant pour y appliquer les teintes à la cochenille ; Gilles Gobelin lui-même y perdrait son latin. Les nuances que nous avons nommées corinthe, caroubier, grenat, lie-de-vin, rouille, etc., sont celles qui peuvent nous être demandées, et nous allons voir que nous pourrons nous en tirer.
- Comme pour les laines pures, nous avons les procédés aux bois et ceux aux anilines.
- Pour les premiers, on peut faire un mordant de crème de tartre et d'oximuriate, tel que je l’ai indiqué pour la laine, et teindre sur du jus de Brésil dans lequel on a ajouté de Valun et du blanc de Meudon; mais ce moyen, convenant bien si l’on teint en bré-sil seul, ne donne plus aussi uni si l’on y a mélangé de l’orseille ou des autres colorants ; il faut alors avoir recours à un autre mode de mordançage, et c’est le chrome qui sera notre providence.
- Le mordant de chrome ou bi-chromate de potasse prend facilement sur les deux matières et tire très-bien les couleurs des bois, mais il faut éviter qu’il se trouve du cam-pêche dans ces mélanges, car il brunit trop, et fait virer au noir ou au bleu foncé ; on le remplace par du carmin d’indigo, mais il est bien entendu que si l’on désire des
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- ra S.
- teintes très-brunies, il convient alors parfaitement.
- On emploie par robe :
- Chromate rouge... 25 grammes.
- Il est bon d’ajouter une larme d'acide sulfurique (5 grammes au plus), mais il faut être bien prudent dans son emploi, car si l’on dépassait la petite quantité indiquée, le chromate se décomposerait et il en résulterait, sinon l’altération de l’étoffe, au moins un mordançage très-irrégulier.
- La robe est bouillie vingt minutes dans le mordant de chrome, et laissée refroidir dedans pendant deux ou trois heures, puis rincée.
- Après ce lavage, on passe au sumac à froid, pendant quatre heures avec :
- Sumac Redon.... 500 grammes.
- On égoutte et on exprime modérément, puis on peut teindre dans un mélange dans le genre de ceux que j’ai indiqués pour la laine, en tenant compte des observations faites plus haut.
- Le bain de teinture est toujours à base de bois rouges, auxquels on peut ajouter de Yorseille, du carmin d’indigo, des bois jaunes, du terra, du fustet, et il est bon, dans tous les cas, d’y mettre un peu de rouge d’aniline pour donner de la vigueur, surtout au coton.
- Voici, par exemple, un mélange qui donne un rouge-amaranthe assez beau et bien uni :
- Jus de Brésil.......... 2 litres.
- ......................... 50 grammes.
- Fuchsine.................. 2 —
- Un rouge-grenat serait produit par le mélange ci-dessous :
- Jus de Brésil.......... 2 litres.
- Orseille................. 30 grammes.
- Carmin d’indigo... 10 —
- Terra.................... 30 —
- Grenadine.............. 3 —
- Pour la teinture, on entre à 40 degrés en manœuvrant vingt minutes à cette température, puis on chauffe le bain peu à peu, jusqu’à l’ébullition, qu’on entretient
- pendant vingt minutes encore. Lorsque le mélange contient du carmin d’indigo, il est bon de laisser refroidir le tissu dans le bain.
- Grenat au chrome sur chaîne-coton.
- J’ai dit que si l’on voulait des nuances foncées, on pouvait ajouter du campèche ; une petite pincée (25 grammes) de couperose dans le bain, à la fin de la teinture, donne encore plus foncé et peut s’employer concurremment avec le campèche.
- Ces nuances sont d’une solidité satisfaisante, et sont à peu près les meilleures, sous ce rapport, qu’on puisse faire sur ce genre de tissus; ce n’est pas cependant celles que je fais de préférence: bien que je commence à grisonner, je suis partisan de la jeune école, et j’emploie plus volontiers les anilines, qui sont d’un usage si commode, et dont le dosage est si sûr et si régulier, quand on a de bons produits et qu’on ne les achète point aux colporteurs, ou aux charlatans prussiens déguisés en Belges, tels que ceux qui nous harcèlent de leurs sollicitations ou de leurs réclames plus ou moins détournées.
- Comme beaucoup d’autres, je me suis laissé suborner par ces trafiquants de bas produits allemands, qui veulent singer les maisons sérieuses, se donnent comme fabricants, contrefont tout sans vergogne, et finalement ne livrent que de mauvaises drogues, dont je n’ai pu tirer nul parti. Lorsqu’on est enfoui dans une petite bourgade de Belgique, où personne ne songerait à aller vous déterrer, la plus piètre boutique peut se donner des airs de grande maison, au moyen d’étiquettes ronflantes, de prospectus où l’on se traite soi-même en personnage ; prospectus auxquels on donne quelquefois la forme de journaux afin d’en mieux imposer, et grâce aux arti-
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- des des autres qu’on a seulement la peine de copier. Plus d’un s’y est laissé prendre comme moi !
- Maintenant que j’ai exhalé la bile que m’ont fait faire ces produits malpropres, je reprends le fil de mes idées; mais avant de parler des procédés aux anilines, voici encore un moyen de faire un rouge aux bois sur chaîne-coton ; il est un peu long, mais donne une nuance vive, pas foncée et bien tranchée.
- Pour une robe, bouillon d’une heure avec une petite poignée détartré et d’alun, soit :
- Crème de tartre.. 60 grammes.
- Alun.................. 100 —
- Teinture au bouillon, d’une demi-heure, avec :
- Jus de Brésil............... 2 litres.
- Décoction de Fustet. .. 1/2 —
- Dans ce bain, la laine seulement se teint convenablement.
- On rince ou on égoutte, et on tord modérément; puis on fait un engallage à froid avec deux poignées de sumac bien ébouillanté, soit en poids :
- Sumac Redon .......... 400 gr.
- Cet engallage doit durer au moins deux heures ; on le prolonge davantage sans inconvénient, au contraire. On rince et on baigne à froid dans une dissolution contenant :
- Oximuriate d’étain........... 100 gr.
- Sans rinçage, on revient au bain de teinture déjà employé, auquel on ajoute de la dissolution de fuchsine, que j’ai indiquée dans le numéro du 20 février (page 40), environ deux verres, ce qui représente en poids :
- Fuchsine................... 2 gr.
- On lève quand le coton est au même ton que la laine; on rince sur une seule eau contenant un peu d’alun.
- Ainsi, ce procédé comporte ces opérations : 1° bouillon de tartre et d’alun; 2° teinture en Brésil et Fustet ; 3° engal-lage au sumac ; 4° passage en oximuriate ;
- 5° teinture en Brésil et Fustet additionnés de fuchsine.
- Il est certain que le bain de teinture peut être modifié et mélangé comme on l’entend ; mais si l’on n’avait pas pour but de faire des rouges relativement vifs, il serait inutile de se servir d’un procédé aussi long, puisqu’on peut en employer de plus simples pour les teintes brunies.
- En parlant des laines pures, j’ai indiqué les moyens que j’emploie pour les teindre en couleurs d’aniline, j’ai montré les ressources qu’offrent ces produits, et ai donné des exemples des mélanges que l’on peut employer pour les nuances qui nous occupent ; il n’y a rien à modifier pour leur application aux laine-coton ; il reste seulement à indiquer les moyens de mordan-cer la partie coton pour la rendre apte à tirer ces couleurs en même temps que la laine.
- Notons d’abord qu’on trempant l’étoffe non mordancée dans la dissolution des couleurs, sur bains savonneux, on teint à peu près les deux matières ensemble ; mais ce moyen constitue plutôt un placage, un barbouillage, qu’une teinture réelle, et de plus, les teintes sont moins vives que par le moyen suivant, qui est le vrai et le bon :
- Pour une robe ou équivalent, on fait bouillir deux poignées de sumac dans deux seaux d’eau ; le sumac est mis dans un sac, ou la décoction est passée au tamis. Dans ce liquide, refroidi à 30 ou 40 degrés, on fait baigner la robe cinq ou six heures ou une nuit ; puis on la lève de ce bain, on la laisse égoutter sur le chevalet et on la tord légèrement.
- On fait ensuite dissoudre une petite poignée de sel d’étain dans la même quantité d’eau, et l’on y ajoute un peu acide muriatique afin d’éclaircir la dissolution. Pour ne pas employer trop d’acide, voici comment on procède : on dissout le sel d’étain dans un litre d’eau, on y verse l’acide peu à peu jusqu’à ce que le liquide déblanchisse et reste seulement un peu louche ; on verse alors ce litre de liquide dans le restant de l’eau.
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- L’étoffe sortant du sumac et un peu tordue est alors baignée à froid pendant une heure, une demi-heure même, dans ce liquide, en la retournant une fois ou deux dans l'intervalle,
- La robe est alors toute prête pour être teinte, non-seulement dans les mélanges d’aniline indiqués pour faire les rouges, mais encore pour toute espèce de couleurs d’aniline.
- Sans même avoir besoin de rincer en sortant de l’étain, l’étoffe est entrée dans le bain d’aniline disposé comme pour laine pure ; on travaille à 40 degrés ; le coton est le premier à se colorer, mais bientôt la laine monte à son tour, et dépasserait rapidement le coton si on chauffait trop, c’est pourquoi il faut modérer la température ; à la fin, seulement, on fait un rapide bouillon pour donner plus de feu à la nuance, et si la laine était trop longue à tirer, on pourrait aussi pousser un peu plus à la chaleur, mais il est toujours temps de le faire, car le coton, arrivé à un certain point, ne monte plus, tandis que la laine continue toujours à se foncer.
- On rince une seule fois.
- Selon mon habitude, je traduis en chiffres mes dosages.
- D’abord :
- Sumac Redon.... 400 grammes.
- Eau..................... 20 litres.
- Ensuite :
- Sel d’étain........... 60 grammes.
- Acide muriatique (environ).......... 10 —
- Eau..................... 20 litres.
- Et voilà mon procédé favori pour faire sur chaîne-coton les nuances rouges et toutes celles qui pouvaient s’obtenir par les anilines.
- Je ne dois pas omettre de dire que l’on peut faire de beaux roses et groseilles, sur ces tissus, en teignant la partie laine avec de la cochenille, de la cochenille ammoniacale, de la fuchsine, et terminant pour le coton par le safranum, mais ce sont des teintes trop flamboyantes, qui ne se font pas habituel
- lement pour ces modestes articles de chiffonnage.
- Nous réservons ces nuances pour les soieries; et c’est de quoi j’aurai le plaisir de vous entretenir, braves confrères, dans ma prochaine causerie.
- J’espère que celle-ci ne m’attirera pas de cartel ; je m’aperçois, en effet, que toute plume doit être doublée d’une épée ; or, comme je ne suis pas fort dans le maniement de cet outil, je n’élève pas trop la voix pour le moment, mais je prends des leçons d’escrime, et vous allez voir, dans quelque temps, comme je vais faire le pourfendeur et le matamore.
- Maurice GUÉDRON,
- Teinturier à Paris.
- BREVETS D’INVENTION
- CONCERNANT LES INDUSTRIES TINCTORIALES
- ET TEXTILES
- 100,666. — 30 septembre 1873 : Blanche, Paris. — Machine à griller les tissus de tous genres, à l’aide d’un jet d’air comprimé lancé dans la flamme.
- 100,670. — 30 septembre : Desfossé et Kartii, Paris. — Genre de papier peint, dit papier-faïence repoussé.
- 100,673. — 27 septembre : GALLAND, Paris. — Séchoirs méthodiques à courant d’air forcé et à températures variables à volonté.
- 100,681.— 1er octobre : Machot, Paris — Presse à soie.
- 100,682. — 29 septembre : Malhère, Paris. — Système de métier à tisser, sans battant.
- 100,699. — 12 septembre : BONNECHAUX, Paris. — Article dit dentelle-passementerie, fabriqué sur le métier à broder mécanique.
- 100,707. — 27 février : DANTZER, à la Compagnie linière de Pont-Remy. — Système de taquet économique pour métier à tisser.
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- 100,709. — 18 octobre : DELERNE, Lille. — Fil mélangé.
- 100,712. — 3 octobre : HORAIST, Paris. — Procédé à réserves pour le chinage des fils et tis’sus en laine, coton, soie, etc.
- 100,722.—16 octobre : Sève et BAZEILLE, Lyon. — Jaune minéral au chrome pour remonter la couleur des draps-jonquille passés et leur donner la beauté du neuf.
- 100,726. — 23 septembre : Tulpin frères, Rouen. — Emploi de la gutta-percha pour en recouvrir et garnir toutes les parties des essoreuses ou hydro-extracteurs de tous genres, en contact avec l’acide sulfurique ou autre dont on se sert pour traiter les tissus de laine et les laines en suint, opération dite épaillage chimique.
- 100,750. — 7 octobre : Lloyd, Paris. — Dissolvant obtenu de la distillation de la térébenthine à l’état brut.
- 100,752. — 11 juillet : Ney et MECHWART, Paris.— Calandre mécanique à cylindres.
- 100,753. — (Et brevet anglais) 3 octobre : Pullman et Edmonds, Paris. — Perfectionnements dans les machines employées pour l’apprétage des peaux et cuirs.
- 100,756. — 4 août : Ryo frères, Roubaix. — Perfectionnements apportés aux métiers continus .à retordre.
- 100,765. — 30 octobre : BERTHELOT père et fils, Troyes. — Perfectionnements apportés aux métiers circulaires à bonneterie.
- 100,778, — 28 octobre : Lemesre frères, Roubaix. — Applications faites sur une machine dite Armure, servant pour le tissage par moteur ou par force d’homme.
- 100,787. — 26 juillet. : Ryo frères et Smith, Roubaix. — Perfectionnements apportés aux métiers à tisser mécaniquement les tapis-moquettes et bouclés.
- 100,791. — 24 octobre : Société anonyme de Croix (Nord). — Procédé de perfectionnement apporté à la fabrication de la potasse artificielle.
- 100,804. — 15 octobre : Damon, Paris. — Métier mécanique à câbler.
- 100,860* — 17 octobre: WATTEAU, Paris.
- — Machine à rincer et échardonner les peaux de mouton.
- 100,865. — 30 octobre : Bouillier et Perret, Lyon. — Appareil à purger les soies.
- 100,874. — 31 octobre : GANTILLON et Ce, Lyon. — Procédé de teinture pour les étoffes de soie, foulard et soie, mélangées de laine ou de coton.
- 100,879. — 29 octobre : Lesourd et Luce, Cauteleu. — Système de fabrication d’extrait de bois de teinture de santal, ou moyen d’extraire le carmin du bois de santal.
- 100,889.’— 3 novembre: Ryo frères, Roubaix. — Perfectionnements apportés à la machine à doubler les fils textiles, dite Doubleuse-Ryo-Catteau.
- 100,893. — 6 novembre : Vindry, Lyon. — Procédé de lavage et teinture de la soie, laine, coton, généralement les fibres textiles, dans les appareils dits hydro-extracteurs, turbines, modifiés à cet effet.
- 100,894. — 10 novembre : Walker et C% Lille. — Disposition de broche pour filer et retordre les matières textiles.
- 100,900. — 22 octobre : Gasthelaz, Paris. Produits applicables à la teinture, à l’impression et à la fabrication des matières colorantes.
- 100,910. — 21 octobre : JOBBINS, Paris. — Perfectionnements dans les machines à plier, empiler, mesurer et examiner divers genres de matières.
- 100,911. —21 octobre : Lafoy et COTTAIS, Paris. — Genre de peinture décorative en rouleaux, pour l’imitation du bois, du marbre et autres sujets de décoration.
- 100,913. — 10 novembre : LEBEAU, Ner-sac. — Genre de tissu croisé tordu, applicable spécialement à la fabrication des feutres ou flotres circulaires en tous genres pour papeteries mécani [ues et toute autre industrie en faisant emploi.
- 100,924. — 11 novembre : Sée, Lille. — Apprêt des fils.
- 100,953. — 17 novembre : Poron frères, Troyes* — Appareil-Léon, permettant de
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- faire la rayure avec plusieurs couleurs sur tous les métiers à bonneterie et trouvant son application immédiate sur lés métiers à maille unie, dits Métiers hollandais, et sur les métiers à côte dits Ribbings.
- 100,972. — 29 octobre : DELASALLE, Paris. — Peaux maroquinées et colorées sur les deux côtés, chagrinées à l’endroit et vernies colorées à l’envers.
- 100,975. — 28 octobre : DREYSCHIARFF, Paris. — Système de métier continu uni-versel-selfactor pour la préparation, la filature en fin et le retordage.
- 100,988. — 21 novembre : Loisy, Arras. — Laveuse centrifuge tubulaire propre au linge.
- 100,993. — 15 novembre : Veslot et Bi-ranger, Rouen. — Machine à encoller les fils de chaîne de différents textiles.
- Certificats d’addition.
- BOLVIN et Chanudet : 6 août. —- Machine laveuse. — B. 95,369.
- Leclercq : 18 octobre — Sacs tissés d’une seule pièce, sans couture. — B. 99,456.
- David : 2 octobre. — Application de l’ozone au blanchiment des cotons en laine, filés, des papiers, etc. — B. 97,556.
- Poron frères : 25 octobre. —• Appareil à produire des dessins à jour sur les tissus de bonneterie. — B. 97,670.
- Rissoan : 22 janvier. — Machine pour la teinture et le lavage des soies, laines, etc. — B. 94,762.
- Bottier : 8 novembre. — Application, aux métiers à tisser, d’un appareil pour obtenir les étoffes bouclées ou les velours. — B. 97,916.
- Joly: 29 octobre. — Incinération, des époutils mélangés aux laines, etc. — B. 100,379.
- WATTINNE et ROETTGER : 7 novembre. — Fabrication des velours. — B. 97,814.
- Planchon : 30 octobre. — Fabrication de tapis de pieds dits de Smyrne.— B. 97,041.
- NOUVELLES
- Commerce d’exportation. — Le Journal officiel du 10 courant contient un rapport du ministre de l’agriculture et du commerce, relatif au développement de notre commerce d’exportation ; lequel rapport, présenté au président de la République, a été approuvé par lui.
- Ce rapport constate que le mouvement de nos échanges avec l’Asie, l'Afrique et l’Océanie est resté stationnaire, tandis que l’Angleterre y trouve des débouchés toujours croissants.
- Le ministre propose de nommer une commission chargée de multiplier les relations de la France avec les pays d’exportation, d’étudier l’utilité des encouragements à donner aux écoles de commerce, le rôle des consulats, la publicité des communications officielles, etc.
- Voici quelques passages de ce document:
- La France traverse en ce moment une crise difficile, et c’est un devoir pour elle d’entourer de la sollicitude la plus vive et la plus inquiète les sources fécondes de sa prospérité, le commerce et l'industrie.
- Si ces souffrances n’existaient que chez nous, on pourrait croire qu’elles tiennent à des causes locales et particulières à notre pays ; mais elles sont aussi intenses en Belgique, en Allemagne qu’en France, et l’Angleterre est également atteinte dans plusieurs de ses grandes industries.
- Si l’on se borne à envisager les résultats d’ensemble, l’année 1873 a atteint des chiffres extrêmement satisfaisants.
- Ainsi, malgré la perte de l’Alsace-Lorraine, malgré tous les désastres que nous avons éprouvés, le commerce spécial de la France avec l’étranger et ses possessions d’outre-mer, de 1869 à 1873, s’est accru de 1,046,000,000 fr., dont 2CO millions à l’importation et 756 millions à l’exportation, soit 19 p. 100.
- A l’entrée, les principales augmentations ont porté :
- Sur les fils et tissus de coton pour. 34 millions — la houille 36 — — les peaux brutes 29 — — les fruits de table........... 22 — — les métaux. . ; 30 — — les machines et mécaniques.. 12 —
- A la sortie, l’excédant s’applique à toutes les principales marchandises, à l’exception de la parfumerie, des œufs et des produits chimiques, sur lesquels il existe un déficit de 10
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- millions. Los articles qui ont pris le plus de développement sont :
- Les fils et tissus de laine pour. 84 millions
- Les tissus de soie.................. 74 —
- Les fils et tissus de coton...... 24 —
- Les fils et tissus de chanvre.... 20 —
- Les outils et ouvrages en métaux ........................... 62 —
- Les ouvrages en peau et en cuir. 31 —
- Les poteries, verres et cristaux. 26 —
- Les vins............................ 44 —
- Le sucre raffiné.................... 45 —
- Le sucre indigène................... 33 —
- Ces résultats sont certainement satisfaisants; mais, si nous comparons la France à l’Angleterre, nous nous trouvons très-inférieurs à ce dernier pays, et il nous a paru utile d’établir un parallèle plus détaillé, permettant d’apprécier sur quel point notre exportation s'est développée, sur quels autres elle est restée stationnaire-.
- Le fait le plus saillant qui se dégage tout d’abord de cette étude, c’est que la France, l’Italie, la Belgique et la Hollande trouvent en Europe leur véritable débouché. L’Angleterre prend aussi une grande place dans les ventes du continent ; mais son commerce étend ses relations sur une très-large échelle avec toutes les parties du monde, et là où les autres nations commerçantes de l’Europe n’écoulent qu'une quantité à peu près insignifiante de leurs produits, la Grande-Bretagne, grâce à ses colonies, à ses établissements, à ses comptoirs, grâce aussi à la puissance de sa marine marchande, multiplie ses affaires et trouve le placement d’un grand nombre de ses produits d’exportation.
- N’avons-nous pas quelques progrès nouveaux à réaliser pour l’exportation française dans l’ordre d’idées que ces comparaisons suggèrent naturellement ? Devons-nous rester aussi étrangers à ce commerce de l’Afrique, de l’extrême Orient et de l'Océanie, alors que notre situation géographique semble nous appeler au contraire à y développer nos opé-rations, surtout depuis le percement de l’isthme de Suez ?...
- La conclusion de ce rapport est la nomination de la commission proposée par le ministre.
- l’industrie textile dans l’est. — La chambre de commerce des Vosges vient d’adresser au ministre un rapport dans lequel elle insiste longuement sur la situation faite à l’industrie cotonnière par la prise violente de l’Alsace et de la Lorraine.
- Elle fait ressortir qu’il importe au plus haut degré de reconstituer dans l’Est un groupe industriel et commercial qui se substitue, autant que possible, au groupe dont Mulhouse était le centre.
- Le gouvernement ne peut prendre, il est vrai, l’initiative de cette reconstitution, mais il doit favoriser la marche et les effets de l’initiative privée.
- Au mois de janvier 1873, on comptait déjà huit maisons importantes de Mulhouse qui avaient transporté leur industrie à Epinal.
- Chambre de commerce de Troyes. — Par décret du Président de la République en date du 7 avril 1874, rendu sur la proposition du ministre de l’agriculture et du commerce, le nombre des membres de la chambre de commerce de Troyes a été porté de neuf à douze.
- Prud’hommes. — Par un autre décret en date du 9 du même mois, M. Falcon-Richoud (César), fabricant de dentelles, a été nommé président du conseil de prud’hommes du Puy,etM. Girard-Gory (Frédéric), fabricant de dentelles, a été nommé vice-président du même conseil.
- Chambre syndicale des tissus. — La chambre syndicale du commerce et de l’industrie des tissus vient de constituer ainsi son bureau de la section du détail pour l’année 1874 :
- MM. Larivière-Renouard, 1er vice-prési-dent; Weydemann , 2e vice-président ; Lacour, 1er secrétaire ; Fleck aîné, 2e secrétaire.
- Notre numéro du 5 mars, page 60, a indiqué la composition de la chambre des tissus, pour la fabrication et le commerce de gros.
- Les Gérants : F. Gouillon et P. Blondeau.
- Tous droits réservés.
- Paris. — Typ. Dubuisson et Ce, 5. rue Coq-Héron.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 17' Vol., Ne 9. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 5 Mai 1874.
- Sommaire
- Note sur l’épaillage chimique de la laine, par MM. DUCLAUX, LECHARTIER et RAUBIN. — Les industries tinctoriales dans la Seine-Inférieure (suite et fin) : Rouennerie, Résumé statistique. — Dégraissage des laines, par M. J. Largade.
- PROCÉDÉS PRATIQUES : Gris en réserve sur fond clair. — Vert sur laine et soie. — Bleu de France modifié sur laine. — Havane sur soie. — Taches d’humidité sur velours noir. — Nettoyage des tapis. CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Joints obturateurs en liège. — Séparation des fibres végétales et animales. — Recherche de la dextrine dans la gomme arabique. — Prix offerts par la Société Industrielle de Mulhouse. (Suite et.fin.)
- NOUVELLES : Les admissions temporaires. — Teintures d’Amiens. — Expositions de Paris, de Londres, de Bruxelles, de Saint-Pétersbourg. — Usine de Poissy.
- NOTE
- SUR L’ÉPAILLAGE CHIMIQUE DE LA LAINE
- PAR
- MM. DUCLAUX, LECHARTIER et RAUBIN.
- On sait que les acides énergiques étendus d’eau et aidés par la chaleur, l'acide sulfurique principalement, attaquent beaucoup plus facilement les matières végétales que la laine»
- Dès 1853, cette propriété donna lieu à une intéressante application industrielle : Fenton et Grom prirent une patente anglaise pour faire servir les acides à la destruction du coton et autres fibres végétales dans les chiffons contenant de la laine, de manière à faire rentrer cette matière purifiée dans la fabrication.
- Dans un brevet français en date du 22 mai 1854, Izart et Leloup réalisèrent, au point de vue de la pratique, un progrès considérable : ils firent remarquer que le procédé chimique peut également servir à détruire dans la laine neuve certains débris végétaux qui y sont naturellement mêlés, tels que les chardons et les pailles ; et ils comprirent parfaitement que ce procédé est applicable « à toutes les matières lainières, soit à l’état primitif, soit tissées », c’est-à-dire à la laine neuve, à une période quelconque de ses transformations industrielles.
- L’idée d’Izart et de Leloup a fait son chemin. Il y a quelques années, des ou
- vrières, dites épinceteuses, enlevaient à la pince, un à un, des pièces de drap fabriquées, les époutils, c’est-à-dire les débris de paille, de chardons, etc., que les moutons entraînent dans leur toison et qui accompagnent la laine dans toutes les phases du travail de la draperie. Aujourd’hui, on détruit tous ces débris végétaux en quelques instants, avec une grande économie, par les acides, soit avant, soit après le tissage : tel est l’objet de l’épaillage chimique de la laine.
- Les nombreux brevets qui suivirent le brevet Izart, et qui ont trait à l’épaillage chimique par les acides, attestent l’importance industrielle de la question ; mais on n’y voit poindre aucune idée nouvelle reposant sur l’expérience et féconde en résultats : les plus récents sont la copie de brevets antérieurs avec addition de détails fantaisistes au milieu desquels les praticiens ne trouvent pas les indications nécessaires pour conduire, par des moyens simples, à des résultats réguliers (1).
- Ce sont les industriels qui, à force de tâtonnements et d’essais dispendieux, sont arrivés à une forme de procédé capable de donner des résultats à peu près satis-
- (1) Pour s’édifier sur la validité légale des brevets relatifs à l’épaillage chimique, nous engageons les lecteurs du Moniteur de la Teinture à voir le Jacquard, journal de l’industrie lainière, cette question étant longuement et sérieusement discutée dans cette excellente publication, avec production de nombreux documents. — F.’G.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- faisants, qui peuvent se résumer par les opérations suivantes :
- 1° Tremper la laine brute ou tissée dans un bain sulfurique vers 3 ou 4° Baumé ;
- 2° L’essorer par un appareil à force centrifuge ;
- 3° La porter dans une étuve vers 100° pendant un temps convenable.
- Les pailles sont alors carbonisées sans que la laine soit altérée ; il ne reste plus qu’à enlever l’acide par des lavages et à soumettre la laine aux opérations habituelles de la fabrication, qui réduisent le charbon des pailles en poussière.
- Un procédé qui repose sur le traitement de matières organiques par les acides et la chaleur, et qui doit détruire la matière végétale sans altérer la matière animale, doit être d’une application assez délicate. Aussi les avaries produites sur les étoffes de laine par l’épaillage chimique aux acides sont-elles d’autant plus fréquentes et d’autant moins faciles à prévenir que les industriels n’ont d’autre guide que des résultats empiriques incomplets, et que, actuellement, les idées les plus étranges régnent encore sur les doses d’acides, les températures, les substances et la succession des opérations qui conviennent à l’épaillage chimique.
- Nous avons pensé qu’un travail expérimental méthodique sur l’influence de chacune des circonstances de l’épaillage sur les résultats du procédé, contribuerait à prévenir ces accidents.
- Personne, avant nous, n’ayant entrepris de travail de ce genre, nous pensons être utiles aux praticiens en publiant ici le résumé de nos recherches, qui ont principalement porté sur les draps de laine..
- On a conseillé, afin de préserver sûrement les étoiles contre l’action des acides dans l’épaillage, de les tremper d’abord dans une dissolution de divers sels, parmi lesquels nous citerons : les sulfates, les chlorures métalliques, et en particulier les sels de zinc, d’alumine, d’étain, etc.
- L’origine de cette idée des bains préservateurs est facile à saisir : la difficulté qu’on éprouvait à retirer la laine inaltérée du
- traitement par les acides, a fait naturellement songer aux propriétés remarquables des mordants et des réserves usités en teinture, et, sans faire d’expériences, on a fait breveter à priori, comme propres à préserver la laine, les sels qui pouvaient avoir quelque analogie avec ceux qu’on emploie en teinture.
- Mais il y a loin de l’idée au fait, et c’est le fait seul dont il nous importait de vérifier l’exactitude.
- Dans ce but, nous avons épaillé une série d’échantillons d’étoffes de laine avec diverses proportions d’acide sulfurique ; une autre série a été traitée parallèlement par les mêmes proportions d’acide, après avoir été trempée dans des bains qui contenaient soit de l'alun, soit du sel d’étain.
- Cette expérience, variée de diverses manières, a toujours donné le même résultat : jamais l’échantillon passé au bain protecteur n’a présenté, au point de vue de la conservation de la laine, de supériorité sur l’échantillon correspondant traité par l’acide seul : ou bien la laine était intacte, ou bien elle était altérée au même degré de part et d’autre.
- La question de savoir si ces sels n’exercent pas sur la teinture ultérieure des étoffes une action utile ou nuisible devait naturellement fixer notre attention.
- Aussi, les échantillons précédents, traités par le sel d’étain, et les échantillons qui n’avaient pas été passés au bain protecteur, furent-ils, après l’épaillage, lavés à l’eau chaude, puis à l’eau alcalisée, rincés à grande eau et enfin divisés en plusieurs groupes. Chacun de ces groupes fut teint en même temps que des échantillons types, non épaillés, en l’une des nuances suivantes : gris clair, gris de fer, bleu cendré, vert, jaune d’or, magenta, violet.
- En général, la teinte des échantillons protégés s’écarta plus de celle des échantillons types correspondants que celle des échantillons non protégés.
- {Société chimique.)
- {La fin au prochain numéro.)
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 99
- LES INDUSTRIES TINCTORIALES DANS LA SEINE-INFÉRIEURE
- Par M.‘A. Corneille
- (Suite et fin)
- Au commencement du siècle, la fabrication de la rouennerie existait déjà sur une vaste échelle dans notre département; le pays de Caux en était aussi le centre principal. Les Siamoises d'Yvetot avaient une juste réputation et une supériorité remar-quable. Bolbec fabriquait des mouchoirs; Yvetot, Autretot, Veauville-les-Baons, des draps de coton d’une grande beauté, et Rouen les velours de coton. Plus de 400 métiers étaient occupés dans le département à la fabrication de ce genre d’étoffes; 500 métiers faisaient les draps satinés fil et coton, et satinettes; à Forges, d’où cette industrie a disparu totalement, 2,000 métiers, tant à Forges qu’à Serqueux, produisaient les rubans de fil ; Dieppe, Lu et Saint Nicolas-d'Aliermont se faisaient remarquer par leurs dentelles, et enfin, à une époque plus reculée encore, il avait existé dans la Seine-Inférieure plus de 50 manufactures qui fabriquaient des étoffes de soie, fil et coton, connues sous le nom de passementeries. — On voit que quelques-unes de ces industries ont aujourd’hui disparu.
- A cette époque déjà, l’industrie cotonnière concevait des craintes au sujet de sa production. L’article rouennerie s’exportait dans toutes les parties du monde, mais à Mayenne, à Gholet, à Laval, on venait de créer des fabriques de cotonnades à l’instar de celles de Rouen, et les fabricants de mouchoirs de Bolbec craignaient en conséquence de voir diminuer leurs débouchés par suite de cette concurrence.
- L'indiennerie et la rouennerie ressentirent vivement aussi, après 1860, le contrecoup de la crise cotonnière. Toutes ces industries, en effet, sont solidaires. Si la filature arrête, le tissage ralentit ; dès lors les blanchisseries et les teintureries languissent, et l’indiennerie comme la rouennerie, manquant de matières premières,
- sont forcées de chômer. Si une cause quelconque arrête l’écoulement des produits de l’indiennerie et de la rouennerie, celles-ci à leur tour ne fabriquent plus ; alors le même fait se produit en sens inverse; teintureries et blanchisseries no font rien, le tissage arrête ses métiers et la filature cesse de produire. — G’est d’ailleurs ce qui a lieu dans presque toutes les industries, et cette étroite, solidarité n’en est pas le caractère le moins remarquable. Le commerce et l’industrie forment une chaîne sans fin, dont tous les anneaux se tiennent étroitement, et ressentent avec une sensibilité extrême le moindre mouvement imprimé à l’un d’eux.
- Un pareil développement industriel est bien digne d’attirer l’attention, aussi le département de la Seine-Inférieure se classe-t-il parmi les premiers pour son industrie manufacturière.
- Toutefois, disons-le, le caractère dominant de sa production cotonnière est l’étoffe à bon marché. L’élégance, sans être complètement mise de côté, est tout à fait subordonnée à la solidité, et nos fabriques normandes ne connaissent pas le luxe, mais seulement la fabrication économique et rapide, qui seule peut s’appliquer à la grande consommation des classes laborieuses et intermédiaires.
- RÉSUMÉ STATISTIQUE
- Filatures.
- Elles sont réparties comme suit : Arrondissement de Rouen....... 148 —...........................de Dieppe.................. 14 —.............................du Havre..................... 14 —.............................d’Yvetot..................... 6 —.............................de Neufchatel.. 3 Total..................................................185
- Tissages mécaniques. Total du département.... 55
- Rouenneries, tissus à la main.
- Total du département........... 88
- La fabrication de la rouennerie est concentrée surtout dans l’arrondissement
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- d’Yvetot qui, à lui seul, renferme, pour le tissage à la main, plus de 15,000 ouvriers.
- Teintureries.
- Rouen............................ 29
- Saint-Léger-du-Bourg-Denis... 8
- Notre-Dame-de-Boude ville.... 5
- Deville............................. 3
- .................................. 3
- Saint-Aubin-Jouxt-Boulleng .. 3
- Maromme........................... 3
- .................................. 2
- Bapeaume ........................... 2
- Clères.. ...... ................... 1
- .................................. 1
- Pavilly......................... . 1
- .................................. I
- Ry...........................: 1
- Bacqueville .................. , 1
- .................................... 1
- Bolbec.............................. 1
- .................................... 1
- Cany............................... 1
- Total.... 67
- Nous n’avons pas compris ici Elbouf, avec ses 17 teintureries, et Orival. Ces teintureries travaillent spécialement pour la laine ; c’est là qu’elles trouveront leur
- place,
- Indienneries.
- Deville.......................... 4
- Maromme ....................... 3
- Darnétal......................... 3
- Bapeaume......................... 2
- Saint- ......................... 2
- Bolbec .......................... 2
- .................................. 1
- Le Houlme........................ 1
- Malaunay .... :................. 1
- Saint-Léger-du-Bourg-Denis.. 1
- Total.... 20
- Toutes ces manufactures ont leurs maisons et dépôts à Rouen, dans le quartier
- Cauchois : boulevard Cauchoise et rue
- de Crosne,
- Blanchisseries.
- Montivilliers...................... 4
- Saint-Léger-du-Bourg-Denis... 3
- ................................... 2
- Rouen.............................. 1
- Bapeaume .......................... 1
- Maromme.............................. 1
- .................................... 1
- ................................... 1
- Bolbec .............................. 1
- ..................................... 1
- A reporter,... 16
- Report.... 16
- Sainte-Gertrude.................. 1
- Valmont.......................... 1
- Total..... 18
- PRODUCTION. — CONSOMMATION. — SALAIRES.
- Indiennes.
- Production annuelle de la
- Seine-Inférieure.......... 900.000 pièces
- Valeur en francs........... 57.360.000 francs
- Ouvriers employés, environ 8.000
- Salaire de ces ouvriers, à
- raison de 70 cent, par kilogramme, sur 7.170.000 kilogr. de production, représentant les 900.000
- pièces. .................. 5.019.000 francs
- Blanchiment, teintures et apprêts.
- Chiffre d’affaires, environ.... 12.000.000 fr.
- Nombre d’ouvriers.................. 3.000
- Chiffre des salaires...... 4.000.000 fr.
- RÉSUMÉ GÉNÉRAL (I)
- Coton en laine................. 89.381.280 fr.
- Cotons filés................ 111.726.600 »
- Produit du tissage mécanique 38.880.000 »
- Produit du tissage à la main.
- — Rouennerie...................... 86.400.000 »
- Produit de l'indiennerie .... 57.360.000 »
- Blanchiment, teintures et apprêts......................... 12.000.000 »
- Salaires des ou vri ers de toutes les industries du coton, répartis sur 169.828 environ. 61.671.660 »
- Total..... 457.439.540 fr.
- Et si, comme le fait remarquer M, Cor-dier, on joint à ces chiffres :
- Valeur des produits chimiques employés....................... 15.000.000
- Produits tinctoriaux vendus sur place........................ 14.000.000
- Mouvements d’affaires des commissionnaires en rouenneries.. 200.000.000
- C’est un total de 676.439.540 francs pour l’ensemble des opérations de l’industrie cotonnière dans la Seine-Inférieure.
- ( Seine Inf. indust. et commerciale.)
- (1) Le livre de M. Corneille donne des tableaux détaillés sur le mouvement d’affaires des filatures et des tissages, dont nous reproduisons ici le résumé. (Prix du vol. 8 fr. 50 par poste. Dépôt au bureau du journal.)
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- DÉGRAISSAGE DES LAINES
- PAR M. J.-L. LARCADE.
- Le sulfate de chaux à l’état de pltre est complètement anhydre ; mais il s’hydrate rapidement, surtout s’il est à texture homogène et à cristaux poreux. Par conséquent , mis en contact avec un corps humide de sa nature ou saturé d’humidité, il absorbera toute la partie aqueuse, et la partie solide, quelle qu’en soit la nature, deviendra à son tour complètement anhydre.
- C’est l’idée d’utiliser cette propriété, ainsi que nous venons de l’indiquer, qui constitue l’invention.
- Mode coopérer.— Les laines, dans leur état naturel, renferment, soit du suint, soit de la graisse, que l’on ne peut éliminer qu’au moyen de lessives alcalines.
- D’un autre côté, pour les travailler on doit les saturer d’une certaine quantité d’huile qui forme, avec les poussières, les pailles ou chardons qui s’y trouvent, des résidus que l’on ne peut utiliser que difficilement. Il en est de même des filaments de fil ou de coton imprégnés d’huile.
- Si on les met en contact avec le sulfate de chaux, toute la partie grasse est absorbée ; la substance textile et filamenteuse rentre dans un état de fixité absolue, et dès lors tous les corps étrangers solides, tels que chardons, paille, poussière, sont facilement éliminés au moyen d’un simple battage.
- Dosage. — On comprend qu’on ne peut pas déterminer le dosage d’une manière absolue ; il varie selon que la matière grasse est en plus ou moins grande quantité. Celui qui opère devra se livrer à un essai préalable et arriver, par degrés, au dosage voulu.
- Moyens mécaniques. — On comprend également qu’on peut employer plusieurs Modes de saturation différant les uns des autres. L’essentiel est que le sulfate pénètre, d’une manière intime, les divers filaments. Nous allons indiquer, sommairement, celui que nous appliquons.
- Dans un tambour hermétiquement fermé, se trouve un cylindre garni de pointes. A l’un des côtés de ce tambour, on adapte une chargeuse mécanique qui jette la laine ou les déchets gras sur les broches du cylindre.
- Une trémie, mise en mouvement par un excentrique, tamise constamment le sulfate dans l’intérieur du tambour. Los broches qui divisent les filaments facilitent la saturation, qui, de la sorte, s’opère d’une manière régulière et uniforme.
- Une batteuse avec appareil souffleur chasse à son tour le sulfate, qui entraîne les parties grasses, de même que tous les corps étrangers qui étaient adhérents aux filaments.
- {Brevet.)
- PROCÉDÉS PRATIQUES
- A l’usage des Teinturiers-dégraisseurs
- M. FLAMAND, (VAigre (Charente), nous communique les deux procédés suivants (1) :
- (1) M. Flamand, teinturier aussi éclairé qu’amoureux de son art, nous adresse de temps à autre les moyens qu’il emploie pour surmonter les quelques difficultés qui se présentent dans l’exercice de son industrie ; il engage ses confrères à l’imiter, par les réflexions suivantes, qui accompagnent les deux procédés que nous reproduisons ;
- « Le généreux concours offert au Moniteur de la Teinture par M. Barbé, de Caen, et M. Gué-dron, de Paris, est des plus intéressants pour les lecteurs de notre partie ; on voit qu’ils sont tous deux animés du même désir d’être utiles à leurs confrères ; malheureusement, on rencontre rarement parmi nous des connaissances pratiques aussi complètes des principes de notre art, unies aux intentions bienveillantes et confraternelles de nos doux éminents collègues; chacun garde un peu pour soi ce qu’il sait, et ce sentiment n’est pas absolument blâmable, car il est vrai, comme dit le proverbe, que le prêtre doit vivre de l’autel.
- » Quant à moi, qui n’ai rien à vendre à mes confrères, et ne fais nul mystère de mes procédés, je vous adresse, en reconnaissance des avantages que m’offre sans cesse le Moniteur de la Teinture, une petite note relative à deux procédés que j’ai dû récemment imaginer et qui m’ont bien réussi ; leur seul but est de démontrer que certaines étoffes que le teinturier
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- 102 LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- GRIS EN RÉSERVE sur fond clair.
- L’étoffe est une robe laine et soie en tissu léger, fond presque blanc, imprimée en bouquets Pompadour rouges et marrons, qu’il s’agit de teindre en gris moyen, tout en réservant, c’est-à-dire laissant subsister l’impression.
- Voici le moyen employé :
- Après nettoyage complet, mettre dans une bassine l’eau nécessaire, à 30 degrés de chaleur; ajouter :
- Décoction de campêche. 1/2 litre
- Liser 20 minutes.
- Second bain d’eau froide ou tiède, contenant :
- Sulfate de fer......... 20 grammes
- Passer la robe jusqu’à teinte unie et plus foncée que l’échantillon.
- Troisième bain d’eau froide, contenant quelques gouttes d’acide sulfurique : la nuance tombe et demeure fixe à un ton plus ou moins foncé, selon la quantité de campêche employée.
- Rincer sur un bain d’eau tiède.
- VERT SUR LAINE ET SOIE
- La robe est une popeline dont la chaîne soie est blanche et dont la trame laine est orange, et que l’on doit teindre en gros vert.
- classe aux couleurs foncées peuvent se faire encore dans les teintes de fantaisie, et il n’en faut souvent pas davantage pour faire la réputation d’une maison.
- » Nos confrères qui ne se sentiraient pas les aptitudes pour faire un cours suivi de teinture, comme vos deux honorables collaborateurs, pourraient au moins indiquer de temps à autre, ainsi que je le fais, les quelques travaux exceptionnels qu’ils auraient eu à exécuter, ou certains procédés heureux que leur expérience ou le hasard leur aurait révélés ; ce serait là de la véritable confraternité, et chacun en profiterait certainement. »
- C’est animé du même esprit que M. Majourau nous a fait part, il y a déjà quelque temps, du procédé de bleu que nous publions aujourd’hui.
- Nos remerciments à ces deux excellents confrères. — F. G.
- Le résultat a été obtenu à l’aide du vert à l’iode ; ce procédé n’a qu’un défaut, c’est qu’il coûte trop cher; car je considère que, pour une teinte bien nourrie, il ne faut pas moins de 20 grammes de vert pour une robe.
- Pour donner du fond, on ajoute un peu d’acide picrique et d’acide sulfurique, et même du carmin d’indigo ; on ne peut donner au juste les proportions de ces matières, que l’on dose selon la manière dont la nuance monte ; du reste, il n’appartient qu’à un teinturier d’une assez longue pratique d’entreprendre ce genre de travail.
- La soie, primitivement blanche, se teint en vert franc, et la laine, qui était d’abord d’une teinte orangée, devient à peu près noire par le mélange de vert ; il en résulte un ensemble bien plein et d’un bel effet.
- bleu de FRANCE, MODIFIÉ sur laine.
- M. V. MAJOURAU, de Limoges, emploie le procédé suivant, qu’il nous transmet, et qui peut s’appliquer aussi bien sur les articles de chiffonnage que sur les laines neuves. C’est une modification du bleu de France, dit l’auteur, qui n’est point nuisible aux laines comme les moyens ordinaires.
- Pour un kilogramme de laine :
- Prussiate jaune........... 100 gram.
- Chlorure de chaux... 30 —
- Acide sulfurique (1/2
- verre)............... 100 —
- On entre en chaudière quelques minutes avant le bouillon ; on laisse bouillir 10 minutes ; on peut faire plusieurs passes sur ce bain, en le renforçant des produits dans les mêms proportions.
- Quand les passes sont terminées, on vide la chaudière à moitié, on la remplit d’eau fraîche, et on y ajoute :
- Violet d’aniline............ 5 gram.
- On revient en chaudière, on manœuvre bien jusqu’à 80 degrés, on lève et on rince à fond.
- Ce procédé, employé par l’auteur, a été
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- ET DE L'IMPRESSION DES TISSUS
- 103
- communiqué par lui à deux de ses confrères, qui en obtiennent également de très-bons résultats.
- déplacer, une patente anglaise recommande le procédé suivant :
- 1° Frotter les taches avec la solution suivante, étendue de beaucoup d’eau :
- HAVANE SUR SOIE
- On teint aisément, promptement et éco-, nomiquement, la soie en couleurs havane à l’aide de l’extrait de châtaignier (1).
- Ammoniaque
- Alcool.....
- 4 parties
- 3 —
- 2° Pour enlever complètement les taches, on frotte avec le mélange de :
- Pour une robe, on prend :
- Extrait liquide de châtaignier.............
- Eau....................
- 125 grammes.
- 30 litres.
- Savon......
- Eau........
- Soude......
- Ammoniaque Alcool.....
- 500 gram.
- 5 litres
- 175 gram.
- 25
- On ne met d’abord que
- la moitié de
- l’extrait, on plonge le tissu dans le bain, on l’y travaille dix minutes, on l’en retire, on ajoute le reste de l’extrait, on réintègre le tissu dans le bain pendant quinze à
- vingt minutes, on l’enlève et dans un bain composé avec :
- Bi-chromate de potasse...
- Eau froide..........•........
- on le jette
- 8 A | I?
- On le laisse séjourner dix minutes dans ce bain, puis on le lève et on rince.
- TACHES D’HUMIDITÉ sur velours noir.
- Los taches d’humidité sur velours noir, dit un journal allemand, s’enlèvent avant la fin de la teinture, au moyen d’eau tiède et d’ammoniaque.
- Les taches isolées s’enlèvent avec une éponge, ou bien en passant le velours cloué sur une planche dans l’eau ammoniacale.
- On sèche le velours, on le frotte avec de la bière, qui sert alors d’apprêt.
- NETTOYAGE DES TAPIS
- Pour nettoyer les tapis, même sans les
- (1) Ce procédé, qui vient de paraître dans deux journaux, a été publié par le Moniteur de la Teinture en 1869, avec un noir sur soie au même extrait. — Voir pages 200 et 212 de ladite année.
- Pour aviver les couleurs, on brosse le tapis avec une très-faible dissolution de cristaux de soude.
- Nous devons ajouter que si les tapis sont à poils tirés tels que les hautes laines, les moquettes et tous ceux à point non bouclé, le moyen usité pour les remettre à neuf consiste, après les avoir bien battus et dégraissés, à les tondre ou raser soit à la main, soit à l’aide des machines tondeuses. En faisant ainsi tomber l’extrémité du poil dont la teinte est altérée, on met à nu les parties du fond, qui ont conservé tout l’éclat des couleurs.
- Ce rasage peut même être renouvelé plusieurs fois avec le même succès.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- JOINTS OBTURATEURS HERMI
- Nouvelle application du Liège
- Après l’étude des mastics employés pour les joints, M. Testud de Beauregard, dans sa publication des Lettres-Causeries, décrit ainsi un nouveau mode de joint, essentiellement pratique, qui nous paraît appelé à rendre de bien utiles services dans toutes nos industries.
- Il s’agit de l’application du liège à cette destination :
- Parmi les propriétés, dit l’auteur, qui
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- vont, de ce corps, si répandu dans le règne végétal, faire un important auxiliaire de l’industrie, citons en une qui semble avoir passé inaperçue: le liège, corps mou, paraît ne pas s’user (ou tout au moins d’une façon peu appréciable) sous le frottement prolongé des métaux polis même les plus durs, l’acier par exemple, en sorte que, sous le bénéfice de cette rare propriété, le liège devient l’obturateur le plus complet, le plus parfait en tous points pour remplacer l'étoupe dans les stuffing-box (boîtes à étoupe). Il interceptera la vapeur sans opposer un frein proportionnel au mouvement de va et vient d’un piston et permettra des glissements ou frottements doux, moelleux, onctueux..., économiques, grâce à cette impénétrabilité qui se refuse à toute absorption de corps lubrifiant.
- Le liège pour joints ! entre deux rondelles rigides, fortement comprimé par les boulons; cela étonne et cela satisfait en même temps ; on s'explique a priori qu’il est là bien à sa place et qu’il est appelé à rendre industriellement les mêmes services que pour nos besoins domestiques ; le liège c’est le joint étanche, hermétique ; dès lors, la fabrication, demain, nous livrera des rondelles de toutes grandeurs, ne demandant aucune préparation. — Plus de mastic, plus de temps perdu dans l’attente de la dessiccation d’un joint, plus de temps à perdre pour battre et revivifier un mastic desséché. Tel numéro de rondelle répond à tel joint, cela suffît; il ne faut plus que serrer les boulons, et tout est dit. Dans ce cas, contrairement à ce qui a lieu pour les joints aujourd’hui en usage, un joint de liège qui fuirait ne demande qu’à être serré pour être étanche, mais fuira-t-il jamais avec la propriété qu’a le liège de se gonfler sous l’action de la vapeur?
- En résumé, ce corps semble créé tout exprès pour cette application, et l’on se demande comment et pourquoi il est resté oublié et par quelle omission dans les recherches faites à ce sujet, ses qualités particulières, ses propriétés tout à fait spéciales ne l’ont pas, même a priori, dési
- gné à la sagacité des chercheurs, des inventeurs (1).
- Pour ce nouvel emploi du liège, nous défions cette fois l’influence de la routine.
- (236e Lettre-Causerie.}
- SÉPARATION
- DES FIBRES VEGETALES ET ANIMALES-Par M. E. KOPP.
- Le Moniteur de la Teinture a reproduit in extenso ce travail de M. Kopp (2); le Journal officiel venant de publier un extrait de ce mémoire, la plupart des journaux scientifiques et industriels l’ont reproduit et lui ont donné ainsi une nouvelle actualité; cette question est assez intéressante pour y revenir et remettre sous les yeux de nos lecteurs cet extrait, qui résume le travail en quelques lignes :
- « Toutes les fibres végétales résistent aux solutions des alcalis caustiques au degré de l’ébullition, mais se dissolvent facilement dans l’acide sulfurique, l’acide nitrique et l’acide chlorhydrique concentrés, et même dans ces acides faibles, pourvu que l’on opère à chaud. Il y a cependant une exception remarquable à ce principe, c’est que l’acide azotique fumant, ou le mélange de cet acide avec l’acide sulfurique, sans dissoudre la cellulose, la convertit en pyroxyle ou coton-poudre. En brûlant, les fibres végétales ne donnent aucune odeur caractéristique,
- » La laine ne se dissout pas dans ces acides, mais elle est facilement attaquée par les alcalis caustiques, surtout à l’aide de la chaleur. Comme la laine contient du soufre, la solution ainsi formée renferme un sulfure alcalin, et devient noire lorsqu’on y verse de l’acétate de plomb. En brûlant, la laine donne la même odeur que la corne exposée au feu.
- (1) Cette application étant d’intérêt général, nous tenons un échantillon d’essai à la disposition de nos abonnés. — Prière d’indiquer les diamètres des brides et des conduites.
- (2) Voir année 1873, pages 9 et 2L
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- et de l’impression des tissus
- 105
- » La soie se dissout dans les acides concentrés et aussi dans les alcalis ; comme la laine, elle répand, en brûlant, la même odeur que la corne, mais, étant exempte de soufre, elle donne dans les alcalis une dissolution qui ne contient pas de sulfure alcalin et qui, par conséquent, ne devient pas noire par une addition d’acétate de plomb..
- » La laine et la soie diffèrent des fibres végétales par là propriété qu’elles ont d’absorber certaines couleurs tirées de ce règne, sans exiger préalablement un mordançage.
- » Le procédé, suivant, fondé sur les réactions qui précèdent, permet de connaître l’existence de ces matières filamenteuses dans les tissus mélangés.
- » On traite d’abord à froid l’étoffe par l’acide chlorhydrique concentré, qui dissout la soie. On lave le résidu sur un filtre et on le blanchit, s’il y a lieu, avec de l’eau chargée de chlore; on le lave de nouveau avec de l’eau pure et on le fait bouillir avec de la soude caustique, qui dissout la laine en laissant la fibre végétale. On s’assure de la présence de la laine en versant de l’acétate de plomb dans la solution alcaline.
- » La solubilité de la soie dans l’acide chlorhydrique concentré a été annoncée d’abord par Spiller, dans un mémoire lu à Liverpool devant l’Association britannique. Cet auteur a proposé en même temps l’emploi de l’acide picrique pour démontrer la présence de la laine dans les tissus mélangés. »
- RECHERCHE DE LA DEXTRINE
- DANS LA GOMME ARABIQUE
- Par M. H. Hager.
- La gomme arabique du commerce, en poudre grossière, paraît être fréquemment mélangée de dextrine; les grains de dex-trine sont tellement semblables à ceux de la gomme qu’un œil exercé ne peut les distinguer. La gomme examinée par l’auteur
- était blanche et donnait une solution à peu près incolore, mais qui réduisait fortement la solution cupropotassique.
- Lorsqu’on arrose un semblable mélange d’une solution de chlorure ferrique, d’une densité telle que la gomme ne puisse pas surnager et que cependant la solution ne puisse pas exercer de pouvoir dissolvant sur la gomme et la dextrine, on voit les fragments de gomme s’attacher sur le fond du vase, ce que ne font pas les fragments de dextrine. L’expérience répétée avec un mélange fait à dessein de gomme et de dextrine, a donné le même résultat.
- PRIX
- OFFERTS PAR LA SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE DE MULHOUSE
- (Suite et fin) (1),
- V
- Médaille d’honneur pour l’invention et l’application en Alsace, avec avantages sur les procédés connus, d’une peigneuse ou d’une série de machines peigneuses, pour le coton courte soie employé à la filature des numéros ordinaires, et remplaçant avec avantage également le cardage ou l’un des deux cardages, et même, s’il est possible, en grande partie, le battage et épluchage, ou nettoyage du coton ; comme le font aujourd’hui les peigneuses Heilmann et Hüb-ner pour les cotons longue soie et les filés fins.
- VI
- Médaille de première classe pour un mode d’emballage des filés en bobines ou canettes, plus économique que celui actuellement employé.
- VII
- Médaille d’honneur pour un travail sur la force motrice nécessaire pour mettre en mouvement l’ensemble des machines et la transmission des filatures de coton de divers systèmes.
- (1) Voir les numéros des 20 février, 20 mars et 5 avril, année courante.
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- 106 LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- VIII
- Médaille de première classe pour un moyen simple et pratique de dégager le coton des peignes cylindriques des pei-gueuses Heilmann et Hübner.
- IX
- Médaille d’honneur et 500 francs pour une théorie complète et raisonnée de la carde et pour une description des différents genres de cardes.
- X
- Médaille d’honneur ou de première classe pour un mémoire complet sur la filature des cotons de l’Inde.
- TISSAGE
- XI
- Médaille de première classe pour la fabrication et la vente de nouveau tissus dans le département.
- XII
- Médaille d’honneur pour l’encollage des filés fins au-dessus du numéro 70, sur le sizing-machine.
- XIII
- Médaille d’honneur pour une amélioration importante apportée au métier à tisser, telles que : casse-chaîne sous la forme d’un appareil simple, ne gênant pas l’ouvrier dans son travail, et arrêtant le métier chaque fois qu’un fil de chaîne se casse ; tissage simultané de deux pièces sur un métier; rentrage pendant la marche des fils de chaîne cassés ; changement de navette pendant la marche, sans arrêt ni défaut dans le tissu ; perfectionnement notable apporté à la disposition des templets et harnais, etc.
- PRIX DIVERS (1)
- XXXVI
- Deux médailles d’honneur, deux médailles de première classe et deux médailles de deuxième classe (selon le mérite respectif des ouvrages), pour les meilleurs mémoires, sous forme de traités pratiques, résumés ou manuels, s’appliquant à l’une
- (1) Cette liste n’est plus qu’un extrait de diverses catégories de prix, offerts par la Société Industrielle, et dont la plupart n’ont point rapport à nos spécialités, ou n’intéressent que le Haut-Rhin.
- ou l’autre des industries ci-après, et destinés principalement à être mis entre les mains des chefs d’atelier, contre-maîtres ou ouvriers :
- Filature de coton (l’on pourra traiter au besoin l’une ou l’autre seulement des principales opérations de cette industrie, telles, par exemple, que le battage et épluchage, les opérations de la carderie, le filage proprement dit).
- Filature de laine peignée (avec les mêmes observations que ci-dessus en ce qui concerne les opérations du peignage, de l’étirage, du filage, etc.).
- Filature de laine cardée.
- Filature de la bourre de soie.
- Tissage de coton (au besoin seulement le bobinage et ourdissage, le parage ou le tissage proprement dit, etc.).
- Retordage du coton, de la laine ou de la soie.
- Fabrication du papier.
- Construction des machines.
- Pour ces diverses industries, on pourrait aussi traiter seulement l’une ou l’autre des parties suivantes : montage des machines, graissage en général, éclairage des ateliers, chauffage, transmissions de mouvements, précautions contre les accidents dus aux machines, conduite de machines à vapeur et chaudières.
- XXXVII
- Médaille d’honneur pour une nouvelle machine à imprimer à rouleaux, permettant d’imprimer au moins huit couleurs à la fois, et offrant des avantages sur celles employées jusqu’à ce jour.
- XXXVIII
- Médaille de première classe pour un alliage métallique ou une autre substance pouvant remplacer avantageusement, dans toutes les circonstances, le bronze employé dans la construction des machines, pour coussinets d’arbres de transmission ou pièces de machines, collets de broches de machines de filature, etc., etc.
- XLIII
- Médaille de première classe pour divers perfectionnements à apporter aux essoreuses.
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- ET DE L'IMPRESSION DES TISSUS 107
- LUI
- Médaille d’honneur pour un moyen automatique simple de régler l’admission de la vapeur dans les cuves de blanchiment ou de teinture, de telle sorte que la consommation de vapeur corresponde toujours au résultat que l’on veut atteindre.
- V
- Médaille de première classe pour un moyen sûr et pratique de remplacer la tournure des rouleaux en cuivre ou en bronze, gravés pour l’impression, de manière à conserver leur ancienne circonférence, sans nuire à la qualité du métal lors de l’application d’une gravure nouvelle.
- IX
- Médaille d’honneur à l’auteur d’un mémoire indiquant d’une manière satisfaisante l’influence que la production rapidement croissante de la laine a déjà exercée et devra continuer d’exercer sur l’industrie cotonnière. Indiquer dans ce mémoire dans quelles proportions la production de la laine, surtout celle de l’Australie, a augmenté dans les dix dernières années ; décrire les étoffes légères fabriquées en laine pure ou en laine mélangée avec soie, fil ou coton ; en indiquer approximativement la quantité produite en France, en Angleterre et en Allemagne, et leurs prix de vente sur les principaux marchés de l’Europe.
- Il
- Médaille d’honneur pour le meileur mémoire traitant de la décoration du chiffon et de son blanchiment.
- Il
- Prix pour une histoire spéciale des genres, des formes, des coloris des tissus qui ont le plus de succès dans l’impression sur tissus, depuis la naissance de cette industrie à Mulhouse jusqu’à nos jours.
- III
- Prix pour une note détaillée sur les genres d’impression en vogue pendant les saisons 1872-73 et 1873-74, et leur usage.
- NOUVELLES
- LES admissions temporaires. — Tout le monde sait que l’on entend par ces mots
- admission temporaire la faculté d’importer en franchise certaines matières ou certains produits destinés à être réexportés après avoir subi en France, ou une fabrication complète, ou simplement un complément de main-d’œuvre.
- La loi du 5 juillet 1836, qui a introduit ce régime dans notre législation commerciale, a eu en vue de favoriser le travail national.
- Si l’on veut avoir une idée de l’ensemble des opérations auxquelles donne lieu le régime des admissions temporaires, il faut se reporter aux grandes publications annuelles faites par l’administration des douanes; or, les deux derniers volumes parus concernent les années 1870 et 1871, qui ont été trop tourmentées pour pouvoir offrir des résultats normaux. Il faut donc, en attendant que le tableau général du commerce de l’année 1872 ait été publié, se reporter au tableau de 1869. Nous en reproduisons les chiffres, qui intéressent nos industries.
- Pendant l’année 1869, les marchandises admises au bénéfice de l’admission temporaire étaient, comme poids total, de 492 millions 861,621 kil., représentant une valeur de 116 millions de francs, sur lesquels les tissus figuraient pour une somme de 4 millions.
- Toutes les matières premières admises en franchise n’ont pas été réexportées complètement. Les importateurs ont quelquefois renoncé au bénéfice de l’admission temporaire.
- Il faut, de ce fait, défalquer du chiffre des entrées 65 millions de kilogrammes environ, ce qui laisse à 427 millions de kilogrammes le poids des marchandises, et à environ 100 millions de francs la valeur de ces matières.
- L’importance des réexportations a été de 406 millions de kilogr., représentant 182 millions de francs, sur lesquels les tissus comptent pour 9 millions.
- Ainsi, l’écart entre la valeur réelle des matières introduites en franchise temporaire et la valeur des produits réexportés, après avoir subi une main-d’œuvre, est de 82 millions de francs, et les tissus spécialement ont plus que doublé leur valeur, malgré les quantités qui ont pu ne pas être réexportées, puisqu’on effet les 4 millions d’entrées ont subi une plus-value de 5 millions à leur sortie, portant presque exclusivement sur des travaux de blanchiment, de teinture, d’impression et d’apprêt, et sans compter, ainsi que nous venons de le faire remarquer, ce qui a été livré à la consommation intérieure.
- Cette somme représente le prix du tra-
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- vail et le bénéfice que notre industrie a pu réaliser pendant une année normale, grâce au système des admissions temporaires.
- TEINTURES D’AMIENS. — 011 lit dans le Journal d’Amiens :
- Il y a bientôt un mois, un cri d’alarme a été jeté au milieu de la fabrique d’Amiens : la concurrence étrangère et celle des villes françaises qui nous ont devancés dans les progrès de l’industrie ont fait redouter à juste titre pour Amiens l’affaiblissement, et peut-être dans un temps rapproché, la ruine de ses teintures et de son commerce de velours, ruine dont le contre-coup attein-'drait assurément la place tout entière.
- Tous les chefs d’établissements intéressés dans la question se réunirent avec empressement, et une commission fut nommée à la suite des délibérations qui eurent lieu à l’Hôtel de Ville.
- Le temps s’écoule, des moments précieux sont perdus, et l’on se demande de différents côtés où en est cette question. L’anxiété est bien légitime, surtout parmi les teinturiers qui, indécis sur le résultat à intervenir, suspendent tous leurs projets d’amélioration, et se voient paralysés dans leur existence commerciale.
- Nous nous faisons leur interprète pour demander à la commission de vouloir bien faire connaître où en est l’état de ses travaux et l’époque à laquelle aura lieu une convocation générale.
- De trop gros intérêts sont en jeu pour que cette question, formulée au nom d’une industrie considérable, demeure sans une réponse favorable.
- EXPOSITIONS DE PARIS, DE LONDRES, DE BRUXELLES, DE SAINT-PÉTERSBOURG. — La commission générale de l’Exposition internationale de 1875, qui est composée de députés, de membres de l’Institut, de notabilités artistiques et industrielles, etc., a tenu récemment sa première séance, au commissariat général, 21, boulevard Montmartre. Le choix du président entre plusieurs noms importants a été renvoyé à une commission.Les correspondances de l'étran ger témoignent d’une grande sympathie pour cette œuvre d’initiative parisienne.
- L’Exposition permanente de Londres est ouverte depuis le 4 avril ; nous avons, dans notre numéro du 5 août 1871, page 223, indiqué les catégories de produits formant le programme de chaque année jusqu’en 1880; nous rappelons que l’année actuelle comprend les séries suivantes de produits manufacturés :
- Dentelles à la main et à la machine ;
- Génie civil, architecture;
- Eclairage, chauffage, ventilation;
- Cuir, y compris la sellerie ;
- Reliures de tous genres;
- Machines et matières brutes relatives aux objets mentionnés.
- D’après la Revue Industrielle, cette Exposition ne rencontrerait pas le succès des premières années, et serait appelée à disparaître prochainement.
- Une Exposition nationale des arts industriels s’ouvrira le 1er septembre 1874 à Bruxelles, dans les locaux des Halles centrales. Elle comprendra les produits du sol, de l’industrie et des arts de la Belgique; il n’est pas douteux que, dans un pays aussi industrieux et intelligent, elle n’offre un vif intérêt.
- Enfin, on annonce pour Saint-Pétersbourg une Exposition de plantes et matières textiles, de machines et d’instruments employés pour la culture et le traitement industriel de ces produits.
- L’ouverture de cette Exposition est fixée au 13 juin ; ce concours est international, il intéresse donc également les pays étrangers.
- La culture des plantes textiles, l’élevage des bêtes à laine, constituent une des principales sources de production en Russie ; les manufactures auxquelles elle fournit leurs matières premières y ont déjà acquis un certain développement. L’Exposition fera ressortir l’importance de cette industrie, qui est la nôtre, et qui s’est développée en Russie, grâce surtout au concours de l’élément français.
- FABRIQUE D’ANILINES DE POISSY. — Pal’ suite de dissolution et de liquidation de Société, le matériel et les marchandises de l’usine dirigée par M. Coupier, à Poissy, se vendent en ce moment par lots.
- Nous regrettons la disparition de cet établissement, qui fut le berceau de découvertes aussi heureuses pour nos industries qu’intéressantes pour la science.
- Les travaux de M. Coupier sur la séparation et la purification des alcaloïdes de la houille, sur la fabrication des rouges de toluène, de xilène, des bleus et noirs d’aniline, etc., sont généralement connus, et c’est à Poissy qu’ils ont été accomplis et exploités. C’est d’ailleurs une exploitation qui avait acquis une sérieuse importance.
- Le nom de M. Coupier n’en conservera pas moins une place très-honorable dans l’histoire scientifique et industrielle des dérivés de la houille. ________________
- Les Gérants ; F. Gouillon et P. Blondeau.
- Tous droits réservés.
- Paris.— Typ. Dubuisson et-Ce, 5. rue Coq-Héron.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 17e Vol., N" 10. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 20 Mai 1874.
- Sommaire
- Note sur l'épaillage chimique de la laine, par MM. DUGLAUX, LECHARTIER et RAUBIN. (Sujte et fin.) — Sur le bois de santal rouge, et son emploi en teinture. — Chauffage des fers à repasser, appareils de M. F. HERMAND, par M. F. Gouillon. (Gravures.)
- PROCÉDÉS PRATIQUES : Gris avivé au bleu-noir, sur laine et laine-coton. (Échantillon.) — Vert à l’iode sur laine filée. — Saumon sur coton filé. — Vert sur laine-coton. — Blanc de neige sur laine.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Question de la garance et de l'alizarine artificielle, lettre de M. ENGEL-Dollfus. — Innocuité des joints en liège, dans les travaux de teinture et de blanchiment.
- NOUVELLES : Congés d’acquit dos ouvriers. — La laine de la province Romaine. — Destruction de troupeaux.
- NOTE
- SUR L’ÉPAILLAGE CHIMIQUE DE LA LAINE
- PAR
- MM. DUCLAUX. LECHARTIER et RAUBIN.
- (Suite et fin.)
- Les échantillons types et les échantillons traités par l’acide sulfurique seul, à une dose convenable, avaient une forme à peu près identique. Les échantillons protégés, au contraire, avaient pris une teinte irrégulière, mêlée de nuances étrangères, qui étaient surtout accusées pour le gris clair et le bleu cendré. Ces effets étaient encore manifestes à la dose minimà de 1 kilogr. de sel d'étain pour 800 litres d’eau.
- Les bains protecteurs sont donc inutiles à tous égards et présentent, pour la teinture des étoffes postérieure à l’épaillage, les plus graves inconvénients.
- Venons enfin aux agents propres à détruire la matière végétale sans altérer la laine : plusieurs brevets indiquent, avec une assurance parfaite, comme propres à cet usage : les acides végétaux et minéraux, le chlore et ses composés oxygénés, etc.
- La liste des substances qui peuvent servir efficacement à l’épaillage est loin d être aussi étendue : nous nous sommes assurés que le chlorure de chaux altère déjà profondément la laine, alors que la paille n est pas détruite et que les principaux acides végétaux n’attaquent ni la laine, ni la paille.
- Nous nous sommes alors bornés à étudier les effets de Yacide sulfurique dans l’épaillage.
- Lorsqu’on a trempé à froid un morceau d’étoffe dans un bain d’acide sulfurique dilué, aucun effet n’est encore produit : si l’on porte alors ce morceau d’étoffe vers 100'’, en quelques instants les pailles qu’il contient se carbonisent.
- Entre ces deux opérations, les industriels en placent une troisième : l’essorage de l’étoffe à l’aide de machines à force centrifuge. Nous nous sommes demandé jusqu’à quel point cette manipulation, qui exige de la force motrice et un matériel dispendieux qui se détériore rapidement, est indispensable.
- Nous avons traité par des doses d’acide sulfurique différentes et soumis ensuite à diverses températures, pendant des temps variables, trois séries d’échantillons d’étoffes de laine.
- Après l’immersion au bain acide et avant le passage à l’étuve, les échantillons de la première série étaient simplement soumis à l’égouttage. Ceux de la seconde série étaient tordus à la main de manière à ne retenir qu’une quantité de liquide à peu près égale à leur propre poids. Enfin, les échantillons de la troisième série, soumis à l’essorage par la force centrifuge, ne conservèrent qu’une quantité de liquide à peine égale à la moitié de leur poids.
- Voici les résultats : dans tous les échantillons mis simplement à égoutter, la laine était manifestement altérée; elle présen-
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- tait une résistance beaucoup moindre que dans les échantillons correspondants soumis à la torsion. L’altération était d’ailleurs inégale aux divers points de la surface, plus profonde sur les bords, particulièrement sur les bords inférieurs. Quant aux échantillons de la deuxième série, entre les limites convenables d’acide et de température, ils étaient à peu près intacts, d’aspect à peu près uniforme ; mais, entre les mêmes limites, les échantillons de la troisième série étaient incontestablement supérieurs au point de vue de l’inaltérabilité de la laine.
- . Ces différences s’accentuèrent encore lorsqu’on soumit ces échantillons à des bains de teinture identiques à ceux qui avaient servi pour étudier l’influence des bains protecteurs : les nuances de tous les échantillons de la première série furent plus ou moins irrégulières, différentes de celles des échantillons types. Dans la deuxième série, les échantillons traités dans des conditions convenables prirent des teintes assez franches, assez régulières ; mais les échantillons de la troisième série réussirent incontestablement mieux, et présentèrent une parfaite régularité de teinte.
- L’essorage par la force centrifuge est donc une condition nécessaire pour qu’on obtienne des résultats industriellement parfaits, principalement sur des pièces de drap entières qu’il serait très-difficile de soumettre à une torsion uniforme en tous leurs points.
- L’irrégularité des effets produits sur des échantillons simplement égouttés est une conséquence immédiate de l’influence dont nous allons parler, de la dose d’acide sur la conservation de la laine, et de l'inégale distribution de l’acide sur l’étoffe pondant l’évaporation du liquide, sous l’influence de la pesanteur et des actions capillaires.
- Nous avons fait un grand nombre d’expériences pour déterminer l’influence, sur les résultats de l’épaillage, de la dose d’acide, de la température de l’étuve et de la durée du séjour à l’étuve.
- Nous avons opéré comparativement sur
- des draps de Sedan et d’Elbeuf, d’étoffes inégalement fines, de. contexture différente, contenant des pailles plus ou moins grosses, et nous avons reconnu que les limites d'acide, de température, etc., à partir desquelles la laine commence à être altérée, diffèrent d’un échantillon à l’autre sans présenter cependant des écarts un peu considérables.
- Il en résulte que, dans l’industrie, on peut indistinctement opérer pour toutes les étoffes, dans certaines conditions moyennes, les mêmes pour toutes, par conséquent avec un même bain d’acide et une même étuve.
- Nous avons traité des échantillons d’une même étoffe par des bains acides de composition variable, depuis 1/2 litre d’acide ou même moins pour lOOJitres d’eau, jusqu’à 17 litres pour 100. Ces échantillons ont été fortement tordus, partagés en plusieurs séries qui ont été portées à l’étuve à des températures différentes, pendant des temps variables.
- Les résultats ont été très-divers, suivant la dose d’acide, la température et la durée, du séjour à l’étuve.
- Par exemple, en opérant à la température de 110° pendant deux heures, on obtient de bons résultats avec 2 litres d’acide pour 100 litres d’eau, tandis qu’à la dose de 1/4 de litre d’acide, les pailles sont à peine atteintes, et qu’à la dose de 17 litres pour 100,1a laine est profondément altérée, carbonisée sur les bords, et s’en va en lambeaux au lavage.
- En général, pour une même température, et une même durée du séjour à l’étuve, on obtient de bons résultats entre certaines limites d’acide; au-dessous de la limite minimà, les pailles ne sont pas suffisamment brûlées ; au-dessus de la limite maxi-mâ, la laine est altérée.
- La dose moyenne d’acide convenable pour l’épaillage varie d’ailleurs en sens inverse de la température et de la durée du séjour à l’étuve.
- Les étoffes ainsi traitées ont été lavées à l’eau chaude, puis à l’eau alcalisée, rincées à grande eau, divisées en plusieurs
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- ET DE L'IMPRESSION DES TISSUS
- III
- séries, puis teintes en même temps que des échantillons types non épaillés, dans les nuances suivantes : gris clair, gris de fer, bleu cendré, écarlate, jaune d’or, vert, brun marron.
- En général, la couleur des échantillons épaillés se rapprochait d’autant plus de celle des échantillons types que la dose d’acide était plus faible, la température moins élevée, la durée du passage à l’étuve moindre ; elle était d’ailleurs normale et régulière au-dessous de certaines limites. Au-dessus de ces limites, elle prenait une teinte pâle et sans éclat, moins régulière, avec des nuances étrangères à celle de l’échantillon type ; l’effet était d’ailleurs inégal pour les diverses couleurs.
- Le tableau suivant, qui résume nos résultats, donne une idée assez nette des limites dont l’industriel ne doit pas sortir s’il veut obtenir des résultats réguliers, sous le triple point de vue de la destruction des pailles, de la solidité de l’étoffe et de la quantité de la teinture :
- Température Dose d’acide pour un séjour de l’étuve. de 2 heures à l’étuve.
- 80° 1 lit. 1/2 à 4 1. 1/2
- 110° 1 litre à 3 litres
- 150° 1/2 litre à 1 litre
- Dose d’acide pour un séjour de 1/2 heure à l’étuve.
- 3 litres à 7 1.
- 1 1. 1/2 à 41. 1/2
- 1 litre à 11. 1/2
- Cette altérabilité des couleurs à la teinture, pour des étoffes traitées par le protochlorure d’étain, ou par des doses d’acide trop élevées, et qui persiste malgré d’énergiques lavages après épaillage, est un fait assez remarquable.
- On comprend que le sel d’étain, qui a les propriétés générales des mordants, puisse contracter, avec la laine, une adhésion moléculaire intime, que les lavages ne détruisent pas, et qui modifie l’adhésion de la matière colorante avec laquelle la laine est ensuite en contact.
- Peut-être en est-il de. même de l’acide sulfurique : du moins est-ce un fait très-connu des praticiens que la laine absorbe l’acide sulfurique eu plus grande proportion que l’eau, et que les lavages n’enlèvent cet acide qu’avec beaucoup de difficulté. Des expériences directes seraient
- d’ailleurs nécessaires pour élucider ce point.
- Tels sont les principaux résultats de nos recherches sur l’épaillage des draps blancs, avant teinture, car l’épaillage par les acides ne peut être appliqué à la plupart des étoffes teintes, dont il altère fortement les couleurs.
- Ces résultats ont été soumis à deux sortes de vérifications :
- Nous nous sommes informés des conditions précises dans lesquelles on épaille la laine à Sedan, à Reims, à Elbeuf, etc. Les nombres et les renseignements que nous avons recueillis se sont trouvés d’accord avec les résultats que nous venons d’énumérer.
- En particulier, il est arrivé de tout temps que certaines pièces de drap prenaient mal la teinture; mais les accidents de teinture, devenus plus fréquents depuis qu’on pratique l’épaillage chimique par les acides, principalement pour certaines nuances délicates, ont donné lieu à de nombreuses contestations entre le teinturier et l’épailleur.
- Les faits cités plus haut prouvent qu’une partie de ces accidents doivent être mis sur le compte d’un épaillage mal fait.
- Il y aurait peut-être un moyen assez pratique de vérifier à qui la faute doit être attribuée en pareil cas ; il suffirait de détacher de la pièce un échantillon avant l’épaillage, de l’attacher au reste de la pièce pour les opérations de la teinture, et de voir si les nuances des deux parties de l’étoffe sont identiques.
- Quelques mois après la publication de nos recherches, M. Violette, l’éminent doyen de la Faculté des sciences de Lille, a étudié la même question : ses nombreuses expériences comparatives ont été faites avec une grande rigueur, et les résultats observés avec beaucoup de précision.
- M. Violette a particulièrement porté son attention sur les effets de l’épaillage sur la teinture; il a pu, dans l’usine de M. Des-cat, l’un des principaux établissements de teinture du Nord, soumettre ses échantillons à toutes les opérations habituelles de
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- l’industrie, depuis le dégraissage jusqu’à la teinture ; leur faire subir après épail-lage des lavages mécaniques plus énergiques et plus parfaits que ceux que nous avions exécutés nous-mêmes, et faire teindre en sa présence ces échantillons attachés à la suite des pièces de drap de l’usine, dans des conditions irréprochables au point de vue de la pratique.
- La concordance parfaite des résultats de M. Violette et des nôtres a donné à notre travail une sanction d’une grande valeur, parce qu’elle vient d’un savant dont la compétence dans les questions de chimie industrielle est reconnue de tout le monde.
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- SUR LE BOIS DE SANTAL ROUGE Et son emploi en teinture.
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- —
- Parmi les matières colorantes qui, malgré leur bas prix, sont peu employées en teinture, il convient de ranger le bois de sautai rouge. La cause de cet abandon repose en partie sur la nature particulière de la matière colorante rouge que ce bois renferme, et surtout parce que ce bois, indépendamment de cette matière rouge, en contient encore une autre, qui est brune et a besoin d’être complètement éliminée, si on veut obtenir un rouge pur avec le santal, élimination qui, jusqu’à présent, a été accompagnée de nombreuses difficultés, On a déjà entrepris à ce sujet bien des expériences qui ont conduit au procédé au moyen duquel on peut obtenir, avec le santal, des couleurs très-belles et très-solides ; car, d’après ces expériences, le santal contient encore, et indépendamment de la fibre ligneuse et des matières inorganiques, les substances suivantes :
- 1° Une matière extractive peu soluble dans l’eau froide, aisément soluble dans l’eau chaude colorée en brun, d’une saveur amère et légèrement aromatique;
- 2° Une matière colorante rouge complètement insoluble dans l’eau, au contraire se dissolvant facilement dans l’alcool, l'a-çide acétique concentré et bouillant, les alcalis caustiques, les solutions bouillantes
- des carbonates alcalins (matière à laquelle les chimistes ont donné le nom de santa-line) qui, d’après ses propriétés physiques et chimiques, porte tous les caractères d’une résine, et, mise à l’état humide en contact avec l’atmosphère, et seulement par une absorption d’oxygène, se transforme en une matière colorante brune, résineuse et en santaline oxydée que, pour abréger, on a appelée santalidine, transformation qui, en particulier, par l’action simultanée des alcalis caustiques et de leurs carbonates, marche rapidement;
- 3° La matière colorante brune et résineuse provenant de la décomposition ci-dessus signalée de la matière rouge, ou la santalidine qui, de même que la santaline réellement insoluble dans l’eau, est au contraire plus aisément soluble dans les agents ci-dessus que la santaline,
- On ne parvient à produire de belles couleurs vives avec le bois de santal que lorsqu’on élimine complètement, non-seulement la matière extractive brune, la santalidine, mais aussi quand on s’oppose à la formation de cette dernière, et par conséquent à la décomposition de la santaline d’une manière efficace. On a proposé divers moyens pour atteindre ce but, et, en particulier, la méthode de traiter le bois, épuisé avec de l’eau, par l’alcool, et d’employer la teinture obtenue comme bain de teinture. Jusqu’à présent, c’est celle qui a semblé la plus convenable.
- Mais, abstraction faite du prix élevé de l’alcool concentré dont on a besoin, cette méthode est d’autant moins rémunératrice, que la matière colorante n’adhère avec force que lorsque les objets à teindre sont mis en contact avec la solution chaude de santaline, et qu’alors l’alcool devenant plus volatil, les pertes deviennent d’autant plus fortes qu’on traite à une température plus élevée.
- Le procédé le plus généralement pratiqué aujourd’hui est celui-ci :
- Le bois de santal réduit en poudre, épuisé , par l’eau bouillante, est versé dans une solution filtrée de chlorure de chaux, où il est traité à froid tant que celle-ci se colore
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- encore. Dès qu’une nouvelle portion de chlorure de chaux n’enlève plus rien au bois, le traitement est terminé; mais il faut éviter la moindre addition d’un acide, et le bois ainsi préparé doit être lavé soigneusement avec de l’eau pure et froide. C’est alors qu'on procède à la préparation du bain, en dissolvant une portion de soude, correspondant à la quantité du bois, dans de l’eau chaude, jetant cette solution chaude, mais non bouillante, de bois préparé sur un filtre propre en toile, puis couvrant la cuve qui renferme ce bain avec un couvercle bien ajusté. Il faut éviter toute agitation, et en même temps entretenir le feu sous la chaudière de manière que le bain soit chaud, mais sans être poussé au bouillon. Dès que le bain présente le rouge saturé qu’on désire avec reflet violet, il est prêt à la teinture, qu’on pratique en général en y plaçant les objets en laine, lin ou coton mordancés aux mordants acides, où on les travaille jusqu’à ce qu’on ait atteint la nuance voulue, puis enfin les travaillant de rechef dans un bain acide.
- De cette manière, on obtient avec le santal de belles couleurs vives qu’on peut très bien comparer à celles produites par la garance.
- Voici encore quelques observations relatives à ce procédé :
- Le traitement du santal en poudre par l’eau bouillante procure l’élimination la plus complète possible de la matière extractive soluble dans l’eau. Si maintenant on introduit le bois ainsi traité dans une solution préparée à froid de chlorure de chaux, non-seulement ce qui peut encore rester de matière extractive se trouve dissous et décoloré, mais, de plus,le chlorure de chaux dissout aussi la matière colorante brune résineuse, la santalidine, sans modifier ou changer en quoi que ce soit la matière rouge de la santaline.
- Si on chauffait la solution de chlorure de chaux, la chaux libre qui est contenue dans la santaline serait également dissoute et décomposée par le chlore devenu libre. L’addition d’un acide doit donc être évitée
- par cette considération qu’on décompose la combinaison de la chaux caustique avec la matière colorante brune résineuse, la santalidine (qui se forme même à froid), et qu’on peut de nouveau éliminer celle-ci. Il résulte encore de ce qui vient d’être exposé que l’action de la solution de chlorure de chaux ne doit pas être prolongée, parce que la santaline, dans ce cas, pourrait encore éprouver peu à peu une décomposition et serait ainsi perdue.
- Le lavage soigné du bois de santal traité par la solution de chlorure de chaux, ainsi que l’emploi d’une solution filtrée de chlorure, a pour but, non-seulement d’éliminer complètement la santalidine dissoute, mais est en outre d’autant plus nécessaire que, par un restant de chaux caustique, le carbonate de soude qu’on emploie est converti en soude caustique, et qu’on provoque ainsi la décomposition de la santaline. Le bois de santal ainsi préparé a perdu sa coloration primitive, presque rouge de brique, et pris une couleur qui ressemble à celle de la cochenille pulvérisée, et, comme les carbonates alcalins dissolvent la matière rouge quand ils sont mis à chaud en contact avec elle, on s’explique ainsi clairement le mode de préparation du bain de teinture qui a été indiqué, ou il faut abaisser tout réchauffement au-dessous de l’ébullition, parce qu’autrement on provoquerait une décomposition de la matière rouge, la santaline, ce qui arrive d’autant plus facilement que, par l’agitation et en ne couvrant pas le bain chaud, on augmente encore l’action de l’air atmosphérique.
- De plus, il n’est pas indifférent de prendre, dans la préparation du bain, la soude ou la potasse, car, indépendamment du bas prix de la soude dans le commerce, comparativement à celui de la potasse, celle-ci se distingue par une bien plus grande puissance de décomposition de la santa-line à la chaleur bouillante que la soude. La grande disposition de la santaline à se transformer en santalidine par l’action simultanée des alcalis, des carbonates alcalins et de l’air atmosphérique, rend in-
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- dispensable l’exécution non interrompue de toutes les opérations, et explique également pourquoi un bain, qu’on a déjà utilisé et qui est refroidi, devient complètement impropre à produire des teintures d’un bel éclat.
- {Mus ter-Z eitung. )
- CHAUFFAGE DES FERS A REPASSER
- Appareils de M. HERMAND.
- L’importance de l’apprêt au fer, dans les ateliers de teinturiers-dégraisseurs, ne peut nous laisser indifférents sur les moyens employés à leur chauffage, et nous devons au moins mentionner ceux qui remplissent ce but avec le plus d’économie ou de facilité pour le travail.
- L’emploi du charbon de bois permet de se servir des réchauds mobiles qu’on peut transporter au-dessous d’une cheminée ou près d’un courant d’air, mais c’est un mode de chauffage onéreux et peu énergique ; aussi faut-il que les fers reposent directement sur les charbons incandescents, ce qui les salit et oblige à les essuyer chaque fois, faible inconvénient toutefois, mais que l’on peut cependant éviter.
- Pour avoir un mode de chauffage à la fois énergique et économique, il faut employer du coke ou de la houille, et il est nécessaire alors de se servir de poêles ou de fourneaux fixes pourvus d’un bon système de tirage.
- En contact direct, cependant, avec le coke ou le charbon de terre, les fers se détériorent, se brûlent, se sulfurent, se noircissent ; il faut donc les séparer du foyer par une plaque de fonte ou de tôle ; mais il faut aussi qu’ils soient enfermés dans un espace clos, afin qu’il n’y ait pas déperdition de chaleur, au contact de l’air, par le côté opposé au foyer.
- Tous les appareils employés au chauffage des fers doivent donc remplir ces conditions : 1° Pouvoir brûler des combustibles fossiles (houille, etc.) ; 2° avoir une capacité distincte du foyer, et close, pour loger
- les fers ; 3° utiliser le mieux possible la chaleur du foyer.
- Nous avons déjà donné le dessin d’un appareil très-convenable pour cette destination, précisément parce qu’il remplit ces conditions (1) : c’est le fourneau de M. Chambon-Lacroisade ; mais son prix est assez élevé; il convient surtout pour les ateliers nombreux, et il ne peut être utilisé à d’autres usages, en cas de besoin.
- Les appareils de M. HERMAND remplissent aussi les conditions prescrites; il en existe des modèles ne contenant au besoin que deux fers; ils peuvent recevoir des bassines ou autres vases pour chauffer de l’eau, des liquides d’apprêt, et servir même aux besoins de la cuisine; enfin, leur prix est peu élevé.
- Fig. 24. — Appareil Hermemd, n" 1.
- TS il 5
- Le modèle n° 1, représenté par la /Ig. 24, montre la disposition principale de ces appareils ; sur le devant, et appliqués contre la plaque du foyer, se posent les fers ; il y a place pour trois carreaux de tailleurs ou de chapeliers, ou pour deux fers de teinturiers ; derrière eux se rabat une petite cloison mobile, qui les enferme dans la chambre ainsi formée, en laissant seulement sortir les poignées qui, ainsi, ne s'é-chauffent pas outre mesure. Les dimensions de ce fourneau sont seulement de 35 centimètres de longueur, 28 centimètres de largeur et 53 centimètres de hauteur.
- (1) Voir Moniteur de la Teinture) 1872, page 62.
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- a
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- Le modèle n° 2 du fabricant présente la même disposition ; il contient aussi deux fers pour teinturiers, mais il possède un trou de cuisine en plus, un four, etc.
- Fûj. 25. — Appareil Jlermand, n° 3.
- cases contenant chacune trois carreaux de tailleurs ou de chapeliers ; les fers de teinturiers et de giletiers étant plus larges que ceux-ci, ne tiennent qu’à deux dans ces mêmes cases ; le petit volet mobile est modifié à cet effet ; il porte seulement deux ouvertures appropriées à la forme des poignées de ces fers ; ceux-ci sont représentés parla fig. 26; ils pèsent environ 3 kilogr.; leur poignée est solide et bien à la main de l’ouvrier.
- Pendant l’été, on peut démonter les pieds
- de ces poêles, et placer fourneau de cuisine ou minée.
- Ce sont ces appareils
- ceux-ci sur un dans une che-
- que nous avons
- déjà signalés dans notre compte rendu de l’exposition d’Économie Domestique (I) ; ils sont d’un bon usage pour les ateliers de teinturiers-dégraisseurs.
- F. GOUILLON.
- PROCÉDÉS PRATIQUES
- Pour les grands ateliers, il convient d’employer le n° 3, fig. 25, qui est à trois côtés contenant chacun deux fers de teinturiers, disposés comme à l’appareil n° 1 ; au centre, se trouve un trou pour l’alimentation du foyer et pouvant servir à tout usage. Cet appareil mesure 43 centimètres de longueur et de largeur, et 62 centimètres de hauteur.
- Enfin un n° 4 est surtout commode pour tous les besoins d’un ménage ; il peut recevoir quatre fers pour teinturiers ; il contient trous à cuisine, chaudière à eau avec robinet, four, etc.
- GRIS AVIVÉ AU BLEU-NOIR Sur laine et sur laine-coton.
- leh
- Le donne
- bleu-noir d’aniline, employé seul, de beaux gris sur étoffes de laine ou
- Fig. 26. — Fer de teinturier.
- Ces appareils sont représentés avec des
- à base de laine; sur coton, il produit, même sans mordant, un gris-perle ; mais cette teinte toutefois ne peut être obtenue que faible, et pour foncer davantage il faut un mordançage au sumac et sel d’étain : le mordançage que nous conseillons ordinairement pour les couleurs d’aniline.
- On peut encore faire un gris par les moyens ordinaires, et lui donner du feu,
- (1) Voir année 1872, page J 87
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- de l’œil, du brillant, par un avivage en bleu ou violet d’aniline, ou encore plus avantageusement à l’aide du bleu-noir.
- Le tissu ci-dessus, en chaîne-coton, est teint par ce moyen. Le pied de gris a été obtenu au nitrate de fer et campêche, et l’avivage est fait par le bleu-noir.
- Le bleu-noir doit, dans ce cas, être employé en bain séparé; il faut toujours aci-duler les bains à l’acide sulfurique, mais il faut se garder d’en employer un excès, qui précipiterait la matière colorante.
- VERT A l’iode Sur lame filée.
- Cette teinture s’opère par des moyens analogues à celle du Bleu-Nicholson.
- Pour 5 kilogr. de laine :
- Dissoudre dans l’eau chauffée à 50 degrés :
- Vert à l iode en pâte. 100 gram.
- Borax.................... 500 —
- On teint sur ce bain, on passe de temps en temps un petit échantillon dans une dissolution faible d’acide sulfurique, afin de juger si la nuance est assez montée. Quand on la juge bonne, on lève ou égoutte et on passe la laine dans un bain fait avec :
- Acide sulfurique......... 150 gram.
- Oximuriate d’étain... 150 —
- On peut jaunir à l’acide picrique, et. dans ce cas, on l'ajoute dans le bain d’acide sulfurique, en place de l'oximuriate, que l’on supprime.
- VERT SUR CHAÎNE-COTON.
- Pour 5 kilogr. tissus :
- Bouillir une heure et laisser refroidir trois heures dans le bain :
- ...................... 2 kil. 500 gr.
- Alun.......................... 300 --
- Passer ensuite sur un bain tiède de :
- Carmin d’indigo.......... 300 gram.
- Alun..................... 500 —
- Monter au bouillon après avoir travaillé la pièce pendant une demi-heure, laisser refroidir l’étoffe et rincer.
- En faisant varier les quantités de carmin et de quercitron, on obtient des teintes différentes. Pour les tons vifs, on ajoute de l’acide picrique.
- BLANC DE NEIGE. sur laine.
- Après blanchiment, azurer avec, pour 50 kilogr. de laine :
- Carmin d’indigo.............. 30 gram.
- Extrait d‘orseille(Cudbear) 45 —
- Oximuriate d’étain........... 500 —
- Beaucoup de blanchisseurs azurent fortement, au violet-bleu-lumière, les laines, avant de les passerai! soufroir ; le soufrage fait un peu tomber la teinte, qui reste au degré voulu et acquiert, paraît-il, beaucoup de régularité et de douceur.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- SAUMON SUR COTON FILÉ.
- Pour 5 kilogr. coton :
- Rocou..................... 400 gram.
- Sel de soude............ 800
- Faire bouillir le rocou, ajouter le sel de soude, entrer le coton au bouillon, tordre et passer sur un nouveau bain tiède contenant :
- Alun.................... 500 gram.
- Extrait de bois jaune. 150 —
- QUESTION DE LA GARANCE
- ET DE L'ALIZARINE ARTIFICIELLE
- La lettre suivante a été adressée à M Che-vreul par M. Engell-Dollfus :
- Dornach (Alsace).
- Monsieur,
- Vous connaissez la lutte qui s’est engagée entre l'alizarine artificielle et la garance.
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- La Société d’agriculture de Vaucluse et la Chambre de commerce d’Avignon s’en sont particulièrement émues, carl'alizarine artificielle menace une culture considérable, des établissements et un commerce très-importants.
- Comment se fait-il que l’Allemagne ait pu, en si peu de temps, créer et développer une industrie dont les produits, se substituant brusquement à l’agriculture française, atteignent dès à présent une valeur annuelle de 30 millions de francs (1), somme d’autant plus considérable que la matière qui en forme la base est en quelque sorte sans valeur ?
- A mes yeux, la réforme ne saurait être douteuse ; c’est à l’excellente organisation de son enseignement supérieur, c’est aux facilités extrêmes qu’elle accorde à ceux qui se vouent à la science que l’Allemagne doit cet éclatant succès.
- De là sa promptitude, son aptitude à s’emparer rapidement des découvertes de la chimie pour les exploiter industriellement.
- De pareils exemples font doublement regretter l’avortement des projets de réforme et de sages dépenses qui allaient être présentés à l’Assemblée nationale par M. Jules Simon, lorsqu’il a quitté le ministère, et qui devaient, dans une certaine mesure, parer à notre infériorité. C’est par millions au préjudice du pays que se chiffrent les effets de tels résultats !
- Pendant que vous lisez avec plaisir des documents qui se rattachent à la question, je les traduis et vous en envoie la traduction littérale, avec prière de vouloir bien communiquer à la Société centrale d’agriculture ce que vous y trouverez de saillant ou de digne d’attirer son attention.
- Les échantillons que j’ai l’honneur de vous soumettre pour mieux préciser et faire comprendre l’emploi croissant de l'aliza-rine allemande, qui usurpe la place de la garance française, sont les suivants :
- 1 artificielle de Meister Lucius, de Hochst, pour violet ;
- (1) La production est de 1,000 kil. et plus par jour.
- 2° Alizarine artificielle de Gehert frères, à Elberfeld, pour rouge ;
- 3° Fleur de garance ;
- 4° Garancine ;
- 5° Extrait de garance.
- Le rapport des pouvoirs tinctoriaux de ces produits est approximativement le suivant :
- Prix du kilogramme en novembre 1873 :
- Garance.................
- Fleurs...................
- Garancine........... Alizarine artificielle (Prix de début, en 1870, 35 fr.) Extrait de garance.
- 1 0 61
- 2 1 50
- 5 3/4 à 6 3»
- 24 12 »
- 16 22 »
- On estime que, pour les rouges et les roses, l’emploi de la fleur de garance reste préférable à l'alizarine artificielle. Mais pour les violets, on obtient de l’alizarine, avec une économie relative, des nuances qui valent celles de la fleur de garance.
- Quant à la solidité, les opinions se prononcent en faveur de la fleur, mais la différence n’est pas telle qu’elle exclue l’emploi de l’alizarine.
- Les progrès que je vois faire autour de moi, les indications que me fournissent les documents statistiques publiés par l’administration des douanes françaises, ne me permettent pas de partager l’optimisme de quelques personnes.
- Ainsi, je vois dans le tableau des exportations françaises de garancine, pour les premiers huit mois des années comparées 1872 et 1873, les chiffres suivants :
- 1873 kil. 1872 kil.
- Angleterre... 693.648 821.974
- Belgique 319.681 1.110.515
- Allemagne... 195.901 323.262
- États-Unis... 196.328 32.900
- Autres pays.. 289.127 234.883
- 1.696.685 2.523.534
- La chute est générale et considérable. En ce qui concerne la Belgique, le chiffre de 1872 comprend évidemment des garan-cines à destination des États-Unis et de
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
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- d); i
- i;
- l’Allemagne, et n’en est que plus aggravant sous le rapport de l’abandon partiel de la garancine par l’Allemagne.
- Ce qui corrobore cette opinion, ce sont encore les chiffres suivants, que j’extrais du tableau général des mêmes documents statistiques.
- Garancine. — Exportation. de 1,000 fr., huit premiers
- nées :
- 1873
- 1872
- 4.324 6.702
- 1867
- 10.885
- 1871 »
- 1866
- 8.846
- i *
- Il y aurait, sans
- — En nombre mois, des an-
- 1865
- 6.023
- 1869 1868
- 9.291 11.498
- 1864
- 6.413
- doute, lieu de tenir
- compte des différences de prix qui peuvent avoir existé d’une année à l’autre, mais ce travail est inutile dans ce cas particulier.
- Les états officiels de la statistique de l’empire allemand, publiés à Berlin, sont plus sommaires; cependant ils fournissent des chiffres significatifs.
- La dernière livraison trimestrielle donne pour les six premiers mois composés de 1872 et 1873 :
- Garancine. — Importation.— Six premiers mois.
- interprètes assez instruits pour faire passer rapidement dans le domaine du travail les découvertes ou les inventions dues à nos savants ?
- L’Allemagne l’a bien compris, et elle en tire profit dans plusieurs branches nouvelles avec une activité, une âpreté que les premiers succès obtenus ne feront qu’accroître au détriment de ses concurrents. Elle compte déjà douze fabriques d'aliza-rine artificielle, et je n’en connais pas une en France.
- Il est impossible de voir, sans d’amers regrets, l’agriculture de nos départements du Midi perdre un de ses plus beaux produits, nos usines de Vaucluse s’acheminer fatalement vers le chômage, et notre marine et notre commerce perdre un des principaux aliments de notre commerce d’exportation.
- Agréez, etc.
- INNOCUITÉ DES JOINTS EN LIÈGE
- Dans les travaux de teinture et de blanchiment
- Quintaux de 50 kil.
- Par les frontières de Prusse..
- — de Bavière.
- — de Bade ....
- — d’Alsace-Lorraine Autres pays de l'union douanière
- 1873
- 1.976
- 6.374
- 219
- 1.930
- 1872
- 6.643
- 9.996
- 1.395
- 4.787
- 322
- 47
- 50.871 Exportation . 4.710
- o C Q5 G
- S
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- Ce ne sont sans doute pas des chiffres absolus. Il en faudrait défalquer, pour 1872, la réapparition, que ne donne pas le tableau officiel ; il faudrait surtout tenir compte des existences dans le pays à la fin de chaque année, et de l’état comparatif des affaires; mais, tels qu’ils sont et avec les réductions considérables qu’ils • causent, ils sont malheureusement très-significatifs.
- A qui dirai-je l’immense avantage qu’il y a de favoriser l’esprit de recherche et de multiplier le nombre des auxiliaires ou
- Les blanchisseurs et teinturiers ne savent pas, le plus souvent, d’où proviennent certaines taches noirâtres qui se forment sur les fils ou tissus de laine. L’examen de ces taches a fait reconnaître qu’elles étaient formées de sulfure de plomb, mais on se demande d’où vient ce plomb, d’où viennent ces taches.
- Dans les leçons de chimie appliquée à la teinture qu’il professe aux Gobelins, M. Chevreul les attribue sans hésitation au mastic des joints qui se détache des conduits de vapeur ou d’eau, et est entraîné dans les bains de teinture ou de blanchiment. Grâce au corps gras et à la chaleur des liquides, l’oxyde de plomb adhère fortement à la laine, et, soit qu’il se trans-tonne plus tard en sel soluble, ou qu’il se produise une combinaison lente de l’oxyde insoluble par l’action des acides gras du mastic, il y a production de sulfure au contact de la laine, qui, dans ses éléments de
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- constitution, contient, comme on sait, une certaine proportion de soufre.
- Cette opinion a été confirmée par des blanchisseurs qui ont remarqué que les accidents se produisaient surtout chaque fois qu’ils faisaient des joints neufs, soit à leurs conduites d’eau, soit au tuyau de barbottage de vapeur qui chauffe leurs bains.
- Sur toiles de coton, des inconvénients de même ordre peuvent se produire ; le sel de plomb est susceptible de s’y fixer dans les mêmes conditions, et, s’il est peu probable que ces toiles aient à passer par des bains sulfureux, elles peuvent, par contre, être trempées dans des mordants ou des dissolutions acides de chromâtes alcalins ; il y a alors dissolution de l’oxyde et transformation immédiate en chromate de plomb, d’où formation de taches jaunes. Ce chromate de plomb fonctionne ensuite comme mordant, et fait des taches encore plus désagréables, si les tissus ont à passer dans des bains de teinture, tels que ceux de garance, de tous les bois en général, de cachou, de noir d’aniline, etc. ; dans le cas d’impressions sur fond blanc, il en résulte des tares très-fâcheuses pour le fabricant.
- Il est une infinité d’autres circonstances dans lesquelles la présence d’un sel de plomb est nuisible, surtout pour nos travaux ; combien aussi d’accidents imprévus dans la fabrication des produits chimiques, des préparations pharmaceutiques, des substances alimentaires ou autres, ne peuvent-ils pas être attribués à l'entraîne-ment, par l’eau ou la vapeur, des mastics à joints (1)1
- Les toxicologistes et hygiénistes viennent d’étudier l’influence des tuyaux de plomb sur les eaux potables ; ils ont oublié ces pâtes de minium, toujours gros-
- (1) Le procès-verbal de la Société chimique, séance du 17 avril 1874, porte cette note :
- « M. Fordos annonce, pour prendre date, qu'il a constaté la présence du plomb : 1° dans toutes les eaux distillées et dans tous les papiers d’analyse qu’il a eu l’occasion d’examiner; 2° dans un grand nombre de produits chimiques du commerce. »
- sièrement appliquées, et si faciles à entraîner par un courant d’eau.
- .Est-il nécessaire, maintenant, de faire remarquer que les joints en liège offrent toute sécurité à ce point de vue, et qu’alors même que des fragments (cas peu probable) en seraient détachés et entraînés, ils seraient sans influence sur notre santé ou sur nos opérations industrielles?
- L’auteur de cette application, M. Testud de Beauregard, en a signalé les avantages mécaniques (1) ; nous voyons qu’elle en offre de non moins importants au point de vue chimique.
- F. G.
- NOUVELLES
- Congés d’acquit des ouvriers. — Une question de congés d’acquit sur les livrets d’ouvriers vient d’être jugée dernièrement par la Cour d’appel de Douai. Cet arrêt intéresse les patrons plus encore que les ouvriers, et nous appelons sur lui toute l’attention de nos lecteurs.
- Le patron dont l’atelier a été abandonné par un ouvrier sans congé d’acquit est en droit de réclamer des dommages-intérêts, non-seulement contre cet ouvrier, mais aussi contre le nouveau patron qui l’a reçu chez lui sans s’assurer qu’il était libre de tout engagement.
- Le contraire avait été décidé par le tribunal de commerce de Calais, dans une instance introduite par MM. Petit et Debray, apprêteurs à Saint-Pierre-lès-Calais, contre M. Leprince-Dreuille, aussi apprê-teur à la même ville ; mais la Cour d’appel à laquelle le jugement a été déféré a statué dans le sens ci-dessus énoncé, par application des articles 11 et 12 de la loi de germinal an XI, qui portent : 1° que nul indi-vidu employant des ouvriers ne pourra recevoir un apprenti sans congé d’acquit, sous peine de dommages-intérêts envers son maître; 2° que nul ne pourra, sous les mêmes peines, recevoir un ouvrier s’il n’est porteur d’un livret certifiant l’acquit des engagements, délivré par celui de chez qui il sort.
- (1) Voir notre précédent numéro, page 103.
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- le Moniteur de La teinture
- La Cour, dans ses considérants, a déclaré qu’il importait peu que les dommages-intérêts dus par l’ouvrier à son patron, en cas de rupture de l’engagement, aient été déterminés à l’avance par une convention entre lui et son patron, parce que autre chose est le tort que l’ouvrier fait au patron qu’il quitte irrégulièrement, et celui que cause le patron qui le reçoit de cette façon à son service. —• Moniteur des tissus.
- Laines de la province de Rome. — On adresse de Civita-Vecchia des renseignements sur la situation de l’industrie des laines dans les provinces de Civita, Viterbe et dans la campagne romaine.
- Cette industrie a pris, depuis quelques années, une importance assez sérieuse et constitue aujourd’hui la principale richesse du pays.
- Le produit de la tonte des moutons, en 1873, a atteint le chiffre de 927,000 kilogrammes, quantité supérieure de 8 p. 100 au produit de 1872, qui n’avait été que de 859,000 kilogrammes.
- Ce résultat, déjà satisfaisant pour les éleveurs, a été complété par la bonne qualité de la laine; les transactions, dès lors, ont pu s’effectuer dans des conditions très-avantageuses. Dès le début de l’année, les laines ont été particulièrement recherchées; les négociants romains avaient reçu de fortes commandes de leurs correspondants de l’étranger, et, au commencement de mai, un grand nombre d’acheteurs suisses, français, italiens, se trouvaient à Rome : les premiers achats se sont effectués aux prix de 6 fr. à 6 fr. 15 le kilogramme pour les laines de qualité supérieure; ces chiffres ont varié suivant la qualité de la laine, sans cependant descendre au-dessous de 5 fr. 70 le kilogramme.
- La plus grande partie des exportations de ce produit ont été expédiées de Civita-Vecchia par les paquebots à vapeur français et italiens, et dirigées : 417,000 kilogrammes sur Marseille, 238,000 kilogrammes sur Gênes, 31,500 kilogrammes sur Livourne.
- 231,000 kilos ont été expédiés par les chemins de fer de la haute Italie. De Gênes, les laines sont dirigées sur la Suisse ; une certaine quantité, transbordée sur des navires à destination d’Angleterre, va alimenter les établissements industriels et les filatures de Londres, de Manchester et Liverpool.
- Les nolis, par bateaux à vapeur, de Civita-Vecchia à Marseille ont été de 4 fr. 25 pour les balles pressées, et de 5 fr. 30 pour
- les balles non pressées, de 100 kilos. Pour Gênes, 3 fr. 60. Pour Livourne, 2 fr. 25 les 100 kilogrammes.
- Destruction de troupeaux. — A propos du commerce des laines, voici deux faits dont il est bon d’être averti :
- il arrive souvent que les insectes se mettent dans la toison des moutons ; pour les en débarrasser, on plonge les animaux dans une solution chimique. C’est ce qu'a-vait fait dernièrement un fermier des environs d’Alençon, possesseur de 867 moutons, qui avaient tous subi cette opération avant d être envoyés en pâturage aux champs.
- Mais il est important de choisir avec une extrême prudence la nature de la solution chimique. Dans le cas présent, par l’effet d’une forte averse sans doute, la solution chimique, a glissé de la toison des moutons sur l’herbe qui leur servait de pâturage et les a empoisonnés ; en huit jours, 841 moutons ont succombé.
- Il est probable que le liquide employé était une dissolution de sublimé corrosif (bi-chlorure de mercure); l’acide phénique, employé dans cette circonstance, eût été inoffensif, quoique efficace pour la destruction de ces insectes.
- Sur le territoire de la commune de Sainte-Marie (Bouches-du-Rhône), un trou-peau, effrayé par une tempête, s’éloigna presqu aussitôt du pâturage, et, suivant la direction du vent, tous les moutons se dirigèrent vers un étang, où ils se jetèrent tous 1 un après l’autre, et s’y noyèrent au nombre de 684.
- Un chien du troupeau, s’efforçant de faire sortir de Veau ces véritables moutons de Panurge, finit aussi par s’y noyer; la perte de ce troupeau est évaluée à 17,000 francs.
- Le moyen d’éviter l’empoisonnement de ces animaux, doublement bêtes, peut être indique ; mais celui de prévenir de semblables paniques est moins facile à imaginer.
- Les Gérants : F. GOUILLON et P. Blondeau.
- Tous droits réservés.
- Paris, Typ. Dubuisson et Ce, 5. rue Ceq-HIéron.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 17e Vol., N 11. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 5 Juin 1874.
- Sommaire
- De la fixation des mordants de fer et d'alumine sur les tissus de coton, par M. A. SGHUTZ. — Cuve à la poudre de zinc pour teinture de la laine. — Vert méthyle sur tissus soie et laine. — Sur la falsification de Torseille, par MM. HockE. — Des violets sur laine, par M. G. VANLAER: Violets par les anilines. Violets par la cuve d’indigo et La cochenille ou les bois. Violets à base de carmin ou de sulfate d'indigo. — Préparation de la cochenille ammoniacale. — Nouveaux bleus solides d’indigo dits à f hydrosulfite, de MM. SCHUTZENBERGER et de Lalande. (Échantillons.) Préparation de l'hydrosulftte. Montage de la cuve. Application à l’impression,.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Emploi des silicates alcalins dans la préparation des peintures. — Débourrage des peaux à l’aide du charbon de bois. — Brevets d’invention concernant les industries tinctoriales et textiles.
- NOUVELLES : Produits des Gobelins et de sèvres. — Fabrication des tapis aux États-Unis. — Amiens. — Nouvelles matières colorantes.
- DE LA FIXATION DES MORDANTS
- DE FER ET D'ALUMINE
- SUR LES TISSUS DE COTON
- Par M. A. SGHUTZ
- Avant les connaissances pratiques nécessaires pour fixer régulièrement les mordants de fer et d’alumine sur les tissus de coton, dans des conditions permettant d’obtenir des résultats réguliers, les fabricants d’indiennes travaillaient d’une manière très-incertaine ; les pièces imprimées au mordant violet, qu'ils teignaient en garance après les avoir dégommées en bouse de vache, en silicate de soude ou sels à bouser, devenaient tantôt grisâtres, tantôt rougeâtres ; les pièces imprimées en rose à l’acétate d’alumine, les grenats et cachous garancine donnaient souvent des teintes maigres et sans vivacité.
- A cette époque, on étendait, après l'im-pression des mordants de fer et d’alumine, les pièces dans des étendages chauffés à une température de 20 à 25° centigrades, et les chimistes ayant remarqué que les pièces ainsi tendues devenaient beaucoup plus belles par les temps humides, plusieurs fabricants eurent l’idée de faire arriver de la vapeur d’eau dans leurs étendages, afin d'obtenir une atmosphère favorisant l'oxydation et la fixation convenable, pour obtenir régulièrement de bons résultats.
- Ces tentatives, commencées de .1845 à 1850, donnèrent des résultats beaucoup
- plus réguliers; on étudia, au moyen du psychromètre, les degrés d'humidité et de chaleur les plus convenables à l’oxydation des mordants, et on arriva à construire des étendages conservant continuellement, par les temps les plus secs, les degrés d’humidité et de chaleur nécessaires à une bonne oxydation.
- L’humidité des étendages, en ramollissant les épaississants des couleurs, favorise le dégagement de l’acide acétique des mordants et par suite leur oxydation et leur combinaison avec le tissu. Lorsque cette humidité n’existe pas, l’épaississant reste dur et sec, et l’acide acétique, se dégageant mal, agit sur les mordants et empêche leur fixation sur les tissus,
- Voici, pour les différents genres de fabrication, les degrés d’humidité et de chaleur les plus convenables pour bien fixer les mordants :
- Pour les rouges puce, noirs, violets, cachous teints en garance, garancine et ali-zarine, on oxyde pendant quarante-huit heures avec 32 degrés d’humidité et 35 degrés de chaleur au psychromètre.
- Pour les doubles roses et les rouges avivés, on oxyde les pièces pendant quarante-huit heures avec 27 degrés d’humidité et 30 degrés de chaleur.
- Pour le noir d'aniline, on oxyde pendant vingt-quatre heures avec 28 degrés d’humidité et 38 degrés de chaleur.
- Lorsqu’on associe le rouge fleur ou ali-zarine avec du .noir .d'aniline, on oxyde d’abord, le noir, pendant douze à dix-huit heures avec 30 degrés d'humidité et 30 de-
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- Couleur oxydante pour hâter la fixation
- des
- 36 litres
- 17 k. 500
- 3 k. 200
- (1) Voir Moniteur de la Teinture, avril 1866, page 139.
- Eau.................
- Amidon grillé foncé . .
- Chlorate de potasse . .
- mordants.
- Cristaux de soude . .
- Arsenic blanc............
- On fait dissoudre dans et on ajoute :
- CUVE A LA POUDRE DE ZINC
- Pour la teinture des laines
- . 4 k. 200
- . 2 k. 800
- une chaudière,
- KM
- =-peeptae
- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- grés de chaleur au psychromètre, puis on oxyde une deuxième fois dans un autre étendage à mordants pendant vingt-quatre heures, avec 27 degrés d’humidité et 30 degrés de chaleur.
- La découverte de l’action de l’humidité et de la manière de la régler pour arriver à une oxydation régulière des mordants est le perfectionnement le plus important qui se soit jamais fait dans l’art d’imprimer les tissus.
- Avant de connaître les conditions d’une bonne fixation, les chimistes ne savaient souvent pas à quoi attribuer les mauvais résultats qu’ils obtenaient. Ils avaient bien observé que, par les temps secs, ils travaillaient mal, et avaient cherché à obvier à cet inconvénient en mélangeant leurs mordants et couleurs avec des sels déliquescents, tels que le nitrate de zinc, le nitrate dépotasse et le sel ammoniac; mais ces mélanges étaient insuffisants.
- Pendant quelque temps, les fabricants ont foulardé leurs tissus de coton dans une dissolution de chlorate de potasse, à raison de 10 à 20 grammes de ce sel par litre d’eau ; en imprimant sur ce tissu imprégné d’un oxydant et séché, ils obtenaient une fixation des mordants d’alumine et une oxydation régulière et instantanée des mordants de fer. Ce procédé coûteux, mais bien meilleur que celui de l’oxydation sans le concours de la vapeur d’eau, a été abandonné lorsqu’on a appris à se servir des étendages humides.
- Pour abréger la durée de l’oxydation, lorsque les étendages humides sont insuffisants, on ajoute aux couleurs contenant du mordant de fer (puce et violet) 1/12 de la couleur oxydante suivante :
- On fait cuire la couleur oxydante, et on ne l’ajoute qu’au moment de l’emploi. Les couleurs qui restent après l’impression doivent être mêlées avec des couleurs fraîches pour s’en resservir.
- Une autre manière de fixer promptement et sans aucun étendage les mordants d’alumine a été employée avec succès par plusieurs fabricants, en passant les tissus imprimés avec des couleurs à l’acétate d’alumine par une cuve à roulettes en ammoniaque gazeux; ce dernier s’empare de l’acide acétique, et l’alumine se fixe sur les tissus.
- Le système le plus économique et le plus expéditif employé depuis peu de temps pour fixer les mordants de fer sur les tissus de coton, sans qu’il soit nécessaire d’oxyder les pièces à l’étendage humide, consiste à fixer par le dégommage les mordants de fer en un mélange de silicate de soude et d’ammoniaque liquide ; mais, jusqu’à présent, on n’est pas arrivé à fixer le noir d’aniline et les mordants d’alumine de cette manière, de sorte qu’on est toujours obligé d’avoir recours à l’oxydation des étendages humides pour la plupart des fabrications.
- II y a quelques années, M. Leuchs, de Nuremberg, publiait un procédé de réduction de l’indigo par la pectine, matière contenue abondamment dans un grand nombre de végétaux, tels que raves, citrouilles, etc. (1), et il annonçait qu’il vendait un extrait de raves avec lequel on pouvait monter des cuves d’indigo ; mais le produit livré ne ressemblait en rien à un extrait végétal ; il se présentait sous l’apparence d’une poudre fine et sèche. M. Leuchs disait, dans ses prospectus que son produit « ne coûte pas de droit d’entrée (douane), vu qu’il peut être déclaré
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- et de l’impression des tissus
- 15 kil.
- 1 —
- On sait que, sous le nom d'orseille, on désigne dans le commerce une matière colorante rouge, sous forme extractive et
- Cristaux de soude Indigo broyé.....
- (1) Voir Moniteur de la Teinture, 1868, page 25, ou Y Aide-Mémoire du Teinturier, de Van-Laer, Page 99.
- VERT-MÉTHYLE
- SUR TISSUS SOIE ET RAINE
- comme mine pulvérisée (de plomb, de fer et de zinc), parce que la substance dissolvante est unie à ces métaux. »
- On sut bientôt que, si la pectine était réellement apte à décolorer l’indigo, le prétendu extrait de raves vendu dans ce but, était tout simplement de la poudre de zinc, et que l’auteur avait utilisé la propriété réductrice de ce métal déjà employé pour la décoloration des couleurs d’aniline dans les procédés d’enlevage par impression.
- Ce procédé de montage de cuve par le zinc en poudre s’est assez promptement propagé en Allemagne, dans les établissements de teinture sur coton ; mais, depuis peu, les teinturiers en laine ont observé que cette cuve pouvait aussi leur être avantageuse dans certains cas, et il suffirait de la faire chauffer et d’y ajouter de l’ammoniaque.
- Voici la formule indiquée par le Farber-zeitung :
- Dans une cuve de 500 litres, on fait dissoudre et on y délaie :
- On répand ensuite dans le bain :
- Zinc en poudre.... 7 kil. 500 gr.
- On pallie, et on y ajoute :
- Ammoniaque liquide.........7 kil. 500 g.
- Carbonate d’ammoniaque. 75
- On pallie énergiquement, on laisse reposer et on chauffe de 50 à 52 degrés centigrades.
- La cuve étant éclaircie, on peut teindre aussitôt.
- Nous rappellerons que la poudre de zinc, qui, seule, peut servir efficacement pour ce travail, est le produit commercial que l’on nomme tuthie, ou cadmie des fourneaux, et que l’on recueille dans les cheminées des fourneaux où l’on grille les minerais de zinc ; c’est ce que nous avons déjà indiqué à propos d’une autre cuve en zinc qui fut l’objet d’un brevet en France (1).
- F. G.
- Lorsque les tissus mélangés doivent être teints en vert méthyle ou en vert à l’iode, on préfère généralement traiter séparément la laine et la soie avant le tissage, afin d’obtenir une étoffe qui, toute tissée, présente un éclat aussi uniforme qu’il est possible, et qui, par l’alternance des fils de soie et des fils de laine, offre un coup-d’œil plus flatteur et plus agréable. Mais il arrive aussi fréquemment qu’on passe en teinture des étoffes toutes tissées, et lorsqu’on opère avec précaution, on peut obtenir d’excellents résultats.
- Le vert-méthyle, qui s’est substitué plus ou moins au vert à l’iode et qui a été préparé d’une beauté remarquable, adhère plus aisément à la fibre animale que le vert à l’iode. On doit donc recommander d’employer un bain extrêmement faible de tannin avant la teinture, si on veut obtenir une couleur bien uniforme. Le bain, indépendamment de la matière colorante, ne renferme que de l’ammoniaque et un peu de chlorure d’ammonium. On commence donc l’opération de teinture à une température de 20° C., qu’on porte très-lentement presque jusqu’à l’ébullition.
- En sortant du bain, le tissu ou le fil est transporté dans un bain acide qui, comme on sait, doit être tenu extrêmement faible. On emploie l’acide étendu, ou plutôt l’eau aiguisée par l’acide, à une température de 24° à 30° C., et on passe aussitôt, quand on veut obtenir une nuance jaunâtre, dans un bain un peu chaud renfermant une faible proportion d’acide picrique.
- ( Mus ter-Zeitung. )
- FALSIFICATION DE L'ORSEILLE
- Par MM. Hocke.
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- co w..
- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- épaisse, qu’on fabrique avec certains lichens qu’on rencontre surtout sur les rochers voisins de la mer, tels que le Roc-cella tinctoria, R. montàgnei, Usnea barbata, U. florida, Lecanora parella, etc., matière qui a tout d'abord été préparée uniquement en Écosse et en Angleterre, mais qu’on fabri-que actuellement en abondance en France, en Allemagne,etc. L'orseille, très-employée jadis, surtout dans la teinture en soie, a été assez généralement remplacée par les matières colorantes végétales qu’on extrait du goudron de houille, et actuellement on n’en fait guère usage que dans des cas particuliers où les couleurs d’aniline ne sont pas applicables, ou ceux où, à raison de l’arsenic qu’elles contiennent fréquemment, leur emploi paraît interdit. Tel est le cas, pour la coloration des produits de la confiserie, des jus de fruits, des liqueurs, etc., et, en conséquence, on a vu avec peine la fraude s’appliquer de plus en plus chaque jour à falsifier l’orseille, au point qu’il en est résulté parfois des accidents extrêmement graves.
- Si déjà on compare entre eux les prix des orseilles de diverses sortes d’une même fabrique, ou même de plusieurs fabriques, on trouve, dans ces produits, des diffé-rences de 100 pour 100 et même davantage, pour des sortes dont l’apparence extérieure paraît être la même. Dans ce qui va suivre, je présenterai les résultats des analyses comparatives d’un extrait d’orseille par une fabrique autrichienne, avec un produit fortement sophistiqué d’une maison allemande.
- En regard .de la couleur rouge-violet pleine de feu et pure du liquide épais de l’orseille vraie, celle falsifiée se présente comme un liquide rouge bleuâtre, avec encore plus de consistance, formée de granules gonflés, semblables à du sagou en suspension dans un potage et qui demeurent adhérents aux parois du vase. Cette apparence est due à un agent artificiel, épaississant propre à donner à la couleur la consistance que présente l’orseille pure dans le commerce, à raison du haut degré de concentration de la matière colorante.
- Par un dosage de la proportion de ma-
- | tière extractive provenant d’une‘évaporation jusqu’à siccité, et d’un chauffage à 100° G., soutenu pendant plusieurs heures, j’ai obtenu avec l’orseille pure une richesse de 18,3 parties d'extrait pour 100 parties d’orseille employée. Cette faible proportion en matière extractive exclut dès lors tout emploi d’une substance minérale pesante comme épaississant. L’orseille pure laisse, quand on la brûle, 2,53 pour 100 de cendres, tandis que celle falsifiée n’en laisse que 2,9 pour 100, nouvelle preuve de la présence, comme épaississant, d’une substance organique propre à former de l’empois, de la gelée, du mucilage avec proportion minime de cendres.
- Faisons encore remarquer que l’orseille pure, quand on l’évapore, et à mesure que la concentration fait des progrès, acquiert successivement plus de feu dans sa coloration, et finit par se réduire en une masse pâteuse qui, après dessication complète et le repos, présente à l’air des propriétés très hygroscopiques, tandis que l’orseille falsifiée, quand on l'évapore, se réduit en une masse brune, molle, onctueuse qui, plus tard, se revêt d’une pellicule chatoyante vert doré, qui trahit la présence d’une quantité assez notable d’une couleur rouge' extraite du goudron. Les réactions comparatives ont en effet démontré la présence de la fuchsine, et cela en proportion d’autant plus forte, que l’orseille falsifiée pouvait supporter une dilution de cinq fois son volume jusqu’à ce qu’elle devînt, dans sa coloration, égale à l’orseille pure .à une seule dilution de volume.
- L’épaississant constaté à l’aide du microscope et de la teinture d’iode s’est montré être de l’amidon, sous la forme d’un empois étendu. Par des expériences ultérieures et des informations prises sur l’établissement falsificateur, je suis parvenu à établir que la coloration de cette matière colorante rouge était un produit de l’in* dustrie moderne ne contenant qu’une quantité minime de la matière colorante végétale, auquel on a, par expérience, appliqué le nom d’orseille ; que ce n’était pas même de la fuchsine pure, exempte d’arsenic, mais qu’en partie, soit pour en abaisser le
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- ET DE D'IMPRESSION DES TISSUS
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- prix, et en partie pour lui communiquer le reflet bleu-violet qui caractérise l’orseille, on a employé le résidu rouge bleuâtre de la fabrication de la fuchsine, qui possède encore une grande puissance colorante, et se distingue, la plupart du temps, par une forte proportion d’arsenic. Je suis même parvenu, dans deux échantillons de cette fausse orseille, à démontrer la présence assez notable d’arsenic.
- Il est clair que le confiseur, que le liquo-riste qui, sans défiance, croient employer une matière colorante végétale innocente, courent de très-grands dangers et s’exposent à être frappés de peines sévères, puisqu’ils ont fait preuve d’une légèreté im-pardonnable, et que les fabricants, qui devraient parfaitement connaître l’emploi limité et spécial de leurs produits, et se livrent à des falsifications sans nom, doivent être signalés à l’autorité et à l’industrie.
- Il est donc indispensable, pour la coloration des aliments et des boissons, de n’employer que des matières irréprochables, et encore de ne les appliquer qu’avec une extrême prudence et sous la garantie formelle des fabricants ou marchands de couleurs qu’elles sont complètement exemptes d’arsenic.
- (Technologiste.)
- PROCÉDÉS PRATIQUES
- DES VIOLETS
- PAR M. G. VAN LAER
- Les couleurs que l’on peut obtenir par le mélange du bleu et du rouge sont assez nombreuses. Les nuances qui se produisent dépendent du genre des mordants, des doses et de la nature des colorants, et seront plus ou moins solides et plus variées suivant qu’on emploiera le bleu de cuve, la cochenille après mordant, le bleu de Saxe, le carmin d’indigo, la cochenille ammoniacale, la garance, le bois rouge, l’or-seille, le campêche, les violets d’aniline.
- VIOLETS PAR LES ANILINES
- Les couleurs d’aniline donnent de très-
- beaux violets, mais peu solides pour la draperie.
- Le mode d’emploi consiste à verser par petites doses une solution de colorant dans un bain d’eau chaude ou bouillante.
- Il ne faut pas ajouter trop de solution à la fois si l’on désire obtenir des teintures uniformes — on parvient rarement à rétablir les taches. — On doit verser le colorant à plusieurs reprises jusqu’à ce qu’on ait atteint l’échantillon.
- Quoique peu solides pour la draperie, ces violets sont préférables à ceux obtenus par la cochenille ammoniacale et le carmin d’indigo, par le bleu de Saxe, l’orseille, etc., colorants qui, d’ailleurs, demandent beaucoup de temps et de préparations,
- Les violets d’aniline, au contraire, n’en demandent aucune pour se fixer sur la laine, et la richesse des nuances surpasse les violets obtenus par d’autres procédés.
- Pour 100 kilogr. de tissus de laine, j’ai employé 450 grammes de violet d’aniline dans la teinture de mes échantillons, en nuances bien soutenues.
- VIOLET PAR LE BLEU DE CUVE et la cochenille ou les bois
- La laine, après avoir reçu un pied de bleu de cuve, est parfaitement lavée à l’eau courante ; puis on la prépare à recevoir la couleur rouge en la faisant bouillir 30 ou 40 minutes avec, pour 100 kilogr. :
- Alun..................... 10 à 15 kilogr,
- Tartre cristallisé.... 5 —
- Chlorure stanneux (sel d’étain) 2 —
- On la relève après le bouillon. On ajoute au bain :
- Cochenille en poudre fine. 5 à 6 kil.
- On fait bouillir la cochenille quelques minutes, puis on replonge la laine qu’on manœuvre dans le bain jusqu’à ce qu’elle arrive à la nuance recherchée.
- Le prix élevé de cette teinture fait que beaucoup de teinturiers remplacent la cochenille par la garance, les bois rouges, le cudbear, l’orseille, le calliatour, la fuchsine.
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- Alumine en gelée.
- 400 or.
- Puis on ajoute.au bain une rougie de :
- Cochenille
- 5 kilogr.
- -000
- (1) Voir année 1873, page 49.
- Alun......
- Tartre.... Sel d’étain
- Ces quatre derniers donnent des teintures aussi brillantes que la cochenille sans le concours d’aucun mordant ; mais les nuances sont moins solides.
- 10 kilogr.
- 5 —
- 2 —
- PRÉPARATION de la cochenille ammoniacale
- NOUVEAUX BLEUS SOLIDES D’INDIGO Dits à l’hydrosulfite
- de MM. Schutzenberger et de Lalande
- R
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- VIOLETS A BASE DE CARMIN ou de sulfate d'indigo
- On teint encore un grand nombre de couleurs violacées au moyen du sulfate ou du carmin d’indigo et de la cochenille.
- Pour les obtenir, on commence à donner aux tissus un bouillon de 20 minutes avec, pour 100 kilogr.
- Lorsque la couleur est suffisamment tirée, on ajoute au même bain, par petites doses, le carmin d’indigo ou le sulfate, et l’on mène vivement l’étoffe en maintenant le bain à une température au-dessous du bouillon jusqu’au moment où l’on a obtenu la nuance désirée.
- On peut aussi finir par le colorant rouge, c’est-à-dire en commençant par teindre en bleu par le carmin d’indigo ou par la solution sulfurique. Dans les violets à base de bleu de cuve, il faut nécessairement commencer par le bleu, car le rouge de cochenille a la propriété de tourner au brun-violet par les alcalis, et, en passant à la cuve, toujours très-alcaline, l’on n’obtiendrait que des nuances ternes.
- Beaucoup de teinturiers commencent par donner un bain d’orseille, puis un pied de bleu de cuve ; dans ce procédé, les alcalis ne sont pas nuisibles, l’orseille ayant la propriété de passer au violet par le contact des alcalis.
- Les violets brillants n’étant que d’une faible consommation pour la draperie et n’étant guère employés que dans la draperie pour dames, je trouve qu’il est préférable de violacer par les colorants d’aniline.
- On trouve dans le commerce deux espèces de cochenilles ammoniacales : celles en tablettes et celles en pâte.
- La première se prépare en faisant macérer, dans un vase fermé, pendant un mois :
- Cochenille moulue......... 1 kilogr.
- Ammoniaque liquide .... 3 —
- On tire à clair; on incorpore :
- Puis on évapore dans une bassine en cuivre jusqu’à disparition de toute odeur ammoniacale. La masse, suffisamment épaisse, est découpée en tablettes que l’on fait sécher.
- Dans la préparation de la pâte, on ne laisse marcher l’opération que durant huit jours, et on évapore aux deux tiers sans ajouter d’alumine.
- (La suite des violets au prochain numéro.)
- (Aide-mémoire du Teinturier.)
- Nos lecteurs connaissent les procédés de réduction de l’indigo par l'hydrosulfite de soude, que le Moniteur de la Teinture a le premier publiés (1) ; la découverte de MM. Schutzenberger et de Lalande est aujourd’hui entrée dans une nouvelle phase, celle de l’application industrielle ; nous donnons ci-dessous des échantillons d’impression dont le bleu est obtenu par cette méthode ; on voit qu’il a toutes les qualités d’une couleur solide d’application et qu’il se prête à une fabrication courante et soignée.
- Ces échantillons, que nous devons à l’obligeance des auteurs eux-mêmes, montrent ce bleu uni au noir d’aniline, à l’orange de chrome, au rouge de garance ;
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- l’association du bleu d’indigo à ces nuances était très-difficultueuse et onéreuse avant l’application de la nouvelle méthode, les seuls moyens pratiques que l’on possédait jusqu’alors pour l’impression des bleus d’indigo étant les réserves et les enlevages sur cuve, ou, comme couleurs d’application, le bleu solide à l’indigotate d’étain, l'indigo blanc et le bleu de pinceau obtenu par la réduction de l’indigo à l’aide du sulfure d’arsenic.
- mu
- 46, — Bleu à l’hydrosulfite avec rouge de garance.
- N° 47. — Bleu à l’hydrosulfite avec noir d’aniline.
- N° 48. — Bleu à l’hydrosulfite avec orange de chrome.
- Nous résumons les procédés de MM. Schutzenberger et de Lalande, en y ajoutant de nouvelles indications provenant des auteurs ou d’autres sources.
- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- PRÉPARATION DE L'HYDROSULFITE
- Un vase, pouvant être bouché, est empli de grenaille, de tournure ou de lames tordues de zinc ; il est important que ce métal soit sous une forme qui lui fasse occuper un certain volume et multiplie ses surfaces de contact ; ainsi il doit être au moins quatre fois plus volumineux que s’il était en lingots.
- On verse sur le zinc, et de façon à emplir le vase qui le contient, une dissolution de bi-sulfite de soude, marquant de 30 à 35 degrés à l’aréomètre Baumé, et bien saturé d’acide sulfureux; on bouche le vase et on laisse se faire la réaction, qui a lieu à froid, ou que l’on peut aussi aider par une douce chaleur, et, dans ce cas, elle est terminée au bout d’une heure.
- Cette dissolution est alors versée sur un lait de chaux employé en excès, qui précipite les sels de zinc. On agite et on sépare le liquide clair, soit par filtration et expression, soit en décantant après addition préalable d’eau.
- Ce liquide clair est l’hydrosulfite de soude, en dissolution normale s’il n’a pas été étendu d’eau ; il nous semble très-probable que la précipitation par la chaux n’est pas indispensable pour le montage des cuves, les sels de zinc n’ayant aucune mauvaise influence sur la réduction de l’indigo, ni dans la teinture des tissus quelconques, sur ces cuves ; toutefois il est. avantageux que la dissolution soit alca-line, et l’addition de chaux lui donne cette réaction.
- La préparation de l’hydrosulfite doit se faire, autant que possible, à l’abri de l’air. La dissolution doit être employée récente ; c’est donc le teinturier lui-même qui doit la préparer.
- MONTAGE DE LA CUVE
- La cuve à l'hydrosulfite peut servir aux mêmes usages que les cuves froides employées pour les textiles végétaux, ou que les cuves chaudes servant à la teinture des laines ; elles ne donnent pas lieu au pied, au dépôt boueux des premières, et sont
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- d une conduite plus facile que les cuves à fermentation.
- Pour monter cette cuve, on met en présence :
- Indigo broyé............... i kilogr.
- Hydrosulfite en solu-
- tion normale.......... 3 à 5 ____
- Sonde caustique à 30°. 3 à 4 ____
- En quelques minutes et à froid, la réaction a lieu, on obtient une dissolution jaune, contenant toute l’indigotine réduite, et ne renfermant d’autres matières insolubles que celles de l’indigo même.
- Cette quantité d’indigo peut servir à monter des cuves plus ou moins fortes ou étendues ; mais il est plus avantageux d’en faire une dissolution très-concentrée de 10 à 15 litres seulement, que l’on étend, au moment du besoin, de la quantité d’eau nécessaire.
- Ainsi, pour teindre, on verse dans la cuve remplie d’eau une certaine proportion de cette dissolution concentrée d’indigo, et l’on peut travailler immédiatement sur la cuve, en opérant à froid pour le coton, et à une douce température pour la laine.
- Si, pour monter la cuve, on emploie, au lieu de soude caustique, soit de la chaux, soit des alcalis carhonatés ou des sulfures, des borates, etc., on peut alors chauffer un peu pour aider à la dissolution de l’indigo réduit.
- •
- On peut ajouter avec avantage, et sans rien y changer d’ailleurs, aux cuves à la soude caustique, ou plutôt à l'hydrosulfite, une petite quantité d’eau de chaux claire, faite avec 300 à 400 grammes de chaux par kilo d’indigo.
- La cuve étant claire dans toute sa hauteur, on peut teindre sans perte de temps. L excès d hydrosulfite réduit constamment la fleurée qui se forme à la surface du bain ; celui-ci s’alimente pendant le travail par des additions successives de la dissolution concentrée d indigo. Grâce à cette facilité de maintenir la cuve à un degré de concentration aussi élevé qu’on le désire, on peut arriver à toutes les nuances voulues avec le moindre nombre de trempes.
- APPLICATION A L'IMPRESSION
- La dissolution d’indigo, préparée comme il vient d’être dit, est d’une concentration suffisante pour fournir en impression des bleus foncés, ou des teintes plus claires en l’étendant ; il suffit de l’épaissir avec de la gomme, de ladextrine, ou tout autre épaississant. Les propriétés de l’hydrosulfite sont suffisamment énergiques pour maintenir l’indigo constamment réduit pendant tout le travail de l’impression, condition où résidait l’écueil des anciens procédés.
- L’hydrosulfite, qui doit être en grand excès, réduit, en effet, la fleurée à mesure qu’elle se forme, et la couleur, après un travail d’une heure dans le châssis, conserve sa nuance jaune, preuve que l’indigo ne s’est pas réoxydé au contact de l’air.
- Après l’impression, la couleur s’oxyde sur le tissu en passant dans la chambre chaude, et l’indigo bleu est fixé ; il est bon, néanmoins, de suspendre les pièces dans un étendage, pour être certain d’achever complètement l’oxydation.
- Un lavage à l’eau froide, suivi d’un bain de savon, suffît pour dépouiller la couleur de son épaississant et faire apparaître la nuance bleue dans toute sa pureté.
- Il n’est aucune couleur solide d’une application plus simple en impression, alors que, jusqu’à présent, les bleus solides d’indigo nécessitaient précisément les opérations les plus coûteuses et les plus compliquées. La couleur, en utilisant la presque totalité de l’indigo qu’elle renferme, économise 50 à 60 0/0 de la matière colorante employée dans le procédé ordinaire.
- Les teintes obtenues sont très-solides et d’une grande netteté, ainsi qu’on peut le juger par nos échantillons.
- Le nouveau bleu, n’ayant besoin, après l’impression, d’aucun traitement chimique pour être fixé et pouvant supporter, par les qualités de sa teinte, l’action d’un grand nombre d’agents, peut s’imprimer simultanément et se rentrer, ou admettre la rentrure de la plupart des autres couleurs, telles que noir d’aniline, garances,
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- ET DE L'IMPRESSION DES TISSUS
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- cachous, couleurs chromées, couleurs’ à l’albumine, etc.; on peut ainsi créer des genres nouveaux, difficiles à exécuter par une autre méthode.
- A tous les points, la découverte de MM. Schutzenberger et de Lalande est donc appelée à rendre d’importants services dans nos industries; elle est pratiquement appliquée par M. Cordier, de Rouen ; déjà les constructeurs-mécaniciens se font breveter pour des appareils qui lui sont spéciaux (1), et la Société industrielle de Mulhouse vient d’en faire un rapport très-favorable par l’organe de M. Albert Scheurer, l’un de ses membres les plus autorisés. • •
- F. GOUILLON.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- SUR L’EMPLOI DES SILICATES ALCALINS
- Dans la préparation des peintures
- Par M. FEIGHTINGER.
- La cour royale de la résidence de Munich est décorée par des peintures au verre soluble, dont quelques-unes ont subi l’épreuve du temps. La solution de silicate alcalin employée pour délayer les couleurs possède une densité de 1,120, elle est opaline et fournit par le, repos un dépôt de carbonate de chaux. Évaporée, elle laisse 14,54 0/0 de résidu fixe, composé de 9,18 de silice, 3,56 de potasse et 1,14 de soude, plus 0,66 de sulfate dépotasse, de chlorure de sodium et de carbonate de chaux ; la présence de ce dernier donne à penser que le verre soluble a été préparé par l’ébullition de terre à infusoires avec une lessive
- (1) Voir aux annonces, les machines de MM. Tulpin frères.
- Au dernier moment nous recevons un intéressant mémoire de M. Gros Renaud, qni donne de nouveaux détails par la mise en œuvre de ces procédés ; nous le publierons dans notre prochain numéro.
- sodico-potassique. On obtiendrait un semblable silicate par la fusion de 5 p. de silice, 3 p. de potasse et 1 p. de soude.
- Les couleurs employées sont épaisses; délayées dans l’eau, elles cèdent à celle-ci du silicate alcalin, tandis que la couleur se dépose. Le silicate dissous renferme 51,79 0/0 de silice, 39,05 de potasse et 9,16 de soude; c’est celui que donnerait, la fu-sion d’un mélange de 4 p. de silice, 4 p. de potasse et 1 p. de soude. On voit que le verre soluble auquel sont incorporées les couleurs est moins riche en silice que celui qui sert à étendre les couleurs préparées ; cette différence est évidemment intentionnelle, et le premier de ces silicates est très-alcalin pour mieux résister à l’action de l’acide carbonique de l’air.
- Les couleurs employées sont le blanc, qui est formé d’oxyde de zinc (35,78 et 27,19 6/0) et de sulfate de baryte (64,22 et 72,81 0/0), le jaune clair, le. rouge brun et le brun foncé. Ces derniers sont des ocres calcaires. Le noir est un mélange de manganèse et de noir de fumée.
- La surface sur laquelles’appliquent ces couleurs au silicate est du mortier calcaire, mais exposé depuis longtemps à l’air.
- DÉBOURRAGE DES PEAUX
- A l’aide DU CHARBON DE bois
- Dans certaines localités, les teinturiers entreprennent la teinture et même la préparation des peaux de mégisserie ; ils pourraient donc s’intéresser au procédé suivant qui, selon les gens compétents, constituerait un perfectionnement important dans le travail delà peausserie.
- M. Anderson d’Inverkeiting, en Ecosse, a découvert que le charbon de bois à l’état pulvérulent employé sur les peaux opère comme agent de déhourrage. Le charbon possède, comme on sait, la proprité d’emprisonner de grandes quantités d’oxygène qu’il emprunte à l’air atmosphérique, et, sous cette forme, d’exercer une action chimique sur les matières grasses, surtout
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- celles qui se trouvent placées dans le voisinage des glandes de la racine, des poils ou des cheveux, en transformant, à ce qu’on prétend, ces glandes en acide carbonique et en hydrocarbure (?). Il en résulterait qu’il se développerait, dans les pores de la peau, une sorte de combustion qui détruirait les bulbes du poil et rendrait celui-ci libre. «Toute personne, dit le journal anglais le Corroyeur (Currier Journal^ qui douterait encore de ce fait, n’a qu’à faire un essai avec du charbon de bois bien pur et pulvérisé, dont on forme, avec une quantité d’eau suffisante, une bouillie claire. On trouve alors qu’en plongeant dans ce mélange une peau de veau qu’on y agite fréquemment, celle-ci est débourrée en quatre ou cinq jours, et ce qui doit étonner, c’est que l’épiderme se dépouille du poil tout d’un coup. Nous parlons par expérience, et nous conseillons à nos lecteurs de tenter cet essai.
- Un des grands avantages de l’emploi du charbon est que la peau n’a plus besoin du travail ultérieur qu’elle subit nécessairement après le traitement par la chaux, de façon qu’à la suite de lavages avec l’eau, elle est toute préparée pour le tannage. Le seul inconvénient qui résulte de l’emploi du charbon est qu’il ne gonfle pas la peau et qu’il devient difficile de décharner le côté de la chair. Mais le mérite du charbon pour le débourrage est tellement important, qu’il ne faudrait pas le rejeter, parce qu’il ne gonfle pas la peau. Avant le traitement de celle-ci par le charbon, il faudra donc le plonger deux à trois jours dans un bain doux de chaux pour que le gonflement ait lieu. Ce traitement ne saurait en effet lui nuire en aucune façon. L’emploi consécutif du charbon enlève rapidement le poil, en même temps qu’il rend la chaux inoffensive.
- Le journal cité ci-dessus termine par ces mots : « Nous croyons que, sous le rapport du tannage, il se prépare une ère nouvelle, attendu que le cuir obtenu par ce moyen est bien plus nerveux que. l’autre. »
- BREVETS D’INVENTION
- CONCERNANT LES INDUSTRIES TINCTORIALES ET TEXTILES
- 101,025. — 18 novembre 1873 : Terry, Donnât et Noël, Paris. — Système de confection des bastissages de mérinos et poils pour chapeaux, lequel permet de produire davantage, tout en donnant un feutrage plus régulier et entièrement fini, sans emploi de matière spéciale.
- 101,028. — 28 novembre : Allart, Roubaix. — Combinaison de machines propres à peigner la laine ou autres matières filamenteuses.
- 101,032. — 28 novembre : Boyer père et fils, Saint-Étienne. — Mécanisme compensateur régularisant et allégeant, d’une manière toujours égale, la charge ressentie à la barre, dans les métiers de tissage.
- 101,044. — 16 octobre : Jourdain, Roubaix. — Perfectionnement dans la manière de battre le coton.
- 101,049. — 26 novembre : Malleval, Tarare. — Mécanique d’armures ou ratière, se plaçant sous les lisses des métiers à tisser à la main et donnant la lève-baisse pour toutes les armures.
- 101,050. — 26 novembre : MALLEVAL, Tarare.—Mécanisme s’adaptant aux métiers à tisser à la main pour les faire mouvoir mécaniquement, comprenant : 1° l’ouverture du pas ; 2° le va-et-vient du battant ; 3° la chasse de la navette.
- 101,057. — 28 novembre : SIxTE-VILLAIN père, Lille. — Perfectionnements aux pei-gneuses à coton.
- 101,097. —14 novembre : Chapin et Con-dit, Paris. — Perfectionnements dans le traitement et la disposition des fils de chaîne pour le tissage des rubans et autres tissus étroits.
- 101,110. — 13 novembre : Knab, Saint-Denis. — Moyen d’épurer les eaux.
- 101,179. — 10 juin : Lewis, Paris. — Nettoyage des déchets de coton ou autres matières fibreuses, par le silicate de potasse en solution.
- 101,193. — 11 décembre : Bailleux-Lemaire et Ce, Lille.—Nettoyage automatique
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- des barrettes employées dans les étirages et bancs, à broches de la filature des matières textiles.
- 101,214. — 10 décembre : Monestier, Montpellier. — Procédé permettant de réaliser une économie considérable sur le graissage et l’ensimage des laines.
- 101,230. —25 novembre : BONAMY, Paris. — Métier à faire les tissus proportionnés à mailles unies.
- 101,245. — 27 novembre : Jus, Paris. — Application des couleurs vives végétales et minérales aux plantes textiles de l’Algérie, ainsi qu’à toutes autres plantes similaires d’autres provenances.
- 101,256 (et brevet anglais). — 27 novembre : TATHIAM, Paris. — Perfectionnements apportés dans les machines à préparer la laine, le coton et autres matières fibreuses.
- 101,275. — 11 novembre : G-érard, Paris. — Fabrication de dentelle imitant l’acier.
- 101,276. — 9 décembre : GÉRIN et Français, Vienne. — Tissus-crins industriels.
- 101,299. —29 novembre : Dagbert, Paris.— Système de frein à ressort, applicable aux rouleaux des métiers à tulles, dentelles et autres articles.
- 101,313. — 24 décembre : Loret, Sedan. —Produit dit mucyline, propre à l’ensimage des laines, et son mode d’emploi.
- 101,317. — 29 novembre : Plantroü-Baena, Paris. — Blanchiment des laines de toute nature, échets, fils de tout genre, feutres, tricots, couvertures, châles, bonneterie et déchets de toute espèce, en un mot tout ce qui est employé en fibres animales mélangées ou non de matières étrangères, même les articles confectionnés avant ou après avoir été portés.
- 101,347. — 1er décembre : Imbs, Paris. — Perfectionnement à la machine propre à peigner les filaments de matières textiles.
- 101,352.—1erdécembre : Mauran (l’abbé), Saint-Mandé. — Ininflammabilité des tissus, cordages, papiers et bois.
- 101,385.-29 décembre : RYs (les sieurs), Roubaix. — Perfectionnements apportés aux métiers continus à retordre.
- 101,397. — 6 décembre : Briggs, Paris. — Perfectionnements apportés aux tissus
- imperméables et aux articles fabriqués avec ces tissus.
- 101,400.—31 décembre : CHIAUDET, Rouen. — Procédé d’imperméabilisation des cordes à broches de filature.
- 101,411 (et brevet anglais).—6 décembre : HINCHLIFFE, Paris. — Perfectionnements dans la fabrication des étoffes de laine et d’autres tissus.
- 101,414.— 29 décembre : Nos d’Argenge, Rouen. — Machine produisant des dessins colorés en relief ou en creux sur étoffes de toute nature.
- 101,419. — 30 décembre : Skene et De-vallée, Roubaix. — Perfectionnements dans les machines dites gill-box, étirages ou autre du genre, destinées au traitement des matières filamenteuses.
- 101,420. — 30 décembre : Skene et De-vallée, Roubaix. — Appareil propre à replier sur eux-mêmes les bords des rubans de laine ou autre matière filamenteuse.
- CERTIFICATS D'ADDITION.
- Chamas et Bouju frères : 3 novembre. — Textile végétale. — B. 97,616.
- Duseigneur : 14 novembre. — Moulins à organsiser la soie grège. — B. 78,009.
- De Fourment (le baron) : 29 novembre. — Peigneuse-Heilmann. —• B. 95,012.
- Robert : 27 novembre. — Métiers à côte anglaise et à maille unie. — B. 88,443.
- Poron frères : 3 décembre. —’ Appareil à faire la rayure avec plusieurs couleurs sur métiers à bonneterie. — B. 100,953.
- Anest : 1er décembre. — Drap à effet dé relief et de moiré. •— B. 97,283.
- Favre : 20 novembre. — Fabrication des tissus. — B. 93,117.
- Joly : 17 décembre. — Incinération des époutils mélangés aux laines et aux étoffes de laine. — B. 100,379.
- Marlin : 22 novembre. — Application des plumages d’oiseaux à la draperie unie ou veloutée. — B. 98,996.
- Poron frères : 12 décembre. — Appareil à produire les dessins à jour sur un tissu de bonneterie. — B. 98,544.
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- NOUVELLES
- PRODUITS DES GOBELINS ET DE SÈVRES. — Le Journal Officiel du 20 courant publie l’arrêté ministériel suivant :
- Le ministre de l’instruction publique, des cultes et des beaux-arts
- Arrête :
- Art. 1er. — Une exposition spéciale de produits des manufactures nationales de Sèvres, des Gobelins et de Beauvais aura lieu, en 1874, au palais des Champs-Elysées, pavillon sud-ouest.
- Art. 2. L’entrée sera gratuite.
- Art. 3. La date et les heures de l’ouverture et de la clôture de l’exposition seront ultérieurement fixées.
- Art. 4. Le directeur des beaux-arts est chargé de l’exécution du présent décret.
- de FOURTOU.
- Le principal attrait des tapis des Gobelins et de Beauvais est l’œuvre des ouvriers tapissiers ; mais on sait que les teintures des Gobelins, qui alimentent également la manufacture de Beauvais, jouissent d’une réputation européenne, et que c’est à leur stabilité que l’on doit la conservation des chefs-d’œuvre de ces célèbres manufactures. "
- Cette exposition nous offrira donc un double intérêt.
- Les porcelaines de Sèvres montrent l’application d’un autre genre de matières colorantes très-différentes de celles que nous employons, mais également bien perfectionnées depuis quelques années.
- LES TAPIS EN AMÉRIQUE. — A propos de tapis, il n’est pas sans intérêt de mentionner l’importance de leur fabrication aux Etats-Unis.
- Depuis vingt-cinq ans, cette industrie a pris un constant accroissement, et, dans les huit dernières années, la production des tapis à Philadelphie a dépassé celle de tous les autres centres de fabrication des États-Unis.
- 11 y a maintenant dans cette ville 250 manufactures de tapis possédant 4,000 métiers dont la production mensuelle est de 14,000 pièces de 125 mètres chacune, soit 1,750,000 mètres par mois ou 21 millions de mètres par an. La vente des tapis manufacturés à Philadelphie dépasse 15,000,000 de dollars ou 83,550,000 fr.
- D’ailleurs, l’usage des tapis est très répandu en Amérique, même dans les maisons d'ouvriers, où ù défaut de tapis de laine, on en trouve au moins en jute ou en sparterie.
- amiens. — Une réunion des commerçants et fabricants de velours de. coton et des teinturiers et apprêteurs d'Amiens vient d’avoir lieu dans une des salles de la mairie, sous les auspices de la chambre de commerce. La réunion était présidée par M. Vulfran Mollet, président de la chambre. M. Anatole Hubault, fabricant de velours, a donné lecture d’un rapport qu’il avait rédigé au nom d’une commission spéciale, nommée dans l’Assemblée générale du 23 mars dernier.
- A l’unanimité, l’assemblée a voté la fondation à Amiens d’une Société anonyme par actions pour la teinture et les apprêts des velours de coton.
- A l’unanimité encore, l'assemblée a voté une souscription immédiate pour arriver à la formation du capital nécessaire à la constitution de cette Société, et a procédé à la nomination de cinq commissaires chargés de poursuivre la réalisation de ses votes.
- Avant de clore la séance, M. le président a prié MM. les commissaires de travailler avec énergie a la fondation de l’œuvre dont le principe venait d’être voté et qui assurera au commerce d’Amiens les béné-fices qu’il est en droit d’attendre de sa fabrication de velours deux fois séculaire.
- NOUVELLES MATIÈRES COLORANTES. — Oil lit dans le Journal Officiel :
- • « On vient de patenter en Angleterre un nouveau procédé pour obtenir de la teinture de la sciure de bois. La sciure de bois est chauffée avec des caustiques, la soude et la fleur de soufre. On produit. ainsi un sulfite de soude, qui, réagissant sur la matière organique lui enlève l’hydrogène.
- « Le résultat matériel est une substance tinctoriale qui a, dit-on, une grande affinité pour les fibres organiques. En variant la dose des matières qui la composent, on obtient différentes teintes. »
- Cette découverte a été, en effet, brevetée en Angleterre et dans d’autres nations, mais elle l’a d’abord été en France, et est d’origine française. Le Moniteur de la Teinture ( 1873, page 232) en a fait la première mention, et en a publié un mémoire accompagné d’échantillons teints avec ces matières colorantes, que leurs auteurs, MM. Croissant et Bretonnière, nomment sulfures organiques.
- Les Gérants : F. GOUILLON et P. Blondeau.
- Tous droits réservés.
- Paris. — Typ. Dubuisson et Ce, 5, rue Coq-Heron,
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 17’ Vol., N’ 12. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 20 Juin 1874.
- Sommaire
- Nouvelle fabrication dés Bleus solides au moyen des hydrosulfites, procédés de MM. Schutzenberger et de iMlnnde, par M. Gros-Renaud : préparation de l’hydrosulfite acide; id. de l’hydro^ulfde trituré; réduction de Tindigo; cuves. — Matériel des apprêts à l’usage des teinturiers-dégraisseurs, par M. F. Gouillon : I. Repassage au fer : fers et tables à repasser, fourneaux à chauffer les fers, tables à vapeur, platine. IL Machines à apprêter : Machine-tailleur, cylindre-colleur. — Essoreuses à commande par dessous, de MM. Tulpin frères, par M. F. Gouillon. (Gravures.)
- PROCÉDÉS PRATIQUES : Violets par le campêche, par M. G. Van Laer (spécimen) : violet-bleu, violet-bleû foncé, violet-moyen, violet-roùge, prune, violet-noir, violet-noir rougeâtre. — Vert sur coton filé. — Réséda sur soie.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Les châles de Cachemire. — Les savons mous employés dans le foulage et le dégraissage des tissus, par M. VOHL.
- NOUVELLES : Commerce d’exportation. — Travail des enfants dans les manufactures. — Émigration alsacienne. — Ecole d'industrie de Rouen.
- NOUVELLE FABRICATION
- DEs
- BLEUS SOLIDES
- AU MOYEN DES HYDROSULFITES
- Par M. GROS-RENAUD.
- (Procédés Schutzenberger et de Lalande)
- Le principe sur lequel repose le procédé que je suis appele à décrire aujourd’hui est basé, comme tous les autres procédés de bleu solide, sur la propriété que pos-sède l’indigo bleu, insoluble dans les dissolvants, d’etre ramené par des agents réducteurs à l’état d’indigo blanc soluble dans les alcalis ou les terres alcalines ; ce résultat étant obtenu, il suffit donc d’ajou-ter à l’indigo blanc assez de réducteur et une quantité convenable de dissolvant pour empêcher l’oxydation de l’indigo blanc pendant le maniement et l’impression de la couleur.
- Il est vrai de dire que, vu la grande affinité de l’indigo blanc pour l’oxygène de l’air, le procédé en question, comme tous les autres procédés qui lui sont similaires, présente, dans la mise en pratique, des difficultés sérieuses, difficultés qu’il ne faut cependant pas s’exagérer. Il n’y a pas lieu non plus de condamner le procédé pour un premier insuccès ; nous n’avons qu’à nousrappeler les débuts du noir d’aniline dans nos ateliers.
- Il est incontestablement établi par toutes les personnes qui ont suivi de près les progrès de cette couleur sans rivale, que les
- bons résultats ont été seulement le fruit de travaux pénibles, pour ne pas dire davantage. En ce moment même, nous traversons une phase non moins sérieuse avec les admirables produits de l’anthracène. Est-ce à dire que tout va pour le mieux, avec ces riches couleurs qui sont appelées à remplacer tôt ou tard l’alizarine de la garance ? Faut-il, après quelques échecs ou quelques mauvaises pièces, renoncer à un procédé qui présente des avantages incontestables, tant sous le rapport de l’exécution que sous le rapport de la promptitude opératoire ? Tel n’est pas mon avis, étant surtout parfaitement pénétré de la difficulté qu’éprouvent toutes les fabrications à s’introduire et même à s’acclimater dâns nos ateliers de toiles peintes.
- On ne peut, en effet, contester que : 1° la manière de préparer l’hydrosulfite acide ou saturé ; 2° l’état physique dans lequel se trouve l’indigo blanc ; 3° la nature des épaississants ; 4° le dissolvant de l’indigo blanc ; 5° la manière de composer les couleurs ; 6° les proportions relatives des diverses substances qui entrent dans la couleur ; et 7° la température de celle-ci — ont une influence considérable sur le résultat final du procédé en question.
- Il résulte donc de tout ce qui précède qu’on peut résumer le travail en une série de préparations comme suit :
- 10 Fabrication de l’hydrosulfite acide ;
- 2° id. id. saturé ;
- 3° Réduction de l’indigo bleu en indigo blanc ; ,
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 4° Fabrication des diverses couleurs et impressions de celles-ci :
- A — Couleurs directes.
- B — Couleurs épaisses.
- C — Couleurs minces.
- 5° Essais du bisulfite et de la soude ;
- 6° Opérations à faire subir aux pièces après l’impression ;
- 7° Régénération de l’indigo provenant des résidus de couleurs.
- C’est donc autant de chapitres à traiter; nous tâcherons d’être aussi concis que possible, afin de ne pas abuser de la patience des lecteurs, vu l’étendue des questions à développer.
- PRÉPARATION de L'HYDROSULFITE DE SOUDE ACIDE
- Nous n'entrerons pas dans le développement des questions théoriques; disons seulement que l’acide hydrosulfureux est un nouvel acide découvert par M. Schut-zenberger, et qu’il peut être considéré comme de l’acide sulfureux auquel on a pour ainsi dire soudé deux atomes d’hydrogène ; la formule de cet acide est donc représentée par
- (SOH) + HO d’après l’interprétation de son auteur.
- La facilité avec laquelle cet acide se décompose doit nécessairement entraîner des changements dans les corps avec lesquels il est mis en présence. Tenant par conséquent compte de ses propriétés peu stables et de sa grande affinité pour l’oxygène de l’air, la préparation des sels au moyen de l’acide hydrosulfureux demande certaines précautions que nous allons passer successivement en revue.
- Pour préparer l’hydrosulfite de soude acide, on prend un vase quelconque pouvant être fermé hermétiquement ; sa grandeur est naturellement en relation avec la quantité d’hydrosulfite que l’on veut préparer pour les besoins immédiats. Les vases étant remplis avec deslamelles de zinc contournées sur elles-même, on verse par dessus du bisulfite de soude à 32° B. sentant fortement l’acide sulfureux, avec la précaution d’emplir complètement les
- vases. On laisse ensuite réagir ces deux corps (zinc et bisulfite) pendant une heure au moins, en ayant soin, si les vases le permettent, de tourner ceux-ci deux ou trois fois dans l’intervalle. Après ce laps de temps, l’hydrosulfite acide est produit et, présente son maximum de rendement ; il marque 35° B.
- Ainsi préparé, il est indispensable d’employer de suite cet hydrosulfite acide, soit pour réduire l’indigo bleu, soit pour fabriquer l’hydrosulfite saturé, soit enfin pour d’autres emplois dans lesquels il est indispensable de recourir à l’hydrosulfite acide.
- Dans la préparation de l’hydrosulfite de soude acide, on peut remplacer le zinc en lames par le même métal en grenailles ou en poudre. Le premier de ces produits offre une grande difficulté pour le décapage. Le second présente une irrégularité telle dans sa composition chimique, que nous avons tout à fait renoncé à son emploi ; d’autre part, son état de division échauffe tellement la masse, qu’il y a lieu de craindre la décomposition de l’acide hydrosulfureux. On sait du reste que les réactions chimiques sont d’autant plus vives que les corps mis en présence sont plus divisés mécaniquement.
- Aussitôt après qu’une opération est terminée, il est indispensable de laver à l’eau ordinaire, afin d’enlever les sels de soude et de zinc ; remplir ensuite le flacon d’eau pour éviter une oxydation inutile de zinc.
- Maintenant, pour une autre opération, il suffit de vider l’eau et décaper le zinc au moyen d’eau rendue acide par l’acide chlorhydrique, puis on finit par un rinçage. Le zinc diminuant, on doit en ajouter une nouvelle quantité, de manière à maintenir les vases toujours remplis ; nous ne devons pas perdre de vue, en effet, qu’il s’en dissout de 30 à 35 grammes par kil. de bisulfite employé, sans compter le zinc enlevé pendant le décapage.
- On ne peut compter sur un résultat régulier que si l’on emploie l’hydrosulfite de soude acide immédiatement après sa fabrication.
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- PRÉPARATION DE L'HYDROSULFITE SODIQUE SATURÉ
- Une fois la quantité de chaux ou d’alcali connue pour neutraliser l'hydrosulfite so-dique acide, il est facile de faire l'hydro-sulfite saturé.
- Dans ce cas, on opère encore à l’abri du contact de l’air. On pèse, dans des vases pouvant être bouchés :
- 350 gr. lait de chaux, à raison de 200 gr. chaux vive, sous le volume de un litre, puis
- 1 kil. hydrosulfite acide.
- Le mélange étant fait, on agite fortement. Si la température s’élevait trop, il serait bon de refroidir les vases dans lesquels on opère la décomposition.
- L’hydrosulfite saturé peut se conserver assez longtemps ; ainsi, je prépare toujours la veille l’hydrosulfite saturé qui me sert à faire un bleu. J’ai même employé avec réussite de l’hydrosulfite saturé vieux de deux jours. Il suffit que ce corps ait une réaction alcaline pour qu’il puisse se conserver sans inconvénient.
- Quand on est prêt à utiliser l’hydrosul-fite saturé, on prend toute la masse qui se trouve dans les vases dans lesquels on a fait la décomposition, on la verse sur une toile ou dans des sacs, suivant la quantité sur laquelle on opère, et l’on soumet à l’action d’une forte presse ; le liquide qui s’en écoule représente, à peu de chose près, le poids de l’hydrosulfite acide employé et marqué 23° B., quand on a opéré sur du bisulfite à 32° et l’hydrosulfite acide à 35° B.
- S’il restait des quantités notables d’hydrosulfite saturé filtré, il suffirait, pour le conserver quelque temps, d’y ajouter un peu de lait de chaux pour maintenir la liqueur alcaline.
- Dans cette préparation, nous n’avons pas trouvé avantageux de remplacer la chaux par la soude caustique; ajoutons que le précipité obtenu par la soude est beaucoup plus volumineux que celui fourni par la chaux.
- RÉDUCTION DE L'INDIGO
- Montage des cuves
- Dans un moulin à indigo, on broie à la manière ordinaire, avec de l’eau, 2 kil. de bon indigo Bengale et on s’arrange de manière à ce que le volume du liquide, y compris l’indigo, fasse un total de 20 litres.
- On met cette portion de 20 litres, indigo broyé à l’eau, dans une chaudière de 60 à 80 litres, on y ajoute ensuite :
- 5 à 5 1/4 kil. soude caustique à 36°B.; 14 kil. hydrosulfite sodique acide.
- On chauffe le tout à 72-75° G. et on maintient la solution à la température pendant 15-20 minutes (1).
- Ensuite, par le moyen d’un entonnoir à long col, allant jusqu’au fond de la chaudière, et en remuant sans cesse, on verse :
- 31/2 à 3 3/4 litres acide chlorhydrique.
- Il faut avoir soin de faire cette décomposition sous une cheminée à fort tirage ou en plein air, à cause des torrents d’acide sulfureux qui se dégagent pendant l’opération.
- Lorsque la décomposition est complète, ce qui se constate quand la liqueur est légèrement acide, on porte alors le tout aussi promptement que possible dans un cuveau d’une contenance de 150 à 160 litres environ, que l’on remplit ensuite d’eau ordinaire.
- Le lendemain on fait écouler le liquide, qui surnage le précipité, au moyen d’un trou de bonde fait à peu près à 250mm du fond. On remplit de nouveau le cuveau avec de l’eau corrigée au moyen de 1/4 de litre hydrosulfite saturé pour 100 litres d’eau ordinaire.
- Je dois ajouter que cette dernière précaution n’est pas indispensable.
- Le surlendemain, on décante de nouveau, et on met le précipité ainsi lavé sur le filtre. Quand tout le précipité est dans - ------------------------------
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- (1) Cette dissolution contient tout l’indigo réduit, et peut servir directement au montage des cuves pour teinture, en l’allongeant plus ou moins d’eau, ainsi que cela est indiqué dans le Moniteur de la Teinture du 5 courant, page 128.
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- 136 LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- le filtre et qu’il a été rendu ferme par un égouttage complet, on obtient, pour 2 kil. indigo bleu sec, environ 7 kil. indigo réduit en pâte, que nous nommons précipité dense.
- Je ne décrirai pas la manière de faire les diverses autres sortes de précipités, attendu que nous avons rejeté ceux-ci pour donner la préférence à celui que nous avons décrit sous le nom de précipité dense. Ce dernier suffit du reste à tous les besoins qu’exige la fabrication des bleus solides.
- (A suivre.)
- ' ' mese—
- MATÉRIEL DES APPRÊTS
- A L’USAGE DES TEINTURIERS-DÉGRAISSEURS
- L’arsenal des apprêts pour le chiffonnage est assez vaste, mais le nombre des instrument réellement indispensables se réduit à quelques-uns. On peut éliminer un certain nombre d’anciens engins, avantageusement remplacés aujourd’hui, tels que les métiers à pointes ou à pinces (métiers suisses et métiers de Saint-Quentin), dont on ne se sert plus ou guère ; la presse, qui disparaît de plus en plus; les tapis volants ou tournants, que l’on emploie encore, mais le moins possible; la glaçoire, que l’on remplace par les cylindres, etc.
- Un atelier d’apprêt peut maintenant se suffire par les moyens que nous allons sommairement exposer, parallèlement avec les anciens systèmes.
- I. —- REPASSAGE AÜ FER.
- Le repassage au fer ou à la main est un des plus précieux auxiliaires de l’apprê-teur-dégraisseur ; il s’emploie pour l’apprêt de tout objet confectionné qui ne peut être étalé à plat; ces objets sont nombreux, variés de formes et de nature d’étoffes; néanmoins, le matériel qui leur.est destiné est très-simple. m
- Fers et tables à repasser.
- Deux, trois ou quatre tables ou planches, fixées au mur, garnies de molleton et de
- toile, pour leur donner la souplesse voulue, une corbeille au-dessous de chacune et de même longueur qu’elles, pour recevoir les articles finis ou ceux qui tombent de la table, une série de deux fers au moins et un porte-fer par table, les petits fers à coques, à tuyauter, etc., quelques champignons pour les bonnets et autres coiffures, tel est l’attirail nécessaire et que chacun connaît pour le repassage.
- Fourneaux à chauffer les fers.
- Il faut, et cela a une réelle importance, un bon système de chauffage pour les fers à repasser; le fourneau de M. Chambon-Lacroisade, que nous avons précédemment décrit (1), est un des mieux disposés; le modèle destiné aux teinturiers est le no 9 du constructeur ; il contient, comme tous les autres, six fers, et peut suffire, au besoin, à six repasseurs ou repasseuses, ou tout au moins à quatre ; son prix, avec celui des accessoires, arrive cependant à être relativement élevé (2).
- Un autre appareil de chauffage, également très-commode et de prix plus abordable,. est celui de M. Hermand, mentionné dans un de nos derniers numéros (3); on a vu qu’il existe plusieurs dimensions, de cet appareil : le modèle n° 1, contenant deux fers, et le n° 3, en contenant six, sont les plus convenables pour un atelier d’apprêt, et seront préférés l’un à l’autre, selon l’im-portance de cet atelier.
- En décrivant les fourneaux de M. Her-mand, nous avons indiqué les conditions que doivent remplir ce genre d’appareils ; il est donc inutile de les répéter, et cela explique pourquoi nous ne parlons pas des autres systèmes, très-nombreux, pour le chauffage des fers, et dont la plupart ne remplissent pas ces conditions,
- (1) Voir le dessin et la description dans le Moniteur de la Teinture, année 1872, page 63.
- (2) À la fin de ce travail, nous indiquerons le prix approximatif des principaux appareils mentionnés.
- (3) Voir dessins et description dans le. numéro du 20 mai, année courante, page 114.
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- Tables à vapeur.
- Les tables à repasser à vapeur, imaginées par M. Lyon, sont devenues presqu'indis-pensables, et doivent nécessairement figurer dans tout atelier disposant de vapeur ; elles travaillent incomparablement mieux que le fer pour le repassage des lainages confectionnés, notamment des vêtements d’hommes ; nous en avons, d’ailleurs, fait ressortir les avantages dans un article spécial que nous leur avons consacré (1).
- Le premier modèle (qui peut suffire seul) est en cuivre et de la forme d’une table à repasser ordinaire, mais bombée, et le dessus est criblé de trous par lesquels s’échappe la vapeur, qui traverse les tissus appliqués sur la table ; pendant ce temps, on étire ceux-ci et on lisse les poils ou duvets à l’aide d’une brosse. Une cloison intérieure divise la table en deux compartiments, de façon à ce qu’on puisse utiliser la surface complète de la table, ou la pointe seulement si l’on n’apprête que des petites pièces, tels que gilets, fonds de pantalons, etc.
- La table dite n° 2 est pleine (non perforée); ses dimensions permettent de l'intro-duire dans les jambes de pantalons ; elle sert uniquement pour l’apprêt de ce vêtement; on peut, toutefois, se dispenser aisément de son usage.
- Platine.
- La table n° 1 sert aussi au platinage des velours ; ce platinage consiste à faire traverser le velours par de la vapeur, qui redresse et désagrégé le poil, en lui rendant ainsi son apparence primitive ; on se sert ordinairement pour cela d’une platine, sorte de couvercle percé de trous, que l’on pose sur une bassine contenant de l’eau en ébullition : le velours appliqué dessus subit à peu près la même action que sur la table à vapeur, mais moins énergiquement et moins commodément ; cependant, à défaut de cette dernière, il faut posséder une platine.
- (1) Voir dessins et description dans le Moniteur de la Teinture, années 1870-71, page 61 et suivantes.
- Tel est le matériel nécessaire pour l’apprêt au fer ; on voit qu’il se réduit à un bien petit nombre d'engins, et, cependant, plus de la moitié des objets confiés au tein-turier-dégraisseur sont apprêtés par ces moyens.
- IL — MACHINES A APPRÊTER.
- On comprend que le repassage au fer ne puisse suffire pour toute espèce d’apprêt ; lorsqu’on n’a pas de façons ni tournures à donner aux tissus [et que ceux-ci sont plats, il faut avoir recours à un moyen plus rapide, moins onéreux et surtout plus régulier et, par conséquent, plus avantageux à l’apparence des articles apprêtés.
- Sur des surfaces planes, le fer perd tous les avantages qu’il possède pour les objets de formes courbes ; on se sert alors d'ap-pareils qui produisent aussi une sorte de repassage mécanique : ce sont les cylindres ou tambours à apprêter, les métiers à rouleaux de vapeur, les machines dites à repasser, etc.; c’est cette classe de machines qui a permis de supprimer les vieux systèmes et qui a réalisé un progrès très-saillant dans l’apprêt du chiffonnage.
- Comparons brièvement ces diverses ma-chines :
- Machine- Tailleur.
- La première construite dans cet ordre d'intentions est le métier h rouleaux de vapeur nommé, du nom de son inventeur. Machine- Tailleur.
- Dans cet appareil, l’étoffe, préalablement enroulée sur un rouleau tendeur, passe au-dessus d’un vaporisateur, puis vient se sécher sur un rouleau de fonte chauffé à la vapeur ; elle est ensuite entraînée par une toile et s’enroule autour d’un dernier cylindre de bois, en même temps que la toile qui l'accompagne. Lorsque cette toile est au bout, on dégarnit le rouleau des articles apprêtés et on recommence une. nouvelle passe.
- Le mouvement se donne par le pied, pen-dant que. les mains de l'apprêteur sont occupées à élargir le tissu qui s’engage dans la machine,
- Cette machine possède de sérieuses qua-
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- lités et a joui d’un grand succès ; mais son emploi est délicat, minutieux, son mécanisme est assez compliqué, et, depuis l’adoption des cylindres ou tambours, elle est de plus en plus délaissée. Ceux qui la possèdent en obtiennent toujours de bons résultats, mais les ateliers nouveaux ne s’en munissent plus guère.
- Cylindre-colleur.
- Le cylindre-colleur est ensuite venu, et reste encore en faveur. C’est un tambour de cuivre étamé, devant avoir au minimum lm60 de longueur sur 0m60de diamètre; on en fait de dimensions beaucoup plus considérables, par exemple de 3 mètres de longueur sur 1m 20 de diamètre ; mais un juste milieu est préférable, et il vaut mieux, si l’importance de la maison l’exige, en posséder deux, plutôt qu’un seul de fortes dimensions.
- Ce tambour est chauffé à la vapeur, et il est simplement posé sur un bâti, de façon à pouvoir tourner sur l’axe qui passe par le centre de ses fonds. Comme pour les autres appareils, nous ne nous appesantissons pas sur les accessoires et détails de construction, tels que conduites de vapeur, orifice de purge, reniflard pour l’accès de l'air pendant le refroidissement, poignées pour imprimer la rotation, etc.
- L’apprêt sur cet appareil s’obtient en y faisant adhérer les coupons d’étoffe enduits de colle ou matière apprêtante ; on applique d’abord le haut du morceau, en l’étirant à la main, puis on tamponne et lisse légèrement à la brosse pour y faire coller tout le coupon : la chaleur du cylindre ne tarde pas à dessécher ce tissu, qui ne peut se rétrécir pendant cette dessication, puisqu’il est retenu de toutes parts. On le décolle ensuite sans qu’il présente de résistance.
- On attribue à M. Périnaud l’idée de cet appareil.
- Ce moyen d’apprêt est simple, expéditif et donne une bonne apparence au tissu ; à ce point de vue, le lissage à la brosse est favorable pour certains articles, mais on reproche à ce système de donner du luisant à l’envers de l’étoffe, d’exiger nécessaire
- ment l’emploi de la colle, même pour les articles qui n’en ont point besoin, de n’apprêter qu’humide (bien qu’à la vérité, cela soit presque toujours nécessaire), et enfin de donner quelquefois des apprêts trop raides, par suite de l’excès de colle souvent nécessaire.
- Néanmoins, beaucoup de teinturiers, même ceux favorables aux idées nouvelles, préfèrent cet appareil à tout autre, et ne tiennent pas compte des inconvénients, d’ailleurs très-secondaires, que nous venons d’indiquer.
- F. GOUILLON.
- (A suivre.)
- ESSOREUSES
- A commande par dessous
- De MM. TULPIN frères.
- Le Moniteur de la Teinture a donné le dessin et la description de l’essoreuse de MM. Tulpin (1), dont un modèle en réduction figure au Conservatoire des Arts et Métiers. Les essoreuses commandées en dessous, dont nous donnons plus bas les dessins, diffèrent sous plusieurs rapports de ce premier appareil et n’ont conservé de celui-ci que la construction du panier, qui est spéciale dans les essoreuses de MM. Tulpin.
- Dans une revue d’ensemble des divers modèles d’essoreuses en usage dans nos industries (2), nous avons indiqué les avantages de celles dont le panier est découvert, et nous pressentions que ce système prendrait une extension de plus en plus importante, et c’est ce qui a lieu, en effet : les principaux constructeurs ont tous, maintenant, un ou plusieurs modèles à paniers découverts.
- Les essoreuses de ce genre, construites par MM. Tulpin frères, sont représentées par les figures 27 et 28; elles faisaient
- (1) Année 1868, page 17.
- 12) Moniteur de la Teinture, année 1872, pages 118 et 138.
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- partie du matériel exposé à Vienne par ces messieurs, et qui leur valut le Grand Diplôme d’Honneur.
- Fig. 27. — Essoreuse à commande en dessous.
- 1. (the 15
- Comme l’indiquent ces dessins, l’arbre est maintenu en haut par une forte traverse, le bas repose dans la crapaudine, il en résulte une parfaite stabilité, et le chargement du panier n’est pas gêné par cette traverse qui, quoique solide, occupe bien moins de place que le mécanisme des anciens systèmes.
- Le graissage se fait par le haut, en enlevant le chapeau. Dès que celui-ci est remis, l’huile ne peut être projetée; elle coule le long de l’arbre pour aboutir à la crapaudine, qui se trouve ainsi graissée.
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- Fig. 28. — Même essoreuse à moteur adhérent.
- Ce système possède encore les avantages suivants : .
- L’attaque de la commande se donne di
- rectement, en dessous, sur l’arbre central du panier, ce qui contribue à la stabilité de l’ensemble.
- Le panier se démonte avec beaucoup de facilité en cas de nécessité de réparations.
- Ce panier, comme dans les autres essoreuses de la même maison, est formé d’un fil de cuivre contourné et espacé, absolument comme les paniers à salade usités dans les ménages ; il présente donc des vides continus, au lieu de trous espacés, il en résulte une somme de vides plus considérable, et la vitesse, ainsi que la force par conséquent, peuvent être alors diminuées en produisant le même effet que les autres systèmes.
- Grâce à cette vitesse modérée, ces machines font peu de bruit et offrent plus de sécurité contre les accidents.
- La figure 27 montre l’essoreuse commandée par poulies et courroies ; mais pour celles d’une certaine dimension, il est préférable d’employer un moteur spécial accolé à la machine ; on obtient une mise en marche progressive qui économise la force motrice. Gela permet aussi de se maintenir à toutes les vitesses, suivant le degré d’essorage à obtenir et la nature des matières que l’on traite. Ce modèle, représenté par la figure 28, est celui que l’on nomme à moteur adhérent, et qui s’applique, d’ailleurs, à tous genres d’essoreuses.
- F. Gouillon.
- PROCÉDÉS PRATIQUES
- DES VIOLETS
- (Suite) PAR M. G. VAN LAER
- VIOLETS PAR LE CAMPÊCHE
- Comme les violets précédemment indi-
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- qués coûtent assez cher, le plus grand nombre des teinturiers remplacent l’indigo, la cochenille, etc., par le campêche, qui donne, avec les sels d’étain, le tartre, l’alun en forte dose, etc., des teintures très-solides dans les teintes foncées,
- Ainsi que je l’ai déjà dit, le campêche est une des matières tinctoriales dont on tire le plus grand parti; il entre dans la composition d’une foule de nuances. Enfin, ce que j’ai dit des bleus de campêche (1) s’applique au violet; la fixité, ainsi que la nuance, dépend principalement des mordants et des doses.
- On commence, comme pour les bleus, par mordancer la laine au bouillon ; puis, après rinçage ou directement, on exécute la teinture dans un bain bouillant.
- Violet-bleu
- Pour 100 kil. de laine,
- Bouillon d’une heure dans :
- Sulfate d’alumine............. 8 kil.
- Bichromate de potasse ... 1 —
- Teinture avec :
- Extrait de campêche ..... 3 kil.
- Opérer à l'ébullition, puis rincer.
- Violet-bleu foncé
- Bouillon de une heure et demie dans :
- Sulfate d’alumine.,............. 8 kil.
- Bichromate de potasse.... 1 —
- Teinture avec :
- Extrait de campêche........... 5 kil.
- Opérer comme ci-dessus.
- Violet moyen
- Bouillon de une heure et demie :
- Alun........................... 15 kil.
- Tartre.......................... 5 —
- Sel d’étain..................... 1 —
- Teinture dans une décoction de : Campêche 15 kil.
- b DoT
- Opérer comme ci-dessus.
- (1) Voir Moniteur de la Teinture, année 1873, pages 124 et 148.
- Violet-rouge
- Bouillon de une heure dans :
- Alun...........................10 kil.
- Tartre......................... 4 —
- Sel d’étain.................... 4 —
- Après le mordançage, on rince à l’eau courante; puis on fait la teinture dans une décoction faite avec :
- Campêche...................... 20 kil.
- Rincer après teinture.
- Violet-rouge foncé (Prune)
- Bouillon de une heure dans : Alun 5 kil. Sel d’étain 2 — 500 gr.
- Oximuriate d’étain.. 2 — 500 —
- Teinture après rinçage par :
- Campêche....... ...... • 30 kil,
- Opérer comme ci-dessus.
- Violet-noir (violet par reflet)
- Bouillon de deux heures dans ;
- Sulfate d’alumine........... 5 kil.
- Bichromate de potasse ... 1 —
- Acide nitrique........ 500 gr.
- Ces deux derniers doivent être mélangés à l’avance : on verse l’acide nitrique sur le bichromate de potasse réduit en poudre fine. Quelques teinturiers font d’ailleurs usage de ce mélange, qu’ils achètent sous divers noms,
- Après le mordançage, teindre avec :
- Campêche.....................30 kil.
- Orseille.................... 4 —
- Puis, brunir par :
- Sulfate de cuivre.......... 3 kil.
- Terminer par un rinçage.
- Violet-noir à reflet rougeâtre
- Bouillon de deux heures dans : .
- Sulfate d’alumine.......... 4 kil.
- Sulfate de cuivre...... 4 —
- Teinture avec :
- Campêche.....................25 kil.
- Santal....................... 10 —
- Sel d’étain................ 500 gr.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- Ce dernier ne s’ajoute au bain qu’à la fin de la teinture,
- (A continuer.)
- VERT SUR COTON FILÉ
- Engaller pendant une nuit avec, pour 100 kil. de coton :
- Sumac Redon
- 40 kil.
- Teindre à chaud dans une décoction et dissolution de :
- Fustet.
- Verdet
- 25 kil.
- 2 — 500 gr.
- Ce dernier est dissous préalablement à l’eau bouillante, avec addition d’un peu d’acide acétique pour favoriser la dissolution.
- Entrér sur ce bain à 40 degrés, monter peu à peu à l’ébullition; une heure de manœuvre en tout, puis porter à un nouveau bain chaud contenant :
- Gampêche,
- 10 kil.
- Monter au bouillon en manœuvrant une demi-heure. La teinture est alors achevée.
- Lever et rincer.
- En remplaçant le verdet par le sulfate de cuivre, on obtient un vert olive.
- RÉSÉDA SUR SOIE
- Pour 2 kilogr. de soie :
- Après dégommage et cuite, rincer à l’eau froide et manœuvrer deux heures sur le mordant suivant :
- Nitrate de fer ou rouille à 6 degrés.
- Rincer et teindre sur un nouveau bain chauffé à 45 degrés contenant :
- Quercitron.......
- Carmin d’indigo.. Acide acétique...
- 500 grammes.
- 200
- Rincer, apprêter ou cheviller.
- Pour une robe, on emploierait la moitié de ces doses si le fond est blanc, et on diminuerait encore davantage le quercitron, si l’on opérait sur un fond jaune de dégra-dage.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- LES CHALES PE CACHEMIRE
- Nous extrayons d’un document anglais, parvenu récemment à l’administration française, les renseignements suivants relatifs au commerce et à l’industrie des châles de Cachemire (1).
- La plus grande partie de la laine employée dans la confection des châlés de Cachemire vient, non-seulement de la vallée de Cachemire, mais du Thibet et de la Tartarie. La laine d’été est la seule employée, et elle est préalablement blanchie dans une préparation de farine de riz.
- Le tissage des châles unis se fait à l’aide d’une navette, longue, étroite ot pesante, mais qu’on remplace par des aiguilles en bois dès qu’il s’agit de châles nuancés plus communs.
- Pour chaque fil de couleur, on se sert d’une nouvelle aiguille. Si lente est l’opération quand le dessin est tracé, que l’achèvement d’un pouce carré nécessite la main d’œuvre de trois personnes par jour, et la confection d’un châle de première qualité durerait plus d’une année ; mais, selon l’urgence de la commande, un grand nombre d’ouvriers sont employés au même châle.
- "Le côté intérieur du châle est seul exposé à la vue de l'ouvrier, qui est guidé par le dessin placé devant lui, et qui agit sous les ordres d’un habile inspecteur du travail.
- Le fil est préalablement filé, puis teint par des femmes.
- Aussitôt qu’un châle est terminé, avis eil est donné à un inspecteur officiel; le prix fixé, il est estampillé par la douane et soumis à un droit de 25 0/0.
- Des fumigations de soufre sont faites pour donner aux châles la belle couleur jaune tant appréciée en Orient. ___________________________________—_____
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- I N i ||
- (1) Voir aussi, à propos des châles-eachemire, le Moniteur de la Teinture, année 1873, pages 216 et 287.
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- 142 LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Voici comment on procède:
- Dans une ouverture pratiquée dans la porte d’une chambre où l’air extérieur ne peut pénétrer, se trouve une sorte d’encadrement en bois de peuplier, sur lequel les châles à teindre sont étendus; au-dessous se trouve un feu de charbon de bois qu’on parsème de poudre de soufre en petite quantité. Le lendemain, les châles sont lavés, séchés, mis l’un sur l’autre et finalement soumis à la pression.
- Les matières tinctoriales proviennent de l’Inde, de l’Afrique et de la Perse.
- La valeur des châles exportés en 1873, d’Umritsur en Europe, a été de 1.185.000 1. st., soit 29,525,000 francs.
- LES SAVONS MOUS EMPLOYÉS DANS LE FOULAGE ET LE DÉGRAISSAGE DES FILS ET TISSUS
- ET LEUR FALSIFICATION
- Par M. le Dr Vohl
- Les savons noirs sont des savons de potasse que l’on prépare avec des graisses animales ou des huiles de graines pauvres en acide stéarique et margarique. On utilise aussi pour leur confection l’oléine, plus ou moins riche en acide, qu’on obtient comme déchet dans la fabrication des bougies stéariques.
- Le choix du corps gras pour la fabrication des savons noirs dépend uniquement du prix des graisses sur le marché. Pour les huiles, cependant, la saison exerce aussi une certaine influence sur ce choix.
- Les fabricants, en effet, distinguent les huiles en huiles chaudes ou douces et en huiles froides ou dures.
- Les premières, parmi lesquelles se trouvent les huiles de lin, de sésame et de chanvre, donnent un savon qui ne se trouble pas, en hiver, par la formation de combinaisons stéariques, jet margariques.
- Les savons obtenus avee'les huiles dures, comme celles de la graine de choux, de betterave et de baleine, présentent, au contraire, cet inconvénient. Ces dernières huiles sont, pour cette raison, employées
- de préférence en été. L’oléine provenant de la fabrication des bougies est également, pour une raison analogue, employée surtout pendant la saison chaude.
- Le seul mode de fabrication des savons mous indique que leur composition est différente de celle des savons de soude. En effet, dans la fabrication de ces derniers savons, la glycérine est séparée par l’extraction des sels et la séparation de la lessive ; pour les savons de potasse, cela n’a jamais lieu, ce qui fait que ces savons contiennent toujours de la glycérine, s’ils ont été préparés directement avec des graisses animales ou végétales.
- Naturellement, les savons mous faits avec de l’oléine ou de l’acide oléique ne contiennent pas de glycérine.
- La glycérine communique aux savons des propriétés particulières qui manquent à ceux dont elle est absente. Elle les rend plus forts et moins riches en graisse ; et c’est là peut-être ce qui justifie l'opinion des fabricants de drap, que les savons préparés directement avec les graisses sont moins bons pour le foulage des draps que les savons d’oléine. C’est qu’une différence de propriétés est, en effet, déterminée par la glycérine des premiers de ces savons.
- Les usages si nombreux des savons mous font de leur fabrication une branche importante de l’industrie. Les seuls besoins domestiques en exigent une consommation considérable; aussi voit-on surgir des fabriques de savon dans toutes les localités un peu peuplées.
- Le mode de fabrication des savons mous n’a pas beaucoup varié avec le temps. Les seules modifications qu’il ait subies, et qui, quoique importantes, ne sont pas essentielles, consistent dans l’introduction de méthodes de lessivage plus avantageuses et dans l’emploi d’acides gras tout préparés.
- D’autres changements ont été tentés. On a cherché à remplacer les acides gras et la potasse : les premiers par la résine, et la potasse par la soude.
- L’expérience montre, en effet, qu’on peut sans inconvénient substituer de la résine à une partie de l’acide gras ; la qualité du
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- 143
- savon n’en est pas sensiblement altérée ; de sorte que lorsqu’il ne s’agit pas d’un savon d’huile pur, une addition de résine peut ne pas être considérée comme une fraude, car, jusqu’à un certain point, la résine et les acides résineux suppléent à l’acide gras.
- On peut admettre qu’en général 10 0/0 de résine ajoutés à l’huile à saponifier, ce qui, dans le savon, en porterait la quantité à 4 0/0, ne sont point préjudiciables à la qualité et aux bons effets du savon; mais, pour les savons d’huile purs, la quantité de résine dans l’huile à saponifier ne doit pas dépasser 15 0/0. Or, les savons falsifiés avec du verre soluble et de l’amidon contiennent 25 0/0 de résine.
- Pour ce qui est du remplacement de la potasse par la soude, la bonté du savon n’a nullement à en souffrir ; seulement, cette substitution, pour n’être pas nuisible, doit être maintenue dans des limites étroites ; autrement, elle donnerait lieu à la formation de savon de soude dur qui rendrait le savon trouble et lui ferait perdre sa transparence et surtout son bon aspect.
- Ainsi qu’on vient de le dire, les propriétés du savon ne sont point amoindries par le mélange d’une faible quantité de soude. J’ai examiné plusieurs savons mous contenant de 1,5 à 2 0/0 de soude, et j’ai constaté que leur brillant, leur transparence et leur aspect n’en étaient nullement diminués et que leur qualité était excellente.
- La présence, dans un savon mou, de résine et de soude ne constitue pas une fraude, tant que les propriétés du savon n’en sont pas affectées. Au contraire, tout mélange qui a pour effet l’augmentation de l’eau et la diminution de la matière grasse doit faire rejeter le savon comme falsifié.
- (A continuer.)
- Monsieur le Président,
- L’agent vice-consul de France à Costa-Rica, en signalant à M. le ministre des affaires étrangères l’envoi par plusieurs fabricants français de circulaires relatives à leur industrie pour être communiquées aux principaux commerçants et agriculteurs du pays, exprime le regret que ces négociants ne suivent pas l’exemple de leurs concurrents anglais et américains, en joignant à leur prospectus des dessins et des prix-courants de leurs articles, livrables, soit en fabrique, soit au port de débarquement.
- Je n’ai pas besoin d’insister auprès de vous sur la valeur et la portée de ces observations dont j’ai cru devoir vous faire part.
- Recevez, etc.,
- Le ministre de l’agriculture et du commerce,
- Signé : Grivart.
- TRAVAIL DES ENFANTS. — Voici le résumé de la loi récemment votée par l’Assemblée nationale sur le travail des enfants et des femmes dans les manufactures :
- Elle interdit, en général, l’emploi d’enfants avant douze ans révolus : pour certaines industries seulement, qui seront déterminées par un règlement d’administration publique, elle autorise l’entrée dans les ateliers à dix ans, sans que la journée de travail puisse en aucun cas, pour ces derniers, dépasser six heures divisées par un repos. A partir de douze ans, ils ne peuvent travailler plus de douze heures par jour.
- Le travail de nuit est interdit pour les filles mineures et pour tout enfant âgé de moins de seize ans. Les uns et les autres ne devront également pas travailler les dimanches et fêtes.
- Les enfants au-dessous de douze ans devront fréquenter une école, soit publique, soit fondée dans l’établissement industriel, et ceux de moins de quinze ans devront justifier qu’ils possèdent une instruction élémentaire, ou sinon ne travailler que six heures et suivre les cours d’une école.
- Des inspecteurs spéciaux et salariés seront nommés pour veiller à l’exécution de la loi.
- La loi nouvelle ne sera, d’ailleurs, exécutoire qu’un an après sa promulgation.
- NOUVELLES
- commerce d’exportation. — M. le ministre de l’agriculture et du commerce vient d’adresser la circulaire suivante aux chambres de commerce :
- ÉMIGRATION ALSACIENNE. — On annonce que l'importante-maison Dollfus, de Mulhouse, négocie.,, en ce moment, pour le transfert à Dijon, de ses établissements de filature d’Alsace.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- ÉCOLE D’INDUSTRIE DE ROUEN. — Nous avons plusieurs fois entretenu nos lecteurs de l'utile établissement fondé à Rouen, sous le titre d'Ecole supérieure d’industrie ; très-précieuse au point de vue. de l’enseignement industriel, cette fondation nous intéresse encore particulièrement par l’étendue que nos spécialités occupent dans son programme.
- Siégeant dans un centre où les industries des tissus, de la teinture et de l’impression ont acquis un grand développement, elle devait, en effet, accorder une large place à cet enseignement, et imiter en cela les écoles de Mulhouse, qui ont joui d’un succès plus qu’européen.
- Nous avons déjà indiqué le plan et l’organisation générale des études, ainsi que les avantages que doivent en retirer les élèves {Moniteur de la Teinture^ année 1873, page 131). Nous ne jugeons pas utile de le repéter, mais nous pensons qu’il est intéressant de reproduire le programme de l’enseignement relatif au blanchiment, à la teinture et à Vimpression.
- Ce cours comprend soixante leçons, dont voici la matière :
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- FIBRES TEXTILES : Coton, lin, chanvre, laine, soie, etc.
- BLANCHIMENT : Agents chimiques. — Procédés et appareils. — Blanchiment du coton en pontes et en pièces, du chanvre, du lin, de la laine en toison, filée, tissée, de la soie en éche-veaux ou tissée.
- Séchage et apprêt : Machines employées.
- DE LA FABRICATION BN GÉNÉRAL, au point de vue des procédés, des agents auxiliaires et des machines.
- Epaississants.
- Albuminoïdes.
- Procédés généraux de fixation des couleurs, — Mordants en général. — Couleurs de teinture, vapeur, d’application. — Mordants d’alumine, de fer, d’étain, de chrome, de cuivre. — Fixation. — Dégommage.— Réserves. — Enlevages. Composition des couleurs. — Considérations sur le choix des épaississants.
- Machines à tondre, à flamber, à ramer. — Cuves de teintures. — Foulards. — Machinés à laver et dégorger. — Cuves à vaporiser. — Machines à imprimer. — Planches en relief. L Appareils de séchage. — Machines à apprêter.
- Matières colorantes.— L’histoire de chaque matière colorante traite de son origine, de ses propriétés chimiques et de ses dérivés commerciaux.
- Indigo. — Bleu de Prusse. — Outremer. — Garance. — Cochenille. — Bois rouges. — Or-canette. — Santal. — Campêche. — Carthame. Lichens à orseille. — Quercitron. — Graines jaunes. — Bois jaunes. — Fustet. — Gaude. — Aloës. — Curcuma. — Rocou. — Oxyde de fer. — Jaune de chrome.— Cachou. — Astringents.
- — Gris de fumée. — Vert Guignet. — Couleurs dérivées de l’aniline, de la naphtaline, des acides urique et phénique.
- application sur coton. — Teinture du coton en écheveaux et en pièces.
- Impression, sur toiles. -Etude des genres simples tels que : bleus cuvés.— Réserves et enlevages.—Bleus faïencés, solides, bleus à l’étain. — Bleus vapeur avec ou sans acide. — Garances de teinture et vapeur; genres garancine. — Rouge turc. — Rouges et roses vapeur à la cochenille. — Campêche pour genre deuil. — Bleus faux teint.— Violets et noirs vapeur. — Jaunes et orangés vapeur, au bois ou aux graines:— Association des garancés et jaunes de chrome. — Doublures. — Noir d’aniline. — Couleurs à l’albumine, au tannin, à l’arsenite T’alumine. — Nuances mixtes résultant de l’application simultanée du bleu et du jaune, du jaune et du rouge. — Nuances mixtes ternaires.
- application sur laine. — Teinture des laines en toisons, en filés, en tissus.
- Bleu de ciel, de cuve, de France. — Rouges de garance. — Ecarlates, ponceaux et cramoisis, dérivés de la cochenille, de l’orseille, des bois. — Jaunes aux bois et à la gaude.
- Nuances mixtes, mélanges de bleu et de jaune; de bleu et de rouge, de jaune et de rouge, des trois, nuances simples.—Noir à base d indigo et à base de campêche.
- Teinture des laines en couleurs artificielles.
- Impression sur laine des principaux genres. — Couleurs vapeur.
- application sur soie. Teinture et impression des soies filées et tissées.
- L’ordre suivi est le même que pour l’appli-cation sur laines.
- Notions sur la teinture et l'impression ries tissus laine et soie, laine et coton, et sur les genres composés.
- essai analytique de la valeur tinctoriale des matières colorantes par voie de teinture ou de vaporisage et comparaison avec un type.
- analyse des couleurs fixées sur étoffes et détermination du genre de fabrication.
- Les cours de sciences usuelles et ceux de filature, tissage, arts chimiques généraux, machines, etc., sont aussi complets et aussi bien compris. Nos lecteurs peuvent, d’ailleurs, demander au directeur de l’école le programme complet des cours.
- Les Gérants ; F. GOUILLON et P. Blondeau.
- Tous droits réservés.
- Paris. — Typ. Dubuisson et Ce, 5. rue Ccq-Héron.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 17” Vol., N’ 13. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 5 Juillet 1874.
- Sommaire
- Nouvelle fabrication des bleus solides au moyen des hydrosulfites, procédés de MM. Schultzenberger et de Lalande, par M. Gros-Renaud. (Suite). — Fabrication des Couleurs, au moyen, du précipité d’indigo réduit. — Matériel des apprêts à l’usage des teinturiers-dégraisseurs, par M. F. GOUILLON (Suite); — Tambours à mouvement continu, machines à repasser. III Tapis : tapis volants, tapis tournant. IV Appareils divers : presse.
- PROCÉDÉS PRATIQUES. : Bleus à l'hydrosulfite sur toiles de coton (spécimen) : gris-bleu, gris-perle, gris-perle foncé, gris-violet, gris-roux, gris-perle au campéche, id. foncé, gris-terne.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Sur la falsification de l’orseille. — Teinture des filets de pêche. — Les savons mous employés dans le foulage et le dégraissage des tissus, par M. Vohl.
- NOUVELLES : Teinture d’Amiens. — Récolte et fabrication de l’indigo.
- NOUVELLE FABRICATION
- DES
- BLEUS SOLIDES
- AU MOYEN DES HYDROSULFITES Par M. Gros-Renaud.
- (Procédés Schutzenberger et de Lalande) {Suite)
- FABRICATION DES COULEURS AU MOYEN DU PRÉCIPITÉ D'INDIGO RÉDUIT.
- Tous ceux qui ont employé l’indigo ainsi que les autres matières colorantes savent que les couleurs appliquées sur les tissus sont d’autant plus vives, d’autant plus éclatantes, qu’on a usé de produits de qualité supérieure. Ainsi, dernièrement, une très-grande maison d’Angleterre, pour avoir oublié ce principe, a échoué complé-tement dans l’application du procédé qui fait l’objet de ce rapport. On le voit, le choix des indigos acquiert une sérieuse importance pour le fabricant.
- La nature du précipité a également une très-grande influence sur le rendement et sur la conservation de la couleur.
- Les nombreux essais faits en vue de chercher les meilleures conditions pour fabriquer l’indigo réduit nous ont amené à conclure à l’emploi exclusif du précipité dense que j’ai eu soin de décrire avec détails dans ce rapport. Nous ajoutons d'au-tant plus. d’importance à l’emploi du précipité dense qu’il est moins sujet que tout autre à s’oxyder à l’air et qu’il est d’un maniement plus facile, et, de plus, on est
- tout à fait dispensé de soumettre la pâte d’indigo réduit à la presse, opération toujours peu commode ; la concentration de de 2 kil. indigo à 7 kil. pâte est tout à fait suffisante pour faire les couleurs les plus foncées.
- Pour conserver la pâte indigo blanc, nous avons trouvé avantageux, sous tous les rapports, de mettre celle-ci en suspension dans l’eau gommée épaisse. Ainsi, on prend :
- 7 kil. pâte égouttée que l’on incorpore à
- 20 kil. eau gommée épaisse, à raison de 1,400 gr. de gomme par litre eau.
- Total : 27 kil. de couleur gommée renfermant, par conséquent, 2 kil. indigo bleu.
- C’est ce que nous appelons le bleu gommé.
- Il n'est pas indifférent, pour la bonne réussite de la couleur, de prendre indis-tinctement le premier épaississement venu. D’après un grand nombre d’essais, nous avons donné la préférence à la gomme Sénégal, malgré l’action coagulante des alcalis ou des terres alcalines sur celle-ci.
- La dextrine blonde peut servir dans certains cas, mais le bleu est moins beau, et quand la couleur présente un peu de surface, celle-ci paraît râclée.
- L’amidon, la gomme adragante et l’amidon grillé donnent des résultats détestables, du moins dans les conditions dans lesquelles nous avons opéré.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- COULEURS DIRECTES.
- Les couleurs directes sont celles faites sans l’intermédiaire de la pâte d’indigo réduit. Elles se font de la manière suivante.
- On met dans une chaudière :
- 3 3/4 kil. indigo broyé à l’eau, contenant 2 kil. indigo bleu, sous le volume de 15 litres ; on chauffe et on ajoute :
- 3 kil. gomme en poudre ; après solution, verser
- 5 kil. hydrosulfite sodique saturé ; ensuite :
- 450 gr. lait de chaux, à 200 gr. pour 1 litre ; on chauffe à 70° C. pendant 20 m.; on laisse refroidir ensuite à 35° ou 40°, et on y ajoute : 11/2 kil. hydrosulfite saturé, et après :
- 450 gr. lait de chaux. On obtient :
- Total: 14 kil.,couleur.
- COULEURS AU PRÉCIPITE D'INDIGO REDUIT.
- Couleur épaisse à 40 grammes indigo bleu, par kil. de couleur.
- 20 kil. bleu gommé (7 kil. pâte dense ; 20 kil. eau gommée, 1,000 gr. pour 1 litre).
- 6 kil. hydrosulfite sodique acide.
- 3 1/2 kil. lait de chaux, 200 gr. pour 1 litre (1,700 gr. pour saturer l’hydrosul-fite ; 1,800 gr. pour dissoudre l’indigo blanc).
- 5 1/2 kil. hydrosulfite sodique saturé.
- 2 kil. eau ou eau gommée, plus ou moins épaisse.
- Total : 36 kil. couleur, que l’on chauffe au bain-marie, à 30° ou 35° G.
- Couleur mince à 40 grammes indigo bleu par kil. de couleur.
- 20 kil. bleu gommé comme ci-dessus.
- 10 3/4 kil. hydrosulfite sodique saturé.
- 1.866 gr. lait de chaux, à 200 gr. pour 1 litre.
- 2 kil. eau ou eau gommée.
- Total : 36 kil. couleur que l’on chauffe à 30 ou 35° G.
- Couleur mince à 30 grammes indigo bleu par kil. de couleur.
- 10 kil. bleu gommé.
- 6 kil. eau gommée, plus ou moins épaisse.
- 7 kil. hydrosulfite sodique saturé.
- 950 gr. lait de chaux, à 200 gr. pour 1 litre.
- Total : 24 kil. de couleur que l’on chauffe à 30° ou 35° C.
- Couleur mince à la soude, à 15 grammes indigo bleu par kil. de couleur.
- 4.410 gr. bleu gommé.
- 8 kil. hydrosulfite sodique saturé.
- 6 kil. eau ou eau gommée ordinaire.
- 420 gr. soude caustique à 36° B. aussi pure que possible.
- Total : 20 kil. couleur; chauffer à 30° ou 35° G.
- Couleur à la dextrine à 17 grammes indigo bleu par kil. de couleur.
- 1 .080 gr. pâte d’indigo réduit ou précipité dense, non gommée ; incorporer à
- 14 à 15 kil. eau de dextrine (8 kil. dextrine blonde, 5 lit. eau bouillante).
- 5 1/2 kil. hydrosulfite sodique saturé.
- 420 gr. soude à 36° ou lait de chaux,même quantité.
- Total : 17 1/2 kil. couleur, que l’on
- chauffe à 30° ou 35° C.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- On peut, dans les bleus précédents, si on le trouve plus avantageux ou commode pour des usages spéciaux, remplacer sans le moindre inconvénient le lait de chaux, à raison de 200 gr. de chaux vive par litre, par le même poids de soude caustique à 36° B., aussi pure que possible et faite avec des cristaux de soude ou des sels de soude de première qualité.
- Dans les bleus directs ou bien dans ceux au précipité, il est toujours indispensable d’ajouter un grand excès d'hydrosulfite, soit acide, soit saturé, suivant l’espèce de couleur que l’on en a vue de produire ; car il ne faut pas perdre de vue que pendant le travail de la couleur, une notable quantité d’hydrosulfite est transformée en bisulfite sodique lorsqu’on emploie de l'hydrosulfite acide, et en sulfite sodique lorsque la couleur est faite avec de l’hy-drosulfite saturé. Pour contrebalancer cette oxydation produite par la présence continuelle de l’air, et pour maintenir l’indigo réduit, la dose la plus convenable d’hydrosulfite saturé à employer dans ce cas est de 350 grammes par kilo de couleur contenant 40 grammes indigo bleu. Si l’on n’avait pas à réagir contre la présence funeste de l’oxygène de l’air, 250 grammes hydrosulfite saturé suffiraient largement dans ces conditions.
- Il est tout aussi important de tenir compte, dans la couleur en question, de la disparition d’une certaine quantité de chaux, et, pour le prouver, il suffit de savoir que pour dissoudre une quantité de précipité représentée par 40 gr. indigo bleu, 33 gr. lait de chaux à raison de 200 grammes par litre sont suffisants ; mais nous avons dû augmenter et même doubler cette proportion d’oxyde calcique, car il faut l’élever à 53 gr. pour pouvoir compter sur un résultat régulier et pratique. Ce résultat obtenu en grand a été tout à fait contredit par les résultats primitifs obtenus en petit, car il est reconnu que 1 indigotate calcique est plus soluble que l’indigotate bicalcique ; avec 33 gr. lait de chaux on obtient le sel neutre, et avec 53 gr. il se' forme le sel bi-basique. Il y a dans ce fait une anomalie qui demanderait à être étu
- diée. L’illustre Berzélius avait déjà signalé l’existence de ces deux indigotates.
- Au delà de 40 gr. indigo bleu par kil. de couleur, il ne nous a pas été possible de foncer les couleurs ; un bleu de 50 gr. ne rend pas en proportion, mais on peut avantageusement recourir à un bleu de cette force quand on se propose d’imprimer des dessins délicats pour lesquels un bleu fort est indispensable.
- Les bleus se coupent très-facilement ; il m’arrive assez souvent d’imprimer des bleus ne contenant que 15 à 17 gr. d’indigo bleu par kil. de couleur. Ces bleus pâles sont très-faciles à réussir, par la raison toute simple que l’on n’est pas aussi limité que pour les bleus foncés, dans la quantité d’hydrosulfite sodique à ajouter à la couleur, parce que la conservation de la couleur est d’autant plus facile que la quantité de réducteur est elle-même plus grande.
- Préparées d’une manière quelconque, les couleurs, pour pouvoir supporter l’impression dans des conditions convenables, c’est-à-dire sans s’oxyder trop vite, demandent à être portées à une certaine température ; car il est incontestablement établi que les couleurs chauffées peuvent être exposées au contact de l’air sans que celui-ci agisse sur elles.
- Les limites, en plus ou en moins, des degrés de température pour arriver au but proposé, se trouvent comprises entre 30° et 35° C. Il est inutile de dépasser 35° G. ; de même, il serait imprudent de travailler une couleur dont la température est inférieure à 30° G.
- Je ne saurais trop répéter qu’il est d’une importance capitale de ne travailler que des couleurs chauffées. C’est même grâce à cet artifice que nous arrivons à imprimer huit à dix pièces sans vider le châssis, comme nous allons le voir par la suite.
- TRAITEMENT DES PIÈCES IMPRIMÉES.
- Pour qu’une couleur donne un bon résultat, elle ne doit pas monter trop vite à l’impression; j’ai remarqué que celles qui conservent une teinte verte jusqu au lendemain sont les meilleures.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- I
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- =
- II est aussi à remarquer que plus les couleurs sont minces, plus les résultats définitifs sont parfaits, parce qu’elles moussent beaucoup moins que les couleurs épaisses.
- Nous avons trouvé également plus avantageux de travailler dans des châssis sans fournisseur.
- Il est bon d’ajouter qu’il est utile de chauffer légèrement, en hiver surtout, les rouleaux avec lesquels on imprime.
- Quand les couleurs sont imprimées, il suffit d’étendre les pièces jusqu’au lendemain dans un endroit aéré ; et, à la rigueur même, passer les pièces de suite après l’impression dans une eau tiède légèrement chromée. Dans les deux cas, suspendre à la rivière pendant une demi-heure, puis laver dans les machines comme à l’ordinaire, et savonner pendant une demi-heure à trois quarts d’heure à 50° ou 60° C. à volonté.
- Si le blanc laisse à désirer, on peut chlorer à la vapeur sans le moindre inconvénient.
- Si le bleu à l'hydrosulfite est associé à d’autres couleurs, pour des fabrications spéciales, on fait subir aux pièces les opérations indiquées pour ces dernières, sans tenir compte, d’une manière notable, du bleu qui figure sur les pièces; car il est démontré que les passages en cristaux de soude ou sel de soude, en acide sulfurique à divers degrés de concentration, en chrome chaud ou froid, en chromate calcique alcalin, en silicate sodique ou phosphate cal-cico-potassique, en bouze, etc., n’ont aucune influence sensible sur le bleu d’indigo fixé à l’hydrosulfite.
- On a souvent reproché à cette nouvelle couleur sa grande altérabilité ; il est de fait qu’elle est très-sujette à des changements rapides, soit au contact continuel de l’air, soit dans son maniement lorsqu’on l’exagère. Cependant, nous devons ajouter qu’une portion de couleur, faite dans la maison Cordier, a été envoyée en Angleterre, et qu’elle a donné des résultats très-satisfaisants.
- Une autre portion de couleur de 12 kil., faite dans la même maison, a été emportée
- en Amérique dans un vase en verre parfaitement fermé. La couleur n’a été essayée que deux mois après son arrivée, et le résultat obtenu a été excellent.
- Moi-même, j’ai souvent, dans le courant de mes recherches, fait réessayer des couleurs de reste, après avoir été imprimées trois ou quatre jours avant, et conservées dans des gamelles ouvertes ; le résultat de ces essais était encore très-convenable.
- Pour terminer ces renseignements, que j’ai jugé à propos de relater dans ce travail, j’ajouterai, pour répondre à une grave et très-sérieuse objection généralement accréditée, et qui consiste à dire que le procédé en question ne permet pas d’imprimer plus d’une pièce sans que celles qui suivent deviennent trop pâles. Pour répondre à cette plainte, qui ne me paraît pas fondée, il n’y a d’autres preuves à fournir que le résultat de l’expérience ; or, je soumets à la Société des échantillons provenant, d’une part, de la première pièce imprimée et de la huitième pièce (à raison de 1 1/2 kil. couleur pour 90 mèt.) et, d’autre part, de la première pièce et de la dixième pièce imprimées (à raison de 11/2 kil. pour 90 mèt.), sans qu’on ait vidé le châssis. La différence entre ces divers échantillons est très-minime.
- Ainsi, il est donc possible, avec un peu d’attention et un peu de pratique, d’éliminer les mauvaises conditions qu’éprouve, de prime abord, l’expérimentateur* Je puis en outre certifier que nous travaillons toujours dans des conditions semblables à celles relatées ci-dessus ; il faut surtout avoir soin, toute chose égale d’ailleurs, de maintenir dans le châssis une certaine hauteur de couleur; dans ce cas, la mousse est bien moins à craindre ; et, si celle-ci devient trop gênante, on vide le châssis, car tout n’est pas perdu dans la couleur vidange : on peut très-facilement en retirer tout l’indigo par un procédé que nous allons examiner.
- Pour compléter ce qui a été dit précédemment sur les avantages de la nouvelle fabrication du bleu d’indigo solide au moyen des hydrosulfites, il est bon de signaler dans ce mémoire les ressources que
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- présente ce nouveau procédé. Ainsi, on peut l’associer, sans le moindre inconvénient, à la fabrication du noir d’aniline, du puce de naphtylamine, de l’orange de chrome, au cachou d’application ou chromé, au genre rouge et violet garancé, au rouge et puce garancine, au rouge résiste garancine avec soubassement bleu, au blanc résiste avec soubassement bleu, à la fabrication du chamois, etc.
- (Mémoire présenté à la Société industrielle de Rouen.)
- (A suivre.)
- —a-o-c— .
- MATÉRIEL DES APPRÊTS
- A L'USAGE DES TEINTURIERS-DÉGRAISSEURS
- (Suite)
- Tambours à mouvement Continu.
- On évite toutefois ces petites imperfections à l’aide du tambour à mouvement sans fin ou continu, consistant en un cylindre semblable au précédent, mais enveloppé presque complètement d’un feutre, d’un coutil ou d’une toile métallique, sans fin, tendus de divers côtés par des rouleaux de bois ou de métal, auxquels on peut appliquer un mouvement continu par une manivelle ou une poulie à moteur. Le feutre ou la toile frottent pendant leur trajet sur le cylindre, contre lequel ils serrent fortement.
- Par un espace laissé libre, on introduit le morceau d'étoffe entre le cylindre et le tissu sans fin ; celui-ci l’entraîne dans son mouvement, lui fait parcourir tout le contour du cylindre chaud, et le rend, par la même ouverture, sec et lissé, sans avoir été sensiblement rétréci, grâce à la compression qu’il subissait en tous sens pendant son trajet.
- L’étoffe à apprêter s’engage à droit fil dans l’appareil, et, au fur et à mesure qu’elle chemine, on étire les lisières à la main. Les tissus un peu épais ou très-humides sont passés deux fois sur ce cylindre.
- Cet appareil peut se transformer au besoin en cylindre colleur ; il suffit pour
- cela d’enlever la toile sans fin, qui peut facilement se démonter ; il offre, en outre, des avantages que celui-ci ne possède pas ; c’est incontestablement un instrument plus complet et d’un usage plus étendu.
- On y traite les laines, laines-coton, laines-soie, soieries, —en chauffant modérément pour ces dernières, — et même les cotons, dont on fait bien peu, du reste, en chiffonnage, et qui s’apprêtent mieux au cylindre et à la glaçoire.
- Le collage paraît plus favorable au traitement des tissus mélangés laine et coton.
- Le tambour à toile sans fin peut recevoir quelques organes additionnels, tels que rouleaux élargisseurs (pour les pièces ou bouts de pièces) et vaporisateurs ; ces derniers ont seuls quelque importance pour le chiffonnage : ils consistent simplement en un conduit perforé, placé à l’entrée des tissus et laissant échapper de la vapeur qui agit sur celui-ci pendant qu’il est happé par la machine en mouvement; cette adjonction, inspirée du métier Tail-leur, à complété les avantages réels de la machine qui nous occupe.
- Il existe plusieurs modèles de tambours à mouvement "continu : divers constructeurs ou inventeurs y ayant apporté quelques perfectionnements de détails qui en facilitent et améliorent sensiblement le travail, mais qui ne modifient pas les organes fondamentaux de l’appareil ; c’est ainsi que les machines Laffitte (1) Soulier, Thuillier, Barbé (2), Pierron et Behaître (3), etc., peuvent être considérées comme les types divers d’un seul et meme instrument.
- Ces perfectionnements ont néanmoins leur importance; quelques-unes de ces machines, très soignées d’ailleurs de construction, fonctionnent avec une grande régularité, et produisent un travail satisfaisant à tous points de vue.
- (1) Voir dessin et description dans le Moniteur de la Teinture, années 1870-71, page 106.
- (2) Voir année 1873, page 43.
- (3) LL même année, page 88.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- Machines à repasser.
- L’usage des tambours, en général, exige l’emploi de la vapeur ; or, tous les ateliers de teinturiers-dégraisseurs ne sont pas pourvus de générateurs ; il faut donc pour ceux-là un appareil chauffé par un autre moyen et donnant des résultats équivalents ; de plus, comme on doit supposer que ces ateliers sont les moins considérables, les moins susceptibles de faire de grosses dépenses de matériel, il faut encore que cet appareil soit d’un prix peu élevé.
- Les machines à repasser de MM. J. De-coudun et C° (I) remplissent alors les conditions voulues et possèdent encore certains avantages particuliers qui les font adopter même par des teinturiers possédant de la vapeur ; ainsi, elles donnent plus de pression que les tambours et permettent de bien unir les laines-coton sans les empâter comme avec le collage; pour les cotons et les soies qui exigent aussi une forte compression, elles conviennent également très-bien ; les laines pures, seules, ne s’y font pas mieux, quoiqu’elles s’y fassent bien.
- Dans ces machines, le lé d’étoffe s’engage entre un rouleau plein à surface souple, froid, et en fer courbe en forme de gouttière, dans lequel s’insère exactement une partie de la circonférence du rouleau plein. La pression de l’un sur l’autre s’obtient en appuyant sur une pédale reliée aux tourillons du rouleau ; ce rouleau s’actionne au moyen d’une manivelle.
- Le fer, partie fixe de la machine, repose sur un foyer chauffé par du charbon de bois, du coke, par du gaz ou de la vapeur.
- Ces machines peuvent à la rigueur fonctionner à l’aide d’une seule personne, le petit modèle, principalement; elles se font sur plusieurs dimensions ; celles indiquées n° 3, n° 4 et n° 5, sont celles qui conviennent au teinturier.
- Les mêmes constructeurs viennent d’établir de nouveaux modèles, basés sur les
- (I) Voir dessins et descriptions dans le Moniteur de la Teinture, année 1872, page 161 et suivantes.
- mêmes principes, mais assez différents comme forme; ce sont des machines à l’usage des grandes maisons, et que l’on ne peut décrire en quelques lignes; le Moniteur de la Teinture leur consacrera un article spécial.
- Ceci clôt la seconde catégorie des appareils d’apprêt à l’usage des teinturiers-dé-graisseurs.
- III. — Tapis
- Le repassage à la main ou bien aux machines occupe une très-large place dans nos. travaux d’apprêt, mais il est des cas où il ne peut être employé ; certaines étoffes perdraient toute leur belle apparence si elles étaient comprimées : les crêpes de Chine, par exemple, dont on fait encore des cravates; les broderies à reliefs très-accusés ne doivent pas être écrasées ; les dentelles et guipures ne peuvent être simplement repassées, il faut que chaque pointe où œil soit épinglé ; d’autres articles encore doivent être conservés dans des formes que le fer ou le cylindre pourraient altérer.
- Dans toutes ces circonstances, on se sert des tapis. Avant l’emploi des tambours, l’usage des tapis était général, mais ils donnent lieu à un travail aussi long que fatigant; et on ne s’en sert plus aujourd’hui que pour un petit nombre d’articles qui en exigent absolument l’emploi.
- Tapis volants.
- Les tapis volants, ainsi désignés parce qu’ils sont mobiles et point scellés à une partie fixe de l’atelier, consistent en cadres de bois sur lesquels est tendue une étoffe, une serge par exemple, et c’est sur ce tissu tendu que l’on épingle les morceaux à apprêter. Ces tapis sont préférables quand ils sont cloués sur les bords d’une planche ou d’un panneau et bourrés de crin : l’épingle y tient mieux.
- Lorsque l’on possède un tambour d’apprêt ou une machine à repasser, deux, trois ou quatre tapis de ce genre suffisent.
- Le coupon d’étoffe étant appliqué humide contre le tapis, on y attache un premier bord avec des épingles distancées de
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- deux à trois centimètres, puis le bord opposé, en opérant une tension suffisante ; puis enfin les autres côtés, toujours en tendant le tissu dans tous les sens ; on le laisse alors sécher, en s’aidant de la chaleur au besoin et tout en le lustrant à la brosse, puis on le détache du tapis.
- Quelquefois on met un linge blanc sur le tapis avant d’épingler, et ce linge, pouvant se laver, permet d’entretenir, au contact du tissu humide que l’on apprête, une surface toujours propre.
- Certains apprêteurs font les lés de jupe des robes au tambour, et les morceaux de corsage au tapis.
- Tapis tournant.
- L’importance que le tapis a prise et conserve encore en partie dans les apprêts du chiffonnage a donné lieu à plusieurs per-fectionnements dans sa construction; le plus important est le tapis tournant ; c’est une sorle de sommier à deux faces bourrées, encaissé à la partie supérieure d’une chambre ou fosse en maçonnerie.
- Cette fosse est chauffée intérieurement par des tuyaux de poêle, de celui, ordinairement, qui sert pour les fers à repasser.
- Le tapis est articulé de façon à présenter, à volonté, l’une ou l’autre de ses faces, et s’arrête au moyen de clavettes ou de ressorts. Quand un côté est recouvert de l’étoffé à apprêter, on retourne le tapis, dont la face garnie se trouve alors dans la chambre chaude, où elle se sèche. Pendant ce temps, on garnit la seconde face.
- Les dimensions du tapis tournant n’ont rien de limité ; leur largeur ne peut guère, cependant, dépasser 2 mètres, pour que l’ouvrière puisse atteindre jusqu’au milieu en se plaçant sur l’un ou l’autre bord ; mais la longueur [peut être de 4 et même G mètres, la moindre est de 2 mètres 1/2.
- Pour l’apprêteur partisan du tapis, ce système évite beaucoup de lenteurs et de fatigues.
- IV. — Appareils divers.
- Après ces trois catégories d’appareils d’apprêt, que nous considérons comme indispensables dans un atelier de teinturier-dégraisseur, viennent deux ou trois autres
- machines moins nécessaires, mais, néanmoins, utiles dans certains cas.
- Presse.
- En premier lieu, nous devons mentionner la presse, dont nous avons parlé en commençant.
- Cet appareil se trouve encore dans un grand nombre d’ateliers de teinture, surtout dans les anciennes maisons ; quelques jeunes teinturiers, habitués néanmoins à se servir de cet instrument chez leurs anciens patrons, s’en munissent encore ; mais c est, selon nous, un outil condamné à disparaître des ateliers de teinturiers-dégraisseurs.
- Ce n’est pas que son travail soit défectueux, bien au contraire ! Il est même certains articles qui ne se font bien qu’à la presse, et si nous disons que celle-ci n’est pas très-utile pour nos travaux, c’est que ces articles ne s’y rencontrent que très-peu : par exemple la draperie, que le tein-turier-dégrasseur ne connaît guère à l’état de morceaux plats.
- Si la presse est menacée d’abandon, c’est à cause de la lenteur de son travail, encore augmentée par la nécessité d’un apprêt antérieur au tapis ou au métier.
- Les presses pour notre usage sont à montants et plateaux en bois, vis en fer, écrou en bronze, mouvement à percussion-, elles ont de 60 centimètres à 1 mètre 20 d’écartement entre les jumelles.
- La pression sur les tissus se fait en y intercalant, entre chaque double épaisseur, un carton lisse et lustré, fait spécialement pour cette destination. Très-rarement, quand on veut beaucoup de brillant, on y introduit quelques plaques de fonte chauffées.
- On met en presse les cachemires, mérinos, satins de laine, draperie lisse, damas d ameublement et tous lainages auxquels ilfautà lafoisdu brillantet de la souplesse.
- Avant d’être pressés, ces articles ont dû être épinglés au tapis ou préparés aux métiers ; or, l’apprêt au tambour à mouvement continu remplace ces deux longues opérations : épinglage et pressage.
- F. GOUILLON.
- (La fin au prochain numéro.}
- I
- /Y f
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- PROCÉDÉS PRATIQUES
- COTON
- DE
- 5 kil.
- On ajoute ensuite au même bain :
- On fait bouillir quelques minutes.
- 1 kil. 500 gr.
- Cochenille.
- dans un bain
- 2 kil.
- 20 A 30 mi-
- Cochenille.
- Quercitron
- cage à l’eau courante.
- Bouillon de 30 minutes contenant :
- Alun. i :
- Tartre..
- 10 kil.
- • ____:
- Eau..
- Alun.
- Ces bleus sont produits par la cuve d’indigo montée par l'hydrosulfite de soude, d’après les procédés de MM. Schutzenberger et de Lalande^ que nous décrivons en ce moment.
- 1 kil.
- 1 —
- GRIS roux
- Pour 100 kilogr. de laine»
- Pied de cuve comme ci-dessus, puis rin-
- GRIS PERLE au campêche. Pour 100 kilogr. de laine;
- Après 20 à 25 minutes de bouillon, on ajoute :
- Cochenille ammoniacale, 1 kil. 500 gr.
- quantité-suffisante. ....... 10 kilogr.
- DES GRIS
- PAR M. G. VAN LAER
- Faire encore bouillir 20 minutes, puis ajouter peu à peu :
- Bleu noir d'aniline. 150 à 200 gr.
- GRIS PERLE FONCÉ
- Pour 100 kilogr. de laine.
- Pied de bleu de cuve comme ci-dessus, et lavage à l’eau courante.
- Bouillon de 25 minutes avec :
- BLEUS A L’HYDROSULFITE SUR TOILE
- Les gris, qui sont le plus souvent des dégradations du bleu ou du violet, s’obtiennent de la même façon, soit par l’indigo et la cochenille, ou par le campêche et les produits d’aniline.
- GRIS BLEU
- Cette nuance n’est qu’une légère teinture obtenue par la cuve d’indigo, et qui sert de base pour les gris suivants.
- Ainsi, pour obtenir des gris solides, on commence toujours par donner aux tissus un fond de bleu nécessaire, c’est ce gris bleu, et je le produis à l’aide de la cuve de MM. Schutzenberger et De Lalande.
- GRIS PERLE
- La laine, après avoir reçu un pied de bleu de cuve, comme il vient d’être dit, est parfaitement lavée à l’eau courante, puis reçoit le mordançage suivant.
- Pour 100 kilogr. de tissus :
- GRIS VIOLET
- Pour 100 kilogr. de laine.
- Bouillon de 30 minutes, avec :
- Tartre.5 kil.
- Sel d’étain. » »... 3 —
- On ajoute au même bain :
- Alun. »......................
- Acide oxalique...............
- Ajouter au même bain : Cochenille^.
- Quercitron. ..... :.... ; ;
- Et continuer à faire bouillir nutes.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 153
- Bouillon de 30 minutes dans un bain contenant :
- Sulfate d’alumine ...... 4 kil.
- Vitriol de Salzbourg. ..... 2 —
- On ajoute petit à petite au même bain, une décoction faite avec : Gampêche. 1.21.. 5 kil.
- Sel d’étain................ 200 gram.
- GRIS PERLE FONCÉ au campêche.
- Pour 100 kilogr. de laine.
- Bouillon de une heure, avec :
- Alun....................4 kil.
- Sel d’étain.. .............. 2 —
- On peut teindre dans le même bain, en ajoutant à petites doses les dissolutions des produit ssuivants !
- Extrait de campêche......... 1 kil.
- Vitriol de Salzbourg........ 2 —
- Il est préférable cependant de teindre en deux bains, les nuances sont plus unies et perdent moins au rinçage.
- GRIS TERNE
- Pour 100 kilogr. de laine.
- Fond de bleu de cuve assez intense.
- Bouillon de une heure, avec :
- Bichromate de potasse.. 500 gr.
- Teinture dans un second bain monté avec :
- Campêche..................... 4 kil.
- Bois jaune................... 1 —
- Quand la nuance est au point voulu, on lève et on rince.
- {Aide-mémoire du Teinturier.)
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- SUR LA FALSIFICATION DE L’ORSEILLE
- Un de nos abonnés nous adresse la note suivante, que nous jugeons intéressante à reproduire :
- « Dans le n° 11 du Moniteur de la Teinture, j’ai lu avec intérêt un article sur la falsification de l'orseille, et il vient de m’arri
- ver un fait qui démontre, en effet, la nécessité de vérifier les drogues que l’on reçoit.
- » Une maison de droguerie m’a vendu, sur échantillon, une tonne d’extrait d'or-seille, et, à l’usage, nous avons reconnu que ce produit était très inférieur à l'é-chntillon; cependant, ne pouvant soupçonner une fraude aussi déloyale, nous avions puisé à même la brrique et em-ployé déjà une certaine quantité du produit, avant de songer à en constater la qualité; je fus donc dans la nécessité de garder cette marchandise, et il fallut me contenter d’avoir été volé (1).
- » J’emploie pour la Vérification des or-séilles deux cassins de fer blanc liés ensemble; chaque cassin contient la même quantité d’eau, marquée par deux barres circulaires à l’intérieur.
- » J’emplis d’eau ces deux cassins, sur une chaudière au bouillon et les laisse aù bain-marie ; dans l’un, je mets de l’orseille de qualité connue et dans le second l'or-seille à comparer, et dans les deux de la laine de même poids et de même qualité, La teinture de chacun de ces petits lots de laine me permet d'apprécier le rendement du produit.
- » Ce procédé est bien simple, trop peut-être, mais il est concluant et à la portée de tout le monde. »
- Ce moyen, en effet, suffit parfaitement lorsqu’il ne s’agit que de déterminer le rendement d’une matière colorante; c’est une modification pratique de celui que le Moniteur de la Teinture (année 1869, page 138) a publié Sous le titre : Méthode d’essai par la teinture d’épreuve. Il s’applique non-seulement à l’orseille, mais encore à la plupart des autres produits tinctoriaux, et se recommande par son exactitude et sa facilité d’exécution.
- (1) Ici notre correspondant fait erreur, ou est animé d’un excès de délicatesse ; il est toujours temps de retourner au vendeur une marchandise défectueuse, surtout lorsqu’elle n’est pas conforme à l’échantillon accepté, et même de réclamer des dommages-intérêts pour le préjudice causé, indépendamment des poursuites correctionnelles pour tromperie sur la qualité de ces marchandises. — F. G.
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- 154
- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- TEINTURE DES FILETS DE PÈCHE Par l’écorce du pin d’Alep
- es
- Pour teindre cinquante filets d’une surface totale de 1,500 mètres carrés, il faut la teinture produite par l’ébullition de 600 litres d’eau avec 400 kilogrammes d’écorce. Chaque patron pêcheur paye une redevance de 1 franc pour la teinture d’un filet.
- Le but principal que l’on se propose, en faisant subir cette préparation aux engins de pêche, n’est point de leur donner une couleur favorable à la prise du poisson, mais plutôt d’assurer la conservation des engins. Il est démontré par l’expérience qu’en les teignant toutes les quinzaines, leur durée varie de quinze à vingt ans, tandis que, sans cette sage précaution, elle se trouve réduite à une simple campagne.
- A Cassis seulement, on expédie annuellement plus de 6,000 kilogrammes d’écorce de pin. Aussi, en tenant compte de la quantité considérable qui est consommée par les pêcheurs dans les différents ports du littoral de la Méditerranée, même en négligeant celle qui sert à d’autres usages, il est facile de conclure combien la production est insuffisante et peu en rapport avec les besoins de la consommation. Il convient, en outre, de remarquer que les bois des particuliers étant, en général, exploités sans aucun ménagement entre trente et quarante ans, ne fournissent qu’une quantité d’écorce fort restreinte et qui laisse beaucoup à désirer sous le rapport de la qualité, parcequ’elle est trop jeune.
- On est donc fort heureux de recourir aux bois communaux, dont l’exploitabilité plus reculée, et les réserves assez nombreuses permettent de livrer au commerce une quantité considérable d’excellentes écorces, et, par suite, de maintenir à un taux raisonnable le prix, déjà assez élevé, de cette nature de marchandise.
- On ne saurait donc assez insister sur la nécessité de reboiser le plus promptement
- possible les collines incultes de la Provence, qui pourraient non-seulement produire des revenus considérables, mais encore améliorer sensiblement la situation d’un grand nombre d’industries.
- LES SAVONS MOUS
- EMPLOYÉS DANS LE FOULAGE ET LE DÉGRAISSAGE DES FILS ET TISSUS
- ET LEUR FALSIFICATION
- Par M. le Dr Vohl
- Les falsifications sont pratiquées en vue d’augmenter le poids du rendement, c’est-à-dire de faire entrer dans le produit le plus d’eau possible. C’est dans ce but qu’on mélange le savon de diverses substances : silicates de soude (verre soluble), farine d’amidon, de pommes de terre ou de blé de basse qualité, terre d’infusoires. Beaucoup de fabricants se contentent d’un seul de ces corps, d’autres en emploient plusieurs et même tous à la fois. Ces fabricants arrivent ainsi à obtenir, avec 100 kil. d’huile, un rendement de 370 et même 400 kil. de savon.
- Cette altération des savons cause aux consommateurs un préjudice considérable, qui consiste non-seulement en ce que, pour leur bon argent, ils reçoivent de la mauvaise marchandise, mais encore en ce qu’elle amène rapidement la destruction des tissus pour lesquels les savons sont employés ; car, falsifiés de la sorte, les savons mous attaquent mécaniquement et chimiquement les fibres des étoffes. Ces savons agissent, en outre, sur les couleurs, et souvent avec une énergie suffisante pour les détruire complètement.
- Lorsque les savons mous employés au • lavage et au foulage sont falsifiés au moyen de silicates alcalins, leur action doublement destructive pour les tissus provient de ce que la silice, qui se sépare de sa combinaison, agit comme un véritable instrument tranchant, en coupant les fibres superficielles de l’étoffe, dont les couches plus profondes se trouvent ainsi mises à nu et plus accessibles à l’action décomposante de l’alcali.
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- ET DE L'IMPRESSION DES TISSUS
- or
- Or
- Les savons falsifiés par l’amidon seul ne nuisent que par leur causticité.
- Ces savons sont surtout moins dangereux pour les lins, les mélanges de chanvre et de laine, qui opposent peu de résistance à l’action mécanique de la silice, mais sur lesquels la causticité a moins de prise.
- Les laines pures et les soies sont très-éprouvées par les savons falsifiés, l’action mécanique et chimique leur étant défavorable à un haut degré.
- Pour démontrer combien les savons mous sont nuisibles pendant le lavage, on a fait les expériences suivantes :
- Effets des Savons falsifiés sur les Lins et les Cotons.
- Le savon employé pour ces expériences contenait une forte quantité de verre soluble (silicate de soude) et d’amidon.
- Sur 100 poids de savon, il y avait :
- Acide gras.. . . 27.2300 Potasse 8.8303 Soude 0.1146
- Silice................... 1.2967 (dont 0.2863 de terre
- Farine d’amidon, 15.1699 d’infusoires) Eau 47.3420
- 99.9835 Perte 0.0195
- 100.0000
- Les tissus sur lesquels ces expériences ont été exécutées étaient du lin et du coton purs ; ils furent préalablement affranchis de l’encollage et de l’apprêt par la macération, d’abord à froid, puis à chaud, dans l’extrait de malt, et finalement dans l’eau distillée.
- Les morceaux employés avaient 1/16 de mètre carré de superficie. On les porta dans une solution de savon chauffée à 60 degrés centigrades, et, après une demi-heure d’immersion, on les exprima et on les lava à l’eau distillée.
- Incinérés, les lins et les cotons donnèrent tous deux une quantité considérable de silice, qu’ils ne contenaient pas avant l’expérience. Les fibres s’étaient donc imprégnées de silice due au savon.
- Or, il est hors de doute que dans cet état le tissu sera sujet à une usure plus rapide, car la silice interposée entre les fibres irritera, par sa rudesse et sa dureté, la couche épithéliale, et hâtera la destruction de la matière.
- Les lessives qui avaient servi au lavage des tissus furent sursaturées avec de l’acide acétique et agitées, avec leur volume d’huile de Canada, dans un entonnoir.
- Le liquide trouble, qui contenait la silice précipitée, l’amidon et les fibres végétales, fut versé dans un verre à pied et placé à l’écart, et le précipité qui s’y déposa fut lavé à l’eau distillée et examiné avec un microscope d’environ 400 diamètres de grossissement.
- Pour le tissu de coton, en outre de silice amorphe, de globules et d’enveloppes d’amidon, on reconnut les fibres de coton avec leur forme tordue caractéristique, dont la surface était devenue rude, et, en quelques endroits, inégale comme celle de la laine, ce qui prouve bien que, pendant le lavage, la couche superficielle du coton avait été attaquée mécaniquement par la silice.
- Dans la lessive du tissu de lin, on trouva également, au microscope, les faisceaux fibreux, cylindriques et creux qui caractérisent cette matière végétale ; leur surface était aussi ébréchée et couverte de fibres laineuses ; une action mécanique n’était donc pas douteuse.
- La contre-épreuve fut faite, sur les mêmes tissus, avec un savon d’huile pur, et on ne put trouver la moindre trace d’une action mécanique exercée sur les fibres.
- NOUVELLES
- teintures d’amiens. — Nous avons reproduit plusieurs documents constatant les efforts que fait l’industrie amiennoise pour soutenir la concurrence étrangère dont elle est l’objet ; il n’est pas à douter qu’elle réussisse dans cette lutte, et les moyens suivants sont certainement les meilleurs pour arriver à ce résultat :
- Deux assemblées générales de négociants et fabricants, de teinturiers et apprêteurs
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- 156 LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- de velours de coton ont eu lieu, les 23 mars et 15 mai derniers, à l’Hôtel de ville d’Amiens, sous les auspices de la Chambre de commerce, pour la fondation à Amiens d’un grand établissement de teinture et d’apprêts de velours de coton assez puissant pour rivaliser avec les grands établissements de l'Angleterre et de l'Allemagne, et susceptible de réaliser les progrès indispensables pour combattre nos puissants rivaux.
- Dans la première de, ces réunions, une commission de onze membres, dite commission d’études, a été chargée de rechercher les meilleurs moyens d’arriver à une bonne et prompte solution.
- Cette commission, par l'organe de M. Anatole Hubault, a présenté son rapport à la séance du 15 mai, et elle a fait aux commerçants les propositions suivantes :
- 1° La fondation à Amiens d’une Société anonyme par actions, pour la teinture et les apprêts des velours de coton ;
- 2° La souscription immédiate pour arriver à la formation du capital nécessaire à la constitution de cette Société ;
- 39 La continuation des pourparlers entamés par la commission avec MM. Descat frères ;
- 4° Et enfin la nomination immédiate de commissaires chargés de poursuivre la réalisation des votes de l’assemblée.
- Ces propositions ayant été adoptées, MM. Le Boufly, Alph. Larozière, Rayez père, Briaux et Leroy-Latteux ont été nommés, au scrutin, membres d’une commission dite commission d‘action^ et chargés de réaliser les propositions de la commission d'études.
- Ces messieurs, s’étant constitués sous la présidence de M. Le Bouffy et ayant choisi M. Leroy-Latteux pour secrétaire-rapporteur, se sont mis à l’œuvre avec la plus grande activité, et leurs efforts viennent d’être couronnés par le succès le plus complet.
- Dans la séance de la Chambre de commerce qui a eu lieu le 17 juin, ces messieurs sont venus communiquer à la Chambre, qui, dès le début, avait pris l’initiative de toutes les mesures, les résultats qu’ils venaient d’obtenir, et ils ont demandé que la Chambre, à son tour, voulût bien faire connaître à tous les commerçants et industriels d’Amiens qu’ils avaient traité définitivement avec MM. Descat, de Roubaix ;
- Qu’une Société en commandite allait être créée, au capital de 60,000 fr., pour un établissement de teinture et d’apprêts de velours de coton ;
- Qu’une grande partie de ce capital était
- déjà souscrite, et que MM. Descat y participaient seuls pour un sixième ;
- Qu'enfin MM. Descat avaient pris l’engagement de supprimer l’établissement de teinture, de velours de coton qui déjà fonctionnait chez eux, et qu'ils s’étaient interdits de monter ailleurs un établissement semblable.
- La Chambre de commerce est heureuse de pouvoir porter ces faits à la connaissance des commerçants et fabricants d'A-miens, car elle croit que la fondation de cet important établissement de teinture, dont elle a provoqué la création, produira de grands effets, dans un avenir prochain, pour la prospérité générale de la ville d’Amiens,
- RÉCOLTE ET FABRICATION DE L'INDIGO. — Voici quelques détails donnés par le Tour du Monde sur les procédés employés pour l’extraction de l’indigo :
- Ce sont les jeunes pousses qui fournissent la précieuse matière tinctoriale et non les fleurs, ainsi qu’on le croit communément. La récolte de ces pousses est une opération délicate ; lorsqu’elles sont au degré de croissance voulu, il faut se hâter de les enlever, et chaque coupe doit être faite avec rapidité et pendant la nuit, car le soleil flétrirait les branches et leur enlèverait leurs qualités.
- Il faut alors beaucoup de bras ; tous les villages du domaine sont mis en réquisition ; les ouvriers se dispersent vers minuit dans les champs, et, au matin, le produit de la récolte est placé dans des auges de pierre que l’on a préablement remplies d’eau.
- C’est alors que le soleil est à son tour appelé à faire son œuvre ; sous l’influence de ses rayons, ces matières entrent dans une sorte de fermentation, l’eau se colore de reflets irisés et bleuit rapidement.
- Au bout de quarante-huit heures envi-ron, le liquide est soutiré dans des auges plus petites ; il dégage alors une odeur légèrement ammoniacale et a une couleur presque noire. On le laisse encore s’évaporer, puis il est mis dans des cuves métalliques chauffées à la vapeur, où, l’évaporation terminée, il se forme un dépôt d’indigo pur,
- , il ne reste plus qu’à sécher ce dépôt, à l’emballer et à l’expédier sur le marché de Calcutta.
- Les. Gérants : F. GOUILLON et P. BLONDEAU.
- Tous droits réservés.
- Paris. — Typ. Dubuisson et Ce, 5. rue Coq-Héron.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 17e Vol., Ne 14. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 20 Juillet 1874.
- Sommaire
- Nouvelle fabrication de bleus solides au moyen des hydrosulfites, procédés de MM. Sehutzenberger et de Lalande, par M. Gros-Renaud (fin) : Essai de bisulfite et de soude. Régénération de l’indigo bleu. — Matériel des apprêts à l’usage des teinturiers-dégraisseurs, par M. F. GOUILLON (fin)! Métiers à pinces et à pointes. Petit cylindre à moirer, glaçoire, machine à foularder, formes et objets en bois, chaudière à vopçw. V. Prix des diverses parties du matériel.
- PROCÉDÉS PRATIQUES : Bleus d’aniline spéciaux sur coton: Teinture, impression (spécimen), autre procédé. — Blanc sur laine filée. — Noir sur coton filé. — Chamois sur tissus de coton, dits cuirs anglais. 1o Fond pour la cuve à froid,
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Influence de l’azote dans la fibre textile, pour la fixation des couleurs d'aniline, par M. Jacquemin. — De l’emploi du savon dans l’industrie textile, par M. H. Vohl. — Brevets d’invention concernant les industries tinctoriales et textiles.
- NOUVELLES : Récompenses de l'Exposition de Vienne, Légion d'honneur. —• Timbres mobiles. — La foudre dans une chaudière à teinture.
- BLEUS SOLIDES
- AU MOYEN DES HYDROSULFITES Par M. Gros-Renaud.
- (Procédés Sehutzenberger et de Lalande) (Suite et fin.)
- Quant aux articles vapeur , il ne nous a pas encore été possible de tirer de ce procédé tout le parti désirable , car il y a, pendant le vaporisage , une notable quantité d’indigo détruit, sans doute par une action secondaire des dissolvants et des sulfites et bisulfites formés sur l’indigo bleu. Malgré tout cela, nous ne désespérons pas que, par un tour de main heureux, on n’arrive tôt ou tard à empêcher cette action destructive signalée plus haut. Nous aurions été désireux de remplir cette lacune, mais des occupations nombreuses ne nous laissaient, à nos grands regrets, le temps nécessaire pour poursuivre, avec tous les soins voulus, les essais déjà commencés.
- Essais du Bisulfite sodique et de la Soude caustique*
- Il y a lieu de porter son attention sur le bisulfite sodique et sur la soude causti-que, dont la composition varie suivant la provenance ; par cela même, les résultats obtenus sont loin d’être comparables. Pour obvier à ces inconvénients on a imaginé un procédé aussi pratique qu’expêdi-tif pour s’assurer de la teneur des produits, soit en alcali, lorsqu’il s’agit de la
- soude, soit en acide sulfureux si l’on a affaire à du bisulfite sodique,
- Voici ce procédé :
- Dans un flacon à ouverture étroite et pouvant être fermé hermétiquement, on met : 20 grammes indigo bleu en poudre très-fine, ou bien un volume d’indigo broyé à l’eau représentant 20 grammes indigo sec ; puis on y verse 200 grammes eau tiède, et 100 grammes soude à 36° B ; le tout étant bien mélangé, on remet le flacon sur les plateaux de la balance, puis on verse dans ce mélange 100 grammes de l'hydro-sulfite acide provenant d’un bisulfite à essayer. Si la réduction est faite au bout de quelques minutes et dans le même espace de temps que la réduction faite au moyen de l'hydrosulfite acide provenant d’un bD sulfite reconnu bon, on peut conclure que l’on a affaire à un bisulfite sensiblement conforme à celui qui sert de type.
- Cet essai peut servir à deux fins : 1° à déterminer la richesse de la soude, et 2° celle du bisulfite sodique; en effet, moins la soude est riche, plus il en faudra par rapport au bisulfite,et réciproquement; moins , le bisufilte est concentré, plus il en faudra pour arriver au même résultat.
- Pour une analyse plus exacte de l'hy-drosulfite, M. Sehutzenberger a proposé une solution titrée d'ammoniure cuprique faite comme suit :
- 600 grammes eau chaude; y dissoudre ; 100 grammes sulfate cuivrique; à froid 1 300 grammes ammoniaque pure à 22°, Nous n’insisterons pas sur la manière
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- de faire ce titrage, elle est des plus simples; j’ajouterai cependant que, suivant que l’on opère sur l'hydrosulfite acide ou saturé, il se produit, soit un précipité de cuivre métallique, soit un hydrure cuivrique sous la forme d’un précipité jaune orange.
- Le permanganate potassique peut aussi être employé pour évaluer la richesse de l’acide hydrosulfureux ou des hydrosulfites.
- Régénération de l’Indigo bleu.
- Parmi les grands avantages que présente la fabrication du bleu solide par l'hy-drosulfite, il faut sans contredit noter la facilité que l’on a de pouvoir régénérer l’indigo qui se trouve dans les couleurs vieilles ou les couleurs vidanges. Par cette opération, qui est très-importante au point de vue du prix de revient, je puis affirmer que j’ai eu la satisfaction, depuis le commencement de l’application du procédé dans notre maison,de retrouver ainsi 17 kil. d’indigo.
- La manière de retirer l’indigo des couleurs non utilisables est des plus faciles. Voici comment on opère :
- Dans une bassine ou une chaudière de de 200 litres pouvant être chauffée , on met 40 à 50 kil. couleur vidange, on y ajoute environ 130 litres eau;on fait bouillir, puis on verse peu à peu le mélange acide suivant :
- 5 kil. acide sulfurique à 66° B. dans 10 litres eau.
- On continue ensuite à faire bouillir pendant 3/4 d’heure à 1 heure, jusqu’à ce que l’effervescence et le dégagement d’acide sulfureux aient cessé. On porte ensuite le liquide dans une grande cuve en bois remplie d’eau; on lave ainsi l’indigo par décantation jusqu’à ce que les eaux de lavage ne soient plus acides; on décante et on met sur un filtre.
- On emploie la pâte humide en ayant soin de déterminer, par un essai préalable, sa teneur en indigo, ou bien on peut faire sécher et employer cet indigo comme l’indigo ordinaire.
- 40 à 50 kil. de couleur vidange donnent environ 2 kil. 200 à 2 kil. 400 indigo bleu sec, suivant que l’on a à traiter des couleurs plus ou moins riches en indigo.
- Cette ressource de pouvoir retirer l’indigo de couleurs hors’ d’usage est d’autant plus importante que cette opération ne peut pas toujours se faire facilement avec d’autres couleurs, ni même avec les anciennes couleurs bleus solides ordinairement employées. C’est ce motif qui m’a fait insister tout particulièrement sur cette opération, et qui me fait appeler votre attention sur l’avantage qui en résulte.
- Quant au prix de revient du nouveau procédé, il a été établi à Thann, dans la maison Scheurer, et, au dire de ces Messieurs, il y aurait un avantage réel au moins de GO p. 0/0 en faveur du procédé de MM. Schutzenberger et de Lalande ; et je dois ajouter qu’au moment où le prix de revient a été déterminé, on n’a pas pu tenir compte de l’indigo qu’on peut retrouver dans les couleurs du reste.
- Ce long mémoire me semble, Messieurs, avoir répondu à tous les désiderata posés par le Comité de chimie de notre Société. Si cependant il existait encore quelques points à éclaircir,quelques lacunes à remplir, je serais heureux de les voir signaler; je vous prierai donc, Messieurs , de bien vouloir me les indiquer.
- (Mémoire présenté à la Société industrielle de Rouen.)
- MATÉRIEL DES APPRÊTS
- A l’usage DES TEINTURIERS-DÉGRAISSEURS
- (Suite et fin)
- Métiers à pinces et à pointes
- Les métiers, dont quelques rares maisons font encore usage, peuvent être représentés par quatre barres en bois, parallèles deux à deux, c'est-à-dire formant un rectangle ou carré long; elles reposent sur un système qui permet de les écarter en longueur et en largeur.
- Les étoffes sont piquées humides sur ces
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- barres, par leurs quatre bords, et à l’aide d’aiguilles verticales fixées à ces pièces de bois; on tend alors ce tissu, en écartant les barres que l’on arrête au point de tension voulu.
- On promène enfin sous l’étoffe, un brasier ardent ou réchaud mobile, qui en opère la dessication.
- L’appareil ci-dessus indiqué est le métier à pointes ou métier suisse.
- On lui préfère le métier de Saint-Quentin dans lequel les pointes sont remplacées par des mors ou pinces en bois, qui saisissent le bord du tissu sans le marquer des trous d’aiguilles. Les autres dispositions — que nous avons peut-être insuffisamment décrites — sont semblables à celles du précédent.
- Ces métiers servent pour les tissus à reliefs : côtes, broderies, etc, pour les tissus fins à réseaux : tulles, mousselines et autres, auxquels il faut une tension douce, régulière et maintenue, et dont il importe de conserver le parallélisme régulier des fils, ce qu’on nomme le droit fil.
- Les inconvénients de ces appareils sont, d’abord qu’on ne peut y apprêter que des coupons réguliers, à bords parallèles ; les morceaux de corsage, les lés en pointe ne peuvent s’y faire qu’à la condition d’être cousus ensemble, bords à bords, de façon à former un assemblage rectangulaire, et en remplissant les vides, s’il s’en trouve, par des bouts de toile de formes correspondantes; c’est ce qu’on appelle faire la pièce ; cette opération est une des plus fastidieuses des travaux d’apprêt.
- Le second inconvénient est que ces machines occupent beaucoup d’espace, et qu’il faut de très-grands ateliers pour les contenir. Puis, le réchaud ardent vicie l’air de la pièce, rayonne une chaleur fatigante pendant l’été et consomme beaucoup de combustible.
- Enfin, les étoffes lisses ou rases à base de laine, apprêtées sur ces métiers, ne sont pas terminées et elles doivent encore être mises en presse.
- Aussi ces appareils ne se rencontrent-ils plus qu'exceptionnellement chez les teinturiers-dégraisseurs et, du reste, ils peu
- vent toujours être remplacés ou par les tambours chauds, ou par les tapis.
- Petit cylindre à moirer
- A moins d’une production très-courante et d’une expérience consommée, le teinturier ne doit pas exécuter lui-même le moirage des grandes pièces, des robes entières : il adresse ces travaux à des moireurs de profession; mais s’il s’agit de bouts de rubans, de cravates, de ceintures et autres petits articles de ce genre, les frais de transport en augmenteraient trop le prix, et comme ils peuvent s’exécuter même par des personnes peu exercées, il y a avantage à faire ces petits travaux soi-même : il existe pour cela une petite machine à cylin-drer d’un prix peu élevé et d’un maniement facile et qui est encore susceptible de rendre d’autres services dans un atelier d’apprêt (1).
- Ce cylindre, en effet, peut également servir comme calandre pour le linge de table : on sait que le calandrage est le plus bel et même le seul apprêt qu’on puisse donner à ces articles ; pour cela, on les plie en plusieurs doubles.
- Lorsqu’on possède un cylindre d’une dimension suffisante, on peut y passer, sans les doubler — sans les moirier, par conséquent — les foulards, les soies légères et les tissus de coton.
- Le moirage se fait sur soieries à côtes : taffetas, fayes, etc; pour les tissus de soie à côtes très-saillantes, tels que fayes, gros de Naples, brocards, il faut absolument conseiller le moirage aux clients, car l’étoffe reteinte n’aurait pas un bel aspect.
- En général, toute espèce de rubans, excepté les satins, doivent être moirés; c’est, d’ailleurs, la mode aujourd’hui.
- Glaçoire
- Il est un petit appareil encore très-usité parmi les teinturiers, et qui remplit une partie du but des cylindres ; c’est la glaçoire, instrument donnant aux tissus de soie et
- (1) Voir dessin et description dans le Moniteur de la Teinture du 20 février, année courante, page 42.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
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- de coton le luisant que produirait une calandre à friction ou un cylindre fonctionnant en calandre.
- L’organe principal est un galet, ou mollette de verre, glissant avec pression et frottement dans une rainure en bois ; l'é-toffo est engagée entre le verre et le bois : elle subit ainsi la friction du galet.
- Pour la facilité de la manœuvre, cette roulette de verre est montée à une bielle eh bois Sur laquelle un ressort placé au plafond de l’atelier, exercé une pression constante mais non rigide. Il suffit de pousser à la main la molette dans le trajet qui lui est tracé, pendant que l’étoffe s’y trouve placée.
- de mde d’àpprêt convient particulière-ment aux toiles de coton : indiennes, percales, perses ; il offre un avantage que hé possède pas le cylindrage, c’est qu’il peut s’appliquer à des objets confectionnés, tels que robes, rideaux et housses de fauteuils.
- Les tissus, avant d’être glacés, sont le plus Souvent frottés avee Un morceau de cire. Lorsque l'étoffe est bien glacée, on la repasse avec un fer légérement chaud, pour bien l’unir et pour ternir un peu le lustre, quand il est trop brillant.
- Bien qu’on puisse se passer de cet appareil, surtout si l’on possède un cylindre, il rend cependant de réels services dans certains cas, et il est, du reste, d’un prix très modique.
- Machine a foularder
- Le foulard, ou machine à foularder, n’est pas à proprement parler une machine d’apprêt, c’est une accessoire utile, mais non indispensable, et dont le but est de répartir uniformément sur les tissus les gommes ou liquides d'apprét.
- Ces foulards, qui sont toujours très-simples pour nos travaux, consistent en deux rouleaux de bois superposés, dont l’un baigne dans la colle contenue dans une auge en zinc ou en cuivre.
- Un poids suspendu à chaque extrémité du rouleau supérieur donne une pression modérée, et une manivelle actionne ces rouleaux.
- Lorsqu’on engage une étoffe entre ces deux rouleaux, celui enduit de liquide le lui transmet, et l’autre faisant pression, exprime l’excédant.
- La plupart des teinturiers remplacent cet appareil par une table de marbre ou de zinc, sur laquelle ils posent l’étoffe à plat ; puis, à l’aide d’une éponge ou d’une brosse, ils appliquent la colle avec une régularité très-suffisante, mais, il est vrai, avec moins de rapidité.
- Formes et objets en bois
- Nous devons mentionner quelques menus objets de bois, en usage dans les ateliers d'apprêteurs.
- En premier lieu figurent les cerceaux ou porte-manteaux sur lesquels on suspend les pièces terminées, ou celles qui sèchent afin de leur conserver des formes régulières ; tous. vêtements à bras, tels que corsages, paletots, gilets de laine et de flanelle, etc., sont placés sur ces cerceaux qui les étendent convenablement et les maintiennent dans une tournure avantageuse.
- Tout atelier d’apprêt doit avoir un certain nombre de ceS cerceaux disposés sur des tringles fixées au plafond, et autant que possible dans un espace préservé par des rideaux ou des vitrages.
- Dans le magasin, les pièces terminées sont ainsi conservées, en attendant d’être rendues au client, et elles sont ordinairement placées dans des vitrines,
- il est à peine utile de parler des brosses ; on comprend qu’elles sont nécessaires pour ces travaux, et chacun connaît ce genre d’instrument.
- On se sert de brosses à longs poils pour appliquer la colle et lustrer l’étoffe humide, de brosses fermes pour donner le dernier coup aux vêtements de drap terminés. Pour le velours, on emploie des brosses de chiendent fin ; les satins et soieries fines se brossent, ou plutôt s’essuient avec un morceau de velours d’Utrecht, collé par l’envers sur un bois de brosse.
- Lorsqu’on doit apprêter des articles de bonneterie, tels que bas, chaussons, mitaines, on se sert de formes en bois appro-
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- ET DE L'IMPRESSION DES TISSUS
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- priées à l’objet; ces formes sont, par conséquent, très-variées de nature et de dimensions ; elles servent peu, à la vérité, pour le teinturier-dégraisseur; il n’y a guère que pour les bas de soie que l’on s’en sert, et l’on fait très-peu de ces articles actuellement.
- Il n’en est pas de même des formes à gants, qui sont d’un usage beaucoup plus fréquent, et qui servent à tenir les gants tendus pendant leur nettoyage et leur teinture.
- Ces formes consistent quelquefois en une palette en bois, terminée par quatre doigts ; une pièce mobile, représentant le pouce, se place sur l’une ou l’autre de ses faces, selon que l’on veut y mettre un gant droit ou un gant gauche, de sorte qu’elles peuvent servir pour les deux mains : c’est la forme passe-partout-, mais le système n’est cependant pas • commode, et, n’ayant pas la forme exacte des mains, ne bourre pas suffisamment la peau*
- Les formes représentant réellement une main sont préférables; celles-ci, pour pouvoir être introduites, se démontent en trois parties, qui se raccordent très-exactement.
- De ces dernières , il faut la paire ; mais, quel que soit lé système, il en faudrait un assortiment assez nombreux pour suffire à toutes les tailles. Cependant on se contente généralement de deux paires : une pour gants de femme et l’autre pour gants d’hommes; en les garnissant ou les bourrant de papier, on suffit à peu près pour toutes les dimensions.
- Chaudières à vapeur
- La vapeur joue un si grand rôle maintenant dans les apprêts, qu’il n’est guère possible à un atelier quelque peu important de se dispenser de son emploi.
- Quand la chaudière ne doit servir qu’aux besoins de l’atelier d’apprêt et un peu seulement à celui de teinture, et qu’elle n’a pas de machine à faire mouvoir, on doit préférer le système vertical, qui est peu encombrant, facile à installer et à conduire, et qui est, en général, le plus favorable lorqu’on veut un générateur de petites dimensions.. .
- Tous les systèmes verticaux ne sont cependant pas également avantageux. Pour l’utilisation bien complète de la chaleur, et pour la plus grande sécurité contre les accidents, il y a certaines conditions qué les uns remplissent mieux que les autres. Il faut, comme principe, que la surface de chauffe soit aussi multipliée que possi+ blo ; c’est la forme tubulaire qui satisfait à ce but, mais il faut que dans ces tubes il y ait une circulation rapide d’eau, afin d’éviter leur engorgement; il faut, enfin, que le niveau de l’eau puisse s’abâisser suffisamment sans qu’on Soit exposé aux coups de feu : d’abord, pour laisser une capacité suffisante à là vapeur, et aussi par prévision d’une négligence dans l’alimentation si elle se produisait.
- Par suite de ces considérations, les chaudières à tubes pendentifs et à circulation intérieure, système Field, et la chaudière à circulation rapide de M. Roser (1), sont celles que nous recommandons de préfé-rence.
- Si la chaudière ne doit chauffer qu’un cylindre d’apprêt, et avoir au besoin un conduit de barbottage pour l’atelier de teinture, les dimensions d’un cheval suffisent parfaitement ; si elle doit, en outr, servir pour des tables à vapeur, pour un tapis tournant, pour le chauffage des bains de teinture, il faut deux, trois ou quatre chevaux, selon l’importance de la maison et le nombre de travaux auxquels elle doit satisfaire.
- Il est bien entendu que toute chaudière à vapeur doit être munie de ses accessoires et appareils de sécurité, et, de plus, d’un système d’alimentation, tel qu’injecteur, pompe où bouteille alimentaire.
- V. — PRIX DES DIVERSES PARTIE DU MATÉRIEL
- Afin que le lecteur puisse supputer sa dépense pour l’installation d’un atelier
- (1) Voir dessin et description dans le Moniteur de la Teinture du 5 avril, année courante, page 80. . .... ,
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- d’apprêt, nous donnons ci-dessous le prix approximatif des objets que nous avons indiqués.
- Ces indications ne sont point données à titre commercial, ce ne sont pas les tarifs de telles ou telles maisons ; ce sont de simples renseignements, destinés à compléter l’énumération que nous avons faite des différents appareils usités dans les ateliers d’apprêt des teinturiers-dégraisseurs :
- Prix f. c.
- Fers à repasser, selon leur poids. 2 à 3 »
- Petits fers et accessoires......... là 2 »
- Table à repasser garnie................... 5 »
- Corbeille pour placer au-dessous. 3 »
- Fourneau à chauffer les fers de M. Chambon-Lacroisade, avec accessoires indispensables, environ 120 »
- Fourneau de M. Hermand, n° 1, pour 2 fers............................. 22 »
- Fourneau de M. Hermand, n° 3, pour 6 fers........................ 50 »
- Les fers sont comptés à part, chaque...................................... 2 25
- Tables à vapeur de M. Lyon, n° 1. 250 » — — — n° 2. 250 »
- Platine de 60 cent. de diamètre.. 10 »
- Machine de M. Tailleur, à apprêter, n° 1, 3 vitesses..................... 1.800 »
- Machine de M. Tailleur, à apprêter, n° 3, simple vitesse............... 1.200 »
- Cylindre colleur complet de 2 mètres, prix minimum................... 600 »
- Cylindre colleur soigné, bâtis en ’ fonte, épais de cuivre 800 »
- Cylindre colleur au-dessus de 2 m. de long, prix en proportion des dimensions.
- Cylindre colleur en tôle vernie au feu, d’un bon usage................ 400 »
- Tambour à mouvement continu, 1 m. 40 de long sur 0 m. 60 de diamètre, modèle le plus simple, complet (moins la toile ou le feutre).... 800 »
- Tambour avec bâtis en fonte, vaporisateur, très soigné et épais de cuivre............................. 1.100 »
- Tambour de divers inventeurs, selon système et dimensions, de 1.500 à 4.000 »
- Machines à repasser de MM. J. De-coudun et Ce, n° 3..................... 280 »
- Machines à repasser de MM. J. De-coudun et Ce, n° 4. ....... * 770 »
- F. C.
- Machines à repasser de MM. J. De-coudun et Ce, n° 5, à bras......... 1.100 »
- Machines à repasser, de MM. J. De-coudun et Ce, nouveau modèle (non encore décrit).................... 2.000 »
- Tapis volants à cadres, selon dimensions.............................3 à 5 »
- Tapis volants bourrés, selon dimensions............................... 8 à 20 »
- Tapis tournant de 2 m. sur 2 m. 50 revient à.............................. 800 »
- Presse à percussion, ouverture de 75 cent................................ 285 »
- Presse à percussion, ouverture de 1 mètre................................ 750 »
- Presse à percussion, ouverture de 1 mètre 20............................. 900 »
- Cartons lustrés pour presses, longueur, 75 cent., le cent................ 60 »
- Cartons lustrés pour presses, longueur, 1 mètre 10, le cent............. 120 »
- Métiers à pointes, le mètre courant, par 5 mètres au moins........ 60 »
- Métiers à pinces, le mètre courant, par 5 mètres au moins........ 75 »
- Cylindre à moirer, 16 cent, de travail .................................. 190 »
- Cylindre à moirer, 30 cent, de travail .................................. 260 »
- Cylindre à moirer, 50 cent. de travail................................... 575 »
- Glaçoire complète....................... 30 »
- Machine à foularder, simple......... 300 »
- Cerceaux porte-manteaux, la douzaine............................... 6 à 18 »
- Brosses, prix variable selon leur nature.
- Formes en bois, prix variable selon leur nature.
- Formes à gants, passe-partout,
- chaque................................... 6 »
- Formes à gants, en 3 parties, la
- paire.............................. 16 »
- Chaudières à vapeur, à tubes Field ou à circulation rapide, de M. Poser, avec les accessoires (sauf l'alimenta-
- teur) et tous les appareils de sû- Field Poser reté, 1 cheval................. 540 495
- 3 chevaux..................... 1.160 1.100
- Alimentateur pour petite chaudière, soit injecteur. pompe ou bouteille |..* .................... 60 à 100
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- il devient ainsi facile de faire le devis de l’installation d’un atelier, car nous croyons n’avoir rien oublié dans cette nomenclature du matériel des apprêts, et on voit, en effet, qu’elle comprend tout ce qu’il faut pour monter un atelier très-complet ; nous répétons, toutefois, qu’à défaut de pouvoir donner un détail étendu de chaque instrument, les prix indiqués ne peuvent être qu’évaluatifs.
- Dans ce coup d’œil général, nous n’avons pu nous arrêter sur quelques machines de divers constructeurs, qui auraient cependant mérité une analyse plus détaillée ; mais la plupart ont déjà été décrites par nous, et nous nous réservons de consacrer des articles spéciaux à celles qui ne l’ont pas encore été, ou qui, depuis, ont donné lieu d’y revenir.
- F. GOUILLON.
- Chauffer le bain à 60 degrés centigrades, donner quelques tours, lever le coton qui a seulement une teinte grisâtre, puis ajouter au bain :
- Alun........... 1 kil. à 1 kil. 250
- Donner encore quelques tours, tordre et sécher à chaud.
- Le coton alors a atteint la nuance voulue.
- Le bain se conserve ; lorsqu’il est par trop trouble, on en décante le clair. Le premier bain doit nécessairement être plus nourri en colorant que les suivants.
- Ces bleus s’emploient aussi pour les pièces chaîne coton ; on teint d’abord la laine en bleu alcalin, puis le coton se teint avec un peu d’acide sulfurique dans un bain froid ou légèrement tiède.
- Impression
- PROCÉDÉS PRATIQUES
- BLEUS D’ANILINE SPÉCIAUX
- Pour coton
- Les bleus alcalins n’ont pas seulement amélioré les procédés de teinture des laines ; pour l’emploi sur coton, ils ont également apporté des simplifications très-avantageuses dans l’application des bleus, tant en teinture qu’en impression.
- Aussi, quelques fabricants de couleur d’aniline ont-ils des bleus spéciaux faits avec les qualités de matière colorante et le degré d’alcalinité les plus convenables pour leur emploi sur coton.
- Si l’on se sert des sortes dites lumière, on obtient un brillant et une fraîcheur remarquables.
- Voici des procédés communiqués par M. Schumberger, de Bruxelles, pour l’emploi de ses bleus spéciaux pour coton, et l’échantillon impression ci-joint a été fabriqué par ce moyen.
- Teinture
- Pour 10 kilog. de coton :
- Sel de soude................ 500 gr.
- Alun....................... 500
- Bleu, quantité suivant nuance.
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- Ces bleus s’emploient aussi pour l’impression, ils donnent une nuance relativement solide et d’une grande fraîcheur.
- Voici le procédé suivi pour la fabrication du spécimen ci-dessus :
- Acétate d’alumine à 14° B. 1.200 gr.
- Acide acétique.............. 300 —
- Amidon...................... 230 —
- Ajouter à tiède :
- Glycérine arséniée...... 300 gr.
- Bleu-coton lumière......... 30 —
- Eau chaude pour dissoudre le bleu................ 450 —
- Imprimer et vaporiser une heure et demie.
- Lorsque l’on veut avoir un bleu à laver, il faut forcer un peu la dose de colorant.
- La glycérine arséniée se prépare avec :
- Glycérine
- ] kil.
- Arsenic blanc......; 6.. a
- 250 gr.
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- LE MONITEUR. DE LA TEINTURE
- Chauffer jusqu’à dissolution.
- Autre procédé
- Si l’on veut une couleur ne contenant pas d’arsenic, on peut employer la composition suivante ;
- Acétate d’alumine à 14° B., 5 lit.
- Eau....................... 5 —
- Acide acétique.............. 1/2 —
- Bleu-coton lumière......... 250 gr.
- Gomme Sénégal............. 4 kil
- Imprimer, vaporiser une heure et de-mie,passer en bain de savon léger et froid, rincer et aviver dans une eau acidulée d’acide chlorhydrique, rincer et secher.
- BLANC SUR LAINE FILÉE
- Laver la laine dans un bain de savon contenant un peu de sel de soude.
- Puis passer dans un bain de savon contenant pour 100 kil. de laine.
- - un n. 119119110 i. NIE' Savon de Mar solle 4 kil. Ajouterd cedernienbain,pour azurer, violet-lumiere CresbEeu.• mGOgT.
- Manœuvrer 10 bain, sé-cher et rincer. | insb ( qe J • .o0
- Blanchir ensuite au soufroir avec :
- Soufre,,
- 2 kil. 500 gr.
- NOIR SUR COTON FILÉ
- Pour 50 kil. de coton, monter un bain
- avec ;
- Eau, environ................ 400 lit.
- Extrait de campêche.... 5 kil.
- — de quercitron.. .. 500 gr.
- Bouillir deux heures sur ce bain, lever et passer dans un bain frais contenant :
- Chaux vive’................... 2 kil.
- Après: cinq tours, on tord pour reporter sur un bain contenant :
- Couperose verte............... 5 kil.
- On donne douze tours et on lève.
- On ajoute au premier bain de campêche qui a servi à la teinture :
- Eari......................... 150 lit.
- Sel de soude. ................ 2 kil.
- On donne encore cinq tours et la teinture est terminée.
- Il est bon de laisser les cotons douze heures entassés à l’air en sortant du bain de campêche avant de les passer dans le bain de chaux..
- CHAMOIS SUR TISSUS DE COTON Dits cuir anglais
- On foularde ces tissus épais avec : Nitrate de fer. i . 1 kil.
- Pour une pièce, le mordant doit peser 3 degrés B. ; on exprime, on passe dans un bain chaud avec, pour une pièce :
- Sel de soude................... 2 kil.
- Puis on passe en eau froide, on lave et on teint au rocou.
- Apprêt
- Ces mêmes articles s’apprêtent ainsi qu’il suit :
- Faire cuire ensemble :
- Fécule ..................
- Amidon...................
- Kaolin...................
- Huile de Coco............
- Savon....................
- 40 kil.
- 7 — 1/2
- 12 — 1/2
- 3 —
- 3 —
- A la sortie de la teinture, on exprime les pièces entre deux rouleaux presseurs ; on apprête. ensuite un foulard, puis on ca-landre.
- FOND POUR LA CUVE A FROID
- Un journal allemand donne le procédé suivant :
- « Aujourd’hui que la teinture se fait à si bon marché et que l’indigo revient à un prix si élevé, il est bon d’économiser celui-ci.
- » On en épargne une quantité considérable en ajoutant à la cuve des décoctions de cachou et de santal.
- » On fait bouillir :
- Santal......................... 5 kil.
- Cachou.... *................. 10 —
- Eau........................ 100 lit.
- » Et on y fait dissoudre: Sel marin.'.................. 2 kil. 500
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- » On passe le liquide et on le verse dans la cuve, on emplit celle-ci avec de l’eau et on ajoute le liquide d’indigo composé de :
- Sulfate de fer............... 30kil.
- Chaux.......................... 20 —
- Indigo.......................... 7 — 500
- » Puis on pallie, on laisse déposer, et la cuve est ainsi prête pour la teinture. »
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- INFLUENCE DE LA PRÉSENCE DE L’AZOTE
- DANS LA FIBRE TEXTILE
- Sur la fixation directe des couleitrs de Vaniline
- Par E. JACQUEMIN
- Professeur de chimie à l'ééole supérieure de pharmacie de Nancy
- Si la laine et la soie se teignent directement en couleur d’aniline sans qu’il soit nécessaire de passer par le mordançage, il n’en est pas de même du coton et de toute fibre textile d’origine végétale, qui ne sauraient s’unir aux matières colorantes sans l’intermédiaire des mordants.
- On attribue cette manière d’être si différente delà laine et de la soie à la présence de l’azote dans les molécules qui composent ces fibres d’origine animale. Cette explication est traduite dans le langage usuel par l’expression d'animaliser le cotons pour indiquer qu’on lui a procuré, à l’aide de l’albumine, la propriété de s’unir à là fuchsine. Mais, en réalité, cette opinion que l’on s’est donnée ressemble plus à l’expression d’un fait pratique qu’à une démonstration sérieuse. Pour que démonstration il y ait, il faut partir du coton, introduire de l’azote dans sa molécule, et parvenir ensuite à teindre sans recourir à des intermédiaires.
- Il résulte de mes expériences que l’opinion générale ne manque pas d’une certaine justesse. J’ai, en effet, constaté que la pyroxyline, ou coton dans lequel l’azote a pénétré par l’action du mélange sulfu-rico-nitrique, se teint directement dans des dissolutions chaudes de fuchsine ou de
- bleu d’aniline, comme le font la laine et la soie. Le fulmi-coton, en s’unissant à ces matières colorantes artificielles, ne perd rien de son extrême combustibilité.
- En présentant ce résultat, je n’ai pas d’autre intention que de faire connaître une expérience de cours propre à servir de démonstration. Il est peu probable que l’on puisse tirer des applications de ce fait, parce que le coton, après passage en collodion qui servirait d’intermédiaire et absorberait ensuite la couleur, deviendrait plus facilement combustible et donnerait des tissus dont l’usage offrirait quelque danger. Toutefois, cet inconvénient serait infiniment réduit, si les fils de coton ainsi teints entraient simplement dans la contexture des tissus mixtes désignés sous le nom d’articles de Roubaix ou de Sainte-Marie-aux-Mines.
- Il me reste à faire remarquer que la présence de l’azote dans un corps organique n’entraîne nullement d'une manière absolue la propriété de s’unir aux matières colorantes' artificielles. Ainsi, je ne suis pas parvenu à teindre de l’oxamide dans un bain de fuchsine porté à'la température de 80°, et cependant l’oxamide n’est pas un composé saturé et insensible aux actions chimiques, puisque M. Williamson a pu réaliser sa combinaison avec le bioxyde de mercure.
- J’aurai l’honneur de rendre compte des tentatives qUe je poursuis dans le but de reconnaître la part d’influence que peut apporter à ces phénomènes l’état moléculaire de l’azote, ou le mode de groupement des parties qui constituent la molécule.
- {Société chimique.)
- DE L’EMPLOI DU SAVON DANS L’INDUSTNIE TEXTILE
- Par le Dr H. VOHL, à Cologne
- Pour faire suite à mes recherches sur les savons mous ou de potasses en général, j’en ai poursuivi l’examen au point de vue plus spécial de leur applieation dans l’industrie des tissus, et je me suis proposé
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- d’établir dans quelles limites peut varier, dans ces savons, la dose d’alcali et d’acide gras, sans préjudice pour l’effet qu’on veut produire, et sans nuire à la fibre de l’étoffe.
- La consommation de savon dans l’industrie textile est très-considérable, et cette substance ne peut pas être complètement remplacée. Tous les essais qui ont été faits dans ce but, avec les alcalis, les carbonates alcalins, l’ammoniaque et ses composés, ont toujours fait revenir à l’emploi du savon.
- La composition du savon qui convient dans chaque cas particulier dépend du résultat qu’on veut obtenir et de la nature de la fibre à laquelle on veut l’appliquer. Il est donc de la plus grande importance pour le fabricant de connaître les éléments constitutifs, ainsi que la manière de se comporter du savon dont il peut faire usage. Il doit savoir, en outre, quelles variations on peut accorder à ces éléments sans diminuer l’effet du savon et sans faire souffrir la fibre.
- Pour l’industrie textile, on emploie des savons neutres et des savons alcalins. Dans ces derniers, l’excès d’alcali peut exister soit à l’état d’alcali libre, soit à l’état de carbonate alcalin, il n’est pas rare aussi que ces deux corps s’y trouvent à la fois.
- Nous étudierons en premier lieu les savons dits neutres:
- LES SAVONS NEUTRES ET LEUR EMPLOI DANS L’INDUSTRIE DE LA SOIE
- Les savons neutres dont on fait usage dans la fabrication des tissus sont principalement des savons d’huile, notamment d’huile d’olives et de soude. On les emploie surtout pour les soieries, et on les désigne sous le nom de savons de Marseille; ils servent au décreusage, c’est-à-dire au dégommage et à la cuite de la soie.
- Pour pouvoir fixer la qualité que doit posséder un savon pour être propre à cette opération, il est nécessaire d’abord de bien connaître la composition et les propriétés de la soie crue, ainsi que la fonc
- tion que remplit le savon dans ce traitement.
- D'après Mulder, 100 parties de soie crue renferment :
- Fibroïne...........53.37 54.04
- Gélatine. . . . . . 20.66 19.08
- Albumine (?)........... 24.43 25.47
- Cire...................1.39 1.11 !
- Corps gras et résineux............. 0.10 0.30
- Matière colorante. . 0.05 » »
- En 1863, fut publiée une étude approfondie sur la soie par Cramer. L’auteur y démontre que l’albumine, dont parle Mulder, manque dans la soie et que l’erreur provient de la solubilité dans l’acide acétique de la matière azotée.
- La matière pure de la soie, la fibroïne, forme les 50 à 60 pour 100 de la soie crue.
- (A suivre.)
- BREVETS D’INVENTION
- CONCERNANT LES INDUSTRIES TINCTORIALES
- ET TEXTILES !
- 101,428. —6 décembre 1873: Beams, Paris. — Perfectionnements dans les appareils à chauffer l’eau d’alimentation des machines locomotives et autres, à faire bouillir la liqueur dans les cuves de bras-seurs et de teinturiers et autres usages analogues.
- 101,458. — 12 décembre : ALMINANA et Sarkissian et Gigaroff, Paris. — Machine à broder et à soutacher.
- 101,480. — (Et brevet anglais) 12 décembre : Mirfield et Scott, Paris. — Perfectionnements dans les machines à peigner la laine et autres matières filamenteuses.
- 101,502. — 12 novembre : Lambert, Lyon. — Régulateur maintenant automatiquement dans le tissage une vitesse constante et régulière à l’étoffé, malgré l’augmentation croissante du cylindre enrouleur.
- 101,511. — 15 décembre : Poirrier, Mortier et MULLER; Paris. — Roule mobi-
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
- 167
- le dit voyageur, devant servir à apprêter les étoffes et à les transporter à distance.
- 101,519. — 31 décembre : VIGNET frères, Lyon. — Effets de moires à réserves et moyens de les obtenir.
- 101,520. — 31 décembre : VIGNET frères, Lyon. — Procédés et appareils mécaniques ayant pour but d’imprimer, déposer et superposer exactement des dessins ou ornements de matières et couleurs diverses.
- 101,521. — 31 décembre : Vignet frères, Lyon. — Genre d’application et de réunion des étoffes les unes sur les autres pour obtenir des effets nouveaux.
- 101,525. — 18 décembre : BASSING, Paris. — Perfectionnements apportés aux mouvements des métiers à tricoter dits métiers anglais.
- 101,541. — 18 décembre: Holden (les sieurs), Paris. — Perfectionnements dans les machines à laver la laine ou autres matières textiles.
- 101,549. — 20 décembre : Pinel, Paris. — Bonnets orientaux en feutre.
- 101,554. — 18 décembre : de VANSSAY, Paris. — Perfectionnements apportés aux chargeuses mécaniques pour laine, coton, bourre de soie et autres matières textiles.
- 101,555. — 18 décembre : VIÉVILLE, Paris. — Application du fil continu aux machines à broder, système-Heilmann, ou autres, avec pantographe et aussi avec sy stème-Jacquard.
- 101,571. — 22 décembre: Fournier, Paris. _ préparation des toiles cirées pour recevoir, par impression lithographique ou autre, des dessins coloriés ou non, et application de ces toiles, après impression, à tous usages.
- 101,575. — 24 décembre : LISSAGARAY, Paris. — Procédés de conservation des blancs et des jaunes d’œufs.
- 101,579. —24 décembre: Paris, Paris.— Produit tinctorial destiné à la coloration du caoutchouc.
- 101,596. — 27 décembre : Gornely, Paris. — Perfectionnements apportés au couso-brodeur-Bonnaz par l’application d un appareil soutacheur.
- 101,627. — 27 décembre: Cambon et C%
- Paris. — Produit dit apprêt-Guignet, et moyens de l’obtenir.
- 101,630. — 30 décembre : Decoudun et Ge, Paris. — Système d’essoreuse à cylindre en caoutchouc.
- 101,637. — 22 décembre : FANCHAMPS-Nicolai, Paris. — Machine à lainer à quatre tambours.
- 101,644. — (Et brevet anglais), 29 décembre : Moseley et Holbrook, Paris. — Perfectionnements apportés aux métiers à tisser.
- 101,655. — 27 décembre : Perfectionnements dans les machines à sécher et leur application aux apprêts de tulles, dentelles, etc.
- CERTIFICATS D'ADDITION.
- Meunier fils: 2 décembre. — Peigneu-ses. — B. 93,062.
- Marcuse (veuve) : 16 décembre. — Couleur jaune d’or pour la coloration des beurres. — B. 97,068.
- David : 23 décembre. — Application de l’ozone au blanchiment des cotons en laine, filés, des papiers, etc. — B. 97,556.
- Lacassaigne : 6 décembre. — Machine pour le tirage à poil des étoffes en travers. — B. 99,387.
- Leduc: 31 décembre. — Extraction'des chardons, gratterons, etc., dans les laines de peaux de moutons. — B. 100,217.
- NOUVELLES
- Récompenses de l’Exposition de Vienne. Légion d’honneur. — Sur la proposition du ministre de l’agriculture et du commerce, et du ministre de l’instruction publique, des cultes et des beaux-arts, di-verses promotions et nominations dans l’ordre de la Légion d’honneur ont été faites en faveur des exposants français de l’Exposition de Vienne qui ont représenté le plus avantageusement notre industrie nationale et qui ont par consé-quent obtenu de hautes distinctions du jury de l’Exposition.
- Les nominations datent du 7 juillet.
- i Parmi les officiers, nous remarquons :
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- MM.
- Merle, fabricant de produits chimiques à Alais (Gard), admis à la même exposition. (Groupe III.) Diplôme d’honneur. — Chevalier du 24 janvier 1863.
- Braquenié (Alexandre), de la maison Bra-quenié frères, fabricants de tapis à Au-busson et à Paris. (Groupe V.) Médaille de progrès. — Chevalier du 28 janvier 1865.
- Et parmi les chevaliers :
- MM.
- Dehaynin (Félix), fabricant de produits chimiques à Paris, Médaille de progrès.
- Bardy (Charles), chimiste à Paris. Diplôme d’honneur et médaille de progrès,
- Poirrier (A.), fabricant de couleurs à Paris. Diplôme d’honneur.
- Schultz (Emile), fabricant de soieries à Lyon. (Groupe V.) Diplôme d’honneur.
- Basquin (Hector), fabricant de broderies à Saint-Quentin. Médaille de progrès.
- Bloch (de la maison Blin et Bloch), fabricant de draps à Elbeuf; ancien fabricant de draps à Bischwiller (Alsace). Médaille de progrès.
- Catteau (Pierrey, fabricant de tissus à Roubaix (Nord). Médaille de progrès.
- Demar (Laurent-Léon), fabricant de draps à Elbeuf. Hors concours.
- Dubu (Achille), directeur de la maison J.-B. Martin, fabricant de yolours à Tarare. Médaille de progrès.
- Duplan, fabricant de tapisseries à Aubus-son (Creuse). Médaille de progrès.
- Gautier (Jules), fabricant de velours à Lyon. Diplôme d’honneur.
- Gillet (père), fabricant de soieries à Lyon et à Saint-Chamond. Diplôme d’honneur,
- Herbelot (Pierre-François), fabricant de dentelles à Calais, Médaille de progrès.
- Lelarge (F.), fabricant de tissus à Reims. Médaille de progrès.
- Mazure (Louis), fabricant de tissus pour ameublements à Roubaix. Médaille de ' progrès,
- Palluat du Besset (H.), fabricant de soies grèges et ouvrées à Lyon, Diplôme d’hon-neur,
- Pinaud (Juste), chapelier à Paris, Médaille de progrès.
- Tabourier (Louis), fabricant de tissus de nouveautés à Paris. Médaille de progrès,
- Tulpin (F.), de la maison Tulpin frères, fabricants de machines à Rouen. Diplôme d’honneur,
- Nous voyons que nos industries sont toujours aussi largement partagées qu’elles le méritent dans tous les concours publics.
- Timbres mobiles. — Le Journal officiel publie l’avis suivant émanant de la direction générale de l’enregistrement, du timbre et des domaines :
- Timbres mobiles.
- Aux termes dé l’article 6 du règlement d’administration publique du 19 février 1874 (Journalofficiel du 20), les timbres mobiles proportionnels aux anciens modèles (déesse, effigie impériale ou étoile) ne pourront plus être employés à partir du 1er juillet 1874.Mais, d’après un arrêté pris le 20 juin courant par le directeur général de l’enregistrement, du timbre et des domaines, les détenteurs de ces timbres seront admis, à partir du lor juillet jusqu’au 1er octobre 1874, à les échanger contre des timbres mobiles du nouveau modèle (Mercure et Abondance) dans tous les bureaux d’enregistrement chargés de la vente du timbre.
- Coupons et vignettes.
- Le délai de trois mois qui avait été accordé par l’article 4 du décret du 19 février 1874 (Journal officiel du 20) pour faire contre-timbrer, moyennant payement des suppléments de droits, les coupons ou Vignettes pour effets de commerce revêtus du timbre à l’ancien tarif, est également prorogé jusqu’au 31 octobre prochain.
- A partir de cette époque, les timbres mobiles, coupons et vignettes aux anciennes quotités, ne pourront plus être échangés ou contre-timbrés. Ils n’auront donc plus aucune valeur.
- La FOUDRE DANS UNE CHAUDIÈRE A TEINTURE. — Pendant le violent orage qui a éclaté sur Paris, le 10 courant, la foudre est tombée dans l’atelier de l’un de nos confrères de Paris, M. Tupinier, à Passy.
- En ce moment, tous les ouvriers étaient à leur travail, et, comme cette maison est assez importante, elle en occupe un certain nombre; mais le fluide a passé au milieu d’eux sans les toucher, et, après avoir causé quelques dégâts insignifiants, elle est sans doute allée se noyer dans une cuve à teinture,
- il est visible que Saint-Maurice veille sur ses adeptes; nous félicitons notre cher confrère d’être l’objet d’une si haute protection.
- Les Gérant : F. GOUILLON et P. Blondeau.
- Tous droits réservés.
- Paris. — Typ. Dubuisson et Ce, 5. rue Coq-Héron.
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- 17" Vol., N" 15. ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS 5 Août 1874.
- Sommaire
- Les industries tinctoriales et textiles dans la Seine-Inférieure : Draperie d'Elbeuf, par M. A. Corneille. — Les ficelles de la teinture : Noirs coton, laine et soie, par M. C. Drevet.
- PROCÉDÉS PRATIQUÉS : Des verts, par M. Van Laer : Vert-Dragon, 2e procédé, vert de Saxe, vert foncé, vert foncé jaunâtre, autre, vert foncé, autre, vert très-fonéé ou bronze (échantillon), autre, verts clairs.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE : Revue sommaire des brevets d'invention : Lavage et teinture dans lès essoreuses. Impression des tissus. Savon à fouler et dégraisser. Teinture en brun. MucyliUe pour ensimage. Traitement de la laine. Eaux savonneuses. — Appareil pour doser les tannins, par M. Terreil. — De remploi du savon dans les industries textiles (suite), par M. H. Vohl.
- NOUVELLES : Les expositions. — Les soieries en Suisse. — Les tapis à Smyrne.
- LES INDUSTRIES TINCTORIALES
- ET TEXTILES
- DANS LA SEINE-INFÉRIEURE (I) ParM. A. Corneille.
- brapèrie d'Elbeuf.
- Les diverses industries lainières de France consomment environ 80 millions de laines lavées à fond. Ce sont les mérinos, les flanelles, la fabrication des châles, des mousselines de laine, de la bonneterie, etc., et enfin la grande industrie drapière , largement représentée dans notre département par la seule ville d’Elbeuf, dont la production dépasse 90 millions de francs. Or, en raison de ce grand centre industriel qui nous touche de si près, il peut être intéressant de savoir par quelles opérations successives passe la laine avant d’en ar-river à être le drap.
- La plupart des laines qui arrivent en balles sont lavées ; lorsqu’au contraire les laines sont encore en suint, la première opération est de les laver à fond.
- On leur fait subir ensuite ce qu’on appelle le battage pour les nettoyer complètement. Ce travail a lieu rapidement, à l’aide d’une machine appelée batteuse, qui consiste en un système de cylindres armés de dents auxquels la laine est amenée par d’autres cylindres qui la prennent sur une toile sans fin.
- Quand elle sort de la batterie, la laine est
- (1) Voir Moniteur de la Teinture, n° du 5 avril, année courante, et les suivants.
- livrée à une autre machine appelée loup : c’est l’opération du bouvetage, qui n’est en définitive qu’un battage plus énergique.
- Ensuite on procède au graissage. La laine est imbibée d’une substance grasse, afin de rendre les fibres plus moelleuses et plus faciles à filer. On se sert généralement à cet effet d’acide oléique, qui est un produit des corps gras distillés en vases clos, ou d’huile d’olives et d’arachide.
- C’est alors que la laine, suivant l’emploi auquel on la destine, est soumise à l’une ou l’autre des deux opérations suivantes : le peignage et le cardage.
- Le peignage est un travail important qui, longtemps, s’est fait à la main, mais a lieu aujourd’hui entièrement à la mécanique, et dans lequel la France peut revendiquer l’honneur des premières innovations et des premiers essais. Les résultats obtenus ainsi ont été considérables, car le travail est mieux fait et avec une très-notable économie.
- En effet, vers 1851, la façon du peignage était de 2 francs environ par kilogramme de laine peignée ; en 1862, elle était de 1 fr. 10 à 1 fr. 25, et aujourd’hui elle est descendue à une moyenne établie entre 0 fr. 75 et 1 fr.
- Le cardage est une opération différente ; la laine passe successivement dans plusieurs cardeuses, plus fines, plus serrées les unes que les autres ; elle en sort en filaments frisés que l’on appelle loquettes et susceptibles d’être filés.
- De ce qui précède, il ressort tout naturellement que les produits de la filature
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- LE MONITEUR DE LA TEINTURE
- de laine se divisent en trois catégories principales :
- 1° Fils de laine peignée ;
- 2° Fils de laine peignée-cardée, ou produits de la filature mixte ;
- 3° Fils de laine cardée.
- Les fils de laine cardée proviennent de laines dont on a retiré les parties courtes que l’on nomme blousses. Ils sont dès lors d’un moelleux et d’une finesse extrêmes, et servent à faire les plus belles étoffes de l’industrie lainière, les articles spéciaux, les mousselines de laine, les mérinos, les flanelles de santé et toutes les étoffes, en un mot, dans la fabrication desquelles la ville de Reims a toujours excellé.
- La laine cardée donne des fils qui, sans être aussi fins et surtout aussi longs, n’en sont pas moins d’une qualité remarquable. C’est surtout la draperie qui se sert du cardé; aussi Elbeuf n’a-t-il que cette seule industrie, et tous les produits qui en proviennent sont des tissus de laine feutrés que l’on appelle les draps.
- Enfin les fils de filature mixte, ou peigné-cardé, sont faits avec toute la matière, cœur et blousses, qui se mélangent alors dans les machines. Le produit en est naturellement plus commun, à meilleur marché, les numéros étant beaucoup moins fins, et il convient plus spécialement aux tissus serrés ou légèrement foulés, aux mérinos communs et écossais, aux étoffes légères pour pantalons.
- Dans ces trois genres, la filature française occupe un rang distingué. En 1851, le nombre des broches était estimé à 1 million environ ; depuis, il a augmenté dans de très-notables proportions, et, en 1867, il était de 1,750,500 broches dans toute la France.
- Disons-le, d’ailleurs, les filatures françaises ont dans les laines un juste renom ; c’est à Reims surtout qu’elles ont acquis leur plus grand développement pour la fabrication de ces contrées : mérinos, flanelles, châles. Dans la Seine-Inférieure, elles filent pour l’industrie drapière d'El-bcuf; aussi y en a-t-il aujourd’hui un grand
- nombre dans cette ville, et non loin de là encore, à Darnétal, près Rouen.
- Toutes ou presque toutes travaillent à façon. Le fabricant de drap achète sa laine lui-même, la remet au teinturier qui la teint, au filateur qui la file ; alors elle revient dans l’usine, où elle est tissée et convertie en drap.
- Il en est même qui sont fabricants de draps sans avoir autre chose qu’un magasin, comme le fabricant de rouenneries; ils font tout faire à façon, depuis le nettoyage de la laine jusqu’au tissage des draps.
- Aussi la fabrication d’Elbeuf peut-elle se diviser en deux catégories : la fabrique proprement dite et le travail à façon.
- La fabrique est la moins bien dotée sous le rapport des moteurs et machines. En effet, sur 234 fabricants de draps, 36 seulement ont des usines et des moteurs; il font filer la laine dans leurs établissements; 54 apprêtent leurs étoffes eux-mêmes , et 6 ont leur foulerie chez eux.
- Par contre, le travail à façon a de bien autres éléments de production :
- 22 teintureries.
- 27 filatures ayant 152 assortiments ;
- 3 fouleries à Elbeuf et à Caudebec-lès-Elbeuf.
- 27 fouleries dans le département de l’Eure, travaillant à façon pour Elbeuf et Louviers.
- 4 tissages mécaniques.
- 10 sécheries à laines et à draps.
- Il batteurs et trieurs de laines. •
- 55 retordeurs de fils.
- 26 colleurs de chaînes.
- 16 fabricants de lames.
- 18 apprêteurs d’étoffes.
- En dehors des 27 filatures appartenant à la Seine-Inférieure, 47 autres, situées dans le département de l’Eure, ont 248 assortiments ; elles travaillent à façon pour les fabriques d’Elbeuf et de Louviers, et, réunies à celles de la Seine-Inférieure, ne filent pas moins annuellement de 22 millions de kilogrammes de laines lavées à fond, destinées à la fabrication des draps.
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- ET DE L’IMPRESSION DES TISSUS
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- 11 y a une différence industrielle considérable entre la fabrique française et la fabrique anglaise. En Angleterre, il n’existe presque pas d’établissements à façon ; le fabricant fait tous les apprêts lui-même et chez lui. Il en résulte de cette situation que les draps anglais sont meilleur marché que les draps français, ceux-ci étant grevés d’environ 10 0/0, qui représentent le prix des façons, ou plutôt le bénéfice du façonner sur les façons.
- En sortant de la filature, la laine passe au tissage pour être convertie en draps. Cette opération, qui s’est faite longtemps à la main, est aujourd’hui entièrement accomplie à la mécanique.
- Vingt fabricants ont chez eux leur tissage : au total 289 métiers; 4 établissements travaillent à façon avec 74 métiers, et tous ensemble ont contribué à la juste renommée d’Elbeuf et à l’accroissement extraordinaire de ce grand centre industriel, dans lequel 30,000 ouvriers sont occupés aux différentes opérations de la fabrication des draps.
- Après le tissage, se succèdent encore une foule d’autres apprêts jusqu’au moment où le drap pourra être livré à la consommation : Vépincetage ou époutissage, ^dégraissage, le lavage, le foulage, le lainage ou garnissage, le catissage et le gitage.
- L’épincetage ou époutissage consiste à faire disparaître tous les nœuds du tissage, à réparer les défauts, à nettoyer le tissu, en un mot. Le dégraissage a pour but d’enlever du drap la matière grasse dont on a imprégné la laine pour la rendre plus facile à filer; on le pratique généralement en répandant sur le tissu une dissolution de terre argileuse et d’alcali ; et pour bien l’imprégner, afin que la matière grasse soit absorbée, on passe l’étoffe entre deux cylindres en bois, mus mécaniquement et avec une vitesse assez grande. Ensuite on lave le tissu dans une eau claire et courante : c’est le lavage ou dégorgeage.
- Alors seulement a lieu le foulage; c’est assurément une des opérations les plus importantes, car la qualité du drap en dépend presque entièrement. Le foulage tend, en effet, à resserrer, à condenser les
- fils de laine entrelacés par le tissage, à donner à l’étoffe, d’abord claire, molle et peu serrée, la consistance et la solidité.
- Autrefois on foulait avec les pieds ; mais aujourd’hui ce travail se fait aussi par des moyens mécaniques. On commença à fouler par des pilons mus par un arbre horizontal, et qui foulaient le drap dans des augets disposés au-dessous ; aujourd’hui on se sert de cylindres exerçant une pression très-forte , qui produisent une sorte de laminage. La première machine de ce genre a été importée d’Angleterre par des fabricants rouennais, Hall, Powel et Scott, vers 1838, et fut donc employée d’abord dans notre département.
- Enfin, après le foulage viennent les apprêts destinés à donner aux draps le moelleux et le brillant si recherchés dans ces étoffes :
- Le lainage ou garnissage, qui a pour but de relever le duvet de la laine comprimé par le foulage ; le tondage, qui s’opère sous des cylindres armés de tranchants, et qui tondent ou rasent ce duvet; le catissage, qui donne aux draps le lustre et le brillant en les empilant de façon à ce que chaque partie de l’étoffe soit appliquée sur un carton très-lisse, en y interposant des plaques de métal et soumettant ces piles à une pression qui n’est pas moindre de 200,000 kilos ; le gitage, qui a pour but de faire disparaître tous les plis du drap.
- On le passe à nouveau sous les tondeuses, et, en dernier lieu, on entoile les pièces prêtes à être livrées à la consommation.
- {Seine-In f. indust. et commerciale.}
- (A continuer.}
- ---------------—==e--------
- LES FICELLES DE LA TEINTURE
- En attendant que le Moniteur de la Teinture publie mon mémoire sur les cuves d'indigo (1), voici un article qui pourra être
- (1) Cet article paraîtra très-prochainement : les dessins sont entre les mains des graveurs. — Le Moniteur de la Teinture trouve en M. Drevet un nouveau collaborateur, dont le savoir et l’expérience nous offriront un puissant concours. — Les Causeries de M. Maurice Guédron seront reprises à un prochain numéro.— F. G.
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- LE MONITEUR PE LA TEINTURE
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- utile à beaucoup de teinturiers-dégraisseurs, et même de teinturiers industriels.
- NOIRS COTON, NOIRS LAINE ET COTON et noir^ laine, coton et soie
- Pour obtenir de beaux noirs parfaitement égaux sur ces différents tissus, il faut procéder d’abord à un complet nettoyage et à un bon dégraissage, puis entrer pour une heure les étoffes ou les matières sur un bain de pyrolignite de fer, marquant 3 et même 4 degrés à l'aréomètre Baumé ; puis laisser égoutter aussi complètement que possible.
- Passer ensuite les tissus ou les matières sur un bain de craie : environ 1 kil. de • craie par 100 kil. de matières, et soumettre à un parfait rinçage.
- Enfin, teindre à froid sur un bain com-
- posé avec, pour 100 kil.
- Extrait de campêche..
- Sumac Redon...............
- Extrait de bois jaune..
- B
- 1 —
- La quantité de campêche varie entre les proportions indiquées, suivant le fond des matières à teindre.
- Les étoffes ou les matières devront être bien manipulées pendant environ un quart d’heure, et le bain devra être tiré sans être viré.
- C’esi alors que le feu pourra être allumé, ou la vapeur lâchée, pour arriver à l’ébullition en deux heures.
- Quand les matières contiendront de la laine ou de laine et de la soie, il faudra procéder à la bruniture, qui se donnera sur le même bain pendant une demi-heure, sans bouillir, avec :
- Couperose verte...... 3 à 6 kil.
- La quantité doit être égale à celle d’extrait de campêche employé.
- Ces quantités d’extraits seront supplées par leurs équivalents en bois, en copeaux, en poudres, en extraits liquides ou en laques.
- Mais l’on n’obtiendra pas un noir parfait sans les ficelles dont voici les bouts :
- 1? Sécher après dégraissage et avant d’entrer au pyrolignite;
- 28 Sécher après pyrolignite, ou avant de passer en craie ;
- 3° Enfin la petite ficelle indispen